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Full text of "Nouveau dictionnaire militaire"

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Presented  to  the 

UNIVERSITY  OF  TORONTO 
LIBRARY 

bythe 

ONTARIO  LEGISLATIVE 
LIBRARY 

1980 


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Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  with  funding  from 

University  of  Ottawa 


http://www.archive.org/details/nouveaudictionnaOOunco 


NOUVEAU 


DICTIONNAIRE 


MILITAIRE 


?./ 


PARTS.     IMPRIMEUIE     L.      BAUDOIN,     2,      RUE     CHRISTINE. 


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NOUVEAU 


DICTIONNAIRE 


.^""s^ 


^lIlLITAmE 


PAR 


UN  COMITE  D'OFFICIERS   DE   TOUTES  ARMES 


sous 


LA  DIRECTION  D'UN  OFFICIER  SUPÉRIEUR 


o 


^vec    310    figures    intercalées    dans   le    texte 


II*  ♦•» 


PARIS 

LIBRAIRIE    MILITAIRE    DE    L.    BAUDOIN 

IMPRIMEUR-ÉDITEUR 
3O9    Rue   et   Passage    Dauphine»    30 


1892 

Tous  droits  réserTés. 


PRÉFACE 


Il  n'a  pas  été  publié  do  Dictionnaire  militaire  depuis 
un  certain  temps  déjà,  de  sorte  que  ceux  qui  existent  ne 
sont  pas  à  hauteur  des  progrès  considérables  accomplis 
récemment  dans  les  sciences  militaires  comme  dans  toutes 
les  autres.  En  outre,  la  plupart  de  ces  dictionnaires  sont 
très  volumineux  et  affectent  un  caractère  encyclopédique, 
de  sorte  qu'ils  ne  conviennent  guère  qu'aux  bibliothèques 
pubhques. 

C'est  évidemment  dans  les  traités  spéciaux  qu'il  convient 
d'étudier  en  détail  chaque  partie  de  l'art  militaire,  mais 
une  semblable  étude  n'est  pas  à  la  portée  de  tout  le 
monde,  et  un  grand  nombre  d'officiers  manquent  soit  du 
temps,  soit  des  livres  nécessaires  pour  l'entreprendre.  D'un 
autre  côté,  chaque  officier  doit  non  seulement  posséder 
complètement  tout  ce  qui  concerne  l'arme  à  laquelle  il 
appartient,  mais  aussi  avoir  des  notions  générales  suffi- 
santes sur  toutes  les  autres  armes  ou  services  et  sur  toutes 
les  sciences  militaires. 

Or  ces  notions  générales,  qui  ne  sont  pas  moins  utiles 
aux   sous-officiers,    on  ne  les   trouve  nulle   part.   Dans   ces 


M  PREFACE. 

ronditions .  il  nous  a  paru  qu'un  Dictionnaire  militaire, 
contenaiil  Ions  les  mots  dont  il  importe  de  connaître  le 
sens  et  racceplioii  inililaire.  rédigé  de  manière  à  en  taire 
une  soric  d  lidc-inci noire  (jcnéral  de  toutes  les  sciences  mili- 
taires dans  leur  élat  actuel,  comblerait  une  véritable  lacune. 
Cet  ouvrage,  l'acilc  a  consulter,  ne  peut  manquer  de  rendre 
de  ])récicux  services  non  seulement  aux  militaires,  mais 
aussi  à  tous  les  fonctionnaires  qui,  à  un  titre  quelconque, 
ont  besoin  d'avoir  des  notions  générales  exactes  sur  les 
questions  mililaires.  lesquelles  intéressent  aujourd'hui  le 
pavs  tout   entier. 

Nous  avons  donc  cherché  k  faire  un  ouvrage  à  la  portée 
de  tous  sous  tous  les  rapports,  en  nous  inspirant  des  con- 
sidérations précédentes  et  en  adoptant  le  programme 
suivant  : 

Les  mots  traités  ont  été  l'objet  d'un  choix  approfondi, 
afin  de  ne  comprendre  que  ceux  qui  ont  un  sens  ou  une 
acception  militaire  et  de  n'en  oublier  aucun  d'essentiel.  Leur 
développement  a  été  proportionné  k  leur  importance  et 
(|iiaii(l.  j)()in-  faciliter  ou  simplifier  les  explications,  des 
ligures  ont  été  jugées  nécessaires,  on  n'a  pas  hésité  k  les 
intercaler  dans  le  tCxte. 

Notre  Dictionnaire  n'ayant  pas  la  prétention  de  rem- 
placer les  cours  ou  traités  spéciaux,  on  s'est  borné  k  donner, 
pour  chaque  mot,  des  définitions  exactes,  des  notions  claires 
et  précises,  en  renvoyant  au  besoin  aux  sources.  Toutes  les 
nidicalions  données  ont  été  puisées  dans  les  règlements, 
instructions,  aide-mémoire  ou  documents  officiels  rendus 
publics,  ainsi  (juc  dans  les  dictionnaires  militaires  faisant 
autorité. 

Pour  ne  pas  trop  allonger  l'ouvrage,  on  a  supprimé  toute 
espèce  de  notice  biographique,  géographique  ou  historique. 


PREFACE.  YII 

On  a  cru  devoir  éviter,  pour  la  même  raison,  les  termes 
trop  techniques,  n'ayant  d'intérêt  que  pour  les  spécialistes 
qui  les  connaissent  :  tels  sont  les  instruments  de  vérification 
de  l'artillerie,  les  outils  employés  dans  les  arsenaux  ou 
ateliers,  le  détail  des  noms  des  différentes  parties  des 
armes,  etc.  De  même,  on  n'a  conservé  des  termes  appli- 
cables aux  armées  anciennes  que  ceux  cpi  sont  d'un  usage 
courant .  ou  cj[u'il  peut  être  encore  utile  aujourd'hui  de 
connaître. 

En  principe,  l'on  ne  s  est  occupé  que  de  ce  qui  concerne 
l'armée  française,  et  on  a  groupé  sous  le  titre  concernant 
chaque  puissance  les  notions  sommaires  se  rapportant  à 
l'organisation  militaire  et  k  l'armement  de  cet  Etat.  Ainsi, 
on  trouvera  au  mot  Allemagne  les  indications  en  question  sur 
l'armée  allemande.  Toutefois,  les  renseignements  concernant 
1  artillerie,  et  surtout  les  armes  portatives,  sont  donnés 
aussi  complètement  c|ue  possible  pour  toutes  les  puissances 
européennes. 

Enfin,  on  a  cru  devoir  supprimer,  en  principe,  la  mention 
de  renvoi  à  un  mot  traité  dans  1  ouvrage,  car  le  lecteur  est 
assez  intelligent  pour  savoir  faire  les  recherches  nécessaires 
et  combiner  les  termes  ;  du  reste,  les  mots  qui  se  trouvent 
dans  le  Dictionnaire  sont,  en  général,  soulignés  au  passage. 

La  réalisation  de  ce  programme  et  l'emploi  d'un  texte  très 
fin  et  très  serré  ont  permis  de  grouper,  dans  un  volume  de 
85o  pages,  grand  in-8°.  des  notions  sufi^isantes  sur  tous  les 
mots  se  rattachant  aux  sciences  militaires   suivantes  : 

Administration  et  comptabilité,  aérostation,  artillerie  et  arme- 
ment, art  militaire,  attaque  et  défense  des  places,  chemins  de 
fer,  colombophilie,  écoles  militaires,  fortification  passagère, 
permanente  et  semi-permanente,  justice  et  législation,  logistique, 
médecine   et  art   vétérinaire,    organisation  des  armées,   pensions. 


4, 


•«' 


Vlii  PRÉFACE. 

recrnicmcnL  rèqlcmcnls  militaires  (service  intérieur,  des  places, 
en  rainnnqnc.  elc),  réquisitions,  stratégie,  tactique,  télégraphie, 
télénlionic,  tir.  topographie,  travaux  de  campagne  et  de  siège,  etc. 

Des  collaborateurs  compétents,  empruntés  à  chaque  arme 
ou  a  chaciue  spécialité,  ont  concouru  a  la  rédaction  des  divers 
mots,  qui  ont  été  revus,  assemblés,  mis  au  point  par  un 
direcleur  unique,  pour  conserver  a  l'ensemble  son  caractère 
d'uniformité  et  aux  divers  mots  leur  importance  relative. 

Malgré  tout  le  soin  apporté  à  la  réalisation  du  programme 
indiqué,  nous  ne  nous  dissimulons  pas  que  des  erreurs  ou 
des  omissions  ont  pu  être  commises.  Aussi,  nous  accueil- 
lerons avec  reconnaissance  toutes  les  observations  qu'on 
voudra  bien  nous  communiquer  a  ce  sujet.  D'ailleurs,  pour 
que  ce  Dictionnaire,  actuellement  au  courant,  soit  toujours 
à  la  h  auteur  des  progrès  incessants  des  sciences  militaires, 
nous  publierons  des  suppléments,  dans  lesquels  il  sera  tenu 
compte  de  toutes  les  modifications  reconnues  indispensables, 
et  auxquelles  la  forme  du  Dictionnaire  se  prêle  mieux  que 
toute  autre. 

Quoi  qu'il  on  soit,  nous  avons  fait  de  notre  mieux  pour 
atteindre  le  but  que  nous  nous  sommes  proposé  et  nous 
espérons  avoir  ainsi  produit  une  œuvre  utile,  qui  ne  peut 
manquer  de  rendre  des  services  à  tous  ceux  qui  tiennent  à 
être  au  courant  des  sciences  militaires  ou  que  ces  questions 
inléressenl. 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES  MILITAIRES 


A6A.  Espèce  de  manteau  en  laine  gros- 
sière dont  la  forme  ressemble  à  celle  du 
burnous.  Est  porté  eu  Turquie  par  les 
matelots  et  les  marins. 

ABAISSEMENT  du  terre-plein.  Dans 
la  construction  d'un  ouvrage  de  campagne, 
on  ne  peut  dépasser  une  hauteur  ou  relief 
de  4  mètres  pour  le  parapet,  sinon  les  défen- 
seurs circulant  à  l'intérieur  ne  seraient  plus 
suffisamment  couverts  (défilés).  On  est  quel- 
quefois amené,  après  avoir  donné  ce  relief 
maximum  au  parapet,  à  abaisser  le  terre- 
plein  de  l'ouvrage  de  manière  à  le  tenir  à 
2™,o0  au-dessous  du  plan  de  dèfdement.  Il 
est  préférable,  en  pareil  cas,  pour  assurer  la 
circulation  à  couvert,  de  creuser  une  tran- 
chée intérieure  au  pied  du  parapet. 

—  du  tir.  Avec  une  même  hausse  pour 
des  distances  égales,  les  coups  peuvent  s'a- 
baisser d'une  certaine  quantité  résultant  des 
variations  de  la  température,  ou  de  la  qua- 
lité des  armes,  des  tireurs  et  des  cartouches. 

—  de  la  trajectoire.  Distance  verticale 
qui  sépare  de  la  ligne  de  tir  et  de  la  ligne 
DE  MiHE  un  point  quelconque  de  la  trajec- 
toire. 

ABANDON.  Action  d'abandonner,  de 
délaisser,  de  céder.  —  En  terme  de  droit, 
Tabandon  est  un  acte  par  lequel  on  se 
dessaisit  d'une  cbose  ou  d'un  droit  ;  c'est 
également  l'acte  par  lequel  un  débiteur  cède 
ses  biens  à  ses  créanciers. 

—  de  son  poste.  Action  coupable  par 
laquelle  un  militaire  s'éloigne  du  poste  à  la 
garde  duquel  il  est  commis,  sans  en  être 
relevé  régulièrement.  Le  Code  de  justice 
militaire  prévoit  deux  cas  distincts,  suivant 


que  le  militaire  est  en  faction  ou  en  vedette 
(art.  211),  ou  qu'il  fait  partie  d'un  poste 
composé  de  plusieurs  soldats. 

Dans  les  deux  cas,  la  peine  de  mort  est 
prononcée  lorsque  l'abandon  a  eu  lieu  en  pré- 
sence de  l'ennemi  ou  de  rebelles  armés  ;  elle 
est  de  2  à  5  ans  de  travaux  publics,  pour  le 
factionnaire,  et  de  2  à  o  ans  d'emprisonne- 
ment pour  l'homme  non  isolé,  lorsque  l'a- 
bandon s'est  produit  sur  un  territoire  en 
état  de  guerre  ou  de  siège,  mais  non  en  pré- 
sence de  l'ennemi  ;  enfin  la  peine  varie  de 
2  mois  à  1  an  d'emprisonnement  (faction- 
naire), ou  de  2  mois  à  6  mois  (non  faction- 
naire). Dans  tous  les  cas,  le  chef  de  poste 
coupable  est  toujours  condamné  au  maxi- 
mum de  la  peine. 

ABANDONNEMENT.  Terme  tombé  en 
désuétude;  désignait  la  conduite  coupable 
des  capitaines  propriétaires  de  leurs  compa- 
gnies qui,  au  moment  d'entrer  en  cam- 
pagne, abandonnaient  leurs  hommes  dans  le 
dénuement  le  plus  complet,  après  avoir 
dissipé  l'argent  destiné  à  leurs  besoins. 

ABAQUE.  Dans  le  sens  général,  instru- 
ment servant  à  faciliter  les  calculs. 

Par  extension,  on  a  donné  le  nom  d'a- 
baque à  des  tableaux  graphiques  qui  per- 
mettent d'effectuer  rapidement  certains  cal- 
culs. Ainsi,  pour  déterminer  les  relations 
qui  existent  entre  la  charge  d'un  fourneau 
de  mine,  sa  ligne  de  moindre  résistance  et 
ses  diverses  lignes  de  rupture,  les  abaques 
permettent  de  trouver  bien  plus  rapidement 
que  par  le  calcul  les  solutions  dans  les 
divers  cas, 

—  de  marche.  Genre  de  tracé  géomé- 

i 


ABATAGE  d'arures. 

trique  analnjîue  aux  (:ra[(liiques  ou  tableaux 
horaires  en  usage  jiour  les  mouvements  des 
trains,  et  qui  a  pour  but  de  se  rendre 
compte,  au  moyen  de  lignes  qui  s'entrecroi- 
sent, de  la  fombinaison  des  mouvements  de 
i-oluiines  de  Iroujies  eu  maivlie  sur  la  m('^me 
roule  dans  dis  luiiditionsdilTerentes  (V.  Gra- 
jiltiiim   (/>■  iiiiirrlu). 

ABATAGE  d'arbres.  Pour  organiser  la 
défense  d'un  bois,  d'une  route,  etc.,  on  a 
souMiil  à  abattie  des  arbres.  Cette  opéra- 
tion peut  s'effectuer  avec  les  diverses 
espèces  de  iiaclies  ou  de  scies,  mais  toujouis 
le  plus  rapidement  possible,  et,  pour  arriver 
à  ce  résultat,  on  emploie  tous  les  outils, 
m^me  portatifs,  dont  on  dispose. 

Pour  un  grand  nombre  d'arbres  voisins, 
il  est  avantageux  de  se  servir  d'outils.  Mais 
dans  bien  des  cas,  et  surtout  pour  des  arbres 
d'un  certain  diamètre,  il  est  préférable 
d'employer  la  dynamite  ou  la  mélixite.  A 
cet  effet,  on  entoure  l'arbre  d'un  cordon  de 
pétards  contenant  133  grammes  de  matière, 
que  l'on  attache  avec  une  ficelle,  et  se  tou- 
chant, mais  dont  un  seul  est  amorcé.  Si  on 
a  le  temps  et  les  outils  nécessaires,  on  éco- 
nomise les  EXPLOSIFS  en  plaçant  les  charges 
dans  un  ou  plusieurs  petits  forages  faits  avec 
une  tarière.  Voici  la  charge  à  employer 
dans  les  deux  cas  : 

Diim.  de  l'arbre.       Par  le  contact.         Par  le  forage. 


0"M0 

0'",30 

0"',i() 


1  pétard 

5  — 

10  — 

20  — 


1  pétard 
1     — 
3     — 
5     — 


—  de  chevaux.  La  proposition  d'abat- 
tre un  cheval  doit  être  faite  par  le  vétéri- 
naire en  premier.  Le  colonel  convoque  la 
commission  d'abalage,  composée  en  principe 
du  chef  d'escadrons  de  semaine,  président, 
du  capitaine  commandant  l'escadron  auquel 
appartient  le  cheval  et  des  vétérinaires  du 
régiment. 

Si  la  maladie  est  évidente,  la  commission 
propose  l'abatage  immédiat  ;  le  chef  de  corps 
ou  de  détachcmiiit  prononce.  Lorsque  la  ma- 
ladie ne  paraît  pas  bien  confirmée,  le  cheval 
e>t  mis  en  observation  jusqu'à  ce  qu'il  n'y 
ail  |>lus  de  doute  sur  la  solution  à  donner 
au  cas. 

Les  avis  de  la  commission,  concernant  les 
chevaux  morveux  ou  farcineux,  et  les  déci- 
sions qui  les  suivent  sont  résumés  dans  un 
rapport  qui  est  joint  au  |»rocès-verbal  d'aba- 
lage dressé  par  le  sous- intendant  militaire 
(mfxJ.  VII  et  VIII  du  décret  du  :2S  dé- 
cembre i«8:i). 

Far  ex>cplion,  le  vétérinaire   en  premier 


ABATIS. 

fait  procéder  immédiatement  à  l'abatage  des 
chevaux  atteints  de  fracture  ou  d'iiydro- 
pliobic.  La  commission  contrôle,  aussitôt  que 
possible,  l'opportunité  de  l'abatage. 

Le  vétérinaire  en  premier  assiste  le  sous- 
intendant  militaire  et  le  major  dans  la  con- 
statation de  la  mort  des  chevaux.  A  cet  effet, 
il  présente  le  cadavre  de  l'animal,  en  prouve 
l'identité  par  le  signalement  (mod.  IX),  fait 
connaître  la  cause  de  la  mort  et  signe  au 
procés-verbal. 

Un  rapport  d'autopsie  est  établi  par  le 
vétérinaire  en  premier  et  signé  par  le  chef 
d'escadron  de  semaine,  à  la  suite  de  la  mort 
ou  de  l'abatage  d'un  cheval  (mod.  X).  Tous 
lotf  vétérinaires  assistent  à  l'autopsie.  Lors- 
qu'elle n'a  pu  avoir-  lieu,  le  rapport  en  fait 
connaître  les  motifs. 

11  est  permis  de  pratiquer,  dans  Içs  quar- 
tiers ou  dans  les  camps,  l'autopsie  des  che- 
vaux morts  ou  abattus,  à  l'exception  de  ceux 
atteints  de  maladies  contagieuses.  Pour  ces 
derniers,  l'opération  doit  être  faite  dans  le 
clos  d'équarrissage  ou  aux  lieux  désignés  par 
les  autorités  locales. 

ABATIS.  Les  abatis  sont  des  corps  d'ar- 
bres dont  on  enlève  les  petites  branches.  Ils 
peuvent  être  constitués  au  moyen  d'arbres 
existant  sur  le  lieu  même,  comme  à  la  lisière 
des  forêts,  et  on  a  alors  des  abatis  naturels. 
Ils  peuvent  aussi  provenir  d'arbres  abattus 
à  distance  et  que  l'on  transporte  sur  le  lieu 
d'emploi  :  ce  sont  des  abatis  de  transport. 

—  naturels.  Les  aibres  sont  abattus  à 
0™,50  du  sol  et  renversés  du  côté  de  l'en- 
nemi ;  ils  ne  sont  pas  sciés  entièrement,  alin 
que  le  tronc  reste  attaclié  à  la  souche,  ce  qui 
rend  le  déblaiement  plus  difficile.  Les  petites 
branches  et  feuillages  gênant  le  tir  sont 
enlevés  et  les  autres  branches  sont  taillées  en 
pointe  et  fortement  entrelacées  d'un  arbre  à 
l'autre  pour  fermer  tout  passage  ;  si  les 
arbres  sont  de  faibles  dimensions,  les  bran» 
ches  doivent  être  reliées  au  sol  au  moyen  de 
piquets  et  de  harts.  L'abatage  se  fait  à  l'aide 


de  liaches  el  de  scics,  sur  une  profondeur 
plus  ou  moins  grande  (au  moins  G  mètres), 
selon  l'importance  que  l'on  veut  donner  à 
l'obstacle  (fiy.  i). 

Les  abatis  naturels  s'emploient  à  la  lisière 
des  forêts  ou  pour  former  des  coupures  à 
l'iiiléricur  même  des  forêts.  On  les  emploie 


ABATTEMENT  d'hoxneur. 

aussi  pour  obstruer  une  route  ou  ua  défilé 
bordé  d'arbres. 

—  de  transport.  Les  arbres  doivent  être 
de  dimensions  relativement  faibles  (0™,lo 
à  0™,io  de  diamètre),  sinon  il  faut  se  con- 
tenter de  transporter  seulement  les  bran- 
ches, et  l'on  a  alors  des  abatis  de  brandies. 
Le  transport  se  fait  à  bras  d'hommes,  avec 
des  cordes,  au  moyen  d'un  avant-train,  ou 
encore  avec  des  voitures.  II  faut  les  main- 
tenir solidement  sur  le  sol  au  moyen  de 
piquets  ou  de  harts. 

Les  abatis  de  transport  s'emploient  : 
1°  Sur  les  glacis  des  ouvrages,  en  les  dis- 
posant sur  3  ou  4   rangées  au  moins,  et  en 
les  protégeant  contre  les  vues   et  le  canon 
ennemis  par  un  petit  avant-glacis   (fig.  2)  ; 


2°  A  la  gorge  des  ouvrages  mi-fermés, 
pour  mettre  ceux-ci  à  l'abri  îles  surprises  ;  on 
se  contente,  dans  ce  cas,  d'un  ou  deux  rangs 
d'arbres  ; 

3°  Adossés  à  la  contrescarpe  pour  rendre 
la  descente  plus  difficile  (fig.  3): 


4°  Dans  le  fond  des  fossés,  pour  donner  à 
ceux-ci  plus  de  valeur  comme  obstacle, 
quand  on  n'a  pu  les  approfondir  suffisam- 
ment ; 

3°  Quelquefois  pour  fermer  les  intervalles 
entre  les  ouvrages. 

ABATTEMENT  d'honneur.  Au  moyen 
âge,  les  chevaliers  qui  avaient  commis  une 
faute  contre  le  devoir  militaire  étaient  punis. 
par  l'addition  à  leui-  Écu,  de  marques  indi- 
quant une  suppression  de  dignité  ;  c'est  ce 


ABDUCTION. 

qu'on  désignait  par  l'expression  abatlemenl 
d'honneur. 

ABATTOIR.  Établissement  d'utilité  pu- 
blique où  se  fuit  l'abatage  des  bestiaux. 

Les  abattoirs  sont  généralement  situés 
hors  de  l'enceinte  des  villes,  mais  à  proxi- 
mité de  celles-ci,  afin  de  préserver  les  habi- 
tants des  émanations  délétères  provoquées 
par  l'abatage  des  bestiaux.  Ces  établisse- 
ments permettent,  en  outre,  à  l'administra- 
tion d'exercer  une  surveillance  efficace  sur  la 
qualité  des  viandes  livrées  à  la  consommation 
publique.  Les  quartiers  de  viande  provenant 
des  abattoirs  sont  marqués  d'une  estampille. 
Les  officiers  chargés  de  la  réception  des 
viandes  des  ordinaires  de  la  troupe  doivent 
se  faire  représenter  cette  marque  sur  tous 
les  quartiers  livrés  entiers. 

Dans  les  camps,  non  seulement  les  abat- 
toirs doivent  être  aussi  éloignes  que  possible 
du  camp,  mais  il  faut  également  y  répandre 
de  la  chaux  vive  et  des  chlorures. 

ABATTRE  l'arme.  L'arme  étant  dans  la 
position  verticale,  on  l'abaisse  en  faisant  un 
demi-à-droite  et  en  l'inclinant  de  manière 
que  le  bout  ou  la  pointe  soit  à  hauteur  de 
l'œil  ou  de  l'épaule,  la  main  droite  généra- 
lement appuyée  à  la  hanche  et,  par  suite,  le 
talon  ou  la  crosse  dirigée  vers  le  sol.  Ou 
abaisse  l'arme  pour  croiser  la  baïonnette, 
pour  la  charger  et  pour  tirer,  ainsi  que  pour 
l'escrime  à  la  baïonnette. 

—  le  chien.  Se  produit  par  l'action  du 
grand  ressort,  déterminant  le  chien  du  fusil 
à  faire  basculer  la  batterie  de  la  platine. 

ABCISSE  ou  ABSCISSE.  Pour  déter- 
miner la  position  d'un  point  sur  un  plan, 
on  emploie  souvent  la  méthode  des  abscisses 
et  des  ordonnées,  inventée  par  Descartes. 

En  abaissant  du  point  considéré  deux  per- 
pendiculaii  es  sur  deux  lignes  généralement 
tracées  à  angle  droit  et  que  l'on  appelle  axe 
de  coordonnées,  la  ligne  verticale  est  l'or- 
donnée et  la  ligne  horizontale  est  l'abscisse 
du  point.  Les  abscisses  donnent  la  distance 
des  divers  points  d'un  plan  à  l'axe  des  coor- 
données et  sont,  par  suite,  parallèles  à  l'axe 
des  abscisses.  Les  aliscisses  sont  positives 
pour  les  points  situés  à  droite  de  l'axe  des 
ordonnées,  et  négatives,  dans  le  cas  con- 
traire. Quand  les  axes  des  coordonnées  ne  se 
coupent  pas  à  angle  droit,  on  mène  les 
abscisses  et  les  ordonnées  parallèlement  à  ces 
axes. 

ABDUCTION.  Mot  d'origine  bien  latine 
qui,  dans  la  tactique  des  Romains,  signifiait 
déboîtement ,  dislocation ,  rupture  d'une 
troupe  en  ligne  pour  passer  sur  un  front 
plus  étroit.  Ce  mot  n'est  plus  en  usage  dans 
les  armées  modernes,  bien   que,   pour  tra- 


ABOIS. 

verser  des  obstacles  ou  dos  di-lilés,  etc.,  ou 
ait  coiplové  divers  niouvemeuts  du  même 
genre  :  mettre  des  files  en  arriè-ie,  rompre 
les  subdivisions,  etc. 

ABOIS.  Terme  emprunté  à  la  vénerie 
par  la  laiipue  militaire,  iKUir  indiquer  qu'une 
troupe  est  dans  un  état  désespéré  et  hors 
d'étal  de  prolnn;;er  sa  résistance. 

ABOLITION.  Annulation,  suppression. 
Ine  lui  ne  peut  être  abolie  que  par  une 
autre  loi,  c'est-a-dire  par  un  nouvel  acte  du 
pouvoir  législatif,  ou  par  désuétude,  en  ce 
qui  concerne  les  lois  très  anciennes,  que  l'on 
n'applique  plus  depuis  longtemps  (V.  l^oi). 

ABOLLA.  Sorte  de  manteau  militaire  en 
usage  chez  les  Homains.  t'ait  d'étoffe  gros- 
sière et  sans  manches,  il  s'attachait  sous  le 
cou  ou  à  l'épaule  et  servait  plutôt  à  couvrir 
qu'à  vêtir. 

ABONNATAIRE.  Agent  ou  entrepreneur 
qui  consent  a  assurer  un  service  déterminé 
ilans  des  «ondilions  et  à  un  prix  tixcs,  pen- 
dant le  temps  qui  a  été  convenu. 

ABONNEMENT.  Convention  ou  marché 
par  lequel  une  des  deux  parties  contractantes 
s'engage  a  fournir  à  l'autre  certains  objets, 
à  effectuer  certaines  l'éparations,  à  exécuter 
certain  service,  pour  un  temps  limité, 
moyennant  un  prix  déterminé. 

L'abonnement  est  un  système  qui  donne 
d'excellents  résultats  au  point  de  vue  de  l'é- 
conomie et  de  la  simplilication  des  écritures, 
lorsque  les  conditions  en  sont  bien  réglées  et 
que  l'exécution  du  service  est  Lien  sur- 
veillée. 

Jadis,  les  armées  françaises  étaient  entre- 
tenues par  les  chefs  de  corps  au  moyen  d'un 
abonnement  annuel  prévu  par  chaque  homme 
et  chaque  cheval.  Des  abus  se  produisirent, 
car  les  colonels  n'entretinrent  pas  les  effec- 
tifs prévus  et  jjour  lesquels  ils  recevaient 
l'abonnenient  ;  lorsque  des  revues  d'effectifs 
étaient  passées,  on  complétait  le  nombre 
prescrit  pour  le  jour  de  la  revue  seulement  au 
moyen  de  i-asse-files  et  de  passe-volants. 

Four  remédier  à  ces  fiaudes,  qui  allaient 
en  s'aggravanl  de  plus  en  plus,  l'Ktal  prit 
a  sa  charge  la  fourniture  directe  de  tout  ce 
qui  était  nécessaire  à  la  nourriture  et  à  l'en- 
tretien des  hommes  et  des  chevaux.  .Mais 
c'était  passer  d'un  extrême  à  l'autre,  l'ad- 
ministration était  fort  compliquée,  et  les 
chefs  de  corps  se  désintéressaient  de  laques- 
lion  sur  laquelle  ils  n'avaient  plus  aucune 
action  directe. 

On  revint  bientôt  au  système  de  l'abou- 
uemeiit,  non  plus  en  bloc  comme  jadis,  mais 
par  nature  de  fourniture  ou  de  service  à 
effectuer. 

On  •oMiuienca   par  les   oiidinaires  de  la 


ABORDAGE. 

troupe  ;  moyennant  une  allocation  journa- 
lière et  individuelle  fixée  d'avance  pour 
chaque  arme,  il  devait  être  pourvu  à  la 
fourniture  de  toutes  les  denrées  (à  l'exception 
du  pain  de  main),  ainsi  qu'au  blanchissage 
du  linge  de  corps,  à  l'achat  des  ingrédients 
de  propreté  et  autres  menues  dépenses. 

On  eut  également  recuuis  à  l'abonnemenl 
pour  l'exécution  des  réparations  à  exécuter, 
au  compte  de  l'Etat,  à  l'habillement,  à  la 
chaussure,  à  l'équipement,  à  la  coiffure,  à 
l'armement,  au  harnachement. 

i-'his  tard  on  créa,  sous  le  nom  de  masses, 
une  certaine  quantité  d'abonnements  entre 
l'État  et  les  corps  de  troupe,  pour  la  fourni- 
ture du  linge  et  de  la  chaussure,  pour  l'en- 
tretien du  harnachement  et  le  ferrage  des 
chevaux,  pour  l'entretien  de  la  musique  et 
des  services  généraux  du  corps. 

Depuis  quelques  années,  on  a  étendu  le 
système  de  l'abonnement  à  la  presque  tota- 
lité des  fournitures  nécessaires  aux  troupes  : 
les  ordinaires,  l'habillement,  Je  chauffage  et 
l'éclairage,  les  écoles  régimentaires,  le  har- 
nachement et  le  ferrage  des  chevaux,  les 
fourrages,  et  môme  certaines  dépenses  d'en- 
tretien du  casernement  font  l'objet  d'abon- 
nements distincts  ou  Duisses,  dont  il  sera 
parlé  plus  loin. 

Le  couchage  des  troupes  est  également 
assuré  par  un  marché  d'abonnement  passe 
pour  20  ans  (V.  Lits  milUaires) . 

Enfin  certaines  troupes  spéciales,  telles 
que  la  gendarmerie  et  les  spahis,  doivent  se 
pourvoir  de  chevaux  au  moyen  d'un  abon- 
nement appelé  niasse  de  remonte.  On  vient 
de  décider  également  que  les  ofiBciers  supé- 
rieurs qui,  jusqu'alors,  devaient  acheter  leurs 
chevaux,  pourront  se  remonter  par  abonne- 
ment à  raison  de  quinze  francs  par  mois. 

ABORDS.  Les  abords  d'une  position  sont 
les  lieux  situés  dans  son  voisinage  immédiat 
et  par  lesquels  on  peut  y  accéder.  Si  l'accès 
de  la  position  n'olFre  pas  de  difficultés,  on 
dit  que  ces  abords  sont  faciles  ;  ils  sont  dif- 
ficiles, dans  le  cas  contraire.  Tous  les  objets 
ou  accidents  de  terrain  qui,  dans  la  limite 
de  la  portée  efficace  des  armes,  peuvent 
gêner  les  vues  du  défenseur  de  la  position  ou 
faciliter  l'attaque  de  cette  dernière,  doivent 
être  enlevés  ou  dégagés  dans  la  mesure  du 
possible. 

ABORDAGE .  Kn  terme  de  marine , 
l'abordage  est  la  rencontre,  la  jonction  de 
deux  vaisseaux  bord  cà  bord,  soit  accidentel- 
lement, soit  à  la  suite  d'une  manœuvre  ayant 
pour  objet  de  faire  condjattrc  les  équipages 
corps  à  corps.  Dans  le  langage  militaire,  le 
mot  abordage  se  dit  également  de  deux 
armées  qui  en  viennent  aux  mains. 


ABORDER. 


ABROGATION. 


ABORDER.  Se  dit  pour  occuper  les 
abords  d'une  position,  pour  attaquer  l'en- 
nemi, pour  s'élancer  à  l'assaut  d'un  retran- 
chement. En  général,  aborder  signifie  atta- 
quer de  vive  fori-e. 

ABREUVOIR.  Lieu  organisé  pour  faire 
boire  les  chevaux  et  aussi,  quelquefois,  pour 
les  faire  baigner.  Dans  les  quartiers  de  cava- 
lerie, les  abreuvoirs  consistent  généralement 
en  de  longues  auges  en  pierre  ou  en  bois, 
disposées  à  une  hauteur  convenable  pour 
permettre  aux  chevaux  de  boire  commodé- 
ment. En  route,  on  utilise  les  puits  et  les 
cours  d'eau  ;  dans  un  camp,  on  organise  les 
abreuvoirs  dans  un  cours  d'eau,  s'il  en 
existe,  ou  sinon  dans  des  auges  en  bois.  La 
pai'tie  affectée  au  lavage  du  linge  des  soldats 
doit  toujours  être  située  au-dessous  de  celle 
destinée  à  faire  boire  les  chevaux. 

L'abreuvoir  dans  lequel  on  veut  faire  bai- 
gner les  animaux  est  un  bassin  dont  le  fond 
est  pavé,  et  dont  les  parois  latérales  sont 
verticales  et  enduites  de  ciment  jusqu'à  la 
hauteur  voulue.  On  accède  à  ce  bassin  par 
deux  rampes  en  pente  douce,  situées  aux 
deux  extrémités  opposées,  de  manière  à  per- 
mettre aux  chevaux  d'arriver  d'un  côté  et 
de  sortir  de  l'autre. 

ABRÉVIATIONS.  Suppression  de  lettres 
dans  les  mots  les  plus  usuels,  dans  le  but 
d'écrire  plus  vite.  L'abréviation  peut  aller 
jusqu'à  représenter  le  mot  par  sa  lettre  ini- 
tiale. C'est  ainsi  que  Bon  =  Bataillon  : 
0"^  =  Compagnie  ;  Ef">  =  Escadron  ;  B.  0.. 
P.  R.  =  Bulletin  officiel,  partie  réglemen- 
taire, etc. 

On  en  fait  ainsi  un  très  grand  usage  dans 
les  cartes  topographiques,  afin  de  compléter 
plus  nettement  les  indications  données  ; 
ainsi  M'°  =  Moulin  ;  P^  =  Prairie,  etc. 

ABRI.  Dispositifs  destinés  à  mettre  plus 
ou  moins  en  sûreté  les  hommes,  les  muni- 
tions ou  les  vivres.  Leur  organisation  varie 
suivant  les  circonstances  et  les  conditions  de 
résistance  auxquelles  ils  doivent  satisfaire. 
Ils  sont  passifs,  lorsqu'ils  servent  simplement 
de  couvert  ;  et  -défensifs,  lorqu'ils  peuvent 
être  défendus  par  les  armes  à  feu. 

Dans  les  retr.\ncheme\ts  de  campagne,  ils 
ne  sont  généralement  que  passifs  et  disposés 
uniquement  pour  les  mettre  à  l'épreuve  des 
projectiles  de  campagne  ou  simplement  de 
leurs  éclats.  Ces  abris  sont  constitués  au 
moyen  de  dispositifs  de  charpente  recouverts 
d'un  bUndage  consistant  en  pièces  de  bois, 
en  fascines,  en  rails  de  chemins  de  fer,  sur- 
monté d'une  épaisseur  de  terre  suffisante 
(l™,oO  au  minimum).  On  les  place  au 
niveau  du  terrain  naturel,  de  sorte  que  l'on 
est  obligé  d'approfondir  le   sol  à  2  mètres 


environ  à  leur  endroit  ;  des  gradins  permet- 
tent  aux    hommes  d'en  sortir  rapidement. 

Les  abris  organisés  défensivement  servent 
soit  à  donner  des  feux  dans  les  fossés  (V.  Ca- 
l)onnières  et  Coffres  flanquants),  soit  pour 
constituer  des  ouvrages  dans  les  pays  où  l'on 
n'a  pas  à  craindre  le  canon  (V.  Blockhaus) . 

Dans  les  ouvrages  de  fortification  perma- 
nente, les  abris  sont  très  nombreux  et  con- 
struits avec  toute  la  solidité  désirable  (V.  C'a- 
SPViates,  Magasins^ 

—  de  tirailleurs.  L'abri  de  tirailleurs, 
ou  tranchée-abri  pour  tireurs  coucliés,  a  le 
profil  indiqué  dans  la  fig.  4.  11  s'exécute  en 

Fis-.  4. 


quelques  minutes,  est  peu  visible  et  peut  se 
transformer    facilement    en    tranchée  -  abri 

—  en  feuillage .  Genre  d'abri  léger,  appelé 
autrefois  abri  rert.  et  destiné  à  protéger  les 
hommes  contre  le  vent  et  la  pluie.  11  est 
constitué  par  des  piquets  verticaux,  réunis 
par  une  traverse  à  leur  partie  supérieure. 
Sur  cette  traverse,  on  appuie  des  claies,  ou 
simplement  des  branches  d'arlires  feuillues 
ou  recouvertes  de  paille,  roseaux,  toiles,  etc. 
On  peut  encore,  s'il  y  a  des  planches  dans 
le  voisinage,  les  utiliser  pour  constituer  le 
toit  de  cet  abri.  Si  le  sol  est  humide,  on  le 
recouvre  de  menues  branches  .sèches,  de 
planches,  de  paille,  etc. 

On  peut,  surtout  pour  les  petits  postes 
isolés,  donner  à  cet  abri  une  forme  circu- 
laire :  au  centre  de  l'espace  libre,  on  dispo- 
sera un  foyer.  L'entrée  est  ménagée  du  côté 
où  sort  la  fumée. 

—  en  clayonnage.  Pour  un  séjour  de 
7  ou  8  jours  au  moins  dans  un  camp,  il  est 
préférable  de  construire  des  abris  en  clajon- 
nage.  La  longueur  nécessaire  est  calculée  à 
raison  de  0™,7o  pour  deux  hommes. 

ABROGATION.  Acte  par  lequel  on  sup- 
prime une  loi,  un  décret,  une  coutume. 
L'abrogation  se  distingue  de  l'abolitio\  en  ce 
qu'elle  peut  être  partielle  et  peut  avoir  lieu 
par  désuétude,  mais  qu'elle  doit  toujours 
être  prononcée  par  un  nouvel  acte  de  l'au- 
torité souveraine.  Elle  est  expresse  lorsqu'elle 
est  prononcée  par  une  loi  ou  un  édit  nou- 
veaux ;  elle  est  tacite  lorsque  la  loi  ou  le 
décret  nouveaux  contiennent  des  dispositions 
contraù-es  aux  anciennes,  sans  la  mention 
expresse  d'abrogation  de  celles-ci.  Toutefois, 
on  évite  autant  que  possible  les  abi'ogations 
taiites,  et  l'on  termine  dans  ce  but  les  lois 
ou  décrets  portant  abrogation  par  ces  mots  : 


ABRUPT. 

«  Toutps  les  dispositions  contraires  à  la  pré- 
s<>ntt'  loi  (ou  au  présent  décret)  sont  et 
denuMiri'iit  îihrojjées.  » 

ABRUPT.  Terme  employé  pour  désigner 
des  tcriains  ou  des  rocliers  ;i  pente  très 
raidi'  ft  disposés  comme  s'ils  avaient  cto 
rompus.  —  /„>..•  une  cûte  alirupto. 

ABSENCE.  Position  d'un  militaire  non 
jjréscnt  a  son  poste,  lilie  est  rèiiuUère  lors- 
qu'elle a  lieu  par  suite  de  mission,  de  per- 
mission ou  de  congé  régulier,  accordés  par 
les  autorités  compétentes.  Elle  est  h-gule 
lorsqu'elle  se  produit  sans  la  volonté  de  l'in- 
téressé, par  suite  d'entrée  à  l'hôpital,  de 
détention,  ou  de  captivité  à  l'ennemi.  Enfin 
elle  est  illcijale  lorsqu'elle  provient  du  fait 
du  militaire,  qui  manque  à  son  poste  de  sa 
propre  volonté  et  sans  autorisation.  L'ab- 
sence ilh'gale  devient  désertion  au  bout  d'un 
temps  qui  sera  indiqué  quand  nous  parlerons 
de  ce  mol. 

ABSENT.  Se  dit  d'une  personne  non 
présente  à  son  domicile  et  sur  l'existence  de 
laquelle  il  y  a  incertitude.  Trois  périodes 
sont  prévues  par  la  loi  en  ce  cas  et,  pour  les 
militaires,  elles  se  résument  comme  il  suit  : 
1°  pri'so)ii]ilion  d'ahsenrr,  comprenant  une 
période  de  4  ans,  pendant  laquelle  le  minis- 
tère public  doit  veiller  aux  intérêts  de  l'ab- 
sent ;  en  cas  de  guerre,  cette  période  peut 
Aire  réduite  à  deux  ans  après  la  réception 
des  dernières  nouvelles,  si  l'armée  opérait  en 
Europe  ;  2°  envoi  en  possession  provisoire, 
ordonné  à  la  suite  d'un  jugement  définitif 
de  déclaration  d'absence,  lequel  fait  sup- 
poser l'individu  mort,  mais  oblige  les  héri- 
tiers à  fournir  caution.  A  la  suite  d'une 
absence  lors  d'une  campagne,  les  tribunaux 
peuvent  constater  le  décès  judiciairement  un 
an  après  l'insertion  de  !a  requête  des  inté- 
ressés au  Journal  officiel  ;  '3°  enroi  en  pos- 
session dèfinilive,  après  HO  ans  de  la  période 
provisoire. 

Est  r-galement  déclarée  absente  la  personne 
qui,  citée  régulièrement  à  comparaître  de- 
vant un  tri!)unal  ou  conseil  de  guerre,  ne 
compiriil  [i;is  (V.  Définit,  Lonlitmace). 

ABSOLUTION.  L'absolution,  qu'il  ne 
faut  pas  confondre  avec  l'acquittemiîvt,  est 
déclarée  par  un  jugement  par  liMpiel  un 
accusé  est  mis  en  liberté  à  l'expiration 
du  délai  fixé  [lar  le  recours  en  revision,  si  le 
fait  commis  ne  donne  lieu  à  l'application 
d'aucune  jieine  (art.  130  du  Code  de  justice 
miljl:iin>). 

ABTHEILUNG.  Mot  alL-maml  qui  n'a 
pas  d'équivalent  dans  noire  langue,  dans 
laquelle  il  est  entré  depuis  1871,  et  qui  est 
l'unité  fomiée  par  la  réunion  de  trois  ou 
quatre    batteries   de   campagne   allemandes 


ACCÉLÉROGRAPHE. 

sous  un  même  commandement.  C'est  l'unité 
tactique  et  administrative  de  l'artillerie  en 
Allemagne,  tandis  qu'en  France  c'est  la  bat- 
terie. Il  y  a  aussi  VAblkeHung  de  colonnes 
de  munitions,  comprenant  2  colonnes  d'in- 
fanterie et  3  d'ai  tillerie. 

Noire  groupe  de  batteries  répond,  jusqu'à 
un  certain  point,  à  V Abllieilung. 

ABUS  d'autorité.  Est  conmiis  par  tout 
foncfionijaire  qui  dépasse,  dans  l'exercice  de 
ses  fonctions,  la  limite  de  l'autorité  (attri- 
butions ou  pouvoir)  qui  lui  est  dévolue. 

Les  cas  d'abus  d'autorité  militaire  sont 
prévus  par  les  articles  226  à  229  du  Code 
de  justice  militaire;  ceux  qui  n'ont  que  peu 
de  gravité  sont  réprimés  disciplinairement. 

—  de  confiance.  Est  défini  comme  il 
suit  par  l'artirle  408  du  Code  pénal  :  «  Qui- 
conque aura  détourné  ou  dissipé  au  préju- 
dice des  propriétaires,  possesseurs  ou  déten- 
teurs, des  effets,  denrées,  marchandises, 
billets,  quittances  ou  tous  autres  écrits  cou- 
tenant  obligation  ou  décharge,  qui  ne  lui 
auraient  été  remis  qu'à  titre  de  louage,  de 
dépôt,  de  mandat,  de  nantissement,  de  prêt 
à  usage,  ou  pour  un  travail  salarié  ou  non 
salarié,  à  la  charge  de  les  rendre  ou  repré- 
senter, ou  d'en  faire  un  usage  ou  un  emploi 
déterminé.  » 

ABUTER.  Mot  employé  autrefois  dans  le 
sens  actuel  de  viser,  ajuster  le  but. 

ACADÉMIE  MILITAIRE.  Nom  donné 
dans    ccrlains   pays  aux  écoles  militaires. 

ACANZL  -Milice  volontaire  dans  l'an- 
cienne iiit'anterie  turque.  Elle  avait,  en 
échange  de  ses  services,  l'usufruit  de  con- 
cessions de  terres. 

ACCABLER  l'ennemi.  Consiste  à  le  faire 
succomber  soit  par  l;i  supériorité  du  nombre, 
soit  par  l'habileté  des  dispositions  ou  le 
choix  des  positions. 

ACCÉLÉRER.  Hâter,  pousser,  accroître 
la  vitesse.  Ex.  :  accélérer  un  mouvement  en 
avant  ou  en  retraite  ;  accélérer  le  pas 
{y.  Pas  accélère). 

ACCÉLÉROGRAPHE  ;  ACCËLÉRO- 
MÉTRE.  Appareils  balistiques  ayant  pour 
objet  de  mesurer  les  pressions  développées 
par  les  gaz  dans  une  bouche  à  feu  ou  dans 
une  éprouvette.  Inventés  en  1873  par 
.M.  .Marcel  Deprez,  ils  ont  été  ensuite  perfec- 
tionnés par  le  colonel  Sebert,  de  l'artillerie 
de  marine. 

Ces  deux  instruments  se  composent  eu 
principe  d'un  piston  recevant  directement, 
sur  sa  base,  l'action  des  gaz  et  pouvant  se 
mouvoir  librement  dans  un  canal  percé  nor- 
malement à  l'àme  de  la  pièce.  En  détermi- 
nant les  accélérations  imprimées  à  ce  piston, 
on  a  tous  les  éléments  nécessaires  pour  cal- 


ACCENSES. 


ACCIDENT. 


culer  les  pressions  successivement  dévelop- 
pées au  point  où  débouche  le  canal. 

Vaccélérométre  permet  d'évaluer  la  vitesse 
du  piston  au  moment  d'un  arrêt  brusque 
servant  à  limiter  la  course  de  ce  dernier 
après  qu'il  a  parcouru  un  trajet  fixe.  On  y 
arrive  en  observant  la  hauteur  à  laquelle 
s'élève  une  masse  additionnelle  libre  préala- 
blement fixée  sur  la  tète  du  piston  et  laucée 
verticalement,  ou  la  flexion  que  ce  poids 
additionnel  détermine  dans  un  ressort  à 
boudin  convenablement  taré  et  fixé  à  l'en- 
veloppe de  la  bouclie  à  feu. 

Uaccélérographe  permet  d'obtenir,  par 
une  seule  expérience,  la  loi  de  succession 
des  pressions  développées  pendant  le  tir  en 
un  point  quelconque  de  l'àme.  Dans  ce  but, 
le  pistou  porte  un  cadre  ou  tableau  cou- 
vert de  noir  sur  lequel  un  style  se  meut 
dans  une  direction  perpendiculaire  à  l'axe 
du  piston  et  décrit,  suivant  des  conditions 
fort  régulières,  une  courbe  produite  par  le 
tir.  La  forme  de  cette  courbe  suffit,  à  l'aide 
du  calcul,  pour  connaître  le  caractère  de  la 
poudre  et  obtenir  le  résultat  cherché. 

ACCENSES.  Soldats  complémentaires 
qui,  dans  la  légion  romaine,  devaient  rem- 
placer les  hommes  tués,  dont  ils  prenaient 
alors  les  armes. 

ACCEPTATION.  Action  de  recevoir  vo- 
lontairement ce  qui  est  ofTert  ou  de  convenir 
de  paver,  ii  une  date  fixée,  une  dette. 

ACCEPTER  le  combat.  C'est  ne  pas 
refuser  de  se  mesurer  avec  l'ennemi  en  pré- 
sence duquel  on  se  trouve,  soit  un  peu  à 
l'improviste.  soit  après  l'avoir  cherché. 

ACCESSIBLE.  En  parlant  d'un  terrain, 
on  dit  qu'il  est  plus  ou  moins  accessible, 
suivant  que,  pour  l'aborder,  il  se  présente 
des  difficultés  plus  ou  moins  grandes,  dépen- 
dant surtout  des  pentes,  de  la  nature  des 
chemins,  des  obstacles  qui  l'entourent  ou  le 
couvrent. 

ACCESSOIRES  d'armes.  Ce  sont  les 
petits  instruments  qui,  bien  qu'indépendants 
de  l'arme,  sont  nécessaires  au  soldat  pour 
lui  permettre  de  monter,  démonter  et  net- 
toj'er  son  arme  à  feu.  Ils  se  composent 
actuellement  du  nécessaire  d'armes  et  du 
lavoir. 

Le  nécessaire  comprend  une  boîte  en  tôle 
de  fer,  dont  le  fond  est  percé  d'une  fente, 
d'un  tourne-vis  pouvant  s'engager  dans  cette 
fente,  d'un  huilier,  d'une  curette-spatule  et 
d'une  trousse  en  drap. 

Le  lavoir  porte  un  trou  taraudé  qui  sert 
à  le  fixer  au  bout  de  la  baguette.  11  est  percé 
d'une  fente  dans  laquelle  on  engage  un 
chiffon  pour  laver  l'arme  et  essuyer  ou 
graisser  l'intérieur  du  canon. 


De  même,  dans  les  bouches  à  feu  se 
chargeant  par  la  culasse,  on  considère  comme 
accessoires  toutes  les  parties  du  mécanisme 
de  culasse  qui  peuvent  se  séparer  de  la  pièce 
principale,  ainsi  que  la  hausse  et  le  guidon. 

—  d'embarquement.  Pour  embarquer 
et  débarquer  rapidement,  dans  toutes  les 
conditions,  le  matériel  des  armées  en  chemin 
de  fer,  on  a  prévu  les  accessoires  suivants  : 

i"  Des  rampes  mobiles  eu  charpente  ou  en 
fer  avec  yonls  volants  ; 

2°  Le  strapontin  ou  planche  pouvant  se 
fixer  au  moyen  de  quatre  bouts  de  corde 
dans  un  wagon  renfermant  des  chevaux, 
pour  permettre  au  conducteur  de  s'asseoir  ; 

3"  Un  seau  en  toile,  pour  abreuver  les 
chevaux  en  route  ; 

4°  Des  jarretières,  ou  cordages  de  3  mètres 
de  longueur  environ  sur  3^™  de  diamètre  ; 

5°  Des  bouts  de  madriers,  en  sapin  ; 

6°  De  grandes  cales  de  roue,  en  chêne, 
emmanchées  ; 

7°  Des  leviers  de  manœuvre,  autant  que 
possible  en  ciiêne  de  brin  ; 

—  de  la  selle.  Comprenant  les  parties 
complémentaires  de  la  selle  et  qui  peuvent 
s'en  détacher.  Ce  sont  :  les  sangles,  les  contre- 
sanglons,  les  étrivières,  les  fontes  et  les  sa- 
coches. 

—  de  solde.  Sont  alloués,  d'une  ma- 
nière spéciale,  sur  le  service  de  la  solde  et 
indépendamment  de  la  solde  d'activité,  en 
raison  d'un  service  ou  de  dépenses  particu- 
liers, ou  pour  remplacer  une  allocation  en 
nature.   Us  se   divisent    en   hautes   payes, 

INDEMNITÉS,    PRIMES   DE   TRAVAIL    et    GRATIFI- 
CATIONS. 

—  du  tir  à  la  cible.  Ce  sont  : 

1°  Le  tampon,  qui  sert  à  boucher  les 
trous  produits  par  les  balles  ayant  atteint 
la  cible  ; 

2"  Les  fanions,  servant  de  signaux  ; . 

3°  Les  ustensiles  de  marqueurs  (lunettes, 
pots  et  pinceaux  à  colle  et  à  couleur  noire, 
ronds  de  papier)  ; 

4°  Le  réflecteur  à  miroir,  pour  passer 
l'inspection  des  canons  de  fusil  ; 

o"  Et  les  appuis  de  tir  (instruction  de 
1888  sur  l'armement,  etc.,  art.  72). 

ACCIDENT.  Événement  qui  arrive  par 
hasard  ;  se  dit  principalement  d'un  événe- 
ment d'une  importance  secondaire. 

En  topographie,  on  désigne  sous  le  nom 
d'accident  de  terrain  une  élévation  ou  une 
dépression  qui  modifie  brusquement  la  forme 
du  terrain  et  la  perspective.  Tels  sont,  par 
exemple,  les  hauteurs,  les  escarpements,  les 
ravins  ou  précipices,  les  croupes,  vallées, 
forêts,  etc.,  qui  sont  en  général  indiqués  sur 
les  cartes  topograpiiiques.  En  dehors  de  ces 


ACCIDENTÉ. 


8 


ACCUMULATEUR. 


aiTÙlt'iils  luiturtls,  il  y  en  a  d'arlificiL-ls, 
tels  qui'  iii;iison>,  routes,  fossés,  haies,  plan- 
tation-i,  etc.  L'étude  dos  divers  arcideiils  du 
sol  a  une  ^rrande  iinportanee  au  point  de 
vue  militaire,  parce  qu'en  sarliant  lis  uti- 
liser, on  peut  en  tirer  un  grand  profit  pour 
l'attaque  ou  pour  la  défense,  suivant  les 
ronditions  où  l'on  se  trouve.  Des  reconnais- 
sani'es  dnivent,  au  besoin,  précéder  l'utilisa- 
tion du  terrain. 

ACCIDENTÉ.  Terrain  présentant  de 
iioniluviix  .'1  si'iii'u\  obstacles  aux  niouve- 
nienls. 

ACCINTUS  ou  ACCINCTUS.  Mut  qui, 
chez  les  Humains.  sij,'ni(iait  le  soldat  muni, 
ceint  de  son  équipement  et  de  son  armement 
complets,  qu'il  ne  devait  jamais  quitter  en 
présence  de  l'ennemi. 

ACCOLADE.  L'accolade  était  une  des 
piin.i(iali  s  ■■iTcuionies  anciennement  obser- 
vées dans  la  léceptioii  d'un  chevalier.  Celui 
qui  armait  le  nouveau  ciievalier  lui  donnait 
trois  coups  de  plat  de  l'épée  sur  l'épaule  et 
sur  le  cou  et  l'embrassait  en  signe  d'amitié 
fraternelle. 

Otte  coutume  a  été  conservée  pour  la 
réception  des  militaires  nommés  à  un  grade 
dans  la  Légion  d'honneur.  L'article  30  du 
décret  organiiiue  du  16  mars  1832  porte  que 
l'odicier  cjiargé  de  la  réception  d'un  mili- 
taire dans  l'ordre  de  la  Légion  d'honneur  le 
frappe  du  plat  de  l'épée  sur  chaque  épaule 
et,  en  lui  remettant  son  brevet  ainsi  que  sa 
décoiatioii.  lui  donne  l'accolade. 

ACCOLER.  HIacer  deux  choses  côte  à  côte. 
Ce  terme  s'emploie  pour  indiquer  que  des 
fractions  constituées  de  troupes,  telles  que 
compagnies,  escadrons,  batteries,  bataillons, 
régiments,  brigades,  divisions  sont  placés 
côte  à  côte,  soit  pour  marcher,  soit  pour 
camper  ou  bivouaquer,  soit  pour  manœu- 
vrer, soit  pour  loinlialtie. 

ACCOMPAGNEMENT  d'enceinte.  Xom 

donne  a   l;i  luTiiu'  par  quchiues  auteurs  an- 

cilMI-i. 

ACCOTEMENTS.  Ce  sont  les  deux 
bandes  de  terrain  qui,  dans  une  route,  bor- 
dent la  chaussée  à  droite  et  à  gauche,  et  qui 
.servent  à  la  circulation  des  piétons,  en  même 
temps  qu'elles  permettent  aux  voitures  de  se 
garer  lorsqu'elles  viennent  à  se  rencontrer. 
Us  sont  souvent  plantés  d'arbres  (V.  Roules). 

Le  mot  s'emploie  aussi  comme  synonjme 
de  [ferme. 

Dans  les  chemins  de  fer,  l'accotement  est 
l'espace  compris  entre  le  rail  extérieur  et  le 
bord  cxtiTiiMii-  du  ballast. 

ACCODDEMENT.  Pour  signifier  que  les 
hommes  sont  placés  coude  à  coude  dans  le 
rang,  dans  la  formation  lactique  de  l'infan- 


terie en  ordre  serré.  Dans  cette  formation, 
les  hommes  devaient  se  sentir  les  coudes  dans 
les  alignements,  les  marches  et  les  manœu- 
vres. 

Actuellement,  le  tact  des  coudes  n'a  plus 
lieu  qu'au  moment  de  l'alignement,  alors 
que  les  hommes  doivent  placer  leur  poing 
gauche  sur  la  hanche  et  que  leur  voisin 
vient  leur  toucher  le  coude  gauche  avec  leur 
bras  droit.  iMais  il  en  résulte  que  lorsque  lu 
bras  gauciie  pend  naturellement,  il  veste 
entre  chaque  homme  un  intervalle  de  0"^,12 
environ,  qui  a  été  leconnu  nécessaire  pour 
permettre  la  liberté  de  mouvements  voulue 
dans  le  iiinnioniciit  d'armes  et   les  niarclies. 

ACCOUPLEMENTS.  Voici  comment  on 
procède  en  ce  qui  concerne  les  accouplements 
des  pigeons  voyaçjeurs .  Ces  volatiles  ne  sont, 
en  général,  en  état  d'obtenir  une  bonne 
reproduction  qu'à  l'âge  d'un  an,  mais  on 
laisse  s'accoupler  librement  en  automne  ceux 
qui  sont  nés  au  printemps,  afin  de  distinguer 
les  mâles  des  femelles  et  de  développer  l'ap- 
titude à  la  reproduction.  On  laisse,  en  prin- 
cipe, les  pigeons  libres  de  s'accoupler  comme 
ils  l'entendent  {accouplemenls  facultatifs),  à 
moins  qu'on  n'ait  en  vue  d'amélioier  la  race 
ou  d'obtenir  des  produits  particuliers,  au- 
quel cas  on  fait  des  accouplements  dirigés. 

ACCOUSTREMENT.  Ancien  mot  (d'où 
est  venu  accoutrement)  signifiant,  au  moyen 
âge,  équipement  et  armement  des  milices,  à 
peu   près    dans  le  môme    sens  qu'acciiitus. 

ACCRÉDITER.  Donner  du  crédit,  faire 
reconnaître  une  personne  auprès  d'une  au- 
torité civile  ou  militaire ,  ou  même  d'un 
souverain,  et  donner  l'authenticité  à  .sa  mis- 
sion. Tout  ordonnateur  militaire  doit  accré- 
diter sa  signature  auprès  des  payeurs. 

ACCUSE.  Signifiant  anciennement  lit  de 
camp. 

ACCUL.  Pour  limiter  le  recul  des  canons, 
on  plantait  un  peu  en  arrière,  lors  des  pre- 
miers essais,  une  série  de  pieux  qui  consti- 
tuait un  arcul. 

ACCULER.  Pousser  une  troupe  dans  un 
endroit  où  elle  ne  peut  plus  reculer.  Ex.:  ac- 
culer à  un  fleuve,  à  la  mer,  à  un  obstacle 
infranchissable.  Quelquefois  une  troupe,  infé- 
rieure en  nombre  à  l'ennemi,  peut  s'acculer 
pour  garantir  ses  derrières.  En  général,  une 
troupe  acculée  est  dans  de  très  mauvaises 
conditions  tactiques,  puisqu'elle  n'a  aucune 
voie  de  retraite,  et  l'action  de  s'acculer 
volontairement  doit  être  considérée  comme 
une  résolution  suprême  et  désespérée  qui,  en 
cas  de  revers,  aboutira  à  l'anéantissement 
complet  de  la  troupe. 

ACCUMULATEUR.  Appareil  destiné  à 
ajouter  plusieurs  ciioses  les  unes  aux  autres. 


ACCUSATEUR  militaire. 


9 


ACHETEUR. 


Les  plus  usités  dans  l'armée  sont  les  accu- 
mulateurs lie  pression  pour  le  filtrage  de 
l'eau  au  moyeu  des  filtres  Chamberland, 
système  Pasteur. 

Ces  appareils,  dont  l'invention  est  récente, 
sont  destinés  à  permettre  l'installation  des 
filtres  Chamberland  dans  tous  les  établisse- 
ments militaires,  où  il  est  nécessaire  de  fil- 

ACCUSATEDR  MILITAIRE.  Ce  genre 
de  ministère  public  n'a  existé  dans  les  ar- 
mées que  sous  Charlemagne,  puis  à  la  suite  de 
l'ordonnance  de  1319,  de  celle  de  176a  et 
en  1791.  A  cette  dernière  époque,  l'accusa- 
teur militaire  faisait  partie  d'un  tribunal 
militaire,  mais  sans  prendre  part  au  juge- 
ment ;  son  pouvoir  presque  illimité  fut  beu- 
reusement  de  courte  durée. 

ACCUSATION.  L'accusation  est  l'action 
intentée  et  suivie  en  justice  au  nom  de  la 
société  par  le  ministère  public,  pour  l'appli- 
cation de  la  peine  contre  un  ou  plusieurs 
individus  incriminés. 

Devant  les  tribunaux  militaires,  l'accu- 
sation est  intentée  et  soutenue  par  un  offi- 
cier supérieur,  qui  porte  le  litre  de  commis- 
saire DU  GOUVERNEMENT.  En  temps  ordinaire, 
ce  commissaire  doit  être  d'un  grade  supérieur 
â  celui  de  l'accusé,  ou  être  plus  ancien  à 
grade  égal,  car  il  est  contraire  aux  principes 
fondamentaux  de  la  biérarcbie  et  de  la  dis- 
cipline militaires  qu'un  inférieur  vienne  re- 
quérir contre  son  supérieur  (V.  Conseil  de 
guerre,  rie  revision). 

ACCUSÉ.  Personne  contre  laquelle  il  est 
fintenté  une  accusation.  Les  militaires  ac- 
cusés d'un  crime  ou  d'un  délit  sont  soumis 
à  une  juridiction  et  à  des  règles  spéciales 
(V.  Conseil  de  guerre,  de  revision),  à  l'ex- 
ception des  délits  de  chasse,  de  pèche  et 
d'octroi,  pour  lesquels  ils  sont  justiciables 
des  tribunaux  ordinaires. 

La  différence  entre  l'accusé  et  le  prévenu, 
c'est  que  le  premier  est  soupçonné  d'avoir 
commis  un  crime,  tandis  que  le  dernier  est 
sous  le  coup  d'un  délit. 

ACHAT.  Action  d'acquérir  à  prix  d'ar- 
gent. 

L'administration  de  la  guerre  emploie, 
pour  se  procurer  les  matières  et  denrées  qui 
sont  nécessaires  à  l'armée,  différentes  espèces 
d'achats,  savoir:  1"  directs;  "2°  par  marché  ; 
3°  par  voie  de  commission;  4°  à  caisse  ou- 
verte. 

i  °  Les  admis  directs  sont  ceux  que  l'on 
effectue  directement,  pour  des  fournitures 
peu  importantes,  et  dont  le  montant  est  payé 
immédiatement  sur  la  production  d'une 
simple  facture.  Le  plus  souvent,  ces  achats 
sont  effectués  par  les  corps  de  troupe  ou  éta- 


blissements intéressés,  dans  des  limites  de 
prix  et  de  quantités  fixées  par  l'administra- 
tion. 

2°  Les  achats  par  marché  sont  ceux  qui 
sont  faits  au  moyen  d'actes  ou  conventions 
passées  entre  l'État  et  les  particuliers.  Ces 
marchés  peuvent  être  traités  soit  par  adju- 
dication publique,  soit  de  gré  à  gré,  soit  par 
concours. 

Les  marchés  par  adjudication  publique 
sont  annoncés  à  l'avance  et  les  conditions  en 
sont  fixées  par  un  cahier  des  charges  ;  le 
soumissionnaire  qui  s'engage  à  remplir  les 
conditions  énoncées  au  prix  le  plus  bas,  si 
ce  prix  ne  dépasse  pas  le  prix-limite,  est 
déclaré  adjudicataire  (V.  Adjudication),  sauf 
approbation  ministérielle.  Ce  genre  de  mar- 
ché, en  provoquant  la  concurrence  et  en  se 
passant  au  grand  jour,  est  le  plus  avantageux 
sous  tous  les  rapports  ;  seulement,  il  ne  peut 
s'appliquer  à  des  achats  de  peu  d'importance 
ou  dont  on  veut  garder  le  secret. 

Les  marelles  de  gré  à  gré  sont  traités  dans 
les  conditions  fixées  par  le  ministre  :  1"  lors- 
qu'il ne  s'est  pas  présenté  d'adjudicataire  ou 
que  le  prix-limite  a  été  dépassé  ;  2°  pour 
des  objets  brevetés  ;  3°  pour  des  achats  dont 
la  valeur  est  inférieure  à  10,000  francs  ; 
4°  quand  il  y  a  urgence  ;  o°  quand  le  secret 
est  nécessaire. 

Les  marchés  par  concours  sont  passés  à  la 
suite  d'un  concours  non  public,  ouvert  entre 
un  certain  nombre  de  concurrents  seulement, 
et  l'on  choisit  librement  entre  ceux-ci.  Ils 
sont  une  espèce  d'intermédiaire  entre  les 
deux  espèces  de  marchés  précédents.  Ils  sont 
employés  pour  assurer  la  fourniture  des  den- 
rées de  la  troupe,  par  les  commissions  des 
ordinaires,  et  aussi  par  les  conseils  d'admi- 
nistration des  corps  de  troupe  pour  l'achat 
des  effets  de  petit  équipement  ; 

3°  Les  achats  par  voie  de  commission  sont 
ceux  qui  ont  lieu  par  l'intermédiaire  d'un 
commissionnaù-e,  qui  agit  en  son  nom  et 
n'engage  nullement  la  responsabilité  de  l'ad- 
ministration ;  il  a  pour  bénéfice  tant  pour 
cent  sur  le  montant  des  acliats  effectués  ; 

4°  Les  achats  à  caisse  ouverte  consi.stent  à 
faire  payer  immédiatement,  à  des  prix  fixés 
d'avance  et  portés  à  la  connaissance  du 
public,  les  denrées  ou  les  matières  livrées 
par  les  habitants.  Ce  procédé  est  rapide  et 
fructueux  en  temps  de  guerre,  sur  le  terri- 
toire national,  à  proximité  de  l'ennemi, 
mais,  de  même  que  le  précédent,  il  ne  con 
vient  pas  pour  le  temps  de  paix, 

—  des  chevaux  par  les  officiers  ou  par 
les  corps  (V.  Remonte). 

ACHETEUR.  Celui  qui  achète.  On  donne 
le  nom  d'of/iciers  aciieteurs  aux  officiers  des 


A  CHEVAL. 


■10 


ACQUERAUX. 


dépôts  de  romonte  qui  font  partie  des  com- 
niissioiis  chargées  d'aoljeter  les  chevaux 
nécessaires  à  l'arniée. 

A  CHEVAL.  Position  d'une  troupe  croi- 
sant un  oliîtacle,  une  li^rne,  etc.,  et  séta- 
blissaiil  Al'  chaipie  cùtc  au  moyen  de  frac- 
lions  se  reliant  le  plus  possible, 

ACIER  POUR  CANON.  Lacier  n'est 
autre  clio.-e  (|ue  du  fer  dans  lequel  on  trouve 
du  carljone  dans  des  proportions  variant 
di-  1/2  à  1  1/2  p.  100.  L'acier  pour  canons 
est  de  l'acier  fondu  que  l'on  oliticnt  au 
iuo\'*n  de  trois  procédés  principaux  :  1°  en 
fondant  au  petit  creuset  ;  2»  par  la  métiiode 
Bessenier  ;  3°  par  la  méthode  Martin  Sie- 
mens : 

1"  Par  la  méthode  du  pelil  creuset,  on 
peut  obtenir  de  Vacier  de  cémentation  ou  de 
ViiciiT  pudillé. 

Uiicirr  de  cémentation  est  celui  qu'on 
obtient  en  recarburant  du  fer  aussi  pur  que 
possible  avec  du  charbon  ou  des  réactifs 
charbonneux  bien  purs.  L'acier  puddié  est 
obtenu  en  décarburant  la  fonte  dans  des 
fours  à  parois  de  fonte,  à  courant  d'eau  ou 
à  courant  d'air. 

Ces  deux  espèces  d'acier  sont  loin  d'être 
homogènes;  pour  obtenir  cette  qualité,  il  est 
nécessaire  de  les  fondio ; 

2°  La  mélliode  Bessemer  consiste  à  décar- 
burer la  fonte  au  moyen  d'un  appareil  spé- 
cial appelé  coni-ertisxeur.  Cette  méthode  a 
pour  principe  l'action  produite  sur  les  élé- 
ments de  la  fonte  par  le  passage  de  cou- 
rants d'air  à  forte  pression  à  travers  un  bain 
de  fonte  continu.  Le  procédé  ne  peut  s'ap- 
pliquer (|u'aux  fontes  grises  siliceuses  et 
phosphoreuses,  c'est-à-dire  à  la  plus  grande 
partie  des  fontes  de  France  et  d'Angleterre. 
Ouand  on  emploie  des  petits  creusets  pour 
cette  opération,  on  obtient  de  l'acier  fondu, 
ou  de  l'acier  de  deuxième  fusion  quand  la 
charge  des  petits  creusets,  amenée  à  l'état 
p.iteux,  est  versée  dans  un  four  unique  ; 

3°  La  métiutde  Martin  Siemens  permet 
d'obtenir  directement,  par  réaction,  l'acier 
de  la  fonte  dans  une  simple  fusion.  Dans  ce 
procijdé  ,  la  fonte  est  affinée  au  moyen 
d'agents  solides  tels  que  le  fer  et  l'oxyde  de 
fer. 

Em]iloi.  L'acier  fondu  peu  carburé  con- 
vient pour  la  fabrication  des  bouches  à  feu  ; 
autrement,  il  est  propre  à  la  fabrication  des 
armes  et  instruments  tranchants.  L'acier 
pnddié  fondu  peut  servir  à  fabriquer  des 
canons  de  fusil;  non  fondu,  on  en  fait  de» 
frettes  pour  canons. 

L'acier  Bessemer  et  l'acier  Martin  Siemens 
(celui-ci  est  de  qualité  supérieure)  sont  em- 
ployés à  la  fabrication  des  bouches  à  feu. 


des  canons  de  fusil,  des  plaqnes  de  blindage, 
des  rails,  etc. 

L'acier  coulé  sans  soufflures,  produit  par 
les  forges  de  Terrenoire  et  par  le  construc- 
teur anglais  Whitworth,  sert  à  la  fabrication 
de  plaques  de  blindage  et  d'obus  de  rupture 
en  acier. 

ACINACE  ;  ACÈS.  Poignard  droit  et 
court  dont  faisaient  usage  plusieurs  peuples 
de  l'antiquité  (Perses,  Mèdes,  etc.).  C'était 
une  espèce  de  cimeterre  ou  de  coutelas  sus- 
pendu à  un  ceinturon  et  pendant  sur  la 
jambe  droite. 

ACLIDE;  ACLIS  ou  AGLYS.  Sorte  de 
javelot  massif,  composé  d'un  bâton  gros  et 
court,  hérissé  de  pointes,  qu'on  lançait  au 
moyen  d'une  corde  permettant  de  le  ramener. 
En  usage  à  une  époque  très  reculée. 

ACOMPTE.  Somme  payée  à  valoir  sur 
un  compte  ou  sur  une  créance.  Métiiode 
employée  par  l'administration  pour  le  paye- 
ment des  fournitures  effectuées  par  les  entre- 
preneurs ou  adjudicataires  des  fournitures  de 
l'État.  En  principe,  les  acomptes  ne  doivent 
pas  dépasser  les  5/6  des  droits  constatés.  Le 
sixième  réservé  est  payé  après  vérification  et 
liquidation,  soit  finale,  soit  trimestrielle.  En 
Algérie,  les  11/12  de  fournitures  faites  peu- 
vent être  payées. 

ACONIT .  Poison  violent  extrait  de 
l'aconit  nnprl  et  dans  lequel  plusieurs  peu- 
ples de  l'antiquité  trempaient  leurs  flèches. 

ACONTISMOLOGIE.  Étude  sur  la  ba- 
listique ou  art  de  lancer  des  projectiles  à 
pointe. 

ACONTISTES.  Nom  donné  aux  soldats 
grecs  ou  romains  qui  lançaient  des  projectiles 
à  pointe,  tels  que  d.\rds,  traits,  javelots. 

A-COUP.  Temps  d'arrêt  très  nuisible  à 
la  régularité  de  la  marche  ou  de  la  ma- 
nœuvre d'une  troupe.  Les  à-coups  dans  la 
marche  sont  très  fatigants  et  produisent  en 
outre  une  perte  de  temps  très  appréciable, 
surtout  s'ils  se  renouvellent.  Pour  les  éviter 
en  très  grande  partie,  il  faut  prévoir  d'avance 
l'allongement  inévitable  des  colonnes  de 
troupes  en  marche  et  ménager,  dès  le  mo- 
ment du  départ,  des  intervalles  suffisants 
entre  les  ditVérentes  unités  (V.  Marclies). 

ACOUSTIQUE.  Partie  de  la  physique 
qui  traite  des  phénomènes  sensibles  à  nos 
oreilles.  On  a  en  vain  cherché  jusqu'ici  à 
utiliser  les  signaux  acoustiques  pour  l'armée. 
La  seule  application  qu'on  en  fait  est  l'usage 
du  silllet  ciimnie  moyen  d'avertissement. 

ACQUËRAUX.  Espèces  de  pièces  à  boîtes 
ainsi  décrites  par  Viollet-lc-IJuc  :  «  Ces 
bouches  à  feu,  qu'on  appelait  alors  acquê- 
raux,  sarres  ou  spirales,  et  plus  tard,  veu- 
(jlaires,  se  composaient  d'un  tube  ouvert  à 


ACQUISITIONS  D'JMMEOBLES 

haque  bout.  A  l'une  des  extrémités  s'adap- 
tait une  boîte  contenant  la  charge  de  poudre 
et  le  projectile,  c'est-à-dire  qu'on  chargeait 
la  pièce  par  la  culasse,  mais  cette  culasse 
était  complètement  indépendante  du  tul)e  et 
s'y  adaptait  au  moven  d'un  étrier  mobile  ». 

ACQUISITIONS  d'immeubles .  Ces 
acquisitions  sont  autorisées,  ^oit  par  la  loi, 
soit  par  décret,  soit  par  décision  ministé- 
rielle. Elles  peuvent  se  faire  à  l'amiable  ou 
par  expropriation. 

ACQUIT.  Lacquit  est  un  reçu  apposé  par 
le  créancier  au  bas  d'un  mémoire,  d'une 
facture  ou  de  tout  autre  titre  de  créance,  par 
lequel  il  donne  décharge  complète  de  la 
somme  totale  faisant  l'objet  de  ce  titre.  L'ac- 
quit se  distingue  de  la  quittance  en  ce  qu'il 
est  toujours  donné  sur  le  titre  lui-même, 
tandis  que  la  quittance  peut  être  partielle  et 
être  donnée  sur  un  titi'c  autre  que  le  titre 
de  créance. 

ACQUITTÉ;  ACQUITTEMENT.  Con- 
statation légale,  par  le  tribunal,  de  la  non- 
culpabilité  de  l'accusé.  Renvoi  d'un  militaire 
déclaré  non  coupable  par  un  conseil  de 
GUERRE  ou  une  cocR  d'assises.  L'acquittement 
a  pour  efifet  d'anéantir  l'accusation  quant  à 
l'accusé  et  de  le  faire  mettre  immédiatement 
en  liberté,  s'il  n'est  pas  retenu  pour  une 
autre  cause. 

ACROBALISTE  ou  ACROBOLISTE. 
Cavalerie  légère  des  anciens,  lançant  des 
flèches  et  des  traits.  Elle  était  employée  aux 
escarmouMies  et  engageait  le  combat. 

ACROPOLE.  Nom  sous  lequel  les  an- 
ciens désignaient  une  forteresse  ou  une  cita- 
delle placée  sur  la  partie  élevée  d'une  ville. 

ACTE.  Écrit  autiientique  constatant  des 
faits  ou  des  droits.  Ce  mot  reçoit  un  grand 
nombre  d'acceptions  dans  le  langage  mili- 
taire. Les  principaux  sont  les  suivants  : 

—  conservatoire.  Acte  ayant  pour  effet 
de  sauvegarder  les  intérêts  ou  les  droits 
d'une  personne  absente,  de  ses  héritiers  ou 
de  l'État.  La  liste  des  effets  appartenant  aux 
militaires  décédés  en  activité  doit  être  en- 
voyée au  maire  du  dernier  domicile  du  défunt 
par  les  soins  du  sous-intenJant. 

—  d'accusation.  Exposé  du  fait  dont 
un  accusé  est  présumé  coupable.  L'acte  d'ac- 
cusation est  ^isé  dans  l'article  108  du  Code 
de  justice  militaire. 

—  d'administration  ou  administratif. 
Actes  émanant  régulièrement  de  lautorité 
administrative. 

—  d'adoption.  Ne  peut  pas  être  conclu 
aux  armées. 

—  de  courage  (V.  Aciio7i  d'éclat). 

—  de  l'état  civil.  La  rédaction  d'actes 
de  l'état  civil  est   prescrite  par  la  loi  pour 


M  ACTE   DE  DISPARITION. 

les  naissances,  les  mariages  et  les  décès.  En 
temps  de  paix,  ces  actes  sont  rédigés  dans 
les  mêmes  conditions  que  pour  les  autres 
citoyens,  sauf  les  modifications  nécessaiies. 
Aux  armées,  ou  dès  que  les  circonstances 
empêchent  les  officiers  de  l'état  civil  de  rem- 
plir leurs  fonctions,  celles-ci  incombent  aux 
officiers  chargés  de  la  tenue  des  contrôles  des 
corps  ou  des  détachements  formant  corps,  ou 
sinon  par  les  intendants  et  sous-intendants 
militaires.  11  est  alors  tenu,  par  ces  difl'é- 
rents  officiers  ou  fonctionnaires,  un  registre 
spécial  relatant  simplement  les  divers  actes 
faits  ou  reçus.  Ces  registres  sont  envoyés  au 
ministre  de  la  guerre  dès  la  rentrée  en 
France. 

Les  déclarations  de  naissance  aux  armées 
doivent  être  faites  dans  les  dix  jours  qui 
suivent  l'accoucliement.  Un  extrait  de  Vacle 
de  naissance  doit  être  envoyé  dans  les  dix 
jours  au  dernier  domicile  des  parents  ;  un 
double  en  est  envoyé  au  ministre.  Les  offi- 
ciers militaires  de  l'état  ci\il  ne  sont  pas 
compétents  pour  recevoir  les  actions  en  dé- 
saveu d'un  enfant. 

Les  actes  constatant  la  célébration  d'un 
mariage  sont  dressés  publiquement  après  la 
célébration  du  mariage  en  présence  de  quatre 
témoins.  Copie  de  l'acte  est  envoyée  aussitôt 
au  dernier  domicile  de  chacun  des  époux. 
Les  publications  ordonnées  par  la  loi  doivent 
être  faites  régulièrement  et  l'acte  de  publica- 
tion, l'acte  d'autorisation  de  mariage  pour  le 
militaire,  les  actes  respectueux,  etc.,  doivent 
être  mentionnés  sur  l'acte  de  mariage. 

Les  actes  de  décès  doivent  contenir  toutes 
les  indications  prescrites  pour  bien  constater 
le  décès  des  militaires.  Trois  témoins  sont 
nécessaires  pour  dresser  ces  actes,  dont  un 
extrait  est  envoyé  dans  les  dix  jours  au 
maii'e  du  dernier  domicile  du  défunt  et  au 
ministre.  Les  cas  de  mort  violente,  de  suicide, 
d'exécution  ou  de  décès  dans  les  prisons  ne 
sont  pas  mentionnés  sur  ces  actes.  On  y 
relate,  au  contraiie,  les  particularités  hono- 
rables, telles  que  mort  sur  le  champ  de 
bataille  ou  à  la  suite  de  blessures,  etc. 
Toutes  omissions  dans  l'exécution  des  pres- 
criptions légales  doivent  être  mentionnées, 
afin  qu'elles  ne  paraissent  pas  résulter  d'un 
oubli  et  qu'elles  ne  créent  pas  des  embarras 
aux  héritiers.  Lorsque  le  décès  d'un  homme 
mort  en  captivité  n'a  pas  été  constaté  régu- 
lièrement par  les  autorités  locales,  l'acte  de 
décès  est  remplacé  par  une  déclaration  signée 
de  trois  témoins  qui  ont  pu  constater  la 
moi  t  du  prisonnier. 

—  de  disparition.  Ayant  pour  but  de 
constater  la  disparition  d'un  militaire.  11  est 
dressé  par  le  conseil  d'administration  et  en- 


ACTE    DICNT.Al.EMKNT.  ^ 

voyé  au  ministre.  On  iloil  inentitiimcr  dans 
cet  acte  luus  les  faits  jioitant  présoniplioii 
du  dt'ri'S. 

—  d'engagement.  Acte  par  lequel  un 
jeune  homme  remplissant  les  eonditions  re- 
quises, et  n'ayant  pas  eneore  servi,  déclare 
se  lier  au  service  pour  une  période  de  trois 
à  i-inq  ans.  La  durée  du  service  prend  date 
ilu  jour  de  la  si^-nature  de  cet  acte  (V.  E)uja~ 
il)-mfut). 

L'nitiiKjemenl  conditionnel  d'un  an  ne 
pouvait  l'être  contracté  que  par  des  jeunes 
gens  n'ayant  pas  encore  tiré  au  sort  et  rem- 
plissant certaines  conditions  spéciales.  A 
moinsd'exonération,  il  entraînait  le  versement 
d'une  soinmi'  de  loOO  francs  au  Trésor. 

—  d'hostilité.  Acte  de  violence  ou  at- 
taque a  main  armée,  qui  équivaut  à  une 
déclaration  de  fruerre,  à  la  rupture  d'un 
traité  ou  à  la  cessation  d'un  armistice. 

—  judiciaire.  Acte  litigieux  qui  doit 
Hre  soumis  a  un  tribunal  ou  contrôlé  par  le 
juge.  Tout  acte  fait  en  dehors  du  juge  et 
sans  sa  participation  est  exlrajudiciaire . 

—  de  notoriété.  Acte  par  lequel  deux 
(»u  plusieurs  témoins  attestent,  par-devant  le 
juge  de  paix  ou  le  notaire,  un  fait  connu 
qui  sert  à  établir  l'identité  des  personnes  ou 
la  qualit<'  d'héritier. 

—  privés  de  l'état  civil.  Comprennent 
le?  certilicats  de  vie,  les  procurations  et  les 
testaments. 

Les  cerlifjcalx  de  tne  et  les  procurations 
sont  établis  par  les  sous-intendants  mili- 
taires (avec  deux  témoins)  ou  les  conseils 
d'administration,  et  signés  par  les  requé- 
rants. Les  testaments  peuvent  être  reçus  par 
un  officier  supi-rieur,  par  un  officier  d'un 
grade  plus  élevé  que  le  testateur  (avec  deux 
témoins),  par  deux  sous-intendants  ou  un 
sous-intendant  et  deux  témoins;  aux  hôpi- 
taux, par  le  médecin-chef  assisté  du  com- 
mandant militaire.  Ces  testaments,  qui  doi- 
vent i^tre  transmis  au  ministre,  ne  sont 
valables  que  pendant  six  mois  après  que 
l'on  peut  tester  à  la  manière  ordinaire.  Avis 
doit  être  donné  aussitôt  que  possible  du  tes- 
tament à  ceux  qui  ont  intiTèt  à  le  connaître, 
en  cas  de  décès. 

—  de  procédure.  Actes  se  rapportant  à 
un  <y\\\\o  un  ihht  militaire  et  qui  doivent 
ètp-  transmis  au  g'-néral  commandant  le 
corps  d'armée,  auquel  appartient  le  dioit  de 
donner  l'ordre  il'infDrmfr. 

—  de  recours.  .\cte  par  lequel  le  com- 
missaire du  (jouvernement  prés_  un  conseil 
de  guerre,  apn-s  la  dérbration  de  recours  en 
revision,  inforni'-  de  cette  déclaration  sans 
retard  h-  ii>ns>il  i\f  rc\i<ion. 

—  de  rengagement.  Acte  par  lequel  un 


ACTIVITÉ. 

militaire  libéré  du  service  actif  ou  entrant 
dans  la  dernière  année  de  ce  service,  consent 
à  reprendre  du  service  ou  à  prolonger  la 
durée  de  son  service  pour  un  temps  déter- 
miné dans  les  conditions  prévues  par  la  loi. 

—  séditieux.  Tout  acte  de  révolte  contre 
les  lois  ou  règlements  est  considéré  comme 
séditieux. 

—  de  substitution.  Acte  constatant  que 
deux  frères  de  la  même  classe  et  du  même 
canton  ont  été  autorisés  à  changer  entre  eux 
de  numéros  de  tirage  au  sort. 

ACTIF.  Qui  agit  ou  qui  a  la  vertu  d'agir. 
En  langage  militaire,  on  appelle  service  actif 
le  temps  pendant  lequel  un  militaiie  est 
sous  les  drapeaux.  De  même,  on  donne  le 
nom  d'ARMKE  ACTIVE  aux  troupes  qui  font 
un  service  actif.  En  France,  la  loi  du 
lo  juillet  1889  a  fixé  à  trois  ans  la  durée 
du  service  actif,  sauf  pour  certaines  catégo- 
ries de  dispensés  qui  ne  font  qu'un  an  et 
sont  ensuite  classés  dans  la  dispombimtk 
pendant  deux  ans. 

ACTION.  En  terme  d'art  militaire,  on 
donne  le  nom  d'action  à  tout  engagement  de 
deux  troupes  adverses,  quelle  qu'en  soit 
l'importance.  L'expression  <(  yendant  l'ac- 
tion »  veut  dire  pendant  le  combat,  pendant 
la  bataille. 

En  terme  de  jurisprudence,  on  entend  par 
action  le  droit  de  poursuivre  en  justice.  On 
distingue  Vaction  publique  et  l'action  civile. 
La  première  est  le  droit  qu'a  la  société  de 
poursuivre  et  de  punir  celui  qui  enfreint  ses 
lois  ;  l'action  civile  est  le  droit  qu'a  toute 
personne  lésée  dans  ses  intérêts  de  faire  fixer 
le  dommage  qui  lui  a  été  causé.  Les  conseils 
de  guerre  ne  statuent  que  sur  l'action  pu- 
blique ;  il  appartient  aux  personnes  lésées 
de  poursuivre  ensuite  l'accusé  devant  les  tri- 
bunaux civils  au  point  de  vue  de  l'action 
civile  <^V.  Comjiétence). 

—  d'éclat.  On  appelle  action  d'éclat  un 
acte  de  courage  ou  de  dévouement  particu- 
lièrement remarquable  accompli  pendant 
une  bataille,  un  siège  ou  en  présence  d'un 
danger  imminent.  Les  actions  d'éclat  sont 
portées  à  la  connaissance  des  troupes  par  la 
voie  de  l'ordre  de  l'armée  ou  du  corps 
d'armée  ;  elles  sont  inscrites  sur  les  états  de 
service  du  militaire  et  constituent  un  titre 
pour  obtenir  en  campagne,  sans  aucune  con- 
dition d'ancienneté,  l'avancement  au  grade 
immédiatement  supérieur  ou  la  nomination 
dans  la  Légion  d'honneur. 

ACTIVITÉ.  L'activité  est  la  position 
d'un  militaire  pourvu  d'un  emploi  dans 
l'armée  ai-tive. 

L'activité  comprend  la  position  de  pré- 
sence et  la  position  d'absence. 


ACTIVITÉ  (NON-) 

Sont  considéiés  comme  élant  en  position 
de  présence  tous  les  militaires  présents  à  leur 
poste  ou  en  route  pour  s'y  rendre,  ou  en 
mission. 

Sont  considérés  comme  étant  en  position 
d'absence  les  militaires  en  congé  ou  en  per- 
mission, à  l'hôpital,  en  jugement  ou  en 
détention,  en  captivité  à  l'ennemi. 

Au  point  de  vue  judiciaire,  tous  les  indi- 
vidus comptant  à  l'effectif  soldé,  même  mo- 
mentanément, comme  les  territoriaux  ou  les 
réservistes,  sont  justiciables  des  conseils  de 
guerre  (art.  36  du  Code  de  justice  niilit.). 

ACTIVITÉ  (NON-).  Position  de  l'officier 
momentanément  non  employé,  mais  pouvant 
être  rappelé  à  l'activité.  Ne  peut  être  pro- 
noncée que  par  suite  de  licenciement  de 
corps,  de  suppression  d'emploi,  de  rentrée 
de  captivité  à  l'ennemi,  d'infirmités  tempo- 
raires ou  enfin  de  retrait  ou  suspension 
d'emploi  par  mesure  disciplinaire.  Dans  les 
trois  premiers  cas,  l'officier  a  droit  à  la 
moitié  des  emplois  de  son  grade  vacants 
dans  son  arme  et  il  conserve  tous  ses 
droits  comme  s'il  avait  été  présent.  Pour 
les  deux  dernières  causes,  l'officier  ne  peut 
se  prévaloir  d'aucun  droit  et  le  temps  passé 
en  non-activité  ne  compte  que  pour  la  re- 
traite et  pour  la  réforme. 

ACTUAIRES.  Nom  donné  dans  la  milice 
romaine  aux  ofticiers  chargés  de  distribuer 
les  vivres  ou  de  tenir  les  comptes  s'y  rap- 
portant, ou  bien  encore  aux  rédacteurs  des 
opérations  de  guerre. 

ADŒRATIO.  Mot  latin  signifiant  exoné- 
ration du  service  militaire  moyennant  une 
somme  d'argent. 

Â^DALIDE.  Mot  d'origine  arabe  s'appli- 
quant  à  certains  chefs  de  la  milice  espagnole, 
chargés  plus  particulièrement  d'exercerla  jus- 
tice et  de  veiller  au  maintien  de  la  discipline. 

ADAMS  (revolver;.  Revolver  à  6  coups 
et  à  mouvement  continu,  du  calibre  de 
11™™, 94,  en  service  dans  l'armée  anglaise. 

ADDIT.  Jeunes  soldats  que  l'on  voit  ap- 
paraître dans  les  milices  romaines  à  partir 
du  IV^  siècle.  Ils  étaient  armés  de  la  fronde 
ou  lançaient  simplement  des  pierres  à  la 
main  et  ils  se  tenaient,  à  cet  effet,  entre  les 
lignes  des  cohortes.  Ils  étaient  aussi  chargés 
de  la  garde  et  du  service  des  machines  ba- 
listiques. 

ADDITION.  D'après  l'article  128  du 
Code  de  justice  militaire,  le  président  d'un 
conseil  de  guerre  duit  faire  noter  par  le  gref- 
fier toutes  les  additions,  changements  ou 
variations  constatés  entre  les  diflerentes  dé- 
clarations ou  dispositions  d'un  témoin. 

ADDITIONNEL.  Ce  qui  doit  être  ajouté. 
Recettes  additionnelles  (V.  Ordinaires.) 


13  ADJUDANT. 

ADELANTADE.  Gouverneur  militaire 
d'une  province  espagnole  dans  l'ancienne 
armée. 

ADJOINT.  Militaires  en  sous -ordres 
chargés  d'aider  ou  de  suppléer  au  besoin  un 
chef  de  service. 

II  en  est  spécialement  ainsi,  dans  les  corps 
de  troupe,  pour  l'officier  adjoint  à  I'arme- 
MENT  ou  à  I'habillemext  et  l'officier  adjoint 

au   TRÉSORIER. 

Mais  il  existe  en  outre  deux  catégories  de 
militaires  ayant  le  titre  d'adjoints  :  ce  .sont 
les  adjoints  à  l' intendance  militaire  et  les 
adjoints  du  génie. 

Les  adjoints  à  l'intendance  militaire 

sont  des  fonctionnaires  de  l'intendance  ayant 
la  correspondance  du  grade  de  capitaine.  Ils 
constituent  l'échelon  inférieur  du  corps  de 
l'intendance  et  se  recrutent  parmi  les  capi- 
taines de  toutes  armes,  ainsi  que  parmi  les 
officiers  d'administration  de  l""*  et  de 
2^  classe.  L'admission  a  lieu  à  la  suite  d'un 
concours.  La  limite  d'âge  fixée  pour  les  can- 
didats est  42  ans.  Les  adjoints  à  l'intendance 
sont  employés  exclusivement,  en  temps  de 
paix,  à  des  travaux  dans  les  bureaux  des 
sous-intendants  ou  intendants  et  ne  peuvent, 
en  aucune  circonstance,  exercer  en  titre  les 
fonctions  de  chef  de  service.  Complet  consti- 
tutif: oO  ;  effectif  entretenu  :  43  {\.  Inten- 
dance), 

Les  adjoints  du  génie  sont  des  employés 
militaires  assermentés,  placés  sous  les  ordres 
des  officiers  du  génie  pour  les  aider  dans 
leurs  fonctions.  Ils  se  recrutent  exclusive- 
ment parmi  les  sous-officiers  des  troupes  de 
l'arme  qui  remplissent  les  conditions  pres- 
crites. Us  ont  rang  d'officier,  sont  nommés 
par  décret,  et  les  dispositions  de  la  loi  sur 
l'état  des  officiers  (19  mai  1834)  leur  sont 
appUcables.  Toutefois,  ils  ont  une  hiérarchie 
qui  leur  est  propre  et  qui  ne  comporte  une 
assimilation  avec  les  grades  de  l'armée  que 
pour  la  solde  et  pour  la  retraite. 

Le  tableau  suivant  indique  la  composition 
du  cadre  des  adjoints  du  génie  et  leur  assi- 
milation : 


ASSIMILATION 

CHIFFRE 

DÉSIGXATIOX. 

lixé 

en- 

pour   la    solde. 

par 
la  loi. 

trete- 
nu. 

17 

.Adjoints  principaux 
Je  1"  classe 

Chef  de  bataillon. 

20 

Adjoints  principaux 
de  2»  classe  

Capitaine. 

100 

8S 

Adjoints  de  l"cl. . . 

Capitaine. 

100 

95 

—       de  2»  cl. . . 

Lieutenant. 

lôO 

142 

—       de  3o  cl. . . 

Sous-Lieutenant. 

21)0 

Ks.s 

ADJUDANT.    Militaires   gradés  de  cer- 


ADJUDA.NT. 

taincs  ratégories,  chargeas  d'en  aider  d'autres 
d'un  grade  pins  l'ievi''. 

—  d'administration.  Porte  aujuurd'liui 
le  titre  d'ofliricr  (railmiiiistralion  adjoint. 

—  général.  Pemlanl  la  période  des 
guerres  di-  la  Hépnbliqiie  et  du  premier 
Empire,  il  existait  des  mljudanls  gcnn-nux 
ou  adjndauls  coDiinandanls,  qui  étaient  em- 
ployés comme  ehefs  d'état-major,  de  division 
ou  de  corps  d'armée.  Ils  étaient  choisis 
parmi  les  colonels  et  prenaient  rang  immé- 
diati  nient  après  les  généraux  de  brigade. 

—  de  place.  L'ancien  étal-major  des 
places,  suiipriiiic  en  1873,  comprenait  un 
certain  nombre  d'officiers,  appelés  adjuddnls 
de  pince,  chargés  de  seconder  le  commandant 
de  place  dans  ses  fondions  ou  de  le  suppléer 
au  besoin.  Ces  oflicicrs  étaient  choisis  parmi 
ceux  que  leur  âge  ou  leurs  infirmités  ren- 
daient incapables  d'un  service  en  campagne. 

Depuis  le  décret  du  23  octobre  1883,  les 
fonctions  des  adjudants  de  place  sont  actuel- 
lement dévolues,  à  titre  temporaire,  à  des 
officiiMS  des  corps  de  troupe  en  résidence 
dans  la  place  et  qui  prennent  alors  le  titre 
d'adjudants  de  la  (larnison.  S'il  n'y  a  qu'un 
seul  cor[)S  dans  la  place,  l'adjudant-major 
de  semaine,  secondé  par  un  adjudant,  rem- 
plit les  fonctions  d'adjudant  de  la  garnison. 

—  major.  D'après  la  loi  des  cadres  du 
13  mars  1873,  il  existe  dans  chaque  ba- 
taillon d'infanterie  un  capitaine  adjudant- 
majur  chargé  de  seconder  le  chef  de  bataillon 
dans  les  détails  du  .service.  Il  est  chargé  de 
l'instruclioii  théorique  et  pratique  des  sous- 
olliciers  et  caporaux  de  son  bataillon  en  ce 
ijui  concerne  les  exercices  à  rangs  serrés  ;  il 
surveille  les  tables  des  .sous-ofliciers  et  la 
cantine  de  son  bataillon.  Dans  chaque  régi- 
ment, un  des  adjudants-juajors  est  chargé 
de  la  .surveillance  de  l'instruction  des  tam- 
bours, clairons  et  élèves  ;  enfin,  les  adjudants- 
majors  roulent  entre  eux  pour  le  service  de 
semaine,  qui  consiste  à  aider  le  chef  de 
bataillon  pour  les  rassemblements,  les  ap- 
pels, la  [iropri'té  du  quartier,  les  gardes,  les 
•  létenus.  Ic^  disti'iiiiilious,  etc. 

—  sous-officier,  {/adjudant  som-of licier 
(jrcu|ie  le  grade  le  (dus  élevé  dans  la  hiérar- 
chie des  jous-officiiirs  ;  il  a  deux  .sortes  de 
fonctions:  1°  adjudant  de  batadlou  ;  2°  ad- 
judant de  compagnie. 

Les  fonctions  d'adjudant  de  bataillon  sont 
reuifdies,  en  temps  de  paix,  par  des  adju- 
dants de  compagnie  choisis  par  le  colonel  ; 
ils  ont  le  commandement  sur  les  autres 
adjudants  de  compagnie.  Bien  (ju'ils  conti- 
nuent .i  faire  partie  administrativement  du 
ladre  d'une  compagnie,  ils  n'y  font  plus 
aucun  seiTice  et  restent  c.xidusivemcnt  à  la 


Vt  ADJUDICATION- 

disposition  de  l'adjudant-major  pour  l'aider 
dans  ses  fonctions. 

L'adjudant  de  compaijnie  est  employé  par 
le  capitaine,  sous  la  surveillance  des  officiers 
de  peloton,  à  tous  les  détails  du  service  et 
de  l'instruction.  Il  est  spécialement  chargé 
de  rinstruclion  des  retardataires  et  de  celle 
des  tireurs  de  3"  das.se.  Il  est  l'auxiliaire 
immédiat  et  constant  de  l'ofllcicr  de  se- 
maine ;  il  est  chargé  de  commander  le  ser- 
vice dans  la  compagnie  ;  il  alterne,  pour 
l'appel  du  soir,  avec  le  sergent-major. 

—  élève  d'administration.  Sous  offi- 
cier sortant  de  l'École  d'administration  et 
classé  comme  adjudant  dans  les  bureaux  ou 
services  de  l'administration,  en  alteudant 
sa  nominatioi'  d'officier  d'administration 
adjoint. 

ADJUDANTURE.  Une  des  subdivisions 
et  auxiliaire  essentiel  du  service  d'état-major 
dans  l'armée  allemande.  En  principe,  .son 
service  consiste  à  traiter  les  affaires  de 
second  ordre,  afin  de  décharger  les  officiers 
d'état-major  proprement  dits. 

ADJUDICATAIRE.  Celui  en  faveur  de 
qui  a  ét('  prononcée  une  adjudication. 

ADJUDICATION.  Acte  par  lequel  on 
attribue  une  chose,  une  fourniture,  une  en- 
treprise à  un  individu  ou  à  une  société. 

Les  adjudications  administratives  sont 
publiques  et  toujours  annoncées  d'avance. 
Elles  peuvent  avoir  lieu  de  deux  manières  : 
par  voie  d'enchères  ou  par  t^oie  de  soumission, 
suivant  la  nature  du  marché. 

Lorsque  l'administration  vend,  comme 
cela  a  lieu,  par  exemple,  pour  les  chevaux 
réformés  et  les  effets  ou  objets  classés  hors 
de  service  remis  au  service  des  domaines, 
l'adjudication  est  faite  par  voie  d'enchères, 
c'est-à-dire  que  l'on  adjuge  l'objet  à  vendre 
à  celui  qui  fait  l'offre  la  plus  élevée. 

Au  contraire,  lorsque  l'administration 
achète,  elle  emploie  la  l'oie  des  soumissions 
et  l'adjudication  est  donnée  à  la  personne 
qui  a  fait  les  prix  les  plus  ba.s. 

Les  adjudications  peuvent  être  de  deux 
espèces  : 

1°  L'adjudication  simple,  qui  ne  com- 
porte qu'une  seule  séance,  dans  laquelle 
l'ailmissibilité  des  concurrents  résulte  de 
l'acceptation  même  de  leur  soumis.sion,  en 
séance  publique,  par  la  commission  d'adju- 
dication. Ce  mode  s'applique  aux  fourni- 
tures, travaux,  transports,  exploitations  ou 
fabrications  qui  peuvent  être  fractionnés  et 
livrés  sans  inconvénient  à  une  concurrence 
illimiti'e  ; 

2'^  L'adjudication  précédée  d'une 
séance  préparatoire,  dans  laquelle  l'ad- 
missibilité résulte  de   la  notification  faite  à 


ADMINISTRATEUR. 


Va 


ADMINISTRATION. 


l'intéressé  de  la  décision  prise  par  la  com- 
mission d'admission  dans  une  séanoe  prépa- 
ratoiie  non  publique.  Ce  mode  d'adjudica- 
tion est  employé  quand  les  fournitures, 
travaux,  etc.,  ne  peuvent  être  confies  qu'à 
des  personnes  reconnues  capables  et  rem- 
plissant les  conditions  déterminées. 

En  principe,  nul  n'est  admis  à  concourir 
à  une  adjudication  pour  des  fournitures  à 
faire  à  un  service  quelconque  du  départe- 
ment de  la  guerre,  s'il  n'est  muni  d'une 
pièce  constatant  sa  qualité  de  Français  et 
d'un  certincat  du  maire  de  sa  commune  con- 
statant le  lieu  de  son  domicile  et  témoignant 
de  sa  moralité. 

Les  quantités  mises  en  adjudication  sont 
indiquées  dans  l'avis  au  public  et  dans  le 
CAHIER  DES  CHARGES  ;  cUes  sout,  quaud  il  y 
a  lieu,  divisées  eu  lots. 

Les  soumissions  sont  établies  sur  papier 
timbré  et  doivent  réunir  les  conditions  pres- 
crites. 

Les  adjudications  dont  l'importance  est 
égale  ou  supérieure  à  20,000  francs,  en 
France,  et  à  5,000  francs  en  Algérie,  exi- 
gent le  dépôt  préalable  d'un  CAnTiox.NEiiENT 
de  la  part  des  soumissionnaires. 

La  commission  d'adjudication  se  réunit 
aux  jour,  beure  et  lieu  indiqués  par  l'avis 
au  public  ;  elle  procède,  suivant  les  forma- 
lités réglementaires,  à  la  réception  des  sou- 
missions, à  leur  ouverture  et  à  leur  lecture, 
compare  les  prix  au  prix-limite  fixé  par  le 
ministre  et  déclare  adjudicataires  ceux  des 
soumissionnaires  dont  les  offres  sont  égales 
ou  inférieures  au  prix-limite,  en  prenant 
d'abord  ceux  dont  les  soumissions  sout  le 
plus  avantageuses  pour  l'État. 

Lorsque  l'ensemble  des  quantités  adjugées 
est  inférieur  au  cbiffre  de  la  fourniture  à 
effectuer,  un  nouveau  concours  a  lieu  immé- 
diatement entre  les  personnes  présentes 
remplissant  les  conditions  indiquées  pour  la 
quantité  restant  à  adjuger,  que  l'on  fait 
alors  connaître. 

Les  différentes  opérations  de  la  commis- 
sion et  les  résultats  de  l'adjudication  sont 
constatés  par  un  procès-verbal  qui  tient  lieu 
de  marché  en  cas  d'adjudication. 

Les  sociétés  de  toute  espèce  (en  nom  col- 
lectif ou  en  commandite,  anonymes  ou  d'ou- 
vriers français)  peuvent  être  admises  à 
prendre  part  aux  adjudications  du  départe- 
ment de  la  guerre,  en  produisant  les  mêmes 
pièces  que  les  autres  soumissionnaires,  et  en 
remplissant  certaines  formalités  particu- 
lières. 

ADMINISTRATEUR.  On  donne  le  nom 
d'administrateur  a  toute  personne  qui  est 
chargée  de  quelques  parties  de  l'administra- 


tiou.  En  Algérie,  il  existe,  à  la  tête  de 
chaque  commune  mixte,  un  fonctionnaire 
nommé  et  rétribué  par  le  Gouvernement  et 
portant  le  nom  d'aduiiiiislrateur,  chargé  de 
gérer  toutes  les  affaires  de  la  commune  ;  il 
est  secondé  par  un  ou  plusieurs  fonction- 
naires portant  le  titre  d'adjoint  à  l'adminis- 
trateur (V.  Affaiies  indigènes). 

ADMINISTRATIF.  Qui  a  rapport  à 
l'administration.  Ex.  :  règlements  admiuis- 
tratils,  procédés  administratifs. 

ADMINISTRATION.  L'administra- 
tion publique  est  l'ensemble  des  méthodes 
et  des  moyens  par  lesquels  le  Gouvernement 
pourvoit  aux  besoins  généraux  des  citoyens, 
c'est-à-dire  aux  garanties  de  calme  et  de 
sécurité  nécessaires  à  l'industrie,  au  travail, 
aux  arts,  au  développement  de  l'instruction, 
de  la  moralité,  etc.,  nécessaires  à  tous  les 
peuples. 

L'administration  de  l'armée  est  une 
des  branches  de  l'administration  publique  ; 
elle  a  dans  ses  attributions  tout  ce  qui  con- 
cerne l'organisation,  l'instruction,  l'entretien 
et  la  conservation  de  l'armée. 

Toute  administration  exige  un  personnel, 
des  ressources  matérielles  et,  enfin,  des 
règles  ou  statuts. 

Le  ministre  de  la  guerre  est  le  clief  res- 
ponsable de  l'administration  de  l'armée,  qui 
comprend  les  services  ci-après  :  Artillerie, 
Génie,  I.vtexua.vce,  Poudres  et  Salpêtres, 
Service  de  santé. 

Le  principe  général  de  l'organisation  des 
services  est  la  séparation  en  «  Direction', 
Gestion  ou  Exécution  et  Contrôle  ».  La  di- 
rection ne  participe  pas  aux  actes  de  la  ges- 
tion, qui  lui  est  soumise.  Le  contrôle  ne 
prend  part  ni  à  la  direction  ni  à  la  gestion 
et  ne  relève  que  du  ministre. 

La  délégation  des  crédits  est  faite  par  le 
ministre  aux  directeurs  des  services,  qui 
sont  chargés  de  l'ordonnancement  des  dé- 
penses. Dans  le  service  de  l'intendance,  les 
directeurs  ont  la  faculté  de  sous-déléguer 
tout  ou  partie  de  leurs  crédits  aux  fonction- 
naires de  l'intendance  soumis  à  leur  direc- 
tion. 

En  cas  de  formation  d'armée,  la  délégation 
des  crédits  est  faite,  pour  tous  les  services, 
à  l'intendant  de  l'année,  lequel  les  sous- 
délègue,  sur  l'ordre  du  commandant  en  chef, 
et  au  fur  et  à  mesure  des  besoins,  aux 
directeurs  des  services  de  l'armée  et  des  corps 
d'armée. 

Le  général  commandant  un  corps  d'armée 
est,  sous  l'autorité  supérieure  du  ministre, 
le  chef  responsable  de  l'administration  dans 
son  corps  d'armée.  Toutefois,  les  établisse- 
ments et  services  spéciaux  destinés  à  assurer 


ADMINISTRATION. 

la  ili'fonst'  ilu  l>a_\s  on  ;i  jiourvoir  aux  be- 
soins gém-ratix  «les  armées  sont  placés  sous 
l'autorité  imniédialt'  <lii  ministre  de  la 
guerre. 

l^s  directeurs  des  service>  sont  suiis  les 
oixlres  immédiats  du  général  commandant  le 
corps  d'armée  ;  ils  exercent  une  surveillance 
permanente  sur  toutes  les  opérations  du  per- 
sonnel de  leur  ser\iee;  ils  s'assurent  de  la 
réiiulariti-  des  dépenses  qu'ils  sont  chargés 
d'ordonnancer  ou  d'approuver. 

Le  général  commandant  le  corps  d'armée 
doit  :  1°  prévoir  et  exposer  au  ministre,  en 
temps  opportun,  les  besoins  de  son  cor|ts 
d'armée  ;  2°  donner,  quand  il  y  a  lieu, 
l'ordre  de  pourvoir  et  de  distribuer,  dans  les 
limites  tracées  jiar  les  règlements  ;  3"  veiller 
il  ce  que  les  troupes  du  corps  d'armée  soient 
pourvues  de  tout  ce  qui  leur  est  alloué  par 
les  règlements  et  les  décisions  ministérielles  ; 
4°  s'assurer  de  l'existence  des  approvision- 
nements des  magasins  du  corps  d'armée. 

Les  généraux  commandant  les  corps  d'ar- 
mée ne  peuvent,  en  dehors  des  cas  prévus 
par  les  ordonnances,  décrets  et  règlements, 
presi-rire  aucune  mesure  pouvant  entraîner 
des  dépenses  pour  l'État,  sauf  dans  les  cir- 
constances urgentes  ou  de  force  majeure.  Ils 
doivent,  dans  ce  dernier  cas,  donner  leurs 
ordres  par  écrit,  sous  leur  responsabilité 
même  pécuniaire,  et  en  rendre  compte  immé- 
diatement au  ministre.  Les  directeurs  des 
services  .sont  tenus,  après  observation,  d'ob- 
tempérer à  ces  ordres  dont  ils  transmettent, 
de  leur  cùté,  une  copie  au  mmistre. 

En  cas  de  formation  d'armée,  le  ministre 
délègue  ses  pouvoirs  administratifs,  dans  les 
limites  nécessaires,  au  général  en  chef  de 
l'année,  h-quel  représente  alors  le  ministre 
vi>-à-vis  des  i-ommaudants  de  corps  d'armée. 

Dans  les  places  investies,  le  gouverneur 
ou  commandant  de  la  défense  exerce  une 
autorité  absolue  sur  tous  les  services. 

L'administration  intérieure  des  corps  de 
troupe  et  des  établissements  considérés 
comme  tels  est  dirigée  par  un  conseil  n'Ao- 
Mi.NisTnATioN  que  préside  le  chef  de  corps. 
Le  chef  de  corps  et  le  conseil  sont  solidaire- 
ment responsables  envers  l'Ktat. 

La  GESTION  est  confiée  à  des  officiers  qui 
font  partie  du  conseil  d'administration  et 
qui  Sont  responsables  envers  ce  dernier. 

Les  déjienses  en  deniers  et  en  matières 
eiïeclnées  par  la  caisse  ou  les  magasins  du 
corps,  en  vertu  des  décisions  des  conseils 
d'administration,  sont  vérifiées  et  n-gulari- 
sées  par  le  service  de  l'intendance. 

Les  >omj(agnies  ou  sections  formant  corps 
sont  administrées  par  leur  chef,  responsable 
envers  l'Ktat.  Leurs  dépenses  sont  véiifiées 


l(i  ADOUCIR. 

et  régularisées  par  le  service  de  l'inten- 
dance. 

L'administration  et  la  comptabilité  inté- 
rieures des  corps  de  troupe  sont  actuellement 
régis  par  le  décret  du  14  janvier  1889 
{H.  0.,  1'.  R.,  i"  89). 

On  donne  encore  le  nom  d'administration 
au  personnel  chargé  d'une  partie  de  l'adminis- 
tration publique.  C'est  ainsi  que  l'on  dit  : 
l'aduiinislralion  pénitentiaire,  —  militaire, 
—  muniiipale,  etc. 

ADMINISTRATIVEMENT.  Ce  qui  est 
fait  sui\  ;ml  les  règlements  administratifs. 

ADMINISTRER.  Pourvoir  à  des  besoins 
en  utili>,int  certaines  ressources  et  en  suivant 
certaines  rè;.'les. 

ADMISSIBILITÉ.  Aptitude  à  être  ad- 
mis. 

ADMISSION.  Action  d'admettre. 

Kn  général,  les  épreuves  pour  l'admission 
dans  les  différentes  écoles  militaires  sont  de 
deux  sortes  :  1"  les  épreuves  d'admissibilité, 
consistant  en  compositions  écrites,  épu- 
res, etc.,  les  mômes  pour  tous  les  candidats; 
2°  les  épreuves  d'admission,  consistant  en 
examens  oraux  ou  pratiques,  auxquels  ne 
prennent  part  que  les  candidats  ayant  subi 
avec  succès  les  premières,  c'est-à-dire  qui 
sont  déclarés  admissibles. 

ADOPTION.  Acte  qui  établit  légalement, 
entre  deux  personnes,  des  rapports  de  pater- 
nité et  de  filiation.  Aux  armées,  il  est  impos- 
sible de  faire  acte  d'adoption,  car  la  loi  n'a 
confié  à  personne  le  droit  de  dresser  les  actes 
nécessaires. 

—  par  les  armes.  Acte  par  lequel,  dans 
une  assemblée  publique,  un  des  chefs  mili- 
taires, le  père  ou  un  parent,  faisait  d'un 
adolescent  un  guerrier  chez  les  Francs,  les 
Goths  ou  les  Lombards.  C'était  encore  une 
récompense  comme  prix  d'un  haut  fait, 
d'un  acte  courageux  à  la  guerre. 

ADOREA.  Mot  latin  francisé.  Signifiait 
une  prestation  accordée  chez  les  Romains 
pour  une  action  d'éclat.  Cett3  récompense 
pouvait  consister  aussi  en  une  couronne  ou 
une  liii-le  s:ins  fei'. 

ADOSSER.  Placer  une  chose  contre  une 
autre  pourl'apfiuyer.  Un  retranchement  peut 
être  adossé  à  une  muraille,  à  des  construc- 
tions ;  une  troupe  peut  être  adossée  à  une 
forêt,  à  un  village,  etc.  Le  règlement  sur  le 
service  des  armées  en  campagne  prescrit 
d'éviter  d'adosser  les  grand'gardes  à  un  bois, 
ilaiis  la   <rainte  qu'elles  ne  soient  enlevées. 

ADOUBER.  Du  latin  adobare,  armer. 
Signilinit  ahmkr  un  chevalier  au  moyen  âge. 

ADOUCIR.  Terme  d'armurerie,  expri- 
mant l'oiiéralion  d'enlever  à  la  lime  douce 


ADRESSE. 


il 


AEROSTATION. 


les  traces  de  la  grosse  lime  sur  une  pièi'e 
d'armement. 

ADRESSE.  Indication  du  domicile  ;i 
donner  par  les  militaires,  même  de  la  ré- 
serve, dans  tons  les  cas  de  présence  ou  d'ab- 
sence, pour  qu'il  soit  possible  de  leur  trans- 
mettre en  tout  temps  les  communications  de 
service  les  concernant. 

Habileté,  dextérité  pour  les  exercices  du 
corps,  —  au  tir,  —  à  l'escrime,  —  à  l'é- 
quitation.  Se  dit  également  de  certains  actes 
de  rmtelligence. 

A-DROITE.  Mouvement  par  lequel  le 
soldat  étant  de  front  se  trouve  par  le  flam- 
droit.  Il  s'exécute  en  tournant  sur  le  talon 
gauche  et  en  faisant  face  à  droite,  puis  en 
rapportant  le  talon  droit  à  côté  du  gauche 
et  sur  le  même  alignement. 

Cette  expression  est  encore  employée  pour 
désigner  toute  espèce  de  changement  de  di- 
rection ou  de  front  vers  la  droite  par  une 
troupe  quelconque. 

ADUIRE.  Exercer  les  jeunes  pigeons  à 
voler  autour  de  leur  colombier  et  à  y  re- 
venii". 

ADUCTION  ou  ADDITION.  L'aduction 
se  fait  en  8  ou  10  jours  pour  les  jeunes  pi- 
geons, mais,  pour  ceux  introduits  dans  le 
colombier  après  l'âge  de  35  jours,  il  faut 
attendre  au  moins  8  jours  pour  les  en 
laisser  sortir.  Il  est  préférable  d'avoir  re- 
cours aux  premiers. 

ADVERSAIRE.  Celui  qui  est  opposé  et 
sur  lequel  on  veut  remporter  l'avantage.  En 
langage  militaire,  l'adversaire  signifie  l'en- 
nemi, mais,  en  langage  ordinaire,  il  n'en  est 
pas  de  même,  car,  pour  une  doctrine,  par 
exempte,  on  peut  trouver  des  adversaires 
parmi  ses  amis  et  des  adhérents  parmi  ses 
ennemis. 

JEGIO.  Espèce  de  cuirasse  faite  en  peau 
de  chèvre,  employée  par  quelques  nations  de 
l'antiquité. 

iENEATEUR.  Nom  sous  lequel  les  Ro- 
mains désignaient  les  musiciens  militaires 
qui  faisaient  usage  des  instruments  de 
cuivre. 

.«RARIUM  MILITARE.  Épargne  mi- 
litaire, trésor  de  guerre  distinct  qu'Auguste 
établit  le  premier  pour  subvenir  aux  dé- 
penses des  troupes  et  entretenu  par  des  im- 
pôts spéciaux. 

JEB.0  Sorte  de  panier  arrondi,  tressé 
d'osier  ou  de  jonc,  servant  au  soldat  romain 
pour  transporter  de  la  terre  dans  les  tra- 
vaux de  fortification. 

AÉROMÈTRE.  Instrument  servant  à 
peser  la  densité  de  l'air,  des  fluides.  Em- 
ployé par  les  commissions  d'expérience  char- 
gées d'établir  les  tables  de  tir  des  bouches  à 


feu  pour  corriger  les  résultats  donnés  par 
l'expérience. 

AÉRONAUTE  Navigateur  aérien. 

AÉROSTAT.  Appareil  dont  le  poids  est 
plus  léger  que  celui  du  volume  d'air  qu'il 
déplace,  de  sorte  qu'il  peut  s'élever  dans  l'at- 
mosphère. Il  se  compose  de  deux  parties 
principales  :  le  ballon  et  la  nacelle  et  de 
parties  accessoires  comprenant  les  engins  et 
les  agrès. 

AÉROSTATION  militaire  ;  AÉRO- 
STIER.  A  peine  l'acrostation  (art  de  faire 
des  ballons  et  de  les  employer)  était-elle  née 
que  les  militaires  cherchaient  à  en  tirer 
parti.  Le  Comité  de  salut  public  décida  que 
des  aérostats  captifs  seraient  employés  comme 
moyen  d'observations  aux  armées,  et  une 
compagnie  d'aérostiers  militaires  fut  créée 
dans  ce  but.  Elle  assista  au  siège  de  Mau- 
beuge,  à  l'investissement  de  Ciiarleroi,  à  la 
bataille  de  Fleurus ,  suivit  l'armée  de 
Sambre-et-Meuse  en  faisant  de  nombreuses 
reconnaissances,  fut  prise  au  siège  de  Wurz- 
bourg  et,  après  sa  réorganisation  ix  l'Ecole 
acrostatiqur  de  Meudon,  elle  fut  envoyée  en 
Egypte,  où  elle  ne  put  jouer  aucun  rôle 
faute  de  moyens  d'action.  Une  deuxième 
compagnie,  créée  un  an  après  la  première, 
rendit  des  services  au  siège  de  Mayence 
(1795),  suivit,  en  1796,  l'armée  de  Moreau 
en  Allemagne  et,  après  quelques  reconnais- 
sances, elle  rentra  en  France  avec  cette 
armée.  Le  rôle  de  ces  deux  compagnies  était 
terminé,  car,  à  sa  rentrée  d'Egypte,  Bona- 
parte, qui  n'aimait  pas  cette  institution, 
licencia  les  compagnies,  ferma  l'école  de 
Meudon  et  fit  vendre  tout  le  matériel. 

En  1848,  les  Autrichiens  utilisèrent  à 
Milan  des  ballons  comme  télégraphes  aériens. 
Au  siège  de  Venise,  en  1849,  ils  essayèrent 
sans  succès  de  faire  tomber  sur  la  ville  des 
bombes  lancées  par  de  petits  ballons. 

Les  Américains  orgarjsèrent  le  service 
aérostatique  sur  une  assez  grande  échelle 
pendant  la  guerre  de  la  Sécession.  Ils  for- 
mèrent plusieurs  compagnies  d'aérostiers, 
dont  les  nombreuses  reconnaissances  rendi- 
rent de  réels  services. 

Pendant  la  guerre  de  1870,  aucune  des 
deux  armées,  française  ou  allemande,  ne 
put  faire  d'application  réelle  de  l'aérosta- 
tion,  faute  de  matériel  et  de  préparation. 
Mais,  pendant  le  siège  de  Paris,  des  ballons 
libres  servirent  à  mettre  en  communication 
Paris  avec  la  province. 

On  sait  qu'une  section  d'aérostiers  a  été 
envoyée  au  Tonkin,avec  un  parc  de  ballons 
captifs,  et  qu'on  les  a  employés  à  diverses 
reprises  pour  faire  des  observations  ;  ces 
ballons  suivaient  l'armée  tout  gonflés. 


AÉROTONE. 

Tue  orgaiiisaliou  iiuiivollc  cl  très  coiuiilt'tc 
a  été  faito  do  cl-  servire  on   Kranre  à  partir 

(II'  1871.    L'KCOLE  o'AKftOSTATION  MILITAIRE  a 

oto  rétalilie  a  (llialais-Mcuilon  fl  une  cumpa- 
gnio  (le  chai'un  des  4  premiers  r(!'^'iinents  du 
génie  est  cliarpée  spécialenienl  de  l'emploi 
militaire  de  raéntstatioii.  Les  exercices  com- 
portent la  maiiiruN  re  et  le  gontlenient  des 
ballons,  <iue  l'on  peut  employer  libres  ou 
captifs  :  1"  pour  le  service  des  reconnais- 
sances dans  les  sièges  ou  les  armées  en  caiii- 
pagne  ;  2"  cumuie  moyen  de  correspondance 
pour  les  places  assiégées  (V.  Ballons). 

Toutes  les  armées  étrangcsres  ont  une  or- 
ganisation spéciale  de  ce  service  ;  seule, 
l'Autriche,  jusiju'à  présent,  n'est  pas  entrée 
dans  cette  voie. 

ÂËROTONE.  Fusil  à  air  comprimé,  dont 
la  plus  graille  portée  ne  dépasse  pas 
50  mètres  et  qui  ne  peut  recevoir  d'applica- 
tion militaire.  La  crosse  est  un  réservoir  en 
cuivre,  muni  d'une  soupape  gui  s'ouvre 
lorsqu'on  appuie  sur  le  bouton  de  la  visière 
et  sur  l'extrémité  du  canon  en  faisant  bas- 
culer celui-ci  jus(|u'au  cran  d'arr(^t.  Après 
avoir  introduit  le  projectile,  on  redresse  le 
fusil,  qui  se  trouve  amsi  chargé  par  l'elTet 
de  l'air  ont  ni  dans  la  crosse  et  qui  est  com- 
primé par  une  petite  pompe  foulante.  En 
appuyant  sur  la  détente,  on  ouvre  brusque- 
ment la  soupape,  qui  donne  alors  passage  à 
l'air  ciiiipririiè  et  au  projectile. 

AFFAIRE.  En  langage  adminisiralif,  le 
mot  alTaire  s'emploie  pour  parler  de  tout  ce 
qui  concerne  l'administration  et  le  gouver- 
nement des  choses  publiques. 

En  langage  cumvietcial,  on  entend  par 
affaire  toute  opération  industrielle  ou  com- 
merciale telle  que  vente,  achat,  marché, 
traite,  entreprise,  spéculation  financière. 

En  langage  milUaire,  on  désigne  par 
affaire  tout  engagement  entre  deux  troupes 
ou  entre  deux  armées  ennemies.  Une  affaire 
d'honneur  e^t  simiileiiicnt  un  duel. 

AFFAIRES  indigènes.  On  donne  le 
nom  il  <i/}mn's  iuilii/enes  ou  <ïa(j(iires  (irubes, 
en  Algérie,  à  tout  ce  qui  concerne  l'admi- 
nistration du  tnriluire  milUuire.  Cette  admi- 
nistration est  placée  sous  la  haute  autorité 
du  général  commandant  le  !'.(<=  c(jrps  à 
Alger,  lequel  est  lui-même  sous  l'autorité 
immédiate  du  gouverneur  général  de  l'Al- 
gérie. 

Il  y  a,  dans  chaque  division  militaire  de 
l'Algérie,  une  direction  des  affaires  arabes. 
Des  bureaux,  désignés  sons  le  nom  de  bu- 
reaux itrabex,  sont  placés  dans  ciiaquc  sub- 
(livii^ioii  militaire  et  aux  points  occupi's  par 
l'armée  où  le  besoin  en  est  reconnu.  U'aprùs 
la  loi  du  13  mars  1875,  le  personnel  de  ces 


US  AFFECTATION. 

bureaux  comprend  :  1"  5  chefs  de  bataillon 
et  70  capitaines  hors  cadre  ;  2°  un  nombre 
variable  de  lieutenants  et  de  sous-lieutenants 
simplement  détachés  des  corps  de  troupe. 

Les  bureaux  arabes  sont  spécialement 
chargés  des  traductions  et  rédactions  arabes, 
de  la  préjiaration  et  de  l'expédition  des  or- 
dres et  autres  travaux  relatifs  à  la  conduite 
des  affaires  arabes,  de  la  surveillance  des 
marchés  et  de  l'établissement  des  comptes  de 
toute  nature  à  rendre  au  gouverneur  sur  la 
situation  politique  et  administrative  du 
pays.  Les  chefs  de  ces  bureaux  sont  officiers 
de  police  judiciaire  et  administrateurs  directs 
des  Arabes  ;  ils  ont  dans  leurs  attributions 
ce  qui  concerne  la  manière  dont  .s'exécutent 
les  marchés,  la  justice  indigène,  l'assiette  et 
le  recouvrement  des  impôts  spéciaux.  En  cas 
d'exiiédition,  ils  se  mettent  à  la  tête  des 
goums  (cavaliers  indigènes)  et  réunissent  les 
combattants  que  doit  fournir  le  territoire. 

Les  bureaux  arabes,  si  souvent  calomniés, 
ont  rendu  les  plus  grands  services,  car  c'est 
grâce  à  eux  qu'il  a  été  possible  d'administrer 
et  de  coloniser  l'Algérie  dans  les  circon- 
stances les  plus  difficiles.  Depuis  1870,  on  a 
commencé  à  substituer  l'administration  ci- 
vile aux  bureaux  arabes  dans  tous  les  terri- 
toires colonisés,  et  cette  administration 
s'étend  maintenant  dans  tout  le  Tell  algé- 
rien. 

Le  territoire  de  cliaque  division  militaire 
est  partagé  en  subdivisions,  cercles  et  an- 
nexes, dans  lesquels  l'administration  est 
exercée  par  les  commandants  de  cercle,  ayant 
sous  leurs  ordres  les  officiers  des  bureaux 
arabes  et  des  fonctionnaires  indigènes  de  tous 
rangs,  agluis,  cnids  et  clieiks.  Les  comman- 
dements de  cercles  sont  exercés  par  des  offi- 
ciers désignés  par  le  ministre,  qui  peut  les 
mettre  liors  cadre,  toutes  les  fois  que  l'intérêt 
du  service  l'exige. 

AFFAISSEMENT.  Dépression  du  métal 
dans  les  bouches  à  feu  en  fonte,  résultant 
d'un  défaut  de  fabrication. 

Tassement  des  terres  fraîchement  remuées 
dans  les  lalus  de  la  fortification. 

AFFAMER.  Action  d'amener  une  forte^ 
l'esse  assiégée  à  la  privation  de  vivres  par 
un  siÈci-:  long  ou  un  blocus  rigoureux. 

AFFECTATION.  Désignation  officielle 
d'un  militaire  pour  une  arme  ou  pour  un 
service. 

C'est  le  commandant  du  bureau  de  recrU' 
lenient  qui  procède,  chaque  année,  à  l'affec- 
talioa  des  hommes  de  la  classe  appelée  à 
servir  sous  les  drapeaux.  11  opère  également 
l'affectation  des  hommes  de  la  réserve  de 
l'armée  active  et  de  l'armée  territoriale  dans 
les  différents  corps  auxquels  la  subdivision 


AFFECTA'flON  spéciale. 


•19 


AFFUT. 


de  région  doit  fournir  des  hommes  (V.  Armée 
tfrritoriah'.  Réserve). 

AFFECTATION  spéciale.  Le  person- 
nel de  certains  seivioes  spéciaux,  tels  que 
les  sections  techniques  de  chemins  de  fer, 
les  sections  de  télégraphie,  la  trésorerie  et 
les  postes  aux  armées,  les  douanes,  les  fo- 
rêts, les  étahlissements  de  la  guerre  et  de  la 
marine  et  les  bâtiments  de  la  flotte  est  af- 
fecté, comme  réserve  ou  disponibilité,  selon 
un  mode  particulier.  Cliacuu  des  services 
ci-dessus  sert  à  former  des  corps  spéciaux  et 
chaque  militaire  qui  eu  fait  partie  reçoit  un 
titre  individuel  et  spécial  d'afTectatiou,  le 
classant  au  corps,  service  ou  emploi  où  l'on 
en  a  besoin  et  où  l'on  pourra  le  mieux  uti- 
liser ses  aptitudes  ou  connaissances  parti- 
culières. 

AFFERMAGE.  Les  terrains  cultivables 
situés  sur  les  fortifications,  les  bâtiments 
sans  emploi  et  les  jardins  appartenant  au 
domaine  militaire  sont  affermés  par  les  soins 
des  directeurs  du  génie.  L'affermage  a  lieu 
par  adjudication  dont  le  procès- verbal,  dressé 
par  le  sous-intendant,  sert  de  bail. 

AFFICHAGE  ;  AFFICHE.  Avis  au  pu- 
blic É.'rit  ou  imprimé  que  l'on  placarde 
dans  un  lieu  apparent.  En  ce  qui  concerne 
la  législation  miUtaire,  il  est  prescrit  d'affi- 
cher le  tableau  de  recensement  de  chaque 
commune,  la  liste  du  tirage  au  sort,  la  liste 
des  dispensés  de  chaque  commune  ;  la  con- 
vocation pour  les  manœuvres  annuelles  des 
réservistes  et  des  territoriaux  peut  égale- 
ment avoir  lieu  par  voie  d'atSches  et,  dans 
ce  cas,  il  n'y  a  pas  d'ordres  d'appel  indivi- 
duel. Les  avis  d'adjudication  sont  également 
affichés,  ainsi  que  les  jugements  des  conseils 
de  gue^rre. 

La  couleur  blanche  pom*  les  affiches  est 
réservée  à  l'administration. 

AFFIDATION.  Acte  par  lequel,  au  temps 
de  la  féodalité,  une  personne  engageait  sa 
foi  à  un  seigneur  qui,  en  retour,  devait  lui 
prêter  aide  et  assistance. 

AFFILAGE;  AFFILER.  Rendre  tran- 
chant une  arme  ou  un  outil  qui  est 
émoussé.  Les  sabres  ne  doivent  être  affilés 
que  sur  l'ordre  du  général. 

AFFILIATION.  Cérémonie  ou  procédure 
pour  recevoir  un  membre  nouveau  dans  une 
société  ou  association.  Coutume  militaire 
constituant  à  la  fois  une  adoption  indivi- 
duelle et  une  sorte  d'initiation  publique  dans 
lacpielle  on  remettait  au  récipiendaire  une 
épée,  une  écharpe,  etc.  Certaines  des  formes 
de  l'adoption  ont  été  appliquées  dans  la 
cérémonie  de  la  réception  des  chevaliers  du 
moyen  âge. 

AFFINAGE.  Opération  métallurgique  par 


laquelle  on  transforme  un  métal  impur  en 
un  métal  suffisamment  purifié  pour  subir 
d'autres  opérations.  Affinage  du  fer,  de 
I'acier,  etc. 

AFFLEUREMENT.  Partie  apparente  à 
la  surface  du  sol  des  diverses  couches  géolo- 
giques . 

AFFLUENT-  Cours  d'eau  qui  vient  se 
jeter  dans  un  autre.  Dans  la  reconnaissance 
d'un  cours  d'eau,  on  doit  indiquer  les  affluents 
de  chaque  rive  et  leur  importance  relative, 
ainsi  que  leur  direction. 

AFFOLÉ.  L'aiguille  d'une  boussole  est 
(ifjolée  quand  elle  cesse  momentanément  d'in- 
diquer le  nord  magnétique,  soit  en  raison  de 
l'électricité  anormale  de  l'air,  soit  du  voisi- 
nage accidentel  d'une  masse  de  fer. 

AFFOUILLEMENTS.  Cavités  de  forme 
allongée  et  sinueuse  qui  se  forment  dans  les 
bouches  à  feu  en  bronze. 

—  des  balles.  Perforation  accidentelle 
qui  se  produisait  dans  les  balles  évidées,  sur- 
tout dans  les  simples. 

—  du  terrain.  Excavations  produites 
par  le  jtassage  de  l'eau  dans  les  terres. 

AFFRANCHISSEMENT.  Action  de  ren- 
dre libre,  d'escompter,  de  décharger. 

Ce  terme  s'emploie  aussi  pour  indiquer 
qu'on  a  payé  le  port  d'une  lettre,  d'un 
objet,  etc.  Les  correspondances  relatives  au 
service  militaire  circulent  sans  affranchisse- 
ment, sous  certaines  conditions  (V.  Fran- 
chise de  correspondance,  —  télégraphique). 

AFFUT.  Appareil  sur  lequel  est  disposée 
une  bouche  à  feu  pour  être  pointée.  La 
forme  des  affûts  varie  suivant  les  bouches  à 
feu  et  suivant  la  nature  de  leur  service. 
Dans  certains  cas,  l'affût  sert  de  véhicule 
pour  le  transport  de  la  pièce.  L'affût  ne  peut 
avoii'  que  deux  roues,  les  autres  parties 
posent  à  terre  et  constituent  un  frottement 
qui  diminue  le  recul.  Pour  la  marche,  l'affût 
est  réuni  à  un  avaxt-traix. 

Les  conditions  générales  à  remplir  par  les 
affûts  sont  les  suivantes  :  1"  l'affût,  avec  sa 
pièce,  doit  constituer  un  ensemble  doué  d'une 
stabilité  suffisante  ;  2°  il  ne  doit  pas  trop 
souffrir  du  recul  de  la  pièce  et  compoiter, 
dans  ce  but,  un  poids  proportionné  qui  di- 
minue ce  recul  ;  3°  il  doit  présenter  une 
organisation  solide  qui  lui  permette  de  ré- 
sister, soit  aux  effets  du  recul,  soit  aux 
transports  ;  4°  il  doit  permettre  le  pointage, 
soit  en  direction,  soit  eu  hauteur,  et  en  as- 
surer la  conservation  ;  o°  il  doit  être  aussi 
simple  que  possible  ;  6°  tous  les  affûts  de 
même  espèce  doivent  être  uniformes. 

Les  affûts  actuels  sont  construits  en  tôle 
de  fer  ou  en  tôle  d'acier,  ce  qui  leur  procure 
une  grande  légèreté  en  même  temps  qu'une 


AFFUT,  20 

grandi'  solidité  ;  de  plus,  rcs  deux  niéiauv 
pri'sonti'ut  l'avanlago  de  se  laisser  traverser 
par  les  projectiles  sans  produire  d'éclats  et 
de  faciliter  la  construction  des  affûts  par 
l'industrie  privée, 

11  existe  quatre  espèces  principales  d  af- 
fûts :  de  cauipngnc,  de  siètje,  de  place,  de 
côtes,  repondant  chacune  à  un  but  ou  ser\  ice 
particulier. 

—  de  campagne-  i-es  «//«<«  de  cam- 

))a(jne,  pour  les  canons  de  80  et  90""",  se 
composent  de  deux  côtés  ou  flasques  qui  se 
prolonjjent  jusqu'à  la  culasse  du  canon  et  se 
rapproclient    ensuite   i)our   former  un   buut 

Fig.  .-.. 

upvort  dr  ioiwtUttri. 
\. ^Support  du  poùiUufé 
'Galet 
tVu  d»  pointoMi 


AFFUT. 


Martji/epioâ.  fij- 


de  flèche.  Entre  les  deux  flasques,  se  trouve 
\'a]iparcU  de  pointage.  Vu  cofjre  n  munitions 
est  placé  sur  l'anùt.  La  figure  Ti  indique  la 
disposition  et  lu  dénomination  des  diverses 
parties  de  l'affût  de  campagne. 

—  de  siège.  Les  affûts  de  siège,  étant 
de.stinés  à  être  placés  derrière  des  épaule- 
ments,  doivent  élever  la  pièce  à  une  hauteur 
de  1"',80  au  minimum  afin  d'éviter  de  pra- 
tiquer des  emhrasures  dans  les  parapets,  tout 
en  couvrant  les  servants.  Ils  doivent  aussi 
permettre  le  tir  sous  de  grands  angles  afin 
de  pouvoir  utiliser  le  maximum  de  portée  de 
la  pièce  ;  enfin,  ils  doivent  présenter  une 
plus  grande  solidité  que  les  affûts  de  cam- 
pagne. 11  en  existe  de  différents  modèles  dans 
le  détail  desquels  nous  n'entrerons  pas  ici. 
La  figure  0  représente  l'affût  de  io5  court. 


modèle  1881,  qui  se  monte,  pour  les  trans- 
ports seulement,  sur  des  roues  ;  pour  les 
déplacements  de  peu  d'importance,  l'affût 
est  pourvu  de  deux  roulettes.  Pour  le  canon 
de  138,  le  colonel  de  Lihitolle  a  imaginé 
Yafji'it  li  soulèvement,  avec  flasques  en  tôle 


d'acier  et  dont  le  pointage  en  hauteur  est 
assuré  au  moyen  d'une  manivelle  qui  ac- 
tionne une  vis  à  triple  filet,  laquelle  se  meut 
à  demeure  dans  un  écrou  fixé  sur  l'affût. 

—  de  place.  Les  affûts  de  place  étant 
destinés  à  tirer  à  barlielte  ou  derrière  des 
embrasures  profondes  au  plus  de  0™,30, 
doivent  donc  élever  la  pièce  au-dessus  de  la 
plate-forme,  permettre  le  tir  sous  les  grands 
angles  et  faciliter  le  transport  du  canon 
dans  la  place  même  ou  sur  la  fortification. 
Il  y  en  a  de  doux  espèces  principales  :  les 
uns  sont  destinés  aux  pièces  qui  doivent 
combattre  à  ciel  ouvert  et  sont  exactement 
semblables  aux  affûts  de  siège  (il  existe 
même  un  affût  de  siège  et  de  place,  mo- 
dèle 1880,  pour  bouches  à  feu  de  petit  ca- 
libre) ;  les  autres  sont  destinas  aux  bouches 
à  feu  armant  les  casemates  ou  les  coupoles 
cuirassées.  Ces  derniers  sont  moins  élevés 
([ue  les  premiers  et  le  recul  des  pièces  doit 
être  plus  faible.  Pour  diminuer  la  hauteur 
de  l'affût,  on  remplace  le  châssis  ordinaire 
par  une  sorte  de  châssis  bas,  que  l'on  nomme 
lisoir   directeur. 

Pour  réduire  l'ouverture  des  embrasures, 
en  pareil  cas,  on  a  des  affûts  à  embrasure 
miniiiia. 

Pour  les  affûts  de  coupoles  cuirassées,  voir 
ce  mot. 

—  de  côte.  Les  affûts  de  côte  sont  de 
deux  modèles  principaux  comme  les  affûts 
de  place  :  les  uns  très  élevés,  pour  combattre 
à  ciel  ouvert,  derrière  un  parapet;  les  autres 
moins  hauts,  destinés  aux  pièces  tirant  sous 
casemates. 

Ces  affûts,  en  fonte  et  de  construction  très 
solide,  doivent  permettre  rapidement  les 
opérations  de  pointage  en  hauteur  et  en 
direction.  C'est  pourquoi  on  fait  mouvoir  la 
pièce  au  moyen  d'engrenage,  on  fait  pivoter 
l'affût  sur  des  roulettes  et  l'on  cherche  à 
limiter  le  recul  au  moyen  de  freins  ou  de 
coins.  Il  existe  divers  modèles  d'affûts  de 
côtes  et  de  place. 

—  de  montagne.  Les  affûts  de  mon- 
tagne constituent  une  variété  de  ceux  de 
campagne  et  présentent  à  peu  près  les 
mêmes  dispositions.  On  a  adopté  en  1880 
un  affût  de  montagne  en  fer,  se  décomposant 
en  deux  parties,  pour  satisfaire  à  la  condi- 
tion de  n'avoir  que  des  poids  de  100  kilogr. 
;i  transporter  à  dos  de  mulet,  l'n  mulet  porte 
le  corps  d'affût  proprement  dit,  un  antre  la 
rallonge  de  llèche.  les  roues  et  la  limonière, 
un  troisième  porte  le  canon.  Ce  genre  d'affût 
peut  également  être  traîné  sur  ses  i-oues  à 
l'aide  de  la  limonière. 

—  de  mortiers.  Les  affûts  de  mortiers 
rentrent    également   dans   la   catégorie    des 


AFFtjTER. 

affûts  de  siège  et  de  place.  Ces  affûts  n'ont 
pas  de  roues  et  sont  très  bas  parce  que  les 
mortiers,  faisant  feu  sous  de  grands  angles, 
peuvent  avoir  leur  bouche  fortement  en 
contre-bas  de  la  masse  couvrante.  Eu  outre, 
par  suite  du  poids  relativement  considérable 
de  leurs  projectiles,  les  mortiers  onttoujouis 
nécessité  l'emploi  d'affûts  très  solides  et  plus 
massifs  que  ceux  des  canons.  Nous  donnons, 
dans  la  figure  7,  le  type  de  l'affût  pour  le 
mortier  rayé  de  220™™  se  chargeant  par  la 


calasse.  Cet  affût  se  compose  de  2  flasques 
en  tôle  d'acier,  fixées  sur  2  semelles  au 
moyen  de  4  cornières  fortement  rivées.  La 
rigidité  du  système  est  maintenue  par  3  en- 
ireloises  :  un  support  de  culasse  sert  d'appui 
à  cette  dernière  pendant  le  chargement.  Le 
transport  des  mortiers  et  de  leurs  affûts 
s'effectue  au  moyen  de  chariots  porte-corps 
ou  autres  voitures  d'un  modèle  spécial. 

—  à  éclipse.  Les  affûts  à  éclipse  ont 
tous  pour  but  de  permettre  d'élever  la  pièce 
au  moment  du  pointage  pour  tirer  par- 
dessus le  parapet,  puis,  le  coup  parti,  de 
ramener  la  pièce  en  arrière  ou  de  l'abaisser, 
de  façon  à  pouvoir  charger  complètement  à 
l'abri.  L'Angleterre  a  adopté  réglementaire- 
ment un  affût  de  ce  genre  du  système  Mon- 
crieff.  Divers  modèles  d'affûts  à  éclipse  fonc- 
tionnent régulièrement  dans  les  coupoles 
cuirassées. 

—  démontable.  Espèce  d'affût  permet- 
tant, par  le  démontage,  de  faciliter  les  con- 
ditions de  transport,  dans  les  régions  mon- 
tagneuses, d'affûts  d'un  poids  total  assez 
élevé. 

AFFUTER.  Aiguiser  un  outil  pour  le 
faire  couper.  Le  terme  affûter,  signitiant 
monter  un  canon  et  le  disposer  sur  son  affût, 
a  vieilli. 

AGA  ou  AGHA.  Nom  donné  par  les  Turcs 
à  un  ciief  militaire  ;  désignait  particulière- 
ment le  chef  des  Janissaires.  En  Algérie,  le 
titre  d'agha,  à  peu  près  équivalent  à  celui 
de  colonel,  est  supérieur  à  celui  de  caïd, 
mais  inférieur  à  celui  de  bach  agka  (V.  Af- 
faires indigènes). 

AGE.  Les  lois  et  règlements  militaires 
ont  fixé  des  conditions  d'âge  pour  l'admis- 
sion dans  Varmée  et  dans  les  écoles  mili- 


21  AGE. 

laires,  de  même  que  pour  la  mise  définitive 
à  la  retraite.  Ces  conditions  sont  limitatives, 
c'est-à-dire  qu'elles  comportent  un  minimum 
et  un  maximum. 

L'âge  minimum  pour  l'engagement  volon- 
taire est  fixé  à  16  ans  pour  l'armée  de  mer 
et  à  18  ans  pour  l'armée  de  terre,  l'âge 
maximum  à  32  ans. 

L'âge  auquel  les  jeunes  gens  sont  appelés 
sous  les  drapeaux  est  fixé  à  20  ans  accom- 
plis au  31  décembre  de  l'année  qui  précède 
celle  du  tirage  au  sort  ;  il  est  fixé  à  21  ans 
pour  les  fils  d'étrangers  nés  en  France  et  il 
s'étend  jusqu'à  43  ans  pour  les  omis. 

L'âge  minimum,  pour  l'entrée  à  i'École  de 
Saint-Cgr,  est  fixé  à  17  ans  ;  pour  V École 
poliitechnique,  à  16  ans;  l'âge  maximum 
pour  les  deux  est  fixé  à  21  ans. 

L'âge  minimum  pour  entrer  à  VÈcolc  na- 
vale est  fixé  à  16  ans,  l'âge  maximum  à 
21  ans  ;  l'âge  minimum  pour  entrer  à  V Ecole 
de  santé  militaire  et  à  l'École  vétéritiaire  est 
fixé  à  17  ans. 

La  limite  d'âge  pour  les  officiers  qui  dési- 
rent entrer  dans  l'intendance  militaire  est 
fixée  à  42  ans  pour  les  candidats  au  grade 
d'adjoint  et  à  4o  ans  pour  les  candidats  au 
grade  de  sous-intendant  militaire  de  3°  classe. 
Aucune  limite  d'âge  n'est  fixée  pour  les  can- 
didats au  grade  de  sous  -  intendant  de 
2*  classe. 

La  limite  inférieure  d'âge  pour  les  mili- 
taires qui  doivent  remplir  les  fonctions  de 
greftîei"  auprès  d'un  conseil  de  guerre  ou 
pour  les  officiers  chargés  de  l'instruction 
d'une  plainte  en  conseil  de  guerre  est  fixée 
à  23  ans. 

La  limite,  à  partir  de  laquelle  les  mili- 
taires ne  peuvent  plus  continuer  à  servir,  a 
été  fixée  ainsi  qu'il  suit  pour  les  différents 
grades  : 

Hommes  de  troupe.  .  47  ans. 

Sous-lieutenant 31  — • 

Lieutenant o2  — 

Capitaine 33  — 

Commandant 36  — 

Lieutenant  -  colonel.  .  38  — 

Colonel 60  — 

Général  de  brigade.  .  62  — 

Général  de  division . .  63  — 

Les  maîtres  ouvriers  des  corps  de  troupe 
peuvent  servir  comme  commissionnés  jusqu'à 
60  ans,  s'ils  sont  valides. 

Les  généraux  qui  ont  commandé  avec  dis- 
tinction devant  l'ennemi  une  armée,  un 
corps  d'année,  l'artillerie  ou  le  génie  d'une 
armée,  peuvent  être  maintenus  en  activité, 
sans  limite  d'âge,  par  décret  du  chef  do 
l'État  rendu  en  conseil  des  ministres. 


AGEMA. 


AIDE. 


AGEMA.  Troupp  grecrpin  analogue  ;i  la 
li'j^iuM  il''>  Hoinains. 

AGENCE.  Kxpressioii  employée  seule- 
mont  par  li's  t'Crivairis  qui  traitent  de  i'nd- 
tninùlradiin  des)  aniices,  qui  la  confunijent 
aver  1''  mot  n-gie.  il  n'existe  plus,  acluelle- 
nicnt,  irapeiices  militaires  dans  notre  armée. 

AGENT.  On  donne  le  nom  d'agent  à 
toute  persoiuie  qui  agit  au  nom  et  pour  le 
compte  de  l'Ktat,  d'une  administration  ou 
môme  de  simples  particuliers. 

Dans  les  arméfs  en  campagne,  on  désigne 
sous  le  nom  d'agents  les  employés  inférieurs 
des  services  mobilisés  de  la  trésorerie,  des 
postes,  des  télégraphes  et  des  chemins  de  fer. 

Avant  1838,  les  agents  des  divers  services 
administratifs  de  l'armée  étaient  placés  sous 
les  ordres  des  directeurs  des  régies  ou  agences 
de  ces  ser\ices  ;  ils  furent  militarisés  en  1838 
sous  le  aomd'of/icU'rs  d'ndminixlration.  Dans 
chaque  corps  de  troupe,  ou  établissement 
militaire  important,  il  y  a  des  agents 
chargés  de  la  manutention  et  de  la  compta- 
bilité du  matériel  et  des  finances.  Dans  les 
troupes,  ces  agents  sont  le  trésorier  et  Voffi- 
cier  d'habilleiin'nl. 

—  principal  des  prisons  militaires. 
Prépoié  militaire,  du  grade  d'adjudant,  à  la 
surveillance  du  service  intérieur  et  du  per- 
sonnel subalterne  d'une  prison  militaire. 

En  Algérie,  les  agents  principaux  sont 
chargés,  en  outre,  de  pourvoir  par  abonne- 
ment aux  besoins  des  prisonniers. 

AGER  murortim.  Soite  de  terrassement 
construit  a  une  certaine  distance  des  murs, 
ainsi  qu'on  la  fait  plus  tard  pour  les  paral- 
lèles, et  sur  lequel  on  établissait  ancienne- 
ment les  travaux  de  défense  d'une  ville  ou 
bien  la  levée  de  terre  élevée  par  les  assail- 
l.'ints  pour  se  trouver  au  niveau  du  rem- 
part. 

AGGER.  Nom  donné  par  les  Romains  à 
une  sorte  de  rempart  ou  de  relmnclietiient 
qui  entourait  un  camp  ou  une  position  quel- 
conque que  l'on  devait  occuper  pendant 
quelque  temps.  Il  pouvait  être  en  bois  ou  en 
terre,  mais,  géncralement,  il  consistait  en 
une  levée  de  terre  surmontée  de  palissades 
i-t  prt-céiiée  d'uni'  tranchée. 

AGGLOMÉRATION.  Rassemblement  de 
troupes  nombreuses  dans  un  espace  assez 
concentré. 

AGIEM-CLICH.  Cimeterre  courbe  ou 
nabn  dont  on  sc  sert  jtour  trancher  en  glis- 
.sanl,  d'un  usage  très  répandu  en  Perse  et  en 
Turquie.  Les  Mameluks  se  servaient  d'un 
sabre  de  ce  genre. 

AGIR.  S'emploie  quelquefois  dans  le  .sens 
d'opArer  ;  agir  sur  un  pays,  contre  une 
armée,  agir  ofTensivement,  etc. 


AGMEN.  Mot  exprimant,  chez  les  Ro- 
mains, la  marciie  d'une  armée  et,  quelque- 
fois, l'armée  elle-même. 

AGON.  Lieu  où  chez  les  Grecs  on  com- 
battait, on  s'exerçait  à  la  lutte,  à  la  course. 

AGRAFE.  Petite  tige  métallique  en  forme 
d'épingle  servant  à  fixer  un  insigne  honori- 
fique (fjrenade  ou  cor  de  chasse)  sur  l'uni- 
forme. 

Désigne  aussi  les  petites  plaques  traver- 
sant le  ruban  de  certaines  médailles  commé- 
moratives  (de  Crimée,  par  exemple)  sur 
chacune  desquelles  on  inscrit  le  nom  d'une 
des  principales  affaires  de  la  campagne. 

—  d'artillerie.  Sorte  de  crochet  en  fer 
servant  à  relier  ensemble  certaines  parties. 

—  de  cuirasse.  Crochets  servant  à  fixer 
autrefois  la  inatelassure  à  l'intérieur  des 
cuirasses. 

AGRÉGATION.  Dans  le  sens  militaire, 
s'applique  aux  rnsscmblrmentx  réguliers, 
constitutifs,  tactiques  ou  administratifs. 

AGRÉMENTS.  Ornements  ou  signes  dis- 
tinclifs  appliqués  sur  la  coiffure  et  les  vête- 
ments militaires. 

AGRÈS.  Objets  d'équilibre  et  de  suspen- 
sion constituant  le  matériel  d'un  gymnase. 

Accessoires  servant  à  exécuter  les  manœu- 
vres de  force  dans  VartiUerie. 

—  de  pont.  Matériel  servant  à  consti- 
tuer le  tablier  d"un;;on(  et  les  poutrelles  qui 
le  supportent,  ainsi  que  les  engins  néces- 
saires pour  jeter  le  pont. 

AGRESSEUR.  Celui  qui  commence  les 
hostilités;  signifie  aussi  provocateur. 

AGRESSION.  Initiative  de  l'attaquant 
envers  un  ennemi  attaqué;  incursions  à 
main  armée. 

Le  cas  d'agression  contre  des  troupe.s  ou 
sujets  d'une  puissance  alliée  ou  neutre,  sans 
provocation,  ordre  ou  autorisation,  constitue 
un  abu.'i  d'autorité  et  est  puni  de  mort 
(art.  :220  du  Code  de  justice  militaire). 

AGUERRI.  Soldat  formé  et  rompu  aux 
fatigues  et  aux  habitudes  de  la  guerre, 

AGUET.   Poste  où  l'on  faisait  le  guet. 

AGUETS  (aux).  Être  aux  aguets,  être 
aux  écoutes. 

AIDE.  Employé  dans  le  sens  de  compU- 
cité. 

En  langage  d'équitation,  on  appelle  aides 
les  moyens  que  le  cavalier  emploie  pour  faire 
comprendre  au  cheval  ce  qu'il  exige  de  lui  ; 
elles  servent  à  mettre  le  cheval  en  mouve- 
ment, a  le  diriger  ou  à  l'arrêter. 

Avant  la  Révolution,  on  donnait  le  nom 
à'aides  aux  subsides  que  les  vassaux  étaient 
tenus  de  payer  à  leurs  seigneurs,  ou  au  roi, 
dans  certains  cas  déterminés. 

On   donne,  en   général,  le  nom  d'aide   à 


AIDE!#t)ï 


23 


AIGUILLE. 


oelui  qui  assiste,  qui  seconde  quelqu'un 
dans  une  fonction  ou  un  travail. 

Dans  l'armée,  on  distingue  différentes  ca- 
tégories d'aides  :  aides  de  camp,  aides-ma- 
jors. aidi'S-rélcnuaires,  aides  de  cuisine 
(V.  Ordinaire),  aides-maréchaux,  sans  parler 
des  titres  aujourd'hui  disparus  de  :  aide-chi- 
rurgien, —  comtnissaire,  —  major  de  place, 
—  major-îiéntral,  —  médecin,  etc. 

AIDES  de  camp.  Officiers  attachés  à  la 
personne  d'un  général  ou  d'un  souverain 
pour  le  seconder  dans  ses  fonctions,  trans- 
mettre ses  ordres  et  recueillir  les  renseigne- 
ments dont  il  a  besoin. 

Les  officiers  d'ordonnance,  que  l'on  "con- 
fond souvent,  sont  uniquement  chargés  de 
la  transmission  des  ordres. 

De  tout  temps,  les  généraux  ont  eu  auprès 
d'eux  des  officiers  intelligents  et  capables, 
pour  remplir,  sous  des  noms  divers,  la  mis- 
sion d'aide  de  camp.  Ils  avaient  le  droit  de 
choisir  eux-mêmes  les  officiers  qu'ils  inves- 
tissaient de  ces  fonctions,  qui,  d'ailleurs, 
n'étaient  que  temporaires  et  cessaient  avec 
les  circonstances  qui  les  avaient  fait  naître. 
Le  15  octobre  1790,  l'Assemblée  consti- 
tuante décida  que  le  nombre  et  le  grade  des 
aides  de  camp  varieraient  en  raison  de  l'élé- 
vation des  grades  des  officiers  généraux  aux- 
quels ils  étaient  attachés.  Depuis  cette 
époque,  l'institution  a  été  l'objet  d'un  assez 
grand  nombre  de  modifications  ayant  pour 
but  d'améliorer  l'état  de  choses  antérieur. 
Actuellement,  ils  sont  tous  pris  parmi  les 
officiers  brevetés  et  portent  différents  titres  : 
chef  ou  sous-chef  d'état-major,  attaché  à 
l'état-major  de  tel  corps  d'armée,  cUvision 
ou    brigade    (V.    Etat-major). 

aïeul.  La  déposition  de  l'aïeul  n'est  pas 
valable,  mais  n'est  pas  une  cause  de  nullité 
(art.  322  du  Code  d'inst.  criminel  applicable 
à  la  justice  militaire). 

AIGLE.  L'aigle  avait  été  adoptée  jadis 
par  les  Romains,  comme  emblème  de  la  force 
et  de  la  puissance,  pour  constituer  les  ensei- 
gnes qui  devaient  guider  les  légions  à  la 
victoire.  Ce  fut  également  cet  emblème  qu'a- 
dopta Charlemagne,  lorsqu'il  eut  mis  sur  sa 
tète  la  couronne  d'Occident.  L'aigle  fut  éga- 
lement adoptée  par  Napoléon  I''"^,  puis  par 
Napoléon  111  ;  elle  figure  encore  actuellement 
dans  les  blasons  d'un  certain  nombre  de  sou- 
verains, tels  que  ceux  d'Allemagne,  de  Russie, 
d'Autriche  et  d'Italie. 

AIGRETTE.  Ornement  porté  sur  la  coif- 
fure militaire  et  consistant  en  un  bouquet 
ou  touffe  de  plumes  effilées  et  droites  ou  de 
crins  de  diverses  formes  et  de  diverses  cou- 
leurs. Tous  les  colonels  de  l'armée  française 
ont  l'aigrette  blanche  en  plumes  de  héron. 


AIGUILLE.  Petite  tige  d'acier  pointue 
par  un  bout  et  percée  par  l'autre  pour  y 
passer  du  fil,  de  la  soie,  de  la  laine  et  dont 
on  se  sert  pour  coudre,  pour  brcxJer,  etc. 
Outre  les  aiguilles  employées  dans  le  sens 
général  par  les  soldats,  tailleurs,  cordonniers 
et  selliers  de  l'armée,  le  mot  a,  au  point  de 
vue  militaire,  les  diverses  acceptions  sui- 
vantes : 

—  aimantée.  Petite  barre  d'acier  ai- 
mantée, ayant  deux  pôles  situés  à  ses  extré- 
mités et  pourvue  en  son  milieu  d'une  chape 
par  laquelle  elle  repose  sur  un  pivot  vertical 
très  fin,  de  manière  à  être  parfaitement  mo- 
bile (V.  Aimant).  L'une  des  extrémités  de 
l'aiguille,  appelée  pCde  nord,  regarde  con- 
stamment le  nord  ;  l'extrémité  opposée , 
appelée  pôle  sud,  regarde  constamment  le 
sud.  On  appelle  méridien  magnétique  le  plan 
vertical  qui  passe  par  les  deux  pôles  de  l'ai- 
guille aimantée,  lorsqu'elle  est  en  repos.  Ce 
méridien  ne  coïncide  pas  avec  le  méridien 
terrestre,  mais  il  fait  avec  celui-ci  un  certain 
angle,  variable  suivant  les  lieux,  et  que  l'on 
appelle  déclinaison.  La  déclinaison  est  dite 
orientale  lorsque  l'extrémité  de  l'aiguille, 
dirigée  vers  le  nord,  est  à  lest  du  méridien 
terrestre  ;  elle  est  dite  occidentale,  dans  le 
cas  contraire. 

A  Paris,  l'aiguille  aimantée  a  une  décli- 
naison occidentale  d'environ  22  degrés,  mais 
cette  déclinaison  n'est  pas  fixe  et  varie  con- 
tinuellement avec  le  temps,  dans  des  limites 
très  rapprochées.  On  a  remarqué  aussi  que 
l'aiguille  aimantée,  librement  suspendue, 
n'est  pas  horizontale,  mais  que  la  moitié  de 
l'aiguille,  qui  regarde  vers  le  nord,  est  in- 
clinée vers  le  sol. 

On  a  donné  le  nom  d'inclinaison  à  l'angle 
que  fait  l'axe  de  l'aiguille  avec  l'horizon. 
Cet  angle  augmente  à  mesure  qu'on  s'avance 
vers  le  nord  :  il  est  d'environ  70  degrés  à 
Paris. 

L'aiguille  aimantée  est  l'organe  essentiel 
de  la  boussole. 

—  d'artificier.  Tige  de  fer  employée 
dans  la  confection  des  artifices  de  guerre. 

—  de  chemin  de  fer.  On  appelle  ai- 
guille de  chemin  de  fer  un  appareil  formé 
de  deux  rails  mobiles  coupés,  présentant  des 
pointes  longues  et  effilées,  que  l'on  ma- 
nœuvre au  moyen  d'une  tringle  et  d'un 
levier  lorsqu'on  veut  changer  de  voie  {fifi.  8). 
Les  deux  rails  intérieurs  ont  été  rendus 
mobiles  autour  d'axes,  situés  à  5  mètres 
de  la  bifurcation,  et  coupés  do  manière  à 
s'appliquer  exactement  contre  l'un  ou  l'autre 
des  deux  rails  intérieurs.  L'appareil  a  été 
rendu  solidaire  par  des  tiges  rigides  appelées 
tringles  de  connexion  qui  établissent  entre 


AIGUILLE 

les  aiguilU's  un  iiioiivciiicnt  do  iir-placemeiit 
siinultaiii'.  Les  Iriiitrle^  sont  droites  ou  ar- 
ticulées ;  elles  sont  iiuel(|iiefois  recoin  ertes 
d'un  eouvro-triuj^le  pour  eiuix^rlier  (|u'elles 
ne  soient  aecrocliées  ou  faussées  pendaiil  la 
eireulalion.  Si  l'on  avait  voulu  raccorder  les 
voies  tan^îentiellenient,  il  aurait  fallu  em- 
])loyer  des  aiguilles  de  8  à  iO  mètres  de 
longueur,  plus  ou  moins,  suivant  le  rayon 

Fis.  8. 


"n  nom  1:1  a  t]  ù 


de  la  courbe,  ce  qui  aurait  rendu  le  système 
coûteux  et  difficile  ;ï  manœuvrer.  Pour  cette 
raison,  on  a  renoncé  au  raccordement  tan- 
gentiel  et  adopté  des  aiguilles  d'une  longueur 
uniforme  de  5  mètres  ;  pour  prévenir  la 
flexion  horizontale  au  passage  des  locomo- 
tives, on  leur  a  fait  pi'endre  appui  contre 
des  butoirs  fixés  aux  boulons  des  rails  contre- 
aiguilles. 

Les  aiguilles  sont  mises  en  mouvement  et 
maintenues  dans  une  position  déterminée 
au  moyen  d'un  levier  dont  le  grand  bras 
reçoit  l'impulsion  que  lui  donne  l'aiguilleur. 
Dans  la  plupart  des  cas,  le  grand  bras  du 
levier  se  meut  dans  un  plan  perpendiculaire 
à  l'axe  de  la  voie,  à  l'extrémité  du  petit 
bras,  et  est  reliée  par  une  articulation  à  la 
tringle  de  mameuvre. 

—  de  fusil.  Tige  d'acier  pointue  d'un 
côté  et  terminée  de  l'autre  par  une  espèce 
de  tôte  ou  de  bourrelet  qui  permet  de  l'a- 
dapter à  la  tige  porle-aiguille  de  la  culasse 
uiobile. 

Lorsqu'on  presse  du  doigt  sur  la  détente, 
on  dégage  le  ressort  de  la  culasse  mobile  ; 
l'aiguille  se  trouvant  alors  poussée  fortement 
en  avant  vient  perforer  la  capsule  qui  se 
trouve  à  la  partie  antérieure  de  la  cartouciie 
et  produit  ainsi  l'explosion  du  fulminate  et 
di-  la  charge. 

L'aiguille  employée  pour  faire  partir  le 
cou|>,  dans  les  premiers  systèmes  de  fusils 
se  chargeant  par  la  culasse,  avait  l'inconvé- 
nient d'être  très  fragile,  de  sorte  qu'on  était 


24  AILETTES. 

obligé  de  la  remplacer  souvent  pendant  le 
tir  ;  pour  cette  raison,  on  l'a  remplacée  dans 
les  nouveaux  fusils  par  un  appareil  plus 
résistant  njjpeié  pcrculeur. 

—  de  mineur.  Barre  aciérée  dont  se 
servait  le  mineur  pour  pratiquer  le  trou 
dans  le  roc. 

AIGUILLETTES.  Au  début,  lacets  ou 
cordonnets  remiilaçaiit  nos  boutons  et  bou- 
tonnières ;  actuellement,  cordons  tressés  ou 
fils  d'or  ou  d'argent  terminés  par  des  fer- 
rets  qui  se  placent  sur  l'épaule  droite  et  ser- 
vent à  distinguer  les  officiers  attachés  à  un 
état-major  et  ceux  de  toute  espèce  ou  assi- 
milés faisant  partie  des  écoles  militaires, 
ainsi  que  les  officiers  de  gendarmerie.  Les 
sou s-of liciers  et  soldats  de  celte  dernière 
arme  et  ceux  faisant  partie  du  cadre  des 
écoles  militaires  portent  également  les  ai- 
guillettes, mais  en  laine. 

AIGUISAGE  des  armes  blanches. 
(]ette  ojjération,  qui  se  fait  au  moyen  de 
meules  en  grès,  a  pour  but  d'enlever  le 
métal  en  excès  dans  la  lame  pour  amener 
celle-ci  à  sa  forme  précise  et  définitive. 

AIGUISER.  Faire  un  tranchant  à  une 
arme  ou  à  un  outil. 

AIGUISERIE.  Atelier  dans  lequel  on 
aiguise  les  pièces  d'armes  dans  les  manufac- 
tures. 

AIGUISEUR.  Ouvrier  qui  travaille,  soit 
à  aiguiser  les  lames  des  sabres,  soit  à 
émoudre  les  canons  de  fusil. 

AILE.  Dans  une  armée,  on  distingue  tou- 
jours, quelle  que  soit  sa  formation,  trois  par- 
ties principales:  la  partie  centrale,  ou  centre, 
et  les  deux  parties  extrêmes,  à  droite  et  à 
gauch{;  de  la  partie  centrale,  qui  portent  le 
nom  iYaile  droite  et  d'aile  (jauche.  Les  ailes 
manœuvrent  en  s'appuyant  sur  le  centre  : 
lorsqu'elles  dépassent  celui-ci,  on  dit  qu'elles 
le  débordent  ;  lorsqu'elles  sont  en  arrière,  on 
dit  qu'elles  .sont  refusées.  C'est  ainsi  qu'on 
dit  qu'une  armée  se  porte  en  avant  avec 
l'aile  droite  débordante  et  en  refusant  l'aile 
gauche.  Se  dit  aussi  de  la  droite  ou  de  la 
gauche  d'une  portion  de  troupe  quelconque, 
ainsi  on  fait  des  mouvements  l'aile  droite  en 
avant,  on  dit  l'aile  marchante. 

—  de  fortification.  Longues  branches 
placées  sur  les  flancs  d'un  ouvrage  ouvert  à 
la  goi'ge.  Ce  sont  généralement  les  faces  laté- 
rales d'un   ouvrage  à  corne  ou  à  couronne. 

AILERON.  Caponniére  simple  servant 
au  llanquement  d'une  seule  direiîtion  de 
fossé  d'ouvrage  et  qui  le  bat  d'une  manière 
rasante. 

AILETTES.  Parties  saillantes  placées 
sur  certains  projectiles  d'artillerie  et  desti- 
nées à  coulisser  dans  les  rayiires  des  bouches 


AllfeANT. 


25 


AIRE. 


à  feu.  Elles  présentent,  en  relief,  le  même 
profil  que  la  rayure  en  creux,  c'est-à-dire  un 
flanc  de  oharjrement  et  une  partie  supérieure 
cylindrique.  Les  ailettes  sont  d'un  métal 
moins  dur  que  celui  de  la  bouche  à  feu, 
c'est-à-dire  en  zinc,  si  celle-ci  est  en  bronze, 
et  en  bronze  ou  en  cuivre  si  la  bouche  à  feu 
est  en  acier.  Elles  correspondent,  par  deux 
ou  par  trois,  aux  diverses  rayures  du  canon 
et  forment  sur  le  projectile  deux  coussinets 
dans  le  premier  cas  et  trois  dans  le  second. 

AIMANT.  On  donne  le  nom  d'aimant  à 
tout  corps  qui  a  la  propriété  d'attirer  le  fer. 
Les  aimants  sont  dits  naturels  lorsqu'ils  ont, 
sans  aucune  préparation  préalable,  la  pro- 
priété d'attirer  le  fer  ;  ils  sont  dits  arlificiels 
lorsque  cette  propriété  leur  est  donnée  au 
moyen  d'une  préparation  appelée  aimanta- 
tion. 

Lorsqu'on  suspend  un  aimant  par  un  fil, 
de  manière  que  la  ligne  qui  passe  par  les 
pôles  soit  horizontale,  on  remarque  que  l'axe 
hors  de  l'aimant  prend  une  position  à  peu 
prés  parallèle  au  méridien  géographique. 

On  donne  le  nom  de  pôle  nord  à  celui  des 
pôles  de  l'aimant  qui  regarde  le  nord  et  de 
pôle  sud  à  celui  qui  regarde  le  sud.  Si  l'on 
rapproche  deux  barres  d'aimant  suspendues 
comme  on  vient  de  le  dire,  on  remarque  que 
les  pôles  de  même  nom  se  repoussent  et  que 
les  pôles  de  nom  dififérent  s'attirent.  On 
donne  souvent  aux  aimants  la  forme  d'un 
fer  à  cheval.  Les  aimants  artificiels  pren- 
nent le  nom  d'aiguilles,  de  barres  ou  de  bar- 
reaux, suivant  leur  dimension. 

AIMANTATION.  Opération  d'aimanter. 
Les  procédés  les  plus  utiles  pour  aimanter 
les  aiguilles  ou  barreau  d'acier  d'une  ma- 
nière durable,  au  moyen  d'un  aimant  naturel 
ou  d'un  barreau  artificiellement  aimanté,  sont 
les  suivants  : 

1°  Par  la  simple  touche,  qui  consiste  à 
faire  glisser  le  barreau  sur  le  corps  à  ai- 
manter, d'une  extrémité  à  l'autre  et  con- 
stamment dans  le  même  sens  ; 

f^  Par  la  double  louche,  dans  laquelle  le 
frottement  se  fait  à  la  fois  sur  les  deux  moi- 
tiés du  barreau  à  aimanter,  en  partant  du 
centre  et  en  allant  vers  les  extrémités,  puis 
d'une  extrémité  vers  l'autre,  en  revenant 
ensuite  au  milieu  ; 

3"  Par  la  touche  séparée,  consistant  à  faire 
poser  le  corps  à  aimanter  sur  le  bord  de 
deux  puissants  barreaux  aimantés  de  pôles 
contraires,  puis  à  faire  glisser  simultanément 
et  lentement  sur  ce  corps  deux  barreaux  en 
allant  du  milieu  vers  les  extrémités  de  ce 
dernier  ;  les  barreaux  sont  alors  relevés,  rap- 
portés au  milieu  et  l'opération  continue 
jusqu'à  ce  que  l'aimantation  soit  complète. 


L'aimantation  peut  encore  s'obtenir  en 
faisant  passer  un  courant  dans  un  fil  con- 
ducteur enroulé  en  spirale  autour  du  barreau 
à  aimanter,  mais  alors  le  barreau  n'est 
aimanté  que  pendant  le  passage  du  courant. 

AIN.  Abréviation  du  vieux  mot  centain 
qui,  dans  la  fabrication  du  drap,  signifie  une 
portée  de  100  tils  en  chaîne.  La  largeur  des 
draps  militaires  étant  uniforme  (119  ou  140 
centimètres),  moins  il  y  a  d'ains,  plus  les 
draps  sont  grossiers  et  de  qualité  inférieure. 
11  y  a  des  draps  de  19,  21,  23  et  27  ains. 

AI  NÉ.  La  loi  du  15  juillet  1889  accorde 
la  dispense,  après  un  an  de  présence  sous  les 
drapeaux,  à  différentes  catégories  d'aînés 
qu'elle  considère  comme  indispensables  sou- 
tiens de  famille,  savoir:  l"  l'aîné  d'orphe- 
lins de  père  et  de  mère,  ou  l'aîné  d'orphelins 
de  mère  dont  le  père  est  légalement  déclaré 
absent  ou  interdit  ;  2°  l'aîné  des  fils  ou, 
à  défaut  de  fils  ou  de  gendre,  l'aîné  des 
petit-fils  a'une  femme  actuellement  veuve 
ou  d'une  femme  dont  le  mari  a  été  légale- 
ment déclaré  absent  ou  interdit,  ou  d'un  père 
aveugle  ou  entré  dans  sa  70^  année  ;  3°  l'aîné 
des  fils  d'une  famille  de  sept  enfants  au 
moins  ;  dans  les  cas  prévus  par  les  trois  pa- 
ragraphes précédents,  le  frère  puîné  jouira 
de  la  dispense,  si  le  frère  aîné  est  aveugle  ou 
atteint  de  toute  autre  infirmité  qui  le  rende 
impotent  ;  4°  le  plus  âgé  des  deux  frères 
inscrits  la  même  année  sur  les  listes  de  recru- 
tement cantonal.  Les  enfants  légitimes  seuls 
ont  droit  aux  dispenses. 

AIR.  Pour  obvier  aux  inconvénients  de 
l'air  confiné,  l'hygiène  exige  avant  tout  l'al- 
location d'un  certain  cube  d'air  par  homme. 
On  a  alloué  en  France  12  mètres  cubes  par 
fantassin  et  14  par  cavalier.  Cette  quantité 
n'est  suffisante  que  parce  que  des  ventouses 
assurent  la  ventilation. 

AIRAIN.  L'airain  ou  bronze  est  un  alliage 
de  S  à  11  parties  d'étain  pour  100  parties 
de  cuivre. 

AIRE.  On  donne  le  nom  d'aire  à  une 
surface  aplanie.  En  géométrie,  l'aire  d'une 
figure  signifie  l'étendue  superficielle  de  cette 
figure,  en  tant  qu'elle  est  mesurée  ou  com- 
parée à  d'autres  surfaces. 

On  désigne  aussi  sous  ce  nom  le  sol  des 
pièces  des  rez-de-chaussée  qui  ne  sont  ni 
parquetés,  ni  carrelés,  dans  les  casernes  ;  le 
sol  de  ces  pièces  est  généralement  recouvert 
d'un  enduit  en  béton  ou  d'une  couche 
d'asphalte  destinés  à  prévenir  l'humidité. 
Des  précautions  particulières  sont  prises  dans 
les  magasins  à  poudre  pour  assurer  la  siecité 
parfaite  de  l'abri  où  sont  déposés  les  barils 
ou  caisses  à  poudre. 

AISANCE  des  coudes.    Espace   laissé 


AJOURNEMENT. 


26 


ALCOOL. 


entre  rhaque  lionime  d'un  môme  rang  pour 
lui  porniL'tlre  do  se  mouvoir  cl  de  manœu- 
vrer |)Uis  aisément  soir  arme.  Le  rèjrlemenl 
de  manœuvres  français  fixe  à  0'",12  la  dis- 
tante qui  doit  séparer  deux  hommes  consé- 
cutifs. 

AJOURNEMENT.  Renvoi  d'une  aiïaire 
à  un  autre  jour  nu  à  une  époque  indéter- 
minée. 

D'après  rarlicle  27  de  la  loi  du  ITJ  juillet 
1889,  peuvent  être  ajournés  deux  ans  de 
suite,  à  un  nouvel  examen  du  conseil  de 
révision,  les  jeunes  gens  qui  n'ont  pas  la 
tiiillo  réglementaire  de  1".54  ou  qui  sont 
reconnus  d'une  complcxion  trop  faible  pour 
un  service  armé.  Les  ajournés  reçoivent, 
pour  justifier  de  leur  situation,  un  certilicat 
qu'ils  sont  tenus  de  représenter  à  toute 
réquisition  des  autorités  militaires,  judi- 
ciaires ou  civiles.  Ceux  qui,. après  l'examen 
définitif,  sont  recoimus  propres  au  service 
armé  uu  auxiliaire,  sont  soumis  aux  obliga- 
tions de  la  classe  à  laquelle  ils  appartiennent. 
Ils  peuvent  faire  valoir  les  droits  de  dis- 
pense énoncés  aux  articles  21,  22  et  23  de 
liidite  loi.  Les  droits  à  la  dispense  prévus 
au  paiagraphe  5  de  l'article  21  (frère  sous 
les  drapeaux),  qui  existaient  au  moment  de 
l'ajournemeiit,  j)0uvent  être  valablement  in- 
voqués l'année  suivante  lors  mémo  que,  pen- 
dant l'ajournement,  le  frère  du  réclamant 
aurait  cessé  d'être  présent  sous  les  dia- 
peaux. 

Avant  qu'il  .'^oit  statué,  le  médecin  doit 
émettre  son  avis  sur  les  chances  d'améliora- 
tion que  peuvent  apporter  une,  ou  deux  an- 
nées d(;  délai. 

—  de  rappel  de  solde.  Les  militaires 
qui  ont  droit  a  une  anhU;  pendant  leur  ab- 
sence, et  qui  ne  lappurtenl  pas  à  leur  ren- 
trée au  corps  les  titres  constatant  ces  droits, 
ne  reçoivent  leur  rappel  qu(i  six  mois  après 
leur  rentrée. 

—  de  réception  d'effets.  Les  étofîes 
ou  elTi'ts  jiiésenlés  aux  commissions  de  ré- 
ception .sont  ajournés  à  un  nouvel  examen, 
lorsfju'ils  jnésentent  des  défauts  qui  ne  per- 
mettent pas  do  les  recevoir  en  l'état,  mais 
qui  |iiii\riil   être   léparés. 

AJOURNÉ.  Cc'lni  qui  a  été  l'objet  d'un 
ajourni'fiK'iit. 

AJUSTAGE.  Arlion  d'ajuster,  c'est-à- 
dire  de  faire  qu'une  chose  s'adapte  nette- 
ment à  une  autie.  Opération  d'assembler  les 
diverses  [>ièces  des  marbines,  armes  ou  pièces 
d'armes  iniliUiires.  C'est  um-  opération  des 
pins  iléliiates,  jtuisqu'il  s'agit  d'adapter 
exaelernent  des  pièces  fabii([uées  dans  des 
.ateliers  dilTérenls  et  de  les  mettre  en  état  de 
functioimcr   ronvenablcmeut.  On  dit  égale- 


ment ajuster  V équipement ,  pour  exprimer 
l'opération  do  bien  adapter  à  la  taille  de 
l'homme  les  ceinturon,  havresac  ou  autres 
parties  de  son  équipement.  11  en  est  de  môme 
pour  les  effets  d'habillement  et  de  harnache- 
nienl. 

AJUSTER.  A  rem|dacé  le  mot  ahuler 
et  t^sl  reniplacé  à  son  tour  par  l'expression 
pointer  et  pointage,  c'est-à-dire  prendre  la 
ligne  do  mire  et  la  diriger  .sur  le  but  à  at- 
teindre. 

Le  verbe  ajuster  signifie  aussi  assembler 
dans  le  sens  d'ajustag(\ 

—  les  rênes,  les  étriers.  Dans  la  ca- 
valerie, ce  conimandemeut  signifie  de  [)rendre 
les  positions  presciites. 

ALAISES.  Lamelles  de  bois  mince  an- 
tref(jis  engagées  dans  les  fourreaux  de  sabre 
pour  les  soutenir;  sont  aclnellenHiit  suppri- 
mées. 

ALARME.  Cri  d'appel  aux  armes  en 
présence  d'une  attaque  inopinée  de  l'einiemi. 
Employé  aussi  souvent  dans  le  sens  d'alerte. 
Lorsqu'on  bat  la  générale,  les  troupes  pren- 
nent les  aimes  et  se  réiinissenl  en  tenue  de 
campagne  sur  les  emplacements  indiqués 
d'avance  comme  j^lace  d'alarme. 

ALARII.  Troupes  placées  sur  les  ailes  de 
l'année  cli(>z  les  Romains  et  composées  géné- 
ralement d'infanterie  et  de  cavalerie  formées 
par  les  alliés. 

ALAUDA.  Nom  d'une  légion  formée  par 
Jules  César  et  qui  prit  son  nom  de  l'alanda 
(alouette),  qui  constituait  l'emblème  de  leur 
casque.  Elle  était  composée  dos  meilleurs 
!;iieirieis  de  la  Gaule. 

ALBANAIS.  Troupes  mercenaires  levées 
en  Albanie  qui  prirent  part  aux  guerres  du 
XV  au  XVllI"  siècles.  C'était  la  môme 
chose  que  les  Arnautes. 

ALBÉSIE.  Grand  bouclier  que  portaient 
les  b;ibilaiits  d'Albe. 

ALBINI-BRAENDLIN.  Fusil  en  service 
dans  l'infanterie  belge  jusqu'en  1890.  Arme 
à  culasse  tournante  et  à  cbariiiè'e  transvei- 
sale  intérieure  ;  elle  tire  à  percussion  cen- 
trale une  cartouche  métallique. 

ALCAZAR.  Forteresses  ou  châteaux  forts 
iiHisliuils  en  Espagne,  à  partir  du  IX"  siècle, 
par  les  Arabes,  pour  la  sûreté  des  gouver- 
neurs des  principales  villes, 

ALCOOL.  Provient  de  la  fermentation 
subi(!  par  le  sucre  dans  certaines  plantes, 
dans  certains  fruits,  lequel  se  transforme  en 
alcool  et  en  acide  carbonique. 

L'alcool  acheté  par  l'administralion  mili- 
taire sort  à  fabriquer  l'eau-de-vic^  |)ar  l'ad- 
dition d'eau  pure  et  de  caramel.  L'alcool  de 
vin  doit  être  pur  et  franc  de  goût,  mesurer 


ALCOOLISME. 


27 


ALGÉRIE. 


86°  à  rali'oomètro  do  Gay-Lussae  et  à  la 
température  de  15°  centigrades.  L'aleool  de 
betteraves  ou  de  grains  doit  être  de  la  qua- 
lité dite  esprit  3/6  extra-fin,  à  double  rot-ti- 
fication,  et  marquer  90°  à  9o°  à  la  tempé- 
rature de  13°. 

Outre  son  usage  comme  boisson,  hygié- 
nique ou  autre,  on  emploie  encore  l'alcool 
pour  humecter  les  compositions  d'artifice 
parce  que  le  salpêtre  ne  s'y  dissout  pas. 

La  ration  ordinaire  d'eau-de-vie  est  de 
0,0623  (1/16)  et  la  ration  hvgiénique  de 
O.OSlâ.i  (l/3-2\ 

ALCOOLISME.  L'alcoolisme,  ou  intoxi- 
cation alcoolique,  est  produit  par  l'ivresse  à 
la  suite  d'absoijUion  d'alcool. 

ALCOOMÈTRE  Gay-Lussac.  L'instru- 
ment cm[iloyé  dans  radiiiiiiistration,  pour 
constater  la  richesse  en  alcool  des  liquides 
spiritueux,  est  l'alcoomètre  centésimal  de 
Gay-Lussac.  C'est  un  tube  en  pierre  gradué 
de  0°  (eau  pure)  à  100°  (alcool  pur)  et  qu'il 
suffit  de  plonger  dans  un  liquide  pour  en 
connaître  la  richesse  alcoolique  en  notant  le 
numéro  de  la  tige  qui  affleure  le  liquide. 

ALDIONNAIRE.  Sorte  d'écuyer  mili- 
taire, d'un  grade  inférieur,  entretenu  aux 
frais  de  son  maître. 

ALEM.  Etendard  impérial  de  l'empire 
turc. 

ÂLEMDAR.  Officier  qui  porte  l'étendard 
vert  de  Mahomet,  lorsque  le  sultan  assiste  à 
une  solennité. 

ALÊNE.  D'abord  employé  dans  le  sens 
de  flèche. 

Poinçon  droit  emmanché  qui  fait  partie  de 
''la  trousse  du  soldat. 

ALERTE.  Ne  s'emploie  qu'exceptionnel- 
lement dans  son  vrai  sens,  qui  signifie,  en 
])arlant  d'un  soldat  ou  d'une  troupe,  que 
l'on  peut  compter  sur  sa  vigilance  et  son 
activité. 

Dans  le  sens  le  plus  général,  le  mot  alerte 
signifie  une  émotion,  un  tumulte  subit  causé 
par  la  présence  inopinée  d'un  danger  auquel 
il  faut  parer  sans  retard.  D'après  le  règle- 
ment du  23  octobre  1883  sur  le  service  des 
troupes  dans  les  places,  les  sentinelles  ont 
trois  alertes,  ou  trois  cas  dans  lesquels  les 
sentinelles  doivent  appeler  aux  armes  les 
soldats  de  garde,  savoir  :  un  incendie,  du 
bruit  et  les  honneurs  à  rendre. 

ALÉSAGE  ou  ALISAGE.  Opération  qui 
a  pour  but  d'agrandir  et  surtout  de  régula- 
riser l'àme  d'une  bouche  à  feu  ou  d'un  fusil 
pour  l'amener  à  son  calibre  définitif.  L'outil 
employé  est  une  barre  d'alésage,  qui  se  com- 
pose d'une  longue  tige  cylindrique,  portant 
à  son  extrémité  une  tête  d'alésoir,  formée 
par  un  cylindre  concentrique  à  la  tige.  La 


tète  d'alé.soir  porte  trois  ételles  mobiles  en 
acier  et  une  lame  tranchante  dont  la  pointe 
se  trouve  sur  le  cercle  des  trois  ételles.  Les 
mouvements  d'alésage  doivent  se  faire  len- 
tement ;  c'est  le  canon  qui  tourne  et  l'outil 
qui  avance,  guidé  par  les  parties  déjà 
faites. 

ALEDROMÈTRE.  Instrument  servant  à 
reconnaître  les  ])ropriétés  panifiables  de  la 
farine  par  la  dilatation  du  gluten.  Il  consiste 
en  un  petit  cylindre  en  cuivre  jaune  por- 
tant, à  sa  partie  inférieure,  une  petite  cu- 
vette vissée  et,  à  sa  partie  supérieure,  un 
couvercle  également  vissé  et  traversé  par 
une  tige  graduée  de  23  à  50  degrés,  creuse, 
dont  le  bas  est  muni  d'un  disque.  L'emploi 
de  cet  instrument  est  très  simple  :  on  dépose 
le  gluten  dans  la  cuvette  et  on  place  l'aleu- 
romètre,  soit  dans  un  four  cliaud  dont  la 
température  atteigne  au  moins  150  degrés, 
soit  dans  une  étuve  chauiTée.  à  la  température 
de  150  à  200  degiés.  Le  gluten  se  gonfle 
sous  l'action  de  la  ciialeur,  pèse  sur  le  disque 
de  la  tige  graduée,  fait  soulever  et  monter 
celle-ci.  Cette  tige,  accusant  ainsi  la  force 
d'extensibilité  du  gluten,  donne  la  mesure  de 
la  qualité  de  ce  produit  et,  par  suite,  de  la 
farine. 

Cet  instrument  est  employé  dans  le  ser- 
vice des  subsistances  militaires. 

ALEZAN.  On  dit  qu'un  cheval  est  alezan 
lorsque  sa  robe,  sa  crinière  et  sa  queue  sont 
de  couleur  jaune  cannelle  variant  du  clair  au 
foncé.  On  distingue  cinq  espèces  d'alezans  : 
—  clair,  —  doré,  —  cerise,  —  châtain,  — 
brûlé;  ce  dernier  passe  pour  le  pins  vigou- 
reux. 

ALFANGE.  Sabre  large  et  légèrement 
courbe  en  usage  chez  les  Espagnols. 

ALFIER;  ALFIÉRÉ.  -Nom  donné  en 
Espagne  au  porte-drapeau  vers  le  XV  siècle 
et  dans  la  milice  italienne.  Le  mot  olferez, 
sous-lieutenant  de  l'armée  espagnole,  en 
provient. 

ALGARADE.  De  l'espagnol  algarada,  si- 
gnifiant simulacre  d'attaque  ou  excursion 
imprévue,  ayant  pour  but  de  semer  l'a- 
larme. A  peu  piès  synonyme  de  fausse 
alerte. 

ALGÉRIE.  L'administration  de  l'Algérie 
est  rattachée  au  Ministère  de  l'intérieur  ; 
elle  'a  à  sa  tète  un  gouverneur  civil  auquel 
on  a  confié,  de  plus,  les  attributions  du 
commandement  militaire  et  maritime.  Il  est 
assisté  d'un  directeur  général  des  affaires 
civiles  et  financières  et  d'un  conseil  de  gou- 
vernement. Ce  conseil  comprend  :  le  général 
commandant  le  19^  corps,  les  trois  généraux 
commandant  les  divisions  territoriales  et  les 
principaux  hauts  fonctionnaires,  au  nombre 


ALIDADE 


28 


ALIGNEMENT. 


de  douzi'.  Los  prûfi'ls  pouvciit  iVrc  appolt-s, 
par  le  piuvtMin'iir.  aux  st'ain'i's  di' <-c  coiiseil 
avtv  voix  didibéiativi'. 

Au  point  dt'  \ut'  adiiiinistratif,  on  a  divisé 
l'Al^rt-rio  en  trois  di''partcmi'iils  foniiaiit 
«•haruii  un  li-rritoirc  ciNii  administra'  par  un 
préfet  et  um-  division  niilitairo. 

Le  territoire  civil  di-  eliacjue  département 
est  situé  dans  li-  Toil.  .'est-à-dire  dans  la 
partie  septentrionale  de  l'Algérie  où  se 
trouvent  les  terres  fertiles,  les  eoloiis  et  les 
indipènes  sédentaires  ;  le  territoire  militaire 
comprend  la  réjrion  des  Hauts-Plateaux  et 
la  réf;ion  saliarienne  au  sud,  lesquelles  sont 
peu  fertiles,  peu  cultivées  et  habitées  par 
des  indigènes  nomades  d'un  tempérament 
ltelli((UOUX. 

Le  territoiie  civil  se  subdivise  en  arron- 
dissements, avec  des  sous-préfets,  et  en  com- 
munes mixtes  (que  l'on  pourrait  comparer 
à  nos  cantons  fiançais,  mais  dont  l'étendue 
est  beaucoup  plus  considérable)  ayant  à  leur 
tète  des  fonctionnaires  nommés  par  l'État  et 
appelés  administrateurs. 

Aussil(M  (jue,  dans  un  centre  quelconque, 
la  |iopulation  euroitéemie  a  pris  un  certain 
développement,  on  le  constitue  en  commune 
avec  un  maire  et  mi  conseil  municipal.  Les 
lois  et  l'administration  de  ces  connnunes  sont 
celles  de  la  métropole,  mais  avec  certaines 
modilîcations. 

Chaque  préfet  a  aupiès  de  lui  un  conseil 
de  préfecture  et  un  conseil  général  élu.  Les 
membres  français  sont  élus  par  les  électeurs 
français  de  leur  circonscription  ;  les  asses- 
seurs musulmans  sont  choisis,  par  le  gou- 
vern<'ur,  parmi  les  notables. 

Les  conseils  généraux  sont  nommés  pour 
6  ans,  renouvelables  par  tiers  tous  les  deux 
ans. 

Le  conseil  nomme  dans  son  sein  une  com- 
mission départementale. 

Le  territoire  militaire  est  partagé  en  sub- 
divisions, divisées  elles-mêmes  en  cercles  et 
annexes.  Dans  chaque  subdivision,  cercle  et 
annexe,  l'administration  est  exercée  par  les 
commandants  militaires  ayant  sous  leurs  or- 
dres les  officiers  des  bureaux  arabes  et  des 
foni'lionnaires  indigènes  de  tous  rangs  :  agbas, 
caïds,  cheiks,  etc.  (V.  Affaires  indigènes). 

ALIDADE.  De  l'espagnol,  alhada,  régie. 
Se  dit  d''  touti'  espèce  d'index  placé  sur  le 
centre  d'un  instrument  pour  y  indiquer  de 
rotnbii'ii  de  degiOs  il  a  tourné.  Cet  a|)|)areil 
est  joint  à  un  assez  grand  nombre  d'instru- 
ments, que  nous  allons  indiquer  sommaire- 
ment. 

—  à  pinnules  Hègle  divisée  générale- 
ment en  imllimètns  (ligne  de  foi)  aux  deux 
extrémités  de  laquelle  se  dressent  deux  plan- 


chettes métalliques  on  pinnules.  L'une,  pin- 
nule-œilleton,  est  jx'rcée  d'un  tiou  rond  d'un 
millimètre  de  diamètre  environ,  qui  sert  à 
viser  ;  l'autre  est  traversée  dans  toute  sa 
hauteur  ])ar  un  fil  tendu  au  milieu  d'une 
ouverture  rectangulaire.  Le  plan  de  l'œil- 
leton et  du  111  SI!  nonnne  ])lan  de  visée  ;  il 
est  parallèle  à  la  ligne  di>  foi. 

—  plongeante.  Instrument  basé  sur  le 
niènie  piiii(i|H'  que  le  précédent,  avec  cette 
différence  que  la  règle  est  formée  par  un 
tube-viseur  en  bois  dont  l'intérieur  est  creux 
(0™,0'2)  et  est  terminé  à  une  extrémité  par 
une  plaque  percée  d'un  œilleton  et  à  l'autre 
par  une  plaque  percée  d'une  ouverture  cariée 
dans  laquelle  sont  tendus  deux  lils  en  croix. 

—  nlvelatrice.  Un  niveau  à  bulle  d'air 
est  loge  dans  la  règle  de  manière  à  obtenir 
l'horizontalité  de  celle-ci  ;  en  outre,  la  pin- 
nule,  traversée  par  le  fil  vertical,  est  graduée 
de  chaque  côté  en  divisions  égales  au  cen- 
tième de  la  distance  qui  sépare  les  deux 
pinnules. 

—  autoréductrice.  Permet  de  déter- 
miner en  même  leni|)s  la  dislance  horizon- 
tale ([ni  sépare  le  point  visé  de  la  station 
et  la  différence  de  niveau  de  ces  deux  points. 
Avec  cet  instrument,  qui  fonctionne  auto- 
matiquement, on  peut  lever  et  niveler  rapi- 
dement, d'une  seule  station  et  sans  calcul, 
une  zone  de  150  mètres  de  terrain. 

—  plongeante  à  lunettes.  Diffère  de 

l'alidade  plongeante  indiquée  plus  haut  en 
ce  qu'une  petite  lunette  munie  d'un  réticule 
remplace  le  tube  viseur.  Le  réticule  est  un 
petit  cercle  sur  lequel  se  croisent,  à  angle 
droit,  deux  fils  très  fins  sur  l'axe  même  de 
la  lunette. 

Tous  les  instruments  destinés  à  la  mesure 
précise  des  angles,  tels  que  :  graphomètre, 
éclinièlre,  équerre  d'arpenteur,  théodolite, 
sextant,  cercle  irpctiteur,  lioussoles  de  diverses 
espèces,  etc.,  sont  munis  d'alidades. 

ALIÉNATION.  Kn  terme  de  droit,  l'alié- 
nation est  le  transport  d'une  chose  mobilière 
ou  immobilière  fait  par  \un'  |)(Usonne  ca- 
j)able  d'en  disposer  à  une  personne  capable 
de  la  recevoir. 

L'aliénation  mentale  est  une  affection  ci- 
rébrale, ordinairement  chronique,  sans  trêve, 
caractérisée  par  les  désordres  de  la  sensibi- 
lité, de  l'intelligence  et  de  la  volonté.  Lors- 
qu'elle est  recomiue  incurable,  elle  constitue 
un  cas  d'exemption  ou  de  réforme. 

Les  militaires  atteint  d'aliénation  mentale 
ne  peuvent  être  admis  dans  les  hôpitaux  mi- 
litaires qu'en  attendant  (ju'ils  jmissent  être 
transférés  sur  les  établissements  civils  des- 
tinés au  tiaitement  de  cette  maladie. 

ALIGNEMENT.  Mouvement  par  lequel 


ALIM;pNT. 

les  soldat-;  so  pla.oiit   sur  une   ligne  droite. 

L'iilignement  est  direct  lorsque,  pour  l'ob- 
tenir, les  houmies  n'ont  qu'à  se  porter  droit 
devant  eux  ;  il  est  oblique  lorsqu'il  faut 
avanoer  une  épaule  (obliquer)  pour  y  arriver. 

L'alignement  en  arrière  se  fait  en  arrière 
de  l'endroit  où  la  troupe  se  trouve. 

Dans  tous  les  alignements,  les  hommes 
sont  placés  de  maïuère  à  toueiier  légèrement 
le  coude  du  voisin  auquel  ils  doivent  ap- 
puyer (O^jlo  environ)  dans  le  même  rang. 

Eu  dehors  des  alignements  réguliers,  qui 
se  font  à  commandement  et  dans  des  condi- 
tions déterminées,  les  honnnes  doivent  tou- 
jours s'aligner  d'eux-mêmes  s\iffisamment 
après  l'exécution  d'un  mouvement  eu  mar- 
chant. En  outre,  toute  troupe  en  marche,  la 
cavalerie  surtout,  doit  observer  avec  le  plus 
grand  soin  l'alignement,  qui,  seul,  permet  la 
cohésion  et  la  régularité. 

—  topographique.  Trois  points  situés 
dans  un  même  plan  vertical  constituent  un 
alignement  et  ont  leurs  projections  en  ligne 
droite. 

—  des  comptes.  Mettre  un  compte  à 
jour  de  telle  sorte  qu'il  n'y  ait  qu'à  faire  la 
balance  pour  avoir  la  situation  exactement 
et  lapidcment. 

—  des  approvisionnements.  Maintenii 
les  approvisionjiements  à  une  quotité  fixée. 
Ainsi  les  vivres  du  sac  sont  alignés  pour 
deux  jours  lorsque  les  hommes  disposent 
des  rations  en  question  pour  deux  jours,  eti-. 

ALIMENT.  On  appelle  aliment  toute 
matière  qui.  introduite  dans  l'organisme,  a 
pour  but  de  léparcr  les  pertes  que  lui  fait 
subir  la  destruction  contiime  des  éléments 
Vonstitutifs  de  nos  organes  et  de  nos  tissus. 
Les  aliments  servent  encore  à  l'entretien  de 
la  chaleur  humaine,  laquelle  se  maintient 
par  la  combustion  du  carbone  qu'ils  fournis- 
sent au  corps. 

ALIMENTATION  du  soldat.  La  viande 
étant  le  meilleur  réparateur  de  la  force  mus- 
lulaire,  il  faudra  donc  l'introduire  en  quan- 
tité suffisante  dans  le  régime  du  soldat.  Or, 
pour  donner  à  celui-ci  les  300  grammes  de 
carbone  et  les  20  grammes  d'azote  dont  il  a 
besoin  pour  réparer  ses  pertes  et  pour  déter- 
miner le  régime  qui  lui  convient,  il  faut 
trouver  une  combinaison  d'aliments  em- 
pruntés au  règne  animal  et  au  règne  végétal, 
en  proportion  telle  qu'ils  contiennent  les 
quantités  voulues  de  carbone  et  d'azote,  et 
cela  sous  une  forme  qui  rende  la  digestion 
facile. 

La  nourriture  du  soldat  français,  en  temps 
de  paix,  se  compose  généralement  de  la 
soupe,  avec  viande  pour  un  repas,  et  d'un 
ragoût  de  viande  pour  le  second  repas  de  la 


»•)  ALIMENTATION. 


journée  ;    sa    ration  a   iloiic  la   composition 
suivante  : 

AZOTE.      CARBONE. 

o*!°-; lo?  ^"^^  i         875     10,50       2G3,00 

Pain  de  soupe.   12»  gr.  f  '  ' 

Viande 300  7,20  26,20 

Légume?  frais 200  0,62  11,00 

I.é!,'umes  .'=ecs 30  1,30  14,30 

Sucre 10         »  4, .50 

Café 10  0,14  1,40 

ToTADX 1,425     l'J,7li      320,40 

Cette  ration  contient  les  quantités  de  car- 
bone et  d'azote  exigés  par  la  physiologie  ; 
elle  est  suffisante  pour  la  moyenne  des  sol- 
dats, sauf  aux  époques  de  grandes  manœu- 
vres. 

La  ration  du  soldat  français  sur  le  pied 
de  guerre  se  distingue  en  ration  normale  et 
en  ration  forte.  La  première  est  allouée  pen- 
dant les  statiomiements  de  quelque  durée  ou 
pendant  toutes  les  périodes  de  guerre  n'im- 
posant pas  des  fatigues  exceptionnelles  ;  la 
seconde  est  allouée  pendant  toute  la  période 
active  d'une  campagne. 

La  ration  normale  de  guerre  a  la  compo- 
sition suivante  : 

AZOTE.      CARBONE. 


^^!"-: lo-  ^"^^  i         8'5     10,00       263,00 

Pain  (le  soupe.   12o  gr.  f  '  ' 

Viande  fraîche...:..)  ^q^       g  gg        3^  y^ 

ou  lard  sale...   240  gr.  J  '  ' 

Graisse 1 

OMsaindoux.      .....    .[  .3Q       0  ,g         .,.  QQ 

OU  conserves  de  viande  l  ' 

200  gr.  ; 

Légumes  secs ."....  60      2,60         28,60 

Sel 16 

Sucre 21  ..  0,00 

Café 16       0.20  2,00 

Totaux 1,418    23,09      362,50 

A  cette  ration  s'ajoutent  les  aliments  com- 
plémentaires achetés  par  le  corps  au  compte 
des  ordinaires,  savoir  :  des  condiments  et  un 
complément  de  légumes  frais  ou  secs,  ou 
d'autres  denrées,  suivant  les  circonstances. 
En  outre,  une  ration  de  liquide  est  accordée 
à  tout  iiommc  de  troupe  bivouaqué. 

La  ration  forte  de  guerre  a  la  composition 
suivante  : 

AZOTE.   CARBONE. 

gr.  gr.  gr. 

Pain. ......   750  gr.  »  ^-^  ,,  qq  225,00 

ov.  biscuit.  .. .   060  gr.  (  '  ' 

Viande  fraîche.  500  gr.  j 

o«  lard  salé.    .  300  ir.  f  ^q^  j.,  qq  ^335 

01/ conserves  de                 l  ' 

viande 250  gr.  ) 

Légumes  secs  ou  riz 100  4,33  47,67 

Saindou.x 30  0,10  25,00 

S.3I 16  » 

Sucre 21  >>  0,00 

Cafc 16  0,20  2,00 

TOTAD.X i,443     25,72       3.V2,32 


ALIMENTATION. 


30 


La  coinposiliuii  ili'  relie  ration  a  élé  ré- 
jjlée  dans  la  |tii'visioii  iiiU',  dans  la  période 
active,  on  ne  |iuuna  que  difficilement  se 
procurer  du  |iain  de  soupe.  En  outre,  tout 
liitmnie  de  Iroupe  bivouaqué  reçoit  une  ra- 
tion de  liquide  de  ()',25  de  vin,  0',S0  do 
bière  on  tir  liilic,  on  O',00:2o  d'ean-do-vie. 

—  des  militaires  dans  les  hôpitaux 

(V.   Hùl><l<lU.r). 

—  des  armées.  En  cas  de  guerre,  l'ali- 
nii-nlaliiMi  des  armées  comprend  trois  phases 
|irinci|iales  :  ralimentalion  pendant  les  trans- 
ports stratégiques,  l'alimentation  pendant  la 
|iériode  de  concentration  et  l'alimentation 
pendant  la  jiériode  des  opérations  actives. 

L'aliDuntaliou  pendant  les  Iransporls  slra- 
légiques  est  assurée  par  deux  jours  de  pain 
r[ue  les  troupes  touchent  en  sus  des  vivres 
du  sac,  par  un  rejias  fioid  fourni  par  l'ordi- 
naire, et,  si  le  trajet  doit  durer  plus  de 
â4  heures,  par  des  provisions  telles  que  fro- 
mage, charcuterie,  etc.,  pour  un  repas  sem- 
blable à  consommer  chaque  jour. 

Indépendannnent  de  ces  repas  froids,  les 
lioupes  reçoivent  chaque  jour,  aux  stations- 
lutlk-repns,  un  repas  chaud  et,  chaque  uuit, 
un  café  chaud. 

A  la  dernière  station-halte-repas,  il  est 
fait  aux  troupes  une  distribution  de  pain  et 
d'avoine  pour  les  aligner  à  2  jours. 

L'aliinenlation  pendant  la  période  de  con- 
centration est  assuièe  par  l'administration 
en  ce  qui  concerne  le  pain,  les  vivies  de 
cani|>a<rne  et  l'avoine  ;  [lar  voie  d'achats  sur 
place  ou  de  réquisition,  en  ce  qui  concerne 
la  viande  fraîche,  la  paille,  le  foin,  les 
liquides  et  le  cbaufTage. 

L'alimentation  pendant  la  période  des  opé- 
rations actives  est  assurée  :  par  la  nourriture 
chez  l'habiUint  ;  par  la  distribution  directe 
des  denrées  requises  sur  les  lieux  par  les 
officiers  d'approvisionnement  ou  les  servi<'es 
administratifs  ;  par  des  prélèvements  sur  les 
trains  régimentaires  et  les  convois  admiuis- 


ALLEMAGNE. 

tralifs;  à  défaut  d'autres  ressources,  par  les 
vivres  du  sac,  sur  l'ordre  du  commande- 
ment. 

Les  trains  régimentaires  et  les  convois 
administratifs  sont  recomplétés  eux-mêmes, 
soit  par  le  jnoduit  de  rex[)loitation  locale, 
soit  par  les  approvisionnements  rassemblés 
en  arrière. 

L'ensemble  du  service  comprend  ainsi 
deux  genres  d'opérations  :  l'exploitation  des 
ressources  locales  et  le  ravitaillement  par 
l'arrière.  Ces  deux  modes  de  vivre  sont  em- 
ployés simultanément  ou  successivement, 
suivant  les  liiciiiislances. 

ALLEMAGNE;  armée  allemande.  Le 

service,  personnel  et  obligatoire,  dure  de 
17  à  45  ans.  Les  28  classes  sont  réparties, 
suivant  leur  âge  et  leurs  aptitudes,  dans 
Varmée  de  terre,  dans  la  marine  ou  dans  le 
landsturin . 

L'armée  de  terre  se  divise  en  armée  active, 
i-éserve  de  complément  {Ersatz  réserve)  et 
landwehr.  Tout  lionnne  propie  au  service 
fait  7  ans  dans  l'armée  active  (3  sous  les 
drapeaux  et  4  dans  la  réserve),  11  ans  dans 
la  landwebr  (5  dans  le  1"'  ban,  6  dans  le  2°) 
et  passe  à  39  ans  dans  le  landsturm,  où  il 
reste  jusqu'à  sa  43«  année  accomplie.  La 
réserve  de  l'armée  active  est  convoquée 
2  fois  pour  des  exercices  de  8  semaines.  Les 
troupes  du  l»"'  ban  de  la  landwehr,  à  l'ex- 
ception de  la  cavalerie  qui  n'est  pas  appelée, 
sont  convoqués  2  fois  pour  des  exercices  de 
8  à  14  jours.  Les  plus  jeunes  classes  de  la 
landwelir  (leuvent  servir  à  compléter  l'armée 
active,  qui  comprend  en  temps  de  paix 
468,409  hommes. 

Les  troupes,  formées  en  régiments  (pour 
l'infanterie,  à  3  bataillons  ;  pour  la  cava- 
lerie, à  5  escadrons  ;  pour  l'artillerie  de 
campagne,  de  2  à  4  sections)  ou  en  batail- 
lons (pour  les  chasseurs  à  pied,  l'artillerie  à 
pied,  les  pionniers  et  le  train),  se  divisent 
comme  il  suit  : 


llésiGNÀTION    DES    TROCI'ES. 

PRUSSE. 

SAXE. 

WUP.TEM- 
DERO. 

BAVliîRE. 

NOMBRE 

d'unités. 

EFFECTIF. 

133 
73 
33 

14 

24 

20 
l(i 

12 
11 
3 

'' 
2 

1 

H 
1 

1 

1 

1 

20 

10 
5 

4 

2 

319  bataillons. 
4r>5  escadrons. 
434  batteries. 

10  bataillons. 

31         — 

21         — 

329,112 
(14,590 
38,097 

Compris 

dans  l'infanterie 

17,227 

12,285 

0,111 

922 

—        (l'artillerie  de  campagne 

—  d'artillerie  h  pied 

—  de  pionniers  et  de  trou- 

pes de  chemins  de  fer. 
Bataillons  du  train .... 

Kormationi  npi-riali-s 

Deux  ou  trois  régiments  forment  une  bri- 
gade ;  deux  ou  trois  brigades  d'infanterie  ou 
(le   cavalerie,   une  division.   Deux   ou   trois 


divisions  forment,  avec  des  groupes  de  bat- 
teries et  des  détachements  de  pionniers  et  du 
train,  un  corps  d'armée,  de  telle  sorte  que 


ALLEU. 


31 


AiJLIANCE. 


l'armée    allemande   est    divisée    eu    vingt 
corps. 

Le  corps   d'armée  mobilisé  est  constitué 
comme  il  suit  : 


CÛMPOSITIOX. 

■s. 

S 

s 

c 

s 
< 
> 

ce 

■x. 

o 

< 

a 

o 

Comoiandement     du 
corps  d'armée  .... 

2   divisions   d'infan- 
terie complètes. . . 

1  bataillon  de  chas- 

13 

702 

22 

83 

5 
30 

2lU 

30,810 

1,02G 

3,000 

200 
2,443 

240 

4,878 

35 

3,016 

19 
2,804 

72 

48 
» 

19 

476 
11 

450 

1 

684 

La  réserve  d'artille- 

1  compagnie  de  pion- 
niers (réserve}  . . . 
Train  et  convois  . . . 

855 

:n,740 

11,022 

120 

1,053 

L'infanterie  est  armée  actuellement  du 
fusil  à  répétition  modèle  1888  {fig.  9),  avec 
une  baïonnette  assez  semblable  a  un  cou- 
teau. Il  ne  peut  se  cbarirer  qu'au  moyen 
d'une  boîte-chargeur  contenant  5  cartouches, 
que  l'on  introduit  dans  un  magasin  placé 
sous  la  boite  de  culasse.  Le  canon  est  du 
calibre  de  7""", 9  ;  il  est  muni  d'un  man- 
chon destiné  à  permettre  librement  la  dila- 
tation du  canon,  à  empêcher  qu'il  soit  dé- 
gradé et  à  préserver  les  mains  du  tireur 
contre  l'excès  de  chaleur.  La  vitesse  initiale 
de  la  balle  est  de  620  mètres  par  seconde  et 
sa  portée  entièrement  de  3,800  mètres.  La 
l)alle  a  une  force  de  pénétration  telle  qu'un 
parapet  en  terre  devia  avoir  au  moins  0™,75 
d'épaisseur  pour  protéger  contre  elle.  Le  mé- 
canisme de  fermeture  est  à  verrou,  avec 
levier  se  rabattant  à  droite  ;  chaque  homme 
porte  150  cartouches. 


Fis.  9. 


ALLEU  ou  ÂLLOD.  Parcelle  de  terre 
que  les  chefs  franks  furent  obligés  de  distraire 
de  leurs  domaines  pour  récompenser  leurs 
compagnons. 

Les  bénéfices  n'ont  pas  d'autre  origine. 

ALLIAGE.  Corps  composé  résultant  de 
la  fusion  de  deux  ou  plusieurs  métaux  en- 
semble. 

Les  principaux  alliages  usités  pour  le  ser- 
vice de  l'armée  sont  le  bronze,  le  laiton  et  le 
plomb  durci. 

ALLIANCE.  En  terme  de  droit  interna- 
tional, on  entend  par  alliance  l'union  établie 
par  des  traités  entre  deux  ou  plusieurs  puis- 
sances. 


Les  alliances  sont  dites  offensives  lorsque 
les  alliés  se  proposent  d'attaquer  un  ennemi 
commun  ;  elles  sont  dites  défensives  lors- 
qu'elles se  bornent  simplement  à  la  défense 
commune  contre  toute  agression. 

L'alliance  formée  en  1813  par  la  plupart 
des  puissances  européennes  contre  la  France 
était  une  alliance  oifensive;  celle  qui  fut 
conclue  eu  1833  entre  la  France,  l'Angle- 
terre, l'Esiiagne  et  le  Portugal  était  une 
alliance  défensive. 

La  fameuse  triple  alliance,  qui  existe  ac- 
tuellement entre  l'Allemagne,  l'Autriche  et 
l'Italie,  est  aussi  en  apparence  une  alliance 
défensive  ;  mais,  d'après  certains  renseigne- 


ALLIES. 


32 


ALLUMEURS. 


meiils,  flli-  sérail  uiio  xorilahlo  alliance 
oITensive  dans  certains  cas  bien  diHeiniinés 
et  qualitii'S  de  casus  hclli. 

I^es  Ir.iito  0)1  pactes  d'alliance  détermi- 
nent les  droits  et  les  obligations  des  alliés 
entre  eux.  Ces  derniers  jK'uvent,  soit  s'en- 
pajzer  à  poursnix  re  la  ftnerrc  avec  toutes 
leurs  forces  et  toutes  lems  ressources,  c'est 
le  cas  pénéral  ;  soit  fournir  un  certain  con- 
lin;;ent  (fhonunes  et  des  subsides  en  argent 
aux  antres  alliés  belligérants  :  c'est  le  pro- 
cédé liabilnel  de  l'Angb'terre. 

ALLIES-  I-es  souverains  confédérés  do 
Russie,  «l'Autricbe,  de  Prusse,  d'Angle- 
lerri',  etc.,  (|ui  envaliireiit  la  France  en  1815 
avec  leurs  aimées,  sont  .spécialement  dési- 
gnés sous  ce  nom. 

ALLIGÂTI.  Les  Romains  désignaient 
ainsi  le  prisonnier  de  guerre  et  le  soldat  qni 
l'avait  lait  captif,  parce  qu'une  cbaîne  de  fer 
les  attacha it  l'un  à  l'autre. 

ALLOCATION.  Action  d'allouer,  de 
donnri ,  en  (Iclerminant  le  montant  ou  la 
(juantité,  suivant  le  cas. 

Les  militaires  ont  droit  à  deux  espèces 
d'alloi'ations  :  les  allocations  en  deniers  et 
les  allocations  en  matière.  Les  premières 
comprennent  la  solde,  les  hautes  payes,  les 
indemnités  et  les  primes  en  arijcnt  attri- 
buées aux  militaires  par  les  lèglcments  ; 
les  allocations  en  nature  comprennent  les 
denrées  et  les  matières  qui  leur  sont  dis- 
tribuées gratuitement  pour  satisfaiie  leurs 
difTérents  bi'soins.  Ces  allocations  sont  va- 
riables suivant  les  grades,  les  lieux  et  les 
positions  dans  lesquelles  peuvent  se  trouver 
les  militaires  ;  elles  se  complètent  les  unes 
les  autres  de  manière  à  assurer  la  sub- 
sistance, l'habillement,  le  logement,  le  cou- 
<-|iage  et  l'instruction  dos  bommes,  ainsi  que 
la  nourriture  et  l'entietien  des  cbevaux  et 
mulets. 

En  temps  de  paix,  la  plupart  dos  alloca- 
tions sont  faites  en  deniers,  à  cause  de  la 
facilité  qu'ont  les  troupes  de  pouvoir  se  pro- 
curer, contre  remboursement  et  d'une  ma- 
nière économique,  tout  ce  qui  leur  est 
nécessaire  ;  en  temps  de  guerre,  au  con- 
traire, la  plnjiart  des  allocations  sont  faites 
en  natnic. 

ALLOCUTION.  Mot  latin  .signifiant  dis- 
cours prononcé  devant  le  centre  de  Tarmée. 
Harangue  ;tiix  trou[ies  dans  des  circonstances 
solennelles.  Fort  en  usage  l'Iiez  les  Romains, 
a  peu  à  peu  Uni  par  disparaîlie.  Bonaparte 
l'a  lessuscilée  un  instant.  (>e  genre  d'élo- 
quence, qui  doit  tenir  de  l'improvisation,  ne 
peut  que  se  traduire  par  des  discours  en- 
flammés, concis,  allant  droit  au  but  et  le 
dépassant  même  pour  électriser  b'S  troujies. 


ALLONGE.  Uni  sert  à  allonger.  Bande 
de  iiiM  rtioitc  supportant  le  pendant  du 
ceinturon  et  venant  se  rattacber  à  la  ])artie 
gauche  de  ce  dernier.  —  Allonge.  Boilerio 
des  nicmbies  jioslérieurs  du  cheval. 

ALLONGÉ.  Siï  dit  d'une  allure  plus  ra- 
pide de  la  niairhe  :  Irol  nlloniji''. 

ALLONGEMENT  des  colonnes.  Ac- 
croissement de  la  longueur  des  colonnes  en 
marche.  Ce  phénomène  est  dû  normalement 
à  ce  que  chaque  soldat  marche  à  son  pas, 
qui  n'est  pas  celui  de  son  voisin,  et  pour  peu 
que,  dans  quelques  files,  le  ])as  se  soit  lac- 
courci,  ce  ralentissement  élémentaire  se  i)ro- 
page,  s'accumule  et  se  traduit  par  un  allou- 
giMnent  considérable.  On  a  reconnu  que  cet 
allongement  inévitable  pouvait  être  évalué 
au  quart  de  la  longueur  de  la  colonne 
primitive,  et  nos  règlements  actuels  prescri- 
vent d'en  tenir  compte. 

La  colonne  est  considérée  non  comme  con- 
tinue, mais  comme  formée  de  chaînons,  — ba- 
taillon, escadron,  batterie,  —  jusqu'à  un 
certain  point  indépendants  les  uns  des  au- 
tres, et  l'on  assure  l'indépendance  de  leur 
mouvement  en  ménageant  à  priori,  entre 
deux  chaînons  consécutifs,  une  distance  égale 
à  l'allongement  probable  du  chaînon  qui 
précède. 

Indépendamment  de  cet  allongement  nor- 
mal des  coloimes,  il  tend  à  s'en  produire 
d'accidentels  pom'  différentes  causes  telles 
que  l'état  des  routes,  les  circonstances  atmo- 
sphériques, la  grande  longueur  dos  colonnes, 
une  fatigue  générale  résultant  des  marches 
précédentes,  etc.  On  peut,  jusqu'à  un  cer- 
tain point,  atténuer  les  conséquences  de  ces 
influences  en  ralentissant  la  marche  et  en 
faisant  des  haltes  périodiques. 

ALLONGER.  Porter,  allonger  un  coup 
d'épée  en  avançant  le  pied  droit  sans  bouger 
le  gauche. 

ALLONGEZ.  Commandement  de  cava- 
lerie signifiant  accélérer  l'allure. 

ALLOUER.  Constater  et  approuver  le 
dr(jil  aux  allocations. 

ALLUMAGE.  Action  de  mettre  le  feu 
anx  fijiirneanx  de  mines. 

ALUMELLE.  Sorte  d'épée  longue  et 
mince,  sans  garde,  dont  on  se  servait  en 
manière  de  lance  pour  percer  au  défaut  des 
armures  du  mo\en  âge. 

ALLUMETTES.  Les  allumettes  amor- 
phes siinl  siiiles  admises  dans  les  casernes 
el  (■tahlisseiiieiils  militaires. 

ALLUMEURS.  Engins  employés  pour 
mettre  le  feu  en  évitant  qu'il  se  connnn- 
nique  à  l'enveloppe  du  cordeau.  Pour  cela, 
on  fait  usage  d'allumeurs  spéciaux   ne  don- 


ALLHRE. 

liant  pas  do  flamme,  tels  que  l'amadou,  la 
mèi-lie  à  canon,  la  mèche  soufrée,  ou  même 
une  eigarette  allumée,  un  morceau  de  hois 
brûlant  sans  flamme.  Mais  le  mot  allumeur 
s'applique,  en  principe,  à  un  cylindre  de  4 
à  5  centimètres  de  diamètre,  en  pajner  bu- 
vard emoulè  en  forme  de  cigarette  et  forte- 
ment imbibé  d'acétate  de  soude.  Il  brûle 
sans  donner  de  flamme,  en  formant  une 
pointe  incandescente,  et  à  la  vitesse  dcO™,50 
à  l'heure.  L'aUumeur  Ruggiéri  consiste  en 
un  petit  tube  en  laiton  foi  iné  par  un  tampon 
de  com|)osition  vive,  nnuiie  d'une  i)etite 
mèche  ([ui  brûle  très  facilement  par  tous  les 
temps. 

ALLURE.  Façon  de  marcher.  L'allure 
iiabituelle  de  l'infanterie  est  le  pas. 

On  donne  également  le  nom  d'allure  aux 
diflFérents  modes  de  progression  du  cheval  ; 
les  allures  naturelles  sont  le  pas,  le  trot  et 
le  galop  ;  les  allures  défectueuses  sont 
l'amble,  le  traquenard  et  Vaiihin;  les  allures 
artificielles  sont  dues  à  l'instruction  et  con- 
stituent les  airs  de  manège. 

On  dit  également  qu'un  cheval  a  de  belles 
allures  lorsqu'il  a  les  mouvements  gracieux 
et  vifs,  qu'il  a  des  allures  douces  lorsque  ses 
réactions  sont  peu  sensibles,  etc. 

ALOPÉCIE.  Chute  partielle  ou  complète 
des  cheveux.  Elle  motive  l'exemption  ou 
la  réforme  lorsqu'elle  occujie  une  grande 
étendue  et  qu'elle  est  reconnue  incurable. 

ALPIN.  On  donne  le  nom  de  trou[)es  al- 
pines aux  troupes  qui  ont  été  chargées  spé- 
cialement de  la  défense  des  Alpes  et  qui 
tiennent  garnison  dans  cette  région  en  temps 
ordinaire.  Ces  troupes  compremient  12  ba- 
taillons de  chasseurs  à  pied  à  6  compagnies 
et  un  certain  nombre  de  batteries  d'artil- 
lerie. Leur  habillement  a  été  modifié  de  ma- 
nière à  leur  permettre  de  résister  aux  ri- 
gueurs du  climat:  c'est  ainsi  que  les  hommes 
ont  été  pourvus  d'un  béret,  d'une  vareuse, 
de  chaussures  spéciales,  d'une  ceinture  de 
laine,  etc. 

L'Italie  a  également  des  troupes  alpines. 

ÂLMOGAVARES.  Milice  particulière  em- 
ployée au  moyen  âge,  en  Espagne,  à  faire 
aux  Maures  la  guerre  de  guérillas. 

ALTÉRATION  de  consigne.  Change- 
ment volontaire  de  consigne  constituant  un 
délit  prévu  par  le  Code  pénal  en  1791,  qui 
appliquait  la  peine  de  mort,  et  par  celui  de 
l'an  V,  qui  n'infligeait  que  la  peine  de  six 
mois  d'emprisonnement. 

ALTERCATION.  Contestation,  querelle, 
débat. 

ALTITUDE.  Élévation  d'un  Heu  an- 
dessus  du  niveau  de  la  mer.  Cette  compa- 
raison de  l'élévation  de  tous  les  points  du 


33  AMBASSADEUR. 

globe  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  permet 
de  se  rendre  compte  facilement  de  la  hau- 
teur relative  de  tous  les  lieux  que  l'on  con- 
sidère. Le  résultat  de  cette  comparaison  est 
exprimé  par  un  nombre  appelé  cote  d'alti- 
tude, dont  l'approximation  est  poussée  jus- 
qu'aux inilliiuètres  lorsque  c'est  nécessaire. 

AMADOU.  Sorte  de  cryptogame  préparé 
de  manière  à  être  très  combustible  ;  sert  a 
mettie  le  feu  aux  mines  connue  allumeur. 

AMALGAME.  Le  mot  a  été  employé  par 
analogie  pour  marquer  le  mélange  intime 
de  deux  troupes  dont  l'une,  constituant  un 
élément  éventuel  ou  jjrovisoire,  vient  se 
fondre  dans  l'élément  existant  primitive- 
ment. Ainsi,  eu  1871,  il  se  produisit  eu 
France  de  nombreux  amalgames  de  ce  genre. 

AMARRAGE.  Action  de  fixer,  au  moyen 
d'un  câble,  un  bateau  ou  tout  autre  corps 
flottant  à  un  point  fixe  généralement  situé 
sur  la  rive.  Ce  procédé  s'emploie  spéciale- 
ment pour  les  ponts  de  bateaux  ou  de  ra- 
deaux. On  amarre  généralement  chacun  des 
bateaux  ou  des  radeaux  à  un  pieu  enfoncé 
sur  la  rive,  le  plus  loin  possible  des  culées, 
pour  diminuer  l'obliquité  des  cordages  par 
rap[)ort  au  courant. 

A  défaut  d'une  quantité  suffisante  de  cor- 
dages, on  se  borne  à  amener  directement  sur 
la  rive  les  corps  de  supports  ([ui  en  sont  voi- 
sins, et  on  prend  sur  leur  cordage  d'ancre 
des  points  d'appui  pour  les  autres  supports  ; 
cette  opération  porte  le  nom  d'amarrage  eu 
patte  d'oie.  Enlin,  lorsque  la  rivière  ne  dé- 
passe pas  100  mètres  de  largeur  et  que  le 
courant  n'est  pas  trop  fort,  on  peut  amarrer 
les  bateaux  à  un  gros  câble  appelé  cinque- 
nelle  tendu  en  amont  du  pont  d'un  bord  à 
l'autre. 

AMARRE.  Cordage  ou  câble  servant  à 
retenir  un  liateau  au  rivage.  On  emploie  en 
France,  dans  les  équipages  de  ponts,  des 
amaires  de  14  mètres  de  longueur  sur  en- 
viron 2o™°i  de  diamètre. 

AMAZONES  Tribu  de  femmes  guer- 
rièies  qui,  d'après  la  légende  grecque,  n'ad- 
mettaient aucun  homme  dans  leur  société. 
On  donne  encore  ce  nom  aux  femmes  guer- 
rières qui  combattent  avec  des  armes. 

Amazone,  longue  robe  que  les  femmes 
portent  pour  monter  à  cheval. 

AMBACTES.  Nom  donné  dans  la  basse 
latinité  à  une  espèce  de  garde  d'honneur, 
formée  de  soldats  choisis,  pour  être  attachés 
aux  jirinces  dans  la  milice  gauloise. 

AMBASSADEUR.  Représentant  d'un 
grand  ii-tat  auprès  d'un  autre  grand  État. 

Les  représentants  des  petits  ÉUits  portent 
le  titre  de  ministres  plniipotentiaires  ou 
même  simplenn'iit  de  charges  d'affairrs. 

3 


AMBLE. 


34 


Lfs  jîiailos  ili|iU)iii;ilii|iii's  des  irpioscn- 
Uuits  ili's  ÈUili  sont  riii|iroijiii's. 

On  ;i|ii»i'llo  aiiihiissadi'urs  ordinaires  reux 
qui  iloivent  lésitlcr  dans  le  pays  où  on  les 
t'nvoie,  et  aitibassadiurs  cxtriiurdinaires  eeux 
qui  vont  seulement  leniidir  une  mission 
spéci;de. 

Ciiaquc  ambassadeur  a  auprès  do  lui  des 
seeiélaires.  des  altaeliés,  ete.  Il  est  aeciêdite 
au  iniijen  de  li'ttrt's  de  créance.  Lorsqu'il  est 
relevé  île  ses  fomtions,  il  piésente  ses  leiUrs 
de  raiipel  ;  si  le  inutif  est  ^'ravo,  il  demande 
ses  jMsscporls  et  part  après  avoir  chargé  un 
eollèguu  d'une  [uiissance  amie  des  intérêts  de 
ses  nationaux. 

La  personne  de  l'ambassadeur  est  invio- 
lable dans  le  pays  où  il  est  aeerédité  ;  tou- 
tefois, d'après  le  droit  international  moderne, 
il  peut  être  poursuivi,  eomnie  un  simple 
particulier  étranger,  pour  tous  les  faits  qua- 
lifiés crimes  par  la  loi  de  tous  les  pays,  mais 
il  iw  saurait  ètro  recherché  pour  les  actes 
défendus  seulement  par  la  loi  du  pays  où 
il  se  trouve. 

AMBLE.  L'amble  est  un  mud(!  de  pro- 
gression de  certains  quadrupèdes  et  qui  con- 
siste à  s'avancer  en  faisant  mouvoir  simul- 
tanément les  deux  mendjres  du  même  côté. 
Cette  allure  est  ^  icieuse,  car  le  corps  n'étant 
soutenu  que  d'un  (-olé,  l'animal  est  forcé  à 
raser  la  terre  poui  donner  plus  d'assuiance 
à  sa  marche  inceitaine.  Les  jeunes  poulains 
(|ui  n'ont  pas  encore  acquis  toutes  leurs 
forces,  les  chevaux  usés  et  ruinés  par  le  tra- 
vail prennent  l'amble  naturellement.  Le 
cheval  (|ui  va  l'amble  avance^  avec  une  rapi- 
dité presque  égale  à  celle  du  trot,  et  le  ca- 
valier n'éprouve  qu'un  balancement  à  peine 
sensible  ;  c'est  pour  ciitte  raison  que  l'on 
dresse  à  cette  allure  les  chevaux  destinés  à 
servir  de  montures  aux  dames  et  aux  per- 
sonnes jieu  familiarisées  avec  les  diflicullés 
de  l'é(|nit.iliijii. 

AMBULANCE.  Ktablisiement  temporaire 
et  mobile  destiné  à  conq)létcr  l'action  du 
service  de  santé  régimentaire,  en  marche  et 
eu  station,  à  rec^jvoir  les  blessés  relevés  sur 
le  champ  de  bataille  et  à  leur  donner  les 
soins  nécessaires  pour  ({u'ils  puissent  être 
évacués  promptemenl. 

Chaque  corps  d'armée  possède  (juatre  am- 
bulances: une  andjulance  de  (juartier  géné- 
ral, deux  amijulances  de  division  et  une 
ambulamc  de  brigade  de  cavalerie. 

l'iM-  ambulance  de  division  de  cavalerie 
iudépend.iiile  est  composée  des  trois  ambu- 
lances di-  brigade  de  cavalerie. 

Chaque  ambulanc(;  di;  division  ou  de  i{uar- 
tier  général  possède  les  ressources  nécessaires 
pour  panser  8,74U  blesie-;  ;    duniue  ambu- 


AMÉNAGEMENT. 

lanco  de  brigade  de  cavalerie  est  appiovi- 
sionnée  pour  suffire  au  pansement  do  9G0 
honnnes. 

L'emplacement  de  l'ambulance  est  indi- 
qué :  pendant  le  jour,  par  le  fanion  de  la 
convention  de  Genève,  i)lai-é  à  côté  d'un  fa- 
nion aux  couleurs  nationales  ;  pendant  la 
nuit,  par  deux  lanternes,  l'unu  à  vcrro 
rouge,  l'autre  à  verre  blanc. 

Les  amijulanccs  divisiomiaires  enlient  les 
premières  en  action. 

Lorsque  le  combat  devient  imminent,  le 
médecin  chef  de  la  division,  après  avoir  jtris 
les  ordres  du  général  connnandant,  fixe 
l'emplacement  que  devra  occuper  l'andiu- 
lance  divisionnaire. 

L'ambulance  du  quartier  général  entre  l'u 
action  sur  l'ordre  du  général  comn^.andant  le 
corps  d'armée,  ou,  en  cas  d'urgence,  du 
médecin  directeur. 

L'ambulance  doit  ètro  étajjlie,  autant  que 
possible,  à  pioximitô  des  réserves  de  ladi\i- 
sion,  de  façon  à  être  soustraite  aux  oscilla- 
tions de  la  lutte.  On  donne  la  préférence  à 
des  points  de  facile  accès,  abrités  du  feu, 
abondamment  pourvus  d'eau,  situés  à  proxi- 
mité d'une  route  conduisant  vers  l'arriére, 
et  se  reliant,  s'il  est  possible,  aux  postes  de 
secours,  par  des  chemins  praticables. 

Les  blessés  reçus  à  l'andjulance  sont  di- 
visés en  trois  catégories  :  i°  ceux  qui  sont 
encore  cajiables  de  marcher;  2°  ceux  qui, 
atteints  plus  grièvement,  [leuvent  néanmoins 
supporter  le  transport  ;  3°  ceux  (jui,  abso- 
lument intranspoitables,  doivent  être  remis 
à  un  hôpital  de  campagne  venant  s'installer 
sur  l.-i  place  même  uii  foiiclioiiiie  l'andiulance. 

AMBULANCIER;  ambulancière.  Per- 
sonnes civiles  qui  remplissent,  dans  les  am- 
bulances civiles,  des  fonctions  analogues  à 
celles  des  infirmiers  militaires  dans  les  hôpi- 
taux militaires.  Ces  ()eisonnes  jtorlent  le 
brassard  de  la  Convention  de  Genève  {V.So- 
cièlè  française  de  secours  aux  blessés  ;  Asso- 
ciation des  Dames  françaises  ;  Union  des 
Femmes  de  France). 

AME  d'ane  arme  à  feu.  Vide  intérieur 
d'une  arme  un  d'uiii'  Ijouche  à  feu.  Celle 
âme  était  lissi;  jus(|ue  vers  18.j5;  depuis  on 
l'a  pourvue  de  raijures  sur  toute  la  partie  ser- 
vant à  la  direction  du  projectile;  une  partie 
en  arrière,  servant  de  logement  à  la  charge, 
est  lisse  et  s'appelb^  chambre. 

AME  d'un  cordage.  Fil  intérieur  placé 
au  i-i-nlri'. 

AMÉNAGEMENT.  Travaux  exécutés  par 
le  service  (hi  Lri^nie  pour  ii'iidre  les  locaux 
piopres  au  servi<e  auijuel  ils  sont  destinés 
(planches  à  pain,  râteliers  d'armes,  man- 
geoires, làteliers,  etc.). 


AMBi^DE. 


36 


AMORCE. 


AMENDE.  Peine  rarement  pioiioucée  par 
kijiistiie  militaire,  qui  ne  doit  l'appliqner 
qu'en  dernier  lieu  et  qui,  d'a|)rès  l'ar- 
ticle 195,  peut  remplacer  cette  [teiiu'  par  un 
emprisonnement  de  6  jours  à  t>  mois.  Mais, 
lors4]ue  l'amende  est  appliquée  par  les  tri- 
bunaux militaires,  ceux-ci  doivent  se  con- 
former aux  règles  du  droit  eomnuui,  qui 
prescrivent  de  poursuivre  le  remboursement 
de  l'amende  i>ar  la  voie  de  la  contrainte  par 
corps,  et  c'est  pour  éviter  celle-ci  à  un  mi- 
litaire insolvable  qu'on  remi)lace  ordinaire- 
ment l'amende  par  la  prison. 

L'amende  peut  aussi  être  prononcée  contre 
les  adjudicataires  qui  ne  livrent  pas  à  temps 
les  fournitures  pour  lesquelles  ils  ont  traité. 
Le  montant  en  est  acquis  au  Trésiir. 

AMENER  les  avant-trains,  opération 
qui  consiste  à  amener  l'aïaiil-lrain  auprès 
de  l'affût  supportant  la  bouche  à  feu,  afin 
de  remorquer  celle-ci  pour  changer  de  posi- 
tion. Cette  manœuvre  doit  être  faite  avec 
beaucoup  de  célérité  et  de  précision,  car 
c'est  une  de  celles  que  l'on  fait  le  plus  fré- 
quemment sur  le  champ  de  bataille. 

AMEUBLEMENT.  Ensemble  des  objets 
moliilieis  qui  ;:ai  nissent  un  local.  Les  prin- 
cipaux ameublements  militaires  sont: 

1°  Ceux  (tes  chambres  île  troupe,  com- 
prenant une  fourniture  de  literie  par  homme, 
des  tables,  des  bancs,  des  râteliers  d'armes, 
des  planches  à  pain,  des  planches  à  ba- 
gages, des  planchettes  à  astiquer,  des  cru- 
ches en  grès: 

2°  Les  ameublements  de  sous- officiers  qui 
comprennent  une  fourniture  de  liteiie  sem- 
blable à  celle  des  soldats,  une  armoire,  une 
chaise  pour  chaque  sous-ofticier,  el  une  table 
pour  deux  ; 

S**  Les  ameublements  de  cluimbres  d'adju- 
dants, qui  comprennent  une  fourniture  de 
literie  semblable  a  celle  des  soldats,  une 
conamode,  une  table,  deux  chaises,  une  tabh' 
de  toilette  et  quelques  menus  objets,  le  tout 
fourni  par  l'entrepreneur  du  service  des  lits 
militaires  ; 

4°  Les  ameublements  de  cliambres  d'offi- 
ciers, qui  sont  également  fournis  par  le 
service  des  lits  militaires,  mais  seulement 
aux  adjudants-majors  et  aux  médecins  de 
semaine  couchant  au  quartier,  ainsi  q'aux 
officiers  occupant  les  forts  et  aux  ofticieis 
détenus  par  mesure  de  discipline  ou  eu  ju- 
gement ; 

o°  Les  ameublements  des  liùtels  îles  géné- 
raux commandant  les  corps  d'armée,  qui 
sont  fournis  et  entretenus  jiar  i'Ltat. 

Les  autres  locaux,  tels  que:  ateliers,  bi- 
bliolliéques,  cantines,  cuisines,  écoles,  infir- 
meries, magasins,    locaux  de  punition,  elc. 


reçoivent  l'ameublement  spécial  qui  leur  est 
nécessaire  et  qui  est  prévu  jtar  le  Hèglement 
du  30  juin  1850  sur  le  sercice  du  caserne- 
ment.\ 

Tous  les  officiers  ou  assimilés,  à  l'excep- 
tion des  officiers  de  semaine,  qui  reçoivent 
des  ameublements  fournis  par  l'Etait,  subis- 
sent une  retenue  mensuelle  dont  le  terme 
est  fixé,  suivant  le  grade  du  détenteur,  par 
le  décret  du  27  décembre  1890,  [lortant  re- 
vision des  tarifs  i!"  solde. 

AMINCISSEMENT  tactique.  La  foi- 

malion,  tièi  profonde  au  iléi)ul.  (les  rangs 
de  rinfaiiterie,  a  toujours  été  en  diminuant  : 
la  différence  d'armement,  dans  l'artillerie 
surtout,  a  amené  cette  moditication  qui 
porte  le  nom  d'amincissement  taclii|ue. 

AMINES.  Espèce  de  cotte  de  n\ailles  fort 
usitée  au  moyen  âge  par  les  gens  de  guérie, 
suitout  par  les  aiqueiiusicrs,  (jii'elie  proté- 
geait suffisamment  contre  les  flèches. 

AMIRAL.  Giade  le  plus  élevé  de  l'armée 
navale  ;  il  équivaut  à  cehii  de  maréchal  de 
France  et  ne  peut  être  conféré  qu'aux  vice- 
amiraux  ayant  commandé  en  chef,  avec  dis- 
tinction, une  flotte  devaut  rennemi.  11 
n'existe  actuellement  en  France  aucun  titu- 
laire du  grade  d'amiral.  Le  grade  de  vice- 
amiral  correspond  à  celui  de  général  de  divi- 
sion et  le  grade  de  contre-amiral  à  celui  de 
général  de  brigade. 

AMIRAUTÉ.  Administration  supérieure 
de  la  marine.  Le  Conseil  d'amirauté,  qui 
vient  d'être  supprimé,  avait  pour  attribu- 
tions la  rédaction  ainsi  que  la  levision  des 
projets  de  loi,  des  décrets  et  des  règlements 
relatifs  a  la  marine. 

AMNISTIE.  Pardon  collectif  que  le  sou- 
verain accorde,  dans  une  occasion  solennelle, 
a  certaines  catégories  de  condamnés. 

En  France,  l'amnistie  ne  peut  être  ac- 
cordée qu'en  vertu  d'une  loi  votée  par  les 
deux  Chambres  et  promulguée  par  le  chef  de 
l'État. 

11  ne  faut  pas  confondre  l'amnistie,  qui 
efface  complètement  la  faute  et  tous  les  eflets 
qui  en  sont  la  conséquence,  avec  la  grâce, 
qui  n'est  qu'une  sinqile  remise  de  peine. 

AMONT  (ad.  montem,y(ii-s  la  montagne). 
Partie  d'un  cours  d'eau  qui  s'étend  depuis 
l'obsej-va*eur  jusqu'à  la  source,  c'est-à-dire 
le  côté  d'où  vient  leau, 

AMORÇAGE.  Action  d'amorcer;  se  dit 
aussi  de  l'opération  consisttint  à  disposer 
l'amorce  nécessaire  pour  produire  l'explosion. 

AMORCE.  Dispositif  employé  pour  dé- 
terminer l'inflammation  d'une  charge  de 
poudre  ou  autre  explosif,  dans  les  mines  ou 
dans  les  armes  à  feu.  Il  y  en  a  de  quatre 
espèces  différentes  : 


AMORCE.  31) 

1"  Mécaniques,  fuiiclioiuiiinl  les  unes 
jiar  iirivM>Miiii.  l'csl-à-dirc  par  !<■  rluic  d'im 
torps  dur  qui  roui|)iiiiif  liiiisfjuciiiciit  l'a- 
iiiorif,  IfS  autres  par  fiiclinii,  par  raclioii 
d'nii  corps  iiijrui'ux  qui  travi'ise  violoniim*iit 
la  sulislaiicc  si  iisildc  ;  les  étoupilk's  em- 
ployées pour  iiii'ttie  le  feu  à  la  chaip'  des 
bouehos  à  feu  ap|iartieiuient  à  celle  dernière 
ealô;,'oiie.  Le  eidorate  de  jtotasse  a  d'aliord 
servi  de  base  à  ce  genre  d'anioirc,  mais, 
comme  il  coiiode  forleinent  le  fer  et  l'acier, 
on  a  dû  le  remplacer  par  le  fulminate  de 
mercure,  plus  a\anlageu\  ; 

2"  Chimiques,  formées  d'un  mélange  de 
chlorate  de  potasse  et  d'un  corps  combus- 
lible,  sur  leipiel  on  a  laissé  tomber  une 
goutte  d'aiide  sulfurique  concentré  qui  pro- 
duil  rintl.immation,  a  moins  que  ce  ne  soit 
par  un  fragment  de  potassium  conservé  dans 
un  tube  fermé  ; 

3"  Les  amorces  pyrotechniques  lum- 
prennent  :  la  ftisve  lenli-,  ou  cordeau  Bichford, 
et  la  fusée  vire  ou  cordeau  yorle-feu.  La  jire- 
miére  est  formée  par  un  lilct  continu  de 
poudie  Hue  fortement  tissée  dans  un  canal 
de  3  millimètres  existant  au  centre  d'une 
corde  composée  elle-même  de  deux  enve- 
loppes eu  étoupe  ou  en  til  de  coton  gou- 
droimé  moulées  en  spirale  l'une  sur  l'autre 
et  eu  sens  contraire.  Le  diamètre  intérieur 
de  la  corde  est  de  5  millimètres  {fi(j.  10).  On 
trouve  aussi    des  cordeaux  Bickford   imjier- 


e 


méables  et  lecouverts  d'une  enveloppe  en 
gutla-percba  ou  eu  caoutchouc.  La  fusée 
lente  brûle  régulièrement  avec  une  vitesse 
de  1  mètre  eu  90  secondes  ;  elle  peut,  sans 
incouvénient,  séjourner  sous  l'eau  pendant 
plusieuis  jours.  Cette  fusée  est  basée  sur  la 
lenli'Ur  de  sa  combustion,  de  telle  sorti;  que 
lorsqu'on  a  mis  le  feu  à  l'extrémité  libre,  on 
a  tout  le  temps  de  se  mettre  en  dehors  du 
rayon  de  l'explosion  avant  que  le  feu  n'ar- 
rive à  l'autre  extrémité  et,  par  suite,  à  la 
cliargi;.  La  fuwe  instaninnce  ou  cordeau 
jiorte-feu  est,  au  contraire,  basée  s«n-  la  vi- 
tesse de  combustion.  On  emploie  alors  une 
longuem  suffisante  de  cette  amorce  de  ma- 
nière (pie,  du  jioint  où  l'on  y  met  le  feu,  on 
soit  siiftisamment  éloigné  du  fourneau  de 
mine  pour  n'avoir  pas  a  ci.iindre  les  effets 
(le  l'exiilosion.  Cette  fusée  est  compcjsée  de 
trois  brins  de  mèche  à  étoupille  serrés  dans 
une  première  enveloppe  de  toile  cirée  par  un 
tressage  de  brins  de  coton;  le  tout  es!  recou- 


AMORCER. 

\ert  d'une  en\elo|ipe  de  caoutchouc  soudée 
à  la  lienzine,  puis  <'onsolidée  par  une  arma- 
ture extérieure  de  fortes  ficelles.  La  fusée 
instantanée  supporte  sans  se  rompre  un 
poids  (le  140  kilogr.  et  résiste  à  une  iminer- 

Fi".  11. 


sion  sous  l'eau  prolongée  pendant  jilusieurs 
mois.  La  vitesse  de  combustion  est  d'environ 
100  mètres  par  seconde  (fig.  H); 

4"  L'amorce  électrique  se  compose  essen- 
tiellement de  deux  fils  de  cuivre  réunis  par 
un  fil  de  platine  très  fin  n,  enroulé  en  forme 
d'hélice  et  qui,  échauffé  par  le  courant  éma- 
nant de  la  pile,  enflamme  un  petit  tampon 
(le  fulmicoton  avec  lequel  il  est  en  contact. 
Les  deux  fils  de  cuivre  sont  flxés  dans  un 
noyau  en  bois  dur  b,  surmonté  d'un  tube  en 
|iapier  (/  dans  lequel  est  logé  le  fulmi- 
l'oton  c  ;  le  tout  est  coiffé  d'une  capsule  en 
fulminate  e  et  recouvert  d'une  enveloppe  /' 
en  chatterton  qui  rend  l'amorce  imper- 
méalile.  Cette  amorce;  sert  également  pour 
faire  détoner  la  jtoudre  et  la  dynamite,  l'our 
y  mettre  le  feu,  on  emploie  une  ])ile  à  un 
seul  élément,  dite  pile  des  parcs  du  génie,  à 
laejuelle  sont  rattachés  des  conducteurs  for- 
més de  deux  fils  de  cuivre  recouverts  d'une 
enveloppe  de  caoutchouc  garnie  de  coton  qui 
les  isole  l'un  de  l'autre.  Ces  deux  fils  sont 
réunis  dans  une   deuxième    eiivelop|»e  com- 


imiiie  formée  d'une  petite  tresse  plate  et  con- 
stituant le  câble  des  parcs  du  génie.  A  dé- 
faut de  câble,  on  peut  employer  des  fils  sûrs, 
mais  ce  système  est  bien  moins  avantageux, 
car  il  occasionne  des  accidents  et  des  rates 
assez  nombreux  {Jiy.  12). 

Les  amorces  ou  capsules,  actuellement  au 
servii-e  dans  presque  toutes  les  armées,  sont 
à  ]ir'rcussioii  centrale. 

AMORCER.  Installer  nii  dispositif  des- 
tini'  à  mettre  le  feu  à  nue  mine  ou  à  un 
exijhjsif  quelconque,  suit  au  moyen  de  pro- 
cédés pyrotechniques,  soit  au  moyen  de  pro- 
cédés électriques. 

Procédés  j/t/rotechniques.  Le  plus  avanta- 
geux est  celui  qui  se  fait  au  UKjyen  do  la 
boite  d'amorce  et  de  la  fusée  instantanée. 
Cet  amoirage  comprend  les  dispositions  sui- 
vantes :    1"    adapter   le    coidean  porte-.feu  à 


ef:  ''^^ 


■•    .     I 


■  !     ": 


AMOACER. 


37 


AMPLITUDE. 


la  boîto  d'amonv  ;  2°  instoller  la  boîte  da- 
moiTO  dans  le  fourneau  :  3°  dis|ioser  le  cor- 
deau transmetteur  du  feu  dans  les  comniu- 
nii-ations.  avee  les  soins  néeessaiies  pour 
assurer  s;x  conservation,  jusqu'au  niouient 
où  l'on  devra  produire  l'explosion. 

L'amorçage,  avee  la  fusée  instantanée,  de 
fourneaux  chargés  avec  de  la  dynamite,  se 
fait  de  la  manière  suivante  :  i°  dépouiller 
l'extrémité  de  la  fusée  de  son  enveloppe  en 
treillage,  sur  une  longueur  de  3  centimètres 
environ,  la  dégager  également  de  son  enve- 
loppe de  caoutchouc  en  retroussant  celle-ci. 
puis  raviver,  par  une  section  bien  nette, 
faite  carrément,  l'extrémité  ainsi  dégagée  en 
réduisant  sa  longueur  à  2  centimètres  ; 
2°  introduire  dans  la  capsule,  en  la  jjous- 
sant  jusqu'au  fulminate,  l'extrémité  ainsi 
préparée  ;  rabattre  sur  la  capsule  l'enve- 
loppe en  caoutcjiouc  retroussée,  ainsi  que  le 
tressage  ;  3°  loger  la  capsule  dans  le  loge- 
ment ad  hoc  de  la  cartouche  amorcée  et  lier 
le  cordeau  à  cette  cartouche  par  un  ficelage  ; 
4°  louler  le  cordeau  et  en  luter  l'extrémité, 
on  y  greffer  un  morceau  de  fusée  lente  si  le 
feu  doit  être  donné  à  bref  délai  ;  o°  placer 
la  cartouche-amorce  contre  une  des  caisses 
contenant  la  dynamite  et  l'y  fixer  solide- 
ment, ainsi  que  le  cordeau  ;  6°  installer  le 
cordeau  dans  les  communications. 

L'amorçage  avec  le  cordeau  Bickford  ou 
fusée  lente  s'opère,  suivant  les  différents 
cas,  de  la  même  manière  qu'avec  la  fusée 
instantanée,  sauf  la  simplification  résultant 
de  l'absence  de  tressage  intérieur  en  ficelle. 
11  faut  avoir  soin,  lorsqu'on  dispose  le  cor- 
deau Bickford  dans  la  boîte  d'amorce  ou  dans 
la  charge,  de  faire  en  sorte  que  son  extré- 
mité arrive  au  centre  ou  à  la  partie  infé- 
rieure de  la  charge.  La  figure  13  représente 
l'ajustage  d'un  morceau  de  fusée  lente  à  une 
i-apsule  de  fulminate  préparée  pour  la  déto- 
nation d'une  charge  de  dynamite.  L'amor- 
çage au  moyen  de  la  fusée  lente  no  peut  être 
employé  que  pour  la  détonation  d'une  charge 
de  dynamite.  L'amorçage  au  moyen  de  la 
fusée  lente  ne  peut  être  employé  que  pour 
les  explosions  à  la  surface  du  sol  :  rupture 
de  rails,  abatage  d'arbres,  des  murs,  des- 
truction des  ponts,  etc. 

Procédés  élfctriques .  L'amorçage  d'un 
fourneau  de  mine   avec   la  boîte  d'amorce, 

Fig.  13. 


l'amorce  électrique  et  le  câble  des  parcs  du 
génie   comprend   les  opérations    suivantes  : 


l"  installer  l'amorce  électrique  dans  la  boîte 
d'amorce  ;  2"  adapter  les  conducteurs  à  cette 
même  boite  ;  3°  insUiUer  la  boîte  d'amorce 
dans  la  chambre  aux  poudres  ;  4°  disposer 
les  conducteurs  dans  les  connnunications 
(/.'</.  14). 

L'amorçage  avec  l'amorce  électrique  et  le 
cible  des  parcs  d'un  fourneau  de  mine 
chargé  à  la  dynamite  s'opère  de  la  manière 
suivante  :  on  lixe  l'amorce  à  l'extiémitê  du 
câble  au  moyen  de  ligatures  pratiquées  sur 
chaque  fil  ;  on  place  ensuite  la  capsule  dans 
la  cartouche-amorce  et  on  fixe  celle-ci  soli- 
dement contre  une  des  caisses  contenant  de 
la  dynamite. 

Lorsque  les   conducteurs   dont  on  dispose 
ne  sont  pas  recouverts  d'une  enveloppe  iso- 
lante, l'amorçage  est  opéré  ainsi  qu'il  suit  : 
1"    introduite  les  extrémités  des  deux  con- 
ducteurs dans  les  deux  trous  percés  dans  le 
bouchon  de  la  boîte  d'amorce,  attacher   l'a- 
morce à  ces  conducteurs  et  la  disposer  sous 
le   bouchon  dans    le   prolongement  de   son 
axe  ;   2"  fixer  l'amorce  dans  la  position  qui 
lui  a  été  donnée  en  raidissant  un  peu  les  tils 
et  en  les  maintenant  au  moyen  d'une  che- 
ville disposée    trans- 
versalement au-dessus       ^'^'  •"•       ^'°-  ^'^' 
du  bouchon,  cheville 
à  laquelle  chaque  con- 
ducteur sera  relié  par 
une   boucle    ou  liga- 
ture ;    3°    fermer    la 
boîte   d'amorce  et  la 
placerdanslachanJjre 
aux  poudres;  dévelop- 
per   successivement ,  § 
dans  les  angles  oppo- 
sés  des  communications,    chacun    des   con- 
ducteurs, en  prenant  les  précautions  néces- 
saires pour  empêcher  tout  contact  entre  eux, 
et  avec  l'enveloppe  métallique  de  la  Itoîte 
d'amoi'ce  (fiq.  15). 

AMORCEZ.  3e  temps  de  la  charge  eu 
12  teni|(s,  jadis  usitée. 

AMORÇiOIR.  Petit  instrument  destiné  à 
amorcer  les  anciens  fusils  à  jjiston. 

Petiti"  boîte  de  cuivre  où  l'on  dispose  les 
capsules. 

AMPLIATION.  Copie  en  double  d'une 
quittance  ou  d'un  acte  dont  les  originaux 
restent  déposés  dans  les  archives  publiques, 
ou  d'un  fonctionnaire  de  l'intendance. 

Les  fonctionnaires  et  les  notaires,  lorsqu'ils 
délivrent  ces  sortes  de  copies,  les  revêtent  de 
leur  signature  et  inscrivent  en  bas  :  Pour 
amplidtion. 

AMPLITUDE.  Distance  qui  sépare  la 
tranche  d'une  bouche  à  feu  du  point  où  la 
trajectoire    vient    rencontrer  le   plan   hori- 


t'    Ht» 


f"  i 


AMPOULETTE. 


38 


ANÉMOMÈTRE. 


zuiital  |ias<aiit  par  le  i-mlrc  »li'  la  pircc  On 
«'iniiloii'  aiijininJ'Imi  di'  picfiinici'  h'  mot 
porter. 

AMPOULETTE.  T.tinpon  IronroniqHO  cii 
bois  ti'iidii'  siTvaiit  à  fi-rmiT  la  lumii'ii'  ik'S 
proji'i'lili's  iiriiN  I'!  à  en  cuiiti'iiir  la  fli<('i'. 

AMPUTATION.  Oppialinn  (•l.im.-i.-alc 
par  lac|iifllr  du  riili'Vf  un  mctiihic'  l'ii  tout 
ou  «Ml  partit".  Lorsipu'  l'opération  est  la  cou- 
si^quiMirc  d'uui'  lili'SïUrc  n-ruf  dans  uu  scr- 
vii'c  commandé,  et  qu'cili'  entraîne  rinca|ia- 
l'it»'  de  ïer\ir.  elle  donne  droit  à  une  pen- 
sion. 

AMPUTÉ.   Oui  a   sulii  \ii>('  atnputntion. 

AMSLER-MÎLBANK.  An.iea  fusil  de 
l'arini'i'  .-ui^si',  du  ïxstrnie  dit  à  pêne. 

AMUSETTE.  Petit  eanou  léfrer  on  fer,  se 
(•liaij:iMiit  par  la  eulasse,  et  porté  sur  un 
alFùt  eu  liois  que  deux  iionimes  pouvaient 
mauo'uvrer.  Le  maréchal  de  Saxe,  qui  a 
iuM'uté  cette  sorte  de  fusil  de  rempart,  lui 
altriliuait  une  portée  et  des  avantages  qu'il 
n'avait  pas  ;  aussi  renonça-t-on  à  son  usage 
aussitôt  après  la  mort  de  son  inventeur. 

Les  fusils  dits  de  Vincennes,  Montalem- 
herl,  Robert,  Lefauclieux,  etc.,  sont  des  sys- 
t'-mis  a  ]i('u  près  analogues. 

ANACARA.  Sorte  de  tambour  en  usags 
dans  la  f:i\  ulrrii'  orientale. 

ANALYSE.  Hésolution  d'un  tout  en  ses 
parties  iiinstilutives  ou  en  ses  éléments  pri- 
maires. .Méthode  par  laquelle  on  remonte  des 
effets  aux  causes.  Résumé  précis  et  métiio- 
dii(ue  d'un  ouviage  scientifique  et  littéraire. 

—  chimique,  opération  souvent  eni- 
jilovée  |»our  vérifier  la  qualité  des  produits 
ou  des  matières  juemières  dont  on  fait  usage 
dans  les  fonderies,  les  ]>oudieries et  les  cartou- 
cheries, notamment  pour  la  poudre,  le  l)ronze 
et  le  cuivre.  Cette  opération  est  basée  sur 
Vannli/xe  sppclrnle,  qui  permet  de  reconnaître 
les  traces  d'un  métal  déterminé  en  décom- 
posant par  le  prisme  la  himière  d'une 
llamme,  dans  laquelle  ce  métal  ou  un  de  ses 
sels  se  trouve  porté  à  l'incandescence.  On 
fait  usage  (lu  spi'ciroxcnpe. 

ANASTROPHE.  yuart  de  conversion  de 
la  seitidii  dans  la  inanoîuvre  des  Grecs. 

ANCHE,  petite  lamelle  en  bois  ou  en 
métal  lixée  dans  les  instruments  à  vent  près 
de  l'endjouchure  et  qui  sert  à  en  j)roduire  le 
son. 

ANCIENNETÉ.  Oualité  de  co  qui  est 
ancien,  tiri  distingue,  dans  l'état  militaire, 
deux  espèces  d'auciennelés  :  1"  Vancifinneté 
de  sennce,  c'est-à-dire  la  durée  totale  des 
service-;  militaires,  depuis  l'entrée  au  ser- 
vice, jusqu'au  moment  que  l'on  considère  ; 
2*  Vnncieviirli'  dans  le  firade,  c'est-à-dire  le 
temps  qui  s'est  écoulé  depuis  la  promotion 


au  grade  actn  •!  d'un  militaire  jusqu'au  mo- 
ment que  l'on  considère.  L'ancienneté  de 
servi<'e  donne  droit  à  une  pension  de  retraite; 
l'anciennelè  dans  le  grade  est  une  des  con- 
ditions (le  \'iininrr)ne)it. 

ANCRAGE.  Lien  où  les  navires  peuvent 
ancrer  commodément.  Action  d'anci'or.  A 
défaut  d'ancre,  on  peut  faire  usage  d'une 
caisse  d'ancrnije.  Cette  caisse  est  confec- 
tionnée en  madriers  et  peut  contenir  1000  ki- 
logr.  de  graviers  ;  elle  est  pen-ée  d'un  trou 
au  centre  de  chaque  petite  face  pour  per- 
mettre d'introduire  le  cordage  d'ancre.  Elle 
ne  convient  que  pour  l'ancrage  des  ponts  do 
liateaiix  ou  de  rafîeaux. 

ANCRE.  Instrument  en  fer  qui,  (■tant  jeté 
au  fond  de  l'eau,  s'y  accroche  et  constitue 
un  point  fixe  pour  l'a- 
marrage des  corps  tlot- 
tants,  des  bateaux  ou 
des  navires.  Les  or- 
ganes essentiels  sont  : 
la  verge  A  B,  dans  la- 
quelle on  remarque  la 
culasse  A  et  l'encolure 
H  ;  la  croisée  C  B  D,  qui 
comprenil  les  bras  E  F 
et  les  pattes  CD;  les 
ai.<<selles  G  II  ■.  \'im7ieau 
n  tig(^  T  ;  Vorçiinniean  0;   le  jas  1  (/('y.  10). 

—  des  ballons.  Était  d'aboid  semblable 
à  celle  employée  dans  la  marine  ;  on  la  je- 
tait au  moment  où  le  ballon  touchait  terre, 
pour  éviter  d'être  ti'aîné  ou  ballotté.  Cette 
ancre  ordinaire  a  été  lemplacée  par  une 
herse  articulée,  de  l'invention  du  comman- 
d.int  Renard,  laquelle  se  jilie  et  se  déplie 
facilement,  en  s'élaigissant  au  fur  et  à  me- 
sure ([u'elle  augmente  de  longueur.  Elle  a 
donné  (i'exeelients  résultats. 

ANCRER.  Opération  qui  consiste  à  jeter 
l'ancre  ;  ptmr  cela,  on  la  munit  d'un  cor- 
dage ou  dune  chaîne  que  l'on  passe  dans 
l'organneau,  puis  on  la  laisse  tomber  à  l'eau 
verticalement  les  bras  en  avant.  Lorsqu'elle 
arrive  au  fond  de  l'eau,  elle  s'incline  et  pose, 
d'une  part,  sur  la  croisée  et,  de  l'autre,  sur 
une  des  extrémités  du  jas.  iMais  l'action  du 
cordage  tenil  à  faire  tomber  le  jas  à  plat  : 
dans  cette  position,  l'une  des  deux  pattes 
pique  le  fond  et  y  pénètre  plus  profondé- 
ment, à  mesure  que  le  cordage  se  raidit,  jus- 
qu'à ce  q\ii>  le  bras  se  trouve  enterré  en  tout 
ou   en   partie. 

ANÉMOGRAPHE.  Instrument  servant  à 
noter  anlomatiquement  les  variations  des 
vents  à  tous  les  moments.  Il  peut  être  com- 
biné mécaniquement  ou  électriquement. 

ANÉMOMÈTRE.  Appareil  destiné  à  faire 
connaître  l;i  din'iiion  du  vent   et  à  mesurer 


ANÉMOMÉTÎIOGRAPHE. 


39 


ANGLETERRE. 


sa  vitesse.  Le  plus  employé  est  un  petit 
moulinet  avoi-  i-ompteur. 

ANÉMOMÉTROGRAPHE.  Instrument 
qui  reproduit  sur  le  papier  un  tracé  permet- 
tant de  mesurer  la  durée  et  la  vitesse  du 
vent. 

ANGE.  Poulet  formé  de  deux  parties 
réunies  par  une  ehaine  de  fer.  Etait  surtout 
employé,  à  bord  des  navires,  pour  rompre 
les  mâts  et  eouper  les  rordages  des  navires 
ennemis. 

ANGLE.  En  fortification,  il  y  a  dans  les 
ouvrages  diverses  espèces  d'angles  qui  ont 
reçu  des  noms  particuliers,  surtout  dans  la 
fortification  iiastionnée.  En  général,  ils  sont  : 

—  saillants,  quand  leur  sommet  est 
avancé  du  côté  de  l'ennemi  ;  ils  sont  ainsi 
plus  exposés  et  doivent  être  organisés  plus 
fortement  au  détriment  des  angles  rentrants, 
dont  le  sommet  est  tourné  vers  la  défense. 
Dans  le  trai-é'  liastionné.  on  distingue  : 

—  de  défense.  Forme  par  la  ligne  de 
défense  et  le  flanc.  11  ne  peut  être  inférieur 
à  90  degrés  afin  que  les  défenseius  du  flanc 


ne  soient  pas  exposés  à  atteindre  ceux  de  la 
face  opposée,  ni  supérieur  à  100  degrés,  sinon 
la  face  serait  mal  flanquée.  Les  angles  A EF 
et  BDC  sont  des  angles  de  flanc  {(îg.  17). 

—  diminaé.  Compris  entre  le  coté  exté- 
rieur A  B  et  les  lignes  de  défense  AE  et  BD. 
Plus  il  est  grand,  plus  la  profondeur  de  la 
fortification  s'accroît  ;  par  conséquent,  il  est 
toujours  assez  petit,  A  B  D  r=  B  A  E. 

—  d'épaule.  Formé  par  la  face  du  bas- 
tion et  le  flanc  rontigu  A  C  D  =:  E  F  B. 

—  de  flanc  ou  flanquant.  Angle  du 
flanc  et  de  la  courtine  ;  toujours  obtus; 
CDE  =  DE  T. 

—  flanqué  ou  saillant.  Formé  par  les 
deux  faces  du  bastion,  C  A  X  =  F  B  Y.  Son 
nom  vient  de  ce  que  le  saillant  présente  un 
secteur  privé  de  feu  qui  a  besoin  d'être 
flanqué. 

—  de  polygone.  Formé  par  deux  côtés 
adjacents  du  polygone  à  fortifier  (côtés  exté- 
rieurs). 

—  de  tenaille  ou  tenaillé.  A  0  B, 
formée  par  la  rencontre  des  deux  lignes  de 
défense. 

—  mort.  Bande  de  terrain  située  en 
avant  d'une  crête  qui  ne  peut  être  battue 
directement  par  celle-ci.  Elle  est  limitée  par 
l'intersection  du  plan  de   la   plongée   pro- 


longée avec  le  sol  naturel.  L'inconvénient 
pré-enté  par  l'angle  mort  est,  en  général, 
supprimé  par  le  flanguement. 

En  (irtiUerie,  le  mot  angle  est  employé 
sous  des  désignations  particulières  dans  la 
théorie  du  tir  et  dans  les  études  concernant 
le  recul  des  bouches  à  feu.  On  a  ainsi  : 

—  de  chute.  Angle  formé  par  la  trajec- 
toire du  projectile  avec  le  sol  au  point  où 
elle  le  rencontre. 

—  de  départ  ou  de  projection.  Angle 
que  fait  avee  Tliorizon  la  direction  du  pre- 
mier élément  de  la  trajectoire  à  sou  départ 
de  la  bouche  à  feu.  C'est  la  somme  de 
l'angle  de  tir  et  de  l'angle  de  relèvement. 

—  limite.  Les  angles-limites,  pour  un 
afiFùt,  sont  les  plus  grands  angles  au-dessus 
et  au-dessous  de  l'horizon  sous  lesquels  on 
puisse  tirer  la  pièce. 

—  de  mire.  Formé  par  la  rencontre  de 
la  ligne  de  mire  avec  la  ligne  de  tir.  Est 
d'autant  plus  grand  que  le  btit  à  atteindre 
est  plus  éloigné. 

—  de  relèvement  on  simplcmcni  re- 
lèvement. DitTcrcnce  entie  l'angle  de  départ 
et  l'angle  de  tir. 

—  de  recul.  Angle  que  fait,  avec  le  plan 
horizontal,  la  droite  qui  rejoint  le  i-entre  de 
l'em-astrenienl  des  tourillons  au  point  où  la 
crosse  de  l'alTùt  s'a|ipiii('  sur  le  sol. 

—  de  soulèvement.  Inclinaison  limite 
de  l'axe  de  la  pièie,  an-dessous  de  laquelle 
l'afFùt  aurait  des  tenilanees  au  soulèveineiit 
dans  les  premiers  moments  du  recul. 

—  de  tète  ou  d'élévation  du  but. 
Angle  que  fait,  avec  l'horizon,  la  droite  qui 
joint  la  bouche  de  la  pièce  au  but. 

—  de  tir.  Angle  que  fait  l'axe  du  canon 
ou  du  fusil,  ligne  de  tir,  avec  le  plan  hori- 
zontal. Il  en  lésulte  que  la  portée  augmente 
jusqu'à  une  certaine  limite  avec  l'angle  de 
tir. 

ANGLETERRE  et  armée  anglaise. 
Les  forces  militaires  de  la  Grande-Bretagne 
forment  4  groupes,  dont  l'ensemble  s'élève 
à  620,000  hommes  environ  et  qui  ont 
chacun  leur  mode  de  lecrutement,  leur  con- 
stitution .spéciale,  savoir  : 

1°  L'armée  active  et  ses  réserves,  qui  se 
recrute  au  moyen  d'enrôlements  volontaires 
de  jeunes  gens  ayant  de  18  à  25  ans.  La 
durée  de  l'engagement  est  de  12  ans,  mais 
la  recrue  jieut  choisir  le  service  long,  con- 
sistant à  rester  les  12  ans  sous  les  drapeaux 
(1/14  seulement),  ou  le  service  cotirt,  avec 
un  séjour  de  3  à  7  ans  sous  les  drapeaux  et 
le  reste  des  12  ans  dans  la  réserve.  Les 
sous-offlciers  ou  soldats  peuvent  contracter 
des  rengagements  après  9  ans  de  service,  et 
les  hommes  figurant  sur  les  contrôles  de  la 


ANGLETERRE. 

milice  ou  des  rolontairei  iieuvcnl  vive  imlo- 
iis»''s  à  s'i'ii;.';ijri'r  dans,  rainii'-e  activo.  Les 
reserris:  |iniM'iiaiit  des  soldats  lilicivs  ou 
jifiisiiimirs  l't  df  la  iiiiliic  (•(iiii|it('iit  t'iiviroii 
8a,nOO  liomiiit's,  dont  50,000  au  plus  ont 
l'instruction  néfessairc.  Li's  léservislfs  pro- 
venant de  la  niiliie  peuvent  être  ajipelés 
pour  une  période  d'instiuetion  n'exiédant 
pas  56  joui-s. 

L'année  aitive  se  déeompose  connne  il 
suit  : 

Cavalerie 19.000 

Artillerie 36/200 

Génie 6,700 

Garde   à    pied  et    infanterie    de 

li^ne 1U.200 

Intendante   et    ser\iies    adminis- 
tratifs   3,000 

Service  de  santé 2,400 

Corps  colonial 2,500 

Sur  ces  211,000  hommes,  74,000  sont 
aux  Indes  et  33,000  dans  les  autres  colo- 
nies. 

Le  total  des  forces  militaires  de  l'An^rle- 
terre  en  cas  de  nioliilisatiuM  est,  ajjpi'oxinia- 
tivement,  de  561,000  liommes,  savoii  : 

Armée  active  et  ses  réserves. .  .  .  296,000 

Milices 120.000 

Yeomanrv 15.000 

Volontaires 230,000 

Il  y  a,  en  outre,  une  armée  indifrèue  des 


40  ANGLETERRE. 

Indes,  d'iiM  etlVvtif  de  150,000  iionimes  eii- 
Nirun; 

2°  Les  iiiilices  : 

a)  Locale,  pour  la  défense  du  leniloire 
ou  de  l'oidre  ;  elle  serait  recrutée,  au  be- 
soin, au  moyen  d'un  tirajre  au  .sort  parmi 
les  hommes  àfrés  de  18  à  30  ans  ", 

h)  Générale,  leciutée  au  moyen  d'enga- 
j.'ements  volontaires  d'une  durée  de  6  ans 
au  |)lus,  avec  reufra^rements  successifs  de 
4  ans  jusqu'à  45  ans.  Une  jjériode  de  dres- 
sa,i.'e  préliminaire  de  6  mois  au  plus  est 
exijrée  des  miliciens  n'ayant  pas  servi,  et 
il  y  a  cliaijue  année  pour  tous  une  période 
d'instruction  variant  de  28  à  56  jours.  Leur 
nombre  est  de  120,000  environ.  Il  y  a 
encore  d'antres  milices  sans  importance  poui' 
certaines  îles  ; 

3°  La  Yeomanry  cavalry,  dont  il  existe 
39  régiments,  armés  et  équipés  en  cavalerie 
léfjère.  Les  hommes  sont  recrutés  parmi  les 
sujets  anglais  de  17  à  49  ans,  ayant  l'iia- 
bitude  du  cheval  et  pouvant  fournir  ce  der- 
nier. L'engagement  est  de  durée  variable, 
mais  ne  jteut  être  moindie  que  3  ans. 
Ciiaque  homme  doit  prendre  part  aimuelle- 
ment  à  11  séances  d'exercice.  Leur  effectif 
est  d'environ  15,000  honmies  ; 

4°  Les  volontaires,  qui  sont  recrutés 
I)arnii  les  Anglais,  nés  ou  naturalisés,  âgés 
de  1  7  à  49  ans.  Le  nombre  des  engagements 
et  leur  durée  ne  sont  pas  fixés.  Ils  sont 
tenus  d'assister   à   30  .séances  d'exercice  la 


Fi:.-.   18 


1»*  année  et  la  2».  et  de  7  à  11  la  3«  année 
et  les  suivantes.  Tout  engagé  peut  .se  retirer 
en  en  prévenant,  14  jours  d'avance,  son 
chef  de  corps.  Leur  nombre  est  d'environ 
230,000. 


L'infanterie  vient  d'être  armée  d'un  fusil 
à  répétition  (fig.  18)  du  calibre  de  7"™,?, 
avec  7  layures  du  système  Metford.  Le 
système  de  fermeture  est  à  verrou  ;  un 
loquet  de  sûreté,  placé   sur   le   côté   gauche 


ANftON. 


41 


ANNUAIRE   MILITAIRE. 


de  la  culasse,  permet,  eu  le  feniiant,  d'ar- 
ivter  l'acliou  de  la  détente  quand  le  chien 
est  armé.  Le  magasin  mobile  est  en  acier  et 
contient  S  cartouches  ;  il  peut  être  chargé 
sur  l'arme  ou  séparément,  mais  en  introdui- 
.sant  les  cartouches  une  à  une.  En  appuyant 
sur  un  petit  levier  placé  sous  le  pontet,  on 
l)eut  séparer  le  magasin  de  l'arme.  Chaque 
soldat  est  nnini  d'un  magasin  de  rechange. 
Vn  protége-main  en  bois  est  fixé  à  hauteur 
du  tonnerre,  pour  garantir  la  main  contre 
léchautrement  du  canon.  Le  sabre-baïon- 
nette, avec  jioignée  en  bois,  est  à  2  tran- 
cliants  et  peut  être  fixé  sous  le  canon.  Les 
distances  de  tir  prévues  vont  de  230  à 
1600  métrés  (et  même  à  3.000  métrés,  au 
moyen  d'un  guidon  à  cadran  et  d'une 
hausse  à  œilleton  que  l'on  fixe  sur  le  côté 
gauche  du  fusil). 

Le  Martini-Henry  constituait  auparavant 
l'armement  de  l'infanterie,  et  il  a  été,  en 
sou  temps,  un  des  meilleurs  fusils  de  l'Eu- 
rope. 

ANGON.  Espèce  de  javelot,  fort  en  usage 
chez  les  Francs,  composé  de  trois  laines  aciê- 
rées  et  tranchantes  eu  forme  de  fleur  de  lis. 

—  Catabalistique.  Machine  de  guerre 
formé  d'un  arbre  sur  pied  courbé  de  force 
au  moyen  d'un  cordage.  Lorsqu'on  lâchait 
celui-ci,  l'arbre  se  redressait  avec  force  et 
venait  chasser  violemment  un  trait  ou  une 
pierre  placée  sur  un  pieu  qu'il  venait  ren- 
contrer. 

ANGUÉS.  Drapeau  de  la  cohorte  dans 
rarmêe  romaine  et  dont  la  forme  était  celle 
d'un  serpent.  On  appelait  cette  enseigne  plus 
ordinairement  draco. 

ANICROCHE.  Instrument  en  forme  de 
croc  dont  on  se  servait  jadis  dans  les  sièges 
pour  détruire  les  murailles  des  forteresses. 
Ce  mot  s'emploie  au  figuré  pour  désigner 
nue  difficulté,  un  obstacle. 

ANIMAUX  rongeurs.  Lorsqu'on  re- 
connaît, dans  ini  bâtiment  militaire,  la  pré- 
sence d'animaux  rongeurs,  le  corps  occupant 
est  tenu  d'en  prévenir  le  service  du  génie, 
qui  doit  prendre  les  mesures  nécessaires 
pour  leur  destruction.  Les  procés-verbaux 
lapportés  pour  constater  les  dégâts  commis 
doivent  mentionner  que  des  mesures  ont  été 
prisi's  pour  la  destruction   de  ces  animaux. 

ANIME.  Arme  défensive  en  usage  en 
Italie  jusqu'au  XYII^  siècle  et  composée  de 
lames  de  métal  flexible  disposées  de  manière 
à  ni'  pas  gêner  les  mouvements  de  l'homme. 

ANISOCYCLE.  Machine  de  guerre  des 
Bysantins,  en  forme  de  ressort  de  montre,  et 
lançant  des  flèches  en  se  détendant. 

ANNÉE.  Laps  de  temps  servant  à  dé- 
compter la  durée  des  emplois,  positions  ou 


services   militaires,  dans  les  conditions  pré- 
vues par  les  lois  et  règlements. 
—  de  campagne  (V.  Campagne). 

—  de  grade.  En  principe,  on  ne  peut 
passer  d'un  grade  à  un  autre  sans  avoir 
accompli  dans  chaque  grade  un  temps  dé- 
terminé. Il  en  est  de  même  pour  changer 
d'emploi,  de  résidence,  etc.  La  date  du 
grade  ou  de  l'emploi  part  du  jour  du  décret 
ou  de  l'ordre  de  promotion. 

—  de  services  effectifs.  Nombre  d'an- 
nées ou  décompte  du  tcniiis  rèelleinent  passé 
au  service,  depuis  la  date  de  l'entrée  jusqu'à 
une  date  déterminée.  Pour  la  retraite,  ou  en 
déduit  le  temps  passé  l'u  détention  par  suite 
d'un  jugement,  ainsi  que  la  période  passée 
dans  la  réserre  ou  la  disponibilité.  Dans  le 
décompte  des  services  pour  les  |tiopositions 
dans  la  Légion  d'honneur,  on  doit  défalquer 
le  temps  passé  en  non-activité  par  retrait  ou 
suspension  d'emploi  ou  pour  infirmités  tem- 
poraires. 

ANNEAU.  A  de  nombreux  sens  dans  le 
langagi>  militaire. 

—  d'or.  Marque  de  distinction  ou  ré- 
conipcuse  accordée  aux  guerriers. 

—  de  bombe.  Anneaux  en  fer  fixés  aux 
bombes  pour  permettre  de  les  manier  ])lus 
aisément. 

—  de  calotte.  Anneau  fixé  à  l'extrémité 
des  revolvers  pour  permettre  de  suspendre 
ceux-ci  aux  râteliers  d'armes. 

—  élingue.  Anneau  de  forme  spéciale 
que  l'on  engage  dans  les  tourillons  des  bou- 
ches à  feu  dépourvues  d'anse,  surtout  avec 
celles  de  côte,  pour  faciliter  les  mano'uvres 
de  force. 

—  obturateur.  Obturateur  métallique 
employé  pour  assurer  l'obtu'ation  de  cer- 
taines bouches  à  feu  se  chargeant  par  la 
culasse. 

—  de  pansage.  Boucles  en  fer  fixées 
dans  les  murs  extéiieurs  des  écuries  et  ser- 
vant à  attacher  les  chevaux  pendant  le  pan- 
sage. 

—  de  pointage.  Anneaux  au  nombre 
de  deux,  l'un  fixe,  l'autre  mobUe,  dont  est 
munie  la  crosse  des  canons  de  campagne 
français  pour  recevoir  le  levier  de  pointage. 

—  de  sabre.  Anneau  servant  à  attacher 
le  fourreau  du  sabre  au  ceinturon  à  l'aide 
de  bélier  es. 

ANNEXES.  Tableaux  ou  docimienls  ac- 
cessoires unis  à  un  document  principal.  Se 
dit  aussi  des  places  secondaires  qui  dépen- 
dent d'une  place  principale. 

ANNUAIRE  militaire.  Publication  pa- 
raissant ciiaque  année  et  rédigée  d'après  des 
documents  ofliciels  ;  elle  présente  la  nomen- 
clature de  tous  les  corps  au  service  de  l'armée 


ANNUITÉ. 

fiançaisp,  lonr  rnmposition  ol  lour  rôpailition 
dans  les  divfisps  ftariiisons,  l.-s  noms  par 
raiitt  «i'aricii'iinptr,  dans  chaque  grade,  dos 
oflitit-rs  tant  de  l'armi'p  activi'  l'I  do  sa  rô- 
servp  que  di'  cciiv  do  l'arniôo  tcnitorialo. 

Outre  l'annuaire  général,  chaque  arme  en 
servire  a  un  annuaire  spécial.  qneI(fuefois 
a|i|iclé  l'Iiil  lin  rnrps. 

ANNUITE.  I.emot  amtuilè.  dans  le  lan- 
gMgi'  niililaiic,  est  quelquefois  employé  pour 
décompte  de  services  ou  de  sommes  dues 
pour  une  période  d'un  an  ;  quand  elle  varie 
do  ^"i  jours  à  0  mois  l/i,  c'est  une  domi- 
aiiuuité. 

Ainsi  los  services  au  delà  de  la  limite 
minima  prévue  pour  la  retraite  se  décomp- 
tent par  annuités  ou  demi-annuités,  suivant 
le  cas. 

De  même,  le  capitaine  promu  comman- 
dant, et  qui  conserve  à  titre  onéreux  le 
cheval  dont  il  était  détenteur  à  titre  gratuit, 
a  droit  à  faire  déduire  sur  le  prix  d'achat 
un  nombre  d'annuités  (ou  demi-annuités) 
égal  à  autant  de  septièmes  que  le  cheval  est 
resté  entre  les  mains  de  l'ofticier  et  qu'il 
s'est  écoulé  d'années  depuis  celle  dans  la- 
quelle le  cheval  a  pris  9  ans,  sans  que  la 
somme  à  rembourser  puisse  descendre  au- 
dessoiis  de  3/7.  Le  droit  aux  annuités  peut 
même  èlri>  repoité  sur  un  autre  cheval  dans 
des  conditions  diMerminées. 

ANNULATION.  Action  d'annuler,  de 
rendre  nul  un  ;ic|e,  un  contrat  ou  une  pièce 
de  cumplabilité  lorsque  certaines  causes  ren- 
dent ces  docnmiMitsde  nulle  valeur.  A  la  fin 
de  ch.Tqiie  exercice,  les  excédents  des  crédits 
délé;'uéi  |mr  les  Chambres,  et  qui  n'ont  pas 
été  entièrement  employés,  sont  frappés  d'an- 
nulation, sauf  à  ouvrir  de  nouveaux  crédits 
sur  l'exercice  suivant,  si  c'est  nécessaire. 

ANNEXION.  Aition  d'annexer,  de  réunir 
une  |iii)viiice  on  une  iiartie  de  province  à  un 
p;iys  .mire  qne  la  pairie  piimitive. 

ANSE.  Dans  une  bouche  à  feu,  les  anses 
ont  pour  but  de  faiiliter  les  manœuvres  de 
force  de  cette  dernière.  H  y-  en  a  deux  dans 
les  anciemies  pièces  en  bronze,  à  l'exception 
des  mortiers  qui  n'en  ont  qu'une.  Il  n'y  en 
a  pas  dans  les  nouveaux  canons  en  acier  de 
petit  calibre  se  chargeant  par  la  culasse;  les 
gros  en  ont  une  et  les  très  gros  deux. 

—  de  panier.  Courbe  souvent  emjdoyée 
dans  la  consii  nction  des  routes  et  formée 
par  le  ra.coidement  de  trois  .ircs  de  cercle. 

—  de  bombe.  Anneau  de  fer  placé  de 
chaipie  .  .'it.'  .).•  |:i  bomite  jiour  la  saisir. 

ANSETTE.  ^orte  d'.aiaclie  dans  laquelle 
on  p.KM'  le  ruban  d'une  croix  d'ordre. 

ANSOINE.  Ancienne  denooiiofiiioo  de 
l'enseigne  de  guerre. 


42  ANTISTROPHE. 

ANSPECToM  BARRE  d'anspect.  Sorte 

de  pince  on  île  levier,  genéralenient  en  bois, 
dont  le  gros  bout,  taillé  en  sifllot,  est  garni 
de  fer;  sert  pour  la  manœuvre  de  l'artillerie 
de  gros  calibie  de  la  marine  et,  on  général, 
de  tous  les  gros  poids,  à  bord. 

ANSPESSADE  on  ANCEPESSADE. 
DiTiNé  (le  liiiicc  spczziiln,  lance  rompue  ;  ce 
mot  désiitnailau  début  les  chevaliers  qui, 
obligés  de  servir  à  pied  momentanément, 
rompaient  leurs  lances  à  la  longueur  des 
hallebardes  de  sergent.  Le  grade,  qui  exista 
depuis  François  ['^'■jusqu'en  1762,  répondait 
à  peu  près  à  celui  de  caporal  de  notre 
époque. 

ANTÉCÉDENTS.  Actes  de  la  vie  passée 
d'un  honinie  :  ce  môme  mot  désigne  aussi  le 
prenijei   icinic  d'un  rappoi't. 

ANTECESSORES  ou  ANTICESSO- 
RES.  Cavalerie  légère  formant  l'avanl-gaiile 
dos  armées  romaines  on  man-ho. 

ANTEPILANI.  Soldats  formant  los  doux 
jiiemiers  rangs  {kastaires  et  j^^'i-'^^^s)  de  la 
légion  romaine  en  ordre  de  bataille.  Ils 
étaient  ainsi  placés  devant  los  pilani  ou 
Iriinii,  qui  t'urniaicnl  1(>  troisième  ranu. 

ANTESIGNANI  on  ANTESIGNAIRES. 
Honnnes  choisis,  chargés  do  défendre  los 
enseignes  dans  la  légion  romaine. 

ANTESTATURE.  Barricade  ou  retran- 
clieini'iil  improvisé  formé  do  gabions,  fasci- 
nes, sacs  à  lene  on  i>alissades. 

ANTICIPATION.  Action  de  devancer, 
par  exemple,  un  payement.  Le  juot  s'emploie 
aussi  pour  désigner  un  empiétement. 

Les  engagés  volontaires  et  coitaines  autres 
calégorios  do  jeunes  gens  (art.  59  de  la  loi 
du  15  juillet  1889)  sont  autorisés  à  béné- 
ficier d'anticipations  de  services  dans  des 
coiidilions  (iêterminéos. 

ANTIMOINE.  Métal  d'une  structure  fine 
cl  grenue  ol  d'une  couleur  blanc  lilonàfre 
lorsqu'il  est  pur.  On  l'emfiloie  pour  obtenir 
des  balles  en  plomb  durci,  en  l'ajoutant  au 
plomb  dans  la  proportion  do  1/10  à  1/20. 
On  l'utilise  aussi  pour  obtenir  dos  llammes 
très  blanches  et  à  reflet  très  lumineux,  ainsi 
que  pour  la    préparation  de  la  roche  à  feu. 

ANTISEPTIQUE.  Qui  empêche  la  pu- 
Iretaction.  On  sait  que  l'une  des  consé- 
quences immédiates  les  plus  r(>dontables  des 
blessures  de  guerre  est  la  gmigrènn  qui  se 
mot  dans  la  plaie  et  qui  est,  le  plus  sou- 
vent, mortelle. 

On  est  arrivé,  depuis  plusieurs  années,  à 
préserver  los  blessés  de  cotte  terrible  ma- 
ladie on  omployanl  les  pansements  nntisep- 
tùiiii's,  dont  la  base  est  Vacide  phénique  ol 
la  ouiilp. 

ANTISTROPHE.  Monvemont  on  usage 


ANTRÉdïkIÈTRE. 


43 


APPAREILS. 


dans  les  arniêos  grecques  et  qui  avait  iiour 
but  de  rétablir  la  troupe  sur  son  terrain  pri- 
mitif par  un  contre-mouvement  ;  espèce  de 
conrersion. 

ANTRÉOMÈTRE.  Instrument  qui  sert  à 
vérifier  la  j)ointure  des  elïets  de  coitTure  et 
dont,  par  déiision  ministérielle  du  8  juillet 
1879,  les  commissions  de  réception,  même 
di's  corjis  de  ti'oupe,  doivent  être  nmnies. 

ANTRUSTION  ou  LEUDES.  Volon- 
taires ou  nobles  qui,  chez  les  anciens  Ger- 
mains, se  liaient  à  la  personne  d'un  jirince 
et  le  suivaient  dans  ses  expéditions  comme 
chefs  et  compagnons. 

Chez  les  Francs,  ils  furent  appelés  leudes 
et  obtiinent  de  larjres  bénélices  en  terre  ;  ils 
furent  lorigine  de  la  noblesse  et  de  la  féoda- 
lité. 

APERTISE  ou  APPERTISE.  Terme  de 
che^alerie  si^rnitiant  dextérité  dans  la  con- 
duite de  la  guerre,  luibiletê  dans  le  manie- 
ment des  armes  blanciies,  supériorité  dans 
la  lutte  des  tournois. 

APEX.  Partie  du  casque  romain  à  la- 
quelle était  attachée  la  crinière  en  crin  de 
r|)..v.:il. 

APLANÉTIQUE  (V.  Réflecteur). 

APLOMB.  Le  mot  d'aplomb  signifie  ver- 
tii'alement.  Le  corps  d'aplomb  est  une  ex- 
pression qui  veut  dire  que  le  haut  du  corps 
doit  rester  bien  vertical  quelle  que  soit  la 
jiosition  des  j.'inibes. 

Les  aplombs  du  cheval  se  disent  de  la 
position  des  jambes,  comparée  à  la  verti- 
cale. 

APOCOGUE.  C'était  Vabduclio  des  tacti- 
ciens latins,  mouvement  consistant  à  former 
en  i-oloinie  nue  ligne  de  bataille. 

APOMAQUE,  soldat  grec,  trop  îigè  pour 
continuer  à  servir  ;  âge  de  la  retraite,  géné- 
ralement fixé  à  60  ans. 

APOMÉCOMÊTRIE.  Art  de  mesurer  les 
distances  au  moyen  du  nombre  de  pas  éta- 
loimés,  du  degré  de  vitesse  et  de  la  durée 
lioraire  des  mouvements  ;  sert  dans  les  levers 
au  jjas  et,  d'une  manière  générale,  pour  se 
former  le  coup  d'œil. 

APPAREIL.  -Machine,  instrument  ou 
dispositif  nécessaire  pour  exécuter  quelque 
opération  ou  pourfabriquer  quelque  produit; 
terme  chirurgical  :  substances  médicamen- 
teuses, bandes,  compresses,  éclisses,  etc., 
dont  on  se  sert  pour  le  pansement  des  plaies, 
des  fractures,  etc.;  terme  d'architecture  :  se 
dit  de  la  coupe  et  de  la  pose  des  pierres, 
surtout  pour  les  voûtes. 

—  alimentaire  Giffard.  Consiste  en 
deux  tubes  nnH.'illiques  logés  l'un  dans 
l'autre,  de  telle  sorte  qu'un  jet  de  vapeur 
arrivant  de  la  chaudière  dans  le  tube  inté- 


rieur et  s'en  êchap])ant  par  l'extrémité 
conique  vienne  frapper  l'eau  qui  arrive  dans 
le  tube  extérieui-  et  la  ciiasse  dans  la  chau- 
dière. Cet  appareil  peut  ainsi  tenir  lieu  de 
pompe. 

—  de  détente.  Dans  un  fusil  se  diar- 
geant  par  la  culasse,  l'aiipareil  de  détente, 
compris  dans  la  boîte  de  culasse,  se  compose 
d'un  ressort-gdchette  servant  à  maintenir  le 
chien  à  l'armé  au  moyen  d'un  bec  faisant 
saillie  dans  l'intérieur  de  la  boîte,  et  d'une 
détente  sur  laquelle  on  jiresse  pour  faire  ren- 
trer le  bec  de  gâchette  et  partir  le  coup. 

—  d'éclairage  (V.  Èdairaiie) . 

—  électrique.  Les  appareils  électriques 
ein|)loyés  dans  l'armée  sont  destinés  à  mettre 
le  feu  aux  fourneaux  de  mine.  11  en  existe 
de  deux  genres  :  les  uns  fournissent  de 
Vélectricité  à  faible  tension  ou  électricité 
dynamique  pouvant  produire  l'incandescence 
d'un  fîl  de  platine  très  fin  placé  entre  les 
extrémités  des  conducteurs;  les  autres  four- 
nissent de  l'électricité  statique  ou  d'induction, 
à  forte  tension,  mais  en  quantité  insuffisante 
pour  déterminer  l'incandescence  d'un  fil  de 
platine  et  suscejitihle  seulement  d'enflammer 
une  |)oudre  fulminante  en  franciiissant  une 
courte  interruption  ménagée  entre  les  extré- 
mités des  deux  conducteurs. 

Au  premiei-  genre  appartiennent  les  piles, 
et  notanmient  celles  des  parcs  du  génie, 
ainsi  que  certains  appareils  fondés  sur  l'in- 
duction magnéto-électiique. 

Au  second  genre  appartiennent  les  ma- 
chines électriques  à  frottement,  dont  le  tj'pe 
est  la  machine  Holtz,  et  les  appareils  ordi- 
naires d'induction. 

En  généial,  on  emploie  les  appareils  du 
premiei-  genre  lorsque  l'on  ojière  a  loisir  et 
que  la  mise  de  feu  est  préparée  assez  long- 
temps avant  l'explosion,  ainsi  que  cela  a 
lieu,  par  exemple,  dans  les  systèmes  de 
mines  ;  les  appareils  du  second  geni-e  s'em- 
ploient de  préférence  dans  les  autres  cas. 

—  à  soulèvement.  Dispositif  employé 
pour  faciliter  le  pointage  en  direction  des 
affûts  à  soulèvement,  au  moyen  de  galets 
disposés  de  manière  à  permettre  de  soulever 
la  crosse  sans  effort,  et  de  transformer  le 
mouvement  de  glissement  en  un  mouvement 
de  loulement. 

—  de  pointage.  Appareil  qui  sert  à 
pointer  une  bouche  à  feu,  c'est-à-dire  à  la 
disposer  de  façon  que  la  trajectoire  passe 
par  le  but. 

Dans  les  canons  de  campagne,  l'appareil 
de  pointage  en  hauteur  consiste  en  une  vis 
nme  ]tar  une  manivelle.  La  vis  a  une  direc- 
tion fixe  et  ne  peut  prendre  qu'un  mouve- 
ment de  rotation  autour  de  son  axe  ;  par 


APPAREILS. 


APPAREILLAGE 


siliU',  ri'croii  iiicnd  nu  mouvcnu'iil  do  Iraiis- 
liitioii  <iiivaiit  fctio  ini^iiii»  iliroclioii.  Dansée 
mouvement,  il  eulraîue  \uie  bielle  reliée  à 
un  axe  de  rotalit)u  parallèle  à  l'elui  des  tou- 
riliiiiis  et  fiiiee,  par  conséqueut,  eette  Jjielle 
à  touruei-  autour  de  ce!  axe.  A  eause  de  ce 
douille  mouvement,  il  faut  que  les  liaisons 
du  système  soient  mobiles,  aussi  l'érrou 
poite-t-il  des  tourillons  s'enjraf,'eant dans  des 
supports  qui  peuvent  prendre  eux-mêmes  un 
mouvement  de  translation  par  lapport  à  la 
bielle,  au  moyen  d'une  fjlissière  ménafcèe 
dans  eette  dernière.  De  cette  manière,  on 
peut  donner  à  l'axe  de  la  pièce  un  angle 
allant  jusqu'à  3r>  dejrrés. 

—  de  sauvetage.  Appareil  employé 
pour  pénétrer  dans  les  galeries  de  mines 
a(in  d'en  retirer  des  hommes  asphyxiés 
lorsque  l'air  est  vicié  par  des  explosions. 
Les  plus  usités  sont  l'appai'eil  à  feu  de  cave 
et  l'appareil  Deiiayronze. 

L'appareil  à  feu  de  cave  est  celui  qui  sert 
aux  pompiers  pour  pénétrer  dans  les  caves 
en  cas  d'incendie.  On  revêt  l'honnue  d'une 
blouse  en  cuir  qui  le  couvre  jusqu'à  la  cein- 
ture et  qui  est  serrée  sur  les  hanches  par 
une  courroie  et,  autour  des  poignets,  jtar  des 
manchettes  en  caoutchouc.  A  hauteur  des 
yeux  est  un  verre  épais  et,  au-dessous,  un 
sifflet  pour  les  signaux.  L'intérieur  de  l'ç 
vêtement,  qui  isole  absolument  l'hounne  du 
milieu  dans  lequel  il  se  trouve,  communique 
par  un  tujau  llexible,  soit  avec  une  pompe, 
soit  avec  un  ventilateur  qui  foninit  constam- 
ment de  l'air  respirablc. 

Les  appareils  Denatjrouze  sont  au  nombie 
de  deux  et  fonctionnent,  l'un  à  basse  pres- 
sion et  l'autre  à  haute  pression.  Ce  ([ui  les 
caiactérise  essentiellement,  c'est  un  n'gida- 
teur  automatique  que  l'Iiomme  poite  sui  lui 
et  dont  la  partie  inférieure  comnnini(]ne 
avec  la  sourci-  d'air  respirabh^  par  l'intermi'- 
diaiie  d'un  long  tuyau  de  caoutchouc  qui  se 
déroule  au  fur  et  à  mesure  que  le  mineur 
avance.  Dans  l'appareil  à  basse  piession,  ce 
tuyau  aboutit  â  une  petite  jiompe  foulante  ; 
dans  lelui  à  haute  pression,  il  est  relié  à 
une  série  de  cylindres  d'air  comprimé  que  le 
mineur  emporte  avec  lui.  La  partie  supé- 
rieure du  même  régulateur  est  séparée  de  la 
partie  inférieure  par  une  soupape,  dont  l'as- 
piration détermine  le  jeu  et  dont  on  peut  à 
volonté  faire  varier  la  seusibililc  ;  elle  porte 
deux  tuyaux  souples  dont  l'un  aboutit  à  la 
bouche  du  mineur  par  l'intermédiaire  d'un 
ferme-bouche  en  caoutchouc  vulcanisé,  ap- 
pliqué entre  les  lèvres  i-t  les  gencives  et 
tenu  entre  les  dents,  et  dont  l'autre  se  rend 
à  une  lampe  de  sûreté  d'une  construction 
particulière. 


—  de  sûreté.  Dispositif  dont  est  nmni 
le  mécanisme  de  culasse  des  arwiex  jiorla- 
lives,  en  vue  de  prévenir  les  accidents  qui 
peuvent  se  produire  lorsque  rbonnne  est 
a|)|ielé  à  marclier  on  à  manœuvrer,  j'aiine 
étant  cliaigée. 

—  télégraphique.  On  utilise,  dans 
l'armée  française,  deux  ap|)ai'eils  de  télégra- 
phi(>  électrique  :  l'apjmreil  modèle  1868  et 
l'appareil  modèle  1874.  Ils  sont  tous  les 
deux  du  systêin(;  Morse  et  ne  dilfèrent  entre 
eux  (fue  |)ar  l'agencement  de  leurs  divers 
éléments  (V.  Télégraphie  militaire). 

On  utilise  également,  dans  l'armée  fran- 
çaise, deux  api)areils  de  télégraphier  optique: 
l'appaieil  de  canqiagne  à  lentille,  qui  est 
portatif  et  a  une  portée  de  10  kilomètres; 
et  l'appareil  de  [losition,  appelé  aussi  appa- 
reil télescopique,  qui  est  lixe.  mais  a  une 
portée  beaui'oup  plus  considérable  que  le 
précédent  et  peut  permettre  la  communica- 
tion jusqu'à  120  kiloniètres  de  dislani'e 
(V.  Télàjraphie  militaire). 

—  de  tir  à  mitraille  des  mortiers. 
Divers  a|)pareils  sont  emploies  pour  rem- 
placer le  tir  à  mitraille  du  [lierrier  par  le  tir 
d'obus,  de  grenades  et  de  boulets  dans  les 
mortiers  de  tous  calibres;  ces  ap|iai'(îils  con- 
stituent de  véritables  projectiles  pour  les 
murtieis. 

L'appareil  Moisson  (du  nom  de  son  in- 
venteur) se  compose  d'un  baril  cou|)é  en 
deux,  recevant  50  kilogr.  de  jioudre,  sur  le 
fond  duquel  on  fixe  perpendiculairement  un 
tampon  prisinati(iue  en  bois  qui  i)cut  s'en- 
gager dans  l'âme  du  mortier  en  venant 
reposer  sur  la  charge  et  en  assujettissant  le 
deini-baiil  sur  la  tranche  de  la  bouche.  Des 
obus  et  des  grenades  sont  rangés  par  couche 
dans  l'aiipareil  l'œil  en  bas,  la  fusée  dé- 
cdiflee.  Les  gaz  de  la  charge  du  mortier 
]iassent  à  travers  des  trous  ménagés  de  ma- 
nière à  permettre  au  feu  de  se  comnumiquer 
aux  divers  projectiles.  Au  moment  de  l'ex- 
plosion, l'appareil  entier  est  projeté  et  les 
projectiles  sont  dis|)ersés  dans  l'air. 

L'appareil  à  tige  cannelée  se  conqwse 

d'un  sabol  en  bois  dur,  icnfurcé  par  un  disque 
en  fer  sur  lequel  est  fixée  veilicalement  une 
tige  de  même  métal.  Un  manchon  cylin- 
drique en  bois  est  engagé  sur  cette  tige  et 
porte  6  cannelures  longitudinales.  Le  sabot 
étant  introduit  dans  l'âme  du  mortier  conlie 
la  charge,  on  dispose  les  pi'ojectiles  autour 
du  manchon  de  telle  sorte  qu'ils  soient  main- 
tenus jiar  les  cannelnies  de  la  tige  et  les 
p.'irois  de  l'âme.  L'exphtsion  et  la  dis])ersion 
ont  lieu  comme  dans  l'appareil  ])récéd<'nt. 

APPAREILLAGE.  iMisemble  des  ma- 
meiures  qu'on  exécute  jiour  lever  les  ancres 


APPARITORES. 


4o 


APPORT  DOTAL. 


et  oritMiter  les  navires,  lorsqu'on  veut 
prendre  la  mer. 

APPARITORES.  Hommes  qui  servaient 
les  triliuns  militaires  dans  les  armées  ro- 
maines. 

APPASTIS  ou  PACTIS.  Contribution 
de  guerre  dont  on  frappait  anciennement  le 
pays  eonquis. 

APPEL.  Action  de  dênonnner  à  haute 
voix  les  militaires  qui  doivent  se  trouver  à 
un  certain  endroit  à  un  moment  donné,  atin 
de  constater  leur  présence.  11  est  fait  un 
appel  à  cliaque  rassemblement  de  troupes, 
soit  pour  un  exercice,  soit  pour  une  revue, 
soit  pour  une  corvée,  soit  pour  tout  autre 
service  commande.  lndé[)endamment  de  ces 
appels,  le  règlement  sur  le  service  intérieur 
en  prescrit  deux  autres  :  un  le  matin,  l'autre 
le  soir  (V.  Service  intérieur,  article  48). 

On  donne  également  le  nom  d'appel  au 
signal  qui  se  fait  avec  le  tambour,  le  clairon 
ou  la  trompette  pour  assembler  les  soldats. 

En  matière  de  recrutement,  l'appel  d'une 
classe  comprend  les  opérations  suivantes  : 
foiination  et  affichage  des  tableaux  de  recen- 
sement, tirage  au  sort,  établissement  de  la 
liste  de  recrutement  cantonal  i)ar  le  conseil 
de  revision,  établissement  du  registre  matri- 
cule par  le  commandant  du  recrutement, 
répartition  du  contingent,  enfin,  appel  à  l'ac- 
tivité, c'est-à-dire  convocation  sous  les  dra- 
peaux (V.  Becrulement). 

Pour  les  appels  des  réservistes  et  de 
l'armée  territoriale,  voir  Convocation. 

En  terme  de  droit,  l'appel  est  un  leconrs 
à  un  tribunal  supérieur  contre  une  sentence 
prononcée  par  un  autre  tribunal  d'un  ordre 
inférieur.  En  ce  qui  concerne  la  justice  mili- 
taire, on  peut  faire  appel  des  jugements  des 
conseils  de  guerre  devant  les  conseils  d<' 
revision . 

APPELÉ.  Jeune  soldat  qui  fait  partie 
d'une  classe  appelée  sous  les  drapeaux. 

APPELER.  Faire  un  ajipel  ;  convoquer 
unc^  ou   ])lusieurs  classes  sous  les  drapeaux. 

APPELLATIONS  militaires.  Le  supé- 
rieur parlant  à  un  inférieur  l'appelle  par 
son  grade,  en  ajoutant  le  nom,  s'il  le  juge  à 
propos.  L'inférieur  parlant  à  sou  supérieur 
l'appelle  par  son  grade,  précédé  du  mot 
«  mon  »  ;  quand  il  s'adresse  à  un  caporal 
ou  à  un  sous-officier  autre  qu'un  adjudant, 
il  l'appelle  simplement  par  son  grade. 

Tout  militaire  parlant  à  un  dignitaire,  à 
un  fonctionnaire  ou  à  un  employé  mili- 
taire, l'appelle  par  sa  qualification,  sans 
distinction  de  classe,  précédée  des  mots 
<c  .Monsieur  le  ». 

Le  Ministre  de  la  guerre,  les  maréchaux 
de  Fiance,  le  grand  chancelier  de  la  Légion 


d'honneur,  les  gouverneurs  militaires  de 
Paris  et  de  Lyon,  les  gouverneurs  désignés 
pour  les  places  fortes,  sont  toujours  désignés 
par  leur  titre  précédé  des  mots  <(  Mon- 
sieur le  » . 

Mais  ni  dans  la  correspondance,  ni  dans 
le  service,  un  officier  ne  doit  être  appelé 
ofiiciellement  par  le  titre  nobiliaire  qu'il 
I)eut  avoir. 

APPENDICE.  Orilice  béant  laissé  à  la 
partie  inférieure  du  ballon,  pour  permettre 
de  remplir  celui-ci  et  aux  gaz  dilatés  de 
s'échapper,  sinon  l'envelopjje  éclaterait. 

Cet  appendice  est  formé  d'un  cylindre  en 
zinc,  d'environ  0"',30  de  diamètre,  terminé 
par  une  manche  donnant  libre  issue  aux 
gaz  et  venant  se  fermer  par  la  pression  seule 
de  l'air,  de  manière  à  empèchei-  l'entrée  de 
celui-ci  quand  le  l)allon  n'est  pas  plein. 

APPLICATION  de  peine.  L'application 
de  la  [leine  est  jnuiionrée,  sur  la  réquisition 
du  conmiissaire  du  Gouvernement,  jiar  le 
l)résident  du  conseil  de  gueire,  après  qu'il  a 
pris  et  fait  connaître  l'avis  de  celui-ci  sur  la 
culpabilité  du  préveim.  L'article  74  porte 
que  la  fausse  application  de  la  loi  est  un  cas 
d'aimulation  du  jugement,  et,  si  celle-ci  est 
prononcée  uniquement  pour' ce  cas,  l'affaire 
est  renvoyée  devant  un  autre  conseil  de 
guerre,  qui  n'a  à  se  prononcer  que  sur  l'ap- 
plication de  la  peine. 

Tout  militaire  est  pvuii  de  la  dégradation 
pour  application  frauduleuse  ou  tentative 
d'ajjplication  frauduleuse  de  sceaux,  timbres 
ou  maiifues  militaires  dans  un  but  de 
fraude. 

APPOINT.  Monnaie  que  l'on  donne  pour 
parfaire  un  payement,  lorsque  celui-ci  ne 
peut  se  faire  avec  les  espèces  principales.  On 
donne  également  ce  nom  à  la  quantité  de 
vivres,  de  denrées,  de  marchandises  qu'il 
faut  ajouter  pour  parfaire  un  lot  constitué 
au  moyen  de  récipients  d'une  capacité  déter- 
minée. 

APPOINTEMENTS.  Rétribution  pécu- 
niaire attachée  à  une  place,  à  un  emploi 
civil.  Cette  rétribution  porte  le  nom  de  trai- 
tenœnt  loisqu'il  s'agit  d'un  fonctionnaire  et 
de  solde  lorsqu'il  s'agit  d'un  militaire,  quel 
que  soit  d'ailleurs  son  grade. 

APPORT  dotal.  Apport  que  doit  ap- 
porter en  mariage  la  future  d'un  officier, 
dans  le  cas  où  la  solde  annuelle  de  celui-ci 
est  inférieure  à  5,000  francs.  La  quotité  de 
l'appoit  dotal  a  été  fixée  à  un  revenu  non 
viager  de  1200  francs  au  moins,  représen- 
tant un  capital  de  24,000  francs.  La  décla- 
ration d'apport  de  la  future  est  faite  par  acte 
notarié,  qui  porte  le  nom  de  projet  de  con- 
trat de  mariage.  Ce  document  est  joint  à  la 


APPOSITION. 


H> 


APPROCHES. 


ili'ni;iridi'  de  rnlïnii'r,  pour  obtenir  l'autori- 
s;itioii  (le  si<  mai  it>i'.  Il  n'crfl  |ms  tenu  <-oni|iti', 
dans  la  (-oni|uisition  de  ra|)[)oi't  dotal,  de  la 
valeur  alliilméi'  aux  effets,  bijou \  ou  autres 
objets  mobiliers  composant  son  ti'ousseau,  ou 
ijui  i>eu\ent  lui  ùlve  donnés  à  l'oiTasioii  de 
son  mariaj,'e  ;  eet  apport  ne  peut  être  eon- 
slitué  ni  en  ar;.'enl  comptant,  ni  en  valeurs 
au  porteur,  mais  les  valeurs  reposant  sur  de 
boimes  jraranties  et  insciites  uu  nom  d'un 
donateur  <{ui  déclare  les  affecter  à  la  con-ti- 
tution  de  la  dot  de  la  future  épouse,  sont 
acceptées  dans  la  déclaration  d'a|ipurt. 

APPOSITION.  Upérali.m  (|ui  ci.nsiste  à 
placer  un  limljre  uu  des  scellés...  Elle  a  en 
principe  pour  but,  dans  le  cas  de  décès  d'un 
militaire,  de  réserver  les  droits  des  béritiers, 
des  créanciers  et  de  l'État.  En  temps  de 
pai\,  à  l'intérieur,  ce  sont  les  juges  de  paiv 
cjui  ajiposent  les  scellés  ;  en  catnpagne,  ce 
sont  les  fonctionnaires  de  l'intendance  ou.  à 
défaut,  le  cbef  de  corps  ou  l'officier  le  plus 
élevé  en  jrrade. 

APPRÉCIATION  des  distances. Lupé- 

ratioii,  liés  iiii|Mii  l.iiilr,  d'apiirécier,  sans  la 
mesurer  direcicment,  la  distance  qui  sépare 
le  tireur  du  point  visé,  se  fait  soit  à  vue, 
soit  à  l'aide  d'instruments. 

Four  apprécier  les  distances  à  simple  vue, 
il  faut  une  ,i,'rande  Jiabileté  et  encore,  mal^né 
toute  l'aptitude  ou  l'babileté  |iussiljle,  l'éva- 
luation ne  présente  aucune  garantie  d'exac- 
titude. 

Les  instruments  servant  à  celle  a|)pré- 
ciutiuii  peuvent  être  classes  en  deux  es- 
I)èces  : 

1°  Ceux  qui  permettent  d'obtenir  la  dis- 
tance cbercbée  à  l'aide  d'une  slalioa  auxi- 
liaire, par  la  résolution  grapbique  ou  numé- 
rique d'un  triangle  ;  ce  sont  :  la  boussole, 
IVv/utrrc  d'arpenteur,  le  grapkoinètre,  la 
planckelle  et  l'alUlade,  etc.; 

2°  Ceux  à  l'aide  desquels  on  peut  obtenir 
directement  la  distance,  au  moyen  d'une 
base  très  courte  donnée  par  l'une  des  parties 
de  l'appareil,  et  dont  il  faut  mesurer  une 
autre  partie  pour  obtenir  des  liiangles  sem- 
blables. Celte  partie  est  mesurée  au  moyen 
de  règles,  décaiHélres,  ckaines,  etc.,  si  elle 
est  accessible,  et,  dans  le  cas  coniraire,  à 
l'aide  de  tcléinctres  ou  de  sladiris  (V.  ces 
molsj. 

—  des  angles.  Ne  peut  guère  se  faire  à 
vue,  mais  uniquement  avec  des  instruments 
à  liiniie  cuvulaire,  tels  que  :  la  boussole, 
W'querre  d' arpenteur ,  lo  ijraplwmélre,  le 
jmntoiiiélri',  t-w. 

—  des  pentes.  Ne  peut  se.  faire  assez 
exactement  ipi'.i  l'aide  d'instruments  don- 
nant  la    pente   lelativement   à    la   verliiab; 


(boussoles  à  main,  niveau  liurrl,  niveau  de 
//(«(■rt/i,  roUiinalcar,  etc.). 

L'appréciation  des  pentes  à  vue  est  foi't 
peu  exacte,  car  il  faut  avant  tout  déterminer 
la  position  d'un  plan  hoiizontal  passant  par 
l'œil,  l(M|uel  sera  rarement  exact  et  devra 
être  reclilié  au  moyeu  d'un  instrument;  pri- 
mitif au  besoin.  On  en  inq)rovise  un  de  cette 
es|)éce  en  atlacbant,  aux  deux  extrémités 
d'un  crayon,  deux  fds  de  même  longueur 
léunis  de  manière  à  former  un  triangle  iso- 
cèles ayant  le  crayon  pour  base  et  la  jonction 
des  (ils  |»our  sommet  ;  on  rend  le  crayon, 
que  l'on  tient  à  bauteur  de  l'oîil,  horizontal 
en  suspendant  l'ajqtareil  au  [loint  de  jonc- 
tion des  lils,  et  l'on  a  ainsi  un  plan  de  com- 
paraison. 

APPRÊTEZ  vos  armes.  Commandement 
(|ui  a\  :iit  autre  t'ois  pour  oljjet  de  faire  prendre 
a  l'arme  à  feu  du  soldat  une  position  fixée 
permettant  à  celui-ci  d'être  prêt  à  faire  feu. 

APPROBATION.  Les  procès  -  verbaux 
}iuui  perte  ou  dégradation  d'effets  à  mettre 
à  la  charge  de  l'Ktat  sont  approuvés  par  les 
sous-intendants  militaires  jusqu'à  50  francs, 
par  les  intendants  militaires  jusiju'à  100  fr., 
et,  au-dessus  de  100  francs,  par  le  .Ministre. 

APPROCHES.  Dans  l'attaque  métlio- 
dique  d'une  place,  on  doime  le  nom  d'ap- 
proches  aux  travaux  dont  les  pi'océdés 
d'exécution  sont  parfaitement  définis  et  sont 
l'onnnencés  par  l'établissement  de  la  pre- 
miéie  parallèle.  Ils  constituent  ce  qu'on  ap- 
))elle  Vattaque  rapprocliée  et  conduisent  nié- 
tliudiquemenl  jusque  dans  les  ouvrages,  tout 
en  se  mettant  à  couvert  des  feux  de  la 
place. 

Les  approches  comprennent  :  1°  des  pa- 
rallèles ou  places  d'armes,  vastes  tranchées 
à  peu  près  |taiallèles  à  la  place,  servant  ix 
j)rotéger  les  tranchées,  à  relier  les  chemine- 
ments, à  recevoir  la  garde  de  tranchée,  à 
permettre  la  circulation  du  matériel  sur 
roues  ù  couvert  :  leur  nombre  dépend  de  la 
distance  à  laquelle  la  pi'emièie  a  été  établie 
de  la  crête  du  glacis,  nuiis  n'est  jamais  infé- 
lieur  à  trois  :  2°  des  chcminetiiaits,  nommés 
aussi  boyaux  de  comiiiunicalion  ou  zigzags, 
travaux  de  sape  servant  à  relier  entre  elles 
les  parallèles  et  dirigées  aussi  directement 
que  possible  vers  la  |>lace  sans  risquer  d'être 
enljlés  ;  3"  des  de}ui-paraUcles  ou  tranchées 
qui  n'embrassent  qu'une  face  d'un  ouvrage  ; 
4°  des  halti-rii's  de  1'''^  position  construites 
avant  l'ouverture  de  la  l"""  parallèle,  et  qui 
ont  pour  but  de  désorganiser  les  éléments  de 
la  lésistance  avant  qu'on  entame  les  attaques 
rapprochées  ;  elles  peuvent  être  remplacées, 
dans  ceitains  cas,  par  d'autres  plus  avan- 
cées dites  de  '2'^  écliclon  ;  o°  des  batteries  de 


APPROFONDIR. 


47 


APPUI 


2"=  position,  encore  plus  rappiochoos,  éta- 
blies sûus  la  piûlectioii  de  la  i"^'  parallèle  et 
un  \wu  en  arrière,  pour  aiiiever  de  désorga- 
niser les  éléments  de  résistance  de  l'assiégé; 
6°  queUjuefois  des  travaux  île  contremines, 
lorsque  la  place  est  pourvue  d'un  système  de 
mines. 

Les  travaux  d'approches,  toujours  très 
longs  et  pénibles,  ne  doivent  être  employés, 
comme  le  siège  régulier,  que  loisquil  n'est 
pas  possible  de  venir  à  bout  plus  facilement 
et  plus  rapidement  de  la  résistance  de  la 
place,  qui  est  prise  infailliblement  par  cette 
mélbude  si  elle  nest  pas  secourue. 

APPROFONDIR.  Creuser  plus  avant, 
rendre  plus  inofond.  En  général,  les  tran- 
ché''s  que  l'on  construit  sur  les  champs  de 
bataille  ou  dans  un  siège  ne  reçoivent  d'a- 
bord que  la  profondeur  strictement  néces- 
saire pour  abriter  les  hommes,  car  il  importe 
avant  tout  d'aboutir  et  de  leur  donner  un 
développement  suflis^mt  ;  mais  si  l'on  dis- 
pose ensuite  de  temps,  on  les  approfondit 
afin  de  mieux  couvrir  les  défenseurs. 

Ce  mot  s'emploie  aussi  au  ligure  et  signifie 
pénétrer  plus  avant  dans  la  connaissance  de 
quelque  chose. 

APPROVISIONNEMENTS.  Rassemble- 
ment (if  deiuccs,  (i'i'tlVts  un  de  matériel 
nécessaires  aussi  bien  pour  le  service  dos 
subsistances  que  |)our  ceux  de  l'artillerie  et 
du  génie  à  l'armée.  Les  approvisionnements 
sont  divisée  en  deux  catégories:  1"  Ifs.  ap- 
provisionnements de  la  réserve  de  guerre  ; 
2°  les  approvisionnements  du  service  courant. 

1°  Les  approvisionnements  de  la  réserve 
de  guerre  comprennent  les  denrées  et  le  ma- 
tériel entretenus  d'une  manière  permanente 
en  vue  de  la  mobilisation  de  l'armée.  L'im- 
portance de  ces  approvisionnements  est  fi\ée, 
pour  chaque  place  et  pour  chaque  service, 
piiT  le  Ministre  de  la  guerre,  qui  adresse  une 
expédition  de  l'état  de  fixations  à  chuque 
chef  de  service  et  à  chaque  conseil  d'admi- 
nistration intéressé.  Les  approvisionnements 
fixés  doivent  être  constamment  entretenus 
au  complet  et  en  état  d'être  employés  pour 
un  service  de  guerre.  Il  est  fomiellement 
interdit  de  les  mettre,  même  temporaire- 
ment, en  service,  en  dehors  des  cas  réglemeo- 
tairement  prévus  ou  d'un  oixlre  du  Ministre 
de  la  guerre.  Les  prélèvements  destinés  à 
assurer  le  renouvellement  des  approvision- 
nements de  réserve  doivent  toujours  être 
compensés  par  des  entrées  préalables,  aux- 
quelles ces  prélèvements  sont  .subordonnés. 
Ces  appro\'isionnemeuts  tont  constitués  de  la 
manière  suivante  : 

a.  Les  approvisionnements  des  transports 
stratégiques,  constitués    dans    des   stations- 


halte-repas,  et  destinés  à  assurer  la  nourri- 
ture des  honnues  et  des  chevaux  pendant  les 
transports  stratégiques  ; 

6.  Les  approvisionnements  de  i'^  ligne 
comprenant  â  jours  de  vivres  et  d'avoine 
du  sac,  2  jours  de  vivres  et  d'avoine,  des 
convois  régimentaires,  4  jours  de  vivres  et 
d'avoine  des  convois  administratifs,  soit 
8  jours  de  vivres  en  tout  ; 

c.  Les  approvisionnements  de  concentra- 
lion,  formés  en  temps  dt^  paix  et  transportés, 
dès  les  premiers  jours  de  la  mobilisation,  sur 
des  points  désignés  comme  centre  de  fabri- 
cation du  j)ain,  à  j)roximité  des  cantonne- 
ments ; 

(/.  Les  approvisionnements  des  20  jours, 
constitués  en  tout  tenqis  dans  toutes  les 
places  de  garnison  et  destinés  à  assurer  la 
subsistance  des  honunes  et  des  chevaux 
pendant  les  20  premiers  jours  de  la  mobili- 
sation ; 

e.  Les  approvisionnements  de  siège,  dont 
l'importance  est  variable  suivant  que  la 
place  forte  est  plus  ou  moins  exposée  à  être 
investie  dès  le  début  de  la  guerre,  suivant 
les  facilités  que  l'on  aurait  de  la  lavitailler 
au  moment  de  la  déclaiation  de  guerre,  enfin, 
suivant  la  durée  probable  de  la  résistance  de 
la  forteresse  ; 

2°  Les  approvisionnements  du  service  cou- 
rant sont  destinés  à  assurer  les  besoins  régu- 
liers du  servii-e  courant,  sans  que  la  réserve 
de  guerre  soit  jamais  entamée.  La  moyenne 
des  approvisionnements  à  entretenir  dans  ce 
but  est  déterminée  par  le  Ministre  de  la 
guérie.  Les  achats  effei-tués  par  les  différents 
services  doivent  être  constitués  de  manière 
à  é\iter  que,  au  3i  décembre  de  l'année,  la 
situation  d'ensemble  des  instants  accuse  des 
quantités  supérieures  aux  fixations  arrêtées 
par  le  Ministre. 

APPROVISIONNEZ .  Commandement 
auquel  le  soldat,  daiis  l'une  des  positions  du 
tireur,  doit  garnir  le  magasin  de  son  arme 
des  8  cartouches  qu'il  doit  contenir. 

APPROXIMATION.  Degré  d'exactitude 
qu'il  est  possiblr  d'ulitenir,  soit  dans  la  lec- 
ture des  instruments  de  topographie  (un 
dixième  de  millimètre),  soit  dans  la  lecture 
des  cartes  (un  cinquième  de  milliniètie). 

APPUI.  Protection  procurée  par  des  ob- 
stacles ou  des  troupes  à  un  terrain  ou  à  des 
troupes  dont  la  position  n'est  pas  assez  forte 
sans  le  secours  des  premiers. 

—  de  tir.  Instrument  servant  à  l'officier 
de  tir  pour  déteiniiner,  avant  le  commence- 
ment du  tir,  le  point  moyen  à  viser. 

Cet  ajjpui  se  compose  d'une  tablette  mo- 
bile   en   bois,    iecou\erte   d'mi    coussin    et 


APPUYER. 


48 


ARBITRAIRE. 


portée  par  uni'  ti^'o,  qui  scil  à  nioiUcr  ou  ;i 
aliaissiT  la    talilette   à  la   volouté  du  tireur. 

—  pour  les  roues,  liaiules  de  fer  ayant 
jKiur  liut  il"i'\ilc'i,  dans  les  louinants  trop 
bruscpies,  toute  dc^'iadalion  au  coips  des 
Noitures,  de  l'aililleiie  et  des  trains. 

APPUYER.  FrntiVer  une  troujte,  un  ou- 
vra;:c'.  niic  |iiisition  eontre  les  attaques  de 
l'ennend,  si;:nilie  aussi  rendre  inattaquable  ; 
les  aili's  d'une  |)osition  doivent  être  a|(pn_vées 
à  des  obstacles  naturels  très  forts,  etc.,  etc.; 
appuyer  une  Iroupe  sii;niGe  venir  au  secours 
de  l'etli'  troupe  ou  inarcber  à  son  ap|)ui  ; 
appuyer  d'un  certain  côté  signilie,  puni'  une 
troupe  en  niarcbe,  frairner  du  teriain  du  côté 
indiipié.  vers  lequel  tous  les  bommes  du 
même  ran;;  doi\ent  sentir  le  coude  :  il  en 
est  de  même  dans  les  alifrnenuMits. 

Le  mouvement  appuyer,  en  équilaliou, 
consiste  ii  faire  marcber  un  cheval  de  ma- 
nière que  les  é|)aules  et  les  hanches  parcou- 
rent deuv  jiistes  [laralléles.  De  même,  donner 
un  point  d'appui  au  cheval  c'est  le  laisser 
appesantir  sur  la  main  tout  en  le  jioitanl 
éner,i.'iquement  en  avant. 

APTITUDE.  Conditions  à  remplir  pour 
être  rfniiimi  propre  à  certains  services  ou 
em|ilois.  Un  certificat  constate  frénéialement 
cette  aptitude.  11  y  a  le  certificat  d'aptitude 
iinhldire  constatant  qu'un  jeune  soldat 
léuiiit  les  conditions  d'aptitude  piiysique 
voulues  pour  s'cn^'ager  dans  l'aime,  ou  <{u'uii 
militaire  |)('ut  se  reniîajrer  ;  le  certificat  d'ap- 
litudc  profession  Mlle  jjour  entier  dans  cer- 
taines armes  ou  certains  services  (ouvriers 
d'aitilli'ili',  ouvriers  d'administration). 

APUREMENT.  Vérification  définitive 
d'un  luniptc  jiour  s'assurer  (pie  toutes  ses 
jiarlies  sont  en  ré;,'le  ;  à  la  suite  de  ces  opé- 
rations, \i'  com|)table  est  reconnu  ({uitle. 

AQUILIFER.  Synonyme  de  porte-aif;Ie. 
Priinip.il  ciisiM^jne  d'une  légion. 

ARABE.  Peuple  f,'uerrier,  de  race  sémi- 
tiqnr,  ori^jinaire  de  l'Arabie  et  qui,  dans  les 
prcmicis  siècles  de  l'ère  chrétienne,  s'est 
répandu  dans  le  nord  de  l'Afrique  et  dans 
le  midi  de  l'Euiope  sous  le  nom  de  Maures 
ou  de  Sarrasins.  Ils  forment  une  notaljle 
partie  de  la  popul.'ition  indigène  de  l'Algérie 
et  de  la  Tunisie,  mais  il  ne  faut  pas  les 
i-iinfoiidre  avec  les  Kabyles,  (jui  sont  de  race 

bellièie. 

ARAIGNÉE.  Espèce  de  .système  de  mine 
se  ciiriipo^Miit  lie  rameauv  divergents  parlant 
d'un  même  |iuinl  et  terminés  |»ar  des  foui- 
noau\  auxquels  on  mettait  le  fen  simullaiié- 

meHt. 

Le  mot  et  la  cbose  ne  sont  plus  em|iloyés 
aiinelli'inenl. 

ARBALETE,     .\rnir  emiilovée  an  nioveii 


âge  et  consistant  en  \u\  arc  do  petite  dimen- 
sion composé  d'une  branche  de  métal,  de 
bois  flexible  ou  de  corne,  aux  deux  extré- 
mités de  laquelle  était  fixée  une  corde  de 
boyau  de  bœuf  ou  de  mouton,  qui  servait  à 
tendre  l'arc.  Celui-ci  était  monté  sur  un  fût 
ou  arbrier,  creusé  en  rainure  pour  recevoir 
le  jirojeclile  ou  flèclie.  Une  espèce  de  rouet 
d'acier  ou  7ioix,  engagée  dans  une  fente  pra- 
liipiée  vers  le  milieu  de  la  rainure,  faisait 
saillie  sur  l'arbrier  et,  soutenu  jiar  une  dé- 
tente, il  retenait  la  corde  quand  l'arc  était 
bandé.  En  pressant  avec  la  main  le  ressort 
de  détente,  la  noix,  n'étant  plus  soutenue, 
s'abaissait  et  la  corde  se  détendait  en  proje- 
tant la  flèche  en  avant  avei'  une  grande 
force  d'impulsion.  Le  fût  était  terminé  par 
une  espèce  de  crosse  pouvant  être  appuyée  à 
l'é])aule  pour  viser  et  tirer. 

—  à  jalet.  Aibalète  de  dimensions  plus 
petites  et  dans  laquelle  le  fût  avait  la  forme 
d'un  tube  ou  canon  de  fusil  ;  ce  fut  l'origine 
de  l'arquebuse  névrobalislique. 

—  à  tour.  Ainsi  nommée  parce  qu'elle 
se  tendait  an  moyen  d'un  tour  ou  tourni- 
quet, ou  système  de  treuil  à  manivelle.  Elle 
était  alors  jilus  grosse,  jilus  lourde  et  jilus 
précise  et  fut  souvent  ainsi  em[)loyée  dans 
l'attaque  et  la  défense  des  ])laces. 

—  à  cric.  Plus  légère  et  plus  commode 
que  la  ])rècédeiite  ;  la  corde  était  tendue  au 
moyen  d'une  crémaillère  à  crochet  traver- 
sant une  boîte  qui  renfermait  une  roue  d'en- 
grenage. 

—  de  passe.  Arbalète  de  grande  dimen- 
sion, ayant  un  arc  de  4  à  5  mètres  et  lan- 
çant des  traits  ou  des  carreaux  de  l^Sôo  à 
2  mètres.  Ce  n'était  plus  une  machine  de 
guerre  portative. 

L'arbalète  lançait  des  flèches  ordinaires, 
des  dards  gros  et  courts  appelés  carreaux, 
mairas  ou  (jarrotes  pour  briser  les  armures, 
di'S  malléoles  ou  flèches  garnies  de  matières 
inflammables  auxquelles  ou  mettait  le  feu 
en  les  Iniiraiil . 

ARBALÉTILLE.  Petite  arbalète. 

ARBALÉTRIER.  Soldat  armé  d'une  ar- 
balète, ([ni  fut  créé  sons  Philijipe  II  et  qui 
disparut  lors  de  l'apiiarition  des  armes  à 
feu.  Les  arbaléti'iers  jouèrent  un  grand  rôle 
à  Crécy  et  à  Marignaii.  On  parle  d'arbalé- 
triers à  cheval  à  Formose  et  à  Marignan. 

ARBALÉTRIÉRE.  Esjièce  de  créneau  ou 
menrlririe  ;i  travers  lequel  on  envoyait  des 
coups  (r,irli;ilèle  sans  se  découvrir. 

ARBITRAGE.  Juridiction  et  jugement 
des  .-Lchitres  en  cas  de  contestations. 

ARBITRAIRE.  Oui  n'est  pas  conforme 
aux  prescriptions  de  la  loi  ou  des  règle- 
ments. 


ARBITJIE. 

ARBITRE.  Celui  ijui  t'jt  thoisi  [lour  toi- 
iniiior  un  difforciul.  iJaiis  raniuV,  les  arbi- 
ties  ont  pour  rôle  de  trancher  les  questions 
douteuses  et  d'éviter  toute  invraiseinhlaïue 
daus  les  frrandes  manœuvres.  Ils  ne  doivent 
pc\s  intervenir  dans  la  manœuvre.  Lorsqu'un 
cas  douteux  se  présente,  l'arbitre  peut  fane 
rétrograder  lattaijue,  en  indiquant  la  dis- 
tance à  laquelle  elle  devra  se  reformer,  ou 
bien  il  décide  que  le  moment  est  venu,  pour 
celui  qui  est  attaqué,  d'abandonner  la  posi- 
tion. 11  peut  également  décider  qu'une  troupe 
sera  neutralisée,  en  tout  ou  en  partie,  pen- 
dant le  reste  de  la  manœuvre,  ou  seulement 
pendant  un  temps  déterminé.  Les  décisions 
des  arbitres  sont  exécutoires  de  suite  et  sans 
appel  ;  ils  veillent  eux-mêmes  à  <'e  qu'on  .se 
conforme  aux  ordres  qu'ils  ont  donnés.  L'ai- 
bitre  qui  a  pris  une  décision  en  informe  im- 
médiatement les  chefs  directs  des  fractions 
opposées  que  cette  décision  concerne  ;  ceux-ci 
font  aussitôt  cesser  le  feu  et  se  portent  au- 
près de  l'arbitre,  qui  s'est  placé  entre  les 
deux  troupes.  La  décision  de  l'arbitre  comme, 
ils  donnent  les  ordres  nécessaires  pour  en 
assurer  l'exécution  immédiate. 

Dans  la  rencontre  de  deux  détachements 
isolés,  aux  avant-postes  par  exemple,  et  en 
l'absence  d'un  arbitre,  c'est  le  plus  élevé  en 
grade  des  othciers  présents  qui  prononce, 
s'il  y  a  lieu,  après  avoir  pris  connaissance  de 
la  position  des  deux  partis.  11  rend  immédia- 
tement compte  des  décisions  qu'il  a  prises. 
ARBORER.  Planter,  dresser,  déployer  au 
vent  un  drapeau,  une  bannière  ou  un  pa- 
villon. 

ARBRE.  Pièce  cylindi-ique  sur  laquelle 
sont  montées  les  roues  ou  poulies  des  ma- 
chines. 

Dans  les  anciennes  platines,  l'arbre  de  la 
noix  était  un  pivot  rond  dans  la  partie 
pénétrant  dans  le  corps  de  platnie,  et  carré 
dans  la  partie  extérieure  recevant  le  chirn. 
ARBRIERfV.  Arbalète). 
ARC.  Arme  de  jet  la  plus  anciennement 
connue.  Se  composait  dune  tige  de  bois  ou 
de  métal  dont  les  extrémités  étaient  légère- 
ment recourbées  et  tendues  par  une  corde  en 
boyau  sur  laquelle  on  engageait  la  coche  de 
la  fUclie  que  l'on  voulait  projeter  en  avant. 
La  forme  de  l'arc  a  peu  varié  à  travers 
les  âges,  mais  ses  dimensions  et  les  maté- 
riaux dont  il  se  compose  sont  variables  avec 
les  temps  et  les  peuples.  C'est  l'élasticité  du 
bois  ou  du  métal  qui  donne  sa  force  à  l'arc, 
lequel  est  d'autant  plus  puissant  qu'il  est 
plus  long  et  plus  fortement  tendu.  A  disparu 
avec  les  armes  à  feu,  mais  encore  en  usage 
chez  les  peuplades  sauvages. 


19 


ARCHITECTURE. 


—  de  cercle.  Portion  de  la  circonférence 
dont  la  mesure  donne  celle  des  angles. 

—  voltaïque.  Lumière  éclatante  et  con- 
tinue piodnite  dans  le  circuit  d'une  forte 
pile  électrique  entre  deux  pointes  de  charbon 
de  cornue  maintenues  très  rapprochées. 

—  à  jalet.  Petite  arbalète  avec  laquelle 
on  pouvait  lancer  des  balles. 

ARCADE.  Partie  de  l'arçon  formant 
voûte  en  arc.  11  y  en  a  deux  dans  un  hdt. 

ARCANGELET.  Petite  arbalète  à  balles 
et  à  traits  ;  différent  de  Varclielet  ou  petit 
arc. 

ARC-BOUTANT.  Pièce  inclinée  s'ap- 
puyant  sur  le  sol  pour  consolider  une  con- 
struction. Souvent  employé  dans  les  abris 
ados.sés  à  un  massif  de  terre,  surtout  dans 
les  parallèles,  pour  leur  permettre  de  ré- 
sister aux  coups  d'écharpe. 

Dans  l'affût  de  place,  Varc-boutant  dé- 
signe une  pièce  de  bois  inclinée  soutenant  le 
montant  vertical  portant  les  encastrements 
de  tourillons. 

ARCHE.  Voûte  d'un  pont. 

ARCHEGAIE  ou  ARCHE-JAYE.  Lance 
en  usage  chez  les  Gaulois  et  les  Francs, 
qui  s'en  servaient  à  cheval  ;  elle  consistait 
en  un  fer  pointu  très  étroit  emmanché  sur 
une  hampe  légère. 

ARCHÉOLOGIE.  Science  ayant  pour 
objet  la  connaissance  de  l'antiquité,  monu- 
ments, coutumes,  armes,  aussi  bien  mili- 
taires que  civils. 

ARCHER.  Soldat  armé  de  l'arc  et,  par 
suite,  aussi  ancien  que  celui-ci.  Formèrent 
en  France  des  compagnies  régulières  sous 
Charles  Vil  et  disparurent  sous  François  P"". 
Les  Anglais  les  conservèrent  jusqu'en  1643, 
II  existe  même  encore  aujourd'hui ,  en 
Ecosse,  une  compagnie  d'archers  volontaires. 
On  rencontre  également  en  France  de  nom- 
breuses compagnies  d'amateurs  dites  d'ar- 
clters. 

ARCHET.  Instrument  en  acier,  en  fer  ou 
on  baleine,  employé  souvent  pour  percer  des 
trous,  et  de  même  forme  que  l'archet  d'un 
violon  ;  la  corde  s'enroule  autour  de  l'outil 
portant  le  foret  et  lui  communique  un  mou- 
vement de  rotation  rapide. 

ARCHIERES.  Créneaux  ou  meurtrières 
pratiquées  dans  les  murs  d'une  forteresse  et 
par  lesquels  les  archers  envoyaient  leurs 
tlèches  aux  assaillants. 

ARCHISTRATÉGIE.  Stratégie  suprême, 
ou  commandement  momentané  des  armées 
grecques. 

ARCHITECTURE  militaire.  Science 
qui  s'occupe  de  la  partie  des  bâtiments  ou 
fortifications  servant  exclusivement  à  des 
usages  militaires.  Ce  service,  qui  comprend 

4 


ARCHITONNÈRRE 


les  pcnrps  les  plus  divois,  ineomho  ai-tucllc- 
inent  à  l'arnio  ilii  fn'nic. 

ARCHITONNÈRRE.  Machine  il.;  cuivre, 
appi'lrc  au^si  riiimii  à  vapeur,  qui  lançait 
dos  lialles  de  fer  a  ^'rand  bruit  et  avec  une 
ttvs  >:raiide  foire.  Inventée  par  ArcliimMe. 
ARCHIVES.  Dépôt  des  minutes  des  actes 
d'une  adinini>tratii)n  civile  ou  militaire. 

Ui  noinhre  de  ces  actes  est  considérabli' 
dans  l'adniinislration  de  la  guerre,  de  sorte 
(ju'il  a  été  nécessaire  d'introduire  un  classe- 
ment raétliodique  et  uniforme  de  ces  docu- 
ments et  de  les  réduire  à  ce  qui  est  vérita- 
Itlement  nécessaire  au  service. 

De  nondjreuses  décisions  ministérielles  ont 
fi\ô  la  nature  des  documents  et  registres  à 
conserver  par  les  corps  ou  services,  ainsi  que 
les  mesures  à  prendre  pour  la  destruction 
ou  pour  la  remise  au  Domaine,  au  bout  de 
périodes  déterminées,  des  papiers  devenus 
sans  intérêt  qui  ne  feraient  qu'encombrer  les 
archives  et  y  rendre  les  recherches  plus  dif- 
ficiles. Grâce  à  ces  précautions,  on  est  arrivé 
à  conserver  et  à  retrouver  facilement  tous  les 
do<;uments  utiles  à  consulter,  tout  en  rédui- 
sant leur  volume  à  des  proportions  conve- 
nables. 

ARCHIVISTES.  La  loi  du  20  mars  1880 
a  i-réi',  pour  le  service  des  bureaux  d'état- 
major,  un  cori»»  spéi-ial  d'archivistes,  ayant 
le  rang  d'oflicier,  et  une  hiérarchie  propre 
sans  assimilation  avçc  les  divers  grades  de 
l'armée.  Les  dispositions  de  la  loi  du  19  mai 
iH'M  leur  sont  applicables.  Us  sont  chargés, 
sous  les  ordres  des  ofDciers  employés  à  des 
fonctions  d'état-major,  du  service  des  bu- 
reaux et  de  la  conservation  des  archives. 
D'après  la  loi  du  2i  juin  1890,  ce  personnel 
comprend,  au  maximum  : 

10  archivistes  principaux  de  l'''^  classe. 
33  —  de  2«      — 

40  archivistes  de  l''<' classe. 
43         —        de  2°      — 
50         —        de  3e      — 

Les  archivistes  sont  placés  dans  les  divci-s 
états-majors  de  corps  d'armée,  de  subdivi- 
sions du  région,  des  gouvernements  militaires 
de  Paris  et  de  Lyon,  ainsi  qu'au  ministère. 
En  cas  de  mobilisation,  un  des  archivistes 
employés  à  l'état-major  de  chaque  corps 
d'armée  part  avec  la  portion  active. 

Les  archivistes  employés  au  ministère  de 
la  guerre  peuvent  être  mobilisés  et  placés 
aux  états-majors  d'armée  ;  les  autres  archi- 
vistes restt-nt  au  siège  du  conmiandement 
territorial  auquel  ils  sont  atUichés. 

Les  archivistes  des  Imreaux  d'ètat-major 
ont  la  même  solde,  les  mêmes  prestations  tie 
toute  nature,  les  mêmes  pensions  de  retraite 


0(1  ARGANÈTE. 

que  les  ailjoints  du  génie  et  les  gardes  d'ar- 
tillerie ;  ils  ont  dioit  aux  mêmes  honneurs. 
Le  recrutement  des  archivistes  de  3*  classe 
a  lieu  au  i-oncours,  jiarmi  les  sous-ofliciers 
des  sections  de  secrétaires  d'état-m.aior  et  du 
recrutement  ayant  au  moins  deux  années  do 
grade  l't  proposés  à  l'inspection  générale. 

ARCHONTES.  Magistrats  investis,  pen- 
dant 3UU  ans,  du  pouvoir  souverain  à 
Athènes.  L'un  des  trois  était  généralissime 
en  temps  de  guerre  et,  en  paix,  il  avait  l'in- 
tendance el  jugeait  toutes  les  causes  mili- 
taires. 

ARÇON,  l'ièce  de  bois  arquée,  qui  fait 
partie  de  la  chiirpente  d'une  selle  d(M-heval. 
La  confection  de  cette  pièce  est  telhMiient 
importante,  au  jtoint  de  vue  de  la  boinio 
confoi  niation  de  la  selle  du  cheval  de  guerre, 
ifu'on  l'a.  confiée,  en  France,  à  un  atelier 
militaire  spécial,  Valelier  d'arçonneric  ik 
Snumur. 

ARCUBALISTE.  M.iciiine  employée  par 
li's  anciens  pour  lamuM-  des  flèches  el  dont 
on  ne  coiiiiaiL  ]»lus  la  forme  exacte. 

ARCURE.  Défaut  de  fabrication  des  bou- 
ches à  feu  en  fonte,  consistant  en  une 
inflexion  ou  soulèvement  de  la  surface  exté- 
rieure, 

ARDILLON.  Tige  métallique  terminée 
en  pointe,  (jui  sert  à  arrêter  la  courroie 
[lassée  dans  la  boucle  dont  elle  fait  partie. 
ARÈOTECTONIQUE.  Selon  les  uns, 
c'était  l'art  ou  la  science  du  général  d'armèo, 
la  conduite  de  la  guerre  ;  i)onr  d'autres,  c'est 
la  partie  de  la  science  de  l'ingénieur  mili- 
taire qui  comprend  l'art  de  fortifier,  d'atta- 
quer et  de  défendre  les  places.  Enlln,  selon 
les  temps,  l'aréoteclonique  a  été  synonyme 
de  stratégie,  ou  bien  ces  deux  sciences  su 
sont  complétées  réciproquenient. 

ARÊTE.  En  <oy(ogij'a;j/ue,  c'est  la  ligne  de 
séiia ration  de  deux  versants. 

En  forli/icalion,  c'est  la  ligne  d'intersec- 
tion de  deux  plans  ou  deux  faces  d'ouvrage 
faisant  sailli(!  ;  cette  ligne  se  nomme  (joul- 
tiére,  dans  le  cas  contraire. 

En  armement,  il  y  a  les  arêtes  de  lames 
de  baioinn^ttes,  au  nombre  de  trois,  se  ter- 
minant en  pointe.  De  même,  il  y  a  une  ou 
plusieurs  arêtes  dans  la  plupart  des  armes 
blanches,  La  cuirasse  a  également,  en  son 
milieu,  une  arête  hu.sr/ftép  formant  de  chaque 
cAté  un  plan  incliné  sur  lequel  les  balles  ont 
une  tendance  a  glisser. 

ARGELINOS;  Algérinos.  Nom  donné, 
par  les  Espagnols,  à  la  légion  étrangère  qui 
leur  fut  envoyée  d'Algérie  par  Louis-Philippe. 

ARGANÈTE.  Ma.-hine  de  guerre  du 
nioven  âge  propre  à  lancer  des  artifices,  des 
lionleli^  et  de:-,  matières  incendiaires. 


ARGENT  (#NVOi  d). 

ARGENT  (envoi  d')   (V.  Vaguemestre). 

ARGENT  détonant.  Métal  d'abord  em- 
|iloyé  pour  la  faliricatioii  des  anioii-os  fiilini- 
iiaiites.  mais  laissé  de  côté  à  partir  de  1820. 

ARGOULETS.  Arquebusiers  à  elieval. 
dont  larijuehuse  avait  moins  d'un  mètre  de 
longueur.  Leur  rôle  était  celui  d'éclaireurs 
et  de  partisans  et  on  les  opposait  aux  bat- 
teurs d'estrade  étrangers  nonniiés  estradiots, 
mais  c'étaient  en  général  de  mauvais  sol- 
dats, peu  l'onsidérés,  plus  propres  au  pillaj;e 
qu'au  combat.  On  les  surnomma  même 
croque-moutons  et  le  nom  d'argoulet  devint 
un  terme  de  mépris. 

Argoulet  est  aussi  le  nom  dotmé,  dans  le 
pays  de  Liège,  à  des  fusils  de  pacotille  fabri- 
qués piiur  la  traite  des  nègres. 

ARGYRASPIDE.  Troupes  ma.édoniennes 
d'élite,  couvei  tes  d'armes  de  parade  argen- 
tées et  faisant  fondions  de  gardes  du  corps. 
Elles  se  rangeaient  sur  huit  raugs. 

ARIÉS  fV.  Bélier). 

ARIGOT.  Nom  doimé  aux  fifres,  flûtes, 
::aloubets,  flageolets  et  aux  chalumeaux  en 
général  ;  de  là  le  dicton  :  boire  à  tire-la- 
rigot, boire  au  chalumeau  ou  flùter. 

ARITHMOMÈTRE.  Machùie  à  calculer, 
d'un  emploi  fort  commode  et  très  régulier 
poui'  les  ojiérations  comprenant  un  grand 
nombre  de  chiflfres  ;  est  en  usage  dans  cer- 
tains établissements  militaires  pour  vérifier 
les  coni|itc<. 

ARMATEUR.  Nom  donné  à  celui  ((ui 
arme  un  navire,  c'est-à-dire  le  pourvoit  de 
tout  le  matériel  nécessaire  pour  naviguer, 
négocier  et  se  défendre. 

ARMATOLES.  -Milice  grecque  delà  Thes- 
salie,  créée  par  Sélim  I*""  au  commencement 
du  XVl'^  siècle,  qui,  destinée  d'abord  à  ré- 
primer les  incursions  des  montagnards  Ideples, 
s'unit  ensuite  à  ceux-ci  contre  les  Tuics. 

ARMATURE.  Nom  donné  à  des  soldats 
primipaux  de  la  milice  romaine  au  temps 
de  sa  décadence.  Se  dit  aussi  d'une  bande  de 
tôle  dont  sont  garnies  les  planches  de  châ- 
lits. 

ARME.  Se  dit  de  tout  instrument  qui 
sert  pour  attaquer  (arme  o}fenslve)  ou  pour 
se  défendre  {arme  défensive).  Ces  dernières, 
destinées  à  protéger  le  corps  contre  les  coups 
de  l'adversaire,  ne  pouvaient  seivir  que 
contre  les  armes  non  à  feu  et  consistent  en 
boucliers,  cuirasses,  casques,  armures  du 
moyen  âge,  etc.  Elles  n'ont  plus  aucune  effi- 
cacité contre  les  armes  à  feu,  même  contre 
les  fusils  actuels.  Il  y  avait  aussi  la  demi- 
cuirasse,  la  cotte  de  mailles  ou  haubert. 
Les  armes  offensives  sont  très  nombreuses, 
ont  varié  suivant  les  temps,  se  sont  modi- 


o!  ARMES. 

fiées  et  perfectionnées  sans  cesse  ;  elles  peu- 
vent se  diviser  connue  il  suit  : 

Armes  de  main,  parce  qu'on  les  tient  à 
la  main  |iour  en  fraii|tcr  l'ennemi  par  la  force 
du  bras.  Elles  comprennent  :  les  armes  con- 
tondantes (massues  d'armes,  casse-tète)  ;  les 
armes  tranchantes  (haches  d'armes,  cime- 
terres); Wsarmes  de  pointe  ou  </'cs/oc (épées, 
poignards)  ;  les  armes  d'estoc  et  de  taille  (sa- 
bres) ;  les  armes  de  luist  (piques,  lances,  hal- 
lebardes) : 

1°  Les  armes  contondantes,  qui  ne 
sont  destinées  à  aj,'ir  ((ue  par  le  choc  de  leur 
niasse,  pour  assommer  ou  briser.  Elles  sont 
d'autant  plus  à  craindre  qu'elles  sont  plus 
lourdes  et  maniées  avec  plus  de  vigueur 
musculaire  ;  ce  sont  :  la  massue,  le  mail  ou 
maillet,  le  marteau,  la  masse  et  le  fléau 
d'armes,  le  casse-téte.  Les  armes  de  ce  genre 
pouvaient  seules  venir  à  bout  des  armures 
du  moyen  âge,  en  les  faussant  ou  en  les  bri- 
sant, mais  elles  disparurent  dés  que  les 
armes  à  feu  devinrent  d'un  emploi  pra- 
tique ; 

2»  Les  armes  tranchantes  ou  de  taille, 
dans  lesquelles  la  parti(^  frappant  l'ennemi 
est  tranchante,  c'est-à-dire  a  une  arête  aiguë 
facilitant  la  jiénétration.  Les  blessures  faites 
par  ces  armes  ne  sont  pas,  en  général,  bien 
dangereuses.  Les  variétés  d'armes  tran- 
chantes sont  assez  nombreuses  :  haches,  fau- 
chards,  vouges,  guisarmes,  hallebardes,  cou- 
teaux, coutelas,  cimeterres,  sabres  à  un  ou 
deux  tranchants  ; 

3°  Les  armes  de  pointe  ou  d'estoc  sont 
celles  avec  lesquelles  on  agit  par  la  pointe 
qui,  par  sa  pénétration,,  produit  des  bles- 
sures plus  graves  et  moins  visibles  que  les 
armes  tranchantes.  Dans  cette  catégorie,  il 
faut  classer  les  javelots,  javelines,  framées, 
angons,  épieux,  pilum,  lances,  piques,  épées, 
rapières,  poignards,  dajiues,  sabres  droits  ; 

4°  Les  armes  de  jet,  qui  servent  à  lancer 
un  projectile  avec  um(>  force  produite  par 
une  série  d'efiforts;  ce  sont  :  la  fronde,  l'arc, 
l'arbalète,  etc.,  qui  ont  précédé  et  remplacé 
les  armes  à  feu  comme  machines  servant  à 
atteindre  l'ennemi  à  distance,  pour  éviter 
l'attaque  corps  à  corps.  Nous  ne  parlons  |)as 
ici  des  machines  de  gueiie  de  l'antiquité  ou 
du  moyen  âge,  telles  que  :  balisles,  cata- 
pultes, fauconneurs,  trébuchets,  etc.; 

50  Les  armes  à  feu  utilisent  la  force  pro- 
duite par  l'explosion  des  gaz  pour  obtenir  le 
but  précédemment  demandé  aux  armes  de 
jet.  11  y  a  des  aimes  à  feu  portatives,  pou- 
vant être  maniées  par  un  seul  homme,  et 
Tion  portatives,  exigeant  le  concours  de  plu- 
sieurs servants  pour  pouvoir  être  tirées  ;  ces 
dernières  portent  le  nom  particulier  d'artil'- 


ARMES. 

ierir.  Comme  arnios  à  fou  porl.itivcs,  il  faut 
liter  les  biitons  à  feu,  rnnons  el  couleirincs 
à  wain,  arquebuses  et  mousquets,  fusils. 

Lo  métal  iMii|ili)yé  pour  la  fabricatimi  des 
armes  a  mitu'  a\ei'  le  dejrit'  de  eivilisalioii, 
e'est-à-dire  d'hahileté  dans  l'usage  des  mé- 
taux ;  de  pienr.  dans  les  teniiis  préhistori- 
ques, elles  s.'  sont  tiaiisforniées  lentement  en 
armes  de  bronze  ou  de  fer,  ear  les  anciens 
ne  eonnaissaient  ipiimiiarfaitement  l'art  de 
travailler  le  fer.  L'acier  ne  vint  qu'en  der- 
nier lieu  et  ne  fut,  pendant  longtemps,  em- 
ployé que  jiour  les  armures  et  les  lames 
d'épée  ou  de  sabres  (armes  blauclies);  actuel- 
lement, c'est  l'acier  qui  est  presque  unique- 
ment employé. 

—  d'honneur.  Sous  la  première  Ftépu- 
blique,  on  donna  comme  récompense  natio- 
nale, aux  militaires  ayant  accompli  des 
actions  d'éclat,  des  armes  dites  d'honneur. 
Elles  furiMil  remplacées  par  la  décoration  de 
la  Légion  d'honneur.  Elles  consistaient  en 
sabres  pour  les  officiers,  en  fusils,  carabines 
ou  grenades  pour  les  sous-officiers  et  soldats, 
et  donnaient  droit  à  une  haute  paye  de 
5  centimes  pour  les  simples  soldats. 

Le  mot  arme  s'emploie  aussi  pour  dési- 
j.'ner  l'ensemble  des  militaires  armés  de  la 
même  manière  et  ayant  la  même  instruction 
et  le  même  rôle  en  vue  de  la  guerre.  Dans 
ce  sens,  il  y  a  quatre  armes  :  1°  I'ixfan- 
TERiE.  marchant  et  combattant  à  pied,  sur- 
tout avec  h- fusil;  2°  la  CAVALERIE,  marchant 
et  combattant  à  cheval,  surtout  au  moyen  des 
armes  d'estoc  et  de  taille  ;  3»  I'autii.i.erie, 
employant  les  armes  à  feu  non  portatives. 
Ce  sont  les  trois  armes  principales.  La  qua- 
trième, le  GÉNIE,  est  chargée  de  préparer  ou 
détruire  les  communications,  les  fortifica- 
tions de  campagne  ou  permanentes,  de  la 
construition  et  di'  l'entretien  des  ouvrages 
de  fortification  iiermanente  et  des  bâtiments 
militaires  ;  elle  joue  également  un  jrrand 
rôle  dans  l'attaque  et  la  défense  des  pla<'es. 
Les  quatre  armes,  bien  qu'ayant  leur  rôle 
S|)écial  et  li'iir  instruction  particulière,  sont 
organisées  de  manière  à  se  compléter  léci- 
pioqueiiicnt  et  à  condjinei'  leurs  moyens 
d'action  <'t  leurs  qualités  propres  pour  triom- 
pher de  toutes  les  difficultés  et  arriver  au 
résultat,  qui  est  de  vaincre  l'enneini. 

—  d  abordage.  Armes  offensives  en 
usa;.'!'  d.iiis  1,1  niMrine  militaire  et  distribuées 
seulemenl  en  cas  dt;  branle-b;is  ou  d'attaque 
corps  à  corps.  Elles  consistent  en  épées  lon- 
gues, faux,  haches,  masses,  piques,  rançons 
et  amies  de  lon^rneur. 

—  de  longueur.  Sortes  d'armes  à  hampe. 
dont  la  diiiMii-ioii  déjjasse  les  proportions 
ordinaires  <lc  la   taille   inovenin'.  Elles  con- 


t  ARMÉ. 

stituaient  le  moyen  de  défense  des  files  pro- 
fondes et  des  colonnes  compactes  de  l'infan- 
terie communale  et  même  de  l'infanterie  au 
temps  où  l'on  donnait  aux  ailes  le  nom  de 
manches. 

Le  mot  arme  s'emploie  aussi  dans  le  sens 
d'armoiries. 

—  courtoise.  Arme  ne  pouvant  causer 
aucune  blessure  danj.'ereuse,  dont  on  faisait 
usage  dans  certaines  joutes,  au  moyen  âge  ; 
il  suffisait  pour  cela  de  placer,  au  bout  de 
l'arme  ordinaire,  une  espèce  d'anneau  ap- 
pelée fret  ou  frette. 

Les  fleurets  mouchetés  sont  une  es|)ècc 
d'arme  courtoise. 

—  au  pied.  Position  du  soldat  reposé  sur 
l'arme. 

—  au  bras.  Temps  du  maniement 
d'armes  exécuté  en  trois  mouvements  et 
actuellement  supprimé.  Il  servait,  lorsque  le 
fusil  était  porté  dans  le  bras  gauche,  à  re- 
poser celui-ci,  qui  venait  s'étendre  horizon- 
talement sur  la  ))oitrine  en  soutenant  le 
cliieii  appuyé  près  de  la  saignée. 

—  à  volonté.  Commandement  signifiant 
que  les  hommes  peuvent  alors  porter  le 
fusil  sur  l'une  ou  l'autre  épaule,  à  la  bre- 
telle, sans  aucune  espèce  de  régularité,  de  la 
manière  qui  leur  parait  la  plus  commode. 

—  sur  l'épaule  droite.  Temps  du  ma- 
niement d'armes,  qui  s'exécute  en  trois  mou- 
vements, le  fusil  étant  ou  au  pied  ou  au 
port  d'armes.  Il  est  employé  dans  les  mar- 
ches ou  pour  remplacer  l'ancien  mouvement 
de  l'arme  au  bras,  pour  reposer  l'homme,  en 
conservant  une  certaine  régularité.  Dans  les 
marches,  on  place  aussi  l'arme  sur  l'épaule 
gauche. 

—  SOUS  le  bras  gauche.  Mouvement 
employé  surtout  par  les  détachements  en 
aimes  qui  accompagnent  les  convois  funè- 
bres. 

—  spéciales.  On  donne  ce  nom  à  Var- 
lilleric  cl  au  yénie  parce  que  ces  armes  doi- 
vent recevoir  une  instruction  spéciale  et  ont 
diverses  spécialités  de  rôles  à  remplir.  On  les 
nomrne  aussi  armes  savantes. 

ARME  à  la  légère.  Anciennes  troupes 
légères  qui  engageaient  l'action;  elles  se  ser- 
vaient d'armes  de  jet.  Au  moyen  âge,  jeunes 
gentilhommes  a.spirants,  écuyers,  qui  s'atta- 
chaient à  un  chevalier  banneret  et  qui, 
n'ayant  qu'à  seconder  les  gens  d'arme,  n'a- 
vaient que  la  tète,  le  buste  et  les  bras  pro- 
tégés par  diH'érentes  pièces  de  l'armure  com- 
plète. 

—  automatique  (V.  Coin  (Varrêi). 

— •  de  pied  en  cap.  Gentilshommes 
nonnués  clie\aliers  qui  avaient  toutes  les 
parties  du  corps,  depuis   le  pied  jusqu'à  la 


% 

ARMÉE. 


53 


ARMÉE. 


l^te.  protégées  par  différentes  pièces  dont  l'en- 
semble constituait  l'armure  complète. 

—  jusqu'aux  dents.  Locution  signifiant 
qu'on  est  absolument  prêt  pour  la  lutte  et 
qui  vient  de  ce  qu'à  l'époque  du  mousquet  à 
main  le  mousquetaire  plaçait  en  réserve  plu- 
sieurs balles  dans  sa  bouche  afin  de  pouvoir 
cliarger  plus  rapidement. 

—  de  toutes  pièces  (V.  Chevalier). 

ARMËE.  Ensemble  des  ressources  eu  per- 
sonnel et  en  matériel  dont  un  pays  peut  dis- 
poser en  vue  de  la  guerre,  en  lui  donnant 
une  organisation  en  rapport  avec  les  circon- 
stances, la  situation  générale  du  pays,  le 
but  poursuivi,  etc. 

L'organisation,  la  composition,  la  propor- 
tion des  diverses  armes,  la  manière  de  com- 
battre, etc.,  ont  naturellement  varié  suivant 
les  époques,  les  contrées,  les  progrès  de  l'ar- 
mement, etc.  Nous  nous  bornerons  à  indi- 
quer ici  l'organisation  actuelle  de  l'armée 
française  et  quelques  chiffres  concernant  les 
armées  étrangères. 

Les  lois  fondamentales  qui  régissent  l'ar- 
mée française  sont  les  suivantes  : 

La  loi  du  15  juillet  1«89,  qui  édicté  l'o- 
bligation du  service  militaire  pour  tous,  est 
la  répartition  équitable  des  charges  de  ce 
service  entre  tous  (V.  Recrutement). 

La  loi  4u  13  mars  1875,  sur  Voninuisa- 
tion  de  l'armée,  ses  cadres  et  ses  effectifs  en 
temps  de  paix  et  en  temps  de  guerre.  Cette 
loi  est  basée  sur  ce  principe  que  l'organisa- 
tion militaire  du  temps  de  paix  doit  être  la 
même  que  celle  du  temps  de  guerre,  et  qu'il 
faut  pouvoir  passer  rapidement  de  l'un  à 
l'autre  par  un  simple  accroissement  d'effec- 
tifs. 

La  loi  du  20  mars  1880,  sur  l'état-major, 
modifié  par  celle  du  24  juin  1890,  fixe  la 
composition  du  personnel  de  l'état-major  de 
l'armée,  ainsi  que  ses  attributions  (V.  État- 
major,  A  rch  iristes) . 

La  loi  du  16  mars  1882,  sur  l'administra- 
tion de  l'armée,  modifiée  par  celle  du 
1^'  juillet  1889,  donnant  l'autonomie  au 
service  de  santé,  pose  les  grands  principes  de 
l'administration  militaire. 

L'armée  est  commandée  par  l'état-major 
gênerai,  comprenant  les  maréchaux  et  les 
généraux  secondés  par  le  service  d'état-ma- 
jor. Elle  comprend  :  1°  des  corps  de  troupe 
(infanterie,  cavalerie,  artillerie,  génie,  train 
des  équipages  et  corps  spéciaux)  :  2"  des 
services  particuliers  [intendance,  service  de 
santé,  service  vétérinaire,  service  des  cultes, 
interprètes,  recrutement,  remonte,  poudres 
et  salpêtres,  justice  militaire,  contrôle); 
3°  des  services  auxiliaires,  fonctionnant  en 
temps  de  guerre  seulement  {chemins  de  fer. 


télégraphie  militaire,  trésorerie  et  postes, 
serrice  des  étapes)  ;  4°  l'armée  territoriale. 

Au  l^r  avril  1891,  la  composition  des 
corps  de  troupe  de  l'armée  française  était  la 
suivante  : 

1°  Infanterie:  144  régiments  subdivi- 
sionnaires à  3  bataillons  de  4  compagnies, 
plus  une  section  hors  rang  et  un  cadie  com- 
plémentaire pour  un  4'  batiiillon  ;  18  régi- 
ments régionaux  ayant  la  même  composition 
que  les  précédents,  mais  sans  cadre  complé- 
mentaire ;  30  bataillons  de  chasseurs  à  pied 
à  6  compaj:nies,  plus  une  section  hors  rang  ; 
4    régiments  de  zouaves  à  4  bataillons  de 

4  compagnies,  plus  2  compagnies  de  dépôt 
et  une  section  hors  rang  ;  4  régiments  de 
tirailleurs  algériens  et  2  régiments  étrangers 
ayant  la  même  composition  que  les  régi- 
ments de  zouaves,  mais  avec  une  seule  com- 
pagnie de  dépôt  ;  5  bataillons  d'infanterie 
légère  d'Afrique  à  6  compagnies  chacun,  plus 
une  section  hors  rang  ;  4  compagnies  de 
fusiliers  de  discipline,  en  Algérie; 

2°  Cavalerie:  12  régiments  de  cuiras- 
siers, 30  régiments  de  dragons,  21  régiments 
de  chasseurs.  12  régiments  de  hussards, 
6  régiments  de  chasseurs  d'Afrique,  4  régi- 
ments de  spahis. 

Tous    les   régiments  de  cavalerie  sont  à 

5  escadrons  avec  un  peloton  hors  rang,  à 
l'exception  des  régiments  de  spahis  qui  ont 

6  escadrons,  plus  un  peloton  hors  rang. 

En  exécution  de  la  loi  du  25  juillet  1887, 
le  Ministre  de  la  guerre  est  autorisé  à  créer 
encore  :  2  régiments  de  cuirassiers,  2  régi- 
ments de  dragons  et  2  régiments  de  hus- 
sards, au  fur  et  à  mesure  que  les  ressources 
le  permettront. 

La  cavalerie  comprend  encore  4  compa- 
gnies de  cavalerie  de  remonte  ; 

3°  Artillerie  :  38  régiments  d'artilllerie 
de  campagne,  à  12  batteries  chacun  et  un 
peloton  hors  rang  ;  16  bataillons  d'artUlerie 
de  forteresse  à  6  batteries  chacun  ;  12  bat- 
teries d'artillerie  de  montagne  pour  la  dé- 
fense des  Alpes  ;  16  batteries  d'artillerie 
(dont  4  à  pied,  4  montées  et  8  de  mon- 
tagne), pour  le  service  de  l'Algérie  et  de  la 
Tunisie  ;  2  régiments  de  pontonniers  à 
14  compagnies  et  une  section  hors  rang 
chacun  ;  10  compagnies  d'ouvriers  d'artil- 
lerie ;  3  compagnies  d'artificiers; 

4°  Génie  :  4  régiments  de  sapeurs-nii- 
neurs,  dont  3  à  5  bataillons  de  4  compa- 
gnies, et  un  à  4  bataillons  de  4  compagnies, 
jjlus  une  compagnie  de  sapeurs  conducteurs 
et  une  section  hors  rang,  à  chaque  régiment  : 
1  régiment  de  sapeurs  de  ciiemin  de  fer, 
comprenant  3  bataillons   de  4  compagnies. 


ARMÉES  KTRANGKRES. 

pins  iiiK-  fTiiii|i;ij;nii'  (lt>   s:i|iiMirs-coiiduct('iirs 
l'I  lin»*  sertion  lior^  niiij:; 

5°  Train  des  vifuiiiages  :  20  osciuirons  du 
trnin  des  équipages  à  3  compapiiios.  à  l'in- 
térit'ur;  9  cdinp.-i^rnit's  mixtes  rattacliéesclia- 
«iii»'  à  1  halailloii  de  l'inléiiiMir,  pour  assu- 
rer le  seivii't'  en  Aljférie. 

En  temps  de  ftuerre,  chacune  des  compa- 
gnies de  l'intérieur  se  dédouble,  de  façon  <fue 
l'escadron  du  train  com|)rend  6  compagnies  ; 

6"  ItxlirinU'rs  iinlitaire:<  :  "26  sections; 

7°  Commis  et  ouvriers  mililaires  d'admi- 
nistration :  io  sections  ; 

8°  Sea-èlaires  d'étal-major  et  de  recrute- 
ment :  20  sections  ; 

9"  tiendiirmerie  :  une  léfrion  de  la  frardc 
républicaine,  formée  de  3  hataillons  à  4  i-om- 
(lajfnies  chacun  et  de  4  escadrons  ;  26  léjrions 
de  gendarmerie  dé|)artementaln  ; 

10"  Sapeurs-pompiers  de  la  ville  de  Paris: 
un  réjfiment  fornu-  de  2  Ijataillons  ;i  6  com- 
pairnies  chacun. 

ARMÉES  étrangères.  L'effectif  dos  ar- 
mées françaises  et  élran^èios  est,  en  ciiiffres 
ronds,  le  suivant  : 

Pied  Pioii 

de  paix.  de  ^'uerre. 

AUemacup 490,000  3,200,000 

Anjflelerre 280,000  810,000 

Autriclie-Honirrie.  .  275,000  1.540,000 

Belfrique 43,000  165,000 

Buii-'arie 32,000  91,000 

Danemark 42,000  60,000 

Kspaj.'ne 130,000  800,000 

France 520,000  3,780,000 

Grèce 27,000  40,000 

Hollande 65,000  180.000 

Italie 240.000  2,500,000 

Fortupal 30,000  125,000 

Roumanie 35,000  175,000 

Kussie 800,000  5,000,000 

Serbie 15,000  190,000 

Suède  et  iNorvèjre .  .  56,000  275,000 

Suisse 120,000  200,000 

Turquie 180,000  350,000 

ARMÉE  territoriale.  L'armée  territo- 
riale se  coniiiose  dr-  tous  les  hommes  propies 
nu  service  militaire,  qui  ont  passé  dans 
l'armée  active  et  dans  sa  reserve  le  temps 
fi\é  par  la  loi,  soit  10  ans. 

La  durée  du  service  dans  l'armée  teirilo- 
rirdc  et  d.ans  sa  réserve  est  de  16  ans. 

L'armée  territoriale  jieut  être  affectée,  en 
cas  de  mobilisation,  à  la  garnison  des  places 
fortes,  nu\  postes  et  lignes  d'étapes,  à  la 
défense  des  côtes,  des  jioints  stratégiques  ; 
elle  peut  aussi  être  formée  en  brigades,  divi- 
sions ou  corps  d'armée  destinés  à  tenir  cam- 
pagne; enfin,  certains  corps  de  troupe  terri- 


ARMÉE  DE  MER. 

loriaux  |)envenl  être  détaehés  pour  faire 
partie  de  l'armée  aetive. 

Les  cadres  de  l'armée  territoriale  sont  con- 
stitués dès  le  temps  de  paix  ;  en  dehors  des 
périodes  d'appel,  il  n'y  a  que  le  cadre  per- 
manent qui  soit  soldé.  Ce  cadre  est  chargé 
de  l'administration,  de  la  tenue  des  contrôles 
et  surtout  de  la  préparation  des  mesures  né- 
cessaires pour  l'appel  à.  l'activité. 

L'organisation  de  celte  armée  a  été  cal- 
quée, autant  ({ue  possii)le,  sur  celle  d(i 
l'armée  activ(>,  c'est-à-dire  par  région  de 
corps  d'armée,  et  même  par  subdivision  de  ré- 
gion, pour  l'infanterie. 

Giiaque  légion  de  corps  d'armée  com- 
prend :  8  régiments  d'infanterie  à  nombre 
variai)le  de  l)ataillons,  plus  un  dépôt;  4  esca- 
drons de  dragons  et  4  escadrons  de  chasseurs 
à  ciieval  ;  1  régiment  d'artilhnie,  dont  le 
nombre  de  batteries  varie  avec  les  ressources 
de  la  région  ;  1  bataillon  du  génie;  1  esca- 
dron   du    train  ;     1     section    d'infirmiers, 

1  section  de  commis  et  ouvriers  militaires 
d'administration. 

La  19''  région  (Algérie)  aune  organisation 
spéciale  et  conqirend  :  10  bataillons  territo- 
riaux de  zouaves,  4  escadrons  de  chasseurs 
d'Afrique,  13  Ijalteries  d'artillerie  à  pied, 
3  sections  d'infirmiers  et  3  sections  de  com- 
mis et  ouvriers  militaires  d'administration. 

La  !'■"'   région  (Lille)  comprend  en  outre 

2  bataillons  de  caiionniers  sédentaires  (1  à 
Lille,  1  à  Valenciennes)  se  recrutant,  par 
enrôlements  volontaires,  parmi  les  hommes 
de  l'armée  territoriale  ou  libérés  ;  la  15®  ré- 
gion (Marseille)  a  9  régiments  au  lieu  do  8, 
ce  qui  |)orte  à  145  le  nombre  total  des  régi- 
ments d'infanterie  teiritoriaux. 

i/administration  des  corps  de  troupe  de 
l'armée  territoriale  est  la  même  que  celle  des 
corps  de  troupe  de  l'armée  active. 

Les  territoriaux  convoqués  pour  une  pé- 
riode d'instiuction  doivent  rapjiorter  en  état 
convenable  les  effets  militaires  qu'ils  ont 
emportés  avec  eux  lors  de  leur  renvoi  dans 
lenis  foyers. 

—  de  mer.  L'armée  de  mer  comprend  : 
1°  des  états-majors,  des  équipages  de  la 
flotte  et  des  services  particuliers  qui  coiisti- 
tiient  la  marine  proprement  dite  ;  2°  Vin- 
fanterie  de  marine,  formée  de  8  régiments 
ayant  chacun  une  jiortion  centrale  en 
France  et  des  détachements  aux  colonies  ; 
3"  Varlillcrie  de  marme,  composée  d'un 
état -major  particulier,  d'un  régiment  de 
29  batteries  avec  une  compagnie  de  con- 
ducteurs, de  6  i-ompagnies  d'ouvriers  et 
d'une  compagnie  d'artificiers  ;  4°  de  la  gen- 
darmerie coloniale,  formée  de  5  compagnies 
à  pied  ;  8"  d'une  compagnie  de  discipline  do 


ARMEMENT. 


ARMISTICE. 


la  marine  :  6°  do  4  compagnies  de  disiipli- 
naires  ooloniaux  ;  7°  de  3  léfrimcuts  de  ti- 
itiilleurs  tonkinois  à  3  bataillons  :  8°  d'un 
ri'jrimeut  de  tirailleurs  itvnétjalats  ;  9"  de 
1  i'ompa?nie  de  cipahis  df  l'Inde, 

ARMEMENT.  Nature  des  armes  et  outil- 
laire  dont  sont  pourvues  les  troupes. 

Larniement  des  combattants  varie  suivant 
leur  mode  de  locomotion  et  leur  manière  de 
l'ombattre. 

Les  troupes  à  pied  (infanterie  et  génie) 
sont  armées  du  fusil  à  longue  portée  et  à 
répétition,  ainsi  que  d'une  épve-buionnelte  ; 
la  cavalerie,  dont  l'action  particulière  tient 
surtout  à  la  facnlté  de  locomotion  rapide 
qu'elle  possède,  a  pour  arme  princi|)ale 
Varme  blanche  (sabre  ou  lance)  et  pour  arme 
secondaire  une  arme  a  feu  (carabine  ou  re- 
volver) ;  enfin,  l'artillerie  est  armée  du 
canon  comme  arme  jtrincipale,  mais  les 
hommes  à  cheval  et  les  <rradés  sont  en  outre 
pourvus  d'un  mbre  et  d'un  revolver,  et  les 
hommes  à  pied  d'un  mousqueton  et  d'un 
sabre-bnionnelte.  L'armement  des  non-com- 
battants se  compose  uniformément  d'une  ca- 
rabine et  d'un  sabre-baionnelte. 

Armement,  préparatifs  de  guerre  d'une 
puissame. 

]):ui>  r.MtiUerie  on  désigne,  sous  lo  nom 
d'armements  d'une  bouche  à  feu,  les  |)rin- 
cipaux  objets  qui  sont  nécessaires  pour  la 
servir,  savoir  :  les  écouvillons  longs  et  courts, 
le  levier  de  pointage,  le  seau  et  les  divers 
objets  de  nettoyage  placés  dans  les  coffrets. 

C'est  VnrtiUerie  qui  est  chargée,  en  France, 
d'assurer  l'armement  des  corps  de 
troupe,  dont  chacun  dispose  du  nombre 
d'armes  nécessaire  pour  la  mobilisation.  Ces 
armes  sont  partagées  en  deux  catégories  : 
l'armement  du  service  courant,  pour  les 
hommes  de  l'armée  active,  et  l'armement  de 
réserve,  pour  les  hommes  qui  rejoignent  en 
cas  de  mobilisation. 

L'armement  d'une  place  de  guerre, 
arrêté  par  le  .Ministre,  i-oniprend  : 

1°  L'armement  de  sûreté,  qui  est  utilisé, 
soit  pour  l'action  rapprochée  en  concourant, 
avec  les  feux  de  mousqueterie,  à  repousser 
les  attaques  par  surprise  ou  de  vive  force, 
soit  pour  l'action  éloignée,  en  tenant  l'en- 
nemi au  loin,  en  le  forçant  à  élargir  son 
cercle  d'investissement,  en  entiavant  ses 
mouvements,  enfin  en  appuyant  la  défense 
extérieure  active. 

L'espèce,  le  nombre  et  la  répartition  des 
pièces  de  l'armement  de  sûreté  dépendent  de 
la  nature  de  la  fortification  et  du  terrain 
extérieur  ;  elles  sont  en  tout  temps  montées 
sur  leurs  affûts  et  installées  aux  points  où 
elles  peuvent  le  mieux  remplir  leur  but  : 


2"  L'armement  de  défense  qui,  abstraction 
faite  des  batteries  de  sodie,  comprend  toute 
l'artillerie  nécessaire  pour  soutenir  la  lutte 
sur  les  secteurs  où  se  dévelopjtent  les  atta- 
(|ues  et  pour  parer  à  tontes  les  éventualités 
sur  les  autres  secteurs.  11  se  compose  d'abord 
di'  l'armement  de  sûreté,  puis  do  l 'armement 
complémentaire  des  ouvrages  et  do  la  réserve 
générale. 

L'armement  complémentaire  d'un  ouvrage 
permanent  se  compose  des  ])ièces,  en  majo- 
rité de  forts  calibres,  ajoutées  à  l'armement 
de  sûreté. 

La  réserve  générale  est  destinée  à  renforcer 
rapidement  l'artillerie  du  côté  des  attaques. 
Elle  comprend,  en  grande  partie,  des  pièces 
faciles  à  transporter  et  sert,  en  particulier,  à 
l'armement  des  batteries  de  circonstance,  qui 
sont  établies  dans  les  mêmes  conditions  que 
les  batteries  de  siège  ; 

3°  Les  batleri^'s  mobiles,  qui  sont  attelées 
et  ont  pour  destination  principale  d'accom- 
pagner et  d'appuyer,  dans  leurs  opérations 
actives,  les  troupes  mobiles  de  la  garnison. 
Elles  concourent  aussi  à  défendre  les  posi- 
tions extérieures  retranihécs  et  à  atteindre 
les  travaux  d'approche  ; 

4°  Les  bouches  à  feu  de  rechange,  desti- 
nées à  remplacer  celles  qui  auraient  été 
mises  hors  de  service. 

L'armement  des  batteries  de  côtes  se  com- 
pose di's  plus  gros  calibre;;  de  l'armée  de 
terre  (iii  de  marine. 

ARMER.  Pourvoir  d'armes.  Bander  le  res- 
sort du  chien.  Munir  une  forteresse  de  tous 
les  engins  de  guerre  et  de  toutes  les  muni- 
tions nécessaires  à  sa  défense.  Equiper  un 
navire  et  le  pourvoir  de  tout  ce  qui  est  né- 
cessaire à  l'expédition  ([u'il  va  entreprendre, 
suit  poui-  la  guerre,  suit  ])onr  lo  commerce. 

ARMET  ou  ARMERET.  Casque  du 
moyen  âge,  pointu,  sans  visière  et  sans  gor- 
gerin.  Il  différait  du  heaume,  surtout  en  ce 
qu'il  était  moins  épais  et  moins  lourd. 

ARMISTICE.  Suspension  des  hostilités 
entre  des  armées  belligéiantes,  pour  une 
durée  en  général  assez  courte  et  dans  un  but 
particulier:  enterrer  les  morts, permettre  aux 
étrangers  de  s'éloigner  d'une  ville  assiégée 
ou  conclure  la  paix.  Il  est  particulier 
quand  il  n'a  son  effet  que  sur  un  point  dé- 
terminé du  théâtre  de  la  guerre;  il  est  3e- 
néral  quand  il  doit  faire  cesser  partout  les 
opérations  militaires  des  puissances  qui  sont 
en  lutte.  On  peut  dénoncer  l'armistice  avant 
le  terme  marqué  pour  sa  fin,  lorsqu'on  s'en 
est  réservé  la  faculté,  mais  le  violer  a  tou- 
jours été  considéré  comme  un  attentat  des 
plus  graves  au  droit  des  gens  et  l'article  227 
(lu  Code  de  justice  militaire  punit  de  mort 


ARMOIRE. 


.")() 


ARPENTAGE. 


tiinl  cliff  (|ni  pidloii}.'!'  les  liostiliti'S  après 
a\i>ir  iii.ii  l"avis  offii-icl  d'un  ariiiislii'i». 

ARMOIRE,  ni'piiis  une  viiijrtaine  d'an- 
lU'i's.  il  est  aciurdi-  à  cliaqui'  sous-oflioior 
uiw  aiiiioiit'-i'la;,'t'ri'  dans  la(|iii'llf  il  peut 
plai-iT  et  ciifcrmiT  ses  offets  (riialiillcmcnt  cl 
de  |irtil  i'(|iiip('nii-iit. 

ARMOIRIES.  .Manjucs  dislin.Uvcs  adup- 
li'fs  par  la  nolilcssc  v<'rs  le  Vl*^  siècle  et  com- 
posées de  certaines  fi^rures  ou  endtlènies  qui 
furent,  le  plus  souvent,  reproduites  sur  les 
armures  et  sur  les  bannières.  Elles  datent  à 
peu  piès  de  la  même  époque  que  les  sui- 
noms  de  famille.  Supprimées  en  1790,  elles 
furent  rétablies  pai'  Napoléon  I'"'  et  conser- 
vées depuis. 

ARMONS.  Pièces  symétriques  reliant 
res>i.ii  a  l;i  \olée  dans  les  avanl-ti'ains  mo- 
dèle 18:27  et  suivants;  ils  servent  en  même 
temps  à  su()pnrler  le  eolTre  à  munitions. 

ARMSTRONG.  lufiénieur  andais  qui  in- 
venta les  premiers  canons  rayés  se  charfreant 
par  la  culasse,  adoptés  en  1858  par  l'Anjjle- 
terre  et  auxquelles  on  donna  son  nom.  Ils 
furent  remplacés  dix  ans  après  par  d'autres 
se  chargeant  par  la  bouche  et  ce  n'est  que 
depuis  peu  d'années  que  les  pièces  i-ayées 
sont  adoptéi's  définitivement  en  Anudeterre. 
Au  service  de  son  pays  de  1858  à  1863,  sir 
W.  Arnistron;;  dirige  depuis,  dans  l'indus- 
trie privée,  une  usine  importante  de  faliri- 
calion  de  canons,  qui  rivalise  avec  l'usine 
Krupp  à  Esseii. 

ARMURE.    Ensemble  des  armes    dcfen- 

Fig.  19. 


$iiei  servant  à  |;arautii-  un  homme  de  ^ruerre 
et  son  cheval,  tant  iln-z  les  anciens  que  chez 


les  modernes,  jusqu'à  Louis  XIV.  Avec  les 
armes  de  jel  peu  meuitrières  en  usaj^'e  jus- 
qu'à l'invention  de  la  poudre,  la  protection 
de  l'armure  était  à  peu  près  complète.  L'ar- 
mure complète  on  fer  |)lein  prit  naissance 
vers  la  fin  du  Xlll"  siècle,  où  elle  remplaça 
le  luiitbfrl.  ou  vêtement  de  mailles  ra|iporté 
des  cioisades  ;  son  usaije  devint  ijénéi'al  sous 
Charles  VI. 

Certaines  arninies  pesaient  plus  de  50  ki- 
logr.  et  comprenaient  jusqu'à  250  pièces  dif- 
férentes, ajustées  et  disposées  de  manière  à 
permettre  le  jeu  des  articulations  et  à  cou- 
vrir néanmoins  toutes  les  parties  du  corps, 
même  dans  le  choc  et  l'acritation  du  combat 
(V.  Ii(,.  19). 

Les  armures,  après  diverses  modifications 
de  forme  et  d'épaisseur,  furent  généralement 
abandonnées  au  XVl*'  siècle,  lorsque  les  pio- 
erès  des  armes  à  feu  eurent  rendu  leur  pro- 
tection insuffisante». 

—  du  génie.  .Jusqu'en  1878,  dans  la 
sape  jdeine,  les  deux  sapeurs  qui  marcliaient 
en  tète  étaient  revêtus  d'une  armure  com- 
prenant une  cuirasse  et  un  pot-en-tète,  qui 
pouvaient  jusqu'alors  les  protéger  contre  les 
balli's.  Insuffisants  contre  les  projectiles  des 
fusils  actuels,  ces  objets  ont  été  abandonnés 
comme  inutiles  et  gênants. 

ARMURIERS  militaires.  Employés 
d'artillerie  chargés  de  l'entretien  et  de  la 
réparation  des  armes  dans  les  corps  de 
tioupe.  Ils  portent  le  titre  de  chefs  armu- 
riers militaires  et  prennent  rang  de  préséance 
après  les  adjudants. 

Il  en  existe  un  dans  chaque  corps  de 
troupe  ;  les  3/5  du  nombre  total  des  cJiefs 
armuriers  sont  de  l''"  classe  et  ont  droit  à 
la  solde  et  aux  prestations  des  seigents-ma- 
jors. 

Les  chefs  armuriers  de  2^  classe  sont  pris 
parmi  les  ouvriers  immatriculés  des  manu- 
factures d'armes  et  parmi  les  ouvriers  des 
corps  remplissant  les  conditions  de  capacité 
déterminées  par  les  règlements. 

Les  chefs  aimuriers  de  1'^'=  classe  sont  pris 
parmi  ceux  de  2*-'  classe,  moitié  au  choix, 
moitié  à  l'ancienneté. 

ARNAUTES  ou  ARNOUTS.  Mili.e 
grec(|ui',  creei'  en  176U,  ]>uur  garder  les 
côtes  de  la  Ciiniée. 

ARONDE.  Assemblage  en  forme  de  queue 
d'hirondelle  (bironde)  pour  relier  deux  pièces 
d<'  bois. 

ARPENTAGE.  Art  de  l'arpenteur,  qui  a 
pour  olijet  la  mesure  des  terres.  L'arpentage 
se  fait  au  moyen  d'une  chaîne,  ou  ruban 
de  10  mètres  de  longueur,  appelée  chaîne 
d'arpenteur  ])Our  les  mesures  de  longueur, 
et  d'une  équerre  d'arpenteur,  servant  à  tracer 


% 

ARQUÉ.  o7 

des  perpendiculaires  ou  des  lij,'ues  à  45". 
Ces  deux  instruments  permettent  de  repré- 
senter exactement  toute  espèce  de  terrain, 
que  l'on  décompose  en  trianjrles  rectandes 
ou  en  trapèzes  rectangles,  dont  on  mesure 
les  côtés. 

ARQUÉ.  Qui  a  les  jambes  en  forme  d'arc. 
Se  dit  surtout  du  cheval. 

âRQUEBUSâDE.  Coups  d'arqiiebuse . 
Employé  autrefois  dans  le  sens  de  décharges 
simultrinées,  salves  de  coups  de  feu. 

ARQUEBUSE.  Première  forme  des  armes 
à  feu  porlatires  en  usage  dans  les  armées. 
Au  début,  l'arquebuse  n'était  autre  chose 
'"[u'une  coulevrine  allégée  et  raccounùe  de 
manière  à  la  rendre  portative.  Placée  dans 
une  monture  en  bois  terminée  par  une 
crosse,  elle  était  néaimioins  trop  lourde  pour 
être  tirée  à  l'épaule  et,  à  cet  effet,  était 
appuyée  sur  une  fourquine  ou  fourcliette,  ou 
sur  un  pieu  recevant  un  croc  de  fer  fixé  au 

fût  :  de  là  les  noms  d'arquebuses  à  croc 
ou  à  fourquine.  On  y  mettait  le  feu  à  la 
main. 

Ou  chercha  à  l'alléger  de  plus  en  plus 
pour  pouvoir  épauler  commodément  et  la 
tirer  plus  pratiquement  ;  c'est  ainsi  qu'on 
employa,  pour  l'infanterie,  l'arquebuse  à 
mèche,  rtans  laquelle  la  mèche,  attachée  à 
une  tige  de  fer  nommée  serpentin,  communi- 
quait le  feu  à  l'amorci'  au  moyen  d'une  dé- 
tente, et  l'arquebuse  à  rouets  relativement 
plus  légère  pour  la  cavalerie  dans  laquelle 
l'amorce,  enflammée  au  moyen  d'une  petite 
roue  d'acier  qu'un  ressort  faisait  tourner 
rapidement,  faisait  jaUhr  une  étincelle  d'un 
morceau  de  silex  qu'elle  frottait.  L'emploi 
de  l'arquebuse,  arquebute,  hocquebute,  pé- 
irinal,  etc.,  fut  maintenu  jusqu'à  l'inven- 
tion du  mouxquet  et  du  fusil  au  XVIl^  siècle. 

ARQUEBUSIER.  Soldat  armé  d'une  ar- 
quebuse. Fabricant  d'armes  à  feu  ;  mais, 
dans  ce  dernit'r  sens,  on  dit  actuellement 
plutôt  armurier. 

ARRACHE-CARTOUCHE  (V.  Extrac- 
teur). 

—  culot.  Tige  en  acier,  avec  poignée, 
dont  la  moitié  est  taraudée  et  que  l'on  em- 
ploie dans  les  canons  à  balles  pour  extraire 
le  culot  de  cartouche. 

ARRANGEMENT  tactique.  Manière 
de  disposer  des  rangs  ou  des  files.  Le  mot 
arrangement,  qui  provient  de  rang,  est  rem- 
placé auiourd'hui  par  le  mot  ordre. 

ARRÉRAGES.  Termes  échus  d'une  pen- 
sion ou  d'uni-  redevance  quelconque. 

ARRESTATION.  Action  de  se  saisir 
d'une  personne  pour  l'emprisonner  ou  la 
garder  à  vue,  en  vertu  d'un  ordre  supérieur 
ou  en  exécution  d'un  juirement.  1 


ARRÊTS. 

ARRÊTÉ.  Dikision  prise  par  une  autorité 
administrative  ou  par  une  assemblée  délibé- 
rante. 

Jugement  des  cours  d'assises,  des  cours 
d'appel  et  de  la  Cour  de  cassation. 

—  de  comptes.  Opération  qui  fixe  la 
situation  précise  d'un  compte:  cet  arrêté  est 
mentionné  à  la  suite  des  écritures  s'y  rap- 
portant. La  centralisation  trimestrielle  des 
comptes  des  corps  de  troupe  donne  la  situa- 
tion exacte  des  écritures  du  trimestre. 

ARRÊTE.  Cri  de  signal  fait  par  une  sen- 
tinelle placée  à  la  porte  intérieui'e  d'une 
ville  il  la  sentinelle  extérieure  de  ne  pas 
laisser  pénétrer  de  voitures  venant  du  de- 
hors jusqu'à  ce  que  le  passage  puisse  s'ef- 
fectuer librement. 

—  là-bas.  Cri  de  signal,  fait  parla  sen- 
tinelle extéiieure  d'une  porte,  dans  le  but 
d'empèchor  d'entrer  de  l'intérieur. 

ARRÊTOIR.  Partie  de  la  virole  de  la 
baiomiette  destinée  à  buter  contre  Vêtouteau 
afin  de  borner  le  mouvement  de  circulation 
de  la  bague. 

—  de  levier  de  pointage,  d'écouvil- 
lons.  des  coffres  à  munitions.  Pièce  en 
fer  servant  à  arrètei-  on  à  t\\i-\-  le  bois  du 
levier  de  pointage  avec  son  anneau,  l'écou- 
villon  sous  la  flèche  des  aflùts,  les  coffres  à 
munitions  sur  les  caissons. 

—  vis-arrêtoir.  Vis  destinée  à  empê- 
cher le  cylindre  de  se  séparer  de  la  boite  de 
culasse  dans  les  fusils  modèles  1866,  1874 
et  1886. 

ARRÊTS.  Punition  infligée  aux  officiers 
seulement,  pour  fautes  contre  la  discipline. 
11  existe  trois  espèces  d'arrêts  :  les  arrêts 
simples,  les  arrêts  de  rigueur  et  les  arrêts  de 
forteresse. 

Arrêts  simples.  Un  officier  aux  arrêts 
simples  n'est  exempt  d'aucun  service  ;  il  est 
tenu  de  garder  la  chambre  sans  recevoir 
personne,  excepté  pour  affaires  de  service. 
Un  officier  peut  être  mis  aux  arrêts  par  tout 
officier  d'un  grade  supérieur  au  sien,  ou 
même  d'un  grade  égal,  si  ce  dernier  est  plus 
ancien,  et  s'il  est  chef  de  détachement  ou 
commandant  d'armes. 

Un  lieutenant  peut  ordonner  les  arrêts 
pendant  4  jours,  un  capitaine  pendant  8, 
un  capitaine  dans  sa  compagnie  ou  un  offi- 
cier supérieur,  pendant  lo  ;  le  colonel  et  les 
généraux,  pendant  30  jours. 

Les  arrêts  de  rigueur  et  les  arrêts  de 
forteresse  ne  peuvent  être  ordonnés  que 
par  le  colonel  :  les  arrêts  de  rigueur  pen- 
dant 30  jours,  les  arrêts  de  forteresse  pen- 
dant io  jours. 

Ces  punitions  suspendent  de  toutes  fonc- 


ARRIÉRE. 


58 


ARRONDISSEMENT. 


lions  militaires  et  iinposciil  à  roffnicr  les 
iiiAmes  oblijtalioiis  que  U's  ainHs  simples. 

Les  arrêts  peuvent  i^tre  uidoniiés  jiar  écrit 
ou  de  vive  voi\.  Dans  tout»  les  ras,  un  liillet 
lathcté  fait  connnilro  à  l'officier  puni  le 
motif  de  la  punition  ainsi  que  le  jour  et 
l'heure  de  l'expiration  des  arrt^ts  ;  il  est 
donné  re(.'u  de  eet  avis. 

Un  oflieier  d'un  grade  supérieur  a  l'offi- 
eier  puni,  nu  plus  îmcien  que  lui,  peut  èti'e 
eliar^'é  de  lui  sijjnilier  verlialenionl  les  ar- 
rêts. La  punition  coinnicme  dès  qu'elle  est 
infligée. 

Le  fj'éiiéral  de  brigade  décide,  sur  la  pro- 
position du  colonel,  si  l'oflicier  puni  des  ar- 
rêts de  forteresse  doit  se  rendre  lilireinent  au 
lieu  de  détention,  ou  s'il  doit  y  être  con- 
duit. 

—  dans  les  marches  (V.  llnUex). 

—  des  trains  (V.  Chiniins  dr  fer). 

—  de  cartouches.  Pièce  du  mécanisme 
du  fii>il  à  npètilidii  ayant  pour  but  d'em- 
péclier  une  cartouche  de  sortir  du  magasin 
avant  le  moment  voulu. 

—  du  cheval.  On  arrête  le  cheval  en 
opéniMl  uni'  trai'tinn  sur  les  rênes. 

ARRIËRE.  Kmpioyé  pour  exprimer  le 
derrière  il'une  armée. 

L'ensemble  des  services  de  l'arriôie  est 
ainsi  défini  par  les  rèfilenients  :  assurer  la 
continuité  et  la  facilité  des  cchanfres  entre 
les  armées  et  le  territoire  national,  c'est- 
à-dire  amener  aux  armées  les  ravitaille- 
ments dont  elle?  ont  besoin  ;  ramener  en 
arrière  les  malades,  les  blessés,  les  prison- 
niers et  le  matériel  inutile  ;  surveiller  ou 
défendre  toutes  les  communications  du 
théâtre  de  la  guerre  en  arrière  des  armées  ; 
pourvoir  au  logement  et  à  tous  les  JH'soins 
des  hommes  et  des  chevaux  qui  séjournent 
dans  ces  régions  ;  emmagasiner  et  conserver 
le  matériel,  les  munitions  et  denrées  de  ra- 
vitaillement ;  assurer  le  service  d'ordre  et 
de  police  en  arrière  des  armées  ;  organiser 
et  administrer  le  territoire  ennemi  oc- 
cupé, etc. 

—  han.  Second  et  dernier  appel  des  vas- 
saiix  convoqués  par  les  suzerains  lors  d'uiK* 
guerre  chi-/,  les  Francs.  Représente  vague- 
ment notre  armée  territoriale. 

—  bec.  l'oupe  ou  îirrièi-e  d'un  i)ateau  ou 
ponlnn  militaire. 

—  lief.  I^'s  nobles  héritiers,  de  leurs 
fiefs  créèrent  de»  (irrière-flefs,  piis  le  plus 
souvent  sur  le  domaine  royal,  au  profit  de 
leurs  gens,  ou  arrière-vantaux,  auxquels  ils 
imposaient  la  redevance  du  serviie  mili- 
taire, qui  n'était  jusque-là  exigible  que  du 
fief  seul. 

—  garde.    Tmupe  d'un  efTecllf  relalive- 


nu'iil  faible,  qui  marche  en  arrière  d'une 
colonne  pour  assurer  sa  sécurité  sur  ses  der- 
rières. 

Dans  la  marche  en  avant,  son  service  est 
peu  important  ;  aussi  ne  compiend-elle,  pour 
uni^  division,  qu'une  seule  compagnie  em- 
pruntée au  dernier  bataillon,  et,  pour  un 
corps  d'armée,  (|u'un  bataillon  emprunté  au 
dernier  légiment. 

Elle  marche  habituellement  à  800  mètres 
en  airièrc  do  la  colonne,  avec  laquelle  elle 
maintient  ses  relations  au  moyen  de  quel- 
(jues  cavaliers  qui  lui  sont  attachés.  Elle  se 
fractionne  en  trois  éléments  de  moins  en 
moins  importants  (gros,  tête  et  pointe) 
comme  l'avanl-g.trde,  le  dernier  se  réduisant 
à  une  pointe  d'arrière-gaide  qui  s(!  compose, 
en  général,  de  tiois  honinu's  seulement. 

Dans  une  marche  eu  retraite,  l'arriôre- 
garde  a  une  importance  énorme,  car  elle 
constitue,  le  plus  souvent,  l'élément  unique 
du  combat,  c'est-à-dire  le  salut  do  l'armée. 
Elle  est  organisée  de  manière  à  présenter 
une  résistance  sérieuse  et  son  effectif  atteint 
le  (|uart  et  mémo  le  tiers  de.  reffeclif  total. 

Dans  la  marclie  en  retrail(%  la  distance  de 
l'ai  rière-garde  est  assez  considérable  ;  elle 
peut,  en  ceitaines  circonstani-es,  être  nmin- 
tenue  à  une  demi-journée  de  marche,  eai'  il 
importe  de  i'onserv<'r  à  la  colonne,  qu'elle 
couvre,  la  liberté  de  ses  mouvenuMits. 

—  maio.  Train  de  derrière  du  cheval. 

—  train.  Partie  d'une  voiture  à  4  roues 
qui  est  suppoi'tée  par  les  i  roues  de  der- 
rière ;  dans  l'artillerie  d«  campagne,  l'ar- 
rière-train,  simplement  accroché  a  l'avant- 
train,  forme  une  espèce  de  voiture  à  2  roues 
indèi^endante. 

Train  postérieur  d'un  animal. 

ARRIMAGE.  Arrangement  dans  et  sur 
le  liavii's.ic,  et  ili^  la  nuinière  régl(;mentaire, 
des  divers  objets,  ustensiles  et  outils  ([iii 
doivent  y  trouver  place. 

Pour  la  cavalerie,  l'arrimage  s'entend  de 
la  manière  dont  les  objets  (pie  le  cavalier 
doit  errrpor'ter  sorrl  fixés  à  la  selle. 

ARRIÉRÉ.  I)é|)enses  rron  acquittées  dans 
l'exercice  qu'elles  concerrriMit  et  pour  les- 
(juelles  des  ciédits  spéciaux  sont  ouverts 
[mur  les  payei'  dairs  l'exercice  courairt,  mais 
à  litre  (le  rappel  sur  exercice  clox, 

ARRIVÉE.  Monierrt  oi'i  nuo  personrre, 
une  troupe  ou  uu  convoi  arriverrt  en  quelque 
enilioil. 

ARRONDISSEMENT.  Division  leirito- 
riale  formée  par-  la  réuriiorr  de  plusicmrs 
cantons. 

On  donne  égalenieirl  ce  rroni  à  tout(!  cir- 
conscription territoriale  soumise  à  qui-lque 
auloritè  civile  ou  militaire. 


ARROSOIR. 


fil» 


ARTILLERIE. 


Les  arroiulissempiits  d'artillerie,  de  Vin- 
tendancf,  du  génie  ne  ooirespoiideiit  pas  à 
des  divisions  fixes  du  territoire  ;  ils  ont  été 
organisés  suivant  les  besoins  de  <es  services 
spéciaux,  de  manière  à  euihnisser  la  partie 
de  territoire  que  l'officier  placé  ù  leur  tête 
peut  diriirer  utilement. 

Dans  les  fossés  de  la  fortification  perma- 
nente, la  contrescarpe  est  arrondie  en  face 
des  angles  saillants  pour  éviter  des  angles 
rentrants . 

ARROSOIR.  Vase  en  fei-hlanc.  de  la 
contenance  de  2  litres,  employé  dans  les 
corps  de  garde  pour  arroser  avant  de  ba- 
layer. 

ARROT.  Disposition  tactique  des  troupes, 
qui  porte  aujourd'hui  le  nom  d'ordre  de  ba- 
tmllê.  Cette  expression,  tombée  en  désué- 
tude, est  rorieine  du  mot  déxnrroi. 

ARSENAL.  Établissement  dans  lequel  on 
construit  et  l'on  conserve  le  matériel  de 
guerre,  surtout  l'armentent  ;  il  n'y  a  actuel- 
lement que  des  arsenaux  d'artillerie,  dans 
lesquels  on  constiuit  le  niatiTiel  nécessaire 
à  toute  l'année,  moins  celui  (jui  est  confié 
à  l'industrie  civile.  L'arsenal  du  génie, 
qui  était  installé  à  Metz  avant  1871,  n'a  pu 
être  rétajjli  depuis  et  le  matériel  nécessaire  à 
cette  arme  est  procuré  par  les  écoles  atta- 
chées aux  régiments. 

Un  colonel  directeur  d'artillerie  est  placé 
à  la  tête  de  chaque  arsenal  d'artillerie  avec 
un  officier  supérieur  comme  sous-directeur, 
un  certain  nombre  de  capitaines  et  d'em- 
ployés, une  compagnie  ou  un  détachement 
d'ouvriers  d'artillerie  et  des  ouvriers  civils. 

ART  ;  art  militaire  ou  art  de  la 
gnerre.  Ensemble  de  toutes  les  connais- 
sances qui  ont  trait  a  la  guerre.  Cet  en- 
semble est  extrêmement  vaste  et  comprend, 
outre  les  sciences  et  les  lettres,  les  connais- 
sances'^ci-aprés  :  tactiqiie,  stratégie,  logistique, 
fortification,  artillerie,  topographie,  admini- 
utration. 

ARTIFICES.  Préparations  pyrotechni- 
ques employées  pour  la  communication  du 
feu,  soit  aux  projectiles,  tels  que  capsules, 
mèches,  étoupilles,  lances  à  feu  et  fusées, 
soit  à  des  objets  à  détruire  au  moyen  de 
fascines  goudronnées  et  de  roches  à  feu,  soit 
comme  matériel  d'éclairage,  flambeaux,  tour- 
teaux, balles  a  feu,  soit  comme  signaux,  fu- 
sées volantes,  étoiles,  pétards,  saucissons  et 
autres  préparations  formant  les  feux  d'arti- 
fice. 

—  de  guerre.   Ruses  de  guerre. 
ARTIFICIERS.    Artilleurs  spécialement 
employés  à  la  manipulation  et  à  la  fabrica- 
tion des  artifices  nécessaires  à  l'armée.  Il  y 
en  a  actuellement  .3  compagnies  en  France  : 


une  pour  l'École  de  pyrotechnie,  à  Bourges; 
une  pour  la  poudrerie  du  Bouchet  ;  et  une 
pour  la  Commission  centrale  de  réception 
des  poudres,  à  Versailles.  11  y  a  encore,  dans 
ciiaque  régiment  d'artillerie,  un  artificier 
par  pièce,  un  sous-chef  artificier  par  batterie 
et  un  chef  artificier  par  régiment. 

ARTILLERIE.  Art  de  lancer  les  projec- 
tiles. Cet  art  embrasse  des  parties  variées  et 
complexes  telles  que  la  balistique,  les  bou- 
ches à  feu  et  leur  fabrication,  les  poudres  de 
guerre  et  leur  fabrication,  le  tir  des  bouches 
à  feu,  le  tracé  et  la  construction  des  batte- 
ries, les  armes  portatives  et  leur  fabrication. 

Le  service  de  l'artillerie  consiste  : 

1"  A  Vintérieur,  a  fabriquer  toutes  les 
armes  nécessaires  à  l'armée  (bouches  à  feu, 
armes  portatives,  etc.),  à  vérifier  et  à  con- 
server le  matériel  et  les  munitions  de 
guerre,  à  fabriquer  tout  le  matériel  de  trans- 
port de  l'armée,  à  construire  et  à  entretenir 
les  établissements  spéciaux  à  l'arme  ; 

2°  En  campagne,  à  approvisionner  l'ar- 
mée en  armes  et  en  munitions,  à  construire 
les  batteries,  à  effectuer  les  passages  en  ba- 
teaux, et  à  construire  les  ponts  mobiles  avec 
les  équipages  réglementaires  ou  avec  les 
matériaux  trouvés  dans  le  pays. 

L'artillerie  existait  même  avant  l'inven- 
tion de  la  poudre,  car  on  désignait  alors 
sous  ce  nom  les  machines  et  engins  de 
guerre  servant  au  moyen  âge  pour  l'attaque 
et  la  défense  des  châteaux  et  villes  fortes. 
Le  .sens  actuel  du  mot  ne  date  que  du  com- 
mencement du  XIV^  siècle,  où  l'on  fit  usage 
de  bouches  à  feu  d'abord  pour  la  défense 
des  places.  Ce  furent  les  Anglais  qui  s'en 
servirent  les  premiers,  en  plaine,  à  la  ba- 
taille de  Crécy.  Ce  fut  Sully  qui,  en  France, 
donna  à  l'artillerie  sa  première  organisation 
comme  arme,  laquelle,  continuée  sous 
Louis  XIII,  ne  fut  complète  que  sous 
Louis  XIV  et  subit  depuis  lois  de  nombreuses 
transformations,  au  fur  et  à  mesure  que  sa 
mobilité  et,  par  suite,  son  importance  s'ac- 
crut. 

Actuellement,  l'expression  artillerie  a  trois 
acceptions  bien  tranchées  :  c'est  un  service 
ou  UJi  personnel,  un  matériel,  une  science. 

Le  personnel  comprend  aujourd'hui  des 
troupes,  des  établissements  et  un  état-major 
particulier.  Les  troupes  se  décomposent  en 
artillerie  montée,  à  cheval,  de  forteresse, 
pontonniers,  ouvriers  d'artillerie  et  artifi- 
ciers (V.  Artnée). 

L'état-major  partiiulier  comprend  des 
officiers  de  tous  grades,  des  gardes  d'artil- 
lerie, des  contrôleurs  d'armes,  des  ouviners 
d'état  et  des  gardiens  de  batlei'ie. 

—  à  cheval.  Dans  les  batteries  à  cheval. 


ARTILLERIE. 

les  servants,  ainsi  (|iie  les  londniti'uis.  sont 
:ï  cheval.  Klles  sont  destinées  ;i  acconi]iaf,'ner 
la  cavalerie.  Il  y  a  trois  de  ces  l)atteries 
dans  clia([ne  rèjiinienl  de  corjjs  des  19  lni- 
f,'ades  d".Mlillerie. 

—  montée.  I..es  don/.e  liatteiies  dn  1"  ré- 
{fimenl  ili\  isioiinaiie  de  chaque  l)iif.'ade  d'ar- 
tillerie et  neuf  dn  :2'  réirinient  de  corps  sont 
montées, c'est-à-dire  que  les  conducteurs  des 
pièces  sont   à  clicval  et  les  servants  à  jned. 

—  de  forteresse.  L'artillerie  de  forte- 
resse à  pied  t'st  cjiarj,'ée  du  service  de  cette 
arme  pour  tout  ce  qui  se  rattache  à  l'at- 
taque et  à  II  défense  des  places. 

—  de  campagne.  I^es  liatteriesà  cheval 
et  les  hattcrics  montées  constituent  ce  qu'on 
appelle  l'artillerie  de  campagne,  c'est-à-dire 
accompairrjant  les  armées  de  campagne. 

—  de  montagne.  Batteries  à  pied  dont 
le  rôle  e>t  de  condialtre  dans  les  montagnes 
et  dans  les  pays  impraticables  aux  voitures. 
Dans  l'C  liut,  le  matériel,  pièces  et  aft'ùts,  est 
porté  à  dos  de  mulet  ;  le  poids  de  chaque 
engin  ne  peut  donc  dépasser  80  à  100  kilog. 

—  de  marine.  Pour  les  besoins  spéciaux 
de  la  défense  des  ports  et  des  rades,  ou  poui' 
ceux  des  colonies,  il  a  été  créé  un  service 
d'artillerie  de  marine  ayant  les  mêmes  attri- 
butions en  général  que  l'artillerie  de  terre 
(V.  Armel'  de  mer). 

—  pontonniers.  Les  pontonniers  sont 
chargés  des  passages  en  bateaux  et  de  l'éta- 
blissement lies  ponts  mobiles  construits  avec 
les  éi|uii)ages  réglementaires  ou  avec  les  ma- 
tériaux trouvés  dans  le  pays. 

Matériel.  Knvisagée  au  point  de  vue  du 
matériel,  l'artillerie  se  divise  eu  artillerie 
de  campagne,  de  montagne,  de  siège,  de 
place,  de  lôte  et  de  marine,  suivant  le  ser- 
vii-e  au(iuel  sont  destinées  les  l)ouches  à  feu 
(V.  Affût.';,  Bouches  fi  feu,  Projectiles). 

ARTILLERIES  étrangères.  La  com- 
)to>itioii  en  arlillerie  des  principales  armées 
étrangères  est,  sur  le  pied  de  paix,  la  sui- 
vante : 

Allemagne:  387  batteiies  montées  et  47 
à  cheval  en  43  régiments,  31  batteries  de 
forteresse.  Les  batteries  sont  à.  6  pièces. 

Anffkterrè  :  "2  régiments  d'artillerie  à 
cheval  à  13  batteries,  4  brigades  à  pied 
ayant  ensend)le  84  batteries,  10  batteries 
de  montagne,  11  divisions  d'artillerie  de 
forteres.se  (103  batteries)  et  1  brigade  d'ar- 
tillerie de  côte.  Toutes  les  batteries  sont  à 
6  pièces. 

AutrirJie-Honijrie :  14  régiments  de  corps 
à  8  batteries,  28  divisions  indépendantes 
à  3  batteries,  16  batteries  à  cheval,  24  bat- 
teries de  montagne,  14  bataillons  d'artillerie 
à  pied  à  5  compagnies  de  campagne  et  1  de 


60  ASPIRANT. 

complément.  Les  batteries  sont  de  4  ou  de 
8  pièces. 

Espagne  :  5  régiments  d'artillerie  divi- 
sionnaire à  6  lialteries,  5  régiments  d'artil- 
lerie de  corps  à  4  batteries,  2  régiments 
d'artillerie  montée  à  chacun  30  pièces,  1  ré- 
giment de  siège  et  de  position  à  4  batteries 
de  4  pièces.  "Total  :  388  pièces. 

Italie  :  24  régiments  à  10  batteries, 
G  batteries  à  cheval  et  18  de  montagne, 
5  régnments  d'artillerie  de  forteresse  (08  com- 
|)agnies). 

Russie:  48  brigades  à  pied  à  6  batteries, 
28  batteries  à  cheval  et  quelques  batteries 
de  montagne.  Les  batteries  sont  de  8  pièces 
en  temps  de  guerre  et  de,4  en  temps  de  paix. 
11  y  a  en  outre  50  batteiies  d'artillerie  de 
forteresse  et  8  batteries  d'artillerie  cosaque. 

Turquie  :  7  régiments  d'artillerie  de  cam- 
pagne à  14  batterii's  de  0  pièces,  dont  3  à 
cheval  (;t  2  de  montagne. 

ARTILLEUR.  Militaire  de  tout  grade 
faisant  (lartii^  du  corps  de  l'artillerie. 

ARZÈGAIE.  Corruption  de  l'arabe  za- 
GAiE  ;  arme  de  jet  ou  espèce  de  javeline  ;  ser- 
vait égalemeirt  de  demi-pique.  Encore  en  usage 
dans  la  milice  turque  et  danslestribusarabes. 

AS  DE  PIQUE  (V.  Caponnière). 

ASCENDANT.  Personne  dont  l'on  des- 
cend; les  pèie  et  mère  sont  les  ascendants  au 
premier  di^grè  et  leurs  noms  figurent  dans  le 
signalement  des  militaires. 

ASCENSION.  En  aérostation,  l'enlève- 
nieiit  d'un  ballon  dans  les  airs  s'appelle 
ascension.  Celle-ci  est  captive,  quand  le 
ballon  est  retenu  par  un  câble  au  bout  du- 
quel il  ne  ])eut  s'élever  qu'à  la  hauteur 
mesurée  par  la  longueur  de  ce  dernier.  Dans 
l'armée  française,  ce  câble,  de  500  mètres, 
est  enroulé  sur  un  treuil  actioinié  par  une 
petite  machine  à  vaj)eur  et  transporté  sur 
une  voiture  dite  voiture-treuil.  Les  ascen- 
sions captives  servent  aux  reconnaissances, 
mais,  pour  ne  pas  être  trop  facilement  dé- 
truit, le  ballon  ne  doit  pas  s'approcher  à 
plus  de  3  kilomètres  de  l'ennemi. 

L'ascension  libre  est  celle  dans  laijnelle  le 
ballon  s'élève  librement  dans  les  airs,  où  il 
est  à  la  merci  des  courants  atnios|)héri(jues. 
Des  essais  de  direction  ont  été  faits  (V.  Di- 
rection d<'s  huilons). 

ASPHALTE.  Variété  de  bitume  noir 
ayant  l'aspect  de  la  houille,  fusible  à  100°; 
on  s'en  sert  dans  les  bâtiments  militaires 
pour  daller  l'aire  de  certaines  pièces  du  rez- 
de-chaussée. 

ASPIC.  Nom  donné  à  une  ancienne 
bourjie  à  feu  à  tir  direc-t. 

ASPIRANT.  Crade  inférieur  de  la  hié- 
raivhie  {\i'>  officiers  dans  la  marine. 


ASSAILLANT. 


ASSISTANCE. 


ASSAILLANT.  Celui  qui  attaque,  soit 
roiinemi.  soit  uiu'  [)lai'e  ;  veut  dire  maivher 
à  l'ajsaat. 

ASSAILLIR.  .Manher  à  l'assaut,  atta- 
quer avi'i-  \  ii.'ui'iir. 

ASSAINISSEMENT.  Action  de  rendre 
sain  en  taisant  disparaître  les  causes  morlii- 
tiques. 

ASSASSIN.  Tout  militaire  qui  attente  à 
la  vie  des  liabitants  non  armés  ou  qui,  en 
dépouillant  un  homme  iiors  de  combat,  le 
mutile  et  le  tue.  est  un  assassin. 

ASSASSINAT.  La  législation  pénale  mi- 
litaire |iuiiit  de  mort  le  crime  d'assassinat 
dans  tous  les  i-as. 

ASSAUT  d  armes  ou  d'escrime.  Lutte 
à  qui  fera  le  mieux,  consistant  en  un  duel 
simulé  entre  des  tireurs  ;  il  est  précédé  du 
salut  d'armes. 

—  d'une  position;  d'un  ouvrage.  At- 
taque viifoureuse  contre  un  point  faible,  en 
vue  de  s'emparer  de  la  position,  de  l'ou- 
vrage et  de  s'y  établir  après  en  avoir  expulsé 
l'ennemi.  L'assaut  est  généralement  préparé 
par  une  canoiniade  suflisante  pour  ébianler 
les  défenseurs  et  faciliter  le  passage  et  l'en- 
trée de  l'assaillant,  c'est-à-dire  faire  une 
brèche  (V.  Altariue,  Brèche). 

Au  moment  de  l'assaut,  qui  a  été  lixé 
d'une  manière  précise,  on  suspend  la  canon- 
nade ou  l'on  allonge  le  tir.  Ciiaqne  colonne 
d'assaut  est  précédée  de  tirailleurs  qui  tirent 
sur  les  flanquements  et  de  travailleurs  qui 
détruisent  les  défenses  accessoires  et  écartent 
les  obstacles  existant  au  pied  de  la  bièche. 
Un  fort  détachement  de  travailleurs  suit  la 
première  colonne  et  une  réserve  de  combat- 
tants est  installée  dans  le  couronnement  du 
chemin  couvert  prête  à  se  porter  au  secours 
des  troupes  engagées  et  des  travailleurs. 

Dans  une  place  assiégée,  l'assaut  est  le 
dernier  acte  de  siège  ;  il  consiste  en  une  at- 
taque de  vive  force  destinée  à  se  icndre 
niaître  de  l'ouvrage  ou  de  la  partie  du 
'orps  de  place  devant  lequel  on  a  fait  les 
travaux  préliminaires.  On  peut  être  oblige 
de  donner  l'assaut  aux  divers  ouvrages  suc- 
cessifs d'une  place. 

Par  analogie,  on  appelle  assaut,  dans  le 
combat  offensif  de  l'infanterie,  la  poussée  en 
avant  finale,  qui  doit  briser  la  résistance  de 
l'erniemi  et  faiie  tomber  la  position  atta- 
quée. 

ASSEMBLAGES.  Pour  bi  construction 
des  abris  en  campagne,  on  ne  dispose,  en 
général,  que  de  bois  bruts  ou  grossièrement 
équarris.  Leur  mise  en  œuvre^  pour  le  but 
prévu,  exige  l'emploi  de  travaux  de  char- 
pente pour  assembler  les  diverses  i)iéces. 
Avec  des  bois  bruts,   les  assemblages  sont 


'  faits,  en  général,  sans  tenons  ni  mortaises  et 
à  l'aide  de  la  cognée,  de  la  scie  ou  de  Vlwr- 
iiiiiu'tle. 

ASSEMBLEE.  Réunion  d'un  certain 
nombre  de  personnes.  Dans  une  troupe,  c'est 
le  signal  donné  par  le  tambour  ou  le  clairon 
]iour  une  réunion  ou  une  prise  d'armes. 

ASSEOIR.  Ce  mot  signifie  détermine)- 
l'emplacement  d'une  aimée  assiégeante  ; 
fixer  la  position  d'un  camp,  en  régler  l'as- 
siette, l'établir  dans  les  conditions  prescrites. 
Établir  sur  des  bases  solides.  Asseoir  un 
cheval  sur  ses  jambes,  c'est  le  dresser  à  e\é- 
cutei-  les  aiis  de  manège  ou  à  galoper  ayant 
la  croupe  plus  basse  que  les  épaules. 

ASSERMENTÉ.  Fonctionnaire  public 
qui  a  piété  serment  pour  pouvoir  remplir  ses 
fonctions  ;  tels  sont,  dans  l'armée,  les  ad- 
joints du  génie. 

ASSEUREMENT.  Pour  réagir  contre  le 
fléau  des  guerres  privées,  on  employa  divers 
moyens  à  l'époque  féodale,  tels  que  :  les  at- 
tenances,  les  paix,  les  sauvegardes,  les  trêves, 
les  asseurements .  Ces  derniers  constituaient 
une  paix  conclue  d'un  commun  accord  entre 
les  deux  parties,  ou  imposée  par  le  loi  ou 
un  seigneur  haut  justicier. 

ASSIÉGEANT.  iMot  qui  désigne  l'en- 
M'iiililc  (les  troupes  qui  attaijuent,  assiègent 
une  |ilair.  nu  ouvrage,  une  position. 

ASSIÉGÉ.  Ensemble  des défenseuis  d'une 
ville  ou  (l'un  ouvrage  assiégé. 

ASSIÉGER.  Faire  le  siège  d'une  place, 
d'un  ouviage.  Bloquer,  investij-  une  forte- 
resse et  exécuter  contre  elle  des  travaux  et 
des  attaques  pour  s'en  emparer. 

ASSIETTE.  -Manière  de  po.ser,  d'asseoir. 

—  d'une  ville.  Position  topographique 
de  la  ville. 

—  d'un  camp.  Disp(3sition  et  position 
d'un  camp,  suivant  des  règles  précises. 

—  d'une  place  forte.  Situation  et 
étendue  de  la  forteiesse,  plan  et  forme,  et 
même  position  au  point  de  vue  politique 
et  stratégique. 

—  du  casernement.  Affettation  des 
différents  locaux  d'un  casernement  et  fixa- 
tion de  leur  contenance  en  hommes  et  en 
chevaux. 

—  du  logement.  Répartition,  entre  les 
unités  d'une  troupe,  des  divers  locaux  qui 
lui  sont  affectés.  Cette  répartition  est  faite 
par  la  commission  de  casernement,  qui  se 
compose  du  commandant  d'armes,  du  chef 
du  génie,  du  sous-intendant  militaire  et 
d'un  médecin  militaire. 

En  route,  cette  assiette  est  réglée  au 
moyen  de  billets  de  logement  délivrés  pai- 
b^s  autorités  locales. 

ASSIGNATION.   Cédule  lancée    par   le 


ASSOCIATION. 

rapport»'» I'  pivs  d'un  coiiM'il  lio  vu»''"'  pour 
ordonner  l.i  fonip.uution  des  militaires  qui 
doivi'iil  ili''|iii^iT  connite  léinoins. 

ASSIMILÉS.  Calévorics  de  militaires 
non  eoMil)atlants,  qui  ont  reçu  des  >,'rado,s 
rorres|i()ndanl  h  eeux  des  «oinlialtanls.  Tels 
sont  les  niéderins,  pliaririaeieiis  et  \étéri- 
naires  militaires,  ainsi  que  les  fouctiuiinaiies 
do  rintendanre. 

ASSISTANCE.  Aide,  seeours,  appui. 
l»rr>enci'  d'un  oflii-ier  puhlii-  exerçant  une 
foiii'lioM. 

ASSOCIATION.  Union  de  plu.sieuis  per- 
>unnes  dans  un  tint  eomniun. 

On  li'S  dislinjrue  eu  deux  espèces:  relies 
qui  sont  faites  dans  un  intérêt  privé,  et 
••elles  qui  ont  pour  but  l'intérêt  j.'énéral.  Ces 
dernières  sont  soumises  à  l'autorisation  du 
(îou\ernenient,  mais  eette  autorisation  est 
toujours  ié\or;il)le  (V.  Sociélès). 

—  des  Dames  françaises.  Assoi  iation 

de  liienfaisanee  ciéée  dans  le  but  de  seeondei- 
l(^  sei-\iie  de  sauté  militaire,  en  temps  de 
j;uerre,  par  laerèation  d'hôpitaux  militaires, 
la  réunion  et  l'envoi  de  donsjtour  les  hli^ssés. 

Son  intervention  est  limitée  au  teiritoiie 
national  et  son  ronrours  ne  peut  être  étendu 
aux  liApitaux  de  première  liirue  ni  aux  hôi)i- 
taux  d'évaluation. 

Cette  assoeiatiun  a  été  aulorisèe  par  dé- 
eret  du  IB  novemlire  1886.  Elle  est  repré- 
sentée auprès  des  Ministres  de  la  guerre  el 
do  la  marine,  ainsi  que  dans  les  régions  de 
«•or|)s  d'armée. 

Le  personiud  est  [lorleur  d'un  liiassard  el 
d'une  raile  nominati\e. 

ASSURANCE.  Contrat  jiar  lequel  une 
soi'ièté  s'i'tigairc',  moyennant  une  certaine  lè- 
Iriiiution,  à  payer  une  certaine  somme  à  une 
p<'rsoinie  dans  le  cas  d'un  événement  |)révu 
et  spécitié  dans  l'acte.  Telles  sont  :  les  assu- 
rances maritimes,  les  iissurances  contre  l'in- 
cendie, contre  la  grêle,  <'ontre  les  épizooties, 
et  enfin  les  as-;uran(;es  sur  la  vie. 

Tous  les  entiepreneuis  de  l'administration 
de  l'armée  sont  tenus,  d'après  les  cahiers  des 
charges  régissant  leurs  marchés,  de  faire  as- 
surer contre  l'incendie,  contre  la  foudie  et 
contre  le  recours  des  v(jisins,  tous  les  Ijàti- 
iiients  affectés  .au  sen  ice,  les  aiiprovisioniu - 
ments  qu'ils  doivent  entretenir,  ainsi  que  les 
denrées  et  les  ohjets  mobiliers  appartenant  à 
l'Ktat.  qui  leur  ont  été  lemis. 

ASTIC;  ASTIQUER.  Folissoir  de  l)ois 
ou  d'une  m.ilière  duie  au  moyen  duquel  on 
étend  la  cin-  sui  hs  diverses  parties  en  cuir 
du  grand  équipement.  K'une  manière  géné- 
rale, lo  mot  a.stiquer  signifie  rendre  un  équi- 
pement brillant  .lu  mo\en  des  divei-ses  opé- 
rations qui  con>titucMl  l'asliiiuage. 


«2  ATTAQUE. 

ATELIERS.  Lieu  où  des  ouvriers  tra- 
vaillent en  conniinn.  Tels  sont  les  ateliers 
des  tailleurs,  des  cordomiiers  ou  bottiers,  des 
selliers  ou  bouireliers,  des  aiinuriers,  dans 
les  corps  de  troupe  ;  les  ateliers  régimentaires 
du  génie  et,  enfin,  les  arsenaux. 

—  de  travaux  publics.  Ateliers  com- 
posés d(^  mililaiirs  condamnés  par  les  con- 
seils de  guerre  pour  certains  crimes  ou 
<iciits,  ainsi  que  de  ceux  qui  ont  obtenu  la 
cununutation  d'une  peine  plus  grave  en  celle 
correctionnelle  des  travaux  publics.  Ces  ate- 
liers sont  au  nombie  de  six,  tous  en  Al- 
gérie. 

ATTACHE.  Lien,  courroie  servant  à  at- 
tacher. A  de  nombreuses  acceptions  dans  lo 
langage  militaire. 

ATTACHÉ  militaire  ou  naval.  Oflicier 

(jue  sou  (ionvci  iiement  adjoint  à  une  am- 
bassade ]iour  le  renseigner  sur  la  maniéie 
dont  sont  traitées  les  questions  militaires 
dans  le  pays  où  l'attaché  est  envoyé.  11  .sert 
en  même  temps  de  conseiller  technique  à  son 
amba.ssadeur.  Ils  rendent  compte  au  moyen 
de  ra[)ports  transmis  par  ce  dernier  et  ne 
négligent  aucun  moyen  ni  aucune  occasion 
de  se  renseigne!'.  Ils  n'ont  pas  d'assimilation 
avec  le  personnel  de  l'ambassade  et  prennent 
rang  avec  les  él rangers  de  marque. 

ATTACHEMENTS.  Constatation  d'un 
travail  de  construction  destiné  à  no  pas 
rester  apparent  ou  (pi'il  ne  serait  pas  pos- 
sil)le  de  vérifier  apiès  coup.  11  y  a  les  atta- 
chements écrits  (notes)  et  les  attachements 
figurés  (dessins)  ;  un  registre.  îles  allache- 
wents  est  conservé  dans  cha(|ue  cfielferie  du 
génie  et  reçoit,  jour  par  jour,  l'inscription 
des  attachements  lelevés  au  fur  et  à  mesure 
de  l'avancement  des  travaux. 

—  du  mineur.  Opération  faite  par  l'a.s- 
siégeaut  autrefois  et  peu  usitée  actuellement. 
Elle  consiste  à  introduire  un  mineur  dans  le 
massif  d'un  ouvrage  pour  y  continuer  et 
agrandir  le  trou  déjà  commencé  à  coups  de 
canon.  Ainsi,  attacker  le  mineur,  c'est  le 
placer  dans  un  entonnoir  commencé  et  où  il 
est  à  couvert  |)our  achever  de  percer  le  pied 
du  revêtement  d'escarpe  en  vue  d'y  disj)0.ser 
un  fourneau  <le  mine.  En  cas  d'attaque,  l'at- 
tarbement  est  soutenu  à  l'aide  de  logements 
établis  près  de  l'ouverture  de  la  descente  du 
fossé. 

lJ'a|(rès  Vauban,  chaijne  attachement  doit 
marcher  en  même  temps  que  la  construction 
d'une  batterie  de  hréche. 

ATTACHER  ù  un  corps,  à  un  service 
(exprime  l'action  et  le  droit  de  désigner 
l'arme,  le  corps  ou  le  service  dont  un  mili- 
taire ou  une  troupe  feront  partie. 

ATTAQUANT.  Militaire  qui  altaque  en 


ATTAQUÏ  DES  PLACES.  03 

rase  canipa^Mif.  Il  s'appelle  assiégeant  lors- 
qu'il atUique  mie  place  et  asmillant  lois<jii'il 
doit  prendre  part  ;i  un  assaut  ou  à  nue  esca- 
lade. 

ATTAQUE.  Action  d'attaquer  une  posi- 
tion, un  convoi,  un  détilé,  etc.  Les  règles 
pour  l'attatjue  \arient  suivant  les  cas  et  les 
conditions  données. 

—  des  places.  Ensemble  des  moyens 
employés  par  une  lrou[)e  de  siège  poui' s'em- 
parer d'une  place  ou  d'un  ouvrage  de  foitit'i- 
cation  j)ermanente  dans  le  moins  de  temps 
et  avec"  le  moins  de  pertes  possilile.  Les 
règles  à  suivre  dépendent  de  la  manière  dont 
est  conduite  la  défense. 

On  distingue  plusieurs  esjwces  d'attaques: 

1°  La  surprise,  qui  consiste  à  escalader 
rapidement,  et  a  l'improviste.  les  remparts. 
de  façon  à  ne  combattre  qu'à  l'intérieur  de 
la  place  ;  le  secret  et  le  silence  sont  de 
rigueur  en  pareil  cas  ; 

2°  L'action  de  rive  force,  dans  hujuelle  on 
chercbe  à  pénétrer  à  tout  prix,  par  une 
attaque  audacieuse  et  énergique  dans  la  for- 
teresse ; 

3'  Le  bombarilemenl,  qui  a  pour  but  de 
produire  dans  l'intérieur  de  la  ville,  par 
l'action  des  [trojectiles  incendiaires  ou  autres, 
des  donnnayes  assez  sérieux  pour  amener  la 
capitulation  de  la  place  : 

4°  Le  blocus,  qui  a  pour  but  d'isoler  com- 
plètement une  place,  afin  de  l'obliger  à  se 
rendre  par  suite  de  l'épuisement  de  ses  res- 
sources. 

Ces  quatre  geines  d'attaques  prennent  le 
nom  d'attaques  irréijulières  ou  brusquées  ; 
elles  amènent  la  reddition  d'une  place  d'une 
façon  plus  ou  moins  immédiate,  mais  ne 
jieuvent  réussir  que  contre  des  fortifications 
défa:tueuses,  mal  armées,  mal  défendues  ou 
mal  approvisionnées. 

Le  siège  en  règle  ou  attaque  pied  à  pied 
arrive  lentement,  mais  sûrement,  à  vaincre 
la  résistance  de  la  place,  au  moyen  d'opé- 
rations et  de  travaux  conduits  d'une  ma- 
nière méthodique  et  qui  constituent  réelle- 
ment l'attaque  des  places.  Nous  allons  les 
résumer  succinctement,  en  supposant  que  la 
défense  présente  quatre  échelons  :  1°  les  po- 
sitions extérieures  :  2°  les  forts  de  l'aligne; 
3°  les  forts  de  2*  ligne  ;  4°  le  noyau.  Avant 
tout,  il  faudra  isoler  la  place  et  l'empêcher 
de  recevoir  aucuu  secours  extérieur  :  ce  sera 
l'objet  de  l'investissement  provisoire  d'abord, 
au  moyen  des  premières  colonnes  dirigées 
sur  la  place  en  vue  de  déloger  l'assiégé  du 
terrain  avancé  et  de  constituer  un  cordon 
fermant  les  communications  de  la  place  avec 
l'extérieur  ;  puis  définitif,  c'est-à-dire  com- 
plété par  l'organisation  de  la  ligne  d'inves- 


ATTAQUE  DES  PLACES. 

tisseraent  au  moyen  de  travaux  de  campagne 
et  d'installation  assurant  définitivement  la 
position  du  terrain  occupé.  On  s'occupe  en 
même  temps  des  préparatifs  du,  siège,  qui  ont 
surtout  en  vue  l'arrivée  du  complément  du 
persoiniel  et  du  matériel  nécessaires,  l'orga- 
nisation des  divei-s  services  (parcs,  dépôts  de 
tranchées,  etc.),  le  choix  du  point  d'at- 
ta((ue,  etc.  On  enlève  ensuite  la  ligne  de 
combat  de  la  défense  crtérieure  active,  c'est- 
à-dire  la  ligne  dans  laquelle  la  partie  mo- 
bile de  la  garnison  est  venue  se  fortifier  en 
avant  des  ouvrages  de  la  place  pour  retarder 
le  moment  où  ceux-ci  seront  directement 
attaqués. 

Uattaque  directe  des  forts  de  première 
ligne  porte  sur  un  ou  plusieui's  forts,  sui- 
vant l'importauce  et  la  situation  respective 
de  ces  derniers  et  suivant  les  moyens  dont 
l'assaillant  dispose.  Pour  s'emparer  de  ces 
ouvrages,  il  faut  emjjloyer  la  lutte  d'artil- 
lerie et  les  travaux  d'approciie. 

La  lutte  ou  combat  d'artillerie  a  pour 
objet  de  ruiner  ou  de  paralyser  l'artillerie  de 
la  défense,  de  désorganiser  les  éléments  de 
la  résistance,  de  détruire  les  ressources  de 
l'assiégé,  etc..  avant  d'entourer  les  travaux 
d'approche  ou   attaqua  rapprochée  (fig.  20). 

Le  procédé  le  meilleur  pour  arriver  à  ce 
lésultat  consiste  à  établir  des  batteries  dites 
de  !"■<=  position,  sous  la  protection  de  la  ligne 
d'investissement.  Ces  batteries,  pour  répondre 
à  la  nombreuse  artillerie  de  gros  calibre  de 
la  [ilace,  doivent  également  être  armées  de 
pièces  de  gros  calibres  qui  ouvriront  un  feu 
intense,  prolongé  et  supérieur,  de  manière  à 
faire  taire  celui  de  l'adversaire,  à  rendre  ses 
positions  intenables,  à  enfiler  ses  communi- 
cations ou  les  lignes  d'ouvrages,  etc.  La  dis- 
tance de  ces  batteries  aux  ouvrages  de  la 
place  varie  entre  2,000  et  4.000  mètres,  et 
l'on  doit  chercher  à  dissimuler  leur  empla- 
cement aux  vues  de  la  place  en  utilisant 
tous  les  couverts  ou  masques  naturels  exis- 
tant ou  même  en  en  créant  d'artificiels. 
Pour  être  à  même  de  mieux  en  surveiller  le 
tir,  on  les  réunit  par  groupes,  mais  sans  trop 
les  rapprocher  entre  elles,  pour  ne  pas  les 
faire  écraser  par  le  feu  convergent  de  la 
place.  11  y  a  intérêt  à  en  disposer  un  certain 
nombre  pour  que  le  tir  puisse  se  continuer 
pendant  toute  la  durée  du  siège.  Ces  batte- 
ries sont  construites  sous  la  protection  de  la 
l""^  parallèle  dans  le  but  de  créer  des  brèches 
praticables,  de  détruire  ou  de  paralyser  les 
organes  de  flanquement,  tout  en  protégeant 
les  travaux  d'approche  conjointement  avec 
l'infanterie,  dont  le  tir  est  alors  très  effi- 
cace. 

La   portée  et  la  précision   de  l'artillerie 


ATTAQUE  IKS  I'LACes. 


actuelle  laisseront  pins  de  latitude  dans  le 
choix  et  le  nombre  des  emplacements  de  ces 
Itatteries.  et  l'on  pourra  même  comiiliiiuer 
leur  rôle  d'un  bombardement  partiel  on 
systématique  de  la  place,  des  ouvrages  et  de 
leur  intérieur. 

Pour  créer  des  brèches  praticables,  dé- 
truire ou  paralyser  les  organes  de  flanque- 
meut,  tout  en  protégeant  les  travaux  d'ap- 
proche, on  établit  les  batteries  de  i'^  position 
sous  la  protection  des  batteries  de  l'*  posi- 
tion et  de  la  1"  parallèle.  Ces  batteries 
couiprennent  des  batteries  d'enfilade,  à  dé- 
monter, de  bréclie,  de  mortiers.  Leur  ar- 
iiiement.  étant  plus  difticile  à  effectuer, 
sera  composé  de  |)iéces  de  calibres  rela- 
tivement faiblos.  On  devra  choisir  les  em- 
placements de  ces  batteries  d'une  manière 
exacte,  par  rapport  aux  lignes  et  au  tracé 
des  ouvrages  à  battre.  Un  les  installe,  en 
airière  de  la  l'*"  parallèle,  à  une  distance 
suftisante  pour  que  leur  tir  n'imiuiète  i)as 
l'infanterie,  qui  y  est  postée  comme  garde 
de  trancliée,  dont  le  tir  est  alors  très  efti- 
ca<"e. 

A  partir  du  moment  où  l'on  a  maîtrisé 
l'artillerie  de  la  jilace,  ou  cherche  à  s'ap- 
|iro<her  de  celle-ci  au  moyen  des  travaux 
de  siège,  exécutés  sous  la  direction  du  génie 
l't  a|i|>elés  traraux  d'approclie.  Les  attaques 
~ont,  en  général,  dirigées  contre  le  |)oint  le 
|»lus  faible  de  la  fortification,  à  moins  que 
d'autres  considérations,  parmi  lesquelles 
entre  surtout  l'importance  des  communica- 
tions au  point  de  vue  du  matéiiel,  pour 
une  large  part,  n'en  fassent  décider  autre- 
ment :  c'est  ce  qu'on  appelle  le  choix  du 
point  d'attaque.  Tous  les  renseignements  con- 
cernant l'attaque  d'une  place  sont  portés  sur 
un  plan  nommé  plan  directeur. 

Les  travaux  d'approihe  ont  pour  but  de 
permettre  à  l'assiégeant  de  se  frayer  un  pas- 
sage abiité  des  feux  depuis  les  j)oints  ex- 
trêmes où  l'on  a  à  ciaindre  le  tir  (dépôts  de 
tranchée)  jusqu'au  sommet  de  la  brèche.  Ils 
ont  pour  point  de  départ  une  tramliée  ap- 
pelée première  parallèle,  formant  une  posi- 
tion solide  pour  permettre  de  repousser  les 
retours  offensifs  de  la  défense.  Cette  paral- 
lèle s'ouvre,  en  principe,  à  une  dist^mce  de 
800  à  iOOO  mètres  des  saillants  les  plus 
a\anc:és,  mais  en  la  rapprochant  davantage 
si  l'ensemble  des  conditions  le  permet.  Elle 
comprend  des  portions  distinctes  pour  chaque 
fort  attaqué  ;  elle  s'exécute  de  nuit,  et  par 
surprise,  sur  tout  son  développement  à  la 
fois,  en  sape  volante  sans  gabion,  ou  en 
tranchée  simple.  Cette  opération  prend  aussi 
le  non  d'ouverture  de  la  trancliée.  Des  tran- 
l'hées,  dites  boyaux  de  communication,  per- 


66  ATTAQUE  des  places. 

mettent  de  circuler  à  couvert  entie  cette 
parallèle  et  les  couverts  en  arrière. 

D'autres  boyaux  de  communication,  tracés 
en  zigzags  de  chaque  côté  des  capitales,  c'est- 
à-dire  dans  le  secteur  privé  de  feux  de  ma- 
nière à  être  défilés  des  coups,  relient  les 
diverses  parallèles  entre  elles.  Ces  boyaux 
sont  établis  à  la  sape  volante.  Au  moyen  de 
cheminements  et  d'autres  parallèles  ou  placées 
d'armes,  on  gagne  pied  à  pied  le  terrain  qui 
sépare  la  l''^  parallèle  des  ouvrages  à  em- 
jiorter  d'assaut. 

Le  nombre  des  parallèles  est  fixé  de  telle 
sorte  qu'il  y  en  ait  une  au  pied  des  glacis 
(60  mètres  environ  du  saillant  des  chemins 
couverts)  et  que  l'intervalle  entre  chaque 
parallèle  et  celle  qui  la  suit  soit  un  peu 
moindre  que  la  distance  de  cette  deinièie 
aux  saillants  du  chemin  couvert.  On  peut 
généralement  remplacer  la  parallèle  piécé- 
dant  celle  du  pied  des  glacis  par  un  en- 
semble de  demi-places  d'armes.  Les  diverses 
parallèles  servent  d'emplacements  couverts 
et  de  liaison  entre  les  batteries  d'attaque  et 
les  troupes  chargées  de  repousser  les  soities 
(gardes  de  tranchées).  Elles  sont  munies  de 
gradins  pour  la  fusillade  et  jjour  le  franchis- 
sement. 

On  limite  le  tracé  des  clieniinements  à 
deux  droites  situées  de  part  et  d'autre  de  la 
direction  générale  de  chaque  attaque  et  éloi- 
gnées de  cette  direction  de  40  mètres  à  hau- 
teur de  la  1"  parallèle,  de  20  mètres  à 
hauteur  de  la  dernière  à  construire,  de  ma- 
nière que  la  longueur  d'un  boyau  ne  dépasse 
pas  120  mètres,  pour  éviter  l'enfilade.  Lors- 
qu'on arrive  à  iSO  mètres  environ  de  la 
place,  on  ne  peut  plus  cheminer  qu'à  la  sape 
pleine.  Arrivé  au  pied  du  glacis,  si  celui-ci 
est  contreminé,  il  faut  tout  d'abord  ruiner 
les  contremines  au  moyen  d'une  guerre  sou- 
terraine ayant  pour  but  de  permettre  le  cou- 
ronn^menl  du  cliemin  couvert. 

Si  le  glacis  n'est  pas  contreminé,  on 
cherche  à  s'en  emparer  de  vive  force  si  les 
conditions  le  permettent  ;  on  est  obligé  de 
couronner  le  cliemin  couvert,  soit  de  vive 
force,  soit  pied  à  pied. 

Il  faut  alors  exécuter  la  descente  de  fossé 
qui,  généralement,  avec  des  fossés  secs,  con- 
siste à  renverser  la  contiescarpe  par  la  miue 
pour  établir  une  descente  de  fossé  souter- 
raine au  moyen  de  blindes.  Le  passage  du 
fossé,  dans  ce  cas,  se  fait  également  au 
moyen  de  blindes. 

Il  faut  alors  achever  de  rendre  intenables 
les  remjiarts,  ou  débris  des  organes  de  flan- 
quement,  après  avoir  détruit  ces  derniers 
en  ayant  recours,  soit  à  l'action  de  pièces 
légères  installées  dans  le  couronnement  du 


ATTAQUE  DES  placks. 

clu'iiiiii  <uu\c'il,  soil  à  irlle  de  fourneaux  de 
raine. 

La  brklie  a  dû  èlro  faite,  eu  piimipe,  de 
loin  a\ee  le  canon,  soit  à  l'aide  de  batteries 
de  2'  position,  soit,  en  outre,  à  l'aide  de 
lialteries  aiuiées  de  pitVes  léjtères  placées 
dans  le  couioinienieut  du  cheuiiu  couvert. 
La  mine  e.-.t  employée  à  faire  sauter  quelques 
portions  d'ouvraffes  ou  à  compléter  les  brèches 
faites  par  le  canon  ;  mais  on  n'y  a  recours, 
comme  moyen  unique  d'ouvrir  la  brèrlie,  que 
quand  il  est  impossible  de  faiie  autrement. 

L'tismut.  aux  forts  extérieui s  d'une  place, 
se  donne  i^éiiéraleiuenl  eu  paitant,  soit  du 
chemin  cou\ert,soit  du  fond  du  fossé,  aiirès 
que  la  brèche  a  été  leconnue  suftisauuiient 
praticable.  Si  le  sommet  de  la  Ijrèche  est 
défendu  par  un  retranchement  intérieur,  des 
dispositions  sont  prises  pour  détruire  ou 
tourner  cet  obstacle,  sans  suspendre  l'at- 
taque. Une  fois  maître  du  fort,  l'assiégeant 
reiherciie  les  fourneaux  de  mine  iuslallés 
par  la  défense,  détruit  les  conunuuicatioiis 
électriques,  etc.,  et  prend  les  dispositions 
nécessaires  pour  empèciier  un  retour  offensif 
de  l'ennemi  (mettre  la  gorge  eu  état  de  dé- 
fense). 

A  lires  la  chute  des  ouvrages  attaqués,  les 
ouvrages  collatéraux,  quoique  ayant  beau- 
coup souffert,  peuvent  encore  être  eu  état  de 
flanquer  la  position  intermédiaire  et  donner 
des  feux  gênants  pour  l'assiégeant,  placé 
alors  dans  un  rentrant.  Dans  ce  but,  et  aussi 
pour  élargir  la  base  d'opération  des  atta(jues 
ultérieures,  on  est  souvent  conduit  à  s'em- 
parer d'un  ou  deux  des  forts  collatéraux, 
opération  qui  sera  facilitée  par  l'occupation 
des  firemiers  forts  attaqués  et  dirigée  contre 
leurs  Ibincs  et  leur  gorge.  Dans  tous  les  cas, 
ilfaudiailau  moins  coutrebaltre  ces  forts.  En 
même  temps,  on  pousse  vivement  les  travaux 
d'attaque  contre  la  troisième  ligne  de  défense 
oiganisée  entie  la  ligne  de  forts  et  le  noyau 
central.  L'attaque  de  cette  ligne  peut,  en 
principe,  être  exécutée  comme  lelle  de  la 
première  ligne,  c'est-à-dire  en  opérant  j»ar 
bonds  successifs  et  eu  terminant  par  des 
atlaijues  de  vive  force.  On  conmience,  avant 
tout,  par  reporter  généralement  sur  la  ligne 
de  forts  conquis  (et  jamais  dans  ceux-ci),  ou 
même  un  peu  en  avant,  les  batteries  qui  ne 
[leuveiil  plus  être  utilisées  sur  leurs  anciens 
enqdacements. 

Il  ne  reste  plus  alors  qu'à  enlever  le  noyau 
central  ou  corjis  de  place,  qui,  s'il  a  été  con- 
stitué solidement  et  a  peu  soull'ert,  donne 
lieu  a  la  répétition  des  opérations  méthodi- 
ques déjà  indi(|uécs.  Il  faut  avant  tout  rap- 
pro<her  les  cantonnements  des  troupes,  les 
pan:s  el  dépôts,  les  huileries  de  !■■<=  et  de 


66  ATTRIBUTION. 

â'"  position,  etc.  On  peut  être  conduit  à  s'em- 
jtarer  successivement  des  dillérents  dehors 
qui  peuvent  existei'. 

A  toutes  ces  opérations,  qui  s'exécutent 
sous  le  feu  ennemi,  viennent  s'ajouter,  à 
(  lia(jm'  période  du  siège,  les  Jnesures  à 
prendre,  pour  se  maintenir  sur  le  terrain 
conquis  et  occupé,  contre  les  sorties  de  la 
garnison  et  pour  défendre  les  ouvrages  contre 
les  tentatives  de  leprise. 

La  physionomie  générale  de  l'attaque  eu 
règle  que  nous  venons  de  tracer  s'applique 
au  cas  le  [dus  compliqué  :  dans  la  pratique, 
elle  sera  beaucou[)  simplifiée  el  devra  l'être 
suivant  les  cas,  circonstances  ou  ciiances 
heureuses.  On  su]iprime  toutes  les  oi>éralions 
qui  pourront  l'être  eu  les  brusquant  dans  la 
mesure  du  possible. 

ATTAQUER.  Assaillii',  se  porter  à  l'at- 
taque, engager  l'action  contre  l'einiemi,  une 
position,  une  place. 

—  l'arme.  Saisir  le  fusil  en  exécution 
d'un  commandement  relatif  au  maniement 
d'armes.  Attaquer  brusquement  l'arme  si- 
gnifie saisir  brusquement  l'arme. 

ATTELAGE.  Nombie  d'animaux  attelés 
à  un  \  rhinilc. 

ATTELLE.  Partie  du  colUer  à  laquelle 
les  traita  siml  attachés. 

ATTENTAT.  Entreprise  criminelle  contre 
les  iji'isDiiiics  ou  lonlre  les  lois. 

ATTENTION.  Terme  de  commande- 
ment, d'a\ertissenient  employé  pour  faire 
exécuter  les  feux  de  salve.  Dans  les  armées 
étrangères,  ce  mot  est  employé  au  lieu  el 
fil  ace  du  cormnandemeul  «  Garde  à  vous  », 
usité  en  France. 

ATTESTATION.  Action  de  certilier.  Té- 
moignage iju'on  donne  à  quelqu'un. 

—  de  repentir.  Les  soldats  lUjérés  dans 
les  compagnies  de  discipline  ne  peuveul,  en 
aucun  cas,  prétendre  obtenir  un  certilicat  de 
lionne  conduite,  mais  il  peut  leur  être  dé- 
livré une  attestation  de  repentir.  Une  attes- 
tation de  même  nature  peut  être  délivrée 
aux  soldats  qui,  sortant  des  compagnies  de 
discijiliue,  sont  réintégrés  dans  les  régi- 
ments. S'ils  restent  ensuite  plus  d'un  au  au 
régiment,  ils  peuvent  oi)tenir  un  certilicat 
de  lionne  conduite. 

ATTIRAIL  de  guerre.  Ensemble  des 
l'hoses  nèccssiiires  pour  faiie  la  guerre. 

ATTRIBUT.  Signe,  empreinte,  effigie  ou 
manjues  distinclives  qui  accusent  le  rang  de 
ceituins  [lersonnages  ou  qui  différencient  cer- 
tains effets  d'uniforme  ou  certaines  parties 
de  ces  clîels. 

ATTRIBUTION.  Partie  d'administration 
assignée  à  une  fonction  puljlique,  soit  civile, 
soit  militaire. 


ATTROUPEMENT. 


67 


AUMONIER. 


Dans  ranutf,  il  y  a  iiutaut  d'attiiljutioiis 
différentes  que  do  ijiades. 

ATTROUPEMENT.  Rassembloniout  tu- 
nuiltuou\.  U  après  la  loi  du  7  juin  1848, 
eniore  en  vi-iueur  artuellenient.  tout  attrou- 
Itenient  armé,  formé  sur  la  voie  publique, 
est  interdit.  La  même  interdirlion  est  faite 
a  tout  attroupement  non  armé  qui  jjourrail 
troubler  la  tranquillité  publique.  Lorsqu'un 
attroujtement,  armé  ou  non  aiiiié,  s'est 
formé  .sur  la  voie  publique,  le  maire  ou  l'un 
de  ses  adjoints,  à  leur  défaut  le  commissaiie 
de  police  ou  tout  autre  agent  ou  dé|)osit;iii(' 
de  la  force  publique  et  du  pouvoir  exécutif, 
portant  lécliarpe  tricolore,  se  rend  sur  le 
lieu  de  l'attroupeuient.  L'n  roulement  de 
tamiiour  aunonce  l'arrivée  du  magistrat.  Si 
laltroufienient  est  armé,  le  magistrat  le 
somme  de  se  dissoudre  et  de  se  retirer. 
Lorsijue  cette  première  sommation  reste  sans 
effet,  une  seconde  sommation,  précédée  d'un 
roulement  de  taiiiljour,  est  faite  par  le  ma- 
gistrat. Eu  cas  de  résistance,  l'attroupement 
est  dissipé  par  la  force.  Si  l'attroupement 
est  sans  armes,  le  magistrat,  après  le  jire- 
mier  roulement  de  tambour,  e\borte  les 
citoyens  à  se  dispei-ser.  S'ils  ne  se  retirent 
pas,  trois  somjnations  sont  successivement 
faites.  En  cas  de  résistance,  l'attroupement 
est  dissipé  par  la  force. 

AUBADE.  Espèce  de  concert  donné  par 
les  tiunbours  et  la  musique  militaire  devant 
la  tente  ou  la  demeure  d'un  chef  militaire 
auquel  on  veut  faire  honneur.  Ce  concert 
e^t  donné  généralement  à  l'aube  du  jour  et 
commence  par  quelques  reprises  de  la  diane 
et  de  la  batterie  au\  champs. 

AUBAINE.  Avantage  inattendu  remporté 
sur  l'ennemi. 

AUBÈRE.  Cheval  dont  la  robe  est  mé- 
langée de  [loils  blancs  et  alezans. 

AUBIN.  Allure  défectueuse  du  cheval, 
qui  consi>te  à  galoper  avec  les  jambes  de 
devant  et  à  trotter  ou  à  aller  l'amJjle  avec 
celles  de  derrière.  Cette  allure  dénote  une 
faiblesse  des  reins  et  de  l'arrière-train  et  le 
cheval  est  incapable  de  la  soutenir  long- 
temps; aussi  les  chevaux  qui  vont  de  l'auJjin 
ont  peu  de  valeur. 

âUDâCE.  Hardiesse  excessive  qui  exclut 
presque  toujours  la  réflexion. 

AUDIENCE.  Réception  où  une  personne 
écoute  celle  qui  a  à  lui  parler.  Séance  dans 
laquelle  les  juges  écoutent  les  plaidoiries. 
AUDITEURS.  Ofticiers  autrefois  atta- 
iliès  a  la  justiie  militaire  dans  l'année  fran- 
çaise ;  il  en  existe  encore  dans  certaines 
aimées  étrangères. 

AUDITION  de  témoins.  Dans  la  jus- 
tice militaire,  l'audition  des  témoins  a  lieu 


immédiatement  après  l'interrogatoire  de  l'ac- 
cusé, en  commençant  par  les  témoins  à 
cliarge  et  en  terminant  par  ceux  à  décharge. 

AU  FEU.  Cri  d'alerte  en  cas  d'incendie, 
le(iuel  doit  être  répété  de  sentinelle  eu  .seu- 
tinelle  pour  être  transmis  au  chef  de  poste. 

AU  LARGE.  Expression  employée  par 
les  >entinelles  pour  avertir  les  passant.s  de 
circuler  sans  s'approcher  d'elles  ou  d'un 
point  qui  ne  doit  pas  être  abordé. 

AU  PAS.  Gomandement  fait  |)ar  l'in- 
strurii'Mi  dans  une  marche  en  bataille,  lors- 
qu'il Mtit  le  pas  se  perdre. 

AUGE.  Compartiment  carré  servant,  dans 
les  anciennes  gibernes,  à  recevoir  un  paquet 
de  cartouches. 

AUGET.  Conduit  en  bois  en  forme  de 
tuyau  carré,  de  4  à  3  centimètres  de  côté, 
destiné  à  protéger  le  saucisson  servant  à 
mettre  le  feu  à  un  fourneau  de  mine  ou  à 
une  fougasse. 

Dans  les  fusils  à  répétition,  l'auget  est 
une  pièce  creuse  servant  à  tra:isporter  la 
cartouche  du  magasin  dans  le  canon  du  fusil. 
Cette  pièce  tourne  autour  d'un  axe  et  a, 
généralement,  la  forme  indiquée  dans  la 
tiguie  (/('i/.  21). 

L'auget  prend  le  nom  de  transporteur, 
quand  il  se  transporte  parallèlement  à  lui- 

Fis.  -'1. 


même  ;  c'est  un  barillet,  quand  il  reçoit 
plusieurs  cartouches.  Mais  ce  dernier  système, 
généralement  adopté  pour  les  revolvers,  ne 
convient  pas  aux  fusils. 

AUGMENTATION.  Accroissement  d'ef- 
fectif ou  de  cadres  motivé  par  les  circon- 
stances et  toujours  en  vertu  d'une  loi. 

AUGUSTICUM .  Gi  atitication  donnée 
aux  soldats  romains  lorsqu'ils  prêtaient  ou 
renouvelaient  le  serment  de  lidélité. 

AULIQUE  (conseil).  Conseil  s'occupaut 
autrefois  des  questions  politiques  et  mili- 
taires en  Autriche. 

AUMACOR.  Mot  qui  signifie  connétable 
et  servait  à  désigner  le  chef  des  Sarrasins 
au  temps  des  croisades. 

AUMONIER.  Ministre  d'un  culte  reconnu 
par  l'État  et  chargé  d'assurer  le  service  reli- 
gieux dans  l'armée. 


AUNE. 

Eli  temps  de  pair,  il  i'\i.--to  un  auinôiiier 
(l;iiis  ilwKjue  l'amp.  foil  ou  fraiiiison,  placé 
liois  (le  ri'iictniitc  dt's  villes  foiinarit  un  las- 
scrulilcnu-nt  de  2,000  iionnnes  au  moins,  et 
éloi}.'nés  des  é^Mises  ou  temples  de  plus  de 
3  kilomètres. 

Vans  les  places  en  état  de  (juerre  ou  de 
siège,  il  doit  y  avoir  un  auim^niei'  eatlio- 
lique  dans  cliaiiue  fort  avant  2,000  hommes 
de  ^'arnison.  dans  elia(jue  plaee  ayant 
10,000  lionnnes  de  ^'arnison  et  poui"cha<}ue 
frai-tion  de  10,000  hommes  ;  un  aumônier 
protestant  dans  ejuujue  plaee  ayant  20,000 
honnnes  de  frarnison,  et  un  aumônier  isiaélite 
dans  cha([ue  plaee  ayant  30,000  honnnes  de 
j.'arnison. 

Aux  armées  en  campagne,  il  doit  y  avoir 
un  aumônier  eatholicjue  à  ehaque  (}uartier 
j.'ênéral  de  coriis  d'armée,  à.  ehaeune  des  di- 
verses andjulances  des  corps  d'aimée,  à 
cliaijue  division  de  cavalerie,  à  chaque  di\  i- 
>ion  active  de  l'année  teriitoriale  ;  il  doit  y 
avoir  un  aumônier  protestant  et  un  aumô- 
nier Israélite  à  clia(pie  (juartier  i;énéial  de 
corps  d'armée. 

AUNE.  Mesure  ancienne  (pii  représente 
ailiicllciiiciil  une  lon^'ueur  de  l"',iyi  niilli- 
nuln's  (l;iij,'cur  ancienne  du  drap  de  troupe). 

AUSPICE.  Présasfc  tiré  d'un  sifme  sur- 
naturel, et  surtout  des  oiseaux. 

Chez  les  Romains,  le  chef  d'une  armée 
prenait  les  auspices  en  môme  temps  que  le 
coimnandement.  Ces  au.spices  consistaient 
dans  l'observation  de  la  manière  dontman- 
j^eaient  les  oiseaux  (habituellement  des  pou- 
lets), que  l'on  tenait  enfermés  dans  une 
cage.  Au  moment  voulu,  on  ouvrait  la  cage 
cl  on  jetait  la  pâtée.  Si  les  oiseauv  se  j)ié- 
cipitaient  avidement  sur  la  nouriiture,  les 
ausj)ices  étaient  jugés  favorables  ;  si,  au 
contraire,  les  oiseaux  refusaient  de  sortir 
de  la  cage  ou  de  manger,  s'ils  battaient  des 
ailes  ou  s'ils  s'enfuyaient,  les  auspices 
étaient  juL'és  déf;ivorables. 

AUSSIËRE.  Toit  càble.servant  à  amarrer. 

AUTEL.  Dans  les  messes  militaires, 
l'autel  était  gaidé  par  trois  soldats  en  armes, 
plai'és  l'un  en  face  et  les  autres  de  cha(|ue 
côté  de  r.-uitel. 

AUTEUR  d'attroupement.    Militaires 

con>idérés  connue  instigateurs  ou  chefs  d'une 
mutinerie  ou  d'une  émeute.  Les  ofliciers  ou 
les  sous-officjers  faisant  jtartie  d'un  attrou- 
pement .sont  toujours  compris  parmi  les 
chefs  d'attroupement. 

—  militaire.  Ivrivain  avant  composé, 
traduit  on  nii.N  an  jour  des  livres  ou  des  ar- 
ticles militaires.  Les  règlements  français  dé- 
fendent à  tout  militaire  de  publier  aucun  écrit 
sans  l'autorisation  du  Ministre  de  la  guerre. 


(iS  AUTRICHE-HONGRIE. 

AUTORITÉS.  La  ou  les  personnes  con- 
sidéièt's  dan-  l'exeicice  légal  d'un  connnan- 
demeiil  hièrarchicpie  ou  d'une  fonction  de 
l'administration  militaire. 

AUTHENTICITÉ.  Qualité  de  ce  qui  est 
authfntii|ue.  c'est-à-dire  dont  la  certitude, 
dont  l'autorité  ne  |)eut  être  contestée.  Tels 
.sont  les  actes  dressés  par  les  ofliciers  publics, 
par'  les  officiers  de  l'état  civil  aux  armées, 
par  les  fonctionnaires  de  l'intendance. 

AUTONOME.  Qualité  d'un  État  indé- 
pendant, qui  se  gouverne  par  ses  propres 
lois.  Un  dorme  par  extension  ce  qualiticalif 
aux  services  de  l'armée  (|ui  dépendent  direc- 
tement du  Ministre  de  la  guerre. 

AUTOPSIE.  Ouverture  et  examen  d'un 
cadavie. 

L'antopsie  d'un  cadavre  humain  peut 
avoir  lieu,  soit  dans  le  but  de  renseigner  la 
justice,  et  elle  est  alors  effectuée  sur  l'ordre 
du  (irocureur  de  la  Républi(jue,  soit  dans  un 
but  médical,  mais  alors  il  faut  le  consente- 
ment de  la  famille  du  défunt. 

En  ce  qui  concerne  les  chevaux  de  l'armée, 
un  rapportd'autojisie (modèle X. ..  annexé,  au 
rè/.dement  du  23  décemhic  1883  sur  le  Service, 
intérieur)  est  établi  par  le  vétérijiaire  en 
|iremier  et  signé  par  le  chef  d'escadion  de 
semaine,  à  la  suite  de  la  mort  ou  de  l'aba- 
tage  d'un  cheval.  Tous  les  vétérinaires  du  corps 
assistent  à  l'autopsie.  Lor.squ'elle  n'a  ])u  avoii' 
lieu,  le  rapport  en  fait  connaître  les  motifs. 

11  est  permis  de  praticjuer,  dans  les  quar- 
tieis  ou  dans  les  camps,  l'autopsie  des  che- 
vaux morts  ou  abattus,  à  l'exception  de 
ceux  atteints  de  maladies  contagieu.ses.  Pour 
ces  dernieis,  l'opération  doit  être  faite  dans 
le  clos  d'éqnarrissagi^  ou  aux  lieux  désignés 
par  les  antoi'itès  locales. 

AUTORISATION.  Action  par  laquelle 
on  donne  à  i(n('li|irun  l'autorité,  la  faculté, 
la  permission  lie  faiie  une  certaine  chose. 
Telle  est,  par  exemple,  l'autorisation  minis- 
téiielle,  pour  pas.ser  des  marchés  d'une  cer- 
taine inipiii  lance,  etc. 

AUTORITÉ.  Gouvernenjcnt,  administra- 
lion  publique.  Pouvoir  de  .se  faire  obéir. 
L'abus  d'autorité  est  un  mauvais  usage  d(s 
l'autoiilé,  par  lequel  on  exige  au  delà  de 
son  droit  ou  de  son  pouvoir  légal. 

AUTRICHE-HONGRIE  et  son  armée. 

L'aiiiiiT  aiislro-hongroise  se  compose  de 
4  élènients  distincts,  concourant  également 
aux  formations  de  guerre;  ce  sont: 

1"  Ij'armée  commune; 

2"  La  milice  cisleithatie  (landivekr),  parti- 
culière aux  Ltats  cisleithans  ; 

3°  La  milice  hongroise  (honved).  spéciale 
à  la  Hongrie  ; 

Ces  éléments  s'alimentent  chacun  à  l'aide 


AUTRICHE^ONGRIE. 


G'.l 


AUTRICHE  HONGRIE. 


d'un  contingent  particulier  divisé  en  2  por- 
tions. L'armée  commune  fait  un  service  actif 
de  3  ans,  passe  dans  la  réserve  pciuiaiit 
7  ans  et  ensuite  2  ans  dans  la  milice.  Dans 
les  milices,  la  !''<'  portion  (cisleithane)  passe 
1  an  sous  les  drapeaux,  et  la  honved  2  ans. 
puis  elle  est  versée  dans  la  réserve,  où  elle 
demeure  11  ou  10  ans.  La  2"  portion,  dite 
réserve  de  complément,  reçoit  une  instruction 
sommaire  de  8  semaines,  complétée  par 
quelques  exercices  ultérieurs  : 

4*"  L'armée  ten'itoriale  (landalurm .  1*'  ban) 
et  sa  réserve  (2*  ban),  destinées  à  renforcer 
l'armée  et  les  milices,  mais  rattadiées  à 
ces  dernières  pour  la  préparation  à  la  truei  re. 
A  cette  armée  appartieiment  tous  les  liommes 
valides  de  19  à  42  ans,  non  classés  dans 
l'une  des  catégories  précédentes.  Le  service, 
commençant  normalement  à  l'àjre  de  21  ans, 
elle  comprend  9  classes  d'honniies  exeicés, 
dont  les  2  plus  jeunes  font  retour  à  l'armée 
ou  aux  milices  ;  les  3  suivantes  sont  utili- 
sées pour  des  formations  de  marche.  Les  au- 
tres, qui  constituent  la  réserve,  sont  em- 
ployées dans  des  formations  territoriales. 


En  cas  de  mobilisation  générale,  les  forces 
militaires  de  l'Autriche-Hongrie  sur  le  pied 
de  guerre  se  décomposeraient  : 

i"  En  forces  de  i''"  ligue,  destinées  à  faire 
partie  des  armées  d'opérations  et  composées 
d'unités  immédiatement  mobilisées  et  compre- 
nant des  hommes  de  l'armée  commune  et 
des  landwehrs,  âgés  de  21  à  33  ans,  et  de 
réserves  de  l''"'  ligne,  comprenant  les  hommes 
de  l'armée  commune,  des  landwehrs  et  du 
l^"^  ban  du  landsturm,  âgés  de  21  à  38  ans. 
Avec  ces  forces,  on  constituerait  15  corps 
d'armée  et  leur  réserve; 

2*'  En  forces  de  2®  ligne,  comprenant  des 
troupes  de  siège  et  de  forteresse  et  des  troupes 
de  dépôt. 

Chaque  corps  d'armée  sur  le  ])ied  de 
guerre  comprend  40  à  43  bataillons  d'infan- 
terie, 13  à  14  escadrons  de  cavalerie,  14  bat- 
teries représentant  112  pièces  de  campagne, 
2  compagnies  du  génie,  1  compagnie  de  pon- 
tonniers-pionniers, le  train  et  les  services 
ai'cessoiies. 

Le  tableau  ci-aprés  récapitule  reffectif 
général  de  guerre  du  pays  : 


ARMES    ET    SERVICES 


lofaoterie 

Caraierie 

Artillerie 

Génie 

Pionniers 

Chemins  de  fer  et  télé 

graphes 

Train  des  équipaçes.. . 

Service  de  santé 

Services  administratifs 

Commandement 

Divers 

TOTACX 


TROrl'ES   DE    1"    LIGNE. 


Hommes. 

Che- 
vaux. 

Voi- 
tures. 

1,000.000 

27,500 

8,100 

82,500 

79,130 

1,700 

75,000 

63,000 

11,170 

11,500 

1,900 

410 

0,150 

930 

840/ 

6,300 

350 

50' 

40,000 

50.500 

8,300 

17,700 

50 

1,610 

11,900 

50 

20 

10,000 
» 

6,100 

630 

1,2150,000 

■ 

228.650 

32,840 

Uoités. 


1014  bat. 
447  esc. 


264  batt. 


conip. 


TROCPES    DE   2l'    I. 

Hom- 

Che. 

Voi- 

mes. 

vans. 

tures. 

445,000 

500 

„ 

10,000 

8,800 

» 

30,600 

4,000 

620 

5.500 

130 

"       ) 

2,150 

» 

170     ( 

750 

» 

.,       ( 

1,750 

900 

100 

2,500 

» 

» 

2,000 

„ 

» 

1,400 

400 

» 

19,000 

600 

» 

529,000 

15,350 

890 

Unités. 


443  bataillons. 

57  escadrons. 

28  batteries 
et  12  bataillons 

d'art,  de  fort. 

17  compagnies. 


Les  fusils  en  service  dans  l'armée  austro- 
hongroise  sont  actuellement  de  4  modèles, 
savoir  : 

1°  Le  fusil  Mannlicher  à  répétition 
(fig.  22),  du  calibre  de  8™™,  qui  constitue 
l'annement  normal.  Le  mécanisme  de  fer- 
meture consiste  en  un  cylindre  à  mouvement 
direit  en  avant  ou  en  arrière,  sans  aucun 
mouvement  transversal.  Le  magasin,  placé 
sous  la  culasse  mobile,  est  en  tôle  d'acier  et 
contient  3  cartouciies  ;  «'est  une  boite-char- 
geur  en  tôle  qui  tombe  d'elle-même  quand 
elle  est  vide.  La  balle  de  4  calibres,  e.st  en 
plomb  à  chemise  d'acier.  La  vitesse  ordinaire 
du  tir  est  de   10  à   12  coups  par  minute; 


elle  peut  être  doublée  dans  le  feu  rapide. 
Pour  empêcher  les  liommes  de  se  brûler  au 
contact  du  canon,  à  la  suite  d'un  tir  rapide 
et  prolongé,  on  a  dû  adapter  au  fusil  un 
protège-main  enveloppant  le  canon  et  le  fût 
en  avant  de  la  hausse.  C'est  une  gaine  en 
toile  doublée  d'un  feutre  et  d'un  morceau 
de  cuir.  Trajectoire  très  tendue  ; 

2°  Le  fusil  Mannlicher  à  répétition  de 
11™™  ne  diffère  du  précédent  que  par  les 
dimensions  du  canon  et  du  magasin  ;  c'est 
nu  modèle  transitoire,  dont  il  n'existe  que 
90,000  ; 

3°  Le  fusil  Werndl,  à  barillet  à  inflamma- 
tion centrale,  avec  balle  en  |)l(iiiili  (iuii'i.  du 


AUVENT. 

calibre  de  11""".  Précédent   iimieniciil   de 
l'infanterie,   qui   doit    servir  à    l'arnicment 
de.s  troupes  tenitorinles  du  Intidstur»!  : 
4°  Le  fu^il  U'-()i:7.  du  cnlibre  de  14'"'". 


70  AVANCEMENT. 

C'est  une  ai-me  à  inflammation  péripiiéri- 
Cfiic  et.  iï  bloc  mobile,  autour  d'une  char- 
nière transversale  antérieure.  —  Doit  dispa- 
raître. 


rie.  22. 


AUVENT.  L:i  visière  d'un  casque  était 
autrefois  n|ipelée  aussi  auvent  d'un  casque. 

AUXILIAIRE.  0"'  donne  des  secours, 
qui  ;iide,  (le  m's  nrines  on  autrement. 

AUX  ARMES.  Appi'i  de  la  sentinelle  ou 
du  tambour  pour  mettre  sous  les  armes  les 
irardes.  jnistes  et  f)i({>iets. 

AUX  CHAMPS.  Au  drapeau,  aux  let- 
/rc.s-,  aux  iiinlndes,  aux  tambours,  aux  capo- 
raux, eli'.  (V.  liât  ter  i-s  el  Sonneries). 

AVANCÉE.  Désifine  le  poste  établi  en 
avant  de  la  première  barrière  d'une  place  ou 
d'un  ouvra^'e  et  le  bâtiment  qui  sert  de  corps 
de  j.'Mi(le  :i   ce  poste. 

AVANCEMENT.  Progrès  ;  artion  de 
monter  en  (rrade. 

L'avancement,  qui  est  à  lu  fois  une  ré- 
compense et  le  moyen  nécessaire  de  recruter 
les  échelons  de  la  iiiéiarchie  militaire,  est 
régi  encore  actuellement  par  la  loi  du 
14  avril  1832  et  l'ordonnance  du  16  mars 
1838. 

La  loi  de  1832  dispose:  1"  que  nul  ne 
peut  entrer  dans  l'armée  française  (jue 
comme  .soldat  ou  comme  sous-lieutenant 
sortant  d'une  école  militaire;  2"  que  nul  ne 
peut,  depuis  son  entiée  dans  l'armée,  être 
j»romu  à  un  grade  quelconque,  sans  a\(nv 
pa.ssé  par  tous  les  grades  inférieurs;  3°  qu'il 
faut,  en  temps  de  paix,  pour  être  promu  ;i 
un  grade  supérieur,  avoir  passé  dans  le  giade 
immédiatement  inférieur  le  minimum  do 
temps  suivant:  soldat,  6  mois;  caporal, 
6  mois;  sous-officier,  i  ans;  sous-lieutenant, 
2  ans  ;  lieutenant,  2  ans  ;  capitaine,  4  ans  ; 
chef  de  bataillon  ou  d'escadrons,  3  ans  ; 
lieutenant-colonel,  2  ans;  colonel,  3  ans; 
général  de  brigade,  3  ans;  eiilin,  général  de 
division,  3  ans,  pour  <^tre  nommé  maréchal 
de  Frame  ;  4°  que  l'avancement  a  lieu  sui- 
vant deux  modes  :  le  choix  el  l'aneienneté, 
dans  des  prof»ortions  déterminées. 


Tous  les  grades  inférieurs  de  la  hiérarchie 
jusqu'au  grade  de  sous-lieutenant  sont  exclu- 
sivement donnés  au  choix.  L'avancement  a 
lieu  par  corps,  d'apiès  un  tatileau  établi  par 
le  chef  de  coips  et  anèlé  déhnitivenienl  par 
l'inspecteur  général. 

Pour  le  grade  de  sous-lieutenant,  l'avan- 
cement dévolu  à  chaque  arme  roule  sur  tous 
les  coips  d'une  même  arme.  Nul  ne  peut  être 
sous-lieutenant  dans  l'armée  active  s'il  n'est 
âgé  de  18  ans  au  moins  et  s'il  n'a  satisfait 
aux  examens  de  sortie  de  l'École  spéciale 
militaire  ou  de  l'Ecole  polytechnique,  ou  s'il 
n'a  servi  pendant  2  ans  au  moins  commi> 
sous-officier  et  suivi  avec  succès  les  cours  des 
Ecoles  de  Saint-Maixent,  Saumur  ou  Ver- 
sailles. Le  tiers  des  emplois  vacants,  au  mi- 
nimum, doit  toujours  étie  donné  aux  sous- 
ofticiers.  Le  numéro  obtenu  au  classement  de 
sortie  de  ciiacune  de  ces  écoles  détermine  le 
rang  d'ancienneté  dans  le  grade  de  sous- 
lieutenant. 

L'avancement  des  officiers,  jusqu'au  grade 
de  colonel  inclus,  se  fait  par  arme.  Tous  les 
officiers  d'une  même  aiine  concourent  entre 
eux.  L'avancement  a  lieu  uniquement  à  l'an- 
ciennet(''  et  après  deux  ans  de  grade  de  sous- 
lieutenant,  pour  les  lieutenants;  il  a  lieu  au 
choix  et  à  l'ancienneté  pour  les  grades  de 
capitaine  et  chef  de  ])ataillon  ou  d'escadrons, 
et  uniquement  au  choix  pour  les  grades 
supérieurs. 

En  temps  de  paix,  on  accorde  à  l'ancien- 
neté les  deux  tiers  des  emplois  de  lieutenant 
et  capitaine,  et  la  moitié  de  ceux  de  chef 
de  bataillon.  Les  officiers  en  non-activité 
susceptibles  d'être  replacés  dans  la  position 
d'activité,  ont  droit  à  la  moitié  des  vacances 
de  leur  grade. 

Poui  assurer  la  régularité  dans  les  nomi- 
nations, on  a  établi  des  tours  :  ain.si,  pour 
les  lieutenants  promus  capitaines,  le  l^i^tour 


AVANCfER. 

appartient  à  laïKnenneté.  1p  i"  tour  au 
'  lioi\.  le  3^  tour  à  raïuienneté.  Ou  re»"oni- 
uieni"e  ensuite  de  la  même  manière  pour  le 
1^'  tonr.  Si  l'on  a  à  replacer  des  ofluiei-s  en 
non-aetivité.  on  double  les  toui-s  et  on  leur 
accorde  les  2^,  4''  et  6"^  toui-s. 

£»i  camjHigne.  le  temps  de  service  exigé 
pour  passer  d'un  grade  à  un  autre  est  réduit 
de  moitié  ;  de  plus,  aucune  condition  d'an- 
cienneté n'est  exigée  dans  les  cas  ci-aprés  : 
1°  action  d'éclat  dûment  justifiée  et  acte 
Je  courage  mis  à  l'ordre  de  l'armée;  2°  lors- 
qu'il n'est  pas  possible  de  pourvoir  autre- 
ment aux  vacances  qui  se  produisent  en  pré- 
sence de  l'eiuiemi.  Les  ofticiers  en  campagne 
peuvent  être  promus  à  un  grade  supérieur 
sans  figurer  au  tableau  d'avancement  établi 
à  l'intérieur:  de  plus,  la  part  du  cboi\ 
augmente,  car  l'ancienneté  n'a  plus  que  la 
moitié  des  grades  de  lieutenant  et  de  capi- 
taine, et  tous  les  autres  sont  donnés  aucboix. 

Dans  une  place  de  guerre  investie,  l'avan- 
cement aux  emplois  vacants  appartient  exclu- 
sivement aux  militaires  ipii  lonconrent  à  la 
défense  de  cette  place.  Le  commandant  supé- 
rieur d'une  place  investie  peut  nommer  pro- 
risoirement,  s'il ^ est  colonel  ou  lieutenant- 
colonel,  à  tous  les  emplois  vacants  des  grades 
inférieurs  à  celui  de  dief  de  bataillon  :  s'il 
est  général,  il  peut  nommer  de  plus  aux  em- 
plois vacants  de  cbef  de  bataillon  ou  d'esca- 
drons. Toutes  les  nominations  provisoires 
faites  par  le  commandant  en  cbef  ou  les 
commandants  supérieurs  des  places  investies 
doivent  être  ultérieurement  confirmées  par 
des  décrets. 

AVANCER.  Marcber  en  avant.  Faire  des 
progrès  dans  une  carrière. 

AVANCES.  Premières  démarches,  pre- 
mières propositions  que  l'on  fait  à  quelqu'un. 
Somme  prêtée,  payement  anticipé  ;  telles 
sont  les  avances  aux  militaires  allant  accom- 
plir certaines  missions  ;  les  avances  autori- 
sées pour  les  familles  des  prisonniers  de 
guerre,  les  avances  sur  les  arrérages  de  la 
pension  ou  de  la  solde  de  réforme  (règlement 
du  29  mai  1890,  art.  21  et  136).  En  debors 
de  ces  cas,  les  payements  d'avance  ne  doi- 
vent être  faits  que  pour  les  dépenses  sui- 
vantes :  1»  .solde  des  troupes  de  toutes 
armes  ;  2"  services  régis  par  économie  ; 
3°  achats  à  la  commission;  4°  transports 
par  commission,  par  terre  ou  par  eau  ; 
5"  afTrètement  des  navires  de  commerce. 

AVAL.  Partie  d'un  cours  d'eau  qui  s'é- 
tend depuis  l'obsenateur  jusqu'au  confluent 
ou  à  l'embouclinre. 

AVALOIRE.  Pièce  du  bainais  sur  laquelle 
'appuie  le  cheval  de  timon  pour  retenir  la 
i  liarsre. 


71  AVANT-GARDE. 

AVANT-AVANT.  Ancien  cri  de  guerre 
servant  à  aiiinier  les  combattants  et  ;ï  pro- 
voquer l'ennenii. 

AVANTAGEUR.  Engagé  volontaire  qui, 
dans  r:u  inée  allemande,  désire  devenir  porte- 
êpèe  fù'hnrich  pour  subir  ensuite  l'examen 
d'officier.  H  doit  avoir  de  17  à  23  ans,  pos- 
séder le  certificat  d'études  répondant  à  notre 
diplôme  de  bachelier  et  avoir  le  consente- 
ment dn  chef  de  corps  et  du  commandant 
de  la  compagnie  dans  lestpiels  il  veut  entrer. 

AVANT-BATAILLE    (V.  Aranl-qarde). 

AVANT-CUIRASSE.  Anneau  circulaire 
en  métal  qui  a  pour  liut  d'empêcher  l'a.ssié- 
geant  de  détruire  le  parapet  qui  couvre  les 
parties  vulnérables  des  coupoles.  Cet  anneau, 
dont  la  partie  supérieure  est  au  niveau  du 
sol,  doit  descendre  assez  bas  pour  qu'un 
obus,  éclatant  dans  le  massif  de  béton  qui 
le  précède,  ne  puisse  atteindre  la  chambre 
de  manœuvre  de  la  coupole  et  en  rendre  le 
service  impossible. 

AVANT-CHEMIN  couvert.  Terme  de 
fortification  permanente  désignant  un  second 
chemin  couvert  établi  au  pied  des  glacis  du 
premier,  qui  borde  la  contrescaspe,  ou  sur 
le  bord  d'un  avant-fossé.  Cette  espèce  de  re- 
tranchement avancé,  qui  a  pour  objet  de 
permettre  à  la  garnison  d'étendre  un  peu 
plus  son  action,  ne  peut  guère  se  recom- 
mander qu'en  avant  des  forts  isoles. 

AVANT-FOSSÉ.  Second  fossé  creusé 
quelquefois  à  la  queue  des  glacis  d'une  en- 
ceinte, .soit  pour  se  procurer  la  terre  néces- 
saire aux  fortifications,  soit  pour  augmenter 
les  difficultés  de  la  défense.  Dans  tous  les 
cas,  leur  organisation  ne  peut  être  admise 
que  s'ils  peuvent  être  remplis  d'eau,  afin 
d'éviter  qu'ils  ne  sei-vent  de  refuge  à  l'as- 
saillant qui  s'en  serait  rendu  maître.  Vauban 
les  proscrit  parce  qu'ils  entravent  les  sorties. 

AVANT-GARDE.  Troupe  d'un  efifec.tif 
relativement  faible,  qui  marche  en  avant 
d'une  coloime  pour  l'éclairer  et  pour  a.ssurer 
sa  sécurité.  La  force  varie  entre  1/4  et  1/6 
de  l'efrectif  du  corps  auquel  elle  appartient 
et  elle  comprend  des  unités  de  toutes  armes 
lorsqu'il  s'agit  d'une  colonne  qui  les  com- 
porte toutes.  L'avant-garde  d'une  division 
comprend  un  régiment  d'infanterie,  une  bat- 
terie montée  et  une  section  du  génie  ; 
l'avant-garde  d'un  corps  d'armée  est  formée 
d'une  brigade  d'infanterie  avec  laquelle  mar- 
chent deux  batteries  montées,  une  section 
du  génie  et  un  détachement  d'ambulance. 

L'avant-garde  est  fractionnée  en  plusieurs 
échelons  ;  le  plus  avancé,  ou  pointe  d'avant- 
(jarde,  destiné  surtout  à  voir  et  à  avertir,  est 
d'un  faible  effectif  ;  en  arrière,  un  second 
échelon,    ou    têle  d'nrant-finrde,  correspond 


AVANT-GLACIS. 


AVARIE. 


aux  renfort»  dans  le  loinh.it  en  ordre  dis- 
persé ;  enlin.  à  une  eertaine  dislance  en 
arriére.  le  jjros  de  l'avant-parde  reniiilil  un 
rûle  analo^'uc  à  t'chii  des  soutiens  dans  le 
tondjiit. 

La  dislan.i-  de  la  tète  d'avant-jjarde  à  la 
liHe  de  la  eolonne  est  variable  suivant  l'im- 
portaii.e  de  celle-ii  :  elle  est  de  loOO  à 
i.OOO  mètres  ]>our  un  lialaillon,  de  2,500 
mètres  pour  un  régiment,  de  4  kilomètres 
pour  une  hrigade,  de  6  kilomètres  pour  une 
division  et  de  8  à  9  kilomètres  |tour  un 
corps  (i'ainièe. 

AVANT-GLACIS.  Dans  le  cas  d'un 
avant-clicniin  couvert,  le  glacis  ijui  précède 
ce  dernier  s'appelle  avant-glacis. 

AVANT-LIGNE.  Ensemble  des  travaux 
de  fortiliialioii  |iassagère  exécutés  par  les 
avant-postes  de  l'assiégeant  pour  s'établir 
solidement  sur  le  terrain  qui  leur  est  assigné 
en  avant  de  la  ligne  de  combat  faisant  partie 
di'  I:i   /«/»*•  d'inri'stissement. 

AVANT-MAIN.  Expression  de  manège, 
signifiant  la  partie  du  clieval  comprenant  la 
tète,  remoluie.  le  garrot,  le  poitrail,  les 
épawli's  et  les  exlièjnitès  antérieures. 

AVANT-MÉTRÉ.  Dans  tout  travail 
soumis  à  une  adjudication  publique,  ra\ant- 
niétré  sert  à  évaluer  en  cbilbes.  suivant  leur 
natnr.',  li-;  (pi:iiitités  d'ouvrages  à  exécuter. 

AVANT-MUR.  Enceinte  en  maçonnerie 
la  plus  éloignée  du  corps  de  place  d'une  for- 
teresse. 

AVANT-PARALLÈLE.  Pla.e  d'armes 
intermédiaire  innslrnite  entre  les  batteiies 
de  l'«  position  et  la  l''"  parallèle,  lorsque  les 
travaux  faits  entre  ces  ouvrages  ne  consti- 
tuent pas  un  appui  suftisant  pour  rétablis- 
sement de  cette  dernière. 

AVANT-POSTES.  Troupes  de  protection 
destinées  à  prévenir  de  toute  surpri.se  une 
lioupe  en  station  et  à  opposer  en  cas  d'at- 
taque une  résistance  suffisante  pour  pei- 
mettie  à  cette  dernière,  soit  de  se  former 
pour  engager  le  combat,  suit  de  refuser  le 
combat.  Poui'  remplir  ces  conditions,  on 
admet  :  1°  que  la  force  constituant  les  avant- 
postes  doit  avoir  un  elfectif  atteignant  en- 
viron le  (juart  et  ipnlquefois  le  tiers  de  la 
force  à  protéger  ;  2"  qu'elle  doit  être  formée 
d'unités  constituées,  liomogènes,  pourvues 
d'un  commandement  assurant  l'unité  de  di- 
rection ;  '.i"  que  l'ordie  ailopté  soit  analogue 
ù  la  formation  normale  du  combat.  Le  règle- 
ment admet  qu'en  général  le  service  des 
avant- postes  doit  être  assuré  :  dans  un 
corps  d'armée,  par  une  brigade  ;  dans  une 
division,  par  un  régiment  ;  dans  une  bri- 
gade, par  deux  bataillons;  dans  un  régiment, 
pai    un  bat.iillon  ;   dans   un  bataillon,   par 


une  compagnie  ;  dans  une  compagnie,  par 
une  section. 

Les  différents  écbelons  des  avant-postes 
sont  :  la  ligne  des  sentinelles  ou  des  vedettes, 
les  petits  j)ostcs,  les  grand'gardes,  la  réserve 
d'avant-postes. 

Lorsque  le  corps  qui  doit  pourvoir  à  sa 
sécurité  est  inférieur  a  un  régiment,  il  n'est 
pas  formé  de  réserves  d'avant-postes.  Les 
petits  postes  sont  à  200  mètres  environ  en 
arrière  de  la  ligne  des  sentinelles  ;  les  grand'- 
gardes sont  à  une  distance  de  500  à  700 
mètres  de  la  ligne  des  petits  postes  ;  la  ré- 
serve d'avant-postes  e.st  à  une  distance  de 
600  à  800  mètres  en  ari'ièrc  des  grand'- 
gardes. 

Dans  la  cavalerie,  la  disposition  des 
avant-postes  est  la  même  que  celle  de  l'in- 
fanterie :  mais,  en  raison  de  la  plus  grande 
facilité  que  possède  le  cavalier  pour  se  porter 
rapidement  en  avant,  les  distances  des  diffé- 
rents échelons  sont  les  suivantes  :  les  petits 
postes  sont  à  600  ou  800  mètres  en  arrière 
de  la  ligne  des  vedettes,  les  grand'gardes  à 
1200  mètres  des  petits  postes  et  les  réserves 
à  2,000  mètres  des  grand'gardes.  Dans  tous 
les  cas,  la  troupe  est  placée  à  une  distance 
de  2,500  à  3,000  mètres  en  arrière  des 
avant-postes. 

Ce  système  d'avant-postes  peut  être  sim- 
plifié sur  certains  points  qui  sont  peu  dan- 
gereux, ou  encore,  lorsque  l'étendue  à  sur- 
veiller est  trop  considérable  ;  dans  ces 
conditions,  on  se  borne  à  établir  les  grand'- 
gardes sur  les  positions  mêmes  dont  on  veut 
s'assurer  la  possession,  en  les  organisant 
défensivement  ;  elles  s'éclairent  alors  seule- 
ment par  une  ligne  de  sentinelles  simples, 
et  les  réserves,  bivouaquées,  se  tiennent 
piôtes  à  marcher  au  premier  signal. 

AVANT-TRAIN.  Véhicule  à  deux  roues 
qui  sert  à  remorquer  ratïùt  d'une  bouche  à 
feu  ou  d'un  caUson  de  munitions.  L'avant- 
train  des  canons  de  80  et  de  90™ "'  est  en 
ttMe  d'acier  :  il  porte  un  coffre  de  même 
métal  renfermant  un  approvisionnement  de 
munitions  suffisant  pour  les  besoins  immé- 
diats. 

L'avant-train  français  porte,  au-dessus  d(î 
l'essieu,  une  tige  verticale  en  fer  appelée 
crochet'cheriUe  om^rière,  dans  lequel  vient 
s'engager  l'anneau  fixé  au  bout  de  la  crosse 
de  l'aff'ùt.  De  cette  façon,  l'arrière-lrain  est 
suspendu  à  l'avant-train  et  chacun  des  deux 
trains  peut  prendre,  sans  entraîner  l'autre, 
la  position  que  lui  font  les  irrégularités  du 
sol. 

AVARIE.  Détérioration  survenue  à  une 
denrée,  un  effet  ou  un  objet  quelconcjue, 
flepnis  sa   sortie  des   mains  de  l'expéditeur 


AVENTURIERS.  73 

jusqu'à  sa  réception  par  le  destinataire  :  on 
donne  également  le  nom  d'avarie  aux  dété- 
riorations survenues  dans  les  magasins. 

D'après  le  Code  de  commerce,  le  transpor- 
teur est  responsable  des  pertes  ou  avaries 
des  marchandises  qui  lui  ont  été  confiées. 

En  ce  qui  concerne  les  transports  de  la 
guerre,  en  cas  d'avarie  ou  de  ditTérence  dans 
les  quantités  portées  sur  la  lettre  de  voiture, 
il  est  procédé,  au  moment  de  la  livraison  ou 
dans  un  délai  de  4  jours  au  minimum,  à  la 
vérification  du  matériel,  en  présence  du 
préposé  ou  de  son  représentant,  et,  en  son 
alisence.  s'il  ne  se  présente  pas  au  jour  in- 
diqué. Un  procés-verbal  est  dressé,  pour 
constater  cette  vérification,  par  le  sous-in- 
tendant ou  par  son  suppléant  légal  (Modèle  E. 
annexé  au  traité  22  décembre  1879,  J. 3/. ).  Ce 
procès-verbal  indique  le  montant  des  pertes 
ou  avaries  à  imputer  aux  compagnies  de 
rliemins  de  fer,  ou  à  laisser  à  la  charge,  soit 
de  l'Etal,  soit  de  l'expéditeur.  En  cas  de 
désaccord  sur  la  cause,  l'importance  et  l'éva- 
luation des  avaries,  il  est  procédé  à  une 
expertise.  Le  récéfiissé  de  l'expédition,  donné 
par  le  destinataire  au  dos  de  la  lettre  de 
voiture,  doit  faire  mention  des  conclusions 
du  procés-verbal.  Si  les  pertes  ou  avaries 
concernent  les  officiers  et  autres,  à  qui  est 
réservée  la  faculté  d'user  des  transports  de  la 
guerre,  elles  sont  constatées  suivant  les 
régies  du  droit  commun  et  le  montant  est 
payé  directement  aux  intéressés  par  les  com- 
pagnies. 

AVENTURIERS.  Expression  s'appli- 
quant  à  des  bandes  militaires  formées  d'un 
ramassis  d'hommes  de  toutes  les  nations, 
.servant  indifféremment  à  pied  ou  à  cheval, 
pour  et  contre  le  premier  venu  qui  leur 
offrait  le  plus  d'avantages.  Depuis  Louis 
le  Jeune,  où  il  en  est  question  pour  la  pre- 
mière fois  en  Kraiice,  ces  bandes  constituiTcnl 
les  éléments  essentiels  des  troupes  de  guerre 
jusqu'en  1370,  époque  où  l'on  créa  les  pre- 
mières troupes  vraiment  régulières. 

AVERTISSEMENT.  A\is  que  le  rap- 
porteur d'un  conseil  de  guérie  est  tenu  de 
donner  à  un  condamné  au  moment  de  la 
lecture  du  jugement  pour  le  prévenir  qu'il  a 
24  heures  pour  se  pourvoir  en  revision 
contre  ce  dernier. 

AVEU.  Déclaration  par  laquelle  on  re- 
connaît avoir  fait  une  chose.  L'aveu  judi- 
ciairi'  est  cette  déclaration  faite  en  justice  et 
tient  lieu  de  preuve  contre  celui  qui  l'a  re- 
connu, mais  il  ne  peut  être  divisé  et  doit 
être  accepté  dans  son  ensemble.  Il  ne  peut 
être  révoqué,  si  re  n'est  pour  une  erreur  de 
fait.  L'aveu  exlrajudiciuire,  qui  est  fait  hors 
justice,  n'a  pour  ainsi  dire  aucune  valeur. 


AVIS. 


AVEUGLE.  Celui  (fui  est  privé  de  l'usage 
de  la  vue.  Lorsque  c-lte  infirmité  a  été  con- 
tractée dans  un  service  commandé,  ou  à  l'oc- 
casion du  service,  elle  donne  droit,  aux  mili- 
taires qui  eu  sont  atteints,  à  une  pension  de 
l''"  classe,  c'est-à-dire  au  tarif  maximum, 
augmenté  de  20  p.  100  pour  les  officiers  et 
df  30  p.  100  pour  les  hommes  de  troupe 
(V.  Penaions  iiouv  blessures  ou  iiifirmités). 

AVIATION.  S.\stème  de  locomotion  an- 
cienne, basé  sur  l'emploi  d'un  véhicule  plus 
lourd  que  l'air  en  imitant  le  vol  des  oiseaux. 
C'est  le  principe  contraire  à  celui  des  ballons. 
De  nombreux  appareils  d'aviation  ont  été 
expérimentés  depuis  la  plus  haute  antiquité. 
Les  principaux  appareils  de  ce  genre,  dont 
nous  devons  donner  ici  une  idée,  au  même 
titre  que  les  ballons,  sont  groupés  sous  le 
nom  de  :  aéroplanes,  Itélicoptères,  orthoptères 
ou  oiseaux  mécaniques  ;  tous  sont  actionnés 
par  des  moteurs  mécaniques  légers. 

Les  aéroplanes  sont  des  surfaces  à  peu 
prés  planes,  faiblement  inclinées  sur  l'ho- 
rizon et  poussées  en  avant  jiar  des  propul- 
seurs qui  sont,  en  général,  des  hélices. 

Les  hélicoptères  se  soutiennent  à  l'aide 
d'hélices  dont  les  axes  différent  peu  de  la 
verticale. 

Enfin,  les  orUwptéres  ont  pour  organes 
principaux  des  surfaces  animées  de  mouve- 
ments sensiblement  verticaux  et  généralement 
alternatifs  :  on  y  range  les  ailes  artificielles 
et  les  surfaces  à  mouvements  de  queue  de 
poisson . 

Les  oiseaux  mécaniques,  mus  par  des  res- 
sorts ou  par  l'air  comprimé,  n'ont  pas  donné 
de  résultats  satisfaisants.  Pas  plus  que  les 
hélicoptères,  ils  ne  paraissent  pouvoir  être 
exécutés  en  grand. 

Jusqu'à  présent,  les  appareils  d'aviation 
n'ont  pu  résoudre  le  problème  de  la  naviga- 
tion aérienne  et  les  reclierches  à  ce  point  de 
vue  se  portent  particulièrement  sur  les  bal- 
lons. 

AVIRON.  Rame  ;  espèce  de  pelle  en  bois 
qui  sert  à  faire  marcher  les  barques,  les  ca- 
nots et  autres  embarcations  légères. 

AVIS.  Opinion;  conseil;  avertissement. 
Dans  l'armée,  les  avis  de  mouvement  de 
troupe,  les  avis  de  passage,  les  avis  d'expé- 
dition, etc.,  sont  des  documents  qui  ont  pour 
but  d'avertir  les  intéressés,  soit  de  mouve- 
ments ou  de  passages  de  troupe,  soit  d'ex- 
pédition de  matériel,  afin  qu'ils  puissent 
prendre  leurs  mesures  en  conséquence. 

Dans  toute  cassation  ou  rétrogradation, 
tous  les  supérieurs  hiérarchiques  du  capi- 
taine de  l'inculpé,  qui  a  fait  le  rapport,  don- 
nent leur  avis  motivé  ;  il  en  est  de  même 
pour  les  plaintes  en  conseil  de  guerre  ou  en 


AVISO. 


74 


AZAPES. 


conseil  de  discipline.  Ces  avis  expliquint  ou 
notent  la  punition  à  infliger  ou  la  plainte. 
Au  lonseil  de  guerre,  les  jupes  donnent  leur 
avis  à  huis  clos,  à  haute  voix,  en  commen- 
çant par  le  grade  le  moins  élevé.  Le  noml)re 
des  réponses  positives  ou  m^galives  aux 
questions  posées  motivent  le  prononcé  du 
jugement. 

AVISO.  Petit  navire  d'une  marche  rapide 
et  d'allures  légères,  que  l'on  emploie  à  porter 
les  avis,  les  ili'péclies.  les  paquets,  etc. 

AVITAILLEMENT.  Action  de  pourvoir 
de  vivres  el  de  munitions  une  place  forte, 
un  eainp,  un  vaisseau. 

AVOCAT.  Celui  dont  la  profession  est  de 
plaider  en  justice.  Les  militaires  ou  autres 
individus  justiciables  des  conseils  de  guerre 
ont  le  droit  de  prendre  pour  défenseur  un 
avocat,  ou  un  avoué,  ou  un  militaire,  ou 
même  enlin  un  de  leurs  parents  ou  amis,  à 
condition  de  le  faire  agréer  par  le  président. 
Si  l'accusé  ne  fait  pas  choix  d'un  défenseur, 
il  lui  en  est  désigné  un  d'office. 

AVOINE.  L'avoine  est  une  plante  de  la 
famille  des  (jraminccs,  où  elle  constitue  le 
type  des  nvenacées.  Le  fruit  est  un  cariopse, 
c'est-à-dire  un  fruit  sec  ou  grain  dont  le 
principe  est  adhérent  à  la  graine.  L'avoine 
est  une  des  céréales  les  plus  nécessaires  à 
l'armée,  pour  la  nourriture  des  chevaux. 
Elle  y  est  très  estimée  à  cause  de  ses  pro- 
priétés excitantes,  stimulantes,  susceptibles 
de  permettre  le  développement  de  Vénernie 
dans  l'animal,  en  même  temps  qu'elle 
fournit  tous  les  principes  d'une  l)onne  ali- 
mentation. 

L'avoine  pré.sentée  en  livraison  pour  les 
chevaux  de  l'armée  doit  remplir  les  condi- 
tions suivantes  :  être  de  bonne  qualité,  per 
santé,  bien  sèche,  et  couler  facilement  entre 
les  doigts  ;  son  écorce  doit  être  mince,  bril- 
lante et  lustrée,  sans  rides  ;  son  amande 
.serrée,  lilanche  et  laissant,  quand  on  l'écrase 
dans  la  bouche,  une  saveur  agréable  et  fari- 
neuse ;  versée  dune  certaine  hauteur  sur 
une  surface  dure,  elle  doit  rendre  un  bruit 
sec.  Elle  doit  être  exempte  île  mauvaise 
odeur,  d'avarie  ou  d'altération  quelconque  ; 
homogène,  c'est-à-dire  non  mélangée  de 
graines  d'essence,  de  provenance  et  de  ré- 
eolle  différentes,  non   plus  que   de   graines 


étrangères  à  sa  production;  en  un  mot,  être 
propre  de  tous  points  à  faire  un  excellent 
service. 

AVOIR  la  masse.  Excédent  des  recettes 
sur  les  dépenses  de  la  masfie  hnliiHilurlle. 

Cet  avoir  est  la  propriété  de  l'homme  ;  il 
lui  est  pa\  é  intégralement  lorsqu'il  quitte  le 
service  actif. 

AVOUÉ.  Officier  ministériel  dont  les  fonc- 
tions consistent  à  représenter  les  parties  de- 
vant les  tribunaux  et  à  faire  en  leur  nom 
toutes  les  procédures  nécessaires.  Au  moyen 
âge,  ce  terme  s'appliquait  à  des  personnes 
chargées  de  défendre  les  droits  de  l'Église, 
soit  devant  la  justice,  soit  aussi  en  condui- 
sant à  la  guerre  les  vassaux  des  évoques  et 
des  abbés. 

AXE.  Ligne  droite  qui  passe  parle  centre 
d'un  corps  et  sur  laquelle  il  tourne.  Ce 
terme  a  de  nondireuses  acceptions  dans  le 
langage  militaire,  mais  toutes  peuvent  s'ex- 
pliquer par  la  d('finition  précédente.  Exemple  : 
axe  tactique,  axe  d'alignement,  etc. 

—  de  rotation  des  projectiles.  Pour 
tous  les  projectiles,  aussi  bien  sphériques 
qu'oblongs,  il  faut  créer  un  mouvement  de 
rotation  autour  d'un  axe  bien  déterminé,  en 
vue  d'éviter  les  déviations  et  d'obtenir  la 
justesse  du  tir.  Ces  déviations  sont  moins 
prononcées  lorsque  la  rotation  du  projectile 
s'exécute  autour  d'un  axe  dirigé  dans  le  sens 
môme  de  son  mouvement  général.  Enfin,  il 
parait  plus  aisé,  au  premier  abord,  de  don- 
ner, autour  d'un  axe  bien  dirigé,  un  mou- 
vement de  rotation  régulier  au  projectile. 

AXIOMES  de  guerre.  Principes  do 
guerre  d'une  vérité  évidente,  dont  un  certain 
nombre  sont  ci'lèbres  et  fort  connus. 

AXONGE.  Graisse  de  porc  fondue  et 
passée  à  travers  un  linge  ;  sert  à  la  fabrica- 
tion de  la  graisse  nécessaire  pour  l'entretien 
des  armes. 

AZAGAYE.  Espèce  de  lance  employée  par 
les  Stradiots  ;  longue  de  4  mètres  environ, 
s<m  fer  avait  deux  pointes,  l'une  forte  et 
allongée,  l'autre  simple. 

AZAINE.  Ancienne  dénomination  du 
trompette  de  l'armée. 

AZAPES.  Ancienne  milice  turque,  levée 
en  Anatolie  et  employée  à  la  garde  des  villes 
conjointement  avec  les  troupes  régulières. 


BABORD. 


75 


BAGUETTE. 


B 


Bâbord.  Cùté  gamhe  d'un  navire. 

BABORDAIS.  Nom  donné  aux  matelots 
qui  sont  momentanément  de  service  à  bâbord. 

BAC.  Grand  bateau  plat  glissant  le  long 
d'une  cinquenelle.  qui  sert  à  le  faire  mou- 
voir, et  destiné  à  assurer  la  communication 
entre  les  deux  rives  d'un  cours  d'eau  sur  le- 
quel il  n'existe  pas  de  pont  dans  le  voisi- 
nage. On  le  fait  passer  d'une  rive  à  l'autre 
en  halant,  sur  une  cinquenelh'  tendue  en 
travers  du  cours  d'eau.  Deux  fourches  fixées 
contre  le  bordage  d'amont  du  ])ateau  servent 
d'appuis  à  la  cinquenelle.  Ce  système  ne 
peut  être  employé  que  sur  les  cours  d'eau  à 
faible  courant. 

—  à  traille.  Dans  le  bac  à  traille,  ou 
simplement  traille,  la  cinquenelle  traverse 
le  fleuve  sans  toucher  l'eau.  La  portière,  ou 
radeau  qui  forme  la  traille.  est  réunie  à  la 
cinquenelle  à  l'aide  d'une  corde  ou  dune 
chaîne,  terminé^  par  une  poulie  double, 
dont  l'un  des  galets  roule  sur  la  cinquenelle 
et  l'autre  sur  la  bride  formée  par  la  corde 
ou  la  chaîne.  Le  mouvement  est  dû  à  l'ac- 
tion du  courant,  lequel  agit  obliquement  sur 
la  traille,  qu'un  gouvernail  maintient  dans 
cette  position  oblique. 

—  à  vapeur.  La  traction  de  certains 
bacs  importants,  surtout  vers  l'embouchure 
des  fleuves,  se  fait  au  moyeu  de  remor- 
queurs à  vapeur;  mais,  en  général,  dans  ce 
cas,  il  est  plus  avantageux  de  placer  la  ma- 
chine à  vapeur  sur  le  bac  lui-même. 

BACËLE.  Étendue  de  terres  formant  un 
fief  de  degré  inférieur  ;  origine  du  mot 
bachelier  feudataire. 

BACHE.  Espèce  de  couverture  en  forte 
toile,  parfois  goudronnée,  dont  on  recouvre 
les  wagons  ou  les  voitures  pour  mettre  leur 
chargement  à  Tabri  des  intempéries. 

BACHELIER  d'armes  ou  BAS  cheva- 
lier, (ientilhomme  qui,  dans  ses  débuts, 
servait  sous  les  ordres  d'un  autre  noble, 
pour  apprendie  le  métier  des  armes. 

BACHEVALEUREUX.  Vieux  mot  fran- 
çais signifiant  fiiierrier,  brave,  valeureux. 

BACHI-BOUZODK.  Mot  turc  signifiant 
tête  brisée  :  s'applique  aux  soldats  irrégulieis 
de  l'armée  turque.  Ils  sont  indisciplinés, 
mais  braves,  et  servent  aussi  bien  dans  l'in- 
fanterie que  dans  la  cavalerie. 

BACHOT.  Petit  bateau,  ordinairement  à 
fond  plat, 

BACINET.  Espèce  de  casque  d'infanterie 


employé  au  moyen  âge  ;  il  n'avait  ni  gor- 
gerin  ni  rrâfe  et,  en  général,  pas  de  visière. 

BACULE.  Machine  de  guerre  du  moyen 
âge,  consistant  en  caisses  suspendues  et  rem- 
plies de  pierres,  que  l'on  renversait  à  vo- 
lonté sur  l'ennemi  cherchant  à  escalader  les 
remparts. 

BADELAIRE  ou  BAUDELAIRE.  Sa- 
bres à  deux  tranchants,  .'i  lame  courte  et 
large,  re^'ourhé  brusquement  à  la  pointe. 

BAGAGES.  Efi"ets  de  toute  nature,  y 
compris  les  armes  et  les  munitions,  em- 
portés par  les  soldats  en  campagne.  On  ap- 
|)elle  menu  bagage  celui  qui  peut  être  porté 
par  l'homme  et  gros  bagage  celui  qui  ne 
peut  être  transporté  que  par  des  bétes  de 
somme.  Lorsque  les  militaires  voyagent  par 
les  voies  ferrées,  isolément  ou  en  détache- 
ment, ils  ont  droit  au  transport  gratuit  de 
30  kilogr.  de  bagage,  indépendamment  de 
celui  qu'ils  portent  sur  eux. 

BAGARRE.  Rassemblement  tumultueux, 
encombrement. 

BAGUE.  Terme  de  guerre  usité  jadis  aux 
lieu  et  i)lace  de  bagages.  Ce  terme  s'est  con- 
servé seulement  dans  cette  locution  :  sortir 
d'une  place  vie  et  bagues  sauves,  c'est-à-dire 
avec  la  faculté  d'emporter  ses  bagages  avec 
soi. 

BAGUETTE.  Verge,  petit  bâton  très 
mince.  L'une  des  peines  corporelles  en  usage 
dans  l'armée  française,  avant  la  Révolution, 
consistait  à  faire  passer  l'homme,  qui  s'était 
rendu  coupable  de  certaines  fautes  contre  la 
discipline,  entre  deux  haies  de  soldats  qui 
étaient  armés  de  baguettes  de  saule  ou  d'o- 
sier et  qui  frappaient  le  condamné  à  mesure 
que  celui-ci  passait  devant  eux.  Cette  peine 
existe  encore  dans  quelques  armées  étran- 
gères. 

—  de  fusée.  Baguette  attachée  à  une 
fusée  volante  pour  la  faire  monter  en  ligne 
droite. 

—  de  fuslL  Tige  en  acier  trempé  et  re- 
cuit, qui  sert  à  nettoyer  et  à  décharger 
l'arme.  La  tète  présente  un  trou  fraisé  à  la 
partie  supérieure,  et  l'extrémité  inférieure 
est  filetée,  afin  qu'on  puisse  y  adapter  le  la- 
voir et  aussi  pour  pouvoir  la  fixer  dans  le 
taquet-écrou.  Une  fente,  pratiquée  dans  la 
tète  de  la  baguette,  permet  l'introduction 
de  la  lame  du  tournevis.  Avant  l'adoption 
des  armes  se  chargeant  par  la   culasse,    la 


BAHUT. 


71) 


baïonnette. 


baguette  servait  ;i  liourrer  les  armes  se  ihar- 
geant  pur  la  luuirhe. 

—  de  tambour.  Petits  liàtons  courls,  eu 
liois  (iiir.  a\ei-  lesquels  on   bat  le  tambour. 

BAHUT.  «AilTre  servant  autrefois  à  re- 
i-evoir  les  bagages  des  troujies  et  les  muni- 
tions (le  guerre.  Hemplacé  actuellement  par 
le  fourgon. 

—  (mar  à).  Disposition  en  faveur  en 
Alleniai.'nr  et  eonsistant  à  eouronner  l'e.scar/jp 
par  un  mur  qui  s'élève  à  1"',20  au-dessus 
du  pied  du  talus  extérieur,  en  laissant  en 
airière  un  chemin  des  rondes  de  1  mètre  de 
largeur.  Cette  disposition  est  mauvaise,  car 
elle  constitue  un  couloir  encaissé  et  enfilé, 
en  même  temps  qiu'  facilement  destructible. 

BAI.  Se  dit  de  la  robe  des  cbevaux  tirant 
sur  le  rouge  brun,  mais  ayant  la  crinière  et 
la  queue  noires.  Il  y  a  le  bai  brun,  le  bai 
cerise,  le  bai  cbàtain,  le  bai  clair  et  le  l)ai 
doré. 

BAIGNOIRE.  Récipient  en  zinc  dans 
lequel  on  prend  des  iiains.  Les  baignoires 
nécessaires  aux  intirnieries  sont  fournies  par 
le  service  de  l'intendance. 

BAIL.  Contrat  par  liHjuel  une  personne 
s'oblige  envers  une  autre  personne  fi  la  faire 
jouir  d'une  cbose  pendant  nn  certain  temjjs 
et  moyennant  un  certain  prix  (V.  (]ode  civ., 
art.  1714  à  1 731). 

En  ce  qui  concerne  l'administration  de  la 
guerre,  les  baux  sont  passés  do  gré  à  gré 
entre  celle-ci  et  le  propriétaire  de  la  ci)Ose 
louée,  lis  sont  dressés  sous  seing  privé  par 
les  sous-intendants  militaires,  de  concert 
avec  les  ciiefs  du  génie.  Ils  doivent  exprimer  : 
1°  la  date  du  procès- verbal  ;  2"  la  décision 
ministérielle  approbative  de  la  proposition 
de  location  ;  'i'^  la  description  sommaire  de 
la  cbose  louée  ;  4"  le  service  pour  lequel  la 
location  est  faite  et  la  destination  particu- 
lière de  la  cbose  louée  ;  o°  la  durée  du  bail  ; 
6»  le  prix  du  loyer,  l'époque  des  payements 
et  toutes  les  conditions  de  la  location.  La 
prise  de  possession  s'efTectuc  au  moyen  des 
états  de  lieux  ou  inventaires  dressés  contra- 
dictoirement  par  un  adjoint  du  génie  et  par 
le   bailleur. 

BAILLE.  Ancien  mot  signifiant  mcur- 
Irièn-,  ou  quelquefois  aussi  un  ouvrage 
nrnnn:  couvrant  un  avant-poste,  une  porte 
ou  une  route. 

BAILLI.  Officier  royal  d'épée  qui  ren- 
dait la  justice  dans  un  certain  ressort.  (Jffi- 
rier  de  robe  qui  rendait  la  justice  au  nom 
d'un  ^eigneui'.  (^es  titres  ont  été  abolis  en 
I7s'.t. 

BAIN.  Immersion  du  corps  dans  l'eau. 
Hes  dispositions  sont  prises,  dans  les  corps 
de   troupe,   pour   que   les  liommes  puissent 


prendre  des  bains   cbauds  en   iiiver  et  des 
bains  froids  en  été. 

Ordre  de  cbevalerie  anglais  créé  en  1399 
et  destiné  à  récompenser  les  services  civils 
et  militaires.  11  comprend  des  grands-croix, 
des  commandeurs  et  des  compagnons. 

—  de  mer.  Les  militaires  envoyés  aux 
bains  de  mer  sur  la  proposition  des  médecms 
traitants  sont  divisés  en  deux  catégories  :  la 
première  comprend  les  iiommes  débiles  cbez 
lesquels  on  ne  cbercbe  qu'à  stimuler  l'orga- 
nisme, les  convalescents,  etc.,  qui  sont  mis 
en  sub.sistance  dans  un  corps  du  littoral;  la 
deuxième  comprend  les  malades  exigeant  des 
soins  et  un  régime  particuUer,  qui  sont 
hospitalisés.  Les  militaires  de  la  première 
catégorie  reçoivent  une  lation  journalière  de 
vin. 

BAÏONNETTE  ou  BAYONNETTE. 
Lame  d'acier  pointue  que  l'on  fixe  au  bout 
du  fusil  pour  transformer  ce  dernier  en  arme 
de  main  sans  empêcher  le  tir.  On  prétend 
qu'elle  tire  son  nom  de  Bayonne,  où  elle 
aurait  été  inventée  pendant  le  siège  de  cette 
ville  en  1523  ;  mais  en  réalité,  on  se  servit 
d'armes  de  ce  genre  bien  auparavant,  à 
l'origine  même  en  attachant  des  couteaux 
au  bout  du  fusil.  La  première  baïonnette 
régulière  était  à  douille,  c'est-à-dire  pourvue 
d'un  manche  de  fer  creux  servant  à  la  fixer 
au  fusil.  Ce  fut  Vauban  qui  en  généralisa 
l'usage  en  France  en  1703,  et  elle  fut  main- 
tenue en  usage,  sauf  quelques  modifications, 
jusqu'en  1866.  A  cette  date,  l'adoption  du 
chassepot  fit  remplacer  la  baïonnette  par  le 
sabre-baionnetle,  sorte  de  sabre  court,  très 
affilé  et  très  tranchant  dont  la  lame,  en 
forme  de  yalagan,  se  fixait  au  fusil  par  un 
système  de  ressort.  Mais  en  1873,  le  sabre- 
baïonnette  trop  lourd  et  trop  flexible,  fut 
remplacé  dans  le  fusil  Gras  modèle  1874 
par  Vèpde-baionnelti',  à  lame  triangulaire,  à 
dos  plat,  sans  pans  creux,  avec  poignée  en 
bois  de  noyer  au  lieu  d'être  en  laiton.  En 
outre,  par  suite  d'une  diminution  de  5'""» 
de  longueur  dans  la  lame ,  l'épée-baïon- 
nette  était  plus  légère  et  plus  rigide  que  le 
sabre-baionnetti'.  Enfin,  pour  le  fusil  mo- 
dèle 1886,  on  a  adopté  une  épèe-bdionnctic 
à  lame  quadraugulaire,  avec  poignée  en 
bronze  de  nickel  :  cette  nouvelle  épée,  bien 
qu'aussi  résùstante  que  la  précédente,  est 
beaucoup  plus  légère. 

La  baïonnette,  qui  jouait  un  grand  rôle 
dans  lequel  excellaient  les  Français  à  l'époque 
des  fusils  à  tir  peu  rapide  et  à  faillie  portée, 
a  bien  perdu  de  son  importance  avec  les  fu- 
sils à  tir  rapide  et  à  longue  portée,  qui  ne 
l)erniellroiil  que  rarement  le  corps  à  corps. 
—  au  canon.  Commandement  qui  s'ext'-- 


BALAFRE. 

l'ute  eu  trois  mouvements  pour  fixer  la 
baïonnette  au  bout  du  fusil. 

BALAFRE.  Blessure  longue  faite  au 
visage  par  une  arme  blanche.  Cicatrice  qui 
reste  quand  la  blessure  est  guérie. 

BALAI,  l'itensile  fait  de  menues  tiges 
de  bouleau  ou  de  paille  de  riz,  que  l'on 
emploie  pour  ramasser  les  ordures  éparses. 
Les  balais  employés  pour  la  propreté  des 
chambres  de  troupe  sont  achetés  en  compte 
des  ordinaires.  Les  balais  d'écurie  sont  ache- 
tés au  compte  de  la  masse  de  harnachement 
et  de  ferrage. 

BALANCE.  Instrument  qui  sert  à  peser. 
Elle  se  compose  de  deux  plateaux  suspendus 
aux  deux  extrémités  d'un  levier  à  bras 
égaux,  appelé  tléau.  In  cylindre  d'acier, 
passant  à  angle  droit  au  milieu  du  fléau,  en 
forme  l'axe;  il  est  taillé  eu  biseau,  de  façon 
à  présenter  à  sa  partie  inférieure  une  arête 
tranchante  appelée  couteau ,  sur  laquelle 
porte  tout  le  poids  du  fléau.  Le  couteau 
pose  sur  un  plan  d'acier  poli  qui  porte  le 
nom  de  chape.  A  chacune  des  extrémités  du 
tléau  se  trouve  un  autre  couteau  dont 
l'arête  est  terminée  en  haut,  et  sur  lequel 
repose  le  crochet  de  suspension  du  plateau. 

Les  corps  de  troupe  sont  pourvus  de  ba- 
lances à  bras  égaux  pour  peser  les  denrées 
destinées  aux  ordinaires.  Ces  balances  sont 
au  nombre  de  trois  par  régiment  d'infan- 
terie, de  deux  par  bataillon  de  chasseurs  à 
pied  et  de  deux  dans  les  régiments  de  cava- 
lerie. 

BALAYAGE.  Action  de  balayer.  Les  ba- 
layages de  ciiambres  de  troupe,  des  corri- 
dors et  des  escaliers  des  casernes,  ainsi  que 
des  écuries  des  chevaux  dans  les  quartiers, 
sont  une  mesure  de  propreté  indispensable  au 
point  de  vue  de  l'hygiène  et  de  la  salubrité. 
Tous  ces  locaux  sont  balayés  au  moins  une 
fois  par  jour,  immédiatement  après  le  réveil, 
et,  en  outre,  dans  la  journée,  chaque  fois 
que  c'est  nécessaire. 

BALDAQUIN.  Espèce  de  dais  d'où  tom- 
bent des  rideaux.  Ouvrage  d'architecture  en 
marbre  ou  en  bronze,  imitant  un  dais  :  tels 
sont  les  baldaquins  des  Invalides  et  du  Val- 
de-Gràce. 

BALISE.  Marque  très  apparente  placée 
sur  un  écueil,  un  banc  de  sable  ou  tout 
autre  obstacle  à  la  navigation,  pour  avertir 
les  marins,  et  leur  indiquer  les  passes.  Elle 
consiste  le  plus  souvent  en  un  baril  fixé  à 
une  barre  de  fer  plantée  verticalement  sur 
le  point  à  éviter,  ou  encore  en  bouées  flot- 
tantes. 

BALISER.  Marquer  par  des  balises  un 
banc,  une  passe,  etc. 

BALISTAIRE.    Soldat  qui   recevait    les 


BALISTIQUE  extériecbe. 

balisles.  Officier  romain  chargé  de  la  conser- 
vation des  machines  de  guerre. 

BALISTE.  Machine  de  guerre  des  Grecs 
et  des  Romains,  servant  à  lancer  des  pierres, 
des  flèches  ou  autres  projectiles  pouvant 
peser  de  50  à  100  kilogrammes,  à  une  dis- 
tance pouvant  aller  jusqu'à  500  mètres. 
C'était  une  sorte  d'arbalète  de  position,  qui 
communiquait  au  projectile  une  impulsion 
énergique  par  la  détente  brusque  d'un  arc 
de  grandes  dimensions,  dont  les  cordes  de 
boyaux  ou  de  crin  étaient  bandées  au  moyen 
d'un  treuil  nui  par  plusieurs  hommes. 

BALISTIQUE.  Étude  du  mouvement  des 
projectiles.  Eu  ce  qui  concerne  l'artillerie, 
cette  étude  se  divise  en  deux  parties  :  la 
balistiquf  intérieure,  qui  a  pour  objet  l'élude 
des  lois  du  mouvement  des  projectiles  dans 
l'intérieur  des  bouches  à  feu,  et  la  balistique 
extérieure  qui  s'occupe  de  l'étude  des  lois  du 
mouvement  des  projectiles  depuis  leur  sortie 
de  la  bouche  à  feu  jusqu'à  leur  point  de 
chute. 

BALISTIQUE  intérieure.  Pour  arriver 
à  déterminer  la  loi  du  mouvement  des  pro- 
jectiles dans  l'intérieur  du  canon,  il  faudrait 
connaître  la  valeur  de  la  tension  des  gaz  de 
la  poudre  enflammée  dans  le  canon,  c'est-à- 
dire  la  loi  de  production  de  ces  gaz  et  la  loi 
suivant  laquelle  ils  agissent  sur  le  projectile. 
Or,  les  lois  de  la  production  sont  trop  peu 
connues  pour  qu'on  puisse  espérer  obtenir  ce 
résultat  par  le  calcul.  Aussi,  on  a  dû  s'en 
rapporter  à  l'expérience,  notamment  pour 
calculer  la  vitesse  initiale  des  projectiles. 

BALISTIQUE  extérieure.  Si  le  pro- 
jectile lancé  dans  l'espace  n'était  sollicité 
que  par  sa  première  impulsion,  il  irait  en 
ligne  droite  ;  mais  il  est  soumis  en  même 
temps  à  la  pesanteur,  de  sorte  que  sa  tra- 
jectoire, c'est-à-dire  la  ligne  décrite  par  son 
centre  de  gravité,  est  une  ligne  courbe.  Une 
troisième  cause  vient  encore  modifier  le 
mouvement  du  projectile  ;  c'est  la  résistance 
de  l'air.  Pour  déterminer  la  trajectoire  des 
projectiles  dans  l'air,  il  a  été  nécessaire,  au 
préalable,  de  la  déterminer  dans  le  vide, 
puis  d'examiner  les  modifications  qu'apporte 
à  cette  trajectoire  la  résistance  de  l'air  et  la 
forme  extérieure  des  projectiles.  On  a  été 
amené  ainsi  à  reconnaître  que  la  forme  ex- 
térieure la  plus  favorable  au  mouvement 
des  projectiles  dans  l'air,  est  la  forme  cylin- 
dro-ogivale,  mais  que  pour  éviter  le  mouve- 
ment de  culbute  du  projectile  autour  d'un 
axe  perpendiculaire  au  plan  de  tir,  il  est  in- 
dispensable de  lui  imprimer  un  mouvement 
de  rotation  autour  de  son  axe  longitudinal. 
L'effet  de  cette  rotation  est  d'augmenter  la 
stabilité   du   projectile  et   de   ramener  con- 


BALISTITE. 


BALLE   DE   FUSIL. 


stamniont  l'axe  de  figure  dans  le  voisinage 
de  la  langi'nte  en  ipnpriniant  à  la  preniii^rc 
de  ces  deux  droites  un  niou\ fuient  de  rota- 
lioii  autouf  de  l;i  seconde.  Ce  mouvement 
est  produit  par  les  rayures  iiiléritures  du 
lanon.  (tu  a  déterminé,  par  le  calcul,  que  la 
trajectoire  des  projectiles  de  forme  cylindre- 
ogivale,  est  la  suivante  :  1°  elle  est  une 
ligne  à  double  courbure  ;  2°  le  projectile 
tourne  avec  une  grande  vitesse  autour  de 
son  axe  de  ligure  ;  3"  l'axe  de  figure  tourne 
lui-même  lentement  dans  l'espace  autour  de 
la  taiiireiite. 

BALISTITE  ou  BALLISTITE.  Poudn 
sans  fumée  adoptée  pour  le  fusil  d'infanterie 
italien.  Cette  poudre  est  fabriquée  par 
M.  Nobel  et  on  n'en  connaît  pas  la  compo- 
sition exacte.  D'après  le  brevet,  cette  sub- 
staiii'c  est  une  matière  coinée,  formée  de 
nitro-u'ivcérine,  de  nilro-ccllulose  et  de  cam- 
phre, dont  les  proportions  peuvent  varier 
dans  des  limites  assez  étendues.  D'après  un 
autre  lircvet,  il  n'est  plus  (jueslion  de  cam- 
phre. Cette  poudre  ne  produit  presque  pas 
de  fumée,  est  progressive  et  ne  laisse  i)as  de 
résidus. 

La  l)aUstite  a  également  été  essayée  en 
Italie  pour  les  canons  de  campagne,  les  ca- 
nons de  moyen  calibre  et  les  canons  à  tir 
ra()ide,  mais  on  n'est  pas  encore  lixé  sur  les 
résultats  des  expériences. 

BALLAST.  Matériaux  à  peu  près  incom- 
pressibles dont  est  composée  la  partie  supé- 
rieure des  chaussées  des  voies  ferrées.  Le 
ballast  a  pour  objet  de  répartir,  sur  une 
grande  surface,  la  pression  que  les  trains 
exercent  sur  les  traverses,  et  de  maintenir 
celles-ii  dans  un  milieu  suffisamment  résis- 
tant pour  conserver  à  la  voie  toute  la  stabi- 
lité désirable  ;  il  sert,  en  outre,  à  assurer  le 
drainage  permanent  de  la  voie,  et,  par  suite, 
sa  conservation.  Ce  ballast  se  compose  géné- 
ralement de  sable  et  de  gravier.  11  est  posé 
sur  deux  couches  :  la  première,  destinée  à 
supi)orter  les  traverses;  la  seconde,  à  les 
maintenir  en  place.  L'épaisseur  totale  des 
deux  couches  est  d'environ  50  centimè- 
tres. 

BALLE  de  fusil.  Projectile  généralement 
en  ploiiil),  lancé  par  une  arme  à  feu  porta- 
tive ou  faisant  partie  de  quelques  projectiles 
d'artillerie. 

Métal.  Le  plomb  a  de  tout  temps  été  le 
métal  préféré  à  cause  de  sa  malléabilité  et 
de  sa  grande  densité.  Mais  depuis  l'adoption 
des  armes  à  tir  rapide  et  de  petits  calibres, 
pour  éviter  l'i-niploinbage  des  rayures  qui 
nuirait  à  la  justesse  du  tir,  on  a  d'abord 
cni|iloyé  divers  procédés  pour  donner  plus  de 
dureté  an    [ilomij    (liié,  durci),  puis  on   l'a 


enveloppé  d'une  enveloppe  métallique  très 
mince  faisant  corps  avec  elle,  et  générale- 
ment en  acier,  en  cuivre,  en  nickel  ou  en 
maillecbort.  Cette  chemise,  permettant  des 
rayures  à  pas  progressifs,  augmente  la  puis- 
sance de  pénétration. 

Forme.  La  forme  spliérique  a  été  consi- 
dérée longtemps  comme  la  plus  favorable  à 
la  justesse  du  tir.  Mais  lorsqu'on  voulut 
augmenter  la  portée,  on  reconnut  qu'il  fal- 
lait augmenter  la  masse  du  projectile,  afin 
de  mieux  conserver  la  vitesse.  On  fut  ainsi 
amené  à  des  calibres  considérables  et  inad- 
missii)les  ;  de  sorte  que,  pour  la  réduire  sans 
diminuer  la  niasse  du  projectile,  on  fut  con- 
traint d'allongei-  celui-ci,  puis  de  lui  impri- 
mer un  mouvement  de  rotation,  ainsi  que 
cela  a  été  démontré  en  balistique.  On  rei'on- 
nut  alors  la  nécessité  des  raijures  pour  assu- 
rer la  justesse  du  tir,  et  par  suite  on  adopta 
le  principe  du  forcement  de  la  balle,  à  la- 
quelle on  donne  une  forme  cylindro-ogivale, 
avec  évidenient  au  culot,  nécessaire  pour 
pei'mettre  d'allonger  la  balle,  qui,  pour 
mieux  se  diriger  dans  l'air,  devait  avoir 
environ  trois  calibres  de  longueur.  Cet  évi- 
dement  fut  supprimé  avec  les  calibres  ac- 
tuels. La  forme  allongée  de  la  pointe  est 
favorable  à  la  conservation  de  la  vitesse, 
mais  reste  sans  influence  sur  la  précision. 
On  a  employé  successivement  pour  le  fusil 
modèle  1874  trois  balles  de  forme  différente, 
les  deux  premiers  modèles  en  plomb  dur  de 
24'""',5  et  25"°', 3  de  longueur,  le  dernier 
en  plomb  durci  de  25"'™, 3  de  longueur.  La 
balle  modèle  1883  présente  un  méplat  de 
gmm  (|g  diamètre,  afin  de  lui  conserver  le 
poids  de  25  grammes  et  la  longueur  niaxima 
de  27™'", 75,  tout  en  employant  le  plomb 
durci  à  5  p.  100  d'antimoine  (fig.  23). 

Fig.  23.  Fig.  i!4. 


Fig.  25. 


La  balle  du  fusil  modèle  1886,  en  plomb 
durci,  est  enveloppée  d'une  chemise  en 
mailleciiort  ;  elle  pèse  15  grammes  et  a 
30"""  de  long.  Clle  porte  à  l'avant  un  raé- 


BAL&ON. 


79 


BANDAGE. 


plat  pour  empêcher  les  cartouclies  placées 
dans  le  magasin  de  faire  explosion  accidea- 
tellemeut  (/»;/.  2i). 

—  de  revolver  (/iy.  23).  Évidée  à  l'ar- 
rière, lougue  de  lo™""  et  du  poids  de 
11?',6. 

—  à  feu  ou  lumineuse.  Projectiles 
lancés  au  uio\en  do  mortiers  jiour  éclairer 
le  terrain  pendant  la  nuit  dans  les  sièges  et 
reconnaître  les  travaux  de  l'adversaii-e.  Leur 
portée  maxima  est  de  1200  mètres,  leur 
durée  moyenne  de  combustion  de  6'  environ, 
leur  rayon  moyen  déclairage  de  300  à 
400  mètres. 

BALLON.  Projectile  employé  jusqu'en 
179:2  dans  la  défense  des  places,  tiré  au 
moyen  d'un  mortier  et  consistant  eu  un  sac, 
globe  ou  cylindre,  rempli  de  petites  bombes, 
grenades,  balles  à  feu,  etc. 

BALLON.  Enveloppe  mince,  aussi  légère 
et  aussi  solide  que  possible,  renfermant  un 
(jaz  plus  léger  que  l'air  et  que  l'on  rend 
imperméalile  au  moyen  d'un  venim  pour  ne 
pas  laisser  échapper  le  gaz.  C'est  le  ballon 
qui  sert  de  moteur  pour  enlever  la  nacelle 
dans  l'atmosphère.  L'étoffe  est  coupée  par 
bandes  étroites  aux  deux  bouts  et  plus  lar- 
ges au  milieu,  ''appelées  fuseaux.  Ceux-ci 
sont  réunis  par  des  coutures  que  l'on  aplatit 
et  que  l'on  recouvre  d'une  nouvelle  couche 
de  vernis,  pour  ne  laisser  aucun  passage  à 
l'air.  La  partie  supérieure  du  ballon  est 
munie  d'une  soupape  foimée  de  deux  cla- 
pets, que  des  liges  en  caoutchouc  tiennent 
fermés  et  que  l'on  peut  ouvrir  de  la  nacelle; 
la  soupape  est  destinée  à  donner  passage  au 
gaz,  quand  on  veut  atterrir.  Pour  permettre 
de  remplir  le  ballon  et  aux  gaz  dilatés  de 
s'échapper,  celui-ci  présente  à  sa  partie  in- 
férieure un  orilice  béant  auquel  on  donne  le 
nom  d'appendice. 

Le  mot  de  ballon  employé  pour  les  pre- 
miers appareils  aérostatiques  qui  étaient  de 
forme  sphérique,  a  été  conservé,  bien  qu'on 
ait  donné  depuis  des  formes  très  différentes. 
Un  l'emploie  également  dans  le  sens  d'aéros- 
tal.  La  forme  spliérique  est  préférable  pour 
les  ballons  caiitifs,  et  la  forme  allongée  pour 
les  ballons  dirigeables.  Le  ballon  est  enve- 
loppé dans  un  filet,  qui  a  pour  but  de  répar- 
tir uniformément  sur  toute  la  surface  supé- 
rieure du  ballon  la  pression  du  poids  que 
celui-ci  doit  supporter,  et  en  même  temjis 
d'augmenter  la  résistance  de  l'enveloppe 
contre  l'expansion  des  gaz. 

Les  ballons  libres  peuvent  être  employés 
par  une  place  assiégée  pour  communiquer 
avec  l'extérieur,  ainsi  qu'on  l'a  fait  pendant 
le  siège  de  Paris  en  1870-71,  mais  on  ne 
parvicndi'a  à  faire  communiquer  le  reste  du 


|ia_\s  avec  une  pUvce  assiégée  qu'au  moyen 
de  ballons  dirigeables,  lorsqu'on  aura  pu 
réaliser  pratiquement  la  direction  des  aéros- 
tats. 

Les  ballons  captifs  peuvcntservir  d'oftser- 
valoires  aussi  bien  dans  les  villes  assiégées 
que  pour  les  opérations  en  rase  campagne. 
Ce  ser\'ice  est  assuré,  eu  France,  par  des 
compagnies  du  génie  (V.  Aèrostiers). 

BALLOT.  Petit  paquet  d'effets  recouvert 
d'une  enveloppe  en  toile.  Au  moment  de  la 
mobilisation,  les  hommes  de  troupe  confec- 
tionnent cha>'un  un  petit  ballot  contenant 
les  effets  qui  leur  appartiennent.  Ces  ballots 
sont  licelés,  étiquetés,  puis  placés  dans  des 
sacs  hors  de  service.  Ils  sont  ensuite  déiiosés 
au  magasin  du  corps  pour  être  retirés  une 
fois  la  guerre  terminée.  De  même  les  réser- 
vistes et  les  territoriaux  allant  accomplir 
une  période  d'instruction,  font  de  petits  bal- 
lots avec  les  effets  civils  qui  ne  peuvent 
être  utilisés  avec  la  tenue  militaire  ;  ces  bal- 
lots sont  déposés  au  magasin  de  la  compa- 
gnie, et  sont  rendus  à  leurs  proi)riëtaires 
respectifs  à  la  tin  de  la  période  d'instruction. 

BALZANES.  Taches  blanches  entourant 
l'evti'éniité  des  jambes  d'un  certain  nombre 
de  chevaux. 

BAN.  Roulement  de  tambour  destiné  à 
annoncer  qu'il  va  être  fait  une  proclamation 
ofticielle,  telle  que  la  reconnaissance  d'un 
officier  nouvellement  promu  devant  la  troupe 
qu'il  devra  commander,  la  remise  des  insi- 
gnes de  la  Légion  d'honneur,  etc.  Le  roule- 
ment fait  pour  annoncer  la  proclamation  est 
appelé  ouverture  du  ban  ;  celui  qui  indique 
qu'elle  est  terminée  est  appelé  fermeture  du 
ban. 

On  désignait  autrefois  sous  le  nom  de  ban, 
la  convocation  publique  adressée  par  un  sou- 
verain à  ses  vassaux  pour  le  service  mili- 
taire, et,  par  extension,  ce  nom  fut  appliqué 
à  la  réunion  même  des  individus  ainsi  con- 
voqués. Sous  la  féodalité,  le  ban  se  compo- 
sait des  possesseurs  de  liefs  qui  relevaient 
directement  du  roi,  et  l'arrière-ban  de  ceux 
qui  se  trouvaient  sous  la  dépendance  des 
seigneurs. 

BANC.  Siège  composé  d'une  planche  ou 
d'un  madrier  et  de  quatre  pieds ,  le  plus 
souvent  réunis  par  des  traverses.  Il  en  existe 
dans  toutes  les  chambres  de  la  troupe.  Ils 
sont  fournis  et  entretenus  par  le  service  du 
génie. 

BANCAL.  Sabre  recourbé  fort  en  usage 
sous  la  République  et  le  premier  Empire. 

BANDAGE.  Lien,  bande  ou  appareil  ser- 
vant à  maintenir  un  pansement,  ou  une 
hernie,  ou  une  fracture.  On  les  divise,  sous 
le  rapi)ort  de  leur  construction,  en  bandages 


BANDE 


80 


BANGE  (système  de). 


sini|ilt's,  luuida;jt's  coniiioscs  et  banda^'cs  iiié- 
«•aiiiqiit's.  Los  hiindaiifs  ximplcx  roiisistciit  en 
une  seule  liande  nu  pièce  de  linije  que  l'on 
ajuste  de  dilléreiiles  inaniéies,  suivant  l'exi- 
jienee  des  cas.  Les  bnmUujvx  composés  sont 
formés  de  plusieurs  pièces  de  Un'^e  réunies 
ensemble,  soil  par  des  coutures,  soit  autre- 
ment ;  ils  comprennent  les  bandages  en 
eroi\,  en  T,  en  fronde,  en  gaine  et  en 
bourse.  Les  bandnju's  mécaniques  sont  des 
appareils  chirurgicaux  qui  ont  des  destina- 
tions tout  il  fait  spéciales,  soit  pour  les  her- 
nies, soit  pour  les  fractures,  etc. 

Les  bandages  herniaires  nécessaires  aux 
militaires  des  corps  de  troupe,  sont  délivrés 
par  les  iiùpitauv  inihlaires  et  les  hospices 
civils,  sur  la  proiluction  d'un  bon  signé  par 
Je  mèdecin-major.  chef  <le  service. 

—  des  wagons.  Partie  de  la  loue  des 
w.-igoiis  c(ui  frotte  dircclcnient  sur  les  rails; 
elle  pii-.si'i|r  UNI'  foinie  tronconique  et  est 
miMiic  (runc  siidli'j  du  houdin. 

BANDE.  Troupes  irrégulières  en  usage 
dans  les  guei'res  du  moyen  âge,  où  elles  fu- 
rent lonnues  sous  les  noms  de  routicTs, 
d'arcnluriers^  de  nialandriiis,  de  braban- 
riins,  de  cotereaux,  etc.  Aux  XIV",  XV  siè- 
cles, on  les  appela  imindes  compagnies,  bandes 
noires,  lansquenets,  etc.  (Quoique  composées, 
selon  l'expression  de  Brantôme,  d'hommes 
de  sac  et  de  torde,  ces  corps  n'en  furent  pas 
moins  d'une  grande  utilité,  et  on  les  vit 
ligurer  dans  les  armées,  même  après  l'orga- 
nisation de  l'infanterie  régulière  de  Fran- 
çois l'^''  et  de  Henri  II.  ïous  le  nom  de  lé- 
gions provinciales  ;  mais  elles  ne  disparurent 
entièrement  qu'après  les  guerres  de  religion, 
sous  Henri  IV,  qui  en  forma  plusieurs  régi- 
ments. 

Un  grand  nombre  d'effets  de  grand  (-qui- 
jH'inent  ou  de  harnachement  sont  formés 
d'une  bande  de  cuir,  (jui  entre  sous  le  nom 
de  bantle  dans  la  composition  et  la  nomen- 
clature de  ces  effets. 

—  à  pansement.  Morceau  de  toile  de 
|)cu  de  largeur  cl  d'une  grande  longueur, 
qui  vert  a  piiiiser  les  plaies. 

BANDEAU,  bande  d'étoffe  plus  ou  moins 
èjiaisse  qu'on  met  sur  les  yeux  de  quelqu'un 
pour  l'empécher  de  voir.  Le  bandeau  est 
employé  pour  les  parlementaires  ennemis 
lorsqu'ils  sont  autorisés  à  franchir  la  ligne 
lies  seiitiiiellcs. 

BANDER.  Tendre,  s'employait  comme 
synonyme  d'armer,  pour  l'arc,  l'arbalète  et 
le  mousquet  ;  actuellement  on  dit  encore 
bander  un  landjour,  <:<■  qui  signilie  tendre 
ses  cortla^rcs. 

BANDEREAU.  Cordon  qui  sert  à  porter 
une  trompette  en  bandoulière. 


BANDEROLE.  Flamme  que  l'on  met 
comme  oi'nement  à  différentes  choses.  On 
désignait  ainsi  sous  ce  nom  une  espèce  de 
Ijaudrier  cfui  était  attaché  à  la  giberne. 

BANDIÈRE  (front  de).  Front  d'une 
armée  rangée  en  bataille  sur  une  ligne 
droite.  C'est  aussi  le  terrain  qui  s'étend  eu 
avant  du  front  d'une  troupe  campée  ou  bi- 
vouaquée  en  ligne,  sur  laquelle  les  soldats 
forment  les  faisceaux.  Le  front  de  bandièrc 
a,  dans  ce  cas,  la  même  étendue  que  la 
ligne  de  bataille,  et  lui  est  parallèle.  iMais 
dans  le  cas  où  l'espace  est  resserré  et  où  les 
conditions  tactiques  l'exigent ,  la  troupe 
peut  être  campée  ou  bivouaquée  en  (îolonne, 
et,  dans  ce  cas,  le  front  de  bandière  ne  com- 
prend ({lie  la  face  tournée  vers  l'ennemi. 

BANDON.  D'où  vient  le  mot  abandon, 
est  un  \icu\  mol  i|ui  signilie  drapeau. 

BANDOULIÈRE.  Large  baudrier  d'élotre 
ou  de  cuii-  qui  servait  autrefois  à  suspendre 
les  armes  et  les  munitions. 

Porter  le  fusil  en  bandoulière,  signilie 
qu'il  est  porté  au  moyen  de  la  bretelle  pas- 
sant en  travers  de  la  poitrine,  d'une  épaule 
au-dessous  du  bras  opposé. 

BANGE  (système  de).  Système  de  fer- 
meture à  vis  pour  les  canons  se  chargeant 
par  la  culasse  et  dont  le  colonel  d'artillerie 
de  Bange  est  l'inventeur.  Cette  vis,  à  lilets 
interrompus,  est  munie  d'une  poifinée  fixe 
pour  faire  mouvoir  la  culasse  en  avant  ou 
en  arrière,  et  d'un  levier-poifinée  pour  exé- 
cuter le  mouvement  de  rotation.  Le  système 
de  fermeture  est  complété  par  une  lunette  à 
charnière  ou  rolet,  qui  vient  former  recou- 
vrement. Un  loquet  mobile  fonctionne  auto- 
matiquement pour  tenir  la  culasse  ouverte 
ou  fermée  (/i;/.  2(5). 

Le  mécanisme  fonctionne  de  la  façon  sui- 
vante. La  culasse  étant  fermée,  pour  l'ou- 
vrir, on  fait  opérer  à  la  vis-culasse  un 
sixième  de  tour  à  gauche,  de  manière  à  faire 
correspondre  les  secteurs  filetés  de  la  vis  aux 
secteurs  lisses  de  l'ccrou,  ce  qui  permet  de 
ramener  la  vis  en  arrière,  jusqu'à  ce  qu'elle 
soit  arrêtée  par  la  butée  des  vis-guides  contre 
les  extrémités  des  coulisses.  Lorsque  ce  mou- 
vement en  arrière  a  ramené  la  vis  d'une  cer- 
taine quantité,  le  talon  du  loquet  mobile 
s'engage  dans  l'entaille  et  retondje  brusque- 
ment dans  la  gâche  au  moment  où  la  vis 
entre  complètement  dans  le  volet.  Dès  lors, 
la  vis  fait  corps  avec  ce  dernier,  et,  en  vertu 
de  la  vitesse  acquise,  la  culasse  s'ouvre 
d'elle-même  et  l'on  peut  alors  introduire  la 
charge.  Pour  fermer  la  culasse,  on  fait  la 
maud'uvre  inverse  de  celle  qui  vient  d'être 
décrite  (//«/.  26). 


BANLIEUE. 


BAPTÊME. 


BANLIEUE.  Territoire  dan>  le  voisinage 
dune  plai-e  et  qui  en  dépend  administrati- 
venient. 

BANNERET.  Pour  être  admis  dieraUer 
hami^ret.  e'est-à-dire  avoir  le  droit  de  lever 
bannièt-e,  un  homme  noble  devait  posséder 
des  domaines  sutlisants  pour  disposer  d'un 
certain  nombre  de  vassauv  pouvant  contri- 
buer à  forniiT  sa  compagnie. 

BANNIÈRE.  Enseigne  :  étendard.  On 
désignait  sous  ce  nom,  au  moyen  âge,  un 
signe  de  ralliement,  de  forme  carrée,  adopté 
soit  par  les  armées,  soit  par  les  corporations 
religieuses  ou  industrielles.  A  l'origine,  une 
simple  croiv  paraît  avoir  tenu  lieu  de  signe 
de  ralliement  aux  g^ns  des  paroisses.  Plus 
tard,  ils  ajouti'rent  à  la  traverse  liori/ontale 


une  pièce  d'étoile  carrée  sur  laquelle  ils  tirent 
représenter  leur  saint  patron.  C'est  avec  des 
bannières  de  ce  genre  que  les  milices  com- 
munales parurent  aux  années.  La  bannière 
n'est  plus  usitée,  actuellement,  que  dans  les 
églises  et  aux  processions  religieuses. 

—  nationale.  Imitation  de  l'aigle  ro- 
maine et  du  Idharum  bysaiitin.  C'était  la 
bannière  la  plus  grande  et  la  plus  ornée, 
servant  de  centre  de  ralliement,  autour  du- 
quel toutes  les  bannières  seigneuriales  ou 
subalternes  devaient  venir  se  grouper.  Ainsi 
placée  au  centre  de  l'année,  son  emploi 
tactique  ressemblait  alors  à  celui  du  drapeau 
•  lu  règimeiil. 

—  royale.  Bannière  particulière  des  rois 
et  qui  aurait   été  leur  plus  ancien  drapeau. 


Fis.  2«;. 


BANNIR.  Condamner  quelqu'un  à  sortir 
d'un  pavs  avec  défense  d'v  rentier. 

BANNISSEMENT.  Peine  d'un  caractère 
essentiellement  politique.  Le  Code  civil  pré- 
voit treize  cas  auxquels  le  bannissement 
peut  être  appliqué  ;  tous,  à  l'exception  d'un 
seul,  se  rappoitent  à  des  crimes  politiques. 
Le  banni  arrêté  sur  le  territoire  français  est, 
par  ce  seul  fait,  passible  de  la  prison  et  de 
la  déportation.  Le  plus  souvent,  le  bannis- 
sement est  une  mesure  de  circonstance  prise 
par  un  Gouvernement  pour  sa  propre  sécu- 
rité. 

BANQUETTE  dartillerie.  Banquette 
située  a  2™,  15  au-dessous  de  la  crête  de  feu 
et  dont  la  largeur  est  fixée  à  9™,.o0  à  partir 
de  cette  crête.  Le  profil  pour  l'infanterie  et 
l'artillerie  à  la  fois  est  peu  usité.  On  a  d'a- 
bord eu  un  profil  disposé  en  tout  temps  pour 
l'infanterie  et  l'on  organisait,  au  moment 
du  besoin,  les  banquettes  dartillerie  aux 
endroits    voulus.    On    préfère    aituellemeni 


disposer  tout  d'abord  le  profil  pour  l'artil- 
lerie, sauf  à  organiser,  au  moment  du  be- 
soin, des  banquettes  pour  l'infanterie.  Mais 
la  disposition  la  plus  avantageuse,  que  l'on 
emploie  dans  les  nouveaux  ouvrages,  con- 
siste à  construire  des  banquettes  pour  l'in- 
fanterie et  d'autres  pour  l'artillerie,  suivant 
les  besoins  prévus, 

—  d'infanterie.  Emplacement  où  se 
tiennent,  dans  tous  les  ouvrages  de  fortifi- 
cation, les  défenseurs  chargés  de  tirer  par- 
dessus la  ligne  ou  crête  de  feu  au-dessous  de 
laquelle  elle  est  immédiatement  située,  à 
une  distance  verticale  de  1™,30  correspon- 
dant à  la  hauteur  à  laquelle  un  homme  de 
taille  moyenne  peut  épauler.  Cette  banquette 
doit  avoir  de  0",80  à  1™,20  de  largeur 
pour  le  tir  sur  2  rangs  debout,  et  de  O'°,o0 
à  0™,(30  pour  le  tir  sur  1  rang.  Le  talus 
qui  la  relie  au  terre-plein  ou  à  la  banquette 
inférieure  s'appelle  talus  de  banquette. 

BAPTEME.    Le  premier  des  sept  sacre- 

0 


BAQUET  DK  PROPRETE.  i 

menls  do  rK){lisi'.  Far  extension,  on  a  donné 
le  non)  do  hniilfino  du  fi'u  au  premier  com- 
bat ampi'l  ;i<si>li'  lin  niililMire. 

BAQUET  de  propreté.  Haqnets  d'une 
forme  parlirulièrc,  dont  It  s  liordâ  sont  tiès 
élevés  et  pourvus  d'anses.  Ils  sont  placés 
dans  k'î»  cours  des  casernes,  où  ils  servent 
d'urinoirs  pendant  la  nuit,  à  raison  de  4  par 
b.itaillon  el  de  2  par  escadron;  on  en  place 
éfjalement  en  nomlire  suilisant  dans  les  lo- 
caux de  pnnilions  et  dans  les  intirineries;  ils 
sont  alors  pourvus  de  couvercles  et  servent 
de  latrines.  Les  corps  sont  cliarjjés  de  les 
vider  et  de  les  laver  au  moins  une  fois  par 
jour.  La  fourniture,  l'entretien  et  le  rem- 
placement des  baquets  de  propreté  incombent 
au  serviit'  du  ^énie. 

BARAQUE.  Construction  légère  et  provi- 
soire, en  phiiirlics  ou  en  torchis,  que  l'on 
établit  pour  loger  les  troupes  devant  sé- 
journer quelque»  semaines  en  un  même 
point,  comme  lorsqu'il  s'agit  de  troupes  de 
siège.  On  en  construit  également  dan.s  cer- 
tains cas  pour  supi)léer  à  l'insufHsance  du 
casernement;  mais,  bien  que  dans  ce  cas,  le 
fer  et_  la  maçonnerie  puissent  être  employés 
dans  leur  établissement,  ces  constructions 
n'en  afTeclent  pas  moins,  presque  touj(Hirs, 
uu  caractère  provisoire. 

BARAQUEMENT.  Action  de  baraquer. 
Installation  dis  troupes  dans  un  ensemble  de 
baraques.  S'emploie  aussi  dans  le  même  sens 
que  ciwrncment. 

BARAQUER,  Loger  dans  les  baraques. 

BARATERIE.  Malversation  ou  fraude 
loniniisc  par  le  capitaine  ou  le  patron  d'un 
navire,  ou  par  léquipage,  au  préjudice  des 
armateurs,  des  assureurs  ou  des  expéditeurs 
de  in.ii-itiarnlises. 

BARBACANE.  Ouvertuie  étroite  et  ver- 
ticali-  pratiquée  dans  les  murs  de  la  fortifi- 
cation ancienne,  pour  [)ermettre  aux  arcbcis 
de  décocher  leurs  flèches.  Par  imitation,  à 
cause  de  la  similitude  de  leur  forme,  on  ap- 
pelle actuellement  barbacane  les  ouvertures 
pratiquées  dans  les  murs  qui  soutiennent  les 
terres,  pour  ficilifor  l'écoulement  des  eau\. 

BARBARE.  Homme  ou  peuple  dépourvu 
de  civilisaiion.  Se  dit  encore  de  celui  qui  est 
grossier,  sauvage  et  cruel. 

BARBARESQUE.  Qui  appartient  à  <ette 
partie  .•septentrionale  de  l'Afrique  qu'on  ap- 
|toIle  la  Itirharie  et  qui  comprend  le  Maroc, 
l'Algérie,  la  Tunisie  et  la  Tripolitaine. 

BARBARIE  Ciuauté,  lidÉumanité.  État 
d'un  peuple  barbare. 

BARBARICAIRE  Soldat  étranger  de  la 
milice  h\<antin'',  se  distinguant  par  un 
e  i>((i)P  enrichi  de  métaux  précieux. 

BVRBE.   l'nil   di ntMii  ,■1  des  joues. 


BARDE. 

D'après  le  décret  du  1"  juillet  1887,  les 
officiers  et  les  hommes  de  troupe  portent  à 
leur  gré  la  moustache  ou  la  mouche,  ou  la 
barbe  entière  ;  celle-ci  doit  être  assez  courte 
pour  ne  pas  luasquer  les  ècussons  du  collet. 

BARBEAU.  Nuance  bleu  clair. 

BARBELË.  Se  dit  des /mi76  ou  des  flèches 
dont  le  ter  est  garni  de  dents  ou  de  pointes. 

BARBETTE.  Flate- forme  horizontale 
placée  à  0"'.80  au-dessous  de  la  crête  d'un 
ouvrage  et  disposée  de  manière  à  [terraettre 
aux  pièces  de  tirer,  par-dessus  le  parapet, 
dans  toutes  les  directions,  de  manière  à  ob' 
tenir  un  grand  champ  de  tir.  Généralement 
organisée  aux  saillants  des  ouvrages.  La 
figure  (fig.  27)    indique   les    dimensions  et 


j  l'organisation  d'une  barbette  pour  trois  pièces 
i  à  un  saillant.  De  petites  rigoles  doivent 
être  creusées  sur  le  flanc  des  pièces  pour 
couvrir  les  servants.  Le  défaut  des  barbettes 
est  de  ne  pas  couvrir  suffisamment  les  servants 
et  les  pièces. 

BARBIER  (V.  Perruquier). 

BARBILLONS.  Replis  nombreux,  placés 
près  de  la  langue  du  cheval  et  destinds  à 
faciliter  le  mouvement  de  cet  organe. 

BARBUTE.  l'artie  du  casque,  nommée 
aussi  iiieiilannière,  qui  renfermait  la  barbe 
de  certaines  troupes  d'aventuriers  à  cheval 
des  républiques  italiennes. 

BARCO.  Bouche  à  feu  à  tir  direct  ;  fut 
employée  autrefois  par  la  marine.  Elle  était 
courte,  d'une  grande  épaisseur  de  métal  et 
d'un  fort  calibre.  Les  caronades  y  ressem- 
lilaii'nt  beaucdup. 

BARDARIOTES.  Soldats  d'origine  per- 
sane (jui,  dans  la  milice  bysantine,  consti- 
tuaient la  garde  du  corps  des  empereurs. 

BARDE.  Ancienne  armure  faite  de  lames 
de  for  qu'on  plaçait  sur  le  poitrail  d'un 
cheval.  Ce  mot  désignait  aussi  le  poète  qui, 
chez  les  Gaulois,  chantait  les  exploits  des 
bf'ros  pour  enflammer  le  eoura^'c  des  guer- 
lieis  dans  le  l'oiubat. 


BARÈME 


83 


BAROMÈTRE 


BARÈME.  He<ueil.  table  de  <ak»ils  tout 
faits,  pour  l'usage  de  la  comptabilité  admi- 
nistrative on  l'ommerciale  :  tels  sont  les  ba- 
rèmes de  siilde.  des  frais  de  route,  etc. 

BARIL.  Petit  tonneau  de  Ihms  destiné  ;i 
Contenir  des  liijuides.  de  la  poitdre  ou  d'au- 
tres substances  explosibles. 

Les  barils  li  liquide  ont  une  contenance 
de  50  litres,  de  façon  à  pouvoir  être  trans- 
portés h  dos  de  mulets  ou  de  chameaux  ;  ils 
sont  surtout  usités  en  Aigrie  et  aux  colo- 
nies. 

Le  baril  à  potuire  en  boix  est  un  récipient 
adopté  pour  le  chargement  des  dispositifs  de 
minés  permanents.  Il  contient  oO  kilo?r.  de 
|K)udre  :  il  est  enfermé  dans  une  chape  qui 
n'est  autre  chose  qu'un  baril  un  peu  plus 
grand,  (in  lui  substitui'  actuellement  la  Mj.s.<e 
à  poudre  du  modèle  i869. 

Le  baril  à  poudre  en  zinc  est  un  récipient 
adopté  pour  le  ciiargement  des  dispositifs  de 
mine  qui  ne  sont  pas  suflisammeiit  i  l'abri 
de  l'eau.  II  affecte  la  forme  d'un  cylindre  de 
0'>'.425  et  de  O^^oS  de  hauteur.  Il  contient 
oO  kilogr.  de  poudre.  Il  présente  à  .-^a  partie 
supérieure  un  orifire  de  8  centimètres  fermé 
au  moyen  d'une  jilaque.  O  récipient  est 
enfermé  dan^  une^hape  en  bois. 

—  éclairant.  Baril  à  poudre  rempli  de 
'opeaux  enduits  de  poix  et  amurcé  avec  des 
lances  à  feu  pincées  à  l'intérieur  et  sur  le 
pourtour.  Le  baril  est  lui-même  «-nduit  de 
poix,  puis  enchapé  ;  il  sert  à  éclairer  les 
fossés,  les  brèches. 

BâRILLET.  Gros  cylindre  court  percé 
de  trous  dans  lesquels  sont  engagés  les 
6  balles. du  revolver.  II  est  mobile  autour 
d'un  axe  horizontal  et,  chaque  fois  qu'on 
arme  le  revolver,  le  barillet  fait  un  sixième 
de  tour.  (Jn  a  essayé  d'appliquer  le  barillet  aux 
fusils  pour  en  faire  des  armes  à  répélitian, 
mais  il  est  difficile  d'empêcher  la  déforma- 
tion des  cartouches,  le  déplacement  du  centre 
de  gravité  après  chaque  coup  tiré,  et  la  fai- 
blesse de  la  monture  au  point  où  le  barillet 
est  intercaléi  Comme  il  est  farile  de  trouver 
un  mode  de  magasin  plus  avantageux,  on  a 
renon<-ê  à  ci-lui  a  barillet  pour  les  fusils. 

BAROMÈTRE.  Instrument  qui  sert  a 
mesurer  la  pression  de  l'atmosphère.  Il  en 
existe  de  deux  espèces  principales  :  les  6aro- 
mètres  n  nwrcitre  et  les  baromètres  ané- 
roides . 

Les  baromètres  à  mercure  sont  basés 
sur  le  principe  bien  connu  de  physique,d'après 
lequel  la  pression  de  l'atmosphère  est  suflB- 
sante  pour  faire  monter  une  colonne  de  mer- 
cure à  une  hauteur  de  0'°,76  dans  un  tube 
fermé  à  son  extrémité  supérieure,  dans  le- 
quel on  a  fait  le  vide,  et  qui  plonge  par  son 


extrémité  inférieure  dans  une  cuvette  conte- 
nant du  mercure.  Le  baromètre  Fortin  est 
construit  de  cette  façon,  mais  le  tube  en 
verre  est  muni  dune  enveloppe  en  laiton  qui 
le  protège  contre  les  chocs,  et  qui  est  fendue 
dans  sa  partie  supérieure,  afin  qu'on  puisse 
apercevoir  la  colonne  de  mercure.  Les  autres 
baromètres  à  mercure  se  composent  simple- 
ment d'un  tulie  recourbé  à  deux  branches 
inégales,  dont  la  plus  longue  est  fermée  à 
son  extrémité  supérieure  et  communique, 
par  son  extrémité  inférieure,  avec  l'autre 
branche  plus  courte,  d'un  plus  grand  diamè- 
tre, et  ouverte  à  sa  partie  supérieure.  Le 
vide  étant  fait  dans  le  tube,  si  l'on  y  intro- 
duit du  mercure  par  l'orifice  de  la  petite 
branche,  il  ntontera  dans  l'autre  branche 
jusqu'à  une  hauteur  de  0™,76  au-dessus  du 
niveau  du  liquide  dans  la  première.  Ce  tube 
est  adapté  à  une  monture  en  bois.  Une 
échelle  graduée  est  placée  ;i  la  partie  supé- 
rieure de  la  colonne  de  mercure  derrière  la 
longue  branche,  afin  d'indiquer  la  hausse  ou 
la  baisse  de  cette  colonne. 

—  anéroïdes.  Leur  construction  est 
basée  sur  le  principe  suivant  :  Lorsqu'un 
tube  à  parois  llexibles  et  légèrement  aplaties 
sur  elles-mêmes  est  courbé  en  spirale  ou  cir- 
culairement  dans  le  sens  de  son  plus  petit 
diamètre,  toute  pression  intérieure  sur  les 
parois  a  pour  effet  de  dérouler  le  tube  ;  toute 
pression  extèrieuie,  au  contraire,  à  pour 
effet  de  l'enrouler  davantage.  Le  baromètre 
de  Bourdon  est  un  instrument  de  ce  genre  ; 
il  Si'  compose  d'un  tube  comme  celui  qui 
vient  d'être  décrit,  dans  lequel  on  fait  le 
vide,  et  qui  est  liermétiquement  fermé,  roulé 
en   cercle  et  fixé  seulement  en  son  milieu. 

Toutes  les  fois  que  la  pression  atmosphé- 
rique diminue,  ce  tube  se  déroule  en  vertu 
du  principe  susénoncè.  Le  mouvement  se 
transmet  ensuite  à  une  aiguille  dont  l'extré- 
mité parcourt  un  segment  de  cercle  gradué. 
Si,  au  contraire,  la  pression  augmente,  le 
tube  se  feime  sur  lui-même,  et  c'est  un  pe- 
tit ressort  en  spirale,  placé  à  l'extrémité 
fixe  du  levier,  qui  tend  à  ramener  l'aisuille 
en  sens  inverse. 

Le  baromètre  est  employé  à  mesurer  les 
hauteurs;  en  effet,  plus  on  s'élève  sur  la 
surface  du  irlobe,  plus  l'épaisseur  de  la  cou- 
che d'air,  et  par  suite  la  pression  atmosphé- 
rique, diminuent  ;  les  résultats  des  expé- 
riences faites  sur  le  baromètre  sont  donnés 
par  des  tables,  calculées  d'avance,  aux- 
quelles on  fait  subir  les  corrections  nécessi- 
tées par  le  degré  de  température,  qui  influe 
sur  la  longueur  de  la  colonne  de  mercure. 

Toutefois ,  l'usage  le  plus  commun  du 
b.iromètre  est  d'indiquer  les  pronostic?  mé- 


BARON. 

tJ^oniltifriqut's.  Kii  t'Iîft,  lorM[UP  l'.iii  ist 
ihaifr»'  (11-  vapeurs,  il  devii'iil  plus  léj.'i'i ,  l;i 
pressiou  exercée  sur  le  mercure  est  moins 
forle,  et  ]>ar  suite,  la  colonne  de  nuMcure 
descend  dans  la  longue  l)raiiclie;  au  con- 
traire, lorsque  l'air  devient  plus  sec,  il  est 
également  filus  jiesant,  et  la  pression  exer- 
cée sur  le  mercure  aufmiente;  par  suite,  la 
lolonne  de  mercure  monte  dans  la  longue 
liiaiiclie;  des  éclielles  j.'raduées  expérimenta- 
letnent  pour  c|ia(]ue  endroit,  indiquant  les 
liauteur>  haronn-triques  qui  correspondent  à 
la  pluie,  au  varialtle,  au  iteau  temps,  etc. 
(les  indications  ne  sont  qu'appiovimatives, 
car  d'antri's  causes  encore  ((ne  la  siccilé  de 
l'air  inflncnl  >ni  le-  variations  de  la  tcMi|ir- 
Jalure. 

BARON.  Titre  noliiliaire  sui)érieur  à  celui 
t\>'  clirviilii')-,  inférieur  à  celui  de  comte  ou 
fie  vicomte.  Les  barons  étaient  siniplemenl 
des  oflîciers,  à  l'époque  de  (]|iarlenia,i,'Me. 

BARONNET.  Titre  d'un  ordre  de  clu- 
valcrie  (Oiiferé  par  le  roi  en  Anglelei'ie  aux 
militaires,  aux  honnnes  jjolitiques,  aux  sa- 
\aiils,  etc.,  (jui  se  sont  distingués  d'une 
manière  toute  particulière. 

BARQUL.  Bateau  de  petite  dimension, 
servant  à  la  pèclie,  au  cabotage,  au  trans- 
port et  au  passage  des  cours  d'eau. 

BARRAGE.  Espèce  de  digue  en  tore  uu 
en  maçonnerie,  établie  en  ti'avers  d'un  cours 
d'eau  ou  d'une  \allée,  en  vue  de  faiic  mon- 
ter le  niveau  des  eaux  (jui  j)assent.  Un  bar- 
rage, au  ])oii.>t  de  vue  militaire,  a  surtout 
pour  but  A'inonder  une  certaine  étendue  de 
leirain. 

BARRE.  Bancs  de  sable  qui  se  forment 
a  remboinliure  de  certains  couis  d'eau,  ])ar 
suite  du  dépôt  opéré  par  la  jonction  des 
eaux  douces  et  de  la  mer.  La  barre, .  en 
s'opposant  au  libre  [lassage  de  la  boule  ve- 
nant du  large,  a  pour  résultat  de  la  faire 
déferlei-  eu  lames  très  violentes. 

Nom  donné  à  diverses  i)iéci's  de  JKjis  on 
de  fer  de  forme  allongée  entrant  dans  la 
construction  d'un  navire  et  alfectant  des 
«sages  fort  dixers.  Mettie  à  la  luirre.  c'est 
prendre  la  diieition  du  gouveinail. 

Espace  compris  entri'  les  incisives  et  les 
inolairi'S  du  cbe\al.  Le  mors  de  la  biide  est 
introduit  dans  b's  barres. 

—  à  mine,  fige  de  fer  de  2  mètres  en- 
viron de  longueui',  terminée  le  jilns  sranent 
en  pointe  ou  à  diamants  iroisés. 

La  barre  à  mine  ordinaire  sert  i)our  le> 
forages  ne  dépassant  jjas  2  mètres  de  pro- 
fondeur, sinon  on  emploie  la  barie  à  mine 
à  rallonge,  dont  les  allonges  sont  creuses  et 
assenddèes  à  vis  avec  manclion.  Pour  faire 
dcsi-endre   la    barre   à   jnine.  on   frappe  avec 


84  BASCULE. 

un  mouton  sni  une  tète  de  Turc  vissée  sur 
la  rallonge.  Le  tube  intéiieur  des  allonges 
permet,  au  besoin,  l'introiiuction  des  poudres 
au  fond  du  forage. 

—  de  cabestan.  Pièce  de  bois  ou  de  fer 
engagée  dan-  l'axe  du  cabestan  |)Our  lui  im- 
primer un   nidoxeinent   <le   l'otalion. 

—  de  suspension,   fixe,  parallèle. 

Agrè<  du  matériel  de  gymnastique. 

BARREAU.  Barre  de  bois  ou  de  métal, 
qui  sert  de  clôture.  Lieu  où  se  tiennent,  à 
l'audience,  les  avocats  pour  plaider.  Par 
extension,  on  a  doinié  le  nom  de  barreau  à 
l'urdic  (les  a\(M■at^  et  à   leur  profession. 

BARRICADE.  Uetrancbement  dispo.sè  en 
travers  d'une  ine  pour  en  bairer  le  j)assage. 
Elle  (>sl  organisée,  à  la  liàte  d'abord,  au 
moyeu  de  barriques  (d'où  le  nom)  lemplies 
de  j)ierres  ou  de  terre,  puis  avec  toute  espèce 
de  matériaux,  tels  que  cbarrettes  renversées, 
fascines,  aibres,  ])avés,  meubles  de  toute 
espèi-e.   palissades,  etc.! 

BARRER.  Fermer  avec  une  barre  ;  ob- 
struer, interrompre  nn  passage  par  un 
ol)Stacle  quelconque.  Tirer  un  trait  déplume 
sur  nn  mut  on  sur  un  passage  d'écriture 
pour  l'annuler. 

BARRIÈRE.  Solide  porte  en  bois  em- 
pluy(''e  pour  interce|)ter  le  jiassage  des  ou\  er- 
tnres  jiiatiquées  dans  les  ouvrages  de  forti- 
tication.  Elles  sont  à  un  ou  à  deux  ranluux. 
simples  ou  doubles,  suivant  rimp((rtance  des 
ouvrages.  On  doit  prendre  de  sérieuses  pré- 
cautions, en  cas  de  guerre,  pour  leur  ouver- 
ture et    jeni    fermeture. 

BARRIQUE.  Sorte  de  futaille  dont  la 
capacité  équivaut  au  quart  d'un  totnieau. 
Toutefois.  c(^tte  mesure  n'est  pas  lixe  ;  dans 
certaines  localités,  la  contenance  de  la  bar- 
rique (\st  de  228  lities  ;  dans  d'autics,  de 
220  liti-es.  etc. 

BAS  (substantif).  Vèterrrent  qui  sert 
à  couvrii'  le  pied  et  la  jambe. 

—  (adjectif),  (jui  a  peu  de  bautcnr,  (pri 
est  situé  au-dessous  d'autre  cbose  ;  qui  n'at- 
teint pas  un  certain  degré  d'élévatiorr  pris 
pour-  terme  de  comparaison  ;  qui  se  fait  à 
peine  errteirdre,  etc. 

BASANE.  Peau  de  moutorr  .préparée,  (jtn 
sert  II  l'ccdUN  rir'  les  livres.  On  donne  égale- 
merrl  ce  nom  aux  garrritures  de  cuir  cousues 
au  bas  des  pantalons  de  cheval  des  Irommes 
de  troupe. 

BASCULE.  Irrstrument  de  pesage  qui 
ir'esl  autre  cbose  qu'un  leviei'  à  bras  iné- 
gaux. On  sait  qu'urr  levier  se  trouve  en 
é(juilibre  lor-sque  le  poids  et  la  puissance 
sont  en  laisorr  irrverse  de  leurs  distances  res- 
pectives au  point  d'ajipui.  Il  err  résulte  que, 
si  je  lira>  de  levier-  du  côté  (lir  poid-  e-t  (li\ 


BASE. 


BASSINE. 


fuis  |>liis  court  que  le  luas  de  le\  ier  du  côté 
de  l'ohjet  à  peser,  uu  poids  de  1  kilogr.  fera 
équilibre  à  uu  objet  pesaut  10  kilogr.  C'est 
le  eas  des  bascules  ordinaires.  Pour  les  far- 
deaux très  lourds,  tels  que  les  voitures,  ie 
rapport  des  bras  de  levier  est  de  1/100.  On 
conçoit  qu'un  seud)lable  instrument  puisse 
prêter  facilement  ù  la  fraude,  puist(u'un 
léger  déplacement  du  point  d'appui  peut 
faire  varier  d'une  façon  notable  le  rapport 
des  deux  bnis  de  levier  et,  par  suite,  le  ré- 
sultat du  pesage.  Aussi  la  bascule  n'est-elle 
tolérée,  par  l'administration  de  la  guerre, 
que  pour  le  pesage  du  foin,  de  la  paille  et 
(lu  bois  de  cliautTage. 
BASE.  Appui,  soutien. 

—  d'approvisionnements.  Zone  de  la- 
quelle on  tire  les  ap|irovisiunnements  néces- 
saires à  l'armée,  soit  \\o\iv  subsister,  soit 
pour  combattre.  De  nos  jours,  la  base  |)rin- 
cipale  n'est  autre  que  l'ensemble  du  terri- 
ttiire  national,  cbaque  région  restant,  en 
principe,  cliargée  de  pourvoir  au  ravitaille- 
ment du  corps  qui  en  émane.  Une  base  pri- 
mitive et  des  bases  secondaires  sont  formées 
par  un  certain  noraiire  de  stations-viagasins 
établies  dans  desYonditions  de  sécurité  suf- 
fisantes et  formant  intermédiaire  entre  la 
pioduction  et  la  consommation.  Enfin,  des 
dipots  secondaires,  alimentés  jiar  les  statii'us- 
magasins  et  maintenus  à  distance  à  peu 
près  constante  du  front  des  opérations,  assu- 
rent le  réappro\isionnement  des  convois  ad- 
ministratifs des  corps  d'armée,  ceux-ci 
alimentent  à  leur  tour  les  trains  régimen- 
taires,  pourvoyeurs  immédiats  dans  le  rayon 
même  des  opérations. 

—  d  opérations.  Zone  qui  sert  de  [loiiit 
de  départ  et  d'ap|iui  aux  opérations,  et  dont 
ou  a  besoin  de  rester  maître  parce  qu'elle 
couvre  les  derrières,  assure  l'arrivage  régu- 
lier des  troupes  de  remplacement  et  des  ap- 
provisionnements, enfin,  parce  qu'elle  |)ro- 
tège  éventuellement  la  retraite  et  limite  les 
progrès  de  l'ennemi. 

Au  fur  et  à  mesure  que  l'armée  s'éloigne 
de  son  point  de  départ,  ses  lignes  de  coni- 
mimication  s'étendent  et  sont,  par  consé- 
quent, plus  exposées  aux  entreprises  de  l'en- 
nemi. De  là  résulte,  pour  l'armée,  la  nécessité 
de  se  créer,  de  distance  en  distance,  de  nou- 
veaux points  d'appui  écbelonnés  plus  ou 
moins  régulièrement  sur  la  ligne  d'oi)éra- 
tions  et  qui  forment  autant  de  bases  succes- 
sives. On  les  désigne  sous  le  nom  de  bases 
secondaires  lorsqu'elles  sont  sur  la  ligne  des 
opérations  normales,  et  sous  le  nom  de  bases 
accidentelles  loisqu'elles  sont  constituées  tem- 
porairement, en  vue  d'une  opération  acci- 
dentelle. 


Les  jirincipes  qui  doivent  guider  dans  le 
choix  et  l'organisation  d'une  base  d'opéra- 
tions i)euvent  se  formuler  ainsi  :  1°  la  base 
doit  être  considérée  comme  une  grande  posi- 
tion militaire  et  organisée  comme  telle,  soit 
sur  son  front  et  ses  abords,  soit  sur  ses 
flancs,  soit  dans  l'intérieur  même  de  la  zone 
qu'elle  occupe;  2"  elle  doit  être,  autant  que 
(tossible,  enveloppante,  par  rapjjort  aux  li- 
gnes de  défense  de  l'ennemi  ;  3"  i)rolongèe 
jusqu'à  des  obstacles  qui  assurent  la  sécurité 
de  ses  flancs,  elle  doit  être  aussi  étendue  que 
le  permettent  les  forces  que  l'on  pourra  con- 
sacrer à  son  occupation  ;  4°  elle  doit  couviir 
])arfaitement  l'objectif  probable  de  l'ennemi  ; 
5°  elle  doit  êtie,  enfin,  ciioisie  le  plus  près 
possible  de  l'objectif  que  l'on  vent  atteindre, 
mais  assez  distante  de  la  frontière  pour  être 
soustraite  aux  premières  entreprises  de  l'en- 
nenii.  Les  mêmes  principes  doivent  pièsidei- 
au  choix  et  à  l'oiganisation  des  bases  secon- 
daires et  accidentelles. 

—  d'alignement.  Tout  rassemblement 
ou  mouNement  de  tioupes  est  précédé  ou 
suivi  d'un  alignement,  pour  leijuel  une  base 
est  nécessaire.  Cette  base  est  cuustitnée  par 
3  honnnes,  pour  l'escouade  et  la  section  ; 
par  deux  guides,  pour  la  com|)agnie  ;  parle 
drapeau  et  deux  guides,  pour  le  bataillon. 

BASILIC.  Sorte  de  lézard,  de  la  famille 
des  Ignaniines.  Jadis,  on  prétendait  que  le 
regard  seul  de  cet  animal  était  mortel. 
.  BAS -OFFICIER.  Ancienne  dénomination 
des  sous-ofticieis  ;  ils  avaient  été  appelés 
au  [là  ra  va  lit  dizniniers. 

BASQUE.  Pan  d'une  tuni([ue,  d'un  iiabit. 

BASSE.  Instrument  à  cordes  et  à  archet 
appelé  plus  ordinairement  riotoncelle.  En 
terme  de  musique,  on  donne  le  nom  de  basse 
à  la  partie  qui  ne  fait  entendre  que  les  sons 
les  plus  graves  des  accords. 

En  terme  de  marine,  on  donne  le  nom  de 
basse  à  un  endroit  où  l'eau  est  peu  profonde 
et  où  se  trouve  caché  un  banc  de  sable  ou 
de  rocbers. 

BASSIN.  Grand  réservoir,  dans  un  port, 
destiné  à  garder  l'eau  pour  que  les  navires 
restent  à  flot  et  à  la  marée  basse.  Le  bassin 
de  construction  est  un  ouvrage  d'architecture 
nautique  où  l'on  construit  et  radoube  les 
vaisseaux,  à  sec,  et  où  l'on  fait  ensuite  en- 
trer l'eau  pour  les  mettre  à  flot.  Dans  le  lan- 
gage de  la  géographie,  on  donne  le  nom  de 
bassin  à  toute  dépression  de  la  surface  du 
globe,  vers  le  centre  de  laquelle  coulent  et 
convergent  les  eaux  qui  tombent  dans  un 
certain  rayon. 

BASSINE.  Sorte  d(;  plat  creux,  de  métal, 
large  et  profond,  dont  on  se  sert  pour  faire 
rliaufl'er  on  fondre  diverses  substances. 


BASSINET. 


BAT 


BASSINET,  l'.tilr  iiiù(i'irius('(.iMiii\iv 
qui,  lians  l;i  philiiu'  iltis  nrines  à  silex  ou  à 
mèche,  i:ùimnuiiit|iiait  avir  le  toiiiiunn  par 
la  lumiérv  tl  i|iii  servait  à  lOiili'iiii  la  pulitr' 
ijuaiitilé  di'  |ii)iiiiii'  d'amorce.  Cello-ei  était 
inaiiileime  et  |inilé;rée  |(:ir  iiii  cmivre-lius- 
siiiel. 

—  do  sûreté.  Demi  ivlimiie  eieu\  qui, 
fil  tournant  de  (Imite  à  gauelie,  recouvrait 
toute  laiiiDive  |iiiur  empêcher,  en  ras  du  d»'i- 
part  aecidoiilel  do  la  détente,  Vctiticello  de 
luniber  >ui  eetle  anioire.  Son  oniftloi  n'a 
jam:iis  ele  i[ue  fort  restreint. 

BASSON.  Instrument  à  vent  vl  k  amiie 
doubli^  qui,  dans  la  musique  militaire,  rem- 
plit la  partie  de  basse  que  font,  dans  l'iiar- 
nionie  des  nndes.  la  eontreliasse  et  le  \i(i- 
Inneelli'. 

BASTAGAIRE.  Oftieier  kh''-  préposé  à  la 
garde  (les  ii,i;.'aj:es  des  empereurs  bysantins 

BASTILLE.  Abréviation  de  bâtisse  et 
dérivé  de  lidflixe.  jKirapet  ;  ee  nom  a  été 
donné  priniilivément  à  toutes  les  fortit'iea- 
tions  tdevées  hors  de  l'enceinte  d'une  place, 
soit  isolées,  soit  attenantes  à  cette  dernière; 
dans  ce  dernier  cas,  c'étaient  des  tours  ser- 
vant à  flanquer  les  remparts,  surtout  les 
portes.  Dans  l'attaque  des  places  au  moyen 
à;.'e,  on  employait  également  des  bastilles, 
consistant  en  machines  portées  sur  roues  ou 
sur  rouleauv  et  contenant,  aux  éta^'os  supé- 
rieins,  des  honniies  et  des  béliers  pour  faiic 
tomber  les  murs. 

La  plus  célèbre  des  constructions  de  le 
■jenre  fut  la  bastille  construite,  de  i370  à 
1382,  SOI  l'emplacement  de  la  porte  Saint- 
Anlojiii'.  Elle  de\int  célèbre  comme  prison 
d'Klat  et  l'on  sait  qu'elle  fut  prise  et  détruite 
le  14  juillet  1789,  date  qui  est  di'veinu;  la 
fête  nationale  de  la  l{épubliqui\ 

BASTILLON.  Petite  bastill.-,  d'où  est 
venu  le  niitl  lidsliiin. 

BASTINGAGE.  On  nonnne  .linsi  nn 
sjslèine  de  cli^mdeliers  de  fer  et  de  lilières, 
établi  sur  le  plat-bord  et  le  lonj{  des  jjail- 
lards  des  bâtiments  de  guerre  et  destinés  à 
suppoiter  les  lilets  dans  lesquels  on  place  les 
hamacs  des  matelots  pi'ndant  le  joui . 

BASTION.  Partie  de  l'enceinte  d'un  uu- 
vrage  /ivacV  d'apiés  le  système  bastioiiné. 
Un  bastion  (fifi.  28)  coiiipii'iid  deux  faces 
HE,  BU  ;  deuv  fluncs  E<i,  Il  K,  ces  derniers 
reliés  aux  flancs  voisins  par  des  courtines. 
Ce  tracé  a  pour  but  de  piucurei'  à  toutes  les 
parties  du  fossé  un  flanqnemcnt  assuré  et  de 
permettre  uux  cinq  li):iies  qui  constituent  le 
bastion  de  se  fbinqiiei  réciproquement.  Un 
;}rand  nombre  du  comiiinaisons  peut  résoudre 
le  problème,  mai»,  ajués  de  iKjmbreux  tùlon- 
iiemeiiti,  on  avait  admis,  depuis  V;iuban  et 


ju>(|u'eii    1.S70.    le    tiaré  suivant    en  prin- 
cipe : 

8ur  la  ligne  A  B,  dite  côté  egaiéricur,  dune 
longueni  comprise  entre  300  et  400  mètres, 
on  abaisse,  en  son  milieu  N,  une  perpendi- 
culaire XC  =  1/6  de  AD.   (hi    joint    BC 


et  A(^,  qu'on  prolonjre  de  jiart  et  d'antre 
de  C.  On  jiorte  ensuite  sur  B  K  et  A  G  la 
longueur  des  tifjnfls  de  défense,  la  bonne 
portée  du  fusil  de  l'époque  =  2.50  à  300 
mètres,  et  les  points  G  F  reliés  ensemble 
donnent  la  courtine.  En  menant  les  flancs 
PD,  GE  faisant  uu  angle  de  100  mètres 
avec  cette  dernière,  on  avait  limité  la  lon- 
gueur des  faces  A  D  =  D  E.  L'ensemble  de 
toute  la  fortitication  comprise  entre  les  ca- 
pitales I  A,  K  B  de  deux  bastions  consé- 
cutifs porte  le  nom  de  front  bastionné  ;  la 
magistrale  de  ce  front  est  représentée  par 
le  tracé  de  la  ligne  hrisée  A  D  F  G  E  B 
^V.  Angle).  Les  lignes  A  1,  BL  sont  les  ca- 
pitales du  front  on  les  hissectrices  des 
bastions. 

Ce  tracé,  ijui  permettait  de  battre  jus- 
qu'au dernier  moment  toutes  les  parties  de 
la  fortitication,  avait  des  avantages  énormes 
à  l'éfioque  où  le  tir  était  peu  rapide  et  l'ar- 
tillerie peu  dangereuse  de  loin.  11  présente, 
d'ailleurs,  les  inciinvénieiits  suivants  :  faces 
enfilables,  flancs  pris  de  revers,  tracé  trop 
])i()fond  et  trop  compliqué,  lignes  de  défense 
se  recroisant,  etc.,  défauts  qui  se  sont  ag- 
gravés par  suite  de  la  grande  portée  des 
armes,  du  tir  jilongeant  et  de  la  prépondé- 
rance de  la  lutte  d'artillerie. 

BASTIONNE.   <Jni  a  des  bast.io7}s. 

BASTIONNER.  Fortifier  un  ouvrage  on 
une  p.irtie  iToiiviage  au  moyen  de  bastions. 

BASTONNADE.  Pénalité  jadis  usitée 
dans  l'armée  et  qui  consistait  en  un  certain 
nombre  de  coups  de  b.àtoii  ou  de  baguette 
donnés  habituellenieiit  sur  la  jilante  des 
pieds. 

BAT.  Effet  de  hariiacliemenl  servant  à 
siijipuilei  les  caisses  ou  autres  objets  que 
l'on  veut  faire  porter  sur  le  d^s  des  chevaux 
et  mulets,  dits  alors  chevaui'  ou  mulets  de 
bat.  C'est  une  e.spèce  de  selle  grossière,  solide 
et  légère  en    même  temps,  comprenant  d'à- 


bataiLle. 


BATIMENTS  militaires. 


bord  un  fût  uu  arçon  fait  dç  deux  pièces  lie 
hois  concavos.  leinbounêes  par  des  panneaux 
ou  couisim.  Un  harnacheoieut  spécial  niaiii- 
tient  le  bât  sur  le  dos  de  laiiimal  de  ma- 
nière à  rempêiher  de  vaciller.  Des  arroses, 
des  buchoiis  et  des  crocliets  sont  fixés  sur  le 
bât,  où  ils  sont  répartis  en  vue  de  la  rharge 
à  y  ti\>»r. 

BATAILLE.  Lutte  prolongée  résultant 
tlu  iluii  ili'  diux  aimées  nombreuses  et  coni- 
|»ûsées  de  ditférenti's  armes.  Elle  doit  avoir 
pour  but  lanéantissenient  des  forces  adver- 
ses et  employer  dans  ce  but  primordial  et 
absolu,  toutes  les  nvssourccs  ot  toutes  les 
'ombinaisons  tactiques  ou  morales.  Le  covi- 
bat  uu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  bataille, 
est  simplement  l'exécution  de  la  hit  te 
d'après  les  récries  prévues.  On  distinfrue 
généralement  les  jrt'ures  de  biitMiJIc  sni- 
\ant*  : 

—  défensive,  pour  l'armée  qui  chercbe 
à  se  maintcnii  ^nr  ses  positions  i^t  à  y  ic- 
[tousser  rcniurni. 

—  défensive-offensive,  lorsque  l'on 
aarde  la  défensive  sur  une  partie  du  front 
de  bataille  et  qu'on  piend  l'offensive  sur 
l'autre  parti'-. 

—  démonstrative.  Qui  a  pour  but  d'in- 
duire l'ennemi  en  erreur  sur  la  direction 
séritable  de  l'.Utaque  principale. 

—  de  rencontre  ou  imprévue.  Anv - 
née  par  l.i  ivn<ontrc  ;i  peu  près  fortuite  de 
deux  armées  manœuvrant  à  proximité  l'une 
de  l'autre. 

—  offensive,  pour  l'armée  qui  cberche 
à  expulser  l'ennemi  de  ses  positions  en  mar- 
ihant  en  avant. 

—  rangée.  Livrée  par  deux  aimées 
ayant  pu  être  disposées  suivant  les  régies  et 
l'ordre  prévus  {ordre  ite  bataille). 

Dans  tonte  action  offensive,  il  se  présente 
trois  phases  piincipales  successives  : 

i°  L'Jn<rof/uc<io/i  se  fait  toujouis  par  l'ar- 
tillerie, A  cause  de  la  plus  grande  portée  de 
ses  pièces,  ifui  permet  de  commencer  la  lutte 
à  plus  irrande  distance,  et  à  cause  de  la 
nécessité  de  réduire  au  silence  l'artillerie  ad- 
verse, afin  de  permettre  la  marche  en  avant 
de  l'infanterie; 

2°  h'atlaque  décisive  est  faite  par  linfaii- 
terie,  placée  sur  deux  lignes  :  la  piijiiiière, 
divisée  en  plusieurs  échelons,  attaque  en  or- 
dre dispersé,  la  deuxième  ligne  détache  les 
tioupes  inutiles  qui  font  les  attaques  sur  les 
ailes  ;  elle  soutient  la  première  ligne  et  la 
rivitaille  en  cas  d'échec. 

3°  La  poursuite  est  faite  par  la  cavalerie, 
dès  que  l'ennemi  commence  à  battre  en 
retraite,  de  manière  à    ne  pas  lui  laisser  le 


temps  de  se  rallier,  ou  de  se  reformer,  el  à 
changer  la  retraite  en  déroute. 

BATAILLER.  Combattre,  livrer  des  ba- 
tailles. S'emploie  au  figuré  dans  le  .sens  de 
dispute)  a\ec  ténacité. 

BATAILLON.  Réunion  de  4  à  6  compa- 
gnies d'infanterie  formant  une  unité  tacti- 
que. C'est  généralement  une  fraction  inté- 
grante d'un  régiment,  commandée  par  un 
chff  de  bataillon,  et  dont  le  nombre  varie 
entre  3  et  4  par  régbnent.  Un  certain  nom- 
bre de  bataillons  (artillerie  de  forteresse, 
clia.sseurs  à  pied,  infanterie  légère  d'Afrique) 
fonnuiit  corps  et  constituent  en  même  teni|is 
une  unité  adiiiiiiistiative. 

—  de  marche.  Formé  par  la  réunion 
de  compagnies  prises  dans  différents  régi- 
ments et  organisé  seulement  à  des  époques 
(Révolution  de  1789  et  guerre  de  1870)  on 
le  défaut  de  ressources  régulières  on  d'orga- 
nisation force  à  y  avoir  recours.  Avec  les 
dispositions  prises  actuellement  pour  enca- 
drer toutes  les  forces  disponibles,  ce  genre 
di»  bataillon  ne  se  verra  plus. 

BATAILLEUR.  Qui  aime  à  batailler,  à 
se  disputer. 

BATARD.  Qui  est  né  hors  mariage.  Ce 
terme  est  considéré  comme  injurieux;  il  est 
jilus  correct  de  dire  enfant  naturel.  Celui-ci 
n'a  pas  droit  à  certains  cas  de  dispense  ré- 
servés aux  enfants  légitimes,  mais  il  peut 
conférer  la  dispense  aux  enfants  légitimes 
nés  de  la  même  mère. 

En  parlant  des  animaux,  qui  n'est  pas  de 

race  pure;  en  parlant  des  végétaux,  qui  est 

dégénéré  de  l'espèce  à  laquelle  il  appartient. 

Ce  mot  se  dit  encore  de  tout  ce  qui  ne 

rentre  pas  dans  une  classe  déterminée. 

BATARDE.  Sorte  d'écriture  penchée,  à 
jambages  pleins  et  à  liaisons  arrondies,  qui 
est  une  imitation  de  l'ancienne  écriture  ro- 
maine. Elle  est  usitée  dans  l'armée  pour  les 
en-tètes  des  écrits,  les  étiquettes,  etc. 

BATARDEAU.  Digue  en  maçonnerie  éta- 
blie en  travers  d'un  fossé  de  furtiflcation 
pour  en  retenir  les  eaux.  Pour  que  ce  mur 
ne  puisse  semr  à  traverser  le  fossé,  on  a 
terminé  le  faite  en  dos  d'àne,  en  y  ajoutant 
au  milieu  une  tourelle  en  maçonnerie  appe- 
lée dame.  Une  écluse  ou  vanne  permet  au 
besoin  l'évacuation  des  eaux. 

BATEAU.  Sorte  de  barque  dont  on  se 
sert  plus  particulièrement  pour  la  navigation 
fluviale.  On  se  sert  de  bateaux  poui'  établir 
des  passages  de  cours  d'eau  (V.  Ponts). 

BATELIER  aide-pottier.    Batelier  ad- 
joint au  portier-consigne  dans  certaines  pla- 
ces  fortes   à    fusses    pleins    d'eau  avec   ma- 
nœuvre d'eau. 
BATIMENTS  militaires.  Bâtiments  ei 


BAT-FLANCS. 


8S 


BATTERIE. 


r-lal)lisï('iiii'iils  a|i|irii|iri(''s  :iii  l(ii.'iM.('iil  ou  :'i 
riiistiiiiliiiii  (li's  ti(Hi|it'.s,  ainsi  (luaii  foiii- 
tiiiiiiii-mcMl  dos  dixiTS  Sfivin'.-;  lie  la  «tiiciic. 
(.les  l)àtiiiii'nls  soiil  construits  jiar  le  gniie, 
sauf  ii'UX  dcslini's  au  service  de  l'ai  tilli-ric, 
(|ui  sont  ctinsliiiils  par  ii-tte  dernièif.  Leur 
fntri'lien  est  à  la  cliaij.'e  du  l)U(ij.'('t,  mais, 
fil  Cl-  qui  coiircrni"  les  casernes,  il  est  en 
|irinci|i(-  eiïectué  ]iar  les  corps  iiccnpants. 
Toutefois,  les  villes  de  ftarnisoii  doivent  ver- 
ser à  l'Ktat  sur  les  recettes  de  leur  octroi, 
une  sûinnie  annuelle  de  7  francs  par  liomine 
monté  et  de  3  francs  par  homme  à  pied,  en 
atténuation  des  dépenses  causées  par  le  ca- 
serneuient.  La  j.'endarinerie  e>t  lojrée  aux 
frais  des  départements.  Tous  les  liommes  di' 
Iriuipe  présents  ont  droit  au  lo^'ement  dans 
les  bâtiments  militaires,  et  dans  certains  cas, 
(liez  riialiitant.  Les  sous-ofliciers  mariés 
peuvent  être  autorisés  à  loger  en  ville,  et 
reçoivent  alors  une  indenniité  mensuelle  de 
15  francs.  Les  ofticiers  sont,  en  ]irincipe, 
lojîés  à  leurs  frais,  et  lors(|ne.  jiar  exception, 
ils  sont  locés  dans  les  hàtiiiieiits  militaires, 
(Ml  leur  retient,  sur  la  solde,  une  indemnité 
proportiunnelle  au  jjirade.  De  même,  les  che- 
vaux des  ofticiers  ne  sont  lo^'és  dans  les  écu- 
ries de  l'Ktat  (|ue  jusqu'à  i-oncurrence  du 
nombre  de  places  disjionibles,  mais  en  réa- 
lité, ce  iKjmbre  est  suflisant.  C'est  le  chef  du 
j.'énie  qui  a  la  garde  des  bâtiments  inociu- 
pés,  et,  conjointement  avei-  le  sous-inten- 
dant militaire,  la  [tolice  administrative  des 
bâtiments  occupés.  La  jtolice  militaire  des 
casernes  occupées  et  des  locaux  accessoires 
incombe  au  commandant  d'armes. 

Dans  la  marine,  (jii  donne  le  nom  «le  hàli- 
ment,  à  toute  construction  pontée  destinée  à 
tenir  la  mer.  Ces  bâtiments  reçoivent,  en 
outre,  des  noms  différents,  suivant  la  classe 
à  laquelle  ils  a|)partiennent  :  cuirassés,  croi- 
seui^s,  transports,  torpilleurs,  vaisseaux  de 
ligne,  garde-cotes,  frégates,  bricks,  cor- 
vettes, etc. 

BAT-FLANCS.  App.ueil  composé  d-|iii 
madrier  ti\é  a  la  mangeoire  par  une  extré- 
mité et  suspendue  |)ai  une  chaîne  à  l'autre 
extrémité.  Il  est  destiné  à  séparer  les  che- 
vaux et  à  les  empêcher  de  se  donner  récipro- 
quement des  coups  de  pied.  Les  bat-flancs 
sont  fournis  [lar  le  service  du  génie,  mais 
ils  sont  entretenus  et  rem|)lacés  au  coin])te 
de  la  masse  de  harnachement  et  ferrage.  Le 
nombre  de  Ijal-flancs  livrés  à  chaque  corps 
de  troupi'  est  supérieur  de  2  pour  100  au 
nombre  d'animaux  attribués  normalement  à 
ce  corps,  atin  de  permettre  le  remplac(«ment 
immédiat  de  ceux  de  ces  appareils  qui  vien- 
draient à  être  mis  hors  de  service  on  (|iii  .in- 
raient  besoin  de  réparations. 


BATON.  M.ir.v:,!!  ,1,.  |„,is  ,|U-ou  peut 
tenir  à  la   iii.iin. 

—  de  commandement.  Bâton  que  por- 
tent certains  ofticiers  et  qui  est  le  signe  de 
l'autorité  :  tel  est  le  liâton  de  maréchal  de 
Krance. 

—  de  mesure.  Bàlon  (pii  sert  au  ilicf 
de  musique  poiii    marquer  la  mesure. 

BATTANT.  Uni  bat.  S'emploie  dans  les 
locutions  militaires  suivantes  :  tambour  hal- 
tanl,  qui  sigiiilie  au  son  du  tambour,  vais- 
seau de  fiui'vre  bien  battanl,  où  le  service  do 
rartillerie  est  facile  ;  mener  batlani  les  enne- 
mis, les  obliger  à  fuir  an  plus  vite. 

—  de  crosse.  Ksitéce  de  boude  qui  sert 
;i  recevoir  une  des  extrémités  de  la  bretelle 
de  fuiil,  et  qui  est  lixée  à  son  ])ivot  au 
moyi'ii  de  rosettes  et  d'un  rivet. 

—  de  grenadiére.  Boucle  analogue  an 
battant  île  sous-garde  et  servant  à  lecuvuir 
l'antre  cxtri'iiiile  de  la  bretelle. 

BATTEMENT.  Choc  des  projectiles  con- 
tre les  parois  de  l'arme  pendant  leui'  ])ar- 
cours  dans  le  canon  des  armes  non  rayées. 
Ce  choc  provenait  du  jeu  que  l'on  devait 
nécessairement  lai.sser  entre  le  projectihi  et 
les  parois  de  l'arme  du  canon,  pour  ne  pas 
|)rovoquer  l'éclatement  de  ce  dernier,  il  en 
résultait  des  mouvements  irréguliers,  nuisant 
à  la  justesse  du  tir  et  auxquels  on  a  remé- 
die par  les  rniiures  et  le  forcement  du  \no- 
jeclile. 

BATTEBIE.  Réunion  d'un  certain  nom- 
bre de  bourlies  à  feu  sous  un  même  comman- 
dement et  disposées  pour  agir  en  commun. 
An  point  de  vue  du  personnel,  la  batterie 
désigne  l'unité  de  combat,  unité  correspon- 
dant à  la  compagnie  pour  l'infanterie  et  à 
Vescadron  pour  la  cavalerie.  En  France , 
toutes  les  batteries,  qu'elles  soient  à  cheval, 
à  pied,  on  montées  (V.  Artillerie),  sont  à 
6  pièces.  L'effectif  d'une  batterie  montée  est 
d'environ  180  hommes,  130  chevaux,  avec 
9  caissons,  1  forge,  i  chariot  de  batterie, 
1  chariol-fnxirragére  et  3  ou  4  fourgons. 
Tous  ces  éléments  occupent  sur  une  route 
une  longueur  de  200  mètres. 

Tne  batterie  sur  le  pied  de  guerre  se  frac- 
tionne toujours  en  trois  groupes  :  1°  la  bat- 
terir  de  combat,  composée  de  6  pièces  et  de 
6  caissons,  fortement  constituée  en  person- 
nel ;  2"  la  réserre,  comprenant  le  reste  des 
caissons,  le  chariot  de  batterie  et  la  forge, 
ainsi  que  les  hommes  qui  n'ont  pas  trouvé 
place  dans  la  batterie  de  combat  :  ces  deux 
groupes  marchent  généralement  réunis  ;  3°  le 
convoi  des  subsistances,  avec  le  chariot-four- 
ragère ;  les  fourgons  à  vivres  et  à  bagages, 
et  le  jiersoimel  nécessaire  pour  conduire  et 
surveiller  ces  voitures  ;  ce  groupe  qui  mar- 


BATTERIE. 


89 


BATTERIE. 


flu'  avef  ies  trains  régimentaires  de  la  co- 
lonne rejoint  chaque  jour  la  batterie.  Les 
batteries  de  forteresse  n'ont  qu'un  personnel 
d'un  effectif  déterminé,  elles  n'ont  pas  de 
matériel  pesant,  mais  le  trouvent  dans  les 
places  qu'elles  auraient  défondues  ou  devant 
celles  qu'elles  auraient  à  assiéger. 

On  distingue  encore  les  batteries  d'après 
le  calibre  des  bouches  à  feu  qui  constituent 
leur  armement  :  batterie  de  80.  de  90,  de 
mortiers,  et-.  Au  point  de  vue  de  leur  em- 
ploi, on  dislingue  ;  1"  des  batteries  de  cnm- 
pngne  organisées  de  manière  à  suivre  les 
troupes  sur  le  champ  de  bataille  et  à  y 
prendre  rapidement  leurs  emplacements; 
2°  des  batteries  de  montaiine.  ne  comportant 
que  des  pièces  légères  pouvant  être  trans- 
portées à  dos  de  mulet  pour  la  guerre  de 
montagne  ;  3°  des  batteries  de  siéi/e.  com- 
posées de  pièces  de  siège  de  fort  calibre  et 
d'un  déplacement  difficile  ;  4°  des  batteries 
de  côte,  composées  également  de  pièces  très 
lourdes  et  très  grosses,  qui  sont  instaUées 
au\  emplacements  choisis  dans  des  ouvrages 
de  fortitication  permanente,  qui  jouent  le 
rôle  de  forts  détachés  pour  la  défense  des 
ports  ou  des  villes  maritimes. 

Les  batteries  de  siège  se  divisent  à  leur 
tour,  suivant  l'époque  de  leur  construction, 
en  batteries  de  première  position,  de  deuxième 
position,  de  couronnement  (V.  Attaque  des 
places),  et  suivant  la  nature  de  leur  emploi 
en  batteries  : 

—  à  démonter,  dont  le  tir  est  dirigé 
directement  contre  les  faces  des  ouvrages, 
dont  elles  cherchent  à  détruire  rarmement. 

—  de  bombardement,  qui  doivent 
non  seulement  remplir  le  but  du  bombarde- 
ment proprement  dit,  mais  aussi  maîtriser 
par  un  tir  de  front  et  plongeant  l'artillerie 
des  ouvrages  attaqués.  Les  pièces  qui  con- 
viennent le  mieux  sont  le  120™™  et  le 
153™™. 

—  de  brèche,  qui  ont  pour  objet  la 
destruction  partielle  des  murs  d'escarpe,  alin 
d'obtenir  une  ou  plusieurs  bréihes  destinées 
à  livrer  passage  aux  colonnes  d'assaut  ;  elles 
emploient  le  tir  direct  ou  le  tir  plongeant. 
Pour  les  batteries  de  campaijne  (Yoir  Épnule- 
ment). 

Enfin,  le  mot  batterie  sert  à  désigner  un 
ouvrage  de  fortification  passagère  disposé 
pour  permettre  le  tir  de  deux  ou  plusieurs 
pièces  derrière  un  épaulement,  tir  qui  peut 
avoir  lieu  à  barbette  ou  à  embrasure.  Leur 
genre  de  construction  dans  un  siège  varie 
suivant  quelles  sont  de  première  ou  de 
deuxième  position. 

Dans  la  première  position,  les  batteries 
n'étant  pas  soutenues,  on  choisit  leur  empla- 


cement de  manière  à  ce  que  la  construction 
puisse  en  être  dérobée  aux  vues  de  la  place  ; 
d'nn  autre  côté,  trop  éloignées  de  celle-ci 
pour  être  exposées  aux  coups  dècliarpe.  on 
se  dispense  d'y  mettre  des  traverses. 

Les  batteries  de  deuxième  position  étant 
exposées  à  des  feux  rapprochés  et  préiis , 
doivent  être  traversées  an  moins  de  2  en 
2  pièces,  mais,  par  contre,  leur  construction 
est  facilitée  par  les  batteries  en  arrière.  On 
dispose  aussi  une  traverse  au  tlanc  menacé. 
Lorsqu'on  est  pressé  d'ouvrir  le  feu,  aussi 
bien  dans  la  première  que  dans  la  deuxième 
position,  on  emploie  quelquefois  des  batte- 
ries rapides  également  traversées  de  2  en 
2  pièces  (/i^.  29).  On  cherche  à  ne  donner  uux^ 
diverses  parties  que  les  dimensions  strictement 
suffisantes  pour  que  ces  batteries  soient  eu 

Fi-.  20. 


état  d'ouvrir  le  feu  après  une  nuit  de  tra- 
vail. L'emplacement  doit  être  choisi  en  con- 
séquence, et  le  tracé  a  pour  objet  d'augmen- 
ter la  superficie  sur  laquelle  se  développent 
les  travailleurs  et  de  diminuer  le  cube  de.s 
terres  à  remuer. 

11  y  a  également  des  ouvrages  de  fortifi- 
cation permanente  ou  semi-permanente,  aux- 
quels on  donne  le  nom  de  batterie.  Il  y  a 
des  batteries  annexes,  emplacements  orga- 
nisés en  dehors  des  forts  et  sous  leur  protec- 
tion immédiate  pour  recevoir  des  pièces  qu'il 
y  aurait  inconvénient  de  laisser  grouper 
dans  les  forts,  et  des  batteries  détachées,  ser- 
vant à  renforcer  un  fort  qui  sert  de  réduit 
ou  de  point  d'appui  à  ces  batteries. 

Les  batteries  de  côte  peuvent  tirer  :  1"  à 
ciel  ouvert,  et  dans  ce  cas,  il  y  a  une  tra- 
verse entre  chaque  pièce  ;  c'est  le  type  le 
plus  général:  2°  sous  casemates,  lorsqu'on 
avait  besoin  de  disposer  beaucoup  de  pièces 
en  un  espace  resserré  ;  c'étaient  de  véritables 
tours  avec  plusieurs  étages  de  feux  ;  on  a 
conservé  ceiks  qui  sont  acceptables,  mais  on 
les  a   remplacées  par  :  3°  les  buttenrs  cui- 


BATTERIE. 


i)0 


BAUDRIER. 


rassées  ou  coupoles.  Les  deu\  dernières"  espè- 
ces permettent  de  couvrir  les  pièces  et  les 
servants  et  d'assurer  par  suite  au  tir  une 
action  plus  prolongée. 

—  de  démolition,  qui  sont  destinées 
ù  découvrir  et  à  démolir  de  loin,  les  capon- 
nières,  réduits,  casemates,  magasins  à  pou- 
ilre  ou  autres  ma(;onneries  vulnérables.  Eljes 
sont  placées  en  des  positions  dominantes  et 
armées  de  canons  courts  (lao  court)  et  de 
j.'ros  mortiers  pour  les  grands  angles. 

—  d'enfilade  ou  de  revers,  qui  tirent 
à  feu\  coui'bes  sur  le  personnel  et  le  maté- 
riel et  cherchent  à  enfiler  ou  a  pretidre  à  dos 
les  longues  branciies  des  ouvrages  ou  des 
communications  importantes.  Elles  occupent 
de  préférence  des  positions  dominantes  et 
peuvent  comprendre  du  iSo  long. 

—  de  circonstance.  (V.  Armement,  de 
silreté  et  Défense  des  places). 

—  mobiles.  (V.  Armemeni  de  sûreté  et 
Défense  des  places). 

—  OU  casemates  cuirassées.  On 
donne  ordinairement  le  nom  de  casemate 
cuirassée  à  un  cuirassement  qui  ne  reçoit 
qu'une  seule  bouche  à  feu,  et  celui  de  bat- 
terie cuirassée ,  quand  il  y  a  plusieurs 
pièces. 

Après  avoir  constaté  la  nécessité  d'em- 
ployer des  plaques  de  fer  pour  protéger  la 
tête  des  casemates  à  canons,  on  employa  di- 
vers dispositifs,  appelés  boucliers  ou  cui- 
rasses, pour  arriver  au  résultat  cherché.  (Jn 
essaya  d'abord  d'appliquer  ces  plaques  con- 
tre la  maçonnerie,  mais  le  fer  se  juxtapose 
mal  à  cette  dernière,  et  s'en  sépare  violem- 
ment au  choc  des  projectiles,  à  cause  de  son 
manque  il'élasticité.  En  interposant  un  ma- 
telas de  bois  entre  le  fer  et  la  maçonnerie, 
les  résultats,  quoique  meilleurs,  furent  insuf- 
fisants. On  essaya  de  réduire  les  embrasures 
au  moyen  d'un  alfût  à  pivotement  fictif  et  à 
tourillonnement  autour  de  la  bouclie,  ou  de 
mantelets  de  métal  s'ouvrant  au  moment  de 
faire  feu,  mais  sans  arriver  au  but  cherché. 

L'usine  Griison  obtint  un  résultat  plus 
satisfaisant  au  moyen  d'ime  fonte  durcie, 
coulée  en  coquilles,  qui  présentait  une  résis- 
tance suflisante.  On  en  fit  des  batteries  en 
forme  de  casemate,  dont  la  partie  antérieure 
reposant  sur  \]u  massif  en  maçonnerie,  a 
une  épaisseur  sufhsaiite  avec  une  endjrasure 
rainima  qui  jieut  ètri'  masquée  par  un  ulitn- 
rateur  ou  verrou  à  contiepoids,  qu'il  est  fa- 
cile de  faire  monter  ou  descendre.  Le  ciel  se 
compose  d'un  petit  nombre  do  pièces  juxta- 
posées et  il  est  recouvert  d'une  couche  de 
béton  de  ciment,  puis  d'une  couche  de 
terre. 

Les  modèU-s  et  le  mtital  des  bntteiies  cui- 


rassées ont  èlé  pei  fi'ctionués  depuis,  cl  il 
n'y  a  économie  à  en  employer,  au  lieu  de 
coupoles,  que,  lorsque  pour  battre  un  dé- 
bouché important  pour  l'ennemi,  le  point 
d'accès  ne  présente  qu'un  champ  de  tir  res- 
treint. Le  corps  de  la  batterie  est  formé  de 
voûtes  en  béton  de  ciment,  recouvertes  d'un 
inassif  de  sable  d'une  épaisseur  suffisante, 
chaque  travée  est  fermée  par  une  ]ilaque  de 
cuirasse  verticale  rectangulaire,  en  fer  la- 
miné, adossée  à  lU]  matelas  élastique.  L'ou- 
verture et  la  fermeture  de.  l'embrasure  sont 
organisées  dans  les  meilleuri'S  conditions,  et 
la  partie  inférieure  de  la  batterie  est  proté- 
gée par  une  ])longée  eu  béton  de  ciment, 
noyée  dans  un  massif  de  sable. 

Les  dimensions  générales  de  l'ouvrage  et 
l'épaisseur  des  plaques  dépendent  naturelle- 
ment de  son  armement  et  du  genre  de  pro- 
jectiles auxquelles  il  aura  à  résister. 

BATTERIE.  En  terme  de  marine,  c'est 
l'ensemble  des  i>ièces  d'un  navire  et  l'empla- 
cement ([u'elles  occupent  à  bord.  Se  dit  aussi 
du  pont  et  des  sabords  armés  de  canons. 

—  circulaire.  Batterie  fiottante,  à  flot- 
taison circulaire,  pour  permettre  aux  navires 
d'évoluer  avec  une  giande  facilité. 

—  flottante.  Navire  à  faible  vitesse,  à 
fond  jilat,  portant  une  puissante  artillerie  et 
destiné  à  l'attaque  des  places  maiitimes. 

—  de  fusil.  Pièce  d'acier  qui,  dans  les 
armes  à  silex,  recouvrait  le  bassinet  et  sur 
laquelle  viMiait  frapper  la  pierr(^  adaptée  au 
chien. 

BATTERIES  et  SONNERIES.  Ma- 
nières réglenieiitaires,  )iour  les  tambours,  de 
battre  ;  [lour  les  clairons,  de  sonner  les  mar- 
ches, signaux,  appels  nécessaires  pour  l'exé- 
cution des  diverses  parties  du  service. 

BATTEUR  d'estrade.  Cavalerie  légère 
employée  au  moyiMi  âge  pour  aller  à  la  dé- 
CDUveite. 

BATTRE.  Frapper  à  coups  reiimibli's. 
Vaincre,  défaire  l'ennemi.  Diriger  le  lir  <le 
l'artillerie  sur  un  point  déterminé. 

—  en  brèche.  Diriger  les  coups  d(^  l'ar- 
tillerie contre  un  rempart,  une  muraille,  de 
façon  à  y  prati(|uer  une  brèche. 

—  en  retraite.  Se  retinn'  du  conibal  eu 
bon  ordre. 

—  du  tambour.  Frapper  sur  un  tam- 
bour aM'c  des  baguettes.  Par  métonymie, on 
dit  :  battre  le  rappel,  la  marche,  la  géné- 
rale, etc. 

BAUDRIER.  Large  bande  de  cuir  ou 
d'etofTe  qui,  mise  en  écharjie,  servait  à  porter 
le  sabre  ou  l'épée. 

Le  baudrier  a  été  supprimé  dans  toute 
l'armée  française,  y  compris  la  gendarmerie, 
et  remplacé  par  le  ceinturon. 


BAUDRUCHE. 

BAUDRUCHE.  iJim-e  pellieul.<  transpa- 
reate  fabiiquêt*  avec  la  membrane  périto- 
iiéale  qui  reiouvii*  le  civcuin  du  bœuf.  Elle 
est  utilisée  dans  l'armée  sous  forme  de  po- 
rhette  pour  reoe%'oir  des  cartes  d'élut-major 
pliées  convenablement  et  en  permettre  la 
lecture,  tout  en  les  préservant  de  la  pluie. 
Ou  en  fait  aussi  des  enveloppes  de  ballon. 

BAUDELAIRE.  Sabre  à  deux  tranchants 
à  lame  iar^e  et  courte,  recourbée  à  la 
pointe. 

BAVIÈRES.  Garnitures  d'étoffes  qui  or- 
naient les  casques  légers  ;  espèce  de  juifu- 
laire. 

BAVURE.  Imperfection  ou  aspérité  laissée 
par  les  joints  des  moules  sur  les  balles  de 
fusil.  Se  dit  aus.si  d'aspérités  produites  sur 
certaines  parties  de  l'armement  par  des 
chocs  répétés. 
.    BEAUMONT   (fusil)  (V.  Hollande). 

BEC  de  capncine.  Partie  prolongée  de  la 
capucine,  dont  le  milieu  correspond  à  la 
direction  du  canal  de  la  baguette. 

—  de  crosse.  Partie  la  plus  anguleuse 
de  la  crosse  du  fusil. 

—  de  gâchette.  Partie  saillante  du  de- 
\  ant  de  la  gâchette  ;  il  s'engage  dans  l'un 
ou  lautre  des  crans  de  la  noix,  en  faisant 
agir  le  ressort  de  gâchette. 

BÊCHE  (pelle).  Outil  portatif  distribué 
à  raison  de.  48  par  compagnie  d'infanterie. 
Elle  se  compose  d'un  fer  aplati  en  feuille  de 
bêche,  d'un  renfort,  d'une  virole  ou  collier 
et  d'un  manche.  Le  bord  supérieur,  des  deuv 
côtés,  est  éi-hancré  et  retroussé  de  manière 
à  former  une  surface  d'appui  pom*  le  pied  ; 
le  bord  inférieur  et  le  bord  droit  sont  tran- 
chants: le  bord  gauche  est  taillé  en  dents  de 
scie.  Un  étui  sert  au  transport  et  à  la  con- 
servation de  l'outil, 

BEDAINE.  Panse:  gros  ventre.  Pierre 
arrondie  en  boulet,  tirée  par  une  dnndiiiue. 

BEDEAU.  Bas-officier  d'une  église,  qui 
est  chargé  de  précéder  les  ecclésiastiques  et 
de  maintenir  le  bon  ordre. 

Héraut  de  la  milice  communale. 

BEDON.  Vieux  mot  qui  signifiait  tam- 
bour. S'emploie  actuellement  pour  désignei- 
un  honnue  gros  et  gras. 

BÉDOUIN  (en  arabe  BÉÛADDI).  Habi- 
tant du  désert.  Nom  duinié  aux  Arabes  no- 
mades et  à  ceux  ([ui  habitent  le  désert. 

BEFFROI.  Avant  l'emploi  de  la  poudre 
à  canon,  le  btiJroi  était  synoujine  d'Iiélijjnlo. 
C'étaient  de  hautes  tours  roulantes,  que  l'on 
faisait  avancer  le  plus  prés  possible  des  murs 
d'une  ville  assiégée  et  du  haut  desquelles  les 
soldats  qu'elles  renfermaient  lancaiept  des 
traits  ou  autres  projectiles  sur  les  défen- 
seurs. 


•Il  BELGIQUE. 

BÉGAIEMENT.  Vice  de  parole  qui  con- 
siste a  mal  articuler  les  mots.  Il  est  une 
cause  d'exemption  ou  de  réforme  lorsqu'il  est 
très  prononcé. 

BÉHOURD,  BIHOURT  ou  BOHOURT. 
Attaque  et  défense  d'un  bastion  dans  eer- 
taines  passes  d'armes,  au  moyen  âge. 

Course  de  cavaliers  dans  les  réjouissances 
publiques.  Combat  soutenu  à  cheval  et  la 
lance  au  poing. 

BEIGE.  Se  dit  de  la  laine  qui  a  sa  cou- 
leur naturelle.  Les  pantalons  et  les  capotes 
que  portent  les  soldats  dans  les  hôpitaux 
militaiies  sont  en  drap  beige. 

BELGE.  Oui  est  originaire  de  la  Bel- 
gique. Ce  nom  provient  de  l'ancienne  tribu 
gauloise  des  Belges  ou  Kiwris. 

BELGIQUE  et  son   armée.   L'armée 

active  est  constituée  par  les  volontaires  et  les 
8  plus  jeunes  elasses  de  milice  donnant  un 
effectif  d'environ  105,000  hommes,  avec  une 
réserve  composée  des  o  plus  anciennes  classes 
classes  de  milice  et  comptant  à  peu  près 
33.000  hommes. 

L'armée,  en  temps  de  paix,  a  la  composi- 
tion suivante  :  19  réghuents  d'infanterie 
donnant  un  ensemble  de  98  bataillons  actifs 
et  39  bataillons  de  réserve  :  8  régiments  de 
cavalerie,  avi*e  48  escadiuns,  dont  8  de 
dépôt  ;  4  régiments  d'arlillerie  de  campagne 
et  4  d'artillerie  de  forteresse,  avec  40  batte- 
ries de  campagnes  et  70  de  forteresse,  plus 

4  compagnii's  spéciales  ;  1  régiment  du  ^enie 
et  5  compagnies  spéciales,  donnant  21  com- 
pagnies; 1  régiment  et  1  compagnie  du  train, 
soit  8  compagnies. 

L'armée  de  campagne  se  composerait  de 
2  corps  d'armée,  comprenant  chacun  2  divi- 
sions mixtes,  avei-  tous  les  services,  ainsi 
que  de  2  divisions  de  cavalerie  d'explora- 
tion. U  y  aurait,  en  outre,  des  troupes  de 
forteresse  com])renant  17  bataillons,  4  esca- 
drons et  6  batteries  pour  la  défense  mobile 
des  grandes  places,  28  bataillons  d'infan- 
terie. 67  batteries  de  forteiesse,  48  compa- 
gnies du  génie,  de  télégraphistes,  de  poii- 
tormiers.  d'ouvriers,  pour  la  défense  propre- 
ment dite  des  forteresses.  Enfin,  il  resterait 
encoie  les  conqiagnies  spéciales  pour  le  ser- 
vice des  grands  étaiilissenienls  militaires  e! 
les  divers  dépôts,  ainsi  que  la  gendarmerie. 

L'infanterii'  belge  est  armée,  par  arrêté 
royal  du  16  octobre  1889,  du  fusil  Mauser 
à  répétition,  du  calilire  de  7™"", 75,  tirant 
une  cartouche  à  goige  sans  liourrelet.  C'est 
une  anno  à  verrou,  avec  magasin  fixe  placé 
sous  la  boîte  de  culasse  et  pouvant  coutenir 

5  cartouches.  Le  canon  est  entouré  d'une 
ebeminée  en  acier.  Le  niéi-anisnie  de  répéti- 


BELIER. 


02 


BERME. 


-lion  SI'  comiiosc  du  magasin  rt  d'un  éltiva- 
teur  à  ressort  {fig.  30).  Le  mécanisme  de 
fermeture,  du  système  Mauser  modifié,  est 
indiqué  dans  la  tlgure.  La  caitouehe,  du 
poids    de    28S'',6,  coniiircnd  :    ]a   balle    en 


plomb,  ic\ètui'  d'une  enve[o[ij)e  en  nuiille- 
ehort  et  qui  pèse  14  grammes  aveu  une  lon- 
gueur de  30™'",8  ;  la  charge,  de  3&^.5  de 
poudre  sans  fumée  HP,  imprimant  à  la  balle 
une  vitesse  initiale  de  025  mètres. 


Fis.  :w. 


BÉLIER.  Machine  de  guerre  usitée  jus- 
qu'au V  siècle  pour  battre  les  murailles  que 
l'on  voulait  renverser.  Elle  consistait  en  une 
grosse  pièce  de  bois,  ou  poutres  ferrée,  ter- 
minée par  une  tète  de  bélier,  inanœuvrée 
par  un  certain  nombre  d'hommes  (jui,  au 
moyen  de  cordes,  lui  imprimaient  un  mou- 
vement d'oscillation.  Ces  hommes  étaient 
abrités,  contre  les  projectiles  de  l'assiégé, 
par  de  fortes  maisonnettes,  ou  galeries  mobiles 
sur  des  louleaux,  et  que  l'on  appelait  tor- 
tues hélièrcs. 

BÉLIËRE.  Bracelet  ou  chape  de  fourreau 
di'  sabre.  Lanièi-e  de  cuir  venant  s'engager 
dans  l'anneau  de  béliére  des  sabres.  Ceu\-oi 
M\  aient  autrefois  deux  anneaux  qui  néces- 
sitaient deux  morceaux  de  cuir  ou  bcUércs 
de  grandeur  différente  :  la  grande  et  la  pe- 
tite. 11  n'y  en  a  actuellement  qu'une  seule. 

BELLIGÉRANT.  Qui  est  en  guerre,  qui 
fait  la  guerre.  Directement  engagé  dans  la 
lutte. 

BELLIQUEUX.  Maitial,  qui  aime  la 
guerre. 

BÉNÉDICTION.  Cérémonie  religieuse 
ou  prières  prononcées  sur  les  armes,  les  ar- 
mées, fes  chevaux,  etc.  Les  drapeaux  sur- 
tout recevaient  la  bénédiction  en  grande 
pompe  jusqu'en  1870.  Au  point  de  vue  mi- 
litaire, la  bénédiction  n'est  plus  conser^ée 
que  pour  les  navires. 

BÉNÉFICIAIRE.  Le  titulaire  d'un  béné- 
lice.  Se  dit  de  l'héritier  qui  n'a  accepté  une 
succession  que  sous  bénéfice  d'inventaire, 
c'est-à-dire  sous  la  condition  que  l'actif  dé- 
passera le  passif. 


Soldat  principal  de  la  milice  romaine,  qui 
jouissait  de  certains  privilèges  et  recevait 
une  haute  pave. 

BÉNÉFICie.  Avantage,  pain,  profit,  pri- 
vilège. Se  dit  des  teries  conquises  par  les 
Francs  dans  les  Gaules  et  que  les  chefs  ou 
princes  distribuaient  -à  leurs  compagnons 
d'armes. 

BENZINE.  Substance  qui  a  la  propriété 
de  dissoudre  les  corps  gras  et  résineux.  Elle 
est  très  em])loyée  pour  enlever  les  taches  de 
graisse  sur  les  effets  d'habillement. 

BÉQUILLE.  Espèce  de  bâton  surmonté 
d'une  petite  traverse  sur  laquelle  les  infirmes 
s'appuient  poui-  marcher.  Les  béquilles  sont 
délivrées  dans  les  hôpitaux  militaires  sur  la 
production  d'un  bon  signé  par  le  médecin 
traitant. 

BERCHE.  Petite  bouche  à  feu  à  tir  direct 
et  en  fonte  verte,  dont  on  se  servait  autre- 
fois à  bord. 

BERDAN  (fusil)  (V.  Bume). 

BERGE.  Bord  relevé,  ou  escarpe  dune 
rivière  ou  d'un  chemin.  On  l'organise  défen- 
si veulent,  en  y  taillant  une  banquette,  quand 
la  berge  est  tournée  vers  la  défense,  et  en 
organisant  une  trancitée  et  une  banquette  au 
sommet  (juand  la  pente  est  tournée  vers 
l'attaque. 

BÉRET.  Toque  de  laine,  ronde  et  plate, 
qui  constitue  la  coitTure  de  nos  troupes  al- 
pines. 

BERME.  Bande  de  terrain  naturel,  de 
0™,60  à  i  mètre  de  largeur,  ménagée  entre 
le  talus  extérieur  et  la  contrescarpe  d'un 
ouvrage;  elle  sert  à  faciliter  l'exécution  des 


BERSAGLIER. 


93 


BIBLIOTHÈQUE. 


terrassements  et  à  empèclier  les  éboulements 
du  parapet  dans  le  fossé.  Dans  les  ouvrages 
de  campagne,  il  est  avantageux  de  la  sup- 
primer après  racliévement  du  travail,  sinon 
elle  faciliterait  aux  assaillants  l'escalade  du 
parapet. 

BERSAGLIER.  Soldat  d'infanterie  ita- 
lienne, destiné  à  servir  de  soutien  à  lartil- 
lerie  ou  à  r-tre  employé  dans  le  service 
d'avaut-postes.  Lesbersagheri  forment  12  ré- 
giments à  3  bataillons  de  4  compagnies  et 
un  dépôt.  Leur  uniforme  est  celui  de  l'in- 
fanterie, r'est-à-dire  le  pantalon  gris  bleuté, 
la  tunique  bleu  foncé,  mais  la  coiffure  est 
un  cbapeau  en  cuir  bouilli  orné  d'un  pa- 
nai'he  de  plumes  tum!)anti's. 

BERSAULT.  But  sur  lequel  on  tirait 
Tarme  et  la  flèche.  A  formé  le  mot  bermglieri. 

BESACE.  Sorte  de  sac  ouvert  par  le  mi- 
lieu et  fermé  par  les  deux  bouts,  en  sorte 
qu'il  forme  deux  poches. 

Les  mots  besace  et  bissar  ont  tous  deux  la 
même  étymologie  et  la  même  signification  ; 
toutefois,  la  besace  est  l'attribut  distinctif 
du  mendiant,  tandis  que  le  bissac  est  em- 
ployé par  les  cavaliers  et  les  troupes  mon- 
tées pour  y  mettre^ies  vivres  ou  de  l'avoine. 

BESAIGUE.  Arme  du  moyen  âge;  espèce 
de  hallebarde  ayant  d'un  côté  une  hache 
assez  large  et,  de  l'autre,  un  morceau  de  fer 
très  pointu.  Actuellement,  outil  de  char- 
pentier tranchant  par  les  deux  bouts. 

BESOIN.  Sensation  qu'éprouve  l'homme 
par  rapport  à  certaines  choses  qui  lui  sont 
nécessaires  pour  aciomplir  certaines  fonc- 
tions ou  pour  remplir  sa  destination.  Tels 
sont  :  le  manger,  le  boire,  le  rejios,  le  som- 
meil, etc. 

Les  principaux  besoins  matériels  de  l'armée 
sont  :  la  nourriture  et  la  boisson  des  hommes 
et  des  chevaux,  l'habillement,  le  logement, 
les  soins  à  donner  aux  malades  et  aux 
blessés,  etc. 

BÉTAIL  (au  pluriel  BESTIAUX).  Trou- 
peau de  bieufs,  de  vaches,  de  clièvres,  de 
brebis  ou  de  porcs.  On  désigne  sous  le  nom 
de  gros  bélail  les  animaux  de  l'espèce  bo- 
vine et,  de  menu  bétail,  les  brebis,  les  chèvres 
et  les  porcs. 

Tout  le  bétail  destiné  à  l'alimentation  de 
l'armée  doit  être  soigneusement  visité  par 
les  vétérinaires  avant  d'être  abattu. 

BÊTE  de  somme.  Animal  qui  porte  di- 
rectement les  fardeaux  au  moyen  d'un 
bdt.  Les  chevaux,  mulets,  chameaux,  élé- 
phants, etc.,  peuvent  être  employés  comme 
bêtes  de  somme. 

BÉTON.  Mélange  de  mortier  hydrau- 
liciue  et  de  petites  pierres  ou  de  pierres  con- 


cassées. C'est  une  espèce  de  maçonnerie  à 
petits  matériaux  qui  se  prépare  au  lieu 
même  où  l'on  veut  l'employer  et  qui  se  soli- 
difie en  prenant  la  forme  de  l'enceinte  où  on 
l'a  renfermée.  La  quantité  de  pierres  qui 
entre  dans  sa  composition  varie  suivant  les 
résultats  que  l'on  veut  obtenir. 

Le  béton  sert  de  base  à  toutes  les  con- 
structions hydrauliques  :  il  est  employé  dans 
la  construction  des  fortifications  pour  former 
les  massifs  dans  lesquels  sont  installées  les 
tourelles  ou  coupoles  cuirassées.  Le  béton 
employé  pour  la  collerette  des  tourelles  a  la 
composition  suivante,  dans  les  différents 
pays  : 


PAYS. 

SABLE. 

CIMENT. 

l'IERRES 

cassée? 
ou  çalet?. 

Pour 
an  mètre 

cube 
de  béton. 

France. . . . 
Belïique. .. 
AUemaïiie. 

O-s.SOO 
0"5,375 

U'"3,300 

0°>=,330 

0°'5,2.=)0 

o°3.-'()0 

l^s.OOO 
1-»3,000 
l^s.oûO 

Le  béton  s'emploie  encore  pour  la  con- 
struction des  casemates  qui  doivent  résister 
aux  nouveaux  projectiles,  pour  établir  des 
plate-formes  dans  certains  cas  particuliers, 
et  pour  constituer  les  murs  de  fond  aux 
locaux,  voûtes,  etc. 

BEY.  Titre  de  dignité  usité  chez  les 
Turcs,  chez  les  Arabes  et  chez  ([uelques  peu- 
ples orientaux.  11  signifie  chef,  seigneur,  et 
s'applique  soit  à  des  souverains,  comme  le 
bcy  de  Tunis,  soit  à  des  chefs  civils  ou  mi- 
litaires :  il  est  même  conféré,  quelquefois,  à 
des  étrangers  de  distinction. 

BIBATJLX,  BIBAUS,  BIBADX  ou  PE- 

TAUX.  Aventuriers  du  moyen  âge  et  arba- 
létriers armés  d'une  longue  pique,  qui  furent 
un  objet  de  terreur  pour  les  campagnes. 
Fantassins  qui  servirent  dans  les  armées  de 
Philippe-Auguste. 

BIBLE.  Espèce  de  catapulte  peu  différente 
de  la  bu(!le.  Le  mot  bihclot  en  est  dérivé. 

BIBLIOTHÉCAIRE.  Celui  qui  est  pré- 
posé à  la  garde  et  aux  soins  d'une  biblio- 
thèque. 

Dans  les  corps  de  troupe  et  dans  les  cer- 
cles militaires,  on  désigne  pour  cette  fonc- 
tion un  sous-officier  présentant  les  capacités 
et  les  garanties  nécessaires, 

BIBLIOTHÈQUE.  Lieu  où  l'on  tient  un 
graïul  noiribre  de  livres  rangés  en  ordre.  Se 
dit  égakMuent  des  livres  qui  sont  contenus 
dans  la  bibliothèque. 

11  existe  dans  l'armée  deux  espèces  de  bi- 
bliothèques :  les  bibliothèques  de  garnison  et 
les  bibliotliètiues  régiiuentaires. 

Les  bil)li()!hè'iues  île  garnisioii  ont  pour  but 


BICHE. 


94 


BIÈRE. 


lie  Illettré  à  la  disposition  des  offlciers  Une 
salle  de  réunion  et  de  lectul-e-et  de  faire  des 
prêts  de  livres  aux  officiers  de  la  garnison. 

Ces  bililiotiièques  fonctionnent  par  les  soins 
de  commissions  spéciales,  sous  la  surveillance 
du  commandement.  Le  rôle  des  commissions 
est  d'assurer  le  fonctionnement  matériel  ré- 
gulier, l'ordre  et  l'administratiou  des  biblio- 
thè([ues,  mais  surtout  de  se  tenir  au  cou^ 
rant  des  désirs  et  des  besoins  des  officiers, 
de  rombler  les  lacunes  et  d'éviter  les  doubles 
emplois  des  livres. 

Les  locaux  sont  fournis,  soit  par  l'iïtal. 
soit  par  les  municipalités. 

Les  bibliothèques  réyinienlaircs  sont  lais- 
sées à  l'entière  initiative  des  chefs  de  corps 
et  des  officiers  ;  toutefois,  le  Ministre  leur 
vient  en  aide  par  des  envois  de  livres,  des 
allocations  de  chauffage  et  d'éclairage,  de 
même  qu'aux  bibliothèques  de  garnison. 

BICHE.  Femelle  du  cerf.  Pied-de-biche, 
outil  dont  l'extrémité  ressemble  au  pied  de 
la  biche  ;  il  est  em|)loyé  dans  les  travaux  de 
mines  et  de  ponts  militaires. 

BICKFORD  (V.  Amorce). 

BICOQUE.  Petite  place  ou  poste  peu  im- 
portant, mal  fortifié  ou  à  peu  jirès  sans 
défense. 

BICORNE.  Chapeau  à  deux  cornes  porté 
comme  coifFure  de  ville  et  de  grande  tenue 
de  service  par  les  généraux  ou  assimilés. 
Cette  coiffure  est  plus  connue  sous  le  nom 
de  chapeau  à  claque. 

BICYCLE  ou  BICYCLETTE.  Ap[.areil 
léger  :i  deux  roues  monté  par  un  homme 
qui,  par  le  mouvement  des  pieds  aj)pliqué  à 
un  système  de  pcdaleit,  arrive  à  parcourir 
très  rapidement  d'assez  grands  trajets. 

(hi  a  cherché  à  employer  ce  moyen  de 
locomotion  pour  le  transpoit  des  ordres  dans 
l'armée  (V.  Vèlocipédie). 

BlDAUX.  Corps  d'infanterie  du  moyen 
Mge  armé  de  deux  dards  â  maiti  (d'où  le 
nom). 

Plusieurs  écrivains  emploient  ce  mot 
lomme  terme  de  mépris,  signifiant  des  mi- 
lices à  jiied  de  peu  de  valeur. 

BIDET.  Petit  cheval  que  n)ontent  les 
courriers  et  qui  n'est  [tas  destiné  à  être  at- 
telé. 

BIDON.  Ustensile  en  fer-blanc  qui  sert  à 
contenir  la  boisson  des  soldats  eu  campagne 
et  pendant  les  marches  ou  les  manœuvres.  Il 
est  formé  de  deux  coquilles  soudées  ensemble 
et  recouvert  d'une  envelojqte  en  drap  pour 
amortir  les  chocs  et  pour  atténuer  l'action 
des  rayons  du  soleil.  Pour  maintenir  frais 
le  liquide  contenu  dans  le  bidon,  il  suffit  de 
mouiller  l'enveloppe.  Le  bidon  est  porté  en 
bandoulière  aU  moven    d'une  courroie.   La 


contenance  est  de  1  litre  eu  France  et  de 
2  litres  en  Algérie,  en  Tunisie  et  dans  les 
colonies. 

Le  bidon  de  la  cavalerie  est  d'une  forme 
particulière,  avec  quart  adhérent,  c'est- 
;i-dire  que  le  quart  vient  emboîter  le  fond 
de  l'ustensile  afin  d'éviter  le  cliquetis  que 
produiraient  ces  deu^  objets  en  s'entrecho- 
quant. 

Le  bidon  'et  sa  courroie  font  partie  des 
effets  de  la  1""''  portion:  ils  sont  achetés  au 
compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien. 

BIEF.  Canal  qui  conduit  les  eaui  pour 
les  amener  à  un  moteur  hydraulique. 

BIEN.  Ce  qui  est  bon,  utile,  avantageux, 
convenable,  juste  et  honnête.  Note  donnée 
en  ce  qui  concerne  l'instruction  tliéorique  et 
pratique  des  militaires,  les  travaux  des  offi- 
ciers, etc. 

BIENS.  En  législation,  ou  désigne  sous 
le  nom  de  biens  toutes  les  choses  qui  peuvent 
servir  à  la  satisfaction  des  besoins  de  l'homme 
et  qui  sont  en  même  temps  susceptibles  d'ap- 
propriation. 

Ces  biens  sont  meubles  lorKqu'ils  iieuvent 
se  transporter  d'un  lieu  dans  un  autre  ;  ils 
sont  immeubles,  lorsqu'ils  sont  fixes  et  adhé- 
rents au  sol. 

Considéiés  dans  leurs  rapports  avec  ceux 
(jui  les  possèdent,  les  biens  se  divisent  en  : 
biens  de  l'État  ou  biens  nationaux,  biens 
communaux,  biens  des  établissements  publics 
ou  des  communautés,  biens  des  particuliers. 
Ces  derniers  se  distinguent  en  :  biens  pater- 
nels, appartenant  au  père  ;  biens  dotaux, 
constituant  une  dot  ;  biens  paraphcrnaux , 
qui  ne  constituent  pas  la  dot  de  la  femme. 

Les  biens  des  militaires  sont  soumis  à  la 
loi  commune  et  passibles  des  droits  des 
créanciers. 

BIENVENUE.  Droit  ve\atoire  exigé  des 
jeunes  soldats,  lors  de  leur  arrivée  au  corps, 
par  les  soldats  de  la  chambiée  où  ils  étaient 
loges.  Les  règlements  militaires  défendent  de 
tolérer  ce  genre  d'impôt  exercé  sur  la  fai- 
blesse et  l'inexpérience  par  la  force  et  la  bru- 
talité. 

BIËRE.  Boisson  feiineutée  qui  a  pour 
base  Torge  germée,  soumise  à  la  fermenta- 
tion, et  le  houblon.  Elle  constitue  la  boisson 
principale  dans  certains  pays,  tels  qne  l'An- 
gleterre et  rAlleniagiië.  En  campagne,  la 
bière  peut  être  admise  en  remplacement  de 
vin  ou  d'eau-dé-vie  ;  le  tarif  de  substitution 
est  de  0,.50  centilitres  de  bière  pour  0,25  cen- 
tilitres de  vin. 

On  désigne  encore  sous  le  nom  de  bière 
un  cercueil  en  planches  où  l'on  met  un 
corps   mort-  pour  le  porter  et   le  déposer  en 


BISE. 


'Jo 


BISCUITÉ. 


tciTi'.  Eli  temps  de  jiaix,  les  lioinmes  de 
tronpes  déicdês  au  service,  et  dout  les  corps 
ne  sont  pas  réclamés  par  leurs  familles,  sont 
inhumés  dans  une  bière  en  sapin  et  les  oflB- 
ciers  dans  une  bière  en  chêne.  Ces  bières 
sont  fournies  par  les  hùpitauv,  qui  sont, 
d'ailleuis.  chargés  de  l'enterrement. 

BI6E .  Char  à  deux  roues  des  Romains. 
Expression  de  tournoi  signifiant  la  moitié  du 
quadrige. 

BIGORNE.  Enclume  dont  les  deux  extré- 
mités sont  pointues.  Fait  partie  de  la  forge 
de  campagne. 

BIGOE.  Sorte  de  chèvre  composée  de 
deux  pièces  de  bois  en  forme  de  A,  qui  ont 
à  leur  extrémité  supérieure  une  poulie  et 
des  cordages  pour  soulever  des  fardeaux. 

BILLEBAUDE.  Nom  donné,  au  début, 
au  feu  de  deux  rangs  et  au  feu  à  volonté.  11 
signifie  aussi  désordre,  confusion. 

BILLET.  Petite  lettre  écrite  sans  le  céré- 
monial usité  dans  les  lettres  proprement 
dites.  On  donne  encore  le  nom  de  billet  à  un 

—  à  ordre.  Billet  sous  seing  privé  par 
lequel  un  individu  promet  à  une  autre  per- 
sonne de  payer  une  somme  à  elle  ou  à  son 
ordre,  c'est-à-dire^ à  quiconque,  au  moyen 
d'un  endossement  en  bonne  forme,  se  trou- 
vera cessionnaire  de  ses  droits. 

—  d'appel  (V.  Appel). 

—  d'arrêts  ÏV.  Arrêh). 

—  de  banque.  Lettre  de  change  payable 
à  vue  et  au  [lorteur.  émise  par  l'État.  Cet 
avantage  d'être  payable  au  porteur  fait  du 
billet  de  baiique  un  véritable  papier-mon- 
iiaie. 

—  d'hôpital.  Billet  (fui  sert  à  un  mili- 
taire malade  pour  être  admis  à  l'hôpital. 
Il  y  en  a  de  deux  sortes  :  l'un,  pour  les  mi- 
litaires de  tous  grades  a[)parteiiant  à  un 
"orps  de  troupe  et  présents  au  corps,  dont 
le  certificat  de  visite  est  rempli  ]iar  le  mé- 
decin chef  de  service  :  l'autre,  pour  les  offi- 
ciers sans  troupe,  les  employés  militaires  et 
les  isolés,  dont  le  certificat  de  visite  est  établi 
|iar  le  médecin  désigné  jiar  le  commandant 
d'armes. 

Les  billets  sont,  autant  que  possible,  éta- 
blis la  veille  de  rentréi'.  Ouand  le  malade 
doit  entrer  le  jour  même  à  l'hôpital,  il  l'st 
reçu  avec  le  certificat  de  visite,  sur  lequel 
l'admission  d'urgence  est  mentionnée.  La 
deuxiéiue  partie  du  billet  doit  être  envoyée 
par  h'  corps  le  lendemain. 

—  de  logement.  Écrit  délivré  par  le 
raaiie  d'une  commune,  qui  enjoint  à  un 
citoyen  de  loger  un  ou  plusieurs  militaires. 

—  de  salle.  Billet  établi  par  l'officier 
d'administration  préposé  aux  entrées  à  l'hô- 
pital. Le   rrrio  est  semblable  au  hilli'l   d'i'ii- 


tiée  ;  le  rtrsu  reçoit  l'inscription  de  tous  les 
effets  dont  le  malade  est  porteur.  Ce  billet 
est  ensuite  placé  dans  un  cadre  à  la  tête  du 
lit  du  malade. 

—  de  sortie.  N'est  autre  que  le  billet 
di-  salli'  sur  lequel  on  inscrit  la  sortie.  Ce 
billi't  est  remis  à  l'homme  à  sa  sortie  ou 
au  fourrier  qui  l'accompagne. 

BILLOT.  Tenue  de  manège,  .signifiant  un 
morceau  de  bois  qu'on  attache  à  la  longe  du 
ciieval.  Morceau  de  bois  qui  doit  être  disposé 
à  la  porte  des  cuisines  militaires  pour  per- 
mettre de  fendre  le  bois.  Petite  pièce  de  bois 
cylindrique  employée  pour  le  guindage  des 
ponts  militaires. 

BISCAÏEN.  Balle  de  fonte  ou  de  fer  de 
la  grosseur  d'un  petit  fjeuf  que  l'on  mettait 
dans  le  mousquet  biscaïen,  ainsi  que  dans 
les  boîtes  à  mitrailles.  Il  n'est  plus  usité  au- 
jourd'iiui. 

BISEAU.  In  certaiu  nombre  d'armes 
blanches  et  doutils  eu  usage  dans  l'armée 
sont  taillés  en  biseau,  c'est-à-dire  que  leur 
tniiuhant  est  terminé  en  face  inclinée. 

BISET.  Espèce  de  pigeon  voyageur. 

BISCUIT.  Pain  très  dur,  en  forme  de 
galette  carrée  ou  ronde,  fait  avec  de  la  farine 
et  de  leau.  Son  nom  lui  vient  de  la  durée 
de  sa  cuisson,  qui  est  de  deux  heures  en- 
viron, c'est-à-dire  deux  fois  plus  longue  que 
celle  du  pain.  Après  le  pétrissage,  la  pâte 
est  soumise  à  un  foulage,  sous  des  rouleaux 
en  foute,  puis  déeoupée  eu  galettes  percées  de 
trous,  pour  faciliter  la  cuisson  et  la  dessio 
cation.  Ajtrès  la  cuisson,  on  laisse  le  biscuit 
ressuer  pendant  n  k  1  jouis  dans  des  pièces 
chauffées,  ou  ])endant  13  à  16  jours  dans  des 
pièces  non  chauffées.  Le  bon  biscuit  est  lisse, 
sonore,  d'une  belle  nuance  fauve  pâle,  d'une 
siccité  parfaite.  La  mie  est  blanche,  fine, 
serrée,  la  croûte  peu  épaisse  ;  la  cassure 
nette,  plus  ou  moins  vitreuse.  Le  biscuit  ne 
s'endette  pas:  il  gonfie  dans  l'eau;  son  odeur 
et  sa  saveur  sont  as.'réables. 

Les  galettes  ont  environ  U'",13  de  côté  et 
0'",016  à  (("',019  d'épaisseur;  elles  pèsent 
en  moyenne  200  grammes.  Le  taux  de  la 
ration  est  de  SnO  giannnes.  La  limite  théo- 
lique  de  conservation  est  de  14  mois;  mais 
il  jicnl  être  conservé  jusqu'à  2  ans  lorsqu'il 
est  enuuagasiné  dans  de  bonnes  conditions. 

Les  approvisionni'nients  des  armées  en 
campat'ue  comprennent  S  jours  de  biscuit  de 
léseive,  .savoir  :  2  jours  dans  le  sac  des 
hommes.  2  jours  dans  les  convois  régimen- 
taires  et  4  jours  dans  les  convois  adminis- 
tratifs. 

BISCUITÈ(Pnm).Cepainn'estautrechose 
([ue  le  pain  ordinaire  de  la  Irouiie,  mais  dont 


BISSAC. 


96 


BLE. 


la  cuisson  a  ôli'  pruloiigéo  plus  luiiglemps, 
soit  1  heure  10  minutes,  au  lieu  de  50  mi- 
nutes. 11  pèse,  après  24  heures  de  lessuage, 
l'S400  au  lieu  de  l'^,oÛO;  par  conséquent, 
la  ration  de  pain  biscuité  est  de  700  grammes. 
Ce  pain  se  conserve  de  15  à  25  jours,  selon 
la  fabrication,  l'essence  de  farine,  la  tempé- 
rature et  le  mode  d'arrimage. 

BISSAC  (V.  Besace). 

BIVOUAC.  Lieu  où  les  troupes  s'établis- 
sent, pour  un  séjour  généralement  très  court, 
sous  des  abris  improvisés  ou  en  plein  air. 
Autant  que  possible,  les  bivouacs  sont  établis 
sur  des  terrains  secs,  abrités,  et  à  portée  des 
ressources  en  bois,  en  eau   et  en  fourrages. 

Arrivé  au  lieu  désigné  pour  l'établisse- 
ment des  troupes  au  bivouac,  le  commandant 
du  campement  reconnaît  rapidement  le  ter- 
rain et  indique  à  chaque  chef  de  campement 
l'emplacement  que  doit  occuper  le  corps  qu'il 
représente,  les  endroits  où  les  hommes  doi- 
vent prendre  l'eau,  laver  leur  linge,  abreuver 
leurs  chevaux  et,  au  besoin,  faire  leurs  pro- 
visions de  bois. 

Le  chef  de  chaque  campement  de  corps 
explore  rapidement  l'emplacement  qui  lui  est 
attribué  ;  il  fait  faire  les  travaux  qui  lui 
paraissent  nécessaires  pour  rendre  les  abreu- 
voirs praticables  ;  il  fait  placer  des  faction- 
naires aux  puits  et  aux  fontaines  ;  il  fait 
jalonner  les  lignes  sur  lesquelles  doivent  être 
placées  les  têtes  de  colonnes  ou  les  ailes  de 
bataillons,  escadrons  ou  batteries,  puis  il 
envoie  les  adjudants-majors  sur  les  points 
les  plus  favorables  pour  attendre  les  troupes 
et  se  porter  à  la  rencontre  du  commandant 
de  la  colonne.  Les  troupes,  guidées  par  les 
chefs  de  leur  campement,  se  dirigent  vers  les 
emplacements  qui  leur  sont  désignés  et  éta- 
blissent leurs  bivouacs. 

La  disposition  des  bivouacs  étant  subor- 
donnée a  la  forme  du  terrain,  à  la  dimension 
des  espaces  liitres,  et  surtout  aux  exigences 
tactiques  du  moment,  il  est  nécessaire  que 
les  troupes  puissent  bivouaquer,  soit  en  co- 
lonne, soit  en  ligne.  Un  régiment  d'infanterie 
peut  se  former,  pour  le  bivouac:  en  colonne, 
en  ligne  de  bataillons,  en  colonne  double  ou 
en  ligne  déployée;  un  régiment  de  cava- 
lerie :  en  colonne  d'escadrons  ou  en  bataille; 
un  groupe  de  batteries  :  par  batterie,  en  co- 
lonne ou  en  bataille. 

Le  Règlement  du  26  octobre  1883  sur  le 
service  des  armées  en  campagne  indique 
quels  sont  les  dispositifs  à  prendre  dans  ces 
différents  cas,  de  même  que  pour  les  bivouacs 
des  parcs  (articles  46  à  51). 

BIVOUAQUER.  Action  de  stationner 
dans  un  liivouac.  En  principe,  les  troupes 
jie    doivent    bivouaquer    que   lorsqu'on    est 


dans  l'obligation  de  les  concentrer  sur  des 
positions  où  il  est  impossible  de  les  canton- 
ner; ou,  lorsque  larmée  étant  à  proximité 
de  l'ennemi,  elles  doivent  occuper  des  posi- 
tions défensives,  ou  s'établir,  pour  un  temps 
généralement  très  court,  en  des  lieux  favo- 
rables pour  l'attaque  des  lignes  ennemies. 
Les  officiels  doivent  bivouaquer  avec  leurs 
troupes  ;  nul  ne  peut  s'établir  dans  les  mai- 
sons qui  sont  à  côté  du  bivouac,  lors  même 
quelles  sont  vides,  à  moins  d'une  autorisa- 
tion expresse  du  commandant  du  bivouac  ■■ 

BLANC.  Couleur  blanche,  semblable  à 
celle  de  la  neige.  Intervalle  plus  grand  que 
les  espaces  on  interlignes  ordinaires,  dans  un 
document.  11  est  formellement  défendu  de 
laisser  des  blancs  dans  les  actes  authentiques. 
On  dit  aussi  tirer  à  blanc,  tirer  à  poudre, 
sans  projectile  dans  l'arme. 

BLANCHIMENT.  Action  de  blanchir.  Se 
dit  prini'ipalement  des  tissus,  des  laines. 

BLANCHIR.  Rendre  blanc.  Couvrir 
dune  couleur  blanche. 

BLANCHISSAGE.  Action  de  blanchir  le 
linge,  de  couvrir  1rs  nuirs  d'une  couleur 
blanche,  à  la  chaux.  Le  blanchissage  du 
linge  de  corps  des  hommes  de  troupe  et  des 
effets  de  cuisine  est  effectué  chaque  semaine, 
au  <-ompte  de  l'ordinaire,  suivant  le  mode 
fixé  par  le  chef  de  corps,  c'est-à-dire,  soit 
dans  des  buanderies  militaires,  soit  par  des 
entrepreneurs  particulieis,  soit  par  l'entie- 
preneui'  du  service  des  lits  militaires. 

Le  blanchissage  des  murs  des  casernes  est 
exécuté  à  deux  couches,  tous  les  ans,  par  les 
troupes,  sous  la  direction  des  agents  du  gé- 
nie. Les  soldats  employés  au  blanchissage 
sont  payés  à  raison  d'un  quart  de  centime 
par  mètre  carré  et  par  couche.  Cette  dépense 
et  celle  de  la  chaux,  des  ustensiles  et  des 
vêtements  de  toile  pour  les  travailleurs  sont 
à  la  charge  du  service  du  génie.  Les  salles 
de  police,  les  prisons  et  les  cellules  sont 
échauiiées  et  blanchies  à  la  chaux,  au  moins 
une  fois  par  an  ;  les  latrines  le  sont  au 
moins  une  fois  tous  les  six  mois.  Les  man- 
geoires, les  râteliers,  les  murs  et  les  pavés 
des  écuries  sont  passés  à  l'eau  de  chaux,  ]iar 
les  soins  des  corps,  tous  les  six  mois,  et,  en 
outre,  })ar  les  soins  du  service  du  génie,  à 
chaijue  changement  de  garnison. 

BLASON.  Connaissance  de  ce  qui  a  rap- 
port aux  armoiries,  description  des  diffé- 
rentes parties.  Ensemble  de  tout  ce  qui  com- 
pose lécu  armoriai. 

BLASONNER.  Expliquer  le  sens  des 
armes  ou  signes  du  Idason. 

BLË.  Grain  ou  froment  dont  on  fait  la 
farine  et  le  pain  de  la  troupe.  H  y  a  plu- 
sieurs espèces  de  lilé    :  le   /*/■   dur.   ({ui   est 


exotique,  lo  hlé  tendre  et  le  blc  miladin,  qui 
sont  indigènes  ou  exotiques. 

Le  blé  dur  est  d'un  jaune  fauve  plus  ou 
moias  foncé  ;  sa  cassure  est  nette  et  vitreuse, 
de  la  même  couleur  que  l'écorce  ;  le  grain 
est  clair,  presque  translucide,  de  forme  al- 
longée ;  sa  pellicule  est  mince  et  line.  La 
moyenne  du  poids  à  l'hectolitre  est  de  77  à 
78  kilogrammes  ;  la  proportion  de  gluten 
humide  varie  de  32  à  40  p.  100,  suivant  la 
qualité  et  la  récolte.  La  France  ne  produit 
pas  de  blé  dur,  mais  on  en  récolte  en  Algérie. 

Le  blé  tendre  est  plus  arrondi,  plus  bomljé 
que  le  blé  dur  ;  on  le  distingue  en  blé  rouge, 
blanc  ou  bigarré.  Il  est  opaque,  flexible  sous 
la  dent;  sa  cassure  est  blanche  et  farineuse. 
Le  poids  à  l'Iiectolitre  est  de  74  à  76  kilo- 
grammes; la  proportion  du  gluten  humide 
est  de  25  à  33  p.  100,  suivant  la  qualité  du 
blé  et  de  la  récolte. 

Le  ble  mitadin  participe  tantôt  du  blé 
dur,  tantôt  du  blé  tendre.  Le  poids  à  l'hec- 
tolitre est  de  76  kilogrammes,  la  proportion 
de  gluten  humide  qu'il  contient  varie  de  28 
à  36  p.  100,  suivant  la  qualité  du  blé  et  la 
récolte. 

BLESSÉ.  Individu  qui  a  reçu  une  bles- 
sure. En  temps  de  paix,  les  militaires  bles- 
sés sont  traités  dans  les  hôpitaux  ;  en  cam- 
pagne, ils  sont  traités  comme  il  a  été 
indiqué  au  mot  ambulance. 

BLESSURE.  Lésion  locale,  avec  ou  sans 
solution  de  continuité,  produite  par  une 
cause  extérieure.  Ainsi  les  contusions,  les 
commotions,  toutes  les  plaies,  quelle  que  soit 
leur  cause,  les  luxations,  les  fractures,  les 
brûlures  sont  comprises  sous  la  dénomina- 
tion générale  de  blessures. 

Toutes  les  blessures  contractées  dans  le 
service  militaire  doivent  être  constatées  par 
un  certificat  d'origine  établi  immédiatement 
après  l'accident  ;  ce  certiScat  est  signé  par 
le  capitaine,  ou  par  le  chef  de  corps,  par  le 
médecin  traitant  et  par  trois  témoins  ;  il  est 
visé  par  le  sous-intendant  militaire.  Après 
la  guérison,  si  la  blessure  entraîne  l'incapa- 
cité  de  servir,  le  blessé  est  réformé.  S'il  est 
officier  ou  assimilé,  il  reçoit  alors  une  pen- 
sion ;  s'il  est  homme  de  troupe,  il  reçoit 
également  une  pension,  s'il  est  incapable  de 
travailler,  ou  une  gratihcation  de  réfonne, 
si  sa  capacité  de  travail  est  simplement  di- 
minuée. 

BLIÂUD.  Espèce  de  manteau  en  usage 
au  temps  de  la  milice  communale  ou  de  l'in- 
fanterie des  communes.  On  l'a  depuis  nommé 
blaude  et  blouse. 

BLINDAGE.  Espèce  de  cuirassement  con- 
sistant en  plaques  de  fer  ou  d'acier  destinées 
à  assurer  aux  batteries  de  côtes  et  aux  na- 


[97  BLOCKHAUS. 

vires  de  guerre  une  protection  suffisante 
contre  les  effets  de  plus  en  plus  redoutables 
de  l'artillerie.  Il  existe  cinq  types  principaux 
de  blindage  : 

1°  Les  plaques  en  fer,  qui  résistent  bien 
aux  effets  de  rupture,  mais  non  à  ceux  de 
pénétration  ; 

2°  Les  plaques  en  fonte  durcie,  plus  fa- 
ciles à  fabriquer  sous  les  formes  voulues, 
mais  elles  se  fendent  à  la  suite  des  chocs  et 
ne  sont  plus  suffisantes  pour  résister  aux 
projectiles  actuels  ; 

Z"  Les  plaques  en  acier,  qui  se  laissent 
perforer  par  les  projectiles,  mais  ne  se  fen- 
dent pas  et  peuvent  continuer  à  résister; 

4°  Les  plaques  Compound,  ou  mixtes, 
formées  d'acier  dur  (1/3)  d'un  côté  et  de  fer 
ou  d'acier  doux  de  l'autre  (2/3),  mais  la 
réunion  des  deux  parties  est  rarement  par- 
faite ; 

5"  Des  plaques  en  nickel-acier,  établies 
comme  celles  en  acier  par  l'usine  Schneider, 
du  Creusot,  et  qui,  dans  des  expériences 
récentes  aux  Etats-Unis,  ont  fait  preuve 
d'une  supériorité  réelle  sur  toutes  les  autres 
variétés,  à  l'exception  de  celles  en  acier  doux 
du  Creusot.  Le  nickel-acier  n'est  pas  autre 
chose  qu'un  acier  dans  lequel  entre  une 
faible  proportion  de  nickel. 

Disposition  de  matériaux  pour  garantir 
des  projectiles  de  l'artillerie  certains  locaux, 
une  batterie,  en  cas  de  siège,  etc.  (3n  admet- 
tait, jusqu'à  ces  derniers  temps,  qu'un  blin- 
dage était  suffisant  contre  l'artillerie  de 
siège  quand  il  consistait  en  une  double 
rangée  de  rails  recouverte  d'une  couche  de 
terre  de  4  mètres  :  contre  l'artillerie  de  cam- 
pagne, la  moitié  aurait  suffi.  Les  projectiles 
employés  actuellement  ne  permettent  plus 
de  croire  à  l'efficacité  de  ces  moyens. 

BLINDES.  Châssis  en  bois  dont  on  se 
sert  pour  maintenir  ou  supporter  les  planches 
ou  fascines  dans  les  sapes  ou  descentes  de 
fossés  blindées.  Chaque  cadre  ou  châssis  a 
intérieurement  0™,8o  de  largeur  sur  1",70 
de  hauteur,  et  les  montants  ou  traverses  ont 
O^jlo  d'équarrissage.  On  emploie  les  blindes 
dans  la  partie  ascendante  d'une  descente  de 
fossé,  qui  s'exécute  à  ciel  ouvert.  Ces  tra- 
vaux sont  du  ressort  des  troupes  du  génie. 

Pièces  de  bois  destinées  à  faire  un  blindage. 

BLINDE  (abri).  Abri  dont  les  parois  et 
le  ciel  sont  organisés  de  manière  à  résister 
aux  projectiles  les  plus  dangereux  qui  doi- 
vent l'atteindre. 

BLINDER.  Mettre  un  ouvnage  de  forti- 
fiiatioii  ou  un  navire  à  l'épreuve  des  pro- 
jectiles qui  lui  sont  destinés. 

BLOC  de  culasse  {\' .  Fermeture  à  bloc). 

BLOCKHAUS.    Abris    blindés    défensifs 


BLOCK-SYSTEME. 


98 


BOIS. 


avec  ou  sans  fossés,  généralement  construits 
en  bois  et  recouverts  d'un  ciel  en  charpente 
ou  en  rails,  portant  un  remblai  de  terre 
d'au  moins  i  mètre.  Ils  sont  percés  de  nom- 
breux créneaux.  La  forme  et  la  dimension 
des  blockhaus  varient  suivant  le  but  à  rem- 
plir et  la  position  à  occuper,  mais  toujours 
les  branches  doivent  être  à  angle  droit  pour 
faciliter  les  assemblages  et  assurer  le  flan- 
quement,  la  hauteur  doit  être  de  2™, 50  à 
3  mètres  et  les  parois,  pour  résister  à  l'ar- 
tillerie, doivent  être  formées  de  deux  rangs 
de  corps  d'arbres  séparés  par  au  moins  1"\50 
de  terre.  De  nombreux  créneaux  doivent  y 
être  percés.  11  suflit  d'un  seul  cours  de  corps 
d'arbres  de  0™,30  à  0™,40  pour  résister  aux 
balles. 

En  pays  de  montagnes,  c'est  un  excellent 
genre  de  retranchement,  car  on  y  trouve 
facilement  les  matériaux  de  construction  né- 
cessaires et  l'on  n'a  pas  à  craindre  beaucoup 
l'artillerie. 

On  a  fait  également  un  grand  usage  de 
blockhaus  à  étage  pendant  nos  guerres 
d'Afrique,  le  rez-de-chaussée  servant  de 
magasins  et  l'étage  supérieur  de  réduit  dé- 
fensif.  Ces  blockhaus  ne  pouvaient  pas  ré- 
sister à  l'artillerie. 

BLOCK-SYSTÊME.  Méthode  consistant 
à  diviser  une  ligne  ferrée  en  sections,  ou  can- 
tons (blocks)  de  longueur  convenable  et  à 
ne  jamais  permettre  que  deux  trains  se 
trouvent  sinmltanément  dans  une  de  ces 
sections.  Aucune  collision  de  trains  n'est 
possible  si  les  signaux  du  Block  sont  rigou- 
i'eusement  faits  et  strictement  observés. 

BLOCUS.  A  pour  objet  de  priver  une 
lilace  ou  un  fort  de  toute  communication 
avec  l'extérieur,  de  telle  sorte  que  la  gar- 
nison soit  obligée  de  se  rendre  après  avoir 
épuisé  ses  vivres  et  ses  munitions,  qu'elle  ne 
peut  renouveler. 

S'emploie  pour  les  places  que  l'on  veut 
simplement  maintenir  en  respect  ou  que  l'on 
ne  pourrait  prendre  par  un  procédé  plus  ra- 
pide, ou  bien  lorsque  la  place,  mal  api)ro- 
visionnée,  seia  amenée  à  capituler  sans 
effusion  de  sang.  Ce  mode  d'attaque  peut, 
d'ailleurs,  être  accéléré  en  le  combinant  avec 
le  bombardement,  Vattaque  de  vive  force  ou 
la  surprise. 

L'opération  débute  par  un  investissement 
et  l'on  orgMuise  des  lignes  de  blocus  de  la 
même  manière,  mais  plus  rai)pi'ochées  de  la 
place.  Il  faut  organiser  très  solidement  les 
positions  occupées  par  le  gros  des  troupes  de 
l'o  ligne  où,  en  cas  d'attaque  de  la  garnison, 
s'engage  généralement  l'action  décisive  avec 
le  secouis  des  réserves.  II  est  bon  souvent 
d'établir  aussi  quelques  positions'de  2"=  ligne, 


pour  y  soutenir  éventuellement  le  combat, 
ou  comme  points  d'ajjpui  ou  de  retraite. 

De  bonnes  communications  doivent  relier 
les  différentes  fractions  des  troupes  de 
blocus. 

BLOQUER.  Action  de  mettre  le  blocus 
devant  nue  forteresse. 

BLOUSE.  Surtout  de  grosse  toile  que 
poitent  les  cuisiniers  dans  l'exercice  de  leurs 
fonctions. 

BLUTAGE.  Action  de  passer  la  farine  au 
blutoir,  c'est  à-dire  sur  un  appareil  composé 
de  tamis  de  différentes  grosseurs,  disposés 
par  ordre  de  gradation,  les  premiers  étant 
les  ])lus  fins.  On  sépare  ainsi  les  produits 
qui  composent  la  faiine,  ce  qui  permet  d'en 
extraire  la  semoule,  le  son,  les  farines  pre- 
mières, les  gruaus,  etc. 

BOCAL.  Récipient  en  verre  ou  en  grès 
dont  le  col  est  ouvert  et  l'ouverture  large  ; 
est  employé  principalement  dans  les  infir- 
nict'ies  et  dans  les  hôpitaux  militaires. 

BŒUF.  Taureau  mis  hors  d'état  de  se 
reproduire.  La  chair  de  bœuf  doit  entrer 
pour  la  moitié  au  moins  de  la  quantité  de 
viande  destinée  à  ralimciitation  des  troupes, 

BOIS.  On  distingue  deux  modes  do  cul- 
ture des  bois  :  les  taillis  et  les  futaies.  Les 
taillis  sont,  le  plus  souvent,  impénétrables 
et  se  prêtent  mal  aux  combats  de  tirailleui's 
tandis  que  les  futaies  offrent  des  avantages 
défensifs  considérables.  Les  liois  présentent 
un  bon  couvert  contre  les  balles  et  les  éclats 
de  projectiles;  ils  masquent  surtout  parfai- 
tement les  dispositions  et  les  mouvements  de 
la  défense  ;  enfin,  ils  peuvent  être  défendus 
avec  des  effectifs  relativement  faibles.  En 
revanche,  ils  rendent  le  commandement  dif- 
ficile et  présentent  une  certaine  désorgani- 
sation des  unités  tactiques.  Néarunoins,  les 
avantages  l'emportent  sur  les  inconvénients 
et  l'on  ne  manqueia  pas  d'organiser  les  bois 
défensivement,  quand  on  en  aura  le  temps 
et  les  moyens.  Pour  cela,  on  occupe  la  lisière 
comme  l'"  ligne  et  on  y  organise  des  abatis, 
d'abord  aux  parties  saillantes,  puis  l'on  con- 
struit en  arrière  des  abatis  qui  ont  de  15  à 
20  mètres  de  profondeur,  des  tranchées  pour 
mieux  abriter  les  défenseurs.  Les  paities  ren- 
trantes sont  organisées  pour  flanquer  les  sail- 
lants ;  à  défaut  de  rentrants,  on  flanque  au 
moyen  d'ouvrages  à  faible  profil  protégés 
par  des  abatis.  On  renforce  le  plus  possible 
ces  obstacles.  On  dispose  une  2»  ligne  ;iu 
moyen  de  i-oupures  ou  clairières  qui  peuvent 
exister  à  l'intérieur  du  bois.  On  barre  toutes 
les  routes  qui  pénètrent  dans  le  bois,  mais 
de  façon  ({ue  la  défense  puisse  les  uti- 
liseï'  pour  l'offensive  et  les  contre-attaques. 
On  améliore  toutes  les  communications  cou- 


B0IS90N. 


BOMBARDE. 


dliisaiil  ili'  riiitéi'ioui  ;i  la  lisière  et  on  en 
crée  au  besoin  de  nouvelles.  On  prépare  des 
eiiemins  de  retraite.  L"artillerie  est  placée 
sur  les  flancs  et  quelquefois  on  dispose  aussi 
quelques  pièces  en  avant  de  la  lisière  pour 
battre  les  routes  ou  autres  parties  trop 
accessibles.  Entiii,  pour  euipècber  l'ennemi 
de  déboucber  du  bois,  on  choisit  et  on  orga- 
nise, eu  dehors  de  la  portée  de  la  niousque- 
terie  et  en  arrière  du  bois,  des  positions 
d'artillerie  pouvant  enliler  les  principaux 
débouchés  du  bois.  On  construit  des  tranchées 
et  on  ort-Muise  des  comertu  naturels,  pour 
l'infanterie,  à  bonne  portée  de  la  lisière. 

—  de  fusil.  Partie  de  la  monture  du 
fusil  (}Ui  sert  à  recevoir  le  canon  et  la  holle 
de  culasse.  Ce  bois  est  quelquefois  en  deux 
parties  :  le  fût  et  la  crosse. 

— '  de  mine.  Se  dit  des  montants,  se- 
melles et  chapeaux  en  usage  dans  les  galeries 
de  mine. 

BOISSON.  Tout  liquide  qui  sert  à  désal- 
térer. Leau  constitue  la  boisson  habituelle 
du  soldat.  Toutes  les  fois  que  les  fonds  de 
l'ordinaire  le  permettent,  le  capitaine  doit 
faire  des  distributions  de  vin  (Service  inté- 
rieur, article  338). ^Pendant  la  saison  des 
chaleurs,  l'eau  que  les  hommes  boivent  doit 
être  assainie  au  moyen  d'eau-de-vie,  ou 
remplacée  par  une  boisson  rafraîchissante  et 
tonique.  L'eau-de-vie  peut  aussi  être  distri- 
buée dans  certaines  circonstances. 

En  campagne,  on  admet  éj^alement  comme 
boisson  le  cidre  et  la  bière,  à  défaut  de  vin. 
Le  taux  de  la  ration  est  de  1/4  de  litre  de 
vin,    ou    1/2    litre   de   cidre   ou    de   bière, 


in,    ou    1/ 
u    1/16   d( 


ou  1/16  de  litre  d'eau-de-vie;  la  ration 
hygiénique  d'eau-de-vie  n'est  que  de  1/32 
de  litre. 

BOITE.  Ustensile  à  couvercle,  en  bois,  en 
carton  ou  en  métal.  Chaque  compagnie,  esca- 
dron ou  batterie,  possède  :  1°  des  boites  à 
livrets;  2°  des  bottes  à  marques;  3°  des 
boites  à  plaques  d'identité. 

—  à  boulets,  à  balles  ou  caffùts.  Pro- 
jectile pour  mortier  lisse  se  composant  à 
l'avant  d'un  sabot  en  bois  dur,  de  forme 
tronconique  ;  à  l'arrière,  d'un  culot  en  fer, 
reliés  par  une  enveloppe  cylindrique  en  fer. 
La  boîte  est  remplie  de  balles  eu  fonte  de 
400  à  600  grammes  et  de  boulets  de  4,  6, 
8  et  12,  ({ui  y  sont  disposés  par  couches,  et 
dont  le  nombre  et  l'espèce  varient  avec  le 
calibie  du  mortier.  Les  caffûts  sont  des  dé- 
bris (le  projectile  ou  de  feriaille.  Ces  projec- 
tiles ne  seront  plus  guère  employés  â  l'avenii . 

—  à  graisse.  Petite  boîte  en  fer-blanc, 
(le  forme  ovale,  renfermant  de  la  graisse  et 
une  petite  brosse  ]K)ur  graisser  les  armes,  se 
dit  aussi  d'une  boîte  en  fer-blanc  renfermant 


de  la  graisse  pour  graisser  les  essieux  des 
voitures. 

—  à  mitraille.  Boîte  cylindrique  en  fer- 
blanc  ou  en  zinc,  terminée  à  un  bout  par 
un  couvercle  et  à  l'autre  par  un  culot  en  zinc 
fondu,  lenfermant  des  balles  qui,  au  mo- 
ment de  l'explosion,  brisent  l'enveloppe  dans 
l'intérieur  de  l'âme  et  se  dispersent  en 
formant  un  cône  de  dispersion,  dont  le  som- 
met est  à  la  bouche  de  la  pièce.  Le  nombre 
des  balles  est  déterminé  par  la  nature  des 
bouches  à  feu.  Les  balles  sont  en  fer,  en 
fonte  ou  en  plomb  durci  jiar  un  alliage  d'an- 
timoine :  elles  ont  nu  diamètre  de  16""°, 7 
et  du  soufre  fondu  remplit  les  interstices.  La 
boîte  à  mitraille  n'est  plus  qu'un  projectile 
défensif  qui  s'emploie  à  faible  distance  et 
contre  des  troupes  à  découvert. 

—  aux  lettres,  il  est  placé,  dans  cha- 
que quartier,  piès  du  corps  de  garde  de  po- 
lice, une  boîte  aux  lettres  dont  le  vague- 
mestre a  la  clef.  Les  heures  des  levées  sont 
indiquées  par  une  affiche. 

—  chargeur.  Boile  légère,  contenant  de 
4  à  12  cartouches,  employée  j)Our  augmen- 
ter la  vitesse  de  chargement  des  armes,  à 
répétition  ou  même  à  simple  charge. 

—  d'amorce.  Récipient  en  zinc,  de 
forme  cubique,  de  0™,18  de  côté,  contenant 
4  kilogrammes  de  }ioudre.  Sur  une  de  ses 
faces,  sont  percées  deux  tubulures  destinées 
à  l'introduction  de  la  poudre  et  des  conduc- 
teurs. C'est  à  cette  boîte  que  l'on  adapte 
l'amorce  destinée  à  produire  l'explosion  des 
fourneaux  de  mine.  U  suffit  ensuite  de  la 
placer  en  contact  avec  la  charge. 

—  de  culasse.  Partie  qui  prolonge  le 
canon  du  fusil  ;  sert  à  introduire  la  cartou- 
che et  peut  s'ouvrir  ou  se  fermer  au  moyen 
de  la  culasse  mobile. 

BOITERIE.  Infirmité  d'un  cheval  qui 
boîte.  C'est  ainsi  que  l'on  dit  :  ce  cheval  est 
atteint  d'une  boiterie  à  tel  menJjre. 

BOLADE.  .4rme  qui  avait  la  forme  d'une 
massue. 

BOLÂS.  F'ronde  composée  de  trois  cordes 
réunies  à  un  bout  et  ayant  à  l'autre  extré- 
mité trois  petites  pierres  ou  boules  bien  atta- 
chées. En  usage  chez  les  peuplades  de  l'Amé- 
rique méridionale. 

BOMBARDE.  Pièce  d'artillerie  primiti\e 
qui  a  succédé  à  la  baliste,  et  qui,  à  l'ori- 
gine, était  destinée  surtout  au  tir  des  liom- 
bes  de  gros  calibres.  Elle  était  formée  alors 
de  douves  en  fer  forgé,  cerclées  comme  un 
tonneau;  elle  n'avait  ni  anses,  ni  tourillons, 
(^e  genre  de  pièces  fut  ensuite  fabriqué  en  fer 
forgé,  puis  coulé  en  fonte.  L'invention  des 
boulets  en  fonte  amena  le  remplacement  des 
bombaides  [lar  les  canons. 


BOMBARDELLE. 


100 


BONNET. 


—  à  main.  Fusil  primitif ,  qui  consistait 
m  un  tube  assez  long  et  lourd  se  chargeant 
par  la  bouche,  et  n'était  généralement  tiré 
que  par  fleu\  hommes,  l'un  tenant  le  tube 
et  l'nutn'  mettant  le  feu. 

BOMBARDELLE.  Petite  bomljarde,  qui 
était  employée  en  même  temps  que  la 
grande. 

BOMBARDEMENT.  Feu  violent  d'artil- 
lerie ayant  en  général  pour  Imt  de  détruire 
les  j)rincipaux  moyens  de  résistance  d'une 
place,  de  démoraliser  la  garnison  et  de  jeter 
la  terreur  dans  la  ])opulation  civile,  qui  se- 
rait ainsi  amenée  à  exercer  une  pression  sur 
le  gouverneur  pour  le  forcer  à  capituler  pré- 
maturément. Un  homhardement  peut  aussi 
servir  uniquement  à  anéantir  les  ressources 
d'une  place. 

Le  corps  de  bombardement  doit  être  assez 
fort  pour  repousser  les  sorties  de  la  garnison 
et  pour  investir  la  place  ou  tout  au  moins 
en  surveiller  les  issues.  Ce  corps  est  pourvu 
d'une  iirtillerie  nombreuse  et  spéciale,  car  le 
rôle  princi|ial  apiiartient  en  pareil  cas  à  cette 
ar-me,  qui  construit  des  batteries  de  bombar- 
dement. Pendant  la  construction  de  ces  bat- 
teries, le  gétiie  établit  les  communications 
nécessaires,  soit  pour  y  accéder,  soit  pour 
les  relier  entre  elles.  Il  procède  également  à 
une  organisation  défensive  permettant  de 
repousser  les  sorties  de  l'assiégé  sur  un  ter- 
rain préparé. 

Le  bombardement  peut  êtie  employé,  soit 
isolément,  soit  concurremment,  avec  d'autres 
procédés  d'attaque  ;  s'il  sert  à  préparer  une 
attaque  de  vive  force,  on  le  dirige  principale- 
ment sur  les  ouvrages  à  assaillir.  Comme 
complément  d'un  blocus,  on  tire  surtout  sur 
les  magasins  et  les  maisons;  comme  auxi- 
liaire d'un  siège  en  règle,  on  fait  tirer  a  la 
fois  contre  les  fortifications  et  sur  l'intérieur 
de  la  ville,  si  c'est  possible. 

BOMBARDER.  Ouvrir  contre  une  place 
un  feu  violent  d'artillerie  :  l'écraser  de  bom- 
bes, lui  faire  subir  un  bombardement. 

BOMBARDIERS.  Corps  créé  par 
Louis  XIV  jioui-  le  seivice  des  mortiers  et 
des  obusiers,  et  dont  le  roi  était  colonel  ;  il 
fut  réuni  en  1720  à  l'artillerie. 

BOMBE.  Projectile  creux,  de  forme  sphé- 
rique,  et  percé  d'un  œil  pour  introduire  la 
])Oudre  et  loger  la  fusée.  On  est  obligé  quel- 
quefois de  le  munir  de  deux  anses  iorsrpi'il 
est  très  grand  et  très  lourd.  Le  nombre  des 
éclats  va  en  diminuant  avec  le  volume  du 
j)rojectile,  tandis  que  les  effets  de  pénétra- 
tion, sans  être  proportionnels  à  la  giosseur 
du  calibre,  vont  en  croissant  avec  celui-ci. 
La  ])énélration  dépend  de  la  vitesse  de  chute 


de  la  bombe  ;  elle  va  donc  en  augmentant 
avec  les  angles  et  la  distance  du  tir. 

Les  bombes,  qui  sont  les  projectiles  des 
mortiers,  servent  au  tir  vertical,  c'est-à-dire 
à  enfoncer  les  voûtes  et  les  abris  horizon- 
taux. 

BON.  Reçu  par  écrit,  établi  d'avance, 
que  le  corps  de  troupe  et  les  parties  pre- 
nantes individuelles  présentent  aux  officiers 
comptables  ou  aux  entrepreneurs  pour  per- 
cevoir des  vivres,  des  fourrages,  du  chauf- 
fage, des  effets,  du  matériel,  etc.  Les  quan- 
tités portées  sur  les  bons  doivent  être 
exprimées  en  toutes  lettres. 

Dans  les  corps  de  troupe,  les  bons  de 
vivres,  de  fourrage  et  de  chauffage  sont 
établis  et  signés  par  le  trésorier  et  visés  par 
Je  major.  Les  parties  prenantes  isolées  rela- 
tent sur  les  bons  leur  nom,  grade  et  emploi. 
Ces  bons  sont  appelés  bons  partiels  ;  ils 
sont  récapitulés  trimestriellement  sur  des 
espèces  de  bordereaux  nommés  bons  to- 
taux, qui  sont  soumis  à  l'acceptation  des 
l)arties  prenantes.  Ils  tiennent  alors  lieu  des 
bons  partiels,  que  l'on  annule. 

Les  effets  au  compte  de  la  masse  d'ha- 
billement et  d'entretien  sont  perçus,  chaque 
mois,  par  les  capitaines-commandants,  qui 
remettent  à  l'officier  d'habillement  des  bons 
mensuels  d'un  modèle  spécial. 

BOND.  Mouvement  d'im  corps  qui  re- 
jaillit en  rencontrant  un  autre  corps. 

BONDS  successifs.  Marche  intermit- 
tente en  avant,  irrégulièrement  coupée  d'ar- 
rêts. Cette  marche  est  em|)loyée  dans  les 
mouvements  en  avant  de  la  chaîne  des  ti- 
railleurs. La  longueur  des  bonds  varie  de 
100  mètres  à  50  mètres,  suivant  la  distance 
où  l'on  se  trouve  de  l'ennemi. 

BONI.  Somme  restée  en  caisse  dans  une 
opération. 

—  de  l'ordinaire.  Somme  représentant 
l'excédent  des  recettes  sur  les  dépenses  de 
l'ordinaire.  Il  reste  déposé  entre  les  mains 
du  capitaine  commandant  l'unité.  Toute- 
fois, quand  ce  boni  dépasse  le  maximum 
fixé,  l'excédent  est  déposé,  le  1"  de  chaque 
mois,  dans  la  caisse  du  trésorier.  Lorsque 
les  circonstances  l'exigent,  le  capitaine  de- 
mande au  chef  de  corps  l'autorisation  de 
retirer  tout  ou  parti(>  des  fonds  ainsi  dé- 
posés. 

BONNET.  Coiffure  en  tricot  de  coton  que 
l'on  donne  aux  soldats,  pour  la  nuit,  et  aux 
malades  dans  les  hôpitaux  militaires. 

—  à  poil.  Coiffure  de  grande  tenue  de 
ceitains  l'orps  dans  l'armée  française.  Actuel- 
lement supprimée. 

—  de  police.  Coiffure  de  petite  tenue, 
sans  visière,  et  dont  les  côtés  pouvaient  se 


BONNETTES. 


101 


BOUCHE  A  FED. 


rabattre,  qui  a  précédé  l'emploi  du  képi  dans 
rarmée  française. 

— •  de  prêtre.  Retranchement  composé 
de  deu\  redaus  à  faces  inégales,  accolés  par 
leurs  faces  courtes  et  présentant  à  l'extérieur 
leurs  faces  longues.  Ce  retranchement  n'est 
plus  guère  usité  aujourd'hui  ;  on  l'employait 
jadis  comme  tète  de  pont. 

BONNETTES.  Les  bonnettes  sont  des 
exhaussements  du  parapet  servant  à  pro- 
téger la  tète  des  hommes  qui  tirent  par- 
dessus ce  dernier.  A  cet  efiFet,  dans  la  forti- 
fnation,  on  dispose,  à  O'",7o  les  uns  des 
autres,  des  espèces  de  créneaux  de  0™,2o  de 
profondeur,  de  0™,0o  de  largeur  à  l'inté- 
rieur, allant  en  s'élargissant  vers  l'extérieur, 
avec  des  joues  aussi  raides  que  possible. 

Dans  la  fortification  de  campagne,  les  bon- 
nettes sont  construites  plus  solidement,  au 
moyen  de  tas  de  terre  de  0™,40  de  hauteur 
et  0'",60  d'épaisseur,  laissant  de  mètre  en 
mètre  un  créneau  évasé  vers  l'intérieur.  Il 
est  plus  facile  et  plus  avantageux  de  con- 
struire ces  bonnettes  à  l'aide  de  sacs  à  terre, 
lorsqu'on  en  a  de  disponibles.  Ce  genre  de 
bonnettes  doit  servir  également  à  protéger 
les  servants  placés  sur  la  plate-forme  d'une 
barbette. 

Il  ne  faut  pas  se  dissimuler  qu'avec  la 
pénétration  des  balles  actuelles,  les  bonnettes 
ne  constituent  guère  qu'une  protection  fic- 
tive ;  elles  se  détachent  d'ailleurs  sur  l'ho- 
rizon si  l'on  n'a  pas  soin  de  les  masquer. 

On  a  aussi  donné  le  nom  de  bonnette  à 
une  espèce  de  lunette  ou  flèche. 

BORD.  Rivage  d'un  cours  d'eau  ;  limite 
d'un  chemin  ;  extrémité  d'une  surface  d'une 
lame  de  sabre,  etc. 

BORDÉ.  Galon  qui  entoure  le  chapeau 
des  officiers  généraux. 

BORDÉE.  Salve  de  toutes  les  pièces  de 
l'un  des  bords  d'un  navire,  par  exemple 
pour  préparer  un  abordage.  Vulgairement, 
on  dit  :  tirer  une  bordée,  lorsqu'un  soldat  fait 
une  fugue. 

BORDER.  On  dit  border  un  parapet,  un 
relrancliement,  pour  occuper  la  banquette 
de  ces  ouvrages  par  un  ou  deux  rangs  de 
troupes.  Border  la  haie  signifie  garnir  d'un 
rang  de  troupe  le  chemin  que  doit  parcourir 
un  cortège  ou  un  personnage  important  ;  on 
dit  plutôt  :  former  la  haie. 

BORDEREAU.  État  ou  note  détaUlée 
des  différents  documents  que  l'on  adresse  à 
ime  administration  ou  à  une  autorité  mili- 
taire ;  le  destinataire  le  revêt  de  son  leçu  et 
le  renvoie  à  l'expéditeur. 

Récapitulation  de  recettes  et  dépenses. 

BORDURE.  Ce  qui  garnit  ou  lenforce  le 
bord  d«'  quelque  ciiose. 


BORI.  Nom  donné  par  les  Turcs  à  leur 
trompette  militaire. 

BOSSE.  Grosseur  contre  nature  qui  se 
forme  au  dos  ou  à  la  poitrine  par  la  dévia- 
tion de  la  colonne  vertébrale,  du  sternum  ou 
des  eûtes.  Cette  infirmité  exempte  du  service 
militaire. 

BOSSETTE.  Ornemement  en  forme  de 
bosse  qui  est  attache  aux  deux  côtés  du  mors 
d'un  rheval. 

BOSTELLES.  Propriétés  assignées,  en 
Suède,  aux  miUtaires  de  tous  grades  pour  y 
établir  leur  demeure.  Chaque  bostelle  doit 
se  composer  d'une  chambre,  d'une  écurie, 
d'une  grange  et,  autant  que  possible,  d'un 
champ  et  d'un  pré. 

BOTTES.  Chaussure  de  cuir  à  tiges  mon- 
tantes qui  enferme  le  pied  et  la  jambe.  On 
donne  le  nom  de  bottes  à  l'écuijère  à  des 
bottes  à  tiges  rigides,  qui  se  portent  par- 
dessus la  culotte;  cette  chaussure  est  régle- 
mentaire pour  les  officiers  montés. 

On  donne  encore  le  nom  de  botte  à  l'as- 
semblage de  plusieurs  choses  de  même  na- 
ture liées  ensemble  ;  par  exemple,  une  botte 
de  foin,  une  botte  de  paille.  Le  foin  et  la 
paille  distribués  aux  ti'oupes,  en  France, 
sont  livrés  en  bottes  représentant  la  ration 
journalière  du  cheval. 

En  escrime,  une  botte  est  un  coup  que 
l'on  poitf  avec  la  pointe  du  fleuret. 

BOTTELEUR.  Ouvrier  qui  fait  des  bottes 
de  foin  ou  de  paille. 

BOTTIER.  Ouvrier  qui  fait  principale- 
ment des  bottes  et  des  bottines.  11  existe  un 
1"  ouvrier  bottier  dans  tous  les  corps  de 
cavaleiie,  d'artillerie  et  du  train  des  équi- 
pages. 

BOTTILLON.  Espèce  de  botte  de  paUle 
de  forme  cylindrique,  emploj'ée  pour  le  char- 
gement des  selles  en  chemin  de  fer  à  raison 
d'un  bottillon  pour  quatre  selles  ;  on  en 
emploie  également  pour  amortir  le  choc  des 
roues  de  voiture  sur  le  plancher  des  wagons, 
à  raison  de  deux  par  truc.  Les  bottillons 
pour  les  selles  ont  1™,30  de  long  et  yièsent 
12  kilogr.;  ceux  pour  les  voitures  ont  0™, 80 
de  long  et  pèsent  7'',oOÛ  :  les  uns  et  les  au- 
tres ont  0",40  de  diamètre. 

BOTTINE.  Petite  botte  dont  la  tige  a 
peu  di'  liauteur.  La  bottine  est  la  chaussure 
de  la  cavalerie  française,  ainsi  que  de  tous 
les  hommes  montés  dans  l'artillerie,  le  génie 
et  le  train  des  équipages. 

BOUCHE  à  feu.  Désignation  générale 
donnéi'  à  toutes  les  pièces  d'artillerie.  On  les 
distingue,  suivant  leur  longueur  et  la  nature 
de  leur  ser\ice,  en  canons,  obusiers  et  mor- 
tiers. 

Dans  une  bouche   à    feu.   ou   distingue: 


BOUCHER 


10^ 


BOUILLON. 


Vâme,  ovi  intérieur  dn  la  pireo  ;  la  bouche, 
extrémité  fintérieure  de  la  pièce  ;  la  culasse, 
partie  postérieure  de  la  pièce  ;  la  chambre, 
partie  où  l'on  met  la  charge  ;  le  canal  de 
la  lumière,  petit  trou  qui  seit  à  mettre  le 
feu  :  les  tourillons,  qui  sont  les  deux  bras 
sur  lesquels  la  pièce  pivote  sur  Vaffût  ;  la 
volée,  ou  partie  voisine  de  la  bouche.  Les 
bouches  à  feu  sont  lisses,  quand  l'intérieur 
de  l'àme  n'a  pas  de  rayures,  et  rayées,  dans 
le  cas  contraire.  Toutes  les  pièces  lisses  se 
chargent  par  la  bouclie,  tandis  que  les  pièces 
rayées  se  chargent,  les  unes  par  la  bouche, 
d'autres  ]iar  la  culasse,.  Les  projectiles  sont 
sphériques  pour  les  pièces  lisses  et  ol)longs 
pour  les  pièces  rayées. 

Autrefois,  on  désignait  les  bouches  à  feu 
par  le  poids  de  leur  projectile  en  livres; 
mais,  actuellement,  on  les  désigne  par  le 
calibre  de  l'âme  mesurée  à  In  boucIie  de  la 
pièce  et  e\])rimée  en  millimètres. 

Suivant  l'usage  auquel  elh^s  sont  desti- 
nées, les  bouches  à  feu  sont  ein'ore  divisées 
on  :  bouches  à  feu  de  campagae,  pour 
la  guerre  de  campagne  :  de  siège,  pour 
l'attaque  des  places  ;  de  place,  puu:  In  dé- 
fense des  forteresses  ;  de  CÔte,  pmir  les  Jiat- 
teries  de  côte. 

Les  bouches  à  feu  sont  construites  en 
bronze,  en  fonte  ou  en  acier.  Elles  sont  gé- 
néralement frettées,  c'est-à-dire  consolidées 
par  des  anneaux  extéiieurs  ou  frettes,  avec 
ces  deux  derniers  métaux,  qui  peuvent 
éclater.  Pour  la  même  raison,  la  pièce  peut 
être  tubée.  quand  on  place  nu  tube  en  acier 
à  l'inléiiein-  de  l'àine. 

BOUCHER.  Celui  qni  tue  le  bétail  et  qui 
en  débite  la  chair. 

Dans  les  troupes  d'administration,  on  uti- 
lise les  bouchers  pour  l'aliatage  et  la  distri- 
bution du  bétail  en  campagne  et  aux  ma- 
nœuvres. Il  en  est  de  même  dans  les  corps 
de  troupe,  pour  le  cas  où  le  bétail  serait 
livré  sur  pied.  A  cet  effet,  chaque  corps  de 
troupe  a  été  po\irvu,  dès  le  temps  de  paix, 
d'une  S('rie  d'outils  de  boucher. 

BOUCHERIE.  Endroit  où  l'on  dé])it.>  l(> 
bétail.  S'emploie  au  figuré  ])Qnv  désigner  une 
tuerie,  un  massacre,  un  carnage. 

BOUCHES.  Ce  mot  sert  à  désigner  les 
individus  ù  nourrir  dans  une  place  forte  ; 
de  là  vient  aussi  qu'on  appelle  bouches  inu- 
lUes  les  ]iersonnes  qui  ne  sont  pas  susi'epti- 
bles  de  rendre  des  services  à.  la  défense  de 
la  place.  11  est  recommandé,  lorsqu'on  pré- 
voit avoir  à  soutenir  un  siège  dans  une  )ilace 
forte,  d'en  faire  sortir  les  bouches  inu- 
tiles. 

BOUCHON.  Ce  qui  sert  à  boucher  l'ou- 
yerlure   d'un  récipient,  et  plus  particulière- 


ment d'une  bouteille.  Poignée  de   paille  ou 
de  foin  tortillé. 

—  en  acier.  Dans  les  obus  à  tenons, 
un  liouchon  en  acier,  qui  forme  culot,  ferme 
le  logement  ménagé  sur  la  tranche  posté- 
lieure  de  l'obus. 

BOUCHONNER.  Frotter  un  cheval  avec 
un  bouchon  de  paille. 

BOUCLE.  Sorte  d'anneau,  de  forme  très 
variable,  qui  est  muni  d'une  ou  plusieurs 
pointes  mobiles  fixées  sur  ini  axe,  et  qui  seit 
à  tendre  une  ceinture,  une  counoie,  une 
sangle,  etc.  Telles  sont  les  boucles  de  pan- 
talons, de  bretelles  de  fusil,  de  certains  cein- 
turons, etc. 

BOUCLETEÂ.U.  Courroie  ou  partie  do 
courroie  différant  d'un  contre-sanglon  en  ce 
qu'il  enclmpe  une  boucle  à  l'une  de  ses 
extrémités. 

BOUCLIER.  Arme  défensive  très  an- 
cienne, de  forme  très  diverse,  mais  toujours 
bombée  en  dehors,  qui  se  portait  au  bras, 
à  la  main  ou  au  cou,  et  avait  pour  but  de 
se  couvrir  le  corps  et  de  se  préserver,  pen- 
dant le  combat,  des  coujis  de  l'ennemi.  Le 
jjonclier,  souvent  richement  orné,  était  géné- 
ralement fait  de  métal,  ou  encore  de  bois  on 
d'osier  recouvert  de  cuir.  Il  a  disparu  à  peu 
près  à  l'époque  où  est  apparue  l'artillerie, 
contre  laquelle  il  ne  pouvait  protéger, 

BOUDIN.  Fusée  ou  mèche  avec  laquelle 
on  communique  le  feu  à  un  fourneau  de 
mine,  tin  dit  plutôt  saucisson. 

BOUÉE.  Baril  ou  corps  flottant  employé 
dons  les  travaux  de  pontage. 

BOUFFETTES.  Nœuds  de  rubans  fai- 
sant auticfois  [)artie  de  l'uniforme  de  cer- 
tains officiers. 

BOUGE  ou  BOULGE.  Masse  dont  on  se 
servait  jwur  assommer  les  blessés  ;  on  l'ap- 
pelait aussi  plombée,  parce  que  la  tète  était 
pleine  de  plomb,  La  bouge,  qu'on  lançait 
au  lieu  de  la  manier,  s'appelait  bouge  pro' 
jcctile  on  mélras. 

BOUGIE.  Chandelle  de  cire,  de  blanc  do 
baleine,  ou  d'acide  stéarique.  Ce  sont  ces 
dernièies  qui  sont  les  plus  répandues,  à  cause 
de  leur  bas  prix.  Les  bougies  peuvent  être 
admises  dans  l'armée,  comme  combustible 
d'éclairage.  Elles  doivent  être  de  la  bonne 
qualité  courante.  On  les  achète  au  |)oids  et 
non  à  la  pièce. 

BOUILLI.  Viande  de  bœuf  ou  de  vache, 
cuite  dans  l'eau,  et  qui  a  servi  à  faire  du 
bouillon.  Entre  au  moins  i)0ur  moitié  dans 
l'alimentation  de  la  troupe. 

BOUILLON.  Eau  dans  laquelle  on  a  fait 
bouillir  pendant  quelque  temps  de  la  viande 
ou  des  herbes  que  l'on  emploie  comme  nour- 
riture ou  connne  remède.  Par  extension,  on 


BOULANGER. 


103 


BOURGUIGNOTTE. 


donne  le  nom  de  houiUon  concentré  à  des 
conserves  de  légumes  et  de  viande,  qui  ser- 
vent à  préparer  du  bouillon. 

BOULANGER.  Ouvrier  qui  fait  du  pain. 
Ce  sont,  en  général,  des  boulangers  mili- 
taires qui  préparent  le  pain  de  la  troupe. 

BOULANGERIE.  Endroit  où  l'on  fait  le 
pain.  Dans  les  manutentions  militaires,  la 
boulangerie  consiste  en  un  local  où  se  trou- 
vent les  pétrins  et  les  fours.  Elle  est  tou- 
jours située  au  rez-de-chaussée  des  bâti- 
ments :  ses  dimensions  sont  en  rapport  avec 
l'importance  de  l'établissement.  L'aire  doit 
être  carrelée  ou  dallée,  ou  être  faite  en  ciment. 

—  de  campagne.  Boulangerie  destinée  à 
faire  le  pain  nécessaire  aux  armées  en  cam- 
pagne. Chaque  corps  d'une  armée  est  pourvu 
d'une  boulangerie  de  campagne  composée  de 
i8  fours  roulants,  avec  les  tentes-baraques 
nécessaires  pour  abriter  le  personnel,  les 
tentes  à  distributions  et  les  étagères  néces- 
saires pour  recevoir  le  pain.  Chaque  boulan- 
gerie se  fiactionne  en  trois  sections  identi- 
ques de  6  fours,  ce  qui  permet  la  séparation 
des  éléments  et  facilite  le  service  pratique. 

En  station,  le  rendement  journalier  des 
18  fours  de  la  boulangerie  de  campagne  est 
de  35,000  rations,  en  travaillant  jour  et 
nuit,  à  brigades  relevées,  c'est-à-dire  en  fa- 
briquant 11  fournées  par  24  heures. 

Lorsque  la  boulangerie  se  déplace,  le  ren- 
dement pour  la  journée  de  marche  est  réduit 
au  moins  de  moitié,  et  encore  faut-il  que  le 
levain  ait  été  emporté  au  départ  dans  un 
certain  état,  et,  s'il  y  a  lieu,  qu'il  ait  été  ra- 
fraîchi en  route. 

BOULE.  Ancien  projectile  ou  globe  de 
plomb  qui  se  tirait  avec  l'aie  et  la  fronde. 

BOULET.  Masse  de  fonte  coulée,  de 
forme  sphérique.  En  pierre,  au  début,  il 
était  trop  léger  et  tiés  fragile.  Des  cercles  de 
fer  ne  remédièrent  qu'en  partie  à  ce  dernier 
inconvénient.  Le  boulet  de  plomb,  qui  vint 
ensuite,  était  assez  lourd,  mais  se  déformait 
trop  facilement.  Aussi,  construisit-on  les 
boulets  en  fonte  de  fer,  dès  qu'on  sut  couler 
la  fonte  suivant  des  modèles  donnés,  et  ce 
sont  ceux  qu'on  a  employés  jusqu'à  l'adop- 
tion dos  i-anons  rayés. 

Mais  pour  employer  toute  la  force  de  pro- 
jection de  ceux-ci.  il  aurait  fallu  augmenter 
la  masse  du  projectile  pour  conserver  sa  vi- 
tesse ;  ce  qui  aurait  conduit  à  augmenter  le 
calibre  de  la  bouche  à  feu,  qui  n'eût  plus  été 
transportable.  C'est  ce  qui  amena  la  recher- 
che des  projectiles  oblongs.  Il  n'existe  plus 
actuellement  en  service  dans  notre  artille- 
rie, comme  boulets  sphériques,  que  ceux  de 
4,  6,  ou  8  livres,  que  l'on  emploie  avec  les 
mortiers  de  22^  27<'  et  32^ 


—  de  rupture.  Boulet  en  acier  sans 
soufflure,  employé  contre  les  murailles  cui- 
rassées, et  qui,  d'abord  cylindrique  avec 
tète  plate,  est  actuellement  de  forme  ogivale, 
mais  toujours  massif. 

—  ramé.  Boulet  formé  de  deux  demi- 
boulets  réunis  par  une  barre  de  fer,  et  prin- 
cipalement employé  jadis  contre  les  bâti- 
ments en  mer,  pour  détruire  les  mats,  les 
cordages  et  les  voilures. 

—  rouge.  Boulet  chauffé  au  rouge  cerise 
et  lancé  sur  les  villes  ennemies  pour  y  allu- 
mer des  incendies.  Ce  genre  de  projectile  est 
actuellement  remplacé  par  les  projectiles 
creux,  dans  lesquels  on  peut  introduire  toute 
espèce  de  composition  incendiaire. 

BOULETTE.  Petite  boule  de  pierre  ou 
de  plomii,  lauiée  autrefois  par  les  fron- 
deurs. 

BOULEVARD  ou  boulevart.  On  dési- 
gnait ainsi,  au  XVF  siècle,  une  enceinte  ex- 
térieure, généralement  en  terre,  servant  à 
couvrir  l'enceinte  intérieure  dune  place.  Plus 
tard,  le  mot  a  été  employé  comme  syno- 
nyme d'enceinte  bastionnée.  (]e  terme  n'est 
plus  employé  ai-tuellement  en   fortification. 

BOURDÀLOU.  Tresse  plate  attachée  au- 
tour d'un  chapeau.  Large  galon  fixé  à  la 
partie  supérieure  du  bandeau  de  certains 
képis  et  de  certains  shakos, 

BOURDON.  Lance  de  chevalier  d'une 
longueur  double  de  celle  du  glaive,  avec  une 
hampe  très  forte  et  un  fer  en  forme  de  lo- 
sange. Employé  aussi  dans  le  sens  de 
pique. 

BOURDONNANTE.  Bombarde  de  fort 
calibre,  ainsi  nommée  autrefois  à  cause  du 
bruit  qu'elle  faisait. 

BOURDONNASSE.  Lance  à  grosse  poi- 
gnée creuse,  en  forme  de  poire. 

BOURGEOIS.  Citoyen  dune  ville.  Se  dit 
aussi  par  opposition  à  noble  ou  à  militaire. 

BOURGEOISE.  Mot  employé  autrefois 
pour  désigner  une  bombarde  ou  une  pièce  du 
plus  gros  calibre. 

BOURGERON.  Petite  casaque  en  toile 
blanche  que  portent  les  caporaux  et  les  sol- 
dats pour  les  corvées,  pour  les  travaux  à 
l'intérieur  du  quartier,  et  même  pour  les 
exercices  militaires.  Cet  effet  est  générale- 
ment porté  par-dessus  la  veste,  dans  la  mau- 
vaise saison. 

BOURGUIGNOTTE.  Armure  de  tète 
pour  homme  de  cheval,  empruntée  à  la 
Bourgogne  au  XV  siècle.  C'était  un  casque 
ouvert  par-devant,  à  auvent  ou  petite  vi- 
sière mobile,  saillante  et  se  renversant  sur 
la  crête  de  la  coiffure.  Elle  garantissait  le 
visage  au  moyen  d'un  masque  percé  d'ouver- 
tures. D'antres  avaient  des  visières  fixes  et 


BOURLETTE. 


lOi- 


BOUSSOLE. 


quclquos-nnes  ]ioitaient  un  cimier  et  \m plu- 
mail. 

BOURLETTE.  Ancienne  masse  rVarme, 
garnie  rie  pointes  de  fer. 

BOURNOUS  ou  burnous.  Sorte  de 
manteau  de  laine  à  capuchon,  dont  l'usage 
empiunté  aux  Arabes  s'est  introduit  dans 
l'armée  française. 

BOURRADE.  Atteinte  donnée  par  un 
chien  au  lièvre  qu'il  poursuit.  Coups  donnés 
à  quelqu'un  avec  la  crosse  d'un  fusil. 

BOURRAGE.  Remplissage,  sur  une  cer- 
taine longueur,  et  après  chargement  d'un 
fourneau  de  mine,  du  rameau  ou  de  la  gale- 
rie chargée,  afin  d'empêcher  l'explosion  de  se 
produire  dans  le  vide,  en  arrière. 

La  longueur  du  bourrage  doit  être  telle 
que  la  résistance  qu'il  oppose  soit  supérieure 
à  celle  qu'elle  rencontre  sur  les  côtés  où  l'on 
veut  faire  agir  le  fourneau.  Elle  dépend 
aussi  de  la  nature  des  matériaux  employés 
au  bourrage,  lesquels  consistent  en  terre, 
gazons,  briques  crues,  sacs  à  terre,  bois,  etc. 
d^s  divers  matériaux  sont  utilisés,  soit  iso- 
lément, soit  mélangés  ;  mais  le  moyen  le 
plus  expéditif  consiste  à  employer  des  sacs  à 
terre. 

On  admet,  en  général,  que  la  longueur  du 
bourrage  L  doit  êti'e  égale  à  deux  fois  le 
rayon  H  de  rupture  du  fourneau  ordinaire. 
Mais  il  est  toujours  préférable,  quand  on  a 
le  temps,  de  faire  un  bourrage  largement 
suffisant,  pour  éviter  le  refoulage  en  arriére 
d'un  bourrage  incomplet  ainsi  que  l'infection 
des  galei'ies. 

BOURRE.  Petit  tampon  en  ]>apier,  en 
étoupe  ou  en  feutie,  que  l'on  interpose  entre 
la  poudre  et  la  balle  dans  le  chargement 
par  la  bouche  d'une  arme  à  feu. 

La  bourre  de  canon  ou  tampon  de  charge 
employée  actuellement  pour  quelques  pièces, 
est  formée  de  foin  pressé  et  d'algue  marine  ; 
elle  sert  à  remplir  le  vide  existant  entre  la 
gargousse  et  ]v  projectile. 

BOURRE-NOIX.  Ancienne  pièce  de  né- 
cessaire d'armes,  dont  la  tige  servait  à  chas- 
ser les  goupilles. 

BOURREAU.  Exécuteur  des  arrêts  ren- 
dus en  matière  criminelle.  Honuue  cruel, 
inhumain.  Les  arrêts  de  mort  de  la  justice 
militaire  sont  exécutés  par  des  pelotons  de 
12  hommes,  commandés  spécialement  pour 
ce  sei'vice. 

BOURRELET.  Gaine  de  toile  remplie  de 
bourre  ou  de  crin,  qu'on  adapte  aux  bords 
intérieurs  des  portes  et  des  fenêtres,  pour 
qu'elles  ferment  exactement.  Rond  d'étoffe 
qui  est  au  bout  du  chaperon  que  les  doc- 
teurs, les  licenciés  et  certains  magistrats 
))ortent  sur  l'épaule. 


Petite  saillie  qui  se  trouve  à  l'extrémité 
inférieure  de  l'étui  de  certaines  cartouches, 
pour  donner  prise  à  l'extracteur. 

Renflement  venu  de  fonte  qui,  dans  les 
obus  de  11'^^  de  la  marine,  prend  le  nom  de 
bourrelet. 

BOURRELIER.  Ouvrier  qui  fait  les  har- 
nais des  chevaux  et  des  animaux  de  b:U.  Il 
existe  xm  certain  nombre  de  ces  ouvrieis 
dans  les  régiments  d'artillerie,  du  génie  et 
dans  le  train  des  équipages. 

BOURRER.  Enfoncer  la  charge  dans  les 
armes  à  feu  ou  les  bouches  à  feu  se  char- 
geant par  la  bouche,  en  pressant  cette  charge 
à  l'aide  du  gros  bout  de  la  baguette  ou  du 
refouloir. 

C'est  aussi  exécuter  l'opération  du  bour- 
rage d'un  fourneau  de  mine. 

BOURREZ.  Un  des  commandements  de 
l'ancienne  cjuirge  en  douze  temps,  ayant  pour 
objet  d'assujettir  solidement  la  charge  dans  le 
canon  du  fusil  en  le  frappant  deux  fois  foi- 
tement  avec  la  tête  de  la  baguette,  saisie  par 
le  jietit  bout  et  enfoncée  de  toute  la  force  du 
bras. 

BOURRIQUET.  Machine  servant  à  ex- 
traire, dans  les  mines  militaires,  les  terres 
de  fond  d'un  puits.  Elle  comprend  une  caisse 
ou  panier  qui  contient  la  terre  et  un  treuil 
qui  sert  à  l'élever. 

BOURSE.  Petit  sac  seivant  à  contenir  de 
l'aigent.  Pension  fondée  dans  un  établisse- 
ment d'instruction  publique,  soit  civil,  soit 
militaiie,  pour  l'entretien  d'un  élève  pen- 
dant le  cours  de  ses  études.  L'Etat  peut  ac- 
coider  seulement  la  moitié  ou  le  quart  de 
cette  pension  :  on  dit  alors  que  l'élève  a  la 
demi-bourse  ou  le  quart  de  bourse. 

On  désigne  encore  sous  le  nom  de  Bourse 
le  lieu  public  où  s'assemblent,  à  certaines 
heures,  les  agents  de  change,  les  courtiers, 
l(>s  banquiers  et  les  négociants  pour  traiter 
d'affaires.  Par  extension,  ce  nom  se  donne 
à  la   réunion  même  d(i  ces  personnes. 

BOURSIER.  Celui  qui  jouit  d'une  bourse 
dans  un  établissement  d'instiuction  publique. 
Celui  qui  joue  à  la  Bouise. 

BOUSSOLE.  La  boussole  se  compose 
essentiellement  d'une  aiguille  aimantée  tour- 
nant librement  sur  un  pivot,  lequel  est  fixé 
sur  un  cadian  muni  d'un  limbe  gradué. 

Le  tout  est  contenu  dans  une  boîte.  Cet 
instrument  est  fonde  sur  la  propriété  de  l'ai- 
guille aimantée,  de  se  touiner  vers  le  nord, 
lorsqu'elle  est  suspendue  librement  par  son 
centre  de  gravité.  L'aiguille  de  la  boussole  a 
la  forme  d'un  losange  allongé  ;  l'une  des  moi- 
tiés, celle  qui  regaide  vers  le  nord,  est  colo- 
rée en  bleu,  tandis  que  l'autre,  qui  est 
blanche,  indique  le  sud.  A  sa  partie  centrale 


i 


BOUT. 


105 


BOUTONNER. 


se  trouve  une  chape  d'agate  qui  repose  sur 
une  pointe  verticale  d'acier,  constituant  le 
pivot.  Un  petit  levier,  auquel  est  adapté  un 
anneau,  soulève  la  chape  de  manière  à  mo- 
dérer l'amplitude  des  oscillations,  ou  à  sou- 
lever le  pivot  lorsque  l'appareil  ne  fonc- 
tionne pas.  Ce  mouvement  s'opère  de 
l'intérieur  au  moyen  d'un  bouton  qui  com- 
munique avec  le  levier.  Au  centre  de  la  face 
intérieure  de  la  boite,  se  trouve  un  axe  de 
rotation  que  l'on  peut  rendre  vertical  au 
moyen  d'un  genou  à  coquilles ,  dont  la 
douille  peut  être  fixée  sur  un  trépied  ;  enfin, 
sur  le  côté  de  cette  boîte,  parallèle  au  dia- 
mètre 0  —  180°  du  limbe,  est  fixé  un  viseur 
ou  une  lunette  tournant  autour  d'un  axe  qui 
est  horizontal,  quand  celui  de  la  boîte  est 
lui-même  vertical,  de  telle  sorte  que  la  ligne 
de  visée  décrit  alors  un  plan  vertical  paral- 
lèle au  diamètre  0  —  180°.  On  conçoit 
qu'avec  un  pareil  instrument  on  puisse  me- 
surer les  angles  des  côtés  d'un  canevas,  soit 
entre  eux,  soit  plutôt  avec  la  direction,  sup- 
posée fixe,  du  méridien  magnétique.  En 
effet,  si  on  dirige  le  viseur  de  telle  sorte  que 
l'aiguille  corresponde  au  diamètre  0  —  180° 
du  limbe,  c'est  qu'on  vise  dans  le  plan 
même  du  méridien  magnétique.  Si  on  fait 
ensuite  tourner  l'instrument  de  manière  que 
la  ligne  de  visée  fasse  avec  ce  méridien  un 
angle  de  20».  40°,  le  diamètre  0  —  180» 
aura  tourné  précisément  du  ruème  angle,  et 
l'aiguille  aimantée  étant  restée  fixe,  on  lira, 
en  regard  de  la  pointe  nord,  l'angle  dont 
l'instrument  aura  tourné.^ 

—  à  éclimètre  (V.  ÉcUmètre). 
BOUT.  Extrémité  d'un  corps.   Tirer  un 

coup  de  fusil  à  bout  portant,  c'est  tirer 
lorsque  le  bout  du  canon  touche  en  quelque 
sorle  le  but  que  l'on  veut  atteindre. 

BOUTEILLE.  Vase  à  goulot,  étroit  gé- 
néralement, destiné  à  contenir  des  liquides. 

—  en  tôle.  Récipient  ayant  la  forme 
d'un  tronc  de  cône,  terminé  à  chacune  de  ses 
extrémités  par  une  calotte  sphérique.  Une 
ouverture  circulaire  de  O^'jOô  est  ménagée  à 
sa  partie  supérieure  pour  l'introduction  de 
la  poudre.  Son  diamètre  extérieur  est  de 
0"%26o  ;  sa  longueur,  de  i™,09  pour  le  type 
n°  1,  qui  contient  30  kilogr.  de  poudre;  et 
de  1™,.34  pour  le  type  n°  2,  qui  contient 
40  kilogr.  de  poudre. 

Les  bouteilles  en  tôle  sont  affectées  exclu- 
sivement au  chargement  des  dispositifs  de 
mines  forées  de  0™.30  de  diamètre. 

BOUTE-CHARGE.  Sonnerie  de  trompette 
qui  sert  à  |)rèveiiii'  les  cavalieis  de  placer  la 
charge  sur  les  chevaux  ou  les  voitures  dans 
les  convois  et  les  c-olonnes  expéditionnai- 
res. 


BOUTE-FEU.  Baguette  d'environ  O^^.QO 
de  longueur,  taillée  en  pointe  d'un  bout  et 
recevant  dans  l'autre  une  mèche  servant 
jadis  à  mettre  le  feu  à  la  pièce  d'artillerie 
ou  aux  arquebuses  à  croc. 

BOUTEROLLE.  Partie  renforcée  de  forge 
qu'on  réserve  dans  certaines  pièces  d'armes 
à  feu  portatives. 

Garniture  métallique  du  bout  d'un  four- 
reau d'èpée. 

BOUTE-SELLE.  Sonnerie  de  trompette 
pour  avertir  les  cavaliers  de  seller  les  che- 
vaux et  de  se  tenir  en.suite  prêts  à  monter  en 
selle. 

BOUTIQUE.  Lieu  où  travaille  un  ar- 
tisan. Lieu  où  un  commerçant  étale  et  vend 
sa  marciiandise. 

BOUTOIR.  Instrument  avec  lequel  le 
maréchal  ferrant  enlève  la  coine  superflue 
du  pied  d'un  cheval  avant  de  le  ferrer. 

Coup  de  boutoir,  trait  d'humeur,  épi- 
gramme  blessante. 

BOUTON.  Petite  pièce  en  métal,  en  os 
ou  en  corne,  qui  sert  à  attacher  les  différentes 
parties  d'un  vêtement.  11  existe  un  type  spé- 
cial de  boutons  pour  chaque  arme  ou  ser- 
vice, mais  non  pour  chaque  corps.  La  cou- 
leur du  bouton  métallique  est  la  même  que 
celle  des  galons  des  officiers,  c'est-à-dire 
jaune  ou  blanche,  suivant  l'arme.  Les  bou- 
tons des  effets  hors  de  service  doivent  être 
détachés  avant  cpie  ces  derniers  ne  soient 
remis  au  Domaine.  Ces  boutons  sont  utilisés 
pour  les  besoins  du  corps  ;  l'excédent  est 
versé  dans  le  magasin  administratif  le  plus 
voi.sin,  qui  en  rembourse  le  montant  au 
corps. 

Des  boutons  en  métal  pu  en  cuir  servent 
également  à  tenir  fermées  certaines  parties 
de  l'équipement. 

—  de  culasse.  SailUe  située  en  avant 
du  renfort  du  cylindre  de  culasse  des  fusils 
français.  Ce  bouton  engrène  dans  une  mor- 
taise correspondante  ménagée  sous  la  queue 
du  renfort  de  la  tête  mobile,  de  manière  à 
rendre  ces  deux  pièces  solidaires  dans  le  sens 
longitudinal,  tout  en  les  laissant  indépen- 
dantes dans  les  mouvements  transversaux. 

—  de  levier  de  manœuvre.  Bouton 
quadrillé  relié  au  levier  de  manœuvre,  et  qui 
sert  à  faire  glisser  ce  levier  dans  la  position 
du  tir  coup  par  coup  ou  du  tir  à  répétition. 

BOUTONNER.  Attacher,  arrêter  un  vête- 
ment ou  quelque  partie  d'un  vêtement  au 
moyen  de  boutons  que  l'on  passe  dans  des 
lioutoiniières  ou  daus  des  ganses. 

En  terme  d'escrime,  boutonner  veut  dire 
donner  un  coup  au  moyen  du  fleuret  mou- 
cheté. 

La  capote  et  la  tunique  sont  boutonnées  : 


BOUTONNIÈRE. 


106 


BRAIE  OU  BRAYE. 


à  droite,  pendant  la  l'''"  quinzaine  du  mois; 
et  à  gauckfi,  pendant  la  2*. 

BOUTONNIÈRE.  Petite  fente  pratiquée 
à  un  vêtement  pour  y  passer  un  bouton. 

Diverses  pièces  métalliques  ou  en  cuir 
portent  également  des  boutonnières. 

BOX.  Stalle  fermée  dans  laquelle  on  en- 
ferme un  cheval,  sans  l'attacher. 

BOXE.  Sorte  de  combat  à  coups  de  poinj,'. 
La  boxe  est  enseignée  dans  certains  corps  de 
troupe,  mais  facultativement. 

BOYAU  de  communication;  de  tran- 
chée. Tranckée  scvvnwl  k  reliei-  les  ^)arai/è/c.>! 
entre  elles.  Ces  tranchées  se  dirigent  sur  la 
capitale  de  l'ouvrage  attaqué  aussi  directe- 
ment que  possible  ;  mais,  pour  éviter  l'enfi- 
lade, on  les  trace  en  zigzag,  de  manière  à 
laisser  l'ouvrage  tantôt  à  droite,  tantôt  à 
gauche  de   leur   prolongement.    De    même. 


pour  que  les  coups  A'écharpc  ne  soient  pas 
trop  dangereux,  on  ne  donne  pas  plus  de 
250  mètres  de  longueur  à  un  zigzag  dans  sa 
partie  la  plus  éloignée,  et  cette  longueur  va 
en  diminuant  d'autant  plus  que  le  danger 
augmente,  c'est-à-dire  qu'on  se  rapproche  de 
la  place  (V.  fig.  20). 

En  principe,  on  limite  ces  cheminemenls 
sur  le  plan,  à  droite  et  à  gauche  de  la  capi- 
tale de  l'ouvrage,  en  leur  donnant  une  lar- 
geur de  40  mètres  lorsqu'ils  sont  arrivés  à 
(iO  mètres  des  saillants  de  la  contrescarpe  et 
de  80  à  200  mètres  à  la  distance  do 
1000  mètres  de  ces  saillants.  On  établit,  à. 
l'extrémité  de  chaque  branche  ainsi  limitée, 
un  retour  de  10  i'i.  12  mètres,  qui  seit  de 
garage,  tle  dépôt  provisoire  et  de  point  de 
surveillance.  Le  profil  du  boyau  de  commu- 
nication est  donnée  dans  la  ligure  31  :   elle 


Fi?.  31. 


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Tr.iÈipliie  simple  ou  sape  à  terre  roulante  transformée  en  boyau  do  (•ommunioalioii. 


est  exécutée  en  tranchée  simple,  en  !<ape  vo- 
lante, en  sajje  dérobée  ou  en  sape  à  terre 
roulante,  suivant  la  disposition  du  terrain, 
l'attitude  de  la  défense,  la  nature  du  sol  et 
l'éloignement  des  ouvrages. 

BRABANÇONS.  Aventuriers  venant  de 
l'Allemagne  et  de  la  Flandre,  qui  devinrent 
la  souche  des  troupes  mercenaires  et  des  ar- 
mées permanentes.  C'était,  en  général,  un 
ramassis  de  bandits,  qui  se  livraient  nu  vol 
et  à  tous  les  désordres. 

BRABANÇONNE.  Air  national  de  la  Bel- 
gique. 

BRACELET.  Anneau  d'or  ou  d'argent, 
porté  au  bras,  décerné  comme  récompense 
militaire  chez  les  Romains.  Huban  de  soie 
frangé  que  les  aides  de  camp  portaient  autre- 
fois comme  marque  distinctive  de  leurs  fonc- 
tions. Anneau  de  fer  fixé  autour  de  la  partie 
supérieure  du  fourreau  de  sabre  en  tôle. 
Certains  sabres  comportent  un  second  bra- 
celet. Chaque  bracelet  est  terminé  par  un 
piton  dans  lequel  s'engage  un  anneau  mo- 
bile dans  lequel  s'engage  la  bélière. 


BRACHIAL.  Qui  appartient,  qui  a  rap- 
]>orl  au  bras. 

BRACONNIÈRE.  Partie  de  l'armure 
des  chevaliers  qui  était  attachée  au  bas  de 
la  cuirasse  et  descendait  jusqu'à  mi-cuisse. 

BRAGUE.  Cordage  qui  sert  à  limiter  le 
recul  d'un  canon. 

Corruption  du  mot  braies,  synonyme  de 
culotte. 

BRAGUETTE.  Dérivé  en  corruption  du 
mot  braie,  synonyme  de  culotte. 

Pièce  de  l'armure  du  moyen  âge,  destinée 
à  loger  ou  à  protéger  les  parties  génitales. 
Cette  pièce  s'est  aussi  appelée  brayette. 

Fente  de  devant  d'une  culotte  ou  d'un 
pantalon. 

BRAIE  ou  BRAYE.  Avant-mur  ou  espèce 
de  tambour,  qui  faisait  saillie  à  l'extérieur 
de  la  tour  sous  laquelle  passait  la  voûte 
d'entrée  d'une  forteiesse.  On  a  donné  le  nom 
de  fausse  braie  à  une  crête  basse  organisée 
en  avant  d'un  parapet  plus  élevé  dont  les 
fossés  inondés  ne  pouvaient  être  revêtus,  et 
formant  ainsi  une  double  enceinte.  Celle-ci, 


i 


BRANC  ou  BRAND. 


101 


BRASSARD. 


d'abord  simple  niasse  couvrante,  ne  tarda  pas 
à  devenir  défensive,  et  on  l'employa  ainsi 
en  France  jnsqu'.iprés  Vauban. 

BRANC  ou  BRAND.  Sabre  à  un  seul 
tranchant,  que  les  chevaliers  du  moyen  âge 
maniaient  à  deux  mains,  et  pouvant  servir 
de  hache  d'armes. 

BRANCARD.  Espèce  de  civière  à  bras 
servant  à  transporter  les  malades  et  les 
blessés.  Les  brancards  employés  en  temps  de 
pai\  sont  fournis  et  entretenus  par  le  ser- 
vice du  génie  ;  ils  .sont  déposés  dans  les  corps 
de  garde  de  police  des  casernes. 

Se  dit  de  deux  pièces  de  bois  ou  de  fer 
qui,  dans  les  voitures  à  timon  et  à  4  roues, 
réimissent  le  train  de  derrière  et  celui  de 
devant. 

BRANCARDIER.  Soldat  qui  est  chargé 
de  relever  les  blessés  sur  le  champ  de  ba- 
taille et  de  les  transporter,  sur  un  brancard, 
à  l'ambulance.  ]1  en  existe  quatre  dans 
chaque  compagnie  d'infanterie  et  dans  chaque 
batterie  d'artillerie  ;  il  en  existe  de  même 
un  certain  nombre  attachés  à  chaque  am- 
bulance que  l'on  nomme  brancardiers  d'am- 
bulance. V 

Les  brancardiers  d'infanterie  sont  fournis 
par  les  musiciens  et  les  réservistes  ;  ceux  de 
l'artillerie,  par  les  musiciens  de  l'École  d'ar- 
tillerie ;  ceux  des  ambulances  sont  recrutés 
parmi  les  réservistes  musiciens  et  ouvriers 
d'infanterie  en  excédent,  et  parmi  les  réser- 
vistes et  hommes  à  la  disposition  des  sections 
d'infirmiers  et  des  régiments  d'infanterie. 

BRANCHE.  Parties  ou  divisions  de  l'ar- 
mement, de  la  fortification,  de  l'art  mili- 
taire, etc.  Dans  l'armement,  on  distingue  la 
branche  de  baïonneiie,  de  gâchette,  de  garde 
d'arme  blanclie,  de  monte-ressort,  de  grand 
ressort,  de  pontet,  de  tournevis,  d'écus- 
son,  etc. 

—  d'ouvrage  de  fortification.  On 
donne  ce  nom  à  certaines  parties  rectilignes 
de  la  fortification  permanente,  telles  que  les 
différentes  parties  du  chemin  couvert  et  du 
fossé,  les  faces  ou  les  flancs  de  bastions,  etc. 
Ces  branches  doivent  être  soustraites  à  l'en- 
filade. 

BRANCHES.  Fascines  de  bois  sec  gou- 
dronnées que  l'on  lançait  à  bras  ou  au 
moyen  d'engins  en  vue  de  mettre  le  feu  aux 
maciiines  de  guerre  des  ennemis. 

BRANCHER.  Peine  de  mort  que  les  pré- 
vôts des  armées  pouvaient  infliger  sans  forme 
de  procès  et  qui  consistait  à  pendre,  à  la 
première  branriie  d'un  arbre,  les  espions, 
maraudeurs  ou  soldats  pris  en  flagrant  délit. 

BRANDEBOURG.  Galon  servant  d'orne- 
ment et  ])orté  sur  le  devant  de  la  jioitrine, 
dans  l'unifornie  de  certaines  troupes. 


BRANDIR.  Secouer,  agiter  dans  sa  main 
uni-  arme  ou  un  ])àton. 

BRANDON.  Esiièce  de  flambeau  fuit  avec 
de  la  paille  tortillée. 

BRANLE-BAS  de  combat.  Se  préparer 
au  combat  ;  s'emploie  surtout  dans  la  ma- 
rine. 

BRAQUEMART  ou  JACQUEMART. 
Sabre  court,  large,  épais,  ;i  deux  tranchants, 
et  pointu,  employé  au  temps  des  croisades. 
C'était  au.ssi  une  épée  longue,  à  lame  droite 
et  lourde,  au  bout  arromli  et  aussi  à  double 
tranchant. 

BRAQUER.  Faiie  pivoter  une  pièce  et 
son  nlfiil  pour  la  diriger  veis  un  but  déter- 
miné. 

BRAS.  Nom  du  membre  supérieur  dans 
le  corps  humain. 

En  anatoraie,  on  nomme  propiement  6ras 
la  partie  du  membre  supérieur  qui  s'étend 
depuis  l'épaule  jusqu'au  coude,  et  avant- 
bras,  celle  qui  va  du  coude  au  poignet. 

On  désigne  encore  sous  le  nom  de  bras  un 
des  courants  d'un  fleuve  qui  en  a  plusieurs, 
ou  un  détroit  de  mer. 

S'emploie  dans  cette  locution  :  avoir  une 
ai'mée  entière  sur  les  bras,  ce  qui  signifie 
avoir  à  combattre  une  armée  entière. 

BRASER.  Unir  intimement,  au  moyen 
d'un  métal  intermédiaire  (alliage  composé 
de  laiton  et  de  zincj,  deux  parties  métalli- 
ques dont  les  parties  à  braser  doivent  avoir, 
au  préalable,  été  bien  ajustées.  Le  métal  in- 
termédiaire doit  être  en  fusion  quand  on 
remploie. 

BRASSARD.  Partie  de  l'ancienne  ar- 
mure, qui  couvrait  le  bras.  Tout  ornement 
porté  au  bras  en  signe  de  reconnaissance. 

Les  officiers  attachés  à  l'état-major  d'un 
général  de  brigade  portent  le  brassard  bleu; 
ceux  qui  sont  attachés  à  l'état-major  d'un 
général  de  division  portent  le  brassard  rouge  ; 
et  enfin,  ceux  qui  .sont  attachés  à  l'état- 
major  d'un  général  commandant  un  corps 
d'armée  portent  le  brassard  blanc. 

Le  personnel  du  service  de  santé  en  cam- 
pagne, médecins,  pharmaciens,  infirmiers, 
brancardiers  d'ambulance,  conducteurs  de 
mulets  ou  de  v^oitures  médicales  portent  le 
brassard  de  la  convention  de  Genève  (blanc 
à  croix  rouge). 

Les  coiulucteurs  des  voitures  régimen- 
taires  et  d'état-major  portent  un  brassard  en 
drap  du  fond,  avec  passepoil  distinctif  et 
attribut  de  l'arme.  Les  brancardiers  régi- 
mentaires  portent  le  même  brassard,  sauf 
que  l'attribut  de  l'arme  est  remplacé  par 
une  croix  de  Malte  en  drap  blanc,  renversée 
et  reposant  sur  ses  deux  branches. 


BRASSE. 


108 


BREVETÉ. 


Les  auxiliaires  de  la  lélégiaphie  militaire 
employés  à  l'intérieur,  et  qui  n'ont  pu  être 
habillés  avec  des  effets  militaires,  portent 
un  brassard  bleu  avec  foudres  blanclies. 

Les  conducteurs  d'animaux  et  de  voitures 
de  réquisition,  ainsi  que  les  hommes  em- 
ployés dans  le  service  d'alimentation  de 
l'armée,  reçoivent  un  brassard  en  toile  ca- 
chou avec  plaque  métallique  portant  en 
exergue  :  Réquisitions  militaires. 

Des  galons  en  or  ou  en  laine  sont  apposés 
sur  le  brassard  des  gradés. 

BRASSE.  Mesure  qui  correspond  à  la 
longueur  des  deux  bras  étendus  et  qui  a  été 
fixée  uniformément  à  5  pieds  ({"".ôô). 

BRASURE.  Opération  de  braser  ;  la  bra- 
sure est  plus  coûteuse  que  la  soudure,  qui 
n'exige  pas  l'ajustage  préalable  des  parties 
à  l'éunir. 

BRAVACHE.  Faux  brave,  fanfaron. 

BRAVADE.  Action,  parole  ou  geste  par 
lequel  un  délie  quelqu'un. 

BRAVE.  Honune  vaillant  et  courageux. 
Brave  [adjeclif)  signifie  également  un  hon- 
nête honune. 

BRAVER.  Affionter  les  dangers,  s'y  ex- 
poser. Défiei-  quelqu'un,  lui  témoigner  ouver- 
tement qu'on  ne  le  craint  pas,  en  même 
temps  qu'on  le  méprise. 

BRAVOURE.  Courage  du  brave  ;  vertu 
militaire  qui  fait  braver  les  dangers. 

BRAYETTE  {\.  Braguette). 

BRÈCHE.  Ouverture  faite  avec  le  canon 
ou  la  7iiine  aux  remparts  d'une  place  assiégée, 
pour  permettre  le  passage  des  colonnes  d'as- 
saut. Les  brèches  doivent  avoir  au  moins  de 
40  à  60  mètres  de  largeur.  Elles  ne  sont 
pratiquées  à  la  raine  que  lorsqu'il  n'est  pas 
possible  de  faire  autrement  (V.  Attachement 
du  mineur).  Elles  peuvent  généralement  être 
faites,  ou  du  moins  largement  amorcées  de 
loin  avec  le  canon.  Des  batteries  de  brèche  sont 
chargées  de  les  amener  à  la  forme  voulue  au 
dernier  moment.  On  peut  établir,  au  besoin, 
des  batteries  armées  de  pièces  légères  dans 
le  couronnement  du  chemin  couvert,  mais  ce 
moyen  n'est  plus  praticable  aujourd'hui. 

Dans  la  fortification  bastionnée,  la  brèche 
est  faite  dans  le  voisinage  d'un  saillant, 
tandis  que  dans  la  polygonale  elle  est  prati- 
quée dans  le  voisinage  de  la  caponnière  afin 
d'en  masquer  les  flanquements  par  les  débris 
de  la  brèche.  On  fait  sauter,  au  besoin,  à  la 
mine  les  portions  ou  murs  qui  masquent  ou 
gênent. 

La  brèche  est  pratiquée,  autant  que  pos- 
sible, au  tiers  inférieur  de  la  hauteur  dans 
les  escarpes  pleines  et  au  quart  dans  les 
escarpes  détachées.  La  brèche,  pour  ôti'e  pra- 
ticable, doit  permettre  de  livrer  un  passage 


d'un  accès  facile  et  sur  une  largeur  suffi- 
sante, non  seulement  aux  colonnes  d'assaut, 
mais  aussi  pour  les  assiégés  obligés  d'éva- 
cuer. 

On  fait  généralement  deux  brèches  à  un 
même  ouvrage,  afin  de  pouvoir  employer 
simultanément  deux  colonnes  d'assaut  de 
front  et  d'obliger  le  défenseur  à  diviser  son 
attention  et  son  feu  sur  deux  côtés  diffé- 
rents. 

BRÊLAGE.  Ligature  en  corde,  ayant 
pour  but  de  relier  deux  ou  plusieurs  pièces 
de  bois. 

BRELOQUE  et  berloque.  Batterie  de 
tambour  indiquant  que  les  soldats  peuvent 
rompre  les  rangs  et  se  disperser. 

BRETÉCHE  ou  bretesche.  Fortifica- 
tion en  bois  à  plusieurs  étages,  crénelée  au 
moyen  âge,  était  destinée  à  défendre  les 
abords  d'une  phwe. 

BRETELLE.  Double  bande  qui  porte  sur 
l'une  et  l'autre  épaule,  et  qui  sert  à  soute- 
nir le  pantalon,  la  culotte.  Le  port  de  cet 
effet  est  réglementai le  dans  l'armée  française. 
Bande  de  cuir  ou  d'étoffe  qui,  passée  sur  les 
épaules,  sert  à  porter  une  civière,  un  bran- 
card. 

—  de  fusil.  Bande  de  cuir  placée  sous 
le  fût,  fixée  d'une  paît  au  battant  de  grena- 
dière  et  de  l'autie  au  battant  de  crosse,  et 
qui  sert  k  porter  l'arme  derrière  l'une  ou 
l'autre  épaule  ou  en  bandoulière. 

BRETTE.  Longue  épée  à  lame  étroite, 
sorte  de  rapière  originaire  de  la  Bretagne, 
d'où  son  nom. 

BRETTEUR.  Duelliste  se  servant  de  la 
brette,  aime  employée  dans  les  duels. 

BREUVAGE.  Boisson,  liqueur  à  boire. 
Médicament  liquide  qu'on  administre  aux 
chevaux  malades. 

BREVET.  Titre,  diplôme  délivré  au  nom 
d'un  souverain,  d'un  gouvernement.  Le  bre- 
vet d'état-major  est  un  diplôme  délivré  aux 
officiers  qui  ont  satisfait  à  des  examens  dé- 
terminés, passés  devant  une  commission  spé- 
ciale. 

BREVETÉ  (officier).  Officier  qui  est 
pourvu  du  brevet  d'état-major.  Le  plus 
grand  nombre  des  officiers  brevetés  sortent  de 
l'Ecole  supérieure  de  guerre,  où  ils  ont  suivi 
des  cours  spéciaux  pendant  deux  ans.  Les 
officiers  sortant  de  l'Ecole  supérieure  de 
guerre  et  qui  ont  obtenu  le  brevet  d'état- 
major,  sont  immédiatement  appelés  à  faire 
dans  un  état-major  un  stage  de  deux  ans,  à 
la  suite  duquel  ils  peuvent,  suivant  les  be- 
soins du  service,  être  mis  hors  cadres  pour 
être  maintenus  dans  le  service,  soit  être  ren- 
dus jusqu'à  nouvel  ordre  à  leur  arme.  Au 
cours  de  ces  deux  années  de  stage,  ils  accom- 


BRICOLE. 


100 


BRIMADE. 


])lissout  dans  li-s  arme;;  autres  que  leur  arme 
d'origine,  iiu  service  de  troupe  dont  l'épo- 
que et  la  durée  sont  déterminées  par  le  Mi- 
nistre. 

Les  capitaines,  les  commandants  et  les 
colonels  brevetés  d'état-major  ne  peuvent 
être  nonunés  en  grade  supérieur  qii'aprés 
avoir  exercé  dans  leur  arme  d'origine  un 
commandement  effectif  de  troupe  correspon- 
dant à  leur  grade  pendant  une  durée  de  deux 
ans  au  moins.  Sont  dispensés  de  cette  obliga- 
tion, les  capitaines  qui  ont  exercé  ce  com- 
mandement avant  l'obtention  du  brevet, 
ainsi  que  les  colonels  qui,  comme  lieute- 
nants-colonels, ont  commandé  pendant  deux 
ans  un  régiment. 

BRICOLE.  Espèce  de  catapulte  ou  de 
viangonneau  du  moyen  âge.  Plus  ancienne- 
ment sorte  de  fronde  de  cuir  lançant  des 
balles.  Espèce  de  tir  à  ricochet  ou  à  répéti- 
tion. Sangle  de  cuir  ou  de  chanvre,  se  ter- 
minant par  une  corde  d'attelage,  à  laquelle 
les  canonniers  s'attelaient  aux  pièces  de  cam- 
pagne ;  fut  employée  jusqu'en  1810.  Partie 
du  harnais  du  cheval  de  trait,  représentée 
par  une  large  courroie  s'appuyant  sur  le  poi- 
trail quand  le  che\al  tire. 

BRICK.  Navire  à  voiles  n'ayant  que  deux 
mats   ;    le  grand  mât  et  le  mât  de  misaine. 

BRIDE.  Ensemble  de  pièces  en  cuir  et  en 
métal  dont  on  se  sert  pour  conduire  le  che- 


Hl ? S 


1.  Dessus  de  tête. 

2.  FroDtal. 

3.  Sons-gorge. 

4.  Montants. 

5.  Porte-mors, 
fi.  Mors  de  bride. 
7.  Mors  de  filet. 


8.  Gonrmette. 

9.  Gonrmette  de  re- 

change. 

10.  Rênes  de  bride. 

11.  Rênes  de  filet. 

12.  Collier  d'attache. 

13.  Longe  en  chaîne. 


val.  La  bride  actuelle  de  cavalerie  comprend 
la  monture,  les  mors,  les  rênes  et  la  têtière 
{fin.  32). 


Le  mors  est  un  instrimient  de  fer  plus  ou 
moins  compliqué,  suivant  qu'il  est  destiné  à 
exercer  une  action  plus  ou  moins  violente 
On  le  place  dans  la  bouche  du  cheval,  où  il 
est  maintenu  par  la  têtière,  et  sur  laquelle 
il  agit  par  l'intermédiaire  des  rênes. 

—  de  bassinet.  Partie  prolongée  du  de- 
vant du  bassinet  dans  les  fusils  à  bassinet. 

—  d'épaulette.  Petite  bande  appliquée 
sur  la  veste,  la  tunique  ou  la  capote,  pour 
maintenir  le  corps  de  l'épaulette. 

—  de  noix  de  platine.  Partie  en  acier 
qui  assujettit  entre  elle  et  le  corps  de  platine 
la  noix,  de  manière  à  ne  pas  entraver  le  jeu 
de  cette  dernière. 

BRIDER.  Mettre  la  bride  à  un  cheval. 
L'expression  brider  une  forteresse  signifiait 
qu'on  avait  fermé  une  ou  plusieurs  de  ses 
issues. 

BRIDON.  Espèce  de  bride  légère,  dont 
le  mors  sans  iDranches  est  généralement 
brisé.  Fatigue  moins  la  bouche  que  la  bride 
et  diffère  du  filet  en  ce  qu'il  est  employé 
seul. 

BRIGADE.  Ce  mot  désignait  jadis  un 
groupe  d'un  petit  nombre  d'hommes,  com- 
mandé par  un  bas  officier  appelé  brigadier. 
Sous  Henri  IV  et  ses  successeurs,  la  brigade 
se  composa  de  8  bataillons  d'infanterie  ou 
de  8  escadrons  de  cavalerie  commandés  par 
un  officier  général.  Sous  la  Révolution,  la 
brigade  se  composa  de  6  bataillons  divisés  en 
2  demi-brigades.  De  nos  jours,  la  brigade  se 
compose  de  2  régiments  ;  elle  est  commandée 
par  un  général  de  brigade.  Dans  la  gendar- 
merie, la  brigade  est  de  4  hommes,  com- 
mandés par  un  brigadier.  On  donne  encore 
le  nom  de  brigade,  dans  le  génie,  les  pon- 
tonniers et  l'administration,  à  de  petits 
groupes  de  travailleurs  ayant  une  fonction 
déterminée  dans  un  travail  d'ensemble,  tel 
que  la  construction  d'un  pont,  etc. 

BRIGADIER.  Sous-officier  qui  commande 
une  ]>rigade  de  gendarmerie.  On  désigne  éga- 
lement sous  ce  nom,  dans  les  armes  à  cheval, 
le  premier  grade  de  la  hiérarchie  militaire, 
ayant  pour  insignes  deux  galons  de  laine  sur 
chaque  bras. 

BRIGANDAGE.  Pillage,  vol  commis  à 
main  armée,  et  le  plus  souvent  par  des  mal- 
faiteurs réunis  en  troupe. 

BRIGANTINE.  Espèce  de  cotte  de  mail- 
les ou  de  lorselet  porté  d'abord  par  les  ban- 
des d'arenturiers. 

BRIGANTINE.  Petit  navire  à  voiles  â 
deux  mâts,  gréé  conmie  un  brick  et  qui  n'a 
qu'un  pont. 

BRIN  d'estoc.  Demi-lance  ou  javelot  à 
courte  hampe. 

BRIMADE.  Action  do  brimer,  c'est-à-dire 


BRIQUE. 

de  soumettre  les  uouveaux  venus  dans  un 
corps  de  troupe  ou  dans  une  Ecole  militaire, 
à  toutes  sortes  d'épreuves  plus  ou  moins  pé- 
nibles et  souvent  vexatoires.  Les  brimades 
sont  sévèrement  interdites  dans  l'armée  fran- 
çaise. 

BRIQUE.  Sorte  de  pierre  artificielle  en 
terre  argileuse,  pétrie  et  moulée,  qu'on  fait 
cuire  dans  des  fours  spéciaux  et  qui  sert  à 
bâtir.  Toutes  ses  dimensions  sont  nmltiples 
l'une  do  l'autre. 

—  pilée.  Poudre  de  brique  humectée 
d'huile,  employée  pour  enlever  les  petites 
taches  de  rouille  des  armes  portatives. 

BRIQUET.  Espèce  de  sabre  court  à  l'u- 
sage do  l'infanterie;  aujourd'hui  supprimé. 

BRIQUETTE.  Espèce  de  brique  faite 
avec  de  la  poussière  de  houille  et  de  la  terre 
grasse  (en\iroii  1/8  de  cette  dernière).  Em- 
ployée comme  comliustible. 

BRIS.  Rupture  faite  avec  violence,  d'une 
fenêtre,  d'une  porte  fermée,  d'un  meuble, 
d'une  clôture,  etc. 

BRISE.  Qui  a  été  mis  en  pièces  par  une 
action  violente.  Se  dit  aussi  d'un  tracé  de 
retranchement  composé  de  lignes  droites  for- 
mant alternativement  des  saillants  et  dos 
rentrants. 

BRISEMUR.  Bouche  à  feu  à  tir  direct 
employée  au  XV  siècle  pour  abattre  les  murs. 

BRISURE.  Toute  partie  brisée  dans  un 
ouvrage  de  fortiûcation,  c'est-à-dire  toute 
partie  composée  de  deux  lignes  formant  un 
saillant  ou  un  rentrant  par  rapport  au  tracé 
de  la  crête  de  feux  de  l'ouvrage. 

BROCHAGE.  Action  de  brocher  un  livre, 
c'est-à-dii'o  d'assembler  et  de  coudre  solide- 
ment les  feuilles  qui  le  composent,  mais  sans 
le  recouvrir  en  carton.  Les  règlements  ad- 
ministratifs prescrivent  de  brocher,  chaque 
semestre,  la  partie  supplémentaire  du  Bulle- 
tin officiel  du  Ministère  de  la  Guerre. 

BROCHE.  Instrument  de  cuisine,  qui  sert 
à  rôtir  la  viande.  Petite  tige  de  fer  pointue 
dont  on  se  sert  pour  assembler  les  différentes 
parties  d'un  chevalet  de  pont. 

—  à  expansion.  Instrument  de  vérih- 
cation  pour  s'assurer  du  diamètre  intérieur 
des  fretles  de  bouches  à  feu. 

BRODEQUIN.  Espèce  de  bottine  ouverte 
et  lacée  par-devant,  qui  constitue  actuelle- 
ment la  chaussure  de  l'armée  française,  con- 
curremment avec  le  soulier  bas.  Le  brode- 
quin offre  l'avantage  de  bien  adhérer  au 
pied,  et  de  pouvoir  être  chaussé  et  dé- 
chaussé très  rapidement;  enfin^  il  dispense 
du  port  des  guêtres. 

BRODERIE.  Bordure  brodée  en  or  ou  en 
argent  et  servant  de  marques  distinctives 
de  grades  ou  de  fonctions  ;  les  broderies  sont 


-l-IO  BRUIT. 

portées  généi'alement  au  bandeau  du  képi, 
au  collet,  au  parement  des  manches,  et  quel- 
quefois aux  basques  de  l'habit. 

BRONZAGE.  A  pour  but  de  garantir  le 
métal  de  certaines  parties  de  l'armement 
contre  l'oxydation  et  d'empêcher  les  reflets 
qui  décèlent  au  loin  la  présence  d'une 
troupe.  Le  canon  du  fusil,  la  boîte  de  cU' 
lasse,  le  fourreau  d'épée-baïonnette  sont 
bronzés  chimiquement.  Les  garnitures  le- 
çoivent  une  application  d'un  mélange  d'huile 
de  lin,  de  térébenthine  et  d'huile  hydrofuge. 

BRONZE.  Alliage  de  cuivre  et  d'étain 
additionné  parfois  d'un  peu  de  zinc  ou  do 
plomi)  ;  il  est  beaucoup  plus  dur  que  le  cui- 
VI  e.  Le  bronze  employé  auticfois  en  France 
pour  la  fabrication  dos  canons  était  compose 
de  11  parlies  d'étain  et  de  100  parties  de 
cuivre:  il  était  donc  environ  à  10  p.  100 
d'étain. 

BRONZE-ACIER.  Bionze  homogène  et 
très  tenace,  composé  de  92  parties  de  cuivre 
et  de  8  d'étain,  adojjté  en  Autriche  pour  la 
fabrication  des  canons,  mais  employé  d'après 
un  pi'océdé  particulier  dû  au  général  Ucha- 
lius.  Ce  procédé  consiste  à  couler  les  canons 
avec  le  bronze  précédent,  puis  à  les  forer  à 
un  diamètre  un  peu  inférieur  au  calibre  défi- 
nitif et  à  chasser  a  l'intérieur  de  l'âme,  pour 
l'amener  aux  dimensions  voulues,  une  série 
de  mandrins  coniques  dont  le  diamètre  croît 
progressivement.  Le  métal  ainsi  obtenu  pré- 
sente une  dureté  et'des  propriétés  compara- 
bles à  colles  de  l'acier. 

BROQUEL.  Boucher  d'nifanterie  ou  de 
piquior. 

BROSSE.  Ustensile  fait  de  poils  durs  de 
certains  animaux,  ou  de  brins  de  chiendent, 
et  qui  sert  à  nettoyer  les  vêtements,  à  grais- 
ser les  armes,  etc.  Les  brosses  en  usage  dans 
l'ai  niée  sont  :  la  brosse  double  et  la  brosse 
à  reluire,  pour  la  chaussure  ;  la  brosse 
ordinaire,  pour  les  vêtements;  la  brosse 
à  patience,  pour  astiquer  les  boutons  ;  la 
brosse  à  graisse ,  pour  les  armes  ;  la 
brosse  en  chiendent  ou  en  crin,  pour 

panser  los  chevaux. 

BROUETTE.  Petite  voiture  à  une  roue 
à  l'avant  et  à  deux  bras  à  l'arrière,  servant 
à  la  faire  manœuvrer  par  un  homme.  Em- 
ployée dans  les  travaux  du  génie,  des  poly- 
gones, et  pour  le  nettoyage  des  quartiers. 

BROUILLER.  Alettre  du  trouble,  du  dé- 
sordre, (lo  la  confusion  dans  les  affaires. 
Mettre  le  désaccord,  la  mésintelligence  entre 
des  personnes  ou  des  États. 

BRUGNE.  Espèce  de  hriycmtine  plus 
ajustée  ot  il'uii  tricot  plus  sûr. 

BRUIT.  Mélange  confus  de  sons.  Dires^ 
nouvelles  qui  circulent  dans  le  public  :  tels 


^'-  ri 

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BRULE  POURPOINT  111 

sont  les  bruits  de  irueire,  les  faux  Ijiuits,  etc. 
Tumulte,  mouvement  séditieux. 

BRULE-POURPOINT.  De  très  près. 
Dire  une  chose  à  Inùle-pourpoiut,  la  dire 
en  fare. 

BRULER.  Consumer  une  chose  par  le 
feu.  S'emploie  au  figuré  dans  un  grand 
nombre  d'expressions  :  ce  cavalier  brûle  le 
pavé,  c'est-à-dire  qu'il  va  avec  une  rapidité 
extrême,  etc. 

BRULOT.  Projectiles  formés  de  matièi'es 
incendiaires,  employés  au  moyen  âge  pour 
incendier  les  hélepoles  ou  auties  machines 
cValtaque.  employées  par  l'assiégeant.  On 
emploie  encore  quelquefois  des  brûlots  (ba- 
teaux ou  radeaux  chargés  d'artifices  et  de 
matières  enflanunées)  pour  incendier  un 
jiont,  contre  lequel  on  les  lance.  Une  meule 
de  foin  en  feu  portée  par  un  radeau,  consti- 
tue ini  excellent  brûlot,  à  cause  de  la  cha- 
leur qu'elle  répand  autour  d'elle. 

BRUNISSAGE.  A  pour  but  de  donner 
aux  lames  de  sabre,  d'épée,  de  baïon- 
nette, etc.,  un  brillant  mat.  On  emploie,  à 
cet  effet,  des  meules  de  bois  dur,  sur  les- 
quelles on  a  incrusté  une  certaine  quantité 
de  poussière  de  chanbon. 

BRUSQUÉ;  BRUSQUÉE.  (V.  Attaque 
des  places). 

BRUSQUER,  brusquer  une  attaque,  un 
siège,  un  poste,  signifie  qu'on  arrive  direc- 
tement au  but  décisif  sans  passer  ou  sans 
s'arrêter  aux  préliminaires  ou  aux  phases  de 
l'action. 

BUANDERIE.  Lieu  où  l'on  a  établi  un 
fourneau  et  des  cuviers  pour  faire  la  lessive. 
On  a  établi  des  buanderies  militaires  dans 
certains  corps  de  troupe,  notamment  dans  la 
16"  région  de  corps  d'armée. 

BUCCELLAIRE.  Soldat  romain  chargé 
du  service  des  vivres  ou  à  qui  la  nourriture 
était  spécialement  fournie. 

BUCCIN.  Espèce  de  trombone  en  usage 
autrefois  dans  le  service  militaire. 

BUCCINATEUR.  Sonneur  de  buccine, 
dans  les  légions  de  la  milice  romaine. 

BUCCINE.  Instrument  à  vent,  en  forme 
de  trompe  et  recourbé  en  G,  dont  on  faisait 
usage  dans  les  armées  anciennes,  pour  les 
signaux  ou  le  commandement. 

BUCÉPHALE.  Nom  du  cheval  d'Alexan- 
dre. Se  dit  (jnelquefois  d'un  cheval  de  pa- 
rade, de  bataille. 

BUCHE.  Morceau  de  bois  de  chauffage. 
La  longueur  des  bûches  livrées  pour  le 
chauffage  des  troupes  ne  doit  pas  dépasser 
1  mètre  ;  le  pourtour  doit  être  au  minimum 
de  10  centimètres  et  au  maximum  de  30  cen- 
timètres; si  elles  dépassent  cette  dernière  di- 
mension, elles  doivent  être  refondues. 


BUGLE. 

BUCHERON.  Celui  qui  est  employé  à 
abattre  les  arbres  dans  les  forêts  et  à  pré- 
parer le  bois  de  chauffage. 

BUDGET.  Acte  par  lequel  sont  prévues 
et  autorisées  les  recettes  et  les  dépenses  an- 
nuelles de  l'État.  Le  budget  de  l'État  se  di- 
vise en  deux  sections  :  les  dépenses,  et  les 
voies  et  moyens  d'y  faire  face,  c'est-à-dire 
les  lecettes.  Les  dépenses  comprennent  les 
fonds  nécessaires  pour  assurer  l'exécution  des 
divers  services  dans  des  limites  définies.  Les 
recettes  comprennent  l'impôt,  les  revenus 
publics  et  les  recettes  accessoires  des  divers 
ministères,  qui  sont  toutes  versées  au  Tré- 
sor public.  Chaque  ministre  établit  annuel- 
lement l'aperçu  des  dépenses  probables  de 
son  ministère,  pour  l'année  suivante,  et  le 
remet  au  ministre  des  finances.  Celui-ci  éta- 
blit alors  l'aperçu  des  recettes  probables, 
d'après  les  années  antérieures.  Il  coordonne 
ensuite  les  budgets  particuliers  et  en  forme 
un  tableau  d'ensemble  qui  présente,  d'une 
part  les  dépenses  afférentes  à  chaque  minis- 
tère et  à  chaque  service,  et,  d'autre  part, 
les  recettes  par  lesquelles  il  pouria  être  fait 
face  à  ces  dépenses. 

Ce  travail  est  ensuite  remis  à  la  Chambre 
des  députés  qui  le  fait  examiner  à  loisir  par 
une  commission  prise  dans  son  sein  et  nom- 
mée commission  du  budget. 

Le  budget  est  voté  par  chapitre  et  article, 
pour  chaqtie  ministère,  d'abord  par  la  Cham- 
bre des  députés,  puis  par  le  Sénat  :  il  est 
nécessaire  que  les  Chambres  se  mettent  d'ac- 
cord sur  tous  les  points  pour  que  le  budget 
soit  promulgué  par  le  Chef  de  l'État  et  re- 
çoive ensuite  son  exécution. 

Indépendamment  du  budget  Ordinaire, 
dont  il  vient  d'être  parlé,  certaines  circon- 
stances excejjtionnelles  telles  que  la  réfec- 
tion du  matériel  de  guerre,  l'exécution  de 
grands  travaux,  etc.,  nécessitent  parfois  des 
dépenses  considérables  auxquelles  on  fait 
face  au  moyen  d'enqirunts.  Ce  l^udgct  porte 
le  nom  de  budget  extraordinaire. 

BUFFLE.  Bœuf  sauvage  dont  la  peau 
servait  autrefois  à  faire  des  justaucorps  que 
les  gens  de  guerre  portaient  en  guise  de  cui- 
rasse. On  en  faisait  également  des  baudi'iers. 
des  ceinturons,  etc. 

BUFFLETERIE.  Nom  collectif  sous  le- 
quel on  désigne  les  di\ erses  bandes  do 
buftie  ou  de  cuir  fort  qui  font  partie  de 
l'équipement  d'un  soldat,  tel  que  le  porte- 
épée,  le  ceinturon,  la  bretelle  de  fusil. 

BUGLE.  Espèce  de  trompette  imaginée 
yiai'  Weidengor,  avec  tube  percé  et  armé  de 
clés.  Un  grand  et  un  petit  bugle  font  partie 
do  la  musique  militaire. 


.\ibc 


BULGARIE. 


412 


BUTOIR. 


BULGARIE  et  son  armée.  Le  service 
niilitaiie  est  obligatoire  à  partir  de  l'âge  de 
20  ans  et  sa  durée  est  de  25  ans,  dont  10 
dans  l'armée  active  et  sa  réserve,  7  dans 
l'armée  de  réserve  ou  de  2"  ligne,  et  8  dans 
la  milice  nationale. 

Dans  Varmce  active,  le  temps  de  service 
sous  les  drapeaux  est  de  2  ans  pour  l'infan- 
terie et  de  3  ans  pour  les  autres  armes,  mais 
il  y  a  une  sorte  de  2"  portion  du  contingent 
qui  ne  reste  que  2  mois.  Les  hommes  d'in- 
fanterie passent  8  ans  dans  la  réserve  de 
l'armée  active  et,  ceux  des  autres  armes, 
5  ans.  Les  réservistes  peuvent  être  convo- 
qués à  des  périodes  d'instruction  d'une  durée 
de  4  semaines  au  plus. 

Les  hommes  de  Varmée  de  2°  ligne  ne  sont 
astreints  à  aucune  convocation  d'instruction, 
mais  simplement  à  des  revues  de  contrôle. 
11  en  est  de  même  pour  les  hommes  de  la 
milice. 

Les  effectifs  de  l'armée  bulgare  seraient 
ainsi  de  46,500  hommes  : 

Armée   active    et 

sa  réserve....  207,000 h™^'«. 

Armée  de  2Migne.  128,000  — 

Milice 130,000  — 

L'infanterie  est  armée  du  fusil  autrichien 
système  Mannlicher  à  répétition,  du  calibre 
de  8™™  (V.  Autriclie). 

BULLETIN.  Écrit  par  lequel  on  rend 
compte,  rhn(iue  jour,  de  l'état  actuel  d'une 
chose  importante  pour  le  public. 

—  administratif.  Petit  état  ou  écrit 
servant  à  constater  certaines  opérations 
telles  que  réparations  aux  armes  ou  aux 
efifets,  versements  d'armes  ou  d'effets,  etc. 

de  l'armée.  Récit  officiel  d'une  ou 

de  plusieurs  opérations  de  l'année. 

—  officiel  du  Ministère  de  la 
guerre.  Recueil  dans  lequel  sont  publiés 
les  lois,  ordonnances,  décrets,  décisions  mi- 
nistérielles, règlements,  notes,  circulaires.etc, 
(•oncernant  l'organisation  et  l'administration 
de  l'armée  de  terre.  Chaque  bulletin  porte 
un  numéro  et,  sur  la  première  page,  le  som- 
maire des  matières  qui  y  sont  contenues  ;  il 
paraît  à  des  époques  quelconques. 

Le  Balletin  olficiel  est  divisé  en  deux  par- 
ties :  l'une,  dite  réglementaire,  contient 
toutes  les  lois,  règlements,  décrets,  déci- 
sions, etc.,  qui  ont  un  caractère  permanent; 
l'autre,  dite  supplémentaire,  ne  contient  que 
les  décrets,  décisions,  notes,  etc.,  d'une  uti- 
lité momentanée. 

Toute  disposition  insérée  au  BaUelin  offi- 
ciel devient  réglementaire  et  exécutoire  à 
partir  de  la  date  de  la  réception  du  fascicule 
qui  la  contient,  à  défaut  de  notification  an- 


térieure,   aux   autorités    militaires    qu'elle 
concerne. 

Chaque  semestre,  la  partie  réglementaire 
est  reliée  en  un  ou  plusieurs  volumes  car- 
tonnés, suivant  l'abondance  des  matières,  et 
la  partie  supplémentaire  est  brochée  en  un 
volume.  •    . 

Des  tables  alphabétiques  et  des  tables 
chronologiques,  placées  au  dernier  volume 
de  chaque  semestre,  facilitent  les  recher- 
ches; il  est  établi,  en  outre,  une  table  géné- 
rale, tenue  à  jour  semestriellement, pour  l'en- 
semble de  la  collection  du  Journal  militaire 
et  du  Bulletin  officiel,  partie  réglementaire. 
BUREAU.  Meuble  composé  d'une  table 
pour  écrire  et  de  tiroirs  ou  casiers  dans  les- 
quels on  enferme  des  papiers,  de  l'argent,  etc» 
Local  où  travaillent  iiabituellement  les 
commis,  les  employés. 

Se  dit  aussi  de  certains  établissements  qui 
dépendent  de  l'administration  publique  et 
qui  sont  destinés  à  quelque  service  public 
ou  militaire.  Tels  sont  :  les  bureaux  de  la 
guérie,  au  Ministère  ;  les  bureaux  du  niajor, 
du  trésorier,  de  l'officier  d'iiabillement,  dans 
les  corps  de  troupe;  les  bureaux  du  génie, 
de  l'artillerie,  de  l'état-major  de  la  place,  de 
la  sous  -  intendance,  du  recrutement,  etc., 
dans  les  villes  de  garnison. 

BUSQUE.  Partie  de  la  crosse  du  fusil 
qui  s'unit  à  la  poignée  ;  le  nez  et  le  talon  en 
sont  les  extrémités. 

BUSQUÉ.  Cheval  dont  la  tète  est  arquée 
en  forme  de  buse. 

BUSTE.  La  tète  et  la  partie  supérieure 
du  corps  d'une  personne. 

Les  salles  d'honneur  des  corps  de  troupe 
doivent  être  ornées  du  portrait  en  buste  du 
Président  de  la  RépuJjlique. 

BUT.  Point  où  l'on  vise.  La  fin  qu'on  se 
propose.  L'intention  que  l'on  a. 

—  en  blanc  Le  second  point  d'inter- 
section de  la  trajectoire  d'un  projectile  avec 
la  ligne  de  mire.  La  portée  de  but  en  blanc 
est  la  distance  du  but  en  blanc  à  la  bouche 
de  l'arme  à  feu. 

BUTE.  Instrument  qui  sert  à  couper  la 
corne  des  chevaux. 

BUTER.  Frapper,  toucher  au  but.  Sou- 
tenir un  nmr,  une  voûte  à  l'aide  d'un  con- 
trefort. Se  dit  d'un  cheval  qu'une  irrégula- 
rité de  terrain  fait  broncher. 

BUTIN.  Ce  qu'on  enlève  à  l'ennemi. 
Tout  le  butin  pris  sur  l'ennemi  devient  la 
propriété  de  l'État.  Dans  certaines  circon- 
stances seulement,  le  général  en  chef  peut 
accorder  aux  partisans  une  part  du  butin 
dont  ils  se  sont  emparés,  atin  de  les  encou- 
rager. 

BUTOIR  d'auget.  Pièce  du  fusil  à  répé- 


CABJfcLE. 


113 


CADDOR. 


titioii  français,  fini  sert  à  soulever  et  à 
abaisser  l'auget  pour  le  tir  à  répétition.  La 
tranche  inférieure  de  ce  butoir,  en  prenant 
appui  sur  la  nervure  droite  du  corps  de  mé- 
canisme ,  fait  également  relever  l'auget 
lorsque,  celui-ci  étant  à  l'abattu,  on  met  le 
levier  de  manœuvre  à  la  position  du  tir  coup 
par  coup. 

—  de  relèvement.  Partie  de  Vauget 
qui,  dans  le  tir  cuiip  par  coup,  arrête  le 
tenon  inférieur  de  la  tète  mobile  lorsqu'on 
ramène  la  culasse  mobile  en  arriére. 


BUTTE.  Massif  de  terre  élevé  dans  les 
champs  de  tir  pour  y  appuyer  les  cibles  et 
dans  lequel  doivent  venir  se  perdre  les  balles 
tirées.  11  doit  être  assez  élevé  pour  inter- 
cepter au  passage  toutes  les  balles  tirées 
dans  des  conditions  à  peu  prés  normales. 

BUTTURE.  Espèce  de  fusil  de  rempart 
dont  la  longueur  allait  parfois  jusqu'à 
3  mètres. 

Longue  arquebuse  à  raie  ou  carabine  à 
rouet  dont  le  canon  était  rave. 


CABACLE.  Habit  militaire  des  Grecs 
modernes. 

CABAN.  Capote  à  capuchon  et  à  man- 
ches, ne  dépassant  pas  le  genou.  A  été  en 
service  dans  l'armée  française  jusqu'à  l'adop- 
tion de  la  i-apote-manteau  actuelle. 

CABARET.  Auberge  de  rang  inférieur. 
L'autorité  militaire  fait  surveiller  les  caba- 
rets après  la  retraite  ou  dans  les  marches, 
pour  empêcher  les  hommes  de  troupe  de  s'y 
arrêter  clandestinement. 

CABAS.  Espèce  de  grand  bouclier  em- 
ployé autrefois  pour  protéger  les  archers  et 
les  arbalétriers,  ainsi  que  les  assaillants  d'un 
ouvrage. 

CABASSET  ou  CABACET.  Casque  ru- 
dimentaire,  couvrant  seulement  la  partie 
supérieure  de  la  tète,  de  manière  à  permettre 
de  mettre  en  joue  les  armes  a  feu.  11  n'avait 
ni  crête,  ni  gorgerin,  ni  visière,  et  sa  partie 
supérieure  se  terminait  à  vive  arête  et  en 
pointe  arrondie.  Appelé  aussi  cerreliére. 

CABESTAN.  Treuil  à  axe  vertical  mis 
en  mouvement  à  l'aide  de  barres  horizon- 
tales en  crois,  sur  lesquelles  agissent  des 
hommes.  Sert  à  faire  effort  sur  un  câble  pour 
lui  donner  une  tension  plus  ou  moins  grande, 
ou  pour  haler  un  fardeau. 

CABILLOT.  Espèce  d'olive  en  bois  tourné, 
dont  on  se  sert  pour  le  gréement  des  cordages 
des  ballons. 

CABINET.  Petite  pièce  servant  de  lieu 
de  retraite  pour  travailler.  Se  dit  encore  du 
ministère,  considéré  dans  son  ensemble,  et 
du  conseil,  où  se  traitent  les  affaires  géné- 
rales de  l'État. 

Un  cabinet,  contenant  deux  baignoires  et 
un  lavabo,  doit  exister  dans  chaque  in6r- 
merie  régimentairc. 

CABLE.  Gros  cordage  employé  pour  les 


manœuvres  de  force  ou  pour  l'établissement 
de  certains  ponts  militaiies.  On  en  fabrique 
en  chanvre,  en  acier,  en  /('/  de  fer,  etc. 

On  emploie,  dans  la  télégraphie  militaire, 
un  câble  formé  d'une  âme  consistant  en  sept 
fils  de  cuivre  tressés  de  0™™,4  de  diamètre, 
entourés  d'une  enveloppe  isolante  de  gutta- 
percha  et  d'une  deuxième  enveloppe  isolante 
et  protectrice  en  fdin  tressé  et  goudronné. 
Son  diamètre  total  est  de  4™™, 5  ;  il  pèse 
28  kilogr.  le  kilomètre. 

CA60.   Nom  du  caporal  espagnol. 

CABULE.  Espèce  de  bélier  employé  au 
XIP  siècle. 

CACHET.  Petit  sceau  métallique  dont  les 
fonctionnaires  civils  et  militaires  appliquent 
l'empreinte,  à  l'encre  indélébile,  à  côté  de 
leur  signature,  pour  la  rendre  authentique. 
Dans  ce  cachet,  les  caractères  et  les  em- 
blèmes sont  en  relief.  Ces  mêmes  fonction- 
naires sont  pourvus  d'un  second  cachet, 
semblable  au  premier,  mais  dont  les  carac- 
tères et  les  emblèmes  sont  en  creux,  et  qu'ils 
appliquent  sur  de  la  cire  pour  fermer  les  plis 
officiels,  lorsque  c'est  nécessaire. 

CACHE-TÊTE.  Capote  en  usage  dans  les 
corps  pour  protéger  les  yeux  des  chevaux 
qu'on  abat. 

CACHOT.  Petit  local  obscur  où  l'on  en- 
ferme les  prisonniers,  par  punition. 

CACOLET.  Espèce  de  aiège  à  dossier  que 
l'on  adapte  de  chaque  côté  du  bât  des  mulets, 
pour  servir  au  transport  des  blessés  qui  peu- 
vent se  tenir  assis. 

CADAVRE.  Corps  privé  de  \ie.  Se  dit 
du  corps  humain,  principalement.  Il  est 
prescrit,  à  la  suite  de  chaque  combat  ou  ba- 
taille, d'enterrer  les  morts  et  d'enfouir  les 
cadavres  des  chevaux  tués. 

CADDOR.  Longue  épée  à  lame  droite  que 
les  .</>()/().<  attai'liaient  à  la  selle  de  leurs  che- 


CADENCE. 

vaux  pour  sV'ii  servir  en  monièrc  de  lance 
ou  à  (li'faut  de  leur  sabre. 

CADENCE.  Mesure  qui  règle  la  longueur 
et  la  vitesse  du  pas  du  soldat  ;  ce  mouve- 
ment doit  être  égal  et  bien  réglé. 

La  vitesse  du  pas  accélère,  de  0™,75  de 
longueur,  est  de  120  pas  par  minute  ;  celle 
du  pas  gymnastique,  de  0™,80  de  longueur, 
est  de  170  par  minute.  Le  pas  de  route  n'est 
pas  cadencé  ;  sa  longueur  et  sa  vitesse  sont 
variables.  Le  pas  de  clcarge  est  cadencé  ;  il 
est  exécuté  d'après  les  mêmes  règles  que  le 
pas  accéléré,  mais  à  la  vitesse  de  140  pas  à 
la  minute. 

CADËNE.  Cbahie  à  laquelle  étaient  atta- 
cbés  les  gabM'iens. 

CADENETTE.  Ti-esse  ou  natte  de  clie- 
velure  miliL;iire  ;  petite  cbaîne  double  se 
retroussant  de  chaque  côté  de  la  tête  sous  le 
chapeau. 

CADET.  Fils  de  seigneur  servant  volon- 
tairement, sans  paye  et  sans  être  enrôlé, 
comme  aspirant  officier.  Le  corps  des  cadets, 
organisé  par  Louvois,  a  disparu  à  la  Révo- 
lution après  diverses  vicissitudes.  Cette 
institution  est  conservée  dans  un  certain 
iiomljre  d'armées  étrangères,  notamment  en 
Allemagne  et  on  Autriche. 

CADI.  Magistrat  qui  remplit  des  fonctions 
analogues  à  celles  de  nos  juges  de  paix,  en 
Algérie  et  en  Tunisie,  mais  seulement  en  ce 
qui  concerne  les  indigènes. 

CADIS.  Étofl'e  de  laine  croisée  presque 
semblable  au  drap. 

CADRE.  Ensemble  des  ofliciers  d'un  ré- 
giment ;  des  officiers,  sous-officiers  et  capo- 
raux d'une  compagnie,  d'un  escadron  ou 
d'une  batterie.  La  loi  du  18  mars  1875, 
modifiée  par  quelques  lois  postérieures,  a 
organisé  les  cadres  de  l'armée  française 
(armée  active,  réserve  et  armée  territo- 
riale). 

—  de  mine.  Employé  dans  la  construc- 
tion des  puits  de  mines  militaires.  11  se  com- 
pose de  quatre  pièces  équarries,  de  mêmes 
dimensions ,  dont  les 
deuxinférieures  portent 
le  nom  de  semelles  et, 
les  deux  supérieures,  le 
nom  de  chapeaux.  On 
en  distingue  de  deux 
espèces:  1°  le  cadre  à 
oreilles  (/i(/. 33),  placé 
à  la  partie  supérieure 
du  puits,  et  dans  lequel 
les  bouts  des  semelles 
et  des  chapeaux  dépas- 
sent le  hors-d'œuvre  du  cadre  de  0°\30  à 
0™,50,  suivant  la  grandeur  du  puits  (on 
supprime  quelquefois  les  oreilles  des    cha- 


33. 


4U.  CAHIER. 

peaux  dans  les  petits  puits)  ;  2°  le  cadre 
uni,  dans  lequel  les  extrémités  des  chapeaux 
et  des  semelles  affleurent  le  hors-d'œuvre 
du  cadre.  On  appelle  faux  cadre  un  cadre  ujii 
dont  les  dimensions  hors  œuvre  sont  de 
C^jOS  à  0'",04  plus  grandes  ;  on  l'emploie 
comme  cadre  intermédiaire  en  cas  de  mau- 
vais terrain. 

Pour  les  puits  de  petite  dimension,  no- 
tamment pour  ceux  de  0'",80  de  largeur 
dans  œuvre,  ou  pour  ceux 
de  0™,80  surO™,6S,  on 
emploie  des  cadres  cof- 
frants composés  chacun 
de  4  planches  de  0"',25  à 
0™,30  de  largeur,  assem- 
blées de  champ  au  moyen 
d'entailles  de  la  moitié 
de  leur  largeur  (fig.  34). 
Le  cadre  supérieur  est  à 
oreilles,  comme  dans  les 
puits  ordinaires,  mais  pour  les  semelles  seu- 
lement. 

CADUCÉE.  Baguette  entourée  de  deux 
serpents  et  formée  de  deux  ailerons.  Les  an- 
ciens en  avaient  fait  le  symbole  de  la  paix. 
11  constitue  actuellement  l'emblème  distinetif 
du  personnel  militaire  du  service  de  santé. 

CAFË.  Graine  du  caféier  que  l'on  tor- 
léfie  et  que  l'on  réduit  en  poudre  pour  en 
faire  une  infusion  dans  l'eau  bouillante.  Le 
café  est  un  stimulant  énergique  qui  a  tous 
les  avantages  des  boissons  spiritueuses  sans 
en  avoir  les  inconvénients.  Cette  vertu  est 
attribuée  à  l'un  des  éléments  essentiels  qu'il 
contient,  la  caféine.  Le  café  veit  se  conserve 
assez  bien,  mais  le  café  torréfié  perd  son 
arôme,  malgré  tout  le  soin  que  l'on  prend  de 
le  conserver  dans  des  récipients  parfaitement 
clos.  Pour  cette  raison,  le  café  ne  doit  pas 
être  torréfié  longtemps  à  l'avance,  et  il  ne 
doit  être  moulu  qu'au  moment  même  de  s'en 
servir.  Le  bon  café  torréfié  doit  avoir  bonne 
odeur,  bon  goût  et  une  nuance  marron,  plutôt 
rousse  que  foncée. 

Le  taux  de  la  lation  de  café  est  de 
16  grammes,  mais  elle  est  réduite  à  10  gr. 
pour  les  troupes  disposant  de  percolateurs. 

CAGE.  On  entend  par  cage  d'un  escalier, 
les  murs  qui  limitent  l'espace  occupé  par 
l'escalier.  La  cage  du  barillet  est  l'espace 
i-ectaiigulaire  dans  lequel  il  se  meut. 

CAHIER.  Assemblage  de  plusieurs  feuil- 
lets de  papier  réunis.  11  y  a,  dans  l'armée, 
des  cahiers  de  rapport,  de  prescription  des 
médecins,  de  visites  médicales,  de  muta- 
tions, etc.,  réglementaires  pour  divers  objets 
ou  services. 

■ —  des  charges.  État  des  clauses  et  con- 
ditions auxquelles  sera  faite  une  adjudica- 


% 

CAHUTE. 

tiou  publique,  et  qui  règlent  les  obligations 
véi'iproques  des  deux  parties. 

CAHUTE.  -Mauvais  bâtiment.  Se  dit  en 
terme  de  mêpiis  d'une  petite  place  ou  d'un 
poste  mal  fortilié  et  en  mauvais  état. 

CÂID.  Oflîeier  public  qui  remplit  en  Al- 
gérie, vis-à-vis  des  indigènes,  des  fonctions 
presque  analogues  à  celles  de  nos  maires  en 
France  (V.  Administration  de  l'Algérie). 

CAISSE.  Golïre  en  bois  dans  lequel  on 
met  des  maicbandises  pom*  les  conserver  ou 
pour  les  transporter.  Cofïre-fort  dans  lequel 
on  dépose  de  l'argent.  Tous  les  comptables 
en  deniers  de  l'administration  de  la  guerre 
doivent  être  pourvus  d'une  caisse.  Les  con- 
seils d'administration  des  corps  de  troupe 
sont  également  pourvus  d'une  caisse  fermée 
par  deux  serrures  fonctionnant  cliacuue  au 
moyeu  d'une  clef  spéciale  :  l'une  de  ces  clefs 
est  entre  les  mains  du  président  du  conseil 
d'administration,  et  l'autre  entre  les  mains 
du  major. 

—  à  archives.  Les  corps  doivent  possé- 
der des  caisses  d'un  modèle  particulier  pour 
le  transport  de  leurs  arcbives  (Décision  mi- 
jiistérielle  des  11  avTil  et  3  juillet  1869). 

—  à  bagages.  Les  dimensions  de  la 
caisse  à  bagages  sont  :  O'^.ôlO  sur  O'^.dîo 
et  0™,2oO.  Poids  maximum  de  la  caisse 
vide  5  kilogrammes,  pleine  14  kilogrammes. 
Les  capitaines  ont  droit  à  6  kilogrammes  de 
supplément.  Les  officiers  subalternes  et  les 
adjudants  ont  cb'oit  à  emporter  avec  eux, 
en  campagne,  une  caisse  à  bagages  ;  les  chefs 
de  bataillon,  ou  assimilés,  2  ;  les  lieutenants- 
colonels,  ou  assimilés,  3  ;  les  colonels,  ou  assi- 
milés, 4. 

Les  sous-officiers  rengagés  peuvent  ache- 
ter des  caisses  à  bagages  peintes  en  noir 
(Décision  ministérielle  du  23  fé\Tier  1886). 

—  à  charbon.  Caisses  mobiles  en  bois, 
placées  dans  les  chambres  pour  recevoir  le 
charbon  de  chauffage. 

—  à  cartouches.  Chaque  fourgon  à  ba- 
gages des  régiments  d'infanterie  et  des  ba- 
taillons de  chasseurs  à  pied  transporte  une 
caisse  chargée  de  cartouches  à  balles. 

—  à  effets.  La  voiture  dite  d'équipe- 
ment des  régiments  d'infanterie  est  chargée 
de  6  caisses;  o  pour  les  effets  et  la  sixième 
pour  une  partie  du  matériel  de  réparations 
(Décision  ministérielle  du  26  décembre  1874, 
21  juin  1877  et  31  décembre  1883). 

—  de  tambour.  Cylindre  du  tambour. 

—  des  dépôts  et  consignations.  Eta- 
blissement fonctionnant  sous  le  contrôle  de 
l'Etat  et  dans  les  caisses  de  laquelle  sont 
versées,  au  titre  de  l'armée,  les  sommes 
pouvant  revenir  aux  héritiers  des  militaires 


4i5 


CALEÇON. 


décédés,  ou  celles  qui,  pour  une  raison  pré- 
vue, ne  peuvent  être  payées  directement  par 
les  caisses  militaires  aux  ayants  droit. 

—  d'outils  d'art.  Caisse  transportée  sur 
la  voiture  régimentaire  d'outils  de  pionniers 
et  contenant  un  certain  nombre  d'outils  d'art. 

—  de  réparations.  Chaque  chef  armu- 
rier a  une  caisse  d'outils  et  pièces  d'armes, 
qui  est  chargée  sur  les  voitures  à  bagages  de 
l'état-majoi-. 

—  d'instruments  de  chirurgie  vété- 
rinaire. Une  décision  ministérielle  du 
29  juillet  1873,  prescrit  l'usage,  dans-  les 
corps  de  troupes  à  cheval,  d'une  caisse  d'in- 
struments de  chirurgie  vétérinaire,  payée 
par  la  masse  de  harnachement  et  ferrage. 

CAISSON  à  munitions.  Voiture  à  qua- 
tre roues,  destinée  à  porter  des  munitions. 
La  partie  essentielle  d'un  caisson  est  formée 
par  des  coffres,  renfermant  les  projectiles, 
gargousses,  étoupilles  et  autres  objets  néces- 
saires au  service  de  la  bouche  à  feu  et  au 
transport  de  son  approvisionnement  normal 
en  munitions. 

Un  caisson  se  compose  d'un  avant-train 
portant  un  seul  coffre  et  d'un  arrière-train 
portant  un  ou  deux  coffres  semblables  à  ce- 
lui de  V avant-train,  ou  un  seul  coffre  d'un 
modèle  spécial.  Ces  divers  coffres  sont  orga- 
nisés de  manière  à  pouvoir  servir  pour  le 
transport  des  sacs  des  servants,  et,  au  be- 
soin, des  servants  eux-mêmes. 

Le  caisson  transporte,  en  outre,  des  pièces 
de  rechange,  des  moyens  d'attache  pour  les 
chevaux,  et  des  outils  pour  la  construction 
des  ouvrages  en  terre. 

Il  y  a,  dans  une  batterie  de  campagne, 
6  caissons  de  première  ligne  et  3  caissons  de 
deuxième  ligne,  portant  ensemble  143  coups, 
y  compris  ceux  contenus  dans  l'avant-train 
de  l'affût. 

CALAT  R  A  VA.  Ordre  de  chevalerie  espa- 
gnol, fondé  en  1158;  d'abord  militaire  et 
religieux,  ne  constitue  plus  qu'une  distinc- 
tion honorifique. 

CALCANS.  Nom  que  les  Turcs  donnaient 
à  leurs  boucliers  au  moyen  âge. 

CALCAR.  Nom  donné  par  les  anciens  ù 
l'éperon  du  cavalier. 

CALCUL.  Compte,  supputation.  Se  dit 
des  moyens  que  l'on  combine  pour  le  succès 
d'une  affaire.  Ce  même  mot  s'applique  encore 
à  toutes  les  branches  de  la  science  des  nom- 
bres qui  emploient  des  méthodes  parti(  n- 
lières.  C'est  ainsi  qu'où  dit  calcul  intégral, 
calcul  différentiel,  etc.  On  a  imaginé  un 
grand  nombre  d'instruments  et  de  machines 
pour  faciliter  ou  effectuer  les  calculs.  Les 
plus  usités  sont  les  abaques. 

CALEÇON.  Espèce  de  culotte  de  dessous 


CALÉIE. 

desceiidaDt  deiniis  la  reiiiture  jusqu'à  la 
cheville.  Dans  l'armée  française,  chaque 
homme  de  troupe  est  pourvu  de  deux  cale- 
çons en  tode  de  coton. 

—  de  bain.  Caleçons  en  toile  de  coton 
nécessaires  pour  l'école  de  natation  et  payés 
par  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

CALÉIE.  Massue  d'un  poids  énorme  que 
les  anciens  lançaient  sur  les  ennemis  pour 
les  écraser. 

CALEPIN.  Petit  morceau  de  papier  en- 
roulé autour  de  la  partie  cylindrique  des 
balles  de  fusil  qui  n'ont  pas  d'enveloppe 
métallique;  il  sert  à  empêcher  Vemjdombage 
des  rayures. 

CALIBRAGE.  Opération  de  fixer  et  de 
vérifier  le  calibre  do  Vdme  des  bouches  à  feu. 
Les  contrôleurs  d'armes,  dans  leurs  visites 
annuelles  de  l'armement,  doivent  spéciale- 
ment procéder  à  cette  vérification  au  moyen 
d'un  projectile  vérificateur. 

CALIBRE.  Diamètre  intérieur  de  Vdme 
d'une  bouche  à  feu,  mesuré  à  la  bouche.  Le 
calibre  des  projectdes  se  mesure  extérieure- 
ment ;  c'est  son  diamètre  pour  le  projectile 
cylindrique  ou  cylindio-conique  ;  s'il  est 
ovoïde,  c'est  le  plus  petit  diamètre  de  son 
milieu.  On  désignait  autrefois  la  longueur 
du  canon  par  le  nomljre  des  calibres  ;  actuel- 
lement, on  désigne  souvent  ainsi  la  longueur 
de  la  cartouche.  L'instrument  servant  à  ca- 
librer s'appelle  aussi  le  calibre. 

11  y  a  aussi  des  calibres  pour  la  véi'ifica- 
tion  des  fers  confectionnés  ;  ils  sont  fournis 
par  le  Ministre. 

CALIBRER.  Régler  le  calibre  de  l'âme  de 
la  bouche  à  feu  et  celui  du  projectile  qui  lui 
convient,  suivant  des  règles  déterminées. 

CALIGA.  Espèce  de  sandale  constituant 
la  chaussure  des  soldats  romains. 

CALOT.  Partie  supérieure  du  schako  ou 
du  képi. 

CALOTTE.  Petit  bonnet  en  drap,  dont 
sont  pourvus  les  hommes  montés  pour  le  ser- 
vice des  écuries  et  pour  les  corvées. 

La  calotte  d'écurie  est  confectionnée  avec 
du  drap  provenant  des  effets  hors  de  service. 

La  calotte  de  coton  est  le  bonnet  de  nuit 
que   portent  les   soldats. 

Partie  du  revolver  qui  termine  la  carcasse 
à  son  extrémité  inférieure. 

CAMAIL.  Partie  supérieure  de  la  colle 
de  mailles  qui,  en  se  rabattant  sur  la  tète 
comme  un  capuchon,  formait  une  espèce  de 
bonnet  appelé  cap  de  mailles,  d'où  camail. 

Dans  les  dépôts  de  remonte,  il  doit  exister 
un  certain  nombre  de  camails,  confectionnés 
avec  de  vieilles  couvertures,  destinés  aux 
chevaux  malades,  lors  de  la  mise  en  route 
des  convois. 


I1()  CAMOUFLET. 

CAMARADE.  Celui  qui  partage  le  même 
genre  de  vie,  les  mêmes  dangers.  Lorsque 
les  soldats  couchent  par  deux,  en  billet  de 
logement,  on  nomme  camarades  de  lit  les 
deux  hommes  qui  doiveirt  partager  le  même 
lit  ;  les  camarades  de  chambrée  sont  ceux 
qui  font  partie  de  la  même  chambrée  ;  les 
camarades  de  combat  sont  ceux  qui  ne 
doivent  pas  se  quitter  pendant  les  manœu- 
vres en  ui'dre  dispersé  et  pendant  le  combat. 
CAMARADERIE.  Union  familière  qui 
existe  entre  camarades. 

CAMBOUIS.  Vieux  oing  dont  on  a 
graissé  les  roues  d'une  voiture,  et  qui  est 
devenu  noir  par  le  frottement. 

CAMBRURE.  Courbure  légère  qui,  dans 
les  chaussures  militaires,  va  du  devant  du 
talon  à  l'avant-pied. 

CAME.  Disque  calé  sur  un  arbre  et  des- 
tiné à  transformer  un  mouvement  circulaire 
continu  en  mouvement  alternatif,  rectiligne 
ou  ciri-ulaire,  en  exerçant  une  action  inter- 
mittente. On  en  trouve  dans  les  fusils  à  ré- 
pétition et  dans  les  viilrailleuses. 

CAMIONNAGE.  Transport  par  camion. 
On  doiuie  plus  particulièrement  ce  nom  au 
transport  du  matériel  de  la  gare  à  l'adresse 
du  destinataire  et  vice  versa.  Le  camionnage 
à  l'arrivée  et  au  départ  doit  s'effectuer  par 
les  corps  de  troupe  eux-mêmes,  lorsqu'ils 
possèdent  des  moyens  de  transport;  à  dé- 
faut, on  a  recours  au  train  des  équipages, 
lorsqu'il  en  existe  dans  la  place;  enfin,  à 
défaut  d'autres  moyens,  on  a  recours  à  un 
entrepreneur  civil,  avec  lequel  le  service  de 
l'intendance  jiasse  un  marché. 

CAMISADE.  Nom  donné  aux  surprises 
de  places  fortes  ou  de  postes  pendant  la 
nuit,  aux  XVI'=  et  XVII"  siècles.  Les  troupes 
assaillantes  mettaient  quelquefois  leur  che- 
mise par-dessus  l'armure,  pour  se  recon- 
naître. 

CAMOUFLET.  Fourneau  de  mine  à  fai- 
ble charge,  qui  ne  produit  pas  d'effet  exté- 
rieur, et  dont  le  but  est  seulement  d'agir 
contre  une  galerie  voisine.  Employé  surtout 
pai' la  défense,  il  doit  être  établi  rapidement, 
tantôt  au  moyen  d'un  rameau,  tantôt  au 
moyen  d'un  forage.  Jadis,  le  camouflet  con- 
sistait à  souffler  une  fumée  très  épaisse  ou 
puante  sur  le  mineur  ennemi,  à  travers  des 
trous  de  tarière  ou  des  canons  de  fusil  ou- 
verts aux  deux  Ijouts. 

—  Contrepuits.  Fourneau  de  mine  pré- 
paré d'avance  de  l'intérieur  des  galeries,  au 
moyen  de  la  machine  à  camouflets,  et  des- 
tiné à  détruire  les  puits  ou  autres  ouvrages 
de  l'attaque,  sans  nuire  aux  galeries  de  la 
défense.  La  machine  à  camouflets  se  compose 
essentiellement  d'une   tarière  de  0'",18   de 


CAlfcP. 


Ul 


CANAL. 


largeur,  mise  en  mouvement  au  moyen  d'eii- 
5:rena?es  qui  lui  impriment  un  double  mou- 
vement de  rotation  et  de  translation. 

CAMP.  Terrain  choisi  et  préparé  d'a- 
vance sur  lequel  une  troupe  en  armes  s'éta- 
blit, soit  sous  des  tentes,  soit  dans  des  bara- 
ques, pour  un  séjour  de  quelque  durée. 

Les  troupes  ne  sont  campées  que  dans  des 
cas  particuliers,  par  exemple  lorsqu'il  s'agit 
d'occuper  une  position  fortifiée,  d'assiéger  ou 
d'investir  xme  place  forte,  sans  qu'il  soit 
possible  de  cantoyiner.  Le  choix  de  l'empla- 
cement d'un  camp,  sa  forme,  son  installa- 
tion, dépendent  du  but  qu'on  se  propose  et 
de  sa  durée  présumée. 

L'établissement  d'un  camp,  dans  l'anti- 
quité, constituait  \ine  opération  très  impor- 
tante, au  moyen  de  laquelle  un  camp  deve- 
nait une  vraie  position  militaire,  plus  ou 
moins  fortifiée. 

—  d'instruction  ou  de  manœuvre. 
Rassemblement  de  troupes,  fait  le  plus  sou- 
vent en  temps  de  paix,  dans  des  emplace- 
ments convenables,  pendant  un  temps  plus 
ou  moins  considérable,  en  vue  de  développer 
l'instruction  ou  d'expérimenter  des  manœu- 
vres. Sont  presquc-complètemeut  supprimés 
et  remplacés  par  les  grandes  manœuvres. 

—  de  rassemblement.  Lieu  où  l'on 
réunit  toutes  les  troupes  qui  doivent  former 
une  armée  au  début  d'une  campagne.  11  peut 
avoir  pour  but  l'envahissement  du  pays 
étranger  (camp  de  Boulogne),  soit  de  s'op- 
poser à  l'envahissement  des  armées  enne- 
mies. Ne  sera  plus  guère  employé  à  cause 
des  effectifs  considérables  des  armées  mo- 
dernes. 

—  retranché.  Camp  établi  autrefois 
sous  les  murs  d'une  place  de  guerre  et  que 
l'on  protégeait  par  des  retrancliements  de 
fortification  passagère  venant  s'appuyer  à 
l'enceinte  de  la  place.  Actuellement,  un 
camp  retranché  n'est  autre  chose  qu'une  po- 
sition militaire  assez  étendue  et  importante 
qui  est  fortifiée  de  manière  à  pouvoir  abriter 
une  armée  qui  a  besoin  de  se  refaire  ou  de 
compléter  ses  approvisionnements.  Ces  forti- 
fications peuvent  être  établies  soit  à  l'avance, 
soit  au  moment  même  d'une  guerre  comme 
à  Plewna. 

Les  places  fortes  actuelles,  avec  forts  dé- 
tachés, ne  sont  pas  des  camps  retranchés, 
puisqu'elles  n'ont  pas  été  construites  dans  ce 
but,  à  l'exception  de  Paris;  mais  elles  pour- 
raient, en  général,  être  utilisées  dans  ce 
sens. 

—  volant.  Camp  occupé  par  une  troupe 
légère,  composé  surtout  de  cavalerie,  dans 
le  but  d'observer  et  de  harceler  l'ennemi. 

CAMPAGNE.   Grande  étendue  de  pays. 


En  terme  militaire,  ce  mot  désigne  le  temps 
que  dure  une  guerre  ou  une  grande  expédi- 
tion militaire. 

Pour  la  retraite,  les  campagnes  des  mili- 
taires se  comptent  de  la  manière  suivante  : 
une  demi-campagne,  pour  chaque  année  de 
service  fait  à  bord  d'un  vaisseau  en  temps 
de  paix  ;  une  campagne,  pour  chaque  année 
de  service  de  guerre  en  Europe,  ou  à  bord 
d'un  vaisseau  eii  temps  de  guerre  ;  deux 
campagnes,  pour  le  service  de  guerre  fait  à 
une  armée  hors  de  l'Europe.  Par  exception, 
le  service  fait  en  Ci'imée  a  été  compté  comme 
fait  hors  de  l'Europe,  et  le  senice  fait 
actuellement  en  Algérie,  au  Tonkin  ou  aux 
colonies  est  assimilé  au  service  fait  en  Eu- 
rope. 

CAMPEMENT.  Action  de  camper.  Lieu 
où  des  troupes  sont  campées.  Matériel  néces- 
saire pour  camper  et  service  chargé  de  fournir 
ce  matériel.  Réunion  du  personnel  chargé  de 
reconnaître  et  de  préparer  un  cantonnement 
ou  un  bivouac.  Ce  personnel  comprend:  pour 
un  régiment  d'infanterie,  1  adjudant-major, 

1  adjudant  par  bataillon,  1  fourrier,  1  ca- 
poral et  2  soldats  par  compagnie  ;  pour  un 
régiment  de  cavalerie  ou  un  groupe  de  bat- 
teries, 1  officier  et  1  adjudant,  et,  par  esca- 
dron ou  batterie,  1  fourrier,  1  brigadier  et 

2  soldats. 

Le  campement  de  cliacun  des  services  du 
corps  d'armée  ou  de  la  division  comprend  un 
seul  oflîcier  ou  sous-officier,  assisté  d'un  ou 
de  plusieurs  soldats. 

CAMPER.  Opération  de  dresser  et  d'or- 
ganiser un  camp  ;  séjourner  temporaire- 
ment. 

CAMPESTRE.  Espèce  de  jupon  court  ou 
tablier  de  cuir  descendant  des  reins  aux  ge- 
noux et  employé  par  les  soldats  grecs  ou 
romains  pour  certains  exercices  où  le  reste 
du  corps  demeurait  nu. 

CAMPHRE.  Composé  neutre,  analogue  à 
la  résine,  blanc,  transparent,  d'une  odeur 
vive  et  pénétrante.  Est  employé  dans  les 
magasins  d'habillement,  concurremment  avec 
d'autres  substances,  pour  la  conservation  des 
effets  de  laine  et  de  drap. 

CAMPIDUCTEUR.  Instructeur  ou  direc- 
teur des  exeii'ices  d'un  camp  romain. 

CAMPYLOMÈTRE.  Instrument  servant 
à  mesurer  les  distances  sinueuses  sur  une 
carte.  C'est  un  curvimèlre  perfectionné,  au- 
quel on  a  ajouté  des  éciielles  permettant  de 
lire  directement  les  distances  parcourues  par 
une  roue  dentée  que  l'on  fait  circuler  sur  les 
lignes  à  mesurer. 

CAMUS.  Qui  a  le  nez  court  et  plat. 

CANAL.   Cours  d'eau  artificiel.  Se  dit  de 


CANAPSA. 


U8 


CANON. 


toute  espèce  de  voie  qui  sert  de  passage  aux 
liquides. 

—  de  baguette.  Rainure  pratiquée  dans 
le  bois  d'un  fusil  pour  servir  de  logement  à 
la  baguette. 

—  de  lumière.  Petit  trou  percé  dans  la 
culasse  d'une  bouclie  à  feu  pour  mettre  le 
feu  à  la  charge. 

CANAPSA.  Espèce  de  carnassière  en  toile 
0X1  en  cuir  que  les  lansquenets  portaient  en 
sautoir  et  qui  est  devenue  le  havresac  de 
l'infanterie  et  le  sac  à  avoine  de  la  cavalerie. 

CANARDER.  Tirer,  d'un  endroit  cou- 
vert, un  peu  à  tort  et  à  travers. 

CANARDIÈRE.  Soite  de  guérite  ou 
ècUnuguelle  faisant  saillie  dans  les  anciens 
chdlcaux  forts,  et  d'où  l'on  pouvait  tirer  de 
très  loin,  et  en  sûreté,  sur  les  assaillants. 

CANCER.  Tumeur  qui  se  développe  dans 
tous  les  tissus  du  corps.  Celui  du  testicule 
est  un  cas  de  réforme. 

CANDIDAT.  Celui  qui  postule  une  place, 
un  emploi,  un  grade,  ou  qui  est  insoit  pour 
un  examen.  Les  règlements  ou  décisions  mi- 
nistériels indiquent  les  conditions  à  remplir 
par  les  candidats. 

CANDIDATURE.  État  d'un  candidat  ; 
poursuite  que  fait  un  candidat. 

CANDJIAR.  Espèce  de  sabre  court  à 
deux  tranchants,  dont  la  lame  est  légère- 
ment recourbée.  C'était  l'arme  des  Janis- 
saires. 

CANEVAS  polygonal.  Ensemble  des 
polygones  contigus,  qui  forment  l'ossature 
B'un  terrain  à  lever  et  qui  sont  déterminés 
de  façon  qu'il  soit  facile  d'y  rapporter  tous 
les  détails  à  j-eprésenter  sur  le  plan.  Ce  ca- 
nevas a  pour  but  d'éviter  l'accumulation  des 
erreurs  dans  le  lever  des  détails. 

CANNE.  Bâton  léger  dont  on  se  sert  pour 
marcher. 

Il  y  a  des  cours  de  canne  facultatifs  dans 
les  régiments  d'infanteiie. 

—  de  tambour-major.  Longue  canne 
terminée  par  un  pommeau  à  l'une  de  ses 
extrémités  et  entourée  d'un  cordon  portant 
des  pompons.  Elle  sert,  au  tambour-major, 
pour  diriger  les  batteries  des  tambours  et  les 
sonneries  des  clairons.  Les  caporaux  tam- 
bours en  ont  une  à  peu  près  semblable. 

CANNELURE.  Évidement  existant  dans 
les  lames  de  sabre. 

CANNETILLE.  Petite  lame  très  fine  d'or 
ou  d'argent  tortillé,  qui  est  placée  comme 
ornement  sur  les  képis  et  les  collets  des  offi- 
ciers d'administration,  des  adjoints  du  génie, 
des  gardes  d'artillerie  et  des  archivistes 
d'état-niMJor. 

CANON.  C'est  la  bouche  à  feu  organisée 
pour  tirer  de  In  poudre  1p  rendement  maxi- 


mum, c'est-à-dire  pour  imprimer  la  plus 
grande  vitesse  possible  à  un  projectile  de 
poids  donné.  11  y  a  des  canons  de  calibres, 
de  longueurs  et  de  poids  très  divers,  pour 
répondre  aux  conditions  de  puissance,  de 
mobilité  et  de  service  auxquelles  doit  ré- 
pondre l'artilleiie  dans  les  chvers  cas.  Au 
point  de  vue  de  la  longueur  et  du  poids,  les 
canons  se  divisent  en  longs,  appelés  aussi 
lourds,  et  en  courts  ou  légers.  La  longueur 
des  canons  varie  avec  la  vitesse  de  combus- 
tion de  la  poudre  employée,  et,  pour  per- 
mettre aux  gaz  de  la  poudre  de  produire 
leur  maximum  d'effet  utile,  elle  est  d'autant 
plus  grande  que  la  combustion  est  plus  lente. 
Le  poids  est  limité  surtout  par  des  considé- 
rations de  résistance  des  atTùts  et  de  mobi- 
lité pour  les  canons  de  campagne  ;  pour 
le  matériel  de  siège,  on  ne  peut  (k^jtasser 
3,S00  kilogr.  pour  des  raisons  de  mobilité  ; 
il  n'y  a  pas  de  limite  de  poids  pour  les  ca- 
nons de  place,  de  côte  et  de  marine, 
qui  n'ont  pas  à  être  déplacés. 

On  a  indiqué,  au  mot  bouches  à  feu,  la 
division  et  le  rôle  des  diverses  espèces  do 
pièces.  Le  tableau  ci-contre  résume  les  don- 
nées générales  sur  les  diverses  esi^èces  de 
canons,  leurs  projectiles  et  leurs  affûts. 

Les  canons  employés  par  la  marine  sont, 
en  général,  très  puissants  et  très  lourds.  Les 
principaux  sont  :  1''  les  canons  modèle  1875, 
de  10"™,  â?"^"",  34<^™  et  42«™,  avec  une  vi- 
tesse maxima  de  530  mètres  ;  2°  le  canon 
modèle  1875-79,  de  10°^, 55  de  longueur  ; 
3°  les  canons  modèles  1881,  en  service,  jus- 
qu'au calibre  de  Si*"™  et  construits  sans 
tubage;  4"  les  canons  modèle  1884,  de  lO"^"", 
14cm^  16"™,  24"",  27"™,  34"™,  de  28  à  30 
calibres  de  long,  et  devant  donner  une  vi- 
tesse de  620  mètres  :  le  canon  est  frellé  jus- 
qu'à la  bouche  et  la  pièce  organisée  pour 
l'emploi  des  poudres  brunes  prismatiques. 

CANON  automatique  Maxim.  M.  Hi- 
rand  Maxim,  outre  ses  mitrailleuses  lançant 
automatiquement  des  balles  de  fusil,  a  in- 
venté une  série  de  canons  à  tir  rapide,  et  un 
canon  automatique  de  37™™  qui  tire  des 
projectiles  de  5'',65.  C'est  la  force  de  recul 
du  canon  qui  produit  automatiquement  les 
différents  mouvements  de  la  charge.  Notre 
marine  étudie  ce  genre  de  canon. 

—  à  balles.  Le  canon  à  balles,  destiné 
à  la  défense  des  fossés,  est  formé  de  25  tubes 
en  acier,  du  calibre  de  13™™,  disposés  par 
séries  de  5  et  enfermés  dans  une  enveloppe 
en  bronze.  Il  peut  lancer  très  rapidement  un 
grand  nombre  de  projectiles.  La  culasse  mo- 
bile est  un  plateau  d'acier  percé  de  25  trous 
pour  recevoir  les  cartouches.  Ce  canon,  dont 
la  portée  et  la  vitesse  ne  sont  guère  supé- 


CANbN. 


-119 


CANON. 


I.OX- 

POIDS 

POIDS 

POIDS 

du 

PORTÉE 

ESPÈCES  DE  PIÈCES. 

du 
canon. 

de 

de 

de  la 

OBSERVATIONS. 

l'affi\t. 

la  pièce. 

charge. 

tile. 

inaxima. 

1»  de  campagtiP. 

met. 

kil. 

kil. 

kil. 

kil. 

met. 

/     Les  3  pièce?  de  campagne  sont 
en  acier,  rayées,  frettées,  du  sys- 
tème de  Banse.  Elles  tirent  des 

SO""  de  campagne. 

2,300 

500 

430 

1,500 

5,500 

7,000 

obus  ordinaires,  des  obus  à  balles, 

80""  de  montagne. 

1,200 

117 

105 

0,400 

5,850 

» 

j  à  mitraille.  Les   projectiles  du 

90 mm  (Je  campagne. 

2 ,  280 

710 

530 

1,900 

8,000 

7,500 

1  canon   de   montagne  sont   tirés 
avec  une  charge  plus  faible  que 
celle  du  80""  de  campagne;  aussi 

2e  de  siège. 

la  portée  est  inférieure. 
f      On  utilise  encore  provisoire- 

95°"°  

2,. 500 

710 

710 

2,100 

10,950 

8,000 

ment   comme  pièces   de    siège, 
quelques  pièces  ancien  modèle  de 

r'O"" 

3,600 
3,700 

1  440 

1  200 

4  500 

18  000 

9  000 

12  et  de  24.  Les  pièces  de  120"", 
lôômm  et  220""  sont  en  acier, 
ravées,  frettées,  du  système  de 

155mm  court 

1,125 

1,025 

7,000 

34,000 

9,000    ^ 

155°"°  Ion:; 

4,200 

3,270 

2,530 

8,750 

40,000 

10.000 

Bange.  —  Le  canon  de  95"",  le 

SÎO"" 

.. 

5,650 

6,027 

» 

.. 

» 

plus  mobile,  a  encore  une  effica- 
cité suffisante  contre  les  obsta- 

13§mm PU  lironze. . 

3,104 

-00 

1,940 

3,540 

23,500 

7,700 

cles.  —  Le  r.anon  de  138""  en 
V  bronze  se  charçe  par  la  culasse. 

3'  de  place. 

En  dehors   des  canons  indi- 

qués  ei-eontre,    on   utilise    en- 

12   He    campagne 
transformé 

core,  comme  matériel  de  place, 

2,982 

1,193 

610 

1,400 

11,500 

4,700 

les  canons  de  siège  ci-dessus,  et 
l'ancien  matériel  des  calibres  ci- 

Canon  à  balles... 

» 

„ 

„ 

» 

0  072 

»        \ 

après  :  5  et  7  rayé,  en  bronze,  se 

Canon-revolver. . . 

1-800 

'• 

» 

» 

0,032 

chargeant  par  la  culasse  ;  4  de 
montas^ne  :  4,  8  et  12  de  cam- 
pagne ';  12  et  24  de   siège  et  de 

4»  de  côte. 

place,  tons  en  bronze  rayé  et  se 
chars^eant  par  la  bouche. 

19-«> 

3,800 

„ 

8,000 

8,000 

52,250 

»        / 

Toutes  les  pièces  de  côte  se 

24':»' 

4,580 

» 

14,500 

16,000 

100,000 

1 

charsent  par  la  culasse.  Les  ca- 
nons" de  19'",  24'",  27'"  et  32'" 

27'°" 

5,380 
6,700 

» 

23,200 
39,000 

42,000 
66,000 

180,000 
286,500 

„        i 

sont  en  fonte,  rayés,   tuhés  et 
Irettés  ;  le  canon  de  240""  est  en 
acier  rayé  et  fretté.  Les  frettes 

32'" 

240"" 

4,940 

I) 

15,660 

28,000 

120,000 

i 

et  les  tubes  sont  en  acier. 

lieures  à  celles  du  fusil  à  répétition  actuel, 
et  dont  le  mécanisme  est  délicat,  est  supprimé 
en  principe  et  remplacé  par  le  canon-re- 
volver. 

—  à  fils  d'acier.  Canons  entourés  de 
frettes  posées  sans  serrage,  ce  qui  augmente 
d'autant  plus  la  résistance  des  tubes  qii'il  y 
a  davantage  de  rangées  de  frettes  superpo- 
sées. Des  essais  des  canons  de  ce  genre,  faits 
dès  I800  par  un  ingénieur  anglais,  M.  Lou- 
gridge,  ne  réussirent  pas  mais  furent  repris 
avec  succès,  en  1871,  par  le  capitaine  Schulz, 
de  l'artillerie  française,  qui  trouva  un  pro- 
cédé pratique  pour  attacher  les  fils  sans  pres- 
sion. Divers  types  ont  été  construits  et  sont 
encore  en  expérience  dans  quelques  puis- 
sances. 

—  démontables.  La  difficulté  de  trans- 
porter et  de  mettre  eu  batterie,  dans  les 
tranchées  ou  pendant  les  diverses  périodes 
du  siège,  les  pièces  de  gros  calibres  de  l'as- 
siégeant, a  donné  l'idée,  au  colonel  russe 
Kolokolzone,  de  partager  ces  pièces  en  plu- 


sieurs parties  faciles  à  démonter  et  à  re- 
monter, dans  un  temps  relativement  court, 
avec  des  moyens  méi'aniques  fort  simples, 
sans  que  la  résistance  et  la  sécurité  de  la 
pièce  fussent  compromises.  Il  y  est  parvenu 

Fig.  35. 


eu  fractionnant  le  canon  en  deux  parties  et 
eu  y  introduisant  un  tube  central  {/ig.  33). 
Le  colonel  anglais  Le  Jlesurier  a  admis  le 
même  ordre  d'idées  pour  des  pièces  de  mou- 


CA.NON. 


tagne  plus  lourdes  que  celles  du  type  actuel  ; 
les  deux  tronçons  sont  assemblés  au  moyen 
d'un  écrou  et  munis  d'un  obturateur  empê- 
chant les  fuites  de  gaz  par  le  joint. 

La  question  des  canons  démontables  n'est 
pas  encore  parfaitement  résolue,  mais  elle 
est  en  bonne  voie  et  elle  ne  peut  que  contri- 
buer au  développement  de  l'artillerie. 

—  pneumatiques.  L'effet  destructeur 
des  projectiles  creu\  de  l'artillerie  chargés 
de  poudres  brisantes  telles  que  la  dynamite, 
la  nitro-glycérine,  est  considérable  et  rien 
n'y  résiste  ;  mais  le  tir  de  ces  projectiles 
dans  les  canons,  et  par  les  procédés  ordi- 
naires, n'avait  pas  d'autre  résultat  que  des 
accidents  et  la  destruction  des  pièces  em- 
ployées pour  les  essais.  Pour  y  remédier,  on 
a  cherché  à  supprimer  ou  à  atténuer  sensi- 
blement le  choc  au  départ  auquel  sont  soumis 
ces  projectiles.  Deu\  moyens  ont  été  pro- 
posés pour  résoudre  la  difticulté:  1°  conserver 
la  poudre  comme  propulseur,  mais  en  inter- 
calant entre  le  projectile  et  la  gargousse  un 
tampon  destiné  à  amortir  le  choc  au  départ  ; 
2°  en  employant  l'air  comprimé  à  une  pres- 
sion déterminée  comme  force  de  projection. 

Au  lieu  d'employer  uniquement  l'air  com- 
primé, comme  le  fait  le  capitaine  Zalinski, 
de  la  marine  des  États-Unis,  dont  nous  ve- 
nons d'indiquer  la  méthode,  M.  Maxim  ajoute 
une  certaine  quantité  d'un  hydrocarbure  vo- 
latil, comme  la  gazoline.  Le  mélange  gazeux 
ainsi  produit  est  introduit  sous  pression  der- 
rière le  projectile  qui,  après  un  certain  par- 
cours dans  Vm'me,  fait  agir  un  détonateur 
produisant  l'explosion  du  mélange  gazeux. 
D'après  M.  Maxim,  la  pression  initiale  em- 
ployée pourrait  être  moitié  moindre  qu'avec 
le  procédé  Zalinski  et,  par  suite,  les  dangers 
d'explosion  prématurée  beaucoup  moindres. 

—  revolver.  Engin  intermédiaire  entre 
le  canon  de  campagne  et  la  mitrailleuse.  11 
tient  du  canon  en  ce  qu'il  lance  des  projec- 
tiles creux  en  fonte  faisant  explosion  au 
point  de  chute,  au  moyen  d'une  fusée  per- 
cutante ;  il  ressemble  à  la  mitrailleuse  par  la 
multiplicité  des  canons  (5  ou  6),  dont  le 
chargement  se  fait  automatiquement,  et  par 
son  tir,  qui  est  continu  sans  produire  de 
recul  ;  mais  il  en  diffère  parce  qu'il  ne  pos- 
sède qu'un  seul  mécanisme  de  culasse  pour 
tous  les  canons. 

Depuis  1879,  l'artillerie  française  a  admis, 
pour  l'armement  des  caponniéres,  le  canon- 
revolver  Hotchkiss,  dont  les  5  tubes  de  40™™ 
de  diamètre  ont  une  rayure  de  pas  différent  ; 
cette  différence  de  pas  permet  de  cribler  de 
projectiles  un  espace  correspondant  à  la  lon- 
gueur et  à  la  largeur  d'un  fossé  de  fortifica- 
tion. Un   mécanisme  simple  et   solide,  ren- 


420  CANON. 

fermé  dans  un  manchon-enveloppe,  permet, 
au  moyen  d'une  manivelle  et  d'une  vis  sans 
fin,  de  tirer  sans  interruption,  l'extraction 
se  faisant  automatiquement.  L'alimentation 
peut  se  faire,  soit  à  la  main,  soit  à  l'aide 
d'une  trémie.  L'absence  de  recul  permet  de 
ne  pas  renouveler  le  pointage  à  chaque  coup 
et,  par  suite,  de  tirer  par  le  brouillard, 
l'obscurité,  etc.  (/?(/.  36,  p.  999). 

Fis.  36. 


—  à  tir  rapide.  Le  canon  à  tir  rapide 
lance  des  projectiles  creux  (obus  ordinaires, 
obus  à  balles  ou  boîtes  à  mitraille)  avec  une 
vitesse  pouvant  atteindre  36  coups  par  mi- 
nute, mais  en  moyenne  de  10  à  12.  11  ne 
comporte  qu'un  seul  tube,  de  calibre  infé- 
rieur à  celui  des  canons  de  campagne.  Ces 
canons  sont  utilisés  pour  la  défense  des 
places,  principalement  pour  l'armement  des 
caponniéres  de  flanquement.  En  vue  de  sup- 
pléer à  l'insuflisance  du  canon-revolver,  la 
marine  a  étudié  les  systèmes  de  canons  à  tir 
rapide  Hotchkiss  et  NordenfeU,  au  point  de 
vue  de  l'armemeut  des  navires  et  des  com- 
pa.îïnies  de  débarquement. 

Les  canons  Hotchkiss  sont  des  calibres 
de  37™™,  47™™  et  57™™  ;  leur  mécanisme  de 
culasse  est  à  bloc  ;  en  tirant  à  soi  un  levier 
fixé  à  droite  du  canon,  on  abaisse  le  bloc  et 
le  percuteur  se  trouve  armé,  en  même  temps 
que  l'extracteur  a  expulsé  l'étui  vide.  Une 
cartouche  est  introduite  et  l'on  ferme  la  cu- 
lasse, qui  est  fixée  à  une  espèce  de  crosse  de 
pistolet  dont  on  presse  la  détente  pour  faire 
partir  le  coup.  On  distingue  deux  groupes  : 
les  canont  longs,  dont  la  vitesse  initiale  at- 
teint 620  mètres,  et  les  canons  courts,  dont 
la  vitesse  varie  de  435  à  4o0  mètres.  L'effet 
du  tir  des  canons  longs  est  suffisant  pour 
perforer  les  organes  essentiels  des  torpilleurs 
(chaudière  et  machine).  Le  47™™  est  en  ser- 
vice dans  la  marine  française  ;  le  57™™  est 
adopté  par  l'amirauté  anglaise.  On  étudie 
des  canons  à  tir  rapide  de  67™™  et  de 
100™™. 

Les  canons  Nordenfelt.  plus  compliqués, 
mais  à  tir  plus  rai)ide  que  les  Hotchkiss,  ont 


i 


CANONNADE. 


m 


C  ANTONN  EMENT. 


un  mécanisme  de  culasse  comprenant  un  bloc 
et  un  coin,  articulés  ensemble.  Ils  ont  des 
calibres  bien  plus  variés  (de  32'"""  à  107™-") 
et  un  plus  grand  nombre  d'affectations,  mais 
ils  n'ont  pas  été  admis  en  France. 

11  existe  encore  divers  systèmes  de  canons 
à  tir  rapide,  dont  on  doit  se  borner  à  donner 
ici  le  titre  :  tels  sont  les  systèmes  Griison, 
Armstrong,  Krupp,  3/axiHi,  dont  les  calibres 
vont  jusqu'à  13"^™  et  même  IS'^™. 

CANONNADE.  Feu  souteim  d'une  ou 
plusieurs  pièces  de  canon  ;  effet  que  produit 
l'explosion  du  canon  dans  une  bataille  ou 
dans  un  combat. 

CANONNER.  Battre  à  coups  de  canon  ; 
lancer  des   projectiles  avec  le  canon. 

CANONNIER.  Soldat  d'artillerie  chargé 
du  service  des  bouches  à  feu;  synonyme 
d'artilleur.  Ceux  qui  sont  montés  sont 
nommés  canonniers  conducteurs;  ceux  qui 
sont  à  pied  portent  le  nom  de  canonniers 
servants. 

—  gardes-côtes.  Canonniers  affectés  spé- 
cialement à  la  défense  des  côtes  ;  créés  par 
Louis  XIV  ;  n'existent  plus  actuellement. 

—  vétérans  ^ou  sédentaires.  Sous- 
arme  de  l'artillerie  à  pied  ;  devenaient  partie 
intégrante  de  l'armée  sédentaire  après  avoir 
servi  activement  dans  l'artillerie.  Un  arrêté 
du  12  floréal  an  xi  distinguait  4  compagnies 
de  canonniers  vétérans  parmi  les  sédentaires. 
Actuellement,  on  désigne  sous  le  nom  de 
canonnier  vétéran  un  sous-officier  ou  [quar- 
tier-maître de  marine  qui,  après  avoir  sem 
à  bord  4  ans  comme  canonnier,  est  envoyé 
sur  un  vaisseau  spécial  pour  perfectionner 
son  instruction  dans  la  manœuvre  et  le  ser- 
vice des  pièces  de  l'artillerie  de  marine. 

La  f"  région  de  corps  d'armée  comprend 
2  bataillons  de  canonniers  sédentaires  (là 
Lille  et  1  à  V'alenciennes) ,  créés  depuis  le 
siège  de  ces  villes  en  1792,  et  que  l'on  a 
maintenus  à  cause  de  leur  valeureuse  défense 
à  cette  époque.  Ces  2  bataillons  font  partie 
de  l'arntée  territoriale  et  se  recrutent  par 
enrôlements  volontaires  parmi  les  hommes 
de  l'armée  territoriale,  ou  sa  résene,  ou 
même  libérés  définitivement  du  service  mili- 
taire. 

CANONNIÈRE.  Au  début,  tente  servant 
à  abriter  4  canonniers,  puis  toutes  les  tentes 
portèrent  ce  nom  jusque  vers  1830.  On 
donnait  aussi  ce  nom,  autrefois,  à  des  ou- 
vertures pratiquées  dans  les  murs,  analogues 
à  nos  embrasures  couvertes. 

En  terme  de  marine,  une  canonnière  ou 
plutôt  une  clialoupe-canonnière  est  un  petit 
navire  à  faible  tirant  d'eau  et  pourvu  d'une 
puissante  artillerie  ;  elle  est  employée  sur 
les  côtes  ou  dans  les  grands  cours  d'eau  pour 


coopérer  au  bombardement  des  ports  ou  au 
servii-e  des  stations  navales. 

CANOT.  Petite  embarcation;  petit  ba- 
teau. 

CANOTAGE.  Action  de  conduire  un  ca- 
nut. Les  pontonniers  et  les  soldats  du  génie 
sont  exercés  au  canotage. 

CANTABRE.  Habitant  de  la  Tarraco- 
naise.  11  y  a  eu  à  plusieurs  reprises,  dans 
l'armée  française,  des  corps  basques,  bis- 
caïens,  pyrénéens,  nommés  Cantabres  et 
coiffés  d'un  béret. 

CANTINE.  Lieu  où  l'on  vend  à  boire  et 
à  manger,  dans  une  caserne  ou  autre  établis- 
sement. Elles  ont  pour  but  principal  de  pour- 
voir à  la  nourriture  des  sous-officiers.  Il  en 
existe  généralement  une  par  bataillon,  dans 
l'infanterie  ;  deux  par  régiment,  dans  la  ca- 
valerie ;  trois  par  régiment,  dans  l'artillerie  ; 
et  quatre  par  régiment,  dans  le  génie;  mais 
ces  chiffres  n'ont  rien  d'absolu. 

—  d*ambulance  vétérinaire. 

—  à  vivres.  Coffre  à  compartiments  des- 
tiné à  contenir  les  vivres  et  les  ustensiles 
nécessaires  aux  officiers  en  campagne.  Il  en 
est  alloué  une  pour  4  ou  5  officiers.  Elle 
renferme  2  rations  de  vivres  par  officier, 
ainsi  que  le  matériel  nécessaire  pour  faire  la 
cuisine  et  pour  prendre  les  repas. 

—  médicale,  il  existe,  dans  chaque 
corps,  une  paire  de  cantines  médicales  desti- 
nées uniquement  à  être  utilisées  en  cam- 
pagne. 

CANTINIER.  Celui  qui  est  chargé  de 
tenir  une  cantine.  En  temps  de  guerre,  les 
cantiniers  civils  autorisés  à  suivre  les  armées 
en  campagne  seront  pourvus  d'un  uniforme 
en  drap  gris  bleuté  et  devront  porter  une 
plaque. 

CANTINIÈRE.  L'épouse  du  cantinier. 
Elle  est  pourvue  d'une  commission  délivrée 
par  le  conseil  d'administration.  Elle  est  tenue 
de  nourrir,  à  des  tarifs  fixés  par  le  colonel, 
les  sous-ofliciers  et  les  caporaux  ou  soldats 
autorisés  à  ne  pas  vivre  à  l'ordinaire.  Elle  a 
la  permission  de  tenir,  dans  la  caserne,  un 
débit  de  boissons  et  de  denrées  alimentaires. 
Elle  n'est  plus  astreinte  à  porter  un  uni- 
forme, comme  jadis,  mais  seulement  une 
plaque  sur  le  bras.  Elle  a  le  droit  d'em- 
mener, en  campagne  ou  aux  manœuvres,  une 
voiture  portant  certaines  inscriptions  régle- 
mentaires et  qui  marche  avec  le  train  régi- 
mentaire. 

CANTONNEMENT.  Lieux  habités  que 
les  troupes  occupent  sans  y  être  casernées. 
L'établissement  des  troupes  au  cantonne- 
ment doit  être  aussi  fréquent  que  possible, 
d'après  le  règlement  sur  le  service  en  cam- 
pagne. Pour  cantonner,  on  utilise  toute  la 


CANTONNER. 


422 


CAPONNIÈRE. 


superficie  couverte  ;  toutefois,  les  habitants 
ne  sont  jamais  délogés. de  la  chambre  et  du 
lit  où  ils  ont  l'habitude  de  coucher.  Lorsque 
l'armée  est  couverte  à  gi-ande  distance,  les 
cantonnements  peuvent  être  étendus,  de 
façon  à  assurer  aux  hommes  des  abris  con- 
venables ;  dans  le  voisinage  de  l'ennemi,  et 
quand  il  est  nécessaire  de  se  concentrer,  les 
cantonnements  sont  plus  resserrés.  La  répar- 
tition du  cantonnement  est  faite  par  les  gé- 
néraux ;  la  préparation  du  cantonnement  est 
faite  par  le  détachement  du  campement,  de 
la  manière  indiquée  à  l'article  44  du  Service 
en  campagne. 

Dans  les  investissements,  les  cantonne- 
ments des  troupes  de  siège  sont  situés  hors 
de  portée  du  canon  de  la  place,  soit  à  8  ou 
10  kilomètres  des  ouvrages  les  plus  avancés. 
On  utilise,  pour  leur  installation,  les  vil- 
lages, hameaux,  fermes,  etc.,  et,  exception- 
nellement, on  crée  à  cet  effet  des  camps  bara- 
ffués. 

CANTONNER.  Action  de  s'installer  dans 
un  cantonnement. 

CAP.  Tête  [armé  de,  pied  en  cap). 

—  de  mailles  (V.  Camail). 

—  d'escouade.  Chef  d'escouade,  quelque 
chose  comme  le  caporal  actuel. 

—  de  more.  Cheval  à  poil  rouan,  avec 
tète  et  pieds  noii's. 

CAPARAÇON.  Armure  de  fer  ou  couver- 
turc  qui  enveloppait  le  cheval,  au  temps  de 
la  clicvalerie. 

CAPE.  Manteau  militaire  des  anciens, 
fait  en  poil  de  chèvre.  Il  recouvrait  et  ca- 
chait l'armure  des  chevaliers  sous  une  forme 
ressemblant  un  peu  à  notre  capote  de  troupe. 

CAPELINE.  Espèce  de  casque  de  fer  en 
usage  dans  l'infanterie.  C'était  un  ;jo(  garni 
de  quelques  accessoires. 

CAPITAINE.  Officier  subalterne  qni  com- 
mande une  compagnie,  un  escadron  ou  une 
batterie.  Il  porte  comme  insignes  de  grade 
trois  galons  d'or  ou  d'argent  au  képi  et  sur 
les  manclies.  Le  capitaine  est  responsable  de 
l'instruction  théorique  et  pratique,  de  la 
discipline  des  officiers  et  des  hommes  de 
troupe,  ainsi  que  de  l'administration  de  sa 
compagnie.  Il  veille  à  ce  que  les  militaires 
sous  ses  ordres  soient  pourvus  des  effets  ré- 
glementaires et  soient  constamment  prêts  à 
marcher.  Les  titres  :  capitaine  de  distribu- 
tion, de  piquet,  de  semaine,  de  visite,  s'expli- 
quent d'eux-mêmes. 

—  adjudant-major.  (V.  Adjudant-ma- 
jor). 

—  d'habillement.  Officier  qai  est  chargé 
de  la  comptabilité  et  de  la  gestion  de  tout  le 
matériel  du  régiment.  Il  est  membre  du 
conseil    d'administration;    il    commande   la 


section  ou  le  peloton  hors  rang,  et  le  petit 
état-major.  Dans  un  bataillon  formant  corps, 
les  fonctions  d'officier  d'habillement  sont 
rempbesparun  lieutenant  ou  sous-lieutenant. 
Il  est  secondé  par  un  officier  adjoint. 

—  trésorier.  Officier  qui  est  chargé  de 
la  comptabilité  en  deniers  du  régiment,  ainsi 
que  de  toutes  les  opérations  relatives  à  cette 
gestion.  Il  est  membre  et  secrétaire  du  con- 
seil d'administration  ;  il  est  archiviste  du 
corps.  Dans  les  bataillons  formant  corps  et 
dans  la  gendarmerie,  les  fonctions  de  tréso- 
rier sont  remplies  par  un  lieutenant  ou 
sous-lieutenant.  Le  capitaine  trésorier  est 
secondé  par  un  adjoint. 

—  d'armes.  Sous-officier  ayant  le  rang 
d'adjudant,  qui  remplit  les  fonctions  d'in- 
structeur pour  les  manœuvres  d'infanterie,  à 
liord  des  navires  de  guerre. 

—  de  louveterie.  Officier  civil  chargé 
de  la  destruction  des  loups  et  des  fauves. 

CAPITAINERIE.  Etendue  de  la  juridic- 
tion d'un  capitaine  de  louveterie. 

Le  capitaine  de  gendarmerie  commande 
la  gendarmerie  d'un  arrondissement,  comme 
les  lieutenants  et  sous-lieutenants. 

CAPITAL.  Principal.  Peine  capitale, 
peine  de  mort.  Dans  le  langage  commercial, 
on  donne  le  nom  de  capital  à  toute  somme 
qui  produit  un  intérêt. 

CAPITALE.  La  capitale  d'un  bastion  ou 
d'un  ouvrage  de  fortification  quelconque,  est 
la  bissextrice  de  l'angle  saillant  formé  par 
les  faces. 

CAPITULATION.  Convention  fixant  les 
conditions  auxcjuelles  une  troupe  ou  une 
place  de  guerre  consent  à  cesser  les  hostilités 
et  à  rendre  les  armes  ou  la  jjlace.  Tout  com- 
mandant d'une  place  qui  a  capitulé,  doit  en 
rendre  compte  devant  un  conseil  de  guerre. 
Autrefois,  il  ne  pouvait  capituler  que  lors- 
qu'il existait  une  brèche  praticable  et  qu'il 
avait  été  livré  un  assaut.  Le  conseil  de 
guerre  est  actuellement  chargé  d'apprécier 
si  le  commandant  ou  gouverneur  a  rendu  la 
jilace  qui  lui  était  confiée,  sans  avoir  épuisé 
tous  les  moyens  de  défense  dont  il  disposait 
et  sans  avoir  fait  tout  ce  que  prescrivaient 
le  devoir  et  l'honneur.  Le  commandant 
d'une  troupe  armée  qui  capitule  en  rase 
campagne  est  puni  de  la  destitution,  s'il  a, 
au  préalable,  épuisé  tous  les  moyens  de  ré- 
sistance ;  il  est  puni  de  mort  dans  tous  les 
autres  cas.  La  capitulation  d'une  place  avec 
les  honneurs  de  la  guerre  signifie  que  la  gar- 
nison a  le  droit  de  se  retirer  avec  armes  et 
bagages. 

CAPITULER.  Conclure  une  capitulation. 

CAPONNIÈRE.  A  une  double  acception 
dans  la  fortification  française  :  1°  Suréleva- 


CAPOI^IÈRE. 

tion  de  terrain  servant  de  communication,  à 
ciel  ouvert,  dans  les  fossés;  elle  est  organisée 
dêfeusivement,  c'est-à-dire  en  forme  de  pa- 
rapet ;  elle  est  double  quand  elle  couvre  des 

Fis.  37. 


123  CAPONNIÈRE. 

A  l'origine,  c'était  un  petit  corps  de  garde 
casemate  et  h  meurtrières,  d'où  l'on  pouvait 
en  quelque  sorte  se  battre  en  capon.  Elle  fut 

Fis.  38. 


coups  des  deux  côtés,  et  simple  quand  elle 
n'abrite  que  d'un  côté.  —  2°  Construction 
casematée  servant  au  flanquement  des  fossés 
d'un   ouvrage   de  fortification  permanente. 


ensuite  employée  sous  le  nom  de  basse-cour 
et  de  moineau.  Avec  la  fortification  polygo- 
nale, le  flanquement  est  obtenu  par  des 
caponnières  placées  au  fond  du  fossé  et  dou- 


Fie.  41. 


CAPONNIÈRE. 


-124 


CAPORAL. 


naiit  des  feux  rasants  dans  le  sens  de  la 
longueur  de  celui-ci.  Elle  peut  affecter 
toutes  les  formes,  pourvu  que  ses  faces 
flanquantes  soient  à  peu  près  normales  à  la 
direction  du  tir  ;  mais  sa  forme  la  plus  géné- 
rale comporte  deux  faces,  à  peu  près  perpen- 
diculaires aux  fossés,  et  une  tête,  c'est-à-dire 
une  partie  qui  la  termine  vers  la  contres- 
carpe. Cette  tète  affecte  des  formes  tiès  va- 
riées :  à  redan  (fiy.  37),  en  as  de  pique 
{fig.  38),  en  fer  à  cheval  (fig.  39),  à  oreilles 

Fia-.  39. 


de  chat  {fuj.  40).  Ces  différentes  dispositions 
très  compliquées  de  la  tète  de  la  caponnière 
ont  été  employées  surtout  en  Allemagne 
et  en  Autriche  pour  flanquer  les  fossés  du 
corps  de  place  ,  mais  cette  tête  demande 
à  son  tour  à  être  flanquée  par  une  brisure 
du  parapet  en  arrière  {fig.  41);  elles  sont 
souvent  à  deux  étages,  mais  paraissent 
abandonnées  dans  les  constructions  actuelles. 
Dans  les  autres,  la  tête  se  flanque  par  elle- 
même,  c'est-à-dire  au  moyen  de  créneaux- 
mâchicoulis,  disposition  plus  avantageuse 
sous  tous  les  rapports.  Les  caponnières  qui 
ne  donnent   des   feux   que   d'un    côté  sont 

Fig.  40. 


simples  ;  celles  qui  donnent  des  feux  des 
deux  côtés  sont  doubles.  On  peut  aussi  flan- 
quer la  caponnière  par  elle-même  au  moyen 
d'un  orillon.  Un  fossé-diamant,  flanqué  par 
des  galeries  d'escarpe,  précède  le  mur  de 
masque  par  lequel  on  tire,  afin  d'em])êcher  les 
créneaux  d'être  embouchés  (/?</.  41).  Ton  tes  les 
fois  qu'une  caponnière  est  exposée  aux  feux 
directs  ou  plongeants,  on  la  protège  par  une 


voûte  placée  en  avant  et  que  l'on  appelle 
visière  ou  voûte-tunnel.  La  voûte  qui  sert  de 
toit  aux  caponnières  est  recouverte  d'une 
épaisseur  de  3  mètres  de  terre,  au  moins  ; 
malgré  cette  épaisseur  et  les  précautions 
prises  pour  masquer  le  mieux  possible  les 
caponnières,  il  est  à  peu  près  reconnu  qu'elles 
ne  résisteraient  pas  suffisamment  aux  pro- 
jectiles de  siège  actuels  ;  on  étudie  les 
moyens  de  les  améliorer  ou  de  les  rempla- 
cer. 

CAPORAL.  Premier  grade  de  la  hiérar- 
chie militaire.  Les  insignes  distinctifs  de  ce 
grade  consistent  en  deux  galons  de  laine 
rouge  ou  jonquille  sur  chaque  manche.  Le 
caporal  commande  une  escouade,  sous  la 
direction  des  sous-officiers  et  des  officiers  de 
la  compagnie.  Indépendamment  de  ces  attri- 
butions essentielles,  il  peut  remplir  les 
fonctions  suivantes  :  caporal  de  chambrée, 
qui  est  chargé  de  la  police  et  de  la  propreté 
de  la  chambrée,  ainsi  que  de  la  conservation 
des  effets  de  casernement  qui  y  sont  conte- 
nus ;  caporal  d'ordinaire,  qui  est  chargé  de 
tous  les  détails  du  service  de  l'ordinaire  de 
la  compagnie,  sous  la  direction  du  sergent- 
major,  du  lieutenant  et  du  capitaine  ;  capo- 
ral de  semaine,  qui  est  chargé  de  seconder 
le  sergent  de  semaine  dans  tous  les  détails 
du  service  de  semaine  ;  caporal  de  pose,  qui 
est  chargé  de  poser  et  de  relever  les  senti- 
nelles, quand  il  est  de  garde. 

—  armurier,  qui  est  adjoint  au  chef 
armurier,  pour  le  seconder  dans  son  ser- 
vice. 

—  clairon,  qui  est  chargé,  sous  les 
ordres  du  tambour-major,  de  l'instruction 
des  clairons  du  régiment. 

—  d'infirmerie,  qui  est  chargé  de  la 
surveillance  des  malades  à  l'infirmerie,  ainsi 
que  de  l'exécution  des  ordres  du  médecin 
chef  de  service,  et  de  la  tenue  des  écritures 
de  l'infirmerie. 

—  moniteur  d'escrime,  qui  est  chargé 
de  seconder  le  sous-oflicier  maître  d'escrime, 
pour  l'enseignement  de  l'esrrime  dans  un 
corps  de  troupe. 

—  l^''  ouvrier  tailleur ,  cordon- 
nier, etc.,  qui  est  placé  à  la  tète  des  ou- 
vriers composant  l'atelier  des  tailleurs,  ou 
celui  des  cordonniers,  etc.,  pour  exécuter 
les  confections,  les  retouches  et  les  répara- 
tions des  effets  d'habillement  et  de  chaus- 
sure, sous  la  direction  de  l'officier  d'habil- 
lement. 

—  sapeur,  qui  connnande  aux  sapeurs 
du  régiment,  et  qui  est  responsable  de  leur 
instruction. 

—  secrétaire,  qui  remplit  les  fonctions 
de  secrétaire  auprès  du  major,  ou  du  tréso- 


CAPOTE. 


)âo 


CARNET. 


lier,  ou  de  l'ofûcier  d'habillement,  ou  de 
l'oflicier  d'armoment  du  régiment. 

—  tambour ,  qui  est  chargé,  sous  les 
ordres  du  tambour-major,  de  l'instruction 
des  tambours  du  bataillon. 

CAPOTE .  Effet  d'habillement  long  et 
ample  que  portent  les  soldats  et  les  officiers 
des  armes  à  pied.  La  capote  est  en  drap 
gris  bleuté  pour  les  hommes  de  troupe,  et 
en  drap  bleu  foncé  pour  les  officiers. 

CAPSULE.  Petit  godet  de  cuivre  au  fond 
duquel  est  déposée  une  couche  de  poudre 
fulminante,  que  Ton  enflamme  au  moyen 
d'un  mécanisme  de  percussion.  Etait  em- 
ployée avec  les  fusils  à  piston.  Pour  les 
canons,  à  cause  de  leur  épaisseur,  la  capsule 
surmonte  une  éloupille  qui  porte  le  feu 
jusqu'à  la  gargousse.  Avec  les  fusils  à 
aiguille,  la  capsule  en  forme  de  chapeau  fait 
partie  intégrante  de  la  carlouche  ;  chaque 
capsule  contient  13  grammes  d'une  poudre 
fulminante  composée  de  2  parties  en  poids 
de  fulminate  de  mercure,  1  partie  de  sal- 
pêtre et  une  partie  de  sulfure  d'antimoine. 
Dans  les  fusils  modèles  1874  et  1886,  la 
capsule  est  une  simple  alvéole  en  cuivre 
sans  rebord,  de  4™™  environ,  contenant  à 
peu  prés  1/2™™  de  poudre  fulminante  de  la 
composition  précédente.  La  détonation  de  la 
poudre  fulminante,  par  le  percuteur,  est 
provoquée  par  l'intermédiaire  d'une  pièce 
métallique  {enclume  ou  enclumette),  contre 
laquelle  le  ciioc  vient  la  comprimer.  Cotte 
enclumette  est  formée  par  le  métal  même  du 
culol,  embouli  en  conséquence.  Les  explosifs 
tels  que  la  dynamite,  etc.,  ne  peuvent  faire 
explosion  qu'au  moyen  de  capsules  spéciales 
appelées  détonateurs,  dont  la  charge  de  ful- 
minate de  mercure  varie  suivant  le  but  à 
obtenir  ;  les  dimensions  de  la  capsule  varient 
de  même. 

CAPTAL.  Titre  en  usage  jadis  chez  les 
Romains  ;  il  a  quelque  analogie  avec  celui 
de  général  d'armée,  de  gouverneur  d'une 
forteresse  ou  d'une  région  frontière. 

CAPTIF.  Celui  qui  a  été  pris  à  la  guerre 
et  rendu  esclave.  Cette  coutume  barbare 
n'existe  plus  chez  les  nations  civilisées.  Les 
militaires,  pris  à  la  guerre,  sont  maintenant 
appelés  prisonniers  de  guerre. 

CAPTIVITÉ.  Privation  de  la  liberté,  soit 
comme  captif,  soit  comme  prisonnier. 

CAPTURE.  Prise  faite  à  la  guerre  par 
des  soldats.  Arrestation  d'une  personne.  Sai- 
sie de  marchandises  de  contrebande. 

CAPUCE.  Pièce  faisant  partie  de  la  garde 
des  sabres  modèle  1817,  pour  officiers;  elle 
surmontait  la  branche  de  la  garde  et  était 
entourée  par  la  calotte. 


CAPUCHON.  Vêtement  servant  à  recou- 
vrir la  tète  ;  collet  à  capuchon. 

CAPUCINE.  Anneau  de  fer  ou  de  cuivre, 
à  bec  coupé  droit,  qui  sert  à  maintenir  le 
canon  d'une  arme  à  feu  sur  sa  monture. 
C'est  une  des  pièces  de  garniture. 

CARABIN.  Soldats  de  cavalerie  légère 
ciiargés  d'escarmoucher  et  de  protéger  les 
retraites  aux  XVF  et  XYIl"  siècles.  Rem- 
placés depuis  Louis  XV  par  les  carabiniers, 
supprimés  en  1871.  Etudiant  en  médecine. 

CARABINE.  Arme  à  feu  portative  plus 
courte  et  plus  légère  que  le  fusil,  mais  ti- 
rant la  même  cartouche  que  ce  dernier.  Elle 
constitue  l'armement  de  certaines  troupes  à 
cheval.  Cette  arme  est  du  môme  système  que 
le  fusil,  c'est-à-dire  du  modèle  1886  à  répé- 
tition, mais  le  levier  est  recourbé  pour  éviter 
les  chocs  accidentels  à  cheval,  et  permettre 
le  port  de  cette  arme  à  la  botte. 

CARABINER.  Creuser  des  rayures  dans 
le  canon  d'une  arme  à  feu. 

CARABINIER.  Soldat  de  grosse  cava- 
lerie armé  d'une  carabine  :  les  deux  régi- 
ments existant  en  France  en  1814  étaient 
cuirassés  et  furent  fondus  en  un  seul  sous  le 
second  Empire,  avec  le  titre  de  carabiniers 
de  la  garde.  Ils  furent  supprimés  en  1871. 
Dans  l'infanterie  légère ,  les  carabiniers 
étaient  des  soldats  d'élite,  comme  les  grena- 
diers dans  l'infanterie. 

CARACOLE.  Mouvement  de  cavalerie 
consistant  à  faire  par  le  flanc,  puis  à  décrire 
un  cercle  ou  un  demi-cercle. 

CARACOLER.  Manier  de  côté  et  d'autre 
un  clieval  isolément. 

CARCAMUSE  ou  CARCAMOUSSE. 
Espèce  de  bélier  en  usage  sous  Charles  le 
Simple,  pour  renverser  les  murailles. 

CARCAS.  Un  des  noms  donnés  au  car- 
quois au  moyen  âge. 

CARCASSE.  Projectile  de  guerre,  explo- 
sif et  incendiaire,  de  la  forme  d'un  œuf  et 
tiré  comme  les  bombes  au  moyen  de  mor- 
tiers ou  de  pierriers.  Inventé  en  1672,  ce 
projectile  a  été  peu  employé.  Actuellement, 
partie  du  revolver  recevant  les  diverses  piè- 
ces démontables  de  l'arme. 

CARDINAL.  Un  des  soixante  et  dix  pré- 
lats du  sacré-collège  ou  conseil  du  pape.  Ils 
sont  nommés  directement  par  le  pape,  après 
entente  avec  leurs  gouvernements  respectifs, 
pour  ceux  qui  sont  étrangers.  Us  portent  la 
soutane,  le  chapeau  et  la  barrette  rouges. 
La  France  compte  actuellement  6  cardinaux. 
Us  avaient  droit  aux  mêmes  honneurs  mili- 
taires que  les  maréchaux  ou  amiraux. 

CARNAGE.  Massacre,  tuerie. 

CARNET.  Petit  livre  de  notes  que  l'on 
porte  avec  soi.  Pour  le  service  militaire,  on 


CAROBALISTE. 


en  emploie  un  certain  nombre  qui  portent 
les  titres  suivants  :  des  malades  et  blessés, 
de  ferracje  des  maréchaux,  des  mutations,  des 
bons  des  médecins,  des  accidents  de  tir,  de 
l'cglaye  des  armes,  de  caisse,  de  comptabilité, 
de  compte  courant  avec  le  Trésor,  de  muni- 
tions, des  brigades  de  gendarmerie,  des  dé- 
serteurs, des  économies  de  fourrages,  des 
efjets  prélevés,  des  fonds  divers,  des  opéra- 
tions journalières,  des  pointures,  de  mobili- 
sation, de  ?-epîts  e<  d'ordres,  de  réquisition, 
de  réparations  à  Varmement,  etc. 

CAROBALISTE.  Espèce  de  be/ier  ou  ha- 
liste  moyenne  portée  sur  un  train  à  quatre 
roues,  traîné  par  deux  animaux  qui  étaient 
protégés  par  un  caparaçon  de  mailles. 

CAROBOTANE.  Nom  sous  lequel  on  dé- 
signait autrefois  la  bombarde. 

CARONADE.  Bouche  A  feu  à  âme  lisse, 
très  courte  et  très  légère,  en  usage  dans  la 
marine.  Elle  est  très  simple  et  très  facile  à 
manœuvrer,  mais  son  recul  est  considé- 
rable. 

CAROTTE.  Plante  potagère  à  racine  co- 
mestilile.  Elle  fait  partie  des  légumes  admis 
pour  les  ordinaires  de  la  troupe.  Elle  peut 
aussi  être  substituée  au  fourrage  dans  les 
proportions  suivantes  :  à  la  paille,  pour 
deux  fois  le  poids  ;  au  foin,  pour  trois  fois 
le  poids  ;  à  l'avoine,  pour  six  fois  le  poids. 
CARQUOIS.  Etui  à  flèches,  porté  sur 
l'épaule  au  moyen  d'une  attaclie. 

CARRE.  Face  d'une  lame  d'épée,  de 
baïonnette  ou  de  fleuret, 

CARRE.  Figure  qui  a  quatre  côtés  égaux 
et  quatre  angles  droits.  Ordre  de  formation, 
naguère  en  usage  dans  l'infanterie,  pour  ré- 
sister aux  attaques  de  la  cavalerie  en  masse. . 
Cette  formation  est  remplacée,  depuis  1873, 
par  la  colonne  contre  la  cavalerie. 

CARREAU.  Le  remplacement  des  car- 
reaux de  fenêtre  est  à  la  charge  de  la  masse 
de  casernement,  dans  les  corps  où  elle  existe, 
et  par  la  masse  d'habillement  et  d'entretien 
dans  les  autres  corps.  Un  carreau  de  chaque 
fenêtre  est  remplacé,  dans  chaque  chambre, 
par  une  toile  métallique,  pour  assurer  l'aéra- 
tion (Instr.  du  4  mai  1883). 

CARRELET.  Sorte  d'épée  dont  la  lame 
est  très  mince  et  triangulaire. 

CARRER.  Former  le  carré,  d'où  est  venu 
le  mot  contrecarrer,  opposer  carré  à  carré. 
Se  carrer,  avoir  un  maintien  qui  dénote  la 
prétention,  l'arrogance. 

CARRIÈRE.  Lieu  fermé  de  barrières  et 
disposé  pour  les  courses,  les  exercices  à  che- 
val.. Lieu  d'où  l'on  tire  la  pierre,  l'ardoise, 
le  marbre,  etc.  Celles  d'une  certaine  éten- 
due peuvent  être  organisées  défensivement 


126  CARTOUCHE. 

comme  les  chemins  creux.  Au  figure  :  pro- 
fession que  l'on  embrasse. 

CARROUSEL.  Autrefois  tournois,  consis- 
tant principalement  en  courses  de  chevaux 
et  de  chariots,  en  joutes,  jeux  guerriers,  etc. 
Actuellement,  fête  militaire  donnant  une 
image  d'un  combat  représenté  par  plusieurs 
groupes  ou  (fuadrilles  de  cavaliers  se  livrant 
à  certaines  courses  (de  bagues,  de  tètes),  et 
à  certains  exercices  plus  ou  moins  compli- 
qués et  cUf  fi  elles. 

CARROUSSE  ou  CARROUZE.  Char  ou 
machine  roulante  sur  laquelle  les  Italiens, 
au  moyen  âge,  plantaient  l'étendard  de  la 
patrie,  et  qui  ne  marchait  qu'avec  le  géné- 
ral de  l'armée. 

CARRURE.  Largeur  du  dos  à  l'endroit 
des  épaules. 

CARTE.  Feuille  de  papier  sur  laquelle 
est  représentée  quelque  partie  de  la  surface 
du  globe  terrestre.  Les  principales  cartes 
employées  dans  l'armée  française  sont  :  la 
carte  de  l'état-major  à  l'échelle  de  5075^, 
par  feuilles  ou  par  quart  de  feuilles,  et  sa 
réduction   à   l'échelle   de 


fo-  pour  les 
études  d'ensemble. 

Ces  cartes  sont  noires  et  le  relief  du  ter- 
rain est  représenté  par  des  hachures  et  des 
côles  d'altitude. 

Le  service  du  génie  a  publié  une  carte 
coloriée  en  trois  couleurs,  à  l'échelle  de 
iTôfôô^'  '^'^"^  laquelle  le  relief  du  terrain 
est  indiqué  au  moyen  de  courbes  horizon- 
tales, et  par  des  teintes  bistrées  plus  ou 
moins  foncées,  suivant  l'altitude. 

La  lecture  des  cartes  exige  la  connaissance 
de  la  topographie  et  des  signes  convention- 
nels adoptés. 

CARTEL.  Espèce  de  convention  qui, 
même  jusqu'au  XVIll^  siècle,  réglait  le  nom- 
bre d'honmies  dont  pouvait  être  composé  un 
parti  à  la  guerre,  les  balles  de  fusil  à  em- 
ployer, etc.  Accord  stipulant  au  moyen  âge 
la  rançon  (somme  à  payer)  d'un  prisonnier 
vaincu  dans  un  comhat.  Promesse  récipro- 
que faite  par  des  puissances  limitrophes  de 
se  rendre  leurs  déserteurs  ;  c'est  alors  un  car- 
tel d'extradition.  Provocation  ou  déû  eu 
usage  dans  les  guerres  du  moyen  âge. 

CARTOGRAPHIE  militaire.  Le  service 
géographique  est  chargé  de  tout  ce  qui  con- 
cerne la  confection,  la  mise  à  jour,  la  pré- 
paration et  la  distribution  des  cartes  de  toute 
espèce  qui  peuvent  être  nécessaires  à  l'armée 
en  temps  de  paix  ou  en  cas  de  mobilisation . 

CARTOUCHE.  Dans  les  armes  se  char- 
geant par  la  bouche,  la  cartouche  consistait 
en  une  bande  de  carton  ou  de  gros  papier 
enveloppant  la  balle  et  la  poudre,  de  ma- 
nière à  accélérer  le  chargement. 


CARTOUCHE. 


Ul 


CARTOUCHE. 


Avec  les  armes  se  chargeant  par  la  ca- 
lasse ,  la  cartouche  comprend  i'étui ,  la 
charge,  la  bnlle  et  Yamorce. 

Il   y  en  a   de  deux  espères  princiiiales  : 

1°  les  cartouches  à  étui  combustible, 
dans  lesquelles  tous  les  résidus  sont  brûlés  ou 
disparaissent  par  le  tir,  conmie  notre  an- 
cienne cartouche  du  fusil  modèle  1866.  A 
côté  de  leurs  avantages  balistiques,  de  légè- 
reté, de  facilité  de  fabrication  et  de  sup- 
pression de  l'extracteur,  ces  cartouches  pré- 
sentent de  nombreux  inconvénients  qui  ont 
forcé  de  les  délaisser,  savoir  :  emploi  d'une 
aiguille  longue  et  fragile,  obturation  incom- 
plète du  mécanisme  et  crachements,  ratés 
assez  nombreux,  encrassement  de  l'arme, 
défaut  de    résistance   à  l'humidité  ;    2^    les 

cartouches  à  étui  métallique,  qui  peu- 
vent être  à  percussion  périphérique  ou  à 
percussion  centrale. 

Dans  la  cartouche  à  percussion  périphéri- 
que, telle  que  la  cartouche  Yetterli  [pg.  42), 
adoptée  eu  Suisse,  le  fulminate  est  placé  dans 
un  bourrelet  ménagé  au  pourtour  du  culot 
de  l'étui,  et  l'inflanmiation  est  produite  par 
un  percuteur  agissajit  sur  un  point  quelcon- 
que du  bourrelet  ;  en  cas  de  raté,  il  suffit  de 
faire  tourner  un  peu  la  cartouche  pour  ame- 
ner un  autre  point  du  bourrelet  en  contact 
avec  le  percuteur;   ce  genre  de  cartouches, 

Fis.  42.  Fie-.  43.  Fisr.  44. 


exigeant  un  bourrelet  très  mince 
et  peu  solide,  ne  peut  supporter 
un  effort  considéralile  et  produit 
des  crachements  ;  il  ne  convient  que  pour 
des  armes  tirant  à  faibles  charges,  et  on  lui 
a  préféré  les  cartouches  à  percussion  centrale , 
dans  lesquelles  Yamorce  est  placée  au  centre 
du  culot. 

Il  y  en  a  de  deux  types  principaux  :  le 
type  Boxer  (fig.  43),  adopté  en  Angleterre, 
dans  lequel  l'étui  en  clinquant,  fortement 
attaché  à  un  culot  en  laiton,  est  renforcé  à 
sa  partie  postérieure  par  deux  ou  trois 
culots  métalliques  s'emboitant  les  uns  dans 


les  autres;  le  type  Berdan,  dont  l'étui  a  la 
forme  de  deux  cylindres  raccordés  par  une 
portion  tronconique,  et  dont  la  base  est  re- 
poussée en  deux  sens  différents,  pour  former 
au  centre  une  sorte  d'enclume  contre  laquelle 
se  place  l'amorce  {fig.  44). 

Les  cartouches  à  étui  métallique  résistent 
bien  à  l'humidité,  sont  d'une  fabrication  ra- 
pide, facile  et  économique,  et  ne  produisent 
point  de  ratés. 

Les  cartouches  réglementaires  actuelle- 
ment en  service  en  France,  sont  du  système 
Berdan  et  comprennent  :  1°  la  cartouche 
du  fusil  modèle  1874,  employée  aussi  pour 
la  carabine  de  cavalerie  et  celle  de  gendar- 
merie, pour  le  mousqueton  d'artillerie,  le 
fusil  de  la  marine,  le  canon  à  balles  et  le 
canon-revolver.  Elle  a  été  modifiée  en  1879 
et  en  1883  ;  elle  comporte  actuellement  : 
re'^MJ  en  laiton  pesant  12  grammes;  la 
charge  de  S  gr.  25  de  poudre  F  ;  Yamorce 
ou  capsule  en  cuivre  rouge  avec  couvre- 
amorce  en  laiton  ;  le  lubrificateur,  ou  bourre 
en  cire,  qui  sépare  la  balle  de  la  poudre; 
la  balle  en  plomb  durci,  pesant  23  grammes  ; 
la  longueur  de  cette  cartouche  est  de  75™"i, 
son  diamètre  de  lliiim,  son  poids  de  43  gr., 
et  sa  vitesse  initiale  de  430  mètres  [fig.  23); 
2»  la  cartouche  du  fusil  modèle  1886 
(fig.  24)  ;  elle  a  70""™  de  longueur  et  pèse 
environ  29  grammes,  avec  une  charge  de 
2  gr,  1/2  de  poudre  sans  fumée  et  une  balle 
en  plomb  avec  chemise  en  maillechort  et  du 
poids  de  15  grammes;  3°  la  cartouche  du 
revolver  modèle  1873  (fîg.  23),  qui  pèse 
16  grammes  et  comprend  Yétui  en  laiton,  le 
tampon  en  carton  comprimé,  l'appareil  d'a- 
morce, la  charge  de  0  gr.  65  de  poudre  su- 
perfine de  chasse,  la  balle  cordée,  en 
plomb  pur,  de  forme  cylindro-ogivale,  pesant 
11  gr.  6  et  ayant  11™"»,?  de  diamètre. 

Il  existe  aussi  des  cartouches  de  tir  ré- 
duit, confectionnées  par  les  corps  pour  le  fusil 
modèle  1874,  et  comprenant  un  étui  amorcé, 
une  charge  de  0  gr.  4  de  poudre  et  une 
jjalle  sphérique  en  plomb  de  11"»™, 35  de 
diamètre  et  pesant  environ  8  gr.  7,  Il  y  a 
en  outre  des  cartouches  sans  balle  pour  les 
exercices  préparatoires  de  tir  et  les  manœu- 
vres, et  enfin  des  cartouches  avec  fausse 
balle  pour  le  fusil  modèle  1886. 

Les  cartouches  de  canons  à  balles 
sont  en  carton,  avec  culot  métallique  et 
amorce  fulminante  ;  elles  contiennent  des 
rondelles  de  poudre  comprimée  et  une  balle 
de  plomb  ;  leur  longueur  est  double  de 
l'épaisseur  de  la  culasse  mobile. 

Les  cartouches  des  canons  à  tir  ra- 
pide IlotchLisa  sont  niétalli(|ues,  avec  amorce 
centrale  placée  dans  le  culot;  le  projectile 


CARTOUCHERIE . 


128 


CASEMATE. 


est  réuni  à  la  (JouiUe,  do  sorle  que,  pour 
charger  la  pièce,  il  suffit  d'introduire  la 
cartouche  dans  la  chambre  du  canon. 

Les  cartouches  de  dynamite  sont  de 
iOO  et  de  200  gr.  L'enveloppe  se  compose 
d'une  feuille  de  papier  fort  sur  laquelle  une 
feuille  d'étain  est  soudée.  D'autres  explosifs 
s'emploient  également  en  cartouches. 

CARTOUCHERIE.  Atelier  spécial  dans 
lequel  on  confectionne  les  munitions  pour 
armes  portatives  ;  il  y  a  en  France  9  éta- 
blissements d'artillerie  de  ce  genre,  dont  les 
uns  sont  chargés  de  la  fabrication  des  étuis, 
les  autres  de  la  confection  des  balles  et  du 
chargement  des  cartouches. 

CARTOUCHIÈRE.  Espèce  de  pochette 
en  cuir,  suspendue  au  ceinturon  de  l'homme 
et  servant  à  recevoir  des  cartouches.  Cet 
objet  a  subi  bien  des  transformations  depuis 
1870,  aussi  il  en  existe  plusieurs  modèles 
en  service.  Le  système  le  plus  récemment 
adopté  consiste  en  une  pochette  à  soufflet 
en  cuir.  Chaque  homme  sera  pourvu  de 
trois  de  ces  cartouchières,  afin  de  pouvoir  y 
placer  tout  son  approvisionnement  de  car- 
touches. Des  courroies,  passant  derrière  les 
épaules  de  l'homme,  et  fixées  à.  chaque  car- 
touchière, serviront  à  soulager  la  charge  des 
hanches. 

CAS.  Ce  qui  est  advenu  ou  pourrait 
advenir;  occasion,  hypothèse,  circonstance; 
fait  pouvant  donner  des  droits  à  la  réforme, 
à  une  indemnité,  etc.  Les  cas  de  force  ma- 
jeure, spécifiés  dans  les  règlements,  déchar- 
gent les  intéressés  de  toute  responsabilité  pé- 
cuniaire (V.  En-cas  mobile). 

CASAQUE  ou  CASAQUIN.  Espèce  de 
manteau  qui  se  portait  sur  l'armure. 

CASE.  Divisions  d'un  registre  formées 
par  des  lignes  qui  coupent  les  colonnes 
transversalement  ;  elle  est  souvent  employée 
dans  les  contrôles  ou  registres  militaires. 

CASEMATE.  Local  souterrain,  à  l'abri 
des  coups  de  l'artillerie,  servant  de  logement 
pour  les  hommes  ou  de  magasin  pour  les 
approvisionnements  et  les  munitions  dans 
les  forts  et  dans  les  places  fortes.  La  case- 
mate servant  de  logement  est  généralement 
à  deux  étages  ;  elle  se  compose  de  deux  pié- 
droits espacés  de  6  mètres,  supportant  une 
voûte  surbaissée  d'une  épaisseur  de  0'",80 
à  la  clef,  et  recouverte  d'une  couche  de  terre 
de  3  mètres  d'épaisseur  au  moins.  Les  pié- 
droits ont  4  mètres  de  hauteur  ;  un  plancher 
sur  charpente  en  fer,  placé  à  2  mètres  du 
sol,  sépare  l'étage  inférieur  de  l'étage  supé- 
rieur. Les  casemates  sont  le  plus  souvent 
accolées  et  placées  sous  le  massif  du  cavalier, 
avec  façade  tournée  du  côté  opposé  aux 
coups.  Les  casemates   pour  munitions  sont 


placées  sous  les  traverses;  elles  se  composent 
de  deux  piédroits  de  l'",80  de  hauteur, 
supportant  une  voûte  en  plein  cintre  de 
0™80,  recouverte  de  3  mètres  de  terre  au 
minimum.  Cette  épaisseur  est  insuffisante 
actuellement,  et  il  est  nécessaire  de  bétonner 
les  casemates. 

Pour  assainir  les  casemates  d  habita- 
tion, on  les  sépare  des  terres  à  l'arrière  par 
une  gaine-enveloppe,  et  des  chaim  imperméa- 
bles facilitent  l'écoulement  des  eaux. 

Les  casemates  défensives  comprennent 
les  casemates  de  flanquement,  les  caves  à  mor- 
tiers ou  à  canons,  les  casemates  à  canons  pro- 
prement dites,  enfin  les  galeries  d'escarpe  et 
de  contrescarpe. 

Les  casemates  de  flanquement  sont 
généralement  employées  sous  forme  de  capon- 
nières  ou  cofjres  flanquants.  On  les  dispose 
quelquefois  derrière  l'escarpe,  dans  le  pro- 
longement des  fossés  à  flanquer.  Le  flanque- 
ment peut  aussi  avoir  lieu  au  moyen  de  ca- 
semates d'escarpe,  avec  le  tracé  baslionnc 
ou  ie)}aillé,  en  casematant  sur  toute  la  lar- 
geur du  fossé  la  partie  de  l'escarpe  placée 
dans  le  prolongement  de  ce  dernier,  ou  au 
moyen  de  casemates  de  contrescarpe, 
disposées  sous  le  glacis  aux  saillants  d'un 
front;  ces  dernières,  rarement  employées, 
prennent  aussi  le  nom  de  casemates  de 
revers. 

Les  caves  à  mortiers,  proposées  par 
Carnot,  sont  des  batteries  couvertes  à  l'é- 
preuve de  la  bombe  pour  le  tir  indirect  ; 
elles  sont  ouvertes  à  leurs  deux  extrémités  et 
placées  en  arrière  d'un  parapet. 

Les  caves  à  canons  sont  de  simples 
voûtes  recouvertes  de  2  à  3  mètres  de  terre 
et  placées  en  arrière  des  remparts  ou  dans 
les  parties  basses  de  la  fortification,  en  lais- 
sant un  espace  de  6  à  8  mètres,  de  manière 
à  permettre  la  circulation  en  conservant  le 
défilement. 

Les  casemates  à  canon  sont  destinées 
à  recevoir  des  pièces  tirant  de  plein  fouet  et 
établies  sur  le  parapet;  elles  doivent  donc 
être  organisées  solidement  et  de  manière  à 
présenter  la  plus  petite  ouverture  possible. 
Mais  la  protection  obtenue  par  différents 
moyens  (murs  de  tète  très  épais,  casemates 
à  la  llaxo)  est  devenue  insuffisante  actuelle- 
ment, et,  depuis  1871,  on  a  dû  recourir  aux 
cuirassements  pour  couvrir  la  tète  de  ces  ca- 
semates, et  on  est  arrivé  ainsi  aux  batteries 
cuirassées  et  aux  coupoles. 

Les  casemates  à  la  Haxo,  imaginées 
par  le  général  de  ce  nom,  consistaient  en  une 
voûte  fermée  à  la  partie  antérieure  par  un 
mur  percé  d'une  embrasure  aussi  petite  que 
possible  ;  ce  niur  était  protégé  en-dessous  et 


CASEMATE. 


•29 


CASSE. 


latéralement  i)ar  un  parapet  eu  terre,  et,  a 
sa  partie  supérieure,  par  un  épais  blindage 
en  bois  de  chêne.  Ces  casemates  seraient 
absolument  insut'tisaiiles  aujourd'liui. 

Les  casemates  à  tir  indirect,  qui  ont 
rendu  de  très  grands  sen'iœs  à  la  défense  de 
Belfort,  consistent  en  voûtes  de  o  à  6  mètres 
de  largeur  sur  2™,o0  de  hauteur  environ, 
dont  la  partie  antérieure  est  légèrement  ré- 
trécie.  Ces  voûtes  sont  toujours  placées  dans 
un  massif  de  terre  et  cachées  à  l'ennemi. 
Leur  partie  antérieure  est  recouverte  par  la 
terre  même  du  massif  ;  leur  ouverture  exté- 
rieure est  presque  entièrement  bouchée  par 
un  parapet  laissant  en  haut  une  faible  em- 
brasure. La  partie  postérieure  de  la  casemate 
est  complètement  ouverte  ou  donne  sur  une 
large  gaine  de  circulation  et  d'aérage.  Ces 
lasemates  offrent  peu  de  résistance  lorsque 
l'ennemi  a  pu  découvrir  leur  emplacement 
exact. 

CASEMATE.  Lo'-al  construit  sous  forme 
de  casemate.  Etre  logé,  abrité  sous  une  rase- 
iitate. 

CASERNE.  Bâtiment  servant  au  loge- 
jnent  des  troupes.  J^es  casernes  sont  con- 
struites et  entretenues  par  le  service  du 
génie,  sauf  en  ce  qui  concerne  les  sapeurs- 
pompiers  de  la  ville  de  Paris,  dont  les 
casernes  sont  construites  et  entretenues  par 
cette  dernière,  et  les  casernes  de  gendar- 
merie, qui  sont  construites  et  entretenues 
par  les  départements.  Dans  les  ouvrages  de 
fortification  permanente,  les  casernes  sont 
disposées  sous  forme  de  casemates. 

CASERNEMENT.  Ensemble  des  établis- 
sements affectés,  soit  au  logement,  au  ser- 
vice et  à  l'instruction  des  troupes,  soit  aux 
divers  services  administratifs  de  la  guerre 
ou  à  celui  de  la  justice  militaire.  Le  caser- 
nement d'un  régiment  comprend  tous  les 
locaux  affectés  soit  au  logement,  soit  au 
ser\nce,  soit  à  l'instruction  des  troupes. 
L'état  d'assiette  détaillé  est  arrêté  de  con- 
cert avec  le  commandant  d'armes,  le  chef  du 
génie,  le  sous-intendant  militaire  et  un 
médecin-major  de  la  garnison.  Le  logement 
ilu  régiment  doit  toujours  être  établi  selon 
l'ordre  des  bataillons,  compagnies,  esca- 
drons ou  batteries.  Des  locaux  spéciaux  sont 
affectés  aux  tables  des  sous-officiers  et, 
quand  les  ressources  du  casernement  le  per- 
mettent, des  salles  spéciales  sont  désignées 
pour  les  repas  des  hommes.  Le  major  est 
chargé  de  la  direction  du  casernement  ;  il  a 
sous  ses  ordres,  pour  en  suivre  les  détails, 
un  lieutenant  ou  un  sous-lieutenant  appelé 
officier  de  casernement. 

CASERNIER.  (Concierge  chargé  de  veiller 
à  tout  ce  {|ui  intéresse  la  garde  et  la  conser- 


\ation  des  bâtiments  et  des  objets  d'ameu- 
lilement  affectés  au  logement  des  troupes. 
Les  caserniers  sont  nommés  par  le  ministre 
de  la  guerre  et  sont  sous  les  ordres  immédiats 
des  chefs  du  génie.  Ils  sont  dépositaires  de 
toutes  les  clefs  des  chambres  et  des  parties 
des  bâtiments  non  occupés;  ils  sont  respon- 
sables de  la  consei'vation  du  mobilier  déposé 
dans  ces  locaux. 

CASIER.  Compartiment  dans  lequel  sont 
classés  ou  conservés  les  livrets  ou  autres 
papiers  dans  les  bureaux  militaires. 

L'extrait  du  casier  judiciaire  est  exigé 
pour  certaines  propositions  faites  en  faveur 
des  militaires,  et  c'est  le  trésorier  des  corps 
qui  doit  acquitter  les  frais  en  résultant. 

CASQUE.  Partie  de  Varmure  servant  à 
protéger  la  tête.  Il  est  le  plus  généralement 
eu  métal,  mais,  en  usage  depuis  la  plus 
haute  antiquité,  il  a  eu  les  formes  les  plus 
variées  et  la  composition  la  plus  diverse  : 
en  acier  ou  en  peau,  recouvert  de  bandes  de 
métal,  ou  bien  en  cuivre,  en  acier,  en  fer,  etc. 
Des  appendices  ou  des  ornements  de  toute 
espèce  y  furent  ajoutés,  soit  pour  désigner  le 
rang,  le  grade  ou  le  degré  de  noblesse,  soit 
simplement  pour  l'orner  ou  le  rendre  plus 
pratique.  Sa  partie  principale  est  la  bombe 
ou  timbre,  qui  emboîte  la  tète  et  protège  le 
crâne.  On  connaît  le  casque  à  pointe  des 
Allemands.  Dans  l'armée  française,  les  cui- 
rassiers, les  dragons  et  les  sapeurs-pompiers 
seuls  portent  le  casque. 

CASQUET.  Casque  ouvert,  très  léger,  en 
usage  sous  François  I",  dans  l'infanterie. 

CASQUETTE.  Espèce  de  coiffure  très  lé- 
gère, qui  a  porté  aussi  le  nom  de  bonnet  de 
police  ou  de  képi.  La  sonnerie  «  Aux 
champs  »,  des  clairons,  a  pris  le  nom  de 
«  la  Casquette  »,  parce  qu'elle  fut  composée 
en  Algérie  du  temps  du  maréchal  Bugeaud, 
appelé  par  les  soldais  le   père   la  Casquette. 

CASSATION.  Annulation  d'une  nomi- 
nation eu  ce  qui  concerne  les  caporaux  et 
les  sous-officiers.  La  cassation,  portant  at- 
teinte à  toute  la  carrière  militaire,  n'est  pro- 
noncée que  pour  les  fautes  très  graves  ou 
l'incorrigibilité  bien  reconnue.  La  marche  à 
suivre,  pour  casser  un  caporal  ou  un  sous- 
oflicier,  est  tracée  par  l'article  318  du  Uègle- 
ment  sur  le  service  intérieur  des  troupes 
d'infanterie. 

En  terme  de  jurisprudence,  la  cassation 
est  l'annulation,  pour  contravention  à  la  loi, 
d'une  décision  judiciaire  délinitive  et  en  der- 
nier ressort.  Ce  jugement  est  rendu  par  la 
Cour  de  cassation,  qui  est  la  juridiction  su- 
prême en  France. 

CASSE.  Mot  employé,  de  1768  à  1800, 
pour   signilier   rassatinn.    C'était   aussi,    au 

V 


CASSER. 


;ju 


CAVALERIE. 


moyen  âge,  une  espèce  de  caisson  à  compar- 
timents pour  les  projectiles  d'artillerie. 

CASSER.  Action  de  prononcer  une  cas^ 
snlion.  Briser,  rompre. 

CASSE-TÊTE.  Petite  wassmc  en  bois  très 
dur  ou  en  pierre  en  usage  depuis  la  plus 
haute  antiqifité  ;  n'est  plus  employé  que  par 
les  sauvages  pour  le  combat.  C'est  aussi  un 
petit  bâton  court,  flexible  et  plombé  à  une 
extrémité. 

CASSINE.  Place  de  peu  d'importance  ; 
■poste  ou  ville  ne  pouvant  être  défendus. 

CASTEL.  Château  fort  du  moyen  âge. 
Engin  de  la  même  époque,  employé  comme 
befjyoi. 

CASTELAIN  ou  CASTELAN.  Gowm- 
neur  de  forteresse  ou  commandant  de  caslel. 
Actuellement  inusité. 

CASTILLE.  Simulacre  d'attaque  d'un 
château  ou  d'un  bastion  ;  exei'cice  de  cheva- 
lerie, un  des  principaux  jeux  des  carrousels 
et  des  tournois.  Il  n'est  plus  usité. 

CASTRAMÉTATION.  Art  de  disposer 
le  campement  d'une  aimée  d'après  des  dis- 
positions prévues  et  surtout  lorsque  le  camp 
doit  subsister  un  certain  temps.  S'applique 
tout  particulièrement  aux  camps  perma- 
nents. 

CATALOGUE.  Liste,  dénombrement  mé- 
thodique. 11  ebt  tenu,  pour  le  classement  des 
archives  des  différents  services  de  l'armée, 
des  catalogues  qui  sont  de  véritables  réper- 
toires divisés  en  un  certain  nombre  de  par- 
ties et  donnant  pour  chacune  d'elles  les  ren- 
seignements nécessaires  pour  faciliter  les 
reclierches. 

Dans  les  corps  ou  établissements,  il  y  a 
le  catalogue  des  archives,  des  écoles,  des  par- 
titions et  morceaux  de  musique.  Un  cata- 
logue est  également  tenu  dans  chaque  biblio- 
thèque miUlaire. 

CATAPHRACTE.  Soldat  des  milices 
grecques  et  romaines  portant  une  espèce  de 
cuirasse  appelée  cataphracte. 

CATAPULTE.  Machine  de  guerre  du 
genre  de  la  batiste,  servant  à  lancer  des 
pierres  et  des  traits  dans  Vattaque  des  places 
anciennes.  Elle  se  bandait  à  l'aide  de  leviers 
et  de  moulinets. 

CATARACTE.  Changement  brusque  du 
niveau  d'un  cours  d'eau,  produisant  une 
chute  plus  ou  moins  considérable.  Maladie 
qui  consiste  dans  l'opacité  du  cristallin  ou 
de  sa  membrane.  Espèce  de  herse  de  fortifi- 
cation. 

CATÉGORIE.  Classe  dans  laquelle  on 
range  plusieurs  individus  ou  objets  de  même 
nature.  On  entendait  par  revue  des  catégo- 
ries l'examen,  par  un  général  inspecteur, 
des  militaires  se  trouvant  daus  le  même  cas. 


Les  effets  se  divisaient  autretbis  en  mléyo-i 
ries,  se  distinguant  suivant  leur  jn.Qde  de 
remplacement  ou  de  décompte  de  durée. 

Les  blessures  ou  infirmités  sont  classées 
en  catégories,  donnant  des  droits  différents. 

Les  chevaux,  dans  les  corps  de  troupes  à 
cheval,  forment  diverses  catégories  au  point 
de  vue  de  la  remonte  des  ofliciers.  Dans  le 
recensement  des  chevaux  et  mulets  pour  la 
mobilisation,  ces  animaux  sont  classés  en 
9  catégories  répondant  aux  catégories  éta- 
blies au  budget  pour  les  achats  annuels  de 
la  remonte. 

CATÈRE  on  CATÊJA.  Espèce  de  jarelol 
ou  arme  de  bois  mince,  que  l'on  ramenait  à 
soi  à  l'aide  d'une  corde  après  l'avoir  lancée. 
Employée  par  les  Gaulois  et  les  Germains, 

CATERVE.  Infanterie  gauloise,  ou  corps 
d'infanterie  composé  de  barbares  et  ne  fai- 
sant usage  ni  de  phalanges,  ni  de  légions. 
Comme  nomlire,  elle  représentait  à  peu  près 
ce  qu'est  le  réqimeni. 

CATOGAN  ou  CADOGAN.  Genre  de 
coiffure  formée  par  les  cheveux  roulés  et 
noués  en  pelote  vers  le  milieu,  mais  ne  des- 
cendant qu'à  la  hauteur  prescrite.  Il  a  suc- 
cédé à  la  cadenette  et  a  été  remplacé  par  la 
queue  en  1792;  il  était  jusqu'alors  obliga- 
toire pour  l'infanterie. 

CATTUS.  Espèce  de  cliecal  île  frise  em- 
ployé par  les  Romains.  Dans  la  milice  fran- 
çaise, c'était  une  espèce  de  tortue  ou  d'abri 
roulant  servant  à  s'approcher  à  couvert  des 
murs  d'uni'  place  pour  les  saper. 

CAUTION.  Celui  qui  répond  pour  un 
autre,  qui  s'engage  à  satisfaire  à  l'obligation 
contractée  par  un  autre,  dans  le  cas  oii 
celui-ci  n'y  satisferait  pas. 

CAUTIONNEMENT.  Somme  qu'on  dé- 
pose comme  garantie  d'une  gestion.  Les  en- 
trepreneurs du  département  de  la  gueri'e 
sont  tenus  de  réaliser,  comme  garantie  de 
l'exécution  de  leurs  marchés,  un  cautionne- 
ment en  numéraire  ou  en  valeurs  sui-  l'État 
français,  au  titre  de  la  Caisse  des  dépôts  et 
consignations.  Le  montant  du  cautionnenrent 
est  déterminé  d'après  l'importance  du  mar- 
ché. Les  entrepreneurs  peuvent,  sur  leur 
demande  et  si  le  Ministre  le  juge  convenable, 
être  autorisés  à  remplacer  le  cautionneineut 
par  une  affectation  hypothécaire  présentant 
des  garanties  suffisantes.  Le  cautionnement 
est  restitué  aux  ayants  droit  après  lapura- 
tion  des  comptes  de  l'entreprise. 

CAVALCADE.  Troupe  ou  marche  de 
gens  à  cheval. 

CAVALERIE.  Enseniljle  des  corps  de 
troupes  à  cheval.  La  composition  de  la  ca- 
valerie française  a  été  indiquée  au  jnol 
armée. 


cavaIier. 


131 


CÉLÉBRATION, 


La  'as aleiifi  se  divLie  en  trois  catégories  : 
la  cavalerie  légère,  chargée  du  servies  des 
avant-postes,  des  reioimaissaui-es  et  de  tout 
l'e  qui  exijie  une  criaude  rapidité  :  elle  com- 
prend les  eliasseurs  et  les  hussards  :  la  cava- 
lerie de  ligne,  diargée  de  coopérer  au  ser- 
vice des  avaul-postes  et  aux  reconnaissances, 
et  qui  est  exercée  à  combattre  à  pied  :  elle 
<-omprend  uniquement  les  dragons  ;  la  cava- 
lerie de  réserve,  qui  sert  à  soutenir  les 
autres  e3>alerieset  à  agir  par  son  choc  contre 
riiifanterje  déjà  éhranlée.  Enfin,  toute  la  ca- 
valerie a  pour  rôle  commun  la  poursuite  de 
l'ennemi,  lorsque  celui-ci  lommence  à  battre 
en  retraite,  et  les  surprises  lorsqu'il  se  garde 
mal. 

La  cavalerie  française  est  répartie  dans 
l'armée  de  la  manière  suivante  :  1°  une  bri- 
gade composée  de  1  régiment  de  dragons  et 
de  1  régiment  de  chasseurs  ou  de  hussards, 
avec  chaque  corps  d'armée  ;  2°  un  certain 
nombre  de  divisions  de  cavalerie  indépen- 
dantes, c'est-à-dire  qui  ne  sont  attachées  à 
aucun  corps  d'armée  en  particulier,  et  qui  se 
composent  de  trois  brigades,  la  première  de 
cavalerie  légère,  la  seconde  de  cavalerie  de 
ligne,  et  la  troisième  de  cavalerie  de  ré- 
serve. 

Le  rôle  de  la  cavalerie  indépendante  est, 
dés  les  débuts  de  la  guerre,  de  couvrir  la 
mobilisation  et  la  concentration  à  la  fron- 
tière, avec  l'appui  des  batteries  à  cheval  et 
de  certaines  autres  troupes  ;  pendant  le  cours 
des  opérations,  elle  est  chargée  du  service 
d'exploration  eu  avant  du  front  et  sur  les 
lianes  de  l'armée  :  sur  le  champ  de  bataille, 
son  rôle  est  de  couvrir  les  flancs  de  l'année, 
de  chercher  quels  soiit  les  points  faibles  de 
la  ligne  ennemie  et  de  se  précipiter  à  propos 
sur  l'infanterie  ennemie  pour  la  mettre  en 
fuite  ;  en  cas  de  revers,  elle  est  chaz'gée  de 
protéger  la  retraite  avec  le  concours  des 
troupes  d'arrière-garde,  et  surtout  d'arrêter 
les  charges  de  la  cavalerie  ennemie. 

CAVALIER.  Homme  à  cheval  ;  militaire 
qui  sert  dans  la  cavalerie. 

En  fortilication,  on  donne  le  nom  de  ca- 
valier à  un  massif  de  terre  qui  dépasse  le 
relief  des  retranchements  environnants  et 
qui  est,  généralement,  destiné  à  donner  un 
étage  supérieur  de  feux.  Tels  sont  les  cava- 
liers, flans  (les  forts,  et  les  cavaliers  de 
tranchée  dans  les  travaux  d'attaque  des 
)ilace>. 

CAVALOT.  Sorte  de  fusU  de  roiiparl. 

CAVE  à  mortier  (V.  Casemate). 

CAVEÇON  nu  CAVESSON.  Espèce  de 
bride  emplo>ee  pour  icduire  les  chevaux 
vicieux  ou  indociles  à  l'obéissance.  Elle  est 
composée  d'une  bande  de  fer  cintrée,  L'arnie 


de  trois  anneaux,  montée  avec  têtière  et  som- 
gorge.  Pour  ne  point  nuire  à  l'action  du 
mors  et  de  la  biide,  il  doit  être  placé  un  pey 
plus  haut  Cfue  l'œil  de  la  branche  de  la 
bride. 

GAVER.  Creuser  des  cavités. 

En  terme  d'escriote,  signifiait  se  découvrir 
pour  doinier  à  l'épée  de  l'adversaire  la  faci- 
lité d'aiiiver. 

CAVIN.  Cavité  naturelle,  chemin  creux, 
foi)driére  ou  ravin  qui,  dans  le  voisinage  des 
places,  devaient  être  remblayés  ou  occupés 
par  l'assiégé  pour  empêcher  l'assiégeant  d'eu 
profiter. 

C£CIT£.  Privation  de  la  faculté  de  voii': 
C'est  un  cas  de  réforme,  et,  pour  la  pensiotf, 
de  retraite,  elle  est  considérée  comme  égale 
à  la  perte  de  deux  membres. 

CEDULE.  Invitation  signée  d'un  rappor- 
teur miUtaire  à  un  témoin,  d'avoir  à  cqn)T 
paraître  pour  déposer  devant  un  conseil  de 
guerre. 

CEINDRE.  Entourer,  environner;  exem- 
ple :  ceindre  une  ville  de  lemparts,  ceij^dre 
un  camp  de  retranchements,  de  fossés,  etc. 
Se  dit  des  choses  qui  entourent  le  corps  à  la 
ceinture,  telles  qu'une  écharpe,  un  ceintu- 
ron. Geindre  l'épée,  signifie  mettre  l'épée  au 
côté. 

CEINTURE.  Bande  de  cuir,  de  sangle  ou 
d'étoile,  servant  à  ceindre  le  milieu  du 
corps.  Telles  sont,  dans  l'armée,  les  ceintu- 
res de  gymnastique,  de  natation. 

Une  ceinture  de  flanelle  est  distrihuée 
aux  hommes  de  troupe,  en  cas  d'entrée  en 
campagne,  en  cas  d'épidémie,  et  pour  les 
grandes  manœuvres,  de  même  qu'en  Afrique 
et  aux  colonies. 

Les  généraux,  les  membres  du  contrôle, 
les  intendants  rnilitaiies,  etc.,  portent  une 
ceinture  comme  marque  de  leur  rang. 

Les  troupes  particulières  d'Afrique  et  des 
colonies  portent  une  ceinture  de  laine  rouge, 
pour  les  cavaliers,  et  bleue,  pour  les  fantas- 
sins. 

On  donne  aussi  le  nom  de  ceinture  aux 
remparts  qui  entourent  une  ville,  aux  forts 
et  autres  ouvrages  qui  environnent  une 
place  forte,  un  camp  :etranché. 

CEINTURON.  Sorte  de  ceinture  de  cuir, 
qui  sert  à  poiter  une  arme  blanche,  ainsi 
(jue  les  cartouchières  du  soldat.  Les  ofticitTs 
ont  un  nrodèle  de  ceinturon  difféiept  de  celui 
du  soldat  ;  il  en  est  de  même  des  sergents- 
majors. 

CÉLÉBRATION.  Au  ponit  de  vue  mili- 
taire, la  ctUebration  des  mariages,  à  la  suite 
d'une  autorisation  régulièren»ent  obtenue* 
est  j)urement  civile  et  constatée  par  un  adt' 
qui  en  fasse  foi. 


CÉLEUSTIQUE. 


CÉLEUSTIQUE.  Art  de  transmettre  des 
ordres  militaires  au  moyen  de  signaux  ou 
d'instruments.  Comme  brandie  de  la  tacti- 
que, c'est  la  science  qui  applique  le  cri,  le 
son  des  Instruments,  les  vibrations  modulées 
aux  maniements  d'armes,  aux  marches  ou 
aux  manœuvres,  à  l'excitation  des  guerriers. 
Ce  mot  est  maintenant  peu  usité. 

CELLULE.  Petit  local  ovi  l'on  enferme 
isolément  les  soldats  punis  de  cellule.  C'est 
la  punition  la  plus  grave  qu'un  soldat  puisse 
subir  au  corps  ;  elle  ne  peut  ètre-intligée  que 
par  le  chef  de  corps  et  pour  une  durée  de 
8  jours  au  maximum.  Les  soldats  punis  de 
cellule  ne  sont  pas  employés  aux  corvées  de 
quartier,  ni  exercés  au  peloton  de  punition  ; 
ils  sont  séquestrés  pendant  toute  la  durée  de 
cette  punilion.  Ils  reçoivent  pour  nourriture 
le  pain  et  deux  soupes,  dont  une  sans 
viande.  Ils  couchent  sur  un  lit  de  camp  et 
ne  reçoivent  qu'une  couverture. 

CELT.  Hache  gauloise  en  bronze,  avec  un 
manche  pénétrant  dans  une  douille  placée 
dans  le  prolongement  du  manche,  ce  dernier 
étant  maintenu  par  un  lieu  en  bronze  pas- 
sant dans  un  anneau  placé  à  la  partie  infé- 
rieure de  la  haciie. 

CENDRE.  Résidu  de  la  combustion  du 
bois  vl  autres  matières  inllainmables.  On 
l'emploie  i)0ur  la  lessive  du  linge,  à  cause 
des  sels  de  potasse  qu'elle  contient.  Les  cen- 
dres, s'il  y  a  lieu,  font  partie  de  la  vente 
des  issues  diverses  provenant  de  l'ordinaire. 

CENTAINE.  Représentait  la  troupe  d'un 
cenlarijuc  dans  la  milice  du  moyen  âge. 

CENTARQUE.  Chef  d'une"  centaine;  à 
peu  près  capitaine  connnandant  une  compa- 
gnie. 

CENTENIER.  Officier  de  la  milice  ro- 
maine, dont  la  charge  succéda  à  celle  de 
centurion.  W  y  eut  également  des  centeniers 
sous  Cbaiiemagne  et  François  l",  répondant 
au  grade  de  capitaine.  En  1792,  on  fit  une 
levée  en  niasse,  par  compagnies  de  iOO  hom- 
mes, conmiandées  pai'  un  centenier. 

CENT-GARDES.  Garde  d'élite  créée  en 
1834  et  qui  éiait  chargée  spécialement  de  la 
garde  de  rem[)eieur  Napoléon  111.  Ce  corps 
se  composait  au  début  de  100  hommes, 
mais  cet  effectif  fut  augmenté  par  la  suite. 
Le  corps  des  cent-gardes  a  été  supprimé  en 
1870,  lors  de  la  chute  du  secoiul  Empire. 

CENTIMES  de  poche.  Partie  de  la 
solde  des  hommes  de  troupe  qui  leur  est  re- 
mise directement,  et  qui  n'est  pas  versée  à 
l'ordinaire.  Le  chef  de  corps  doit  fixer  le 
montant  du  versement  à  l'ordinaire,  de  fa- 
çon qu'il  reste  au  moins  à  chaque  soldat 
5  centimes  de  poche  par  jour.  Les  centimes 
de  poche  des  hommes  ]mius  de  prison  ou  de 


132  CENT-SUISSES. 

cellule,  ainsi  que  ceux  des  hommes  absents 
illégalement  le  dernier  jour  du  prêt,  sont 
versés  à  l'ordinaire. 

CENTON.  Vêtement  fait  de  pièces  et  de 
morceaux.  Ouvrage  fait  de  morceaux  em- 
pruntés. 

CENTRAL.  Qui  est  ou  qui  a  rapport  au 
centre.  (V.  Conseil  d'administration.) 

CENTRAGE.  Opération  qui  a  pour  but 
de  déterminer  l'axe  d'une  bouche  à  feu  brute 
avant  de  la  dégrossir  extérieurement  et  de 
la  forer.  Cet  axe  se  détermine  par  ses  tracés 
sur  les  deux  bouts  de  la  pièce. 

CENTRALISATION.  Réunion  des  di- 
verses attributions  de  la  puissance  publique 
au  centre  du  gouvernement. 

Dans_  les  corps  de  troupe  et  les  établis- 
sements militaires  considérés  comme  tels,  il 
est  tenu  un  registre  de  centralisation  piésen- 
tant,  pour  les  recettes  et  les  dépenses,  autant 
de  colonnes  distinctes  qu'il  y  a  de  natures 
de  fonds. 

On  y  reporte  avec  un  libellé  sommaire, 
toutes  les  recettes  et  les  dépenses  portées  au 
Registre-Journal,  en  ayant  soin  d'inscrire 
les  sommes   dans  les  colonnes  convenables. 

Ce  registre  est  tenu  par  trimestre  d'exer- 
cice ;  dès  que  la  dernière  inscription  relati\  e 
au  trimestre  a  été  faite,  on  totalise  toutes 
les  colonnes,  puis  on  ajout(>,.  en  une  seule 
ligne,  pour  chaque  portion  détachée,  le  total 
des  recettes  et  des  dépenses  pour  ce  même 
trimestre,  distinguées  par  nature  d(^  fonds  ; 
ou  fait  ensuite  le  total  général  du  registre. 
puis  la  balance,  et  un  certain  nombre  d'au- 
tres opérations  telles  que  les  virements,  la 
comparaison  avec  les  résultats  de  la  revue 
de  liquidation,  et  l'on  a  la  situation  exacte 
des  diveis  fonds,  solde,  masses,  etc.,  du 
corps  à  la  tin  du  trimestre  d'exercice,  c'est- 
à-dire  les  excédents  ou  les  déficits  que  |iré- 
sente  chaque  fonds. 

Ces  excédents  et  ces  délicits  font  l'objet 
d'explications  données  sur  le  registre  lui- 
même,  à  la  suite  de  la  récapitulation  trimes- 
trielle. 

CENTRE.  Dans  les  formations  tactiques, 
le  centre  est  la  partie  d'une  tioupe  qui  oc- 
cu]ie  à  peu  [irès  le  milieu  de  l'ordre  de  ba- 
taille, dont  celles  qui  occupent  les  extrémités 
forment  les  ailes;  celles-ci  étaient  fournies 
par  des  tjrenadiers  ou  des  voltigeurs  dans 
l'infanterie,  alors  que  les  soldats  du  centre 
n'avaient  pas  de  sabre  pour  sortir  en  ville. 
Actuellement,  ces  distinctions  ont  disparu. 
Dans  les  marches  de  front,  Valignement  se 
prend  au  centre;  dans  certains  cas,  on  pi- 
vote sur  le  centre,  mais  ces  expressions  s'en- 
tendent d'elles-mêmes. 

CENT-SUISSES.    Troupe    d'infanterie 


CENTtJRIE 


^33 


CERTIFICAT. 


recrutée  en  Suisse  et  dont  l'origine  paraît 
remonter  à  1481.  C'était  un  corps  privilégié, 
faisant  partie  de  la  maison  du  roi  et  qui 
disparut  définitivement  eu  1830. 

CENTURIE.  Compagnie  de  100  hommes 
d'armes  ciiez  les  Romains;  il  en  fallait  6 
pour  une  cohorte  et  60  pour  une  légion. 
Comparahle  à  la  compagnie  d'infanterie. 

CENTURION.  Officier  qui  commandait 
la  centurie  militaire.  Le  premier  centurion 
de  chaque  légion  s'appelait  principiiaire , 
grade  qui  venait  immédiatement  après  celui 
de  tribun.  Le  cep  de  vigne  était  l'insigne  de 
son  rang. 

CERCLE.  Surface  plane  limitée  par  la 
circonférence.  L'aire  du  cercle  ^  -R^.  En 
terme  de  manège,  le  cercle  est  la  courbe 
fermée  décrite  par  le  cheval  travaillant  dans 
un  espace  restreint. 

Disposition  en  forme  de  circonférence  que 
prennent  les  rangs  des  soldats  pour  entendre 
la  leclure  de  la  décision  du  rapport  ou  des 
ordres. 

Division  du  territoire  militaire  algérien . 

En  astronomie   et  en  géodésie,  ou  donne 

le  nom  de  cercles  à  divers  instruments  qui 

servent  à  mesurer  tes  angles  au  moyen  d'un 

l'ercle  gradué  sur  toute  sa  circonférence. 

Un  cercle  militaire  est  la  réunion,  dans 
un  établissement  unique,  de  tous  les  offi- 
ciers d'une  même  garnison.  Le  cercle  ren- 
ferme une  bibliothèque,  des  salles  de  lec- 
ture, de  réunion,  etc. 

Cerceau  employé  dans  les  caisses  de  tam- 
bour pour  maintenir  les  peaux  sur  le  fût. 
CERCUEIL.  (Y.  Bière.) 
CÉRÉALES.    Plantes    dont    les    graines 
servent  à  faire  le  pain.  Tels  sont  :  le  blé,  le 
seigle,  le  méteil,  Vorge,  le  maïs,  Vavoine. 

CÉRÉMONIAL.  Ensemble  des  disposi- 
tions prescrites  pour  les  cérémonies  aux- 
quelles prennent  part  les  troupes. 

CÉRÉMONIE.  Actes  d'un  appareil  public 
qui  sont  militaires  en  tout  ou  en  partie.  On 
peut  citer  les  cérémonies  de  réception  du 
drapeau,  dans  la  Légion  d'honneur,  les  cé- 
rémonies funèbres,  etc.  Divers  décrets  ou 
règlements  déterminent  les  conditions,  rangs 
et  préséances,  suivant  lesquels  les  militaires 
doivent  participer  aux  cérémonies  publiques, 
civiles  ou  militaires. 

CERF.  Espèce  d'abatis  formé  par  les  sol- 
dats romains  au  moyen  de  branches  d'ai- 
bre. 

CERNER.  Entourer  d'un  cercle.  A  en 
général  le  même  sens  qxi'iiivestir.  Cerner  une 
trou]ie,  c'est  ou  l'envelopjjer  complètement 
ou  l'acculer  à  une  situation  sans  issue.  Cer- 
ner une  place,  un  poste,  c'est  les  priver  de 
loute    communicatinn    avec    l'extérieur    au 


moyen  d'un  cordon  de  troupes  occupant  des 
positions  fortifiées  ou  non. 

CERTIFICAT.  Ecrit  qui  fait  foi  de  quel- 
(|ue  chose.  Il  est  piivé,  lorsqu'il  émane  d'un 
simple  particuliei'  ;  il  est  public  ou  authenti- 
que, lorsqu'il  est  délivré  en  forme  d'acte 
public  par  une  autorité  compétente.  Les 
[trincipaux  certificats  authentiques  qui  peu- 
vent être  nécessaires  aux  militaires  sont  les 
suivants  : 

—  d'acceptation.  11  est  délivré  par  le 
chef  de  corps  ou  par  le  connnandant  du  bu- 
reau de  recrutement  au  jeune  homme  qui  est 
admis  à  contracter  un  engagement  volon- 
taire. 11  est  signé  également  par  le  médecin 
militaire  qui  a  constaté  l'aptitude  physique 
de  l'intéressé. 

—  d'aptitude.  Il  est  délivré  par  le  chef 
de  corps  aux  militaires  qui  sont  admis  à 
contracter  un  rengagement.  Il  est  signé  par 
le  médecin  militaire  qui  a  constaté  l'apti- 
tude physique  de  l'homme. 

—  de  bonne  conduite.  Ce  certificat 
est  délivré  aux  militaires  ayant  accompli 
sous  les  drapeaux  plus  d'un  an  de  service, 
et  qui  se  sont  bien  conduits  pendant  ce  laps 
de  temps  ;  mentioa  de  l'obtention  ou  du 
refus  de  ce  certificat  est  faite  sur  les  livrets. 
Il  est  accordé  ou  refusé  par  le  gênerai  de 
brigade,  sur  la  proposition  d'une  commission 
présidée  par  le  chef  de  corps  qui  signe,  seul, 
le  certificat.  Il  ne  peut  être  refusé  aux  sous- 
oflli'iers,  aux  caporaux  et  aux  soldats  de 
l''"  classe.  11  ne  peut  être  délivré  aucune 
autre  attestation  de  bons  services  ou  de  mo- 
ralité. 

—  de  cessation  de  payement.  11  est 
établi  par  les  conseils  d'administration,  pour 
les  officiers  des  corps  de  tioupe,  et  par  les 
sous-intendants  militaires  chargés  de  l'or- 
donnancement de  la  solde  pour  les  officiers 
sans  troupe  et  pour  les  employés  mili- 
taires. 

Ce  do('ument  relate  jusqu'à  quelle  date 
inclusivement  l'intéressé  a  reçu  sa  solde,  et, 
s'il  y  a  lieu,  l'indication  des  retenues  qu'il 
doit  subir  sur  sa  solde,  ou  s'il  n'y  a  point 
de  retenue  à  opérer. 

Pour  les  officiers  sans  troupe  et  les  era- 
|iloyés  militaires,  le  certilicat  de  cessation 
de  payemeiil  est  établi  sur  le  livret  de  solde. 

—  de  contre-visite.  Il  sert  à  contrôler 
le  précédent.  11  est  délivré  par  un  médecin 
militaire  de  grade  supérieur  ou  plus  ancien 
dans  le  grade  que  le  signataire  du  certificat 
de  visite,  dans  les  cas  3°  et  4°  ci-dessus  ; 
dans  les  cas  5°  et  6°,  la  contre-visite  est 
passée  par  deux  médecins  désignés  par  le 
président  de  la  commission  spéciale  de  ré- 
forme. 


CERVELIÈRE. 


■13^ 


—  d'examen.  II  est  établi  par  deux  mé- 
decins qui  visitent  le  militaire  en  présence 
du  conseil  d'administration  et  du  sous-inten- 
dant militaire.  H  est  destiné  à  justifier  la 
demande  de  retiaite  des  militaires  de  tous 
trrades,  et  la  réforme  n°  i  des  hommes  de 
troupe,  poui-  cause  de  blessures  et  d'infirmi- 
tés contractées  dans  le  service  militaire. 

—  d'incurabilité.  Il  est  établi  par  le 
rnédecin-chef  de  l'hôpital  pour  justilier  la 
demande  de  mise  en  réforme  des  officiers  et 
assimilés  pour  infirmités  iiuurables  ne  j)0u- 
vant  être  attribuées  au  service. 

—  d'origine  de  blessures  ou  d'infir- 
mités (V.  Blessure). 

—  de  présence  sous  les  drapeaux. 
Il  est  délivré  ]iar  les  conseils  d'administra- 
tion aux  tnilitaires  qui  sont  présents  sous  les 
drapeaux  à  l'époque  des  séances  de  conseil 
de  révision  cantonaux  et  qui  n'auront  pas 
cessé  d'être  présents  au  l*""^  novembre  do  la 
inème  année.  Il  doit  donc-  êtie  refusé  aux 
militaires  qui  ne  font  qu'une  année  de  ser- 
vice et  à  ceux  qui  doivent  passer  dans  la 
réserve  au  1"  novembre  de  la  même  année. 

—  de  vérification.  Il  a  pour  but  de 
contrôler  le  précédent.  11  est  établi  par  deux 
médecins  d'un  grade  supérieur  ou  plus  an- 
ciens dans  le  grade  que  ceiix  qui  ont  délivré 
le  certificat  d'examen.  Ils  visitent  le  mili- 
taire en  ptésetice  d'un  officier  général  et  dli 
.sous-iiltendant  militaire.  Ce  certificat  est 
joitit  au  dossier  de  retraite  de  l'intéressé. 

—  de  vie.  Acte  qui  constate  l'existence 
d'un  individu.  11  est  indispensable  pour  ob- 
ténil  le  payement  d'une  pension  ou  du  trai- 
tement de  la  Légion  d'honneur  ou  de  la  mé- 
daille militaire.  Il  est  délivré  par  les 
fonctionnaires  de  l'intendance,  pour  les  mili- 
taires eti  activité  de  service,  et  par  les 
notaires,  pour  U'S  militaires  en  retraite. 

—  de  visite.  Il  est  délivré  par  un  mé- 
decin militaire  dans  les  cas  suivants  : 

1*'  Admission  d'un  etifànt  de  trou|!e  ; 

2"  Changenlelit  d'aliue  ; 

3"  Congé  de  convalescence  ; 

4"  Évacuation  d'un  malade  siii-  un  éta- 
blissement d'aliénés  ou  sur  l'hôpital  du  Val- 
dë-Gl'âce  ; 

S**  Réforme  u"  2  des  soits-officiers  et  sol- 
dats ; 

6"  Mise  en  non-activité  d'un  officier  pour 
infirmités  temporaires  (dans  ce  dernier  cas, 
le  certificat  est  établi  par  deux   médecins). 

CERVELIÈRE.  Casque  ouvert,  employé 
.■uiiieriiiemfnt  pour  les  hommes  de  pied. 

CERVICALE.  Partie  de  l'armure  du 
cheval  bardé,  servant  de  pièce  défensive 
pour  la  partie  supérieure  du  cou. 


CHALIT. 

CESSATION.  Discontinuatioii,  fin.  Ex.: 
cessation  d'hostilités  ;  cessation  de  pâyeMêfll  ; 
cessation  de  poursuites. 

CESSION.  Action  de  céder,  d'abandoiihër 
à  un  autre  ce  dont  on  est  prOpriétAlfe. 

Des  cessions  peuvent  être  fait(>s  d'un  set- 
vice  à  l'autre  du  département  de  la  guerre, 
avec  l'autorisation  dii  Winistie  de  la  gtlérrc, 
ou  dii  général  en  chef  potlr  lés  afiîK^PS  eu 
cainpagne. 

CESTRE.  Espèce  de  dard  court  que  les 
Crées  lançaient  au  moyen  d'une  fronde. 

CÈTRE.  Bouclier  rond  et  léger,  de  0"',60 
de  diamètre,  employé  j)ar  les  troupes  ro- 
maines. Il  était  de  peau  d'éléphant  oit  du 
cuir  d'une  espèce  dé  <"hèvre  appelée  ori/x. 

CHAGRINER.  Contrarier  les  projets  de 
l'ennemi  par  des  chicanes  de  toute  espèce  ; 
chercher  à  entraver  ses  entreprises.  Peu 
usité. 

CHAINE.  Espèce  de  lien  formé  d'une 
suite  d'anneaux  de  métal.  Suite  non  inter- 
lompue  d'objets  semblables.  Des  chaînes 
sont  employées  pour  suspendre  les  bat-flancs 
dans  les  écuries,  pour  attacher  les  chevftux, 
pour  enrayer  les  voitures,  etc. 

—  de  titailleurs.  La  chaîne  de  tirail- 
leurs est  le  premier  échelon  de  combat  ;  elle 
comptend  en  moyenne  un  peloton  pour  le 
front  de  combat  de  la  compagnie,  c'est-à- 
dire  pour  loO  mètres  environ,  soit  2  hommes 
pour  3  mètres.  Cette  chaîne  est  ainsi  une 
espèce  de  ligne  continue  dans  laquelle  les 
hommes  sont  formés  sur  Un  rang,  avec  un 
intervalle  ou  créneau  entre  chaque  groupe 
de  deux  hommes  ou  camarades  de  combat. 
C'est  la  chaîne  qui  engage  le  cottlbât  par 
soft  feu,  et  elle  le  continue  jusqu'à  ce  ([u'il 
lui  soit  matériellement  impossible  d'avaiicet  ; 
elle  est  alors  renforcée  par  des  fractions 
empruntées  au  soutien. 

—  de  sécurité.  Chaînes  fixées  aux  tra- 
verses extrêmes  des  wagons  et  dés  ttttcs,  et 
terminées  par  des  crochets  que  l'on  passe 
l'un  dans  l'autre.  Elles  ont  pour  but  de  sup- 
pléer le  tendeur  en  cas  de  rupture  de  l'atte- 
lage, en  route.  Elles  sont  accrochées  salis 
être  tendues,  pour  laisser  libre  le  jeu  des 
ressorts  de  traction. 

CHAINETTE.  Pièce  du  revolver,  (\m  sett 
à  relier  le  chien  au  grand  ressort. 

CHAISE.  Siège  à  dossier  supporté  par 
quatre  pieds.  Cet  objet  entre  dans  la  coin- 
position  des  ameublements  de  sous-officier, 
d'adjudant  et  d'officier.  Il  en  existe  aussi 
dans  les  infirmeiies  et  les  écoles  régiraerl- 
taires. 

CHALIT.  Bois  de  lit.  Les  châlits  destinés 
à  servir  de  supports  aux  fournitures  des  lits 
militaires,  se  composaient  priuntivement  de 


CHAMADE. 


138 


CHAMP. 


denx  tréteaux  en  l)ois.  Leurs  incotivétiients 
étaient  d'être  fragiles  et  de  servir  de  récep- 
tacles aux  punaises.  On  remplace  ces  châlits 
au  fur  et  à  mesure  de  leur  mise  hors  de 
service,  par  des  châlits  en  fer  composés 
d'une  tète  avec  galerie  et  tréteau  en  fer  ;  et 
d'un  tréteau  en  fer  formant  le  pied.  La 
partie  supérieure  do  ces  tréteaux  présente 
trois  goujons  qui  viennent  s'engager  dans 
des  trous  pratitfués  dans  chacune  des  trois 
planches  composant  le  plancher  du  châlit, 
de  telle  sorte  qu'elles  soieht  maintenues 
jointives.  On  peut  adapter  aussi  à  ces  châlits 
un  sommier  élastique  appelé  sommier 
Thuau.  Les  chàhts  sont  la  propriété  de 
l'Ftat. 

CHAMADE.  Batterie  et  sonnerie  que  les 
assiégeants  employaient  au  moment  de  las- 
saut  pour  amener  l'assiégé  à  composition  en 
le  prévenant  du  danger  qui  le  menaçait. 

CHAMAILLER.  Espèce  d'escarmouche, 
û' engagement  de  partisans  sans  importance. 

CHÀMBRAGE.  Opération  de  préparer  la 
cluimbre  de  mine  dans  les  forages  et  les  pétar- 
dements.  Le  chamhrage  se  pratique  alors  au 
moyen  d'explosions  soit  en  tète,  soit  sur 
une  longueur  plus  ou  moins  grande  du 
forage.  On  introduit  la  charge  nécessaire  en 
gargousses,  en  cartouches,  ou  pétards  ficelés 
jointivement  sur  une  baguette.  Dans  le  roc 
calcaire,  on  peut  employer  l'acide  chlorhy- 
drique. 

CHAMBRE.  Local  dans  lequel  couchent 
les  militaires  dans  les  casernes.  La  capacité 
d'une  chambre  de  troupe  doit  être  telle  que 
le  cube  attribué  à  chaque  homme  soit  de 
12  mètres  cubes  dans  les  troupes  à  pied  et 
de  14  mètres  cubes  dans  les  troupes  à  che- 
val, et  qu'il  y  ait  une  distance  de  0^,25 
au  ininimum  entre  deux  lits  voisins.  11  est 
attribué,  autant  que  possible,  une  chambre 
Spéciale  à  chaque  adjudant  ou  sergent-major 
et  à  chaque  sous-officier  rengagé,  et  une 
i-hambre  pour  deux,  aux  autres  sous-offi- 
ciers. 

—  d'une  arme  à  feu.  Partie  de  l'âme 

dé  l'arme  où  l'on  met  la  charge. 

—  de  lUine.  Espace  préparé  poUr  rece- 
voir les  explosifs  destinés  à  faire  joUer  une 
mine.  Cette  chambre  prend  le  nom  de  four- 
neau quand  les  poudres  y  sont  déposées.  On 
doit  la  disposer  autant  que  possible  sur  le 
flanc  des  puits  ou  des  rameaux  ;  on  la  coffre 
sommairement. 

Si  l'on  est  pressé  par  le  temps,  on  ne 
creuse  pas  de  chambre,  et  c'est  à  l'extré- 
mité du  rameau  lui-même  que  la  charge  est 
déposée. 

Quand  la  charge  est  considérable,  comme 
elle   occuperait   une  trop  grande  longueur. 


soit  sur  le  côté,  soit  suivant  l'axe  du  rameau, 
on  constitue  la  chambre  par  deux  portions 
de  rameau  formant,  avec  le  rameau  primitif, 
un  T  ou  une  croix,  ce  qui  ramène  le  centre 
de  la  charge  à  peu  près  dans  l'axe  du  ra- 
meau. 

CHAMBRÉE.  L'ensemble  des  hommes  de 
troupe  qui  logent  dans  la  même  chambre. 

CHAMBRER.  Tenir  enfermé  dans  une 
cliambre.  Prendre  quelqu'un  à  part  pour  le 
circonvenir.  Pratiquer  la  chambre  d'un  four- 
neau de  mine. 

CHAMEAU.  Quadrupède  ruminant  qui  a 
une  ou  deux  bosses.  Le  chameau  à  une 
bosse,  ou  dromadaire,  est  celui  que  l'on  ren- 
contre dans  l'Algérie  et  dans  toute  l'Afrique 
septentrionale.  La  sobriété  de  cet  animal,  sa 
résistance  aux  privations  et  au  climat,  l'ont 
rendu  précieux  au  point  de  vue  du  service 
des  convois,  à  la  suite  des  lolonnes  opérant 
dans  ces  pays.  Il  peut  porter  jusqu'à  300  kilo- 
grammes et  faire  jusqu'à  50  kilomètres  dans 
une  journée  ;  mais  ordinairement,  on  ne  lui 
fait  porter  que  la  moitié  de  cette  charge,  et 
faire  des  étapes  ordinaires  de  25  à  30  kilo- 
mètres. Il  peut  ainsi,  tout  en  marchant, 
brouter  l'alfa,  le  diss  et  toutes  les  plantes 
ligneuses  ou  herbacées  qu'il  trouve  sur  son 
passage,  de  sorte  qu'on  n'est  pas  obligé  de 
lui  allouer  des  rations  spéciales  pour  sa 
subsistance,  sauf  lorsqu'on  le  fait  Voyager 
par  troupes  nombreuses,  serrées,  et  qu'il  ne 
trouve  pas  de  quoi  se  nourrir  en  arrivant 
au  gîte.  Les  chameaux  de  course,  ou  meliari, 
parcourent  de  200  à  300  kilomètres  par 
jour. 

Le  chameau  à  2  bosses  est  l'hôte  des 
régions  tempérées;  on  le  rencontre  princi- 
palement en  Asie. 

CHAMP.  Corruption  ou  homonyme  du 
mot  ca)np.  La  batterie  aux  champs  ne  s'em- 
ploie que  pour  le  chef  de  l'État. 

—  de  bataille.  Terrain  qui  sert  de 
théâtre  à  un  combat,  à  un  engagement  de 
deux  armées. 

Au  point  de  vue  de  l'organisation  déféii' 
sive  à  donner  suivant  les  différents  cas,  on 
emploie  fréquemment  les  dénominations  sui- 
vantes pour  les  champs  de  bataille  : 

Champ  de  bataille  offensif.  A  orga- 
niser dans  le  coiiihat  offensif,  eu  se  cOnten^ 
tant  d'une  seule  ligne  à  grands  intervalles, 
lonsistant  presque  entièrement  en  profils  lé- 
gers, avec  quelques  ouvrages  plus  forts  en 
arriére  comme  point  d'appui  au  cas  où  l'on 
<(Mait  réduit  à  la  défensive. 

Champ  de  bataille  défensif.  Pour  le 
combat  défensif,  à  organiser  très  fortement, 
à  peu  près  comme  il  suit  :  une  ligne  princi- 
pale lie  combat,  précédée  d'une  ligne  d'acant- 


CHAMPION. 


13(5 


CHANGEMENT. 


postes  ou  avant-ligne,  et  suivie  d'une  position 
de  retraite.  Sur  les  parties  de  la  ligne  prin- 
cipale dont  la  conservation  est  la  plus  im- 
portante, on  pourra  organiser  des  lignes  con- 
tinues, sinon  des  ouvrages  ordinaires  ou  des 
localités  mises  en  état  de  défense.  L'avant- 
ligne,  placée  à  1800  mètres  environ  en  avant 
de  la  ligne  principale,  seia  formée  d'ou- 
vrages légers,  mais  placés  en  des  points  sur- 
veillant bien  les  abords.  Enfin,  la  position 
de  retraite,  à  1000  mètres  environ  en  arrière 
de  la  ligne  principale,  sera  composée  d'ou- 
vrages assez  forts  disposés  aux  points  qui 
commandent  les  lignes  de  retraite. 
Champ  de  bataille  défensif-offensif. 

Sera  organisé  d'une  nianièic  analogue  au 
cas  précédent,  mais  en  ménageant  des  intei- 
valles  plus  considérables  dans  les  parties 
favorables  à  l'offensive,  en  supprimant  les 
lignes  continués  et  en  constituant  des  groupes 
d'ouvrages  placés  sur  les  saillants  du  terrain 
et  sépares  par  un  intervalle  moyen  de  1500 
à  2,000  métrés. 

—  clos.  Lice  dans  laquelle  les  clievaliers 
vidaient  un  différend  par  les  armes. 

—  de  feu.  Ancienne  dénomination  de 
l'espace  parcouru  pai-  un  projectile  lancé  par 
une  arme  à  feu.  Ce  n'est  pas  autre  cbose 
que  la  trajectoire. 

—  de  Mai  ou  de  Mars.  Assemblées  des 
chefs  et  guerrieis  francs,  qui  se  tenaient 
d'abord  en  mars,  puis  en  mai.  Exclusive- 
ment militaires  à  l'origine,  elles  ne  tardèrent 
pas  à  s'occuper  également  de  questions 
administratives  et  mômes  ecclésiastiques.. 

Par  imitation  de  l'ancien  Champ  de  Mars 
lomain,  on  donna  ce  nom  au  terrain  de 
manoeuvre  créé  en  1770  devant  l'Ecole  mili- 
taire, et  qui  vient  d'être  abandoinié  à  la 
Ville  de  Paris  après  avoir  servi  aux  fêtes  dé 
la  Fédération,  au  Champ  de  M'ai  de  1815, 
et  aux  Expositions  universclb's  de  1867, 
1878  et  1889. 

—  de  manœuvre.  Champ  ou  terrain  (le 
manœuvre,  situé  à  proximité  d'une  garnison 
pour  les  exercices  d'ensemble  de  cette  der- 
nière. 

—  de  tir.  Teirain  aménagé  pour  le  tir 
au  fusil  ou  au  revolver  des  tioupes  de  la 
garnison.  Le  champ  de  tir  de  l'artillerie 
])rend  le  nom  de  polygone. 

S'emploie  aussi  dans  le  sens  d'étendue  de 
terrain  à  l)attre  en  avant  d'un  ouvrage  ou 
d'une  position. 

CHAMPION.  Gladiateur  mercenaire  ou 
volontaire  qui,  dans  un  duel  judiciaire,  re- 
présentait l'absent  ou  l'accusé  hors  d'état 
d'entrer  en  lice  et  subissait  même  la  peine 
de  mort,  s'il  était  vaincu,  dans  le  cas  où  son 
client  était  condamné  à  cette  peine. 


CHANCELER.  Vaciller,  n'être  pas  ferme 
sur  ses  pieds,  sur  son  assiette.  Ce  mot  s'ap- 
plique surtout  à  des  troupes  qui  faiblissent 
dans  un  engagement. 

CHANCELIER.  11  y  eut  en  France  des 
chanceliers  d'armée,  dont  les  fonctions  res- 
semblaient à  celles  de  chef  d'état-major  et 
d' intendant  d'armée. 

Les  divers  ordres  de  chevalerie,  et  notam- 
ment la  Légion  d'honneur,  ont  eu  ou  ont 
des  chanceliers,  grands  chanceliers,  qui  ont 
pour  mission  de  tenir  les  registres  concer- 
nant les  membres  do  l'ordre,  de  conserver 
les  archives  et  de  piésider  le  conseil  de 
l'ordre. 

CHANCELLERIE.  Siège  d'un  ordre  de 
clievalcrie  où  réside  le  chanceUer  et  où  se 
trouvent  les  bureaux  chargés  d'expédier  les 
affaires  <'t  de  régulariser  les  questions  se 
rapportant  à  cet  ordre. 

CHANDELIER.  Ustensile  qui  sert  <à 
porter  la  chandelle  et  qui  fait  partie  des 
ameublements  militaires. 

Appareil  à  pivot,  qui  sert  à  porter  le 
canon-revolver  Hotchkiss. 

CHANDELLE.  Petit  cylindre  de  suif  au 
centre  duquel  se  trouve  une  mèche  de  fils 
de  coton. 

La  chandelle  est  utilisée  pour  l'éclairage 
des  chambres  de  troupe  ;  elle  doit  être  de 
suif  pur  ;  la  mèche,  du  diamètre  de  O'",004, 
doit  être  un  double  lil  de  coton  cardé.  Ces 
chandelles  doivent  être  de  16  au  kilogr. 

CHANFREIN  ou  CHAMFRAIN.  Pièce 
d'a)'(;(M/c  en  métal  ou  en  cuir  bouilU  qui 
couvrait  la  partie  antérieure  de  la  tête  du 
cheval,  de|misles  oreilles  jusqu'à  la  bouche. 

CHANGE.  Troc  d'une  chose  contre  une 
autre.  Négociation  relative  à  l'échange  des 
monnaies,  des  valeurs,  des  matières  d'or  ou 
d'argent,  etc. 

Donner  ou  prendre  le  change  signilie  que 
l'on  cherche  à  tromper  l'ennemi  sur  ses  vé- 
ritables intentions,  au  moyen  de  faux  mou- 
vements. 

CHANGEMENT.  Mutation,  conversion  ; 
action  de  changer.  Les  changements  de  rési- 
dence ou  de  garnison  sont  des  mutations  ; 
les  changements  de  direction  d'une  troupe 
sont  des  conversions  exécutées  soit  en  ligne, 
sur  l'une  ou  l'autie  aile,  soit  en  marchant 
])ar  le  flanc  à  droite  ou  à  gauche. 

—  de  voie.  Appareil  nonmié  aiguille. 
qui  sert  à  faire  communiquer  une  voie  avec 
une  ou  deux  autres. 

—  de  corps.  Les  changements  de  corps 
pour  convenances  personnelles  sont  pio- 
noncés  :  par  le  Ministre,  poui-  les  officiers  et 
les  sous-oflBciers  rengagés  ;  par  les  généraux 
de  brigade,  ou  par  les  directeurs  de  service. 


CHANGER. 


i37 


CHAPITEAU. 


pour  les  autres  hommes  de  troupe.  Le  con- 
sentement des  deux  chefs  de  corps  est  indis- 
pensable. On  y  joint  l'état  signalétique  et 
de  services,  ainsi  que  le  relevé  des  punitions, 
pour  les  liommes  de  troupe. 

—  d'arme.  Les  changements  d'armes 
sont  prononcés  d'office  par  les  généraux 
commandant  les  corps  d'armée,  par  mesure 
de  discipline,  pour  raison  de  service  et  pour 
inaptitude  physique.  Dans  ce  dernier  cas,  la 
commission  spéciale  de  réforme  est  appelée  à 
ilonner  son  avis. 

Les  changements  d'arme  par  convenance 
personnelle  sont  prononcés  par  le  Ministre 
de  la  guerre,  après  constatation  que  le  mili- 
taire réunit  les  loiiditions  d'aptitude  voulue. 
Ces  changemiMits  S(jnl  très  rares. 

—  de  dimension  ;  de  pente.  Dans 
l'exécution  des  galeries  de  mine,  les  change- 
ments de  dimension  consistent  à  passer  à  une 
galerie  plus  petite  ou  plus  grande;  les  chan- 
gements de  pente,  à  une  pente  différente  de 
relie  qui  est  commencée. 

—  de    direction   dans    les    mines 

(V.  Retours). 

—  de  garnison.  En  cas  de  changement 
de  garnison,  les  règlements  ont  prévu  les 
effets  que  les  corps  doivent  laisser  ou  em- 
porter. 

—  de  sape.  Passage  d'un  mode  d'exécu- 
tion de  la  sape  à  un  autre  mode  plus  avan- 
tageux dans  les  circonstances  particuliéies 
où  l'on  se  trouve. 

CHANGER.  Remplacer  une  chose  par 
une  autre  :  modifier  radicalement  l'état  d'une 
chose. 

CHANGEZ  LE  PAS.  Mouvement  d'exer- 
cice que  l'on  fait  exécuter  aux  soldats  en 
marche.  11  consiste  à  placer  à  terre  et  à  sa 
distance  le  pied  qui  est  levé,  à  rapprocher  le 
pied  qui  est  en  arriére  à  côté  de  l'elui  qui 
est  à  terre  et  à  repartir  de  le  deruiei  pied. 

CHANSON  ou  CHANT  militaire.  Dès 
la  plus  haute  antiquité,  on  a  employé  des 
hynmies  ou  chants  avant  ou  après  le  combat. 
Chaque  nation  a  un  cliant  national  et,  dans 
l'armée,  on  ne  fait  guère  usage  de  chan- 
sons, pendant  le  service,  qui'  dans  les  routt's 
et  exclusivement  par  des  chanteurs  de  bonne 
volonté.  L'école  de  chant  pour  les  soldats 
est  facultative  et  elle  est  :i  peu  près  aban- 
donnée. 

CHANTRE  ou  CHANTEUR.  Ce  genre 
d'emploi,  autrefois  réglementé,  n'existe  plus 
dans  l'armée  française.  Quelques  armées 
étrangères,  l'armée  russe  notamment,  ont 
conservé  des  chanteurs  en  titre. 

CHAPARDEUR.  Sobriquet  donné  aux 
soldats  maraudeurs  de  l'armée  d'Afrique. 

CHAPE.  Partie  d'une  boucle  par  laquelle 


elle  est  fixée  à  l'objet  et  sur  laquelle  appuie 
et  roule  l'ardillon.  Garniture  supérieure,  en 
cuivre  généralement,  des  fourreaux  en  cuivre  ; 
a  produit  le  mot  enchapure.  La  chape  d'une 
voûte  est  l'enduit  au  ciment  qui  est  posé 
sur  l'extrados  de  la  voûte. 

CHAPEAU.  Genre  de  coiffure,  de  forme 
assez  variée,  qui,  à  diverses  époques,  a  été 
employé  dans  l'armée.  Le  chapeau  a  rem- 
placé le  casque  sous  Louis  XIII  et  il  a  été  en 
usage  pour  certaines  troupes  (la  garde  im- 
périale, la  gendarmerie)  jusqu'actuellement. 
Orné  de  galons,  de  plumets  ou  d'autres 
signes  distinctifs,  il  a  servi  à  indiquer  les 
grades,  à  distinguer  certains  officiers  et 
fonctionnaires  ;  il  était  porté,  généralement, 
par  tous  les  officiers  sans  troupes.  Actuelle- 
ment, les  généraux  et  assimilés  seuls  l'ont 
conservé.  Celui  des  maréchaux  et  des  com- 
mandants d'armée  ou  de  corps  d'armée  est 
garni  de  plumes  blanches  ;  pour  les  autres 
généraux,  la  plume  est  noire. 

Le  chapeau  militaire  a  été  à  deux  cornes 
(bicorne),  à  trois  cornes  (tricorne)  et  même 
à  quatre  cornes. 

CHAPEL.  Espèce  de  casque  ou  de  paï- 
en-tète. 

CHAPELAIN.  Prêtres  autrefois  attachés 
à  l'armée,  à  raison  d'un  par  chaque  compa- 
gnie d'infanterie. 

CHAPELET .  Paire  d'étrivières  avec 
étriers,  attachée  au  pommeau  de  la  selle 
pour  aider  à  monter  à  cheval. 

—  de  torpilles.  Réunion  de  plusieurs 
torpilles  entre  deux  eaux,  sur  une  même 
corde  placée  au  fond. 

CHAPELLE.  Petite  église  militaire  ou 
même  simple  autel,  en  plein  vent,  construit 
dans  les  camps.  Se  disait  aussi  du  lieu  où 
se  célébraient,  en  campagne,  la  messe  ou 
autres  cérémonies  du  culte.  11  existe  des 
cha])elles  de  campagne  dans  les  approvi- 
sionnements du  service  de.  santé.  Elles  com- 
prennent strictement  les  objets  nécessaires 
pour  célébrer  la  messe  et  pour  administrei- 
l'extrème-oiiction. 

CHAPERON.  Casque  d'une  espèce  parti- 
culière que  portaient  les  arbalétriers  au 
moyen  âge. 

Petit  toit  que  l'on  place  au  sommet  d'un 
mur  pour  faciliter  l'écoulement  des  eaux. 
Pièce  de  cuir  qui  lecouvre  les  fontes  des 
pistolets  pour  les  préserver  de  la  pluie. 

—  de  mailles.  Armure  de  tète  qui  em- 
boîtait tout  h'  lieaume,  (juand  le  chevalier 
combattait.  Il  constitua  également  une  arme 
défensive  des  arclwrs,  arbalétriers  ou  autres 
Cor|)s  d'infanteiie. 

CHAPITEAU.  Couronnement  du  corps 
de   la   rliape  du  fourreau  de  certaines  armes 


CHAPLE.  438 

biciflchps;  il  est  fornit"  d'une  demi-bairuette 
df-  cuivre. 

CHAPLE.  Cdmbrtt  de  chevalier  par  roiiple 
(deux)  oti  par  quadrille  (ffitatre). 
(  GHAPSKA.   Ancienne  coiffure   des  lan- 
ciers. 

CllÂR;  Voilure  k  deilx  roues  chez  les 
.■iilciens. 

—  à  faux.  En  usage  depuis  la  plus 
haute  afltifjnitê,  ils  étaient  hérissés  d'armes 
tianchantés  et  pointues,  et  ils  transportaient 
des  combattants  protégés  à  dos  par  le  char. 
Chacun  des  deux  chevaUx  bnrdès  attelés  au 
char  était  monté  par  un  cal aphr acte. 

-^  â  foudre.  Rudiment  des  canons 
aetueis  employé  par  les  Mongols  dès  1251. 

^—  dé  guerre.  Char  à  deux  ou  à  quatre 
rotiés  de  formes  diverses  attelé  de  plusieurs 
îtnimaUx  de  trait,  et  dans  lequel  se  trouvaient 
un  certain  nombre  de  combattants  (Jus- 
qu'à 25).  Ne  sont  plus  en  usage  depuis 
longtemps. 

CHARBON.  Maladie  qui  s'obsefve  chez 
l'homme  et  chez  les  animaux,  et  qui  con- 
siste dans  l'apparition  de  tumeui's  inflam- 
tnatoires  et  ftangféneuses. 

Menu  bois  chauffé,  jusqu'à  prendre  la 
couleur  noire,  et  qui  ne  jette  plUs  de  flamme 
quand  on  l'allunie.  Le  chafbon  de  bols  est 
le  résultat  de  la  carljonisatioU,  c'est-à-dire 
de  la  combustion  imparfaite  du  bois.  Dans 
les  cas  exceptionnels  oU  il  en  est  fait  usage 
dans  l'aimée,  les  livraisons  sont  faites  en 
jjros  morceaux  et  ne  doivent  contenir  ni 
fumerons,  ni  poussiers.  Le  châibon  doit  être 
sec,  sonore,  provenir  de  bois  d'essence  dnic 
et  être  emmagasiné  à  couvert. 

—  de  terre.  fV.  Houille). 
CHARBONNIER.  Celui  qui  fait  ou  vend 

du  chaiiioii. 

CHARDON.  Crampon  façonné  eii  forme 
d'ejjeroti,  dont  on  s'est  quelquefois  servi 
pour  monter  à  Yassaid. 

CHABGE.  F^ardeau  qlie  peut  portet-  un 
h(jmme,  un  animal.  Action  'de  charger  Une 
arme  à  feu.  Quantité  de  poudre  et  projectiles 
(JU'on  met  dans  une  arrrie  à  fexl  ou  dans  une 
mine.  l^OUr  le  fusil,  on  emploie  la  charge 
en  quatre  temps  et  la  charge  à  volonté. 

Signal  d'attaque  donné  par  les  tambours 
et  les  clairons.  Attaque  impétueuse  poUr 
déloger  l'ennemi  des  positions  qu'il  occupe  ; 
se  dit  surtout  des  attarjUes  de  la  cavalerie. 
Emploi  honorifique  militaire.  Conditions 
imposées  aux  abonnatairès  OU  à  ceux  qui 
passent  des  marchés  avec  l'administtation 
militaire. 

CHARGÉ  D'AFFAIRES.  (V.  Ambassa- 
ileur). 

CHARGEMENT.    Ouantité   de    denrées. 


CHARIOT. 

de  marciiandises  ou  de  matériel  chargée  SOi' 
Une  voiture,  un  wagoU,  Un  navire.  Action 
de  faire  constater,  sot  les  registres  de  la 
poste,  l'envoi  d'une  lettre,  d'un  paquet. 

Action  et  manière  de  chatget  Une  arme  ù 
feu.  Le  chargement  peut  se  faire  pàt-  la 
bouche,  ce  qui  était  l'ancien  procédé,  ou  par 
la  culasse,  qui  est  le  procédé  adopté  actuel- 
lement d'une  manière  générale.  Les  avan- 
tages de  ce  dernier  mode  de  chatgement 
sont  :  chargement  plus  rapide  et  forcémeni 
plus  grand  du  projectile;  en  outre,  pout  les 
canons,  facilite  et  séi'urité  du  service. 

—  d'un  fourneau.  Action  de  plaeerune 
charge  de  jioudre  ou  d'un  explosif  quelconque 
dans  une  chambre  de  mine.  Il  est  préférable 
de  charger  avec  des  gargousses  ou  de  mettre 
en  place  les  récipients  tout  chargés  et  de  leur 
communiquer  le  feu  rtu  moyen  d'une  bnile 
d'amorce.  Eviter  les  chocs  ;  réduire  au 
minimum  le  nombre  des  lumières  et  les 
supprimer  au  besoin. 

CHARGER.  Mettre  Une  charge  sur  Un 
animal,  sur  un  véhicule  ou  sur  Un  navire. 
Exécuter  une  charge. 

CHARGEZ .  Commandement  adressé  à 
une  troupe  de  cavalerie  pour  lui  faire  exé- 
cuter une  charge,  ou  à  une  troupe  quel- 
conque pour  lui  faire  charger  ses  armes. 

CHARGEUR.  (V.  Magasin  mobile.) 

CHARIOT.  Voiture  à  quatre  roues  ser- 
vant à  transporter  les  fardeaux  assez  volu- 
mineux, et  faisant  généralement  partie  du 
train  des  équipages  de  l'armée. 
Le  chariot  de  batterie  affecté  à  chaque 

batterie,  se  compose  d'un  coffre  avec  avant- 
traih  et  d'un  arrière-train  ;  il  est  destiné  au 
transport  des  outils,  rechanges  et  objets 
d'approvisionnement  nécessaires  à  l'entretien 
du  matériel  de  toute  espèce  dont  dispose  la 
liatterie  en  campagne. 
Le  Chariot-fourragère  de  batterie  est 

allongé  de  manière  à  permettre  le  transpoit 
des  fourrages  ou  autre  matériel  volumilieux 
nécessaires  pour  les  troupes  de  l'artillerie. 

Le  chariot  de  parc  est  une  voiture  solide, 
d'une  assez  grande  capacité  et  d'un  modèle 
spécial,  servant  à  réapprovisionner  les  batte- 
ries auprès  des  parcs  de  campagne. 

Le  chariot  porte-corps  est  une  voiture 
plus  forte  que  la  précédente  et  destinée  au 
transport  des  lourds  fardeaux,  ainsi  qu'à 
celui  des  mortiers,  des  obusiers  de  16  et  de 
32,  et  des  gros  projectiles.  Un  treuil,  placé 
à  l'arrière,  sert  à  hisser  les  fardeaux. 

Les  chariots  à  Canoflà  sont  des  véhicules 
encore  plus  solides  que  les  précédents  et 
employés  pour  le  ti-ansport  des  bouchés  à 
feu  les  plus  lourdes,  telles  qUe  le  18,  le  24 
et  le  27f*.  11  v  en  h  de  trois  modèles  : 


CHARPENTIER. 


139 


CHASSIS. 


Le  11"  1,  pour  le  canon  de  18""  (poids, 
8,000  kilOKi.),  de  24"-°^  (poids.  16,000  kil.), 
de  27''*n  (poids,  30.000  kilo?r.),  pèse  lui- 
mi'me  3,000  et  3,000  kilogr.,  et  est  attelé 
de  H  et  20  chevaux. 

CHARPENTIER.  Ouvrier  qui  travaille 
^h  charpente,  c'est-à-dire  qui  façonne  et  qui 
assemble  les  pièces  de  hois  servant  à  une 
construction.  Les  charpeiitiers  sont  ilicor- 
jiofés  de  préférence  dans  les  régiments  du 
L'énie  et  dans  les  pontonniers,  ou  bien  dans 
la  marine. 

CHARPIE.  Filaments  jirovenant  de  mor- 
ceaux de  \neille  toile  qu'on  a  effilés.  Est 
employée  pour  le  pansement  des  plaies. 

CHARRETTE.  Pour  les  sièges,  l'artillerie 
emploie  des  charrettes  à  deux  roues,  particu- 
lièrement destinées  aU  transport,  dans  les 
tranchées,  des  divers  objets  qui  y  sont  néces- 
saires pour  l'approvisionnement  des  batteries 
de  siège.  Peilvént  être  attelées  à  un  ou  à 
deux  chevaux. 

CHARROI.  Les  charrois  avaient  pour 
objet  le  transport  en  campagne  aes  bagages 
des  corps.  Ils  S'exécutaient  d'abord  par  cor- 
vées, mais  ils  ont  été^rettiplacés  pat  les  divefs 
trainx  :  des  équipages  militaires,  de  Tartil- 
lefie,  du  génie. 

CHAS;  CHAS-CHATEIL.  (V.  Chastpa). 

CHASSE.  Impulsion  que  le  chien  d'iine 
arine  à  feu  exerce  par  sa  cjiute  et  soli  cboc 
contre  la  batterie. 

CHASSE  D'EAU.  OuvertUfe  brusque  dés 
portes  d'une  écluse,  qui  a  pour  résultat  de 
lâcher  une  masse  d'eau,  laquelle  balaye 
tout  devant  elle.  Cette  méthode  est  égale- 
ment employée  dans  les  places  fortes  avec 
fossés  pleins  d'eau,  pour  détruire  les  tia- 
vaux  de  passage  des  fossés  faits  paf  l'assié- 
geant. 

CHASSE -Noix.  Espèce  de  poinçon 
émoussé  dont  on  se  sert  pour  démonter  les 
petites  armes  à  feU. 

CHASSEPOT  {fusil}.  Le  fusil  modèle 
1866,  dit  chasse|)nt,  du  nom  de  son  inven- 
teur, est  une  arme  à  verrou  établie  pour 
le  tir  d'une  cartouche  combustible  à  per- 
cussion centrale,  à  laquelle  le  feu  est  com- 
muniqué par  une  aiguille.  L'obturation, 
obtenue  par  la  compression  d'une  rondelle 
en  caoulchouc,  h'einpèche  qii'iuipalfaltettlent 
les  crachements. 

CHASSEUR.  11  existe  dans  l'arniée  fran- 
çaise, différentes  troupes,  soit  à  pied,  soit  à 
cheval,  qui  portent  le  hom  de  chasseurs. 
Tels  sont  les  chasseurs  à  pied,  les  chasseurs 
forestiers,  l(\s  chasseurs  à  rheral  et  les  rhm- 
seurs  iV Afrique. 

Les  chasseurs  à  pied  ont  été  ct-ëés  le 

W   iioviMubre  1838,   sous  le   nom  de  chaS- 


senrs  de  Vincennes  le  28  décetobfe  1840. 
ils  furent  portés  à  10  bataillons,  et  jirirent 
le  nom  de  chasseurs  d'Orléans,  nldis  ce  ndtri 
disparut  en  1 848  et  fiit  templâcé  par  celui 
de  chasseurs  à  pied,  il  existe  actuélleniènt 
30  bataillons  de  chasseiits  à  pied,  dofit  l'ef- 
fectif normal  est  de  6  compaghies,  plus  ilil 
état-major.  Un  petit  état-majol-  et  uJie  sec- 
tion hors  rang.  Leur  uniforme  consiste  eri  UM 
pantalon  gris  bleuté  avec  passepoil  jdn- 
qnille,  tUnique  et  képi  bled,  ce  dernier  avec 
passepoils  jonquilles,  la  capote  gris  bleuté. 
Toutefois,  les  chasseurs  à  pied  faisftht  pattie 
des  groupes  alpins  portent  ilhe  vareuse  et  Url 
béret  bleus,  en  remplacemetit  de  la  tutlique 
et  du  képi. 

—  fotestiefS.  Ce  corps  comprend  les 
agents  des  forêts  qui  ont  été  organisés  mi- 
litairement en  deux  catégOties  :  1"  les  uni- 
tés de  forteresse,  constituées  en  compagnies, 
sections  ou  détachements,  comprenant  les 
agents  à  proximité  des  forteresses  et  qui 
sont  chargés  de  collaborer  à  ta  défense  dés 
places  fortes  ;  2°  les  unilês  actives  constituées 
en  compagnies  et  comprenant  les  agents  des- 
tinés à  seconder  les  opérations  de  l*àrmée 
active  dans  la  région  de  leUi-  service  de  paix. 

En  Algérie,  les  agents  du  service  des  forêts 
ont  été  organisés  en  3  escadrons  à  cheval. 
Ils  portent  l'uniforme  ordinaire  des  fores- 
tiers, c'est-cà-dire  le  pantalon  gris  bleu,  tu- 
nique et  képi  verts. 

—  à  cheval.  Les  chasseurs  à  cheval  ont 
paru  pour  la  première  fois  en  1740  et  for- 
maient une  légion.  En  1776,  il  en  fut  atta- 
ché 1  escadron  à  chacun  des  24  régiments 
de  dragons,  puis  ils  furent  réunis  en  un  seul 
corps  dont  on  fit  6  régiments.  Actuellement, 
les  chasseurs  à  cheval  forment  21  iégiments 
à  o  escadrons,  dont  1  de  dépôt. 

Leur  uniforme  consiste  en  pantalon  et  un 
képi  rouges,  à  passepoils  bleu  clair,  veste  et 
manteau  bleu  clair,  schako  bleu  clair  atec 
chaînette,  doltaàn  bleu  avec  tresses  lioires  et 
collet  rouge. 

—  d'Afrique.  Les  deUx  preùiiers  régi- 
ments de  chasseurs  d'Afrique  fureftt  créés  le 
17  novembre  1831  ;  le  3",  le  6  janvier 
1833;  le  4«,  le  31  octobre  1839;  les  5=  et 
6%  le  20  septembre  1887.  Ils  ont  la  inènle 
composition  et  le  même  Uniforme  que  les 
chasseurs  à  cheval,  avec  cette  différence  que 
le  collet  du  dolman  est  jaune,  et  que  le 
schako  est  l'em placé  pai-  la  chéchia. 

CHASSIS.  Ouvrage  en  fer  ou  en  bois 
qui  sert  a  encadrer  une  porte,  une  fenêtre, 
une  lucarne. 

—  d'affût  de  place.  PoUi-  permettre  le 

tir  sous  les  grands  angles  et  ;"i  diverses  hau- 
teurs, les   anciens   affùlx    île   place    compre- 


CHASTEL. 


i/iO 


CHAUDIÈRE. 


liaient  un  grand  et  un  petit  châssis.  Il  existait 
3  modèles  de  grands  châssis,  ne  différant 
que  par  leurs  dimensions  et  se  composant 
essentiellement  :  de  deux  côtés,  reliés  par  un 
lisoir,  une  cntreloise  du  milieu  et  une  e)itre- 
toise  de  derrière,  d'une  directrice  terminée  à 
l'arrière  par  une  bride  de  via^ia'uvi'e  et  s'ap- 
puyant  sur  les  entretoises  et  sur  le  lisoir. 
Ce  châssis  tourne  autour  d'une  cheville  ou- 
vrière, dans  laquelle  il  est  engagé  à  sa  partie 
antérieure,  cheville  qui  fait  corps  avec  une 
foite  semelle  lixée  en  terre  et  appelée  le 
petit  châssis.  La  partie  postérieure  du  grand 
ch;lssis  est  munie  de  deux  roulettes  qui  se 
déplacent  sur  une  voie  circulaire. 

Les  nouveaux  affûts  de  place  en  tnlc 
d'acier  ne  l'Oiniiortent  pas  de  châssis. 

—  de  mine.  Espèce  de  cadre  en  char- 
pente formé  d'une  semelle,  sur  laquelle  re- 
posent deux  montants  supportant  un  cha- 
peau. Le  chapeau  est  fixé  sur  les  montants 
nu  moyen  de  tasseaux,  doués  aux  angles.  Ce 
châssis  est  employé  dans  les  mines  militaires 
pour  soutenir  le  coffrage  et  les  terres  (/(</.  45). 

—  coffrant.  Châssis  dont  les  différentes 
parties  :  semelle,  montants,  chapeau,  sont 
formées  de  madriers  de  0™,2S  à  0"',30  de 
largeur,   et  qui  sonl    posés  jointivemeiit.  de 

Fie.  4.^.  Fisc.  4»!. 


manière  à  former  coffrage.  Ils  ne  sont  em- 
ployés que  pour  des  rameaux  de  petites  di- 
mensions, tels  que  le  rameau  hoUandais  et 
le  rameau  de  combat;  ils  ne  peuvent  conve- 
nir ])our  les  galeries  de  mines,  à  cause  de 
la  grande  épaisseur  qu'il  faudrait  leur 
donner  (fiq.  4'}), 

CHASTEL  ou  CHAT  CHATEIL.  Sorte 
de  galerie  couverte  flanquée  de  tours,  ima- 
ginée par  saint  Louis  pour  protéger  les  tra- 
vailleurs. 

CHAT.  Animal  domestique  de  l'ordre  des 
carnassiers.  On  recommande  d'en  entretenir 
dans  les  magasins  pour  détruire  les  ron- 
geurs. 

—  ou  CHAT  offensif.  Tour  mobile  en 
charpente,  que  l'on  approchait  d'une  place 
assiégée  à  l'aide  de  rouleaux  ;  sa  plate-forme 
était   garnie  de   soldats  qui  manœuvraient 


une  poutre  armée  d'un  harpon  de  fer  en 
guise  de  bélier  ou  de  corbeau.  D'autres  au- 
teurs en  parlent  comme  d'un  mangonneau, 
((ui  faisait  voler  dans  les  airs  de  petits  cail- 
loux. 

CHATEAU  fort.  Demeure  féodale  forti- 
fiée. C'est  le  type  de  la  forteresse  féodale  du 
moyen  âge,  dont  le  sol  de  la  France  était 
hérissé.  Au  déhut,  c'était  une  simple  tour 
crénelée,  élevée  dans  un  endroit  aussi  inac- 
cessible (jue  possible,  mais  commandant  tou- 
jours une  vallée,  un  cours  d'eau  ou  un  point 
de  passage. 

Cette  toul-,  nommée  donjon,  de  forme 
ronde  ou  carrée,  ou  comprenant  quatre  tours 
ai  l'olées,  .servait  de  refuge  au  seigneur  et  à 
ses  vassaux.  Puis  lorsque  ceux-ci  vinrent 
construire  leurs  habitations  sous  la  protec- 
tion immédiate  du  donjon,  on  fut  amené  à 
construire  des  fortifications  plus  étendues  ou 
castels.  Ceux-ci,  situés  de  manière  à  n'être 
abordables  que  d'un  seul  côté,  où  se  trou- 
vait également  la  porte  d'entrée,  avaient 
une  enceinte  extérieure  formée  de  hautes  et 
épaisses  murailles  crénelées,  précédée  au  be- 
soin par  un  fossé  autant  qu(>  possilile  plein 
d'eau,  souvent   précédé   d'autres  ouvrages. 

La  fortification  de  l'ensemble  comprenait 
plusieurs  enceintes  ou  lignes  de  défense  éta- 
gées  les  unes  derrière  les  autres.  La  porte 
était  bien  protégée  et  généralement  un  sou- 
terrain servait  à  communiquer  secrètement 
avec  la  campagne.  (]es  derniers  vestiges  de- 
là féodalité  disparurent  en  1626  par  ordre 
de  Richelieu. 

CHATEL.  Diminutif  de  château  ;  pris 
ici  seulement  dans  le  sens  de  petit  château 
fort.  Espèce  d'engin  d'attaque  du  genre  des 
bastilles,  beffrois,  kélépoles. 

CHATELAIN.  D'abord  grade  de  noblesse 
signifiant  seigneur  ayant  un  château  fort. 
Ensuite  grade  militaire  répondant  à  celui  de 
commandant  de  place  ou  de  gouverneur  de 
forteresse,  qui  subsista  jusqu'en  1316,  épo- 
que à  laquelle  il  fut  supprimé  à  la  suite 
d'abus  de  pouvoir. 

CHATELET.  Petite  demeure  seigneuriale, 
sou\eiit  synonyme  de  siège  de  justice.  Le 
Graiid-Châtelet  de  Paris  était  le  reste  d'un 
château  fort  bâti  par  Jules-César. 

CHATIMENT.  Peine  qui  a  pour  but  la 
lorrectioii  de  celui  à  qui  on  l'inflige.  Les 
châtiments  corporels  sont  depuis  longtemps 
jnohibés  dans  l'armée  française  ;  les  peines 
ou  punitions  infligées  consistent  dans  l'exé- 
cution de  corvées,  la  privation  de  la  liberté 
pendant  un  temps  plus  ou  moins  long  cl 
l'envoi  dans  les  corps  disciplinaires. 

CHAUDIÈRE.  Vaisseau  de  métal  où  l'on 
fait    cuire    on   bouillir  quelque  chose.    Les 


CHAUF 


^AGE. 


U1 


CHAUSSURE. 


t'haudières  sont  encore  employées  pour  pro- 
duire la  vapeur  dans  les  machines  à  vapeiii- 
et  les  locomotives.  Elles  ont  alors  une  forme 
appropriée  à  leur  destination.  La  chaudière 
des  locomotives  consiste  en  un  long  cjlindre 
fermé  aux  deux  extrémités,  et  traversé,  dans 
le  sens  de  sa  longueur,  par  une  quantité  de 
120  à  200  tul)es  en  cuivre  de  4  à  o  centi- 
mètres de  diamètre. 

Ces  tubes  sont  creux  et  ouverts  aux  deux 
bouts;  ils  communiquent  au  foyer  par  une 
de  leurs  extrémités,  et  à  la  cheminée  par 
l'autre;  c'est  entre  eux  que  se  trouve  l'eau 
à  vaporiser. 

On  conçoit  que  ces  tubes  augmentent  nota- 
blement la  surface  de  chauffe  et  produisent 
la  vapeur  plus  rapidement  et  en  plus  giande 
quantité  que  les  chaudières  ordinaires. 

CHAUFFAGE.  Utilisation  de  la  chaleur 
])roduile  par  la  com])ustion  pour  divers  be- 
soins de  l'homme.  Dans  l'armée,  le  service 
du  chauffage  a  pour  but  de  pourvoir  à  la 
cuisson  des  aliments,  à  la  préparation  du 
café,  au  chauffage  des  locaux  affectés  au 
casernement,  et  divers  besoins. 

Les  allocations  sont  faites  en  deniers  et 
les  corps  achètent  directement  le  combus- 
tible nécessaire.  11  a  été  créé,  à  cet  effet, 
dans  chaque  corps  de  troupe  et  établissement 
militaire,  une  masse  de  ckauffagc. 

Le  chauffage  et  l'éclairage  des  bibliothè- 
ques et  des  corps  de  garde  sont  assurés  par 
un  corps  de  troupe  désigné  dans  chaque 
place,  d'après  les  bases  indiquées  au  règle- 
ment du  15  janvier  1890,  articles  23,  24 
et  2o. 

Les  dépenses  de  chauffage  des  ateliers  lè- 
gimentaires  incombent  aux  premiers  ou- 
vriers; celles  du  chauffage  des  magasins 
d'habillement  et  d'aiinement  sont  supportées 
pai-  l'Etat. 

Les  officiers  qui  ont  des  bureaux  les  chauf- 
fent au  moyen  de  leuis  frais  de  bureau. 

CHAUFFER.  Terme  trivial  pour  expri- 
mer que  le  comliat  est  chaud. 

CHAUSSE.  Espèce  de  long  bas  ou  de  ca- 
leçon qui  sçr\ait  de  culotte  au  moyen  ùge. 
Chaussure  de  l'époque  des  croisades. 

—  de  mailles.  Partie  de  Varvuin'  à 
haubert,  consistant  en  une  sorte  de  pantalon 
de  peau,  garni  extérieurement  de  vmilles  de 
fer,  excepté  aux  endroits  qui  touchent  la 
selle. 

CHAUSSEE.  Ce  mot  est  em|tloyé  dans  le 
sens  de  roule  m\  langage  militaire.  On  prend 
les  disitositioHS  suivantes  pour  l'oiganiser 
défensivement  an  besoin.  Si  la  c/iaussee  com- 
porte un  remblai  peu  élevé,  on  occupe  le 
talus  opposé  à  l'ennemi  et  on  organise  la 
chaussée  en  y  lacis  ifif/.  47).  Si  le  lemblai  est 


trop    élevé,  on    construit  une    tranchée   au 
sommet  du  talus   qui  fait  face  à  l'ennemi 


(fig.  48).  Le^  cliaussées  en  déblai  s'oiganisent 
comme   les  grands  fossés  secs  ;  si  le  déblai 


Fiç.  48. 


est  très  profond,  il  peut  servir  d'obstacle,  et 
celui-ci  peut  être  leiiforcè  par  des   défenses 


accessoires  [liij.  49).  Dans  les  routes  au  niveau 
du  sol,  ou  occupe  et  on  lenforce  le  fossé  situé 
du  côté  de  l'ennemi. 

CHAUSSES-TRAPES.  Pièces  en  fer  forgé 
ou  en  fonte  coulée,  présentant  quatre  poin- 
tes formant  les  sommets  d'un  tétraédie  régu- 
lier. Cette  disposition  a  pour  conséquence 
qu'en  jetant  les  chausses-trappes  sur  le  sol, 
elles  y  reposent  toujours  pai-  trois  pointes, 
la  quatrième  étant  en  l'air.  Ce  genre  de  dé- 
fense accessoire  s'emploie  sur  les  glacis  ou 
dans  le  fond  des  fossés,  mais  surtout  pour 
rendre  un  f/«e  ou  un  marais  impraticable. 
Peuvent  facilement  être  enlevées  à  la  main. 

CHAUSSETTE.  Demi-bas  de  coton  ou 
de  laine,  dont  les  militaires  sont  autorisés  à 
se  ])OUiV()ir  à  leurs  frais. 

CHAUSSON.  Chaussure  en  laine,  en  li- 
sières ou  en  flanelle,  que  l'on  porte  généra- 
lement par-dessus  les  bas.  Distribué  régle- 
mentairement aux  hommes  montés,  campés 
ou  baraqués. 

CHAUSSURE.  Ce  qui  .sert  à  chausser  les 
j)iedî5.  La  chaussure  militaire  doit  remplir 
les  conditi(ms  suivantes  :  1"  protéger  le  pied 
contre  les  corps  extérieurs;  2°  ne  pas  pré- 
senter de  défauts  pouvant  nuire  à  la  santé 
du  pied;  3°  être  légère  et  conunode;  4°  pou- 
voir être  enlevée  et  remise  facilement  et  ra- 
pidement ;  5"  être  solide;  6°  ne  pas  être 
trop  encuudiraiite  pour  le  paquetage;  7"  être 


CHAUX. 

c.g.oii.on)i,qB.e ;   8°   ètrie  jép;,uabU'  aviu-c   l'aL-i- 

Les  chaussures  réglementaires  dans  l'ar- 
niée  française  sont  :  le  brodequin  et  le  sou- 
lier pour  les  hommes  de  troupes  à  pied  ;  la 
hotiine,  le  soulier  |)our  les  hommes  de  troupe 
montés,  ce  dernier  servant  de  chaussure  de 
repos;  enfin,  les  boties  à  l'écuyère  pour  les 
officiers  montés. 

CHAUX.  Protoxyde  de  calcium.  Lu 
l'haux  vive  est  celle  qu'où  a  déijarrassée  de 
son  acide  carbonique  en  la  faisant  cuire  dans 
des  fours  à  chaux;  la  chaux  éteinte  n'est 
autre  chose  que  la  chaux  hydradée  refroi- 
die. Cette  dernière  est  employée  pour  le 
blanchissage  des  bâtiments  militaires,  aj)rès 
avoir  été  étendue  d'eau. 

CHÉCHIA.  Calotte  louge,  de  forme  cylin- 
drique, avec  houppe,  que  portent  les  Ara- 
bes, et  qui  a  été  adoptée  comme  coiffure  de 
nos  troupes  indigènes  de  l'Algérie  et  de  la 
Tunisie,  ainsi  que  des  chasseurs  d'Afrique. 

CHEF.  Celui  qui  commande  et  auquel  on 
doit  obéissance.  Dans  l'armée,  le  mot  chef 
désigne  en  généial  les  officiers,  les  sous-offi- 
ciers et  tous  les  gradés.  Ternie  générique 
sous  lequel  on  désigne  tous  les  militaires 
ayant  un  grade.  On  appelle  ainsi,  par  abré- 
viation, le  maréclial  des  logis  chef. 

—  d'attaque.  Ofiicier  du  génie  com- 
mandé cliaque  jour  et  dans  chaque  attaque 
ou  portion  importante  d'attaque  (V.  Chemi- 
nements); il  dirige  l'exécution  des  travaux 
d'après  les  indications  du  commandant  du 
génip  du  siège. 

•rr-  de  bataillon.  Officier  supérieur  d'in- 
fanterie et  du  génie,  dont  le  grade,  immé- 
diatement au-dessus  de  celui  de  capitaine,  a 
été  créé  en  1793. 

—  d'escadron.  Gjade  créé  eu  1774  et 
corrfispojidant,  pour  l'artillerie,  la  cavalerie 
et  le  tiain  des  équipages  à  celui  de  clief  de 
bataillon.  On  désigne  aussi  le  chef  de  ba- 
tiiillon  ou  d'escadron  sous  le  nojn  de  com- 
mandant- 

—  de  corps.  Counnandant  d'un  corjis, 
quelque  soit  son  grade,  colonel,  beutenant- 
colonel  on  counnandant. 

—  d'état-major.  Officier  chargé  de  rem- 
Jtlir  auprès  d'un  général  ou  d'un  cl»ef  de 
service  des  fonctions  déterminées  par  les  rè- 
glements, et  différentes  suivant  le  géjiéral 
auprès  duquel  il  «st  placé.  En  principe,  le 
chef  d'élat-niajor  est  chargé  de  la  correspon- 
dunce,  de  la  partie  adminislrative,  de  la 
transmission  des  ordres,  des  renseignements 
à  donner  ou  à  rej:evoir,  de  la  surveillance 
du  tbnctionneinent  de  l'ensentble  des  diffé- 
rents servijces  se  rattachant  à  l'état-majuJ' 
dont  U  est  le  chef. 


142  CHEF^ 

—  d  état-major  de    l'armée-    Cetii 

fonctinn  a  été  ciéée,  en  Fiance,  par  le  dé- 
cret du  fi  mai  1890.  Cet  officier  général  est 
chargé,  sous  l'autorité  di|  Ministre  de  la 
guerre,  de  la  direction  du  service  d'état- 
major,  ainsi  que  du  choix  et  de  l'instruction 
des  officiei's  de  ce  servjce. 

Kn  temps  de  guerre,  le  thi^f  d'état-niajor 
général  de  l'armée  passe  sous  les  ordres  du 
commandant  en  chef  du  groupe  piincjpal 
d'armées,  en  qualité  de  mqjor-général. 

—  de  chambrée.  Généralement  un  m- 
porfil,  responsable  de  la  propreté,  du  bon 
ordre  et  de  la  discipline  des  hon^mes  d'une 
chandjre.  Remplacé  eji  cas  d'absence  par  le 
plus  ancien  soldat. 

rr-  de  complot  ou  de  révolte.  Le  ou 

les  instigateurs  ou  promoteurs  d'une  révolte, 
d'un  complot,  d'une  désertion,  etc.  Si  l'insti- 
gateur n'est  |)as  connu,  le  plus  élevé  en 
grade  d'entre  les  coupables  ou  le  plus  ancien 
à.  grade  égal,  est  déclaré  cjief  de  complot. 

—  de  convoi  ou  d'escorte.  Counnan^ 
dant  d'un  eunvoi  ou  d'une  escorte. 

—  de  détachement  Le  gradé,  généra- 
lement officier,  qui  commande  un  détache- 
ment de  tioupes,  quel  qui;  soit  son  grade  et 
quelle  (|ue  soit  la  force  du  détachement,  11  est, 
pendant  la  durée  de  celui-ci,  chargé  de  la 
tenue,  de  la  police,  de  la  discipline,  de  l'ad- 
ministration, de  l'instruction  et  aussi  de  la 
bonne  exécutLon  de  la  mission  de  la  troupe 
qui  lui  est  coidiée.  Ses  pouvoirs  et  ses  attii- 
butions  varient  d'ailleurs  suivant  son  gi-aile 
et  suivant  les  circonstances. 

—  de  fanfare.  Musicien  ayant  rang  de 
sergent-major  qui,  dans  les  corps  où  il  existe 
des  fanfares,  a  à  peu  près  les  altrdmtions 
d'un  chef  de  musique. 

—  de  file.  Soldat  qui  est  le  premier 
d'une  file  de  soldats,  soit  à  pied,  soit  à  che- 
val. 

—  du  génie.  Officier  du  génie,  du  grade 
de  capitaine  au  moins,  qui  exen-e  daiis  la 
circonscription  où  il  est  employé  les  fonc- 
tions de  détail  dont  il  est  chargé  par  les  rè- 
glements. 

—  de  musique.  Musicien  ayant  iang  de 
sous-lieutenant,  ou  de  lieutenant  après  dix 
ans  de  grade,  qui  est  chargé  de  la  direction, 
de  l'instruction,  de  la  pobce  et  de  la  disci- 
pline de  la  musique  dans  un  régiment. 

—  de  peloton,  de  section.  Celui  qui, 
dans  les  exercices,  dirige  un  peloton,  une 
section. 

—  de  pièce-  Sous-ûfficier  d'artillerie  ijui 
dirige  }a  manieuvre  d'une  i)iéce. 

—  de  poste  ou  de  patrouille.  Offi- 
cier, sous-oflicier  ou  capoial,  qui  conunandc 
un  poste,  mu'  patrouille^ 


i 


CHEFPERIE 


n-3 


CHEMISE. 


—  d'escouade  t^V.  Caporal  d' escouade). 

—  armurier  (V.  Annurier). 

—  ouvrier  |V,  i/rt/Ov-ourmr). 
CHEFFERIE.    Circonscriptiou   dans  la- 

ijm'Ue  un  i-liel"  du  ^.'éiiie  exerce  ses  foiic- 
lioiis. 

CHEF-LIEU.  Sié^re  d'une  division  adnii- 
iiistiati\e  du  territoire.  Exemple  :  clief-lieu 
de  corps  d'artiiée,  clief-lieu  de  subdivision  de 
région,  chef-lieu  d^  canton,  d'arrondissement, 
de  d-Jj/ortenient. 

CHEMIN  (V.  Cluiussèe,  Route). 

—  de  fer.  Chemiu  formé  de  deux  jau- 
^èea  de  rails  paiallèles,  fixées  solidenieut  sur 
le  sol,  par  différeuts  moyens,  sur  lequel 
peuvent  cinuler  des  véhicules  spécijiux  ap- 
pelés wagons,  traînés  par  des  locomotives. 

L'avantage  des  chemins  de  fer  est  de  di- 
minuer le  flottement  de  roulement  dans  une 
proportion  telle  que  la  résistance  au  niouve- 
meut  des  voitui'es  se  trouve  être,  suivant 
les  cas,  de  six  à  sept  fois  moindre  que  sur 
les  meilleures  routes. 

Pour  uiaintenii-  les  rails  dans  une  posi- 
tion stable,  on  les  a  fixés,  soit  sur  des  piè- 
ces de  bois  longitudinales  appelées  longrines, 
soit  sur  des  pièces  de  bois  transversales  ap- 
pelées traverses  ;  soit  enfin  sur  des  dils  en 
maçonnerie  ou  en  pierre,  suffisamment  rap- 
prochés les  uns  des  autres. 

Lorsque  le  chemin  de  fer  cojiipreud  uue 
seule  paire  de  rails  parallèles,  il  est  dit  à 
voie  simple  ;  lorsqu'il  en  comprend  deux 
paires,  il  est  dit  a  double  voie. 

Eulin,  il  existe  un  ^eure  tout  particulier 
de  voie  ferrée  assemblée  d'avance  et  pouvant 
être  posée  directement  sur  le  sol,  sans  tra- 
verses; c'est  le  cliejnin  de  fer  du  système 
Decauville.  La  largeur  de  la  voie  varie  de 
0°»,oO  à  i  mètre. 

La  largeur  de  la  voie  normale  en  France 
est  de  i™,4o;  celle  de  la  voie  étroite  de 
1  mètre  ;  on  a  même  adopté,  pour  les  \  oies 
ferrées  des  places  fortes  une  voie  ayant 
0",60  de  largeur. 

—  couvert.  Retranchement  qui  boide  la 
contrescarpe  à  4  ou  5  mètres  de  distance  et 
qui  enveloppe  toute  la  fortilication  d'une 
place,  corps  île  place  et  dcliors  compris.  Il  a 
poui-  but  de  renforcer  la  défense  de  front,  de 
mieux  surveillei-  la  campagne  et  de  prévenir 
les  surprises  contre  le  corps  de  place  ;  il  sert 
aussi  de  lieu  de  rassemblement  pour  les  sor- 
ties. 

Il  s'adapte  à  tous  les  tracés  et  est  spécia- 
lement organisé  pour  la  défense  par  la 
mousqueterie,  mais  en  y  ménageant  des  em- 
placements pour  les  mortiers  et  les  pièces  de 
campagne.  On  y  crée  des  abris  défensifs  à 
l'épreuve  pour  recevoir  les  petits  jjostes  et 


les  muiutions.  Des  traverses,  souvent  oigaui- 
sè*s  dèfensivement,  sont  installées  sur  l*^ 
branches  du  chemin  couvert,  pour  empêcker 
celles-ci  d'être  enfilées.  Des  places  d'armes 
sont  ménagées  aux.  saillants  et  aux  ren-- 
trants  pour  servir  de  lieu  de  rassembfefuent 
pour  les  sorties. 

Pour  s'emparer  du  cjiemin  couvert,  l'asr 
saillant  est  obligé  d'employer  un  procédé 
spécial,  appelé  couronnement  du  chemin  cou- 
vert. 

—  ds  ronde.  Espace  ou  berme  de  1  à 
2  mètres  de  lai'geur  laissé  entre  le  pied  du 
talus  extérieur  et  l'escarpe  détachée  d'un  pa- 
rapet. C'est  un  corridor  de  surveillance  qui 
permet  aux  officiers  de  s'assurer  que  les  sen- 
tinelles font  leur  service  régulièrement.  N'est 
guère  admissible  actuellement,  car  ce  long 
couloir  encaissé  serait  facilement  destruc- 
tible au  canon. 

CHEMINÉE.  Petit  cylindre  saillant  qui, 
dans  les  armes  à  percussion,  reçoit  la  cap- 
sule d'amorce  servant  à  communiquer  le  feu 
à  la  charge  de  poudre,  par  l'iutermédiaire  du 
canal  de  lumière, 

CHEMINEMENT.  Méthode  de  lever,  qui 
consiste  a  rapporter,  de  proche  en  proche, 
sur  la  planchette,  à  une  échelle  déterminée, 
les  divers  côtés  du  polygone  que  l'on  veut 
lever.  Ou  se  transporte  successivement  d'un 
sommet  à  un  autre  de  ce  polygone,  eu  eu 
mesurant  tous  les  angles  et  tous  les  côtés. 
Méthode  très  générale,  parce  qu'elle  est 
presque  toujours  possible. 

Marche  piogre.-^sive  des  travaux  d'attaque 
dans  un  siège.  l-]nsemble  des  travaux  de 
sape  exécutés  méthodiquement  à  partir  de  la 
première  parallèle  pour  s'approcher  à  cou- 
vert jusqu'aux  fossés  d'une  place  assiégée 
(V.  Approclw  et  Attaque  des  places). 

—  tactique.  Procédés  pour  mesurer  les 
divers  genres  de  pas,  de  marches  et  d'allures 
des  différentes  arme^.  Marcher  sur  un  che- 
min, sur  une  route. 

CHEMINER.  Gagner  progressivement  du 
terrain  \  ers  une  place  assiégée  au  moyeu  de 
cheminements. 

CHEMISE.  Chaque  homme  de  troup*^  doit 
être  pourvu  de  trois  chemises  de  coton. 
On   fait   actuellement  des  expérienco   pour 

sulisiituer  à  celles-ci  des  chemises  de  fla- 
nelle de  coton. 

—  de  batterie.  Epaulnncnt  de  batterie. 

—  de  fer  ou  de  mailles  (V.  Cotte  de 
mailles. 

—  de  fortification.  Signi6e  surtout 
l'enceinte  d'un  ou\rage  en  terre.  En  fortifi- 
cation permanente,  le  mot  chemise  signifie 
aussi  le  corps  de  place  lorsqu'il  est  peu  ré- 
sistant. 


CHENET. 


44-4 


CHEVALERIE. 


CHENET.  Ustensile  de  ehemiaêe  que  l'on 
ciniiloie  par  paire  pour  tenir  le  bois  soulevé 
dans  les  cheminées.  Les  ameublements  d'of- 
licier  fournis  par  le  service  des  lits  militaires 
comprennent  une  paire  de  chenets. 

CHEVAL.  Quadrupède  de  la  famille  des 
Equidês,  de  l'ordre  des  Pachydermes.  Son 
corps  est  élevé,  musculeux  et  couvert  d'un 
|)oil  ordinairement  ras  et  court  en  été  ;  la 
queue  est  garnie  de  crins  ;  les  jambes  sont 
hautes  et  finissent  toutes  les  quatre  par  un 
seul  doigt  apparent  muni  d'un  sabot  semi- 
circulaire. 


1  Les  oreilles. 

2  La  nuque. 

3  Le  toupet. 

4  Le  iront. 

.'i  Les  salières, 
(î  L'œil. 

7  Le  chanfrein. 

8  Les  joues. 

9  Les  naseaux . 

10  Les  lèvres. 

11  Le  menton. 

12  Le  menton. 
L^  La  barbe. 

14  L'auge. 

15  La  ganaebe. 

16  Le  gosier. 

17  L'encolure. 

18  La  crinière. 

19  Le  garrot. 

20  Le  poitrail. 

21  L'épaule. 

22  Le  bras. 

23  L'avant-bras. 

24  Le  coude. 

25  La  châtaigne. 

26  Le  genou. 

27  Le  canop. 

28  Le  tendon- 

29  Le  boulet. 


30  Le  fanon. 

:il  Le  paturon. 

32  La  couronne. 

33  Le  sabot. 

34  Les  ijuartier.s. 

35  Le  taloD. 
3C>  La  pince. 

Le  corps. 

■M   Le  dos. 

38  Les  reins. 

39  Passage  des  sangles. 

10  Les  côtes. 

1 1  Le  ventre. 

42  Les  lianes. 

43  Le  fourreau. 

L'arricrc-inaiii. 

44  La  croupe. 

45  La'i|ueue. 

46  Les  fesses. 

47  Les  hanches. 

48  La  cuisse. 
19  La  jambe. 

50  Le  grasset. 

51  Le  jarret. 

52  I>a  pointe  du  jarret. 


Le  cheval  (!st  herbivore  et  granivore. 
La  durée  de  sa  vie  est  en  général  de  20  à. 
23  ans.    La  femelle,  appelée  jument,  porte 

11  mois  et  quelques  jours,  et  assez  souvent 

12  mois  entiers.  Elle  ne  fait  qu'un  petit  ap- 
pelé poulaiii. 


Les  allures  naturelles  du  cheval  sont  le 
pas,  le  trot  et  le  galop;  les  allur(>s  artificiel- 
les ou  vicieuses  sont  Veiitrepas,  l'amble,  Vau- 
bin,  le  traquenard. 

La  figure  (fin.  50)  indique  quelle  est  la  no- 
menclature des  différentes  parties  du  cheval. 

Les  différentes  espèces  de  pelages  ou  robe 
du  cheval  sont  :  l'alezan,  le  bai,  le  rouan, 
l'isabelle,  le  pie,  et  dans  chacune  de  ces 
robes,  on  distingue  des  nuances,  exemple  : 
Ijai-cerise,  bai-brun,  etc. 

Les  principales  races  de  ciievaux  sont  :  la 
race  arabe,  la  race  barbe,  la  race  persane, 
la  race  andalouse,  la  race  anglaise,  la  race 
hongroise,  la  race  allemande,  et  les  diverses 
races  françaises. 

Au  point  de  vue  de  l'année,  les  chevaux 
sont  distingués  en  chevaux  de  cavalerie 
légère,  chevaux  de  cavalerie  de  ligne,  che- 
vaux .de  cavalerie  de  réserve,  chevaux  de 
trait  léger  et  chevaux  de  gros  trait;  parmi 
les  chevaux  de  selle,  ceux  qui  sont  les  plus 
vigoureux  et  en  même  temps  les  plus  élé- 
gants, sont  nommés  chevaux  de  tète  et  ser- 
vent à  remonter  les  officiers  (V.  Remonte, 
Harnachement,  Ferrage) . 

—  de  frise.  Défense  accessoire  formée 
par  des  poutrelles  de  O'^.âO  d'équarrissage, 
dans  lesquelles  sont  engagées  des  fuseaux 
placés  alternativement  dans  deux  sens  per- 
pendiculaires ;  ces  fuseaux  ont  de  3  à  4  mè- 
tres de  long.  Ce  genre  de  défense  est  facile 
à  détruire  ;  c'est  pourquoi  il  ne  faut  l'em- 
ployer que  comme  barrière  de  fermeture  des 
ouvrages  dont  la  gorge  ne  sera  pas  en  prise 
au  feu  di'  l'artillerie  ennemie. 

CHEVALERIE.  Institution  militaire  du 
moyen  âge  et  qui  paraît  lenionter  à  Charle- 
magne  ;  c'était  la  plus  haute  dignité  à  la- 
quelle un  homme  de  guerre  pût  aspirer  el 
l'on  n'y  arrivait  qu'en  remplissant  certaines 
conditions  assez  difficiles.  La  réception  d'un 
chevalier  se  faisait  avec  un  cérémonial  im- 
posant. 

H  n'existe  plus  actuellement  de  chevalerie 
en  Fiance,  la  Légion  d'honneur  ne  pouvant 
être  assimilée  à  un  ordre  nobiliaire. 

Partout  où  elle  a  existé,  la  chevalerie  n'a 
pas  fait  progresser  l'art  militaire,  car  elle 
comptait  trop  exclusivement  sur  sa  bra- 
voure individuelle,  sans  se  préoccuper  de  la 
cohésion  et  de  l'ordre  des  formations  de 
combat. 

—  régulière.  Chevalerie  d'un  genre 
mixte,  c'est  à-dire  militaire  et  monacale, 
créée  à  l'époque  des  Croisades  et  composée 
d'associations  libres  et  hospitalières  ;  elle 
prononçait  des  vœux  religieux  plus  ou  moins 
austères;  elle  était  soumise  à.  une  règle 
écrite.  Elle  disparut  à  la  fin  du  XV^IU»  siècle. 


CHEVAÏiET. 


lib 


CHEVRE. 


CHEVALET.  Le  chevalet  employé  pour 
la  (onstrut-lioii  des  ponts  militaires  se  com- 
pose d'un  chapeau,  supporté  par  quatre 
piedx  qui   sont   assemhlés  avec  lui  à  queue 

Fis.  51. 


d'hi ronde  ;  de  deux  traverses,  de  quatre 
écharpes  et  de  deux  cojissinets.  Toutes  ces 
pièces  sont  réunies  par  des  che\illes  ou  des 
l)roclies  (fig.  oi). 

Le  chevalet  à  2  pieds,  qui  fait  partie 
de  l'équipage  du  pout  français,  se  compose 
d'un  chapeau  percé,  près  de  ses  extrémités, 
de  2  mortaises  inclinées,  dans  lesquelles 
viennent  coulisser  deux  pieds  terminés,  à 
leur  extrémité  supérieure,  par  une  partie 
cylindrique  à   laquelle  viennent  s'accrocher 


des  chaînes  de  suspension,  à  leur  extrémité 
inférieure,  par  une  pointe  dans  laquelle 
\ient  s'engager  une  semelle  que  l'on  tixe  au 
moyen  d'une  broche  en  fer  pour  donner  jilus 
d'assiette  {(ig.  32). 

Le  chevalet  Birago.  employé  dans  l'ar- 
mée autriciiieinie.est  analogue  au  précédent, 
avec  cette  différence  que  les  mortaises  du 
chapeau  sont  |)lus  larges,  de  manière  à  per- 
mettre le  [lassage  de  deux  pieds  pour  le  cas 
où  la  profondeur  de  l'eau  est  de  4  mètres. 

—  d'armes.  Chevalet  très  primitif  ser- 
\ant  de  support  aux  fusils  dans  les  camps, 

—  de  corps  de  garde.  Chevalet  servant 
à  scier  le  Ijois,  faisant  partie  du  mobilier  des 
corps  de  garde. 

CHEVALIER.  Au  moyen  âge,  celui  qui 
avait  reçu  l'oKlre  de  la  chevalerie  ;  actuel- 
lement, celui  qui  a  reçu  lyi  décoration  d'un 
ordre  existant.  En  France,  il  n'existe  plus 
que  des  chevaliers  de  la  Légion  d'hon- 
neur el  du  Mérite  agricole,  mais  il  y  avait 


sous  la  monarchie  des  chevaliers  de  Saint- 
Louis  et  d'autres  ordres  du  même  genre. 

—  du  gaet.  Espèce  de  maréchaussée  qui 
peut  être  considérée  comme  l'origine  de  la 
gendarmerie. 

CHEVALIÈRE  (V.  Éperon). 

CHEVAUCHÉE.  Service  que  le  vassal 
devait  à  son  seigneur  dans  les  guerres  privées 
au  moyen  âge.  Se  dit  aujourd'hui  d'une 
course  longue  et  rapide  à  cheval. 

CHEVAUCHER.  Aller  à  cheval. 

CHEVAU  -  LEGERS.  Cavalerie  légère 
créée  par  Louis  XII,  et  dont  un  escadron 
faisait  partie  de  la  maison  du  roi.  Ils  furent 
supprimés  en  1787;  mais  la  compagnie  de 
chevau-légers  de  la  maison  du  roi  fut  réta- 
blie sous  la  première  Restauration  et  dis- 
parut définitivement  en  1830. 

CHEVAUX.  11  y  a  dans  l'armée  deux 
grandes  classes  de  chevaux  :  ceux  d'officier 
et  ceux  de  troupe.  Ces  derniers  se  subdivisent 
en  chevaux  de  selle,  pour  la  cavalerie;  de 
trait  léger,  pour  les  cadres  de  l'artillerie, 
du  génie  et  du  train  des  équipages  ;  de 
gros  trait,  pour  traîner  les  voitures  de  ces 
corps  ;  des  équipages  régimentaires,  pour 
l'infanterie  ;  de  bât,  quand  ils  servent  à 
porter  des  fa  idéaux. 

CHEVELURE.  L'ensemble  des  cheveux. 
La  chevelure  a  été  portée  de  bien  des  ma- 
nières au  point  de  vue  militaire  :  tresses, 
queues,  cadenetles,  catogans,  chevrettes,  cra- 
pands,  etc. 

La  chevelure  longue  fut  abolie  en  1804 
dans  l'armée  française.  L'exemple  fut  donné 
par  la  division  de  grenadiers  d'Uudinot,  à 
Arras. 

CHÉVETAIN  ou  CHÉVETAINE.  A 
l'origine,  capitaine  ou  colonel  de  la  milice 
française,  puis  ce  nom  fut  donné  aux  mili- 
taires qui  avaient  les  droits  attachés  au  titre 
de  chef  et  tenant  le  chevet  ou  la  tète. 

CHEVEUX.  Hoil  particulier  à  la  partie 
de  la  peau  qui  recouvre  le  ciàne  dans  l'espèce 
humaine. 

Les  cheveux  des  militaires  doivent  être 
coupés  courts  et  ne  jamais  formm-  de  touffe 
ni  de  boucle. 

CHEVILLE.  Morceau  de  bois  ou  de  fer 
qu'on  fait  entrer  dans  un  trou  pour  le  bou- 
cher, pour  assembler  deux  pièces  ou  pour 
accrocher  un  objet. 

—  ouvrière.  Grosse  cheville  eu  fer  qui 
sert  à  assembler  l'avant-lrain  avec  le  train 
de  deriière  des  fourgons,  des  caissons,  etc. 

CHEVRE.  Sorte  de  trépied  qui,  au  moyen 
d'un  treuil  et  d'un  certain  nombre  de  pou- 
lies, sert  a  soule\er  des  fardeaux.  L'artillerie 
emploie  deux  modèles  de  chèvres  :  la  chèvre 
modèle  1840,  el  la  chèvre  modèle  1869.  dite 

10 


CHEVRETTE. 


U6 


chèvre  de  tranchée,  parce  qu'elle  na  que 
2™, 25  de  hauteur,  de  manière  à  ne  pas  dé- 
passer les  épaulemeats. 

CHEVRETTE.  Plaque  de  rorne  ou  de 
cuir  bouilli  i{ui  servait  de  lieu  et  d'ornement 
aux  calogtms. 

Petit  trépied  à  bascule  que  les  corps  d'in- 
fanterie sont  autorisés  à  acheter  pour  pro- 
céder au  nettoyage  des  voitures. 

CHEVRON.  Galons  en  or  ou  en  Saine 
assemblés  en  forme  de  chevron  de  charjwnte, 
que  les  hommes  de  troupe  portaient  sur  le 
haut  de  la  manche  gauche  après  un  certain 
temps  de  service.  Les  chevrons  ont  été  su]i- 
primés  et  remplacés,  pour  les  sous-officiers 
rengagés,  par  un  galon  de  soutache  en  ar- 
gent ou  en  or,  selon  l'arme,  mélangé  de  soie 
rouge,  porté  sur  le  bord  supérieur  des  pare- 
ments des  manches. 

CHEVROTINE.  Balle  de  très  petit  ca- 
libre, qui  est  plutôt  un  gros  plomb. 

CHICANE.  Escarmouche  ou  affaire  de 
peu  d'importance,  ayant  pour  objet  de  fuir- 
celer  l'ennemi,  de  lui  disputer  le  terrain  par 
des  marches  ou  conti-emarches. 

Ce  mot  désigne  aussi  les  ent^ins,  ouvrages, 
mines,  etc.,  établis  parles  assiégés  pour  dis- 
puter le  terrain  aux  assiégeants. 

CHIEN  de  fusil.  Pièce  extérieure  de  la 
platine  du  fusil.  Dans  les  armes  à  silex,  le 
chien  tient  la  pierre  à  feu  entre  deux  mâ- 
choires ;  dans  les  armes  à  percussion  ù  che- 
minée, il  vient  frapper  sur  la  capsule  placée 
sur  la  cheminée  ;  dans  les  armes  actuelles,  le 
(•bien  est  la  partie  massive  située  à  l'arrière 
de  la  culasse  mobile  qui,  par  l'action  de  la 
détente,  entraîne  brusquement  le  percuteur 
en  avant  pour  enflammer  l'amorce.  11  se 
compose  essentiellement  d'un  coips  cylin- 
drique, surmonté  d'un  renfort  qui  se  pro- 
longe en  avant  et  est  terminé  en  arrière  par 
une  crête  quadrillée.  Sous  le  renfort  est  uu 
cran  d'arrêt  et,  à  la  partie  inférieure  du 
chien,  on  remarque  le  cran  de  repos  et  le 
craii  de  l'abattu. 

—  de  guerre.  Les  clùens  ont  été  em- 
ployés à  la  guerre  comme  auxiliaires  depuis 
les  Gi-ecs,  qui  leur  faisaient  (jarder  des  camps 
et  des  forts  ;  les  Romains  s'en  servirent  dans 
le  même  but.  Les  Celtes  en  tirent  usage 
comme  combattants  et  des  limiers  de  la 
Grande-Bretagne  furent  employés  dans  la 
guerre  des  Gaules.  A  Granson  et  à  Morat 
(1476)  des  troupes  de  chiens  de  montagne 
entamèrent  l'action  contre  les  chiens  bour- 
guignons. Les  chiens  d'Ecosse  se  distin- 
guèrent dans  plusieurs  grandes  batailles. 
Dans  les  guerres  d'Espagne,  les  Français  uti- 
lisèrent des  chiens  comme  vedettes  dans  les 
places  fortes.   Pendant  la  conquête  de  l'Al- 


CHOIX. 

gérie,  on  s'en  servit  aux  avant-postes  pour 
tenir  les  sentinelles  en  éveil  et  pour  accom- 
pagner les  rondes  et  patrouilles. 

Tout  récemment,  on  a  préconisé  de  nou- 
veau l'emploi  de  ces  auxiliaires,  surtout  aux 
;ivant-])0stes,  ou  comme  porteurs  de  dépê- 
ches, ou  connue  pourvoyeurs  de  munitions 
sur  le  champ  de  bataille. 

L'expérience  [n'ayant  pas  encore  été  faile 
d'une  manière  suffisante,  il  n'est  pas  pos- 
sO)le  de  se  prononcer  sur  les  avantages  et  les 
inconvénients  de  ce  genre  de  service. 
CHIFFRE  (V.  Cryptographie). 
Des  cliiffres  d'un  modèle  spécial  sont  em- 
ployés pour  marquer  les  effets  de  toute  espèce 
des  militaires  et  les  sabots  des  chevaux. 

CHILIARCHIE.  Cori»s  de  1024  hommes 
chez  les  Grecs  ;  la  phalange  macédonienne 
com|)renait  16  chiliarchies. 

CHILI  ARQUE.  Commandant  d'une  chi- 
lùirchie  grecque.  Chez  les  Romains,  c'était 
le  chef  des  soldats  qui  constituaient  l'équi- 
page d'une  flotte. 

CHIROBALISTE.  Arme  de  trait  en  usage 
dans  la  milice  romaine  et  consistant  en  une 
sorte  d'arbalète. 

CHIRURGICAL.  Oui  se  rapporte  à  la 
i'])irurgie. 

CHIRURGIE.  Partie  de  l'art  de  guérir 
qui  s'occupe  des  maladies  externes  exigeant, 
pour  leur  traitement,  le  secours  d'une  opé- 
ration ;  telles  i\nr  les  blessures  de  guerre,  etc. 
CHIRURGIEN.  Celui  qui  exerce  la  chi- 
rurgie. Ce  titre  a  été  donné  pendant  long- 
tcmjjs  aux  médecins  militaires,  notamment 
pendant  les  guerres  de  la  Révolution  et  du 
premier  Empire. 

CHLAMYDE.  Manteau  court  dont  se  ser- 
\  ait  la  milice  grecque  et  qui  se  portait  par- 
dessus l'armure  en  temps  de  guerre.  U  ve- 
nait se  rattacher  par  une  agrafe,  soit  devant 
le  cou.  soit  sur  l'épaule. 

CHOC.  Combat  coips  à  corps  de  deu\ 
troupes  ennemies.  Se  dit  surtout  du  momenl 
où  un  corps  de  cavalerie  qui  charge  rencon- 
tre le  corps  qui  lui  est  opposé. 

CHOIX.  Préférence  donnée  à  une  per- 
sonne on  à  une  chose  sur  une  ou  plusieurs 
autres  (V.  Avancement). 

—  du  point  d'attaque.  Dans  l'attaque 
régulière  d'une  place,  on  procède  à  un  en- 
semble d'opérations  et  de  travaux  méthodi- 
ques (V.  Attaque  des  places)  seulement  en 
un  certain  point,  qui  présente  le  moins  de 
difficultés.  Les  études  faites  pendant  la  paix 
et  les  premiers  renseignements  permettent 
de  déterminer  approximativement  le  point 
d'attaque,  que  l'on  arrête  définitivement  à 
la  suite  de  reconnaissances  faites  pendant 
l'investissement.  Li-  choix  doit  se  porter  sur 


CHOLÉRA. 


m 


CIMETERRE. 


les  ouvrages  dont  il  e^t  le  plus  facile  de 
s'emparer  en  tenant  compte  de  la  valeur  de 
la  fortification,  de  la  coniiguration  et  de  la 
nature  du  terrain.  11  y  a  lieu  de  faire  entrer 
aussi  en  ligne  de  compte  la  proximité  des 
voies  de  communication. 

CHOLERA.  Maladie  très  grave,  caracté- 
risée par  des  évacuations  abondantes,  une 
grande  faiblesse  et  du  refroidissement.  Il  est 
sporadique  ou  épidémique. 

Une  instruction  du  20  juillet  1883  pres- 
crit, en  cas  d'épidémie  de  choléra,  de  dispo- 
ser des  annexes  aux  infirmeries  régimen- 
taires  ou  des  locaux  spéciaux  pour  recevoir 
les  malades. 

CHOSE  MILITAIRE.  Tout  ce  qui  se 
rapporte  à  la  science,  à  l'ait  de  la  guerre. 

CHOU.  Plante  potagère  de  la  famille  des 
crucifères.  Fait  partie  des  légumes  admis 
pour  Vordinnire  des  troupes. 

CHOUMARA.  Ancien  officier  supérieur 
du  génie  qui  a  imaginé  un  système  de  four- 
neau particulier  pour  la  cuisson  des  ali- 
ments des  troupes.  Ce  système  est  cai'actérisé 
par  une  meilleure  utilisation  de  la  chaleur, 
et  par  l'augmentation  de  la  surface  de 
chauffe  des  marmites,  d'où  il  résulte  une 
économie  notable  de  combustible,  par  rapport 
aux  systèmes  précédemment  employés.  La 
ration  journalière  de  combustible  est  fixée  a 
24  kilogr.  de  charbon  de  terre  ou  42  kilogr. 
de  bois  pour  le  fourneau  à  double  marmite, 
d'une  contenance  de  75  litres  et  au-dessous, 
et  à  23  kilogr.  de  charbon  de  terre,  ou 
43  kilogr.  de  bois  pour  les  fourneaux  à 
double  mai-mite,  d'une  contenance  de  73  à 
100  litres. 

CHRONOMÈTRE.  Montre  de  précision, 
qui  indique  les  plus  petites  divisions  du 
temps  avec  la  plus  grande  exactitude.  Le 
mécanisme,  combiné  en  conséquence,  reste  à 
peu  près  insensible  aux  effets  de  la  tempéra- 
ture et  aux  perturbations  extérieures.  Cet 
instrument  est  surtout  usité  dans  la  marine. 

CIBLE.  Appareil  servant  de  but,  pour 
exercer  les  soldats  au  tir  des  armes  à  feu. 
La  i.'ible  dont  il  est  fait  usage  en  France 
pour  les  tirs  individuels  d'instruction,  est  un 
panneau  carré  de  2  mètres  de  côté,  formé 
d'un  cadre  en  bois  de  peuplier,  dont  l'inté- 
rieur est  garni  dune  toile  d'emballage  ten- 
due, à  laquelle  on  donne  de  la  rigidité  au 
moyen  de  vieux  papiers  collés  sur  ses  deux 
faces;  la  face  antérieure  est  ensuite  recou- 
verte avec  de  grandes  feuilles  de  papier 
blanc.  Le  poijit  à  viser,  déterminé  par  un 
tir  sur  appui  fait  par  l'officier  de  tir,  est 
marqué  sur  la  cible  à  l'aide  d'un  carré  ou 
d'un  cercle  eu  papier  noir,  dont  le  diamètre 


ou  le  côté  est  égal  au  millième  de  la  distance 
de  tii". 

Pour  le  tir  individuel  à  la  distance  de 
600  mètres  et  le  tir  au  revolver,  on  emploie 
une  ou  plusieurs  cibles  rectangulaires  de 
1  mètre  de  large  sur  2  mètres  de  haut,  ainsi 
que  pour  les  tirs  collectifs  dans  certains 
cas.  11  existe  aussi  des  cibles  silhouettes  : 
1°  d'homme  debout,  employées  dans  les  tirs 
individuels  d'application,  les  tirs  collectifs, 
les  tirs  de  combat  et  les  tirs  de  perfectionne- 
ment; 2"  d'homme  à  genou,  utilisées  comme 
les  précédentes,  excepté  dans  les  tirs  collec- 
tifs; 3"  d'homme  couché,  pour  les  tirs  indi- 
viduels d'application  et,  éventuellement,  pour 
les  tirs  de  perfectionnement.  La  cible  de 
buste  sert  à  l'exécution  des  deux  derniers  tirs 
d'application,  et,  au  besoin,  des  tirs  de  per- 
fectionnement. 

—  pour  tir  réduit.  Il  existe  dans  chaque 
corps,  pour  les  exercices  de  tir  réduit,  un 
certain  nombre  de  cibles  en  fer  de  0'",60  de 
côté. 

CICATRICE.  Marque  des  plaies  ou  bles- 
sures après  leur  guérison.  Dans  certains  cas, 
la  cicatrice  peut  devenir  une  cause  de  ré- 
forme. 

CIDRE.  Boisson  fermentée  faite  avec  le 
jus  de  pommes.  Le  cidre  peut  être  admis 
comme  boisson  hygiénique,  à  défaut  de  vin, 
dans  la  proportion  de  1/2  litre  de  cidre  pour 
1/4  de  litre  de  vin. 

CIEL.  L'expression  à  ciel  ouvert  signifie 
à  découvert.  Le  ciel  d'une  galerie  de  mine 
est  la  partie  supérieure  de  cette  galerie  ; 
dans  les  mines  militaires,  ce  ciel  est  quel- 
quefois voûté,  mais  il  est  le  plus  souvent 
formé  de  planches  de  ciel  qui  sont  placées 
jointivement  sur  les  chapeaux  des  châssis. 
Le  ciel  d'une  coupole  en  est  la  partie  supé- 
rieure. 

CILICE.  Etoffe  épaisse  inventée  en  Cilicie 
et  fabriquée  avec  du  crin  ou  du  poil  de  cha- 
meau. On  en  faisait  des  espèces  de  masques 
ou  de  matelas  pour  préserver  les  machines 
de  guerre  des  assiégeants,  ou  pour  protéger 
les  murailles  assiégées.  Ces  matelas  étaient 
rembourrés  avec  des  herbes  marines,  des 
matières  sjiongieuses,  de  la  bourre,  etc. 

CIMAISE.  Partie  de  la  garde  d'épée 
modèle  1817,  qui  supporte  la  calotte. 

CIMBALE.  Plateaux  en  cuivre  servant 
d'accompagnement  aux  musiques  militaues. 

CIMENT.  Variété  de  chaux  liydiaulique 
renfermant  do  23  à  35  UjU  d'argile.  Les 
ciments  les  plus  renommés  sont  ceux  de 
Portland,  de  N  assy,  de  Grenoble,  de  Pouilly. 
de  Boulogne,  etc.  Employé  dans  la  compo- 
sition du  bt'ton. 

CIMETERRE.  Espèce  de  sabre  fort  lourd 


CIMETIERE. 


■148 


CISELAGE. 


à  poignée  en  forme  de  manche,  à  lame 
recourbée  et  assez  courte,  s'élargissant  vers 
la  pointe,  qui  est  trandiante  des  deux  côtés. 

CIMETIÈRE.  Lieu  où  l'on  enterre  les 
morts.  Dans  les  pays  civilisés,  les  cimetières 
sont  toujours  entourés  d'un  mur  plus  ou 
moins  élevé,  de  sorte  qu'ils  ont  servi  bien 
souvent  de  réduits  fortifiés,  après  avoir  été 
crénelés  ou  organisés  définitivement.  Dans 
un  camp,  le  cimetière  doit  être  éloigné  autant 
que  possible,  pour  n'avoir  pas  à  souffrir  des 
émanntions  délétères. 

CIMIER.  Ornement  en  métal  qui  sur- 
monte le  casque,  et  dont  on  faisait,  au 
moyen  âge,  un  insigne  de  noblesse,  que  les 
chevaliers  seuls  avaient  le  droit  de  porter. 

CINQUAIN.  Ordre  de  bataille  dans  lequel 
l'armée  était  divisée  en  cinq  masses,  s'appe- 
lant  alors  bataillons,  avec  lesquels  on  formait 
trois  lignes.  Employé  aux  XVI®  et  XVII"  siè- 
cles. 

CINQUANTAINE.  Compagnie  d'arbalé- 
triers, d'infanterie,  même  de  bounjeois, 
composée  de  SU  hommes  et  commandée  par 
un  cinquanlenier . 

CINQUANTENIER.  Officier  subalterne 
qui  connnandait  une  cinquantaine. 

CINQUENELLE.  Cordage  ou  câble  mé- 
tallique qu'on  tend  au  travers  d'une  rivièi'e 
pour  y  amarrer  les  supports  flottants  d'un 
pont.  La  cinquenelle  est  amarrée  sur  l'une 
des  rives  à  un  pieu,  à  un  arbre,  etc.,  et  est 
attachée,  sur  l'autre  rive,  au  treuil  d'un 
cabestan  ou  d'un  vindas. 

CINTRER.  Se  dit  d'une  ligne  qui,  dan- 
une  marche,  s'infléchit  au  centre. 

CIPÂHIS.  Soldat  hindou,  au  service  du 
gouvernement  français.  11  en  existait  une 
compagnie  affectée  à  la  protection  de  jios 
établissements  de  l'Inde  ;  elle  vient  d'être 
supprimée  par  la  loi  de  finances  fixant  le 
budget  de  1891. 

CIPAYE.  Soldat  hindou,  au  service  du 
gouvernem(Mit  anglais. 

CIRAGE  Ingrédient  employé  pour  noircir 
la  chaussure  et  les  harnais.  Le  cirage  pour 
la  chaussure  est  acheté  au  compte  des  ordi- 
naires: c'est  généralement  un  mélange  de 
noir  d'ivoire,  d'eau,  de  vinaigre,  de  mélasse, 
de  gomme,  d'huile,  d'acide  sullurique  et 
d'acide  cbloriiydrique.  Le  cirage  pour  les 
harnais  est  acheté  au  compte  de  la  masse  de 
harnachement  et  ferrage  :  il  se  compose  gé- 
néralement de  noir  d'ivoire,  de  l'b'e,  d'huile 
et  d'essence  de  térébentiiine. 

CIRCONFÉRENCE.  Ligne  courbe  fermée 
dont  tous  les  points  sont  à  égale  distance 
d'un  point  intérieur  nommé  centre.  La  lon- 
gueur de  la  circonférence  est  approximative- 
ment égale  à  celle  de  son  diamètre  multipliée 


par  3,1416,  c'est  ce  qu'on  exprime  pai  la 
formule  2  t:  R. 

CIRCONSCRIPTION.  Limite  qui  borne 
l'étendue  d'un  corps.  Division  administra- 
tive, militaire,  judiciaire,  etc. 

CIRCONSTANCE.  Particularité  qui  ac- 
compagne un  fait.  En  terme  de  droit,  les 
circonstances  sont  dites  ayyravantes  loi's- 
qu'elles  rendent  le  crime  ou  le  délit  plus 
grave  au  point  de  vue  moial ;  elles  sont  dites 
atténuantes  dans  le  cas  contraire.  Les  cir- 
constances de  guerre  sont  les  événements 
particuliers  qui  surgissent  plus  ou  moins 
inopinément;  on  conçoit  qu'elles  jouent  un 
grand  rôle  à  la  guerre,  et  qu'il  faut  en  tenir 
compte  dans  la  conduite  des  opérations. 

CIRCONVALLATION  (Ligne  de).  Ligne 
de  tianchèes  destinées  à  protéger  le  corps  de 
siège  contre  les  armées  de  secours,  et  distantes 
de'  3,000  à  3,600  mètres  de  la  place. 
(V.  Attaque  des  places).  Les  lignes  de  ce 
genre  sont  en  général  abandonnées  aujour- 
d'hui; la  cavalei'ie  et  des  colonnes  légères 
sont  chargées  de  couvrir  les  troupes.  Cepen- 
dant, pour  protéger  celles-ci  contre  les  ten- 
tatives d'une  armée  de  secours,  on  organise 
(juelquefois  en  arrière  certaines  positions 
importantes,  sur  lesquelles  on  prépare  des 
ouvraijes  et  des  batteries  pouvant  être  facile- 
ment arnu^s  et  défendus  au  moment  du 
besoin. 

CIRCULAIRE,  (jui  a  la  forme  d'un 
ceicle.  Lettre  écrite  dans  les  mêmes  termes 
et  adressée  à  différentes  personnes  pour  le 
même  sujet.  Telles  sont  les  circulaires  minis- 
térielles, etc. 

—  de  tir.  Cercle  gradué  eu  cuivre,  ser- 
vant, dans  les  coupoles,  pour  le  pointage  en 
direction. 

CIRCULATION.  Les  senlinellas  doivent 
maintenir  la  circulation,  c'est-à-dire  empê- 
cher de  statioinier  au  point  d'entraver  le 
mou\ement  des  gens  et  des  voitures. 

CIRE.  Substance  jaunâtre,  produite  pai' 
les  abeilles.  Ce  mot  s'applique  également  à 
diverses  substances  analogues,  d'origine  soil 
animale,  soit  végétale.  On  l'emploie  pour 
astiquer  les  fonr)ii)iienls. 

CIRQUE.  Encenile  circulaire  couverte 
destinée  au  spectacle  donné  par  des  écuyers. 
En  topographie,  on  donne  le  nom  de  cirque 
à  tout  espace  plus  ou  moins  circulaire,  doni 
la  circont'érencc  est  formée  par  des  hauteurs 
ou  des  rochers. 

CISEAU.  Instrument  tranchant  par  un 
boni.  Au  pluriel  :  instrument  formé  de  deux 
lames  tianchantes.  Chaque  soldat  est  pourvu 
d'une  paire  de  ciseaux  dans  sa  trousse. 

CISELAGE.  Opération  qui  consiste  à  ci- 
seler au  burin  certaines  parties  d'une  bouche 


cistAe. 


]  i!) 


CLASSE. 


à  feu,  telles  que  les  anses  et  certains  évide- 
luents,  puis  à  les  égaliser  à  l'aide  d'un 
marteau  à  panne  bombée. 

CISTRE.  Instrument  de  musique  à  cordes, 
ressemblant  à  un  luth,  employé  chez  les 
anciens. 

CITADELLE.  Petite  forteresse  située  à  côté 
dune  ville  et  attenant  à  l'enceinte  de  celle-ci 
lorsqu'elle  est  fortifiée.  Son  but  principal  était 
non-seulement  de  servir  de  refuge  à  la  gar- 
nison en  cas  d'émeute,  mais  aussi  de  soutenir 
un  nouveau  siège  après  la  chute  de  la  ville, 
puis  prolonger  la  résistance  ou  de  ménager 
lies  conditions  de  capitulation  plus  favorables. 
Ine  citadelle  devait  être  située  de  telle  ma- 
nière que  l'ennemi  n'eût  pas  de  raison  d'en 
faire  le  point  d'attaque;  elle  devait  com- 
mander le  corps  de  place  et  être  séparée  de 
la  \nlle  par  un  espace  dérouvert  (esplanade) 
hien  battu  par  la  citadelle:  enfin,  elle 
devait  être  assez  vaste,  assez  bien  fortifiée, 
approvisionnée,  organisée  pour  faire  une 
bonne  résistame.  Dans  les  grandes  places 
actuelles,  la  citadelle  sera  généralement  l'un 
des  forts,  mieux  organisé  et  plus  puissant 
ou  mieux  situé  que  les  autres. 

CITATION.  Acte  par  lequel  on  appelle 
quelqu'un  devant  les  juges.  Passage  emprunté 
a  un  auteur.  Des  militaires  peuvent  obtenir 
des  citations  à  l'ordre  de  l'armée  (V.  Action 
iVéclat),  qui  sont  inscrites  sur  leurs  états  de 
service. 

CITERNE.  Réservoir  fait  pour  recueillir 
et  conserver  les  eaux  de  pluie.  Dans  les 
forts  où  il  n'existe  ni  souives,  ni  puits,  on 
établit  des  citernes  d'une  capacité  suffisante 
pour  appro\isionner  d'eau  la  garnison  pen- 
dant six  mois  an  moins.  Les  citernes  sont 
placées  dans  les  sous-sols,  voûtées  et  munies 
de  quelques  évents,  ne  laissant  cependant 
pas  entrer  trop  de  lumière.  Les  citernes 
destinées  à  recueillir  l'eau  des  pluies,  se 
divisent  en  deux  chambres  de  grandeur  iné- 
gale :  le  citerneau,  où  les  eaux  se  réunissent 
et  déposent  les  matières  qui  les  troublent, 
et  la  citerne  proprement  dite,  où  elles  se 
conservent. 

CITOYEN.  Titre  sous  lequel  les  mili- 
taires sont  compris,  sauf  les  modifications 
indispensables,  dans  les  dispositions  de 
l'état  civil  qui  régissent  tous  les  habitants 
d'un  pays. 

CIVIÈRE.  Espèce  de  brancard  dont  on 
fait  usage  pour  le  transport  des  fardeaux  à 
bras.  Tous  les  corps  doivent  avoir  un  certain 
nombre  de  civières  pour  enlever  le  fumier 
des  écuries. 

CIVIL.  Qui  concerne  tous  les  citoyens. 
Désignation,  dans  l'armée,  des  personnes 
non  militaires. 


CIVIQUE.  (V.  Couronne). 

CLAIE.  Surface  plane,  confectionnée  au 
moyen  de  gaulettes  entrelacées  sur  des  pi- 
quets ;  elle  affecte  les  dimensions  de  la 
surface  à  revêtir  quand  le  l'iayonnage  est 
fait  sur  place,  et  ordinairement  celles  d'un 
rectangle  de  2  mètres  de  long  sur  0™,80  à 
i^jâO  de  haut,  si  la  claie  est  confectionnée 
à  l'avance.  Pour  cela,  on  place  le  long  d'un 
cordeau  tendu,  6  piquets  à  0"",40  l'un  de 
l'autre  et  on  les  enfonce  de  O^.iS.  Le 
dayonnage  étant  monté  à  la  hauteur  voulue, 
on  l'arrête  au  moyen  de  harts.  Les  claies 
servent,  soit  au  revêtement  des  talus,  soit 
pour  franchir  des  petits  fossés  ou  certaines 
défenses  accessoires. 

CLAIMOR  ou  CLAYMORE.  Grande  et 
large  épée  dont  font  usage  les  Ecossais.  Elle 
se  distingue  surtout  par  sa  poignée,  fabri- 
quée de  manière  à  couvrir  complètement  la 
main. 

CLAIRON.  Instrument  de  vmsique  en 
cuivre  à  son  clair  et  perçant,  en  usage  dans 
l'armée.  Le  clairon  nouveau  modèle  a  la 
forme  d'un  cor  de  chasse  ;  son  pavillon  est 
dirigé  en  arrière  par  rapport  à  celui  qui  en 
joue.  On  donne  également  le  nom  de  clairon 
au  soldat  qui  joue  de  cet  instrument .  Il  en 
existe  un  par  compagnie,  ainsi  qu'un  élève 
clairon. 

11  était  employé  déjà  par  les  Romains, 
sous  le  nom  de  lituus,  et  au  moyen  âge, 
sous  celui  de  buccine. 

CLAMEAU.  Morceau  de  fer  d'environ 
0™,22  de  long,  portant  à  chaque  extrémité 
une  fort(>  pointe  perpendiculaire  à  l'une  des 
faces.  Le  clameau  est  à  une  face,  lorsque  les 
deux  pointes  sont  parallèles;  il  est  à  deux 
faces,  lorsque  les  deux  pointes  ont  des  direc- 
tions à  peu  près  perpendiculaires. 

CLAMEUR.  Cris  séditieux,  punis  par  le 
Code  de  justice  militaire  lorsqu'ils  ont  été 
proférés  par  des  militaires. 

CLAMPIN.  Soldat  retardataire,  trahiard. 
écloppè. 

CLAN.  Sorte  de  tribu  en  Ecosse  et  en 
Irlande  ;  a  joué  un  grand  rôle  comme  mi- 
l'ce. 

CLAQUE.  Grand  chapeau  à  deux  cornes, 
à  l'usage  des  officiers  sous  Napoléon  I". 

CLAQUETTE.  Espèce  d'instrument  de 
musifiup,  servant  à  imiter  le  claquement  du 
fouet. 

CLARINETTE.  Inf;trument  à  vent,  à  bec 
et  à  mèche.  Il  en  existe  un  certain  nombre 
dans  les  musiques  régimentaires  de  l'armée 
française.  On  donne  également  le  nom  de 
clarinette  an  musicien  qui  joue  de  cet  instru- 
ment. 

CLASSE.  Ordre  suivant  lequel  sont  ran- 


CLASSEMENT. 


gées  diverses  personnes  ou  diverses  choses. 
Ensemble  des  jeunes  gens  appelés,  chaque 
année,  à  concourir  au  tirage  au  sort  ;  elle 
elle  est  appelée  classe  de  recrutement. 

On  distingue  encore  la  classe  de  mobili- 
sation, qui  est  celle  avec  laquelle  les  hommes 
doivent  marcher  en  cas  de  réunion,  revue 
ou  appel  sous  les  drapeaux.  Cette  dernière 
n'est  pas  la  même  que  la  classe  de  recrute- 
ment ;  par  exenrple,  pour  les  engagés  volon- 
taires, qui  ont  le  point  de  départ  de  leur 
service  avancé,  ainsi  que  pour  les  déserteurs, 
les  insoumis,  les  condamnés,  qui  ont  le  point 
de  départ  de  leur  service  retardé,  c'est  la 
classe  de  mobilisation  qui  est  inscrite  sur  la 
couverture  du  livret  individuel  des  hommes. 

Les  capitaines  et  les  lieutenants,  ainsi  que 
les  soldats,  sont,  au  début,  de  2"  classe,  puis 
sont  élevés  à  la  l''"  classe  dans  des  conditions 
déterminées. 

CLASSEMENT.  Action  de  classer,  de 
mettre  dans  un  certain  ordre.  Tel  est,  par 
exemple,  le  classement  des  officiers  dans  un 
corps  de  troupe,  le  classement  des  candidats, 
des  chevaux,  des  effets  de  toute  espèce,  etc. 

CLAUDICATION.  Action  de  boiter.  La 
claudication  permanente,  même  légère,  est 
un  cas  d'exemption  ou  de  réforme. 

CLAVETTE.  Petite  cheville  plate  passant 
en  travers  d'un  tenon  pour  servir  à  fixer  un 
objet  sur  un  autre  ;  par  exemple  :  la  plaque 
du  collier  des  tambours  sui'  le  collier. 

CLAVICULE.  Os  qui  sert  d'arc-boutanl 
à  l'épaule. 

CLAYONNAGE.  Espèce  de  tressage  fait, 
autour  de  piquets  plantés  en  terre,  au  moyen 
de  clayons  ou  menus  branchages  que  l'on 
entrelace  les  uns  avec  les  autres  et  autour 
des  piquets.  On  s'en  sert  pour  faire  des  claies 
et  des  gabions. 

CLÉ  ou  CLEF,  instrument  en  fonte  mal- 
léable ou  en  acier,  qui  sert  à  ouvrir  ou  à 
fermer  une  porte  (V.  Caser  nier,  Portier-con- 
signe, Caisse  du  Conseil). 

—  tactique.  Points  dominants  qui 
jouissent  d'une  influence  décisive  sur  le  ré- 
sultat du  combat  ;  telle  était  la  hauteur  de 
Pratzen  à  la  bataille  d'Austerlitz,  celle  de 
Ghlum  à  la  bataille  de  Sadowa. 

—  d'arbalète.  Clef  en  saillie  au-dessous 
de  Varbrier  et  remplissant  le  rôle  de  la  dé- 
tente pour  les  fusils. 

CLERC.  Toute  personne  entrée  dans  l'état 
ecclésiastique.  Se  cUt  par  opposition  à  laïque. 
Compter  de  clerc  à  mailre,  ne  rendre  compte 
que  de  la  recette  et  de  la  dépense,  sans  être 
tenu  d'aucune  responsabilité  particulière.  Ce 
régime  est  appliqué  actuellement  aux  répa- 
rations à  l'armement. 

CLIBANNAIRE.   Milice  grecque  de  Da- 


1.30  CLOTURE. 

rius.  Ce  soldat  était  vêtu  d'une  tunique  en 
cotte  de  mailles  et  armé  d'un  arc  tirant  des 


CLIDE.  Engin  du  moyen  âge  servant  à 
lancer  des  pierres  sur  les  assiégeants.  C'était 
une  calapulte  à  bascule,  ressemblant  beau- 
coup au  bacule. 

CLIENT.  Personne  qui  confie  ses  intéiêts 
ù  un  homme  d'affaires  ;  qui  confie  à  un  mé- 
decin le  soin  de  sa  santé.  S'emploie  encore 
abusivement  comme  synonyme  de  chaland. 
Nom  donné  dans  la  milice  féodale  à  des 
guerriers  d'un  certain  rang,  attachés  au  ser- 
vice d'un  maître  très  puissant,  qui  leur  don- 
nait le  titre  de  seigneur. 

CLIENTÈLE.  Tous  les  chents  d'un 
homme  d'affaire,  d'un  médecin,  d'un  com- 
merçant. 

Il  est  interdit  aux  maîtres  ouvriers  des 
corps  de  travailler  pour  la  clientèle  bour- 
geoise autre  que  la  famille  directe  des  mili- 
taires (femmes  et  enfants). 

CLIQUETIS.  Bruit  que  font  des  armes 
qui  s'entrechoquent. 

CLISE.  Mouvement  qui,  dans  la  milice 
grecque,  représentait  le  mouvement  indivi- 
duel par  le  flanc,  ou  un  changement  de  front 
individuel  sur  un  quart  de  cercle. 

CLOCHE.  Instrument  d'airain  produisant 
des  sons  retentissants  à  l'aide  d'un  battant 
suspendu  dans  l'intérieur. 

Jusqu'à  l'emploi  du  canon,  les  cloches  ser- 
vaient de  signaux  d'alarme,  d'ouverture  ou 
de  fermeture  des  portes,  des  alertes,  etc. 

CLOCHER.  Bâtiment  élevé  au-dessus 
d'une  église,  dans  lequel  sont  suspendues  les 
cloches. 

Les  clochers  servent  d' observatoires)  pour 
suivre  les  mouvements  de  l'ennemi,  mais  ils 
ont  l'inconvénient  de  servir  de  points  de  re- 
père pour  le  tir  de  l'artillerie,  de  soite  qu'il 
est  recommandé  d'éviter  de  grouper  des 
troupes  dans  les  abords  immédiats  d'une 
église. 

CLOISON.  Intervalle  plein  qui  sépare 
deux  rayures  voisines  dans  une  bouche  à  feu. 
On  a  reconnu  que  la  largeur  minima  de  la 
cloison  devait  être  de  2™™, 5,  afin  de  ne  pas 
être  rasée  par  le  projectile. 

Parties  du  barillet  qui  séparent  les  cartou- 
ches. Il  existe  aussi  des  cloisons  dans  les  car- 
touchières ou  gibernes. 

CLORE.  Fermer,  pris  dans  un  sens  très 
vaste.  Ainsi;  on  dit  :  cette  ville  est  close  de 
murailles,  ce  passage  est  fermé. 

CLOS.  Espace  de  terre  cultivé  et  fermé 
de  murailles. 

CLOTURE.  '  Enceinte  de  murailles,  de 
haies,  de   palissades,  etc.  Les  clôtures  sont 


CLOtl. 


151 


COFFRE   A   MUNITION? 


utilisées  dans  l'organisation  défensive  des 
localités. 

Fin  des  opérations  de  l'exercice  financier, 
du  conseil  de  révision,  etc. 

GLOD.  Petite  tige  de  métal  avec  tète  et 
pointe.  Les  acceptions  militaires  de  ce  mot 
sont  : 

—  à  glace,  qui,  pour  permettre  aux  che- 
\aHX  de  mardier  sur  la  glace,  ont  une  tète 
se  terminant  en  pointe  pour  empêcher  les 
chevaux  de  glisser  en  pénétrant  dans  la  glace. 
On  en  a  proposé  de  différents  modèles  dont 
le  plus  pratique  est  celui  dont  la  tige  se  visse 
dans  le  fer. 

—  de  rue.  Clou,  morceau  de  verre, etc., 
qui  s'enfonce  dans  le  pied  du  cheval  en 
marchant  et  qui  peut  occasionner  un  abcès, 
ou  tout  au  moins  un  peu  de  repos. 

—  de  fer  à  cheval.  Clou  fabriqué  à  la 
main  et  qui  sert  à  maintenir  le  fer  au  pied 
du  cheval. 

—  de  souliers.  Clous  à  tête  large  et 
à  courte  tige  servant  à  garnir  la  semelle 
des  chaussures  de  la  troupe.  Ces  clous  sont 
de  l'espèce  dite  à  vis,  c'est-à-dire  que  la  tige 
porte  des  semblants  de  filets  de  vis  qui  em- 
pêchent le  clou  de  sortir  de  la  semelle  une 
fois  placé. 

CLOUER.  Fixer  ou  placer  des  clous  : 
maintenir  un  objet  avec  des  clous. 

CLYPE  ou  CLYPEUS.  Grand  bouclier 
rond  et  convexe,  de  i-uivre  ou  de  fer,  servant 
à  armer  les  soldats  romains  de  la  classe  des 
princes  et  des  triaires.  D'abord  très  lourd,  ce 
bouclier  s'allégea  par  la  suite  et  on  lui  donna 
toute  espèce  de  formes. 

CO ACCUSE.  Celui  qui  est  accusé  avec  un 
ou  plusieurs  autres. 

COALISÉS.  Troupes  de  diverses  puis- 
sances associées  dans  un  intérêt  commun. 

COALITION.  Association  réglée  par  traité 
de  diverses  puissances  en  vue  d'obtenir  un 
même  but.  La  plus  célèbre  est  celle  de  1792, 
qui  eut  un  insuccès  complet.  Aussi,  bien  que 
les  armées  réunies  en  1814  pour  abattre 
Napoléon  I*""  aient  réellement  formé  une  con- 
lition,  on  préféra  leur  donner  le  nom  d'ar- 
Diées  (lihées,  ou  simplement  û'alliés. 

COALTAR.  Espèce  de  vernis-résine  em- 
ployé pour  préserver  de  l'humidité  les  outils 
en  fer  en  magasin. 

COCARDE.  Insigne  aux  couleurs  natio- 
nales que  les  troupes  portent  à  la  coiffure. 
La  cocarde  est,  ordinairement,  une  petite 
plaque  roule  de  métal.  Elle  a  remplacé  la 
toufle,  ordinairement  de  plumes  de  coq  (co- 
quarde)  aux  couleurs  du  prince,  que  les  sol- 
dats français  avaient  à  leurs  chapeaux.  Ce[ 
ornement  ne  devint  général  que  vers  1700; 
elle  fut  blanche  ou  verte  d'abord,  puis  en- 


tièrement blanche  jusqu'en  1791,  où  l'on 
adopta  la  cocarJe  tricolore  qui  fut  remplacée 
par  la  cocarde  blanche  par  la  Restauration, 
pour  redevenir  détinitivement  tricolore  en 
1830. 

COCHE.  Entaille  faite  à  un  corps  solide. 
Ex.:  la  coche  d'une  arbalète,  c'est-à-dire 
l'entaille  qui  est  sur  le  fût  et  qui  sert  pour 
arrêter  la  corde  quand  ou  bande  l'arbalète. 
A  le  sens  d'encoche. 

COCHER.  Disposer  une  (lèche  dans  l'en- 
taille ou  ciiche  d'un  arc. 

COCHON.  Porc.  La  viande  de  porc  est 
utilisée  dans  l'armée  pour  des  salaisons.  On 
n'admet  que  des  animaux  dont  le  poids 
est  compris  entre  50  kilogr.  au  moins  et 
130  kilogr.  au  plus.  Les  truies  ayant  porté, 
les  verrats  et  les  cochons  ladres  sont  refusés. 

Ce  mot  s'emploie  au  figuré  pour  désigner 
un  homme  sale,  malpropre,  ayant  des  habi- 
tudes ou  des  goûts  vils  et  crapuleux. 

CODE.  Corps  de  lois  renfermant  un  sys- 
tème complet  de  législation  sur  une  matière 
déterminée.  Les  Codes  français  datent  du 
premier  empire  ;  ils  comprennent  le  Code 
civil,  le  Code  de  procédure  criminelle,  le 
Code  de  commerce,  le  Code  d'instruction  cri' 
minelle,  le  Code  pénal  et  le  Code  forestier. 
Ils  sont  généralement  réunis  en  un  seul  vo- 
lume, avec  les  lois  usuelles  que  nul  Français 
n'est  censé  ignorer. 

11  existe  un  Code  spécial  de  justice  mi- 
litaire. 

COFFIN.  Accessoire  de  fourniment  en 
usage  sous  Henri  III.  C'était  un  cylindre 
contenant  une  charge  de  poudre  à  mousquet, 
non  compris  Yamorce.  A  été  remplacé  par  la 
poire  à  poudre  et  la  gibecière  dans  l'infan- 
terie française. 

COFFRAGE.  Planches  dont  on  garnit  les 
parois  des  puits  et  des  galeries  de  mine  non 
permanents,  pour  s'opposer  à  l'éboulement 
des  terres.  Ces  planches  sont  maintenues, de 
distance  en  distance,  par  des  cliàssis  pour 
les  galeries  et  des  cadres  pour  les  puits. 

COFFRE  à  munitions.  Coffres  portés 
sur  les  avant-trains  d'atîùt  et  de  caisson  et 
sur  les  arrière-trains  de  caisson  et  destinés  à 
contenir  les  munitions  nécessaires  aux  batte- 
lies  de  campagne  et  aux  munitions  de  cara- 
bine et  de  revolver  de  la  cavalerie  indépen- 
dante attachée  aux  batteries  de  80.  Ces 
coffres  sont  fixés  à  demeur(^  sur  les  trains  des 
voitures  et,  dans  chacun  d  eux,  les  obus  sont 
disposés  dans  des  porte-obus  mobiles,  conte- 
nant chacun  5  projectiles,  et  les  gargousses 
dans  des  porte-charges  en  cuivre,  contenant 
chacun  o  charges  dans  des  tubes  fixés.  Ces 
coffres  contiennent,  en  outre,  des  éloupitles, 
des  armements  et  divers  objets  qui  trouvent 


COFFRE-FORT. 


V-\i 


place  dans  des  tiroirs  occupant  des  parties 
libres.  Il  y  a  également  des  coffres  pour  les 
munitions  d"infanterie  et  de  cavalerie. 

—  à  avoine.  Il  existe,  dans  chaque 
unité  de  cavalerie,  un  coffre  fermant  à  clef 
contenant  la  provision  d'avoine.  La  clef  de 
ce  coffre  est  entre  les  mains  de  l'adjudant  de 
semaine. 

—  de  fortification.  Ouvrajre  blindé 
dont  on  se  scivait  anciennement  en  travers 
d'un  fossé  d'un  ])astion  pour  en  défendre  le 
passage  :  il  n'était  en  saillie  que  d'un  mètre 
sur  le  fossé  et  a  été  remplacé  par  la  rapon- 
nière. 

Les  Allemands  appellent  encore  colfre 
notre  caponnière  double  servant  au  flanque- 
ment  des  fossés  et  donnant  des  feux  des  deux 
côtés;  notre  caponnière  simple  est  un  demi- 
rofjre. 

—  de  mine.  Nom  donné  autrefois  à  la 
chambre  ou  fourneau  de  mine. 

—  flanquant.  Dans  les  ouvrages  impor- 
tants de  lortifii-ation  passagère,  on  emploie 
des  coffres  flanquants  ou  espèces  de  blockliaus 
qu'on  ]ilace  dans  les  fossés  pour  les  flanquer 
et  supprimer  l'angle  mort.  Ces  coffres,  qui  ne 
peuvent  avoir  que  des  dimensions  restreintes, 
sont  le  plus  souvent  remplacés,  en  pareil  cas, 
par  des  caponnières. 

COFFRE-FORT  (V.  Caisse). 

COFFRET  de  flèche.  L'affùl  du  canon 
de  gO'""'^  contient  un  coffret  de  flèche  formé 
latéralement  par  les  flasques  et  limité  par 
deux  entretoises.  Il  est  aménagé  intérieure- 
ment de  manière  à  renfermer,  dans  les  meil- 
leures conditions,  divers  outils  ou  pièces  de 
lechange  de  la  bouche  à  feu. 

—  de  giberne  ou  de  cartouchière. 
Petit  coffre  en  cuir  qui  lenfernic  un  certain 
nombre  de  cartouches. 

COHORTE.  Corps  d'infanterie  lomaine, 
se  composant  de  la  dixième  partie  d'une 
légion  et  comptant,  en  principe,  420  hommes. 
La  cohorte  disparut  après  l'établissement  de 
l'empire  d'Orient. 

Au  début  de  l'institution,  Napoléon  I'^^ 
organisa  la  Légion  d'honneur  t'u  cohortes. 
Vers  la  fin  de  .son  règne,  il  forma  des  cohortes 
de  gardes  nationaux,  qui  combattirent  bra- 
vement pendant  la  campagne  de  Fiance  en 
1814. 

COIFFE.  Effet  de  toile  blanche  qui  est 
placé  sur  le  kepi  et  auquel  vient  s'adapter 
le  couvre-nuque.  Toutes  nos  troupes  d'Algé- 
rie, de  Tunisie  sont  pourvues  de  cet  etlet. 
Chaque  effet  de  coiffure  est  doublé  d'une 
coiffe  en  basane  v'ernie. 

COIFFER.  Couvrir  la  tète. 

COIFFURE.  La  coiffure  de  l'infanterie, 
de  l'artillerie  de   forteresse  et  du   génie  se 


COL. 

compose  d'un  képi  avec  carcasse  rigide  pour 
la  grande  teiuie  et  sans  carcasse  pour  la 
petite  tenue  :  toutefois,  un  certain  nom- 
bre de  ces  troupes  portent  encore  le  schako, 
pour  utiliser  le  stock  existant.  La  coiffure 
de  l'artillerie  montée  et  à  cheval,  de  la 
cavalerie  légère  et  du  train  des  équipages, 
est  le  schako  pour  la  tenue  de  guerre  ou  de 
parade,  le  képi  pour  la  petite  tenue  et  les 
manœuvres.  La  coiffure  de  la  cavalerie  de 
ligne  et  de  la  cavalerie  de  réserve,  est  le 
casque  en  cuivre  pour  la  tenue  de  guerre  ou 
de  parade,  et  le  képi  pour  la  petite  tenue. 
Tous  les  hommes  montés  sont,  en  outre, 
pourvus  d'une  calotte  d'écurie. 

COIN.  Morceau  de  bois  ou  de  fer  ayant 
la  forme  d'un  prisme  quadrangulaire.  S'em- 
ploie dans  les  travaux  de  uiine,  pour  faire 
appuyer  ou  écarter  suffisamment  les  planches 
de  ciel  ou  de  coffrage. 

Appareil  de  fermeture  de  certaines  bouches 
à  feu  se  chargeant  par  la  culasse.  Cette  fer- 
meture, adoptée  en  Allemagne,  est  effectuée 
par  un  coin  simple  ou  double  glissant  sous 
une  ouverture  pratiquée  à  l'arrière  du 
canon,  perpendiculairement  à  l'axe  de  lu 
bouche  à  feu. 

—  d'arrêt.  Pièce  du  chien,  qui  seit  à 
arrêter  ce  dernier  dans  la  position  de  l'armé 
en  prenant  appui,  par  son  arête  antérieure, 
sur  le  cran  de  l'armé  du  cylindre.  Elle  est 
située  sous  le  renfort  du  chien  et  s'engage 
dans  l'entaille  correspondante  du  cylindre, 
lorsque  le  mécanisme  est  à  l'abattu.  L'une 
de  ses  faces  est  taillée  en  rampe  hélicoïdale 
à  la  demande  de  celle  de  l'entaille  du 
cylindre.  C'est  le  frottement  de  ces  deux 
surfaces  l'une  contre  l'autre,  qui  produit 
Varmé  automatique. 

—  de  mire.  Employé  pour  le  poin- 
tage en  hauteur  des  mortiers  lisses  ;  il  est 
engagé  entre  la  face  supérieure  de  la  plaque 
mobile  et  la  volée  du  mortier. 

—  tactique.  Disposition  donnée  autre- 
fois à  une  colonne  d'infanterie  grecque  ;  elle 
se  terminait  en  pointe  par  le  front  et  s'élar- 
gissait à  la  base,  en  dessinant  uue  espèce 
de  trapèze  sur  le  teirain.  Le  dispositif,  ap- 
pelé aussi  ordre  rostral,  triangles  ou  têtes  de 
porc,  avait  pour  but  de  rompre  en  un  point 
la  ligne  ennemie  en  y  faisant  converger  une 
grande  quantité  de  traits. 

COL.  La  partie  d'un  effet  qui  entoure  le 
cou  ;  espèce  de  cravate  en  satin  qui  s'agrafe 
derrière  le  cou.  Le  col  est  réglementaire  dans 
la  cavalerie. 

En  géographie,  un  col  désigne  un  passage 
étroit  entre  deux  montagnes.  Le  passage,  la 
défense  et  l'attaque  d'un  col  sont  des  opéra- 
tions de  guerre  très  délicates  (V.  Défilés). 


COLBACK. 


i5:î 


COLONIE. 


COLBACK.  Sorte  de  bonncl  ù  innl  en 
forme  de  cône  tronqué,  renversé  ;  la  partie 
supérieure  se  termine  par  une  espèce  de 
poche  conique  en  étotî'e  venant  tomber  sur 
le  côté  avec  un  jjland  au  bout. 

COLICHEMARDE  ou  COLISMARDE. 
Arme  d'estoc,  principalement  consacrée  à 
['escrime.  C'est  une  épée  longue  et  mince, 
dont  la  lame  s'élargit  brusquement  en  se 
rapprochant  de  la  garde  et  l'orme  un  talon 
peu  épais  mais  large,  atin  d'augmenter  l'op- 
position des  parades. 

COLIS.  Caisse,  ballot  d'effets  ou  de  ma- 
tériel, considéré  comme  formant  un  objet 
unique,  au  point  de  vue  de  l'expédition. 

COLLE.  Préparation  gluante  qui  sert  à 
joindre  d'une  manière  fi\e  des  objets.  Au 
figuré  :  bourde,  menterie. 

COLLECTIF.  Qui  renferme,  qui  embras^^ 
plusieurs  personnes  ou  plusieurs  choses. 

COLLECTION  d'effets.  Les  effets  de 
toute  nature  en  la  possession  des  troupes 
doivent  être  répartis  en  trois  collections, dont 
la  composition  est  déterminée  p.ir  le  com- 
mandant de  corps  d'armée.  En  principe,  les 
collections  doivent  contenir  : 

Collection  n"  i.  Les  effets  d'habille- 
ment (et  képis  des  troupes  à  pied),  de  guerre 
et  de  parade,  une  réserve  d'effets  d'équipe- 
ment et  de  campement,  etc.,  égale  au  1/7 
de  l'effectif  de  paix,  et  les  chaussures  n"  1, 
lorsqu'elles  doivent  être  déposées  en  ma- 
gasin. 

Collection  n"  2.  Tous  les  effets  formant 
la  tenue  extérieure  et  dont,  en  principe,  les 
soldats  doivent  toujours  être  pourvus. 

Collection  n''  3.  Tous  ks  effets  inqno- 
pres  au  service  de  guerre  et  à  la  tenue  d'ex- 
térieur; utilisés  dans  les  coivées,  exercices 
<^t  pour  rhabillemenl  des  léservistes  et  des 
tei'ritoriaux. 

—  d'effets  de  pansage.  Cette  collec- 
tion comprend  :  une  brosse  a  cheval,  un  tor- 
chon, une  serviette,  une  éponge,  une  étrille, 
une  pane  de  ci.seaux,  une  corde  à  fourrage, 
un  sac  ;i  avoine,  un  fouet  et  nue  musette 
enfermant  le  tout. 

COLLÈGE.   Synonyme   d'école   militaire. 

COLLET.  Partie  d'un  vêtement  qui  est 
autour  du  coa.  Paitie  supérieure  de  l'étui  de 
cartouche  et  dans  lequel  la  balle  est  engagée. 

COLLIER.  (Chaîne  d'or  que  portent  les 
chevaliers  de  certains  ordres,  et  à  laquelle 
est  suspendu  le  signe  de  l'ordre  ;  tel  est  le 
collier  de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  celui  de 
la  Toison  d'or,  etc. 

Partie  du  harnais  des  chevaux  de  trait, 
à  laquelle  les  traits  sont  attachés.  Dans 
l'armée  française,  le  collier  est  remplacé  par 
la  bricole,  pour  les  chi-vaux  de  trait. 


La  caisse  du  tambour  est  portée  par  un 

collier. 

COLLIMATEUR  (niveau).  Il  se  com- 
pose essentiellement  d'un  pendule  oscillant 
autour  d'une  double  suspension;  la  ligne  de 
visée  liorizontale  est  donnée  par  un  collima- 
teur lié  invariablement  au  pendule.  C'est  un 
petit  tube  en  laiton,  fermé  à  l'une  de  ses 
extrémités  par  une  lentille  convergente  et.  à 
l'autre,  par  un  verre  dépoli:  un  fil  de  cocon 
de  soie  teint  en  noir  est  fixé  sur  un  dia- 
pbiagme  un  peu  en  deçà  du  foyer  principal 
de  la  lentille.  Le  plan  passant  par  ce  tll  et  le 
centre  optique  de  la  lunette  doit  être  hori- 
zontal par  construction,  quand  le  pendule 
est  librement  suspendu  et  en  repos. 

COLOMBIER  militaire.  Local  destiné 
à  l'élevage  et  à  l'éducation  des  pigeons 
militaires.  11  suffit  que  ce  local  remplisse 
les  conditions  hygiéniques  voulues  pour 
éviter  les  épidémies  auxquelles  ces  oiseaux 
sont  facilement  sujets,  que  le  séjour  en  soit 
absolument  i)rotégé  contre  les  rongeurs,  et 
que  l'installation  intérieure  .soit  organisée 
de  manière  à  plaire  assez  aux  jugeons  pour 
qu'ils  tiennent  à  y  rentrer. 

COLONEL.  Ofjicier  supérieur  comman- 
dant un  régiment  ou  exerçant  des  attribu- 
tions et  un  commandement  de  ce  grade  dans 
les  différentes  armes.  Ce  fut  sous  Louis  XII 
que  ce  titre  parut  pour  la  première  fois  pour 
désigner  les  chefs  des  bandes  d'infanterie  ; 
les  régiments  de  .-avalerie  étaient  commandés 
par  des  mestres  de  camp.  Ce  dernier  titre  et 
celui  de  colonel  furent  donnés  ensuite  simul- 
tanément et  successivement  aux  comman- 
dants de  régiment.  Ceux-ci  prirent  le  titre 
de  chefs  de  demi-brigade  du  21  février  1793 
au  l""'  vendémiaire  an  xii  ;  mais,  h  partir  de 
cette  dernière  date,  la  dénonw'nation  de  co- 
lonel a  prévalu.  Les  attributions  générales 
et  les  pouvoirs  du  colonel  sont  réglés  par  le 
décret  du  28  décembre  1883,  portant  règle- 
ment sur  le  service  intérieur  des  troupes. 

—  général.  Un  des  grands  offices  de  la 
couronne.  La  charge  de  colonel  général  de 
l'infanterie,  créée  par  François  1",  et  qui  était 
la  plus  considérable  de  l'armée,  disparut 
sous  la  Révolution  pour  reparaître  pendant 
la  Restauration  et  disparaître  définitivement 
en  1830.  Celle  de  colonel  général  de  la  cava- 
lerie date  de  Louis  XII  et  fut  supprimée  en 
179). 

COLONELLE.  Se  disait  de  la  l"""  com- 
l)agnie  d'un  régiment. 

COLONIE.  Population  qui  s'est  formée 
dans  un  pays  étranger.  Possession  d'une  na- 
tion européenne  dans  une  autre  partie  du 
monde. 


COLONNE. 


loi 


COMBATTANT. 


Les  colonies  françaises,  y  compris  les  pays 
de  protectorat,  sont  les  suivantes  : 

En  Afrique  :  l'Algérie,  la  Tunisie,  le  Sé- 
négal, le  Soudan  français,  le  Gabon-Congo, 
la  Guinée,  Oboek  et  les  îles  de  Madagascar, 
de  Sainte-Marie,  de  Nossi-Bé,  des  Comores, 
de  Mayotte  et  de  la  Réunion; 

En  Asie:  les  établissements  français  de 
l'Inde  (Pondidiéry,  Chandeinagor,  Yanaon. 
Karikal  et  Mahé),  la  Gochinchine,  le  Cam- 
bodge, l'Annam  et  le  Toiikin  ; 

En  Amérique  :  la  Guyane  française  et  les 
îles  de  la  Martinique,  la  Guadeloupe  et  dé- 
pendances, Saint-Pierre  et  iliquelon  : 

En  Ocêanie  :  la  Nouvelle-Calédonie,  les 
îles  sous  le  Yent,  les  Nouvelles-Hébrides, 
Tabiti ,  Vallis.  Futuna,  Kerguelen. 

COLONNE.  Disposition  de  troupes  occu- 
pant en  profondeur  une  étendue  beaucoup 
plus  considérable  qu'en  largeur.  Les  divers 
genres  de  colonnes  employés  dans  l'armée 
française,  pour  l'infanterie,  sont  : 

Colonne  de  compagnie,  dans  laquelle 
les  4  sections  viennent  se  placer  à  6  pas 
l'une  derrière  l'autre  sur  une  compagnie  des 
ailes  (babituellement,en  arrière  de  la  l"""  sec- 
tion). 

Colonne  à  distance  entière,  dans  la- 
quelle les  sections  sont  disposées  l'une  der- 
rière l'autre  à  distance  de  section. 

Colonne  de  route  :  la  compagnie  marcbe 
babituellenient  par  le  flanc  sur  4  rangs,  les 
deux  rangs  doublés  occupant  toujours  le  côté 
droit  de  la  route  ;  si  l'on  ne  peut  prendre 
cette  formation,  chacun  de  s  deux  rangs  dou- 
blés maiche  sur  un  des  côtés  de  la  route.  La 
moitié  de  la  chaussée,  ou  le  milieu  de 
celle-ci,  doit  rester  absolument  libre. 

Colonne  contre  la  cavalerie,  qui  se 
forme  avec  la  colonne  de  compagnie,  les  sec- 
tions intermédiaires  fermant  l'intervalle 
entre  les  sections  extrêmes,  dont  celle  de 
queue  serre  au  préalable  sur  la  précédente 
et  fait  demi-tour.  Les  soldats  mettent  d'eux- 
mêmes  la  baïonnette  au  canon. 

Colonne  de  biataillon,  dans  laquelle  les 
compagnies,  en  colonne  de  compagnie,  sont 
placées  l'une  derrière  l'autre  ayant  entre 
elles  une  distance  égale  à  un  fi'ont  de  section 
plus  6  pas. 

Colonne  double,  formée  de  deux  co- 
lonnes séparées  par  un  intervalle  de  6  pas, 
de  24  pas  ou  même  davantage  ;  chacune 
d'elles  se  compose  de  deux  colonnes  de  coni' 
■pagnies  placées  l'une  derrière  l'autre  à  la 
distance  indiquée. 

Colonne  de  bataillon  en  masse,  dans 
laquelle  les  compagnies,  en  ligne  déployée, 
sont  placées  l'une  derrière  Tautre  à  une  dis- 
tance de  6  pas. 


Colonne  de  régiment,  où  les  batail- 
lons, formés  eu  colonne  de  bataillon,  sont 
placés  l'un  derrière  l'autre  à  distance  de 
front  de  section  plus  12  pas. 

Colonne  de  bataillons  en  masse,  avec 
les  bataillons  en  niasse  placés  l'un  derrière 
l'autre  à  distance  de  front  de  compagnie 
plus  12  pas. 

Colonne  d'attaque,  formée  pour  l'at- 
taque des  positions  ou  l'assaut  des  retran- 
chements et  des  ouviages  (V.  Attaque  des 
places).  Actuellement,  dans  le  combat,  l'at- 
taque est  conduite  par  la  fraction  de  la 
troupe  qui  l'a  engagée,  soutenue  et  renforcée 
successivement  par  les  échelons  en  arriére. 

Il  y  a  également,  dans  les  situations,  con- 
trôles, feuilles  de  journées,  états,  etc.,  à  éta- 
blir pour  l'administration  ou  le  commande- 
ment, diverses  ro/oxHfS  dont  l'en-tête  indique 
l'objet  et  dont  l'ensemble  résume  les  effec- 
tifs, droits  à  la  solde,  etc. 

COLOUGLIS.  Race  d'indigènes  de  l'Al- 
gérie résultant  du  croisement  des  anciens 
soldats  turcs  de  la  régence  d'Alger  et  des 
femmes  indigènes. 

COMBAT.  Diminutif  de  bataille,  action 
partielle,  précédant  quelquefois  une  bataille. 
Un  combat  peut  être  engagé  par  une  troupe 
quelconque,  d'arant-garde,  de  reconnais- 
sance, d'exploration,  etc.,  et  les  résultats 
sont  en  lapport  avec  le  nombre  des  forces 
qui  ont  pris  part  à  l'action,  avec  l'impor- 
tance de  la  position  enlevée  ou  défendue,  etc. 
Des  instructions  précises  doivent  régler  la 
part  d'initiative  que  peut  prendre  tout  chef 
de  troupe  exposé  à  se  trouver  en  présence  de 
l'enueini,  afin  que  le  fait  d'un  engagement 
partiel  n'entraîne  pas  la  mise  en  action  des 
diverses  forces  présentes  dans  des  conditions 
défavorables  ou  d'une  manière  imprévue. 

Le  duel  de  deux  individus  ou  de  deux 
parties  s'appelle  aussi  combat. 

—  à  la  barrière.  Jeux  militaires  du 
moyen  âge  entre  chevaliers  qui  combattaient 
à  pied. 

—  judiciaire.  Coutume  importée  dans 
la  Gaule  vers  la  lin  du  X' siècle  et  abolie  par 
saint  Louis  en  1261.  Il  s'appelait  nus&iduel 
judiciaire  ou  jugement  de  Dieu  et  consistait 
dans  les  épreuves  de  l'eau  froide,  de  l'eau 
bouillante  et  du  fer  chaud. 

COMBATTANT.  Soldat  qui  prend  part 
à  un  combat  ;  homme  armé  pour  la  guerre. 
On  donne  le  nom  générique  de  combattants 
aux  soldats  des  armes  combattantes  (infan- 
terie, cavalerie,  artillerie,  génie,  train  des 
équipages),  à  l'exclusion  des  employés  et 
troupes  des  services  administratifs,  médi- 
caux, vétérinaires,  etc. 


COMBATTRE 


V. 


COMMANDANT. 


COMBATTRE.  Livrer  combat;  prendre 
part  à  un  combat.  Lutter. 

COMBE.  Vallée  entre  deux  montagnes, 

COMBINER.  Assembler  plusieurs  choses 
en  les  disposant  deux  à  deux.  Dispositions 
que  l'on  prend  ;  calculs  que  l'on  fait  pour 
■  irriver  à  un  certain  résultat.  Armée  com- 
binée :  armée  composée  de  troupes  apparte- 
nant à  deux  ou  plusieurs  puissances  alliées  ; 
flotte  combinée  :  flotte  composée  de  navires 
appartenant  à  deux  ou  plusieurs  puissances 
alliées. 

COMBLE  AU.  Fort  cordage  employé  par 
les  artilleurs  pour  soulever  les  canons  et*  au 
hesoin,  atteler  les  pièces  et  autres  véhi- 
cules. 

COMBLEMENT  ;  COMBLER.  Remplir 
un  fossé,  une  dépression,  etc.  Se  dit  surtout 
lie  l'opération  de  combler  les  tranchées  de 
l'assiégeant  dans  les  sorties  faites  par  l'as- 

-léw. 

COMBUSTIBLE.  Les  combustibles  admis 
par  l'administration  de  l'armée  sont,  pour 
le  ckauffafie  :  le  bois,  le  charbon  de  terre  et, 
exceptionnellement,  le  charbon  de  bois  ;  pour 
V éclairage  :  le  (ja:, -l'huile,  les  mèches,  les 
chandelles  et  les  bougies  (V.  Chauffage  et 
l'éclairage). 

COMESTIBLE.  Ce  qui  convient  à  la 
nourriture  di;  l'homme. 

COMITE.  Officier  préposé  à  la  chiourme 
d'une  galère. 

COMITÉ.  Réunion  de  généraux,  d'offi- 
ciers supérieurs  et  de  hauts  fonctionnaires 
militaires,  commis  par  le  Ministre  de  la 
guerre,  pour  l'examen  de  certaines  questions 
qu'il  leur  .soumet.  Ces  comités  siègent  au 
Ministère  de  la  guerre  ;  leur  rôle  est  pure- 
ment consultatif;  ils  portent  le  nom  de  co- 
mités techniques.  Les  comités  techniques 
sont  ceux  de  ['état-major  de  l'infanterie,  de  la 
cavalerie,  de  l'artillerie,  du  génie,  de  l'iii- 
tendance  et  du  service  de  santé.  Ils  sont 
composés  de  9  membres  et  présidés  chacun 
par  l'officier  général  ou  assimilé  le  plus  élevé 
en  grade. 

11  a  été  créé,  |)our  la  gendarmerie,  un 
comité  distinct  composé  de  6  membres,  dont 
4  de  l'arme. 

Il  existe,  dans  chaque  dépôt  de  remonte, 
un  comité  d'achat,  composé  du  président 
de  l'établissement  et  de  deux  officiers,  pour 
procéder  à  l'achat  des  chevaux  dont  le 
nombre  a  étc-  prescrit  par  le  Ministre. 

COMMANDANT.  Militaire  qui  com- 
mande une  troupe,  ou  un  détachement. 
S'emploie  particulièrement  pour  désigner  les 
chefs  de  bataillon  ou  d'escadron. 

—  d'armes.  Officier  le  plus  élevé  en 
'.'rade  dans  une  place  de  garnison  en  temps 


de  paix.  Il  est  chargé  de  la  police  des  mili- 
taires de  la  place  et  du  maintien  de  l'ordre 
public.  Ses  fonctions  sont  indiquées  en  détail 
par  les  articles  14  à  21  du  service  des  places. 
Dans  les  places  de  guerre,  ses  fonctions  ces- 
sent dès  la  publication  du  décret  de  mobili- 
sation ou  la  proclamation  de  l'état  de  siège, 
et  SOS  attributions  passent  au  gouverneur. 

—  de  fort  isolé.  Les  officiers  qui  doi- 
vent remplir  ces  fonctions  sont  désignés  dès 
le  temps  de  paix.  Leurs  devoirs  et  leurs 
attril)utions  sont  ceux  des  gouverneurs. 

—  de  fort  détaché.  Les  commandants 
particuliers  des  forts  détachés  et  autres  ou- 
vrages faisant  partie  du  système  de  fortifi- 
cation d'une  place  forte  sont  choisis  et 
nommés  par  le  gouverneur  parmi  les  offi- 
ciers sous  ses  ordres;  ils  sont  responsables 
envers  lui  seid. 

—  de  corps  n'ayant  pas  de  conseil. 
Les  officiers  qui  ont  l'administration  d'une 
partie  de  corps  sans  conseil  réunissent  les 
attributions  et  les  responsabilités  des  conseils 
d'administration.  Ils  peuvent  se  faire  aidei- 
par  un  lieutenant  ou  un  sous-lieutenant 
dans  les  écrituies  et  détails  de  l'administra- 
tion dont  ils  sont  chargés. 

—  d'unités  administratives.  Ils  sont 
chargés  de  la  garde,  de  l'entretien  et  de 
l'emploi  du  matériel  qui  leur  est  confié,  ainsi 
que  de  tous  les  détails  et  écritures  qui  ont 
pour  objet  l'administration  de  la  troupe 
placée  sous  leurs  ordres,  lis  font  tenir  les 
écritures  par  les  sergents-majors  ou  maré- 
chaux des  logis  chefs  et  les  founiers. 

—  d'étapes.  Officier  supérieur  ou  capi- 
taine chargé  du  lommandement  dans  une 
station  tête  d'étapes  ou  dans  un  gîte  d'étapes 
de  route.  Il  est  chargé  d'assurer  l'exécution 
des  transports,  le  mouvement  des  détache- 
ments et  des  isolés,  les  distributions  de 
vivres,  les  soins  à  donner  aux  malades  et 
aux  blessés,  ainsi  que  le  logement  des  troupes 
de  passage. 

Sur  les  lignes  d'étapes  parallèles  aux  voies 
ferrées,  le  service  des  étapes  peut  être  confié 
aux  coinmissaires  militaires  ou  aux  comman- 
dants de  gares. 

Dans  les  stations-magasins  créées  au  delà 
de  la  base  d'opérations,  le  commissaire  mili- 
taire ou  commandant  de  gare  est  toujours 
en  tnènie  temps  commandant  d'étapes. 

—  de  gare.  Officier  qui  a,  dans  un  com- 
mandement de  gare  situé  au  delà  de  la  base 
d'opérations,  un  rôle  analogue  à  celui  du 
commissaire  de  gare  dans  les  stations  en  deçà 
de  cette  base,  c'est-à-dire  qu'il  remplit  les 
fonctions  de  commandant  d'armes  à  l'égard 
des  isolés  ou  des  corps  de  troupe  de  pas- 
sage. 


COMMANDE. 


I.IG 


COMMISSAIRE 


COMMANDE.  Corde  qui  sert  à  faire 
mouvoir  ou  à  diriger  une  pièce  d'un  certain 
poids,  dans  la  construction  des  ponts  mili- 
taires. 

COMMANDÉ.  Commandé  de  service  si- 
gnide  être  di'sigiié  pour  faire  un  certain  ser- 
vice. 

Seuls,  les  accideiUs  ou  blessures  surve- 
nus dans  un  service  commandé  peuvent  ou- 
vrir des  droits  à  une  pension. 

COMMANDEMENT  de  gare  (V.  Com- 
mission de  i-heiiiin  de  fer  de  campagne). 

COMMANDEMENT.  Auloriu'  mililaire 
ayant  le  droit  de  commander  les  diverses 
tractions  de  troupes  ou  de  diriger  les  opéra- 
tions d'une  armée.  Se  dit  surtout  des  chefs 
les  plus  élevés,  actuellement  les  maréchaux 
de  France  et  les  commandants  de  corps  d'ar- 
mée. Les  maréchaux  ont  un  bâton  de  com- 
mandement ;  des  lettres  de  commandement 
confèrent  aux  chefs  désignés  les  pouvoirs  de 
commander,  même  éventuellement  en  cam- 
pagne, en  cas  de  mort  du  titulaire. 

L'expression  commandement  s'entend  aussi 
de  la  fraction  du  territoire  ou  des  troupes 
placées  sons  les  ordres  d'un  même  comman- 
dant. 

Ordre  bref  donné  à  haute  voix  pour  faire 
exécuter  un  mouvement,  une  mameuvre.  Il 
y  en  a  de  deux  espèces  :  les  commande- 
ments préparatoires  et  les  commandements 
d'exécution.  Les  premiers  sont  prononcés 
distinctement  et  dans  le  haut  de  la  voix,  en 
allongeant  un  peu  la  dernière  syllabe  ;  pour 
l'exécution,  les  commandements,  générale- 
ment d'une  syllabe,  sont  prononcés  d'un  ton 
ferme  et  bref. 

En  fortification,  le  commandement  est  la 
diflerence  d'altitude  entre  deux  points. 

Le  commandement  absolu  d'un  ouvrage 
sur  un  antre  ou  sur  un  terrain  déterminé 
est  la  hauteur  verticale  de  sa  ci  été  au-dessus 
de  l'autre  ouvrage  ou  du  terrain.  Le  com- 
mandement d'un  ouvrage  faisant  partie 
d'un  ensemble  doit  être  offensif,  c'e.st- 
à-dire  avoir  ses  crêtes  commandées  par  celles 
des  ouvrages  en  arrière. 

COMMANDER.  Exercer  le  commande- 
ment sur  une  arnu^e  ou  une  troupe  quel- 
conque, sur  un  corps  d'armée,  une  place 
forte,  etc.;  donner  des  ordres;  occuper  une 

position  dominante L'enceinte  d'une  place 

commande  les  dehors. 

COMMANDERIE.  Nom  que  portait, 
dans  certains  ordres  religieux  et  militaiies, 
l'administration  de  divers  biens  ou  revenus 
que  l'on  confiait  à  un  ou  plusieurs  mem- 
bres. 

COMMANDEUR.  Les  chevaliers  des  or- 
dres pmirvus  d'une  l'ommanderip  prenaient 


le  titre  de  commandeurs.  C'était  un  grade 
dans  l'ordre  de  Saint- Louis.  C'est  le  troi- 
sième grade  dans  la  Légion  d'honneur,  dont 
la  progression  est  :  chevalier,  officier,  com- 
mandeur, grand-officier,  grand-croix. 

COMMENCER.  Exécuter  la  partie  ini- 
tiale d'une  opération  ou  d'un  mouvement 
militaire. 

COMMENCEZ  !  Seul  ou  accompagnéd'un 
complément  direct,  est  un  commandement 
signifiant  qu'il  faut  aussitôt  mettre  à  exécu- 
tion le  mouvement  prescrit. 

COMMERCE.  Fonction  économique  qui 
a  pour  objet  d'effectuer  entre  les  produc- 
teurs, ainsi  qu'entre  les  pi'oducteurs  et  les 
consommateurs,  l'échange  des  produits. 

Au  figuré,  se  dit  des  relations,  des  liai- 
sons que  les  hommes  ont  les  uns  avec  les 
autres. 

Les  militaires  de  l'armée  active  ne  peu- 
vent exercer  aucune  profession  industrielle 
ou  commerciale,  ni  prendre  un  intérêt  dans 
les  affaires  dont  ils  ont  la  surveillance  admi- 
nistrative ou  la  gestion,  ni  enfin  se  consti- 
tuer agents  ou  mandataires  d'une  entreprise 
quelconque. 

COMMETTRE.  Préposer  à  une  .hose. 
Charger  de  faire  une  chose. 

COMMIS.  Celui  qui  est  chargé  par  une 
administration  puljlique  ou  par  une  personne 
privée,  de  quelque  fonction  dont  il  doit  ren- 
dre compte. 

—  aux  écritures  (V.  Sections  de  trou- 
pes d'administration). 

COMMISSAIRE.  Fonctionnaire  de  l'or- 
dre militaire,  judiciaire  ou  civil,  chargé  tem- 
porairement ou  d'une  manière  permanente 
d'une  mission  particulière  ou  de  fonctions 
.spéciales. 

—  d'artillerie.  Ofiicier  qui,  avant  1789, 
était  spécialement  commis  pour  surveiller  le 
matériel  de  l'artillerie. 

—  de  la  marine.  Fonctionnaire  qui 
remplit,  à  l'égard  des  troupes  de  la  marine 
et  des  équipages  embarqués,  les  mêmes  fonc- 
tions que  les  fonctionnaires  de  l'intendance 
dans  le  département  de  la  guerre. 

Il  en  existe  deux  catégories,  ayant  un 
avancement  distinct  l'un  de  l'autre  :  les 
commissaires  coloniaux  et  les  commissaires 
de  la  marine  proprement  dits. 

—  des  guerres.  Fonctionnaires  mili- 
taires qui  étaient  chargés,  jadis,  de  l'admi- 
nistration de  l'armée. 

Un  arrêté  du  29  janvier  1800  partagea 
leurs  attributions  entre  deux  corps  distincts  : 
les  ijtspecteurs  aux  revues  et  les  commis- 
saires des  guerres. 

Les  inspecteurs  furent  chargés  de  la  levée, 


COMMISSARIAT. 


l.iT 


COMMISSION. 


de  rorganisatioii,  du  licenciemenl,  de  la 
solde  et  de  la  comptabilité  des  corps,  de  la 
tenue  des  contrôles  et  de  la  formation  des 
revues. 

Les  commissaires  eurent  dans  leurs  attri- 
butions la  surveillance  des  approvisionne- 
ments eu  tout  genre,  la  levée  des  contribu- 
tions en  pays  ennemi,  la  police  des  étapes  et 
des  convois  militaires,  de  l'artillerie,  des 
ambulances,  des  hôpitaux,  des  prisons,  des 
corps  de  garde  et  de  tous  les  autres  établis- 
sements militaires;  les  distributions  de  vi- 
vres, de  fourrage,  de  chauffage,  l'habille- 
meut  et  l'équipement  ;  enfin,  la  vérification 
de  toutes  les  dépenses  autres  que  la  solde. 

h' inspection  aux  revues  et  le  commissariat 
lies  yuerres  ont  été  supprimés  par  ordon- 
nance du  29  juillet  1817  et  remplacés  par 
V intendance  militaire. 

—  du  Gouvernement.  Officier  supé- 
rieur ou  assimilé  qui  remplit  le  rôle  de  mi- 
nistère public  auprès  des  conseils  de  guerre, 
il  cela  près  qu'il  ne  peut  poursuivre  une  af- 
faire que  sur  l'ordre  du  général  en  chef. 

On  donne  également  ce  nom  aux  ofliciers 
généraux  ou  autres  chargés  d'une  mission 
spéciale,  telle  que  cdle  d'assister  le  Ministre 
de  la  guerre  dans  la  discussion  du  hudget, 
devant  les  Chamiires.  etc. 

—  général  de  la  cavalerie.  Officier 
supérieur  qui  commaudait  la  cavalerie  lé- 
gère sous  l'autorité  du  colonel  général  et  du 
mestre  de  camp  général,  ou  en  leur  ab- 
sence. 

—  militaire  de  gare  (V.  Commissions 

de  qare). 

COMMISSARIAT.  Fonction,  emploi  de 
rijinmissaire.  L'ensemble  du  corps  des  com- 
missaires. 

COMMISSION.  Réunion  de  personnes 
chargées  de  quelque  fonction  spéciale,  de 
quelque  travail,  de  l'examen  de  quelque  af- 
faire. 

Espèce  de  brevet  ou  de  lettre  de  ser- 
vice que  l'on  délivre  a  certaines  catégories 
d'hommes  de  troupes,  pour  les  maintenir 
sous  les  drapeaux  en  qualité  de  commis- 
sionnés. 

—  arbitrale.  Conmiission  constituée 
dans  toutes  le<  places  où  il  est  fait  des  distri- 
liutions,  pour  juger  les  contestations  qui  peu- 
\  eut  s'élever  entre  les  parties  prenantes  dune 
fiart,  et  l'officier  d'administration  comptable 
du  service  on  l'entreiireiieur  de  l'autre. 

—  d'abatage  (V.  Abaldiie  <lix  clteranx). 

—  d'achat  d'effets  de  petit  équipe- 
ment (\'.  Acluils}. 

—  de  défense.  Commission  chargée,  dés 
le  temps  de  paix,  de  préparer  la  défense 
d'une  plan-.  Elle  se  compose  du  gouverneur 


désigné,  président;  du  connnandaut  de  l'ar- 
tillerie, du  chef  du  génie  et  du  sous-inten- 
dant militaire.  Elle  peut  s'adjoindre  un 
médecin  militaire  pour  les  questions  se  rap- 
portant au  service  de  santé  et  appeler  le 
maire  à  titre  consultatif. 

Les  travaux  de  la  commission  qui  consti- 
tuent le  plan  de  mobilisation  et  de  défense 
de  la  place  comportent  :  1»  la  défense  pro- 
prement dite,  comprenant  l'établissement  du 
projet  de  défense,  les  dispositions  à  prévoir 
pour  l'armement,  la  garnison  et  le  matériel 
nécessaire  à  la  place;  2°  les  approvisionne- 
ntenls  administratifs;  3°  le  service  de  santé: 
4°  les  intérêts  civils. 

Lors  de  l'état  de  guerre,  elle  est  rem- 
placée par  le  conseil  de  défense. 

—  de  certificat  de  bonne  cenduite. 
Une  commission  spéciale,  dont  la  composi- 
tion varie  suivant  les  corps  ou  unités,  et 
présidée  par  le  chef  de  corps,  examine  les 
droits  des  sous-officiers  et  soldats  à  l'obten- 
tion d'un  certificat  de  bonne  conduite,  que 
le  président  signe  seul. 

—  de  classement  des  chevaux.  Tons 
les  deux  ans,  le  Ministre  peut  faire  procéder 
au  classement  et  à  l'inspection  des  chevaux 
et  mulets  ayant  atteint  l'âge  de  5  ans  au 
l"""  janvier.  Il  y  est  procédé  par  des  commis- 
sions mixtes,  qui  se  transportent  dans  i-haquc 
commune  et  qui  sont  composées  d'un  oflicier 
président,  d'un  membre  civil  choisi  dans  la 
commune,  ayant  voix  délibérative,  et  d'un 
vétérinaire  militaire  ou  civil,  ayant  voix 
consultative. 

—  de  classement  du  personnel  fai- 
sant l'objet  d'une  proposition.  A  lissue 
de  l'inspection  générale,  le  classement  des 
officiers,  assimilés  et  employés  militaires, 
figurent  sur  les  états  arrêtés  par  le  comman- 
dant de  corps  d'armée  pour  l'infanterie  et, 
de  concert  avec  l'inspecteur  général  pour  les 
autres  armes  ou  services,  est  elfectué,  sui- 
vant le  grade,  par  des  commissions  d'armes 
ou,  sur  la  présentation  de  celles-ci,  par  une 
commission  supérieure. 

Les  commissions  d'armes,  instituées 
chacune  pour  une  arme  ou  service,  pronon- 
i-eut  l'inscrijttion  définitive  au  tableau  d'a- 
vancement jusqu'au  grade  de  chef  de  bataillon 
indus  ou  assimdé  et  pour  tous  lç>  grades  de^ 
t'ni[iloyés  militaires. 

La  commission  supérieure  de  clas- 
sement endjrasse  toutes  le>  arme^  et  tous  les 
ser\ices  ;  elle  prononce,  sur  la  pré>entation 
des  commissions  d'armes,  l'inscription  défi- 
nitive au  tableau  d'avancement  pour  les 
grades  de  lieutenant-colonel  et  de  colonel. 
Elle  classe,  par  ordre  de  ()référence  et  par 
arme,  les  candidats  au  grade  de  général  de 


COMMISSION. 


1o8 


COMMISSION, 


brigade  ou  assimilé,  présenté  par  les  commis- 
sions d'arme.  Elle  dresse  des  listes  de  pré- 
sentation pour  le  irrade  de  général  de  divi- 
sion ou  assimilé. 

C'est  le  consfil  supérieur  de  la  ijuerrc  qui 
classe,  par  ordi-e  de  préférence  et  séparé- 
ment, suivant  leur  arme  d'origine,  les  géné- 
raux de  brigade  ou  assimilés  présentés  pour 
le  grade  supérieur. 

—  de  classement  des  sous-officiers. 
Établie  auprès  dn  Ministre,  pour  dresser  la 
liste  de  classement  des  sous-officiers  candi- 
dats aux  emplois  civils. 

—  des  ordinaires.  Commission  chargée 
de  procurer  les  denrées  nécessaires  à  l'ali- 
mentation des  hommes  vivant  à  l'ordinaiie 
dans  les  corps  de  troupe  composés  de  plus 
d'une  compagnie. 

Elle  comprend,  dans  un  régiment  :  1  chef 
de  bataillon  ou  d'escadron,  président;  4  ca- 
pitaines, menibrea  :  et  1  lieutenant  ou  1  sous- 
lieutenant,  secrétaire  ;  ànns  1  bataillon  ou 
détachement  de  plusieurs  unités  :  3  officiers, 
y  compris  le  président,  et  1  lieutenant  ou 
1  sous-lieutenant,  secrétaire. 

Le  chef  de  détachement  n'en  fait  jamais 
partie.  Elle  est  constituée  trois  lois  par  an. 
le  l^f  janvier,  le  1'='^  mai  et  le  l^'""  septem- 
bre ;  les  membres  sont  renouvelés  par  moitié 
6  fois  par  an. 

Dans  les  corps  de  cavalerie,  la  commis- 
sion des  ordinaires  est  constituée  le  l*""  jan- 
vier de  chaque  année  ;  le  président  est 
changé  tous  les  ans. 

Le  chef  de  corps  peut  désigner  Vofficier 
d'approvisionnement  pour  remplir  en  perma- 
nence les  fonctions  de  secrétaire  de  la  com- 
mission des  ordinaires  dans  la  cavalerie  ; 
ces  fonctions  sont  toujours  remplies  par  le 
porte-étendard. 

La  commission  peut  délihérei'  au  nombre 
de  trois  memljres. 

—  de  réception  d'effets  (V.  Hécep- 

iion). 

—  d'expérience.  Le  service  de  l'artil- 
lerie a  des  commissions  d'expérience  qui 
fonctionnent  à  Bourges,  à  Calais,  à  Ver- 
sailles, au  camp  do  Chàlons. 

—  militaire  supérieure  des  chemins 
de  fer.  Commission  consullalive  instituée 
dès  le  temps  de  paix  sous  la  présidence  du 
chef  d'état-major  général  du  Ministre,  com- 
posée de  membres  militaires  et  de  membres 
civils. 

Elle  est  chargée  d'émettre  des  avis  sur 
toutes  les  questions  relatives  à  la  prépara- 
tion des  transports  stratégiques,  aux  projets 
de  lignes  nouvelles,  de  raccordements  ou 
d'aménagements,  à  l'organisation  et  h  l'in- 
struction des  troupes  de  chemin  de  fer,  au 


matériel  roulant,  etc.  Son  vice-président  est 
le  général  désigné  pour  exercer  aux  armées 
la  direction  des  chemins  de  fer  et  des 
étapes. 

—  de  réseau.  Commission  qui,  en 
lem|)s  de  paix,  est  chargée  de  l'étude  de 
toutes  les  questions  se  rattachant  au  service 
des  chemins  de  fer  sur  son  réseau,  et  qui, 
en  temps  de  guerre,  est  chargée  de  l'exécu- 
tion du  service  sur  le  même  réseau. 

Il  en  e\iste  sept  :  une  pour  chacune  des 
six  grandes  compagnies  de  chemins  de  fei', 
et  une  pour  le  réseau  de  l'Etat. 

Chaque  commission  se  compose  de  deux 
membres  :  un  agent  de  la  compagnie,  coiii- 
ndssaire  technique,  et  un  officier  supérieur, 
commissaire  militaire. 

A  la  mobilisation,  elle  est  secondée  dans 
l'exécution  du  service  par  des  sous-commis- 
sions de  réseau  et  des  commissions  de  gare. 

—  de  gare.  Elle  est  chargée,  en  temps 
de  guerre,  dans  la  station  qui  lui  a  été  assi- 
gnée, de  l'exécution  des  transports,  des  dis- 
tributions de  vivres,  des  soins  à  donner  aux 
malades  et  aux  blessés,  ainsi  que  du  loge- 
ment des  militaires  isolés  et  des  troupes  de 
passage. 

Elle  est  composée  :  d'un  agent  des  che- 
mins de  fer,  commissaire  technique,  et  d'un 
officier  supérieur  ou  capitaine,  covitnissaire 
militaire. 

Le  commissaire  teclinique  est  spécialemoiiL 
chargé  de  l'exécution  des  transports  et  du 
mouvement  des  trains;  le  commissaire  mili- 
taire exerce  les  fonctions  d'un  commandant 
d'armes  k  l'égard  des  isolés  ou  des  corps  de 
troupe  qui  s'embarquent  à  la  gare,  qui  la 
traversent  ou  qui  y  debanjuenl. 

—  de  chemin  de  fer  de  campagne. 
Commission  qui,  eu  temps  de  guerre,  est 
chargée  de  l'exécution  des  transports  par 
chemin  de  fer,  au  delà  de  la  base  d'opéra- 
tions. 

Son  rôle  est  analogue  à  celui  d'une  com- 
nussion  de  réseau. 

Elle  est  composée  d'un  officier  supérieur. 
président;  d'un  officier  du  génie,  comman- 
dant les  troupes  spéciales  ;  d'un  fonction- 
naire de  l'intendance  et  d'un  ingénieur  des 
chemins  de  fer.  Elle  est  sous  les  ordres  de 
la  direction  des  chemins  de  fer  de  campagne. 
Elle  est  secondée  par  des  commandements  de 
gare,  composés  d'un  officier  commandant  mi- 
litaire, et  d'un  chef  de  gare  pris  dans  le 
peisonnel  des  sections  techniques  ;  le  rôle  de 
ces  commandements  de  gare  est  le  même  que 
celui  des  commissions  de  gare. 

—  mixte  des  travaux  publics.  Com- 
mission composée  de  membres  militaires  et 
(le  membres  civils,  qui  est   chargée  d'exa- 


COMMISSIONNÉ. 


1o9 


COMMUNICATION. 


miiK'i"  et  de  disiuter  les  [irojels  tloiit  l'exô- 
cntion,  dans  Tétondue  de  la  zone  frontière 
et  dans  le  rayon  dos  serWtudes  des  enceintes 
fortifiées,  peut  intéresser  à  la  fois  la  défense 
du  territoire  et  un  ou  plusieurs  des  services 
livils  et  maritimes. 

—  de  réquisition.  Au  moment  d'une 
mobilisation,  des  commissions  désignées  d'a- 
vance procèdent  par  canton  à  l'examen  et  au 
classement  des  animaux  dusses  ou  remplis- 
sant les  conditions  voulues.  Les  voitures 
sont  également  présentées. 

—  spéciale  de  réforme.  Il  en  existe 
une  par  subdivision  de  région.  Elle  est 
composée  de  quatre  membres  :  le  fjénéral  de 
liricade,  président;  le  sous-intendant  mili- 
taire, le  commandant  du  bureau  de  recrute- 
ment et  l'officier  de  gendarmerie  de  l'arron- 
dissement. En  las  de  partage  des  voix,  celle 
du  président  est  prèpandérante. 

Deux  médecins  militaires  assistent  à  la 
commission  ;  à  défaut,  le  président  désigne, 
pour  les  suppléer,  des  médecins  civils. 

Ces  médecins  procèdent,  en  présence  de  la 
commission ."  à  la  contrevisite  des  hommes 
présentés  pour  la  réforme  et  constatent  les 
résultats  de  leur  examen  par  un  lertificat. 

La  commission  décide  si  le  militaiie  doit 
être  réformé  ou  non,  puis  elle  examine  s'il 
convient  do  lui  domiçr  un  confie  n"  1  ou  un 
co«</e  n°  2. 

Dans  le  cas  où  elle  accorde  un  congé  n"  1 , 
la  commission  apprécie  s'il  y  a  lieu  de  pro- 
poser le  titulaire  pour  une  gratification  re- 
nouvelable. 

Elle  émet,  à  «"e  sujet,  un  avis  motivé,  qui 
est  transmis,  avec  tout  le  dossier,  au  Minis- 
tre de  la  guerre,  par  la  voie  hiérarchique. 

COMMISSIONNÉ.  Homme  de  troupe 
pourvu  d'une  connnission  qui  lui  permet  de 
rester  sous  les  drapeaux  après  avoir  accom- 
pli son  temps  de  service. 

Peuvent  être  conimissionnés  :  1°  les  sous- 
'iffii-iers  de  toutes  armes,  dans  les  conditions 
indiquées  par  la  loi  du  19  mars  1889  ; 
2°  les  militaires  de  la  gendarmerie,  ceux  du 
régiment  des  sapeurs-pompiers  de  Paris  et  le 
liersonnel  des  Ecoles  militaires  ;  3"  les  capo- 
raux ou  brigadiers  et  soldats  affectés  dans 
les  divers  corps  et  services  à  certains  em- 
plois. 

Les  militaires  coramissionnés  peuvent  être 
mis  à  la  retraite  après  25  ans  de  services  ; 
ils  ne  peuvent  être  maintenus  sous  les  dra- 
peaux que  jusqu'à  l'âge  de  50  ans,  à  l'ex- 
ception des  militaires  de  la  gendarmerie  et 
de  la  justice  militaire. 

Les  commissionnés  ont  droit  à  la  haute- 
paye  de  leur  grade,  dans  les  mêmes  condi- 
tions que  les  rengagés. 


En  cas  d'iuconduite,  le  Ministre  de  la 
guerre  peut,  sur  l'avis  conforme  d'un  con- 
seil de  discipline,  soit  suspendre  les  effets  de 
la  commission,  soit  révoquer  définitivement 
le  militaire  commissionné. 

Les  commissionnés  ont  droit  à  une  pen- 
sion proportionnelle  au  bout  de  15  ans  de 
service.  Ils  sont  soumis  aux  lois  et  règle- 
ments militaires.  Ils  ne  peuvent  quitter  leur 
emploi  sans  avoir  reçu  notification  de  l'ac- 
ceptation de  leur  démission. 

En  cas  de  guerre,  les  démissions  ne  sont 
jamais  aceptées. 

COMMISSIONNER.  Délivrer  une  com- 
mission. 

COMMODE.  Meuble  à  plusieurs  tiroirs, 
faisant  })artie  de  l'ameublement  d'officier 
(ou  d'adjudant)  fourni  par  le  service  des  lits 
militaiies. 

COMMODORE.  Titre  donné  en  Angle- 
terre et  en  Amérique,  au  capitaine  de  vais- 
seau qui  a  momentanément  plusieurs  na- 
vires sous  ses  ordres. 

COMMUN.  Se  dit  de  ce  qui  est  d'un 
usage  étendu  ou  qui  s'applique  à  plusieurs  ; 
droU  coiiimun.  délit  rounnun,  etc. 

COMMUNAL.  Qui  appartient  à  une  com- 
mune, ou  qui  la  concerne.  (V.  Infanterie 
communale.  Milice  communale). 

COMMUNES.  L'institution  des  commu- 
nes appartient  au  régne  de  Louis  le  Gros. 
Les  habitants  des  villes,  pour  lutter  contre 
le  pouvoir  presque  sans  frein  des  seigneurs, 
éprouvèrent  le  besoin  de  se  réunir  et  reçu- 
rent le  droit  de  bourgeoisie  ;  une  force  armée 
locale  fut  créée  et  chaque  autorité  eut  ses 
soldats.  On  appelait  également  commune,  la 
partie  de  la  milice  ou  infanterie  communale 
qui  était  mise  en  campagne  par  les  ordres 
du  maire  ou  de  certains  seigneurs  ;  en  temps 
de  paix,  elle  faisait  le  service  qu'on  appelait 
le  guet  et  formait  quelquefois  seule  la  ijar- 
nison  du  pays. 

COMMUNICATION.  Se  dit  en  général 
de  toutes  les  voies  ou  moyens  qui  servent  à 
faire  communiquer  les  armées  ou  corps  d'ar- 
mée entre  eux  ou  avec  le  pajs. 

En  fortification,  les  communications  sont 
les  moyens  d'aller  dun  point  à  un  autre  des 
diverses  parties  des  ouvrages.  Elles  se  font 
ou  à  ciel  ouvert,  au  moyen  de  rampes,  esca- 
liers, hahas,  sorties  de  chemin  couvert  ou  sou- 
tcrrainement  au  moyen  de  poternes  voûtées. 

Les  comuiunications  de  ce  genre  doivent  : 
1°  être  indépendantes;  2°  ne  pas  supprimer 
l'obstacle  passif;  3°  n'être  point  vues  do  l'as- 
siégeant ;  4°  être  battues  par  les  ouvrages 
qui  ne  sont  pas  encore  pris  (V.  Boyau  de 
rommunicntion). 

On  appelle  ligne  de  coniinunicalionx  l'en- 


COMMUTATEUR. 


nio 


COMPAGNIE. 


semble  des  voies  permettant  à  une  armée  de 
communiquer  librement  avec  les  points  d'où 
elle  doit  tirer  ses  ressources. 

Les  ordres  doivent  se  transmettre  par 
commu7iirations\-erha\es,  télégraphiques,  par 
pigeons,  par  vélocipèdes,  par  ballon,  etc. 

Un  officier  aux  arrêts  de  rigueur  ne  doit 
avoir  aucune  espèce  de  communication  avec 
l'extérieur. 

COMMUTATEUR.  Organe  qui  sert  a 
faire  aboutir  un  courant  électrique  au  récep- 
leur  ou  à  la  sonnerie  d'un  appareil  télégra- 
phique, ou  à  l'envoyer  dans  des  directions 
variables,  dans  le  cas  où  plusieurs  lignes 
viennent  aboutir  à  un  même  poste. 

Lorsqu'on  s'empare  d'une  ligne  ennemi(^ 
et  (ju'on  disy)Ose  d'un  peu  de  temps,  il  est 
toujours  haljile  d'essayer  de  surprendre  les 
dépèches  envoyées  par  l'adversaire  et  même. 


.i^ne 


si  on  le  peut,  de  lui  en  envoyer  de  fausses 
pour  l'induire  en  erreur.  On  emploie  dans  ce 
but  un  commutateur  de  ligne  (/i?/.  53) 
formé  d'une  barre  AB  de  matière  isolante 
(ébonite  ou  autre)  el  munie  à  chaque  extré- 
mité de  mâchoires  métalliques  M  et  N  dans 
lesquelles  on  engage  le  lil  de  la  ligne,  que 
l'on  coupe  entre  les  deux.  Le  courant  arri- 
vant en  M,  par  exemple,  passe  dans  le  fd  G 
qui  communique  avec  la  mâchoire  M  par  la 
poupée  métalliciue  P  et  revient,  par  l'autre 
extrémité  D  du  circuit  dérivé  CD,  dans  la 
poupée  Q,  puis  dans  la  mâchoire  N  et  enfin 
dans  le  til  de  la  ligne.  11  suftit  d'installer  un 
parleur  dans  le  cinaiit  CD  pour  rerevoir  les 
dépêches  de  l'ennemi  et,  au  besoin,  lui  en 
envoyer  de  fausses. 

COMMUTATION.  Changement  d'une 
peine  en  une  autre  moins  grave. 

COMPAGNIE.  Groupe  de  militaires  en- 
cadrés, et  commandés  par  un  capilaine.  Elle 
constitue  l'unité  de  combat  et  l'unité  admi- 
nistrative. Généralement,  elle  n'est  qu'une 
subdivision  du  bataillon,  mais  il  existe  cer- 
taines compagnies  formant  corps  :  telles 
sont  les  compagnies  d'artifieiers,  d'oavriern 
iCarlillerie,  de  (jendariiierie,  de  dincipline. 

La  compagnie  se  divise  en  2  pelotons 
commandés  chacun  par  un  oflkkr  du  grade 
de  UevAenant  ou  de  sous-lieulennnt;  chaque 
peloton   se  divise  en  "1  sections,  donl    l'une 


est  commandée  par  le  c/te/  de  peloton;  l'au- 
tre, par  un  officier  de  réserve,  ou  par  un 
adjudant  ;  chaque  section  se  divise  en 
2  demi-sections  commandées  par  des  ser- 
gents, et  chaque  demi-section  en  2  escoua- 
des, commandées  par  des  caporaux. 

Ainsi,  la  compagnie  d'infanterie  se  divise 
en  2  i!elotons,  ou  4  sections,  ou  8  demi- 
sections,  ou  16  escouades. 

Toutefois,  en  temps  de  paix,  vu  la  fai- 
blesse des  elTectifs,  le  nombre  des  escouades 
n'est  que  de  12;  les  escouades  complémen- 
taires sont  foimées  au  moment  de  la  mobili- 
sation. 

En  temps  de  paix,  la  compagnie  d'in- 
fanterie possède  :  3  officiers,  dont  1  capi- 
taine et  2  lieutenants  ou  sou.s-lieutenants  ; 
9  sous-officiers,  dont  1  adjudant,  1  sergent- 
major,  1  seigent-foui'rieret  6  sergents;  12  ca- 
poraux; 1  tambour,  1  clairon  et  102  soldats, 
soit  en  tout  125  hommes  de  troupe,  mais 
cet  effectif  est  rarement  atteint. 

En  temps  de  guerre,  la  compagnie  d'in- 
fanterie possède  4  officiers,  dont  1  de  la  ré- 
serve ;  2  adjudants,  dont  1  de  réserve  ;  1  ser- 
gent-major, 8  sergents,  1  sergent  fourrier, 
1  caporal  fourrier,  16  caporaux,  2  tam- 
bours, 2  clairons,  1  infirmier,  4  brancar- 
diers, 1  conducteur  de  nuilets  d'outils  et 
217  soldats,  soit  en  tout  256  hommes  de 
troupe. 

La  compagnie  de  fusiliers  de  disci- 
pline possède  4  officiers,  20  sous-ofticiers. 
19  caporaux,  3  tambours  ou  clairons,  et  un 
effectif  indéterminé  de  soldats. 

La  compagnie  du  génie  a  la  même 
composition  que  relie  d'infanterie,  mais  elle 
a  2  capitaines,  dont  1  en  second,  et  4  maî- 
tres-ouvriers; son  effectif  est  de  108  hommes 
de  troupe  en  temps  de  paix. 

La  compagnie  de  pontonniers  a,  eu 
temps  de  paix,  4  ofticiers,  comme  celle  du 
génie,  et  104  honnnes  de  troupe,  dont  1  ad- 
judant, 1  maréchal  des  logis  chef,  7  maré- 
chaux des  logis,  1  fourrier,  6  brigadiers, 
10  maitres-ouvriers,  2  ouvriers,  2  trom- 
pettes, et  70  soldais. 

La  compagnie  d'ouvriers  d'artillerie 
a  4  officiers,  10  sous-offiriers,  8  brigadiers, 
12  maîtres-ouvriers,  2  trompettes  et  J50  sol- 
dats. 

La  compagnie  d'artificiers  possède 
4  officiers,  8  sous-ofticiers,  6  Itrigadiers, 
12  maîtres-artificiers,  2  trompettes  et  73  sol- 
dats. 

—  d'élite.  C'étaient  les  compagnies  de 
yrenadiers  et  de  voltigeurs,  qui  ont  été  sup- 
primées. 

COMPAGNON.  Désignait  autrefois  une 
cs[ière  de  (/c/'/c  ou  de  raïuj  ;  dans  une  ordoti- 


COMPAÏISES. 


le-i 


COMPTE. 


nance  de  François  P"",  datée  de  1334,  le 
mot  compagnon  est  employé  comme  syno- 
nyme légal  de  fantassin  ou  de  soldat  rotu- 
rier. 

Les  chevaliers  du  moyen  âge  s'appelaient  en 
général  compagnons  et  compagnons  d'ar- 
mes. Ce  dernier  terme  donne  aussi  l'idée, 
d'une  amitié  étroite,  impliquant  secours  en- 
tier et  absolu  dans  le  danger  et  communauté 
d'intérêts  inséparables. 

COMPARSES.  Personnages  qui  figu- 
raient dans  les  évolutions  e.^écutées  avant 
les  joutes  ou  les  quadrilles  ;  troupes  de  cbe- 
valiers  au  moyen  âge. 

COMPAS.  Instrument  à  deux  branches 
mol)iles  autour  d'un  axe  et  dont  les  pointes 
servent  à  décrire  des  arcs  de  cercle  ou  à  me- 
surer des  distances  ou  des  épaisseurs.  Sous 
le  nom  de  compas  d'épaisseur,  compas 
à  pression  constante,  etc..  il  existe  dans 
le  service  de  l'artillerie  des  modèles  de 
compas  disposés  en  vue  du  genre  de  vérifi- 
cation auquel  ils  sont  destinés. 

COMPARTIMENT.  Division  d'une  caisse 
ou  d'un  wagon  à  voyageurs.  Les  militaires 
conduits  sous  l'escorte  de  la  gendarmerie, 
doivent  occuper  un  co'rnpartiment  de  2*^  classe, 
avec  les  gendarmes  qui  les  conduisent. 

COMPARUTION,  .\ction  de  comparaître 
devant  un  tribunal  ou  un  juge. 

COMPASSEMENT.  Action  de  compasser. 

COMPASSER  les  feux.  Déterminer  et 
régler  lo  point  de  départ  du  saucisson  ou 
cordeau-porte- feu,  pour  arriver  à  produire 
l'explosion  simultanée  de  plusieurs  four- 
neaux ou  leur  explosion  successive  à  des  in- 
tervalles pi-évus. 

COMPENSATION.  La  compensation  d'un 
trop-perçu  avec  un  nioins-perçu  est  autori- 
sée, dans  la  limite  d'un  même  trimestre, 
pour  les  denrées  qui  sont  de  nature  à  être 
substituées  les  unes  aux  autres  :  tels  sont  le 
biscuit  et  le  pain,  le  bois  et  le  charbon.  Les 
trop-perçus  en  foin  et  en  paille  ne  se  com- 
pensent pas  avec  uu  moins-perçu  en  avoine. 

COMPÉTENCE.  Pouvoirs  et  limites  des 
pouvoirs  que  peuvent  exercer  certains  con- 
seils ou  tribunaux  militaires  pour  juger  de 
crimes  et  déUts  déterminés.  Par  extension, 
se  dit  aussi  de  l'autorité  atTérente  à  chaque 
grade. 

COMPLÉMENT.  Ce  que  l'on  doit  ajouter 
à  une  chose  pour  la  rendre  complète. 

COMPLET.  Ce  qui  est  entier,  achevé. 
On  dit  qu'un  régiment,  un  bataillon,  ime 
compagnie  ou  une  troupe  quelconque,  sont 
au  complet  lorsqu'ils  possèdent  tous  leurs 
éléments  constitutifs. 

Le  complet  réglementaire  d'une  masse  in- 
dividuelle est  la  somme  fixée  comme  maxi- 


mum de  l'avoir  à  la  masse.  Tout  ce  qui 
excède  ce  complet  est  remboursé  à  l'inté- 
ressé, trimestriellement. 

COMPLÉTER.  Rendie  complet  en  ajou- 
tant ce  qui  manquait. 

COMPLICATION.  Cas  où  un  coyiseil  de 
guerre  reconnaît  qu'un  accusé  a  commis  un 
délit  militaire,  différent  de  celui  pour  lequel 
il  est  traduit  à  la  justice. 

COMPLICE.  Militaire  qui  a  pris  part  au 
crime  ou  délit  d'un  autre.  Le  complice  est 
passible  des  mêmes  peines  que  le  fauteur 
principal. 

COMPLICITÉ.  Participation  à  un  crime 
ou  à  un  délit. 

COMPLOT.  Révolution  concertée  secrète- 
ment entre  plusieurs  complices  dans  un  but 
coupable,  parmi  lesquels  la  loi  désigne  un 
chef  de  complot. 

COMPOSITION.  Assemblage  des  élé- 
ments nécessaires  pour  former  une  armée, 
un  corps,  le  conseil  d'administration,  les 
musiques  militaires  ou  fanfares,  les  ateliers 
des  corps,  ou  pour  l'entretien  des  e/fets.  pour 
la  constitution  des  approvisionnements,  etc. 

Proportion  des  divers  corps  ou  substances 
qui  entrent  dans  la  composition  des  poudres 
ou  autres  s-ubstances  explosives,  etc. 

—  (d'une  armée).  Action  de  former 
une  armée  pour  l'assemblage  bien  entendu 
des  divers  éléments  qui  doivent  y  entrer. 
Cette  composition,  essentiellement  variable, 
dépend  des  ressources  dont  on  dispose,  de 
l'ennemi  que  l'on  a  à  combattre,  du  genre 
d'opérations  que  l'on  veut  entreprendre,  etc. 
Suivant  les  cas,  il  y  entre,  en  principe,  une 
proportion  prévue  des  différentes  armes. 

COMPRESSION.  Formation  dans  la- 
quelle les  langs  ou  colonnes  de  l'infanterie 
sont  le  plus  serrés.  .Actuellement,  on  em- 
ploie plutôt  l'expression  à  rangs  serrés,  co- 
lonne serrée  en  masse,  etc. 

COMPTAEILITÉ.  L'ensemble  des  mé- 
thodes relatives  à  l'établissement  des  comptes. 
Comprend  deux  grandes  divisions  :  la  comp- 
tabilité-fniances  et  la  compiabililé-maliéres . 
Se  dit  par  extension  des  comptes  tenus. 

COMPTABLE.  Celui  qui  fait  profession 
de  tenir  une  comptabilité  dans  une  adminis- 
tration publique,  et  qui  est  assujetti  à  ren- 
dre compte.  Les  deniers  et  les  matières  dé- 
livrés à  l'armée  sont  sous  la  responsabilité 
d'agents  comptables,  tels  que  :  trésoriers,  of- 
ficiers d'Iiabillement,  officiers  d'administra- 
tion, adjoints  du  génie,  gardes  d'artille- 
rie, etc. 

Les  pertes  ou  avaries  sont  à  leur  charge, 
sauf  le  cas  de  force  majeure  dûment  constaté. 

COMPTE.  Action  de  compter,  résultat 
de  cette  action. 

fi 


COMPTE  RENDU. 


'Iti2      CONCORDANCE  des  charges. 


11  existe,  dans  radministration,  différentes 
espèces  de  comptes  :  i°  les  comptes  élé- 
mentaires, qui  sont  fourni.s  par  les  officiers 
comptables,  par  les  conseils  d'administration 
et  par  les  entrepreneurs  ;  2°  les  comptes 
généraux,  fournis  par  les  Ministres,  et  qui 
sont  la  centralisation  des  comptes  élémen- 
taires de  chaque  ministère  ;  3°  le  compte 
général  de  l'Etat,  formé  par  la  réunion 
des  comptes  généraux. 

Ce  compte  est  soumis  à  l'approbation  des 
Chambres  après  vérification  par  la  Cour  des 
comptes. 

—  en  deniers,  ils  s'appliquent  à  toutes 
les  recettes  et  à  toutes  les  dépenses  en  de- 
mers.  Ils  sont  trimestriels,  et  vérifiés  avec 
les  pièces  à  l'appui  et  l'existant  en  caisse. 

—  matières.  Us  s'appliquent  à  toutes 
les  entrées  et  à  toutes  les  sorties  de  matiè- 
res. On  en  distingue  de  deux  espèces  :  les 
entrées  et  sorties  réelles,  qui  accroissent  ou 
léduisent  l'actif  de  chaque  service  du  dépar- 
tement de  la  guerre  ;  les  entrées  et  sorties 
d'ordre,  qui  comprennent  les  versements  de 
comptable  à  comptable  du  même  service 
ainsi  que  la  réintégration  d'effets  prêtés  ou 
mis  en  dépôt. 

Les  comptes-matières  sont  distincts  pour 
le  matériel  appartenant  à  l'Etat  et  pour  le 
matériel  appartenant  aux  corps  de  troupe. 

—  de  gestion.  Compte  annuel  du  maté- 
riel appartenant  à  l'Etat,  présentant  dans 
l'ordre  de  la  nomenclature  réglementaire, 
par  numéro  détaillé,  la  situation  de  chaque 
espèce  de  matière. 

La  balance,  au  31  décembre,  donne  l'exis- 
tant et  sa  valeur,  et,  par  suite,  tient  lieu 
d'inventaire. 

Le  compte  de  gestion  est  établi  en  deux 
expéditions,  dont  l'une  est  envoyée  au  Mi- 
nistre, à  la  fin  de  l'année,  avec  les  pièces  à 
ra])pui. 

COMPTE  RENDU.  Etat  ou  rapport  pro- 
duit sur  les  opérations  d'un  certain  ordre 
(recrutement,  réservistes,  etc.)  et  les  résumant. 
COMPTEUR.  Des  compteurs  à  eau  et 
à  gaz  sont  employés  dans  les  établissements 
militaires,  quand  il  y  a  lieu,  pour  mesurer 
la  quantité  d'eau  ou  de  gaz  consommée,  afin 
d'en  payer  le  montant  à  qui  de  droit. 

COMPTER.  Calculer,  nombrer,  compren- 
dre dans  un  compter 

COMPULSEUR.  Fonctionnaire  militaire 
qui  avait  aucienneraent  pour  mission  de 
pousser  et  d'exciter  les  soldats  au  combat. 
COMTE.  Grade  anciennement  en  usage 
dans  les  milices  romaines  et  bj'santines, 
puis  dans  la  milice  française  et  pendant  la 
féodalité  au  IV'  siècle  ;  c'étaient  des  officiers 
civils  et  militaires,  qui  étaient  généralement 


gouverneurs  des  villes  ou  des  diocèses.  Sous 
les  rois  barbares,  le  titre  de  comte  appartint 
à  tous  les  officiers  de  leur  maison. 

CONCAVE.  Ligne  courbe,  dont  la  partie 
courbe  se  replie  intérieurement.  Comme  ex- 
pressions militaires  où  figure  ce  mol,  il  faut 
citer  :  courtine  concave,  face  ou  flanc  con- 
cave, ordre  concave,  etc. 

CONCENTRATION.  Action  de  faire  con- 
verger, de  lassembler  en  un  lieu  déterminé 
divers  (»rps  de  troupe  en  vue  de  la  guerre 
ou  d'opérations  d'ensemble  en  temps  de  paix 
[camps  ou  grandes  manœuvres).  La  concen- 
tration, précédant  une  mobilisation,  est  une 
opération  très  délicate,  très  compliquée,  qui 
exige  l'étude  et  l'emploi  bien  entendu  de 
tous  les  moyens  de  transport,  suivant  leur 
maximum  de  rendement,  sans  confusion  et 
sans  à-coup.  La  préparation  de  la  concen- 
tration fait  l'olijet  d'études  continuelles. 

Dans  les  idaces,  on  doit  prendre  les  me- 
sures nécessaires  pour  obtenir  la  concen- 
tration du  tir  sur  un  même  objectif  au 
moyen  d'observatoires,  des  téléphones,  de 
refiles  de  repère,  de  planchettes  de  tir,  etc. 

CONCENTRIQUE.  Se  dit  de  marches  ou 
de  -inouvciiients  curvilignes  et  parallèles. 

CONCERT.  Accord  entre  plusieurs  puis- 
sances ou  plusieurs  i)ersonnes  tendant  à  un 
même  but.  Peut  s'entendre  aussi  dans  le 
sens  de  complot. 

CONCERTER.  S'entcndie  pour  agir  dans 
le  même  sens  dans  une  attaque  ou  une  opé- 
ration. 

CONCESSION.  Terres  que  l'État  donne 
aux  particuliers  dans  une  nouvelle  colonie, 
à  la  condition  de  les  défricher  et  de  les  cul- 
tiver. Les  concessions  ne  sont  faites  qu'aux 
nationaux,  c'est-à-dire  aux  Français  et  na- 
turalisés. Les  titulaires  d'une  concession  ne 
peuvent  vendre  le  terrain  concédé  qu'au 
bout  d'un  certain  temps,  qui  a  été  fixé  à 
cinq  ans  en  Algéi'ie. 

CONCIERGE.  Celui  qui  garde  une  mai- 
son, un  établissement  militaire  un  une  ]iri- 
son.  Les  concierges  des  établissements 
militaires  ont  le  grade  de  sergent. 

CONCILIATION.  Action  de  concilier. 
Accord  que  le  juge  de  paix  cheiche  à  amener 
entre  deux  individus  qui  ont  un  différend. 

Les  différends  qui  surviennent  entre  les 
})articuliers  et  les  commissions  d'évaluation 
des  dégâts  pendant  les  manœuvres  sont  d'a- 
bord portés  devant  le  juge  de  paix,  qui 
cherche  à  les  régler  en  conciliation. 

Action  de  faire  concorder  des  textes  ou 
des  lois  qui  paraissent  en  opposition. 

CONCORDANCE  des  charges.  Suivant 

l'espèce  de  poudre   employée,  il  peut  être 

I  nécessaire  de  faire  varier  la  charge  des  pro- 


CONCORDAT. 


103 


CONFÉDÉRATION. 


jeotiles  pour  obtenir  la  concordance  d'effets. 
Un  tableau  do  concordance  des  charges  per- 
met d'obtenir  ce  résultat. 

CONCORDAT.  Accord  contractuel  par 
lequel  les  ofticiers  assuraient,  autrefois,  en 
France,  une  prime  à  un  nouveau  promu 
qui  consentait  ix  quitter  le  service,  ce  qui 
jusqu'à  un  certain  point  établissait  la  véna- 
lité des  grades.  Cette  coutume,  prohiijée  à 
partir  de  1731,  ne  disparut  réellement  qu'à 
la  Révolution. 

CONCOURS.  Épreuves  ou  examens  à 
subir  pour  obtenir  certains  emplois  ou  pour 
entrer  dans  certaines  Ecoles  militaires,  entre 
autres  l'Ecole  poli/tecliniqae,  l'Ecole  spéciale 
militaire  {Saint-djr) ,  l'Ecole  supérieure  de 
guerre,  les  Ecoles  de  médecine  ou  vétérinaire, 
les  Ecoles  de  sous-officiers  candidats  offi- 
ciers, les  candidats  adjoints  du  génie,  gardes 
d'artillerie,  etc. 

Ces  concours  comprennent  une  partie 
écrite  éliminatoire  et  un  examen  oral. 

Il  y  a  aussi,  annuellement,  des  concours 
de  tir   pour   décerner  les  2)rix  de  tir,  des 

concours  de  conduite  des  voitures,  etc. 

CONCURRENCE.  Compétition  de  plu- 
sieurs individus  qui"  aspirent  au  même  avan- 
tage et  s'efforcent  à  l'envi  de  l'obtenir.  En 
jurisprudence,  égalité  de  droit  entre  plu- 
sieurs personnes  sur  une  même  chose. 

Les  corps  de  troupe  et  l'administration 
militaire  doivent  provoquer  la  concurrence 
pour  les  achats  ou  adjudications  qu'ils  ont  à 
faire. 

CONDAMNATION.  Jugement  par  lequel 
on  est  condamné,  ou  par  lequel  on  con- 
damne. Se  dit  aussi  des  amendes  et  des 
d!)mniages-intérêts  auxquels  on  a  été  con- 
damné. 

CONDAMNÉ.  Celui  contre  lequel  a  été 
prononcée  une  peine  afflictive  ou  infamante. 

Les  condamnés  par  les  conseils  de  guerre 
ont  un  délai  de  24  heures  pour  se  pourvoir 
en  révision . 

CONDENSATION,  CONDENSER.  Em- 
ployé r;i rement  dans  le  sens  d'ordre  serré, 
de  rangs  serrés. 

CONDENSEUR.  Cylindre  fermé  et  vide 
d'ail-,  dans  lequel  arrive  un  jet  continu  d'eau 
froide  qui  perniet  la  condensation  de  la  va- 
peur dans  les  niacliines  à  vapeur. 

CONDITION.  Situation  d'une  personne 
ou  d'une  chose.  Circonstance  qui  limite  un 
droit  ou  qui  peut  exercer  une  influence  sur 
une  ol)li;.'ation,  une  convention.  Il  y  a  des 
conditions  à  remplir  pour  l'avancement,  pour 
entrer  dans  une  Ecole  militaire,  etc. 

CONDOTTIERE.  Nom  sous  lequel  on 
«h-signait  en  Italie,  aux  XIII»  siècle  cl 
.\IV«  siècle,  les  caiiitaines  de  soldats  merce- 


naires, et  qui,  plus  vantards  que  redouta- 
bles dans  les  combats,  rançonnaient  en  gé- 
néral sans  merci  les  vaincus.  Actuellement 
le  mot  s'emploie  dans  le  sens  d'aventurier 
s'engageant  à  servir  une  cause  dans  un  inté- 
rêt personnel. 

CONDUCTEURS.  Soldat  chargé  de  la 
conduite  du  matériel  roulant.  Il  y  a  des 
conducteurs  du  train  des  équipages  militaires, 
d'artillerie  (canonniers-conducteurs)  et  du 
génie  (sapeurs -conducteurs). 

L'infanterie  en  a  également  pour  con- 
duire son  convoi  régimentaire  et  ses  caissons 
de  munitions. 

Se  disait  au  moyen  âge  pour  chef  de  sol- 
dats aventuriers. 

Pour  les  télégraphes  de  campagne  et  pour 
les  mines,  on  fait  usage  de  conducteurs  (fils 
ou  câbles)  de  divers  modèles.  Dans  les  mines, 
ils  servent  à  transmettre,  à  distance,  le  feu 
aux  fourneaux.  11  y  a  les  COnducteurs- 
maîtres,  consistant  en  7  fils  fins,  réunis  en 
torsade,  recouverte  d'une  enveloppe  isolante, 
et  les  conducteurs  secondaires  (à  em- 
ployer entre  les  conducteurs-maîtres  et  les 
fourneaux)  et  consistant  en  un  câble  de  deux 
fils  de  cuivre  isolés  l'un  de  l'autre. 

CONDUIRE.  Mener  ou  diriger  un  convoi, 
des  recrues,  des  chevaux  de  remonte,  etc.,  à 
leur  destination. 

CONDUITE.  Action  de  mener,  de  guider. 
Se  dit  du  commandement  des  peuples  et  des 
armées.  Manière  d'agir,  de  se  comporter. 

Direction  de  travaux  de  construction,  de 
fortification,  de  siège,  etc. 

Les  militaires  qui  se  comportent  liien  au 
régiment,  reçoivent  au  moment  de  leur  dé- 
part en  congé,  un  certificat  de  bonne  con- 
duite. 

Des  gi'adés  sont  désignés  pour  servir  de 
cadres  de  conduite  aux  recrues  qui  rejoignent 
leur  corps. 

CONFECTION.  Action  par  laquelle  on 
fait,  on  faltrique  quelque  chose.  La  confec- 
tion des  effets  d'habillement,  de  grand  et  de 
petit  équipement,  de  harnachemtmt,  néces- 
saires à  l'armée,  est  exécutée  par  des  ate- 
liers civils  et  par  les  ateliers  régimentaires. 
Il  y  a  tendance  à  augmenter  la  quantité  des 
confections  confiées  à  ces  derniers. 

Les  corps  sont  également  chargés  de  la 
l'onfection  des  fascinages,  des  cartouches  de 
tir  réduit  et  de  certains  objets  nécessaires  à 
leur  inslrui'lion. 

CONFECTIONNÉ.  Effet  fabriqué. 
CONFECTIONNEUR.  Celui  qui  confec- 
tionne des  ell'els. 

CONFÉDÉRATION.  Union  ou  alliance 
de  plusieurs  Etats  en  vue  de  défendre  une 
cause  commune:  chaque  puissance  .s'engage 


CONFÉDÉRÉ. 


'I(ii 


CONGE, 


à  fournir  un  certain  contingent  de  troupes 
en  cas  de  liesoin. 

CONFÉDÉRÉ.  Les  forces  qui  se  réunis- 
sent par  confédération  sont  des  forces  confé- 
dérées. On  dit  simplement  les  confédérés  pour 
signifier  l'armée  confédérée. 

CONFÉRENCE.  Réunion  de  plusieurs 
militaires,  souvent  de  différents  services, 
pour  s'entretenir  sur  une  affaire  ou  une 
question  importante.  Espèce  de  cours  fait 
devant  une  réunion  de  plusieurs  personnes  : 
telles  sont  les  conférences  faites  chaque  an- 
née devant  les  officiers  sur  les  différentes 
parties  de  l'art  militaiie. 

CONFIRMATION.  Appiobation  donnée 
par  un  conseil  de  révision  à  un  jw/einent 
qui  lui  a  été  renvoyé. 

CONFLIT.  Choc,  lutte.  En  droit  admi- 
nistratif, on  donne  le  nom  de  conflit  à  une 
lutte  de  compétence  entre  deux  autorités, 
deux  juridictions. 

11  y  a  conflit  de  juridiction,  lorsque  les 
deux  autorités  sont  de  même  ordre. 

11  y  a  conflit  d'attributions,  lorsque  la 
lutte  s'élève  entre  le  pouvoir  judiciaire  et 
le  pouvoir  administratif. 

Le  droit  d'élever  le  conflit  appartient  au 
préfet  ;  il  doit  proposer  d'abord  à  l'autorité 
judiciaire  un  déclinatoire  d'incompétence; 
si  celle-ci  persiste,  il  prend  dans  la  quinzaine 
un  arrêté  de  conflit. 

On  surseoit  alors  à  toute  procédure  et 
l'affaire  est  portée  devant  le  tribunal  des 
co)ifUls. 

CONFORMATION.  Manière  dont  sont 
disposées  entre  elles  les  différentes  parties 
d'un  corps  organisé,  tel  que  l'homme,  le 
cheval . 

Les  vices  de  conformation  qui  s'opposent 
à  la  marche  ou  à  l'exécution  du  service  mi- 
litaire sont  des  cas  de  réforme. 

CONFRONTATION.  Entrevue  d'un  ac- 
cusé et  des  témoins  à  charge  avant  le  com- 
mencement du  procès.  N'est  plus  en  usage 
actuellement  dans  \a.  justice  mililaire. 

CONGÉ.  Permission  de  s'absenter  pen- 
dant plus  de  30  jours  ;  autorisation  donnée 
à  un  militaire  de  rentrer  dans  ses  foyers. 
Les  différentes  espèces  de  congés  accordés 
aux  militaires  sont  :  les  congés  pour  affaires 
personnelles,  les  congés  de  convalescence,  les 
congés  â  titre  de  soutien  de  famille,  les  con- 
gés pour  aller  faire  usage  des  eaux,  les 
congés  pour  aller  à  l'étranger,  les  congés 
de  réforme. 

—  à  titre  de  soutien  de  famille.  Us 
sont  délivrés  par  les  chefs  de  corps  ou  de 
service  aux  militaires  ayant  un  an  ou  deux 
ans  de  présence  sous  les  drapeaux,  jusqu'à 
concurrence  de   1    p.    100  de  l'effectif   des 


hommes  de  la  classe,  après  la  première  an- 
née, et  i  p.  100  après  la  seconde.  Ces  con- 
gés sont  valables  jusqu'à  l'époque  du  pas- 
sage des  titulaires  dans  la  réserve  de  l'armée 
active  ;  il  est  fait  mention  de  leur  renvoi  sur 
le  livret  individuel. 

Chaque  demande  doit  comprendre  à  l'ap- 
pui :  1"  un  relevé  des  contributions  payées 
par  la  famille  et  certifié  par  le  percepteur; 
2°  un  ceitificat  modèle  n°  o  portant  l'avis 
motivé  de  trois  pères  de  famille,  ainsi  que 
celui  du  Conseil  municipal. 

—  de  convalescence.  Ils  sont  accordés 
dans  la  limite  de  trois  mois  pour  les  officiers 
et  de  six  mois  pour  les  hommes  de  troupe, 
par  le  général  de  brigade  commandant  la 
subdivision  de  région,  ils  peuvent  être  pro- 
longés dans  les  mêmes  conditions  de  durée  ; 
toutefois,  les  propositions  formées  en  f'aveui- 
des  officiers  sont  transmises  au  Ministre, 
quand  elles  ont  pour  effet  de  porter  à  plus 
de  six  mois  la  durée  totale  de  l'absence. 

Les  demandes  de  congé  et  de  prolongation 
de  congé  de  convalescence  sont  appuyées  des 
certificats  de  visite  et  de  contrevisite  déli  ■ 
vrés  par  les  médecins  traitants  et  les  méde- 
cins chefs  des  hôpitaux  ;  lorsque  les  mili- 
taires sont  en  liaitement  dans  des  hospices 
civils,  la  contrevisite  est  alors  passée  par  des 
médecins  militaires. 

Les  généraux  de  brigade  qui  accordent  les 
congés  de  convalescence  peuvent,  en  même 
temps,  accorder  la  solde  de  présence  pour 
une  durée  d'un  mois;  cette  solde  peut  être 
accordée,  pour  une  durée  plus  longue,  jjar 
les  généraux  commandant  les  corjis  d'armée. 

—  de  réforme.  Ils  sont  dèhvrés  par  la 
commission  spéciale  de  réforme.  11  y  en  a  de 
deux  espèces  :  le  congé  n°  1  est  délivré 
lorsque  la  réforme  a  été  prononcée,  soit  pour 
blessures  reçues  dans  un  service  commandé, 
soit  pour  infirmités  contractées  dans  les  ar- 
mées de  terre  ou  de  mer,  soit  enfin  pour 
infirmités  existant  avant  l'incorporation, 
mais  ayant  ultérieuiement  acquis,  en  raison 
des  fatigues  du  service,  un  développement 
entraînant  l'incapacité  de  servir. 

Les  titulaires  du  congé  n°  1  ouvrent,  en 
faveur  de  leurs  frères,  la  dispense  prévue 
par  le  paragraphe  6  de  l'article  21  de  la  loi 
du  15  juillet  1889. 

Ce  congé  peut  ouvrir  des  droits  à  une 
gratification  renouvelable,  dans  le  cas  où  les 
blessures  ou  infirmités  diminueraient  la  ca- 
pacité de  travail  du  titulaire. 

Les  titres  de  ces  congés  sont  établis  et 
signés  par  le  commandant  de  recrutement. 
visés  par  le  sous-intendant  militaire  et  le 
général  de  brigade,  et  approuvés  par  le  gé- 
néral commandant  le  corps  d'armée. 


CONGÉDIER. 

Le  congé  n"  2  est  délivré  par  la  coHnHt.s- 
sion  spéciale  de  réforme,  dans  les  cas  où  la 
réforme  a  été  prononcée,  soit  pour  des  bles- 
sures rerues  hors  du  service,  soit  pour  des 
infirmités  contractées  hors  des  armées  de 
terre  ou  de  mer. 

li  n'est  pas  délivré  de  titre  de  congé  n°  2, 
le  commandant  de  recrutement  se  borne  à 
porter  la  date  et  les  motifs  de  la  réforme 
sur  les  livrets  matricule  et  individuel  de 
l'homme. 

—  pour  affaires  personnelles,  lis  sont 
accordés  dans  la  limite  de  trois  mois  au.K 
officiers  et  aux  hommes  de  troupe  rengagés 
et  comrnissionnés,  par  les  gouverneurs  mili- 
taires, par  les  généraux  commandant  les 
corps  d'armée  ou  les  troupes  d'occupation 
dans  les  protectorats  ;  au  delà  de  trois  mois, 
ils  sont  accordés  par  le  Ministre. 

Ces  mêmes  officiers  généraux  peuvent  ac- 
corder des  congés,  sans  limite  de  durée,  aux 
militaires  en  instance  de  retraite. 

Les  congés  pour  affaires  personnelles  sont 
accordés  :  avec  solde  d'absence  aux  officiers 
assimilés  et  aux  sou s-of liciers  rengagés  ou 
commissionnés  ;  sans  solde,  à  tous  les  autres 
militaires. 

Les  demandes  de  prolongation  de  congé 
sont  adressées  au  général  commandant  la 
subdivision  territoriale,  qui  les  transmet  à 
qui  de  dioit. 

—  pour  aller  à  l'étranger.  Ils  ne  sont 
accordés  que  jjar  le  Ministre,  qui  en  règle 
les  conditions  ;iu  point  de  vue  de  la  solde. 

—  pour  aller  faire  usage  des  eaux. 
Ces  congés,  dont  la  durée  ne  peut  dépasser 
deux  mois,  sont  délivrés  par  les  gouverneurs 
militaires  et  les  généraux  commandant  les 
corps  d'armée  ;  les  demandes  sont  accompa- 
gnées de  certificats  de  visite  spéciaux  indivi- 
duels. 

La  solde  de  présence  est  allouée  pour 
toutes  les  journées  passées  aux  eaux  et  pour 
les  délais  de  route  et  de  tolérance. 

CONGÉDIER.  Envoyer  en  congé.  Ren- 
voyer quelqu'un. 

CONGRÈS.  Réunion  de  plénipotentiaires 
de  divers  pays  après  une  guerre  pour  régler 
les  diverses  questions  soulevées  par  l'état  de 
guerre  l'ntre  les  puissances  intéressées. 

CONGRE VE  (Y.  Fum-). 

CONIQUE.  La  chambre  du  fusil  se  com- 
pose de  troncs  de  cône  successifs  raccordés 
et  dont  le  dernier,  qui  sert  de  logement  à  la 
balle,  raccorde  la  chambre  avec  l'âme.  On 
dit  que  la  chambre  est  conique.  Il  y  a  éga- 
lement des  projectiles  coniques. 

CONJURATION.  Conspiration  contre  le 
•nouvel, lin  ou  l'Htat. 


165  CONQUÊTE. 

CONJURÉ.  Celui  qui  prend  part  à  une 
cuiijuvntion ,  à  un  coniplol. 

CONNAISSANCE.  Se  dit  pour  science. 
Ainsi,  ciDinaiasiance  du,  terrain,  signifie  qu'on 
sait  distinguer  les  formes  et  les  propriétés  du 
terrain  pour  en  tirer  le  meilleur  parti  au 
point  de  vue  militaire. 

De  même,  pour  chaque  concours,  il  est 
exigé  certaines  ra/*Ham«Hces,  c'est-à-dire  cer- 
taines parties  des  sciences  civiles  ou  mili- 
taires. 

La  connaissance  du  cheval  est  exigée 
des  officiers  de  cavalerie. 

CONNAISSEMENT.  Etat  signé  des  ob- 
jets faisant  partie  d'une  cargaison.  C'est  une 
police  de  chargement  par  laquelle  celui  qui 
transporte  des  marchandises  sur  un  navire, 
s'engage  à  les  remettre  à  destination  à  des 
conditions  prévues. 

CONNAÎTRE.  Avoir  autorité  pour  sta- 
tuer sur  certaines  affaires. 

CONNÉTABLE.  Un  des  grands  officiers 
de  la  couronne  sous  l'ancienne  monarchie  ; 
chef  des  armées  en  l'absence  du  roi  à  partir 
de  1191.  A  partir  de  cette  époque,  le  conné- 
table prit  une  importance  considérable,  qui 
inquiéta  souvent  les  rois  ;  il  avait  des  privi- 
lèges fort  nombreux,  des  pouvoirs  considé- 
rables dans  toute  la  France  et  une  juridic- 
tion presque  absolue  sur  les  armées.  Il  était 
inamovible  et  avait  le  droit  de  mettre  la 
main  sur  les  plus  liants  seigneurs  de  l'Etat, 
tandis  qu'il  était  inviolable  pour  tout  autre 
que  le  roi.  Cette  charge  resta  quelquefois 
vacante  et  elle  fut  réellement  supprimée 
sous  Louis  XIU,  par  Richelieu,  en  1627. 

CONNÉTABLIE.  Fonctions  de  connéta- 
ble. Juridiction  du  connétable  et  des  maré- 
chaux de  France  (même  après  la  suppres- 
sion du  connétable)  sur  les  gens  de  guerre 
et  sur  ce  qui  concernait  la  guerre,  tant  au 
civil  qu'au  militaire. 

Il  y  eut  une  compagnie  de  connétablie éta- 
blie en  1760,  et  que  l'on  croit  être  l'origine 
de  la  maréchaussée.  Après  la  suppression  du 
connétable,  cette  compagnie  devint  la  garde 
du  tribunal  des  ninréchau.v  de  France  ;  elle  a 
subsisté  jusqu'en  1790. 

CONQUÉRANT.  Celui  qui  a  fait  des 
conquêtes.  Les  grands  conquérants  n'ont  ja- 
mais pu  rien  fonder  de  stable. 

CONQUÉRIR.  Soumettre  par  les  armes 
une  ri'rtaiiie  étendue  de  pays. 

CONQUÊTE.  Occupation  à  main  armée. 
par  le  droit  du  plus  fort,  de  pays  étraiigei^s. 
(^'esl  un  nom  honnête  donné  à  une  usurpa- 
tion ou  à  une  spoliation  dont  la  guerre  est 
l'occasion  et  l'armée  le  moyen.  Les  conquêtes 
ont  presque  toujours  été  la  cause  d'inimitiés 


CONQUISITEUR. 

prolongées,  de  rivalités  redoutables  et  de 
guerres  nouvelles. 

CONQUISITEUR.  Sortes  d'officiers  re- 
cruteurs pour  les  milices  romaines. 

CONSCRIPTION.  Système  de  recrute- 
me.nl  inauguré  en  France  en  1798,  et  qui 
consiste  à  inscrire  tous  les  citoyens  ayant 
l'âge  déterminé  et  appelés  par  la  loi  à  faire 
partie  de  l'armée,  puis  à  faire  désigner  par 
le  sort  ceux  qui  seront  appelés  sous  les  dra- 
peaux. 

Ce  système  a  duré  jusqu'en  1872,  épo- 
que à  laquelle  le  service  militaire  devint 
obligatoire  pour  tous  les  Français  valides,  et 
le  mot  de  recrutement  a  été  substitué  à  celui 
de  cmncriptian. 

Pourtant,  on  désigne  encore  sous  le  nom  de 
conscription  des  chevaux,  lé  recensement 
des  cbevaux  et  mulets  remplissant  les  con- 
ditions voulues  pour  le  service  de  l'armée 
en  cas  de  guerre, 

CONSCRIT.  Celui  qui  était  appelé  au 
service  militaire  pendant  la  période  de  1798 
à  1872.  La  loi  n'admet  plus  cette  dénomi- 
nation qui  est  remplacée  par  celle  de  jeuue 
soldai  appelé. 

Se  dit  quelquefois  ironiquement  pour  dé- 
signer un  novice  dans  la  profession  des 
armes. 

CONSEIL.  Ce  mot  sert  à  désigner  un 
grand  nombre  de  corps  de  nature  fort  di- 
verse. Nous  allons  passer  successivement  en 
revue  ceux  qui  intéressent  l'armée. 

—  d'administration.  Conseil  qui  est 
cbargé  d'exercer  l'administration  dans  cba- 
que  corps  de  troupe.  Le  conseil  d'adminis- 
traion  d'un  l'égiment  et  d'un  corps  organisé 
sous  le  titre  de  bataillon  ou  escadron,  se  com- 
pose de  cinq  membres  :  le  chef  de  corps,  pré- 
sident; le  'major,  lapporteur;  le  trésorier, 
secrétaire;  Y  officier  d'habillcmeut  ;  un  capi- 
taine commandant  une  unité  administrative. 

Lorsque  le  corps  est  divisé,  le  conseil 
d'administration  de  la  portion  centrale  est 
présidé  par  le  commandant  de  cette  frac- 
tion. 

Dans  le  cas  où  le  major  commande  la 
portion  centrale,  il  prend  la  présidence  du 
conseil,  et  celui-ci  se  trouve  réduit  à  quatre 
membres  ou  même  à  trois,  s'il  ne  reste  que 
trois  officiers. 

La  portion  séparée  est  administrée  par 
un  conseil  éventuel,  si  elle  comprend  au 
moins  6  compagnies.  Le  conseil  éventuel 
comprend  les  cinq  membres  suivants  :  le 
commandant  du  détachement,  président; 
l'officier  faisant  fonctions  de  major,  rappor- 
teur ;  Y  officier  payeur,  secrétaire  ;  Y  officier 
délégué  pour  riiabiUement ;  un  capitaine 
commandant  vue  unilé  administrative. 


166  CONSEIL. 

Le  conseil  d'administration  délibère  en 
séance. 

Les  membres  se  réunissent  sur  la  convoca- 
tion du  président  ;  ils  ont  voix  délibérative, 
les  moins  élevés  en  grade  votant  les  pre- 
miers. 

Les  décisions  sont  prises  à  la  majorité  des 
voix  et  sont  inscrites  sous  forme  de  procés- 
verhal,  sur  le  registre  des  délibérations. 

—  de  défense,  il  est  constitué  par  le 
gouverneur  d'une  place  dés  la  déclaration 
de  Yétat  de  guerre,  pour  prendre  la  place  de 
la  commission  de  défense,  et  composé  de  la 
même  manière  que  celle-ci,  11  est  réuni  sur 
un  ordre  du  gouverneur  et  délibère  sur  tou- 
tes les  questions  intéressant  la  défense  dont 
il  est  saisi,  mais  les  délibérations  ne  sont 
valables  que  si  tous  les  membres  ou  sup- 
pléants sont  présents.  Le  secret  le  plus  ab- 
solu doit  être  observé. 

Dans  les  cas  graves,  le  gouverneur  con- 
sulte séparément  les  divers  membres  réunis 
en  conseil,  mais,  dans  tous  les  cas,  il  décide 
seul  et  sous  sa  responsabilité. 

—  de  discipline.  Il  est  chargé  d'émettre 
des  avis  au  sujet  des  soldats  que  les  capi- 
taines jugent  passibles  d'être  envoyés  dans 
une  compagnie  de  discipline,  en  raison  des 
punitions  qui  leur  ont  été  infligées. 

Ce  conseil  se  compose  de  cinq  membres 
pour  un  régiment,  savoir  :  un  clief  de  batail- 
lon ou  d'escadron,  président;  les  deux  plus 
anciens  capitaines  de  compagnie  et  les  deux 
plus  anciens  lieutenants,  membres;  tous  pris 
liors  du  bataillon,  de  l'escadron  ou  de  la  bat- 
terie de  l'inculpé. 

Dans  un  bataillon  foiinant  corps,  ce  con- 
seil se  compose  également  de  cinq  membres, 
savoir  :  le  plus  ancien  capitaine,  président  ; 
les  deux  plus  anciens  lieutenants  ;  et  les 
deux  plus  anciens  sous-lieutenants,  membres. 

Dans  un  détacbement  commandé  par  un 
officier  supérieur,  la  composition  du  conseil 
de  discipline  est  celle  qui  est  fixée  pour  le 
régiment,  si  c'est  possible  ;  dans  le  cas  con- 
traire, elle  est  analogue  à  celle  du  conseil  de 
bataillon  formant  corps. 

Dans  les  petits  détachements,  le  général 
de  brigade  commandant  la  subdivision  de 
région,  désigne  les  officiers  qui  doivent  com- 
poser le  conseil  de  discipline,  lorsque  c'est 
nécessaire. 

—  d'enquête.  11  est  chargé  de  donner 
un  avis  motivé  sur  la  reddition  de  toute 
place  forte,  en  indiquant  ce  qui,  dans  la  dé- 
fense, paraît  mériter  l'éloge  ou  le  blâme. 

11  est  composé  d'un  maréchal  de  France, 
et,  à  son  défaut,  d'un  amiral  ou  d'un  géné- 
ral de  division,  président  ;  et  de  quatre  offi- 
ciers généraux,  dont  un  de  l'artiileiie  et  un 


CONifelL. 


<67 


CONSEIL. 


du  génie,  quel  qiie  soit  le  grade  de  l'officier 
qui  commandait  la  place. 

Vu  intendant  général  ou  un  intendant 
militaire  y  est  adjoint  avec  voix  consulta- 
tive, en  ce  qui  concerne  les  approvisionne- 
ments des  subsistances. 

Il  existe  une  autre  espèce  de  cotist'il  d'en- 
quête, qui  est  chargé  d'émettre  un  avis  sur 
la  mise  en  réforme  d'un  officier.  U  y  a  trois 
sortes  de  ces  conseils  if  enquête  :  i°  le  conseil 
de  régiment  (ou  corps  de  troupe  formant  ba- 
taillon ou  escadron),  pour  les  officiers  subal- 
ternes de  ces  corps.  Les  membres  en  sont 
nommés  par  le  général  de  division  et  pris 
parmi  les  officiers  du  corps,  ou  à  défaut,  de 
la  division  ;  2°  le  conseil  df  région  ou  de 
corps  d'armée,  pour  les  officiers  sans  troupe, 
de  grade  subalterne,  et  pour  tous  les  offi- 
ciers supérieurs.  La  nomination  des  mem- 
bres revient  au  général  commandant  le 
corps  d'armée,  qui  les  choisit  parmi  tous  les 
officiers  de  la  région  ;  S**  les  conseils  spé- 
ciaux, pour  les  officiers  généraux  et  assi- 
milés dont  le  Ministre  a  seul  le  droit  de 
désigner  les  membres,  pris  dans  le  cadre  de 
l'état-major  général. 

Lo  conseil  d'enquête  se  compose  toujours 
do  cinq  membres,  en  activité,  tous  plus 
élevés  en  grade,  ou  plus  anciens  en  grade 
que  l'officier  objet  de  l'enquête.  Ces  membres 
sont  choisis,  à  tour  de  rôle,  sur  une  liste 
générale  dressée  dans  les  corps,  les  régions 
ou  au  ministère  de  la  guerre.  Deux  des 
membres  du  conseil  doivent  être  de  l'arme 
ou  du  service  de  l'officier  inculpé  ;  de  plus, 
il  partir  du  grade  de  capitaine,  il  y  a  tou- 
jours deux  officiers  du  grade  de  l'inculpé  et 
jamais  plus  de  deux. 

Le  chef  de  l'Etat  ne  peut  mettre  en  ré- 
forme l'officier  inculpé  que  si  le  conseil  d'en- 
quête émet  un  avis  défavorable  à  ce  dernier. 

—  de  guerre,  il  en  existe  un  par  corps 
d'armée  à  l'intérieur  et  un  par  division  en 
Algérie,  en  temps  de  paix  ;  aux  armées  en 
campagne,  il  en  existe  un  ou  deux  pour 
i-haque  quartier  général  d'armée  ou  de  corps 
d'armée,  un  ou  deux  par  division  active,  et 
deux  dans  chaque  place  forte  investie. 

En  temps  de  paix,  le  conseil  de  guerre  se 
compose  de  7  membres  :  1  colonel  ou  lieute- 
nant-colonel, président  ;  1  chef  de  bataillon, 
2  capitaines,  1  lieutenant,  1  sous-lieutenant 
l't  1  sous-officier.  Cotte  composition  varie, 
d'ailleurs,  avec  le  grade  de  l'accusé,  mais 
sans  qu'il  y  ait  jamais  d'officiers  du  grade 
inférieur,  ni  jamais  plus  de  deux  officiers  du 
même  grade  que  l'accusé. 

Eu  campagne,  le  conseil  de  guerre  n'est 
composé  que  do  5  membres,  savoir  :  1  co- 
lonel ou  lieutenant-colonel,  président  ;  l  chef 


de  bataillon  ou  d'escadrons,  i  capitaine. 
i  lieutenant  ou  sous-lieutenant  et  1  sous- 
officier. 

Dans  les  places  assiégées,  la  composition 
du  conseil  de  guerre  est,  en  principe,  le 
même  qu'aux  armées  ;  mais,  ù  défaut  d'of- 
ficiers de  l'armée  active,  le  gouverneur  peut 
désigner  des  officiers  en  congé,  en  retraite 
ou  en  non-activité,  et,  au  besoin,  la  totalité 
des  juges  peut  être  d'un  grade  inférieur  à 
celui  de  l'accusé. 

Tout  conseil  de  j/weiTe  comprend,  en  outre, 
nu  commissaire  du  Gouvernement  et  un  rap- 
porteur, pris  parmi  les  officiers  supérieurs 
ou  les  capitaines  en  activité  ou  en  retraite, 
enfin,  un  officier  d'administration  greffier,  un 
adjudant  commis-greffier  et  un  sergent  huis- 
sier-appariteur. 

La  compétence  des  conseils  de  guerre 
s'étend  à  tous  les  crimes  et  délits  commis  par 
les  militaires,  qu'ils  soient  prévus  par  le 
Gode  spécial  militaire  ou  par  le  Code  pénal 
civil,  à  l'exception,  toutefois,  des  contra- 
ventions pour  infractions  aux  lois  sur  la 
diasse,  la  pèche,  les  douanes,  les  octrois,  les 
forêts,  les  contributions  indirectes,  etc. 

—  de  régiment,  il  est  chargé  d'émettre 
un  avis  au  sujet  des  demandes  de  rengage- 
ments des  sous-officiers.  11  est  composé  de 
8  membres,  savoir  :  le  colonel,  le  lieutenant- 
colonel,  2  chefs  de  bataillon  et  4  capitaines. 
11  siège  à  la  portion  centrale  pour  toutes  les 
fractions  du  corps  stationnées  eu  France. 

Le  général  commandant  le  corps  d'armée 
ne  peut  refuser  l'autorisation  de  rengage- 
ment que  si  ra\is  du  conseil  est  défavorable 
au  sous-officier. 

—  de  revision.  Tribunal  supérieur  qui 
est,  pour  les  militaires,  ce  qu'est  la  Cour  de 
cassation  pour  les  civils,  c'est-à-dire  qu'il  ne 
peut  que  confirmer  les  jugements  des  con- 
seils de  guerre,  ou  les  annuler,  et  renvoyer 
l'accusé  devant  un  autre  conseil  de  guerre. 

En  temps  de  paix,  il  existe  deux  conseils 
de  révision,  l'un  à  Paris,  l'autre  à  Alger;  en 
temps  de  guerre,  il  en  existe  un  au  quartier 
général  de  chaque  armée  et  un  dans  chaque 
place  assiégée. 

En  temps  de  paix,  le  conseil  se  compose 
de  5  membres  :  1  général  de  brigade,  prési- 
dent ;  2  colonels  ou  lieutenants-colonels  et 
2  cliefs  de  bataillon  ou  d'escadrons. 

Aux  armées  en  campa^rne,  le  conseil  de 
revision  peut  être  réduit  à  3  juges  :  1  co- 
lonel ou  lieuteiuint-colonel  et  2  chefs  de 
bataillon  ou  d'escadrons.  Dans  une  place 
assiégée,  sa  composition  est  la  même  qu'en 
campagne  ;  majs  le  gouverneur  peut  dési- 
gner, au  besoin,  des  officiers  eu  congé,  en 
retraite  ou  cri  iion-;u'tivité. 


CONSEIL. 


168 


CONSERVE. 


Un  officier  supérieur  est,  en  outre,  dé- 
signé en  qualité  de  commissaire  du  Gouver- 
nement ;  l'un  des  juges,  à  tour  de  rôle, 
remplit  les  fonctions  de  rapporteur;  enfin, 
xui  officier  d'arlniinistratioii  est  greffier. 

—  de  re vision  cantonal.  Il  est  chargé 
de  revoir  les  opérations  de  recrutement  dans 
chaque  canton,  d'entendre  les  réclamations 
auxquelles  ces  opérations  peuvent  donner 
lieu,  et  enfin  de  juger  en  séance  publique  les 
causes  d'exemption  et  de  dispense  prévues 
par  la  loi. 

Il  se  compose  du  piéfet,  président  ;  d'un 
conseiller  de  préfectuie,  d'un  membre  du 
conseil  général,  d'un  membre  du  conseil 
d'arrondissement  et  d'un  officier  généial  ou 
supérieur  désigné  par  l'autorité  militaire. 

Le  préfet  peut  être  remplacé  par  le  secré- 
taire général  ou  par  un  conseiller  de  préfec- 
ture ;  le  conseiller  général  et  le  conseiller 
d'arrondissement  sont  pris  dans  un  canton 
antre  que  celui  ou  siège  le  conseil  de  revi- 
sion. Tous  ces  meinbies  ont  voix  délibéra- 
tive.  En  cas  d'absence  de  l'un  d'eux,  autre 
que  le  généial  ou  l'officier  supérieur,  le  con- 
seil peut  néanmoins  délibérer,  mais  les  déci- 
sions doivent  être  prises  à  la  majoiitê  de 
trois  voix,  sinon  elles  sont  ajournées. 

Assistent  également  aux  opérations  du 
lOiiseil  :  un  sous-intendant  militaire.  |)onr 
remplir  les  fonctions  de  commissaire  du  (îou- 
vernement  ;  le  commandant  de  reciutement, 
pour  prendre  les  signalements  et  les  ren- 
seignements sur  l'aptitude  des  hommes  a.u\ 
différentes  armes  ;  un  médecin  militaire, 
pour  donner  son  avis  sni'  l'ajiUtude  phy- 
sique des  hommes. 

Les  décisions  du  conseil  de  revision  sont 
définitives  ;  elles  peuvent,  néanmoins,  être 
attaquées  devant  le  Conseil  d'Etat  pour  in- 
compétence, excès  de  pouvoir  ou  violation  de 
la  loi. 

—  de  revision  départementaL  11  est 
chargé  de  prononcer,  en  séance  publique, 
sur  les  demandes  de  dispense,  à  titre  de  sou- 
liens  de  famille,  stipulées  à  l'article  22  de 
la  loi  du  15  juillet  1889.  Il  est  composé 
comme  le  conseil  de  revision  cantonal,  mais 
il  lui  est  adjoint  deux  autres  membres  du 
conseil  général. 

—  supérieur  de  la  guerre.  Conseil 
consultatif  S])écialement  chargé  de  l'examen 
des  questions  qui  se  rattachent  à  la  prépa- 
ration de  la  guerre.  Il  est  composé  de 
12  membies,  dont  4  membres  de  droit  et 
8  membres  nommés  par  décret. 

Les  4  membres  de  droit  sont  :  le  Ministre 
de  la  guerre,  président  ;  le  chef  d'état-major 
général,  rapporteur  ;   le  j)résident  du  comité 


technique  d'artillerie  et  le  président  du  comité 
technique  du  génie. 

Les  8  membres  nommés  par  décret  sont 
pris  parmi  les  généraux  de  division  que 
leurs  services  désignent  pour  prendre  des 
commandemenls  importants  en  temps  de 
guerre. 

Les  directeurs  de  divers  services  du  minis- 
tère de  la  guerre  peuvent  être  admis  au 
conseil  à  titre  consultatif  pour  la  discussion 
des  affaires  de  leur  ressort.  Le  sous-chef 
d'état-major  général,  chargé  du  bureau  des 
opérations  militaires,  remplit  les  fonctions  de 
seciétaire. 

CONSEILLER.  Celui  qui  donne  un  con- 
seil ;  celui  qui  est  membre  d'un  conseil. 

CONSENTEMENT.  Autorisation  donnée 
par  celui  i|ni  a  le  droit  de  conclure  un  acte. 
Le  consentement  du  père  est  exigé  pour  le 
jeune  Jiomme  qui  veut  s'engager  avant 
21  ans.  Pour  changer  de  corps,  le  consente- 
ment des  deux  chefs  de  corps  est  nécessaire. 

CONSERVATEUR  des  bâtiments  mi- 
litaires. Ancienne  dénomination  des  caser- 
niers. 

CONSERVATION.  Des  règles  et  des  dis- 
|)Ositioiis  |»articulières  sont  prévues  pour  la 
conservation  des  chevaux,  des  locaux,  du 
matériel  et  des  effets  entretenus  dans  les 
magasins  ou  mis  par  l'administration  à  la 
disposition  des  particuliers  ou  des  unités 
dans  l'intérêt  du  service. 

CONSERVATOIRE.  C'est  au  Conserra- 
toire  de  musique,  à  Paris,  que  les  candidats 
chefs  ou  sous-chefs  de  musique  vont  subir  leur 
concours  d'admission . 

CONSERVE.  Substance  alimentaire  pré- 
paiée  de  manière  à  se  conserver  longtemps. 

Les  conserves  utilisées  dans  l'année  sont 
celles  de  légumes  frais,  de  viande,  les  po- 
tages condensés  et  les  salaisons. 

Les  conserves  de  légumes  frais  des- 
séchés et  comprimés  se  composent,  soit  de 
légumes  d'une  seule  espèce,  soit  d'un  amal- 
game de  diverses  espèces.  Les  tablettes  sont 
conservées  dans  des  boîtes  de  fer-blanc  ou  de 
zinc.  On  doit  pouvoii'  les  conserver  deux  ans. 

Les  conserves  de  viande  sont  préparées 
avec  du  bœuf  ou  du  mouton  cuit  et  désossé 
renfermé  dans  des  boîtes  en  fer-blanc  fer- 
mant hermétiquement,  de  manière  à  le 
mettre  à  l'abri  de  l'action  de  l'oxj'gène  de 
l'air.  La  viajide  provient  des  meilleures  par- 
ties de  l'animal  ;  elle  est  placée  dans  les 
boîtes  avec  sa  gelée  et  sa  graisse  et  doit  pou- 
voir se  conserver  plus  de  deux  ans.  La  con- 
tenance de  ces  boîtes  est  de  1  kiiogr. ,  soit 
S  rations  normales  de  200  giammes,  ou 
4  rations  fortes  de  250  grannnes. 

Les  conserves  de  bœuf-mode  sont  pré- 


CONSERVER  les  distances. 


4  09 


CONSUL. 


parées  comme  les  précédentes  avec  du  bœuf 
et  des  carottes  cuits  placés  dans  des  boîtes  de 
1  kilogr.  fermant  hermétiquement.  Au-des- 
sous de  la  boîte  se  trouve  soudée  une  petite 
lampe  à  alcool  -irarnie  de  mèches,  qui  suffit 
à  réchauffer  le  contenu.  Ces  conserves  sont 
destinées  aux.  avant-postes  qui  ne  peuvent 
pas  faire  de  feu. 

CONSERVER  les  distances.  Pour  éviter 
les  à-coups  dans  les  marches,  chaque  file, 
chaque  partie  d'une  colonne,  chaque  corps 
ou  unité  doit  conserver  toujours  la  distance 
prescrite. 

CONSIGNATION.  Dépôt  d'une  somme 
ou  d'un  objet  entre  les  mains  d'une  per- 
sonne publique. 

CONSIGNE.  Punition  qui,  pour  les  ca- 
poraux et  soldats,  a  pour  effet  de  les  priver 
de  sortir  du  quartier  pendant  un  nombre  de 
jours  fixés.  Pour  les  sous-officiers,  il  y  ^  1* 
consigne  au  quartier,  qui  léporid  à  la 
précédente,  et  la  consigne  à  la  chambre, 
pendant  laquelle  ils  ne  doivent  quitter  la 
chambre  que  pour  le  service  et  où  ils  doi- 
vent même  prendre  leurs  repas. 

Ensemble  des  ordres  ou  instructions  qu'un 
rlief  de  poste  ou  une  sentinelle  doit  con- 
naître, exécuter  et  faire  observer.  Ce  genre 
de  consigne  doit  être  mentionné  par  écrit  au 
poste  ou  dans  la  guérite  de  la  sentinelle  ; 
néanmoins,  celle-ci  doit  la  répéter  verbale- 
ment, en  présence  du  aipural  de  pose,  à  la 
sentinelle  qui  la  relève  de  faction.  Il  y  a,  en 
outre,  la  consigne  générale  non  écrite  pour 
rendre  les  honneurs  ou  arrêter  les  rondes  on 
patrouilles,  et  des  consignes  verbales,  qui  ne 
peuvent  être  que  pour  un  jour. 

On  appelle  aussi  consigne  le  crochet  en  fer 
employé  pour  attiser  le  feu  dans  les  poêles 
de  troupe. 

—  (portier-).  Ancien  sous-officier  pré- 
posé à  la  surveillance  d'une  porte  de  forte- 
resse pour  examiner  les  entrants  et  les  sor- 
tants et  s'opposer  à  certaines  infractions. 
Logé  près  de  son  poste . 

CONSIGNE.  Militaire  puni  de  consigne. 
11  doit  répondre  à  des  batteries  ou  sonneries 
spéciales,  faites  pour  s'assurer  de  sa  pré- 
sence au  quartier  ;  il  doit  également  faire 
certaines  corvées. 

CONSIGNER.  Infliger  une  punition  de 
consigne.  Notitier  certaines  exceptions  ou 
pi'ohihitioiis. 

CONSOMMATION.  Action  de  consom- 
mer, '•'est-à-dire  de  se  servir  de  choses  qui 
se  détruisent  par  l'usage  qu'on  en  fait,  telles 
que  les  denrées,  les  li([uides,  etc.  Les  con- 
sunmiations,  dans  les  corps  de  troupe,  doi- 
vent être  justifiées  par  des  pièces  comptables 
et  répondre  à  des  besoins  jjrévus. 


CONSPIRATION  ;  CONSPIRER.  En- 
tente établie  entre  plusieurs  pour  renverser 
les  pouvoirs  établis. 

CONSTATATION.  Action  de  constater, 
de  certifier.  La  constatation  des  services 
militaires  est  faite  par  les  conseils  d'admi- 
nistration des  corps  au  moyen  des  registres 
matricules . 

CONSTITUANT.  Qui  entre  dans  la  cohi- 
position  d'un  corps  de  troupe. 

CONSTITUER.  Former,  organiser  une 
troupe. 

CONSTITUTIF.  Qui  fait  partie  inté- 
grante, qui  entre  dans  la  constitution 
d'un  corps  de  troupe,  des  cadres,  de  l'ordre 
de  bataille. 

CONSTITUTION.  Au  point  de  vue  mili- 
taire, la  constitution  exprime  le  principe  de 
l'organisation  des  forces  nationales  consti- 
tuant l'armée,  c'est-à-dire  tout  ce  qui  touche 
au  recrutement,  à  V administration,  au  com 
mandement,  à  la  hiérarchie,  à  la  composition 
des  diverses  parties  ou  armes  dont  l'en- 
semble forme  V armée. 

La  constitution  militaire  doit  surtout 
être  en  harmonie  avec  la  constitution  politique 
du  pays,  avec  le  génie  de  la  nation,  et  tenir 
compte  des  conditions  générales  de  la  nation 
et  de  celles  des  puissances  voisines,  de  la 
position  géographique,  de  la  sûreté  des  fron- 
tières, de  la  situation  probable  des  théâtres 
d'hostilité,  etc. 

Les  diverses  branches  dont  l'ensemble 
forme  la  constitution  militaire  d'un  pays 
devraient  êtie  fondues  en  un  tout  bien  har- 
monique et  non  discutées  séparément  de  ma- 
nière, tout  en  s'améliorant  sans  cesse,  à  ne 
pas  être  continuellement  revisées  au  gré  des 
ministres  ou  des  asseniljlées. 

Le  mot  constitution  signifie  aussi  organi- 
sation ;  e.T.  :  constitution  d'un  corps,  d'une 
place  forte,  etc. 

CONSTITUTIONNEL.  Qui  est  réglé  par 
une  constitution  ;  qui  défend  la  constitution 
(garde  constitutionnelle) 

CONSTRUCTION.  La  construction  des 
bcUiments  militaires,  des  ouvrages  de  forti- 
fication permanente  ou  de  cantjiiHfne  est,  en 
général,  dirigée  par  le  génie  militaire,  qui 
en  prépare  les  projets  ou  plans,  en  fait  le 
tracé  et  en  surveille  Ve.vécution. 

L'artilUerie  construit  ses  batteries  et  di- 
rige la  construction  de  ses  bâtiments  et  de 
son  matériel. 

CONSOLE.  Partie  du  revolver  qui  porte 
la  douille  dans  laquelle  est  vissé  le  canon. 

CONSUL.  Nom  donné  à  deux  magistrats 
qui  exerçaient  l'autorité  suprême,  cirile  et 
militaire,  dans  la  République  romaine.  Avec 
la  nmltiplication  des   armées  romaines,  les 


CONSULAIRE. 


170 


CONTRE. 


consuls  durent  être  représentés  ou  secondés 
par  des  proconsuls,  ou  espèce  de  sous-con- 
suls. La  constitution  de  l'an  viii  confia  le 
Gouvernement  de  la  République  française  à 
trois  consuls,  dont  Bonaparte,  premier  consul, 
devint  empereur  en  1804,  après  s'être  fait 
nommer  consul  à  vie  en  1802. 

Agent  diplomatique  envoyé  par  un  Gou- 
vernement dans  une  place  maritime  étrangère 
pour  y  pi'otéger  les  nationaux  et  les  opéra- 
tions commerciales  auxquelles  ils  se  livrent. 

Les  consuls  français  tiennent  un  registre 
des  nationaux  soumis  par  leur  âge  aux  obli- 
gations de  la  loi  de  recrutement  et  leur  faci- 
litent leur  rapatriement  en  cas  de  mobilisa- 
tion générale. 

Les  consuls  en  résidence  hors  d'Europe 
donnent  avis  aux  préfets  des  jeunes  gens  qui 
se  sont  établis  à  l'étranger  avant  l'âge  de 
19  ans  et  qui  y  occupent  une  situation  régu- 
lière. Ces  jeunes  gens  sont  dispensés  du  ser- 
vice militaire  en  temps  de  paix,  mais  ils 
doivent  justifier  de  leur  situation  chaque 
année  fart. 50  de  la  loi  du  15  juillet  1889). 

CONSULAIRE.  Qui  appartient  aux  con- 
suls. La  fiarde  consulaire  de  l'an  viii  fut 
l'origine  de  la  garde  impériale. 

CONSULTATIF.  Commission  ou  comité 
constitué  pour  donner  son  avis  sur  certaines 
matières  spéciales. 

CONTACT.  Opération  qui  a  pour  but  de 
suivre  constamment  et  de  près  la  trace  de 
l'ennemi  dans  tous  ses  mouvements,  de  s'at- 
lachei'  en  quelque  sorte  à  ses  pas. 

CONTENIR.  Renfermer,  retenir,  main- 
tenir. 

Contenir  Vennemi,  c'est  arrêter  ses  mou- 
vements et  l'empêcher  de  donner  suite  à  ses 
opéiations. 

CONTENTIEUX  administratifs.  Diffi- 
cultés i[ui  ont  leur  origine  dans  l'antago- 
nisme entre  l'intérêt  public  et  l'intérêt  privé. 
Elles  sont  résolues  par  la  juridiction  admi- 
nistralire. 

CONTESTATION.  Débat  entre  deux  ou 
plusieurs  personnes  au  sujet  de  quelque 
affaire. 

Désaccord  au  sujet  des  conventions  d'un 
marché  A'ahonnemenl,  de  la  nature  des  ré- 
parations à  faire  aux  effets,  de  leur  imputa- 
tion. Est,  en  principe,  tranché  par  le  major 
et,  en  dernier  ressort,  par  le  sous-intendant 
militaire. 

CONTINGENT.  La  part  que  chacun  doit 
recevoir  ou  fournir.  Le  nombre  de  jeunes 
soldats  qu'une  classe  doit  fournir. 

Lorsque  les  nécessités  budgétaires  ne  per- 
mettent pas  de  conserver  la  totalité  du  con- 
tingent sous  les  drapeaux  pendant  trois  ans, 
le  Ministre  de  la  guerre  fixe,  après  l'achève- 


ment des  opérations  du  recrutement,  sur  la 
liste  du  tirage  au  sort  de  chaque  canton,  et 
proportionnellement  en  commençant  par  les 
numéros  les  plus  élevés,  le  nombre  d'hommes 
qui  sei'ont  envoyés  dans  leurs  foyers  en  dis- 
ponibilité, après  leur  première  année  de  ser- 
vice. Ces  hommes  constituent  la  2°  portion 
du  contingent,  tandis  que  ceux  qui  doivent 
accomplir  trois  années  de  service  sous  les 
drapeaux  forment  la  1'"'=  portion  du  contin- 
gent. 

CONTONDANT.  Se  dit  d'une  arme  qui 
blesse  sans  couper  ni  percer. 

CONTOUR.  Garniture  qui  entoure  le  mi- 
lieu du  gland  d'un  cordon  de  drapeau  ou 
qui,  dans  une  épaulette,  masque  la  jonction 
de  la  frange  et  du  corps. 

CONTRACTER.  Faire  une  convention 
telle  qu'une  alliance,  un  mariage,  un  euga- 
gem.ent,  etc. 

Se  dit  aussi  des  maladies  que  détermine 
l'influence  des  milieux,  un  principe  conta- 
gieux, etc. 

CONTRACTUEL.  Qui  est  stipulé  par  un 
contrai. 

CONTRADICTOIRE.  Qui  exprime  des 
choses  directement  opposées  l'une  à  l'autre. 
Se  dit  de  certains  actes  de  procédure  faits 
en  présence  des  deux  parties. 

CONTRAINTE.  Violence  que  l'on  em- 
ploie contre  quelqu'un  pour  le  forcer  à  faiie 
quelque  chose  malgré  lui. 

Ordre  de  payer  décerné  contre  un  rede- 
vable de  deniers  publics. 

CONTRAT.  Convention  par  laquelle  une 
ou  plusieurs  personnes  s'obligent  envers  une 
ou  plusieujs  autres  à  donner,  à  faire  ou  à  ne 
pas  faire  quelque  chose. 

—  de  mariage.  Un  extrait  du  contrat 
de  mariage  des  officiers  ou  assimilés  doit  être 
envoyé  au  Ministre  dans  le  mois  qui  suit  la 
célébration  du  mariage. 

CONTRAVENTION.  Action  contraire  à 
ce  qui  est  prescrit  par  une  loi,  une  ordon- 
nance ou  un  règlement. 

CONTRE.  S'unit  à  un  grand  nombre  de 
mots,  dont  nous  donnons  ci-après  les  princi- 
paux ayant  un  sens  militaire. 

—  amiral.  Officier  général  dans  la  ma- 
rine dont  le  grade  est  équivalent  à  celui  de 
général  de  brigade. 

—  appel.  Second  apjwl  fait  la  nuit  et  à 
l'improviste  pour  s'assurer  que  personne  ne 
s'est  absenté  irrégulièrement  depuis  l'appel 
précédent. 

—  approche.  Tranchées  et  ouvrages  que 
les  assiégés  exécutent  aux  abords  de  la  place 
pour  retarder  l'avancement  des  travaux  d'ap- 
proche. 

—  attaque.  Travaux  exécutés  d'avance 


CONTRE-FORT. 


i:\ 


CONTRE-PUITS. 


et  à  une  certaine  distance  de  la  place  par  la 
fiarnison,  à  l'approche  d'un  siège,  pour 
prendre  d'enfilade  et  de  revers  les  tranchées 
ou  les  batteries  de  l'assiégeant.  En  réalité, 
les  travaux  de  contre-attaque  peuvent  être 
compris  dans  ceu\  de  contre-approche,  dont 
l'emploi  a  pris  une  grande  extension  avec 
les  opérations  extérieures  de  la  défense  ac- 
tive, car  l'on  peut  y  rattacher  tous  les  tra- 
vaux défensifs  faits  par  l'assiégé  pour  se 
rapprocher  de  l'ennemi. 

—  batterie.  Batterie  de  deuxième  posi- 
tion dont  Tobjet  est  de  démonter  les  pièces 
de  llanquement.  On  désigne  en  général  sous 
ce  nom  les  batteries  d'attaque  chargées  de 
faire  cesser  ou  ralentir  le  feu  de  l'artillerie 
ennemie. 

—  battre.  Opposer  des  batteries  à  celles 
de  l'adversaire, 

—  carrer.  S'opposer  directement  aux 
opérations  ou  aux  mouvements  de  l'ennemi. 

—  changement.  Terme  de  manège  si- 
gnifiant la  manœuvre  du  cavalier  qui  décrit 
une  équerre  à  l'angle  de  laquelle  le  cheval 
change  de  côté. 

—  cœur.  Rail  coudé  qui,  dans  les  croi- 
sements de  voie,  supporte  le  bandage  de  la 
roue  pendant  le  passage  de  l'interruption  de 
rail. 

—  d'escrime.  Mouvement  d'épée  qui 
consiste  à  parer  en  dégageant,  ou  à  dégager 
sur  un  dégagement.  Il  y  a  des  contre  de 
tierce,  de  quarte,  doubles,  contre-appels  et 
contre-dégagements. 

—  épaulettes.  Corps  d'épaulette  dé- 
pourvu de  franges.  Employée  autrefois  pour 
les  musiciens  militaires. 

Les  officiers  qui  n'ont  qu'une  épaulette  à 
franges  portent  une  contre-épaulette  sur 
l'autre  épaulette. 

CONTRE-FORT  ou  CONTREFORT.  Pi- 
lier en  maçonnerie  construit  en  saillie  de 
distance  en  distance,  sur  un  mur  qui  a  be- 
soin d'être  renforcé  pour  résister  à  la  poussée 
des  terres. 

C'est  aussi  une  pièce  de  cuir  destinée  à 
renforcer  le  talon  des  chaussures. 

En  géologie,  ce  sont  des  ramifications  de 
montagne  à  peu  près  perpendiculaires  à  la 
chaîne  principale. 

—  fossé.  Mot  employé  anciennement 
jiùur  avant-fossé. 

CONTRE-GARDE  ou  CONTREGARDE. 
Enveloppe  foitifiée  disposée  en  avant  des  faces 
d'un  bastion  ou  d'une  demi-lune;  elle  doit 
être  tenue  sous  le  feu  de  l'ouvrage  enve- 
loppé, dont  elle  protège  les  faces,  et  force 
ainsi  l'assiégeant  à  s'en  emparer  avant  de 
prendre  l'ouvrage  principal. 

—  manœuvre,      Disj)osition    tactique 


qu'on  est  obligé  d'exécuter  à  l'iraproviste 
devant  l'ennemi  en  renonçant  aux  disposi- 
tions primitives. 

—  marche.  Mouvement  employé  autre- 
fois pour  faire  marcher  une  colonne  dans  la 
direction  opposée,  en  restant  la  droite  en 
tête.  Se  dit  encore  de  la  marche  d'une  armée 
en  sens  contraire  ou  opposé  à  celui  vers 
lequel  elle  se  dirigeait  précédemment. 

—  mine.  Travaux  de  mine  exécutés 
d'avance  sous  les  glacis  des  ouvrages  exposés 
à  une  attaque  en  règle,  dans  le  but  de  s'op- 
poser à  l'effet  des  mines  de  l'assiégeant  ou 
d'en  retarder  les  progrés. 

Les  travaux  de  contre-mines  permanents 
sont  complétés,  au  moment  du  besoin,  par 
des  dispositifs  improvisés.  Un  système  de 
contre-mines  doit  satisfaire  aux  conditions 
suivantes  :  1  °  permettre  de  bouleverser  tout 
le  terrain  supérieur,  mais  sans  endommager 
ses  propres  galeries  ;  2°  enfoncer  suffisam- 
ment les  galeries  pour  que  le  défenseur  oc- 
cupe toujours  le  dessous  du  terrain  ;  3°  per- 
mettre de  faire  surveiller  tout  le  terrain  en 
avant  par  des  écouteurs  placés  dans  les  gale- 
ries et  rameaux  ;  4°  se  prêter  aux  retours 
offensifs,  à  l'emploi  de  forages,  à  la  guerre 
de  chicanes  ;  o"  ne  compromettre  en  aucun 
cas  la  sécurité  de  la  place  ;  6°  être  facile  à 
détruire  pour  en  interdire  l'usage  à  l'en- 
nemi. 

—  mineur.  Qui  construit  ou  défend  un 
système  de  contre-mines. 

—  mot.  -Mot  qu'on  donne  en  réponse  au 
mot  d'ordre  et  signifie  alors  mot  de  rallie- 
ment. Peut  signifier  aussi  second  mot  donné, 
aux  avant-postes  et  sentinelles,  dans  le  cas 
où  l'on  craint  que  le  premier  a  été  surpris 
par  l'ennemi. 

—  mur.  Mur  extérieur  construit  en 
avant  du  mur  principal  d'une  ville. 

—  ordre.  Second  ordre  donné  pour  em- 
pêcher l'exécution  d'un  premier. 

—  pas.  Demi-pas  qui  sert  à  reprendre  le 
pas  lorsqu'un  soldat  l'a  perdu.  Se  dit  aussi 
de  l'homme  qui  ne  marche  pas  au  pas. 

—  platine.  Pièce  de  métal  opposée  à  la 
platine  dans  les  armes  à  feu  portatives  ;  elle 
porte  la  tète  des  vis  qui  servent  à  fixer  la 
platine  et  prend  aussi  le  nom  de  porte-vis. 

—  pointe.  Partie  tranchante  du  bout  du 
dos  de  la  lame  d'un  sabre. 

Escrime  du  sabre  de  la  cavalerie,  que  l'on 
manie  partie  en  hachant,  partie  en  poin- 
tant. 

—  puits.  Cavités  préparées  par  l'assiégé 
à  2  mètres  ou  2"', 50  au-dessous  de  la  sur- 
face du  sol  pour  recevoir,  au  moment  op- 
portun, les  charges  de  poudre  destinées  à 
agir  contre  les  puits  ou  contre  les  travaux 


CONTRESCARPE. 


172 


CONTRIBUTION. 


supérieurs  de  l'attaque  et  calculés  de  ma- 
nièie  à  ne  pas  endommager  les  galeries  de 
la  défense. 

La  botte  aux  poudres  cominunique  avec  la 
galerie  la  plus  rapprochée  par  l'intermé- 
diaire d'une  gaine  en  bois  dont  l'emplace- 
ment est  préparé,  de  l'intérieur  de  la  galerie, 
avec  la  machine  à  camouflets  ou,  à  défaut, 
avec  im  trépan  ordinaire  {V.  Camouflets). 

—  rail.  Bouts  de  rails  qui,  dans  les  croi- 
sements de  voie,  agissant  sur  le  boudin  de 
la  roue  conjuguée,  empêchent  celle-ci  de  sortir 
de  la  voie. 

—  rondes.  Rondes  extraordinaires  faites 
inopinément  pour  s'assurer  que  les  rondes 
ordinaires  ont  été  bien  faites  et  que  les  sen- 
tinelles sont  vigilantes. 

—  saaglon.  Lanière  ou  morceau  de  cuir 
percé  de  trous,  lesquels  viennent  s'engager 
dans  Vardillon  d'une  boucle  d'équipement. 
Courroie  lixée  à  l'arçon  de  la  selle  et  dans 
laquelle  on  passe  la  boucle  de  la  sangle  pour 
la  maintenir  en  place . 

—  seing.  Signature  ou  cachet  de  celui 
qui  contresigne.  La  correspondance  militaire 
circule  en  franchise  avec  le  contreseing  de 
celui  qui  a  le  droit  de  l'expédier. 

—  signal.  Signe  double  et  réciproque  de 
reconnaissance  employé  autrefois  dans  les 
places  assiégées  pour  éviter  les  surprises. 

Précaution  analogue  au  contre-mot. 

—  sortie.  Dispositions  actives  des  ^aî'tto 
de  tranchée  ou  d'autres  troupes  des  assié- 
geants pour  s'opposer  aux  sorties  des  as- 
siégés. 

—  temps.  Terme  de  manège  qui  signifie 
le  passage  subit  et  inopiné  de  l'action  à 
l'inaction. 

—  visite.  Visite  contradictoire  à  laquelle 
on  soumet  des  recrues  ou  des  malades  pour 
constater  l'exactitude  et  la  sincérité  d'une 
première  visite  médicale. 

—  volte.  Seconde  volte  qui,  dans  la  ca- 
valerie, détruit  l'effet  d'une  première. 

CONTRESCARPE.  Talus  d'un  fossé  de 
fortification  opposé  à  l'escarpe  et  tourné  vers 
l'ennemi. 

Dans  les  ouvrages  de  fortiflcalion  de  cam- 
pagne, la  contrescarpe,  simplement  en  terre, 
est  tenue  aussi  raide  que  possible,  soit  3/1 
à  2/1,  pour  empêcher  l'adversaire  d'y  des- 
cendre trop  facilement. 

En  fortification  permanente,  elle  doit  avoir 
au  moins  6  mètres  de  hauteur  pour  consti- 
tuer un  obstacle  sérieux  et  être  revêtue  avec 
voûtes  en  décharge  ou  galeries  parallèles 
(V.  Revêtements)  à  moins  que  des  conditions 
partiiHilières  ne  permettent  de  les  laisser  en 
terre. 


CONTREVALLATION  (ligne  de).  Ligne 
de  tranchées  établies  par  l'assiégeant,  au 
début  de  ses  opérations  d'attaque,  pour  isoler 
complètement  les  défenseurs  et  pour  protéger 
le  premier  contre  les  sorties  de  ceux-ci.  L'or- 
ganisation de  la  ligne  de  contrevallation,  qui 
a  subi  de  nombreuses  modifications  par  la 
suite  des  temps,  est  actuellement  semblable 
à  celle  des  lignes  d'investissement. 

CONTRIBUTION.  Ce  que  chacun  doit 
donner  pour  sa  part  dans  une  dépense  ou 
une  charge  commune.  Se  dit  spécialement 
en  matière  d'i)npôt. 

Il  existe  en  France  deux  grandes  classes 
de  contributions  :  les  contributions  directes 
et  les  contributions  indirectes. 

Les  contributions  directes  sont  ainsi 
nommées  parce  qu'elles  atteignent  directe- 
ment les  personnes  ou  les  biens,  et  qu'elles 
sont  perçues  d'après  un  rôle  nominatif  des  con- 
tribuables. Elles  sont  au  nombre  de  quatre  : 
la  contribution  foncière  ou  taxe  sur  les  re- 
venus de  la  propriété  foncière  ;  la  cote  per- 
sonnelle ou  mobilière,  qui  frappe  les  per- 
sonnes et  la  valeur  locative  des  bâtiments 
d'habitation  ;  la  contribution  des  portes  et 
fenêtres;  enfin,  les  patentes. 

Les  contributions  indirectes  compren- 
nent toutes  les  autres  sources  de  revenus  du 
Trésor,  c'est-à-dire  les  droits  sur  les  bois- 
sons, le  sucre,  le  sel,  les  cartes  à  jouer  ;  le 
produit  des  douanes,  des  forêts,  de  la  pèche, 
de  l'enregistrement,  des  domaines,  du  tim- 
bre ;  l'impôt  sur  les  valeurs  mobilières  ;  le 
dixième  des  revenus  d'octroi  ;  les  deux 
dixièmes  du  revenu  des  places  dans  les  che- 
mins de  fer,  etc. 

—  de  guerre.  Ce  que  les  habitants  d'un 
pays  occupé  par  l'ennemi  sont  oliligés  de 
donner  ou  de  payer  à  ce  dernier.  On  en  dis- 
tingue de  deux  espèces  :  les  contributions  en- 
nature  et  les  contributions  en.  argent. 

—  personnelle  et  mobilière.  Les  offi- 
ciers des  corps  de  troupe  en  sont  exempts,  à 
la  condition  toutefois  que  le  logement  qu'ils 
occupent  soit  en  rapport  avec  celui  que  leur 
fournirait  l'Etat,  s'il  les  logeait  ;  dans  le  cas 
contraire,  ils  ne  seraient  exemptés  que  jus- 
qu'à concurrence  du  montant  de  la  retenue 
exercée  sur  leur  solde  lorsqu'ils  reçoivent  le 
logement  en  nature. 

Tous  les  autres  officiers  ou  employés  mili- 
taires sont  soumis  aux  mêmes  contributions 
ou  prestations  que  les  autres  citoyens. 

Tous  les  généraux  ont  autorité  pour 
frapper  de  contributions  en  nature  un 
pays  ennemi  occupé  par  leurs  troupes  ;  mais 
le  général  en  chef  a  seul  le  droit  d'ordonner 
des  contributions  en  argent  en  pays  en- 
nemi. 


CONTROLE. 


173 


CONVENTION. 


Daus  aucun  cas,  une  contribution  de  j,'ueiTe 
ne  peut  être  imposée  à  un  territoire  français, 
allié  ou  neutre. 

CONTRÔLE.  Vérification,  surveillance 
des  opérations  administratives.  Il  a  pour  but 
de  sauvegarder  les  intérêts  du  Trésor  et 
d'assurer  à  chacun  ce  qui  lui  est  dû. 

Il  existe  trois  degrés  de  contrôle  dans 
l'armée  française  :  le  contrôle  local,  le  con- 
trôle central  et  le  contrôle  extérieur. 

—  local.  Celui  qui  est  exercé  d'une  ma- 
nière constante  et  sur  place  par  les  direc- 
teurs des  services  de  l'artillerie,  du  génie, 
de  l'intendance,  de  santé,  sur  toutes  les 
opérations  du  personnel  sous  leurs  ordres; 
de  plus,  les  fonctionnaires  de  l'intendance 
sont  chargés  de  la  surveillance  administra- 
tive des  corps  de  troupe  et  des  établisse- 
ments considérés  comme  tels. 

—  central.  Celui  qui  est  exercé  par  les 
bureaux  de  l'administration  centrale  au  mi- 
nistère, par  les  inspecteurs  généraux  et  par 
les  cotilrùteurs  de  l'administration  de  l'armée 
auxquelles  le  Ministre  confie  le  soin  d'aller 
contrôler  sur  place. 

Le  corps  du  contrôle  de  l'administration 
de  l'armée,  créé  par  la  loi  du  16  mars  1882, 
a  été  constitué  définitivement  comme  ci- 
après  par  la  loi  de  finances  du  29  dé- 
cembre 1883  :  6  contrôleurs  généraux  de 
1"^^  classe  ;  9  contrôleurs  généraux  de 
2*^  classe;  16  contrôleurs  de  1'"''  classe; 
16  contrôleurs  de  2«  classe  ;  5  contrôleurs 
adjoints  ;  au  total,  52  membres. 

Le  personnel  du  contrôle  ne  relève  que  du 
Ministre  de  la  guerre  ;  il  n'a  aucune  assimi- 
lation avec  les  diflFérents  grades  de  l'armée  ; 
il  procède  à  des  vérifications  inopinées,  soit 
avec  des  pièces,  soit  au  moyen  de  revues  ou 
de  recensements.  Son  action  s'étend  sur  tous 
les  services  du  département  de  la  guerre  ;  il 
rend  compte  au  .Ministre  seulement. 

—  extérieur.  Celui  qui  est  exercé  par 
la  Cour  des  Comptes,  puis  par  les  Chambres. 

Le  mot  contrôle  se  dit  aussi  de  l'état  no- 
minatif des  militaires  qui  appartiennent  à 
un  corps  ou  à  certaines  catégories.  Il  y  a 
entre  autres  :  le  contrôle  de  la  disponibilité, 
des  engagés,  des  non-disponibles,  des  détache- 
ments de  recrues,  des  clievaux,  des  Iwtnmes, 
pour  le  tir  réduit,  pour  la  visite  des  ar- 
mes, etc. 

—  annuel.  H  comprend  le  contrôle  no- 
minatif des  officiers,  celui  des  hommes  de 
troupe  et  celui  des  chevaux  appartenant  à 
chaque  unité  administrative. 

Le  contrôle  des  hommes  est  divisé  eu  au- 
tant de  catégories  qu'il  y  a  de  grades  ;  dans 
chaque  catégorie,  les  militaires  sont  classés 


par  grade  et  emploi,  et,  dans  chaque  grade 
et  emploi,  par  numéro  matricule.  Le  con- 
trôle est  tenu  annuellement  et  présente,  en 
regard  de  chaque  nom,  quatre  cases  affé- 
rentes aux  quatre  trimestres  de  l'année.  Les 
mutations  sont  inscrites  sommairement  dans 
la  case  du  trimestre  auquel  elles  se  rappor- 
tent. 

On  passe  un  trait  diagonal  dans  les  cases 
du  militaire  rayé  définitivement  de  la  caté- 
gorie où  il  est  inscrit. 

Les  contrôles  servent  à  justiGer  l'effectif 
de  l'unité  administrative  et  à  passer  les  rc' 
vues  d'effectif. 

CONTRÔLEMENT.  Obligation  du  comp- 
table à  être  souihis  au  contrôle. 

CONTRÔLEUR.  Celui  ([ui  exerce  le  con- 
trôle. 

Membre  du  corps  du  contrôle  de  l'admi- 
nistration de  l'armée. 

—  d'armes.  Employés  militaires  de  l'ar- 
tillerie divisés  en  o  classes.  Ils  sont  chargés, 
de  concert  avec  des  capitaines  d'artillerie,  de 
la  vérification  de  l'armement  des  arsenaux 
et  de  celui  des  corps  de  troupe. 

CONTUMAX  ou  CONTUMACE.  État  de 
celui  qui,  mis  en  accusation  pour  un  crime 
emportant  une  peine  afflictive  ou  infamante, 
ne  se  présente  point  au  moment  du  juge- 
ment. 

CONVAINCU  (d'un  crime,  don  dé- 
lit). Auteur  d'une  faute  anieiié  à  reconnaître 
les  faits  qui  lui  sont  reprochés. 

CONVALESCENCE.  Période  de  transi- 
tion entre  la  guérison  de  la  maladie  et  le 
retom'  parfait  des  forces. 

Les  militaiies  convalescents  sont  envoj'és, 
sur  leur  demande,  en  congé  de  convalescence, 
ou  dirigés  sur  des  dépôts  de  convalescents. 

CONVALESCENT.  Des  salles  de  conva- 
lescents devraient  être  ouvertes  dans  toutes 
les  garnisons  afin  de  soustraire  les  militaires 
sortant  de  l'hôpital  aux  occasions  de  rechute 
lorsqu'ils  reprennent  immédiatement  leur 
service  et  vivent  à  l'ordinaire. 

CONVENTION.  Accord  entre  deux  ou 
plusieurs  personnes,  entre  deux  ou  plusieurs 
Etats. 

Assembh'e  nationale  munie  de  pouvoirs 
extraordinaires  pour  établir  ou  modifier  la 
constitution  de  l'Etat. 

—  de  Genève.  Conclue  en  1864  et  mo- 
difiée en  liS68.  Ses  principales  dispositions 
sont  les  suivantes  ;  neutralité  des  ambu- 
lances et  des  hôpitaux  militaires,  ainsi  que 
du  personnel  attaché  à  ces  établissements  ; 
permission  à  ce  personnel  de  continuer  à 
remplir  ses  fonctions  après  l'occupation  par 
l'ennemi,  et  stipulation  qu'il  sera  reconduit 


CONVERGENT. 

aux  avant-postes  lorsque  l'oL-cupant  pourra 
le  faire  sans  inconvénient  pour  ses  opéra- 
tions ;  décisio7i  que  les  malades  et  les  blessés 
recueillis  dans  les  maisons  particulières  ser- 
viront de  sauvegarde  à  ces  maisons  ;  assu- 
rance de  soins  communs  aux  Liesses  des 
deux  partis  ;  enfin,  l'article  7  établit  comme 
signe  distinctif,  pour  les  hôpitaux,  les  am- 
bulances et  le  personnel  neutralisés,  le  dra- 
peau ou  le  brassard  portant  croix  rouge  sur 
fond  blanc. 

Cette  convention  est  obligatoire  pour  tons 
les  Etats  qui  l'ont  signée,  c'est-à-dire  pour 
tous  les  Etats  européens. 

CONVERGENT.  Se  dit,  en  parlant  du 
tir,  lorsque  les  trajectoires  se  dirigent  sur  un 
même  point. 

CONVERSION.  Changement  de  direction 
du  front  d'une  troupe,  en  faisant  tourner  ou 
pivoter  celle-ci  sur  l'une  de  ses  extrémités.  11 
s'exécute  de  pied  ferme  et  alors  le  pivot  est 
fixe,  ou  en  marchant,  et  alors  l'homme  qui 
est  au  pivot  exécute  le  pas  d'environ  0™,25. 

CONVEXE.  Courl)e  dont  la  saillie  se  pré- 
sente extérieurement.  Ce  mot  s'applique  à 
des  courtinex,  faces  ou  ordres  coni'ei'es. 

CONVOCATION.  A.-tion  d'appeler,  d'or- 
donner de  se  réunir. 

Les  réservistes  sont  convoqués  à  deux 
périodes  d'exercices  ne  pouvant  dépasser 
quatre  semaines  chacune  :  la  première  con- 
vocation a  lieu  pendant  la  deuxième  année, 
et  la  seconde,  pendant  la  sixième  année  de 
leur  service  dans  la  réserve  de  Vannée  active. 

Les  territoriaux  sont  convoqués  à  une 
période  d'exercices  ne  pouvant  dépasser  deux 
semaines,  pendant  le  temps  qu'ils  passent 
dans  Vannée  territoriale. 

Ces  convocations  ont  lieu  par  voie  d'affi- 
ches pour  les  catégories  dont  l'appel  a  lieu 
en  une  seule  fois  ;  elles  ont  lieu  par  ordre 
d'appel  individuel  pour  les  catégories  dont 
les  appels  sont  échelonnés,  c'est-à-dire  en 
général  pour  les  non-combattants. 

CONVOI.  Réunion  de  transports  condui- 
.sant  des  denrées,  du  matéiiel  de  guerre,  des 
munitions,  ou  des  malades  ou  des  blessés. 
Le  règlement  da  26  octobre  1883  sur  le  ser- 
vice en  campagne,  indique  en  détail  (art.  202 
à  208),  quelle  est  la  composition  de  l'escorte, 
suivant  les  cas,  et  quelles  sont  les  disposi- 
tions à  prendre  pour  la  marche  et  la  défense 
d'un  convoi,  en  temps  de  guerre. 

—  régimentaire  (V.  Train  régimen- 
laire). 

—  administratif.  Réunion  des  trans- 
^jor<sconduisantclesdenrées,  des  liquides,  etc., 
nécessaires  à  la  subsistance  de  l'armée. 

11  existe  un  de  ces  convois  pour  le  quar- 
tier général  de  chaque  corps  d'armée,  et  un 


i74  COQUILLARD. 

pour  chaque  division;  toutefois,  ces  convois 
peuvent  marcher  réunis,  sur  l'ordre  du  géné- 
ral commandant  le  corps  d'armée. 

Le  convoi  administratif  est  divisé  en  qua- 
tre sections  portant  chacune  1  jour  de  vivres 
et  1  jour  d'avoine  pour  le  groupe  auquel  elle 
est  affectée. 

—  auxiliaire.  11  en  existe  un  par  corps 
d'armée  ;  il  est  formé  de  voitures  réquisi- 
tionnées dans  chaque  région,  à  la  mobilisa- 
tion. 11  est  composé  de  quatre  sections 
égales. 

Les  cadres  de  chaque  section  sont  pré- 
parés en  vue  de  l'encadrement  d'un  nombre 
de  voitures  susceptilile  de  porter  1  jour  com- 
plet de  vivres  pour  le  coi'ps  d'armée  et 
2  jours  de  vivres  régimentaires  pour  son 
propre  effectif. 

Les  convois  auxiliaires  sont  rattachés  au 
service  des  étapes  de  route. 

—  de  poudre.  Les  convois  de  poudre  ou 
autres  substances  explosives  doivent  être 
accompagnés  par  une  escorte  suffisante  sur 
les  voies  de  terre. 

—  ordinaire.  —  En  temps  de  paix, 
les  troupes  en  marche  ont  droit,  au  titre  du 
service  des  convois,  à  une  voiture  à  un  col- 
lier pour  tout  détachement  de  2o  à 
160  hommes,  et  à  1  collier  supplémentaire 
pour  chaque  fraction  de  160  hommes  en  plus 
de  cet  effectif. 

Le  détachement  a  droit  à  une  voiture  et  à 
1  collier,  quel  que  soit  son  effectif,  s'il  est 
commandé  par  un  officier. 

Le  sous-intendant  peut  augmenter  ce 
nombre  dans  le  cas  où  il  y  aurait  beaucoup 
de  malades  et  d'éclopés. 

CONVOYER.  Servir  d'escorte,  marcher 
comme  défenseuis  et  gardiens  d'un  convoi. 

COPHTE.  En  1799,  le  général  Kléber,  ne 
recevant  pas  de  renforts,  forma  une  légion 
cophte ,  au  moj'en  d'habitants  de  l'Egypte 
favorables  à  la  France.  Lors  de  l'évacuation, 
ceux  qui  désirèrent  venir  en  France  furent 
incorporés  dans  les  mamehicks. 

COPIE.  Ecrit  qui  eu  reproduit  un  autre. 

Une  copie  peut  tenir*  lieu  de  document 
authentique  lorsqu'elle  est  certifiée  conforme 
à  l'original  par  l'autorité  compétente. 

COQ.  Les  Gaulois  représentaient  cet  oi- 
seau sur  leurs  enseignes.  Il  fut  adopté  en 
1792  pour  remplacer  les  fleurs  de  lis  jus- 
qu'en 1804,  reparut  comme  emblème  en 
1830  et  fut  remplacé  par  l'ai'^fc  impériale  en 
1862. 

COQUILLAGE.  Terme  de  passementerie 
qui  s'applique  aux  glands  des  cordons  de 
bonnet. 

COQUILLARD.  Surnom  donné  aux  cui- 


COQUILLE.  Mo 

COQUILLE.  Partie  de  la  garde  d'une 
'■pée.  eu  forme  de  double  coquille,  pour  pro- 
téger le  poignet,  elle  est  généralement  ornée 
d'attributs. 

COR.  Sorte  d'instrument  à  vent. 

Tumeur  épidermique  et  dure  qui  survient 
aux  orteils  ou  à  la  plante  des  pieds,  et  qui 
est  ordinairement  causée  par  la  compression 
qu'exercent  les  chaussures  trop  étroites  et 
trop  dures. 

CORACE.  Type  originaire  du  mot  cui- 
ra-ssi'. 

CORBEAU.  Machine  de  guerre,  consistant 
on  une  espèce  de  grue,  armée  de  griffes  de 
fer  dont  on  se  servait  dans  les  sièges  et  les 
combats  sur  mer,  pour  amener  le  combat 
corps  à  corps. 

Le  corbeau  à  griffe  servait  aux  assié- 
geants pour  monter  à  l'assaut  ;  le  corbeau 
à  tenaille  avait  une  forte  pince  ou  tenaille 
à  l'aide  de  laquelle  les  assiégés  accrochaient 
et  enlevaient  le  bélier  de  l'assiégeant  ;  le 
corbeau  défensif  servant  dans  les  forte- 
resses maritimes  à  détruire  les  vaisseaux 
assiégeants;  le  corbeau  double  avait  pour 
objet  d'abaisser  par  son  poids  le  bélier  de 
l'assiégeant  et  d'en  rompre  ainsi  le  choc  ;  le 
corbeau  offensif  ou  démolisseur,  monté 
sur  roues,  consistait  en  une  poutre  ou  une 
perche  à  deux  crochets  servant  à  arracher  et 
à  renverser  les  pierres  des  remparts. 

CORBEILLE.  Espèce  de  petit  gabion  de- 
forme  tronconique,  employé  autrefois. 

CORDAGE.  Cordes  assez  grosses  em- 
ployées pour  les  équipages  d'artillerie. 

Un  cordage  de  caisse  est  une  petite 
lorde  de  l'hanvre  que  l'on  emploie  à  serrer 
les  cercles  des  cai'.sses  de  tambour. 

CORDE.  Torsion  à  plusieurs  brins,  faite 
au  moyen  de  chanvre,  de  crin  ou  d'autre 
matière  tlexible. 

Les  cordes  d'arbalète  ou  d'arc  étaient 
en  bogau  ou  composées  d'une  certaine  quan- 
tité de  fils  cachés  par  une  cordelette  montée 
en  spirales. 

Les  cordes  de  baliste.  de  catapulte 
et  autres  machines  de  guerre  étaient  de 
composition  très  variée  ;  il  y  entrait  de  la 
soie,  du  chanvre,  de  l'étoupe,  du  crin,  des 
cheveux,  des  boyaux,  des  nerfs,  etc.,  en 
combinaisons  et  en  proportions  diverses. 

La  corde  à  fourrage,  câblée  à  4  brins, 
est  terminée  par  un  anneau  en  fer  et  sert  à 
attacher  ou  à.  maintenir  les  bottes  do  four- 
rage. 

La  corde  de  timbre,  ou  simplement  le 
timbre,  dune  caisse  de  lanibour,  rend  plus 
éclatant  le  sou  au  moyen  de  la  répercussion 
([u'olie  iiroduit. 

Dos  cordes  de  poitrail  sont  prévues  pour 


CORDON. 

l'emljarquement  des  chevaux  en  chemin  de 
fer  en  cas  de  mobilisation.  Il  y  a  aussi  des 
cordes  de  gymnase,  de  chariots-fourragères, 
de  suspension,  etc.,  dont  le  sens  s'explique 
de  lui-même. 

CORDEAU.  Petite  corde  servant  à  tracer 
des  alignements. 

On  emploie  des  cordeaux  de  tirage  et 
des  cordeaux  de  piquet  dans  le  montage 
des  tentes. 

On  fait  l'exercice  au  cordeau,  lorsque, 
faute  d'un  nomljre  d'hommes  suffisant,  on 
remplace  les  files  qui  manquent  par  des  cor- 
deaux tenus  à  leurs  extrémités  ;  ne  s'em- 
ploie guère  que  pour  l'instruction  des 
cculres. 

—  porte-feu  (V.  Amorce). 

COR  de  chasse.  Des  cors  de  chasse  en 
or  ou  en  argent,  avec  ou  sans  épinglettes  et 
chaînes  eu  argent,  sont  délivrés  comme  prix 
de  lir  de  l'année  ou  de  concours  dans  l'in- 
fanterie et  dans  le  génie.  Des  cors  de  chasse 
eu  drap  écarlate  sont  cousus  sur  la  manche 
gauche  des  capotes  et  tuniques  des  tireurs 
de  l"""  classe  comme  insignes  de  tir. 

CORDELIÈRE.  Partie  du  dessus  de  la 
frange  des  épauleltes  des  officiers  supérieui's. 

CORDITE.  Espèce  de  j^oudre  sans  fumée 
qui  prend  son  nom  de  sa  foime.  On  la  croit 
composée  de  gélatine  détonante  ordinaire, 
mélangée  avec  de  la  nitro-cellulose  liquide 
et  un  dissolvant,  de  manière  à  obtenir  une 
pâte  de  la  consistance  d'une  gelée  d'une 
épaisseur  modérée. 

On  la  passe  à  travers  des  trous  poui  on 
formel-  des  cordes  de  section  circulaire  ou 
rectangulaire  qui,  après  desssiccation,  sont 
coupées  de  la  longueur  voulue  et  empaquetées 
dans  des  douilles. 

Prête  pour  le  service,  elle  ressemble  beau- 
coup à  la  ballistite.  A  l'air  libre,  elle  brûle 
sans  bruit  et  assez  lentement  i^^n  donnant 
une  belle  flamme  jaune. 

Cette  poudre  a  été  expérimentée  on  Italie 
dans  les  canons  Armstrong  à  tir  rapide.  Elle 
paraît  avoii-  étt^  adoptée  eu  Angleterre  jjour 
les  fusils  à  répétition  et  les  canons  à  lir 
rapide. 

Dans  les  canons  elle  ne  laisse,  dit-on, 
aucun  résidu  et  ne  produit  qu'un  léger  voile 
qui  se  dissipe  rapidement. 

Avec  des  charges  moitié  de  celles  de  la 
j)Oudie  ordinaire,  la  corditc  donne  do  [dus 
grandes  vitesses  et  do  plus  faibles  pressions. 
On  aurait  obtenu  une  vitesse  do  700  mètres 
avec  une  pression  légèrement  supérieure  à 
700  kilogr. 

CORDON.  Le  cordon  de  coiffure  ser- 
vait d'ornement  à  certains  schakos  ou  bon- 
nets à  poil. 


CORDONNET. 


i76 


CORPS. 


En  (orlijicalwn,  le  cordon  est  la  partie 
saillante  du  sommet  des  maçonneries  (escarpe 
et  contrescarpe)  servant  à  rejeter  les  eaux 
pluviales. 

Un  cordon  de  troupes  ou  de  postes  se 
compose  d'une  série  de  petits  détachements 
établis  pour  couper  des  communications, 
observer  une  portion  de  pays,  ou  protéger 
certains  points  ou  certaines  fo)inations. 

Un  cordon  sanitaire  a  surtout,  pour 
objet  d'empêcher  la  propagation  d'une  épi- 
démie. 

Il  y  a,  en  usage  dans  l'armée,  des  cor- 
dons de  canne,  de  clairon,  de  plaque 
d'identité,  de  sabre,  de  trompette,  etc. 

CORDONNET.  Sorte  de  petit  cordon  des- 
tiné à  masquer  des  coutures. 

CORDONNIER.  Celui  qui  l'onfectioinie 
des  chaussures  en  cuir. 

Dans  tous  les  corps  de  troupe  à  pied,  il 
existe  un  premier  ouvrier  cordonnier,  chef 
d'atelier,  qui  a  le  grade  de  caporal,  et  trois 
ouvriers  cordonniers  à  la  section  hors  rang  ; 
de  plus,  chaque  compagnie  comprend  dans 
le  rang  un  ouvrier  cordonnier  et  un  apprenti 
cordonnier. 

CORNE.  Partie  dure  qui  est  au  pied  du 
cheval. 

Saillants  que  présentent  certains  ouvrages 
anciens  de  fortification,  appelés  ouvrages  à 
cornes. 

Pli  que  l'on  fait  au  coin  d'un  feuillet 
pour  marquer  l'endroit  que  l'on  veut  retrou- 
ver. 

Instrument  à  vent  ou  cornet  rustique,  fait 
d'une  corne. 

CORNER.  Sonner  d'un  cornet  ou  d'une 
rurne. 

Faire  une  corne  à  un  livre. 

CORNET.  Petit  cor,  petite  trompe. 

CORNETTE.  Petite  troupe  d'honnnes  à 
cheval  réunis  sous  les  ordres  d'un  oisi'igiw 
nommé  cornette  et  faisant  partie  de  la  caivi- 
lei'ie  française  sous  Louis  Xll. 

Espèce  d'étendard  à  cornes  et  aux  cou- 
leurs du  capitaine,  qu'avait  chaque  compa- 
gnie ou  escadron  de  cavalerie. 

Sous  Louis  Xlll,  c'était  simplement  un 
porte-étendard. 

Sous  Louis  XIV,  ce  n'était  plus  qu'un 
sous-lieutenant  de  cavalerie. 

CORNICULAIRE.  Officier  de  la  milice 
romaine  qui  était  lieutenant  du  tribun. 

Soldat  (jui  avait  leçu  comme  récompense 
le  corniculc. 

CORNICULE.  Ornement  ou  marque  dis- 
tinctive  qui  se  portait  sur  le  casque  pour 
supporter  V aigrette . 

CORNU.  Cheval  dont  les  hanches  sont 
plus  élevées  que  la  croupe. 


Partie  du  casque  formant  ornement  chez 
les  anciens. 

CORPORATIONS  religieuses  et  mili- 
taires. Ordres  de  chevalerie  qm  se  formèrent 
du  temps  des  croisades  et  dont  quelques-uns 
ont  subsisté  jusqu'à  nos  jours. 

CORPOREL.  Qui  concerne  le  corps. 
Exem})le  ;  yeine  corporelle. 

Les  punitions  corporelles  sont  interdites 
dans  l'armée  française. 

CORPS.  Réunion  de  troupes  d'une  même 
armée  :  se  dit  d'ime  armée  entière,  d'une 
fraction  de  troupes,  d'un  régiment.  Se  dit 
surtout  de  ce  dernier  au  point  de  vue  admi- 
nistratif, mais  à  ce  point  de  vue,  il  y  a  des 
bataillons  et  même  des  compagnies  formant 
corps. 

On  donne  aussi  le  nom  de  corps  aux  ditFc- 
rentes  a.r)nes,  surtout  aux  armes  spéciales  : 
corps  de  l'artillerie,  du  génie,  de  santé,  etc. 

—  d'armée.  Le  corps  d'armée  est  la  base 
de  toute  formation  d'armée. 

Dès  le  temps  de  paix,  il  est  pourvu  de  ses 
éléments  ;  il  est  toujours  prêt  à  être  mobi- 
lisé (Service  en  campagne,  art.  1'^''). 

Le  corps  d'armée,  en  France,  est  composé 
de  deux  divisions  d'infanterie  avec  tous  les  élé- 
ments et  services  accessoires,  d'une  brigade 
de  cavalerie,  d'un  bataillon  de  chasseurs  à 
pied,  de  8  batteries  d'artillerie  de  corps  avec 
2  sections  de  munitions  d'artillerie,  d'un 
parc  d'artillerie,  d'un  parc  du  génie  avec 
une  compagnie  du  génie,  d'un  équipage  de 
ponts  avec  une  compagnie  de  pontonniers, 
d'une  ambulance,  de  12  hôpitaux  de  cam- 
pagne, du  convoi  administratif  et  du  convoi 
auxiliaire  des  subsistances,  d'un  escadron,  du 
train  des  équipages,  d'un  quartier  général 
comprenant  les  états-majors  et  les  directions 
des  différents  services,  la  pi'évôté,  le  trésor 
et  les  postes  et,  éventuellement,  une  section 
télégraphique  de  i''*^  ligne. 

En  temps  de  paix,  les  troupes  du  corps 
d'armée  occupent  une  position  déterminée 
du  territoire  national  appelée  région  de  corps 
d'armée. 

—  de  délit.  Ensemble  de  preuves  maté- 
rielles constatant  qu'il  a  été  commis  un  délit 
militaire  et  dont  il  s'agit  de  rechercher  les 
auteurs. 

—  de  garde.  Local  pourvu  d'un  mobi- 
lier sonnnairc  {lit  de  camp  et  râtelier  d'armes) 
et  destiné  à  recevoir  un  poste  d'hommes  de 
garde. 

—  de  mécanisme.  Plaque  à  oreilles  sur 
laquelle  sont  assemblées  les  pièces  du  méca- 
nisme de  répétition  du  fusil  modèle  1886,  en 
même  temps  que  celles  qui  forment  le  méca- 
nisme de  détente  de  l'arme. 

—  déplace.  Ensemble  de  la  fortification 


CORRECTION.  177 

{enceinte  avec  fossé.';  flanqués)  ijui  entoure 
une  ville  ou  une  position  militaire.  Le  corps 
(le  place  doit  commander  la  cani])afrne  et  les 
ilfltors,  n'être  pas  commandé,  flanquer  com- 
plètement toutes  ses  parties,  qui  doivent 
être  soustraites  aux  coups  de  revers,  d'ê- 
charpe  et  d'entilade. 

—  de  platine.  Pièce  en  acier  d'une  arme 
à  feu  portative  sur  laquelle  sont  fixées  les 
pièces  qui  composent  la  platine. 

—  de  support.  Dispositif  fixe  ou  flottant 
i-mployê  dans  le  passaire  des  cours  d'eau 
pour  supporter  les  poutrelles  sur  lesquelles 
viendra  reposer  le  tablier  du  pont.  Les  sup- 
ports, plus  ou  moins  éloignés  les  uns  des 
autres,  sont  disposés  parallèlement  au  cou- 
rant . 

—  étranger.  Auxiliaires  de  pays  étran- 
gei's  prêts  à  se  mettre  au  service  de  tout 
gouvernement  qui  les  paye.  Ce  furent  d'abord 
des  bandes  d'aventuriers,  puis  des  régiments 
réguliers,  recrutés  surtout  en  Suisse.  Sous 
Napoléon  I*''",  il  y  eut  des  régiments  ou  lé- 
yions  étrangères  a.  peu  près  de  tous  les  pays. 
Actuellement,  nous  n'avons  plus  que  deux 
régiments  étrangers  à  4  bataillons  de  4  com- 
pagnies et  ime  compagnie  de  dépôt. 

—  francs.  Troupes  mercenaires  des  an- 
ciennes armées  françaises. 

Bataillons  de  volontaires  non  soumis  à  la 
discipline  militaire  et  qui,  sous  la  République 
et  l'Empire,  causèrent  souvent  des  dom- 
mages sérieux  aux  ennemis.  Pourtant,  ceux 
qui  furent  constitués  en  1870-71  ne  ren- 
dirent, en  général,  que  des  services  fort  con- 
testables. La  loi  des  cadres  les  a  supprimés, 
tous  les  corps  eu  armes  devant  relever  de 
l'autorité  militaire. 

—  indigènes.  Coips  de  troupe  formés 
par  la  France  en  Algérie,  en  Tunisie  et  dans 
les  colonies,  au  moyen  d'indigènes  encadrés 
par  des  Français.  Ces  corps  sont  les  sui- 
vants :  4  régiments  de  tirailleurs  algériens  à 
4  bataillons  de  4  compagnies  et  1  compa- 
gnie de  dépôt  ;  4  régiments  de  spahis  à 
6  escadrons  ;  1  régiment  de  tirailleurs  anna- 
mites à  3  bataillons  de  4  compagnies  ;  3  ré- 
giments de  tirailleurs  tonkinois  ;i  3  batail- 
lons de  4  compagnies  ;  1  régiment  de 
tirailleurs  sénégalais  a.  3  bataillons  de  4  com- 
pagnies. 

—  mort.  Poutrelle  de  O^.aO  environ 
d'équarissage  établie  sur  la  rive  de  départ 
d'un  cours  d'eau  au  point  où  l'on  veut  éta- 
blir un  pont  ;  le  corps  mort,  établi  perpen- 
diculairement à  l'axe  du  pont,  à  bauteur  des 
corps  de  support,  est  maintenu  par  des  pi- 
quets. 

CORRECTION.  Action  de  châtier,  de 
punir,  d'enlever  un  défaut. 


COSAQUE. 


—  du  tir.  Rectifier  Ir^  tir  au  moyen  des 
observations  faites. 

CORRECTIONNEL.  Se  dit  des  tribunaux 
qui  connaissent  des  actes  qualitiés  délits  par 
la  loi  ;  de  ces  déUts  eux-mêmes  ;  des  peines 
qu'on  leur  applique. 

CORRESPONDANCE.  Choses  qui  se  rap- 
portent, qui  cadrent  ensemble. 

Les  peisonnels  militaires  assimilés  ont  la 
correspondance  des  grades  des  officiers. 

Se  dit  encore  des  lettres,  des  communica- 
tions écrites  échangées  entre  les  différents 
services. 

L'échange  de  la  correspondance  officielle 
des  militaires  a  lieu  hiérarchiquement  et  en 
franchise. 

CORRIDOR.  La  propreté  des  corridors 
est  sous  la  surveillame  de  l'adjudant  i-t  du 
capitaine  adjudant-major  de  semaine. 

Etait  employé  autrefois  dans  le  sens  de 
chemin  couvert. 

CORROIS  ou  COUROI.  Signifiait  ordre 
de  bataille,  troupe,  compagnie. 

CORROYER.  Alélanger  différents  métaux 
pour  en  façonner  un  métal  ayant  des  qua- 
lités particulières,  comme  on  le  fait,  par 
exemple,  pour  les  lames  des  armes  blanches. 

CORSECQUE  ou  CORSESQDE.  Espèce 
de  javeline  a  trois  dents,  dont  i-elie  du  milieu 
plus  allongée.  En  usage  au  XV  siècle  dans 
l'infanterie  corse  et  italienne.  Rappelle  la 
forme  de  la  fleur  de  lis. 

CORSELET.  Partie  principale  de  l'an- 
cienne cuirasse,  celle  qui  protégeait  la  poi- 
trine et  les  épaules  ;  elle  était  portée  par  l;i, 
cavalerie  jusqu'à  l'emploi  de  l'artillerie  qui, 
en  la  faisant  alléger  et  simplifier,  la  fit 
adopter  pour  l'infanterie  sous  François  P"". 
Sous  Henri  II,  on  nommait  corselets  les  pi- 
quiers  et  les  hallebardières.  Le  corselet  fut 
supprimé  en  principe  en  1641. 

CORSES.  Ancienne  milice  du  pape  qui 
fut  supprimée,  en  1664,  à  la  suite  d'une  in- 
sulte qu'elle  fit  à  l'ambassadeur  de  France. 

CORT.  Nom  donné  anciemiement  à  la 
courtine. 

CORTEGE.  Réunion  de  personnes  qui  en 
accompagnent  une  autre  (V.  Escorte). 

CORVÉE.  Travaux  que  font  tour  à  tour 
les  soldats  d'une  compagnie,  d'un  escadron 
ou  d'une  batterie. 

Les  gradés  peuvent  aussi  infliger  des  cor- 
vées hors  tour,  comme  punitions,  aux  sol- 
dats. 

CORVETTE.  Ancien  bâtiment  de  guerre, 
à  trois  mâts,  à  voiles,  et  qui  tenait  le  milieu 
entre  la  frégate  et  le  brick. 

COSAQUE.  Population  russe,  en  partie 
nomade,  provenant  d'un  mélange  de  Slaves 
et  de  Tartares.  Cette  peuidade  est  organisée 


COSTUME. 


■178 


COTUE. 


juilitairement  depuis  1516  ;  elle  forme  des 
corps  de  cavalerie  légère  dont  l'arme  prin- 
cipale est.  la  lance  ;  leur  chef  général  prend 
le  titre  A'helman  ou  d'attaiiian  Quelques  ré- 
giments réguliers  de  Cosaques  font  partie  de 
la  garde  impériale  russe. 

COSTUME.  Habillement.  Le  costume  mi- 
litaire est  actuellement  uniforme  dans  chaque 
arme,  grade  ou  service. 

COTE.  Indii'ation  de  VaJtiluiIe  d'un  lieu, 


exprimée  en  mètres  et  fractions  de  mètre, 

COTE.  Os  courbe  et  plat  qui  concourt  à 
formel'  les  jiaiois  de  la  poitrine. 

Se  dit  aussi  du  rivage  de  la  jner,  de  la 
montée  d'une  colline. 

—  (bouches  à  feu  de).  Le  tableau  sui- 
vant donne  les  indications  générales  suffi- 
santes sur  les  diveis  modèles  de  pièces  em- 
ployées pour  le  service  des  côtes  : 


MODE 

LON- 

POIDS 

POIDS 

POIDS 

DÉNOMINATION. 

MODÈLE. 

de 
charge- 

GUEDR 

delà 

delà 

du 

projec- 
tile. 

OBSERVATIONS. 

ment. 

totale. 

pièce. 

charge. 

met. 

kil. 

kil. 

kil. 

Obusier  de  O^/^li  de  côte  li?se. . 

„ 

B 

2,780 

3,036 

3,000 

27,000 

Ed  fonte. 

Canon  de  0<ij,30 

1864 

B 
B 

3^66 
2,527 

3,130 
3,700 

3,750 
5,000 

11,440 

79,800 

En  fonte  fretlce,  provient 
d'obusiers  lisses  modifiés 

Obusier  rayé  de  0°',22. 

Canon  ravii  de  0",30 

1804 
1858-60 

1873 

B 
C 
C 
C 
C 

3,106 
2,550 

2,821 

3,140 

3,040 
8,000 

1,200 

3,000 
3,500 
10,000 

3,100 

31,490 
31,490 

75,400 

12,000 

En  fonte  frettée. 

—            et  lubi'o. 
En  acier  fretté  et  tube. 

de  O^ilG 

—          de  O^iig 

—          de0'»,24 

Canons  raves  et  frettés 

—      "        —          deO-,!!. 

1870 

c 

3,130 

2,090 

4,100 

21,000 

En  fonte  frettée  et  tubée. 

—               —          de  0"',1I. 

1864 

c 

2,000 

1,900 

2,000 

18,650 

— 

—               ~         deO",10. 

1864 

c 

3,385 

5,000 

5,000 

31,490 

— 

_               —de  0"°,19. 

1870 

c 

4,150 

7 ,  900 

15,000 

62,500 

— 

_              _         de  0'",i9. 

1864 

C 

3,  SOU 

8,000 

8,000 

52,250 



_              _          de0"',24. 

1870 

c 

4,940 

15,660 

28,000 

120,000 

— 

_              _          de  0m,24. 

1804 

c 

4,560 

14,500 

10,000 

100,000 

— 

—              —         de  O",??. 

1870 

C 

.5,380 

23,20'i 

42,000 

180,000 

— 

—              —          de  0"",27. 

1864 

c 

4 ,  000 

20^500 

21,000 

144,000 

-^ 

_               _          ae0'",32. 

1870 

c 

0,700 

06,000 

06,000 

286,500 

— 

CÔTÉ.  Lignes  qui  forment  la  limite  d'une 
ligure,  le  contour  d'une  surface. 

Se  dit  aussi  des  petites  faces  d'un  corps. 
Ex.:  le  côté  droit,  le  côté  ifauche  d'un 
koviiiie. 

Se  dit  également  des  parties  ojjposées,  la- 
térales d'une  chose.  Ex.:  le  côte  droit,  le 
cOté  gauche  d'une  rouie,  etc. 

—  extérieur.  Ligne  qui  joint  les  deux, 
points  où  s'appuie  le  front  de  fortification 
à  construire  (V,  Bastion). 

COTEAU.  Penchant  d'une  colline. 

Se  dit  par  extension  de  la  colline  elle- 
même, 

COTEREAUX  on  COTTEREAUX. 
Bande  d'aventuriei's  qui  ont  figuré  en  France 
vers  le  douzième  siècle. 

COTEREL  ou  COTERIAU.  Arme  à 
manche  analogue  à  nos  couteaux  de  chasse. 

COTHURNE.  Chaussure  de  hauteur 
moyenne,  semblable  au  Jnodequin,  dont  fai- 
saient usage  les  guerriers  grecs  ou  romains. 

COTON-POUDRE.  Le  coton-poudre,  ap- 
pelé aussi  fulmicolon  ou  pyroxile,  est  obtenu 
par  la  réaction  de  l'acide  azotique  concentré 
ou  d'un  mélange  d'acide  sulfurique  et  d'acide 


azotique  sur  le  coton,  lequel  peut  être  con- 
sidéré comme  de  la  cellulose  presque  pure. 
Cet  explosif  est  inaltérable  à  l'eau  ;  d  est 
peu  sensible  aux  chocs  ordinaires  et  s'en- 
llamme  vers  la  température  de  180  degrés, 
mais  alors  il  ne  fait  que  brûler.  Pour  le 
faire  détoner,  il  faut  employer  des  amorces 
fulminantes,  comme  pour  la  dynamite,  mais 
plus  fortes  que  pour  cette  dernière  sub- 
stance. 

Le  coton-poudre  est  employé  à  l'état  im- 
mide,  par  la  marine,  pour  !c  chargement  des 
torpilles. 

COTTE  d'armes.  Sorte  de  casaque  ou 
de  lunique  dont  les  dimensions,  les  formes 
et  l'étolie  ont  beaucoup  varié,  que  les  che- 
valiers et  les  hommes  d'armes  mettaient 
par-dessus  la  cuirasse  ou  la  cotte  de  mailles, 
soit  à  la  guerre,  soit  dans  des  tournois. 

—  de  mailles.  Armure  défensive  en 
forme  de  chemise  ou  de  blouse  et  faite  d'un 
tissu  de  petits  anneaux  ou  mailles  de  fer. 

COTUE.  Sorte  de  masse  d'armes  très  mas- 
sive en  usage  chez  les  Francs  qui,  en  la  lan- 
çant dans  les  rangs  ennemis,  écrasaient 
ceux-ci  par  son  poids.  D'autres  la  manreu- 


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COUCHAGE.  479 

viaieiit    à   deux    iiiaius    el    s'en    servaieut 
comme  assommoir. 

COUCHAGE.  Le  service  du  couchage  a 
liuur  olijel  de  piocurer  aux  militaires,  lo!.'ês 
daus  les  locaux  dont  dispose  le  ministère  de 
la  guerre,  les  effets  de  couchage  et  d'ameu- 
hlement  qui  leur  sont  nécessaires  ;  de  fournir 
les  capotes  de  sentinelle,  ainsi  qu'une  partie 
du  mobilier  des  corps  de  garde  ;  de  hlancliir 
le  linge  de  corps  de  la  troupe  lorsque  le  chef 
de  corps  désire  confier  cette  opération  à 
l'entrepreneur  du  service. 

Le  matériel  de  couchage  d'un  soldat  se 
compose  d'un  diàlit  en  fer,  d'un  sommier  ou 
d'une  paillasse,  d'un  matelas,  d'une  paire  de 
draps,  d'un  traversin,  d'une  couverture,  et, 
daus  la  saison  froide,  d'un  couvre-pied. 

Ce  matéiiel,  à  l'exception  du  châlit,  qui 
appartient  à  l'Etat,  est  fourni  et  entretenu 
par  un  entrepreneur. 

Eu  cas  d'insuffisance  de  fournitures  de 
l'entrepreneur  du  service  des  lits  militaires, 
le  service  du  campement  assure  le  couchage 
au  moyen  d'un  matériel  composé  de  :  1  sac 
de  couchage  ou  2  sat-s  tentes-abris  tenant  lieu 
de  draps,  d'un  sac  à  paille  (traversin)  en 
toile,  d'une  paillasse  et  d'une  couverture  par 
homme. 

COUCHE.  Forme  plus  ou  moins  courbée 
donnée  à  la  crosse  d'an  fusil  pour  faciliter 
la  mise  en  joue  ;  la  plaque  de  couche  est 
l'armature  en  fer  qui  protège  la  semelle  de 
la  crosse  du  fusil. 

COUCHEPOINT.  Partie  eu  cuir  plus 
forte  que  la  Irépointe  du  soulier  et  intercalée 
entre  la  seconde  semelle,  entre  l'allonge  de 
la  dernière  semelle  et  la  partie  inférieure  de 
l'empeigne. 

COUCHER.  Renverser,  incliner  une  arme 
naturellement  droite.  Ex.:  coucher  la  lance. 
Etre  étendu  pour  prendre  son  repos.  La  gar- 
niture d'un  lit. 

—  en  joue.  Ajuster  un  fusil  et  viser 
jiour  tiier  sur  quelqu'un  ou  sur  quelque 
chose. 

COUCHETTE.  Petit  lit  en  fer  d'une  seule 
l»iéi-e.  qui  est  attribué  de  préférence  aux 
sous-ofHciers,  au  lieu  du  cliàht.  Elle  est 
destinée  à  éti-e  employée  avec  un  somTuier 
systcnii-  Tliuau. 

COUDE.  La  partie  de  rarliculatimi  du 
l)ras  avec  l'avant-bras,  qui  est  opposée  ;i  l;i 
saignée. 

Endroit  de  la  niamhe  ijui  correspond  au 
ou  de. 

Brusque  chanyemeiU  <<c  direction. 

COUDE  A  COUDE.  Ahgnement  ou  mardie 
dans  lequel  les  soldats  d'un  même  rang  doi- 
vent se  sentir  le  coude. 


COULEUVRINE. 


COUILLARD  Espèce  de  calapulk-  ser- 
vant M  lancer  des  ]iierres. 

COUIN  ou  COVIN.  Chars  de  guerre 
armés  de  faux  ou  do  lames  tranchantes,  dont 
on  fit  usage  dans  les  Gaules  et  dans  la 
Grande-Bretagne. 

COULAGE  des  bouches  à  feu.  Opéra- 
tion de  fonderie  consistant  à  donner  aux 
bouches  à  feu  en  bronze,  en  fonte  ou  en 
acier  leur  forme  générale  aussi  rapprochée 
que  possible  de  leur  forme  définitive.  Pour 
le  bronze  et  la  fonte,  on  moule  les  modèles 
dans  du  sable  à  mouler  et  l'on  coule  le 
métal  dans  les  moules.  Les  pièces  en  acier 
présenteraient  des  soufflures  si  on  employait 
le  procédé  précédent  ;  aussi  l'acier  est  coulé 
dans  des  lingotières  produisant  des  lingots 
ayant  la  torme  de  troncs  de  pyramide  et  une 
section  4  à  o  fois  plus  grande  que  celle  de 
la  bouche  à  feu  à  obtenir.  Une  série  d'opé- 
rations de  forgeage,  de  dégrossissage  el  d'usi- 
nagi'  tei'ininent  les  pièces. 

COULANT.  Anneau  plal,  métallique,  au 
moyen  duquel  on  maintient  l'extrémité  du 
ceinturon  rapprochée  de  ce  dernier,  après 
avoii-  été  repliée. 

COULE.  Eu  terme  d'escrime,  un  coule  ou 
coulement  consiste  à  glisser  la  lame  le  long 
de  celle  de  l'adversaire,  en  dégaijeanl  ou 
non. 

COULEE  des  projectiles.  Pour  couh  r 
les  projectiles  en  fonte  de  l'artillerie,  on 
emploie  de  la  fonte  très  liquide  qu'on  a|i- 
porte  aux  moules  au  moyen  de  poches  en 
fer,  en  ayant  soin  qu'il  n'y  ait  pas  d'inter- 
ruption dans  la  coulée  d'un  même  projec- 
tile. 

COULEUR.  Le  mot  peut  s'appliquei-  aux 
couleurs  qui  entrent  dans  la  composition  des 
uuifornies,  qui  peuvent  servir  à  distinguer 
les  diverses  armes  ou  ariuées,  etc. 

On  appelle  couleurs  nationales  les  trois 
couleuis  du  drapeau  français. 

COULEUVRE.  Ancienne  évolution  d'in- 
fanterie. 

COULEUVRINE  OU  COULEVRINE.  Une 

des  plus  anciennes  armes  à  feu  à  tir  direct. 
dont  l'usage  était  déjà  très  lépandu  en  1380 
el   il  en  a  été  construit  dès  1258. 

D'abord  employée  par  l'infanterie,  la 
coulevrine  consistait  en  un  tube  de  métal 
(fer  ou  cui\re)  auquel  on  mettait  le  feu  au 
moyen  d'une  mèche  ;  la  crosse  très  allouArèe 
portait  une  entaille  (fui  s'adaptait  à  l'épaule 
du  tireur.  Elle  avait  environ  1  pouce(0™,03) 
de  calibre  et  tirait  des  balles  de  plomb. 

Pour  le  cavalier,  elle  était  plus  courte  et 
s'appuyait  sur  une  fourche  engagée  à  l'avant 
de  la  selle  ;  un  chien  à  longue  détente  com- 
muniquait le  feu.  On  fit  aussi  usage  de  cm- 


COULEVRINIER. 


180 


COUPOLE. 


Icvriiies  raoïitéfs  sur  chevalet  ]ioni'  tirer  et 
((ui,  du  poids  de  10  à  30  kilo.sframmes,  exi- 
geaient 2  homwies  pour  leur  service. 

Malgré  ses  imperfections,  la  COulevrine  à 
main  rendit  de  grands  services  pour  l'épo- 
({ue  et  perçait  toutes  les  cuirasses. 

De  1330  à  1480,  on  fabriqua  également 
des  coulevrines  de  siège  en  fer  forgé,  qui 
étaient  très  légères  et  étaient  montées  sur  un 
affût  en  bois.  Mais  depuis,  on  a  fait  des  bou- 
ches à  feu  de  ce  genre  très  variées  comme 
forme  et  comme  calibre  et  comme  cliarge; 
celles-ci  variaient  de  10  à  70  kilogrammes 
de  balles. 

COULEVRINIER.  Soldats  qui  maua-u- 
vraient  la  coulrrriiii'.  Ceu\  à  pied  furent 
organisés  ))ar  le  due  de  Bourgogne,  et  ceux 
à  cheval  par  Charles  VllI. 

COULISSE.  Ilahuire  pratiquée  dans 
l'épaisseur  des  murs  pour  laisser  glisser  la 
lierxr  seivant  à  fermer  un  passage  voûté 
dans  les  forteresses. 

COUP.  Effet  produit  par  un.  corps  qui  en 
frappe  un  autre. 

La  décharge  d'une  arme  à  feu  ;  exemple  : 
coup  (le  fusil,  coup  de  cano)i,  etc. 

La  charge  de  l'arme. 

Blessure,  contusion. 

COUP-DE-POING  (ou  exploseur  Bré- 
guet)  (V.  Kxploscur). 

COUPABLE.  Celui  (pii  a  commis  une 
faute,  un  (lèlit,  un  crime. 

Se  dit  aussi  des  choses  :  un  dessein  cou- 
pable. 

COUPE-CHOUX.  Terme  d'argot  mili- 
laire,  servant  à  désigner  le  sabre  du  fan- 
tassin. 

COUPÉ  (pan).  On  ai)pelle  pan  coupé  la 
jonction  du  saillant  de  la  crête  intérieure  de 
deux  faces  d'un  ouviage  à  3  ou  4  métrés' de 
ce  saillant. 

COUPELLE.  Petite  pelle  en  cuivre  dont 
on  se  sert  pour  mettre  la  poudre  dans  les 
gargousses. 

COUPER.  Diviser  un  coriis  avec  un 
instrument  tranchant. 

Barrer,  intercepter  des  connnunications. 
une  colonne,  etc. 

COUPLET.  Fusil  dont  le  canon  est  formé 
de  deux  pièces  vissées  ensemble. 

COUPOLE.  Les  coupoles  présentent,  sur 
les  batteries  cuirassées,  l'avantage  : 

i°  D  avoir  un  champ  de  tir  illimité; 

2"  De  n'avoir  pour  amsi  dire  pas  à  crain- 
dre les  coups  d'embrasure; 

3°  De  donner  un  tir  plus  rapide; 

4°  De  mieux  atteindre  un  but  mobile. 

Elles  présentent  l'inconvénient  d'être  d'un 
prix  assez  élevé,  mais  la  nécessité  de  se 
couvrir  à  tout  prix  et  l'impossibilité  d'uti- 


liser l'artillerie  à  ciel  ouvert  dans  les  ou- 
vrages de  fortitication  permanente,  forcent  à 
donner  la  préférence  aux  coupoles,  sans 
compter  qne  le  champ  de  tir  illimité  qu'elles 
procurent  en  réduit  sensiblement  le  nombre 
et  diminue  ainsi  la  dépense. 

Des  expériences  faites  depuis  1885  et  tout 
récemment,  ont  permis  de  constater  que  les 
plaques  en  fer  laminé,  en  acier  laminé,  en 
nickel-acier  entre  autres,  présentaient  une 
résistance  suffisante  aux  projectiles  que  l'on 
peut  employer  dans  l'attaque  des  places. 

Une  coupole  se  compose  en  général  du 
pourtour,  du  ciel  ou  plafond,  du  mécanisme 
et  des  canons.  La  tourelle  elle-même  se 
meut  dans  un  bâti  ou  parapet,  surmonté 
d'un  anneau  (ixe  ou  avant-cuirasse. 

Lvjxnirtour  doit  être  formé  d'un  petit 
nombre  de  voussoirs,  afin  que  la  masse  de 
chaque  élément  soit  considérable  par  rappoit 
à  celle  des  projectiles.  Le  ciel  ne  comprend 
qu'une  <à  trois  plaques,  afin  d'éviter  les  dif- 
ficultés de  consliuction  et  d'assemblage , 
ainsi  que  les  causes  de  faiblesse  résultant  de 
nombreux  joints. 

{.l'expérience  a  démontré  que  les  plaques 
(de  pourtour  et  du  plafond)  résistent  mieux, 
à  épaisseur  égale,  lorsqu'elles  sont  faites 
d'une  seule  épaisseur  de  métal  que  lors- 
(ju'elles  sont  composées  de  plusieurs  plaques 
superposées  et  boulonnées. 

Le  mécanisme,  l'espèce  des  bouches  à  feu, 
la  forme  et  les  dimensions  des  coupoles 
varient  suivant  la  destination  de  celles-ci. 

En  général,  on  doit  prendre  pour  les  cou- 
jioles  des  dispositions  ])0ur  que  leurs  embra- 
sures ne  soient  exposées  aux  coups  de 
l'ennemi  qu'au  moment  où  les  pièces  font 
feu.  afin  d'éviter  le  jilus  possible  les  coups 
d'embrasure,  les  seuls  dangereux  ;  pour  em- 
pêcher de  pénétrer  dans  l'intérieur  les  balles 
et  éclats  de  projectiles,  ainsi  que  les  gaz  exté- 
rieurs ;  pour  assurer  Véclairage,  la  ventila- 
tion et  les  mouvements  de  matériel. 
Les  coupoles  peuvent  être  à  1  ou  à  2  ca- 
nons. Ces  dernières  doublent  les  coups  d'em- 
brasure, immobilisent  2  pièces  en  cas  de 
cessation  inopinée  du  fonctionnement;  l'in- 
flammation non  simultanée  des  deux  canons 
est  une  cause  de  déviation  dans  le  tir  ;  elles 
sont  plus  vite  démontées  qu'un  nombre 
double  de  coupoles  à  1  canon  ;  enfin,  la  ma- 
nœuvre en  est  plus  difficile. 

Par  contre,  une  coupole  à  2  canons  coûte 
environ  40  p.  100  moins  cher  que  deux  cou- 
poles à  1  canon  ;  son  emploi  permet  de  ré- 
duire les  dimensions  des  ouviages  et  par 
suite  leur  piix,  ainsi  que  le  personnel. 
Gomme,  d'autre  part,  divers  procédés  permet- 
tent de  supprimer  presque  complètement  les 


COUPOLE. 


-181 


COUPOLE. 


coups  d'embrasure,  il  eu  résulte  que  les  cou- 
poles à  2  canons  sont  les  plus  avantageuses. 

La  forme  des  coupoles  peut  être  cylindri- 
que ou  spliêrique. 

Les  expériences  ont  prouvé  que  la  forme 
sphérique  est  moins  visible,  ce  qui  diminue 
les  chances  d'atteinte,  et  facilite  le  mouve- 
ment de  glissement  des  projectiles,  auxquels 
elle  fait  perdi-e  une  partie  de  leur  force  vive  ; 
les  embrasures,  évidées  en  forme  de  gorge, 
sont  atteintes  près  de  leur  pourtour,  par  les 
projectiles  qui  ricochent  sans  nuire  à  la 
pièce. 

La  forme  cylindrique  (à  laquelle  s'applique 
plutôt  le  nom  de  tourelle)  présente  en  outre 
l'inconvénient  d'augmenter  le  danger  résul- 
tant des  coups  d'embrasure,  car  les  projec- 
tiles refoulent  ainsi  le  métal  vers  l'intérieur 
et  atteignent  la  volée  de  la  pièce. 

Au  point  de  vue  de  leur  emploi,  il  faut 
deux  espèces  de  coupoles  : 

1°  Celles  qui  sont  destinées  à  ne  lii-er 
quà  grande  portée;  elles  sont  armées  de 
canons  longs  de  gros  calibre  (15o™™)  ;  on  les 
protège  contre  les  coups  d'embrasure  au 
moyen  d'une  bonnette  dont  la  hauteur  est 
réglée  par  l'inclinaison  de  la  ligne  de  tir; 

2°  Celles  qui  sont  destinées  au  tir  indi- 
rect, et,  par  suite,  plus  spécialement  à  la 
lutte  d'artillerie  rapprociiée.  Elles  sont 
armées  de  préférence  d'obusiers  ou  de  mor- 
tiers de  gros  calibre  qui,  en  raison  de  leur 
genre  de  tir,  peuvent  être  installés  dans  des 
batteries  basses  où  ils  sont  complètement 
dérobés  aux  vues. 

Diverses  expériences  ayant  paru  faire 
craindre  que,  quelle  que  soit  la  forme  adoptée, 
il  n'est  pas  possible  qu'une  coupole  résiste 
longtemps  si  elle  est  constamment  exposée  à 
un  feu  de  longue  durée,  on  a  proposé  l'em- 
ploi de  coupoles  à  éclipse,  pour  remédier 
à  cet  inconvénient.  De  cette  manière,  elles 
n'auraient  plus  à  se  montrer  que  pendant 
les  quelques  secondes  nécessaires  pour  tirei', 
et  elles  disparaîtraient  aussitôt  pour  toute  la 
période  nécessaire  au  chargement,  au  poin- 
tage, etc. 

11  existe  divers  modèles  très  pratiques  de 
coupoles  à  éclipse,  entre  autres  ceux  du 
colonel  Hussiére  et  du  colonel  Soariau,  pour 
les  canons  de  gros  calibres,  car  celles  pour  les 
canons-revolvers  ou  pour  les  mitrailleuses  ne 
présentent  pas  de  difficultés  pratiques.  Nous 
(lonuous,  figure  34,  celle  du  colonel  Bussière. 
Mais  le  conmrandant  Jlougin,  convaincu  <[ue 
la  forme  cylindrique,  qui  s'impose  pour  les 
cou|)oles  à  éclipse,  résiste  mal  aux  effets  du 
tir  en  brèche  et  aux  projectiles  à  méliuite 
des  mortiers  rayés,  a  cherché  à  substituer  à 
leur  mécanisme  délicat  et  coûteux,  un  méca- 


nisme simple  et  plus  résistant  au  moyen  de 
sa  coupole  oscillante. 

L'oscillation  se  produit  autour  d'un  axe 
horizontal  passant  par  le  centre  de  la  sphère 
dont  la  calotte  cuirassée  fait  partie  et  sur 
laquelle  calotte  les  canons  ne  font  pas  saillie. 
Les  deux  canons,  longs  de  13  centimètres, 
solidaires  de  la  coupole,  n'ont  ni  affût,  ni 
recul  propre  ;  il  se  produit,  au  moment  du 
tir,  une  légère  oscillation  de  la  coupole,  qui 
est  amortie  par  des  tampons  à  ressort  Belle- 
ville. 

L'engin,  très  simple  et  peu  coûteux,  peut 
être  manœuvré  à  bras  d'hommes. 

Le  mouvement  de  rotation  des  coupoles 
peut  s'effectuer  au  moyen  d'un  pivot  qui,  s'il 
est  hydraulique,  est  plus  rapide  que  lorsqu'il 
s'effectue  sur  une  couronne  de  galets  ou  de  bou- 
lets. Mais  cette  couronne  assure,  plus  facile- 
ment que  les  pivots,  la  stabilité  des  coupoles 
et  l'invariabilité  de  leur  axe  ;  en  outre,  ce- 
mode  de  rotation  convient  seul  aux  coupoles 
à  2  canons  et  assure  la  régularité  du  tir  en 
mouvement. 

Fig.  54. 


h'cmplacement  des'  coupoles  dépend  de 
nombreuses  conditions  ou  considérations  : 
nature  du  métal,  genre  de  coupole,  rôle  à 
remjdir  par  cette  dernière,  organisation  des 
ouvrages,  etc. 

Comme  indication  générale,  il  faut  éviter 
de  placei-  les  coupoles  en  des  points  où  les 
coups  qui  leur  sont  destinés  viendraient,  en 
les  mau(|uant,  atteindre  les  parties  impor- 
tantes des  ouvrages  situés  en  arriére  ou  sur 
les  côtés.  Les  saillants  paraissent  désignés 
omme  emplacement. 

.Malgré  l'économie  et  la  solidité  résultant 
(lu  gniupemenl ,  on  aura  le  \i\\is  souvent 
recours  à  l'emiiloi  de  coupoles  isolées  qui 
sont  moins  faciles  à  atteindre. 


COUPOLE. 


182 


COUPURE. 


'  Le  jjoiiitiKje  des  coupolos  \\onl  se  l'aire 
directement  ou  indirectement. 

Le  pointage  direct,  le  plus  simple  et  géné- 
ralement le  j)lus  exact,  peut  s'effectuer  : 

i°  Par  V embrasure,  mais  on  ne  peut  alors 
empèclier  l'introduction  des  gaz  extérieurs; 

2"  Par  le  trou  tllioniiiit',  praticjué  dans  la 
calotte  ;  ce  mode  de  pointage  très  délicat  est 
assez  compliqué  cl  n'est  pas  toujours  pos- 
sible ; 

3°  Par  la  rainure  de  visée,  avec  hausse  et 
guidon,  percée  dans  la  calotte  cuirassée  du 
côté  opposé  aux  embrasures  ;  procédé  offrant 
plus  de  sécurité,  mais  donnant  des  résultats 
moins  certains  que  le  précédent,  qu'il  peut 
servir  à  compléter. 

Le  pointage  indirect,  offre  une  grande 
sécuiité  aux  pointeurs,  mais  il  est  plus  com- 
pliqué et  moins  exact  que  le  tir  direct, 
attendu  qu'il  exige  l'aide  d'observateurs  qui 
peuvent  se  tromper. 

11  se  fait,  en  principe,  au  moyen  d'une 
planchette  de  tir  et  d'une  règle  île  direction 
que  l'on  dirige  d'après  les  indications  d'ob- 
servateurs intelligents  placés  en  dehors  de 
la  tourelle  et  qui  correspondent  avec  celle-ci 
à  l'aide  de  téléphones  ou  de  tuyaux  acous- 
tiques. 

A  la  rigueur,  le  pointage  indirect  pour- 
rait se  faire  simplement  à  l'aide  de  tables 
lie  tir. 

Le  tir  indirect  permet  de  tirer  par  tous 
les  temps,  de  concentrer  les  feux,  de  battre 
les  plis  de  terrain  invisililes,  de  sorte  qu'il 
est  seul  possible  la  nuit  et  contre  des  buts 
invisibles,  mais  il  ne  convient  pas  lorsqu'il 
s'agit  d'atteindre  des  buts  mobiles  ou  se  pré- 
sentant à  l'improviste. 

Le  tir  avec  la  cou))ole  en  mouremenl  est 
le  seul  efficace  contre  des  buts  mobiles  ;  il 
présente,  en  outre,  l'avantage  de  rendre 
plus  difficile  !e  groupement  des  corps  de 
l'ennemi  et  de  diminuer  les  chances  des 
coups  d'embrasure. 

Pour  les  affûts,  deux  principes  sont  en 
discussion  :  lier  l'affût  à  la  cuirasse,  ou 
avoir  des  affûts  spéciaux. 

La  liaison  de  rafjùt  au  cuirasseinent  pro- 
cure une  grande  simplicité  au  uK^canisme, 
et,  en  y  ajoutant  l'emploi  d'un  seul  canon 
du  calibre  de  12"  et  la  réduction  de  l'épais- 
seur de  la  cuirasse  à  0'°,12,  on  peut  obtenir 
une  grande  mobilité  des  cuirassements,  faci- 
liter l'éclipsé  et  diminuer  notablement  le 
prix  de  revient.  C'est  en  se  basant  sur  ces 
conditions  que  le  major  allemand  Scliu- 
mann  a  construit  des  a/fûts  cuirassés  diffé- 
rant sensiblement  des  coupoles  ordinaires. 

Dans  l'affût  cuirassé  à  éclipse  pour  canon 
de  12''.  la  cuirasse  est  formée  d'une  calotte 


spliérique  cl  d'une  partie  cylindrique,  le 
tout  reposant  par  l'intermédiaire  d'un  étrier 
sur  un  pivot  équilibré  par  un  levier. 

Pendant  le  tir,  la  pièce  pivote  autour  de 
sa  bouche,  guidée  par  des  coulisseaux  et 
une  tige  spéciale  qui  est  elle-même  guidée 
entre  deux  galets,  dont  l'un  sert  de  poulie 
de  renvoi  à  la  chaîne  d'un  contrepoids  équi- 
librant la  pièce. 

Le  mou\ement  d'éclipsc  se  fait  automati- 
quement au  moyen  d'un  mécanisme  com- 
mandant le  levier;  l'éclipsé  ne  dure  que  2". 

Le  ])ointage  en  direction  et  en  hauteur 
est  très  rapidement  exécuté  (lar  i  ou 
2  hommes. 

Le  |)oids  total  de  la  construction  est  de 
62  tonnes. 

Il  y  a  aussi  des  affûts  cuirassés  pour 
mortiers   et  pour  canons   à  tir   rapide  de 

Les  affiits  hydrauliques,  très  coûteux, 
ont  causé  des  accidents  provenant  de  l'énornio 
pression  que  subit  la  glycérine  pendant  le 
recul. 

La  supjiression  du  recul,  qui  peut  s'effec- 
tuer sans  inconvénient  au  moyen  de  dispo- 
sitions particulières,  entraîne  celle  des  affûts 
hydrauliques.  Mais  les  alfûts  cuirassés  Schu- 
mann  ne  paraissent  pas  résoudre  la  ques- 
tion, car  il  est  nécessaiie  que  les  affûts 
soient  indépendants  du  cuirassement,  si  l'on 
veut  éviter  leur  mise  hors  de  service  à  la 
suite  d'une  déformation  de  celui-ci. 

Divers  systèmes  d'affûts  sans  recul  ont 
d'ailleurs  été  présentés. 

En  l'ésumé,  les  diverses  espèces  de  cou- 
poles existantes  peuvent  se  distinguer, 
d'après  le  principe  de  leur  construction  :  en 
coupoles  à  1  ou  2  canons  ;  en  coupoles  à 
éclipse  ou  non  ;  en  coupoles  à  affûts  cui- 
rassés ou  affûts  indépendants  ;  en  couitoles 
pour  canons  longs,  canons  ordinaires,  canons 
à  tir  rapide,  mitrailleuses  ou  canons-revol- 
vers, obusiers  ou  mortiers  rayés. 

Cette  question  des  coupoles  est  actuelle- 
ment à  l'ordre  du  jour,  car  cet  engin  est 
api)elé  à  jouer  un  lôle  considérable,  sinon 
prépondérant,  dans  la  nouvelle  fortification  ; 
elle  n'est  pas  encore  résolue  en  ce  moment 
(1891). 

COUPON.  Petit  reste  d'une  pièce  d'étoffe. 

Papier  à  détacher  d'une  pièce  administra- 
tive comme  mandat  de  fourniture. 

COUPURE.  Petite  plaie  faite  avec  un 
instrument  tranchant. 

Retranchements,  fossés,  palissades,  qui  se 
font  en  arriére  d'une  brèche  ou  d'un  sail- 
lant d'un  ouvrage  do  fortitication. 

Ouvrage  tracé  on  ligne  droite,  assez  fré- 
quemment employé  dans  la  fortification  im- 


COUR. 


183 


COURONNE. 


provisée.  C'est  le  tracé  ordinaire  des  tran- 
chées-abris. On  l'emploie,  sous  des  dimension? 
restreintes,  pour  barrer  ou  couper  les  voies 
de  communication  :  routes,  déâlés,  rues  de 
villages,  etc.  ;  dans  ce  cas.  la  coupure  prend 
généralement  le  nom  de  barricade.  Les  cou- 
pures doivent  être  appuyées  à  des  obstacles 
naturels  ou  à  des  ouvrages  fermés,  afin  que 
l'ennemi  ne  puisse  les  tourner. 

COUR.  Espace  clos  qui  dépend  d'une  ha- 
bitation. 

Se  dit  de  la  société  particulière  qui  vit  au- 
tour d'un  souverain. 

Se  dit  des  tribunaux  supérieurs  tels  que 
la  cour  d'appel,  la  cour  de  cassation, 
la  cour  d'assises,  la  haute  cour  de  jus- 
tice. 

On  a  d'ailleurs  donné  le  nom  de  cour  à 
des  juridictions  fort  différentes  dont  beau- 
coup n'existent  plus  aujourd'hui  :  c'est  ainsi 
que  les  conneils  df  guerre  s'appelaient  jadis 
cours  martiales  ;  les  prévôtés,  cours  pré- 
vôtales,  etc. 

—  des  comptes.  Elle  est  chargée 
d'exercer  le  contrôle  sur  tous  les  comptes 
élémentaires  ou  généraux  de  l'Etat. 

Elle  a  été  créée  pai'  la  loi  du  16  sep- 
tembre 1807. 

Elle  se  compose  :  d'un  premier  président, 
(le  3  présidents  de  chambre  et  de  plus  de 
100  conseillers,  dont  18  conseillers-maîtres, 
tous  inamovibles. 

Elle  forme  trois  chambres,  qui  ont  cha- 
cune leur  président  et  leur  spécialité. 

Les  conseillers-maîtres  sont  seuls  attachés 
à  l'une  ou  à  l'autre  des  chambres  ;  les  autres 
rapportent  les  affaires  qui  leur  sont  distri- 
1  tuées  par  toutes  les  trois. 

Les  trois  ciiambres  sont  réunies  pour  pro- 
noncer des  arrêts  ou  des  déclarations  de  con- 
formité concernant  les  comptes  généraux  des 
ministres  ;  la  Cour  des  comptes  est  alors  pré- 
sidée par  son  premier  président. 

COURANT.  Mouvement  de  l'eau,  dans  la 
direction  de  sa  pente. 

Par  extension,  se  dit  d'un  fluide  quel- 
conque lorsqu'il  se  meut  dans  une  certaine 
direction. 

—  électrique.  Mouvement  de  l'électri- 
cité qui  sert  à  dédiarger  un  corps  électrisé. 
Si  l'on  considère  une  pile  électrique  dans 
laquelle  on  a  établi,  à  l'aide  d'un  fil  métal- 
lique, la  communication  entre  les  deux 
pôles,  on  supi)Ose  que  l'électricité  positive 
parcourt  la  pile  ainsi  que  le  (il  conducteur 
dans  un  sens  et  l'électricité  négative  dans  un 
autre.  Le  courant  n'est  décelé  par  aucun 
phénomène  extérieur,  mais  il  se  reconnaît 
facilement  par  l'action  qu'il  exerce  sur  l'ai- 
guille aimantée,  laquelle,  si   ou  l'approche 


du  lil,  dévie  de  sa  position  et  se  met  en  • 
croix  avec  la  direction  du  courant  après  plu- 
sieurs oscillations.  On  obtient  de  même  un 
courant  en  faisant  communiquer,  par  un  fil 
métallique,  le  pôle  positif  d'une  pile  avec  le 
pôle  négatif  d'une  autre  pile. 

Ampère  a  aussi  constaté  que  les  courants 
agissent  les  uns  sur  les  autres  et  il  a  été  re- 
connu que  deux  courants  parallèles  s'atliiont 
lorsqu'ils  marchent  dans  le  même  sens  et 
qu'ils  se  repoussent  quand  ils  marchent  en 
sens  contraire.  Un  courant  qui  traverse  un 
fil  conducteur  peut  faire  naître  un  courant 
dans  un  fil  voisin  ;  ce  nouveau  courant  prend 
le  nom  de  courant  par  induction.  11  se  ma- 
nifeste au  moment  où  le  courant  électrique 
«■ominence  à  traverser  le  fil  voisin  et  au  mo- 
ment où  il  cesse.  Le  courant  qui  commence 
fait  naître  un  courant  par  induction  dans  le 
même  sens;  le  courant  qui  finit  fait  naître 
un  courant  par  induction  en  sens  contraire. 

COURBE  de  niveau  ou  horizontale. 
Courbes  qui  sont  toutes  au  même  niveau  et 
qui,  en  topographie,  représentent  en  plan 
toutes  les  sinuosités  du  terrain .  Une  série  de 
courbes  de  ce  genre,  équidistantes,  donne 
une  figure  semblable  à  celle  que  tracerait 
sur  le  terrain  le  niveau  de  la  mer  qui,  ayant 
recouvert  d'abord  toute  la  surface,  s'abaisse- 
rait successivement  d'une  quantité  égale  ;i 
l'équidistanee  des  courbes. 

COURBETTE.  Terme  de  manège  s'a)»- 
pliquant  à  un  mouvement  que  fait  le  cheval 
en  levant  également  et  simultanément  les 
deux  pieds  de  devant  ;  les  hanches  suivent 
le  mouvement  du  devant. 

COUREUR.  Cavalier  appartenant  à  uni> 
espèce  de  cavalei'ie  légère  employée  ancien- 
nement et  qui  a  précédé  nos  éclaireurs. 

COURIR.  S'emploie  dans  le  sens  de  courir 
aux  annes,  prendre  les  armes  avei;  précipi- 
tation, ou  de  courir  sus;  faire  des  courses 
ou  des  incursions  chez  l'ennemi,  à  la  manière 
des  partisans. 

COURONNADE.  Mot  employé  autrefois 
pour  exprimer  une  attaque  en  coiironne. 
c'est-à-dire  circulaire  et  enveloppante. 

COURONNE.  D'abord  récompense  mili- 
taire chez  les  Grecs  et  les  Romains  ;  plus 
tard,  ornement  des  casques  des  nobles  au 
moyen  âge  ;  actuellement,  il  existe  en  Hon- 
grie un  ordre  de  la  Couronne  de  fer. 

Les  officiers  de  la  couronne  étaient  des  di- 
gnitaires, plutôt  civils,  chargés  des  offices 
on  grandes  charges  de  la  cour. 

En  fortification,  la  couronne  on  ouvrage 
à  couronne  est  un  ouvrage  avancé  dont  le 
front  de  tète  est  formé  de  deux  fronts  bas- 
tionnés,  accolés  et  complétés  par  deux  lon- 
gues ailes  ou  flancs,  lesquels   doivent  être 


COURONNEMENT. 


1^ 


COURTINE. 


flanqués  par  la  place.  Dans  la  double  cou- 
ronne, le  front  de  tète  se  coinpose  de  trois 
fronts  biisltonnés  accolés.  C'est  une  véiitable 
portion  de  lempart  avancé.  On  ne  construit 
jilus  ce  genre  d'ouvrages. 

—  de  galets  (V.  Coupole). 

COURONNEMENT  du  chemin  cou- 
vert. Opération  d'occuper  les  crêtes  du  clie- 
min  couvert  ou  du  (ilacis  par  une  place 
d'armes  d'une  espèce  particulière,  munie  de 
(iradins  de  fusillade  et  de  même  largeur  que 
les  parallèles.  Elle  suit  la  crête  à  une  dis- 
tance de  5  à  7  mètres,  nécessaire  pour  le 
parapet,  et  elle  est  protégée  par  des  tra- 
verses et  des  couvre-faces  contre  les  coups 
à'enfdade  et  de  revers  auxquels  elle  est  alors 
directement  exposée.  Ce  couronnement  s'exé- 
cute de  vive  force  ou  pied  à  pied.  Pour  l'exé- 
cuter de  vive  force,  il  faut  procéder  comme 
pour  une  attaque  de  vive  force  :  à  la  suite 
d'un  violent  bombardement  et  un  peu  avant 
la  nuit  close,  les  troupes  d'attaque,  rassem- 
blées dans  la  dernière  parallèle,  s'élancent 
dans  le  cbemin  couvert  ;  des  soldats  du  génie 
sont  placés  en  tête  pour  détruire  les  défenses 
accessoires  et  ils  sont  suivis  par  des  travail- 
leurs qui  exécutent  le  couronnement  en 
ayant  soin  de  s'approfondir  avant  tout,  le 
reste  de  l'œuvre  devant  être  accompli  et 
perfectionné  par  des  brigades  successives  de 
travailleuis. 

Pour  le  couronnement  pied  à  pied,  on 

longe  la  crête  par  une  sape  double  à  tra- 
verses ou,  lorsque  c'est  possible,  par  une 
sape  simple.  On  peut  souvent  se  borner  à 
faire  cette  opération  sur  les  saillants,  et  vis- 
à-vis  des  brèches,  en  leliant  ensuite  ces  por- 
tions par  une  simple  tranchée. 

—  de  gabiounade.  Opération  qui  con- 
siste à  placer  longitudinalement  trois  ran- 
gées de  fascines  sur  une  (jabionnade. 

COURONNER.  Ce  verbe  s'applique  à 
certaines  opérations  telles  que  couronner  le 
chemin  couvert,  des  hauteurs,  un  entonnoir, 
une  contrescarpe.  Elles  ont  pour  objet  d'oc- 
cuper les  ("rêtes  en  y  établissant  au  besoin 
un  parapet,  de  les  organiser  défensivement 
et,  parfois,  de  les  relier  par  de  bonnes  com- 
munications avec  les  positions  eu  arrière.  On 
dit  aussi  que  des  ouvrages  et  forteresses  cou- 
roiuient  les  points  culminants. 

COURPENTIER  ou  COURPENTIÈRE. 
Pourpoint  d'armure  servant  de  doublure  à 
la  cuirasse  et  à  la  cotte  de  mailles. 

COURRE.  S'employait  autrefois  pour  le 
mot  courir.  11  en  est  resté  l'expression  chasse 
à  courre. 

COURRIER.  Soldat  employé  à  porter  des 
dépêches.  Vhi  courrier  volant  ou  boulet  lues- 
saijer  désignait  autrefois  un  projectile  creux 


renfermant  une  dépêche.  Les  courriers  muets 
étaient  des  soldats  détachés  d'un  poste 
éloigné  d'une  place  menacée  d'un  siège  qui 
venaient  donner  communication  au  poste 
voisin  des  renseignements  concernant  l'en- 
nemi. 

COURROIE.  Bande  étroite  de  cuir  ou  de 
tissu,  qui  seit  à  lier,  à  attacher.  Telles  sont 
les  courroies  du  havresac,  du  harnache- 
ment, etc. 

COURS.  Mouvement  de  l'eau  dans  les 
fleuves,  les  rivières  ou  les  ruisseaux. 

Au  figuré,  suite,  enchaînement,  conti- 
nuité. 

Se  dit  du  prix,  des  marciiandises  constaté 
par  les  mercuriales,  du  taux  de  la  rente  et 
autres  valeurs  cotées  dans  les  Bourses  de 
commerce. 

—  d'eau.  Les  cours  d'eau  constituent  un 
obstacle  de  valeur  plus  ou  moins  grande, 
suivant  leur  largeur,  leur  profondeur,  la  na- 
ture des  rives,  la  forme  des  vallées,  etc. 

Si  l'obstacle  est  de  faible  valeui',  on  le 
renforce  en  tentant  une  inondation  au  moyen 
de  digues,  ou  bien  on  obstrue  les  gués  au 
moyen  de  défenses  accessoires.  En  tous  cas, 
ce  sont  les  points  où  les  passages  sont  le  plus 
faciles  qu'il  faut  surveiller  le  plus  active- 
ment, et  en  face  desquels  l'organisation  doit 
être  particuliciement  forte. 

L'organisation  défensive  comporte  aussi  la 
préparation,  par  les  troupes  du  génie,  des 
moyens  de  passage  pour  l'offensive. 

COURSE.  Action  de  courir.  Pas  militaire 
plus  rapide  que  le  pas  gymnastique.  Trajet 
parcouru  ou  à  parcourir  à  pied,  à  cheval  ou 
en  voiture. 

Les  courses  de  chevaux  sont  des  espèces 
de  jeux  qui  ont  lieu  sur  des  terrains  spé- 
ciaux et  qui  ont  pour  but  de  comparer  la 
vitesse  des  chevaux  à  différentes  allures, 
leur  habileté  à  franchir  des  obstacles,  etc. 

COURSIER.  Cheval  de  bataille.  N'est 
usité  qu'en  poésie  et  dans  le  style  soutenu. 

COURT  bâton,  .irme  du  genre  des  cannes 
d'armes,  des  demi-piques,  etc. 

COURTAUD.  Cheval  robuste  et  vigou- 
reux, mais  de  taille  moyenne,  qui  servait 
de  second  cheval  ou  de  monture  de  route 
aux  chevaliers  du  moyen  âge. 

COURTE-ÉPÉE.  Armes  blanches  dont  la 
lame  a  peu  de  longueur,  telles  que:  la  dague, 
la  miséricorde,  etc.  Le  terme  est  peu  usité 
aujourd'hui. 

COURTINE.  Partie  d'un  front  bastionné 
comprise  entre  deux  bastions  voisins  et  les 
reliant  entre  eux.  Les  courtines  sont  ordinai- 
rement rectilignes  ;  cependant,  on  eu  a  fait 
de  concaves  et  de  convexes,  de  brisées  ou  à 
ressauts:  d'autres  ont  eu  une  de  leurs  parties 


COURT  JOINTE. 


183 


COUVRE-FEU. 


disposée  en  flanc  oblique  ou  ont  été  doublées 
d'un  second  flanc  ;  mais  ces  dispositions 
n'ont  pas  subsisté.  La  courtine  mise  à  l'abri 
de  l'enfilade,  et  généralement  couverte  par 
une  tenaille,  est  la  partie  la  plus  forte  d'un 
front  et  c'est  vers  son  milieu  que  l'on  fait 
aboutir  les  jjontx  dormants  et  les  portes. 

COURT-JOINTÉ.  Cheval  dont  les  arti- 
culations inférieures  sont  trop  courtes. 

COURTOIS.  Affable  dans  ses  paroles  et 
dans  ses  manières. 

Se  dit  aussi  des  choses.  Ex.  :  armes  cour- 
toises. 

COURTOISIE.  Urbanité,  déférence,  for- 
mes convenables  apportées  au  moyen  âge  et 
jusqu'au  XYlIl^  siècle  dans  les  joutes  et  les 
conibats. 

COUSSIN.  Bloc  de  bois  que  l'on  pose  à 
l'arrière  de  l'affût  pour  supporter  la  culasse 
du  canon. 

COUSSINET.  Petit  coussin  de  selle,  de 
cuirasse. 

Cylindre  ou  demi-cylindre  en  bois  ou  en 
métal  dans  lequel  tournent  les  tourillons 
d'une  machine. 

—  de  chevalet  (V.  Chevalet). 

COUSTILLADE  ou  COUTILLADE.  Ba- 
lafre ou  blessure  faite  par  une  couslille  ou 
autre  aime  tranchante. 

COUSTILLE  ou  COUTILLE.  Espèce  de 
couteau  ou  de  poignard  dont  étaient  armés 
les  cousiilliers  au  XV''  siècle. 

COUSTILLIER,  COUTILLIER  ou 
GUISARMIER.  Ecuyers  ou  valets  armés 
de  la  coustiUe  et  souvent  aussi  d'une  gui- 
sarnie,  sorte  de  liMche  d'armes  ou  hallebarde 
à  long  manche,  de  forme  irrégulière  sur 
l'ave. 

COUTAL.  Sabre  qui  formait  baïonnette 
et  s'ajustait  aux  carabines. 

COUTEAU.  Instrument  tranchant  com- 
posé d'une  lame  et  d'un  manche,  qui  sert  à 
couper. 

COUTELAS.  Sorte  d'épée  courte  et  large 
qui  ne  coupe  que  d'un  côté. 

COUTELIER.  Celui  qui  fabrique  des 
couteaux  et  autres  instruments  tranchants. 

COUTIL.  Toile  lissée  et  fort  serrée,  faite 
en  til  de  chanvre,  et  qui  sert  à  confectionner 
les  pantalons  blancs  des  officiers,  les  ten- 
tes, etc. 

COUTURE.  Action  de  coudre,  résultat  de 
cette  action. 

Se  dit  aussi  de  la  cicatrice  qui  reste  d'une 
plaie,  qu'elle  ait  été  recousue  ou  non. 

Au  ligure,  battre  une  armée  à  plaie  cou- 
ture signifie  la  défaire  coinitlètement. 

COUVERCLE.  Ce  qui  sert  à  couvrir  un 
récipient  à  large  ouverture. 

COUVERT.  Abri  contre  les  vues  ou  contre 


les  coups  de  l'ennemi;  tels  sont  :  les  bois,  les 
murs,  les  haies,  les  hautes  cultures,  les  mai- 
sons, etc. 

Partie  du  profil  qui  protège  le  défenseur 
contre  les  coups  de  son  adversaire  et  lui 
permet  de  faire  usage  de  ses  armes  dans  de 
bonnes  conditions.  Est  généralement  con- 
stitué par  une  masse  de  terre  appelée  pa- 
rapet. 

COUVERTURE.  Ce  qui  sert  à  couvrir  ; 
s'entend  ordinairement  de  la  couverture 
d'un  lit. 

La  couverture  des  lits  militaires  est 
en  laine  brune  ou  beige;  elle  a  2'", 75  à 
3  mètres  de  longueur  sur  l°',6o  à  1™,90  de 
largeur  ;  elle  doit  peser,  Jieuve,  de  3'^,500 
à  4^,400. 

La  couverture  du  service  du  campe- 
ment est  en  laines  grise  et  blanche  mélan- 
gées ;  elle  mesure  2°^, 30  de  longueur  et  i™,7o 
de  largeur;  elle  pèse  3^^,100.  Elle  porte  deux 
bandes  jaunes  tressées  dans  le  sens  de  la 
chaîne,  et  des  liteaux  d'encadrement,  égale- 
ment en  laine  jaune,  sur  le  pourtour  et  au 
milieu,  ce  qui  permet  de  la  diviser  en  deux 
parties  égales  formant  deux  petites  couver- 
tures. 

Il  est  affecté  aussi  une  couverture  eu 
laine  grise  à  chaque  cheval. 

On  désigne  sous  le  nom  de  troupes  de 
couverture,  des  troupes  tenant  garnison 
dans  des  places-frontières,  dès  le  temps  de 
paix,  et  destinées,  en  cas  de  guerre,  à  pro- 
téger la  mobilisation  des  régions-frontières, 
ainsi  que  la  concentration  des  armées.  Ces 
troupes  sont  maintenues  à  un  effectif  ren- 
forcé. 

COUVRE-AMORCE  (V.  Cartouclw). 

COUVRE-BASSINET.  Pièce  de  cuir 
servant  a  couviir  le  bassinet. 

COUVRE-CHEF.  Toute  espèce  de  coif- 
fure ser\ant  ;'i  couvrir  la  tète. 

COUVRE-COLBACK.  Pièce  de  toile  cirée 
arrondie  que  l'on  adapte  sur  le  dessus  du 
colback  pour  garantir  celui-ci  de  la  pluie. 

COUVRE-CUISSE.  Pièce  d'armure  ou  de 
fer  forgé,  qui  avait  à  pou  prés  la  forme  d'un 
demi-cylindre  et  servait  à  protéger  la  cuisse 
quand  l'homme  était  à  cheval. 

COUVRE-FACE.  Ouvrage  de  fortification 
servant  à  couvrir  les  faces  de  cette  dernière 
et  ne  différant  de  la  contregarde  qu'en  ce 
que  Yescarpe  est  en  terre  au  lieu  d'être  en 
maçonnerie  et  qu'elle  n'est  pas  organisée  dé- 
fensivenient.  N'est  employée  que  dans  la 
fortilication  bastionnée. 

COUVRE-FEU.  Au  début,  c'était  une 
sonnerie  de  cloches,  ou.  à  défaut,  une 
sonnerie  de  la  retraite  pour  annoncer  la  fer- 
meture  des  portes  des  forteresses  et  défendre 


COUVRE-GIBERNE . 

aux  habitants  de  conserver  de  la  lumière. 
Au  siècle  dernier,  c'était  encore  le  signal  de 
la  fermeture  des  portes,  mais  aussi  celui  de 
ne  plus  sortir  dans  la  rue  sans  porter  de  la 
luiriière,  pour  pouvoir  être  aperçu  et  reconnu 
par  les  postes. 

COUVRE-GIBERNE.  Etui  servant,  il  y  a 
peu  do  temps  encore,  à  recouvrir  la  71- 
bernc. 

COUVRE-LUMIÈRE.  Petit  dôme  en 
plomb  ou  en  cuivre  qu'on  dispose  sur  la  lu- 
mière des  canons  de  manière  à  préserver 
cette  partie  contre  l'introduction  de  corps 
étrangers. 

COUVRE-NUQUE.  Autrefois  partie  du 
cmitTC-KchaLn  qui,  en  s'abaissant,  servait  à 
protéger  la  nuque.  Actuellement,  le  couvre- 
nuque  est  cousu  au  manchon  en  toile  blanche 
que  l'on  donne  aux  troupes  d'Afrique. 

COUVRE  PIED.  Petite  couverture  qui 
sert  à  couvrir  les  pieds  et  que  l'on  délivre  au 
soldat  pendant  la  saison  d'hiver.  Est  géné- 
ralement faite  avec  des  couvertures  hors  de 
service  dans  certaines  limites  de  poids. 

COUVRE -PLATINE.  Enveloppe  de  cuir 
employée  autrefois  pour  mettre  la  platine  du 
fusil  à  l'abri  de  la  pluie  et  de  l'humidité. 

COUVRE-SHAKO.  Enveloppe  de  toile 
cirée  employée  autrefois  pour  couvrir  le 
shako ,  qui  n'était  découvert  que  le  di- 
manche, les  jours  de  revue  ou  pour  certains 
services. 

COUVRIR.  Mettre  une  chose  sur  une 
autre  ou  devant  une  autre  pour  la  cacher 
ou  la  protéger. 

Eu  terme  d'art  militaire,  couvrir  veut 
dire  protéger  ;  c'est  ainsi  qu'on  dit  :  couvrir 
une  frontière,  couvrir  une  place,  couvrir  la 
letraite  d'une  armée. 

COVIN.  Char  de  guerre  armé  de  faux, 
dont  les  Bretons  et  les  Belges  faisaient  usage 
autrefois  (V.  Couin). 

CRACHAT.  Terme  figuré  et  populaire 
pour  signifier  une  plaque  indiquant  un  grade 
supérieur  dans  les  ordres  de  chevalerie, 

CRACHER.  On  dit  qu'un  fusil  crache 
lorsque  la  fermeture  de  culasse  n'est  pas  assez 
parfaite  pour  empêcher  le  passage  de  la 
poudre  ou  d'étincelles. 

CRAIE.  Calcaire  tendre,  de  couleur 
blanche.  On  l'emploie  dans  les  cantonne- 
ments pour  indiquer  sur  les  portes  des  mai- 
sons le  nombre  d'hommes  et  de  chevaux  qui 
doivent  y  être  abrités,  ainsi  que  le  corps, 
l'unité  et  la  fraction  d'unité  à  laquelle  ils 
appartiennent. 

CRAMOISI.  Couleur  d'un  rouge  foncé. 
Est  employé  poui'  la  teinture  des  drapeaux. 

CRAMPON.  Morceau  de  fer  ou  de  bronze 
dont  les  doux  extrémités  appointées  sont  re- 


'I8G 


CRANEQUINIER, 


liées  en  équerre.  Outre  leur  usage  dans  le 
sens  général,  les  soldats  se  servaient  autre- 
fois d'un  crampon  d'assaut  ou  chardon 
qu'ils  attachaient  à  leurs  chaussures  pour 
monter  à  l'assaut. 

CRAN.  Petite  entaille  dans  une  pièce 
métallique. 

—  de  départ.  Partie  de  la  branche  an- 
térieure du  corps  cylindrique  du  chien  qui 
s'appuie,  à  l'armé,  contre  la  tête  de  gâ- 
chette. 

—  de  l'abattu.  Entaille  située  à  la 
partie  inférieure  du  chien,  en  arrière  du  cran 
de  repos. 

—  de  mire.  Saillie  placée  à  la  plate- 
bande  de  la  culasse  et  au  bourrelet,  ou  à  la 
plate-bande  de  la  bouche  d'anciennes  pièces 
d'artillerie  et  servant  le  guidon  à  déterminer 
la  ligne  de  mire  naturelle.  Dans  les  nouvelles 
bouches  à  feu,  c'est-à-dire  celles  qui  se  char- 
gent par  la  culasse,  le  cran  de  mii-e  est  rem- 
placé par  un  œilleton  mobile  porté  par  la 
hausse  latérale. 

Les  crans  de  mire  des  armes  à  feu  porta- 
tives sont  placés  dans  le  fusil  actuel,  savoir  ; 
sur  la  planche  mobile  de  hausse,  celui  de 
250  mètres  ;  sur  le  pied  de  la  planchette 
rabattue  en  avant,  celui  de  2,000  mètres 
(marqué  20)  ;  sur  le  sommet  de  la  planclœ, 
et  un  troisième  pratiqué  dans  le  talon  de  lu 
planche  et  donnant  les  lignes  de  mire  de  400 
cà  800  mètres  lorsqu'on  fait  reposer  le  cur- 
seur sur  les  différents  gradins  du  pied  ;  en 
outre,  le  curseur  porte  le  cran  de  mire  mo- 
bile pour  les  distances  de  900  à  1900  mètres. 

Dans  le  revolver,  le  cran  de  mire  est  pra- 
tiqué dans  une  légère  saillie  de  la  partie 
postérieure  de  la  carcasse. 

—  de  repos.  Entaille  pratiquée  sur  le 
chien  dans  une  position  convenablement 
choisie  entre  les  crans  de  départ  et  de  l'a- 
battu, de  telle  sorte  que,  l'arme  étant 
chargée,  si  l'on  provoque  le  départ  du  chien 
de  cette  position,  le  percuteur  n'ait  plus  à 
courir  qu'une  distance  de  1™™,5  environ 
pour  atteindre  le  couvre-amorce  de  la  car- 
touche, course  insuffisante  pour  faire  détoner 
la  capsule. 

CRANE.-  Partie  supérieure  de  la  boîte 
osseuse  de  la  tête. 

Se  dit  d'un  homme  hardi,  audacieux,  et 
aussi  d'un  homme  qui  fait  le  rodomont,  te 
tapageur. 

CRANEQUIN.  Instrument  dont  l'an- 
cienne milice  française  se  servait  pour  bander 
son  arbalète  et  qui  consistait  en  une  mani- 
velle en  forme  de  pied  de  biche  mettant 
en  mouvement  une  roue  dentée  qui  tendait 
la  corde  de  l'arc. 

CRANEQUINIER.    Arbalétrier  à  cheval 


crapaVd. 


<87 


CRENEAUX. 


qui  se  servait  d'arbalètes  légères  tendues  à 
l'aide  du  cranequi». 

CRAPAUD.  Petite  bourse  en  étoffe  de 
laine  noire  qui  servait  à  enfermer  la  partie 
postérieure  de  la  chevelure  militaire  après 
les  cadenettes  et  avant  la  queue  C'était  aussi 
un  a/}ùt  de  mortier  ou  de  pterrier,  en  bronze 
ou  en  bois,  plat  et  sans  roue,  inventé  en 
176.=>. 

CRATES.  Claies  sous  lesquelles  les  Ro- 
mains s'abritaient  lorsqu'ils  se  trouvaient 
devant  des  retrait chements. 

CRAVACHE.  Sorte  de  fouet  à  manciie 
flexible  et  :i  mèche  courte  dont  font  usage  les 
envaUerx. 

CRAVATE.  -Morceau  d'étoffe  bleue  en  co- 
ton que  les  soldats  portent  autour  du  cou. 
Elle  doit  faire  deux  fois  le  tour  du  cou  et  se 
nouer  par-devant. 

(  )n  donne  également  ce  nom  à  un  morceau 
d'étoffe  de  soie  qu'on  attache  au  haut  de  la 
hampe  des  drapeaux  et  des  éteniards. 

CRÉANCE.  Droit  qu'on  a  de  demander 
à  quelqu'un  le  payement  d'une  somme  d'ar- 
gent. 

Les  créances  contre  les  militaires  suivent 
le  droit  commun.  Il  ne  peut  être  fait  sur  la 
solde  des  militaires  d'autres  retenues  que 
pour  les  dettes  contractées  pour  leur  nourri- 
ture, leur  logement  ou  leur  entretien. 

CRÉANCIER.  Celui  à  qui  il  est  du  une 
somme  d'argent. 

CRÉATION.  Action  de  fonder,  d'orga- 
niser une  institution  nouvelle,  un  corpx  de 
troupe  ou  un  service  nouveau. 

CRÉDIT.  Confiance  qu'on  inspire  au 
point  de  vue  de  la  solvabilité  et  qui  permet 
de  se  procurer  des  capitaux.  En  terme  de 
comptabilité,  se  dit  des  sommes  dont  on  est 
créancier  par  opposition  à  débit. 

CRÉMAILLÈRE.  Le  /race  ou  ligne  à  cré- 
maillère est  formé  de  lignes  droites  alterna- 
tivement longues  et  courtes  qui  viennent  se 
couper  sous  des  angles  voisins  de  00"  ;  les 
côtés  courts,  ou  flancs,  sont  dirigés  de  ma- 
nière à  prendre  en  flanc  l'assaillant  et  à  flan- 
quer les  cotés  longs  qui  sont,  le  plus  possible, 
pinvUlèlcs  au  terrain  des  attaques  (fiq.  S5;. 


Ce  genre  de  tracé  convient  surtout  en  pays 
de  montagne  et  pour  éviter  le  tir  d'enfilade. 
Pour  ménager  un  passage  autour  des  tra- 
verses du  chemin  couvert,  une  des  méthodes 
employées,  dite  à  crémaillère,  consiste  à 
limiter  extérieurement  la  crête  intérieure  de 


chaque  traverse  au  prolongement  du  chemin 
couvert  et  à  tracer  les  diverses  branches  de 
ce  dernier  entre  chaque  traverse  en  longue 
branche  de  crémaillère  passant  à  2  mètres 
de  la  crête  avec  un  petit  flanc  tracé  à 
2  mètres  au  delà  du  pied  du  talus  extérieur 
de  chaque  traverse.  Dans  la  sape  double, 
lorsque  plusieurs  retours  se  présentent  du 
même  côté,  on  a  une  communication  à  cré- 
maillère. 

CRÉNEAUX.  Dans  la  fortification  im- 
provisée, les  créneaux  sont  des  ouvertures  de 
forme  irrégulière  pratiquées  dans  les  murs 
pour  permettre  aux  défenseurs  de  faire  feu 
à  couvert.  Ils  sont  généralement  espacés  de 
mètre  en  mètre  et  sont  évasés  vers  l'inté- 
rieur ou  l'extérieur  pour  permettre  un  champ 
de  tir  suffisant.  L'ouverture  ménagée  pour 
le  passage  du  fusil  est  de  0»,10  de  largeur 
sur  0"»,40  à  »)™,80  de  hauteur  pour  les  cre- 
neaux  verticaux  et  de  0°',40  à  0™,80  de 
largeur  sur  0™,40  de  hauteur  pour  les  cré- 
neaux horizontaux  ;  ces  derniers,  qui  don- 
nent un  plus  grand  champ  de  tir,  affaiblis- 
sent les  murs  et  ne  doivent  être  employés 
qu'en  cas  de  murs  très  solides.  Avec  des 
murs  épais  de  plus  de  0™,60,  on  fait  un 
évasement  de  chaque  côté.  Les  créneaux  sont 
percés  à  l'aide  de  pioches,  de  pics  à  roc  ou 
de  pinces,  soit  aussi  à  l'aide  de  pétards  de 
mélinite.  On  peut  aussi  créer  des  créneaux 
sur  la  plongée  d'un  ouvrage  au  moyen  de 
sacs  à  terre;  on  en  ménage  également  de 
mètre  en  mètre  dans  les  palissades. 

Les  créneaux  de  la  fortification  perma- 
nente sont  construits  avec  soin,  de  la  ma- 
nière la  plus  avantageuse,  pour  couvrir  les 
défenseurs  tout  en  facilitant  leur  tir.  Le  cré- 
neau est  droit  lorsque  son  axe  est  perpendi- 
culaire à  la  direction  du  mur  ;  il  est  oblique 
lorsque  cet  axe  est  oblique.  Les  formes  sont 
plus  variées  et  compliquées  que  dans  la  for- 
tification de  campagne. 

Au  début,  les  créneaux  étaient  la  partir 
pleine  des  maçonneries  dentelées  qui  couron- 
naient les  murailles  des  châteaux  forts,  dont 
les  vides  à  ciel  ouvert  et  seivant  à  tirer  s'ap- 
pelaient archicres. 

Les  créneaux  sont  verticaux  (//</.  50) 
lorsqu'ils  sont  formés  de  deux  plans  s'èva- 
sant  et  laissant  une  ouverture  de  0™,10  au 
maximum. 

Les  créneaux  horizontaux  {fig.  37) 
sont  formés  d'une  voùle  très  surbaissée,  de 
1  mètre  de  large  environ,  recouvrant  une 
sorte  de  plongée  en  pierres  placées  au-des- 
sous. 

l)n  donne  aussi  le  nom  de  créneau  à  l'in- 
tervalle laissé  entre  les  diverses  unités  pla- 
cées en  ligne  déployée. 


CRÉNEAUX 

—  mâchicoulis.  Créneau  peiraettaut  de 
faire  le  coup  de  feu  verticalement,  de  haut 
(Il  bas  ;  on  l'appelle  aussi  créneau  de 
pied. 


Anciennement,  ces  créneaux  étaient  orga- 
nisés dans  des  espèces  de  balcons  en  encor- 
bellement, dans  la  partie  inférieure  desquels 
011  pratiquait  des  ouvertures. 


Fis.  :>■ 


Actuellement  ces  créneaux  sont  obtenus, 
le  plus  souvent,  au  moyen  d'un   retrait  du 


mur  de  fond  entre  les  deux  pieds-droits  d'une 
voûte  en   décharge,   de  (elle   sorte   que    le 


188  CRI. 

sommet  du  parement  extérieur  de  ce  mur  se 
trouve  un  peu  en  arrière  du  mur  de  revête- 
ment, laissant  ainsi  un  large  créneau  hori- 
zontal qui  sert  en  même  temps  d'évent  pour 
la  fumée. 

La  figure  58  représente  un  dispositif  qui 
donne  aux  créneaux  de  pied  un  champ  de 
tir  complet  dans  toutes  les  directions,  avec 
une  ouverture  réduite  au  minimum. 

CRÊPANT.  Nom  donné  autrefois  à  cer- 
taines bouches  à  feu. 

CRÊPE.  Sorte  d'étoiïe  noire  très  légère 
que  l'on  porte  en  signe  de  deuil. 

Les  militaires  le  portent  au  bras  pour  les 
deuils  privés  et  les  officiers  le  jinrtent  au 
sabre  ou  à  l'épée  lorsqu'ils  assistent  à  l'enter- 
rement d'un  personnage  auquel  on  rend  les 
honneurs  funèbres. 

CRËPIDÂ.  Sorte  de  sandale  d'un  usage 
général  dans  les  armées  grecques. 

CRÉSYLITE.  Espèce  de  mclinite. 

CRÊTE.  Arête  saillante  formant  l'inter- 
section de  deux  pians  ou  talus  de  fortitica- 
tion. 

Dans  un  parapet,  on  distingue  générale- 
ment :  la  crête  intérieure  ou  ligne  de  feu, 
intersection  de  la  plongée  et  du  talus  inté- 
rieur, qui  est  la  partie  la  plus  élevée  du 
profil  et  sur  laquelle  on  appuie  les  armes 
pour  tirer  ;  la  crête  extérieure,  intersection 
de  la  plongée  et  du  talus  extérieur.  La  crâte 
du  chemin  couvert  est  l'intersection  du  glacis 
avec  le  talus  intérieur  du  chemin  couvert. 

—  du  chien.  Le  chien  du  fusil  est  une 
partie  saillante  située  à  l'arrière  du  renfort 
et  qui,  pour  faciliter  l'action  à  laquelle  elle 
peut  être  soumise,  est  munie  d'un  quadril- 
lage destiné  à  donner  prise  aux  doigts. 

—  militaire  (V.  Hauteurs). 

CREUX.  Cavité,  espace  vide  dans  l'inté- 
rieur d'un  corps.  Dépression  de  terrain. 
Chemin  en  déblai. 

CREVASSE.  Défaut  des  bouches  à  feu 
en  bronze. 

CREVER.  Rompre  avec  un  eflfort  plus  ou 
moins  considérable.  Ex.:  un  canon,  un  pro- 
jectile crève  ;  crever  une  ligne. 

CRI.  Ton  de  voix  élevé  que  l'on  emploie 
pour  se  faire  entendre  :  tels  sont  les  cris  des 
sentinelles. 

—  de  guerre.  Paroles  que  l'on  pronon- 
çait jadis  en  criant,  chez  les  différents  peu- 
ples de  l'Europe,  pour  animer  les  soldats  au 
combat  et  pour  se  faire  connaître  sur  les 
champs  de  liataille. 

En  France,  sous  la  féodalité,  les  cris  de 
guerre  n'étaient  autres  que  les  noms  des 
princes  et  seigneurs  ;  plus  tard,  on  adopta 
celui  du  roi  :  «  Montjoye  —  Saint-De7iis  »  ; 
sous   la    Révolution,   les   soldats   criaient  : 


CRIBLER. 


189 


CROISADE. 


.>  Vire  laimlion  »  eu  marcliant  à  l'ennemi; 
sous  l'Empire,  les  troupes  aguerries  ne  pous- 
saient généralement  aucun  cri  ;  mais,  dans 
les  moments  eritiques,  on  les  lançait  sur 
Tennenii,  pour  hriser  définitivement  sa  ré- 
sistance, aux  cris  de:  «  Vive  l'Empereur  ». 
Actuellemmt,  notre  cri  de  guerre  est  celui 
de:  «  Eu  avant  >■>,  qui  est  poussé  au  moment 
de  l'attaque  décisive  ;  celui  des  Allemands 
est  le  "  Htirrah  ou  Hourra  »  plusieurs  fois 
répété. 

CRIBLER.  Nettoyer  avec  un  «rible.  L'a- 
voine et  l'orge  livrées  aux  troupes  doivent 
être  préalablement  criblées. 

Percer  en  beaucoup  d'endroits  (par  allu- 
sion aux  trous  du  crible).  Ex.:  cet  homme 
est  criblé  ds  blessures. 

Ecraser  une  position  ou  une  troupe  sous 
le  nombie  des  projectiles. 

CRIC.  Macbine  servant  à  élever  des  ma- 
tériaux. C'est  un  treiiil  dont  la  manivelle  est 
la  roue,  et  le  pignon  le  cylindre  ;  à  simple  ou 
à  double  engrenage,  suivant  qu'il  y  a  un  ou 
deux  axes  entre  l'arbre  moteur  et  la  crémail- 
lère: celle-ci  porte  en  baut  une  grifTe  et  en 
J)as  une  patte.  La  force  est  babituellenienl 
indiquée  sur  le  corps  du  cric. 

CRIC  ou  CRISS.  Espèce  de  jjoiijiiard  qui 
est  l'arme  nationale  des  liabitants  de  la  Ma- 
laisie  et  de  l'in'le.  La  lame  plate,  large  de 
trois  doigts  au  talon,  a  la  longueur  d'une 
petite  baïonnette  :  elle  est  quelquefois  on- 
dulée et  à  talon  en  crochet  et  presque  tou- 
jours empoisonnée. 

CRIER.  Pousser  un  ou  plusieurs  cris. 
Paroles  qu'on  articule  d'un  ton  élevé  pour 
avertir. 

CRIEUR.  Sorte  de  héraut  'faones  ou 
d'excitateur  existant  dans  les  armées  an- 
ciennes. 

CRIME.  Violation  grave  de  la  loi  impli- 
quant un  haut  degré  de  perversité  et  à  laquelle 
sont  appliquées  les  peines  les  plus  sévères. 
Les  crimes  de  droit  commun  sont  justicia- 
bles des  cours  d'assises  lorsqu'ils  sont  commis 
par  des  civils,  et  des  conseils  de  fjuerre  lors- 
qu'ils sont  commis  par  des  militaires.  Lors- 
qu'il y  a  complicité  de  civils  et  de  militaires, 
tous  les  complices  sont  traduits  devant  la 
cour  d'assises. 

CRIMINEL,  ('elui  ({ui  a  commis  un 
crime.  Ce  qui  est  condamnable  au  point  de 
vue  moial. 

CRIMÉENNE.  Petit  collet  à  capuchon 
que  l'on  adapta  à  la  capote  d'infanterie  pen- 
dant le  siège  de  Sébastopol. 

CRINIËRE.  Longs  crins  qui  garnissent  le 
cou  du  cheval  et  retombent  sur  les  côtés. 
Touffe  de  ciins  de  cheval  qui  \ont  tomlier 


deii'ière  le  casque  des  cuii'assiers  et  des  dra- 
gons. 

CRINOLINE.  Etoffe  de  crin  dont  on  fait 
des  cols,  des  jupons. 

Il  y  a  des  affûts  à  crinoline   (V.  fig.  o9). 

CRIQUE.  En  çicoloçiie,  ravine  de  terrain 
submersible  ;  géographiquement.  petite  anse 
ou  petit  port  creusé  au  milieu  des  terres  ou 
des  rochers. 

Les  armuriers  donnent  ce  nom  à  des  lis- 
sures  ou  fentes  transversales  presque  imper- 
ceptibles que  l'on  rencontre  dans  les  pièces 
'  de  fer  forgées  et  qui  sont  une  cause  de 
rejet. 

Enfin,  on  appelait  autrefois  criques  des 
fossés  ou  des  canaux,  creusés  en  divers  sens 
dans  les  environs  d'une  place  forte  pouvant 
être  inondée,  pour  empêcher  ainsi  l'assiégeant 
de  creuser  des  tranchées. 

CROATES.  Troupes  de  cavalerie  légère 
provenant,  en  général,  de  la  Bosnie,  de  la 
Croatie  et  de  la  Hongrie,  qui  se  mettaient  à 
la  solde  des  puissances  qui  voulaient  les 
payer.  En  Allemagne,  on  leur  donnait  le 
nom  de  pandours.  Us  remplissaient,  en  gé- 
néral, le  rôle  de  batteurs  d'estrade,  surpre- 
naient les  convois  et  les  isolés,  coupaient  les 
comiiiunications,  etc.  Employés  en  France  de 
Louis  XIII  à  la  Révolution. 

CROCS.  Espèce  de  fourches  en  fer  de 
diverses  formes  avec  une  pointe  recourbée 
ou  un  crochet  en  hameçon  dont  on  faisait 
usage  au  moyen  âge,  dont  les  assiégés  fai- 
saient usage  surtout  comme  armes  de  pa- 
rapet. Plus  tard,  on  en  utilisa  dans  les  sor- 
ties pour  disperser  les  fascines  et  renverser 
les  gidnons  ennemis. 

CROCHET.  On  donne  ce  nom  à  diverses 
pièces  de  fer  servant  à  accrocher  certaines 
parties  de  V armement   ou   de  V équipement. 

En  tactique,  un  crochet  est  un  retour  oblique 
formé  par  une  troupe  à  l'extrémité  d'une 
ligne  ;  il  est  défensif  quand  le  retour  se  fait 
en  arrière  pour  protéger  un  flanc  menacé  et 
offenxif  quand  il  est  fait  en  avant  pour  me- 
nacer un  des  flancs  de  l'ennemi. 

En  fortification,  on  donne  le  nom  de  cro- 
chet à  l'espèce  de  recouvrement  forme  en 
prolongeant  d'une  dizaine  de  mètres  en 
arriére  un  boyau  qui  change  de  direction  : 
ce  crociiet  a  pour  but  d'éviter  les  coups  d'é- 
charpe  et  le  feu  des  sorties. 

CROCHU.  Courbé  en  forme  de  crochet. 

CROISADE.  Expédition  faite  au  moyen 
âge  contre  les  infidèles  ou  les  hérétiques.  On 
sait  que  ces  expéditions  furent  ainsi  nom- 
mées parce  que  ceux  qui  en  faisaient  partie 
porlaiiMit  une  croix  sur  leur  habit  on  leur 
armure. 


CROISE. 


490 


CROUPIERE. 


CROISÉ.  Nom  donné  à  ceux  qui  fai- 
saient partie  d'une  croisade. 

CROISÉE.  Nom  générique  donné  à  toutes 
les  épéesi  dont  la  garda  n'avait  que  deux 
hraiulies  en  quillons  droits  et  dont  les  pom- 
meaux étaient  très  pesants  pour  faire  con- 
trepoids à  la  lonîjueur  de  la  lame. 

CROISEMENT.  Action  de  croiser  les 
épées,  les  fleui'ets. 

Action  d'accoupler  des  animaux  du  même 
genre,  mais  de  races  ou  même  d'espèces  dif- 
férentes. 

Endroit  où  deux  routes,  deux  voies  fer-  ' 
rces  se  croisent. 

CROISER.  Disposer  quelque  chose  en 
forme  di'  croix. 

CROISETTE.  Partie  de  certaines  mon- 
tures d'armes  hlanches  qui  termine  la  poi- 
irnée  en  simple  croix,  sans  aucune  protection 
pour  la  main. 

CROISEUR.  Navire  de  guerre  qui  va  et 
vient  dans  un  paragc  déterminé. 

CROISEZ  la  baïonnette  t  Commande- 
ment du  inaniement  d'armes  qui  se  pro- 
nonce :  croisez...  cite!  et  s'exécute  en  deux 
mouvements  en  partant  de  la  position  du 
soldat  reposé  sur  l'arme  ou  au  port  d'arme. 
Le  mouvement  exécuté,  le  fusil  est  placé  le 
canon  en  dessus,  la  main  droite  à  la  poignée 
appuyée  à  la  hanche,  la  pointe  de  la  baïon- 
nette à  hauteur  de  l'œil. 

CROISSANT.  Antique  symbole  de  la 
ville  de  Bysance,  devenu  celui  de  l'empire 
turc. 

Vordre  du  Croissant  a  été  institué  par 
Sélim  111  pour  les  chrétiens  qui  auraient 
rendu  service  à  la  Tuiquie. 

CROIX.  Considéré  dans  le  sens  de  déco- 
ration, c'est  l'insigne  d'un  ordre, 

La  Croix  de  Saint-Louis  a  été  fondée  en 
1693  par  Louis  XIV  pour  récompenser  les 
belles  actions  des  ofliciers  ;  peu  à  peu,  elle 
fut  également  donnée  après  un  certain 
nombre  d'années  de  service.  Une  loi  du 
6  août  1791  substitua  à  l'ordre  et  à  la  croix 
de  Saint-Louis  la  dénomination  de  décora- 
tion militaire.  Une  ordonnance  de  Louis  XVlll 
a  fait  revivre  l'ordre  de  Saint-Louis,  qui  a 
été  supprimé  en  1830. 

L'ordre  prussien  de  la  Croix  de  Fer  a  été 
créé  par  Frédéric-Guillaume  111  en  1813. 

CROQUIS  pittoresques.  Très  utiles  à 
joindre  à  tout  lever  topographique.  Lors- 
qu'on ne  peut  les  exécuter  à  vue,  on  peut 
employer  la  chambre  claire  ou  un  instru- 
ment de  perspective  quelconque. 

CROSSE.  Partie  recourbée  du  bois  d'une 
arquebuse,  d'un  mousquet,  d'une  carabine, 
d'un  fusil,  disposée  de  manièie  qu'elle  puisse 
se  loger  contre  l'épaule  pour  le  tir. 


La  crosse  du  fusil  modèle  1886  comprend, 
entre  autres,  le  bec,  le  t;ilon,  le  buse,  les 
joues  et  la  poignée;  elle  porte  la  plaque  de 
couche  ;  sur  la  joue  gauche,  sont  imprimés  la 
lettre  de  série  et  le  numéro  de  l'arme.  La 
joue  droite  porte  une  estampille  donnant 
des  indications  sur  la  fabrication  et  la  récep- 
tion ;  au  centre,  est  collée  une  cheville  mar- 
quée M.  A.  (manufacture  d'armes). 

La  crosse  de  l'affût  est  la  partie  de  la 
flèche  d'alTùt  qui  vient  reposer  sur  le  sol  quand 
la  pièce  est  en  batterie.  Cette  crosse  est  ferrée 
pour  résister  aux  frottements  sui'  le  terrain . 

Dans  les  canons-revolvers  du  système  Hol- 
chkiss,  la  culasse  est  tixée  à  une  sorte  de 
crosse  à  jour,  terminée  par  une  pièce 
d'épaule  cintrée,  en  bois  recouvert  d'un  tube 
en  caoutchouc.  Ce  caoutchouc  a  ])our  but  de 
contribuer  à  amortir  reffet  durecul  {fig.  59). 

Fii.-.  .'S'J. 


La  crosse  du  ^nstolet  est  la  partie  arrondie 
qui  termine  le  bois  du  pistolet  et  qui  per- 
met de  manier  plus  facilement  l'arme.  La 
crosse  du  revolver  n'existe  pas  sous  ce  nom: 
elle  est  formée  par  la  poignée  et  ses  jjIu- 
quettes  de  recouvrement. 

Mettre  la  crosse  en  l'air,  signifie  rendre 
les  armes,  cesser  la  résistance,  se  rendre, 

CROUPE.  Partie  du  cheval  qui  s'étend 
dejiuis  les  reins  jusqu'à  l'origine  de  la 
(jueue. 

Prendre  en  croupe  signifie  qu'un  second 
soldat,  et,  généralement  un  fantassin,  vient 
se  placer  à  cheval  derrière  le  premier  cava- 
lier. 

Le  sommet  d'une  montagne  s'appelle  aussi 
croupe,  ainsi  que  le  point  où  la  crête 
s'abaisse  en  colline  de  moindre  hauteur. 

CROUPIÈRE.  Morceau  de  cuir  rem- 
liourré  qu'on  passe  sous  la  queue  d'un  chevnl 


CROUTE. 


l'JI 


CUIRASSE. 


ot  qui  lient  à  la  selle  ou  au  bât  pour  l'em- 
pècher  d'avancer  siu'  le  garrot. 

CROUTE.  La  partie  extérieure  du  pain 
qui  a  été  durcie  par  la  cuisson.  La  croûte 
doit  être  bruue,  sans  iHre  brûlée. 

En  terme  de  médecine,  toute  plaque  plus 
ou  moins  dure  qui  se  forme  à  la  surface  de 
la  peau. 

CRU.  Qui  n'est  pas  cuil. 

A  cru,  sur  la  peau  nue;  exemple  :  montei- 
un  cheval  à  cru. 

CRUCHE.  Vase  de  terre  ou  de  grès  muni 
d'une  anse. 

Les  chambres  de  la  troupe  doivent  être 
munies  de  cruches  en  grès  achetées  au  compte 
des  ordinaires. 

—  à  feu.  Pots  de  terre  remplis  de  gre- 
iMdes  à  main  enterrées  dans  une  couche  de 
poudre  et  que  les  assiégés  lançaient  à  la 
main  sur  les  assiégeants,  surtout  au  moment 
de  l'assaut.  L'orifice  de  ces  cruches  était 
fermé  par  une  peau  de  mouton  percée  pour 
laisser  passer  la  mèche. 

CRUPELLAIRE.  Gladiateur  armé  de 
pied  en  cap. 

CRYPTOGRAPHIE.  Moyen  de  rendre 
incompréhensible  une  dépèche  pour  toute 
autre  personne  que  le  destinataire,  au  moyen 
de  signes,  de  mots  ou  de  phrases  convenues 
d'avance  et  dont  il  faut  connaître  le  sens  ou 
la  valeur. 

De  nombreuses  méthodes  peuvent  èti'e 
employées,  mais  il  faut  avant  tout  qu'elles 
ne  se  laissent  pas  déchiffrer. 

On  appelle  chiffre  chiffrant,  un  tableau 
qui  contient  les  lettres  et  les  mots  dont  on 
doit  se  servir,  ainsi  que  les  nombres,  chif- 
fres ou  caractères  qui  les  représentent. 

Le  chiffre  déchiffrant  est  un  tableau  sem- 
blable, mais  inversement  disposé. 

Ces  deux  tableaux  peuvent  être  à  simple 
clef,  quand  la  môme  figure  désigne  toujours 
la  même  lettre,  ou  à  double  clef,  quand  on 
change  d'alphabet  à  chaque  mot  ou  bien 
qu'on  emploie  des  mots  inutiles. 

Une  méthode  fort  simple  consiste  à  con- 
venir d'un  livre  peu  connu,  qui  sert  pour 
ainsi  dire  de  vocabulaire.  On  forme  alors 
une  clef  de  3  chiffres,  dont  le  premier  indi- 
que la  page,  le  deuxième  la  ligne  et  le  troi- 
sième le  mot. 

On  emploie  aussi  des  cMffres  à  grille». 

La  grille  est  une  feuille  de  carton  qui 
porte  deux  points  de  roiière  et  dans  laquelle 
on  a  découpé  un  vide  suivant  des  lignes  irrè- 
guliéres. 

Pour  correspondre,  il  faut  avoir  deux 
grilles  identiques. 

Pour  composer  la  dépêche,  on  place  la 
grille  sur  une  feuille  de  papier,  et  l'on  écrit 


couramment  sur  la  (lartie  du  papier  que  la 
grille  laisse  à  découvert,  apiès  avoir  marqué 
les  points  de  repère.  Eu  suivant  les 
inflexions  du  vide  de  la  grille,  les  lettres 
sont  disposées  tantôt  de  droite  k  gauche, 
tantôt  de  haut  en  bas. 

L'inscription  de  la  missive  terminée,  on 
remplit  le  reste  de  la  feuille,  de  lettres,  de 
chiffres  ou  de  signes  n'ayant  aucune  signifi- 
cation. 

Pour  déchiffrer  la  dépèdie,  on  place  la 
grille  sur  cette  dernière  à  l'aide  des  points 
de  repère,  et  on  lit  couramment  la  commu- 
nication à  travers  les  vides. 

11  existe  d'ailleurs  uiite  grande  variété  de 
chiffre». 

CUBE.  Corps  solide  compris  entre  6  faces 
carrées  et  égales,  et  dont  les  angles  sont 
droits. 

Nombre  formé  par  l'élévation  d'un  autre 
nombre  à  la  troisième  puissance. 

CUBILOT.  Four  à  manche  employé  pour 
obtenir  la  fonte  de  S"*  fusion  nécessaire  pour 
la  fabrication  des  projectiles. 

Ce  genre  de  fourneau  peut  être  utilisé 
dans  une  place  assiégée  et  épuisée  de  pro- 
jectiles pour  refondre  les  affûts  mélangés 
avec  d'autres  fontes  et  en  faire  des  projec- 
tiles. 

CUBIQUE.  Qui  appartient  au  cube  : 
exemple  :  racine  cubique,  projectile  cubique. 

CUBISTIQUE.  Etait,  dans  les  usages  an- 
tiques, une  partie  de  la  gymnastique  et  un 
des  genres  de  la  danse  ;  c'était  une  série  de 
tours  de  force. 

CUBITIÈRE.  Partie  de  Varmure  défen- 
sive, en  métal  battu,  qui  enveloppait  le 
coude  et  passait  sur  le  pli  du  bras,  de  ma- 
nière à  garantir  surtout  le  côté  opposé  à  ce 
pli  sans  gêner  les  mouvements  de  flexion. 
Cette  pièce  se  rattachait  aux  deux  parties 
du  brassard  par  divers  systèmes  de  ligature* 

CUILLER.  Ustensile  de  table  dont  on  se 
sert  pour  manger  le  potage. 

Chaque  ordinaire  fait  également  usage 
d'une  cuiller  à  pot. 

Outil  en  forme  de  cuiller  dont  on  se  sert 
pour  exécuter  certains  tiavaux  dans  les  sapes 
et  dans  les  mine». 

CUILLERON.  Espèce  de  grande  cuiller 
servant,  dans  la  balisle  et  la  aitapulte,  à 
recevoir  les  projectiles  (généralement  des 
blocs  de  pierre)  lancés  par  le  bras  de  ces 
engins. 

CUIR.  La  peau  des  animaux,  quand  elle 
est  séparée  de  la  chair  et  tannée. 

Sert  à  la  confection  des  chaussures,  de 
l'équipement  et  du  luirnachement. 

CUIRASSE.  Arme  défensive  destinée  à 
protéger  la  poitrine  et  le    dos.    En  usase 


CUIRASSE. 


11)2 


CUIRASSEMENT. 


(lopiiis  l;i  plus  haute  anliquiti'-.  elle  fut  sup- 
cessiveinoiit  en  peau  ou  Landes  de  cuir,  en 
tissus,  en  cuivre  battu  ou  en  métal  plein,  en 
cuir  bouilli,  en  écailles,  en  feutre,  en  lin,  en 
mailles,  etc.  ;  et  enfin  elle  fut  faite  avec  les 
divers  métaux  cuivre,  or,  argent,  fer,  acier. 

L'usage  de  la  cuirasse  ne  parut  en  France 
que  vers  le  IX"  siècle;  elle  se  composait  dès 
lors  d'un  plaatron  ou  pectoral  et  d'une  dos- 
sirre  ou  huiiiériil. 

L'emploi  de  la  cuirasse,  supprimé  au 
début  du  XVII"  siècle  ne  fut  repris  que  vers 
1703. 

Certains  corps  de  grosse  cavalerie  en 
faisaient  usage  à  partir  de  la  Révolution  : 
cuirassiers,  carabiniers,  cent-gardes  ;  actuel- 
lement, les  cuirassiers  seuls  subsistent  et  por- 
tent une  cuirasse,  composée  de  deu\  ])arties 
écbancrées  près  du  cou  et  autour  des  bras  : 
le  plastron,  à  l'épreuve  de  l'ancienne  balle, 
est  tant  soit  peu  bombé  et  forme  une  arête 
dans  son  milieu;  la  dossiére,  à  l'épreuve  de 
Vanne  blanche,  prend  la  forme  des  épaules 
et  des  reins.  Ces  deux  parties,  dont  l'inté- 
rieur est  matelassé,  sont  réunies  par  une 
i-einture  à  boucle  à  la  partie  inférieure  du 
corps. 

Jusqu'en  1875,  les  sapeurs  du  génie  por- 
taient pour  les  travaux  de  sape,  une  cui- 
rasse solide  et  devant  résister  à  la  balle.;  on 
l'a  supprimée  parce  que,  à  la  distance  à 
laquelle  ces  travaux  s'exécutent  devant  une 
jjlace,  il  aurait  fallu  les  rendre  beaucoup 
trop  lourdes  pour  les  mettre  à  l'épreuve  des 
balles  des  armes  à  feu  portatives  actuelles  ou 
des  fusils  de  rempart. 

Ensemble  des  plaques  métalli(jues  ([ui  ser- 
vent à  protéger  une  ou  plusieurs  bouches  à 
feu  contre  les  coups  de  l'artillerie  ennemie, 
dans  un  ouvrage  de  fortification  permanente; 
ou  à  protéger  un  navire  de  guerre  dans  toute 
la  partie  située  au-dessus  de  la  ligne  de 
flottaison,  et  même  à  quelques  métrés  au- 
dessous  de  celle-ci. 

CUIRASSÉ.  Navire  de  guerre  protégé 
par  des  cuirassements  contre  l'artillerie  enne- 
mie. Ce  sont  actuellement  les  navires  les 
plus  puissants  et  qui  remplissent  le  rôle  des 
anciens  vaisseaux  de  ligne  (V.  Batterie  cui- 
rassée). 

CUIRASSEMENT  des  navires.  A  une 
époque  très  leculée  déjà,  on  a  essayé  de  pro- 
téger les  navires  par  des  plaques  métalli- 
ques. iMais  depuis  l'emploi  des  canons  lan- 
çant des  obus  qui  percent  de  larges  trous 
dans  les  parois  des  navires,  on  a  dû  revêtir 
celles-ci  de  plaques  métalliques  en  mesure  de 
s'opposer  à  la  pénétration  des  projectiles.  11 
en  est  résulté  une  espèce  de  lutte  entre  les 
canons,  dont  on  a  augmenté  sans  cesse  les 


effets  destructeurs  et  les  plaques  de  blindage 
que  l'on  a  dû  épaissir  de  plus  en  plus  et 
fabriquer  en  métal  de  choix. 

—  de  la  fortification.  Ainsi  qu'il  a  été 
indiqué  aiLX  mots  Batteries  cuirassées  et 
Coupoles,  on  a  dû  recourir  à  l'emploi  de  pla- 
ques métalli(iues,  portant  le  nom  de  cuiras- 
sement, pour  donner  dans  certains  cas  une 
protection  assurée  à  l'artillerie  nécessaire  à 
la  défense  des  ouvrages  de  fortification  per- 
manente. 

Nous  avons  indiqué  au  mot  blindage  les 
divei'ses  espèces  de  métaux  employés  pour  la 
fabrication  des  plaques  de  cuirassement. 

Des  expériences  récentes  ont  permis  de 
déduire  exactement  l'épaisseur  de  métal  qui 
est  traversée  par  un  projectile  d'une  force 
vive  donnée  ;  cette  épaisseur  est,  en  général, 
égale  au  calibre  du  piojectile.  On  peut  en 
déduire  l'épaisseur  des  plaques  directement 
exposées  au  tir,  épaisseur  qui  varie  d'ailleurs 
avec  la  nature  du  métal,  le  genre  de  tir, 
l'emplacement ,  l'espèce  de  projectiles  à 
craindre,  etc.  L'épaisseur  des  plaques  de  la 
calotte  sphérique  peut  être  suffisante  dans 
tous  les  cas  avec  0'",25. 

—  de  tranchée  -  abri.  Coupoles  pour 
canons  àtir  rapidede  S?""™  et  de  57">'"  mon- 
tées sur  roues  et  pouvant  être  transportées 
en  campagne  par  un  seul  cheval  (//(/.  00). 


D'après  le  major  Schumann,  leur  inven- 
teur, ces  cuirassements,  en  tôle  de  0™,02o 
d'épaisseur  à  la  partie  supérieure,  sont  à 
l'abri  des  balles  et  des  éclats  d'obus  ;  ils 
sont  enterrés  dans  les  tranchées  établies  en 
avant,  sur  les  côtés,  ou  en  arrière  des  batte- 
ries intermédiaires  des  places  fortes,  pour 
)epousser  les  attaques  de  vive  force  dirigées 
contre  ces  batteries.  Leur  canon  tire,  par 
minute,  20  boites  à  mitraille,  contenant 
chacune  20  balles  sphériques.  L'inventeur 
considère  l'emploi  de  ces  coupoles  comme 
possible,  même  dans  les  combats  défensifs, 
et  elles  ont  été  expérimentées  à  ce  point  de 
vue  en  Allemagne.  Elles  pouiraient  égale- 
ment être  utilisées  pour  la  défense  des  ou- 
vrages de  campagne  assez  importants.  Leur 


CUIRASSIERS. 


1'J3 


CULASSE. 


prix  de  revient,   y  loinpris  celui  du  canon, 
n'est  que  de  4,400  francs. 

En  France,  on  n"a  pas  admis  ce  genre  de 
cuiraxsenieut,  qui  serait  facilement  détruit 
par  l'artillrric. 

CUIRASSIERS.  Soldats  qui  portent  une 
cuirasse  (ainsi  qu'un  casque).  Ce  n'est  guère 
qu'en  1791  qu'on  «Téa  un  certain  nomhre 
de  régiments  de  cuirassiers,  qui  fut  porté  à 
14  sous  le  premier  Empire  et  réduit  à  10 
sous  la  Restauration.  On  y  ajouta  un  régi- 
ment de  cuirassiers  de  la  garde,  sous  Napo- 
léon 111,  dont  on  forma  le  n°  11  en  1871, 
ainsi  que  le  n°  12  avec  le  régiment  de  cara- 
biniers de  la  irarde. 

Depuis  1872,  on  a  allégé  le  casque  des 
cuirassiers,  qui  ne  pèse  plus  que  l'^,2o0.  La 
cuirasse  est  toute  en  acier  et  pèse  Gi^.OQO. 

En  1880,  on  avait  décrété  la  suppression 
des  cuirassiers  et  leur  remplacement  par  des 
carabiniers  de  taille  moyenne  ;  mais,  après 
avoir  immédiatement  opéré  la  transforma- 
tion des  régiments  pairs,  on  leur  rendit  la 
cuirasse  en  .1883  et  les  douze  régiments  l'ont 
conservée  depuis. 

Ces  douze  régiments  forment  six  brigades 
spéciales  faisant  partie  des  divisions  de  cava- 
lerie indépendante.  Ils  doivent  être  portés  à 
14  régiments  par  la  création  de  deux  régi- 
ments nouveaux. 

Leur  uniforme  consiste  en  un  pantalon 
rouge  avec  passepoil  bleu  clair  ;  une  tunique 
ample  et  courte  de  couleur  bleu  foncé,  avec 
collet  et  parements  rouges  :  une  veste  et  un 
manteau  également  de  couleur  bleu  foiicé  ; 
un  képi  rouge  pour  la  petite  tenue  et  un 
casque  en  métal  blanc  avec  une  crinière 
garnie  d'une  aigrette  à  la  partie  supérieure 
et  un  plumet  rouge  sur  le  côté,  pour  la 
grande  tenue. 

CUISINE.  Local  dans  lequel  on  prépare 
les  mets  de  l'ordinaire  des  soldats. 

Elle  contient  un  certain  nombre  de  four- 
neaux pour  la  cuisson  des  aliments  et  un 
percolateur  pour  la  préparation  du  café.  Ce 
mobilier  est  fourni  par  le  service  du  génie, 
ainsi  que  les  tables,  les  tablettes,  le  che- 
valet pour  scier  le  bois  et  le  billot  pour  le 
fendre.  Les  scies  et  les  haches  sont  achetées 
et  entretenues  par  la  masse  d'habillement  et 
d'entretien;  les  ustensiles  sont  achetés  et 
entretenus  au  compte  des  ordinaires. 

Une  consigne,  afiichée  dans  chaque  cui- 
sine, indique  la  manière  de  conduire  le  feu 
et  de  surveiller  le  chauffage  des  fourneaux 
de  cuisine,  de  préparer  la  snupe,  les  aliments, 
le  café,  d'entretenir  le  percolateur  et  les 
ustensiles. 

Dans  les  camps,  les  cuisines  sont  de  sim- 
ples .  rigoles   creusées    dans    le    sol,    assez 


étroites  pour  que  les  marmites  de  campement 
puissent  y  reposer  en  travers  sur  les  bords, 
et  juste  assez  profonde  pour  qu'on  puisse  y 
placer  le  bois. 

CUISINIER.  Soldat  chargé  de  la  prépa- 
ration et  de  la  cuisson  des  aliments  dans 
chaque  compagnie  formant  ordinaire.  Le 
même  soldat  ne  peut  remplir  les  fonctions 
de  cuisinier  pendant  plus  de  trois  mois  ;  il 
ne  peut  y  être  appelé  deux  fois  dans  le  cours 
d'une  année.  11  reçoit  le  prêt  franc.  Il  est 
secondé  par  un  aide-cuisinier  relevé  toutes 
les  semaines.  Un  soldat,  désigné  par  le  chef 
de  corps,  est  chargé  de  la  préparation  du  café 
au  moyen  du  percolateur.  Ces  militaires  sont 
exempts  de  tout  service. 

CUISSARD.  Pièce  de  Varmure  qui,  au 
moyen  âge,  couvrait  la  cuisse  et  formait  le 
prolongement  antérieur  de  la  cuirasse. 

CUISSIÈRE.  Morceau  de  cuir  que. les 
tambours  portent  sur  la  jambe  gauche  pour 
recevoir  leur  instrument  et  préserver  ainsi 
leur  pantalon  d'une  détérioration  rapide. 

CUISSON.  Action  de  faire  cuire  une 
chose;  le  résultat  de  cette  action. 

Douleur  particulière  que  fait  éprouver  une 
brûlure. 

"  La  cuisson  du  pain  et  du  biscuit  doit 
avoir  lieu  dans  des  fours  convenablement 
chauffés  ;  sa  durée  est  de  50  minutes  pour 
le  pain  ordinaire,  de  I  h.  10'  pour  le  pain 
biscuité,  et  de  2  heures  environ  pour  le  bis- 
cuit. 

CUISSOT.  Partie  supérieure  du  ca/ssan/, 
garantissant  les  hanches  et  le  haut  de  la 
cuisse. 

CUIVRE.  Métal  de  couleur  rougeàtre, 
doué  d'un  vif  éclat  quand  il  a  été  frotté. 

11  est  employé  pour  la  fabrication  des  bou- 
tons d'uniforme,  pour  les  garnitures  de  cer- 
taines armes  à  feu,  etc.;  il  forme  avec  Vclain 
un  alliage  appelé  bronze,  et  avec  le  zinc  un 
autre  alliage  appelé  laiton. 

CUL  de  dé.  Tissu  des  galons  ou  che- 
rrons dont  les  fils  s'entrecroisent  régulière- 
ment et  formant  un  dessin  semblable  à  celui 
des  dés  à  coudre. 

—  de-lampe.  Espèce  de  pyramide  ren- 
versée formant  encorbellement  et  servant  à 
soutenir,  à  une  certaine  hauteur  du  rem- 
part, une  tourelle  ou  une  guérite. 

Se  dit  aussi  de  la  partie  dn  canon  qui 
comprend  le  relief  de  la  culasse  et  du 
bouton. 

—  de-poule.  Talon  de  la  plaque  de 
couchr  du  lusil. 

CULASSE.  Partie  postérieure  d'une  arme 
à  feu.  Toutes  ces  armes  se  chargent  actuel- 
lement par  la  culasse;  il  a  donc  été  néces- 

13 


CULBUTER  LKNNEMl. 


194 


CURETTE  SPATULE. 


saire  de  fermer  celle-ci  par  des  appareils  de 
jei'iïïêture  et  des  obturateurs. 

—  mobile.  Appareil  de  fermeture  et 
d'obturation  du  fusil  modèle  1874  et  du 
fusil  modèle  1886. 

La  culasse  mobile  du  fusil  modèle  1874 


se  compose  de  7  pièces,  savoir  :  le  cijUndre, 
la  tête  mobile,  l'extracteur,  le  percuteur,  le 
ressort  à  boudin,  le  manchon,  le  chien. 

La  culasse  mobile  du  fusil  modèle  1886 
comprend,  eu  outre,  la  vis  d'assvmbhige  du 
cylindre  et  de  la  tète  mobile  (fig.  (il). 


CULBUTER  l'ennemi.  Forcer  renuemi 
à  se  replier  vivement  ;  rem]jorler  sur  lui  un 
avantage  marqué  dans  un  combal,  une 
charge. 

CULÉE.  Organisation  du  support  lixe  d'un 
])ont  sur  chacune  des  rives  d'un  cours  d'eau. 
Une  culée  se  compose  d'un  corps  mort  pour 
supporter  les  poutrelles  et  d'un  madrier  placé 
de  champ  à  0™,15  en  arrière  du  corps  mort 
pour  arrêter  l'extrémité  des  poutrelles.  Le 
corps  mort  et  les  madriers  sont  maintenus 
par  des  piquets. 

CULOT.  Partie  d'une  frauile  ijui  rcvoiL 
le  projectile  à  lancer. 

Partie  plate  formant  le  fond  d'une  car- 
touche, d'une  gargousse,  d'un  obus. 

Partie  renforcée  d'une  bombe  qui  se  trouve 
à.  l'opposé  de  l'ouverture  appelé  wil. 

CULOTTE.  Morceau  de  métal  creux  et 
arrondi  terminant  la  poignée  d'un  pistolet. 

Partie  du  vêtement  des  officiers  montes 
qui  couvre  depuis  la  ceinture  jusqu'aux  ge- 
noux. 

CULTE.  Hommage  qu'on  rend  à  Dieu  par 
des  actes  de  religion. 

Les  cultes  reconnus  par  l'État  sont  les 
suivants  :  catholique,  calviniste,  luthérien, 
israélite  et  mahomôtan  (ce  dernier  en  Algérie 
seulement). 

Les  cultes  lecoiuius  sont  salariés  i)ai' 
l'Etat  ;  leurs  minist)es  jouissent  de  certains 
privilèges  ;  les  édifices  attachés  à  chaque 
culte  sont  entretenus  par  les  comnmnes  ; 
enfin,  il  est  réservé  un  cimetière  pour  chaque 
culte. 

Le  scrcice  des  cultes  est  assuré,  dans 
l'armée,  par  des  aumôniers  qui  entrent  en 
fonction  seulement  en  temps  de  guerre,  pour 
la  plupart. 

Les  frais  de  culte,  quand  ils  sont  néces- 
saires, sont  im[iutés  au  service  des  hô])itau\. 


CUMUL.  Action  d'occuper  plusieurs  em- 
plois, de  toucher  plusieurs  traitements  à  la 
fois. 

En  matière  administrative,  on  appelle 
cumul  la  réunion  de  deux  ou  plusieurs  fonc- 
tions publiques  rétribuées.  Ce  cumul  esl 
défendu  dans  l'armée.  De  plus,  d'après  la 
loi  de  finances  du  25  décendjrc  1890,  un 
militaire  ne  peut  cumuler  un  traitement 
d'activité  avec  sa  pension  de  retraite  que 
jusqu'à  concurrence  de  la  solde  du  grade 
qu'il  occupait  avant  de  quitter  l'armée. 

CUNETTE.  Petit  fossé,  de  0«>,gO  à 
1  mètre  de  profondeur,  que  l'on  établit 
ordinairement  au  milieu  des  fossés  princi- 
paux des  ouviages  de  fortification  perma- 
nente pour  recueillir  et  faciliter  l'écoulement 
des  eaux  de  pluie.  Dans  les  fosses  pleins 
d'eau,  la  cunette  est  large  et  profonde  pour 
permettre  le  curage  des  fossés  et  pour  aug- 
menter la  valeur  de  l'obstacle. 

CUPELLAIRE.  Soldat  éduen.  i)esam- 
mcnt  ci  complèlement  armé. 

CURATELLE.  La  charge  du  curateur, 
c'est-à-dire  de  celui  qui  est  nommé  par  le 
conseil  de  famille  pour  assister  le  mineur 
émancipé  quand  on  lui  rend  les  comptes  de 
sa  succession. 

La  curatelle  est  obligatoire  pour  tous  les 
citoyens  ;  elle  est  facultative  seulement  pour 
les  militaires. 

CURE-PIED.  Instrument  employé  poui' 
nettoyer  l'intérieur  du  sabot  des  chevaux. 

CURETTE.  Petit  morceau  de  bois  garni 
de  peau  ou  de  buffle  pour  servir  au  net- 
toyage des  parties  métalliques  des  armes  du 
soldat. 

—  de  mineur.  Tige  en  fer  terminée  en 
cuiller  à  un  bout  et  ayant  pour  objet  lé 
nettoyage  des  trous  de  pétardement. 

CÛRETTE-SPATULE.    Morceau    de    lil 


CURftSUX 


VJ.) 


DAMAS. 


de  fer  aplati  cl  teruiiné  en  pointe  d'un  côté, 
tourne  en  boucle  de  l'autre  pour  donner  prise 
aux  doigts  ;  sert  à,  nettoyer  les  logements  des 
différentes  pièces  de  la  culasse  mobile. 

CURIEUX.  Sorte  de  gendarmes  de  police 
créés  p:ir  Diodétieu. 

CURSEUR.  Bois  ((ui  traverse  la  flèche  de 
l'arbalète. 

n  y  a  aussi  un  curseur  à  rallonge  qui 
fait  partie  de  l'appareil  de  hausse  du  fusil  et 
qui  glisse  à  frottement  doux  sur  lu  planche 
de  hausse  ;  c'est  le  bord  supérieur  du  cur- 
seur qui  doit  être  amsné  en  regard  des  traits 
de  graduation  de  la  hausse.  Les  deux  côtés 
sont  quadrillés  pour  donner  prise  aux  doigts. 
La  rallonge,  qui  fait  lorps  avec  le  curseur, 
est  semblable  à  la  planche,  mais  ne  porte 
pas  de  graduation. 

CURVIGRAPHE.  Instrument  eu  forme 
de  montre,  d'invention  récente,  qui  donne 
non  seulement  la  mesure  des  distances  sur 
la  carte,  mais  aussi  le  temps  qu'on  mettrait 
a  les  parcourir. 

CURVIMÈTRE.  Instrument  permettant 
de  mesurer  directement,  sur  une  carte  géo- 
graphique, la  longueur  d'une  ligne  sinueuse 
quelconque  en  suivant  tous  ses  détours. 

CUVETTE.  Vase  dont  on  se  sert  pour  les 
ablutions. 

Les  ))iobiliers  d'adjudant  et  d'ofliciei', 
fournis  par  le  service  des  lits  militaires,  doi- 
vent comprendre  une  cuvette  en  poicelaine. 

—  de  chape.  Partie  qui  couronne  le 
haut  de  la  chape  des  fourreaux  de  sabre 
d'officier  ou  d'épée  ;  elle  se  recourbe  intérieu- 
rement pour  recouvrir  l'épaisseur  du  cuir  et 
faciliter  l'introduction  de  la  lame. 

CYLINDRE.  Le  cylindre  est  la  pièce  de 
fermeture  proprement  dite  du  fusil  modèle 
1874  et  du  fusil  modèle  1886.  Il  est  creux  et 
renferme  le  ressort  a  boudin  ainsi  ijue  le 
percuteur.  A  l'intérieur  se  trouve  le  renfort 
qui  sert  à   guider  les  mouvements  de  la  cu- 


lasse mobile,  mais  surtout  à  fermer  le  canon. 
Un  levier,  avec  pommeau  et  renfort,  sert  à 
manieuvrer  le  cijlindre.  On  y  trouve  aussi  la 
rainure  <le  départ,  la  rampe  hélicoidale  Ct  le 
cran  de  l'ariné  (V.  la  /((j.  (31). 

—  extracteur.  CyUndre  faisant  partie 
de  l'outillage  des  chefs  armuriers  et  destine 
à  enlever  rapidement  les  fragments  d'étui  ou 
d'enveloppes  de  balle  restés  dans  le  canon 
des  armes  de  8™". 

CYLINDRES  incendiaires.  ArtiQces 
composés  de  cylindres  renfermant  une  com- 
position propre  à  incendier.  Ceux  que  l'artil- 
lerie française  transporte  dans  ses  coffres  à 
munitions  permettent  de  transformer  en  in- 
cendiaires tous  les  obus  ordinaires,  en  lem- 
plaçant  une  partie  de  la  charge  intérieure 
par  un  certain  nombre  de  ces  artifices,  qui 
brûlent  pendant  2  minutes  enviion  au  mo- 
ment où  le  projectile  éclate. 

—  lunettes.  Cylindres  servant  à  véritier 
les  diamètres  de  la  c-einture  et  du  plus  grand 
renflement  de  l'ogive  dans  les  obus  à  cein- 
ture. Employés  aussi  pour  véritier  les  dia- 
mètres du  corps  de  l'obus  brut  de  fonte  dans 
les  projectiles  à  cordons  de  plomb  ou  à  ai- 
lettes. 

CYLINDRO-OGIVAL.  Oui  a  la  forme 
d'un  cylindre  à  la  partie  jiostérieure,  et 
celle  d'une  ogive  à  la  partie  antérieure.  C'est 
la  forme  actuelle  des  balles  et  des  projectiles 
de  l'aitillerie. 

CYLINDRIQUE.  Oui  a  la  forme  du  cy- 
lindie. 

CYOLODIATOMIE.  Calcul  des  directions 
et  des  inclinaisons  des  projectiles  en  balis- 

ti(lHC. 

CYMBALE.  Instrument  de  uuisique  com- 
posé de  deux  disques  de  cuivre  de  grandeur 
égale,  ayant  à  leur  centre  une  petite  cavité 
percée  d'un  trou  par  lequel  passe  la  courroie 
double,  dans  laquelle  l'instrumentiste  engage 
la  main  pour  frapper  les  surfaces  intérieures 
des  disques  l'une  contre  l'autre. 


D 


DAGUE.  Poignard  de  moyenne  dimen- 
sion dont  les  chevalieis  du  moyen  âge  étaient 
quelquefois  armés  et  qu'ils  portaient  au  côté 
droit.  Elle  se  composait  d'un  fer  gros  et 
pointu,  assez  court,  à  un  ou  deux  tran- 
chants, de  foi-rae  triangulaire  et  cannelée. 
Elle  s'appelait  aussi  miséricorde  ou  poignard 
de  miséricorde,  parce  qu'on  s'en  servait  pour 
achever  le  chevalier  renversé  de  che\al  s'il 
refusait  de  crier  miséricorde. 


Les  archers  a  pied,  les  coulevrinieis  et 
autres  espèces  d'infanterie  légère  ont  égale- 
ment porté  la  dague. 

DAGUETTE.  JJague  de  petite  dimen- 
sion. 

DAMAS.  Lame  de  sabre  fabriquée  dans 
le  Levant  et  nolaunnent  à  Damas,  avec  nu 
acier  fondu  particulier,  plus  chargé  de  car- 
bone que  les  aciers  ordinaires.  Leur  trempe, 
qui   est   restée  un  secret,  était  excellente  et 


DAMASQUINAGE. 


1% 


DANOISE  (armée). 


permettait  de  donner  un  affilage  tivs  tran- 
chant. 

On  imite  actuellement  ee  ireiu-c  de  lame  a 
la  perfection. 

DAMASQUINAGE  mi  DAMASQUI- 
NURE.  Dessins  moirés  très  variés,  ou  veines 
alternées  de  diverses  eouleni's  que  présentent 
les  lames  de  Dainnu. 

DAMASQUINER.  Incruster  des  filets  ou 
orncnienls  d'or  el  d'arirent  dans  le  fer  ou 
l'acier. 

DAME.  Massif  de  terre  laissé  ou  resté 
intact  entre  diverses  excavations,  pour  en 
jnarfjuer  la  hauteur. 

En  fortificaiion,  c'est  une  petite  tour  en 
maçonnerie  pleine,  terminée  en  forme  de 
cône,  qui  surmonte  le  milieu  d'un  bntardeau 
pour  empèi'iier  de  traverser  le  fossé  en  sui- 
vant la  crête  du  bàtardeau. 

On  donne  également  ce  nom  à  un  outil 
en  bois,  avec  une  partie  plate  ou  ronde  em- 
manchée, qui  sert  à  battre  les  terres  des 
talus  ou  des  remblais  pour  leui'  donner  toute 
la  consistance  possible. 

DAMER.  Battre  les  terres  avec  des 
dames. 

DAMOCLÈS  (épée  de).  Terme  hguré 
représenté  par  une  épée  nue  suspendue  par 
un  fil  au-dessus  de  la  tète  et  que  la  moindre 
cause  peut  faire  tomber. 


S'emploie  ]»our  parlei'  d'un  danger  per- 
manent. 

DAMOISEAU.  Au  moyen  âge,  c'était  un 
jeune  gentilhomme,  faisant  l'apprentissage 
du  métier  des  armes  et  qui  n'était  pas  encore 
reçu  liacbelicr. 

DANE6R0G.  Ordre  danois  institué  en 
1219.  renouvelé  en  1671  et  réformé  en 
180S. 

DANGER.  Péril  qui  expose  à  une  perte, 
à  un  dommage;  exemple  :  les  dangers  de  la 
guerre. 

DANOISE.  Espèce  de  hache  d'armes 
qu'employaient  surtout  les  Danois. 

DANOISE  (armée).  Elle  comprend  : 

1»  Une  armée  de  ligne,  formée  de  10  régi- 
ments d'infanterie  à  3  bataillons,  i  batail- 
lon de  la  garde  ;  4  régiments  de  cavalerie  à 
4  escadrons,  1  escadron  de  la  garde  ;  4  régi- 
ments d'artillerie  de  campagne  à  3  batteries 
de  8  pièces  et  1  compagnie  du  train  d'artil- 
lerie ;  2  régiments  d'artillerie  de  forteresse  à 
4  bataillons  ;  3  compagnies  d'ouvriers  d'ar- 
tillerie; 10  compagnies  du  génie,  1  compa- 
gnie de  pontonniers,  1  compagnie  de  chemin 
de  fer,  2  compagnies  de  télégraphistes  ; 

2°  Une  armée  de  rés'vve  composée  de 
1  régiment  d'infanterie  à  4  bataillons,  5  ré- 
giments à  3  bataillons,  1  bataillon,  de  la 
garde,  4  batteries  de  campagne,  4  bataillons 


Fis.  C-'. 


d'artillerie  de  forteiesse  et  des  troupes 
techniques  ; 

3°  Une  landaehr  divisée  en  deux  levées  : 
la  première,  comprenant  les  hommes  âgés  de 
moins  de  42  ans,  pour  la  défense  des  places; 
la  seconde,  comprenant  les  hommes  de  42  à 
52  ans,  pour  la  défense  des  côtes. 

L'infanterie   danoise    est   armée   du    fusil 


modèle  1889,  du  système  Krag-Jorgenso»: 
c'est  une  arme  à  verrou  du  calibre  de  8"°', 
permettant  le  tir  coup  par  coup  ou  à  répéti- 
tion ;  son  magasin,  fixé  sous  la  boîte  de 
culasse,  peut  contenir  5  cartou<'hes  et  se 
charger,  soit  à  la  main,  soit  avec  un  cliar- 
geur,  sans  qu'il  soit  nécessaire  d'ouvrir  la 
culasse  (//;/.  62).  Le  canon  est  entouré  d'une 


DAltSE. 


497 


DEBARQUEMENT. 


cheinbe   iiiétalli({ue.  La  baïonnelte   est  lon- 
gue de  0™,35. 

La carlouclie,  pesant  33  grammes,  est  chai- 
gée  de  5  iriammes  de  poudre  comprimée  ;  la 
balh',  avei-  enveloppe  de  cuivre,  pèse  15?'',4. 
La  vitesse  initiale  est  de  540  mètres. 

On  étudie  actuellement  une  poudre  plus 
puissante,  développant  moins  de  fumée  et 
devant  peunettre  d'atteindre  une  vitesse  ini- 
tiale de  640  mètres. 

11  est  probable  que  chaque  homme  portera 
sur  lui  120  cartouches;  il  y  en  aura  eu 
outre  50  par  fusil  sur  les  voitures  de  compa- 
gnie et  oO  dans  les  sections  de  munitions. 

DANSE.  L'enseignement  de  la  danse  est 
sinon  prescrit,  du  moins  encouragé  dans 
l'armée. 

Comme  danses  militaires,  on  peut  citer  : 
la  danse  de  l'épée.  en  usage  aux  XVII^  et 
XVIII^  siècles,  et  consistant  en  une  sorte  de 
ballet  exécuté  par  des  militaires,  l'épée  nue 
à  la  main  ;  la  danse  persique,  sorte  de  con- 
Ireinpuclie  en  usage  dans  la  milice  grecque  ; 
la  danse  pi/rrhique ,  simulacre  dramatique 
d'une  action  de  guerre,  apprentissage  élé- 
mentaire des  évolutions  de  la  phalange, 
exercice  gymnastique  qui  passa  des  Grecs 
aux  Romains. 

DARD  ou  DART.  Projectile  à  main  ou 
à  trait  plus  ou  moins  robuste,  qui  fait 
partie  des  armes  dardelles. 

Le  fer,  généralement  plat,  se  terminait  en 
pointe  avec  dent  en  retour;  quelquefois 
même,  le  fer  était  barbelé  ou  à  crochets,  ce 
qui  ne  permettait  de  retirer  le  dard  de  la 
plaie  qu'en  la  déchirant. 

Certaines  batistes  lançaient  des  poutres  en 
forme  de  dard,  ou  de  grands  dards  nommés 
tracules. 

DARDS  à  feu  ou  enflammés.  Dards 
lancés  ordinairement  à  l'aide  d'arcs  ou  d'en- 
gins, quelquefois  à  la  main,  que  l'on  em- 
ployait contre  des  troupes  retranchées,  mais 
surtout  contre  des  navires  en  mer. 

Plus  tard,  dans  la  marine,  c'était  une 
baguette  d'artilice  qu'on  lançait  dans  les 
voiles  d'un  navire  pour  l'incendier;  ce  genre 
de  dard  a  été  remplacé  par  la  fusée  à  la 
ronfiri're. 

DARD  à  main.  Employé  depuis  la  plus 
haute  antiquité,  et  qui  consistait  en  une 
espèce  de  bâton  de  2  mètres  de  long  environ, 
garni  d'une  pointe  de  for. 

—  de  fourreau  de  sabre.  Garniture  en 

métal  qui  renforce  l'extrémité  inférieure  du 
fourreau  de  sabre,  pour  que  le  bout  de  ce 
fourreau  ne  s'use  pas  en  traînant  à  terre. 

DARDAIRE.  Soldat  lançant  des  dards. 
Nom  doimé  aussi  aux  arbalétriers. 

DARDE.   Sorte  de  trait  lancé  au  moyen 


d'une  arbalète  et  dont  la  pointe  était  munie 
de  deux  crochets  recourbés  qui  retenaient  le 
fei'  dans  la  blessure. 

DARDELLE  ou  DARDILLE.  Petit  dard 
liarbelé  ou  petite  flèche  qu'on  lançait  avec 
l'aibalète. 

DARDEUR  ou  JACULATEUR.  Troupes 
des  niilircs  grecques  ou  des  légions  romaines 
qui  lançaient  le  dard. 

DARTRE.  Affection  cutanée  telle  que 
l'eczéma,  le  psoriasis,  le  pityriasis,  le 
lupus,  etc. 

Ces  maladies,  lorsqu'elles  sont  incurables, 
entraînent  l'exemption  du  service  militaire 
ou  la  réforme. 

DATE.  Indication  du  temps  et  du  lieu  où 
un  acte  a  été  fait,  où  un  document  a  été 
établi,  où  une  lettre  a  été  écrite,  etc. 

En  droit,  la  date  est  nécessaire  pour  la 
validité  des  actes  ;  elle  doit  nidiquer  le  lieu, 
l'année,  le  mois  et  le  jour  du  mois. 

DATTE.  Fruit  du  dattier.  Elle  constitue 
l'aliment  principal  des  Arabes  de  la  région 
saharienne  en  Algérie  et  en  Tunisie. 

DÉ.  Mandrin  de  fer  qui  sert  à  vérifier  le 
calibre  d'un  canon  d'arme  à  feu. 

—  en  pierre.  Bloc  de  pierre  taillée  sous 
la  forme  d'un  parallélipéde  rectangle  de 
0™,60  de  côté  et  0™,3o  de  hauteur,  qui  ser- 
vait de  support  aux  rails  dans  les  premiers 
chemins  de  fer. 

Ce  genre  de  support  est  encore  conservé 
par  la  Bavière,  mais  elle  a  dû  pour  cela  di- 
minuer la  vitesse  des  trains,  et  intercaler  des 
traverses  à  l'endroit  des  joints,  dans  les 
courbes,  afin  de  maintenir  l'écartement. 

—  à  coudre.  Objet  aidant  à  pousser 
l'aiguille  et  qui  fait  partie  de  la  trousse  de 
[letit  équipement  dont  clia({ue  soldat  est 
pourvu. 

DÉBÂCLE.  Synonyme  de  revers  subit 
occasiuiinaut  désordre,  confusion  et  déroute. 

DÉBAILLER.  Action  de  tirer  de  l'arba- 
lète h  travers  une  baille  ou  meurtrière. 

DÉBALLAGE.  Action  de  défaire  un  em- 
ballage. 11  doit  être  effectué  par  les  maîtres- 
ouvriers  abonnataires,  chacun  en  ce  qui  les 
concerne. 

DÉBANDADE.  Se  disperser  en  désordre, 
.■oiifusi'inent. 

DÉBANDER.  Comme  verbe  actif  s'entend 
pour'  cesser  de  bander  un  arc,  mettre  en  dés- 
ordre et  disperser  des  troupes. 

DÉBARQUEMENT.  Action  par  laquelle 
on  fait  passer  sur  le  rivage  les  personnes  ou 
les  choses  que  contient  un  navire. 

Les  troupes  de  débarquement  sont  celles 
([ui  .sont  destinées  à  faire  une  descente  sur 
la  côte. 

Ce  mot  s'applique,  par  extension,  à  l'ope- 


DÉBET. 


198 


DÉCATISSAGE. 


ration  qui  consiste  à  faire  descendre  d'un 
train  de  chemin  de  fer  les  hommes  et  les 
chevaux. 

DÉBET.  Ce  qui  reste  dû  après  l'arrêté 
d'un  compte. 

Se  dit  piincipalement  en  ce  qui  concerne 
les  masses  des  corps  de  troupe,  et  les  masses 
individuelles  des  militaires. 

Les  officiels  doivent  être  invités  à  verser 
les  sommes  dont  ils  sont  débiteurs,  avant 
d'être  constitués  eu  débet,  et  de  s'exposer 
ainsi  à  des  retenues  sur  leur  solde. 

DÉBIT.  Le  passif,  le  doit  d'un  compte. 

Se  dit  par  opposition  à  crédit. 

Le  débit  d'une  fontaine,  d'un  cours  d'eau, 
signitie  ce  que  fournit  la  fontaine,  le  cours 
d'eau  dans  un  temps  donné. 

DÉBITEUR.  Celui  qui  doit;  se  dit  par 
opposition  à  créancier. 

DÉBLAI.  Excavation  pratiquée  dans  le 
sol  naturel  pour  fournir  le  massif  de  terre 
nécessaire  à  la  formation  du  parapet  ou 
remblai;  cotte  excavation  prend  le  nom  de 
fossé. 

Dans  les  ouvrages  do  campagne,  Vécjuilibre 
des  déblais  et  des  remblais  doit  être  obtenu, 
c'est-à-dire  que  les  terres  du  fossé  doivent 
suffire  à  constituer  le  parapet,  en  tenant 
compte  pour  ce  dernier  du  foisonnement,  ou 
place  plus  grande  occupée  par  les  remblais 
que  par  les  déblais. 

DÉBLOCUS.  DÉBLOQUER.  Faire  ,esser 
ou  lever  un  blocus. 

DÉBOÎTEMENT.  DÉBOÎTER.  Place- 
ment dans  la  iiouvoUo  diio(>tion  des  pre- 
mières lilos  d'une  troupe  par  le  flanc  qui 
doit  s'engager  dans  une  direction  perpendi- 
culaire à  coUp  qu'elle  occupe  dans  b^  mouve- 
ment de  «  jjar  files  à  di'oite  ou  à  fjauche  ». 

DÉBORDER.  Action  de  dépasser  un  flanc, 
une  aile  do  ronnorai,  de  manière  à  être 
maître  de  ce  flanc  ou  à  prendre  cette  aile 
(Vécharpe,  à  tourner  l'adversaire. 

Etre  débordé,  c'est  commencer  à  être  pris 
en  flanc  et  bientôt  à  être  tourné. 

DÉBOUCHÉ.  Sortie  d'un  défilé  du  côté 
de  l'ennemi. 

Une  armée  en  campagne  doit  toujours 
s'assurer  des  débouchés,  que  l'avaiit-garde 
doit  tenir  libres  dans  une  marche  en  avant. 

—  de  sape.  A  pour  objet  d'entreprendre 
une  sape  à  tiavors  le  parapet  d'une  tranchée 
existante. 

Peut  s'exécuter  seulement  après  l'élargis- 
sement de  la  tranchée  (V.  Retour  de  sape), 

DÉBOUCHER.  Action  de  sortir  d'un 
défilé:  on  débouche  toujonis  en  colonnes. 

DÉBOURRAGE  ou  DÉBOURER.  En- 
lever le  bourraçie  d'un  fourneau  de  mine  ; 
ôter  la  bourre  d'une  arme  à  feu. 


DEBOUT  !  Commandement  d'exécution 
pour  faire  relover  les  troupes  quand  elles  se 
sont  agenouillées  dans  une  cérémonie  reli- 
gieuse, ou  quand  elles  sont  dans  la  position 
du  tireui-  à  genou  ou  couché. 

DÉBRIDER.  Enlever  la  bride  d'un 
cheval. 

Sans  débrider,  signifie  sans  interruption. 

DÉBRIS  de  houille.  Dans  la  houille  ou 
charbon  de  terre,  destiné  au  service  du 
chauffage  dans  l'armée,  la  proportion  des 
menus  débris,  ne  passant  pas  dans  des 
barreaux  espacés  de  0™,01,  ne  doit  pas  être 
supérieure  aux  2/3  de  la  distribution. 

DÉBROUILLER  (Se).  Se  sortir  d'affaire 
dans  toutes  les  circonstances,  savoir  prendre 
de  l'initiative. 

Go  principe,  poussé  autrefois  trop  loin 
dans  l'armée  française,  ne  doit  pas  exclure 
la  prévoyance  et  la  prudence. 

DÉBUSQUEMENT  ;  DÉBUSQUER. 
Expulser  l'ennemi  d'une  position  avanta- 
geuse où  il  était  embusqué. 

DÉCADE.  Chez  les  Grecs,  escouade  de 
10  liommes  dont  le  chef  s'appelait  décan. 

DÉCAGONE.  Ouvrage  de  foi  lilication 
composé  do  dix  bastions. 

DÉCALIBREMENT.  Modification  du 
calibre  d'une  Jiouche  à  feu,  soit  par  suite 
d'un  accident,  soit  par  suite  d'une  transfor- 
mation de  l'âme  de  la  pièce. 

DÉCAMPER.  Action  de  lever  le  camp 
formé  de  lentes. 

En  temps  ordinaire,  cette  opération  se 
fait  méthodiquement,  mais  en  cas  d'alerte 
marquée  par  la  générale  ou  la  sonnerie  à 
cheval,  les  troupes  courent  aux  armes  et  se 
forment  rapidement  en  avant  du  camp. 

DECAPAGE.  Pour  relier  ensemble  les 
extrémités  do  conducteurs  électriques,  il  est 
nécessaire  d'enlever  au  moyen  de  papier  do 
verre  ou  de  sable,  c'est-à-dire  de  décaper, 
l'oxydation  ou  les  im|)urotés  qui  les  recou- 
vrent, do  manièie  que  le  contact  du  métal 
soit  intime. 

Les  gamelles  individuelles  et  les  ustensiles 
de  campement  sont  également  décapés  avant 
d'être  étamés.  Pour  cela,  on  les  plonge  dans 
un  bain  d'acide  sulfurique  étendu  d'eau. 

DÉCARQUE.  Clief  d'une  décurie  de 
10  cavaliers  bysantins. 

DÉCATISSAGE.  Opération  par  laquelle 
on  ôte  l'apprêt  donné  aux  draps  des  troupes 
au  moment  du  tissage.  11  se  pratique  en  ]ila- 
çant  l'étolfe  sur  une  table  métallique  percéi' 
de  trous  dans  le  sens  de  la  largeur,  de  ma- 
nière à  ne  pas  dépasser  les  trous  de  la  table. 

On  maintient  fortement  les  pièces  de  drap 
en  plaçant  sur  elles  un  plateau  en  bois  serré 
par  une  vis  de  pression,  puis  l'on  fait  arriver 


DÉCADE. 


199 


DÉCLARATION. 


par-dessous  la  table ,  au  moyen  d'un  tuyau, 
de  la  vapeur  bien  sèche  qui  traverse  tous 
les  plis  du  drap. 

Les  pièces  sont  ensuite  fortement  éventées, 
puis  séchêes  pendant  deux  jours  au  moins. 

Le  dëcatissage  s'opère  dans  les  manufac- 
tures des  entrepreneurs  ou  dans  les  maga- 
sins de  l'Etat. 

DECAUVILLE  (V.  Cheviin  de  fer). 

DECEDE.  Se  dit  d'une  personne  qui  est 
morte. 

La  solde  due  aux  officiers  décédés,  est 
versée  entre  les  mains  des  trésoriers-payeurs 
généraux,  au  titre  de  la  Caisse  des  dépôts  et 
lonsignations. 

On  opère  de  même  pour  la  solde  et  les 
indemnités  dues  aux  sous-officiers  rengagés 
ou  commissionnés  qui  viennent  à  décéder. 

DÉCENTRALISATION.  Action  de  dé- 
truire la  centralisation. 

État  de  choses  opposé  à  la  centralisation. 

Se  dit  en  matière  de  gouvernement,  d'ad- 
ministration, de  commandement. 

DÉCÈS.  -Mort  d'une  personne. 

Quand  un  militaire  présent  au  corps  vient 
à  décéder,  le  médecin  chef  de  service  con- 
state le  décès  et  établit  un  certificat  provi- 
soire sur  le  vu  duquel  le  corps  est  reçu  à 
l'hôpital  militaire  ou  à  l'hospice  civil  du 
lieu,  à  titre  de  dépôt. 

11  rend  compte  au  chef  de  corps,  dans  un 
rapport  circonstancié,  des  causes  du  décès  ; 
ce  rapport  est  transmis  au  Ministre. 

En  cas  de  mort  violente,  le  corps  ne  peut 
être  enlevé  et  transporté  à  l'hôpital  ou  à 
l'hospice  civil  que  lorsqu'un  officier  de  police 
judiciaire  a  rempli  les  formalités  légales. 

Les  conseils  d'adm.inistration  préviennent 
la  famille  du  décédé  par  un  télégramme 
adressé  au  maire  de  la  commune  ;  ils  font 
également,  dans  les  vingt-quatre  heures,  la 
déclaration  du  décès  à  l'ofticier  de  l'état  civil. 

En  cas  de  décès  d'un  militaire  dans  un 
hôpital  civil  ou  militaire,  le  directeur  de  cet 
établissement,  ou  l'officier  d'administration 
gestionnaire,  suivant  le  cas,  donne  avis  du 
décès,  par  télégramme,  au  maire  de  la  com- 
mune où  habite  la  famille  du  décédé  ;  il  en 
donne  également  avis  au  commandant  d'ar- 
mes et  au  corps;  enfin,  il  doit,  dans  les 
vingt-quatre  heures,  transmettre  la  déclara- 
tion du  décès  à  l'officier  de  l'état  civil  du 
lieu. 

En  campagne,  les  actes  de  décès  sont 
dressés  par  l'officier  de  l'état  civil  aux 
armées,  sur  l'attestation  de  trois  témoins  : 
les  extraits  sont  envoyés,  dans  un  délai  de 
10  jours,  au  Ministre  de  la  guerre  et  à  l'offi- 
cier de  l'état  civil  du  dernier  domicile  du 
décédé. 


Les  chefs  de  corps  ou  de  service  adressent 
chaque  mois,  au  commandement,  un  état 
des  militaires  décédés  qui  étaient  décorés  ou 
médaillés. 

DÉCHARGE.  Série  de  coups  de  canon  ou 
de  fusil  tirés  avec  ensemble. 

—  juridique.  Déclaration  de  la  non-cul- 
pabilité et  de  l'absolution  d'un  prévenu. 
Déclarer  qu'une  dette  a  été  acquittée. 
DÉCHARGER.   Enlever  la  charge  d'une 
arme  à  feu  ou  d'un  fourneau  de  mine. 

DÉCHÉANCE.  Perte  d'un  droit  ou  d'une 
faculté,  faute  d'en  avoir  usé  dans  les  délais 
fixés  par  la  loi,  ou  selon  les  formes  et  les 
conditions  prescrites. 

Perte  de  la  couronne,  du  tiône. 
DÉCHET.    Perte   qu'une  chose   éprouve 
dans  sa  quantité,  sa  quahté,  sa  valeur. 

Les  déchets  de  distribution  doivent  être 
justifiés  par  des  procès-verbaux  établis  ou 
approuvés  par  le  sous-intendant  dans  un 
délai  lie  48  heures. 

DÉCIMALES.  Fractions  de  l'unité  pla- 
cées à  la  droite  de  la  virgule  et  qui  re- 
présentent des  dixièmes,  centièmes,  mil- 
lièmes, etc.,  de  l'unité. 

Sur  les  pièces  de  dépenses,  les  décomptes 
en  deniers  ne  doivent  pas  comprendre  de 
millième.  On  force  d'une  unité  la  seconde 
décimale  lorsque  la  troisième  est  o  ou  au- 
dessus. 

DÉCIMATION  ;  DÉCIMER.  Peine  en 
usage  dans  l'armée  romaine  et  qui  consistait 
à  livrer  à  la  hache  du  licteur  chaque  dixième 
homme  (dont  le  nom  était  tiré  au  sort) 
d'une  troupe  lâche  ou  insubordonnée.  Cette 
punition  barbare  a  été  employée  plus  tard 
dans  d'autres  armées.  Quelquefois,  au  lieu 
du  dixième  homme,  ce  n'était  que  le 
vingtième,  le  trentième  qui  était  conduit  au 
supplice. 

DÉCISIF  ;  DÉCISIVE.  Une  bataille  est 
décisive  quand  son  résultat  met  fin  à  la 
guerre,  à  une  opération. 

DÉCISION.  Jugement  prononcé.  Résolu- 
tion que  l'on  prend. 

En  matière  d'administration,  les  décisions 
ministérielles  ont  pour  but  de  fixer  les  points 
de  détail  d'une  loi,  d'un  décret  ou  d'un 
règlement  et  de  prononcer  sur  les  questions 
de  droit  individuel. 

DÉCLARATION  de  décès  (V.  Actes  de 
l'état-civil}. 

—  de  guerre.  Action  de  déclarer  la  ces- 
sation de  la  paix  entre  deux  puissances,  à 
la  suite  de  laquelle  les  hostilités  vont  com- 
mencer. 

Cette  déclaration  a  généralement  été  faite 
avec  des  formes  plus  ou  moins  solennelles, 
et  actuellement  cette  formalité,  que  les  évé- 


DECLASSEMENT. 


iOO 


DÉCORATION. 


nemeiits  ont  pu  faire  prévoir  au  moins 
quelques  jours  à  l'avance,  s'accomplit  par 
voie  diplomatique  sous  forme  d'une  déclara- 
tion remise  par  l'ambassadeur  au  Gouverne- 
ment auprès  duquel  il  est  accrédité  et  après 
laquelle  cet  ambassadeur  regagne  son  pays. 

—  de  quittance.  Mention  faite  sur  l'une 
des  expéditions  (bleue)  des  états  de  solde 
que  le  payement  de  la  somme  portée  sur  cet 
état  a  été  fait  à  qui  de  droit  :  elle  est  ren- 
voyée à  l'ordonnateur  de  la  dépense  après 
payement  pour  servir  de  pièce  à  l'appui  de 
la  revue  de  liquidation. 

—  de  versement  au  Trésor.  Tout 
conseil  d'administration  ou  tout  militaire 
qui  doit  une  sonnne  à  l'Etat  eu  fait  le  ver- 
sement dans  les  caisses  du  Trésor,  qui  doit 
en  donner  un  seul  récépissé,  mais  autant  de 
déclarations  de  versement  qu'il  est  nécessaire 
aux  intéressés  pour  justifier  auprès  de  qui 
de  droit  qu'ils  se  sont  acquittés  de  leur 
dette. 

DÉCLASSEMENT  ;  DÉCLASSER.  Faire 
changer  de  classe  des  effets  ou  matières. 
Cette  opération  se  fait  au  moyen  d'un  certi- 
ficat administratif  établi  par  le  sous-inten- 
dant militaire. 

On  dit  qu'une  place  ou  un  ouvrage  est 
déclassé  lorsqu'il  y  a  lieu  de  le  démanteler, 
parce  qu'il  n'atteint  plus  son  but. 

Il  faut  une  loi  pour  autoriser  le  déclas- 
sement. 

DÉCLIC.  Mouvement  de  détente  brusque 
(lu  ressort  d'une  machine  de  guerre  [haliste, 
catapulte)  ou  de  la  platine  d'une  arme  à  feu. 
C'est  aussi  un  appareil  destiné  à  arrêter,  à 
un  moment  déteriniué,  la  marche  d'un  mé- 
canisme, comme  dans  la  sonnette  à  battre  les 
pilots. 

DÉCLIN  ou  CLIQUET.  Ressort  d'une 
arme  à  feu  servant  à  abattre  le  chien  sur  le 
bassinet. 

DÉCLINAISON.  On  a  donné  ce  nom  au- 
trefois au  mouvement  de  Tournez  à  droite 
iyauche)  d'une  colonne  en  marche  (V.  .4«- 
(jiaUe  aimantée). 

DÉCLINATOIRE.  Petite  boussole  de 
forme  rectangulaire  dont  on  se  sert  surtout 
pour  faire  des  levés  de  reconnaissance  ;  elle 
donne  avec  précision  la  déclinaison  de  l'ai- 
guille aimantée. 

Exception  par  laquelle  le  défendeur  d'une 
cause  demande  son  renvoi  devant  une  autre 
juridiction. 

DÉCOCHER.  Lancer  une  flèche  ou  un 
trait  en  le  faisant  partir  de  la  corde  de  l'arc, 
de  l'arbalète  ou  de  toute  autre  machine  ser- 
vant à  le  projeter. 

DÉCOIFFER    une    fusée.    Enlever  la 


garniture  se  i  vaut  à  la  préserver  contre  une 
inllainmation  accidentelle  jusqu'au  moment 
du  tir. 

DECOMMANDER.  Ordonner  de  ne  pas 
exécuter  un  ordre  précédemment  donné. 

DÉCOMPOSITION.  Corruption,  altéra- 
tion profonde.  Résolution  d'un  corps  en  ses 
principes  ou  parties  simples. 

—  de  l'effectif.  Des  états  de  décompo- 
sition de  l'effectif,  réunis  en  un  cahier  par 
corps  ou  service,  dressés  à  la  date  du  1*'' jan- 
vier de  chaque  année,  sont  envoyés  directe- 
ment au  Ministre  le  15  du  même  mois.  Cette 
décomposition  est  établie  sous  les  rapports 
du  titre  en  vertu  duquel  les  militaires  sont 
liés  au  service,  de  la  taille,  de  la  durée  du 
service  restant  à  faire,  de  l'instruction  pri- 
maire, de  l'âge,  de  l'ancienneté  de  service, 
de  l'ancienneté  de  grade,  des  professions,  des 
quantités  de  promotions  faites,  des  diverses 
positions  des  militaires  en  mission,  du  nombre 
des  militaires  libérables  étant  en  congé,  des 
gains  et  des  perte-,  du  nombre  des  engage- 
ments et  des  rengagements  effectués,  etc. 

—  en  triangles.  Dans  certaines  inè- 
tiiodes  de  lerés,  par  exemple  par  chemine- 
ment ou  pour  les  détails,  on  décompose  eu 
triangles  les  diverses  parties  à  rapporter  sur 
le  plan. 

DÉCOMPTE.  Supputation  de  ce  qu'il  y  a 
a  rabattre  sur  un  compte,  sur  une  somme 
qu'on  paye.  C'est  aussi  établir  le  compte 
de  ce  qu'il  y  a  à  payer  dans  certains  cas, 
par  exemple,  aux  abonnataires,  ou  la  va- 
leur de  certains  effets,  suivant  leur  classe- 
ment. 

La  durée  des  effets  se  décomptait  autrefois 
par  trimestre  ou  par  an. 

Le  décompte  de  la  masse  indivi- 
duelle, dans  les  corps  où  cette  masse  existe 
encore,  a  pour  objet  de  déduire  de  l'avoir  à 
la  masse  de  chaque  homme  les  fournitures, 
les  dégradations,  les  imputations  au  compte 
de  cette  masse. 

Le  décompte  de  libération  est  un  ta- 
bleau qui  termine  la  reçue  de  liquidation, 
qui  récapitule  tous  les  payements  effectués 
pendant  le  trimestre  et  établit  la  balance  d(! 
ces  payements  avec  les  crédits,  de  manière 
à  faire  ressortir  les  trop  ou  moins-perçus. 

DÉCORATION.  Marque  ostensible,  signe 
distinctif  doiiiiô  comme  récompense  de  ser- 
vices rendus  un  témoignage  de  gratitude  à 
certaines  personnalités. 

Les  décorations  {croix  de  Saint-Louis, de.) 
furent  supprimées  eu  France  en  1792,  puis 
remplacées  sous  le  Directoire  par  des  armes 
d'honneur,  auxquelles  succéda,  en  1802, 
l'ordre  de  la  Légion  d'honneur.  Une  déco- 
ration dite  de  juillet  a  été  également  ac- 


DECOUCHER. 


i^Ol 


DÉFENSE. 


coidoe  aux  combattants  qui  ont  pris  paît  à 
la  Révolution  de  1830. 

Toute  personne  qui  iiorte  publiquement 
une  décoration  qui  ne  lui  appartient  pas  est 
l>assible  d'un  emprisonnement  d'un  mois  à 
deux  ans. 

Le  port  des  décorations  étrangères  doit 
être  autorisé  par  le  Gouvernement  français 
(V.  Insignes.  Légion  d'honneur,  Médailles, 
Ordres  mililoires,  etc.). 

DÉCOUCHER.  Coucher  hors  de  chez  soi. 
Dans  l'armée,  ce  mot  signifie  que  le  soldat 
a  passé  la  nuit  sans  permission  hors  de  la 
caserne. 

DÉCOURONNER.  Expulser  les  troupes 
qui  couromient  une  hauteur. 

DÉCOUVERT.  Une  position,  une  ville, 
une  troupe  sont  découvertes  ou  à  découvert 
lorsque  aucun  couvert,  moyen  de  défense  ou 
fortification  ne  les  dérobe  à  la  vue  ou  au  feu 
ennemi. 

DÉCOUVERTE.  Aller  à  la  découverte 
c'est  aller  en  reconnaissance  en  pays  ennemi 
pour  être  fixé  sur  les  positions  et  les  moyens 
d'action  de  l'adversaire. 

DÉCOUVRIR  (SE).  Une  troupe  se  dé- 
couvre lorsqu'elle  cesse  d'utiliser  l'abri,  la 
fi-otection  que  lui  assuraient  le  terrain,  des 
obstacles  ou  des  fortifications. 

DÉCRET.  Ordre,  ilécision  émanant  du 
chef  de  l'Etat  pour  assurer  l'exécution  des 
lois.  Il  résulte  de  cette  définition  qu'un  dé- 
cret n'est  valable  qu'autant  qu'il  n'est  pas 
contraire  aux  lois. 

DÉCROISER  les  échelons.  Dans  les 
mouvements  par  échelons  obliques,  décroiser 
les  échelons  c'est  les  redresser  pour  les  re- 
mettre perpendiculairement  en  bataille. 

DÉCULASSER.  Enlever  la  culasse  d'une 
bouche  à  feu. 

Le  déculassement  se  produit  quelque- 
fois accidentellement  par  défaut  de  précau- 
tions dans  la  fermeture  de  culasse. 

DÉCURIE.  Escouade  de  dix  honmies  de 
l'armée  romaine,  surtout  de  cavalerie. 

DÉCURION.  Chef  d'une  décurie  ;  il  avait 
pour  insigne  une  canne  faite  d'un  cep  de 
vigne. 

DÉDOUBLEMENT.  Mouvement  qui  con- 
siste à  faire  mettre  sur  deux  rangs  les  soldats 
qui  étaient  sur  quatre,  ou  à  faire  mettre  sur  un 
rang  les  soldats  qui  étaient  sur  deux  rangs. 
Dédoubler  un  régiment,  une  compa- 
gnie, etc.,  c'est  faire  d'un  régiment  deux  ré- 
giments, etc. 

Les  compagnies,  escadrons  ou  batteries  sont 
dédoublés,  en  vertu  des  lois  ou  décrets,  d'a- 
près les  instructions  spéciales  du  Ministie. 
par  les  généraux  assistés  d'un  fonctionnaire 
de  l'intendance.  Toutes  les  opérations  consta- 


tant ces  dédoublements  sont  rapportées  dans 
des  procès-verbaux  établis  par  les  fonction- 
naires de  l'intendance.  Ces  actes  sont  signés 
tant  par  ces  fonctionnaires  que  par  les  géné- 
raux et  les  conseils  d'administration  ou  les 
conmiandants  des  corps  n'ayant  pas  de  con- 
seil. Ils  sont  ensuite  transcrits  au  registre 
des  délibérations  du  conseil  d'administration 
du  corps. 

DÉDUCTION.  Conséquence  tirée  d'un 
raisonnement.  Ce  que  l'on  retranche,  ce  que 
l'on  retient  d'un  compte  (V.  Retenues  sur  la 
solde),  ou  des  services  en  cas  de  non-conti- 
nuité. 

DÉFAITE.  Perte  d'une  bataille.  Échec 
en  rnsH  cam[iagne  ;  désavantage  marqué. 

DÉFAUT.  Imperfection  physique  ou  mo- 
rale :  le  manque  de  quelque  chose. 

Défaut  de  la  cuirasse,  l'intervalle  qui 
existe  enUe  la  cuirasse  et  les  autres  pièces 
de  l'anneau  qui  s'y  joignent. 

Le  défaut  de  l'épaule,  l'endroit  où 
l'épaule  se  joint  au  corps. 

Faire  défaut  signifie  manquer  à  une  as- 
signation, eu  ternie  de  jurisprudence  (V.  .46- 
sent  ' ar  défaut). 

DÉFECTION.  Troupes  qui  abandonnent 
traîtreusement  leurs  chefs  ou  leurs  alliés. 

DÉFENDRE.  Résister  à  l'ennemi  pour 
l'enipi-çhcr  d'occuper  une  position. 

DÉFENDRE  (se).  Opposer  une  résistance 
aux  attaques  de  l'ennemi. 

DÉFENSE.  Action  de  défendre  ou  de  se 
défendre. 

Une  guerre  de  défense  ou  guerre  dé- 
fensive est  celle  que  l'on  fait  avec  une  armée 
inférieure  en  nombre  en  n'acceptant  le 
combat  que  dans  de  bonnes  conditions  que 
l'on  renforce  au  besoin  en  harcelant  l'ennemi 
et  faisant  trauier  les  choses  en  longueur. 

Une  place  de  défense  ou  en  état  de 
défense  'St  celle  qui  est  fortitiée,  armée, 
approvisiormée,  pourvue  du  personnel  et  du 
matéiiel  pour  soutenir  un  siège. 

Une  ligne  de  défense  est  constituée  par 
une  position  assez  étendue  et  organisée  de  ma- 
nière à  permettre  à  l'armée  qui  l'occupe  de 
résister  à  un  adversaire,  même  supérieur  en 
nombre. 

—  des  places.  Ensemble  des  prépara- 
tifs, des  mesures  d'organisation  et  des  niogens 
de  défense  employés  pour  résister  aux  di- 
vers genres  d'attaque  que  l'ennemi  peut 
tenter  contre  une  place,  mais  surtout  à  l'at- 
taque en  règle,  dont  nous  parlerons  unique- 
ment ici,  en  supposant  que  la  place  est  en 
mesure  de  faire  toute  la  résistance  pos- 
sible. 

En  principe,  la  tactique  de  la  défense  con- 
siste à    entraver  le  plus  possihle  les  entre- 


DEFENSE. 


302 


DEFENSE. 


prises  de  l'adversaire,  c'est-ii-dira  de  subor- 
donner presque  constamment  ses  opérations 
à  celles  de  l'assiégeant,  une  fois  que  celui-ci 
a  refoulé  la  garnisan.  Nous  indiquerons  dans 
l'ordre  où  ils  doivent  se  succéder,  suivant  les 
périodes  de  l'attaque,  les  procédés  méthodi- 
ques ou  spéciaux  qui  sont  applicables  sui- 
vant les  circonstances  et  dans  la  mesure  du 
possible. 

En  règle  générale,  la  défense  ne  doit  pas 
attendre  l'assiégeant  dans  la  limite  de  pro- 
tection des  canons  des  ouvrages,  mais  se 
porter  au-devant  de  lui,  en  faisant  tout  d'a- 
bord une  défense  extérieure  et  active  aussi 
prolongée  que  possible,  suivant  la  force 
et  l'étendue  de  la  place,  la  valeur  et  la 
composition  de  la  garnison.  Les  opérations 
de  ce  genre,  exécutées  par  le  corps  mobile, 
sont  plutôt  du  ressort  de  la  guerre  de  cam- 
pagne et  conduites  d'après  les  lôgles  de  la 
guerre  défensive. 

Pendant  la  période  d'observations,  le  corps 
mobile,  pourvu  de  tous  les  moyens  d'action 
voulus  pour  lutter  en  rase  campagne  et  de 
nombreux  outils,  se  porte  aussi  loin  que 
possible  à  la  rencontre  de  l'adversaire  pour 
connaître  ses  intentions  et  ses  forces,  re- 
fouler les  avant-gardes,  désorganiser  le  ter- 
rain et  détruire  ou  emporter  les  ressour-es 
sur  la  plus  grande  étendue  possible. 

Pendant  la  période  de  refoulement,  c'est- 
à-dire  dans  la  période  des  opérations  effec- 
tuées dans  la  zone  qui  s'étend  à  10  ou  IS  ki- 
lomètres en  avant  des  forts,  le  corps  mobile 
peut  s'établir  sur  les  positions  les  plus  favo- 
lables  pour  entraver  l'investissement.  Les 
troupes  se  retranchent  dans  ces  positions, 
étudiées  à  l'avani'e  si  elles  en  ont  le  temps 
et  les  moyens,  et  font  duier  la  lutte  assez 
longtemps  pour  arriver  à  être  fixées  sur  le 
choix  du  point  ou  de  la  zone  d'allaquc. 

Pendant  la  période  d'investissement  défi- 
nitif, la  défense  active  doit  opposer  des  me- 
sures très  énergiques  pour  forcer  l'assiégeant 
à.  reporter  le  plus  loin  possible  la  ligne  d'in- 
vestissement et  en  entraver  l'organisation 
afin  de  s'opposer  à  l'établissement  des  parcs 
et  empêcher  la  construction  des  batteries  de 
première  position.  Le  corps  mobile  s'attaque 
alors  surtout  aux  détachements  (jue  l'assié- 
geant lance  sur  ses  ailes  pour  se  prolonger 
autour  de  la  place  ;  il  cherche  par  tous  les 
moyens  à  forcer  l'ennemi  à  n'agir  qu'avec 
des  forces  respectables,  à  lui  disputer  le  ter- 
rain pied  à  pied,  sans  s'engager  jamais  à 
fond,  mais  en  profitant  de  la  connaissance 
du  terrain  et  en  cherchant  h.  aguerrir  les 
troupes  et  à  exalter  leur  moral  par  des  succès 
partiels.  L'artillerie  des  forts  et  des  batteries 
de  circonstance,  construites  dans  les  inter- 


valles de  ces  derniers, 'peut,  jusqu'à  l'établis- 
sement solide  des  lignes  d'investissement  et 
des  batteries  de  première  position,  soutenir 
puissamment,  lorsque  la  portée  le  permet, 
les  troupes  mobiles,  gêner  tout  mouvement 
ou  tout  établissement  de  l'ennemi  dans  la 
zone  d'investissement  et  appuyer  les  retours 
offensifs.  Mais,  à  partir  du  moment  où  l'as- 
siégeant a  assis  solidement  ses  lignes  d'in- 
vestissement, il  ne  reste  plus  pour  ainsi  dire 
qu'à  défendre  chaque  ouvrage  pied  à  pied  et 
avec  la  derniéie  énergie.  Les  troupes  mobiles 
se  replient  sur  la  première  ligne  de  défense 
appuyée  aux  forts,  ligne  qui  forme  la  base 
de  nouvelles  opérations  offensives,  si  la  place 
est  simplement  soumise  à  un  blocus,  ou  qui 
devient  le  champ  de  bataille  principal  de  la 
défense  dans  le  cas  d'un  siège  en  règle. 
Dans  l'intervalle,  on  a  dû  être  fixé  sur  la 
zone  d'attaque  et  on  complète  en  conséquence 
l'organisation  de  la  première  ligne  de  dé- 
fense, en  arrière  et  sous  la  protection  de 
laquelle  on  installe  généralement  la  première 
ligne  d'artillerie,  dont  l'objet  principal  est 
de  contrebattre  les  batteries  de  siège  de  pr(>- 
niière,  puis  de  deuxième  position.  Lorsque 
celles-ci  ouvrent  le  feu,  l'assiégé  doit  mettre 
en  jeu  toutes  les  pièces  de  fort  calibre  qui 
peuvent  entrer  en  ligne  pour  résister  avec 
avantage  à,  la  latte  d'artillerie  engagée  par 
l'assiégeant. 

On  tire  d'abord  de  plein  fouet,  puis  k 
feux  courbes.  On  fait  contribuer  le  plus 
possible  les  ouvrages  collatéraux  au  déga- 
gement du  secteur  d'attaque. 

L'assiégé  doit  se  maintenir  sur  la  pre- 
mière ligne  de  défense  avec  la  dernière 
énergie,  lorsque  l'assiégeant,  voyant  la  lutte 
d'artillerie  tourner  à  son  avantage,  com- 
mence à  attaquer  cette  ligne.  Si  un  des 
points  de  cette  ligne  tombe  au  pouvoir  de 
l'adversaire,  l'assiégé  devra  immédiatement 
chercher  à  l'empêcher  de  s'y  installer  au 
moyen  de  )etours  offensifs,  de  canonnades 
brusques  et  violentes,  mais  courtes. 

La  défense  s'oppose  aux  travaux  d'ap- 
proche, et  surtout  à  Vouverlure  de  la  pre- 
mière parallèle,  par  tous  les  moyens  indiqués 
en  pareil  cas  :  lumière  électrique,  patrouilles, 
sorties,  artillerie,  mousqueterie,  contre-ap- 
proches, chicanes  de  toute  sorte,  de  manière 
à  entraver  les  progrès  de  ces  travaux,  sur- 
tout des  premiers. 

Pour  s'opposer  à  l'établissement  des  bat- 
teries de  deuxième  position,  le  défenseur  re- 
prend la  lutte  d'artillerie  avec  la  plus 
grande  vigueur  et  toutes  les  pièces  disponi- 
bles ;  on  y  joindra  même  le  tir  de  l'infan- 
terie. 

Après  l'écrasement  de  son   artillerie  de 


DEFENSE. 


203 


DÉFENSE. 


premiéio  ligue,  le  défenseur  procède  à  l'or- 
ganisation de  la  deuxième  ligne  d'artillerie 
et  retire  une  partie  de  larniement  des  forts 
et  batteries  qui  ont  pris  part  au  combat.  Les 
feux  de  cette  deuxième  ligne,  les  sorties  et 
les  contre-approches  sont  les  seuls  moyens  à 
employer  alors  pour  ralentir  les  travaux  de 
l'assiégeant. 

La  défense  prend  également  en  temps  op- 
portun toutes  les  dispositions  possililes  pour 
réparer  les  brèches  et  repousser  les  assauts, 
ou  pour  organiser  un  retranchement  inté- 
rieur, si  c'est  possible. 

Avant  d'évacuer  les  forts  de  première 
ligne,  on  aura  soin  de  dètiuire  tout  le  ma- 
tériel qu'on  n'a  pu  faire  replier  en  arrière 
aupaiavant  et  de  faire  sauter  les  ouvrages 
au  moyen  de  fourneaux  de  mine. 

On  a  alors  à  défendre  la  zone  comprise 
entre  la  ligne  des  forts  et  le  noyau.  Cette 
seconde  ligne  de  défense,  organisée  de  la 
même  manière  que  la  première,  est  solide- 
ment appuyée  à  des  forts  collatéraux  ou  à 
des  localités  mises  en  état  de  défense.  Cette 
ligne,  qui  n'est  pas  continue,  se  compose 
d'une  série  d'ouvrages  semi-permanents,  ou 
même  de  campagne,  reliés  par  des  batteries 
de  circonstance,  dont  l'ensemble  constitue  la 
deuxième  ligne  d'artillerie  et  qui  sont  proté- 
gées par  des  tranchées-abris  et  des  emplace- 
ments pour  pièces  de  campagne.  Dans  cette 
phase  de  la  lutte,  le  défenseur  s'efforce  de 
rendre  aussi  difflcile  que  possible,  à  l'assié- 
geant, l'occupation  de  sa  nouvelle  base  d'al- 
taque. 

La  défense  mobile  doit  se  multiplier  sur 
les  ailes  et  diriger,  pendant  la  nuit,  des 
attaques  répétées  sur  les  flancs  de  l'assié- 
geant. 

Malgré  son  affaiblissement,  l'assiégé  fait 
en  sorte  de  mettre  à  profit  les  avantages  qui 
résultent  de  sa  position  flanquante  et  du 
concours  de  l'enceinte  pour  n'abandonner  ce 
terrain  qu'après  avoir  forcé  l'assiégeant  à 
) lasser  par  toutes  les  phases  de  l'attaque 
régulière  devant  un  certain  nombre  des  ou- 
vrages de  deuxième  ligne. 

Lorsque  l'assiégé  est  refoulé  dans  l'en- 
ceinte, la  défense  mobile,  bien  que  très  ré- 
duite et  très  diflicile,  neu  doit  pas  moins, 
dans  la  limite  du  possible,  continuer  à  har- 
celer l'assiégeant,  en  dirigeant  sur  ses  flancs 
des  attaques  fréquentes.  L'artillerie,  ren- 
forcée par  toutes  les  pièces  disponibles,  doit 
être  aussi  puissante  que  possible  sur  le  front 
il' attaque. 

Après  la  prise  de  l'enceinte,  il  reste  à  dé- 
fendre l'intérieur  de  la  ville  au  moyen  d'une 
nouvelle  ligne  défensive,  de  coupures  inté- 
rieures, etc. 


S'il  est  possible,  on  organisera,  à  l'aide  de 
forts  encore  en  état  de  résister,  un  réduit 
qui  deviendra  une  espèce  de  citadelle.  Malgré 
les  difficultés  de  la  défense  à  ce  moment  cri- 
tique, la  pénurie  des  ressources,  il  est  du 
devoir  de  la  garnison  de  se  défendre  jusqu'à 
la  dernière  extrémité,  car  chaque  jour  de 
résistance  peut  avoir  des  conséquences  im- 
menses pour  l'ensemble  des  opérations  mili- 
taires. 

Il  ne  faut  jamais  négliger  de  rassembler 
aux  points  voulus  les  forces  et  moyens  de 
défense,  tout  en  prenant  toutes  les  mesures 
et  les  précautions  possibles  pour  n'exposer 
que  le  strict  indispensable,  pour  préserver 
des  effets  de  l'artillerie  et  pour  réparer  le 
mieux  possible  les  dommages  causés  par  le 
tir  ennemi. 

Lorsque  le  gouverneur  juge  que  le  der- 
nier terme  de  la  résistance  est  arrivé,  il 
prend  sous  sa  seule  responsabilité,  mais  après 
avoir  consulté  le  conseil  de  défense  et  en 
s'inspirant  de  l'avis  le  plus  énergique,  s'il 
n'est  absolument  impraticable,  les  résolu- 
tions que  le  sentiment  de  son  devoir  et  de 
sa  responsabilité  lui  suggère.  Mais,  en  cas  de 
capitulation,  il  ne  peut  se  séparer  son  sort  de 
celui  de  ses  officiers  et  de  ses  troupes  et  il 
doit  toujours  détruire  les  drapeaux.  En 
outre,  il  ne  peut  comprendre  dans  la  capi- 
tulation les  forts  et  les  ouvrages  isolés  de  la 
place  qui  seraient  encore  en  état  de  prolonger 
leur  résistance. 

La  défense  d'une  place  sans  forts  détaches 
ou  d'un  fort  isolé  se  déduit  aisément  de  la 
marche  générale  des  opérations  qui  vient 
d'être  exposée. 

—  d'un  accnsé.  Arguments  qu'un  ae- 
cusé  ou  son  défenseur  pioduit  devant  un  tir- 
bunal  militaire  ou  civil  pour  se  disculper  du 
fait  dont  il  est  accusé  ou  pour  atténuer  sa 
faute. 

A  partir  du  moment  où  la  notification  du 
jugement  a  été  faite  à  l'accusé,  notification 
qui  doit  avoir  lieu  au  moins  trois  jours 
pleins  avant  la  date  fixée  pour  les  débats 
publics,  le  défenseur  peut  communiquer  libre- 
ment avec  son  client  et  j)rendre  a\i  greffe 
coimaissance  ou  même  copie  de  toutes  les 
pièces  du  dossier. 

La  défense  doit  être  libre.  Fendant  les  dé- 
bats, le  défenseur  doit  toujours  avoir  la 
parole  le  dernier.  Eniin,  avant  de  prononcer 
la  clôture  des  débats,  le  président  doit  tou- 
jours demander  à  l'accusé  s'il  n'a  rien  à 
ajouter  pour  sa  défense. 

—  d'un  convoi.  En  principe,  le  com- 
mandant il  un  convoi  évite  les  occasions  de 
combattre  ;  s'il  y  est  obligé  et  qu'il  puisse 
entamer  la  lutte  sans  une  trop  grande  infé- 


DÉFENSE. 


204 


DEFENSE. 


rioiitè  on  noinbie,  il  fait  serrer  le  iilus  pos- 
sible les  liles  de  voilures  et  continue  sa 
marche. 

Si  l'ennemi  l'a  devancé  dans  un  délilé  ou 
dans  une  position  qui  commande  la  loute,  il 
l'attaque  avec  la  plus  gi'ande  partie  de  sa 
troupe  et  fait  tous  ses  elForts  pour  le  re- 
pousser, mais  sans  le  poursuivre,  alin  de  ne 
pas  s'éloigner  du  convoi. 

Quand  l'ennemi  dispose  de  forces  très  su- 
périeures, le  conmiandant  du  convoi  fait 
former  le  parc  à  ses  voitures,  hors  de  la  route 
et  en  carré. 

Lorsqu'il  n'est  pas  possible  de  sortir  de  la 
route,  les  voitures  doublent  les  (lies  ou  occu- 
pent les  deux  côtés  de  la  route  ;  chaque  voi- 
ture serre  sur  la  précédente,  le  plus  possible, 
le  timon  placé  en  dedans  de  la  route,  mais 
obliquement  ;  en  tète  et  à  la  queue  du 
convoi,  des  voitures  sont  mises  en  travers 
pour  fermer  le  passage. 

Les  tirailleurs  tiennent  le  plus  longtemps 
possible  rennemi  loin  du  convoi  ;  le  com- 
mandant les  fait  renforcer,  si  c'est  nécessaire, 
mais  en  ayant  soin  de  ne  pas  ti'op  se  dé- 
garnir, alin  de  pouvoir  résister  à  l'assaut  de 
l'ennemi. 

Lorsque  après  une  défense  opiniâtre,  et  la 
perte  de  la  majeure  partie  de  sa  troupe,  le 
commandant  se  sent  trop  faillie  pour  résister 
plus  longtemps,  et  s'il  ne  peut  espérer  aucun 
secours,  il  fait  mettre  le  feu  au  convoi,  puis 
il  tente,  par  une  action  vigoureuse,  de  se 
frayer  une  issue  et  d'enunener  ses  chevaux 
d'attelage  ;  il  les  tue  plutôt  que  de  les  aiian- 
donner  à  l'ennemi. 

La  défense  d'un  coDvoi  de  prisonniers 
présente  des  difficultés  particulières  :  si  l'on 
est  forcé  de  s'arrêter  pour  résister  à  l'ennemi, 
il  faut  les  obliger  à  se  tenir  (touchés  avec  me- 
nace de  tirer  sur  eux  s'ils  veulent  se  relever 
avant  d'en  avoir  reçu  l'ordre.  IJaus  tout 
autre  cas,  il  faut  presser  leur  marche,  at- 
teindie  un  village  et  les  enfermer  dans  un 
grand  bâtiment  dont  on  défend  les  appro- 
ches. 

—  d'un  bois.  La  défense  d'un  bois  n'est 
autre  que  celle  de  la  lisière. 

L'organisation  défensive  se  borne  donc  à 
détruire  ou  à  incendier  tous  les  couverts 
situés  sur  les  abords ,  puis  à  fortifier  la 
lisière  au  moyen  de  tranchées-abris  et 
d'abatis. 

On  barie  les  débouchés  des  chemins  du 
côté  de  l'ennemi  et  on  crée  en  arrière  des 
chemins  de  communication  artificiels. 

Les  saillants  auront  surtout  besoin  d'être 
renforcés  par  la  fortification  passagère. 

Lorsque  la  piofondeur  du  bois  est  consi- 


dérable, on  cherche  à  y  organiser  une  dé- 
fense par  échelons  successifs. 

On  utilise  pour  cela  les  grandes  coupures, 
les  clairières,  les  carrefours,  etc. 

Les  troupes  occupent  la  lisière  de  la  forêt, 
sur  une  seule  ligne  autant  que  possible;  au 
cas  où  elles  sont  repoussées,  elles  se  replient 
par  des  chemins  indiqués  d'avance,  jusque 
sur  les  réserves  placées  en  arrière  du  bois. 

—  de  lieux  habités.  Les  lieux  habités 
peuvent  constituer  des  points  d'appui  pour 
la  défense  ;  dans  ce  cas,  il  y  a  avantage  à 
les  organiser  défensivement. 

La  mise  en  état  de  défense  comprend  : 

1°  La  constitution  d'mie  ligne  extérieure 
de  défense  au  moyen  de  haies,  des  murs  de 
clôture,  etc.,  que  l'on  relie  par  des  bouts  de 
tranchée-abri,  de  manière  à  former  une  en- 
ceinte continue  ; 

2"  La  création  d'une  deuxième  ligne  de 
défense  au  moyen  des  maisons  extérieures, 
reliées  au  besoin  par  des  retranchements  ou 
des  barricades  à  travers  les  routes; 

3"  L'organisation  de  la  défense  pied  à 
pied,  permettant  de  défendre  séparément 
chaque  îlot  de  maisons  ; 

4°  La  fortification  d'un  réduit  formé  d'un 
groupe  important  de  constructions ,  d'un 
cimetière,  etc.,  battant  bien  les  rues  qui  y 
aboutissent  et  permettant  la  retraite; 

5°  Le  dégagement  des  vues  aux  abords  de 
la  première  ligne  ; 

6"  Le  percement  de  communications  entre 
les  dilïérentes  ligues  de  défense,  lorsque  c'est 
nécessaire,  ainsi  qu'entre  les  maisons  d'un 
même  îlot. 

La  défense  est  divisée  en  secteurs  :  la 
chaîne  et  les  renforts  occupent  la  première 
ligne  ;  les  soutiens,  la  deuxiénu^  ligne  ;  enfin 
les  réserves  occupent  le  réduit  ou  se  tiennent 
sur  les  ailes  de  la  localité. 

L'artillerie  s'établit  généralement  derrière 
des  épaulements  s'appuyant  à  la  localité. 

L'organisation  défensive  d'une  ferme , 
d'une  maison  isolée,  se  fait  en  constituant 
une  première  ligne  de  défense  au  moyen  des 
clôtures  extérieures,  la  maison  servant  alors 
de  première  ligne  et  de  réduit. 

—  d'un  défilé.  La  défense  d'un  défilé 
peut  se  faire  soit  en  arrière,  soit  à  l'inté- 
rieur, soit  en  avant  du  débouché. 

La  défejise  du  détilé  eu  arriére  est  très 
avantageuse  ;  elle  permet  de  déployer  ses 
troupes  et  de  prendre  une  position  envelop- 
pante par  rapport  à  l'ennemi  qui  débou- 
chera sur  un  front  très  étroit. 

On  défendra  le  défilé  à  l'intérieur  lorsqu'on 
pourra  en  même  temps  grimper  sur  les  hau- 
teurs qui  le  bordent. 

Enfin,    le  défilé  sera   défendu    en   avant 


DÉFENSE.  iU-'l 

loi-squ'il  sera  indispensable  d'avoir  les  deux 
dêboiu'hês,  ou  lorsque  le  terrain  en  avant 
t'ommaiide  celui  qui  est  en  arrière. 

Il  faudra  alors  iragner  du  terrain  en  avant, 
de  manière  à  orciiper  un  front  d'une  certaine 
larireur.  afin  de  mieux  utiliser  les  feux  de 
l'artillerie  et  de  l'infanterie. 

On  se  couvrira  par  des  retranchements 
qui  seront  particulièrement  renforcés  en 
trois  points  :  Tun  au  milieu  du  défilé,  et  un 
de  chaque  côté  de  celui-ci. 

Les  règlements  sur  les  manœuvres  donnent 
les  règles  à  suivre  pour  la  défense  ou  l'atta- 
que des  détilès  dans  les  difTêrents  cas. 

—  d'un  pont.  La  défense  d'un  pont  par 
une  arrière-garde  se  fait  an  moyen  d'une 
tête  de  pont  formée  de  trois  échelons,  savoir  : 
une  première  ligne  de  tranchées-abris  ;  une 
deuxième  ligne  formée  d'ouvrages  de  cam- 
pagne, reliés  par  des  tranchées  ;  enHn.  une 
tlèche  formant  réduit  eu  avant  du  pont. 

Dans  le  cas  où  l'eflFectif  de  l'arrière-garde 
est  peu  élevé,  la  tète  de  pont  ne  comporte 
que  deux  échelons,  savoir  :  une  ligne  de 
retranchements  d'une  étendue  en  rapport 
avec  le  nombre  des  défenseurs,  et  un  réduit. 

Des  batteries  peuvent  être  disposées  sur  la 
rive  amie  pour  flanquer  le  réduit. 

Enfin,  la  destruction  ilu  pont  a  dû  être 
]jréparée  d'avance;  elle  a  lieu  lorsque  toutes 
les  troupes  ont  frani'hi  le  cours  d'eau. 

DÉFENSE  des  positions.  Cette  défense 
suppose,  en  général,  que  l'on  est  inférieur 
en  nombre  ;  elle  comporte  les  dispositions 
suivantes  : 

1"  Reconnaissance  des  abords  ; 

2°  Division  des  troupes  par  secteur  de 
défense  ; 

3"  Organisation  défensive  du  front,  ou 
tout  au  moins  de   certains  points  d'appui; 

4°  Rendre  les  retours  offensifs  possibles  ; 

5"  Avoir  des  réserves  spéciales  d'ailes,  se 
prémunir  contre  les  mouvements  tournants 
de  l'eimemi. 

DÉFENSES  accessoires.  Obstacles  que 
l'on  dispose  en  avant  des  retranchements, 
surtout  de  ceux  de  champ  de  bataille,  pour 
en  augmenter  les  difficultés  d'accès. 

Les  défenses  accessoires  se  placent  en 
avant  des  ouvrages  et  sous  leurs  feux  rap- 
prochés :  dans  les  fossés,  pour  empêcher 
l'enneini  d'y  descendre  et  pour  supprimer 
Vamjle  mort  ;  à  la  gorç/e  des  ouvrages  ouverts 
ou  mi-fermés,  pour  les  mettre  à  l'abri  des 
surprises  ;  à  travers  certains  passages  que 
l'on  veut  obstruer;  enfin  sur  tous  les  points 
que.  pour  une  raison  (liiclconque.  on  vent 
interdire  à  l'ennemi. 

Les  défenses  accessoires  les  j)lus  fréquem- 
ment employées,  en  raison  de  leni  valeur  et 


DÉFILÉ, 


de  leur  facilité  d'exécution,  sont  :  les  abatis, 
les  réseaux  de  fil  de  fer  et  les  jmlmades. 

Les  autres  défenses  :  fraises,  cheratix  de 
frise,  petits  piquets,  chansses-trapes,  trous  île 
loup,  fowjnsses.  etc..  sont  d'un  emploi  moins 
fréquent. 

'  DÉFENSEUR.  Mot  qui  a  la  même  oii- 
gine  que  défmxe  et  qui  signifie  :  ou  Varocat 
chargé  de  défendre  un  accusé  ou  les  troupes 
chargées  de  défendre  une  place,  une  posi- 
tion, etc. 

DÉFENSIF  (VE)  (adjectif).  Convenant 
particulièrement  à  la  défense  :  combat  dé- 
feiisif,  position  défensive,  etc. 

DÉFENSIVE  (substantif).  Attitude  d'une 
troupe  réduite  à  une  résistance  prolongée 
en  rase  campagne,  où  elle  est  obligée  de  se 
borner  à  se  défendre  sans  attaquer,  par 
suite  d'une  grande  infériorité  du  nombre. 

La  défensive  tire  sa  force  principale  des 
feux  et  de  l'emploi  judicieux  du  terrain. 

Ln  principe,  l'hypothèse  d'une  défense 
passive  doit  être  absolument  repoussée. 

La  défense  active,  la  seule  à  envisager,  ne 
doit  chercher,  dans  le  choix  du  terrain  et 
dans  la  situation  d'attente,  qu'un  surcroît 
de  force  et  le  moyen  d'attirer  le  combat  sur 
une  position  qu'elle  connaît,  afin  de  frapper 
l'ennemi  plus  sûrement  et  dans  de  meil- 
leures conditions. 

Se  tenir,  rester  sur  la  défensive,  est  le 
contraire  de  prendre  l'ofiFensive. 

DÉFI.  Provocation  à  un  combat  ;  employé 
surtout  dans  le  sens  de  combat  sinijuVœr. 

DÉFICIT.  Ce  qui  manque  dans  un  maga- 
sin, dans  une  caisse,  d'après  la  comparaison 
entre  les  écritures  et  les  existants  réels. 

Ces  déficits  font  l'objet  de  procès-verbaux 
rapportés  par  les  directeurs  de  service  ou  les 
fonctionnaires  de  l'intendance. 

Les  comptables  en  deniers  ou  en  matières 
sont  responsables  des  déficits,  sauf  le  cas  de 
force  majrure. 

Les  conseils  d'administration  sont  égale- 
ment responsables  des  pertes  ou  déficits  de 
fonds  jusqu'à  concurrence  de  la  sonnne  qiu" 
le  conseil  aurait  laissée  entre  les  mains  du 
trésorier  en  excédent  des  besoins  du  service. 

DÉFIER.  Provoquer  à  un  combat. 

Braver,  affronter. 

DÉFILÉ.  Passage  resserré  qui  ne  peut 
être  franchi  que  sur  un  front  restreint. 

Certains  défilés,  tels  que  les  cols,  les 
gorges,  les  petites  vallées,  etc..  ont  leurs 
fronts  plus  ou  moins  praticables  ;  les  autres, 
tels  que  les  ponts,  les  digues,  les  gués,  ont 
leurs  flancs  inaccessibles. 

Parmi  ces  derniers,  il  y  a  encore  lieu  do 
distinguer  ceux  dont  les  flancs,  quoique  inac- 


DEFILEMENT 


tW) 


DEGAT. 


cessibles  aux  troupes,  peuvent  ''-tre  battus 
par  le  feu. 

Quelle  que  soit  là  nature  des  détilés,  les 
combats  qui  s'y  livrent  présentent  un  carac- 
tère commun  :  l'importance  qu'on  doit  atta- 
cher à  la  possession  des  issues  autour  des- 
quelles se  l'oncentrent  tous  les  efforts  de 
l'attaque  et  de  la  défense. 

DÉFILEMENT.  Défiler  un  ouviage,  c'eil 
le  disposer  de  manière  que  son  intérieur  soit 
masqué,  par  des  crêtes  de  parapet  ou  des 
masses  couvrantes  spéciales,  aux  vues  de 
l'extérieur  dans  uq  rayon  donné.  Toutes 
les  lignes  de  cet  ouvrage,  ou  au  moins  les 
principales,  doivent  être  soustraites  à  l'action 
des  coups  d'enfilade  (défilées  horizontale- 
ment) pour  tout  le  terrain  que  l'ennemi  peut 
occuper. 

Le  résultat  s'obtient  en  déterminant  des 
plans,  dits  ijlans  de  déjUetiient,  qui  soient 
supérieurs  aux  terrains  d'où  partent  les  vues 
et  viennent  raser  les  crêtes  à  couvrir. 

Il  faut  surtout  se  défiler  du  point  ou  du 
terrain  qui  dominent  le  plus  les  ouvrages, 
et  que  l'on  appelle  points  ou  terrain  danye- 
reux. 

Le  plus  souvent  on  ne  peut  se  défiler  de 
ceux-ci  que  jusqu'à  4,000  ou  5,000  métrés. 

On  opère  le  (téfdeiiienl  de  deux  manières  : 

1°  Par  la  masse  couvrante,  disposition 
consistant,  après  avoir  déterminé  le  plan  de 
défilement  passant  par  un  saillant  ou  une 
crête,  à  tenir  la  surface,  à  couvrir  d'une 
quantité  convenable  au-dessous  de  ce  plan  ; 

2°  P.'ir  la  surface  à  couvrir,  disposition 
consistant  à  relever  cette  surface  d'une  quan- 
tité suffisante,  puis  à  élever  la  masse  con- 
viante jusqu'au  plan  de  défilement  déter- 
miné ])ré  ilablement. 

DÉFILER.  iMarcher  par  files  (générale- 
ment 4)  et  sur  un  front  peu  étendu. 

Alarche  en  colonne  terminant  une  revue, 
devant  le  personnage  en  l'honneur  duquel  on 
a  pris  les  armes,  ou  devant  le  personnage  le 
plus  élevé  en  grade  ;  les  fonctionnaires  du 
contrôle  et  de  l'intendance  ir'ont  pas  droit 
aux  bonneuis  du  défUê. 

—  la  parade.  Délilé  de  troupes  qui  a 
lieu  à  la  parade  d'une  garnison  ou  d'un 
camp. 

—  (Se).  Se  glisser  derrière  un  abri. 
DÉFLAGRATION.    Combustion    rapide 

accompagnée  d'un  dégagement  considérable 
de  chaleur,  d'une  flamme  vive  et  d'un  bruit 
plus  ou  moins  fort,  mais  souvent  répété. 

La  poudre  et  les  différents  explosifs  brû- 
lent avec  déflagiation. 

DEGAGEMENT  du  champ  de  tir. 
Opération  consi^tant  à  supprimer  tous  les 
obstacles  ou  couverts  qui,  dans  la  limite  de 


la  boime  portée  des  armes,  peuvent  entraver 
l'efficacité  du  tir.  En  avant  de  toute  organi- 
sation défensive,  il  est  de  la  plus  grande  im- 
portance de  dégager  le  champ  de  tir  poui- 
que  l'assaUlant  ne  puisse  trouver  aucun 
couvert.  On  abat  les  arbres,  broussailles, 
baies  ;  on  biùle  les  maisons,  les  meules  de 
foin  ;  on  comble  les  dépressions,  les  fossés, 
ou  bien  on  adoucit  leurs  talus  de  manière  à 
les  faire  battre  par  le  feu  des  défenseurs  ;  on 
foule  aux  pieds  ou  l'on  fauche  les  moissons 
et  les  hautes  herbes,  etc.  Ce  travail  doit 
précéder  celui  de  l'organisation  même,  ou  du 
moins  marcher  sinmltanément  avec  celui-ci. 
DÉGAGER  l'épée.  En  escrime,  c'est 
jiilacer  sa  lame  ])ar  rapport  à  celle  de  son 
adveisaire  autrement  que  celui-ci  n'avait 
prévu  pour  le  coup  qu'il  méditait. 

—  le  pivot.  Dans  les  changements  de 
direction  o|)posès  au  guide,  l'homme  qui  est 
au  jnvot  l'ait  le  pas  d'environ  O'^.SS  et 
gagne  ainsi  du  terrain  imi  avant  en  se  con- 
formant au  mouvement  de  l'aile  marchante, 
et  eu  décrivant  un  arc  de  cercle  de  maniérf 
à  dégager  le  point  de  conversion. 

—  une  troupe.  Sicourir  une  troujje 
engagée  dans  de  inauvaises  conditions;  la 
préserver  d'une  défaite  imminente. 

—  le  champ  de  tir.  Opération  consis- 
tant à  enlever  eu  avant  de  toute  organisa- 
tion défensive,  les  divers  objets  qui  peuvent 
servir  de  couvert  à  l'assaillant  dans  le  rayon 
de  bonne  portée  des  armes.  Cette  opération, 
très  importante,  doit  marcher  en  même 
temjjs  que  l'organisation  même,  si  elle  ne  la 
précède. 

DÉGAINER.  Tirer  un  couteau,  un  sabre, 
une  époe  de  sa  gaine.  Mettre  l'épée  à  la 
main. 

DÉGARNIR  une  place.  Lui  enlever 
une  partie  de  sa  garnison  ou  de  ses  res- 
sources. 

—  le  centre,  les  ailes.  Diminuer  le 
nombre  des  troupes  afl'ectées  à  ces  parties  de 
la  ligne  de  combat. 

DÉGÂT.  Dommage,  ravage,  dévastation. 
Consommation  de  vivres  et  de  denrées  faite 
avec  désordre  et  sans  mesure. 

Les  dégâts  occasionnés  par  les  troupes 
dans  leurs  logements  sont  à  leur  charge  s'ils 
proviennent  de  leur  négligence.  Ils  sont  con- 
statés par  un  procès-verbal  dressé  contradic- 
toirement  par  le  maire  et  par  l'officier  dé- 
légué par  le  commandant  de  la  troupe.  La 
dépense  est  payée  parla  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

Les  dégâts  commis  dans  les  propriétés 
pendant  les  grandes  manœuvres  sont  évalués 
par  une  commission  spéciale  conformément 
aux  dispositions  de  l'instruction  ministérielle 


DÉGONFI^EMENT. 


-201 


DEHORS. 


(lu  'lu  ;ivnl  188i,  pour  l'application  de  la 
lui  (lu  3  juillet  1877  sur  les  r(^(fuisitioiis. 

Le  montant  de  l'évaluiition  des  dégâts  est 
immédiatement  payé  aux  intéressés,  au 
compte  de  l'Etat. 

Les  dispositions  ci-dessus  sont  également 
applicables  aux  dégâts  faits  dans  les  pro- 
priétés privées  par  toute  réunion  de  troupe 
exécutant  des  manœuvres,  marches,  exer- 
cices, etc.:  mais  la  commission  cliaigée  de 
régler  les  indemnités  ne  comprend  qu'un 
officier  délégué  et  le  maire  de  la  commune. 
En  temps  de  guerre  et  en  cas  de  départ 
inopiné  des  troupes  logées  chez  l'habitant, 
si  aucun  officier  n'a  été  laissé  en  arrière  pour 
recevoir  les  réclamations,  celles-ci  sont  re- 
çues par  le  juge  de  paix  ou,  à  défaut,  par  le 
maire,  qui  dresse  un  procés-verbal  et  le 
remet  à  la  personne  intéressée  pour  faire 
valoir  ses  droits  comme  en  matière  de  réqui- 
sition. 

DÉGONFLEMENT.  Dégonfler  un  ballon, 
c'est  en  enlever  le  gaz. 

DÉGORGEOIR.' Poimoii  qu'on  introduit 
dans  la  lumière  d'une  Louche  à  feu  pour 
percer  la  charge,  avant  de  placer  Vélou- 
pille. 

DÉGRADATION.  Détérioration  commise 
dans  les  bâtiments  militaires,  à  la  literie,  à 
l'armement,  etc. 

Le  montant  de  ces  dégradations  est  sup- 
porté par  la  masse  d' liabillement  et  d'entre- 
lien  lorsqu'elles  ont  été  occasionnées  par  la 
faute  des  hommes  :  il  est  mis  au  compte  de 
l'Etat  lorsque  les  dégradations  proviennent 
des  intempéries,  de  l'user  naturel  ou  de  cas 
de  force  majeure. 

Les  dégradations  doivent  être  immédiate- 
ment réparées  par  le  service  institué  à  cet 
effet. 

Les  pertes  et  les  dégradations  causées  par 
les  troupes  logées  chez  l'habitant  sont  ré- 
glées comme  il  a  été  dit  pour  les  dégâts. 

—  militaire.  Peine  prononcée  par  un 
conseil  de  guerre  et  qui  consiste  dans  la 
destitution  de  la  qualité  de  militaire  comme 
étant  indigne  de  porter  les  armes. 

La  dégradation  militaire  a  lieu  devant  un 
détachement  de  chacun  des  corps  de  la 
garnison,  devant  les  recrues  ayant  moins  de 
trois  mois  de  sei-vico  et  devant  le  corps  entier 
auquel  appartient  le  condamné.  Celui-ci  est 
dégiadé  après  que  la  lecture  de  sou  jugement 
a  été  faite  par  le  greffier.  Le  commandant 
des  troupes  réunies  prononce  à  haute  voix 
la  formule  de  dégradation.  Le  plus  ancien 
sous-oflicier  lui  enlève  les  insignes  de  grade 
et  les  décorations,  s'il  y  a  lieu,  les  épaulettes 
et  tous  les  accessoires  de  l'uniforme  qui  sont 
des  marques  distinctives.  Le  condamné,  con- 


duit par  un  caporal  ou  brigadier  et  quatre 
soldats,  passe  ensuite  devant  le  front  des 
troupes,  ([ui  sont  au  poit  d'armes. 

—  de  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur ou  de  la  Médaille  militaire.  Elle 
est  prononcée  par  le  chef  de  l'Etat  sur  la 
]iroposition  du  conseil  de  l'Ordre  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  à  moins  qu'elle  ne  résulte 
d'une  condamnation  à  la  dégradation  mili- 
taire prononcée  par  un  conseil  de  guerre. 

Aucune  peine  infamante  ne  peut  être  prise 
contre  un  membre  de  la  Légion  d'honneur 
sans  qu'auparavant  il  n'ait  subi  la  dégrada- 
tion militaire  ;  par  conséquent,  les  membres 
civils  de  la  Légion  d'honneur  et  les  membres 
militaires  non  condamnés  sont  purement  et 
simplement  destitués,  avec  défense  de  porter 
les  insignes  de  l'Ordre. 

DÉGRADER.  Dépouiller, avec  ignominie, 
d'un  grade  ou  d'une  dignité. 
Commettre  une  détérioration. 
DÉGRAISSAGE.  Action  de  dépouiller 
une  chose  de  la  matière  grasse  dont  elle  est 
imprégnée;  c'est  une  des  préparations  qu'on 
fait  sirbir  aux  laines  avant  de  les  filer  pour 
servir  ensuite  à  la  fabrication  des  draps  de 
troupe. 

Action  d'enlever  les  taches  faites  par 
quelque  substance  grasse. 

Le  dégraissage  des  effets  militaires  est 
généralement  opéré  au  moyen  du  savon  ou 
de  la  benzine» 

Les  effets  réintégrés  dans  les  magasins 
doivent  être  pnialablement  dégraissés,  sinon 
cette  opération  est  faite  immédiatement  par 
des  hommes  de  corvée. 

DÉGRAS.  Liqueur  savonneuse  chaude 
qui  n'est  autre  chose  qu'une  lessive  de  cen- 
dres de  bois  neuf  ou  de  potasse  à  2  degrés 
de  Baume. 

DÉGROSSISSAGE.  Opération  qui  a  pour 
but  d'eidever  une  partie  du  métal  en  excé- 
dent dans  une  bouche  à  feu  ou  dans  un  fusil 
et  de  faire  disparaître  les  iriégularités  de  la 
forme  extérieure.  Ce  trav;iil  s'effectue  sur  un 
chariot  de  tournage  à  l'aide  de  deux  outils  : 
l'outil  à  dégrossir,  qui  laisse  des  séries  de  sil- 
lons sur  le  métal  et  l'outil  à  planer,  qui  les 
enlève  et  nHahlit  une  surface  unie. 

DÉGUSTATION.  Essai  qu'on  fait  des 
liqueurs  en  les  goûtant. 

DÉHANCHÉ.  Oui  a  les  hanches  dislo- 
quées. Ex.  :  ce  cheval  est  tout  déhanché. 

DEHORS.  On  nomme  ainsi  en  fortifica- 
tion pcnnanente  les  ouvrages  en  dehors  du 
fossé  du  corjts  de  place  qui  reçoivent  leur 
flanquemenl  de  celui-ci  et  sont  envoloppi's 
par  le  chemin  couvert;  ils  servent  à  com- 
pléter l'action  de  l'enceinte.  Les  dehors  les 
plus    usités    sont  :    le   chemin   cuurerl,    la 


DELAI. 

conlre-çiardc ,  la  cuupuir.  la  demi-lune,  les 
places  d'amies,  les  rèduiis  de  places  d'armes 
et  \i\  tenaille  {firj.  (J3). 

DÉLAI.    Temps   ai-cordé  iiour  faire  une 
chose. 

—  d'arrivée.   Temps  dont  ilis])Ose  tout 
militaire  pour  se  rendre  à  destination. 

—  de  grèiCe  {\.  Doser  leurs  et  Insoumis). 

—  de   recours.   Les   décisions   rendues 


208  DÉLÉGATION. 

par  le  Ministre,  et  régulièrement  notifiées, 
ne  peuvent  être  attaquées  que  par  voie  de 
recburs  au  Conseil  d'Etat  et  dans  les  3  mois 
après  le  jour  où  la  notification  en  a  été 
faite. 

—  de  repentir.  Délai  accordé  à  un  mi- 
litaire en  absence  illégale  avant  d'être  déclaré 
déserteur  ou  insoumis.  Ce  délai  varie  de 
6  jours  à  1  mois,  suivant  les  cas. 


—  de  tolérance.  Délai  de  4  jours  ac- 
cordé en  sus  du  nombre  de  jours  réglemen- 
taires à  tout  officier  qui  change  de  lésidence. 
Ce  délai  ne  donne  droit  à  aucune  indemnité 
supplémentaire  ;  il  doit  être  considéré  comme 
une  simple  permission. 

DÉLÉGATAIRE.  Celui  qui  a  reçu  une 
délégation  pour  agir  au  lieu  et  place  du 
mandant. 

Dans  l'administration  militaire,  on  donne 
spécialement  ce  nom  aux  officiers  et  aux 
fonctionnaires  qui  reçoivent  la  délégation  des 


crédits  du  Ministre  de  la  guerre  :  ce  sont  :  : 
les  directeurs  de  l'artillerie,  du  génie,  du 
seivice  de  santé,  de  l'intendance  et  des  pou- 
dres et  salpêtres.  , 

Les  directeurs  du  service  de  l'intendance 
ont  le  pouvoir  de  sous-déléguer  les  crédits, 
nécessaires  aux  sous-intendants  sous  leurs 
ordres. 

DÉLÉGATION.  Acte  par  lequel  on  auto- 
rise quelqu'un  à  toucher  une  somme  qui 
nous  est  due. 

Les  officiers  qui  font  partie  d'une  ai'méc 


DÉLIBÉRATION. 


•209 


DEMI-BRIGADE. 


mobilisée  ou  d'un  corps  expéditionnaire  peu- 
vent déléguer  la  moitié  de  leur  solde  en  fa- 
veur de  leur  famille  et  le  quart  de  leur 
solde  en  faveur  d'un  tiers. 

Les  sous-officiers  renjjagés  ou  commis- 
sionnés  peuvent  déléguer,  dans  les  mêmes 
cas  que  les  officiers,  en  faveur  de  leurs  fa- 
milles seulement,  leurs  hautes  payes,  indem- 
nités, gratification,  etc.,  autres  que  leur 
solde  proprement  dite. 

Ces  délégations  sont  faites  par-devant  les 
conseils  d'administration  pour  les  officiers 
et  les  sous-officiers  des  corps  de  troupe,  et 
par-devant  les  sous-intendants  militaires, 
pour  les  officiers  sans  troupe. 

Les  formalités  à  remplir  sont  indiquées  à 
l'article  19  du  règlement  du  29  mai  1890 
sur  la  solde. 

La  durée  des  délégations  est  détenninée 
par  les  déclarants,  mais  leur  efTet  ne  peut 
se  prolonger  au  delà  de  la  limite  d'un  mois 
après  la  cessation  de  l'état  de  guerre  ;  elles 
cessent  également  de  plein  droit  à  partir  du 
jour  où  le  sous-intendant  militaire  chargé 
du  payement  est  avisé  du  décès,  si  elles  sont 
faites  eu  faveur  de  la  famille,  et  du  jour  du 
décès  pour  les  autres  délégataires. 

DÉLIBÉRATION.  Discussion  entre  les 
membres  d'une  commission,  d'un  conseil, 
d'une  assemblée,  sur  une  question  à  ré- 
soudre, sur  une  résolution  à  prendre  (V.  Con- 
seil d  admituslrntion). 

DÉLIMITATION.  Action  de  fixer,  de 
tracer  des  limites.  Ex.:  la  délimitation  des 
frontières,  la  délimitation  des  zones- autour 
d'une  place  forte. 

DÉLINQUANT.  Celui  qui  a  commis  une 
faute,  une  contravention. 
DÉLIT.  Infraction  à  la  loi. 
Notre  législation  civile,  de  même  que  la 
législation  militaire,  divisent  les  délits  en 
trois  grandes  classes  :  la  contravention,  le 
délit  et  le  crime. 

Le  délit  proprement  dit  est  une  infraction 
que  les  lois  punissent  de  peines  correction- 
nelles. 

DÉLIVRANCE.  Se  dit  dans  le  sens  de 
délivrer  aux  troupes  des  chevaux,  des  armes, 
des  munitions,  des  effets  ou  du  matériel  de 
toute  nature,  en  se  conformant  aux  règles 
prescrites  par  les  instructions  ministérielles. 
DÉLOGER.  Repousser  ou  expulser  par  la 
force  des  armes  l'ennemi  d'un  poste,  d'une 
position,  d'un  ouvrage. 

Se  dit  aussi  du  départ  précipite  et  en  dé- 
sordre d'une  troupe  surprise  par  l'arrivée 
inopinée  de  l'ennemi. 

DEMANDE.  Action  d'exprimer  à  quel- 
qu'un qu'on  désire  quelque  chose  de  lui. 
Ecrit  qui  contient  une  demande. 


Les  demandes  des  hommes  de  troupe  sont 
portées  sur  la  situation-rapport  de  la  com- 
pagnie par  le  sergent-major  ;  le  capitaine  y 
ajoute  les  demandes  des  officiers  de  sa  com- 
pagnie et  les  siennes  propres.  Le  chef  de 
corps  examine  ces  demandes  au  rapport  et 
prononce  sur  celles  qui  sont  de  sa  compé- 
tence ;  il  transmet  les  autres  demandes  aux 
généraux. 

Les  demandes  des  officiers  sans  troupe 
sont  adressées  à  qui  de  droit  par  la  voie  hié- 
rarchique. 

Les  demandes  d'effets,  d'armes,  de 
munitions,  d'outils,  de  matériel  sont 
établies  sur  des  états  spéciaux  de  demande, 
suivant  les  règles  adoptées  par  le  service 
auquel  la  demande  doit  être  adressée. 

DÉMANTÈLEMENT;  DÉMANTELER. 
Raser  les  fortifications,  démolir  les  remparts, 
détruire  les  murailles  et  les  défenses  d'une 
place.  Jusqu'alors,  cette  opération  ne  se  fai- 
sait en  général  que  comme  opération  de 
guerre,  pour  détruire  une  forteresse  ennemie 
par  l'artillerie  et  la  mine.  Actuellement,  par 
suite  de  l'insuffisance  de  résistance  de  la  plu- 
part des  places  fortes  existantes  à  l'artillerie 
de  siège,  on  démantèle  toutes  celles  que  l'on 
ne  peut  transformer. 

DÉMARCATION.  Ligne  tracée  sur  un 
terrain,  sur  une  carte,  etc.,  pour  marquer 
les  limites  de  deux  territoires,  de  deux  pro- 
priétés. 

Lorsqu'on  conclut  un  armistice,  il  est  in- 
dispensable d'établir  une  ligne  de  démarca- 
tion entre  les  armées  belligérantes. 

DÉMASQUER.  Découvrir  un  mouvement 
qu'on  avait  dissimulé,  une  batterie  qu'on 
avait  cachée. 

D'EMBLÉE.  A  Itaque  brusque,  sans  donner 
le  temps  à  l'ennemi  de  se  reconnaître. 

DÉMENCE.  Action,  conduite  qui  indique 
de  l'extravagance,  de  la  déraison  (V.  Alié- 
nation). 

DEMI-A-DROITE.  Huitième  partie  d'un 
cercle.  Mouvement  dans  lequel  le  soldat 
tourne  sur  le  talon  gauche  d'un  demi-quart 
de  cercle  à  droite  (gauche),  en  élevant  un 
peu  la  pointe  du  pied  gauche  et  le  pied 
droit  ;  il  rapporte  ensuite  le  talon  droit  à 
roté  du  gauche  et  sur  la  même  ligne. 

DEMI-BASTION.  Parties  de  fortification 
qui  se  composent  d'un  flanc  et  d'une  face  de 
bastion.  Us  forment  le  front  des  ouvrages  à 
corne  ou  à  couronne. 

DEMI-BATAILLON.  Dénomination  qui 
s'appliquait,  dans  certains  mouvements,  à  la 
moitié  de  droite  ou  de  gauche  de  chaque 
bataillon. 

DEMI-BRIGADE.  Corps  organisé  en  1793 

U 


DEMI-CANON. 


2-10 


DEMISSION. 


et  qui  se  composait  de  trois  bataillons.  Ap- 
pelée de  nouveau  régiment  en  1803. 

DEMI-CANON.  Ancienne  pièce  d'artil- 
lerie de  H  pieds  de  longueur  en  usage  jus- 
qu'à la  fin  du  Xyil"^  siècle  et  qui  tirait  des 
boulets  de  25. 

DEMI-CAPONNIÈRE  (V.  Caponniére). 

DEMI-COULEVRINE.  Bouche  à  feu  à 
tir  direct,  allongée,  qui  tirait  des  boulets  de 
4,  de  5  ou  de  10. 

DEMI  -  CUIRASSE.  Cuirasse  composée 
d'un  plastron  sans  dossière  et  qui  ne  cou- 
vrait que  le  devant  du  buste.  On  en  fait 
encore  usage  dans  certains  corps  de  la  cava- 
lerie allemande  et  autrichienne. 

DEMI-CUISSARD.  Partie  de  l'armure 
qui  terminait  la  genouillère  et  couvrait  seu- 
lement le  devant  de  la  cuisse. 

DEMI-ESPADON.  Epée  à  lame  droite  et 
courte  qui  a  longtemps  constitué  l'armement 
des  officiers  d'infanterie. 

DEMI-GUÊTRE.  Guêtre  ne  montant  qu'à 
rai-jambe,  du  modèle  actuel  de  la  guêtre  de 
l'infanterie. 

DEMI-LUNE.  Dehors  de  la  fortification 
permanente  établi  en  avant  de  la  courtine 
et  de  la  tenaille.  Son  nom  lui  vient  de  ce 
qu'on  la  faisait  autrefois  demi-circulaire.  On 
l'appelle  ravelin  dans  les  fronts  polygonaux. 
C'est  un  ouvrage  généralement  en  forme  de 
redan,  avec  des  flancs  de  20  à  30  mètres  de 
longueur,  parallèles  à  la  capitale  du  front. 
Les  fossés  de  la  demi-lune  sont  flanqués  par 
le  corps  de  place,  qui  doit  commander  légè- 
rement cet  ouvrage  (//_</.  63). 

Le  but  de  la  demi-lune  est  de  donner  au 
loin  des  feux  sur  les  glacis  et  la  campagne 
et  des  feux  croisés  sur  les  saillants  des  bas- 
tions ;  de  dérober  en  partie  les  flancs  des 
bastions  et  les  courtines  aux  vues  des  batte- 
ries de  l'assiégeant  ;  de  masquer  aux  vues 
les  communications  conduisant  dans  la  cam- 
pagne, surtout  les  portes  et  les  ponts  ;  de 
forcer  l'ennemi  à  s'emparer  de  cet  ouvrage 
avant  de  s'attaquer  au  corps  de  place.  Mais 
la  demi-lune  a  pour  inconvénient  de  mas- 
quer les  feux  du  corps  de  place  sur  la  partie 
directement  en  arriére  et  de  créer,  par  ses 
fossés,  une  trouée  par  laquelle  on  pourrait 
faire  une  brèche  au  corps  de  place.  Elle  a 
généralement  un  réduit  ayant  pour  objet  de 
recevoir  les  défenseurs  de  la  demi-lune  ex- 
pulsés de  cet  ouvrage  et  de  prolonger  la 
résistance. 

DEMI-PARALLÈLE.  Portions  &&  paral- 
lèle de  60  à  80  mètres  de  longueur  que  l'on 
construit,  après  la  deuxième  parallèle,  à 
droite  et  à  gauche  des  zones  de  chemine- 
ments, et  sans  s'arrêter,  pour  remplacer  en 
partie  les  parallèles  dont  la  construction  fort 


longue  ralentit  la  marche  en  avant  et  en- 
combre le  terrain  des  attaques. 

DEMI-PIQUE.  Pique  de  demi-longueur 
en  usage  au  XVI l"  siècle  et  qui  fut  remplacée 
par  Vesponton. 

On  a  fait  usage  des  demi-piques  en  guise 
de  chevaux  de  frise  pendant  les  guerres  de  la 
Révolution, 

DEMI-REDOUTE.  Ouvrage  de  fortifica- 
tion qui  se  compose  d'une  face  et  de  deux 
flancs  obliques.  Il  permet  de  battre  ses 
abords  par  des  feux  de  front  ;  il  a  peu  de 
profondeur  et  les  défenseurs  des  flancs  sont 
bien  soutenus. 

DEMI-REVÊTEMENT.  Parties  des  fossés 
dont  la  contrescarpe  n'est  revêtue  que  jus- 
qu'au niveau  de  la  campagne. 

DEMI-TOUR.  Ce  mouvement,  qui  s'exé- 
cute toujours  à  droite,  a  pour  but  de  l'aire 
faire  front  à  une  troupe  dans  la  direction 
opposée. 

DEMI-VOLTE.  Changement  de  main  très 
court  en  décrivant  une  courbe  sur  une  piste 
ou  à  l'un  des  bouts  du  manège. 

DEMI-FOURNITURE  auxiliaire  de 
campement.  El  h'  se  compose  d'une  pail- 
lasse garnie  de  10  kilogr.  de  paille,  d'un 
sac  de  couchage  qui  tient  lieu  de  draps  de 
lit,  d'un  sac  à  paille  (traversin)  garni  de 
2  kilogr.  de  paille,  d'une  grande  couverture 
et  d'une  demi-couverture.  Cette  dernière  est 
délivrée  en  hiver  seulement. 

Les  demi-fournitures  ne  sont  distribuées 
aux  troupes  (ju'à  défaut  de  fouinitures  com- 
plètes des  lits  militaires,  c'est-à-dire  princi- 
palement pendant  les  périodes  d'appel  des 
réservistes  et  des  territoriaux. 

DEMI  -  SIGNALEMENT.  Signalement 
sonnnaire  des  militaires,  inscrit  sur  les  li- 
vrets des  lieutenants  ou  sous-lieutenants  au 
chapitre  intitulé  :  «  Contrôle  des  demi-signa- 
lements »  (V.  le  modèle  VIII  annexé  au 
Règlement  du  28  décembre  1883  sur  le  Ser- 
vice intérieur  des  troupes). 

DEMI-SOLDE.  Qui  est  la  moitié  de  la 
solde  ordinaire  ou  de  présence. 

La  demi-solde  est,  d'une  manière  géné- 
rale, la  solde  d'absence  en  congé  ou  à  l'hô- 
pital des  officiers  ou  des  sous-officiers  ren- 
gagés ou  commissionnés. 

DÉMISSION.  Acte  par  lequel  un  officier 
ou  assimilé  renonce  à  son  grade.  La  demande 
doit  être  écrite  et  signée  par  l'intéressé  ;  elle 
est  transmise  au  Ministre  de  la  guerre  par 
la  voie  hiérarchique. 

L'acceptation  par  le  chef  de  l'État  est 
indispensable  pour  rendre  valable  la  démis- 
sion. Jusqu'à  ce  moment,  l'officier  est  forcé 
de  rester  au  service  et  conserve  toutes  ses 
obligations  comme  tous  ses  droits. 


DÉMOLITION 


i11 


DENT: 


Les  officiers  démissionnaires  ne  peuvent 
plus  reprendre  de  service  actif,  mais  ils  res- 
tent soumis  aux  obligations  des  hommes  de 
leur  classe  de  mobilisation. 

Les  hommes  de  troupe  commissionnés  peu- 
vent également  donner  leur  démission.  Ils  ne 
peuvent  quitter  leur  emploi  sans  avoir  reçu 
la  notification  de  l'acceptation  de  leur  dé- 
mission, qui  doit  être  faite  dans  le  délai 
maximum  de  deux  mois  après  sa  remise, 
augmenté  hors  de  France  des  délais  de  dis- 
tance. 

En  cas  de  guerre,  les  démissions  ne  sont 
jamais  acceptées. 

DÉMOLITION.  Action  de  détruire,  d'a- 
battre pièce  à  pièce  :  se  dit  surtout  eu  par- 
lant des  constructions. 

Le  mot  démolition  s'entend  dans  le  sens 
de  destruction  pour  mettre  hors  de  service 
par  des  explosions  des  ouvrages  de  fortifica- 
tion, du  matériel  de  guerre,  des  bâtiments, 
magasins,  casemates,  etc.,  qu'on  ne  peut 
garder. 

Les  démolitions  peuvent  être  effectuées  de 
différentes  manières:  1°  à  l'aide  d'outils  tels 
que  pioches,  pics,  pelles,  haches,  béliers  ; 
c'est  le  procédé  le  plus  long,  mais  il  a  l'a- 
vantage de  conserver  les  matériaux  et  con- 
vient surtout  en  temps  de  paix,  ou  dans  une 
place  assiégée,  pour  des  démolitions  peu  im- 
portantes; 2°  par  l'incendie,  lorsqu'on  a  à 
démolir  des  maisons  isolées,  des  clôtures  eu 
bois,  des  barricades  composées  de  matériaux 
inflammables,  etc.:  ce  procédé  est  simple  et 
expéditif,  mais  il  exige  de  grandes  précau- 
tions pour  empêcher  la  propagation  de  l'in- 
cendie, et,  pour  cette  raison,  il  ne  peut  con- 
venir dans  certains  cas  :  3°  par  la  minp, 
r'est-à-dire  au  moyen  de  substances  explo- 
sives telles  que  poudre,  dynamite,  etc. 

Les  précautions  voulues  doivent  être  prises 
pour  que,  dans  le  cas  où  ce  genre  de  démo- 
lition n'est  effectué  qu'au  dernier  moment, 
le  mineur  chargé  de  mettre  le  feu  ait  sa  re- 
traite assurée.  Les  règles  à  employer  font 
l'objet  de  ['Ecole  des  tyiines  et  leur  applica- 
tion est  du  ressort  des  troupes  du  génie. 
Pour  le  tir  de  démolition,  V.  Tir. 
Au  pluriel,  se  dit  des  matériaux  prove- 
nant de  constructions  démolies. 

DÉMONSTRATION.  Manœuvre  que  fait 
une  troupe  pour  donner  le  change  à  l'en- 
nemi. 

La  démonstration  n'est  pas  une  manœuvre 
'ompléte  par  elle-même,  mais  elle  est  l'ac- 
compagnement de  presque  tous  les  mouve- 
ments dont  elle  est  destinée  à  assurer  l'exé- 
cution et  le  succès.  Elle  constitue  une  ruse 
stratégique  au  moyen  de  laquelle  on  entraîne 
l'ennemi  à  des  fautes  dont  on  sera  d'autant 


mieux  à  même   de  profiter  qu'on   les  aura 
provoquées. 

DÉMONTAGE  ;  DÉMONTER.  La  théorie 
sur  le  démontage  et  le  remontage  des  armes 
doit  être  faite  aux  recrues. 

Démonter  un  canon,  c'est  le  descendre 

do  r.itîùt  sur  lequel  il  est  installé  pour  tirer. 

Démonter  une   pièce,   les  pièces  de 

Veniienii,  c'est  les  mettre,  à  coups  de  canon, 

Jiors  d'état  de  continuer  le  feu, 

DÉMORALISATION.  État  d'un  homme, 
d'une  troupe  qui  a  perdu  le  courage,  qui 
s'est  laissé  abattre  par  quelque  revers. 

Cet  état  enlève  toute  valeur  à  une  troupe  ; 
les  chefs  doivent  réagir  par  tous  les  moj'ens 
possibles  pour  remonter  le  moral  à  leurs  sol- 
dats. 

DÉMOUCHETER.  Enlever  le  bouton 
d'un  fleuret. 

DÉMUNIR.  Oter  les  nmnifions  d'une 
place. 

DÉNI.  Refus  d'une  chose  due. 
Déni  de  justice.  Refus  d'un  juge  de  sta- 
tuer. 

Action  de  nier. 

DENIER.  Ancienne  monnaie  française  de 
cuivre. 

Se  dit  d'une  somme  quelconque  en  numé- 
raire. Exemples  :  allocations  en  deniers,  allo- 
cations en  numéraire  ;  comptabilité  en  deniers, 
comptabilité  des  sommes  en  numéraire. 

DÉNOMBREMENT.  Calcul  de  la  force 
numérique  des  troupes  comptées  homme  par 
homme,  ou  énumération  collective  des  di- 
verses catégories  de  troupes.  Diverses  situa- 
tions du  personnel  concourent  à  ce  but. 

DÉNOMINATION  (V.  Appellations  mi- 
litaires). 

DÉNONCER.  Déclarer,  publier,  signifier 
la  fin  d'un  traité,  d'un  armistice,  etc. 

Signaler  quelqu'un  ou  révéler  quelque 
chose  à  la  justice  ou  à  l'autorité  supérieure. 

DENRÉE.  Toute  production  de  la  terre 
destinée  à  la  nourriture  des  hommes  ou  des 
animaux.  Telles  sont  les  céréales,  la  farine, 
le  pain  et  ses  dérivés,  le  vin  et  les  liquides, 
le  sucre,  le  café,  le  riz.  les  légumes,  etc. 

DENSIMÉTRE.  Appareil  servant  à  pren- 
dre la  mesure  de  la  densité  réelle  de  la 
poudre. 

DENSITÉ.  Rapport  du  poids  au  volume 
(\'.  Grain  île  poudre). 

—  gravimétrique.  Poids  en  kilogr.  de 
i  litre  de  poudre  non  tassée. 

DENT.  Saillie  dans  une  pièce  de  bois  ou 
de  fer  employée  à  l'armement. 

Chacun  des  petits  os  qui  sont  enchâssés 
dans  les  mâchoires  et  qui  servent  à  mâcher. 

La  perte  d'un  certain  nombre  de  dents 
n'est   plus   une   cause   absolue  de  réforme. 


DÉPART. 


romrae  à  l'époque  où  le  soldat  était  obligé 
de  déchirer  la  cartouche  avec  ses  dents  ;  la 
réforme  n'est  prononcée  que  dans  le  cas  où 
l'homme  a  perdu  un  jrrand  nombre  de  dents, 
et  n'est  plus  en  état  de  mastiquer  convena- 
blement ses  aliments,  et  par  suite  de  se 
nourrir  d'une  manière  suffisante. 
DEPART.  Action  de  partir. 
En  campagne,  les  troupes  doivent  tou- 
jo-L.rs  être  prêtes  à  partir,  de  jour  comme  de 
n„it.  Dans  ce  but,  les  armes,  les  effets,  le 
harnachement  sont  disposés  avec  ordre  pour 
(ju'un  départ  imprévu  s'exécute  rapidement 
et  sans  confusion. 

Les  rassemblements  ont  lien  sans  batte- 
ries ni  sonneries  ;  les  diverses  fractions  sont 
réunies  sur  place,  puis  conduites  au  point  de 
rassemblement  d'ensemble.  La  colonne  se 
forme  en  marchant  par  l'arrivée  successive, 
au  point  initial,  des  unités  de  marche  et  de 
commandement. 

Les  lieures  de  départ  de  divers  éléments 
sont  échelonnées  d'après  les  durées  d'écoule- 
ment des  éléments  qui  les  précèdent,  la  dis- 
tance qui  les  sépare  du  point  initial  de 
marche  et  les  haltes  horaires  déjà  faites  au 
moment  de  leur  départ. 

DÉPARTEMENT.  Partie  de  l'adminis- 
tration des  affaires  puldiques  qui  est  attri- 
buée à  un  ministre  spécial. 

Chacune  des  grandes  divisions  administra- 
tives du  territoire  français. 

La  division  de  la  France  en  départements 
date  du  4  mars  1790;  ces  derniers  sont 
actuellement  au  nombre  de  86. 

Cliaque  département  est  administré  par 
un  2)réfet  assisté  d'un  secrétaire  général, 
d'un  conseil  de  préfecture  et  d'un  conseil 
oénéral. 

Le  préfet  est  également  seconde,  dans 
chaque  arrondissement,  par  un  sous-préfet 
et  par  un  conseil  d'arrondissement  ;  dans 
chaque  commune  par  un  maire  avec  son 
conseil  municipal. 

DÉPÊCHE.  Lettre  concernant  les  affaires 
publiques. 

Se  dit  aussi  de  toute  communication, 
même  privée,  envoyée  par  le  télégraphe  (V. 
Franchise  des  correspondances). 

DÉPENSE.  Argent  employé  à  toutes 
choses  qu'on  se  procure,  qu'on  fait  ou  fait 
faire. 

Lieu  où  l'on  serre  les  provisions  et  les 
objets  de  consommation  journalière,  dans  un 
hôpital  militaire. 

Dans  l'administration  militaire,  toutes  les 
dépenses  sont  justifiées  par  des  pièces  telles 
que  :  feuilles  de  prêt,  états  d'émargement, 
factures,  mémoires,  quittances;  ces  pièces 
doivent    être    établies     en     observant    les 


212  DÉPOSITION. 

prescriptions  du  règlement  du  3  avril  1869. 
sur  la  comptabilité  du  département  de  la 
guerre. 

Les  dépenses  sont  inscrites  au  registre- 
journal  des  recettes  et  dépenses  et  au  registre 
de  centralisation  des  corps  de  troupe  et  éta- 
blissements considérés  comme  tels. 

DÉPENSES  d'administration.  Elles 
sont  acquittées  par  le  trésorier,  sans  autori- 
sation préalable  du  conseil,  en  ce  qui  con- 
cerne la  solde,  les  accessoires  de  solde,  les 
primes  et  indemnités  fixes,  le  montant  des 
fournitures,  travaux  et  réparations  réglés 
par  abonnement. 

Le  trésorier  ne  peut  acquitter  les  autres 
dépenses  que  sur  l'autorisation  du  conseil  ; 
il  peut  également  acquitter  les  dépenses  non 
prévues,  lors  de  la  dernière  délibération,  sur 
le  «  Vu  bon  à  payer  »  signé  par  le  major, 
pourvu  que  chacune  d'elles  ne  dépasse  pas 
200  francs. 

DÉPLACEMENT.  Action  de  changer  do 
place. 

Les  militaires  ne  peuvent  se  déplacer 
qu'en  vertu  d'un  ordre  ou  d'une  autorisa- 
tion de  l'autorité  militaire  compétente. 

Tout  déplacement  qui  a  lieu  en  vertu 
d'un  ordre  supérieur,  donne  droit  à  une  in- 
demnité qui  est  payée  soit  au  titre  des  frais 
de  route,  si  le  militaire  voyage  isolément,  soit 
au  titre  de  la  solde,  si  le  militaire  voyage 
en  corps  ou  en  détachement. 

DÉPLOIEMENT.  DÉPLOYER.  Mouve- 
ment par  lequel  on  forme  en  ligne  déployée 
une  troupe  qui  était  en  colonne  ou  par  le 
flanc. 

DEPORT  (appareil).  Appareil  de  poin- 
tage permettant  de  donner  l'angle  de  tir  à 
une  pièce,  sans  connaître  la  distance. 

DÉPORTATION.  Peine  afflictive  ou 
infamante  pour  les  crimes  énumérés  aux  ar- 
ticles 82,  84,  89,  94  et  124  du  Code  pénal. 
Elle  s'applique  également  aux  crimes 
politiques  et  notamment  à  la  rébellion  ou  à 
la  révolte  à  main  armée. 

Un  décret  du  16  février  1852  a  décidé 
que  la  déportation  serait  appliquée  à  tous 
les  condamnés  aux  travaux  forcés. 

La  loi  établit  deux  degrés  dans  la  dépor- 
tation :  la  déportation  simple  dans  certaines 
colonies,  et  la  déportation  dans  une  enceinte 
fortifiée,  également  dans  des  colonies  spécia- 
lement désignées. 

DÉPOSER  les  armes.  Cesser  toute  résis- 
tance ,  capituler ,  rem.ettre  ses  armes  à 
l'ennemi. 

DÉPOSITION.  C-  qu'un  témoin  affirme 
en  justice. 

Les  dépositions  des  témoins  sont  reçues 
devant  les  tribunaux  militaires,  en  audience. 


DÉF^T. 


2i3 


DÉPÔT. 


en  commençant  par  les  témoins  à  charge  et 
en  terminant  par  les  témoins  à  décharge. 

Chacun  d'eux  est  introduit  dans  la  salle 
d'audience,  après  l'achèvement  de  la  déposi- 
tion de  celui  qui  le  précède,  de  manière 
qu'il  ne  puisse  en  avoir  connaissance. 

DÉPÔT.  Partie  d'un  corps  qui  ne  fait  pas 
campagne,  le  lieu  où  elle  est  établie. 

Jusqu'en  1870,  on  désignait  sous  ce  nom 
les  bataillons  ou  compagnies  recevant  les 
recrues  et  les  exerçant  pour  les  faire  passer 
aux  bataillons  de  guerre. 

Actuellement,  les  dépôts  ne  seraient 
formés  qu'eu  cas  de  guerre. 

C'est  le  siège  des  ateliers  régimentaires, 
des  divers  magasins,  etc. 

—  central  de  l'artillerie.  Fondé  en 
1820;  comprend  une  collection  d'armes 
offensives  et  défensives  de  tous  les  temps  et 
de  tous  les  pays,  une  bibliothèque  d'ouvrages 
spéciaux,  un  atelier  chargé  de  faire  les  mo- 
dèles, des  dessinateurs. 

—  d'éclopés.  Les  hommes  momentané- 
ment indisponibles  et  qui  n'ont  besoin  que 
d'un  repos  de  courte  durée,  sont  réunis  en 
petits  dépôts  d'éclopés  sur  les  lignes  d'étapes, 
par  les  soins  du  commandement. 

Ces  petits  dépôts  sont  établis  et  régis  con- 
formément aux  prescriptions  du  règlement 
sur  le  ser\'ice  des  étapes. 

—  de  convalescents.  Établissement 
hospitalier  destiné  à  recevoir  les  militaires 
qui,  à  leur  sortie  de  l'hôpital,  ne  sont  pas 
en  état  de  reprendre  immédiatement  leur  ser- 
vice. 

Ces  militaires  sont  désignés  par  les  géné- 
raux commandant  les  subdivisions,  sur  la 
proposition  des  médecins  chefs  des  hôpitaux 
militaires,  et  des  salles  militaires  dans  les 
hospices  civils. 

11  est  attaché,  à  chaque  dépôt  de  conva- 
lescents, un  personnel  d'officiers,  de  méde- 
cins militaires,  et  de  sous-officiers,  caporaux 
et  soldats,  d'après  les  fixations  arrêtées  par 
le  Ministre. 

L'officier  le  plus  élevé  eu  grade  prend  le 
commandement  du  dépôt  ;  le  médecin  chef 
dirige  le  service  comme  dans  une  infir- 
merie. 

Lorsqu'il  y  a  possibilité,  la  préparation 
de  l'alimentation  est  confiée  à  une  cantinière. 

Ces  établissements  doivent  être  installés 
dans  une  localité  salubre  et  dans  une  posi- 
tion largement  aérée. 

En  campngne,  des  dépôts  de  convalescents 
peuvent  être  ouverts  le  long  des  lignes  de 
marche  et  d'évacuation. 

Ils  ont  pour  but  d'éviter  l'évacuation  à 
grande  distance  ou  le  maintien  dans  les  hô^ 
pitnux   des   militaires  qui  sont  capables  de 


reprendre  leur  service  après  quelques  jours 
de  repos  ou  de  traitement. 

Ils  sont  organisés  par  le  directeur  des 
étapes  et  fonctionnent,  autant  que  possible, 
comme  il  vient  d'être  dit  pour  les  dépôts  de 
convalescents  à  l'intérieur. 

Les  moyens  de  couchage  sont  fournis  par 
réquisition . 

—  de  fonds  au  Trésor.  Ces  dépôts  se 
font  par  sommes  rondes  de  lOOJ  francs, 
sauf  pour  les  reliquats  de  compte  de  l'armée 
territoriale. 

Les  corps  établissent ,  à  cet  effet ,  un 
extrait  de  la  délibération  du  conseil  d'admi- 
nistration, faisant  ressortir  l'excédent  des 
sommes  en  numéraire  existant  dans  la  caisse  ; 
cet  extrait  est  revêtu  du  mandement  du 
sous-intendant,  puis  remis  au  trésorier  en 
même  temps  que  la  somme  à  verser. 

Celui-ci  la  verse  sur-le-champ  au  Trésor, 
contre  un  récépissé  à  talon  qui  est  déposé,  le 
jour  même,  dans  la  caisse  du  conseil. 

Les  récépissés  sont  rendus  aux  agents  des 
finances,  au  moment  où  le  corps  retire  la 
totalité  ou  la  solde  des  dépôts  que  ces  docu- 
ments concernent. 

Dans  le  cas  de  retraits  partiels,  les  agents 
des  finances  inscrivent  successivement  au  dos 
des  récépissés  le  montant  des  sommes  i-em- 
boursées  au  corps. 

Tous  ces  mouvements  de  fonds  sont 
inscrits,  à  la  date  où  ils  s'effectuent,  sur  un 
livret  de  compte  courant  avec  le  Trésor;  ce 
livret  est  déposé  dans  la  caisse  du  conseil. 

—  d'effets  en  magasin.  Indépendam- 
ment des  effets  particuliers  des  hommes  fai- 
sant au  plus  un  an  de  service,  qui  sont 
déposés  dans  le  magasin  particulier  de  la 
compagnie,  on  y  dépose  également,  après  les 
avoir  visités,  les  effets  militaires  de  tout 
homme  entrant  en  position  d'absence  ;  un 
bulletin  dit  de  dépôt,  signé  par  l'homme  et 
par  le  sergent-major  y  est  joint.  Ce  bulletin 
est  rendu,  ave."  les  effets,  à  l'homme  ren- 
trant dans  la  position  de  présence. 

—  des  fortifications  Créé  en  1744  et 
séparé  en  1791  du  dépôt  de  la  guerre. 

Il  renferme  les  archives  du  génie  et  reçoit 
les  mémoires  et  plans  relatifs  aux  fortifica- 
tions; il  possède  une  bibliothèque  spéciale. 
La  collection  des  plans  en  relief  des  villes 
fortes  de  France,  réunie  aux  Invalides,  autre- 
fois rattachée  au  Dépôt,  ainsi  que  le  Dépôt 
des  instruments  de  précision:  est  actuelle- 
ment du  ressort  du  Service  iiéographique, 

—  de  prisonniers   de   guerre.   Ces 

dépôts  sont  établis  au  moment  d'une  guerre, 
sur  le  territoire  national.  Us  sont  com- 
mandés par  un  officûer  ou  un  sous-officier 
de  gendarint'rie. 


DÉPÔT. 


iU 


DÉRIVATION. 


Dans  les  dépôts  renfermant  plus  de 
SOO  hommes,  un  officier  ou  un  sous-officier 
en  retraite  est  chargé  de  la  tenue  des  con- 
trôles et  des  distributions  à  faire,  suivant  le 
mode  adopté  pour  les  corps  de  troupe. 

La  police  et  la  discipline  de  ces  dépôts 
sont  régies  par  les  dispositions  du  règlement 
du  6  mai  i859. 

—  de  remonte.  Établissements  mili- 
taires chargés  de  l'achat  des  chevaux  et 
mulets  nécessaires  à  l'armée,  et  des  soins  à 
donner  aux  animaux  achetés  jusqu'à  ce 
qu'ils  soient  livrés  à  un  corps. 

Le  personnel  comprend  des  officiers  supé- 
rieurs et  des  vétérinaires,  hors  cadres,  et  des 
officiers  inférieurs  détachés  de  leur  corps  en 
qualité  d'acheteurs. 

Il  faut  ajouter  à  ce  personnel  8  compa- 
gnies de  cavaliers  de  remonte,  dont  4  sont 
attachées  à  chacune  des  quatre  circonscrip- 
tions de  remonte  en  France;  la  cinquième 
fournit  les  cavaliers  nécessaires  aux  écoles, 
et  les  trois  dernières  sont  affectées  à  l'Al- 
gérie. 

Par  décret  du  27  décembre  1890,  l'effectif 
des  4  compagnies  de  cavaliers  de  remonte 
de  l'intérieur  est  réduit,  par  voie  d'incom- 
plets, aux  hommes  de  troupe  du  cadre  ;  les 
cavaliers  employés  dans  les  dépôts  comptent 
à  l'effectif  des  régiments  de  cavalerie,  mais 
sont  mis  en  subsistance  dans  les  compagnies 
de  remonte. 

—  des  cartes  et  plans  de  la  marine. 
Établissement  créé  en  1720  et  qui  est  chargé 
du  service  des  cartes  (préparation  et  publi- 
cation) ,  des  instruments  de  navigation 
(achat,  réparation,  etc.) 

—  des  modèles.  Établissement  situé 
à  Paris,  où  sont  conservés  les  différents 
modèles-types  de  tous  les  effets  à  l'usage  dès 
troupes.  C'est  lui  également  qui  envoie  aux 
corps  les  modèles-types  qui  leur  sont  néces- 
saires. 

—  de  tranchée.  Immédiatement  en  ar- 
rière de  la  queue  des  cheminemenls ,  on 
installe  des  dépôts  de  tranchée  où  les  travail- 
leurs se  rassemblent  et  reçoivent  les  maté- 
riaux et  les  outils. 

Ces  dépôts  sont  masqués  aux  vues  de  la 
place  par  le  relief  du  terrain,  ou  au  besoin 
par  des  levées  de  terre  ;  on  y  installe  des 
blindiKies,  s'il  y  a  lieu. 

—  générai  de  la  guerre.  Créé  en  1688, 
pour  recueillir  les  archives  anciennes  et 
récentes  se  rattachant  à  l'histoire  des  cam- 
pagnes et  à  la  guerre  en  général. 

DÉPOTS  intermédiaires.  Indépendam- 
ment des  grands  parcs  d'artillerie  et  du 
génie,  organisés  pour  l'attaque  des  places, 
on  installe  des  dépôts  intermédiaires,  pouvant 


être  alimentés  de  jour  comme  de  nuit,  et, 
par  conséquent,  disposés  de  manière  à  être 
bien  défilés  des  vues  de  la  place,  tout  en 
restant  à  pioximité  des  batteries  de  première 
position , 

DEPOUILLEMENT.  Le  dépouillement 
d'un  blessé  est  puni  de  réclusion,  et  de  mort 
si  on  lui  a  fait  de  nouvelles  blessures 
(art.  219). 

DÉPOUILLES.  Tout  ce  qu'on  enlève  à 
l'ennemi. 

Toutes  ces  dépouilles  deviennent  la  pro- 
priété de  l'Etat,  et  il  est  défendu  aux  mili- 
taires de  se  les  approprier. 

Se  dit  aussi  de  la  peau  et  du  cadavre 
entier  des  animaux. 

—  des  chevaux  morts.  Le  produit  de 
la  vente  des  dépouilles  des  chevaux  ou  mu- 
lets morts  ou  abattus,  appartenant  à  l'Etat, 
doit  être  versé  à  la  masse  de  haruachemenl 
et  ferrage. 

Ces  dépouilles  sont  vendues  à  un  adjudi- 
cataire, comme  les  fumiers. 

Un  modèle  de  cahier  des  charges  est 
annexé  à  la  circulaire  du  22  septembr;- 
1885. 

—  opimes.  Armes  enlevées  par  un  chef 
romain  au  général  ennemi  qu'il  avait  tué  de 
sa  main  dans  une  bataille  rangée. 

Il  est  défendu  de  dépouiller  les  morts  sans 
ordre. 

DÉPRÉCIATION  des  chevaux.  La 
dépréciation  des  chevaux  livrés  pour  le  ser- 
vice, lorsqu'ils  sont  réintégrés  à  l'Etat,  est 
supportée,  suivant  le  cas,  par  les  détenteurs, 
si  la  commission  de  remonte  a  décidé  que 
leur  responsabilité  est  engagée,  et  par  l'Etat, 
dans  le  cas  contraire. 

La  commission  indique,  sur  le  procès- 
verbal  de  réintégration,  le  montant  de  la  dé- 
préciation, ainsi  que  le  nouveau  prix  d'esti- 
mation du  cheval. 

DÉPRESSITDDE.  Distance  verticale  d'un 
point  au-dessous  du  plan  de  comparaison. 

DÉRIVATION.  Déplacement  latéral  du 
centre  de  gravité  d'un  projectile  par  rap- 
port au  plan  de  tir. 

Elle  est,  dans  une  certaine  mesure,  pro- 
portionnelle à  la  distance.  11  en  résulte  que 
si  la  ligne  de  visée  était  parallèle  à  l'axe  de 
la  bouche  à  feu,  le  coup  porterait  à  droite 
ou  à  gauche  du  but,  suivant  le  sens  des 
layures.  Pour  corriger  cet  écart  ou  dériva- 
tion, il  a  été  nécessaire  de  pouvoir  déplacer 
l'œilleton  de  la  hausse  dans  le  sens  hori- 
zontal, de  manière  que  la  ligne  de  visée  ne 
soit  plus  complètement  parallèle  à  l'axe  de 
la  bouche  à  feu. 

Opération  qui  a   [lour  but  île  faire  passer 


DÉRIVE 


21  o 


DESCENTE. 


une  partie  d'un  courant  par  ua  conducteur 
qui  réunit  deux  pointes  d'un  circuit. 

DÉRIVE.  Angle  que  fait  la  quille  ou 
l'axe  longitudinal  d'un  bateau  avec  la  direc- 
tion réelle  de  sa  route,  par  suite  de  l'impul- 
sion du  vent  ou  d'un  courant  latéral. 

On  applique  cette  expression  à  tout  corps 
qui  flotte  abandonné  au  srré  du  vent,  du 
courant. 

DÉROBER.  Déguiser  une  intention, 
faire  prendre  le  change. 

Dérober  des  travaux  d'approche,  des 
marches,  des  mouvements  à  l'ennemi,  c'est 
arriver  à  les  exécuter  sans  que  ce  dernier 
s'en  aperçoive. 

—  (Se).  Cheval  qui  cherche  à  désar- 
çonner son  cavalier  au  moyen  de  mouve- 
ments désordonnés  et  imprévus. 

Troupe  qui  évite  le  combat. 

DÉROGATION.  Modification  aux  règle- 
ments en  vigueur  dans  certains  cas. 

DÉROUILLEUR.  Soldat  mis  à  la  dispo- 
sition du  service  de  l'artillerie  pour  entre- 
tenir l'armement  de  réserve  qui  est  renfermé 
dans  les  arsenaux. 

DÉROULEUR.  Ouvrier  qui  a  pour  mis- 
sion de  guider  le  déroulement  des  bobines 
d'un  câble  télégraphique,  dans  la  construc- 
tion des  lignes  télégraphiques  militaires. 

Il  est  immédiatement  suivi  d'un  aide- 
dérouleur  qui  rejette  le  câble  hors  de  la 
route,  sur  les  accotements  ou  l'accroche  au 
moyen  d'une  lance  à  fourche  aux  appuis 
naturels  qu'il  peut  trouver  à  sa  portée. 

Le  dérouleur  et  son  aide  sont  aussi  chargés 
d'exécuter  les  joints  destinés  à  réunir  l'ex- 
trémité du  câble  d'une  bobine  à  l'extrémité 
du  câble  de  la  bobine  suivante,  opération 
qui  a  lieu  à  chaque  kilomètre. 

DÉROUTE.  Dispersion  d'une  troupe  qui, 
à  la  suite  d'une  surprise  ou  d'une  bataille 
perdue,  s'enfuit  en  désordre  et  avec  panique 
de  tous  les  côtés. 

DERRIÈRES.  Terrain  situé  en  arrière  de 
l'armée  et  dont  la  possession  doit  être 
assurée  pour  marcher  en  avant  ou  combattre 
sans  crainte  de  voir  les  communications  avec 
l'arrière  coupées. 

DÉSAMORÇAGE.  Les  étuis  de  cartouches 
l'onsommées  au  tir  à  la  cible  et  recueillies 
par  les  corps  (excepté  ceux  de  cartouches 
de  rtîvolver)  sont  désamorcés,  au  moyen 
d'une  pince  à  désamorcer,  par  le  maître  ar- 
murier qui  reçoit  une  indemnité. 

DÉSAPPROVISIONNEZ.  Commande- 
ment que  riiistructeur  fait  pour  faire  vider 
le  vtagasin  du  fusil  à  répétition.  Ce  mouve- 
ment est  fréquemment  répété  avec  les  fausses 
cartouches  en  bois. 

DÉSARÇONNER.  Faire  vider  les  arçons 


de  la  selle  ;  jeter  un  cavalier  à  bas  de  la 
selle. 

DÉSARMEMENT.  Réduire  l'effectif  d'une 
armée  passant  du  pied  de  guerre  au  pied 
de  |)aix.  Faire  faire  rendre  les  armes  à  des 
soldats  renvoyés  dans  leurs  foyers. 

Le  désarmement  d'une  place  consiste  à 
réintégrer  dans  les  magasins  et  arsenaux  de 
l'Etat  les  bouches  à  feu  ou  autre  matériel 
qui  servaient  à  l'armement  des  remparts. 

Certains  utopistes  préconisent  un  désar- 
mement général,  c'est-à-dire  la  suppres- 
sion des  années  permanentes.  D'excellentes 
raisons  militent  en  faveur  d'un  désarme- 
ment général  ;  malheureusement,  il  n'y  a 
pas  de  moyen  pratique  de  le  réaliser.  11  fau- 
drait arriver  à  faire  mettre  d'accord  le.s 
grandes  puissances  sur  les  conditions  de  ce 
désarmement,  et,  tant  que  chacune  d'elles 
ne  sera  pas  arrivée  au  terme  de  son  ambition 
ou  de  ses  désirs,  ce  qui  ne  peut  guère  avoir 
heu  pour  chacune  simultanément,  on  peut 
i-egarder  la  solution  de  cette  question  comme 
une  utopie.  La  justice  seule,  en  se  chargeant 
de  la  défense  générale,  rendra  inutile  la 
défense  personnelle.  C'est  pourquoi  le  désar- 
mement ne  se  peut  concevoir  pratiquement 
sans  une  certaine  organisation  d'une  justice 
internationale,  et  encore  celle-ci  aurait  be- 
soin d'une  force  armée  considérable  poui- 
faire  exécuter  ses  décisions. 

DÉSARMER.  Enlever  l'armure  ou  les 
armes;  faire  sauter  l'epe'e  de  l'adversaire. 

—  un  canon.  C'est  en  enlever  le  pro- 
jeclile. 

—  un  fusil.  C'est  mettre  le  chien  à 
l'abat  lu  ou  au  cran  de  repos. 

—  un  ouvrage,  une  place.  C'est  lui 

enlever  son  arniemenl. 

DÉSARROI.  Trouble,  confusion,  désor- 
dre dans  les  dispositions  prises. 

DÉSASTRE.  Calamité,  événement  fu- 
neste, tel  que  la  perte  d'une  bataille,  etc. 

DÉSAVANTAGE.  Cause  d'infériorité  par 
rapport  à  l'ennemi,  soit  en  ce  qui  concerne 
le  nombre,  l'armement,  le  terrain,  etc. 

DÉSAVEU.  Déclaration  par  laquelle  on 
affirme  n'avoir  pas  dit  ou  fait  quelque  chose, 
ou  n'avoir  pas  autorisé  une  personne  à  faire 
ou  à  dire  ce  qu'elle  a  dit  ou  fait. 

DESCENDANT,  Se  dit  d'une  troupe 
qu'on  relève  d'un  service;  exemple  :  garde 
descendante. 

En  terme  de  droit,  se  dit  de  la  postérité 
d(>  i|uel(|n'uu. 

DESCENTE  de  fossé.  Passage  d'une 
espèce  particulière  exécuté  par  les  sapeurs 
du  génie  pour  descendre  du  haut  de  la  con- 
trescarpe dans  le  fond  du  fossé. 

La  descente  est  d'habitude  dirigée  norma- 


DESCRIPTION.  ^^6 

lement  à  la  contrescarpe  et  en  ligne  droite  ; 
sa  pente  autant  que  possible  uniforme,  ne 
doit  pas  dépasser  1/3.  Elle  débouche  au 
niveau  du  fond,  dans  les  fossés  secs,  et  à 
O'^,40  au-dessus  du  niveau  de  l'eau  avec 
des  fossés  inondés. 

La  descente  peut  être  faite  à  ciel  ouvert 
avec  une  contrescarpe  peu  élevée,  et  elle  est 
protégée  au  moyen  de  la  sape  hlindèe.  Mais  le 
plus  souvent,  la  descente  est  souterraine  ; 
la  méthode  ordinaire  consiste  à  creuser  dans 
le  couronnement  même  du  chemin  couvert. 

Fis.  61. 


5     jï,iiiiillii!ii((ililllliiWMllis*>li!!!)'«i^ 


un  fuils  de  mine,  d'où  l'on  débouclie  simul- 
tanément d'une  part  en  galerie  souterraine 
pour  descendre  jusqu'au  fond  du  fossé,  et 
d'autre  part  en  sape  blindée  ])our  remonter 
jusqu'au  couronnement  (/îy.  64). 

Cependant,  en  mauvais  terrain,  au  lieu 
d'une  seule  descente  de  20  mètres  de  haut 
sur  2™,  10  de  large,  il  est  préférable  d'exé- 


cuter à  proximité  les  unes  des  autres  deux  ou 
trois  descentes  de  1  mètre  de  large  (grande 
galerie)  seulement. 

On  accélère  la  construction  de  la  partie 
souterraine  par  la  méthode  de  double  atta- 
que, imaginée  par  le  commandant  Damarey, 
et  qui  consiste  à  pratiquer  la  fouille  en  deux 
étages  successifs ,  ayant  cliacun  la  hauteur 
de  la  tjalerie  moyenne  (/î//.  65). 

DESCRIPTION.  Action  de  décrire,  de 
dépeindre  les  diverses  parties  de  l'uniforme, 
les  modèles  ou  types  d'effets  ou  d'objets  en 
usage  dans  l'armée. 


DÉSERTION. 

Indication  détaillée  des  objets  mobiliers, 
des  papiers  compris  dans  un  inventaire  ou 
dans  un  état  descriptif,  tels  que  ceux  qui 
sont  établis  par  le  service  du  génie  pour  le 
casernement. 

DÉSEMPARER.  Abandonner  la  place,  le 
camp,  etc.,  où  l'on  est. 

DÈSENCLOUER.  Enlever  le  clou  à  vis 
ou  barbelé  placé  dans  le  canal  de  lumière 
d'une  bouche  à  feu  pour  la  mettre  momenta- 
nément hors  de  service. 

Une  légère  charge  de  poudre,  bien  bourrée 
au  fond  de  l'âme,  et  que  l'on  enflamme  par 
la  Ijoucbe,  peut  amener  le  résultat  cherché. 

DESERTEUR.  iMilitaire  qui  est  en  état 
de  désertion. 

Les  déserteurs  sont  rayés  des  contrôles 
lorsque  leur  absence  s'est  prolongée  au  delà 
de  six  mois,  mais  ils  ne  sont  pas  rayés  de  la 
matricule,  et  ils  sont  de  plus  inscrits  sur  le 
carnet  des  déserteurs. 

C'est  au  corps  qu'il  appartient  de  signaler 
les  déserteurs  à  la  gendarmerie  et  de  faire 
effectuer  des  recherches  pour  les  retrouver. 

Les  déserteurs  arrêtés  par  la  gendarmerie 
sont  livrés  à  l'autorité  militaire. 

En  campagne,  les  sentinelles  auxquelles 
se  présentent  des  déserteurs  ennemis,  leur 
ordonnent  verbalement  ou  par  signes  de 
déposer  leurs  armes,  et,  s'ils  sont  à  cheval, 
de  mettre  pied  à  terre  et  de  dessangler  leurs 
chevaux. 

Elles  font  feu  sur  eux,  s'ils  n'obéissent 
pas. 

Le  chef  du  petit  poste  vient  reconnaître 
les  déserteurs  et  ne  les  laisse  approcher  que 
successivement.  Ils  sont  ensuite  amenés  au 
commandant  de  la  graud'garde,  puis  au 
commandant  des  avant-postes,  et  sont  enfin 
dirigés  sur  le  quartier  général  de  la  brigade, 
après  avoir  été  interrogés. 

DESERTION.  Acte  d'un  militaire  qui 
abandonne  son  corps  sans  ordre  ou  sans  per- 
mission de  l'autorité  supérieure.  On  distin- 
gue la  désertion  à  l'intérieur,  c'est-à-dire  sur 
le  territoire  français,  la  désertion  d  l'étran- 
ger et  la  désertion  à  l'ennemi. 

—  à  l'intérieur.  Elle  existe  après  6  jours 
à.'absence  illégale  et  seulement  après  un  mois 
lorsque  le  militaire  n'a  pas  3  mois  de  ser- 
vice . 

Lorsque  le  militaire  est  en  permission  ou 
en  congé,  la  désertion  n'existe  qu'après 
lo  jours  d'absence  illégale. 

En  temps  de  guerre,  ces  délais  sont  réduits 
de  moitié. 

Les  peines  sont,  en  temps  de  paix,  de  2 
à  5  ans  d'emprisonnement  ;  en  temps  de 
guerre,  de  2  à  5  ans  de  travaux  publics, 
pour  les  hommes  de  troupe  ;  elles  sont  de 


DESINFECTION 


'2V 


DESTRUCTION. 


6  mois  à  un  au  de  priiûii  en  temps  de  paix, 
et  de  2  à  o  ans  de  prison  en  temps  de 
ijuerre,  outre  la  desUlution,  pour  les  ofiiciers 
(art.  231,  232  et  233  du  Code  de  justice  mi- 
litaire). 

—  à  l'étranger.  Elle  consiste  à  franchir 
le  territoire  français,  ou  à  abandonner,  hors 
de  France,  le  corps  auquel  on  appartient. 

La  désertion  existe  après  3  jours  d'ab- 
sence illégale;  elle  est  punie  de  2  .à  5  ans 
de  travaux  publics  en  temps  de  paix,  et  de 
5  à  10  ans  de  travaux  publics  en  temps  de 
iruerre,  pour  les  hommes  de  troupes. 

L'ofiicier,  convaincu  de  désertion  à  l'étran- 
jrer,  est  puni  de  la  destitution,  et,  en  outre, 
de  1  à  o  ans  de  prison  eu  temps  de  paix  et 
de  la  détention  en  temps  de  guerre  (art.  233, 
'236  et  237  du  Code  de  justice  militaire). 

—  à  l'ennemi.  Elle  consiste  à  entrer 
dans  les  rangs  de  l'ennemi  ou  de  rebelles 
armés. 

Elle  est  punie  de  la  peine  de  )iiott  et  de  la 
dégradation  inilitaire  (art.  238  et  239  du 
Code  de  justice  militaire). 

Toutes  les  peines  ci-dessus  sont  encore 
aggravées  lorsque  la  désertion  a  lieu  avec 
emport  d'effets,  d'armes  ou  de  chevaux  ap- 
partenant à  l'Etat,  ou  si  elle  a  eu  lieu  avec 
i-omplot,  c'est-à-dire  si  elle  a  été  concertée 
entre  deux  ou  plusieurs  militaires. 

DÉSINFECTION.  Action  d'enlever  à  un 
local  ou  à  des  effets  les  miasmes  méphiti- 
<{ues  et  dangereux  dont  ils  peuvent  être 
chargés. 

La  désinfection  des  baquets  de  propreté  se 
fait  au  moyen  de  l'huile  lourde  de  houille  ; 
celle  des  effets  de  literie  et  des  effets  des 
liommes  atteints  de  maladies  contagieuses  se 
fait  à  l'aide  de  vapeurs  d'acide  sulfureux, 
dans  des  locaux  fermés,  par  les  soins  des 
corps  de  troupe,  des  hôpitaux  ou  du  pré- 
posé des  lits  militaires,  suivant  le  cas  ;  la 
désinfection  du  casernement  se  fait  par  les 
soins  des  corps  de  troupe,  au  moyen  de  ma- 
tières désinfectantes,  telles  que  le  sulfate  de 
fer  et  l'Ijuile  lourde  de  houille,  fournies  par 
le  service  du  génie  ou  le  service  de  santé  ; 
la  désinfection  des  écuries  occupées  par  des 
chevaux  atteints  de  maladies  contagieuses  et 
des  objets  qu'elles  renferment,  doit  être 
opérée  conformément  aux  prescriptions  de 
l'article  18  du  règlement  du  26  décembre 
1876;  enfin,  la  circulaire  du  2  mars  1883 
prescrit  de  désinfecter  les  écuries-infirmeries 
tous  les  trois  mois,  et  les  écuries  ordinaires, 
une  fois  chaque  année,  à  l'époque  des  mu- 
n(jeuvres 

DÉSOBÉISSANCE.  .Manque  ou  refus 
'l'obéissame. 

Tout  militaire   uni    refuse  d'obéir   à   son 


supérieur  est  passible  du  conseil  de  guerre. 

La  peine  prononcée  varie  suivant  le  degré 
de  gravité  de  la  faute. 

DÉSORDRE.  Confusion,  manque  d'ordre, 
trouble,  tumulte.  Exemple  :  une  retraite  en 
désordre. 

Se  dit  aussi  des  dégâts  commis  par  une 
troupe,  par  la  populace. 

DÉSORGANISATION.  Troubles  dans 
l'organisation  militaire,  pouvant  provenir  de 
circonstances  fâcheuses ,  de  mesures  mal 
prises  ou  d'un  mauvais  esprit. 

Tendance  à  la  décomposition. 

DESSANGLER.  Lâcher  ou  enlever  les 
sangles  d'une  bète  de  somme. 

DESSIN  militaire.  Art  de  rapporter  sur 
le  papier  la  figure  ou  le  plan  des  divers 
objets,  positions  ou  terrain  qu'on  a  besoin 
d'étudier  au  point  de  vue  militaire. 

DESSOUS.  DESSUS.  Avoir  le  dessous 
dans  un  combat  c'est  avoir  le  désavantage  ; 
avoir  le  dessus,  c'est  être  le  plus  fort,  avoir 
la  supériorité  sur  l'adversaire. 

DESTINATION.  Le  lieu  où  doit  .se  ren- 
dre une  personne,  où  une  chose  est  envoyée  : 
l'emploi  auquel  une  chose  est  destinée. 

Le  règlement  sur  le  service  des  transports 
indique  les  dispositions  à  pi'endre  pour  faire 
parvenir  le  personnel  et  le  matériel  militaires 
à  destination. 

DESTITUTION.  Privation  du  grade. 

La  destitution  d'un  officier  ou  assimilé  ne 
peut  être  prononcée  que  par  le  Chef  de 
l'Etat,  d'après  l'avis  conforme  exprimé  par 
un  conseil  d'enquête;  cet  avis  ne  peut  être 
modifié  par  le  Chef  de  l'Etat  que  dans  un 
sens  favorable  à  l'intéressé. 

La  destitution  peut  également  résulter 
d'une  condamnation  prononcée  par  un  con- 
seil de  guerre. 

DESTRIER  ou  DEXTRIER.  Nom  donné 
au  cheval  de  bataille  pendant  le  moyen 
âge,  et  venant  de  ce  que  l'écuyer  qui  le  con- 
duisait en  main  le  tenait  toujours  à  sa 
droite. 

DESTRUCTION.  Action  de  détruire,  de 
miner  totalement  un  ouvrage,  un  objet,  des 
approvisionnements. 

En  cas  de  siège  d'une  place,  le  gouverneur 
fait  détruire  le  plus  loin  possible  tous  les 
objets  qui  pourraient  être  utiles  à  l'attaque 
et  qu'il  n'aurait  pu  faire  rentrer  ou  utiliser 
pour  la  défense  de  la  place. 

Les  destructions  sans  explosifs  se 
font  avec  les  outils  et  les  ressources  dont  on 
dispose,  en  tenant  compte  des  conditions  où 
l'on  se  trouve  et  des  résultats  à  obtenir. 

Ces  destructions  peuvent  se  faire  méthodi- 
quement, quand  on  aura  le  temps,  ou  rapi- 
dement, quand  on  est  pressé.  Dans  ce  cas,  on 


DESTRUCTION. 


M  8 


DESTRUCTION. 


opérera  généralement  la  destruction  par  le 
feu  pour  peu  que  les  objets  à  détruire  soient 
inflammables,  ou  susceptibles  d'être  mis  hors 
de  service  par  le  feu. 

Les  destructions  avec  explosifs,  pour 
les  obstacles,  défenses  ou  objets  dont  les 
armées  en  campagne  peuvent  avoir  besoin 
de  se  débarrasser  rapidement,  se  font  en 
général  avec  des  cartouches  de  diinamite  ou 
des  pétards  de  mélinite ,  que  l'on  dispose 
contre  les  parties  à  détruire,  en  charges  plus 
ou  moins  fortes. 

On  peut  employer  les  explosifs  sans  bour- 
rage, mais  l'on  perd  alors  une  partie  no- 
table des  effets  destructeurs  ;  il  faut  donc 
toujours,  quand  c'est  possible,  recouvrir  les 
charges  d'une  certaine  quantité  de  terre,  ou 
les  caler  d'une  manière  quelconque. 

L'eiïet  de  la  poudre  n'est  pas  considé- 
rable, comparé  à  celui  des  explosifs  brisants, 
lorsque  les  charges  ne  peuvent  pas  être 
bouirées  sérieusement  ;  aussi  ne  faut-il  y 
avoir  recours,  si  l'on  est  pressé,  que  faute 
d'explosifs  brisants. 

Cependant,  la  poudre  est  employée  pour 
la  destruction  des  grands  ouvrages  d'art  en 
maçonnerie  :  ponts,  viaducs,  tunnels,  etc., 
pan-e  que  cette  destruction  se  fait  au  moyen 
de  dispositifs  préparés  dès  le  temps  de  paix. 

Ces  dispositifs  consistent  en  chambres 
pratiquées  dans  l'intérieur  des  maçonneries 
(piles  et  culées)  pour  les  ponts  et  viaducs, 
et  au-dessus  de  la  voûte  ou  derrière  les 
piédroits  pour  les  tunnels. 

Les  principales  destructions  que  l'on  peut 
avoir  à  faire  à  la  guerre  sont  :  1°  celles  des 
défenses  accessoires,  telles  que  :  ahatis,  bar- 
rières, chevaux  de  frise,  fraises,  (/rilles  en 
fer,  palanques,  palissades,  les  réseaux  de  fil 
de  fer  ;  2°  celles  des  murs  et  des  tnaisons 
d'habitation  ;  3°  celles  du  matériel  de  guerre 
ou  du  matériel  roulant;  4°  celles  des  ou- 
vrages de  fortification  ;  S°  celles  des  ponts  ; 
6°  celles  des  routes;  7"  celles  des  voies  fer- 
rées. 

I.    DESTRUCTION    SANS    EXPLOSIFS  : 

—  des  abatis.  Arracher  les  piquets  et 
les  tringles  qui  relient  les  abatis  au  sol  et 
entre  eux,  ou  bien  déplacer  ceux-ci  à  la 
main  ou  au  moyen  de  cordages. 

—  des  barrières,  fraises,  grilles, 
palanques  et  palissades.  Faire  brèche  à 
la  hache,  à  la  scie  ou  à  coups  de  pioches, 
pics  ou  masses,  etc.  On  peut  aussi  se  con- 
tenter de  renverser  les  piles  en  dégageant  le 
pied  et  en  les  faisant  tomber  ensuite  avec 
des  pinces  ou  des  cordes. 

—  des  chevaux  de  frise.  Les  déplacer 
ou  briser  les  fuseaux  à  la  hache. 


—  des  chausse-trapes.  Les  enlever  à 
la  main  ou  les  balayer. 

—  des  petits  piquets.  Les  couper,  les 
briser  ou  les  arracher  à  l'aide  des  outils 
dont  on  dispose.  Pour  un  passage  rapide,  les 
recouvrir  de  claies,  de  bottes  de  paille  ou  de 
foin. 

—  des  planches  armées  de  clous, 
des  herses,  etc.  Les  détacher  du  sol  avec 
des  pinces,  liaches  ou  masses,  puis  les  en- 
leviu'. 

—  des  réseaux  de  fil  de  fer.  Anachei 
ou  couper  les  pieux,  ou  bien  couper  les  fils 
avec  des  pinces,  cisailles  ou  haches. 

—  des  murs.  On  peut  les  détruire  avec 
les  outils  de  destruction,  tels  que  pioches, 
pics,  etc.  A  défaut  d'outils,  on  peut  les  ren- 
verser à  l'aide  d'une  forte  poutre  suspendue 
horizontalement  au-dessus  du  sol  à  une 
chèvre  improvisée. 

—  des  maisons  d'habitation.  Un  des 
procédés  les  plus  usités  à  la  guerre  consiste 
à  les  incendier,  après  y  avoir  répandu  du 
pétrole  ou  des  matières  intlaramables.  Tou- 
tefois, ce  mode  de  destruction  ne  peut  con- 
venir que  pour  des  maisons  ou  des  groupes 
de  maisons  isolées. 

—  des  ponts.  On  incendie  les  ponts  en 
Ijois  en  disposant  des  matières  inflammables 
sur  le  tablier.  Les  ponts  de  bateaux  peuvent 
aussi  être  incendiés,  ou  bien  ou  peut  les 
couler  en  chargeant  les  bateaux  de  piei'res, 
en  perçant  les  fonds  après  avoir  défait  les 
assemblages  du  tablier  ;  il  faut  couper  les 
cordages  d'ancre  au  moment  où  le  pont 
coule.  Les  ponts  suspendus  se  détruisent  en 
coupant  les  câbles  de  suspension  à  la  hache 
ou  à  la  tranche. 

—  des  lignes  télégraphiques.  On  dé- 
truit ou  on  emporte  les  appareils  de  trans- 
mission. On  abat  les  poteaux  à  la  hache  ou 
à  la  scie,  de  préférence  dans  les  courbes,  et 
on  coupe  les  fils  à  la  hache  ou  à  la  cisaille  ; 
on  brisé  les  isolateurs.  Si  les  lignes  sont  sou- 
terraines, on  les  recherche  au  moyen  d'une 
tranchée,  puis  on  coupe  les  fils  à  la  hache  de 
charpentier, 

—  du  matériel  de  guerre.  Pour  un 
canon,  enlever  ou  détruire  les  mécanismes 
de  culasse  ou  leurs  pièces  les  plus  impor- 
tantes ;  détruire  toutes  les  pièces  servant  au 
pointage,  tant  sur  la   pièce  que   sur  l'afl'ût. 

—  du  matériel  roulant.  Il  est,  le  plus 
souvent,  mutile  de  détruire  ce  matériel  ;  on 
se  contente  d'enlever  ou  de  détruire  les 
pièces  les  plus  délicates,  et  particulièrement 
celles  qui  sont  difficiles  à  remplacer  ou  d'un 
assemblage  difficile. 

—  des  routes.  En  remblai,  on  fait  des 
l'oupures  aux  points  les  plus  élevés.  En  dé- 


DESTRUCTION. 


249 


DESTRUCTION. 


blai,  faire  ébouler  les  talus  sur  la  route. 
A  flanc  de  coteau,  provoquer  des  éboule- 
ments  dans  les  talus,  tant  en  remblai  qu'en 
déblai. 

—  des  voies  ferrées.  Pour  une  (/es/î-«<:- 
tioii  méthodique,  on  démonte  la  voie  pièce 
par  pièce  et  on  évacue  le  matériel  sur  des 
wagons.  Si  ou  ne  peut  évacuer  ce  matériel, 
on  brûle  les  traverses  et  on  enterre  ou  on 
noie  les  rails.  On  peut  encore  mettre  des 
rails  hors  de  service  eu  les  chauffant  vers  le 
milieu,  les  extrémités  étant  appuyées;  sous 
l'action  de  la  chaleur  et  de  son  poids,  le  rail 
se  courbe  et  ne  peut  plus  être  employé.  Pour 
la  destruction  des  points  spéciaux,  on  opère 
aussi  par  le  démontage. 

S'il  s'agit  simplement  d'une  interruption 
rapide,  ou  déclisse  un  joint  et,  au  moyen  de 
pinces  ou  de  pioches,  on  déplace  légèrement 
les  deux  éléments  voisins  de  la  voie,  en  sens 
inverse  ;  le  déraillement  ne  peut  manquer 
ainsi  de  se  produire.  Dans  les  points  spé- 
ciaux, on  enlève  ou  on  brise  les  pièces  déli- 
cates, et  surtout  les  appareils  de  manœuvre 
de  changement  de  voie. 

Pour  opérer  les  destructions,  on  choisit  de 
piéférence  les  parties  de  la  voie  en  courbe, 
les  passages  sur  les  grands  remblais,  sur  les 
viaducs  et  dans  les  tunnels,  et  dans  les  tran- 
chées profondes. 

II.    DESTRUCTIONS    AVEC    EXPLOSIFS  ! 

—  des  abatis.  On  place  des  charges  de 
4  à  6  kilogr.  de  mélinite  sous  de  gros  troncs 
d'arbres  et  on  obtient  des  brèches  de  3  à 
4  mètres  par  rangée  d'abatis.  Les  charges 
sont  fixées,  concentrées,  à  l'extrémité  de 
perches  le  long  desquelles  se  développe  le 
bickford.  Si  on  éprouvait  trop  de  difficultés 
pour  la  mise  en  place  sous  le  tronc,  on  se 
contenterait  de  jeter  sur  les  abatis  les  charges 
préalablement  amon'ées  et  enflammées. 

—  des  barrières.  On  suspend  en  tra- 
vers de  la  porte,  ou  à  hauteur  de  la  barre 
de  fermeture  de  la  barrière,  un  chapelet  de 
pétards  de  mélinite  auquel  on  met  le  feu. 

—  des  chevaux  de  frise.  On  dispose 
le  long  du  corps  d'arbre  central,  et  sur  une 
longueur  de  4  mètres,  des  pétards  de  méli- 
nite aux({uels  on  met  le  feu. 

—  des  fraises.  On  place  un  chapelet  de 
pétards  de  mélinite  au-dessous  et  dans  l'angle 
formé  par  les  fraises  avec  le  talus  de  l'ou- 
vrage, puis  on  y  met  le  feu. 

—  des  grilles  en  fer.  portes.  Deux 
pétards,  bien  appliqués  à  chaque  point  d'at- 
lache  d'une  grille  en  fer,  suffisent  pour  la 
rompre.  La  même  charge  renverse  une  porte. 
S'il  s'agit  de  portes  il'habitations  ordinaires. 


il    est    avantageux    d'appliquer    la    charge 
contre  la  serrure  ou  les  gonds. 

—  des  palissades.  Placer  à  leurs  pieds 
une  cliarge  allongée  de  2  kilogr.  de  méli- 
nite par  mètre  courant.  Si  l'on  a  à  détruire 
de  grosses  palissades  défensives,  doubler  la 
charge. 

—  des  palanques.  11  faut  8  kilogr.  pai 
mètre  courant. 

—  des  réseaux  de  fil  de  fer.  La  des- 
truction avec  explosifs  n'est  pas  avanta- 
geuse. 

—  des  murs.  Pour  un  mur  ordinaire  de 
0™,oO  d'épaisseur,  il  faut  : 

En  charges  concentrées  au  pied  du  mur, 
sans  bourrage,  6'', 300  pour  obtenir  une  ou- 
verture de  l'",15,  qui  constitue  une  bonne- 
brèche  ;   avec  bourrage,  il  suffit  de  l'^.SOO. 

En  charges  allongées  (réparties  uniformé- 
ment sur  toute  la  longueur  à  détruire),  po- 
sées au  pied  du  mur  ou  suspendues  à  une 
certaine  hauteur,  2'', 500  par  mètre  courant. 
Ces  charges  allongées  s'obtiennent  en  fixant 
les  pétards  bout  à  bout,  avec  de  la  ficelle, 
le  long  d'une  baguette  ou  d'une  tringle. 

Si  le  mur  a  plus  de  0™,70  d'épaisseur,  il 
faut,  pour  ne  pas  employer  de  trop  fortes 
charges,  pratiquer,  à  1  mètre  environ  au- 
dessus  du  sol,  des  logements  ou  rainures 
devant  contenir  la  charge  définitive. 

—  des  maisons  d'habitation.  Avec  de 
la  mélinite,  on  détruit  les  trumeaux  et  les 
murs  de  refend  en  développant,  entre  les 
ouvertures,  des  chapelets  de  pétards  dont  la 
charge  par  mètre  courant  est  calculée  comme 
il  a  été  dit  pour  les  murs. 

Si  l'on  n'a  que  de  la  poudre,  on  pratique, 
dans  les  trumeaux  de  la  façade  et  des  murs 
de  refend,  des  pétards  auxquels  on  donne  le 
feu  simultanément.  Dans  le  cas  où  l'on  n'au- 
rait pas  le  temps  de  pratiquer  les  pétards, 
on  disposerait  des  barils  ou  des  caisses  de 
poudre  de  50  kilogr.  à  2  mètres  de  distance 
les  uns  des  autres,  le  long  des  murs  que  l'on 
veut  détruire,  puis  on  donnerait  le  feu  si- 
multanément. 

Lorsqu'on  emploie  la  poudre,  on  la  place 
dans  les  caves,  eu  ayant  soin  de  boucher  les 
ouvertures  et  de  charger  le  plancher.  Si  le 
bâtiment  n'a  pas  de  caves,  on  place  la  poudre 
au  rez-de-chaussée,  en  ayant  soin  de  charger 
le  plancher  de  l'étage  de  manière  à  assurer 
l'action  de  la  destruction  latérale. 

—  du  matériel  de  guerre.  Pour  dé- 
truire un  canon,  par  exemple,  on  place, 
dans  l'âme  de  la  pièce,  une  charge  de  5  pé- 
tards de  mélinite  à  laquelle  on  met  le  feu. 
Avec  7  ou  8  pétards,  on  peut  mettri'  hors 
de  service  une  pièce  quelconque. 

—  du  matériel  roulant.  Pour  une  lo- 


DESTRUCTION. 


220 


DESTRUCTION. 


COmotive,  il  convient  de  distinguer  le  cas 
où  l'on  aura  prescrit  la  mise  hors  de  service 
momentanée  et  celui  d'une  dégradation  plus 
grave. 

Dans  le  premier  cas,  il  suffit  de  briser 
quelques  tubes,  si  la  machine  est  froide  (ces 
tubes  se  présentent  quand  on  ouvre  la  porte 
d'avant  d'une  locomotive),  ou  mieux  encore 
la  bielle,  avec  une  charge  de  3  pétards. 
Cette  dernière  destruction  peut  se  faire  avec 
une  machine  chauffée.  On  peut  aussi  briser 
la  tringle  de  manœuvre,  la  vis  de  manœuvre 
de  l'injecteur,  avec  2  pétards. 

Dans  le  deuxième  cas,  briser  chaque  bielle 
au  moyen  de  4  pétards  placés  près  de  la  tête 
de  la  bielle  sur  la  barre  d'excentrique,  et 
briser  les  cylindres  avec  une  charge  de  5  pé- 
tards, bien  appliquée  en  un  point  de  leur 
surface. 

Pour  mettre  un  tender  hors  de  service, 
briser  les  caisses  à  eau  au  moyen  de  2  ou 
3  pétards  de  ciiaque  côté,  ou  la  vis  du 
robinet- vanne  d'alimentation. 

Pour  détruire  un  wagon,  placei-  3  pé- 
tards entre  la  boîte  à  graisse  et  l'étrier  main- 
tenant les  feuilles  de  ressort. 

Pour  briser  l'essieu  d'une  voiture  ordi- 
naire, il  faut  4  pétards. 

—  d'un  réservoir  d'eau.  La  détonation 
d'un  pétard,  suspendu  à  un  réservoir  à  l'aide 
d'une  ficelle,  suffit  pour  crever  la  tôle  au 
point  de  contact  du  pétard  ;  il  se  fait  un 
trou  de  0™,10  de  diamètre.  La  mise  hors  de 
service  est  plus  complète  si  on  brise  le  ro- 
binet-vanne. 11  suffit,  pour  l'atteindre,  de 
briser  d'abord  la  porte  d'accès  de  la  chambre 
placée  sous  la  cuve  où  il  se  trouve. 

—  des  lignes  télégraphiques.  Faire 
au  poteau  une  ceinture  avec  des  pétards 
bout  à  bout  ;  mettre  le  feu  à  l'un  d'eux  ;  le 
poteau  renversé,  briser  les  isolateurs  et 
couper  les  fils. 

—  des  ouvrages  de  fortification.  S'il 
s'agit  d'ouvrages  de  campagne,  on  détruit 
les  coffres  et  tambours  de  flanqueinent,  ain«i 
que  les  galeries  qui  y  aboutissent,  et  on  rase 
les  parapets  en  plaçant  à  l'aplomb  du  milieu 
de  la  plongée  une  série  de  fourneaux  sur- 
chargés, à  1  mètre  de  profou'ieur,  et  distants 
d'environ  4  mètres  les  uns  des  autres.  Ces 
fourneaux  doivent,  autant  que  possible,  jouer 
simultanément. 

Pour  démolir  les  ouvrages  de  fortification 
permanente,  on  renverse  les  murs  de  revête- 
ment par  des  fourneaux  placés  contre  le  pa- 
rement intérieur,  à  peu  près  au  tiers  de  la 
liauteur.  La  charge  en  est  calculée  comme 
lelle  du  fourneau  ordinaire,  qui  aurait  pour 
ligne  de  moindre  résistance  la  distance  du 
centre  des  poudres  au  parement  extérieur. 


On  détruit  d'abord  les  caponnières,  les  po- 
ternes, les  abris  voûtés  et  les  magasins  ; 
s'il  y  a  des  contrescarpes,  on  les  renverse 
sur  les  points  qui  pourraient  fournir  les 
moyens  d'accès  les  plus  faciles. 

—  des  routes.  Pour  interrompre  une 
route,  on  choisit  de  préférence  les  passages 
obligés,  boit  dans  une  partie  encaissée,  soit 
dans  une  portion  en  remblai  dont  les  alen- 
touis  sont  marécageux,  soit  dans  une  partie 
qui  couronne  un  escarpement  en  pays  acci- 
denté. Dans  ce  but,  on  établit  sur  la  lon- 
gueur de  la  brèche  à  produire  des  fourneaux 
de  3  mètres  environ  de  ligne  de  moindre  ré- 
sistance, dont  on  double  la  charge  théorique, 
et  qu'on  écarte  à  6  mètres  de  distance  les 
uns  des  autres.  Selon  la  longueur  de  la  route, 
on  les  établit  sur  une  ou  deux  files. 

Dans  le  cas  où  la  route  couronnerait  un 
escarpement,  ou  serait  portée  d'un  côté  par 
un  mur  de  soutènement,  on  placerait  les 
fourneaux  à  une  distance  de  4  mètres  de 
l'escarpement  ou  du  parement  du  mur.  Il  y 
a  toujours  avantage  à  donner  le  feu  à  tous 
les  fourneaux  à  la  fois  pour  obtenir  un  effet 
de  destruction  plus  complet. 

—  des  ponts  en  bois.  Un  pont  eu  bois 
se  détruit  en  brisant  ses  supports,  que  l'on 
considère  comme  des  arbres  (V.  Abalage  des 
arbres)  au  point  de  vue  des  charges  à  ob- 
tenir. Il  faut,  autant  que  possible,  mettre 
la  charge  de  mélinite  sous  l'eau,  car  celle-ci 
fait  bourrage,  et,  la  rupture  se  faisant  au- 
dessous  du  niveau  de  l'eau,  la  réparation  est 
plus  difficile.  On  peut  aussi  détruire  le  ta- 
blier, en  biisant  les  fermes  ou  poutres  qui  le 
supportent. 

On  peut  également  placer  de  la  dynamite 
sur  le  tablier,  dans  le  sens  de  la  longueur,  à 
raison  de  5  kilogr.  par  mètre  courant,  puis 
découvrir  les  formes  en  enlevant  une  portion 
du  tablier  et  en  appliquant  la  dynamite  le 
long  d'une  face  verticale  de  chacune  des 
pièces  de  charpente  ;  une  seule  amorce  suf- 
fira alors  pour  déterminer  la  rupture  suivant 
un  profil. 

—  des  ponts  en  maçonnerie.  On  dé- 
truit les  piles  au  moyen  d'une  file  de  four- 
neaux placés  dans  leur  axe,  et  dont  la  ligne 
de  moindre  résistance  est  la  demi-épaisseur 
de  la  pile.  Les  fourneaux  sont  surchargés  de 
manière  qu'en  les  espaçant  de  3  à  4  mètres 
leurs  entonnoirs  se  recroisent.  Les  chambres 
de  mine  de  ces  fourneaux  sont,  le  plus  sou- 
vent, ménagées  dés  la  construction  du  pont, 
sinon,  on  les  établit  à  l'aide  de  puits  verti- 
caux ou  de  rameaux. 

Avec  la  mélinite,  ou  place  des  ciiarges 
concentrées  sur  l'extrados.  Des  charges  de 
1.  G  et  15  kilogr.  produisent,  sur  des  voûtes 


DESTRUCTION. 


ii\ 


DETACHEMENT 


de  O^.aO,  0",60  et  0",90  d'épaisseur,  des 
ouvertures  égales  à  l'épaisseur  de  la  voûte. 
Pour  obtenir  une  coupure  continue,  on  peut, 
avec  bourrage,  espacer  les  charges  du  double 
de  l'épaisseur  de  la  voûte. 

—  des  ponts  métalliques.  Il  faut 
rompre  toutes  les  pièces  longitudinales  que 
le  protil  rencontre,  sans  s'occuper  des  pièces 
de  contreventement.  Le  profil  de  rupture 
doit  être  choisi  à  1  ou  2  mètres  du  support 
(culée  ou  pile),  car,  vers  les  extrémités  de  la 
portée,  les  épaisseurs  sont  généralement  plus 
faibles  et  le  placement  des  charges  est  plus 
facile. 

Pour  chaque  partie,  on  détermine  séparé- 
ment la  charge  qui  convient  à  l'épaisseur 
du  métal  d'après  les  données  ci-dessous  : 

Epaisseur   sans  les  ri- 
vets, en  millimètres.  10.  20.  30,  40,  oO. 

Nombre  de  files  »  fer. . .  1,    3,    4,    8,14. 

de  pétards .,  I  acier .  1,    4,    6,10,16. 

—  des  voies  ferrées.  C'est,  en  général, 
par  la  démolition  des  ouvrages  d'arts,  ponts, 
tunnels,  etc  ,  ou  par  le  bouleversement  des 
grands  remblais  qu'on  cherche  à  assurer 
l'interdiction  des  voies  ferrées. 

S'il  ne  s'agit  que  de  destructions  de  peu 
d'importance,  ruptures  de  rails,  d'aiguil- 
lages, de  plaques  tournantes,  etc.,  on  a  in- 
térêt à  employer  la  mélinite  ;  les  indications 
à  ce  sujet  seront  données  au  mot  rupture. 

Il  va  de  soi  qu'il  faut  répéter  cette  opéra- 
tion sur  plusieurs  points  de  la  voie,  et  sur- 
tout dans  les  positions  courbes,  pour  que 
l'interruption  ait  quelque  valeur. 

—  des  tunnels.  Pour  détruire  un 
tunnel,  on  établit  dans  chacun  des  piédroits, 
à  2  mètres  au  minimum  en  arrière  du  pa- 
rement, des  fourneaux  auxquels  on  arrive 
par  un  rameau  coudé  à  son  extrémité,  afin 
que  la  longueur  du  bourrage  soit  d'au  moins 
une  fois  et  demie  la  distance  au  parement. 

Chaque  fourneau  est  surchargé  de  ma- 
nière que  les  entonnoirs  de  deux  fourneaux 
voisins  se  recroisent.  Le  feu  est  mis  simul- 
tanément k  toutes  les  charges. 

La  destruction  volontaire  d'édifices, 
bâtiments,  ouvrages  militaires,  magasins, 
chantiers,  vaisseaux,  navires,  bateaux  à 
l'usage  de  l'armée,  est  punie  de  5  à  20  ans 
de  travaux  forcés,  ou,  en  cas  de  circon- 
stances atténuantes,  de  5  à  10  ans  de  réclu- 
sion ou  de  2  à  5  ans  d'emprisonnement 
(art.  252). 

La  destruction  en  présence  de 
l'ennemi  des  moyens  de  défense,  de  tout 
ou  partie  d'un  matériel  de  guerre,  des  ap- 
provisionnements en  armes,  vivres,  muni- 
tions, effets  de  campement,   d'équipement, 


d'habillement,  est  punie  de  mort  avec  dégra- 
dation militaire,  ou  de  5  à  20  ans  de  déten- 
tion, si  elle  a  eu  lieu  hors  de  la  présence  do 
l'ennemi  (art.  253). 

La  destruction  ou  le  bris  volontaire 
d'armes,  ou  d'elfets  appartenant  à  l'Etat,  est 
punie  de  2  à  5  ans  de  travaux  publics,  ou. 
en  cas  de  circonstances  atténuantes ,  de 
2  mois  à  5  ans  d'emprisonnement  (art.  234). 

La  destruction  de  registres,  minutes,  ou 
actes  originaux  de  l'autorité  militaire,  est 
punie  de  5  à  10  ans  de  réclusion,  ou,  en  cas 
de  circonstances  atténuantes,  d'un  empri- 
sonnement de  2  à  3  ans  (art.  253). 

DESUNI.  Cheval  qui  traîne  les  hanches, 
galope  faux  ou  sur  un  mauvais  pied. 

DÉTACHE.  Militaire  appartenant  à  un 
corps  de  troupe  ou  à  un  établissement,  et  qui 
est  provisoirement  employé  dans  un  autre 
corps  de  troupe  ou  autre  établissement,  ou 
qui  fait  partie  d'un  détachement. 

DÉTACHEMENT.  Troupe  qui  est 
séparée,  détachée  de  la  portion  principale  du 
corps  ou  de  l'établissement  auquel  elle  ap- 
partient. 

L'administration  des  détachements  est 
exercée  : 

1°  Dans  les  portions  de  régiment  com- 
posées de  6  compagnies,  au  moins,  par  un 
conseil  rP aitminislration  éventuel; 

2''  Dans  les  portions  de  corps  composées 
de  moins  de  6  compagnies,  par  l'officier 
commandant  ; 

3°  Dans  toute  fraction  de  compagnie,  par 
l'officier  ou  le  sous-officier  commandant. 

Au  point  de  vue  du  ser\ice  de  marche,  on 
considère  comme  détachement  tout  groupe  de 
6  hommes  et  au-dessus,  faisant  partie  d'un 
même  corps  ;  le  détachement  a  droit  alors  à 
la  solde  de  route  et  aux  prestations  ordi- 
naires en  nature,  mais  non  aux  frais  de 
route,  qui  ne  sont  alloués  qu'aux  isolés. 

En  campagne,  les  détachements  sont,  au- 
tant que  possible,  composés  de  fractions  con- 
stituées. Ils  peuvent  comprendre  des  troupes 
de  difl'érentes  armes.  Ils  sont  fournis  d'après 
un  tour  de  service  établi  dans  les  régiments 
d'une  brigade,  les  bataillons,  escadrons  ou 
batteries  d'un  régiment,  et  les  compagnies 
d'un  bataillon.  Le  général  désigne  l'officier 
qui  doit  prendre  le  commandement  du  déta- 
chement :  si  cette  désignation  n'a  pas  été 
faite,  le  détaciiement  est  commandé  par  l'of- 
ficier le  plus  élevé  en  grade  ;  à  grade  égal, 
par  le  plus  ancien. 

Les  commandants  de  détachement  ont  la 
même  autorité  que  les  chefs  de  corps  pour 
la  police,  la  discipline  et  le  .service  des 
troupes  sous  leurs  ordres.  Ils  sont  respon- 
sables du  bon  ordre  dans  les  marches,  bi- 


DETAIL. 


Mi 


DETTES. 


vuuacs  ou  cantouneuienls,  de  rétablissemenl 
•linsi  que  de  la  sûreté  de  la  troupe,  et,  jus- 
qu'à un  certain  point,  du  j'ésultat  des  com- 
bats qu'ils  peuvent  avoir  à  livrer  ou  à  sou- 
tenir. Ils  sont  autorisés  à  se  retrancher,  au 
besoin,  en  se  servant  de  tous  les  moyens  que 
les  localités  peuvent  leur  fournir. 

A  la  rentrée  d'un  détachement,  le  com- 
mandant rend  compte  au  général  si  le  dé- 
tachement comprend  des  troupes  de  plusieurs 
corps  ou  de  plusieurs  armes  et,  au  chef  de 
corps,  si  c'est  un  détachement  de  régiment. 

DÉTAIL.  Question,  affaire  secondaire, 
relative  au  commandement  ou  à  l'adminis- 
tration des  troupes. 

On  désigne  sous  le  nom  d'officier  île  ilél<iii, 
un  lieutenant  ou  sous-lieutenant  adjoint  au 
commandant  d'un  détachement  de  plusieuis 
compagnies,  sans  conseil  d'administration  , 
pour  l'aider  dans  les  différents  détails  de 
l'administration  et  pour  tenir  les  écritures. 

Le  lever  des  détails  d'un  terrain  s'opère 
généralement  par  abscisses  et  ordonnées,  par 
ilècomposilion  en.  triangles  ou  par  rayonne- 
ment. 

DÉTENTE.  L'appa)eil  de  délenle  se 
compose  d'un  ressorl-gàchelli'  portant  une 
tète  de  gâchette  qui  fait  saillie  dans  l'inté- 
rieur de  la  boîte  pour  maintenir  le  chien  à 
l'armé,  et  d'une  détente  (fui  permet  de  vain- 
Fier.  0(1. 


Teto  Sc^cj:^ 


cre  la  force  du  ressort  et  jiar  conséquent 
d'abaisser  la  tète  de  gâchette,  ce  qui  laisse 
le  chien  libre  de  se  porter  en  avant  pour 
faire  partir  le  coup  (//(/.  66). 

La  détente  se  termine  inférieureraent  par 
une  queue  recourbée  sur  laquelle  agit  le 
doigt  du  tireur. 

DÉTENTION.  Etat  d'une  personne 
privée  de  sa  liberté,  qui  est  retenue  en 
[irison. 

La  détention  préventive  est  celle  que 

l'accusé  subit  avant  son  jugement. 

Un  militaire  peut  être  en  détention,  soit 
par  suite  de  condamnation,  soit  par  suite 
d'une  peine  disciplinaire. 

DÉTENU.  Militaire  qui  subit  la  peine  de 
la  détention. 

L'officier  détenu  discijdinairement  a  droit 


à  la  solde  de  présence  pendant  toute  la  durée 
de  sa  punition. 

Les  officiers  et  les  sous-officiers  rengagés 
ou  commissionnés  reçoivent  la  solde  d'ab- 
sence pendant  le  temps  de  leur  détention 
préventive  ;  s'ils  sont  acquittés,  ils  sont  rap- 
pelés du  surplus  de  la  solde  de  présence  ; 
s'ils  sont  condamnés,  ils  continuent  à  tou- 
cher la  solde  d'absence  jusqu'à  l'expiration 
de  leur  peine,  à  moins  que  la  condamnation 
n'entraîne  la  perte  du  grade. 

Les  hommes  de  troupe  en  détention  n'ont 
droit  à  aucune  solde  ;  ils  emportent  les  effets 
indiqués  par  le  tableau  B,  annexé  au  Règle- 
ment du  16  novembre  1887. 

DÉTÉRIORATION.  Dégât,  dégradation. 

DÉTERMINER  une  ligne  de  bataille  ou 
un  alignement  consiste  à  placer  des  jalon- 
neurs  ou  des  ijiddes. 

DÉTERMINATION  du  relief  (V.  Ee- 
lief). 

DÉTONATEUR.  Capsule  de  fulminate  de 
mercure  destinée  à  faire  détoner  la  mélinite. 

DÉTONATION.  Action  de  faire  détoner 
ou  de  mettre  le  feu  à  une  charge  de  poudre 
ou  d'un  explosif  quelconque. 

DÉTOURNEMENT.  Le  détournement  ou 
la  dissipation  d'armes,  de  munitions,  effets 
ou  autres  objets  remis  pour  le  service,  est 
puni  de  6  mois  à  2  ans  de  piison  en  vertu 
de  l'article  245  du  Code  de  justice  mili- 
taire. 

DETTES  des  corps.  Les  Irop-perçus 
constatés  pai-  les  revues  générales  île  liquida- 
tion trimestrielles  sont  portés  en  déduction 
sur  le  premier  état  de  payement  de  la  solde 
courante. 

—  des  officiers.  Il  est  prescrit  aux 
officiels  de  ne  pas  se  livrer  à  des  dépenses 
qui  les  mettent  dans  le  cas  de  contracter  des 
dettes. 

Ceux  qui  font  des  dettes  sont  sévèremenl 
punis  ;  il  est  fait  meution  de  leur  incon- 
duite sous  ce  rapport  sur  les  feuillets  du 
personnel. 

S'ils  ne  tiennent  pas  compte  des  avertis- 
sements qui  leur  sont  donnés,  ils  sont  si- 
gnalés au  Ministre. 

Lorsque  des  officiers  font  des  dettes,  soiL 
pour  leur  nourriture,  soit  pour  leur  loge- 
ment, leur  tenue  ou  d'autres  fournitures 
relatives  à  leur  état,  une  retenue  de  I/o 
peut  être  exercée  sur  leur  solde  et  môme  h- 
chef  de  corps  peut  retenir  la  totalité  de  leur 
traitement,  moins  ce  qui  est  nécessaire  pour 
les  dépenses  courantes  et  indispensables. 

Lorsque  des  ofiiciers  ont  des  dettes  d'une 
autre  nature  que  celles  indiquées  ci-dessus, 
l'action  de  l'autorité  militaire  est  exclusive- 
ment disciplinaire. 


DE 


A] 


±13 


DIGUE. 


Les  actions,en  recouvrement  de  rrêaïui's 
-ont  du  ressort  des  magistrats  civils. 

Les  retenues  sur  la  solde  ont  lieu  de  plein 
droit  i[uand  elles  sont  ordonnées  par  le 
Ministre  de  la  guerre  ou  requises  en  vertu 
d'opposition  ou  de  saisies  judiciaires. 

Les  indemnités,  les  gratitications  et  le 
traitement  de  la  Légion  d'iionneur  ne  sont 
pas  passibles  de  retenues. 

Les  armes,  les  olievaux,  les  livres,  les 
instruments  d'études,  les  effets  d'Iiabillement 
et  d'équipement  réglementaires  ne  peuvent 
être  ni  saisis,  ni  vendus  au  profit  des  créan- 
ciers. 

—  des  hommes  de  troupe.  H  est  in- 
terdit aux  hommes  de  troupe  de  contracter 
des  dettes  et  les  créanciers  sont  sans  recours 
sur  leur  solde.  Toutefois,  ils  sont  punis  sé- 
vèrement et  les  gradés  peuvent  être  rétro- 
gradés  ou  cassés,  en  cas  de  récidive. 

DEUIL.  Les  officiers,  les  sous-officiers, 
les  caporaux  et  les  soldats  qui  sont  en  deuil 
de  famille  peuvent  porter  un  crêpe  noir  au 
Ijras  gauche. 

Le  deuil  militaire  se  porte  par  un  crêpe 
au  sabre  ou  à  l'épée. 

Tous  les  drapeaux  et  étendards  de  l'année 
prennent  le  deuil  à  la  mort  du  chef  de  l'Etat 
et  le  gardent  jusqu'à  l'entrée  en  fonction  de 
son  successeur. 

Le  drapeau  ou  étendard  d'un  corps  de 
troupe  prend  le  deuU  du  chef  de  corps  et  le 
garde  jusqu'à  ce  qu'il  soit  remplacé. 

Le  deuil  du  drapeau  consiste  en  un  crêpe 
noué  à  la  lance. 

Tous  les  officiers  portent,  pendant  im 
mois,  le  deuil  de  leur  chef  de  corps  (Service 
des  places,  art.  333  et  334). 

DEVANCEMENT  d'appel.  Le  devance- 
ment d'appel  jteut  avoir  lieu  à  partir  du 
moment  où  un  liomme  de  la  classe  est 
inscrit  par  le  conseil  de  revision  sur  la  liste 
de  reciutement  cantonal,  et  seulement  pour 
entrer  dans  la  marine  ou  dans  les  troupes 
«oloniales  (Art.  59  de  la  loi  du  15  juillet 
1889). 

DÉVIATION.  Action  par  laquelle  un 
corps   s'écarte  de   sa  direction  (V.  Dérua- 

Direction  vicieuse  que  prennent  certaines 
parties  du  corps  de  l'homme  ou  des  ani- 
maux. 

DEVIS.  Ktat  détaillé  des  allocations  d'é- 
toffes à  faire  pour  la  confection  d'un  effet 
d'habillement,  ou  des  travaux  à  exécuter 
pour  la  construction  d'un  bâtiment. 

DEVISES  militaires.  Sentence  ou  méta- 
phore souvent  employée,  et  depuis  la  plus 
haute  antiquité,  par  les  princes,  les  cheva- 


liers et  les  guerriers  qui  en  iiisi-rivaienl  fré- 
quemment sur  leurs  armes. 

DEVOIR  militaire.  Le  devoir  militaiic 
consiste  à  faire  tout  ce  que  prescrivent  les 
lois  et  règlements  militaires,  à  le  faire  non- 
seulement  littéralement  et  sans  murmure, 
mais  avec  intelligence  et  dévouement.  C'est 
en  raison  de  l'importance  de  chaque  grade 
que  s'accroît  la  responsabilité  et,  par  suite, 
l'étendue  du  devoir  envers  ses  supérieurs, 
envers  ses  égaux,  envers  ses  inférieurs,  en- 
vers l'Etat,  envers  ses  concitoyens.  Le  devoir 
doit  être  accompli  bien  plus  par  conscience 
que  par  crainte  des  jinnitions  ou  par  espoir 
des  récompenses. 

Les  devoirs  généraux  ou  fonctions 
inhérentes  aux  différents  grades  sont  indi- 
qués dans  les  Règlements  sur  le  service  inté- 
rieur des  différentes  armes. 

DIABLE  ou  TRIQDEBALLE.  Train 
monté  sur  deux  roues  élevées,  au-dessous 
duquel  on  suspend  les  fortes  pièces  de  bois 
ou  les  canons  à  transporter  à  l'intérieur  des 
places. 

DIAGRAMME.  Figure  ou  construction 
quelconque  qui  seit  à  faire  comprendre  une 
chose,  à  faciliter  une  démonstration  {V.  Gra- 
phique). 

DIANE.  Batlerie  ou  sonnerie  qui  s'exé- 
cute au  point  du  jour  pour  marquer  le  réveil 
des  troupes. 

DICTATEUR.  Général  romain  dictant, 
du  haut  du  prétoire,  des  ordres  absolus. 

Ce  pouvoir  souverain,  qui  n'était  accordé 
à  un  homme  que  dans  des  circonstances 
graves,  ne  pouvait  durer  que  6  mois. 

DICTIONNAIRE  militaire.  Recueil 
des  mots  ayant  une  signification  ou  un  sens 
mibtaire  et  classés  par  ordre  alphabétique. 

DIETE.  L'un  des  régimes  alimentaires 
des  hôpitaux  militaires  ;  il  comporte  trois 
degrés  composés,  au  repas  du  matin  ou  du 
soir,  de  la  manière  suivante  :  diète  avec 
aliments,  deux  aliments  du  tarif;  diète 
lactée,  1  litre  de  lait;  diète  absolue. 
néant, 

DIEUX  de  la  guerre.  Divinités  que  les 
peuples  anciens  invoquaient  avant  de  s'en- 
gager dans  une  iruerre  ou  dans  les  combats, 
afin  de  se  rendre  le  sort  favorable.  Mars  était 
le  dieu  de  la  guerre  chez  les  Romains,  les 
Gaulois  et  les  Scj-thes  et  Teutatès  chez  les 
Celtes. 

DIGNITAIRE.  Oui  occupe  un  rang  élevé, 
une  dignité,  dans  l'armée  ou  la  Légion  d'hon- 
neur. 

DIGUE.  Ou  appelle  digues  défensives 
celles  qui,  dans  les  places  fortes,  sont  desti- 
nées à  contenir  les  inondations  artificielles 
et  sont  précédées  d'un  fossé  rempli  d'eau. 


DILOCHIE. 


DIRECTION. 


l'our  organiser  défensivement  les  digues 
ordinaires  et  levées  de  terre,  il  sufllt  de 
tailler,  pour  permettre  le  tir,  une  banquette 
àl™,''20  ou  à  1™,30  au-dessous  du  sommet, 
en  maintenant  le  talus  intérieur  aussi  raide 
que  possible  ;  l'obstacle  est  constitué  par  des 
libatis  naturels  ou  artificiels. 

DILOCHIE  ou  DILOQUIE.  Moitié  de  la 
létrarchie  grecque,  comprenant  2  files  à'ho- 
plites  sur  16  de  profondeur. 

DIMACHÈRE  ou  DIMAQDE.  Guerrier 
qui  combat  de  deux  nianièies;  gladiateur 
tenant  une  épée  d'une  main  et  un  poignard 
de  l'autre. 

DIMANCHE.  Jour  consacré  au  repos 
dans  l'armée  française. 

Il  est  recommandé  aux  cbefs  de  corps  de 
laisser  les  hommes  de  troupe  libres  de  .sortir 
du  quartier,  dès  le  matin,  pendant  cette 
journée. 

DIMENSIONS.  Les  dimensions  des  effets 
ou  objets  de  toute  nature  qui  en  comportent 
sont  prévues  et  indiquées  minutieusement 
dans  les  descriptions  d'uniforme  et  les  tables 
de  construction  du  matériel. 

DIMINUTION.  Somme  à  retranclier 
d'une  feuille  de  jwH,  d'un  état  de  solde, 
d'une  revue  de  liquidation,  pour  compenser 
le  trop-perçu,  pour  rectifier  une  erreur. 

DIOGMIT.£.  Corps  de  troupes  légères  em- 
ployé, sous  l'empire  romain,  pour  maintenir 
l'ordre  et  s'opposer  aux  incursions  sur  les 
frontières. 

DIPHALANGARCHIE.  Réunion  de  deux 
petites  phalanges  grecques,  comprenant  la 
moitié  d'une  armée. 

DIPLOME.  Titre  qu'un  corps,  une  fa- 
culté délivre  aux  personnes  qui  satisfont  à 
certaines  épreuves  ;  tels  sont  :  les  diplômes 
de  bacheliers,  de  licenciés,  de  docteurs,  etc. 

Dans  l'armée  française,  les  maîtres  maré- 
chaux ferrants  sont  pourvus  d'un  diplôme 
qui  leur  est  délivré  par  l'Ecole  de  marécha- 
lerie  de  Saumnr. 

DIRECTEUR.  Celui  qui  dirige,  qui  ad- 
ministre. 

11  en  existe  un  à  la  tète  de  chaque  direc- 
tion de  l'administration  centrale  du  Minis- 
tère de  la  guerre,  du  grade  de  colonel  ou  de 
général  ;  il  en  existe  également  un  à  la  tète 
de  chacune  des  directions  territoriales  de  Var- 
tillerie,  du  génie,  de  l'intendance,  du  service  de 
santé,  des  poudres  et  salpêtres.  Ces  directeurs 
ont  le  grade  de  colonel  ou  de  général  de  bri- 
gade, ou  assimilé  ;  exceptionnellement, 
l'emploi  de  directeur  peut  être  rempli  par 
un  lieutenant-colonel  ou  assimilé. 

—  de  la  manœuvre.  Officier  qui  dirige 
et  juge  les  résultats  d'une  manœuvre  de 
deux  troupes  opposées  l'une  à  l'autre.  11  va 


de  soi  que  cet  officier  doit  être  d'un  grade 
supérieur  à  celui  des  deux  commandants  des 
troupes,  ou  tout  au  moins  plus  ancien,  s'il 
est  du  même  grade  que  ces  derniers. 

DIRECTION.  Action  de  diriger. 

Partie  de  l'administration  publique  ou 
circonscription  territoriale  confiée  à  un  direc- 
teur. 

Les  directions  du  Ministère  de  la  guerre 
sont  au  nombre  de  huit,  savoir  :  i°  Infan- 
terie; 2°  Cavalerie;  Z°  Artillerie  ;  i°  Génie  ; 
5°  Services  administratifs  ;  6°  Poudres  et  Sal- 
pêtres ;  1°  Service  de  santé  ;  et  enfin,  8"  la 
Direction  du  Contrôle. 

Les  directions  territoriales  de  l'artillerie 
sont  au  nombre  de  31  ;  celles  du  génie,  au 
nombre  de  31  ;  celles  des  services  adminis- 
tratifs et  de  santé,  au  nombre  de  22  pour 
chaque  service,  savoir  :  1  par  corps  d'armée 
à  l'intérieur,  1  par  division  en  Algérie,  et  1 
en  Tunisie. 

—  des  chemins  de  fer  de  campagne. 

Elle  a  pour  mission  de  diriger  tous  les  trans- 
ports par  chemin  de  fer  entre  les  stations  de 
transition  et  l'armée,  au  delà  de  la  base 
d'opérations. 

Elle  se  compose  d'un  général  ou  d'un  co- 
lonel directeur  militaire,  et  d'un  ingénieur 
en  chef,  directeur  technique. 

Le  directeur  militaire  a  voix  prépondé- 
rante et  a  sous  ses  ordres  :  1  officier  supé- 
rieur de  l'artillerie  ;  1  officier  supérieur  du 
génie,  commandant  les  troupes  spéciales  de 
chemins  de  fer  ;  1  fonctionnaire  de  l'inten- 
dance ;  un  personnel  technique  et  militaire, 
dont  la  composition  est  fixée  par  décret. 

—  des  ballons.  L'importance  que  pré- 
sente, au  point  de  vue  militaire,  la  direction 
des  ballons,  est  évidente,  et,  dès  l'année 
même  de  la  découverte  des  aérostats  (1793), 
on  a  cherché  la  solution  du  problème.  Pen- 
dant longtemps,  on  a  procédé  un  peu  au 
hasard  ;  mais,  peu  à  peu,  des  expériences 
méthodiques  et  scientifiques  ont  donné  des 
résultats  qui  ont  fait  avancer  sensiblement 
la  question. 

Une  première  méthode  consiste  à  chercher 
à  se  diriger  à  l'aide  d'une  puissante  machine 
motrice  ;  c'est  celle  qui  a  été  le  plus  généra- 
lement suivie.;  mais,  jusqu'en  1850,  les 
essais  ne  firent  pas  avancer  la  question,  qui 
ne  fut  réellement  étudiée  que  par  le  général 
.  Mcusnier,  en  1784. 

Les  premiers  résultats  pratiques  résultent 
des  expériences  de  M.  Giffard  en  1852,  qui 
donna  au  navire  aérien  une  forme  allongée 
et  chercha  à  le  faire  marcher  à  l'aide  d'un 
moteur  à  vapeur. 

Les  frères  Tissandier  firent  entrer  la  ques- 
tion dans  une  phase  nouvelle  en  1881,  en 


DIRECtriVE. 


iio 


DISPARU. 


clierchant  à  appliquer  rélectricité  à  la  pro- 
pulsion des  aérostats. 

Mais  il  appartenait  surtout  aux  capitaines 
Renard  et  Krebs,  de  notre  établissement 
d' aérostation  militaire  de  Chalais-Meudon , 
de  perfectionner  les  divers  éléments  ou  paf- 
ties  des  ballons,  de  manière  à  leur  donner  la 
forme,  les  dimensions,  le  poids  le  plus  ratio- 
nel  et  le  plus  pratique,  et  surtout  de  diriger 
réellement  un  aérostat  au  moyen  d'une  ma- 
chine dynamo-électrique,  dont  le  générateur 
d'électricité  était  formé  par  une  pile  et  d'un 
ballonnet  compensateur  d'une  puissance  et 
d'une  légèreté  exceptionnelles. 

A  l'aide  de  cette  machine  actionnant  une 
hélice,  ou  put,  à  diverses  reprises,  faire 
revenir  le  ballon  en  forme  de  cigare  à  son 
point  de  départ,  après  avoir  évolué  dans 
l'air  comme  un  navire  dans  l'eau. 

Il  est  vrai  que  le  temps  était  favorable  et 
que  la  vitesse  du  vent  ne  dépassait  pas  8  ki- 
lomètres à  l'heure. 

Le  commandant  Renard  s'occupe  de  per- 
fectionner son  œuvre  et  de  réaliser  les  pro- 
grés qui  sont  encore  nécessaires  pour  que  la 
question  soit  parfaitement  résolue. 

Dès  l'origine  des  ballons,  on  a  également 
cherché  à  se  servir  des  courants  pour  se  diri- 
ger dans  l'atmosphère,  mais  pendant  long- 
temps on  n'a  fait  que  des  essais  sommaires 
et  peu  étudiés. 

D'ailleurs ,  les  expériences  méthodiques 
faites  dans  ces  dernières  années  ont  prouvé 
que  l'utilisation  des  courants  ne  peut  être 
mise  à  profit  que  dans  des  cas  particuliers, 
car  elle  dépend  des  conditions  atmosphéri- 
ques; elle  ne  permet,  en  outre,  la  direction 
que  dans  deux  sens  déterminés,  qui  peuvent 
n'être  pas  ceux  dont  on  a  besoin,  tandis  que 
la  véritable  navigation  aérienne,  surtout 
militaire,  exige  que  l'on  puisse  se  diriger  à 
volonté  dans  tous  les  sens. 

—  de  la  télégraphie  militaire.  En 
temps  de  guerre,  il  en  existe  une  par  armée 
ou  par  corps  d'armée  opérant  seul.  Elle  a 
pour  mission  de  prescrire,  d'après  les  ordres 
qu'elle  reçoit  du  chef  d'état-major  général, 
la  construction  des  lignes  et  l'établissement 
des  postes  télégraphiques,  de  surveiller  la 
prompte  installation  des  communications 
électriques,  de  répartir  le  personnel  et  le 
matériel  suivant  les  nécessités  et  les  circon- 
stances. 

DIRECTIVE.  Mot  (MU ployé  surtout  par 
les  Allemands  pour  indiquer  les  traits  prin- 
cipaux d'une  opération  militaire,  les  règles 
générales  pour  la  dirigiM'. 

DIRECTRICE  d'embrasure.  Ligne 
droite  imaginaire.qui  est  censée  passé  par  le 
milieu  d'une  embrasure  et  qui  sert  à  tracer 


celle-ci  et  à  indiquer  la  direction  qu'elle  doit 
battre. 

DISCIPLINAIRE.  Qui  tient  à  la  disci- 
pline. 

Militaire  qui  fait  partie  d'une  compagnie 
de  discipline. 

Ces  compagnies  sont  au  nombre  de  quatre  ; 
et  sont  stationnées  en  Algérie  ou  en  Tunisie. 

Elles  sont  destinées  à  recevoir  les  soldats 
qui,  sans  avoir  commis  des  délits  justiciables 
des  conseils  de  guerre,  se  montrent  dans  leur 
corps,  par  leur  mauvaise  conduite,  d'un  dé- 
plorable exemple  pour  la  discipline. 

A  cet  effet,  ces  hommes  sont  traduits 
devant  un  conseil  de  discipline,  et  le  général 
de  division  prononce,  s'il  y  a  lieu,  et  sur 
l'avis  motivé  de  ce  conseil,  leur  incorpora- 
tion dans  une  compagnie  de  discipline. 

La  4^  compagnie  a  une  section  spéciale 
pour  les  hommes  qui  se  sont  mutilés  volon- 
tairement dans  le  but  de  se  soustraire  au 
service  militaire. 

Il  existe,  en  outre,  dans  chaque  compa- 
gnie, une  section  de  pionniers  pour  recevoir 
les  disciplinaires  incorrigibles. 

DISCIPLINE.  Soumission  passive  aux 
règlements  et  autorités  militaires,  obéissance 
prompte  et  littérale  à  tous  les  ordres  donnés 
par  les  supérieurs,  ou  à  grade  égal,  par  le 
plus  ancien. 

Mais,  si  l'intérêt  du  service  demande  que 
la  discipline  soit  ferme,  il  veut  en  même 
temps  qu'elle  soit  paternelle. 

Le  meilleur  moyen  d'obtenir  une  bonne 
discipline,  c'est  que  chacun  connaisse  ses 
devoirs,  les  remplisse  et  sache  les  faire  rem- 
plir, sans  brusquerie  comme  sans  faiblesse. 

Sans  la  discipline,  l'armée  ne  pourrait 
exister. 

DISLOCATION.  Séparation  de  diverses 
troupes  formant  une  armée,  après  une  cam- 
pagne ou  un  rassemblement. 

DISPARITION.  Action  de  disparaître 
d'un  corps  de  troupe  en  temps  de  guerre. 

La  disparition  est  constatée  par  un  acte, 
qui  peut  être  délivré  aux  familles  des  inté- 
ressés. 

Il  est  fait  mention  de  la  disparition  sur  le 
registre  malriculr  du  corps. 

Les  hommes  qui  ont  été  l'objet  d'actes  de 
disparition  réguliers  peuvent  être  rayés  ; 
quant  à  ceux  sur  le  sort  desquels  on  n'a 
aucun  renseignement  et  qui  sont  présumés 
décédés,  ils  sont  considérés  connne  étant  en 
état  d'nbsrnci'  illègdh'. 

DISPARU.  Militaire  qui  a  cessé  de  pa- 
raître dans  un  corps  de  troupe. 

Un  état  des  hommes  tués,  blessés  ou  dis- 
parus, doit  être  transmis  au  Ministre  après 
chaque  affaire. 

15 


DISPENSAIRE. 


226 


DISQUE. 


DISPENSAIRE.  Cudex  ou  foiiuulairo  de 
mOdi'ciiie. 

DISPENSE.  Exemption  de  la  règle  com- 
mune coiKeniaut  le  service  militaire,  et  qui 
réduit  à  1  an  au  lieu  de  3  ans  la  duiêe  du 
service  actif. 

Les  cas  de  dispenses  du  service  militaire 
sont  prévus  par  les  articles  21,  22,  23  et 
50  de  la  loi  du  15  juillet  1889,  sur  le 
recrutevicnt  de  Varmèe. 

DISPENSE.  Homme  qui  bénéficie  d'une 
dispense  du  service  actif  dans  l'armée,  en 
temps  de  paix. 

En  cas  de  guerre,  les  dispensés  sont  ap- 
pelés et  marchent  avec  les  hommes  de  leur 
classe. 

DISPERSION  des  projectiles.  Direc- 
tions un  peu  différentes  de  celle  du  but  que 
les  projectiles  suivent  dans  le  tir  et  qui  in- 
fluent sur  le  point  de  chute  de  ces  derniers 
(V.  Ecarts). 

DISPONIEILITÉ.  Position  spéciale  dans 
laquelle  sont  placés  les  officiers  généraux 
ou  assimilés,  en  activité,  qui  n'ont  provisoi- 
rement pas  d'emploi,  mais  qui  peuvent  en 
recevoir  un  à  chaque  instant  et  conservent 
en  attendant  leur  grade  et  un  certain  traite- 
ment. 

Position  des  hommes  qui  sont  renvoyés 
dans  leurs  foyers  avant  d'avoir  accompli 
3  ans  de  sei-vice  actif,  jusqu'au  moment  où 
ils  sont  versés  dans  la  réserve  de  l'armée 
active. 

Ce  sont,  en  général,  les  dispensés  de  toutes 
les  catégories. 

DISPONIELE.  Homme  apte  à  prendre 
les  armes,  sur  lequel  on  peut  compter  pour 
marcher. 

Homme  qui  fait  partie  de  la  disponibilité. 

En  temps  de  guerre,  ds  rejoignent  lés 
corjis  ou  services  auxquels  ils  sont  affectés. 

DISPOSITIF.  Partage  d'une  troupe  en 
fractions  ayant  i-liacune  un  rôle  particulier  à 
remplir  pour  concourir  au  même  but. 

Chambres  de  mine  qui  doivent  servir  à 
mettre  hors  de  service  les  principaux  ou- 
vrages d'art  d'une  voie  ferrée,  d'une  route 
ou  d'un  fleuve;  ponts,  viaducs,  tunnels,  etc. 

Ces  dispositifs  peuvent  être  permanents, 
c'est-à-dire  établis  dès  le  temps  de  paix,  et 
ils  consistent  alors  en  chambres  pratiquées 
dans  l'intérieur  des  maçonneries  (piles  et 
culées)  pour  les  ponts  et  viaducs,  et  au- 
dessus  de  la  voûte  ou  derrière  les  piédroits 
pour  les  tunnels  ;  on  accède  aux  chambres 
par  des  puits  verticaux. 

Ils  peuvent  également  être  improvisés  et 
on  se  borne  alors  à  détruire  une  pile,  une 
culée,  une  arche,  suivant  les  circonstances 
locales  et  les  ressouices  dont  on  disi>ose. 


Dans  ce  cas,  les  explosifs  brisants  doivent 
être  préféiés  à  la  poudre. 

DISPOSITION.  Préparatifs  d'un  plan  de 
campagne,  arrangement  tactique,  placement 
ou  formation  tactique,  mesures  prises  pour 
organiser  ou  disperser  des  troupes  suivant 
certaines  règles,  instructions  données  pour 
agir. 

—  (hommes  à  la).  Cette  catégorie  com- 
prenait sous  l'empire  de  la  loi  du  27  juillet 
1872,  tous  les  hommes  non  instiuits,  mais 
reconnus  aptes  au  service  militaire  jusqu'à 
leur  passage  dans  la  réserve  de  l'armée 
active,  tels  étaient,  par  exemple,  les  dis- 
pensés, les  hommes  en  sursis  d'appel,  etc . 

La  loi  de  1889,  appelant  sous  les  dra- 
peaux, pour  une  année  au  moins,  tous  les 
hommes  aptes  au  service  militaire,  il  n'existe 
plus  d'iiommes  à  la  disposition  que  ceux  des 
classes  de  1887  et  de  1888,  jus(ju'à  l'époque 
du  passage  de  ces  deux  classes  dans  la  ré- 
serve. 

DISPOSITIONS  intérieures  des  ou- 
vrages. Les  divers  ourrnges  de  campagne 
ne  peuvent  remplir  complètement  leur  but 
qu'au  moyen  de  dispositions  particulières 
permettant  le  tir  de  l'artillerie  {embrasures , 
barbettes)  ou  celui  de  l'infanterie  {créneaux, 
bonnettes).  H  y  a  lieu  également  de  prendre 
des  dispositions  pour  augmenter  la  valeur  du 
couvert  {traverses,  pare-éclats,  parados,  tran- 
chées de  revers),  ou  pour  assurer  la  sécurité 
des  défenseurs  au  repos  {abris  blindés)  ou  la 
circulation  dans  l'ouvrage  {tranchées  de  com- 
munication). Enfin,  pour  que  les  ouvrages 
soient  praticables  en  tout  temps,  on  doit 
prendre  également  des  dispositions  pour  l'é- 
coulement des  eaux  tombant  dans  l'intérieur 
de  l'ouvrage  ;  on  construit  à  cet  effet,  sur 
tous  les  points  bas,  des  puisards,  ou  bien  on 
ménage  des  caniveaux  à  travers  le  parapet, 
(jui  amèneront  les  eaux  dans  le  fossé. 

11  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que,  en 
principe,  l'artillerie  doit  être  bannie  de  l'in- 
térieur des  ouvrages  poui  être  phicée  en  ar- 
rière ou  dans  les  intervalles.  Dans  ce  cas, 
on  la  protège,  autant  que  possible,  par  des 
épauleme7its  isolés,  laissant  entre  euv  des  in- 
tervalles de  15  à  20  mètres  pour  l'offensive  ; 
les  épaulements  seront  en  nombre  suffisant 
pour  permettre  le  déplacement  des  pièces  sur 
lesquelles  l'ennemi  exécuterait  un  feu  réglé 
et  dangereux. 

DISPUTER.  Action  de  contester  pai'  les 
armes  à  l'ennemi  le  succès  d'un  combat, 
d'un  passade. 

DISQUE.  Plaque  de  métal  circulaire  ser- 
vant a  orner  la  hampe  des  aigles  romaines . 

Par   extension,   le  mot  s'applique  à  cer- 


^1 


DISSIPATION 


m 


DIVISION. 


tains  boucliers   ronds    qui   furent    quelque 
temps  eu  usajre  dans  la  milice  romaine. 

Appareil  circulaire  servant  de  xùinal  sur 
les  voies  ferrées  et  pouvant  tourner  autour 
d'un  axe  vertical  pour  prendre  deux  posi- 
tions :  l'une,  parallèle  à  la  voie,  indique 
que  celle-ci  est  libre  ;  l'autre,  perpendicu- 
laire à  la  voie,  présente  au  train  une  face 
rouge  le  jour  et  un  feu  rouge  la  nuit,  pour 
rndiquer  que  le  train  doit  s'arrêter. 

Dans  les  casemates  cuirassées  en  fer,  Vem- 
bi'osure  est  fermée  par  un  disque  de  2  mètres 
ennron  de  diamètre,  pesant  4,000  kilogr. 
11  est  percé  de  deux  ouvertures  symétriques  ; 
en  tournant  le  disque  de  90",  ou  amène  sous 
la  plongée  l'ouverture  qui  se  trouvait  en 
haut. 

DISSIPATION.  La  dissipation  ou  le  dé- 
tournement d'armes,  de  munitions,  effets  ou 
autres  objets  remis  pour  le  service,  est  puai 
de  0  mois  ;i  2  ans  de  prison. 

DISSOLUTION  d'un  corps  de  troupe 
Un  corps  de  troupe  est  dissous  d'après  les 
instructions  spéciales  du  Ministre,  par  un 
officier  général  assisté  d'un  fonctionnaire  de 
l'intendance  chargé  de  rapporter  au  procès- 
cerhal  toutes  les  opérations  de  la  dissolu- 
tion. 

Cet  acte  est  transcrit  sur  le  registre  des 
délibérations  du  conseil  d'administration. 

Une  copie  est  adressée  au  Ministre,  une 
autre  est  adressée  aux  archives  du  corps. 

Les  fonctionnaires  de  l'intendance  con- 
statent l'entière  et  complète  reddition  des 
comptes  du  corps  dissous. 

Cette  constatation  donne  lieu  à  l'établis- 
sement d'un  procès-verbal  qui  est  également 
transcrit  au  registre  des  délibérations. 

Une  copie  de  cet  acte  est  adressée  au  Mi- 
nistre.      , 

DISTANCE.  Espace  entre  deux  troupes 
ou  fractions  de  troupe  en  colonne,  ou  entre 
les  rangs  d'une  même  troupe,  soit  en  ligne 
déployée,  soit  en  colonne,  soit  eu  formation 
de  combat,  compté  dans  le  sens  de  la  profon- 
deur, 

La  distance  entre  les  rangs  d'une  même 
troupe  est  mesurée  de  la  poitrine  de  l'homme 
du  deuxième  rang  au  dos  ou  au  havresac 
de  son  chef  de  ille. 

La  distance  entre  deux  fractions  de  troupe 
en  colonne  est  mesurée  guide  à  guide. 

Entre  deux  troupes  en  colonne  l'une  der- 
rière l'autre,  comprenant  chacune  jilusieurs 
fractions,  la  distance  est  mesurée  du  guide 
de  queue  de  la  troupe  ([ui  est  eu  avant  au 
guide  de  tète  de  celle  qui  est  eu  arrière. 

Dans  le  combat  offensif,  la  distance  des 
échelons  est  déterminée  par  la  nécessité  de 
soustraire,  autant  que  possible,  aux  effets  du 


feu,  les  forces  obligées  à  se  mouvoir  à  décou- 
vert ;  ces  distances  doivent  aller  en  dimi- 
nuant à  mesure  qu'on  se  rapproche  de 
l'ennemi,  puisque  chaque  échelon  doit  être 
eu  mesure  d'arriver  en  temps  utile  au 
secours  de  l'échelon  plus  avancé,  en  cas 
d'offensive  de  l'ennemi. 

Dans  le  combat  défensif,  la  distance  entre 
les  échelons  doit  être  notablement  moindre 
que  dans  l'offensive,  et  le  règlement  indique 
le  chiffre  de  500  mètres  pour  la  profondeur 
totale  occupée  depuis  la  chaîne  jusqu'aux 
réserves. 

—  de  tir.  Distance  à  laquelle  se  trouve 
le  but  à  atti'iudre. 

DISTINCTIF.  Galon,  ornement,  signe 
servant  à  distinguer  les  grades,  armes, 
bataillons,  etc. 

DISTINCTION.  Action  de  distinguer, 
de  reconnaître  les  signes  qui  différencient  ; 
mais  se  dit  surtout  des  décorations. 

DISTRIBUTIONS.  Toutes  les  denrées 
délivrées  aux  liommes  et  aux  chevaux  sont, 
avant  d'être  délivrées  aux  parties  prenantes, 
reconnues,  sous  le  rapport  de  la  qualité  et  du 
poids,  par  un  officier  de  distribution  désigné 
a  cet  effet. 

Le  Règlement  du  28  décembre  1883  in- 
dique les  formalités  à  rempUr  pour  l'examen, 
l'acceptation  ou  le  refus  des  denrées  (Infan- 
terie, art.  377  à  388  ;  Cavalerie,  art.  371 
à  380;  Artillerie,  art.  396  à  404). 

Ces  distributions  sont  faites  par  l'admi- 
nistration ou  par  les  entrepreneurs,  sur  la 
production  de  bons. 

Les  distributious  de  literie,  de  paille  de 
couchage,  d'armes,  de  munitions,  d'effets 
d' habillement  et  de  campement,  d'objets  de 
casernement,  etc.,  ont  lieu  également  sur  la 
production  de  bons  ou  d'états  de  demande 
établis  suivant  les  règles  spéciales  à  chacun 
de  ces  services. 

DIVERSION.  Opération  faite  pour  donner 
le  change  à  l'ennemi  et  consistant  à  diriger 
des  troui>es  sur  un  point  où  l'ennemi  n'est 
pas  en  forces,  alin  de  l'obliger  à  y  en  en- 
voyer et  à  dégarnir  ainsi  une  autre  position 
où  il  sera  facile  de  le  battre. 

DIVISION,  Première  unité  stratégique 
d'un  corps  d'arrdée. 

La  division  d'infanterie  se  compose  de 
2  brigades,  sous  les  ordres  d'un  général  de 
division  ;  elle  comprend  également  de  Tartil- 
lerie,  du  génie,  du  train  des  équipages  et 
autres  services  accessoires  nécessaires  pour 
son  fonctionnement,  indépendant  au  besoin. 

La  division  de  cavalerie  se  compose 
de  3  brigades  :  une  de  cuiiassiers,  une  de 
diagons.  une  de  cavalerie  légère  et  un  groupe 
de  3   batteries  d'artillerie  •.  elle  comitreud 


DIVISIONNAIRE 


228 


DONATION. 


également  des  services  administratifs  et  une 
ambulance. 

—  administrative.  Circonscription  ter- 
ritoriale dont  l'administration  ressort  à  un 
même  chef  militaire  ou  fonctionnaire. 

La  division  administrative  de  !'='■  or.lre 
est  la  région  de  corps  d'armée,  qui  se  subdi- 
vise en  8  subdivisions  de  région. 

Les  divisions  administratives  de  l'artillerie 
sont  les  directions  qui  se  subdivisent  en  ar- 
rondissements ;  celles  du  génie  sont  égale- 
ment les  directions  qui  se  subdivisent  en 
ckefferies  ;  celles  de  l'intendance  sont  les  ré- 
gions de  corps  d'armée  qui  se  subdivisent  en 
arrondissenic7its  administratifs. 

DIVISIONNAIRE.  Qui  appartient  à  une 
division,  en  fait  partie  :  artillerie  division- 
naire. 

DIXAINIER.  Espèce  de  caporal  dans  les 
troupes  du  moyen  âge. 

DOCKS.  Etablissements  comprenant  des 
bassins,  des  quais,  de  vastes  bangars  et  ma- 
gasins destinés  à  loger  toutes  sortes  de  pro- 
duits et  pourvus  de  tous  les  ajjpareils 
mécaniques  pouvant  ai^tiver  et  faciliter  la 
réception,  le  pesage,  l'arrimage  et  la  réex- 
pédition des  marchandises. 

DOCTEUR.  Grade  le  plus  élevé  d'une 
faculté.  Se  dit  particulièrement  des  méde- 
cins. 

DOCUMENT.  Ecrit  servant  à  renseigner 
sur  un  fait,  sur  un  événement. 

DOIGTIER.  Petit  sachet  en  bulïle  rem- 
bourré dans  lequel  le  chef  de  pièce  introdui- 
sait le  pouce  de  la  main  gauche,  lorsqu'il 
s'agissait  de  boucher  la  lumière  pendant 
qu'on  déchargeait  un  canon  se  cliargeant  par 
la  bouche. 

DOLMAN.  Espèce  de  veste  allongée,  très 
ajustée,  garnie  de  tresses  ou  ornements,  qui 
faisait  partie  de  l'uniforme  des  hussards  et 
des  guides. 

Ce  vêtement,  fort  modifié  dans  sa  coupe 
et  ses  dimensions,  constitue  l'uniforme  de  la 
cavalerie  légère,  de  l'artillerie,  du  train  des 
équipages  et  de  la  plus  gramie  partie  des 
officiers  de  l'armée  française.  La  description 
est  donnée  au  tableau  B  du  lo  mars  1879. 

DOLLEQUIN.  Ancienne  dpec  courte  à 
deux  tranchants. 

DOLOIRE.  Espèce  de  pioche  dont  les  Ro- 
mains se  servaient  dans  les  sièges. 

Au  moyen  âge,  c'était  une  hache  d'armes 
destinée  au  combat  corps  à  corps;  elle  avait, 
par  suite,  un  manche  court  et  solide. 

DOMAINE  de  l'Etat.  Se  compose  de 
tous  les  meubles  et  immeubles  appartenant 
à  l'Etat. 

Il  est  régi  par  l'administration  de  l'enre- 
gistrement, des  domaines  et  du  timbre,  sauf 


en  ce  qui  concerne  les  forêts  et  le  domaine 
militaire. 

—  militaire.  11  comprend  :  .1°  tous  les 
terrains  des  fortifications  des  places  de  guerre 
ou  des  postes  militaires  ;  2"  les  bâtiments, 
établissements  ou  terrains  appartenant  à 
l'Etat  et  affectés  au  service  militaire. 

Ce  domaine  est  régi  par  le  service  du 
génie  pour  tout  ce  qui  concerne  les  terrains 
des  fortifications  et  des  bâtiments  militaires, 
à  l'exception  des  établissements  de  ,  l'artil- 
lerie et  des  poudres  et  salpêtres,  qui  sont 
régis  par  les  chefs  de  ces  services. 

Tous  les  produits  du  domaine  militaire 
tels  que  herbages,  chevaux,  elîets  ou  objets 
hors  de  service,  sont  remis  à  l'administration 
du  domaine  pour  être  vendus  aux  enchères 
publiques. 

DOMESTIQUES.  Aux  armées  en  cam- 
pagne, les  domestiques  des  ofiiciers,  des  em- 
ployés de  l'armée,  des  vivandiers  et  des 
marcliands. autorisés,  sont  tenus  d'avoir  une 
attestation  de  la  personne  qui  les  emploie, 
indiquant  qu'ils  sont  à  son  service.  Cette 
attestation  est  visée,  dans  les  corps,  par  les 
colonels  ;  dans  les  états-majors  et  les  admi- 
nistrations, par  les  prévôts. 

Il  est  défendu  de  prendre  à  l'armée  un 
domestique,  s'il  n'est  porteur  d'un  titre 
attestant  qu'il  est  définitivement  libéré  du 
service. 

Un  domestique  qui,  pendant  la  campagne, 
abandonne  la  personne  qui  l'emploie,  est 
réputé  vagabond  et  arrêté  comme  tel. 

DOMICILE.  Demeure  d'une  personne. 

Le  domicile  est  indépendant  de  l'habita- 
tiou  ;  c'est  le  lieu  où  une  personne  jouit  de 
ses  droits  civils  et  politiques  ;  il  ne  doit  pas 
être  confondu  avec  la  résidence. 

Le  domicile  des  militaires  se  trouve  fixé 
à  l'endroit  qui  leur  a  été  assigné  comme 
résidence  par  le  Ministre  de  la  guerre  ;  tou- 
tefois, au  point  de  vue  des  droits  politiques, 
et  particulièrement  du  droit  de  vote,  il  reste 
lixé  à  l'endroit  où  était  établi  leur  deinier 
domicile,  au  moment  où  ils  sont  entrés  dans 
l'arnK'e. 

DOMMAGE.  Défjdt,  })réjudi<:e  causé  à 
quelqu'un. 

DOMMAGES  -  INTÉRÊTS.  Indemnité 
due  à  quelqu'un  pour  le  dommage  qui  lui  a 
été  causé. 

DONATION.  Contrat  par  lequel  une 
personne  se  dépouille  gratuitement,  actuel- 
lement et  irrévocablement,  en  faveur  d'une 
autre  personne  qui  accepte.  Ce  contrat  doit 
être  fait  dans  les  formes  déterminées  par  la 
loi  ;  il  est  subordonné  à  certaines  conditions. 
II  ne  s'agit  ici  que  de  la  donation  propre- 
ment dite,  c'est-à-dire  entre  vifs  ;  la  dona- 


DONDAINE 


22M 


DOUBLE. 


tion  testamentaire  sera  définie  au  mot  tesld- 
vient,  sous  lequel  elle  est  plus  généralement 
connue.  I 

DONDAINE.  Espèce  de  mortier  ou  de 
tube  gros  et  court,  comparable  à  la  cata- 
pulte, et  servant  autrefois  à  lancer  dos 
pierres  sphériques  nommées  bedaines. 

DONJON.  Partie  principale,  et  la  plus 
élevée  d'un  château  fort,  qui  servait  à  ob- 
server la  campagne  et,  en  cas  de  siège,  con- 
stituait le  dernier  retrancbement,  la  citadelle 
des  assiégés.  C'était  une  construction  mas- 
sive flanquée  de  tours  avec  murailles  créne- 
lées et  disposée  à  l'intérieur  pour  une  dé- 
fense par  étages. 

Il  y  avait  quelquefois  un  petit  château 
fort  enfermé  dans  le  premier  et  qui,  avec  la 
tour  principale,  constituait  le  donjon,  dont 
l'accès  devait  être  difficile,  et  qui  était  géné- 
ralement placé  en  un  point  dominant. 

Beaucoup  ont  servi  de  prisons  et,  jusqu'à 
ces  derniers  temps,  le  donjon  de  Vincennes 
a  reçu  des  prisonniers  d'Etat. 

DONNÉES.  Résultats  d'expériences,  points 
acquis  sur  lesquels  on  se  base  pour  un  rai- 
sonnement ;  formules. 

DONNER.  S'emploie  dans  le  sens  de 
donner  sur  ou  contre  l'ennemi,  c'est-à-dire 
prendre  une  part  active  à  un  combat,  en- 
tamer le  feu,  charger  l'ennemi.  C'est  ainsi 
qu'on  dit  :  faire  donner  l'infanterie,  l'aile 
droite,  la  réserve,  etc. 

Activement,  le  verbe  donner  a  de  nom- 
breuses acceptions  qui  s'appliquent  d'elles- 
mêmes  :  donner  l'alarme,  la  chasse, 
l'assaut,  le  change,  le  mot,  etc. 

DORMANTS  de  bretelles.  Parties  su- 
périeures des  bretelles  fixées  au  havresac, 
auxquelles  viennent  s'adapter  les  conlre- 
sanglons. 

DORYPHORE .  Soldat  de  la  milice  grecque 
portant  une  lance,  ou  armé  d'une  demi- 
pique. 

DOS.   A  de  nombreuses  acceptions  mili- 
taires comme  partie  postérieure  d'un  objet, 
•   d'un  effet,  d'une  pièce  d'arm.c,  etc. 

DOSAGE.  Proportion  relative  des  divers 
corps  ou  substances  qui  entrent  dans  la  com- 
position de  la  poudre  ou  des  substances 
explosibles  (V.  Grains  de  poudre). 

DOSSIER.  Liasse  de  pièces  relatives  à 
une  même  affaire,  à  un  même  individu  et, 
ordinairement,  réunies  dans  une  même  ciie- 
mise. 

DOSSIËRE.  Derrière  de  la  cuirasse. 
Large  bande  de  cuir  qui  passe  sur  le  dos 
du   cheval  de   limon  et   s'engage  dans   les 
brancards  pour  tenir  ceux-ci  toujours  i'i  la 
même  hauteur. 


DOT.  Bien  que  la  femme  apporte  au 
mari  pour  l'aider  à  supporter  les  charges  du 
ménage. 

Les  femmes  des  officiers  doivent  apporter 
en  mariage  une  dot  réglementaire  de  23,000 
flancs  de  capital,  ou  de  1200  francs  de  re- 
venu non  viager. 

Il  n'est  pas  exigé  de  dot  pour  les  femmes 
des  officiers  dont  la  solde  est  de  5,000  francs 
et  au-dessus  (V.  Apport  dotal). 

DOTATION.  Revenus  attribués  à  un  éta- 
blissement (les  Invalides,  la  Légion  d'hon- 
neur) d'utilité  publique,  ou  à  certains 
princes  ou  généraux  ayant  remporté  des  vic- 
toires). 

de    l'armée .    Institution    créée    en 

185o  dans  le  but  de  consacrer  l'argent  pro- 
venant des  remplacements  au  rengagement 
des  sous-officiers  et  soldats.  Supprimée  en 
1868. 

DOUANE.  Administration  chargée  de  per- 
cevoir les  taxes  imposées  sur  certaines  mar- 
chandises, soit  à  l'entrée,  soit  à  la  sortie  du 
territoire  national. 

DOUANIER.  Employé  de  la  douane. 
Un  décret  du  22  septembre  1882  a  orga- 
nisé militairement,  pour  le  cas  d'une  guerre, 
le  corps  des  douaniers  propres  à  un  service 
en  campagne,  et  les  a  formés  en  deux  caté- 
gories :  i°  les  unités  de  /'or<ere.s-se,  composées 
des  douaniers  à  proximité  des  places  fortes, 
et  constituées  en  sections,  compagnies  ou 
bataillons  ;  2°  les  unités  actives,  comprenant 
le  reste  du  personnel,  et  constituées  en  32  ba- 
taillons destinés  à  seconder  les  opérations  de 
l'armée  active  dans  la  région  de  leur  service 
de  paix. 

En  Algérie,  le  personnel  des  douanes  a 
été  organisé  en  3  compagnies  actives,  1  com- 
pagnie, 2  sections  et  2  pelotons  de  forte- 
resse. 

L'uniforme  des  douaniers  se  compose  d'un 
pantalon  bleu  clair  à  bande  rouge,  d'une 
vareuse  vert  foncé  à  deux  rangées  de  bou- 
tons blancs,  d'un  képi  bleu  clair  à  bandeau 
vert  foncé  et  passepoils  rouges,  d'une  capote 
et  d'un  collet  à  capuchon  bleu  clair. 

Leur  armement  consiste  en  un  fusil  mo- 
dèle 1886  avec  épée-baïonnette  et  un  re- 
volver. 

DOUBLE.  Entre  en  composition  avec 
plusieurs  mots  ayant  un  sens  militaire  : 
double  page,  double  ration,  etc.,  en  marquant 
([ue  la  proportion  qu'ils  indiquent  doit  être 
(loublée. 

—  caponnière  (V.  Caimuniére). 

—  couronne  (Y.  Couronne). 

—  redan  ou  redan  à  flancs.  Redan 

dont   les  faces  sont   brisées  au    moyen  d'un 


DOUBLEMENT. 


230 


DRAP, 


Fi?.  67. 


petit  flanc  de  10  à  lo  mètres,  qui  a  l'avaii 
tage  de  donner  des 
feux  vers  le  saillant  ; 
en  outre,  les  deux  por- 
tions de  chaque  face 
ont  des  directions  diffé- 
rentes pour  diminuer 
les    inconvénients    de 

l'enfilade  (fig.  67).  Malgré  ses  avantages,  cet 
ouvrage  est  peu  employé ,  car  il  présente 
l'inconvénient  d'être  d'une  construction  trop 
compliquée. 

DOUBLEMENT.  Se  dit  de  l'opération  de 
rendre  les  rançjs  ou  les  files  deux  fois  plus 
forts. 

DOUBLER.  Porter  au  double  les  rangs 
ou  les  files  d'une  troupe. 

En  terme  de  manège,  c'est  faire  quitter  à 
angle  droit  une  piste  pour  se  porter  directe- 
ment au  mur  opposé  où  l'on  reprend  la 
même  direction  qu'auparavant  sans  changer 
de  main. 

DOUBLURE.  Étolïe  qui  est  destinée  à 
en  doulder  une  autre. 

Les  effets  d'habillement  des  hommes 
de  troupe  sont  pourvus,  en  certaines  par- 
ties, de  doublure  en  toile  de  chanvre  ou  en 
toile  de  coton. 

Défaut  des  fers,  consistant  en  lamelles  se 
détachant  de  la  surface  des  barres, 

DOUILLE.  Partie  creuse  et  cylindrique 
de  la  baïonnette  par  laquelle  on  l'engage 
dans  le  fusil,  d'une  pelle,  d'une  bêche  dans 
laquelle  on  engage  le  manche  ;  la  douille 
d'un  projectile  n'est  autre  chose  que  Vétui 
métallique  renfermant  la  poudre. 

Partie  de  la  console  du  revolver,  dans  la- 
quelle est  vissé  le  canon. 

DOUVE.  Partie  étroite  d'un  fossé  de  for- 
tifications pouvant  se  remplir  d'eau  ;  cunette 
d'un  fossé. 

DRACONNAIRE.  Sous-officier  de  la  mi- 
lice romaine  portant  une  enseigne  sur  la- 
quelle était  peint  un  dragon. 

DRAGON  à  feu.  Bouche  à  feu  W  tir  direct 
d'environ  o  mètres  de  long  et  portant  de  32 
à  40  livres  de  balles.  Le  dragon  volant  en 
était  une  variété.  Le  dragon  à  feu  a  cessé 
d'être  en  usage  depuis  150  ans. 

—  à  hampe.  Euseirpie  d'une  cohorte  ro- 
maine, représentant  un  grand  dragon  fixé 
sur  une  lance. 

DRAGONNE.  Courroie  en  cuir,  terminée 
par  un  gland,  que  l'on  noue  autour  du  sabre 
et  que  l'on  passe  dans  l'avant-bras  pour 
empêcher  le  sabre  de  tomber,  s'il  échappe 
de  la  main. 

Pour  les  officiers,  la  dragonne  est  un 
cordon  de  passementerie  en  cuir,  en  soie  ou 


en  or,  suivant  le  genre  de  tenue,  et  qui  est 
noué  à  la  poignée  du  sabre  ou  de  l'épée. 

Les  employés  militaires,  ayant  la  posses- 
sion de  f  état  d'offlcier  sans  avoir  l'assimi- 
lation des  grades,  n'y  ont  pas  droit. 

DRAGONS.  Soldats  de  grosse  cavalerie, 
armés  pour  combattre  à  pied  et  à  cheval 
(carabine  et  latte),  coiffés  d'un  casque  avec 
crinière  à  longue  queue. 

Créés  par  Henri  II,  au  moyen  des  arque- 
liusiers  à  cheval  et  à  pied,  les  dragons  ne 
tardèrent  pas  à  prendre  une  grande  impor- 
tance et  le  nombre  des  régiments  fut  porté 
jusqu'à  43  en  1690. 

De  17  régiments  en  1792,  le  nombre  en 
fut  successivement  augmenté  jusqu'à  30 
pour  revenir  à  13,  puis  à  12,  sous  la  Res- 
tauration. 

Il  y  a  actuellement  30  régiments  de  dra- 
gons et  le  nombre  doit  en  être  porté  à  32  ; 
12  régiments  font  partie  de  la  cavalerie  in- 
dépendante ;  les  autres  sont  attachés  aux 
corps  d'armée  en  raison  de  1  régiment  par 
brigade  de  cavalerie  de  corps,  soit  18  en 
tout  ;  deux  des  régiments  à  créer  sont  des- 
tinés à  concourir  à  la  formation  d'une  nou- 
velle division  de  cavalerie  indépendante. 

Leur  tenue  comprend  un  casque,  une  tu- 
nique bleue  à  collet  blanc  avec  épaulettes 
rouges,  une  veste  bleu  foncé  pour  la  petite 
tenue,  un  pantalon  rouge  à  passepoils  bleu 
clair,  un  képi  rouge  à  passepoils  bleu  foncé 
et  un  manteau  bleu  foncé. 

DRAGUE.  Outil  qui  a  la  forme  d'une 
pelle  recourbée  et  qui  est  employé  dans  les 
travaux  de  sape  et  de  mine. 

DRAINAGE.  Opération  faite  pour  assainir 
les  terres  trop  humides  au  moyen  de  rigoles 
souterraines  ou  de  tuyaux. 

Quand  il  est  nécessaire  de  drainer  l'em- 
placement d'un  camp,  on  choisit,  d'après  la 
forme  du  terrain,  la  position  d'un  fossé  con- 
duisant les  eaux  dans  une  dépression  du  sol 
et  dans  lequel  on  évacue  les  eaux  croupis- 
santes par  une  série  de  rigoles  que  l'on  rem- 
plit de  pierres  grossièrement  concassées  : 
quand  il  est  possible,  on  dispose  sur  leur 
fond  une  ligne  de  tuyaux  en  poterie. 

DRAP.  Le  drap  de  troupe  est  un  tissu 
lisse  ou  iioisé,  fabriqué  exclusivement  avec 
de  la  laine. 

L'étoffe,  après  le  tissage,  est  assez  sem- 
blable à  de  la  flanelle  ;  on  la  soumet  alors  à 
l'action  des  fouloirs  pour  l'épaissir  et  la  ré- 
trécir dans  les  deux  sens,  puis  on  l'apprête 
pour  lui  donner  une  apparence  unie  et  bril- 
lante, surtout  du  côté  de  l'endioit. 

Les  laines  employées  sont  d'abord  lavées, 
dégraissées  et  teintes,  avant  d'être  filées. 

Les  draps  employés  dans  l'armée  sont  de 


DRAPS^E   LIT. 


231 


DRAPEAU. 


nuances  diflférentes  :  blaiu-,  jonquille,  beige 
bleu,  gris  de  fer,  gris  bleuté,  bleu  de  ciel, 
bleu  foncé,  rouge  garance,  rouge  écarlate, 
marron  et  noir.  Ces  draps  sont  fabriqués 
par  des  entrepreneurs,  sous  la  surveillance  de 
l'administration  ;  ils  sont  reçus  par  des  com- 
missions spéciales  et  sont  livrés  aux  corps  de 
troupe  par  les  magasins  administratifs. 

La  fourniture  des  draps  aux  corps  de 
troupe  est  faite  au  compte  de  la  viasse  d'Iia- 
billen^ent  et  d'entretien. 

DRAPS  de  lit.  Les  draps  de  lit  du  nou- 
veau modèle,  fournis  par  l'entreprise  des  lits 
militaires,  doivent  avoir  3™, 30  de  longueur 
sur  l™,oO  de  largeur. 

Ils  sont  échangés,  pour  être  blanchis,  aux 
époques  périodiques  ci-après  :  draps  des  four- 
nitures occupées  par  les  adjudants-majors  et 
les  officiers  de  semaine  coucliant  au  quartier, 
toutes  les  semaines  ;  draps  des  fournitures 
d'officier,  tous  les  15  jours  pendant  la  pé- 
riode du  1"  mai  au  30  septembre,  et  tous 
les  20  jours  pendant  la  période  du  1*'  oc- 
tobre au  30  avril  ;  draps  des  fournitures  de 
soldats  et  d'infirmerie,  tous  les  20  jours,  du 
1"  mai  au  30  septembre,  et  tous  les  mois 
pendant  le  reste  de  l'année. 

Les  draps  des  fournitures  d'infirmerie 
sont,  en  outre,  échangés  à  chaque  mutation 
de  malade,  ou  chaque  fois  que  le  médecin 
chef  de  semce  le  juge  nécessaire. 

DRAPEAU.  Ce  mot,  employé  dans  le 
même  sens  que  bannière,  enseigne,  étendard, 
représente  actuellement  l'emblème  de  la 
patrie.  Pendant  longtemps,  le  serment  au 
drapeau  fut  exigé  des  ti'oupes  et  il  l'est 
même  encore  en  ce  moment  dans  un  certain 
nombre  d'armées. 

Au  début,  les  enseignes  avaient  les  formes 
les  plus  variées  et  servaient  surtout  de  si- 
gnaux ou  de  points  de  ralliement. 

Actuellement,  le  terme  drapeau  s'emploie 
pour  désigner  les  enseignes  de  rinfanterie, 
tandis  qu'on  donne  le  nom  d'étendard  à 
celles  de  la  cavalerie  et  de  pavillon  à  celles 
de  la  marine. 

Le  drapeau  français  actuel  date  du  17  juillet 
1789  ;  il  est  tricolore  (bleu,  blanc  et  rouge) 
et  porte  l'inscription,  en  lettres  d'or,  des 
principales  batailles  auxquelles  le  régiment 
a  assisté.  U  se  compose  de  trois  parties 
principales  :  la  hampe  en  bois  peint,  sur- 
montée d'un  fer  de  lame  doré  ;  Vétamine, 
pièce  d'étoffe,  ordinairement  de  soie,  carrée 
ou  à  peu  près,  clouée  à  la  hampe  ;  la  cra- 
vate, morceau  d'étoffe  long,  étroit,  oniè 
d'une  frange  d'or  ou  d'argent,  qu'on  attache 
immédiatement  au-dessous  du  fer  de  lance. 
En  temps  ordinaire,  le  drapeau  reste  dé- 
posé chez  le  chef  de  corps.  Les  nouveaux 


drapeaux  français  ont  été  distribués  solen- 
nellement à  l'armée  le  14  juillet  1880. 

Les  drapeaux  des  corps  de  troupe  sont 
achetés,  sur  l'ordre  du  Ministre,  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien;  ils 
doivent  être  pourvus  d'un  étui.  Ceux  des 
bâtiments  militaires  sont  fournis  et  entre- 
tenus par  le  service  du  génie. 

Dans  un  régiment,  le  drapeau  est  non  seu- 
lement un  signe  de  ralliement,  mais  encore 
un  emblème  auquel  on  rend  une  sorte  de 
culte,  un  symbole,  et  sa  perte  dans  une  ba- 
taille est  considérée  comme  un  déshonneur. 
Un  officier  est  spécialement  chargé  de  le 
porter  et  une  garde  particulière  est  chargée 
de  le  défendre.  Des  honneurs  particuliers 
sont  rendus  au  drapeau  chaque  fois  qu'il  est 
présenté  aux  troupes  (V.  Salut  du  drapeau). 

—  blanc.  Ancien  drapeau  de  la  France 
sous  la  royauté.  Actuellement,  c'est  en  se 
faisant  accompagner  d'un  drapeau  de  cou-" 
leur  blanche  qu'un  parlementaire  se  fait  or- 
dinairement reconnaître.  De  même,  une  place 
de  guerre  qui  veut  entrer  en  communication 
avec  l'assiégeant  l'indique  en  arborant  le 
drapeau  blanc. 

—  jaune.  Dans  les  ports  de  mer,  un 
drapeau  de  couleur  jaune  sert  à  indiquer  les 
points  où  se  trouvent  en  sui-veillance  les 
personnes  ou  les  marchandises  provenant  de 
pays  dont  l'état  sanitaire  est  considéré  comme 
suspect. 

—  ronge.  A  la  fin  de  1789,  l'Assemblée 
nationale  avait  décidé  d'emploj'er  un  dra- 
peau de  couleur  rouge,  qui  devait  être  dé» 
ployé  à  la  maison  commune  pour  signifier 
aux  attroupements  formés  d'avoir  à  se  dis- 
perser ;  c'était  un  avertissement  précédant 
l'application  de  la  Loi  martiale  récemment 
décrétée.  Mais  lorsque  celle-ci  fut  abolie  par 
la  Convention,  le  drapeau  rouge  resta  comme 
le  symbole  de  l'insurrection.  On  sait  que,  en 
1848,  la  tentative  de  faire  adopter  ce  dra- 
peau par  le  Gouvernement  provisoire  n'é- 
choua que  grâce  à  la  courageuse  attitude  de 
Lamartine,  qui  prononça  à  cette  occasion  ces 
mémorables  paroles  :  n  Votre  drapeau  rouge 
n'a  jamais  fait  que  le  tour  du  Champ  de 
Mars  ;  le  drapeau  tricolore  a  fait  le  tour  du 
monde.   » 

—  snr  la  ligne.  Au  commandement  de 
Drapeau  sur  la  ligne,  le  porte-drapeau  ouïe 
porte-fanion  du  bataillon  se  porte  en  avant 
du  front  au  centre  du  bataillon  et  fait  face 
au  chef  de  bataillon,  placé  à  l'une  des  ailes, 
qui  l'assure  snr  l'alignement  dans  la  direc- 
tion choisie,  en  même  temps  que  les  deux 
guides  de  droite  ou  de  gauche  prévus  dans 
le  règlement  de  manœuvres. 

—  et  guides  à  vos  places.  A  ce  com- 


DRESSAGE. 


mandement,  fait  à  la  suite  d'un  alignement, 
le  porte-drapeau  (ou  porte-fanion)  et  tous 
les  guides  reprennent  la  place  qui  leur  est 
assignée  dans  la  formation  où  l'on  se  trouve. 
DRESSAGE.  Opération  qui  a  pour  but 
de  faire  disparaître  tous  les  défauts  que  peut 
présenter  l'intérieur  du  canon  d'une  arme  à 
feu  portative,  après  l'alésage  et  avant  le 
rayage. 

Se  dit  aussi  de  l'opération  de  former  les 
jeunes  chevaux  et  de  les  habituer  à  obéir  à 
certains  mouvements  de  la  bride  et  des 
aides. 

DRESSER.  S'emploie  avec  un  complé- 
ment direct  et  donne  lieu  ainsi,  notannnent, 
aux  expressions  : 

Dresser  le  camp,  c'est-à-dire  dresser 
les  tentes  qui  forment  l'ensemble  du  camp. 
Dresser  les  recrues.  Former  les  jcuȔes 
soldats,  leur  donner  l'instruction  et  l'éduca- 
tion nécessaires.  On  dit  qu'un  soldat  est 
dressé  lorsqu'il  est  au  courant  de  tous  les 
détails  du  service,  qu'il  a  terminé  ses  classes 
de  recrue. 

DREYSE  (fusil).  Fusil  à  aiguille  avec 
lequel  l'armée  prussienne  a  fait  la  guerre 
de  1870.  C'est  une  arme  à  verrou  Ijrùlant 
une  cartouche  en  papier  portant  son  amorce. 
L'obturation  s'obtient  par  l'emboîtement  de 
deux  surfaces  coniques,  après  avoir  d'abord 
consisté  en  une  rondelle  métallique  produi- 
sant de  nombreux  crachements.  Le  fusil 
Dreyse  n'est  plus  en  service  depuis  1873. 

DRILLE.  Dressage  du  soldat  en  anglais. 
Mauvais  soldat,  vagabond,  soudard, 

DROGUE.  Espèce  de  jeu  de  cartes  au- 
quel jouent  souvent  les  soldats  dans  les 
camps  ou  les  corps  de  garde  et  où  le  perdant 
a  sous  le  nez  un  morceau  de  bois  fendu  jus- 
qu'à ce  qu'il  soit  délivré  par  les  hasards  du 
jeu.  De  là  le  verbe  droguer,  signifiant  at- 
tendre en  maugréant. 

DROIT  administratif.  Partie  du  droit 
écrit,  qui  trace  les  règles  à  suivre  afni  de 
pourvoir  aux  besoins  généraux  des  citoyens 
ainsi  que  celles  qui  régissent  les  rapports  des 
citoyens  avec  l'administration. 

Le  droit  militaire  est  une  des  subdivisions 
du  droit  administratif. 

—  de  la  guerre.  Expression  dont  le 
sens  n'est  pas  bien  détini  et  dont  les  règles 
ne  sont  pas  bien  flxèes.  Presque  tout,  dans 
la  guerre,  étant  régi  par  les  circonstances  et 
par  la  force,  et  le  principe  du  salut  de 
l'armée  ou  de  la  patrie  devant  passer  avant 
tout,  il  est  bien  diflicile,  en  effet,  d'indiquer 
ce  qu'il  est  permis  honnêtcmcnl  de  faire  à 
des  armées  en  cas  de  guerre  et  en  pays  en- 
nemi. Cependant,  il  semble  qu'on  ne  peut 
jamais  admettre  que  des  troupes  ou  des  sol- 


232  DROIT. 

dats  se  livrent  à  des  massacres  inutiles,  à 
des  exactions  non  justifiées,  à  des  pillages 
ou  à  des  rapines  non  motivées,  à  des  incen- 
dies, des  rançons,  des  otages  ou  autres 
moyens  semblables  frappant  les  gens  inno- 
cents et  inoffensifs,  lorsqu'on  ne  peut  punir 
les  coupables. 

Il  ne  peut  jamais  être  permis  de  faire 
souffrir  des  prisonniers,  d'égorger  des  soldats 
malades  ou  blessés  en  dehors  du  combat, 
détruire  sans  nécessité  les  monuments,  etc. 
Ou  pourrait  pousser  assez  loin  ces  indica- 
tions ou  interrogations,  sans  pouvoir  sinon  y 
faire  une  réponse  catégorique,  du  moins 
trouver  une  sanction,  à  des  lois  qui  leur 
donnent  une  forme  et  un  sens  précis.  Le 
célèbre  axiome  «  la  force  -prime  le  droit  » 
sera  longtemps  encore  en  vigueur  et  les  seuls 
droits  du  vaincu  ou  du  faible  résideront 
dans  la  générosité  ou  la  manière  de  voir  du 
vainqueur.  Cependant,  on  est  arrivé  à  con- 
venir de  certaines  règles,  mal  définies,  mais 
généralement  admises  et  fondées  à  la  fois 
sur  la  tradition  et  la  justice,  règles  dont  la 
violation  devient  de  plus  en  plus  rare  à  me- 
sure que  la  civilisation  se  développe. 

Comme  droit  international  écrit,  il  n'existe 
que  deux  conventions  ;  l'une  connue  sous  le 
nom  de  Convention  de  Genève,  dont  nous 
avons  reproduit  précédemment  les  princi- 
pales dispositions;  l'autre,  sous  le  nom  de 
Déclaration  de  Saint-Pétersbourg,  qui  date 
du  15  décembre  18(58,  par  laquelle  les  puis- 
sances se  sont  engagées  à  ne  jamais  faire 
usage  de  projectiles  explosibles  d'un  poids 
inférieur  à  400  grammes. 

Les  principes  sur  lesquels  reposent  les 
dioits  de  la  guerre,  mais  qui  ne  font  l'objet 
d'aucune  convention  écrite,  sont  les  sui- 
vants :  interdiction  de  toute  cruauté  inu- 
tile ;  respect  de  la  foi  jurée  ;  respect  des 
personnes  en  dehors  de  la  lutte  même;  res- 
pect de  la  propriété  privée  autant  qu'il  est 
compatible  avec  les  nécessités  de  la  guerre. 

—  des  gens.  Ensemble  des  régies  qui 
sont  généralement  observées  dans  les  rela- 
tions entre  les  divers  Etats. 

Le  principe  sur  lequel  ce  droit  est  naturel- 
lement fondé,  d'après  Montesquieu,  peut  se 
résumer  en  ce  que  les  diverses  nations  doi- 
vent se  faire,  dans  la  paix,  le  plus  de  bien, 
dans  la  guerre  le  moins  de  mal  possible,  sans 
nuire  à  leurs  véritables  intérêts. 

—  des  neutres.  Concessions  ou  conven- 
tions réglant  les  actes,  surtout  maritimes  et 
commerciaux,  que  les  puissances  beUigé- 
rantes  accordent  aux  Etats  qui  ne  prennent 
pas  parti  pour  une  des  nations  en  guerre. 

—  militaire.  Ensemble  des  lois  et  règle- 
ments qui  établissent  les  droits  et  les  devoirs 


DROITE. 


233 


DYNAMITE. 


des  membres  de  rarmée  en  général  et  en 
partieiilier. 

—  public  militaire.  Code  de  législa- 
tion ,  de  jurisprudence  et  de  justice  mili- 
taires. 

DROITE.  On  dit  la  droite  d'une  troupe, 
d'une  armée,  pour  signifier  l'aile  droite,  la 
partie  située  à  droite. 

Le  mot  droite  est  aussi  le  conmiandenient 
d'exécution  du  mouvement  par  le  flanc  droit 
exécuté  de  pied  ferme. 

Changement  de  direction  à  droite,  veut 
dire  qu'une  troupe  exécute  une  conversion 
vers  la  droite,  celle-ci  servant  de  pivot. 

DROITS.  Jouissance  ou  usage  de  ce  que 
les  lois  ou  règlements  militaires  accordent, 
suivant  les  cas  et  les  grades,  au  point  de 
vue  du  commandement,  de  l'avancement, 
des  récompenses,  des  allocations  ou  indem- 
nités, etc. 

DROMADAIRE.  Espèce  de  chameau  à 
une  seule  bo>3e,  qui  a  été  employé  dans  les 
années  dès  la  pins  haute  antiquité. 

On  sait  qu'un  régiment  de  dromadaires 
fut  créé  en  Egypte  en  1799  par  Bonaparte, 
pour  servir  au  transport  des  approvisionne- 
ments, pour  empêcher  les  communications 
entre  les  divers  corps  ennemis,  et  aussi  pour 
charger  dans  les  combats. 

Aujourd'hui  encore,  on  s'en  sert  comme 
bêtes  de  somme  dans  les  pays  où  il  en 
existe. 

DRONGE.  Corps  de  2,000  chevaux  dans 
l'ancienne  cavalerie  grecque;  bataillon  de 
1000  honmies  dans  la  milice  bysantine  ; 
agglomération  de  soldats  chez  les  Germains. 

Végèce  se  sert  du  mot  dronue  pour  donner 
l'idée  de  colonnes  mobiles  ou  de  camps  vo- 
lants. 

DUALINE.  Explosif  dans  lequel  le  rùle 
principal  est  joué  par  la  nitro -glycérine 
(50  p.  100)  qui  est  associée  à  30  parties  de 
sciure  de  bois,  traitée  préalablement  par 
l'acide  azotique  et  à  20  parties  d'azotate  de 
potasse. 

11  produit  des  efifets  analogues  à  ceux  de 
la  dynamite,  mais  il  est  plus  dangereux  à 
manier. 

DUBBING  (graisse).  Employée  pour  le 
graissage  du  harnachement,  cette  graisse  est 
composée,  en  principe,  par  parties  égales, 
d'huile  de  pied  de  bœuf  et  de  suif  de 
mouton. 

DUC.  Au  point  (le  vue  militaire,  ce  titre 
fut  employé  d'abord  comme  conunandant 
des  troupes,  gouverneur  de  places  ou  de  pro- 
vinces ;  d'abord  le  mot  dux  signifie  chef. 

DUC  (en  allemand  herr-zoy,  conducteur 
d'armée).  Commandant  militaire  d'un  dis- 


trict dans  les  derniers  temps  de  l'empire 
romain. 

Les  Francs  maintinrent  ce  titre  après 
avoir  conquis  la  Gaule  ;  chaque  duc  avait 
sous  ses  ordres  plusieurs  comtes.  Seulement 
les  nouveaux  ducs  cessèrent  d'être  de  simples 
commandants  militaires;  ils  réunirent  dans 
leurs  mains  la  triple  administration  de  la 
force  publique,  de  la  justice  et  des  finances. 

Enfin,  sous  Charles  le  Chauve,  les  ducs 
secouèrent  le  joug  de  la  royauté  et  s'arrogè- 
rent la  souveraineté  des  pays  confiés  à  leur 
administration. 

Leurs  privilèges,  comme  ceux  de  toute  la 
noblesse,  furent  abolis  le  4  août  1789,  par 
l'Assemblée  constituante. 

DUEL.  Combat  entre  deux  personnes, 
suivant  certaines  règles,  et  en  présence  de 
témoins. 

Suivant  les  époques,  le  duel  s'est  appelé  : 
duel  judiciaire  ou  jugement  de  Dieu,  combat 
singulier  ou  en  champ  clos,  duel  à  mort  sans 
autorisation,  enfin  duel  dans  la  forme  ac- 
tuelle. 

Les  règles  du  duel  autorisé  ont  varié, 
mais  depuis  1569  le  duel  est  défendu  en 
droit  sans  l'être  en  fait. 

Pourtant,  il  est  maintenu  dans  l'armée 
pour  les  officiers  et  les  soldats  qui  ont  à 
vider  des  querelles,  à  la  suite  des  injures  où 
des  coups  ont  été  échangés,  on  dans  certains 
cas  dont  l'autorité  militaire  doit  toujours 
être  jugi^. 

DUPLICATA.  Double  d'un  acte  adminis- 
tratif. 

Ne  doit  être  délivré  que  lorsqu'on  a  la 
certitude  que  l'acte  primitif  a  été  égaré  et 
doit  porter  en  gros  caractères  le  mot  Dupli- 
cata. 

Dans  le  cas  où  il  s'agit  d'un  mandat  de 
payement,  l'agent  du  Trésor  est  avisé  de 
l'émission  du  duplicata,  et  prend  ses  dispo- 
sitions en  conséquence. 

DURÉE.  Espace  de  temps  pendant  lequel 
un  effet  ou  un  objet  doit  être  maintenu  en 
service. 

Il  n'est  plus  assigné  de  durée,  actuelle- 
ment, aux  effets  et  objets  de  toute  nature 
dont  le  remplacement  a  lieu  au  compte  des 
niasses. 

11  n'en  est  pas  assigné  non  plus  aux  effets 
ou  objets  dont  le  remplarcment  a  lieu  au 
compte  de  l'Etat  ;  ce  matéiiel  est  réformé 
par  l'inspecteur  général,  lorsqu'il  n'est  plus 
susceptible  d'être  maintenu  en  service. 

DURILLON.  Défaut  d'homogénité  du 
niital  d'un  camin  d'arme  portative,  qui 
oicasionne  dans  le  calibre  un  manque  d'uni- 
formité. 

DYNAMITE.    Substance    explosil.le   ob- 


DYNAMO. 


tenue  l'u  faisant  absorber  de  la  iiitro-glyeé- 
rine  par  de  la  silice  ou  même  par  toute 
autre  substance  inerte  ou  poreuse. 

Ce  mélange  donne  une  matière  plastique, 
un  peu  grasse  au  touclier  qui,  en  quantité 
pas  trop  grande,  brûle  sans  explosion  quand 
on  l'entlamme  à  l'air  libre,  mai  qui  détone 
avec  une  extrême  violence  quand  on  y  met 
le  feu  avec  une  amorce  au  fulminate  de 
mercure. 

Elle  gèle  facilement  (à  +  8"),  et  quand 
on  opère  par  un  temps  froid,  on  doit  avoir 
soin,  pour  éviter  des  ratés,  de  faire  dégeler 
au  moins  la  cartouche  dans  laquelle  on  place 
l'amorce  et  d'employer  des  capsules  forte- 
ment chargées  en  fulminate. 

—  gomme.  La  dynamite -gomme,  ou 
flélatinc  explosive,  est  une  substance  décou- 
verte par  M.  Nobel,  et  qui  se  compose  de 
94  p.  100  de  nitro-glycérine  et  de  6  p.  100 
de  coUodion,  mélangés  de  manière  à  former 
une  substance  présentant  une  grande 
ressemblance  avec  la  gélatine. 

On  y  met  le  feu  par  les  mêmes  procédés 
que  pour  la  dynamite  ordinaire  et  ses  effets 
sont  plus  considérables. 

—  paille  ou  poléine.  Composée  par 
parties  égales  de  nitro-glycérine  et  de  fulmi- 
paille. 

Celui-ci  est  une  nitro-cellulose  préparée 
en  faisant  agir  un  mélange  de  3  parties 
d'acide  azotique  et  de  7  parties  d'acide  sul- 
furique  sur  de  la  paille  d'avoine  très 
divisée. 

DYNAMO.  Abréviation  pour  dire  machme 
dynamo-électrique. 


234.  EAU-DE-VIE. 

électrique.   Machine  produisant  un 

courant  électrique  semblable  à  celui  que 
fournissent  les  piles,  mais  par  le  déplace- 
ment rapide  d'un  circuit,  formé  de  bobines 
recouvertes  de  fil  de  cuivre  isolé  avec  ^ou 
.sans  noyau  de  fer  doux,  entre  les  pôles  d'un 
aimant  ou  d'un  électro-aimant  puissant 
(V.  FAeclrkitè). 

DYNANOMÈTRE.  Instrument  destiné  à 
mesurer  les  forces,  c'est-à-dire  à  les  com- 
parer au  kilogramme. 

Les  commissions  militaires  de  réception 
se  servent  de  dynanomètre  pour  vérifier  le 
degré  de  résistance  des  étoffes,  dans  les  con- 
ditions piévues  par  les  cahiers  des  charges. 
DYSPEPSIE.  Maladie  de  l'estomac. 
Elle  peut  être  un  cas  à'exem'ption  ou  de 
réforme  lorsqu'elle  est  i-hronique,  et  qu'elle 
est  réfractaire  à  toute  inédicamentation. 

DYSSENTERIE.  Inflammation  aiguë  du 
tube  intestinal  qui  est  essentiellemmt  carac- 
térisée par  un  besoin  fréquent  d'aller  ii  la 
selle,  ainsi  que  par  la  nature  des  déjections, 
qui  sont  mucoso-sanguinolentes. 

Cette  maladie,  qui  est  assez  fréquente 
dans  les  armées  en  campagne,  peut  être 
occasionnée  par  l'alternance  des  nuits  froides 
avec  des  journées  très  chaudes,  l'habitation 
des  lieux  bas  et  marécageux,  l'absorption  de 
fruits  non  parvenus  à  maturité,  etc. 

Les  remèdes  préventifs  consistent  naturel- 
lement à  éviter  toutes  les  causes  de  la  ma- 
ladie et  à  se  garantir  le  ventre  par  une  cein- 
ture de  flanelle,  etc. 


E 


EAU.  Une  bonne  eau  potalde  doit  être 
limpide,  incolore ,  légère,  aérée,  sans  odeur, 
fraîche,  d'une  saveur  agréable,  ni  saumàtre, 
ni  fade,  ni  piquante,  ni  salée,  ni  douceâtre. 
Elle  doit  cuire  parfaitement  les  légumes  et 
dissoudre  le  savon  sans  former  de  grumeaux. 
11  peut  être  fait  des  transports  d'eau  aux 
troupes  casernées  dans  des  bâtiments  éloi- 
i^nés  de  plus  de  500  mètres  de  toute  eau 
potable.  Ils  se  font  à  raison  de  5  litres  en 
été  et  de  3  litres  en  hiver  (du  1"  octobre  au 
15  avril)  par  homme  et  par  jour. 

La  quantité  d'eau  par  cheval  et  par  jour 
est  de  40  litres  en  toute  saison. 

La  question  de  l'approvisionnement  de 
l'eau  est  une  question  très  importante  et, 
lors  de   l'établissement   d'un  fort,   on  doit 


prévoir  les  moyens   de  s'en  procurer  dans 
l'intérieur  même  du  fort. 

—  (cours  d').  Les  rivières  sont  des  ob- 
stacles à  la  marche  des  armées.  Le  défenseiir 
détruira  facilement  les  ponts  existants,  après 
les  avoir  utilisés  pour  se  replier.  Si,  pour 
une  cause  quelconque,  cette  destruction  n'a 
pu  être  faite,  on  peut  encore  empêcher  l'ad- 
versaire de  se  servir  des  ponts  en  y  dirigeant 
le  feu  de  troupes,  relativement  peu  nom- 
breuses, que  l'attaque  doit  repousser  au  préa- 
lable. 

EAU-DE- VIE.  L'ean-de-vie  de  l'admi- 
nistration de  l'armée  doit  provenir  de  la  dis- 
tillation du  vin  ou  du  marc  de  raisin.  Les 
eaux-de-vie  d'autres  provenances  peuvent,  à 
défaut,  être  admises. 


EAUX  GRASSES. 


23o 


ÉCART. 


L"eau-de-vip  doit  être  (iaire  et  brillante, 
blaïuiie,  ambrée  ou  jaunâtre,  selon  son  degré 
d'ancienneté.  Elle  doit  être  agréable  au  goût 
et  d'une  odeur  aromatique.  Elle  doit  mar- 
quer, à  la  température  de  13  degrés  centi- 
grades, 47  degrés,  au  minimum,  a  l'alroo- 
métre  de  Gay-Lussac. 

Le  taux  de  la  ration  ordinaire  d'ean-de-vie 
est  de  0,0623  (i/16.  de  litre);  celui  de  la 
ration  bygiénique  est  moitié  moindre,  soit 
de  1/32  de  litre. 

A  l'intérieur,  la  ration  d'eau-de-vie  est 
remplacée  par  une  indemnité  représenta- 
tive. 

Aux  armées  en  campagne,  l'eau-de-vie  est 
généralemeni  distribuée  en  nature  ;  elle  est, 
habituellement,  transportée  dans  des  barils 
de  50  litres. 

EAUX  grasses.  Le  produit  de  la  vente 
des  eaux  grasses  provenant  des  ordinaires 
d£S  corps  de  troupe  constitue  l'une  des  re- 
cettes additionnelles  de  ces  ordinaires.  Cette 
vente  est  faite,  en  même  temps  que  celles 
des  issues  diverses,  par  les  soins  de  la  com- 
mission des  ordinaires,  et,  à  défaut,  par  le 
capitaine. 

—  minérales.  Les  militaires  malades, 
admis  à  faire  usage  des  eaux  minérales,  sont 
traités  au  compte  de  l'administration  de  la 
guerre,  dans  certains  établissements  choisis 
par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Les  conditions  spéciales  d'admission  et  de 
traitement  sont  indiquées  dans  le  Règlement 
du  23  novembre  1889  sur  le  service  de  santé 
(art.  332  à  333,  341  et  342,  et  notice  n»  18 
annexée  audit  règlement). 

ÉBARBER.  Enlever  les  bavures  ou  par- 
ties inutiles  et  mal  venues  d'une  pièce  de 
fonte,  d'acier,  ete. 

ÉBADCHAGE.  Opération  qui  consiste  à 
enlever,  dans  un  projectile  à  ceinture  de 
plomb,  la  partie  de  l'enveloppe  de  plomb  qui 
ne  correspond  pas  aux  couronnes.  D'une 
manière  générale,  ce  mot  se  dit  pour  dégros- 
sissage. 

ÉBONITE.  Sorte  de  caoutchouc  ^^^lca- 
nisé,  qui  contient  jusqu'à  60  p.  100  de 
soufre.  Sert  à  faire  des  supports  isolants  pour 
appareils  électriques,  des  plaques  et  des  dis- 
ques pour  madiincs  électriques  et  des  élec- 
lio|)liones. 

ÉBOULEMENT.  Chute  de  constructions 
de  talus  ou  dr  terrassements. 

On  doit  prendre  les  précautions  voulues 
pour  empêcher  les  éboulements,  surtout  dans 
l'établissement  de  tranchées  piofondes  ou  de 
lalus  élevés,  de  même  que  dans  la  construc- 
tion des  PUITS  et  des  galeries  de  mi\es  mi- 


litaires. 
ÉBRANLEMENT  ; 


ÉBRANLER.   Un. 


troupe  ébranlée  est  une  troupe  chancelante, 
hésitante,  à  peu  près  démoralisée  ;  une  troupe 
qui  s'ébranle,  qui  se  met  en  mouvement. 

ÉBROUER  ou  S'ÉBROUER.  Cheval  qui 
se  se-oue  avec  fone,  cm  reniflant  bruyam- 
ment. 

ÉBULLITION.  Mouvement  qui  se  pro- 
duit dans  un  liquide  soumis  à  l'action  de  la 
chaleur,  lorsqu'il  passe  à  l'état  de  vapeur. 
Cet  état  est  très  favorable  à  la  cuisson  de  la 
viande  et  des  légumes  qui  peuvent  se  trouver 
plongés  dans  le  liquide  ;  il  constitue  la  mé- 
thode le  plus  généralement  employée  pour 
la  préparation  des  aliments  du  soldat. 

ÉCARLATE.  Couleur  rouge  très  vive  et 
étoffe  de  cette  couleur  employée  pour  cer- 
taines parties  de  l'uniforme  (épaulettes  delà 
troupe,  bandes  de  pantalon  de  l'artillerie  et 
du  génie,  parements  et  collets  des  dolmans 
des  artilleurs,  etc.).  Cette  nuance,  trèf  déli- 
cate, est  obtenue  au  moyen  de  la  cochenille  ; 
elle  exige  ou  qu'on  la  ravive  à  l'aide  d'une 
eau  spéciale  ou  que  l'on  remplace  assez  fré- 
quemment les  parties  faites  avec  les  étoffes 
de  cette  couleur. 

ÉCART.  Distance  qui,  dans  le  tir,  sépare 
le  point  visé  du  point  touché  par  la  balle 
{point  d'impact). 

L'écart  vertical  moyen  ou  moyen  en  Imu- 
teur  est  le  quotient  de  la  somme  des  dis- 
tances des  points  d'impact  à  une  ligne  hori- 
zontale passant  par  le  point  moyen  par  le 
nombre  des  coups  tirés. 

L'écart  horizontal  moyen  ou  moyen  en  di- 
rection est  obtenu  en  faisant  la  somme  des 
distances  des  points  d'impact  à  une  ligne 
verticale  passant  par  le  point  moyen  et  en 
divisant  cette  somme  par  le  nomljre  des  coups 
tirés. 

L'écart  absolu  moyen  est  obtenu  en  me- 
surant la  distance  .  de  chacun  des  points 
d'impact  au  point  moyeu  ;  on  en  fait  la 
somme  que  l'on  divise  par  le  nombre  des 
coups  tirés  et  le  quotient  donne  l'écart  ab- 
solu moyen. 

L'écart  d'éclatement  en  hauteur  d'un  point 
est  la  différence  entre  sa  portée  d'éclate- 
ment et  la  hauteur  théorique  moyenne  d'é- 
clatement. 

L'écart  (l'éclatement  en  portée  d'un  point 
est  la  différence  entre  sa  portée  d'éclatement 
et  la  portée  théorique  moyenne  d'éclate- 
ment. 

Si,  par  le  point  moyen  d'éclatement,  on 
mène  un  plan  normal  à  la  trajectoire 
moyenne,  l'écart  d'éclatement  d'un  point  sui- 
va)tt  la  trajectoire  est  la  distance  de  ce  point 
au  plan  normal. 

D'une  manière  générale,  rtVa?'^  d'un  point 
par  rapport  à  une  droite  on  à  un  plan  donné, 


ÉCARTEMENT  des  forts. 


236 


suivant  une  diredion  donnée,  est  la  longueur 
de  la  parallèle  à  cette  direction,  menée  par 
le  point  considéré,  comprise  entre  ce  point 
et  la  droite  ou  le  plan  donné. 

h'écarl  innijen  est  la  moyenne  aritlimé- 
tique  des  écarts  pris  en  grandeur  absolue 
sans  tenir  compte  de  leur  sens. 

Dans  un  tir  qui  comprend  un  très  grand 
nombre  de  coups,  la  iprobabUitè  d'un  écart 
est  le  rapport  du  nombre  de  fois  qu'un  écart 
égal  à  cet  écart  s'est  produit,  au  nombre 
total  des  coups  tirés. 

L'écart  qui  est  tel  que  le  nombre  de  ceux 
qui  lui  sont  supérieurs  soit  égal  au  nomljre 
de  ceux  qui  lui  sont  inférieurs,  est  Vécart 
probable.  C'est,  en  d'autres  termes,  celui  qui 
a  la  probabilité  1/2  de  ne  pas  être  dépassé, 
La  notion  de  l'écart  moyen  et  de  l'écart 
probable  s'étend  aux  écarts  en  portée,  en  di- 
rection, en  bauteur,  d'éclatement,  etc. 

Les  causes  des  écarts,  c'est-à-dire  par  suite 
desquelles  on  n'obtient  pas  à  chaque  coup 
la  même  trajectoire,  sont  multiples  :  les  va- 
riations dans  les  poids  des  charges,  dans  les 
conditions  balistiques  de  la  poudre,  dans  le 
poids  des  projectiles ,  les  variations  atmo- 
sphériques, celles  du  pointage,  etc. 

On  admet  que  ces  variations  éprouvent 
des  oscillations  de  telle  nature  que  le  point 
moyen  soit,  dans  toutes  les  circonstances, 
celui  qui  a  la  plus  grande  probabilité  de 
correspondre  au  cas  où  tous  les  éléments  du 
tir  resteraient  constants.  Cette  hj^pothèse  est 
fondamentale  ;  l'exactitude  de  ses  consé- 
quences a  été  vérifiée  dans  l'immense  majo- 
rité' des  cas  de  la  pratique  du  tir  ;  elle  a 
conduit  aux  lois  qui  règlent  la  question  de 
la  répartition  des  écarts  et  de  la  combinaison 
de  l'écart. 

ÉCARTEMENT  des  forts  (V.  Forts). 
ECCLÉSIASTIQUE.  Au  point  de  vue 
militaire,  les  ecclésiastiques  ont  successive- 
ment été  étrangers  à  la  profession  des  armes, 
libres  de  faire  la  guerre,  forcés  ou  dispensés 
de  servir  activement. 

L'article  23  de  la  loi  du  15  juillet  1889 
dispense  les  élèves  ecclésiastiques  du  service 
actif,  après  un  an  de  présence  sous  les  dra- 
peaux. Toutefois,  ceux  qui,  à  l'âge  de  26  ans, 
ne  seraient  pas  pourvus  d'un  emploi  de  mi- 
nistre de  l'un  des  cultes  reconnus  par  l'Etat, 
seraient  tenus  d'accomplir  les  deux  ans  de 
service  actif  dont  ils  avaient  été  dispensés. 
Kn  cas  de  mobilisation,  ils  sont  versés 
dans  le  service  de  santé. 

ÉCHANGRER;  ÊCHANCRURE.  Partie 
d'un  vêtement  arrondie  en  forme  de  crois- 
sant. 

Vkhancrure  de  la  douille  de  la  baïonnette 
consistait  en   deux  fentes  verticales   reliées 


ÉCHAUFFOUREE. 

par  une  fente  horizontale  et  dans  lesquelles 
passait  le  tenon  de  la  baïonnette. 

ÉCHANGE.  Acte  par  lequel  on  transfère 
à  quelqu'un  la  propriété  d'une  chose  et  l'on 
acquiert,  comme  équivalent,  la  propriété 
d'une  autre  chose. 

—  de  draps  (V.  Draps  de  lit). 

—  d'effets.  Les  effets  de  même  nature 
peuvent  être  échangés  à  l'amiable,  sans  écri- 
tures, entre  les  commandants  d'unités  d'un 
même  corps  ;  il  en  est  de  même  des  échanges 
d'effets  neufs  entre  le  magasin  du  corps  et 
ceux  des  unités  administratives. 

—  d'effets  ou  d'ustensiles  de  cam- 
pement. Les  corps  doivent  échanger  au 
magasin  de  campement,  contre  des  effets 
neufs ^ou  lions,  tous  les  effets  et  ustensiles  à 
réparer  ou  à  proposer  pour  la  réforme. 

—  d'effets  de  literie,  de  paille  (V.  Ma- 
nutentions). 

—  de  prisonniers.  Remise  réciproque 
de  piisonniers  faite,  de  part  et  d'autre,  par 
deux  belligérants. 

Cet  échange  se  fait,  le  plus  souvent, 
noaibre  pour  nombre  dans  chaque  catégorie, 
officiers  ou  soldats,  à  moins  qu'il  n'en  ail 
été' convenu  autrement. 

Ces  échanges  n'ont  généralement  lieu  que 
dans  la  guerre  de  siège,  lorsque  l'assiégeant 
tient  à  épargner  à  ceux  de  ses  soldats  qui 
sont  prisonniers  les  inconvénients  du  bom- 
Ijardement  ou  de  la  famine. 

ÉCHANTILLONSi.  Modèles  ou  types  des 
divers  objets  d'équipement  ou  partie  de  l'u- 
niforme des  troupes  qui  doivent  exister  dans 
les  corps  pour  servir  de  comparaison  lors  de 
la  réception  d'effets  similaires.  Les  uns  sont 
envoyés  par  le  Ministère  de  la  guerre  ;  d'au- 
tres sont  remis  par  les  fournisseurs  d'une 
connnande  h.  livrer. 

ÉCHAPPER  (s').  S'évader,  s'enfuir. 

ÉCHARGUET.  Ancienne  dénomination 
de  la  sentinelle  faisant  le  guet, 

ÉCHARPE.  Bande  d'étoffe  qui  se  j)orle 
en  sautoir  ou  comme  ceinture  et  qui,  dans 
l'armée,  a  été,  suivant  les  tenrps  et  les  lieux, 
un  ornement,  une  livrée,  un  insigne,  une 
ceinture  de  commandement.  Depuis  long- 
temps, elle  n'est  plus  en  usage  dans  l'armée 
frant'aise  à  ce  dernier  titre,  mais  elle  l'est 
encore  dans  certaines  armées  étrangères,  no- 
tamment dans  l'armée  allemande. 

Les  pièces  de  bois  disposées  obliquement 
entre  les  pieds  et  les  chapeaux  d'un  chevalet 
de  pont  s'appellent  aussi  écharpes. 

Une  B.iTTERiE  d'écharpe  est  celle  qui  tire 
obliquement  sur  le  point  à  battre. 

ÉCHARPER.  Rompre  l'ennemi,  le  tailler 
en    pièces,  lui  faire  jieaucoup  de  mal. 

ÉCHAUFFOUREE.  Opération  entreprise 


ECHAUOUETTE. 


£37 


ECLAIRAGE. 


à-  la  légère,  sans  préparation  suffisante,  et 
qui  se  termine  mal.  C'est  aussi  une  rencontre 
imprévue  de  l'ennemi ,  donnant  lieu  à  un 
combat  sans  e  >nséqiuMiee,  mais  dans  des  con- 
ditions peu  avantageuses. 

ÉCHAUGUETTE.  Petite  guéritk  en 
pierre,  placée  ordinairement  aux  angles  sail- 
lants des  tours  et  quelquefois  sur  les  cour- 
tines des  châteaux  forts  du  moyen  âge;  elle 
recevait  une  sentinelle  cliargée  d'observer  au 
loin  l'ennemi,  à  travers  des  meurtrières  pra- 
tiquées dans  les  parois. 

ÉCHÉANCE.  Le  jour  où  expire  un  délai, 
où  une  obligation  duit  être  remplie,  où  l'on 
duit  faiii-  un  payement. 

ECHEC.  Des  troupes  ont  subi  un  échec 
lorsqu'elles  ont  subi  des  pertes  sérieuses,  ou 
qu'elles  n'ont  pu  remplir  la  mission  dont 
elles  étaient  chargées. 

Une  armée  ou  une  place  sont  tenues  en 
échec  lorsqu'on  les  tient  dans  l'incertitude  du 
[loiut  et  du  moment  où  elles  peuvent  être 
attaquées,  en  les  laissant  sous  la  menace  de 
l'être  incessamment. 

Echelle.  En  toi)Ographie  ou  en  dessin, 
l'érbelle  indique  la  proportion  dans  laquelle 
les  divers  objets  sont  réduits  sur  un  plan, 
en  prenant  le  métré  pour  unité  de  compa- 
raison. L'échelle  de  1/1000  veut  dire  que  les 
objets  sont  représentés  sur  le  dessin  1000  fois 
plus  petits  qu'en  réalité. 

Pour  l'assaut  ou  l'escalade  des  ouvrages, 
on  a  employé  de  tout  temps  des  échelles  ser- 
vant à  gravir  les  talus,  les  escarpes  ;  elles 
sont  alors  aussi  légères  que  possible.  D'autres, 
appelées  ponts-échelles,  servent  à  traverser 
les  fossés  des  ouvrages  de  fortification,  lorsque 
leur  largeur  est  supérieure  à  6  mètres.  Le 
pont-échelle  se  compose  de  2  montants  de 
8  mètres  de  longueur,  reliés  par  3  traverses 
et  supportant  un  tablier  en  planchettes  de 
sapin  de  0™,oo  de  largeur,  laissant  entre 
elles  des  intervalles  de  0™,04.  Ce  pont- 
échelle  pèse  53  kilogr.  et  peut  être  manœuvré 
par  4  hommes.  11  est  mis  en  place  au  moyen 
d'un  rouleau  en  bois  disposé  sur  le  bord  de 
la  contrescarpe,  et  sur  lequel  on  fait  glisser 
le    pont. 

ÉCHELON.  Troupes  disposées  en  arriére 
les  unes  des  autres,  de  telle  sorte  qu'elles  se 
débordent  en  totalité  ou  en  partie,  c'est-à- 
dire  que  les  diverses  parties  puissent  se 
soutenir  ou  se  remplacer. 

Marcher  en  cchelonx,  c'est  avancer  ou 
reculer  en  conservant  l'ordre  en  échelon. 

ÉCHELONS  de  parc.  Le  parc  d'artil- 
lerie du  corps  d'armée  mobilisé  est  divisé  en 
deux  échelons  :  le  premier,  destiné  à  fournir 
à  l'infanterie  et  aux  batteries  du  corps  d'ar- 
mée  un   premier  approvisionnement,    com- 


prend "2  SECTIONS  DE  MUNITIONS  d'infaiitefie 
et  4  de  munitions  d'artillerie  :  le  deuxième, 
porte  les  munitions  d'infanterie  et  d'artil- 
lerie pour  le  réapprovisionnement  des  sec- 
tions du  premier  échelon  ;  il  contient,  en 
outre,  des  rechanges  et  objets  nécessaires 
aux  réparations. 

Il  comprend    17.'j    voitures   réparties    en 

4    SECriONS   HE    PARC. 

ÉCHELONNER.  Ranger  des  troupes  en 
échelons. 

ECHEVEAU.  Assemblage  des  cheveux, 
crins,  tils  ou  nerfs  tordus  qui,  par  leur  tor- 
sion, donnait  à  certains  engins  ou  machines 
de  guerre  (catapultes,  balistcs,  etc.)  le 
ressort  nécessaire  pour  lancer  les  projectiles. 

ÉCHIQUIER.  OitDRE  TACTIQUE  consistant 
à  former  [)lusieurs  carrés  ou  subdivisions 
sur  deux  ou  plusieurs  lignes,  en  laissant 
entre  chaque  unité  autant  de  vide  que  de 
plein,  les  vides  et  les  pleins  se  croisant. 

ÉCLAIRAGE.  Les  combustibles  employés 
pour  l'éclairage  dans  l'armée  sont  les  chan- 
delles, les  bougies,  le  ga:,  l'huile,  les  mèches. 

Des  études  ont  lieu  pour  employer  égale- 
ment Vèleclncitê  comme  éclairage  des  bâti- 
ments iniUtaires. 

L'éclairage  des  chambres  de  la  troupe  et 
des  cuisines  est  assuré  par  les  ordinaires  ; 
celui  des  corridors,  des  escaliers,  des  la- 
trines, des  infirmeries,  des  bibliothèques, 
salles  de  lecture,  écuries,  manèges,  etc.,  et 
en  général  dans  tous  les  locaux  accessoires 
au  casernement,  est  au  compte  de  la  masse 
de  harnacliement  et  ferrage,  pour  les  corps 
où  cette  masse  existe,  et  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  (fonds commun)  pour  les 
autres  corps;  l'éclairage  des  ateliers  régimen- 
taires  est  assuré  par  les  maitres-ouvriers  du 
corps  ;  l'éclairage  des  bibliothèques  de  gar- 
nison, des  salles  de  conférence  des  réunions 
d'officiers,  des  corps  de  garde,  des  loges  de 
concierge  et  des  magasins  est  assuré  au 
compte  de  l'Etat  par  un  corps  de  troupe  dé- 
signé dans  chaque  garnison  par  le  comman- 
dant d'armes,  ce  corps  est  remboursé  trimes- 
triellement de  ses  avances  par  le  service  de 
l'intendance,  dans  les  conditions  indiquées 
par  les  articles  23  à  27  du  règlement  du 
13  janvier  1890. 

L'éclairage  extérieur  des  casernes,  forts, 
citadelles,  camps,  prisons,  etc.,  est  assuré 
au  co.'npte  de  l'Etat  par  le  service  du  génie, 
qui  fournit  les  appareils,  et  par  le  service 
de  l'intendance,  qui  assure  la  fourniture  du 
combustible  et  des  mèches,  ainsi  que  les 
opérations  journalières  de  nettoyage. 

En  ce  qui  concerne  particulièrement 
l'éclairage  au  giz,  la  fourniture  et  la  pose 
des  conduits  sont  opérées  par  les  soins  et  à 


ÉCLAIRCIES. 


238 


ECLIMETRE. 


la  charge  du  service  du  génie  :  quant  à  la 
fourniture  et  à  la  pose  des  appareils  tels 
qu'appliques,  becs,  compteurs,  etc.,  ainsi  qu'à 
la  fourniture  du  gaz,  elles  incondtent,  soit  au 
service  de  l'intendance,  soit  aux  occupants, 
suivant  ce  qui  est  déterminé  par  le  Ministre. 

ÉCLAIRCIES.  Espace  sans  arbres  dans 
une  forêt. 

ÉCLAIRER.  Eclairer  une  troupe  dans  les 
diverses  positions  revient  à  reconnaître  et  à 
surveiller  le  terrain  dangereux  autour  d'elle 
au  moyen  d'ÉCLAiREURs. 

Ce  service  est  plus  particulièrement  dévolu 
à  la  cavalerie. 

ÉCLAIREURS.  Hommes  cliargés  de  pré- 
céder une  troupe  en  marche  ou  en  formation 
de  coni])at,  pour  fouiller  le  terrain  en  avant 
d'elle  et  lui  éviter  toute  surprise. 

Les  grand'gardes  servent  à  éclairer  une 
troupe  au  camp,  au  cantonnement  ou  au 
bivouac. 

—  de  position.  Groupes  de  2  ou  3  ca- 
valiers qui  gagnent  rapidement  les  points 
élevés  voisins  de  la  route,  suivis  par  une 
colonne  en  marche  et  qui  y  restent  jusqu'à 
ce  que  cette  dernière  ait  défilé  ou  jusqu'à  ce 
qu'ils  sont  relevés  par  des  hommes  désignés 
à  cet  effet. 

—  volontaires.  La  loi  des  cadres  a  prévu 
pour  le  temps  de  guerre  la  création  d'escadrons 
d'éclaireurs  à  cheval,  composés  de  volon- 
taires s'habillant  à  leurs  frais  et  fournissant 
leur  monture. 

ÉCLAT.  Morceaux  de  bois,  de  pierre  ou 
de  maçonnerie,  détachés  des  constructions  ou 
de  la  fortification  par  les  projectiles. 

—  de  projectiles.  Parties  qui  se  sépa- 
rent des  projectiles  au  moment  où  ils 
éclatent. 

■  Diverses  dispositions  ont  été  prises  pour 
régler  l'éclatement  des  projectiles  ;  on  a  em- 
ployé d'abord  des  obus  à  double  paroi,  coulés 
séparément  et  présentant  une  série  de  sail- 
lies qui  correspondent  à  des  parties  creuses 
de  l'autre  paroi.  On  les  a  remplacés  par  des 
ocus  A  BALLES  qui  sout  plus  efficaces. 

Les  BOMBES  et  les  boîtes  a  iViruAiLLE  sont 
également  des  projectiles  d'éclatement. 

En  général,  les  éclats  de  projectile  sont 
destinés  uniquement  à  agir  contre  les  masses 
de  troupe. 

ÉCLATEMENT.  Action  d'éclater  pour  un 
projectile. 

L'éclatement  est  prématuré  quand  le  pro- 
jectile éclate  avant  le  moment  prévu. 

Avec  des  projectiles  armés  de  fusées  fu- 
santes, dont  un  même  êvp.nt  est  débouché, 
on  peut  appliquer  les  défmitions  suivantes, 
dans  l'hypothèse  où  le  sol  n'arrêterait  aucun 
projectile  avant  son  éclatement  : 


Le  point  Moyen  d'éclatement  est  le  point 
par  lequel  passerait  la  résultante  de  toutes 
les  forces  égales  et  parallèles  qu'on  peut  sup- 
poser appliquées  à  chaque  point  d'éclate- 
ment. Ce  point  peut  être  considéré  comme 
situé  sur  la  trajectoire  moyenne  ; 

La  hauteur  théorique  muyenne  d'éclatement 
est  la  hauteur  du  jjoint  moyen  d'éclatement 
au-dessus  du  sol. 

Si  l'on  projette  les  points  d'éclatement  sur 
le  plan  horizontal  de  la  bouche  de  la  pièce, 
la  portée  d'éclatement  d'un  point  est  la  dis- 
tance de  la  projection  de  ce  point  à  la  bouche 
de  la  pièce. 

'  La  portée  théorique  moyenne  d'éclatement 
est  la  portée  d'éclatement  du  point  moyen. 
On  peut  la  supposer  égale  à  la  moyenne 
arithmétique  des  portées  d'éclatement. 

ÉCLIMÉTRE.  Instrument  qui  sert  à 
mesurer  les  pentes  du  teirain,  et,  par  suite, 
à  faire  du  nivellement. 

11  se  compose  essentiellement  d'un  cercle 
ou  d'un  segment  vertical  portant  un  niveau 
à  bulle  d'air  ;  autour  de  ce  cercle  est  fixée 
une  alidade  à  laquelle  est  adaptée  une  lunette 
et  dont  les  rerniers  parcourent  les  divisions 
du  limbe  gradué. 

Lorsque  l'instrument  est  réglé,  si  l'on  in- 
cline l'alidade,  et  par  s\iite  la  lunette,  d'une 
certaine  quantité,  l'angle  marqué  par  les 
verniers  sur  le  limbe  donnera  la  valeur  de 
l'inclinaison  prise  pai'  l'axe  optique  de  la 
lunette  sur  l'horizon. 

L'éclimètre  est  généralement  annexé  à 
notre  boussole. 

Il  existe  une  grande  variété  de  ces  instru- 
ments. 

Le  capitaine  Marcel  a  inventé  un  écli- 
mètre-pendule,  qui  mesure  les  pentes  du 
terrain  jusqu'au  dixième  de  millimètre,  sans 
mire  ni  auxiliaire. 

Il  se  compose  de  deux  miroirs  placés  dos 
à  dos  et  portés  par  des  couteaux  ;  un  des 
miroirs  s'emploie  pour  les  angles  au-dessus 
de  l'horizon,  l'autre  pour  ceux  au-dessous. 

Une  ligne  horizontale  est  tracée  dans  l'es- 
pace et  déterminée  quand  l'œil  de  l'opérateur 
s'aperçoit  lui-même  dans  le  miroir  placé  ver- 
ticalement. 

Un  cylindre  donne  ensuite  à  l'appareil 
l'inclinaison  voulue  pour  diriger  le  rayon 
visuel  sur  l'objet  servant  de  mire.  Ce  rayon 
de  tiiangle  rectangle  fait  alors  avec  l'ho- 
rizontale un  angle  égal  à  l'angle  de  pente,  et 
la  ditïércnce  de  niveau  se  lit  sur  le  cylindre 
en  regard  d'un  index  fixe. 

Il  existe  un  second  modèle  plus  portatif 
de  cet  appareil,  qui  a  les  dimensions  d'une 
montre  et  peut  être  utilisé  dans  le  réglage  du 
tir  de  l'artillerie  à  longue  portée. 


ËC(tl.ES 


23ÎI 


ÉCOLES. 


ÉCLIPSE  (V.  Affût  d  cdip^c). 
ÊCLISSE.  Plaque  on  fer  que  l'on  bou- 
lonne l'ontre  les  rails  îi  l'endroit  des  joints, 
afin  de  réunir  les  rails  les  uns  aux  autres 
et  d'en  former  une  file  continue  dans  le  sens 
longitudinal. 

ËCLOPÉS.  Hommes  de  troupe  momenta- 
nément hors  d'état  de  marcher  dans  le  rang 
et  comprenant  les  blessés,  malades  ou  indis- 
posés n'ayant  pas  besoin  d'entrer  à  l'hôpital 
ou  en  route  pour  s'y  rendre  (Y.  Dépôt  d'é- 
clopès) . 

ÉCLUSE.  Une  place  dont  on  peut  à  vo- 
lonté remplir  d'eau  les  fossés  ou  les  rendre 
secs,  est  une  place  a  manœuvres  d'eau. 

Des  écluses  ou  portes  mobiles  pour  lâcher  ou 
retenir  l'eau  sont  alors  nécessaires  : 

1°  Une  écluse  de  chasse  pour  faire 
monter  l'eau  : 

2°  Des  écluses  d'entrée  et  de  fuite, 
permettant  de  remplir  ou  de  vider  les 
fossés  :  elles  prennent  le  nom  d'écluses  de 
manœuvre,  lorsqu'elles  sont  disposées  pour 
sei-\ir  à  la  fois  d'écluses  d'entrée  et  d'écluses 
de  fuite. 

ÉCOLE.  Manière  ou  formes  d'enseigne- 
ment employées  pour  dre.sser  les  soldats  et 
leur  apprendre  les  divers  points  de  la  science 
militaire  qu'ils  doivent  savoir  :  théories  ou 
instructions  détaillant  les  principes  d'après 
lesquels  l'enseignement  doit  être  donné  poui' 
obtenir  les  résultats  et  l'uniformité  désira- 
Ijles;  établissements  où  l'on  donne  une  cer- 
taine instruction  d'après  des  programmes 
donnés  pour  former  des  candidats  sous-o'ti- 
ciers  ou  officiers,  ou  pour  perfectionner  l'in- 
struction dans  une  brandie  spéciale  et  for- 
mer des  instructeurs. 

Nous  ne  parlerons  pas  ici  des  théories, 
INSTRUCTIONS  OU  RÈGLEMENTS  trés  nomhreux 
que  les  ofticiers,  sous-ofliciers  ou  soldats  doi- 
vent savoir  en  tout  ou  en  partie  et  dont 
rénumération  seule  nous  entraînerait  trop 
loin,  tels  que  :  Ecole  de  soldat,  de  compu- 
ijnie.  de  batterie  ou  d'escadron,  de  bataillon, 
de  régiment,  de  brigade;  Règlements  sur  le 
service  intérieur,  sur  le  service  des  places,  sur 
le  service  en  campagne;  Instruction  sur  les 
7nanœuvres  de  brigade  avec  cadre,  sur  le 
transport  des  troupes  par  voies  ferrées  ;  Ma- 
nuel de  l'instructeur  de  tir,  etc.,  etc. 

Mous  ne  parlerons  que  des  écoles  mili- 
taires et  des  ÉCOLES  régimentaires. 

ÉCOLES  militaires.  Les  écoles  mili- 
taire existant  actuellrnient  en  France,  sont  : 

1°  L'Ecole  supérieure  de  guerre,  à 

Paris,  qui  a  remplacé  l'iincienne  Ecole  dap- 

plication  détat-major.  Cette  Kcole,  insti- 
tuée par  la  loi  du  13  mars  \  875  reçoit  au  con- 
cours des  candidats  au  l)revet  d 'état-major. 


provenant  des  capitaines,  lieutenants  et 
sous-lieutenants  de  toutes  armes,  ayant 
accompli  5  années  de  service  comme  ofti- 
ciers, dont  3  années  de  service  effectif  dans 
les  troupes.  La  durée  des  cours  est  de 
2  ans.  Les  officiers  supérieurs  et  les  capi- 
taines de  toutes  armes  peuvent  également 
obtenir  directement  le  brevet  sous  des  con- 
ditions et  à  la  suite  d'épreuves  déterminées 
par  un  règlement  ministériel.  Dans  les  deux 
cas,  les  programmes  sont  publiés  au  B.  U. 
au  moins  6  mois  à  l'avance  ; 

2°  Le  Prytanée  militaire  de  La  Flèche, 
réorganisé  par  les  décrets  des  8  novembre 
1859  et  16  mars  1878,  est  destiné  à  l'édu- 
cation des  fils  d'officiers  sans  fortune  ou  de 
sous-officiers  morts  au  champ  d'honneur 
pour  les  préparer  spécialement  à  la  carrière 
des  armes.  L'Etat  y  entretient  300  boursiers 
et  100  demi-boursiers;  l'entrée  à  l'Ecole  a 
lieu  par  voie  de  concours.  Un  certain  nom- 
bre d'élèves  payant  pension  sont  admis 
(50  à  inO)  ; 

3°  L'Ecole  polytechnique,  à  Paris,  fon- 
dée le  28  septembre  17'.)4  et  réorganisée  par 
décret  du  lo  août  1873,  est  destinée  à  former 
des  élèves  pour  les  services  publics  ci-après  : 
l'artillerie  de  terre  et  de  mer,  le  génie  mili- 
taire et  le  génie  maritime,  la  marine  et  le 
corps  des  ingénieurs  hydrographes,  les  ponts 
et  chaussées  et  les  mines,  le  service  des  pou- 
dres et  salpêtres,  les  lignes  télégraphiques  et 
l'administration  des  tabacs.  On  ne  peut  en- 
trer à  l'Ecole  que  par  voie  de  concours  et 
l'on  en  sort  au  bout  de  2  ans  pour  entrer 
dans  une  Ecole  d'application  des  services 
ci-dessus  désignés.  Les  élèves  doivent  à  leur 
entrée  à  l'Ecole  contracter  un  engagement  de 
3  ans  ;  ceux  qui  ne  sont  pas  classés  dans  les 
services  militaires  à  leur  sortie  de  l'Ecole, 
accomplissent  leur  troisième  année  dans  l'ar- 
tillerie ou  le  génie,  en  qualité  de  sous-lieu- 
tenant de  réserve  ; 

4°  L'Ecole  spéciale  militaire,  à  Saint- 
Cyr,  souvent  réorganisée,  est  destinée  à  former 
des  officiers  pour  l'infanterie  de  terre  et  de 
marine  et  pour  la  cavalerie.  On  n'y  entre 
qu'à  la  suite  d'un  concours  et  l'on  en  sort 
connue  sous-lieutenant  au  bout  de  2  ans. 
L'option  pour  la  cavalerie  est  faite  au  clas- 
sement de  Pâques.  Les  élèves  doivent  con- 
tracter un  engagement  de  3  ans  ù  leur  entrée 
à  l'Ecole  ; 

5"  L'Ecole  dapplication  de  l'artillerie 
et  du  génie,  à  Fontainebleau,  organisée 
au[>aravanl  à  Metz,  provient  de  la  réunion, 
le  i  octobre  1802,  de  l'Ecole  d'artillerie  dé 
Cbàlons-snr-.Marne  et  de  l'Ecole  du  génie  de 
Met/.  Réorganisée  par  décret  du  16  août 
1867,   modifié  par  celui  du  13  a\ril  1878. 


ECOLES. 


;io 


ECOLES. 


elle  reçoit,  sous  le  titre  d'officiers-élèves,  des 
sous-lieutenants  sortant.,  de  l'Ecole  poly- 
technique et  destinés  à  l'artillerie  de  terre  et 
de  .mer  ou  du  génie  ;  elle  peut  recevoir  aussi 
des  sous-lieutenants  sortant  des  sons-offi- 
ciers, après  constatation  d'aptitude.  La  durée 
des  cours  est  de  2  ans  ; 

6°  L'Ecole  d'application  de  cavalerie, 
à  Saumur,  est  destinée  spécialement  à  com- 
pléter et  à  perfectionner  l'instruction  des 
sous-lieutenants  et  .lieutenants  de  cavalerie, 
d'artillerie  et  du  génie.  Elle  est,  en  outre, 
chargée  de  poursuivre  l'instruction  des  élèves 
de  la  section  de  cavalerie  de  l'Ecole  spéciale 
militaire,  de  donner  aux  candidats  officiers 
de  la  cavalerie  l'instruction  nécessaire  pour 
le  grade  de  sous-lieutenant  ;  de  former  des 
instructeurs  d'équitation  pour  les  troupes  de 
toutes  armes  ;  d'initier  au  service  régimen- 
taire  les  aides-vétérinaires  stagiaires  nouvel- 
lement promus  ;  de  donner  l'instruction 
hippique  aux  officiers  de  gendarmerie  ne 
provenant  pas  de  la  cavalerie.  Une  école  de 
maréchalerie  est  rattachée  à  cette  école  pour 
former  les  premiers  ouvriers  marécliaux  né- 
cessaires au  corps  ;  il  y  a,  en  outre,  comme 
annexes,  deux  cours  de  télégraphie  militaire 
pratique  pour  un  certain  nomhre  de  jeunes 
cavaliers  ;  une  école  de  dressage,  pour  per- 
mettre aux  élèves  de  se  former  au  dressage; 
un  atelier  d'arçonnerie,  qui  est  chargé  de 
l'établissement  des  modèles  de  harnaciiement 
et  de  la  confection  d'arçons  pour  chevaux  de 
troupe  ; 

7°  L'Ecole  d'application  des  poudres 
et  salpêtres,  organisée  par  décision  du 
25  mars  1878,  reçoit  des  élèves  ingénieurs 
provenant  de  l'Ecole  polytechnique  ;  ils 
suivent  des  cours  à  l'Ecole  des  mines  et  à 
celle  des  manufactures  de  l'Etat,  ainsi  que 
des  cours  spéciaux  faits  par  les  ingénieurs 
du  service  au  dépôt  central  des  poudres  et 
salpêtres,  oii  ils  sont  classés. 

8"  L'Ecole  normale  de  gymnastique, 
à  la  Faisanderie,  prés  Vincennes,  a  été  orga- 
nisée par  le  règlement  du  25  mars  1878.  Elle 
est  destinée  à  donner  à  des  sous-officiers,  ca- 
poraux et  soldats  de  toutes  armes,  les  con- 
naissances nécessaires  pour  faire  de  bons 
moniteurs  de  gymnastique  ou  d'escrime  dans 
les  corps. 

9°  Les  Ecoles  régionales  de  tir,  au 
nombre  de  3,  au  camp  de  Chàlons,  au  camp  du 
Rucliard  et  au  camp  de  la  Valbonne,  ont  été 
créées  par  décisions  ministérielles  des  29  no- 
vembre et  2  septembre  1874,  modifiées  par 
décret  du  9  décembre  1879.  Elles  ont  pour 
but  de  donner  aux  officiers  et  aux  sous-offi- 
ciers qui  en  suivent  les  cours  les  connais- 
sances nécessaires  pour  faire  de  bons  instruc- 


teurs de  tir  et  pour  propager  dans  les  corps 
toutes  les  notions  théoriques  et  pratiques  re- 
latives au  tir  ou  à  la  fabrication  des  armes 
et  des  munitions.  La  durée  des  cours,  qui 
s'ouvrent  deux  fois  par  an,  est  de  4  mois 
pour  les  officiers  et  de  3  mois  pour  les  sous- 
officiers  ou  caporaux. 
10°  L'Ecole  centrale  de  pyrotechnie 

militaire,  à  Bourges,  a  été  instituée  pour 
former  des  praticiens  habiles  destinés  à  ap- 
porter, dans  les  régiments  d'artillerie  et  du 
génie,  un  mode  d'enseignement  et  des  mé- 
thodes uniformes  en  ce  qui  concerne  l'emploi 
et  la  confection  des  artifices  de  guerre.  Il  y  a, 
en  outre,  des  ateliers  où  se  font  les  travaux 
d'étude  et  d'expérience,  ainsi  que  ceux  com- 
mandés par  le  AJinistre  pour  les  approvision- 
nements d'artifices  de  guerre. 

H"  L'Ecole  normale  de  tir,  créée  par 
décret  du  9  septembre  1879,  comprend  une 
commission  d'expériences  et  la  commission 
des  feux  de  guerre.  Elle  a  i)0ur  but  : 

1°  De  proposer  les  perfectionnements  à 
apporter  aux  armes  et  aux  munitions  en  ser- 
vice dans  l'infanterie  ; 

2°  D'expérimenter  les  armes  en  usage  dans 
les  armées  étrangères  ; 

3°  De  proposer  au  Ministre  les  mesures 
propres  à  tenir  les  écoles  régionales  et  l'armée 
au  courant  de  tous  les  progrés  faits  à  l'é- 
tranger ; 

4°  De  rechercher  les  règles  à  suivre  dans 
l'exécution  des  feux,  les  modifications  à  ap- 
porter dans  les  règlements  de  manœuvres, 
les  meilleures  méthodes  d'instruction  au 
point  de  vue  du  tir  et  de  soumettre  au  Mi- 
nistre le  résultat  de  ces  études  et  de  ces 
expériences  ; 

5"  De  former  pour  les  écoles  régionales 
des  professeurs  et  des  instructeurs  d'une  ca- 
pacité assurée,  destinés  à  donner  à  l'infan- 
terie une  connaissance  approfondie  des  armes 
à  feu  portatives  et  d'entretenir  dans  les  corps 
de  troupe  un  personnel  susceptible  de  diiûger 
avec  compétence  le  service  du  tir  et  de  l'ar- 
mement. 

D'après  une  note  ministérielle  du  4  fé-, 
vrier  1890,  il  est  fait  chaque  année,  à  l'Ecole 
normale  de  tir  :  un  cours  théorique  et  pra- 
tique de  tir  d'une  durée  de  5  mois,  du  l*""  fé- 
vrier au  30  juin,  ;  un  cours  pratique  sur 
l'armement  en  service,  d'une  durée  de 
30  jours,  du  l''"'  au  31  octobre.  Chaque  ré- 
giment d'infanterie  ou  bataillon  de  chasseurs 
à  pied  envoie,  tous  les  deux  ans,  un  capi- 
taine au  l*''^  ou  au  2'^  de  ces  cours. 

12»  L'Ecole  de  sous  officiers  de  l'ar- 
tillerie et  du  génie,  à  Versailles,  a  été  insti- 
tuée par  décrets  des  10  janvieret  26  mai  1884. 
Elle  remplit,  pour  les  sous-officiers  de  l'ar- 


ECOLES. 


2M 


ÉCOLES 


tillerie  de  terre  et  de  mer,  pour  ceuv  du 
génie  et  du  train  des  équipages  militaires,  le 
même  but  que  l'Ecole  militaire  d'infanterie 
pour  les  sous-officiers  d'infanterie.  Les  con- 
ditions d'admission  sont  à  peu  près  les  mêmes 
que  pour  cette  dernière,  ainsi  que  la  durée 
des  cours  ;  mais  les  programmes  de  concours 
sont  différents. 

Il  y  a  trois  divisions  d'élèves  pour  l'artil- 
lerie, le  génie  et  le  train  des  équipages,  pour 
les  parties  dont  l'enseignement  ne  peut  être 
commun. 

13°  L'Ecole  militaire  d'infanterie,  à 

Saint-Maixent,  a  été  instituée  par  décret  du 
22  mars  1883,  modifié  le  19  juin  1886. 
Elle  a  pour  objet  de  compléter  l'instruction 
des  sous-officiers  d'infanterie  (sections  d'in- 
firmiers, de  commis  et  ouvriers  d'adminis- 
tration comprises)  jugés  susceptibles,  à  la 
suite  d'un  concours,  d'être  nommés  sous- 
lieutenants. 

Nul  sous-oflScier  ne  peut  être  promu  sous- 
lieutenant  au  titre  français,  en  temps  de 
paix,  s'il  n'a  suivi  avec  succès  les  cours  de 
cette  école,  qui  commencent  en  avril  et 
finissent  au  mois  de  mars  de  l'année  sui- 
vante. 

Les  candidats  doivent  avoir  au  moins 
deux  ans  de  grade  de  sous -officier  au  31  dé- 
cembre de  l'année  où  ils  sont  proposés. 

1 4°  Les  Ecoles  préparatoires  d'enfants 
de  troupe,  créées  par  la  loi  du  19  juillet  1884 
pour  donner  à  ceux-ci  une  instruction  et  une 
éducation  qui  les  mettent  à  même  de  servir 
utilement  leur  pays  dans  l'armée.  L'âge 
d'admission  est  fixé  à  13  ans  révolus  ;  le 
nombre  maximum  des  élèves  pour  chaque 
école  est  de  500.  Les  dépenses  qu'elles  occa- 
sionnent sont  à  la  charge  de  l'Etat.  Il  y  en 
a  4  pour  l'infanterie,  à  Saint-Hippolyte  du 
Fort,  à  Montreuil-sur-Mer,  aux  Andelys  et 
à  Rambouillet  ;  une  poui-  la  cavalerie,  à 
Autun,  et  une  pour  l'artillerie,  le  génie  et 
le  train,  à  Billom. 

15°  L'orphelinat  Hériot.  institué  à  la 
Boissiére  (Seine-et-Uise)  en  1886  pour  des  en- 
fants de  troupe  de  l'armée  de  terre,  orphelins 
âgés  de  5  ans  au  moins  et  de  13  ans  au  plus. 
Le  connnandant  Hériot  a  construit  cette  école 
à  ses  frais. 

16°  L'Ecole  d'instruction  aérosta- 
tique, à  Chalais-Meudon,  a  pour  but,  d'après 
le  Règlement  du  8  décembre  1890,  sur  son 
fonctionnement  : 

l)  De  donner  l'instruction  technique  aux 
officiers  des  compagnies  d'aérostiers,  aux 
officiers  du  génie  chargés,  en  temps  de  paix, 
de  la  conservation  du  matériel  aérostatique 
des  places  fortes,  enfin  à  un  certain  nombre 
d'officiers  du  service  d'état-major  ; 


2)  De  compléter  l'enseignement  pratique 
d'un  certain  nombre  de  sous-officiers  et 
d'hommes  de  troupe  des  compagnies  d'aé- 
rostiers, destinés  à  former,  dans  chacune  de 
ces  compagnies,  des  groupes  d'instructeurs; 

3)  De  former  à  des  travaux  professionnels 
spéciaux  quelques  sapeurs  aérostiers  des  ré- 
giments du  génie,  destinés  au  service  des 
parcs  aérostatiques. 

17°  L'Ecole  de  dessin,  créée  au  dépôt  de 
la  guerre  par  décision  ministérielle  du  29  avril 
1883  pour  former  des  dessinateurs  topogra- 
]ihes  pour  le  service  spécial  de  géographie. 
Elle  est  gratuite.  Les  élèves,  tous  externes, 
sont  au  nombre  de  10,  reçus  à  raison  de 
5  par  an  pour  2  ans. 

18°  Les  écoles  d'artillerie,  au  nombre  de 
19  (une  par  brigade  d'artillerie),  sont  chargées 
de  donner  l'instruction  d'école  commune  aux 
deux  régiments  de  la  brigade.  Cette  instruc- 
tion comprend:  1°  des  cours  spéciaux,  tech- 
niques et  scientifiques,  destinés  à  compléter 
l'instrnction  des  lieutenants  et  sous-lieute- 
nants, ou  des  sous-ofliciers  aptes  à  devenir 
sous-lieutenants  ou  gardes  ;  2°  des  confé- 
rences pour  tous  les  capitaines  d'artillerie  en 
résidence  dans  la  place  et  auxquelles  assis- 
tent tous  les  officiers  supérieurs  d'artillerie. 
Ces  écoles  fonctionnent  aussi  comme  établis- 
sements pour  les  bâtiments  et  le  matériel 
atïectés  à  leur  fonctionnement  particulier. 

19°  Les  écoles  du  génie,  au  nombre  de  4 
(une  par  régiment,  exccptéxpour  le  5^),  ont  en 
principe,  pour  le  génie,  le  même  but  et  la 
même  organisation  que  les  écoles  d'artillerie, 
sauf  les  modifications  provenant  de  la  difïé- 
rencc  des  travaux  de  l'arme,  qui  font  l'objet 
de  cours  théoriques  et  pratiques. 

20°  Les  écoles  des  travaux  de  cam- 
pagne, au  nombre  de  4  (une  par  école  du 
génie),  ont  été  réorganisées  par  circulaire  mi- 
nistérielle du  16  avril  1885.  Elles  ont  pour  but 
de  donner  à  un  certain  nombre  de  capitaines 
d'infanterie  un  enseignement  leur  permettant 
de  rapporter,  dans  leurs  régiments,  des  no- 
tions théoriques  et  pratiques  suffisantes  pour 
l'exécution  des  travaux  de  campagne  dont 
peut  être  chargée  l'infanterie.  Une  seule  de 
ces  écoles  fonctionne  chaque  année,  pendant 
quatre  semaines,  à  dater  du  premier  lundi 
qui  suit  le  20  septembre.  Les  corps  d'infan- 
terie sont  répartis  entre  les  4  écoles. 

21°  Le  département  de  la  guerre  entretient 
60  élèves  militaires  dans  les  écoles  natio- 
nales vétérinaires,  savoir  :  30  à  Alfurt, 
15  à  Lyon  et  15  à  Toulouse.  Ces  places  sont 
données  aux  jeunes  gens  qui  en  font  la  de- 
mande et,  d'après  l'ordre  de  mérite,  à  ceux 
déclares  admissililes  par  le  jury  d'examen. 

22°  Les  écoles  régimentaires  propre- 

16 


i;coi,ES.  24^ 

n]ent  ^\\çs  cqmpiPOHtînt  |es  ÔGoles  crépps  dans 
l'iptérieiir  des  coriis  de  Ijoupe,  c}es  manu- 
factures d'arjnes  et  flps  poudrières,  ^es  cfipi- 
pagnies  4e  gei^dai  inerjp  et  (les  ét£^t)Ussepiepts 
péuifputi^ires.  Ce  sont  les  suivantes  : 

ff)  XJççole  primaire  de  compagnie  et  le 
cuw^  prèpçiraloirç .  Ces  époles  pi^t  ppur  but 
de  former  une  pépinièrp  de  sujets  capables 
pour  les  emplois  de  sous-officiers  et  pour 
les  écoles  des  sous-ofOcjprs  élèves  ofljciers  ; 

b)  L'école  d'escrime.  L'ensejgneiTient  de 
l'escrime  est  obligatoire  et  gratuit  dans  tpus 
les  corps  de  l'armée,  excepté  di^ns  les  com- 
pagnies de  4iscipUne  ef  daps  les  sections 
formant  corps.  Dans  l'infanterie,  l'escrime  à 
l'épêe  ou  la  pointe  est  seule  obligatoire. 
Dans  les  trpixpes  à  clipval,  il  y  a  en  outre 
l'enseignement  de  l'escrime  à  la  cpntre- 
poipte.  Un  personnel  de  inoniteurs  spéciaux 
est  chargé  dp  cet  enseignpment  ; 

c)  l^'école  de  gifomastique.  L'enseigne- 
ment gratuit  de  la  gymnastique,  de  la  bqxe, 
du  bâton  et  de  la  canne  est  obligatoire  dans 
l'armée.  Des  iiistructions  spéciales  indiquent 
la  manièrp  dont  cet  enseignement  est  donné  ; 

d)  L'école  de  tir.  Cette  école  a  pour 
objet  l'instruction  théorique  et  Tinstruction 
pratique  des  cadres,  ainsi  que  la  pratique 
du  tir.  Elle  est  dirigée  conformément  aux 
règlements  et  instructions  ministérielles  ; 

e)  L'école  dea  travaux  de  campagne.  Cette 
école  est  diiigée,  dans  les  corps  d'infanterie, 
par  l'un  des  capitaines  ayant  suivi  les  cours 
de  celle  d'un  régmaent  du  génie  ; 

f)  L'école  de  natation.  A  pour  but  de 
perfectioui''er  et  d'entretenir  les  connais- 
sances natatoires  et  d'apprendre  à  nager  à 
ceux  qui  ne  le  savent  pas  : 

g)  L'école  des  tambours,  clairons  et  des 
trompettes.  Dans  l'infanterie,  le  tamboui- 
niajor  est  le  moniteur  général  de  cette  école, 
avec  les  caporaux  tamhpurs  et  les  caporaux 
clairons  pour  moniteurs  ;  le  chef  de  musique 
est  l'instructeur  en  chef  des  clairons,  et  un 
adjudant-major  en  a  la  surveillance.  Dans 
la  cavalerie,  le  trompette-major  remplace  le 
tambour-major  pour  l'instruction  des  trom- 
pettes. 

h)  L'école  de  voltige.  La  voltige  a  poui' 
but  de  développer  la  souplesse,  l'agililé  et  la 
hardiesse  du  cavalier  ;  elle  fait  partie  do 
l'enseignement  à  donner  aux  recrues  et  aux 
anciens  soldats. 

i)  L'école  de  musique.  Dans  tous  les  corps 
où  il  existe  une  musique  militaire,  il  a  été 
créé,  sous  la  direction  du  chef  de  musique, 
une  école  destinée  à  former  des  n:(usiciens, 
dans  le  but  d'assurer  au  personnel  de  musi- 
que un  recruteincnt  facile. 


ÉCOLPS. 

2a°  Ecolp   dans  les  manufacturps- 

Dans  les  iiianuf;ictures  d'arnies,  des  cpurs  de 
fraiiçais,  d  arithnrétique,  de  géonrétrie,  4p 
dessin  linéaiip,  de  niachjnes,  de  fabrication 
des  armes,  sont  fî^its  dji  l"^""  octphre  au 
30  juin  aux  candidats  aux  efpplois  de  con- 
trôleur de  3"  classe  e^  de  chef  arr^iurier, 
ainsi  qu'à  un  certain  nombre  de  jeunes  ou- 
vriers désignés  par  le  directeur. 

24°  Ecole  d?ins  la  gendarmerie.  U 
n'existe  pas,  dans  la  gendarmerie,  d'école 
dans  le  sens  propre  du  mot.  Mais  les  genr 
darmes  des  brigades  tieiinent,  pour  aniéliorer 
leur  instruction  élémentaire,  des  pahjers  d'é- 
criture vus  et  corrigés  par  le  chef  de  brigade. 
En  outre,  des  allocations  spécialps  sont  ac- 
cordées aux  gendaimes  qqi  désirent  prendre 
des  leçons  auprès  des  instituteurs. 

23°  Ecoles  primaires  dans  les  péni- 
tenciers militaires.  U  existe,  dans  chaque 
pénitencier  militaire,  une  école  d'enseigne- 
ment mutuel  du  premier  degré,  c'est-à-dire 
de  lecture,  d'écriture  et  d'arithmétique. 

26°  Ecole  d'administration  militaire. 
Elle  est  installée  à  Yincennes  et  a  pour  but 
de  former,  par  un  enseignement  spécial,  les 
adjudants-élèves  d'administration  des  ser- 
vices de  l'intendance  et  des  hôpitaux  mili- 
taires, destinés  à  recruter  les  officiers  de  ces 
différents  services. 

Les  sous-ofliciers  de  toutes  armes,  pro- 
]iosés  à  l'inspection  générale,  peuvent  prep- 
dre  part  au  concours  pour  cette  école,  à  Iei 
londition  de  ne  pas  être  ngés  de  plus  de 
27  ans  au  1'=''  octobre  de  l'année  du  con- 
l'ours,  et  d'être  rengagés. 

Le  programme  des  connaissances  exigées 
des  candidats  à  cette  école  est  inséré  au  ^ul- 
Ictin  officiel  du  '2.'^  semestre  189Q,  page 
1211. 

La  durée  des  cours  est  d'une  apnée  ;  les 
élèves  qui  ont  satisfait  aux  examens  de 
sortie  sont  nommés  adjudants-élèves  d'ad- 
ministration. 

27°  Ecole  du  service  de  canté  mili- 
taire. Elle  a  été  créée  à  Lyon  par  décret  du 
23  décembre  1888,  auprès  de  la  Faculté  de 
médecine  de  cette  ville. 

Elle  a  pour  but  d'assurer  le  recrutement 
des  médecins  de  l'armée  et  de  seconder  les 
études  universitaires  des  élèves  jusqu'à  leur 
passage  à  l'Ecole  d'application  de  médecirte 
et  de  pharmacie  militaires  (Val-de-Grâce). 

Les  élèves  sont  admis,  chaque  année,  par 
voie  de  concours,  en  justifiant  préalable- 
ment :  1°  qu'ils  sont  Français  ou  natura- 
lisés; 2°  qu'ils  ont  17  ans  au  moins  et 
22  ans  au  plus  au  1'='^  janvier  de  l'année  du 
concours  ;  3°  qu'ils  ont  l'aptitude  physiqup 
requise  pour  le  service  militaire  ;  4°  qu'ils 


sopl  [tounus  du  diplôme  de  bachelier  è» 
lettres  et  du  diplôme  de  bachelier  è§  sciences 
complet  ou  restreint,  pour  la  partie  mathé- 
matique, ainsi  que  du  nombre  d'iascriptions 
et  d'examens  probatoires  déterminés  par  le 
Ministre  de  la  guerre. 

Les  élèves  contractent,  à  leur  entrée  à 
l'Ecole,  l'engagement  de  sei-vir  au  moins 
pendant  6  ans  dans  le  corps  de  santé  de 
l'armée  active,  à  partir  de  leur  promotion 
au  grade  de  médecin  aide -major  de 
2'^  classe. 

38°  Ecole  d'application  de  médecine 
et  de  pharmacie  militaires.  Cette  école 
est  établie  au  Val-de-Grcîce,  à  Paris,  et  reçoit 
les  élèves  ayant  satisfait  aux  examens  de 
sortie  de  l'Ecole  du  service  de  santé  militaire 
de  Lifon,  ou  qui  peuvent  satisfaii'e  à  des 
épreuves  déterminées. 

La  durée  des  cours  est  de  2  ans.  Pendant 
la  première  année,  les  élèves  subissent  les 
épreuves  définitives  et  sont  reçus  docteurs 
en  médecine  ou  maîtres  eu  pharmacie;  ils 
sont  alors  nommés  aides-majoi"s  stagiaires  et 
complètent  les  études  spéciales  au  ser^"i/e 
militaire,  pendant  la  deuxième  année. 

Ils  subissent  ensuite  de  nouveaux  examens 
à  la  suite  desquels  ils  sont  nommés  aides- 
majors  de  2'=  classe. 

Les  études  sont  aux  frais  de  l'Etat,  toute- 
fois les  années  d'ajournement  sont  aux  frais 
de  l'élève  ;  deux  ajournements  entraînent  le 
licenciement. 

Dans  ce  dernier  cas,  de  même  qu'en  cas 
de  démission  avant  d'avoir  accompli  6  ans 
de  senice  comme  aide-major  de  2^  classe, 
l'intéressé  doit  faire  intégralement  les  3  ans 
de  service  militaire  prévus  par  la  loi. 

ÉCOLES  à  feu.  Exercices  pratiques  de 
tir  pour  l'artillerie.  Les  écoles  à  feu  aux 
grandes  distances  se  font  généralement  sur 
des  polj'gones  spéciaux,  en  dehors  des  gar- 
nisons des  régiments  d'artillerie.  L'emploi 
de  la  télégraphie  et  du  téléphone  est  tout 
indiqué  en  pareil  cas,  pour  l'observation  des 
coups. 

ÉCONOME.  Celui  qui,  dans  un  collège 
ou  un  hospice  est  chargé  de  la  recette  et  de 
la  dépense,  et,  en  général,  de  toute  l'admi- 
nistration matérielle. 

Comme  adjectif,  se  dit  de  celui  qui  sait 
épargner  la  dépense. 

ÉCONOMIE.  Juste  distribution  des  par- 
ties d'un  tait. 

Emploi  judicieux  et  prudent  des  choses. 

Se  dit  au  pluriel  de  ce  qui  est  épargné. 

Dans  le  langage  militaire,  ce  mot  est 
-ynonyme  A'administratimi  militaire  par  ges- 
tion directe. 


i43 


ËCePERGHl. 


Se  dit  quelquefois  des  moins-perçus  ^n 
pain  et  en  moine. 

—  politi|IU^.  Science  qui  montre  copir 
ment  la  richesse  se  fonpe,  se  distribue  ef  ^e 
consomme. 

La  connaissance  de  cette  science  est  très 
utile,  sinon  indispensable,  à  tous  les  admi- 
nistrateurs, même  militaires, 

ÉCOPE.  Sorte  de  pelle  en  bois  creuse  et 
recouibée  avec  laquelle  on  puise  et  l'on  jettp 
l'eau  qui  entre  dans  les  pontons  et  les  ba- 
teaux, lors  de  la  construction  des  ponts  mi- 
litaires. 

ÉCOPERCHE.  Machine  employée  pmv 
le  transport  vertical  des  terres  prises  dans 
un  fossé. 

Lécoperche  simple  (fig.  68)  se  com- 
pose d'un  seul  arbre  de  sapin,  ayant  au 
moins  lo  mètres  de  hauteur  sur  i)^,io  en- 
viron d'équarrissage,  dressé  à  peu  près  ver- 
ticalement   au    pied   du    mur   d'escarpe   et 


08. 


maintenu  par  3  haubans.  Une  grande  poulie, 
placée  dans  la  .partie  supérieure,  et  une 
autre  plus  petite  dans  la  partie  inférieure, 
reçoivent  un  câble  destiné  à  l'enlèvement 
d'une  brouette.  Un  cheval  est  employé  pour 
hi  manœuvre. 

l)n  se  sert  le  plus  généralement  de  l'éco- 
perche  double  pour  les  terrassements  iin- 


ECORCHER. 


244 


ECRITURE. 


portants.  Dans  ce  cas,  on  emploie  deux  éco- 
perches  simples,  espacées  entre  elles  de  20 
à  2i  mètres  (cette  distance  variant  suivant 
la  liauteur  à  laquelle  on  doit  élever  les 
terres)  et  supportant  chacune,  à  leur  partie 
supérieure,  une  roue  à  gorge  ou  grande 
poulie  de  1°\40  de  diamètre,  et  une  plus 
petite  à  leur  partie  inférieure.  Les  poulies 
de  renvoi  sont  placées  de  manière  à  se 
trouver  entre  les  deux  arl)res.  Un  câble  de 
80  mètres  de  longueur  environ  s'enroule  sur 
ces  4  poulies,  de  telle  sorte  que  les  4  cor- 
dons correspondant  aux  grandes  poulies 
soient  dans  une  position  verticale,  taudis 
que  la  partie  située  au-dessous  des  poulies 
de  renvoi  est  horizontale.  A  cette  partie 
horizontale  du  câble  est  fixé  un  point  d'at- 
tache sur  lequel  s'exerce  la  traction  du 
cheval  cheminant  au  fond  du  fossé.  La  lon- 
gueur du  câble  est  déterminée  de  façon  que 
l'une  des  extrémités  est  amenée  à  la  par- 
tie inférieure  de  la  machine  pour  prendre 
le  fardeau  à  élever,  tandis  que  l'autre  extré- 
mité, qui  correspond  à  la  seconde  écoperche, 
se  trouve,  à  la  partie  supérieure,  à  une  hau- 
teur convenable  pour  qu'on  puisse  prendre 
le  fardeau  déjà  élevé.  Par  cette  disposition, 
le  cheval,  dans  son  mouvement  de  va-et-vienl , 
fait  toujours  monter  un  fardeau. 

ECORCHER.  Enlever  la  partie  extérieure 
de  la  fortilication,  l'endommager  extérieure- 
ment. 

ÉCORNER.  Enlever  les  cornes. 

Se  dit  d'un  convoi  dont  on  surprend  une 
des  extrémités. 

ÉCOULEMENT  des  eaux.  Pour  assui  cr 
l'écoulement  des  eaux  pluviales  dans  les 
ouvrages  ou  les  tranchées  de  communica- 
tion, il  faut  ménager  une  pente  dans  les 
diverses  parties  et,  si  on  ne  peut  évacuer  les 
eaux  au  dehors,  en  faciliter  l'absorption  par 
le  sol  au  moyen  de  puisards. 

ÉCOUTE.  Les  galeries  démine  sont  aussi 
api)elées  croules,  parce  qu'elles  peuvent  éga- 
lement servir  à  écouter  si  le  mineur  ennemi 
travaille  ou  est  jnoche. 

Les  écoutes  sont  organisées  en  ijalerics 
majeures  dans  la  première  jiarlie  de  leur 
longueur,  et  en  grandes  galeries  dans  la 
partie  la  plus  avancée  vers  l'extérieur;  on 
les  f;iit  même  au  besoia  en  demi-galeries. 

ÉCOUTILLE.  Ouverture  pratiquée  au 
pont  d'un  navire,  pour  descendre  à  l'inté- 
rieur. Se  ferme  connue  une  trappe. 

ÉCOUVETTE.  Balai  pour  asperger  d'eau 
le  charbon  dans  l'àtre  d'une  forge  de  maré- 
<^hal  ferrant. 

Cet  objet  est  fourni  au  comjite  du  maré- 
chal ferrant  dans  chaque  corps  de  troupe. 

ÉCOUVILLON.   Instrument  dont  les  ar- 


tilleurs se  servent  pour  nettoyer  les  canons 
et  éteindre  les  flammèches  qui  pourraient  y 
être  restées.  Il  consiste  en  un  long  manche 
à  l'une  des  extrémités  duquel  se  trouve  une 
brosse  pour  le  nettoyage,  et  à  l'autre  extré- 
mité un  gros  cylindre  de  bois,  nommé  refou- 
loir,  qui  sert  au  bourrage. 

On  emploie  également  un  écouvillon  court 
pour  le  n  ettoyage,  par  l'arrière,  de  la  chambre 
d'une  bouche  à  feu. 

ÉGOUVILLONNER.  Nettoyer  une  bou- 
clie  à  feu  avec  Vécouinllon. 

ÉCRAN.  Châssis  dont  on  se  sert  pour  se 
garantir  de  l'ardeur  du  feu;  par  extension, 
on  donne  ce  nom  à  une  plaque  de  tôle 
placée  devant  les  canons  à  tir  rajiide  dans 
certains  cas,  pour  parer  une  certaine  partie 
des  éclats. 

ÉCRASEMENT;  ÉCRASER.  Anéantir 
une  troupe,  r.iccabler,  la  briser. 

ÉCRASITE.  Explosif  plus  puissant  que 
la  dynamite,  inventé  par  M.  Siersch.  direc- 
teur de  la  fabrique  de  dynamite  de  Pres- 
bourg.  C'est  un  composé  de  forme  compacte, 
d'une  manipulation  facile  et  sans  danger, 
et  qui,  tout  en  étant  doué  d'une  puissance 
destructive  énorme,  est  assez  peu  sensible 
pour  pouvoir  être  employé  au  chargement 
des  projectiles  creux.  Ainsi  une  voûte  de 
l  mètre  d'épaisseur,  recouverte  d'une  couche 
de  2™,50  de  terre  et  de  l'",90  de  portée,  a 
été  traversée  par  une  seule  bombe,  qui  y  a 
fait  une  ouverture  de  2°',40  de  long  et  de 
1™,70  de  large. 

En  conséquence,  l'Autriche  a  admis  l'écra- 
site  pour  le  chargement  des  projectiles  des- 
tinés aux  mortiers  de  15  et  de  21".  L'obus 
de  15"  a  428  millimètres  de  long,  pè.se 
33  kilogr.  et  contient  21^,220  d'écrasite. 

Les  projectiles  chargés  en  écrasite  son! 
destinés  à  être  employés  dans  tous  les  cas 
où  il  .s'agit  de  détruire  des  obstacles  ti'ès 
résistants  ou  d'enfoncer  des  abris  très  puis- 
sants. 

ÉCRÊTER.  Enlever  à  coups  de  canon  la 
crèti'  intérieure  d'un  parapet,  raser  la  partie 
supérieure  de  cette  ciète  de  manière  qu'elle 
ne  puisse  plus  protéger  suffisamment  les  dé- 
fenseurs placés  derriéi(\ 

ÉCREVISSE  ou  ÉCREVICE.  Espèce  de 
cuirasse  formée  d'écaillos  s'euiboîtant  les 
unes  dans  les  autres  et  dont  on  faisait  au- 
trefois usage. 

ÉCRITURE.  Représentation  des  idées  au 
moyen  de  signes. 

Ecritures.  En  terme  de  comptabilité  se 
dit  des  registres  et  des  documenls  tenus  et 
établis  dans  les  corps  de  troupes  et  établisse- 
ments, ainsi  que  dans  Vadmitiislraliou  mili- 
taire. 


ECRIVAIN. 


«45 


ÉDUCATION  MILITAIRE. 


Les  écritures  doivent  être  établies  dans  les 
formes  prescrites  par  les  règlements  et  con- 
stamment tenues  à  jour,  pour  permettre  le 
travail  de  vérification,  de  coordination  et  de 
contrôle. 

ÉCRIVAIN.  Se  dit  d'un  auteur  distingué 
par  les  qualités  de  son  style  et  par  l'impor- 
tance des  sujets  qu'il  traite. 

Se  disait  autrefois  des  agents  comptables 
à  bord  des  navires  de  l'Etat. 

£CROn.  Frocés-verbal  inscrit  sur  le  re- 
gistre d'une  prison  où  l'on  indique  le  jour  où 
une  personne  a  été  incarcérée,  la  cause  pour 
laquelle  elle  a  été  arrêtée,  et  par  l'ordre  de 
(jui  s'est  faite  l'arrestation. 

Lorsque  le  général  commandant  un  corps 
d'armée  donne  l'ordre  d'informer  contre  un 
militaire  détenu  à  la  prison  du  corps,  il 
délivre  en  même  temps  un  ordre  d'écrou 
pour  le  faire  incarcérer  dans  une  prison 
livile. 

ÉCROUER.  Inscrire  une  persoinie  sur  le 
registre  d'écrou  et  l'incarcérer. 

ÉCROULEMENT.  Cliute  d'une  muraille, 
éboulement  des  terres  d'un  talus. 

ECU.  Ancienne  monnaie  d'argent  valant 
environ  3  francs. 

Bouclier  réservé  exclusivement  aux  che- 
valiers et  aux  hommes  d'armes.  De  forme 
tantôt  en  losange,  tantôt  ovale  et  surtout  en 
forme  de  cœur;  il  se  passait  au  bras  au  mo- 
ment du  combat  et  était  jusqu'alors  porté  au 
cou  ou  à  l'arçon  de  la  selle,  ou  derrière  le 
dos  et  même  sur  la  cuisse  gauche  le  plus 
souvent  par  l'écuyer  qui  accompagnait  le 
chevalier.  11  était  ou  en  métal,  ou  en  cuir 
bouilli,  ou  en  bois  nerve  recouvert  de  cuir 
et  de  lames  d'acier. 

Les  nobles  faisaient  peindre  ou  graver  sur 
leur  écu  leurs  armoiries  et  leur  devise. 

ÉCUBIER.  Trou  rond  percé  à  l'avant 
d'un  navire  pour  y  faire  passer  les  câbles. 

ÉCUEIL    Rocher  dans  la  mer. 

Se  dit  des  choses  dangereuses  à  certains 
points  de  vue. 

ÉCUELLE.  Pièce  de  vaisselle  en  terre  ou 
en  bois,  où  l'on  met  généralement  la  soupe. 

Est  désignée  sous  le  nom  de  gamelle  dans 
le  langa?e  militaire. 

ÉCUMOIRE.  Ustensile  de  cuisine  entre- 
tenu par  les  compagnies  et  acheté  par  le 
fonds  commun  de  la  masse  d'habillement  et 
d'entretien. 

ÉCURIE.  Les  écuries  doivent  être  suffi- 
santes pour  loger  tous  les  chevaux  du  corp*, 
ainsi  que  ceux  des  officiers  et  assimilés 
montés  à  n'importe  quel  titre. 

Les  officiers  et  assimilés  montés  à  titre 
onéreux,  sont  autorisés  néanmoins  à  loger 
leurs  chevaux  en  ville,  à  leurs  frnis. 


En  cas  d'insuffisance  d'écuries  dans  les 
bâtiments  militaires,  le  logement  est  d'abord 
assuré  aux  chevaux  de  la  troupe,  puis  aux 
chevaux  à  titre  gratuit  des  officiers  les 
moins  élevés  en  grade,  en  ayant  soin  de 
loger  d'abord  ceux  dont  la  troupe  occupe  la 
caserne;  puis  les  chevaux  à  titre  onéreux, 
en  commençant  par  l'officier  le  moins  élevé 
en  grade. 

Lorsqu'il  n'y  a  pas  assez  de  place  pour 
ces  derniers,  ils  sont  logés  en  ville  aux  frais 
de  leur  propriétaire. 

Le  mobilier  fixe  et  une  partie  du  mobi- 
lier mobile  est  fourni,  entretenu  et  remplacé 
par  le  service  du  génie,  tels  sont  :  les  bat- 
flancs,  les  mesures  à  avoine,  les  vannettes  à 
avoine,  les  hache-paille,  les  civières,  les 
sceaux  ,  les  baquets  ,  les  planchettes  ,  les 
augcts;  les  ustensiles  non  compris  dans  la 
nomenclature  précédente  sont  fournis,  entre- 
tenus et  renouvelés  par  les  corps,  sur  les 
fonds  de  la  masse  d'entretien  du  harnacbe- 
nient  et  ferrage  ;  tels  sont  :  les  fourches, 
pelles,  paniers,  vannettes  à  crottin,  ba- 
lais, etc. 

ÉCUSSON.  Écu  d'armoiries. 

—  de  fusiL  Pièce  en  fer  faisant  partie 
de  la  sous-garde  des  anciens  fusils. 

—  à  numéros.  Les  corps  ont  la  faculté 
de  faire  confectionner  les  écussons  à  numéros 
dans  leurs  ateliers,  mais  seulement  dans  le 
cas  où  ces  objets  ne  peuvent  être  fournis 
par  les  m;igasins  administi'atifs. 

Ils  sont  payés  par  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

ÉCUYER.  Mot  provenant  de  Técu  du  che- 
valier, que  l'écuyer  était  généralement 
chargé  de  porter. 

C'était  un  gentilhomme  qui  avait  été  page 
au  moins  jusqu'à  14  ans  et  qui  ne  pouvait 
être  armé  chevalier  qu'à  21  ans. 

Il  accompagnait  un  chevalier,  l'aidait  à 
s'armer,  lui  tenait  prêts  ses  chevaux  de  re- 
change, portait  quelquefois  sa  bannière,  etc. 

Il  y  en  avait  de  diverses  sortes  :  écuyei' 
de  corps,  êcuyer  de  la  chambrée  ou  cJiambel- 
lart,,  ccuyer  tranchant,  d'écurie,  de  véne- 
rie, etc. 

Tous  devaient  être  rompus  à  l'équitation 
et  au  maniement  des  armes. 

Acluellemeut,  dans  l'armée  française,  les 
écuyers  sont  les  instructeurs  d'équitation  des 
écoles  militaires. 

ÉDIT.  Ordonnance  faite  par  le  souve- 
rain. Nous  rappellerons  simplement  ici  les 
èdUs  de  pacification,  l'édit  de  Xantes  et  sa 
révocation. 

ÉDUCATION  militaire.  Art  de  dresser, 
de  former  le  caractère  des  officiers  et  des 
soldats,   de  leur  inculquer  les  principes  qni 


EFFECTIF. 


246 


EFFETS. 


doivent  les  guidôlr  dans  les  diveiijes  cii-con- 
Btânces  et  dans  l'accompliâSiment  de  leurs 
dêVoirBi 

L'éducation,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
fevec  l'instruction,  doit  marcher  de  pair  avec 
celle-ci,  mais  la  vivifier,  la  rendre  ihtelli-^ 
gente  et  pratique  pour  en  tirer  tout  le  profit 
possible. 

EFFECTIF.  Le  nombre  réel  des  soldats 
d'une  armée,  d'un  corps  de  troupe. 

Au  pouit  de  vue  administratif,  les  effec- 
tifs des  hommes  et  des  chevaux  présents 
étant  la  basé  de  toutes  les  allocations,  il  est 
nécessaire  de  les  justitier  et  d'en  permettre 
le  contrôle  matériel. 

La  justification  des  effectifs  se  fait  jour- 
nellement au  moyen  des  situations-rapports 
et  des  situations  administratives  ;  la  vérifica- 
tion matérielle  peut  être  opérée  au  moyen 
des  contrôles  nominatifs  tenus  dans  chaque 
unité  administrative,  contrôles  qui  servent 
à  passer  les  revues  d'effectif  lorsque  le  com- 
mandement en  donne  l'ordre. 

On  distingue  :  l'effectif  dtt  pied  de 
paix,  qui  est  fixé  par  la  loi  des  cadres,  mais 
qui  est  rarement  au  complet  dans  les  corps 
dé  troupe  ;  l'effectif  du  pied  de  guerre, 
qui  est  également  fixé  par  la  loi  des  cadres: 
l'effectif  budgétaire,  qui  est  fixé  chaque 
année  par  la  loi  des  finances  ou  budget,  et 
qui  indique  le  nombre  d'Iiommes  et  de  clie- 
vaux  à  entretenir  pendant  l'année  ;  enfin, 
l'effectif  moyen,  que  l'on  obtient  en  divi- 
sant par  ;t65  oU  366,  suivant  le  caë,  le 
nombre  total  de  journées  de  présence  des 
hommes  et  des  chevaux  pendant  l'aûnée 
écoulée. 

EFFETS.  Les  effets  composant  les  ap- 
provisionnements des  corps  de  troupe  se 
divisent  en  trois  grandes  catégoriels  : 

1°  Les  effets  de  la  1"=  portion,  com- 
prenant l'habillement,  le  grand  équipement, 
la  chaussure,  les  petits  bidons,  les  effets  de 
cuisine  et,  en  général,  tous  les  effets  que  les 
tîOrps  reçoivent  haliituellement  des  magasins 
administratifs,  ou  qu'ils  sont  autorisés  à 
faire  confectionner  ; 

2»  Les  effets  de  la  2*'  portion,  com- 
prenant le  petit  équipement  et,  en  général, 
tous  les  effets  que  les  corps  achètent  direc- 
tement dans  le  commerce,  ou  qu'ils  reçoi- 
vent exceptionnellement  des  magasins  admi- 
nistratifs ; 

Ces  deux  catégories  d'effets  sont  fournies, 
entretenues  et  remplacées  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien', 

3»  Les  effets  appartenant  à  l'Etat  et 
mis  gratuitement  à  la  disposition  des  corps 
de  troupe,  tels  que  l'armement,  le  Campe- 
ment, le  harnachement,  la  litetie,  etc. 


Les  effets  à  emporter  par  les  hommes  fai- 
sant mutation  sont  indiqués  au  tableau  B 
annexé  au  Règlement  du  16  novembre  18^7. 

—  de  cuisine.  Les  bourgerons,  les  pan- 
talons, les  torchons  et  les  sacs  à  distribution 
nécessaires  aux  cuisiniers  des  l'ompagnies 
sont  fournis  et  remplacés  par  le  fonds  commun 
et  entretenus  par  les  ordinaires. 

—  hors  de  service.  Sont  versés  paf  les 
compagnies  au  magasin  du  corps  au  com- 
mencement de  cliaque  trimestre.  Le  corps, 
ni  les  compagnies,  n'ont  aucune  part  dans 
le  produit  de  la  vente  de  ces  elïets  par  l'ad- 
ministration des  Domaines. 

Ceux  de  ces  effets  qui  ont  été  employés 
aux  réparations  sont  inscrits  au  registre  îles 
entrées -et  sorties  ;  la  signature  du  capitaine 
suffit  pour  certifier  la  sortie. 

—  de  SOUS  -  ofiiciers  rengagés  (V. 
Sous-officiers  renfjngès) . 

—  délivrés  contre  remboursement. 
Une  note  ministérielle  du  23  .loùt  1887  au- 
torise les  corps  à  céder  aux  officiers  et  aux 
adjudants  des  effets  de  petit  équipement  h 
titre  de  remboursement.  Le  capitaine  d'ha- 
billement récapitule  mensuellement  les  bons 
d'effets  de  cette  catégorie  et  le  trésorier  en 
retient  le  montant  aux  intéressés  au  ptofit 
du  fonds  commun. 

—  des  fourneaux  de  mine  (V.  Four- 
neaux de  mine). 

—  des  projectiles.  Sur  les  troupes, 
l'artillerie  agit  par  l'effet  moral  et  par  l'effet 
meurtrier. 

L'effet  moral  dépend  de  k  vitesse  d'ar- 
rivée et  du  bruit  de  l'explosion  dès  projec- 
tiles, du  nombre  et  du  sifflement  des  balles 
et  des  éclats.  Les  projectiles  actuellement 
en  service  ont  toutes  les  propriétés  néces- 
saires pour  agir  sur  le  moral  des  troupes 
plus  ênergiquement  que  ceux  des  anciens 
modèles. 

L'effet  meurtrier  dépend  du  mode  d'é- 
clatement dans  le  tir,  c'est-à-dire  du  nombre, 
de  la  forme,  de  la  grosseur,  ainsi  que  de  la 
vitesse  et  de  la  distance  des  éclats.  Il  dépend 
aussi  de  la  position  relative  du  but  à  at- 
teindre et  du  point  où  se  fait  l'éclatement. 

Pour  étudier  les  projectiles  au  point  de 
vue  de  l'effet  meurtrief,  on  les  fait  éclater 
au  repos,  ce  qui  donne  leur  mode  de  frag- 
mentation, puis  dans  des  tifs  réels  exécutés 
contre  des  panneaux,  de  façon  à  déterminèi- 
la  relation  qui  doit  exister,  pouf  obtenir  le 
meilleur  effet  possible,  entre  la  distance  du 
but,  l'intervalle  d'éclatement,  et  la  hauteur 
d  éclatement,  s'il  y  a  lieu. 

Les  effets  des  obus  sur  les  troupes 
sont  différents  suivant  qu'on  emploie  le  tir 
fusant  ou  le  tir  percutant;  les  résultats  d'ex- 


EFFETS.  24-7 

périence  sont  indiqués  dans  des  tableaux 
spéciaux.  Les  bo'ites  à  initraïUe  ne  convien- 
nent que  contre  des  troupes  rapprochées, 
parce  que  l'enveloppe  de  la  boîte  s'ouvre  au 
sortir  de  la  bouche  à  feu  ;  les  balles  s'en 
(échappent  et  forment  une  gerbe  assez  ou- 
verte, mais  elles  perdent  rapidement  leur 
vitesse. 

En  ce  qui  concerne  les  effets  des  pro- 
jectiles sur  les  terres,  la  pénétration 
des  projectiles  ogivaux  est  assez  variable 
dans  les  mêmes  conditions  de  tir  :  ces  pro- 
jectiles, dans  l'intérieur  des  terres,  dévient 
beaucoup  de  leur  direction  à  l'enti'ée.  Les 
effets  produits  par  l'explosion  d'un  projec- 
tile dans  les  terres  dépendent  de  la  charge 
intérieure,  de  la  profondeur  de  la  pénétra- 
tion au  moment  de  l'explosion,  de  la  nature 
du  sol.  Dans  un  terrain  horizontal,  l'explo- 
sion produit  un  entonnoir,  les  terres  sont 
désagrégées,  mais  retombent  en  partie  dans 
l'entonnoir. 

L'obus  de  90™™  à  fusée  percutante  produit 
Un  entonnoir  de  2  mètres  de  large,  i™,10  de 
long  et  0™,60  de  profondeur.  Les  coups  qui 
produisent  l'éboulement  le  plus  considérable 
sont  ceux  qui  viennent  frapper  le  talus  exté- 
rieur à  1  mètre  environ  au-dessous  de  la  ciète. 

Les  effets  des  projectiles  sur  les  ma- 
çonneries varient  avec  la  nature  des  pièces, 
des  projectiles,  des  murs,  du  tir  et  avec  la 
distance.  Les  obus,  tirés  normalement  à  la 
distance  de  600  métrés,  traversent  un  mur 
de  0™,oO  d'épaisseur  et  de  2  mètres  de  hau- 
teur, avec  contrefort  ;  à  la  même  distance, 
et  les  obus  arrivant  sur  le  mur  avec  une 
incidence  de  30°  avec  la  normale,  la  maçon- 
nerie est  encore  traversée  et  les  projectiles 
se  brisent  ;  la  brèche  produite  par  un  coup 
est  plus  considérable  que  dans  le  premier 
cas.  Les  effets  produits  par  les  obus  ordi- 
naires et  les  obus  à  balles  sont  analogues. 
A  plus  grande  distance,  les  obus  qui  écla- 
tent dans  un  mur  produisent  un  entonnoir 
de  O'^.SO  à  la  sortie.  Les  murs  de  ferme, 
d'habitation,  de  clôture  sont  généralement 
insuffisants  &  protéger  contre  le  tir  des  obus 
de  gO""". 


EFFRACTION. 


NATCRE 

des  milieux. 


Pierre  dare. 


DIMENSIONS 

des 
entonnoirs. 


Profondeur 

Larseur.  .. 

„.         .il  Profondeur 
Pierre  tendre.  i,j^^^^^^__^ 


mST.VNCES. 


•-'0 

1.000 

tnètres 

mètres 

m 

m 

0,55 

0,50 

0,40 

0,S0 

0.80 

0,70 

(1,40 

0.60 

à  3,000 
mètres 


0,35 
0,65 
0,00 
0,60 


Daiis  les  maçonneries  épaisses,  telles  que 


les  escarpes,  les  obus  de  90™i"  produisent 
tantôt  des  entonnoirs,  tantôt  des  trous  cylin- 
driques, dans  lesquels  il  reste  ordiùftirefflent 
un  grand  nombre  d'éclats. 
Les  effets  des  projectiles  à  là  ffléli- 

nite  ou  à  la  pyroxyline  (obus-torpilles}  %on[ 
plus  considérables.  En  France,  un  projectile 
à  mélinite,  tiré  arec  le  canoti  dé  138"™, 
détruit  des  voûtes  de  1  mètre  d'épaisseur, 
et  un  seul  coup  du  mortier  de  Sa''™,  conte- 
nant 32  kilogr.  de  mélinltei  suffit  à  ruiner 
un  magasin  à  poudre  ou  à  produire  une 
brèche  de  12  â  15  mètres  de  largeur  der- 
rière des  revêtements  avec  voûtes  en  dé- 
charge. En  outre,  le  canon  de  27"^™  fait, 
dans  le  blindage  des  navires  cuirassés,  des 
brèches  de  1  mètre  de  diamètre.  Les  voûtes 
de  béton  de  ciment  ne  reçoivent  qu'une  em- 
preinte de  0™,30  environ  de  profondeur  sur 
l^.SO  à  l™,o0  de  diamètre. 

De  même,  les  coupoles  et  les  tourelles  cui- 
rassées résistent  fort  bien  aux  obus-tor- 
pilles,  qui  n'y  produisent  pas  plus  d'effet 
que  des  obus  ordinaires  arrivant  sous  le 
même  angle  et  avec  la  même  vitesse  res- 
tante. Les  obus  très  longs  en  aciei*,  à  parois 
minces,  sont  moins  redoutables  pour  les  cui- 
rassements et  pour  les  maçonneries  efi  béton 
de  ciment  d'une  grande  dureté  que  les  obus 
ordinaires  contenant  trois  fois  moins  de 
poudre  brisante,  par  la  raison  que  les  pre- 
miers se  déforment  ou  se  brisent  fréquem- 
ment au  point  d'impact,  et  par  suite  n'écla- 
tent pas. 

Outre  les  effets  directs  produits  par  les 
obus  à  la  mélinite,  il  faut  ajouter  qUe  les 
gaz  de  ces  projectiles  ont  des  propriétés 
asphyxiantes  fort  redoutables,  et  que  le  vent 
produit  par  leur  course  dans  l'aif  et  leUr 
rencontre  avec  le  but  est  très  violent» 

EFFET  de  rotation  du  projectile. 
Un  projectile  oblong,  animé  d'un  mouve- 
ment de  rotation  autour  de  son  axe,  pré- 
sente des  avantages  de  portée,  de  justesse  et 
de  pénétration  qu'il  n'aurait  pas  s'il  n'était 
animé  que  d'un  simple  mouvement  de  pro- 
jection dans  le  sens  de  la  ligne  de  tir. 

—  utile  du  tir.  Nombre  de  balles  que 
100  hommes  mettent  dans  le  but  en  une  mi- 
nute. 

EFFORT.  Emploi  plus  qu'ordinaire  des 
foncs  physiques,  intellectuelles  oU  morales, 
pour  faire  quelque  chose. 

Douleur  vive  survenue  dans  le  corps  d'Un 
nnisde,  ou  vers  ses  points  d'attache,  à  l'oc- 
casion d'une  violente  contraction  muscu- 
laire. 

EFFRACTION.  Bris,  fracture  que  fait 
un  voleur  pour  dérober.  Certaine  circon- 
stance ngoti-avantp  du  vol. 


EFFROI. 


ELEVAGE. 


EFFROI.  Epouvante,  terreur,  grande 
frayeur  qui  dure  un  certain  temps. 

iSGALISATION    des   pelotons.   Pour 

assurer  la  réguluritê  dans  les  manœuvres,  à 
partir  de  l'école  de  balaillon,  on  égalise  les 
subdivisions  des  diverses  unités  et  les  unités 
elles-mêmes. 

ÉGIDE.  Bouclier  divin  de  Minerve.  Em- 
ployé aussi  dans  le  sens  de  cuirasse,  bouclier, 
protection. 

ÉGLISE.  Bâtiment  affecté  à  la  célébra- 
tion du  culte  catholique. 

Dans  les  cérémonies  auxquelles  les  troupes 
prennent  part  en  service  commandé,  elles 
ne  doivent  plus  entrer  dans  les  églises  ou 
temples. 

ÉGOHINE  (scie).  Scie  à  main  faisant 
partie  des  outils  portatifs  du  génie. 

ÉGORGER.    Couper  la  gorge,  massacier. 
ÉGOUTTOIR.    Ustensile   employé   dans 
les  cuisines  militaires  à  vapeur.  Il  est  acheté 
au  compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien. 

ÉGRATIGNURE.  Blessure  légère  et  peu 
dangereuse  qui  consiste  en  une  simple  déchi- 
rure de  la  peau. 

ÉGUEULER.  Détériorer  la  bouche  d'une 
pièce  d'artilleiie. 

ÉJECTEUR.  Petite  vis  faisant  saillie 
dans  la  boîte  de  culasse  des  fusils  de  guerre  ; 
elle  fait  basculer  et  projeter  en  dehors  la 
douille  de  la  cartouche  vide,  que  l'extrac- 
teur a  ramenée  en  arriére  quand  on  a  ou- 
vert la  culasse  mobile  pour  recharger. 

ÉLARGISSEMENT.  Mise  en  liberté  de 
militaires  détenus. 

—  de  la  tranchée.  La  tranchée,  dans 
les  parallèles,  n'est  pas  portée  tout  d'abord 
à  la  largeur  voulue  parles  sapeurs  du  génie, 
qui  l'exécutent  généralement  la  nuit,  mais 
par  des  travailleurs  d'infanterie  qui  vien- 
nent la  terminer  le  lendemain  dans  la  jour- 
née. 11  reste  alors  environ  les  deux  tiers  du 
travail  à  effectuer. 

ÉLECTEUR.  Celui  qui  élit. 
Les  militaires  en  activité  de  service  ne 
sont  électeurs  que  s'ils  se  trouvent  régulière- 
ment en  congé  au  moment  d'une  élection. 
Ils  ne  peuvent  faire  usage  de  ce  droit  lors- 
qu'ils sont  simplement  en  permission. 

ÉLECTRICITÉ.  Pour  mettre  le  feu  aux 
fourneaux  de  mine,  on  emploie  le  plus  sou- 
vent des  procédés  électriques.  On  distingue 
dans  l'électricité  deux  genres  d'appareils  : 

Les  uns  fournissent  de  l'électricité  à  faible 
tension,  ou  électricité  dynam(/MP,  et  peuvent 
produire  l'incandescence  d'un  fil  très  fin  de 
platine  placé  entre  les  extrémités  de  deux 
conducteurs  non  isolés,  mais  de  section  assez 
forte  et  pour  des  distances  relativement  peu 


considérables.  A  ce  genre  appartiennent  les 
piles  et  certains  appareils  fondés  sur  ['induc- 
tion magnéto-électrique,  telles  que  les  ma- 
chines de  Ladd,  de  Siemens,  de  Gramme,  etc. 
On  emploie  de  préférence  ces  appareils 
lorsqu'on  opère  à  loisir  et  que  la  mise  du  feu 
est  préparée  assez  longtemps  avant  le  mo- 
ment de  l'explosion  ; 

Les  autres  fournissent  de  l'électricité  stati- 
que, ou  de  l'électricité  d'mducftoji,  à  forte  ten- 
sion, mais  en  quantité  insuffisante  pour  dé- 
terminer rincandes('ence  d'un  fil  de  platine, 
et  susceptible  seulement  d'enflammer  une 
poudre  fulminante,  en  franchissant  une 
courte  interruption  ménagée  entre  les  extré- 
mités des  deux  conducteurs.  Le  diamètre  des 
fils  conducteurs  peut  être  très  faible  et  l'ex- 
plosion peut  être  produite  à  très  grande  dis- 
tance ;  mais  il  est  indispensable  que  l'un  des 
conducteurs  soit  parfaitement  isolé.  A  ce 
genre  appartiennent  les  machines  électriques 
à  flottement,  dont  le  type  est  la  machine 
Holtz,  et  les  appareils  ordinaires  d'induc- 
tion, à  rotation  ou  à  choc.  On  préfère  géné- 
ralement les  appareils  de  cette  catégorie 
quand  on  doit  opérer  rapidement  et  à  l'im- 
proviste,  parce  qu'ils  sont  légers,  peu  déli- 
cats, toujours  prêts  à  agir,  et  qu'on  n'a  à  se 
préoccuper  ni  de  la  perfection  des  contacts, 
ni  de  la  distance  du  fourneau. 

ÉLÉMENT.  Dans  toute  formation  mili- 
taire, les  éléments  sont  les  diverses  parties 
qui  la  composent  :  armée,  corps  d'armée, 
divisions,  brigades,  régiments,  etc. 

11  en  est  de  même  en  ce  qui  concerne  tous 
les  ouvrages,  produits,  armes,  etc.,  employés 
dans  un  but  militaire  ;  les  éléments,  par  leur 
assemblage  ou  leur  juxtaposition,  constituent 
le  tout. 

ÉLÉPHANT.  L'emploi  des  éléphants  à  la 
guerre  remonte  aux  temps  les  plus  reculés 
et  l'art  de  les  dresser  dans  ce  but  est  né 
dans  les  contrées  d'où  ils  sont  originaires. 
On  cessa  de  faire  usage  des  éléphants  dans 
les  armées  romaines  après  les  guerres  pu- 
niques, car  on  avait  reconnu  qu'une  fois 
blessés  ils  devenaient  indomptables  ;  c'est 
pourquoi  leur  cornac  avait  ordre  de  les  tuer 
lorsqu'ils  devenaient  indomptables. 

Les  Anglais  se  sont  servis  d'éléphants 
comme  bétcs  de  somme  ;  on  les  a  employés 
aussi  pour  porter  des  canons. 

ÉLEVAGE.  Art  d'élever  les  chevaux  et 
les  bestiaux. 

L'élevage  des  chevaux  n'est  autorisé  que 
dans  un  seul  établissement  militaire  :  la  ju- 
menterie  de  Tiaret,  qui  est  chargée  de  pro- 
duire des  étalons  reproducteurs  pour  l'Al- 
gérie. 

Dans  les  corps  de  troupe  et  établissements, 


ÉLÉVATION. 

les  poulains  qui  peuvent  provenir  acciden- 
tellement des  juments  appartenant  à  l'armée, 
sont  remis  au  humaine  pour  être  vendus. 

ÉLÉVATION  de  terrain.  Point  domi- 
nant qui  peut  couvenir  à  certains  buts  mili- 
taires. 

ÉLÈVES.  Les  élèves  musiciens,  tam- 
bours, clairons  ou  trompettes,  reçoivent  l'in- 
struction dans  les  écoles  rëgimentaires:  les 
autres  élèves  reçoivent  ou  complètent  leur 
instruction  dans  les  écoles  mililaires  spéciales 
pour  chaque  latêgorie. 

ÉLIGI6LE.  Les  militaires  en  activité  de 
service  ne  sont  éligihles  ni  au  Sénat  ni  à 
la  Cb ambre  des  députés.  Exception  est  faite 
pour  les  généraux  ayant  commandé  en 
chef  devant  l'ennemi.  Ils  le  sont  pour  les 
conseils  généraux  et  d'arrondissement,  mais 
dans  une  circonscription  autre  que  celle  où 
ils  exercent  un  commandement. 

ÉLITE.  Soldats  choisis  dont  on  formait, 
en  guerre,  des  corps  d'élite  (garde,  volti- 
geurs, grenadiers,  etc.). 

Actuellement,  ces  soldats  sont  nommés  de 
i^^  classe  et  répartis  en  raison  de  2  par 
escouade. 

ÉLOIGNEMENT  des  forts.  Distance 
des  forts  k  Venceitde  ou  nojiau,  (V.  Fort). 

ÉLOQUENCE  militaire.  L'art  de  parler 
aux  soldats  n'a  rien  de  commun  avec  l'élo- 
quence du  barreau  ou  de  la  tribune  :  il  ne 
comporte  pas  d'autres  régies  que  la  brièveté 
et  pas  d'autre  science  que  de  savoir  parler 
au  cœur  du  soldat  et  le  frapper  par  quelques 
phrases  incisives  et  bien  en  circonstance  pour 
animer  leur  courage  et  enflammer  leur  or- 
.i,'ueil  légitime. 

ÉMARGEMENT.  Quittance  donnée  en 
marge  d'un  compte,  d'un  mémoire. 

La  feuille  d'émargement  des  officiers 
est  un  état  nominatif  établi  par  le  trésorier 
le  premier  jour  de  chaque  mois  et  conte- 
nant, par  grade  et  par  ancienneté,  tous  les 
ofQciers  du  corps,  avec  indication,  en  regard 
de  chaque  nom,  de  la  solde  et  des  diverses 
indemnités  revenant  à  l'intéressé,  ainsi  que 
des  différentes  retenues  qu'il  doit  subir. 
L'officier  signe  (émarge),  en  recevant  la 
solde. 

Il  est  établi,  pour  le  payement  des  indem- 
nités spéciales  aux  sous-ofliciers  rengagés  ou 
commissionnés,  une  feuille  d'émargement 
mensuelle  analogue  à  celle  des  officiers. 

EMBALLAGE.  L'emballage  des  armes  se 
fait  dans  des  caisses  d'armes  fournies  par  le 
service  de  l'artillerie  ;  les  munitions  sont 
également  expédiées  en  caisses  spéciales;  les 
effets  d'habillement,  d'équipement,  de  har- 
nachement et,  en  général,  tout  le  matériel 
susceptihle  de  se  détériorer,  est  expédié  sous 


249  EMBARQUEMENT. 

emballage,  soit  en  caisses,  soit  en  ballots 
confectionnés  avec  de  la  toile  d'emballage  et 
de  la  paille. 

Les  matériaux  d'emballage  sont  fournis, 
aux  frais  de  l'Etat,  par  les  établissements  ou 
corps  livranciers,  qui  les  facturent  aux  corps 
ou  étabblissements  destinataires,  lesquels  les 
prennent  en  charge  dans  leurs  comptes. 

EMBARCATION.  Nom  donné,  en  gé- 
néral, à  tout  navire  ;  mais  se  dit  surtout  du 
bateau  à  rames. 

EMBARQUEMENT.  Action  de  sembar- 
quer  ou  d'embarquer  quelque  chose  sur  un 
navii'e.  Se  dit  par  extension  de  l'action  de 
faire  monter  les  troupes  en  chemin  de  fer 
et  de  charger  le  matériel  de  guerre  sur  wa- 
gons. Les  régies  à  suivre,  dans  ce  dernier 
cas,  sont  données  par  le  Règlement  sur  les 
transports  militaires  des  troupes  en  chemin 
de  fer.  Nous  ne  parlerons  ici  que  des  embar- 
quements sur  des  navires. 

Le  chef  d'un  détachement  qui  doit  s'em- 
barquer reçoit  de  l'officier  général  ou  supé- 
lieur  commandant  le  port  d'embarquemeut 
un  ordre  écrit  indiquant  le  jour  de  l'embar- 
quement et  le  nom  du  navire.  Cet  ordre  est 
immédiatement  remis  au  sous-intendant  mi- 
litaire chargé  des  passages  en  même  temp.s 
que  des  états  de  filiation  (en  double  expé- 
dition), nominatifs  et  par  grades,  de  tous 
les  officiers,  sous-officiers  et  soldats  qui  doi- 
vent s'emljarquer  sur  chaque  navire  ;  en 
outre,  un  état  signalétique  des  chevaux  et 
mulets,  établi  en  trois  expéditions,  est  éga- 
lement remis  au  sous-intendant  militaire, 
qui  récapitule  tous  ces  états  dans  des  états 
d'embarquement. 

Les  armes  doivent  être  encaissées,  les  mu- 
nitions embarillées  la  veille  ou,  au  plus  tard, 
le  matin  du  jour  de  l'embarquement. 

Le  matériel,  dont  les  corps  ne  doivent 
jamais  se  séparer,  est  embarqué  sur  les 
mêmes  na^^res  et  avant  la  troupe. 

Les  hommes  ne  conservent,  pendant  la 
traversée,  que  la  capote  ou  la  veste,  le  képi, 
une  couverture  de  campement  fournie  avant 
l'embarquement,  ou,  à  défaut,  une  couver- 
ture de  bord. 

Les  chevaux  n'ont  que  la  couverture  et  le 
bridon  d'écurie. 

Le  sous-intendaïit  consl.ate,  par  une  revue, 
l'effectif  des  hommes  et  des  chevaux  ;  il  en 
inscrit  le  résultat  sur  la  feuille  de  route. 
L'embarquement  terminé,  il  arrête  les  états 
de  filiation  et  remet  à  chaque  chef  de  corps 
ou  de  détachement  sa  feuille  de  route  dû- 
ment complétée. 

Les  isolés  à  destination  de  l'Algérie  ou 
de  la  Tunisie  sont  embarqués  à  bord  d'un 
navire  de  la  Compagnie  transatlantique,  soit 


EMBARRAS. 


EMBRASURE. 


à  Marseille,  s'ils  sont  ou  résidence  h  l'est  de 
la  ligne  fictive  ])assant  par  Cliprljourg'Mont- 
pellier,  soit  à  Port- Vendres,  s'ils  sont  à  l'ouest 
de  cette  même  ligne.  Leur  ti Ire  d'absence  ou 
leuf  feuille  de  route  indique  la  date  et  le 
port  d'embarquement  ;  ils  doivent  y  être 
rendus  dès  la  veille  et  se  présenter  au  sous^ 
intendant  chargé  du  service  d'embaïque- 
ment. 

Les  isolés  à  destination  de  la  Corse  s'em- 
barquent tous  à  Marseille,  dans  les  mêmes 
conditions  que  ci-dessus. 

Les  isolés  à  destination  des  autres  colonies 
s*embarquent  dans  celui  dés  5  ports  mili- 
taires qui  leur  a  été  assigné  sur  leur  feuille 
de  route  ou  sur  leur  titre  d'absence. 

EMBARRAS.  Obstacle  qu'on  rencontre 
dans  un  passage,  sur  une  route. 

EMBARRER  (s').  Se  dit  d'un  cheval 
qui,  après  avoir  pa-sê  une  jambe  au  delà  de 
la  barre  qui  limite  sa  stalle  dans  l'écUrie, 
lie  peut  plus  se  dégager.  Cet  inconvénient 
est  évité  lorsqu'on  emploie  le  bat-flanC  avec 
rappal'eil  de  dédanchement  appelé  mule- 
reltr. 

EMBASE.  Sorte  de  talon  circulaire  ser- 
vant à  supportel-  une  pièce  de  l'armement. 
C'est  aussi  un  renfort  de  métal  placé  aux 
tourillons  des  bouches  à  feu,  polir  empêcher 
ceui-ci  de  fléchir  et  la  pièce  de  vaciller, 

EMBASTONNER.  Vieux  mot  qui  si- 
gnifie pourvoir  a  l'armement  d'un  pays, 
fournir  d'armes  une  troupe. 

EMBAUCHAGE.  Délit  consistant  à  cher- 
cher à  entraîner  un  soldat  à  servir  à  l'é- 
tranger ou  à  prendre  part  à  des  menées 
insurrectionnelles. 

L'embauchage  à  l'ennemi  est  puni  de 
mort  (art.  208)  et,  de  plus,  de  la  dégrada- 
tion militaire,  si  le  coupaljle  est  militaire. 

EMBOITEMENT  ;  EMBOITER.  Dispo- 
sition d'après  laquelle  les  soldats  eu  arrière 
du  premier  rang  devaient  serrer  le  plus  pos- 
sible les  rangs,  marcher  rigoureusement  au 
même  pas  et  à  la  même  cadence  que  le  pre- 
mier rang,  de  manière  que  le  pied  de  chaque 
homme  vînt  se  poser  à  la  place  où  était 
celui  de  l'homme  qui  le  précédait. 

EMBOLOÏDE.  Disposition   en  embolon. 

EMBOLON.  Ordre  tactique  usité  dans  la 
milice  grecque  et  consistant  à  disposer  une 
troupe  dans  une  forme  plus  ou  moins  con- 
vexe du  côté  ennemi,  ayant  par  suite  plus 
de  profondeur  que  de  front.  Cette  disposition 
était  toute  offensive. 

EMBOSSAGE.  Position  d'un  navire  de 
guerre  lorsque,  étant  k  l'ancre,  il  présente 
le  flanc  ou  le  travers  à  un  poittt  détermitié. 

EMBOUCHER.   On  ]jeut  emboucher  des 


créneau.f  auxquels  on  peut  accédei'  et  qlli 
sont  assez  peu  élevés  pour  que  les  titeurs 
puissent  y  engager  le  canon  de  leur  fusil. 

EMBOUCHOIR.  Pièce  de  garniture  mo- 
bile en  fer  servant  à  maintenir  sur  le  bois 
l'extrémité  supérieure  du  canon  de  fusil.  Il 
sett  également  à  maintenir  la  bagUette  dans 
son  canal.  Il  présente,  en  avant,  une  êchan- 
crure  pour  le  passage  du  tenon  et  du  guidon. 

EMBOUCHURE.  Partie  des  instruments 
de  musique  qui  s'applique  à  la  bouche. 

Partie  antérieure  d'un  canon  où  se  trouve 
la  bouche. 

t'artie  extérieure  des  créneaux  ou  des  em- 
brnsurcs. 

EMBRANCHEMENT.  Point  de  rencontre 
de  deux  oU  plusieurs  cliemins. 

En  terme  de  chemin  de  fer,  chemin  de 
second  ordre  qui  part  de  la  ligne  principale 
ou  qui  y  aboutit. 

EMBRASURE.  Édiancrure  de  forme 
prismatique  pratiquée  dans  l'épaisseur  d'un 
parapet  pour  permettre  le  tir  dans  les  direc- 
tions éompi'ises  entre  certaines  limites,  en 
procurant  aux  pièces  et  aux  servants  le  plus 
grand  couvert  possible. 

Fia.  69. 


o«»eHi<^&  c^eiâ^iéià^ 


La  iiguip  69  donne  le  plan  d'une  embra- 
sure et  la  nomenclature  de  ses  diverses  par- 
ties. 

Elle  est  direcle  qUand  la  directrice  est 
perpendiculaire  à  la  direction  de  la  crête 
intérieure  du  parapet,  et  oblique  dans  les 
autres  cas. 

Ces  embrasures,  compliquées^  pi-ofoiides 
et  revêtues,  étaient  autrefois  seules  régle- 
mentaires. 

Elles  présentent  les  inconvénients  d'être 
trop  visibles  de  loin,  de  faciliter  par  leur 
ouverture  l'introduction  des  projectiles  en- 
nemis da,ns  l'intérieur  de  l'ouvrage,  d'avoir 
les  revêtements  de  leurs  joues  facilement 
détruits  par  le  tir  et  d'être  ainsi  obstruées 
par  les  terres. 

Ces  inconvénients  se  sont  aggravés  par 


EMBRIGADEMENT. 


•milite  de  l'adoption  do  nouvellos  pièces  beau- 
coup plus  précises  que  les  anciennes  et  tirant 
souvent  des  charges  plus  f jrles.  Four  ces 
différentes  causes,  on  emploie  généralement 
un  autre  système  d'embrasures  ayant  O^.ÔO 
de  profondeur,  des  joues  tenues  à  l'inclinaison 
naturelle  des  terres,  le  fond  autant  que  pos- 
sible à  contrepente,  enlin  des  contours  ar- 
rondis sans  ariHes  vives.  Les  embrasures  de 
plus  de  0",70,  que  nécessitent  les  bouches 
à  feu  montées  sur  affûts  bas  et  tirant  de 
plein  fouet  sous  de  petits  angles,  ne  sont 
guère  admissibles  que  pour  des  parties  de  la 
fortification  peu  exposées  aux  coups  directs 
de  l'artillerie  ennemie.  Les  embrasures  du 
temps  de  guerre,  dans  les  places,  ne  sont 
revêtues  que  si  elles  ont  une  profondeur  de 
plus  de  0",60  ou  0",70. 

Dans  les  pièces  sous  casemates,  les  embra- 
sures sont  au  besoin  protégées  par  des 
visières  en  maçonnerie  contre  les  coups  ra- 
sant la  crête  des  glacis.  Ce  genre  d'e»ibra- 
mre,  qui  prend  aussi  le  non  d'embrasure- 
tllDIiel,  est  surtout  employé  pour  protéger  les 
casemates  de  caponniêres,  qui  sont  exposées 
ù  être  détruites  par  l'artillerie  ennemie 
lorsque  celle-ci  peut  prendi'e  le  fossé  d'enfi- 
lade. 

Pour  toutes  les  embrasures  percées  dans  la 
maçonnerie,  on  cherche  à  en  réduire  l'ou- 
verture au  Hu'nùnMH*.  correspondant  au  champ 
de  tir  que  l'on  veut  obtenir  pour  la  pièce, 
en  supposant  que  Ton  peut  faire  pivoter 
celle-ci,  dans  le  sens  horizontal  et  dans  le 
sens  vertical,  autour  d'axés  passant  par  le 
centre  de  sa  bouche. 

En  Allemagne,  pour  le  service  dans  les 
tourelles  cuirassées  des  canons  de  lo"™,  on 
a  adopté  des  affûts  à  embrasure  nwiimum 
permettant  de  faire  tourillonuer  la  pièce  au- 
tour du  centre  de  l'embt-asùre  (système 
Gruson). 

En  Angleterre,  pour  les  affûts  de  place  ou 
de  côte  métalliques,  on  ne  donne  pas,  comme 
pour  l'affût  allemand,  un  tourillonnement  de 
la  pièce  autour  du  milieu  de  l'embrasure  ; 
ils  sont  simplement  disposés  de  façon  à  per- 
mettre à  la  pièce  d'occuper  deux  hauteurs 
différant  de  O'",30  à  0°»,40,  à  chacune  des- 
quelles correspond  un  champ  de  tir  déter- 
miné. C'est  ce  qu'on  appelle  des  affûts  à 
embrasure  réduile. 

Dans  les  ouvrages  cnitassés,  les  embra- 
sures (sabords)  ont  des  dimensions  aussi  res- 
treintes que  possible  ;  de  plus,  elles  ne  sont 
démasquées  qu'au  moment  du  tir.  La  bouche 
à  feu  est  d'ailleurs  placée  sut*  affût  à  embra- 
sure minimum. 
EMBRIGADEMENT  ;  EMBRIGADER. 


251  EMBUSCADES. 

Réunion  de  2  régiments  pour  en  former  une 
brigade. 

On  peut  aussi  embrigader  des  troupes  en 
en  formant  des  fractions  qui  se  relèvent  réci- 
proquement à  des  heures  fixées  pour  faire 
marcher  un  travail  sans  interruption. 

EMBROCHER.  Traverser  quelqu'un  d'un 
coup  d'épée. 

Passer  une  broche  à  travers  le  corps  d'une 
volaille. 

EMBUCHE.  Piège  tendu  à  l'enneini. 

EMBUSCADE.  Endroit  favorable  où  des 
troupes  bien  dissimulées  attendent  au  pas- 
sage des  troupes  en  marche  que  l'on  a  atti- 
rées en  ce  point  par  de  fausses  nouvelles,  ou 
surveillant  un  point  obligé  de  passage. 

Quahd  un  of licier  est  chargé  de  dresser 
une  embuscade,  il  dérobe  soigneusement  sa 
marche  et  ses  projets,  il  s'assure  de  la  force 
de  l'ennemi,  de  l'espèce  de  ses  troupes,  de 
leur  emplacement,  de  la  position  de  leurs 
postes  et  vedettes,  enfin  des  chemins  par  où 
l'on  peut  arriver  sur  lui. 

Les  temps  de  pluie,  de  brouillard,  de 
grande  chaleur,  la  nuit  surtout,  sont  favo- 
rables aux  embuscades. 

Lorsque  l'ennemi  se  garde  mal,  elles  ont 
lieu  de  préférence  à  la  pointe  du  jour. 

On  peut  tendre  une  embuscade  non  seu- 
lement sur  le  chemin  que  doit  suivre  l'en- 
nemi, mais  encore  chercher  à  l'attirer  au 
moyen  de  petits  détachements  qui  se  laissent 
poursuivre. 

Dans  l'embuscade,  le  chef  fait  observer 
par  sa  troupe  le  plus  grand  silence,  main- 
tient ses  hommes  cachés  et  réprime  l'impa- 
tience ou  la  curiosité  de  chacun,  l'attaque 
ne  devant  avoir  lieu  que  lorsqu'il  en  donne 
le  signal. 

11  se  fait  couvrir  par  quelques  sentinelles, 
qui  se  dissimulent  avec  soin.  Si  l'attaque 
échoue,  le  détachement  se  rallie  sur  un  point 
de  rassemblement  qui  a  toujours  dû  être  dé- 
signé à  l'avance. 

EMBUSCADES  pour  tirailleurs.  II 
peut  être  souveni   nvant:igeu\   d'établir  en 

Fig.  70. 

Aii)i.nir«i.iiiiiiiiMmMimMmii 


.yjniiinmiwiiivwnn'in,w"B»wi> 


avant  des  lignes,  des  abris  ou  enibuseades 
pour  sentinelles  doubles  ou  pour  petits  postes 
do  4  a  5  hommes.  On  leur  donne  la  ferffle 
indiquée  par  la  figui-e  70. 


ËMERI. 


252 


EiMPEREUR. 


Nom  donné  à  la  troupe  cachée  ou  embus- 
quée. 

ËMERI.  Substance  minérale  dure  et  gri- 
sâtre employée  autrefois  pour  le  nettoyage 
des  parties  gravées  des  pièces  métalliques  du 
fusil. 

ÉMERILLON.  Ancienne  bouche  à  feu 
d'environ  1™,80  de  longueur  et  tirant  un 
boulet  de  plomb  d'une  livre. 

ÉMÉRITE.  Soldats  romains  ayant  ter- 
miné leur  service  militaire,  dont  la  durée 
était  de  20  ans  pour  les  légionnaires  et  de 
15  ans  pour  les  prétoriens. 

ÈMIGRANT.  Celui  qui  sort  de  son  pays 
pour  aller  s'établir  ailleurs. 

Aux  ternies  de  l'article  50  de  la  loi  du 
15  juillet  1889,  les  jeunes  gens  qui,  avant 
l'âge  de  19  ans  révolus,  ont  établi  leur  rési- 
dence à  l'étranger,  hors  d'Europe,  et  qui  y 
occupent  une  situation  régulière,  pourront, 
sur  l'avis  du  consul  de  France,  être  dis- 
pensés du  service  militaiie  en  temps  de  paix, 
pendant  la  durée  de  leur  séjour  à  l'étran- 
ger. 

S'ils  rentrent  en  Kiance  avant  l'âge  de 
30  ans,  ils  devront  accomplir  3  ans  de  ser- 
vice actif,  sans  toutefois  pouvoir  être  rete- 
nus sous  les  drapeaux  au  delà  de  l'âge  de 
30  ans. 

Ils  sont  ensuite  soumis  à  toutes  les  obli- 
gations de  la  classe  à  laquelle  ils  appar- 
tiennent. 

S'ils  rentrent  après  l'âge  de  30  ans,  ils  ne 
sont  soumis  qu'aux  obligations  de  leur 
classe. 

En  temps  de  guerre,  ils  doivent  rejoindre 
le  corps  auquel  ils  sont  affectés,  dans  le 
délai  d'un  mois  s'ils  sont  en  Algérie,  en  Tu- 
nisie ou  en  Europe,  et  dans  le  délai  de 
3  mois  s'ils  sont  hors  d'Europe. 

ÉMINENCE.  Elévation  de  terrain  au- 
dessus  du  sol  environnant  :  buttes,  collines, 
montagnes. 

ÉMISSAIRE.  Agent  qui  est  envoyé 
secrètement  pour  porter  un  avis,  semer  des 
bruits,  tramer  quelque  intrigue,  etc. 

Ils  sont  plutôt  de  l'ordre  civil  que  de 
l'ordre  militaire,  mais  on  les  utilise  égale- 
ment pour  le  service  de  l'armée. 

EMMAGASINEMENT.  Action  de  mettre, 
de  déposer  des  denrées  ou  du  matériel  en 
vtafinsiii . 

EMMANCHER.  Mettre,  ajuster  un  man- 
che à  un  outil. 

EMMANTELER.  Entourer  une  place 
d'une  enceinte  fortifiée. 

EMMENSITE.  Substance  explosive  très 
puissante  récemment  inventée  par  le  docteur 
américain  S. -H.  Emmens.  Il  eutre  prhicipa- 
lement,  dans  sa  composition  chimique  :  1"  un 


nouveau  produit  nitrè,  tiré  de  certains  hydro- 
carbures des  catégories  aromatiques,  lequel 
s'obtient  parla  distillation  du  charbon  à  une 
basse  température  ;  2°  un  sel  minéral  peu 
cbei'.  On  peut  y  ajouter  d'autres  ingrédients 
chimiques  en  vue  de  certains  résultats,  mais 
il  y  a  toujours  unité  d'action  et  certitude  de 
combustion  complète. 

Le  caractère  le  ]j1us  singulier  de  cette  sub- 
stance est  la  facilité  avec  laquelle  elle  peut 
être  fondue  et  recevoir  ainsi  toutes  les  formes 
voulues  ;  elle  brûle  alors  sans  détonation  et 
sans  fumée.  Sa  puissance  explosive,  bien 
supérieure  à  celle  de  la  dynamite,  est  estimée 
à  283  tonnes  par  pouce  carré. 

EMMURER.  Entourer  d'un  mur. 

EMOULU.  Rendre  des  armes  bien  tran- 
chantes. 

ÉMOLUMENTS.  Traitement,  appointe- 
ments. 

Se  dit  quelquefois  des  profits  et  avantages 
usuels. 

ÉMOUSSÉ.  Des  armes  sont  émoussées 
lorsque  leur  ti-anchant  est  moins  affilé  ou  la 
pointe  moins  piquante. 

EMPAILLAGE.  Action  d'envelopper  île 
paille. 

Cette  mesure  n'est  appliquée,  en  prin- 
cipe, qu'aux  bat-flancs  servant  à  limiter  les 
emplacements  occupés  par  les  jeunes  che- 
vaux. 

La  dépense  est  supportée  par  la  masse 
d'entretien  du  harnachement  et  ferrage. 

On  emploie  également  des  enveloppes  de 
paille  pour  les  obus  ;  elles  sont  analogues  à 
celles  dont  on  se  sert  dans  le  commerce  pour 
le  transport  des  bouteilles. 

EMPANON.  Partie  de  la  flèche  qui  était 
garnie  de  plumes. 

EMPAQUETAGE  des  cartouches.  Les 
cartouches  de  fusil  terminées  sont  réunies  6 
par  6  en  paquets,  dans  l'intérieur  desquels 
elles  sont  placées  tète-bèche,  chacune  étant 
isolée  des  voisines  par  une  petite  bande  de 
papier  goudronné. 

Les  cartouches  de  revolver,  d'abord  réu- 
nies 6  par  6  en  petits  paquets,  sont  ensuite 
l'éunies  en  grands  paquets  en  contenant 
3  petits. 

EMPARER  (S').  Se  rendre  maître  de 
vive  force  d'un  ouvrage,  d'une  position. 

EMPÂTEMENT.  Maçonnerie  qui  sert  de 
base  à  un  mur  de  fortification. 

EMPEIGNE.  Partie  de  la  chaussure  qui 
couvre  la  partie  antérieure  du  pied. 

EMPEREUR.  Ce  titre  d'abord  donné  au 
général  victorieux  fut,  depuis  César,  le  sym- 
bole de  l'autorité  suprême. 


EMPILAGE  qps  projectiles. 


253 


Il  est  actuellement  donné  aux  souverains 
les  plus  puissants. 

EMPILAGE  des  projectiles.  Les  pro- 
jei-tiles  sont  empili-s  par  espèces  et  par  cali- 
bres sous  des  hangars  ou  dans  des  lieux 
aérés  aussi  secs  que  possible  et  où  la  circu- 
lation de  l'air  e<t  bien  établie. 

EMPLACEMENT.  11  est  établi,  chaque 
année,  un  livret  officiel  indiquant  Vempla- 
ceinent  (lieux  de  garnison)  des  ditTérents 
corps  ou  services  de  l'armée  française. 

—  des  batteries.  Des  règles  ou  des 
principes  indiquent,  pour  chaque  espèce  de 
batterie,  les  dispositions  les  meilleures  à 
prendre  pour  leur  emplacement. 

D'une  manière  générale,  l'artillerie  doit 
être  disposée  de  manière  que  son  tir  ait  toute 
l'efficacité  dont  il  est  susceptible.  Il  est  bon 
aussi  qu'elle  soit  dérobée  le  mieux  possible 
aux  vues  de  l'ennemi,  et  qu'elle  puisse 
changer  facilement  de  position. 

On  recherche  les  points  culminants,  à  con- 
dition qu'ils  ne  dominent  pas  trop  le  but, 
car  alors  le  tir  deviendrait  trop  fichant  et 
moins  bon. 

On  profite  des  couverts  du  terrain  tels 
que  haies,  cultures,  et  des  ondulations  du 
sol  pour  défiler  les  pièces. 

On  évite  de  se  placer  à  proximité  de 
constructions,  de  bouquets  de  bois,  ravins  et 
autres  couverts  dangereux  et  difficiles  à  sur- 
veiller. 

On  évite  les  terrains  pierreux  ou  rocail- 
leux, à  cause  de  la  projection  d'éclats  dan- 
gereux ;  on  recherche,  au  rontraire,  un  ter- 
rain uni  et  ferme. 

On  fait  en  sorte  que  la  ligne  des  pièces 
ne  soit  prise  ni  de  flanc,  ni  d'écharpe,  tout 
en  s'efforçant  d'atteindre  l'ennemi  oblique- 
ment. 

Toutes  ces  conditions  se  trouvent  rare- 
ment réunies  ;  il  faut  discerner,  dans  chaque 
■  as  particulier,  quel  est  l'emplacement  qui 
icmplit  le  mieux  les  l'onditions  voukn'S. 

—  des  brèches  et  des  parallèles 

(V.  AUa<[w  (les  places). 

EMPLOI.  Fonctions  spéciales  affectées  à 
certains  grades,  par  exemple  :  sergent-ma- 
jor, fourrier,  pour  les  sous-officiers  ;  tréso- 
rier, officier  d'habillement,  d'armement,  etc., 
jiour  les  officiers. 

La  loi  sur  l'état  des  officiers  spécifie  que 
l'emploi  est  distinct  du  grade:  ce  dernier 
est  la  propriété  de  l'officier,  auquel  il  ne 
peut  être  retiré  que  dans  des  conditions 
fixées,  mais  l'emploi  est  à  la  disposition  du 
Ministre,  qui  peut  affecter  ou  non  l'officier  à 
l'une  des  places  vacantes  de  son  grade  et  le 
maintenir  dans  la  position  de  disponibilité 


EMPLOYÉ  MILITAIRE. 

ou  de  non-aclivilé  dans  des  limites  et  régies 
prévues. 

L'emploi  des  troupes  dans  les  divers  cas, 
des  engins  dont  elles  disposent,  est  soumis  à 
des  règles  inscrites  dans  les  règlements. 

EMPLOIS  civils.  Des  emplois  civils  sont 
attribués,  d'abnrd  aux  sous-officiers  rengagés 
ou  commissionnés  ayant  13  ans  de  service, 
dont  4  ans  avec  le  grade  de  sous-of licier,  et 
en  second  lieu  aux  sous-officiers  ayant  passé 
10  ans  sous  les  drapeaux  dans  l'année  ac- 
tive, dont  4  ans  avec  le  grade  de  sous-offi- 
cier. 

Ces  emplois  sont  désignés  au  tableau  B, 
annexé  à  la  loi  du  18  mars  1889  {B.  ()., 
1"  89,  page  498).  Cette  loi  indique  les 
formalités  à  remplir  pour  demander  un  em- 
ploi civil  (art.  14  à  29  inclus  du  Règlement 
d'administration  publique  du  4  juillet  1890 
{B.  0.,  p.  r.,  2«  90,  page  17),  fixe  les  ma- 
tières et  le  mode  d'examen  destiné  à  con- 
.stater  l'aptitude  professionnelle  du  candidat. 

Des  emplois  civils  sont  également  attri- 
bués aux  sous-officiers  retraités  ou  réformés 
pour  blessures  ou  infinnités  contractées  au 
service,  quel  que  soit  le  temps  passé  par  eux 
sous  les  drapeaux. 

—  du  matériel.  L'emploi  du  matériel 
appartenant  au  corps  est  réglé  par  le  conseil 
d'administration,  responsable  dans  les  limites 
tracées  par  les  règlements. 

L'emploi  du  matériel  appartenant  aux 
unités  administratives  est  laissé  à  la  dispo- 
sition des  capitaines  commandants,  dans  les 
conditions  posées  par  le  Règlement  du  16  no- 
vembre 1887. 

L'emploi  du  matériel  appartenant  à  l'Etat, 
et  mis  gratuitement  à  la  disposition  des  corps 
de  troupe,  est  également  réglé  par  les  conseils 
d'administration. 

Les  effets  et  le  matériel  de  la  réserve  de 
guerre  ne  doivent  être  employés  qu'en  ras  de 
mobilisaliuii. 

EMPLOMBAGE.  Traces  de  plomb  que 
laissent  les  projectiles  en  plomb  ordinaire 
dans  les  rayures  des  canons,  ce  qui,  pour  les 
fusils  de  petit  calibre,  a  conduit  à  entourer 
la  balle  d'une  chemise  nu'tallique. 

Pour  forcer  les  projectiles  d'artillerie,  on 
les  a  d'abord  recouverts  d'une  ciiemise  de 
I)lomb  qui  pénétrait  dans  les  rayures  pour 
obtenir  le  forcement  ;  on  disait  que  les  pro- 
jertil'S  c'Uiii'nt  ewplombcs. 

EMPLOYÉ  militaire.  <tn  désigne  sous 
ce  nom  certaines  catégories  de  militaires 
jouissant  de  l'état  d'officier  et  qui  aident  au 
fonetionnement  de  certains  services.  Tels 
sont  :  les  officiers  d\idministration,  les  ad- 
joinls  du  génie,  les  gardes  d'artillerif,  les 
arrliirisles,  les  Mutrôleurs  d'armes  et  les  in- 


EMPQRIUM. 


m- 


ENCEINTE. 


lerprèles  niilitaircs.  Cos  employés  ont  le  rang 
d'officier  et  une  hiérarchie  spéciale  composée 
de  5  classes,  mais  ïians  assimilation  avec 
les  difïérenls  grades  de  l'armée. 

D'une  manière  générale,  on  appelle  encure 
employés  de  la  guerre  des  ouvriers  ou  commis 
civils  attachés  à  certaines  administrations  de 
la  gueire,  mais  sans  droits  précis  à  la  re- 
traite. 

EMPORIUM.  Localité  ennemie  où  les 
Hûnuiius  étaljlissaient  un  marché  fortifié  pour 
jiourvoir  à  la  subsistance  d'une  armée  et 
assurer  la  cons(>rvation  de  ses  vivres. 

EMPORT  d'effets.  Un  déseiteur  qui 
emporte  des  armes,  des  efl'ets,  ou  qui  emmène 
son  cheval  en  désertant,  ne  peut  être  pimi 
de  moins  de  .3  ans  d'emprisonnenient  ou  de 
travaux  publics  (V.  Ef]els). 

EMPORTER  d'assaut.  Prendre  de  vive 
iqrcp  une  position,  un  ouvrage  attçiqué,  en 
lui  faisant  subir  un  assaut. 

EMPREINTE.  iMarque,  figure  imprimée 
à  l'aide  d'un  cachet,  d'un  sceau. 

Trace  appaiente  laissée  sur  le  sol. 

EMPRISE  ou  PAS  d'armes.  Prouesses 
accomplies  volontairement  par  les  chevaliers 
en  temps  de  paix. 

EMPRISONNEMENT.  Etat  de  celui  qui 
(;st  retenu  dans  une  prison. 

ÉMULATION.  Sentiment  noble  qui  ex- 
cite à  égaler  ou  à.  surpasser  quelqu'un  ou 
quelque  chose.  C'est  un  des  sentiments  qu'on 
cherche  à  développer  parmi  les  soldats  et 
surtout  parmi  les  gradés. 

EN  ARRIÈRE  Commandement  au  moyen 
duquel  on  fait  marcher  des  trou|ies  quelques 
pas  en  arrière,  soit  pour  un  alignement,  soit 
pour  dégager  un  front. 

EN  AVANT.  Commandement  d'avertis- 
sement fait  soit  |)Our  faire  cesser  une  cou- 
version  ou  marcher  à  l'assaut  ou  faire 
avancer  qpe  unité  quelconque  en  ligne  dé- 
ployée. Ce  mot  est  en  quelque  sorte  le  cii  de 
guerre  usité  dans  l'armée  française. 

EN  BATAILLE'  Expression  remplacée 
par  celle  de  liçine  déployée. 

EN  BATTERIE.  Comniandement  indi- 
quant que  les  i)ièces  d'une  batterie  doivent 
aller  occuper  les  emidaceinents  pu  elles  de- 
vront se  tenir  jirètes  à  ouvrir  le  feu. 

ENCABLURE.  Distance  de  120  }irasses, 
soit  195  mètres. 

EN  GARDE.  Commandement  d'avertis- 
.sement  pour  faire  prendre  au  soldat  la  posi- 
tion de  la  f^arde  pour  l'escrime  à  la  baïon- 
nette. 

EN  L'AIR.  Tirer  en  l'air  est  une  action 
qui  a  pour  but  d'intimider  des  ômeutiers 
a-fin  qu'il  ;^  se  dispersent  sans  efifusion  de 
sang  ;  mettre  la  crosse  en  l'air  signifie  que 


l'on  cesse  la  lésistance,  que  l'on  so  pend  ; 
être  en  Tair,  être  trop  avancé  sans  être  sou- 
tenu. 

EN  MASSÇ.  Ti'oupes  sprrées  autant  qu'il 
est  possiiile  pour  occuper  moins  de  place. 

EN  PANNE.  Laisser  une  troupe  immo- 
bile exposée  au  feu  de  l'ennemi. 

EN  PLACE,  REPOS.  Commandement 
pour  suspendi'e  momentanément  la  manœu- 
vre, mais  en  conservant  un  des  talons  sur 
l'alignement. 

EN  VENIR  aux  mains.  Arriver  à  la 
inèlèe,  au  corps  à  corps  dans  le  combat.  Ac- 
tuellement, cette  expression  signifie  plutôt 
entamer  le  combat. 

ENCADREMENT;  ENCADRER.  Des 
troupes  sont  encadrées  quand  elles  sont  pour- 
vues de  cadres. 

Les  jeunes  troupes  doivent  être  soutenues, 
appuyées  (encadrées)  par  des  troupes  so- 
lides.' 

ENCAISSAGE.  Disposer  et  arranger  des 
arpies  jiortatives  ou  des  nninitions  dans  des 
caisses  destinées  à  cet  usage.  Placer  dans  un 
ordre  convenu  les  divers  objets  ou  outils  qui 
doivent  entrer  dans  les  caisses  des  voitures 
que  doivent  emmener  les  divers  corps  en 
campagne. 

ENCAISSE.  Somme  existant  réellement 
dans  une  ca'ssi;. 

ENCAISSÉ.  Partie  de  rivière  dont  les 
bords  sont  esi'ar[)és. 

ENCAISSEMENT.  Action  de  recevoir  de 
l'argent  et  de  le  mettre  en  caisse.  Se  dit 
surtout  de  la  perception  des  mandats. 

ENCASTREMENT.  Opération  d'unir 
deux  parties  au  moyen  d'entadles,  de  ma- 
nière à  ne  laisser  subsister  aucun  jeu. 

Signifie  aussi  enchâssement,  emboîtement, 
incrustation  et  s'applique  à  diverses  parties 
de  l'armement. 

—  d'afflit.  Entailles  circulaires  juati- 
quées  sur  les  flasques  d'un  afïùt  pour  rece- 
voir les  tourillons. 

ENCAUSTIQUE.  Préparation  composée 
de  cire  jaune  et  d'essence  de  térébenthine 
dont  on  se  se\t  pour  asliqaer  les  fourniments 
des  hommes  de  troupe  (ceinturon,  porte- 
épée,  bretelle  de  fusil,  cartouchière,  giberne, 
courroies  du  havresac,  etc.).  Cet  ingrédient 
est  acheté  au  compte  des  ordinaires  de  la 
trovipc. 

EN-CAS  MOBILE.  Train  de  subsistances 
militaires  toujours  formé  sur  chaque  ligne 
de  transport,  en  avant  de  la  slaliou-iuagasin 
la  plus  rapprochée  de  l'armée,  et  pouvant 
être  expédié  au  premier  signal  sur  la  station 
tète  d'étapes  de  (fuerre. 

ENCEINTE.  Ensemble  des  murailles  qui 


ENCH^PURE 

entomen'-  u»e  place  qu  ijn  nnvvîigi-'  ^ip  fpi't'- 

Ijcation. 

I^'enceinte  doit  être  continue  pour  èti-e 
mieux  4  l'abri  des  surprises  et  des  attaques 
de  yiye  force. 

Pour  hi  mèrpe  rajson,  elle  dpit  sp  siiffire 
à  elle-nième,  c'est-à-dire  que  ses  diverses 
parties  doivent  se  flauqijei-  réciproquement 
et  sont,  à  cet  effet,  dispqséps  e}i  fronts  dont 
le  tracé  répond  aux  conditions  youlues.  Elle 
doit  aussi  être  en  état  de  résister  à  l'artil- 
lerie et  n'avoir  aucune  solutiop  de  conti- 
nuité. 

L'enceinte  des  anciennes  places  porte  ie 
nom  de  corps  de  place,  et,  dans  les  places  à 
forts  détachés,  elle  s'appelle  HOifau. 

ENCHAPURï;.  -Morceau  de  cuir  qui  eni- 
brasse  l'un  des  çùtés  d'une  boucle  d'équipe- 
ment, poiu"  la  fixer  à  une  courroie  ou  à  une 
bretelle. 

11  y  a  quantité  d'enchapures  qui  pren- 
nent leur  noni  de  l'etfet  aiiquel  ils  appar- 
tiennent. 

ENCHÈRE.  OtTre  d'un  prix  supérieur  à 
la  mise  à  prix  ou  à  un  pfix  déjà  offert  pour 
une  chose  (jui  se  vend  ou  se  loue  au  plus 
offrarit. 

La  vente  aux  enchères  est  pratiquée  par 
l'administration  des  Domaines  poui'  la  vente 
des  chevaux  et  du  matériel  hors  de  service 
qui  lui  sont  remis  par  l'administration  de  la 
Guerre. 

Il  en  est  de  niènie  pour  les  locations  des 
herbes  ou  autres  produits  des  terrains  de  la 
fortification. 

ENCLOUAGE.  ENÇLOUER.  Enfoncer 
avec  force  dans  la  lumière  d'un  canon,  un 
clou  d'acier  de  forme  triangulaire  ou  carrée, 
préparé  à  cet  effet,  dans  le  but  de  mettre 
hors  d'état  de  servir  les  pièces  qu'on  est 
obligé  d'abandonner. 

A  défaut  de  clou,  un  intioduit  du  j,na- 
vier  dans  la  lumière. 

ENCLUME.  11  est  fouini  par  le  service 
du  génie  aux  corps  de  troupe,  une  enclume 
de  7o  à  80  kilogrammes  par  feu,  pour  le 
ferrage  des  chevaux. 

ENCLUMETTE  (V.  Capsule). 

ENCOCHER.  Appliquer  la  coche  d'unp 
llèihe  sur  la  corde  d'un  arc. 

ENCRASSEMENT.  Crasse  qui  se  forme 
dans  l'intérieur  des  armes  à  feu  par  suite 
de  la  combustion  imparfaite  des  gaz  de  la 
poudre. 

On  atténue  cet  inconvénient  pendant  le 
tu-,  en  nettoyant  sommairement  l'âme  de 
l'arme  à  l'aide  de  la  baguette  et  d'un  linge, 
s'il  s'agit  d'un  fusil,  et  à  l'aide  de  l'écou- 
villon  et  d'un  linge  mouillé,  s'il  s'agit  dun 
canon. 


2p  ENFANTS  PBRfiUS. 

Après  le  tir,  ce»  amies  doivent  ètrti  fip- 
montées  et  nettovées  à  fond. 

ENCRE  DAGRON.  Encre  indélébile,  de 
couleur  noire,  qvù  sevt  à  pKvrquer  les  effets 
des  hommes  de  troupe. 

Elle  est  achetép  au  corqpte  de  la  niassp 
d'habillement  et  d'entretien. 

ENCYCLOPÈPIE  militaire,  ûuyrage 
traitant  de  toutes  les  sciences  militaires. 

Cet  ouvrage  fort  difficile  pt  fort  long  ji 
préparer,  d'autant  plus  que  les  sciences  ipi- 
litaiies  progressent  sans  cesse,  n'existe  pas 
d'une  manière  complète  jusqu'à  présent. 

ENDIVISIONNEMENT  ;  ENDIV^- 
SIONNER.  Réunir  des  troupes  formées  ei| 
brigades  jiour  en  constituer  des  divisions. 

ENDOSSEMENT.  Ordre  qu'on  met  au 
dos  d'un  billet  à  ordre,  d'une  lettre  de 
change,  pour  en  transférer  la  propriété  à 
quelqu'un. 

ENDOSSER.  Revêtir  un  costume  distinc- 
tif  d'une  profession,  une  armure,  etc. 

Action  de  faire  qn  endossement  à  un  bil- 
let. 

ENDUIT.  Couche  de  peinture  ou  d'une 
préparation  spéciale  que  l'on  emploie  ponr 
protéger  contre  la  rouille  les  parties  en  fer, 
fonte  ou  acier  des  bouches  à  feu  ou  l'ext;p- 
rieur  des  projectiles,  ou  bien  pour  préserver 
de  l'humidité  les  chapes  des  yoùtes  des  case- 
mates. 

ENFANT  de  troupe.  La  loi  du  19  juil- 
let 1884  a  décidé  que  les  fils  des  soldats, 
caporaux  ou  brigadiers,  sous-officiers,  offiT 
ciers  jusqu'au  grade  de  capitaine  inclusive- 
ment, admis  jusqu'alors  en  qualité  d'enfants 
de  troupe  sur  la  proposition  des  conseils 
d'administration,  seraient  laissés  dans  leurs 
familles  jusqu'à  l'âge  de  13  ans  et  ne  percer 
vraient  plus  de  vivres. 

En  compensation,  les  familles  de  ces  ciIt 
fants  reçoivent  les  allocations  suivantes  : 
100  francs  pour  les  enfants  de  2  à  0  ans; 
130  francs  pour  les  enfants  de  o  i^  8  ans; 
180  francs  pour  les  enfants  de  8  à  13  ans. 

A  l'âge  de  13  ans,  ces  enfants  sont  admis 
dans  l'une  des  6  écoles  militaires  prépara- 
toires, dans  les  conditions  déterminées  par 
les  articles  2  à  8  delà  loi  du  19  juillet  1884 
et  des  décrets  du  3  mars  1883. 

Un  certain  nombre  de  ces  enfants  peiiyent 
èlre  admis  à  Vorpluiinat  Hériot,  à  partir  4e 
lâge  de  3  ans  jusqu'à  13  ans,  dans  les  con- 
ditions indiquées  par  }e  décret  du  14  décem- 
bre 1886. 

ENFANTS  perdus.  Corps  de  volont;ure^ 
formés  autrefois  dans  certaines  compagnies 
pour  leur  confier  des  missions  dangereuses, 
forcer  un  poste,  donner  un  îissaut. 

Dans  le  siège  de  Sébasto|)o!,  des  enfants 


ENFERRER. 


236 


ENGIN. 


perdus  ont  été  appelés  à  exécuter  des  coups 
de  main  audacieux. 

ENFERRER.  Enferrer  son  adversaire, 
c'est  le  percer  avec  une  arme  pointue. 

S'enferrer,  c'est  se  jeter  .sur  l'épée  de  .son 
adversaire,  se  percer  avec  une  arme  pointue. 

ENFIELD-SNIDER  (armes).  Des  armes 
de  ce  modèle  (fusils  et  caïahines)  ont  été  en 
service  dans  l'armée  anglaise  jusqu'à  ces 
derniers  temps. 

ENFILADE.  Des  branches  de  fortifica- 
tions, des  tranchées,  des  lignes  de  troupes, 
disposées  en  ligne  droite  sont  exposées  à  être 
balayées  dans  toute  leur  longueur  par  l'ar- 
tillerie placée  sur  leur  prolongement,  c'est-à- 
dire  exposées  à  l'enfilade. 

Les  batteries  qui  peuvent  les  enfiler  sont 
dites  d'enfilade. 

Le  remède  pour  les  fortifications  consiste 
à  les  munir  de  traverses,  ou  à  briser  les 
l'rêtes  de  manière  à  réduire  le  plus  possible 
la  longueur  des  lignes. 

ENFILER.  Action  de  prendre  d'enfilade. 
Percer  l'adversaire. 

ENFONCER.  Rompre  l'ennemi,  briser  sa 
résistance. 

ENFUIR  (S').  Prendre  la  fuite,  se  sauver 
du  danger. 

ENGAGÉ.  Celui  qui  a  contracté  un  enga- 
gement pour  servir,  soit  dans  l'armée  de 
terre,  soit  dans  l'armée  de  mer. 

ENGAGEMENT.  Combat  partiel  pour 
l'attaque  ou  la  défense  de  positions  ou  de 
localités.  Commencement  d'action  qui,  sou- 
vent, n'est  (ju'une  escarmouche  et  se  borne 
à  un  combnt  d'avant-poste.  .Mais  quelquefois 
un  engagement  partiel  peut  produire  un 
engagement  général,  qui  est  alors  mal 
préparé  le  plus  souvent. 

—  volontaire.  Les  engagements  volon- 
taires peuvent  se  classer  en  quatre  catégo- 
ries : 

1"  Les  etigagements  volontaires  propre- 
ment dits  ; 

2°  Les  engagements  your  la  durée  de  la 
guerre  ; 

3°  Les  engagements  spéciaux: 

4"  Les  engagements  dans  les  troupes  eulu- 
niales. 

Les  engagements  volontaires  sunt 
contractés  pour  3,  4  ou  o  ans,  dans  les  con- 
ditions prévues  par  l'article  S9  de  la  loi  du 
13  judlet  1889  et  les  articles  2  à  J6  du  dé- 
cret du  28  septembre  1889. 

Les  engagements  ne  peuvent  être  reçus 
que  pour  les  corps  de  troupe  d'infanterie, 
de  cavalerie,  d'artillerie  et  du  génie. 

Les  engagements  pour  la  durée  de  la 
guerre  sont  reçus  dans  les  conditions  indi- 
quées par  l'article  18  du  décret  précité. 


Les  engagements  spéciaux  prévus  aux 
articles  28  et  29  de  la  loi  du  15  juillet 
1889,  s'appliquent  aux  jeunes  gens  reçus  à 
l'une  des  écoles  suivantes  :  École  polytechni- 
que. École  forestière,  École  centrale  des  arts 
et  manufactures.  École  du  service  de  santé 
militaire.  Écoles  vétérinaires  (pour  les  élèves 
militaires  seulement). 

Tous  ces  engagements  sont  souscrits  pour 
une  durée  de  3  ans,  sauf  ceux  des  élèves  de 
l'École  centrale,  qui  sont  souscrits  pour 
4  ans,  la  durée  des  cours  étant  de  3  ans. 

Ils  sont  contractés  dans  les  conditions  in- 
diquées aux  articles  19  à  24  du  décret  du 
28  septembre  1889. 

Les  élèves  de  TÉcole  polytechnique,  non 
classés  dans  un  service  militaire,  et  les 
élèves  de  l'École  forestière  accomplissent,  à 
leur  sortie  de  ces  écoles,  une  année  de  service 
dans  un  corps  de  troupe,  en  qualité  de  sous- 
lieutenants  de  réserve. 

Les  élèves  de  l'École  centrale  accomplis- 
sent également,  à  leur  sortie  de  cette  école, 
une  année  de  service  dans  un  corps  de 
troupe,  mais  en  qualité  de  simples  soldats; 
toutefois,  ils  peuvent,  en  satisfaisant  à  cer- 
taines épreuves,  être  nommés  sous-lieute- 
nants de  réserve  à  l'expiration  de  leur  année 
de  service  militaire. 

Les  élèves  renvoyés  de  ces  écoles  ou  qui  les 
quitteraient  volontairement,  devraient  ac- 
complir dans  un  régiment,  en  qualité  de 
soldats,  le  complément  du  temps  de  service 
restant  à  faire  pour  terminer  leur  engage- 
ment. 

Les  élèves  de  l'École  de  service  de  santé 
militaire,  et  les  élèves  militaires  des  Écoles 
vétérinaires  souscrivent  un  engagement  de 
3  ans  et  s'obligent  à  servir  pendant  6  ans 
dans  l'armée  active,  à  paitir  de  leur  nomi- 
nation au  grade  d'aide-major  de  2^^  classe  ou 
d'aide-vétérinaire. 

Les  engagements  dans  les  troupes 
coloniales  ont  lieu  dans  les  mêmes  condi- 
tions que  les  engagements  volontaires  pro- 
pi'eraent  dits  ;  mais  lorsqu'ils  sont  souscrits 
pour  une  période  de  cinq  années,  ils  donnent 
droit  à  une  prime  et  à  une  haute  paye  pen- 
dant les  deux  dernières  années  (Art.  60  de 
la  loi  du  15  juillet  1889). 

ENGAGEMENTS  (prendre  des).  Sous- 
crire des  actes  ou  des  billets  pour  assurer  le 
payement  des  dettes  contractées. 

ENGERBER.  Ranger  ou  disposer  métho- 
diquement des  caisses  ou  des  barils  de  poudre 
ou  d'explosifs  dans  les  magasins,  des  alïùts, 
voitures,  attirails,  bateaux,  baquets,  etc., 
dans  les  docks  ou  magasins  destinés  à  les 
conserver. 

ENGIN.  Nom  générique  donné  au  moyen 


ENGRENAGE. 


ENSEIGNE. 


âge  à  toutes  les  machines  de  guerre. 

Se  dit  encore  de  toutes  les  machines  ou 
instruments  autres  que  les  armes,  employés 
dans  l'année. 

ENGRENAGE.  Système  de  roues  dentées 
disposées  de  telle  sorte  que  lorsqu'on  im- 
prime un  mouvement  de  rotation  à  l'une  des 
roues,  celle-ci  fait  nécessairement  tourner 
toutes  les  autres  avec  des  vitesses  détermi- 
nées. 

Les  vitesses  des  diflFérentes  roues  sont  in- 
versement proportionnelles  au  nombre  de 
dents  qu'elles  possèdent.  Exemple  :  la  ^'i- 
tesse  d  une  roue  de  15  dents,  actionnée  par 

30 
une  roue  de  30  dents,  sera  de  —  :^  2,  par 
lo 

rapport  à  la  dernière. 

ENHARDIR.  Donner  du  courage,  de  la 
hardiesse  au\  soldats. 

ENLÈVEMENT  ;  ENLEVER.  S'emparer 
de  vive  force  ou  par  surprise  d'un  poste, 
d'une  position,  d'une  place,  les  emporter 
dassaut. 

ENNEMI.  Adversaire  que  l'on  combat  ou 
ave-  qui  l'on  est  en  guerre. 

ENOMOTIE.  Subdivision  de  la  phalange 
;rrecque,  dont  la  force  variait  entre  20  et 
50  homme>. 

ENQUÊTE.  Recherche  faite  au  moyen 
du  témoignage  des  hommes ,  pour  vérifier 
l'existence  et  les  circonstances  de  faits  allé- 
gués, ou  dont  la  connaissance  est  indispen- 
sable pour  éclairer  l'autorité  supérieuie  et 
servir  de  base  à  une  décision. 

Dans  rarniée,  ces  enquêtes  sont  confiées, 
en  ce  qui  concerne  les  officiers,  à  des  com- 
missio)ts  iViut quête. 

ENRAYAGE.  Accident  qui  n'arrête  que 
momentanément  le  fonctionnement  du  mé- 
canisme d'uu  fusil  à  répétition,  sans  pro- 
venir des  forces  mises  en  jeu  par  l'inflam- 
mation de  la  cartouche.  Ils  sont  de  deux 
espèces  et  peuvent  provenir  : 

1°  D'un  défaut  de  l'arme  :  ressort  d'arrêt 
de  cartouche,  ressort  du  magasin,  trop  faible 
ou  cassé,  griffe  d'arrêt  de  cartouche  cas- 
sée, etc.;  dans  ce  cas,  les  pièces  doivent  être 
remplacées  et  l'arme  réparée  par  le  chef 
armurier  ; 

2°  D'une  manœuvre  défectueuse,  soit  le- 
vier incomplètement  rabattu  à  droite,  et 
alors  il  suffit  de  rabattre  vivement  et  com^ 
plètemeut  ce  levier  à  droite  et  d'ouvrir  de 
nouveau  le  tonnerre,  soit  de  ce  que  le  ti- 
reur, ayant  fait  descendre  avec  la  main 
l'auget  chargé,  a  omis  de  repousser  dans  le 
magasin  la  cartouche,  qui  en  sort  partielle- 
ment. 

Pour  plus  de  détails,  voir  l'Insb^uclion  de 


1888  sur  r armement,  les  munitions,  etc.,  de 
l'infanterie. 

ENRAYER.  Empêcher  une  voiture  d'aller 
trop  vite  en  serrant  le  frein. 

ENRÉGIMENTER.  Incorporer  dans  un 
régiment.  Former  un  régiment  au  moyeu 
d'hommes  de  divers  corps. 

ENREGISTREMENT.  Formalité  qui 
consiste  à  présenter  un  acte,  un  marché,  etc.. 
à  un  receveur  de  l'enregistrement,  pour  que 
celui-ci  le  transcrive  ou  l'analyse  sur  un 
registre  ad  hoc,  moyennant  le  payement 
d'un  droit.  Cette  formalité  a  pour  objet  di- 
compléter  les  garanties  destinées  à  assurer 
la  sincérité  des  actes  publics  et  aussi  à  le 
constituer  en  impôt  très  productif  pour 
l'Etat. 

Tous  les  marchés  de  l'administration  de 
la  guerre  sont  soumis  à  la  formalité  de  l'en- 
registrement, à  l'exception  :  1°  des  marchés 
passés  par  les  commissions  des  ordinaires 
pour  la  fourniture  des  denrées  ;  2°  des  mar- 
chés par  les  corps  avec  des  négociants  pour 
la  fourniture  de  matières  ou  d'effets,  ces 
marchés  étant  considérés  comme  des  actes 
privés.  En  revanche,  les  marchés  passés  di- 
rectement par  l'administration,  de  même  que 
les  marchés  passés  par  les  corps  de  troupe 
poui"  la  vente  des  fumiers  et  des  dépouilles 
de  chevaux,  doivent  être  timbrés  et  enre- 
gistrés aux  frais  des  titulaires  ou  adjudica- 
taires, mais  à  la  diligence  des  corps  de 
troupe  intéressés  ou  de  radministration,  sui- 
vant le  cas. 

ENROCHEMENT  de  la  poudre.  Dans 
les  obus,  une  partie  de  la  jiuudre  reste  en- 
rochée,  après  le  tir,  au  culot  contre  une 
partie  des  parois  et  près  de  l'œil.  Les  enro- 
chements sont  dus  au  choc  au  départ,  à  la 
force  centrifuge  et  au  choc  à  l'arrivée. 

ENRÔLÉ.  Soldat  ou  matelot  qui  est 
inscrit  sur  les  lôles  de  l'armée  de  terre  ou 
de  l'armée  de  mer. 

ENRÔLEMENT.  Action  d'inscrire  un 
soldat  ou  un  matelot  sur  un  rôle. 

ENSABOTER.  Garnir  un  boulet  d'un 
sabot  de  bois  au  sommet  de  la  gargousse 
pour  ({u'il  entre  avec  cette  dernière  dans  le 
canon. 

ENSACHER.  Mettre  en  sac.  L'avoine  des 
approvisionnements  de  1"''^  ligne  doit  être 
ensachée. 

ENSEIGNE.  Synonyme  de  drapeau,  ser- 
vant de  signe  do  ralliement. 

Au  moyen  âge,  corps  de  troupe  do  200  à 
500  hommes,  marchant  sous  le  même  éten- 
dard. 

Officier  appelé  aus;i  porte-enseigne,  qui 

17 


ENSEIGNEMENT. 


258 


ENTREE. 


dans  l'ancienne  organisation  militaire,  por- 
tait l'enseigne  ou  drapeau. 

Dans  la  marine,  officier  du  grade  équiva- 
lent à  celui  de  lieutenant  de  l'armée  de 
terri'. 

ENSEIGNEMENT.  Dans  l'armée  fran- 
çaise, l'enseignement  est  donné,  soit  dans 
les  écoles  rcgimentaires,  soit  dans  les  écoles 
militaires. 

Les  dépenses  des  écoles  régimentaires  sont 
supportées  par  la  masse  des  écoles,  dans 
chaque  corps  de  troupe  ;  celles  du  personnel 
des  écoles  militaires  sont  supportées  par  le 
service  de  la  solde;  celles  du  matériel  de  ces 
mêmes  écoles  sont  supportées  par  l'Etat,  qui 
alloue  annuellement  à  chaque  école  le  crédit 
nécessaire. 

ENSELLÉ.  Cheval  qui  a  le  dos  Las  et 
enfoncé. 

ENSEMBLE.  Exécution  exacte  et  simul- 
tanée des  mêmes  mouvements. 

ENSEVELISSEMENT .  L'ensevelisse- 
ment des  militaires  morts  en  activité  de  ser- 
^ice  a  lieu  dans  l'hôpital  militaire  ou,  à. 
défaut,  dans  l'hospice  civil,  aux  frais  de 
l'Etat,  dans  les  conditions  indiquées  par  le 
llèglement  sur  le  service  de  santé  du  23  no- 
veinljre  1889. 

ENSIS  Un  des  noms  que  les  Romains 
donnaient  à  l'épce. 

ENTAILLE.  Incision,  coupure  faite  dans 
i-ertaines  parties  de  l' armement. 

On  appelle  quelquefois  ainsi  les  assem- 
blages. 

ENTAMER.  Commencer  des  opérations. 
Commencer  à  rompre,  à  faire  fléchir  l'en- 
nemi. 

ENTERREMENT.  L'enterrement  des  mi- 
litaires décédés  au  corps  ou  dans  un  hôpital 
a  lieu  aux  frais  de  l'Etat,  comme  Tenseve- 
lissement. 

Des  honneurs  funèbres  sont  rendus  aux 
militaires  décorés  de  la  médaille  militaire 
ou  de  la  Légion  d'honneur,  ainsi  qu'aux  offi- 
ciers. 

ENTIER  ;  ENTIÈRE.  Mots  qui,  en  com- 
position, signifient  qu'il  y  a  lieu  de  prendre 
la  totalité,  par  exemple  de  la  distance  entre 
les  colonnes,  d'une  ration,  etc. 

ENTONNOIR.  Lorsqu'on  met  le  feu  à 
une  charge  de  poudre  placée  souterraine- 
ment,  sa  déflagration  produit  une  niasse 
considéraLle  de  gaz  à  une  température  très 
élevée,  et  ce  gaz,  après  avoir  comprimé  les 
terres  dans  toutes  les  directions,  détermine 
généralement  un  effet  extérieur  de  projec- 
tion. Dans  ce  cas,  la  terre  supérieure  est  sou- 
levée plus  ou  moins  haut,  en  tonnant  une 
gerlie,  et  il  reste,  à  l'endroit  où  l'explosion  a 
eu  lieu,  une  excavation  de  forme  à  peu  près 


conique  à  laquelle  on  donne  le  nom  à'en- 
tonnoir  {fig.  71). 


Fiq.  71. 


Les  lèvres  de  l'entonnoir  sont  constituées 
par  la  partie  des  terres  retombées  au-dessus 
du  terrain  naturel.  La  base  de  l'entonnoir, 
à  la  surface  du  sol,  est  généralement  un 
cercle  dont  le  rayon  r  s'appelle  le  rayon  de 
l'entonnoir. 

Instrument  servant  à  verser  la  poudre 
dans  les  récipients  ou  dans  la  lumière  des 
canons. 

ENTRAINEMENT  des  pigeons.  Eloi- 
gner progressivement  les  pigeons  de  leur 
colombier,  en  leur  faisant  parcourir  des  dis- 
tances de  plus  en  plus  grandes:  10,  20,  30, 
40,  50  kiloni.,  etc.,  mais  sans  jamais  dé- 
passer 600  à  700  kilomètres. 

ENTRAVES.  Liens  que  l'on  place  aux 
jambes  des  chevaux,  au  bivouac,  pour  les 
empêcher  de  s'enfuir. 

ENTRE-AXE.  Distance  qui  sépare  les 
axes  de  dispositifs  qui  se  répètent,  tels  que 
embrasures,  pièces,  traverses,  etc. 

ENTRÉE.  En  administration,  on  dis- 
tingue les  entrées  réelles  d'effets  ou  de 
matières,  qui  accroissent  ou  réduisent  l'exis- 
tant dans  un  magasin  ou  dans  un  service, 
et  les  entrées  d'ordre,  consistant  en  écri- 
tures qui  ont  pour  but  de  changer  la  classi- 
fication d'un  effet  ou  d'un  objet,  de  le  faire 
passer  d'un  chapitre  à  un  autre  sans  ac- 
croître l'existant  du  magasin. 

L'entrée  d'un  ouvrage  de  fortifica- 
tion, d'une  place  forte,  est  l'endroit  par 
lequel  on  pénèlie  a  l'intérieur  de  l'ouvrage 
ou  de  la  place  forte. 

L'entrée  d'un  fort  détaché  est  située 
à  la  gorge.  Elle  consiste  en  un  passage  de  3 
à  4  mètres  de  largeur  et  de  4  à  5  mètres  de 
hauteur.  Elle  peut  se  faire,  soif  à  côté  de  la 
caponnière,  soit  eu  traversant  celle-ci  jwir 
un(>  ]>oterne  fermée  par  un  pont-levis. 

L'entrée  d'un  fort  isolé  est  protégée 
par  une  place  d'armes  dans  laquelle  est 
installé  un  abri  pour  un  poste  de  15  à  20 
iiommes  Cet  abri  est  à  l'épreuve  de  la 
bombe  et  crénelé  du  côté  du  passage  qui  vieat 
se  faire  auprès  de  lui.  Le  passage  du  fossé 
se  fait  comme  pour  un  fort  détaché. 


ENTREE.  2-j'J 

L"entrée  ou  plutôt  les  entrées  d'une 

ville  foitillée  sout  oommaudées  par  les 
routes  qui  y  aboutissent.  Elles  doivent  être 
au  nombre  de  deux  au  minimum  ;  mais 
généralement  elles  sont  plus  nombreuses. 
Elles  se  font  généralement  au  milieu  d'un 
front,  de  manièie  à  être  battues  par  les  deux 
bastions  ou  par  les  deux  caponnières  voi- 
sines. Toutes  ces  entrées  se  font  par  un  pas- 
sage en  ligne  brisée,  de  manière  à  défiler 
la  porte.  Dans  les  forts,  ce  passage  est  légè- 
rement enfoncé  au-dessous  du  terrain  na- 
turel afin  de  mieux  protéger  le  ponl-levis. 

—  à  l'hôpital.  Les  officiers  et  les  sol- 
dats sout  admis  à  l'hùpital  militaire  (ou 
mixte)  sur  la  présentation  d"un  billet  d'en- 
trée, délivré  par  le  médecin  cbargé  de  recon- 
naître l'état  du  malade  daus  les  corps  de 
troupe,  par  le  commandant  d'armes  ou  le 
commandant  de  la  gendarmerie  du  lieu  pour 
les  militaires  sans  troupe  et  les  isolés. 

—  aux  Invalides.  Seuls,  les  militaires 
en  possession  d'une  pension  de  retraite  peu- 
vent être  admis  à  l'Hôtel  des  Invalides. 

Les  candidats  doivent  avoir  été  pensionnés 
pour  perte  de  la  vue  ou  pour  perte  d'un  ou 
de  deux  membres  ;  ou  bien,  s'ils  ont  été 
pensionnés  pour  ancienneté  de  service,  être 
âgés  de  60  ans  au  moins.  Toutefois,  à  défaut 
de  postulants  remplissant  les  conditions  pré- 
cédentes, des  militaires  non  retraités  pour 
ancienneté  de  service  peuvent  être  admis 
s'ils  justifient  de  blessures  ou  d'infirmités 
équivalentes  au  moins  à  la  perte  absolue  de 
l'usage  d'un  membre. 

—  dans  les  casernes.  Nul  individu 
non  militaire  ne  peut  entrer  dans  un  bâti- 
ment militaire  sans  une  permission  du  cbef 
de  corps,  ou  un  laissez-passer  du  comman- 
dant d'armes,  du  sous-intendant  ou  du  chef 
du  géuie.  Toutefois,  l'entrée  ne  peut  être 
refusée  aux  agents  de  l'autorité  civile,  lors- 
qu'elle est  réclamée  dans  les  formes  légales, 
ni  aux  facteurs  des  postes  ayant  à  recouvrer 
des  etTets  de  conuuerce. 

—  en  acticn.  Moment  où  une  troupe 
s'engage  dans  le  combat,  pour  prendre  une 
part  etfective  à  l'action.  La  tactique  donne 
les  règles  que  doivent  appliquer  les  diverses 
armes  pour  agir  suivant  les  circonstances. 

—  en  campagne  (V.  Indemnité). 

—  en  solde.  Les  di-oits  à  la  solde  sont 
ouverts  : 

Pour  les  officiers  et  les  employés  mili- 
taires, du  jour  de  leur  nomination,  excepté 
pour  les  élèves  des  écoles  militaii'es  promus 
étant  en  congé,  qui  n'ont  droit  qu'à  la  solde 
de  congé  jusqu'à  leur  arrivée  à  destination  ; 

Pour  les  bonnnes  de  troupe,  voir  Solde. 

—  en  galerie.  Oi)ératious  préliminaires 


ENTREPRISE. 


à  exécuter  pour  pouvoir  commencer  une  ga- 
lerie de  mine  dans  un  talus,  dans  un  mur 
de  revêtement  ou  au  fonds  d'un  jjuits. 

ENTRE-LIGNES.  Espace  entre  deux  li- 
gnes. 

ENTREPAS.  En  terme  de  manège,  c'est 
une  espèce  û.'ambh'. 

ENTREPOT.  Lieu  où  sont  déposés  des 
marchandises,  du  matériel,  des  denrées,  et 
où  l'on  va  les  prendre  au  fur  et  à  mesure 

des  besoins. 

ENTREPRENEUR.  Personne  qui  se 
charge  d'exécuter  un  service,  à  des  prix  et 
dans  des  conditions  déterminées  par  un  mar- 
ché et  par  un  cahier  des  charges. 

Les  entrepreneurs  du  département  de  la 
guerre  doivent  remplir  les  conditions  sui- 
vantes :  1"  être  Français  ou  naturalisés; 
2"  ne  pas  être  en  état  de  faillite  ou  de  li- 
quidation judiciaire  ;  3°  présenter  les  garan- 
ties d'aptitude,  de  solvabilité  et  de  moralité 
nécessaires  pour  le  service  à  entreprendre; 
4"  vei-ser  un  cautionnement ,  dans  certains 
cas,  ou  présenter  une  caution  solidaire  re- 
connue solvable. 

Les  entrepreneurs  sont  tenus  de  produire, 
un  certain  nombre  de  jours  avant  l'adjudi- 
cation, les  litres  justifiant  qu'ils  remplissent 
les  conditions  requises  ;  ces  titres  sont  exa- 
minés par  une  commission  spéciale,  qui  dé- 
cide de  l'admission  ou  du  rejet  des  entrepre- 
neurs à  l'adjudication. 

En  Algérie  et  aux  colonies,  les  étrangers 
peuvent  être  admis  à  soumissionner  lors- 
qu'ils remplissent  certaines  conditions,  et 
lorsqu'ils  sont  agréés  par  la  commission  spé- 
ciale. 

Toutefois,  à  égaljté  d"ofi"res  des  moins  di- 
sants, la  préférence  est  toujours  accordée  aux 
Fiançais. 

ENTREPRISE.  Mode  de  gestion  qui  a 
pour  objet  de  faire  exécuter  un  service  par 
un  entrepreneur. 

L'entreprise  a  l'avantage  d'exonérer  l'Etat 
des  avances  à  faire,  du  matériel  à  fournir 
et  du  personnel  à  entretenir  pour  assurer 
l'exécution  du  service;  elle  est  même  géné- 
ralement plus  économique  que  la  (jestion 
directe,  lorscpi'il  y  a  eu  une  concurrence  suf- 
fisante pour  l'adjudication. 

Eu  revancjie,  elle  présente  les  inconvé- 
nients suivants  :  1°  elle  exige  une  surveil- 
lance rigoureuse  de  la  part  de  l'administra- 
tion pour  éviter  la  fraude  ;  2"  elle  oblige  à 
divulguer  et  même  à  publier  les  besoins  de 
l'Ktat,  par  suite  de  la  nécessité  de  traiter  par 
adjudication  pulilique;  3o  elle  est  imprati- 
cable à  la  guerre,  dans  la  zone  des  opérations 
des  armées  ;  4°  si  elle  était  employée  exclu- 


ENTRETIEN. 


260 


ÉPAISSEUR. 


sivement,  elle  ne  permettrait  pas  de  former 
le  matériel  nécessaire  pour  assurer  le  service 
de  la  gestion  directe  aux  armées;  5"  elle 
peut  devenir  très  onéreuse  lorsqu'elle  est 
trop  considérable,  et  nécessite  des  capitaux 
trop  élevés,  parce  qu'alors  elle  ne  permet 
pas  une  concurrence  suffisante  :  tel  est  le 
cas  de  l'entreprise  du  service  des  lits  mili- 
taires. 

ENTRETIEN.  Action  d'entretenir,  de 
conserver. 

L'entretien  des  effets  de  la  1'''=  et  de 
la  2'=  portion,  des  armes  et  du  matériel 
de  toute  nature  appartenant  aux  corps  de 
troupe,  ainsi  que  du  matériel  appartenant  à 
l'Etat  et  dont  la  garde  leur  est  confiée,  a  lieu 
par  les  soins  et  sous  la  responsabilité  des 
conseils  d'administration  des  corps  intéressés, 
qui  font  exécuter  toutes  les  manutentions 
conservatrices  nécessaires. 

Toutes  les  dépenses  nécessitées  par  cet 
entretien,  sont  supportées  par  la  vmsse  d'ha- 
billement et  d'entretien. 

L'entretien  du  harnachement,  des 
chariots-fourragères,  des  équipages  ré- 
gimentaires,  etc.,  est  supporté  par  la 
masse  d'entretien  dn  harnachement  et  ferrage  ; 
l'entretien  du  matériel  des  écoles  est  sup- 
porté par  la  masse  des  écoles  ;  l'entretien 
du  casernement  (bâtiments  et  mobilier)  est 
assuré  par  le  service  du  ginie,  ou,  dans 
certaines  places  désignées,  par  la  masse  de 
casernement. 

L'entretien  des  denrées  appartenant  à 
l'Etat,  dans  les  places  en  entreprise,  est 
confié  aux  entrepreneurs  moyennant  le  paye- 
ment d'une  prime  de  conservation  et  de  dis- 
tribution, dont  le  taux  est  fixé  par  les  cabiers 
des  charges  régissant  les  entreprises. 

La  fourniture,  l'entretien  et  le  renouvel- 
lement de  certaines  denrées  pour  vivres  de 
l''"  ligne,  tels  que  saindoux,  graisse,  riz, 
légumes  secs,  par  les  fournisseurs  des  ordi- 
naires, a  lieu  par  les  soins  de  ces  derniers, 
dans  les  conditions  stipulées  au  marcbé  passé 
par  la  commission  des  ordinaires. 

Cet  entretien  peut  donner  lieu  au  paye- 
ment de  certaines  indemnités  dont  le  taux 
est  alors  fixé  au  marclié. 

L'entretien  du  matériel  des  lits  mili- 
taires est  assuré  par  les  soins  de  l'entre- 
preneur, dans  les  conditions  indiquées  par 
le  règlement  du  30  septembre  1887. 

L'entretien  du  matériel  de  couchage 
auxiliaire  a  lieu  par  les  soins  de  l'adminis- 
tration militaire. 

L'entretien  du  matériel  et  des  appro- 
visionnements de  toute  nature  existant 
dans  les  magasins  ou  établissements  apparte- 
nant à  l'Etat,  a  lieu  par  les  soins  et  sous  la 


responsabilité  des  officiers  comptables  des 
services  intéressés  :  artillerie,  génie,  inten- 
dance, santé,  poudres  et  salpêtres. 

Les  frais  d'entretien  sont  supportés  par 
l'Etat. 

ENTRETOISE.  Pièce  de  bois  ou  de  fer 
que  l'on  place  entre  deux  autres,  pour  les 
consolider  ou  les  unir. 

ENTRE-VOIE.  Espace  qui  sépare  les 
deux  voies  d'une  ligne  ferrée.  Dans  le  léseau 
français,  la  largeur  de  celte  entre-voie  est  de 
2  mètres,  et  on  laisse  en  outre,  de  chaque 
côté,  des  intervalles  de  l  mètre  environ. 

ENTURE.  Réparation  faite  par  un  ar- 
murier à  un  bois  de  fusil,  en  remplaçant 
par  un  morceau  neuf  une  partie  dégradée. 

ENVAHISSEMENT;  ENVAHIR.  Pé- 
nétrer par  violence  dans  un  pays,  une 
place;  s'étendre,  s'engager  en  pays  ennemi. 

ENVELOPPANT  (mouvement).  A  pour 
but  d'entourer  l'ennemi,  de  le  prendre  par 
derrière,  de  le  mettre  entre  deux  feux. 

ENVELOPPE.  En  fortilication,  c'est  un 
ouvrage  qui  en  précède  un  autre  pour  en 
couvrir  les  points  faibles  (V.  Contre-garde). 
Divers  objets  d'équipement  ou  de  campe- 
ment ont  une  enveloppe  en  drap  ou  en  cuir, 
notamment  les  petits  jjidons  dont  l'enve- 
loppe est  faite  en  drap  gris  bleu  ou  bleu 
provenant  d'efl'ets  hors  de  service. 

ENV£LOPPER.  Exécuter  un  mouvement 
enveloppant  (dit  tourfjant)  pour  cerner  l'en- 
nemi. 

ENVIRONNER.  Entourer ,  enfermer 
une  troupe,  une  armée,  une  forteresse,  etc. 

ENVIRONS.  Lieux  circonvoisins. 

ENVOI.  Action  d'envoyer,  d'expédier, 
soit  des  fonds,  soit  du  matériel. 

Se  dit  de  la  chose  qu'on  a  envoyée. 

—  de  fonds.  Les  envois  de  fonds  d'un 
corps  à  un  autre,  ou  à  un  détachement 
peuvent  se  faire  soit  au  moyen  de  viandais 
sur  le  trésor,  soit  par  lettre  chargée,  s'il 
s'agit  de  l'envoi  de  la  solde  à  un  détache- 
ment. 

Ce  dernier  mode  ne  doit  être  employé 
qu'autant  qu'il  sera  plus  économique,  pour 
l'Etat,  que  le  mode  habituel  de  faire  cher- 
cher la  solde  par  un  officier. 

ÉPAGOGUE.  .Manœuvre  de  la  phalange 
grecque  ressemblant  à  celle  de  colonne  de 
bataillon  formée  avec  la  ligne  déployée. 

ÉPAISSEUR.  L'une  des  trois  dimensions 
d'un  corps  solide,  par  opposition  à  la  lon- 
gueur et  à  la  largeur. 

L'épaisseur  du  parapet  des  ouvrages 
(le  fortification,  celle  des  tourelles,  coupoles 
et  autres  cuirassements  sont  'léterminées  par 
la  condition  de  ne  pas  se  laisser  traverser 
par  les  projectiles  des  bouches  à  feu  de  plus 


ÉPAISSIR. 


261 


gros  calibre  que  l'on  puisse  mettre  en  bat- 
terie contre  eux. 

Cette  même  règle  s'applique  à  l'épaisseur 
des  couches  de  terre,  de  béton  ou  autres 
matériaux  qui  recouvrent  les  casemates,  les 
magasins,  les  traverses  creuses,  etc.  L'épais- 
seur du  parapet,  pour  résister  à  la  balle,  doit 
être  de  1™,20  au  minimum,  celle  du  parapet 
des  ouvrages  de  campagne,  destinés  à  couvrir 
seulement  les  troupes  contre  les  projectiles 
de  l'artillerie  de  campagne ,  doit  être  de 
i  mètres  au  moins  ;  celle  du  parapet  des 
ouvrages  de  fortification  permanente  a  été 
fixée  à  8  mètres,  mais  elle  est  insuffisante 
pour  résister  à  un  tir  prolongé  des  canons  de 
gros  calibres  lançant  des  projectiles  chargés 
de  mélinite. 

En  ce  qui  concerne  les  cuirasses  métalli- 
ques, on  admet,  comme  règle  empirique, 
que  leur  épaisseur  doit  être  au  moins  égale 
au  diamètre  du  plus  gros  projectile  auquel 
elles  auront  à  résister. 

ÉPAISSIR.  Rendre  plus  denses  les  di- 
verses parties  d'une  ligne,  surtout  de  la  ligne 
de  combat. 

Augmenter  la  profondeur  des  troupes, 
l'épaisseur  des  rangs. 

ÉPÂRCHIC.  Division  territoriale  et  mili- 
taire de  l'ancien  empire  d'Orient. 

ÉPARGNER.  Ménager  ses  troupes,  leur 
éviter  des  fatigues  ;  épargner  l'ennemi,  c'est 
ne  pas  en  tirer  tous  les  avantages  que  com- 
porte la  situation. 

ÉPARPILLEMENT  ;  ÉPARPILLER. 
Disperser  ses  forces,  ses  troupes  ;  les  répartir 
de  divers  côtés.  Cette  disposition  est  presque 
toujours  synonjTiie  de  désordre. 

ÉPARVIN.  Tumeurs  osseuses  qui  se  dé- 
veloppent dans  l'articulation  du  jarret  du 
cheval. 

EPAULE  dun  bastion.  Angle  formé 
par  la  face  et  le  liane  contigus  d'un  bastion 
(V.  Angle  d'enfilade). 

ÉPAULEMENT  d'artillerie.  Masse  cou- 
vrante ou  parapet  uniquement  fait  pour 
couvrir  et  protéger  les  défenseurs  d'un  ou- 
vrage et  protéger  les  pièces  d'artillerie  expo- 
sées au  feu  de  l'ennemi.  L'épaulement  n'est 
pas  organisé  défensivement.  11  y  a  des  épau- 
lements  d'artillerie  pour  une  ou  plusieurs 
pièces  ;  ces  derniers  sont  aussi  appelés  batte- 
ries. Les  épaulemeiits  pour  pièces  isolées 
sont  préférables  à  ceux  pour  plusieurs 
pièces,  car  ils  offrent  un  but  moins  favo- 
rable au  tir  de  l'artillerie  ennemie  et  faci- 
litent les  mouvements  en  avant  pour  l'offen- 
sive. Ils  sont  généralement  construits  par  les 
servants  à  l'aide  des  outils  portés  par  les 
caissons.  La  figure  72  représente  un  type 
d'épaulement  pour  pièce  isolée. 


ÉPAULETTE. 

—  pour   caissons  et  avant-trains. 

Les  caissons  et  les  avant-trains  transportant 
les  munitions  qui  doivent  servir  au  tir  des 
pièces  ne  doivent  guère  s'éloigner  de  celles-ci. 

Fis.  -■2. 


A  défaut  de  couvert  naturel  à  proximité,  on 
les  abrite  derrière  des  épaulements,  consis- 
tant en  une  tranchée  de  2  mètres  de  lar- 
geur au  fond  et  i  mètre  de  profondeur  avec 
parapet  de  même  hauteur  {fig.  73). 


73. 


—  pour  la  cavalerie.  Dans  les  cas  fort 
rares  où  l'on  aurait  à  abriter  des  cavaliers 
derrière  un  épaulement,  la  hauteur  du  cou- 
vert devrait  être  de  2  mètres  si  les  cavaliers 
mettent  pied  à  terre  et  de  2™, 23  à  2™, 50 
s'ils  restent  en  selle.  11  faut  compter  un 
espace  de  2™, 50  de  profondeur  et  1  mètre 
de  largeur  par  cheval  [fig.  74). 


ÉPAULER.  Appuyer  une  arme  à  feu 
contre  l'épaule  pour  tirer. 

Le  terme  épauler,  pour  signifier  couvrir 
par  un  épaulement,  n'est  guère  usité,   j*** 

ÉPAULETTE.  Partie  de  Ihabillemeni 
qui  se  porte  sur  l'épaule  et  qui,  après  avoir 
ser\'i  au  début  a  maintenir  le  baudrier  et  à 
garantir  l'épaule  du  soldat  y  ayant  le  mous- 


ÉPAULIÈRE. 


262 


EPIDEMIE. 


quel,  a  été  employée  ensuite  pour  distinguer 
les  grades  des  officiers  et  orner  la  tenue  des 
soldats. 

Les  épaulettes  des  officiers  sont  en  or  ou 
en  argent  avec  franges  fines  pour  les  officiers 
subalternes  et  franges  à  graines  d'épinards 
pour  les  ofliciers  supérieurs.  Toutes  celles  de 
la  troupe  sont  en  laine,  avec  tournante  mé- 
tallique pour  les  sous-officiers  rengagés. 

Toute  épaulette  se  compose  du  corps,  ou 
partie  plate  supérieure,  de  la  tournante,  ou 
torsade  qui  borde  l'extrêtnitê  arrondie,  et  de 
la  frange,  qui  sert  d'ornement.  La  contre- 
épaulette  n'a  pas  de  fi-angcs. 

Les  épaulettes  de  la  troupe  reçoivent, 
pour  garnir  le  corps,  une  doublure  ou  gar- 
niture, qui  est  faite  avec  du  vieux  drap. 

D'une  manière  abstraite,  l'épaulette  dé- 
signe aussi  la  position  d'officier  :  arriver  à 
l'épaulette. 

ÉPAULIÈRE.  Pièce  de  V armure  qai  en- 
veloppait l'épaule  et  couvrait  la  jonction  du 
brassard  avec  la  cuirasse  de  manière  à  pro- 
téger l'épaule 

ÊPEAUTRE.  Espèce  de  froment  d'hiver, 
qui  peut  constituer  un  bon  fourrage  vert 
admis  dans  certains  cas  et  dans  certaines 
proportions  pour  l'alimentation  des  chevaux 
de  l'armée. 

ÉPÉE.  Arme  demain,  offensive  et  défen- 
sive, pointue  et  à  deux  tranchants,  dont 
l'usage  est  très  ancien.  A,  suivant  les  épo- 
ques et  les  pays,  pris  les  formes  et  les  noms 
les  plus  divers.  Elle  comporte  une  lame,  une 
poignée,  un  founeau.  La  lame,  dont  la  lon- 
gueur a  été  très  variable,  a  été  successive- 
ment en  pierre,  en  bronze,  en  fer  et  en  acier. 
La  poignée  comprend  :  i"  la  poignée  propre- 
ment dite  où  se  place  la  main  ;  2°  la  garde, 
qui  sépare  la  main  de  la  lame  et  préserve 
de  ce  côté  ;  3°  le  pommeau,  qui  sert  à  fixer 
la  lame  et  est  placé  au-dessus  de  la  poi- 
gnée. Les  parties  de  la  poignée  peuvent  être 
faites  de  divei's  métaux  et  recevoir  des  dis- 
positions, ciselures  et  ornements,  très  va- 
llées. La  garde,  d'abord  simple  traverse  en 
croix,  prit  ensuite  la  forme  de  branches  avec 
ou  sans  coquilles  Le  pommeau,  très  varié, 
était  surtout  disposé  pour  y  faire  graver  des 
armoiries  et  des  sceaux. 

L'épée.  dans  l'armée  actuelle,  n'est  plus 
qu'une  arme  de  parade;  on  en  distingue 
deux  modèles  principaux:  l'épee  d' officier 
(modèle  1883),  à  fourreau  d'acier,  et  l'épée 
de  sous-officier  du  génie,  à  fourreau  de 
cuir,  dont  le  modèle  est  le  même  pour  la 
gendarmerie. 

—  à  deux  mains.  Épée  employée  au 
moyen  âge  et  qui,  en  raison  de  son  poids, 
ne  pouvait  être  maniée  qu'avec  les    deux 


mains.  Elle  disparut  à  la  fin  du  XVI^  siècle. 

—  baïonnette  (V.  Baïonnette). 

—  de  défense.  Epée  qui  convient  poui' 
le  duel. 

—  fourrée.  Épée  h  poignée,  sans  garni- 
ture, aussi  lourde  que  l'épée  à  deux  mains. 

—  lance.  Epée  dont  la  lame,  non  fixée 
à  la  poignée,  sortait  du  fourreau  au  moyen 
d'un  ressort  et  pouvait  former  une  espèce  de 
lance. 

ÉPÉES-JUMELLES.  Deux  épées  de  duel 
de  même  forme  et  de  mêmes  dimensions  en- 
fermées dans  un  seul  fourreau. 

ÉPÉE  LONGUE  ou  ÉPÉE  de  lon- 
gueur. Arme  de  demi-longueur,  qui  fait 
partie  des  armes  distribuées  sur  un  vaisseau 
de  guerre  en  cas  d'abordage. 

On  dit  :  l'épée  dans  les  reins,  pour  si- 
gnifier qu'une  troupe  est  poursuivie  avec 
une  telle  vigueur  qu'elle  n'a  pas  le  temps 
de  se  reconnaître,  de  faire  volte-face. 

L'expression  homme  d'épêe  est  sjiionyme 
d'état  militaire  ou  de  profession  des  armes. 

ÉPÉE  (ordre  de  1').  Ordre  suédois  créé 
par  Gustave  1<='  eu  1522. 

Ordre  portugais  créé  par  Alphonse  V  en 
1449. 

ÉPERON.  Instrument  de  métal  ordinai- 
rement en  fer,  avec  branches  venant  con- 
tourner le  talon  de  la  botte  du  cavalier  et 
se  fixer  dans  ce  talon  ;  il  est  terminé  par  un 
aiguillon  à  une  ou  plusieurs  pointes  servant 
k  exciter  le  cheval  pour  lui  faire  accélérer 
l'allure.  L'éperon  doit  être  un  aide  et  non  un 
moyen  de  châtiment. 

L'éperon  moderne  en  usage  dans  les 
troupes  de  cavalerie  se  compose  du  corps  de 
l'éperon,  espèce  de  fer  à  cheval  qui  embrasse 
le  talon,  et  du  collet,  ou  tige  qui  porte  la 
molette. 

Pour  les  bottes  de  cheval  des  officiers,  on 
emploie  l'éperon  dit  à  la  chevalière,  qui 
s'adapte  au  pied  à  l'aide  de  courroies  et  peut 
s'enlever  facilement,  tandis  que  l'éperon  or- 
dinaire est  fixé  à  la  chaussure. 

En  terme  de  marine,  l'éperon  est  une 
armature  en  forme  de  pointe  placée  à  lavant 
des  bâtiments  de  combat  et  destinée  à  percer 
un  navire  cuirassé  au-dessous  de  sa  cui- 
rasse. 

En  fortification  permanente  et  en  géo- 
logie, le  mot  éperon  signifie  contrefort. 

ÉPHIPPARCHIE.  Corps  qui,  chez  les 
Grecs    comptait  1024  cavaliers. 

ÉPIDÉMIE.  Maladie  qui  attaque  en 
même  temps  un  grand  nombie  d'individus 
et  se  développe  dans  des  proportions  plus 
qu'ordinaires  et  que  rien,  dans  l'état  actuel 
de  la  science,  ne  paraît  rattacher  à  une  cir- 
constance locale. 


EPIDERME. 


263 


EPIZOOTIE. 


Les  épidémies  sont  très  redoutables  pour 
toutes  les  agglomérations  d'hommes  et  sur- 
tout pour  l'armée.  On  n'a  pas  encore  trouvé 
de  remèdes  certains,  et  absolument  efficaces, 
contre  les  épidémies. 

EPIDERME.  .Membrane  transparente  qui 
recouvre  toute  la  surface  du  derme,  c'est- 
à-dire  de  la  peau. 

EPIER.  Surveiller  attentivement,  obser- 
ver, guetter  l'ennemi  pour  se  rendre  compte 
secrètement  de  ses  mouvements,  de  ses  in- 
tentions. 

ÉPIEU.  Ancienne  arme  de  guerre  de 
demi-longueur,  à  fer  pointu  et  aplati  ;  l'in- 
fanterie de  la  milice  française  s'en  servait 
sous  Philippe-Auguste.  Actuellement,  arme 
de  chasse  au  sanglier. 

^  ÉPILARCHIE.  Troupe  qui,  chez  les 
Grecs,  comptait  1 28  hommes  et  ressemblait 
à  notre  escadron. 

_  ÉPILEPSIE.  Affection  cérébrale,  carac- 
térisée par  la  perte  subite  de  connaissance 
et  par  des  convulsions.  Elle  entraîne  l'exemp- 
tion ou  la  réforme  du  service  militaire. 

Toutefois,  comme  cette  maladie  est  fré- 
quemment simulée,  il  est  recommandé  aux 
conseils  de  revision  de  se  renseigner  exacte- 


ment par  l'intermédiaire  de  la  gendarmerie, 
et  de  ne  pas  prononcer  l'exemption  dans  les 
cas  douteux. 

ÉPINGARD.  Mot  sous  lequel  on  dési- 
gnait autrefois  un  petit  canon  tirant  une 
livre  de  Iialies. 

ÉPINGLETTE.  Aiguille  de  fer  servant 
à  débomlier  la  lumière  des  anciens  fusils  et 
que  le  soldat  portait  suspendue  à  un  bouton 
au  moyen  d'une  chaînette  en  fil  de  laiton. 
L'adoption  des  fusils  à  percussion  a  rendu 
l'épinglette  inutile. 

Petite  tige  de  fer  servant  aux  artilleurs  à 
percer  les  gargousses  pour  les  amorcer. 

Des  épinglettes,  avec  chaîne  en  argent, 
sont  distribuées  comme  prix  rfe  tir. 

ÉPISODE.  Événement  particulier  qui  se 
produit  dans  le  cours  d'un  événement  plus 
général. 

ÉPISSURE.  Réunion  de  deux  bouts  de 
cordage  en  un  seul,  au  moyen  de  l'entrela- 
cement convenable  des  torons  des  extrémités 
de  ces  cordages. 

Le  génie  et  les  pontonniers  font  deux 
espèces  d'épissures  :  l'épissure  courte  [fig.  7o) 
et  l'épissure  longue  Qig.  76). 


Fi-.  75. 


ÈPISTATE.  Espèce  de  serre-file  de  la 
phalange  de  la  milice  grecque. 

ÉPISTROPHE.  Mouvement  des  milices 
grecques  consistant  en  un  quart  de  conver- 
sion exécuté  par  un  rang  ou  une  subdivision 
à  files  et  à  rangs  ouverts,  avec  un  chef  de 
file  servant  de  pivot. 

ÉPITAGME.  Agrégation,  arme,  corps, 
-lande  subdivision  de  la  milice  grecque. 


ÉPITAXE.  Maniéie  dont  étaient  rangées, 
dans  la  milice  grecque,  les  troupes  en  se- 
conde ligne 

ÉPITOXIS.  Partie  de  la  catapulte  dans 
laquelle  était  placé  le  trait  à  lancer 

ÉeIZOOTIE.  Maladie  épidémique  qui 
sévit  sur  les  animaux  domestiques. 

Les  épizooties  sont  assez  fréi{uentes  parmi 
les  bestiaux  co^mposant   les  troupeaux  qui 


ÉPOINTER. 


264 


ÉPROUVETTE 


marchent  à  la  suile  des   armées  en    cam- 
pagne. 

Pour  les  éviter,  dans  la  mesure  du  pos- 
sible, on  a  réduit  Ces  troupeaux  au  strict 
minimum  nécessaire,  et  on  les  a  fractionnés 
en  plusieurs  échelons. 

ÉPOINTER.  Emousser  ou  enlever  la 
pointe  d'une  arme  blanciie,  d'un  couteau, 
d'une  aiguille. 

ÉPONGE.  Substance  provenant  d'un  zoo- 
phyte  marin,  très  légère  et  poreuse. 

Les  éponges  sont  employées  dans  les  in- 
firmeries et  les  hôpitaux,  comme  matériel 
d'exploitation  ;  elles  font  également  partie 
des  objets  de  pansage  des  hommes  de  tioupes 
montés.  Dans  ce  dernier  cas,  elles  sont  ache- 
tées au  compte  de  la  masse  d'Iiabillement  et 
tienirelii'n . 

ÉPOUSSETTE.  Morceau  de  feutre  gros- 
sier faisant  autrefois  partie  de  la  collection 
d'effets  de  pansaye;  a  été  remplacé  par  le 
torchon-serviette . 

ÉPOUX;  ÉPOUSE.  Celui,  celle  qui  a 
épousé,  qui  est  conjoint  par  mariage. 

Ces  mots  s'emploient  dans  le  style  nolile 
pour  désigner  le  viari  et  sa  femme. 

ÉPREUVE.  Engagement  corps  à  corps 
dans  un  carrousel,  dans  un  tournoi. 

Les  diverses  parties  de  l'armement  (armes 
portatives,  canons,  cuirasses,  fourreaux, 
lames  de  sabre,  etc.),  ainsi  que  les  poudres 
ou  autres  substances  explosives  sont,  avant 
d'être  admises  définitivement,  soumises  à 
(les  épreuves,  qui  consistent  en  essais  ou 
expériences  permettant  de  constater  que  les 
conditions  prévues  ont  été  remplies  pour 
que  ces  armes  ou  poudres  puissent  remplir 
le  but  et  rendre  les  services  qu'on  en  attend. 
Les  poudres  sont  éprouvées  :  1°  sous  le 
rapport  de  la  grosseur  des  grains;  2°  au 
point  de  vue  de  la  dureté;  3°  à  celui  de 
riiygrométricité;  4°  à  celui  de  la  densité 
gravimétrique  ;  5°  au  point  de  vue  balis- 
tique. Sous  ce  dernier  rapport,  on  mesure  la 
vitesse  qu'un  poids  fixé  d'une  poudre  im- 
2)rime  à  un  projectile  donné,  tiré  dans  des 
conditions  déterminées.  A  cet  effet,  on  se  sert 
de  chronograjyhes,  d'éprouvettes  et  de  pen- 
dules  balistiques. 

Les  canons  de  fusil  sont  soumis  à  un  tir 
d'épreuve,  immédiatement  après  les  opéra- 
lions  d'usinage  intérieur  et  de  garnissage 
avant  d'être  rayés.  Pour  cela,  le  canon  est 
chargé  au  moyen  d'une  charge  de  poudre 
triple  environ  de  la  ciiarge  ordinaire  ;  la 
balle  est  également  trois  fois  plus  lourde 
(jue  la  balle  ordinaire. 

Après  le  tir  d'épreuve,  les  canons  sont 
lavés,  sèches,  puis  envoyés  au  contrôleur, 
qui  les  vérifie  minutieusement,  rebute  tous 


ceux  qui  présenteraient  quelques  défauts,  et 
marque  de  son  poinçon  ceux  qui  sont  recon- 
nus satisfaisants,  et  qui  sont  alors  admis. 

L'acier  servant  à  la  fabrication  des  bou- 
ches à  feu  est  également  soumis  à  des  épreuves 
de  choc  et  de  traction.  Ces  épreuves  portent 
sur  des  barreaux  de  dimensions  déterminées, 
provenant  de  rondelles  que  l'on  a  enlevées 
aux  deux  extrémités  de  la  bouche  à  feu, 
après  coulée  (la  longueur  de  la  pièce  coulée  est 
calculée  en  conséquence).  Ce  n'est  qu'après 
avoir  obtenu  des  résultats  satisfaisants,  que 
ces  pièces  sont  usinées.  Une  fois  terminées, 
elles  sont  soumises  à  des  tirs  d'épreuve,  avec 
des  charges  bien  supérieures  aux  charges  or- 
dinaires. 

On  conçoit,  que  dans  ces  conditions,  nos 
armes  à  feu  peuvent  être  employées  en  toute 
assuram'e. 

D'une  manière  générale,  tout  le  matériel 
à  l'usage  de  l'armée  est  soumis,  avant  sa 
réception,  à  des  épreuves  permettant  de  juger 
si  les  effets  ou  objets  ne  présentent  pas,  sous 
le  rapport  de  la  qualité  ou  de  la  confection, 
des  défauts  qui  constituent  une  cause  d'in- 
fériorité ou  de  mauvais  service. 

L'instruction  ministérielle  du  3  avril  1879 
indique  en  détail  quelles  sont  les  épreuves  à 
faire  subir  aux  draps,  toiles,  cuirs,  étoffes, 
métaux  et  effets  confectionnés  (J.  M.,  p.  r., 
p.  4S9  à  601). 

ÉPROUVETTE  (mortier).  Petit  mortier 
en  fonte  dont  ou  se  sert  pour  faire  l'épreuve 
balistique  des  poudres. 

L'éprouvette  modèle  1839  est  en  fonte, 
avec  une  chambre  d'un  diamètre  notable- 
ment inférieur  à  celui  de  l'âme.  L'axe  est 
incliné  à  45°  sur  la  semelle. 

Pour  les  épreuves,  on  tire  1  coup  par 
1000  kilogr.  et,  si  la  quantité  à  essayer  est 
de  moins  de  3,000  kilogr.,  on  tire  4  coups 
et  la  moyenne  est  prise  sur  les  3  derniers. 

Les  éprouvettes  s'altèrant  par  le  service, 
et  donnant  par  suite  des  portées  de  plus  en 
plus  faibles,  on  corrige  les  résultats  de  l'é- 
preuve au  moyen  d'une  poudre-type,  choisie 
parmi  les  poudres  à  canon  de  boime  fabrica- 
tion courante  et  soigneusement  conservée 
dans  des  bouteilles  cachetées.  La  portée  de 
cette  poudre,  au  moment  de  la  mise  en  ser- 
vice de  l'éprouvette,  est  fixée  par  le  tir  de 
6  coups,  en  prenant  la  moyenne  des  5  der- 
niers. 

Pour  chaque  série  de  25  coups  de  l'éprou- 
vette, on  tire  4  coups  avec  la  poudre-type. 
Les  3  derniers  donnent  une  moyenne  qui, 
comparée  à  la  portée  primitive,  fait  connaître 
la  perte  due  à  l'altération  de  l'éprouvette  et, 
par  conséquent,  la  correction  à  faire  aux 
portées  réelles  des  poudres  éprouvées. 


ÉQUBRRE. 


265 


ÉQUIPÉE. 


Lorsque  les  portées  aver  la  poudre-type 
descendent  au-dessous  de  200  mètres,  on  re- 
nouvelle le  globe  sphérique  en  fonte  de  l'é- 
prouvette  ;  lorsque,  avec  le  globe  renouvelé, 
elles  sont  de  nouveau  descendues  au-dessous 
de  200  mètres,  le  mortier-éprouvette  est  mis 
hors  de  seivice. 

ÉQUERRE.  Instrument  qui  sert  à  tracer 
des  angles  droits  et  à  élever  des  perpendi- 
culaires. Fait  partie  du  matériel  d'enseigne- 
ment des  écoles  régimentaires. 

—  d'arpenteur.  Se  compose  d'un  prisme 
à  8  pans  ou  d'un  cylindre  en  laiton,  percé 
suivant  4  génératrices  de  fentes  qui  déter- 
minent 2  à  2  des  plans  de  visée  perpendi- 
culaires entre  eux.  La  plupart  des  équerres 
portent,  en  outre,  des  fentes  dont  les  plans 
font  des  angles  de  SD^  ou  de  45°  avec  les 
précédents.  L'instrument  est  monté  sur  une 
douille  pouvant  s'emmancher  sur  un  bâton 
ferré  formant  pied.  Les  plans  de  visée  sont 
généralement  déterminés,  d'un  côté  par  une 
fente  étroite,  et  de  l'autre  par  un  crin  tendu 
dans  une  fenêtre.  Pour  faire  une  visée,  l'opé- 
rateur pince  son  œil  à  quelques  centimètres 
de  la  fente. 

L'équerre  d'arpenteur  sert  à  tracer  des  di- 
rections faisant  entre  elles  des  angles  droits 
(100g  ou  43°),  et  même  des  angles  de 
oO^  (4.5°). 

ÉQUES.  Ciievalier  romain.  Cavalier  ro- 
main autorisé  à  se  monter  à  ses  frais. 

ÉQUESTRE.  Militairement,  le  mot  éques- 
tre est  l'opposé  de  pédestre,  et  devrait  s'ap- 
pliquer à  tout  ce  qui  est  à  cheval. 

ÉQUIDISTANCE.  Distance  verticale  sé- 
parant deux  courbes  de  niveau  sur  le  ter- 
rain. Cette  distance  est  d'autant  plus  grande 
que  le  terrain  est  plus  accidenté  et  l'échelle 
du  dessin  plus  petite. 

ÉQUILIBRE  des  déblais  et  des  rem- 
blais. Dans  tout  retranchement  de  fortifi- 
cation passagère,  on  doit  prendre  les  dispo- 
sitions voulues  pour  que,  l'ouvrage  terminé, 
le  volume  des  terres  du  parapet  et  du  glacis 
soit  à  peu  près  égal  à  celui  des  terres  ex- 
traites du  fossé  et  de  la  tranchée  intérieure,  en 
tenant  compte  du  foisonnement.  C'est  ce  que 
Ton  nomme  l'équilibre  entre  les  déblais  et  les 
re}iihlai.<. 

ÉQUIPAGES.  Voitures  et  matériel  de 
toute  nature,  avec  les  moyens  d'attelage, 
qu'une  armée  est  obligée  d'emmener  à  sa 
suite. 

ÉQUIPAGES  de  campagne.  En  tout 
temps,  les  corps  de  troupe  de  l'armée  active 
sont  pounus,  par  les  soins  du  service  de 
l'artillerie,  et  d'après  les  ordres  du  comman- 
dement, de  toutes  les  voitures  (y  compris  le 


harnachement)  qui  leur  seraient  nécessaires 
en  campagne  pour  le  transport  des  bagages 
des  otliciers,  des  vivres  de  l''"  ligne,  du 
matériel  appartenant  à  l'Etat  :  papiers, 
effets,  finances,  etc. 

Les  voitures  affectées  aux  généraux,  aux 
états-majors  ou  aux  divers  services  de  l'in- 
tendance, ainsi  que  celles  des  corps  territo- 
riaux, sont  tenues  également  prêtes  et  con- 
fiées à  la  garde,  soit  d'un  corps  actif,  soit 
d'un  officier  ou  service  quelconque.  Les  che- 
vaux nécessaires  pour  atteler  ces  voitures  ne 
sont  délivrés  qu'eu  partie  en  temps  de  paix; 
le  sui])lus  provient  de  la  réquisition  en  cas 
de  mobilisation.  Les  conducteurs  sont  pris 
dans  les  corps  et  instruits^  à  cet  effet,  dés  le 
temps  de  paix. 

ÉQUIPAGE  de  pont.  A  chaque  corps 
d'armée  est  attaché  un  équipage  de  pont,  dit 
de  corps  d'armée ,  qui  comprend  38  voi- 
tures, toutes  attelées  à  6  chevaux.  Cet  équi- 
page est  servi  par  une  compagnie  de  ponton- 
niers forte  de  130  hommes  et  attelé  par  une 
compagnie  du  train  d'artillerie.  Les  princi- 
paux éléments  constitutifs  sont  :  les  bateaux, 
les  nacelles,  les  chevalets  à  deux  pieds,  les 
corps  morts,  les  poutrelles  et  les  madriers, 
les  cordages,  les  ancres.  Il  peut  fournir  un 
pont  de  12â™,88,  en  portant  tous  les  cheva- 
lets, ou  un  pont  de  i00™,tJ8  en  n'en  portant 
aucun. 

L'équipage  de  pont  d'armée  se  com- 
pose de  la  léunion  de  deux  équipages  de 
pnnt  de  corps  d'armée  ,  et  comprend,  par 
suite,  76  voitures  attelées  par  2  compagnies 
du  train  d'artillerie.  Il  peut  fournir  un  pont 
de  241", 20,  en  portant  tous  les  chevalets, 
ou  de  196™, 68  en  n'en  portant  aucun. 

ÉQUIPAGES  de  siège.  Un  équipage  de 
siège  de  Tartillerie  comprend  l'ensemble  des 
pièces,  affûts,  munitions  et  attirails  néces- 
saires pour  faire  l'attaque  d'une  place.  Cet 
équipage  varie  avec  le  genre  de  place,  la 
force  et  l'armement  des  ouvrages,  et  il  est  à 
déterminer,  suivant  la  place  considérée.  La 
réunion  de  ces  divers  éléments  forme  un  en- 
semble considérable  ;  pour  en  donner  une 
idée,  il  suffira  d'indiquer  que  l'équipage  de 
siège,  nécessaire  pour  l'attaque  d'une  grande 
place  à  forts  détachés,  contiendrait  au  moins 
400  bouches  à  feu  de  siège,  de  calibres 
divers. 

Les  équipages  particuliers  à  l'artillerie  et 
au  génie,  en  ce  qui  concerne  le  matériel  spé- 
cial à  ces  armes,  prennent  le  nom  de  parc. 

ÉQUIPAGE  d'un  navire.  Ce  mot  désigne 
tout  le  personnel  d'un  navire  de  guerre  ou 
d'un  navire  marchand,  à  rexception  des 
passagers. 

ÉQUIPÉE.  Entreprise  folle  et  témérairo. 


ÉQUIPEMENT.  2(36 

ÉQUIPEMENT.  Ensemble  des  effets  et 
objets  qui  sont  nécessaires  à  un  soldat. 

Les  effets  d'babillement  et  de  campement 
sont  de  ce  nombre. 

On  donne  le  nom  d'effets  de  grand  équi- 
pement à  tous  les  effets  qui  servent  à  porlci 
les  armes  ou  les  munitions,  tels  sont  :  les 
ceinturons,  les  porte-épées  baïonnettes,  les 
gibernes,  les  cartouchières,  les  bretelles  de 
fusil  et  de  mousqueton. 

Les  effets  de  petit  équipement  com- 
prennent le  linge,  les  brosses,  la  chaussure 
et  les  menus  objets  nécessaires  au  soldtit. 

Cette  classilication  des  effets  n'a  plus  rien 
d'absolu,  ni  même  de  réglementaire,  depuis 
l'application  du  règlement  sur  le  service  de 
l'habillement,  du  16  novembre  1887,  qui 
classe  tous  les  effets  en  2  catégories  seule- 
ment :  la  l''<'  et  la  2^  portion. 

ÉQUITATION.  Art  de  dresser  les  che 
vaux  et  de  Itien  les  monter  ;  il  constitue  à 
peu  prés  toute  la  gymnastique  des  hommes 
de  cheval. 

Cet  art  a  existé  de  tout  temps  et  partout 
oii  il  y  avait  des  chevaux,  mais  au  début,  on 
ignorait  l'usage  de  la  selle  et  des  étriers. 

Diverses  méthodes  ont  été  employées  pour 
obtenir  les  meilleurs  résultats. 

Dans  l'armée  française,  le  dernier  mot  de 
l'enseignement  officiel  de  l'équitation  est 
donné  à  V Ecole  de  Satimur. 

EQUITES.  Nom  sous  lequel  on  désignait 
les  Romains  servant  dans  la  cavalerie. 

Le  cheval  leur  était  fourni  par  l'Etat, 
sous  certaines  conditions  d(^  fortune  et  de 
mœurs. 

ÉRAFLEMENT.  Déchirement  produit 
par  un  boulet  Ijrisé  dans  l'âme  d'un  canon. 

ÉRAFLURE    Ecorchure  légère. 

ÉREINTER.  Rompre  les  reins.  Fatiguer 
extrêmement.  Exemple  :  éreintcr  une  troupe, 
un  cheval 

ÉRICIUS.  Espèce  de  défense  accessoire 
inventée  par  César  et  ressemblant  à  notre 
cheval  de  frise. 

ERIGER.  Dresser,  établir,  élever,  créer. 
Exemple  :  ériger  une  statue,  une  fonction. 

S'ériger,  s'attribuer  un  droit  ou  une  auto- 
rité qu'on  n'a  pas.  Exemple  :  s'ériger  en  ar- 
bitre, en  critique. 

ÊROGATEOR.  Sorte  de  sous-officier 
chargé  ciiez  les  Romains  de  distribuer  la 
solde  et  les  vivies. 

ÉROSION.  Petites  stries  longitudinales 
qui,  dans  les  pièces  en  acier,  apparaissent 
d'abord  à  la  partie  supérieure  du  cône  du 
raccordement  et  finissent  par  s'étendre  à  la 
chambre  et  à  la  partie  rayée. 

ERYMOMACHIE.   Mot  grec   qui   donne 


ESCADRON. 


l'idée    de    l'attaque    et    de    la    défense  des 
places. 

ERRATUM  (au  pluriel  ERRATA).  Re- 
lèvement d'une  faute  d'impression  dans  un 
ouvrage. 

ERREUR.  Action  de  se  tromper,  faute, 
méprise,  inexactitude  dans  un  compte  ou 
dans  un  calcul. 

Les  erreurs  de  comptabilité  relevées  par 
le  major  doivent  être  redressées  eu  temps 
utile  par  les  soins  et  sous  la  responsabilité 
des  conseils  d'administration. 

Les  erreurs  relevées  dans  les  comptes  par 
les  fonctionnaires  de  l'Intendance,  sont  si- 
gnalées au  corps  ou  établissements  intéressés 
au  moj'en  de  feuilles  de  vérification  ;  si  les 
corps  reconnaissent  ces  erreurs,  elles  sont 
rectifiées  immédiatement,  sinon,  les  feuilles 
de  vérification  sont  adressées,  revêtues  des 
réponses  des  parties  intéressées,  à  l'intendant 
militaire  directeur,  qui  prononce  et  peut 
faire  rectifier  les  erreurs  au  moyen  de  feuilles 
de  rectification. 

Les  corps  de  troupe  peuvent  toujours  en 
appeler  au  Ministre  des  décisions  prises  par 
les  intendants. 

ESCADRE.  Signifiait  autrefois  une 
escouade  de  cavalerie  de  25  hommes. 

A  produit  le  mot  escadron. 

Se  dit  aussi  de  la  réunion,  sous  les  ordres 
d'un  même  chef,  de  deux  divisions  navales 
au  moins. 

ESCADRON.  Unité  qui,  dans  la  cavale- 
rie, correspond  à  la  compagnie  dans  l'infan- 
terie; elle  comporte  généralement  120  che- 
vaux pour  la  cavalerie  de  corps  et  160  pour 
la  cavalerie  indépendante,  et  est  commandée 
par  un  capitaine;  il  y  a  ordinairement  un 
chef  d'escadrons,  du  grade  de  commandant, 
pour  2  escadrons  ;  toutefois,  les  régiments 
de  nouvelle  formation  n'ont  plus  qu'un  seul 
chef  d'escadrons. 

Dans  le  train  des  équipages  militaires, 
l'escadron  représente  le  bataillon  et  se  com- 
pose de  4  compagnies. 

Les  effectifs  des  escadrons  existant  avant 
la  loi  du  25  juillet  1887,  portant  création  de 
nouveaux  régiments  de  cavalerie,  sont  les 
suivants  : 

Cuirassiers,  chasseurs,  dragons,  hussards  : 
i  capitaine  commandant,  1  capitaine  en  se- 
cond, 1  lieutenant  en  1  •"■,  1  lieutenant  eu 
second,  2  sous-lieutenajats,  1  maréchal  des 
logis  chef,  6  maréchaux  des  logis,  1  maréchal 
des  logis  fourrier,  1  brigadier  fourrier, 
12  brigadiers,  1  maître  maréchal  et  2  aides, 
4  trompettes  et  122  cavaliers,  dont  32  de 
l""''  classe. 

Spnhis  :  Même  composition  que  ci-dessus 
en  officiers,  mais  avec   3   sous-lieutenants. 


escadAonner. 


267 


ESCARPE. 


1  marécbal  des  logis  chef,  8  maréchaux  des 
logis,  1  maréchal  des  logis  fourrier,  1  hri- 
gadier  fourrier,  16  brigadiers,  1  brigadier- 
maréchal  et  3  aides,  4  trompettes,  143  ca- 
valiers, dont  32  de  l"'^  classe. 

Chasseurs  d'Afrique  :  Même  cadre  que  les 
spahis  en  ofOciers  et  sous-officiers,  16  bri- 
gadiers, 1  brigadier-maréchal  et  2  aides, 
4  trompettes  et  122  cavaliers,  dont  32  de 
1"  classe. 

Pour  les  régiments  de  nouvelle  formation, 
la  composition  de  l'escadron  est  la  suivante  : 
1  capitaine,  1  lieutenant  en  1^',  3  lieute- 
nants en  second  ou  sous-lieutenants,  i  ma- 
réchal des  logis  chef,  6  maréchaux  des  logis, 
d  maréchal  des  logis  founier,  12  brigadiers, 
1  brigadier-maréchal  et  3  aides,  4  trompettes 
et  122  cavaliers. 

"ESCADRONNER.  Manœuvrer  avec  en- 
semble en  escadron. 

ESCALADE.  Assaut  qui  a  lieu  par  sur- 
prise, à  l'aide  d'échelles,  sans  passer,  pour 
ainsi  dire,  par  aucun  préliminaire  de  siège. 
de  manière  à  n'avoir  à  combattre  qu'à  l'in- 
térieur de  la  place. 

Les  conditions  de  succès  sont  une  connais- 
sance complète  de  la  ville  et  des  environs, 
ainsi  que  de  ses  ressources,  le  seciet  le  plus 
absolu  de  leutreprise,  et  des  préparatifs 
bien  entendus. 

L'escalade  ne  peut  réussir  dans  une  place 
où  le  défenseur  est  vigilant  et  la  fortifica- 
tion en  bon  état. 

ESCALADER.  Monter  à  l'assaut  à  l'aide 
d'échelles  ;  surprendre ,  prendre  une  place 
par  escalade. 

ESCALE.  Espèce  d'échelle  servant  jadis  à 
porter  un  pétard  contre  une  porte,  à  tiavers 
un  fossé. 

Elle  avait  une  longueur  supérieure  à  la 
largeur  du  fossé  et  basculait  de  manière  à 
venir  s'appliquer  contre  la  porte. 

ESCALIER  Les  escaliers  doivent  être 
tenus  dans  le  plus  grand  état  de  propreté 
par  les  troupes  qui  occupent  le  casernement; 
ils  doivent  être  balayés  au  moins  une  fois 
par  jour,  après  le  réveil,  et,  de  plus,  toutes 
les  fois  que  cette  mesure  est  jugée  néces- 
saire. 

L'éclaiiage  des  escaliers  est  assuré  au 
compte  de  la  masse  d'entretien  de  harna- 
chement et  ferrage,  dans  les  corps  de  troupe. 

En  ce  qui  concerne  les  escaUers  de  la  for- 
tification 'V.  Coiiniiunii.-aliotts). 

ESCAMOTER  1  arme.  Ou  entend  par  Ib 
.supprimer  ou  adélérer  certains  temps  de  la 
charge  ou  du  maniement  d'armes  pour  arri- 
ver plus  vite  a  la  fin  du  mouvement. 

ESCAMPETTE.  Prendre  la  poudre  d'es- 


campette, signifie  s'enfuir,  se  sauver  au  plus 
^^te. 

ESCARMOUCHE.  Engagement  de  peu 
d'importance  entre  les  édaireurs  de  deux 
armées  ou  leurs  tirailleurs  ;  ce  combat  a 
souvent  pour  but  de  tàter  l'ennemi,  d'enga- 
ger l'action  ou  d'arrêter  un  instant  l' avant- 
garde  ennemie,  de  masquer  un  mouvement 
ou  une  opération,  etc. 

ESCARPE.  Dans  un  fossé  de  fortification, 
l'escarpe  est  le  talus  le  plus  rapproché  du 
parapet. 

On  le  fait  aussi  raide  que  possible  pour 
empêcher  l'escalade. 

Son  inclinaison  varie  de  l/i  à  2/1,  quand 
elle  n'est  pas  revêtue,  comine  dans  les  ou- 
vrages de  campagne  ;  elle  est  généralement 
revêtue  dans  la  fortification  permanente  et 
tenue  alors  à  10/1. 

Les  escarpes  revêtues  (fig.  7"^)  sont 
dites  attachées  ou  pleines  quand  le  mur 
est  appliqué  contre  le  remblai  ;  détachées 
{fig.  78)  quand  le  mur  est  séparé  du  remblai 
par  un  chemin  de  ronde  de  1  à  2  mètres 
de  largeur  ;  avec  voÛtes  en  décharge 
{ftg.  79)  quand  le  mur  consiste  en  une  série 


de  piédroits  supportant  des  voûtes  accolées 
sur  lesquelles  repo.sent  les  terres. 

C'est  à  l'escarpe  que  s'attaquent  les  batfe- 
riex  de  brèche. 

Pour  les  escarpes  demi-détachées 
avec  mur  à  bahut  |V.  Bahut). 

L'escarpe  détachée  est  plus  facile  à 
garantir  que  l'escarpe  attachée,  et,  lorsque 
l'ennemi  est  parvenu  à  la  renverser,  ses  dé- 
liris,  non  recouverts  de  terre,  forment  pour 
l'assaillant  un  obstacle  plus  difficile  à  fran- 
chir  que    les  parapets    éboulés    des    murs 


ESCARPEMENT.  268 

pleins  ;  on  la  considère  aussi,  d'une  manière 
générale,  comme  présentant  plus  de  diffi- 
cultés à  l'escalade  que  l'escarpe  pleine,  car  il 
faut  d'abord  en  atteindre  le  sommet,  puis  en 


ESCORTE. 


descendre  pour  atteindre  le  pied  du  talus 
extérieur.  Toutefois,  elle  résiste  moins  bien 
à  l'artillerie  et  aux  destructions  à  l'aide 
d'engins  explosifs,  de  sorte  qu'elle  inspire 
moins  de  confiance. 


Kf «^  i>^  i,  U-jp^  i^  C4sJ,1l;>;; 


Les  escarpes  avec  voûtes  en  décharge 

procurent  une  économie  sérieuse  de  maçon- 
nerie. 

Les  escarpes  demi-détachées  présen- 
tent les  avantages  et  les  inconvénients  des 
précédentes. 

ESCARPEMENT.  Fente  très  raide,  qu'on 
ne  peut  francbir  sans  y  pratiquer  des 
rampes  ou  des  gradins. 

ESCARPINE.  Sorte  de  forte  arquebuse . 

ESCARPINS.  Cbaussons  de  cuir  qui  en- 
veloppaient les  pieds  dans  les  soulieis  en  fei-, 
faisant  partie  de  l'arnuire  des  clievaliers 

ESCLAVAGE.  Condition  de  celui  qui  est 
sous  la  puissance  absolue  d'un  maître  ;  se 
dit  par  extension  d'un  peuple  qui  est  soumis 
à  une  domination  étrangère. 

L'esclavage  n'est  pas  toléré  par  les  lois 
françaises,  même  dans  les  colonies  et  dans 
les  pays  de  protectorat. 

ESCOMPTE.  Prime  payée  au  banquier 
ou  à  toute  autre  personne  qui  fait  l'avance 


du  montant  d'un  effet  non  encore  arrivé  à 
l'ëcliéance. 

ESCOPETTE.  Sorte  d'arquebuse  à  rouet, 
del™,10  de  long,  en  usage  depuis  Charles  VIII 
jusqu'à  Louis  Xlll  dans  la  cavalerie  fran- 
çaise; avec  des  perfectionnements,  elle  devint 
le  mousquet,  puis  la  carabine. 

Certaine  espèce  d'escopette  plus  longue,  à 
canon  évasé  vers  l'extrémité,  a  été  employée 
jusqu'au  XVI1I<=  siècle. 

ESCOPETTERIE .  Décharges  d'esco- 
pettes. 

A  l'époque,  synonyme  de  mousqueterie. 

ESCORTE.  Troupe  armée  qui  est  com- 
mandée pour  accompagner  une  ou  plusieurs 
personnes,  un  convoi,  etc. 

Dans  une  place  de  guerre,  l'escorte  des- 
tinée à  accompagner  des  personnes  arrêtées 
ou  des  prisonniers  se  compose  toujours  d'un 
nombre  de  soldats  double  du  nombre  des  in- 
dividus à  conduire.  Elle  est  toujours  en 
armes.  Les  hommes  marchent  de  manière  à 
envelopper  les  prisonniers.  Le  chef  de  l'es- 
corte se  tient  en  arrière  ou  sur  le  flanc  ;  il 
défend  aux  prisonniers  de  s'arrêter  et  de 
communiquer  avec  qui  que  ce  soit  ;  il  évite 
les  quartiers  populeux,  les  foules,  et  se  dé- 
tourne au  besoin  de  la  voie  la  plus  directe 
pour  prendre  les  rues  les  moins  fréquentées. 

—  d'honneur.  Il  est  fourni  une  escorte 
d'honneur  au  Président  de  la  République 
lorsqu'il  fait  son  entrée  dans  une  ville  ou 
au  moment  de  son  départ. 

11  en  est  fourni  une  également,  sur  leur 
demande,  aux  ministres,  maréchaux  ou  ami- 
raux, généraux,  lors  de  la  prise  de  possession 
de  leur  poste,  de  leur  première  entrée  dans 
une  ville  de  leur  commandement,  et  la  der- 
nière fois  qu'ils  voient  les  troupes. 

Les  préfets  ont  également  droit  à  une 
escorte  d'honneur  le  jour  de  la  prise  de  pos- 
session de  leur  poste  ;  il  en  est  de  même  des 
présidents  de  cours  d'assises  le  jour  de  leur 
entrée. 

Le  Sénat,  la  Chambre  des  députés,  les 
grands  corps  de  l'Etat  et  les  Cours  de  justice 
se  rendant  en  corps  et  en  costume  officiel 
auprès  du  chef  de  l'Etat  ou  à  une  cérémonie 
publique  ont  également  une  escorte  d'hon- 
neur. 

Ces  escortes  sont  composées,  soit  de  gen- 
darmerie, soit  de  troupes  à  cheval,  soit  de 
troupes  à  pied,  soit  de  troupes  combinées, 
suivant  l'importance  des  personnages  offi- 
ciels ou  des  corps  constitués.  La  composition 
et  l'effectif  de  ces  escortes  sont  indiqués  aux 
articles  299  à  303  du  Règlement  du  23  oc- 
tobre d883  sur  le  service  des  places. 

—  d'un  convoi.  En  temps  de  paix,  il 
n'est  attribué  une  escorte  qu'aux  convois  de 


ESCaUADE 


269 


ESPAGNE. 


poudre,  de  munitions  de  guerre,  de  dynamite 
et  autres  explosifs,  et  seulement  pendant  le 
oours  des  trajets  par  roulage  (terre  ou  eau), 
ou  lorsque  les  convois  quittent  la  voie  ferrée 
et  sont  réexpédiés  par  voie  de  roulage. 

Les  escortes  sont  fournies  dans  les  condi- 
tions indiquées  par  la  circulaire  du  22  oc- 
tobre 1882,  modiliée  par  celle  du  2  no- 
vembre suivant  (/.  M.,  page  367). 

Eu  temps  de  guerre,  les  convois  de  mu- 
nitions de  guerre,  d'argent,  de  subsistances, 
d'effets  d'habillement  et  de  campement,  de 
malades,  etc.,  sont  protégés  par  des  escortes 
dont  la  force  et  la  composition  sont  déter- 
minées d'après  la  nature  du  convoi,  son  im- 
portance, les  dangers  qu'il  peut  avoir  à 
courir,  les  localités  à  traverser,  la  longueur 
du  trajet,  etc.  L'ofiîcier  général  chargé  d'or- 
ganiser et  de  mettre  en  route  un  convoi 
donne  au  commandant  une  instruction  écrite 
très  détaillée.  Celui-ci  a  pleine  autorité  sur 
toutes  les  troupes  de  l'escorte,  ainsi  que  sur 
les  agents  de  transports  et  des  équipages 
militaires. 

Le  titre  XI  du  Règlement  du  26  octobre 
1883  sur  le  service  en  campagne  indique  en 
détail  quelles  sont  les  mesures  à  prendre  et 
la  conduite  à  tenir,  par  le  commandant  de 
l'escorte,  dans  les  différentes  éventualités  qui 
peuvent  se  présenter. 

ESCOUADE.  Fraction  de  la  compagnie 
d'infanterie,  qui  est  sous  les  ordres  d'un  ca- 
poral. C'est  la  plus  petite  fraction  de  la  com- 
pagnie ;  il  en  faut  deux  pour  former  une 
section.  L'assiette  du  logement  militaire  s'é- 
tablit, autant  que  possible,  par  escouade  et 
le  caporal  d'escouade  est  responsable  de  la 
police  et  de  la  propreté  de  la  chambre  oc- 
cupée par  ses  hommes,  lorsqu'il  est  le  plus 
ancien  caporal  de  la  chambrée. 

ESCOULTES.  Nom  sous  lequel  on  dési- 
gnait les  sentinelles  au  mojen  âge. 

ESCRIME.  Art  de  faire  des  armes,  de 
manier  l'épée,  le  sabre,  etc.  ;  il  est  enseigné 
officiellement  dans  l'armée  française  (  V .  Ecole 
(l'escrime).  Cet  enseignement  est  donné  d'a- 
près des  principes  et  une  méthode  dévelop- 
pés dans  le  Manuel  du  18  mai  1877. 

L'escrime  française  comporte  des  at- 
taques et  des  parades,  des  engagements  et 
des  .légagements,  des  coups  francs  et  des 
feintes,  des  ripostes  et  des  contre-ripostes. 

Dans  la  cavalerie,  l'enseignement  de  la 
contre-pointe  est  donné  concurremment  avec 
celui  de  la  pointe. 

—  à  la  baïonnette.  Genre  d'escrime  qui 
fait  partie  de  l'école  du  soldat  dans  tous  nos 
régiments  d'infanterie  et  du  génie.  11  consiste 
à  apprendre  au  soldat,  ayant  la  baïonnette 
au  bout  du  fusil,  à   se  servir  de  ce  genre 


d'arme  blanche  pour  se  défendre  au  be.soin 
contre  plusieurs  cavaliers,  mais  en  réalité 
plutôt  à  donner  de  la  souplesse  et  de  l'agilité 
au  fantassin  qui,  en  outre,  pourra  avoir 
plus  de  confiance  dans  son  arme  quand  il 
saura  en  tirer  parti  dans  toutes  les  circon- 
stances. 

ESCRIMER  (s').  S'exercer  à  l'escrime, 
se  battre  avec  des  armes  d'escrime. 

ESCRIMOUR  ou  ESCRIMEUR.  Vieille 
locution  pour  signifier  maître  d'escrime. 

ESLINGUE.  Genre  de  flèche  employé  au 
moyen  âge. 

ESPACE.  Intervalle  réglé,  qui  doit  exister 
entre  les  rangs,  les  files  et  les  serre-files 
d'une  ligne  déployée;  c'est  le  calcul  du  ter- 
rain nécessaire  à  chacun,  qu'il  doit  occuper 
individuellement. 

Il  en  est  de  même  pour  la  place  à  occuper 
par  les  Iiommes,  les  chevaux,  les  pièces  ou 
les  voitures  dans  les  casernes,  les  écuries,  les 
cam|)s  ou  cantonnements,  etc. 

ESPADE  ;  ESPÉE.  Noms  donnés  à 
l'épée  au  moyen  âge. 

ESPADON.  Grande  et  large  épée,  que 
l'on  manœuvrait  à  deux  mains,  et  qui  exi- 
geait des  hommes  d'une  force  exceptionnelle. 
Elle  avait  une  lame  droite,  très  longue  et 
très  large,  à  double  tranchant,  et  taillée  en 
biseau  à  la  pointe  ;  son  pommeau  avait  un 
pivot,  qui  permettait  de  l'appuyer  contrela 
cuirasse.  C'était  l'arme  de  certaines  troupes 
d'élite,  surtout  du  XIV  au  NVIi^  siècle. 
Plus  tard,  on  a  donné  le  nom  d'espadon  à 
un  sabre  de  cavalerie  à  lame  longue  et 
droite. 

ESP  ADONNER.  Frapper  de  toute  ma- 
nière, d'estoc  ou  de  taille. 

ESPADRILLES.  Chaussures  légères  avec 
semelles  en  jute,  que  l'on  distribue  dans  les 
corps  de  troupe  aux  moniteurs  et  élèves  des 
cours  de  boxe,  de  canne  et  de  bâton. 

L'achat  des  espadrilles  est  fait  au  compte 
de  la  masse  des  écoles. 

ESPAGNE  et  son  armée.  Le  service 
militaire  est  personnel  et  obligatoire,  mais 
avec  des  tempéraments  nombreux.  La  durée 
du  service  est  de  3  ans  (2  ans  en  réalité), 
au  bout  desquels  les  militaires  passent  dans 
la  1"  réserve,  où  ils  restent  jusqu'au  mo- 
ment où  ils  entrent  dans  leur  7"  année  de 
service  ;  ils  entrent  alors  dans  la  2''  réserve, 
où  ils  achèvent  leur  temps  de  service.  Les 
six  classes  de  cette  dernière  réserve  peuvent 
être  appelées  diaque  année  pour  une  période 
d'instruction  n'excédant  pas  un  mois  ;  en 
réalité,  elles  ne  l'ont  pas  été  encore. 

Chaque  année,  les  Cortès  votent  le  chiffre  du 
contingent  à  appeler  sous  les  drapeaux,  et  qui 
est  en  moyenne  de  60,000  hommes.  Toute  la 


ESPALET. 


270 


ESPLANADE. 


partie  de  la  classe  uon  appelée  sous  les  dra- 
peaux esl  iûscrite  dans  les  bataillons  de 
dépôt,  où  elle  figure  sur  les  contrôles  pen- 
dant 3  ans,  et  ne  reçoit  aucune  espèce  d'in- 
struction. 

L'armcc  aclicc ,  qui  compte  environ 
150,000  lionnnes,  en  a  près  de  40,000  dans 
ses  colonies,  sous  le  nom  de  troupes  colo- 
niales. Il  n'est  pas  donné  de  chiffres  officiels 
en  ce  qui  concerne  l'effectif  des  réserves. 

Après  de  longues  expériences  ou  études 
sur  divers  systèmes  de  fusils  à  répétition, 
l'Espagne,  surtout  par  raison  d'économie, 
s'est  bornée,  par  décret  royal  du  13  avril 
1889,  à  modifier  son  fusil Rcmincjloii,  d'après 
le  système  de  MM.  Freyre  et  Brulle,  officiers 
de  l'arlillerie  espagnole  (/?</.  80).  Cette  modi- 

Fi-.  80. 


flcation  consiste  à  fraiser  la  cliambre,  afin 
de  lui  donner  une  forme  permettant  une 
meilleure  utilisation  de  la  charge.  Ou  a 
adopté  en  même  temps  une  nouvelle  car- 
louche,  avec;  une  charge  de  4  gr.  73  de 
poudre  Rottweil,  et  une  balle  de  25  grammes 
à  enveloppe  de  laiton;  la  vitesse  initiale 
n'est  que  de  4f<0  mètres.  Ce  palliatif  n'em- 
j»èche  pas  la  continuation  des  études  sur  les 
armes  de  petit  calibre. 

ESPALET.  Coude  ou  épaulement  de 
l'ancien  chien  de  fusil  servant  d'appui  au 
chieii  quaml  il  s'abat. 

ESP  ARE.  Sorte  de  flèche  à  fer  recourbé, 
employée  surtout  au  moyeu  âge. 

ESPÈCES.  Pièces  de  monnaies;  on  dit 
souvent  :  espèces  sonnantes,  par  opposition 
aux  billets  de  banque  ou  au  papier  mon- 
naie. 

ESPINGARD  ou  ESPINGARDE.  Espèce 
de  canon  à  main  ou  d'arquebuse,  portant  au 
plus  une  livre  de  balles. 

ESPINGOLE;  SPINGOLE  ou  TROM- 
BLON.  Arme  à  feu  portative  dont  la  bouche 
est  évasée  et  dont  la  charge  de  ckevrolines  se 
disperse  sur  une  certaine  surface  dans  le  tir. 
Employée  à  partir  du  XVP  siècle,  surtout 
en  Espagne,  elle  est  abandonnée  depuis 
longtemps  dans  les  armées  européennes. 

ESPIONNAGE.  Faire  action  ou  métier 
d'espion.  Ce  métier,  fort  honorable  s'il  est 
désintéressé,  est  vil  et  méprisable  s'il  est 
exercé  dans  l'intention  d'en  tirer  profit:  il 
est  infâme,  lorsqu'il  est  exercé  par  des  na- 


tionaux dans  leur  propre  patrie,  en  faveur 
de  l'étranger. 

De  nos  jours ,  l'espionnage  est  organisé 
dès  le  temps  de  jiaix,  par  toutes  les  grandes 
nations  de  l'Europe.  Les  renseignements 
fournis  par  les  espions  sont  recueillis,  classés 
méthodiquement,  et  coordonnés  de  manière 
(jue  l'on  soit  toujours  au  courant  de  c«  qui 
concerne  les  armées  étrangères. 

ESPIONS.  Dans  toutes  les  armées  et  à 
toutes  les  époques,  on  s'est  servi  d'espions 
pour  se  renseigner  sur  les  forces  de  l'ennemi, 
sur  ses  positions,  sur  ses  projets,  sur  les 
renforts  qu'il  attend,  sur  la  valeur  des 
places  fortes,  les  plans  des  ouvrages,  l'im- 
portance des  appiovisionuements,  l'effectif 
des  garnisons,  etc.,  etc.  Ou  choisit  pour 
celte  mission  des  nationaux  de  bonue  vo- 
lonté, intelligents,  sûrs,  et  parlant  la  langue 
du  pays  où  on  les  envoie. 

Eu  temps  de  guerre,  leur  mission  est 
extrêmement  périlleuse,  car,  en  cas  où  ils 
seraient  pris,  ils  seraient  passés  par  les 
armes  ;  on  s'attachera  donc  à  ne  prendre 
que  des  hommes  courageux  et  animés  d'un 
grand  patriotisme.  Malheureusement,  ces 
espions  sont  insuffisants  et  l'on  est  obligé 
d'avoir  recours  à  des  individus  de  nationa- 
lité étrangère  dont  on  stimulera  le  zèle  par 
l'appât  de  fortes  récompenses,  proportionnées 
à  l'importance  des  renseignements  fournis, 
et  payées  seulement  lorsque  ces  renseigne- 
ments sont  reconnus  exacts. 

On  choisira  de  préférence  pour  ce  rôle  des 
commis  voyageurs,  des  colporteurs,  des  con- 
trebandiers et  on  les  fera  surveiller  si  c'est 
possible,  ou  tout  au  moins  on  en  désignera 
deux  ou  plusieurs  ne  se  connaissant  pas,  et 
n'ayant  aucun  rapport  entre  eux,  de  manière 
à  pouvoir  contrôlei'  les  uns  par  les  autres  les 
renseignements  qu'ils  fournissent. 

Les  espions  pris  par  l'ennemi  ont  toujours 
été  punis  de  mort,  après  avoir  été  jugés  par 
des  commissions  militaires. 

Les  militaires  qui  espionnent  pour  le 
compte  de  l'ennemi,  ou  lecèlent  des  espions 
ou  des  ennemis,  sont  punis  de  mort  avec 
dégradation  militaire  (Art.  206). 

En  temps  de  paix,  les  dispositions  pé- 
nales édictées  par  les  lois  françaises  contre 
les  espions  sont  relativement  bénignes  ;  un 
projet  de  loi  spécial  a  été  déposé  pour  per- 
mettre de  condamner  les  espions  à  des  peines 
pi  ILS  sévères. 

ESPLANADE.  ïenain  uni  et  découvert 
que  l'on  laissait  subsister  entre  les  glacis 
d'une  citadelle  et  les  premières  maisons  d'une 
ville  de  guerre.  Cet  espace  était  ordinaire- 
ment de  200  à  400  mètres  de  long  pour 
forcer  l'assiéifeant  à  ouvrir  la  tranchée  et  à 


ESPONTON 


271 


ESTOC. 


faire  des  clieuiiiiements  contre  la  citadelle. 

Se  dit  aussi  de  la  plate-forme  d'une  bat- 
terie. 

ESPONTON.  Demi-pique  qui,  au  XSH" 
siècle,  était  la  marque  distinctive  des  com- 
viUsaires  des  guerres.  Elle  fut  aussi  une  espèce 
d'insigne  pour  les  mousquetaires  et  les  offi- 
ciers d'infanterie  sous  les  règnes  de  Louis  XIV 
et  de  Louis  XV  et  fut  supprimée  eu  1736. 
C'était  une  canne  d'environ  2  mèties,  sur- 
montée d'un  petit  fer  de  lance  avec  orne- 
ment en  laine,  avec  douille  en  fer  a.  l'autre 
extrémité. 

L'esponton  servait  dans  la  marine  pour 
l'abordage. 

ESPRIT  militaire.  «  Cet  esprit  consiste 
ncu  seulement  en  l'amour  du  métier,  c'est- 
à-dire  de  la  gloire,  en  l'observation  rigou- 
reuse de  la  discipline  et  le  respect  que  la 
morale  prescrit  pour  le  bien  d'autrui,  mais 
eu  une  fi-aternité  générale,  une  solidarité  qui 
fait  de  l'armée  une  véritable  famille,  où  les 
succès  et  les  revers,  les  joies  et  les  peines 
sont  également  ressentis  par  tous  les  mem- 
bres qui  la  composent.  »  {Chesnel.) 

11  consiste  non  seulement  à  faire  tout  ce 
que  commande  le  devoir  militaire,  mais  à  le 
faire  avec  plaisir,  à  prendre  goût  au  métier 
des  armes  et  à  le  préférer  à  tout  autre. 

ESQUIF.  Embarcation  frêle  et  légère. 

ESQUIVER.  Eviter  adroitement  un  coup. 
S'esquiver,  se  retirer  sans  rien  dire,  en  évi- 
tant d'être  aperçu. 

ESSAIS  (V.  Epreuves).  Se  dit  particu- 
lièrement de  la  vérification  des  qualités  que 
doivent  remplir  les  métaux,  les  diverses  par- 
ties des  aimes  ou  canons,  des  frettes,  etc. 

ESSAYAGE  et  AJUSTAGE  des  effets. 
Ces  opérations  se  font  par  les  soins  des  capi- 
taines commandant  les  unités  administra- 
tives ;  les  frais  de  retoucbe,  s'il  y  a  lieu, 
sont  supportés  par  le  fonds  particulier  de 
l'unité. 

ESSE.  Cheville  de  fer  tordue  qu'on  met 
au  bout  de  l'essieu  d'un  affût,  d'un  fourgon 
ou  d'un  véhicule  quelconque  pour  empêcher 
que  la  roue  n'en  sorte. 

ESSÉDA  ou  ESSÈÛE.  Char  de  guerre 
à  deux  roues,  découvert,  fermé  seulement 
sur  les  côtés  et  dont  faisaient  usage  les  an- 
ciens gueriiers  bretons,  gaulois  et  belges.  11 
était  traîné  par  deux  chevaux  et  un  guerrier 
nommé  essedarius  y  combattait. 

ESSIEU.  Pièce  de  fer  ou  d'acier  fixée  sous 
une  voiture  et  autour  de  laquelle  tournent 
les  roues. 

Dans  les  wagons,  au  contraire,  les  roues 
sont  calées  sur  les  essieux  et  ceux-ci  tour- 
nent dans  les  boîtes  qui  sont  fixées  sous  les 
véhicules. 


ESTABLIE.  Vieille  locution  signifiant 
garnison  îles  anciens  châteaux  forts. 

ESTACADE.  Dispositif  étabU  à  1000  ou 
1200  mètres  en  amont  des  ponts  pour  les 
garantir  contre  le  choc  des  corps  lancés  pai 
l'ennemi  dans  le  courant. 

L'estacade  flottante  se  compose  de 
grosses  pièces  de  bois  réunies  bout  à  bout 
par  de  fortes  chaînes,  les  pièces  extrêmes 
étant  solidement  amarrées  à  de  solides  pieux 
plantés  sur  les  lives.  La  direction  de  l'esta- 
cade doit  faire  un  angle  assez  prononcé  (22° 
en  moyenne)  ave^:  la  direction  du  courant, 
pour  augmenter  la  résistance  de  l'estacade 
et  rejeter  plus  facilement,  vers  les  bords  du 
cours  d'eau,  les  corps  flottants  qui  viennent 
la  heurter. 

L'estacade  en  pilotis  est  formée  avec 
des  pilots  plantés  assez  rapprochés  les  uns 
des  autres  dans  la  rivière  et  réunis  à  fleur 
d'eau  par  des  moises  ou  chapeaux.  Elle  est 
ou  inclinée  sur  le  courant  comme  l'estacade 
flottante,  ou  disposée  en  forme  de  V  dont  la 
pointe  est  tournée  vers  l'amont. 

On  tend  également  des  estacades  quand  on 
craint  des  tentatives  de  l'ennemi  de  ce  côté. 

ESTAFETTE.  Soldat  ciiargé  de  porter 
des  dépècJies. 

ESTAFIER.  Emploi  semi-militaire  jadis 
rempli  par  un  homme  adroit  et  résolu  attaché 
à  un  maréchal,  seigneur,  etc.  Sa  mission  cour 
sistait  à  tenir  l'étrier  à  son  maître,  à  porter 
son  épée,  à  remettre  ses  missives,  et,  comme 
il  était  armé  lui-même,  à  défendre  son  maître 
ou  même  à  assassiner  ses  ennemis. 

Spadassin,  assassin  et  estafier  ont  été  sy- 
nonymes. 

ESTAFILADE.  Entaille  faite  par  un 
couj)  de  saljre.  Blessure  faite  par  un  estafier. 
Balafre  au  visage.  S'appelait  autrefois  tail- 
lade. 

ESTAMPILLE.  Empreinte  ou  cachet 
que  le  ministère  de  la  guerre  fait  apposer 
sur  les  échantillons  et  modèles-types  qu'il 
adresse  aux  corps  de  troupe. 

ESTIVAUX.  Bottines  en  cuir  souple  et 
teint  dont  se  servaient  les  nobles  et  les  gens 
de  gueire  aux  XI1I<=  et  XIV  siècles. 

ESTOC.  Sorte  d'épée  longue  et  étroite 
dont  on  se  servait  uniquement  pour  frapper 
par  la  pointe  et  qui  était  employée  dans  les 
armées  françaises  a  partir  du  XV'^  siècle. 

Au  moyen  âge.  c'était  aussi  un  bâton 
ferré  dont  on  se  servait  pour  combattre. 

Le  mot  estoc  n'est  [dus  employé  qu'adver- 
bialement :  frapper  d'estoc,  c'est  pointer,  par 
ojtposilion  à  frapper  île  taille,  qui  signifie 
tailler,  tranclier  de  haut  en  bas. 

Une  arme. d'estoc  est  une  arme  qui  sert  à 


ESTOCADE.  272 

pointer;  un  coup  d'esloc  ou  estocade  est  la 
blessure  produite  avec  la  pointe  de  l'estoc. 

ESTOCADE.  Coup  de  pointe. 

Epée  en  spatule  dont  on  se  servait  à  cheval 
comme  d'une  lance.  Le  fer,  assez  long  et 
pointu,  n'avait  qu'une  partie  de  0™,25  à 
0™,30  pouvant  blesser.  On  en  faisait  usage 
à  deux  mains  pour  la  faire  pénétrer  davan- 
tage. 

A  signifié  aussi  un  genre  de  bretle  et  une 
bottr  d'escrime. 

ESTRADE.  On  disait  autrefois  battre 
l'estrade  pour  parcourir  la  campagne  avec  la 
cavalerie,  aller  à  la  découverte. 

ESTRAMAÇON.  Sorte  d'épée  lourde  et 
courte,  à  large  lame  et  à  deux  tranchants, 
dont  on  se  servait  au  moyen  âge. 

A  signifié  plus  tard  porter  un  coup  avec 
un  poignard  ou  une  arme  tranchante. 

ESTRAPADE.  Supplice  consistant  à  ar- 
racher ou  à  briser  les  bras  ;  il  était  employé 
dans  l'armée  française  et,  au  commencement 
du  XVIP  siècle,  on  l'employait  encore  pour 
punir  les  sentinelles  coupables. 

En  terme  de  manège,  l'estrapade  est  un 
saut-de-mouton  du  cheval  qui  s'arrête  en 
lançant  des  ruades,  en  même  temps  qu'il  se 
cabre,  afin  de  désarçonner  son  cavalier. 

ESTROPIÉ.  Celui  qui  a  perdu  l'usage 
d'un  membre  d'une  manière  accidentelle,  soit 
par  blessure,  soit  par  chute  de  cheval,  soit 
par  quelque  coup  (V.  Blessure). 

ÉTABLISSEMENT.  Employé  souvent 
dans  le  sens  de  construction  :  établissement 
lies  fourneaux  de  mines,  etc. 

Les  établissements  militaires  sont  :  les 
poudreries,  dépendant  du  Service  des  pou- 
dres et  salpêtres  ;  les  arsenaux  et  les  ateliers 
de  construction,  dépendant  de  l'artilleiie ;  les 
liôyitaux  et  les  magasins  de  réserve  des  mé- 
dicaments, dépendant  du  Service  de  santé  ; 
les  manutentions,  les  magasins  à  fourrage,  h^s 
magasins  d'habillement  et  du  campement, 
les  magasins  des  lits  militaires,  dépendant  du 
Service  de  l'intendance  ;  les  écoles  militaires 
autres  que  les  écoles  régimentaires,  qui  sont 
administrées  suivant  les  mêmes  règles  que 
les  corps  de  troupe. 

—  des  parcs  de  siège.  L'artillerie  éta- 
blira ses  parcs  devant  une  place  dés  que  l'iu- 
restissement  pourra  être  considéré  comme 
l'omplct.  L'équipage  de  siège  doit  être,  à  cet 
effet,  dirigé  sur  la  place  en  temps  utile. 

—  pénitentiaires.  Comprenant  les  ate- 
liers de  tracaux  publics,  les  pénitenciers  mi- 
litaires et  les  prisons  militaires. 

—  spéciaux.  On  distingue  sous  ce  titre 
les  établissements  civils  d'eaux  minérales  et 
les  établissements  d'aliénés. 

Les    premiers    sont    soumis    aux    mêmes 


ÉTANÇONS. 


règles  militaires  que  les  hospices,  après 
qu'une  convention  a  été  passée  avec  l'Etat. 

Quant  aux  autres,  ils  sont  d'abord  dési- 
gnés par  le  Ministre  de  la  guerre  ;  la  con- 
vention est  réglée  avec  le  préfet  du  départe- 
ment et  soumise  à  l'approbation  du  Ministre 
par  le  commandant  de  corps  d'armée.  Les 
militaires  qui  y  sont  admis  sont  traités  aux 
frais  du  département  de  la  guerre,  dans  les 
conditions  stipulées  par  la  convention  et 
jusqu'à  ce  qu'il  ait  été  statué  sur  leur  posi- 
tion . 

ÉTAGÈRES.  Rayons  en  planches  sur  les- 
quels on  range  des  effets  dans  les  magasins. 
Les  étagères  des  magasins  d'habillement  des 
corps  de  troupe  sont  fournies  et  installées 
par  le  service  du  génie  au  compte  de  l'Etat. 

ÉTAIN.  Métal  blanc,  très  mou,  très  duc- 
tile, très  fusible  et  très  malléable.  On  l'em- 
ploie pour  les  soudures  des  ustensiles  en  fer- 
blanc,  pour  Vemptombage  des  obus,  de  même 
que  pour  Vétamage.  Il  entrait  également 
dans  une  proportion  de  10  a  11  parties  pour 
100  de  cuivre  dans  la  composition  du  bronze 
à  canon. 

ÉTALON.  Type  de  poids  et  de  mesure  dé- 
terminé par  la  loi. 

Se  dit  aussi  du  cheval  entier  destiné  à  la 
reproduction. 

ÉTALONNAGE.  Action  de  constater  si 
des  poids  ou  des  mesures  sont  conformes  à 
Vètalon. 

Dans  les  mesures  au  pas,  l'opération  d'éta- 
lonner son  pas  consiste  à  vérifier  aussi  exac- 
tement que  possible  le  nombre  de  pas  que 
l'on  fait  pour  100  mètres. 

ETAMAGE.  Opération  qui  a  pour  but  de 
recouvrir  les  gamelles,  bidons  et  autres  usten- 
siles en  fer  ou  fer-blanc,  d'une  légère  couche 
d'étain,  afin  d'empêcher  l'oxydation  ou  l'al- 
tération du  métal  recouvert. 

L'étamage  des  gamelles,  quarts,  cuillers, 
petits  bidons,  doit  être  effectué  exclusive- 
ment au  moyen  de  bains  d'étain  pur  et  fin 
dit  Banca.  Les  frais  d'étamage  sont  sup- 
portés par  le  fonds  particulier  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien.  Cette  opération 
est  confiée  aux  chefs  armuriers  des  corps  de 
troupe. 

ÉTAMINE.  Pièce  d'étoffe  à  peu  prés 
carrée,  de  soie  ordinairement,  qui  fait  partie 
du  drapeau  ou  de  l'étendard.  Elle  est  aux 
couleurs  nationales  et  porte  au  centre  soit 
les  armoiries  du  souverain,  soit,  comme  en 
France,  l'inscription  des  batailles  les  plus 
célèbres  auxquelles  le  régiment  a  pris  une 
grande  part. 

ÉTANÇONS.  Fortes  pièces  de  bois  ser- 
vant à  soutenir  les  talus  des  tranchées, 
lorsque  celles-ci  deviennent  profondes  ou  que 


ÉTANG. 


273 


ETAT. 


les  terres  ne  se  soutiennent  pas  bien.  On  em- 
ploie également  des  étançons  dans  les  puits 
et  dans  les  galeries  de  mines. 

ÉTANG.  Peut  constituer  un  obstacle  sé- 
rieux, mais  seulement  quand  il  a  une  cer- 
taine étendue.  Les  abords  eu  sont  souvent 
marécageux. 

ÉTAPE.  Lieu  où  des  troupes  en  marche 
s'arrêtent  pour  passer  la  nuit. 

On  donne  également  ce  nom  à  la  distance 
qui  sépare  deux  g'ttes  d'étapes  consécutifs. 
Cette  distance  doit  être  en  moyenne  de 
24  kilomètres,  mais,  par  suite,  de  l'obliga- 
tion de  ne  choisir,  comme  gîtes  d'étapes, 
que  des  localités  offrant  des  ressources  né- 
cessaires pour  la  subsistance  et  le  couchage 
des  troupes  de  passage,  on  a  été  conduit  à 
prendre,  comme  distance  d'étape,  des  dis- 
tances inférieures  ou  supérieures  à  24  kilo- 
mètres. 

Les  localités  désignées  comme  g'ites  d'étapes 
à  l'intérieur,  sont  désignées  dès  le  temps  de 
paix  (V.  Bulletin  officiel,  livret  des  gîtes 
d'étapes  et  carte  d'étapes)  ;  le  service  de  l'in- 
tendance est  chargé  de  traiter  dans  chacun 
de  ces  gîtes,  avec  des  préposés  pour  la  four- 
niture des  vivres  et  des  fourrages  aux  troupes 
de  passage,  et  de  prévenir  ces  préposés  au 
moins  24  heures  à  l'avance,  par  l'intermé- 
diaire du  maire,  de  l'effectif  des  hommes 
et  des  chevaux  à  pourvoir. 

En  temps  de  guerre,  le  service  des  étapes 
a  pour  objet  d'assurer  les  communications 
et  les  transports  par  terre  et  par  eau,  et 
d'exploiter  les  ressources  en  arrière  des  ar- 
mées. La  direction  de  ce  service,  dans  chaque 
armée,  appartient  au  directeur  des  étapes, 
sous  la  haute  surveillance  du  directeur  gé- 
néral des  chemins  de  fer  et  des  étapes.  Le 
fonctionnement  du  service  a  lieu  de  la  ma- 
nière suivante  :  11  est  désigné  dans  chaque 
région  de  corps  d'armée,  à  l'intérieur,  une 
gare  de  chemin  de  fer,  dite  gare  de  rassem- 
blement. De  cette  station,  les  transports  du 
personnel  sont  dirigés  sur  leur  destination, 
les  transports  de  matériel  et  d'approvision- 
nements sur  les  stations-magasins.  Au  delà 
de  ces  stations-magasins,  aux  points  où  cesse 
l'exploitation  des  voies  ferrées,  sur  les  ligties 
de  communication,  se  trouvent  les  stations 
têtes  d'étapes  de  guerre.  A  partir  de  ces 
points,  les  mouvements  du  matériel  et  d'ap- 
provisionnements s'effectuent  sur  les  routes 
ordinaires.  Sur  le  parcours  de  ces  routes, 
on  organise  des  gîtes  d'étapes,  distants  entre 
eux  de  20  à  30  kilomètres  au  maximum. 
Le  gîte  le  plus  rapproché  de  l'armée,  où 
s'opère  le  contact  avec  les  services  des  corps 
d'année,  prend  le  nom  de  tète  d'étapes  de 
route.  Lorsque  la  ligne  d'étapes  de  route  se 


prolonge  au  delà  de  4  étapes,  il  devient  né- 
cessaire d'établir  un  gUe  principal  d'étapes  à 
chaque  distance  de  3  ou  4  étapes. 

ÉTAT.  L'étendue  de  pays  soumise  à  une 
seule  souveraineté  politique;  se  dit,  par  ex- 
tension, de  l'administration  suprême  d'un 
pays. 

Situation  dans  laquelle  se  trouve  une  per- 
sonne, une  chose,  une  place,  une  contrée. 
^  Document  donnant  la  situation  d'un  ma- 
gasin, d'un  corps  de  troupe  ou  d'une  unité, 
d'une  catégorie  quelconque  du  personnel  ou 
du  matériel  de  l'armée. 

—  civil.  Situation  qu'occupe  un  indi- 
vidu quelconque  dans  la  famille,  et  par  con- 
séquent, dans  la  société.  11  est  constitué  par 
la  naissance,  le  mariage,  le  décès.  Chacun 
de  ces  faits  donne  lieu  à  l'établissement 
d'actes  authentiques,  dressés  par  les  officiers 
de  Véiat  civil. 

En  temps  ordinaire,  les  fonctions  d'offi- 
cier de  l'état  civil  sont  remplies  par  les 
maires,  et  les  militaires  sont  soumis,  en  ce 
qui  concerne  ces  actes,  aux  mêmes  règles 
que  les  autres  citoyens,  avec  l'obligation 
supplémentaire,  en  ce  qui  concerne  les  ma- 
riages, de  produire  une  autorisation  du  gé- 
néral commandant  le  corps  li'armée,  du 
gouverneur  militaire  ou  du  Ministre,  sui- 
vant le  grade  de  l'officier. 

Aux  armées  en  campagne,  les  fonctions 
d'officier  de  l'état  civil  sont  confiées  aux  of- 
ficiers suivants  :  1°  à  l'officier  payeur  pour 
les  militaires  appartenant  à  des  corps  de 
troupe  ayant  un  conseil  d'administration,  et 
à  l'officier  commandant ,  pour  les  autres 
corps  ;  2°  aux  fonctionnaires  de  l'intendance, 
pour  les  officiers  sans  troupe,  les  employés 
militaires  et  les  isolés  ;  3°  aux  officiers  d'ad- 
ministration comptables  des  hôpitaux  et 
ambulances,  mais  seulement  pour  les  décès 
surv'enus  dans  les  établissements  dont  ils  ont 
la  gestion.  Aux  armées,  il  n'est  tenu  qu'un 
seul  registre  de  l'état  civil  pour  chaque  corps 
de  troupe,  et  un  à  l'état-major  du  corps 
d'armée  pour  les  militaires  n'appartenant 
pas  à  des  corps  de  troupe. 

Aux  armées,  les  naissances  doivent  être 
déclarées  dans  les  10  jours;  les  mariages 
sont  soumis  aux  mêmes  formalités  qu'en 
temps  de  paix  ;  les  décès  doivent  être  déclarés 
par  trois  témoins,  sinon  l'ofticier  de  l'état  civil 
dresse  un  acte  de  disparition,  qui  est  enre- 
gistré sur  le  registre  de  l'état  civil,  jusqu'à 
ce  qu'on  ait  pu  compléter  les  trois  signa- 
tures exigées  par  la  loi. 

Une  copie  de  tous  ces  actes  est  immédiate- 
ment adressée  à  l'officier  de  l'état  civil  du 
dernier  domicile  des  parties  ;  toutefois,  pour 
les  militaires  des  corps  de  troupe,  ces  copies 


ETAT. 


274 


ETAT. 


sont  d'abord  envoyées  à  la  portion  centrale, 
afin  que  celle-ci  confronte  l'acte  avec  le  si- 
gnalement du  registre  matricule;  elles  sont 
ensuite  transmises  à  l'officier  de  l'état  civil 
du  dernier  domicile  des  parties. 

S'il  arrivait  qu'un  événement  donnant  lieu 
à  la  rédaction  d'un  acte  de  l'état  civil  se 
passât  à  une  distance  telle  que  les  témoins 
ne  pussent  se  rendre  auprès  de  l'officier  de 
l'état  civil,  tout  fonctionnaire  de  l'inten- 
dance, ou  à  défaut  l'officier  présent  le  plus 
élevé  en  grade,  recevrait  par  écrit  la  décla- 
ration des  témoins,  en  dresserait  procès- 
verbal  qu'ils  signeraient  avec  lui  et  l'enver- 
rait à  l'offi'-ier  de  l'état  civil  qui  transcrirait 
celte  pièce  sur  son  registre. 

—  de  défense.  La  mise  en  état  de  dé- 
fense d'une  place  ou  d'un  fort  est  préparée 
par  la  commission  de  défense,  qui  prévoit 
tout  ce  qui  est  nécessaire  pour  l'armement, 
le  personnel,  les  approvisionnements  de  toute 
espèce  et  les  travaux  de  défense  à  exécuter 
au  moment  du  besoin. 

La  mise  en  état  de  défense  consiste  à 
mettre  en  place  les  diverses  bouches  à  feu,  à 
compléter  la  garnison  et  les  approvisionne- 
ments, à  expulser  les  bouches  inutiles,  à 
organiser  les  divers  services  accessoires,  à 
exécuter  les  travaux  de  fortification  prévus, 
tant  pour  les  ouvrages  existants  que  pour 
ceux  à  créer,  à  procéder  aux  démolitions  né- 
cessaires, à  préparer  des  abris,  à  assurer  les 
communications,  en  un  mot  à  prendre  toutes 
les  mesures  prévues  par  le  plan  de  mobili- 
sation pour  assurer  la  défense  de  la  place 
dans  les  meilleures  conditions  possibles. 

—  de  guerre.  Il  résulte,  dans  une  place, 
de  la  publication  de  l'ordre  de  mobilisation, 
ordonnée  en  vertu  d'une  loi  ou  d'un  décret. 
Le  gouverneur  désigné  ou  son  suppléant 
prend  aussitôt  le  commandement  effectif  de 
la  place.  11  constitue  et  réunit  le  comité  de 
surveillance  des  approvisionnements,  ainsi 
que  le  conseil  de  défense. 

Le  service  et  la  police  sont  soumis  aux 
mêmes  règles  générales  que  dans  l'élal  de 
paix  ;  toutefois,  l'autorité  civile  ne  peut 
rendre  aucune  ordonnance  de  police  sans 
s'être  entendue  avec  le  gouverneur,  ni  re- 
fuser de  prendre  les  arrêtés  que  celui-ci  juge 
nécessaires  à  la  sûreté  de  la  place. 

Le  gouverneur  a  l'exécution  des  parties 
du  projet  de  défense  qui  se  rapportent  à 
l'état  de  guerre;  il  prend  toutes  les  disposi- 
tions et  se  conforme  à  toutes  les  prescriptions 
indiquées  dans  le  titre  IV  du  Règlement  du 
23  octobre  1883  sur  le  service  des  places  de 
guerre. 

—  de  paix,  il  existe  toutes  les  fois  que 


la  place  n'est  pas  constituée  en  è(at  de  guerre 
ou  de  siège. 

—  de  filiation.  Etat  qui  sert  à  l'em- 
harquement  des  militaires  pour  une  traversée 
sur  mer. 

Il  est  nominatif  pour  les  officiers,  sous- 
officiers  et  soldats  qui  doivent  s'embarquer 
sur  un  même  navire. 

Il  est  établi  en  double  expédition  par  le 
commandant  du  détachement,  et  remis,  la 
veille  du  départ,  au  sous-intendant  militaire 
chargé  des  passagers. 

—  de  réforme.  Etat  détaillé  du  maté- 
riel appartenant  à  l'Etat  et  proposé  pour  la 
réforme  dans  un  corps  de  troupe  ou  établis- 
sement militaire. 

Il -en  existe  de  deux  modèles  différents  :  le 
modèle  A,  pour  les  effets  ayant  accompli  le 
terme  de  leur  durée  réglementaire  ;  et  le 
modèle  B,  pour  les  effets  qui  n'ont  pas  en- 
core atteint  ce  terme. 

—  signalétique  et  des  services.  Etat 
indiquant  l'état  civil  et  le  signalement  du 
militaire  qui  y  est  dénommé,  ainsi  que  le 
détail  des  services  militaires.  11  est  signé 
par  le  chef  de  corps  ou  de  service. 

—  de  solde.  Etat  servant  à  percevoir  la 
solde  des  militaires. 

11  en  existe  de  deux  espèces  :  Yèlat  de  solde 
des  officiers  et  Vétat  de  solde  de  la  troupe. 

—  de  solde  des  officiers.  11  est  établi 
le  l"^  de  chaque  mois  pour  le  mois  précé- 
dent. 

Les  officiers  du  corps  ou  du  détachement  y 
sont  portés  nominativement  et  par  grade  ; 
on  indique,  en  regard  de  chaque  nom,  les 
mutations,  le  nombre  de  journées  de  pré- 
sence et  d'absence,  ainsi  que  le  décompte  en 
deniers  de  ces  journées  et  des  diverses  in- 
demnités dues  aux  officiers,  puis  on  totalise. 
On  ajoute  ensuite,  ou  l'on  retranche,  sui- 
vant le  cas,  le  résultat  des  mutations  sur- 
venues parmi  les  hommes  de  troupe,  dans  la 
dernière  quinzaine  du  trimestre.  Enfin,  on 
retranche,  s'il  y  a  lieu,  les  retenues  à  faire 
aux  officiers,  par  déduction,  pour  le  loge- 
ment, pour  pensions  alimentaires,  ou  en 
vertu  de  délégations.  L'état  est  ensuite  ar- 
rêté en  toutes  lettres  et  signé  par  le  conseil 
d'administration  ou  par  le  chef  de  détache- 
ment, et  envoyé  au  sous  intendant  mili- 
taire, chargé  de  le  vérifier  et  d'en  ordon- 
nancer le  montant.  Cet  état  est  établi  en 
double  expédition,  dont  une,  sur  papier 
blanc,  porte  le  nom  de  quittance  et  est  con- 
servée par  l'agent  du  Trésor  qui  en  a  ac- 
quitté le  montant  ;  l'autre,  sur  papier  bleu, 
est  appelée  déclaration  de  quittance  et  ren- 
voyée, après  payement,  par  l'agent  du  Trésor 
au    sous-intendant    militaire    ordonnateur. 


% 

ÉTAT. 


275 


ÉTAT. 


pour  être   portée   au   débit  de  la  revue   de 
liquidation  du  corps. 

La  déclaration  de  quittance  n'est  pas  no- 
minative et  ne  comprend  que  le  résumé  des 
décomptes  portés  sur  la  quittance.  Elle  com- 
porte le  même  arrêté  et  les  mêmes  signatures 
que  cette  dernière. 

—  de  solde  de  la  troupe.  11  est  établi 
le  1^"^  et  le  13  de  chaque  mois  pour  la  quin- 
zaine future. 

Il  est  basé  sur  les  payements  effectués 
pendant  la  quinzaine  précédente.  A  cet  efifet, 
ou  totalise  le  montant  des  trois  prêts  de 
cette  quinzaine  et,  comme  le  troisième  prêt 
n'est  pas  encore  connu,  on  répète  deux  fois 
le  deuxième  prêt.  On  porte  ensuite  les  aug- 
mentations et  les  diminutions  résultant  des 
mutations  survenues  pendant  la  quinzaine 
écoulée,  en  ayant  soin  de  tenir  compte  éga- 
lement des  augmentations  ou  diminutions 
importantes  prévues  pour  un  motif  quel- 
conque, par  exemple,  celles  qui  proviennent 
du  31'=  jour  du  mois,  etc. 

Ces  états  sont  établis  en  double  expédi- 
tion :  la  quittance,  sur  papier  blanc,  et  la 
déclaration  de  quittance,  sur  papier  bleu, 
comme  il  a  été  dit  pour  les  états  de  solde  des 
officiers  ;  ils  reçoivent  les  mêmes  destina- 
tions que  ces  derniers  états. 

Lorsqu'un  militaire,  détaché  ou  isolé  de 
son  corps,  est  payé  de  sa  solde  dans  le  lieu 
de  sa  résidence,  le  sous-intendant  militaire 
eu  fait  une  troisième  expédition,  sur  papier 
bleu,  et  l'envoie,  comme  ampliation,  à  son 
collègue  chargé  de  la  surveillance  adminis- 
trative et  de  la  portion  centrale  du  corps. 

Pour  la  préparation  de  la  défense,  il  peut 
être  formé,  dès  le  temps  de  paix,  des  groupes 
de  places  sur  lesquelles  un  officier  général 
ou  supérieur  étend  son  action.  Cet  officier 
porte  alors,  en  temps  de  paix,  le  titre  d'in- 
specteur de  la  défense  du  groupe. 

Le  titre  111  du  Règlement  du  23  octobre 
1883  sur  le  service  des  places  de  guerre  in- 
dique quels  sont  les  devoirs  et  les  attribu- 
tions des  gouverneurs  désignés,  des  comman- 
dants d'armes,  des  officiers  et  employés 
militaires  sous  leurs  ordres.  11  doune  en  dé- 
tail les  régies  du  service  des  places  en  temps 
de  paix. 

—  de  siège.  L'état  de  siège  d'une  place 
de  guerre  ou  d'un  poste  militaire  est  déclaré 
par  une  loi  ou  par  un  décret,  et  même,  dans 
certains  cas,  par  le  commandant  militaire. 

Aussitôt  que  l'état  de  siège  est  déclaré,  les 
pouvoirs,  dont  l'auloiité  civile  était  revêtue 
pour  le  maintien  de  l'ordre  et  de  la  police, 
passent  tout  entiers  à  l'autorité  militaire. 
Le  gouverneur  peut  déléguer  aux  magistrats 


telle  partie  de  ces  pouvoirs  qu'il  juge  conve- 
iialile. 

L'état  de  siège  a  été  réglé  par  la  loi  du 
23  mars  1878,  par  le  décret  du  23  octobre 
1883,  titre  V,  sur  le  service  des  places  de 
guerre,  et  par  le  décret  du  26  octobre  1883 
sur  le  service  en  campagne. 

Duiant  cet  état  de  siège,  l'autorité  mili- 
taire peut  faire  des  perquisitious  domici- 
liaires, éloigner  les  repris  de  justice  et  les 
individus  qui  n'ont  pas  leur  domicile  dans 
les  localités  soumises  à  l'état  de  siège,  or- 
donner la  remise  des  armes  et  des  inunitions 
et  procéder  à  leur  recherche  et  à  leur  enlè- 
vement ;  interdire  les  publications  et  les 
réunions  qu'elle  juge  de  nature  à  exciter  et 
à  entretenir  le  désordre,  etc. 

Lorsque  l'état  de  siège  est  déclaré  en  temps 
de  guerre,  le  gouverneur  peut  et  doit  prendre 
toutes  les  mesures  jugées  utiles  pour  la  dé- 
fense de  la  place,  c'esfe-à-dire  expulser  les 
étrangers,  faire  sortir  les  bouches  inutiles 
dans  la  mesure  des  instructions  qu'il  a  re- 
çues ;  faire  entrer  dans  la  place  les  bestiaux, 
denrées  et  autres  moyens  de  subsistance  ; 
faire  exécuter  tous  les  travaux  qu'il  juge 
utiles  pour  la  défense.  Il  doit  également  éloi- 
gner sa  famille  et  celles  des  commandants 
de  troupes  et  chefs  de  service  de  la  gar- 
nison. 

L'état  de  siège  est  levé,  suivant  le  cas, 
par  une  loi,  par  un  décret  ou  par  une  déci- 
sion du  commandant  militaire,  quand  les 
causes  qui  l'ont  fait  déclarer  ont  cessé. 

—  légal  des  militaires.  Les  militaires 
ont  les  mêmes  droits  et  les  mêmes  charges 
que  les  autres  citO}'ens,  sauf  les  exceptions 
suivantes  : 

i"  Obligation  de  rester  dans  un  lieu  fixé 
et  de  ne  pouvoir  s'en  absenter,  même  pour 
24  heures,  sans  une  permission  de  l'autorité 
militaire  supérieure  ; 

2"  Obligation  de  l'obéissance  passive  ; 

3°  Interdiction  de  se  réunir,  même  pour 
un  repas  de  corps,  ou  de  fonder  un  cercle 
sans  l'autorisation  de  l'autorité  compétente  ; 

4°  Interdiction  de  contracter  mariage  sans 
autorisation  du  Ministre  et  de  ses  délégués  ; 

0°  Interdiction  de  se  livrer  à  aucun  com- 
merce ; 

6°  Interdiction  de  publier  cpioi  que  ce 
soit,  dans  les  journaux  ou  dans  les  livres, 
sans  autorisation  du  Ministre  : 

7°  Interdiction  de  toute  pétition  ou  de 
toute  démarche  collective  ; 

8°  Soumission  au  Code  do  justice  mili- 
taire ; 

9°  Interdiction  du  droit  de  vote,  sauf 
lorsqu'ils  sont  en  congé  (et  non  en  permis- 
sion), à  l'endroit  do  ieur  dernier  domicile  ; 


ÉTAT. 


276 


ETAT. 


10°  Suspension  du  droit  d'éligibilité  au 
Sénat,  à  la  Chambre  des  députés  et  aux  con- 
seils municipaux  pendant  toute  la  période 
d'activité  de  service. 

Les  privilèges  spéciaux  aux  militaires  sont 
les  suivants  : 

1°  Le  grade  des  officiers,  c'est-à-dire  leur 
état,  est  garanti  par  la  loi  ; 

2°  Les  militaires  à  l'armée  ou  en  mission 
sont  protégés  dans  leurs  biens  par  la  loi; 

3°  Ils  sont  dispensés  de  l'obligation  de  la 
tutelle  et  de  la  curatelle; 

4»  En  certains  cas,  le  lieu  de  leur  rési- 
dence peut  être  considéré  comme  leur  domi- 
cile légal; 

'6°  Ils  ont  droit  à  une  retraite; 

6°  Les  officiers  des  corps  de  troupe  et  de 
l'état-inajor  sont  affranchis  de  la  cote  per- 
sonnelle, et  même  de  la  cote  mobilière,  à 
condition  que  le  logement  qu'ils  occupent 
soit  en  rapport  avec  l'indemnité  de  logement 
attribuée  à  leur  grade. 

Les  officiers  sans  troupe,  ainsi  que  les 
employés  militaires  sont  astreints  à  payer 
tous  leurs  impôts,  au  môme  titre  que  les 
autres  citoyens. 

—  des  officiers.  La  loi  du  19  mai  1834 
pose  en  ]trincipe  que  le  grade  est  la  pro- 
{iriété  de  l'oflicier  et  ne  peut  être  perdu  que 
dans  certains  cas  définis,  savoir  :  1°  Démis- 
sion acceptée  parle  Chef  de  l'État;  2°  perte 
de  la  qualité  de  Français  prononcée  par  un 
jugement  ;  3°  condamnation  à  une  peine 
afflictive  ou  infamante  ;  4<»  condamnation 
à  une  peine  correctionnelle  pour  vol,  escro- 
querie, abus  de  confiance  ;  5°  destitution 
prononcée  par  jugement  d'un  conseil  de 
guerre;  6°  absence  illégale  de  son  corps 
après  3  mois,  pour  l'officier  en  activité,  et 
résidence  liors  de  France  sans  autorisation 
après  15  jours,  pour  l'officier  en  activité  ou 
en  non-activité. 

11  faut  toutefois  distinguer  entre  le  grade 
et  l'emploi  ;  le  premier  est  la  propriété  de 
l'officier,  le  second  dépend  de  la  volonté  du 
gouvernement. 

Les  positions  de  l'officier  sont  :  l'activité, 
la  disiwnibilité,  la  non-activité,  la  réforme, 
la  réserve,  la  retraite. 

L'officier  en  activité  est  seul  pourvu  d'un 
emploi;  celai  qui  se  trouve  dans  l'une  des 
autres  positions  est  sans  emploi,  soit  tem- 
porairement, soit  définitivement. 

11  convient  d'ajouter  que  la  réforme  ne 
peut  être  prononcée  que  par  le  Chef  de 
l'État,  après  l'avis  d'un  conseil  d'enquête, 
et  seulement  dans  le  cas  où  cet  avis  est 
défavorable  à  l'officier. 

—  major.  L'état-major  comprend  l'en- 
semble du  personnel  chargé  du  commande- 


ment supérieur  des  troupes  et  des  services 
de  l'armée. 

En  temps  de  paix  sa  mission  principale 
est  la  préparation  à  la  guerre  ;  en  temps  de 
guerre,  il  est  chargé  de  la  conduite  des  opé- 
rations militaires. 

En  temps  de  paix,  l'ensemble  des  états- 
majors  comprend  :  la  maison  militaire  du 
Président  de  la  République  et  V état-major 
jjarliciilier  dti  Ministre  de  la  ijuerre  ;  Vétat- 
major  de  l'armée  ;  les  états-majors  des  gou- 
vernements militaires  de  Paris  et  de  Lyon; 
les  états-majors  des  corps  d'armée,  des  divi- 
sio7is  et  des  brigades  d'infanterie  et  de  cava- 
lerie ;  les  états-majors  des  divisions  et  des 
subdivisions  territoriales  ;  les  états-majors  des 
gouvernements  de  places  fortes  ;  les  officiers 
mis  à  la  disposition  des  maréchaux  de  France, 
du  grand  cliancelier  de  la  Légion  d'honneur, 
des  généraux  membres  du  conseil  supérieur 
de  la  guerre,  inspecteurs  généraux  de  corps 
d'armée,  et  des  généraux  pourvus  d'emplois 
spéciaux  ;  les  missions  militaires  à  l'étranger  ; 
les  états-majors  des  commandements  de  l'ar- 
tillerie et  da  génie. 

Le  décret  du  3  janvier  1891  (B.  0.,  p.  67) 
indique  la  composition  et  les  attributions  de 
ces  divers  états-majors  en  temps  de  paix. 

L'ensemble  des  états-majors  à  constituer 
en  temps  de  guerre,  comprend  :  l'état-ma- 
jor  du  grand  quartier  général  des  armées; 
les  états-majors  généraux  des  armées,  les 
états-majors  des  corps  d'armée ,  des  divi- 
sions et  des  brigades  d'infanterie  ou  de  ca- 
valerie ;  les  états-majors  des  brigades  mixtes 
ou  autres  formations  temporaires  et  spé- 
ciales ;  les  états-majors  du  service  des  che- 
mins de  fer  et  des  étapes  ;  les  états-majors 
des  commandants  de  l'artillerie  et  du  génie 
des  armées,  des  corps  d'armée  et  des  forma- 
tions temporaires  et  spéciales,  telles  que  : 
ailes,  centres,  réserves,  corps  de  siège,  etc.  ; 
les  états-majors  des  gouvernements  de  places 
fortes. 

On  constituerait,  eu  outre,  à  l'intérieur, 
les  états-majors  suivants  :  les  états-majors 
de  commandement  de  région  ;  les  états- 
majors  des  commandements  de  dépôts  ;  les 
états-majors  des  commandements  de  l'artil- 
lerie et  du  génie  ;  les  états-majors  des  gou- 
vernements de  places  fortes. 

Ces  deux  dernières  catégories  d'états- 
majors  sont  constituées  dès  le  temps  de  paix. 

Le  décret  du  3  janvier  1891  (B.  ().. 
p.  79)  indique,  dans  son  titre  II,  la  com- 
position et  les  attributions  de  ces  divers 
états-majors  en  temps  de  guerre. 

—  général  de  l'armée.  Comprend  les 
maréchaux  de  France  et  les  officiers  géné- 
raux.   Us    se    divisent  en   deux    sections  : 


ÉTATS-UNIS. 

l"  Vactivité,  comptant  100  généraux  de  di- 
vision et  200  de  brigade,  plus  les  généraux 
de  division  qui  ont  commandé  en  chef  de- 
vant l'ennemi  ;  2<>  le  cadre  de  réserve,  com- 
prenant tous  les  généraux  cessant  de  faire 
[lartie  de  l'activité  et  qui  restent  indéfini- 
ment à  la  disposition  du  Ministre  en  cas  de 
mobilisation. 

—  (service  d').  Le  corps  spécial  d'état- 
major,  créé  par  l'ordonnance  du  6  mai  1818, 
et  modifié  par  diverses  ordonnances,  a  été 
supprimé  par  la  loi  du  20  mars  1880,  qui 
a  organisé  un  service  d'état-major.  Ce  ser- 
vice est  assuré  :  1°  par  un  personnel  d'offi- 
ciers de  toutes  armes,  munis  du  brevet 
d'état-major  et  placés  hors  cadre,  au  nombre 
de  640,  dont  30  colonels,  40  lieutenants- 
colonels,  170  chefs  d'escadrons  et  400  capi- 
taines ;  2°  par  un  personnel  d'archivistes  et 
de  secrétaires  des  bureaux  d' état-major. 

Les  officiers  du  service  d'état-major  sont 
les  agents  du  commandement  pour  les  rela- 
tions avec  les  corps  de  troupe  et  les  divers 
services. 

Pour  l'obtention  du  brevet  d'état-major, 
voir  Ecole  supérieure  de  (juerre. 

—  de  régiment,  de  bataillon.  Tous  les 
officiers  qui  ne  comptent  pas  à  l'effectif  des 
unités  combattantes,  font  partie  de  l'état- 
major  du  corps. 

Le  petit  état-major  comprend  les  sous- 
officiers,  caporaux  et  soldats  qui  n'ont  pas 
leur  place  dans  les  diverses  unités,  tels  que  : 
chefs  ouvriers,  vaguemestre,  caporaux,  clai- 
rons ou  tambours,  tambour-major,  musi- 
ciens, etc. 

—  particulier  de  l'artillerie.  Com- 
posé d'officiers  u'artillerie  (284)  de  tout 
jrrade,  chargés  d'un  service  spécial  en  dehors 
des  troupes  d'artillerie.  11  a  pour  auxiliaires 
et  sous  ses  ordres  514  gardes  d'artillerie, 
160  contrôleurs  d'armes,  177  ouvriers  d'état 
et  260  gardiens  de  batterie. 

—  particulier  du  génie.  Comprend 
486  officiers  de  tout  grade  faisant  partie  de 
l'arme  du  génie,  mais  chargés  d'un  service 
spécial  en  dehors  des  troupes  du  génie.  11  a 
jiour  auxiliaires,  et  sous  ses  ordres,  330  ad- 
joints du  génie,  6  ouvriers  d'état  et  292  por- 
tiers-consignes. 

—  de  la  flotte.  Com|u'end  les  officiers 
de  marine  des  différents  grades. 

ÉTAT  de  mutation.  Situation  indi- 
quant les  modifications  survenues  dans  l'ef- 
fectif, et  qui  ont  pour  objet  de  justifier  les 
augmentations  ou  ies  diminutions  de  solde, 
de  renseigner  sur  les  mouvements  survenus 
dans  les  ordres  ou  le  personnel,  de  signaler 
les  vacances  dans  les  grades,  etc. 

ÉTATS-UNIS  (leur  armée).  Tous  les 


277 


ÉTENDARD. 


hommes  doivent  être  recrutés  par  enrôle- 
ment volontaire.  Ils  doivent  être  bien  con- 
stitués, âgés  de  16  ans  au  moins,  de  33  ans 
au  plus,  enfin  avoir  une  taille  minimum  de 
3  pieds  3  pouces  (1™,60).  L'engagement  est 
de  5  ans  et  peut  être  renouvelé. 

L'effectif  légal  du  temps  de  paix  est  de 
30,000  hommes  au  maximum. 

L'armée  se  compose  de  :  25  régiments 
d'infanterie,  10  régiments  de  cavalerie,  5  ré- 
giments d'artillerie,  1  corps  du  génie,  1000 
scouts  (éclaireurs)  indiens. 

Un  régiment  d' infanterie  est  de  10  com- 
pagnies, comprenant  chacune  3  officiers, 
14  sous-officiers  ou  caporaux  et  46  soldats  ; 
ce  dernier  chiffre  peut  être  porté  à  100. 

Un  régiment  de  cavalerie  se  divise  en 
12  troops,  comptant  chacun  3  officiers, 
16  sous-officiers  ou  caporaux  et  44  cava- 
lie^s. 

Un  régiment  d'artillerie  est  de  12  batte- 
ries, dont  2  légères.  Une  batterie  comprend 
3  officiers.  14  ou  16  sous-officiers  et  capo- 
raux, 46  ou  49  canonniers. 

Le  corps  du  génie  comprend  3  compagnies 
et  un  état-major  particulier.  Chaque  com- 
pagnie a  10  sous-officiers,  10  caporaux  et 
128  sapeurs. 

L'armée  des  États-Unis  n'a  pas,  à  propre- 
ment parler,  de  réserves  ;  mais,  en  cas  de 
danger  national,  la  constitution  impose  l'o- 
bligation de  servir  à  tous  les  hommes  de  18 
à  43  ans.  On  peut  citer  cependant,  au 
nombre  des  forces  territoriales,  organisées 
dés  le  temps  de  paix,  les  milices  des  diffé- 
rents Etats,  milices  qui  sont  une  sorte  de 
garde  nationale.  L'effectif  pei^t  en  être  évalué 
à  107,000  hommes,  formant  106  troops  de 
cavalerie,  97  batteries  d'artillerie  et  1337 
compagnies  d'infanterie. 

L'armement  de  l'infanterie  consiste  en  un 
fusil  Springfield,  qui  est  une  arme  à  bloc  se 
relevant  autour  d'une  charnière  transversale 
antérieure  et  maintenu  fermé  à  l'arriére  par 
un  loquet  à  ressort  que  l'on  mameuvre  à 
l'aide  d'une  oreille  en  saillie  sur  la  droite  du 
bloc.  A  percussion  centrale,  le  percuteur  et 
son  ressort  étant  logés  dans  le  bloc.  Le  fusil 
neuf  est  du  calibre  de  ll'"™,,23. 

Des  études  très  complètes,  et  qui  ne  peu- 
vent tarder  d'aboutir,  ont  été  faites  pour 
changer  ce  fusil  d'un  modèle  très  ancien 
contre  une  arme  à  répétition. 

ÉTAU.  Sorte  de  presse  à  vis  en  fer.  Il 
doit  en  exister  un  pour  deux  feux,  et  deux 
pour  trois  feux  dans  les  ateliers  de  maré- 
chaux ferrants  des  corps  de  troupe. 

Ces  étaux  sont  fournis  et  remplacés  par 
le  service  du  g(Miie. 

ÉTENDARD.  Enseigne   de    guerre    qui 


ÉTENDRE. 


278 


ÉTOUPILLE. 


jemplace  le  drapeau  dans  la  cavalerie,  à  rai- 
son d'un  par  régiment. 

L'iitendard  est  porté  par  un  sous  lieute- 
nant, qui  prend  le  titre  de  porte-élendard, 
et  est  en  même  temps  chargé  des  détails  du 
casernement,  et  secrétaire  de  la  commission 
des  ordinaires. 

L'étendard  royal,  de  forme  carrée  et 
de  couleur  blanche,  était  porté  dans  les  ha- 
laiiles  devant  le  souverain,  au  moyen  âge. 
ÉTENDRE.  Donner  une  plus  grande 
extension  à  un  front,  à  une  ligne,  à  une  at- 
taque. Se  dit  dans  quelques  cas  pour  dé- 
ployer. 

ÉTHER.  Produit  chimique  liquide,  doué 
d'une  grande  fluidité  et  d'une  grande  vola- 
tilité, obtenu  par  l'action  des  acides  sur  l'al- 
cool. Le  plus  connu  est  l'éther  sulfurique, 
qui  a  la  propriété  de  dissoudre  les  huiles 
essentielles  et  les  matières  grasses. 

ETHNOGRAPHIE.  Science  qui  a  pour 
objet  l'étude  et  la  description  des  divers 
peuples. 

ETHNOLOGIE.  Science  qui  traite  des 
diverses  races  d'hommes. 

ÉTIA6E.  État  d'une  rivière  au  moment 
du  plus  irrand  abaissement  de  ses  eaux. 

ÉTIQUETTES.  Les  étiquettes  pour  les 
hommes,  pour  les  fusils,  pour  les  effets  de 
coiffure  et  de  grand  équipement,  de  même 
que  celles  qui  sont  nécessaires  pour  les  ma- 
gasins d'habillement  et  pour  les  selleries, 
sont  fournies  et  remplacées  au  compte  de  la 
masse  iV habillement  et  d'entretien  {\ .  Plan- 
chettes). 

ÉTOFFES.  Les  étoffes  nécsssaires  aux 
confections  et  aux  réparatious  des  effets 
d'habillement  et  de  coiffure  dans  les  corps  de 
troupe  sont  les  draps  et  les  toiles  à  dou- 
blures. Elles  sont  achetées  au  compte  de  la 
masse  dliahillement  et  d'entretkn. 

ÉTOILE.  Ornement  en  forme  d'étoile  qui 
sert  à  distinguer  les  officiers  généraux  :  le 
général  de  division  en  a  3,  le  général  de  bri- 
gade, 2. 

L'étoile  constitue  aussi  l'ornement  du  képi 
et  du  shako  des  troupes  d'administration. 

Un  ordre  de  C Etoile  a  été  créé  en  France,  en 
1561,  par  Jean  le  Bon,  à  l'imitation  de  celui 
de  la  Jarretière.  ^ 

L'ordre  de  VÉtoile  polaire,  suédois,  a  été 
réorganisé  en  1748. 

L'étoile  de  la  Légion  d'honneur  indiqua 
la  forme  de  cette  décoration,  qu'on  appelle  à 
tort  croix  puisqu'elle  a  5  branches. 

—  mobile.  Instrument  employé  pour 
vérifier  l'âme  des  bouches  à  feu.  Le  principe 
consiste  à  appliquer  contre  les  parois  de 
l'àme,  et  suivant   un   diamètre,  2   pointes 


convenablement  guidées,  dont  on  fait  varier 
l'ôcartemeut  à  l'aide  d'un  plan  incliné. 

—  d'artifices  (V.  Artiiices). 

ÉTOUPILLE.  Tube  contenant  une  prépa- 
ration destinée  a  enflammer  la  charge  des 
bouches  à  feu  (fig.  81). 

L'étoupille  fulminante  se  compose  de  : 
1»  un  grand  tube  extérieur,  en  cuivre  rouge 
embouti  •  2°  un  tube  intérieur,  ou  petit  tube, 

Fis.  SI. 


en  cuivre  rouge  embouti  ;  ce  tube  reçoit  la 
composition  fulminante,  formée  de  i/3  de 
chlorate  de  potasse  et  2/3  de  sulfure  d'anti- 
moine. La  composition  fulminante,  percée 
suivant  l'axe,  occupe  le  tiers  de  la  longueui 
du  petit  tube  ;  3°  un  rugueux,  en  fil  de 
ruivre  ronge  ;  ce  fil  est  passé  dans  le  trou  de 
la  composition  du  petit  tube  par  le  bout 
lilne,  i)uis  dans  une  rondelle  en  caoutchouc 
vulcanisé  destinée  à  faire  obturation,  et  le 
crochet  est  assujetti  sur  l'extrémité  du  petit 
tube  ;  il  est  passé  ensuite  par  le  côté  libre 
dans  le  grand  tube  et  dans  le  trou  du 
tampon,  et  poussé  à  fond  de  façon  que  la 
rondelle  de  caoutchouc  soit  légèrement  pressée 
entre  le  tampon  et  le  bout  chargé  du  petit 
tulie  •  le  fil  de  cuivre  est   alors  tordu  sui 


ÉTOUPILLON 


279 


ETUI. 


lui^môme,  en  réservant  une  boucle,  puis  re- 
plié sur  le  grand  tube. 

Le  ville  intérieur  est  rempli  de  poudre  de 
chasse  fine  tassée.  Le  poids  de  l'étoupille  est 
de  6  grammes  environ.  Les  étoupilles  sont 
exclusivement  fabriquées  par  l'Ecole  de  pyro- 
technie. 

L'étoupille  agit  en  tirant  \nvement  le  ru- 
gueux à  l'aide  d'une  ficelle  ;  le  rugueux  en- 
flamme alors,  par  l'effet  de  la  friction,  la 
poudre  fulminante,  qui  met  le  feu  à  la 
charge. 

ÉTOUPILLON.  Cordelette  ou  mèche  d'é- 
toupe  suiffée  qu'on  introduit  dans  la  lumière 
d'une  pièce  de  canon  chargée  pour  préserver 
la  charge  de  l'humidité. 

ÉTOUPIN.  Peloton  d'étoupe  servant  au- 
trefois à  bourrer  la  poudre  quand  on  cliar- 
geait  un  canon. 

ÉTOUTEAU.  Rivet  planté  sur  la  douille 
de  la  baïonnette  pour  borner  le  mouvement 
de  circulation  de  la  bague. 

ÉTRANGER.  Individu  qui  est  dun  autre 
pays  que  celui  où  il  se  trouve. 

Aucune  législation  en  Euiope  ne  traite  les 
étrangers  aussi  favorablement  que  la  légis- 
lation française  ;  aussi  les  voit-on  abonder 
dans  notre  pays 

Des  lois  récentes  ont  eu  pour  but  de  faci- 
liter la  naturalisation  des  étrangers  et  de 
prendre,  envers  ceux  qui  ne  se  font  pas  na- 
turaliser, des  mesures  commandées  par  notre 
propre  sécurité,  c'est-à-dire  la  déclaration  de 
résidence.  De  plus,  l'article  11  de  la  loi  du 
15  juillet  1889  sur  le  recrutement  prescrit 
de  porter  d'office,  sur  les  talUeaux  de  recense- 
ment, les  individus  nés  en  France  de  parents 
étrangers.  Ils  peuvent  réclamer  contre  leur 
inscription  lors  de  l'examen  des  tableaux  de 
recensement  et  lors  de  leur  îonvocation  au 
conseil  de  revisio  \.  S'ils  ne  réclament  pas, 
le  tirage  au  sort  éqidvaut  pour  eux  à  la  dé- 
claration prévue  par  l'article  9  du  Code 
civil,  c'est-à-dire  qu'ils  sont,  par  le  fait, 
naturalisés  Français.  Ces  différentes  mesures 
ont  produit  les  meilleurs  effets. 

ÉTRANGERS  (régiments).  La  France 
entretient,  pour  le  serviie  de  l'Algérie  et  des 
colonies,  2  régiments  étrangers  comprenant 
chacun  un  état-major,  un  petit  état-major, 
une  section  hors  rang,  4  bataillons  de  4  com- 
pagnies et  une  compagnie  de  dépôt.  Ces  ré- 
giments sont  encadrés  par  des  officiers  fran- 
çais :  mais  une  grande  partie  des  cadres 
inférieurs,  et  la  presque  totalité  des  soldats, 
■^ont  de  nationalité  étrangère. 

Les  régiments  se  recrutent  uniquement 
par  voie  d'engagements  volontaires  Ces  en- 
gagements peuvent  être  de  2,  3  ou  5  ans,  et 
sont   contractés    devant   un   sous-intendant 


militaire  sur  la  présentation  d'nu  certificat 
d'acceptation  délivré  par  un  commandant  de 
recrutement,  d'un  acte  de  naissance  ou  d'une 
pièce  équivalente  et  d'un  certificat  de  bonnes 
vie  et  rari'urs.  S'il  s'agit  de  déserteurs  étran- 
gers, incapables  de  produire  ces  deux  der- 
nières pièces,  il  peut  être  passé  outre  sur  la 
décision  du  général  commandant  le  corps 
d'armée.  Il  convient  d'ajouter  que  parmi  ces 
étrangers  se  trouve  un  bon  nombre  d'Alsa- 
ciens-Lnrrains  annexés,  qui  forment  les  meil- 
leurs éléments  d>-s  cadres  de  ces  troupes. 

De  grandes  facilités  sont  accordées  aux 
.soldats  des  régiments  étrangers  pour  se  faire 
naturaliser  Français,  et  un  grand  nombre 
d'entre  eux  en  profitent. 

ÉTRANGLEMENT.  Rétrécissementbrus- 
que  d'un  passage,  d'un  col,  d'un  défilé,  d'un 
cours  d'eau. 

ÉTRÉSILLON.  Pièces  de  bois  que  Ton 
intercale  de  force  entre  deux  murs  menaçant 
ruine  ou  entre  deux  parois  de  tranchée. 

ÉTRIER.  Sorte  d'anneau  de  fer  ou  d'autre 
métal  retenu  à  la  selle  par  les  étrivières  et 
qui  sert  d'appui  au  pied  du  cavalier  pour 
monter  ou  descendre  de  cheval  ou  pendant 
la  course.  On  y  distingue  :  l'œil,  destiné  au 
passage  de  l'étrivière  ;  le  corps,  qui  relie 
l'œil  à  la  planclip  sur  laquelle  repose  le 
pied  ;  celle-ci,  de  forme  ovale,  peut  être 
pleine  ou  vide. 

L'étrier  ne  paraît  guère  avoir  été  employé 
avant  le  V  siècle.  La  forme  en  est  des  plus 
variées,  mais  nous  ne  nous  en  occuperons 
pas  ici. 

—  d'arbrier.  Anneau  de  fer  à  peu  près 
carré  qui  garnissait  l'extrémité  antérieure  de 
l'arbrier  de  l'arbalète  et  dans  lequel  on  met- 
tait le  pied  pour  bander  la  corde  de  l'arc. 
L'étrier  servait  aussi  à  suspendre  l'arbalète 
à  une  boucle  qui  tenait  à  la  bandoulière. 

ÉTRILLE.  Instrmnent  de  fer  avec  lecpiel 
on  enlève  les  ordures  qui  se  sont  attachées 
aux  poils  des  chevaux  et  des  mulets.  Ces 
objets  sont  achetés  au  compte  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien. 

ÉTRIVIÈRE.  Courroie  qui  supporte  les 
ètriers  et  permet  de  les  disposer  à  la  hauteur 
convenable. 

ÉTUI.  Sorte  de  boîte  ou  de  récipient  qui 
sert  à  porter,  à  mettre  ou  à  consei-ver 
quelque  chose. 

—  de  cartouches.  On  en  distingue  de 
deux  espèces  :  l'étui  combustible,  qui 
brûle  et  disparait  par  le  tir,  en  même  temp.s 
que  la  cartouche,  et  l'étui  métallique  qui 
reste  dans  l'àme  après  le  départ  du  coup. 
L'étui  combustible  était  celui  de  la  cartouche 
de  notre  ancien  fusil  modèle  181)6;  il  pré- 
sentait l'inconvénient  de  se  déformer,  de  ne 


ETUVE. 


280 


ÉVALUATION. 


donner  qu'une  obturation  incomplète,  de  ne 
pas  résister  suffisamment  à  l'immidité  et 
d'occasionner  de  nombreux  ratés.  L'étui 
métallique  a,  au  contraire,  l'avantage 
d'être  parfaitement  calibré,  de  ne  pas  se  dé- 
former, de  résister  à  Hinmidité,  et  de  n'oc- 
casionner que  peu  ou  point  de  ratés.  Il  a  été 
adopté  par  toutes  les  nations  européennes,  y 
compris  la  France,  pour  ses  cartoucbes  des 
fusils  modèles  1874  et  1886,  et  pour  ses 
cartouches  de  revolver. 

Après  chaque  tir,  les  étuis  métalliques 
doivent  être  recueillis,  lavés  et  désamorcés. 

La  fabrication  des  étuis  métalliques  s'o- 
père de  la  manière  suivante  :  on  les  découpe 
dans  des  bandes  de  laiton,  nommées  flans, 
que  l'on  transforme  en  calots  par  deux  em- 
boutissages successifs.  Une  série  d'opérations 
donne  à  l'étui  sa  forme  définitive.  Ces  opé- 
rations fatiguant  le  métal  et  lui  ôtant  une 
partie  de  son  élasticité,  chacune  d'elles  est 
suivie  d'un  recuit  de  l'étui,  d'un  décapage, 
d'un  lavage  et  quelquefois  d'un  graissage 
pour  le  remettre  eu  état. 

—  d'outil.  Les  divers  outils  portatifs  de 
l'infanterie  et  du  génie  sont  enveloppés  dans 
des  étuis  en  cuir  qui  ont  pour  objet  d'en 
permettre  la  conservation  et  le  port.  Ces 
étuis  sont  fournis  gratuitement  par  le  ser- 
vice du  génie,  mais  l'entretien  et  le  rempla- 
cement ont  lieu  au  compte  de  la  masse  d'ha- 
billement  et  d'entretien . 

—  de  drapeau  et  d'étendard.  Les 
drapeaux  et  étendards  des  corps  de  troupe 
sont  placés  en  temps  ordinaire,  ainsi  qu'en 
route,  dans  des  étuis  en  coutil,  avec  coiffe 
en  cuir. 

Les  frais  d'entretien  et  de  remplacement 
de  ces  étuis  sont  supportés  par  le  budget  de 
l'artillerie. 

—  d'instruments  de  musique.  Les 
instruments  de  nuisique  les  plus  fragiles 
doivent  être  placés  dans  des  étuis  en  basane. 
Ces  étuis  sont  achetés  et  remplacés  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

—  de  revolver.  Les  revolvers  sont 
jiorléi  dans  des  étuis  en  cuir  fauve,  pour  la 
troupe,  et  en  cuir  noirci  pour  les  officiers. 
Les  étuis  de  la  troupe  sont  achetés ,  entre- 
tenus et  remplacés  au  compte  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien. 

ÉTUVE.  Local  où  l'on  donne  des  bains 
de  vapeur  ou  d'air  cliaud. 

Par  extension,  se  dit  des  locaux  où  l'on 
donne  des  bains  chauds  aux  soldats. 

ÉVACUATION.  Sortie  d'un  malade  d'un 
hôpital,  d'une  ambulance,  pour  être  dirigé 
sur  un  autre  établissement  hospitalier. 

En  temps  de  paix,  les  évacuations  peu- 
vent être  individuelles  ou  collectives.  Elles 


ont  lieu   sur   la  proposition  des  médecins 
chefs,  et  sur  l'autorisation  du  général  eu 
chef,  si  elles  se  font  sur  des   hôpitaux  du 
même  corps  d'armée,  ou  du  Ministre,  si  elles 
se  font  sur  une  place  d'un  corps  d'année. 

Les  formalités  à  observer,  de  même  que 
les  soins  à  prendre  pour  l'alimentation  en 
route,  et  la  réception  à  l'arrivée,  sont  indi- 
qués dans  les  articles  297  à  318  du  règle- 
ment du  23  novembre  1889,  sur  le  service 
de  santé. 

En  temps  de  guerre,  on  évacue  sur  l'inté- 
rieur du  pays  tous  les  malades  ou  blessés 
qui  sont  transportables. 

Les  évacuations  ont  lieu  par  les  routes  de 
terre,  par  les  voies  navigables  et  par  les 
voies  ferrées. 

—  par  les  routes  de  terre.  Les  con- 
vois d'évacuation  sont  composés  au  moyen 
de  voitures  spécialement  aménagées,  prove- 
nant de  la  réquisition  ou  prêtées  par  les 
divers  services  de  l'armée,  de  voitures  de  la 
Société  française  de  secours,  ou,  exception- 
nellement, de  voitures  d'ambulance. 

L'alimentation,  en  route,  est  assurée  par 
les  infirmeries  de  gare  et  de  gîtes  d'étapes. 

—  par  les  voies  navigables.  Toutes 
les  fois  qu'elle  le  peut,  la  direction  des  étapes 
organise  des  convois  par  eau,  pour  le  trans- 
port des  malades  et  blessés  grièvement  at- 
teints. On  réquisitionne  et  on  ménage  à  cet 
effet  :  sur  mer,  les  transports  de  l'Etat  ou 
des  grandes  compagnies  ;  sur  les  fleuves,  les 
bateaux  à  vapeur  ou  les  remorqueurs  à 
touage  ;  sur  les  canaux  et  rivières  navi- 
gables, les  bateaux  plats  à  halage. 

Le  service  est  fait  comme  dans  les  hôpitaux 
de  campaipie. 

—  par  les  voies  ferrées  C'est  le 
mode  d'évacuation  qui  sera  le  plus  généra- 
lement employé  en  campagne. 

Les  régions  désignées  pour  recevoir  les 
malades  et  blessés  provenant  de  chacune 
des  armées,  sont  arrêtées  à  l'avance  par  le 
Ministre.  D'après  cette  base,  le  directeur 
général  des  chemins  de  fer  et  des  étapes 
règle  l'ensemble  des  mouvements  du  service 
des  évacuations  par  voie  ferrée. 

Les  mesures  d'exécution  sont  concertées, 
pour  chaque  armée,  entre  le  directeur  de 
santé  de  l'armée,  le  directeur  des  étapes  et 
la  commission  de  ligne  ou  de  chemin  de  fer 
de  campagne  intéressée.  Chaque  train  d'éva- 
cuation est  accompagné  par  un  personnel 
comprenant  en  moyenne  :  3  médecins, 
1  comptable  et  39  infirmiers. 

ÉVALUATION  des  distances.  En  de- 
hors des  conditions  indiquées  jiour  V appré- 
ciation des  distances,  on  peut  évaluer  ces 
dernières  d'après  la  vitesse  du  son,  sachant 


EVASEMENT.  28< 

que  le  son  parcourt  1  kilomètre  en  3  se- 
condes; les  montres  font  entendre  15  batte- 
ments pour  i  kilomètre. 

EVASEMENT.  Ouverture  extérieure 
d'une  embrasure.  Amincissement  des  bords 
d'une  bouche  à  feu,  causé  par  un  long  usage. 

ÉVASION.  Les  auteurs  ou  complices 
d'évasion  de  prisonniers  de  guerre  ou  déte- 
nus, sont,  en  cas  de  négligence,  punis  d'un 
emprisonnement  de  6  jours  à  5  ans,  et,  en 
cas  de  connivence,  de  o  à  10  ans  de  réclu- 
sion, de  5  à  20  ans  de  travaux  forcés  et 
même  des  travaux  forcés  à  perpétuité 
(art.  216). 

ËVEIL  (donner  1').  Donner  l'alerte. 

ÉVÉNEMENT.  Fait,  accident  survenu 
en  dehors  des  circonstances  normales  et  pou- 
vant occasionner  des  pertes  ou  des  dégrada- 
tions. Les  règlements  prescrivent  de  rendre 
compte  de  tous  les  événements  pouvant  avoir 
un  intérêt  au  point  de  vue  militaire. 

—  de  force  majeure.  L'événement  de 
force  majeure  doit  toujours  être  constaté  par 
un  procès-verbal  du  sous-intendant  militaire 
ou  de  son  suppléant. 

Sont  considérés  comme  événements  de 
force  majeure  : 

Les  vols  à  main  armée,  à  force  ouverte 
ou  avec  effraetion  ; 

Les  vols  par  disparition  de  détenteurs  de 
matériel  ; 

La  prise  ou  la  destruction  par  l'ennemi, 
la  destruction  ou  l'abandon  forcé  à  son  ap- 
proche ; 

L'incendie,  les  inondations,  les  submer- 
sions, les  écroulements  de  bâtiment ,  les 
événements  de  route  par  terre  et  par  eau, 
les  épizooties  constatées  ; 

La  chute  d'un  cavalier,  la  chute  ou  la 
fuite  d'un  cheval  dans  le  service  ; 

La  destruction  des  effets  par  les  animaux 
rongeurs  ; 

La  détérioration  des  effets  par  la  morsure 
des  chevaux  ; 

La  rupiure  d'un  effet  de  harnachement, 
sous  l'effort  de  traction  d'un  cheval. 

ÉVENT.  Petits  trous  percés  dans  les 
fusées  de  guerre  pour  permettre  le  dégagement 
des  gaz  (V.  Fusées).  Ils  servent  aussi  à  fa- 
l'iliter  le  réglage  du  tir. 

Défaut  de  fabiication  d'un  canon  de  fusil 
ou  d'une  pièce  d'artillerie,  qui  se  manifeste 
par  une  fente  ou  une  ouverture  plus  ou 
moins  sensible  et  apparente  à  r(jeil  après 
l'épreuve.  C'est  une  cause  de  rebut  pour  la 
pièce. 

ÉVENTER.  Découvrir  une  chose  cachée. 
Eventer  une  niine.  signilie  découvrir  l'en- 
droit où  existe  le  fourneau  de  mine  et  en 
''mpêcher  l'effet. 


EXAMEN. 


ÉVENTUEL.  Cet  adjectif,  qui  signifie 
parer  à  une  éventualité ,  s'applique  aux 
mots  militaires  suivants  :  conseil  d'adminis- 
tration, dépense,  grade,  ■prestation,  retenue, 
situation,  etc. 

ÉVÊQUE.  Les  évêques  ont  concouru 
avec  les  leudes  à  la  confection  de  la  loi  mi- 
litaire, et  quantité  d'entre  eux  ont  été  guer- 
riers et  chevaliers.  Actuellement,  les  évêques 
n'ont  plus  droit  à  aucun  honneur  militaire. 

ÉVITER.  On  évite  le  combat,  une  attaque, 
en  déplaçant  la  ligne  attaquée  de  manière 
qu'elle  ne  fasse  plus  front  directement  à 
l'attaque. 

ÉVOCATES.  Milices  qu'on  levait  préci- 
pitamment dans  l'antiquité. 

EVOCATI.  Vétérans  de  l'armée  romaine 
qui  s'enrôlaient  de  nouveau  comme  volon- 
taires après  avoir  accompli  leur  temps  de 
service. 

ÉVOLUER.  Exécuter  des  évolutions,  des 
manœuvres  de  bataillon  au  moins.  Faire 
application  à  un  certain  nombre  d'unités, 
des  principes  et  des  mouvements  qui  ont  été 
enseignés  en  détail. 

ÉVOLUTION.  Manœuvres  d'ensemble 
que  l'on  fait  exécuter  à  un  ou  plusieurs  ré- 
giments, et,  autant  que  possible,  aux  diverses 
armes,  pour  leur  donner  une  idée  aussi 
exacte  que  possible  des  manœuvres  et  des 
mouvements  qu'elles  auraient  à  exécuter  en 
campagne.  Les  grandes  manœuvres  consti- 
tuent la  meilleure  école  à  ce  point  de  vue. 

Mouvements  réguliers,  exécutés  par  plu- 
sieurs bataillons  pour  passer  d'une  formation 
à  une  autre. 

Se  dit  également  du  mouvement  que  fait 
un  navire  ou  une  flotte  pour  prendre  une 
nouvelle  disposition. 

EXAMEN  Épreuve  orale,  interrogation 
que  l'on  fait  subir  pour  constater  l'aptitude 
et  le  savoir  des  candidats  aux  divers  grades, 
ou  aux  écoles  militaires. 

Des  examens  complets,  passés  à  la  tin  des 
études,  dans  les  diverses  écoles,  servent  à 
constater  le  degré  d'instruction  et  à  déter- 
miner le  rang  de  sortie  des  élèves. 

Jusqu'au  grade  de  capitaine  inclus,  les 
candidats  au  choix  au  grade  supérieur,  doi- 
vent subir  un  examen  écrit  et  un  examen 
oral  pour  obtenir  le  certificat  d'aptitude  ad- 
ministratire  et  le  certificat  d'aptitude  profes- 
sionnelle. Pour  ce  dernier,  la  note  assez  bien 
ne  dispense  pas  de  recommencer  l'année  sui- 
vante. 

—  des  denrées.  Les  denrées  présentées 
en  distribution  sont  examinées  par  le  capi- 
taine ou  l'officier  de  distribution.  Il  s'assure 
qu'elles  possèdent  les  qualités  requises  ;  il 
en  vérifie  le  poids  ou  la  mesure,  suivant  le 


EXAMINATEURS. 


282 


EXCUSE. 


cas  ;  îles  excédents  de  poitls  profitent  à  la 
partie  prenante  ;  en  cas  de  différence  en 
moins,  le  poids  est  complété  par  l'addition 
des  quantités  nécessaires.  11  inscrit  le  ré- 
sultat de  cet  examen  sur  le  registre  des  dis- 
tributions. Dans  le  cas  où  les  denrées  ne  lui 
paraissent  pas  acceptables,  il  arrête  la  dis- 
tribution et  rend  compte  immédiatement  au 
major,  qui  informe  aussitôt  le  commandant 
d'armes  ainsi  que  le  chef  de  corps  et  avise 
le  sous-iuten'iant  militaire.  Le  commandant 
d'armes  convoque  le  plus  tôt  possible  la  com- 
mission, qui  se  réunit  et  prend  une  décision, 
conformément  aux  dispositions  des  articles 
383  et  384  du  Règlement  du  28  décembre 
1883  sur  le  serrice  iulérieur  des  troupes. 

EXAMINATEURS.  Officiers  chargés  de 
procéder  aux  examens  oraux  des  candidats 
ayant  le  grade  de  sous-officier  et  proposés 
pour  les  écoles  militaires  d'officiers  ou  pour 
le  grade  d'adjoint  du  génie,  de  garde  d'artil- 
lerie, etc.,  ou  d'examiner  les  élèves  des  di- 
verses écoles  militaires  à  la  fin  des  cours. 

EXARQUE.  Celui  qui  commandait  en 
Italie  pour  le  compte  des  empereurs  d'O- 
rient. 

EXCAVATION.  Pli  de  terrain  naturel 
assez  ijrofoud  ;  trou  pratiqué  dans  la  terre 
dans  un  bul  militaire,  par  exemple  les  tran- 
chées, les  fourneaux  de  mine,  etc. 

EXCÉDENT.  Qui  dépasse  en  nombre,  en 
poids,  en  valeur  ou  en  dimensions. 

—  de  bagages.  Les  détachements  voya- 
geant en  chemin  de  fer  ont  dioit  à  30  kilogr. 
de  bagages  par  homme,  en  sus  des  bagages 
de  main,  c'est-à-dire  du  fusil  et  du  sac  que 
les  hommes  portent  avec  eux  et  qu'ils  pla- 
cent dans  leurs  wagons  respectifs.  L'excédent 
de  bagages  seul  est  taxé  ;  le  poids  de  cet 
excédent  doit  être  arrêté  en  toutes  lettres, 
sur  le  bon  de  chemin  de  fer,  par  le  sous-in- 
tendant  militaire. 

En  principe,  les  corps  ou  détachements  ne 
doivent  pas  avoir  d'excédents  de  bagages, 
sauf  dans  le  cas  où  ils  voyagent  avec  leurs 
magasins. 

—  de  masse.  Les  excédents  des  diffé- 
rentes masses  des  corps  de  troupe  restent 
acquis  à  ces  corps  ;  toutefois,  le  Ministre 
peut  prescrire  le  versement  d'une  certaine 
partie  de  l'excédent  de  la  masse  du  harna- 
chement et  ferrage  par  les  corps  où  celte 
masse  est  prospère,  à  d'autres  corps  où  elle 
est  dans  une  mauvaise  situation.  La  même 
mesure  peut  être  prise  en  ce  qui  concerne 
l'excédent  de  la  masse  d'entretien  et  de  re- 
monte de  la  gendarmerie. 

L'excédent  du  complet  réglementaire  de 
la  masse  individuelle  des  gendarmes,  des 
spahis  et  des  hommes  de  lioupe  de  la  marine 


leur  est  payé  trimestriellement,  après  l'ar- 
rêté de  cette  masse. 

—  en  magasin.  Les  excédents  en  ma- 
gasins, constatés  par  les  fonctionnaires  du 
contrôle  ou  de  l'intendance,  sont  pris  en 
charge  au  moyen  de  procès-verbaux  établis 
par  ces  derniers  et  relatant  les  explications 
des  gestionnaires  intéressés.  Ces  procès- ver- 
baux sont  établis  en  simple  expédition  ;  il 
en  est  délivré  des  extraits  ou  des  co^iies. 

EXCELLENCE.  Qualification  honorifique 
que  l'on  donnait  autrefois  aux  ambassa- 
deurs, aux  ministres,  aux  présidents  du 
Sénat,  de  la  Chambre  des  députés  et  du 
Conseil  d'État,  aux  cardinaux,  etc. 

Cette  qualification  n'est  plus  usitée  actuel- 
lement en  France,  mais  on  en  fait  toujours 
usage  envers  les  hauts  dignitaires  étrangers. 

EXCEPTION.  Ce  qui  n'est  pas  soumis  à 
la  règle  générale. 

En  terme  de  droit,  se  dit  de  toute  déroga- 
tion légale  au  droit  commun. 

EXCÈS.  Ce  qui  dépasse  les  limites  de  la 
température,  ou  la  juste  mesure  en  toute 
chose. 

Violences,  outrages. 

Il  est  recommandé  de  s'opposer  de  la  ma- 
nière la  plus  formelle  aux  excès  des  soldats 
en  pays  enn(mii. 

EXCLUSION  du  service.  D'après  l'ar- 
ticle 4  de  la  loi  du  15  juillet  1889  sur  le 
recrutement  de  l'armée,  sont  exclus  de  l'ar- 
mée, mais  mis,  soit  pour  leur  temps  de 
service  actif,  soit  pour  le  cas  de  mobilisation, 
à  la  disposition  du  Ministre  de  la  marine  : 

1°  Les  individus  qui  ont  été  condamnés  à. 
une  peine  affliclive  et  infamante,  ou  à  une 
peine  infamante  dans  le  cas  prévu  par  l'ar- 
ticle 177  du  Code  pénal; 

2°  Ceux  qui,  ayant  été  condamnés  à  une 
peine  correctionnelle  d'emprisonnement  de 
deux  ans  et  au-dessus  ont  été,  en  outre, 
frappés  de  l'interdiction  de  tout  ou  partie  de 
l'exercice  des  droits  civiques,  civils  et  de 
famille  ; 

3°   Les  lelégués  collectifs. 

EXCORIATION.  Écorchure  ou  plaie  lé- 
gère généralement  produite  par  la  chaussure. 
Il  importe  d'y  remédier  immédiatement,  eu 
temps  de  guerre,  pour  conserver  les  hommes 
disponibles. 

EXCULTATEUR.  Soldat  de  l'armée  ro- 
maine armé,  à  la  légère  et  servant  d'éclai- 
reur. 

EXCURSION.  Irruption  rapide  de  troupes 
légères  ou  de  partisans  sur  un  point  et  dans 
un  but  déterminés. 

EXCUSE.  Raison  qu'on  allègue  pour  se 
disculper  ou  pour  disculper  un  autre.  Cii'- 
constance  qui  diminue  la  gravité  d'un  crime. 


EXÉCyTER. 

Faire  des  ex.ouseà  à  quoiqu'un,  c'est  lui  té- 
moigner le  regret  qu'on  a  de  l'avoir  offensé 
volontairement  ou  involontaii'ement. 

EXÉCUTER.  Efifectuer  une  opération  de 
guern'.  un  tir. 

Exécuter  un  coupable,  c'est  le  fusiller. 

Exécuter  militairement  un  pays,  une 
localité,  etc.,  c'est  les  châtier,  leur  faire  subir 
certaines  rigueurs  en  les  frappant  d'une  ma- 
nière rapide  et  sommaire. 

EXÉCUTION.  Tout  ce  qui  concerne  l'exé- 
cution des  jugements  des  conseils  de  guerre, 
les  exécutions  à  mort,  est  indiqué  dans  les 
articles  129,  130  et  131  du  Règlement  sur 
le  service  des  places  de  guerre. 

Le  major  de  la  garnison  indique  le  lieu  et 
l'heure  de  l'exécution,  ainsi  que  le  nombre 
d'hommes  armés  qui  doivent  s'y  trouver.  11 
prend  toutes  les  mesures  propres  à  assurer  le 
maintien  de  l'ordre. 

Une  exécution  à  la  peine  capitale  a  lieu 
en  présence  des  troupes  de  la  garnison  en 
armes,  le  corps  auquel  appartient  le  con- 
damné tenant  la  droite. 

Le  peloton  d'exécution  est  composé  d'un 
adjudant,  de  4  sergents,  4  caporaux  et  4  sol- 
dats les  plus  anciens  du  corps;  il  est  com- 
mandé en  outre  un  5*'  soldat  et  un  o"  ser- 
gent. Les  armes  sont  cbargées  avant  l'arrivée 
du  condamné.  Celui-ci  est  amené  sur  le  ter- 
rain par  un  détachement  de  50  hommes  ;  il 
n'est  pas  porteur  de  ses  insignes.  Lorsqu'il 
arrive  devant  les  troupes,  elles  portent  les 
armes,  les  tambours  ou  les  clairons  battent 
ou  sonnent  aux  champs  Le  condamné  est 
placé  au  lieu  de  l'exécution.  Pendant  la  lec- 
ture de  l'extrait  du  jugement  par  le  greffier, 
le  o®  soldat  lui  bande  les  yeux  et  on  le  fait 
mettre  à  genuu.  Le  piquet,  sur  deux  rangs, 
s'approche  à  6  mètres  du  condamné  et 
celui-ci,  étant  laissé  seul,  l'adjudant,  placé 
en  avant  et  à  droite  du  piquet,  lève  son 
épée.  A  ce  signal,  les  12  hommes  mettent  en 
joue  et  tirent  au  commandement  de  Feu  !  de 
l'adjudant.  Le  S*'  sous-officier  donne  ensuite 
le  cuup  de  grâce.  L'exécution  terminée,  les 
troupes  défilent  devant  le  mort  et  sont  re- 
conduites dans  leurs  quartiers. 

Si  le  jugement  porte  condamnation  aux 
travaux  forcés,  à  la  déportation,  à  la  déten- 
tion, à  la  réclusion,  au  bannissement  ou  aux 
travaux  publics,  l'exécution  a  lieu  devant 
un  détachement  de  chacun  des  corps  de  la 
garnison  et  devant  les  recrues  ayant  moins 
de  3  mois  de  service.  Le  corps  auquel  appar- 
tient le  condamné  s'y  trouve  en  entier  et 
occupe  la  droite. 

—  des  brèches.  Les  batteries  chargées 
de  l'exécution  des   brèches  peuvent  obtenir 


283  EXÉCUTION. 

ce  résultat  soit  par  le  lir  direct,  soit  par  le 
tir  plongeant. 

Le  tii'  direct  est  en  pareil  cas  plus  précis 
et  plus  puissant  que  le  tir  plongeant  ;  le 
procédé  le  plus  expéditif  consiste  alors  à 
couper  le  mur  d'escarpe,  à  abattre  par  une 
tranchée  horizontale  d'abord,  puis  par  deux 
tranchées  verticales  partant  des  extrémités 
de  la  première. 

ilais  l'emploi  du  tir  direct  aux  grandes 
distances  n'est  possible  que  loi'sque  l'escarpe 
est  suffisamment  découverte,  ce  qui  est  rare- 
ment le  cas.  11  faudra  donc,  en  général,  avoir 
recours  au  tir  plongeant. 

11  peut  arriver  d'ailleurs  que  l'artillerie 
soit  impuissante  à  ouvrir  la  brèche,  et  alors 
il  faut  employer  la  mine.  Pour  cela,  l'assié- 
geant doit  être  déjà  établi  dans  le  fossé  et  il 
commence  son  travail  par  Vattacliement  du 
mineur.  Dès  que  la  maçonnerie  est  tra- 
versée, on  dirige  des  rameaux  à  droite  et  à 
gauche  dans  les  terres  derrière  les  murailles; 
on  leur  donne  6  à  7  mètres  de  longueur  de 
chaque  côté,  sur  chacun  desquels  on  dispose 
3  fourneaux  séparés  ;  l'explosion  simultanée 
de  ces  6  fourneaux,  légèrement  surchargés, 
donne  une  brèche  de  20  mètres  environ.  Cette 
méthode,  très  longue  et  très  dangereuse,  ne 
peut  guère  être  employée  que  dans  des  cir- 
constances exceptionnelles. 

—  des  marches  (V.  Marches). 

—  des  ordres.  Au  point  de  vue  de  la 
discipline,  l'exécution  des  ordres  doit  se 
faire  littéralement  et  sans  murmure  ;  l'auto- 
rité qui  les  donne  en  est  responsable  et  la 
réclamation  n'est  permise  à  l'inférieur  que 
lorsqu'il  a  obéi. 

—  des  réparations  (Y.  réparations). 

—  des  réquisitions.  La  loi  du  3  juillet 
1877  spécifie  que  l'ordre  de  réquisition  doit 
être  remis  au  maire  de  la  commune,  ou  à 
l'autorité  civile  équivalente  en  pays  étran- 
ger. 

Toutefois,  cet  ordre  peut  être  donné  di- 
rectement aux  habitants  lorsque,  au  mo- 
ment de  l'arrivée  de  la  troupe,  il  n'y  a  pas 
de  municipalité  en  fonction,  ou  lorsqu'il 
s'agit  d'une  réquisition  urgente,  exercée 
dans  un  hameau  éloigné. 

L'ordre  de  réquisition  est  extrait  d'un 
cahier  à  souche  spécial  ;  il  doit  mentionner 
clairement  le  corps  ou  le  détachement  re- 
quérant, la  quantité  et  la  nature  des  den- 
rées, matières,  objets,  animaux  ou  moyens 
de  transport  réquisitionnés,  la  date,  l'heure 
et  le  lieu  de  livraison  ;  enfin,  il  doit  être 
signé  de  l'officier  qui  requiert. 

Le  maire  fait  la  répartition  de  la  réqui- 
sition entre  les  habitants  de  sa  commune. 
Il  doit  être  assisté  (sauf  dans  le  cas  de  force 


EXEMPT. 

majeure  ou  d'extrême  urgence)  par  deux 
membres  du  conseil  municipal,  pris  dans 
l'ordre  du  tableau,  et  par  deux  des  habi- 
tants les  plus  imposés  de  la  coimnune. 

Quel  que  soit,  d'ailleurs,  le  nombre  de 
personnes  qui  répondent  à  cette  convocation, 
le  maire  procède  avec  elles,  et  même  seul, 
au  besoin,  à  la  répartition  des  réquisitions. 
Ses  décisions  sont  exécutoires  sans  appel. 

La  répartition  est  faite  par  l'autorité  mi- 
litaire dans  deux  cas  :  1°  lorsqu'elle  remet 
la  réquisition  directement  à  l'habitant  ; 
2"  lorsque,  par  suite  du  mauvais  vouloir  ou 
de  la  négligence  du  maire,  les  prestations 
lequises  ne  sont  pas  fournies  dans  les  délais 
prescrits. 

Dés  que  les  habitants  ont  reçu  communi- 
cation des  denrées  ou  objets  qu'ils  doivent 
fournir,  ils  doivent  les  apporter  au  lieu  fixé. 
Le  maire  en  prend  livraison,  les  inscrit  sur 
un  registre  ad  hoc,  et  on  donne  reçu  à  chaque 
habitant. 

A  l'heure  indiquée,  l'autorité  militaire 
vient  enlever  les  denrées  ou  objets  réquisi- 
tionnés, et  en  donne  au  maire  un  reçu  col- 
lectif, extrait  d'un  carnet  à  souche  spécial. 

Dans  le  but  de  ne  pas  rendre  la  réquisition 
trop  draconienne,  la  loi  fixe  d'une  manière 
précise  les  prestations  que  l'on  pourrait  re- 
quérir, savoir  :  1"  les  vivres  nécessaires  ;i 
l'alimentation  des  familles,  pendant  une 
durée  de  trois  jours  ;  t°  les  denrées  alimen- 
taires de  toute  sorte,  qui  se  trouvent  dans 
un  établissement  agricole,  industriel  ou 
autre,  et  qui  ne  dépassent  pas  la  consom- 
mation de  l'établissement  pendant  huit  jours; 
3"  les  fourrages  d'un  cultivateur,  néces- 
saires pour  la  nourriture  de  ses  bestiaux 
pendant  15  jours. 

L'exécution  des  réquisitions  de  chevaux  et 
de  voitures  attelées,  au  moment  de  la  mobi- 
lisation, a  lieu  d'une  manière  spéciale,  qui 
sera  indiquée  au  mot  réquisitions. 

—  des  terrassements.  Dans  la  forti- 
fication passagère,  la  fouille  du  déblai  s'exé- 
cute par  couches  horizontales  de  0™,50,  en 
taillant  les  talus  d'escarpe  et  de  contrescarpe 
en  gradins,  de  manière  à  ménager  le  plan 
du  talus  lui-même,  qui  est  dressé  en  recou- 
pant les  gradins. 

Le  remblai  s'exécute  de  la  même  manière, 
par  couches  horizontales  qu'on  dame  au  fur 
et  à  mesure,  en  ayant  soin  de  disposer  les 
mottes  de  gazon  ou  les  gros  blocs  de  terre 
vers  les  talus,  afin  de  leur  donner  plus  de 
consistance. 

EXEMPT.  Grade  qui  existait  avant  1789 
dans  la  connétablie,  la  prévôté,  la  maré- 
chaussée et  les  gardes  du  corps.  Dans  la 
connétablie,    ces    officiers   avaient   rang   de 


284  EXERCICE. 

capitaine  et  étaient  chargés  de  notifier  les 
ordres  des  maréchaux  de  France  et  d'arrêter 
les  personnes  compromises. 

Les  12  exempts  de  la  prévôté  rele- 
vaient le  guet  et  informaient  des  délits 
commis  à  la  cour. 

Les  exempts  de  la  maréchaussée  et 
du  guet  étaient  des  officiers  subalternes 
chargés  de  notiiier  les  ordres  du  roi  et  de 
procéder  aux  arrestations. 

Les  exempts  des  gardes  du  corps,  au 
nombre  de  48,  occupaient  le  4^  emploi  d'of- 
ficiers dans  les  compagnies  ;  ils  portaient  le 
bâton  ;  il  y  avait  des  corps  où  ils  avaient 
rang  de  capitaine  de  cavalerie. 

EXEMPTION.  D'après  l'article  20  de  la 
loi  du  15  juillet  1889  sur  le  recrutement, 
l'exemption  du  seivice  militaire  n'est  ac- 
cordée qu'aux  jeunes  gens  que  leurs  infir- 
mités rendent  impropres  à  tout  service  actif 
ou  auxiliaire.  Il  leur  est  délivré,  pour  justi- 
fier de  leur  situation,  un  certificat  qu'ils 
sont  tenus  de  représenter  à  toute  réquisition 
des  autorités  militaire,  judiciaire  ou  civile. 

EXEQUATDR.  Acte  en  vertu  duquel  un 
gouvernement  constate  les  pouvoirs  d'un 
consul  étranger,  et  lui  donne  l'autorisation 
d'exercer  ses  fonctions. 

Ordonnance  par  laquelle  les  tribunaux 
rendent  exécutoires  en  France  les  arrêts  ou 
jugements  rendus  en  pays  étranger. 

EXERCICE.  Dispositions  prises  pour 
apprendre  au  soldat  le  maniement  des  ar- 
mes, les  divers  mouvements  simples,  la  gym- 
nastique ,  le  tir,  etc.,  en  un  mot,  donner 
au  soldat  l'instruction  militaire  complète, 
qui  lui  est  nécessaire,  pour  pouvoir  maud'u- 
vrer  dans  le  rang,  exécuter  tous  les  mouve- 
ments qui  lui  seront  commandés,  et  être  en 
mesure  de  supporter  les  fatigues  d'une  cam- 
pagne, en  sachant  tirer  le  meilleur  parti 
possible  de  ce  dressage  dans  toutes  les  cir- 
constances. Les  séances  d'exercice  sont  des 
séances  d'apprentissage  au  métier  des  aimes. 
Toutes  les  parties  de  l'instruction  militaire, 
différentes  suivant  les  armes  et  le  degré 
d'ancienneté  du  soldat,  doivent  faire  l'objet 
d'exercices  dont  les  programmes  ont  été  ar- 
rêtés par  le  Ministre,  et  dont  le  développe- 
ment est  indiqué  dans  des  règlements  dits 
à'exercice.  Les  exercices  peuvent  être  prépa- 
ratoires ou  d'application. 

Au  point  de  vue  administratif,  un  exer- 
cice est  la  période  à  laquelle  se  rapportent 
les  recettes  et  les  dépenses  à  régler  dans  les 
corps  ou  établissements,  à  la  suite  des  lois 
budgétaires,  c'est-à-dire  la  période  pendant 
laquelle  les  droits  sont  acquis,  ou  pendant 
laquelle  on  a  exécuté  les  services  ayant  donné 
lieu  à  ces  recettes  ou  dépenses,  quelles  que 


EXERGUE. 


28o 


EXPEDITION. 


soient  les  dates  auxquelles  elles  ont  été  réel- 
lement efifectuées. 

D'après  la  loi  de  finances,  l'exercice  em- 
brasse l'espace  d'une  année,  du  i^'' janvier 
au  31  décembre. 

—  d'embarquement  et  de  débarque- 
ment. Ils  ont  lieu,  dans  les  corps  de  troupe, 
conformément  aux  prescriptions  du  règle- 
ment du  28  décembre  1883  sur  le  service 
intérieur,  et  des  instructions  qui  sont  insé- 
rées dans  le  règlement  sur  le  service  des 
transports  en  chemin  de  fer. 

Les  corps  ont  droit,  pour  chacun  de  ces 
exercices,  aux  allocations  de  paille  sui- 
vantes :  cavalerie,  infanterie  et  génie  500 
grammes  de  paille  par  cheval,  et  33  kilo- 
grammes par  régiment  pour  l'embarque- 
ment des  voitures  (toutefois,  les  bataillons 
isolés  ou  formant  corps,  de  même  que  les 
bataillons  du  génie,  ont  droit  à  1 7*^,300  de 
paille,  lorsqu'ils  sont  pourvus  de  leur  ma- 
tériel roulant)  ;  artillerie,  400  grammes  de 
paille  par  cheval  et  33  kilogrammes  par 
batterie,  pour  l'embarquement  du  matériel  ; 
train  des  équipages,  400  grammes  par  che- 
val et  70  kilogrammes  par  séance,  pour 
l'embarquement  du  matériel  complet  d'une 
compagnie. 

EXERGUE.  Petit  espace  réservé  sur  une 
médaille,  une  décoration  ou  un  brassard 
pour  y  mettre  une  inscription.  Se  dit  de 
l'inscription  elle-même. 

EXIL.  Etat  de  celui  qui  est  obligé  de 
vivre  hors  de  son  pays,  à  l'étranger.  Se  dit, 
par  extension,  de  tout  séjour  obligé  dans  un 
lieu  qui  déplaît. 

L'exil  est  prononcé  par  un  ordre  de  l'au- 
torité ;  il  se  distingue  en  cela  du  bannisse- 
v}£ni,  qui  est  prononcé  par  un  jugement. 

EXISTANT.  Ce  qui  est  actuellement 
dans  une  caisse,  dans  un  magasin. 

Les  existants  doivent  être  vérifiés  par  le 
major,  par  les  fonctionnaires  de  l'intendance 
et  par  les  membres  du  contrôle. 

Les  différences  constatées  entre  les  exis- 
tants et  les  écritures  doivent  faire  l'objet 
de  procés-verbaux ,  relatant  les  explications 
données  par  les  comptables  intéressés. 

EXISTENCE  (certificat  d).  Certificat 
établi  par  un  conseil  d'administration,  ou 
un  fonctionnaire  de  l'intendance  en  France 
et  aux  armées,  ou  par  une  autorité  locale 
ou  un  agent  consulaire  à  l'étranger,  par 
lequel  un  militaire  fait  constater  qu'il  est 
en  vie.  Ce  certificat  doit,  de  plus,  être  signé 
par  l'intéressé.  Il  a  pour  but  d'empêcher  la 
déclaration  d'absence  du  militaire,  ou  de  la 
faire  cesser  si  elle  a  été  déclarée, 

EXONÉRATION.  Exemption  du  service 
militaire  accordée  par  la  loi  de  183o,  moyen- 


nant le  payement  d'une  certaine  somme  à  la 
caisse  de  dotation  de  l'armée. 

L'exonération  a  été  abolie  par  la  loi  du 
27  juillet  1872  et  n'a  pas  été  rétablie  par 
celle  du  13  juillet  1889. 

On  donne  encore  le  nom  d'exonération  à 
la  décharge  accordée  par  le  Ministre  de  tout 
ou  partie  d'une  dette  envers  l'Etat,  prove- 
nant, soit  d'erreurs  involontaires  dans  l'ad- 
ministration d'un  corps  ou  dans  la  gestion 
d'un  établissement,  soit  de  malversations 
commises  par  un  agent  d'un  conseil  d'admi- 
nistration, et  que  ce  conseil  aurait  dû  empê- 
cher, s'il  avait  exercé  sa  surveillance  comme 
le  prescrit  le  règlement. 

Ces  exonérations  sont  motivées  par  les 
circonstances  qui  ont  fait  commettre  les 
erreurs  involontaires,  ou  qui  n'ont  pas  per- 
mis au  conseil  d'administration  de  relever 
et  d'empêcher  les  malversations  d'un  de  ses 
agents  ;  elles  ont  toujours  lieu  «  par  mesure 
bienveillante  et  à  titre  gracieux  »,  c'est-à- 
dire  qu'elles  ne  peuvent  être  invoquées 
comme  précédent,  dans  des  cas  analogues, 

EXOSTRE  ou  EXOSTRA.  Espèce  de 
pont-levis  ou  de  pont  à  coulisse  que  les  assié- 
geants jetaient,  du  haut  de  leurs  tours  rou- 
lantes, sur  le  rempart  des  assiégés,  afin  de 
pouvoir  gagner  ce  rempart  et  s'y  répandre. 

EXPATRIATION.  Etat  de  celui  qui  a 
été  obligé  de  quitter  sa  patrie  pour  vivre  à 
l'étranger. 

Action  d'expatrier. 

EXPÉDITEUR.  Celui  qui  fait  un  envoi. 

EXPÉDITION.  Opération  entreprise  au 
dehors  par  une  armée  dans  un  but  déterminé 
et  généralement  de  courte  durée. 

Les  diverses  pièces  administratives  mili- 
taires sont  établies  en  une  ou  plusieurs 
expéditions,  c'est-à-dire  en  un  ou  plusieurs 
exemplaires. 

—  (d'effets,  de  matériel).  Les  forma- 
lités à  remplir  sont  les  suivantes  : 

L'expéditeur  adresse  au  sous-intendant 
militaire,  une  demande  d'ordre  de  transport  : 
ce  fonctionnaire  la  vérifie,  la  vise  et  détache 
d'un  registre  à  souche  un  avis  d'expédition 
adhérent  à  un  ordre  de  transport  servant  de 
lettre  de  voiture,  qu'il  envoie  à  l'expédi- 
teur. 

Celui-ci  remplit  ces  imprimés,  sauf  en  ce 
qui  concerne  la  date,  et  les  renvoie  au  sous- 
intendant  qui  les  vérifie,  les  date,  les  signe 
et  les  enregistre  au  talon  et  au  registre  mo- 
dèle H. 

Il  remet  l'avis  d'expédition  et  l'ordre  de 
transport,  toujours  adhérents,  soit  au  corps, 
si  celui-ci  effectue  ses  transports  lui-même, 
soit  au  préposé  des  transports,  dans  le  cas 
contraire.  .    ■. 


EXPÉDITIONNAIRE. 


286 


EXPLOITATION. 


Cet  agent  se  concerte  alors  avec  l'expédi- 
teur pour  la  reconnaissance  et  l'enlèvement 
du  matériel. 

Après  la  remise  du  matériel,  là  lettre  de 
voiture  est  signée  par  l'expéditeur  et  par  le 
préposé. 

Ce  dernier  prend  charge  du  matériel  et  en 
donne  récépissé  au  bas  de  l'avis  d'expédi- 
tion, qui  est  alors  détaché  de  l'ordre  de 
transpoit  et  remis  à  l'expéditeur. 

Cet  avis  est  renvoyé  immédiatement  au 
SQUs-iutendant  militaire,  qui  le  transmet 
d'urgence  à'  son  collègue  du  lieu  de  destina- 
tion, lequel  le  remet  au  destinataire. 

En  cas  d'insuffisance  du  cadre  de  la  lettre 
de  voiture  et  de  l'avis  d'expédition,  on  com- 
plète ces  deux  pièces  par  un  appendice 
établi  en  quatre  expéditions. 

Dès  que  le  matériel  est  arrivé  à  destina- 
tion, la  reconnaissance  en  est  faite  sans  dé- 
semparer par  le  destinataire,  en  ce  qui  con- 
cerne le  nombre,  le  poids  et  le  bon  état 
extéiieur  des  colis. 

11  délivre  alors  au  préposé  des  transports 
un  récépissé  provisoire. 

Lorsque  la  vérification  du  matériel  con- 
tenu à  l'intérieur  des  colis  est  terminée,  le 
destinataire  signe  la  lettre  de  voiture  et 
l'avis  d'expédition,  puis  il  adresse  ces  deux 
pièces  au  sous-intendant  qui  remet  au  pré- 
posé la  lettre  de  voiture  en  échange  du 
récépissé  provisoire  et  renvoie  au  destina- 
taire l'avis  d'expédition  revêtu  de  son  visa 
et  de  la  mention  d'enregistrement  au  regis- 
tre H. 

En  cas  d'ararte  ou  de  perte,  il  est  procédé 
comme  il  a  été  dit  au  mot  Avarie. 

EXPÉDITIONNAIRE.  Écrivain  mili- 
taire chargé  de  faire  les  expéditions  des 
pièces. 

Corps  faisant  partie  d'une  expédition  mili- 
taire. 

EXPÉRIENCE.  Essai,  épreuve  en  vue  de 
constater  d'une  manière  complète  le  degré  de 
confiance  que  comportent  les  divers  objets, 
sur  la  valeur  desquels  on  n'est  pas  fixé. 

—  de  tir.  Exécution  d'un  certain  nom- 
bre de  tirs  dans  toutes  les  conditions,  en  vue 
d'être  fixé  d'une  manière  certaine  sur  la  va- 
leur pratique  d'une  arme  à  feu  au  point  de 
vue  du  tir. 

EXPERT.  Celui  qui,  ayant  la  connais- 
sance de  certaines  choses,  est  commis  pour 
les  vérifier  et  pour  en  décider. 

Des  experts  commissionnés  et  salariés  par 
l'Etat  sont  chargés  de  vérifier  les  draps,  les 
toiles,  les  cuirs  et  autres  matières  fournies 
4iar  les  entrepreneurs  et  de  signaler  aux 
commissions  de  réception  les  défectuosités 
qu'ils  auraient  constatées. 


Des  experts  sont  également  chargés  de 
trancher  les  différends  qui  peuvent  survenir 
entre  les  corps  de  troupe  et  le  service  des 
lits  militaires,  dans  le  cas  où  le  préposé  de 
ce  service  n'accepte  pas  la  décision  du  sous- 
intendant. 

Les  frais  d'expertise  sont  supportés  par 
la  partie  qui  a  été  condamnée. 

Deux  experts  [notables  idoines)  font  égale- 
ment partie  des  commissions  d'examen  des 
denrées  existant  dans  les  magasins  des  entre- 
pi  eneurs  des  '  vivres  ou  des  fourrages,  ou 
présentées  en  distribution  et  refusées  par 
l'officier  de  distribution. 

L'un  de  ces  experts  est  désigné  par  l'en- 
trepreneur intéressé,  l'autre  par  le  sous-in- 
tendaait  militaire  ou  le  commandant  d'armes, 
suivant  le  cas. 

Ils  sont  choisis  tous  deux  sur  une  liste  de 
notables  idoines  établie  par  la  municipalité. 

Des  experts  peuvent  également  être  ap- 
pelés pour  constater  les  avaries  résultant 
d'un  transport,  dans  le  cas  où  le  préposé  du 
service  ne  pourrait  tomber  d'accord  avec  le 
sous-intendant  militaire  au  sujet  de  l'éva- 
luation de  ces  avaries,  ou  de  la  détermina- 
tion des  responsabilités. 

EXPERTISE.  Visite  et  opération  d'ex- 
perts. 

Dans  l'administration  militaire,  ces  opéra- 
tions font  toujours  l'objet  d'un  procès-verbal 
lapporté  par  le  sous-intendant  militaire;  ce 
document  est  signé  par  les  parties  intéres- 
sées, par  les  membres  de  la  commission  et 
par  les  experts. 

EXPLICATION.  Démonstration  d'une 
théorie,  d'un  fait. 

On  explique  la  diversité  des  armes  porta- 
tives actuellement  en  service,  surtout  parce 
que,  suivant  leur  génie  national,  suivant  la 
force  moyenne  des  hommes  qui  les  compo- 
sent et  le  genre  de  guerre  auquel  elles  se 
sentent  plus  particulièrement  destinées,  les 
dilTérentes  armées,  bien  que  poursuivant  le 
même  but  général,  ont  cru  devoir  donner 
la  préférence  à  des  armes  possédant  des  qua- 
lités contraires  et  organisées,  par  suite,  très 
diversement. 

EXPLOIT.  Fait  d'armes,  action  d'éclat, 
accompli  à  la  guerre. 

Acte  que  l'huissier  signifie  pour  assigner, 
notifier,  saisir. 

EXPLOITATION.  Action  de  faire  valoir, 
de  tirer  le  produit  de  quelque  chose. 

Ce  mot  s'applique  aux  différents  services 
en  gestion  directe  dans  l'armée,  tels  que  les 
vivres,  les  fourrages,  V kabillement  et  le  cain- 
penient. 

Dans  certains  corps  de  troupe,  on  se  livre 

à  l'exploitation  des  jardins  potagers; 


EXPLOI'^. 


ATION. 


287 


EXPLOSEUR. 


enfin,  il  est  recommandé  aux  armées  en 
«.'ampague  d'exploiter  le  plus  possible  les 
ressources  locales  existant  dans  la  zone  d'opé- 
nilions. 

En  campagne,  l'exploitation  des  voies 
ferrées  a  lieu  suivant  les  ordres  donnés  par 
l'autorité  militaire. 

Les  prescriptions  générales  à  observer  en 
pareil  cas  sont  les  suivantes,  pour  l'exploi- 
tation normale  d'une  voie  ferrée. 

Le  service  de  l'exploitation  et  du  mouve- 
ment comporte  l'organisation,  la  formation 
des  tracés,  suivant  les  besoins  du  trafic,  et 
leur  circulation  suivant  les  règles  techni- 
ques. 

Le  nombre  des  trains  journaliers,  leur 
composition,  sont  arrêtés  en  permanence, 
pour  chaque  semestre  d'été  ou  d'hiver  ;  ils 
portent  une  série  de  numéros  qui  servent  à 
la  fois  à  les  distinguer  entre  eux  et  à  les 
souder  avec  les  trains  des  sections,  af- 
fluents, etc.  Des  prescriptions  précises  et 
rigoureusement  suivies  forment  un  ensemble 
de  régies  par  lesquelles  se  trouvent  assurés 
en  toute  sécurité  le  mouvement  des  trains, 
leur  croisement,  leur  ordre  de  succession,  de 
chevauchement  ou  d'intercalation. 

L'ensemble  des  prescriptions  nécessaires 
pour  assurer  la  régularité  du  service  s'ob- 
serve, dans  la  pratique,  à  l'aide  d'un  sys- 
tème de  signaux  optiques  (disques,  feux, 
.drapeaux),  acoustiques  (cloches,  sifflets),  ou 
électriques,  dont  la  combinaison  forme  la 
langue  réglementaire  des  agents  de  la  voie, 
des  mécaniciens  et  des  conducteurs  de  train. 

Tous  les  départs  de  trains,  qui  se  croisent 
(ligne  à  une  voie),  qui  se  succèdent  ou  che- 
vauchent (ligne  à  deux  voies),  ne  doivent  se 
faire  qu'à  des  intervalles  déterminés.  Ce  sont 


les  battements  qui,  dans  aucun  cas,  ne  peu- 
vent être  inférieurs  à  10  minutes  et  dont 
chacun  correspond  sur  les  (jraphiqties,  pour 
les  trajets  rectilignes,  à  une  coupure  paral- 
lèle ;'i  l'axe  des  temps. 

On  évalue  généralement  à  60  ou  70  le 
nombre  maximum  de  trains  pouvant  circuler 
chaque  jour  dans  chaque  sens,  sur  une  ligne 
à  deux  voies.  C'est  la  puissance  logistique 
d'une  ligne.  Sur  une  ligne  à  une  voie,  la 
puissance  logistique  dépend  de  l'espacement 
des  stations.  Elle  est  de  lo  à  20  trains  dans 
chaque  sens,  pour  un  espacement  de  6  à 
7  kilomètres. 

EXPLORATION.  Action  d'aller  à  la  dé- 
couverte dans  un  pays,  pour  reconnaître  les 
circonstances  locales  pouvant  intéresser 
l'armée. 

Ce  rôle  est  confié  à  la  cavalerie,  et  parti- 
culièrement aux  divisions  de  cavalerie  indé- 
pendante, soutenues  par  des  batteries  d'artil- 
lerie à  cheval. 

Dans  les  régions  montagneuses  telles  que 
les  Alpes  et  les  Vosges,  le  rôle  d'exploration 
est  confié  aux  bataillons  de  chasseurs  à  pied 
soutenus  par  des  batteries  d'artillerie  de 
montagne. 

Un  bataillon  de.  chasseurs  et  une  batterie 
d'artillerie  constituent  un  groupe  indépen- 
dant, du  moins  jusqu'à  un  certain  point. 

Ces  troupes  contribuent  également  à  la 
défense  du  territoire. 

EXPLOSEUR.  Appareil  électrique  disposé 
pour  mettre  le  feu  aux  mines  ou  pour  expé- 
rimenter la  puissance  des  explosifs. 

Uexploseur  Bréguet,  appelé  fréquemment 
coup-de-poing  Bréguet,  est  le  plus  répandu 
des  appareils  électriques  à  choc.  Il  utilise  le 
courant    induit     formé    par    l'arrachement 


Fie.  82. 


brusque  et  la  remise  en  place  de  l'armature 
d'un  aimant  puissant. 

Pour  mettre  le  feu,  on  fixe  les  deux  con- 
ducteurs aux  bornes  de  l'appareil,  on  tire  le 
verrou  de  sûreté,  et,   au  signal  donné,  il 


suffit  de  donner  un  coup  de  poing  sur  une 
poignée  ù  ressort  pour  produire  l'explosion. 
Cet  appareil,  très  simple  et  tiès  portatif, 
n'exigeant  aucun  liquide,  ne  permet  pas, 
comme  tous  les  appyreils  à  étincelle,  d'ail- 


EXPLOSEUR. 

leurs,  de  vérifier  si  les  conducteurs  sont  bien 
établis  et  si  le  courant  passe  {fig.  82). 

M.  Bréguet  a  construit  également  un  petit 
appareil  de  poche,  avec  aimant  à  lames, 
pouvant  mettre  sûrement  le  feu  à  une 
amorce  Abel. 


La  partie  arrondie  de  l'aimant  reste  en 
dehors  de  la  boîte  et  sert  de  poignée  pour  le 
transport. 

MM.  Siemens  et  Halske  ont  disposé,  en 
vue  des  usages  militaires,  un  exploseur  qui 
produit  des  effets  de  tension  (étincelle)  au 
lieu  des  effets  de  quantité  (incandescence  des 

Fis.  84. 


fils  de  platine)  que  donne  leur  machine  ordi- 
naire. Pour  cela,  le  fil  des  bobines  est  changé 
et  le  courant  ne  peut  passer  dans  le  circuit 
extérieur  dont  fait  partie  l'amorce  que 
lorsque  le  mouvement  d'une  came  a  inter- 
rompu le  circuit  extérieur  {fig.  83). 


288  EXPLOSIF. 

L'exploseur  Markus  se  compose  d'une 
longue  boîte  dont  deux  côtés  et  le  fonds  for- 
ment un  aimant  en  fer  à  cheval  ;  les  deux 
autres  côtés  sont  en  caoutchouc  durci.  Un 
axe  vertical  porte  une  armature  de  fer  doux 
sur  lequel  est  enroulé  un  fil  isolé  très  fin  ; 
une  poignée  extérieure  permet  de  faire  tourner 
cet  axe  et  un  ressort  puissant  le  ramène  à 
sa  position  première.  Au  moment  du  choc 
qui  résulte  de  ce  brusque  mouvement,  une 
lame  métallique  intérieure  s'écarte  momen- 
tanément de  l'axe  et  force  le  courant  produit 
dans  la  bobine  à  passer  par  les  deux  pôles. 
Pour  mettre  le  feu,  il  suffit  de  bander  le  res- 
sort eu  tournant  la  poignée,  de  placer  les 
conducteurs  aux  deux  pôles  et,  au  signal 
donné;  d'appuyer  le  pouce  sur  un  bouton 
extérieur  (fig.  84). 

Nous  avons  indiqué  au  mot  électricité 
d'autres  exploseurs. 

EXPLOSIF.  Substances  ou  corps  explo- 
sifs, simples  ou  composés,  employés  pour 
produire  des  explosions. 

La  poudre  de  guerre  a  été  pendant  long- 
temps l'unique  explosif  employé  dans  l'armée. 
Pour  obtenir  certains  effets  de  rupture,  on  a 
été  conduit  à  lui  substituer  d'autres  explo- 
sifs plus  énergiques,  désignés  sous  le  nom  de 
poudres  brisantes. 

Les  principaux  explosifs  qu'on  peut  sub- 
stituer à  la  poudre  pour  certains  usages 
sont  : 

Le  coton-poudre  ou  fulinicoton,  saturé  ou 
non  de  nitrate  ; 
La  xyloïdine  ; 

Les  dynamites,  la  mélinite,  les  lithofrnc- 
teurs,  etc.  ; 

Les  poudres  au  chlorate  ou  au  picrate  de 
potasse  ; 

Les  explosifs  à  l'acide  azotique  ou  aux 
composés  oxygénés  de  l'azote.  Ces  explosifs 
se  composent  d'un  combustible  liquide,  tel 
que  le  sulfure  de  carbone,  mélangé  à  l'acide 
azotique,  par  exemple  la  hellofite,  la  pjan- 
clastite,  la  romiie,  etc. 

Enfin,  il  existe  encore  un  grand  nombre 
d'explosifs  divers,  car  la  chimie  a  fait 
connaître  un  grand  nombre  de  corps  qui, 
étant  pour  ainsi  dire  en  état  d'équilibre 
instable,  se  décomposent  sous  l'influence 
d'une  action  souvent  minime  avec  une  ex- 
trême violence,  en  restituant  très  rapidement 
l'énergie  emmagasinée.  Mais  ces  genres  d'ex- 
plosifs ne  peuvent  être  utilisés  au  point  de 
vue  militaire,  à  cause  des  dangers  d'explo- 
sion spontanée  qu'ils  présentent  ou  de  l'im- 
possibilité de  régler  leur  action. 

Il  y  a  lieu  pourtant  de  donner  quelques 
détails  sur  l'explosif  Favier,  qui  a  été 
essayé  récemment  par  le  génie  militaire,  à 


EXPLOSION. 


289 


EXTRACTEUR. 


Anvers.  C'est  an  mélange  de  monouitro- 
uaphtaline  et  de  nitrate  d'ammoniaque.  Cette 
poudre  est  pulvérulente,  grasse  au  toucher, 
hygroscopique,  avec  une  odeur  d'amandes 
et  un  goût  amer.  La  densité  gravimétrique 
est  égale  à  0™,9o0.  Elle  détone  à  l'air  libre 
avec  une  capsule  de  2  grammes  de  fulmi- 
nate de  mercure  ;  mais  si  la  poudre  est  com- 
primée, soit  dans  un  trou  de  mine,  soit  dans 
un  saucisson,  l'explosion  n'a  plus  lieu.  Dans 
ce  cas,  il  faut,  au  centre  de  chaque  car- 
touche de  60  grammes,  placer  i4  grammes 
de  la  même  poudre  à  l'état  pulvérulent  pour 
servir  d'amorce.  Dans  ces  conditions,  la  car- 
touche ne  détone  plus  à  l'air  libre. 

EXPLOSION.  Effet  produit  par  la  charge 
d'un  fourneau  de  mine  ou  d'une  arme  à  feu 
quand  on  y  met  le  feu.  Pour  la  mise  du  feu, 
voir  Amorces,  Électricité  ou  Exploseurs, 

Deux  procédés  peuvent  être  employés  pour 
obtenir  l'explosion  simultanée  de  plu- 
sieurs fourneaux  ;  dans  la  méthode  du  circuit 
unique,  les  amorces  sont  placées  dans  un 
même  circuit  et  le  même  courant  les  traverse 
toutes;  dans  la  méthode  des  circuits  dé- 
rivés, chaque  amorce  est  placée  dans  un 
circuit  particulier,  formé  par  les  deux  con- 
ducteurs secondaires  qui  y  aboutissent,  et 
que  l'on  relie  aux  deux  conducteurs  maîtres, 
en  formant  ainsi  une  succession  de  circuits 
dérivés. 

EXPORTATION.  Commerce  qui  consiste 
à  vendre  et  à  transporter  à  l'étranger  les 
produits  du  sol  et  de  l'industrie  nationale. 

EXPOSITION.  Action  d'exposer  aux  re- 
gards ;  état  de  la  chose  exposée. 

Les  expositions  ont  pris  de  nos  jours  une 
importance  de  plus  en  plus  considérable, 
aussi  bien  au  point  de  vue  du  nombre  des 
exposants  que  de  la  quantité  et  de  la  variété 
des  choses  exposées. 

L'exposition  militaire,  à  l'Exposition  uni- 
verselle de  1889  à  Paris,  comprenait  un 
pavillon  spécial  avec  un  terrain  annexe,  où 
les  différentes  armes  et  les  différents  services 
de  l'armée  fi-ançaise  avaient  chacun  leur 
installation  spéciale,  savoir  :  Etat-major  gé- 
néral. Infanterie,  Cavalerie,  Artillerie,  Génie, 
Télégrapliie  et  Aérostation  militaires,  Pou- 
dres et  Salpêtres,  Service  géographique  de 
l'armée,  Services  administratifs,  Service  de 
santé.  Armes  anciennes  et  Armes  de  luxe. 
Costume  militaire. 

EXPRESSION  des  pentes.  Les  pentes 
des  divers  talus  sont  indiquées  généralement 
par  le  rapport  de  leur  hauteur  à  leur  base. 
Un  talus  à  2/3  a  2  mètres  de  hauteur  pour 
3  mètres  de  base. 

En  principe,  c'est  le  rapport  do  la  diffé- 


rence de  côtés  de  deux  points  à  la  longueui- 
de  la  ligne  projetée  sur  la  carte. 

EXPROPRIATION.  Dépossession,  par 
voie  légale,  d'uu  propriétaire;  elle  n'a  lieu 
que  pour  les  propriétés  immobilières. 

Pour  les  travaux  de  la  guerre,  un  décret 
détermine  les  teirains  à  exproprier  ;  l'admi- 
nistration offre  directement  aux  proprié- 
taires les  indemnités  qu'elle  juge  à  propos 
et,  en  cas  de  refus,  elle  en  réfère  au  jury 
d'expropriation,  conformément  aux  règles 
oi'dinaires. 

EXTERMINATION  (guerre  d').  Guerre 
qui  ne  doit  finir  que  par  la  destruction  de 
l'un  des  deux  partis  ou  de  l'une  des  deux 
nations! 

EXTINCTEURS  Zapfle.  Espèce  de  petite 
pompe  pouvant  contenir  20  à  23  litres  d'un 
liquide  qui  a  pour  propriété  d'étouffer  rapi- 
dement le  feu  dans  un  local  clos,  tel  qu'un 
magasin. 

Des  appareils  de  ce  système  ont  été  en- 
voyés à  tous  les  corps  d'armée  en  1882, 
ainsi  que  des  bonbonnes  du  liquide  extinc- 
teur. 

Ces  appareils  sont  déposés  dans  les  maga- 
sins d'habillement,  à  terre  ou  sur  une  éta- 
gère peu  élevée  ;  ils  sont  revêtus  de  l'éti- 
quette rouge  (incendie).  A  côté  sont  les 
bonbonnes  cachetées  à  la  cire. 

Le  premier  samedi  de  chaque  mois,  le 
sergent  garde-magasin  doit  visiter  et  faire 
manœuvrer  ces  pompes  à  l'eau  ordinaire. 

Ce  matériel  est  pris  en  charge  et  mis  en 
service  comme  objet  de  casernement. 

EXTINCTION  des  feux.  Le  signal  de 
l'extinction  des  feux  dans  les  chambres  des 
soldats  est  donné  par  un  roulement  de  tam- 
bour ou  une  sonnerie  de  clairon  ou  de  trom- 
pette. A  ce  signal,  les  caporaux  ou  brigadiers 
doivent  faire  éteindre  immédiatement  la  lu- 
mière de  leur  chambrée. 

L'extinction  des  feux  a  lieu,  en  hiver,  à 
9  heures,  et,  en  été,  à  10  heures  du  soir. 

EXTORSION.  Exaction,  concussion  com- 
mise avec  menace  ou  violence.  Elle  est 
expressément  défendue  dans  l'armée. 

EXTRACTEUR.  Pièce  du  fusil  français 
servant  à  faire  revenir  en  arrière  la  douille 
de  la  cartouche  ;  cette  douille  vient  alors 
buter  contre  Vcjccteur,  qui  l'expulse  hors  du 
tonnerre. 

L'extracteur  du,  fusil  niodèle  1874  se 
compose  de  deux  branches  formant  ressort  et 
d'un  pivot  flxé  à  la  branche  supérieure  par 
lequel  celte  pièce  se  relie  à  la  tête  mobile. 
La  brandie  supérieure  se  termine  par  un 
plan  incliné  de  l'cchancrure.  La  branche  in- 
férieure porte  une  griffe  pour  saisir  le  bour- 

19 


EXTRADITION. 

relet  de  la  cartouche  (fig.  85).  Par  cette 
disposition,  la  griffe  passe  aisément  par- 
dessus le  bourrelet,  quand  on  pousse  la  car- 

Fis.  85. 


touche;  mais,  une  fois  à  fond,  le  ressort  est 
fortement  tendu  et  lend  l'extraction  de  la 
douille  assurée. 

Dans  le  fusil  modèle  1886,  l'extracteur 
fait  partie  de  la  tête  mobile  et  consiste  sim- 
plement en  un  talon  taillé  en  queue  d'a- 
ronde. 

EXTRADITION.  Action  de  remettre  un 
individu  prévenu  d'un  crime  à  un  Gouver- 
nement étranger  qui  le  réclame. 

Depuis  1830,  la  désertion  n'est  plus  au 
nombre  des  crimes  pour  lesquels  l'extradition 
peut  être  demandée. 


290  FABRICATION. 

EXTRADOS.  La  surface  convexe  et  exté- 
rieure d'une  voûte. 

Dans  la  fortification,  elle  est  toujours  re- 
couverte d'une  chape  et  d'un  enduit  en  ci- 
ment. 

EXTRAITS  d'actes.  Copie  certifiée  de 
tout  ou  partie  d'un  document,  d'un  acte 
contenu  dans  un  registre  ;  tels  sont  :  les 
extraits  des  actes  de  naissance,  de  mariage, 
de  décès  ;  les  extraits  du  casier  judiciaire  ; 
les  extraits  des  registres  des  transports  (mo- 
dèle H),  des  registres  des  distributions;  les 
extraits  des  procès-verbaux  destinés  à  être 
mis  à  l'appui  des  comptes,  etc. 

EXTRAORDINAIRES  (budget;  dé- 
penses). Dépenses  qui  sont  occasionnées  par 
des  événements  imprévus  et  non  destinés  à 
se  reproduire  périodiquement,  telles  que  la 
réfection  de  l'armement,  de  l'outillage  na- 
tional, de  grands  travaux,  le  payement  des 
frais  et  d'une  indemnité  de  guerre  [N .Budget). 
On  désignait  autrefois  sous  le  nom  à'extraor- 
dinaire  de  la  guerre  le  fonds  que  l'on  faisait 
payer  pour  la  dépense  extraordinaire'  de  la 
guerre. 


FABRICANT.  La  fourniture  des  tissus, 
ainsi  que  de  certains  effets,  est  concédée  à 
la  suite  d'adjudications  publiques  ou  de  mar- 
chés de  gré  à  gré,  moyennant  certaines  con- 
ditions de  fabrication,  de  cautionnement,  etc. , 
énumérées  dans  le  cahier  des  charges.  Les 
fabriques  des  adjudicataires  doivent  être 
situées  sur  le  territoire  continental  français. 
Elles  sont  visitées  à  Timproviste  par  des 
officiers  d'administration  ayant  le  titre  de 
vérificateurs  du  matériel. 

FABRICATION  des  armes  blanches. 
Les  armes  blanches,  en  service  dans  l'armée 
française,  se  fabriquent  exclusivement  à 
Chàtellerault.  C'est  l'acier  fondn  qui  a  été 
adopté  comme  métal  de  la  lame  des  armes 
blanches.  Toutefois,  cet  acier  est  soumis, 
après  la  coulée,  à  un  travail  de  forge,  qui  a 
pour  but  d'augmenter  sa  ténacité  et  sa  mal- 
léabilité. 

Les  différentes  opérations  de  la  fabrica- 
tion sont  les  suivantes  :  1°  confectionner  la 
maquette  sous  la  forme  d'un  tronc  de  pyra- 
mide quadrangulaire  allongé,  avec  un  ren- 
fort au  gros  bout  ;  un  second  tronc  de  pyra- 
mide plus  petit  y  est  accolé  pour  former  la 
$oie;  2°  forger  la  lame  en  répartissant  con- 


venablement le  métal  et  en  exécutant  les 
évidements  à  l'aide  d'étampes;  3°  faire  les 
chanfreins  du  tranchant  ;  4°  tremper  la 
lame;  5"  l'aiguiser;  6°  la  repasser,  c'est-à- 
dire  lui  donner  une  nouvelle  trempe  plus 
ou  moins  forte,  suivant  qu'elle  a  été  plus  ou 
moins  détrempée  par  l'action  des  meules; 
7°  la  graver;  8°  la  polir;  9°  la  brunir; 
10°  lui  faire  subir  les  épreuves  de  réception; 
11°  fabriquer  la  poignée;  12°  fabriquer  la 
calotte  et  la  garde;  13°  adapter  la  monture 
à  la  lame;  14°  fabriquer  le  fourreau  en  tôle 
d'acier  fondu. 

La  fabrication  de  la  monture  et  celle  du 
fourreau  se  font  en  même  temps  que  celle 
de  la  lame,  et  par  des  ouvriers  spéciaux. 

—  des  armes  à  feu  portatives.  En 
principe,  toutes  les  armes  à  feu  portatives, 
en  service  dans  l'armée  française,  sont  fa- 
briquées dans  les  manufactures  d'armes  de 
l'Etat,  à  l'aide  de  machines-outils  qui  per- 
mettent d'obtenir  rapidement  et  économique- 
ment des  produits  d'une  grande  régularité. 

La  fabrication  du  canon  du  fusil  est  dis- 
tincte de  celle  de  la  monture.  Elle  comprend 
les  opérations  suivantes  :  1°  la  forge  du 
canon  en  acier  fondu  :    2°   le  perçage,  qui 


^''^^^, 


*.^ 


FABRICATION. 


•291 


FABRICATION. 


consiste  à  forer,  dans  l'axe  dn  canon  de 
forge  et  dans  le  sens  de  sa  longueur,  nn 
trou  cylindrique  d'un  diamètre  un  peu  infé- 
rieur à  celui  que  devra  présenter  le  canon 
terminé;  3°  l'usinage  intérieur,  qui  com- 
prend :  Valésage  et  le  dressage;  4°  l'usinage 
extérieur,  qui  a  pour  but  d'enlever  an  tour 
ou  à  la  machine  à  raboter  l'excès  de  métal 
du  canon  à  l'extérieur,  puis  de  linir  l'opéra- 
tion sur  une  meule  en  grès  ;  5°  le  garnissage, 
comprenant  le  fraisage  et  le  filetage  du  bou- 
ton, le  fraisage  et  le  tournage  de  l'embase, 
le  fraisage  des  pans  du  tonnerre,  le  coupage 
du  canon  de  longueur,  le  fraisage  du  des- 
sous du  canon,  le  brasage  et  le  finissage  du 
guidon  et  des  deux  tenons,  l'ébauchage  du 
logement  de  l'obturateur  et  celui  de  la  car- 
toucbe,  etc.;  6°  l'épreuve;  7°  le  rayage  : 
8°  le  polissage  intérieur;  9°  le  finissage  de 
la  chambre;  iO"  le  brasage  delà  hausse; 
11°  l'ajustage  de  la  boîte  de  culasse  ;  12°  la 
fabrication  de  la  culasse  mobile  et  de  l'ap- 
pareil de  répétition;  13°  la  fabrication  do 
la  garniture;  14°  le  bronzage. 

La  fabrication  de  la  monture  comporte 
également  plusieurs  opérations.  Cette  mou- 
ture est  eu  bois  de  noyer  ;  elle  est  en  deux 
parties,  dans  le  fusil  modèle  1886  :  la  crosse 
et  le  fût.  Le  bois  est  d'abord  débité  en 
pièces,  offrant  grossièrement  l'image  d'une 
ci'osse  ou  d'un  fût,  puis  il  est  desséché  par 
des  procédés  artificiels,  appelés  lessivage  et 
essorage;  il  est  ensuite  façonné  à  l'aide  de 
machines  à  copier. 

—  des  bouches  à  feu.  Ou  ne  fabrique 
actuellement,  en  France,  que  des  bouches  à 
feu  en  acier  et  en  fonte.  Les  premières  sont 
coulées,  forgées,  dégrossies  et  trempées  dans 
des  établissements  industriels,  sous  la  sur- 
veillance d'officiers  d'artillerie,  puis  elles 
sont  usinées  dans  les  arsenaux  ;  les  bouches  à 
feu  en  fonte  sortent  des  fo4ideries  de  la  ma- 
rine, et  l'artillerie  de  terre  leur  applique  seu- 
lement la  fermeture  de  culasse. 

L'usinage  des  bouches  à  feu  dans  les  ar- 
senaux comprend  les  opérations  suivantes  : 
1°  le  dégrossissage  intérieur  ;  2°  le  forage; 
3°  Valésage;  4°  le  rayage;  5°  le  tubage  et  le 
freltage  ;  6°  le  rabotage  et  le  ciselage  ;  7°  le 
finissage  de  la  pièce  ;  8°  le  réglage  de  la  ligne 
de  mire;  9°  la  fabrication  de  la  culasse  mo- 
bile et  de  ses  accessoires. 

Ces  opérations  se  font  en  deux  fois  au 
moins.  Elles  débutent  par  le  dégrossissage, 
dans  lequel  l'outil  enlève  de  fortes  quantités 
de  métal,  et  se  terminent  par  le  finissage 
qui  s'exécute  par  des  passes  de  plus  en  plus 
faibles,  jusqu'à  ce  qu'on  obtienne  la  forme 
demandée  avec  une  précision  que  l'on  ne 
retrouve  nulle  part  ailleurs  et  qui  atteint. 


pour  certaines  parties,  le  centième  de  milli- 
mètre. Les  différents  travaux  se  font  de  la 
même  façon,  quel  que  soit  le  métal  de  la 
bouche  à  feu.  Ce  dernier  n'a  d'influence 
qu'en  ce  qui  concerne  l'angle  à  donner  aux 
outils,  leurs  formes  et  leurs  vitesses  rela- 
tives. 

—  des  cartouches.  Les  cartouches, 
aujourd'hui  uniformément  métalliques,  sont 
fabriquées  exclusivement  dans  les  établisse- 
ments de  l'artillerie.  La  fabrication  consiste 
dans  le  découpage  d'une  rondelle  de  laiton, 
à  laquelle  on  fait  subir  plusieurs  emboutis- 
sages successifs.  Après  chaque  emboutissage, 
les  culots  sont  recuits,  décapés  et  lavés. 

Lorsque  la  douille  a  sa  forme  définitive, 
on  y  adapte  l'amorce,  puis  on  y  verse  la 
poudie,  et  l'on  fixe  la  balle  par-dessus. 

—  de  la  poudre.  Toutes  les  poudres  et 
tous  les  explosifs  employés  en  France,  aussi 
bien  par  les  particuliers  que  par  les  troupes, 
sont  fabriquées  daus  les  poudreries  et  raffi,- 
neries  de  l'Etat, 

Les  procédés  de  fabrication  de  la  poudre 
blanche,  ainsi  que  de  la  mélinite  sont  tenus 
secrets  ;  quant  aux  anciennes  poudres  noires, 
nous  décrirons  sommairement  leur  fabrica- 
tion, lorsque  nous  parlerons  de  la  composi- 
tion de  ces  poudres. 

—  des  projectiles.  Elle  comporte  les 
opérations  suivantes  :  1°  le  moulage,  qui  se 
fait  en  sable  pour  les  projectiles  en  fonte 
ordinaire,  et  en  coquille  pour  les  obus  de 
rupture  ;  2°  la  coulée,  qui  se  fait  d'une  ma- 
nière différente,  suivant  que  le  moule  est 
en  sable  ou  en  coquille  ;  3°  le  nettoyage 
extérieur  et  intérieur  ;  4°  l'alésage  de  la  lu- 
mière; S°  le  dressage  de  la  tranche  ;  6°  le 
taraudage  de  l'obus. 

Toutes  ces  opérations  sont  faites  dans  des 
établissements  industriels,  appelés  forges  : 
les  projectiles  sont  alors  soumis  à  la  vérifi- 
cation des  ofliciers  d'artillerie  et  des  contrô- 
leurs d'armes  attachés  à  ces  établissements, 
puis  ils  sont  envoyés  dans  les  arsenaux  pour 
y  être  montés. 

Nous  ne  parlerons  ici  que  du  montage  des 
projectiles  avec  ceinture  de  cuivre,  qui  sont 
ceux  des  canons  en  acier.  La  ceinture  a  été 
placée  d'avance  dans  l'intérieur  du  moule, 
de  telle  sorte  qu'an  moment  de  la  coulée  do 
la  fonte,  celle-ci  l'emprisonne  et  fasse  corps 
avec  elle  en  se  refroidissant.  La  section  in- 
terne de  cette  ceinture  est  polygonale,  afin 
de  l'empôchor  de  tourner  après  sa  mise  en 
place.  Le  montage  consiste  alois  simplement 
à  l'amener  sur  le  tour  à  ses  dimensions  ré- 
glementaires, à  part  un  petit  excès  d'un 
dixième  de  millimètre.  Le  renflement  de 
l'ogive  est  tourné  cxacteuent,  et  l'on  adoucit 


X^f"  *s 


FABRICIEN. 


292 


FAILLITE. 


à  la  meule  les  ressauts  qui  pourraient  sub- 
sister entre  la  surface  de  l'obus  et  celle  du 
renflement. 

Lorsque  les  obus  sont  complètement  ter- 
minés, on  les  soumet  à  une  nouvelle  vériS- 
cation,  qui  a  pour  but  de  constater  si  les 
dimensions  des  diiïérentes  parties  sont  bien 
conformes  aux  tables  de  construction^  et  si 
la  ceinture  est  bien  adhérente. 

FABRICIEN.  Nom  donné  aux  ouvriers 
armuriers  qui  travaillaient  autrefois  dans 
les  arsenaux  de  Rome. 

FABRIQUE  d'armes.  V.  Mamifaclure 
(V  armes. 

FAC-SIMILE.  Imitation  exacte,  impri- 
mée ou  gravée,  d'une  inscription,  d'un  des- 
sin, etc.  Le  livret  matricule  des  hommes  de 
troupe  doit  porter  le  fac-similé  de  la  plaque 
d'identité  au  bas  de  la  couverture. 

FACE.  Les  expressions  :  face  à  droite,  à 
(jauche,  etc.,  signifient  que  l'on  fait  face,  que 
le  devant  du  corps  est  tourné  vers  le  côté 
désigné. 

Les  faces  d'un  ouvrage  sont  les  longs 
l'ôtés,  par  rapport  aux  flancs  qui  sont  plus 
courts. 

FACTION.  Fonction  que  remplissent  les 
sentinelles,  pendant  les  heures  où  elles  sont 
préposées  à  la  surveillance  des  abords  d'un 
poste,  à  la  garde  d'un  établissement,  à  l'exé- 
cution d'une  consigne.  Les  caporaux  et  les 
sous-officiers  sont  exempts  de  faction. 

La  durée  de  la  faction  est  de  2  heures 
habituellement,  excepté  pendant  les  temps 
froids,  où  elle  n'est  que  d'une  heure. 

FACTIONNAIRE.  Soldat  qui  monte  la 
faction.  Est  armé  de  son  fusil.  Synonyme  de 
senliiielle. 

FACTURE.  Etat  détaillé  faisant  con- 
naître la  nature,  les  quantités,  les  prix  et 
le  montant  d'une  fourniture.  Lorsqu'une 
fourniture  faite  par  un  service  du  départe- 
ment de  la  guerre  ne  comporte  qu'une  seule 
livraison,  il  est  établi  une  facture  à  talon, 
tenant  lieu  de  la  facture  ordinaire  et  du 
récépissé  comptable. 

Les  factures  établies  par  les  entrepreneurs 
et  les  fournisseurs  de  l'administration  de  la 
guerre,  sont  soumises  à  l'obligation  du  tim- 
bre ;  dans  le  cas  où  il  en  est  établi  plusieurs 
expéditions ,  une  seule  d'entre  elles  est 
tunbrée. 

FAGOT.  Faisceau  de  menus  branchages. 
Dans  un  Ijut  de  simplification,  il  n'est  plus 
alloué  aux  corps  de  troupe  de  petits  fagots 
pour  l'allumage  du  charbon  de  terre. 

Pour  compenser  cette  diminution  d'allo- 
cation, le  prix  du  charbon  de  terre  est  ma- 
joré de   2  à   5  p.  100,  de  manière  à  per- 


mettre l'achat  des  fagots  d'allumage.  Cette 
majoration  est  appliquée  en  raison  inverse 
du  prix  du  charbon.  (Règlement  du  13  jan- 
vier 1890  sur  le  service  du  chauffage.) 

FAIBLESSE  de  constitution.  V.  Con- 
stitution. 

FAIBLIR.  Se  dit  d'une  troupe  qui  mol- 
lit dans  sa  résistance,  qui  perd  courage. 

FAILLITE.  État  d'un  commerçant  qui 
a  cessé  ses  payements.  Dans  les  trois  jours 
qui  suivent  la  suspension  des  payements,  le 
failli  est  tenu  d'en  faire  la  déclaration  et  de 
déposer  son  bilan.  Le  tribunal  de  commerce 
rend  alors  un  jugement  déclaratif  de  faillite  ; 
les  actes  des  dix  derniers  jours  sont  en  partie 
annulés.  Le  jugement  nomme  un  commis- 
saire et  des  syndics  provisoires  pour  sur- 
veiller la  gestion  de  la  faillite. 

Le  commissaire  convoque  les  créanciers, 
qui  nomment  les  syndics  définitifs. 

Ceux-ci  lèvent  les  scellés,  exercent  les 
droits  du  failli,  transigent  avec  les  créan- 
ciers, avec  approbation  du  commissaire  ou 
du  tribunal  de  commerce. 

Trois  solutions  peuvent  être  prises  à 
l'égard  du  failli  : 

1°  Le  concordat,  en  vertu  duquel  il  est 
rerais  à  la  tète  de  ses  affaires  moyennant 
le  payement  d'un  dividende  de  tant  pour 
cent; 

2"  L'union  des  créanciers,  qui  liquident 
eux-mêmes  la  faillite  et  s'en  partagent  le 
produit  portionnellement  à  leurs  créances  ; 

3°  La  clôture  de  la  faillite  pour  insuffi- 
sance de  l'actif,  lorsque  l'actif  de  la  faillite 
ne  peut  pas  couvrir  les  frais  d'opération. 

En  cas  de  faillite  d'un  entrepreneur  du 
département  de  la  guerre,  les  créanciers  sont 
d'abord  tenus  d'assurer,  pour  leur  propre 
compte,  l'exécution  du  marché  ;  faute  par 
eux  de  le  faire,  le  Ministre  peut  prononcer 
la  résiliation  du  marché,  ou  passer  un  mar- 
ché par  défaut  total  ou  partiel. 

Sur  leur  demande,  ils  peuvent  être  auto- 
risés à  continuer,  pour  leur  compte,  l'exécu- 
tion du  service  jusqu'au  terme  d'expiration 
du  marché. 

S'ils  préfèrent  se  dégager  de  toute  obliga- 
tion, ils  notifient  à  l'administration  mili- 
taire le  jugement  déclaratif  de  faillite,  et  le 
marché  se  trouve  résilié  de  plein  droit  deux 
mois  après  cette  notification. 

Le  Ministre  de  la  guerre  se  réserve  d'ail- 
leurs, d'après  une  disposition  insérée  dans 
les  cahiers  des  charges,  le  droit  de  résilier 
le  marché  dès  que  le  fait  de  la  faillite  lui  est 
officiellement  connu ,  indépendamment  de 
toute  demande  en  notification  de  la  part  des 
créanciers. 


FAIRE.  293 

Il  ne  faut  pas  confondi-e  la  faillite  avec  la 
banqueroute,  qui  est  l'état  d'un  failli  con- 
vaincu d'avoir  commis  des  fraudes  ou  des 
négligences  coupables. 

Enfin,  la  loi  du  4  mars  1889,  a  conféré 
à  tout  commerçant  qui  cesse  ses  payements, 
le  droit  d'obtenir  le  bénéfice  de  la  liquida- 
tion judiciaire,  en  se  conformant  à  certaines 
dispositions. 

FAIRE.  Ce  verbe,  complété  par  un  autre 
mot.  a  de  nombreuses  acceptions  militaires, 
qu'il  suffira  d'indiquer  pour  en  comprendre 
le  sens  :  faire  brèche,  établir  une  brèche; 
faire  campagne,  être  en  campagne  ;  faire 
demi-tour,  se  replier;  faire  des  armes,  ap- 
prendre l'escrime  ;  faire  tête ,  attendre 
l'ennemi  ;  faire  face,  faire  front,  faire  feu, 
faire  halte,  faire  grâce,  faire  prisonnier ,  faire 
par  le  flanc,  etc. 

FAISCEAU.  Assemblage  de  fusils  dis- 
posés par  trois,  de  manière  à  se  tenir  debout 
en  se  soutenant  par  l'entrecroisement  des 
quillons  des  épées-baïonnettes. 

—  du  canon-revolver.  Formé  par  la 
réunion  de  o  canons  identiques  (sauf  les 
rayures),  dont  les  axes  sont  parallèles  ;  ils 
sont  fixés  autour  d'un  arbre  par  2  disques 
d'assemblage. 

FAIT.  Événement  accompli,  chose  faite. 
Fait  d'armes  (V.  Action  d'éclat). 
F  AL  A.    Espèce    de    tour   en   bois  assez 
élevée    employée   par   les  anciens  dans  les 
sièges. 

FALARIQUE.  Espèce  de  lance  dont  le 
fer  était  muni  de  paquets  d'étoupe  garnis  de 
matières  inflammables  ;  la  hampe  était  en- 
duite de  matières  combustibles  et  imprégnée 
d'huile  de  sapin. 

Leur  usage  répondait  à  celui  de  nos  lances 

à  feu  et  leurs  dimensions  étaient  variables. 

Les  plus  légères  étaient  lancées  à  la  main 

et    les    plus  lourdes  au  moyen  de  balistes. 

mwxgonneaux ,  etc. 

FALCAIRE.  Sabre  à  manche  et  en  forme 
de  faux,  dont  les  milices  communales  fai- 
saient usage. 

Ce  mot  désigne  aussi  le  soldat  armé  de  ce 
sabre. 

FALOT.  Espèce  de  grande  lanterne  que 
l'on  place  dans  les  corps  de  garde  des  postes 
et  qui  sert  à  reconnaître  les  rondes  et  les 
patrouilles  pendant  la  nuit. 

De  même,  les  sous-officiers  de  ronde  doi- 
vent être  porteurs  d'un  falot,  et  les  ofllciers 
de  ronde  sont  accompagnés  d'un  homme  por- 
tant cet  appareil  d'éclairage. 

Ces  falots  sont  déposés  au  corps  de  garde 
de  la  place,  ou  d"un  autre  corps  de  garde 
désigné  comme  point  de  départ  des  rondes. 


FANION. 


Il  existe  deux  espèces  de  falots  réglemen- 
taires :  le  falot  réflecteur,  pour  lecpiel  il  est 
alloué  7o  grammes  d'huile  par  jour,  et  le 
falot  nouveau  modèle,  pour  lequel  l'alloca- 
tion journalière  n'est  que  de  30  grammes 
d'huile. 

Dans  les  corps  de  troupe  montés,  les 
gardes  d'écurie  et  les  sous-officiers  de  ronde 
doivent  être  pour%-us  d'un  falot  acheté  sur 
les  fonds  de  la  masse  d'entretien  du  harna- 
chement et  ferrage. 

FALSIFICATION.  Action  d'altérer,  de 
dénaturer  des  aliments  ou  des  boissons  avec 
l'intention  de  tromper. 

La  falsification,  par  un  militaire,  de  sub- 
stances, matières,  denrées  ou  liquides  confiés 
à  sa  garde  ou  placés  sous  sa  surveillance, 
est  punie  de  o  à  10  ans  de  réclusion,  et,  en 
cas  de  circonstances  atténuantes,  de  1  à 
5  ans  d'emprisonnement. 

FâLTES.  Lames  ou  plaques  de  fer  qui 
formaient  la  partie  inférieure  mobile  de  la 
cuirasse. 

FANFARE.  Corps  de  musique  ne  com- 
prenant que  des  instruments  de  cuivre. 

Il  existe  une  fanfare  dans  chacun  des 
corps  suivants  :  bataillons  de  chasseurs  à 
pied,  bataillons  d'infanterie  légère  d'Afrique, 
régiments  de  tirailleurs  algériens,  régiments 
de  cavalerie. 

La  fanfare  d'un  bataillon  d'infanterie 
légère  d'Afrique  se  compose  d'un  sergent- 
major  chef  de  fanfare,  d'un  caporal  clairon, 
de  12  instrumentistes  pris  dans  les  compa- 
gnies, et  de  3  clairons  par  compagnie. 

La  fanfare  d'un  régiment  de  tirailleurs  al- 
gériens se  compose  d'un  sergent-major  chef 
de  fanfare ,  de  2  caporaux  clairons ,  de 
20  clairons  musiciens  et  de  24  clairons  de 
compagnie. 

La  fanfare  d'un  régiment  de  cavalerie  se 
compose  de  :  ■  1  maréchal  des  logis,  trom- 
pette-major; 1  brigadier  trompette:  6  sol- 
dats musiciens  pris  dans  les  escadrons  : 
4  trompettes  par  escadron  et  2  élèves. 

Les  instruments  destinés  à  ces  fanfares 
sont  choisis  parmi  ceux  désignés  dans  la 
nomenclature  du  26  mai  1861,  par  la  note 
du  11  août  1873  et  par  la  décision  ministé- 
rielle du  18  juillet  1875. 

Le  chef  de  fanfare  peut  prendre  un  instru- 
ment à  son  choix. 

Ces  instruments  sont  achetés  au  compte 
de  la  masse  d'iuibiliement  et  d'entretien. 

FANION.  Pièce  d'étofife  suspendue  au 
bout  d'une  lance  pour  servir  à  l'aUgnement 
et  au  ralliement  des  troupes. 

Les  régiments  d'infanterie  font  usage  de 
ces  fanions,  à  raison  de  1  par  bataillon,  et 
la  cavalerie  à  raison  de  4  par  escadron. 


FANTASIA.  294 

Les  fanions  sont  achetés  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien,  mais  les 
lances  sur  lesquelles  sont  fixés  les  fanions 
de  la  cavalerie  sont  fournies  gratuitement 
par  l'artillerie. 

En  campagne,  les  officiers  généraux  (sauf 
les  généraux  de  brigade  subordonnés)  doivent 
être  pourvus  pour  le  jour  d'un  fanion,  et 
pour  la  nuit,  d'uue  lanterne  avec  couleurs 
et  dispositions  distinctives. 

Le  fanion  est  porté  par  un  cavalier  ou 
canonnier  de  l'escorte. 

FANTASIA.  Espèce  de  course  militaire 
exécutée  par  les  Arabes  en  signe  d'honneur 
ou  de  réjouissance. 

Elle  consiste  à  lancer  les  chevaux  au 
galop,  dans  tous  les  sens,  à  les  arrêter 
court,  et  à  tourbillonner  de  toutes  les  ma- 
nières, en  poussant  de  grands  cris  et  en 
tirant  des  coups  de  fusil. 

FANTAISIE  (tenue  de).  Effets  non 
réglementaires  ou  d'une  coupe  plus  élégante 
et  d'un  drap  plus  fin  que  celui  du  type  mi- 
nistériel, que  les  soldats,  et  surtout  les  sous- 
officiers,  cherchent  à  porter  et  dont  l'emploi 
est  défendu. 

FANTASSIN.  Nom  donné  au  soldat  d'in- 
fanterie, par  opposition  au  cavalier. 

Longtemps  employé  par  les  autres  armes 
presque  comme  terme  de  mépris,  le  mot  n'a 
plus  que  la  signification  qu'il  doit  avoir  et 
qui  n'a  rien  que  de  très  honorable. 

FARGIN.  Inflammation,  quelquefois 
aiguë,  le  plus  souvent  chronique,  des  gan- 
glions et  des  vaisseaux  lymphatiques  du 
cheval. 

Aucun  cheval  affecté  de  farcin  ne  doit  être 
traité  dans  les  corps  de  troupe. 

Aussitôt  que  les  symptômes  de  cette  ma- 
ladie apparaissent,  il  en  est  rendu  compte 
au  chef  de  corps  ou  de  détachement  qui  con- 
voque immédiatement  la  commission  d'aba- 
tage. 

Cette  commission  propose  Vabatage  immé- 
diat, si  la  maladie  est  évidente,  et  la  mise 
en  observation  si  la  maladie  ne  paraît  pas 
bien  confirmée  (art,  66  du  règlement  du 
28  décembre  1883  sur  le  service  intérieur 
des  troupes  de  cavalerie). 

FARDIER.  Sorte  de  chariot  à  vapeur 
inventé  par  l'ingénieur  Cugnot  (V.  Locomo- 
bile) . 

FARINE.  Il  y  a  trois  espèces  de  farine  : 
1°  La  farine  de  blé  dur,  qui  est  d'un  blanc 

jaune,  ronde  et  granuleuse  au  toucher,  peu 

piquée  de  son  ; 

2°  La  farine  de  blé  tendre,  qui  est  d'un 

blanc  mat,  tirant  un  peu  sur  le  jaune,  douce 

à  la  main,  soyeuse,  à.  peine  piquée  ; 


FASCICULE. 


3°  La  farine  de  blé  mitadin,  qui  tient  le 
milieu  entre  les  deux  autres. 

Ces  trois  qualités  de  farine  sont  admises 
pour  la  fabrication  du  pain  de  troupe,  mais 
elles  doivent  réunir  les  conditions  sui- 
vantes : 

1°  Provenir  de  froment  pur,  parfaitement 
criblé  ; 

2°  Contenir  l'intégralité  des  fleurs  et 
celle  des  gruaux  reposés  sur  la  meule  ; 

3"  Être  blutées  au  taux  réel  d'extraction 
qui  est  fixé  à  20  p.  100  pour  le  blé  tendre, 
16  p.  100  pour  le  blé  mitadin  et  12  p.  100 
pour  le  blé  dur  ; 

4°  Passer  au  tamis  de  soie  n"  90,  avec 
une  tolérance  maximum  de  4  p.  100; 

5°  Contenii-,  en  parties  affleurées  suscep- 
tibles de  passer  au  tamis  de  soie  n°  120, 
savoir  :  de  65  à  75  p.  100  pour  l'essence 
dure,  et  de  88  à  92  p.  100  pour  l'es- 
sence tendre  ou  mitadine  ; 

6°  Contenir  une  proportion  minimum  de 
gluten  humide  pouvant  varier  de  35  à 
;58  p.  100  pour  l'essence  dure,  et  de  26  à 
29  p.  100  pour  l'essence  tendre  ou  mita- 
dine. 

Les  entrepreneurs  peuvent,  à  leur  choix, 
faire  usage  de  farines  de  ce  type,  ou  em- 
ployer des  farines  dites  de  commerce,  qui 
doivent  être  d'une  qualité  équivalente  à 
celle  des  farines  réglementaires,  et  contenir 
la  proportion  minimum  indiquée  de  gluten 
humide. 

La  farine  peut  se  conserver  sans  altéra- 
tion pendant  6  mois  au  moins. 

—  d'orge.  Farine  faite  avec  de  l'orge 
moulue,  sans  êti'e  blutée,  c'est-à-dire  conte- 
nant toute  la  boulange. 

Cette  farine  est  distribuée  aux  corps  de 
troupe,  à  titre  de  stibstittition,  avec  d'autres 
denrées  fourragères,  quand  la  santé  des  che- 
vaux l'exige. 

FASCICULE.  Le  fascicule  forme  le  com- 
plément du  livret  individuel  des  réservistes 
et  des  territoriaux  ;  il  est  cousu  dans  ce 
livret  au  moment  où  l'homme  passe  dans  la 
disponiljilité  ou  dans  la  réserve  de  l'ai'mée 
active. 

Le  fascicule  est  établi  par  le  commandant 
du  bureau  de  recrutement  ;  il  renferme  : 

1°  L'ordre  de  route,  qui  sert  pour  rejoin- 
dre en  cas  de  mobilisation  ; 

2"  Le  récépissé  du  livret  individuel  qui 
doit  être  délivré  à  l'homme  chaque  fois 
qu'il  dépose  son  livret  à  la  gendarmerie  ; 

3°  La  feuille  spéciale,  qui  est  employée 
exclusivement  pour  les  convocations  rela- 
tives aux  exercices  et  manœuvres. 

FASCINAGE.  Objets  exécutés  en  bran- 
chages, tels  que  fascines,  gabions,  claies,  etn. 


FASCBÎES. 


29o 


FAUX. 


FASCINES.  Espèces  de  fagots  formés  de 
branchages  dépouillés  de  leurs  feuilles  ;  leur 


Fis.  86. 


diamètre  est  de  0'^,:20,  leur  longueur  de 
l™,oO  ;  ils  sont  liés  au  moyen  de  4  harts 
ijig.  86). 

Les  fascines  sont  habituellement  employées 
à  coui'onner  les  gabions,  à.  blinder  les  abris 
ou  à  revêtir  les  talus. 

On  les  emploie  également  à  constituer  des 
digues  pour  le  passage  des  fossés  pleins 
d'eau. 

—  goudronnées.  Petits  fagots  enduits 
d'une  composition  incendiaire,  que  l'on  em- 
ploie soit  comme  moyen  d'incendie,  soit 
comme  moyeu  d'édairatre  ou  comme  signaux 
de  nuit. 

FAUBOURG.  La  partie  d'une  yille  qui 
est  au  delà  de  son  enceinte  ou  des  limites  de 
l'octroi;  ce  nom  a  été  conservé  à  des  par- 
ties qui  sont  actuellement  réunies  aux 
villes. 

FAUCHARD  ou  FAUCHON.  Arme  de 
guerre  des  Germains,  des  Francs  et  des  An- 
glais. 

Avait  quelque  ressemblance  avec  la  faux, 
mais  dont  la  lame  plus  courte,  en  forme  de 
serpe  et  accompagnée  de  pointes,  était  lixée 
droite  à  une  hampe  ti-ès  longue. 

FAUCEÈRE.  Tringle  de  bois  disposée  de 
manière  à  servir  de  croupière  aux  mulets 
de  bât. 

FAUCHEURS.  Bandes  armées  de  faux, 
({ui  ont  su,  en  diverses  insurrections,  no- 
tamment eu  Vendée  et  en  Pologne,  faiie,  de 
cet  instrument  agricole,  uue  arme  redou- 
table. 

FAUCILLE.  Instrument  dont  on  se  sert 
pour  couper  les  récoltes  sur  pied. 

11  en  existe  un  certain  approvisionnement 
dans  les  magasins  du  campement,  pour  le 
cas  d'une  mobilisation. 

FAUCON.  Petites  pièces  traînées  sur 
deux  roues  et  sans  avant-train,  comme  les 
fauconneaux,  mais  plus  petits. 

FAUCONNEAU.  Petite  pièce  d'artUlerie, 
d'enviion  2  mètres  de  long  sur  0™,0o  à 
0™,lo  de  diamètre. 

On  l'appelait  aussi  bombarde  allongée,  et 
elle  tirait  des  balles  de  O^.SOO  à  3  kUo- 
grammes. 

FAUCHE.  Accessoire  de  la  cuirasse  des- 
tiné à  recevoir  le  bout  de  la  lance  des  che 
valiers  lorsqu'ils  la  mettaient  en  arrèt. 


FAUSSE  AIGUILLE.  Opération  consis- 
tant, pour  amener  un  déraillement  dans  uue 
voie  ferrée,  à  enlever,  par  exemple,  les  èclisses 
opposées  de  2  rails,  ainsi  que  les  crampons 
ou  autres  attaches  qui  les  relient  aux  tra- 
verses, puis  à  dé\"ier  légèrement  ces  rails 
après  les  avoir  ainsi  rendus  libres,  sur  une 
double  voie  ;  il  faut  avoir  soin  de  disposer  la 
fausse  aiguille  de  manière  que  le  mécanicien 
d'un  train  circulant  sur  l'une  des  voies 
n'aperçoive  pas  les  dispositifs  préparés  sur 
l'autre. 

FAUSSE  ATTAQUE.  Attaque  simulée 
ou  accessoiie  ayant  pour  but  de  dissimuler 
et  de  favoriser  l'attaque  véritable. 

FAUSSE  BRAIE.  Second  parapet  défensif 
qui,  avec  les  fossés  pleins  d'eau,  a  quel- 
quefois été  employé  eu  avant  du  parapet 
principal,  pour  obtenir  un  double  étage  de 
feux  et  supprimer  Vangle  mort. 

FAUSSES  BOTTES.  Morceaux  de  cuir 
qui  entourent  le  bas  des  pantalons  de  che- 
val des  hommes  de  tioupe  montés. 

Elles  font  partie  des  effets  de  la  première 
portion  et  sont  achetées  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

FAUSSES  CARTOUCHES.  EHes  sont 
en  bois,  à  culot  métallique  ;  elles  servent 
pour  les  charges  et  les  feux  simulés. 

Chaque  homme  de  troupe  à  pied  en  pos- 
sède dix. 

Elles  ont  été  fournies  gratuitement  par 
l'État  ;  elles  sont  remplacées,  en  cas  de  perte 
ou  de  mise  hors  de  service,  au  compte  de  la 
tnasse  d'habillement  et  d'entretien. 

FAUTE.  Manquement  au  service ,  aux 
règlements,  à  la  discipline  militaires. 

Les  fautes  sont  toujours  plus  graves 
quand  elles  sont  réitérées  et  surtout  habi- 
tuelles ou  collectives,  et  quand  elles  ont  Ueu 
pendant  la  durée  de  la  guerre. 

Elles  sont  réprimées  par  des  punitions 
disciplinaires,  au  besoin  par  la  rétrograda- 
tion et  même  la  cassation. 

FAUTEAU.  Espèce  de  bélier  employé  an 
moyen  âge. 

FAUTEUIL.  Grand  siège  élastique  à  dos 
et  à  bras,  recouvert  en  cuir,  qui  fait  partie 
du  mobilier  de  la  salle  des  délibérations  du 
conseil  d'administration  des  compagnies  de 
gendarmerie  départementale. 

FAUTEUR.  Celui  qui  favorise  ou  facilite 
les  fautes,  désordres,  crimes  et  délits. 

FAUX.  Action  d'altérer  sciemment,  et  en 
\Tie  d'en  tirer  profit,  une  pièce  écrite,  ou  de 
se  servir  d'ua  écrit  que  l'on  sait  faux. 

Le  faux  sur  des  états  de  situation  ou  de 
revues  est  puni  de  5  à  20  ans  de  travaux 
forcés  (art.  237),  ou,  eu  cas  de  circonstances 


FAUX  ou  FAULX. 


296 


FERMETURE. 


atténuantes,  de  5  à  10  ans  de  réclusion  ou 
de  2  à  3  ans  d'emprisonnement. 

Est  puni  de  la  dégradation  militaire,  celui 
qui  a  obtenu  de  faux  certificats  de  mala- 
die d'un  médecin  militaire  par  dons  ou  pro- 
messes (art.  262). 

FAUX  ou  FAULX.  Instrument  d'agricul- 
ture qui  a  été  transformé,  dès  l'antiquité,  eu 
arme  de  guerre. 

Les  peuples  anciens  avaient  des  chars 
hérissés  de  faux. 

Au  moyen  âge,  c'était  une  arme  d'abor- 
dage et  de  parapet. 

Pour  les  temps  modernes  (V.  Faucheurs) . 
La  faux  aratoire  est  emmanchée  perpendi- 
culairement au  manche;   comme  arme,  on 
l'a  emmanchée  aussi  dans  le  prolongement 
du  manche. 

FÉDÉRÉS.  Bataillons  de  volontaires 
formés  dans  les  départements  en  1792  et  en 
1815. 

Nom  donné  aux  combattants  des  États  de 
l'Amérique  du  Nord  dans  la  guerre  de  Séces- 
sion, et  aux  insurgés  de  Paris  pendant  la 
Commune  en  1871. 

FEINTE.  Terme  d'escrime  qui  signifie 
tromper  sur  le  genre  de  coup  qu'on  a  réelle- 
ment l'intention  de  porter. 

FELD-MARÉCHAL.  Correspond  à  notre 
titre  de  maréchal  en  Allemagne,  en  Autri- 
che et  en  Russie. 

FELDZEUGMEISTRE.  Grade  de  l'ar- 
mée autrichienne  qui  répond  vaguement  à 
celui  de  connuandant  de  corps  d'armée. 

FÉLON  ;  FÉLONIE.  Acte  de  désobéis- 
sance ou  outrage  commis  par  un  vassal  en- 
vers son  suzerain  ;  trahison,  rébellion,  four- 
berie. 

Chevalier  manquant  à  son  serment. 
FEMMES  de   militaires.  Les  femmes 
légitimes  des  militaires  ont  droit  aux  avan- 
tages suivants  : 

1°  Au  passage  gratuit  à  bord  des  navires 
faisant  le  service  de  l'État,  lorsqu'elles  se 
rendent,  pour  la  première  fois,  avec  leur 
mari  en  Algérie  ou  en  Tunisie  ou  dans  une 
colonie,  ou  lorsqu'elles  en  reviennent  ;  ou 
lorsqu'elles  accompagnent  leur  mari  allant 
en  congé  de  convalescence.  Dans  les  autres 
cas,  elles  ont  droit  seulement  au  passage  à 
prix  réduit  ; 

2"  A  la  délégation,  d'une  partie  de  la  solde 
du  mari,  lorsque  celui-ci  est  en  campagne 
ou  aux  colonies  ; 

3°  A  une  pension  de  veuve,  lorsqu'elles 
remplissent  les  conditions  fixées  par  la  loi 
du  11  avril  1831  ; 

4°  Il  peut  être  accordé  éventuellement 
des  secours  aux  veuves  de  militaires,  lors- 


qu'elles   ne  remplissent  pas  les  conditions 
voulues  pour  obtenir  une  pension. 

—  de  mauvaise  vie.  En  campagne,  la 
gendarmerie  doit  écarter  de  l'armée  les 
femmes  de  mauvaise  vie  (art.  234  du  ser- 
vice en  campagne). 

FENDRE.  Séparer  un  corps  en  deux  ou 
plusieurs  parties,  généralement  dans  le  sens 
longitudinal. 

Le  bois  de  chauffage  destiné  à  la  troupe 
ou  aux  manutentions  militaires,  doit  être 
fendu  lorsqu'il  dépasse  0™,30  de  pour- 
tour. 

Se  fendre.  Mouvement  d'escrime  qui 
consiste  à  porter  le  pied  droit  en  avant,  le 
pied  gauche  restant  immobile  et  le  corps 
bien  assis  sur  les  hanches. 

FENÊTRES.  Dans  les  casernes,  les  fenê- 
tres doivent  être  ouvertes  immédiatement 
après  le  réveil,  pour  renouveler  l'air  des 
chambrées;  elles  doivent  être  nettoyées  au 
moins  une  fois  pa)  semaine,  le  samedi. 

FÉODALITÉ.  Ensemble  des  institutions 
féodales. 

Ancienne  confédération  féodale  des  nobles 
et  régime  politique  qui  en  fut  la  consé- 
quence. 

FER.  Métal  dur  et  malléable  qui  a  servi 
pendant  longtemps  pour  la  fabrication  des 
bouches  à  feu  et  des  armes  à  feu  portatives. 
Comme  métal  à  canon ,  le  fer  forgé  a 
l'avantage  d'avoir  une  limite  d'élasticité  et 
une  limite  de  rupture  bien  supérieures  à 
celles  du  bronze  et  de  la  fonte  ;  mais  il  a 
l'inconvénient  de  ne  pouvoir  être  forgé  d'une 
manière  satisfaisante  sous  des  masses  assez 
grandes,  et  il  est  moins  dur  et  moins  élas- 
tique que  l'acier,  de  sorte  que  ce  dernier 
métal  lui  a  été  préféré. 

Le  fer  est  employé  à  un  grand  nombre 
d'usages,  aussi  bien  dans  l'industrie  civile 
que  dans  l'armée. 

—  à  cheval.  Ancien  ouvrage  de  fortifi- 
cation ou  dehors  de  forme  demi-circulaire. 
Sole  dont  on  garnit  les  pieds  des  chevaux 
et  des  mulets. 

La  description  des  fers  à  cheval  est  donnée 
dans  le  modèle  réglementaire  de  marché 
d'abonnement  pour  le  ferrage  (/.  M.,  p.  r., 
2«  semestre  1887,  page  197). 

FERME.  Organisation  défensive  (V. 
Groupe  de  maisons). 

Assemblage  de  pièces  de  charpente,  ser- 
vant a  supporter  les  combles  des  bâtiments . 
FERMES   (Ouvrages).    Ouvrages   dont 
l'enceinte  est  continue. 

Dans  les  ouvrages  mi-fermés,  la  gorge  est 
fermée  par  une  tranchée  à  faillie  relief  ou 
un  obstacle  peu  important  (jmlissades) . 
FERMETURE.  Autrefois,  la  fermeture 


FERMETURE. 


297 


FERMETURE 


des  portes  de  forteresse  s'effectuait  à  la 
retraite,  avec  un  cérémonial  prescrit  par  le 
règlement  sur  le  service  des  places. 

Depuis  1832,  les  portes  restent  ouvertes 
continuellement  en  temps  de  paix,  et  des 
mesures  doivent  être  prises  pour  s'assurer 
qu'elles  sont  toujours  en  état  de  fonctionner 
eu  cas  de  besoin. 

La  fermeture  de  culasse  des  armes  se  char- 
geant par  la  culasse,  qui  présente  certaines 
difficultés,  a  été  réalisée,  pour  les  bouches  à 
feu,  par  les  trois  méthodes  générales  sui- 
vantes : 

1°  Fermeture  à  coin,  employée  en  Alle- 
magne (V.  Coin); 

2°  Fermeture  à  vis,  dont  il  y  a  trois 
systèmes  principaux  : 

a)  Le  système  de  Reffye,  dans  lequel  la 
fermeture  est  obtenue  au  moyen  d'une  vis 
qui  vient  former  le  fond  de  l'âme  de  la 
bouche  à  feu  et  qui  est  à  filets  interrom- 

FiîT.  87. 


pus,  pour  faciliter  son  dégagement  de  son 
logement.  Une  lunette  à  charnière,  appelée 
volet,  vient  former  recouvrement  et  complète 
la  fermeture  {fig.  87); 

b)  Le  système  de  Bange,  perfectionnement 
du  précédent  (V.  de  Bange)  ; 

c)  Le  système  des  pièces  de  gros  calibre, 
dans  lequel  le  volet  du  système  de  Bange  a 
été  remplacé  par  une  console  à  charnière 
tournant  autour  d'un  axe  vertical  {fig.  88); 

30  Fermeture  à  piston.  Qui  consiste  en 
un  cylindre  lisse  introduit  dans  l'arrière  du 
canon,  de  manière  à  le  fermer. 

Pour  être  en  état  de  résister  à  la  pression 
des  gaz,  ce  cylindre  est  maintenu  en  place 
par  un  verrou  qui  les  traverse  de  part  en 
part,  ainsi  que  le  canon. 

Les  pans  sont  coupés  en  arrière  du  ver- 
rou, pour  alléger  le  piston,  qui  est  terminé 
par  une  partie  filetée  avec  manivelle  per- 
mettant  d'obtenir    un  serrage   supprimant 


toute  espèce  de  jeu  :  ce  genre  de  fermeture 
n'est  pas  employé  en  France. 

Pour  les  armes  à  feu  portatives,  il  y  a 
deux  grandes  classes  d'appareils  de  ferme- 
ture, savoir  : 

1°  Les  armes  à  culasse  mobile  par  ylisse- 
ment,  qui  se  divisent  en  deux  groupes  : 

Fi",  ss. 


T^fe^^itl^^ 


a)  Les  armes  à  verrou,  dans  lesquelles  la 
fermeture  est  obtenue  par  une  culasse  mobile, 
se  déplaçant  dans  le  sens  de  l'axe  en  arrière 
du  canon. 

Ce  système  est  celui  des  fusils  Ghassepot, 
Gras,  Lebel,  Dreyse,  Werder,  etc.,  c'est  le 
plus  avantageux  et  le  plus  généralement 
usité  en  Europe  ; 

Fis.  89. 


b)  Les  armes  à  tiroir,  dont  le  mécanisme 
de  culasse  est  fermé  par  un  bloc  de  culasse, 
actionné  par  la  sous-garJe  {fig.  89)  ; 


FERMETURE. 


m 


FERRAILLER. 


2°  Les  armes  à  cula>tse  mobile  par  rota- 
tion, que  l'on  peut  classer  en  5  groupes  prin- 
cipaux : 

a)  Les  armes  à  tabatière,  dans  lesquelles 
le  mécanisme  de  fermeture  consiste  en  un 
bloc  mobile  autour  d'une  charnière,  ce  qui 
permet  d'ouvrir  ou  de  fermer  la  culasse 
comme  une  tabatière  [fig.  90).  Un  bouton 
poussé  au  moyen  d'un  ressort  maintient  la 
fermeture.  Ce  système,  très  défectueux,  a 
l'avantage  de  pouvoir  s'adapter  facilement  à 

Fia;.  90. 


nn  canon  quelconque  et  a  été  employé  pour 
transformer,  avant  1870,  tous  nos  anciens 
fusils  en  armes  se  chargeant  par  la  culasse. 

b)  Les  armes  à  barillet,  dans  lesquelles 
le  tonnerre  est  femié  par  un  barillet,  servant 
simplement  de  fermeture  (fusil  Wemdl)  ou 
formant  tonnerre  comme  dans  le  revolver  et 
le  fusil  Spilalsky. 

c)  Les  armes  à  pêne,  avec  fermeture  de 
l'ulasse  obtenue  au  moyen  d'un  bloc  qui  se 
rabat  d'arrière  en  avant.  On  empêche  la 
culasse  mobile  de  tourner  autour  de  son  axe 
par  suite  de  la  pression  des  gaz,  en  reliant 
le  bloc  à  l'arrière  de  la  boîte  par  un  pêne 
qui  s'engage  dans  une  mortaise  de  la  culasse 
mobile.  Ce  système,  comme  celui  à  tabatière, 
n'a  guère  été  employé  que  pour  des  transfor- 
mations d'armes  anciennes. 

d)  Les  armes  à  culasse  tombante  ont  pour 
culasse  un  bloc  solide  qu'un  levier  coudé 
fait  tourner  autour  d'un  axe  situé  à  l'arrière 
de  la  boite  de  culasse.  Ce  levier  forme  pontet 
lorsque  l'arme  est  fermée.  Pour  ouvrir  le 
tonnerre,  il  suffit  d'amener  en  avant  la 
grande  branche  du  levier  ;  ce  mouvement 
fait  descendre  le  bloc  dans  la  boîte,  où  il  est 
arrêté  lorsque  l'ouverture  de  la  chambre  est 
dégagée  (Voir  Fusils  Martini,  Peabody, 
Werndl). 

e)  Les  armes  à  charnière  en-dessous,  dans 
lesquelles  le  bloc  de  culasse,  qui  s'applique 
hermétiquement  contre  le  tonnerre,  est  mo- 
bile autour  d'une  forte  charnière  située  au- 
dessous  du  canon.  Pour  empêcher  l'explosion 
des  gaz  de  faire  rétrograder  ce  bloc,  on  le 


maintient  dans  sa  position  par  un  arrêtoir, 
qu'on  abaisse  pour  ouvrir  le  tonnerre  et 
qu'on  relève  pour  fermer  ce  dernier  (V.  Fusil 
Remington). 

f)  Les  armes  à  canon  mobile,  dans  les- 
quelles le  canon  bascule,  ce  qui  rend  ce  type 
impropre  au  service  de  guerre.  Le  fusil  Le- 
faucheux  est  le  type  le  mieux  réussi  de  ce 
système,  qui  convient  surtout  pour  les  armes 
de  chasse. 

FÉRIR.  jVc  s'emploie  que  dans  cette 
expression:  sans  cou^ /"eVir,  c'est-à-dire  sans 
en  venir  aux  mains,  sans  se  battre. 

FÉROCITÉ.  Cruauté  froide  et  réfléchie; 
brutalité  habituelle. 

FERRAGE.  Le  ferrage  des  chevaux  de 
troupe  et  ceux  d'officiers  appartenant  à  l'Etat 
sont  confiés,  dans  les  corps  de  troupe  montés, 
à  des  ouvriers  militaires,  et,  dans  les  corps 
de  troupe  à  pied,  ou  pour  les  officiers  sans 
troupe  dans  les  garnisons  oij  il  n'existe  pas 
de  corps  de  troupe  monté,  à  des  ouvriers 
civils,  avec  lesquels  il  est  passé  des  marchés 
d'abonnement,  ou,  à  défaut  de  marché,  à 
prix  débattu. 

La  dépense  du  ferrage  est  supportée  par 
la  masse  d'entretien  du  harnachement  et  fer- 
rage des  corps  de  troupe,  et,  dans  la  gen- 
darmerie, par  la  masse  d'entretien  et  de  re- 
monte. 

Chaque  corps  de  troupe  d'infanterie  doit 
avoir  un  aide-maréchal  ferrant  chargé,  pen- 
dant les  marches,  de  faire  les  réparations  à 
la  ferrure  des  chevaux. 

En  campagne,  le  ferrage  des  chevaux  de 
ces  corps  sera  assuré  par  l'artillerie. 

Les  marchés  à  passer  pour  le  ferrage  des 
chevaux  doivent  être  conformes  au  modèle 
donné  par  la  circulaire  ministérielle  du 
18  octobre  1877  (J.  M.,  p.  r.,  2«  semestre 
1877,  page  197).  Ce  modèle  indique  les  di- 
mensions des  différentes  espèces  de  fers  de 
devant  et  de  derrière  pom*  chaque  catégorie 
de  chevaux  et  de  mulets,  les  époques  de  re- 
nouvellement de  la  ferrure,  la  qualité  du  fer 
à  emploj'er,  etc.,  etc. 

Les  frais  de  ferrage  des  chevaux  apparte- 
nant à  l'Etat,  et  fournis  gratuitement  aux 
officiers  sans  troupe,  sont  mis  à  la  charge  de 
la  masse  d'entretien  du  harnachement  et  fer- 
rage  du  corps  de  troupe  à  cheval  ou  de  l'é- 
tablissement le  plus  à  proximité,  ou  du 
corps  d'infanterie,  s'il  n'y  en  a  pas  d'autre 
dans  la  garnison.  Ces  dispositions  sont  ap- 
plicables aux  officiers  régulièrement  détachés 
de  leur  corps  et  aux  assimilés. 

Les  officiers  supériems  ou  autres,  re- 
montés à  titre  onéreux,  supportent  les  frais 
de  ferrage  de  leurs  chevaux. 

FERRAILLER.  Se  battre  à  l'épée,  faire 


FERRET.  299 

do  bruit  en  eatrechoquant  des  lames  de 
sabre  on  d'épée. 

FERRET.  Ganiiture  en  métal  qui  ter- 
mine les  aifiuillettes. 

FERRUM.  Le  fer;  un  des  noms  sous  les- 
quels les  Homains  désignaient  l'épée. 

FERRURE.  Le  fer  employé  à  ferrer  un 
cheval  ;  la  manière  de  ferrer. 

Le  système  de  ferrure  est  décrit  dans  le 
modèle  de  marché  d'abonnement  (/.  M.,  p.  r., 
2e  semestre  1877,  page  197), 

En  temps  de  paix,  la  ferrure  doit  être 
posée  à  chaud  ;  la  ferrure  à  froid  n'est  auto- 
risée qu'exceptionnellement,  en  temps  de 
guerre. 

Des  instructions  ministérielles  fixent  les 
quantités  de  ferrures  de  réserve  à  entretenir 
pour  chaque  corps. 

Dans  les  corps  de  troupe  à  cheval,  un  des 
vétérinaires  doit  faire  aux  maréchaux  fer- 
rants un  cours  théorique  de  ferrure  (art.  71, 
Cavalerie,  et  8o,  Artillerie,  du  Règlement 
du  28  décembre  1883). 

FERS.  Punition  infligée  dans  la  marine 
et  qui  consiste  à  attacher  l'homme  par  les 
che\âlles  des  pieds  à  une  barre  de  fer. 

FÊTE  NATIONALE.  Elle  est  célébrée 
actuellement  en  France  le  14  juillet. 

Il  est  alloué,  à  cette  occasion,  à  tous  les 
hommes  de  troupe  présents  au  corps  pendant 
cette  journée,  une  demi-journée  de  salde 
dont  le  taux  est  fixé  par  les  tarifs,  et  une 
ration  de  vin.  De  plus,  les  corps  sont  auto- 
risés à  effectuer,  sur  les  fonds  des  ordinaires, 
des  menues  dépenses  telles  que  location  de 
vaisselle,  de  draps,  achats  de  papier  de  cou- 
leur, etc.,  pour  l'ornementation  des  cham- 
bres. Le  montant  de  ces  dépenses  ne  doit  pas 
dépasser  20  francs  par  compagnie,  escadron 
ou  batterie. 

FEU.  Commandement  d'exécution  dans 
les  tirs  ;  pour  le  fusil,  il  est  généralement 
précédé  du  commandement  Joue. 

Les  diverses  espèces  de  feux  avec  le  fusil 
d'infanterie  sont  : 

1°  Le  feu  à  volonté,  dans  lequel  chaque 
soldat,  après  le  commandement  Commencez 
le  feu,  tire,  charge  et  continue  à  tirer  sans 
interruption  jusqu'au  signal  de  Cessez  le 
feu  ; 

2°  Le  feu  de  salve,  qui  est  un  feu  dans 
lequel  l'unité  désignée  ne  tire  qu'au  com- 
mandement ; 

3°  Le  feu  rapide,  exécuté  comme  le  tir 
à  volonté,  mais  en  augmentant  progressive- 
ment la  vitesse  de  la  charge,  de  manière  à 
arriver  à  tirer  au  moins  12  fois  par  mi- 
nute ; 

4"  Le  feu  à  répétition,  qui  s'exécute 
lomme  le  feu  à  volonté,  mais  sans  que  le 


FEUX. 


j  soldat  ait  à  charger  tant  que  les  10  cartou- 
ches du  magasin  et  du  fusQ  ne  sont  pas 
épuisées  ;  le  soldat  doit  arriver  progressive- 
ment à  épuiser  le  magasin  en  30  secondes  ; 

S»  Le  feu  de  salve  à  répétition,  exé- 
cuté comme  le  fen  de  salve,  mais  en  épuisant 
sans  charger  les  cartouches  du  magasin. 

Ces  diverses  espèces  de  feux  peuvent  être 
exécutés  debout,  à  genou  ou  couché. 

Dans  certains  cas  exceptionnels,  ou  peut 
exécuter  le  feu  de  masse,  qui  consiste  à 
faire  tirer  deux  subdivisions  placées  l'une 
derrière  l'autre  à  distance  de  rang,  la  pre- 
mière tirant  à  genou,  la  seconde  debout. 

Dans  l'ordre  dispersé,  il  j^  a  aussi  le  feu 
de  3  cartouches,  qui  est  commandé  par 
le  caporal  à  son  escouade. 

Les  règles  pour  l'emploi  des  feux  prescri- 
vent notamment  d'éviter  une  consommation 
prématurée  des  cartouches,  de  concentrer  les 
coups  sur  l'objectif  indiqué,  de  charger  vite 
mais  de  viser  attentivement. 

Les  feux  de  salve  par  escouades  sont 
employés  environ  de  800  à  1200  mètres, 
suivant  l'étendue  du  but.  Les  salves  à  répé- 
tition peuvent  être  employées  même  aux 
distances  supérieures  à  1200  mètres,  sur  des 
troupes  en  formation  compacte,  qui  ne  doi- 
vent être  visibles  que  pendant  quelques 
instants. 

Les  feux  à  volonté  et  les  feux  à  car- 
touches comptées  sont  employés  de  700 
à  400  mètres.  Lorsque  le  feu  à  volonté  ne 
doit  pas  être  intense,  les  meilleurs  tireurs 
seuls  l'entretiennent  sur  la  ligne. 

Les  feux  rapides  coup  par  coup  ou  à 
répétition  sont  employés  aux  petites  dis- 
tances, au  moment  décisif  d'une  action  ;  ils 
peuvent  aussi  être  exécutés,  quelle  que  soit 
la  distance,  chaque  fois  que  l'adversaire  pré- 
sente momentanément  des  objectifs  très  vul- 
nérables. 

Les  feux  d'artillerie  se  divisent  en  feu 
par  pièce  et  en  feu  de  salve  par  bat- 
terie. Le  feu  par  pièce  est  la  règle  générale; 
le  feic  de  salve  n'est  employé  que  dans  cer- 
tains cas  exceptionnels,  lorsqu'il  s'agit,  par 
exemple,  d'atteindre  des  troupes  réunies  mo- 
mentanément sur  un  espace  restreint,  ou  une 
batterie  qui  exécute  des  mouvements  d'avant- 
train,  ou  bien  encore  s'il  faut  prévenir  une 
charge  de  cavalerie.  La  chute  simultanée 
d'un  grand  nombre  de  projectiles  produit  un 
effet  moral  considérable. 

FEUX  d'éclairage.  Synonyme  de  lu- 
mières pour  les  camps,  les  cantonnements, 
les  casernes,  etc. 

il  est  interdit  d'avoir  de  la  lumière  dans 
les  locaux  disciplinaires  (V.  Extinction  des 
feux). 


FEUX. 


300 


FEUILLE 


FEU  croisé  (V.  Croisement  des  feux). 

—  de  billebaude.  C'est  ainsi  qu'on  ap- 
pelait autrefois  le  feu  à  volonté. 

—  de  file.  Feu  dans  lequel  chaque  file 
tire  successivement  et  sans  interruption. 
N'est  plus  usité. 

—  de  flanc.  Feu  destiné  à  assurer  le 
flanqueinent. 

—  direct,  oblique,  de  revers,  d'é- 
charpe.  d'enfilade  (V.  Tir). 

FEUX  de  rangs.  Inventés  par  Gustave- 
Adolphe  ;  ressemblaient  à  nos  feux  de  masse. 
Il  y  eut  aussi  des  feux  de  rangs,  un  à  un, 
ou  feux  successifs  d'un  seul  rang. 

—  par  rang.  Usité  jadis  par  l'infanterie 
rangée  sur  6  rangs  et  plus,  les  rangs  et  les 
files  étant  ouverts.  Après  que  le  premier 
rang  avait  tiré,  il  faisait  demi-tour  et  ve- 
nait, en  passant  par  les  vides  des  rangs  ou 
files  en  arrière,  se  reformer  derrière  le  der- 
nier rang.  Le  deuxième  rang  faisait  feu  et 
venait  se  reformer  en  arrière  de  la  même 
manière. 

FEU  grégeois.  Mélanges  incendiaires  de 
diverses  sortes  qui  paraissent  être  originaires 
de  l'Inde. 

On  s'accorde  à  croire  que  leurs  procédés 
de  fabrication  furent  apportés  en  Grèce,  vers 
670,  par  l'architecte  Gollicinus. 

On  prétend  que  ce  feu  pouvait  brûler  dans 
l'eau,  et  les  Grecs  l'employaient  contre  les 
Musulmans.  Il  se  composait,  d'après  divers 
auteurs,  de  naphte,  de  bitume  et  de  soufre  ; 
il  y  entrait  aussi  de  la  poix,  de  la  gomme,  etc. 

Les  Orientaux  surent  perfectionner  ce  feu, 
que  l'on  tirait  par  pelotes  avec  des  armes  à 
vent  et  des  armes  de  jet.  On  l'employa  éga- 
lement sous  une  forme  qui  rappelle  nos 
bombes. 

Les  Croisés  le  rapportèrent  en  Europe,  où 
on  l'employa  jusqu'à  ce  que  l'invention  de  la 
poudre  vint  le  remplacer  et  le  faire  oublier 
à  tel  point  qu'on  n'en  connaît  plus  exacte- 
ment la  composition. 

FEUX  de  signaux.  Artifices  servant  à 
faire  des  signaux  (V.  Fusées). 

—  incendiaires.  Armes  ou  liquides  en- 
flammés que,  dans  l'antiquité,  on  lançait 
sur  l'adversaire  ou  que  l'on  y  faisait  porter. 

FEU  rasant.  Feu  dont  la  trajectoire  rase 
le  sol  ;  est  employé  surtout  pour  le  flanque- 
ment  des  fossés  des  ouvrages  de  fortifi- 
cation. 

—  roulant.  Feu  continu  de  mousque- 
terie. 

FEUDATAIRE.  Grand  vassal  qui  devait 
foi  et  hommage  au  souverain  pour  la  pos- 
session d'un  fief. 

FEUILLARDS  ou  FOULARDS.  Bandes 


ou  troupes  qui  portaient  un  rameau  vert  en 
guise  de  cocarde. 

FEUILLE.  On  donne  le  nom  de  feuille, 
dans  l'administration  militaire,  à  certains 
états  ou  documents  dont  les  principaux  sont  : 
la  feuille  (ow  état)  d'émargement,  la  feuille 
de  journées,  la  feuille  de  prêt,  la  feuille  de 
rectification,  la  feuille  de  route,  la  feuille  de 
vérification,  etc. 

—  d'émargement  (V.  État  d'èmarye- 
ment). 

—  de  journées.  Elle  a  pour  but  d'éta- 
blir les  droits  des  unités  administratives 
aux  allocations  en  deniers  ou  en  nature, 
résultant  du  nombre  de  journées  de  présence 
des  hommes  ou  des  chevaux,  pendant  un 
trimestre. 

LeS-  feuilles  de  journées  sont  nominatives 
pour  les  officiers,  pour  les  spahis  et  pour  la 
gendarmerie,  c'est-à-dire  qu'elles  indiquent, 
en  regard  de  chaque  nom,  les  diCférentes 
allocations  qui  reviennent  à  l'intéressé. 

Les  feuilles  de  journées  sont  mimériques 
pour  les  hommes  de  troupe  de  tous  les  autres 
corps  de  troupe  et  établissements  militaires 
considérés  comme  tels.  Elles  ne  sont  autre 
chose  que  le  relevé  des  situations  administra- 
tives fournies  journellement  par  les  capi- 
taines. 

L'inscription  du  nombre  de  journées  des 
di^«ers  grades  donnant  droit  à  la  solde,  est 
suivie  de  l'indication  du  nombre  de  rations 
de  toute  espèce  allouées  à  la  même  date. 

On  peut  donc  se  rendre  compte,  chaque 
jour,  par  de  simples  additions,  des  droits 
acquis  à  l'unité  administrative  depuis  le  com- 
mencement du  trimestre  et  comparer  ces 
droits  avec  les  perceptions  en  deniers  et  en 
nature. 

Cette  manière  de  procéder  présente  sur- 
tout l'avantage  de  permettre  d'arrêter  rapi- 
dement les  comptes  en  cas  de  mobilisation. 

Il  est  établi  des  feuilles  de  journées  dis- 
tinctes pour  les  hommes  et  pour  les  che- 
vaux. 

—  de  journées  spéciale  de  chauf- 
fage. Elle  est  destinée  à  constater  : 

1°  La  nature  et  la  quantité  des  combus- 
tibles auxquels  le  corps  a  eu  droit  pendant 
le  trimestre,  savoir  :  en  rations  collectives 
pour  la  cuisson  des  aliments,  pour  la  pré- 
paration du  café  et  pour  le  chauffage  des 
chambres  ;  en  rations  individuelles  pour  la 
table  des  sous-officiers,  pour  les  troupes  ca- 
sernées  ne  faisant  pas  usage  de  fourneaux 
économiques,  ou  campées,  ou  baraquées,  ou 
bivouaquées  ;  en  rations  fixes  pour  les 
besoins  généraux  du  corps; 

2"  Les  allocations  attribuées  au  corps 
pour  le  chauffage  et  l'éclairage  des  biblio- 


FEUILLE. 


301 


FEUILLET. 


thèques  et  des  salles  de  conférences  des  offi- 
ciers et  des  corps  de  garde  ; 

3"  A  présenter  le  décompte  en  deniers  de 
ces  allocations. 

La  feuille  de  journées  spéciale  de  chauf- 
fage est  établie  trimestriellement  par  le  tré- 
sorier, pour  l'ensemble  du  corps. 

—  de  prêt.  État  numérique  établi  par 
le  capitaine  pour  percevoir  la  solde  de  ses 
hommes,  les  1",  6,  11,  16,  21  et  26  de 
chaque  mois. 

Le  prêt  est  perçu,  à  terme  échu,  dans  les 
cas  suivants  : 

1°  En  station,  sur  le  pied  de  paLs  ; 

2°  Lorsque  les  vivres  de  campagne  sont 
fournis  à  la  troupe  ; 

3°  Lorsque  la  fourniture  des  vivres  de 
l'ordinaire  est  assurée  par  des  marchés. 

Le  décompte  s'établit  d'après  le  nombre 
de  journées  de  présence  qui  figure  sur  la 
feuille  de  journées  pour  la  période  compo- 
sant le  prêt. 

Le  prêt  est  perçu  à' avance  : 

i°  Par  les  troupes  en  marche  ; 

2°  Par  les  troupes  qui  appliquent  le  mode 
d'achats  directs  pour  les  ordinaires. 

Le  décompte  s'établit  eu  prenant  pour 
base  l'efTectif  des  présents  au  jour  de  la  per- 
ception, en  multipliant  par  le  nombre  de 
jours  composant  le  prêt. 

Les  augmentations  et  les  diminutions 
résultant  des  variations  de  l'effectif  sont 
alors  portées  sur  la  feuille  de  prêt  suivante, 
à  l'exception  de  celles  qui  concernent  le  der- 
nier prêt  du  trimestre.  Celles-ci  donnent 
lieu  à  l'établissement  d'une  feuille  de  prêt 
supplciiteiitaire. 

Lorsque,  dans  le  courant  d'un  prêt,  par 
suite  du  grand  nombre  d'incorporations,  le 
capitaine  se  trouve  dépourvu  de  fonds 
(mode  du  prêt  payé  d'avance),  il  peut  per- 
cevoir sur  une  feuille  de  prêt  spéciale  la 
somme  nécessaire  pour  satisfau-e  à  ses 
besoins  jusqu'à  la  fin  de  la  période  com- 
mencée. 

—  de  rectification.  Feuille  sur  la- 
quelle l'intendant  du  corps  d'armée  consigne 
ses  décisions  en  ce  qui  concerne  les  erreurs 
relevées  dans  un  service. 

—  de  route,  de  militaire  isolé.  Titre 
délivré  au  militaire  qui  se  déplace  par  ordre, 
pour  le  service. 

La  feuille  de  route  est  extraite  d'un  re- 
gistre à  souche. 

Elle  est  délivrée  : 

1°  Par  le  chef  de  corps  ou  par  le  trésorier 
délégué,  ou  par  le  chef  de  détachement,  aux 
militaires  faisant  partie  du  corps  ou  du  dé- 
tachement ; 

2°  Par  le  sous-intendant  militaire  ou  par 


son  suppléant  légal,  aux  officiers  sans  troupe, 
aux  isolés  et  aux  militaires  de  la  gendar- 
merie. 

Elle  porte  les  renseignements  nécessaires 
pour  établir  l'identité  du  titulaire,  l'itiné- 
raire qu'il  doit  suivre,  et  l'inscription  des 
sommes  qu'il  a  reçues  pour  frais  de  route. 

Elle  confère  les  droits  suivants  : 

1°  Le  transport,  au  tarif  militaire,  sur 
les  chemins  de  fer  ; 

2°  Le  transport  gratuit  de  30  kilogram- 
mes de  bagages  sur  les  chemins  de  fer,  l'ex- 
cédent étant  taxé  au  prix  réduit  ; 

3°  Le  droit  au  logement  chez  l'habitant, 
dans  les  gîtes  d'étapes  compris  sur  l'itiné- 
raire. 

—  de  détachement  Les  feuilles  de 
route  de  détachement  sont  délivrées  par  les 
fonctionnaiies  de  l'intendance,  sur  la  pro- 
duction de  l'ordre  de  mouvement  établi  par 
l'autorité  militaire  compétente ,  indiquant 
l'itinéraire  à  suivre. 

Ce  document  relate  : 

1°  L'effectif  du  détachement  en  officiers, 
hommes  de  troupes  et  chevaux  ; 

2°  L'itinéraire  tracé  par  le  commande- 
ment i 

3°  Les  bons  de  chemin  de  fer,  mandats 
d'étapes,  bons  de  convoi,  délivrés  pour  la 
route. 

—  de  vérification.  Feuilles  établies  par 
les  fonctionnaires  de  l'intendance  ou  du  con- 
trôle, et  relatant  les  observations  que  leur  a 
suggérées  la  vérification  d'une  comptabilité, 
d'un  magasin  ou  d'un  document  quelconque. 

Ces  feuilles  sont  divisées  en  deux  colonnes, 
de  manière  à  permettre  au  conseil  d'admi- 
nistration ou  au  comptable  intéressé  de  pré- 
.senter  ses  explications. 

Toutes  les  obsenations  non  admises  par 
le  conseil  ou  le  comptable  sont  soumises  à 
l'autorité  administrative  supérieure,  et  au 
besoin  au  Ministre  de  la  guenv. 

FEUILLET  du  personnel  des  offi- 
ciers. Les  feuillets  du  personnel  des  offi- 
ciers sont  mobiles  et  renfermés  dans  un  por- 
tefeuille à  serrure. 

Le  lieutenant-colonel  y  inscrit,  à  mesure, 
les  punitions  infligées  aux  officiers,  et  au 
moins  deux  fois  par  an,  en  janvier  et  en 
juillet,  des  notes  sur  leur  conduite  militaire 
et  privée,  leur  instruction  et  leurs  aptitudes 
au  service. 

Dans  les  bataillons,  escadrons  ou  compa- 
gnies formant  corps,  ces  feuillets  sont  tenus 
par  le  chef  de  corps  :  pour  les  officiers  sans 
troupe,  ils  sont  tenus  par  les  chefs  d'êtat- 
major,  ou  directeurs  de  service,  suivant  le 
cas.  (Modèle  IV  annexé  au  règlement  du 
28  décembre  1883.) 


FEUTRE. 


302 


FILET. 


Ces  feuillets  suivent  l'officier  dans  toutes 
ses  afifectations,  en  guerre  comme  en  paix. 

Quand  un  officier  est  rayé  des  contrôles, 
son  feuillet  personnel  est  envoyé  au  Ministre 
de  la  guerre  pour  être  joint  à  son  dossier. 

—  de  punitions.  Il  est  affecté  à  chaque 
liomme,  au  moment  de  son  incorporation, 
un  feuillet  destiné  à  recevoir  l'inscription  de 
ses  punitions,  sauf  les  punitions  de  consigne 
d'une  durée  inférieure  à  quatre  jours. 

Ces  feuillets  sont  réunis  dans  chaque 
compagnie,  escadron  ou  batterie,  dans  un 
registre  à  écrous. 

Le  feuillet  de  punitions  suit  l'homme  dans 
ses  différentes  affectations,  jusqu'au  moment 
de  sa  libération  définitive,  époque  à  laquelle 
il  est  renvoyé  au  bureau  de  recrutement. 

FEUTRE.  Petit  morceau  de  cuir  fixé  à 
l'extrémité  de  la  bretelle  de  fusil  et  destiné 
à  recouvrir  le  bouton  de  cette  dernière  pour 
qu'il  ne   frotte  pas  directement  sur  le  bois. 

Des  rondelles  en  feutre  gras  sont  employés 
dans  les  cartouches  à  balles,  modèle  1874, 
et  des  cartons -feu  Ires  dans  les  cartouches 
sans  balle  de  revolver,  modèle  1873. 

FICHANT  (V.  Flanquemcnt). 

FICHES.  Documents  établis  sous  forme 
de  petits  tableaux  par  le  Ministre  de  la 
guerre  et  les  généraux  commandant  les  corps 
d'armée  pour  les  transports  de  troupe  et  de 
matériel  en  cas  de  mobilisation. 

Ces  fiches  sont  remises  sous  pli  cacheté 
aux  chefs  de  corps  ou  de  service  qui  ne  doi- 
vent en  prendre  connaissance  qu'au  reçu  de 
l'ordre  de  mobilisation. 

FICTIF.  Qui  n'existe  pas. 

Écritures  qui  ont  pour  but  de  dissimuler 
un  déficit,  un  détournement,  au  moyen 
d'opérations  imaginaires. 

Elles  constituent  des  fmix  et  sont  punies 
comme  tels. 

FIEF.  Domaine  noble  du  temps  de  la 
féodalité. 

FIÈVRE.  Maladie  caractérisée  par  l'ac- 
célération du  pouls  et  une  augmentation  de 
la  chaleur  animale. 

Les  fièvres  les  plus  répandues  dans  l'armée 
sont  :  la  fièvre  typhoïde  en  France  ;  la 
fièvre  paludéenne  et  la  fièvre  jaune  aux  co- 
lonies. 

Cette  maladie  est  très  contagieuse. 

FIÉVREUX  (substantif).  Qui  est  ma- 
lade de  la  fièvre. 

Dans  les  hôpitaux,  ambulances  et  infir- 
meries ,  les  fiévreux  occupent  toujours  des 
locaux  spéciaux  et  sont  séparés  des  autres 
malades. 

—  (adjectif).  Qui  est  sujet  à  la  fièvre. 
Qui  cause  la  fièvre. 


FIFRE.  Petite  flûte  à  6  trous  ayant  un 
son  très  aigu. 

Soldat  qui  joue  de  cet  instrument. 

Encore  employé  dans  quelques  armées 
étrangères. 

Dans  la  nôtre,  on  l'a  essayée  pendant  un 
certain  temps  pour  les  enfants  de  troupe. 

A  existé  dans  l'infanterie  avec  le  tam- 
bour. 

FIGURÉ  (ennemi).  Dans  les  exercices 
en  terrain  varié,  l'ennemi  est  figuré  lors- 
qu'on n'emploie  pour  simuler  l'ennemi 
qu'un  nombre  d'hommes  relativement  res- 
treint. 

FIL.  Ce  qui  est  fait  de  petits  brins  de 
soie,  de  chanvre,  de  lin  ou  de  coton,  toi-dus 
ensemble. 

Le  m  employé  pour  les  confections  mili- 
taires doit  être  de  très  bonne  qualité  ;  il  est 
fourni  par  les  entrepreneui-s  ou  les  maîtres- 
ouvriers,  et  compris  dans  le  prix  de  la  con- 
fection. 

Les  commandants  d'unités  administra- 
tives sont  autorisés  à  acheter  dans  le  com- 
merce le  fil  nécessaire  à  l'exécution  des  répa- 
rations aux  effets  ;  la  dépense  est  supportée 
par  le  fonds  particulier  de  la  masse  d'habil- 
lement et  d'entretien. 

Enfin,  chaque  soldat  doit  posséder  dans 
sa  trousse,  sur  une  bobine,  une  petite  provi- 
sion de  fil  noir,  de  fil  rouge  et  de  fil  ïjlanc, 
pour  recoudre  les  boutons  et  exécuter  les 
réparations  de  minime  importance. 

En  terme  de  droit  :  descendance  de  l'en- 
fant à  l'égard  du  père  et  de  la  mère. 

FIL  à  plomb.  Masse  pesante  (morceau 
de  plomb)  suspendue  à  l'extrémité  d'un  fil, 
servant  à  indiquer  la  direction  de  la  verti- 
cale. 

—  de  fer  (V.  Reseau  de  fil  de  fer). 

—  télégraphique  (V.  Lignes  télégra- 
phiques et  Télégraphe). 

FILE.  Une  file  se  compose  de  deux 
hommes  l'un  derrière  l'autre  dans  le  rang. 

Le  chef  de  file  est  l'homme  qui  est  de- 
vant. 

Une  file  est  creuse  lorsqu'il  n'y  a  pas 
d'homme  au  second  rang. 

Les  serre-files  sont  les  gradés  placés  der- 
rière le  second  rang. 

On  double  les  files  dans  la  marche  par  le 
flanc,  en  portant  de  2  à  4  le  nombre  des 
hommes  placés  les  uns  à  côté  des  autres  sur 
le  môme  alignement. 

FILER.  Terme  d'argot  signifiant  s'é- 
clipser. 

Faire  filer  des  troupes,  c'est  les  faire 
quitter  le  pays,  en  dissimulant  le  plus  pos- 
silile  leur  passage. 

FILET.     Sous-bride    sans    muserolle    ni 


FILIATION. 


303 


FIXE. 


gourmelte,  à  mors  brisé.  Elle  accompagne  la 
bride  du  cavalier  et  sert  à  rafraîchir  la 
bouche  des  chevaux  (fig.  32). 

FILIATION  (états  de).  État  nominatif 
et  par  grade  de  tous  les  officiers,  sous-offi- 
ciers et  soldats  qui  doivent  s'embarquer  sur 
un  même  navire.  11  est  établi  en  double 
expédition  et  remis  au  sous-intendant  mili- 
taire la  veille  de  V embarquement. 

FILIGRANE.  Petits  filets  eu  cuivre  qui 
entourent  la  poignée  des  épées  et  des  sabres. 

FILLES  des  membres  de  lOrdre  de 
la  Légion  d'honneur.  Les  membres  de  lu 
Légion  d'honneur  ont  la  faculté  de  faire 
élever  gratuitement  une  de  leurs  filles  dans 
l'une  des  trois  maisons  d'éducation  sni- 
vpntes  : 

Saint-Denis,  pour  les  filles  légitimes  de 
légionnaires  ayant  au  moins  le  grade  de  ca- 
pitaine en  activité  de  service,  ou  une  posi- 
tion équivalente  ; 

Ècouen,  pour  les  filles  de  capitaines  en 
retraite,  des  autres  officiers  subalternes  et 
des  légionnaires  civils  ayant  une  position 
équivalente  ; 

Les  Loges,  pour  les  filles  des  hommes  de 
troupe  et  des  autres  légionnaires  civils. 

FILTRE.  Appareil  destine  à  la  purifica- 
tion et  la  clarification  des  eaux. 

Le  filtre  adopté  dans  l'armée  pour  les  ca- 
sernes et  les  établissements  militaires  est  le 
filtre  Chamberland,  du  système  Pasteur. 

FINANCE.  Argent  comptant.  Se  dit  de 
la  profession  de  ceux  qui  font  de  grandes 
spéculations,  de  grandes  affaires  de  banque, 
ou  qui  manient  les  deniers  de  l'État. 

FINISSAGE  des  grains  de  poudre. 
Le  finissage  des  grains  de  poudre  comprend 
les  opérations  suivantes  : 

1°  Le  lissage,  qui  a  pour  but,  en  bou- 
chant les  pores  extérieurs,  de  rendre  la 
poudre  moins  hygrométrique  et  de  faciliter 
l'action  de  la  charge.  Il  s'obtient  en  faisant 
user  les  unes  contre  les  autres  les  grains 
que  l'on  place  dans  une  tonne  animée  d'un 
mouvement  de  rotation  modéré.  Le  résultat 
varie  suivant  la  nature  (proportion  d'eau), 
la  densité  et  la  grosseur  des  grains,  et  aussi 
avec  la  vitesse  circonférencielle  de  la  tonne 
et  avec  la  charge  ; 

2°  Le  sécimge,  qui  n'a  pour  but  que  de 
laisser  à  la  poudre  1  p.  100  d'eau  (propor- 
tion normale)  ;  la  température  doit  être  mo- 
dérée au  début  et  les  vapeurs  formées  doi- 
vent être  enlevées  immédiatement  pour  la 
ventilation  ; 

3°  Le  sure'galisage  et  V époussetage ,  qui  ont 
pour  but  d'enlever  les  poussières  et  de  pro- 
céder à  un  nouvel  égalisage  des  grains  an 
moyen  de  tonnes. 


—  d'un  canon.  Le  finissage  d'un  canon 
en  acier  comprend  les  opérations  suivantes  : 

1">  Tournage  et  dressage  de  la  tranche  de 
culasse  pour  mettre  le  canon  de  longueur  ; 

2°  Creusage  du  logement  de  la  vis-culasse 
de  l'obturateur  et  filetage  de  l'écrou  ; 

3°  Tournage  de  l'emplacement  du  volet, 
de  la  partie  postérieure,  de  la  frelte-culasse 
et  de  la  gorge  du  couvre-culasse  ; 

4°  Tournage  de  la  tranche  de  la  bouche, 
du  chanfrein  et  de  la  plate-bande  de  volée  ; 

0°  Tracé,  sur  la  surface  intérieure  du 
canon,  de  quatre  lignes  qui  soient  l'intersec- 
tion de  cette  surface  et  de  deux  plans  per- 
pendiculaires, dont  l'un,  horizontal,  passe 
par  le  centre  des  tourillons,  et  l'autre,  ver- 
tical, passe  par  l'axe  de  la  pièce  ; 

6°  Elulèvement  du  métal  jusqu'au  fond 
des  filets  sur  trois  secteurs  égaux,  afin  de 
permettre  l'entrée  de  la  vis-culasse  ; 

7"  Creusage  d'une  mortaise  pour  la  char- 
nière du  volet  : 

8°  Perçage  des  trous  pour  le  logement  du 
boulon  de  la  charnière,  pour  celui  du  four- 
reau de  la  hausse  et  pour  celui  de  la 
gâche  ; 

9°  Préparation  des  logements  des  pièces 
accessoires  telles  que  la  gâche,  le  fourreau  de 
la  hausse,  le  guidon^  puis  ajustage  et  pose 
de  ces  pièces. 

Le  finissage  d'un  canon  de  fusil  comprend 
l'achèvement  de  la  chambre,  le  brasage  de  la 
hausse  et  l'ajustage  de  la  boîte  de  culasse. 

FIOLES.  Petites  bouteilles  de  verre.  Elles 
sont  généralement  fournies  pom-  le  Service 
de  santé  aux  hôpitaux  militaires  et  aux  in- 
firmeries. Elles  ne  sont  qu'exceptionnelle- 
ment achetées  directement  dans  le  commerce 
par  ces  établissements. 

FIRMITATES.  Le^  places  fortes  furent 
appelées  de  ce  nom  par  les  Français  de  la 
première  race,  d'où  est  venu  le  nom  de  fer- 
metés (ferlés),  qui  a  été  donné  à  un  certain 
nombre  de  vUles  ou  bourgades. 

FISC.  L'administration  des  finances  pu- 
bliques. 

FISSURES.  Crevasses,  arrachements  des 
molécules  du  métal  des  bouches  à  feu  en 
bronze. 

FISTULE.  Ulcère  en  forme  de  canal 
étroit. 

Les  fistules  uréthrales  motivent  l'exemp- 
tion ou  la  réforme. 

FIXATION.  Action  de  déterminer,  d'ar- 
rêter d  une  manière  invariable. 

La  fixation  des  approvisionnements  de  la 
réserre  de  guerre  à  entretenir  est  faite  parle 
Ministre  de  la  guerre  et  ne  peut  être  modi- 
fiée que  par  lui. 

FIXE.  Commandement  d'exécution  signi- 


FLAGRANT  délit.  304 

fiant  qu'on  doit  replacer  la  tète  directe,  si 
elle  ne  l'est  pas,  et  conserver  l'immobilité. 
A  ce  commandement,  les  chefs  de  peloton  et 
les  guides  reprennent  leurs  places  dans  cer- 
tains mouvements  de  l'école  de  section  et  de 
compagnie. 

FLAGRANT  délit.  Surprendre  l'auteur 
d'une  faute  au  moment  même  où  il  la 
commet. 

FLAMBARD  ou  FLAMMARD.  Sorte 
d'épée  dont  les  arêtes  tranchantes,  au  lieu 
d'être  droites,  étaient  sinueuses,  ce  qui  don- 
nait à  la  lame  l'apparence  d'une  flamme. 

FLAMBE.  Espèce  de  dague  à  lame  on- 
dulée. 

FLAMBEAU.  Artifice  employé  pour  l'é- 
clairage extérieur. 

Les  flambeaux  actuellement  en  usage  dans 
l'armée,  dits  flambeaux  Lamarre,  du  nom 
de  leur  inventeur,  sont  des  espèces  de  cylin- 
dres irréguliers  se  composant  d'une  enve- 
loppe en  tissu  caoutchouté  remplie  d'une 
pâte  fusante.  Ils  ont  0"\75  de  longueur 
avec  un  calibre  de  40  ou  de  18  millimètres 
et  donnant  en  brûlant  une  flamme  blanche 
ou  rouge,  qui  est  indiquée  par  la  couleur 
extérieure  des  flambeaux. 

FLAMBER  une  bouche  à  feu,  c'est  y  in- 
troduire un  peu  de  poudre  pour  enlever  les 
détritus  qui  pourraient  y  être  restés  et  s'as- 
surer que  rien  n'obstrue  la  lumière. 

FLAMBERGE.  Employé  souvent  comme 
synonyme  d'épée. 

En  réalité,  le  mot  désigne  l'épée  la  plus 
lourde  et  la  plus  massive  du  moyeu  âge, 
avec  lame  longue,  large  et  épaisse. 

FLAMME.  Insigne  et  ornement  en  forme 
de  petit  drapeau  qui  flottait  sur  le  casque  ou 
sur  la  tête  des  chevaux. 

Bannière  différant  du  drapeau  en  ce  qu'elle 
était  découpée  en  longues  pointes. 

Banderole  placée  près  du  fer  de  la  lance 
de  nos  lanciers. 

Banderoles  de  diverses  couleurs  employées 
comme  signaux  pour  les  navires. 

FLAMMÈCHE.  Débris  de  gargousse  eu- 
llammée,  qui  s'envole  dans  l'air  après  le  tir 
d'une  pièce. 

FLANC.  Côté  droit  ou  côté  gauche  d'une 
troupe  en  ordre  plus  ou  moins  profond. 

On  fait  par  le  flanc  droit  (gauche)  en 
tournant  sur  le  talon  gauclie  d'un  quart  de 
cercle  à  droite  (gauche),  en  élevant  un  peu 
la  pointe  du  pied  gauche  et  le  pied  droit  et 
en'rapportant  ensuite  le  talon  droit  à  côté 
du  gauche  et  sur  la  même  ligne. 

Le  flanc  d'un  bastion  est  la  partie  qui 
relie  la  face  à  la  courtine. 

Dans  une  lunette,  les  flancs  sont  de  pe- 


FLANQUEUR. 

tites  branches  parallèles  à  la  capitale  de 
l'ouvrage. 

On  appelle  marche  de  flanc  celle  qui 
longe  la  ligne  à  laquelle  on  faisait  face. 

Présenter  le  flanc  signifie  présenter  le 
côté  droit  ou  gauche  à  l'ennemi,  soit  dans 
une  marche,  soit  en  position. 

Dans  une  position,  les  flancs  sont  la 
partie  faible  qu'il  faut  avoir  soin  de  bien 
ap])uyer. 

FLANC-GARDES.  Les  flanc-gardes  sont 
destinés  à  protéger  les  flancs  ou  le  flanc  de 
couvert  d'une  colonne  en  marche.  Ils  sont 
composés  de  fractions  constituées  dont  la 
force  est  en  rapport  avec  l'importance  de  la 
colonne,  et  avec  les  craintes  que  peuvent 
inspirer  les  tentatives  auxquelles  elles  doi- 
vent résister.  Elles  occupent,  pendant  le  pas- 
sage de  la  colonne,  les  points  importants 
d'où  l'ennemi  pourrait  inquiéter  la  marche, 
et  ne  les  quittent  que  lorsque  la  colonne 
s'est  complètement  écoulée. 

FLANC  de  chargement;  FLANC  de 
tir  (V.  Ranure). 

FLANCOIS.  Sorte  de  caparaçon  formé 
de  lames  de  fer  ou  de  cuir  bouilli,  servant  à 
couvrir  les  flancs  et  la  croupe  du  cheval  de 
bataille  du  moyen  âge. 

FLANCONADE.  Coup  d'estoc  dans  le 
flanc  ou  botte  en  quarte  forcée. 

FLANELLE  (Y.  Ceintures  de  flanelle). 

FLANQUANT  (V.  Angle). 

La  partie  flanquante  d'un  ouvrage  ou 
d'une  ligne  de  bataille  est  celle  (flanc)  qui 
sert  à  flanquer  ou  à  défendre  les  approches 
d'autres  parties. 

FLANQUEMENT.  Disposition  prise  pour 
supprimer  l'angle  mort  des  fossés  des  ou- 
vrages de  fortification,  ainsi  que  le  secteur 
privé  de  feux  en  avant  des  saillants. 

On  y  arrive  directement  par  le  tracé  des 
ouvrages. 

Dans  le  tracé  bastionné,  le  flanquement 
est  fichant,  c'est-à-dire  que  les  corps  sont 
dirigés  de  haut  en  bas;  dans  le  tracé  poly- 
gonal, il  est  rasant,  c'est-à-dire  qu'il  part 
d'un  point  à  peu  près  au  même  niveau  que 
le  fossé  (V.  Tracé). 

On  peut  encore  organiser  le  flanquement  au 
moyen  d'ouvrages  spéciaux  disposés  en  con- 
séquence dans  le  voisinage. 

Le  flanquement  peut  aussi  donner  des  feux 
croisés  en  avant  d'un  ouvrage,  d'une  posi- 
tion. 

FLANQUER.  Protéger  les  flancs  d'une 
troupe,  d'un  ouvrage,  d'une  position. 

Des  ouvrages  se  flanquent  réciproquement 
lorsqu'ils  peuvent  voir  et  battre  les  chemins 
d'accès  à  ces  ouvrages. 

FLANQUEUR.    Soldat    protégeant    les 


FLA6QUE. 


303 


FLIBUSTIERS. 


flancs  de  la  troupe  dont  il  fait  partie  (V. 
Flanc-gardes). 

FLASQUE.  Pièces  latérales  d'un  affût 
dont  la  partie  antérieure  supporte  les  tou- 
7'iUons  de  la  bouche  à  feu  et  repose  elle- 
même  sur  l'essieu. 

Autrefois  en  bois,  les  flasques  sont  généra- 
lement en  tôle  d'acier, 

FLËAU  d'armes.  Sorte  d'arme  de  guerre 
ressemblant  au  fléau  servant  à  battre  le 
grain,  sauf  que  la  partie  destinée  à  frapper 
était  ou  en  fer  ou  en  bois  dur  garni  de 
pointes  de  fer. 

FLÈCHE.  Arme  de  jet  la  plus  ancienne 
que  l'on  connaisse  :  se  composait  d'une  verge 
et  d'une  pointe  de  fer  ;  le  talon  de  la  verge 
était  empenné,  c'est-à-dire  garni  de  plumes 
ayant  pour  objet  de  donner  plus  de  tension 
à  la  trajectoire. 

On  les  lançait  d'abord  avec  une  fronde, 
puis  au  moyen  d'arcs  ou  de  batistes. 

Le  fer,  dont  la  forme  était  des  plus  va- 
riées, était  souvent  empoisonné. 

Les  peuplades  sauvages  se  servent  encore 
de  flèches  empoisonnées. 

FLËCHE.  Petit  redan,  dont  les  faces  ne 
doivent  pas  avoir  plus  de  30  mètres  de  long. 

Ne  peut  servir  qu'à  couvrir  une  grand'- 
garde,  à  fermer  l'entrée  d'une  redoute,  à 
couvrir  un  pont,  à  défendre  un  avant-fossé 
ou  un  avant-chemin  couvert. 

Timon  des  voitures  à  deux  chevaux. 

—  d'affût.  Partie  qui  réunit  les  flasques 
à  l'avant,  à  hauteur  des  essieux. 

—  de  la  trajectoire.  Hauteur  du  som- 
met de  la  trajectoire  au-dessus  de  l'horizon- 
tale passant  par  l'origine  de  la  trajectoire. 

La  flèche  maximum  est  donnée  par  l'élé- 
vation  maximum  de  la  trajectoire  au-dessus 
de  sa  base. 

FLÈCHES  à  feu.  Flèches  enflammées 
employées  dans  l'antiquité  pour  l'attaque  et 
la  défense  des  places. 

On  s'en  servit  encore  au  moyen  âge. 

FLEUR  AGE.  Dans  la  fabrication  du 
pain  de  troupe,  le  fleurage  nécessaire  pour 
saupoudrer  les  pannetons  et  la  pelle,  afin 
d'empêcher  la  pâte  d'y  coller,  doit  provenir 
exclusivement  du  remoulage  des  parties  infé- 
rieures de  la  farine  de  blé  et  être  frais,  sans 
vice  ni  odeui . 

FLEURET.  Sorte  d'èpée  à  lame  carrée 
très  ilexible,  terminée  par  un  bouton  garni 
de  cuir. 

On  l'emploie  pour  apprendre  l'escrime. 

Le  fleuret  est  démoucheté  quand,  pour 
le  duel,  on  enlève  le  bouton  et  on  affile  la 
pointe. 

FLEURON.  Ornement  en  forme  de  fleur 
que  l'on  plaçait  jadis  sur  la  couronne  des 


souverains  et  même  des  seigneurs,  tels  que 
ducs,  marquis,  comtes,  barons. 

Se  dit  au  figuré  pour  désigner  la  chose  la 
plus  avantageuse  pour  une  personne. 

FLEUVE.  Cours  d'eau  considérable  qui 
se  jette  dans  la  mer. 

Un  fleuve  peut  constituer  une  bonne  ligne 
de  défense,  lorsqu'il  est  large  et  profond, 
mais  à  la  condition  de  détruire  tous  ses 
ponts,  et  de  le  faire  surveiller,  afin  d'empê- 
cher le  passage  de  l'ennemi. 

La  valeur  militaire  d'un  fleuve  ou  d'un 
cours  un  peu  important,  au  point  de  vue 
militaire,  dépend  de  sa  direction,  de  sa  lar- 
geur, de  sa  profondeur  et  de  la  nature  de 
ses  rives.  Avant  tout,  pour  constituer  un 
obstacle  sérieux,  il  ne  faut  pas  qu'il  puisse 
être  traversé  à  gué. 

Lorsqu'ils  sont  parallèles  à  la  marche  des 
armées,  les  cours  d'eau  n'ont  qu'une  in- 
fluence médiocre  au  point  de  vue  de  la 
défensive.  En  efl'et,  lorsqu'on  est  maître  des 
deux  rives,  il  est  toujours  facile  d'établir  un 
moyen  de  communication  pour  traverser  le 
fleuve  et  permettre  aux  troupes  circulant  de 
chaque  côté,  de  se  prêter  un  mutuel  con- 
cours ;  l'opération  de  franchissement  du 
cours  d'eau  présente  cependant  de  sérieuses 
difficultés  quand  ce  dernier  est  large  et  que 
le  courant  est  rapide. 

Les  cours  d'eau  perpendiculaires  à  la 
marche  des  armées  ont  une  grande  valeur 
comme  obstacle  à  cette  marche,  parce  que  les 
ponts  peuvent  toujours  être  détruits,  et  que, 
dans  tous  les  cas,  ce  sont  des  défilés  à  fran- 
chir. Un  cours  d'eau  large  et  profond  peut 
constituer  un  obstacle  insurmontable  pour 
l'assaillant  si  le  défenseur  est  vigilant  et  s'il 
dispose  de  forces  suffisantes,  car  on  sait  que 
les  opérations  de  passages  de  rivières  de  vive 
force  sont  des  plus  difficiles  et  des  plus  péril- 
leuses qu'on  puisse  avoir  à  exécuter  à  la 
guerre. 

Un  grand  fleuve  forme  une  assez  bonne 
frontière  défensive,  mais  pour  qu'il  pré- 
sente les  mêmes  avantages  au  point  de 
vue  de  l'ofi^ensive,  son  action  doit  être  com- 
plétée par  la  possession,  sur  la  rive  opposée, 
de  quelques  têtes  de  pont  fortifiées,  qui  per- 
mettent de  déboucher  en  forces  et  de  se 
déployer. 

On  peut  donc  conclure  de  ce  qui  précède 
que  les  cours  d'eau,  même  larges  et  profonds, 
ne  constituent  des  lignes  de  défense  ou  des 
bases  d'opérations  offensives  sérieuses,  que 
s'ils  sont  appuyés  par  des  troupes  suffisantes 
ou  par  des  fortifications. 

FLEXION.  Kmployé  comme  synonyme  de 
clianireiiiont  di>  direction. 

FLIBUSTIERS.   Corsaires  français  qui, 

âO 


FLIC  ou  FLICH. 


306 


.    FONDS. 


au  XVII"  siècle,  firent  une  guerre  acharnée 
aux  Es[iagnols  qui  attaquaient  à  chaque 
instant  nos  possessions  des  Antilles. 

FLIC  ou  FLICH.  Noms  donnés  aux  petites 
flèches  au  mo5'en  âge. 

FLISSA.  Sorte  de  yatagan  à  fourreau  en 
bois  dont  on  fait  usage  en  Algérie. 

FLOBERT  (carabine).  Arme  à  feu  de 
petit  calibre  dont  on  fait  usage  pour  le  tir  de 
salon. 

Elle  tire  une  cartouche  très  petite,  avec 
une  très  faible  charge,  et  présente  cette  par- 
ticularité que  le  percuteur  est  fixé  au  chien 
qui  sert  d'obturateur. 

FLOTTE.  Ensemble  des  navires  de  guerre 
composant  la  mnrine  d'un  pays. 

La  flotte  se  divise  en  groupes  principaux 
appelés  escadres,  lesquelles  comprennent  cha- 
cune plusieurs  divisions. 

FLOTTEMENT.  A-coups  survenant  au 
front  d'une  troupe  en  marche  et  qui  ont 
pour  effet  de  la  faire  dévier  de  la  ligne 
droite. 

FLOTTEUR.  Instrument  flottant  à  la 
surface  des  liquides  et  destiné  à  en  indiquer 
le  niveau  ou  à  soutenir  les  corps  qu'on  y 
plonge. 

Dans  les  machines  à  vapeur,  un  flotteur 
d'alarme  avertit,  par  un  bruit  aigu,  les 
chauffeurs  du  manque  d'eau. 

FLOTTILLE.  Réunion  de  petits  navires 
portant  le  plus  souvent  de  l'artillerie. 

FLUTE.  Instrument  de  musique  à  vent, 
en  forme  de  cylindre  percé  de  trous,  garni 
de  clefs. 

La  musique  de  cliaque  régiment  doit 
avoir  deux  flûtes,  une  grande  et  une  petite. 

Cette  dernière  a  le  tinibi'e  plus  perçant. 

FOCALE.  Nom  donné  à  l'étoffe  servant 
de  crarale  aux  soldats  romains. 

FOIN.  Herbe  des  prairies  fauchée  et 
séchée  au  soleil. 

Le  loin  destiné  aux  chevaux  de  l'armée 
doit  être  de  bonne  qualité,  suffisamment 
ressué,  en  parfait  état  de  conservation. 

Il  doit  être  dégagé  de  poussière,  de 
graines  de  foin,  d'herbes  non  nutritives  (laî- 
ches,  ros.jaux,  joncs,  etc.). 

Le  bon  foin  se  reconnaît  aux  signes  sui- 
vants :  couleur  légèrement  verte ,  odeur 
agréable  et  aromatique,  tiges  rondes, 
noueusfs,  fines  et  flexibles,  difficiles  à  cas- 
ser, garnies  autant  que  possible  de  leurs 
feuilles  et  de  leurs  fleurs  ;  saveur  douce  plus 
ou  moins  sucrée. 

Le  foin  est  mauvais  quand  ses  tiges  sont 
plates  et  anguleuses,  grossières,  coriaces,  li- 
gneuses et  velues,  ou  bien  pâles,  grêles  et 
effilées,  quanfl  son  odeur  est  nauséabonde  et 
sa  saveur  acre  et  brûlante,  ou  bien  vireuse 


et  repoussante;  quand  ses  feuilles  sont  pi- 
quantes ou  tranchantes. 

Le  mauvais  foin  doit  être  refusé. 

—  pressé.  Foin  comprimé  par  des 
presses  hydrauliques  ou  autre.;,  jusqu'à  la 
densité  de  200  à  300  kilogrammes  au  mètre 
cube,  afin  d'en  permettre  le  transport  par 
cliemin  de  fer. 

Le  foin  pressé  doit  être  d'aussi  bonne 
qualité  que  le  foin  ordinaire;  aucune  tolé- 
rance n'est  admi?P  à  cet  égard. 

FOISONNEMENT.  Excédent  de  volume 
des  terres  du  déblai  (fossé)  sur  le  volume 
du  fossé  même  et  évalué  à  I/IO  pour  les 
terres  moyennes.  Autrement  dit,  les  terres 
du  fossé  constituent  un  parapet  dont  le  vo- 
lume est  de  1/10  supérieur  à  celui  de  l'exca- 
vation. 

FOLIE  (V.  Aliénalion  mentale). 

FONCER.  Employé  pour  enfoncer  l'en- 
nemi, fondre  sur  l'ennemi. 

FONCTION.  Action  propre  à  chaque  em- 
ploi ou  cliarge. 

Se  dit  par  extension  de  l'emploi  lui-même 
ou  de  la  charge. 

FONCTIONNAIRE.  Celui  qui  remplit 
une  fonction. 

Ce  titre  pourrait  s'appliquer  à  tous  les 
militaires  gradés,  et  particulièrement  aux 
non-combattants;  toutefois,  l'usage  habituel, 
de  même  que  la  lettre  des  règlements,  n'ont 
attribué  ce  nom  qu'à  une  seule  catégorie  : 
les  fonctioimaires  de  Vinkndance  militaire. 

FONCTIONNEMENT.  Action  de  fonc- 
tionner; la  manière  dont  un  service  fonc- 
tionne, ou  le  mécanisme  d'une  arme. 

FONDS  commun.  Partie  de  la  masse 
dliahiUement  et  d'entretien  des  corps  de 
troupe,  destinée  à  pourvoir  aux  dépenses 
communes,  à  l'ensemble  du  corps,  et,  dans 
certains  cas,  à  venir  en  aide  aux  compa- 
gnies. Il  est  géré  par  le  conseil  d  adminis- 
tration qui,  par  des  secours  en  deniers  équi- 
tablement  répartis  entre  les  unités,  fait 
disparaître  le  plus  possible  les  pertes  ou  iné- 
galités résultant  des  mutations,  des  journées 
d'absence,  des  détachements,  exercices  ou 
manneuvies,  etc.  Ce  conseil  prend  toutes  les 
mesures  d'ordre  néces.saires  pour  préparer  la 
répartition  de  ces  secours. 

—  particulier.  Partie  de  la  masse  pré- 
citée destinée  à  pourvoir  aux  dépenses  spé- 
ciales à  chaque  unité  administrative;  il  est 
géié  par  le  commandant  de  cette  unité.  Le 
conseil  d'administration  détermine  la  nature 
des  dépenses  que  ces  commandants  peuvent 
engager,  et  les  prix  maxima  auxquels  ils 
peuvent  traiter.  Le  numéraire  appartenant 
aux  fonds  particuliers,  reste  déposé  dans  la 
caisse  du  trésorier. 


FOND   DE*LA  RAYURE. 


3o: 


FORAGE. 


FOND  de  la  rayure.  Partie  inférieure 
de  la  rayure  concentrique  à  l'àme. 

—  du  fossé.  Le  fond  du  fossé  n'est  géné- 
ralement pas  horizontal  dans  le  sens  du 
profil,  mais  il  doit  avoir  certaine  pente  pour 
eu  permettre  l'assèchement. 

Les  eaux  viennent  s'écouler  dans  une 
rigole  placée  le  long  de  la  contrescarpe,  ou 
dans  les  ouvrages  permanents,  le  jjIus  sou- 
vent dans  un  petit  fossé  creusé  au  milieu  du 
grand  et  nommé  cunette. 

Le  fond  du  fossé  peut  recevoir  diverses 
espèces  de  défenses  accessoires. 

FONDELLE  Grande  fronde  qui  jetait 
une  grande  quantité  de  pierres  et  qui  fut 
employée  encore  après  l'invention  de  la 
poudre. 

FONDERIE.  Usine  où  l'on  fabrique  les 
canons. 

Le  service  de  l'artillerie  ne  possède,  en 
France,  qu'une  seule  fonderie  de  canons, 
celle  de  Bourges;  elle  fait  fondre  une  no- 
table quantité  de  ses  bouches  à  feu  dans  nos 
grandes  usines  métallurgiques,  notamment 
au  Creusot,  à  Terrenoire,  etc. 

FONDS.  Le  sol  d'un  champ,  d'un  do- 
maine. 

Somme  d'argent,  valeurs. 

On  distingue,  dans  l'armée,  différentes 
espèces  de  fonds  :  les  [onds  des  corps  de 
troupe,  les  fonds  particuliers  des  détenus  mi- 
litaires, les  fonds  divers,  les  fonds  de  l'ordi- 
naire, les  fonds  d'économie,  les  fonds  de 
masse. 

—  des  corps  de  troupe.  Ces  fonds 
sont  conservés  en  principe  dans  la  caisse  du 
conseil  d'administration;  toutefois,  ce  der- 
nier doit  remettre  au  trésorier  les  fonds  né- 
cessaires : 

i»  Pour  le  payement  approximatif  de 
deux  prêts; 

2°  Pour  les  payements  exigibles  d'après 
les  pièces  probantes  que  présente  cet  offi- 
cier. 

—  des  détenns.  Le  fonds  particulier  de 
chaque  militaire  d.'tenu  dans  un  établisse- 
ment pénitentiaire  s'alimente  au  moyen  du 
quart  du  produit  de  son  travail  et  de  tous 
les  fonds  qui  lui  sont  adressés. 

Lorsqu'un  détenu  est  renvoyé  dans  l'ar- 
mée, ce  fonds  est  adressé  au  conseil  d'admi- 
nistration de  son  corps,  lequel  le  verse  à  la 
Caisse  d'épargne;  il  n'est  remis  à  l'intéressé 
que  lorsqu'il  est  rentré  dans  ses  foyers. 

—  diVers.  Fonds  n'appartenant  pas  aux 
corps  de  troupe,  mais  dont  ils  ont  la  gestion 
pour  le  compte  de  l'Etat.  Ils  comprennent 
principalement  les  avances  que  les  corps 
sont  obligés  de  faire  pour  des  dépenses  in- 
combant a  l'Etat;   ce  fonds  reçoit  aussi  le 


dépôt  des  bonis  d'ordinaires,  les  cautionne- 
ments des  fournisseurs,  etc. 

—  de  l'ordinaire  (V.  Ordinaire). 

—  d'économie  (V.  Boni  de  l'ordinaire). 

—  de  masse  (V.  Masses). 
FONTAINE.  Eau  vive  qui  sort  de  terre. 

Dans  les  marches,  il  faut  autant  que  pos- 
sible empêcher  les  soldats  de  se  désaltérer 
aux  puits  et  aux  fontaines  qu'ils  trouvent 
sur  leur  passage. 

Dans  les  cantonnements,  dans  les  camps 
et  en  station,  il  est  important  de  se  rendre 
compte  de  la  qualité  de  l'eau  des  fontaines 
et  de  défendre  à  la  troupe  celles  dont  l'eau 
aurait  été  reconnue  nuisible  à  la  santé. 

FONTE.  Etui  en  cuir  fixé  à  l'arçon  de  l;i 
selle  et  destiné  à  recevoir  un  pistolet. 

Alliage  de  fer  et  de  carbone.  Comme  métal 
à  canon,  la  fonte  a  l'avantage  de  se  prêter 
très  bien  au  moulage,  d'être  plus  dure,  plus 
homogène  et  moins  flexible  que  le  bronze, 
enfin  de  coûter  moins  cher  que  l'acier. 
iMalbeureusement,  la  limite  de  rupture  de  la 
fonte  est  tellement  voisine  de  la  limite  d'é- 
lasticité qu'elle  se  confond  avec  cette  der- 
nière ;  de  plus,  ce  métal  manque  de  malléa- 
bilité, de  sorte  qu'il  ne  peut  être  employé 
que  sous  de  très  fortes  épaisseurs. 

On  n'a  pu  employer  les  canons  en  fonte 
que  pour  les  services  exigeant  peu  de  mobi- 
lité, comme  par  exemple  l'artillerie  de  ma- 
rine ;  mais  on  a  dii  renforcer  ces  canons  par 
un  freltage  en  acier  et  par  un  tubage  inté- 
rieur en  acier  doux. 

FORAGE.  Trou  cylindrique  de  laible 
diamètre  et  d'une  certaine  longueur  que  l'on 

Fig.  91. 


pratique  dans  la  terre,  soit  à  l'aide  d'appa- 
reils spéciaux,  soit  avec  uue  barre  d  mities 


FORAGE. 


308      FORCEMENT  des  projectiles. 


à  rallonges.  C'est  un  procédé  d'établissement 
des  fourneaux  de  mine  beaucoup  plus  rapide 
que  par  la  construction  de  puits  et  de  ra- 
meaux. 

Ces  forages  permettent  de  porter,  à  10  mè- 
tres au  maximum,  une  petite  charge  de 
dynamite  ou  de  mélinite,  dont  l'explosion 
dans  les  terres  produit  une  chambre  dans 
laquelle  il  suffit  de  verser  de  la  poudre  pour 
obtenir  un  fourneau  très  rapidement.  Ce 
procédé  dispense,  en  outre,  de  l'emploi  du 
bourrage.  Ils  doivent  avoir  une  certaine  in- 
clinaison, pour  que  la  poudre  puisse  aboutir 
naturellement  à  la  chambre  {fUj.  91). 

On  appelle  aussi  forages  ou  mines  fo- 
rées des  conduits  cylindriques,  habituelle- 
ment de  0",10  à  0™,30  de  diamètre,  que 
l'on  pratique  à  l'aide  d'outils  spéciaux  et  à 
l'extrémité  desquels  on  phice  une  charge  de 
poudre,  soit  dans  le  foiage  lui-même,  soit 
dans  une  chambre  d'un  diamètre  plus  grand 
ifig.n). 

Opération  consistant  à  pratiquer  dans  les 
pièces  d'artillerie  le  trou  qui  doit  constituer 
l'âme. 

Le  forage  des  canons  se  fait  sur  une  ma- 
chine constituée  par  un  tour  et  un  banc  de 
forage,  ce  dernier  supportant  un  chariot  qui 
possède  un  mouvement  automatique  d'aller 
et  de  retour. 

L'outil  employé  est  un  foret  annulaire 
appelé  foret  russe.  La  lame  de  cet  outil,  au 
lieu  d'entamer  tout  le  métal,  n'en  enlève 
qu'une  partie  ayant  la  section  d'une  cou- 
ronne et  laisse  au  milieu  une  tige  cylin- 
dpque  pleine  que  l'on  enlève  ensuite.  A  cet 
effet,  la  barre  de  forage  et  la  tète  porte-outil 
sont  creuses.  Afin  de  faciliter  encore  davan- 
tage le  travail,  l'outil  tranchant  est  disposé 
en  gradins. 

—  du  canon  de  fusil.  Cette  opération 
consiste  à  faire  subir  à  un  lingot  d'acier  de 
0™,63  de  longueur,  ayant  une  section  carrée 
de  0'°,12  de  côté,  un  martelage  énergique 
qui  a  pour  but  de  donner  à  l'acier  plus  de 
ténacité.  Ce  martelage  se  fait  à  chaud,  à 
l'aide  d'un  marteau-pilon,  puis  le  lingot  est 
passé  au  laminoir  qui  l'étiré  en  une  barre 
carrée  de  0'°.,03  de  côté  et  5  à  6  mètres  de 
longueur.  On  découpe  cette  barre  en  mor- 
ceaux de  0™,78  de  longueur,  fournissant  la 
matière  nécessaire  à  deux  canons.  Chaque 
morceau  est  ensuite  façonné  à  l'aide  du  mar- 
teau-pilon et  d'étampes  convenables,  de  ma- 
nière à  être  transformé,  à  la  suite  de  plu- 
sieurs chaudes,  en  deux  canons  pleins,  soudés 
l'un  à  l'autre  du  côté  du  tonnerre  ;  on  les 
sépare  ensuite  à  l'aide  de  la  tranche  et  du 
marteau,  et  l'on  obtient  deux  canons  de 
forge. 


FORCE  armée.  On  donne  le  nom  de 
force  publique,  force  armée,  ou  même  sim- 
plement d'armée,  à  l'ensemble  des  troupes 
de  toutes  armes,  y  compris  la  gendarmerie, 
composant  les  forces  militaires  d'un  Etat. 

La  haute  mission  dévolue  à  l'armée,  à 
savoir  la  défense  de  la  patrie  contre  l'étran- 
ger, la  protection  de  l'honneur  national,  le 
maintien  de  l'ordre  public  et  du  respect  des 
lois,  doit  être  pour  tous  les  gouvernements 
une  raison  d'apporter  un  soin  constant  à 
en  assurer  la  bonne  organisation,  à  la  main- 
tenir rigoureusement  en  dehors  de  toute 
action  politique,  à  ne  l'employer  qu'à  bon 
escient  comme  auxiliaire  de  la  police  ou 
pour  la  répression  des  émeutes  et  la  disper- 
sion des  rassemblements. 

—  majeure.  Force  à  laquelle  on  ne 
peut  résister. 

Evénement  qu'on  ne  peut  empêcher,  dont 
on  n'est  pas  responsable  (V.  Eccnement  de 
force  majeure). 

—  motrice.  C'est  la  pression  exercée 
par  l'explosion  sur  le  culot  du  projectile. 
Elle  est  égale  au  produit  de  l'accélération 
par  la  masse  du  projectile. 

—  d'inertie.  Quand  un  corps  exerce 
sur  un  autre  une  certaine  force  motrice,  cet 
autre  exerce  sur  lui,  en  retour,  une  force 
d'inertie  égale  à  la  force  motrice  et  de  sens 
contraire.  C'est  là  le  principe  de  l'égalité  de 
l'action  et  de  la  réaction. 

—  centrifuge.  C'est  la  force  d'inertie 
exercée  par  un  corps  mobile  sur  le  corps 
qui  le  contraint  à  décrire  sa  trajectoire 
courbe, 

—  centripète.  Celle  qui  maintient  le 
corps  mobile  sur  sa  trajectoire  courbe,  mal- 
gré sa  tendance  naturelle  à  s'échapper  sui- 
vant la  tangente. 

—  vive  d'un  corps.  Produit  de  sa 
masse  par  le  carré  de  sa  vitesse  au  moment 
où  on  le  considère. 

FORCES.  Les  forces  militaires  d'un  pays 
sont  constituées  par  les  armées  de  terre  ou 
de  mer,  avec  leur  matériel  et  leurs  moyens 
d'action  disponibles  pour  la  guerre. 

La  force  d'une  armée  est  donnée  par 
son  importance  en  hommes  et  en  matériel. 

La  force  d'une  troupe  est  représentée 
par  son  effectif. 

La  force  d'une  place  dépend  de  l'im- 
portance et  de  la  nature  de  ses  moyens  de 
défense  qui  comprennent  les  fortifications  et 
leur  armement,  la  garnison  et  ses  ressources. 

FORCÉE.  Une  marche  forcée  est  celle 
qui  dépasse  la  longueur  habituelle  de  l'é- 
tape. 

FORCEMENT  des  projectiles.  Le  prin- 
cipe du  forcement  du  projectile  consiste  en 


F0RCEMEN1  des  projectiles.       300 


FORGE. 


ce  que  ce  deruier,  étant  d'un  diamètre  plus 
grand  que  celui  de  Tàme  de  la  bouche  à  feu, 
mesuré  entre  les  cloisons,  il  est  nécessaire 
que  le  métal  du  projectile,  sous  la  pression 
des  gaz  qui  le  poussent  en  avant,  s'épa- 
nouisse dans  les  rayons  de  l'àme.  Or  la  ré- 
sistance opposée  par  le  métal  à  ce  change- 
ment de  forme  est  une  force  retardataire  qui 
mahitient  le  projectile  plus  longtemps  sous 
l'action  des  gaz  de  la  poudre  et,  par  consé- 
quent, lui  donne  une  vitesse  initiale  plus 
grande.  Mais,  pour  que  le  projectile  puisse 
être  forcé,  il  faut  qu'il  soit  d'un  métal  moins 
dur  que  celui  de  l'arme  à  feu  :  tel  est  le  cas 
de  la  balle  de  plomb  dans  un  fusil  rayé. 

Pour  appliquer  ce  même  principe  aux 
projectiles  des  canons,  on  a  dû  employer, 
soit  des  ailettes,  soit  des  tenons,  soit  des  clie- 
mises  de  plomb,  soit  enfin  des  ceintures  de 
cuivre. 

Les  projectiles  à  ailettes  furent  les  pre- 
miers que  l'on  essaya  pour  les  premiers  ca- 
nons rayés  de  4,  8,  12  et  24  (Y,  Ailettes). 

Les  projectiles  à  tenons  diffèrent  des  pré- 
cédents en  ce  que  les  ailettes  sont  remplacées 
par  trois  tenons,  destinés  à  coulisser  dans 
les  rayures,  et  par  une  couronne  de  trois 
plaques  isolantes  destinées,  au  contraire,  à 
reposer  sur  ces  cloisons  pour  empêcher  le 
ballottement  de  l'obus  dans  l'âme  de  la 
bouche  à  feu.  Ces  obus  ont  été  destinés  aux 
premières  pièces  rayées  de  la  marine. 

Fis.  92.  Fig.  03. 


Dans  les  obus  à  chemise  de  plomb,  l'en- 
veloppe de  plomb  commence  au-dessous  de 
l'ogive  par  un  tronc  de  cône  et  s'étend 
jusque  près  du  culot  en  présentant  parfois 
une  interruption  sur  sa  partie  moyenne.  Elle 
forme  un  certain  nombre  de  bourrelets  dont 


le  diamètre  est  égal,  ou  même  un  peu  supé- 
rieur, à  celui  de  la  bouche  à  feu,  mesuré  à 
partir  du  fond  des  rayures.  La  largeur  et 
l'espacement  de  ces  bourrelets  ont  été  déter- 
minés par  l'expérience.  Enfin,  les  rainures 
circulaires  séparant  les  bourrelets  ont  été 
remplies  d'une  matière  grasse  appelée  savon 
de  cuivre,  destinée  à  lubréfier  l'àme  de  la 
pièce.  Les  ceintures  de  plomb  présentent 
l'inconvénient  d'être  fréquemment  arrachées 
du  projectile  et  de  ne  pouvoir  convenir  aux 
canons  à  raj'ures  progressives  (fig.  92). 

L'appareil  de  forcement  actuellement 
adopté  pour  les  obus  est  la  ceinture  de 
cuivre.  Le  forcement  résulte  de  la  différence 
en  plus  existant  entre  le  diamètre  de  la  cein- 
ture et  celui  de  l'àme  de  la  bouche  à  feu, 
mesuré  à  partir  du  fond  des  rayures.  La 
ceinture  est  encastrée  dans  la  fonte  pendant 
la  coulée,  afin  de  la  rendre  plus  adhérente 
au  projectile  ;  de  plus,  sa  section  interne  est 
polygonale.  On  ménage  dans  cette  ceinture 
une  ou  deux  rainures  extérieures  pour  rece- 
voir le  métal  refoulé  par  les  rayures,  pen- 
dant le  trajet  du  projectile  dans  l'àme  de  la 
bouche  à  feu  (fig.  93). 

FORCER  une  jjlace,  un  défilé,  etc.  ;  em- 
porter la  place,  le  passage  de  vive  force. 

FORÊTS.  En  campagne,  les  forêts  sont 
utilisées,  tantôt  comme  rideaux  masquant  la 
position  des  réserves  et  leurs  mouvements, 
tantôt  comme  points  de  résistance  sur  le 
front  même  de  la  position  ;  mais  si  elles  se 
trouvent  en  avant  de  la  position  occupée, 
elles  sont  toutes  a  l'avantage  de  l'assaillant, 
qui  échappe,  dans  sa  marche  offensive,  au 
feu  du  défenseur.  Leur  intérêt  est  même  si 
considérable  pour  l'assaillant  que  les  parties 
du  champ  de  bataille  recouvertes  de  forêts 
s'imposent  en  quelque  sorte  à  lui  comme 
direction  dans  ses  attaques  principales  En 
conséquence,  on  devra  autant  que  possible 
occuper  les  forêts,  ou  se  reporter  en  arrière, 
de  manière  que  le  front  de  la  position  soit 
situé  à  une  bonne  portée  de  canon  de  la 
lisière  des  forêts.  On  organisera  défensive- 
nient  les  forêts  occupées  (V.  Bois). 

FORGE.  Le  casernement  de  la  cavalerie 
comprend  comme  accessoire  un  local  spécial 
servant  d'atelier  et  de  forge  aux  maréchaux 
ferrants. 

—  de  campagne.  Forge  portative  rou- 
lante moutée  sur  4  roues,  contenant  les 
outils  nécessaires  pour  les  maréchaux  fer- 
rants et  servant  aux  corps  de  cavalerie  en 
marche. 

L'artillerie  a  des  forges  particulières  pour 
les  réparations  courantes  et  le  ferrage  des 
chevaux;  elles  varient,  dans  les  détails,  sui- 
vant l'espèce  de  pièce. 


FORGES.  310 

—  de  montagne.  Aux  batteries  de  mon- 
tagne est  affectéo  une  forge  spéciale  trans- 
portée à  dos  de  mulet  dans  des  caisses  ana- 
logues aux  caisses  à  munitions. 

FORGES.  Etablissements  appartenant  à 
l'industrie  privée,  où  l'on  fabrique  la  plus 
grande  partie  des  projectilles  de  l'artillerie 
française. 

Des  officiers  d'artillerie  sont  détachés  dans 
ces  usines  pour  surveiller  la  fabrication  et 
assurer  la  réception  des  projectiles. 

FORJOUTER.  Demeurer  vainqueur  de 
ceux  qui  venaient  de  vaincre  dans  une  joute. 

FORMALITÉS.  Dispositions  en  règles 
suivant  lesquelles  on  doit  procéder  dans  l'é- 
tablissement des  diverses  pièces  administra- 
tives militaires. 

FORMAT.  Dimensions  d'un  document  en 
longueur  et  en  largeur. 

Les  modèles  annexés  aux  règlements,  in- 
stnictions,  circulaires  ou  notes  ministérielles, 
indiquant  quels  sont  les  formats  des  états 
ou  des  situations  à.  produire. 

Les  formats  les  plus  usités  sont  les  sui- 
vants ; 

1°  Le  format  3i  sur  20,  qui  est  celui  du 
papier  pot  ou  du  papier  écolier  ; 

2°  Le  format  33  sur  22,  qui  est  celui  du 
papier  tellière  ; 

3°  Le  format  de  32  sur  21,  qui  est  celui 
des  documents  à  fournir  pour  les  inspections 
générales. 

FORMATION.  Placement  régulier  de 
toutes  les  fractions  d'une  troupe  disposée  en 
ligne,  en  colonne,  par  le  flanc  ou  pour  le 
combat. 

—  d'un  conseil  d'administration. 
Cette  opération  est  effectuée  par  un  officier 
général . 

Le  sous-intendant  dresse  le  procès-verbal 
de  l'installation  du  conseil;  cet  acte  est  signé 
par  l'olficier  général  et  par  les  membres  du 
conseil.  Il  est  transcrit  au  registre  des  déli- 
bérations. 

Si  la  formation  d'un  conseil  éventuel  s'o- 
père dans  une  localité  autre  que  la  résidence 
du  conseil  d' administralion  central,  le  sous- 
intendant  adresse  à  ce  dernier  une  amplia- 
tion  du  procès- verbal. 

—  d'un  corps  de  troupe.  Tout  corps 
de  troupe  créé  en  vertu  d'une  loi  est  formé 
d'après  les  instructions  spéciales  du  Ministre 
de  la  guerre,  par  un  officier  général  assisté 
d'un  fonctionnaire  de  lintcndance  militaire. 

Toutes  les  opérations  de  formation  sont 
constatées  par  un  procès-verbal  signé  par 
l'officier  général,  par  le  conseil  d'administra- 
tion et  par  le  fonctionnaire  de  l'intendance 
qui  rapporte  le  procès-verbal.  Ce  document 
doit  présenter  : 


FORMATIONS. 

1"  Les  résultats  de  la  revue  d'effectii 
passée  par  le  fonctionnaire  de  l'intendance 
en  présence  de  l'officier  général  ; 

2°  Le  tableau  nominatif  par  grade  des 
officiers,  médecins,  vétérinaires  et  chef  de 
musique,  qui  doivent  faire  paitie  du  nou- 
veau corps,  avec  indicatmn  de  leur  corps  ou 
service  d'origine  ; 

3°  L'effectif  et  la  composition  (nomina- 
tive pour  les  officiers)  des  cadres  de  chaque 
compagnie,  escadron  ou  batterie  ; 

4°  La  composition  du  conseil  d'adminis- 
tration ; 

5°  L'époque  à  laquelle  le  corps  doit  en- 
trer en  jouissance  des  allocations  qui  lui  sont 
attribuées. 

Ce  procès-verbal  est  dressé  en  une  seule 
expédition  originale  qui  reste  entre  les  mains 
du  fonctionnaire  de  l'intendance.  Deux  copies 
de  cet  acte  sont  adressées  au  .Ministre,  en 
suivant  la  voie  hiérarchique  :  l'une  par  l'of- 
ficier général  (Bureau  de  l'arme),  l'autre  par 
le  fonctionnaire  de  l'intendance  (Bureau  de 
la  Solde  et  des  Revues)  ;  une  troisième  copie 
est  déposée  dans  les  archives  du  corps.  Cet 
acte  est  transcrit  sur  le  registre  des  délibé- 
rations du  conseil  d'administration  et,  à  dé- 
faut, sur  le  registre-journal. 

—  d'une  compagnie,  d'un  escadron 
ou  d'une  batterie.  Cette  opération  s'ef- 
fectue d'après  les  règles  indiquées  ci-dessus 
pour  !a  formation  d'un  corps  de  troupe. 

FORMATIONS  tactiques.  Les  forma- 
tions tactiques  de  V infanterie  sont:  la  lig^ie 
déployée,  les  colonnes  et  les  lignes  de  co- 
lonnes. 

En  ligne  déployée,  toutes  les  sections  d'une 
compagnie  sont  placées  sur  la  même  ligne  : 
les  compagnies  d'un  même  bataillon  sont 
séparées  par  un  intervalle  de  2  pas  ;  les  ba- 
taillons d'un  même  régiment  ont  entre  eux 
25  pas  d'intervalle. 

En  colonne  (V.  Colonne). 

En  ligne  de  colonnes,  les  compagnies  étant 
en  colonne  de  peloton  ou  de  compagnie  ont 
leur  front  placé  sur  une  même  ligne  et  sont 
séparées  entre  elles,  suivant  les  circonstances, 
par  des  intervalles  de  6  pas,  de  24  pas,  ou 
par  des  intervalles  égaux  à  l'espace  qui 
serait  nécessaire  au  déploiement. 

La  cavalerie  se  forme  en  bataille,  en  co- 
lonne et  en  ligne  de  colonnes. 

Dans  l'escadron  en  bataille,  les  cavaliers 
placés  sur  deux  rangs  à  1",50  de  distance 
sont  rangés  les  uns  à  côté  des  autres,  sans 
intervalles.  Les  escadrons  conservent  entre 
eux  12  mètres  d'intervalle,  et  les  régiments 
24  mètres.  C'est  la  formation  normale  de 
combat. 

Les  formations  en  colonne  sont  ;  la  colomie 


FOR^iA-TIONS. 

de  route,  dans  laquelle  les  cavaliers  sont 
placés  par  groupes  de  4  Aies  ou,  au  besoin, 
de  2  files  ;  la  colonne  arec  distance,  dans 
laquelle  les  subdivisions  se  succèdent  avec 
des  distances  égales  à  leur  front  ;  la  colonne 
double,  formée  de  deux  colonnes  avec  dis- 
tance, accolées  à  12  mètres  d'intervalle  ;  la 
colonne  serrée,  formée  par  4  escadrons  dé- 
ployés l'un  derrière  l'autre,  et  à  une  distance 
de  18  mètres  du  précédent. 

La  ligne  de  colonnes  est  formée  d'esca- 
drons ployés  chacun  en  colonne  avec  dis- 
tance, dont  les  premiers  pelotons  sont  à 
même  hauteur  et  séparés  par  la  distance 
nécessaii'e  au  déploiement.  Quand  ces  inter- 
valles sont  réduits  à  12  mètres  d'un  escadron 
à  Tautre,  le  régiment  est  dit  formé  en  masse. 

Les  formations  tactiques  de  l'artillerie 
sont  :  la  formation  en  bataille,  la  formation 
en  colonnes,  la  formation  en  ligne  de  co- 
lonnes et  la  formation  en  batterie. 

Dans  la  formation  en  bataille,  chaque 
batterie  est  disposée  sur  trois  lignes  compre- 
nant: la  i"^^  les  pièces  avec  leurs  avant- 
trains,  la  2«  les  servants,  et  la  3^  les  cais- 
sons. 

L'intervalle  entre  les  files  est  de  13  mètres 
pour  les  batteries  montées  et  de  16  mètres 
pour  les  batteries  à  cheval.  Chaque  batterie 
est  séparée  des  batteries  voisines  par  un  in- 
tervalle de  25  mètres.  Les  lignes  peuvent 
être  ouvertes  ou  serrées.  Lorsqu'elles  sont 
ouvertes,  les  servants  sont  à  6  mètres  de  la 
volée  des  pièces  et  les  caissons  à  lo  mètres. 
Lorsqu'elles  sont  serrées,  les  servants  à  pied 
sont  à  2  mètres,  les  servants  à  cheval  à 
1  mètre  seulement,  et  les  caissons  à  8  mètres 
de  la  volée  des  pièces. 

L'artillerie  se  forme  en  colonne  par  pièce, 
par  section  ou  par  batterie. 

La  formation  en  colonne  par  pièce 
est  la  formation  de  route.  La  dislance  entre 
les  voitures  est  de  1  mètre  lorsque  les  ser- 
vants sont  montés  sur  les  sièges,  ou  lorsqu'ils 
marciient  à  droite  et  à  gauclie  de  leur  pièce  ; 
s'ils  sont  réunis  en  peloton,  ils  marciient  à 
1  mètre  en  arrière  de  la  volée  et  sont  suivis 
du  caisson  à  3  mètres  de  distance.  Dans  les 
batteries  à  cheval,  le  peloton  des  servants  se 
place  entre  la  pièce  et  le  cais.son  et  la  dis- 
tance entre  les  divers  éléments  est  de  1  mètre. 

Dans  la  colonne  par  sections,  les  voi- 
tures marchent  sur  deux  files,  les  pièces 
étant  précédées  ou  suivies  de  leur  caisson, 
les  servants  étant  montés  sur  les  sièges  ou 
placés  à  côté  des  pièces.  L'intervalle  entre 
les  tiles  est  de  10  mètres  pour  les  batteries 
montées  et  de  13  mètres  pour  les  batteries  à 
cheval  ;  les  pièces,  pelotons  de  servants  et 
caissons  se  succèdent  à  1  mètre  de  distance. 


311  FORMATIONS. 

La  colonne  par  batteries  ou  colonne 
Sôrrée  se  compose  de  batteries  formées  en 
bataille  les  unes  derrière  les  autres,  à  une 
distance  de  10  mètres  pour  les  batteries 
montées  et  de  13  mètres  pour  les  batteries 
;i  cheval. 

Dans  la  formation  en  ligne  de  co- 
lonnes, chaque  batterie  formée  en  colonne 
par  sections  est  séparée  de  la  batterie  voi- 
sine par  un  intervalle  de  déploiement,  ou 
seulement  par  un  intervalle  de  25  mètres 
quand  il  s'agit  d'une  formation  de  marche. 

La  formation  en  batterie,  véritable 
formation  de  combat  de  l'artillerie,  est  celle 
où  les  pièces,  séparées  de  leurs  avant-trains, 
sont  placées  face  en  avant.  Les  avant-trains 
et  les  caissons  forment  alors  deux  lignes  pa- 
rallèles distantes  de  10  mètres  les  unes  des 
autres. 

Sur  le  champ  de  bataille,  la  batterie  de 
guerre  est  scindée  en  deux  groupes  dont  le 
premier,  composé  de  6  pièces  et  de  6  cais- 
sons, est  désigné  sous  le  nom  de  batterie  de 
combat  ;  le  second,  appelé  réserve,  comprend 
les  3  antres  caissons,  le  chariot  de  batterie 
et  la  forge. 

La  batterie  de  combat  elle-même  ne  se 
présente  pas  au  complet  sur  l'emplacement 
qui  lui  est  assigné  pour  se  mettre  en  batterie  ; 
elle  laisse  en  arrière  d'elle,  à  une  distance 
de  200  à  500  mètres,  suivant  les  abris 
qu'offre  le  terrain,  la  moitié  de  ses  caissons 
et  la  partie  de  son  personnel  qui  n'est  pas 
strictement  nécessaire  au  service  des  pièces. 
Les  pièces,  séparées  de  leurs  avant-trains,  ne 
peuvent,  en  raison  même  de  la  configuration 
du  terrain,  être  astreintes  à  un  alignement 
rigoureux,  et  leurs  intervalles  peuvent  varier 
entre  15  et  20  mètres.  Les  avant-trains, 
portés  à  15  ou  20  mèti'es  en  arrière,  sont 
dissimulés  autant  que  les  circonstances  le 
permettent  ;  enfin,  les  3  caissons  qui  forment 
le  l'^^  échelon  sont  également  abrités  et 
placés  de  manière  que  les  pourvoyeurs 
n'aient  pas  à  parcourir  des  trajets  trop  con- 
sidérables pour  se  rendre  à  leurs  pièces.  La 
réserve  rejoint  le  2'=  échelon  et  s'établit  à 
côté  de  lui,  s'il  existe  des  abris,  sinon,  elle 
forme  un  3^  échelon  à  500  mètres  environ 
en  arrière  du  2^  échelon.  L'emplacement 
choisi  doit  être  en  communication  constante 
et  facile  avec  la  batterie,  en  dehors  des 
routes,  et  à  l'abri  des  vues  de  l'ennemi,  s'il 
est  possible. 

—  de  combat.  Formations  le  plus  gé- 
néralement adoptées  pour  le  combat.  Ces 
formations  ont  varié  suivant  les  époques,  les 
peuples,  les  armées  et  les  armes. 

La  formation  en  ligne,  .«ur  2  ou  3  rangs 
serrés,  avait  prévalu  dans  les   temps  mo- 


FORMATIONS. 


312 


FORMATIONS. 


dénies,  sauf  quelques  cas  exceptionnels,  jus- 
qu'en 1870.  Depuis,  on  a  donné  la  préférence 
à  l'ordre  dispersé. 

La  formation  de  combat  de  la  compagnie 
d'infanterie  difiFère  suivant  qu'elle  est  enca- 
drée ou  isolée.  La  compagnie  encadrée  ne 
comporte  qu'une  chaîne  et  un  soutien,  tandis 
que  la  compagnie  isolée  comprend  en  outre 
une  réserve. 

La  formation  de  combat  du  bataillon  en- 
cadré ou  isolé  comporte  dans  les  deux  cas  une 
chaîne,  une  ligne  de  soutien  et  une  réserve. 
La  chaîne  et  le  soutien  constituent  la  ligne 
de  combat  proprement  dite  du  bataillon  ;  au 
début,  ils  sont  formés  par  les  mêmes  unités. 
La  ligne  de  combat  peut,  d'ailleurs,  être 
formée  avec  1 ,  2  ou  3  compagnies. 

Les  distances  qui  séparent  les  différentes 
fractions  peuvent  varier  en  raison  du  ter- 
rain. 

Il  n'est  pas  possible  de  prescrire  une  for- 
mation tactique  normale  de  combat  pour 
chacune  des  grandes  unités  (régiment,  bri- 
gade, division),  cette  formation  étant  subor- 
donnée aux  circonstances.  Il  est  pourtant 
certains  principes  qu'il  est  utile  d'énumérer, 
parce  qu'ils  sont  applicables  dans  la  plupart 
des  cas. 

L'ensemble  d'un  dispositif  de  combat  of- 
fensif doit  avoir  pour  objet  une  attaque 
concentrique  sur  un  des  points  de  la  ligne 
ennemie  ;  ce  point,  quand  on  n'a  pas  de  mo- 
tifs sérieux  d'agir  autrement,  est  le  liane,  ou 
plus  exactement,  l'aile  de  l'adversaire  la  plus 
rapprocbée  de  sa  ligne  d'opérations. 

Les  dispositifs  ayant  pour  objet  des  actions 
divergentes  doivent  être  proscrits  d'une  ma- 
nière absolue. 

Dans  tout  dispositif  de  combat,  offensif  ou 
défensif,  on  doit  se  préoccuper  des  lianes  et 
couvrir  en  arrière,  par  des  échelons,  ceux 
qui  ne  sont  pas  protégés  par  des  obstacles 
naturels. 

Les  grandes  unités  prennent  leur  forma- 
tion de  combat  en  deux  groupes  principaux, 
dont  la  force  peut  varier  suivant  les  circon- 
stances et  les  effectifs.  Le  l"""  se  subdivise 
en  i''''  et  en  â'^  ligne,  l'autre  forme  la 
3e  ligne. 

Le  régiment  et  la  brigade  se  foruîent  sur 
2  ou  3  lignes  ;  cependant,  quand  le  régiment 
ou  la  brigade  sont  isolés,  ils  se  forment  tou- 
jours sur  3  lignes,  ainsi  que  la  division, 
qu'elle  soit  encadive  ou  isolée. 

Le  commandant  en  chef  dispose,  d'ailleurs, 
ses  unités  tactiques  comme  il  l'entend,  sui- 
vant les  circonstances  et  la  configuration  des 
lieux. 

Les  bataillons  qui  sont  en  ordre  de  combat 
forment,  soit   une  ligne  continue,   soit  une 


ligne  offrant  des  intervalles,  suivant  la  con- 
figuration du  terrain  et  les  obstacles  qu'il 
présente,  ou  selon  la  nécessité  d'augmenter 
la  densité  de  la  ligne  sur  certains  points. 
Le  terrain  en  avant  des  espaces  non  occupés 
doit  toujours  pouvoir  être  battu  parles  feux 
des  bataillons  voisins. 

Les  bataillons  de  2«  et  de  3"^  ligne  sont 
séparés  par  des  intervalles  qui  permettent  à 
la  cavalerie  et  à  l'artillerie  de  se  mouvoir  à 
l'aise  ;  ils  prennent  les  formations  les  plus 
convenables,  suivant  le  terrain  et  les  circon- 
stances ;  ils  peuvent  être  échelonnés  vers  la 
droite  ou  vers  la  gauche,  de  manière  à  per- 
mettre une  rapide  extension  du  front  à  un 
moment  donné. 

Il  est  difiicile  de  fixer  les  distances  qui 
doivent  séparer  les  lignes  les  unes  des  au- 
tres ;  elles  dépendent  surtout  de  la  forme  du 
terrain  ;  mais,  s'il  y  a  danger  à  exagérer  la 
profondeur  des  formations,  il  peut  y  avoir 
de  grands  inconvénients  à  trop  rapprocher 
les  lignes  ;  dans  le  premier  cas,  la  direction 
devient  difficile  et  l'arrivée  en  ligne  des 
troupes  qui  sont  en  arrière  peut  être  tardive 
et  inefficace  ;  dans  le  second  cas,  plus  les 
lignes  sont  rapprochées,  plus  elles  ont  de 
tendance  à  s'engager  prématurément,  et  plus 
elles  facilitent  les  attaques  de  flanc  de  l'en- 
nemi et  ses  mouvements  tournants 

Néanmoins,  dans  les  exercices,  les  dis- 
tances entre  les  lignes  seront  habituellement 
comprises  entre  300  et  600  mètres,  comptés 
du  dernier  élément  des  lignes  précédentes. 

La  formation  normale  de  combat  de  la 
cavalerie  n'est  autre  que  la  formation  en  ba- 
taille, dont  il  a  été  question  précédemment, 

^artillerie  n'a  qu'une  formation  de  com- 
bat :  la  formation  en  batterie. 

L'unité  de  combat  est  le  groupe,  formé 
ordinairement  de  3  batteries,  alignées,  éche- 
lonnées ou  étagées. 

Dans  la  formation  de  combat,  la  batterie 
se  fractionne  en  2  parties  :  batterie  de  tir, 
échelon  de  combat.  La  batterie  do  tir  com- 
porte une  l'^'^  hgne  de  6  bouches  à  feu,  avec 
intervalle  de  13  mètres,  une  2^^  ligne  de 
3  caissons  à  15  mètres  en  arrière,  et  une 
3'=  ligne  des  6  avant-trains.  L'échelon  de 
combat  s'arrête  à  une  distance  maximum  de 
500  mètres. 

—  de  marche.  V infanterie  marche  ha 
bituelleinent  par  le  flanc  sur  4  rangs.  La 
profondeur  d'un  rang  est  de  1™,40.  Une 
compagnie  à  200  hommes  occupe  une  lon- 
gueur d'environ  100  mètres. 

Les  compagnies  dans  le  bataillon  se  sui- 
vent à  10  mètres. 

Le  bataillon  a  une  longueur  d'environ 
450  mètres  (distances  comprises). 


FOIVME. 


313 


Le  régiment  à  3  bataillons  occupe  tiOO 
mètres  de  long. 

La  vitesse  de  marche  est  de  80  mètres  à 
la  minute,  ou  4  kilomètres  eu  oO  minutes 
de  marche  efifective.  Dans  ces  conditions, 
une  tète  de  colonne  met  75  secondes  pour 
franchir  100  mètres,  et  12  minutes  1/2 
pour  franchir  un  kilomètre. 

Dans  Varlillerie,  l'unité  de  marche  est  la 
batterie,  qui  a  2  formations  de  marche  :  la 
formation  normale,  loin  de  l'ennemi,  c'est- 
à-dire  chaque  pièce  suivie  en  principe  de  son 
caisson  ;  à  proximité  de  l'ennemi,  la  batterie 
est  fractionnée  comme  pour  le  combat,  en 
batterie  de  tir  et  en  échelon  de  combat,  qui 
forment  deux  colonnes  distinctes. 

La  cavalerie  marche  par  4  ou  par  2,  et  les 
voitures  pai-  une. 

Ces  formations,  qui  répondent  à  la  lar- 
geur moyenne  des  routes  (7™, 30),  sont  ad- 
mises eu  principe  pour  éviter  les  arrêts  et 
n'avoir  pas  à  réduire  le  front  pendant  le 
gouvernent. 

—  de  rassemblement.  Elle  consiste, 
pour  l'infanterie,  dans  la  ligne  de  colonne 
de  compagnie  à  6  pas,  la  colonne  double 
à  6  pas,  le  bataillon  en  masse.  Dans  le 
régiment,  les  bataillons  peuvent  être  placés 
sur  une  seule  ligne  u  intervalle  de  30  pas, 
ou  sur  plusieurs  lignes  à  distance  de  30  pas. 
Lorsque  la  brigale  doit  passer  à  une  for- 
mation de  rassemblement,  le  général  indique 
l'ordre  dans  lequel  les  régiments  doivent  se 
placer  l'un  par  rapport  à  l'autre,  soit  sur 
2  lignes  parallèles,  chacune  d'elles  étant 
formée  des  3  bataillons  du  même  régiment, 
l'un  à  coté  de  l'autre,  soit  sur  3  lignes,  les 
régiments  accolés  ayant  leurs  bataillons  l'un 
derrière  l'autre. 

Les  bataillons  d'un  régiment  sont  sépares 
par  des  intervalles  ou  des  distances  de  30 
pas,  et  les  régiments  d'une  brigade  par  des 
distances  ou  des  intervalles  de  40  pas. 

Lorsque  la  division  prend  la  formation  de 
rassemblement,  les  brigades  sont  accolées  ou 
placées  l'une  derrière  l'autre  ;  dans  les  deux 
cas,  elles  sont  séparées  par  des  distances  ou 
des  intervalles  de  60  pas. 

Les  intervalles  et  les  distances  indiqués 
ci-dessus  peuvent  être  modifiés  en  raison  des 
circonstances  et  du  terrain. 

FORME.  Disposition  extérieure  et  pro- 
portion des  objets. 

La  foi  me  des  projectiles  a  été  déterminée 
d'après  des  données  d'expérience. 

Four  la  balle,  il  a  été  reconnu  que  les 
projectiles  cylindro-ogivaux  ayant  une  hau- 
teur totale  d'environ  2  fois  1/2  le  diamètre 
de  leur  partie   cylindrique,  sont  dans  les 


FORT. 

meilleures  conditions  pour  vaincre  la  résis- 
tance de  l'air. 

FORMER.  Dresser,  instruire  des  soldats, 
des  marins,  les  habituer  à  la  discipline,  leur 
inculquer  l'esprit  militaire. 

Former  une  colonne,  c'est  l'organiser 
dans  les  conditions  prévues. 

Former  les  faisceaux  (V.  Faisceau). 
Former  la  haie,  disposer  une  troupe  de 
manière  qu'elle  ait  un  de  ses  rangs  de  chaque 
côté  d'une  rue,  d'un  cortège. 

—  (Se).  Se  ranger  en  un  endroit  indiqué 
et  suivant  un  ordre  tactique. 

On  se  forme  sur  la  droite  ou  sur  la  gau- 
che, en  bataille  ou  en  colonne,  en  avant  ou 
en  arrière,  etc. 

FORMULE.  Texte  même  suivant  lequel 
un  acte  doit  être  rédigé  :  formule  d"  juge- 
ment ,  de  plainte ,  de  réception ,  de  ser- 
ment, etc. 

Expression  algébrique  s'appliquant  à  tous 
les  cas  semblables  et  résumant  des  données 
d'expérience  :  formule  de  l'abaissement  de  la 
trajectoire  au  point  de  chute,  de  la  flèche  de  la 
trajectoire,  de  la  portée,  de  la  vitesse  tangen- 
tielle,  etc. 

FORT.  Ouvrage  de  fortification  perma- 
nente d'étenlue  assez  restreinte  et  ne  ren- 
fermant pas  de  population  civile. 

Indépendamment  de  l'espèce  de  tracé,  il  y 
en  a  de  deux  sortes  :  les  forts  détachés  et  les 
forts  isolés. 

Les  forts  détachés  sont  ceux  qui  entou- 
rent une  place  forte,  en  en  recevant  une 
certaine  protection  par  l'artillerie  et  à  une 
distance  suffisante  du  nogau  central  pour 
mettre  celui-ci  à  l'abri  du  bombardement. 

Chaque  fort  doit  pourvoir  lui-même  à  sa 
propre  défense  et  au  flanquement  de  ses 
fossés. 

Pour  remplir  leur  but,  les  forts  détachés 
doivent  être  distants  de  o  kilomètres  au 
moins  du  noyau,  qui  forme  le  réduit  de  la 
place,  et  de  3  à  4  kilomètres  les  uns  des 
autres. 

Ces  distances  varient  d'ailleurs,  car,  pour 
déterminer  l'emplacement  d'un  fort,  il  faut 
tenir  compte  des  considérations  suivantes  : 
1°  Par  sa  situation,  le  fort  doit  donner 
le  plus  d'avantages  possibles  à  l'action  de 
l'artillerie  et  à  la  défense  éloignée  ; 

"2°  11  doit  bien  battre  les  approches  et  être 
disposé  de  façon  à  résister  à  l'attaque  rap- 
prochée ; 

3°  Il  doit  pouvoir  être  soutenu  par  le 
noyau  et  par  les  forts  voisins. 

La  forme  à  donner  à  un  de  ces  forts  dé- 
pend de  la  position  et  du  terrain. 

C'est  le  plus  souvent  celle  d'une  lunette 


FORTS. 


31/ 


FORTS. 


très  aplatie  (fig.  94)   ou  d'un  quadrilatère 
plus  ou  moins  régulier  (py.  95),  mais  dont 


Fis.  9t- 


la  grande  face,  brisée  en  avant,  est  parallèle 
au  front  de  la  position. 


Le  profil  dépend  de  la  disposition  de  l'ar- 
mement des  crêtes. 


On  a  adopté  diverses  dispositions  pour  la 
répartition  des  hommes  et  des  pièces  pour  le 
dr  : 


Fis.  %. 


1°  Les  forts  avec  créle  basse  bordant  le 
fossé  pour  l'infanterie,  et  la  crêle  haute  pour 
l'artillerie  destinée  à  la  défense  éloignée 
(ftg.  96)  ;  quelques  emplacements ,  notam- 
ment aux  saillants,  sont  ménagés  sur  la  crête 
basse  pour  la  défense  rapprochée  d'artillerie  ; 


2°  Les  forts  avec  crête  basse  d'artillerie 
(occupant  l'emplacement  de  celle  d'infan- 
terie) ijîg.  97,  moitié  gauche),  comportant 
en  arrière  un  massif  central  avec  parapet 
d'infanterie  destiné  plutôt  à  la  surveillance  ; 

3"  Les  forts  avec  crête  unique  (sans  mas- 


Fig.  97 


sif  central),  dont  la  plus  grande  partie  est 

réservée  à  l'artilieiie  {fig.  97,  moitié  droite). 

Les  forts  CÔtiers  élevés  sur  les  côtes,  en 


des   points    propices    aux    débarquements , 
pour  s'opposer  à  ces  derniers. 

Leur  emplacement  doit  être  choisi  de  telle 


FOii^TS.  3^0 

sorte  que  leur  artillerie  puisse  exercer  effica- 
cement son  action  sur  les  navires  de  l'atta- 
i|ue  et  à  Lien  voir  le  terrain  en  avant  et 
latéralement. 

Le  flanquemfnt  des  faces  et  des  flancs  a 
lieu  généralement  au  moyen  de  caponnières, 
celui  de  la  gorge  par  un  tracé  bastionné 
{/î;/.  96  et  97). 

Des  coupoles  feront  probablement  de  plus 
en  plus  partie  de  leur  organisation. 

Les  forts  isolés,  ayant  pour  but  d'inter- 
cepter des  voies  de  communication  impor- 
tantes, sont  surtout  construits  aux  points 
de  bifurcation  de  plusieurs  voies  ou  pour 
barrer  un  défilé. 

On  les  appelle,  en  ce  cas,  forts  d'arrêt. 

En  pays    de  montagnes,  les  forts  isolés 


FORTS. 

peuvent  aussi  servir  de  points  d'appui  pour 
les  partisans.  Devant  se  suffire  à  eux-mêmes 
et  pouvant  être  attaqués  de  tous  les  côtés, 
ces     forts     doivent     posséder     toutes    les 

Fig.  98. 


ressources  qui  leur  sont  nécessaires  et  avoir 
un  parapet  suffisamment  fort  partout. 


Fis.  90  bis. 


Fis.  99. 


FORTS. 


316 


FORTERESSE. 


La  grandfur  d'un  de  ces  forts  dépend  du 
cliiffre  de  la  garnison  et  de  l'armement. 

Le  tracé  sera  polygonal,  et,  par  suite,  le 
flanquement  se  fera  au  moyen  de  canon- 
nières. 

On  appelait  fort  étoilé  un  ouvrage  com- 
prenant de  4  à  8  fronts  bastionnés  [fig.  Qx)  ; 
n'est  plus  employé. 

—  du  nouveau  système.  Nous  croyons 
devoir  donner,  pour  lixer  les  idées  et  pré- 
ciser l'état  de  la  question,  le  type  du  fort 
adopté  en  Helgique,  d'après  les  plans  du 
général  Brialniont,  pour  la  construction  des 
nouvelles  forlifîcations  de  la  Meuse  {fig.  99). 
Il  y  aura  deux  types  d'ouvrages,  tous 
deux  de  forme  triangulaire.  La  garnison 
d'un  fort  se  composera  d'une  compagnie  d'in- 
fanterie et  d'une  batterie  d'artillerie,  soit 
450  hommes  en  tout.  II  sera  pourvu  de 
9  coupoles,  armées  les  unes  de  2  canons  de 
do"^™,  les  autres  d'un  obusicr  et  d'un  canon 
à  tir  rapide.  Les  contrescarpes  seront  en 
principe  revêtues  et  flanquées  par  des  ca- 
nons à  tir  rapide,  pouvant  lancer  par  mi- 
nute 30  boîtes  à  mitraille,  contenant  cha- 
cune 153  balles. 

La  garnison  du  fortin  ne  sera  que  de 
200  hommes  ;  il  n'y  aura  que  5  coupoles, 
organisées  comme  celles  des  forts. 

L'organisation  générale  du  fort  est  la  sui- 
vante : 

Au  centre,  se  trouve  un  massif  de  béton, 
dans  lequel  sont  disposés  les  magasins  à 
poudre  ;  de  là  partent  des  communications 
avec  les  logements  de  la  garnison,  qui  sont 
installés  à  la  gorge.  Le  nombre  des  coupoles 
varie  suivant  l'importance  de  l'ouvrage  ; 
nous  avons  dit  que  certains  forts  ont  jusqu'à 
0  coupoles,  comprenant  ensemble  8  canons 
de  gros  calibre,  4  de  calibre  moyen,  6  de 
petit  calibre-  et  3  mitrailleuses  ;  toutes  ces 
coupoles  sont  installées  à  la  partie  supérieure 
du  massif  central.  Les  coupoles  pour  mor- 
tiers sont  masquées  aux  vues  et  disposées 
pour  le  tir  indirect  entre  -j-  ^°  et  -f-  35°. 
L'artillerie,  destinée  au  flanquement  (mitrail- 
leuses et  pièces  légères),  est  placée  dans  des 
cofl'res  de  contrescarpe.  Au  saillant  se  trou- 
vent les  cofl'res  de  flanquement  des  deux 
fossés  des  faces  ;  à  l'une  des  extrémités  de 
la  gorge,  du  côté  le  moins  exposé  à  l'enfilade, 
est  placé  le  coffre  servant  à  flanquer  la  gorge. 
On  ne  doit  employer  pour  la  construction 
que  le  béton  de  ciment  ;  les  murs  et  les 
voûtes  auront  jusqu'à  3  mètres  d'épaisseur; 
ces  dernières  seront  recouvertes  d'une  couche 
de  terre  de  6  mètres  d'épaisseur  au  mini- 
mum. On  sait  que,  à  la  suite  d'un  concours, 
ce  sont  les  coupoles  du  Greusot  qui  ont  été 
adoptées. 


Le  profil,  difficile  à  déHnir  dans  un  pareil 
fort,  est  forcément  variable  pour  chaque  cas 
particulier.  La.  fig.  99  6ts  donne  celui  résultant 
d'une  coupe  faite  normalement  au  fossé  de 
la  face  droite  de  l'ouvrage. 

Les  crêtes  d'infanterie  (car  il  n'y  a  plus 
de  crête  d'artillerie  proprement  dite  dans  un 
pareil  système  de  fortitication)  sont  tracées 
parallèlement  aux  fossés  sur  les  trois  côtés 
du  fort.  Elles  sont  interrompues  aux  trois 
saillants,  pour  faire  place  aux  coupoles  pour 
canons  à  tir  rapide,  puis  sur  le  milieu  de  la 
gorge. 

La  forme  triangulaire  qui  ne  convient  que 
pour  les  ouvrages  détachés  d'une  grande 
place,  n'a  pas  de  réduit  ;  pour  ce  cas,  on  orga- 
nise des  forts  ayant  généralement  6  côtés, 
ayant  par  exemple  pour  armement  :  G  ca- 
nons de  15<^™  dans  3  coupoles;  4  canons  de 
12"™  dans  4  coupoles  (2  à  éclipse);  4  obu- 
siers  de  21"™  dans  4  coupoles;  9  ou  18  ca- 
nons à  tir  rapide  de  57™™  dans  9  coupoles  à 
éclipse;  2  canons  à  tir  rapide  de  57™™, 
dans  les  locaux  du  réduit  ;  1  canon  à  tir 
rapide  de  57™™  dans  le  local  central  du 
front  de  gorge.  Une  crête  d'infanterie  règne 
tout  autour  du  fort  ;  une  sorte  de  rue  de 
rempart  est  située  en  arrière,  avec  les  cou- 
poles pour  mortiers  de  21"™,  qui  font  saillie 
sur  ce  terre-plein  tout  en  restant  masquées 
aux  vues  par  la  crête  qui  les  domine  de  plus 
de  2  mètres  :  au-dessous  de  ces  coupoles  se 
trouve  une  galerie  circulaire  avec  les  locaux 
souterrains.  Le  réduit  contient  une  coupole 
pour  2  canons  de  15"™,  et  4  coupoles  pour 
canons  à  tir  rapide,  ces  dernières  destinées  à 
la  défense  rapprochée  du  réduit. 

En  outre,  dans  les  intervalles  des  forts 
d'un  camp  retranché,  distants  l'un  de  l'autre 
de  plus  de  4,000  mètres,  le  général  Brial- 
niont demande  la  construction  de  batteries 
intermédiaires  permanentes  qui,  devant  se 
suffire  à  elles-mêmes,  sont  pourvues  de  fossés 
flanqués  avec  contrescarpes  revêtues.  Ces 
batteries  seront  armées  de  canons  de  12"™ 
poui'  le  tir  éloigné,  de  canons  à  tir  rapide 
pour  la  défense  et  le  flanquement,  et  de 
mortiers  de  21"™.  Ceux-ci  seront  remplacés 
par  des  obusiers  dans  les  secteurs  non  atta- 
qués. 

FORTERESSE.  Ville  ou  place  fortifiée 
d'une  manière  permanente,  ayant  une  cer- 
taine étendue  et  comprenant  une  population 
civile  (V.  Camp  retranché,  Fort  ei  Place 
forte) . 

L'organisation  défensive  d'un  Etat  com- 
prend de  grandes  et  de  petites  forteresses. 

Les  grandes  forteresses  sont  appelées 
à  proléger  des  centres  importants  ou  des  po- 
sitions stratégiques  de  premier  ordre. 


FORTIFICATION. 


317 


FORTIFICATION. 


Elles  comprennent  généralement ,  lors- 
qu'elles sont  mises  en  état  de  défense,  trois 
lignes  d'ouvrages,  savoir  :  les  ouvrages  dé- 
tachés de  première  ligne,  ceux  de  deuxième 
ligne  (ou  ligne  intermédiaire)  et  le  noyau 
central. 

Les  petites  forteresses  ont  pour  but 
d'interdire  à  l'ennemi  certains  passages, 
d'étendre  le  rayon  d'action  d'une  place  forte, 
de  relier  deux  places  fortes  entre  elles. 

FORTIFICATION.  D'une  manière  géné- 
rale, on  appelle  fortifications  toutes  les  dis- 
positions matérielles  du  terrain  ayant  pour 
but  d'ofTrii  une  certaine  pi'otection  aux 
troupes  qui  l'occupent,  tout  en  permettant  à 
celles-ci  de  faire  usage  de  leurs  armes. 

Cette  protection  est  assurée  par  deux  élé- 
ments essentiels  :  un  couvert,  qui  cache  le 
défenseur  aux  vues  de  l'assaillant  et  le  pré- 
serve de  ses  coups  ;  un  obstacle,  qui  arrête 
ce  dernier  dans  l'assaut;  la  réunion  du  cou- 
vert et  de  l'obstacle  constitue  le  jjrofil. 

La  fortification  est  définie,  non  seulement 
par  le  proiil,  mais  encore  par  le  tracé,  ou 
projection  des  lignes  principales  de  la  fortifi- 
cation sur  un  plan  horizontal. 

D'après  le  tracé,  la  fortification  se  di- 
vise en  tenaillée,  bastionnée  ou  polygo- 
nale. 

L'art  de  la  fortification  a  subi  de  nom- 
breuses transformations  depuis  son  origine 
aussi  vieille  que  le  monde.  Elle  a  dû  se  mo- 
difier et  suivre  les  variations  apportées  par 
l'état  d'avancement  des  arts  industriels  dans 
les  armes  et  engins  de  destruction. 

Avant  l'invention  de  la  poudre,  elle  con- 
sistait en  murailles  épaisses  et  élevées,  avec 
tours  pour  le  flanquement.  Le  rempart  seul 
suffisait. 

Après  l'invention  de  la  poudre,  de  nom- 
breux systèmes  ou  tracés  ont  été  successive- 
ment employés  pour  remédier  à  la  puissance 
des  machines  de  jet,  et  il  fallut  avoir  recours 
.  à  l'obstacle  pour  tenir  l'ennemi  éloigné  du 
pied  des  remparts. 

Après  quelques  tâtonnements,  le  tracé  bas- 
tionné  ne  tarda  pas  à  prévaloir  et  il  a  été 
successivement  perfectionné  en  France  sur- 
tout par  Evrard,  de  Vaille,  Pagau,  Vauban, 
Cormontaigne  et  Noizet,  qui  eurent  chacun 
leur  système. 

A  partir  de  1816,  le  tracé  pohjrional,  dont 
Montalembert  et  Carnot  furent  les  institu- 
teurs, commença  à  être  appliqué. 

Actuellement,  les  perfectionnements  de 
l'artillerie  et  les  nouveaux  projectiles  à  mêli- 
nite  ou  substances  explosives  ont  forcé  à 
employer  le  bétonnemcnt  et  les  coupoles  cui- 
rassées comme  éléments  de  fortification. 

On  divise  les  fortili cations  en  deux  grandes 


classes  :  la  fortification  permanente  et  la  for- 
tification passagère. 

La  fortification  permanente  a  pour 
but  de  renforcer  certaines  positions  appelées 
à  jouer  un  grand  rôle  dans  le  cours  d'une 
guerre  :  telles  sont  les  positions  qui  domi- 
nent des  points  de  passaj,'es  importants,  les 
villes  frontières  situées  dans  une  région  qu'il 
importe  d'interdire  à  l'ennemi,  les  villes  de 
l'intérieur  situées  sur  les  grandes  voies  de 
communication ,  celles  qui  renferment  de 
grands  approvisionnements  de  toute  na- 
ture, etc. 

En  raison  de  l'importance  de  ces  positions, 
il  y  a  un  intérêt  capital  à  s'en  assurer  la 
possession  dés  le  temps  de  paix,  par  des 
dispositions  bien  étudiées  et  susceptibles 
d'otTrir  tout  le  degré  de  force  compatible  avec 
les  ressources  budgétaires  du  pays. 

On  désigne  sous  le  nom  de  fortifica- 
tions passagères  toutes  celles  qui  sont 
construites  pendant  le  cours  d'une  cam- 
pagne. 

L'importance  de  ces  fortifications  varie 
suivant  les  positions  sur  lesquelles  on  les 
construit,  suivant  le  rôle  qu'elles  sont  appe- 
lées à  jouer^  suivant  le  temps  dont  on  dis- 
pose, etc. 

Dans  ces  fortifications,  l'obstacle  est  sou- 
vent réduit  à  des  proportions  presque  insi- 
gnifiantes, quelquefois  même  il  est  sup- 
primé. Le  couvert  est  toujours  conservé. 

La  fortification  passagère  comprend  des 
ouvrages  en  terre  de  diverses  dimensions 
ainsi  que  l'utilisation  de  certains  couverts 
ou  obstacles  naturels,  tels  que  bois,  villages, 
maisons,  murs,  haies,  fossés,  etc.,  que  l'on 
rencontre  souvent  en  campagne. 

L'organisation  de  ces  obstacles  ou  couverts 
constitue  une  fortification  dite  naturelle, 
par  opposition  au  nom  de  fortification  arti- 
ficielle que  l'on  donne  aux  ouvrages  eu 
terre. 

Au  point  de  vue  de  son  degré  de  résis- 
tance, la  fortification  passagère,  qu'elle  soit 
artificielle  ou  naturelle,  comporte  certaines 
subdivisions  qui  sont  : 

1°  La  fortification  improvisée,  c'est 
celle  que  l'on  construit  à  la  veille  du  com- 
bat, ou  quelquefois  pendant  le  combat  même  ; 
on  ne  dispose  ainsi  que  de  quelques  heures 
au  plus,  parfois  de  quelques  minutes  seule- 
ment. C'est  la  vraie  fortification  de  champ 
de  bataille,  celle  que  l'infanterie  et  la  cava- 
lerie auront  le  plus  souvent  a  exécuter  avec 
leurs  seules  ressources  ;  elle  ne  peut,  en 
général,  être  disposée  que  pour  résister  à  la 
mousqueterie. 

2"  La  fortification  de  campagne,  ou 
fortification  de  position,  qui  s'emploie 


FORTIN. 


318 


FOUDRE. 


lorsqu'on  dispose  d'un  temps  plus  considé- 
rable, un  ou  deux  jours  au  moins.  Elle  sert 
il  renforcer  les  positions  importantes  des 
lignes  à  défendre,  ou  à  occuper  des  points 
isolés  qui  doivent  être  particulièrement  forts. 
Cette  fortification  exige,  outre  le  temps,  des 
ressources  plus  considérables  et  plus  variées 
que  la  fortification  de  champ  de  bataille; 
aussi  l'intervention  des  troupes  du  génie 
est-elle  absolument  nécessaire,  et  c'est  ce  qui 
constitue  la  différence  essentielle  entre  ces 
deux  genres  de  fortification.  Néanmoins, 
l'infanterie,  quelquefois  peut-être  la  cava- 
lerie, pourront  être  appelées  à  la  construction 
d'ouvrages  relativement  forts.  La  fortilication 
en  question  doit  pouvoir  résister  aux  projec- 
tiles des  canons  de  campagne,  soit  sur  la 
ligne  des  forts,  soit  en  arrière  de  cette 
ligne. 

3°  La  fortification  semi-permanente, 
dite  aussi  provisoire,  qui  est  destinée  à 
défendre  certaines  positions  que  l'on  a  in- 
térêt à  défendre  pendant  toute  la  durée  des 
opérations;  tel  serait  le  cas  d'un  centre  d'ap- 
provisionnement, d'un  point  de  passage  im- 
portant sur  la  ligne  de  ravitaille;nent.  Ou  en 
fait  également  usage  pour  remplacer  la  for- 
tification permanente  en  certains  points  d'une 
place  forte. 

Les  ouvrages  de  fortification  semi -perma- 
nente par  leur  rôle,  leur  force,  leur  relief, 
leur  armement  et  leurs  di.spositions  géné- 
rales, se  rapprochent  beaucoup  de  ceux  de 
la  fortification  permanente  ;  ils  en  différent 
par  la  nature  des  matériaux.  Ils  sont  géné- 
ralement entrepris  à  l'ouverture  des  hosti- 
lités et,  par  suite,  les  projets  doivent  être 
élaborés  d'avance  et  les  matériaux  nécessaires 
se  trouver  sur  place. 

Il  n'y  a  d  ailleurs  pas  de  démarcation 
bien  tranchée  entre  ces  diverses  espèces  de 
fortilication  de  campagne  ;  les  ouvrages  les 
plus  faibles  sont  quelquefois  susceptibles  de 
transformation  et  peuvent,  avec  le  temps 
et  les  circonstances,  acquérir  un  degré  de 
force  bien  supérieur  à  celui  qu'on  leur  avait 
attribué  tout  d  abord. 

Fortifier  une  place,  une  position,  c'est 
la  renforcer  au  moyen  de  travaux  de  forti- 
fication, de  manière  à  donner  à  celui  qui  l'oc- 
cupe un  avantage  sur  l'adversaire. 

FORTIN.  Fort  de  petite  espèce,  construit 
généralement  à  la  hâte  et  dans  le  genre  des 
ouvrages  de  campagne. 

FOSSÉ.  Excavation  pratiquée  en  avant 
du  purapet  des  retranchements  pour  consti- 
tuer l'obstacle.  Le  fossé  porte  le  nom  de 
tranck'e  lorsqu'il  est  placé  en  arrière  du 
parapet,  c'est-à-dire  lorsqu'il  ne  forme  pas 
obstacle. 


Le  fossé  extérieur  doit  former  un  obstacle 
difficile  à  franchir,  ce  qui  exige  une  largeur 
de  4  mètres  au  moins  à  la  partie  supérieiue 
et  une  profondeur  minima  de  i™,90.  II  doit 
en  outre  fournir  les  terres  pour  le  parapet 
et  le  profil  est  établi,  dans  les  retranche- 
ments de  campagne,  de  manière  à  obtenu" 
l'équihbre  entre  les  déblais  et  les  remblais. 

Dans  la  fortification  permanente,  le  fossé 
doit  être  plus  large  et  plus  profond,  pour 
constituer  un  obstacle  sérieux  à  l'escalade  ; 
d'un  autre  côté,  il  doit  couvrir  l'escarpe  de 
manière  qu'elle  ne  puisse  pas  être  détruite 
par  le  tir  plongeant.  Des  fossés  de  8  à 
12  mètres  de  largeur,  sur  6  à  8  mètres  de 
profondeur,  répondent  pour  le  mieux  à  ces 
conditions. 

On  distingue  dans  le  fosse  :  i°  l'escarpe; 
2°  la  contrescarpe;  3°  le  fond;  4°  le  haut 
ou  jm-tie  supérieure  {fig.  100). 

Fig.  100. 
Haut. 


■:.i\ 


F.md 


Les  fossés  sont  dits  revêtus,  lorsque  leurs 
talus  sont  recouverts  de  maçonnerie. 

Il  y  a  des  fossés  secs  et  des  fossés 
pleins  d'eau  ou  inondés  ;  ces  derniers 
sont  préférables  lorsqu'on  peut  y  entretenir 
une  profondeur  d'eau  suffisante  (2  mètres)  ; 
ils  sont  alors  plus  larges  et  moins  profonds. 
Des  précautions  doivent  être  prises  en  cas  de 
gelée. 

Les  faces  des  caponnières  de  flanquement 
sont  mises  à  l'abri  des  coups  de  main  au 
moyen  d'un  îossé  diamant  (V.  Capon- 
niére). 

Les  fossés  des  routes  et  des  chemins  peu- 
vent être  organisés  comme  obstacles.  Les 
petits  fossés  secs,  jusqu'à  1™,20  ou  l'°,30 
de  profondeur,  sont  facilement  utilisables 
sans  aucune  espèce  de  travail,  au  besoin, 
que  de  raidir  les  talus.  Avec  une  pro''ondeur 
moindre,  on  les  transforme  en  trancliées- 
abris.  Si  la  profondeur  est  plus  grande,  on  y 
taille  une  banquette  à  la  hauteur  néces- 
saire. 

Les  fossés  pleins  d'eau,  les  canaux,  les 
ruisseaux  forment  un  obstacle;  on  constitue 
alors  le  couvert  au  moyen  d'une  tranchée  en 
arrière. 

FOUDRE.  Ornement  en  forme  de  foudre, 
qui  constitue  l'embième  distinctif  des  offi- 


FOUET.  319 

liers  d'état-inaior,  des  archivistes  et  des 
hommes  de  troupe  des  sections  et  secrétaires 
de  l'état-major  et  du  recrutement.  Ces  fou- 
dres se  porte;it  au  collet  et  sont  brodées  en 
fil  blanc  pour  les  hommes  de  troupe  et  en  or 
pour  les  archivistes  ainsi  que  pour  les  offi- 
ciers. 

Les  attributs  distinctifs  du  personnel  de  la 
télégraphie  militaire  sont  aussi  des  foudres 
portées  au  collet  du  vêtement  et  sur  le  ban- 
deau du  képi.  Cet  ornement  est  brodé  en  or 
pour  les  fonctionnaires  ayant  le  rang  d'offi- 
cier :  en  or  et  soie  pour  les  agents  ayant  un 
rang  inférieur  à  celui  d'officier. 

FOUET.  Lanière  de  cuir  attachée  à  un 
bâton  appelé  manche,  et  dont  on  se  sert  pour 
conduire  les  chevaux.  Cet  objet  est  acheté, 
dans  les  corps  de  troupe,  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien  ;  il  fait 
partie  des  effets  ou  objets  de  la  2^  portion. 

La  peine  du  fouet  existait  jadis  dans 
l'armée  française  ;  mais  elle  était  considérée 
comme  tellement  infamante  qu'on  ne  l'infli- 
geait à  un  soldat  qu'après  l'avoir  dégradé. 
Elle  disparut  de  notre  Code  militaire  en 
1790.  Cette  peine  existe  encore  dans  l'armée 
autrichienne  et  dans  l'armée  russe. 

—  d'armes.  Sorte  de  fouet  terminé  par 
une  ou  plusieurs  boules  de  plomb  ou  de  fer, 
souvent  hérissées  de  pointes  de  fer,  reliées  à 
un  manche  court  par  des  cordes  ou  des  chaî- 
nons en  fer. 

FOUGASSE.  Petits  fourneaux  de  mine 
destinés  à  bouleverser  le  terrain  sur  le  pas- 
sage des  assaillants  ou  à  projeter  sur  ces 
derniers  une  gerbe  de  pierres.  On  distingue: 

1°  Les  fougasses  ordinaires,  consti- 
tuées au  moyen  de  petits  puils  de  2  à  3  mètres 
de  profondeur  au  fond  desquels  on  place  la 
charge  de  poudre  : 

2°  Les  fougasses-pierriers,  qui  se  con- 
stituent en  excavations  en  forme  d'entonnoh- 
rectangulaire  tronqué,  sur  la  grande  base 
duquel  on  place  la  charge  de  poudre  ;  celle-ci 
est  recouverte  ensuite  par  un  fort  plateau 
eu  bois,  en  avant  duquel  on  dispose  3  à 
4  mètres  cubes  de  pierres. 

Fiç.  101. 


Les  terres  provenant  de  la  fouille  sont 
disposées  en  bourrelet,  pour  augmenter  la 
résistance  du  terrain  en  arriére  de  la  charge 


FOUR. 

et  éviter  des  projections  du  côté  des  défen- 
seurs (/?gr.  101). 

L'efl'et  produit  est  plus  considérable  en- 
core quand  on  dispose  les  fougasses-pierrierx 
de  manière  à  ne  laisser  aucune  trace  à  la 


surface  du  sol  [fuj.  102)  ;  mais  il  est  néces- 
saire alors  d'augmenter  l'inclinaison  de  l'axe 
de  la  fougasse. 

La    fougasse    du    capitaine   belge    Piron 
(pg.  103)  est  plus  facile  à  construire  ;  elle 


103. 


peut  être  construite  et  chargée  en  1  h.  1/2. 
Mais  elle  a  l'inconvénient  d'être  dangereuse 
pour  les  défenseurs. 

Les  fougasses  s'emploient  en  avant  des 
ouvrages  de  campagne,  dans  les  défilés  et  sur 
tous  les  passages  que  doivent  suivre  les  co- 
lonnes ennemies. 

FOUGUETTE.  Sorte  de  petite  fusée  de 
guerre. 

FOUGUEUX.  Ardent,  impétueux.  Se  dit 
surtout  des  chevaux. 

FOUILLE.  Travail  consistant  à  creuser 
et  à  enlever  les  terres  des  fossés  ou  tranchées 
de  la  fortification. 

On  appelle  généralement  la  fouille  le  dé- 
blai de  ces  excavations. 

FOUILLER  des  obstacles.  Faire  exé- 
cuter une  reconnaissance  pour  être  fixé  sui' 
la  nature  de  ces  obstacles,  leurs  moyens  de 
défense,  etc. 

L'artillerie  fouille  un  terrain  en  le  cri- 
blant de  ses  projectiles  pour  forcer  l'ennemi, 
qui  s'y  est  embusqué,  d'en  déloger. 

FOULE.  Ballet  qu'un  groupe  de  cava- 
liers evécutaient  à  .lieval  dans  les  carrou- 
sels. 

FOULONNER.  Action  de  presser,  dap- 
prcter  les  draps  et  autres  étolïes  de  laine. 

Les  couvertures  des  lits  militaires  doivent 
être  lavées  et  foulonnées  tous  les  dix-huit 
mois. 

FOUR.  Ouvrage  de  maçonnerie,  en  forme 
de  voûte,  qui  sert  à  faire  cuire  le  pain. 


FOURS. 

Les  fours  employés  dans  les  manutentions 
militaires  en  temps  de  paix  sont  :  le  four 
Lespinasse  au  bois  ;  le  four  Lesjnnasse  à  la 
houille  ;  enfin,  le  four  Lnmouretix,  d'inven- 
tion récente,  et  qui  est  de  beaucoup  plus 
avantageux  que  les  deux  types  précédents  ; 
il  peut  être  disposé  pour  le  chauffage  au 
Itois  ou  à  la  houille. 

—  de  campagne.  On  en  distingue  de 
différentes  espèces  : 

1°  Les  fours  de  construction  ; 

2°  Les  fours  portatifs  en  tôle; 

3°  Les  fours  roulmits  ; 

4°  Les  fours  démontables. 

Les  trois  dernières  espèces  de  fours  sont 
mobiles  et  entrent  dans  la  composition  des 
boulangeries  de  campagne. 

1°  Les  fours  de  construction  sont 
formés  de  briques  ou  de  moellons  que  l'on  se 
procure  ;  ils  ont  une  contenance  de  200  ra- 
tions et  sont  construits  pour  le  chauffage  au 
bois  ou  à  la  houille,  suivant  le  combustible 
dont  on  dispose.  11  faut  un  atelier  de  14  ou- 
vriers d'art,  pour  construire  un  four  en 
24  heures,  si  les  matériaux  sont  rendus  à 
pied  d'œuvre  ; 

2°  Les  fours  portatifs  en  tôle  sont 
composés  de  pièces  de  tôle  que  l'on  accroche 
à  des  formes  métalliques  pour  les  assembler. 


320  FOURCHE. 

briques  réfractaires  et  protégés  extérieure- 
ment par  uneenveloppe métallique (/13.  10b); 

Fiff.  105. 


On  les  recouvre  ensuite  de  terre,  puis  on  fait 
le  trou  du  brigadier.  Ces  opérations  exigent 
de  2  à  3  heures.  Ces  fours  ont  une  conte- 
nance de  180  rations  en  enfournant  à  4  bai- 
sures  et  200  rations  en  enfournant  à  6  bai- 
sures  (fig.  104). 

Le  démontage  du  four  se  fait  très  rapide- 
ment, si  l'on  ne  veut  pas  attendre  qu'il  soit 
fomplètement  refroidi.  Pour  décharger  la 
voûte,  enlever  et  redresser  les  tôles,  et  enfin 
encaisser,  il  faut  4  heures  environ.  Si  l'on 
veut  attendre  que  le  four  soit  refroidi,  il 
faut  20  à  24  heures  ; 

3°  Les  fours  roulants.  Chaque  voiture 
porte  deux  fours  superposés,  de  la  conte- 
nance de  80  rations  chacun  ;  elle  est  accom- 
pagnée d'un  chariot  de  parc  portant  l'arme- 
ment du  four,  du  sel,  du  fleurage  et  de  la 
farine.  Ces  fours  roulants  peuvent  être  mis 
en  route  à  tout  instant  et  continuer  à  cuire 
le  pain  en  marchant.  Ils  sont  construits  en 


4°  Les  fours  démontables,  composés 
de  5  travées  métalliques  que  l'on  assemble 
sur  le  sol  en  les  juxtaposant  et  en  les  ren- 
dant solidaires  au  moyen  de  chaînes  que  l'on 
tend  avec  des  tendeurs  à  vis.  Le  terrain 
sur  lequel  on  élève  le  four  doit  être  hori- 
zontal et  à  l'abri  de  l'eau.  Deux  hommes 

Fis.  106. 


peuvent,  en  10  minutes,  monter  le  four.  11 
reste  à  construire  le  trou  du  brigadier,  tra- 
vail qui  exige  environ  2  heures.  La  terre 
retirée  de  ce  trou  peut  être  jetée  sur  les  côtés 
du  four  ;  une  partie  sert  à  garnir  les  joints 
des  feuillures  des  travées  (fig.  106). 

Le  four  démontable  est  destiné  à  être 
transporté  à  dos  de  mulet.  Il  faut  6  mulets 
pour  le  porter.  La  contenance  de  ce  four  est 
de  80  à  84  rations  ;  on  peut  obtenir,  par 
24  heures,  12  fournées,  soit  1000  rations 
environ,  en  travaillant  jour  et  nuit,  à  bri- 
gades relevées.  Le  four  se  démonte  en  quel- 
ques minutes  ;  les  parties  qui  le  composent 
demandent  1  heure  1/2  pour  être  suffisam- 
ment refi'oidies  et  maniables.  Le  chargement 
à  dos  de  mulet  exige  environ   15  minutes. 

Le  four  démontable  convient  surtout  pour 
les  colonnes  expéditionnaires,  dans  les  pays 
où  les  communications  sont  difliciles,  tels 
que  l'Algérie,  la  Tunisie  et  les  colonies. 

FOURBIR.  Polir,  faire  briller  une  pièce 
de  fer  ou  d'acier  par  le  frottement. 

FOURCHE.  Arme  de  guerre  employée 
autrefois  par  les  défenseurs  d'une  place  au 
moment  de  l'assaut  ;  elle  servait  à  accrocher 
les  échelles  ou  à  renverser  les  hommes  qui  y 
montaient.  Les  unes  ressemblaient  aux  four- 
ches ordinaires  en  fer,  d'autres  avaient  de 
larges  lames,  d'autres  étaient  munies  de 
crocs  ou  de  crochets  de  diverses  formes. 


FOURCHETTE. 


321 


FOURNEAU. 


Ustensile  d'écurie  aciieté  et  remplacé  au 
compte  de  la  masse  d'entretien  du  harna- 
chement et  ferrage.  Cet  ustensile  peut  être 
en  bois  ou  en  fer. 

—  caudiaes.  Coutume  de  l'antiquité  de 
faire  passer  les  vaincus  sous  un  joug  en 
forme  de  gibet,  appeler  fourche.  Accepter 
une  capitulation. 

—  d'arquebuse  ou  fourquine.  Bâton 
garni  d  un  fer  en  forme  de  fourche  et  qui 
servait  à  supporter  l'arquebuse  ou  le  mous- 
quet pendant  le  tir. 

—  de  sape.  Fourche  à  3  pointes,  dont 
2  parallèles  et  la  3<^  perpendiculaire  à  la 
direction  du  manche  de  l™,oO  de  longueur. 
Sert  aux  sapeurs  du  génie  pour  le  couronne- 
ment des  gahionnades. 

FOURCHETTE.  A  le  même  sens  que 
fourche  d'arquebuse. 

Ustensile  de  table  qui  a  2,  3  ou  4  dents. 
Chaque  soldat  doit  être  pourvu  d'une  four- 
chette au  compte  de  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

Lorsque  deux  hausses  différant  d'une 
quantité  donnée  ont  permis  d'envoyer  des 
coups  de  part  et  d'autre  du  but,  le  point 
moyen  obtenu  avec  une  liausse  moyenne  a 
une  certaine  probabilité  d'occuper  une  posi- 
tion donnée  relativement  au  but.  On  appelle 
fourchette  la  fraction  déterminée  du  tour 
de  manivelle  que  l'on  doit  faire  subir  à  la 
pièce  pour  passer  d'un  coup  court  à  un  coup 
long.  Cette  fraction  est  en  rapport  avec  la 
distance  déterminée,  savoir  de  : 

1  tour  de  manivelle  pour  les  distances 
au-dessous  de  2,00  )  mètres  ; 

2  tours  pour  les  dislances  comprises  entre 
2,000  et  4,000  mètres; 

4  tours  pour  les  distances  supérieures  à 
4,000  mètres. 

FOURGON.  Voiture  à  4  roues  couverte 
et  servant  au  transport  des  vivres,  des  ba- 
gages ou  des  munitions. 

Les  fourgons  adoptés  dans  l'armée  fran- 
çaise sont  attelés  de  2  chevaux;  il  en  est 
affecté  au  titre  du  train  régimentaire  3  à 
chaque  régiment  d'infanterie,  6  à  chaque 
régiment  do  cavalerie,  4  à  chaque  bataillon 
de  chasseurs,  3  à  chaque  batterie  d'artil- 
lerie, 2  à  chaqne  compagnie  du  génie,  et  un 
nombre  variable  aux  quartiers  gént'raux. 
aux  ambulances,  aux  équipages  de  pont,  aux 
.sections  de  munitions,  etc. 

Lorsque  les  corps  changent  de  garnison,  ils 
laissent  sur  place  tout  leur  matériel  de  mo- 
bilisation, y  compris  les  fourgons,  à  moins 
que  le  corps  ne  soit  pas  remplacé  par  un 
autre  dans  la  garnison  qu'il  évacue. 

Les  fourgons  modèle  1874,  employés  pour 


le  service  journalier  dans  la  cavalerie,  sont 
entretenus  en  dehors  de  l'aboimement. 

FOURNEAU.  Appareil  qui  sert  à  la  cuis- 
son des  aliments. 

Les  divers  systèmes  de  fourneaux  écono- 
miques utilisés  dans  l'armée  sont  : 

1°  Les  fourneaux  à  1  marmite,  de  23 
à  73  litres; 

2°  Les  fourneaux  ancien  modèle  à 
2  marmites  ; 

3°  Le  fourneau  système  Choumara,  à 
2  marmites  ; 

4°  Le  fourneau  système  François 
Vaillant,  à  2  marmites  ; 

o"  Le  fourneau  François  Vaillant 
(modèle  dit  à  réservoir),  à  4  marmites  de 
100  litres  et  à  cafetière; 

6°  Le  fourneau  pour  cuisine  à  va- 
peur (système  Egrot)  ; 

7°  Le  fourneau  système  Bernard,  avec 
marmites  d'une  contenance  variant  de  200  à 
800  litres. 

11  est  attribué,  pour  le  chauffage  de  ces 
divers  appareils,  une  ration  journalière  dite 
collective,  dont  le  taux  est  fixé  par  le  tarif 
n''  1  annexé  au  règlement  du  13  janvier 
1890  sur  le  service  du  chauffage. 

Les  fourneaux  indiqués  aux  paragraphes 
numérotés  1  à  3  peuvent  utiliser  comme 
combustible,  soit  le  bois,  soit  le  charbon  de 
terre  ;  les  fourneaux  du  système  Egrot  et 
ceux  du  système  Bernard  n'utilisent  que  le 
charbon  de  terre. 

—  de  l'artillerie.  Dans  les  établisse- 
ments de  l'artillerie,  on  emploie  des  four- 
neaux de  deux  espèces  : 

1°  Les  fourneaux,  dits  de  l""'^  espèce,  où 
la  flamme  est  en  contact  a\ec  le  fond  el  les 
parois  latérales  de  la  chaudière; 

2°  Les  fourneaux,  dits  de  2«  espèce,  où  la 
flamme  ne  touche  que  le  fond  de  la  chau- 
dière. 

Ces  derniers  sont  réservés  pour  les  prépa- 
rations très  inflammables. 

11  y  a  enfin  un  fourneau  spécial  pour  la 
ré  ludion  des  crasses  de  plomb. 

Tous  ces  fourneaux  peuvent  être  ou  per- 
manents, c'est-à-dire  construits  en  briques, 
plaques  de  fer,  etc.,  ou  de  campayne,  c'est- 
à-dire  construits  en  gazon  ou  creusés  en 
terre. 

—  de  machine  à  vapeur.  Un  bon  four- 
neau doit  : 

i"  Envelopper  la  chaudière  de  toutes 
parts  et  la  mettre  à  l'abri  des  refroidisse- 
ments extérieurs  ; 

2°  Pouvoir  brûler  une  quantité  de  com- 
bustible suffisante  pour  fournir  plus  de  va- 
peur qu'oii  n'en  doit  con:ommcr  ; 

21 


FOURNEAU. 


322 


FOURNIMENT. 


3°  Avoir  un  tirage  suffisant  pour  brûler 
son  combustible  à  une  température  élevée  ; 

4°  Brûler  complètement  le  combustible  en 
ne  donnant  que  peu  de  fumée  ; 

5°  Offrir  à  la  flamme  et  aux  gaz  cliauds 
des  passages  d'un  développement  suffisant 
pour  assurer  le  refroidissement  de  ces  gaz  à 
300°  environ. 

—  de  mine.  Poudres  disposées  dans  une 
clmmbre  de  mine,  pour  produire  par  son 
inflammation,  un  effet  destructeur  nuisible 
à  l'ennemi. 

L'indice  du  fourneau,   que  l'on   désigne 

généralement  par  la  lette  n  est  le  rapport 

r 

-7-  du  rayon  de  l'entonnoir  à  la  hauteur  ou 

profondeur  du  centre  des  poudres  au  niveau 
du  sol. 

On  appelle  fourneau  ordinaire  {fuj.  107) 
celui  qui  produit  un  entonnoir  AB  dont  le 
rayon  0  A  est  égal  à  la  ligne  de  moindre 
résistance  CO  (LMR). 


Centre  des  poudres. 

Pour  obtenir  en  kilogrammes  de  poudre  la 
charye  d'un  fourneau  ordinaire  dont  la  ligne 
de  moindre  résistance  h  est  donnée  en  mètres, 
faire  le  cube  de  cette  longueur  et  multiplier 
le  résultat  ainsi  obtenu  par  un  coeflicient  y 
qui  dépend  de  la  nature  du  terrain. 

Cette  règle  se  traduit  par  l'expression 
C  =  (j  h\ 

Les  valeurs  de  (j  sont  :  1,20  dans  les 
terres  légères,  1,50  dans  les  terres  ordi- 
naires, 1,75  dans  le  sable  fort,  2,23  dans 
l'argile  mêlée  de  tuf,  3  dans  la  bonne  ma- 
çonnerie neuve,  et  3,50  dans  la  bonne 
maçonnerie  vieille. 

On  admet,  dans  la  pratique,  que  les  effets 
d'une  charge  donnée  de  poudre  restent  les 
mêmes,  quelle  que  soit  la  profondeur  à  la- 
quelle est  placé  le  fourneau. 

Soit  h  la  pi'ofondeur  pour  laquelle  la 
cliarge  considérée  produirait  un  fourneau 
ordinaire.  Le  raijon  de  bonne  rupture,  dis- 
tance en  deçà  de  laquelle  une  galeri^B  ennemie 
serait  brisée  et  rendue  impraticable,  est  égal 
à  h  dans  le  sens  vertical  et  à  /i  j/2  =  1,41  h 
dans  le  sens  horizontal;  le  rayon  de  rupture 
limite,  distance  au  delà  de  laquelle  une  ga- 
lerie n'éprouverait  pas  de  dommages  sérieux, 


est  égal  à  /t  >/2  ::=  1,41  /i  dans  le  sens  ver- 
tical, et  à  1,75  h  dans  le  sens  horizontal. 

Dans  les  fourneaux  surchargés,  le 
rayon  de  l'entonnoir  est  plus  grand  que  la 
ligne  de  moindre  résistance. 

On  les  appelait  autrefois  globe  de  compres- 
sion, parce  que  leur  charge,  supérieure  à 
celle  du  fourneau  ordinaire,  produit  dans  le 
sol  des  effets  de  compression  plus  étendus. 

La  charge  correspondante  est  donnée  par 
la  fonnule  :  C  =  y  hs  (y/TIf^^  —  0,413). 

Le  fourneau  sous- charge  est  celui  qui 
produit  un  entonnoir  dont  le  rayon  est  plus 
petit  que  la  ligne  de  moindre  résistance. 

Les  fourneaux  à  charge  après  bour- 
rage sont  disposés  d'une  manière  analogue 
ù  celle  des  contre-puits;  dans  ce  système, 
une  gaine  établie  dans  le  massif  même  du 
bourrage  aboutit,  d'une  part  dans  la  boîte 
aux  poudres,  et  de  l'autre  dans  la  galerie  ou 
dans  la  portion  du  rameau  restée  vide,  de 
telle  sorte  qu'on  peut  charger  le  fourneau  à 
volonté. 

Quand  deux  fourneaux  établis  dans  le 
même  rameau  sont  disposés  de  telle  manière 
que  le  second  doive  jouer  dans  l'entonnoir 
du  premier,  celui-ci  s'appelle  le  fourneau 
de  tête  et  l'autre  la  relirade. 

Pour  établir  un  fourneau  à  une  certaine 
profondeur  au-dessoUS  de  l'eau,  on  con- 
struit un  bàtardeau  permettant  ensuite  de 
creuser  un  fourneau  ordinaire. 

On  peut  aussi  enfermer  la  charge  dans 
une  enveloppe  étanche  :  bouteille  ou  jarre, 
baril  goudronné,  caisse  en  bois  ou  métal- 
lique. 

FOURNÉE.  La  quantité  de  pain  que  l'on 
peut  faire  cuire  à  la  fois  dans  un  four. 

En  général,  les  pains  sont  disposés  par 
rangées  de  manière  à  se  louclier  légèrement 
les  4  côtés,  où  il  se  produit  alors  des  par- 
ties dépourvues  de  croûte,  que  l'on  appelle 
des  baisures.  Cette  méthode  est  la  plus  com- 
mode pour  l'enfournement  et  le  défournement 
du  pain.  Toutefois,  en  campagne,  dans  le 
but  de  placer  un  plus  grand  nombrede  pains 
dans  le  four,  on  les  dispose  de  manière 
qu'ils  se  touchent  par  6  côtés  ;  on  peut 
alors  placer  un  nombre  de  pains  supérieur 
de  1/10  environ  à  ceux  qui  auraient  trouvé 
place  dans  le  même  four  avec  la  disposition 
a  4  baisures.  Les  pains  ont  alors  l'inconvé- 
nient d'avoir  6  baisures,  c'est-à-dire  moins 
de  croûte  que  dans  la  disposition  précédente; 
de  plus,  l'enfournement  et  le  défournement 
sont  plus  longs  et  exigent  plus  d'habileté  de 
la  part  du  brigadier. 

FOURNIMENT.  Mot  dont  le  sens  a 
varié  suivant  les  modifications  survenues  au 


FOURNISSEUR. 


323 


FOURRAGES. 


chargement  des  armes  à  feu.  Pendant  l'usage 
de  Varqiu'buse  et  du  mousquet,  le  fourniment 
comprenait  tout  ce  qui  fait  partie  de  l'équi- 
pement du  fantassin,  mais  surtout  des  objets 
nécessaires  pour  renfermer  la  poudre  et  les 
balles.  Actuellement,  c'est  l'ensemble  des 
dififérents  effets  de  grand  équipement  sup- 
portés par  le  ceinturon,  y  compris  ce  der- 
nier. 

FOURNISSEUR.  Celui  qui  a  entrepris 
la  fourniture  d'une  quantité  déterminée  de 
denrées,  matières,  effets  ou  objets.  Les  con- 
ditions de  chaque  fourniture  sont  indiquées 
dans  les  marchés  intervenus  entre  les  corps 
de  troupe  ou  l'administration  de  la  guerre, 
d'une  part,  et  les  fournisseurs  d'autre  part. 
Lorsque  ces  conditions  sont  nombreuses,  on 
les  réunit  dans  un  cahier  des  cliarges  qui 
régit  alors  la  fourniture. 

Le  fournisseur  se  distingue  de  l'entrepre- 
neur en  ce  que  le  premier  traite  pour  une 
quantité  déterminée  de  dem'ées  ou  marchan- 
dises, tandis  que  le  second  s'oblige  à  effectuer 
un  certain  service  pendant  une  période  de 
temps  déterminée,  mais  pour  des  effectifs 
qui  peuvent  varier  dans  de  certaines  limites. 

FOURNITURE.  La  chose  fournie  ou  à 
fournir. 

Les  fournitures  de  denrées,  matières,  effets 
ou  objets  fabriqués  doivent  être  faites  dans 
les  magasins  de  l'administration  de  la  guerre 
ou  dans  ceux  des  corps  de  troupe,  suivant 
le  cas  ;  elles  doivent  avoir  lieu  dans  les  délais 
fixés  par  les  marchés,  sous  peine  de  péna- 
lités ;  elles  doivent  être  de  bonne  qualité,  et 
conformes  aux  modèles  types,  pour  les  effets 
ou  objets  confectionnés.  Elles  sont  reçues, 
soit  par  des  ofûciers  comptables,  soit  par  des 
commissions  spéciales.  En  cas  de  refus,  par 
le  comptable  ou  la  commission  réception- 
naire, le  fournisseur  peut  recourir  à  une 
commission  dont  la  composition  est  fixée  par 
le  marclié  ou  par  le  cahier  des  charges,  et 
dans  laquelle .  il  entre,  notamment,  deux 
experts  ou  notables  idoines,  désignés  l'un 
par  l'administration,  l'autre  par  le  fournis- 
seur. 

—  de  couchage  auxiliaire.  Elle  com- 
prend :  une  enveloppe  de  paillasse,  une  en- 
veloppe de  traversin,  un  sac  de  couchage, 
une  grande  couverture  et  une  petite  couver- 
ture. 

Les  généraux  commandant  les  corps  d'ar- 
mée peuvent,  au  besoin,  accorder  des  cou- 
vertures ou  demi-couvertures  de  supplément 
pendant  l'hiver. 

La  paillasse  est  garnie  de  10  kilogr.  de 
paille  et  le  traversin  de  2  kilogr. 

—  de  soldat.  Elle  comprend  :  une  pail- 
lasse, un  matelas,  un  traversin,  une  paire 


de  draps,  une  couverture  en  laine  grise,  et, 
en  hiver,  un  couvre-pieds  de  même  étoffe 
(V.  Couchage). 

Cette  couverture  est  destinée  aux  hommes 
de  troupe  de  tout  grade  et,  en  cas  de  be- 
soin, aux  officiers. 

—  d'infirmerie.  Elle  est  semblable  à 
celle  du  soldat  ;  mais  les  effets  qui  la  com- 
posent subissent  des  manutentions  plus  fré- 
quentes et  sont  marqués  1.  R.,  afin  de  les 
distinguer  des  autres  effets. 

—  d'officier.  Elle  se  compose  de  :  une 
paillasse,  deux  matelas,  deux  couvertures, 
un  traversin  et  une  paire  de  draps.  Ces 
effets  sont  d'un  modèle  différent  des  effets 
similaires  des  hommes  de  troupe. 

Les  fournitures  d'officier  sont  destinées  aux 
officiers  logés  dans  les  bâtiments  militaires, 
aux  adjudants-majors  de  semaine  et  aux 
officiers  détenus  par  mesure  de  discipline. 
Ces  mêmes  officiers  ont  droit,  en  outre,  à  un 
ameublement  d'officier,  fourni  par  l'entrepre- 
neur du  sen'ice  des  lits  militaires. 

—  de  salle  de  police.  Elle  comprend: 
une  paillasse,  un  sac  à  paille  servant  de 
traversin,  une  couverture  et  un  couvre - 
pieds,  mais  pas  de  draps. 

FOURRAGES.  Denrées  que  l'on  donne 
pour  nourriture  aux  chevaux  et  aux  bes- 
tiaux. 

Les  denrées  dont  se  compose  la  ration 
ordinaire  sont  :  le  foin,  la  paille  de  fro- 
ment, l'avoine  en  France,  et  l'orge  eu  Algérie 
et  en  Tunisie. 

Les  denrées  de  substitution  sont  :  la  lu- 
zerne et  le  sainfoin  première  coupe  ;  la 
deuxième  coupe  peut  être  admise  quand  elle 
est  suffisamment  nutritive  ;  les  pailles  de 
seigle,  d'avoine  el  d'orge  ;  l'orge  k  l'intérieur, 
l'avoine  en  Afrique  ;  le  son,  la  farine  d'orge; 
les  fourrages  verts,  dans  la  saison  de  la  mise 
au  vert  et  à  l'arriére-saison,  si  ce  régime 
est  reconnu  nécessaire  ;  les  carottes  et  les 
panais. 

Les  substitutions  sont  prescrites  par  le 
commandement  et  sont  renfermées  dans  les 
limites  prévues  par  le  règlement. 

En  campagne  ou  dans  les  places  assié- 
gées, les  circonstances  peuvent  forcer  à  rem- 
placer l'avoine  par  l'orge,  le  seigle,  le  blé,  le 
maïs,  le  sarrasin,  les  vesces,  les  féveroles. 
Ces  substitutions  exigent  de  grandes  précau- 
tions et  une  gradation  bien  entendue.  On 
consultera  à  ce  sujet  les  habitudes  loL-ales. 
On  pourra  encore  utiliser  les  aliments  sui- 
vants : 

La  dréche,  résidu  de  l'orge  qui  a  servi  à 
faire  la  bière,  est  très  favorable  à  l'engrais- 
sement, mais  donne  peu  de  vigueur  aux 
chevaux,  qui  ne  peuvent  la  quitter  sans  être 


FOURRAGES. 


324 


FOURREAU. 


exposés  à  des  maladies  lorsqu'ils  en  ont  pris 
-  l'habitude. 

L'ajonc  ou  genâl  cpine.ux  est  très  nutritif 
et  propre  à  soutenir  la  vigueur  des  chevaux. 
Ne  le  donner  qu'après  l'avoir  macéré  ou  pilé 
au  marteau  ou  à  la  meule,  à  cause  de  ses 
feuilles  rondes  et  piquantes. 

Les  gousses  du  caroubier  sont  employées 
avec  avantage  en  Espagne  et  en  Italie;  le 
(Uss  et  Valfa  en  Algérie  et  en  Tunisie. 

En  cas  de  nécessité,  on  peut  donner  aux 
chevaux  des  feuilles  sèches,  du  mil,  de  la 
graine  de  Un,  de  la  racine  de  gazon  bien 
lavée,  des  ècorces  d'arbres,  et  même  du  bois 
sec  réduit  en  copeaux. 

Pour  la  distribution,  les  foins  et  pailles 
sont  préparées  en  bottes  de  une  ou  deux  ra- 
tions réglées  au  poids  fixé  par  les  tarifs. 

Les  bottes  au-dessous  de  6  kilogr.  doivent 
avoir  2  liens  ;  celles  de  6  kilogr.  et  au- 
dessus,  3  liens. 

Les  liens  de  même  nature  et  do  même 
((ualitê  que  la  denrée  distribuée  entrent  dans 
le  poids  de  la  ration  ;  autrement,  ils  en  sont 
défalqués  en  totalité. 

Les  liens  en  frosnent  ou  en  seigle  sont 
admis  :  pour  leur  pnds  intégral  avec  la 
paille,  pour  moitié  de  leur  poids  avec  le 
foin,  pourvu  qu'ils  ne  pèsent  pas  plus  de 
125  grammes. 

L'avoine  et  l'orge  ne  peuvent  être  mises 
en  distribution  que  parfaitement  nettoyées 
et  criblées  ;  elles  ne  peuvent  contenir  que 
des  graines  résultant  de  la  nature  du  ter- 
rain qui  les  a  produites. 

—  verts.  Les  fourrages  verts  se  compo- 
.sent  de  sainfoin,  luzerne  et  trèfle,  et  de  tous 
les  autres  produits  de  prairies  naturelles  ou 
artificielles,  selon  la  culture  locale. 

Les  fourrages  verts  sont  fournis,  soit  à 
l'écurie,  à  la  ration  entière  ou  au  quart  de 
ration,  soit  à  la  soûlée,  à  la  prairie,  aux 
chevaux  et  mulets  désignés  pour  être  mis  à 
ce  régime. 

La  mise  au  vert  est  ordonnée  par  le  gé- 
néral commandant  le  corps  d'armée,  sur  la 
proposition  du  directeur  du  Service  de  l'in- 
tendance, et  commence  aussitôt  que  la  saison 
et  l'état  des  prairies  le  permettent  ;  elle  se 
prolonge  pendant  tout  le  temps  que  ce  ré- 
gime est  reconnu  favorable. 

La  fourniture  du  vert  comprend  toutes  les 
dépenses  accessoires,  savoir  : 

a)  Vert  distribué  au  quartier:  i"  la  va- 
leur de  21^,500  de  paille  de  litière  par  cheval 
et  par  jour  ;  2o  tous  les  frais  d'apports  des 
denrées. 

b)  Vert  pris  à  la  soûlée  dans  la  prairie  : 
l»  la  valeur  de  21^,500  de  paille  de  litière  ; 
2°  la  fourniture  du  logement  pour  l'oflicier 


et  les  hommes  du  détachement  chargés  de 
soigner  les  chevaux  ;  3°  la  fourniture  d'écu- 
ries, hangars  ou  abris  pour  les  chevaux  ; 
4°  la  jouissance  d'un  puits  ou  d'une  fon- 
taine avec  les  auges  et  baquets  nécessaires 
pour  abreuver  les  chevaux  ;  5°  les  frais  de 
piquets,  cordes,  clôtures,  etc. 

On  peut  être  forcé,  par  les  circonstances, 
en  temps  de  guerre,  à  faire  usage  d'aliments 
verts  pour  les  chevaux.  Au  premier  rang  est 
l'orgs  carrée  ou  escourgeon  ;  au  second  sont 
les  autres  céréales.  Ces  plantes  doivent  être 
coupées  au  moment  où  les  épis  commencent 
à  se  faner.  Si  l'on  est  forcé  d'en  faire  usage 
à  un  degré  de  maturité  plus  avancé,  en 
faire  un  usage  modéré.  Oter  les  épis  dans 
les  premiers  jours  ;  ne  jamais  en  laisser  de 
barbus.  Au  troisième  rang  sont  :  la  luzerne, 
le  trèfle,  le  sainfoin  ;  préférer  la  première 
coupe  au  regain  ou  seconde  coupe  ;  ne  les 
donner  que  privés  d'humidité. 

On  peut,  au  besoin,  employer  les  carottes, 
les  pommes  de  terre,  les  betteraves  et  les  pa- 
nais crus  et  coupés,  ou  bien  cuits  et  mé- 
langés avec  du  son  et  des  graines;  enlin, 
jeunes  pousses  d'arbres,  tels  que  l'acacia  sans 
épines,  la  viqne,  Volivier. 

FOURRAGÈRES  (CHARIOTS-).  Chaque 
régiment  de  cavalerie  doit  être  pourvu  de 
deux  chariots-fourragères  fournis  par  le  ser- 
vice de  l'artillerie.  L'achat,  l'entretien  et  les 
réparations  de  ces  voitures  et  de  leurs  har- 
nais incombent  à  la  masse  d'entretien  du 
harnachement  et  ferrage. 

L'artillerie  et  le  train  des  équipages  se 
servent  de  voitures  mises  à  leur  disposition 
par  les  écoles  d'artillerie  pour  le  transport 
de  leurs  fourrages.  Ces  voitures  sont  entre- 
tenues au  compte  du  service  de  l'artillerie  ; 
quant  aux  harnais,  lesquels  appartiennent 
aux  corps,  ils  sont  entretenus  au  compte  de 
la  masse  d'entretien  du  harnachement  et 
ferrage. 

Le  génie  fait  usage,  pour  le  transport  de 
ses  foun-ages,  de  voitures  mises  à  sa  dispo- 
sition par  les  écoles  du  génie,  d;ins  les  mêmes 
conditions  que  celles  indiquées  ci-dessus  pour 
l'artillerie. 

FOURRAGEUR.  Soldat  qui,  en  temps 
de  guerre,  enlève  dans  les  champs  et  les 
granges  les  fourrages  nécessaires  pour  l'en- 
tretien des  chevaux. 

L'expression  charger  en  fourrageur, 
signifie  que  la  cavalerie,  au  lieu  de  charger 
à  rangs  serrés,  charge  sur  un  seul  rang,  et 
les  hommes  plus  ou  moins  rapprochés  les 
uns  des  autres. 

FOURREAU.  Gaine  métallique  en  tôle 
d'acier  fondu,  servant  à  recevoir  et  à  pro- 
téger le  sabre,  l'épée  ou  l'épée-baïonnette. 


FOURRER .  323 

Toutefois,  le  fourreau  de  l'épée  des  sous- 
officiers  du  génie  est  en  cuir,  cette  arme 
n'étant  que  de  parade. 

Le  fourreau  en  tôle  d'acier  est  d'abord 
confectionné  droit  ;  lorsqu'il  doit  présenter 
une  coiubure,  on  le  dispose  sur  une  pièce 
de  bois  échancrée,  et  on  frappe  sur  son  mi- 
lieu à  coups  de  marteau.  On  introduit  en- 
suite dans  le  fourreau,  de  force,  mais  pro- 
gressivement, et  en  s'y  prenant  à  plusieurs 
reprises,  un  mandrin  en  fer  bien  graissé, 
ayant  la  courbure  et  les  dimensions  inté- 
rieures du  fourreau  terminé.  On  coupe  alors 
le  métal  en  excédent  à  la  partie  inférieure  ; 
on  lime  et  l'on  arrondit  cette  partie,  puis 
ou  la  rabat  sur  le  mandrin.  Il  ne  reste  alors 
qu'une  petite  ouverture,  qui  est  bouchée 
par  un  dard,  en  acier  ra'lhié,  brasé  sur  le 
fourreau,  puis  trempé,  afin  de  le  rendre 
plus  dur.  Le  bracelet  est  en  fer  forgé  et 
brasé  sur  le  corps  du  fourreau.  La  cuvette 
est  fixée  à  l'intérieur  du  fourreau  par  deux 
rivets. 

FOURRER.  Mettre  une  chose  dans  une 
autre  pour  la  cacher.  Exemple  :  boite  de 
foin,  botte  de  paille  fourrée,  botte  dans  la- 
quelle ,  parmi  de  bon  foin  ou  de  bonne 
paille,  on  a  mêlé  du  foin  ou  de  la  paille  de 
moindre  qualité. 

FOURRIER.  Les  fourriers  (jenèrnnx  et 
les  fourriers  majors  étaient  jadis  des  offi- 
ciers chargés  de  pourvoir  au  logement  des 
troupes. 

Vers  le  milieu  du  XVIIP  siècle,  on  donna 
le  nom  de  fourrier  à  un  sous-officier  qui  fut 
chargé,  en  outre,  de  la  comptabilité  de  la 
compagnie,  escadron  ou  batterie. 

Actuellement ,  l'emploi  de  fourrier  est 
rempli  par  un  sergent  fourrier  ou  par 
un  caporal  fourrier. 

Le  fourrier  est  aux  ordres  immédiats  du 
sergent-major  ;  il  tient,  sous  la  direction  de 
ce  sous-officier,  toutes  les  écritures  de  la 
compagnie.  Il  est  chargé  du  casernement  et 
du  couchage,  des  réceptions,  distributions 
ou  versements  d'armes  et  d'effets  de  toute 
nature,  des  perceptions  et  distributions  de 
denrées  autres  que  celles  de  l'ordinaire  ; 
enfin,  il  tient  le  registre  d'ordres  et  le  com- 
munique aux  officiers  de  la  compagnie. 

Un  fourrier  de  semaine  est  en  ontre  com- 
mandé à  tour  de  rôle,  dans  chaque  bataillon, 
pour  seconder  l'adjudant  de  bataillon  dans 
ses  fonctions. 

FOYER.  Endroit  où  l'on  fait  le  feu.  Se 
dit  au  pluriel  ,  pour  maison ,  demeure. 
Exemple  :  renvoyer  un  lionime  dans  ses 
foyers. 

"fraction.  Partie  d'un  tout.  On  ap- 
pelh'   fraction    constituée,  toute    partie 


FRAIS. 


d'un  corps  de  troupe  dont  la  constitution  est 
prévue  par  la  loi  des  cadres  de  l'armée. 

La  plus  petite  fraction  constituée  est  la 
compagnie,  l'escadron  ou  la  batterie. 

FRACTIONNEMENT.  Division  de  cer- 
taines unités  militaires  en  petites  fractions. 
Séparation  de  ces  unités  en  diverses  parties, 
dans  certains  cas.  Ainsi,  pour  les  marches 
en  campagne,  chaque  batterie  d'artillerie  est 
fractionnée  en  3  groupes  :  1°  batterie  de 
combat  ;  2°  résen'es,  ces  2  groupes  marchant 
habituellement  réunis;  3°  subsistances,  for- 
mant une  colonne  spéciale  avec  les  groupes 
correspondants  des  autres  batteries,  ou  des 
éléments  de  la  colonne  dont  ce  groupe  fait 
partie. 

En  chemin  de  fer,  en  cas  de  fractionne- 
ment d'un  train,  chaque  fraction  doit 
contenir  les  officiers  appartenant  aux  frac- 
tions de  troupes  qui  s'y  trouvent  embar- 
quées. Si  le  train  doit  franchir  une  bifur- 
cation ou  une  gare  présentant  un  rebrousse- 
ment,  il  doit  être  formé,  au  point  de  vue 
des  wagons  contenant  des  munitions,  de 
façon  que  l'ordre  des  voitures  pour  la  marche 
ne  soit  pas  changé. 

FRACTURE.  Solution  de  continuté 
d'un  ou  de  plusieurs  os  qui  résulte  d'une 
cause  accidentelle. 

Réduire  une  fracture,  c'est  rétablir  les 
fragments  déplacés  dans  leurs  rapports  nor- 
maux. 

Toute  fracture  mal  réduite,  ayant  occa- 
sionné un  cal  vicieux,  une  déviation  ou 
une  faiblesse  dans  un  membre,  est  un  cas 
d'exemption  ou  de  réforme. 

FRAGMENTATION.  Division  d'un  pro- 
jectile en  éclats.  Pour  se  rendre  compte  de 
l'effet  meurtrier  des  projectiles,  on  les  fait 
éclater  au  repos,  ce  qui  donne  leur  mode  de 
fragmentation,  puis  dans  des  tirs  réels  diri- 
gés contre  des  panneaux,  de  façon  à  déter- 
miner, pour  obtenir  le  meilleur  effet  possible, 
la  relation  qui  doit  exister  entre  la  distance 
du  but,  l'intervalle  d'éclatement  et  la  hau- 
teur d'éclatement,  s'il  y  a  lieu. 

FRAIS.  Dépense.  On  peut  comprendre 
sous  cette  rubrique  toutes  les  dépenses  de 
l'armée,  mais  il  ne  sera  parlé  ici  que  des/Vajs 
de  bureau,  des  frais  de  culte,  des  frais 
d'inhumation,  des  frais  de  justice,  des  frais 
de  route,  des  frais  de  service  et  des  frais  de 
traversée. 

—  de  bureau.  Indemnité  accordée  à 
certains  officiers,  à  titre  d'abonnement,  pour 
les  dépenses  de  leurs  bureaux,  y  compri.s  le 
chautTage,  l'éclairage,  les  fournitures  do 
bureau,  et,  dans  certains  cas,  le  loyer  des 
locaux.  Cette  indemnité  est  journalière  :  elle 
est  allouée  le  jour  de  l'entrée  en  fonction> 


FRAIS. 


326 


FRAIS. 


du  titulaire,  et  cesse  avec  ces  mêmes  fonc- 
tions. Les  absences  légales  n'en  suspendent 
pas  la  jouissance,  à  charge,  bien  entendu, 
pour  les  titulaires,  de  pourvoir  à  la  dépense 
de  leurs  bureaux.  L'indemnité  n'est  due  à  l'in- 
térimaire qu'en  cas  de  vacance  de  l'emploi. 

Le  tarif  en  vigueur  est  celui  qui  est  an- 
nexé au  décret  du  27  décembre  1890  (B.  0., 
p.  r.,  p.  1436)  ;  il  s'applique  aux  étals- 
majors  et  services  divers,  aux  majors,  capi- 
taines-majors, officiers  d'habillement,  tréso- 
riers, officiers  paj^eurs  des  coips  de  troupe, 
ainsi  qu'aux  ofliciers  supérieurs  commandant 
la  portion  centrale  ou  principale  d'un  régi- 
ment, sans  exercer  le  commandement  supé- 
rieur du  corps,  et  aux  ofliciers  commandant 
soit  la  poition  centrale  d'un  bataillon  de 
chasseurs  à  pied,  soit  un  détachement  com- 
posé d'au  moins  deux  compagnies,  soit  un 
petit  dépôt  de  zouaves  ou  de  tirailleurs  à 
l'intérieur  ou  en  Algérie  ;  soit  un  dépôt 
d'isolés  en  Algérie. 

Un  paragraphe  spécial  indique  quelles 
sont  les  allocations  accordées  aux  officiers 
commandant  les  sections  de  secrétaires 
d'état-major,  de  commis  et  ouvriers  mili- 
taires d'administration,  d'infirmeries  mili- 
taires, pour  faire  face  à  toutes  les  dépenses 
de  bureau;  enfin,  un  dernier  paragraphe 
donne  le  tarif  des  frais  de  bureau  accordés 
aux  médecins  chefs  d'une  infirmeiie  et  à 
l'ofllcier  secrétaire  de  la  commission  des  or- 
dinaires. {B.  0.,  p.  r.,  p.  1454.) 

Un  tableau  spécial  est  consacré  au  taiif 
des  frais  de  bureaux  des  officiers  des  corps 
de  troupe  de  l'armée  territoriale.  (B.  0., 
p.  r.,  p.  1456.) 

A  la  suite  de  ces  tarifs,  se  trouve  annexée 
la  nomenclature  des  dépenses  à  la  charge 
des  frais  de  bureau  du  major,  de  l'officier 
d'habillement  et  du  trésorier.  Ce  dernier 
doit  prélever  sur  son  abonnement  les  in- 
demnités de  frais  de  bureaux  aux  adjudants, 
sergents-majors  ou  maréchaux  des  logis 
chefs.  (B.  0.,  p.  r.,  p.  1464.) 

—  de  culte.  Ces  frais  sont  acquittés 
par  le  service  de  santé,  après  autorisation 
ministérielle. 

—  d'inhumation.  Les  militaires  décé- 
dés soit  à  l'hôpital,  soit  au  corps,  sont 
inhumés  par  les  soins  des  établissements  du 
service  de  santé,  et  à  leurs  frais.  Le  règle- 
ment sur  le  service  de  santé  indique  quelles 
sont  les  dépenses  autorisées  à  cet  effet. 

Lorsque  les  familles  ou  les  corps  veulent 
donner  de  l'extension  à  la  cérémonie,  les 
dépenses  supplémentaires  sont  à  leur  charge. 

Dans  les  places  où  il  n'y  a  pas  d'hôpital 
militaire,  ni  hospice  civil  recevant  des  ma- 
lades de  l'armée,  les  militaires  qui  décèdent 


dans  les  quartiers  sont  inhumés  par  les  soins 
et  aux  frais  des  corps.  La  dépense  est  sup- 
portée par  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien. 

—  de  justice.  Ces  frais  sont  mis  à  la 
charge  des  militaires  ayant  subi  des  con- 
damnations, jusqu'à  concurrence  de  la 
somme  de  40  francs,  fixée  uniformément 
pour  toutes  les  armes.  Le  montant  de  ces 
frais  est  recouvré  par  les  soins  des  établis- 
sements pénitentiaires  dans  lesquels  sont 
détenus  les  militaires . 

—  de  route.  Les  frais  de  route  ont  pour 
but  de  procurer  aux  militaires  voyageant 
isolément,  pour  cause  de  service  ou  de  santé, 
l'argent  nécessaire  au  payement  des  dé- 
penses occasionnées  par  leurs  déplacements. 
Le  service  des  frais  de  route  est  régi  ac- 
tuellement par  le  décret  du  12  juin  1867, 
portant  règlement,  et  modifié  par  le  décret 
du  19  juin  1888. 

L'indemnité  pour  frais  de  route  se  divise 
en  deux  parties  distinctes  :  Vindemnilé  de 
transport  et  V indemnité  journalière. 

L'indemnité  de  transport  comprend  elle- 
même  ;  1°  l'indemnité  kilométrique  allouée 
en  raison  du  nombre  de  kilomètres  à  par- 
courir en  chemin  de  fer  ou  en  diligence, 
toutes  les  fois  que  cette  distance  est  égale 
ou  supérieure  à  37  kilomètres  ;  2°  l'indem- 
nité fixe,  allouée  aux  ofliciers  seulement, 
pour  leur  permettre  de  pourvoir  au  transport 
de  leurs  bagages  de  leur  domicile  à  la  gare, 
et  vice  versa,  tant  au  départ  qu'à  l'arrivée. 
Elle  est  invariablement  fixée  à  5  francs, 
lorsque  l'officier  doit  revenir  dans  la  place,  et 
n'est  accordée  que  pour  les  voyages  dont  la 
durée  est  supérieure  à  24  Iieures,  c'est-à- 
dire  qui  forcent  l'officier  à  découcher  et, 
par  suite,  à  emporter  des  bagages.  Au  con- 
traire, lorsque  l'officier  change  défiiiitive- 
ment  de  garnison  ou  de  résidence,  l'indem- 
nité fixe  de  transport  est  de  12  francs  pour 
les  officiers  supérieurs,  de  10  francs  pour 
les  capitaines,  de  8  francs  pour  les  lieute- 
nants et  sous-lieutenants.  11  est,  de  plus, 
alloué  à  ces  ofliciers  une  ind^^mnité  dont  le 
taux  est  déterminé  par  le  tarif  annexé  à  la 
décision  présidentielle  du  27  décembre  1890 
{B.  0.,  p.  1345). 

L' i7idc7nnité  journalière  est  allouée  poui' 
toutes  les  journées  passées  en  route,  quel 
que  soit  le  mode  de  transport  ou  de  loco- 
motion employé.  Elle  est  fixée  à  10  francs 
pour  les  officiers  supérieurs  ou  assimilés, 
8  francs  pour  les  capitaines  ou  assimilés, 
5  francs  pour  les  lieutenants,  sous-lieute- 
nants ou  assimilés,  3  francs  pour  les  adju- 
dants, 1  fr.  75  pour  les  sous-officiers,  1  fr. 
25  pour  les  caporaux  et  soldats. 


^RAIS.  327 

On  alloue  la  journée  de  route  pour  360  ki- 
lomètres en  chemin  de  fer,  120  kilomètres 
en  diligence  ;  on  ne  tient  pas  compte  des 
fins  de  parcours  plus  petites  que  40  kilo- 
mètres en  chemin  de  fer,  et  12  kilomètres 
en  diligence. 

Toutefois,  si  les  exigences  du  service  ou 
toute  autre  cause  s'opposent  à  ce  que  le  re- 
tour ait  lieu  le  jour  du  départ,  l'indemnité 
journalière  est  allouée  par  voie  de  rappel 
pour  toutes  les  journées  de  séjour. 

Les  officiers  généraux  et  assimilés  ont 
droit  au  titre  de  frais  de  route  à  une  indem- 
nité de  déplacement,  lorsqu'ils  voyagent  en 
dehors  du  territoire  de  leur  commandement, 
ou  lorsqu'ils  vont  remplir  une  mission. 
Cette  indemnité  est  unique  et  fixée  à  0  fr.  173 
par  kilomètre  en  chemin  de  fer,  et  à 
0  fr.  48  par  kilomètre  en  diligence. 

Les  frais  de  route  sont  payés  directement 
aux  militaires  des  corps  de  troupe,  par  le 
trésorier,  qui  appose  le  cachet  PAYÉ  sur 
la  feuille  de  route  ;  ils  sont  payés  par  les 
agents  du  Trésor  aux  officiers  sans  troupe, 
et  aux  isolés,  sur  la  production  d'un  mandat 
qui  leur  est  délivré,  en  même  temps  que  la 
feuille  de  route,  par  le  sous-intendant  mili- 
taire ou  son  suppléant  légal. 

Les  corps  de  troupe  sont  remboursés 
mensuellement,  par  les  soins  du  sous-in- 
tendant, des  avances  qu'ils  ont  faites  pour 
frais  de  route, 

—  de  service.  L'indemnité  pour  frais 
de  service  est  distribuée  aux  officiers  géné- 
raux,  supérieurs  ou  autres,  pourvus  de  cer- 
tains commandements  ou  de  certaines  fonc- 
tions. 

Le  tarif  n"  17,  annexé  au  décret  du  27  dé- 
cembre 1890  (B.  0.,  p.  r.,  page  1428), 
indique  quels  sont  les  officiers  ayant  droit  à 
des  frais  de  service,  ainsi  que  le  taux  de 
l'indemnité  journalière  allouée  à  chacun 
d'eux  pour  cet  objet. 

L'indemnité  pour  frais  de  service  est  due 
pour  le  temps  de  présence  au  poste  à  partir 
du  jour  de  la  prise  de  possession  et  pendant 
les  deux  premiers  mois  ou  le  premier  mois 
d'absence,  suivant  que  le  déplacement  a  ou 
n'a  pas  pour  cause  le  service  ;  mais  à  charge 
pour  les  titulaires  de  pourvoir  aux  dépenses 
de  leurs  bureaux.  Cette  indemnité,  affectée 
à  l'emploi,  est  acquise  ;i  l'officier  chargé  de 
remplir  cet  emploi,  comme  titulaire  ou  inté- 
rimaire, quel  que  soit  son  grade  ;  mais  elle 
n'est  payée  à  ce  dernier  que  lorsque  le  titu- 
laire cesse  d'y  avoir  droit. 

En  principe,  l'officier  remplissant  plu- 
sieurs fonctions,  cumule  leurs  indemnités 
pour  frais  de  service  ;  mais  si  les  fonctions 
sont  celles  d'officier  général  ou  assimilé  et 


FRAMEE. 


de  colonel  ou  lieutenant-colonel  chef  de  corps, 
l'intéressé  reçoit  l'indemnité  la  plus  élevée 
et  I/o  seulement  des  autres. 

—  de  traversée.  Les  hommes  de  troupe 
qui  n'ont  pas  obtenu,  avant  leur  départ,  le 
passage  gratuit,  doivent  verser  le  prix  de 
leur  traversée  (aller  et  retour)  entre  les 
mains  du  conseil  d'administration,  qui  leur 
délivre  en  échange  un  certificat  constatant 
ce  versement.  Sur  la  présence  de  ce  certi- 
fica  t,le  sous-intendant  du  port  d'embarque- 
ment les  fait  embarquer  au  compte  de 
l'Etat. 

Les  sous-officiers  qui  ont  obtenu  des  pas- 
sages gratuits  de  faveur  doivent  verser  les 
frais  de  nourriture  (aller  et  retour)  entre  les 
mains  du  conseil  d'administration,  qui  leur 
délivre  un  récépissé  distinct  pour  l'aller 
et  pour  le  retour.  Mention  de  ce  versement 
est  faite,  en  outre,  sur  le  titre  de  permis- 
sion. 

Le  montant  des  sommes  ainsi  déposées 
dans  les  caisses  des  conseils  d'administration 
est  versé  au  Trésor  à  la  fin  de  chaque  tri- 
mestre ;  ces  versements  donnent  lieu  à  la 
délivrance  de  récépissés  qui  sont  adressés  à 
l'administration  centrale  par  l'intermédiaire 
de  l'intendant  du  corps  d'armée. 

Les  officiers  et  assimilés,  admis  au  pas- 
sage gratuit  de  faveur,  acquittent  directe- 
ment le  prix  de  leur  nourriture  entre  les 
mains  des  agents  de  la  Compagnie. 

Les  prix  de  nourriture  et  de  transport 
sont  fixés  par  le  tarif  du  2  mars  1883,  pom' 
les  services  entre  la  France,  l'Algérie  et  la 
Tunisie,  et  par  celui  du  10  août  1882  pour 
la  Corse  (./.  M.,  p.  r.,  2"  83,  page  72). 

FRAISES.  Palissades  disposées  à  peu 
près  horizontalement  au 
sommet  d'une  escarpe  ou 
d'un  talus  dont  on  veut 
empêcher  l'escalade.  Elles 
nécessitent,  pour  leur  mise 
en  place,  un  remaniement 
considérable  du  parapet  et 
sont  facilement  détruites 
par  l'artillerie  ;  aussi  se- 
ront-elles peu  employées  à 
l'avenir  (/((/.  108). 

Outil  d'acier  employé 
dans  l'armement  en  forme 
du  fruit  ainsi  désigné. 

FRAISER;  FRAISURE.  Pratiquer  avec 
l'outil  nonnné  fraise  le  logement  d'uue  tète 
de  vis  ou  d'une  pièce  quelconque  à  la  sur- 
face d'une  jiièce  d'uroiurerie, 

FRAMËE.  Arme  dont  les  Francs  et  les 
Germains  ont  fait  usage  jusque  vers  le 
VIP  siècle. 

Il  parait  y  en  avoi.-  eu  de  diverses  espèces  : 


Fi^.  lOS. 


FRANC-ARCHER. 


328 


FRANGE. 


on  forme  de  pique  ou  de  lance  pour  les  cava- 
liers, et  en  forme  de  long  javelot  pour  l'in- 
fanterie. On  a  même  voulu  en  faire  une  f'pc'e 
à  deux  tranchants. 

FRANC-ARCHER.  Une  ordonnance  de 
Charles  VU  prescrivait,  en  1448,  à  chaque 
paroisse  du  royaume,  de  clioisir  un  homme 
rohuste,  toujours  prêt  à  entrer  en  campagne, 
armé  d'un  nrc,  de  flèches  et  d'une  daç/ue. 
Comme  cet  liomine  était  exempt  de  la  taille 
et  d'autres  ciiarges  ou  impôts,  on  donna  à 
leur  ensemble  la  dénomination  de  francs- 
archers,  et  même  aussi  de  francs-taupins, 
quand  ils  furent  employés  à  creuser  des 
mines.  * 

Abolis  en  1480  par  Louis  Xf,  ils  furent 
l'établis  en  148.5  par  Charles  YIII  et  sup- 
piiniés  délinitivement  en  1509  par  Louis  Xll. 

FRANC-BORD.  Se  disait  autrefois  de 
l'espace  situé  entre  le  pied  du  talus  extérieur 
d'un  parapet  et  le  sommet  de  l'escarpe.  Cette 
bande  de  terrain  est  désignée  sous  le  nom 
de  berne. 

FRANC-TIREUR.  Dénomination  prise, 
sous  la  première  République,  par  les  sol- 
dats de  certains  corps  d'infanterie  légère. 

Au  siège  de  Sébastopol,  les  francs-tireurs 
étaient  des  soldats  choisis  parmi  les  meil- 
leurs tireurs  français  et  qui  étaient  chargés 
de  chercher  à  atteindre  les  Russes  qui  se 
montraient  aux  embrasures  ou  au-dessus  des 
parapets. 

Pendant  la  guerre  de  1870-71,  il  se  forma 
de  nombreux  corps  de  francs-tireurs  volon- 
taires, en  dehors  de  l'armée  régulière  ;  mais 
on  n'eut  pas,  sauf  quelques  exceptions,  à  se 
louer  en  général  de  leurs  services. 

FRANC-ALLEU.  Terre  libre  de  tous 
droits  seigneuriaux. 

FRANCHIR.  Traverser  hardiment  des 
obstacles  ou  des  passages  difficiles  (Voir 
Gradin). 

FRANCHISE.  Exemption  des  droits  ; 
par  exemple,  des  droits  de  poste,  de  télé- 
graphe. 

—  postale.  Les  correspondances  mili- 
taires de  service  ont  droit  à  la  franchise  pos- 
tale en  tout  temps,  dans  les  conditions  indi- 
quées au  Journal  militaire  du  20  décembre 
1878,  page  437,  et  par  les  notes  du  30  dé- 
cembre 1882,  page  589;  du  7  août  1883, 
page  143. 

Les  correspondances  de  service  doivent 
porter  sur  la  suscription  le  contreseing  de 
l'officier  ou  fonctionnaire  expéditeur.  Cette 
disposition  a  pour  objet  d'assurer  aux  cor- 
respondances officielles,  quel  que  soit  leur 
poids,  la  franchise  et  la  priorité  pour  l'ex- 
pédition et  la  distribution. 

La   franchise    postale   est  également    ac- 


cordée pour  les  envois  d'archives,  d'im- 
primés, de  registres  de  comptabilité,  à  la 
condition  de  ne  pas  dépasser  5  kilogr.  pour 
les  paquets. 

Les  lettres  adressées  aux  militaires  en 
campagne  ou  expédiées  par  eux  jouissent  de 
la  franchise,  à  la  condition  de  ne  pas  dé- 
passer le  poids  de  15  grammes. 

—  télégraphique.  Elle  est  accordée, 
pour  les  dépèches  officielles  urgentes,  aux 
généraux  pourvus  de  commandement,  aux 
chefs  de  corps  ou  d'établissements  militaires, 
aux  commandants  d'armes,  aux  contrôleurs 
de  l'administration  de  l'armée,  aux  fonction- 
naires de  l'intendance  et  à  leurs  suppléants 
légaux,  aux  inspecteurs  généraux  des  pou- 
dres et  salpêtres,  aux  directeurs  du  Service 
de  santé,  etc.  (Voir  le  tableau  B,  annexé  à 
l'arrêté  ministériel  du  1"  juillet  1875,  /.  M., 
p.  r.,  page  457). 

Tout  destinataire  d'une  dépèche  officielle 
impliquant  réponse  est  admis,  sur  la  présen- 
tation de  la  dépêche,  à  user  du  droit  de 
franchise  pour  la  transmission  de  cette  ré- 
ponse. 

FRANCISATION.  Acte  constatant  qu'un 
navire  est  français  ou  l'est  devenu. 

FRANCISQUE.  Nom  donné  à  une  hache 
à  deux  tranchants,  ou  plutôt  à  une  double 
hache,  dont  se  servaient  itlus  particuliére- 

Fiff.  109 


ment  les  Francs.  Elle  pouvait  servir  à  pour- 
fendre l'ennemi  ou  était  lancée  comme  arme 
de  trait  {/îg.  109),  11  y  en  avait  aussi  à  un 
tranchant. 

FRANGE.  Tissu  d'où  pendent  des  filets. 
Les  drapeaux  et  les  étendards  français  sont 
garnis  de  franges  d'or  ;  les  épaulettes  des 
officiers   subalternes  et   des   adjudants,    de 


FRAPPER. 


329 


FREIN. 


mrme  que  celles  des  hommes  de  troupe,  sont 
garnies  de  franges  d'or,  d'argent  ou  de 
laine. 

FRAPPER  de  taille  et  d'estoc.  Donner 
des  coups  de  pointe  ou  de  tranchant. 

FRASER  (canons).  Les  bouches  à  feu 
que  l'on  fabrique  à  l'arsenal  de  Woolwich 
(Angleterre)  sont  construites  d'après  le  sys- 
tème Fraser.  Files  se  composent  d'un  tuljc 
en  acier,  foré  et  trempé  à  l'hnile,  qui  est 
introduit  à  chaud  dans  une  pièce  de  culasse 
en  fer  forgé,  obtenue  en  soudant  bout  à  bout 
plusieurs  manchons  fabriqués  par  l'enroule- 
ment en  hélice  de  i,  2,  quelquefois  même 
3  barres  de  fer  chauffées  au  rouge  ;  les  dif- 
férentes barres  sont  enroulées  en  sens  in- 
verse les  unes  des  autres. 

FRATER.  Au  début,  c'était  un  militaire 
qui  était  à  la  fois  aide-chirurgien  et  baibier. 
Un  peu  plus  tard,  les  fraters  furent  simple- 
ment barbiers  et  prirent  bientôt  après  le  nom 
de  perruquiers. 

FRATERNITÉ  d'armes.  Pacte  solennel 
par  lequel  les  contractants  s'engagent  à  se 
défendre  dans  le  péril,  à  se  protéger  mutuel- 
lement, à  épouser  les  mêmes  causes,  les 
mêmes  querelles,  les  mêmes  ennemis.  Cette 
coutume  n'existe  plus  guère  que  chez  cer- 
taines tribus  algériennes. 

FRAUDE.  Acte  de  mauvaise  foi  et  de 
tromperie. 

Toutes  fraudes  ou  manœuvres  par  suite 
desquelles  un  jeune  homme  a  été  mis  sur  un 
tableau  de   recensement,  ou  bien  s'est   fait 


exempter  ou  dispenser  par  un  conseil  de 
revision,  sont  déférées  aux  tribunaux  ordi- 
naires et  punis  d'un  emprisonnement  d'un 
mois  à  un  an,  sans  préjudice  de  peines  plus 
graves  en  cas  de  faux.  Les  auteurs  ou  com- 
plices sont  punis  des  mêmes  peines. 

Le  jeune  homme  indûment  exempté  ou 
indûment  dispense  est  rétabli  en  tête  de  la 
première  partie  de  la  classe  appelée,  après 
qu'il  a  été  reconnu  que  l'exemption  ou  la 
dispense  avait  été  indûment  accordée  (art.  69 
de  la  loi  du  lo  juillet  1889). 

FRÉGATE.  Xavire  à  batterie,  remarqua- 
ble en  général  par  sa  grande  vitesse. 

—  cuira?: sée.  Frégate  dont  les  bords, 
au-dessus  de  la  ligne  de  flottaison,  sont  blin- 
dés ou  cuirassés,  c'est-à-dire  revêtus  de  pla- 
ques de  métal. 

FREIN.  Mors  ou  partie  de  la  bride  qu'on 
met  dans  la  bouche  du  cheval  pour  le  gou- 
verner. 

Appareil  qui  sert  à  gêner  ou  à  arrêter  le 
mouvement  de  rotation  des  roues  des  véhi- 
cules. 

Pour  les  voitures,  on  emploie,  soit  des 
sabots  d'enrayage  retenus  par  des  chaînes, 
soit  des  patins  que  l'on  manœuvre  au  moyen 
d'une  mécanique. 

Dans  les  trains  de  chemin  de  fer,  le  frein 
le  plus  simple  et  le  plus  habituellement 
employé,  consiste  essentiellement  en  deux 
sabots  aa  (ftg.  110),  articulés  par  des 
bielles  6  6,  avec  des  manivelles  calées  sur  un 
arbre  c  dont  l'axe  est  fixe. 


Fir.  110. 


i^f^'^^î^^s:^^!^ 


Le  nombre  et  la  disposition  des  sabots  va- 
rient ;  ils  pressent  toujours  simultanément 
sur  les  quatre  roues,  mais  cette  pression 
s'exerce  soit  intérieurement,  soit  extérieure- 
ment aux  roues. 

L'arbre  c  tourne  dans  le  sens  de  la  llèche 
lorsqu'on  tire  au  moyen  d'une  tige  D,  sur 
une  autre  manivelle  c,  également  calée  sur 
l'arbre  en  son  milieu. 


Cette  tige  est  articulée  avec  un  levier 
coudé  F  dont  l'autre  branche  s'articule  à  une 
branche  verticale  <i  qui  monte  le  long  du 
petit  côté  de  la  voiture. 

Cette  tige  se  termine  par  une  vis  sur  la- 
quelle le  garde-frein  agit  par  un  volant- 
manivelle  T. 

11  faut  de  14  à  17  secondes  pour  serrer 
les  freins  à  sabots,  et  pendant  ce  temps  le 


FRÉMAILLET.  330 

train  parcourt  un  espace  de  300  mètres  en- 
viron, ce  qui  peut  être  un  grave  inconvénient 
dans  certains  cas. 

Aussi,  a-t-on  recherché  et  imaginé  une 
grande  variété  de  freins  arrivant  instanta- 
nément au  contact  et  pouvant  arrêter  un 
train  à  moins  de  70  à  100  mètres. 

Ces  freins  peuvent  se  classer  en  trois  caté- 
gories :  les  freins  électriques,  les  freins 
à  vide  et  les  freins  continus. 

II  serait  trop  long  d'en  donner  ici  la  des- 
l'ription,  d'autant  plus  que  tous  présentent 
des  avantages  et  des  inconvénients,  et  qu'au- 
cun d'eux,  n'a  été  adopté  définitivement  pour 
l'ensemble  des  grands  réseaux  français. 

Los  freins  sont  également  employés  dans 
l'artillerie  pour  limiter  le  recul  des  bou- 
ches à  feu,  même  de  campagne. 

Pour  ces  dernières,  on  emploie  les  sabots 
d'enrayage  en  fer,  maintenus  à  l'affût  par 
de  solides  chaînes. 

A  la  suite  d'expériences  faites  en  1887,  on 
a  adopté  en  France  le  frein  Lemoine,  pour 
les  affûts  de  campagne. 

Ce  frein,  qui  sert  à  enrayer  dans  les  mar- 
<"hes,  agit  automatiquement  pendant  le  tir 
pour  limiter  le  recul  de  la  bouclie  à  feu. 

Pour  les  pièces  de  siège,  on  emploie  éga- 
lement les  sabots  d'enrayage  et  des  coins. 

Pour  les  pièces  de  place,  placées  sous  des 
coupoles,  et  pour  les  pièces  de  côtes  et  de 
marine,  on  fait  usage  de  freins  hydrauli- 
ques. 

FRÉMAILLET.  Agrafe  ou  boucle  de  mé- 
tal servant  à  retenir  les  panaches  sur  les 
casques  des  chevaliers. 

FRÈRE.  Celui  qui  est  né  de  même  père  et 
de  même  mère,  ou  de  l'un  des  deux  seulement. 

On  désigne  sous  le  nom  de  frères  germains 
ceux  qui  sont  nés  de  même  père  et  de  même 
mère,  de  frères  consanguins,  ceux  qui  sont 
nés  de  même  père  seulement,  de  frères  uté- 
rins, ceux  qui  sont  nés  de  même  mère  seu- 
lement. 

Au  point  de  vue  de  la  dispense  du  service 
militaire,  la  loi  française  ne  fait  aucune  dif- 
férence entre  les  frères  germains,  consan- 
guins ou  utérins. 

Tout  militaire  lié  au  service  pour  trois 
ans  au  moins  confère  la  dispense  de  deux 
ans  de  service  actif  à  son  frère  puîné,  à  la 
condition  d'être  présent  sous  les  drapeaux 
au  moment  où  ce  dernii  r  est  appelé,  c'est- 
à-dire  au  i'^'^  novembre  de  l'année  du  con- 
seil de  revision. 

Loisque  deux  frères  concourent  au  même 
tirage,  la  dispense  est  due  à  l'aine,  du  mo- 
ment que  le  cadet  est  inscrit  par  le  conseil 
de  revision  sur  l'une  quelconque  des  7  par- 
ties de  la  liste  du  recrutement  cantonal. 


FRIGORIFIQUE. 


C'est  dans  le  cas  seulement  où  le  cadet 
est  exempté  pour  infirmités  que  la  dispense 
n'est  pas  prononcée. 

—  d'armes.  Se  disait  autrefois  des  che- 
valiers qui  avaient  contracté  une  alliance 
d'armes,  en  se  jurant  réciproquement  d'être 
toujours  unis  et  de  s'entraider  envers  et  con- 
tre tous. 

—  jumeaux.  Frères  qui  sont  nés  le 
même  jour,  d'un  même  accouchement. 

Lorsque  deux  frères  jumeaux  concourent 
au  même  tirage,  la  dispense  est  acquise  à 
celui  qui,  d'après  son  acte  de  naissance,  est 
venu  au  monde  le  premier,  à  la  condition 
que  l'autre  frère  jumeau  soit  déclaré  bon 
pour  le  service. 

—  naturel.  Celui  qui  est  né  du  même 
père  et  de  la  même  mère,  mais  non  en  ma- 
riage légitime. 

Un  frère  naturel  peut  conférer  la  dispense 
à  son  frère  légitime,  mais  il  ne  peut  la  rece- 
voir de  ce  dernier. 

FRET.  Le  louage  d'un  navire,  soit  en  to- 
talité, soit  en  partie. 

—  ou  FRETTE.  Anneau  que  l'on  pas- 
sait au  bout  du  fer  de  la  lance  ou  de  l'épée. 

FRÈTE.  Flèche  sans  pointe,  en  usage  au 
moyen  âge. 

FRETTAGE.  Munir  do  freUes\es  bouches 
à  feu. 

Le  frettage  a  pour  but  d'obvier  aux  dé- 
fauts inhérents  à  l'acier  et  à  la  fonte,  dont 
la  résistance  à  la  rupture  est  moindre  que 
celle  du  bronze. 

Les  frottes  sont  mises  en  place  à  chaud, 
de  manière  à  exercer  par  le  refroidissement 
un  serrage  diamétral  énergique  sur  le  corps 
du  canon,  qui  est  refroidi  rapidement  par 
des  jets  d'eau  fioide. 

FRETTE.  Cercle  en  acier  puddlé  bien 
corroyé,  trempé  à  l'eau  et  tourné  au  tour, 
servant  au  frettage  de  certains  canons  en 
acier  ou  en  fonte. 

Lien  ou  cercle  de  fer  dont  on  entoure 
l'extrémité  du-  moyeu  des  roues,  la  tête  des 
pilotis,  pour  empêcher  qu'ils  n'éclatent,  ou 
qu'ils  ne  se  fendent. 

FRIGORIFIQUE.  Qui  détermine  le  froid. 

On  sait  que  les  viandes  congelées  peuvent 
se  conserver  pour  ainsi  dire  indéfiniment,  si 
on  les  maintient  à  une  température  suffisam- 
ment basse. 

Cette  propriété  est  utilisée  pour  la  conser- 
vation des  viandes  mortes  que  l'on  trans- 
porte sur  des  wagons  ou  sur  des  navires  fri- 
gorifiques, ou  que  l'on  conserve  dans  des 
chambres  réfrigérantes  pour  les  livrer  au 
fur  et  à  mesure  des  besoins  de  la  consomma- 
tion. 

On  étudie,    au    ministère   de   la  guerre, 


FRINGALE. 


331 


FRONTAL. 


l'installation  de  dépôts  frigorifiques  pour  la 
conservation  des  viandes  dans  les  grandes 
places  fortes  et  notamment  à  Paris. 

FRINGALE  Sorte  de  maladie  rpii  se 
manifeste  chez  l'homme  par  un  besoin  irré- 
sistible de  manger,  qu'il  faut  satisfaire  à 
l'instant. 

Cette  maladie  se  remarque  aussi  chez  le 
cheval  :  c'est  une  sorte  de  névrose. 

FRISE    V.  Clfi-al  de  frise). 

FROBERGE.  Synonyme  de  flnmberge. 

FROMENT.  Céréale  de  la  famille  des 
crraminées. 

Est  désigné  plus  communément  sous  le 
nom  de  bic. 

FRONDE.  Arme  de  jet  propre  à  lancer 
des  balles  ou  des  pierres,  en  usage  depuis 
la  plus  haute  antiquité  et  même  dans 
les  armées  européennes  jusqu'à  la  fin  du 
XVl^  siècle. 

Elle  consiste  en  un  calot  de  cuir  sur 
lequel  on  place  le  projectile  ;  le  cuir  porte 
deux  ou  trois  cordes  réunies  dans  la  main 
pour  imprimer  à  la  fronde  un  mouvement 
de  rotation  de  plus  en  plus  rapide. 

Au  moment  convenable,  on  lâche  une  des 
cordes  et  le  projectile  s'échappe  en  vertu  de 
la  force  centrifuge,  en  décrivant  une  parabole. 

La  distance  à  laquelle  cette  arme  pouvait 
porter  ne  dépassait  guère  200  mètres. 

FRONDEURS.  Soldats  armés  de  la 
fronde. 

Se  disait  autrefois  des  partisans  de  la 
guerre  civile  connue  sous  le  nom  de  Fronde . 

FRONT.  Espace  occupé  on  largeur  par 
une  troupe,  soit  en  ligne,  soit  en  colonne. 

On  évalue  le  front  d'une  troupe  à  rangs 
serrés  à  raison  de  0",70  par  homme,  y 
compris  0™,lo  d'une  file  à  l'autre. 

Une  troupe  par  le  flanc  se  remet  en  ligne 
ou  en  colonne  au  conuuandement  de  :  A 
droite  (à  gauche  i  front,  qui  s'exécute 
par  un  à-droite  {(jauche). 

Le  front  de  bataille  e.t  formé  par  l'en- 
semble des  troupes  en  première  ligne. 

L'attaque  ou  la  marche  de  front  est 
celle  qui  a  lieu  on  ligne  déployée  sur  un 
ou  deuv  rangs. 

Un  changement  de  front  consiste  à 
donner  à  une  ligne  une  direction  oblique  ou 
perpendiculaire  par  rapport  à  celle  qu'elle 
occupait. 

Le  front  dune  position  est  le  terrain 
situé  en  avant  de  la  position  occupée  par 
une  force  militaire. 

L'étendue  du  front  à  occuper  par  une 
unité  dépend  du  nombre  de  bataillons  que 
cette  unité  est  obligée  de  mettre  en  première 
ligne,  c'est-à-dire  des  nécessités  du  combat  ; 
elle  doit  permettre  à  la  direction  de  s'exercer 


facilement  et  assurer,  dans  une  juste  me- 
sure, la  succession  et  la  simultanéité  des 
efforts. 

Un  front  trop  étroit  a  l'inconvénient 
d'immobiliser  une  grande  partie  des  forces 
et  do  faciliter  les  mouvements  enveloppants 
de  l'ennemi,  par  suite,  de  conduire  à  une 
action  divergente;  un  front  trop  étendu 
augmente  la  difficulté  de  direction  et  afi"ai- 
blit  la  force  d'impulsion  et  de  résistance. 

En  général,  dans  l'ofTensive,  le  front  ne 
doit  pas  dépasser  700  mètres  pour  le  régi- 
ment, 1400  mètres  pour  la  brigade,  et 
2,100  mètres  pour  la  division  ;  dans  la  dé- 
fensive, il  peut  être  plus  étendu  si  la  force 
naturelle  de  la  position  ou  celle  que  lui 
donnent  les  travaux  préparés  pour  la  ren- 
forcer permettent  d'occuper  moins  fortement 
certains  points  de  la  ligne. 

Dans  la  détermination  de  ces  fronts,  il 
n'est  pas  tenu  compte  des  emplacements 
éventuels  de  l'infanterie. 

—  de  bandiére.  Ligne  indiquant  le 
développement  d'un  camp  sur  la  face  tournée 
vers  l'ennemi. 

Les  drapeaux  et  étendards  ou  fanions  ser- 
vent à  le  tracer. 

—  de  fortification.  Ensemble  de  la 
fortification  permanente  se  rattachant  à  un 
côté  extérieur  du  polygone  fortifié,  et  dis- 
posée de  manière  que  chaque  côté  de  ce  po- 
lygone soit  en  état  de  se  flanquer  lui-même. 

Suivant  le  mode  de  flanquement  employé, 
le  front  est  dit  bastionnê,  polygonal  ou  te- 
naillè. 

11  n'existe  pas,  en  France,  de  type  officiel 
pour  le  front  polygonal  ;  on  se  borne  à  indi- 
quer, dans  un  front  d'étude,  les  disposi- 
tions à  appliquer,  le  cas  échéant. 

Dans  un  fort  faisant  partie  d'une  place, 
on  appelle  front  de  tète  celui  ou  ceux  qui 
font  face  vers  l'extérieur  du  camp  re- 
tranché. 

—  d'attaque.  Partie  de  la  fortification 
d'une  place  vers  laquelle  l'assiégeant  dirige 
ses  travaux  d'attaque  (V.  Choix  du  point 
d'attaqne). 

—  stratégique  ou  front  d'opération. 
Ligne  fictive  qui  réunirait  toutes  les  têtes 
de  colonne  d'une  armée,  soit  en  station,  soit 
on  marche. 

C'est  par  l'indication  dos  localités  dans 
lesquelles  doivent  se  trouver  les  tètes  de  co- 
lonnes, que  le  commandement  détermine  cha- 
que jour  le  front  stratégique  et  qu'il  peut 
coordonner  les  mouvements  dos  difi"érents 
corps . 

FRONTAL  .  FRONTAIL  ,  FRON- 
TEAU.  Partie  de  la  tèlièro  d'une  bride  qui 
passe  au-dessus  des  yeux  du  cheval. 


FRONTEAU.  332 

FRONTEAU  d'arbalète  ou  de  mine. 

Finnule  placée  sur  l'arbrier,  percée  de  2  pe- 
tits trous  superposés,  à  travers  laquelle  on 
pointait  le  canon  de  l'arbalète,  en  se  servant 
en  même  temps  d'un  grain  de  mine  ou  d'une 
alidade  suspendue  à  l'extrémité  du  fût. 

FRONTIÈRE.  Limites  qui  séparent  un 
État  d'un  autre  État. 

11  est  défendu  aux  militaires  de  franchir 
la  frontière  sans  autorisation,  surtout  la 
frontière  allemande. 

Les  frontières  sont  marquées  sur  le  terrain 
par  des  bornes  parallélipipédiques  en  pierre, 
posées  par  les  commissions  de  délimitation 
composées  d'agents  accrédités  par  les  deux 
États  intéressés;  sur  les  routes  principales, 
il  existe  généralement,  à  côté  de  la  borne- 
frontière,  un  poteau-frontière  très  visible, 
afin  de  prévenir  toute  méprise. 

Les  frontières  peuvent  être  naturelles  ou 
artificielles. 

Les  frontières  tracées  par  la  nature 
.sont  seules  durables  ;  elles  sont  constituées 
par  des  obstacles  naturels  importants  et  diffi- 
ciles à  franchir,  tels  que  montagnes,  cours 
d'eau,  mers,  déserts,  etc. 

Leur  valeur  a  beaucoup  diminué  depuis 
les  progrès  de  l'art  militaire  et  de  l'art  des 
constructions,  qui  permettent  d'exécuter  des 
ponts,  tunnels,  etc.,  pour  les  franchir,  ou 
des  fortifications  pour  les  annihiler. 

Les  frontières  politiques,  déterminées 
par  les  traités,  sont  appelées  aussi  artifi- 
cielles ou  conventionnelles  ;  elles  varient 
avec  les  circonstances. 

Toutefois,  les  nations  civilisées  ont  cher- 
ché à  donner  à  ces  frontières  une  certaine 
stabilité  en  y  créant  des  obstacles  artificiels 
à  la  marche  des  armées,  c'est-à-dire  en  les 
protégeant  par  des  fortifications  permanentes. 

FRÛHWIRTH  (fusil).  Fusil  à  répétition 
adopté  en  1831  par  l'Autriche  pour  la  gen- 
darmerie. C'est  une  arme  à  verrou,  ayant 
quelque  analogie  avec  le  kropatschek  de  la 
marine  française. 

Le  mécanisme  de  répétition  comprend  le 
tuhe-magasin  placé  sous  le  canon  et  conte- 
nant 6  cartouches  Werndl  et  un  aïKjct  qui 
amène  les  cartouches  du  tube-magasin  en 
face  de  la  chambre. 

FUGITIF.  Celui  qui  fuit.  Se  dit  de  ce 
qui  est  passager  et  peu  durable.  Ne  pas  con- 
fondre avec  fuyard. 

Le  militaire  qui  disparaît  après  avoir 
commis  un  crime  ou  un  délit  à  raison  duquel 
il  n'a  pas  encore  été  mis  sous  la  main  de  la 
justice,  doit  immédiatement  être  mis  en  ju- 
gement par  contumace  ou  par  défaut.  11  est 
en  outre  signalé  comme  déserteur. 


FUMIER. 


FUIR.   Prendre  la  fuite. 

FUITE.  Mouvement  rétrograde  précipité, 
non  ordonné,  pour  se  soustraire  aux  dangers 
du  combat. 

FULMICOTON  (V.  Coton-poudre). 

FULMINANT  (ANTE)  (V.  Amorce. 
Poudres). 

FULMINATE.  Sel  détonant  composé  de 
protoxyde  de  mercure  combiné  avec  l'acide 
fulminique,  qui  est  lui-même  formé  de  cya- 
nogène et  d'oxygène. 

Les  amorces  pour  cartouches  modèle  18  fi  G 
ou  1874  sont  chargées  avec  de  la  poudre  au 
fulminate  de  mercure  composée  au  poids 
de  deux  parties  de  fulminate  de  mercure, 
une  partie  de  salpêtre  et  une  partie  de  sul- 
fure d'antimoine. 

FUMÉE  (cartouche  à).  Cartouche  de 
fusée  de  signal  de  3Û°^"\  destinée  à  figurer 
l'éclatement  des  projectiles. 

FUMIER.  Les  fumiers  des  corps  de  troupe 
et  des  dépôts  de  remonte  sont  vendus  au 
profit  de  la  masse  d'entretien  du  harnache- 
ment et  ferrage. 

Les  conseils  d'administration  ont  le  droit 
de  vendre  les  fumiers,  soit  par  lot,  soit  au 
moyen  de  l'abonnement  par  tète  de  cheval, 
suivant  les  avantages  qu'offrent  les  localités. 

Les  marchés  doivent  être  passés  autant 
que  possible  par  adjudication  et  avoir  pour 
point  de  départ  le  1"  janvier  ;  leur  durée  ne 
doit  pas  dépasser  trois  années. 

L'adjudication  a  lieu  par  les  soins  du 
conseil  d'administration,  sur  soumissions  ca- 
chetées, selon  la  forme  réglementaire  pour 
la  passation  des  marchés  de  l'Etat. 

Le  modèle  du  cahier  des  charges  est  in- 
séré au  Journal  militaire  (circulaire  du 
22  septembre  1875). 

Un  prix-limite,  arrêté  par  le  sous-inten- 
dant militaire,  est  déposé  cacheté  sur  le 
bureau  avant  l'ouverture  des  soumissions. 

Un  procès-verbal,  dressé  séance  tenante, 
constate  les  résultats  de  l'adjudication. 

En  cas  d'insuccès,  et  après  un  délai  de 
48  heures  pour  tout  nouveau  concours  des 
soumissionnaires,  il  peut  être  passé  un 
marché  de  gré  à  gré. 

Les  adjudications  et  les  traités  de  gré  à  gré 
doivent  être  soumis  à  l'approbation  du  sous- 
intendant  militaire  pour  être  définitifs. 

Dans  le  cas  oîi  l'adjudication  a  donné  lieu 
à  des  protestations,  le  marché  est  soumis  à 
l'approbation  du  Ministre. 

Le  marché  doit  être  enregistré  dans  les 
20  jours  qui  suivent  la  date  de  son  appro- 
bation. 

Les  fumiers  des  chevaux  d'officiers  logés 
en  ville  ne  doivent  être  abandonnés  en  toute 
propriété  aux  détenteurs  de  ces  chevaux  que 


FUNDA. 


333 


FUSEE. 


lorsque  rinsuflisance  du  logement  au  quar- 
tier a  été  ofllcielleiueiit  constatée. 

Les  fumiers  employés  pour  l'engrais  des 
jardins  potagers  des  corps  de  troupe  sont 
remboursés  par  les  ordinaires,  au  prix  d'ad- 
judication, à  la  masse  d'entretien  du  harna- 
chement et  ferrage. 

Les  fumiers  provenant  des  chevaux  des 
gendarmes  leur  appartiennent  en  commun  ; 
toutefois,  le  produit  de  la  vente  des  fumiers 
des  chevaux  d'oflîcier  appartenant  à  l'Etat 
doit  être  versé  à  la  masse  d'entretien  et  de 
remonte. 

FDNDA  et  FUNDERLA.  Nom  donné  à 
leurs  frondes  par  les  Homains. 
FUNDIBALE.  Espèce  de  baliste. 
FDNÈBRE.  Qui   appartient    aux    funé- 
railles. 

Le  Règlement  du  23  octobre  1883  sur  le 
Service  des  places  indique  quels  sont  les 
honneurs  funèbres  militaires  à  rendre  aux 
présidents  dés  deux  Chambres,  aux  minis- 
tres, aux  maréchaux,  amiraux,  généraux, 
officiers  de  tous  grades  et  assimilés,  sous- 
officiers,  caporaux  et  soldats  des  armées  de 
terre  et  de  mer,  aux  dignitaires  de  la  Légion 
d'Jionneur  ou  de  la  Médaille  militaire,  aux 
sénateurs,  députés,  conseillers  d'Etat,  etc., etc. 
(art.  313  à  340) 

FUNÉRAILLES.  Cérémonies  qui  se  font 
aux  entcrrenioils. 

Elles  ont  lieu  aux  frais  de  l'Etat,  pour  les 
militaires  décédés  au  corps,  dans  un  hôpital 
militaire  ou  dans  un  hospice  mixte  (V.  Eti- 
terrements,  Frais  d'inhumaUon). 

FUSANT  (V.  Fusée,  Réglage  du  tir). 
FUSÉE.  Appareil  destiné  à  produire  l'in- 
flammation de  la  charge  intérieure  d'un  pro- 
jectile creux. 

Les  fusées  fusantes  ou  fusées  à 
temps  sont  disposées  de  manière  à  provo- 
quer l'éclatement  du  projectile  pendant  son 
trajet  dans  l'air  et  au  bout  d'un  temps  dé- 
terminé après  le  départ  du  coup. 

Les  fusées  percutantes  sont  destinées  à 
produire  l'éclatement  par  l'effet  du  choc  au 
moment  où  le  projectile  rencontre  le  but. 

Enfin,  les  fusées  mixtes  ou  à  double 
effet  sont  organisées  de  manière  à  être  à 
volonté  fusantes  ou  percutantes. 

Le  principe  des  fu':ées  fusantes  consiste 
dans  l'emploi  d'une  composition  à  combus- 
tion lente,  telle  que  le  pulvérin,  tassée  dans 
un  canal,  s'enflammant  par  un  bout  quand 
le  projectile  part,  brûlant  petit  à  petit  et 
comnniniquant  le  feu  à  la  charge  d'éclate- 
ment renfermée  dans  le  projectile. 

Cette  fusée  présentait  l'inconvénient  d'é- 
clater prématurément  ou  trop  tard,  si  l'on 
s'était  trompé  dans  l'appiéciation  de  la  dis- 


tance. Elle  a  été  abandonnée  depuis  que  l'on 
a  trouvé  la  fusée  à  double  effet. 

Les  fusées  percutantes  sont  pourvues  d'une 
capsule  fulminante  qui  détone  et  fait  éclater 
le  projectile  lorsqu'elle  vient  à  rencontrer  un 
obstacle  résistant. 

Les  fusées  adoptées  en  France  sont  la  fusée 
modèle  1875,  inventée  par  le  capitaine 
Budin  pour  l'arlillerie  de 
campagne  {fig.  111)  et  la 
fusée  modèle  1878  pour 
l'artillerie  de  siège  et  l'artil- 
lerie de  montagne  (fig.  112).. 

Ces  fusées  sont  dites  à 
inertie ,  c'est-à-dire  basées 
sur  ce  piincipe  que  le  per- 
cuteur peut  se  mouvoir  li- 
brement dans  l'intérieur  du 
projectile.  II  s'ensuit  qu'au 
moment  du  départ  de  ce 
dernier,  le  percuteur  aura  un  mouvement 
relatif  dirigé  en  .sens  inverse  de  celui  du 
projectile,  puis,  lorsque  celui-ci  viendra  à 
être  arrêté  par  un  choc,  le  percuteur  conser- 
vera le   mouvement  acquis  et  viendra  per- 


Fis:.  112. 


1^= 


Fis.  113. 


forer  la  composition  fulminante  et,  par 
suite,  produire  l'inflammation  de  la  charge 
intérieure. 

On  emploie  les  fusées  percutantes  pour 
régler  le  tir. 

On  se  sert  des  fusées  fusantes  pour  fouiller 
les  plis  de  terrain,  pour  tirer  contre  les 
troupes  aux  grandes  distances,  lorsque  les 
fusées  percutantes  ne  donnent  plus  de  bons 
résultats,  lorsque  le  terrain  occupé  par  l'en- 
nemi est  mou  et  permet  aux  projectiles  de 
s'enterrer  facilement. 

—  à  double  effet.  Ce  sont  des  fusées 
qui  contiennent  à  la  fois  un  appareil  per- 
cutant et  un  appareil  fusant.  La  ligure  113 
représente  la  fusée  à  double  effet  adoptée 
dans  l'artillerie  française.  Cette  fusée  pré- 
sente les  avantages  cuivants  : 


FUSIL. 


334 


FUSIL. 


1°  L'un  des  deux  appareils  peut  suppléer 
à  l'autre,  ce  qui  diminue  considérablement 
le  nombre  des  ratés  ; 

2°  Elle  permet  d'employer  à  volonté  le 
tir  fusant  ou  le  tir  percutant,  suivant  les 
circonstances  ; 

3°  Elle  facilite  le  réglage. 

—  de  signal.  La  fusée  de  signal  ou 
fusée  volante  se  compose  d'une  cartoucbe 
chargée  de  composition  d'un  pot  rempli 
d'artifices,  de  garniture  et  d'une  baguette  de 
direction.  Cette  fusée  ne  doit  jamais  être 
tirée  non  équipée  de  sa  baguette  de  direc- 
tion. 

—  instantanée  ou  cordeau  porte-feu 
(V.  Anwrce). 

—  lente  ou  cordeau  Bickford  (Voir 
Amorce). 

FUSIL.  Arme  à  feu  portative  qui  lance 
un  projectile  nommé  balle  et  qui  constitue 
l'armement  des  troupes  à  pied  de  toutes  les 
puissances. 

Au  début,  vers  1380,  ce  furent  des  canons 
à  main  ou  coulevrines  à  main,  qui  se  trans- 
formèrent peu  à  peu  en  haquebutes  ou  arque- 
buses, dont  l'usage  en  France  date  du  com- 
mencement du  XVl'^  siècle. 

D'abord  à  croc,  les  arquebuses  eurent  en- 
suite une  platine  en  serpenlin  ou  à  mèche  ; 
l'arquebuse  à  mèche  de  20  à  22  fut  intro- 
duite, en  lc)30,  dans  l'armement  régulier 
des  troupes  françaises  pour  lesquelles  on 
adopta,  en  1572,  le  mousquet  à  mèche  de 
12  à  16,  dont  la  balle,  double  de  celle  de 
l'arquebuse,  avait  une  plus  grande  portée  et 
une  plus  grande  force  de  pénétration  ;  le 
mousquet  était  surtout  employé  pour  la  dé- 
fense des  places.  Mais,  dés  1517,  un  armu- 
rier de  Nuremberg  avait  inventé  la  platine  à 
rouet  qui,  appliquée  au  pistolet,  devint  d'un 
emploi  très  général  dans  la  cavalerie  fran- 
çaise vers  la  fia  du  XX"  siècle. 

La  cavalerie  avait  aussi  des  arquebuses 
raccourcies  et  des  carabines  rayées,  car  il  est 
certain  que,  dés  la  fin  du  XV  siècle,  on 
connaissait  les  rayures,  qu'on  n'adopta  pas 
dés  lors  à  cause  de  la  lenteur  du  charge- 
ment, exigeant  un  maillet. 

Vers  1630,  apparut  le  fusil  à  pierre 
(fusil  vient  de  fucille,  briquet),  auquel  on 
n'accorda  d'abord  aucune  confiance,  car  les 
troupes  de  Louis  XIV  firent  usage  aupara- 
vant du  mousquet-fusil,  arme  intermé- 
diaire entre  le  mousquet  à  mèche  et  le  fusil 
à  pierre,  dont  il  réunissait  les  deux  modes 
de  mise  de  feu  :  la  mèche  et  la  pierre.  C'est 
seulement  en  1703,  sur  la  proposition  de 
Vauban,  qui  venait  de  perfectionner  la 
baïonnette,  que  le  fusil  fut  adopté  comme 
arme    unique   pour    toute   l'infanterie      et 


supprima  la  pique.  Ce  fusil,  à  la  fois  arme 
d'hast  et  arme  de  jet,  constituait  le  meilleur 
armement  qu'on  eût  connu  jusqu'alors.  Ce 
fut  vers  la  même  époque  que  l'on  adopta  la 
cartouche  (réunion  de  la  poudre,  de  la  balle 
et  du  pulvérin  d'amorce  d'origine  espagnole). 
L'ancienne  baguette  en  bois  fut  remplacée 
par  une  baguette  en  fer  (1746),  puis  par 
une  baguette  en  acier  (1763),  avec  tète  en 
forme  de  poire. 

En  1777  seulement,  on  arrêta  un  ensemble 
de  modèles  d'armes  à  feu  portatives,  avec 
lesquelles  on  fit  les  guerres  de  la  Révolu- 
tion. L'expérience  fit  alors  ressortir  la  né- 
cessité d'appoiter  quelques  améliorations  à 
ce  sjstéme,  et  adopter  de  nouveaux  modèles 
dont  l'ensemble  est  connu  sous  le  nom  de 
système  de  l'an  ix  (1801). 

De  nouveaux  modèles  d'armes  portatives, 
donnant  moins  de  ratés  et  utilisant  une 
poudre  plus  fine,  furent  adoptés  en  1816, 
perfectionnés  en  1822,  et  complétés  par  la 
création  des  mousquetons  (1825). 

Les  armes  à  percussion  donnèrent  lieu  à 
de  longues  recherches,  et  ne  furent  adoptées 
qu'en  1840,  et  perfectionnées  en  1842,  sous 
le  nom  de  système  d'armes  modèle  1840-42. 
Les  calibres  des  différents  fusils,  depuis  1777, 
varièrent  entre  17"™, 7  et  18™°^,  et  le 
diamètre  de  la  balle  de  16™™,3  (26  gr.)  à 
17mm  (29  gr.). 

Mais  ces  derniers  fusils  produisaient  en- 
core des  ratés  et  n'avaient  ni  justesse  ni 
portée  suffisantes,  et,  pour  obtenir  ce  résul- 
tat, on  songea,  dès  1826,  à  revenir  à 
l'usage  des  rayures.  Après  de  longs  tâton- 
nements, tant  dans  le  système  des  rayures 
que  dans  la  forme  des  balles,  on  décida,  en 
1857,  que  toutes  les  armes  à  feu  lisses, 
alors  en  service,  porteraient  4  rayures  au 
pas  de  2  mètres,  et  tireraient  une  balle  cylin- 
dro-conique,  allongée  et  évidée,  du  poids  de 
32  grammes,  et  contenant  4ë'',5  de  poudre, 
dite  balle  expansioe.  Cette  balle  fut,  en  1863, 
portée  au  poids  de  36  grammes. 

Le  problème  de  la  portée  cl  de  la  jus- 
tesse des  armes  portatives  était  loin  encore 
d'être  résolu,  et  il  ne  reçut  une  solution  sa- 
tisfaisante que  par  la  réduction  du  calibre 
et  le  chargement  par  la  culasse. 

L'infanterie  prussienne  était  armée  depuis 
1841  du  fusil  à  aiguille,  système  Dreyse. 
L'opinion  pubhquc,  en  France,  était  généra- 
lement opposée  à  l'adoption  d'un  modèle 
d'armes  de  ce  genre,  surtout  dans  la  crainte 
de  voir  l'homme  gaspiller  ses  munitions  et 
en  être  dépourvu  au  moment  critique.  Il 
ne  fallut  rien  moins  que  l'expérience  des 
guerres  de  1864  et  de  1866,  dont  les  succès 
rapides  furent  dus  en  grande  partie  au  fusil 


F06IL. 


3J5 


FUSIL  . 


à  aiguille,  pour  amener  la  France  à  se 
rendre  à  révidence.  Après  avoir  expéri- 
menté de  nombreux  modèles  d'armes ,  ne 
différant  d'ailleurs  du  fusil  à  aiguille  prus- 


sien que  par  des  dispositions  de  détail,  on 
finit  par  adopter  le  système  présenté  par  le 
contrôleur  d'armes  Chassepot,  qui  prit  le 
nom  de  fusil  modèle  de  1866  {pg.  114). 


Fis.  114. 


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Les  carabines  et  les  mousquetons  furent  éga- 
lement du  même  système  et  tiraient  la 
même  cartouche.  On  adopta,  en  même  temps, 
le  système  de  fermeture  à  tabatière  (fîg.  90), 
pour  transformer  les  anciennes  armes  se 
chargeant  par  la  culasse. 

Après  la  guerre  de  1870-71,  on  reconnut 
que  le  fusil  modèle  1866  présentait  les  dé- 
fauts suivants  :  encrassement  du  canon  et 
du  mécanisme  ;  ratés  ;  départs  prématurés  ; 


poids  trop  élevé  du  sabre-haïonnette  ;  enQu, 
surtout,  manque  de  solidité  des  cartouches. 
L'adoption  d'une  cartouche  métallique  per- 
mettait de  remédier  à  la  plupart  des  défauts 
signalés,  mais  comme  il  fallait  modifier  le 
mécanisme  et  le  canon,  pour  ne  pas  rester 
désarmé  pendant  la  transformation,  on 
adopta  en  1874,  le  modèle  présenté  par  le 
capitaine  d'artillerie  Gras  (fig.  113),  et  qui 
prit  le  nom  de   fusil  modèle    1874.   De> 


Fis.  115. 


carabines  et  des  mousquetons  du  même  sys- 
tème furent  créés  en  même  temps,  pour 
avoir  un  système  d'armes  portatives  com- 
plet. En  même  temps,  on  entreprit,  dans  ce 
système,  la  Iranformation  des  diverses 
aimes   modèle   1866.   On   obtint    ainsi  des 


armes  à  un  coup  (modèle  1874  ou  modèle 
1866-74),  excellentes  sous  fous  les  rapports. 
Mais,  depuis  la  guerre  de  la  Sécession, 
où  les  Ami'rii-ains  avaient  employé  des 
fusils  à  répétition,  l'attention  fut  attirée 
sur  cette  question,  surtout  après  la  dernière 


FUSIL. 


jjuerre  d'Orieut,  où  l'on  avait  constaté  que 
l'on  pouvait  avoir  dans  bien  des  cas  intérêt 
à  tirer  rapidement  le  plus  grand  nombre  de 
balles  possible.  On  sait  que  le  tir  à  rcpéli- 
Hon,  ou  à  magasin,  a  pour  but  d'augmenter 
la  rapidité  du  tir  au  moment  voulu  par  la 
diminution  du  temps  nécessaire  au  charge- 
ment. L'idée  première  de  ce  genre  de  tir 
était  également  fort  ancienne,  mais  ne  pût 
être  réalisée  qu'après  l'invention  d'un  sys- 
tème de  fermeture  parfait  pour  le  cbarge- 
ment  par  la  culasse  et  l'adoption  d'une  car- 
touche métallique,  supprimant  les  causes 
principales  qui  s'opposaient  à  sa  réalisation 
pratique  et,  dès  1873,  l'armée  suisse  était 
dotée  du  fusil  à  répétition  Vetlerli. 


336  FUSIL. 

On  peut  obtenir  la  répétition  dans  les 
armes  à  feu  portatives  de  4  manières  diffé- 
rentes : 

1°  Avez  des  armes  à  canons  multiples, 
comme  dans  les  mitrailleuses,  mais  ce  moyen 
est  impraticable  avec  des  armes  à  feu  por- 
tatives ; 

2"  Par  le  système  des  revolvers,  avec  un 
barillet  et  un  canon  unique  (système  Spi- 
talsky)  ;  mais  il  y  a  déformation  de  la  balle 
et  perte  de  force,  d'où  diminution  de  pré- 
cision et  de  portée  ; 

3°  Au  moyen  de  magasins  mobiles  ou 
chargeurs,  pouvant  s'adapter  à  volonté  au 
fusil  à  un  coup,  pour  eu  accélérer  le  tir. 
Mais  ce  palliatif  n'a  pas  été  admis  p;ir  la 


Fis.  116. 


Sl^rïl-^ti^"^ 


Fis-.   117 


raison  que  si  le  magasin  présente  réellement 
des  avantages,  il  vaut  mieux  qu'il  soit  fixe 
que  mobile  ; 

4"  Avec  des  fusils  à  magasin,  et  c'est 
le  seul  système  usité  pour  l'armement  de 
l'infanterie. 

On  distingue  trois  grandes  catégories  de 
fusils  de  ce  genre  : 

a)  Ceux  qui  ont  le  magasin  dans  la  crosse 
[Spencer,  Hotchkiss,  Schulhof,  Evans,  etc.)  ; 
aucun  modèle  de  ce  genre  n'a  été  adopté 
par  les  armées  européennes  ; 

b)  Ceux  qui  ont  le  magasin  en  forme  de 
tube  placé  dans  le  fût  sous  le  canon  (Henry- 
Winchester,  Velterli,  Kropalschek,  Rcming- 
toa ,  Mannlichcr,  Dreijse ,  Fruhuirth,  Jar- 


mann,  Krag-Peterson,  Lebel,  modèle  1886). 

c)  Ceux  qui  ont  le  magasin  fixé  sous  la 
boite  de  culasse,  en  avant  du  pontet,  et  se 
garnissant  d'une  seule  fois  au  moyen  d'une 
bo'ile-chargeur  (fusils  récemment  adoptés 
pour  les  armées  allemandes,  anglaises,  au- 
tricliiennes,  belges,  suisses,  etc.). 

Chacune  de  ces  catégories  et  ciiacun  des 
modèles,  dont  nous  n'avons  que  cité  les 
principaux,  présente  des  avantages  et  des 
inconvénients  particuliers. 

Le  principe  de  la  répétition  offre,  d'ail- 
leurs, au  point  de  vue  général,  comme  avan- 
tages :  la  rapidité  plus  grande  des  feux,  par 
la  suppressian  d'un  travail  mécanique  à  un 
moment    critique;    comme    inconvénienls  : 


FUSIL. 


337  FUSIL 


une  complication  plus  grande ,  des  arrêts 
dans  le  fouctionnenient  du  mécanisme  et  le 
jraspillage  possible  des  munitions.  Aussi,  ce 
principe  fort  controversé  pendant  longtemps, 
ne  s'imposa  que  lorsque  l'Allemagne  eut 
adopté  une  arme  de  ce  genre.  Alors  la  France, 
avant  d'entrer  dans  cette  voie,  voulut  réunir 
dans  le  nouvel  armement  les  avantages  de 
la  réduction  du  calibre,  qui  sont  permanents, 
à  ceux  de  la  répétition,  qui  ne  sont  que 
momentanés.  La  découverte  d'une  poudre  ne 
produisant  pour  ainsi  dire  ni  fumée,  ni  en- 
crassement, contribua  puissamment  à  ré- 
soudre pratiquement  la  question  des  armes 
de  petit  calibre.  En  conséquence,  après  avoir 
d'abord  adopté  un  fusil  à  répétition  en  1884, 
et  un  autre  en  1883,  tous  deux  du  calibre 
de  11™™,  on  adopta  définitivement  le  mo- 
dèle 188(5,  actuellement  en  service. 

Le  fusil  modèle  1886  se  divise  en  six  par- 
ties principales  (fig.  117)  : 


1°  Le  canon,  en  acier  trempé,  avec  âme 
cylindrique  du  calibre  de  8™™  et  4  rayures 
en  hélice,  tournant  de  droite  à  gauche  et 
faisant  un  tour  sur  0™,24  ; 

2°  La  culasse  mobile,  qui  est  à  verrou, 
comme  celle  de  tous  nos  fusils  précédents  se 
chargeant  par  la  culasse  ; 

3°  Le  mécanisme  de  répétition,  avec  auget, 
arrêt  de  cartouche  et  levier  de  manœuvre; 

4°  La  monture,  dont  le  filt  contient  le 
magasin  pour  8  cartouches  ; 

o°  Les  garnitures  ; 

0°  L'épée-baïonnette  (fig.  117),  à  lame 
quadrangulaire  et  poignée  en  bronze  de 
nickel. 

La  figure  118  donne  la  vue  du  mécanisme 
de  répétition  au  moment  de  l'extraction  et  la 
figure  116  l'auget  relevé. 

Le  tableau  (p.  338)  résume  les  données 
principales  concernant  les  fusils  en  service 
dans  les  diverses  armées  européennes. 


Fi?.  118. 


—  à  soufflet.  Espèce  de  sarbacane  à 
crosse  lançant  de  petits  projectiles  ou  de 
petites  flèches  à  l'aide  d'un  soufflet  contenu 
dans  la  crosse  et  sur  lequel  le  tireur  agit  au 
moyen  d'un  ressort  et  de  la  détente. 

—  à  tir  continu.  Fusil  à  répétition  dont 
toutes  les  cartouches  du  magasin  peuvent 
être  tirées  sans  désépauler. 

Ce  système  n'a  pas  été  appliqué  aux 
armes  militaires,  mais  pourrait  l'être  un 
jour. 

—  à  vapeur.  Le  mécanisme  des  fusils 
de  ce  genre  consiste  généralement  en  un  jet 
de  vapeur  continu,  que  l'on  introduit  dans 
un  long  tube  et  qui  projette  avec  force  les 
balles  qu'on  y  amène  au  moyen  d'un  enton- 
noir. 

On  a  vu  à  l'exposition  de  Londres,  en 


1836,  un  fusil  à  vapeur  tirant  70  balles  en 
4  secondes,  soit  isolément,  soit  par  salves. 
Le  canon,  tournant  sur  pivot,  peut  prendre 
la  direction  voulue,  comme  un  jet  de  pompe. 
On  n'est  pas  arrivé  à  rendre  cette  invention 
pratique  pour  l'armée. 

—  à  vent  (V,  Aérotone).  Il  est  prohibé 
en  France. 

—  automatique.  Fusil  dans  lequel  on 
utilise  la  l'or'-e  du  recul  pour  armer,  char- 
ger et  fermer  la  culasse. 

Le  type  le  plus  connu  est  celui  de  l'Amé- 
ricain Iliram-Maxim. 

Dans  celui-ci,  le  bout  d'une  ceinture  de 
toile  contenant  333  cartouches  est  fixé  à  la 
main,  dans  la  culasse. 

Le  mécanisme  du  fusil  est  mis  en  mouve- 
ment par  une  pression  opérée  sur  un  bouton 

22 


FUSIL. 


338 


FUSEL. 


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FUS/L.  339 

placé  devant  l'homme,  ou  en  abaissant  une 
détente,  placée  sous  le  bouton. 

Lorsqu'un  coup  a  été  tiré,  l'effet  du  recul 
relève  le  chien,  amène  la  cartouche  suivante 
dans  la  chambre,  ferme  la  culasse,  tire  la 
détente,  fait  partir  le  coup  et  expulse 
l'étui. 

On  peut  tirer  à  volonté  coup  par  coup  ou 
à  magasin,  avec  une  vitesse  de  666  coups 
par  minute  et  avec  une  grande  précision. 

Le  poids  de  cette  arme  rempèclie  d'être 
portative;  ce  pourrait  être  un  fusil  de  rem- 
part. 

—  de  rempart.  Fusil  plus  long  et  plus 
fort  que  les  fusils  ordinaires,  que  l'on  emploie 
dans  la  défense  des  places  en  l'appuyant  sur 
le  parapet  ou  sur  des  chevalets.  Il  y  en  eut 
de  divers  modèles,  lançant  des  balles  de  8 
ou  de  16  H  la  livre,  ou  des  pierres  et  même 
des  grenades.  Quelques-uns  se  composaient 
de  plusieurs  canons  disposés  sur  un  même 
fût,  et  d'autres  de  plusieurs  canons  et  de 
plusieurs  fûts.  En  18-26,  on  adopta  un  mo- 
dèle de  fusil  de  rempart  se  chargeant  par  la 
culasse  et  à  amorce  fulminante,  avec  platine 
à  percussion. 

Les  divers  modèles  existant  actuellement 
en  France  sont  : 

Modèle  1831.  Canon  de  1™,19  se  char- 
geant par  la  culasse,  calibre  de  21™™, 8, 
12  rayures.  La  boîte  de  culasse  est  munie 
d'un  pivot  mobile  pour  appuyer  l'arme  sur 
le  chevalet.  Hausse  Sxe  et  hausse  mobile  ; 
platine  à  percussion:  poids,  10  kilogr. 

Modèle  1838  ou  grosse  carabine.  Calibre 
de  20™™, 5;  6  rayures;  plaque  découche  à 
bec  ;  poids,  6  kilogr.  Ce  modèle  peu  portatif 
donna  naissance  :  1°  au  modèle  allégé  de 
même  calibre,  mais  ne  pesant  que  o  kilogr.; 
2°  et  au  modèle  1840,  semblable  au  précé- 
dent, mais  un  peu  plus  lourd  (o'',200). 

Modèle  1842.  Ne  diffère  du  modèle  al- 
légé que  par  de  légères  modiûcations  (5  ki- 
logr.). 

—  électrique.  On  a  songé  à  employer 
l'èlectricile  pour  enflammer  la  cartouche  des 
fusils. 

On  obtient  ce  résultat  au  moyen  d'un  fil 
de  platine  que  le  passage  du  courant  pro- 
duit en  pressant  sur  une  détente,  porte  à 
l'incandescence. 

Des  expériences  ont  prouvé  que  cette  in- 
vention n'est  pas  applicable  aux  armes  de 
guerre. 

—  mousquet.  Ne  différant  du  fusil 
qu'eu  ce  que  la  batterie  se  découvrait  pour 
recevoir  le  feu  de  la  mèche  compassée  et 
mise  au  serpentin  placé  à  l'autre  extrémité 
de  la  platine.  Cette  précaution  avait  été  ima- 
ginée par  Vauljan  pour  le  cas  où  le  chien 


FUSION. 

portant  la  pierre  à  fusil  viendrait  à  man- 
quer. 

FUSIL-GIFFARD.  M.  Paul  Giffard  a 
inventé  récemment  un  fusil,  dans  lequel  la 
cartouche  est  un  récipient  métallique  conte- 
nant du  gaz  liquéfié. 

Chaque  fois  que  l'on  tire ,  une  goutte 
plus  ou  moins  grosse  du  gaz  liquéfié  (sui- 
vant la  force  qu'on  veut  donner  au  projec- 
tile) sort  du  récipient  et  projette  ce  projec- 
tile avec  une  régularité  et  une  justesse 
absolues  ;  il  ne  se  produit  pas  d'encrasse- 
ment. 

Jusqu'à  présent,  cette  arme  n'a  pas  donné 
des  résultats  pratiques  bien  connus  et  ne 
paraît  pas  être  sortie  de  la  période  de  tâton- 
nements. 

FUSIL-PENDULE.  Se  compose  d'un  ca- 
non de  fusil  adapté  à  un  pendule  et  sert  à 
éprouver  les  poudres  à  mousquet  dans  les 
poudreries,  par  l'évaluation  de  l'effet  du 
recul  mesuré  par  le  mouvement  que  celui-ci 
a  communiqué  au  pendule. 

FUSIL-PIQUE.  Fusil  ordinaire,  dont  le 
bois  moins  élevé  et  plus  large  était  muni 
d'anneaux  permettant  de  recevoir  une  pique, 
dont  le  pied  venait  s'appuyer  sur  la  crosse 
du  fusil. 

FUSILIER.  Nom  donné  au  début  aux 
soldats  de  la  cavalerie  légère,  armés  de  l'ar- 
quebuse à  rouet,  pour  les  distinguer  des  ca- 
valiers armés  du  mousquet. 

Les  fusiliers  à  checal,  qui  avaient  rem- 
placé en  grande  partie  les  carabins  et  les 
dragons,  disparurent  vers  1714. 

Les  fusiliers  du  roi,  créés  en  1671,  furent 
les  premiers  fantassins  armés  du  fusil  à 
baïonnette;  ils  avaient,  en  outre,  une  épée. 

On  a  ensuite  donné  le  nom  de  fusiliers  à 
tous  les  soldats  d'infanterie  armés  d'un 
fusil,  à  l'exception  des  voltigeurs  et  des  gre- 
nadiers formant  les  compagnies  d'élite  quand 
elles  existaient. 

FUSILIERS  marins.  Soldat  des  équi- 
pages de  la  flotte  qui  assure  à  bord  le  sei- 
vice  de  la  mousqueterie  et  sert  à  constituer 
la  compagnie  de  débarquement  de  chaque 
navire. 

FUSILLADE.  Décharge  simultanée  d'un 
certain  nombre  de  coups  de  fusil. 

FUSILLÉ.  Militaire  passé  par  les  armes 
en  vertu  d'un  jugement  (V.  Exéculioii  mili- 
taire). 

FUSILLER.  Atteindre  par  des  coups  de 
fusil. 

Exécuter  par  les  armes  un  condamné  à 
mort. 

FUSILLETTE.  Fusée  très  petite. 

FUSION    Liquéfaction. 

Se  dit  au  figuré  pour  alliance,  combinaison. 


FUSTIBALE. 


340 


GABION. 


—  des  corps  de  troupe.  Cette  opéra- 
tion consiste  dans  la  dissolution  d'un  corps 
de  troupe,  et  le  versement  de  ses  éléments 
dans  un  autre  corps  de  troupe. 

On  peut  aussi  fusionner  plusieurs  batail- 
lons, plusieurs  compagnies,  lorsque  par  suite 
de  la  faiblesse  des  effectifs  ou  de  toute  autre 
cause,  on  réunit  plusieurs  de  ces  unités  pour 
en  former  une  seule. 

Cette  mesure  n'est  généralement  prise 
que  pour  une  troupe  assiégée  ou  un  corps 
d'expédition  en  pays  lointain,  ne  recevant 
pas  de  renforts. 

L'opération  administrative  consiste  tou- 
jours dans  la  dissolution  des  unités  suppri- 
mées et  dans  leur  versement  dans  les  unités 
conservées  (V.  Dissolution  des  corps  de 
troupe) . 

On  peut  aussi,  sans  dissoudre  les  unités 
momentanément  supprimées,  verser  tout 
leur  effectif  dans  d'autres  unités,  sauf  à  les 
reconstituer  plus  tard,  lorsque  les  circon- 
stances le  permettent. 

La  fusion  d'unités  stratégiques,  telles  que 
divisions,  corps  d'armée  en  campagne,  est 
une  simple  affaire  de  commandement,  et 
ne  nécessite  pas  l'intervention  de  l'adminis- 
tration. 


FDSTIBALE  Percbc  d'environ  i^.^O  de 
long,  servant  à  faire  tourner  avec  rapidité 
une  fronde  qui  était  fixée  vers  son  milieu  et 
que  les  anciens  employaient  pour  lancer  des 
pierres  avec  une  grande  violence. 

FUSTIGATION  ou  FUSTUAIRE.  Châ- 
timent ou  peine  disciplinaire  infligée  autre- 
fois aux  soldats  et  consistant  en  coups  de 
bâton,  de  fouet,  de  baguette  de  fusil,  de 
verges,  etc.,  donnés  par  d'autres  soldats. 

FUT.  Partie  de  la  monture  du  fusil  qui 
supporte  le  canon  et  la  boîte  de  culasse. 

Lorsqu'il  doit  contenir  le  magasin  de  car- 
touches comme  notre  fusil,  cette  partie  est 
naturellement  plus  forte. 

FUTAIE.  Bois,  forêt  composée  de  grands 
arbres. 

Les  futaies  seules  se  prêtent  à  une  organi- 
sation défensive,  car  les  taillis  sont  le  plus 
souvent  impénétrables  et  se  prêtent  mal  aux 
combats  de  tirailleurs. 

FUYARD.  Nom  donné  autrefois  à  celui 
qui  évitait  de  tirer  à  la  milice,  ou  aux  sol- 
dats de  la  réquisition  qui  n'avaient  pas 
rejoint  leurs  corps. 

Actuellement,  ce  mot  s'applique  au  soldat 
qui  se  soustrait  au  combat  par  la  fuite. 


G 


GABARE.  Navire  à  voiles  de  la  marine 
de  guerre,  d'une  charge  de  200  à  800  ton- 
neaux, servant  à  transporter  des  approvi- 
sionnements d'un  port  à  l'autre. 

GABARIT.  Modèle  en  fer  ou  en  bois, 
donnant  en  plein  ou  en  creux  le  profil  exact 
des  parties  ou  assemblages  d'une  construc- 
tion délicate,  surtout  dans  les  bouches  à 
feu. 

11  existe,  dans  chaque  corps  de  cavalerie, 
trois  gabarits  en  fer  (un  par  pointure),  pour 
vérifier  l'écartoment  des  bandes  de  selle  et 
leur  aplomb. 

—  de  chargement.  Appareil  utilisé  sur 
les  voies  ferrées,  et  qui  sert  à  régler  les  di- 
mensions à  donner  aux  wagons  chargés  en 
vrac,  de  manière  qu'ils  puissent  passer  sous 
les  tunnels. 

GABIER.    IMatelot  délite  des 

de  la  llollr. 

GABION.  Panier  cylindrique  sans  fond 
{fuj.  119),  exécuté  en  clayonnage,  ou  excep- 
tionnellement avec  des  bandes  de  fer  feuil- 
lard. 


équipages 


Fis.  119. 


^A.4 


On  les  dispose  le  long  d'un  tracé  et  on  les 
remplit  de  terre  ;  ils  servent  ainsi  à  obtenir 
des  parois  plus  raides  et  des  revêtements. 

Le  gabion  du  génie  a  0™,60  de  diamètre 
hors  œuvre  et  0°^,80  de  hau- 
teur de  clayonnage. 

Jusqu'en  1870,  on  em-  ■ 
ployait  en  télé  de  sape  de^  J 
gabions  farcis  ayant    1™,30  !.*•.  ,     ,3Ï. 

de   hauteur  ou  de  diamètie^     *  | 

et  2™, 30  de  longueur,  rein-  'p,  | 

plis  (farcis)  de  fascines  onii-  \  -i 

naires  que  l'on  faisait  roulei  t  ^ 

au  fur  et  à  mesure  de  l'avan-  ],  __  \ 

cernent  du  travail.  |  J 

Le    gabion    est    emploje*^^-     ,      :^^ 
comme  revêtement  dans  les  ^"^      ^ 

sapes  et  dans  les  batteries  de  siège  ;  il  pro- 
cure l'avantage  de  couvrir  raijidement  les 
travailleurs. 

On  emploie  également  des  gabions  pour 
couronner  les  buttes  de  tir. 

Ces  gabions  sont  demandés  à  titre  gra- 
cieux au  génie  ou  à  l'arlillerie  ;  à  défaut,  ils 
sont   confectionnés  par  les  corps  do  troui  e 


GABIONNADE. 

avec  des  matériaux  achetés  au  compte  de  la 
masse  des  écoles. 

GABIONNADE.  Parapet  formé  au  moj-en 
de  qabions  remplis  de  terre. 

GACHETTE.  Pièce  de  fer  ou  d'acier  sur 
laquelle  on  appuie  pour  faire  partir  la  détente 
d'un  fusil. 

On  y  distingue  le  ressort  plat,  fixé  par 
deux  vis  au-dessous  du  canon,  la  tète,  qui 
fait  saillie  à  l'intérieur  du  canon  et  sert  à 
arrêter  le  chien  ;  enfin,  l'articulation  qui  la 
relie  avec  la  détente  (V.  fig.  66). 

GAFFE.  Instrument  en  fer  pointa  avec 
une  branche  recourbée  en  croc,  emmanchée 
au  bout  d'une  perche  de  3  à  4  mètres  de 
longueur. 

La  gaffe  est  emploj'é  dans  les  travaux  de 
pontage  pour  faire  accoster  des  bateaux  ou 
diriger  des  chevalets  el  aider  à  les  manœu- 
vrer . 

GAGE.  Tout  ce  qui  peut  servir  de  ga- 
rantie. 

Au  pluriel,  se  dit  pour  salaire. 

—  de  combat.  Signe  de  défi  porté  au 
moyen  âge  par  celui  qui  demandait  le  com- 
bat singulier  ou  duel  judiciaire. 

11  consistait  généralement  en  un  gant, 
gantelet  ou  chaperon. 

GAGISTE.  Musicien  servant  autrefois  dans 
les  régiments  sans  être  lié  au  service,  avec 
un  traitement  particulier. 

A  été  remplacé  par  le  commissionné. 

GAGNER.  Remporter  un  avantage,  par 
exemple  dans  une  bataille. 

Tirer  un  profit  de  quelque  chose. 

Gagner  l'ennemi,  signifie  l'atteindre  ou 
même  le  dépasser. 

GAIN.  Avantage  que  l'on  remporte. 

Profit. 

Rénéfice. 

Se  dit  aussi  d'une  mutation  portant  aug- 
mentation de  l'effectif. 

GAINE.  Synonyme  de  fourreau. 

On  emploie,  pour  la  ventilation  des  mmes 
militaires,  des  gaines  formées  de  tuyaux  en 
tôle  s'emboîtant  par  leurs  extrémités  et  rac- 
cordées par  des  coudes  aux  changements  de 
direction. 

Pour  isoler,  dans  les  forts,  les  casemates 
d'habitation  du  massif  des  terres  et  les  ren- 
dre moins  humides,  on  organise  une  gaine 
(ou  corridor)  de  circulation  à  la  partie 
postérieure  des  chamlires,  et  les  gaines  des 
divers  étages  sont  reliées  par  des  escaliers 
disposés  de  distance  en  dislance. 

Pour  donner  plus  de  sécurité  aux  travail- 
leurs de  l'attaque,  dans  la  guerre  souter- 
raine, on  peut  avoir  recours  à  l'emploi  du 
rameau  ou  gaine  Laloy  {fig   120). 

Cette    gaine  se   compose    d'une    série  de 


34!  GALERIE  de  mine. 

tronçons  formés  de  châssis  solidement  reliés 
entre  eux  par  de  fortes  planches  clouées  sur 
les  montants. 

La  construction  et  la  composition  d'un 
élément  de  gaine  peuvent  varier  suivant  la 
résistance  qu'on  croit  nécessaire  de  lui  don- 
ner en  raison  des  circonstances  ;   pour   les 

Fis.  120. 


rendre  plus  maniables,  on  en  réduit  quel- 
quefois les  dimensions  dans  œuvre  a  0™,60 
sur  0°^,oO. 

Pour  les  fourneaux  à  charge  après  bour- 
rage, on  emploie  également  une  gaine  en 
bois  servant  à  introduire,  au  moment  du 
besoin,  les  gargousses  de  décharge  au  moyen 
d'un  refouloir  articulé. 

GALE.  Affection  de  la  peau  due  à  une 
espèce  particulière  d'animalcule  de  la  famille 
des  acarus. 

Cette  maladie  est  contagieuse,  mais  elle 
est  facilement  et  rapidement  curable;  aussi 
les  galeux  sont-ils  traités  dans  les  infirme- 
ries ou  hôpitaux  militaires,  sans  être  isolés 
des  autres  iiialades. 

GALÈCHE.  Synonyme  de  cuirasse  lé- 
gère. 

GALÈRE.  Ancien  navire  de  guerre,  long, 
étroit,  calant  peu  d'eau,  allant  à  la  voile  et 
à  la  rame. 

Les  soldats  déserteurs  ou  maraudeurs 
étaient  autrefois  condamnés  aux  galères. 

La  peine  des  galères  consistait  jadis  à  être 
employé  au  maniement  des  rames  à  bord  des 
navires  appelés  galères. 

A  l'époque  de  la  suppression  des  navires 
à  rames,  cette  peine  fut  maintenue  dans 
notre  législation,  mais  on  se  contenta  d'en- 
fermer les  condamnés  dans  de  vastes  établis- 
sements appelés  bagnes,  et  de  les  employer 
aux  travaux  les  plus  pénibles  des  arsenaux. 

La  peine  des  galères  prit  alors  le  nom  de 
travaux  forcés,  et  les  galériens,  celui  de 
forçats. 

GALERIE  de  mine.  Couloir  souterrain 
en  maçonnerie  ou  en  bois,  servant  à  con- 
duire à  l'emplacement  des  fourneaux.  Les 


GALERIE. 

cheminements  principaux  sont  appelés  gale- 
ries ou  écoules;  ceux  fie  moindre  dimension 
sont  des  rameaux.  Une  galerie,  qui  réunit 
deux  ou  plusieurs  écoutes,  est  une  galerie 
transversale.  Généralement,  les  écoutes 
s'embranchent  sur  une  galerie  qui  longe  la 
contrescarpe  et  qu'on  appelle  galerie  de  con- 
trescarpe ou  galerie-enveloppe. 

Dans  une  galerie,  on  désigne,  sous  le  nom 
de  tête,  l'extrémité  opposée  k  l'entrée,  de 
ciel  la  paroi  supérieure,  de  sol  la  paroi  in- 
férieure. 

Les  galeries  de  mine  construites  par  les 
sapeurs-mineurs,  ont  les  dénominations  et 
les  dimensions  suivantes  : 

Galerie  moyenne,  2  mètres  de  hau- 
teur, 2",  10  de  largeur. 

Grande  galerie  ordinaire,  l-^jSS  à 
2  mètres  de  hauteur,  1  mètre-  de  largeur. 

Demi-galerie  ordinaire,  1"!, 30  à  1°», 50 
de  hauteur,  1  mètre  de  largeur. 

Les  diverses  espèces  de  galerie  sont  con- 
struites au  moyen  de  châssis,  servant  à  sup- 
porter les  planches  de  coffrage  et  les  planches 
de  ciel  (fig.  121). 

Fis.  121. 


342 


GALON. 


—  descarpe.  Galerie  voûtée  longeant 
1  escarpe  et  percée  de  créneaux,  dans  le 
voisinage  d'une  caponnière  pour  servir  à  la 
défense  de  cette  dernière.  (V.  Casemates 
descarpe.) 

—  de  contrescarpe.  Les  galeries  ou 
casemates  de  contrescarpe  {fig.  122),  peuvent 
servir  non  seulement  au  flanquement  des 
fossés,  mais  encore  servir  de  base  à  un 
système  de  contremines  comme  voie  de  com.- 
munication  entre  les  diverses  écoutes  et 
avec  l'mténeur  de  l'ouvrage  ;  elle  contient, 
en  outre,  les  magasins  aux  matériaux,  les 
abris  des  honnnes  et  les  emplacements  des 
ventilateurs. 


—  des  plans-reliefs.  Établissement  du 
service  géographique  à  l'hôtel  des  Invalides, 
à  Paris,  où  l'on  conserve  les  plans-reliefs 
des  diverses  places  de  France,  et  d'un  cer- 
tain nombre  de  places  étrangères. 


-j*i 


GALETAGE.  Opération  destinée  à  ame- 
ner la  pâte  dont  se  compose  la  pondre  à 
former  une  pâte  plus  ou  moins  dense.  On 
emploie,  à  cet  effet,  des  pilons,  des  meules, 
des  presses  et  des  laminoirs. 

GALETS.  Dans  les  coupoles,  des  galets 
tournés,  en  fonte,  roulent  sur  une  circulaire 
conique  en  fonte,  soigneusement  tournée  et 
fixée  par  des  boulons  de  scellement  sur  une 
voûte  en  béton  de  ciment.  Une  autre  circu- 
laire identique,  boulonnée  sous  la  plate- 
forme, repose  sur  les  galets. 

GALETTE.  Mélange  intense  et  aussi 
homogène  que  possible,  des  éléments  qui 
entrent  dans  la  composition  de  la  poudre, 
de  manière  à  obtenir  par  la  trituration  et 
le  galelage  une  espèce  de  galette  consistante, 
que  l'on  conservera  pour  en  former  les 
grains. 

GALEUX.  Les  galeux  sont,  en  principe, 
soignés  à  l'infirmerie  des  corps. 

GALOCHE.  Chaussure  dont  le  dessus 
est  en  cuir,  et  la  semelle  de  bois.  Elle  est 
utilisée  dans  l'armée,  sous  le  nom  de  sabot- 
galoche.  Elle  fait  partie  des  effets  de  la 
2«  portion  et  elle  est  achetée  au  compte  de 
la  masse  d'haijillement  et  d'entretien. 

GALON.  Bande  étroite  de  tissu  de  laine, 
d'argent,  d'or,  ou  encore  d'argent  ou  d'or 
mélangés  de  soie,  qui  sert  d'insigne  des 
grades  dans  l'armée  française. 

Les  galons  de  laine  ont  0^,022  de  lar- 
geur ;  ils  sont  de  couleur  rouge  ou  jonquille, 
et  servent  d'insignes  aux  soldats  de  1  ■'c  classe, 
ainsi  qu'aux  caporaux  ou  brigadiers.  Le.s 
tambours,    clairons    et    trompettes    portent 


G4.L0P.  343 

également  au  collet  des  galons  de  laine  ba- 
riolés de  iilanc,  de  bleu  et  de  rouge. 

Les  galons  en  argent  ont  0'°,0-2i  de  lar- 
geur et  servent  d"insignes  aux  sous-officiers 
(adjudants  exceptés)  dans  les  corps  de 
troupe  qui  portent  les  boutons  blancs. 

Les  galons  en  or  ont  également  0™,022 
de  largeur  et  servent  d'insignes  aux  sous- 
officiers  (adjudants  exceptés)  dans  les  corps 
de  troupe  qui  portent  les  boutons  jaunes. 

Des  galons  en  or,  en  argent  ou  en  laine, 
de  0™.012,  sont  employés  pour  les  capotes 
de  sergent-major,  les  manteaux  et  les  bour- 
gerons. 

Les  galons-SOUtaches  d'argent  ou  d'or, 
mélangés  de  soie,  constituent  les  insignes 
des  adjudants,  dans  les  corps  de  troupe  où 
les  officiers  ne  portent  pas  l'épaulette.  Dans 
les  autres  corps  de  troupe,  les  insignes  des 
adjudants  consistent  en  un  galon  du  genre 
dit  tresse-plate,  de  couleur  opposée  à  celle 
du  bouton. 

Un  galon-soutache  spécial,  or  ou  argent, 
mélangé  de  soie,  sert  d'insigne  honorifique 
aux  sous-officiers  rengagés.  Ce  galon  se 
porte  sur  chaque  manche,  immédiatement 
au-dessus  du  parement. 

Les  officiers  qui  ne  portent  pas  l'épau- 
lette ont  comme  insignes  distinctifs  des  ga- 
lons-soutaches,  de  même  couleur  que  le 
bouton  de  leur  uniforme. 

Les  officiers  qui  portent  l'épaulette  (cui- 
rassiers, geudaimerie) ,  de  même  que  les 
non-combattants  ayant  la  correspondance 
du  grade,  portent  aux  manches  et  au  képi 
des  galons  façon  dite  tresse  plate,  de  même 
couleur  que  le  bouton  de  leur  uniforme. 

Unesoutache  d'or  ou  d'argent,  de  4™°»  1/2 
de  largeur,  constitue,  pour  la  vareuse  des 
officiers  et  assimilés,  leS  marques  distinc- 
tives  des  grades  ou  emplois  sur  cet  effet. 

GALOP.  Le  galop  est  l'allure  la  plus 
élevée  et  la  plus  rapide  du  cheval.  On  en 
distingue  de  trois  sortes  :  le  galop  de  manège, 
qui  a  une  vitesse  de  330  mètres,  environ, 
par  minute  ;  le  galop  de  chasse,  qui  a  une 
vitesse  approximative  de  600  mètres,  et  le 
galop  de  course,  qui  a  une  vitesse  de  800  à 
900  mètres. 

On  dit  qu'un  cheval  galope  à  droite  lors- 
que le  pied  droit  marque  sa  piste  plus  en 
avant,  et  qu'il  galope  à  gauche,  lorsque 
c'est,  au  contraire,  le  pied  gauche  qui  est 
le  plus  en  avant. 

GALVANOMÈTRE.  Appareil  destiné  à 
reconnaître  l'existence  des  courants  élec- 
triques et  à  en  mesurer  l'intensité.  C'est  une 
aiguille  aimantée  placée  au  centre  d'une 
bobine,  à  laquelle  on  donne  généralement 
la  forme  d'un  cadran  vertical,  et  que  l'on 


GANSE. 

intercale  dans  le  courant  ;   lorsque  celui-ci 
traverse  la  bobine,  l'aiguille  oscille. 

GAMACHES.  Guêtres  de  cuir  épais  dont 
la  cavalerie  a  fait  usage  autrefois,  et  qui 
ont  été  remplacées  par  les  fausses  bottes, 

GAMBESON  ou  GAMBESSON.  Sorte 
de  vêtement  formant  matelassure  et  porté 
jadis  sous  la  cuirasse  par  les  chevaliers. 

GAMELLE.  Récipient  senrant  à  conte- 
nir les  aliments  du  soldat,  ou  à  différents 
autres  usages. 

On  en  distingue  de  différentes  espèces  : 
les  gamelles  de  campement,  les  gamelles  de 
cuisine  et  les  gamelles  individuelles. 

Les  gamelles  de  campement  sont  pour 
4  hommes  ;  elles  sont  en  fer  battu  et  por- 
tent deux  anses  mobiles  en  fer,  pour  per- 
mettre de  les  manier,  et  aussi  de  les  fixer 
sur  le  sac,  au  moyeu  de  la  grande  courroie. 
Ces  ustensiles  sont  mis  gratuitement,  par 
l'Etat,  à  la  disposition  des  corps  de  troupe  ; 
mais  ils  ne  doivent  être  mis  en  service 
que  pour  les  troupes  campées  ou  aux  ma- 
nœuvres. 

La  gamelle  de  cuisine  est  un  grand 
récipient  en  fer  battu.  Il  en  est  attiibué  une 
à  chaque  compagnie,  escadron  ou  batterie 
faisant  usage  de  cuisines  à  vapeur. 

La  dépense  de  cet  ustensile,  dont  le  prix 
limite  est  fixé  à  11  francs,  est  supportée 
par  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

La  gamelle  individuelle  est  un  réci- 
pient en  fer  battu,  mmii  d'un  couvercle  et 
de  deux  petites  anses  mobiles,  à  l'une  des- 
quelles est  attachée  une  chaînette  seiTant  à 
retenir  le  couvercle.  La  contenance  est  de 
1  litre  300  dans  les  troupes  à  pied,  et  1  litre 
700  dans  les  troupes  à  cheval.  Ces  gamelles 
sont  marquées  par  le  chef  armurier,  à  rai- 
son de  0,013  par  gamelle;  elles  portent  le 
numéro  du  régiment  et  le  numéro  matricule 
de  l'homme.  Elles  sont  étamées  chaque  fois 
que  les  commandants  d'unités  administra- 
tives en  reconnaissent  la  nécessité.  Les  dé- 
penses d'achat,  d'étamage  et  de  marquage 
sont  supportées  par  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

GANACHE.  La  mâchoire  inférieure  du 
cheval. 

GANGRÈNE.  Extinction  complète  et 
définitive  de  la  vie  dans  une  partie  du 
corps. 

Cette  maladie  est  fort  redoutable  pour 
les  blessés,  car  sa  marche  est  très  rapide, 
et  elle  peut  tuer  le  malade  en  vingt-quatre 
heures.  On  la  prévient  au  moyen  de  soins 
donnés  à  temps,  et  surtout  au  moyen  de 
pansements  antiseptiques. 

GANSE.  Cordonnet  de  coton,  de  soie, 
d'argent  ou  d'or  servant  d'orûemeut. 


GANT. 


344 


GARDE. 


On  donne  également  ce  nom  à  un  cordage 
replié  parallèlement  sui-  lui-même.  Lorsque 
l'extrémité  du  cordagç  est  pourvue  d'un 
œillet,  la  ganse  est  dite  à  œillet  coulant. 

On  fait  usage  des  ganses  pour  les  travaux 
de  pontage. 

GANT.  Partie  de  l'habillement  qui 
couvre  la  main. 

Les  hommes  de  troupe  à  pied  portent  des 
gants  de  coton  blanc,  ceux  de  troupe  à  che- 
val portent  des  gants  blancs  en  peau  ;  ces 
effets  font  partie  de  la  deuxième  portion 
et  sont  aclietés  au  compte  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien.  Les  oflîi.-iers 
portent  les  gants  blancs,  mais  ils  sont  auto- 
risés à  faire  usage,  pour  les  exercices  et 
pour  la  tenue  du  jour,  de  gants  en  peau  de 
nuance  chamois. 

—  d'escrime.  Gants  en  peau,  d'une 
forme  spéciale,  que  l'on  porte  à  la  main 
droite  pour  l'école  d'escrime.  Ces  gants  sont 
fournis,  de  même  que  tout  le  matériel  d'es- 
crime, par  les  soins  de  l'intendant  militaire 
du  gouvernement  de  Paris.  La  dépense  est 
supportée  par  la  masse  des  écoles. 

—  moufles.  Gants  dans  lesquels  le 
pouce  seul  est  séparé. 

Les  corps  de  troupe  à  pied  peuvent  être 
autorisés  par  les  généraux  commandant  les 
corps  d'armée  à  pourvoir  leurs  hommes  de 
gants  moufles  en  laine,  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

GANTELET.  Gant  très  fort,  dont  le 
dessus  des  doigts  était  garni  d'acier  ;  il  mon- 
tait assez  haut  sur  l'avant-bras  et  faisait 
partie  de  Varmure  du  chevulier. 

GARANCE.  Plante  dont  les  racines  four- 
nissent une  belle  couleur  rouge,  laquelle 
servait  naguère  à  la  teinture  des  draps 
rouges  de  la  troupe,  avant  que  l'on  n'uti- 
lise à  cet  effet  une  teinture  extraite  du  gou- 
dron de  houille. 

Les  draps  de  cette  nuance  continuent  à 
être  désignés  sous  le  nom  de  drajys  garance. 
GARANTIE.  Engagement  par  lequel  on 
se  rend  garant,  c'est-à-dire  responsable,  de 
la  qualité  d'une  chose,  de  l'exécution  d'un 
marché  ou  d'une  convention. 

On  donne  encore  ce  nom  au  dédommnge- 
ment  auquel  on  s'est  obligé  :  tel  est  le  cau- 
tionnement que  versent  les  titulaires  de  cer- 
tains marchés  conclus  avec  l'administration 
de  la  guerre  ou  avec  les  corps  de  troupe. 

GARÇON-MAJOR.  Nom  que  l'on  don- 
nait autrefois  a  l'inlirmier-major  et  au  sous- 
officier  chargé  de  l'inlirmerie. 

GARDE.  Partie  de  la  monture  d'un  sabre, 
d'une  cpée,  etc.,  qui  protège  la  main. 

On  appelle  aussi  garde  le  cylindre  qui 
contient  une  gargousse. 


En  terme  d'escrime,  garde  signifie  la  ma- 
nière de  prendre  la  position  du  corps  et  de 
tenir  l'épée  pour  se  tenir  à  couvert  des  bottes 
de  l'adversaire. 

Poste  ou  troupe,  dont  le  service  se  fait  à 
tour  de  rôle,  chargé  ordinairement,  pendant 
24  heures,  de  surveiller  le  bon  ordre,  de 
faire  observer  une  consigne,  etc.  Les  mili- 
taires, pendant  qu'ils  sont  chargés  de  ce  ser- 
vice, s'appellent  hommes  de  garde. 

La  garde  montante  est  celle  qui  prend 
le  service  ;  la  garde  descendante,  celle 
qui  le  quitte. 

La  garde  de  police,  des  portes,  du 
camp,  de  la  place,  de  tranchée,  d'écu- 
rie, etc.,  sont  des  variétés  de  ce  genre  de 
service. 

GARDE.  On  a  donné  le  nom  de  garde 
aux  troupes  spéciales  généralement  chargées 
de  la  garde  du  souverain  ou  des  corps  con- 
stitués. On  peut  citer,  parmi  les  plus  con- 
nues, la  garde  consulaire,  les  gardes  du  corps, 
les  gardes  françaises,  la  garde  impériale,  la 
garde  nationale,  la  garde  nationale  mobile, 
la  garde  républicaine,  la  garde  royale,  les 
gardes  suisses. 

GARDE-A-VOUS.  Commandement  d'a- 
vertissement signifiant  d'avoir  à  reprendre 
la  position  régulière  du  soldat  reposé  sur 
l'arme.  Il  était  suivi  du  mot  peloton,  com- 
pagnie, bataillon,  etc. 

Ce  mot  est  seul  employé  aujourd'hui 
pour  fixer  l'attention  et  commander  l'immo- 
bilité. 

GARDE-BRAS.  Cubitiére  de  grande  di- 
mension, sans  articulation. 

—  champêtre.  Agent  communal  chargé 
de  prévenir  et  de  constater  les  délits  commis 
dans  les  propriétés  rurales. 

GARDE  civique.  Nom  donné  dans  quel- 
ques pays,  à  ce  que  nous  appelons  garde 
nationale. 

—  collet.  Pièce  qui,  dans  les  anciennes 
armures,  servait  à  garantir  le  cou. 

—  côte.  Navire  fortement  cuirassé  armé 
de  pièces  de  très  fort  calibre  ;  il  est  destiné 
à  la  défense  des  côtes  ou  à  l'attaque  des 
fortifications  ennemies,  et  peut  aussi,  en  cas 
de  beau  temps,  prendre  part  à  un  combat 
d'escadre. 

—  consulaire.  Troupe  formée  par  le 
premier  Consul,  après  le  18  brumaire  an  viii, 
pour  servir  de  garde  d'honneur  et  de  sûreté 
aux  consuls,  et  qui  fut  le  noyau  de  la  garde 
impériale. 

—  d'artillerie.  Agent  du  service  de  l'ar- 
tillerie et  placé  sous  les  ordres  immédiats 
des  officiers  d'artillerie.  Les  soins  d'entretien 
et  de  conservation  du  matériel  et  des  atti- 
rails de  l'artillerie,  les  détails  du  service  de 


GARDE  3i5 

i^e  matériel  dans  les  places,  ceux  de  la  sur- 
veillance des  magasins,  la  responsabilité  des 
objets  qui  y  ^^ont  enfermés  et  la  tenue  des 
comptabilités-matières  et  finances  sont  con- 
fiés aux  gardes  d'artillerie. 

Les  gardes  d'artillerie  ont  une  hiérarchie 
propre  comprenant  5  grades,  comme  les 
adjoints  du  génie,  mais  sans  assimilation 
avec  les  grades  de  l'armée.  Ils  ont  le  rang 
d'officier  et  se  recrutent  exclusivement  parmi 
les  sous-officiers  d'artillerie,  après  concours. 

L'effectif  des  gardes  d'artillerie  a  été  fixé 
ainsi  qu'il  suit  par  la  loi  du  13  mars  1875  : 


GRADES. 

ASSIUILATIO.N 

pour 
la  solde. 

z 

IG 
90 
90 
138 
181 

Gardes  principaux  de  1"  cl. 

—               de  2e  cl. 

Gardes  de  l'e  classe 

—  de  2'  classe 

—  de  3«  classe 

Cbef  debatailoD. 

Capitaine 

li 

Lieutenant    .... 
Sous-r.eutenant. . 

Total 

—  d'écurie.  Soldats  qui  sont  placés 
dans  les  écuries  des  chevaux  pour  les  sur- 
veiller, pour  prévenir  ou  empêcher  les  acci- 
dents, et  pour  exécuter  certaines  consignes 
particulières  ou  générales  qui  leur  sont  don- 
nées, notamment  en  ce  qui  concerne  l'aéra- 
tion, l'éclairage,  etc.  Des  lanternes  porta- 
tives sont  à  leur  disposition  afin  qu'ils 
puissent  porter  secours  aux  chevaux  qui  en 
auraient  besoin  et  allumer  les  lampes  si  cela 
est  nécessaire.  Les  gardes  d'écurie  sont  sans 
armes. 

Au  bivouac,  les  gardes  d'écurie  sont  com- 
mandés en  nombre  suffisant  pour  se  relever 
de  deux  heures  en  deux  heures. 

Au  cantonnement,  les  chevaux  sont  sur- 
veillés directement  par  leurs  cavaliers  ;  il 
n'est  organisé  de  garde  que  pour  les  écuries 
contenant  plus  de  12  chevaux. 

—  de  la  place.  Elles  sont  chargées  de 
la  garde  des  places  de  guerre  et  de  leurs 
portes  ;  leur  force  est  déterminée  par  le 
commandant  d'armes. 

Elles  déférent  aux  réquisitions  de  l'auto- 
rité civile  et  militaire,  en  vue  du  rétablisse- 
ment de  l'ordre  public,  s'il  a  été  troublé  ; 
elles  se  conforment,  du  reste,  aux  consignes 
générales  et  aux  consignes  particulières  qui 
leur  ont  été  données,  soit  par  écrit,  soit  ver- 
balement. 

Elles  sont  sous  les  ordres  directs  du  com- 
mandant d'armes  et  des  officiers  qui  lui  sont 
adjoints;  le  chef  de  poste  doit  fournir  chaque 
jour  un  rapport,  qu'il  envoie  au  bureau  de 
la  place. 

—  de  police.  Les  gardes  de  police  sont 


GARDE. 

chargées  de  la  surveillance  et  de  la  police 
des  quartiers  occupés  par  les  troupes. 

Leur  force  est  déterminée  par  le  comman- 
dant d'armes,  sur  la  proposition  des  chefs 
(le  corps.  Elles  sont  sous  la  surveillance  spé- 
ciale de  l'adjudant-major  de  semaine.  Elles 
défèrent,  comme  les  gardes  de  la  place,  aux 
réquisitions  de  l'autorité  militaire  ou  civile. 
Elles  se  conforment  aux  prescriptions  des 
consignes  générales  et  particulières  des  pos- 
tes ;  mais  elles  ne  reçoivent  pas  de  consignes 
des  officiers  adjoints  au  major  de  la  gar- 
nison. 

La  garde  de  police  sort  en  armes  et  se 
forme  devant  le  poste  larme  au  pied  ou  le 
sabre  au  fourreau,  quand  le  chef  de  corps 
passe  devant  elle. 

En  campagne,  la  garde  de  police  d'un 
régiment  d  infanterie  est  composée  d'une 
.section  de  la  compagnie  de  jour  ;  celle  d'un 
régiment  de  cavalerie  se  compose  d'un  pe- 
loton ;  dans  l'artillerie,  chaque  batterie  et 
chaque  section  de  munitions  fournit  sa  garde 
de  police.  Il  y  a  toujours  un  tambour,  clairon 
ou  trompette  avec  chaque  garde. 

Le  service  des  gardes  de  police  consiste  à 
assurer  Tordre  dans  les  cantonnements  et  les 
bivouacs  et  à  faire  observer  les  règles  de 
police.  Leur  devoir  est  indiqué  par  les  arti- 
cles 83,  8't  et  8o  du  Règlement  du  26  oc- 
tobre 1883  sur  le  Service  en  campagne. 

La  garde  du  camp  n'est  autre  chose  cpie 
la  garde  de  police  du  camp  ou  du  bivouac. 

—  de  tranchée.  Troupes  chargées  de 
la  défense  des  tranchées  et  des  travaux  d'ap- 
proche construits  devant  une  place  assiégée. 
L'effectif  de  ces  troupes  est  déterminé  par  le 
commandant  du  corps  de  siège  ;  il  doit  être 
suffisant  pour  permettre  de  repousser  les 
sorties  que  pourraient  tenter  les  assiégés. 

Les  gardes  de  tranchée  ne  rendent  pas 
d'honneurs  ;  en  cas  de  visite  du  comman- 
dant du  corps  de  siège,  elles  se  placent  au 
pied  de  la  banquette  reposées  sur  les  armes. 

—  d'honneur.  Il  est  attribué  une  garde 
d'honneur  au  Président  de  la  République, 
aux  Ministres  et  à  certains  officiers  géné- 
raux, lorsqu'ils  en  font  la  demande  (art.  266 
et  suivants  du  Règlement  du  23  octobre  1883 
sur  le  Service  des  places). 

Les  commandants  de  ces  gardes  doivent 
prendre  les  ordres  de  la  pei-sonne  auprès  de 
laquelle  ils  sont  placés  ;  ils  sont  tenus  de 
faire  un  rapport  journalier  au  commandant 
d'armes. 

Les  gardes  d'honneur  sont  soumises  aux 
consignes  générales;  toutefois,  elles  ne  ren- 
dent d'honneurs  qu'à  la  personne  prés  de 
laquelle  elles  sont  placées  et  à  celles  qui  lui 
sont  supérieures  ou  égales  en  rang. 


GARDE. 


346 


GARDE. 


—  du  corps.  Compagnies  de  gentils- 
hommes montes,  chargés  de  garder  les  châ- 
teaux et  les  palais  royaux,  de  servir  auprès 
des  rois  et  des  princes  de  la  famille  royale 
et  de  les  escorter  lorsqu'ils  sortaient  ou  qu'ils 
voyageaient. 

La  l''"  compagnie  fut  créée  par  Charles  Vil 
en  1453,  avec  des  gentilshommes  écossais, 
ce  qui  lui  fit  donner  le  nom  de  garde  écos- 
saise, qu'elle  conserva  bien  que,  plus  tard, 
elle  se  recrutât  parmi  les  Français  d'origine 
noble. 

Louis  XI  créa  la  2"  et  la  3*^  compagnie, 
uniquement  avec  des  Français,  et  Fran- 
çois l"  organisa  la  4"  compagnie  de  la  même 
manière.  Ce  corps  fut  licencié  en  1791  et 
rétabli,  le  12  mai  1814,  à  6  compagnies. 

Supprimés  en  1814,  rétablis  de  nouveau 
en  ISlo,  les  gardes  du  corps  furent  détini- 
tivemenl  licenciés  en  1830. 

—  du  génie.  Ancienne  dénomination 
des  adjoints  du  génie. 

—  feu.  Partie  de  la  batterie  d'un  fusil 
qui  recouvre  le  bassinet. 

—  forestier.  Agent  chargé  de  la  sur- 
veillance et  de  la  conservation  du  domaine 
forestier  appartenant  à  l'Etat. 

Les  agents  forestiers  ont  été  organisés 
militairement,  pour  le  cas  de  guerre,  en 
chasseurs  forestiers. 

L'assimilation  des  grades  est  la  suivante  : 

Garde-forestier  :  soldat  ou  caporal  ; 

Brigadier:  sous-officier; 

Gardes  généraux:  sous-lieutenants  et  lieu- 
tenants ; 

Sous-inspecteurs  :  capitaines  ; 

Inspecteurs  :  chefs  de  bataillon  ; 

Conservateurs  :  lieutenants-colonels. 

—  impériale.  La  garde  impériale  fut 
créée  en  1804  par  Napoléon  l",  au  moyen 
de  la  garde  consulaire  dont  il  renforça  consi- 
dérablement l'efTectif.  Elle  comprenait  des 
troupes  de  toutes  armes  et  atteignait  un 
effectif  de  50,000  hommes  et  même  davan- 
tage. On  y  distinguait  la  jeune  garde,  formée 
de  recrues  nouvellement  admises,  et  la  vieille 
garde,  composée  d'anciens  soldats  ayant  au 
moins  4  campagnes,  des  blessures  ou  des 
actions  d'éclat. 

La  garde  impériale  avait  une  solde  plus 
forte  que  le  reste  de  l'armée,  et,  à  grade 
égal,  les  sous-officiers  et  officiers  de  cette 
garde  avaient  le  pas  sur  les  sous-officiers  et 
officiers  des  autres  armes. 

Elle  fut  licenciée  en  1814,  rétablie  en 
IBlo,  aux  Cent  Jours,  puis  supprimée  après 
la  chute  de  Napoléon  I". 

Napoléon  III  créa  également  une  garde 
impériale  le  1"  mai  1834.  Elle  se  compo- 
sait de  troupes  de  toutes  armes  et  avait  un 


effectif  d'environ  30,000  hommes.  Elle  fut 
supprimée  après  la  guerre  de  1870. 

—  magasin.  Sous-officier  ou  employé 
militaire  chargé  de  la  garde,  de  l'entretien  et 
de  la  distribution  de  certains  efifets. 

—  nationale.  Troupe  de  citoyens  armés 
ou  de  milices,  qui  exista  sous  différents 
noms  à  toutes  les  époques,  mais  qui  fut 
organisée  sous  ce  nom  en  1789.  Remaniée, 
réorganisée  et  même  dissoute  depuis,  à  dif- 
férentes reprises  elle  refusa  de  se  laisser 
désarmer  en  mars  1871  et  fut  ainsi  le  prétexte 
de  l'insurrection  de  la  Commune.  A  la  suite 
de  celle-ci,  toutes  les  gardes  nationales  de 
France  ont  été  supprimées. 

—  nationale  mobile.  Elle  fut  créée  par 
la  loi  du  1"  février  1868  sur  le  recrutement 
de  l'armée  et  comprenait  tous  les  jeunes 
gens  qui,  à  raison  de  leur  numéro  de  tirage 
au  sort,  n'avaient  pas  été  compris  dans  le 
contingent  de  l'armée  active,  ou  qui  s'étaient 
fait  remplacer.  La  durée  du  service  fut  fixée 
à  5  ans. 

Cette  nouvelle  milice  avait  ses  cadres 
spéciaux,  en  dehors  de  ceux  de  l'armée  ac- 
tive ;  ses  officiers  étaient  nommés  par  le  chef 
de  l'Etat.  Elle  était  organisée  par  départe- 
ment et  pouvait  être  soumise,  au  chef-lieu 
de  canton,  à  des  exercices  n'exigeant  pas  un 
déplacement  de  plus  d'une  journée  et  ne 
pouvant  se  répéter  plus  de  15  fois  dans 
l'année. 

Cette  organisation  était  à  peine  ébauchée 
lorsque  éclata  la  guerre  de  1 870  ;  néanmoins, 
ces  soldats  improvisés  firent  preuve  de  cou- 
rage et  de  dévouement,  mais  ne  purent 
ramener  la  victoire  sous  nos  drapeaux. 

Elle  fut  licenciée  en  1871,  à  la  fin  de  la 
guerre. 

—  nationale  mobilisée.  Elle  fut  formée 
en  1870  avec  les  célibataires  âgés  de  25  à 
33  ans,  et  n'ayant  pas  encore  servi  dans 
l'armée.  (Les  hormnes  ayant  déjà  servi  fu- 
rent incorporés  dans  l'armée  active.) 

La  garde  nationale  mobilisée  fut  licenciée, 
comme  la  garde  nationale  mobile,  à  la  fin 
de  la  guerre  de  1870-71. 

—  reins.  Pièce  d'armure  articulée  à  2 
ou  3  lames  pour  protéger  les  reins. 

—  républicaine.  La  garde  républicaine 
n'est  autre  chose  qu'une  troupe  de  gendar- 
merie spéciale  à  la  ville  de  Paris. 

L'origine  de  ce  corps  est  très  ancienne  et 
paraît  lemonter  au  XIU"  siècle. 

II  porta  successivement  les  noms  de  guet, 
au  XIll"  siècle  ;  de  garde  de  Paris,  sous 
Louis  XV  ;  de  légioii  de  police  générale,  sous 
la  Révolution  ;  de  garde  municipale,  sous  le 
Consulat  ;  de  gendarmerie  impériale,  sous  le 
premier  Empire  ;  de  gendarmerie  royale  de 


GARDE. 


347 


GARE. 


la  ville  de  Paris,  sous  la  Restauration  ;  de 
garde  innmcipale,  sous  Louis-Philippe;  de 
garde  républicairie,  en  1848;  de  garde 
de  Paris,  en  1852  ;  et,  enfin,  de  garde  répu- 
blicaine, en  1870. 

Elle  forme  actuellement  une  légion  com- 
prenant un  état-major,  un  petit  état-major, 
3  bataillons  à  pied  de  4  compagnies  chacun, 
et  4  escadrons  à  cheval. 

Son  entrelien  est  supporté,  moitié  par  la 
ville  de  Paris,  et  moitié  par  l'Etat. 

Les  honunes  de  troupe  sont  recrutés  parmi 
les  sous-ofliciers,  caporaux  et  soldats  ayant 
uue  bonne  conduite,  25  ans  d'âge,  3  ans  de 
service  au  minimum,  et  une  taille  de  i™,6tj. 
Toutefois,  on  peut  admettre  des  élèves- 
gardes  ayant  un  an  de  ser-vice  et  22  ans 
d'âge,  s'ils  remplissent  les  conditions  néces- 
saires. 

Les  officiers  appartiennent  à  la  gendar- 
merie et  concourent,  pour  l'avancement, 
avec  ceux  de  la  gendarmerie  départemen- 
tale. 

—  royale.  Elle  fut  créée  en  1813  par 
Louis  XVllI,  pour  remplacer  la  garde  impé- 
riale. 

Elle  comprenait  des  troupes  de  toutes 
armes,  plus  2  régiments  suisses,  et  les  gardes 
du  corps  :  le  tout  formant  un  effectif  d'en- 
viron 26.000  hommes. 

Elle  fut  supprimée  en  1830. 

GARDES-FLANCS.  Escadrons  de  cava- 
lerie placés  sur  les  flancs  d'une  division  de 
cavalerie  pour  protéger  ses  ailes  'contre  les 
attaques  de  flanc.  Ces  escadrons  sont  em- 
pruntés, soit  à  la  première  ligne,  soit  à  la 
deuxième  ligue,  et  sont  placés,  aux  ailes 
mêmes  de  la  première  ligne,  en  deux  éche- 
lons à  50  ou  60  mètres  de  distance. 

Dans  les  combats  où  la  force  de  cavalerie 
engagée  est  d'un  régiment,  les  gardes-flancs 
sont  fournis,  soit  par  les  deux  escadrons  des 
ailes,  soit  par  les  deux  demi-escadrons  ex- 
trêmes. 

Dans  les  combats  où  la  force  de  cavalerie 
est  moindre  encore,  on  s'astreint  néanmoins 
à  conserver,  sinon  sur  les  deux  ailes,  au 
moins  sur  l'un  des  côtés,  une  fraction  en 
échelon  qui  joue  alors  le  double  rôle  de 
garde-flanc  et  de  flanc  ofjensif. 

—  françaises.  Ce  corps  fut  créé  en  loG3, 
et  formait  un  corps  d'infanterie  d'élite  d'un 
fort  effectif. 

Ce  régiment  comptait  près  de  3,000  hom- 
mes en  1789  et  tenait  garnison  à  Paris. 
Louis  XVI  le  licencia  le  31  août  1789,  à 
cause  de  la  part  qu'il  avait  prise  aux  pre- 
miers troubles  de  la  Révolution.  Les  gardes 
françaises  prirent  alors  du  service  dans  la 
garde  nationale  parisienne,  puis  ils  furent 


répartis,    en    1792,  dans  les  bataillons   de 
nouvelle  formation  de  l'armée  active. 

—  suisses.  Les  deux  premières  compa- 
gnies de  gardes  suisses  furent  formées  en 
1373  par  Charles  IX;  mais  d'autres  compa- 
gnies vinrent  successivement  s'ajouter  à 
celles-ci  et,  plus  tard,  Louis  XIII  les  orga- 
nisa en  un  régiment,  dont  chaque  compa- 
gnie se  recrutait  dans  un  canton  spécial  de 
la  Suisse. 

Ce  corps  avait  une  solde  double  de  celle 
des  gardes  françaises  ;  il  fut  licencié  après  la 
journée  du  10  août  1792. 

GARDIEN  de  batterie.  Employé  mili- 
taire du  service  de  l'artillerie,  chargé  de 
veiller  à  la  conservation  du  matériel  de  l'ar- 
tillerie dans  les  ouvrages  de  fortification  per- 
manente, tels  que  :  forts,  batteries,  enceintes 
de  place  forte. 

Les  gardiens  de  batterie  ont  le  rang  d'ad- 
judant ;  ils  sont  au  nombre  de  260,  dont 
130  de  l-^e  classe  et  130  de  2 ^  classe. 

Ils  sont  recrutés  uniquement  parmi  les 
sous-ofliciers  d'artillerie. 

—  de  la  paix.  Agent  de  la  police  muni- 
cipale de  la  ville  de  Paris. 

Ces  agents  sont  recrutés,  autant  que  pos- 
sible, parmi  les  anciens  militaires  remplis- 
sant les  conditions  de  moralité  et  de  capacité 
requises. 

Ils  sont  sous  les  ordres  du  préfet  de  po- 
lice, fonctionnaire  de  l'Etat,  qui  les  nomme 
et  les  révoque,  quand  il  y  a  lieu  ;  mais  leur 
entretien  est  à  la  charge  de  la  ^ille  de 
Paris. 

GARE.  Lieu  qui  sert  à  garer,  soit  des 
voitures,  soit  des  wagons,  soit  des  bateaux, 
c'est-à-dire  à  les  placer  de  telle  façon  qu'ils 
n'embarrassent  pas  la  circulation  et  qu'ils 
soient  à  l'abri  des  mcuvements  des  autres 
véhicules. 

—  de  chemin  de  fer.  On  donne  ce 
nom  à  l'ensemble  des  bâtiments  servant  à 
abriter  les  voyageurs,  les  marchandises  et  aux 
dispositifs  de  voie  servant  à  assurer  le  service 
d'exploitation,  la  construction  ou  les  répara- 
tions. 

—  de  bifurcation.  Servant  à  répartir  la 
circulation  sur  deux  ou  plusieurs  lignes  qui  j" 
convergent  ou  qui  s'y  coupent. 

—  de  dépôts.  Etapes  auxquelles  les  ma- 
chines locomotives  se  relayent  ;  elles  sont 
régulièrement  espacées. 

—  station.  Ne  servant  qu'à  la  liaison 
de  la  ligne  avec  un  groupe  de  localités  rive- 
raines. 

—  (grande).  Les  grandes  gares  sont  in- 
stallées dans  les  localités  importantes  et  réu- 
nissent les  caractères  et  les  éléments  d'orga- 
nisation propres    aux  variétés  secondaires. 


GARGOUSSE. 


348 


GARGOUSSIER. 


La  figure  123  indique  quelles  sont  les  dispo- 
sitions principales  d'une  gare  d'une  certaine 
importance.  On  y  remarque  :  la  gare  des 
voj'ageurs,  V  ;  la  gare  des  marchandises,  M  ; 
les  t^oies  de  formation  des  trains  A  ;  les  voies 
de  garage  ou  d'évitement  B  ;  la  voie  de 
triage  C;  la  voie  de  manœuvre  et  de  ser- 
vice D  ;  la  voie  de  débord  E,  en  cul-de-sac. 

La  longueur  des  voies  de  garage  corres- 
pond à  celle  des  trains  ;  des  poteaux  d'arrêt 
sont  placés  à  une  distance  du  croisement 
telle  que  les  wagons  puissent  stationner  sans 
crainte  d'être  lieurtés  par  ceux  en  mouve- 
ment sur  la  voie  latérale. 

L'écartement  entre  les  voies  de  service  et 


les  voies  principales  est  de  4  mètres  environ, 
afin  de  permettre  la  manœuvre  sur  ces  voies 
de  service  sans  gêner  la  circulation  sur  les 
autres. 

Dans  les  gares  où  se  fait  un  grand  mou- 
vement de  trains,  les  voies  de  service  sont 
disposées  de  manière  que  les  trains  entiers 
puissent  y  entrer  directement  et  se  composer 
ou  se  décomposer  par  des  manœuvres  exé- 
cutées à  la  machine.  Pour  arriver  à  ce  ré- 
sultat, toutes  les  voies  destinées  à  ces  grandes 
manœuvres  sont  reliées  entre  elles  par  une 
suite  non  interrompue  de  changements  de 
voie,  formant  une  voie  spéciale  recoupant 
toutes  les  autres. 


Fig.  123. 


—  halte.  Halle  couverte  pour  ahriter 
les  hommes  pendant  les  repas  en  cours  de 
route,  en  chemin  de  fer.  Elle  comprend  des 
cuisines  pouvant  préparer  un  repas  pour 
1200  hommes,  des  réservoirs  d'eau  potable, 
une  ambulance  provisoire  de  gare  et  des  la- 
trines. 

—  de  rassemblement.  Afin  de  pré- 
venir toute  confusion  dans  les  transports 
militaires  en  temps  de  guerre,  il  a  été  dé- 
signé, dans  chaque  région  de  corps  d'armée, 
une  gare  de  rassemblement  sur  laquelle  les 
corps  ou  établissements  appartenant  à  cette 
région  expédient  tout  le  personnel,  le  maté- 
riel et  les  approvisionnements  à  destination 
des  armées  d'opération. 

A  partir  de  cette  gare,  les  transports, 
réunis  autant  que  possible  par  trains  spé- 
ciaux, sont  dirigés  sans  rompre  charge,  soit 
sur  leur  destination,  s'il  s'agit  de  personnel, 
soit  sur  les  stations-magasins,  s'il  s'agit  de 
matériel  ou  d'approvisionnements. 

De  même,  tous  les  envois  de  l'armée 
vers  l'intérieur,  à  l'exception  des  malades 
et  blessés,  sont  divisés  par  régions  de 
corps  d'armée  destinataires  et  dirigés  ensuite 
vers  la  gare  de  rassemblement  de  chaque  ré- 
gion. 

GARGOUSSl!.  Charge  de  poudre  des- 
tinée à  faire  partir  un  coup  de  canon. 


Cette  charge  a,  pendant  F'S-  124. 
longtemps,  été  enfermée  dans 
un  sac  en  toile,  en  parchemin, 
en  soie  ou  en  laine.  Mais  les 
gargousses  actuelles  sont  à 
enveloppe  métallique  et  elles 
jouent,  en  outre,  le  rôle  à' ob- 
turateur automatique  par  ex- 
pansion. Ce  genre  de  gar- 
gousse  préserve  la  chambre, 
dans  laquelle  celle-ci  est  pla- 
cée, de  dégradations  que  pro- 
duit aisément,  dans  cette 
partie  toujours  délicate  de 
l'âme  de  la  pièce,  l'énorme 
pression  des  gaz  provenant 
de  la  combustion  de  la  charge. 

La  gargousse  comprend  gé- 
néralement trois  parties  prin- 
cipales : 

1"  La  douille,  ou  enve- 
loppe de  papier  recouverte 
de  fer-blanc  mince  ; 

2"  Le  culot,  godet  en  lai- 
ton, destiné  à  communiquer  le  feu  ; 

3"  Les  rondelles,  formées  de  cylindres 
creux  de  poudre  comprimée  {fig.  124). 

GARGOUSSIER.  Récipient  en  cuir  ou  en 
bois  servant  à  transporter  les  gargousses  au- 
près des  pièces  pour  le  tir. 


GARGOUSSIÈRE.  340 

GARGOUSSIÈRE.  Espèce  de  giberne  où 
l'on  mettait  les  petites  yargousses  ou  car- 
tourkes. 

GARNISAIRE.  Militaii-e  placé  chez  un 
particulier  que  l'on  voulait  punir  de  certains 
délits  ou  que  l'on  voulait  contraindre  à  payer 
des  contributions  de  guerre  ou  directes.  11 
prenait  logement  et  pension  chez  l'intéressé 
et  jecevait,  en  partant,  une  somme  déter- 
minée. 

GARNISON.  Au  moyen  âge  signillait 
ajjprovisionnenients  et  matériel  de  toute  sorte 
dont  une  armée  ou  une  place  était  garnie. 
Actuellement,  on  désigne  sous  ce  nom  l'en- 
semble des  troupes  chargées  de  garder,  de 
défendre  ou  d'occuper  une  ville.  Au  début, 
il  n'y  avait  de  garnisons  que  dans  les  places 
de  guerre  ;  actuellement,  en  temps  de  paix, 
la  répartition  des  garnisons  dépend  des  cir- 
constances et  des  localités. 

Par  extension,  on  a  donné  le  nom  de  gar- 
nison k  la  ville  occupée  normalement  par 
les  troupes. 

Le  commandant  d'armes  et  le  major  de  la 
garnison  ont  remplacé,  pour  ce  qui  concerne 
le  service  général  des  troupes  de  la  garnison, 
l'ancien  état-major  des  places. 

L'efifectif  et  la  composition  des  garnisons 
des  places  et  des  forts  isolés,  sont  fixés,  dés  le 
temps  lie  paix,  pour  le  cas  de  mobilisation. 
Ces  garnisons  peuvent  être  composées  de 
deux  éléments  : 

1°  La  garnison  de  sûreté,  minimum 
de  troupes  pour  résister  à  une  surprise  ou  à 
une  attaque  de  vive  force  ; 

2°  Un  complément  de  troupes,  destiné  à 
assurer  à  la  défense  une  puissance  et  une 
durée  proportionnées  à  son  rôle  dans  la  dé- 
fense générale.  La  réunion  de  ces  deux  élé- 
ments constitue  la  gamison  de  défense. 
GARNITURES.  Parties  accessoires  du 
fusil  qui  servent  à  relier  le  canon  et  la  boîte 
de  culasse  a.  la  monture,  à  charger  ou  à 
protéger  certaines  parties  du  fusil  contre  de 
trop  rapides  détériorations. 

Dans  le  fusil  français,  ce  sont  :  la  baguette, 
V embauchoir ,  la  grenadière,  la  sous-garde, 
le  pontet,  le  battant  de  crosse  et  la  plaque  de 
couche. 

—  de  tète.  Partie  du  harnachement 
servant  à  garnir  la  tète  des  chevaux  ou 
mulets,  et  comprenant  une  bride  et  un 
bridon,  avec  ou  sans  licol. 

GARROT.  Partie  du  corps  du  cheval,  qui 
s'étend  du  sommet  des  épaules  à  l'extrémité 
du  cou. 

GARROT,  GAIROT,  GARRIAUS. 
Noms  donnés  au  moyen  âge,  dans  le  nord 
de  la  France,  à  certains  projectiles  de  forme 
oblongue,  employés  pour  le  canon. 


GAUTIER. 

GASTADOUR  ou  VASTADOUR.  Nom 

donné  autrefois  aux  pionniers. 

GATE  ou  GHATE.   V.  Chat  offensif. 

GAUCHE.  Extrémité  gauche  d'une  troupe 
en  ligne.  Les  mouvements  à  gauche  se  font 
de  la  même  manière  que  ceux  à  droite,  mais 
en  avançant  l'épaule  droite  au  lieu  de  l'é- 
paule gauche. 

GAUTIER  (télémètre).  Le  télémètre 
de  poche,  inventé  par  le  commandant  d'ar- 
tillerie Gautier,  se  compose  d'un  tube  cy- 
lindrique [fig.  i2o),  renfermant  deux 
miroirs  A  et  B,  dont  l'inclinaison  normale 
de  45°  peut  varier  dans  certaines  limites, 
au  moyen  d'une  vis  \^  Ces  miroirs  sont 
disposés  de  telle  sorte  que  les  rayons  lumi- 
neux, qui  entrent  par  une  petite  porte  laté- 
rale, sont,  après  une  double  réflexion,  ren- 
voyés dans  une  petite  lunette  L,  qui  termine 
le  tube  en  arrière.  L'oculaire  de  cette 
lunette  est  recouvert  d'une  fente  étroite, 
par  laquelle  se  fait  la  visée.  Sur  la  partie 
antérieure  du  tube  est  monté  un  anneau 
mobile  contenant  un  prisme  qui  réfracte  et 


125. 


dévie  les  rayons  lumineux  venant  de  l'avant. 
L'anneau  porte  une  graduation  ,  et  le  tube 
un  point  de  repère. 

Pour  opérer  avec  cet  instrument,  on  st> 
place  eu   un   point  d'où  l'on  aperçoit  à   la 


GAZ. 

fois  le  but  et  un  point  P  dans  la  campagne, 
dont  l'image  dans  la  lunette  coïncide  avec 
l'image  du  but  réflécbie  sur  les  miroirs.  Dn 
se  déplace  ensuite  dans  ta  direction  de  ce 
point  F,  d'une  longueur  que  l'on  mesure  ;  à 
cette  nouvelle  station,  on  dirige  l'instru- 
ment de  manière  à  recevoir  l'image  du  but,  et 
on  agit  sur  l'anneau  mobile  pour  amener 
en  coïncidence  l'image  de  l'objet  auxiliaire  P. 
On  lit  sur  la  graduation  de  l'anneau  le 
nombre  inscrit  en  regard  du  repère,  et  le 
produit  de  ce  nomljre  par  la  longueur  de  la 
l)ase  donne  la  distance  chercbée  si  l'angle 
des  miroirs,  est  de  45°. 

GAZ  d'éclairage.  Gaz  hydrogène  car- 
boné, que  l'on  obtient  par  la  distillation  de 
la  houille  dans  des  cornues. 

L'édairage  au  gaz  peut  être  employé  à 
l'extérieur  des  casernes,  forts,  citadelles, 
camps,  prisons,  etc.,  de  même  qu'à  l'inté- 
rieur des  bâtiments  militaires,  à  l'exception 
des  écuries,  à  cause  des  chances  d'incendie 
que  présente  ce  mode  d'éclairage  dans  ces 
locaux. 

Lorsqu'il  y  a  lieu  de  fournir  l'éclairage 
au  gaz,  l'admini^ralion  traite  avec  les  com- 
pagnies qui  fabriquent  et  exploitent  le  gaz, 
soit  par  abonnement,  soit  en  payant  les 
quantités  relevées  par  les  compteurs.  Des 
procès-verbaux,  dressés  par  les  sous-inten- 
dants militaires,  déterminent  le  nombre,  le 
calibre  et  l'emplacement  des  becs  dont  les 
corps  doivent  faire  usage. 

La  fourniture  et  la  pose  des  conduits  sont 
effectuées  par  les  soins  et  au  compte  du 
service  du  génie  ;  la  fourniture  et  la  pose 
des  appareils,  tels  qu'appliques,  compteurs, 
becs,  etc.,  incombent  au  service  de  l'inten- 
dance ou,  dans  certains  cas  particuliers  lixés 
par  le  Ministre,  aux  occupants, 

—  (pression  des),  dans  une  bouche  à 
feu,  le  volume  des  gaz  pcimanents  déve- 
loppés par  une  charge  de  poudre  augmente 
à  chaque  instant,  la  pression  maximum 
n'est  pas  toujours  la  même  pour  une  charge 
donnée;  elle  varie  avec  la  nature  de  la 
poudre,  la  forme  et  les  dimensions  du  grain, 
avec  le  tracé  intérieur  de  la  bouche  à  feu, 
le  poids  et  la  nature  du  projectile,  dont  dé- 
pendent les  volumes  offerts  successivement 
à,  la  détente  du  gaz. 

GAZE  à  pansement.  Espèce  d'étoffe 
très  claire,  que  l'on  emploie  pour  le  panse- 
ment des  blessures. 

GAZONS.  Mottes  d'herbe  taillées  en 
forme  de  briques,  et  employées,  dans  cer- 
tains cas,  au  revêtement  des  talus,  des  em- 
brasures, etc.  Il  y  en  a  de  deux  grandeurs  : 
les  boutisses  ont  0^,30  sur  0'",40.  et  les 
pannej-esses  on  coins,  0'",30  sur  0™,30. 


350  GENDARMERIE. 

GÉLATINE  explosive.  V.  DyaamUe- 
gomme. 

On  a  essayé  en  Autriche  une  cjclatine  ex- 
plosive, mélangée  de  4  p.  100  de  camphre; 
ce  dernier  corps,  très  soluble  dans  la  nitro- 
glycérine, assure  à  la  gélatine  une  grande 
insensibilité  à  l'action  de  l'eau  et  aux  chocs. 
Elle  ne  détone  pas  h.  la  température  d'explo- 
sion de  la  poudre  ordinaire  (300  à  330°)  ; 
elle  brûle  simplement  en  produisant  des 
étincelles. 

GEL6ITE.  Poudre  sans  fumée,  obtenue 
en  traitant  d'une  manière  particulière  l'Em- 
mensite. 

Cette  poudre,  essayée  en  Turquie,  ne  don- 
nerait qu'une  légère  bouffée  de  fumée,  rapi- 
dement dissipée  et  accompagnée  d'une  déto- 
nation sèche  et  forte. 

Sa  puissance  serait  trois  fois  plus  forte 
que  celle  de  la  poudre  ordinaire, 

GENDARME.  Militaire  appartenant  à  la 
gendarmerie. 

A  l'origine,  le  mot  avait  le  sens  de  genl 
d'armes  ou  homme  d'armes,  et  il  signifiait 
un  cavalier  cuirassé  maniant  la  lance,  ou 
la  troupe  qu'un  seigneur  conduisait  en 
guerre. 

Charles  VII  créa  15  compagnies  de  gen- 
darmes en  1453,  tous  nobles  et  ayant  une 
lance  fournie  (1  écuyer,  1  page  et  plusieurs 
archers).  Ce  corps  fut  réorganisé  à  plusieurs 
reprises,  mais  comme  troupe  de  campagne. 
Le  corps  de  la  gendarmerie  était  le  plus  dis- 
tingué dans  la  cavalerie,  et  avait  le  premier 
rang  après  la  maison  du  roi. 

Actuellement,  sauf  la  garde  républicaine, 
les  gendarmes  sont  chargés  uniquement  de 
la  sûreté  publique,  en  temps  de  paix  et  en 
campagne. 

.  GENDARMERIE.  Corps  militaire,  com- 
prenant des  hommes  montés  et  des  hommes 
à  pied,  qui  a  pour  mission  de  veiller  à  la 
sûreté  publique,  et  à  assurer  en  tout  temps 
et  partout,  le  maintien  de  l'ordre  et  l'exé- 
cution des  lois  et  des  arrêts  de  justice.  En 
temps  de  paix,  elle  est  particulièrement 
destinée  à  la  sûreté  des  campagnes  et  des 
voies  de  communication,  et  elle  a  remplacé 
à  ce  titre  la  maréchaussée,  à  partir  de  1791. 
La  gendarmerie  est  dans  les  attributions  du 
Ministre  de  la  guerre  pour  l'organisation, 
l'avancement,  la  discipline  et  le  matériel  ; 
du  Ministre  de  l'intérieur  pour  l'ordre  pu- 
blic, la  sûreté  de  l'État  et  le  casernement; 
du  Ministre  de  la  justice  pour  l'exécution 
des  mandements  de  justice  et  la  police  judi- 
ciaire; du  Ministre  de  la  marine  pour  la 
surveillance  à  exercer  sur  les  troupes  de  la 
marine  jusqu'à  leur  embarquement,  et  pour 


GENDARMERIE. 


331 


GÉNÉRAL. 


la  recherche  des  déserteurs   de  l'armée  do 
mer,  et  pour  la  gendarmerie  coloniale. 

Le  corps  de  la  gendarmerie  fait  partie 
intégrante  de  l'armée,  où  il  prend  rang  à  la 
droite  des  troupes  de  ligne.  Les  dispositions 
générales  des  lois  militaires  lui  sont  appli- 
cables, sauf  les  modifications  et  les  excep- 
tions que  son  organisation  et  la  nature 
mixte  de  son  service  rendent  indispensables. 
En  cas  de  guerre  et  de  mobilisation ,  la 
gendarmerie  fournit  des  détachements  char- 
gés de  la  police  relative  aux  cantinières  et 
personnes  non  militaires  qui  suivent  l'armée, 
de  la  surveillance  à  exercer  sur  les  équi- 
pages et  les  convois.  Elle  est,  en  campagne, 
la  force  publique  chargée  d'arrêter  les  pil- 
lards, les  maraudeurs,  et  de  faire  rejoindre 
les  traînards,  d'organiser  et  de  surveiller  le 
service  de  sauvegarde  et  la  police  générale 
des  lieux  qu'occupent  l'armée  ou  ses  déta- 
chements. Les  commandants  des  détache- 
ments de  gendarmerie  employés  aux  armées, 
exercent,  sur  le  territoire  étranger,  les 
fonctions  de  prévôt. 

Exceptionnellement,  la  gendarmerie  peut 
être  organisée  en  unités  faisant  partie  des 
brigades  de  l'armée  active. 

La  gendarmerie  se  recrute  exclusivement 
parmi  les  hommes  ayant  servi  dans  l'armée 
ou  dans  la  marine  pendant  3  ans  au  moins, 
aj-ant  23  ans  d'âge,  une  taille  de  1™,66  au 
minimum,  une  bonne  conduite  soutenue,  et 
sachant  lire  et  écrire  correctement. 

Les  gendarmes  sont  tous  commissionnés. 
On  peut  admettre  des  élèves-gendarmes 
ayant  1  an  de  service  et  22  ans  d'âge,  s'ils 
remplissent  d'ailleurs  les  conditions  néces- 
saires. 

La  moitié  des  emplois  de  sous-lieutenant 
et  de  lieutenant  vacants  est  donnée  aux 
sous-ofliciers  de  la  gendarmerie,  l'autre  moi- 
tié aux  officiers  de  l'armée  ;îgés  de  plus  de 
2o  ans  et  de  moins  de  3i  ans. 

Un  quart  des  emplois  de  capitaine  est  ré- 
servé aux  capitaines  de  l'armée  âgés  de 
30  ans  au  moins  et  de  36  ans  au  plus,  et 
ayant  deux  ans  de  grade. 

Pour  les  grades  supérieurs,  l'avarcement 
roule  exclusivement  parmi  les  officiers  de  la 
gendarmerie. 

La  gendarmerie  départementale  se 
compose  de  27  lé!.'ions,  réparties  par  corps 
d'armée  et  portant  le  même  numéro  que 
celui-ci,  à  l'exception  des  6^,  7°,  14"^,  io", 
16'=  et  17°  corps  d'armée  qui  ont,  en  outre, 
une  légion  bis,  plus  une  20"^  légion  en  Corse 
et  une  21«  à  Paris. 

Il  y  a,  en  outre,  un  détachement  en  Tu- 
nisie. 


Ces  légions  sont  commandées  par  des  colo- 
nels ou  des  lieutenants-colonels. 

Chaque  légion  est  divisée  en  compagnies, 
commandées  par  des  chefs  d'escadron  ou  des 
capitaines,  à  raison  d'une  compagnie  par 
département,  à  l'exception  de  l'Algérie  et  de 
la  Corse  qui  en  ont  deux. 

Chaque  compagnie  est,  en  principe,  subdi- 
visée en  arrondissements  correspondant  aux 
arrondissements  politiques  et  commandés 
par  un  capitaine  ou  un  lieutenant. 

Enfin,  la  gendarmerie  de  chaque  arron- 
dissement est  répartie  dans  les  cantons  et 
communes  par  brigades  à  pied  ou  à  rheval. 

La  légion  de  la  garde  républicaine 
forme  une  28<=  légion  de  la  gendarmerie  dé- 
partementale (V.  Garde  républicaine). 

La  gendarmerie  coloniale  se  compose 
de  4  compagnies  stationnées  à  la  Martini- 
que, à  la  Guadeloupe,  à  l'île  de  la  Réunion 
et  à  la  Nouvelle-Calédonie,  plus  de  6  déta- 
chements en  Extrême-Orient ,  en  Cochin- 
chine,  à  la  Guyane,  en  Océanie  (Taïti),  aux 
îles  Saint-Pierre  et  Miquelon  et  au  Sénégal, 

Le  personnel  appartient  au  Ministre  de  la 
guerre,  qui  le  met  à  la  disposition  du  Minis- 
tre de  la  marine. 

La  gendarmerie  maritime  est  formée 
de  5  compagnies  à  pied,  à  raison  de  une 
dans  chacun  des  o  ports  militaires. 

Elle  est  employée  : 

1°  A  l'exécution  du  service  de  l'inscrip- 
tion maritime  ; 

2"  A  la  police  judiciaire  des  ports  et  arse- 
naux ; 

3"  A  la  police  de  la  navigation  et  des 
pèi'bes. 

GÉNÉRAL.  Officier  de  rang  élevé  appar- 
tenant à  l'état-major  général  de  l'armée. 

11  n'y  a,  en  principe,  que  des  généraux  de 
brigade  (auparavant  maréchaux  de  camp)  et 
des  généraux  de  division  (précédemment 
lie u ten an ts  gén éra ux) . 

—  de  brigade.  Le  général  de  brigade 
commande  une  brigade,  soit  2  régiments 
d'une  arme  quelconque  ;  il  peut  être  appelé 
à  remplir  les  fonctions  d'adjoint  au  gouver- 
neur, ou  même  de  gouverneur  d'une  place 
forte,  ou  bien  celles  de  chef  ou  de  sous-clief 
d'clai-major. 

Les  généraux  commandant  les  brigades 
d'infanterie  sont  en  même  temps  chargés  du 
commandement  territorial  de  2  subdivisions 
de  région  et  de  la  haute  surveillance  de  deux 
bureaux  de  recrutement,  sous  l'autorité  su- 
périeure du  général  de  division  et  du  géné- 
ral commandant  le  corps  d'armée. 

Le  général  de  brigade  remplit,  à  l'égard 
des  troupes,  établissements  et  services  placés 
sous  ses  ordres,  les  devoirs  du  commande- 


GËNËRÂ.L. 


352 


ment  et  de  l'administration,  tels  qu'ils  sont 
définis  par  les  règlements. 

En  ce  qui  concerne  le  commandement,  il 
dirige  et  surveille  l'instruction  militaire,  la 
discipline  et  la  tenue  des  troupes  sous  ses 
ordres. 

Il  rend  compte  au  général  de  division. 
Il  préside  les  commissions  de  réforme  qui 
doivent  se  réunir  au  moins  une  fois  par 
mois  au  chef-lieu  de  chaque  suhdivision  de 
région  ;  il  est  membre  du  conseil  de  revision 
cantonal  et  dqmrtemenlal ;  il  passe  la  revue 
de  départ  des  jeunes  soldats  au  moment  de 
l'appel  des  classes. 

Le  général  de  Ijrigade  ou  directeur  de 
service  assimilé  peut  accorder  des  permissions 
de  8  jours  avec  solde  de  présence  aux  chefs 
de  corps  ou  de  service  ;  de  30  jours  avec 
solde  de  présence  aux  officiers  et  assimilés, 
ainsi  qu'aux  sous-officiers  rengagés  ou  com- 
missionnés  ;  enfin,  de  30  jours  sans  solde 
aux  autres  militaires. 

Il  peut  accorder  des  congés  de  convales- 
cence dans  la  limite  de  3  mois  pour  les  offi- 
ciers et  de  0  mois  pour  les  hommes  de 
troupe. 

Il  peut  également  accorder  la  solde  de 
présence  pour  une  durée  d'un  mois,  en  même 
temps  qu'il  accorde  le  congé  de  convales- 
cence. 

Il  prononce  la  rétrogradation  des  capo- 
raux et  des  sous-officiers,  lorsque  ces  der- 
niers ne  sont  ni  rengagés,  ni  décorés  de  la 
médaille  militaire  ou  de  la  légion  d'hon- 
neur, ainsi  que  la  cassation  des  caporaux. 
Il  peut  infliger  30  jours  de  prison  aux 
hommes  de  troupe  de  tout  grade,  et  30  jours 
d'arrêts  simples  ou  15  jours  d'arrêts  de  ri- 
gueur aux  officiers. 

En  ce  qui  concerne  l'administration,  le 
général  de  brigade  veille  à  ce  que  les  troupes 
sous  ses  ordres  soient  pourvues  de  tout  ce 
qui  leur  est  alloué  par  les  règlements  ;  il 
s'assure  que  les  approvisionnements  des  ma- 
gasins sont  au  complet  et  en  bon  état;  il 
tient  la  main  à  ce  que  les  lois  et  règlements 
soient  exactement  appliqués  dans  tous  les 
services. 

Il  peut,  en  dehors  des  cas  prévus  par  les 
ordonnances,  décrets  et  règlements,  donner 
l'ordre  de  pourvoir  et  de  distribuer,  sans 
l'autorisation  préalable  du  commandant  de 
corps  d'armée,  mais  seulement  dans  le  cas 
d'urgence  et  de  force  majeure. 

Il  doit  alors  donner  cet  ordre  par  écrit, 
sous  sa  responsabilité,  même  pécuniaire,  et 
en  rendre  compte  immédiatement  au  com- 
mandant du  corps  d'armée,  qui  en  avise,  à 
son  tour,  le  Ministre. 

—  de  division.   Le  général  de  division 


GÉNÉRAL. 

commande,  en  principe,  une  division  d'in- 
fanterie ou  de  cavalerie,  ou  une  arme  spé- 
ciale ;  il  peut  également  remplir  les  fonctions 
de  chef  d'êtat-major  ou  celles  de  gouverneur 
d'une  place  forte. 

Le  grade  de  général  de  division  étant  ac- 
tuellement le  grade  le  plus  élevé  de  l'armée 
(le  maréchalat  étant  une  dignité  et  non  un 
grade),  il  en  résulte  que  certains  généraux 
de  division  sont  appelés  à  commander  les 
corps  d'armée,  les  armées  et  même  les 
groupes  d'armées,  ainsi  qu'il  sera  dit  plus 
loin. 

Le  général  commandant  une  division  d'in- 
fanterie exerce  également  le  commandement 
territorial  de  4  subdivisions  de  région  ;  il  a, 
par  conséquent,  sous  ses  ordres  directs,  les 
deux  généraux  de  brigade  commandant  les 
subdivisions  territoriales. 

Il  a,  au  degré  supérieur,  les  mêmes  devoirs 
et  les  mêmes  attributions  que  les  généraux 
de  brigade,  en  ce  qui  concerne  le  comman- 
pement  et  l'administration  des  troupes,  des 
établissements  et  des  services  placés  sous  ses 
ordres. 

Le  général  de  division  ou  directeur  de  ser- 
vice assimilé  peut  accorder  des  permissions 
de  lo  jours  avec  solde  de  présence  aux  chefs 
de  corps  ou  de  service. 

Il  prononce  la  cassation  des  sergents  et 
des  sergents-majors  non  rengagés  ou  décorés 
de  la  médaille  militaire  ou  de  la  Légion 
d'honneur. 

Il  peut  infliger  60  jours  de  prison  aux 
honnnes  de  troupe,  et  60  jours  d'arrêts  sim- 
ples ou  de  forteresse. 

Il  prononce  l'envoi  des  soldats,  après  avis 
conforme  du  conseil  de  discipline,  dans  une 
compagnie  de  discipline. 

—  commandant  un  corps  d'armée. 
Général  de  division  nommé  par  décret  du 
Chef  de  l'Etat,  au  commandement  d'un  corps 
d'armée. 

Il  a  autorité  sur  tout  le  personnel  mili- 
taire de  son  corps  d'armée,  y  compris  les 
généraux  de  division. 

Dans  chaque  région,  le  général  comman- 
dant le  corps  d'armée  a  sous  son  comman- 
dement le  territoire,  les  forces  de  l'armée 
active,  de  la  réserve,  de  l'année  territoriale 
et  de  sa  réserve,  ainsi  que  tous  les  si'rvices 
et  établissements  militaires  qui  sont  exclusi- 
vement affectés  à  ces  forces. 

Les  établissements  spéciaux  destinés  à 
assurer  la  défense  générale  du  pays,  ou  à 
pourvoir  aux  services  généraux  des  armées, 
restent  sous  la  direction  immédiate  du  Mi- 
nistre de  la  guerre  ;  toutefois,  le  comman- 
dant du  corps  d'armée  exerce  une  siirvcil- 


GÉI^ÉRAL. 


333 


GÉNÉRAL. 


lance  permaueiite  sur  ces  établissements  et 
transmet  ses  observations  au  Ministre. 

En  temps  de  paix,  le  commandant  d'un 
corps  d'armée  ne  peut  exercer  sou  comman- 
dement que  pendant  ti'ois  ans,  à  moins  qu'à 
l'expiration  de  ce  délai  il  ne  soit  maintenu 
dans  ses  fonctions  par  un  décret  spécial 
rendu  en  conseil  des  ministres.  (Loi  du 
24  juillet  1873,  art.  14.) 

Le  général  commandant  un  corps  d'armée 
a  sous  ses  ordres  un  service  d'état-major 
placé  sous  la  direction  de  son  chef  d'état- 
uiajor  général  et  divisé  en  deux  sections  : 

1°  Une  section  active  marchant  avec  les 
troupes  en  cas  de  mobilisation  ; 

2°  Une  section  territoriale  attachée  à  la 
légion  d'une  manière  permanente,  et  chargée 
d'assurer  le  fonctionnement  de  tous  les  ser- 
vices territoriaux. 

Il  est,  sous  l'autorité  supérieure  du  Minis- 
tre, le  chef  responsable  de  l'administration 
dans  son  corps  d'armée  (V.  Administration 
de  V armée). 

En  ce  qui  concerne  le  commandement, 
nous  nous  bornerons  à  indiquer  quels  sont 
les  principaux  pouvoirs  du  général  comman- 
dant le  corps  d'armée  : 

1°  Il  est  inspecteur  général  des  troupes 
d'infanterie,  ainsi  que  des  services  d'état- 
major,  du  recrutement  et  de  la  justice  mili- 
taire dans  son  corps  d'armée; 

2°  Il  a  le  pouvoir  d'autoriser  le  mariage 
des  officiers  jusqu'au  grade  de  colonel,  inclu- 
sivement ; 

3°  Il  a  le  pouvoir  d'autoriser  les  sous-ofB- 
ciers  à  contracter  un  rengagement,  lorsque 
la  commission  de  rengagement  a  donné  un 
avis  favorable  ; 

4°  Dans  le  cas  de  plainte  en  conseil  de 
guerre  contre  un  militaire,  c'est  lui  qui 
donne  l'ordre  d'informer,  et  qui  délivre  l'or- 
dre  d'ècrou  :  puis,  après  V instruction,  il 
peut  rendre  une  ordonnance  de  non-lieu,  ou 
faire  comparaître  le  prévenu  devant  le  con- 
seil de  guerre  ; 

o°  Il  peut  accorder  des  permissions  de 
30  jours  avec  solde  de  présence,  aux  chefs 
de  corps  ou  de  service  ;  des  congés  pour  af- 
faires personnelles,  dans  la  limite  de  3  mois, 
avec  solde  d'absence  aux  officiers  et  aux 
sous-ofiiciers  rengagés  ou  commissionnés,  et 
dans  la  limite  de  li  mois,  sans  solde,  aux 
autres  hommes  de  troupe; 

Des  congés  pour  aller  faire  usage  des  eaux, 
dans  la  limite  de  2  mois,  avec  solde  de  pré- 
sence ;  enfin,  il  peut  ai-corder  la  sohk  de 
présence,  pour  une  durée  quelconque,  aux 
officiers  ainsi  qn'aux  sous-ofiiciers  rengagés 
ou  commissionnés  en  congé  de  convales- 
cence ; 


6°  Il  prononce  la  rélrogrodalion  ou  la 
cassation  des  sous-officiers  lengagés  et  des 
adjudants,  celles  des  sous-ofiQciers  nommés 
par  le  Ministre,  ainsi  que  celles  du  chef- 
armurier  et  du  sous-chef  de  musique,  et  la 
révocation  ou  mise  à  la  retraite  d'office  des 
sous-officiers  commissionnés,  sur  l'avis  con- 
forme du  conseil  d'enquête  des  sous-ofii- 
ciers ; 

7"  Il  peut  infliger  des  punitions  ou  les 
augmenter  dans  les  mêmes  limites  que  le 
général  de  division. 

—  commandant  une  armée.  Général 
de  division  désigné  pour  commander,  en  cas 
de  mobilisation,  une  armée  formée  de  plu- 
sieurs corps  d'armée. 

Les  désignatious  des  généraux  comman- 
dant les  armées  d'opération  sont  faites  dès 
le  temps  de  paix  ;  mais  elles  ne  doivent  être 
publiées  officiellement  qu'au  moment  de  la 
mobilisation.  Cette  désignation  ne  leur  con- 
fère aucune  prérogative  en  temps  de  paix 
néanmoins,  le  Ministre  peut  confier  à  cer- 
tains d'entre  eux  des  missions  spéciales, 
telles  que  l'inspection  supérieure  de  plu- 
sieurs corps  d'armée,  en  ce  qui  concerne 
spécialement  la  préparation  à  la  guerre. 

L'état-major  de  chaque  armée  est  égale- 
ment désigné  dès  le  temps  de  paix. 

—  commandant  un  groupe  d'ar- 
mées. Général  de  cbvision  désigné  pour 
commander,  en  cas  de  mobilisation,  l'en- 
semble des  armées  opérant  sur  une  même 
frontière,  sur  un  môme  théâtre  d'opéra- 
tions. 

Les  désignalions  des  généiaux  comman- 
dant les  groupes  d'armées  sont  faites  dès  le 
temps  de  paix  ;  mais  elles  ne  doivent  être 
puldiées  officiellement  qu'au  moment  de  la 
mobilisation, 

L'élat-major  de  chaque  groupe  d'armées 
est  également  désigné  dès  le  temps  de  paix. 

—  en  chef.  Titie  sous  lequel  on  désigne 
le  général  commaiulant  un  corps  d'armée  en 
temps  de  paix,  et  une  armée  de  force  quel- 
conque opérant  isolément  en  temps  de 
guère. 

Ce  titre  n'a  plus  rien  d'officiel  actuelle- 
ment ;  les  seules  désignations  réglementaires 
sont  celles  qui  viennent  d'être  indiquées 
plus  haut. 

—  inspecteur.  Officier  général  désigné 
spécialement  par  le  .Ministre  de  la  guerre 
pour  le  renseigner  sur  l'état  organique  des 
corps  de  trou])e,  sur  la  marche  imprimée  au 
.service,  à  la  discipline,  i\  l'instruction  et  à 
l'administration,  sur  l'état  des  corps  au 
point  de  vue  de  la  préparation  à  la  mobili- 
sation et  à  la  guerre,  ainsi  que  sur  l'apti- 
tude physique  des  officiers  de  tous  grades  à 

Î3 


GÉNÉRALAT. 


354 


leurs  fonctions  du  temps  de  paix  et  à  celles 
qui  leur  sont  dévolues  en  campagne.  Il  a  en 
outre  pour  attribution  essentielle  d'examiner 
les  titres  des  militaires  aux  diverses  récom- 
penses, d'écouter  leurs  demandes  et  leurs 
réclamations,  d'y  faire  droit  dans  la  limite 
de  sa  compétence,  et  de  suppléer  l'action 
propre  du  Ministre,  pour  tous  les  cas  où  elle 
peut  être  suppléée  (V.  Inspecteurs  géné- 
raux). 

GÉNÉRALAT.  Grade  de  général;  durée 
des  fondions  du  général. 

GÉNÉRALE,  pour  alarme  générale. 
Batterie  de  tambour  servant  à  donner  l'a- 
larme aux  troupes.  ^ 

Hors  le  cas  d'incendie,  d'inondation,  1  au- 
torité militaire  setdc  peut  faire  battre  ou 
sonner  la  générale  :  elle  avertit  toujours  l'au- 
torité civile. 

GÉNÉRALISSIME.  Général  en  chef, 
placé  au-dessus  de  tous  les  autres  généraux. 
Ce  titre  s'applique  surtout  au  général  ap- 
pelé à  prendre  le  commandement  supérieur 
de  diverses  armées  alliées. 

GÉNÉRATEUR.  Appareil  (généralement 
chaudière  à  bouilleurs)  employé  à  la  produc- 
tion de  la  vapeur. 

Les  générateurs  des  machines  fixes  consis- 
tent en  une  chaudière  en  tôle,  cylindrique, 
sans  ou  avec  un  ou  deux  bouilleurs,  ou  à 
foyer  intérieur. 

La  surface  de  chauffe  se  compose  de  la 
surface  des  bouilleurs  ou  du  foyer  intérieur 
et  de  la  partie  de  la  surface  de  la  chaudière 
comprise  au-dessous  du  niveau  supérieur  des 
carneaux.  Le  niveau  de  l'eau  doit  dt^passer 
toujours  de  0™,10  le  niveau  supérieur  de  la 
surface  de  chauffe. 

On  compte  dans  les  machines  fixes,  par 
cheval-vapeur,  1"^-  de  surface  de  chauffe  et 
même  1^^,50  pour  ne  pas  fatiguer  la  chau- 
dière ; 

i/10  de  la  surface  précédente  pour  celle 
(le  la  grille  ; 

1/6  de  cette  dernière,  pour  section  des 
carneaux  et  d'une  cheminée  de  8  à  10  mètres 
de  hauteur  ; 

4  kilogr.  de  houille  à  l'heure  et  seule- 
ment 1  kilogr.  dans  les  machines  les  plus 
Iterfectionnées  ; 

10  à  30  litres  d'eau  vaporisée  ou  d'ali- 
mentation à  l'heure  ; 

6  à  7,  et  même  10  fois  le  volume  précé- 
dent pour  l'eau  à  contenir  dans  la  chau- 
dière ; 

2  à  2.5  fois  le  volume  de  l'eau  vaporisée 
à  l'heure  pour  le  volume  de  la  chambre  de 
vapeur  ou  espace  occupé  par  celle-ci  dans  la 
chaudière,  soit  environ  1/4  de  la  capacité 
totale  de  la  chaudière  ; 


GÉNIE  MARITIME. 

18  à  40  fois  le  volume  de  l'eau  d'ali- 
mentation pour  l'eau  d'injection  à  envoyer 
au  condenseur  pendant  le  même  temps. 

On  empêche  la  formation  de  dépôts  adhé- 
rents à  la  chaudière  en  mettant  dans  celle-ci 
des  rognures  de  zinc  ou  des  pommes  de 
terre. 

Les  générateurs  des  machines  non  fixes 
sont  généralement  tubulaires.  Leur  surface 
de  chauffe  réduite  s'évalue  en  ajoutant  à  la 
surface  de  la  chaudière  voyant  le  foyer  le 
tiers  de  la  surface  dos  tuljes  ;  le  mètre  carré 
de  surface  réduite  vaporise,  en  moyenne, 
100  kilogr.  d'eau  à  l'iieure,  et,  dans  la  loco- 
motive, jusqu'à  160  kilogr.  en  raison  du 
tirage  forcé  produit  par  les  jets  de  vapeur. 

Les  chaudières  k  foyer  amovible  ont  un 
foyer  intérieur  et  des  tubes  ;  par  le  démon- 
tage d'itn  seul  joint,  on  peut  mettre  à  nu 
tout  l'intérieur  de  la  chaudière  et  le  nettoyer 
facilement. 

Les  chaudières  à  tubes  chauffés  extérieu- 
rement contiennent  une  quantité  d'eau  très 
faible  relativement  à  leur  surface  de  chauffe 
(chaudières  Belleville,  Field).  Elles  convien- 
nent spécialement  au  cas  où  la  mise  en  pres- 
sion doit  être  rapide  (8  à  15  minutes).  Con- 
duite délicate. 

GENESTAIRE  ou  GÉNÉTAIRE.  Autre- 
fois soldat  de  cavalerie  légère  espagnol  ou 
italien,  monté  sur  un  genêt. 

GENETTE.  Espèce  d'esponton  que  por- 
taient les  capitaines  de  l'infanterie  espa- 
gnole. 

Ensemble  du  mors  et  de  la  gourmette  (en 
forme  de  grand  anneau)  des  brides  arabes. 

GÉNIE  maritime.  Corps  chargé  de  la 
construction,  de  la  réparation  des  navires  et 
des  machines  servant  à  faire  mouvoir  ceux-ci. 
L'application  des  hautes  sciences  mathéma- 
tiques et  de  l'art  de  l'ingénieur  à  ce  genre 
d'emploi  a  fait  recruter  ce  corps  presque 
exclusivement  parmi  les  élèves  de  l'Ecole 
polytechnique. 

Les  maîtres  entretenus  des  directions  des 
constructions  navales  peuvent  également  con- 
courir pour  le  grade  de  sous-ingénieur. 

—  militaire.  Corps  chargé,  en  temps  de 
paix,  de  la  construction  et  de  l'entretien  des 
fortifications  et,  en  général,  des  bâtiments 
ntilitaires. 

Le  génie  aux  armées  est  chargé  : 
1°  Des   travaux   de   fortification   perma- 
nente ; 

i°  Des  travaux  pour  l'attaque  et  la  dé- 
fense des  places,  et  des  reconnaissances  qui 
s'y  rattachent  ; 

3"  Des  travaux  de  fortification  passagère 
que  les  généraux  jugent  à  propos  d'établir, 
tels  que  :  épaulements,  tranchées,  redoutes. 


GENIE  MILITAIRE.  l 

fortins,  tète  do  pont,  lignes  et  camps  retran- 
chés, digues  d'inondation,  etc.,  et  des  recon- 
naissances qui  en  dépendent  ; 

4"  Des  travaux  de  marche  et  d'opérations, 
tels  que  :  l'ouverture  des  passantes,  la  con- 
struction, le  rétablissement  ou  la  destruction 
des  routes,  des  ponts  en  maçonnerie,  des 
ponts  en  bois  sur  pilotis  ou  sur  chevalets  ; 
il  peut  être  également  chargé  de  l'établisse- 
ment de  ponts  mobiles,  construits  avec  des 
matériaux  trouvés  dans  le  pays  ; 

S"  De  fournir  à  la  direction  des  chemins 
de  fer  de  campagne  des  troupes  spéciales 
chargées  des  travaux  de  réparation  et  de 
destruction  des  chemins  de  fer  ; 

6"  Du  service  de  l'aérostation  militaire  et 
de  la  télégraphie  optique. 

Pendant  longtemps,  le  génie  n'eut  pas 
d'existence  propre  ;  les  ingénieurs  [emjei- 
gneurs)  chargés  de  diriger  les  engins  (ma- 
chines) de  guerre  dans  les  sièges  n'existèrent 
réellement  comme  corps  que  sous  Louis  XI V 
qui,  en  1690,  l'organisa  et  mit  à  sa  tète  un 
commissaire  général  des  fortifications. Vauban 
occupa  cet  emploi  et  fut  le  véritable  orga- 
nisateur du  service  et  du  corps  du  génie,  qui 
ne  reçut  un  uniforme  spécial  qu'en  1732. 

Vers  17o0,  le  génie,  réuni  à  l'artillei'ie, 
en  fut  séparé  délinitivement  en  1738. 

Une  école  du  génie,  établie  à  Mézières  en 
1748,  fut  supprimée  en  1793  et  reconstituée 
à  Metz  en  1793.  Fondue  en  1802  avec 
l'école  d'artillerie  de  Chàlons,  il  n'y  eut  plus 
dés  lors  qu'une  seule  école  pour  former  les 
officiers  de  l'artillerie  et  du  (jênie. 

Les  troupes  du  génie  apparaissent  pour  la 
première  fois,  d'une  manière  spéciale,  en 
1793. 

Le  corps  du  génie,  comme  toutes  les  au- 
tres armes  ou  servii-es,  a  été  l'objet  de  nom- 
breuses modilications  ou  transformations.  Il 
conaprend  actuellement  : 

1°  Des  troupes  réparties  en  o  régiments, 
dont  les  4  premiers  comprennent  19  batail- 
lons à  4  compagnies  de  sapeurs-mineurs,  et 
le  5'',  dit  d'ouvriers  militaires  de  chemins  de 
fer,  compte  3  bataillons  à  4  compagnies. 
Chaque  régiment  du  génie  comprend,  en 
outre,  un  petit  état-major,  une  section  hors 
rang,  et  une  compagnie  de  sapeurs-conduc- 
teurs ; 

L'uniforme  du  génie  (troupes  à  pied) 
comprend  :  1  képi  bleu  foncé  avec  cordon- 
net écarlate,  1  capote  bleu  foncé  avec  pattes 
de  velours  au  collet,  1  veste  semblable, 
1  pantalon  bleu  foncé  avec  double  bande  et 
passepoils  écarlate. 

Sous  le  rapport  de  l'instruction  technique, 
•ies  troupes  sont  rattachées  aux  Écoles  du 
génie. 


a  GENIE   MILITAIRE 

2"  Un  état-major  particulier ,  qui  com- 
prend :  1°  473  officiers  du  grade  de  colonel 
à  celui  de  capitaine,  inclusivement  ;  2°  330 
adjoints  du  génie  ;  3°  290  portiers-consignes  ; 
4"  des  bateliers  aides-portiers,  des  caserniers 
et  les  concierges  des  quartiers  généraux.  Le 
territoire  français  est  divisé  en  un  certain 
nombre  de  directions  et  de  cheff cries,  pour 
l'exécution  du  service. 

Les  sous-lieutenants  élèves  du  génie  à 
VEcole  d'application,  sont  également  classés 
dans  cet  état-major  :  leur  nombre  varie  sui- 
vant les  besoins  du  recrutement  de  l'arme. 

En  outre,  des  sous-officiers  stagiaires, 
dont  le  nombre  est  déterminé  par  le  Mi- 
nistre, peuvent  être  attachés  à  l'état-major 
du  génie  pour  remplir  les  fonctions  d'ad- 
joint. Ces  sous-ofûciers  doivent  disparaître 
par  extinction. 

Enfin,  une  décision  ministérielle  du 
16  avril  1880,  a  fixé  à  26  le  nombre  des 
officiers  du  génie,  du  grade  de  colonel  à 
celui  de  capitaine  inclus,  qui  peuvent  être 
placés  hors  cadre  au  service  A' état-major. 

Indépendamment  de  ces  Ecoles,  le  corps 
du  génie  possède  comme  établissements  :  la 
section  technique  du  génie,  l'établissement 
central  d'aérostalion  militaire  de  Chalais, 
la  Direction  du  service  de  la  télégraphie  mi- 
litaire à  Paris. 

La  composition  des  troupes  du  génie,  dans 
les  armées  étrangères,  est  sommairement  la 
suivante,  sur  le  pied  de  paix  : 

Allemagne  :  23  bataillons  de  pionniers,  à 

4  compagnies,  dont  1  de  pontonniers,  2  de 
sapeurs  et  1  de  mineurs  ; 

Angleterre  :  42  compagnies  actives,  dont 

5  de  campagne,  17  de  forteresse,  11  de 
raines  sous-marines,  2  de  chemins  de  fer  et 
4  de  topographes,  1  bataillon  de  ponton- 
niers, 1  bataillon  de  télégraphistes,  2  parcs 
de  campagne  et  12  compagnies  de  dépôt  ; 

Autriche-Hongrie  :  2  régiments  du  génie 
à  3  bataillons,  1  régiment  de  chemins  de 
fer  et  télégraphes  à  3  bataillons  ; 

Belgique  :  1  régiment  à  3  bataillons, 
3  compagnies  spéciales  :  pontonniers,  che- 
mins de  fer,  télégraphes,  artitîciers  et  ou- 
vriers ; 

Danemark  :  1  régiment  à  5  compagnies  ; 

Espagne  :  5  régiments  de  pionniers , 
1  bataillon  de  ciiemms  de  fer  et  1  de  télé- 
grapiies  ; 

Grèce  :  1  régiment  à  2  bataillons  de  3 
compagnies,  dont  1  de  chemins  de  fer  et 
1  de  télégraphes  ;  1  compagnie  de  pom- 
piers ; 

Hollande  :  3  compagnies  de  campagiio, 
3  de  forteresse,  1  de  chemins  de  fer  et  tc- 
légraplies,  1  de  dépôt  et  école  ; 


GENOUTERRE. 

Italie  ;  4  régiments  donnant  un  ensemble 
de  32  compagnies  de  sapeurs,  8  de  ponton- 
niers, 2  de  laguniers,  4  de  cliemins  de  fer, 
1  de  télégraphes,  10  du  train,  4  de  mi- 
neurs et  1  de  spécialistes; 

Portugal  :  2  bataillons  et  1  compagnie 
de  torpilles  ; 

Russie  :  15  bataillons  de  sapeurs,  8  de 
pionniers,  4  de  chemins  de  fer; 

Suède  :  1  bataillon  de  sapeurs  et  1  de 
pontonniers  et  télégraphistes  ; 

Suisse  :  9  bataillons  ; 

Turquie  :  7  bataillons. 

GENOU-TERRE.  Commandement  fait 
jusqu'en  1883,  pour  prescrire  aux  troupes 
prenant  part  à  une  cérémonie  religieuse  de 
mettre  le  genou  droit  à  terre  en  pliant  le 
genou  gaui'he  et  contenant  l'arme,  présentée 
avec  la  mam  gauche,  la  main  droite  étant 
placée  à  hauteur  de  la  visière  de  la  coif- 
fure. 

GENOU  (à).  Commandement  fait  pour 
prendre  la  position  du  tireur  à  genou,  à  une 
troupe. 

GENOUILLÈRE.  Partie  de  l'armure 
qui,  au  moyen  âge,  servait  à  garantir  les 
genoux. 

Dans  les  épaulements  de  batterie,  la  hau- 
teur do  genouillère  est  la  distance  verticale 
du  dessous  de  la  pièce  à  la  plate-forme  sur 
laquelle  celle-ci  est  placée,  distance  qui  est 
de  0™,80  à  1  mètre  pour  les  pièces  de  cam- 
pagne. 

Pour  l'exécution  de  certains  travaux  de 
sape,  on  emploie  des  genouillères  en  cuir, 
avec  courroies  à  boucles,  lorsque  les  sapeurs 
doivent  travailler  à  genoux. 

GENS  d  armes.  Nomcollectif  donné  jadis 
à  tous  Ici  militaires.  Par  corruption  :  gen- 
darme. 

GENTILHOMME.  Gens  de  la  noblesse, 
tenus  à  un  certain  service  armé  envers  le 
roi.  Sous  l'ancienne  monarchie,  il  fallait,  en 
principe,  être  gentilliomme  pour  devenir  of- 
ficier. 

GÉODÉSIE.  Branche  de  la  géométrie 
pratique,  qui  a  pour  but  de  déterminer  la 
grandeur  et  la  forme,  soit  de  toute  la  terre, 
soit  d'une  portion  considérable  de  sa  surface. 
La  géodésie  ordinaire  se  propose  un  double 
but  :  obtenir  des  éléments  très  précis,  pour 
connaître  la  figure  mathématique  de  notre 
globe,  et  fournir  le  canevas  rigoureusement 
exact  de  la  carte  civile  et  militaire  d'un 
pays,  que  l'on  peut  parcourir  en  tous  sens. 

GÉOGNOSIE.  Science  traitant  de  la 
composition,  de  la  forme  et  de  l'étendue  des 
couches  solides  constituant  le  globe  ter- 
restre. C'est  Jine  des  branches  de  la  géo- 
logie. 


3:(i  GEOLOGIE. 

GÉOGRAPHIE  militaire.  Ensemble  de 
la  géographie  étudiée  au  point  de  vue  mili- 
taire, et  qui  doit  comprendre  les  divisions 
suivantes  : 

1°  La  géographie  mathématique, 
indispensable  aux  officiers  pour  dresser  les 
cartes  topographiques  nécessaires  pour  les 
opérations  militaires  ou  l'établissement  des 
travaux  de  défense  ; 

2°  La  géographie  physique,  donnant 
la  clef  des  échiquiers  stratégiques  des  di- 
verses régions  de  la  terre,  et  faisant  con- 
naître leurs  propriétés  offensives  ou  défen- 
sives ; 

3''  La  géographie  politique,  pour 
connaître  l'organisation  .sous  tous  les  rapports 
des  pays  avec  lesquels  on  peut  être  en 
guerre,  et  étudier  les  campagnes  des  grands 
capitaines,  étude  qui  est  la  base  de  toute  édu- 
cation militaire; 

4°  La  géographie  économique,  per- 
mettant de  se  rendre  compte  des  ressources 
que  l'on  peut  trouver  dans  chaque  pays, 
pour  la  nourriture,  l'habillement,  l'approvi- 
sionnement des  troupes; 

5°  Enfin,  la  statistique,  en  vue  d'ap- 
précier, d'une  manière  complète,  la  force 
militaire  d'un  État,  laquelle  lésulte  de  son 
commerce,  de  son  indusfiie,  de  ses  produc- 
tions, de  son  organisation,  etc. 

GEOLAGE.  Vieille  expression  signifiant 
droit  des  geôliers  au  remboursement  des 
dépenses  faites  par  eux  pour  le  couchage  et 
la  nourriture  des  détenus  militaires. 

GÉOLOGIE.  Étude  de  la  terre  à  ses  dif- 
férents âges.  Elle  s'occupe  de  la  forme  et 
de  la  disposition  des  masses  minérales  qui 
constituent  l'écorce  solide  du  globe  terrestre. 
Cette  étu'le  peut  être  très  utile  au  général, 
à  l'ofiicier  d'état-major  et  au  topographe, 
parce  qu'elle  peut  servir  de  base  à  des  opé- 
rations de  guerre,  à  des  combinaisons  straté- 
giques' à  des  plans  de  bataille,  etc. 

La  géologie  indique  les  joints  des  assises 
qui  composent  chaque  élément  de  la  surface 
terrestre,  et,  par  suite,  les  crêtes  ou  acci- 
dents de  terrain  susceptibles  de  constituer  de 
bonnes  lignes  de  défense. 

Ces  joints  correspondent  à  des  accidents 
de  terrain  ayant  une  grande  valeur  au  point 
de  vue  tactique  et  stratégique  ;  aussi  l'iiis- 
toire  militaire  permet  de  constater  que  les 
grandes  batailles  se  sont  livrées  très  souvent 
dans  des  localités  situées  aux  joints  des  as- 
sises terrestres.  On  peut  donc  dire  que  si  ce 
n'est  pas  la  géologie  elle-même  qui  influe 
sur  les  comljinaisons  de  la  guerre,  elle  in- 
tervient pourtant  indirectement  par  le  i-elief. 
par  le  modelé  de  la  croûte  terrestre  qu'elle 
explique. 


GÉOMÉTRIE.  357 

A  ce  point  de  vue,  elle  est  le  conipléincnt 
nécessaire  de  la  i/éoçiraphic  militaire. 

Un  simple  coup  d'iieil  jeté  sur  une  bonne 
carte  géologique  fera  immédiatement  con- 
naître les  points  importants  des  lignes  natu- 
relles de  dcfetise. 

GÉOMÉTRIE.  S.ience  qui  traite  des 
propriétés  de  l'étendue  ou  de  l'espace  figuré. 

On  la  divise  en  çiéomélrie  élémentaire, 
géométrie  descriplire,  géométrie  analytique  et 
géométrie  transcendante. 

La  connaissance  des  deux  premières  di- 
visions de  la  géométrie  est  indispensable  à 
tous  les  officiers,  à  cause  des  applications 
que  l'on  en  fait  à  la  topograpliie,  à  la  forti- 
llcalion  et  au  dessin  ;  la  géométrie  analy- 
tique et  la  géométrie  transcendante  sont 
nécessaires  seulement  aux.  officiers  du  génie 
et  de  l'artillerie. 

—  élémentaire.  Elle  traite  seulement 
des  lignes  droites  et  des  cercles,  des  figures 
terminées  par  des  lignes  droites  ou  des 
cercles,  et  des  solides  limités  par  ces  figures. 

—  descriptive.  Elle  a  pour  but  de 
représenter  graphiquement  t  utes  les  formes 
extérieures  des  corps,  et  de  résoudre  sur  les 
figures  considérées  dans  l'espace,  à  l'aide 
de  constructions  effectuées  sur  le  papier, 
considéré  comme  un  plan ,  tous  les  pro- 
blèmes qui  peuvent  se  présenter. 

Deux  méthodes  sont  employées  à  cet 
effet  : 

Dans  la  première,  la  situation  des  points 
dans  l'espace  est  représentée  par  leurs  pro- 
jections orthographiques  sur  deux  plans 
disposés  à  angle  droit,  l'un  par  rapport  à 
l'autre  ;  c'est  la  géométrie  descriptive  à 
deux  plans  ;  dans  l'autre  méthode,  la  si- 
tuation des  points  dans  l'espace  est  repré- 
sentée par  leurs  projections  orthographiques 
sur  un  plan  horizontal,  que  l'on  suppose 
au  niveau  de  la  mer,  et  par  des  cotes  ou  alti- 
tudes, indiquant  la  distance  verticale  de  ces 
points  au  plan  de  projection  ;  c'est  la  géo- 
métrie descriptive  par  cotes,  que  l'un 
appelle  aussi  méthode  des  plans  cotés. 

—  analytique.  Elle  consiste  dans  l'em- 
ploi des  notations  algébriques  aux  procédés 
de  la  géométrie  élémentaire,  c'est-à-dire, 
dans  l'application  de  l'algèbre  à  la  géo- 
métrie. 

—  transcendante.  Elle  ne  dillère  de  la 
géométrie  analytiijw  [troprement  dite,  qu'en 
ce  qu'elle  appelle  à  son  aide  les  procédés  du 
calcul  inli'gral  et  infinitésimal. 

GÉRANCE.  Administration  pour  le 
compte  d'autrui. 

Ce  mode  d'adininistralion,  qui  n'est  autre 
que  le  régime  de  clerc  à  maître,  est  adopté 
par  le  service  du   génie  militaire,  lorsqu'il 


GESTION. 


n'est  pas  possible  de  trouver  d'entrepreneur 
pour  l'exécution  de  travaux  de  construction 
ou  de  fortification,  ou  encore  lorsque  l'entre- 
preneur n'exécute  pas  ses  obligations,  ou  les 
exécute  mal  et  avec  un  esprit  de  fraude. 

Ce  régime  est  plus  onéreux  et  plus  incom- 
mode que  celui  de  l'entreprise,  aussi  ne  l'em- 
jiloie-t-on  que  comme  pis  aller. 

GÉRANT.  Celui  qui  gère,  qui  adminis- 
tre pour  le  compte  d'autrui. 

Dans  le  service  du  génie,  le  gérant  est  un 
adjoint  du  génie  qui  agit  en  vertu  de  la  si- 
gnature du  chef  du  génie. 

Il  est  pourvu  d'une  certaine  avance  de 
fonds  par  les  soins  du  directeur  du  génie. 

GERÇURE.  Dégradation  des  bouches  à 
feu  consistant  en  petites  crevasses  plus  ou 
moins  imperceptibles. 

C'est  également  un  défaut  des  bois. 

GÉSATE.  Milice  gauloise  armée  d'une 
gèse  et  qui  se  mettait  à  la  solde  des  étran- 
gers qui  réclamaient  ses  services. 

Paraît  avoir  existé  de  l'an  250  av. 
.J.-C.  à  l'an  400  de  l'ère  chrétienne, 

GÈSE,  GESSA,  GESSUM.  Espèce  de 
dard  à  main  ou  do  demi-pique. 

GESTION.  Exécution  d'un  service  sui- 
vant des  régies  définies,  avec  obligation  de 
rendre  compte. 

Dans  l'administration  de  la  guerre  on  dis- 
tingue deux  degrés  dans  la  gestion  ; 

1°  La  gestion  manutentionnaire ,  ou  ma- 
niement des  deniers  et  des  matières  employés 
à  Texploitalion  des  services;  elle  est  confiée 
à  des  comptables  et  donne  lieu  à  des  comptes 
distincts  pour  les  deniers  et  pour  les  ma- 
tières ; 

2°  La  gestion  administrative,  ou  impul- 
sion donnée  aux  manutentionnaires  par  des 
ordres,  et  ensuite  justification  des  résultats. 

Exemple  :  le  conseil  d'administration  d'un 
régiment  exerce  une  gestion  administrative  ; 
tandis  que  le  trésorier  et  l'officier  d'habille- 
ment exercent  une  gestion  manutention- 
naire. 

11  existe  deux  modes  de  gestion  princi- 
paux :  l'entreprise  dont  il  a  été  parlé  anté- 
rieurement, et  la  gestion  directe  ou  voie  éco- 
nomique. 

—  directe.  Gestion  sans  bénéfice  exé- 
cutée par  des  comptables  recevant  leurs 
moyens  de  l'Etat. 

Us  sont  responsables,  même  pécuniaire- 
ment, et  obéissent  aux  règles  tracées  par  les 
luis  et  règlements. 

ils  tiennent  une  comptabilité  dans  la 
forme  prescrite  et  doivent  être  en  mesure  de 
justifier  à  chaque  instant  de  leurs  opéra- 
tions. 

Ce  régime  est  le  seul  que  l'on  puisse  ap- 


GIBAULT. 


3o8 


GITE  d'étapes. 


pliquer  aux  armées  en  campagne  pour  les 
services  des  subsistances,  de  l'habillement, 
du  campement  ;  on  est  donc  obligé  de 
l'adopter  en  temps  de  paix,  dans  une  cer- 
taine mesure,  afin  de  former  et  d'utiliser  les 
agents  nécessaires  à  ces  services  en  temps  de 
guerre. 

Son  seul  inconvénient  est  d'exiger  du  per- 
sonnel militaire,  et  d'avoir  des  frais  géné- 
raux plus  élevés  que  ceux  de  Yenircprise. 

Ces  considérations  ont  abouti  à  employer 
le  régime  de  la  (jeslion  directe,  en  temps  de 
paix,  dans  les  garnisons  importantes  seule- 
ment, et  en  campagne,  à  tous  les  services 
de  l^'^  ligne;  les  sei'vices  de  2''  ligne  étant 
généralement  exécutés  à  Ventrepi'ise. 

GIBAULT.  Arme  dont  se  servait  l'in- 
fanterie du  moyen  âge  et  qui  consistait  en 
une  espèce  de  fronde,  suivant  les  uns,  ou 
en  une  sorte  de  massue,  suivant  les  autres. 

GIBECIÈRE.  Effet  de  grand  équipe- 
ment qui  a  remplacé  le  carquois  des  archers, 
le  sac  à  pierres  des  frondeurs,  et  qui  a  été 
en  usage  vers  1750.  C'était  une  sorte  de 
giberne. 

GIBERNE.  Coffret  en  bois  ou  en  cuir, 
recouvert  d'une  pattelette,  et  dont  les  com- 
partiments sont  destinés  à  recevoir  un  cer- 
tain nombre  de  cartouches.  Au  début,  la 
giberne  se  portait  suspendue  à  une  ban- 
doulière appelée  porte-cjiberne  ;  en  dernier 
lieu,  elle  était  engagée  dans  le  ceinturon. 
Elle  est  remplacée  dans  l'armée  française  par 
la  cartouchière. 

GIGUE.  Ancienne  dénomination  de  la 
crosse  des  armes  à  feu. 

GILET.  Ancien  effet  d'uniforme  se  por- 
lant  sous  l'habit  à  la  française. 

Quand  on  y  ajouta  des  manches,  ce  fut 
une  veste. 

Le  gilet  actuellement  autorisé  pour  les 
officiers,  dans  certains  cas,  est  en  diap  bleu 
foncé,  coupé  droit,  et  fermant  sur  la  poi- 
trine au  moyen  de  9  petits  boutons  d'uni- 
forme ;  une  poche  de  gousset  sur  chaque 
côté  des  devants  ;  une  petite  poche  sur  le 
haut  du  côté  gauche. 

—  de  laine.  Sorte  de  camisole  de  laine 
qui  se  porte  ordinairement  sur  la  chemise. 
Les  soldats  qui  désirent  en  faire  usage  sont 
autorisés  à  s'en  procurer  directement,  dans 
le  commerce,  mais  il  est  interdit  aux  corps 
de  troupe  d'en  acheter  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

—  de  flanelle.  La  circulaire  du  23  mars 
1883  autorise  les  hommes  à  se  pourvoir,  à 
leurs  frais,  de  gilets  de  flanelle  et  en  tricot. 

GINGOL.  Fusil  avec  canon  très  long  dont 
se  servent  les  Tartares. 


GIREL.  Partie  de  l'armure  qui  cachait 
le  giron  du  cheval. 

GITE  d'rtapes.  Localité  où  les  troupes 
passent  la  nuit  lorsqu'elles  voyagent. 

Les  gîtes  d'étapes,  à  l'intérieur,  en  temps 
de  paix,  ont  été  déterminés  par  le  Ministre 
de  la  guerre,  qui  a  fait  graver  à  cet  effet, 
par  le  service  géographique  de  l'armée,  une 
carte  des  étapes  de  la  France  et  a  fait  pu- 
blier un  livret  des  gîtes  d'étapes. 

Le  service  de  l'intendance  est  tenu  de 
traiter,  dans  chaque  gîte  d'étapes,  avec  des 
préposés  chargés  d'effectuer  la  fourniture 
des  vivres  et  celle  des  fourrages  aux  troupes 
de  passage.  Pour  assurer  cette  fourniture 
d'une  façon  régulière,  les  généraux  avisent 
le  service  de  l'intendance  de  tous  les  mouve- 
ments, des  détachements  par  étapes  ;  les 
sous-intendants  donnent  alors  l'ordre  aux 
préposés  des  g'ttes  d'étapes  de  préparer,  pour 
la  date  fixée,  les  quantités  de  vivres  et  de 
fourrages  nécessaires  à  la  troupe.  Ces  ordres 
sont  adressés  aux  maires  des  localités  gîtes 
d'étapes  ;  ces  fonctionnaires  les  communi- 
quent aux  préposés  intéressés  et  en  accusent 
réception  au  sous-intendant. 

En  temps  de  guerre,  les  glles  d'étapes 
sont  établis  sur  les  lignes  d'étapes  et  sont 
distants  d'une  marche  les  uns  des  autres. 

Il  existe  dans  chacun  d'eux  un  comman- 
dement d'étapes,  une  infirmerie  d'étapes,  ou 
un  liôpital  improvisé,  et  un  relai  postal.  Le 
commandant  d'étapes  désigne  les  logements, 
cantonnements  et  emplacements  pour  par- 
quer. 

Les  isolés  et  les  petits  détachements  re- 
çoivent des  billets  de  logement  ;  les  fractions 
plus  nombreuses  sont  cantonnées  dans  le 
gîte  même  et  dans  les  localités  voisines. 

L'alimentation  est  assurée  :  pour  les  isolés 
et  petits  détachements,  par  la  nourriture 
chez  l'habitant  ;  pour  les  troupes  ou  con- 
vois d'un  effectif  plus  considérable',  au 
moyen  de  distributions,  sur  des  bons  établis 
par  le  chef  de  détachement,  et  visés  par  le 
commandant  d'étapes,  à  défaut  du  sous- 
intendant. 

La  municipalité  désigne  des  fournisseurs 
chargés  d'assurer  le  service,  ou  forme  un 
magasin. 

Si  le  gîte  doit  être  occupé  pendant  quel- 
que tem_ps ,  l'intendance  assure  le  service 
par  voie  d'entreprise  au  moyen  de  conven- 
tions. (Service  des  étapes,  art.  97  et  98.) 

—  principal  d'étapes.  Quand  une 
ligne  d'étapes  s'allonge,  on  la  divise  en  cir- 
conscriptions d'étapes  en  éi-hetonnant  à  3 
ou  4  marches  les  uns  des  autres,  des  gîtes 
principaux  d'étapes  qui  forment  centres  de 
commandement,  d'exploitation   et  de   ravi- 


GAâiCE. 


3o9 


GLOBE. 


taillement,  et  auxquels  sont  subordonnés  les 
commandements  des  (jïles  d^étapes  intermé- 
diaires. Ils  sont  établis  dans  des  localités 
présentant  des  ressources  pour  le  logement, 
les  magasins,  les  Iiùpitaux,  les  denrées  ali- 
mentaires, les  transports. 

On  y  rassemble  des  approvisionnements 
qui  servent  au  ravitaillement  de  l'armée, 
ou  qui  forment  réserve  pour  le  cas  de  mou- 
vement rétrograde. 

On  y  installe  de  même  des  hôpitaux  qui 
concourent  au  service  général  des  étapes. 
On  y  organise  enfin  les  moyens  de  transport 
qui  assurent  le  mouvement  du  personnel , 
des  évacuations,  des  approvisionnements  et 
du  matériel. 

Les  services  de  l'intendance,  qui  fonc- 
tionnent dans  un  g'ite  j)rincipal  d'étapes, 
sont  :  une  sous-intendance,  une  gestion  des 
subsistances,  et  éventuellement,  dans  le 
gîte  principal  le  plus  rapproché  de  la  lêle 
d'étapes  de  route,  une  ou  plusieurs  boulan- 
geries de  campagne. 

Le  commandant  d'étapes ,  dans  un  gîte 
principal,  est  ordinairement  désigné  comme 
commandant  d'un  arrondissement  d'étapes. 
A  ce  titre,  il  a  autorité  sur  les  commandants 
des  (j'ites  d'étapes  ordinaires  de  son  ressort, 
et  centralise  leur  service. 

—  de  plate-forme.  V.  Plate-forme. 

GL/^CE.  Eau  congelée  et  durcie  par  le 
froid.  Lorsqu'elle  atteint  une  certaine  épais- 
seur, elle  peut  supporter  le  poids  des 
hommes,  des  chevaux  et  des  voitures  ;  elle 
supprime,  par  conséquent,  l'obstacle  pré- 
senté par  les  cours  d'eau  ou  les  fossés  pleins 
d'eau  des  fortifications. 

On  peut  avoir  à  rompre  la  glace ,  soit 
pour  maintenir  libre  un  chenal  de  naviga- 
tion, soit  pour  conserver  à  des  fossés  de 
fortification  ou  à  des  bassins  d'inondation 
leurs  propriétés  défensives.  A  cet  effet,  on 
pratique  à  la  pioche  ou  à  la  hache,  parallè- 
lement à  la  rive,  une  petite  tranchée  de  la 
longueur  voulue,  et  de  0™,04  à  O'",0o  de 
profondeur  ;  on  lui  donne  une  section  trian- 
gulaire, et  l'on  y  place  un  saucisson  de  toile 
cirée,  renfermant  de  la  dynamite,  à  raison 
de  300  à  400  grammes  par  mètre  courant, 
entouré  de  sciure  de  bois  et  recouvert  de 
sable  ou  de  quelques  sacs  à  terre. 

Il  est  prudent  d'employer  comme  amorce 
des  capsules  doublées,  placées  dans  une  car- 
touche non  congelée ,  et  de  mettre  le  feu 
aussitôt  après  avoir  posé  le  saucisson,  car 
la  dynamite  gelée  détone  difficilement. 

Si  l'on  est  pressé,  on  peut  produire  une 
rupture  de  la  glace  suivant  un  profil,  en 
posant  simplement  sur  la  surface  de  celle-ci 
un    chapelet    de   cartouches   de   dynamite. 


donnant  une  charge  de  1  kilogramme  au 
mètre  courant. 

Si,  par  suite  de  la  trop  grande  épaisseui' 
de  la  glace,  l'explosion  ne  produit  qu'une 
rainure,  on  place  une  nouvelle  charge  longue, 
et  on  produit  une  2^  explosion. 

Quand  on  opère  avec  la  mélinite,  un  pé- 
tard détonant  sur  la  glace,  en  brise  une  cer- 
taine quantité  ;  en  agissant  de  proche  eu 
proclie,  on  peut  rapidement  briser  de  grandes 
étendues  de  glace. 

GLACIS.  Talus  à  pente  très  douce,  qui 
relie  le  sommet  de  la  contrescarpe  ou  du 
chemin  couvert  au  terrain  naturel  ;  l'inter- 
section avec  ce  dernier  est  la  queue  du  glacis. 
La  pente  du  glacis  est  tenue  assez  douce 
pour  que  son  plan  passe  en  dessous  du 
prolongement  de  la  prolongée  du  parapet 
en  arriére  (au  plus  de  1™,S0),  afin  que 
le  défenseur  puisse  l'apercevoir  entièrement 
pour  le  battre  d'une  manière  complète  ;  ce- 
pendant, en  donnant  une  trop  grande  pente, 
le  terrain  occupé  deviendrait  considérable 
et  créerait  une  dépense  exagérée.  C'est  pour- 
quoi l'inclinaison  de  ce  glacis  est  ordinaire- 

1         1 

ment  comprise  entre  -  et  —  {fig.  63). 

—  masque.  Sorte  de  glacis  disposé  à 
l'entrée  du  fossé  de  la  demi-lune  dans  le 
fossé  du  corps  de  place,  pour  masquer  la 
trouée  qui  pourrait  être  faite  à  la  face  du 
bastion  dans  le  prolongement  du  fossé  de  demi- 
lune,  et  pour  empêcher,  en  même  temps, 
l'ennemi  ayant  pénétré  dans  ce  dernier  fossé, 
de  pénétrer  sans  difficulté  dans  celui  du 
corps  de  place. 

GLADIATEUR.  Esclaves  ,  prisonniers 
de  guerre  ou  malfaiteurs  qui,  à  Rome,  com- 
battaient les  bêtes  féroces  dans  le  cirque,  où 
se  livraient  des  duels  meurtriers  pour  l'amu- 
sement de  la  galerie. 

GLAIVE.  Sabre  assez  long,  à  deux  tran- 
chants ;  par  extension,  épée,  ou  arme  tran- 
chante en  général. 

GLANS.  Lingot  ou  balle  de  plomb,  que 
les  anciens  employaient,  au  lieu  de  pierres, 
pour  être  lancé  par  une  fronde. 

GLOBE.  Corps  sphérique. 

Espèce  de  manœuvre  circulaire,  employée 
par  les  Romains. 

—  de  compression.  V.  Fourneau  (le 
mine. 

—  fumant.  Boule  d'étoupes  garnie  de 
débris  d'étoupilles  et  de  bouts  de  mèche 
soufrée,  qu'on  trempait  dans  une  compo- 
.sition  diaude  et  poisseuse.  On  le  lançait 
anciennement  dans  les  ouvrages,  où  il  pro- 
duisait une  fumée  épaisse  et  suffocante. 

—  terrestre.  Sphère  de  bois  ou  de  car- 


GLOIRE   MILITAIRE. 


3G0 


GOUJAT. 


ton  sur  laquelle  toutes  les  parties  de  la  terre 
sont  représentées  dans  leurs  situations  et 
avec  leurs  dimensions  relatives. 

Les  corps  de  troupe  sont  autorisés  à  faire 
l'acquisition  d'un  fjlobe  terrestre,  comme 
matériel  d'enseifjnement  au  prix  de  30  francs, 
au  compte  de  la  masse  des  écoles. 

GLOIRE  militaire.  Célébrité,  renom- 
mée acquise  par  l'éclat  des  victoires  et  des 
services  rendus  à  la  patrie. 

L'amour  de  la  gloire  devient  un  défaut 
quand  il  manque  de  contrepoids.  Ce  senti- 
ment porte  à  l'orgueil  et  à  la  jalousie  (témoin 
iMoreau).  L'orgueil  et  l'amour  de  la  gloire 
peuvent  se  résumer  par  l'ambition. 

GLYCÉRINE.   Liquide  sirupeux,  que  la 

saponification  sépare  de  toutes  les  graisses. 

La  nitru-ghjcérine  se  prépare  en  traitant 

la  glycérine  par  un  mélange  d'acide  nitrique 

et  d'nride  sulfurique. 

GODEBERT.  Espèce  de  cnmail  qui  re- 
couvrait entièrement  \'armure. 

GODET  de  support.  Dans  les  lignes 
télégraphiques  aériennes,  alin  d'éviter  les 
déperditions  d'électricité  par  les  supports, 
on  fait  rejioser  ceux-ci  sur  des  godets  en 
porcelaine,  tixés  par  des  aimatures  en  fer 
aux  arbres,  aux  maisons,  ou,  le  plus  sou- 
vent, à.  de  grands  poteaux  établis  de  dis- 
tance en  distance.  Dans  la  télégraphie 
militaire,  on  fait  parfois  usage  de  godets 
en  ébonite. 

GODILLE.  Aviron  placé  à  l'arrière  d'une 
petite  embarcation  et  servant  à  gouverner 
celle-ci. 

GOÉLETTE.  Navire  à  voile  léger,  étroit 
et  allongé,  surtout  apte  à  la  course. 

GOITRE.  Tumeur  qui  consiste  dans 
l'hypertrophie  ou  les  kystes  de  la  glande 
thyroïde,  le  développement  du  lobe  médian, 
quand  il  atteint  la  fourchette  sternale  et 
se  prolonge  au-dessous  d'elle.  Elle  motive 
l'exemption  du  service  militaire,  sauf  lors- 
qu'elle est  récente,  peu  développée,  sans 
induration  et  sans  complication  de  kystes. 
GOMER  (mortier  à  la).  V.  Mortier. 
GONFALON  ou  GONFANON.  Ce  fut 
d'aboi'd  la  bannière  des  souverains  ;  sous  la 
2"^  race,  les  comtes  faisaient  porter  les  gon- 
fanons  à  la  tète  de  leurs  troupes.  Plus  tard, 
ce  nom  fut  réservé  aux  bannières  sous  les- 
quelles se  rangeaient  les  vasseaux  convo- 
qués pour  la  défense  des  églises  et  des  tours 
eccli'siastiques. 

GONFALONIER  ou  GONFANONIER. 
Porte-étendard  d'une  troupe  féodale.  Chef 
militaire  chargé  de  porter  le  gonfanon  et 
de  conduire  les  vasseaux  des  évèques  ou 
abbés  à  la  guerre. 


60NIASM0MÈTRE.  Instrument  de  le- 
ver pour  la  mesure  des  angles.  Se  compose 
essentiellement  de  2  tambours  circulaires 
en  cuivre,  de  même  diamètre,  superposés 
l'un  à  l'autre,  et  pouvant  tourner  indépen- 
danmient  l'un  de  l'autre.  Ils  sont  percés 
chacun  d'une  fente  et  d'une  fenêtre,  placées 
aux  deux  extrémités  d'un  même  diamètre. 
Les  plans  de  visée  du  tambour  inférieur 
correspondent  aux  divisions  0° — 200°,  et, 
pour  le  tambour  inférieur,  aux  zéros  de  deux 
verniers  tracés  sur  le  bord  inférieur.  Le 
tambour  supérieur  porte,  on  outre,  deux 
autres  ouvertures  déterminant  un  â"  plan 
perpendiculaire  au  l'"',  ce  qui  permet  d'em- 
ployer l'instrument  comme  équerrc. 

GORGE.  Côté  d'un  ouvrage  qui  est  op- 
posé à  celui  par  où  l'on  attend  l'ennemi,  et 
que  l'on  défend  ;  l'ouvrage  est  ouvert  à  la 
gorge,  quand  celle-ci  n'a  pas  de  parapet; 
il  est  ferme  à  la  gorge,  quand  celle-ci 
est  fortifiée  comme  les  autres  parties. 

La  gorge  d'un  bastion  est  l'espace  qui 
sépare  les  angles  de  flanc  de  celui-ci  ;  pour 
les  redoutes,  lunettes,  redans,  etc.,  c'est 
l'ouverture  qui  existe  entre  l'extrémité  des 
faces  on  des  flancs  opposés  au  saillant.  Dans 
les  forts,  la  gorge,  qui  a  surtout  pour  objet 
de  mettre  l'ouvrage  à  l'abri  d'une  tentative 
de  vive  force,  doit  recevoir  une  organisation 
en  conséquence. 

La  monture  arrondie,  qui  sert  d'ornement 
au  canon,  s'appelle  aussi  ijorije. 

—  Passage  resserré  qui  forme  le  point 
de  communication  par  lequel  on  débouciie 
entre  deux  liantes  montagnes  dans  les  val- 
lées. (V.  Défilé.) 

GORGERIN  ou  GORGERETTE.  Partie 
de  l'armure  servant  à  protéger  la  gorge  et 
le  cou. 

GOUDRA.  sorte  de  fascine  goudronnée, 
que  l'on  jetait  autrefois  tout  enflammée  sur 
les  assiégeants. 

GOUDRON.  Matière  noirâtre,  épaisse  et 
collante,  provenant  de  la  distillation  de  la 
houille,  ou  que  l'on  extrait  des  arbres  rési- 
neux. 

Le  premier  produit  est  appelé  goudron 
minéral:  le  second,  goudron  végétal. 

Le  goudron  minéral  est  un  produit 
fort  complexe,  d'où  l'on  retire  actuellement 
des  substances  très  diverses,  notamment  des 
matières  colorantes,  des  huiles  lourdes,  que 
l'on  emploie  comme  désinfectants,  dans  les 
latrines  des  bâtiments  militaires,  du  coaltar 
qui  sert  à  badigeonner  les  soubassements 
des  bâtiments,  etc. 

Le  goudron  végétal  est  employé  le 
plus  souvent  comme  médicament. 

GOUJAT.  Synonyme   de  soudarl.  Valet 


GOULET.  3G1 

tlo  soldat  qui.  dans  nos  anciennes  armées, 
servait  uniquement  pour  son  pain.  L'armée 
anglo-indienne  se  sert  de  goujats. 

GOULET.  Ouverture  ménagée  dans  une 
bombe  pour  y  loger  la  fusée,  et  nommée 
au.ssi  (Vil. 

L'entrée  d'un  port,  quand  elle  est  étroite 
et  a  une  certaine  longueur. 

GOULIER.  Le  colonel  du  génie  Goulicr 
a  inventé  ou  perfectionné  un  grand  nombre 
dinstruments  de  lever  ou  servant  à  la  me- 
sure des  distances.  Parmi  ces  derniers,  nous 
citerons  les  deux  suivants,  qui  sont  employés 
par  l'artillerie 

La  lumtle  GouUer  porte  au  foyer  de  l'ob- 
jei-tif  une  plaque  de  verre  sur  laquelle  sont 
tracées  deux  écbelles  rectangulaires  divisées 
en  parties  égales,  l'n  tableau  graphique, 
tracé  sur  la  surface  extérieure  de  la  lunette, 
permet  de  lire  immédiatement  la  distance 
cberchée,  d'après  la  grandeur  supposée  de 
l'objet  visé  et  le  nombre  de  divisions  inter- 
ceptées par  son  image  sur  l'échelle  micromé- 
trique. Le  tracé  du  tableau  graphique  se  fait 

par  la  formule  D  =  rf  — ;  H  étant  la  hau- 
n 

teur  de  l'objet,  n  le  nombre  de  di\-isions 
interceptées  par  son  image,  et  d  le  rapport 
de  la  distance  focale  de  la  lunette  à  la  lon- 
gueur d'une  division  de  l'échelle  micromé- 
trique. 

Le  lélénièlre  ou  tèlomètre  GouUer  se  com- 
pose de  deux  instruments  distincts  et  sem- 
blables, comprenant  chacun  un  voyant  avec 
ligne  de  foi  peinte  en  noir  et  fenêtre  centrale, 
un  viseur  et  un  prisme  pentagonal  dont 
deux  faces  sont  étamées.  Ces  deux  appareils 
A  et  B  sont  reliés  par  un  fil  en  bronze  d'alu- 
rniniura.  Les  prismes  sont  disposée  de  telle 
sorte  qu'on  voit  devant  soi,  par  double  ré- 
flexion, dans  l'instrument  A  les  objets  qu'on 
a  à  sa  droite,  et  dans  l'instrument  B  ceux 
qu'on  a  à  sa  gauche.  Les  viseurs  reçoivent 
par  leur  partie  inférieure  les  rayons  ainsi 
réfléchis,  et  par  leur  partie  supérieure  les 
rayons  directs. 

En  outre,  l'instrument  A  porte  une  bo- 
bine sur  laquelle  s'enroule  le  fil  métallique 
qui  sert  à  mesurer  la  base,  que  l'on  fixe  à 
'20  ou  à  40  mètres;  on  choisit  l'une  ou 
l'autre  de  ces  bases  suivant  la  distance  du 
but  et  l'approximation  nécessaire.  De  même, 
l'appareil  B  porte,  entre  la  fenêtre  et  le  vi- 
seur, un  prisme  réflecteur  formé  par  deux 
lentilles  de  même  fover  :  l'une  mobile,  plus 
grande  et  plan  convexe;  l'autre  fixe,  nlus 
petite  et  plan  concave.  Dans  la  position  ini- 
tiale, ces  deux  lentilles  superposées  forment 
une  glace  à  faces  parallèles  ;  quand  on  fait 


GOUTTIÈRE. 

agir  la  vis  de  rappel  commandée  par  la  plus 
grande  lentille,  les  rayons  lumineux  des 
objets  sont  réfractés  à  droite  ou  à  gauche 
d'une  quantité  indiquée  par  une  graiualion 
en  distance  portée  par  la  coulisse. 

On  peut  faire  usage  de  l'instrument  avec 
un  ou  avec  deux  opérateurs,  mais  de  préfé- 
rence avec  deux, 

60UM.  Troupe  de  cavaliers  arabes  irré- 
guliers. 

En  cas  d'insurrection,  en  Algérie,  on 
utilise  quelquefois,  pour  le  service  de  notre 
armée,  les  goums  des  tribus  restées  fidèles, 
mais  on  ne  les  emploie  qu'avec  une  grande 
circonspection. 

GOUPILLE.  Petite  broche  cylindrique 
en  acier,  employées  dans  diverses  pièces  du 
fusil. 

GOURBI.  Espèce  d'abri  en  branchages 
ou  en  clayonnage ,  dont  l'usage,  imité  des 
Arabes,  a  été  employé  par  nos  troupes  en 
Algérie  et  en  Crimée. 

Les  gourbis  ou  baraques -gourbis  sont  em- 
ployés dans  les  camps  de  quelque  durée, 
quand  on  n'a  pas  de  bois  assez  longs  pour 
ta  construction  de  véritables  baraques.  Les 

Fis.  m. 


branchages  ou  clayonnages  sont  revêtus 
d'une  couche  de  torchis.  Ces  gourbis  ont 
une  longueur  calculée  à  raison  de  0™,7o 
pour  2  hommes,  et  le  profil  indiqué  dans  la 
figure  126.  Ils  ont  l'avantage  de  pouvoir 
être  construits  par  les  hommes  de  toutes 
armes. 

GOURGON.  Sorte  d'ancien  dard  ou 
flèche. 

GOURMETTE.  Chaînette  de  fer  qui 
s'attache  au  mors  de  la  bride  après  avoir 
passé  sous  la  ganache  du  cheval. 

GOUSSET.  Pièce  de  l'armure  en  forme 
de  triangle  et  servant  à  préserver  l'aisselle, 
(îaine  ménagée  dans  la  coiffure  pour  le  pas- 
sage de  la  lige  du  jompon. 

GOUTTIÈRE.  Évidement  creusé  entre 
les  arêtes  ,  le  long  des  faces  de  la  lame  de 
baïonnette.  L'épée  baïonnette  du  fusil  mo- 
dèle 1886  est  pourvu  de  gouttières. 

Intersection  de  deux  faces  de  glacis  à  leur 
rentrant. 


GOUVERNAIL. 


362 


GOUVERNEUR. 


Plaques  de  tôle  vissées  à  la  partie  supé- 
rieure de  la  charpente  cylindrique  des  cou- 
poles ou  tourelles  cuirassées.  Cette  gouttière 
sert  en  temps  de  paix  à  recueillir  et  à  éva- 
cuer les  eaux  pluviales  ;  en  temps  de  guerre 
elle  empêche  les  éclats  de  projectile  de  péné- 
trer dans  la  gaîne  de  la  tourelle. 

Appareil  en  fil  de  fer,  formant  une  es- 
pèce de  voûte,  que  l'on  place  par-dessus 
un  membre  blessé  ou  fracturé,  pour  l'isoler 
et  soutenir  le  poids  des  couvertures  du  lit. 

Dans  les  hôpitaux  militaires  et  dans  les 
ambulances,  il  existe  des  gouttières  spé- 
ciales pour  le  bras,  pour  la  jambe,  pour  la 
cuisse  et  la  jambe. 

GOUVERNAIL.  Appareil  placé  à  l'ar- 
rière d'un  navire  et  qui  sert  à  le  diriger. 
Jadis,  le  gouvernail  était  manœuvré  à  bras, 
par  un  certain  nombre  d'hommes,  sous  la 
direction  du  pilote  ou  d'un  officier.  Actuel- 
lement, il  est  actionné  par  la  vapeur  et 
manœuvré  par  l'officier  de  quart,  à  l'aide 
d'un  appareil  très  simple,  qui  est  à  la  portée 
de  sa  main. 

GOUVERNEMENT.  Ensemble  des  au- 
torités qui  sont  chargées  de  gouverner  ; 
unité  des  forces  physiques  et  morales  éta- 
blies pour  maintenir  les  lois  et  la  constitu- 
tion d'un  État. 

Dans  le  sens  militaire,  il  y  a  les  gouver- 
nements militaires  de  Paris  el  de  Lyon, 
dont  les  commandants  ont  les  mêmes  attri- 
butions que  les  commandants  de  corps 
d'armée. 

11  existe  également  des  gouvernements  de 
places  fortes.  (V.  Gouverneur.) 

GOUVERNER.  Diriger,  conduire  un  ba- 
teau, un  navire. 

Exercer  le  pouvoir  de  régner,  de  conduire 
un  peuple. 

GOUVERNEUR  de  place.  Oflicier 
chargé  de  diriger  la  défense  d'une  place 
forte  ou  d'un  fort.  Il  est  nommé  par  décret, 
dés  le  temps  de  paix,  pendant  lequel  il  n'est 
que  gouverneur  désigné. 

Les  commandants  des  forts  dépendant 
d'une  place  sont  choisis  par  le  gouverneur 
parmi  les  officiers  sous  ses  ordres,  qui  sont 
responsables  envers  lui  seul.  En  pays  en- 
nemi, et  en  temps  de  guerre,  les  comman- 
dants d'armée  nomment  ou  changent  les 
gouverneurs,  s'il  y  a  lieu. 

En  temps  de  paix,  le  gouverneur  a  le 
droit  d'être  informé  de  tout  ce  qui  se  rap- 
porte à  la  défense  de  la  place,  et  il  doit 
prendre  connaissance  des  travaux  de  la  com- 
mission de  défense,  à  laquelle  il  soumet  les 
propositions  nécessaires  sur  les  mesures  à 
prendre  pour  assurer  la  défense.  Il  étudie  à 
fond  le   système  de  fortification  et   les  res- 


sources qu'on  en  peut  tirer,  reconnaît  les 
abords  de  la  place,  prend  connaissance  de 
tous  les  documents  se  rapportant  à  sa  dé- 
fense, et  doit  être  informé  de  tous  les  événe- 
ments importants  pouvant  modifier  les  con- 
ditions de  la  défense. 

En  temps  de  guerre ,  il  prend  immédia- 
tement le  commandement  effectif  de  la  place 
et  de  la  garnison  qui  la  constitue.  Dès  la 
proclamation  de  l'état  de  siège,  son  autorité 
est  absolue;  les  pouvoirs  dont  l'autorité 
civile  était  revêtue  pour  le  maintien  de 
l'ordre  et  de  la  police ,  passent  à  l'autorité 
militaire.  Enfin,  le  gouverneur  dirige  tous 
les  services,  l'épartit  son  personnel  et  est 
seul  responsable  des  mesures  prises  ou  à 
prendre. 

Les  gouverneurs  de  places  et  les  comman- 
dants de  forts  isolés,  situés  dans  la  zone 
d'opérations  d'une  armée  ou  d'un  corps 
d'année  opérant  isolément ,  sont  sous  les 
ordres  du  commandant  de  cette  armée  ou  de 
ce  corps  d'armée.  Mais  en  territoire  national, 
celui-ci  ne  peut  toucher  aux  approvisionne- 
ments de  la  place,  ni  faire  aucune  réquisi- 
tion de  vivres  ou  de  matériel  de  guerre  dans 
son  périmètre,  ni  distraire  aucune  fraction 
de  la  garnison  de  défense  déterminée  par  le 
Ministre. 

Le  commandant  de  l'armée  doit  donner 
aux  gouverneurs  et  commandants  de  forts 
tous  les  renseignements  qui  peuvent  inté- 
resser la  défense.  Ceux-ci  sont  tenus  de  cor- 
respondre chaque  jour  avec  lui. 

La  garnison  d'une  place  ou  d'un  fort  isolé 
peut,  sur  l'ordre  du  commandant  de  l'ar- 
mée, être  associée  à  des  opérations  actives 
en  dehors  du  rajon  d'investissement,  fixé  à 
10  kilomètres  des  ouvrages  les  plus  avancés. 
Mais,  si  le  gouverneur  ou  commandant  juge 
que  l'éloignement  momentané  de  tout  ou 
partie  de  ses  troupes  est  de  nature  à  com- 
promettre la  sûreté  de  la  place  ou  du  fort, 
dont  il  a  la  responsabilité,  il  soumet  par 
écrit  ses  observations  au  commandant  de 
l'armée  qui,  s'il  passe  outre,  est  tenu  de  lui 
délivrer  un  ordre  écrit  et  sigrté. 

Le  commandant  d'une  armée  qui,  en  se 
retirant,  laisse  une  place  forte  ou  un  fort 
exposé  à  être  investi,  complète  la  garnison  et 
les  approvisionnements  par  tous  les  moyens 
qui  sont  en  son  pouvoir. 

Lorsqu'un  officier  général  ou  supérieur 
commandant  des  troupes,  se  trouve  à  la  tête 
de  ses  troupes  dans  le  rayon  d'investisse- 
ment d'une  place  forte  ou  d'un  fort,  sans 
lettre  de  service  qui  lui  donne  droit  de 
commandement  sur  cette  place  ou  ce  fort, 
il  doit,  sur  la  demande  du  gouverneur,  faire 
publier  les  ordres  et  fournir  les  postes  néces- 


GRACE. 


saires  à  la  conservation  et  à  la  police  de  la 
place.  Ces  gardes  passent  sous  les  ordres  du 
gouverneur. 

Lorsque  des  troupes,  des  officiers  isolés 
ou  assimilés,  inférieurs  en  grade  ou  en  rang 
au  gouverneur  ou  au  commandant,  se  trou- 
vent enfermés  dans  une  place  ou  un  fort, 
sans  faire  partie  de  la  garnison,  celui-ci  en 
dispose  pour  le  service  de  la  défense.  Si  le 
commandant  de  ces  troupes  est  supérieur  en 
grade  ou  en  rang  au  gouverneur,  il  ne  peut 
se  dispenser  de  déférer  aux  réquisitions  qui 
lui  sont  faites  par  ce  dernier,  seul  respon- 
sable du  sort  de  la  place  ou  du  fort  {Service 
en  campagne,  art.  272  à  273). 

—  général.  Général  ou  fonctionnaire 
ci\-il  chargé  du  gouvernement  d'une  province, 
d'une  colonie  (V.  Algérie). 

GRACE.  Pardon  accordé  par  un  chef 
d'État  à  un  criminel,  et  par  lequel  il  lui 
fait  la  remise  de  sa  peine. 

On  donne  encore  ce  nom  à  la  lettre  même 
qui  confère  la  remise  de  la  peine.  La  grâce 
n'efface  pas  la  faute  ni  les  effets  qui  en  sont 
la  conséquence  ;  elle  remet  simpleaient  la 
peine  à  subir  par  le  condamnée  ;  elle  ne  doit 
donc  pas  être  confondue  avec  V amnistie. 

On  donne  encore  le  nom  de  grâce  à  toute 
faveur  qu'on  fait  à  quelqu'un  sans  y  être 
obligé. 

On  désignait,  jadis,  sous  le  nom  de  com- 
manderies  de  grâce  celles  dont  le  maître  d'un 
ordre  avait  la  libre  disposition,  par  opposi- 
tion à  commanderies  de  seigneur,  celles  que 
les  chevaliers  obtenaient  à  leur  rang. 

GRADE.  Degré  de  la  hiérarchie  mili- 
taire, impliquant  commandement  sur  les 
degrés  inférieurs. 

Avant  1 789,  les  grades,  qu'on  appelait  alors 
charges,  étaient  achetés  ou  conférés  arbitrai- 
rement par  le  roi.  Actuellement,  le  grade 
d'officier  est  la  propriété  de  celui-ci,  et  elle 
ne  peut  lui  être  enlevée  que  dans  des  cas  et 
avec  des  formes  déterminés  (V.  État  des 
officiers). 

Le  grade,  conféré  par  le  chef  du  pouvoir, 
est  différent  de  l'emploi,  qui  dépend  du  mi- 
nistre ;  mais,  d'un  autre  côté,  aucun  grade 
ne  doit  être  donné  avant  la  vacance  de  l'em- 
ploi, sauf  des  cas  exceptionnels  prévus  par 
la  loi. 

Les  grades  d'officier  sont  les  suivants  : 
sous-lieulenaid,  lieutenant,  capitaine,  com- 
mandant {chef  de  bataillon,  d'escadron, 
viajor),  lieulenanl-colonel,  colonel,  gênerai 
de  brigade,  général  de  division  et  maréLhal 
de  France. 

Les  lieutenants  et  les  capitaines  sont  di- 
visés en  deux  classes  et  nommés  à  la  l^" 


363  GRADE. 

par  le  Ministre.  En  principe,  la  1"  classe 
comprend  la  première  moitié  de  la  liste  d'an- 
cienneté, dans  les  grades  de  lieutenant  et  de 
capitaine. 

Les  personnels  non  combattants  ont  une 
assbnilation  indiquée  sommairement  ci- 
après  : 

Maréchal  de  France  ; 

Général  de  division:  Intendant  général, 
médecin  inspecteur  général  ; 

Général  de  brigade  :  Intendant  militaire, 
médecin  ou  pharmacien  inspecteur  ; 

Colonel  :  Sous  -  intendant  militaire  de 
1'"'=  classe,  médecin  ou  pharmacien  principal 
de  l"^*  classe; 

Lieutenant-colonel  :  Vétérinaire  principal 
de  l'''^  classe,  sous-intendant  militaire  de 
2^  classe,  médecin  ou  pharmacien  principal 
de  2''  classe; 

Chef  de  bataillon,  d'escadron  ou  major  : 
Sous-intendant  militaire  de  3°  classe,  mé- 
decin ou  pharmacien  major  de  1"^^  classe, 
vétérinaire  principal  de  2"  classe  ; 

Capitaine  :  Adjoint  à  l'intendance,  mé- 
decin ou  pharmacien  major  de  2''  classe, 
vétérinaire  eu  l^'^  ; 

Lieutenant  :  Médecin  ou  pharmacien  aide- 
major  de  l'^o  classe,  vétérinaire  en  2"=  ; 

Sous-lieutenant  :  Médecin  ou  pharmacien 
aide-major  de  2<=  classe,  aide-vétérinaire. 

Les  hommes  de  troupe  peuvent  avoir  les 
grades  suivants,  auxquels  ils  sont  nommés 
par  le  chefs  de  corps  :  caporal  ou  brigadier, 
sergent  ou  marécJial  des  logis,  sergent-major 
ou  maréchal  des  logis  chef,  adjudant.  Le 
fourrier  peut  être  caporal  ou  sergent. 

Adjudant  sous-officier,  adjudant  élève 
d'administration,  sous-chef  de  musique  ; 

Sergent-major  (clairon),  maréchal  des  logis 
chef,  chef  artilicier,  maître  forgeron,  maître 
cordier ; 

Sergent,  sergent  fourrier,  maréchal  des 
logis  (fourrier  ou  trompette),  sous-chef  arti- 
ficier ; 

Caporal  fourrier,  brigadier  fourrier  ; 

Caporal  (tambour,  clairon,  sapeur),  bri- 
gadier, brigadier  trompette. 

Les  grades  de  la  hiérarciiie  spéciale  des 
employés  militaires  ayant  l'état  d'officier, 
mais  sans  avoir  l'assimilation  des  grades, 
sont  les  suivants  (p.  364). 

Un  projet  de  loi  déposé  à  la  Chambre  des 
députés  et  revêtu  de  ta  signature  de  2oS  dé- 
putés a  pour  but  de  conférer,  aux  officiers 
d'administration  des  divers  services,  l'assi- 
milation des  grades,  telle  qu'elle  est  indi- 
quée au  tableau  ci-dessous  pour  la  solde.  Ce 
projet  de  loi  sera  très  probablement  voté  par 
les  deux  Chambres. 


GRADE. 


364 


GRAIN  DE  LUMIÈRE. 


ADMINlSTnATION. 

HOPITAUX 
MILITAIRES. 

JUSTICE  SliLITAIRE. 

ARTII.i.EniE. 

ÉTAT- 
MAJOR. 

GÉME. 

AFFAIRES 
INDIGÈNES. 

DIVERS. 

ASSIMILATION 

pour 

la  solde, 

la  retraite, 

l'indemnité 

de  route. 

Officier 

d'administration 

pi'incipcil. 

Garde  d'artillerie 

principal 

de  Jre  classe. 

Coutrùleur  d'armes 

principal 

de  Ire  classe. 

^.  rchivisle 
principal 

de 
1"  classe. 

Adjoint 
principal 

de 
l'-e  classe. 

Interprèle 

de 
Ir»  classe. 

■■ 

Chef 
de  bataillon. 

Officier 

d'ailministration 

de  l'o  classe. 

Garde  d'artillerie 

principal 

de  2<!  classe. 

Contrôleur  d'armes 

ppincipal 

de  2c  classe. 

Archiviste 
principal 

de 
2"  classe. 

Adjoint 
principal 

de 
2e  classe. 

Capitaine 
de  Ire  classe. 

Officier 

d'administration 

de  2c  idasse. 

Garde  d'artillerie 
de  Irc  classe 

Contrôleur  d'armes 
de  Ire  classe. 

Archiviste 

de 
Ire  classe. 

Adjoint 

(le 

l'«  classe. 

Interprète 

de 
2e  classe. 

Aumôniers 

en 

temps  de  guerre. 

Capitaine 
de  2e  classe. 

Officier 
d'administration- 
adjoint 
de  Ire  classe. 

Garde  d'artillerie 

de  2e  classe. 

Contrôleur  d'armes 

de  2«  classe. 

Archiviste 

de 
2e  classe. 

Adjoint 

lie 
2°  classe. 

Interprète 

de 
3e  classe. 

Chef 
de  musique 
après  10  ans. 

Lieutenant. 

Officier 

d'administration- 

adjoiot 

de  2c  classe. 

Gardes  d'artillerie 
de  3c  clas<;e. 

Contrôleur  d'armes 
de  38  classe. 

Archiviste 

de 
3c  classe. 

Adjoint 

de 
3e  classe. 

Interprète 
auxiliaire 

de 
1™  classe. 

Chef  ' 
de  musique 
avant  10  ans. 

Sous- 
lieutenant. 

Grade.  Division  de  la  circonférence  par- 
tagée en  400  parties  égales,  au  lieu  de  360 
degrés. 

Cette  division  serait  très  avantageuse  au 
point  de  vue  des  calculs  pour  la  mesure  des 
angles  ;  mais  elle  n'a  pas  prévalu  contre 
l'usage  de  la  division  en  degrés. 

GRADÉ.   Celui  qui  possède  un  grade. 

GRADINS.  On  garnit  généralement  les 
parallèles,  sur  presque  toute  leur  longueur, 
de  gradins  de  fusillade,  pour  pouvoir 
accéder  sur  la  berne  et  faire  feu  par-dessus 
le  parapet,  et  de  gradins  de  revers  pour 
permettre  de  sortir  de  la  tranchée.  On  dis- 
pose en  outre,  de  distance  en  distance,  par 
portions  de  20  à  30  mètres  de  longueur,  des 
gradins  de  franchissement,  pour  per- 
mettre à  la  garde  de  tranchée  de  franchir  le 
parapet  et  de  se  porter  au-devant  des  sorties 
de  l'assiégé. 

Ces  divers  gradins  sont  exécutés  par  les 
sapeurs  du  ffème. 

GRADUATION  de  la  hausse.  La  hausse 
des  canons  ou  des  fusils  porte  un  certain 
nombre  de  divisions  ou  graduations  pour 
permettre  le  tir  aux  diverses  distances. 

La  hausse  des  nouveaux  canons  rayés  est 
triangulaire  {ftg.  127)  et,  sur  les  trois  faces 
de  cette  tige  sont  gravées  : 

i  °  Une  graduation  en  portées  ; 

2°  Une  graduation  donnant,  pour  chaque 


portée,  le  nombre  de  millimètres  de  hausse  ; 

3°  Une  graduation  en  degrés  permettant 
de  lire  Vanglc  de  tir  correspondant  ; 

4°  Une  graduation  donnant  le  nombre  de 
millimètres  de  dérive  pour  chaque  hausse  ou 
angle  de  tir  ; 

S°  Une  graduation  indiquant  en  secondes 
et  dixièmes  de  seconde  la  durée  du  trajet 
correspondante,  pour  permettre  le  réglage 
des  fusées  à  double  effet  des  obus  à  balles. 

GRAIN  de  lumière.  Morceau  de  mé- 
tal, moins  fusible  que  le  bronze,  que  l'on 
vissait  à  froid  dans  les  canons  de  ce  métal 
et  dans  lequel  était  percé  le  trou  communi- 
quant le  feu  à  la  charge.  Cette  partie  pou- 
vait ainsi  facilement  être  remplacée. 

—  de  mire.  Sorte  d'alidade  sphérique 
située  à  la  partie  antérieure  de  Varbrier 
d'une  arbalète;  pour  viser,  l'œil  devait 
chercher  le  point  de  mire  à  travers  le  trou 
du  fronteau  de  mire. 

—  de  poudre.  La  grosseur  des  grains 
de  poudre,  leur  forme,  leur  densité,  leur 
dureté  et  leur  hygrométricité  exercent,  non 
moins  que  la  composition  physique  de  la 
poudre,  une  influence  sur  l'effet  produit  par 
la  charge  sur  le  projectile. 

L'expérience  a  démontré  qu'on  aurait  in- 
térêt à  faire  le  grain  d'autant  plus  gros  que 
le  poids  de  la  charge  est  plus  considérable  ; 
mais  le  temps  que  met  le  projectile  à  sortir 


GRAINS   LE  POITDRE. 


36o 


GRAISSE. 


de  Is.  houclie  à  feu  vient  limiter  cette  gros- 
seur, pour  permettre  la  coml)ustioii  complète 
des  grains  avant  leur  sortie  de  l'ànie  de  la 
pièce.  Par  suite,  les  dimensions  des  jrrains 
de  poudre  augmentent  avec  le  calibre  et  avec 
la  longueur  dàine  de  la  bouclie  à  feu.  On  a 
dû  prendre  des  moyennes  tant  pour  l'espèce 
■de  poudre  nécessaire  à  une  catégorie  de  bou- 
ches à  feu  à  peu  près  semblables  que  pour  la 


grosseur  des  grains  de  chaque  espèce  de 
poudre. 

La  forme  du  grain  permet  de  régler  la 
combustion  par  la  détermination  de  la  sur- 
face soumise  à  l'inflammalion.  Pour  éviter 
linconvénient  de  la  combustion  des  grains 
par  couches  concentriques  de  l'extérieur  à 
l'intérieur,  on  a  clierché  à  obtenir  des  pou- 
dres progressives,  dégageant  des  quantités 
successives  de  gaz  croissant  avec  le  temps. 
On  a,  dans  ce  but,  donné  aux  grains  une 
forme  prismatique,  ou  prismatique  avec 
trous,  ou  de  rondelles. 

Ces  formes  régulières  et  géométriques 
n'ont  pas  été  adoptées  en  France,  car  les 
résultats  n'ont  pas  été  satisfaisants,  les  grains 
se  brisant  dans  les  premiers  moments  de  l'in- 
flammation et  se  comportant  alors  comme 
des  grains  de  poudre  ordinaires. 

La  deiisUé  réelle  de  la  poudre  est  le  rap- 
port du  poids  d'un  grain  de  poudre  à  son 
volume.  Elle  permet  de  diminuer  la  vitesse 
de  combustion,  d'avoir  des  poudres  brûlant 
par  couches  concentriques  et  de  donner  un 
fort  lissage  à  la  pouilre. 

La  densité  absolue  est  le  rapport  du  poids 
de  la  poudre  à  son  volume,  abstraction  faite 
des  pores  intérieures. 

La  densité  gravimétrique  est  le  rapport  du 
poids  d'une  charge  de  poudre  au  volume  de 
la  chambre  qui  la  contient. 

La  dureté  des  grains  rend  les  poudres 
moins  hygrométriques.  On  l'obtient  par  une 
forte  compression  et  par  le  lissage. 

L'hygrométricité  de  la  poudre  augmente 
avec  la  proportion  de  charbon  qu'elle  con- 
tient, car  le  charbon  est  le  seul  des  compo- 
sants de  la  poudre  qui  alisorbe  l'eau.  L'hu- 
midité du  grain  diminue  notablement  la 
vitesse  des  projectiles  ;  elle  provoque  égale- 
ment la  dissolution  de  la  poudre  et  la  for- 
mation de  différents  corps.  Une  légère  humi- 
dité, sans  efllorescences,  peut  ne  rien  enlever 
des  propriétés  balistiques  de  la  poudre,  si  ou 
a  soin  de  la  faire  sécher  lentement. 

GRAINS.  On  désigne  sous  ce  nom  le  fruit 
des  céréales  et  de  certaines  légumineuses, 
tels  que  le  froment,  le  méteil,  le  seigle, 
l'orge,  l'avoine,  le  sarrasin,  les  vesces,  les 
féveroles,  etc. 

GRAISSAGE.  Opération  denduire  de 
grnisbe  les  effets  d'armement,  de  grand  et 
de  petit  équipement,  de  harnachement,  les 
essieux  des  voitures,  ou  autres  parties  du 
matériel,  soit  pour  les  entretenir  eu  bon 
état,  soit  pour  en  permettre  le  fonctionne- 
ment. 

GRAISSE.  Substance  non  azotée  et 
pauvre  ou  oxygène,  mais  très  riche  en  car- 


GRAKRUT. 


366 


GRANDE  HALTE. 


hone  et  en  hydrogène,  onctueuse  et  aisée  à 
fondre. 

Ou  emploie,  dans  l'armée,  des  graisses 
appropriées  aux  usages  auxquels  on  les  des- 
tine, savoir  : 

La  graisse  d'armes,  pour  graisser  toutes 
les  parties  des  armes  en  service  ou  en  ma- 
gasin. 

La  graisse  verte,  pour  les  armes  blan- 
ches et  les  parties  extérieures  des  armes  à 
feu  en  magasin. 

L'huile  d'olive  purifiée,  pour  la  partie 
délicate  des  organismes. 

L'huile  de  pied  de  bœuf,  à  défaut  de 
graisse  d'armes,  pour  le  graissage  des  parois 
du  canon,  des  filets  de  vis  et  des  hois  de 
monture. 

L'huile  de  pétrole  raffinée,  pour  le 
graissage  des  armes  eu  magasin  et  pour  le 
dérouillage  des  pièces  d'armes  ;  mais  elle 
n'est  pas  employée  pour  les  armes  en  ser- 
vice à  cause  de  sou  odeur. 

La  graisse  pour  les  casques,  qui  est 
un  mélange  de  suif  de  mouton  et  d'huile 
d'olive. 

La  graisse  pour  la  chaussure,  qui 
consiste  en  une  préparation  appelée  nourri- 
ture Mironde,  ou  en  différents  autres  mé- 
langes de  graisse  et  d'huile. 

Tous  ces  ingrédients  sont  aclietés  au 
compte  des  ordinaires  de  la  troupe,  quand 
ils  sont  destinés  au  graissage  des  effets  en 
service,  et  au  compte  de  la  masse  d'habille- 
ment et  d'entretien  quand  ils  sont  destinés 
au  graissage  des  effets  en  magasin. 

La  graisse  pour  le  harnachement, 
qui  est  achetée  par  l'abonnataire  sellier, 
pour  les  effets  du  service  courant,  et  par  la 
masse  d'entretien  du  harnachement  et  fer- 
rage pour  les  effets  du  service  de  réserve. 

La  graisse  pour  les  voitures,  qui  est 
achetée  au  compte  de  la  masse  d'entretien 
du  harnachement  et  ferrage  ;  la  graisse  em- 
ployée est,  de  préférence,  la  muciline  :  h 
défaut,  on  fait  usage  de  graisses  du  com- 
merce. 

La  graisse  pour  les  sabots  des  che- 
vaux, appelée  aussi  onguent  de  pied,  qui 
est  également  achetée  au  compte  de  la  masse 
d'entretien  du  harnachement  et  ferrage. 

GRAKRUT.  Poudie  sans  fumée  inventée 
par  l'ingénieur  suédois  S.  Koglund,  et  qu'on 
suppose  être  à  base  de  nitro-cellulose.  Ne 
produit  qu'une  légère  vapeur  transparente, 
visible  seulement  pendant  5  secondes. 

GRAND.  L'adjectif  grand  est  ajouté  à  un 
grand  nombre  de  mots  militaires,  auxquels 
il  ne  fait  en  général  que  prêter  un  sens  plus 
étendu.   Pourtant,  nous  devons  signaler  les 


termes  suivants,  qui  ont  une  acception  toute 
particulière. 

GRANDE  ARMÉE.  Nom  donné  à  l'armée 
française  formée  au  camp  de  Boulogne,  et 
qui  fit  les  campagnes  de  180i  à  1812, 

GRAND  CHASSIS  (V.  Châssis  d'artil- 
lerie). 

GRAND'CROIX  de  la  Légion  d'hon- 
neur. La  plus  haute  dignité  dans  la  Légion 
d'honneur. 

Les  titulaires  portent  un  grand  cordon  en 
sautoir  et  une  jilaque  à  gauche. 

GRAND  ÉQUIPEMENT  (V.^g«Jijmen<). 

GRAND'GARDE.  Partie  d'un  avant- 
poste  qui  a  pour  mission  de  fournir,  de  ren- 
forcer et  au  besoin  de  recueillir  les  petits 
postes.  Les  grand'gardes  sont  établies  der- 
rière le  centre  de  la  ligne  des  petits  postes 
qu'elles  fournissent,  autant  que  possible, 
dans  le  voisinage  dun  chemin  et  hors  des 
vues  de  l'ennemi. 

Une  compagnie  de  grand'garde  déLache  la 
moitié  de  son  effectif  en  petits  postes  et  sen- 
tinelles doubles.  L'autre  moitié,  formant  la 
grand  garde  proprement  dite,  est  de  soutien 
et  fournit  des  rondes  et  des  patrouilles.  Le 
quart  de  la  grand'garde  proprement  dite 
reste  de  piquet,  prêt  à  marcher  au  premier 
signal.  Le  piquet  fournit  une  sentinelle  de- 
vant les  armes,  et  les  hommes  nécessaires 
pour  observer  les  signaux  des  petits  postes. 

Le  reste  de  la  grand'garde  bivouaque  au 
repos  ;  les  feux  sont  masqués  du  côté  de  l'en- 
nemi, et  l'on  prépare  du  gazon  ou  de  la 
terre  mouillée,  pour  les  éteindre  au  premier 
ordre. 

Le  commandant  de  ia  grand'garde  reçoit 
ses  instructions  du  commandant  des  avant- 
postes,  et  lui  transmet  ses  rapports.  11  l'in- 
forme, ainsi  que  les  commandants  des  grand'- 
gardes voisines,  des  événements  survenus 
sur  la  ligne  des  sentinelles. 

Quand  les  grand'gardes  ont  été  placées 
très  près  ou  eu  vue  de  l'ennemi  pendant  le 
jour,  il  leur  est  assigné  pour  la  nuit  un  poste 
plus  en  arriére  ;  elles  en  prennent  possession 
à  la  chute  du  jour. 

Toutes  les  grand'gardes  placées  sous  les 
ordres  d'un  même  commandant  d'avant- 
postes  sont  numérotées  à  partir  de  la  droite. 

GR.4NDE  HALTE.  Dans  les  marches,  il 
n'est  fait  de  grande  halte  que  lorsque  la  dis- 
tance ou  la  température  le  rendent  indispen- 
sal)le.  En  général,  quand  il  n'y  a  que  4  ou 
3  heures  de  marche,  il  vaut  mieux  franchir 
l'étape  d'une  seule  traite. 

Quand  la  grande  halte  est  nécessaire,  on  la 
fait  toujours  sous  la  protection  de  l'avant- 
garde,  et  autant  que  possible  après  avoir 
parcouru   les  2/3  ou  les  3/4   de   la   route. 


GRAND  MAITRE. 


36: 


Elle  a  lieu  en  campagne  près  d'un  village, 
près  d'un  cours  d'eau  ou  dans  le  voisinage 
d'une  fontaine  assez  abondante  pour  fournir 
de  l'eau  à  la  colonne.  L'ordre  de  mouvement 
indique  la  durée  de  cette  halte,  le  lieu  où 
elle  doit  se  faire  et  la  distance  qui  la  sépare 
du  point  initial  de  marche. 

Les  unités  arrivent  successivement;  un 
officier  du  seivice  d'état-major  leur  indique 
l'emplacement  où  elles  doivent  se  former  ; 
chacune  d'elles  reprend  la  marche  après  le 
temps  de  repos  prescrit.  Pendant  la  halte, 
les  troupes  font  un  léger  repas  de  café  ou  de 
viande  froide  ;  les  chevaux  sont  déhridés  et 
légèrement  dessanglés  ;  on  leur  donne  un  peu 
de  nourriture.  Ils  peuvent  être  attachés. 

GRAND  MAITRE.  Chef  de  certains  or- 
dres religieux  militaires. 

—  de  l'artillerie.  Grand  officier  de  la 
couronne,  dont  la  charge  exista  de  looO 
environ  à  1762. 

Il  dirigeait  tout  ce  qui  concernait  le  ser- 
vice de  l'artillerie  et,  lors  de  la  suppression, 
ses  fonctions  furent  confiées  à  des  inspec- 
teurs. Il  avait  les  attributions  du  ministre 
pour  son  arme. 

—  des  arbalétriers.  Commandant  en 
chef  de  l'infanterie  française  (y  compris  ce 
qui  existait  d'artillerie  et  de  génie),  de  12:26 
à  1467.  11  marchait  immédiatement  après 
le  connt- table. 

GRANDES  MANŒUVRES.  Réunion  de 
troupes  de  toutes  amies,  en  vue  de  leur 
donner  une  idée  aussi  complète  que  les  opé- 
rations le  permettent  des  opérations  qu'elles 
auraient  à  exéniter  en  campagne,  se  rap- 
prochant autant  que  possible  de  celles  de  la 
guerre  de  campagne. 

Elles  se  font  généralement,  en  France, 
dans  le  courant  du  mois  de  septembre, 
époque  à  laquelle  les  principales  récoltes 
sont  rentrées  et  où  la  présence  des  réser- 
vistes au  corps  est  le  plus  utile  pour  com- 
pléter les  effectifs,  sans  nuire  aux  travaux 
de  la  campagne. 

GRAND  OFFICIER  de  la  couronne. 
Personnage  occupant  un  office  royal  et,  en 
général,  non  militaire. 

On  y  comprit  peu  à  peu  des  militaires 
occupant  des  charges  importantes  et,  comme 
les  titulaires  des  divers  offices,  au  début 
simples  domestiques,  en  vivant  auprès  du 
roi,  arrivèrent  à  prendre  sur  celui-ci  une 
grande  influence,  ils  finirent  par  obtenir  les 
titres  et  les  honneurs  les  plus  élevés, 

GRAND  -  OFFICIER  de  la  Légion 
d'honneur.  Grade  qui  suit  immédiatement 
celui  de  grand'croix. 

Ils  n'ont  pas  le  grand  cordon  et  portent 
la  plaque  à  droite. 


GRAPHIQUE. 

GRAND-PRÉ VOT.  Commandant  de  la 
(jendarmerie  d'une  armée  en  campagne. 

GRAND  RESSORT.  Ressort  à  deux 
branches  constituant  la  pièce  principale  de 
la  platine  des  anciens  fusils.  11  servait  à 
déterminer  l'abatage  du  chien  par  l'inter- 
médiaire de  la  noix. 

GRANDE  TENDE.  Tenue  des  troupes 
en  ellets  aussi  bons  que  possible,  et  quel- 
quefois d'un  modèle  particulier. 

Elle  est  prise  quand  elle  est  indiquée  par 
l'ordre  et  se  porte  généralement  les  diman- 
ches et  jours  de  fête,  pour  une  revue,  une 
parade,  une  cérémonie,  le  service,  etc. 

Elle  varie  suivant  les  armes,  les  saisons 
et  les  corps  d'armée. 

GRAPHIQUE.  Description,  opération  qui. 
au  lieu  d'être  énoncée  par  un  discours,  est 
donnée  par  une  figure.  Cette  représentation 
par  des  figures  a  l'avantage  de  permettre  de 
saisir  l'opération  d'un  seul  coup  d'œil,  aussi 
l'emploi  des  graphiques  est  actuellement  très 
répandu,  pour  la  statistique,  pour  la  méde- 
cine, etc. 

Dans  l'armée,  on  fait  surtout  usage  des 
graphiques  pour  la  marche  des  troupes  et 
pour  la  marche  des  trains. 

—  de  marche.  Tableau  sur  lequel  est 
représenté  simultanément  le  mouvement  de 
toutes  les  unités,  et  qui  permet  la  solution 
rapide  de  toutes  les  questions  qui  peuvent 
être  intéressantes  pour  le  commandement  au 
point  de  vue  de  la  combinaison  des  mouve  • 
ments  ou  de  l'expédition  des  ordres. 

Pour  la  construction  de  ce  tableau  on 
prend  pour  abscisses  des  longueurs  propor- 
tionnelles au  temps,  et  pour  ordonnées,  des 
longueurs  proportionnelles  aux  distances.  Si 
la  vitesse  est  uniforme,  le  mouvement  sera 
représenté  par  une  droite  inclinée,  tout 
cliangement  de  vitesse  par  un  changement 
dans  l'inclinaison  de  cette  droite,  toute 
marche  irrégulière  par  une  courbe  plus  ou 
moins  simple,  tout  arrêt  par  une  partie  ho- 
rizontale. Pour  compléter  les  renseignements 
que  peut  offrir  un  pareil  tableau,  on  con- 
vient de  représenter  en  marge  les  princi- 
paux accidents  du  terrain  par  leur  signe 
conventionnel,  en  s'astreignant  non  seule- 
ment à  les  placer  à  leur  distance  exacte  du 
point  initial,  mais  à  leur  faire  occuper  dans 
le  sens  de  l'une  des  ordonnées,  l'étendue 
même  qu'ils  occupent  sur  le  terrain. 

Le  graphique  ci-dessous  [fig.  128)  repré- 
sente la  marche  du  gros  d'une  division  à  la 
vitesse  normale  de  72  mètres  par  minute 
avec  halte  horaire  de  10  minutes. 

On  a  supposé  que,  la  colonne  étant  en 
marche  on  a  expédié  jusqu'en  tète  de  la  co- 
lonne,   l'ordre  de    faire   une    grande    halle 


GRAPHIQUE. 

«l'une  heure  à  8  Ji.  30,  i;our  dégager  la  route 
et  permettre  à  un  régiment  de  cavalerie  de 
passer  en  tète  ;  on  voit  qu'il  a  suffi  que  le 
cavalier  porteur  de  l'ordre  et  raarcliant  à  la 
vitesse  de  10  kilomètres  soit  parti  à  7  h.  12, 
pour  avoir  communiqué  à  temps  cet  ordre  à 


308 


GRAPHIQUE. 


tous  les  groupes,  jusqu'à  la  tète  de  la  co- 
lonne. On  voit  également  que  le  régiment 
de  cavalerie,  pour  avoir  la  route  libre,  a  dû 
accélérer  sa  marche  entre  les  kilomètres  o 
et  14,  et  atteindre  la  vitesse  de  9  kil.  1/2, 
Un  simple  coup  d'œil  permet  de  se  rendre 


Fis.  128. 


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-à>     Ballei-ies  divisionnaires  entrant  dans  le  bois  à  7  h  4. 

-"  —  —  sortant  du  bois  à  7 1'  28. 


Officier  ciargé  de  se  rendre  au  pont  pour  s'assurer  si  la  vitesse  de  marche  est 
observée  et  de  rendre  compte.  Départ  du  point  initial  à  5  heures  ;  arrêt  de 
35  minutes  au  pont  ;  retour  au  point  initial  à  61'  9. 


Cavalier  portant  aux  divers  Cfroupes  l'ordre  de  faire,  à  8  b  30,  une  -rande  halte 
de  1  heure  en  colonne,  pour  laisser  passer  le  régiment  de  cavalerie. 


compte  du  passage  de  chaque  élément  à  cha- 
cun des  accidents  de  terrain  figurés  en  marge 
du  graphique,  par  exemple  au  petit  pont 
situé  à  5"^, 700  du  point   initial,   au   bois 


situé  à  7  kilomètres  avec  une  longueur  de 
600  mètres,  etc.  (Figure  extraite  du  cours 
de  logistique  de  l'École  d'application  de 
l'artillerie  et  du  génie,  à  Fontainebleau). 


GRAPHOMETRE. 


—  de  marche  des  trains.  C'est  un  ta- 
bleau analogue  au  précédent  (auquel  il  a 
d'ailleurs  servi  de  modèle)  que  l'on  remet  à 
tons  les  agents  du  mouvement,  mécaniciens, 
chefs  de  train,  etc.,  pour  leur  servir  d'iti- 
néraire. 

Pour  la  construction  de  ce  tableau,  on 
prend  pour  abscisses  les  divisions  du  temps, 
et  pour  ordonnées  les  distances  kilomé- 
triques; on  indique  en  marge  les  noms  de 
stations,  les  distances  cumulées  depuis  le 
point  d'origine  et  entre  deux  stations  consé- 
cutives. 


3Glt  GRATIFICATION. 

La  figure  129  donne  un  exemple  de  gra- 
phique pour  une  ligne  à  deux  voies.  Les 
gros  traits  continus  représentent  les  trains 
express.  Les  traits  fins  continus  représentent 
les  trains  de  voyageurs  omnibus.  Les  gros 
traits  en  pointillé  représentent  les  trains  de 
marchandises  réguliers.  Les  traits  fins  en 
pointillé  indiquent  les  trains  facultatifs.  On 
ajoute  généralement  au  graphique  un  profil 
en  lonfi  de  la  ligne,  avec  des  indications  sur 
les  prises  d'eau,  les  voies  de  garage  et  les 
dépôts  de  machines. 

Les  contmissions  militaires  de  chemins  de 


flacon 
Bifurcation 

Pont  deVeyle 


^oTmas 
Mezeriat 
Oolliat 
Bifùrcation 

o 

La\'avrette 

Pont  d'Ain 
Ambronay 

Amterieu 


Fis.  129. 


3^  3o' 


i'- 


fer  de  campagne  établissent  des  tableaux 
journaliers  de  marche  des  trains  sur  leur 
section,  en  y  comprenant  un  certain  nombre 
de  trains  facultatifs,  qu'on  peut  utiliser 
pour  le  personnel  on  le  matériel  venant  de 
stations  situées  en  dehors  de  la  section.  Ces 
commissions  peuvent  former  des  trains  spé- 
ciaux extraordinaii-es,  mais  seulement  dans 
les  deux  cas  suivants  : 

1°  Nécessité  de  pourvoir  à  la  sécurité  du 
chemin  de  fer; 

2°  Ordre  exprés  du  directeur  général  des 
chemins  de  fer  et  des  étapes. 

GRAPHOMETRE.  Instrument  de  lever 
employé  pour  la  mesure  des  angles;  se  com- 
pose d'un  demi-cercle  ou  limbe  gradué  mo- 
bile autour  d'un  axe  perpendiculaire  à  son 
plan. 

Aux  extrémités  du  diamètre  sont  fixées 
deux  pinnules  déterminant,  au  moyen  de 
fentes  et  de  fenêtres,  un  premier  plan  de 
visée  passant  par  le  centre  de  l'instrument 
et  perpendiculaire  à  son  plan. 

Autour  du  centre  se  meut  une  alidade 
portant  également  deux  pinnules,  qui  déter- 


mine un  deuxième  plan  de  visée  ;  cette  ali- 
dade est  munie  de  vevniers. 

GRAPPE.  Assemblage,  à  l'aide  de  gou- 
dron, de  balles  de  plomb  ou  de  fer  autour 
d'une  tige,  de  manière  à  obtenir  le  calibre 
de  la  pièce  dans  laquelle  on  devait  tirer 
cette  espèce  de  projectile.  Le  tout  était  en- 
fermé dans  un  sac  de  toile  poissée  et  assu- 
jetti avec  du  fil  de  fer.  A  été  remplacé  par 
la  bo'itt'  à  mil  raille. 

GRAPPIN.  Grande  fourchette  de  0°\.80 
de  longueur,  employée  dans  les  cuisines  a 
vapeur  de  la  troupe,  à  raison  de  une  par 
marmite.  Cet  ustensile  est  acheté  au  compte 
delà  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

Petite  ancre  à  quatre  ou  cinq  branches  re- 
courbées et  dont  on  se  sert  pour  les  cha- 
loupes, les  canots. 

GRAS  (fusil).    V.  Fusil  module  1874. 

GRATIFICATION.  Somme  qu'on  accorde 
comme  rccomponso  aux  hommes  de  troupes 
et  aux  ouvriers  ou  employés  de  l'adminis- 
tration de  la  guerre  qui  n'ont  pas  le  rang 
d'officier. 

Des  gratification-î  peuvent  être  accordées 

2i 


GRATIFICATION. 


370 


GRECE. 


annuellement,  par  les  inspecteurs  généraux, 
à  différentes  catégories  de  militaires,  tels 
que  le  garde-magasùi  de  VhabiUement,  les 
moniteurs  de  gymnase,  de  natation,  les 
maîtres  d'escrime,  les  meilleurs  tireurs,  le 
vaguemestre,  etc.  Les  instructions  sur  les 
inspections  indiquent  dans  quelles  conditions 
et  dans  quelles  limites  ces  gratifications 
peuvent  être  octroyées. 

—  de  réforme.  Elle  est  accordée  aux 
sous-officiers,  caporaux  et  soldats  réformés 
par  congé  n°  \,  lorsqu'ils  n'ont  pas  droit  à 
la  pension  de  retraite.  Cette  gratification 
est  renouvelable  de  deux  eu  deux  ans,  tant 
que  dure  pour  ces  militaires,  une  diminu- 
tion notable  dans  la  capacité  de  travail. 

C'est  la  commission  spéciale  de  réforme, 
siégeant  au  cbef-lieu  de  la  subdivision,  qui 
a  l'initiative  des  propositions  pour  la  grati- 
fication de  réforme. 

Les  mémoires  de  proposition  sont  établis 
jiar  les  cbefs  de  corps,  visés  par  le  sous- 
intendant,  et  approuvés  par  le  général  com- 
mandant le  corps  d'armée  qui  les  transmet 
au  minisire  de  la  gueire.  Ces  mémoires  sont 
accompagnés  : 

1°  Des  certificats  d'examen  et  de  vérifi- 
cation, très  explicites  sur  les  blessures  ou  les 
infirmités  ; 

2"  Du  certificat  d'origine  de  blessures  ou 
d'infirmités,  ou,  à  défaut,  da  procès-verbal 
d'enquête  sur  cette  origine  ; 

3°  De  l'état  signalétique  et  des  services  ; 

4°  De  l'extrait  d'acte  de  naissance  ; 

5°  De  l'avis  motivé  de  la  commission  spé- 
ciale de  réforme,  au  sujet  du  droit  à  la  gra- 
tification. 

La  quotité  de  la  gratification  de  reforme 
est  la  suivante  : 

Adjudant 300  fr. 

Sergent- major 250 

Sergents 225 

Caporaux 210 

Soldats 200 

Les  payements  ont  lieu  par  semestre  et 
d'avance  sur  mandat  délivré  par  le  sous- 
intendant  militaire. 

Tous  les  deux  ans,  les  titulaires  d'une 
gratification  renouvelable  sont  convoqués 
devant  la  commission  spéciale,  siégeant  au 
chef-lieu  de  canton,  le  jour  du  conseil  de 
revision,  afin  de  faire  constater  l'état  dans 
lequel  ils  se  trouvent  au  point  de  vue  de 
leur  capacité  de  travail. 

Suivant  leur  situation,  la  commission 
maintient  la  gratification  pour  deux  nou- 
velles années,  ou  la  rend  permanente  si 
l'état  de  l'intéressé  n'est  pas  susceptible  de 


s'améliorer,  ou  la  supprime  s'il  a  recouvré 
la  faculté  de  travailler  sans  aucune  gène. 

—  aux  gendarmes.  Les  gendaitues  re- 
çoivent des  primes  ou  gratifications  pour  la 
bonne  exécution  de  leur  service  dans  cer- 
tains cas  :  arrestation  de  déserteurs,  etc. 

GRATTAGE.  Les  grattages  de  même  que 
les  surcharges  sont  formellement  interdits 
dans  les  pièces  comptables  de  l'administra- 
tion militaire. 

Les  chiffres  ou  les  mots  erronés  doivent 
être  rayés  de  manière  à  rester  parfaitement 
lisibles,  et  la  rature  doit  être  approuvée  de 
la  manière  suivante  :  Approuvé  la  rature 
de  (nombre  en  toutes  lettres)  mots. 

S'il  s'agit  d'une  somme  en  toutes  lettres, 
répéter  également  en  renvoi  la  sonnne  véri- 
table. 

Ces  renvois  doivent  être  signés  par  ceux 
qui  ont  établi  ou  signé  le  document,  et  par 
le  fonctionnaire  administratif  qui  a  visé  les 
pièces. 

GRATTOIR.  Morceau  de  fer  dont  les 
artilleurs  font  usage  pour  nettoyer  l'inté- 
rieur du  mortier. 

Petit  instrument  en  acier  très  affilé,  et 
propre  à  effacer  l'écriture  en  grattant  le 
papier . 

GRAVELLE.  Petites  concrétions  ayant 
à  peine  le  volume  d'une  tête  d'épingle,  qui 
se  forment  dans  les  reins,  dans  la  vessie  ou 
dans  les  conduits  excréteurs  de  l'urine,  et 
qui  occasionnent  des  douleurs  très  vives. 

La  gravelle  reconnaît  les  mêmes  causes 
générales  que  la  goutte,  et  son  traitement 
est  à  peu  prés  le  même. 

GRAVIMÈTRE.  Appareil  pour  mesurer 
la  densité  gravimétrique . 

GRÈCE  et  armée  grecque.  Le  service 
est  obhgatoire  à  partir  de  21  ans  pour  tous 
les  hommes  reconnus  aples  à  porter  les 
armes . 

L'armée  grecque  se  compose  de  quatre 
parties  : 

1"  L'armée  active,  pendant  un  an  dans 

l'infanterie,  et  2  ans  dans  les  autres  armes; 

'  2'^  La  réserve  de  l'armée  active,   10  ans 

dans  l'infanterie,   et  9  ans  dans  les  autres 

armes  ; 

3"  L'armée  territoriale,  10  ans  (de  32  à 
41  ans) ; 

4°  La  réserve  de  l'armée  territoriale , 
pendant  10  ans  (de  42  à  5i  ans). 

L'yrmée  active  et  sa  réserve,  qui  com- 
prend 10  classes,  pourrait  être  sur  le  pied 
de  guerre  à  un  effectif  maximum  de  120,000 
hommes. 

L'armée  territoriale,  qui  formerait  l'armée 
de  2"  ligne,  compterait  une  centaine  de 
mille  hommes,  mais  n'ayant  reçu  pour  la 


GRÉEMENT 


371 


GRENADE. 


plupart    aucune    instruction  ;    celte   armée 
n'est  pas  organisée,  faute  de  cadres. 

La  réserve  de  larmée  territoriale  ne  peut 
ctre  citée  que  pour  mémoire;  créée  en  vue 
d'une  invasion  et  pour  la  dernière  extré- 
mité, ce  service  supplémentaire  constitue 
une  obligation  plutôt  morale  qu'efTective. 

En  temps  de  paix,  l'armée  a  la  compo- 
sition suivante  :  10  régiments  de  ligne  à 
3  bataillons,  8  bataillons  d'evzones  (chas- 
seurs), 3  régiments  de  cavalerie  à  4  esca- 
drons, d'environ  100  sabres  chacun  ;  3  ré- 
giments d'artillerie .  comprenant  ensemble 
8  batteries  d'artillerie  de  campagne,  8  d'ar- 
tillerie de  montagne  et  4  d'artillerie  de 
position;  cliaque  batterie  à  6  pièces;  1  régi- 
ment du  génie  à  2  bataillons  de  5  compa- 
gnies. Son  etfectif  est  d'environ  25,000  hom- 
mes, plus  5,630  gendarmes. 

Les  bataillons  de  chasseurs  et  les  gendarmes 
se  recrutent  exclusivement  par  engagements 
volontaires. 

L'infanterie  de  ligne,  les  chasseurs  et  le 
génie  sont  armés  du  fusil  Gras,  modèle  1874 
français. 

GRÉEMENT.  L'ensemble  des  vergues, 
voiles,  cordages,  poulies  et  matériel  néces- 
saires pour  qu'un  navire  soit  en  état  de 
naviguer. 

GREFFE.  Lieu  destiné  à  recevoir  les 
archives  des  tril)unaux.  Ces  archives  com- 
prennent, dans  la  justice  militaire,  les  mi- 
nutes de  tous  les  jugements  et  actes  émanés 
de  cette  justice. 

On  donne  encore  le  nom  de  greffe  à  l'en- 
semble du  personnel  charge  d'établir  et  de 
conserver  les  archives,  et  de  servir  de  secré- 
taires aux  membres  des  tribunaux  militaires. 
GREFFIER,  officier  d'administration  de 
la  justice  militaire,  nommé  par  le  Chef  de 
l'Etat,  pour  tenir  le  greffe  d'un  Conseil  de 
(jucrre  ou  d'un  Conseil  cl;  révision. 

Ces  employés  militaires  ont  le  rang  d'of- 
ficier et  une  hiérarchie  spéciale  comportant 
cinq  grades,  mais  sans  assimilation  avec 
ceux  de  l'armée. 

Chaque  officier  d'administration  greffier 
est  assisté  d'un  adjudant  commis  greffier, 
nommé  par  le  Ministre,  et,  au  besoin,  de 
soldats  secrétaires,  désignés,  à  titre  tempo- 
raire, par  le  général  commandant  le  corps 
d'armée. 

Dans  les  prévôtés,  les  fondions  de  greffier 
sont  remplies  par  un  officier,  un  sous-officier 
ou  un  brigadier  de  gendarmerie. 

GRÉGEOIS  (feu).  On  désignait  jadis 
sous  ce  nom  une  grande  variété  de  mélanges 
inflammables,  essentiellement  composés  de 
soufre   et    de    substances  grasses   ou    rési- 


neuses, telles  que  l'huile,  le  naphte,  le  gou- 
dron, la  poix,  etc. 

Ces  préparations  étaient  surtout  employées 
par  les  Grecs  (d'où  le  nom  de  feu  grégeois) 
dans  les  sièges  et  les  combats  maritimes.  On 
les  lançait,  soit  à  l'aide  d'armes  de  jet,  et 
alors  on  les  enfermait  dans  des  pots  de  terre 
ou  des  fioles  de  verre  qui  se  brisaient  en 
tombant;  soit  au  moyen  de  pompes,  ou  bien 
encore  en  en  remplissant  des  brûlots  pour 
incendier  les  navires  ennemis. 

Les  Grecs  réussirent  à  cacher  aux  autres 
peuples  la  composition  du  feu  grégeois,  jus- 
qu'au commencement  du  XllP  siècle,  mais 
elle  fut  connue  à  cette  époque ,  par  les 
Arabes,  qui  la  perfectionnèrent,  et  en  firent 
usage  contre  les  croisés;  ceux-ci  l'adoptèrent 
à  leur  tour,  et  en  firent  fréquemment  usage, 
jusqu'à  l'époque  de  l'invention  de  la  poudre. 
GRÈGUES.  Ancienne  culotte  de  grosse 
peau  en  usage  du  teihps  des  armures  de  fer. 
GRELIN.  Cordage  composé  de  3  à  4  aus- 
sières  connnises  ensemble.  L'aussière  est  un 
cordage  composé  de  2  à  4  torons. 

GRENADE.  Projectile  sphérique ,  qui 
paraît  avoir  été  inventé  vers  1536.  Son 
calibre  et  son  jwids  ont  été  très  variables  ; 
il  a  été  fabriqué  en  carton,  en  verre,  en 
bronze  et  en  fonte  de  fer.  La  grenade  existe 
dans  nos  approvisionnement  de  siège  sous  la 
forme  d'un  petit  obus  de  81™™  de  diamètre, 
dont  les  parois  n'ont  que  18™™  d'épaisseur. 
Il  pèse,  vide,  11^,040,  contient  une  charge 
intérieure  de  110  grammes  de  poudre,  et 
est  armé  d'une  petite  fusée  spéciale  en  bois. 
Le  projectile  chargé  et  avec  une  fusée,  pèse 
1^^,162,  et  est  lancé  à  la  main  :  1°  au 
moyen  d'un  bracelet  en  cuir,  qu'on  attache 
au  poignet,  et  qui  permet  de  lancer  la  gre- 
nade à  20  mètres  par-dessus  un  parapet: 
2°  à  l'aide  d'une  fronde  avec  laquelle  on 
peut  jeter  la  grenade  à  50  mètres. 

L'appareil  Moisson  permet  le  tir  des  gre- 
nades dans  les  mortiers. 

La  grenade  est  aussi  un  ornement  en  drap 
ou  en  métal  de  diverses  parties  de  l'uni- 
forme. Les  grenades  en  drap  sont  découpées 
par  les  corps  de  troupe  ;  les  grenades  métal- 
liques ou  brodées  sont  fournies  par  l'admi- 
nistration. 

—  éclairante.  Sorte  de  sphère  en  caout- 
chouc vulcanisé,  pouvant  contenir  environ 
190  giamines  de  composition  Lamarre  à  feu 
blanc,  et  armée  d'un  tube  d'amorce  destiné 
à  conunencer  le  feu.  Le  tout  pèse  environ 
250  grammes.  Après  avoir  déchiré  la  gaine 
en  papier  du  lujje  d'amorce,  on  y  met  le  feu 
et  on  lance  la  grenade  ù  la  main  ou  à  la 
fronde.  Cette  grenade  brûle  de  60"  à  90»  en 


GRENADIER. 

éclairant  suffisamment  un  cercle  de  5  mètres 
de  diamètre. 

Cet  artifice  peut  aussi  servir  pour  incen- 
dier des  travaux,  de  fascincuje. 

GRENADIER.  Fusil  de  rempart  ne  lan- 
çant que  des  fircnadcs. 

GRENADIÈRE.  Pièce  de  (jarnilure  des 
armes  à  feu  portatives,  servant  à  maintenir 
le  canon  vers  le  milieu,  et  portant  un  des 
battants  à  pivot,  et  auquel  se  fixe  la  bre- 
telle. 

Porter  l'arme  à  la  grenadière ,  c'est  la 
porter  en  bandoulière  [fUj.  130). 


Espèce  de  gibecière  dans  laquelle  les  gre- 
nadk'TS  portaient  autrefois  les  grenades  [12 
à  13). 

GRENADIERS.  Au  début  soldats  d'élite 
spécialement  cbargés  de  laucer  les  grenades 
à  la  main. 

Vers  1673,  il  y  eut  une  compaj^nie  de 
grenadiers  dans  cliaque  bataillon  d'infante- 
rie. 

De  1743  à  1789,  on  forma  des  régiments 
spéciaux  de  grenadiers,  pour  revenir  alors  à 
l'organisation  précédente.  Ces  compagnies 
d'élite  furent  supprimées  par  décret  impérial 
du  22  juin  1860  qui  créa  en  remplacement 
les  soldats  de  1'''=  classe. 

Il  y  eut  aussi,  à  diverses  reprises,  des 
grenadiers  à  cheval  qui  cessèrent  d'exister 
en  1830. 

GRENAGE.  Opération  qui  a  pour  but 
de  réduire  la  poudre  en  grains  plus  ou 
moins  gros. 

GRENOUILLE.  Dans  l'argot  nnlitaire, 
on  désigne  sous  ce  nom  les  fonds  dont  le 
sergent-major  est  dépositaire. 

Manger  la  grenouille,  signifie  que  le  dé- 
positaire a  été  infidèle. 

GRÈVES.  Pièces  de  l'armure  envelop- 
pant entièrement  les  jambes  qu'elles  ser- 
vaient à  garantir. 

GRIBEAUVAL  (système  de).  Le  sys- 
4ème    proposé    par   le   général    Gribeauval, 


372  GROMATICIEN. 

adopté  en  1763,  supprimé  en  1772  et  repris 
en  1774,  a  pour  traits  caractéristiques  la 
distinction  établie  entre  les  pièces  de  ba- 
taille et  les  pièces  de  siège  ou  de  place,  la 
suppression  des  chambres  porte-feu  et 
l'adoption  des  hausses  pour  les  pièces  de 
campagne. 

Les  mortiers  à  la  Gomer  de  12,  de  10  et 
de  8  pouces  (32%  27<^  et  22'=)  ont  pris  rang 
plus  tard  dans  ce  système,  ainsi  que  le 
pierrier  modèle  1822. 

GRIFFE.  Empreinic  imitant  la  signa- 
ture d'une  personne;  instrument  servant  à 
faire  cette  empreinte.  L'emploi  de  la  griffe 
est  interdit  pour  les  signatures  des  pièces 
comptables  ou  justificatives,  dans  l'adminis- 
tration militaire. 

—  de  noix.  Partie  évidée  de  la  noix 
faisant  face  aux  deux  crans  de  la  noix. 

La  griffe  du  grand  ressort  devait 
appuyer  sur  la  griffe  de  la  noix  pour  faire 
roder  le  cliien. 

GRILLE.  Visière  du  casque  d'armuro, 
formée  d'un  treillis  de  fer  seiré. 

Partie  de  Vélrier  sur  lequel  repose  le  pied 
du  cavalier. 

Clôture  faite  avec  des  barreaux  de  fer  et 
dont  l'emploi  est  recommandé  dans  certains 
cas,  comme  obstacle  dans  les  fossés  de  la 
fortillcation  permanente,  lorsque  ces  grilles 
peuvent  être  dérobées  au  canon. 

Elles  tiennent  lieu  alors  d'escarpes  déta- 
chées, et  sont  beaucoup  moins  coûteuses  que 
ces  dernières. 

Dans  la  fortification  naturelle,  les  grilles 
peuvent  être  organisées  défensivemcnt.  eu 
constituant  un  couvert  au  moyen  d'une 
tranchée  en  arrière. 

Dans  la  fortification  permanente ,  des 
grilles  en  fer  sont  quelquefois  installées  au 
pied  de  l'escaipe,  pour  remplacer  un  revête- 
ment et  renforcer  l'obstacle  (V.  Destruc- 
tions). 

GRIPPEMENT.  Frottement  anormal  n 
très  difficile  à  vaincre  de  deux  pièces  de  fer 
ou  d'acier  glis-^ant  l'une  sur  l'autre. 

GRIS  DE  FER  bleuté.  Le  drap  de  cette 
couleur  est  employé  à  la  confection  des  ca- 
potes d'infanterie  et  du  génie,  et  de  divers 
effets  d'uniforme  des  autres  armes. 

GROGNARD.  Nom  donné  aux  soldats  de 
la  vieille  garde  de  Napoléon  P'',  et,  après 
Napoléon,  à  tous  les  vétérans  qui  avaient 
fait  les  campagnes  de  l'Empire.  Se  dit,  en 
général,  d'un  vieux  soldat. 

GROMA.  Mesure  de  longueur,  d'environ 
6™, 50,  en  usage  dans  l'armée  romaine  pour 
mesurer  le  développement  d'un  camp  et 
l'espacement  des  tentes. 

GROMATICIEN.    Arpenteur    militaire. 


GROS  DE  ^'armée. 


373 


GROUPE   DE   MAISONS. 


i.-hargé  surtout  de  la  castrawètation  chez  les 
Romains. 

GROS  (de  larmée).  Corps  principal  ou 
partie  la  plus  considérable  de  l'armée. 

Dans  toute  troupe,  dans  tout  poste,  il  y  a 
le  gros,  espèce  de  réserve  qui  sert  à  soutenir 
les  éclicloiis  précédents. 

GROSSE  ARTILLERIE.  Artillerie  de  gros 
calibre,  généralement  employée  à  l'attaque 
ou  à  la  défense  des  places,  des  côtes  et  dans 
la  marine. 

GROSSE  CAISSE.  Caisse  de  tambour, 
de  diamètre  assez  grand  et  de  hauteur  rela- 
tivement petite,  sur  laquelle  on  frappe  avec 
un  tampon,  et  qui  fait  partie  des  musiques 
militaires.  Dans  les  marches ,  le  tampon 
indique  surtout  la  cadence  de  la  jambe 
gauclie. 

GROSSE  cavalerie.  Jusqu'en  1871,  elle 
se  composait  des  cuirassiers  et  des  carabi- 
niers. Actuellement,  en  France,  elle  ne  com- 
prend que  des  cuirassiers. 

GROSSES  BALLES.  On  a  adopté,  en 
1882,  des  boUes  à  mitraUle  k  grosses  balles, 
analogues  à  celle;  de  la  marine,  pour  les 
canons  de  19S2i-^et  27'\ 

GROUPE.  On  appelle  (jroiipe,  dans  l'ar- 
tillerie, la  réunion  des  batteries  placées  sous 
le  commandement  d'un  même  chef  d'esca- 
dron. C'est  à  peu  près  Vabtheilung  des  Alle- 
mands. 


Le  groupe  se  compose  généralement  de 
2  batteries  à  cheval  ou  de  3  batteries  mon- 
tées. 

—  d'armées.  Lorsque  plusieurs  armées 
opèrent  sur  un  même  théâtre  de  guerre,  elles 
sont  habituellement  réunies  sous  un  com- 
mandement unique. 

—  de  batteries  de  place.  Lorsque  les 
batteries  annexes  ou  dêtacivjes  d'une  place 
sont  très  rapprochées ,  elles  peuvent  être 
reliées  entre  elles  et  même  au  réduit  com- 
mun qu'on  leur  constitue.  Ce  réduit  ren- 
ferme, en  principe,  les  réserves  et  les  appro- 
visionnements des  batteries  ;  il  n'est,  en 
général,  organisé  que  pour  recevoir  des 
pièces  légères  pour  la  défense  rapprochée. 
S'il  est  sur  une  position  dominante,  il  peut 
recevoir  quelques  pièces  puissantes  et  même 
une  coupole. 

—  de  places  fortes.  Pour  la  prépa- 
ration de  la  défense,  il  peut  être  formé  en 
temps  de  paix  des  groupes  de  places,  sur 
lesquelles  un  officier  général  étend  son 
action.  Cet  ofQcier  général  porte  alors,  en 
temps  de  paix,  le  titre  d'inspecteur  de  la  dé- 
fense  du  groupe. 

—  de  maisons.  L'occupation  des  grou- 
pes de  maisons  (fermes,  usines,  etc.),  est 
plus  fréquente  en  campagne  que  celle  des 
maisons  isolées  ;  il  y  a  lieu  alors  de  les  or- 
ganiser défensivement  d'une  manière  plus 


Fig.  131. 


Coupe  AB. 


Coupe  CD 


solide,  car  ces   bâtiments   constituent    des 
points  d'appui  plus  sérieux. 

Ces  maisons  sont  toujours  entourées  de 
clôtures,  murs,  haies,  etc.,  que  l'on  utilise 
pour  créer  une  première  et  principale  ligne 


de  défense  a,  b,  c,  d,  e,  f,  g,  h,  i,  j,  k 
{fig.  131).  Si  l'enceinte  formée  par  ces  ob- 
stacles n'est  pas  continue,  on  la  complète 
au  moyen  à'abalis,  de  palissades  ou  de  re- 
tranchements.   Cette  enceinte   est   flanquée 


GROUPEMENT  des  coups. 


GRUE. 


liar  une  bonne  utilisation  des  saillants  et 
des  rentrants,  ou  au  moyen  de  tambours  ;  on 
peut  aussi  construire,  à  cet  effet,  quelques 
tranchées-abris  protégées  par  des  défenses 
accessoires. 

Il  faut  ensuite  assurer  les  communica- 
tions et  la  retraite,  en  perçant  des  ouver- 
tures dans  les  clôtures  en  arrière.  Les  routes 
d'accès  doivent  être  barrées,  mais  en  se 
ménageant  la  possibilité  de  prendre  l'offen- 
sive. La  2"=  ligne  est  formée  par  les  maisons, 
organisées  défensivement. 

Pour  assurer  une  défense  opiniâtre,  on 
constitue  à  travers  les  bâtiments  et  à  tous  les 
étages  un  couloir  défensif  continu  avec  cré- 
neaux sur  toutes  les  faces.  On  choisira  pour 
le  réduit,  un  bâtiment  isolé  et  à  proximité 
de  la  ligne  de  retraite,  n'ayant  aucune 
communication  avec  les  autres  maisons  du 
groupe  et  on  lui  donnera  une  organisation 
défensive  aussi  forte  que  possible. 

—  d'ouvrages.  Quelquefois,  pour  l'oc- 
cupation d'une  position  sur  le  polygone 
extérieur  d'une  place,  un  fort  unique  ne 
suffit  pas  pour  battre  toutes  les  directions 
importantes  qui  sont  vues  de  cette  position  ; 
on  est  contraint  alors,  pour  les  battre  toutes, 
d'occuper  deux  ou  trois  points  voisins  de 
celui  sur  lequel  est  établi  l'ouvrage  pi'in- 
cipal.  On  obtient  ainsi  un  groupe  d'ouvrages, 
auxquels  on  donne  à  tous  le  nom  de 
forts . 

Fis.  ]3?. 


G 


H 


K 

L 

B 

i? 

; 

M 

i 

N 

D 

GROUPEMENT  des   coups.    Manière 


dont  sont  disposés  les  points  de  chute  des 
projectiles  par  rapport  au  but  à  atteindre. 
Au  premier  abord,  il  semble  que  les  points 
de  chute  ne  suivent  aucune  espèce  de  loi  et 
se  répartissent  sur  le  sol  tout  à  fait  au  ha- 
sard. Pourtant,  si  l'on  tire  un  grand  nombre 
de  coups,  et  si  l'on  reporte  à  une  certaine 
échelle  tous  les  points  de  chute  sur  une 
feuille  de  papier  quadrillé,  on  recoimaît  à 
première  vue  les  phénomènes  suivants  : 

1°  Un  certain  carreau  est  atteint  plus 
souvent  que  les  autres,  et  le  centre  de  ce 
carreau  est  appelé  point  moyen  ; 

2°  Les  carreaux  contiennent  d'autant  plus 
de  points  de  chute  qu'ils  sont  plus  rappro- 
chés du  carreau  mojen; 

3°  Les  lois  de  la  dispersion  sont  habituel- 
lement représentées  graphiquement  par  une 
figure  analogue  à  celle  qui  précède,  se  compo- 
sant d'une  série  de  rectangles  dont  le  centre 
commun  P  est  le  ijoint  moyen.  La  légende 
fait  connaître  le  nombre  de  projectiles  qui 
tomberaient  dans  chaque  rectangle  {fig.  132). 


GRUE.  Maciiine  servant  à  soulever  et  à. 
manœuvrer  de  pesants  fardeaux,  au  moyen 
d'un  mouvement  de  rotation  ou  de  transla- 
tion. On  en  emploie  de  trois  espèces  princi- 
pales, dans  le  service  des  chemins  de  fer, 
savoir  : 

1"  Les  grues  fixes  ou  pivotantes  dont  la 
force  varie  de  3,000  à  8,000  kilogr.  Elles 
sont  placées  soit  sous  des  halls  couverts, 
soit  dans  la  cour  des  gares  [fig.  133); 

2°  Les  grues  roulantes,  qui  peuvent  se 
déplacer  sur  les  rails  et  servent  à  la  ma- 


GRUSON. 


37o 


GUERRE. 


iiœuvre  des  fardeaux  d'un  poids  inférieur  à 
3,000  kilogr.,  dans  les  gares  et  sui"  les 
voies  ; 

3"  Les  grues  à  pierres  ou  treuils-char iols. 
Cet  appareil  de  levage  se  compose  d'un 
treuil  auquel  est  suspendue  la  charge  à  ma- 
nœuvrer, et  d'un  chemin  de  roulage  qui 
supporte  le  treuil  de  levage.  Le  chemin  de 
roulement  peut  lui-même  être  supporté  par 
un  chariot  se  mouvant  sur  une  voie  établie 
à  la  surface  du  sol. 

Les  rails  du  chemin  de  roulage  sont  à 
12  mètres  d'écartement,  de  manière  à  com- 
prendre entre  eux  la  voie  ordinaire  sur  la- 
quelle circulent  les  vagons  à  charger  ou  à 
décharger. 

Ces  appaieils  sont  généralement  mobiles 
dans  les  deux  sens,  leur  force  est  de  15  à 
20  tonnes. 

—  hydraulique.  Appareil  de  distribu- 
tion d'eau  utilisé  dans  les  chemins  de  fer 
pour  renouveler  l'approvisionnement  d'eau 
des  locomotives.  C'est  une  espèce  de  fontaine 
à  bras,  mobile,  autour  d'un  axe  vertical. 
Sa  hauteur  est  de  3™, 50  à  4  mètres  au- 
dessus  des  rails. 

GRUSON  (V.  Embrasure  minimum). 

GDÉ.  Endroit  d'une  rivière  dont  le  fond 
est  solide  et  l'eau  assez  basse  pour  que  les 
troupes  puissent  y  passer  sans  nager  et  sans 
s'embourber. 

La  profondeur  des  gués  ne  doit  pas  excé- 
der 1  mètre  pour  l'infanterie,  1™,30  pour 
la  cavalerie  et  les  voitures  pouvant  être 
mouillées.  G™, 70  pour  les  autres  voitures. 

Le  moyen  le  plus  sûr  de  trouver  les  gués, 
est  de  descendre  le  cours  d'eau  en  nacelle, 
en  laissant  plonger  en  arrière  une  perche  de 
longueur  convenable,  qui  en  touchant  le 
fond  indique,  après  s'être  assuré  qu'il  en 
est  ainsi  sur  toute  la  largeur,  que  la  rivière 
est  guéable. 

On  les  améliore  au  besoin,  au  moyen  de 
claies  chargées  de  pierres,  ou  en  débarras- 
sant les  obstacles  au  passage.  On  les  rend 
impraticables  à  l'ennemi,  en  faisant  hausser 
en  ce  point  le  niveau  des  eaux,  en  y  fixant 
des  chausse-trappes,  des  herses,  des  planches 
armées  de  clous,  etc. 

GUËRILLâ.  Nom  espagnol  des  corps 
francs  qui  font  la  guerre  en  partisans. 

GUÉRILLEROS.  Partisane  composant 
une  guérilla. 

GÙÉRISON.  Recouvrement  de  la  santé. 
Les  militaires  traités  dans  les  infimieries 
doivent  reprendre  immédiatement  leur  ser- 
vice, à  moins  que  le  médecin-major  ne  les 
en  dispense  comme  convalescents. 

Les  militaires  traités  dans  les  hôpitaux 
ou  dans  les  hospices  doivent  être  renvoyés 


à  leur  corps  aussitôt  après  leur  guérison  ;  tou- 
tefois, si  leur  étal  de  faiblesse  ne  leur  per- 
met pas  de  reprendre  immédiatement  leur 
service,  ils  peuvent  être  proposés  pour  un 
congé  de  convalescence. 

GUÉRITE.  Abri  généralement  en  bois, 
quelquefois  en  pierre,  servant  de  refuge  aux 
sentinelles.  A  partir  du  moyen  âge  et  jus- 
qu'en 1789,  les  guérites  étaient  fixes  et  pla- 
cées aux  angles  de  l'enceinte  du  corps  de 
place. 

Le  département  de  la  guerre  ne  fournit 
les  guérites  que  pour  les  sentinelles  placées 
dans  un  intérêt  militaire.  Ces  guérites  sont 
placées  et  entretenues  par  le  service  du 
génie. 

GUERRE.  Lutte  à  main  armée  entre 
deux  ou  plusieurs  nations. 

La  guerre  aussi  ancienne  que  le  monde, 
a  toujours  servi  à  trancher  les  querelles  ou 
les  rivalités  des  peuples.  Elle  a  changé  sou- 
vent de  forme  et  les  armes  ou  moyens  les 
plus  variés  ont  été  employés  pour  triompher 
de  l'adversaire. 

Dans  l'antiquité  la  plus  reculée,  les 
hommes  se  ruèrent  les  uns  sur  les  autres, 
sans  règles  et  presque  sans  annes.  Pendant 
longtemps,  la  supériorité  du  nombre  et  la 
force  physique  constituèrent  les  seuls  élé- 
ments du  succès,  ilais,  peu  à  peu,  les  armes 
se  perfectionnèrent,  des  combinaisons  de 
troupes  ou  de  mouvements  furent  l'origine 
de  Vart  de  la  guerre,  qui  acquit  des  déve- 
loppements remarcpiables  chez  les  Macédo- 
niens, les  Grecs,  les  Romains  et  les  Cartha- 
ginois. .Mais  les  invasions  des  Barbares  firent 
reculer  cette  science  à  peu  prés  à  ses  débuts 
et,  encore  pendant  tout  le  moyen  âge,  les 
combats  corps  à  corps,  les  luttes  isolées  dans 
les  combats,  la  valeur  individuelle,  formaient 
les  principaux  moyens  de  vaincre  l'adver- 
saire. Mais,  à  partir  de  l'invention  de  la 
poudre  et  des  canons,  on  reconnut  la  néces- 
sité de  modifier  complètement  la  manière  de 
faire  la  guerre,  de  créer  des  règles  de  tac- 
tique s'adaptant  aux  conditions  nouvelles  et 
qui  durent  progresser  sans  cesse  en  même 
temps  que  les  armes  à  feu. 

D'ailleurs,  jusqu'à  la  Révolution  frarçaise, 
les  guei-res,  bien  que  très  fréquentes,  se  fai- 
saient avec  des  forces  relativement  peu  consi- 
dérables et  avaient  en  général  pour  objectif  la 
chute  d'une  place  forte.  Les  communications, 
peu  nombreuses,  forçaient  également  à  ne 
pas  trop  s'éloigner  de  sa  6a.se  et  à  cesser 
toute  campagne  en  liiver.  Napoléon  I"  sut 
vaincre  ces  difiicultés,  faire  mouvoir  rapide- 
ment de  nombreuses  armées  et,  actuelle- 
ment, celles-ci  ont  atteint  partout  des  effec- 
tifs inconnus   jusqu'alors,  .\ussi  la   guerre 


GUERRE. 


370 


GUERRE. 


est-elle  devenue  plus  savante,  plus  difficile, 
et  sera-t-elle  décisive  plus  rapidement,  car 
toutes  les  ressources,  préparées  autant  que 
possible  a  l'avance,  seront  mises  en  jeu 
simultanément  et  ne  pourront  que  s'épuiser 
plus  vite. 

—  (état  de).  L'élat  ds  guérie  dans  une 
place  résulte  de  la  publication,  dans  cette 
place,  de  l'ordre  ds  mobilisation.  Dès  ce  mo- 
ment, le  gouverneur  réunit  tous  les  pouvoirs 
et  met  à  exécution  les  parties  du  projet  de 
défense  qui  se  rapportent  à  cette  situation. 

GUERRE  offensive  (défensive).  Dans 
la  guerre  offensive,  on  est  décidé  à  prendre 
l'offensive  et  à  porter  la  guerre  en  pays  en- 
nemi ;  dans  la  guerre  défensive,  on  veut 
rester  sur  la  défensive  et  profiter  des  avan- 
tages de  cette  dernière.  Une  guerre  est  d'ail- 
leurs rarement  complètement  ofîensive  ou 
défensive  ;  mais  les  circonstances  forcent  à 
avoir  recours  tantôt  à  l'une,  tantôt  à 
l'autre. 

—  de  siègs  (V.  Attaque  et  défense  des 
places). 

—  civile.  Celle  qui  s'allume  entre  les 
citoyens  d'un  même  pays. 

—  souterraine.  Lutte  qui  a  lieu  en 
partie  sous  terre  entre  l'assiégeant  et  l'as- 
siégé, dans  le  voisinage  immédiat  de  la  con- 
trescarpe, lorsque  l'assiégé  a  pu  construire 
un  système  de  contre-mines. 

Lorsque  le  cas  se  présente,  l'assiégeant 
doit,  au  préalable,  établir  un  logement  des 
mines  (parallèle  d'une  profondeur  de  l'",oO 
à  1™,80)  à  20  ou  30  mètres  des  fourneaux 
les  plus  avancés  de  la  défense. 

Fie-.  13-1. 


La  marche  générale  des  opérations  de  l'at- 
taque est  à  peu  près  la  suivante  : 

Partir  du  logement  des  mines  ;  en  débou- 
cher en  rameau  incliné  ou  en  puits  et  rameau 


horizontal  (fig.  134),  ou  en  forage;  s'a- 
vancer le  plus  possible  ;  dissimuler  les  terres 
extraites,  charger,  créer  des  entonnoirs.  Re- 
lier ceux-ci  au  logement  des  mines  par  des 
conmiunications  défilées  ou  même  couvertes. 
S'avancer  de  ces  entonnoirs,  comme  on  s'est 
avancé  du  logement  des  mines,  et  ainsi  de 
suite.  Éventuellement,  employer  des  puits 
dans  une  tranchée  ou  dans  les  entonnoirs 
peu  profonds.  Les  fourneaux  sont  surchargés 
de  manière  à  étendre  les  effets  de  rupture  et 
à  créer  des  entonnoirs  profonds  et  bien 
évidés.  L'entrée  des  rameaux  et  des  puits 
doit  être  protégée  par  des  abris  contre  les 
explosions  de  la  défense.  Réduire  au  strict 
nécessaire  l'effectif  des  travailleurs  dans  les 
entonnoirs  et  les  défendre  par  des  gardes  de 
tranchée  installées  à  proximité.  Exécuter  de 
nombreux  forages  :  i°  sur  les  flancs,  pour 
écraser  les  rameaux  de  la  défense  cherchant 
à  tourner  l'attaque;  2"  en  tète,  pour  tromper 
la  défense.  De  temps  en  temps,  interrompre 
le  travail  pour  écouter. 

Lorsqu'on  découvre  un  fourneau  de  la 
défense,  ou  coupe  les  transmetteurs  de  feu 
ou  l'on  noie  les  poudres.  Si  l'on  trouve  un 
rameau,  on  s'y  avance  le  plus  possible,  on 
débourre  les  fourneaux  et  l'on  coupe  les 
transmetteurs.  Au  cas  où  l'on  y  rencontre 
l'eimemi  en  force,  on  se  barricade  et  on 
installe  un  fourneau. 

L'attaque  brusquée  (dite  à  la  Giltot)  ne 
doit  être  tentée  que  devant  un  système  de 
mines  mal  organisé  ou  une  défense  peu  vigi- 
lante. Elle  consiste  à  établir,  au  commen- 
cement de  la  nuit,  une  sape  volante  en  tra- 
vers du  système  et  le  plus  prés  possible  du 
chemin  couvert.  On  creuse,  au  fond  de  celte 
sape,  une  série  de  pulls  sans  coffrage  ou  des 
forages  chambrés,  dont  la  profoii'leur,  l'espa- 
cement et  la  charge  sont  calculés  de  manière 
à  enfoncer  les  écoutes.  A  défaut  d'autre  in- 
dication, on  adopte  une  profondeur  de  3"\50 
à  4  mètres,  un  espacement  de  7  à  8  mètres 
et  des  charges  de  200  à  400  kilogrannnes  de 
poudre  ou  de  dynamite.  Bourrer  dans  la 
mesure  du  possible  et  donne)'  le  feu  simul- 
tanément. 

Défense.  Le  plan  de  mobilisation  et  de 
défense  de  chaque  place  comprend  la  dési- 
gnation du  matériel  et  du  personnel  néces- 
saires à  l'emploi  des  contie-mines  ;  il  n'y  a 
qu'à  exécuter  les  dispositions  de  ce  plan  pen- 
dant la  période  de  mise  en  état  de  défense. 

Quelles  que  soient  les  dispositions  adop- 
tées, le  système  de  contre-mines  se  compose 
toujours  essentiellement  d'un  certain  nombre 
d'écoutes  h  peu  près  parallèles  (fig.  135) 
débouchant  dans  une  galerie  de  contrescarpe 
ou  partant  de   la  contrescarpe    même.    La 


GUERRE.  ; 

distance  entre  les  écoutes  peut  varier  de  30 
à  40  mètres  ;  leur  sol  est  maintenu  à  8  ou 
10  motres  au-dessous  du  glacis  autant  que 
possible.  A  celte  profondeur,  les  galeries 
donnent  le  moyen  d'agir  à  la  fois  contre  les 
travaux  supérieurs,  par  des  contre-puits  et 
des  camouflets  contre-puits,  et,  contre  les 
travaux  souterrains,  par  des  fournemix  i\ 
faible  charge,  qui  détruisent  les  puits  ou  les 
rameaux  de  l'attaque  en  cours  d'exécution 
sans  ouvrir  d'entonnoirs  à  la  partie  supé- 
rieure. Un  système  de  rameaux,  exécuté 
généralement  au  moment  du  besoin,  part 
des  écoutes  et  permet  de  placer  des  four- 
neaux aux  points  utiles,  d'écouter  le  mineur  j 
ennemi  et  de  se  porter  à  sa  rencontre. 

La  marche  à  suivre  par  la  défense  est 
indiquée  sommairement  ci-après  : 

Règle  générale.  AfiFecter  toujours  les  mêmes 
iiommes  aux  mêmes  postes.  Éviter,  en  prin- 
cipe, l'emploi  du  fourneau  surcliargé,  qui 
consomme  beaucoup  de  poudre,  et  créer  des 
entonnoirs  où  l'attaque  peut  s'installer.  Si 
l'on  dispose  de  mineurs  nombreux  et  exercés. 


;  GUERRE. 

adopter  une  défense  active  ;  pousser  les  ra- 
meaux à  la  rencontre  de  l'ennemi  et  ne  les 
changer  que  lorsque  les  fourneaux  pourront 
jouer  utilement.  Dès  quun  fourneau  a  joué, 
le  débourrer  et  placer  une  nouvelle  charge 
le  plus  en  avant  possible.  Si  les  bois  brisés 
empêchent  le  débourrage,  passer  un  rameau 
sur  les  côtés.  Ave:  des  mineurs  moins  nom- 
breux, garder  une  défense  passive,  charger 
et  bourrer  les  fourneaux  à  l'avance,  attendre 
que  l'assiégeant  vienne  se  mettre  à  leur 
portée  ;  au  besoin,  employer  la  charge  après 
Ijourrage.  Dans  tous  les  cas,  employer  les 
forages  chambrés,  si  le  terrain  est  assez  argi- 
leux. 

En  cas  d'explosion  de  l'attaque,  se  rendre 
compte  immédiatement  des  effets  produits 
sur  le  système  de  mines  ;  reprendre  le  tra- 
vail avec  les  précautions  nécessaires.  Prendre 
les  précautions  voulues  contre  les  surprises 
ou  l'invasion  de  l'ennemi  par  une  galerie. 
La  figure  133  donne  une  idée  de  l'ensemble 
des  opérations  de  la  défense. 

On   prévient   les  attaques  brusquées   par 


Fis;.  135. 


Système    de  Tpansversale.s   ^ 


S-s'stème    Allemand 


K.r,,/, 


tï: 


un  éclairage  fréquent  des  glacis  et  l'on  agit 
par  les  feux  supérieurs  ;  on  fait  des  sorties 
et  on  lance  des  charges  dans  les  puits  d'at- 


taque ;  on  fait  jouer  les  contre-puits  et  l'on 
improvise  des  camouflets  contre-puits. 
La  guerre  souterraine  est  exclusivement 


GUERRIER.  378 

du  ressort  des  sapeurs  niinrars  du  génie. 
C'est  une  des  opérations  les  plus  difficiles  et 
les  plus  minutieuses  d'un  siège,  bien  plus 
par  les  efj'ets  moraux  que  par  les  pertes 
réelles  qu'elle  occasionne.  Elle  prolonge  la 
durée  du  siège  ;  mais  l'on  peut  se  demander 
si,  avec  les  moyens  de  destruction  dont  dis- 
pose actuellement  l'assiégeant,  il  sera  sou- 
vent possible  à  l'assiégé  de  prolonger  la  résis- 
tance jusqu'au  terrain  rapprocbé  sous  lequel 
se  fait  la  guerre  de  mines. 

GUERRIER.  Homme  qui  fait  Ja  guerre, 
qui  s'entend  à  faire  la  guerre. 

GUERROYER.  Faire  la  guerre. 

GUET.  Gardes  de  nuit  à  la  cliarge  des 
communes. 

Détacbemcnt  de  gardes  du  corps  chargés 
de  surveiller  la  demeure  du  roi  pendant  la 
nuit  (V.  Chevaliers  du  guet). 

GUÊTRES.  Partie  du  vètenrent  qui  couvre 
le  dessus  de  la  chaussure  et  monte  à  une 
certaine  hauteur  de  la  jambe. 

Les  guêtres  ont,  depuis  longtemps,  fait 
partie  de  la  chaussure  des  armées  ;  elles  mon- 
taient d'abord  jusqu'au-dessus  du  genou, 
puis  jusqu'à  mi-jambe. 

Celles  que  porte  l'armée  française  ne 
montent  que  jusqu'au  mollet  et  sont  plutôt 
des  demi-guêtres.  Elles  sont  confectionnées, 
soit  en  cuir,  soit  en  drap,  soit  en  toile  grise 
ou  blanche,  et  se  portent  avec  le  soulier  dit 
Godillot.  Elles  font  partie  des  efifets  de  la 
2°  portion  et  sont  aciietées  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

GUEULARD.  Ancienne  dénomination  de 
l'espiiigoJe. 

Pistolet  à  gueule  évasée. 

GUIDE.  Sous-officier,  caporal  ou  solJat, 
et  sur  lequel  une  troupe  règle  sa  marche. 

Sous-officiers  servant  de  base  aux  aligne- 
ments. 

Les  deux  guides  extrêmes  et  le  guide  du 
centre  d'un  bataillon  s'appelaient  autrefois 
guides  généraux.  Les  autres  guides  se  por- 
tent sur  l'alignement,  jalonné  par  les  trois 
précédents,  au  commandement  de  Guides  sur 
la  ligne,  et  s'y  placent  à  la  distance  voulue 
pour  leur  subdivision. 

Au  commandement  de  Guides  à  vos  places, 
tous  les  guides  reprennent  leur  place. 

Dans  la  marche  en  colonne,  pour  faire 
prendre  l'alignement  et  la  dislance  aux  sub- 
divisions, on  commande  :  Guides  à  vos  chefs 
de  file  ! 

GUIDES.  Gens  du  pays  que  les  armées  en 
campagne  sont  souvent  obligées  de  prendre 
pour  les  diriger  dans  les  contrées  ou  localités 
qu'ils  connaissent. 

Le  choix  des  guides  doit  porter  sur  des 
hommes  intelligents,  et  particulièrement  sur 


GUINDAGE. 

des  chasseurs,  des  braconniers,  des  bergers, 
des  cliarbonuiers,  des  bûcherons,  des  gardes 
champêtres  ou  forestiers. 

11  est  prudent  d'en  prendre  plusieurs,  de 
les  questionner  séparément  et  de  les  con- 
fronter ensuite,  si  les  renseignements  qu'ils 
donnent  diffèrent  les  uns  des  autres. 

Quand  on  n'a  qu'un  guide,  on  le  fait 
marcher  à  l'avant-garde,  entre  deux  hommes 
chargés  de  le  surveiller,  et,  au  besoin,  d'user 
conti'e  lui  de  rigueur  ;  quelquefois  même,  on 
l'attache. 

Guides,  troupe  à  cheval  qui  a  été  em- 
ployée comme  garde  ou  escorte,  comme  plan- 
tons ou  estafettes,  et  même  de  cavalerie  lé- 
gère, comme  le  régiment  des  guides  de  la 
garde  de  Napoléon  IIL 

GUIDE-NOIX.  Pièce  du  mécanisme  de 
fermeture  de  certains  fusils  à  répétition  et 
participant  au  mouvement  de  translation 
du  cylindre  et  non  à  son  mouvement  de  ro- 
tation. 

GUIDE-ROPE.  Longue  corde  garnie  de 
pointes  de  fer  que  les  aèronaules  laissent 
traîner,  lorsque  le  ballon  arrive  près  de 
terre,  pour  ralentir  sa  marche. 

GUIDON.  Petit  drapeau  qui  existait  an- 
ciennement dans  chaque  compagnie  de  cava- 
lerie ;  il  était  large  dans  la  partie  supérieure 
et  se  terminait  en  pointe. 

Titre  de  l'officier  qui  portait  ce  drapeau. 

Aujourd'hui,  se  dit  dans  le  sens  de  fa- 
nion. 

Dans  les  armes  à  feu,  le  guidon  est  l'un 
des  deux  points  servant  à  déterminer  la 
ligne  de  mire. 

Dans  les  bouches  à  feu,  il  afîecte  une  des 
trois   formes  indiquées  dans  la  figure  136  ; 

Fiç.   13G. 

-A-  J^  J^L 

il  est  fixe  et  placé  sur  le  côté  droit  de  la 
pièce,  non  loin  des  tourillons. 

Pour  les  fusils,  c'est  une  petite  pièce  de 
métal,  brasée  sur  le  canon  vers  son  extré- 
mité antérieure  et  placée  exactement  dans  le 
plan  vertical  passant  par  l'axe  du  canon. 
Le  guidon  a  une  section  triangulaire  dont  le 
sommet  est  légèrement  arrondi. 

GUINDAGE.  Système  employé  pour  con- 
solider les  madriers  formant  le  tablier  d'un 
pont. 

Ce  système  comprend  des  poutrelles  de 
guindage,  disposées  en  travers  et  aux  extré- 
mités des  madriers,  et  des  commandes  de 
guindage,   petits    cordages    qui    embrassent 


GUI5JDARD. 


379 


HABILLEMENT. 


les  poutrelles  de  guindage  et  les  poutrelles 
du  pout. 

GUINDARD.  Manivelle  servant  autrefois 
à  faire  tourner  un  rouleau  sur  lequel  venait 
s'enrouler  la  corde  de  l'arc  qu'on  voulait 
bander. 

GUINDRELLE.  Ëpée  mince  et  flesihle 
dont  011  se  servait  au  mojen  âge  pour 
trouver  le  défaut  de  l'armure  au-dessous  de 
l'aisselle. 

GUISARME.  Sorte  de  lance  ayant  un 
peu,  au-dessous  de  la  pointe,  une  hache  à 
un  ou  deux  tranchants. 

GUISARMIER.  Franc-arclier  ou  gentil- 
homiH'  armé  de  la  guisarme. 

GUTTA-PERCHA.  Gomme-résine  ana- 
logue à  du  caoutchouc,  et  qui  provient  d'un 
arbre  originaire  de  l'Inde,  appelé  Isonandra- 
percha. 

Pour  l'obtenir,  on  pratique  des  incisions 
dans  le  tronc  de  l'arbre,  on  recueille  le  suc 
qui  en  découle,  on  le  fait  évaporer,  et  la 
partie  qui  reste  n'est  autre  chose  que  la 
gutta-percha. 

Elle  est  surtout  employée  comme  enve- 
loppe isolante  des  lîls  conducteurs  d'électri- 
cité et  de  certains  fils  et  câbles  télégraphi- 
ques. 

GUTTONNAIRE.  Soldat  de  grosse  cava- 
lerie romaine  ou  de  la  milice  byzantine. 

GTMNASE.  Établissement  militaire  où 
l'on  s'exerce  à  la  gymnastique. 

11  en  existe  un  pour  chaque  corps  de 
troupe  et  pour  chaque  école  miUtaire. 

Le  matériel  des  gymnases  se  divise  en 
deux  catégories  :  le  matériel  fixe  et  le  maté- 
riel mobile . 

Le  matériel  fixe  comprend  :  un  portique 
avec  échelle,  une  planche  à  rétablissement, 
des  barres  de  suspension,  une  poutre  hori- 
zontale, une  échelle  horizontale,  des  barres 
parallèles,  un  sautoii"  et  un  cheval  de  vol- 
tige (ce  dernier  pour  la  cavalerie  seule-  | 
ment). 

Les  dépenses  pour  le  matériel  fixe,  soit  à 
titre  de  première  mise,  soit  à  titre  de  rem- 


placement par  suite  de  réforme,  doivent  faire 
l'objet  d'états  de  prévision  soumis  à  l'appro- 
bation ministérielle. 

Ce  matériel  est  établi  par  les  soins  du 
génie,  mais  à  charge  de  remboui"sement. 

Le  matériel  mobile  comprend  :  une  corde 
lisse,  une  corde  à  nœuds,  une  corde  de  trac- 
tion, deux  cordes  à  anneaux,  un  trapèze 
avec  barre  en  fer,  une  corde  pour  le  sautoir, 
cinq  perches  à  sauter,  deux  perches  oscil- 
lantes, deux  chevalets  de  natation,  un  râ- 
teau, une  pioche,  une  bêche  et  une  caisse 
pour  contenir  tout  le  matériel  mobile. 

Ce  matériel  ne  doit  être  remplacé  qu'à  la 
suite  de  réformes  ou  de  mises  hors  de  ser- 
vice, régulièrement  prononcées. 

Lorsque  le  Ministre  a  statué  sur  les  états 
de  réforme,  les  demandes  d'objets  mobiliers 
sont  adressées  hiérarchiquement  à  l'inten- 
dant militaire  du  gouvernement  de  Paris, 
qui  fournit  le  matériel  et  acquitte  directe- 
ment la  dépense. 

En  cas  de  changement  de  garnison,  le  ma- 
tériel mobile  du  gymnase  reste  à  demeure, 
comme  le  matériel  flxe. 

En  Allemagne,  on  donne  le  nom  de  gym- 
7iases  à  des  établissements  d'instruction  ana- 
logues à  nos  collèges  et  à  nos  lycées. 

—  musicaL  Établissement  institué  à 
Paris,  pendant  un  certain  temps,  pour  former 
les  musiciens  destinés  à  devenir  sous-ch?fs 
et  cliefs  lie  musique. 

GYMNASTIQUE.  Exercices  physiques 
qui  ont  pour  but  d'assouplir  le  corps  du 
soldat,  de  lui  apprendre  à  marcher,  à  courir, 
à  sauter,  à  escalader,  à  gravir  des  murailles, 
à  se  maintenir  en  équilibre  en  passant  sur 
des  poutres  fixes,  horizontales  ou  incli- 
nées, etc. 

Ces  exercices,  qui  sont  d'une  grande  uti- 
lité pour  le  soldat,  sont  enseignés  méthodi- 
quement, dans  l'armée  française,  par  des 
moniteurs  formés  à  Vécole  normale  de  gym- 
nastique, et  en  suivant  la  progression  indi- 
quée dans  la  théorie  sur  renseignement  de 
la  gymnastique. 


H 


HABILLEMENT.  Tout  ce  qui  sert  à 
couvrir  le  corps,  y  compris  la  chaussure  et 
la  coiffure. 

Dans  l'armée  française,  le  service  de 
l'habillement  comprend  la  fourniture  aux 
troupes  : 

1°  Des  matières  premières,  telles  que 
draps,  toiles,  velours  : 


2°  Des  effets  d'habillement,  de  coiffure, 
de  grand  et  de  petit  équipement,  de  chaus- 
sures ; 

3°  De  tous  les  accessoires  de  ces  effets  ; 

4°  Des  elïets  de  campement. 

Les  matières  premières  et  les  effets  d'ha- 
billement sont  livrés  aux  corps  de  troupe, 
par  l'Etat,  ou  achetés  dans  le  commerce,  au 


HABILLEMENT. 


380 


HABILLEMENT. 


compte  de  la  masse  d'habillement  el  d'enlrc- 
tien.  Les  effets  de  campement  sont  fournis 
!,'ratuitement  aux  corps  de  troupe,  à  l'excep- 
tion des  petits  bidons  avec  leurs  courroies. 

Les  effets  d'habillement  sont  confectionnés 
par  des  entrepreneurs  qui  reçoivent  les  draps 
et  les  matières  premières  de  l'État.  Les  com- 
mandes leur  sont  adressées  trimestriellement 
en  indiquant  les  types  et  subdivisions  de 
tj'pes  des  effets. 

Les  livraisons  s'effectuent  par  tiers,  chaque 
mois,  dans  les  magasins  administratifs.  Les 
effets  sont  reçus  dans  ces  magasins  par  une 
commission  composée  de  1  officier  supérieur 
et  4  capitaines,  assistée  d'un  ofiicier  cî'admi- 
nistration  vérificateur. 

L'officier  d'administration  comptable  du 
magasin  assiste  généralement  aux  séances 
de  réception  ;  il  doit  èlre  entendu  dans  ses 
observations. 

Le  sous-intendant  ciiargé  du  service  de 
l'Iiabillement  règle  l'ordre  des  travaux  et 
assiste,  aussi  souvent  que  possible,  aux 
séances  de  réception. 

La  commission  peut  accepter,  ajourner 
pour  réparations,  ou  rejeter  les  effets. 

Le  rejet  est  prononcé  à  la  majorité  des 
voix,  et  après  que  l'officier  vérificateur  a 
donné  son  avis.  En  cas  de  rejet  ou  d'ajour- 
nement, l'entrepreneur  peut  se  pourvoir  dans 
les  24  heures  contre  la  décision.  Le  litige 
est  alors  jugé  par  une  connnissiou  de  trois 
arbitres  :  l'un  nomme  par  l'entrepreneur,  le 
deuxième  par  l'intendant,  le  troisième  est  le 
président  flu  tribunal  de  commerce. 

Les  draps  de  troupe  sont  également  fabri- 
qués par  l'industrie  civile  ;  ils  sont  reçus 
par  la  même  commission  de  réception  que 
pour  les  effets  confectionnés. 

Les  épreuves  de  réception  sont  au  nombre 
de  trois  :  le  décalissage,  la  vérification  du 
poids  par  mètre,  et  la  mesure  de  laigeur. 

Les  effets  et  ustensiles  de  campement  sont 
achetés  dans  le  commerce,  par  adjudication; 
la  livraison  et  la  réception  ont  lieu  comme 
pour  les  autres  effets. 

Enfin,  les  corps  de  troupes  peuvent  être 
autorisés  à  faire  confectionner  directement 
certains  effets,  tels  que  ceux  des  sous-offi- 
ciers, les  effets  de  pointure  hors  type,  etc. 

Les  approvisionnements  du  service  de 
l'Iiabillement  sont  placés  dans  les  )nagasins 
administratifs  (il  en  sera  parlé  plus  loin)  et 
dans  les  corps  de  troupe. 

Les  approvisionnements  des  corps  de 
troupe  conipreiment  :  i°  le  matériel  appar- 
tenant à  l'Etat  ;  2"  le  matériel  appartenant 
au  corps  ;  3°  le  matériel  appartenant  aux 
unités  administratives. 

i°  Le  matériel  appartenant   à   l'État   se 


compose  des  effets  d'habillement,  de  grand 
et  de  petit  équipement,  de  chaussure,  de 
coiffure  et  de  campement  nécessaires,  au  mo- 
ment d'une  mobilisation,  aux  hommes  de 
l'armée  active,  à  l'exception  des  hommes  de 
l'effectif  de  paix,  et  aux  hommes  de  l'armée 
territoriale.  Cet  approvisionnement  est  créé 
et  entretenu  suivant  les  instructions  du  Mi- 
nistre de  la  guerre.  Les  effets  qui  le  com- 
posent sont  livrés  gratuitement  au  corps, 
par  les  magasins  centraux,  ou  achetés  par 
les  corps,  d'après  un  ordre  ministériel;  mais 
alors  leur  valeur  est  remboursée  au  corps. 

Four  assurer  la  conservation  de  cet  ap- 
provisionnement, il  est  prescrit  aux  corps  de 
tioupe  d'y  verser  les  effets  reçus  au  titre  de 
l'approvisionnement  du  corps,  et  d'en  reti- 
rer, en  échange,  le  même  nombre  d'effets 
similaires  de  confection  plus  ancienne.  Ces 
mouvements  de  magasin  s'opèrent  sans  écri- 
tures, sauf  un  carnet  de  pointures  ; 

2°  Le  matériel  appartenant  au  corps  con- 
stitue une  réserve  destinée  surtout  à  servir 
d'intermédiaire  entre  les  magasins  adminis- 
tratifs et  les  compagnies.  Il  est  placé  dans 
des  magasins  distincts  de  ceux  contenant 
l'approvisionnement  de  l'Etat,  ou  tout  au 
moins  arrimé  séparément. 

L'approvisionnement  du  corps  comprend 
des  e/Jets  de  la  !''<=  et  de  la  2^^  portion. 

1'"^'  portion.  Les  quantités  de  matières  et 
e/]ets  de  la  i  '"'=  jiortion  doivent  correspondre 
aux  besoins  des  unités  administratives  pen- 
dant six  mois  au  moins. 

Pour  maintenir  cet  approvisionnement 
dans  les  limites  prescrites,  chaque  corps  éta- 
blit, dans  les  huit  derniers  jours  du  tri- 
mestre, une  demande  des  effets  nécessaires 
pour  combler  le  déficit  créé  par  les  consom- 
mations des  unités  administratives. 

Le  conseil  d'administration  a  toute  lati- 
tude dans  le  choix  des  matières  et  effets  à 
porter  sur  cette  demande,  mais  son  impor- 
tance, en  valeur,  doit  être  au  moins  égale  à 
50  p.  100,  pour  les  troupes  à  cheval,  et 
60  p.  100,  pour  les  troupes  à  pied,  du  mon- 
tant total  des  primes  journalières  acquises 
pendant  le  trimestre  qui  finit,  au  titre  des 
fonds  particuliers. 

Les  demandes  des  corps,  établies  en  simple 
expédition  et  accompagnées  des  états  de 
pointures,  sont  adressées,  le  dernier  jour  du 
trimestre,  au  plus  tard,  au  sous-intendant 
chargé  de  leur  surveillance  administrative. 
Ce  fonctionnaire  les  transmet  à  son  collègue, 
qui  a  la  surveillance  du  magasin  régional, 
chargé  d'y  donner  satisfaction. 

Les  effets  doivent  parvenir  au  corps  dans 
les  trente  jours  qui  suivent.  Lorsque  ce  délai 
est  expiré,  le  corps  peut  être  autorisé  par  le 


HABILLEMENT. 


38 1 


HABILLEMENT. 


général  commandant  le  corps  d'armée  à 
faire  coufeotionner  dans  ses  ateliers  les  effets 
dont  il  a  nu  unjeut  besoin. 

Le  général  rend  compte  au  Ministre  et 
avise  le  directeur  du  service  de  l'intendance, 
qui  informe  à  son  tour  le  sous-intendant 
militaire.  Ce  fonctionnaire  se  fait  fournir 
par  le  corps,  un  état  des  effets  confectionnés, 
a(in  de  les  déduire  sur  la  demande  trimes- 
trielle. 

Dans  le  cas  où  ce  moyen  est  insuffisant 
pour  faire  face,  en  temps  opportun ,  aux 
besoins  du  corps,  il  peut  être  fait,  sur  l'au- 
torisation du  général  en  cbef,  des  prélève- 
ments temporaires  sur  l'approvisionnement 
de  l'État. 

Les  effets  ainsi  prélevés  sont  inscrits  sur 
un  carnet  auxiliaire  et  sont  remplacés  aus- 
sitôt après  l'arrivée  des  effets  dont  la  non- 
livraison  avait  motivé  le  prélèvement. 

Les  effets  de  la  l^^  portion  ayant  déjà  été 
reçus  définitivement  dans  les  magasins  admi- 
nistratifs, les  corps  n'ont  pas  à  procéder  à 
une  nouvelle  réception.  Ils  peuvent  néan- 
moins formuler  leurs  observations  critiques 
sur  leur  qualité,  leur  confection  et  leurs 
dimensions  dans  un  bulletin  spécial  indi- 
quant les  propositions  du  corps  et  l'évalua- 
tion de  la  dépense  nécessaire  pour  réparer 
les  effets  ou  objets. 

Le  sous-intendant,  après  un  examen  at- 
tentif des  effets,  y  mentionne  son  opinion  et 
la  transmet  au  directeur  de  l'intendance,  qui 
statue  quand  les  réparations  ou  retouches 
peuvent  être  effectuées  dans  la  limite  de 
oO  centimes  par  effet  critiqué.  Au  delà,  la 
solution  est  réservée  au  Ministre. 

Si,  à  l'arrivée,  le  corps  croit  reconnaître 
des  avaries  ou  des  déficits,  il  doit  les  faire 
constater  par  le  sous-intendant. 

Dès  que  les  effets  ont  été  reçus  par  le 
corps,  celui-ci  doit  en  rembourser  la  valeur 
au  Trésor.  Ce  remboursement  doit  avoir  lieu, 
au  plus  tard,  le  1'^'^  du  mois  pour  b'S  effets 
reçus  dans  le  courant  du  mois  précédent. 

'^'portion.  L'importance  de  l'approvision- 
nement des  effets  de  la  2'=  portion  peut  va- 
rier entre  trois  mois  au  minimum  et  une 
année  au  maximum  des  besoins  normaux 
des  unités  administratives.  Cet  approvision- 
nement est  maintenu  à  la  hauteur  presi^iite 
par  des  aciiats  effectués  dans  le  commen-e, 
et  éventuellement  par  des  livraisons,  à  titre 
remboursable,  de  matières,  effets  ou  objets 
provenant  des  magasins  administratifs,  ou 
tirés  de  l'approvisionnement  de  l'État  dont 
le  corps  est  détenteur. 

Les  achats  ont  lieu  à  la  suite  de  marchés 
passés  par  le  conseil  d'administration  central. 
Ils  doivent  comprendre  des  effets  réglemen- 


taires et  couforjnes  aux  types  ministériels. 
Toutefois,  les  fractions  détachées  pouvent 
passer  des  marchés  pour  leurs  propres  be- 
soins, mais  après  entente  avec  le  conseil 
central.  Lorsque  ce  dernier  comprend  dans 
ses  marchés  les  effets  nécessaires  aux  be- 
soins des  fractions  détachées,  il  doit  stipuler 
l'obligation,  pour  les  fournisseurs,  d'effec- 
tuer leurs  livraisons  aux  divers  détache 
ments. 

La  passation  d'un  marché  doit  toujours 
être  précédée  d'un  appel  à  la  concurrence. 
Le  conseil  d'administration  reçoit  les  offres 
du  plus  grand  nombre  de  fournisseurs  pos- 
sible ;  il  se  fait  adresser  des  échantillons  et 
traite  dans  les  conditions  des  prix  limites, 
fixés  par  Je  Ministre. 

La  délibération  relative  à  la  passation  du 
marché  reproduit  les  offres  faites,  et  in- 
dique, s'il  y  a  lieu,  les  motifs  pour  lesquels 
le  fournisseur  le  moins  disant  n'a  pas  été 
accepté. 

Les  effets  sont  reçus  par  une  commission 
composée  d'une  délégation  du  conseil  d'ad- 
ministration, et  d'un  nombre  de  comman- 
dants d'unités,  calculé  de  manière  à  donner 
la  majorité  des  voix  à  ces  derniers. 

Cette  commission  comprend,  pour  un  ré- 
giment : 

Le  major,  \ 

L'officier  d'habillement,      (      Membres 
•  Le  trésorier,  i   du  Conseil. 

Un  capitaine  commandant,   ) 

Deux  capitaines  commandants,  désignés 
par  le  vote  des  commandants  d'unités. 

Dès  leur  réception,  les  effets  sont  pris  en 
charge  et  le  payement  est  effectué  sur  la 
production  de  factures  à  talon. 

Le  talon  est  destiné  à  l'ufiicier  d'habille- 
ment, la  facture  au  trésorier.  Ces  facturées 
sont  revêtues  de  l'acquit  du  fournisseur,  ou 
appuyées  de  traites  acquittées,  pour  justi- 
fier la  dépense. 

3°  Matériel  appartenant  aux  unités  admi- 
nistratives. —  Ce  matériel  comprend  les 
effets  ou  objets  nécessaires  pour  habiller  et 
équiper  les  hommes  de  l'armée  active  eu 
temps  de  paix,  et  au  moment  de  la  mobili- 
sation, plus  les  effets  ou  objets  nécessaires 
pour  habiller  et  équiper  les  hommes  appelés 
à  faire  une  période  quelconque  d'instruction 
(hommes  à  la  disposition,  réservistes,  terri- 
toriaux) . 

Cet  approvisionnement  est  placé  dans  un 
local  distinct,  désigné  sous  le  nom  de  maga- 
sin particulier  de  la  compagnie  {escadron  ou 
batterie). 

Le  règlement  du  IG  novembre  1887,  sur 
le  service  de  l'habillement  dans  les  corps  de 
troupes,    en   temps   de   paix,    a  défini  les 


HA.BILLEMENT. 


382 


HABILLEMENT. 


obligations  des  Conseils  d'adiuinisdation  des 
chefs  de  corps,  des  chefs  de  bataillon  ou 
majors,  ainsi  que  des  capitaines  comman- 
dants, en  ce  qui  concerne  l'exécution  de  ce 
service  dans  les  unilès  administralhvs. 

Ce  règlement  a  apporté  une  amélioration 
considérable  et  fort  apprciée  dans  l'armée 
en  substituant  aux  allocations  en  nature, 
des  allocations  en  deniers,  au  moyen  des- 
quelles les  capitaines  et  les  conseils  d'ad- 
ministration eflectuent  les  achats  des  ma- 
tières, effets  ou  objets  dont  les  hommes  ont 
besoin,  et  pourvoient,  en  outre,  à  certaines 
dépenses  d'entretien. 

Ces  recettes  et  ces  dépenses  font  l'objet 
de  la  masse  d'habillenient  et  d'aitniien, 
dont  il  sera  question  plus  loin. 

Le  règlement  du  16  novembre  1887 
donne  la  libre  disposition  des  ressources  de 
l'unité  administiative  au  capitaine ,  et  ne 
lui  impose  d'autre  obligation  que  celle  de 
gérer  avec  économie  son  fonds  parUculvr 
(V.  Masse  d'habillement  et  d'entretien),  et 
de  mettre  en  service  les  elTets  de  confection 
ancienne,  en  leur  faisant  subir,  au  besoin, 
les  retouches  nécessaires.  11  lui  indique  en 
outre  clairement  le  triple  but  à  atteindre  : 

a)  Constituer  pour  chaque  homme  de 
l'effectif  de  paix  (tel  qu'il  est  fixé  par  la 
loi  des  cadres),  une  collection  de  guerre  et  de 
parade,  ou  n"  1,  composée  d'effets  neufs  ou 
très  bons.  Ces  effets,  conservés  dans  le  ma- 
gasin de  la  compagnie,  sont  remis  aux 
hommes,  en  temps  de  paix,  pour  les  exer- 
cices de  mobilisation  et  pour  les  revues  pas- 
sées en  tenue  de  campagne  ou  depa^-ade. 

b)  Pourvoir  chaque  homme  de  l'armée 
active  d'une  bonne  collection  d'effets  d'exté- 
rieur ou  collection  n°  2.  Ces  effets  sont  les 
meilleurs,  après  ceux  de  la  collection  n°  1. 
Us  restent  entre  les  mains  des  hommes  et 
leur  servent  pour  sortir  en  ville  isolément, 
ou  pour  les  revues  ordinaires. 

c)  Posséder,  pour  chaque  homme  appelé 
à  accomplir  une  période  d'instruction,  une 
collection  d'effets  convenables  ou  collection 
n"  3. 

Les  hommes  de  l'armée  active  sont  éga- 
lement détenteurs  de  ces  effets,  et  s'en  ser- 
vent à  l'intérieur  des  casernes  et  à  l'extérieur 
pour  les  différents  exercices  et  les  corvées. 

Les  collections  .n"  3,  destinées  aux  hom- 
mes appelés  à  accomplir  des  périodes  d'in- 
struction, sont  conservées  en  magasin,  dans 
les  intervalles  de  ces  périodes. 

Elles  servent  également  à  l'habillement 
des  hommes  de  l'armée  territoriale  convo- 
qués annuellement. 

L'approvisionnement  de  l'unité  adminis- 
trative  est   entretenu    au    moyen    de   bons 


mensuels,  établis  par  le  capitaine,  le  pre- 
mier jour  de  chaque  mois.  Ces  bons  com- 
prennent deux  parties  :  la  première  fait 
ressortir  le  crédit  en  deniers  de  Vmiité 
administrative  au  dernier  jour  du  mois  pré- 
cédent ;  la  deuxième  contient  le  détail  dé- 
compté des  effets  demandés  par  le  capitaine. 

l..a  valeur  de  ces  effets  doit  être  inférieure 
au  ciédit,  de  manière  à  laisser  disponible 
au  fonds  particulier,  la  somme  jugée  néces- 
saire au  payement  des  réparations,  dégra- 
dations, etc.,  imputables  à  ce  fonds. 

Le  bon  est  remisa  l'officier  d'habillement, 
chaj-gé  de  délivrer  immédiatement  les  effets 
indiqués,  d'après  les  pointures  portées  à  la 
quatrième  page.  Ce  dernier  ne  peut  exiger 
d'autres  modifications  que  celles  aj^antpour 
but  de  rectifier  une  erreur  matérielle,  ou 
d'assurer_  l'écoulement  d'effets  de  modèles 
anciens. 

Toutefois,  lorsqu'un  capitaine,  pour  exé- 
cuter un  ordre  donné,  demande  des  effets 
pour  une  valeur  supérieure  à  l'avoir  de  son 
fonds  particulier,  Vofjicier  d'habillement  doit 
prendre  les  instructions  du  major,  qui  en 
réfère,  s'il  y  a  lieu,  au  conseil  d'adminis- 
tration. Ce  dernier  peut  alors  accorder  un 
secours. 

Le  capitaine  peut  distribuer  des  effets  à 
ses  hommes  chaque  fois  qu'il  le  juge  néces- 
saire ;  il  doit  habiller  et  équiper  les  jeunes 
soldats  aussitôt  après  leur  incorporation, 
1«3  réservistes  et  les  hommes  à  la  disposi- 
tion, aussitôt  après  leur  arrivée  au  corps  ; 
enlin,  il  doit  fournir,  pour  l'habillement 
des  territoriaux,  la  quantité  d'effets  de  la 
collection  n°  3  que  fixe  le  chef  de  corps, 
d'après  les  ressources  du  magasin  particu- 
lier de  l'unité  administrative. 

Au  moment  de  la  mobilisation,  chaque 
capitaine  commandant  prélève  sur  son  ma- 
gasin les  effets  de  la  collection  n°  i,  et  tous 
les  effets  ou  objets  réservés  pour  l'effectif 
de  paix  à  mobiliser.  11  y  fait  reverser,  au 
contraire,  les  effets  en  service  que  les  hom- 
mes ne  doivent  pas  emporter.  Il  perçoit,  au 
magasin  du  corps,  les  effets  portés  sur  son 
bon  do  mobilisation,  préparé  dès  le  temps 
de  paix ,  et  y  verse  les  effets  militaires  ap- 
portés par  les  hommes  appelés. 

Les  effets  civils,  apportés  par  ces  hommes, 
leur  sont  rendus  ;  toutefois,  si  le  temps  leur 
manque  pour  s'en  défaire,  ces  effets  sont 
laissés  au  corps,  mis  en  ballots  par  com- 
mune et  renvoyés  aux  muniL-ipalités,  char- 
gées de  les  remettre  aux  familles.  Le  capi- 
taine arrête  ensuite  ses  écritures,  et  fait  la 
remise  du  matériel  existant  dans  son  maga- 
sin particulier  à  l'officier  d'habillement,  qui 
en  prend  charge  sur  place. 


HABIT. 


383 


HACHEPAILLE. 


En  temps  de  ^'uene,  le  ser\àce  de  l'ha- 
oiUemeiit  est  régi  par  le  règlement  du 
G  novembre   1889. 

La  masse  cV habillement  et  cVentretien  est 
supprimée,  et  tous  les  effets  nécessaires  aux 
hommes  de  troupe  sont  fournis  au  compte 
Je  l'État. 

Les  dépôts  et  les  portions  de  corps  non  en 
campagne,  s'approvisionnent  de  la  même 
manière  qu'eu  temps  de  pais,  c'est-à-dire 
par  des  demandes  aux  magasins  adminis- 
tratifs, par  des  confections  et  par  des  achats. 

Les  corps  en  campagne  se  réapprovision- 
nent par  les  magasins  administratifs,  par 
des  envois  des  dépôts,  par  des  achats  ou 
éventuellement  par  des  réquisitions,  par 
des  prises  sur  l'ennemi,  par  des  confections 
organisées  dans  les  localités  occupées. 

En  régie  générale,  les  magasins  adminis- 
tratifs pourvoient  les  corps  djs  effets  de  la 
{"^  portion,  et  des  effets  gratuits  du  régime 
Je  paix  ;  les  dépôts  envoient  ceux  de  la 
2"=  })ortion. 

Les  e.Tets  sont  remplacés  lorsque  leur  état 
l'exige.  La  mise  hors  de  service,  proposée 
par  le  conseil  d'administration,  est  pro- 
noncée par  le  sousintenJant  et,  s'il  y  a 
désaccord,  par  le  général  de  brigade.  Elle 
est  justifiée  par  un  pro'és-verbal. 

HABIT.  Un  liabit,  de  forme  variable, 
suivant  les  époques,  a  pendant  longtemps 
été  employé  dans  l'armée  française,  dans  les 
mêmes  conditions  que  la  tuniqus  actuelle, 
qu'il  a  précédée.  Comme  cette  dernière, 
il  constiluait  plutôt  un  vêtement  de  pa- 
rade. 

HABITANT.  Les  habitants  des  loca- 
lités doivent  le  logement  aux  troupes  do 
passage.  Toutefois,  ils  ne  peuvent  jamais 
être  délogés  de  la  chambre  ou  du  lit  où  ils 
iint  l'haljilude  découcher. 

HACHE.  Instrument  tranchant  fixé  au 
bout  d'un  manche.  A  été  employé  de  tout 
temps  à  la  guerre,  eu  affeciant  les  formes  les 
plus  diverses. 

On  les  a  confectionnées  d'abord  en  silex 
ou  en  pierre,  puis  en  airain,  en  fer,  en  acier. 
On  s'en  est  servi  comme  armes  trancluintes 
sous  les  formes  et  les  noms  suivants  : 

Hache  à  deux  tranchants  (V.  Fran- 
cisijur,  Guiannucj. 

Hache  d'armes.  Surtout  employée  par 
les  chevaliers,  qui  la  portaient  suspendue  à 
l'arçon  de  la  selle. 

La  forme  la  plus  générale  consistait  en 
une  hache  en  forme  de  croissant,  avec  manche 
en  métal  le  plus  souvent,  et,  du  côté  opposé 
à  la  hache,  une  espèce  de  pic  ou  de  mar- 
teau (fig.  137). 

Hache  de  gendarmes.  Employée  par 


les  gens  d'armes  (cavalerie  légère)  ;  ne  dif- 
férait de  la  précédente  qu'en  ce  que  la 
douille  du  fer  se  terminait  en  pointe. 

Fii.'.   137. 


Hache  d'abordage.  Hache  tranchante 
d'un  côté  et  en  forme  de  pic  de  l'autre. 

Le  marin  la  porte  suspendue  au  côté 
gauche  du  ceinturon  et,  dans  les  abordages, 
s'en  sert  comme  arme  et  comme  outil.  Sous 
celte  dernière  forme,  on  fait  usage  de  : 

Hache  à  maio.  Outil  portatif  de  des- 
truction distribué  à  raison  de  3  par  compa- 
gnie d'infanterie. 

Hache  de  bûcheron.  Transportée  dans 
la  voiture  d'outils  de  l'infanterie  au  nombre 
de  20. 

Sert  à.  abattre  des  arbres,  aux  travaux  de 
construction  de  défenses  accessoires  ou  à  la 
destruction  de  tons  tes  ouvrages  en  bois. 

Hache  portative  du  génie.  Outil 
presque  semblable  au  précédent  et  affecté 
aux  mêmes  usages,  que  les  sapeurs  du  génie 
portent  sur  leur  sac,  au  nombre  de  38  par 
compagnie. 

HAGHEREAU  uu  SERPE  d'armes.  Pe- 
tite ha-lie  ayant  à  peu  prés  la  forme  d'une 
serpe  ordinaire  et  réservée  pour  le  combat 
corps  à  cor[)s. 

HACHETTE  de  campement.  Petite 
hache  à  main  servant  à  couper  et  i  fendre 
le  bois  de  chaufl'age  dans  Ifs  camps" et  dans 
les  bivouacs. 

HACHER.  Frapper  dans  un  tournoi 
avci-  le  sabre  et  l'épée  comme  avec  une 
haclie. 

HACHEPAILLE.  Instrument  qui  sert  à 
hailier  eu  menus  morceaux  la  paille  des- 
tinée à  la  nourriture  des  animaux,  surtout 
des  chevaux. 

H  en  existe  un  dans  chaque  corps  de 
troupe  à  cheval. 

Il  est  fourni  et  remplacé  par  le  sen'ice  du 


HACHURES. 


381 


HALTE. 


génie  et  enlretenu  au  compte  de  la  masse  du 
harnachement  et  ferrage. 

HACHURES.  Traits  servant  à  indiquer 
le  degré  d'intensité  des  pentes  sur  un  plan. 

Elles  sont  toutes  tracées  suivant  les  lignes 
tie  plus  grande  pente  et  limitées  à  2  courhes 
horizontales  consécutives. 

HACQUEBUTEou  HAQUEBUTE.  Cou- 
lerrine  à  ninin  (V.  Fuail). 

HACQUEBUTIER.  Soldat  armé  d'une 
hncquebule. 

A  précédé  les  arquebusiers. 

HACQUENÉE.  Cheval  hongre,  servant 
de  monture  à  un  page. 

HAHA.  Interruptions  de  4  métrés  de  lar- 
geur ménagées  dans  les  paliers  des  escaliers 
de  fortification  et  que  l'on  recouvre  d'un 
petit  pont  mobile  pouvant  facilement  être 
retiré  lorsqu'on  veut  interrompre  les  com- 
munications (Jijj.  138). 

Fis:.  138. 


_  Pont  mobile  en.'  madi'iers. 


■"H 


G'est  aussi  une  interruption  constituée 
par  un  petit  fossé  de  4  métrés,  recouvert 
d'un  pont  mobile,  que  l'on  pratique  à  l'in- 
térieur d'une  poterne,  au  point  où  celle-ci 
vient  déboucher  au  niveau  du  fond  du 
fossé . 

HAIE.  Les  haies  et  clôtures  en  planches 
constituent  un  couvert  et  un  obstacle,  mais 
généralement  insuffisants. 

Fiî.   139. 


Pour  les  organiser  convenablement,  on 
creuse  en  arrière  un  petit  fossé  dont  les 
terres  sont  rejelées  contre  l'obstacle  et  on 
perce  des  créneaux. 

Si  l'on  a  besoin  d'une  grande  épaisseur 


de  l'obstacle,  on  organise  un  fossé  extérieur 
à  2  mètres  de  la  haie  et  on  jette  les  terres 
contre  la  haie. 

Avec  une  haie  très  épaisse,  on  construit 
en  arriére  une  tranchée  pour  tireurs  cou- 
chés et  on  pratique,  au  besoin,  des  créneaux 
au  pied  de  la  haie  (fUj.  139). 

Haie  (V.  Former  la  haie). 

HALAGE.  Action  de  tirer  à  soi  avec 
force  un  cordage,  soit  pour  le  tendre,  soit 
pour  entraîner  un  bateau  ou  quelque  autre 
objet  qui  y  est  attaché. 

Le  halage  peut  se  faire,  soit  à  bras 
d'hommes,  soit  à  l'aide  d'un  cabestan,  soit 
par  la  traction  des  chevaux. 

HALECRET.  Corselet  de  fer  battu,  plus 
léger  que  la  cuirasse,  plus  particulièrement 
à  l'usage  des  archers  à  pied. 

HALLEBARDE.  Sorte  de  pique  de  di- 
mension moyenne  avec  un  fer  de  hache  à  un 
ou  deux  trancliants  de  forme  très  variée. 
Servit  d'abord  à  armer  l'infanterie  d'élite, 
puis  les  sergents  qui  s'en  servaient  pour 
langer  leurs  soldats  en  bataille. 

HALLEBARDIER.  Soldat  armé  d'une 
hallebarde. 

11  y  eut  des  corps  de  hallebardiers  eu 
France,  comme  infanterie  d'élite,  depuis 
François  P''  jusqu'en  17S6. 

HALTE.  Pause  que  fait  un  corps  de 
troupe  en  marche. 

Dans  les  routes  à  l'intérieur,  elles  ont 
lieu  toutes  les  50  minutes  et  durent  10  mi- 
nutes. 

La  grande  halte  se  fait,  autant  que 
possible,  aux  deux  tiers  de  la  route,  ou  au 
moins  à  moitié  chemin  ;  elle  a  lieu  dans  un 
lieu  habité  et  peut  durer  une  heure.  La 
dernière  halte  se  fait  à  l'entrée  du  nouveau 
gîte  ;  on  y  rétablit  la  tenue. 

En  campagne,  les  haltes  horaires  ont  lieu 
à  heure  lixe  et  cessent  à  l'heure  précise  sans 
commandement. 

Il  n'est  fait  de  grande  halte  que  lorsque 
la  température  ou  la  distance  la  rendent  in- 
dispensable. 

—  horaire.  Pause  de  10  minutes  qui 
est  faite  après  chaque  période  de  50  minutes 
de  marche. 

L'ordre  de  mouvement  fixe  l'heure  de  la 
première  halte  ;  les  suivantes  se  font  sans 
de  nouveaux  ordres. 

Chaque  chef  d'unité  de  marche  arrête  et 
remet  en  marche,  à  l'heure  précise,  l'unité 
qu'il  commande. 

Au  moment  de  l'arrêt,  les  troupes  et  les 
voitures  serrent  sur  la  tète  de  l'unité. 

Les  troupes  à  pied  forment  les  faisceaux 
et  déposent  les  sacs;   les  troupes  à  cehval 


HALTE. 


385 


HANCHE. 


mettent  pieJ  ù  tenc,  ressangleut  leurs  che- 
vaux et  rectifient  le  paquetage. 

A  la  première  halte,  les  officiers  passent 
l'inspection  et  font  jeter  les  effets  qui  ne 
sont  pas  réglementaires  ou  qui  dépassent  le 
nombre  déterminé. 

—  des  trains.  Le  commandant  fait  con- 
naître au\  ofliciers  les  stations  où  la  troupe 
pourra  descendre  et  la  durée  des  haltes. 

Ou  profite  des  arrêts  de  5  à  10  minutes 
pour  s'assurer  que  tout  est  en  ordre,  rece- 
voir les  réclamations  et  autoriser  quelques 
Iiommes  à  descendre. 

Dans  les  haltes  de  plus  de  10  minutes, 
tous  les  hommes  peuvent  descendi-e  ;  des  fac- 
tionnaires sont  placés  principalement  pour 
empêcher  de  circuler  sur  les  voies,  de  sortir 
des  gares,  etc. 

Les  hommes  ne  descendent  qu'à  la  son- 
nerie Halte  !  Ils  laissent  leurs  armes  dans 
les  ^vagons  et  ne  sortent  que  par  les  por- 
tières ouvertes  sur  le  quai  ou  le  trottoir.  Ils 
remontent  en  -wagon  à  la  sonnerie  En  avant  ! 
qui  est  faite  3  minutes  avant  le  départ. 

Le  commandant  profite  des  arrêts  pour 
faire  visiter  les  wagons  à  chevaux  et  exa- 
miner si  les  chargements  de  matériel  sont  en 
ordre. 

—  (grande).  La  grande  halte  dure  en- 
viron une  heure  et  permet  par  conséquent 
aux  hommes  de  se  reposer  plus  complète- 
ment et  de  se  restaurer. 

11  n'est  fait  de  grande  halte  que  lorsque  la 
distance  ou  la  température  la  rendent  indis- 
pensable. 

En  général,  quand  il  n'y  a  que  4  ou 
5  heures  de  marche,  il  vaut  mieux  franchir 
l'étape  d'une  seule  traite. 

Quand  la  grande  halte  est  nécessaire,  on 
la  fait  toujours  sous  la  protection  de  l'avant- 
ijarde  et,  autant  que  possible,  après  avoir 
parcouru  les  deux  tiers  ou  les  trois  quarts 
de  la  route. 

Elle  a  lieu  prés  d'un  village,  prés  d'un 
cours  d"eau,  ou  dans  le  voisinage  d'une  fon- 
taine. 

L'ordre  de  mouvement  indique  la  durée 
de  la  grande  halte,  le  lieu  où  elle  doit  se  faire 
et  la  distance  qui  la  sépai-e  du  point  initial 
de  marche. 

Les  unités  arrivent  successivement  ;  un 
officier  du  service  d'état-major  leur  indique 
l'emplacement  où  elles  doivent  se  former  ; 
chacune  d'elles  reprend  la  mai'che  après  le 
temps  de  repos  prescrit. 

Pendant  la  halte,  les  troupes  font  un  léger 
repas  de  café  ou  de  viande  froide  ;  les  che- 
vaux sont  débridés  et  légèrement  dessanglés  ; 
on  leur  donne  un  peu  de  nourriture. 

—  gardée.    Pendant    que   le  gros   des 


troupes  est  au  repos,  V avant-garde  qui  cou- 
vrait sa  marche  s'arrête  sur  un  point  favo- 
rable, sur  une  position  militaire,  et  continue 
son  rôle  de  protection  en  se  bornant  à  ren- 
forcer au  besoin  le  premier  de  ses  échelons 
de  marche. 

Une  ligne  de  sentinelles  est  fournie  par  la 
pointe  d'avant-garde,  ainsi  que  les  petits 
postes. 

La  tête  forme  une  ou  plusieurs  grand'- 
ganles  ;  le  gros  de  l'avant-garde  forme  la 
réserve  de  ces  avant-postes  temporaires. 

Si  le  pays  est  couvert  et  favorable  aux 
surprises,  le  commandant  de  Vavant-garde 
complète  les  mesures  de  sécurité  indiquées 
ci-dessus  en  organisant  immédiatement  un 
système  de  patrouilles  et  de  reconnais- 
sances. 

On  se  couvre  sur  les  flancs  et  en  arrière 
au  moyen  de  postes  détachés. 

HALTE  !  Commandement  que  Ton  fait 
pour  prescrire  aux  troupes  eu  mouvement 
de  s'arrêter. 

HALTE-LA!  Avertissement  que  doit  crier 
la  sentinelle  à  une  troupe  ou  autres  per- 
sonnes pour  leur  enjoindre  de  suspendre  leur 
marche  ;  il  est  suivi  du  cri  de  :  Qui  vive  ! 
pour  reconnaître  militairement  ces  personnes. 
Le  chef  d'une  ronde  ou  d'une  patrouille  pro- 
cède de  même. 

HAMAC.  Sorte  de  filet  ou  de  lit  sus- 
pendu en  usage  sur  les  navires  pour  le  cou- 
chage. A  bord  des  bâtiments  de  l'État,  les 
officiers  sont  couchés  sur  des  cadi'es  ou,  à 
défaut,  sur  des  hamacs.  Les  sous-officiers  et 
les  soldats  sont  couchés  sur  des  hamacs 
comme  les  hommes  de  l'équipage. 

En  principe,  les  passagers  militabres  sont 
couchés  comme  il  est  dit  ci-dessus  à  bord 
des  bâtiments  de  commerce. 

HAMEAU.  Groupe  de  maisons  écartées 
de  la  commune  dont  elles  font  partie. 

L'organisation  défensive  se  fait  comme 
celle  d'un  groupe  de  maisons. 

HAMËE.  .Manche  de  Vécouvillon. 

HAMPE.  Long  manche  d'une  arme,  d'un 
drapeau. 

L'dtoila  mobile  est  munie  d'une  hampe 
composée  de  trois  tubes,  dont  l'un  est  fixe  à 
la  tète  et  les  deux  autres  peuvent  se  visser 
bout  à  bout. 

Les  projectiles  vérificateurs  se  vissent  à 
l'extrémité  d'une  hampe  de  longueur  conve- 
nable, ainsi  que  les  vérificateurs  de  la  butée. 

HANAPIED  ou  HANEPIED.  Armure 
plate  servant  à  proléger  la  poitrine. 

HANCHE.  Partie  du  corps  qui  est  formée 
parl'évasement  de  l'os  iliaque,  et  qui  se  con- 
tinue avec  la  cuisse  par  l'articulation  du 
fémur. 

25 


HANG. 


386 


HARNACHEMENT 


Le  tiaiu  de  derrière  d'un  cheval,  depuis 
les  reins  jusqu'au  jarret. 

Mettre  uu  clieval  sur  les  hanches,  le  dres- 
ser de  façon  qu'en  galopant  il  se  soutienne 
sur  le  train  de  derrière. 

HANG.  Javelot  entièrement  garni  de 
lames  de  fer  avec  lequel  les  Francs  combat- 
taient de  près  ou  qu'ils  lançaient  au  besoin. 
La  pointe  du  javelot  était  armée  de  crochets 
en  forme  d'hameçons,  que  l'on  ne  pouvait  ni 
arracher,  ni  couper  du  bouclier  dans  lequel 
ils  avaient  pénétré. 

HANGAR.  Construction  légère  et  cou- 
verte ayant,  en  ce  qui  concerne  l'armée,  les 
affectations  suivantes  :  hangar  aux  ma- 
nœuvres, au  ferrage,  pour  les  opérations  vé- 
térinaires, pour  abriter  les  voitures  des 
corps . 

HAQUET.  Voiture  faisant  partie  des 
équipages  de  pont  français.  11  y  en  a  de 
deux  espèces  :  le  baquet  modèle  1853,  à 
deux  trains,  qui  sert  au  transport  des  sup- 
ports et  des  ancres;  le  chariot  de  parc, 
pour  le  transport  des  madriers,  cordages  et 
agrès. 

HARANGUE.  Discours  d'apparat  qui  n'a 
rien  de  commun  avec  l'éloquence  militaire. 
Pourrait  convenir  en  temps  de  paix,  dans  la 
présentation  du  drapeau  aux  recrues,  etc. 

HARAS.  EtabUssement  où  l'on  entretient 
des  étalons  et  des  juments  destines  à  la  re- 
production. 11  en  existe  de  deux  espèces  : 
les  haras  privés,  et  les  /taras  publics. 

Les  haras  publics  ou  de  YElat  ont  été  or- 
ganisés en  France  par  Colbert,  en  1683  Ils 
furent  supprimés  en  1790,  puis  rétablis  en 
1793  par  la  Convention. 

L'administration  des  liaras  est  actuelle- 
ment régie  par  le  décret  du  17  juin  1832  et 
forme  une  des  divisions  du  ministère  de 
l'agriculture.  Sa  mission  consiste  moins  à 
entretenir  des  établissements  spéciaux  pour 
le  compte  de  l'État,  qu'à  développer,  au 
moj^en  d'encouragements,  ramôlioration  de 
Ma  race  par  l'industrie  privée,  en  vue  de  fa- 
voriser la  remonte  de  l'armée. 

Les  établissements  de  l'administration  des 
haras  sont  au  nombre  de  23.  Chaque  an- 
née, les  étalons  qu'ils  renferment  sont  dis- 
tribués, pendant  la  saison  de  la  monte,  entre 
un  certain  nombre  do  loca'ités,  ou  stations, 
pour  être  mis  à  la  disposition  des  agricul- 
teurs et  des  éleveurs,  moyennant  un  droit 
modique. 

En  Algérie,  ce  sont  les  dépôts  de  remonte 
de  l'armée,  qui  remplissent  la  mission  dévo- 
lue en  France  à  l'administration  des  haras. 
HARAUX.  Manœuvre  ou  ruse  de  guerre, 
ayant  pour  but  d'enlever  les  fourragères  de 
l'ennemi. 


HARCELER  l'ennemi,  inquiéter  l'en- 
nemi par  de  h'équentes  escarmouches,  par 
des  attaques  à  l'improviste  mais  non  pous- 
sées à  fond  ;  l'importuner  sur  les  flancs  ou 
les  derrières,  afin  de  le  priver  de  repos  et  de 
le  forcer  à  la  retraite  ou  à  Vattaque  dans  de 
mauvaises  conditions. 

HARDIESSE.  Audace  dans  l'exécution 
d'une  opération  militaire. 

HARICOT.  Fruit  de  la  plante  légumi- 
neuse  qui  porte  ce  nom. 

Le  haricot  est  très  nourrissant  et  peut  se 
conserver  pendant  deux  ou  trois  ans  ;  tou- 
tefois, il  devient  plus  difficile  à  cuire  au  fur 
et  à  mesure  qu'il  vieillit.  11  est  employé 
pour  l'alimentation  des  troupes  et  entre  pour 
une  quantité  de  60  grammes  dans  la  ration 
ordinaire  et  dans  la  ration  normale  de  guerre 
et  pour  100  grammes  dans  la  ration  forte 
de  guerre. 

Le  plus  estimé  des  haricots  est  celui  de 
Soissons,  dont  la  graine  blanche,  grosse  et 
plate  est  très  farineuse. 

Les  liaricots  achetés  pour  l'alimentation 
de  l'armée  doivent  être  de  la  bonne  qualité 
du  pays,  provenir  de  la  dernière  récolte,  être 
nets,  sans  mélange  de  graines  ou  de  se- 
mences étrangères,  d'un  aspect  luisant,  cou- 
lant à  la  main,  cuisant  rapidement. 

On  doit  préférer  les  graines  les  plus  déve- 
loppées et  celles  dont  l'écorce  est  la  plus  fine , 

Les  haricots  pèsent  de  75  à  78  kilogr.  à 
l'hectolitre. 

HARIDELLE.  Clieval  maigre  et  de  qua- 
lité très  inféiieure. 

HARNACHEMENT.  L'ensemble  des  har- 
nais d'un  cheval. 

On  utilise  dans  l'aimée  française,  diffé- 
rents modèles  de  harnachement,  suivant  les 
armes  auxquels  ils  sont  destinés  :  cavalerie, 
artillerie,  train  des  équipages,  génie,  infan- 
terie. 

—  de  la  cavalerie.  Les  effets  et  ma- 
tières premières  nécessaires  aux  corps  de  ca- 
valerie sont  fournis,  sur  l'ordre  du  Ministre, 
soit  par  les  magasins  centraux,  soit  confec- 
tionnés dans  les  corps.  Des  situations  trimes- 
trielles font  connaître  les  besoins  des  corps. 

Les  réceptions  de  harnachement  dans  les 
magasins  centraux  ont  lieu  d'une  manière 
analogue  à  celle  du  matériel  de  l'iiabille- 
ment,  par  une  commission  spéciale.  Ils  sont 
ensuite  expédiés  aux  corps  de  cavalerie,  à 
titre  gratuit. 

La  nomenclature  du  harnachement  de  la 
cavalerie  est  insérée  au  Journal  militaire  à 
la  date  du  2  octobre  1882,  page  537  ;  elle  a 
été  moditiée,  de  même  que  la  description  des 
effets  et  objets,  par  un  assez  grand  nombre 


HARNACHEMENT. 


38: 


HARNACHEMENT 


de  décisions  ministérielles  ultérieures,  insé- 
rées également  au  Journal  militaire. 

Le  personnel  affecté  à  l'entretien  du  har- 
nachement, dans  un  régiment  de  cavalerie, 
se  compose  d'un  maréchal  des  logis  ma'ttre 
sellier,  d'un  brigadier  et  d'un  cavalier 
ouvrier. 

Les  effets  de  harnachement  en  service  et 
en  magasin,  dans  la  cavalerie,  sont  entrete- 
nus par  le  nia'ilre  sellier  par  ahonnement. 
Les  marelles  sont  passés  aux  clauses  et  con- 
ditions déterminées  par  la  circulaire  du 
30  novembre  1867,  et  par  le  modèle  qui  y 
est  joint  (/.  M.,  p.  r.,  p.  906). 

Les  remplacements  et  réparations  néces- 
sités par  des  pertes  ou  dégradations  prove- 
nant de  la  faute  ou  de  la  négligence  des 
hommes  sont  imputés  à  la  masse  d'h<tbille- 
menl  et  n'entrclien. 

Sur  le  pied  de  guerre,  le  matériel  de  har- 
nachement des  corps  de  troupe  est  entretenu 
sous  le  régime  de  clerc  à  maître,  et  les  dé- 
penses sont  imputées  à  la  masse  d'entretien 
du  harnachement  et  ferrage. 

Les  effets  de  harnachement  ne  sont  rem- 
placés qu'après  avoir  été  réformés  à  l'inspec- 
tion générale,  suivant  les  règles  tracées  par 
les  instructions  ministérielles.  Toutefois,  le 
remplacement  des  effets  perdus  ou  mis  hors 
de  service  avant  réforme  s'opère  dès  que  le 
fait  a  été  iJùment  constaté,  sauf  imputation, 
s'il  y  a  lieu,  de  leur  valeur  k  qui  de 
droit . 

Les  modifications  à  apporter  aux  effets 
de  harnachement,  en  exécution  des  ordres 
ministériels,  sont  réglées  par  des  instructions 
spéciales,  et  la  dépense  qui  en  résulte  est 
imputée  à  la  masse  d'entretien  du  harna- 
chement et  ferrage. 

Un  décret  du""  1 1  octobre  1S89  (B.  0., 
p.  r.,  p.  740)  a  institué  un  nouveau  règle- 
ment sur  le  .service  du  harnachement  dans 
les  corps  de  troupes  de  toutes  armes,  à  par- 
tir du  1"  janvier  1890. 

D'après  ce  règlement,  il  est  pourvu,  au 
moyen  de  prestations  en  dt-niers,  aux  dé- 
penses concernant  le  harnachement,  la  fer- 
rure et  le  traitement  des  chevaux  et  mulets 
en  cas  de  maladie.  L'ensemble  des  presta- 
tions allouées  à  un  corps  de  troupe  consti- 
tue sa  masse  de  harnachement. 

Ce  règlement  présente  de  grandes  analo- 
gies avec  celui  du  service  de  l'habillement  ; 
néanmoins,  il  apporte  des  modifications  si 
profondes  au  système  actuel,  qu'on  doit 
s'attendre,  dans  la  pratique,  à  rouconlrer 
des  difflcultès  de  détail  qu'il  n'était  pas  pos- 
sible de  prévoir  d'avance.  Aussi,  ce  règle- 
ment n'a-t-il  été  appliqué,  à  titre  d'essai, 
qu'aux  corps  de  troupe  dont  la  portion  cen- 


trale est  stationnée  dans  les  If^,  14«  et  18«  ré- 
gions de  corps  d'armée. 

Cet  essai  n'a  pas  encore  été  généralisé, 
jusqu'à  présent. 

—  de  l'artillerie,  du  génie  et  du 
train  des  équipages  militaires.  Ce 
harnache  nient  comprend  d'abord  les  harnais 
nécessaires  pour  le  service ,  en  raison  du 
nombre  et  de  l'affectation  des  chevaux  et 
mulets  qui  figurent  à  l'effectif  du  pied  de 
paix.  Les  effets  des  modèles  anciens  ou 
étrangers,  ou  qui  sont  plus  ou  moins  défec- 
tueux, sont  affectés  à  l'instruction  des  re- 
crues, aux  corvées  et  au  service  de  l'infir- 
merie vétérinaire. 

L'ensemble  de  ce  matériel  porte  le  nom 
de  harnachement  de  service. 

Chaque  corps  reçoit ,  en  outre ,  un  excé- 
dent, qui  forme  le  harnachement  supplémen- 
taire de  service. 

Le  harnachement  de  réserve  est  conservé 
dans  les  établissements  de  chacune  de  ces 
armes.  11  est  calculé  de  manière  à  former, 
avec  le  harnachement  de  service,  un  total 
égal  à  l'effectif  de  guerre,  augmenté  du  tiers 
du  nombre  des  animaux  de  l'effectif  de 
paix.  11  est  également  entretenu,  dans  les 
établissements  de  l'artillerie,  un  harnache- 
ment supplémentaire  de  réserve. 

Le  matériel  de  harnachement  de  l'artille- 
rie, du  génie  et  du  train  des  équipages  mi- 
litaires est  fourni  par  le  service  de  l'artil- 
lerie, ou  confectionné  dans  les  corps. 

Les  demandes  d'effets  sont  adressées  au 
Ministre. 

Lorsque  les  corps  ne  sont  pas  éloignés  de 
plus  de  i-2  kilomètres  des  établissements 
livranciers.  ils  sout  tenus  de  prendre  livrai- 
son du  matériel  de  bainachement  dans  ces 
établissements.  Les  effets  sont  visités  con- 
tradictoirement  par  le  maître-sellier  du  corps 
et  par  l'ouvrier  d'état  du  service  de  har- 
nachement, ou  par  un  sellier  désigné  par 
le  directeur  de  l'établissement,  en  présence 
de  l'officier  d'habillement  et  de  l'un  des 
of;iciers  de  l'établissement. 

Les  différends  sont  soumis  au  général 
commandant  l'artillerie,  qui  prononce  et 
rend  compte  au  Ministre. 

Lorsque  la  livraison  nécessite  un  trans- 
port ,  les  effets  sont  visités  à  l'arrivée  par 
le  conseil  d'administration,  et  peuvent  être 
refusés  s'ils  ne  remplissent  pas  les  condi- 
tions voulues.  Dans  ce  cas,  le  général  com- 
mandant l'artillerie,  avant  de  se  prononcer 
sur  le  sujet  de  la  contestation,  fait  constater, 
s'il  y  a  lieu,  l'état  des  effets  par  un  expert 
pris,  autant  que  possible,  parmi  les  mili- 
taires idoines  de  la  garnison.  L'établisse- 
ment livrancier  peut  se  fairj  représenter  à 


HARNACHEMENT. 


388 


HARPE. 


celte  expertise,  par  un  oflicier  ou  par  un 
employé  militaire. 

L'entrjtien  du  harnachement  a  lieu  au 
moyen  d'un  abonnement  passé  avec  le 
maître-sellier  ou  bourrelier,  au  compte  de 
la  viasse  d'enlretien  du  harnachement  et  fer- 
rage (Règlement  du  11  juin  1883,  et  mo- 
dèle annexé  J.  M.  p.  r.,  p.  897). 

L'entretien  du  harnachement  aux  armées 
en  campagne  a  lieu  sous  un  régime  mixte  ; 
l'abonnement  est  conservé  pour  les  répara- 
tions journalières  n'exigeant  que  delà  main- 
d'œuvre  ou  des  fournitures  de  peu  de  valeur, 
et  un  marché  est  passé,  à  cet  effet,  par  le 
capitaine  commandant  l'unité  avec  un  ou- 
vrier bourrelier  ;  les  autres  réparations  et 
les  remplacements  sont  faits  sous  le  régime 
de  clerc  à  maître. 

Les  effets  de  harnachement  ne  sont  rem- 
placés qu'après  avoir  été  réformés  à  l'inspec- 
tion générale,  comme  il  a  été  dit  pour  la 
cavalerie,  et  sous  la  réserve  des  mêmes 
exceptions. 

Les  modifications  à  apporter  aux  effets 
de  harnachement,  en  exécution  des  ordres 
ministériels,  sont  réglées  par  des  instructions 
spéciales,  et  la  dépense  qui  en  résulte,  est 
imputée  à  la  niasse  d'entretien  du  harnache- 
ment et  ferrage. 

—  des  équipages  régimentaires.  Le 
matériel  de  harnacliement  des  équipages 
régimentaires  de  l'infanterie,  de  la  cavalerie 
et  du  génie  est  fourni  par  le  service  de 
l'artilleiie.  Il  comprend  des  harnais  d'atte- 
lage, des  couvertures,  des  guides,  des  bri- 
dons, des  licols,  des  longes,  des  surfaix,,  des 
musettes-mangeoires,  des  fouets,  des  bats 
complets  pour  cantines  médicales  et  pour 
mulets  porteurs  d'outils,  du  matériel  d'at- 
tache des  chevaux,  etc. 

Les  effets  hors  de  service  par  suite  d'usure 
régulière  sont  réformés  par  les  capitaines 
inspecteurs  d'armes,  de  même  que  les  objets 
perdus  ou  détériorés  par  cas  de  force  ma- 
jeure. Des  ordres  sont  donnés  pour  le  rem- 
placement de  ces  effets  par  le  service  de  l'ar- 
tillerie, en  même  temps  que  la  réforme  est 
prononcée. 

Les  objets  manquants  sont  regardés 
comme  ayant  été  perdus  par  la  faute  des 
corps  et  sont  remplacés  à  titie  onéreux.  Les 
demandes  sont  adressées,  par  la  voie  du 
commandement,  au.  directeur  de  l'artillerie. 
Elles  sont  appuyées  des  récépissés  de  verse- 
ment au  Trésor  et  d'une  déclaration  de  ver- 
sement. Dans  tous  les  autres  cas,  les  de- 
mandes de  matériel  sont  adressées  au  Ministre 
par  l'intermédiaire  du  commandement. 

L'entretien  du  harnachement  des  équi- 
pages régimentaires  est  au  compte  de    la 


'liasse  d'entretien  du  harnachement  et  fer- 
rage ;  ce  matériel  est  entretenu  en  dehors  de 
l'abonnement  du  maître  sellier  ;  les  dépenses 
annuelles  relatives  à  cet  entretien  ne  doi- 
vent pas  dépasser  14  francs  pour  chaque 
harnais  ou  bât  en  service,  et  1  fr.  40  pour 
chaque  harnais  ou  hdt  en  magasin. 

La  surveillance  et  l'entretien  de  ce  maté- 
riel sont  confiés  à  l'officier  d'approinsionne- 
ment. 

—  des  chevaux  d'officier.  Les  offi- 
ciers de  tout  grade,  montés  à  titre  gratuit  ou 
onéreux,  se  procurent  à  leurs  frais  les  effets 
de  harnachement  réglementaires. 

Pour  les  couvrir  des  frais  de  première 
mise,  1  État  a  alloué  aux  officiers  des  troupes 
à  cheval  une  indemnité  de  première  mise  d'é- 
quipement plus  élevée  que  celle  des  officiers 
des  troupes  a.  pied  ;  de  plus,  il  a  attribué 
une  indemnité  de  première  mise  d'équipe- 
ment aux  capitaines  de  troupes  à  pied,  au 
moment  de  leur  nomination  à  un  emploi 
monte,  de  même  qu'aux  lieutenants  désignes 
pour  des  emplois  montés  ;  mais  alors,  ils 
n'ont  plus  droit  à  cette  indemnité  quand  ils 
passent  capitaines. 

HARNAIS.  Appareil  que  l'on  adapte 
sur  le  corps  du  cheval,  du  mulet  et  de  l'âne, 
dans  le  but  de  les  gouverner  et  de  leur  faire 
exécuter  des  transports,  soit  par  traction, 
soit  à  dos. 

Le  harnais  comprend  :  la  bride,  la  selle 
avec  ses  accessoires  ou  le  bât  avec  ses  acces- 
soires, pour  le  transport  à  dos  ;  le  collier  ou 
bricole  et  les  traits,  pour  le  transport  par 
traction,  ainsi  qu'un  appareil  de  recul  con- 
sistant en  une  bande  de  cuir  enveloppant  le 
haut  des  cuisses  de  l'animal  et  appelée  ava- 
luire. 

Quand  on  attelle  un  cheval  à  une  voiture 
à  deux  roues,  on  lui  pose  sur  le  dos  une  sel- 
lette qui  porte  une  large  bande  de  cuir 
nommée  dossiére,  destinée  à  recevoir  les 
brancards.  Une  sous-ventrière,  opérant  dans 
le  sens  opposé,  les  empêche  de  s'élever  au 
delà  d'une  certaine  limite. 

Parmi  les  accessoires  du  harnais,  on  peut 
citer  :  le  licol,  qui  sert  à  attacher  l'animal  ; 
le  surfaix,  la  couverture  ;  le  caveçon,  pour 
le  dompter  au  manège. 

HARNEMENT.  Harnachement  complet 
du  ch(!val  de  guerre  du  chevalier. 

HARNOIS  ou  HARNOYS.  Armure  com- 
plète du  chevalier. 

—  de  gueule.  Dénomination  triviale 
que  l'on  donnait  autrefois  aux  approvision- 
nements de  bouche. 

HARPE.  Sorte  d'épée  recourbée  à  l'usage 
des  Thraces  et  des  gladiateurs. 

Arme  étrusque  en  forme  de  faucille. 


HARÇIN. 

Espèce  de  barrière  ou  de  ponl-levis,  de 
lierse  ou  de  cataracte,  servant  à  fermer  un 
ouvrage. 

HARPIN  ou  HARPON.  Arme  en  usage 
dans  les  sièges,  aux  XVI«  et  XVII"  siècles, 
pour  frapper  à  distance  et  accrocher  l'en- 
nemi qu'on  ne  pouvait  aborder.  Elle  était 
terminée  en  pointe,  au-dessous  de  laquelle 
se  trouvait  une  double  fourche  dont  les  dents 
allaient  dans  divers  sens  (/)(/.  140  et  141). 


Fis.   110. 


Fis 


HARPON.  Instrument  terminé  à  une 
extrémité  par  un  taillant,  à  l'autre  bout  par 
un  piton  à  talon  muni  d'un  anneau. 

Il  sert  à  arrêter  les  corps  flottants  et  fait 
partie  du  matériel  des  pontonniers. 

H  ART.  Lien  formé  d'une  gaule  de  bois 
vert  tordu,  et  dont  on  se  sert  pour  lier  les 
fascines  ou  consolider  les  gabions  ou  les 
claies. 

Les  harts  peuvent  être  aussi  confection- 
nées en  fil  de  fer  galvanisé. 

HAST.  De  haste,  lance.  On  a  .!omné  le 
nom  générique  d'armes  d'hast  h  toutes  celles 
dont  le  fer  est  fixé  au  bout  d'un  long  manche 
(hampe). 

HAST  AIRES.  Soldats  romains  armés 
d'une  lance,  d'une  épée  droite,  d'un  casque, 
il'une  cuirasse  de  mailles  et  d'un  bouclier. 
Ils  combattaient  au  premier  rang. 

HASTE.  Nom  générique  donné  par  les 
Romains  à  toutes  les  armes  lancées  comme 
projectiles. 

HATE.  Diligence,  promptitude,  précipi- 
tation. Ex.:  prendre  les  armes  à  la  hâte,  se 
préparer  à  la  hfite  au  combat,  envoyer  un 
exprès  à  la  hâte,  l'ennemi  s'enfuit  à  toute 
hâte. 

HAUBERGEON.  Petit  kaubert,  consistant 
en  une  sorte  de  colle  ou  de  chemise  de  mailles 
formée  de  petits  anneaux  de  fer  ou  d'acier. 


389  HAUSSE. 

HAUBERT.  Armure  complète  de  mailles 
que  les  chevaliers  seuls  avaient  le  droit  de 
porter. 

Elle  comprenait  une  tunique  longue  a 
manches,  une  coifl'e  de  mailles  et  des  cfiatisscs 
complètes. 

HAUBÏTZ.  Nom  allemand  de  Vobusier. 

HAUBITZE.   Xom  allemand  de  Vobus. 

HAUSSE.  Appareil  au  moyen  duquel  on 
peut  faire  varier  à  volonté  la  hauteur  du 
cran  de  mire,  des  armes  à  feu  portatives  ou 
de  l'œilleton  des  bouches  à  feu. 

Pour  les  armes  à  feu  portatives,  les  appa- 
reils de  hausse  doivent  être  simples,  solides, 
de  construction  et  de  réparation  faciles, 
enfin  pouvoir  se  rabattre  en  avant  et  en 
arriére.  Il  en  existe  de  deux  espèces  princi- 
pales :  la  hausse  à  curseur  et  la  hausse  à 
cadran. 

—  à  curseur.  Cette  hausse  se  compose 
d'une  planche  pouvant  tourner  de  180°  au- 
tour d'un  axe  horizontal  fixe  au  canon.  Elle 
porte  un  curseur  dont  le  cran  de  mire  peut 
être  déplacé  à  volonté,  suivant  la  distance 
prévue.  Les  moyens  de  pointage  restent  en- 
suite invariables. 

La  hausse  du  fusil  français  modèle  1886 
se  compose  [fig.  142)  : 

Fis.  112. 


1°  D'un  pied  avec  gradins  au-dessous  de 
chacun  desquels  est  inscrit,  sur  la  face  gauche 
du  pied,  la  distance  de  tir  entre  400  et  800 
mètres  à  laquelle  correspond  ce  gradin  ; 

i°  De  la  planche  mobile,  qui  porte  3  crans 
de  mire  :  celui  de  2r>0  mètres,  sur  le  pied 
de  la  planche  rabattue  en  avant;  celui  de 
2,000  mètres  (marqué  20),  sur  le  sommet 
de  la  planche;  le  3^,  pratiqué  dans  le  talon 
de  la  planche  et  donnant  des  lignes  de  mire 
de  400  à  800  mètres  lorsqu'on  fait  reposer 
le  curseur  sur  les  différents  gradins  du  pied  ; 
la  planche  est  graduée  à  droite  pour  les  dis- 
tances de  100  en  100  mètres,  à  gauche  pour 


HAUSSE.  3P0 

les  distances  de  oO  en  30  mètres  ;  au-dessus 
de  chaque  trait  de  la  graduation  de  droite 
est  le  chifTre  indicateur  de  la  distance  (de 
900  à  1900  mètres)  ; 

3"  Du  curseur,  qui  porte  le  cran  de  mire 
mobile  pour  les  distances  de  900  à  1900 
mètres. 

—  à  cadran.  Consiste  (fig.  143)  en  une 
planchette  mobile  autour  d'un  axe  et  por- 
tant un  cran  de  mire  unique  ;  les  distances 
sont  indiquées  sur  un  cadran  et  l'on  fait 
pivoter  la  planchette  jusqu'à  ce  qu'elle  af- 


HAUSSE. 


Dans  les  bouches  à  feu  actuelles,  la  réglette 
porte  Wvilleton,  qui  y  est  fixé  d'une  manière 
invariable  ;  elle  est  évidée  dans  le  sens  de 
sa  longueur,  reliée  par  ses  extrémités  avec 
une  vis  horizontale  qui  se  meut  dans  un 
écrou  porté  par  la  tcte  de  la  tige  verticale 
(V.  fig.  145).  Les  tiges  verticale  et  horizon- 
tale portent  chacune  une  graduation  en  mil- 
limètres. En  outre,  pour  les  canons  de  cam- 
pagne, la  tige  verticale  porte  une  graduation 
en  distances  pour  les  divers  projectiles  qu'ils 
tirent. 

La  figure  144  représente  la  hausse  de 
notre  canon  de  campagne  de  80™™,  modèle 
1877. 

Fi-.  114. 


fieure  le  trait  indiquant  la  distance  à  laquelle 
on  veut  tirer. 

Les  avantages  de  la  hausse  à  cadran 
consistent  en  un  maniement  très  simple  et 
un  seul  cran  de  mire,  tandis  que  la  hausse 
à  curseur  en  a  plusieurs.  Les  inconvénients 
sont  de  présenter  peu  de  fixité,  la  planchette 
étant  susceptible  de  se  déplacer  par  le  seul 
effet  du  tir.  Elle  manque  donc  de  précision 
et  c'est  ce  qui  l'a  fait  rejeter  en  France. 
Néanmoins,  quelques  puissances  étrangères 
l'ont  adoptée. 

Outre  les  deux  types  qui  viennent  d'être 
décrits,  il  existe  un  certain  nombre  de 
hausses  qui  ne  sont  que  des  applications  plus 
ou  moins  imparfaites  des  premières  ;  telles 
sont  :  la  hausse  à  trous,  la  hausse 
Minié,  la  hausse  à  lunettes,  etc. 

Dans  les  bouches  à  feu,  la  construction 
de  la  hausse  varie  suivant  les  systèmes  d'ar- 
tillerie. 

Dans  les  bouches  à  feu  antérieures  à  1870, 
la  tige  horizontale,  dite  réglette,  est  main- 
tenue dans  une  coulisse  profonde  creusée  sur 
la  tête  de  la  lige  verticale  et  est  mise  en 
mouvement  au  moyen  d'une  crémaillère  et 
d'un  pignon  portant  un  bouton  mollcté. 


La  figure  145  donne  la  hausse  du  24  de 
place. 

Les  canons  de  campagne  ont  : 

1°  Une  hausse  latérale  sans  planchette, 
l'inclinaison  du  canal  de  hausse  corrigeant  la 
dérivation  ; 

2°  Une  hausse  médiane  (sauf  le  canon  de 
montagne). 

Les  hausses  des  pièces  de  siège  et  de  place 
ont  toutes  le  même  équarrissage  ;  il  en  est 
de  même  pour  toutes  les  pièces  de  cam- 
pagne ;  mais  la  distance  du  centre  de  l'œil- 
leton au-dessous  du  curseur  à  0  est  va- 
riable. 

Toutes  les  tiges  portent  sur  la  face  posté- 
rieure l'indication  du  calibre  et  de  l'espèce 
de  pièce  à  laquelle  la  hausse  appartient,  et, 
s'il  y  a  lieu,  la  mention  du  tir  spécial  auquel 
les  graduations  se  rapportent. 

En  Allemagne,  la  hausse  comprend  une 
tige  verticale,  tiiangulaire,  en  laiton,  à  an- 
gles abattus,  mobile,  dans  une  glissière  et 
pouvant  être  arrêtée  au  moyen  d'une  vis,  à 
la  hauteur  voulue  et  indiquée  par  les  gra- 


HAUSSE-COL. 

'laations  de  la  tigo.  Une  branche  horizon- 
tale, également  graduée,  surmonte  Textrémitê 


391  HAUTES  PAYES. 


de  la  tige  verticale  ;  elle  porte  l'œilleton, 
qui  peut  être  arrêté  au  point  voulu  au  moyen 
d'un  curseur  (//f/.  127)  (1). 

HAUSSE-COL.  Ancien  gorgerin  ou  gor- 
gerette  de  l'armure  du  chevalier,  dont  il  ser- 
vait à  rattacher  diverses  pièces.  Plus  tard, 
sous  forme  de  plaque  de  métal  en  forme  de 
croissant  doré  ou  argenté,  il  a  servi  d'in- 
signe de  service  aux  officiers  des  troupes  à 
pied  qui  le  portaient  au-dessous  du  cou.  Est 
actuellement  supprimé. 

HAUSSER.  Augmenter  la  hauteur,  lin- 
teusité,  l'acuité,  le  prix,  etc. 

HAUT.  Elevé;  se  dit  par  opposition  à 
bas.  En  parlant  des  pays,  se  dit  de  ceux 
qui  sont  plus  élevés,  comparativement  à 
d'autres,  au-dessus  du  niveau  de  la  mer,  el 
par  conséquent  plus  voisins  des  sources,  des 
i.'ours  d'eau  ;  ex.  :  la  Haute-Loire,  la  Haute- 
Garonne,  etc.  En  parlant  des  eaux,  haut  se 
dit  de  leur  élévation  relativement  au  fond  ; 
'  .r.  :  les  eaux  sont  hautes. 

HAUTBOIS.  Instrument  de  musique  à 
veut  et  à  anche,  dont  le  ton  est  fort  clair. 

(1)  C'est  par  erreur  que  la  (iguro  127  a  été  inter- 
l'alée  an  mol  graduation  de  la  hausse.  Ce  mot  ne 
l'omportait  pas  de  figure. 


Le  hautbois  en  usage  dans  les  musiques 
militaires  est  du  système  Hoéhan,  ou  préfé- 
rablement,  du  système  du  Conservatoire  de 
Paris.  Il  est  en  bois  de  palissandre  lin,  garni 
de  quinze  clefs  en  maillechort,  y  compris  la 
clef  d'octave  à  bascule  ;  il  est  muni  d'un 
levier  à  double  effet  faisant  correspondre  les 
clés  de  si  bémol  et  d'«i  avec  le  pouce  de  la 
main  gauche. 

On  donne  également  le  nom  de  hautbois 
au  musicien  qui  joue  de  cet  instrument. 
Chaque  musique  militaire  doit  comprendre 
deux  hautbois. 

HAUT -LE-CORPS.  Bond  que  fait  un 
cheval.  Mouvement  involontaire  que  l'on 
éprouve  lorsque  l'on  a  quelque  vive  surprise 
ou  contrariété. 

HAUT-DE-CHAUSSES.  Espèce  de  cu- 
lotte, qui  couvrait  le  corps  de  l'homme  de 
la  ceinture  aux  genoux. 

HAUTES  PAYES.  Allocations  mensuelles 
ou  journalières  que  la  France  paye  aux 
hommes  de  troupes  liés  au  service  soit 
comme  rengagés,  soit  comme  commissionnés. 

Les  hautes  payes  des  caporaux  ou  briga- 
diers et  sol  lats  sont  allouées  pour  chacun 
des  jours  donnant  droit  à  la  solde.  Elles 
sont  au  nombre  de  deux  :  la  première  leur 
est  allouée  à  partir  du  jour  où  ils  ont  con- 
tracté un  rengagement  ayant  poiir  effet  de 
les  maintenir  dans  l'armée  active  après  3  ans 
de  service,  ou,  s'ils  sont  commissionnés,  dès 
qu'ils  entrent  dans  leur  quatrième  année  de 
service  ;  la  seconde  haute  paye  est  due,  tant 
aux  rengagés  qu'aux  com»>issionnés,  après 
5  ans  de  rengagement  ou  de  commission. 
Ces  hautes  payes  sont.,  payées  aux  caporaux 
et  soldats  en  même  temps  que  le  prêt. 

Les  hautes  pages  des  sous-ofBciers  sont 
payées  mensuellement.  Elles  sont  allouées 
dans  toutes  les  positions  donnant  droit  à  une 
solde  quelconque,  et  même  dans  le  cas  de 
congé  sans  solde,  sauf  celui  où  le  sous-officier 
va  en  congé  en  attendant  la  liquidation  de 
sa  pension  de  retraite.  Elles  sont  au  nombre 
de  trois  : 

La  première  haute  paye,  fixée  à  9  francs 
par  mois,  est  attribuée  aux  sous-ofTlciers 
rengagés  à  partir  du  jour  où  le  premier 
rengagement  devient  effectif; 

La  seconde  haute  paye,  fixée  à  !o  francs 
par  mois,  est  due  après  S  ans  de  renga- 
gement ; 

La  troisième  haute  paye,  fixée  à  21  francs 
par  mois,  est  allouée  après  10  ans  de  ren- 
gagement. 

Quant  aux  sous-officiers  commissionnés, 
ils  ont  droit  ;  à  la  première  haute  paye  dès 
qu'ils  sont  entrés  dans  leur  quatrième  année 
de  service;  à  la  deuxième  haute  paye,  après 


HAUTEURS. 


392 


HÉBERGER. 


8  ans  de  service  ;  à  la  troisième  haute  paye, 
après  13  ans  de  service.  Les  taux  sont  les 
mêmes  que  ceux  des  hautes  payes  des  sous- 
officiers  rengagés. 

—  des  maîtres  d'escrime.  Une  haute 
paye  mensuelle  peut  être  accordée  dans  des 
conditions  déterminées,  sur  les  fonds  des 
écoles,  aux  maîtres  d'escrime  des  corps  qui 
sont,  à  cet  effet,  l'objet  d'une  proposition 
des  inspecteurs  généraux  d'armes.  Le  Ministre 
désigne  ceux  auxquels  les  corps  peuvent  la 
payer. 

HAUTEURS.  Élévation  de  terrain,  col- 
line, éminence. 

En  pays  accidenté,  on  occupera  de  préfé- 
rence les  hauteurs,  qui  présentent  des 
avantages  tactiques  considérables  :  facilité 
de  surveillance  des  abords,  nécessité  pour 
l'ennemi  d'une  escalade  pénible,  accroisse- 
ment de  l'action  des  feux  de  l'artillerie  de 
la  défense,  facilité  pour  celle-ci  de  cacher  les 
mouvements  de  troupes  en  arrière,  etc.  Mais 
il  faut  que,  des  points  occupés,  on  puisse 
bien  battre  les  pentes  par  lesquelles  l'ennemi 
peut  arriver. 

Cette  considération  conduit  à  rechercher 
quel  est  l'emplacement,  sur  la  hauteur,  qui 
convient  le  mieux  pour  les  lignes  ou  retran- 
chements à  y  organiser.  Les  hauteurs  pré- 
sentent généralement  le  profil  indiqué  par  la 
figure  146,  vers  le  milieu,  une  pente  assez 
raide  b  c,  raccordée,  d'une  part  avec  la  val- 
lée, et  d'autre  part  avec  le  sommet,  par  des 

Fia.  IIG, 


pentes  douces  a,  b,  c,  d.  Pour  Ijien  battre  la 
pente  b  c,  il  faut  donc  occuper  la  crête  b. 
Cette  crête  si  importante  pour  la  défense  des 
hauteurs,  s'appelle  crête  militaire. 

—  de  genouillère  (V.  Genotdllère). 

—  du  parapet.  La  hauteur  ou  relief  dit 
parapet  ou  }iiasse  couvrante  au-dessus  du 
terrain  naturel  dépend,  avant  tout,  des 
formes  du  terrain  que  l'ouvrage  doit  couvrir 
de  ses  feux  et  du  temps  dont  on  dispose 
pour  l'exécution.  Il  varie  aussi  suivant  l'es- 
pèce de  fortification,  depuis  Oi^jeO  dans  la 
tranchée-abri,  2°i,o0  dans  la  fortification  de 
campagne  et  12  mètres  pour  la  fortification 
permanente.  A  l'exception  de  cotte  dernière, 
il   ne  faut   pas  perdre  de  vue  que,  plus  le 


relief  est  grand  plus  le  travail  à  effectuer 
s'augmente  dans  des  proportions  notables, 
c'est  pourquoi  les  ouvrages  de  campagne  ne 
devront  pas,  en  piincipe,  dépasser  2™, 50,  et 
l'on  devra  même  faire  en  sorte  de  ne  pas 
dépasser  2  mètres.  Il  faut  remarquer,  en 
outre,  que  la  création  d'une  tranchée  inté- 
rieure augmente  la  valeur  du  couvert,  san^ 
créer  de  trop  grands  reliefs,  et  en  offrant 
ainsi  à  l'artillerie  un  but  moins  visible  et 
plus  difficile  à  atteindre. 

On  a,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  attache 
une  certaine  importance  à  un  grand  relief 
pour  mieux  voir  et  mieux  commander  le 
terrain  extérieur.  Slais,  même  pour  la  forti- 
fication permanente,  depuis  les  progrés  du 
tir  plongeant  et  l'apparition  des  obus-tor- 
pilles, on  a  reconnu  les  inconvénients  des 
reliefs  élevés  qui  présentent  celui  d'être  vus 
de  loin  et  de  servir  de  but  à  l'artillerie  en- 
nemie ;  il  y  a  donc  une  tendance  générale  à 
réduire  les  reliefs  et  à  masquer  les  retran- 
chements le  plus  possible. 

HAUT  LE  PIED.  Cheval  sans  emploi  que 
l'on  affecte  aux  jjflcf.?  pour  remplacer  un 
cheval  de  trait  devenu  indisponible. 

HAUVET  ou  HAVET.  Trident  ou  fourche 
ferrée,  servant  d'arme  de  parapet. 

HAVILDAR.  Sergent  indigène  servant 
dans  un  régiment  de  cipayes. 

HAVRESAC  (Étymologie  :  haver  sac,  en 
allemand  sac  à  avoine),  était  appelé  ra- 
napsa,  par  les  Romains. 

Sac  de  toile  goudirnnée  ou  de  peau,  dans 
lequel  les  soldats  des  troupes  à  pied  en- 
formcnt  leurs  effets  et  qu'ils  portent  sur  leur 
dos  à  l'aide  de  deux  bretelles.  Il  fait  partie 
de  la  première  portion  des  effets  d'habil- 
lement. 

Le  havresac  doit  contenir  :  une  chemise, 
des  brosses,  une  calotte  de  coton,  un  mou- 
choir, une  trousse  garnie,  une  paire  de 
guêtres  en  toile,  une  paire  de  souliers,  le 
nécessaire  d'armes,  un  morceau  de  savon, 
la  cuiller,  une  boîte  à  graisse,  le  livret  in- 
dividuel, les  paquets  de  cartouches  dans  la 
case  à  cartouches,  le  biscuit  et  les  petits 
vivres  dans  leurs  sachets  ;  certaines  armes 
ont  en  outre  un  pantalon  de  treillis. 

HEAUME,  HEAULME  ou  HEALME. 
Casque  le  plus  ancien  de  ceux  qui  furent 
en  usage  du  temps  de  la  chevalerie.  En  fer 
battu,  il  enveloppait  la  tète  entière  et  ne 
laissait  respirer  que  par  une  grille  qui  pou- 
vait se  glisser  sur  le  front. 

HÉBERGER.  (P^tymologie  :  allemand. 
hcer,  troupe,  bergen-loger).  Loger  et  nour- 
rir une  troupe  ou  des  militaires  isolés.  Se 
dit  aussi  pour  les  particuliers  qu'on  reçoit 
chez  soi  (V.  Nourriture  chez  l'Itabitant). 


HÉCATONTARCHIE. 


393 


HÉCATONTARCHIE.  Subdivision  delà 
phalange  grecque,  coniparalile  .i  la  centurie 
romaine  et  composée  de  128  soldats  d'infan- 
terie légère. 

HÉCATONTARQUE.  Commandant  d'une 
lu'catontarchie. 

HEIDDQUE,  HAYDUC.  ?oldat  d'infan- 
terie hongroise.  On  donnait  autrefois  ce  nom 
en  France,  à  des  valets  de  pied  des  grands 
seigneurs  costumés  en  hussards  hongrois. 

HÉLÉPOLE.  Macliine  de  guerre  roulante 
employée  par  les  Grecs  dans  l'attaque  des 
forteresses.  Elle  consistait  en  une  grande 
tour  en  bois  à  plusieurs  étages,  à  chacun 
desquels  se  trouvaient  des  engins  (béliers, 
balisies),  propres  à  battre  les  murailles  ou 
à  lancer  des  projectibs. 

HÉLICE.  Le  filigrane  des  poignées  d'épée 
ou  de  sabre  est  enroulé  en  hélice. 

Propulseur  des  navires  à  vapeur.  Elle 
consiste  en  une  ou  plusieurs  ailes  hélicoï- 
dales fixées  sur  un  axe  et  traînant  dans 
l'eau,  h  l'arrière  du  bâtiment.  Elle  reçoit 
son  mouvement  de  l'arbre  d'une  machine  à 
vapeur. 

HÉLICOÏDAL.  (V.  Rampe  hélicoïdale, 
rayure  hélicoïdale). 

HÉLIOSTAT.  Appareil  employé  dans  la 
tL-légraphie  optique  de  campagne,  destiné  à 
donner  par  réflexion  une  direction  constante 
aux  rayons  du  soleil.  Léger  et  de  petite  di- 
mension, il  se  compose  d'un  mouvement 
d'horlogerie  et  de  deux  miroirs  psychés  cir- 
culaires de  même  diamètre  disposés  de  telle 
sorte  que  leurs  centres  soient  constamment 
sur  l'axe  de  ce  mouvement  d'horlogerie. 

HÉLIOGRAVURE.  Applicalion  de  la 
photographie  à  la  gravure  sur  métaux. 

Ce  procédé,  fort  économique  et  plus  ra- 
pide, permet  d'obtenir  la  reproduction  exacte 
des  gravures  anciennes  ou  la  gravure  directe 
des  dessins  faits  à  la  plume. 

HÉLIOTROPE.  Instrument  qui,  par  une 
disposition  particulière  de  la  réflexion  des 
rayons  lumineux,  donne  le  moyen  de  faire 
des  signaux  optiques  à  de  grandes  distances. 

HELLOFITE.  Substance  explosive  qui 
se  compose  d'une  dissolution  de  produits 
organiques  nitrés,  tels  que  la  naphtaline, 
le  phénol,  etc.,  dans  l'acide  azotique  fu- 
mant. Elle  sert  comme  charge  explosive 
il'une  certaine  espèce  d'obus-torpillcs,  dans 
lesquels  on  introduit  les  substances  qui, 
séparément  inoA^ensives,  forment  par  leur 
mélange,  un  explosif  puissant. 

HÉMILOCHIE.  Moitié  du  /oc/105  de  l'in- 
fanterie gre-que  (environ  3,000 hommes). 

HÉMITHORACIUM.  Sorte  de  demi-cui- 
rasse des  soldats  £:recs. 


1  HEROS. 

HÉMOPTYSIE.  Crachement  de  sang.  Si 
cette  infirmité  est  fréquente  et  périodique, 
elle  peut  être  un  cas  de  réforme. 

HÉMORRHOIDES.  Flux  de  sang  amené 
par  une  dilatation  des  veines  de  l'anus. 
Lorsqu'elles  sont  ulcérées,  périodiques,  incu- 
rables, elles  entraînent  la  réforme. 

HENNISSEMENT.  Cri  du  cheval. 

HEPTARCHIE.  Ensemble  des  7  royaumes 
fondés  dans  la  Grande-Bretagne  par  les  An- 
glo-Saxons,  et  qui  dura  du  11°  siècle  jus- 
qu'en 830. 

HÉRAUT  d'armes.  Sorte  de  messagers 
attachés  aux  armées  ou  aux  souverains  et 
qui,  dans  la  suite  des  siècles,  remplirent  des 
missions  fort  diverses.  La  plus  générale  et 
la  plus  connue  consistait  à  porter  les  décla- 
rations de  guerre  ou  à  annoncer  les  publi- 
cations de  paix.  Supprimés  en  France  de- 
puis 1830. 

HERCULIENS.  Gardes  de  la  milice 
romaine  formée  par  l'empereur  Maximilien 
Hercule. 

HÉRISSER.  Accumuler  des  chicanes,  des 
difficultés,  des  défenses  accessoires. 

HÉRISSON.  Sorte  de  chausse-trape  em- 
ployée en  Algérie  et  composée  de  trois  lances 
attachées  ensemble  vers  leur  milieu  de  telle 
sorte  que  les  extrémités  allassent  en  diver- 
geant. 

—  roulant.  Porte  bérissée  de  nom- 
breuses pointes  de  fer  et  que,  à  l'aide  de 
deux  roues,  on  pouvait  rouler  devant  une 
brèche  pour  en  interdire  l'accès. 

—  stable.  Sorte  de  cheral  de  frise  du 
genre  du  hérisson  roulant,  mais  dépourvu  de 
roues. 

—  tactique.  Carré  de  3,000  à  4,000 
Suisses  armés  de  longues  piques  servant  à 
hérisser  les  faces  du  carré. 

HÉRITAGE.  Biens  transrais  par  succes- 
sion. 

HÉRITIER.  Celui  qui  a  le  droit  de  re- 
cueillir une  succession. 

Les  héritiers  des  militaires  ont  à  accom- 
plir certaines  formalités  pour  recueillir  les 
successions  provenant  de  ces  militaires  (Voir 
Absence,  Successions  de  viilifaircs'. 

HERMINETTE.  Sorte  de  hache  ter- 
minée de  l'autre  côté  par  un  marteau.  Fait 
partie  des  outifs  portatifs  du  génie. 

HERNIAIRE  (V.  Bandage). 

HERNIE.  Tumeur  molle  formée  par  di- 
vers organes  sortis,  en  partie,  d'une  cavité 
viscérale. 

Lorsqu'elle  est  réJuclible,  on  délivre  un 
bandage  herniaire;  dans  le  cas  contraire, 
cette  inliiinitè  entraîne  la  réforme. 

HÉROS.  Guerrier  d'une  grande  valeur  : 
soldat  célèbre  par  son  courage  et  ses  exploits. 


HERPE. 


394 


HIVER. 


HERPE  ou  HERSE.  Défense  accessoire 
imitée  de  la  herse  des  laboureurs,  mais  avec 
les  dents  eu  fer  dirigées  droit  en  l'air. 

HERSE  de  forteresse.  Grille  en  fer 
suspendue  en  arriére  du  ponl-levis  et  que  l'on 
manœuvrait  tout  d'une  pièce  au  début  pour 
former  un  deuxième  obstacle  au  passage,  au 
cas  où,  pour  une  cause  quelconque,  le  i^ont- 
levis  n'aurait  plus  pu  résister. 

On  lui  substitua,  comme  plus  avantageux, 
des  pieux  ferrés  qui  fonctionnaient  séparé- 
ment et  que  l'on  appelait  orgue  de  mort, 
à  cause  de  leur  aspect  semlilable  à  celui  des 
orgues  d'église. 

HERSILLON.  Défense  accessoire  consis- 
tant en  une  planche  de  3  à  4  mètres  garnie 
(le  clous,  qui  peut  être  disposée  dans  tous  les 
endroits  dont  on  veut  rendre  le  passage  dif- 
ficile et  dangereux. 

HETMAN  ou  ATTAMAN.  Généralissime 
des  Cosaques. 

HEURTOIR.  Poutrelle  équarrie  placée 
sur  le  devant  d'une  plaie-forme  de  pièce  et 
destinée  à  donner  appui  au-devant  des 
roues,  pour  maintenir  la  pièce  à  distance 
convenable  de  Vépaulement,  afin  que  les 
roues  ne  viennent  pas  endommager  ce  der- 
nier. 

HEUSE  ou  HOUSE.  Chaussure  de  guerre 
des  clievaliers  :  le  dessus  était  en  fer. 

HIÉRARCHIE.  Classement  des  grades  ; 
leur  subordination  rigoureuse  du  haut  en 
bas  des  échelons. 

La  hiérarchie  militaire,  fixée  par  la  loi  de 
1832,  comprend  onze  grades,  depuis  le  ca- 
poral jusqu'au  maréchal  de  France,  grand 
dignitaire  de  l'État. 

Il  existe  encore  des  hiérarchies  spéciales, 
sans  assimilation  avec  la  première;  ce  sont: 
celles  du  contrôle  de  l'administration  de 
l'armée,  celles  des  adjoints  du  génie,  des 
archivistes,  des  contrôleurs  d'armes,  des 
gardes  d'artillerie,  des  interprètes,  des  offi- 
ciers d'administration,  etc. 

HIÉRARCHIQUE  ;  HIÉRARCHIQUE- 
MENT. Suivant  les  régies  de  la  iiiérar- 
ihie. 

HIPPARCHIE.  Division  de  la  cavalerie 
grecque. 

HIPPARQUE.  Chef  d'une  hipparchie  ; 
rhef  des  chevanx. 

HIPPIATRIQUE.  Ce  qui  a  rapport  à 
l'art  vétérinaire  en  ce  qui  concerne  les  soins 
à  donner  aux  chevaux 

HIPPIQUE.  Tout  ce  qui  appartient  ou 
se  rapporte  aux  chevaux  :  coticours  hip- 
pique, science  hippique. 

HIPPOLOGIE.  La  science  de  tout  ce  qui 
com-erne  le  cheval. 

HIPPOTOXOTE.  Cavaliers  armés  d'arcs, 


qui  étaient  employés  dans  les  armées  de  l'an- 
tiquité. 

HIRONDELLE.  Cet  oiseau  fut  employé 
par  les  Romains  assiégés  dans  une  forteresse 
pour  correspondre  avec  l'extérieur,  comme 
on  le  fait  actuellement  des  pigeons  voya- 
geurs. 

On  étudie  de  nouveau,  actuellement,  ce 
genre  d'emploi. 

HISTOIRE  militaire.  Récit  des  faits  ou 
des  événements  présenté  surtout  au  point 
de  vue  militaire. 

C'est  une  des  branches  de  l'arl  miiilaire 
et  l'une  des  plus  fécondes  en  enseignements 
pour  tous  les  officiers,  mais  surtout  pour  les 
généraux.  «  Quand  l'histoire,  dit  Bossuet, 
serait  inutile  aux  autres  hommes,  il  faudrait 
la  faire  lire  aux  militaires  ;  les  histoires  ne 
sont  composées  que  de  choses  qui  les  occu- 
pent, tout  semble  y  être  fait  pour  leur 
usage.   » 

HISTORIQUE  des  corps.  Exposé  de 
l'origine,  des  développements  d'un  corps  de 
troupe,  avec  le  récit  des  faits  d'armes  des 
militaires  de  ce  corps,  de  la  participation 
aux  batailles  ou  combats  auxquels  il  a  as- 
sisté, etc.  C'est  un  des  moyens  les  plus  effi- 
caces d'entretenir  l'esprit  de  corps,  de  vivi- 
fier l'amour  de  la  patrie  et  du  drapeau  qui 
en  est  l'emblème,  de  faire  espérer  en  l'a- 
venir, d'inspirer  confiance  dans  les  chefs, 
d'exciter  l'émulation. 

L'historique  de  chaque  corps  est  rappelé 
sommairement  au  commencement  du  pre- 
mier volume  de  la  matricule. 

HIVER.  Saison  qui  commence  le  solstice 
d'hiver  et  qui  finit  à  l'équinoxe  de  prin- 
temps. 

Au  point  de  vue  du  chauffage  d'hiver,  le 
tarif  n"  4,  annexé  au  Règlement  du  15  jan- 
vier 1890,  divise  la  France  en  5  régions  : 

ire  région  très  chaude,  dans  laquelle  le 
chauffage  dure  2  mois,  du  16  décembre  au 
15  février  inclus  ; 

2''  région  chaude,  dans  laquelle  le  chauf- 
fage dure  3  mois,  du  l<"^  décembre  au  28  fé- 
vrier inclus  ; 

3''  région  tempérée,  dans  laquelle  le  chauf- 
fage dure  4  mois,  du  16  novembre  au 
1 5  mars  inclus  ; 

4''  région  froide,  dans  laquelle  le  chauf- 
fage dure  5  mois,  du  1^"^  novembre  au 
3 1  mars  inclus  ; 

S''  région  très  froide,  dans  laquelle  le 
chauffage  dure  6  mois,  du  16  octobre  au 
15  avril  inclus. 

L'Algérie,  au  point  de  vue  du  chauffage 
d'hiver,  est  également  divisée  en  5  régions  : 

P'^  légion  très  chaude,  aucune  allocation 
de  chauffage  ; 


HOGUÈNE. 


3»1o 


HOLLANDE. 


2*  région  chaude,   iO  jours  de  chauffage  ; 

3*  région  tempérée,  60  jours  de  chauf- 
fage ; 

4^  région  froide,  60  jours  de  chauffage  ; 

o^  région  très  froide,  90  jours  de  chauf- 
fage. 

La  Tunisie,  au  point  de  vue  du  chauffage 
d'hiver,  est  divisée  en  3  régions  : 

l^e  région  très  chaude,  aucune  alloca- 
tion ; 

2<^  région  chaude,  40  jours  de  chauffage  ; 

3^  région  tempérée,  60  jours  de  chauffage. 

HOGUÈNE  ou  HOUGUÉNE.  Pièce  de 
l'armure  qui,  pour  la  joule  ou  le  tournois, 
protégeait  le  bas  des  reins,  le  ventre  et  les 
hanches. 

HOLLANDAIS  (rameau).  ?et\t  rameau 
de  0™,80  de  hauteur  sur  0"',8o  de  largeur. 
11  se  compose  de  châssis  cojfrants  que  l'on 
pose  jointivement  ou  avec  des  intervalles, 
suivant  la  nature  du  terrain  (V.  pg.  4.5). 

HOLLANDE  (armée  hollandaise). 
h' armée  régulière  se  compose  : 

1°  De  volonlaires  (nationaux  ou  étran- 
gers) recrutés  avec  prime  et  formant  en  gé- 
néral les  cadres  ; 

2°  De  miliciens  dont  l'effectif  ne  peut  pas 
dépasser  oo.OOO  hommes,  et  composés  au- 
tant que  possible  par  un  tirage  au  sort 
annuel. 


Le  remplacement  est  autorisé. 

La  milice  est  réunie  chaque  année  pour 
une  période  d'instruction  de  3  semaines.  Une 
portion  du  contingent  de  la  milice  est  affectée 
au  service  de  mer  ;  chaque  année,  le  mi- 
nistre détermine  le  nombre  des  miliciens  à 
retenir  pour  compléter  l'armée  permanente. 
Cette  désignation  se  fait  par  voie  de  tirage 
au  sort. 

L'effectif  de  paix  est  fixé  à  28,000  hom- 
mes ;  mais  il  est  difficilement  maintenu. 
Celui  du  pied  de  guerre  devrait  atteindre 
60,000  hommes  environ,  qui  se  partagent 
en  troupes  de  campagne  et  en  troupes  de 
garnison  destinées  à  occuper  les  lignes  de 
défense  (23,000  hommes). 

L'armée  de  campagne,  comptant  34,000 
fantassins  avec  une  faible  proportion  des 
autres  armes,  forme  3  divisions  sur  le  pied 
de  guerre.  Elle  comprend  :  8  régiments  d'in- 
fanterie à  4  bataillons,  1  régiment  de  chas- 
seurs, 1  régiment  de  grenadiers  à  cheval, 
3  régiments  de  hussards,  3  régiments  d'ar- 
tillerie de  campagne  à  6  batteries,  2  batte- 
ries à  cheval,  10  compagnies  d'artillerie  de 
forteresse,  2  compagnies  de  pontonniers, 
2  compagnies  de  torpédistes,  1  corps  du 
génie  (3  compagnies  de  campagne,  3  com- 
pagnies de  place,  1  compagnie  de  chemin  de 
fer  et  télégraphes,  1  compagnie  de  dépôt). 


Fis-,  U7. 


En  dehors  de  l'armée  régulière,  il  y  a  la 
Schutler'y,  sorte  d'armée  territoriale  orga- 
nisée depuis  18 lo,  et  dans  laquelle  doivent 
servir  tous  les  citoyens  de  2o  à  34  ans. 
C'est  une  sorte  de  garde  communale,  d'asso- 
ciation de  tireurs,  qui  nest  soumise  à  aucun 
exercice  militaire  et  qui  paraît  impropre  à 
un  service  de  guerre.  Ses  membres  ne  sont 
pas  des  soldats,  mais  simplement  des  bour- 
geois armés. 


L'infanterie  hollandaise  est  armée  du  fusil 
à  répétition  de  Beaumont-Vitali  modèle 
1871-88  (fig.  147).  C'est  l'ancien  fusil 
de  Beauinont,  du  calibre  de  14™™,  auquel 
on  a  adapté  un  magasin  fixe  (système  Vitali) 
pouvant  contenir  4  cartouches  ;  le  magasin 
se  remplit  à  la  main  ou  au  moyen  d'un 
chargeur  ;  le  tir  peut  s'exécuter  coup  par 
coup  ou  à  répétition.  La  cartouche,  chargée 
on  poudre  noire,  pèse  43  grammes. 


HOMMES. 


396 


HONNEURS. 


On  prépare  actuellement  une  nouvelle  loi 
militaire,  qui  est  une  reproduction  plus  ou 
moins  lidèle  du  système  prussien,  et  qui 
consacre  le  principe  du  service  personnel. 

L'armée  active  ne  dépasserait  pas  le  chiffre 
de  110,000  hommes.  La  lanJiceer  compte- 
rait 50,000  hommes  et  les  troupes  de  la 
réserve  complémentaire  monteraient  à  1 3 1 ,000 
hommes. 

La  durée  du  service  serait  de  6  ans  dans 
la  marine  active,  de  8  ans  dans  l'armée  ac- 
tive et  de  5  ans  dans  la  zeivcer  et  la  land- 
weer. 

On  distinguerait,  mais  dans  l'armée  de 
terre  seulement,  l'exercice  complet  et  le 
court  exercice. 

La  durée  du  service  sous  les  drapeaux  se- 
rait, en  règle  générale,  de  1  2  mois  dans  la 
marine,  de  12  mois  dans  l'armée  pour  les 
corps  non  montés,  de  18  mois  pour  les  corps 
montés,  et  de  3  mois  s'il  s'agit  du  court  exer- 
cice. Pendant  leur  temps  de  service,  les 
hommes  astreints  à  l'exercice  complet  peu- 
vent être  rappelés  chaque  année  sous  les 
drapeaux,  pour  des  exercices  de  répétition, 
pendant  6  semaines  au  plus. 

HOMMES  à  la  disposition  (V.  Dispo- 
sition). 

—  des  services  auxiliaires  (v.  Ser- 
vices auxiliaires). 

—  en  affectation  spéciale,  llonnnes 
appartenant  à  des  administrations  (Chemins 
de  fer.  Postes,  Télégraphes,  Douanes,  Fo- 
rêts) relevant,  à  un  moment  donné,  des  dé- 
partements de  la  guerre  ou  de  la  marine 
auxquels  ils  sont  appelés  à  rendre  des  ser- 
vices dans  leurs  spécialités  respectives.  Ils 
forment  des  unités  spéciales  dont  les  cadres 
sont  recrutés  dans  le  personnel  supérieur  de 
ces  administrations. 

En  temps  de  paix,  ces  hommes  sont,  à 
l'expiration  du  temps  de  service  qu'ils  doi- 
vent dans  l'armée  active,  dispensés  des  pé- 
riodes d'instruction,  ainsi  que  des  formalités 
exigées  pour  les  changements  de  domicile  ou 
de  résidence,  car,  au  point  de  vue  militaire, 
leur  domicile  est  toujours  le  siège  de  l'ad- 
ministration à  laquelle  ils  appartiennent.  Au 
moment  de  la  mobilisation,  ils  rejoignent 
les  postes  auxquels  les  ont  destinés  leurs 
chefs  de  service,  ou  sont,  suivant  le  cas, 
maintenus  dans  leur  affectation  spéciale. 

—  non  disponibles.  Hommes  que  les 
services  publics  conservent  temporairement, 
dans  l'intérêt  général,  après  l'ordre  de  mo- 
bilisation, alin  que  ces  derniers  ne  soient 
pas  désorganisés  par  un  départ  subit. 

Les  catégories  de  non-disponibles  sont  dé- 
signées aux  tableaux  A,  B,  C,  annexés  à  la 
loi  du  15  juillet  1889. 


Ils  comprennent  notamment  les  préfets, 
les  sous-préfets  et  autres  administrateurs  ; 
les  agents  du  ministre  des  finances,  ceux  qui 
sont  chargés  de  la  perception  de  l'impôt,  les 
employés  des  contributions  indirectes,  le 
personnel  du  service  pénitentiaire,  etc.,  etc. 

En  temps  de  paix,  ces  hommes  sont,  à 
l'expiration  de  leur  service  actif,  affranchis 
des  mêmes  obligations  militaires  que  les 
hommes  en  aifectation  spéciale. 

A  partir  de  la  publication  de  l'ordre  de 
mobilisation,  tous  ces  hommes  doivent  se 
considérer  comme  mobilisés  et  ils  sont  soumis 
aux  lois  qui  régissent  l'armée  ;  mais  ils  res- 
tent à  leurs  postes  respectifs,  où  ils  atten- 
dent les  ordres  de  l'autorité  militaire  qui 
leur  seront  transmis,  s'il  y  a  lieu,  par  leurs 
chefs  de  service. 

—  de  confiance  (V.  Ordonnances). 

—  de  troupe.  On  désigne  sous  ce  nom 
génér.que  les  suus-ofllciers,  caporaux  ou  bri- 
gadiers et  soldats  des  corps  de  troupe,  c'est- 
à-dire  tous  les  militaires  qui  n'ont  pas  rang 
d'ofjicicr. 

HOMOLOGATION.  Sanction  que  l'auto- 
rité administrative  ou  judiciaire  donne  à 
certains  actes  émanés  d'une  autorité  moins 
élevée  pour  les  rendre  exécutoires. 

Les  procès- verbaux  rapportés  par  les  sup- 
pléants légaux  des  sous-intendants  militaires 
doivent  être  soumis  à  Yhomologation  de  ces 
derniers. 

HONGRE.  Cheval  qui  a  subi  la  castra- 
tion. 

HONNEURS.  Dans  l'armée,  les  honneurs 
à  rendre  sont  l'ensemble  des  dispositions 
prévues  par  les  règlements  militaires  pour 
que  ces  membres  reçoivent  en  toutes  circon- 
stances, soit  individuellement,  soit  collecti- 
vement, les  marques  extérieures  de  respect 
ou  le  témoignage  de  la  déférence  qui  leur  est 
due  suivant  le  grade  ou  la  mission. 

Les  honneurs  militaires  sont  de  di- 
verses sortes,  ainsi  classées  par  le  décret  du 
23  octobre  1883,  portant  Règlement  sur  le 
Service  dans  les  places  de  guerre  et  les  villes 
de  garnison  : 

1°  Honneurs  à  rendre  par  les  corps  d'of- 
ficiers et  les  personnels  des  divers  services 
{ Visites  de  corps  )  ; 

2°  Honneurs  à  rendre  par  les  troupes 
(chap.  34  dudit  décret)  ; 

3°  Honneurs  à  rendre  par  les  postes, 
gardes  et  piquets  (chap.  35)  ; 

4°  Honneurs  à  rendre  par  les  sentinelles 
et  plantons  (chap.  36)  ; 

5°  Escortes  d'honneur  (chap.  37)  ; 

6°  Salves  d'artillerie  (chap.  38)  ; 

7"  Mot  d'ordre  à  titre  d'honneur  (chap. 
39)  ; 


HONORAIRES. 


397 


HOPITAL    MILITAIRE. 


8°  Visites  individuelles  el  saluts  (chap. 
40); 

9°  Honneurs  funèbres  (chap.  41"). 

—  de  la  guerre.  Conservation  de  ses 
armes  accordée  à  une  garnison  d'une  place 
assiégée,  en  raison  de  sa  belle  défense.  Eu 
outre,  la  garnison  emaiène  ses  bagages  et 
sort  tambours  en  tète  et  drapeaux  déployés 
(V.  Capitulation). 

HONORAIRES.  Les  honoraires  à  payer 
aux  médecins  civils  requis,  à  défaut  de  mé- 
decins militaires,  pour  le  service  de  l'armée, 
sont  déterminés  par  un  tarif  spécial  arrêté 
par  le  Ministre  pour  chaque  région  et  chaque 
place  sur  la  proposition  du  général  comman- 
dant le  corps  d'armée. 

La  constatation  des  sommes  à  payer  a 
lieu  au  moyen  d'une  déclaration  établie  en 
double  expédition,  dont  une  timbrée,  par  le 
médecin  civil  requis. 

Les  honoraires  à  payer  aux  vétérinaires 
civils  requis  pour  donner  des  soins  à  des 
animaux  appartenant  à  l'armée  sont  réglés 
par  l'intendant  du  corps  d'armée,  sur  la 
proposition  du---conseil  d  administration  du 
corps  de  troupe  intéressé. 

La  dépense  est  supportée  par  la  masse 
d'entretien  du  karnadicment  et  ferrage. 

—  (grade).  Grade  supérieur  à  celui  dont 
il  était  titulaire,  que  l'on  accordait  quelque- 
fois à  un  of.icier  partant  en  rci  aite,  pour 
lui  assurer  une  pension  plus  uvantageus?. 
Cette  mesure  a  été  supprimé"    en  1873. 

HONORIAQUE.  Corps  privilégié  de  la 
milice  romaine. 

HONTE.  Sentiment  pénible  excité  dans 
rame  par  Ti  lée  de  quelque  affront,  ou  par 
la  conséquence  d'une  faute  qui  l'avilit. 

HONTEUX.  Qui  cause  de  la  honte,  du 
déshonneur;  ex.  :  une  fuite  honteuse,  une 
capitulation  honteuse. 

HOPITAL  militaire.  Ëlablissement  où 
les  malades  militaires  sont  traités,  lorsqu'ils 
ne  peuvent  être  soignés  dans  les  infirmeries. 

Le  personnel  de  l'hôpital  est  subordonné 
à  l'autorité  militaire,  en  ce  qui  concerne  la 
police  et  la  discipline  intérieures  de  l'hôpi- 
tal. 11  se  compose  des  médecins  militaires,  des 
pharmaciens  militaires,  des  officiers  d'admi- 
nistration du  service  des  hôpitaux,  d'S  in- 
firmiers militaires  ou  des  sœurs  hospitalières, 
el  éventuellement  des  aumôniers. 

Sont  admis  dans  les  hôpitaux  militaires, 
à  la  charge  du  département  de  la  guerre  : 

1°  Les  officiers  de  tout  grade  et  les  assi- 
milés, les  employés  militaires,  ainsi  que  les 
hommes  de  troupe  appartenant  à  Varmèe 
active,  y  compris  la  gendarmerie  et  les  en- 
fants de  troupe  présents  ou  absents  ; 


2°  Les  militaires  de  la  réserve  et  de  l'ar- 
mée  territoriale,  de  même  que  les  fonction- 
naires et  agents  de  la  télégraphie  militaire, 
mais  seulement  pendant  la  durée  des  exer- 
cices auxquels  ils  sont  astreints  ; 

3°  Les  caserniers,  les  ouvriers  immatri- 
culés de  l'artillerie  et  les  employés  de  l'ad- 
ministration centrale  du  ministère  de  la 
guerre  ; 

4'^  Les  élèves  des  écoles  militaires. 

Sont  admis  dans  les  hôpitaux  militaires, 
à  charge  de  remboursement  : 

i°  Les  officiers,  sous-ofticiers  et  soldats 
du  régiment  des  sapeurs-pompiers  de  la 
ville  de  Paris  : 

2^  Les  militaires  de  l'armée  de  mer  ou 
de  l'armée  coloniale  ; 

3°  Les  douaniers  et  les  agents  forestiers; 
les  employés  des  administrations  civiles  en 
Algérie;  le  personnel  du  service  des  poudres 
et  salpêtres  ;  le  personnel  de  la  trésorerie  et 
des  po-tes  pendant  la  durée  des  exercices 
militaires  auquel  il  est  convoqué; 

4°  Les  prisonniers  de  guerre,  les  mili- 
taires étrangers  et  même  les  réfugiés  poli- 
tiques ; 

5°  Les  militaires  jouissant  d'une  pension 
de  retraite,  d'une  solde  ou  d'une  gratifica- 
tion de  réforme,  avec  l'autorisation  du  gé- 
néral commandant  la  subdivision. 

Les  entrées  se  font  au  moyen  de  billets 
d'entrée;  les  soins  sont  donnés  par  les  mé- 
decins traitants  et  par  le  personnel  hospita- 
lier, dans  les  conditions  déterminées  par  le 
titre  III  du  règlement  du  23  novembre  1889 
sur  le  service  de  santé. 

La  sortie  p  ir  guérison  s'effectue  au  moyen 
de  billets  de  sortie;  la  sortie  par  convales- 
cence s'effectue  au  moyen  d'un  congé  de 
convalescence  ;  la  sortie  pour  cause  d'incura- 
bilité  s'effectue  par  congé  de  réforme;  la 
sortie  par  évasion  est  constatée  par  un  pro- 
cèS'Verbal  administratif,  dressé  par  le  mé- 
decin-chef de  l'hôpital,  qui  annexe  à  ce 
document  une  expédition  du  rapport  d'en- 
quête, signé  par  toutes  les  parties  interve- 
nues ;  la  sortie  par  évacuation  s'effectue, 
comme  il  a  été  dit,  pour  les  évacuations; 
enfin,  la  sortie  par  décès  donne  lieu  aux 
formalités  qui  ont  été  indiquées  au  mot 
décès. 

Le  matériel  des  hôpitaux  militaires  est 
fourni  :  soit  par  des  expéditions  des  maga- 
sins d'approvisionnement  du  service  de  santé, 
soit  par  des  marchés  ou  par  des  achats  sur 
place. 

Les  prescriptions  d'aliments  et  de  médica- 
ments sont  faites  à  la  visite  du  matin  pour 
toute  la  journée,  sauf  les  modifications  qui 
pourraient  être  jugées  nécessaires  lors  de  la 


HOPITAL   MILITAIRE. 


398 


HOPITAL  DE  CAMPAGNE 


visite  du  soir.  Le  régime  alimeutairc  de? 
malades  se  compose  des  alinieuts  détaillés 
au  tarif  indiqué  à  la  notice  n°  17,  annexée 
au  règlement  sur  le  service  de  santé  (B.  0., 
y.  r.,  p.  313).  Les  malades  sont  traités 
suivant  un  des  régimes  ci-aprés  :  grand  ré- 
gime, petit  régime,  régime  des  diètes. 

Le  grand  régime  comprend  quatre  degrés, 
composés  au  repas  du  matin  ou  du  soir  de 
soupe,  de  viande,  de  légumes  et  de  pain, 
dans  des  proportions  variables;  les  officiers 
ont  droit  à  cinq  aliments  du  tarif. 

Le  petit  régime  comprend  trois  degrés, 
composés  au  repas  du  matin  ou  du  soir  de 
soupe  ou  potage,  pain  et  deux  aliments  du 
tarif,  dans  des  proportions  vai'iables,  sui- 
vant le  degré.  Les  ofliciers  ont  les  mêmes 
allocations  de  pain  que  les  hommes  de 
troupe,  mais  ils  ont  droit  à  cinq  aliments 
du  tarif. 

Le  régime  des  diètes  a  été  indiqué  au 
mot  diéle. 

Chaque  sous-officier  ou  soldat  peut ,  à 
quelque  régime  qu'il  soit,  recevoir  à  chacun 
des  repas,  sur  la  prescription  du  médecin 
traitant,  de  10  à  20  centilitres  de  vin,  23 
ou  50  centilitres  de  lait,  de  bière,  de  cidre, 
ou  23  centilitres  d'une  infusion  légère  de 
thé  sucré.  Chaque  officier  peut  recevoir, 
dans  les  mômes  conditions,  23  à  30  centi- 
litres de  vin  ou  de  lait,  ou  d'une  infusion 
légère  de  thé  sucré ,  ou  73  centilitres  de 
bière  ou  de  cidre. 

Les  médicaments  prescrits  par  les  méde- 
cins traitants  sont  préparés  par  le  phar- 
macien militaire,  qui  les  remet  ensuite  à 
l'infirmier  de  visite. 

A  défaut  de  pharmacien  militaire,  les 
médicaments  sont  préparés  en  présence  du 
médecin  de  garde  ou  du  médecin  traitant. 
Ils  sont  distribués  par  les  infirmiers  de  vi- 
site, sous  la  surveillance  du  médecin  aide- 
major  attaché  à  la  division. 

Les  pansements  simples  sont  faits  par  les 
infirmiers  de  visite  ;  tous  les  autres  le  sont 
par  les  médecins  traitants  ou  les  aides-majors. 
—  annexe.  Établissement  du  service  de 
santé,  qui  est  rattaché,  pour  la  direction  et 
la  gestion,  à  un  hôpital  militaire. 

On  en  établit  dans  les  villes  de  garnison, 
où  les  ressources  hospitalières  sont  insuffi- 
sautes  pour  recevoir  les  malades  militaires. 
Le  service  de  santé  y  est  assuré,  soit  par  des 
médecins  détachés  des  hôpitaux  militaires, 
soit  par  des  médecins  appartenant  aux  corps 
de  troupe  de  la  garnison. 

On  se  conforme,  pour  l'exécution  du  ser- 
vice et  pour  radministratii'n,  aux  disposi- 
tions réglementaires  en  vigueur  dans  les 
hôpitaux  militaires. 


—  d'eanx  minérales.  Cet  établisse- 
ment n'est  autre  chose  qu'un  hôpital  mili- 
taire installé  auprès  de  sources  d'eaux  mi- 
nérales. 

Les  conditions  spéciales  d'admission  et 
de  traitement  sont  indiquées  dans  les  ar- 
ticles 333  à  333  du  règlement  du  23  no- 
vembre 1889,  sur  le  service  de  santé,  et 
dans  la  notice  n°  i  8,  annexée  à  ce  règle- 
ment. Le  traitement  est  fait  par  saisons 
déterminées  par  le  règlement  précité  pour 
chaque  établissement. 

Ces  militaires  sont  traités  dans  ces  hôpi- 
taux selon  les  mêmes  règles  que  dans  les 
hôpitaux  militaires. 

En  principe,  les  officiers  supérieurs  ne 
sont  pas  hospitalisés  dans  les  hôpitaux 
d'eaux  minérales  ;  leurs  demandes  sont  trans- 
mises séparément  au  Ministre,  qui  leur 
accorde  un  congé  à  solde  entière. 

Les  résultats  obtenus  sont  consignés  par 
le  médecin  traitant,  à  la  fin  de  chaque  sai- 
son, sur  la  deuxième  partie  du  certificat 
individuel. 

—  de  campagne.  Établissement  orga- 
nisé pour  traiter,  à  proximité  du  champ  de 
bataille  les  blessés  gravement  atteints,  et, 
aux  cours  des  opérations,  les  malades  qu'il 
est  impossible  d'évacuer  sur  l'intérieur,  ou 
de  diriger  sur  un  établissement  hospitalier 
de  la  contrée  traversée. 

Le  personnel  d'un  semblable  hôpital  se 
compose  de  6  médecins,  2  pharmaciens, 
2  officiers  d'administration  et  46  infirmiers. 

Un  hôpital  de  campagne  comprend  un  ap- 
provisionnement de  matériel  et  de  médica- 
ments porté  par  huit  fourgons,  plus  une 
voiture  à  bagages  et  une  voiture  pour  le 
personnel.  Il  peut  se  fractionner  en  deux 
sections.  Dés  que  des  blessés  sont  reçus  à 
rhôjiital,  la  première  section  cesse  d'être 
disponible. 

Quand  le  nombre  des  blessés  dépasse  100, 
l'hôpital  tout  entier  est  établi. 

Le  nombre  des  hôpitaux  de  campagne 
affectés  à  chaque  corps  d'armée,  est  fixé  par 
le  Ministre  de  la  guerre. 

Tant  que  la  présence  de  la  totalité  de 
ces  hôpitaux  n'est  pas  nécessaire  dans  les 
corps  d'armée,  le  commandant  de  l'armée 
fixe  le  nombre  de  ceux  qui  doivent,  jusqu'à 
nouvel  ordre,  marcher  en  seconde  ligne  et 
demeurer  sous  l'autorité  du  directeur  des 
étapes. 

Lorsque  le  commandant  du  corps  d'armée 
prévoit  un  engagement  à  bref  délai,  il  fait 
avancer  le  nombre  d'hôpitaux  de  campagne, 
présumés  nécessaires.  Ils  marchent  à  la  suite 
des  sections  de  munitions. 

Le  combat  étant  engagé,  le  directeur  du 


HOPITAL     DE  OASIPAGNE.  399 

service  de  santé  du  corps  d'armée,  après 
s'être  renseigné  sur  l'état  des  pertes  éprou- 
vées, désigne  les  hôpitaux  qui  doivent  suc- 
cessivement entrer  eu  action,  et  leur  assigne 
leur  rôle. 

Habituellement,  ces  hôpitaux  s'établissent 
à  proximité  des  ambulances  qu'ils  relèvent, 
c'est-à-dire  à  une  distance  suffisamment 
éloignée  du  théâtre  du  combat  pour  être  à 
l'abri  des  projectiles,  et  suffisamment  rap- 
prochée, pour  permettre  aux  voitures  des 
ambulances  de  faire  plusieurs  voyages  dans 
la  même  journée. 

On  choisit  de  préférence  les  localités  bien 
situées  au  point  de  vue  hygiénique,  placées 
à  des  nœuds  de  routes,  et,  si  c'est  possible, 
à  proximité  d'une  voie  ferrée  ou  navigables. 
On  tient  compte  des  i-essources  locales  en 
bâtiments,  en  moyens  de  couchage ,  en 
moyens  de  transports  et  en  vivres. 

En  cas  d'engagement  meurtrier,  ou  lors- 
que le  front  de  Ijataille  est  très  étendu,  les 
hôpitaux  de  campagne  peuvent  être  placés 
de  façon  à  recevoir  des  blessés  apportés  di- 
rectement des  postes  de  secours,  sans  passer 
par  l'ambulance. 

Le  médecin  chef  procède,  ou  fait  procéder 
aux  réquisitions  nécessaires.  Elles  compren- 
nent, avant  tout,  des  objets  de  couchage  et, 
eu  cas  d'insufasance  de  ceux-ci,  on  emploie 
de  la  paille. 

Les  réquisitions  de  matériel  de  cuisine, 
de  vivre-  et  de  denrées  sont  faites  en  même 
temps  que  celle  des  effets  à  l'usage  des  ma- 
lades. 

Le  service  hospitalier  est  organisé  de 
façon  à  se  rapprocher,  autant  que  possible, 
de  celui  des  hôpitaux  militaires  de  l'inté- 
rieur. Les  malades  et  blessés  sont  répartis 
dans  des  locaux  différents  ;  les  hommes  at- 
teints de  maladies  contagieuses,  sont  isolés. 
Eu  cas  de  mouvement  rétrograde  de  l'ar- 
mée, les  hôpitaux  de  campagne  établis  res- 
tent avec  leurs  blessés  sous  la  protection  de 
la  convention  de  Genève.  Le  personnel,  main- 
tenu sur  place,  y  reste  jusqu'à  ce  que  le  trai- 
tement des  blessés  y  soit  parfaitement  assuré. 
Lorsque,  par  suite  de  la  marche  en  avant 
de  l'armée,  un  hôpital  de  campagne  entre 
dans  la  zone  de  l'arrière,  il  passe  immédia- 
tement sous  l'autorité  du  directeur  des  étapes, 
et  fonctionne  sur  place,  soit  jusqu'à  son 
relèvement,  soit  jusqu'au  moment  où  les 
malades  qui  y  sont  traités  sont  guéris  ou 
évacués  sur  d'autres  établissements. 

Les  hôpitaux  de  campagne  sont  relevés, 
soit  par  des  hôpitaux  impr()visés  sur  les 
lignes  d'étapes,  au  moyen  des  ressources 
locales,  soit  par  les  hôpitaux  auxiliaires  de 
la  Société  française  de  secours  aux  blessés. 


HOQUEBUS. 

—  d'évacuation.  Établissement  du  ser- 
vice de  l'arrière,  destiné  à  évacuer  sur  l'in- 
térieur du  pays,  les  malades  et  les  blessés 
transportables,  provenant  des  armées  en 
campagne.  Il  relève  du  commandant  d'é- 
tapes. 

Le  personnel  se  compose  de  6  médecins, 
1  pharmacien,  2  officiers  d'administration 
et  48  infirmiers. 

Lorsque  le  nombre  des  évacués  devient 
inopinément  très  considérable  et  rend  insuf- 
fisantes les  fixations  réglementaires,  le  per- 
sonnel est  renforcé  par  prélèvement  sur  la 
réserve  sanitaire  des  étapes  ;  le  matériel  est 
complété  à  l'aide  des  ressources  locales  ou 
de  celles  des  stations-magasin  s. 

Un  hôpital  d'évacuation  est  placé  à  chaque 
têtes  d'étapes  de  route  et  à  chaque  station 
tête  d'étapes  de  guerre.  Les  hommes  dési- 
gnés pour  être  évacués  y  sont  reçus,  triés, 
classés  par  catégories  et  soignés  jusqu'au 
moment  de  leur  mise  en  route. 

A  la  station  tète  d'étapes  de  guerre,  le 
fonctionnement  d'un  hôpital  d'évacuation 
nécessite  des  locaux  spéciaux,  situés  dans  le 
voisinage  immédiat  de  la  gare. 

Lorsque  l'on  prévoit  un  stationnement 
prolongé,  le  médecin  chef  provoque  l'envoi 
d'un  nombre  suffisant  de  tentes,  ou  même 
la  construction  de  baraquements. 

Les  malades  et  les  blessés,  destinés  à  être 
évacués  par  les  voies  ferrées,  sont  classés 
dans  l'une  des  trois  catégories  suivantes  : 

a)  Malades  et  blessés  ne  pouvant  être 
transportés  que  dans  les  trains  sanitaires  et 
permanents  ; 

b)  Malades  et  blessés  pouvant  être  trans- 
portés dans  les  trains  improvisés  ; 

c)  Malades  et  iilessés  pouvant  être  trans- 
portés dans  les  trains  ordinaires. 

Les  malades  et  les  blessés  de  cette  der- 
nière catégorie  sont  évacués  journellement 
dans  des  voitures  à  voyageurs,  réservées  à 
cet  effet,  dans  un  certain  nombre  de  marches 
de  trains. 

Les  deux  premières  catégories  compren- 
nent des  hommes  qui  sont  ordinairement 
dirigés  sur  les  hôpitaux  du  territoire. 

Les  hommes  atteints  de  maladies  conta- 
gieuses sont  dirigés  sur  des  hôpitaux  spé- 
ciaux, et  sont  l'objet  de  mesures  spéciales, 
ordonnées  par  le  médecin  chef  de  l'hôpital 
d'ériirunlion . 

HOP  LITE  ou  OPLITE.  Infanterie  grecque 
pesamment  armée. 

H  0  Q  U  E .  Petite  casaque  portée  par-dessus 
ïarmuvi'. 

HOQUEBUS.  Dénomination  ancienne 
d'une  sorte  de  pique,  cl  du  soldat  qui  en 
était  armé. 


HOQUETON. 

HOQUETON  ou  AUQUETON.  Cotle 
d'armes  des  simples  soldats,  des  archers  à 
pied.  C'était  une  casaque  épaisse  et  rem- 
bourrée à  la  poitrine. 

HORION.  C'était  une  sorte  de  casque, 
qui  a  laissé  au  mot  le  sens  de  coup  violem- 
ment asséné  sur  le  horion,  c'est-à-dire  sur  la 
tète  et  sur  les  épaules. 

HORIZONTALES.  Lignes  d'intersection 
de  la  surface  du  sol  par  des  plans  horizon- 
taux généralement  èquidistants. 

Ces  lignes  portent  aussi  le  nom  de  courbes 
de  niveau  ou  de  sections  horizontales. 

HORS  CADRE.  On  dit  qu'un  ofiicier  est 
liors  cadre  lorsqu'il  ne  compte  pas  dans  l'ef- 
fectif normal  tel  qu'il  est  fixé  par  la  loi  des 
cadres  du  corps  ou  service  où  il  est  placé. 
Tel  est  le  cas  des  ofticiers  appartenant  au 
service  d'état-major,  qui  sont  répartis  dans 
les  difTérentes  armes  ;  il  en  est  de  même 
pour  les  capitaines  et  les  ofliciers  supérieurs 
employés  dans  le  service  de  recrutement, 
dans  les  bureaux  arabes,  dans  la  justice  mi- 
litaire, etc. 

HORS  DE  COMBAT.  Hors  d'état  de 
combattre. 

HORS  LA  GARDE.  Honneur  rendu,  jus- 
qu'en 1883,  au  chef  de  corps  et  consistant 
en  ce  que  la  garde  de  police  se  mettait  en 
l'ang  et  sans  armes  à  l'entrée  ou  à  la  sortie 
du  quaitier  de  cet  officier. 

HORS  RANG.  Tout  militaire  qui  ne  fait 
pas  partie  d'une  unité  active,  susceptible 
d'être  mobilisée  en  te;nps  de  guerre,  se 
trouve  dans  la  position  hors  rang  (abrévia- 
tion de  hors  du  rang  des  combattants). 

L'ensemble  des  hommes  hors  rang,  dans 
un  corps  de  troupe,  forme  un  groupe  spécial 
portant  le  nom  de  section  hors  rang  dans  les 
troupes  à  pied,  et  de  jieloton  hors  rang  dans 
les  troupes  à  cheval  et  dans  l'artillerie. 

Cette  section  ou  peloton  comprend  :  le 
vaguemestre,  les  maîtres  ouvriers  et  les  ou- 
vriers, le  mcùtre  et  les  moniteurs  d'escrime, 
les  secrétaires  du  colonel,  du  major,  du  tré- 
sorier, de  l'officier  d' habillement  et  de  l'offi- 
cier d'armement,  le  sous-officier  ou  le  caporal 
chargé  de  Vinfirm  rie,  les  conducteurs  des 
équipages  et  des  chevaux  de  main,  etc. 

L'unité  administrative,  formée  par  le 
2}etit  état-major  et  la  section  (ou  le  peloton) 
hors  rang,  est  commandée  et  administrée 
par  l'of licier  d'habillement. 

C'est  avec  raison  que  l'on  a  mis  à  part, 
dans  chaque  corps  de  troupe,  les  militaires 
qui  sont  appelés  à  exercer  leurs  fonctions  au 
dépôt,  même  en  temps  de  guerre,  et  d'en 
débarrasser  ainsi  les  unités  de  marche. 

Jusqu'en  1871,  les  unités  hors  rang 
avaient  un  effectif  assez  élevé  et  portaient  le 


400  HOSPICE. 

nom  de  compagnies  hors  rang.  Elles  étaient 
chargées  alors  de  la  presque  totalité  des  con- 
fections, mission  dont  elles  s'acquittaient 
d'une  manière  très  satisfaisante. 

Après  la  guerre  de  1870-71,  on  réorganisa 
ces  unités  eu  sections  ou  pelotons,  en  les 
réduisant  à  un  strict  minimum  ;  dans  ce 
Jjut,  on  confia  les  confections  militaires  à 
l'industrie  civile. 

Il  y  a  tendance,  actuellement,  à  confier 
aux  maîtres  ouvriers  des  corps  de  troupe 
une  partie  plus  importante  des  confections, 
sans  augmenter  pour  cela  l'effectif  hors  rang, 
mais  en  prescrivant  aux  maîtres  ouvriers, 
devenus  de  véritables  entrepreneurs,  de  re- 
courir à  la  main-d'œuvre  civile. 

HORS-TOUR.  Avancement  au  choix  qui 
a  lieu  en  dehors  des  tours  déterminés  par  la 
loi,  dans  le  but  de  pourvoir  à  certains  em- 
plois, tels  que  trésorier,  officier  d'habille- 
ment, etc.  Toutefois,  le  nombre  total  des 
propositions  hors-tour  et  de  celles  faites  au 
choix  ne  peut  dépasser  celui  des  promotions 
à  l'ancienneté. 

HOSPICE.  Établissement  civil  analogue 
à  nos  hôpitaux  militaires,  mais  qui  a  quel- 
quefois une  affectation  spéciale  ;  par  exem- 
ple pour  les  vieillards,  pour  les  femmes,  etc. 

Au  point  de  vue  de  leur  utilisation  pour 
les  besoins  de  l'armée,  les  hospices  civils  sont 
divisés  en  trois  catégories  : 

i°  Les  hospices  civils  mixtes  ou  milita- 
risés ; 

2°  Les  hospices  civils  situés  dans  les  villes 
de  garnison  ; 

3°  Les  hospices  civils  non  situes  dans  les 
villes  de  garnison . 

—  civil  mixte  ou  militarisé.  Hospice 
civil  dans  lequel  des  salles  spéciales  sont 
réservées  aux  malades  militaires,  et  oii 
ceux-ci  sont  traités  par  des  médecins  mili- 
taires. 

Des  conventions  passées  avec  les  com- 
missions administratives  de  ces  hospices,  par 
les  soins  du  directeur  du  Service  de  santé, 
déterminent  quels  sont  les  locaux  affectés 
spécialement  aux  militaires,  le  nombre  des 
lits  qu'ils  peuvent  recevoir,  le  prix  de  rem- 
boursement par  journée,  etc.,  etc.  Ces  con- 
ventions, avant  de  devenir  exécutoires,  sont 
soumises  à  l'approbation  des  Ministres  de  la 
guerre  et  de  l'intérieur. 

Ces  hospices  établissent  les  mêmes  comptes 
et  tiennent  les  mêmes  registres  que  les  hôpi- 
taux militaires. 

Les  contestations  que  pourrait  soulever 
l'exécution  d'une  convention  sont  soumises 
au  général  commandant  le  corps  d'année, 
qui  en  fait  un  rapport  au  Ministre  de  la 
guerre. 


HO^T. 


401 


HOTEL. 


Lorsque  le  Ministre  juge  convenable  d'in- 
troduire une  instance  auprès  du  conseil  de 
préfecture,  le  directeur  du  Service  de  santé 
est  chargé  d'ouvrir  et  de  suivre  cette  in- 
stance. 

—  civil  situé  dans  une  ville  de  gar- 
nison. Les  militaires  admis  dans  ces  hos- 
pices sont  soumis  au  régime  particulier 
de  l'établissement  ;  ils  sont  soignés  par  les 
médecins  civils  de  l'hospice. 

Les  médecins  militaires  de  la  garnison  ont 
le  droit  de  les  visiter  ;  mais  ils  ne  peuvent 
s'immiscer  dans  le  traitement  ni  donner 
aucun  ordre  dans  le  service. 

Des  conventions  sont  passées  avec  les 
commissions  administratives  de  ces  hospices, 
comme  il  a  été  dit  pour  les  hospices  civils 
mixtes  ou  militarisés. 

Les  militaires  traités  dans  ces  hospices 
sont  placés  sous  la  surveillance  spéciale  du 
commandant  d'armes. 

Les  contestations  sont  réglées  de  la  même 
manière  que  pour  les  hospices  de  la  l''^  ca- 
tégorie. 

—  civil  non  situé  dans  une  ville  de 
garnison.  Des  conventions  sont  passées  avec 
ces  hospices,  pour  le  traitement  des  malades 
militaires,  d'après  les  mêmes  règles  que  pour 
les  hospices  de  la  i"  catégorie. 

L'entrée  et  la  sortie  de  chaque  militaire 
sont  signalées  au  commandant  de  la  gendar- 
merie. L'oflicier  de  gendarmerie  comman- 
dant l'arrondissement  en  rend  compte  immé- 
diatement au  directeur  du  Service  de  santé . 

La  commission  administrative  tient  les 
registres,  fournit  les  états  et  établit  les 
comptes  dans  les  formes  prescrites  par  l'ad- 
ministration de  la  guerre  pour  les  hospices 
civils. 

HOST  ou  OST.  Camp  ou  guerre.  S'est 
dit  aussi  du  service  des  vassaux  convoqués 
par  le  roi  à  la  défense  du  pays. 

HOSTILITÉ.  Acte  d'ennemi.  Ouvrh-  les 
hostilités,  commencer  la  guerre,  chercJier  à 
nuire  à  l'ennemi  par  tous  les  moyens  permis 
par  le  droit  des  gens. 

Les  droits  de  la  guerre  ne  reconnaissent 
pas  aux  belligérants  le  droit  d'employer  : 

1°  Des  moyens  perfides,  tels  que  :  empoi- 
sonner les  sources,  faire  usage  du  drapeau 
parlementaire,  du  brassard  ou  du  drapeau 
de  Genève,  en  dehors  des  cas  où  l'emploi  en 
est  autorisé;  il  est  permis,  toutefois,  de  des- 
sécher les  sources,  de  détourner  les  rivières 
ou  de  mêler  à  l'eau  des  substances  qui  l'em- 
pêchent manifestement  d'être  potable  ;  se 
servir,  avant  le  combat,  de  l'uniforme,  des 
sonneries  de  l'ennemi,  pour  l'approcher  et 
l'attirer  dans  une  embuscade  ; 


2°  Des  moyens  barbares;  par  exemple, 
employer  des  armes  et  des  projectiles  cau- 
sant des  souffrances  inutiles  ;  frapper  et 
blesser  un  ennemi  qui  se  rend,  à  moins  de 
tentatives  d'évasion  ou  de  rébellion  ;  on  a 
seulement  le  droit  de  le  désarmer,  de  le  sur- 
veiller, de  le  mettre  dans  l'impossibilité  de 
nuire.  On  ne  doit  pas  refuser  de  faire  quar- 
tier ni  même  menacer  de  cette  rigueur. 

HOTCHKISS.  Outre  les  systèmes  de  ca- 
nons à  tir  rapide  qui  portent  le  nom  de  cet 
inventeur,  il  existe  un  système  de  fusil  à 
répétition  du  même  nom,  qui  a  été  expé- 
rimenté aux  États-Unis.  Il  peut  contenir- 
o  cartouches  dans  son  magasin,  qui  est  dans 
la  crosse. 

HOTE.  Au  point  de  vue  militaire,  nom 
donné  à  l'habitant  qui  loge  des  militaires. 

HOTEL.  Édifice  destiné  à  un  établisse- 
ment public  :  tel  est  l'hôtel  du  ministère  de 
la  guerre,  V hôtel  des  Invalides,  les  hôtels  des 
quartiers  généraux. 

—  du  ministère  de  la  guerre,  il  est 
situé  à  Paris,  boulevard  Saint-Germain. 
n°  231,  et  a  deux  entrées  rue  Saint-Domi- 
nique, n°^  10  et  14. 

Il  renferme  le  cabinet  du  Ministre  de  la 
guerre,  son  état-major  particulier,  l'état- 
major  général  de  l'armée,  le  service  géogra- 
phique de  l'armée  et  les  bureaux  des  huit 
directions  de  l'administration  centrale. 

Les  officiers  qui  ont  des  renseignements  à 
demander  au  .Ministère  de  la  guerre  doivent 
observer  les  formalités  suivantes  : 

Les  officiers  peuvent  se  présenter  tous  les 
jours  (à  l'exception  du  dimanche  et  des 
jours  fériés),  au  ministère  (entrée  par  le 
boulevard  Saint-Germain),  où  une  salle  leur 
est  réservée  pour  attendre  que  les  personnes 
auxquelles  ils  ont  à  parler  leur  ait  accordé 
audience,  en  leur  faisant  parvenir  un  laissez- 
passer  qui  leur  permet  de  pénétrer  à  l'in- 
térieur. 

Le  public  est  admis  les  mercredis  et  sa- 
medis, de  2  heures  à  4  heures,  à  la  section 
de  l'enregistrement  et  des  renseignements 
(rue  Saint-Dominique,  14). 

—  des  Invalides.  11  est  situé  à  Paris, 
place  des  Invalides,  et  sert  à  recevoir  les 
militaires  retraités  qui,  sur  leur  demande, 
sont  autorisés  à  être  admis  dans  cet  établis- 
sement, en  échange  de  leur  pension  de  re- 
traite (V.  Invalides). 

—  du  quartier  général,  il  eu  existe 
un  au  ciief-lieu  de  chaque  région  de  corps 
d'irmèe  ;  il  contient  le  logement  du  général 
connnandant  le  corps  d'armée  et  les  bureaux 
de  son  étal-major. 

26 


HOTELLE. 


402 


HUSSARDS. 


Le  mobilier  est  fourni  et  entretenu  par 
l'État.  L'immeuble  appartient  généralement 
à  la  ville,  qui  le  met  à  la  disposition  du 
Ministre  de  la  guerre  pour  être  affecté  à 
l'usage  d'hôtel  du  quartier  général. 

HOTELLE.  Ancienne  dénomination  du 
fer  de  la  lance. 

HOUILLE.  Matière  combustible  que  l'on 
trouve  eu  masses  slratiflécs  dans  l'intérieur 
de  l'écorce  tej'restre,  et  que  Ton  uoumie  vul- 
gairement charbon  de  terre.  On  la  distingue 
en  liouilie  grasse,  demi-grasse  et  maigre, 
suivant  sa  propriété  de  s'agglutiner'  plus  ou 
moins  facilement,  de  se  coller,  de  se  fondie 
sous  l'action  do  la  chaleur  par  suite  du  prin- 
cipe gras  qu'elle  contient  en  proportion  plus 
ou  moins  grande. 

Sous  le  rapport  de  la  grosseur  des  mor- 
ceaux, on  l'appelle  tout  venant,  gros,  jiérat 
ou  roche,  gaillette,  petite  gaillette,  poussier 
ou  fin. 

La  houille  livrée  à  l'adminislration  de  la 
guerre  et  aux  corps  de  troupe  doit  contenir 
3/S  de  gros,  dont  les  plus  petits  morceaux 
ne  traversent  pas  des  barreaux  espacés  de 
0™,027,  et  2/3  de  menus  débris  ne  passant 
pas  dans  des  barreaux  espacés  de  0'",01. 

Le  poussier  ne  doit  pas  dépasser  d/10, 
quand  il  est  admis  pour  le  service  des 
troupes,  et  3/10  pour  le  service  des  manu- 
tentions. 

Les  résidus  de  la  combustion  ne  doivent 
pas  dépasser  de  3  à  10  p.  100. 

La  houille  est  livrée  au  poids  et  non  à 
l'hectolitre.  Le  mètre  cube  de  houille  en  tas 
pèse  de  830  à  875  kilogr. 

On  la  conserve  en  tas  à  l'air  libre  ou, 
préférablement,  sous  des  hangars. 

HOUPE  ou  HOUPETTE.  Espèce  de 
pompon  servant  autrefois  à  distinguer  lés 
bataillons  ou  compagnies  d'un  même  régi- 
ment. 

HOUR,  HOURD,  HOURDE,  HOURT. 
Espèce  de  créneau  mâchicoulis  employé  au 
moyen  âge  pour  battre  directement  le  pied 
des  murailles  d'une  forteresse  ;  c'était  une 
sorte  de  galerie  en  bois  placée  en  saillie  au 
sommet  des  murs. 

HOUSARD  AILLE.  Pointe  rapide  et  ino- 
pinée de  quelques  cavaliers,  à  la  manière 
des  hussards. 

HOUSEAUX  ou  HOUZEAUNE.  Sorte 
de  fortes  guêtres  ou  de  fausses  bottines,  qui 
peuvent  se  porter  sur  un  pantalon  ordi- 
naire et  servir  à  monter  à  cheval.  En  usage 
chez  les  dragons  au  siècle  dernier.  Étaient 
quelquefois  complétées  par  des  genouillères, 
destinées  à  garanti)-  le  genou  du  cavalier, 

HOUSSE.   Cayaraçon  de  la  selle  d'arme 


des  chevaliers.  Couverture  de  la  selle  des 
chevaux. 

HUILE  à  brûler.  L'huile  à  brûler  doit 
être  de  colza,  sans  mélange,  épurée,  de  la 
bonne  qualité  du  pays.  Elle  doit  être  ache- 
tée au  poids.  On  la  conserve  dans  des  fûts  en 
tôle  brute  de  225  Htres  au  plus,  placés 
dans  un  endroit  fi-ais,  à  l'abri  de  l'air. 

Les  corps  de  troupe  sont  également  auto- 
risés à  se  servir  d'huile  minérale  ou  pc- 
irole. 

—  antozyde.  Huile  employée  pour 
graisser  les  ustensiles  de  campement,  pour 
les  préserver  de  la  rouille.  Les  corps  et 
établissements  doivent  se  pourvoir  de  cette 
huile  auprès  de  MM.  Bourgeois  et  C'^,  nie 
Erard,  30,  à  Paris. 

Le  prix  du  kilog.,  à  l'usine,  est  de  0,9o, 
sans  fût,  et  frais  de  transport  et  d'octroi  en 
sus  ;  il  est  de  1  fr.  40  le  kilogramme,  frais 
de  transport,  d'octroi  et  bidon  compris,  et 
1  fr.  20  si  le  bidon  est  renvoyé  franco 
(Note  ministérielle  du  6  mars  1877,  /.  M., 
p.  r.,  p.  273). 

—  lourde  de  houille.  Huile  extiaite 
du  goudron  de  houille,  et  qui  sert  à  désin- 
fecter. 

Le  règlement  du  28  décembre  1883,  suj 
le  service  intérieur,  prescrit  de  corriger  avec 
cette,  huile  les  odeurs  qui  se  dégagent  des 
baquets  de  propreté  placés  dans  les  salles 
de  discipline.  La  désinfection  doit  être  faite 
chaque  jour.  La  dépense  est  supportée  par 
la  jnasxc  d'IiabilUnicnt  et  d'entretien . 

—  d'olives.  (V.  Graisse  d'armes). 

—  de  pied  de  bœuf.  (V.  Graisse 
d'ar)iies). 

HUISSIER  appariteur.  Sous-officier, 
du  grade  de  sergent,  attaché  à  un  conseil  de 
guerre,  pour  signifier  et  faire  exécuter  les 
actes  nécessaires  à  l'instruction  du  procès  et 
du  jugement. 

11  doit  avoir  25  ans  accomplis,  avoir  une 
bonne  conduite  et  remplir  certaines  condi- 
tions de  capacité.  Il  est  nommé  par  le  Mi- 
nistre. 

Les  conseils  de  guerre  les  plus  importants 
ont  deux  ou  plusieurs  huissiers  appari- 
teurs. 

HULAN,  HOULAN,  UHLAN.  Cavale- 
rie légère,  du  genre  des  lanciers.  Existe 
encore  en  Allemagne,  en  Autriche  et  en 
Russie. 

HUMËRAL.  Dossière  de  l'ancienne  cui- 
rasse. 

HUMIDITÉ.  État  d'un  corps  plus  ou 
moins  imbibé  d'eau.  (V.  Grain  de  jioudre.) 

HUSSARDS  ou  HOUSARDS.  Sorte  de 
cavalerie  légère  dont  la  Hongrie  est  le  ber- 
ceau. 


HUTIS:. 


403 


Avant  la  Révolution,  chaque  régiment  de 
hussards  portait  le  nom  du  colonel  qui 
l'avait  organisé,  et  se  distinguait  par  des 
ornemeuts  différents  dans  l'uniforme.  Sous 
le  second  empire,  chaque  régiment  de  hus- 
sards avait  un  uniforme  dont  le  dolman  et 
la  veste  étaient  de  nuance  spéciale. 

Le  pantalon,  très  large  et  rétréci  vers  le 
has,  était  dit  â  h  hussarde. 

Actuellement,  les  régiments  de  hussai'ds 
ont  tous  la  même  tenue,  qui  consiste,  pour 
les  hommes  de  troupe,  en  un  pantalon  et 
un  képi  rouges,  à  passepoils  bleu  clair, 
veste  et  manteau  bleu  clair,  s<;hako  bleu 
clair  avec  chaînette,  dolman  bleu  clair,  avec 
tresses  blanches,  et  collet  en  diap  du  fond. 
Les  ofûciers  ont  une  tenue  de  mêmes 
nuances  que  celles  de  la  troupe,  mais  le 
pantalon  rouge  porte  deux  bandes  bleu  clair, 
et  le  dolman  porte  des  tresses  noires. 

HUTTE  ou  TAUPINIÈRE.  Désignée 
aujourd'hui  sous  le  nom  de  yoiirbi  ou  de 
baraque-ijourbi. 

HYDROCÈLE.  Infirmité  affectant  les 
parties  génitales  de  l'homme,  et  qui  est  un 
cas  de  réforme  quand  elle  est  volumineuse 
et  incurable. 

HYDROGRAPHIE.  Science  de  la  topo- 
graphie militaire. 

On  applique  encore  ce  nom  à  la  partie 
théorique  de  l'art  de  naviguer,  c'est-à-dire  à 
la  science  qui  enseigne  à  résoudre  tous  les 
problèmes  relatifs  à  la  position  des  navires 
sur  mer. 

HYDROPHOBIE.  Horreur  de  l'eau  et 
des  liquides  en  général.  C'eit  un  des  symp- 
tômes caractéristiques  de  la  raye. 

HYDROTHÉRAPIE.  Traitement  des 
maladies  uniquement  par  l'eau. 

HYGIÈNE.  Science  qui  traite  de  la  con- 
servation de  la  santé. 

Il  serait  puéril  de  faire  ressortir  combien 
il  e-t  important  d'appliquer  les  préceptes 
de  l'hygiène  dans  l'armée,  et  pourtant  on 
les  a  longtemps  négligés,  au  grand  détri- 
ment de  l'état  sanitaire  des  hommes,  et 
même  des  chevaux. 

—  des  hommes.  Les  principales  pres- 
criptions relatives  à  l'hygiène  des  hommes 
sont  indiquées  dans  le  règlement  du  28  dé- 
cembre 1883  (art.  333  à  360).  Ces  prescrip- 
tions sont  relatives  aux  soins  de  propreté 
personnelle;  à  laération  et  à  la  tenue  des 
chambres;  à  l'entretien  des  cours,  cuisines, 
corns  de  garde,  salles  de  discipline,  lieux 
d'aisances;  à  l'habillement;  à  l'alimentation  ; 
aux  boissons  ;  aux  soins  à  prendre  pour  les 


HYPSOMÉTRIE. 

marches  et  les  manœuvres;  enfin,  aux  pré- 
cautions à  observer  pour  les  troupes  cam- 
pées ou  bivouaquées. 

—  des  chevaux.  Les  principales  pres- 
criptions relatives  à  l'hygiène  des  chevaux 
sont  indiquées  dans  le  règlement  du  28  dé- 
ceiiibre  1883  (art.  361  à  276,  infanterie; 
art.  334  à  370,  cavalerie;  art.  379  à  395, 
artillerie). 

Le  règlement  indique  quelles  sont  les 
de)u-ées  qui  composent  la  ration  du  cheval  ; 
quelles  sont  les  précautions  à  prendre  pour 
l'usage  des  fourrages  verts  ;  comment  doi- 
vent être  donnés  les  repas,  l'abreuvage  : 
quels  sont  les  soins  à  donner  à  l'aération  el 
à  la  propreté  des  écuries,  à  la  litière,  aux 
chevaux  avant  et  après  le  travail,  comment 
doit  être  fait  le  pansage.  Il  prescrit  égale- 
ment les  mesures  à  prendre  pour  l'hygiène 
des  membres,  les  soins  à  donner  aux  pieds, 
au  dos  du  cheval,  l'entretien  des  crins  de 
la  crinière  et  de  la  queue,  les  bains,  la  tonte 
des  chevaux. 

HYGROMÉTRICITÉ.  Propriété  qu'ont 
certains  corps  d'absorber  l'humidité.  (V. 
Grain  de  pondre.) 

HYPACONTISTE.  Cavalier  grec  armé 
de  javelots. 

HYPERTROPHIE  du  cœur.  Accrois- 
sement excessif  des  parois  de  cet  organe, 
par  suite  d'une  nutrition  anormale  et  trop 
active. 

Cette  affection  entraîne  ïexemption  ou  la 
rèfort)ie. 

HYPORYTIQUE.  Opérations  du  genre 
de  la  guerre  souterraine. 

HYPOTAXE.  Évolution  de  la  milice 
grecque  consistant  à  protéger  les  flancs  de  la 
phalange  au  moyen  des  soldats  armés  à  la 
légère,  disposés  en  potence  ou  en  crocitets. 

HYPOTHÈQUE.  Droit  réel  sur  les  im- 
meubles affectés  à  l'acquittement  d'une 
obligation.  Elle  confère  au  créancier  hypo- 
thécaire le  droit  d'être  payé  sur  le  prix  de 
l'immeuble  avant  d'autres  créanciers. 

HYPOTHÈSE.  Supposition  vraie  ou  non, 
sur  laquelle  on  s'appuie  pour  arriver  à  des 
conséquences  exactes. 

On  est  obligé  fréquemment  d'avoir  re- 
cours à  des  hypothèses  dans  les  sciences 
militaires. 

HYPSOMÉTRIE.  Art  de  mesurer  la 
hauteur  d'un  lieu. 

Les  courbes  horizontales ,  employées  en 
topographie,  portent  aussi  le  nom  de  courbes 
hijjjsomctrtques. 


ICHTYOSE. 


401 


IMBÉCILLITÉ. 


I 


ICHTYOSE.  Maladie  de  la  peau,  qui 
est  alors  couverte  d'espèces  de  petites  écailles 
assez  semblables  à  celles  des  poissons.  Elle 
motive  l'exemption  ou  la  réforme  lorsqu'elle 
occupe  de  grandes  surfaces  et  qu'elle  est 
rebelle  à  tout  traitement. 

ICONOGRAPHIE  fourragère.  Ou- 
vrage qui  a  pour  objet  la  représentatiou 
par  des  images  et  la  description  de  toutes 
les  plantes  fourragères. 

Le  Ministre  de  la  guerre  a  prescrit  aux 
corps  de  cavalerie  et  aux  établissements  de 
remonte  de  souscrire  pour  un  exemplaire  à 
l'ouvrage  de  MM.  Naudin  et  Gourdon,  inti- 
tulé :  Iconographie  fourragère,  suivie  d'un 
traité  d'alimentation  de  cheval  (dépèche 
ministérielle  du  9  novembre  1886. 

Les  corps  de  troupe  d'artillerie  et  du  train 
ont  été  autorisés,  par  des  décisions  ministé- 
jielles  ultérieures,  à  faire  également  l'ac- 
quisition de  cet  ouvrage. 

ICONOMÈTRE.  Appareil  qui  permet  de 
mesurer  les  distances  sur  les  plans,  sur  les 
gravures. 

IDENTITÉ.  Qualité  qui  fait  qu'une 
chose  est  la  même  qu'une  autre,  que  deux 
ou  plusieurs  personnes  ne  sont  qu'une. 

En  termes  de  jurisprudence,  Vident iié  est 
la  reconnaissance  d'une  personne,  la  certi- 
tude qu'elle  est  bien  ce  qu'on  croit  ou  ce 
qu'elle  dit  être. 

Il  est  nécessaire  de  reconnaître  l'identité 
des  militaires  mis  en  état  d'arrestation  ou 
décédés.  Cette  reconnaissance  se  fait  à 
l'aide  du  livret  individuel  et  de  la  /j'A^we 
d'identité. 

Les  officiers  et  assimilés  sont  pourvus 
d'une  carte  d'identité  poui'  faire  reconnaître 
leur  droit  au  quart  du  tarif  sur  les  chemins 
de  fer.  Cette  carte  porte  la  photographie  de 
l'intéressé,  en  tenue  bourgeoise  ;  elle  doit 
être  renouvelée  chaque  année,  au  ic""  jan- 
vier. 

A  défaut  de  carte,  les  officiers  et  assi- 
milés peuvent,  comme  les  autres  militaires, 
faire  reconnaître  leur  identité  sur  les 
chemins  de  fer,  au  moyen  de  leur  titre 
d'absence,  congé,  permission,  feuille  de 
route,  etc. 

IDIOTIE.   (V.  Aliénation  mentale.) 

IDOINE.  Apte  à  quelque  chose. 

Ce  vieux  mot  français  a  été  conservé  dans 
le  vocabulaire  administratif  pour  désigner 
les  personnes  que  leur  profession  ou  leurs 


connaissances  rendent  particulièrement  aptes 
à  quelque  chose,  par  exemple  à  servir 
d'p.rperts  dans  les  commissions. 

IF.  Pièce  de  charpenterie,  de  forme  trian- 
gulaire, qui  sert  à  porter  des  lampions  dans 
les  illuminations. 

On  en  place  deux  à  la  porte  principale 
de  chaque  caserne  ou  quartier.  Ces  appareils 
sont  fournis  et  entretenus  par  le  service  du 
génie. 

ILE.  La  plus  petite  subdivision  de  la 
cavalerie  grecque  ;  elle  comptait  64  cava- 
liers et  répondait  à  peu  près  à  notre  es- 
cadron. 

ILES.  Les  garnisons  des  îles  françaises 
sont  autorisées,  dans  certains  cas  particu- 
liers, à  toucher  des  vivres  de  campagne  en 
temps  de  paix  contre  remboursement. 

ILLÉGAL  (V.  Absence). 

ILLÉGALITÉ.  Caractère,  vice  de  ce  qui 
est  contraire  à  la  loi.  Se  dit  de  tout  ce  qui 
est  contraire  à  la  loi. 

ILLETTRÉS.  Les  hommes  illettrés,  c'esl- 
à-dire  ne  sachant  ni  lire  ni  écrire,  ne  sont 
pas  admis  à  contracter  un  engagement  vo- 
lontaire dans  l'armée  française. 

Les  illettrés  ne  sont  pas  non  plus  admis 
dans  la  cavalerie,  môme  comme  appelés. 

Tout  illettré  qui  est  appelé  à  apposer  sa 
signature  sur  un  acte  ou  un  document  la 
remplace  par  une  croix,  en  présence  de  deux 
témoins,  qui  signent  au-dessous. 

ILLUMINATION.  Les  corps  de  troupe 
sont  autorisés  à  illuminer,  dans  certaines 
circonstances,  et  notamment  le  jour  de  la 
fête  nationale,  d'après  l'ordre  du  comman- 
dement. On  emploie  à  cet  usage  des  ifs  et 
des  lampions. 

La  dépense  est  supportée  par  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien  des  corps  de 
troupe  et  ne  doit  pas  dépasser  25  francs 
pour  chaque  illumination. 

IMAGINARI  ou  IMAGÉNIFÉRÉ.  Porte- 
étendard,  sous  l'Empire,  dans  les  armées 
romaines. 

IMBÉCILLITÉ.  Faiblesse  d'esprit  qui  ôte 
plus  ou  moins  la  faculté  de  comprendre,  de 
raisonner. 

Lorsqu'elle  est  poussée  chez  un  homme  à 
un  degré  tel  qu'il  serait  incapable  de  faire 
son  service  militaire,  elle  est  qualifiée  d'i- 
diotie et  entraîne  l'exemption  ou  la  réforme. 

Au  point  de  vue  civil,  l'imbécillité  est  une 
cause  d'interdiction. 


IMMATRICULATION.  405 

IMMATRICULATION.  Action d'ins.niro 
un  nom  snr  un  registre  appelé  matricule. 

Dans  l'arniêe,  ce  mot  est  presque  syno- 
nxine  d'incorporation. 

La  première  immatriculation  pour  les 
appelés  est  celle  qui  est  opérée  par  le  com- 
mandant du  bureau  de  recrutement  de  la 
subdivision  de  région  à  laquelle  appartient 
riiomnie.  Elle  est  faite  sur  un  registre  ma- 
tricule sur  lequel  sont  portés  tous  les  jeunes 
gens  inscrits  sur  les  listes  du  recrutement 
i-antonal.  Ce  registre  mentionne  l'incorpora- 
tion de  chaque  homme  inscrit  ou  la  position 
dans  laquelle  il  est  laissé  et,  successivement, 
tous  les  changements  qui  peuvent  survenir 
dans  sa  situation  jusqu'à  sa  libération  dé  fi- 
nit ire. 

La  deuxième  immatriculation,  pour  les 
appelés,  est  celle  qui  est  faite  à  la  portion 
centrale  des  corps  de  troupe.  Elle  a  lieu, 
pour  les  appelés  et  les  engagés  volontaires, 
sur  des  feudlets  mobiles  assemblés  sous 
écrous,  par  groupes  de  250.  A  cet  effet,  le 
service  du  recrutement  doit  envoyer  au  corps 
les  livrets  des  jeunes  soldats  de  la  classe, 
trois  jours  au  moins  avant  la  mise  en  route  ; 
quant  aux  engagés  volontaires,  les  corps 
doivent  les  immatriculer  sur  le  vu  de  l'acte 
d'engagement,  sans  attendre  l'arrivée  des 
livrets. 

Chaque  homme  reçoit  deux  numéros  ma- 
tricules, dont  l'un  est  celui  qui  lui  est  affecté 
sur  le  registre  matricule  du  commandant  du 
liureau  de  recrutement,  et  l'autre  celui  qui  lui 
est  affecté  sur  le  registre  matricule  du  corps. 
11  est  tenu  en  outre,  dans  chaque  corps  de 
tioupe,  un  registre  matricule  spécial  pour  les 
officiers  (V.  Matricule). 

L'immatriculation  des  chevaux  ap- 
partenant à  l'Etat  a  lieu  dans  les  corps  ou 
établissements  détenteurs,  sur  des  registres 
matricules  comprenant  200,  1000  ou  loOO 
cases,  selon  l'effectif  à  y  inscrire. 

Les  chevaux  appartenant  aux  officiers 
sont  inscrits  sur  un  registre  matricule  spé- 
cial, tenu  par  le  trésorier. 

IMMATRICULÉ.  Soldat  ou  employé  de 
la  guerre  inscrit  sur  les  contrôles  de  l'armée. 

IMMOBILITÉ.  L'immobilité  doit  être 
conservée  dans  les  rangs  au  commandement 
de  :  Fixe  ! 

IMPACT  (point  d').  Lieu  où  le  projec- 
tile rencontre  le  but. 

IMPEDIMENTA;  IMPEDIMENTUM. 

Chez  les  Romains,  ce  mot  désignait  les  ba- 
gages de  l'armée. 

On  comprend  aujourd'hui  sous  ce  nom 
tous  les  convois  nécessaires  aux  transports 
des  bagages,  des  vivres  et  des  munitions,  en 


IMPOT. 


un  mot  tous  les  objets  qui  ne  sont  pas  direc- 
tement nécessaires  pour  le  combat. 

IMPÉRIALE.  Dessus  d'une  tente. 

Partie  de  la  barbe  du  menton  taillée  en 
pointe, 

IMPÉRITIE.  Ignorance  de  ce  qu'on  doit 
savoir  dans  sa  profession. 

IMPÉTUOSITÉ.  Qualité  de  ce  qui  est 
violent,  véhément,  rapide.  Vivacité  extrême 
dans  l'esprit,  dans  le  caractère,  dans  les 
manières. 

Cette  qualité  (ou  ce  défaut)  est  attribuée 
à  la  nation  française  et  à  son  armée  par  les 
étrangers. 

IMPORTANCE.  Considérations,  circon- 
stances qui  donnent  de  l'intérêt  ou  exercent 
une  influence.  Citons  quelques  cas. 

—  de  l'angle  mort.  Pour  remédier  aux 
inconvénients  de  Vangle  mort,  pour  le  sup- 
primer, on  a  dû  organiser  le  flanquement. 

—  des  abris.  Le  tir  de  l'artillerie  étant 
actuellement  très  précis  et  très  meurtrier, 
il  est  indispensable  d'organiser  dans  les  ou- 
vrages et  dans  la  mesure  du  possible,  des 
abris  autant  que  possible  en  mesure  de  ré- 
sister aux  projectiles  qui  peuvent  les  at- 
teindre. Dans  les  ouvrages  permanents  sur- 
tout, ces  abris  doivent  exister  en  nombre 
suffisant  et  présenter  le  degré  de  solidité 
voulu. 

—  des  grandes  vitesses  initiales. 
Plus  la  vitesse  initiale  est  grande,  plus  la 
portée  du  but  en  blanc  est  considérable  pour 
une  même  arme.  La  portée  augmente  en 
même  temps  que  la  vitesse  initiale  de  son 
projectile,  et  la  zone  dangereuse  sera  d'au- 
tant plus  grande  que  cette  vitesse  sera  plus 
grande.  Enfin,  les  grandes  vitesses  assurent 
aux  projectiles  une  marche  plus  régulière 
dans  l'air,  et  par  suite  une  plus  grande  pré- 
cision et^lui  conservent  plus  de  vitesse,  c'est- 
à-dire  plus  de  force  de  pénétration. 

IMPOT.  La  quote-part  que  chaque  ci- 
tojen  paye  à  l'État  pour  l'exécution  et  la 
lémunération  des  services  dont  ce  dernier  est 
chargé  (V.  Contributions). 

En  Algérie,  on  a  continué  à  percevoir, 
sur  les  indigènes,  les  impôts  tels  que  les  rece- 
vaient les  Turcs,  savoir  :  l'ackour,  préle\é 
sur  les  l'éréales  ;  le  zecca,  prélevé  sur  les 
troupeaux  ;  Veussa,  ou  impôt  de  capitation  : 
l'Iioccar,  ou  location  des  terres  du  Beylick. 
Les  officiers  attachés  aux  affaires  indigènes 
doivent  prêter  leur  concours  aux  agents  des 
finances  pour  l'établissement  de  l'assiette  et 
pour  la  perception  de  l'impôt  en  territoire 
militaire. 

Les  Européens  habitant  l'Algérie  payent 
un  impôt  fixe  de  o  francs  par  hectare,  pour 


IMPOTENT. 


406 


INACCESSIBLE. 


les  terres  dont  ils  seraient  propriétaires,  plus 
une  cote  personnelle  et  mobilière,  des  droits 
de  patente,  de  timbre,  etc.,  et  enfin  l'oclroi 
de  mer. 

IMPOTENT.  Qui  est  privé  de  l'usage 
d'un  bras,  d'une  jambe,  ou  atteint  d'infir- 
mités incurables  l'empècliant  de  pourvoir  à 
sa  subsistance. 

Dans  les  trois  premiers  cas  de  dispense 
visés  par  l'article  21  de  la  loi  du  IS  juillet 

1889,  concernant  les  aînés  de  veuves,  d'or- 
phelins, d'un  père  aveugle  ou  entré  dans  sa 
70''  année,  d'une  famille  de  sept  enfants,  la 
dispense  est  conférée  au  frère  puîné  lorsque 
l'aîné  est  aveugle  ou  impotent.  La  constata- 
tion de  cette  situation  de  l'aîné  doit  être 
faite  par  le  conseil  de  revision. 

IMPRENABLE.  Qui  ne  peut  être  pris. 
Ne  se  dit  qu'en  parlant  des  places  de  guerre, 
et  encore  ce  terme  est  tout  à  fait  relatif,  car 
une  ville  peut  toujours  être  prise  par  la 
famine,  ainsi  qu'on  en  a  vu  des  exemples  à 
:Metz  et  à  Paris  en  1870. 

IMPRIMERIE.  Art  d'imprimer  les  li- 
vres. 

Il  existe,  au  quartier  général  de  chaque 
corps  d'armée,  une  imprimerie  porta- 
tive, installée  dans  une  voilure  spéciale  et 
composée  d'une  presse  portative  avec  l'as- 
sortiment de  caractères  et  d'ustensiles  néces- 
saires pour  imprimer  les  ordres. 

Cette  innovation  est  appelée  à  rendre  de 
^'rands  services,  car  elle  permet  de  tirer  avec 
une  grande  rapidité  les  nombreuses  expédi- 
tions des  ordres  du  quartier  général,  en  évi- 
tant d'avoir  recours  à  des  copistes,  ce  qui 
présente  le  double  avantage  de  ne  pas  dis- 
traire les  hommes  du  rang  et  d'éviter  les 
erreurs  de  copie. 

IMPRIMÉS.  On  donne  ce  nom  aux  états, 
formules,  situations,  etc.,  qui  sont  tracés  et 
imprimés  d'avance.  ♦ 

Les  imprimés  nécessaires  à  la  mobilisation 
sont  fournis  par  l'État  ou  achetés  par  les 
corps  de  troupe  au  compte  de  la  masse  d'ha- 
billement et  d'entretien. 

Les  imprimés  nécessaires  au  service  cou- 
rant des  corps  de  troupe  et  établissements 
sont  fournis  en  partie  par  l'État  et  en  partie 
par  les  chefs  de  service  ou  officiers  compta- 
bles intéressés,  sur  leurs  frais  de  service  ou 
de  bureau. 

Le  tarif  annexé  au  décret  du  27  décembre 

1890,  sur  le  service  de  la  solde  (B.  0., 
page  1438)  indique  quels  sont  les  imprimés 
à  la  charge  du  major,  du  trésorier,  de  l'of- 
ficier d'Jiabillement,  etc. 

IMPROPRE  au  service.  Cette  incapa- 
cité  de  servir  est  constatée  par  les  médecins 
dans  les  formes  réglementaires,  soit  devant 


les  conseils  de  révision,  soit  devant  les  co»h 
missions  spéciales  du  réforme.  Elle  motive 
Yexemption  ou  la  réforme. 

IMPULSION.  Pour  une  force,  c'est  le 
produit  de  l'intensité  de  la  force  par  la  durée 
de  son  action. 

IMPUTATION.  Déduction  d'une  somme 
sur  une  autre. 

Somme  portée  au  débit  d'un  compte. 

—  aux  conseils  d'administration. 
L'intendant  militaire  peut  imputer  aux  con- 
seils d'administration  toutes  les  sommes  dont 
ils  sont  constitués  débiteurs  par  suite  d'illé- 
galité, de  controversion,  de  négligence  dans 
leur  gestion. 

La  répartition  de  ces  sommes  est  faite 
entre  tous  les  membres  qui  ont  autorisé, 
commis  ou  confirmé  les  illégalités  ou  négli- 
gences, au  prorata  de  la  solde  du  grade  dont 
chacun  d'eux  était  alors  titulaire.  Les  offi- 
ciers compiis  dans  cette  répartition  peuvent 
appeler  de  la  décision  de  l'intendant  mili- 
taire au  Ministre,  dans  un  délai  de  3  mois  ; 
mais  leur  réclamation  n'est  pas  suspensive 
de  l'imputation  prescrite. 

—  aux  officiers.  On  peut  imputer  aux 
capitaines  ou  autres  officiers  commandant  les 
unités  administratives  les  pertes  d'effets  ap- 
partenant à  l'Etat  ou  au  corps,  ainsi  que  les 
distributions  de  toute  nature  faites  en  excé- 
dent des  droits  des  parties  prenantes. 

Les  trop-perçus  en  denrées  sont  imputés 
aux  officiers  signataires  des  bons  et  non  aux 
ordinaires  (V.  Revues  de  liquidnlion). 

Le  montant  des  imputations  est  versé  di- 
rectement par  les  officiers  entre  les  mains 
du  trésorier. 

—  à  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien. Dans  tous  les  corps  de  troupe  où 
cette  masse  existe,  on  lui  impute  le  montant 
des  pertes  et  dégradations  provenant  du  fait 
des  hommes. 

—  aux  hommes.  Dans  les  corps  de 
troupe  où  fonctionne  encore  la  masse  indivi- 
duelle, le  montant  des  pertes  et  dégradations 
provenant  de  la  faute  des  hommes  est  im- 
puté à  leur  masse  individuelle,  à  l'exception 
des  adjudants  et  des  chefs  armaiiers,  qui 
remboursent  fUrectement. 

IMPUTATION  à  l'État.  L'État  sup- 
porte le  montant  des  dégradations  commises 
au  casernement,  à  la  literie  ou  au  campe- 
ment par  les  réservistes  et  les  territoriaux, 
pendant  la  durée  des  périodes  d'instruction, 
de  même  que  toutes  les  pertes  ou  détériora- 
tions provenant  de  cas  de  force  majeure. 

INABORDABLE.  Une  rive,  une  côte 
qu'on  ne  peut  aborder. 

INACCESSIBLE.  Dont  l'accès  est  im- 
possible;   dont    on     ne     peut    approcher. 


INATTAQUABLE. 

Ex.  :  un  di'Glé  dont  les  flancs  sont  inacces- 
sibles. 

INATTAQUABLE.  Qu'on  ne  peut  at- 
taquer. Une  place  forte,  un  fort,  peuvent 
être  inattaquables  sur  un  ou  plusieurs  côtés. 

INCAPACITÉ.  Défaut  de  capacité;  im- 
péritie.  En  termes  de  jurisprudeuce,  se  dit 
du  défaut  de  capacité  pour  faire  quelque 
acte  prescrit  par  la  loi. 

INCARCÉRATION.  Action  d'emprison- 
ner. (V.  Emprisonnement.) 

INCENDIE.  Le  service  et  la  police  de 
la  place,  pour  les  cas  dincendie,  sont  pré- 
vus et  concertés  à  l'avance  entre  l'autorité 
municipale  et  le  commandant  d'araies. 

Les  différents  corps  de  la  garnison  re- 
çoivent communication ,  dés  leur  arrivée 
dans  la  place,  de»  consignes  générales  et 
spéciales  qui  règlent  leur  action  en  cas  d'in- 
'■endie. 

Lorsque  l'avis  d'un  incendie  parvient  à 
une  caserne,  les  hommes  de  piquet  sont  mis 
immédiatement  sur  pied,  moitié  en  travail- 
leurs, moitié  en  armes.  L'adjudant  -  major 
de  semaine  fait  prévenir  à  leurs  logements 
les  officiers  de  service,  et,  sans  attendre 
d'ordres,  il  dii'ige  le  piquet  sur  le  lieu  de 
l'incendie. 

Le  commandant  d'armes  prend  toutes  les 
mesures  nécessaires  pour  le  maintien  de 
l'ordre  et  la  protection  des  manœuvres  qui 
ont  pour  objet  d'éteindre  ou  de  couper  l'in- 
cendie ;  il  arrête  ces  mesures  avec  le  repré- 
sentant de  l'autorité  civile,  le  commandant 
de  gendarmerie,  le  chef  du  génie,  s'il  y  a 
lieu,  et  le  commandant  des  sapeurs-pom- 
piers, auquel  incomhe  la  direction  des  ma- 
nœuvres. 

En  campagne,  l'incendie  peut  être  em- 
ployé comme  moyen  de  destruction,  pour 
dégager  le  champ  de  tir,  pour  forcer  l'en- 
nemi à  évacuer  une  position,  etc. 

Des  précautions  particulières  ont  été 
prises  en  vertu  d'ordres  du  Ministre,  pour 
empêcher  les  incendies  dans  les  casernes  et 
autres  txilimenls  militaires.  D'abord  l'usage 
des  allumettes  chimiques  phosphoriques  or- 
dinaires y  est  rigoureusement  interdit.  En- 
suite, une  pompe  à  incendie,  manœnvrée 
souvent,  existe  dans  chaque  quartier.  Enfin, 
un  extincteur  Zappfle  est  déposé  dans  tout 
magasin  d'habillement. 

L'incendie  d'édifices,  bâtiments  ou  ou- 
vrages militaires,  des  magasins,  chantiers, 
vaisseaiLX,  navires  ou  bateaux  à  l'usage  de 
l'a.'mée,  par  un  militaire,  est  puni  de  mort 
avec  dégradation  militaire. 

En  cas  de  circonstances  atténuantes,  la 
peino  est  de  5  à  20  ans  de  travaux  forcés 
(art.  231). 


iOT  INCOMPLET. 

INCESSIBLE,  ijui  ne  peut  être  céié  à 
une  autre  personne.  Tel  est  le  cas  des  pen- 
sions militaires,  du  traitement  de  la  Légion 
d'honneur  et  de  la  médaille  militaire. 

INCINÉRATION.  Le  Ministre  ou  l'in- 
tendant autorisent,  quand  il  est  nécessaire, 
la  destruction  par  incinération  des  objets, 
issues,  etc.,  qui  ne  peuvent  être  ni  utilisés 
ni  vendus. 

De  même,  les  papiers  hors  de  sernce  qui 
peuvent  avoir  un  caractère  confidentiel,  tels 
que  registres  d'ordres,  sont  incinérés  au  lieu 
d'être  remis  aux  domaines. 

INCLINAISON  magnétique.  Angle 
que  fait  avec  l'iiorizoïitale,  dans  le  plan 
vertical,  l'aiguille  aimantée  mobile  autour 
de  son  centre  de  gravité. 

—  des  revêtements.  Dépend  de  lu 
nature  et  de  l'espèce  de  revêtpvients. 

—  des  talus.  Les  talus  sont  tenus  plus 
raides ,  suivant  la  nature  de  la  terre ,  le 
genre  de  tir  auquel  ils  doivent  se  prêter  ou 
auquel  ils  ont  à  résister,  qu'ils  sont  ou  non 
revêtus,  qu'ils  ont  une  surcharge  plus  ou 
moins  grande  à  supporter.  Les  talus  revêtus 
en  maçonnerie  sont  inclinés  de  20/1  à  10/1  : 
les  talus  extérieurs  non  revêtus,  sont  tenus 
à  l/i,  les  plongées  ordinairement  à  1/6,  et 
les  glacis  à  1/24.  Une  contrescarpe  non  re- 
vêtue est  tenue  plus  raide  qu'une  escarpe 
de  même  nature,  parce  que,  pour  celle-ci,  il 
y  a  lieu  de  tenir  compte  de  la  surcharge 
causée  par  le  parapet. 

INCOMPATIBILITÉ.  ImpossibiUté  qu'il 
y  a,  selon  les  lois,  à  ce  que  certaines  fonc- 
tions puissent  être  exercées  en  même  temps 
par  un  même  individu. 

En  ce  qui  concerne  l'armée,  il  y  a  incom- 
patibilité entre  les  fonctions  d'un  mihtaire 
en  acti\'ité  de  ser\nce,  et  toute  espèce  d'autre 
fonction  civile,  même  élective. 

Toutefois,  les  généraux  ayant  commandé 
en  chef  devant  l'ennemi,  et  maintenus  en 
activité,  sans  limite  d'âge,  peuvent  exercer 
un  mandat  électif,  de  même  que  les  géné- 
raux ou  assimilés  du  cadre  de  réserve,  mais 
ces  dermers  rentrent  dans  la  règle  générale, 
puisqu'ils  ne  sont  pas  en  activité  de  ser- 
vice. 

INCOMPÉTENCE  Un  tribunal  miUtaii-e 
est  incompétent  quand  il  n'a  pas  le  pouvoir 
de  statuer  sur  les  crimes,  délits  ou  contes- 
tations qui  lui  sont  soumis  [\.  Compétence). 

On  confond  souvent  ce  mot,  et  bien  à 
tort,  avec  le  défaut  de  savoir,  d'expérience. 

INCOMPLET.  La  loi  du  13  mars  1873. 
sur  l'organisation  de  l'armée,  a  prévu  pour 
les  cadres,  un  complet  qu'il  n'est  pas  pos- 
sible de  dépasser.  Depuis  quelques  armées, 
on   a  pris  pour  habitude  au  Parlemeut  de 


INCONDUITE. 


108 


INDÉLÉBILE. 


diminuer,  dans  les  prévisions  budgétaires, 
un  certain  nombre  d'emplois  dont  on  admet 
que  le  besoin  n'est  pas  justifié.  On  arrive 
ainsi,  sans  reviser  là  loi  des  cadres,  à  réa- 
liser des  économies  assez  importantes. 

L'arme  du  génie,  la  cavalerie  et  l'inten- 
dance sont  particulièrement  visées  à  ce  point 
de  vue. 

INCONDUITE.  Mauvaise  conduite 
Les  militaires  dont  l'inconduite  est  sou- 
tenue, et  contre  lesquels  on  a  employé  sans 
succès  les  moyens  ordinaires  de  répression 
prévus  par  le  règlement ,  sont  traduits  de- 
vant un  conseil  de  discipline,  à  l'efïet  d'être 
renvoyés  dans  une  compagnie  de  fusiliers,  de 
discipline. 

INCONNUS.  Les  mandats  de  route  en- 
voyés au  corps  pour  des  militaires  qui  y 
sont  inconnus,  sont  rejetôs;  les  lettres, 
dans  le  même  cas,  sont  rendues  à  la  poste 
par  le  vaguemestre.  Dans  les  deux  cas,  le 
motif  de  rejet  ou  de  refus  est  indiqué. 

INCONTINENCE  d'urine.  L'inconti- 
nence d'urine  nocturne,  dûment  attestée  par 
un  acte  de  notoriété  publique,  a  des  consé- 
quences en  rapport  avec  la  gravité  de  cette 
lésion. 

Dans  les  cas  incurables,  elle  motive 
Vexemption  ou  la  réforme. 

—  des  matières  fécales.  Cette  infir- 
mité est  généralement  la  suite  d'une  para- 
lysie étendue  à  d'autres  organes  que  le 
rectum;  elle  peut  être  aussi  déterminée  par 
le  relâchement  du  spbincter  et  par  une 
chute  du  rectum. 

Dans  tous  les  cas,  elle  est  une  cause 
d'exemption,  et  elle  peut  motiver  la  réforme, 
si  elle  est  au-dessus  des  ressources  de  l'art. 

INCONVÉNIENTS.  Mauvais  côtés,  dés- 
avantages, résultats  fâcheux  que  présentent 
en  général  toutes  les  questions.  Exemples  : 

—  des  forts  détachés.  Par  suite  du 
grand  périmètre  à  défendre,  il  faut  immo- 
biliser des  garnisons  très  nombreuses.  Ils 
entraînent  de  grandes  dépenses  et,  pour  pro- 
téger la  place  contre  un  coup  de  main,  ils 
exigent  la  construction  de  nombreux  travaux 
dans  leurs  intervalles  et  une  grande  sur- 
veillance de  la  part  de  la  garnison. 

—  des  forts  calibres.  Dans  les  armes 
à  feu  portatives,  l'augmentation  du  calibre 
entraîne  l'augmentation  de  la  charge  pour 
conserver  les  mêmes  effets  au  projectile, 
mais  comme  cette  charge  est  limitée,  il  en 
résulte  pour  ce  dernier  une  diminution  de 
vitesse  initiale,  c'est-à-dire  de  portée,  de 
justesse  et  de  force  de  pénétration. 

INCORPORATION.  Action  de  recevoir 
les  jeunes  soldats  dans  les  corps  de  troupe 


dont  ils  doivent  faire  partie,  et  de  les  im- 
matriculer dans  ce  corps. 

L'incorporation  prend  date,  savoir  : 

1°  Pour  les  jeunes  soldats  et  pour  les 
hommes  venus  de  la  disponibilité  et  de  la 
réserve,  à  compter  du  jour  où  ils  ont  été 
mis  en  route  pour  se  rendre  au  corps  ; 

2°  Pour  les  engagés  volontaires  et  pour 
les  rengagés  provenant  de  la  réserve,  à 
compter  du  jour  de  l'engagement  ou  du  ren- 
gagement ; 

3°  Pour  les  hommes  venant  d'un  autre 
corps,  à  compter  du  jour  où  ils  ont  cessé 
d'appartenir  à  ce  corps. 

INCORRIGIBLE;  INCORRIGIBILITÉ. 

Qu'on  ne  peut  corriger. 

Lorsque  tous  les  moyens  de  répression  ont 
été  employés  contre  un  militaire  qui  con- 
tinue à  commettre  des  fautes  contre  la  dis- 
cipline, il  ne  reste  qu'à  l'envoyer  dans  une 
compagnie  de  discipline. 

INCULPÉ.  Individu  désigné  comme  ayant 
commis  un  délit  ou  un  crime. 

Cette  qualification  n'est  appliquée  aux  mi- 
litaires que  jusqu'au  moment  où  le  général 
commandant  le  corps  d'armée  donne  l'ordre 
d'informer  ;  l'inculpé  est  alors  qualifié  de 
prévenu  et  sa  détention  provisoire  de  préven- 
tion. Enfin,  lorsque,  à  la  suite  des  conclu- 
sions de  l'information,  le  général  en  chef 
traduit  le  militaire  devant  un  conseil  de 
guerre,  il  est  alors  qualifié  d'accusé. 

INCURABLE;    INCURABILITÉ.    Qui 

ne  peut  être  guéri. 

foutes  les  fois  que  les  médecins  militaires 
constatent  que  la  maladie  dont  un  militaire 
est  atteint  n'est  pas  susceptible  de  guérison, 
ou  que  son  état  le  met  dans  l'impossibilité 
de  rester  au  service  d'une  manière  active, 
ils  le  constatent  par  un  certificat  indiquant, 
d'une  manière  précise,  la  nature  des  infir- 
mités ou  des  blessures,  et  spécifiant  si  elles 
proviennent  ou  non  des  fatigues  ou  des  évé- 
nements de  la  guerre.  Ce  certificat,  visé  par 
le  sous-intendant  militaire,  est  le  point  de 
départ  d'une  réforme  ou  d'une  pension  de 
retraite. 

INCURSION.  Irruption  à  main  armée, 
généralement  faite  par  la  cavalerie.  C'est  une 
action  brusque,  passagère,  un  coup  de  main 
après  lequel  on  se  retire  aussitôt. 

INDÉLÉBILE.  Qui  ne  peut  être  effacé. 
L'encre  employée  pour  la  comptabilité  mili- 
taire et  pour  la  rédaction  des  documents 
authentiques  doit  être  indélébile.  Il  en  est 
de  même  de  Yencre  Dagron,  employée  pour 
le  marquage  des  effets  des  hommes  de 
troupe. 

Ce  mot  s'emploie  aussi  au  figuré. 


INDEMNITÉ.  i09 

INDEMNITÉ.  Accessoire  de  solde  allouée 
aux.  militaires  dans  certains  cas  prévus  par 
les  règlements  et  qui  se  cumule  avec  la 
solde. 

Les  principales  indemnités  auxquelles  ont 
droit  les  militaires  sont  les  suivantes  : 

—  à  l'occasion  de  la  Fête  natio- 
nale. Elle  est  accordée  aux  hommes  de 
troupe  présents  sous  les  armes  le  14  juillet. 

—  attribuée  aux  officiers  en  retraite 
faisant  partie  du  personnel  adminis- 
tratif permanent  et  soldé  de  l'armée 
territoriale,  ou  pourvus  d'emplois 
dans  le  service  du  recrutement.  Elle 
est  allouée  à  partir  du  lendemain  de  l'ar- 
rivée au  poste  ou  du  jour  de  la  ladiation 
des  contrôles  de  l'activité,  si  l'ofticier  est,  en 
ce  moment,  en  possession  de  l'emploi. 

Elle  est  due  pour  toutes  journées  de  pré- 
sence, en  station  et  en  route,  en  mission  et 
à  l'hôpital. 

—  au  logeur.  La  commune  qui  réclame 
une  indenniité  pour  logement  ou  cantonne- 
ments de  troupes  doit  fournir  la  preuve, 
pour  chaque  habitant  qui  réclame  une  in- 
demnité, qu'il  a  reçu  des  troupes  chez  lui 
pendant  plus  de  trois  nuits  dans  le  même 
mois  (V.  Règlement  du  2  août  1877). 

—  aux  enfants  de  troupe  laissés 
dans  leur  famille.  Cette  indemnité  a  été 
iixée,  par  le  Règlement  du  29  mai  1890,  au 
taux  annuel  ci-après  : 

100  francs  pour  les  enfants  de  2  à  5  ans  ; 

1.50  francs  pour  les  enfants  de  3  à  8  ans; 

180  francs  pour  les  enfants  au-dessus  de 
8  ans. 

Le  droit  commence  le  jour  de  l'admission  ; 
il  cesse  du  jour  de  la  radiation  des  contrôles 
ou  de  la  mise  en  route  sur  une  école  prépa- 
ratoire. 

—  aux  instructeurs.  Due  seulement 
aux  fonctionnaires,  agents  et  sous-agents  des 
télégraphes  chargés  par  décisions  ministé- 
lielles  spéciales  de  l'instruction  de  militaires 
de  l'armée  active.  Elle  est  en  outre  allouée 
aux  agents  et  sous-agents  instructeurs  du 
personnel  de  la  télégraphie  militaire. 

—  aux  maîtres  et  aux  prévôts 
d'escrime  (V.  ces  mots). 

—  aux  médecins  civils.  En  cas  d'in- 
suftisance  de  médecins  militaires,  le  com- 
mandant de  corps  d'armée  requiert,  sur  la 
proposition  du  directeur  du  service  de  santé, 
des  médecins  civils  pour  assurer  le  service 
régimentaire.  Ceux-ci  sont  payés  d'après  un 
tarif  spécial  arrêté  par  le  Ministre  pour 
l'haque  région  et  par  place. 

—  aux  membres  des  commissions 
de  recensement  des  chevaux  et  des 
voitures.  Les  officiers  de  l'armée  active,  les 


INDEMNITÉ. 


vétérinaires  militaires  et  les  sous-officiers  ou 
brigadiers  secrétaires  qui  opèrent  hors  de 
leur  résidence  ont  droit  à  une  indemnité 
journalière  pour  chaque  journée  comprise 
entre  le  premier  et  le  dernier  jour  des  opé- 
rations de  classement. 

Cette  indemnité  est  fixée,  savoir  : 

Pour  les  officiers  de  l'armée  active  et  les 
vétérinaires  militaires,  à  12  francs  ; 

Pour  les  sous-officiers  ou  brigadiers  secré- 
taires, à  5  francs,  qui  se  cumulent  avec  la 
solde  et  la  haute  paye  à  l'exclusion  des 
prestations  en  nature. 

Ils  ont  droit  également  à  l'indemnité  de 
route  pour  se  rendre  de  leur  résidence  à  la 
localité  où  commencent  les  opérations,  et 
pour  rentrer  à  leur  résidence,  à  la  fin  des 
opérations,  si  la  distance  à  parcourir  ne  leur 
permet  pas  d'accomplir  ce  trajet  le  jour  de 
la  séance. 

Les  officiers  de  la  réserve  ou  de  l'armée 
territoriale  présidents,  et  les  vétérinaires  ci- 
vils reçoivent  les  indemnités  ci-après,  exclu- 
sives de  toute  allocation  de  solde  et  de  toute 
autre  indemnité,  savoir  : 

Par  journée  d'opération,  dans  le  lieu  de 
la  résidence,  10  francs  ; 

Par  journée  d'opérations,  hors  du  lieu  de 
la  résidence,  18  francs. 

Les  officiers  de  l'armée  active  peuvent  être 
autorisés  à  emmener  un  ou  deux  chevaux  de 
trait  du  corps  pour  être  attelés  à  une  voiture 
de  louage,  ainsi  qu'un  cavalier  pour  être 
chargé  du  soin  de  ces  animaux.  Ces  derniers 
ont  droit  à  une  indemnité  journalière  de 
2  fr.  50,  exclusive  de  toute  autre  prestation 
en  deniers  ou  en  nature. 

—  aux  membres  des  conseils  de 
revision.  Les  indemnités  ta  allouer  aux 
membres  des  conseils  de  revision,  au  sous- 
intendant,  au  commandant  de  recrutement 
et  au  médecin  militaire  qui  accompagnent 
sont  fixées  à  15  francs  pour  toute  journée  de 
voyage  du  conseil,  avec  ou  sans  séance,  et 
10  francs  pour  toute  journée  de  séance  sans 
voyage  ou  de  repos  sans  séance,  soit  au  chef- 
lieu  du  département,  soit  hors  du  chef-lieu. 
Ces  indemnités  sont  de  20  et  15  francs  eu 
Corse  et  en  Algérie. 

Les  sous-officiers  de  recrutement  ont  droit 
à  l'indemnité  de  6  francs  (8  francs  en  Corse 
et  en  Algérie)  pour  chaque  journée  passée  en 
dehors  du  lieu  de  leur  résidence. 

Aucune  indemnité  n'est  due  lorsque  le 
conseil  opère  au  lieu  de  la  résidence  de  l'une 
des  parties  prenantes. 

Lorsqu'un  membre  militaire  voyage  isolé- 
ment pour  rejoindre  ou  pour  quitter  le  con- 
seil de  revision,  s'il  prend  part  à  la  séance 
le  même  jour,  il  a  droit  à  l'indemnité  de 


INDEMNITE. 


410 


INDEMNITÉ. 


15  francs  ;  si  le  vojvage  isolé  s'effectue  un 
jour  où  il  n'y  a  pas  séance,  l'oflicier  n'a 
droit  qu'à  l'indemnité  ordinaire  de  route. 

L'indemnité  fixe  de  transport  ne  peut  être 
allouée,  sous  aucun  prétexte,  plus  d'une  fois 
(aller  et  retour),  quel  que  soit  le  nombre  des 
déplacements  pendant  la  durée  totale  des 
opérations. 

—  aux  militaires  employés  dans  les 
dépôts  de  prisonniers  de  guerre.  Les 
officiers  en  retraite  ou  eu  réforme  qui  sont 
employés  dans  ces  dépôts  ou  à  la  conduite 
des  convois,  reçoivent,  par  journée  de  pré- 
sence, l'indemnité  suivante  qui  se  cumule 
avec  la  pension  de  retraite  : 
Commandant  un  dépôt 

ou  un  convoi 100  f  50  par  mois. 

Chargé  du  détail  dans 

un  dépôt 75  00       — 

Interprète 75  00       — 

—  aux  officiers  d'approvisionne- 
ments (V.  ce  mot). 

—  aux  réquisitionnés.  Les  indemnités 
dues  aux  réquisitionnés  sont  évalués  par  des 
commissions  départementales,  auxquelles  les 
m'aires  transmettent,  par  l'intermédiaire  du 
préfet,  un  état  nominatif  portant  décompte 
des  fournitures.  La  commission  émet  son 
avis,  formule  ses  propositions  et  les  trans- 
met au  sous-intendant  qui  fixe  l'indemnité 
pour  chacun  des  intéressés.  Sa  décision  leur 
est  transmise  dans  les  2i  heures  par  le 
maire.  Les  intéressés  ont  15  jours  pour  ac- 
cepter ou  refuser  la  somme  qui  leur  est 
offerte.  Le  refus  est  motivé  et  doit  indiquer 
la  somme  réclamée. 

L'affaire  est  portée  ensuite  devant  les  tri- 
bunaux civils.  L'état  des  allocations  deve- 
nues définitives  est  établi  en  trois  expédi- 
tions par  le  maire  et  le  montant  en  est 
mandaté  par  le  sous-intentant  chargé  du 
règlement  des  indemnités. 

—  aux  troupes  en  marche.  Elle  est 
accordée  aux  militaires  voyageant  en  delà- 
chemenl  et  aux  officiers  sans  troupe  ou  assi- 
milés appelés  par  leurs  fonctions  à  faire 
partie  de  troupes  en  marche. 

Elle  est  allouée  pour  toutes  les  journées 
de  marche  et  de  séjour,  y  compris  les  jours 
de  départ  et  d'anivée. 

Elle  n'est  pas  due  quand  les  trouiws  en 
marche  reçoivent  les  vivres  de  campagne. 

—  de  ferrure.  Les  gendarmes  détachés 
à  la  prévôté  des  corps  d'armée  pendant  la 
durée  des  grandes  manœuvres,  reçoivent  une 
indemnité  de  ferrure  montant  à  4  francs, 
snr  les  fonds  de  la  masse  d'entretien  et  de 
remonte. 

—  de  fonctions.  11  est  allouée  des  in- 
demnités de   fonctions,   fixées  par  le   tarif 


(V.  Règlement  du  29  mai  1890,  page  73), 
savoir  : 

1°  Aux  cadres  des  compagnies  de  disci- 
pline (officiers  et  troupe)  ; 

2°  Aux  chefs  de  bataillon,  capitaines, 
lieutenants  et  sous-lieuteuants  du  service  de 
la  justice  militaire  (ateliers,  pénitenciers, 
prisons)  ; 

3"  Aux  sous-officiers  élèves  officiers  de 
l'Eeole  de  Saumur,  non  promus  sous-lieute- 
nant en  fin  de  cours. 

Ils  ont  droit,  en  attendant  au  corps  leur 
nomination  au  grade  de  sous-lieutenant,  à 
une  indemnité  jiour  parfaire  la  solde  d'é- 
lève officier  qu'ils  recevaient  à  l'école  de 
Saumur  ;  cette  indemnité  n'est  acquise  que 
pour  les  journées  de  présence  effective  air 
corps. 

—  de  logement.  Elle  est  accordée  aux 
sous-officiers  rengagés  ou  commissionnés,  ma- 
riés ou  veufs  avec  enfants,  autorisés  à  loger 
en  ville,  ainsi  qu'aux  maîtres  ouvriers  logés 
en  ville  faute  de  place  dans  les  bâtiments 
militaires. 

Elle  est  allouée  par  mois,  à  terme  échu  ; 
en  cas  de  cessation  des  droits,  pour  un  motif 
quelconque,  toute  quinzaine  commencée  à 
partir  des  !'='■  et  16  est  due  en  entier. 

Les  sous-officiei's  conservent  cette  indem- 
nité quand  ils  sont  en  campagne  ou  en  po- 
sition d'absence,  sauf  celle  en  jugement  ou 
en  détention  ;  quant  aux  maîtres  ouvriers 
logés  en  ville,  ils  ne  conservent,  dans  les 
mêmes  positions,  le  droit  à  l'indemnité  que 
pour  la  quinzaine  commencée  au  moment 
où  ils  s'absentent,  et  recouvrent  ce  droit  à 
dater  du  lendemain  de  leur  retour. 

—  de  monture.  Elle  est  acquise  aux 
officiers  montés  autres  que  lesofliciers  géné- 
raux, dans  toutes  les  positions  de  présence 
et  d'absence,  d'après  le  nombre  de  chevaux 
qu'ils  doivent  réglementairement  posséder. 

—  d'entrée  en  campagne.  Elle  est 
due  à  tout  officier  ou  adjudant  qui  reçoit 
l'ordre  de  se  rendre  à  une  armée  active,  ou 
à  ceux  qui  sont  attachés  à  une  place  forte, 
du  jour  où  est  arrivé  l'ordre  de  constituer 
la  garnison  de  défense  de  cette  place. 

L'officier  ou  le  sous-officier  qui  avance  en 
grade,  sans  cesser  de  faire  partie  d'une 
armée  active,  a  droit  au  complément  de 
l'indemnité  fixée  pour  son  nouveau  grade. 
L'indemnité  n'est  pas  due  à  l'officier  envoyé 
à  l'armée  pour  y  remplir  une  mission  tem- 
poraire. L'officier  qui,  après  avoir  reçu  l'in- 
demnité, reste  à  l'intéi'ieur,  est  tenu  de  la 
rembourser. 

En  Algérie  et  en  Tuniae,  lorsque  des  co- 
lonnes expéditionnaires  sont  organisées,  les 
officiers  qui  en  font  partie,  jusqu'au  grade 


INDEMNITÉ. 


411 


INDEMNITE. 


de  colonel  inclusivement,  ont  droit,  avant  le 
départ,  à  une  indemuiié  d'un  mois  de  solde 
qui  ne  iieut  être  renouvelée  qn'après  nn  délai 
de  deux  ans. 

—  de  l'^^  mise  de  harnachement. 

Elle  est  attribuée  à  tout  officier  passant  pour 
la  première  fois  dune  position  non  montée 
à  une  position  montée. 

Sont  exceptés  de  cette  mesure  les  officiers 
(jni  ont  re.'u  la  1""*  mise  décpiipenieut  fixée 
pour  les  troupes  à  cheval,  ainsi  que  les  offi- 
ciers payeurs,  les  officiers  d'approvisionne- 
ment et  les  officiers  d'administration  montés 
temporairement  pour  les  manœanes. 

—  de  1"  mise  d'équipement.  Elle  est 
allouée  aux  militaires  promus  à  certains 
grades,  ou  nommés  à  des  emplois  indiqués 
au  tarif,  comme,  par  exemple,  les  sous-offi- 
ciers nommés  adjudants  ou  officiers,  etc. 

Elle  est  payée  au  moment  de  la  promotion 
ou  de  la  nomination. 

—  de  rengagement  (V.  Rengagement). 

—  de  responsabilité.  Indemnité  allouée 
aux  officiers  d'administration  comptables  des 
différents  services  du  département  de  la 
guerre. 

Cette  indemnité  est  fixée  par  décision  pré- 
sidentielle du  l*""  mars  1888,  comme  il  est 
indiqué  au  tableau  ci-dessous  : 


SERVICE 

CLASSE 

des 
établisse- 

SERVICE 

de  l'habille- 

SERVICE 

des 

ment 
et  du  cam- 
pement. 

des 

ments. 

suLsistances 

hôpitaus. 

Hors  classe. 

2,800 

900 

900 

1"  classe. . . 

1,200 

600 

600 

2«     —     ... 

800 

300 

300 

3e      -      ... 

480 

240 

240 

4o      —      ... 

320 

180 

160 

5«     —     ... 

200 

120 

120 

0'^     —     ... 

80 

60 

60 

—  de  route  (V.  Frais  de  rovete). 

—  de  séjour  (V.  ce  mot). 

—  de  transport  (V.  Frais  de  roxUe). 

—  de  vaguemestre  (V.   Vaguemestre), 

—  en  rassemblement.  Elle  est  accordée 
aux  militaires  de  tous  grades  stationnés 
dans  les  camps  et  dans  certaines  places  dési- 
gnées au  tarif.  Elle  peut  encore  être  ac- 
cordée, par  décision  présidentielle,  aux  mili- 
taires faisant  partie  de  rassemblements 
extraordinaires,  lorsque  la  cherté  locale  des 
vivres  justifie  cette  mesure. 

Les  officiers  qui  se  déplacent  avec  leurs 
troupes,  soit  pour  prendre  part  aux  exercices 
d3  tir  ou  de  feux  de  guerre,  soit  pour  exé- 
cuter des  travaux  de  préparation  ou  d'in- 
stallation de  champs  de  tir,  peuvent  obtenir 


cette  indemnité  pendant  la  durée  de  leur 
séjour  sur  le  terrain,  en  vertu  d'un  ordre  du 
général  commandant  le  coqis  d'armée. 

—  en  remplacement  de  vivres  ou 
indemnité  représentative-  Elle  est  des- 
tinée à  remplacer  les  allocations  de  vivres  en 
nature,  tels  que  :  la  viande,  les  vivres  de 
campagne,  le  vin,  l'eau-de-vie,  etc.,  dans 
certains  cas  p^é^^l3  par  les  règlements. 

Cette  indemnité  n'est  accordée  qu'en  temps 
de  paix,  à  l'intérieur,  lorsque  les  troupes 
peuvent  facilement  se  procurer,  à  prix  d'ar- 
gent, les  vivres  pour  lesquels  ils  touchent 
l'indemnité  représentative. 

—  extraordinaire  de  voyage.  Cette 
indemnité,  fixée  en  raison  des  distances, 
peut  être  allouée  aux  officiers  de  tout  grade 
en  vertu  d'un  ordre  de  mission  extraordi- 
naire. Elle  n'est  accordée  pour  le  retour  que 
si  la  mention  en  est  exprimée  dans  l'ordre. 
Le  Ministre  et  les  généraux  commandant  les 
corps  d'armée,  dûment  autorisés  par  lui, 
peuvent  seuls  donner  un  ordre  de  mission 
extraordinaire.  Hors  de  la  République,  ce 
pouvoir  est  dévolu  aux  commandants  en 
chef  et  aux  intendants  en  chef  d'armée  ou 
de  corps  d'armée. 

Le  taux  de  l'indemnité  extraordinaire  est 
fixé  par  kilomètre  (Y.  la  Décision  ministé- 
rielle du  19  mai  1869). 

—  pour  changement  d'uniforme. 
Elle  est  attribuée  aux  officiers  subalternes 
et  adjudants  passant  d'un  corps  dans  un 
autre  ayant  un  uniforme  différent,  sans  pro- 
motion et  par  suite  de  circonstances  indé- 
pendantes de  leur  volonté. 

Le  Ministre  détermine  la  quotité  de  l'in- 
demnité dans  chaque  cas  particulier. 

—  pour  cherté  de  vivres.  Une  indem- 
nité en  raison  de  la  clierté  plus  ou  moins 
grande  des  vivres  est  allouée  aux  brigades 
de  gendarmerie  désignées  au  Journal  militairt' 
(1"8.3,  p.  112). 

—  pour  frais  de  bureaux  (Y.  Frais  de 

bureaux). 

—  pour  frais  de  service  (Y.  Frais  di 
service). 

—  pour  perte  de  chevaux.  Elle  est 
due  aux  officiers  montés  à  leurs  frais  qui. 
dans  une  affaire  contre  l'ennemi,  ont  eu  des 
chevaux  tués,  ou  qui  ont  été  faits  prison- 
niers autrement  que  par  capitulation. 

Eli  temps  de  paix,  les  officiers  remontés 
à  titre  onéreux  peuvent  obtenir  une  indem- 
nité pour  perte  de  chevaux.  La  demande  doit 
être  motivée  par  des  causes  extraordinaires  ; 
elle  est  adressée  au  Ministre,  qui  peut  ac- 
corder une  indemnité  jusqu'aux  2/3  du  prix 
de  la  remonte  de  l'arme. 

—  pour   perte  d'effets.   Elle  est  ac- 


INDEMNITÉ, 


41: 


INDIGNE. 


cordée  aux  officiers,  adjudants,  chefs  armu- 
riers qui,  ayant  été  faits  inisonniers  de 
guerre  autrement  que  par  capitulation,  et 
étant  de  retour  de  captivité,  reçoivent  l'ordre 
de  rentrer  en  campagne. 

Les  pertes  éprouvées  dans  un  service  com- 
mandé ou  par  suite  d'événements  de  force 
majeure  ne  peuvent  ouvrir  droit  à  une  indem- 
nité qu'en  vertu  d'une  décision  niinislérielle, 
rendue  sur  un  rapport  motivé. 

—  pour  résidence  dans  Paris.  Elle 
est  acquise  aux  officiers  en  garnison  dans 
l'enceinte  des  nouveaux  forts  de  Paris,  ainsi 
qu'à  ceux  venus  en  mission,  quand  ils  ne 
reçoivent  pas  d'indemnité  sur  les  fonds  des 
frais  de  route,  de  l'artillerie,  du  génie  ou 
des  missions. 

—  pour  résidence  en  Algérie  ou 
en  Tunisie.  Elle  était  allouée,  jusqu'au 
l*"^  janvier  1891,  pour  toutes  les  journées 
de  présence  passées  sur  le  sol  de  la  colonie 
ou  de  la  régence,  à  tous  les  officiers  ou  assi- 
milés employés  en  Afrique. 

Le  décret  du  27  décembre  1890  a  sup- 
primé, en  principe,  cette  indemnité,  et  on  ne 
l'attribue  plus,  à  partir  du  {"''janvier  1891, 
qu'aux  officiers  ou  employés  militaires  em- 
ployés en  Tunisie  ou  dans  les  garnisons  ou 
postes  du  lerriloire  militaire  en  Algérie. 

Transitoirement,  les  officiers  ou  employés 
militaires  en  résidence  dans  le  territoire  civil 
de  l'Algérie,  antérieurement  au  l"^""  janvier 
1891,  continueront  à  jouir  de  l'indemnité 
ancienne  jusqu'à  leur  prochaine  promotion. 

—  pour  travaux  topographiques  et 
géodésiques.  Elle  est  allouée  aux  officiers 
désignés  par  le  Ministr'^  ou  le  général  com- 
mandant le  corps  d'armée,  soit  pour  des  tra- 
vaux topographiques  ou  géodésiques,  soit 
pour  des  rei'ounaissanccs,  manœuvres  de  bri- 
gade avec  cadres,  voyages  d'état-major,  re- 
visions des  états  de  logement  et  de  canton- 
nement. 

L'allocation  de  cette  indemnité  entraîne 
la  suppression  des  distributions  en  natuie 
pour  l'ordonnance  et  pour  les  chevaux  de 
l'of licier  ou  de  son  ordonnance  ;  mais  ces 
distributions  sont  remplacées  par  des  indem- 
nités journalières,  tant  pour  l'ordonnance 
que  pour  chaque  cheval. 

Cette  indemnité  peut  être  perçue  par 
avance,  en  totalité  ou  en  partie,  en  vertu 
d'un  ordre  du  général  commandant  la  région 
de  corps  d'armée  sur  laquelle  s'exécute  le 
service. 

—  représentative  de  fourrage.  Al- 
louée dans  le  régiment  de  sapeurs-pompiers, 
pour  le  nombre  de  chevaux  auxquels  les 
officiers  ont  droit,  à  raison  de  2  francs  par 
jour  et  par  cheval. 


Il  est  alloué  aussi  aux  militaires  qui 
suivent  les  reconnaissances,  une  indemnité 
de  nourriture  de  chevaux,  à  raison  de  2  francs 
par  jour,  quand  il  est  impossible  de  perce- 
voir le  fourrage  dans  les  magasins  de  l'Etat. 

Enfin,  les  généraux  commandant  les  di- 
visions en  Algérie  peuvent,  après  approba- 
tion des  corps  d'armée,  faire  allouer  une 
indemnité  représentative  de  fourrage  aux 
spaliis.  Le  taux  en  est  lixé  par  le  Ministre. 

—  spéciale.    Une    indemnité,    fixée    à 

I  fr.  25,  est  allouée  à  l'exclusion  de  la  solde 
et  des  vivres,  pour  la  journée  de  leur  arri- 
vée, aux  disponibles,  réservistes,  territoriaux 
et  hommes  à  la  disposition  qui  rejoignent 
directement  leur  corps  et  qui,  ayant  â  fran- 
chir une  distance  de  24  kilomètres  et  au- 
dessous,  n'ont  pas  droit  à  l'indemnité  de 
route . 

Cette  indemnité  spéciale  est  accordée  dans 
les  mêmes  conditions,  mais  seulement  en  cas 
de  mobilisation,  aux  hommes  de  recrue  qui 
se  rendent  isolément  à  leur  corps. 

INDÉPENDANCE  de  l'escarpe  et  du 
parapet.  Principe  d'après  lequel  l'escarpe 
et  le  parapet  d'une  fortification  ne  doivent 
pas  nécessairement  avoir  des  tracés  paral- 
lèles, c'est-à-dire  que  la  magistrale  et  la 
crête  intérieure  sont  indépendantes. 

INDÉPENDANT.  Qui  n'est  pas  subor- 
donné ou  rattaché  à  un  corps  d'armée 
(V.  Cavalerie). 

INDICE.  Annotation  spéciale  employée 
dans  certains  cas  ou  dans  certaines  branches 
des  sciences  pour  distinguer  rapidement  di- 
verses particularités.  Ainsi  l'indice  d'un 
fourneau  de  mine,  désigné  généralement  par 

la  lettre  n,  est  le  rapport  -^,  »•  étant  le  rayon 

de  l'entonnoir  et  h  la  profondeur  des  cliarges. 
Si  l'on  place  des  charges  différentes  à  une 
même  profondeur  h,  l'ouverture  de  l'enton- 
noir varie  ainsi  que  l'indice. 

INDIGÈNE.  Qui  est  originaire  du  pays. 
En  ce  qui  concerne  les  indigènes  de  l'Al- 
gérie, voir  Administration  de  l'Algérie,  Af- 
faires indigènes,  Impôt  en  A  Igérie. 

INDIGESTE.    Qui  est  difficile  à  digérer. 

II  est  recounnandé  d'exclure  les  denrées  indi- 
gestes de  l'alimentation  du  soldat.  Le  pain 
trop  frais  étant  lourd  et  indigeste,  il  a  été 
défendu  de  le  distribuer  avant  qu'il  n'ait 
subi  au  moins  12  heures  de  ressuage. 

INDIGNE.  Qui  ne  mérite  pas,  qui  n'est 
pas  digne. 

Le  service  militaire  dans  l'armée  française 
étant  considéré  comme  un  honneur,  tous  les 
individus  condamnés  à  une  peine  afllictive 
ou  infamante  sont  déclarés  indignes  de  servir 
et  sont  exclus  de  l'armée.  Toutefois,  afin  de 


INDJGO. 


413 


INFANTERIE. 


ne  pas  donner  une  prime  aux  malfaiteurs  et 
aux  criminels,  en  exemptant  ces  individus 
de  l'impôt  du  sang,  la  loi  du  lo  juillet  1889 
les  a  mis  à  la  disposition  du  ministre  de  la 
marine,  aussi  bien  pour  lo  temps  de  leur 
service  actif  qu'en  cas  de  mobilisation. 

INDIGO.  Matière  colorante  extraite  de 
l'indigotier  et  qui  sert  à  teindre  en  bleu. 
Elle  est  employée  pour  la  teinture  en  bleu 
de  toutes  nuances,  des  draps  destinés  à 
l'armée. 

INDIRECT.  Qui  se  pratique  d'une  ma- 
nière détournée  (V.  Tir). 

INDISCIPLINE.  Transgression  et  viola- 
tion des  lois  de  la  discipline. 

INDISCIPLINÉ.  Soldat  ou  troupe  qui 
ne  veut  pas  se  soumettre  à  la  discipline. 

INDISPONIBLE.  Soldat  qui,  pour  une 
cause  quelconque,  n'est  momentanément  pas 
disponible  pour  le  service. 

INDIVIDU.  Être  organisé,  soit  animal, 
soit  végétal,  qui  ne  peut  se  diviser  sans  que 
l'être  périsse. 

INDI"VIDUEL.  Qui  concerne  une  seule 
personne  ou  appartient  à  un  seul  individu. 

Cet  adjectif  s'applique  surtout,  dans  l'ar- 
mée, aux  ternies  :  livret  individuel,  masse 
individuelle,  position  individuelle,  gamelle 
individuelle,  etc. 

INDOMPTÉ.  Qui  n'a  pas  encore  été 
dompté. 

Se  dit  d'un  cheval  fougueux,  sauvage. 

INDUCTION.  Action  qu'un  corps  électrisé 
exerce  à  distance  sur  un  autre  corps  neutre. 
Cette  dénomination  est  surtout  usitée  lors- 
qu'il s'agit  des  effets  produits  par  l'électri- 
cité dynamique  (V.  Courants  j^ar  induction. 
Électricité}. 

INDUSTRIE.  Métier,  profession,  qui  a 
pour  but  de  façonner,  de  modifier  ou  même 
de  transformer  la  matière,  pour  lui  donner 
une  utilité  à  satisfaire  les  besoins  de 
l'homme. 

On  divise  l'industrie  en  trois  classes  : 
l'industrie  agricole  ou  agriculture,  l'industrie 
commerciale  ou  commerce  et  l'industrie  ma- 
nufacturière ou  industrie  d'art. 

Les  jeunes  gens  exerçant  les  industries 
d  art,  qui  sont  désignés  par  un  jury  d'état 
départemental  formé  d'ouvriers  et  de  patrons 
sont,  en  temps  de  paix,  après  un  an  de  pré- 
sence sous  les  drapeaux,  envoyés  en  congé 
dans  leurs  foyers,  sur  leur  demande,  jusqu'à 
la  date  de  leur  passage  dans  la  réserve. 

Le  nombre  de  ces  jeunes  gens  ne  peut,  en 
aucun  cas,  dépasser  un  demi  pour  cent  du 
contingent  à  incorporer  pour  trois  ans  (art.  23, 
§  3  de'^la  loi  du  lo  juillet  1889). 

INÉLIGIBILITÈ  {V.  État  légal  des  mi- 
litaires). 


INERTIE.  Propriété  qu'ont  les  corps  de 
ne  pouvoir  modifier  d'eux-mêmes  leur  état 
de  mouvement  ou  de  repos  (V.  Force  d'i- 
nertie). 

Le  moment  d'inertie  est  la  somme  de 
tous  les  produits  qu'on  obtient  en  multi- 
pliant chaque  niasse  élémentaire,  ou  chaque 
molécule  d'un  corps,  par  le  carré  de  sa  dis- 
tance à  un  axe  fixe. 

Les  axes  principaux  d'inertie  sont 
trois  droites  rectangulaires  passant  par  le 
centre  de  gravité  ;  deux  de  ces  droites  sont 
telles  que  la  somme  des  moments  d'inertie, 
prise  par  rapport  à  l'une  est  un  minimum 
et,  par  rapport  à  l'autre,  un  maximum. 

INEXPLOSIBLE.  Qui  ne  peut  faire 
explosion. 

INEXPUGNABLE.  Qu'il  est  impossible 
de  prendre  par  les  armes. 

INFAMANT.  Qui  porte  infamie,  c'est- 
à-dire  qui  est  flétri  par  les  lois  et  par  l'opi- 
nion publique  (V.  Peine). 

INFANTERIE.  Partie  de  l'armée  com- 
prenant, d'une  manière  générale,  les  troupes 
qui  marchent  et  qui  combattent  à  pied. 

Dans  l'antiquité,  l'infanterie  constituait  la 
force  principale  des  armées. 

Les  Grecs  avaient  trois  sortes  d'infan- 
terie : 

i°  Les  Hoplites,  formant  le  noyau  de 
l'armée,  étaient  destinés  à  agir  en  masse  : 
ils  portaient  une  cuirasse,  un  casque  et  un 
bouclier  de  fer  ;  ils  étaient  armés  d'une  épée 
et  d'une  pique  longue  de  plusieurs  mètres  ; 

2°  Les  Peltastes,  armés  plus  légèrement 
et  combattant  en  masse  ou  en  corps  déta- 
chés ; 

3°  Les  Psililes,  qui  n'avaient  que  des 
armes  offensives,  le  javelot,  l'arc  ou  la  fronde, 
et  combattaient  en  tirailleurs. 

Les  Romains  avaient  deux  espèces  d'infan- 
terie :  les  légionnaires,  ou  infanterie  de 
ligne,  et  les  vêlites,  ou  infanterie  légère. 

Les  armées  barbares  qui  détruisirent  l'em- 
pire romain  étaient  presque  entièrement 
composées  d'infanterie. 

Sous  nos  rois  de  la  première  race,  l'infan- 
terie constituait  presque  entièrement  l'armée 
et  le  service  personnel  était  alors  obliga- 
toire. 

Sous  le  régime  féodal,  ce  fut  la  cavalerie 
qui  devint  l'arme  prédominante  dans  toute 
l'Europe  et  les  troupes  à  pied  ne  jouèrent 
qu'un  rôle  secondaire  sur  les  champs  de 
bataille  jusqu'au  moment  où  les  Suisses, 
avec  leurs  gros  bataillons  armés  de  piques, 
vainquirent  dans  des  combats  célèbres  les 
Imiiériaux,  les  Espagnols,  les  Bourguignons 
et  les  Italiens. 

Sous  le  régime  féodal,  les  troupes  étaient 


INFANTERIE. 


il  4 


INFANTERIE. 


levées  par  les  seigneurs  sur  leurs  propres 
domaines,  et  elles  furent  employées  plus  sou- 
vent pour  leur  propre  compte  que  poui-  le 
service  du  roi. 

Les  milices  coinmiinales,  levées  aux  frais 
des  conimuaes,  apparurent  sous  Louis  le 
Gros. 

Philippe-Auguste  eut  les  grandes  compa- 
gnies, soudoyers  (soldats),  routiers,  etc. 

L'infanterie  ne  fut  organisée,  en  France, 
d'une  manière  permanente,  que  sous  Char- 
les VII,  Lien  que  certains  rois  aient  eu  au- 
paravant des  corps  d'infanterie  réguliers. 

L'invention  de  la  jwudre  et  l'usage  des 
armes  à  feu  rendit  de  nouveau  une  grande 
importance  à  l'infanterie,  dont  le  nombre 
des  régiments  s'accroît  sans  cesse  et  l'organi- 
sation se  complète. 

Après  les  légions  provinciales  de  Fran- 
çois I^'',  vinrent,  sous  Henri  II,  les  premiers 
régiments  (4)  avec  subdivisions  eu  batail- 
lons, auxquels  Charles  IX  ajouta  les  gardes 
françaises,  puis  vinrent,  en  1665,  des  com- 
pagnies d'élite. 

Les  hommes  commencèrent  à  être  imma- 
triculés sous  Louis  XIV. 

11  y  avait,  en  i776,  94  régiments  d'in- 
fanterie, dont  la  composition  était  d'ailleurs 
variable ,  et  dont  le  total  s'élevait  à 
179,000  hommes  environ. 

Pendant  les  guerres  de  la  Révolution  et 
de  l'Empire,  le  nombre  des  régiments  et  leurs 
effectifs  ont  été  considérablement  augmentés, 
pour  être  ramenés  ensuite  au  chiffre  d'envi- 
ron 100  régnuents,  qui  a  été  conservé  jus- 
qu'en 1870. 

Pendant  la  campagne  contre  l'Allemagne, 
après  que  la  plupart  des  régiments  eurent 
été  faits  prisonniers,  on  dut  organiser  et 
créer  des  régiments  de  marche,  formés  d'élé- 
ments fort  hétérogènes,  qui  rendirent  cepen- 
dant de  réels  services,  quoique  composés  de 
conscrits  plus  ou  moins  bien  encadrés. 

Pour  prévenir  le  retour  de  semblables  in- 
convénients, on  a  organisé:  1°  des  régi- 
ments actifs,  à  8  bataillons,  avec  un  cadre 
complémentaire  pour  un  4^  bataillon  ;  2°  des 
régiments  territoriaux,  avec  un  nombre  va- 
riable de  bataillons,  mais  au  moins  égal  à 
4  bataillons  ;  3°  enfin,  des  régiments  mixtes 
à  3  bataillons  qui  seraient  formés,  au  mo- 
ment de  la  mobilisation,  à  l'aide  de  1  ba- 
taillon de  régiments  actifs  et  de  2  bataillons 
provenant  des  régiments  territoriaux. 

En  ce  qui  concerne  la  proportion  de  l'in- 
fanterie par  rapport  aux  autres  armes,  elle  a 
été  constanament  en  augmentant  depuis  l'in- 
vention de  la  poudre  et  des  armes  à  feu, 
jusqu'à  l'époque  des  guerres  de  la  Révolu- 
tion et  du  premier  Empire,  où  elle  formait 


environ  les  3/4  de  l'effectif  des  armées  ;  cette 
proportion  est  celle  qui  existe  encore  actuel- 
lement dans  la  composition  du  corps  d'année 
sur  le  pied  de  gueiTe. 

Le  rôle  de  l'infanterie  est  certainement 
très  important,  et  on  l'a  résumé  par  la  qua- 
lification de  reine  des  batailles,  attribuée  à 
cett«  amie.  Le  général  Bardin  a  d'ailleurs 
fait  ressortir  les  divers  services  qu'elle  peut 
rendre,  dans  les  lignes  suivantes  :  «  Élément 
principal,  haute  catégorie  des  milices  bien 
organisées,  l'infanterie  en  est  la  base  en 
temps  de  paix  ;  elle  en  est  le  levier  eu  temps 
de  guerre.  Elle  peut  agir  seule;  ce  qui 
l'entoure  ne  se  meut  que  pour  la  seconder; 
aussi,  elle  est  la  vraie  force  des  empires. 
Tout  ce  qui  est  militaire,  se  ressent  de  sou 
importance  ;  ses  postes  gardent  l'armée  ;  son 
service  est  de  tous  le  plus  simple,  le  plus 
facilement  réglé  et  assuré.  En  tout  temps,  le 
service  de  l'ingénieur  et  de  rartilleur  est 
plus  savant;  en  temps  de  guerre,  celui  de 
la  cavalerie  est  plus  brillant,  mais  celui  de 
l'infantei'ie  est  universel  ;  elle  est  la  planète, 
dont  tous  les  corps  environnants  sont  les 
satellites. 

«  Des  attaques  ou  des  résistances  de  tout 
genre,  la  descente  du  fossé  ou  la  défense  de 
la  brèche,  la  tranchée  et  le  rempart,  l'in- 
sulte de  la  palissade  ou  le  feu  du  parapet, 
l'embuscade  ou  le  champ  de  bataille,  oc- 
cupent l'infanterie ,  attestent  son  impor- 
tance. 

M  Toutes  les  espèces  de  troupes  se  prê- 
tent sans  doute  un  appui  et  un  secours 
mutuels,  et  c'est  l'emploi  habile  de  leurs 
moyens,  de  leurs  efforts,  de  leurs  colonnes 
combinées  qui  constitue  la  science  du  géné- 
ral en  chef.  Mais  l'infanterie  est  le  genre  de 
troupes  dont  les  autres  ne  peuvent  se  pas- 
ser ;  elle  n'a  besoin,  pour  se  façonner,  que 
de  résider  quelques  mois  dans  un  camp 
d'instruction.  » 

Il  est  permis  de  dire  que  ce  tableau  d'en- 
semble, tracé  de  main  de  maître  par  un 
général  d'infanterie,  n'a  jamais  été  rigou- 
leusement  exact,  mais  personne  n'oserait 
affirmer,  quels  que  soient  les  services  et  la 
valeur  de  l'infanterie,  que  cette  arme  pour- 
rait actuellement  se  suffire  à  elle  seule. 
Elle  a  besoin  de  la  cavalerie  pour  l'éclairer, 
de  l'artillerie  pour  préparer  le  combat  et 
briser  les  obstacles  matériels  et,  si  elle  est 
la  reine  des  batailles,  c'est  par  le  nombre, 
et  si  elle  est  le  nombre,  c'est  parce  que, 
comme  le  dit  le  général  Bardin,  elle  peut 
être  instruite  et  façonnée  le  plus  rapidement, 
et  en  outre  que,  pour  compléter  son  in- 
struction, il  faut  non  seulement  moins  de 
temps,   mais  moins   de   matériel,    et,  par 


INFAXTJiRIE. 


415 


INFANTERIE. 


saite,  d'argent.  Aucune  aime  ne  doit  se 
vanter  d'être  au-dessus  des  autres  ;  chacune 
a  uiie  part  assez  belle  pour  essayer  de  la 
remplir  entière,  sans  avoir  ricu  à  envier  aux 
autres.  11  y  a  des  spécialités  parce  qu'elles 
sont  uécessaires,  parce  que  le  même  soldat 
ne  peut  remplir  tous  les  rôles,  mais  le  pre- 
mier de  tous  est  de  faire  son  devoir  dans  le 
milieu  où  l'on  est  placé.  S'il  en  était  autre- 
ment, même  dans  l'infanterie,  on  pourrait 
discuter  sur  la  valeur  relative  des  chasseurs 
à  pied,  de  l'infanterie  de  marine,  des  ba- 
taillons alpins  ou  de  l'infanterie  de  ligne. 
Chaque  homme  doit  être  persuadé  que  son 
régiment,  sa  compagnie  sont  les  premiers  du 
monde,  mais  sans  pour  cela  dédaigner  ou 
dénigrer  les  autres:  voilà  le  vrai  esprit  de 
corps. 

Le  mot  infanterie  de  ligne,  sous  le- 
quel sont  désignés  actuellement  tous  les 
régiments  d'infanterie,  n'ajiparait  que  vers 
la  fin  du  siècle  dernier,  comme  opposition 
aux  balaillons  de  gardes  nationaux  d'abord, 
puis  à  l'infanterie  légère  ou  à  l'infanterie 
de  la  garde  des  consuls.  Cette  dénomi- 
nation, synonyme  d'infanterie  ordinaire 
ou  d'infanterie  de  bataille,  a  fini  par 
prévaloir  après  que  l'infanterie  légère 
eut  cessé  d'exister.  Cette  derniihe,  qui 
n'exista  d'abord  au  XV111'=  siècle,  que  x>en- 
dant  les  guerres  où  elle  remplissait  le  rôle 
de  corps  francs  ou  de  partisans,  d'enfants 
perdus  ou  de  tirailleurs  ;  elle  devait  se  suf- 
fire à  elle-même  et  pouvoir  facilement  être 
détachée  pour  remplir  une  mission  détermi- 
née. Organisée  en  bataillons  réguliers,  sons 
la  Révolution ,  puis  en  légions  départemen- 
tales en  1818  et  en  régiments  en  1820, 
l'infanterie  légère  a  fini  par  disparaître  en 
1854,  lorsqu'on  eut  bien  constaté  qu'il  était 
inutile  de  donner  une  dénomination  diffé- 
rente à  deux  troupes  qui  avaient  même  or- 
ganisation, même  armement  et  même  in- 
struction. 

Il  convient  de  mentionner  en  passant  que 
l'infanterie  des  diverses  catégories  fut  tou- 
jours grandement  représentée  dans  les 
troupes  d'élite  attacliées  à  la  garde  des  sou- 
verains et  des  consuls. 

On  se  rappelle  encore  les  grenadiers,  vol- 
tigeurs, cliasseurs,  zouaves  de  la  gai-de  im- 
l)ériale  de  Napoléon  III. 

De  même,  pendant  longtemps,  une  cer- 
taine partie  de  l'infanterie  française  fut  re- 
crutée à  l'étranger  et  constituait  des  corps 
de  mercenaires  qui,  sous  les  noms  les  plus 
divers,  servirent  avec  bravoure  la  nation 
qui  les  payait. 

Sous  Napoléon  l«',  il  y  eTit  des  régiments 
frmco-suis^s,  fratico-Haliens,  etc. 


Cependant,  en  dehors  des  163  régimcjits 
d'infanterie  de  ligne,  il  existe  en  France  di- 
verses subdivisions  de  «ette  arme,  dont  nous 
avons  donné  l'énumération  au  mot  armée. 

L'armement  de  l'iofanterie  a  été  indiqué 
au  mot  fusil. 

Le  fusil  étant  pourvu  d'uite  baionnette, 
est  à  la  fois  une  arme  de  jet  et  une  arme  de 
main,  mais  l'action  prédominante  de  l'in- 
fanterie s'est  accentuée  au  fur  et  à  mesuie 
des  progrés  accomplis  par  le  fusil  comme 
arme  à  feu. 

Au  XVill*  siècle,  l'action  de  la  baion- 
nette était  considérée  comme  supérieure  à 
celle  du  feu,  ce  qui  faisait  dire  au  marédial 
de  Saxe  que  le  dommage  causé  par  la  mous- 
queterie  n'était  jamais  assez  considérable 
pour  empêcher  d'aller  en  avant,  et  de  s'en 
venger  à  grands  coups  de  baïonnettes. 

Depuis  cette  époque,  les  luttes  d'homme 
à  homme  sont  devenues  de  plus  en  plus 
rares,  et  depuis  plus  d'un  siècle,  le  succès 
d'une  attaque  à  la  baïonnette  est  considéré 
comme  dû  principalement  à  l'effet  moral 
produit  sur  le  défenseur,  au  moment  où  il 
est  sur  le  point  d'être  abordé  ;  car  la  marche 
résolue  d'un  ennemi  que  le  feu  n'a  pu  ni  ar- 
rêter, ni  désuuii-,  agit  plus  que  l'arme  elle- 
même  pour  provoquer  la  retraite  du  défen- 
seur. 

Rien  ne  fait  mieux  ressortir  le  rôle  se- 
condaire que  joue  actuellement  la  baïon- 
nette dans  le  combat  que  la  proportion  des 
pertes  subies  ou  des  blessures  produites  par 
les  diverses  armes  dans  les  luttes  récentes. 

Ainsi,  dans  la  guerre  de  1870,  le  feu  de 
l'infanterie  y  figure  pour  70  p.  iOO,  du 
côté  des  Français,  et  88  p.  100  du  côté  des 
Allemands. 

Le  feu  de  l'artillerie  y  figure  pour  25  p.  iOO, 
du  côté  des  Français,  et  10  p.  100  du  côté 
des  Allemands,  dont  o  p.  100  par  les  mi- 
trailleuses. 

Les  blessures  par  les  armes  blanches  fi- 
gurent seulement  pour  S  p.  100  du  coté 
des  Français  et  2  p.  100  du  côté  des  Alle- 
mands, et  parmi  ces  blessures,  celles  pro- 
duites par  la  baïonnette  ne  représentaient 
qu'une  proportion  insignifiante. 

Il  en  sera  de  même,  à  l'avenir,  avec  les 
fusils  de  petit  calibre  à  répétition,  et  faisant 
usage  de  poudre  sans  fumée,  néanmoins,  la 
baïonnette  a  été  conservée  à  cause  de  son 
effet  moral  au  moment  de  l'assaut  décisif. 

L'organisation  du  temps  de  paix  de  l'in- 
fanterie ,  dans  les  diverses  années  euro- 
péennes, est  à  peu  près  la  suivante  ; 

Allemagne  :  11  y  a  171  régiments  (dont  9 
do  la  garde)  à  3  bataillons  et  21  bataillons 
de  chasseuis,  soit  334  latîiillous. 


INFANTERIE  de  marinf. 


41 G 


INFIRMERIE. 


Autriche-Hongrie  :  Comprend  103  régi- 
ments à  4  bataillons  de  campagne  et  1  ba- 
taillon de  dépôt,  32  bataillons  de  chasseurs 
et  8  bataillons  bosniaques. 

Angleterre  :  Comporte  141  bataillons  à 
8  compagnies,  groupés  en  72  régiments.  11 
existe  en  outre  68  dépôts. 

Belgique  :  58  bataillons  actifs  et  20  non 
actifs. 

Danemark  :  1  régiment  de  la  garde  à 
5  bataillons,  10  régiments  à  4  bataillons 
(dont  1  de  renfort),  en  tout  45  bataillons. 

Espagne  :  60  régiments  de  ligne,  20  ba- 
taillons de  chasseurs,  140  bataillons  de  ré- 
serve. 

France  :  163  régiments  de  ligne  à  3  ba- 
taillons, 4  régiments  de  zouaves  et  4  de 
tirailleurs  algériens  à  4  bataillons,  2  régi- 
ments étrangers  à  4  bataillons,  30  batail- 
lons de  chasseurs  et  5  d'infanterie  légère 
d'Afrique. 

Grèce  :  9  bataillons  de  chasseurs  et  27  de 
ligne. 

Hollande  :  45  bataillons. 

Italie  :  96  régiments  d'infanterie  de  ligne 
et  12  de  bersagliers  à  3  bataillons,  98  com- 
pagnies de  district,  7  régiments  alpins  avec 
22  bataillons  et  75  compagnies. 

Portugal  :  24  régiments  de  ligne  et  12  de 
chasseurs,  à  2  bataillons  actifs  et  1  de 
réserve. 

Russie  ;  12  régiments  de  la  garde,  16  de 
grenadiers,  164  d'infanterie  de  ligne,  tous  à 
4  bataillons  et  78  bataillons  de  chasseurs. 

Roumanie  :  75  bataillons. 

Serbie  :  45  bataillons. 

Suède  ;  48  bataillons. 

Turquie  :  56  régiments  à  4  bataillons. 

INFANTERIE  de  marine.  L'infanterie 

de  marine  est  affectée  à  la  garnison  des 
ports  et  des  colonies;  elle  fournit  au  besoin 
des  détachements  à  bord  des  vaisseaux  dfc 
l'État.  Elle  se  compose  actuellement  de 
8  régiments  ayant  en  France  leur  portion 
centrale  et  3  bataillons  chacun,  plus  un  cer- 
tain nombre  de  détachements  aux  colonies. 
Les  8  régiments  restés  en  France  avec  leurs 
24  bataillons,  peuvent  former  un  corps  d'ar- 
mée au  complet  de  guerre,  après  avoir  reçu 
leurs  réservistes. 

On  prépare  en  ce  moment  le  rattache- 
ment de  l'infanterie  de  marine  à  l'armée  de 
terre. 

INFÉRIEUR.  Celui  qui  est  au-dessous 
d'un  autre  en  rang,  grade  ou  dignité.  Dans 
l'armée,  se  dit  de  tout  militaire  d'un  grade 
moins  élevé  que  celui  d'un  autre  mili- 
taire . 

Le   soldat   est   l'inférieur   du   caporal,  le 


caporal  celui  du  sergent,  etc.  C'est  dans  ce 
sens  le  synonyme  de  subordonné. 

L'expression  inférieur  en  nombre  s'ex- 
plique d'elle-même. 

INFÉRIORITÉ.  Désavantage,  inégalité 
en  ce  qui  concerne  le  rang,  le  grade,  la 
force,  le  nombre,  l'armement,  l'outillage,  la 
préparation  à  la  guerre,  l'instruction  mili- 
taire, etc. 

INFESTER.  Ravager  une  contiée  au 
moyen  de  troupes  circulant  partout  et  se 
livrant  à  des  actes  de  violence  et  de  brigan- 
dage. 

INFIDÉLITÉ.  Manque  de  loyauté,  d'exac- 
titude dans  le  service  ou  l'administration. 
Ce  genre  d'infidélité  est  puni  de  1  à  5  ans  de 
prison  (art.  264). 

L'infidélité  dans  les  états  de  situation  de 
la  troupe  est  punie  de  5  à  20  ans  de  tra- 
vaux forcés,  ou,  en  cas  de  circonstances  atté- 
nuantes, de  5  à  10  ans  de  réclusion  ou  de 
2  à  5  ans  d'emprisonnement  (art.  257). 

Enfin,  l'infidélité  dans  les  poids  ou  me- 
sures des  rations  est  punie  de  1  à  5  ans  de 
prison  (art.  2o8). 

INFIRME.  Celui  qui  est  sujet  à  des  in- 
dispositions ou  des  maladies  habituelles,  qui 
a  une  constitution  faible. 

INFIRMER.  Se  dit  d'un  juge  supérieur 
qui  annule  ou  réforme  la  sentence  prononcée 
par  un  juge  inférieur. 

INFIRMERIE.  Etablissement  sanitaire 
où  sont  traités  les  malades  atteints  d'afl'ec- 
tions  peu  graves,  ou  les  blessés  n'ayant  que 
des  blessures  très  légères. 

On  distingue  :  les  infirmeries  régimen- 
taires,  les  infirmeries  de  garnison,  les  infir- 
meries-hôpitaux, les  infirmeries  de  gare,  les 
infirmeries  de  gîtes  d'étapes,  les  infirmeries 
vétérinaires. 

—  régimentaire.  Établissement  sani- 
taire institué  pour  permettre  de  traiter  au 
corps  les  militaires  atteints  d'affections  dont 
la  gravité  n'exige  pas  l'envoi  à  l'hôpital. 
On  peut  y  recevoir  également  les  militaires 
sortant  des  hôpitaux,  pendant  la  durée  de 
leur  convalescence. 

Tout  détachement  d'un  bataillon  ou  de 
deux  escadrons,  s'il  est  isolé  dans  une  place, 
doit  avoir  une  infirmerie. 

Les  détachements  d'un  effectif  moindre  et 
les  compagnies  formant  corps  n'ont  pas  d'in- 
firmerie ;  les  militaires  appartenant  à  ces 
détachements,  de  même  que  les  isolés,  sont 
reçus  à  l'infirmerie  régimentaire  désignée  par 
le  général  commandant  la  subdivision. 

Le  nombre  de  lits  à  affecter  à  une  infir- 
merie régimentaire  est  fixé  à  2  1/2  p.  100 
de  l'etTectif  normal,  dans  les  troupes  à  pied 


INFIRIiOîRIE.  m 

et  3  p.  100  du  même  effectif  dans  les  troupes 
à  cheval. 

Les  fournitures  sont  marquées  du  timbre 
I  R  ;  lorsque  leur  nombre  est  insuffisant,  il 
y  est  suppléé  par  des  fournitures  de  troupe. 
Ce  matériel  est  fourni  par  le  service  des  lits 
militaires. 

Lemédeein-major,  chef  de  service,  dirige 
et  surveille,  sous  l'autorité  du  chef  de  corps, 
tout  ce  qui  concerne  le  fonctionnement  et  la 
police  de  l'infirmerie. 

Un  sous-officier  ou  un  caporal  est  désigné 
par  le  chef  de  corps,  pour  être  chargé  des 
détails  de  l'infirmerie. 

Les  hommes  de  troupes  sont  admis  à  l'in- 
firmerie d'après  la  désignation  du  médecin 
chef  de  service  à  la  visite  du  matin,  lis  ap- 
portent avec  eux  leurs  effets  d'habillement 
et  de  petit  équipement  et  reçoivent  en  en- 
trant un  pantalon,  une  capote  et  une  paire 
de  pantoufles.  Ils  rendent  ces  effets  à  leur 
sortie  et  emportent  ceux  qu'ils  avaient  ap- 
portés. 

Le  régime  alimentaire  des  malades  sou- 
mis au  régime  spécial  comprend  :  la  portion 
entière  avec  ou  sans  vin  ;  la  demi-portion, 
avec  ou  sans  vin  ;  le  bouillon  avec  pain  :  le 
bouillon  ;  la  diète  absolue. 

La  portion  entière  se  compose,  à  chaque 
repas,  d'une  soupe  grasse  ou  maigre  avec 
40  grammes  de  pain  ;  de  300  grammes  de 
pain  à  la  main  et  de  75  granmies  de  viande 
bouillie,  rôtie  ou  préparée  avec  des  légumes. 

Suivant  le  cas,  le  médecin  peut  remplacer 
la  soupe  et  la  -s-iande  par  des  légumes,  du 
lait,  des  œufs,  des  pruneaux,  etc.,  et  d'après 
un  tarif  établi  sur  sa  proposition  par  le  chef 
de  corps. 

La  portion  entière  de  nn  se  compose  d'un 
huitième  de  Utre  par  repas. 

11  est  expressément  défendu  d'apporter 
aux  malades  aucune  espèce  de  comestibles, 
de  boisson,  ou  des  médicaments  sans  l'auto- 
risation du  médecin  clief  de  ber\4ce. 

Les  malades  soumis  au  régime  spécial 
sont  nourris  au  compte  de  la  masse  d'infir- 
merie. 

Le  chauffage  des  divers  services  de  l'infir- 
merie et  des  bains  est  assuré  au  compte  de 
la  masse  de  cluiufjage,  qui  reçoit  à  cet  effet 
les  7/12  de  la  ration  lixe  annuelle  pour  les 
besoins  généraux  du  corps.  (Tarif  n"  2  an- 
nexé au  règlement  du  15  janvier  1890,  sur 
le  ser\"ice  du  chauffage.) 

Le  conseil  d'administration  peut  modifier 
cette  répartition,  s'il  le  juge  convenable. 

L'éclairage  des  corridors  et  des  escaliers 
de  l'infirmerie  est  effectué  au  compte  de  la 
masse  d'entretien  du  harnacliement  et  ferrage. 
Le  médecin  chef  du  service  soumet  au  chef 


INFIRMERIE. 


de  corps  les  propositions  relatives  à  l'éclai- 
rage des  chambres  et  des  latrines. 

Les  locaux  affectés  à  une  infirmerie  doivent 
être  installés  dans  un  pavillon  spécial  ou 
tout  au  moins  séparés  de  ceux  de  la  troupe. 
Ils  doivent  comprendre,  autant  que  pos- 
sible : 

1°  Des  salles  pour  les  malades  fiévreux, 
blessés  et  vénériens,  et  pour  les  conva- 
lescents ; 

2°  Une  chambre  pour  le  traitement  des 
sous- officiers  ; 

3°  Une  salle  de  visite  pouvant  servir  en 
même  temps  de  logement  au  sous-officier 
d'infirmerie  ; 

4°  Une  salle  servant  de  réfectoire  et  de 
lieu  de  réunion  aux  malades  et  aux  conva- 
lescents ; 

5°  Une  chambre  à  usage  de  magasin  pour 
les  effets  des  malades,  les  ustensiles  et  les 
approvisionnements  de  l'infirmerie; 

6°  Une  chambre  pour  la  tisanerie  et  le 
chauffage  des  bains  ; 

7°  Un  cabinet  attenant  à  cette  chambre, 
pouvant  recevoir  deux  baignoires  et  des  la- 
vabos ; 

8°  Des  latrines  indépendantes  de  celles  de 
la  troupe  et  spéciales  à  l'infirmerie  : 

9°  Un  local  spécialement  disposé  pour 
recevoir'  le  matériel  de  réserve  du  service  de 
santé  ; 

10°  Une  cour  ou  un  jardin  servant  de 
promenoir  ; 

ii°  Un  local  pour  la  désinfection. 

Les  infirmeries  régimentaires  sont  pour- 
vues du  matériel  et  des  médicaments  com- 
pris dans  la  nomenclature  spéciale  arrêtée 
par  le  Ministre. 

Du  15  au  20  du  deuxième  mois  de  chaque 
trimestre,  le  médecin  chef  de  service  établit 
des  demandes  spéciales,  l'une  pour  le  maté- 
riel, l'autre  pour  les  médicaments  et  objets 
de  consommation  de  pharmacie  nécessaires 
pour  le  trimestre  suivant;  elles  sont  adressées 
par  le  conseil  d'administration  au  directeur 
du  service  de  santé  du  corps  d'armée,  qui 
fait  expédier  le  matériel  et  les  médicaments 
par  l'hôpital  militaire  le  plus  voisin. 

Les  objets  hors  de  service  sont  réformés 
par  l'inspecteur  général  d'armes,  après  avis 
du  directeur  du  service  de  santé. 

La  gestion  de  l'iniirmerie  régimentaire 
appartient  au  conseil  d'aduiinistration  ;  le 
médecin  chef  de  service  est,  pour  l'exécution 
du  service,  l'agent  du  conseil,  sous  la  sur- 
veillance du  major.  Il  est  secondé  par  le 
sous-officier  ou  caporal  d'infirmerie. 

Les  registres  tenus  à  l'infirmerie  sont  les 
suivants  : 

1"  Le  registre  médical  d'incorporation  ; 

il 


INFIRMERIE. 


41 J 


INFIRMERIE. 


2"  Le  registre  des  malades  à  la  chambre  ; 

3°  Le  registre  des  malades  à  l'infir- 
merie ; 

4°  Le  registre  des  malades  à  l'hôpital  ; 

5°  Le  registre  des  catégories  ; 

6°  Le  registre  des  vaccinations  ; 

7°  Le  registre  des  blessures  de  guerre  et 
accidents  survenus  dans  un  service  com- 
mandé ; 

8°   Le  registre  d'alimentation  ; 

9"  Le  registre  des  médicaments  et  du  ma- 
tériel ; 

10°  Le  carnet  d'enregistrement  des  bons; 

11°  Le  registre  de  correspondance. 

(Modèles  numérotés  "20  à  30  annexés  au 
règlement  du  25  novembre  1889,  sur  le 
service  de  santé,  p.  63  à  98) 

—  de  gare.  Etablissement  du  Sermce  de 
santé  en  campagne,  destiné  à  pourvoir  à  la 
nourriture  des  malades  et  des  blessés  en 
cours  de  transport  ;  à  leur  donner  les  secours 
médicaux  urgents  et  à  recevoir  les  malades 
dont  l'état  se  serait  aggravé  en  route;  à  pro- 
curer, avec  le  concours  des  autorités  d'étapes 
ou  des  autorités  militaires  de  l'intérieur,  le 
logement  aux  malades  pendant  les  arrêts 
prolongés  des  trains  ;  à  assurer  l'évacuation 
des  blessés  ou  malades  provenant  des  éta- 
blissements hospitaliers  du  voisinage. 

On  organise  des  infirmeries  de  ijare  dans 
des  localités  ou  bifurcations  importantes  si- 
tuées sur  le  parcours  de  lignes  d'évacua- 
tion, au  delà  comme  en  deçà  de  la  ligne 
d'opérations. 

Elles  fonctionnent  dans  la  gare  même  et 
relèvent  du  commandant  ou  du  commissaire 
militaire  de  gare  pour  la  discipline  ou  le 
service  intérieur. 

Le  personnel  est  fourni  par  l'armée  terri- 
toriale ou  par  la  Société  française  de  secours 
aux  blessés. 

Un  service  d'alimentation  doit  toujours 
être  prêt  à  fonctionner  dans  les  infirmeries 
de  gare  qui,  pour  ce  motif,  sont  placées  de 
préférence  dans  les  stations  halte-repas  ou 
dans  des  gares  pourvues  de  bufTets. 

Les  distriijutions  doivent  être  faites  dans 
les  voitures  mêmes  aux  malades  qui  ne  peu- 
vent se  déplacer. 

Quand  il  n'existe  pas  d'établissements 
hospitaliers  à  proximité,  le  Service  de  santé 
improvise  des  hôpitaux  en  recourant,  au 
besoin,  à  la  Société  française  de  secours  aux 
blessés. 

—  de  garnison.  Dans  les  places  où  se 
trouvent  des  détachements  appartenant  à  di- 
vers corps,  il  peut  être  créé,  avec  l'autorisa- 
tion du  général  commandant  le  corps  d'ar- 
mée, pour  toutes  ces  fractions  de  corps,  une 
infirmerie  commune  dite  de  garnison. 


Le  général  commandant  la  subdivision  dé- 
signe le  détachement  chargé  de  l'administra- 
tion de  cette  infirmerie.  Celles  des  dépenses 
qui  incombent  aux  niasses  d'entretien  sont 
supportées  par  les  divers  corps,  proportion- 
nellement au  nombre  de  journés  de  ma- 
lades. 

Les  dépenses  pour  fournitures  de  registres 
et  imprimés  à  la  charge  des  tré^oriers  des 
corps,  sont  réparties  proportionnellement  au 
nombre  de  journées  de  chaque  détachement, 
entre  les  trésoriers  des  divers  corps  dont  re- 
lèvent les  détachements.  Les  avances  sont 
faites  par  le  trésorier  du  corps  gestion- 
naire . 

Le  médecin  de  la  garnison  chargé  de  la 
direction  du  service  est  dé.-igné  par  le  gé- 
néral commandant  la  subdivision. 

Le  service  est  exécuté  comme  dans  les 
infirmeries  régimentaires. 

—  de  gîtes  d'étapes.  Établissement  du 
Service  de  santé  en  campagne,  destiné  à  as- 
surer l'alimentation  des  blessés  et  des  ma- 
lades de  passage,  ainsi  que  le  transport  dans 
un  hôpital  de  ceux  qui  ne  peuvent  continuer 
leur  route. 

Elles  sont  organisées  au  moyen  des  res- 
sources locales. 

—  hôpitaL  Établissement  du  service  de 
santé  installé  dans  les  villes  de  garnison 
dépourvues  de  ressources  hospitalières  et 
situées  à  une  trop  granle  distance  d'un 
hôpital  militaire  ou  d'un  hospice  mixte. 

Il  reçoit,  outre  les  malades  atteints  d'af- 
fections qui  doivent  être  soignées  dans  les 
inlirmeries  régunentaires,  ceux  qui,  en  prin- 
cipe, ne  peuvent  être  traités  que  dans  un 
hôpital. 

Le  personnel  qui,  sous  l'autorité  du  mé- 
decin du  corps,  concourt  à  l'exécution  du 
service,  comprend  des  infirmiers  régimen- 
laires  et,  s'il  est  nécessaire,  des  infrmiers  de 
visite  et  d'exploitation  dont  le  nombre  est 
fixé  par  le  général  commanJant  le  corps 
d'armée. 

h' infirmerie-hôpital  est  toujours  installée 
dans  un  pavillon  complètement  séparé  du 
casernement  ;  elle  comprend  les  mêmes  lo- 
caux qu'une  infirmerie  régimentaire,  mais 
plus  spacieux,  et,  en  plus,  un  local  spécial 
pour  le  traitement  des  affections  contagieuses 
et  une  salle  mortuaire. 

L'alimentation  des  malades  est  assurée  de 
la  même  manière  que  dans  les  infirmeries 
règimentaires  ;  toutefois,  loi'sque  le  régime 
spécial  est  insuffisant,  il  est  alloué  aux  ma- 
lades qui  devraient  être  traités  à  l'hôpital 
des  suppléments  de  nourriture  dont  le  corps 
gestionnaire  assure  la  fourniture  d'après  les 


INFIR»|ERIE.  419 

bons  fournis  par  le  médecin  chef  de  service. 
Ces  bons  sont  totalisés  et  le  montant  en  est 
remboursé,  sur  les  fonds  du  Service  de  santé, 
au  corps  qui  a  fait  l'avance. 

L'approvisionnement  de  médicaments  est 
le  même  que  celui  des  hôpitaux  annexes  ; 
mais  les  demandes  sont  établies  tous  les  trois 
mois,  comme  il  a  été  dit  pour  les  infirmeries 
régimentaires. 

L'inftr)iierie-hôpital  reçoit,  du  Service  des 
lits  militaires,  les  fournitures  attribuées  aux 
infirmeries  régimentaires, plus  des  couchettes, 
des  objets  mobiliers  et  du  matériel  du  Ser- 
vice de  sanlé  dans  la  proportion  reconnue 
nécessaire.  Ce  dernier  matériel  est  entretenu 
par  les  soins  du  corps  gestionnaire,  qui  fait 
faire  sur  place  les  manutentions  et  répara- 
tions nécessaires,  et  qui  est  remboursé  de 
ses  avances  sur  les  fonds  du  Service  de 
santé. 

Le  médecin  chef  de  service  tient  tous  les 
registres  presi'rits  pour  les  infirmer  es  régi- 
mentaires, plus  les  registres  et  imprimés  en 
usage  dans  les  hôpitaux  militaires  et  dési- 
gnés à  l'annexe  n°  10  du  Règlement  du 
23  novembre  1889  sur  le  Service  de  santé. 

Toutes  les  autres  dispositions  concernant 
les  infirmeries  régimentaires  sont  applica- 
bles aux  infirmeries-hôpitaux. 

—  vétérinaire.  Éiablissement  sanitaire 
institué  dans  chaque  corps  de  troupe  à 
cheval  pour  traiter  les  chevaux  malades.  Il 
doit  comprendre  :  deux  écuries  pour  les  che- 
vaux atteints  de  maladies  non  contagieuses, 
deux  écuries  pour  les  chevaux  atteints  de 
maladies  contagieuses,  une  pharmacie,  une 
salle  de  désinfection,  un  hangar  pour  les 
opérations. 

Le  vétérinaire  en  premier  a  la  direction 
de  l'infirmerie  vétérinaire  ;  il  passe  tous  les 
matins  la  visite  des  chevaux  à  l'infirmerie  ; 
il  prescrit  le  traitement  des  chevaux  ma- 
lades et  pratique  lui-même,  ou  fait  pratiquer 
par  les  vétérinaires  placés  sous  ses  ordres, 
les  opérations  chirurgicales. 

L'administration  des  médicaments  et  le 
pansement  des  plaies  sont  faits  par  les  ma- 
réchaux ferrants  en  présence  des  vétéri- 
naires. 

Un  maréchal  des  logis  est  chargé,  sous  les 
ordres  du  vétérinaire  en  premier,  de  la  po- 
lice et  de  la  tenue  des  écritures  de  l'infir- 
merie, des  soins  et  de  l'entretien  des  che- 
vaux qui  y  sont  en  traitement.  11  est 
secondé  par  des  cavaliers,  dont  le  nombre 
est  fixé  par  le  colonel  en  raison  des  chevaux 
malades. 

Les  médicaments  et  objets  de  pansement 
nécessaires  aux  infirmeries  vétérinaires  sont 
demandés  au  directeur  du  service  de  santé. 


INFIRMIERS. 


qui  donne  l'ordre  à  un  hôpital  militaire  de 
les  fournir  contre  remboursement. 

La  dépense  est  supportée  par  la  masse 
d'entretien  du  harnachement  et  ferrage. 

Les  objets  susceptibles  d'être  achetés  sur 
place  sont  indiqués  par  les  lettres  A.  P.  sur 
la  nomenclature. 

Le  matériel  hors  de  service  est  réformé  par 
l'inspecteur  général  d'armes. 

INFIRMIERS  régimentaires.  Soldats 
désignés  par  le  chef  de  corps,  pour  seconder 
le  médecin  chef  de  service  et  le  sous-officier 
chargé  des  détails  de  l'infirmerie  régimen- 
taire. 

Ils  sont  employés  aux  soins  à  donner  aux 
malades  à  la  préparation  des  tisanes,  des 
bains,  à  l'entretien  et  à  la  propreté  des 
locaux  et  des  ustensiles. 

Ils  sont  aussi  employés  comme  moniteurs, 
à  l'instruction  des  brancardiers  réyiinen- 
laires. 

Ils  reçoivent  un  manuel,  ainsi  qu'une 
trousse,  mais  ils  laissent  ces  objets  à  l'infir- 
merie, en  cas  de  mutation  ou  de  libération. 

—  militaires.  Soldats  chaigés  de  secon- 
der les  médecins  dans  l'exécution  du  service 
de  santé  dans  les  hôpitaux  ou  en  cam- 
pagne. 

Ils  ont  été  organisés  en  25  sections  for- 
mant corps,  tant  pour  l'administration  que 
pour  le  commandement,  sous  l'autorité  im- 
médiate d'un  officier  d'administration  assisté 
d'un  officier  d'administration  adjoint. 

Les  sections  d'infirmiers  sont  régies  par  le 
règlement  du  28  décembre  188.3,  sur  le  ser- 
vice intérieur  des  troupes  d'infanterie. 

L'avancem.nt  est  conféré  à  ces  militaires 
par  les  directeurs  du  service  de  santé,  dans 
les  conditions  communes  aux  troupes  d'in- 
fanterie. 

Chaque  section  comprend  :  des  infir- 
miers commis  aux  écritures,  des  in- 
firmiers de  visite  et  des  infirmiers 
d'exploitation. 

Les  infirmiers  commis  aux  écritures 
sont  chargés  de  seconder  les  médecins  et  les 
officiers  d'administration  dans  la  tenue  des 
écritures. 

Les  infirmiers  de  visite  sont  chargés, 
sous  la  direction  iinmédiale  des  médecins 
aides-majors,  de  la  tenue  des  cahiers  de  vi- 
site, de  l'établissement  des  relevés  journa- 
liers de  prescriptions,  de  la  distribution  dos 
médicaments  et  des  aliments,  ainsi  que  de 
l'exécution  des  pansements  simples  ;  ils  alter- 
nent, chaque  mois,  pour  les  difîérentes  par- 
ties du  service. 

Chaque  jour,  un  ou  plusieurs  de  ces  infir- 
miers sont  de  garde  et  placés  sous  les  ordres 
du  médecin  de  garde. 


INFIRMITÉ. 


Les  infirmiers  de  visite,  attachés  à  la 
pharmacie,  sont  chargés,  sous  la  direction 
immédiate  du  pharmacien,  de  la  tenue  des 
écritures,  de  la  préparation  des  tisanes  et 
des  manipulations  élémentaires. 

Les  infirmiers  d'exploitation  sont 
chargés  des  gros  travaux. 

En  cas  de  nécessité,  les  trois  catégories 
d'infirmiers  peuvent  concourir  aux  divers 
services  de  l'hôpital. 

Leur  instruction  technique  générale  com- 
prend :  la  manœuvre  du  brancard,  le  char- 
gement et  le  déchargement  des  voitures 
d'ambulance,  des  litières  et  des  cacolets, 
des  opérations  de  montage  et  de  démontage 
des  tentes  et  baraques,  ainsi  que  la  connais- 
sance et  l'emploi  du  matériel  de  campagne, 
les  soins  à  donner  aux  malades,  la  prépara- 
tion et  la  conservation  des  aliments. 

INFIRMITÉ.  Indisposition  ou  maladie 
habituelle. 

Au  point  de  vue  de  l'aptitude  physique 
au  service  militaire,  l'instruction  ministé- 
rielle du  1 7  mars  1 890  indique  quelles  sont 
les  infirmités  compatibles  avec  les  services 
auxiliaires,  et  celles  qui  motivent  l'exemp- 
tion ou  la  réforme. 

Les  infirmités  susceptibles  de  guérir  moti- 
vent l'envoi  à  l'hôpital,  ou  aux  eaux,  ou 
aux  bains  de  mer,  ou  en  congé  de  convales- 
cence ;  elles  peuvent  aussi  nécessiter,  pour 
les  officiers,  la  mise  en  non-aclivilé  pour  in- 
firmités temporaires. 

Les  infirmités  incompatibles  avec  le  service 
militaire  et  incurables,  motivent  la  réforme 
et  elles  ouvrent  des  droits,  soit  à  une  pen- 
sion, soit  à  un  con(jè  de  réforme  n°  1  ou 
n°  2,  suivant  qu'elles  ont  été,  ou  non,  con- 
tractées dans  un  service  commandé. 

INFLAMMATION.  Action  d'enflammer 
les  substances  explosibles  (V.  Amorces,  E tou- 
pilles et  Fusées). 

INFLEXION.  Contre-marche  qu'exécu- 
tait la  milice  grecque  par  deux  quarts  de 
conversion. 

INFLIGER.  Appliquer  une  peine. 

Ordonner  une  punition. 

INFLUENCE  de  la  force  du  projec- 
tile sur  celle  de  la  trajectoire.  La  ré- 
sistance que  l'air  oppose  à  la  marche  du 
projectile  sortant  du  canon  a  pour  consé- 
quence de  faire  dévier  celui-ci  et  de  le  faire 
tomber  rapidement.  Pour  permettre  à  ce 
projectile  de  suivre  le  plus  possible  la  ligne 
droite,  on  a  reconnu  que,  tout  en  lui  pro- 
curant une  grande  vitesse  initiale,  il  était 
avantageux  de  lui  donner  une  forme  ogi- 
vale avec  une  hauteur  d'ogive  ayant  environ 
3  fois  le  rayon  de  la  base. 


420  INGENIEUR. 

On  a,  en  effet,  reconnu  expérimentale- 
ment : 

i°  Que,  à  vitesses  égales,  la  résistance  de 
l'air  sur  des  projectiles  semblables  est  pro- 
portionnelle à  la  section  droite  sur  laquelle 
elle  s'exerce,  c'est-à-dire  à  la  projection  du 
projectile  sur  un  plan  perpendiculaire  à  la 
direction  de  sou  mouvement  ; 

2°  Que,  pour  une  même  hauteur  de 
pointe,  il  y  a  avantage  à  remplacer  la  géné- 
ratrice du  cône  par  un  arc  de  cercle  (ou  d'el- 
lipse) tangent  à  la  génératrice  du  cylindre  ; 

3°  Que  la  résistance  de  l'air  diminue 
quand  la  hauteur  de  la  pointe  augmente,  et 
que  cette  diminution  cesse  d'être  sensible 
pour  les  hauteurs  supérieures  à  3  ou  4  fois 
le  rayon  de  la  base. 

INF0RM.4TI0N.  Renseignement  re- 
cueilli à  la  suite  de  lecherches. 

En  terme  de  jurisprudence,  l'information 
ou  instruction  est  un  acte  où  l'on  rédige  les 
dépositions  des  témoins. 

En  ce  qui  concerne  la  justice  militaire, 
l'information  est  faite  par  les  soins  du  rap- 
porteur et  comprend  : 

1°  L'interrogatoire  du  ou  des  prévenus; 

2°  L'interrogatoire  des  témoins  ; 

3°  La  lecture  au  prévenu,  des  procès- 
verbaux  de  déposition  des  témoins. 

Le  rapporteur  rédige  ensuite  un  rapport 
exposant  la  nature  du  crime  ou  du  délit, 
ainsi  que  le  fait,  avec  les  circonstances  ag- 
gravantes ou  atténuantes,  s'il  y  en  a,  et  il 
termine  eii  donnant  son  avis  (V.  Procédure 
devant  les  tyibunau.v  militaires). 

INFRACTION.  Manquements  aux  lois  ou 
règlements  militaires,  à  la  discipline. 

11  y  eu  a  de  trois  espèces  :  les  contraven- 
tions, les  délits  et  les  crimes. 

Les  crimes  et  délits  sont  justiciables  des 
tribunaux  militaires  (conseils  de  guerre)  ;  les 
fautes  contre  la  discipline  font  l'objet  de  pu- 
nitions disciplinaires,  infligées  et  subies  au 
corps. 

INFRASTRUCTURE.  Travaux  de  ter- 
rassement ou  travaux  d'art  destinés  à  donner 
à  une  voie  ferrée  une  suiface  régulière,  ne 
présentant  que  de  faibles  pentes  et  des  cour- 
bes d'un  grand  rayon,  sur  laquelle  on  pose 
les  rails. 

INGÉNIEUR.  Celui  qui  dirige  des  tra- 
vaux d'art  exigeant  l'application  des  sciences. 

Les  ingénieurs  de  l'État  sont  de  droit 
officiers  de  réserve  ou  de  l'armée  territoriale 
et  ont,  dans  l'armée,  un  grade  correspon- 
dant à  leur  titre  ou  classe  d'emploi  civil. 

La  décision  ministérielle  du  22  septembre 
1882,  modifiée  le  8  août  1884,  les  décrets 
du  20  mars  1876  et  23  juillet  1884  ont 
réglé  les  grades  ou  assimilations. 


INGREDIENT. 


m 


INONDATION. 


—  des  chemins  de  fer.  Les  ingéuieius 
des  chemins  de  for  attaiiiés  au  service  des 
compagnies,  font  partie,  tant  qu'ils  sont 
assujettis  au  service  militaire  à  un  titre 
quelconque,  du  cadre  des  officiers  de  réserve 
et  affectés  aux  sectio7is  techniques  d'ouvriers 
de  cli"i»ins  de  fer. 

—  des  poudres  et  salpêtres.  La  di- 
rection de  la  fabrication  des  poudres  et  au- 
tres substances  explosives  monopolisées  est 
confiée  à  un  corps  spécial  d'ingénieurs,  placé 
sous  l'autorité  directe  du  Ministre  de  la 
guerre. 

—  militaire  (V.  Génie  militaire). 
INGRÉDIENT.    Ce    qui    entre    dans  la 

composition  d'un  mélange  quelconque. 

—  de  propreté.  On  désigne  sous  ce  nom, 
dans  l'armée,  le  savon,  le  blanc  d'Espagne, 
la  cire,  l'encaustique,  le  cirage  et  autres 
substances  qui  sont  nécessaires  pour  la  pro- 
preté corporelle,  l'entretien  de  la  chaussure, 
du  grand  équipement,  etc. 

Ces  ingrédients  sont  achetés  au  compte 
des  ordinaires. 

—  pour  l'entretien  des  armes.  Ce 
sont  les  différentes  graisses  dont  il  a  été  parlé 
antérieurement. 

Elles  sont  achetées  au  compte  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien  pour  les  armes 
en  magasin. 

—  pour  l'entretien  et  le  marquage 
des  effets  d  habillement  en  magasin. 
Ces  différents  ingrédients,  tels  que  l'encre 
Dagron,  la  nourriture  Mironde,  l'huile  au- 
toxyde,  le  camphre,  la  poudre  de  pyrè- 
thre,  etc.,  sont  achetés  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

—  pour  l'entretien  et  le  marquage 
des  effets  de  harnachement.  Les  ma- 
tières et  ingrédients  nécessaires  au  graissage, 
à  l'entretien  et  au  marquage  des  effets  de 
harnachement,  sont  au  compte  de  l'abonna- 
taire. 

INHABILETÉ.  Incapacité,  inaptitude  au 
service  militaire. 

INHUMATION.  Action  de  déposer  un 
cadavre  dans  le  sein  de  la  terre. 

Les  militaires  décédés  dans  les  hôpitaux 
sont  inhumés  par.  les  soins  de  ces  établisse- 
ments aux  frais  du  service  de  santé. 

Ceux  décédés  à  proximité  des  hôpitaux,  de 
mort  violente,  etc.,  y  sont  transférés  après 
accomplissement,  par  un  officier  de  police 
judiciaire,  des  formalités  qui  doivent  précé- 
der la  levée  des  cadavres. 

Ils  sont  ensuite  inhumés  dans  les  délais 
légaux. 

Les  frais  d'inhumation  sont  supportés  par 
le  service  de  santé  (notice  n°  13  annexée  au 
règlement  du  23  novembre  1890). 


Lorsque  les  familles  ou  les  corps  veulent 
donner  de  l'extension  à  la  cérémonie,  les 
dépenses  supplémentaires  sont  à  leur  charge 
(V.  Décès,  Enterrement). 

INITIAL.  (V.  Vitesse  initiale.  Point  ini- 
tial.) 

Lettre  qui  commence  un  nom,  un  livre, 
un  chapitre. 

INITIATION.  Affiliation  à  la  chevalerie, 
entrée  dans  la  carrière  militaire. 

INITIATIVE.  Prendre  l'initiative  pour 
une  armée,  signifie  en  général  prendre  l'of- 
fensive dans  les  opérations  ;  dans  le  combat, 
c'est  avoir  le  choix  de  la  décision  à  prendre, 
de  la  marche  à  suivre. 

INJECTEUR  GIFFARD.  Mécanisme  em- 
ployé généralement  pour  alimenter  la  chau- 
dière de  la  machine  à  vapeur  de  l'eau  néces- 
saire à  la  vaporisation. 

Celui  adopté  pour  les  chemins  de  fer  est 
celui  qui  a  été  inventé  par  l'ingénieur  Giffard 
et  ne  fonctionne  qu'avec  de  l'eau  à  moins  de 
40°. 

INJONCTION.  Ordre  formel,  commande- 
ment impératif. 

INONDATION,  INONDÉ.  En  fortifica- 
tion permanente,  on  appelle  inondation  une 
certaine  étendue  d'eau  que  l'on  peut  élever 
k  une  hauteur  voulue  sur  les  abords  d'une 
place  pour  les  rendre  inabordables. 

Une  inondation  est  obtenue  en  barrant  les 
cours  d'eau  au  moyen  d'écluses. 

Elle  est  dite  supérieure  lorsqu'elle  se  fait 
en  amont  de  la  place,  moyenne  quand  elle 
se  produit  sur  un  des  côtés,  et  inférieure 
lorsqu'elle  a  lieu  en  aval  de  la  place. 

Les  inondations  ont  beaucoup  pei'du  de 
leur  importance  depuis  que  les  places  sont 
entourées  de  forts  à  grande  distance. 

Des  fossés  inondés,  c'est-à-dire  dans  les- 
quels ou  peut  amener  l'eau,  constituent  un 
obstacle  assez  puissant  pour  permettre  de 
réduire  sensiblement  le  genre  et  la  nature 
des  obstacles  que  l'on  est  obligé  de  créer 
dans  la  fortification  à  fossés  secs.  Ainsi,  si 
l'eau  se  trouve  à  une  hauteur  de  2  mètres 
au  moins  au-dessus  du  terrain  naturel,  on 
pourra  se  dispenser  de  fossés  et  se  contenter 
d'une  simple  enceinte  de  sûreté  avec  flan- 
quements. 

Lorsque  l'eau  n'existe  pas  à  la  profoti- 
deur  de  2  mètres,  on  creuse  un  fossé  large 
de  40  à  oO  mètres  à  la  profondeur  néces- 
saire pour  obtenir  2  mètres  d'eau.  Une  large 
cunette  est  alors  creusée  au  milieu  de  ce 
fossé,  dont  ni  l'escarpe,  ni  la  contrescarpe  ne 
sont  revêtues. 

On  peut  faire  rentrer  dans  la  catégorie 
des  défenses  accessoires  les  inondations  que 
l'on  produit  en  retenant,  au  moyen  d'une 


INQUIÉTER. 

digue,  les  eaux  qui  existent  dans  le  voisi- 
nage d'une  position. 

Lorsque  le  pays  est  peu  accidenté,  on 
n'pbiient  souvent  qu'un  blaiic  d'eau,  c'est- 
tà-dire  une  couche  d'eau  peu  profonde,  mais 
assez  étendue  pour  constituer  une  entrave 
aux  mouvements  des  troupes. 

Dans  tous  les  cas,  pour  qu'une  inondation 
ait  une  certaine  valeur,  il  faut  qu'elle  ne 
puisse  être  saignée,  c'est-à-dire  que  l'ennemi 
ne  puisse  en  dériver  les  eaux. 

En  cas  d'inondation,  dans  une  ville  de 
garnison,  il  est  pris  des  dispositions  analo- 
gues cà  celles  qui  ont  été  indiquées  pour  le 
cas  d'incendie  (Service  des  places,  art.  180). 

Au  point  de  vue  légal,  1  inondation  est  un 
cas  de  force  majem'e. 

INQUIÉTER.  Inquiéter  l'ennemi,  c'est  le 
harceler,  le  tenir  en  éveil. 

INSAISISSABLE.  Qui  ne  peut  être  saisi 
valablement. 

Tel  est  le  cas  des  pensions  militaires,  des 
gratilications  de  réforme,  du  traitement  de 
la  Légion  d'honneur  et  'le  la  Médaille  mili- 
taire, des  livres,  armes  et  effets  militaires 
appartenant  aux  officiers  en  activité  de  ser- 
vice, etc. 

INSCRIPTION  à  faire  sur  les  livrets 
{V.  Livris).  Les  paragraphes  3,  24  et  -J6 
de  l'annexe  2,  faisant  suite  au  Règlement 
du  14  janvier  1889  sur  l'administration  et 
la  comptabilité  des  corps  de  troupe,  donnent 
les  indications  nécessaires  à  ce  sujet. 

—  de  pension.  Tout  titulaire  d'une 
pension  de  retiaite  reçoit  l'extrait  d'inscrip- 
tion de  sa  pension  au  Trésor  public  du  mi- 
nistre des  finances,  et  par  la  voie  du  sous- 
intendant  militaire  du  département  de  sa 
résidence. 

—  maritime.  Mode  de  recrutement  qui 
consiste  a  inscrire  sur  des  registres  ad  hoc 
tous  ceux  qui  se  livrent  à  la  p^'cbe  ou  à  la 
navigation,  ou  qui  exercent  des  professions 
maritimes. 

Cette  création  remonte  à  Colbert  ;  elle  a 
pour  objet  de  fournir  à  la  flotte  la  plupart 
des  marins  et,  aux  arsenaux  maritimes,  la 
plupart  des  services  dont  ds  ont  besoin. 

Les  inscrits  peuvent  être  requis  jusqu'à 
l'âge  de  50  ans  ;  mais,  à  moins  de  circon- 
stances extraordinaires,  leur  service  n'at- 
teint pas  trois  années  consécutives. 

Les  levées  sont  faites  par  les  soins  des 
commissaires  de  l'inscription,  qui  dési- 
gnent les  hommes  dont  le  toui-  de  partir  est 
arrivé  et  les  dirigent  sur  les  porls  où  ils  doi- 
vent être  employés. 

Les  homme-  assujettis  à  Vinscriptiou  ma- 
ritime sont  exempts  du  tirage  au  sort  et 
jouissent  de  certains  avantages  particuliers. 


422  INSIGNE. 

Leur  inscription  a  lieu,  soit  sur  leur  de- 
mande, soit  d'office. 

—  sur  les  tableaux  de  recensement 
(V.  Recrutement). 

INSECTES  (poudre  insecticide).  Pour 
la  destruction  des  punaises,  des  puces  et 
autres  insectes  qui  incommodent  les  troupes 
dans  les  casernes  et  autres  locaux  qu'elles 
occupent,  on  emploie  la  poudre  de  pyrèthre 
du  Caucase. 

Cette  poudre  insecticide  est  fournie  par  les 
hôpitaux  militaires  à  raison  de  6  grammes 
par  homme  et  par  insufflation.  Une  circu- 
laire ministérielle  du  12  mars  1861  indique 
la  manière  de  l'employer. 

Les  locaux  sont  en  outre  assainis  chaque 
année  au  moyen  de  fumigations  à  l'acide 
sulfureux. 

Les  écuries  sont  également  désinfectées 
périodiquement. 

INSIGNE.  Marque  distinctive  des  grades 
ou  des  ordres  de  chevalerie. 

Les  insignes  en  usage  dans  l'armée  doi- 
vent être  simples,  apparents  et  facilement 
reconnaissables  dans  toutes  les  tenues. 

Les  insignes  des  combattants  et  assimilés, 
dans  l'armée  française,  sont  les  suivants  : 

Soldat  de  l''''  classe.  Un  galon  de  laine  : 
un  sur  chaque  manche. 

Caporal  ou  brigadier.  Deux  galons  de 
laine  rouge  sur  chaque  manche,  pour  l'armée 
de  terre  ;  de  laine  jonquille,  pour  l'infan- 
terie de  marine,  les  tirailleurs  algériens  et 
les  spahis.  Toutefois,  le  brigadier  de  gen- 
darmerie, qui  est  sous-officier,  porte  un  galon 
d'argent  sur  chaque  manche 

Sergent  ou  maréchal  des  logis.  Un 
large  galon  d'or  ou  d'argent,  suivant  l'arme 
(façon  dite  losange;  largeur,  l^""""). 

Sergent  major  ou  maréchal  des  logis 
chef.  Deux  galons  parallèles  sur  chaque 
manche,  en  or  ou  en  argent,  suivant  l'arme, 
comme  ceux  des  sergents. 

Adjudant.  Un  galou-soutache  en  forme 
de  uieud  hongrois,  en  or  ou  en  argent  mé- 
langé de  soie  rouge,  suivant  l'arme,  aux 
manches  et  au  képi.  Dans  les  cuirassiers  et 
les  troupes  d'administration,  les  adjudants 
portent  un  galon  en  tresse  plate,  en  or,  aux 
uianclics  et  au  képi. 

Sous-lieutenant  ou  assimilé.  Un  galon 
en  forme  de  nœud  hongrois  sur  le  dolman  et 
en  forme  de  chevron  sur  la  vareuse  ;  au 
képi,  un  galon  analogue  à  celui  des  man- 
ches à  chaque  couture.  Les  cuirassiers  et 
assimilés  portent  le  galon  circulaire  en  tresse 
plate.  Le  galon  est  en  or  ou  en  ar^'cnt,  sui- 
vant que  le  bouton  d'uniforme  est  jaune  ou 
blanc  ;  cette  règle  est  commune  à  tous  les 
grades  d'ofiiciers.   Les  cuirassiers  et  la  gen- 


INSIGNE. 


423 


INSOUMIS. 


daimerie  portenl,  de  plus,  l'épaolette  à 
franges  sur  l'épaule  droite. 

Lieutenant  ou  assimilé.  Deux  galons, 
de  même  façon  et  de  même  couleur  que  celui 
du  sous-lieutenant  :  êpaulette  à  franges  blan- 
ches sur  l'épaule  gauclie  pour  les  cuirassiers 
et  la  gen  larmerie  ;  au  kepi,  2  galons  paral- 
lèles au  bandeau  et   1  montant. 

Capitaine  on  assimilé.  Trois  galons, 
comme  celui  du  smis-lieutenant,  deux  épau- 
lettes  à  franges  blanclics  (cuirassiers,  gen- 
darmerie) ;  au  kepi.  3  galons  parallèles  au 
bandeau  et  2  montants. 

Commandant  ou  assimilé.  Quatre  ga- 
lons, de  même  façon  et  do  même  couleur 
gue  celui  du  sous-lieutenant,  une  êpaulette 
à  torsade  blanche  sur  l'épaule  gauche  (cui- 
rassiers, gendarmerie)  ;  au  képi,  4  galons 
parallèles  au  bandeau  et  3  montants  ;  plumet 
tricolore  pour  les  combattants  seulement. 

Lieutenant-colonel  ou  assimilé.  Cinq 
galons  de  même  façon  que  celui  du  sous- 
lieutenant,  mais  dont  3  en  argent  et  2  en 
or,  alternant,  pour  les  corps  ayant  le  bouton 
d'uniforme  blanc,  et  3  en  or  et  2  en  argent, 
alternant  pour  les  corps  ayant  le  bouton 
d'uniforme  jaune.  Deux  épaulettes  à  torsades 
blanches  et  le  dessus  jaune  (cuirassiers,  gen- 
darmerie) ;  plumet  tricolore  pour  les  com- 
battants seulement. 

Colonel  ou  assimilé.  Cinq  galons  en  or 
ou  en  argent,  suivant  larme,  et  de  même 
façon  que  celui  du  sous-lieutenant.  Deux 
épaulettes  à  torsades  blanches  (cuirassiers  et 
gendarmes)  ;  aigrette  blanche  pour  les  com- 
battant* seulement. 

Général  de  brigade  ou  assimilé.  Une 
guirlande  de  feuillage  en  or  ou  en  argent, 
suivant  la  couleur  du  bouton,  autour  du 
ba'ndeau  du  képi  et  aux  parements  des  man- 
ches. De  plus,  les  généraux  de  brigade  por- 
tent deux  étoiles  sur  les  manches,  sur  le 
corps  des  épaulettes  en  or,  et  sur  la  dra- 
gonne de  l'épee  ;  enfin,  ils  portent  un  cha  • 
peau  à  pluMies  noires. 

Général  de  division  ou  assimilé.  Deux 
guirlaniles  de  feuillage  en  or  ou  en  argent 
sur  les  parements  des  manches  et  sur  le 
bandeau  du  képi.  De  plus,  les  généraux  de 
division  portent  trois  étoiles  blanches  sur  les 
manches,  sur  le  corps  des  épaulettes  et  sur  la 
dragonne. 

Général  commandant  un  corps  d'ar- 
mée. -Mêmes  insignes  que  le  général  de  di- 
vision ;  mais  le  cordonnet  placJ  au-dessus 
des  deux  guirlan-ies  île  feuillage  est  en  ar- 
gent et  la  plume  du  chapeau  est  blan-he. 

Maréchal  de  France.  Trois  guirlandes 
de  feuillage  en  or,  sur  les  parements  des 
manches  et  sur  le  bandeau  du  képi.  Trois 


étoiles,  comme  les  généraux  de  division. 
Bâton  de  maréchal. 

Employés  militaires  non  assimilés. 
Les  employés  militaires  non  assimilés  por- 
tent comme  insignes  des  broderies  au  collet 
et  au  bandeau  du  képi.  Ces  insignes,  d'ail- 
leurs très  compliqués,  ne  sont  guère  connus 
que  des  intéressés  ;  il  serait  trop  long  d'en 
donner  ici  la  description. 

—  de  tir.  Prix  de  tir  consistant  en  cors 
de  chasse,  épinglettes  et  médailles,  décernés 
comme  récompense  dans  l'armée  à  la  suite 
des  exercices  annuels  de  tir. 

INSOLATION.  Malaise  produit  par  le 
soleil  et  qui  se  traduit  par  une  forte  chaleur 
à  la  tête,  la  sécheresse  de  la  gorge,  la  dé- 
marche vacillante.  Pour  y  remédier,  on  fait 
sortir  l'homme  des  rangs,  on  lui  donne  de 
l'eau  par  petites  gorgées,  on  desserre  les  vê- 
tements ;  on  emploie  en  même  temps  les  lo- 
tion<  froides  sur  la  tête  et  sur  la  poitrine. 

INSOUMIS,  INSOUMISSION  Militaire 
engagé  ou  appelé  n'ayant  pas  servi  qui  ne 
se  rend  pas  à  son  corps  dans  les  délais  pres- 
crits. Il  en  est  de  même  des  disponibles,  ré- 
servistes ou  territoriaux  lors  des  convoca- 
tions pour  les  périodes  d'instruction  aux- 
quelles ils  sont  appelés. 

Tout  jeune  soldat  appelé  qui  n'est  pas 
arrivé  à  sa  destination  au  jour  fixé  par  son 
ordre  de  route  est,  après  un  délai  d'un  mois 
en  temps  de  paix  et  de  deux  jours  en  temps 
de  guerre,  passible  d'un  emprisonnement  de 
un  mois  à  un  an,  en  temps  de  paix,  et  de 
deux  à  cinq  ans  en  temps  de  guerre.  Dans 
ce  dernier  cas,  à  l'expiration  de  sa  peine,  il 
est  envoyé  dans  une  compagnie  de  disci- 
pline. 

En  temps  de  guerre,  les  noms  des  insoumis 
sont  affichés  dans  toutes  les  communes  du 
canton  de  leur  domicile  ;  ils  restent  affichés 
pendant  toute  la  durée  de  la  guerre.  Le  con- 
damné pour  insoumission  en  temps  de  guerre 
est  en  outre  pri\é  de  ses  droits  électoraux. 

Ces  dispositions  sont  applicables  à  tout 
engagé  volontaire  qui,  sans  motifs  légitimes, 
n'est  pas  arrivé  à  sa  destination  dans  le  dé- 
lai fixé  par  la  feuille  de  route. 

A  l'égard  des  appelés,  le  délai  est  porté  ù 
deux  mois  s'ils  demeurent  en  Algérie,  en 
Tunisie  ou  en  Europe,  et  à  six  mois,  s'ils 
demeurent  dans  tout  autre  pays.  En  temps 
de  guerre  ou  en  cas  de  mobilisation,  les  dé- 
lais sont  diminués  de  moitié. 

Le  temps  pendant  lequel  un  eugagé  vo- 
lontaire ou  un  jeune  soldat  appelé  a  été 
insoumis  ne  compte  pas  dans  les  années  de 
service  exigées. 

La  prescription  contre  l'action  publique 
résultant  de  l'insoumission  ne  commence  à 


INSPECTEUR. 


42i 


INSPECTEUR. 


courir  que  du  jour  où  l'insoumis  a  atteint 
l'âge  de  cinquante  ans  (loi  du  lo  juillet  1889, 
nrt.  73). 

En  temps  de  paix,  les  militaires  en  conj^é 
rappelés  sous  les  drapeaux,  les  hommes  de 
la  réserve  et  ceux  de  l'année  territoriale  con- 
voqués pour  des  manœuvres  ou  des  exer- 
cices, ou  appartenant  à  des  classes  rappelées 
par  décret,  qui  ne  sont  pas  rendus  le  jour 
fixé  au  lieu  indiqué  par  les  ordres  d'appel 
ou  affiches,  sont  passibles  d'une  punition 
disciplinaire. 

En  cas  de  récidive,  les  pénalités  de  l'ar- 
ticle 73  ci-dessus,  concernant  l'insoumission 
des  jeunes  soldats  appelés,  leur  sont  appli- 
cables. 

En  cas  de  )iiohilisation,  les  hommes  ap- 
pelés sont  déclarés  insoumis,  s'ils  n'ont  pas 
rejoint  dans  le  délai  de  deux  jours  ;  toute- 
fois, ceux  qui  sont  en  voyage  ou  qui  ont  fixé 
leur  domicile  à  l'étranger,  après  avoir  fait 
les  déclarations  réglementaires,  ont  droit  à 
des  délais  supplémentaires  pour  rejoindre, 
calculés  d'après  la  distance  à  parcourir. 

Tout  homme  qui  n'a  pas  rejoint  au  jour 
indiqué  pour  des  manœuvres  ou  exercices 
peut  être  astreint  par  l'autorité  militaire  à 
faire  ou  à  compléter  dans  un  corps  de  troupe 
le  temps  de  service  pour  lequel  il  était  ap- 
pelé (art.  S6  et  75  de  la  loi  du  i5  juillet 
1889). 

INSPECTEUR.  Celui  qui  est  chargé 
d'examiner  avec  autorité  ou  en  vertu  d'une 
mission  spéciale. 

—  aux  revues.  (V.  Commissaires  des 
guerres.) 

—  de  la  défense  du  groupe.  Officier 
général  di'signé,  eu  temps  de  paix,  pour  pré- 
parer la  défense  d'un  groupe  de  places  fortes. 
Son  action  cesse  dés  la  publication  de  l'ordre 
de  mobilisation,  et  les  gouverneurs  particu- 
liers rentrent  alors  dans  la  plénitude  de 
leurs  attributions  et  de  leur  responsabilité. 
(Service  des  places,  art.  9.) 

—  général.  Officier  général  ou  assimilé 
qui  reçoit  du  iMinistre  de  la  guerre  la  mis- 
sion d'inspecter  un  corps  de  troupe,  un  ser- 
vice ou  un  étahlissement  militaire.  Cette 
mission  n'est  valable  que  jusqu'à  la  fin  de 
l'année  pendant  laquelle  elle  a  été  con- 
férée. 

Le  gouverneur  militaire  ou  le  général  com- 
mandant un  corps  d'armée  est  inspecteur 
général  des  troupes  d'infanterie  situées  sur 
son  territoire,  des  services  d'état-major,  du 
recrutement  et  de  la  justice  militaire,  et, 
pour  le  19'=  corps  d'armée,  des  affaires  indi- 
gènes et  du  personnel  des  interprètes  mili- 
taires. 


Ces  officiers  généraux  peuvent,  avec  l'au- 
torisation du  Ministre,  déléguer  leurs  pou- 
voirs aux  généraux  de  division  ou  aux 
commandants  supérieurs  de  la  défense,  pour 
procéder  aux  opérations  de  l'inspection  géné- 
rale des  troupes  d'infanterie  placées  sous 
leurs  ordres.  Ils  peuvent  aussi  déléguer  leur 
chef  d'état-major  pour  l'inspection  générale 
des  services  du  recrutement  et  de  la  justice 
militaire  ;  le  commandant  du  19^  corps  peut 
déléguer,  pour  l'inspection  de  ces  mêmes 
services  et  des  affaires  indigènes,  les  géné- 
laux  commandant  les  divisions  d'Algérie  ou 
la  brigade  d'occupation  de  Tunisie. 

Des  officiers  généraux  ou  fonctionnaires 
assimilés  sont  spécialement  désignés  par  le 
Ministre  pour  procéder  à  l'inspection  géné- 
rale des  troupes  ou  services  de  cavalerie,  de 
gendarmerie,  d'artillerie,  du  génie,  de  l'in- 
tendance, de  santé.  II  est  formé,  à  cet  effet, 
dans  chacune  de  ces  armes  ou  chacun  de  ces 
services,  un  certain  nombre  d'arrondisse- 
ments d'inspection. 

Les  inspecteurs  généraux  d'arrondisse- 
ment, ainsi  désignés,  doivent  avant  de  com- 
mencer leurs  opérations,  se  présenter  chez 
le  gouverneur  militaire  ou  le  commandant 
du  corps  d'armée  dans  la  région  duquel  ils 
auront  à  opérer;  ils  font  une  demande  ana- 
logue, en  fin  d'inspection,  pour  procéder  de 
concert  à  l'arrêté  des  propositions  pour 
l'avancement,  la  Légion  d'honneur  et  la  mé- 
daille militaire. 

Les  généiaux  de  brigade,  les  comman- 
dants ou  directeurs  régionaux  peuvent  être 
employés  aux  détails  de  l'inspection  des 
troupes  ou  services  sous  leurs  ordres  ;  ils 
adressent  à  l'inspecteur  général  les  rapports 
qu'il  leur  a  demandés. 

Le  chef  d'état-major  général  de  l'armée, 
les  directeurs  du  ministère  et  les  présidents 
des  comités  techniques  sont  inspecteurs  gé- 
néraux des  personnels  militaires  employés 
respectivement  dans  les  sei'vices  relevant  de 
l'état-major  général  de  l'armée,  dans  les  bu- 
reaux de  l'administration  centrale  et  dans 
les  sections  techniques. 

Les  inspecteurs  généraux  de  TP^cole  supé- 
rieure de  guerre  et  des  autres  écoles  mili- 
taires sont  l'objet  de  désignations  spéciales. 

Les  droits  et  les  attributions  des  inspec- 
teurs généraux  sont  définis  : 

i°  Par  l'instruction  ministérielle  du 
l'^^'mars  1891  sur  les  inspections  générales, 
dispositions  communes  à  toutes  les  armes  et 
à  tous  les  services  ; 

2"  Par  les  instructions  spéciales  à  chaque 
arme  ou  service  {Bulletin  officiel,  partie  sup- 
plémentaire, fascicules  spéciaux).  (V.  géné- 
raux inspecteurs). 


INSPECTION. 


423 


INSTALLATION. 


INSPECTION.  Action  d'examiner,  fonc- 
tion do  surveiller  quelque  chose. 

Se  dit  aussi  de  la  charge  et  de  l'emploi 
d'inspecteur. 

—  générales.  Les  inspections  générales 
ont  spécialement  pour  but  de  permettre  au 
Ministre  de  la  guerre  de  constater  l'état  des 
corps  dans  toutes  leurs  parties  constitutives 
et  organiques,  d'apprécier  si  l'on  imprime 
au  service,  à  la  discipline,  à  l'instruction,  à 
l'administration  une  marche  active  et  régu- 
lière, et  de  réformer  tout  ce  qui  serait  con- 
traire aux  lois  et  règlements. 

Ces  missions  sont  confiées  à  des  iiispec- 
teurs  généraux,  qui  ]endent  compte  au  Mi- 
nistre le  l"'^  octobre  au  plus  tard. 

Les  opérations  de  l'inspection  générale 
commencent,  en  France,  le  l*^''  mai,  pour 
prendre  fin  après  les  manoeuvres  d'automne  : 
en  Algérie  et  en  Tunisie,  les  opérations  de 
l'inspection  générale  commencent  le  ("-'^mars. 

—  médicales.  Elles  ont  lieu  conformé- 
ment aux  dispositions  de  l'article  288  du 
Règlement  du  28  décembre  1883  sur  le  Ser- 
^^ce  intérieur  des  troupes  d'infanterie. 

—  périodiques.  Les  généraux  passent, 
aux  époques  déterminées  par  les  règlements, 
et  dans  les  conditions  prescrites,  des  inspec- 
tions périodiques. 

Indépendamment  de  ces  inspections,  ils 
inspectent  les  régiments  placés  sous  leurs 
ordres  toutes  les  fois  qu'ils  le  croient  utile. 

Les  généraux  commandant  les  subdivisions 
de  région  agissent  de  même  à  l'égard  des 
troupes  qui  ne  sont  pas  embrigadées  (Ser- 
vice intérieur,  art.  284). 

INSTALLATION  au  bivouac.  Les 
troupes  sont  arrêtées  au  point  designé  et, 
sous  aucun  prétexte,  personne  ne  doit  quitter 
les  rangs  avant  le  retour  du  commandant 
du  campement.  Le  commandant  des  troupes 
donne  ses  ordres  généraux  et  le  signal  de  l'in- 
stallation ;  les  corps,  guidés  par  les  chefs  de 
leur  campement,  se  dirigent  vers  les  em- 
placements qui  leur  sont  assignés  et  éta- 
blissent leurs  bivouacs. 

Les  chefs  de  corps  font  immédiatement 
placer  les  factionnaires  réglementaires  et 
remplacer  par  des  hommes  de  service  les 
faclioiniaires  provisoires  qui  ont  été  placés 
pour  la  conservation  des  eaux,  des  récoltes 
et  des  approvisionnements.  Ils  prennent 
toutes  les  mesures  nécessaires  pour  main- 
tenir l'ordre  et  assurer  la  propreté  dans  les 
bivouacs  (V.  art.  64  du  Règlement  sur  le 
Service  en  aDiijjarjtic). 

—  au  cantonnement.  Les  mêmes  dis- 
positions préliminaires  ne  sont  prises  que 
pour  l'installation  au  bivouac.  Afin  de  faci- 
liter la  réunion  des  troupes,  les  soldats  oc- 


cupent de  préférence  le  rez-de-chaussée  des 
maisons  ;  chacun  d'eux  a  droit,  dans  son 
logement,  à  l'abri,  au  feu  et  à  la  lumière. 
En  outre,  il  est  nourri  par  l'habitant  lorsque 
le  commandant  l'a  prescrit. 

Les  gardes  de  police  vont  directement 
prendre  possession  des  postes  reconnus  par 
elles.  Les  ambulances  s'établissent  dans  les 
locaux  qui  leur  sont  assignés  et  arborent 
leurs  drapeaux. 

Chaque  cantonnement  est  commandé  par 
le  chef  de  la  troupe  qui  l'occupe.  S'il  y  a  des 
troupes  de  divers  régiments  ou  de  diverses 
armes,  l'officier  le  plus  élevé  en  grade  prend 
le  commandement  (V.  art.  45  du  Règlement 
sur  le  Serrire  en  campagne). 

—  de  l'artillerie.  Le  mode  d'installa- 
tion de  l'artilleiie  dans  les  ouvrages  varie 
suivant  le  genre  de  fortification. 

Dans  les  ouvrages  de  campagne,  on  ne 
place  plus  guère  l'artillerie  à  l'intérieur  : 
1°  parce  qu'elle  y  tient  trop  de  place; 
2°  parce  qu'elle  y  est  à  peu  près  immobi- 
lisée ;  3°  parce  que  l'ennemi  dirige  de  préfé- 
rence son  feu  contre  elle,  ce  qui  contribue  à 
rendre  l'ouvrage  intenable. 

Les  pièces  strictement  nécessaires  pour  la 
défense  de  Touvrage  même  sont  disposées 
dans  celui-ci  de  manière  à  être  bien  proté- 
gées et  tirent,  soit  derrière  des  embrasures, 
soit  à  barb'Hte.  Les  autres  canons  sont  placés 
latéralement  ou  en  arrière  derrière  des  épaii- 
lements. 

Dans  les  ouvrages  permanents,  au  con- 
traire, les  bouches  à  feu,  généralement  des 
plus  forts  calibres,  employées  par  la  défense, 
doivent  recevoir  une  protection  suffisante  de 
la  fortification,  dont  les  remparts  sont  orga- 
nisés plus  spécialement  pour  le  tir  de  l'artil- 
lerie et,  notamment,  pourvus  d'abris  so- 
lides. 

Les  pièces  installées  à  ciel  ouvert  tirent  à 
embrasure  et  sont  protégées,  eu  outre,  par 
des  pare-éclats  et  des  traverses.  Mais,  avec 
l'efficacité  et  la  justesse  du  tir  actuel,  il  sera 
bien  difficile  d'employer  des  pièces  de  ce 
genre  pour  la  défense  des  places. 

Les  piècei  sous  casemates  en  maçonnerie 
ne  résistent  pas  non  plus  suffisamment  et 
l'on  a  été  obligé  de  recourir  aux  cuirasse- 
ments pour  assurer  à  l'ai  lillerie  de  la  défense 
un  abri  à  peu  près  complètement  à  l'épreuve 
des  projectiles  actuels. 

—  des  conseils  d'administration.  Les 
conseils  d  administration  sont  installés  im- 
médiatement après  la  formation  des  corps  ou 
portions  de  corps. 

Les  sous-intendants  militaires  constatent 
cette  opération  par  un  procès-verbal  où  sont 
relatés  les  noms  et  grades  des  membres  titu- 


INSTIGATEUR. 

laires  ou  de  leurs  suppléants  ;  cet  acte  est 
signé  par  tous  les  membres  présents  et  trans- 
crit au  registre  des  délibérations. 

INSTIGATEUR.  Celui  qui  excite  à  com- 
mettre un  cridie  ou  un  délit  (V.  Chef  de 
complot) . 

L'instigateur  de  pillage  en  bande,  soit 
avec  arme  ou  force  ouverte,  soit  avec  le  bris 
de  clôture  ou  violence,  est  passible  de  la 
peine  de  mort  avec  dégradation  militaire 
(Art.  2 "16). 

INSTITUTION.  Action  par  laquelle  on 
établit  quelque  chose  de  nouveau.  Se  dit 
atissi  de  la  chose  instituée. 

Les  institutions  militaires  comprennent 
l'ensemble  des  lois  organiques  de  l'armée  et 
des  choses  qu'elles  instituent. 

Les  prin -ipales  institutions  militaires  sont  : 
la  hiérarchie,  le  commamlemeni ,  la  disci- 
pline. 

Commander,  c'est  ordonner  dans  la  limite 
des  pouvoirs  confiTés  par  la  loi. 

Il  existe  deux  sortes  de  commandement  : 
le  commandement  en  chef  et  le  commande- 
ment hiérarchique. 

Le  commandement  en  chef  est  une  délé- 
gation des  pouvoirs  publics  faite  par  le  chef 
de  l'Etat  ;  il  peut  résulter  aussi  de  circon- 
stances militaires  qui  isolent  de  ses  supérieurs 
un  chef  militaire  quelconque  placé  en  pré- 
sence de  l'ennemi.  Ces  pouvoirs  principaux 
sont:  toute  faculté  de  diriger  les  opérations, 
de  livrer  bataille,  de  conclure  des  trêves,  des 
suspensions  d'armes,  d'imposer  des  contri- 
butions, des  réquisitions,  de  nommer  aux 
grades  et  fonctions,  etc.  Les  pouvoirs  du 
commandant  en  chef  sont  indépendants  de  la 
situation  hiérarchique  du  titulaire  ;  ce  sont 
des  pouvoirs  de  fonctions,  tout  à  fait  excep- 
tionnels. 

Le  commandement  hiérarchique  résulte  da 
grade  et  de  l'ancienneté  dans  le  grade  (à 
grade  égal)  ;  ses  pouvoirs  sont  déterminés 
par  les  règlements  militaires. 

INSTRUCTEUR.  Militaire  de  tout  grade 
chai'gé  d'euseigner  aux  jeunes  soldats,  réser- 
vistes et  territoriaux,  l'exercice,  le  manie- 
ment des  armes  ou  travaux  qu'ils  doivent 
connaître  ;  en  un  mot  celui  qui,  dans  l'armée, 
est  chargé  de  donner  l'instruction  militaire 
voulue  pour  son  arme  à  celui  qui  ne  la  pos- 
sède pas. 

INSTRUCTION.  Ensemble  des  voies  et 
moyens  employés  pnur  donner  aux  militaires 
des  notions  théoriques  et  pratiques  suffi- 
santes p'iur  le  rôle  que  chacun  d'eux,  sui- 
vant S'U  grade,  son  arme  ou  son  service, 
peut  avoir  à  remplir  en  campagne. 

On  peut  dire  que  l'instruction  militaire 
est  mutuelle,  car  elle  part  du  sommet  de  la 


i26  INSTRUCTION. 

hiérarchie  pour  passer  par  tous  les  échelons 
et  arriver  au  simple  soldat. 

—  ministérielles.  D'une  manière  géné- 
rale, les  instructions  ministérielles  sont  des 
ordres  de  détail,  des  explications  ou  des 
avis  au  sujet  le  questions  concernant  l'or- 
ganisation, l'administration  ou  l'instruction 
de  l'armée.  Telles  sont  les  instructions  sur 
les  opérations  des  conseils  de  révision,  sur 
l'appel  et  le  renvoi  des  classes,  sur  les 
grandes  manœuvres,  sur  les  inspections  gé- 
nérales, sur  l'application  des  règlements 
administratifs,  etc.,  etc. 

Certaines  instructions  ministérielles  sont 
des  ouvrages  où  l'on  trouve  les  détails  sur 
les  régies  à  suivre  pour  donner  aux  soldats 
un  enseignement  uniforme  dans  les  diffé- 
rentes branches  ;  et,  dans  ce  cas,  c'est  le 
synonyme  de  règlements. 

En  principe,  le  nom  A'instruclion  devrait 
s'appliquer  uniquement  aux  documents  mi- 
nistérii  Is  indiquant  les  règles  à  suivre  et  les 
formalités  h  observer  dans  un  service,  mais 
qui,  vu  leur  peu  d'importance,  ne  sont  pas 
divisés  en  chapitres. 

—  primaire.  Celle  qui  est  donnée  dans 
les  écoles  dites  primaires,  c'est-à-dire  du 
1er  degré.  Elle  comprend  les  notions  élémen- 
taires que  tout  liomme  a  intérêt  de  pos- 
séder, même  dans  les  professions  manuelles, 
c'est-à-dire  la  lecture,  l'écriture,  le  calcul  et 
des  notions  générales  de  géographie.  Cette 
instruction  est  exigée  pour  les  jeunes  gens 
qui  demandant  à  contracter  un  engagement 
volontaire. 

Les  instructions  ministérielles  prescrivent 
également  de  ne  pas  incorporer  dans  la  ca- 
valerie les  jeunes  soldats  appelés  qui  ne 
savent  ni  lire  ni  écrire. 

La  constatation  de  cette  instruction  se  fait 
au  moyen  d'un  certificat  d'études  primaires. 

—  secondaire.  Celle  qui  est  donnée 
dans  les  collèges  et  les  lycées,  et  qui  com- 
prend l'étude  de  la  langue  française,  de 
l'histoire,  de  la  géographie,  des  mathémati- 
ques élémentaires,  du  dessin  et,  facultative- 
ment, des  langues  grecque  et  latine,  ou  d'une 
langue  vivante  étrangère. 

La  constatation  de  cette  instruction  est 
faite  au  moyen  de  diplômes  de  baccalauréat 
obtenus  à  la  suite  dexamens  passés  devant 
des  jurys  spéciaux.  Ces  diplômes  sont  de  dif- 
férentes espèces  ;  mais  les  uns  ou  les  autres 
sont  indispen-'-ables  pour  se  présenter  au 
concours  pour  l'admission  à  l'Ecole  militaire 
spéciale  de  SairJ-Cijr,  à  ÏÉcole  poli/technique 
ou  à  l'Ecole  du  service  de  santé  militaire. 

—  supérieure  ou  spéciale.  Elle  com- 
prend l'etu  le  approfondie  des  lettres  ou  des 
sciences.  Elle  est  constatée  par  les  diplômes 


INSTRUMENT. 

de  licencié  es  lettres  ou  es  sciences,  d'agrégé, 
de  docteur,  ou  par  le  classement  de  sortie 
de  l'Ecole  polytechnique. 

—  des  demandes  de  pension  (V.  Pen- 
sions). 

INSTRUMENT  balistique.  Instrument 
servant  à  lancer  des  projectiles  (V.  Baliste 
et  Balistique). 

—  de  chirurgie  (Y.  Caisses  d'inslru- 
ments  de  cltinirgie  vétérinaire  et  Cantine 
d'ambulanci'). 

—  de  guerre.  D'une  manière  générale, 
les  armes,  engins,  machines,  outils,  poudres 
employés  par  les  armées  à  la  guerre.  Les 
troupes  elles-mêmes  peuvent  être  considérées 
comme  les  premiers  des  instruments  de 
guerre. 

—  de  levers  (V.  Levers). 

—  de  musique.  Les  instruments  dont 
la  musique  militaire  est  autorisée  à  faire 
usage  sont  indiqués  comme  nomhre  et  types 
dans  un  décret  du  2(5  mars  18H0  et  par  la 
note  ministérielle  du  11  août  1873  insérée 
au  Journal  militaire.  Ils  sont  achetés,  entre- 
tenus et  remplacés  au  compte  de  la  niasse 
d'habillement  et  d'entretien. 

—  des  écoles  régimentaires.  Les 
instruments  de  dessin,  de  topographie  et 
autres,  en  usage  dans  les  écoles  régimen- 
taires, sont  achetés  et  entretenus  au  compte 
de  la  masse  des  écoles. 

—  des  tambours,  clairons  et  trom- 
pettes. Ils  sont  achetés,  entretenus  et  rem- 
placés au  compte  de  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

Les  élèves  tambours,  clairons  ou  trom- 
pettes ne  reçoivent  que  les  instruments  les 
plus  anciens  ou  les  moins  bons. 

—  de  vérification  et  de  visite.  Des 
instruments  divers  et  d'une  grande  précision 
sont  employés  par  le  service  de  l'artillerie 
pour  vérifier  les  bouches  à  feu  neuves  et 
pour  visiter  les  bouches  à  feu  en  service. 
11  existe  aussi  des  instruments  vérificateurs 
pour  projectiles  ;  leur  énumération  ne  serait 
d'aucune  utilité  et  leur  description,  fort 
longue,  ne  pourrait  servir  qu'aux  officiers 
appelés  à  les  employer. 

—  pour  la  mesure  des  distances 
(V.  Mesure  des  distances). 

INSUBORDINATION.  Manque  de  su- 
bordination qui  se  traduit  par  le  refus  per- 
sistant d'ohéir  aux  ordres  des  supérieurs. 
L'insubordination  est  plus  grave  que  la 
désobéissance,  car  celle-ci  peut  rester  passive 
tandis  que  la  première  se  manifeste  tou- 
jours avec  mouvement  et  violence.  On  doit 
tenir  compte,  dans  l'appréciation  de  ce  délit, 
des  temps,  des  cas,  des  habitudes  reconnues. 


427  INTENDANCE  militaire. 

de  la  récidive,  du  grade,  de  l'état  de  paix, 
de  l'état  de  guerre. 

INSUFFISANCE  de  numéros  (V.  Ti- 
rage au  sort). 

INSULTÉ.  Agression  brusque  à  main 
armée,  coup  de  main  hardi,  opération  ayant 
en  général  le  caractère  de  la  surprise  et  de 
l'audace,  c'est-à-dire  d'un  coup  de  main 
tenté  contre  une  place  mal  gardée,  des 
troupes  isolées  ou  imprévoyantes,  mais  qui 
en  général  n"a  qu'un  hut  limité  et  ne  peut 
pii  curer  un  succès  sérieux. 

Attaque  avec  outrage,  quelquefois  avec 
voies  de  fait.  L'insulte  envers  une  sentinelle 
est  punie  de  6  jours  à  1  an  de  prison 
(art.  220). 

INSURGÉ.  Individu  qui  fait  partie  d'une 
insurrection. 

Les  insurgés  sont  jugés  par  les  conseils 
de  guerre.  L'autorité  militaire  est  chargée 
de  faire  exécuter  les  sentences  prononcées 
par  ces  tribunaux  militaires. 

INSURRECTION.  Action  de  se  soulever 
en  nomhre  considérable  contre  le  gouverne- 
ment établi. 

L'insuriection  à  main  armée  est  passible 
de  la  peine  de  mort.  Les  dernières  insurec- 
tions  en  France  sont  celles  qui  ont  eu  lieu 
en  1871  à  Paris  et  dans  quelques  autres 
grandes  villes. 

INTELLIGENCES.  Avoir  des  intelli- 
gences dans  la  place,  c'est  être  tenu  au  cou- 
rant de  ce  qui  s'y  passe  au  moyen  d'émis- 
saires, d'espions  ou  de  signaux. 

INTENABLE.  Une  position  est  intenable 
quand  elle  ne  peut  être  défendue. 

INTENDANCE  militaire.  L'un  des  cinq 
services  chargés  de  Vadministration  de  l'ar- 
mée française  sous  les  ordres  du  commande- 
ment. II  comprend  les  services  de  la  solde, 
des  subsistances  militaires,  de  rbabillement, 
du  campement,  du  harnachement  de  la  ca- 
valerie, de  marche,  des  transports,  des  lits 
militaires,  l'ordonnancement  des  dépenses 
relatives  à  ces  services,  ainsi  que  de  celles 
des  corps  de  troupe  et  des  établissements 
considérés  comme  tels,  la  vérification  et  la 
régularisation  des  dépenses  des  bureaux  de 
recrutement  et  du  seivire  de  la  justice  mili- 
taire, enfin,  l'administration  des  personnels 
sans  troupe  et  des  isolés  jouissant  d'une 
solde ,  d'un  traitement  ou  d'une  gratifi- 
cation. 

Ce  service  a  été  établi  par  ordonnance  du 
29  juillet  1819,  pour  remplacer  Vinsfiection 
aux  revues  et  le  commissariat  des  guerres. 

Le  service  de  l'intendance  est  dirigé  par 
le  corps  de  l'intendance  militaire ,  il  est 
exécuté  par  les  officiers  d'administration  du 
service  de  l'intendance. 


INTENDANT. 


INTERDICTION. 


Le  tableau  ci-après  indique  la  composi- 
tion actuelle  du  corps  de  l'intendance,  ainsi 
que  la  correspondance  du  grade  de  ses 
membres. 


DÉSIGNATION 

CORRESPONDANCE 

des 

1 

du 

fonctionnaires. 

S 

grade. 

Intendants  généraux. 

J 

Général  de   divi- 
sion. 

Intendants  militaires. 

21 

Général    de  bri- 
gade. 

Sous-intendants  mili- 

taires de  Ire  cl,.  .  . 

62 

Colonel. 

Sous-intendants  mili- 

taires de  2'  cl 

87 

Lieutenant-colo- 

Soup-intendonts mili- 

nel. 

taires  de  3e  cl 

!l."i 

Clief  de  bataillon. 

Adjoints     à     l'inten- 

dance militaire 

TOTAI 

43 

Capitaine. 

31.5 

Observations. —  Il  e.xiste  éa 

alement  des  fonc- 

tionnaires   de   l'intendance  de" 

la  réserve  et  de 

l'armée  territoriale  portant  le  t 

itre  à'attachés  de 

1^=  classe  et  à'attac/œs  de  2e 

classe,  ayant  res- 

pectivement  la  correspondance 

du  grade  de  lieu- 

tenant  et  de  sous-lieutenant. 

Le  recrutement  des  fonctionnaires  de  l'in- 
tendance s'opère,  à  la  suite  d'un  concours, 
de  la  manière  suivante  : 

Les  adjoints  à  l'intendance  sont  pris  parmi 
les  capitaines  de  toutes  armes  et  les  ofiiciers 
d'administration  de  l'"''  et  de  2<=  classe  âgés 
de  moins  de  42  ans,  et  comptant  au  moins 
un  an  d'ancienneté  au  31  décembre  de 
l'année  pendant  laquelle  la  proposition  est 
faite. 

Les  sous-intendants  militaires  de  S^^  classe 
sont  pris  dans  la  proportion  des  4/o  parmi 
les  adjoints  à  l'intendance,  et  dans  la  pro- 
portion de  d/o,  parmi  les  chefs  de  bataillon 
ou  d'escadion,  les  majors  et  les  officiers 
d'administration  principaux  âgés  de  moins 
de  45  ans,  ainsi  que  parmi  les  capitaines  et 
les  officiers  d'administration  de  l''"  classe 
ayant  4  ans  de  grade  et  proposés  pour 
l'avancement  à  l'inspection  générale. 

Les  sous-intendants  militaires  de  2'^'  classe 
sont  pris,  dans  la  proportion  de  4/o  parmi  les 
sous-intendants  de  3<=  classe  et  dans  la  pro- 
portion de  1/5  parmi  les  cbefs  de  bataillon  ou 
d'escadron  et  les  majors,  ayant  trois  ans  de 
grade,  qui  ont  été  proposés  pour  l'avancement 
à  l'inspection  générale  (sans  limite  d'âge). 

Le  service  de  l'intendance  d'un  corps  d'ar- 
mée ou  d'un  gouvernement  militaire  est  di- 
rigé par  un  intendant  général  ou  un  inten- 
dant militaire.  Dans  les  corps  d'armée  où 
l'importance  du  service  exige  la  présence  de 


deux  intendants,  l'un  d'eux  prend  le  titre 
de  directeur  du  service  de  Tintendance  du 
corps  d'armée. 

Le  Ministre  détermine,  dans  chaque  ré- 
gion ou  gouvernement  militaire,  le  nombre 
des  fonctionnaires  de  l'intendance  et  des 
officiers  d'administration  de  divers  grades 
affectés  à  chaque  place  ou  service. 

En  cas  de  formation  d'armée  (c'est-à-dire 
en  temps  de  guerre)  la  direction  du  service 
de  l'intendance  de  l'armée  est  confiée,  sous 
l'autorité  du  général  en  chef  de  l'armée,  à 
un  intendant  général  ou  à  un  intendant  mi- 
litaire qui  prend  le  titre  d'intendant  de  l'ar- 
mée. Ses  attributions,  ses  relations  avec  les 
chefs  supérieurs  des  services  de  l'adminis- 
tration de  l'armée  et  avec  les  directeurs  des 
services  des  corps  d'armée  sont  définies  et 
réglées  par  les  articles  5  et  14  de  la  loi  du 
16  mars  1882. 

Les  fonctionnaires  de  l'intendance  rem- 
plissent, aux  armées,  les  fonctions  d'officier 
de  l'état  civil.  Us  ont  qualité  pour  recevoir 
les  testaments,  délivrer  les  procurations  et 
les  certificats  de  vie  et  apposer  les  scellés. 

L'article  14  du  règlement  du  26  octobre 
1883  sur  le  service  en  campagne  indique 
nettement  la  responsabilité  des  généraux  et 
des  intendants.  «  L'ordre  de  pourvoir  et  de 
distribuer,  l'indication  des  lieux  de  distribu- 
tion, constituent,  avec  les  opérations  mili- 
taires, la  responsabilité  du  commandement. 
Les  mesures  d'exécution  pour  pourvoir  et 
distribuer,  la  justification  du  payement  et 
de  la  distribution  constituent  la  responsa- 
bilité des  intendants  envers  le  comman- 
dement. » 

INTENDANT  généraL  Grade  le  plus 
élevé  du  corps  de  l'intendance.  11  correspond 
au  grade  de  général  de  division, 

—  militaire.  Avant-dernier  grade  supé- 
rieur du  corps  de  l'intendance.  11  correspond 
au  grade  de  i.'énéral  de  brigade. 

INTENSITÉ.  Degré  de  force,  de  tension, 
d'énergie,  d'activité.  Ex.  :  L'intensité  du 
feu. 

—  d'un  courant  électrique.  Est  dé- 
terminée par  les  effets  que  produit  ce  cou- 
rant. 

INTENTION.  Désir,  volonté.  L'intension 
est  une  circonstance  aggravante  en  ce  qui 
concern(î  les  crimes  et  les  délits  militaires. 

INTERCEPTER,  Arrêter  au  passage; 
s'emparer  par  surprise. 

—  les  communications.  Venir  se  pla- 
cer sur  les  voies  de  communication  de  l'en- 
nemi pour  les  empêcher  de  fonctionner. 

—  un  convoi.  S'en  emparer  par  sur- 
prise. 

INTERDICTION.  Défense  de  faire  quel- 


r 


INTERET. 


429 


INTERROMPRE. 


que  chose.  En  termes  de  droit  civil,  l'inter- 
diction est  la  déclaration  faite  par  le  juge 
qu'une  personne  est  privée  de  l'exercice  des 
actes  de  la  vie  civile.  Elle  ne  peut  être  pro- 
noncée que  pour  imbécillité,  démence,  ou 
fureur,  quand  elles  constituent  un  état  ha- 
bituel. 

L'interdit  est  assimilé  au  mineur  et  reçoit 
un  tuteur.  Dans  certains  cas,  l'incapacité  de 
l'interdit  est  plus  étendue  que  celle  du  mi- 
neur ;  ainsi,  il  ne  peut  ni  tester,  ni  con- 
tracter mariage.  L'interdiction  cesse  avec  les 
causes  qui  l'avaient  fait  naître.  Elle  doit 
être  levée  par  jugement. 

INTÉRÊT.  Le  revenu  qu'on  tire  d'un 
capital.  En  principe,  l'Etat  paye  tous  ses 
créanciers  dans  les  délais  légaux,  et  ne  doit 
pas  d'intérêts  pour  les  sommes  qui,  pour  une 
raison  ou  pour  une  autre,  ont  été  payées 
après  l'expiration  de  ces  délais.  Exception 
est  faite  "pour  les  emprunts  de  l'État,  et 
pour  les  cautionnements. 

De  même  les  sous-officiers  rengagés  en 
vertu  de  la  loi  du  23  juillet  1881  avaient 
droit,  pour  la  somme  de  2,000  francs  repré- 
sentant leur  prime  de  rengagement,  à  des 
intérêts  calculés  au  taux  de  5  p.  100  par 
an,  et  pajables  à  raison  de  25  francs  par 
trimestre.  La  loi  du  28  mars  1889  sur  le 
rengagement  des  sous-officiers  a  supprimé 
ces  intérêts  et  les  a  remplacés  par  une  gra- 
tification annuelle  de  200  francs,  payable 
par  trimestre. 

INTÉRIEUR.  Ce  qui  concerne  l'inté- 
rieur des  corps.  Ex.  :  l'administration  inté- 
rieure, le  service  intérieur,  etc. 

INTÉRIM.  Entre  temps.  Fonctions  que 
l'on  remplit  provisoirement,  pendant  l'ab- 
sence ou  à  défaut  du  titulaire, 

INTÉRIMAIRE.  Celui  qui  remplit  une 
fonction  par  intérim.  Dans  l'armée,  l'ofii- 
cier  ou  assimilé  qui  remplit  des  fondions  à 
titre  d'intérimaire,  a  droit  aux  indemnités 
pour  frais  de  service  ou  pour  frais  de  bu- 
reau, dans  les  conditions  qui  ont  été  indi- 
quées précédemment,  mais  il  n'a  droit  qu'à 
la  solde  de  son  grade. 

INTERNATIONAL.  Qui  a  lieu  de  na- 
tion à  nation.  Ex.  :  La  Convention  de  Ge- 
nève et  la  déclaration  de  Saint-Pétersbourg 
sont  des  conventions  internationales. 

INTERNÉS.  Lorsque  des  combattants 
isolés  ou  des  corps  organisés  passent,  pour 
échapper  à  l'ennemi,  sur  le  territoire  d'un 
Etat  neutre,  celui-ci  peut  et  doit  les  désar- 
mer et  les  interner  jusqu'à  la  fin  de  la 
guerre.  Les  officiers  peuvent  être  laissés 
libres,  sur  parole,  de  ne  pas  quitter  le  pays 
sans   autorisation.  A   défaut  de  convention 


préalable,  l'humanité  oblige  l'État  neutre  à 
pourvoir  à  l'entretien  des  internés,  sauf  à  se 
faire  rembourser  ultérieurement  ses  dé- 
penses. _ 

Les  États  neutres  doivent  s'abstenir  d'au- 
toriser le  passage  des  convois  de  blessés  et 
de  malades  sur  leur  territoire,  avant  de 
s'être  assuré  l'assentiment  des  deux  belligé- 
rants. Le  passage  peut  être  permis  aux 
blessés  se  présentant  isolément  ou  par 
petits  groupes,  mais  on  peut  les  soumettre 
à  l'internem' nt. 

INTERPRÉTATION.  Le  droit  d'expli- 
quer au  besoin  le  texte  des  actes  ou  déci- 
sions ministériels  appartient  au  ministre 
seul. 

D'une  manière  générale,  le  droit  d'inter- 
prétation d'une  décision  appartient  à  l'auto- 
rité militaire  qui  a  pris  cette  décision. 

INTERPRÈTES  militaires.  En  temps 
de  paix,  ce  senice  est  spécial  a  l'Algérie.  11 
a  pour  but  de  permettre  aux  officiers  déta- 
chés dans  le  service  des  affaires  indigènes  de 
s'entendre  avec  les  Arabes  pour  régler  tout 
ce  qui  concerne  leurs  affaires. 

Les  intei-prètes  militaires  ont  le  rang  d'of- 
ficier et  une  hiérarchie  spéciale  comprenant 
différents  grades,  mais  sans  assimilation 
avec  ceux  de  l'armée. 

Le  cadre  de  ce  personnel  a  été  fixé  par  la 
loi  du  13  mars  1875  et  comprend: 


DÉ  =  IGNATIO>- 

ASSIMILATION 

des 

a 

■s, 

pour 

fonctionnaires. 

z 

la   solde. 

Interprète?  principaux 

•5 

Chef  de  bataillon. 

Interprètes  île  Ir"  cl.. 

8 

Capitaine. 

Interprètes  de  2e  cl.. 

12 

Capitaine. 

Interprètes  de  3e  cl.. 

15 

Lieutenant. 

luterpréte^     auxiliai- 

res de  l'e  e\ 

15 

Sous-lieutenaut. 

Interprèles    auxiliai- 

res de  2e  cl 

20 

Solde  spéciale  de 
l,800fr.paran. 

Total 

75 

—  de  réserve.  Corps  organisé  pour 
servir  d'interprètes  aux  états-majors,  en 
campagne. 

Il  se  recrute,  en  temps  de  paix,  à  la  suite 
d'examens. 

INTERROGATOIRE.  En  termes  de  lé- 
gislatiuu  militaire,  l'interrogatoire  est  l'en- 
semble des  questions  adressées  par  un  membre 
ou  par  le  président  d'un  tribunal  militaire, 
et  des  réponses  que  fait  cehii  qui  est  inter- 
rogé (V.  Justice  iiiililairc). 

INTERROMPRE.  Rompre  la  continuité 
d'une  chose. 


*  •=  -  ,\ 


^ 


INTERRUPTION. 

Les  colonnes  de  troupes  en  marche  ne 
doivent  pas  se  laisser  interrompre. 

INTERRUPTION.  Action  d'interrompre, 
état  de  ce  qui  est  ititei'rompu. 

On  désigne  sous  ce  nom  les  coupures  et 
les  destructions  pratiquées  sur  les  routes  ou 
sur  les  voies  ferrées,  et  qui  empêchent  la 
circulation. 

INTERSECTION.  Dans  les  levers,  on 
appelle  méthode  dea  inlerseclions  celle  qui 
consiste  à  mesurer  une  base  et,  à  l'aide  de 
stations  faites  de  chacune  des  extrémités  de 
cette  hase,  à  déterminer  les  angles  que  font 
avec  celle-ci  des  directions  ahoutissant  aux 
sommets  du  canevas  polygonal.  Ces  sommets 
sont  facilement  reportés  sur  le  plan  au  moyen 
de  triangles  semblables  dont  on  connaît  la 
base  et  les  angles  adjacents. 

La  mesure  et  la  construction  des  angles 
étant  une  opération  assez  longue,  il  importe 
de  faire  usage  d'instruments  assez  précis, 
dans  le  but  d'abréger,  de  même  que  pour 
éviter  les  erreurs. 

La  méthode  des  intersections  convient 
parfaitement  à  la  détermination  de  points 
inaccessibles  ou  trop  éloignés,  mais  visibles  ; 
elle  n'est  pas  applicable  à  des  terrains  cou- 
verts, qui  ne  permettraient  pas  de  découvrir 
beaucoup  de  si  immets  des  mêmes  stations. 
C'est  la  méthode  employée  pour  les  levers  de 
fortifie  ition. 

INTERVALLE.  L'espace  entre  deux 
liommes,  ou  entre  deux  troupes  ou  deux 
fractions  d'une  troupe,  compté  dans  le  sens 
du  fnmt. 

L'intervalle  se  mesure  :  entre  2  hommes, 
du  coude  gauche  de  chaque  homme  au  coude 
droit  de  son  voisin  de  gauche  ;  entre  2 
troupes  ou  2  fractions  de  troupes  voisines, 
du  coude  gauche  du  dernier  homme  de  la 
fraction  de  droite  au  coude  droit  du  premier 
homme  de  la  fraction  de  gauche. 

—  de  bataillon.  Dans  l'ordre  constitutif 
du  régiment,  les  bataillons  sont  séparés  l'un  de 
l'autre  par  un  intervalle  de  30  pas  (22™, 50). 

—  de  compagnie.  Les  compagnies  sont 
formées  à  6  pas  d'intervalle,  d'après  l'ordre 
de  leurs  numéros,  dans  l'ordre  constitutif  du 
bataillon. 

—  de  déploiement.  Espace  nécessaire  à 
une  troupe  ])our  se  former  en  ligne  déployée. 

—  des  forts  (V.  Forts). 
INTERVENTION.   Action   par   laquelle 

on  prend  part  à  une  chose,  par  exemple  à 
une  affaire  controversée,  à  une  querelle,  à 
une  guerre. 

Se  dit  aussi  d'une  personne  supérieure, 
d'un  Etat  puissant,  qui  interpose  son  auto- 
rité, sa  médiation  dans  une  affaire. 


430  INVALIDES. 

INTIMER.  Signifier  avec  autorité.  Se  dit 
d'une  signifii'ation  légale. 

INTONATION  (école  d').  Exercices 
vocaux  faits  en  vue  d'amener,  dans  les  corps 
de  troupe,  l'unité  de  prononciation  et  d'in- 
tonation des  commandements  militaires,  d'a- 
près les  règles  tracées  dans  ce  but. 

INTRADOS.  Surface  intérieure  d'une 
voûte. 

INTRÉPIDITÉ.  Courage  inébranlable 
dans  le  péril 

INVALIDES.  Militaires  que  leur  âge, 
leurs  infirmités  ou  leurs  blessures  rendent 
incapables  de  servir  et  de  pourvoir  à  leur 
subsistance. 

En  France,  les  anciens  militaires  retraités 
peuvent  échanger  la  jouissance  de  leur  pen- 
sion de  retraite  contre  l'admission  à  VHùlel 
des  Invalides.  Cet  hôtel  a  été  créé  par 
Louis  XIV  en  1670  ;  il  jouissait,  en  1789, 
d'un  revenu  de  1,700,000  livres.- 

A  la  suite  des  guerres  de  la  Révolution 
et  du  piemier  Empire,  Napoléon  créa  3  suc- 
cursales de  cet  établissement  à  Versailles, 
Gand  et  Avignon  ;  mais  elles  furent  succes- 
sivement supprimées  et  il  ne  reste  plus,  ac- 
tuellement, que  l'Hôtel  des  Invalides  de 
Paris,  dont  une  partie  seulement  est  occupée 
par  ces  derniers. 

Les  invalides  sont  organisés  militairement 
sous  le  commandement  d'un  général,  secondé 
par  un  personnel  d'officiers  en  rapport  avec 
l'effectif  des  pensionnaires.  L'administration 
est  exercée  par  un  conseil  d'administration 
ayant  pour  agent  comptable  un  ofucier  d'ad- 
ministration. Le  service  médical  y  est  lar- 
gement organisé.  Tout  le  personnel  d'admi- 
nistration, de  commandement  et  de  service 
médical  est  pris,  depuis  1877,  parmi  les 
officiers  en  retraite. 

Pour  l'admission,  les  inspecteurs  généraux 
indiquent  simplement,  sur  l'état  de  propo- 
sition pour  la  pension  de  retraite,  ceux  des 
militaires  qui  sont  dans  le  cas  d'être  admis 
aux  Invalides  et  qui  en  font  la  demande. 
Les  anciens  militaires  retraités  adressent 
leur  demande  au  commandant  du  corps 
d'armée. 

Les  conditions  d'admission  sont  l'une  des 
suivantes  : 

1°  Être  amputé  d'un  ou  plusieurs  mem- 
bres ; 

2°  Etre  atteint  d'infirmités  équivalentes 
à  la  perte  d'un  membre  ; 

3°  Avoir  au  moins  60  ans  d'âge  ;  à  70 
ans,  l'admission  est  de  droit. 

Les  demandes  sont  transmises  au  Ministre, 
qui  déi-ide. 

Les  invalides  reçoivent  tous  les  soins  né- 
I  cessaires  appropriés   à  leur  état  et  à  leur 


INVALIDITE. 


431 


INVESTISSEMENT. 


ancien  grade  ;  ou  y  ajoute  une  solde  journa- 
lière, dite  des  menus  besoins,  et  diverses  in- 
demnités. 

Chacun  d'eux  peut  renoncer  au  bénéfice 
de  son  admission  et  rentrer  dans  sa  famille 
lorsqu'il  le  juge  à  prop  s.  Il  rentre  alors  en 
jouissance  de  sa  pension  de  retraite. 

INVALIDITÉ.  En  terme  de  législation 
militaire  :  manque  de  validité  d'un  acte,  dun 
document,  qui  est  alors  considéré  comme  nul. 

INVASION.  Entrée  agressive,  irruption 
de  troupes  dans  un  pays  ennemi  pour  l'en- 
vahir. C'est  un  acte  essentiellement  offensif. 
L'histoire  présente  de  nombreux  exemples 
d'invasion. 

INVENTAIRE.  État  détaillé  indiquant 
tout  le  matériel  appartenant,  soit  à  l'État, 
soit  aux  masses,  dans  un  corps  de  troupe  ou 
établissement  militaire.  Ce  document  est 
désigné  sous  le  nom  de  compte  de  gestion 
portant  inventaire  en  ce  qui  concerne  le  ma- 
tériel de  l'État.  Il  en  est  établi  un  pour 
chaque  catégorie  de  matériel  appartenant  à 
un  même  service  de  la  guerre  et  ayant  une 
nomenclature  distincte. 

Il  est  également  établi  des  inventaires  dé- 
comptés pour  le  matériel  appartenant  au  i 
corps  et  acheté  au  compte  des  différentes 
masses.  Ces  inventaires  sont  adressés  annuel- 
lement au  Ministre,  en  même  temps  que  les 
comptes  des  masses.  Ils  sont  préalablement  vé- 
rifiés par  les  fonctionnaires  de  l'intendance. 

—  des  bibliothèques.  Il  existe,  dans 
chaque  bibliothèque  principale,  un  registre 
d'inventaire  sur  lequel  on  inscrit,  par  ordre 
d'arrivée,  tous  les  ouvrages  qui  entrent  dans 
la  bibliothèque  et  tous  les  prêts  qu'elle  fait 
aux  bibliothèques  temporaires  et  aux  biblio- 
thèques des  corps.  Ce  registre  est  indépen- 
dant du  catalogue  méthodique  sur  lequel 
tous  les  ouvrages  sont  inscrits. 

—  des  effets  des  hommes  absents. 
Les  effets  que  les  hommes  entiant  en  posi- 
tion d'absence  ne  doivent  pas  emporter  avec 
eux,  sont  déposés  au  magasin  de  l'unité 
avec  un  bulletin  de  dépôt  ou  inventaire 
qui  en  présente  exactement  la  désignati m. 

—  des  lits  militaires.  Chaque  année, 
dans  le  courant  du  mois  de  décembre,  le 
sous-intendant  militaire  procède,  en  pré- 
sence du  piéposé  des  lits  militaires,  et  avec 
l'assistance  de  deux  notables  idoines  dési- 
gnés, l'un  par  le  sous-intendant  militaire, 
l'autre  par  l'entrepreneur,  à  l'inventaire  du 
matériel  composant  la  fixation  de  chaque 
place,  afin  de  constater  l'état  dans  lequel  ce 
matériel  est  entretenu,  de  signaler  les  effets 
et  objets  manquants  et  de  ramener  l'entre- 
preneur à  l'exécution  de  ses  engagements. 

Pour  les  effets  et  objets  en  service,  l'opé- 


ration a  lieu,  en  outre,  en  présence  de  l'of- 
ficier de  casernement  du  corps  et  de  l'un  des 
officiers  de  la  compagnie,  escadron  ou  bat- 
terie dont  on  inventorie  le  matériel. 

Lors  de  cet  inventaire,  le  sous-intendant 
militaire,  assisté  des  idoines,  classe  le  maté- 
riel dans  les  catégories  :  bon,  à  réparer,  hors 
de  service.  Il  constate  les  résultats  de  son 
opération  dans  un  procès-verbal  établi  à  la 
date  du  31  décembre. 

—  des  objets  qui  ne  sont  pas  entre- 
tenus par  le  service  du  génie.  Les  objets 
et  les  ustensiles  que  possèdent  les  corps,  mais 
qu'ils  n'emportent  pas  avec  eux,  et  qui,  lors 
des  changements  de  garnison,  sont  confiés 
momentanément  à  la  garde  des  agents  du 
génie,  tels  que  le  matériel  des  écoles  régi- 
mentaires,  celui  du  tir,  celui  des  infirmeries 
régimentaires,  les  chariots  à  fourrage,  etc., 
et,  plus  généralement,  tous  les  objets  et 
ustensiles  qui  ne  sont  pas  entretenus  par  le 
service  du  génie  donnent  lieu  à  un  inven- 
taire dressé  a  la  diligence  du  sous-intendant 
militaire. 

A  chaque  nouvelle  occupation  des  établis- 
sements, une  expédition  de  cet  inventaire 
est  remise  à  l'adjoint  du  génie,  qui  la  pré- 
sente à  l'ofiicier  de  casernenient,  pour  la  vé- 
rification des  objets  qui  s'y  trouvent  portés. 

Après  cette  vérification,  l'expédition,  rec- 
tifiée s'il  y  a  lieu,  est  signée  par  l'officier 
de  casernement  et  déposée  au  bureau  du 
sous-intendant  militaire  qui  la  vise,  et  en 
délivre  une  copie  à  ce  dernier. 

INVERSION  ou  INTERVERSION. 
L'ordre  constitutif  de  toutes  les  formations 
se  prenant  régulièrement  par  la  droite  ;  on 
considérait  autrefois  comme  inversion  toute 
formation  en  bataille  par  la  gauche. 

Ues  mouvements  très  compliqués  étaient 
prévus  pour  éviter  les  inversions  et  replacer 
les  unités  la  droite  en  tète. 

Actuellement,  on  ne  lient  plus  aucun 
compte  de  l'ordre  dans  lequel  les  diverses 
fractions  sont  placées  et  l'on  manoeuvre  in- 
dilféremment  par  le  i""^  ou  le  f  rang,  la 
droite  ou  la  gauche  en  tète. 

INVESTISSEMENT.  Opération  qui  a 
pour  but  de  refouler  le  défenseur  d'une 
place  dans  ses  ouvrages,  afin  de  l'empêcher 
de  recevoir  aucun  secours  ou  aucune  com- 
munication de  l'intérieur. 

A  cet  effet,  il  faut  s'empresser  d'entourer 
la  place  d'un  cordon  de  troupes  assez  fort 
pour  empêcher  le  dèfensinir  de  le  percer,  et 
c'est  à  la  cavalerie  qu'incombe  ce  rôle,  sou- 
tenue qu'elle  sera  par  des  troupes  d'avant- 
garde  qui  la  suivront  a  intervalles  aussi  rap- 
prochés que  possible 

Le  corps  d'investissement  occupera  d'abord 


INVITATION. 


432 


ISOLÉ. 


des  positions  formant  au  début  uae  ligne 
trop  irréguliôre  ou  avec  certaines  parties 
trop  éloignées  de  la  place.  Au  moyen  de  ren- 
forts que  l'assaillant  recevra,  il  livrera  quel- 
ques combats  pour  prendre  possession  des 
positions  qui  lui  sont  nécessaires  pour  orga- 
niser sa  ligne  d'investissement  définitive. 

Il  fortifie  alors  très  solidement  ces  posi- 
tions, sur  lesquelles,  en  cas  d'attaque  de  la 
garnison,  il  aura  à  repousser  les  sorties  avec 
le  secours  des  réserves. 

La  zone  occupée  par  le  corps  d'investisse- 
ment est  divisée  en  secteurs. 

L'organisation  défensive  de  chacun  d'eux 
se  fait  d'une  manière  indépendante,  en 
tenant  compte  de  leur  importance  relative. 

Les  travaux  de  défense  sont  tracés  et  diri- 
gés par  les  commandants  des  secteurs,  con- 
formément à  un  plan  d'ensemble  arrêté  par 
le  commandant  du  siège. 

Dans  chaque  secteur,  il  y  a  des  troupes 
de  première  ligne  et  des  réserves. 

Ces  troupes  alternent  entre  elles  pour  le 
service,  mais  il  y  a  avantage  à  faire  occuper 
chaque  secteur  par  les  mêmes  troupes  pen- 
dant toute  la  durée  de  l'investissement. 

Le  gros  des  troupes  de  première  ligne  est 
établi  hors  de  la  portée  eflicace  de  l'artil- 
lerie des  ouvrnges  les  plus  avancés,  un  peu 
en  arrière  des  positions  sur  lesquelles  les 
troupes  d'investissement  devraient  combattre 
pour  repousser  les  sorties. 

La  distance  à  laquelle  ce  gros  est  éloigné 
des  forts  peut  varier,  suivant  les  cas,  entre 
3,500  et  (5,000  nn'tres. 

Ces  troupes  sont  couvertes  par  un  réseau 
d'avant-postes  comprenant  :  une  ligne  de 
sentinelles  doubles,  des  petits  postes,  des 
grand'gardes,  une  réserve. 

Les  réserves  de  secteur  sont  placées  à  4  ki- 
lomètres environ  en  arrière  du  gros. 

Elles  sont  étroitement  cantonnées  ou  bara- 
quées et  toutes  les  dispositions  sont  prises 
pour  leur  permettre  de  se  porter  sur  les  po- 
sitions de  résistance  principale. 

Des  emplacements  sont  indiqués  pour  les 
rassemblements  en  cas  d'alerte. 

11  doit  être  formé,  en  outre,  une  ou  plu- 
sieurs réserves  générales,  postées  à  proximité 
des  secteurs  les  plus  menacés. 

L'artillerie  destinée  à  repousser  les  sorties 
est  placée  en  arrière  de  la  ligne  de  combat  ; 
ses  épaulements  sont  espacés  de  manière  à 
obtenir  la  division  du  feu  ennemi. 

Cette  artillerie  n'a  pas  à  engager  la  lutte 
avec  les  ouvrages  de  la  défense  ;  elle  occupe 
des  points  lui  permettant  d'enfiler  les  routes 
venant  de  la  place  et  de  couvrir  de  ses  feux 
le  terrain  sur  lequel  les  troupes  de  la  garni- 
son peuvent  avoir  intérêt  à  se  déployer. 


INVITATION  de   feuille  de  route. 

Document  qui  est  produit  au  sous-inteudanl 
militaire  par  les  commandants  des  détache- 
ments de  gendarmerie  ou  par  les  chefs  de 
service,  dans  le  but  de  faire  délivrer  une 
feuille  de  route  à  un  militaire  sous  leurs 
ordres. 

Cette  invitation  doit  être  accompagnée  de 
l'ordre  qui  motive  le  mouvement  ou  d'une 
copie  de  cet  ordre. 

Dans  les  corps  de  troupe,  il  n'est  délivré 
de  feuille  de  route  que  sur  une  invitation 
collective  ou  individuelle,  signée  par  le  chef 
de  corps  ou  le  major,  et  qui  engage  la  res- 
ponsabilité de  celui  qui  l'a  délivrée. 

IRRÈGULIER,  ÈRE.  On  appelle  corps 
irréguliers  les  troupes  qui  n'appartiennent 
pas  à  l'armée  régulière  et  opèrent  en  général 
isolément. 

En  général,  les  irréguliers  n'ont  rendu 
que  pou  de  services  à  la  guerre,  et  ont  été  le 
plus  souvent  une  cause  de  trouble  et  d'em- 
barras pour  les  généraux. 

On  ne  les  a  employés  que  dans  des  mo- 
ments de  crise,  et  à  défaut  de  troupes  régu- 
lières. 

A  l'avenir,  il  n'y  aura  plus  d'irréguliers 
dans  les  armées  françaises,  car  la  loi  du 
15  mars  1875  sur  les  cadres,  dispose  que 
tout  corps  de  troupe  armé  est  sous  les  ordres 
du  Ministre  de  la  guerre,  qui  les  a  pourvus 
de  cadres  dès  le  temps  de  paix,  et  a  déter- 
miné leur  emploi  en  temps  de  guerre,  dans 
l'armée  régulière. 

La  fortification  irrégulière  est  celle 
dont  le  tracé  est  fait  en  dehors  des  mé- 
thodes ou  principes  réguliers. 

La  tenue,  la  manière  de  servir,  d'adiiii7iis- 
trer,  etc.,  etc.,  sont  irrégulières,  lorsqu'on 
ne  se  conforme  pas  pour  ces  différents  points, 
aux  instructions  ou  règlements  ministériels. 

Les  irrégularités  sont  redressées  de  la 
même  manière  que  les  erreurs. 

IRRUPTION.  Entrée  soudaine  et  vio- 
lente d'une  troupe  en  pays  ennemi. 

Cette  opération  doit  affecter  le  caractère 
de  vive  force  et  de  surprise. 

ISABELLE.  Robe  de  chevaux  dont  le 
poil  a  une  couleur  mitoyenne  entre  le  blanc 
et  le  jaune,  mais  dans  laquelle  le  jaune  do- 
mine. 

ISOLÉ.  Militaire  qui  ne  se  trouve  pas 
avec  le  corps  de  troupe  auquel  il  appar- 
tient. 

En  temps  de  paix,  des  mesuies  spéciales 
sont  prises  pour  permettre  aux  isolés  de  re- 
joindre leurs  corps  respectifs  ;  les  comman- 
dants d'armes,  les  fonctionnaires  de  l'inten- 
dance ont  pour  mission  de  donner  à  ces 
hommes  les   moyens   de  se  rendre  dans  la 


ISOLES.  'i 

% 
garnisou  où  se  trouve  leur  corps,  en  les  fai- 
sant accompagner  au  besoin  par  la  gendar- 
merie. 

En  temps  de  guerre,  les  hommes  de  troupe 
isolés,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  les 
tra'inanU,  sont  nombreux  dans  les  quartiers 
généraux  et  dans  les  divers  états-majors. 

Us  comprennent  les  secrétaires,  les  plan- 
tous,  les  conimis  aux  écritures,  ks  ordon- 
nances des  officiers  sans  troupe,  les  escortes, 
les  conducteuis  de  voitures,  etc.,  etc. 

Us  sont  formés  eu  trois  groupes  et  sont 
mis  en  subsistance  dans  le  détachement  du 
tiain  des  équipages  qui  attelle  les  équipages 
de  l'élément. 

L'administration  est  assurée  par  l'officier 
du  train  commandant  le  détachement,  avec 
le  concours  et  par  l'intermédiaire  des  offi- 
ciers de  détail  de  chaque  groupe. 

ISOLÉS  (dépôts  des).  Pour  recueillir 
les  isolés,  dans  les  ports,  en  attendant  le  mo- 
ment de  l'embarquement,  on  a  constitué 
dans  chaque  port  iniportant  un  dépôt 
d'isolés,  chargé  de  la  discipline,  de  l'admi- 
nistration et  de  la  subsistance  dei  hommes 
de  troupe  isolés,  pendant  leur  séjour  au  port 
d'embarquement. 

ISOLEMENT  du  projectile.  Disposi- 
tion qui  consiste  à  dunner  aux  ailettes  une 
saillie  plus  grande  sur  le  corps  du  projectile 
que  l'exige  la  profondeur  des  rayures,  afin 
d'éviter  des  flottements  préjudiciables  à  la 
bouche  â  feu  et  nuisibles  à  la  régularité  du 
mouvemefit  du  projectile. 

ISSUE.  Sortie,  passage,  ouverture  ;  se  dit 
aussi  de  la  tin  d'un  événement. 

ISSUES  de  la  boucherie.  Les  viscères 
et  les  extrémités  des  animaux  de  boucherie. 

Ces  issues  ne  doivent  pas  être  livrées  aux 
troupes. 

—  de  la  meunerie.  Ce  qui  reste  des 
moutures  aprè.s  la  l'ariue,  c'est-à-dire  la  re- 
coupe, le  son,  etc. 

—  des  ordinaires.  Les  os,  les  eaux 
grasses,  les  cendres,  etc. 

Les  issues  sont  vendues  au  profit  des  or- 
dinaires et  portées  aux  recettes  addition- 
nelles sur  le  cahier  d'ordinaire  de  chaque 
unité. 

ITALIE.  Armée  italienne.  Depuis 
1875,  le  principe  fondamental  inscrit  dans 
la  loi  de  recrutement  est  que  tout  Italien 
valide  doit  personnellement  le  service  mili- 
taire depuis  20  ans  ju.squ'à  39  ans  révolus. 

Cette  période  peut  s'accomplir  de  trois 
manières,  suivant  le  numéro  de  tirage  au 
sort  ou  les  exemptions  que  les  appelés  peu- 
vent faire  valoir  :  d'où  trois  catégories  : 

La  l""'  catégorie  comprend,  depuis  1883, 
un  effectif  uniforme  de  82,000  hommes  pré- 


33 


ITALIE. 


levés  aiuiuellement  >uj-  les  listes  de  th'age  au 
sort. 

Ceux  qui  font  partie  de  la  cavalerie  pas- 
sent 4  ans  sous  les  drapeaux,  o  ans  dans  la 
disponibilité  de  l'armée  active  et  10  ans 
dans  la  milice  territoriale. 

Ceux  des  autres  armes  passent  3  ans  sous 
les  drapeaux,  o  ans  dans  la  disponibilité  de 
l'armée  active,  4  ans  dans  la  milice  mobile 
et  7  ans  dans  la  milice  territoriale. 

La  2*^  catégorie  se  compose  des  inscrits  en 
excédent  du  nombre  précédent,  qui  uont 
pas  de  cas  d'exemption  valable. 

Us  servent  8  ans  dans  la  disponibilité  de 
l'armée  active,  4  ans  dans  la  milice  mobile 
et  7  ans  dans  la  milice  territoriale. 

Les  hommes  de  cette  catégorie  sont 
astreints  uniquement  à  une  période  d'in- 
struction de  3  mois. 

Les  exemptés  valides  forment  la  3''  caté- 
gorie et  accomplissent  tout  leur  temps  dans 
la  milice  territoriale. 

Celle-ci  ne  peut  être  appelée  sous  les  dra- 
peaux qu'en  cas  de  guerre,  ou  pour  des  périodes 
d'instruction  d'une  durée  totale  de  30  jours, 
à  répartir  sur  une  série  de  quatre  années. 

L'étendue  du  territoire  est  divisée  en 
12  corps  d'armée,  de  force  différente  en 
temps  de  paix. 

Eu  cas  de  guerre,  chaque  corps  d'armée 
se  compose  de  2  divisions  à  2  brigades  ;  cha- 
que brigade  comprend  2  régiments  d'infan- 
terie et  3  batteries, 

11  y  a,  en  outre,  comme  troupes  indépen- 
dantes, 1  régiment  de  bersagliers,  8  batte- 
ries d'artillerie,  1  régiment  de  cavalerie, 
2  compagnies  du  génie  avec  équipage  de 
pont  et  1  bataillon  de  carabiniers,  soit  pour 
l'ensemble  du  corps  d'année  :  28  bataillons, 
6  escadrons,  14  batteries  et  2  compagnies,  ou 
29,000  hommes  avec  112  pièces. 

La  milice  mobile  forme,  en  outre,  12  di- 
visions en  cas  de  guerre. 

Enfin,  la  milice  territoriale  mettrait  sur 
pied  300  bataillons  d'infanterie,  100  compa- 
gnies d'artillerie  à  pied  et  30  compagnies  du 
génie,  servant  de  troupes  de  garnison. 

Au  30  juin  18H0,  l'armée  permanente 
comptait  813,080  officiers  et  soldats,  la 
milice  mobile  368,398,  la  milice  territoriale 
l,63i,4o9,  ce  qui  avec  les  officiers  en  ser- 
vice auxiliaire  ou  de  réserve,  donne  un  total 
de  33,972  officiers  et  de  2,817,323  hommes 
de  troupe. 

L'infanterie  italienne  est  armée  du  fusil 
Vetterli,  modèle  1870,  du  calibre  de  10"'™,  i, 
qui  a  été  transformé  en  fusil  à  répétitiou 
en  1887.  par  l'addition  d'un  magasin  fixe 
sous  la  boite  de  culasse,  d'après  le  svstèrae 
Vitali  (fig.  I48j. 


ITINÉRAIRE.  434 

Le  magasin  contient  4  cartouches  et  peut 
être  rempli  à  la  main  ou  au  moyeu  d'un 
chargeur. 

Le  tir  peut  se  faire  coup  par  coup  ou  à 
répétition. 

Cette  armi  a  une  grande  ressemblance 
avec  le  fusil  hollandais. 

Le  fusil  italien  tire  une  cartouche  chargée 
de2S',4  de  balistUe;h  balle,  avec  chemise  en 


JALONNEMENT. 

laiton,  pèse  16  grammes  et  possède  une  vi- 
tesse de  615  mètres  ;  le  poids  de  la  cartou- 
che est  de  29  grammes. 

11  est  question  tout  récemment  de  doter 
l'armée  italienne  d'un  fusil  à  répétition  du 
calibre  de  6'^'",o0.  Toutefois,  les  études, 
bien  que  très  avancées,  ne  sont  pas  encore 
entièrement  termmées  et  toutes  les  difficultés 
ne  sont  pas  résolues. 


ITINÉRAIRE.  Route  à  suivre  pour  aller 
d'un  endroit  à  un  autre. 

En  ce  qui  concerne  les  militaires  isolés  et 
les  détachements ,  l'itinéraire  est  toujours 
indiqué  sur  la  feuille  de  route. 

Pour  le  service  des  trains  de  ciiemin  de 
fer,  les  itinéraires  sont  calculés  de  manière 
à  ne  permettre  à  aucun  train  rapide  d'en 
atteindre  un  plus  lent,  en  dehors  d'une  gare, 
avant  que  le  temps  nécessaire  pour  le  ga- 
rage du  second  ne  soit  écoulé. 

Ces  itinéraires  sont  des  espèces  de  feuilles 
de  route  que  l'on  remet  à  tous  les  agents  du 
mouvement,  mécaniciens,  chefs  de  train,  etc., 
et  qui  portent  le  nom  de  graphiques. 


Le  tableau  des  itinéraires  ou  du  service 
journalier  s'établit,  d'après  les  graphiques, 
sur  un  horaire  ou  livret  de  marche  que  les 
compagnies  font  dresser  chaque  semaine,  et 
dont  l'ensemble  constitue  le  livret  Ohaix, 
mis  entre  les  mains  du  public,  sous  le  nom 
d'Indicaleur  des  chemins  de  fer. 

IVRESSE.  État  d'une  personne  qui  a  le 
cerveau  troublé  par  l'action  du  vin  ou  de 
l'alcool. 

Dans  le  but  de  réprimer  l'ivresse  dans 
l'armée  française,  le  Code  de  justice  mili- 
taire spécifie  que  l'ivresse  ne  peut,  en  aucun 
cas,  être  considérée  comme  une  circonstance 
atténuante. 


JACQUEMART.  Vieux  mot  qui  désignait 
un  homme  armé  d'une  cuirasse  et  embar- 
rassé de  ses  ainios. 

JACULATEURS  ou  JACULATORES. 
Soldats  des  troupes  légères  qui,  dans  les  ar- 
mées romaines,  étaient  armés  du  javelot. 

JALETS  ou  GALETS.  Petits  cailloux 
ronds  ou  balles  sphériques  lancés  avec  l'ar- 
bnléle  ou  la  fronde. 


JALON.  Bàtou  ou  perche  de  2  mètres 
environ  de  longueur  que  l'on  plante  poui" 
marquer  une  direction  dans  certaines  opéra- 
lions  de  lever,  ou  pour  indiquer  dans  une 
marche  la  route  à  suivre  aux  troupes  dans 
certaines  circonstances. 

JALONNEMENT.  Opération  de  tracer 
un  alignement  au  moyen  de  jalomieurs  ou 
une  direction  au  moyen  de  jalons. 


JALONNEUR. 


43d 


JARRETIERE. 


JALONNEUR.   Sous-ofliciers  ou  soldats 

quo  l'on  place  pour  servir  de  base  à  UQ  ali- 

yuemenl  ou  à  un  changement  de  direction. 

JAMBE.    La   partie   du   corps    comprise 

eatre  le  genou  et  le  pied. 

Les  jambes  déviées,  cagneuses  ou  bancales 
peuvent' apporter  dans  la  marche  une  gène, 
une  irrégularité  allant  jusqu'à  la  claudica- 
tion ;  le  rapprochement  excessif  des  genoux 
s'oppose  à  la  jonction  des  talons  ;  leur  éloi- 
gnement  détermine  dans  la  marche  un  balan- 
cement disgracieux  et  devient  rapidement 
une  cause  de  fatigue.  Ces  difformités,  sui- 
vant leur  degré,  entraînent  l'incapacité  de 
servir  ou  la  désignation  pour  le  service  auxi- 
liaire. 

L'anomalie,  l'inégaUté  des  jambes,  l'atro- 
phie d'une  ou  de  deux  jambes,  les  lésions 
pathologiques,  les  varices  au  2*  degré,  les  dif- 
formités, etc.,  motivent  également  l'exemp- 
tion ou  le  classement  dans  le  service  auxi- 
liaire. 

Les  jambes  de  bois  nécessaires  ans  mili- 
taires de  l'armée  active  sont  fournies  gra- 
tuitement par  le  service  de  santé  sur  bon 
signé  du  médecin  traitant. 

JAMBIÈRES.  Partie  de  l'ancienne  ar- 
mure qui  couvrait  le  bas  de  la  jambe  depuis 
la  cheville  jusqu'au-dessus  du  genou. 

Des  jambières  en  peau  de  mouton  fauve 
iOnt  en  usage  dans  les  régiments  de  zouaves 
pour  cacher  le  bas  du  pantalon  et  le  haut 
de  la  guêtre.  Elles  ont  été  adoptées  pendant 
quelque  temps  pour  toute  l'infanterie. 

JANISSAIRES.  Soldats  d'infanterie  de 
la  milice  turque,  chargés  de  la  garde  du 
sultan  et  de  la  défense  des  frontières. 

Dereiius  trop  puissants  et  insubordonnés, 
le  sultan  Mahmoud  11  les  fit  exterminer  en 
1826. 

JANTE.  Pièce  de  bois  courbée  qui  fait 
partie  de  la  roue  d'un  avant-train,  d'un 
caisson,  d'un  fourgon  ou  d'un  chaiùot. 

JAQUE.  Espice  de  blouse  ou  de  casaque 
.que  portait  l'infanterie  du  Xll"  au  XH*^ 
siècle. 

C'était  l'arme  défensive  des  liommes  de 
pied  et  de  la  milice  communale.  Elle  dis- 
parut lors  de  la  suppression  des  francs  ar- 
cliers. 

Sorte  de  cotte  de  mailles  à  l'usage  des  ar- 
chers et  des  arbaktriers. 

JAQUETTE.  Dans  les  coupoles  pour  ca- 
nons avec  alTùl  sans  recul,  les  tenons  d'une 
jaquette  coulissent  dans  les  rainures  des 
flasques,  qui  ont  pour  axe  de  rotation  le 
centre  d'une  pièce  sphérique  ajustée  à  l'em- 
brasure. Le  canon  est  emboîté  dans  cette 
jaquette,  en  arriére  des  tourillons.  Cette  dis- 
position a  pour  effet  de  supprimer  le  recul 


et  de  transmettre  en  grande  partie  le5  réac- 
tions à  la  masse  supérieure  du  corps  mobile 
de  la  coupole.  Le  pointage  en  hauteur  s'ef- 
fectue au  moyen  d'un  secteur  denté,  ûxé  à 
la  partie  inférieure  de  la  jaquette  et  actionné 
par  une  roue  à  manches  à  laquelle  sont 
fixés  des  engrenages. 

JARDIN  potager.  Terrain  appartenant 
généralement  à  l'État  et  qui  est  mis  à  la 
disposition  des  corps  de  troupe,  dans  cer- 
taines villes  de  garnison,  pour  y  cultiver  des 
légumes  en  vue  d'améliorer  l'ordinaire  de  la 
troupe. 

A  défaut  de  terrain  de  l'État,  le  Ministre 
peut  autoriser  les  corps  de  troupe  à  louer 
des  terrains  particuliers  pour  y  installer  des 
jardins  potagers.  Les  frais  de  location,  s'il  y 
a  lieu,  ainsi  que  tous  les  frais  d'exploita- 
tion, sont  imputés  aux  fonds  de  l'ordinaire 
et  répartis  proportionnellement  entre  les 
compagnies,  escadrons  ou  batteries. 

Les  fumiers  pris  dans  les  corps  sont  rem- 
boursés par  les  ordinaires  au  prix  d'adjudi- 
cation, au  profit  de  la  masse  d'entretien  du 
harnachement  et  ferrage. 

L'officier  secrétaire  de  la  commission  des 
ordinaires  tient  un  registre  de  gestion  des 
jardins  potagers. 

JARDINIER.  Celui  qui  cultive  un  jardin. 
Les  jardiniers  attachés  à  l'exploitation  des 
jardins  potagers  des  corps  de  troupe  reçoi- 
vent, sur  le  fonds  des  ordinaires,  des  grati- 
fications journalières  dont  le  taux  a  été  fixé 
ainsi  qu'il  suit  par  l'article  5  du  Règlement 
du  24  décembre  1883,  savoir  :  sous-officier, 
0  fr.  23  ;  caporal,  0  fr.  18  ;  soldat,  0  fr.  13. 
Au  moyen  de  cette  allocation  ils  sont  pour- 
vus, à  leurs  frais,  d'une  paire  de  sabots, 
d'un  sarrau,  d'un  pantalon  de  toile  et  d'un 
chapeau  de  paille. 

JARMANN  (fusil).  Fusil  à  répétition 
adopté  pour  l'armée  suédoise. 

Le  magasin,  dans  le  fût,  peut  renfermer 
9  cartouches  au  calibre  de  10™™,  15.  La 
culasse  mobile  comprend,  comme  notre  fusil 
modèle  1874,  la  tète  mobile,  l'extracteur, 
le  percuteur,  le  ressort  à  boudin.  L'appareil 
de  fermeture,  qui  fonctionne  à  peu  prés 
identiquement  comme  dans  notre  fusil  pré- 
cité, ne  comporte  aucune  vis  et  peut  se  dé- 
monter sans  le  secours  d'un  outil  [fig.  1 49). 
La  cartouche,  du  poids  de  21?'f,8o,  a  une 
charge  de  4?'',  46  de  poudre  excellente,  qui 
donne  au  projectile  une  vitesse  initiale  do 
495  mètres. 

JARRETIÈRE.  Courroie  inférieure  d'une 
cuissicre  de  tambour. 

—  accessoire  d'embarquement.  Sert 
à  relier  les  roues  dos  voitures  entre  elles 
sur  les   trucs    et    à    maintenir   provisoire- 


JASER  AN. 

menl  le*  timons  élevés  pendant  l'embarque- 
ment. . 

(Ordre  de  la).   Ordre  de  chevalerie 

anglais  créé  par  Edouard  III  en  1349.  11  ne 
compte  que  26  membres,  y  compris  le  sou- 
verain, qui  en  est  le  chef. 


JASERAN,  JASSERANS  ou  JASE- 
RON.  Tricot  ou  cotte  de  mailles.  Sorte  de 
cuiras$e  de  mailles. 


436  JEU. 

JAVELIDE.  Dérivé  de  clide.  Ancienne 
machine  de  guerre. 

JAVELINE.  Sorte  de  lance  à  main  ou  de 
demi-pique  en  usage  chez  les  Romains  et 
qu'on  lançait  contre  le  pilum,  c'est-à-dire 
qu'elle  portait  une  courroie  qui  servait  à  la 
ramener  à  soi  après  l'avoir  projetée  sur  l'ad- 
versaire. 

JAVELOT.  Arme  de  jet  employée  jus- 
qu'à la  fia  du  moyen  âge.  Sa  hampe  était 
plus  courte,  son  fer  plus  large  et  sa  pointe 
plus  acérée  que  pour  la  lance  et  la  pique. 
Celui  employé  par  les  Gaulois  était  un  long 
dard  très  mince  lancé  à  la  main.  Les  Ro- 
mains firent  usage  de  deux  sortes  de  jave- 
lots :  1°  Vhast  ou  telum,  sorte  de  flèche 
longue  de  1  mètre  et  grosse  comme  le  doigt  ; 
2°  le  pilum,  un  peu  plus  gros  et  un  peu  plus 
fort  que  le  précédent.  Chaque  soldat  en  por- 
tait 7. 

La  corsecque  se  substitua  au  javelot  à 
main  dès  la  troisième  race. 

JEMADAR.  Officier  des  régiments  indi- 
gènes de  l'armée  anglo-indienne.  Il  prend 
rang  après  les  enseignes  anglais. 

JET  (V.  Armes  de  jet  ou  Machines  d  ;  jet) . 

JETER.  Le  verbe  jeter,  accompagné  d'un 
complément  direct,  a  de  nombreuses  accep- 
tions militaires  qui  s'expliquent  d'elles- 
mêmes  ou  au  sujet  desquelles  il  y  a  lieu  de 
se  reporter  aux  mots  servant  de  complément. 
Nous  citerons  :  jeter  l'alarme,  le  gant,  la 
grenadi',  les  armes,  un  pont,  etc. 

JEU.  Exercice  de  récréation,  qui  est 
soumis  à  certaines  règles. 

Se  dit  aussi  des  objets  ou  appareils  qui 
servent  pour  jouer,  tels  que  :  les  cartes,  les 
dés,  les  pièces,  etc. 

On  dislingue  les  jeux  en  quatre  catégo- 
ries : 

1°  Les  jeux  corporels,  qui  sont  encou- 
ragés dans  l'armée  (gymnase,  danse,  etc.)  ; 

2"  Les  jeux  intellectuels,  comprenant 
les  jeux  d'esprit  et  les  jeux  de  calcul  ou  de 
combinaison,  tels  que  :  le  jeu  de  la  guerre, 
les  échecs,  les  dames,  etc.; 

3°  Les  jeux  de  hasard,  parmi  lesquels 
on  peut  citer  le  baccarat,  le  lansquenet,  le 
loto,  la  roulette,  etc.,  et  qui  sont  sévère- 
ment prohibés  dans  les  établissements  mili- 
taires ; 

4°  Les  jeux  mixtes,  où  l'on  peut,  à 
l'aide  de  certaines  combinaisons  et  du  calcul, 
corriger  plus  ou  moins  les  chances  du  hasard  ; 
tels  sont  :  le  wihst,  l'écarté,  le  piquet,  les 
dominos,  le  trictrac,  etc. 

Ensemble  des  objets  constituant  un  assor- 
timent complet  ;  ex.:  un  jeu  d'accessoires 
d'armes,  jeu  de  marques,  etc. 

—    de  bois.    On   désigne    sous   ce   nom 


JEUNE  GARDE. 


43^ 


JOURNAL. 


les  jeux  d'échecs,  de  dominos,  de  trictrac, 
de  dames.  Ce  sont  les  seuls  qui  soient  tolérés 
dans  les  établissements  militaires,  écoles,  ca- 
sernes, infirmeries,  hôpitaux,  etc.,  et  à  la 
condition  qu'ils  soient  désintéressés,  c'est- 
à-dire  qu'on  ne  joue  pas  d'argent. 

—  du  mécanisme.  Le  jeu  du  méca- 
nisme des  armes  portatives  est  l'ensemble 
des  mouvements  que  doivent  exécuter  les 
diverses  pièces  qui  le  composent  pour  arriver 
à  le  faire  fonctionner,  c'est-à-dire  à  armer 
et  à  faire  parlir  le  coup. 

JEUNE  GARDE  (V.  Garde  in.pèriale). 

—  soldat.  On  désigne  sous  ce  nom  les 
appelés  et  les  engagés  volontaires,  jusqu'au 
moment  où  ils  ont  terminé  leurs  classes  de 
recrues.  Toutefois,  au  point  de  vue  admi- 
nisiratif,  on  désigne  sous  le  nom  de  jeunes 
soldats  les  appelés  de  la  dernière  classe  in- 
corporée sous  les  drapeaux,  à  l'ex^'lusion  des 
engagés  volontaires. 

JOINT  des  rails.  Pour  permettre  la  dila- 
tation naturelle  des  rails,  on  laisse,  au  mo- 
ment de  la  pose,  un  léger  intervalle  entre 
deux  rails  consécutifs,  et  on  donne  au  trou 
que  traversent  les  boulons  une  forme  al- 
longée grâce  à  laquelle  le  déplacement  lon- 
gitudinal peut  s'effectuer. 

JOINTE.  Ne  se  dit  qu'en  parlant  des 
chevaux  :  court  jointe,  qui  a  le  paturon  trop 
court  ;  long  jointe,  qui  a  le  paturon  trop 
long. 

JONCTION.  Action  de  réunir  des  choses 
en  mouvement  ;  ex.  :  la  jonction  de  deux 
armées,  la  jonction  de  deux  cours  d'eau. 

JONQUE.  Navire  de  200  à  300  tonneaux 
employé  par  les  Chinois  et  les  .annamites 
pour  la  navigation  maritime.  Ces  bâtiments 
sont  très  lourds,  marchent  mal  et  ne  peu- 
vent guère  s'éloigner  des  eûtes.  Aussi  les 
Chinois  font  construire  actuellement  en  Eu- 
rope des  navires  cuirassés,  des  croiseurs  et 
des  torpilleurs  des  types  les  plus  perfec- 
tionnés. 

JONQUILLE.  Tetitc  Heur  d'une  couleur 
jaune  d'or,  de  la  famille  des  amaryllidées. 
C'est  la  nuance  qui  a  été  adoptée  pour  le 
collet  des  tuniques  d'infanterie,  pour  les  ga- 
lons, les  broderies  en  soutache  et  les  épau- 
lettes  de  l'infanterie  de  marine,  des  tirail- 
leurs algériens  et  des  spahis. 

Les  corps  de  troupe  doivent  entretenir  les 
collets,  les  soutaches  et  les  galons  jonquilles 
au  moyen  de  préparations  chimiques  ache- 
tées dans  le  commerce  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

JOUE  (EN).  Commandement  fait  au  soldat 
pour  épauler  son  arme  et  viser  en  attendant 
le  commandement  de  feu. 

—  d'embrasure.  Surfaces  gauches  qui 


raccordent  la  plongée  avec  le  fond  de  l'em- 
brasure. 

JOUG  (V.  Fourches  caudines). 

JOUKER  ou  JUNCKER.  Sous-ofticier 
russe  appartenant  à  la  noblesse  et  destiné 
à  devenir  officier. 

JOUR.  Intervalle  de  temps  que  la  terre 
met  pour  faire  un  tour  complet  sur  elle- 
même,  en  supposant  qu'elle  soit  animée  d'une 
vitesse  moyenne  invariable.  Cet  intervalle 
de  temps  est  divisé  en  24  heures. 

Le  jour  dont  nous  venons  de  parler  est  le 
jour  civil  ou  légal  :  on  distingue  encore  le 
jour  naturel,  c'est-à-dire  l'espace  de  temps 
pendant  lequel  le  soleil  reste  au-dessus  de 
l'horizon  ;  le  jour  sidéral,  le  jour  lu- 
naire, etc.,  dont  nous  n'avons  pas  à  nous 
occuper  ici. 

—  de  mobilisation.  Se  compte  de  mi- 
nuit à  minuit.  Le  premier  jour  est  fixé  par 
l'ordre  de  mobilisation  ;  on  ne  compte  pas 
par  quantièmes  de  mois,  mais  bien  par  jour- 
nées de  mobilisation.  De  la  sorte,  chaque 
homme  connaissant  le  jour  de  mobilisation 
où  il  doit  se  présenter  à  son  corps,  le  corps 
sachant  d'avance  les  opéiations  à  effectuer 
chaque  jour  de  la  mobilisation  et  les  effec- 
tifs à. recevoir  successivement,  toutes  les  me- 
sures peuvent  être  prévues  et  prises  de  ma- 
nière que  tout  se  passe  avec  ordre  et  célérité. 

—  férié.  Si  le  1"  ou  le  16  du  mois  se 
trouve  être  un  jour  férié  ou  un  dimanche, 
le  payement  de  la  solde  par  le  payeur  est 
renvoyé  au  lendemain  à  moins  que,  faute 
d'argent  dans  la  caisse,  le  corps  ne  réclame 
le  montant  de  la  solde  de  la  troupe  le  jour 
même. 

JOURNAL.  Relation  jour  par  jour  de  ce 
qui  s'est  passé  en  quelque  endroit,  eu  quelque 
affaire. 

Ouvrage  quotidien  qui  se  publie  par 
feuilles. 

Registre  sur  lequel  sont  inscrites  des  opé- 
rations administratives  ou  commerciales  au 
jour  le  jour. 

Les  comptables  militaires  tiennent,  pour 
ciiacnn  des  services  dont  ils  sont  chargés,  un 
registre-journal  destiné  à  l'inscription  som- 
maire de  tous  les  mouvements  d'entrée,  de 
manipulation,  de  consommation,  de  trans- 
formation ou  de  sortie,  qui  s'opèrent  dans 
le  magasin  ou  l'établissement  dont  la  gestion 
leur  est  confiée. 

—  de  mobilisation.  Il  est  tenu,  dans 
chaque  corps  de  troupe  et  dans  chaque  ser- 
vice de  l'armée,  un  journal  de  mobilisation 
relatant  le  détail  des  mesures  prises  dès  le 
tiMups  de  paix,  ou  à  prendre  au  moment  du 
besoin  pour  le  cas  d'une  mobilisation. 

Les  commandants  de  compagnie,  escadron 


JOURNAL.  438 

ou  Laiterie  tiennent,  en  ce  qui  les  concerne, 
un  carnet  de  mobilisation  donnant  toutes 
les  indications  nécessaires  pour  opérer  la  mo- 
bilisation de  l'unité  que  chacun  d'eux  com- 
mande. Ces  documents  sont  tenus  secrets. 

Chaque  compagnie  tient  constamment 
prêt  et  au  courant  un  dossier  composé  de 
tous  les  étals  à  fournir  ou  utiles  pendant  la 
période  de  mobilisation,  entre  autres  : 

La  liste  nominative  extraite  du  répertoire 
général  pour  chaque  classe  de  réservistes  et 
disponibles  ; 

La  liste  alphabétique  de  tous  les  réservistes 
et  disponibles; 

L'état  nominatif  en  double  et  par  classe 
des  réservistes  et  disponibles  pour  servir  au 
payemmt  et  au  reversement  de  leur  indem- 
nité de  route  ; 

Les  bons  d'effets  et  de  vivres  de  toute 
espèce  à  toucher  ; 

Le  bulletin  de  dépôt  des  ballots  des  réser- 
vistes ; 

Le  contrôle  nominatif  de  la  compagnie 
après  la  mobilisation  ; 

L'état  des  effets  de  toute  nature  entre  les 
raaiBS  des  iiommes  qui  ne  sont  pas  suscepti- 
bles de  supporter  les  fatigues  d'une  cam- 
pagne ; 

Les  livrets  de  section  et  d'escouade  pour 
les  gradés  réservistes  ; 

L'état  nominatif  indiquant  les  gains  et 
les  pertes  delà  compagnie  au  moment  de  la 
mobilisation  (active  et  réserve)  ; 

L'état  nominatif  indicpiant  les  gains  et  les 
pertes  à  signaler  aux  bureaux  de  recrute- 
ment ou  à  des  corps  étrangers  ; 

Les  divers  imprimés  nécessaires  en  cam- 
pagne et  dont  la  fourniture  incombe  à  la 
compagnie. 

—  de  route.  Pour  les  troupes  à  cheval, 
et  dans  les  3  jours  qiii  suivent  l'arrivée  à 
destination,  il  est  rédigé  par  le  vétérinaire 
un  rapport  spécial  et  raisonné  destiné  a  faire 
connaître  l'état  sanitaire  des  chevaux  dans 
les  marches  auxquelles  ils  ont  été  soumis. 

—  des  haras.  Une  dépèche  ministérielle 
du  18  mars  1874  autorise  les  dépôts  de  re- 
monte à  recevoir  ce  recueil. 

La  dépense  est  supportée  par  la  masse 
d'entretien  du  harnaciiement  et  ferrage. 

—  de  siège.  Dans  un  siège,  les  divers 
'•hefs  de  service  tiennent  un  journal  des  tra- 
vaux et  opérations  du  siège. 

—  des  marches  et  opérations.  Il  est 
tenu,  dans  chaque  corps  de  troupe,  un  journal 
des  marches  et  opérations,  conformément  à 
l'instruction  ministérielle  du  3  décembre  1874 
(/.  M.,  p.  r.,  p.  735).  Ce  registre  est  tenu 
également  par  tous  les  chefs  de  sei-vice. 

Le    Ministre  est  terni   régulièrement  au 


JOURNAL. 

courant  du  service  par  les  rapports  que  lui 
adressent  mensuellement  les  commandants 
de  corps  d'armée. 

—  d'opérations.  Tenu  par  les  comman- 
dants d'étapes,  suivant  un  modèle  annexé  au 
Règlement  du  21  août  1884. 

—  la  France  chevaline.  Une  circulaire 
ministérielle  du  28  mars  1878  autorise  les 
commandants  de  remonte  et  les  dépôts  de 
remonte,  en  France,  à  s'abonner  à  ce  journal. 
La  dépense  incombe  à  la  masse  d'entretien 
du  harnachement  et  ferrage. 

—  militaire  officiel.  Le  Journal  mih- 
tairc  a  été  fondé  en  1791  par  l'un  des  pré- 
décesseurs de  l'éditeur  Baudoin,  à  Paris. 

Au  début,  ce  recueil  était  purement  privé  : 
mais  le  succès  qu'il  obtint  par  la  publica- 
tion des  lois,  décrets,  règlements,  déci- 
sions, etc.,  démontra  qu'il  répondait  à  une 
nécessité. 

En  1815,  une  décision  royale  lui  conféra 
le  titre  d'officiel  et  une  autre  ordonnance 
royale,  eu  date  du  31  déi^embre  1830,  pres- 
crivit l'envoi  du  Journal  militaire  officiel 
aux  principaux  fonctionnaires  du  départe- 
ment de  la  guerre.  Enfin  le  Ministre  de  la 
guerre  décida,  le  23  décembre  1831,  que 
l'insertion  au  Journal  militaire  d'une  déci- 
sion quelconque  de  l'autorité  tiendrait  lieu 
désormais  de  notification  pour  tout  fonction- 
naire militaire  à  qui  son  exécution  est  attri- 
buée par  les  règlements. 

Un  décret  présidentiel  du  26  novembre 
1886  a  créé  le  Bulletin  officiel  du  Ministère 
de  la  guerre  pour  continuer  et  remplacer  le 
Journal  militaire.  Ce  dernier,  qui  est  la  pro- 
priété de  la  maison  Baudoin,  continue  à  pa- 
raître, mais  à  titre  privé,  comme  ù  l'époque 
de  sa  fondation.  Le  prix  de  l'abomiemeut 
annuel  est  de  18  francs. 

Les  corps  de  troupe  composés  de  2  batail- 
lons ou  escadrons  au  moins,  les  bataillons 
de  chasseurs  et  les  écoles  militaires  reçoivent 
deux  exemplaires  du  Bulletin  officiel  du  Mi- 
nistère de  la  guerre,  dont  un  pour  le  clief  de 
corps  ;  les  autres  corps,  les  compagnies  de 
gendarmerie  et  les  dépôts  de  remonte  n'en 
reçoivent  qu'un  exemplaire.  Les  détenteurs 
en  font  la  remise  à  leurs  successeurs  en  cas 
de  mutation. 

—  officiel.  Journal  quotidien  destiné  à 
la  publication  officielle  de  documents  inté- 
ressant la  généralité  des  citoyens  et  notam- 
ment des  mutations,  nominations  et  promo- 
tions dans  l'araiée,  dans  la  marine,  dans  les 
divers  ministères  et  dans  l'ordre  de  la  Lé- 
gion d'honneur.  Il  publie  aussi  les  comptes 
rendus  i?t  extenso  des  séances  des  académies, 
dn  Sénat  et  de  k  Chambre  des  députés,  ainsi 


JOURNAUX. 


439 


JUGEMENT. 


que  los  ilocuments  parlementaires.  Enfin,  il 
contient  une  partie  non  officielle. 

Le  Journal  officiel  est  envoyé  à  tous  les 
chefs  de  corps  ou  de  services,  moyennement 
un  abonnement  annuel  de  40  francs  qui  est 
déduit  des  allocations  attribuées  par  les  ta- 
rifs, de  telle  sorte  que  les  sommes  nettes  à 
payer  pour  frais  de  service  figurent  seules 
dans  les  comptes  des  ordonnateurs  et  dans 
ceux  des  corps,  l'administration  centrale  res- 
tant chargée  d'effectuer  et  de  régulariser  les 
opérations  relatives  au  remboursement. 

La  collection  du  Journal  officiel  doit  être 
conservée  pour  l'année  courante  et  pour  les 
deux  années  antérieures  ;  le  surplus  doit 
être  versé  annuellement  au  Domaine  pour 
être  vendu. 

JOURNAUX  de  musique.  Les  corps 
ayant  des  musiques  sont  autorisés  à  s'abon- 
ner à  des  journaux  de  musique  tels  que  le 
Moniteur  musical,  le  Métronome,  etc.,  au 
oompte  de  la  masse  d'habillement  et  d'entre- 
tien (fonds  commun). 

JOURNÉE.  Espace  de  temps  qui  s'écoule 
depuis  le  moment  où  l'on  se  lève  jusqu'à 
l'heuj-e  où  l'on  se  couche. 

Se  dit  aussi  pour  le  jour  d'une  bataille. 

En  administration  militaire,  la  journée 
comprend  l'espace  de  temps  qui  s'écoule  de- 
puis l'heure  de  minuit  jusqu'à  celle  du  mi- 
nuit suivant,  c'est-à-dire  24  heures. 

Elle  est  donc  synonyme  de  jour  légal. 

La  journée  est  la  base  des  droits  aux  allo- 
4:ations  pour  les  hommes  et  pour  les  che- 
vaux. 

Les  journées  de  présence  sont  constatées 
cjiaque  jour  au  moyen  des  situations  admi- 
nistratives qui  sont  ensuite  inscrites  et  tota- 
lisées sur  les  feuilles  de  journées  trimes- 
trielles. 

—  de  marche.  Chemin  que  fait  une 
colonne  composée  de  troupes  do  toutes  armes, 
dans  l'espace  d'une  journée,  sur  les  routes 
ordinaires. 

On  l'évalue,  en  moyenne,  à  24  kilomè- 
tres, mais  ce  chiffre  n'a  rien  d'absolu. 

—  de  nourriture.  En  langage  adminis- 
tratif, la  journée  de  nourriture  fournie  par 
l'habitant  consiste  en  deux  repas  pour  les 
hommes,  et  dans  la  fourniture  de  la  ration 
journalière,  ou  de  son  équivalent,  aux  che- 
vaux (V.  Nourriture  chez  riiabitant). 

—  de  travail.  La  journée  de  ti-avail 
exigée  des  ouvriers  cinls  employés  par  les 
seiTices  de  l'artillerie,  du  génie,  de  l'admi- 
nistration, de  santé,  etc.,  est  de  10  heures, 
en  principe. 

Chaque  heure  de  travail  en  plus  ou  en 
moins  est  ajoutée  ou  retrancliéc,  suivant  le 


cas,  du  prix  de  la  journée,  à  raison  de  I/IO 
du  salaire  fixé  pour  cette  dernière. 

JOUTE.  Combat  à  cheval  d'homme  à 
homme,  avec  la  lance,  qui  avait  lieu  jadis 
dans  les  tournois. 

Ces  combats  se  faisaient  toujours  à  nom- 
bre égal  de  part  et  d'autre,  mais  les  jou- 
teurs de  chaque  parti  pouvaient  être  plus  ou 
moins  nombreux. 

JUDICIAIRE.  Qui  est  relatif  à  la  jus- 
tice. 

JUGE .  Celui  qui  est  préposé  par  Fautorité 
publique  pour  rendre  la  justice. 

Dans  l'armée,  les  juges  des  tribunaux  mi- 
litaires portent  le  titre  de  membres  du  con- 
seil de  guerre,  ou  de  conseil  de  re vision,  et 
le  juge  d'instruction  celui  de  rapporteur. 

Les  prévôts  sont  également  des  juges  à 
l'ompéteuce  restreinte,  en  temps  de  guerre. 

—  de  paix.  Magistrat  civil,  à  compétenci^ 
restreinte,  et  qui  juge  seul. 

On  peut  toujouis  appeler  de  ses  juge- 
ments au  tribunal  de  première  instance. 

Il  existe  un  juge  de  paix  dans  chaque 
canton. 

Lorsqu'un  militaire  appartenant  à  un 
corps  vient  à  décéder,  le  juge  de  paix  du 
lieu  doit  aussitôt  en  être  prévenu  ;  il  met  le 
scellé  sur  les  effets  du  défunt,  scellé  qui  est 
levé  dans  le  plus  bref  délai  possible,  en  pré- 
sence d'un  délégué  du  conseil  d'administra- 
tion . 

En  temps  de  guerre  et  en  cas  de  dépai  t 
inopiné  des  troupes,  si  aucun  officier  n'est 
laissé  en  arrière  pour  recevoir  les  réclama- 
tions, tout  individu  qui  croit  avoir  à  se 
plaindre  de  dégâts  commis  par  des  soldats 
logés  chez  lui  et  qui  n'a  pu  faire  sa  récla- 
mation avant  le  départ  de  la  troupe,  porte 
sa  plainte  au  juge  de  paix,  ou  à  défaut  au 
maire  de  la  commune. 

Cette  plainte  doit  être  remise  moins  de 
3  lieures  après  le  départ  de  la  troupe. 

JUGEMENT.  Décision  prononcée  par  un 
tribunal  ou  par  un  juge. 

L'ordre  de  mise  en  jugement  devant  un 
conseil  de  guerre  est  donné  par  le  général 
commandant  le  corps  d'armée  ;  il  est  adressé 
au  commissaire  du  gouvernement  en  même 
temps  qu'un  ordre  de  convocation  du  con- 
seil. 

La  notification  de  la  mise  en  jugement 
doit  être  faite  à  l'accusé  au  moins  trois  jours 
avant  la  date  fixée  pour  les  débats  publics  ; 
le  défenseur  peut  alors  communiquer  libre- 
ment avec  son  client  et  prendre  au  greffe 
coniuiissance  ou  même  copie  de  toutes  les 
pièces  du  dossier. 

Au  jour  fixé,  le  conseil  se  réunit;  l'au- 
dience est  publique. 


JUGULAIRE. 


yo 


JURE. 


Le  président  constate  d'abord  l'identité  de 
l'accusé,  puis  il  fait  donner  lecture  : 

1°  De  la  liste  des  témoins  à  charge  et  à 
décharge,  lesquels,  après  avoir  répondu  à 
l'appel  de  leur  nom,  se  retirent  dans  une 
salle  particulière  ; 

2°  De  l'acte  d'accusation  :  des  pièces  de  la 
procédure  dont  la  connaissance  peut  être 
utile  au  tribunal. 

Alors  a  lieu  l'inlerrogaloire  de  l'accusé, 
puis  l'audition  des  témoins,  en  lommençant 
par  les  témoins  à  charge. 

Le  commissaire  du  gouvernement  pro- 
nonce ensuite  son  réquisitoire  qui  est  suivi 
de  la  plaidoirie  du  défenseur;  le  commis- 
saire du  gouvernement  a  le  droit  de  répli- 
que, mais  le  défenseur  doit  toujours  avoir  lu 
parole  le  dernier. 

Le  président  demande  alors  ;i  l'accusé  s'il 
n'a  rien  à  ajouter;  il  le  fait  ensuite  recon- 
duire en  prison  et  le  trijjunal  se  retire  dans 
une  salle  particulière  pour  délibérer. 

Le  président  pose  alors  aux  membres  du 
conseil  une  première  question  en  ces  termes  : 
«  L'accusé  est-il  coupable  de ?  » 

Les  votes  sont  recueillis  en  commençant 
par  le  membre  le  moins  élevé  en  grade,  ou, 
à  égalité  de  grade,  par  le  moins  ancien. 

Pour  que  la  culpabilité  soit  reconnue,  il 
faut  que  5  des  membres  du  conseil  sur  7  se 
prononcent  contre  l'accusé. 

Dans  ce  dernier  cas,  le  président  pose  en- 
suite deux  questions  : 

1°  Y  a  t-il  des  circonstances  aggravantes? 

2°  Y  a-t-il  des  circonstances  atténuantes? 

Il  est  répondu  à  ces  questions  à  la  majo- 
rité de  4  voix  sur  7. 

Enfin,  on  délibère  sur  la  peine  à  pronon- 
cer. 

Celle-ci  doit  être  votée,  comme  la  culpa- 
liilité,  à  la  majorité  de  o  voix  sur  7,  sinon 
l'avis  le  plus  favorable  est  appliqué  à  l'ac- 
cusé. 

Le  conseil  rentre  alors  en  séance  publique  ; 
le  président  donne  lecture  à  haute  voix  de 
la  décision  du  tribunal,  m.ais  l'accusé  n'est 
pas  présent. 

C'est  le  greffier  du  tribunal  qui  est  chargé 
fie  donner  lecture  du  jugement  à  l'accusé, 
devant  la  garde  assemblée,  et  en  présence  du 
commissaire  du  gouvernement. 

Ce  dernier  doit  avertir  le  condamné  qu'il 
a  24  heures  pour  se  pourvoir  en  révision. 

JUGULAIRE     ou     MENTONNIÈRE. 

Courroie  de  cuir  servant  de  mentonnière  à 
la  coiffure  militaire. 

Dans  les  casques,  la  jugulaire  est  recou- 
verte de  plaques  de  cuivre. 

La  jugulaire  des  képis  de  sous-officier  est 


en  or  ou  en  argent,  suivant  la  couleur  des 
boutons  de  l'uniforme. 

JUMEAUX.  Se  dit  de  deux  ou  plusieurs 
enfants  nés  d'un  même  accouchement. 

Lorsque  deux  frères  jumeaux  se  présentent 
devant  le  conseil  de  revision,  la  dispense  est 
acquise  à  celui  qui  est  venu  au  monde  le 
premier,  à  la  condition  que  son  frère  soit 
reconnu  propre  au  service. 

Si  l'acte  de  naissance  n'indique  point  l'or- 
dre de  primogéniture,  et  s'il  s'élève  une  con- 
testation à  ce  sujet,  le  conseil  de  revision  fait 
procéder  à  une  enquête  sur  les  lieux  et  ren- 
voie au  besoin  la  contestation  devant  les  tri- 
bunaux civils. 

JUMELLE.     Ancienne   pièce    de    canon 
ayant  deux  bouches  et  une  seule  lumière. 
"  JUMELLES.    Lorgnette  double,  ou  lon- 
gue-vue double,  dont  on  se  sert  avec  avan- 
tage aux  manœuvres  et  en  campagne. 

JUMENT.  La  femelle  du  cheval. 

Les  juments  sont  admises  aussi  bien  que 
les  chevaux  pour  le  service  de  l'armée. 

Des  juments  poulinières  peuvent  être 
mises  en  dépôt  chez  les  éleveurs,  par  le  ser- 
vice de  la  remonte. 

Lorsqu'il  y  a  lieu  de  répaitir  entre  les 
établissements  de  remonte  des  juments  de 
l'armée  destinées  à  la  reproduction,  la  de- 
mande de  concession  en  est  adiessce  au  com- 
mandant du  dépôt  de  remonte  dans  la  cir- 
conscription duquel  habite  le  pétitionnaire. 

Cette  demande,  visée  par  le  maire,  indi- 
que l'importance  de  l'exploitation  agricole  et 
de  l'élevage. 

La  livraison  en  est  faite  au  dépôt,  dans 
la  limite  des  ressouices  disponibles,  et  du 
mois  d'octobre  au  mois  de  mars. 

Les  détenteurs  sont  tenus  de  faire  saillir 
les  juments  par  des  étalons  de  l'État  ou  ap- 
prouvés, et  de  déclarer  ensuite  par  écrit,  au 
commandant  de  remonte,  la  naissance  du 
poulain. 

Celui-ci  reste  la  propriété  de  l'éleveur, 
mais  l'État  se  réserve  le  droit  de  l'acheter. 

Ces  juments  sont  inspectées  dans  le  •i'^  tri- 
mestre de  chaque  année  par  des  officiers  de 
remonte. 

Les  détenteurs  qui  ne  veulent  plus  con- 
server les  juments  à  eux  confiées,  en  infor- 
ment le  sous-intendant  militaire. 

JURÉ.  Citoyen  qui  peut  être  appelé  à 
prendre  part  au  jugement  de  quelque  affaire 
judiciaire,  soit  civile,  soit  criminelle. 

Tout  Français  âgé  de  30  ans  accomplis  et 
jouissant  de  ses  droits  politiques,  civils  et 
de  famille,  peut  être  juré. 

11  n'y  a  d'exception  que  pour  les  domesti- 
ques, pour  les  individus  qui  ne  savent  ni 
lire  ni  écrire  en  français,  pour  les  militaires 


JURIDICTION. 


4'il 


JUSTICE. 


en  activité  et  pour  la  plupart  des  fonction- 
naires publics. 

Avant  de  siéger  dans  une  affaire,  les  jurés 
sont  tenus  de  prêter  serment  :  de  là  leur 
nom. 

JURIDICTION.  Le  pouvoir  de  celui  qui 
a  le  droit  de  ju;:er. 

—  administrative.  Celle  qui  est  char- 
gée de  résoudre,  de  juger,  toutes  les  difficul- 
tés, tous  les  différends  qui  surviennent  entre 
l'administration  et  les  particuliers. 

Cette  juridiction  comporte  trois  degrés, 
savoir  : 

Administration  civile  :  1^'  degré,  conseils 
de  préfecture  ;  —  2°  degré  ,  Ministres  ; 
—  3« degré,  Conseil  d'État, 

Administration  militaire  :  f""  degré,  gé- 
néral commandant  le  corps  d'armée;  — 
2^  degré.  Ministre  de  la  guerre  :  — 
3*  degré.  Conseil  d'État  ; 

Adtninislration  maritime  :  1^'  degré,  pré- 
fets maritimes  ;  —  2"  degré.  Ministre 
de  la  marine  ;  —  3«  degré,  Conseil 
d'État. 

Le  Conseil  d'État  est  donc  la  juridiction 
administrative  supérieure  pour  toutes  les 
administrations  de  l'État. 

JURIDIQUE.  Qui  est  conforme  au  droit. 

JURISPRUDENCE.  La  science  du  droit 
et  des  lois. 

Se  dit  aussi  de  l'ensemble  des  principes 
de  droit  qu'on  suit  dans  chaque  matière. 

JURY.  Réunion  des  jurés  chargés  de 
juger  en  matière  criminelle. 

Dix  jours  au  moins  avant  l'ouverture  des 
assises,  le  premier  président  de  la  Cour  tire 
au  sort,  sur  la  liste  annuelle,  les  noms  des 
36  jurés  qui  doivent  former  le  jury  de  la 
session,  ainsi  que  ceux  de  4  jurés  supplé- 
mentaires. 

Sur  ces  36  jurés,  12  sont  désignés  par  le 
sort  pour  juger  dans  chaque  affaire. 

Les  membres  du  jury  n'ont  à  se  pro- 
noncer que  sur  la  culpabilité  ou  la  non-cul- 
pabilité de  l'accusé,  de  même  que  sur  l'ad- 
mission ou  le  refus  des  circonstances 
atténuantes. 

C'est  la  Cour  qui  prononce  ensuite  l'ap- 
plication de  la  peine,  d'après  le  jugement 
prononcé  par  le  jury. 

On  donne,  par  extension,  le  nom  de  jury 
à  certaines  commissions  chargées  de  mi3- 
sions  particulières,  tels  sont  :  le  jury  d'ex- 
propriation ;  le  jury  de  l'Exposition  des 
beaux -arts;  le  jury  chargé  d'après  l'arti- 
cle 23  de  la  loi  du  lo  juillet  1889,  de  dé- 
terminer, dans  ciiaque  département,  quels 
sont  les  ouvriers  d'art  ayant  droit  à  la  dis- 
pense du  service  militaire,  après  un  an  de 
service,  etc. 


JUSTAUCORPS  ou  JUSTE  -  AU  - 
CORPS.  Vêtement  ajusté  et  à  manche-  qui 
descend  jusqu'aux  genoux. 

11  se  mettait  par-dessus  la  veste  ou  en 
tenait  lieu. 

Les  gardes-françaises  portèrent  ce  genre  rie 
vêtement  dés  1653. 

JUSTESSE  dune  arme.  La  justesse 
d'une  arme  est  donnée  : 

1°  A  laide  de  l'écart  absolu  moyen,  qui 
dépend  de  groupement  des  coups  autour  du 
point  moyen  ; 

^°  A  l'aide  du  rayon  du  cercle  contenant 
oO  p.  100  des  coups,  mais  il  faut  posséder 
le  tableau  figuratif  du  tir; 

3°  A  l'aide  du  pour  cent,  mais  il  faut 
avoir  des  panneaux  quadrillés  pour  les 
expériences  de  tir. 

JUSTICE.  Régie  de  ce  qui  est  conforme 
au  droit  de  chacun,  et  qui  oblige  de  rendre 
à  chacun  ce  qui  lui  appartient. 

—  administrative.  Dans  l'ordre  miU- 
taire,  la  justice  administrative  est  exercée 
au  l"^""  degré  par  les  commandants  de  corps 
d'armée,  au  2*^  degré  par  le  Ministre  de  la 
guerre. 

S'il  y  a  lieu,  les  intéressés  peuvent  se 
pourvoir  devant  la  juridiction  supéiieure  du 
Conseil  d'Etat. 

—  militaire.  La  justice  militaire  est  le 
complément  nécessaire  des  moyens  de  disci- 
pline ;  elle  a  pour  base  l'intérêt  primordial 
de  l'armée  ;  son  éxecution  ne  peut  donc  être 
confiée  qu'à  ceux-là  mêmes  qui  sont  chargés 
du  maintien  de  la  discipline,  c'est-à-dire 
aux  officiers  et  aux  sous  officiers. 

La  justice  militaire  est  aujourd'hui  régie 
par  le  Code  du  9  juin  18.o7.  modifié  par  la 
loi  du  18  mai  1873. 

Ce  Code  organise  les  juridictions  militaires 
pour  le  temps  de  paix,  pour  le  temps  de 
guerre  et  pour  l'état  de  siège  ;  il  détermine 
les  régies  de  procédure,  spécifie  les  crimes  et 
délits  contre  les  devoirs  militaires  et  fixe  les 
règles  à  appliquer. 

Un  extrait  du  Code  pénal  militaire  est 
imprimé  et  placé  à  la  fin  du  livret  indivi- 
duel de  chaque  homme  de  troupe. 

La  justice  militaire  est  rendue  par  des 
conseils  de  guerre,  des  conseils  de  revision  et 
des  prévôtés  (ces  dernières  ne  fonctionnent 
qu'en  temps  de  guerre). 

Les  tribunaux  militaires,  à  l'exception 
des  prévôtés,  ne  statuent  que  sur  Vaclion 
publique;  l'action  civile  ne  peut  être  pour- 
suivie que  devant  les  tribunaux  civils. 

Ils  peuvent  cependant  ordonner  la  re>titu- 
tion  des  objets  saisis. 

La  compétence  des  tribunaux  militaires 
résulte  de  trois  éléments  : 


JUSTICE. 


442 


JUSTICE. 


1°  La  qualité  da  prévenu,  c'est  la  ques- 
lion  de  personne; 

2°  La  nature  de  riiifrartion,  c'est  la 
question  de  fait; 

3"  L'endroit  où  la  faute  a  été  coiimiise, 
c'est  la  question  de  lieu. 

1°  Question  de  personne.  Sont  justi- 
ciables des  conseils  de  guerre  : 

a)  Tout  individu  (Français  ou  étranger) 
lié  au  service  ou  non,  pendant  qu'il  est  di- 
rectement sous  les  ordres  de  l'autorité  mili- 
taire. 

b)  Tout  militaire  en  congé  ou  en  permis- 
sion, mais  seulement  pour  les  crimes  et  dé- 
lits prévus  par  le  Code  de  justice  militaire. 

Ce  dernier  cas  s'applique  aux  officiers  en 
disponibilité  ou  en  non-activité,  et  aux 
liommes  de  la  réserve  et  de  l'armée  territo- 
riale, lorsqu'ils  sont  revêtus  de  leur  uni- 
forme, même  en  dehors  des  appels. 

Aux  armées,  il  faut  ajouter  aux  justicia- 
bles précités  : 

c)  Les  employés  des  services  de  la  Tré- 
sorerie et  des  postes,  des  chemins  de  fer,  des 
télégraphes,  etc.,  qui  sont  attachés  à  l'ar- 
mée ; 

(?)  Toutes  les  personnes  qui  suivent  l'ar- 
mée en  vertu  d'une  permission,  d'un  brevet 
ou  d'une  commission,  tels  que  les  emploj'és 
des  entrepreneurs  de  certains  services  de 
l'armée,  les  cantiniers  et  cantinières,  les  do- 
mestiques, etc.  ; 

e)  Tous  les  nationaux  ou  étrangers  qui, 
sur  le  territoire  français,  dans  le  cercle  des 
opérations ,  sont  coupables  d'espionnage, 
d'embauchage,  d'incendie  ou  destruction 
d'ouvrages  ou  objets  utiles  à  la  défense; 

/')  En  territoire  ennemi,  tout  individu 
prévenu  d'un  crime  ou  délit  prévu  par  le 
Code  pénal  militaire  (en  France,  cette  clause 
ne  concerne  que  les  étrangers). 

Lorsque  la  poursuite  d'une  infraction 
comprend  des  individus  non  justiciables  des 
conseils  de  guerre,  tous  les  prévenus,  sans 
distinction,  sont  renvoyés  devant  les  tribu- 
naux civils. 

En  temps  de  paix,  tout  prévenu  militaire 
peut  être  traduit  indistinctement,  soit  devant 
le  conseil  de  guerre  de  la  région  où  le  crime 
a  été  commis,  soit  devant  le  conseil  de 
guerre  de  la  région  où  l'accusé  a  été  arrêté, 
soit  devant  le  conseil  de  guerre  de  la  région 
où  se  trouve  son  corps,  et  c'est  le  cas  gé- 
néral. 

Une  exception  est  faite  pour  les  insoumis 
qui  sont  toujours  jugés  dans  la  circon- 
scription où  ils  sont  arrêtés. 

2»  Question  de  fait.  La  compétence 
des  ti'ibunaux  militaires  s'étend  à  tous  les 
crimes    et    délits    indistinctement,    commis 


par  les  militaires,  qu'ils  soient  prévus  par 
le  Code  pénal  militaire  où  par  le  Code  pénal 
civil,  à  l'exception  des  contraventions  pour 
infractions  aux  lois  sur  la  pêche,  sur  la 
chasse,  sur  les  douanes,  sur  les  forêts,  sur 
les  octrois,  sur  les  contributions  indirectes, 
sur  la  grande  voirie,  etc. 

Ce  sont  également  les  tribunaux  civils  qui 
jugent  les  gendarmes  pour  les  crimes,  délits, 
contraventions  commis  dans  l'exercice  de 
leurs  fonctions  spéciales,  c'est-à-dire  judi- 
ciaires et  civiles  ; 

3°  Question  de  lieu.  Aux  armées,  les 
conseils  de  guerre  des  divisions  jugent  tous 
les  militaires  jusqu'au  grade  de  capitaine  in- 
clusivement; les  conseils  de  guerre  des  corps 
d'armée  jugent  les  of liciers  supérieurs  ou 
assimilés  et  les  militaires  faisant  partie  du 
quartier  général  ;  les  conseils  de  guerre  du 
quartier  général  de  l'armée  jugent  les  offi- 
ciers généraux  et  les  militaires  employés  au 
quartier  général  de  l'armée. 

La  procédure  des  conseils  de  guerre  com- 
prend : 

a)  V action  de  la  police  judiciaire  ; 

b)  L'information  ; 

c)  Le  jugement. 

a)  L'action  de  la  police  judiciaire  a  pour 
objet  de  rechercher  les  crimes  et  les  délits, 
d'en  rassembler  les  preuves  et  d'en  livrer 
les  auteurs  à  l'autorité  militaire.  Elle  est 
exei'cée  suivant  le  cas  par  les  adjudants  de 
place,  par  les  gendarmes,  par  les  chefs  de 
poste,  par  les  adjoints  du  génie  et  les  gardes 
d'artillerie,  par  les  rapporteurs  prés  les  con- 
seils de  gueiTe,  en  cas  de  flagrant  délit.  Les 
commandants  et  majors  de  place,  les  chefs 
de  corps,  de  service  et  les  membres  de  l'in- 
tendance peuvent  aussi  exercer  les  fonctions 
d'officiers  de  police  judiciaire,  mais  ils  ont 
le  droit  de  requérir  pour  ces  fonctions  les 
officiers  de  police  judiciaire  proprement  dits. 
Le  chef  de  corps  peut  déléguer  ses  droits  à 
un  capitaine  pour  un  homme  de  troupe,  et 
au  lieutenant-colonel,  pour  un  officier. 

Dans  la  pratique,  dés  qu'un  commandant 
de  compagnie  est  informé  qu'un  militaire 
sous  ses  ordres  a  commis  un  crime  ou  un 
délit,  il  en  rend  compte  à  son  chef  de  corps. 
Celui-ci  désigne  un  capitaine  pour  procéder  à 
l'information. 

S'il  y  a  lieu  de  poursuivre,  le  chef  de 
corps  dresse  une  plainte  en  conseil  de  guerre, 
et  l'adresse  avec  pièces  à  l'appui  au  général 
commandant  le  corps  d'armée,  par  la  voie 
hiérarchique.  Ce  dernier  juge  alors,  s'il  y  a 
lieu,  de  donner  Vordre  d  informer  ;  dans 
l'affirmative,  il  envoie  au  chef  de  corps  le 
récépissé  de  la  plainte  et  un  ordre  d'êcrou 
concernant  le  prévenu  ;  dans  la  négative,  le 


JUSTIFICATION. 


ii3 


JUTE. 


gêuêial  envoie  au  chef  de  corps  un  refus 
dinfonner  motivé  et  rend  compte  au  ^]i- 
nistre  de  la  guerre. 

b)  L'information  ou  instruction  a  lieu 
comme  il  a  été  dit  prOrédemment,  par  les 
soins  du  rapporteur  et  du  commissaire  du 
Gouvernement.  Le  rapport  est  adressé  au 
général  commandant  le  corps  d'armée,  qui 
peut  alors  ordonner  la  mise  en  jugement,  ou 
rendre  une  ordonnance  de  non-lieu,  en  en 
lendant  compte  au  Ministre  de  la  guerre. 

c)  Les  diverses  opérations  et  formalités  du 
jugement  ont  été  exposées  précédemment,  de 
même  que  l'exécution  des  jugements. 

Le  coniamné  peut  recourir  en  conseil  de 
révision,  de  même  que  le  ministère  public, 
mais  ce  dernier,  seulement  pour  fausse  ap- 
plication de  la  peine.  Le  recours  doit  être 
fait  dans  les  24  heures  qui  suivent  le  pro- 
noncé du.  jugement. 

La  procédure  devant  le  conseil  de  revision 
est  aussi  simple  que  rapide  Aussitôt  qu'il  a 
connaissance  de  l'acte  de  recours,  le  commis- 
saire du  Gouvernement  du  conseil  de  guerre 
adresse  ce  document  à  son  collègue  du  con- 
seil de  revision  ;  il  y  joint  une  expédition  du 
jugement,  toutes  les  pièces  de  la  procédure 
et  la  requête  de  l'accusé.  Ces  pièces  sont  dé- 
posées pendant  2i  heures  an  greffe,  où  le 
défenseur  du  condamné  peut  en  prendre 
connaissance  ;  elles  sont  ensuite  envojées  au 
rapporteur.  Le  conseil  doit  statuer  dans  un 
délai  de  trois  joui's,  à  dater  du  dépôt  de  ces 
pièces. 

Au  jour  fixé,  le  conseil  se  réunit  en  au- 
dience publique.  Le  rapporteur  expose  les 
moj'ens  de  recours  et  présente  ses  obsei-va- 
tions.  Le  défenseur  est  ensuite  entendu,  puis 
le  commissaire  du  Gouvernement  discute  et 
donne  ses  conclusions.  Le  défenseur  peut 
faire  ses  observations  sur  les  conclusions  du 
commissaire,  puis  les  juges  se  retirent  pour 
délibérer.  Ils  statuent  sans  désemparer,  à  la 
majorité  des  voix,  sur  chacun  des  moyens 
proposés.  Le  jugement  doit  être  motivé  ;  il 
est  prononcé  en  séance  publique  par  le  pré- 
sident. 

Si  le  l'eeom's  est  rejeté  par  le  conseil  de 
revision,  le  commissaire  de  ce  tribunal,  après 
en  avoir  rendu  compte  au  général  comman- 
dant le  corps  d'armée,  transmet  le  jugement 
avec  toutes   les  pièces  au  commissaire    du 


conseil  de  guerre,  qui  requiert  alors  l'exécu- 
tion de  ce  jugement,  dont  il  adresse  une  ex- 
pédition au  chef  de  corps  du  condamné.  Si, 
au  contraire,  le  conseil  de  revision  a  an- 
nulé le  jugement,  il  renvoie  l'affaire  devant 
la  juridiction  compétente,  ou  devant  un 
autre  conseil  de  guerre. 

Le  conseil  de  guerre  dont  le  jugement  est 
annulé  est  prévenu. 

Un  deuxième  jugement  peut  également 
être  annulé,  mais  le  troisième  ne  peut  être 
attaqué  que  par  voie  de  cassation,  et  seule- 
ment dans  l'intérêt  de  la  loi. 

Si  l'accusé  est  absent,  il  est  jugé  par  dé- 
faut, s'il  s'agit  d'un  délit,  par  contumace, 
s'il  s'agit  d'un  crime.  Le  conseil  de  guerre 
sursoit  pendant  10  jours  au  jugement,  lors- 
qu'il s'agit  d'un  crime.  Si  l'accusé  ne  s'est 
pas  présenté,  il  est  alors  jugé  sans  circon- 
stances atténuantes. 

Le  jugement  est  mis  à  l'ordre  du  jour  de 
la  place. 

Pour  les  délits,  le  jugement  est  rendu  par 
défaut,  mais  avec  admission,  s'il  y  a  lieu, 
de  circonstances  atténuantes. 

L'accusé  peut  former  opposition  dans  les 
cinq  jours  qui  suivent  la  signification  du  ju- 
gement. 

(Y.  les  mots  :  amnistie,  dégradation  mili- 
taire, destitution,  frais  de  justice,  grâce, 
peine,  pénitencier,  prescription,  prévôtés,  pri- 
son, réhabilitation,  travaux  forcés,  travaux 
publics. 

JUSTIFICATION.  Action  de  prouver 
l'innocence  de  quelqu'un,  de  montrer  qu'une 
chose  était  bien  fondée  et  qu'elle  n'est  pas 
fausse  ni  erronée.  Preuve  que  l'on  fait  d'une 
chose  par  témoins,  par  titres,  etc. 

Dans  l'administration  militaire,  tous  les 
comptes  sont  appuyés  des  justifications  pres- 
crites par  les  règlements.  Ces  justifications 
sont  toujours  écrites  et  portent  le  nom  géné- 
rique de  pièces  à  l'appui. 

JUTE.  Plante  à  écorce  fibreuse,  delà  fa- 
mille des  Tiliacés.  On  s'en  sert,  comme  ma- 
tière textile,  pour  fabriquer  des  toUes  gros- 
sières telles  que  la  toile  d'emballage,  des 
cordes,  les  semelles  des  espadrilles  ;  on  l'em- 
ploie même,  mélangée  à  un  autre  textile, 
pour  la  fa'orication  du  treillis  destiné  à  la 
confection  des  pantalons  de  treillis  en  usaire 
dans  l'armée. 


KAABA. 


444 


KHAN. 


K 


KAABA  ou  KASBA.  Nom  donné  par  les 
Arabes  à  la  «itatlelle  ou  au  palais  du  souve- 
rain. On  en  trouve  encore  dans  les  grandes 
villes  d'Algérie,  où  elles  servent  de  casernes, 
notamment  à  Alger  et  à  Oran. 

KABYLES.  Habitants  de  la  Kabylie,  dont 
Aumale  et  Lagbouat  sont  les  principales 
villes.  Ils  paraissent  descendre  des  Maures, 
des  Berbères  et  des  Numides  ;  ils  sont  en 
général  pasteurs  et  agriculteurs,  mais  savent 
travailler  le  fer  et  l'or  et  sont  susceptibles 
de  civilisation.  Ils  sont  en  outre  fort  braves 
et  leur  conquête  n'a  été  faite  par  les  Fran- 
çais qu'au  prix  de  sérieux  sacrifices. 

Les  Kabyles  forment  une  race  bien  dis- 
tincte des  Arabes,  et  ne  sont  pas  d'origine 
sémitique  comme  ces  derniers.  Ils  sont  sobres, 
intelligents  et  laborieux,  tandis  que  les 
Arabes  sont  en  général  paresseux;  ils  sont 
monogames  et  possèdent  à  un  haut  degré 
l'amour  de  la  famille,  tandis  que  les  Arabes 
sont  polygames  et  ne  considèrent  la  femme 
que  comme  un  instrument  de  plaisir  et  de 
travail. 

Au  point  de  vue  de  la  civilisation,  ils  pa- 
raissent plus  assimilables  que  les  Arabes, 
car  ils  sont  plus  sédentaires  et  moins  fana- 
tiques ;  toutefois,  l'œuvre  d'assimilation  sera 
longue  et  difficile. 

Les  Kabyles  se  rasent  la  tète,  à  l'exception 
de  la  partie  supérieure  où  ils  laissent  pousser 
une  longue  mèche  appelée  marabout  (sacré). 
Ils  se  coiffent  avec  une  chéchia  ou  calotte 
rouge,  autour  de  laquelle  ils  enroulent  le 
plus  souvent  un  turban  blanc.  Leur  habil- 
lement se  compose  d'un  pantalon  flottant, 
serré  au  genou,  d'une  longue  chemise  de 
toile  de  coton  blanchi  (gandourah)  et  d'un 
burnous  en  laine  blanche  ou  brune.  Leur 
chaussure  consiste  en  larges  pantoutles  sans 
talons  (babouches). 

Les  Kabyles  incorporés  dans  nos  troupes 
indigènes  forment  d'excellents  fantassins  et 
des  cavaliers  incomparables. 

KAÏD  (V.  Cdid). 

KAISERLICK.  Soldat  des  armées  impé- 
riales du  Saint-Empire. 

KALMOUKS.  Peuple  nomade  de  la  fa- 
mille monirole.  Une  partie  a  émigré  en 
Chine  et  l'autre  partie  campe  sur  le  Volga 
et  la  Kouma,  où  la  lîussie  en  a  formé 
quelques  troupes  légères  qui  sont  employées 
à  défendre  la  frontière  contre  les  incursions 
des  Kirghiz. 


KANDJAR  (V.  Candjiar). 

KARKI-MESRAC.  Lance  ornée  d'une 
banderole  en  usage  dans  la  cavalerie  légère 
turque. 

KARL  (fusil).  Ce  fusil,  qui  provient 
d'une  transformation,  est  encore  indiqué 
comme  étant  en  service  dans  l'infanterie 
russe.  C'est  une  arme  à  aiguille,  avec  obtu- 
rateur en  caoutchouc.  La  boîte  de  culasse  n'a 
ni  échancrure,  ni  rempart;  le  verrou  est 
maintenu  au  moment  du  tir,  par  deux 
oreilles  analogues  à  celles  que  porte  le  cy- 
lindre du  fusil  Vetterli.  Une  came  avec  le- 
vier, fixée  à  l'arrière  du  cylindre,  ramène 
le  porte-aiguille  au  premier  temps  de  la 
charge,  et  bande  le  ressort  à  boudin  au  der- 
nier temps.  Pour  retirer  la  culasse  mobile, 
on  ouvre  le  tonnerre  eu  pressant  sur  la  dé- 
tente. 

KÉPI  ou  KÉPY.  Coiffure  militaire  con- 
sistant en  une  sorte  de  casquette  en  drap 
avec  visière  légèrement  cintrée  et  jugulaire. 
Elle  est  en  usage  dans  l'armée  française  de- 
puis la  conquête  de  l'Algérie.  Pendant  long- 
temps, le  képi  n'a  été  employé  que  comme 
coiffure  de  petite  tenue,  mais  depuis  quel- 
ques années,  il  constitue  l'unique  coiffure 
des  troupes  à  pied,  dont  chaque  honnnc  en 
reçoit  deux  :  l'un  pourvu  d'une  cuiffe,  rigide 
et  pouvant  recevoir  une  plaque  et  un  pom- 
pon, sert  pour  la  grande  tenue  et  la  tenue 
du  jour;  l'autre,  dépourvu  delà  coiffe  rigide 
et  de  tout  accessoire,  sert  pour  la  petite  te- 
nue et  les  manœuvres. 

KÉRATITE.  Affection  de  la  cornée  de 
l'ceil.  Les  kératites  anciennes,  spécialement 
les  kératites  vasculaires,  panniformes,  éten- 
dues, nécessitent  l'exemption  ou  la  réforme 
si  elles  sont  incurables. 

KERMÈS.  Mot  arabe  qui  signifie  écar- 
late.  C'est  la  couleur  des  manteaux  des 
caids,  arjhas  et  bachagas,  qui  constitue,  pour 
ces  chefs  indigènes,  les  insignes  du  comman- 
dement. 

KHAN.  Mot  arabe  qui  signifie  caravan- 
sérail, c'est-à-dire  une  construction  couverte 
et  souvent  fortifiée,  disposée  pour  permettre 
aux  voyageurs  d'y  passer  la  nuit  en  sécu- 
rité. On  en  trouve  en  Algérie  sur  les  princi- 
pales routes  ;  ils  sont  situés  à  distance  d'étape 
les  uns  des  autres,  et  toujours  aux  points 
d'eau. 

Titre  porté  par  certains  chefs  de  tribus  de 
la  Russie  d'Asie,  du  Caucase,  de  la  Perse,  et 


KILOGRAMMETRE. 


KROPATCHECK. 


notammeut  par  ceu\  de  Boukhaia,  de  Kiva 
et  de  Balk. 

KILOGRAMMETRE.  Moyen  d'évaluer 
la  puissance,  eu  force,  ou  travail  utile  d'une 
machine.  Le  kilogranmiètre  représente  la 
quantité  de  travail  correspondant  à  un  poids 
de  1  kilogramme  élevé  à  i  mètre  de  hau- 
teur. C'est  l'unité  de  travail,  que  l'on  dé- 
signe par  A'  m . 

EIRGHIZ.  Peuplade  nomade  et  guerrière 
du  Turkestan,  vivant  presque  toujours  à 
cheval. 

EIST.  Sorte  de  javelot  assez  gros  dont  se 
servent  les  Ottomans. 

KLEPHTES.  Nom  donné  aux  peuplades 
dispersées  sur  tout  le  territoire  de  la  Grèce 
moderne  et  qui,  après  avoir  longtemps  ba- 
taillé contre  les  Turcs,  Onii-ent,  en  s'unis- 
sant  en  1821  aux  Armatoles,  par  assurer 
l'indépendance  du  pays. 

KNOUT.  Instrument  de  correction  et  de 
supplice,  consistant  en  un  fouet  solide  dont 
le  manche,^  de  la  longueur  du  bras,  est 
flexible  ;  on  y  attache  un  fléau  composé  de 
plusieurs  lanières  de  nerf  de  bœuf  entrela- 
cées dont  l'extrémité  inférieure  se  termine 
par  des  fils  de  fer.  Est  employé  comme  pu- 
nition pour  certaines  fautes,  dans  l'armée 
russe. 

KOLBACK  (V.  Colback). 

KOPECK.  Pièce  de  monnaie  de  cuivre, 
en  Russie,  delà  valeur  de  0  fr.  04. 

KORAN.  Livre  sacré  des  mahométans. 
Il  ne  contient  pas  seulement  la  loi  religieuse 
des  musulmans,  mais  encore  la  loi  civile, 
et,  jusqu'à  un  certain  point,  la  loi  poli- 
tique. Ce  livre,  suivant  Mahomet,  son  au- 
teur, lui  a  été  révélé  par  l'archange  Gabriel, 
fragment  par  fragment,  dans  l'espace  de 
23  ans. 

Les  indigènes  de  l'Algérie  et  de  la  Tunisie 
ont  la  plus  profonde  vénération  pour  le 
Koran,  aussi,  c'est  sur  ce  symbole  qu'on  leur 
fait  prêter  serment  lorsqu'ils  contractent  un 
engagement  dans  l'armée  française,  de  même 
que  lorsqu'ils  sont  appelés  en  témoignage 
devant  un  triljunal  militaire  ou  civil. 

KORASSAN .  Province  de  Pei-se  où  l'on 
fabrique  des  lames  de  sabre  de  ce  nom,  qui 
sont  d'une  excellente  qualité. 

KODLODGLIS.  Descendants  des  Turcs  et 
des  Mauresques.  Cette  ra':e  croisée  est  dune 
grande  beauté,  mais  elle  tend  à  disparaître 
de  l'Algérie  en  se  mélangeant  de  nouveau 
aux  Arabes.  On  en  trouve  encore  des  échan- 
tillons dans  quelques  grandes  villes,  notam- 
ment à  Tlenicen. 

KRAG-PÉTERSON  (fusil).  Arme  à  ma- 
gasin, avec  fermeture  à  bloc,  présentant  la 
particularité  que  le  ressort  à  boudin  du  ma- 


gasin, u'avauce  les  cartouches  que  jusqu'au 
bloc  de  culasse,  d'où  elles  doivent  èlre  en- 
gagées à  la  main  dans  la  chambre.  On  a  pu 
réaliser  ainsi  une  simplification  très  grande 
dans  le  mécanisme  de  fermeture.  Le  ma- 
gaxin,  qui  est  dans  le  fût,  peut  recevoir  huit 
cartouches  du  calihre  de  li™'",i7.  A  été 
mis  en  essai  pour  l'armement  de  l'infanterie 
suédoise. 

Un  arrètoir  de  répétition,  placé  sur  la 
droite  de  la  boîte  de  culasse,  permet  le  tir 
coup  par  coup.  Il  y  a  une  neuvième  car- 
touche dans  la  chambre. 

Le  fonctionnement  du  nn-canisme  a  lieu 
de  la  manière  suivante  :  appuyer  sur  la  crête 
du  chien  pour  l'armer  et  abaisser  le  bloc, 
dont  l'évidement  se  place  en  regard  du  ma- 
gasin et  reçoit  ainsi  une  cartouche  ;  laisser 
remonter  le  bloc,  qui  vient  buter  contre 
l'épaulement  de  l'extracteur  ;  pousser  à  fond 
dans  la  chambre  la  cartouche,  dont  le  bour- 
relet entraîne  l'ei tracteur  en  dégageant  le 
bloc,  qui  re\nent  alors  complètement  à  la 
position  de  fermeture. 

KREUTZER.  Pièce  de  monnaie  de  cuivre 
en  Allemagne  et  en  Autriche,  de  la  valeur  de 
0,0353. 

KRIÉPOSTE.  Nom  que  donnent  les 
Russes  à  une  sorte  de  redoute  constituée  par 
un  parapet  en  terre  et  une  palissade.  Em- 
ployée surtout  sur  la  ligne  du  Caucase. 

KRINK  (fusil).  Arme  à  bloc  à  platine 
eu  arrière,  La  fermeture  est  «  tabatière, 
mais  avec  charnière  à  gauche.  Le  percuteur 
est  composé  d'une  pièce  antérieure  qui  trans- 
met le  choc  à  la  capsule,  et  dune  pièce  ex- 
térieure placée  derrière,  sur  laquelle  s'abat 
la  tète  coudée  du  chien.  Tire  une  cartouche 
métallique  eu  laiton,  du  système  Berdan. 
Cette  arme  est  en  service  en  Russie  dans 
l'artillerie  et  les  parcs  de  forteresse  ;  elle  est 
également  distribuée  aux  troupes  locales.  Il 
y  en  a  aussi  au  Monténégro. 

KROPATCHECK  (fusil).  Le  fusil  de  ma- 
rine, modèle  1878,  est  une  arme  à  répéti- 
tion du  système  Kropalchecl:  et  tire  la  même 
cartouche  (11"™)  que  le  fusil  modèle  1874, 
dont  il  reproduit  toutes  les  dispositions  gé- 
nérales, sauf  ce  qui  concerne  le  mécanisme 
de  répétition  et  quelques  modifications  de 
détail. 

Le  mécanisme  de  répétition  comprend  : 

1°  Le  tube-magasin  placé  sous  le  canon 
et  pouvant  contenir  sept  cartouches  ; 

2°  L'augel,  qui  sert  à  transporter  les  car- 
touches du  tube-magasin  à  l'entrée  de  la 
chambre  ; 

3<»  L'arrêt  de  cartouche. 

La  longueur  de  ce  fusil  sans  épée-baïon- 


KREINER. 


44^6 


KRUPP. 


nette  est  de  1",'240;  sou  poids  est  alors  de 
4^400  {fig.  150). 

KREINER.  Le  système  Kreiner,  ou  fer- 
meture à  double  coin,  a  élé  appliqué  pour 


la  première  fois  aux  canons  de  campagae  al- 
lemands construits  en  lS6i;  un  culot  de 
carton  assurait  l'obturation.  Le  même  sys- 
tème modifié  a  été  appliqué,  on  Allemagne, 


Fis.  150. 


à  une  partie  des  canons  de  siège  et  de  place 
adoptés  depuis  1864,  ainsi  qu'aux  canons 
de  campagne  construits  en  1867;  le  culot 
obturateur  en  carton  a  été  remplacé  par  un 
anneau  expansif  en  cuivre  placé  dans  le 
coin. 

KRUPP.  Ciraud  industriel  prussien,  qui 
possède  des  usines  métallurgiques  très  consi- 
dérables et  ayant  une  grande  réputation. 
C'est  lui  qui  a  inventé  l'acier  employé  par 
la  Prusse  pour  la  fabrication  des  premières 
bouclies  à  feu  en  acier  se  chargeant  par  la 
culasse.  Depuis  cette  époque,  la  plupart  des 
nations  européennes  et  notamment  la  France, 
ont  également  trouvé  un  acier  pouvant  ser- 
vir de  métal  à  canons,  et  dont  la  qualité  est 
égale,    sinon    supérieure   à   celle  de   l'acier 


Krupp.   Cet  industriel  fabrique   toutes    les 
bouches  à  feu  de  l'Allemagne,  et  d'an  cer- 


tain nombre  de  nations  européennes  et 
étrangères. 

Depuis  1872,  ou  n'emploie  plus  en' Alle- 
magne, comme  mécanisme  de  fermeture  de 
culasse,  que  le  système  Krupp  à  coin  ci/lm- 
dro-j)risi)Hilique,  pour  les  canons  de  nouvelle 
construction. 

Ce  coin  (fhj.  151)  qui  a  la  forme  d'un 
trapèze,  se  déplace  dans  une  mortaise  ;  il  a 
sa  face  antérieure  normale  à  l'axe  de  la 
bouche  à  feu  et  la  face  postérieure  légère- 
ment oblique  à  cet  axe.  On  a  ménagé  dans  le 
coin,  en  haut  et  à  droite,  une  e.\cavation 
servant  de  logement  à  la  "vis  de  serrage,  for- 
mée de  trois  gros  filets  carrés,  dont  les  deux 
derniers  sont  rasés  jusqu'au  noyau  sur  une 
demi-circonférence.  Cette  vis  est  manœuvrée 
au  moyen  d'une  manivelle  qui  peut  exécu- 
ter un  demi-tour  complet,  et  ses  filets 
viennent  s'adapter  dans  une  moitié  d'écrou 
creusée  dans  la  mortaise. 

Afin  qu'il  ne  soit  pas  nécessaire  de  sortir 
le  coin  de  son  logement  pour  le  chargement, 
ce  coin  est  percé,  à  son  extrémité  droite, 
d'un  trou  de  chargement,  appelé  fausse  âme, 
qui  vient  se  placer  dans  le  prolongement  de 
l'àme  lor.-qu'on  ouvre  la  culasse;  une  vis 
l'arrête  exactement  à  cette  position.  L'avant 
de  la  fausse  âme  est  garni  d'un  manchon  eu 
bronze,  disposé  de  façon  à  s'avancer  lors- 
qu'on relire  le  coin,  et  à  établir  la  conti- 
nuité entre  la  fausse  âme  et  l'àme  du 
canon . 

Le  coin  prismatique  Krupp  ne  diffère  guère 
du  système  à  coin  cylindro-prismatique  que 
par  la  forme  arriére  du  coin,  qui  est  plate. 


KURTCHISS. 


LADRE. 


La  ris  de  fermeture,  destiuée  à  foicer  le 
coiu  daas  sa  mortaise,  se  compose  d'une  vis 
à  filets  non  interrompus  qui  s'engage  dan^ 
un  êcrou  cylindrique  présentant,  sur  la  moi- 
tié de  sa  surface  extérieure,  des  bourrelets 
placés  perpendiculairement  à  l'axe  ;  des  rai- 
nures de  même  forme  creusées  dans  la  mor- 
taise correspondent  à  ces  bourrelets.  Lors- 
qu'on serre  la  vis,  l'écrou  entraîné  parcelle-ci 
tourne  jusqu'à  ce  que  ses  bourrelets  soient 
engagés  dans  les  rainures  de  la  mortaise. 
En  continuant  le  mouvement  de  la  vis,  le 
coiu  se  trouve  forcé .  Le  mouvement  inverse 
permet  de  desserrer  et  de  dégager  l'écrou. 

Dans  certaines  bouelies  à  feu  de  gros  ca- 
libre, on  a  supprimé  le  trou  de  cbargemeut 
du  coin  C3lindro-prismatique,  de  façon  à 
diminuer  la  longueur  du  coiu  et  à  l'alléger 
le  plus  possible. 


KURTCHISS.  Corps  de  cavalerie  per- 
sane, composé  de  l'ancienne  noblesse. 

KURTKA.  Habit-veste  des  lanciei's  polo- 
nais qui  étaient  au  senice  de  la  France  so«s 
Napoléon  1'^. 

KYSTE.  Sorte  de  poche  sans  ouverture, 
ordinairement  membraneuse,  qui  se  déve- 
loppe accidentellement  dans  une  cavité  na- 
turelle du  corps,  ou  dans  le  tissu.  Il  en 
existe  de  grandes  variétés  :  les  uns  sont 
mous,  d'autres  sont  fibreux,  cartilagineux, 
osseux,  etc. 

Les  kystes  motivent  l'exemption,  soit  par 
leur  nature,  soit  par  la  gène  qu'ils  apportent 
dans  les  fonctions  ;  ils  déterminent  la  ré- 
forme dans  les  cas  où  la  chirurgie  ne  peut 
intervenir. 


LâBâRUM.  Étendard  portant  une  croix, 
que  Constantin  avait  donné  à  la  milice  by- 
santine. 

LÂBBEZ  (télémètre).  Consiste  en  un 
tube  cylindrique  avec  fenêtres  et  visières.  11 
renferme  2  miroirs,  dont  l'un,  mobile,  se 
meut  par  l'intermédiaire  d'une  vis  et  d'un 
excentrique  portant  sur  la  tranche  une  gra- 
duation correspondant  à  une  base  de  40 
mètres  et,  sur  le  plat,  une  autre  graduation 
répondant  à  une  base  de  iO  mètres.  Pour  en 
faire  usage,  on  vise  d'abord  le  point  par 
double  réflexion  de  l'une  des  extrémités  de 
la  base,  puis  on  fait  une  visée  de  l'autre 
extrémité. 

LABORATOIRE.  Local  où  un  chimiste 
exécute  ses  opérations. 

Par  décision  ministérielle  du  17  octobre 
1890,  un  laboratoire  central  d'expertise  des 
farines  a  été  créé  à  Paris  dans  le  but  de 
vérifier  les  farines  emplojées  par  les  entre- 
preneurs des  fournitures  de  pain  à  la  ra- 
tion. 

Au  début  du  marché,  chaque  entrepre- 
neur est  tenu  d'envoyer  au  laboratoire  cen- 
tral le  ou  les  types  de  farine  qu'il  se  propose 
de  fournir.  En  cas  de  refus  du  type,  il  est 
astreint  à  en  fournir  de  nouveau.\  répondant 
aux  conditions  requises. 

A  chaque  entrée  d'un  lot  de  faiine,  l'en- 
trepreneur peut  être  astreint  à  fournir,  en 
sachet,  un  écliantillon  de  2"^, 700  et  à  l'ex- 
pédier à  ses  frais,  par  colis  postal,  au  labo- 
ratoire central.  Si  l'examen  au  laboratoire 


ne  donne  lieu  à  aucune  observation,  la  fa- 
rine est  admise;  dans  le  cas  contraire,  elle 
est  refusée  et  le  sous-intendant  la  fait  sortir 
du  magasin. 

L'entrepreneur  a  le  droit,  s'il  le  juge  con- 
venable, de  demander  la  réunion  de  la  com- 
mission locale  de  vérification. 

Lorsque  la  farine  a  été  définitivement 
exclue  de  l'approvisionnement,  l'entrepre- 
neur subit  la  pénalité  prévue  au  cahier  des 
charges. 

LABRUM.  Nom  sous  lequel  les  Romains 
désignaient  le  fosse  ou  la  tranchée  placée  eu 
dehors  d'un  mur  de  fortification. 

LACERNA  ou  LACERNE.  -Manteau  de 
guerre  à  l'usage  des  homines  de  troupe  des 
légions  romaines. 

LACHE.  Homme  sans  courage,  sans  bra- 
voure, sans  énergie.  Ternie  de  mépris  ;  in- 
jure. 

LÂCHETÉ.  .\cte  de  faiblesse  et  de  pol- 
troiuierie,  très  punissable  chez  le  soldat,  car 
elle  suppose  l'abandon  absolu  du  devoir  et 
l'incapacité  de  le  remplir. 

LADRE.  Se  dit  d'un  cheval  qui  a  le  tour 
des  yeux,  le  bout  des  naseaux  ou  le  tour 
des  lèvres  dénués  de  poil. 

Se  dit  d'un  porc  atteint  de  ladrerie,  ma- 
ladie qui  est  caractérisée  par  le  développe- 
ment de  corps  d'apparence  tuberculeuse  dans 
le  tissu  cellulaire.  11  est  démontré  aujour- 
d'hui que  ces  prétendus  tu])ercules  ne  sont 
autre  chose  que  des  i)arasites  appartenant  à 


LAHITOLLE. 

l'espèce  appelée  cijsllcerqac  du  tissu  cellu- 
laire. 

Bien  que  cette  maladie  ne  rende  pas  la 
chair  du  porc  al)Soluilient  impropre  à  la  con- 
sommation, il  est  néanmoins  prescrit  de  re- 
fuser formellement  les  cochons  ladres,  en  ce 
qui  concerne  l'alimentation  de  l'armée. 

LAHITOLLE  (système  ai).  Pièces  en 
acier  frettées  ;  projectiles  très  allongés,  avec 
ogive  relativement  courte  ;  le  foicement  est 
assuré  par  une   ceinture   étroite,  en  cuivre 


448  LAME. 

rouge,  tronconique,  munie  d'une  gorge  et 
placée  vers  le  culot.  Les  raijures  multiples 
sont  progressives  sur  toute  leur  étendue.  Le 
■mécanisme  de  culasse  ditïère  peu  de  celui  du 
système  de  Refjije.  Le  volet  ne  porte  que 
2  vis-guides,  le  verrou  jouant  le  rôle  de  la  3^. 
11  n'y  a  pas  de  dispositif  de  sûreté  pour  la 
mise  du  feu  ;  l'obturation  du  mécanisme  de 
fermeture  est  obtenue  par  une  tète  mobile 
à  courte  ftige  et  un  obturateur  plastique 
(/?</.  152). 


Un  canon  de  9o'°™  de  ce  modèle  a  été 
adopté  en  1875;  il  ne  fait  plus  partie,  de- 
puis 1879,  des  équipages  de  corps  d'armée, 
car  il  a  été  reconnu  trop  lourd  et  peu  ma- 
niable pour  le  service  de  campagne.  Il  a 
été  classé  comme  pièce  légère  de  siège  et  de 
place  et  est  doué  de  propriétés  balistiques 
remarquables. 

LAICHES.  Plantes  herbacées  ayant  l'as- 
jiect  de  graminées,  mais  ne  renfermant  pas 
de  principes  nutritifs  pour  les  animaux.  On 
les  rencontre  dans  les  endroits  marécageux 
et  dans  les  landes  incultes. 

Le  foin  renfermant  une  proportion  appré- 
ciable de  laîches  doit  être  refusé  pour  le  ser- 
vice de  l'armée. 

LAINAGE.  Nom  donné  aux  lissus  qui  se 
fabri(|uent  avec  de  la  laine,  tels  que  :  les 
draps,  la  flanelle,  les  couvertures,  etc. 

LAITON.  iMétal  employé  pour  la  fabri- 
cation des  garnitures  des  armes  blanches  et 
de  certaines  armes  à  feu  portatives.  Celui 
d')nt  on  se  sert  pour  cet  usage  se  compose  de 
80  parties  de  cuivre,  17  de  zinc  et  3  d'èlain. 

Le  laiton  est  employé  également  comme 
métal  de  brasure. 

LAMARRE  (V.  Balle  à  feu,  flambeau 
Lamarre). 

LAMBEL.  Xœud  de  rubans  qui  se  portait 
autrefois  sur  le  casque,  pour  distinguer  les 
célibataires  ou  les  enfants. 

LAMBOURDE.  Pièce  de  charpente, 
équarrie,  employée  pour  former  la  plate- 
forme des  bouches  à  feu  de  siège,  de  place 
et  de  côte. 

Les  lambourdes  qui  sont  placées  sur  le  sol 
pour  soutenir  le  plancher  sont  appelées  lam- 

bourdes-gîtes. 


L'artillerie  emploie  également  des  lam- 
bourdes pour  ses  manœuvres  de  force. 

LAMBREQUIN.  Découpure  d'étoffe,  de 
tôle  ou  de  bois,  imitant  le  coutil,  qui  cou- 
ronne une  tente. 

LAME.  Fer  d'une  aime  tranchante.  Se 
dit  pour  épée. 

Il  y  en  a  pour  différentes  armes  :  épée, 
baïonnette,  sabre,  etc. 

De  plus,  cette  lame  peut  affecter  des  for- 
mes très  diverses  :  droite,  courbe,  longue, 
courte,  etc. 

Toutes  les  lames  de  sabre  sont  aujour- 
d'hui fabriquées  avec  des  barres  d'acier 
fondu.  Lorsque  les  diverses  opérations  de 
la  fabrication  et  de  la  trempe  sont  termi- 
nées, on  soumet  ces  lames  à  des  épreuves  de 
flexibilité,  d'élasticité  et  de  solidité. 

Pour  les  armes  tranchantes,  la  forme  doit 
être  déterminée  de  manière  à  faciliter  l'ac- 
tion tranchante  de  la  lame.  Pour  les  armes 
d'estoc,  la  forme  droite  est  celle  qui  con- 
vient le  mieux  pour  la  lame,  parce  que  l'ef- 
fort dirigé  normalement  à  la  résistance  con- 
court tout  entier  à  la  pénétration  de  la 
pointe  dans  l'obstacle.  Avec  une  lame  courbe, 
on  nuliliserait  qu'une  des  composantes  de 
l'effort. 

• —  de  rechange.  Les  lames  de  rechange 
des  fleurets  employés  dans  les  salles  d'armes 
militaires  sont  fournies  par  les  soins  de 
M.  l'intendant  militaire  du  gouvernement 
de  Paris.  Ces  lames  sont  soumises,  au  préa- 
lable, à  la  vérification  d'une  commission  spé- 
ciale instituée  au  magasin  central  d'habille- 
ment. La  dépense  est  supportée  par  la  masse 
des  écoles. 

—  de  tournevis.   Fait  partie  du  néces- 


LAMPE.  449 

saire  d'armes  ;  la  boite  de  ce  dernier  lui  sert 
de  manclie. 

LAMPE.  Appareil  d'éclairage.  Les  corps 
de  troupe  sont  autorisés  à  faire  l'acquisition 
de  lampes,  au  compte  des  ordinaires,  pour 
l'éclairage  des  chambres  de  la  troupe  et  de 
l'infirmerie,  si  ce  mode  d'éclairage  est  plus 
écou'imique.  Ils  soni  également  autorisés  à 
acheter,  au  compte  de  la  masse  des  écoles, 
les  lampes  nécessaires  pour  l'éclairage  des 
chambres  où  se  font  les  cours  du  soir.  Ces 
lampes  doivent  être  en  fer-blauc  bronzé, 
brûlant  de  l'huile  de  pétrole,  à  mèche  ronde 
de  12  lignes,  munies  d'une  suspension  et  de 
deux  réflecteurs  abat-jour.  11  faut  en  mojenne 
deux  de  ces  lampes  par  compagnie,  escadron 
ou  batterie. 

Les  lampes  employées  pour  l'éclairage  des 
<!orridors  et  des  escaliers  peuvent  être,  soit 
des  lampes  à  main  ordinaires  ou  à  pompe, 
ou  encore  des  lampes-appliques.  L'achat  et 
l'entretien  de  ces  appareils  est  effectué  au 
compte  de  la  masse  d'eiilretien  du  harna- 
chement et  ferraxje.  Le  nombre  des  becs  à 
allumer  et  leur  emplacement  sont  déterminés 
par  un  procès-verbal  du  sous -intendant  mi- 
litaire. 

Les  lampes  nécessaires  pour  l'éclairage 
extérieur  des  forts  sont  fournies  par  le  ser- 
vice du  génie,  de  même  que  celles  qui  sont 
nécessaires  pour  l'éclairage  extérieur  des  ca- 
sernes, quartiers,  camps,  prisons,  cita- 
delles, etc. 

Les  lampes  dont  on  se  sert  dans  les  appa- 
reils optiques  seront  décrites  au  mot  télé- 
graphie  optique. 

LAMPION.  Petit  vase  de  terre  ou  de 
verre  dans  lequel  on  met  du  suif  ou  de  l'bude 
avec  une  mèche  pour  faire  des  illuminations. 
Les  corps  de  troupe  sont  autorisés  à  en  faire 
l'acquisition  jusqu'à  concurrence  de  la  somme 
allouée  pour  chaque  illumination. 

On  appelait  lampion  de  parapet  un 
vase  de  fer  plein  de  résine,  que  l'on  em- 
ployait dans  les  sièges  pour  éclairer  diverses 
parties  de  la  fortification. 

LANCASTER-SNIDER.  Les  troupes  du 
génie  anglaises  étaient  armées  de  la  carabine 
Lancaster-Snider  transformée,  modèle  1867, 
avant  sou  remplacement  par  le  fusil  Marlini- 
Henry. 

LANCE.  Arme  otïensive  consistant  en 
une  hampe  de  bois  de  frêne  ou  de  bambou 
de  2  mètres  environ  de  longueur,  munie  à 
l'une  de  ses  extrémités  d'une  lame  d'acier 
triangulaire  d'environ  C^jl'i  de  longueur  et 
à  l'autre  d"uu  sabot  en  fer  qui  a  pour  but  de 
mettre  le  centre  de  gravité  de  la  lauce  dans 
la  main  du  cavalier. 


LANCE. 


La  lauce  se  retrouve  chez  tous  les  peuples 
et  à  toutes  les  époques  ;  elle  a  été,  pendant 
longtemps,  l'arme  principale  de  la  cavalerie 
française  qui,  depuis  Henri  IV,  ne  conserva 
plus  qu'un  certain  nombre  de  régiments  de 
cette  arme. 

Le  peu  de  services  que  cette  arme  a  rendus 
dans  la  dernière  guerre,  ainsi  que  la  diffi- 
culté, avec  le  service  de  3  ans,  d'avoir  des 
cavaliers  suffisamment  exercés  pour  se  servir 
avec  avantage  de  cette  arme,  avait  fait  sup- 
primer la  lance  dans  l'armée  française.  De- 
puis quelque  temps  elle  revient  en  honneur 
et  on  l'a  donnée  aux  cavaliers  du  1"  rang 
des  régiments  de  dragons. 

On  prétend  qu'une  troupe  de  cavalerie 
armée  de  lances  a  une  supériorité  matérielle 
et  morale  sur  celle  qui  n'est  armée  que  du 
sabre  ;  cette  question  est  fort  controversée 
par  les  cavaliers  eux-mêmes  et  l'on  ne  sau- 
rait dire  si  la  lance  n'a  pas  plus  de  détrac- 
teurs que  de  partisans  dans  l'armée  fran- 
çaise. 

Comme  toute  autre  arme,  elle  a  ses  avan- 
tages et  ses  inconvénients.  Dans  la  mêlée 
corps  à  corps  avec  la  cavalerie  ennemie,  elle 
exige  une  grande  habileté  et  une  connais- 
sance exceptionnelle  de  son  maniement.  Dans 
la  poursuite  et  dans  une  charge  contre  l'in- 
fanterie, elle  est  préférable  au  sabre.  Mais 
la  lance  embarrasse  le  cavalier  plus  que  toute 
autre  arme.  En  outre  les  cavaliers,  auxquels 
on  donne  déjà  la  carabine,  le  revolver,  le 
sabre,  seront  bien  chargés  et  l'instruction 
difficile  à  donner.  En  Allemagne,  on  serait 
unanime  à  reconnaître  que  la  lance  en  ser- 
vice augmente  extraordinairemeut  la  puis- 
sance de  combat  de  la  cavalerie. 

—  à  feu.  Sorte  de  fusée  à  main  servant 
autrefois  à  mettre  le  feu  aux  pièces  d'artil- 
lerie. C'était  une  espèce  de  cartouche  con- 
sistant en  baguettes  de  bois  trempées  dans 
une  dissolution  de  nitrate  de  plomb,  que 
l'on  attachait  à  un  long  manche  en  bois  et 
qui  brûlait  lentement  comme  l'amadou. 

—  à  fourche.  Sorte  de  crochet  en  fer 
emmanché  à  un  long  manche  en  bois  et  ser- 
vant à  soulever  le  câble  télégraphique  pour 
le  placer  sur  les  arbres. 

—  (artifice).  Tubes  de  T""™  environ  de 
diamètre  intérieur,  remplis  de  composition, 
que  l'on  fixe  sur  des  pièces  de  décoration 
pour  en  dessiner  et  en  varier  les  couleurs. 

—  fournie  ou  garnie.  Ensemble  de 
soldats  comprenant  le  chevalier  ou  gendarme 
porteur  d'une  lance  et  escorté  de  ses  clients, 
comprenant  1  page  ou  varlet,  3  archers  et 
1  coustillier. 

—  torpille.  Projecteur  employé  dans  la 
marine  pour  envoyer  les  torpilles  aussi  puis- 

20 


LANCEMENT. 


450 


santés  que  possible  aux  distances  les  plus 
considérables  qu'il  se  peut. 

LANCEMENT.  Opération  de  mettre  un 
navire  à  la  mer,  d'établir  un  pont  sans  sup- 
ports intermédiaires. 

LANCER.  Mettre  en  mouvement  un  pro- 
jectile au  moyen  d'une  arme.  Projeter  des 
grenades  à  la  main  ou  à  l'aide  d'une  fronde. 
Laisser  tomber  sur  l'adversaire,  du  haut  d'un 
parapet  ou  d'une  maison,  des  objets  lourds 
pour  l'empêcher  d'escalader. 

LANCIER.  Cavalier  armé  de  la  lance. 
Organises  et  supprimés  à  diverses  reprises, 
les  lanciers  constituèrent  en  France,  jus- 
qu'en 1871,  la  cavalerie  de  ligne  avec  les 
dragons.  Dans  les  combats  d'homme  à 
homme,  ou  par  petits  groupes,  le  sabre  pa- 
raît préférable  à  la  lance,  qui  est  plus  diffi- 
cile à  manœuvrer  ;  il  n'en  est  pas  de  même 
dans  le  choc  de  deux  masses  de  cavaliers, 
chargeant  au  galop.  Dans  ce  cas,  toutes 
choses  égales  d'ailleurs,  les  cavaliers  armés 
de  lances  doivent  l'empoiter  sur  ceux  armés 
de  sabres.  Toutefois,  dans  ces  charges  en 
masses,  ce  sont  les  lances  du  1"  rang  qui, 
seules,  agissent  ;  on  s'est  donc  contenté  de 
donner  la  lance  aux  cavaliers  du  1"  rang 
des  régiments  de  dragons,  en  plus  de  leur 
armement  habituel  ;  mais  on  ne  songe  pas  à 
réorganiser  les  lanciers. 

LANDSTURM.  Soulèvement  de  pays, 
levée  en  masse. 

En  Allemagne,  le  landsturm  se  compose 
de  tous  les  hommes  de  17  à  45  ans  qui 
n'appartiennent  ni  à  l'armée,  ni  à  la  ma- 
rine. 11  est  divisé  en  deux  parties  :  la  1"^^ 
comprend  les  classes  de  17  à  39  ans  et  est 
formée  presque  exclusivement  d'hommes  non 
exercés  ;  la  2"  comprend  les  classes  de  39  à 
45  ans,  c'est-à-dire  des  soldats  exercés,  qui 
forment  des  corps  spéciaux.  Ou  peut  com- 
parer le  landsturm  à  la  réserve  de  notre 
armée  territoiiale. 

Le  landsturm  n'est  convoqué  qu'en  cas  de 
guerre,  par  l'Empereur  ;  si  les  circonstances 
Texigcnt,  il  peut  l'être  même  par  les  géné- 
raux de  corps  d'armée  ou  les  gouverneurs  de 
forteresse. 

LANDWEHR  (garde  du  pays).  Nous 
avons  vu,  dans  l'organisation  de  l'armée 
allemande,  que  tout  homme  propre  au  ser- 
vice fait  3  ans  dans  le  1"  ban  de  la  landwehr 
et  6  ans  dans  le  S*'  ban. 

Les  diverses  armes  ont  leurs  hommes  du 
1"  ban  convoqués  pour  deux  fois,  pour  des 
exercices  de  8  à  14  jours,  à  l'exception  de  la 
cavalerie,  qui  n'est  pas  appelée.  Les  plus 
jeunes  classes  de  la  landwehr  peuvent  servir 
à  compléter  l'armée  active.  Les  hommes  de 
cavalerie  qui  ont  fait  volontairement  4  ans 


LANSQUENET. 

de  service  actif  ne  seiTcnt  que  3  ans  dans 
le  1'^''  ban. 

Le  i^  ban  comprend,  outre  les  hommes 
qui  ont  servi  dans  le  i"^'  ban,  ceux  qui  sor- 
tent de  la  réserve  de  complément,  laquelle 
comprend  autant  d'hommes  qu'en  exigent 
les  besoins  de  la  mobilisation.  Le  2"  ban  de 
la  landwehr  n'est  pas  convoqué  en  temps  de 
paix. 

Le  l'"'  ban  de  la  landwehr  allemande  ré- 
pond à  peu  près  à  la  réserve  de  notre  armée 
active  et  le  2"^  ban  à  notre  armée  territo- 
riale. 

LANGUE  militaire .  A  proprement 
parler,  il  n'existe  pas  de  langue  militaire,  à 
part  quelques  expressions  plus  ou  moins 
lecbniciucs  qui  font  l'objet  de  ce  diction- 
naire. 

Les^militaires  se  servent  de  la  langue  offi- 
cielle de  leur  pays. 

—  allemande.  La  connaissance  do  la 
langue  allemande  est  obligatoire  pour  l'ad- 
mission aux  Ecoles  polytechnique  et  spé- 
ciale militaire  de  Saint-Gyr  (lecture  et  tra- 
duction sans  dictionnaire). 

L'enseignement  de  cette  langue  est  obli- 
gatoire dans  les  collèges  et  dans  les  lycées, 
ainsi  que  dans  les  Ecoles  polj technique,  de 
Saint-Gyr  et  à  l'École  d'application  de  l'ar- 
tillerie et  du  génie. 

—  étrangères.  L'étude  des  langues 
étrangères  est  facultative  dans  les  collèges  et 
dans  les  lycées  ;  toutefois,  il  est  accordé  des 
points  de  majoration  aux  candidats  à  Saint- 
Gyr  et  à  l'Ecole  polytechnique,  lorsqii'ils 
possèdent  une  ou  plusieurs  langues  euro- 
péennes. 

—  de  bœuf.  Oulil  employé  dans  les 
mines  et  servant  principalement  à  pratiquer 

Fis.  153. 


des  rainures  dans  les  terres  pour  y  engager 
l'extrémité  des  planches  de  ciel  et  de  cof- 
frage (/)(■/.  153). 

LANIÈRE.  Courroie  longue  et  étroite, 
qui  est  employée  pour  suspendre  le  revolver, 
pour  faire  des  fouets,  etc. 

LANSQUENET  (de  l'allemand  lands- 
knecht,  serviteur  du  fief).  Au  début,  c'était 
des  valets  d'armée  qui  accompagnaient  les 
reitres  ou  cavaliers  allemands. 

Depuis  Charles  VIH  à  Henri  IV,  une 
grande  partie  de  l'infanterie  française  fut 
composée  de  ces  aventuriers,  que  l'on  orga- 
nisa en  corps  de  piquiei-s,  de  coulevriniers 
et  de  hallebardiers,  et  ^lui,  malgré  leur  bra- 


LANTERNE. 


451 


LARGEUR  DU  FOSSÉ. 


Toure  à  la  bataille  de  Ravenne,  ne  tardèrent 
pas  à  se  rendre  impossibles  par  leur  esprit 
dindiscipline  et  de  pillage.  Pendant  les 
guerres  de  religion,  ces  troupes  mercenaires 
ser\'iri'nt  dans  les  deux  partis. 

LANTERNE.  Ustensile  de  verre  ou  de 
corne  dans  lequel  ou  enferme  une  lumière. 
On  se  sert  de  lanternes  ordinaires  et  de  lan- 
ternes-appliques pour  léclairage  des  corri- 
dors et  des  escaliers  des  bâtiments  mili- 
taires, ainsi  que  pour  l'éclairage  extérieur. 

Pour  l'éclairage  des  magasins  à  poudre, 
ou  emploie  des  lanternes  à  réflecteurs 
ou  des  lanternes  de  sûreté  (système 
Massou). 

On  fait  aussi  usage  de  lanternes  appelées 
falots  dans  les  postes  et  dans  les  écuries 
militaires. 

Aux  armées,  des  lanternes  de  couleur 
servent  à  indiquer,  pendant  la  nuit,  les  dif- 
férents groupes,  savoir  : 

Général  commandant  une  armée  ou  un 
corps  d'armée  ;  lanterne  avec  verre  blanc  ou 
incolore  ; 

Général  commandant  une  di^^sion  d'in- 
fanterie, ou  de  cavalerie,  ou  l'artillerie,  ou 
le  génie  d'une  armée  :  lanterne  avec  verre 
rouge  ; 

Général  commandant  la  brigade  d'artil- 
lerie ou  de  cavalerie  d'un  corps  d'armée  : 
lanterne  avec  veiTC  de  couleur  vert-foncé  ; 

Ambulance  :  deux  lanternes,  dont  une  à 
verre  rouge  et  l'autre  à  verre  blanc  ; 

Poste  télégraphique  :  lanterne  avec  verre 
incolore  et  bleu  ; 

Section  de  munitions  d'infanterie,  caisson 
de  bataillon,  i^*^,  2^  et  3"=  sections  de  parc 
d'artillerie:  lanterne  avec  verre  jaune; 

Section  de  munitions  d'artillerie  et  4*^  sec- 
tion de  parc  d'artillerie  :  lanterne  avec  verre 
bleu. 

Les  lanternes  sont  délivrées  par  le  sei-vice 
du  campement,  contre  remboursement,  aux 
ofûciers  généraux,  et  gratuitement  aux  au- 
tres formations. 

Sorte  de  grande  cuiller  de  cuivre  à  long 
manche  dont  on  se  servait  autrefois  pour 
porter  la  poudre  dans  l'âme  du  canon. 

—  à  gargonsses.  Etui  dans  lequel  on 
porte  les  gargousses. 

—  à  signaux.  Dans  l'équipage  de  po)its 
se  trouvent  des  lanternes,  sourdes  au  be- 
soin, permettant  3  changements  de  feu  (blanc, 
vert,  rouge). 

—  pour  l'éclairage  des  coupoles 
cuirassées.  Les  appareils  d'éL-laiiage  em- 
ployés dans  chaque  coupole  et  sa  gaine  con- 
sistent en  lanternes  à  bougie  de  modèles 
spéciaux,  savoir  :  1  lanterne  de  suspension 
et  i  lanternes-appliques  à  l'intérieur,  1  lan- 


terne de  suspension,  1  lanterne  à  main  et 
2  lanternes-appliques  dans  la  gaine.  Tous 
ces  appareils  brûlent  de  la  bougie  de  14  au 
kilogr.,  dont  la  durée  est  de  o  heures. 

LAPIDATION.  xManière  d'exécuter  à 
mort  les  soldats  grecs  ou  romains  à  coups  de 
pierres.  Ce  supplice  fut  même  usité  en 
France  sous  les  rois  de  la  1'''^  race. 

LAQUAIS.  Au  début  des  armes  à  feu, 
les  laquais  portaient  les  armes  de  leur 
maître  ;  ils  étaient  attachés  au  service  de  la 
noblesse  et  constituaient  une  2^  classe  de 
domestiques  d'épée  ou  de  tardes  du  corps, 
dont  les  pages  étaient  la  1"^^  classe. 

LARD.  La  partie  grasse  qui  se  trouve 
entre  la  peau  et  la  chair  du  porc. 

Le  lard  salé  de  l'administration  doit  pro- 
venir d'animaux  pesant  50  kilogr.  au  moins 
et  150  kilogr.  au  plus,  parfaitement  sains  et 
dont  la  viande  a  été  bien  saignée.  L'épais- 
seur du  lard  sur  le  dos  doit  être  de  3  centi- 
mètres au  moins  et  de  7  centimètres  au  plus. 
La  viande  de  truie  ayant  porté,  celle  des 
verrats  et  cochons  ladres  et  celle  des  ani- 
maux maigres  ou  trop  chargés  de  graisse  ne 
sont  pas  admises  ;  on  rejette  également  les 
pieds,  les  tètes,  les  panses,  les  fressures  et 
toutes  les  autres  parties  qui  ne  sont  pas  de 
garde. 

On  reconnaît  un  lard  de  bonnsî  qualité  à 
sa  chair,  très  vive  à  l'extérieur,  rosée  à  l'in- 
térieur, une  odeur  franche,  une  consistance 
ferme,  un  goût  agré  ible,  une  saumure  inco- 
lore ou  très  légèrement  colorée,  un  sel  abon- 
dant et  en  beaux  cristaux  dans  le  baril. 

Le  lard  salé  est  conservé  dans  des  barils 
d'une  contenance  de  45  kilogr.  ou  de  90 
kilogr. 

La  limite  théorique  de  conservation  est 
d'un  an. 

LARDER.  PereiT  l'adversaire  de  coups 
nombieux. 

LARGEUR  des  voies  ferrées.  La  lar- 
geur des  voies  ferrées  entre  rails  est  de  1™,44 
à  l™,4o  pour  tous  les  réseaux  européens, 
sauf  ceux  de  l'Espagne  (1"",736)  et  de  la 
Bussie  (1™,523).  11  en  résulte  que  le  maté- 
riel de  ces  deux  derniers  États  ne  peut  cir- 
culer sur  les  lignes  des  autres  pays  et  réci- 
proquement, considération  qui  doit  entrer 
en  ligne  de  compte  an  point  de  vue  mili- 
taire. 

—  du  fossé.  En  tenant  compte  de  la 
grande  précision  de  l'artillerie  actuelle, 
même  sous  les  grands  angles,  la  largeur  du 
fossé  des  ouvrages  permanents  ne  peut  dé- 
passer 20  mètres,  atln  de  ne  pas  éloigner 
trop  la  crête  du  glacis  de  l'escarpe  et  de  cou- 
vrir mieux  le  sommet  de  celle-ci.  D'un  autre 
côté,  il  ne  faut  pas  trop   restreindre  cette 


LASCAR. 


LAVOIR. 


largeur  pour  ne  pas  enlever  sa  valeur  à  l'ob- 
stacle formé  par  le  fossé,  qui  serait  facile- 
ment comblé  en  grande  partie  par  les  débris 
de  la  contrescarpe  ;  c'est  pourquoi  on  admet 
que  la  largeur  de  10  mètres  au  moins  est 
indispensable. 

LASCAR  (on  arabe  el  askar  :  le  soldat). 
Épitbi'te  donnée,  dans  l'armée  d'Afrique,  à 
un  soldat  vigoureux,  entreprenant,  débrouil- 
lard et  résistant  à  la  fatigue. 

LATRINES  ou  LTEUX  d'aisances.  Lieu 
où  l'on  satisfait  les  besoins  naturels. 

Les  latrines  en  usage  dans  les  casernes 
sont  de  deux  espèces  : 

1°  Les  latrines  avec  fosses  fixes,  que 
l'on  vide  lorsqu'elles  sont  pleines  ou  à  des 
époques  périodiques  ; 

2°  Les  latrines  du  système  Goux,  à  ti- 
nettes mobiles,  et  contenant  une  matière 
absorbante  ou  désinfectante,  qui  sont  enle- 
vées et  vidées  chaque  jour  ou  à  des  époques 
très  rapprochées  par  les  soins  de  l'entrepre- 
neur du  service. 

Les  corps  doivent  entretenir  la  plus  grande 
propreté  dans  les  latrines,  qui  ont  besoin  d'être 
nett  lyées  et  lavées  chaque  jour.  Les  tuyaux 
doivent  bien  fonctionner;  on  s'assure  qu'il 
ne  s'y  produit  ni  fissures,  ni  infiltrations. 
On  fait,  dans  ces  locaux,  de  fréquentes 
aspersions  avec  une  solution  de  sulfate  de 
fer  ou  de  l'eau  phéniquée.  On  peut  égale- 
ment faire  usage  de  l'huile  lourde  de  houille. 
Ces  matières  désinfectantes  sont  fournies  par 
le  service  du  génie. 

Les  latrines  avec  fosses  fixes  doivent 
être  parfaitement  étanches  et  être  vidangées 
assez  fréquemment,  surtout  en  été,  afin  d'é- 
viter les  inconvénients  graves  que  présente, 
au  point  de  vue  de  l'hygiène,  l'aggloméra- 
tion d'une  aussi  grande  quantité  de  matières 
fermentescibles. 

Les  latrines  avec  tinettes  mobiles 
sont  bien  préféral)les,  au  point  de  vue  liygié- 
nique;  malheureusement  leur  entretien  coûte 
fort  cher,  par  suite  de  l'obligation  d'avoir 
un  double  jeu  de  tinettes  mobiles  et  de  les 
vidanger  à  des  époques  très  rapprochées. 
Néanmoins,  ce  système  prend  chaque  jour 
plus  d'extension  et  l'on  peut  prévoir  qu'il 
remplacera  complètement  les  latrines  avec 
fosses  fixes  dans  un  avenir  plus  ou  moins 
rapproché. 

En  campagne,  les  latrines  sont,  le  plus 
souvent,  de  simples  tranchées  masquées,  du 
côté  de  la  campagne,  par  le  remblai  prove- 
nant de  l'excavation  et,  du  côté  du  camp, 
par  des  branchages  piqués  en  terre  ou,  plus 
rarement,  par  des  murs  en  gazon  ou  en 
clayonnage. 


LATTE.  Grand  sabre  droit  à  l'usage  de 
la  grosse  cavalerie. 

LAVABO.  Meuble  de  toilette  garni  de 
tous  les  ustensiles  nécessaires  pour  se  laver. 
Les  chambres  des  sous-officiers  doivent  être 
pourvues  d'un  lavabo  pour  deux  sous-offi- 
ciers,  par  les  soins  du  service  du  génie. 

Les  lavabos  des  soldats  sont  installés  dans 
les  chambres  du  rez-de-chaussée  des  ca- 
sernes et  se  composent  d'un  certain  nombre 
de  robinets  en  cuivre,  d'une  planche  placée 
au-dessus  pour  permettre  aux  hommes  d'y 
poser  leur  savon,  et  d'une  auge  placée  au- 
dessous  pour  évacuer  l'eau  sale.  Ces  cham- 
bres sont  dallées  ou  pourvues  d'une  aire  en 
ciment. 

LAVAGE  (V.  Blanchissage).  Le  lavage  du 
linge  de  corps  des  hommes  est  effectué  au 
compte  des  ordinaires  et,  au  besoin,  par  les 
hommes  eux-mêmes  ;  dans  ce  cas,  le  savon 
est  acheté  au  compte  des  ordinaires. 

Le  lavage  des  draps,  couvertures,  couvre- 
pieds,  enveloppes  de  paillasse,  de  matelas 
et  de  traversins  du  service  des  lits  mili- 
taires, est  effectué  par  les  préposés  de  l'en- 
trepreneur de  ce  service. 

Le  lavage  des  effets  de  campement  et  de 
couchage  auxiliaire  a  lieu  par  les  soins  du 
service  du  campement. 

LAVOIR  (V.  Accessoires  d'armfs). 

Il  doit  y  avoir,  dans  ciiaque  quartier,  les 
lavoirs  nécessaires  pour  permettre  aux  hom- 
mes de  laver  leurs  effets. 

Réservoir  d'eau  où  on  lave  le  linge. 

Dans  les  buanderies  militaires,  le  la- 
voir se  compose  généralement  de  deux  bassins 
étanches  en  maçonnerie  dont  les  bords  supé- 
rieurs, d'environ  0™,oO  à  0™,60  de  largeur, 
sont  disposés  en  pente  vers  l'intérieur  pour 
permettre  d'y  laver  le  linge.  Ces  deux  bas- 
sins communiquent,  à  leur  partie  infé- 
rieure, par  un  petit  conduit  qui  est  habi- 
tuellement fermé.  Le  bassin  supérieur,  situé 
auprès  du  robinet  d'adduction  d'eau,  est  ap- 
pelé bassin  à  rincer  ;  le  bassin  inférieur, 
situé  en  aval,  porte  le  nom  de  bassin  à 
laver.  Le  linge  est  d'abord  lavé  dans  ce  der- 
nier bassin,  puis  on  le  passe  ensuite,  après 
l'avoir  tordu,  dans  le  bassin  à  rincer,  où  le 
lavage  se  termine  avec  de  l'eau  claire. 

Les  lavoirs  sont  généralement  couverts  ; 
on  dispose  auprès  d'eux  le  cuvier  à  lessive 
et  la  chaudière  où  l'on  fait  chauCFer  l'eau 
nécessaire  à  la  lessive  :  l'ensemble  de  cette 
installation  porte  le  nom  de  buanderie. 

En  campagne,  on  installe  dans  les  camps 
des  lavoirs  sur  radeaux  ou  sur  pilotis,  quand 
il  existe  un  cours  d'eau  ;  s'il  n'y  a  que  des 
puits,  on  installe  auprès  d'eux  des  baquets 
ou  des  planches  sur  tréteaux  en  organisant. 


LAZARET.  '-i 

1 

avec  le  plus  grand  soin,  l'écoulement  des 
eaux  sales. 

—  mécanique.  Espèce  de  grand  cylindre 
creux  pourvu  d'une  cloison  rayonnante  et 
qui  est  animé  d'un  mouvement  de  rotation 
rapide.  On  y  place  le  linge  à  laver,  avec  de 
l'eau  de  lessive,  c'est-à-dire  contenant  de  la 
potasse  ou  du  savon  ;  on  imprime  un  mou- 
vement de  rotation  très  énergique  et,  au 
bout  de  quelques  minutes,  on  retire  le  linge, 
qui  doit  être  ensuite  rincé. 

Ces  lavoirs  mécaniques  sont  employés  par 
le  servii^e  des  lits  militaires. 

LAZARET.  Lieu  destiné,  dans  un  port 
de  mer,  à  placer  en  observation,  à  mettre  en 
quarantaine  les  navires,  les  personnes  ou  les 
objets  qu'on  suppose  susceptibles  de  pouvoir 
communiquer  une  maladie  contagieuse,  et, 
notamment,  le  choiera. 

En  Allemagne  et  en  Autriche,  on  donne 
le  nom  de  lazaret  à  une  ambulance  ou  à  un 
hôpital  temporaire,  en  campagne, 

LE  BOULENGÉ  (télémètre  ou  chro- 
nographe;.  Instrument  fondé  sur  la  vitesse 
du  son  pour  la  mesure  des  distances.  II  con- 
siste en  un  tube  en  cristal  hermétiquement 
fermé  et  rempli  de  benzine  ;  ce  tube  ren- 
ferme un  curseur  en  argent  formé  de  deux 
disques  légèrement  bombés,  réunis  par  une 
tige  centrale.  Une  bulle  d'air  est  emprisonnée 
à  l'une  des  extrémités  du  tube  par  une  cap- 
sule de  cuivre.  L'intérieur  de  l'instrument 
porte  une  graduation  en  distance,  qu'une 
fenêtre  laisse  apercevoir. 

Pour  faire  usage  de  l'instrument,  on  le 
tient  horizontalement  dans  la  main  droite, 
le  pouce  en-dessous  et  le  curseur  étant  ra- 
mené au  zéro.  Dès  qu'on  perçoit  la  lumière 
ou  la  fumée  du  coup  de  canon,  on  tourne 
rapidement  le  poignet  pour  rendre  l'appareil 
vertical  et,  aussitôt  qu'on  entend  le  son,  on 
ramène  l'instrument  à  l'horizontalité,  ce  qui 
arrête  le  curseur.  11  ne  reste  plus  qu'à  lire  la 
distance. 

LECLANCHÉ  (pile).  Fait  partie  du  ma- 
tériel militaire  de  télégraphie  électrique.  Elle 
se  compose  de  12  éléments  assemblés  en  ten- 
sion, c'est-à-dire  que  le  pôle  positif  de  chacun 
d'eux  est  relié  au  pôle  négatif  de  l'élément 
voisin,  et  ainsi  de  suite  (V.  Piles). 

LEÇONS.  Instruction  donnée  dans  un 
cours  ou  une  théorie. 

Les  militaires  reçoivent  des  leçons  d'armes 
ou  d'escrime,  des  leçons  de  danse,  de  mu- 
sique, de  lecture,  d'écriture,  etc.,  au  moj'en 
des  diverses  écoles  existant  dans  les  régi- 
ments. 

LECTURE.  Lecture  doit  être  faite,  aux 
soldats,  des  extraits  des  différents  règlements 


ii 


LEGATION. 


qu'ils  doivent  connaître  ;  c'est  ce  qui  fait 
l'objet  des  théories  dans  les  chambres. 

Les  soldats  doivent  assister  à  la  lecture  de 
l'ordre  du  jour,  pour  laquelle  on  leur  fait 
former  le  cercle. 

Lecture  de  leur  acte  de  condamnation  doit 
être  faite  aux  condamnés  militaires  par  le 
grelïier  du  conseil  de  guerre,  devant  la  garde 
en  armes. 

—  des  cartes.  La  lecture  des  cartes 
exige  la  connaissance  des  signes  convention- 
nels employés  pour  représenter  le  terrain. 
Ce  genre  de  lecture  est  nécessaire  aujour- 
d'iiui  non  seulement  à  tous  les  officiers  et 
sous-officiers  de  toutes  amies,  mais,  jusqu'à 
un  certain  point,  encore  aux  caporaux  et, 
pour  ainsi  dire,  à  tous  les  cavaliers,  qui 
peuvent  avoir  besoin  de  se  diriger  ou  de 
diriger  leur  troupe  sur  des  terrains  inconnus 
uniquement  avec  le  secours  de  la  carte. 

LEFAUCHEUX  (revolver).  L'Italie  fait 
usage  du  revolver  Lefaucheux  court  pour  les 
carabiniers  royaux,  pour  les  hommes  montés 
de  l'artillerie  et  des  trains,  ainsi  que  pour 
les  carabiniers  roj'aux  (gendarmerie). 

La  Norvège  a  un  revolver  Lefaucheux  mo- 
dèle 1864  pour  les  officiers,  sous-officiers  et 
trompettes  de  cavalerie  et  d'artillerie  de 
campagne. 

La  Suède  a  un  revolver  modèle  1871 
(Lefaucheux-Francotte)  pour  la  cavalerie, 
l'artillerie  de  campagne  et  les  signalistes. 

LÉGâL.  Qui  est  conforme  à  la  loi  posi- 
tive. 

LÉGALISATION.  Déclaration  par  la- 
quelle un  fonctionnaire  public  compétent 
atteste  la  vérité  des  signatures  apposées  à 
un  acte. 

Les  extraits  des  registres  de  l'état  civil 
doivent  être  signés  par  l'officier  de  l'état  civil 
et  légalisés  par  le  juge  de  paix  ou  par  le 
président  du  tribunal  de  i'''^  instance. 

Pour  les  naissances  et  les  décès  survenus 
en  pays  étranger,  on  doit  admettre  les  docu- 
ments rédigés  suivant  les  formes  usitées 
dans  le  pays,  mais  ils  doivent  être  :  i  °  \isés 
par  la  légation  française  dans  le  pays  ou  par 
la  légation  du  pays  en  France  ;  2°  légalisés 
par  le  iMinistére  des  affaires  étrangères,  en 
France  ;  3°  accompagnés  d'une  traduction 
par  un  traducteur  assermenté,  dont  la  signa- 
ture et  la  qualité  sont  certifiées  par  l'auto- 
rité compétente. 

Les  signatures  des  fournisseurs  de  l'armée 
sur  les  factures  destinées  à  un  corps  de 
troupe  ou  à  l'administration  de  la  guerre 
n'ont  pas  bosoin  d'être  légalisées. 

LÉGATION.  L'ensemble  du  personnel 
atta?hé  à  une  ambassade,  à  un  chargé  d'af- 
faires d'un  iiays  dans  un  autre,  à  une  mis- 


LÉGION. 


45i 


LÉGION  l'honneur. 


sion  diplomatiqiie,  etc.  Par  extension,  on 
donne  ce  nom  a  l'hôtel  occupé  par  la  léga- 
tion, 

LÉGION.  Corps  de  troupes  choisies  qui 
comprend  les  diveises  armes. 

La  légion  romaine  se  composait,  lors- 
qu'elle fut  arrivée  à  un  haut  point  de  per- 
fection, de  troupes  et  de  macliines  de  toute 
espèce,  de  manière  à  se  suffire  à  elle-même. 
Elle  était  formée  de  10  cohortes  dont  la  l""^, 
dite  cohorte  militaire,  se  composait  de  ilOO 
fantassins  et  de  132  cavaliers  cuirassés  ; 
chacune  des  9  autres  comptait  555  fantas- 
sins et  66  cavaliers,  soit,  pour  la  légion, 
6,095  fantassins  et  726  cavaliers. 

Il  exista,  sous  Philippe-Auguste,  des  lé- 
gions formées  de  milices  communales  et 
d'autres  troupes. 

François  I",  pour  ne  pas  avoir  recours 
aux  mercenaires,  essaya  d'instituer  7  lé- 
gions d'infanterie,  recrutées  chacune  dans 
une  province  ;  mais  l'idée  dut  être  reprise  et 
mise  à  exécution  par  Henri  II. 

Louis  XV  fit  usage  de  légions  d'étran- 
gers. 

A  la  Restauration,  des  légions  départe- 
mentales remplacèrent  momentanément  les 
anciens  régiments  d'infanterie. 

—  étrangère.  La  légion  étrangère  a  été 
créée  en  Afrique  par  la  loi  du  9  mars  1831. 
Elle  se  composait  d'un  nombre  variable  de 
bataillons  ayant  la  même  composition  que 
l'infanterie  de  ligne. 

Pour  être  admis,  les  étrangers  devaient 
contracter  un  engagement  de  3  à  5  ans  de- 
vant le  sous-intendant  militaire  ;  ils  de- 
vaient être  âgés  de  18  ans  au  moins  et  de 
40  ans  au  plus  ;  ils  devaient  produire  un 
acte  de  naissance,  un  certificat  de  bonne  vie 


et  moeurs,  et  un  certificat  d'acceptation  de 
l'autorité  militaire  ;  toutefois,  le  général 
commandant  la  division  militaire  pouvait 
accorder  l'autorisation  de  s'engager  sans  la 
production  des  deux  premières  pièces. 

Un  décret  du  14  septembre  1864  spécifia 
que  les  engagements  et  rengagements,  pour 
le  régiment  étranger,  devaient  être  contractés 
pour  5  ans. 

La  loi  du  13  mars  1875  réorganisa  la 
légion  étrangère  à  un  nombre  variable  de 
bataillons  à  4  compagnies.  Enfin,  le  décret 
du  14  décembre  1884  porta  dédoublement 
de  la  légion  étrangère  en  deux  régiments 
composés  chacun  de  4'bataillons  de  4  com- 
pagnies et  une  compagnie  de  dépôt  (V.  Ré- 
giments étrangers,  page  279). 

L'uniforme  des  régiments  étrangers  est  le 
même  que  celui  de  l'infanterie  de  ligue,  mais 
les  pattes  du  collet  de  la  veste  et  de  la  ca- 
pote sont  noires  au  lieu  d'être  rouges  et  le 
collet  de  la  tunique  est  rouge  au  lieu  d'être 
jonquille. 

—  d'honneur.  L'ordre  de  la  Légion 
d'iionneur  a  été  créé  en  1802  pour  récom- 
penser les  services  militaiics  et  civils. 

Le  chef  de  l'État,  qui  en  est  le  grand 
maître,  est  aidé,  en  ce  qui  concerne  l'admi- 
nistration, par  un  grand  chancelier,  assisté 
lui-même  d'un  conseil  composé  de  hauts  di- 
gnitaires de  l'ordre  ;  ce  conseil  est  chargé  de 
donner  son  avis  sur  la  légalité  des  promo- 
tions, ainsi  que  sur  toutes  les  questions  de 
discipline  ou  autres  soumises  à  son  examen. 

Le  tableau  ci-dessous  indique  le  nombre 
des  titulaires  militaires  de  chaque  grade, 
leur  traitement  annuel,  les  conditions  d'an- 
cienneté nécessaires  pour  être  nommé  aux 
différents  grades,  ainsi  que  la  description  des 
insignes  ; 


GRACES. 

NOMBRE. 

TRAITEMENT 

annuel. 

ANCIENNETÉ 

requise 
en  temps  de  pai.K. 

INSIGNES. 

Chevaliers 

Officiers 

Commandeurs..  . 

Grands-ofliciers. 
Orauds-eroi.x  .  . . 

Illimité. 

4,000 
1,000 

200 
SO 

250  Ir. 

500 
1,000 

2,000 
3,000 

20  ans  de  services, 
campagnes  com- 
prises. 

4  ans  de  grade  de 
cbevalier. 

i    ans    de     grade 
d'officier. 

.3  ans  de  grade  de 
commandeur. 

5  ans  de  grade  de 
grand- ol'ûcier. 

Étoile  de  4  (■entimètre?  de  diamètre,  en 
argent  émaillé,  sur  le  côté  gauche  de  la 
poitrine,  avec  ruban  rouge. 

Etoile  comme  celle  du  chevalier,  mais  en 
or  fmaillé,  avec  une  rosette  sur  le  ruban. 

Etoile  de  6  centimètres,  portée  en  sau- 
toir, avec  un  ruban  rouge. 

Plaque  de  9  centimètres,  à  5  rayons  dou- 
bles, diamantée,  tout  en  argent,  sur  le  côté 
droit  de  la  poitrine. 

Plaque  de  9  centimètres,  comme  celle  des 
grands-officiers,  sur  le  coté  gauche  de  la 
poitrine,  et  large  ruban  ronge  en  ècharpe, 
au  bas  duquel  est  attachée  une  crois  do 
7  centimètres  de  diamètre. 

Il  est  toléré,  sur  les  habits  civils,  de  {xtr- 
ter   un  simple  ruban,  ou   même   des  croix 


d'un  diamètre  plus  petit  que  celui  prescrit  ; 
maLs  sur  les  costumes  officiels  ou  les  uni- 


LÉGION. 

formes,  ou  ne  doit  porter  que  les  insignes 
régleineutaires. 

Nul  ue  peut  être  admis  dans  l'ordre  de  la 
Légiou  dlionneur  que  comme  chevalier,  et 
les  éi.helons  de  la  hiérarchie  doivent  tou- 
jours être  franchis  successivement,  sans 
qu'aucun  puisse  être  sauté. 

Les  seroces  exceptionnels  rendus  à  l'Etat 
en  temps  de  paix  ou  en  temps  de  guerre, 
les  actions  d'éclat  ou  les  blessures  graves 
reçues  à  la  guerre  ou  dans  un  service  com- 
mandé ,  peuvent  dispenser  des  conditions 
d'ancienneté  indiquées  au  tableau  ci-dessus. 

Les  présentations  et  les  propositions  pour 
l'admission  ou  l'avancement  des  militaires 
dans  la  Légion  d'honneur,  sont  faites  dans 
les  mêmes  formes  et  suivant  les  mêmes  règles 
que  celles  de  l'avancement  dans  le  grade. 

Toutefois,  les  capitaines  ne  peuvent  être 
présentés  pour  officiers  de  la  Légion  d'hon- 
neur que  dans  des  cu'constances  exception- 
nelles, et  pour  des  services  de  très  haute 
importance  ;  de  même,  les  hommes  de  troupe 
ne  peuvent,  à  moins  de  circonstances  de 
guerre,  être  proposés  pour  la  Légion  d'hon- 
neur, s'ils  ne  sont  pas  décorés  de  la  médaille 
militaire. 

Au  1^'  juin  et  au  1^''  décembre  de  chaque 
année,  le  Conseil  de  l'Ordre,  sous  la  prési 
dence  du  grand  chancelier,  arrête  les  ta- 
bleaux des  nominations  à  faire  dans  l'ordre 
civil  et  dans  l'ordre  militaire,  d'après  le 
nombre  des  extinctions  survenues  pendant 
le  semestre.  Ces  tableaux  sont  présentés  au 
chef  de  l'État ,  qui  répartit  les  croix  à 
donner  entre  les  différents  ministères.  Chaque 
ministre,  en  ce  qui  le  concerne,  prépare  un 
projet  de  décret,  qui  est  soumis  au  Conseil 
de  l'Ordre,  avant  d'être  présenté  à  la  signa- 
ture du  chef  de  l'État .  Dès  que  le  décret 
est  signé,  il  est  inséré  au  Journal  officiel: 
les  ministres  envoient  des  lettres  d'avis  aux 
intéressés,  et  la  grande  chancellerie  envoie 
les  décorations. 

La  réception  des  membres  de  la  Légion 
d'honneur  a  lieu  devant  la  troupe,  avec  un 
cérémonial  particulier,  fixé  par  les  décrets 
des  10  mai  et  16  novembre  1886,  et  la  note 
ministérielle  du  18  janvier  1889, 

Un  procès-verbal  de  la  réception,  signé 
par  le  nouveau  membre  et  par  celui  qui  l'a 
reçu,  est  envoyé  à  la  grande  chancellerie, 
qui  déhvre  alors  le  brevet. 

Les  membres  de  la  Légion  d'honneur  ont 
l'avantage  de  pouvoir  faire  élever  gratuite- 
ment une  de  leurs  filles  dans  le5  maisons 
d'éducation  dites  de  la  Légion  d'honneur  ; 
les  membres  militaires  ont  un  traitement 
annuel  incessible  et  insaisissable ,  dont  le 
montant  a  été  indiqué  au  tableau  ;  enûn. 


455  LÉGION. 

les  membres  civils  et  militaires  ont  droit  à  dés 
honneurs  funèbres  qui  sont  : 

Pour  les  chevaliers,  ceux  attribués  aux 
lieutenants  ; 

Pour  les  officiers,  ceux  attribués  aux 
chefs  de  bataillon  ; 

Pour  les  commandeurs,  ceux  attribués 
aux  colonels  ; 

Pour  les  grands-officiers,  ceux  attribués 
aux  généraux  de  brigade  ; 

Pour  les  grand-croix,  ceux  attribués  aux 
généraux  de  division. 

Les  mesures  de  disiùpliue  envers  les  mem- 
bres de  la  Légion  d'honneur  sont  :  la  censure, 
la  suspension  et  l'exclusion. 

La  C'^nsure  est  infligée  par  le  grand  chan- 
celier de  la  Légion  d'honneur  aux  légion- 
naires qui  lui  sont  signalés  par  les  autorités 
civiles  et  militaires,  comme  se  rendant  cou- 
pables de  faits  pouvant  porter  atteinte  à  la 
dignité  de  l'ordi-e. 

La  suspension  est  prononcée  par  décret 
du  chef  de  l'État,  rendu  sur  le  rapport  du 
grand  chancelier,  dans  les  cas  suivants  : 

1°  Contre  tout  militaire  décoré  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  envoyé  dans  une  compagnie 
de  discipline  ; 

2"  Contre  tout  officier  décoré  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  mis  en  non-activité  à  la 
suite  de  l'avis  d'un  conseil  d'enquête  favo- 
rable à  la  réforme,  et  pendant  une  durée 
qui  ne  peut  dépasser  celle  de  la  peine  disci- 
plinaire prononcée  contre  l'officier  ; 

3°  Contre  tout  membre  militaire  ou  ci%-il 
de  la  Légion  d'honneur,  condamné  à  une 
peine  correctionnelle  (prison  ou  travaux 
publics),  ou  privé  de  ses  droits  cinls  on 
politiques. 

L'exclusion  est  également  prononcée  par 
décret  du  chef  de  l'État,  rendu  sur  le  rapport 
du  grand  chancelier,  dans  les  cas  suivants  : 

1°  Contre  les  membres  de  la  Légion 
d'honneur  qui  perdent  la  qualité  de  Français  ; 

2°  Contre  ceux  qui  sont  condamnés  à  une 
peine  afflictive  ou  infamante  ; 

3°  Contre  ceux  qui  sont  condamnés  par  ju- 
gement, quand  la  nature  du  délit  ou  la  gravité 
de  la  peine  rendent  cette  mesure  nécessaire  ; 
4°  Contre  ceux  qui  se  rendent  coupables 
d'une  faute  contre  l'honneur,  ou  contre  tout 
ofiicier  qui  est  mis  en  réforme  ou  à  la  re- 
traite d'office  pour  inconiuite  habituelle. 
Toutefois,  dans  ce  dernier  cas,  l'exclusion 
n'est  prononcée  qu'après  avis  conforme  du 
Conseil  de  l'Ordre,  rendu  à  la  majorité  des 
deux  tiers  des  votants. 

Les  étrangers  peuvent  également  être  dé- 
corés de  l'Ordre  de  la  Légion  d'hoimeur, 
sans  aucune  espi'ce  de  condition  d'ancien- 
neté, par  le  chef  de  l'État;  mais  ils  sont 


LÉGIONNAIRE. 


simplement  admis  et  non  rerus  dans  ■  cet 
ordre. 

LÉGIONS  de  gendarmerie  (V.  Gen- 
darmerie départementale) . 

LÉGIONNAIRE.  Soldat  faisant  partie 
d'une  légion.  Membre  de  la  Légion  d'hon- 
neur. 

LÉGISLATION.  L'ensemble  des  règles 
écrites  ou  lois,  qui  tracent  et  précisent  les 
devoirs  de  ciiaque  homme.  Il  existe  trois 
sortes  de  législations  :  1°  la  législation 
générale,  qui  trace  les  devoirs  de  tous  les 
citoyens  ;  2°  les  législations  d'excep- 
tion, parmi  lesquelles  la  Icfiislation  viili- 
taire,  s'ajoutant,  pour  les  militaires,  à  la 
précédente;  8"  la  législation  adminis- 
trative ou  administration  qui  fixe  les  pro- 
cédés et  les  méthodes  auxquels  doivent  avoir 
recours  les  administrateurs. 

—  militaire.  Ensemble  des  lois  mili- 
taires, non  seulement  de  celles  qui  ont  été 
régulièrement  élaborées,  consenties  et  pu- 
bliées, mais  encore  des  règlements,  décrets, 
décisions,  instructions,  ordonnances,  etc., 
qui  sont,  en  général,  réunis  dans  le  Journal 
militaire  officiel  ou  Bullelin  officiel  du  Mi- 
nistère de  la  guerre. 

Les  lois  fondamentales  de  notre  législa- 
tion militaire  sont  énumérées  plus  loin. 

LÉGITIMATION.  Faveur  de  la  loi  qui 
donne  les  droits  d'enfants  légitimes  à  ceux 
qui  ne  sont  pas  nés  tels.  La  légitimation  ne 
peut  avoir  lieu  que  par  le  mariage  des 
père  et  mère  de  l'enfant. 

Voici  le  texte  même  du  Code  civil  :  «  Les 
enfants  nés  hors  mariage,  autres  que  ceux 
nés  d'un  commerce  incestueux  ou  adultérin, 
pourront  être  légitimés  par  le  mariage  sub- 
séquent de  leurs  père  et  mère,  lorsque  ceux-ci 
les  auront  légalement  reconnus  avant  leur 
mariage  ou  lorsqu'ils  les  reconnaîtront  dans 
l'acte  même  de  célébration  (art.  331).  »  — 
«  La  légitimation  peut  avoir  lieu,  même  en 
faveur  des  enfants  décédés  qui  ont  laissé 
des  descendants,  et,  dans  ce  cas,  elle  profite 
à  ces  descendants  (art.  332).  » 

Les  officiers  qui  remplissent,  aux  armées 
en  campagne,  les  fonctions  de  l'état  civil 
ont  qualité  pour  recevoir  les  déclarations  de 
légitimation,  et  les  inséi'er  dans  les  actes 
de  mari:ige  qu'ils  rédigent. 

LÉGITIME.  Qui  est  conforme  au  droit, 
à  la  justice.  Qui  a  les  conditions,  les  qua- 
lités requist's  par  la  loi. 

LÉGUME.  Plante  potagère  employée 
comme  aliment.  On  les  distingue  en  légumes 
frais  et  en  légumes  secs. 

Les  légumes  frais  comprennent  les  pom- 
m  :s  de  terre,  les  choux,  les  raves,  les  navets,  les 


4.j6  lentille. 

fèves,  les  oignons,  les  poireaux,  etc.  On  fait 
également  des  conserves  de  légumes  frais. 

Les  légumes  secs  comprennent  les  hari- 
cots, les  lentilles  et  les  pois.  Ces  légumes  doi- 
vent être  de  bonne  qualité,  nets  et  sans  mé- 
lange de  graines  ou  de  semences  étrangères.  Ils 
doivent  être,  au  moment  de  l'achat,  de  la 
récolte  la  plus  récente.  Leur  limite  de  con- 
servation est  d'environ  deux  ans. 

LENTILLE.  Légume  dont  la  graine  est 
petite,  plateet  ronde,  d'une  couleur  roussâtre. 

Les  lentilles  destinées  à  l'alimentation  de 
l'armée  doivent  provenir  de  la  dernière  ré- 
colte, être  de  bonne  qualité,  nettes,  d'un 
aspect  luisant,  coulanl  à  la  main  et  cuisant 
rapidement. 

On  doit  préférer  les  graines  les  plus  dé- 
veloppées, et  celles  dont  l'écorce  est  la  plus 
fine.  Elles  pèsent  de  78  à  85  kilogrammes  à 
l'hectolitre. 

En  optique,  on  appelle  lentille,  un  corps 
transparent  terminé  par  deux  surfaces  sphé- 
riques  ou  par  une  surface  plane  et  une  sur- 
face sphcrique.  Elles  sont  généralement  en 
verre  ou  en  cristal. 


Cin  les  distingue  en  lentilles  convergentes, 
lorsqu'elles  ont  la  propriété  de  faire  conver- 
ger, de  rapprocher  les  uns  des  autres  les 
rayons  lumineux  qui  les  traversent,  et  en 
lentilles  divergentes,  lorsqu'elles  ont  la  pro- 
priété de  faire  diverger  ces  mêmes  rayons. 


iËS|< 


ON. 


Les  lentilles  convergentes  sont  de  trois 
sortes  :  lo  hi  lentille  biconvexe  («)  ;  2°  la 
lentille  plan  convexe  (b)  ;  3°  la  lentille  à 
ménisque  convergent  {c)  (fig.  loi). 

Les  lentilles  divergentes  sont  égale- 
ment de  trois  sortes:  i'-' la  lentille  bicon- 
cave (d)  ;  2'^  la  lentille  plan  concave  (e)  ;  3°  la 
lentille  à  ménisque  divergent  (/")  {fig.  lo4). 

Les  lentilles  sont  employées  pour  les 
instruments  d'optique,  tels  que  :  lunettes, 
longues-vues,  jumelles,  ainsi  que  dans  les 
appareils  de  la  télégraphie  optique. 

Les  appareils  de  télégraphie  optique  sont 
pourvus  de  lentilles  et  miroirs  destinés  à 
concentrer  les  rayons  de  la  source  lumineuse 
en  un  faisceau  cylindrique. 

LÉSION.  Blessure,  altération  d'un  organe 
inierne,  tel  que  :  le  poumon,  le  cœur,  etc. 

LESSIVE  Eau  chaude  chargée  de  sels 
alcalins  qui  sert  à  blanchir  le  linge. 

LEST.  Sacs  remplis  de  terre  que  l'on 
emporte  dans  la  nacelle  des  ballons,  et  que 
l'on  vide  lorsque  ceux-ci  se  refroidissant, 
tendent  à  descendre,  de  manière  à  les  faire 
remonter  pour  continuer  l'ascension.  On  s'en 
sert  aussi,  concurremment  avec  le  guide- 
rope  et  l'ancre,  pour  régler  l'atterrissage. 

LESTE.  Qui  a  de  la  légèreté  dans  ses 
mouvements.  Qui  est  vêtu  ou  équipé  de 
manière  à  exécuter  avec  facilité  tous  ses 
mouvements. 

LETTRE.  Caractère  de  l'alphabet.  Dé- 
pèche, missive,  épître. 

—  de  change  ou  traite.  Effet  de  com- 
merce par  lequel  un  créancier  ordonne  à  son 
débiteur  de  payer  une  certaine  somme  à  une 
tierce  personne  ou  à  son  ordre. 

—  de  créance  (V.  Ambassadeur). 

—  de  crédit.  Lettre  par  laquelle  on 
mande  a  quelqu'un  de  mettre  à  la  disposi- 
tion du  porteur  une  certaine  somme  ou 
toutes  les  sommes  dont  il  aura  besoin. 

Dans  ce  dernier  cas,  elle  porte  le  nom  de 
crédit  illimité. 

—  de  rappel  (V.  Ambassadeur). 

—  de  rebut.  Les  lettres  de  rebut  sont 
rendues  par  le  vaguemestre  à  la  poste,  sans 
avoir  été  décachetées,  après  que  le  motif  de 
refus  a  été  inscrit  au  dos  ;  le  port  en  est  rem- 
boursé, s'il  y  a  lieu,  par  le  receveur  des  postes. 

Si  la  lettre  est  décachetée,  le  port  reste  à 
la  charge  de  celui  qui  l'a  ouverte,  à  moins 
qu'elle  ne  l'ait  été  par  erreur  ou  par  con- 
formité de  nom. 

Toutes  les  lettres  adressées  à  des  mili- 
taires déclarés  inconnus,  doivent  être  re- 
mises au  trésorier,  qui  ne  les  rend  au  vague- 
mestre qu'après  avoir  certifié  par  son  visa 
que  ces  militaires  ne  figurent  pas  au  registre 
matricule  du  corps. 


4o7  LETTRE. 

Les  lettres  chargées  ou  recommandées  et 
les  mandats  adressés  à  des  militaires  qui 
sont  décédés,  qui  n'appartiennent  plus  au 
corps  ou  qui  sont  absents,  doivent  être  ren- 
dues au  receveur  des  postes. 

Le  délai  pour  la  remise  à  la  poste  des 
lettres  ordinaires,  des  lettres  chargées  ou  re- 
commandées et  des  mandats  qui  ont  été  dis- 
tribués au  vaguemestre  est  de  8  jours. 

—  de  service.  Brevet  ou  diplôme 
adressé  à  un  officier  et  constatant  qu'il  a  été 
promu  à  un  grade  ou  à  une  classe,  ou  qu'il 
est  désigné  pour  remplir  certaines  fonctions. 

Cette  lettre  sert  de  titre  pour  l'exercice 
des  fonctions  ou  du  grade. 

La  lettre  de  service  équivaut  aussi  à  un 
ordre  de  route  lorsque  l'of.icier  qui  en  est 
l'objet  doit  changer  de  garnison. 

—  de  voiture.  Document  établi,  sur  une 
formule  spéi-iale,  et  qui  accompagne  tout  en- 
voi de  matériel  militaire. 

Les  lettres  de  voiture  sont  délivrées  par 
les  sous-intendants  militaires  qui  les  déta- 
chent de  registres  à  souche,  sur  la  demande 
des  corps,  des  établissements  ou  des  ofliciers 
intéressés. 

Il  y  en  a  de  spéciales  pour  le  service  cou- 
rant (bleu  foncé),  pour  le  service  de  réserve 
(bleu  pâle),  et  pour  les  transports  particu- 
liers fjaunes). 

Tout  transport  de  matériel  et  de  denrées 
donne  lieu  à  l'établissement  d'une  lettre  de 
voiture  mentionnant  :  le  poids  total  de  l'ex- 
pédition, en  toutes  lettres;  la  date  et  le  nu- 
méro de  l'ordre  de  transport  ;  le  service  expé- 
diteur; le  destinataire;  les  marques  et 
numéros  des  objets,  caisses  ou  colis  (V . 
Transports). 

—  des  compagnies.  Indépendamment 
de  leurs  numéros  respectifs,  les  diverses 
compagnies  d'un  même  régiment  d'infan- 
terie se  distinguent  les  unes  des  autres  par 
une  lettre  initiale ,  qui  est  A  pour  la 
l''^  compagnie  du  i'^'"  bataillon,  B  pour  la 
2"^  compagnie  du  i'^''  bataillon  et  ainsi  de 
suite  pour  toutes  les  compagnies  du  régiment. 

La  section  hors  rang  a  pour  lettre  ini- 
tiale Z. 

—  particulières.  Elles  sont  remises  di- 
rectement aux  officiers  par  le  vaguemestre, 
ainsi  qu'aux  sous-officiers,  caporaux  et  sol- 
dats du  petit  état-major  et  de  la  section 
liors  rang  ;  celles  des  hommes  de  troupe  des 
compagnies  sont  distribuées  par  le  vague- 
mestre aux  sergents  de  semaine,  qui  les 
remettent  aux  intéressés. 

LEUDES.  Sortes  de  gardes  du  corps  des 
premiers  rois  francs,  ayant  pour  terres  les 
fiefs  ou  bénéfices. 

Ils  devaient  suivre  le  suzerain  à  la  guerre. 


LEUDES. 


1-58 


LEVIER. 


Devenus  seigneurs  terriens,  les  leudes  con- 
servèrent leurs  armes  et  leurs  troupes,  ce 
qui  leur  donnait  une  influence  considérable 
sur  les  décisions  du  souveiain,  dont  ils  for- 
maient le  conseil  avec  les  évèques. 

LEVAIN.  Morceau  de  pâte  aigiie  qui, 
mêlée  à  la  pâte  dont  on  veut  faire  le  pain, 
sert  à  la  faire  fermenter  et  à  la  faire  lever . 

LEVEE.  Action  d'enrôler  des  soldats,  en 
désignant  une  certaine  catégorie  de  citoyens 
pour  être  appelés  sous  les  drapeaux. 

La  levée  est  v.olonlaire  pour  les  hommes 
qui  s'engagent  volontairement  ;  elle  est  forcée 
dans  tous  les  autres  cas. 

La  loi  sur  le  recrulement  de  l'armée  indi- 
que les  conditions  de  durée  du  service  auquel 
sont  soumis  les  citoyens  français  remplissant 
les  conditions  d'aptitude  physique. 

—  d'un  siège.  Fin  des  opéiations  d'un 
siège  par  la  retraite  des  troupes  de  l'attaque. 

—  en  masse.  Appel  au  service  militaire, 
dans  des  circonstances  critiques,  de  tous  les 
hommes  en  état  de  porter  les  armes. 

Avec  le  service  obligatoire  jusqu'à  un  âge 
assez  avancé,  les  levées  en  masse  n'auront 
plus  leur  raison  d'être  à  l'avenir,  ou  plutôt 
l'appel  des  disponibles,  des  réservistes  et  des 
territoriaux,  en  cas  de  guerre  européenne, 
sera  une  véritable  levée  en  masse. 

LEVER.  Opérations  ayant  pour  but  de 
déterminer  les  éléments  de  la  représentation 
des  cartes  ou  plans  topographiques  ;  ces  opé- 
rations comprennent  la  planimélrie  et  le  ni- 
vellement ou  allimétrie. 

Four  faire  le  lever  d'un  terrain,  on  déter- 
mine d'abord  le  canevas  polygonal  ou  d'en- 
semble qu'on  lève  d'abord  par  cheminement 
ou  par  triangulation,  puis  on  procède  au 
lever  des  détails.  Enfin  on  procède  au  ni- 
vellement. 

On  distingue  les  levers  : 

i°  Sous  le  rapport  des  instruments  qui 
ont  servi  à  les  exécuter  ou  levers  à  la  bous- 
sole, à  la  planchette,  au  mètre,  à  l'éclimètre, 
a.  la  chaîne  et  à  Véquerre,  etc.  ; 

2"  Au  ])oint  de  vue  du  genre  de  levers  : 
de  bâtiment,  de  fortification,  lopogi'aphi^iie, 
de  reconnaissance,  etc. 

Les  méthodes  de  levers  varient  avec  la 
nature  du  lever  el  l'espèce  d'instrument  em- 
ployé ;  elles  font  l'objet  de  règles  précises 
dans  le  détail  desquelles  nous  ne  pouvons 
entrer  ici. 

Seuls  les  levers  de  reconnaissance  ou 
levers  expédiés  sont  des  levers  irréguliers 
qui  ne  donnent  qu'une  représentation  appro- 
ximative du  terrain  et  qui  sont  exécutés  avec 
des  instruments  simples  et  très  portatifs. 

Ces  levers  sont  employés  dans  le  cas  où 
l'on  est  pressé  par  le  temps  et  où  l'on  a  in- 


térêt à  sacrifier,  dans  une  certaine  mesure, 
rexaetitude  à  la  rapidité  d'exécution. 

C'est  ainsi  qu'on  exécute,  par  exemple,  le 
lever  de  l'itinéraire  d'une  troupe  en 
marche,  celui  d'une  position  occupée  par  un 
corps  de  troupe,  la  reconnaissance  des  envi- 
rons d'une  place  forte  assiégée,  etc. 

On  emploie  dans  ce  genre  de  lever  les 
mêmes  méthodes  que  pour  la  topographie 
régulière  ;  seulement  l'opérateur  doit,  non 
seulement  procéder  avec  plus  de  rapidité  en 
négligeant  certains  détails,  mais  eucoi-e  sup- 
poser qu'il  ne  lui  sera  pas  possible  de  reve- 
nir sur  ses  pas,  et  s'occuper,  enconsécpience, 
à  chaque  station,  du  lever  du  canevas,  de 
celui  des  détails  et  du  nivellement. 

Les  levers  à  vue,  pour  présenter  une 
certaine  exactitude,  ne  peuvent  être  exécutés 
que  par  des  topographes  exercés,  car  ils  doi- 
vent être  faits  rapidement. 

Le  canevas  est  obtenu  en  amplifiant  une 
carte  à  petite  échelle  et  en  notant  les  re- 
pères avec  soin. 

Les  détails  sont  intercalés  à  vue. 

Le  nivellement  se  fait  souvent  avec  un 
baromètre  anéroïde  de  poche. 

On  exprime  le  relief,  soit  par  des  amorces 
de  courbe,  soit  mieux  encore  par  un  petit 
figuré  à  Festampe,  accusant  les  pentes,  el 
l'on  signale  les  cotes  des  points  culminants". 

—  une  contribution  (V.  Contribution 
de  guerre). 

LEVIER.  Pièce  de  bois  ou  de  métal  dont 
on  se  sert  pour  lever  les  fardeaux. 

L'artillerie  emploie,  pour  divers  usages, 
des  leviers  de  di\ers  genres,  tels  que  :  leviers 
à  galets,  à  lunettes  d'a/Jàt,  à  pied  de  biche, 
d'abatage  d'affût,  de  soulèvement,  de  chè- 
vres, d'embarrage,  de  rouleau,  de  frein,  de 
treuil,  etc.,  ainsi  que  les  suivants  : 

—  de  manœuvre.  Pièce  de  bois  ferrée  à 
une  des  extrémités,  et  que  l'on  emploie 
pour  les  manœuvres  d'artillerie  ou  pour  le 
chargement  et  le  déchargement  des  voitures. 

Il  en  existe  4  avec  chaque  équipage  régi- 
mentaire  pour  l'embarquement  en  chemin  de 
fer  et  le  débarquement  du  matériel. 

Fig.  155. 


tpjjuâr-OZè: 


Sert  dans  le  fusil  modèle    1886  à  per- 
mettre le  tir  coup  par  coup  ou  le  tir  à  répé- 


LÈVRES  d'on  entonnoir.  4S9 

tition,  suivant  que  son  bouton  quadrillé  est 
poussé  en  avant  ou  en  arrière  {fig.  153). 

On  y  dislingue  :  l'axe,  qui  sert  à  assem- 
bler Vauget  et  la  gâchette  au  corps  de  méca- 
nisme; sa  came,  qui  agit  sur  la  griffe  du 
butoir  ;  le  bras  de  levier  en  forme  d'S  ;  le 
bouton  quadrillé  et  son  collet  qui  le  relie  au 
levier. 

Un  ressort  de  levier  de  («««opjtrre maintient 
ce  levier  en  place   dans   ses  deux  positions. 

—  de  pointage.  Pièce  de  bois  cylindri- 
que, mais  dont  les  deux  extrémités  sont 
légèrement  troncouiques,  pour  permettre  de 
l'engager'dang  la  lunette  de  crosse  de  l'affût 
et  servir  à  mancuvrer  l'affût  de  la  bouche  à 
feu  pour  obtenir  le  pointage  en  direction. 

LÈVRES  d'un  entonnoir  (V.  Enton- 
noir). 

LIASSE.  Amas  de  papiers  liés  ensemble. 

On  met  généralement  en  liasse  tous  les 
documents  se  rapportant  à  l'instruction 
d'une  même  pension  de  retraite  ;  pour  les 
autres  affaires  administratives  ou  de  com- 
mandement, on  conserve  les  documents 
réunis  dans  une  même  chemise  pour  un 
même  objet 

LIBÉRABLE.  Militaire  qui  se  trouve 
dans  les  conditions  d'être  prochainement  li- 
béré du  service. 

LIBÉRATION.  Affranchissement  du  ser- 
vice militaire. 

Tout  Français  reconnu  apte  au  service 
militaire  est  libéré  après  avoir  accompli  le 
temps  de  service  prescrit  par  la  loi,  dans 
l'armée  active,  dans  sa  réserve,  puis  dans 
l'armée  territoriale  et  dans  sa  réserve,  c'est- 
à-dire  après  25  ans  de  services. 

On  donne  improprement  le  nom  de  libé- 
ration au  renvoi  des  soldats  dans  leurs  foyers, 
après  accomplissement  de  leur  service  dans 
l'armée  active  ;  le  ternie  officiel  à  employer 
d'après  l'article  40  de  la  loi  du  15  juillet 
1889  est  celui  de  :  passage  dans  la  disponi- 
bilité, ou  suivant  le  cas,  dans  la  réserve  de 
l'armée  active,  etc.. 

Mention  de  ces  divers  passages  et  de  la 
libération  est  faite  sur  le  livret  individuel. 

Il  n'est  plus  délivré  de  congé  de  libération 
( V .  hn ma tricidat io n ) . 

—  de  comptable.  Notification  faite  à 
tout  officier  comptable  que  ses  comptes  ont 
été  reconnus  exacts  après  la  vérification  mi- 
nistérielle. 

Si  des  erreurs  sont  reconnues,  des  expli- 
cations sont  demandées  au  comptable,  dont 
la  responsabilité  est  engagée  ;  mais  ce  n'est 
qu'après  avoir  opéré  le  redressement  de 
toutes  If  s  erreurs  que  la  libération  est  notifiée. 

Le  coinptaiile  peut  alors  rentrer  en  pos- 
session du  cautionnement  qu'il  a  versé. 


LIEN. 

LIBÉRÉ.  Homme  qui  a  accompli  le  temps 
de  service  militaire  prescrit  par  la  loi. 

Militaire  détenu  mis  en  liberté  après  avoir 
subi  sa  peine  ou  après  être  gracié. 

LIBERTÉ.  Pouvoir  d'agir  selon  sa  vo- 
lonté. 

Se  dit  par  opposition  à  captivité. 

Il  a  été  apporté,  dans  l'intérêt  de  la  disci- 
pline, un  certain  nombre  de  restrictions  à  la 
liberté  des  militaires  en  activité  de  service, 
notamment  en  ce  qui  concerne  la  liberté 
de  parler,  d'écrire,  d'adresser  des  péti- 
tions, etc.,  etc.  (V.  Etat  légal  des  mili- 
taires.) 

LICE.  Lieu  fermé  où  combattaient  au 
moyen  âge  les  tenants  de  tournois. 

LICENCE.  Liberté  excessive,  sans  borne 
ni  frein. 

Grade  universitaire  qui  se  place  entre 
celui  du  baccalauréat  et  du  doctorat. 

LICENCIEMENT.  Action  de  congédier 
des  troupes. 

Le  licenciement  peut  être  effectué  de  deux 
manières  :  soit  en  congédiant  un  nombre 
d'hommes  plus  ou  moins  grand,  sans  dissou- 
dre les  corps  de  troupe  dans  lesquels  ils  ser- 
vaient, soit  eu  dissolvant  les  corps  de  troupe 
(V.  Dissolulion  des  corps  de  troupe), 

LICOL  ou  LICOU.  Lien  de  cuir,  de  fer 
ou  de  corde  dont  on  se  sert  pour  attacher 
un  cheval  par  la  tète  ou  par  le  cou. 

Le  licol  d'écurie  est  un  effet  réglementaire 
de  harnachement. 

Les  chevaux  dofficier  doivent  être  pour- 
vus d'un  licol  de  parade. 

—  de  force  ou  COLLIER  de  force. 
Appareil  employé  pour  maintenir  les  che- 
vaux lors  de  certaines  opérations  vétéri- 
naires. 

Il  en  existe  3  dans  chaque  régiment  de 
cavalerie,  et  1  dans  chaque  régiment  d'ar- 
tillerie et  dans  chaque  escadron  du  train  des 
équipages. 

LICORNE.  Nom  d'un  animal  fabuleux, 
appliqué  il  une  espèce  à'obusier  long,  em- 
ployé par  la  milice  russe  vers  1745. 

Cette  pièce  était  ainsi  nommée  parce  que 
ses  anses  représentaient  des  licornes. 

LICTEUR.  Officier  subalterne  ou  garde, 
chargé  à  Home,  d'accompagner  et  de  garder 
les  principaux  magistrats,  en  écartant  le 
peuple  sur  leur  passage. 

Leur  dénomination  provient  de  ce  qu'ils 
avaient  la  coutume  de  lier  les  coupables. 

Les  licteurs  portaient  sur  leui-s  épaules 
des  faisceaux  de  verges,  du  milieu  desquelles 
sortait  une  hache  dont  ils  se  servaient  pour 
exécuter  les  criminels. 

LIEN.  Ce  qui  sert  à  lier,  à  attacher,  à 


LIER. 


460 


LIEUTENANT. 


serrer,  par  exemple,  les  bottes  de  foin  ou  de 
paille. 

Les  bottes  de  foin  an-dessous  de  6  kilogr. 
ne  peuvent  avoir  plus  de  2  liens,  et  celles  de 
6  kilogr.  et  au-dessus,  plus  de  3. 

Si  les  liens  sont  de  même  nature  et  de 
même  qualité  que  la  denrée  distribuée,  ils 
entrent  dans  le  poids  de  la  ration. 

Si  les  liens  sont  en  paille  de  froment  ou 
de  seigle,  le  poids  de  chacun,  qui  ne  doit 
pas  excéder  125  grammes,  entre  pour  moitié 
de  son  poids  dans  la  ration. 

Les  liens  de  denrées,  impropres  au  service, 
sont  défalqués  en  totalité. 

De  même,  si  les  bottes  de  paille  de  fro- 
ment présentées  en  distribution  ne  sont  pas 
liées  avec  la  même  paille  ou  avec  de  la  paille 
de  seigle,  il  est  fait  déduction  du  poids  des 
liens. 

LIER.  Attacher,  serrer  avec  un  lien  quel- 
conque. 

Joindre,  unir  différentes  parties. 

LIEU.  Kndroit,  place. 

Au  point  de  vue  militaire,  les  diverses 
acceptions  composées  de  ce  mot  s'expliquent 
d'elles-mêmes  :  lieu  de  départ,  de  destination, 
de  garnison,  de  naissance,  de  passage,  de 
asseniblement ,  d'habitation,  d  étape,  for- 
tifié, etc. 

LIEUX  habités.  Les  lieux  habités  pré- 
sentent à  l'assaillant  un  obstacle  bien  plus 
sérieux  que  la  plupart  des  retranchements 
de  campagne,  mais  leur  occupation  peut  être 
dangereuse  s'ils  sont  en  prise  aux  coups  de 
l'artillerie. 

Les  maisons  isolées  doivent  être  masquées, 
par  le  relief  du  sol  ou  tout  autre  couvert,  à 
l'artillerie  placée  au  delà  de  la  bonne  portée 
du  fusil. 

Des  dispositions  spéciales  sont  prises  dans 
ce  but  pour  les  g)oupes  de  maisons  ou  les 
villages. 

En  termes  de  jurisprudence,  la  question 
de  lieu  signifie  l'endroit  où  le  crime  ou  le 
délit  a  été  commis,  ou  bien  encore,  l'en- 
droit oii  l'accusé  a  été  arrêté.  (V.  Justice 
militaire.) 

LIEUE.  Ancienne  mesure  itinéraire, 
dont  il  est  interdit  par  la  loi  de  faire  usage. 
Dans  le  langage  olliciel,  on  ne  doit  prendre 
comme  mesure  légale  de  ce  genre,  que  le 
myriamètre  ou  le  kilomètre.  Nous  croyons 
cependant  devoir  donner  certaines  valeurs 
de  l'expression  lieue,  qui  a  prévalu  malgré 
tout  dans  certains  cas.  La  lieue  commune  de 
France,  de  23  au  degré,  valait  4,44o™,40; 
la  lieue  de  poste  légale,  de  28  1/2  au  degré 
=  3,834™  ;  la  lieue  marine  ou  géographique, 
de  20  au  degré  =  5,555™  ;  la  lieue  moyenne, 
de    22  2/9    au   degré  =  5,000™  ;   la   lieue 


d'Anglderre  est  de  5,506™  ;  la  lieue  d'Es- 
pagne, de  7,006™  ;  la  lieue  de  Portugal,  de 
6,180™;  la  lieue  d'Allemagne,  de  7,407™. 
La  lieue  de  paijs  est  déterminée  par  les 
usages  locaux;  c'est  l'espace  moyen  que 
l'on  peut  parcourir  en  une  heure. 

LIEUTENANT.  Étymologie  :  Tenant 
lieu  d'un  autre.  Officier  qui  est  immédiate- 
ment au-dessous  d'un  chef,  et  qui  est 
chargé  de  le  suppléer  en  cas  d'absence. 

Dans  l'armée  de  terre  et  dans  l'armée 
coloniale,  le  lieutenant  est  l'officier  du  grade 
immédiatement  inférieur  au  capitaine.  Il 
aide  celui-ci  dans  ses  fonctions  et  le  rem- 
place en  cas  d'absence. 

Les  lieutenants  sont  divisés  en  deux 
classes,  d'après  leur  ordre  d'ancienneté  dans 
chaque  arme  :  la  l""*^  moitié  de  la  liste  d'an- 
cte/meh'  comprend  les  lieutenants  de  1'''^ 
classe,  et  la  2'=  moitié,  les  lieutenants  de 
2<^  classe. 

Les  insignes  de  grade  sont  les  mêmes 
pour  les  deux  classes  et  consistent  en  deux 
galons  d'or  ou  d'argent,  suivant  la  couleur 
du  bouton,  sur  les  manches  et  au-dessus  du 
bandeau  du  képi  ;  de  plus,  les  lieutenants 
de  cuirassiers  et  de  gendarmerie  portent, 
dans  la  grande  tenue,  une  épaulette  à 
franges  en  argent  sur  l'épaule  gauche,  et 
une  contre-épaulette  sur  l'épaule  droite. 

Les  fonctions  et  les  devoirs  généraux  du 
lieutenant  sont  indiqués  dans  le  règlement 
du  28  décembre  1883,  sur  le  sei'vice  inté- 
rieur (art.  98  à  112,  infanterie;  art.  109 
à  126,  cavalerie;  art.  123  à  137,  artil- 
lerie). 

—  colonel.  Officier  supérieur  dont  le 
grade  est  immédiatement  inférieur  à  celui 
de  colonel.  Il  est  l'intermédiaire  habituel 
du  colonel  dans  toutes  les  parties  du  ser- 
vice, et  remplace  ce  dernier  lorsqu'il  est 
absent.  Il  surveille  les  détails  de  l'instruc- 
tion et  ceux  des  écoles  régimentaires.  Il  a  la 
haute  surveillance  de  l'infirmerie.  Lorsqu'il 
commande  le  dépôt,  il  préside  le  conseil 
d'administration  central  et  veille  particu- 
lièrement à  tous  les  détails  de  la  prépara- 
tion à  la  mobilisation. 

Lorsque  le  colonel  est  absent,  le  lieute- 
nant-colonel lui  adresse,  toutes  les  semaines, 
sur  le  service  et  la  discipline  du  régiment, 
un  rapport  général  qui  est  le  sommaire  des 
rapports  journaliers  ;  il  lui  rend  aussi  un 
compte  succinct  de  la  marche  de  l'instruction, 
des  ordres  reçus  et  des  dispositions  prises 
en  conséquence.  Il  envoie  en  même  temps 
au  colonel  l'analyse  des  rapports  que  le 
major  lui  a  remis  sur  l'administration. 

Ces  rapports  hebdomadaires  ne  le  dis- 
pensent   pas    d'écrire    immédiatement    au 


LIEUTENANT  général. 


iOI 


LIGNE. 


colonel  sur  tout  objet  urgent.  Il  fait  exécu- 
cuter  les  ordres  que  le  colonel  a  laissés  et 
ceux  qu'il  reçoit  de  lui  pendant  son  absence; 
si  un  motif  puissant  s'oppose  à  leur  exécu- 
tion, il  en  réfère  au  général  de  brigade. 

Le  lieutenant-colonel  tient  :  1°  le  registre 
d'ordres  du  régiment;  i"  le  double  du  ta- 
bleau d'avaucement  des  sujets  propres  au 
grade  de  caporal  et  de  sous-officier  ;  3°  le 
journal  des  marcbes  et  opérations  ;  4°  le 
registre  des  conférences  réginientaires  faites 
aux  oûBciers;  5°  les  feuillets  du  personnel 
des  officiers. 

Le  règlement  du  28  décembre  1883,  sur 
le  service  intérieur,  indique  la  manière  de 
tenir  ces  ditTérents  registres,  ainsi  que  les 
détails  dont  la  surveillance  incombe  au  lieu- 
tenant-colonel (infanterie,  art.  16  à  23; 
cavalerie,  art.  lo  à  19;  artillerie,  art,  17 
à  -22). 

Dans  la  cavalerie,  les  régiments  peuvent 
être  commandés  par  les  colonels  ou  des  lieu- 
tenants-colonels (loi  du  23  juillet  1887). 
Dans  ce  dernier  cas,  le  lieutenant-colonel 
est  chef  de  corps,  et  a  toutes  les  prérogatives 
du  colonel. 

Les  insignes  du  lieutenant-colonel  con- 
sistent en  o  galons  aux  manches  et  au  képi; 
trois  de  ces  galons  sont  de  la  couleur  du 
bouton,  et  les  deux  autres,  alternant,  sont 
d'une  couleur  différente.  Dans  les  cuiras- 
siers et  la  gendarmerie,  le  lieutenant-colonel 
porte  en  outre,  pour  la  grande  tenue,  deux 
épaulettes  avec  torsades  en  argent,  et  le 
corps  de  l'épaulette  eu  or. 

—  généraL  Officier  général  du  grade 
l'orrespondant  à  celui  de  général  de  division, 
sous  l'ancienne  monarchie  et  sous  la  Res- 
tauration. Les  lieutenants  généraux  com- 
mandaient les  divisions  territoriales  et  les 
divisions  de  l'armée  active,  et  pouvaient,  en 
outre,  être  investis  du  commandement  en 
chef  d'un  corps  d'armée  ou  d'une  armée. 

—  de  vaisseau.  Officier  de  marine 
dont  le  grade  correspond  à  celui  de  capi- 
taine dans  l'armée  de  terre. 

Dans  la  marine,  ce  grade  est  intermé- 
diaire entre  i-elui  d'enseigne  de  vaisseau  et 
celui  de  capitaine  de  frégate.  Il  y  a  deux 
classes  de  lieutenant  de  vaisseau,  d'après 
leur  ancienneté  dans  leur  grade. 

Le  lieutenant  de  vaisseau  préside  aux 
manœuvres;  il  commande  le  quart  à  bord 
des  bâtiments,  et  seconde  le  commandant  du 
bord,  pour  différents  détails. 

Les  insignes  consistent  en  trois  galons  en 
or  à  la  casquette  et  aux  manches  ;  de  plus 
il  porte,  dans  la  grande  tenue,  deux  épau- 
lettes d'or  mat,  à  petites  torsades,  avec  une 
ancre  d'or  brodée  sur  le  corps  de  l'épaulotle. 


LIGATURE.  En  chirurgie  :  opération 
par  laquelle  on  lie  les  vaisseaux,  les  po- 
lypes, pour  empêcher  une  hémorragie. 

Morceau  d'étoffe  ou  cordon  dont  on  se 
sert  pour  lier.  Se  dit  par  extension  des 
liens. 

Pour  le  foin  et  la  paille  pressés,  les  moyens 
de  ligature  en  fer  fcuillard  ou  fil  de  fer, 
doivent  être  suffisamment  solides  pour  ré- 
sister pendant  les  transports  et  les  transbor- 
dements. Les  balles  doivent  pouvoir  tomber 
d'une  hauteur  de  3  mètres,  sans  que  les 
liens  se  brisent.  La  ligature  ne  comporte  de 
planchettes  de  soutien  qu'autant  que,  eu 
égard  au  mode  de  pressage,  ces  planchettes 
sont  jugées  indispensables  pour  que  les 
balles  réunissent  les  conditions  requises  de 
solidité,  et  n'éprouvent  pas  de  trop  forts 
déchets  dans  les  transpoi'ts. 

LIGE.  Vassal  attaché  à  un  seigneur  par 
un  droit  féodal  plus  puissant  que  le  simple 
vassal. 

LIGNE.  Trait  simple,  considéré  seule- 
ment sous  le  rapport  de  la  longueur. 

Dans  le  langage  militaire,  ce  mot  donne 
en  général  l'idée  d'un  tracé  en  ligne  droite, 
et  c'est  de  ce  sens  que  sont  venus  aligne- 
ment, aligner.  Ce  mot  a  de  nombreuses  ac- 
ceptions militaires,  mais  comprises  dans 
deux  sens  généraux  :  une  position  est  dé- 
fendue par  des  lignes,  qui  peuvent  être  des 
lignes  de  fortification  ou  de  simples  lignes 
de  bataille,  de  manœuvre. 

En  fortification,  une  ligne  ou  ligne  de 
retranchements  est  constituée  par  un  en- 
semble d'ouvrages  ou  d'obstacles  naturels, 
disposés  de  manière  à  couvrir  une  position 
d'une  certaine  étendue.  Ces  lignes  peuvent 
être  continues,  quand  les  ouvrages  ou  obsta- 
cles sont  placés  les  uns  à  la  suite  des  autres 
sans  interruption,  ou  à  intervalles,  quand 
les  ouvrages  ou  obstacles  laissent  entre  eux 
de  larges  intervalles  ou  travées.  Les  lignes 
doivent  remplir  les  conditions  générales 
suivantes  : 

i°  Leur  développement  et  l'importance 
des  travaux  entrepris  doivent  être  propor- 
tionnés au  nombre  des  défenseurs,  au  temps 
et  aux  ressources  matérielles  dont  on  dis- 
pose; 

2°  Les  différentes  parties  doivent  se  sou- 
tenir réciproquement,  et  les  extrémités  des 
lignes  doivent  être  appuyées  à  des  obstacles 
infranchissables,  ou  à  défaut,  être  fortement 
organisées  ; 

3"  Les  lignes  doivent  présenter  des  sail- 
lants établis  aux  points  où  l'accès  est  le 
plus  difficile,  et  dont  les  abords  sont  en 
même  temps  bien  battus  ; 

4°  Le  tracé  doit  être  déterminé  de  telle 


LIGNES. 


462 


LIGNES. 


façon  qne  tout  le  terrain  en  avant  soit  bien 
battu,  c'est-à-dire  que  la  fortification  doit 
se  plier  au  terrai».. 

Les  lignes  continues  peuvent  être  tra- 
cées : 

1°  En  liijne  droite,  mais  alors  il  n'y  a 
pas  de  flanquement,  toutes  les  parties  sont 
également  vulnérables  ;  ce  tracé  est  employé 
lorsqu'il  s'agit  de  barrer  un  passage,  un 
défilé  de  peu  de  largeur  ; 

2°  A  redans  et  courtines,  au  moyens  de 
redans  de  30  à  60^  de  côté,  réunis  par  des 


Fis.  156, 


_A. 


7\_ 


courtines  de  150  à  600™  {pg.  loG)  ;  ce  tracé 
très  simple  se  plie  bien  aux  accidents  du 
sol,  mais  les  saillants  sont  trop  faibles  ; 

3°  A  demi-redoutes ,  en  remplaçant  dans 
le  tracé  précédent  les  redans  par  des  demi- 


Fis.  157. 


/^ 


redoutes  (fig.   io7),  mais  les  saillants  sont 
encore  moins  prononcés  ; 

4°  A  tenailles  {fig.  158),  constituées  par 
une  série  de  lignes  droites,  formant  alternati- 
vement des  rentrants  et  des  saillants  ;  à  re- 

Fi^.  158. 


jeter,  parce  qu'il  se  plie  mal  au  terrain, 
donne  un  nombre  exagéré  de  saillants,  de 
faces  enfilables,  etc.  ; 


5°  A  redans  et  A  tenailles  {fig.  i59),  ou 
tracé  tenaillé  dans  les  rentrants  duquel  on 


établit  de  petits  rodans  ;  est  trop  compliqué 
et  ne  donne  pas  des  saillants  assez  pro- 
noncés ; 

6°  A  crémaillères,  formé  de  faces  assez 
longues,  lOO  à  400""  et  de  flancs  relative- 
ment courts  (20  à  40™)  ;  est  avantageux 
pour  descendi'e  des  pentes  raides,  en  ayant 
soin  de  diriger  les  feux  de  flancs  vers  la 
bauteur. 

Les  lignes  continues  présentent  les  incon- 
vénients suivants  :  1°  il  faut  beaucoup  de 
temps  pour  les  construire  et  beaucoup  de 
monde  pour  les  défendre  ;  2°  elles  tombent 
entièrement  dès  qu'elles  sont  percées  en  un 
point  ;  3°  elles  ne  laissent  pas  assez  d'élasti- 
cité pour  le  cboix  des  positions  d'artillerie  ; 
4°  elles  ne  se  prêtent  pas  à  l'offensive.  C'est 
pourquoi  ces  lignes  ne  sont  admissibles  que 
pour  la  défense  passive  d'une  position  d'un 
faible  développement. 

Les  lignes  à  intervalles  exigent  moins 
de  monde  pour  leur  défense,  se  plient  mieux 
au  terrain  et  permettent  l'olfensive.  On  a 
renoncé  aux  lignes  du  général  Rognât  et  à 
celles  du  général  autricbieu  de  Pidoll,  comme 
exigeant  trop  de  travail  et  de  défenseurs. 
Ces  Ugnes  sont  de  préférence  constituées 
aujourd'liui  au  moyen  d'ouvrages  mi-fermés 
généralement  ou  de  groupes  d'ouvrages  lais- 
sant entre  eux  de  grands  intervalles,  savoir  : 

1°  Ligne  d'ouvrages  à  grands  inter- 
valles {fig.  160),  se  composant  de  redoutes, 


de  demi-redoutes  ou  de  lunettes  espacées  de 
500  à  1200  mètres  l'une  de  l'autre  ;  chaque 
ouvrage  est  livré  à  lui-même  pendant  l'at- 


taque, n'a  qu'un  développement  insuffisant 
de  feux  et  devient  un  nid  à  projectiles  ; 
2"    Ligne   de   groupes    d'ouvrages 


<^T». 


{fig.  161),  dans  laquelle,  pour  éviter  les  in- 
convénients ci-dessus,  on  a  remplacé  les  ou- 


'^a^.rt,. 


vrages  isolés  par  des    groupes  d'ouvrages. 
Dans    chaque    groupe,    les    ouvrages    sont 


LIGNES. 

espacés  de  300  à  40§  mètres  et  reliés  par 
des  tranchées-abris. 

Pour  ne  pas  augmenter  outre  mesure  le 
travail  total  d'organisation,  on  peut  porter 
la  longueur  des  intervalies  à  2,500  mètres. 
Dans  ces  intervalles,  et  à  oOO  mètres  en  ar- 
rière de  la  ligne,  ou  établit  des  batteries 
d'artillerie,  appuyées  elles-mêmes  par  des 
tranchées-abris. 

—  de  bataille.  C'est  l'ancienne  dénomi- 
nation de  la  ligne  déployée  actuelle. 

Se  porter  sur  la  li'jne,  c'est  aller  occuper 
le  point  de  cette  ligne  qui  a  été  désigné  ; 
entrer  ou  rentrei'  en  ligne,  c'est  venii*  se 
placer  ou  se  replacer  dans  la  direction  géné- 
rale indiqué*  pour  la  ligne  de  bataille  ;  mar- 
cher en  ligne,  c'est  marcher  en  conservant 
l'alignement  général  donné  et  l'alignement 
partiel  dans  les  diverses  unités  ;  se  mettre  ou 
être  en  ligne,  c'est  occuper  une  place  dans  la 
ligue  de  bataille  ;  rompre  la  ligne,  c'est  oc- 
cuper une  position  en  avant  ou  en  arrière 
de  la  direction  générale.  Le  commande- 
ment :  section  en  ligne  a  pour  but  de  faire 
passer  une  troupe  marchant  par  le  flanc  à 
la  position  de  c'olonne  à  distance  entière  par 
sections. 

Le  nom  de  troupe  de  ligne,  à' infanterie 
de  ligne  provient  de  ce  que  l'infanterie  est 
principalement  destinée  à  combattre  en  ligne. 

—  de  bataille  ou  de  manœuvre.  Dans 
la  ligne  déployée,  les  compagnies  sont  pla- 
cées sur  le  même  alignement.  C'est  la  direc- 
tion générale  des  troupes,  tant  pour  les 
combats  que  pour  les  manœuvres,  dans 
l'ordre  constitutif,  ayant  entre  elles  un  inter- 
valle de  6  pas,  les  bataillons  à  30  pas  d'in- 
tervalle. 

—  de  bataillons  en  masse.  Les  ba- 
taillons en  masse  sont  formés  sur  une  seule 
ligne,  séparés  par  un  intervalle  de  30  pas. 

—  de  chemin  de  fer  (V.  Chemin  de  fer). 

—  de  circonvallation  (V.  Circomal- 
lation). 

—  de  colonnes  de  compagnie.  Les 
compagnies,  en  colonne  de  compagnie,  ayant 
leur  section  de  tète  sur  le  même  alignement, 
sont  halàtuellement  séparées  l'une  de  l'autre 
par  un  intervalle  de  24  pas  ;  elles  peuvent 
aussi  être  placées  à  intervalles  de  déploie- 
ment. Dans  tous  les  cas,  c'est  une  formation 
de  manœuvre. 

—  de  colonnes  doubles.  Les  bataillons 
en  colonnes  doubles,  ayant  leur  section  de 
tète  sur  le  même  alignement,  sont  séparées 
par  un  intervalle  de  30  pas.  Cette  ligne  et 
celle  de  bataillons  en  masse  sont  des  for- 
mations de  rassemblement. 

—  de  contre vallat ion  (V.  Contreval- 
lation). 


463  LIGNES. 

—  de  départ  ou  de  projection.  Tan- 
gente à  la  trajectoire  à  son  origine. 

—  de  défense.  Déterminée  par  la  face 
du  bastion  prolongée  jusqu'à  son  intersection 
avec  la  coar/iHe;  va  généralement  aboutir  au 
sonunet  de  Vangle  rentrant  du  bastion  voi- 
sin. Sa  longueur  ne  doit  pas  dépasser  celle 
de  la  bonne  portée  des  armes  à  feu  portatives. 

—  de  direction.  Ligne  que  doit  suivre 
une  troupe  pour  se  porter  d'une  position  à 
une  autre. 

—  d'eau.  Coupes  horizontales  faites 
dans  la  carène  d'un  navire,  parallèlement 
à  la  flottaison. 

—  de  feux.  Crête  intérieure  d'^m  pa- 
rapet, ainsi  nommée  parce  que  c'est  de  cette 
crête  que  partent  les  coups  de  feu. 

—  de  flottaison.  Ligne  tracée  par  le 
niveau  de  l'eau  sur  la  carène  d'un  navire 
supposé  complètement  chargé,  et  qui  sépare 
la  partie  immergée  de  celle  qui  est  au-dessus 
de  l'eau. 

—  d'invasion.  Direction  que  suivraient 
de  préférence  des  troupes  cherchant  à  en- 
vahir un  pays  ennemi.  Suit  généralement  les 
vallées  parallèles  aux  grands  cours  d'eau. 

—  d'investissement.  Ensemble  des 
travaux  à  exécuter  par  l'assiégeant  dans  le 
but  d'être  en  mesure  de  repousser  sûrement 
toutes  les  tentatives  que  pourrait  faire  l'as- 
siégé pour  le  déloger  du  terrain  occupé  après 
l'investissement  définitif. 

Cette  ligne  comprend  : 

1°  La  ligne  de  combat,  formée  par  les 
deux  lignes  principales  d'ouvrages  indiqués 
au  mot  investissement  ; 

2°  Une  seconde  ligne  de  défense,  établie 
rn  arrière  et  destinée  à  maintenir  ou  arrêter 
l'assiégé  qui  aurait  réussi  à  percer  la  pre- 
mière. 

—  de  mire.  Ligne  droite  déterminée, 
dans  une  bouche  à  feu,  par  le  rayon  visuel 
passant  par  le  cran  de  mire  pratiqué  sur  la 
culasse  et  par  le  sommet  du  guidon  (ou  par 
le  cran)  placé  sur  l'extrémité  antérieure  du 
canon. 

Les  lignes  de  mire  fixes  sont  celles  qui 
passent  par  le  fond  de  chacun  des  crans  de 
mire  de  la  planche  mobile  convenablement 
placée,  à  l'exclusion  de  celles  qui  sont  dé- 
terminées par  les  diverses  positions  des  crans 
de  mire  du  curseur. 

La  ligne  de  mire  naturelle  est  celle  qui  est 
obtenue  quand  la  hausse  et  sa  planchette 
sont  fixées  toutes  deux  au  zéro  de  leur  gra- 
duation. 

—  de  moindre  résistance.  Distance 
du  centre  des  poudres  d'un  fourneau  de  mine 
à  la  surface  du  sol  ou  au  vide  le  plus  voisin. 

—  de    retraite.     Ligue    que   devraient 


LIGNES. 

suivre  les  troupes  on  cas  de  retraite  et  qui  a 
dû  être  organisée  en  conséquence. 

—  d'opérations.  On  donne  ce  nom  au 
faisceau  de  voies  de  communication  qui  con- 
duisent de  la  base  d'opérations  à  l'objectif 
et  sont  comprises  dans  la  zone  d'opérations 
de  l'armée. 

On  distingue  la  ligue  d'opérations  d'une 
armée  par  les  points  remarquables  que  tra- 
verse la  voie  principale;  mais  il  est  entendu 
que  l'armée  utilise  également  toutes  les  voies 
de  même  direction  situées  dans  la  zone  d'o- 
pérations. C'est  par  cette  ligne  d'opérations 
que  l'armée  reçoit  ses  renforts  et  ses  ravi- 
taillements de  toute  nature  ;  c'est  par  elle 
qu'elle  reste  en  communication  constante 
avec  le  pays,  qu'elle  évacue  ses  blessés,  ses 
malades,  ses  prisonniers. 

Les  conditions  reclierchées  pour  la  ligne 
d'opérations  d'une  armée  sont  les  sui- 
vantes : 

1°  Qu'elle  traverse  une  zone  fertile; 

2°  Qu'elle  offre  de  bonnes  voies  de  com- 
munications et,  notamment,  une  ou  plu- 
sieurs voies  ferrées  internationales  ; 

3°  Qu'elle  soit  sûre. 

Les  dispositions  qu'on  prend  pour  assurer 
la  sécurité  de  la  ligne  d'opérations  sont  les 
suivantes  :  on  lui  donne  de  distance  en  dis- 
tance des  points  d'appui  naturels  ou  arliliciels 
et  on  organise  un  service  d'étapes  avec  le 
nombre  de  troupes  suffisant  pour  surveiller  la 
ligue  dans  toute  sa  longueur  et  la  défendre 
contre  les  partis  ennemis.  On  cherche,  autant 
que  possilile,  à  donner  pour  limites  à  la 
zone  d'opérations,  au  moins  du  côté  le  plus 
exposé  aux  entreprises  de  l'ennemi,  quelque 
grand  obstacle  naturel  :  fleuve,  chaîne  de 
montagnes,  région  de  parcours  difficile  et  de 
surveillance  facile.  Lorsque  cet  obstacle  est 
un  grand  tleuve,  on  y  crée  quelques  tètes 
de  pont  qu'on  occupe  solidement.  Si  la  zone 
est  limitée  par  une  chaîne  de  montagnes,  on 
fait  occuper  les  principaux  cols  par  des  corps 
spéciaux,  on  détruit  les  passages  secondaires 
et  l'on  établit  des  postes  se  reliant  les  uns 
aux  autres. 

Pour  les  forêts,  on  est  de  mémo  conduit, 
ou  à  en  surveiller  les  passages  principaux, 
ou  à  s'en  assurer  la  possession  jusqu'à  la 
lisière  opposée. 

A  défaut  d'obstacles  naturels,  on  crée  sur 
les  flancs  de  la  zone  des  opérations  une  série 
de  postes,  de  places  du  moment,  qui  sont 
occupés  et  défendus  par  les  réserves  straté- 
giques. 

On  prend  des  dispositions  spéciales  pour 
protéger  les  ponts  que  l'armée  utilise  en  ar- 
rière, même  dans  l'intérieur  de  la  zone  des 
opérations. 


i6i  LIGNES. 


Napoléon  a  posé  le  principe  suivant  rela- 
tivement à  la  situation  qu'il  convient  de 
donner  à  la  ligne  d'opérations  par  rapport 
au  front  stratégique  :  «  La  ligne  d'opéra- 
tions d'une  armée  qui  a  ses  deux  ailes  ap- 
puyées peut  appuyer  indifféremment  du  côté 
de  la  gauclie  ou  de  la  droite.  Si  elle  n'a 
qu'une  aile  appuyée,  la  ligne  d'opérations 
doit  appuyer  à  l'aile  soutenue,  si  les  deux 
ailes  sont  en  l'air,  elle  doit  être  perpendicu- 
laire sur  le  milieu  de  la  ligne  de  marclie  de 
r armée  ». 

—  de  tir.  Axe  du  canon  d'une  arme  à 
feu,  supposé  prolongé  indéliniment.  C'est  la 
ligne  théorique  que  suivrait  le  projectile 
sous  l'effet  de  la  résistance  de  l'air  et  de  la 
pesanteur. 

—  en  terrain  accidenté.  Les  divers 
tracés  indiqués  devront  subir  des  modifica- 
tions quelquefois  considérables,  pour  qu'ils 
puissent  être  appropriés  aux  divers  accidents 
qu'on  rencontre  sur  les  champs  de  bataille. 
Il  faut  donc  avant  tout  bien  utiliser  les 
formes  du  terrain  et  bien  battre  le  terrain 
en  avant  :  toute  ligne  doit  donc  être  tracée  le 
long  des  crêtes  militaires  et,  dés  lors,  se  plier 
aux  inflexions  du  terrain. 

—  intermédiaire  (V.  Ouvrages  île  2° 
ligne). 

—  manœuvres.  On  appelle  lignes-ma- 
nœuvres l'ensemble  des  directions  qu'une 
armée  projette  de  suivre  pour  aborder  l'ob- 
jectif quelle  poursuit. 

Ces  lignes,  si  l'on  considère  seulement  leur 
direction  générale,  se  confondent  avec  les 
lignes  d'opérations  elles-mêmes,  mais  elles 
s'en  distinguent  si  l'on  considère  l'action  de 
chacune  des  masses  de  l'armée,  lesquelles, 
tout  en  ayant  une  ligne  d'opérations  com- 
mune, conservent  dans  leurs  mouvements  des 
directions  différentes  pour  aborder  l'objectif. 

On  dit  qu'une  armée  manœuvre  en  lignes 
simples  lorsqu'elle  reste  concentrée  et  pour- 
suit tout  entière  un  même  objectif  de  ma- 
nœuvres à  l'aide  d'une  ligne  d'opérations 
unique. 

On  dit  qu'une  armée  manœuvre  en  lignes 
doubles  ou  eu  lignes  multiples  lorsque, 
sur  un  même  théâtre  d'opérations,  elle  pour- 
suit simultanément  plusieurs  objectifs  de  ma- 
nœuvres éloignés  l'un  de  l'autre,  bien  que 
l'objectif  final  soit  le  même,  ou  lorsqu'elle 
se  divise  pour  aborder  l'objectif  suivant  des 
directions  distinctes. 

L'emploi  des  lignes  nmltiples  est  moins 
sûr  que  l'emploi  des  lignes  simples  ;  aussi 
est-il  presque  toujours  imposé  par  les  cir- 
constances :  soit  lorsque  le  pays  à  traverser 
présente  peu  de  ressources  pour  le  mouve- 
ment et   la    subsistance  des  troupes,   soit 


LIGNES. 

t 
lorsque  plusieurs  armées  très  nombreuses 
concourent  à  l'exécution  d'une  même  opé- 
ration, comme  c'est  le  cas  pour  des  armées 
alliées,  soit  lorsque  l'ennemi  opère  lui-même 
en  lignes  multiples,  etc.,  etc. 

Les  militaires  s'accordent  à  considérer  les 
lignes  multiples  comme  dangereuses,  à 
moins  que  l'on  ne  possède  sur  l'adversaire 
une  telle  supériorité  numérique  que  l'on 
puisse,  sur  chaque  ligne,  avoir  la  supério- 
rité sur  l'ennemi. 

La  difûculté  et  le  danger  d'un  pareil  sys- 
tème d'opérations  augmentent,  d'ailleurs, 
avec  la  distance  qui  sépare  les  armées,  sur- 
tout si  de  grands  obstacles  rendent  leur  iso- 
lement tel  qu'il  soit  impossible  de  les  ame- 
ner à  se  porter  mutuellement  secours. 

Les  nioj^ens  d'atténuer  les  dangers  des 
lignes  multiples  sont  les  suivants  :  unité  de 
commandement,  liaison  télégraphique  des 
corps  opérant  dans  des  directions  différentes, 
rattachement  de  chacun  des  forts  stratégi- 
ques à  la  base  d'opérations  ou  aux  bases 
secondâmes,  création  de  points  d'appui  inter- 
médiaires destinés  à  raccourcir  les  moyens 
de  communication  des  divers  corps. 

Les  lignes  multiples  peuvent  être  paral- 
lèles, dirergcnti  s  ou  convergentes. 

Les  lignes  parallèles  sont  celles  qui 
partent  de  points  différents  et  éloignés  et 
s'étendent  parallèlement  les  unes  par  rap- 
port aux  autres. 

Dans  ces  conditions,  elles  sont  rarement 
employées  par  une  armée  unique,  car  elles 
reviennent  à  augmenter,  dans  une  propor- 
tion considérable,  le  front  stratégique. 

Toutefois,  les  nécessités  de  la  subsistance 
des  troupes  obligeront  généralement  les  ar- 
mées à  marcher  sur  plusieurs  routes  paral- 
lèles, à  raison  d'un  corps  d'armée  sur  cha- 
que route;  mais  alors  ces  routes  sont  peu 
distantes  les  unes  des  autres,  et  la  liaison 
des  corps  d'armée  est  maintenue  par  la  ca- 
valerie, de  sorte  que  l'armée  ne  forme  en 
réalité  qu'une  seule  masse,  dont  les  divers 
éléments  obéissent  à  une  impulsion  unique 
et  peuvent  se  prêter  un  mutuel  secours. 

Une  armée  manœuvrant  ainsi  opère,  en 
réalité,  en  ligne  simple  et  non  en  lignes  pa- 
rallèles, mais  il  était  nécessaire  de  bien  pré- 
ciser cette  situation,  pour  éviter  toute  con- 
fusion dans  l'esprit  du  lecteur. 

Les  lignes  divergentes  sont  celles  qui 
partent  de  points  rapprochés  pour  atteindre 
des  objectifs  distincts  et  éloignés  les  uns  des 
autres. 

Elles  sont  souvent  employées,  par  exem- 
ple, au  début  d'une  campagne,  pour  couqué- 
lir  certaines  positions  stratégiques,  s'assurer 
des  débouchés,   conquérir  ou    annuler  cer- 


4Go  LIGNES. 

taines  places  de  la  ligne  de  défense  ennemie. 

De  même,  après  une  victoire,  en  présence 
d'un  ennemi  dont  on  a  peu  à  redouter  une 
attaque  énergique,  on  peut  se  diviser  pour 
conquérir  à  la  fois  plusieurs  objectifs,  et 
arriver  à  se  constituer  des  points  d'appui 
pour  les  entreprises  ultérieures. 

La  défensive  peut  également  opérer  en  li- 
gnes divergentes,  par  exemple  après  une  dé- 
faite, pour  entraîner  l'ennemi  à  se  diviser  et 
échapper  plus  facilement  à  sa  poursuite. 

Lorsqu'une  place  est  menacée  d'investis- 
sement, les  forces  actives  chargées  de  sa  dé- 
fense opèrent  forcément  en  lignes  diver- 
gentes, mais  cette  manffiuvre  ne  présente 
aucun  inconvénient,  puisque  ces  troupes  sont 
obligées  de  se  maintenir  dans  un  rayon  res- 
treint. 

En  général,  les  lignes  divergentes  ne  pré- 
sentent d'inconvénients  graves  que  lorsque 
les  divers  fronts  d'opération  sont  trop  éloi- 
gnés du  point  de  départ  commun,  car  si 
l'une  des  colonnes  éprouve  un  échec  partiel, 
elle  peut  être  détruite  avant  d'avoir  été 
secourue. 

Les  lignes  convergentes  sont  celles  qui 
partent  de  points  éloignés  d'une  même  base, 
ou  de  bases  distinctes  et  qui  tendent  vers 
un  même  objectif. 

Elles  peuvent  présenter  de  réels  avantages 
dans  l'offensive,  pour  amener,  dans  les  con- 
ditions les  plus  favorables  l'enveloppement 
tactique  de  l'ennemi. 

L'emploi  des  lignes  convergentes  est  dan- 
gereux, en  principe,  comme  celui  de  toutes 
les  lignes  multiples  ;  toutefois,  ce  danger  va 
en  diminuant  constamment,  car  chaque  pro- 
grès rapproche  les  colonnes  isolées  au  début, 
et  si  l'adversaire  n'a  pu  arrêter  ces  progrès 
en  temps  utile,  s'il  n'a  pu  placer  ses  masses 
concentrées  entre  ces  colonnes  avant  qu'elles 
aient  opéré  leur  jonction,  il  peut  se  trouver 
dans  une  position  des  plus  critiques. 

Il  est  important  de  faire  remarquer  que, 
pour  réussir,  ces  manœuvres  exigent  la  supé- 
riorité numérique  et  une  grande  unité  de 
commandement,  car,  en  cas  d'échec,  elles 
peuvent  conduire  à  de  grands  désastres, 
attendu  que  les  différentes  colonnes  peuvent 
être  anéanties  successivement,  par  l'ennemi 
concentré,  avant  d'avoir  opéré  leur  jonction. 

Les  lignes-manœuvres  peuvent  encore 
être  intérieures  ou  extérieures,  par  rapport 
aux  lignes  de  l'ennemi. 

«  Les  lignes  intérieures,  dit  Jomini, 
sont  celles  qu'une  armée  forme  pour  s'opposer 
à  plusieurs  lignesde  l'ennemi,  mais  auxquelles 
on  donne  une  direction  telle  qu'on  puisse 
rapprociier  les  différents  corps  et  lier  leurs 
mouvements  avant  que  l'ennemi  ait  la  possi- 

30 


LIliNES. 


4G(j 


LIGNES. 


bilité    de    leur    opposer    une    plus    grande  ; 
masse.  » 

Le  caractère  principal  des  lignes  inté- 
rieures est  la  possibilité,  pour  l'armée  qui 
les  emploie,  d'effecLuer  la  concentration  de 
ses  forces  contre  chacune  des  lignes  enne- 
mies, plus  rapidement  que  ne  peut  le  faire 
l'ennemi,  qui  suit  des  lignes  extérieures, 
puisque  les  dislances  à  parcourir  sont  moin- 
dres pour  celui  qui  occupe  la  position  cen- 
trale. 

Celui  qui  manœuvre  en  lignes  intérieures 
peut  donc  arriver  à  opposer  successivement 
à  chacune  des  niasses  séparées  de  l'adver- 
saire, la  masse  principale  de  ses  forces,  et 
par  conséquent,  à  s'assurer  la  supériorité 
numérique  et  à  les  battre  l'une  après  l'autre. 

Cette  manière  est  très  avantageuse  lorsque 
l'ennemi  a  divisé  ses  forces. 

Toutefois,  le  succès  ne  peut  être  obtenu 
qu'à  la  condition  qu'il  existe  entre  les  co- 
lonnes de  l'adversaire,  soit  entre  ces  colonnes 
et  l'objectif  commun  qu'elles  poursuivent, 
certaines  relations  de  distances. 

Le  maréchal  de  Moltke  pose,  à  propos  de 
cette  manœuvre,  le  principe  suivant  :  «  S'il 
y  a  avantage  à  se  placer  sur  la  ligne  centrale 
d'opérations,  pour  en  profiter,  il  faut  néces- 
sairement avoir  autour  de  soi  assez  d'espace, 
pour  qu'il  soit  possible  d'aller  chercher  un 
de  ses  adversaires  à  une  distance  de  plusieurs 
journées  de  marche,  et  d'avoir  assez  de 
temps  pour  revenir  ensuite  sur  l'autre.  Si 
cet  espace  est  très  restreint,  on  court  le  ris- 
que d'avoir  affaire  à  ses  deux  adversaires  à 
la  fois;  quand  une  armée,  sur  le  champ  de 
bataille,  est  attaquée  de  front  et  de  flanc, 
peu  importe  qu'elle  soit  sur  la  ligne  inté- 
rieure, ce  qui  était  pour  elle  un  avantage 
au  point  de  vue  stratégique,  est  devenu  un 
désavantage  au  point  de  vue  tactique  ». 

Les  principes  d'exécution  d'une  manœuvre 
en  lignes  intérieures  peuvent  être  résumés 
ainsi  qu'il  suit  : 

Répartir  sei  forces  de  manière  à  s'assurer, 
contre  une  des  masses  ennemies,  une  supé- 
riorité marquée  ;  porter  l'offensive  assez  loin 
de  la  position  centrale  pour  qu'on  ait  toute 
liberté  de  mouvement,  et  qu'un  insuccès 
partiel  ne  puisse  en  aucun  cas  entrahier  la 
jonction  immédiate  des  forces  de  l'adver- 
saire, assurer,  en  tout  état  de  cause,  la  con- 
servation des  lignes  d'opérations. 

Les  lignes  extérieures  sont  celles  qu'une 
armée  formera  en  même  temps  sur  les  deux 
extrémités  d'une  ou  plusieurs  lignes  enne- 
mies (Jomini). 

Leur  emploi  présente  les  avantages  et  les 
inconvénients  qui  ont  été  indiqués  plus  haut 
pour  les  lignes  convergentes. 


On  a  vu  que  l'emploi  de  ces  lignes,  bien 
que  présentant  de  grands  dangers,  peut  of- 
frir, dans  certains  cas,  des  avantages  consi- 
dérables. 

Il  convient  d'ajouter  que  les  lignes  exlé- 
rieures  présentent  moins  d'inconvénients 
qu'autrefois,  attendu  qu'elles  sont  mainte- 
nant en  relations  constantes  au  moyeu  du 
télégraphe,  et  qu'elles  peuvent  ainsi  combi- 
ner leurs  mouvements,  même  à  distance. 

Cette  manœuvre  en  lignes  extérieures  a  été 
employée  avec  le  plus  grand  succès  par  les 
Prussiens,  dans  la  campagne  de  Bohême  en 
1866. 

En  se  plaçant  à  un  point  de  vue  très  gé- 
néral, on  ne  peut  donc  pas  dire  à  priori  que 
l'emploi  de  tel  genre  de  lignes-manœuvres 
est  préférable  à  tel  autre  ;  le  succès  dépend 
de  r«£fectif  des  troupes,  de  l'a-propos  des 
combinaisons,  du  génie  du  général  en  chef, 
ainsi  que  de  la  rapidité  et  de  la  vigueur  de 
l'exécution. 

—  télégraphiques.  Lignes  qui  servent 
à  établir  la  communication  télégraphique 
entre  différents  points. 

On  distingue  deux  espèces  de  lignes  télé- 
graphiques :  les  lignes  permanentes  et  les 
lignes  provisoires. 

Les  lignes  permanentes  sont  celles  qui 
S3ut  construites  par  la  télégraphie  civile  en 
temps  de  paix,  et  quelquefois  aussi  en  temps 
de  guerre. 

Elles  se  composent  d'un  conducteur  en  fil 
nu,  supporté  par  des  supports,  auxquels  il  est 
fixé  au  moyen  d'isolateurs  en  verre,  en  por- 
celaine ou  en  caoutchouc. 

Le  fil  nu  employé  en  France  est  du  fil  de 
fer  galvanisé  de  i^^  de  diamètre  pour  les 
grandes  lignes,  et  de  3™™  pour  les  lignes 
secondaires. 

Ces  lignes  sont  dites  susj)endues  ou 
aériennes. 

Un  certain  nombre  de  lignes  permanentes 
sont  souterraines  ;  dans  ce  cas,  le  conducteur 
est  constitué  au  moyen  d'un  câble  isolé, 
composé  de  7  fils  de  cuivre,  entourés  d'une 
enveloppe  isolante  en  gutta-percha  ;  l'en- 
semble est  protégé  par  une  armature  en  fil 
de  fer. 

Le  câble  est  disposé  au  fond  d'une  tran- 
chée que  l'on  comble  ensuite. 

Les  lignes  provisoires  sont  celles  qui 
sont  construites  par  la  télégraphie  militaire 
en  campagne  ou  aux  manœuvres. 

Elles  peuvent  être  aériennes,  rampantes  ou 
mixtes. 

Les  lignes  provisoires  aériennes  sont  con- 
struites en  fil  nu,  qui  doit  être  isolé  de  ses 
supports  au  moyen  d'isolateurs. 

Le  fil  employé  est  le  fil  de  fer  galvanisé 


LIGNES.  407 

% 
des  ligues  permanentes,  ou  du  fil  de  fer  de 
gmm   ou  du  fil  d'acier  de  1™™,7,  pour  des 
lignes  provisoires   ne  dépassant  pas  50  à 
60  kilomètres. 

Les  lignes  procisoires  rampantes  sont  con- 
struites au  moyen  d'un  câble  isolé  reposant 
sur  le  terrain  naturel,  et  disposé  de  telle 
sorte  qu'il  ne  soit  pas  foulé  aux  pieds  des 
chevaux  ou  détérioré  par  les  voitures,  par 
exemple  dans  le  fond  des  fossés. 

Les  lignes  provisoires  mixtes  se  compo- 
posent  de  parties  en  ligne  aérienne,  de  par- 
ties en  ligne  rampante,  et  même  de  parties 
en  ligne  souterraine.  Ce  sont  celles  que  l'on 
emploie  le  plus  fréquemment  à  la  guerre, 
parce  qu'elles  se  prêtent  à  toutes  les  cir- 
constances locales.  Ainsi,  l'on  établit  en 
ligne  rampante  toutes  les  parties  qui  ne 
courent  pas  le  risque  d'être  détériorées  par 
le  passage  des  chevaux  ou  des  voitures  ;  en 
dehors  de  ces  circonstances ,  on  élève  le 
câble  au-dessus  du  sol,  soit  au  mojen  des 
appuis  naturels  qu'on  rencontre ,  soit  au 
moyen  d'appuis  artificiels,  créés  à  l'aide  du 
matériel  dont  on  dispose;  enfin,  on  établit 
le  câble  en  ligne  souterraine  pour  la  tra- 
versée des  routes,  et  lorsqu'on  veut  le  dis- 
simuler. L'inconvénient  de  ce  dernier  sys- 
tème, c'est  d'exiger  beaucoup  de  temps  pour 
sa  construction. 

Eu  campagne,  les  lignes  télégraphiques 
doivent  servir  : 

1°  A  relier  le  quartier  général  principal 
avec  les  quartiers  généraux  d'armée  et  de 
corps  d'armée,  et  à  assurer  les  communica- 
tions avec  le  réseau  d'opérations  ; 

2°  A  relier  à  l'un  des  quartiers  généraux 
ci-dessus  le  chef  d'une  troupe  temporaire- 
ment détaché  pour  une  mission  spéciale. 

En  ce  qui  concerne  le  tracé  des  lignes 
télégraphiques,  il  faut  distinguer  deux  cas  : 
la  marche  en  avant  et  la  marche  en  retraite. 
1"  Cas.  —  Marclia  en  avant.  Deux 
systèmes  peuvent  être  employés  pour  l'éta- 
blissement des  communications  télégraphi- 
ques entre  les  différents  corps  d'armée  et  le 
quartier  général  de  l'armée  :  le  système  d-j 
parallèles  et  le  système  de  transversales. 

Système  de  parallèles.  Supposons  une  ar- 
mée composée  de  trois  corps  d'armée,  1,  II, 
111,  ayant  sou  quartier  général  eu  A. 

Le  système  des  parallèles  consiste  à  dé- 
velopper les  lignes  sur  les  routes  que  sui- 
vent les  quartiers  généraux  ;  on  a  ainsi  une 
ligne  centrale  A',A-,  A',  AS  suivant  les 
étapes  du  grand  quartier  général  et  flanquée 
d'autant  de  lignes  parallèles  qu'il  y  a  de 
corps  d'armée  {fig.  16  2,  partie  gauche). 
Toutes  ces  lignes  partent  nécessairement 
d'une  transversale  A*,  1',  IlS  III^  comme  base. 


LIGNES. 

La  communication  d'un  cfaartier  général  I*, 
par  exemple,  au  quatrième  jour,  avec  le 
grand  quartier  général  établi  ce  jour-là 
en  A*,  se  fait  alors  par  l'intermédiaire  de 
tout  le  réseau  laissé  en  arrière,  et  suit  la 
ligne  IMM2,I',A',A2,A3,A*. 


Lorsqu'on  est  trop  éloigné  de  la  base  pri- 
mitive A,  1,11,111,  on  peut  la  déplacer  par 
exemple  en  A*,  P,  11*,  III*,  et  repartir  de  cette 
nouvelle  base  pour  les  communications  au 
delà. 

Le  système  des  parallèles  présente  les 
avantages  suivants  : 

1°  Le  fil  télégraphique  suit  immédiate- 
ment les  troupes,  et  la  communication  est 
toujours  possible  ; 

2°  Les  ateliers,  opérant  sur  la  route 
principale  suivie  par  l'armée,  sont  bien 
protégés  ; 

3°  Dans  la  pratique,  les  travaux  d'éta- 
blissement des  lignes  seront  souvent  sim- 
plifiés, attendu  cpie  les  ateliers,  suivant 
comme  les  corps  eux-mêmes  les  grandes 
voies  de  communication,  pourront  souvent 
utiliser  les  parties  non  détruites  des  lignes 
existantes. 

En  revanche,  ce  système  offre  les  incon- 
vénients d'exiger  une  grande  cpiantité  de 
câble  et  d'épuiser  les  provisions  de  matériel. 
On  remédie  à  cet  inconvénient  en  relevant 
le  matériel  en  arrière  par  tous  les  moyens 
possibles,  et  en  le  reportant  en  avant  par 
les  voies  les  plus  rapides  ;  en  même  temps, 
on  reporte  en  avant  la  transversale  qui 
avait  servi  jusqu'alors  de  base. 

Le  système  des  transcersaks  consiste  à  éta- 
blir pour  chacune  des  positions  successives 
occupées  par  l'armée,  après  chaque  jour  de 
marche,  des  lignes  qui  se  développent  trans- 
versalement aux  directions  suivies  jiar  les 
corps,  et  qui  rattachent  entre  eux  et  avec 
le  grand  quartier  général  A  de  l'armée,  les 
quartiers  généraux  des  corps  d'armée  1,  II, 
III,  par  lintermédiaire  de  l'un  d'eux,  II, 
par  exemple  {fig.  102,  partie  droite).  Dans  ce 


LIGUE. 


/iG8 


système,  on  est  obligé  de  relever,  à  chaque 
journée  de  marche,  les  lignes  transveisales 
devenues  inutiles  ;  toutefois,  pour  maintenir 
les  communications  en  arrière  de  l'armée,  on 
ne  relève  pas  les  lignes  A' ,  A^,  A3,  A*,  qui  re- 
lient les  différents  emplacements  occupes 
successivement  par  le  grand  quartier  géné- 
ral de  l'armée,  ou  plutôt  les  sections  de 
2"^  ligne  remplacent  ces  licfnes  provisoires  par 
une  U(jne  permanente. 

Le  système  de  transversales  a  l'avantage 
de  développer  le  moins  de  fil  possible,  mais 
il  présente  les  inconvénients  suivants  : 

1°  Les  troupes  sont  privées  de  la  com- 
munication électrique  depuis  le  moment  où 
elles  quittent  leurs  positions  jusqu'à  celui 
où,  après  l'arrivée  à  l'étape,  elles  sont  re- 
jointes par  les  ateliers  de  télégraphistes 
ayant  accompli  leur  tâche  ; 

2°  Les  ateliers,  dans  les  intervalles  entre 
les  corps,  sont  peu  protégés  contre  les  en- 
treprises de  la  cavalerie  ennemie. 

De  la  comparaison  des  deux  systèmes,  il 
résulte  qu'on  emploiera  plus  généralement 
celui  des  parallèles,  à  cause  de  l'avantage 
qu'il  présente  de  conserver  la  communication 
en  marchant;  le  système  des  transversales 
sera  le  plus  souvent  réservé  pour  les  cas  où 
l'on  ne  disposera  pas  d'une  quantité  sufti- 
sante  de  matériel  pour  construire  des  lignes 
parallèles. 

2«  Cas.  —  Marche  en  retraite.  Dans 
ce  cas,  le  système  des  transversales  est  tout 
à  fait  impraticable ,  car  il  serait  impossible 
de  relever  ses  lignes  avant  qu'elles  soient 
enlevées  par  l'ennemi. 

Avec  le  système  de  parallèles,  au  con- 
traire, on  peut  conserver  la  communication 
télégraphique  entre  les  quartiers  généraux, 
en  relevant  les  lignes  à  mesure  que  les 
troupes  abandonnent  le  terrain,  ou  en  les 
détruisant  au  besoin.  Ce  système  est  donc 
le  seul  praticable  dans  le  cas  d'une  marche 
en  retraite. 

LIGUE.  Confédération,  association  for- 
mée entre  plusieurs  Etats  pour  arriver  à  un 
résultat  commun. 

LIMAÇON.   Évolution  d'infanterie,   au- 
trefois   pratiquée   par    les    Espagnols,    les 
Suisses  et  les  Bourguignons.  Elle  consistait 
dans  le  déroulement  du   hérisson,  dont  les 
rangs  partaient  succcessivement  par  le  flanc. 
LIMITE  d'âge  (V.  Age). 
—  d'États  (V.  Frontières). 
LIMONIÈRE.  Brancard  double  réuni  à 
une  extrémité  par  deux  traverses  ou  entre- 
toises ;  sert  à  y  atteler  un  cheval. 

LIN.  Plante  de  la  famille  des  linacées, 
dont  la  tige  fournit  un  fil  très  fin.  La  toile 


LIQUEUR. 

de   lin   était   jadis  l'étoffe   employée    pour 
l'habillement  des  soldats  grecs  et  romains. 

Sert  à  doubler  certains  effets  d'habille- 
ment de  l'armée. 

LINCEUL.  Drap,  ordinairement  de  toile, 
dont  on  se  sert  pour  ensevelir  les  morts. 

Les  frais  d'inhumation  des  militaires 
comprennent  la  fourniture  d'un  linceul  ou 
suaire. 

LINGE.  On  désigne  sous  ce  nom  les  ef- 
fets en  toile  de  coton,  de  chanvre  ou  de  lin. 
Le  linge  de  corps  des  hommes  de  troupe  com- 
prend des  chemises,  des  caleçons,  des  mou- 
choirs et  des  serviettes.  Ces  effets  portent  le 
numéro  matricule  de  l'homme,  marqué  à 
l'encre  indélébile  {encre  Dagron).  Chaque 
homme  a  droit  à  faire  blanchir,  par  se- 
maine, au  compte  de  l'ordinaire  :  une  che- 
mise, un  calejon,  un  mouchoir  et  une  ser- 
viette. 

LINGERIE.  Endroit  où  l'on  répare  et 
où  l'on  range  le  linge,  dans  les  hôpitaux 
nnlitaires  et  dans  les  magasins  des  lits  mi- 
litaires. 

LUGULA  ou  LINGULA.  Petit  glaive  en 
forme  de  langue,  dont  se  servirent  les  Ro- 
mains au  début. 

LIN  GUET.  Pièce  de  sûreté  en  acier  qui, 
dans  certains  fusils  à  répétition,  sert  à  pré- 
venir les  départs  fortuits. 

LIQUEUR.  Boisson  obtenue,  soit  direc- 
tement par  la  fermentation,  soit  en  mélan- 
geant avec  l'alcool  diverses  substances  aro- 
matiques, auquelles  on  associe  fréquemment 
du  sucre. 

Les  liqueurs  alcooliques  comprennent  :  le 
cognac,  le  rhum  ,  le  kirsch,  Panisettc,  le 
curaçao,  l'absinthe,  etc.  Leur  action  est  sti- 
mulante et  digestive,  lorsqu'on  n'en  abuse 
pas,  et  lorsqu'elles  ne  sont  pas  frelatées  ; 
malheureusement,  l'industrie  civile  a  trouvé 
le  moyen  de  les  falsifier  plus  ou  moins,  ce 
qui  les  rend  dangereuses.  C'est  ainsi  que  le 
cognac  est  obtenu  trop  souvent  en  étendant 
d'eau  les  alcools  de  pommes  de  terre  ou  de 
grains  et  en  les  colorant  avec  des  copeaux 
de  chêne  ou  de  hêtre  ;  quelquefois  on  y 
ajoute  du  poivre  et  du  gingembre,  qui  leur 
donnent  plus  de  vigueur,  mais  les  rendent 
insalubres  et  toxiques  ;  le  rhum  est  souvent 
fabriqué  de  toutes  pièces,  avec  de  mauvais 
alcool  étendu  d'eau  et  aromatisé  avec  du 
cuir  tanné;  le  kirsch,  le  plus  souvent,  est 
fait  avec  de  l'alcool  additionné  d'eau  et 
d'huile  d'amandes  amères,  provenant  des 
noyaux  (acide  cyanhydrique),  etc.,  etc. 

Il  est  expressément  recommandé  aux  ad- 
judants-majors et  aux  officiers  du  service 
de   santé,  de  s'assurer  fréquemment   de  la 


LIQUIDATION. 


46l> 


LIQUIDE. 


qualité  des  liqueurs  débitées  dans  les  can- 
tines. 

LIQUIDATION.  Action  par  laquelle  on 
arrête  un  compte  en  comparant  le  débit 
avec  le  crédit,  et  eu  faisant  ressortir  l'excé- 
dant ou  le  déflcit  de  ce  dernier,  par  rapport 
au  premier. 

La  liquidation  des  comptes  des  corps  de 
troupes  et  établissements  considérés  comme 
tels,  comporte  deux  opérations  : 

1°  L'établissement  d'une  revue  de  liqui- 
dation de  toutes  les  allocations  jyaijables  sur 
revues,  c'est-à-dire,  qui  résultent  de  l'effectif 
des  hommes  et  des  chevaux  ; 

2"  L'établissement  de  la  centralisation, 
qui  fait  ressortir  la  situation  financière  du 
corps,  par  nature  de  fonds,  d'après  le  ré- 
sultat de  la  revue  de  liquidation  et  la  ba- 
lance des  recettes  et  des  dépenses  effectuées 
pendant  le  trimestre  d'exercice. 

Cette  liquidation  est  établie  trimestrielle- 
ment. La  liquidation  des  frais  de  route 
porte  le  nom  de  régularisation. 

—  judiciaire.  État  d'un  commerçant 
qui  a  cessé  ses  payements  et  qui  a  obtenu, 
par  jugement  du  tribunal  de  commerce,  le 
bénélice  de  liquider  ses  affaires  avec  le  con- 
cours de  liquidateurs  et  de  contrôleurs  nom- 
més par  les  créanciers. 

Lorsque  les  comptes  sont  liquidés  et  que 
l'actif  et  le  passif  du  débiteur  sont  nette- 
ment déterminés,  les  créanciers  sont  convo- 
qués en  assemblée  par  le  juge-commissaire, 
à  l'effet  de  traiter  avec  le  débiteur. 

Le  concordat  peut  être  accordé  par  la 
majorité  des  créanciers,  il  est  alors  homo- 
logué ,  et  le  tribunal  déclare  la  liquidation 
judiciaire  terminée.  Si  le  concordat  n'est 
pas  accordé,  la  liquidation  judiciaire  conti- 
nue jusqu'à  la  réalisation  et  la  répartition 
de  l'actif,  à  moins  que  le  tribunal  ne  déclare 
la  faillite  du  débiteur  ;  dans  ce  cas,  il  est 
procédé  conformément  aux  articles  329  et 
suivants  du  Code  de  commerce. 

Lorsqu'un  entrepreneur  du  département 
de  la  guerre  cesse  ses  pajements  et  est  ad- 
mis au  bénéfice  de  la  liquidation  judiciaire, 
le  Ministre  a  la  faculté  de  l'ésilier  le  marché 
sans  mise  en  demeure  et  sans  aucune  in- 
demnité pour  l'entrepreneur,  même  dans  le 
cas  où  ce  dernier  serait  autorisé  par  le  tri- 
bunal à  continuer  l'exploitation  de  son  com- 
merce ou  de  son  industrie. 

Les  commerçants  en  état  de  liquidation 
judiciaire  ou  de  faillite,  ne  sont  pas  admis 
à  prendre  part  aux  adjudications  pour  les 
fournitures  du  département  de  la  guerre. 

LIQUIDE.  Toute  substance  qui  coule  ou 
qui  tend  à  couler. 

Les  liquides  distribués  à  titre  réglemen- 


taire, dans  l'armée,  sont  :  Veau,  le  vin,  le 
cidre,  la  bière  et  l'eau-de-vie. 

La  ration  de  vin  est  de  1/i  de  litre;  celle 
de  cidre  et  de  bière,  de  1/2  litre;  celle 
d'eau-de-vie,  de  1/16  de  litre,  et  seulement 
de  1/32  de  litre,  comme  ration  hygiénique. 

La  fourniture  en  est  faite  directement  en 
Algérie  et  aux  armées  en  campagne  ;  partout 
ailleurs,  elle  est  remplacée  par  des  indem- 
nités représentatives  dont  le  tarif  est  établi 
annuellement,  par  département. 

Les  hommes  de  troupe  présents  sous  les 
armes  ont  droit  aux  rations  de  liquide 
lorsque  des  décisions  du  Ministre  ou  des  gé- 
néraux commandant  en  chef  aux  armées  en 
prescrivent  la  distribution. 

Cependant,  à  l'intérieur,  les  généraux 
commandant  les  corps  d'armée  peuvent,  en 
cas  d'urgence,  autoriser  des  distributions,  à 
condition  d'en  rendre  compte  au  Ministre. 

Les  distributions,  en  temps  de  paix,  sont 
faites  aux  hommes  de  troupe  à  titre  hygié- 
nique ou  à  titre  extraordinaire. 

Les  distributions  à  titre  hygiénique  ont 
lieu  en  vertu  de  décisions  spéciales,  moti- 
vées par  des  conditions  climatériques  ou  par 
des  épidémies.  Il  en  est  fait  également  pen- 
dant la  saison  des  chaleurs,  à  raison  d'une 
ration  d'eau-de-vie  pour  toutes  les  journées 
de  présence,  pendant  la  période  du  io  juin 
au  31  août,  dans  le  Midi,  et  du  15  juillet 
au  31  août  dans  les  régions  du  Centre  et  du 
Nord  (Décision  ministérielle  du  1'^"^  octobre 
1888). 

Les  distributions  extraordinaires  ont  lieu  : 

1°  A  l'occasion  de  la  Fête  nationale; 

2'  Pendant  l'inspection  générale,  à  raison 
d'une  ration  de  ^in  ou  d'eau-de-vie  pour  les 
hommes  présents  à  la  revue  d'honneur; 

3"  A  la  première  revue,  dite  d'  «  instal- 
lation »,  que  passent  les  généraux  comman- 
dant le  corps  d'armée,  lors  de  la  prise  de 
possession  de  leur  commandement  ; 

4°  Aux  grandes  manœuvres,  à  raison 
d'une  ration  de  vin  au  plus  tous  les  3  jours 
et  d'une  ration  par  jour  dans  les  manœu- 
vres de  montagne  ;  d'une  ration  d'eau-de-vie 
pour  chaque  journée  ou  nuit  passée  au  bi- 
vouac et  pour  chaque  marche  de  nuit  pen- 
dant les  manœuvres  de  montagne  ; 

3°  Aux  hommes  de  troupe  envoyés  aux 
bains  de  mer  et  placés  en  subsistance  dans 
un  corps,  à  raison  d'une  ration  de  vin  par 
jour. 

L'indemnité  représentative  d'eau-de-vie 
allouée  à  titre  hygiénique  pendant  les  cha- 
leurs, peut  se  cumuler  avec  les  rations 
allouées  à  titre  extraordinaire. 

La  qualité  des  liquides   débités  par  les 


LIRE, 


cantinières  est  contrôlée  par  les  médecins  des 
corps  de  troupe. 

En  garnison,  les  cantinières  doivent  le 
droit  de  détail  pour  les  liquides  ;  toutefois, 
dans  les  camps,  forts  et  citadelles,  elles  sont 
affranchies  de  la  déclaration  préalable  si 
elles  ne  reçoivent  que  des  militaires.  Il  en 
est  de  même  du  droit  de  circulation. 

Pour  les  spiritueux,  les  droits  de  circula- 
tion et  de  détail  sont  remplacés  par  un  droit 
dit  «  de  consommation  ». 

Les  liqueurs,  fruits  à  l'eau-de-vie,  les 
eaux-de-vie  en  bouteille  et  l'absintbe  sont 
taxées  comme  les  spiritueux  en  cercle,  sui- 
vant la  capacité  réelle  des  bouteilles  et  la 
richesse  alcoolique  du  liquide.  Toutes  les 
boissons  sont  en  outre  frappées  d'un  droit 
d'entrée  dans  les  villes  de  4,000  habitants 
et  au-dessus. 

Pendant  la  durée  des  grandes  manœuvres 
annuelles,  les  vins  et  les  cidres  vendus  par 
les  cantinières  doivent  être  frappés  du  droit 
de  circulation  et  non  du  droit  de  détail. 

LIRE.  Parcourir  des  yeux,  avec  connais- 
sance de  la  valeur  des  lettres,  ce  qui  est  écrit 
eu  imprimé. 

Les  engagés  volontaires,  de  même  que  les 
appelés  pour  la  cavalerie,  doivent  justifier 
qu'ils  savent  lire  et  écrire. 

LISÉRÉ.  Raie  plus  ou  moins  étroite  qui 
borde  un  ruban  de  médaille  ou  de  décora- 
lion. 

LISOIR  directeur.  Sorte  d'affût  em- 
ployé surtout  pour  le  tir  du  canon  de  12" 
de  place  et  des  pièces  de  campagne  sur  affût 
de  1 2"  de  place  ;  ce  lisoir  peut  tourner  au- 
tour d'une  cheville  ouvrière  (V.  Châssis 
d'a/Jùt). 

LISSAGE.  Action  d'unir  et  de  polir  la 
surface  d'une  étoffe,  du  papier,  de  la  pou- 
dre, etc. 

Le  lissage  des  grains  de  poudre  s'opère 
comme  il  a  été  dit  au  mot  finissage. 

LISSE.  Uni,  poli.  Les  canons  lisses  sont 
ceux  dans  lesquels  l'âme  n'est  pas  rayée. 

LISTE.  Série  de  noms  de  personnes  ou 
de  choses,  mis  à  la  suite  des  uns  des  autres. 

—  d'admissibilité  Liste  qui  donne  les 
noms  des  jeunes  gens  ayant  subi  avec  succès 
les  épreuves  écrites,  et  qui,  par  suite,  sont 
autorisés  à  subir  les  épreuves  orales,  pour 
l'admission  dans  une  école  militaire.  Cette 
liste  contient  généralement  un  nombre  de 
noms  double  du  nombre  des  candidats  à 
admettre  définitivement. 

—  d'admission.  Liste  qui  donne  les 
noms  des  jeunes  gens  admis  à  suivre  les 
cours  d'une  école  militaire,  après  avoir  satis- 
fait aux  épreuves  écrites  et  orales  fixées  par 
le  Ministre  de  la  guerre. 


470  LISTE. 

—  d'ancienneté.  Il  est  établi,  dans 
chaque  corps  de  troupe,  établissement  mili- 
taire ou  service,  à  l'époque  de  l'inspection 
générale,  une  liste  sur  laquelle  sont  portés 
tous  les  oIBciers  appartenant  au  corps,  et 
établissement  ou  service,  dans  l'ordre  des 
grades,  et  par  rang  d'ancienneté  dans  chaque 
grade,  quelles  que  soient  les  fonctions  qu'ils 
exercent. 

L'ancienneté  compte  du  joiir  où  a  été  signé 
le  décret  de  nomination,  défalcation  faite  du 
temps  passé  en  non-activité  pour  infirmités 
temporaires,  ou  par  mesure  de  discipline  ;  à 
égalité  de  date,  on  se  reporte  au  rang  oc- 
cupé dans  le  grade  inférieur. 

L'inspecteur  général  arrête  dans  chaque 
corps  les  listes  d'ancienneté  qui  sont  signées 
par  les  officiers  et  les  transmet  au  Ministre 
avee4«s  réclamations  qui  lui  ont  été  présen- 
tées. Ces  listes  servent  à  l'établissement  des 
listes  d'ancienneté  par  arme  ou  service,  les- 
quelles sont  rendues  publiques  par  la  voie 
de  l'Annuaire  militaire. 

—  d'appel.  Liste  nominative  des  hom- 
mes de  la  chambrée.  Ces  listes  sont  collées 
sur  des  planchettes  ou  des  cartons  et  doivent 
rester  affichées  dans  les  chambrées,  où  elles 
servent  à  faire  les  appels.  Leur  fourniture 
incombe  à  la  masse  d'iiabillement  et  d'en- 
tretien. 

—  d'aptitude.  Il  est  dressé  chaque 
année,  k  l'époque  de  l'inspection  générale, 
des  listes  d'aptitude  pour  les  sous-lieutenants 
et  les  lieutenants  proposés  pour  certains 
emplois  spéciaux  tels  que  :  trésorier,  officier 
d'habillement.  A  cet  etTet,  les  états  de  pro- 
position établis  par  les  chefs  de  corps  sont 
accompagnés  de  l'avis  du  sous-intendant 
militaire  sur  la  capacité  et  les  connaissances 
administratives  des  candidats  proposés  pour 
officiers  comptables.  Les  sous-lieutenants  et 
les  lieutenants  proposés  dans  ces  conditions 
doivent  en  même  temps  être  proposés  pour 
l'avancement.  Ils  subissent,  devant  une  com- 
mission siégeant  au  chef-lieu  du  corps  d'ar- 
mée, un  examen  qui  sert  à  classer  par  arme 
et  par  grade  les  candidats  ayant  satisfait  aux 
épreuves.  Les  lieutenants  proposés  pour  les 
emplois  de  capitaine  trésorier  ou  d'habille- 
ment qui  ont  satisfait  aux  examens  d'apti- 
tude et  ont  été  classés  au  tableau  d'avance- 
ment sont  dispensés  de  subir  à  nouveau  les 
examens. 

Les  listes  d'aptitude,  jointes  au  travail  de 
la  commission  d'armes,  sont  envoyées  au 
Ministre,  qui  fait  établir  une  liste  unique 
par  arme  et  par  rang  d'ancienneté.  Les  offi- 
ciers classés  au  tableau  d'avancement  au 
choix,  qui  sont  portés  sur  ces  listes  d'apti- 
tude, peuvent  alors  être  nommés  au  choix 


LISTE. 


4:i 


LISTE. 


en  dehors  des  tours  déterminés  par  la  loi 
(hors  tour).  Mais  le  nombre  total  de  ces 
promotions  et  de  celles  faites  au  choix  ne 
peut  dépasser  celui  des  promotions  faites  à 
l'ancienneté. 

Une  liste  d'aptitude  des  colonels  suscepti- 
bles d'être  nommés  au  grade  de  général  de 
brigade  est  établie  chaque  année  par  la  co?n- 
mission  supérieure  de  classement,  d'après  les 
listes  de  présentation  fournies  par  les  commis- 
sions d'armes. 

Une  liste  d'aptitude  des  généraux  de  bri- 
gade susceptibles  d'être  nommés  au  grade  de 
général  de  division  est  établie  également 
chaque  année  par  le  conseil  supérieur  de  la 
guerre,  d'après  les  listes  de  présentation 
fournies  par  la  commission  supérieure  de 
classement.  Il  donne  également  son  appré- 
ciation sur  les  candidatures  qui  lui  sont  sou- 
mises par  le  Ministre,  pour  les  fonctions  de 
commandant  de  corps  d'armée. 

—  de  présentation.  Les  commissions 
d'arme,  lor<  de  leur  réunion  annuelle  pour 
l'établissement  du  tableau  d'avancement 
jusqu'au  grade  de  chef  de  bataillon  inclus, 
dressent  des  listes  de  présentation  pour  les 
grades  de  lieutenant-colonel,  de  colonel  et 
de  général  de  brigade. 

La  commission  supérieure  de  classement 
dresse  à  son  tour,  à  la  même  époque,  des 
listes  de  présentation  pour  le  grade  de  général 
de  division  ou  assimilé,  en  séparant  les  can- 
didats suivant  leur  arme  d'origine. 

—  de  recrutement  cantonaL  Cette 
liste  est  arrêtée  par  le  conseil  de  revision 
cantonal,  après  avoir  statué  sur  les  cas 
d'exemption  ainsi  que  sur  toutes  les  récla- 
mations auxquelles  les  opérations  peuvent 
donner  lieu.  Elle  est  divisée  en  sept  parties 
et  comprend  par  ordre  de  numéros  de  ti- 
rage : 

1°  Tous  les  jeunes  gens  déclarés  propres 
au  service  militaire  et  qui  ne  doivent  pas 
être  classés  dans  les  catégories  suivantes  ; 

2°  Les  jeunes  gens  dispensés  en  vertu  de 
l'article  2 1  ; 

3°  Les  jeunes  gens  dispensés  en  vertu  des 
articles  23  et  50  ; 

4°  Les  jeunes  gens  liés  au  service  en 
vertu  d'un  engagement  volontaire,  d'un 
brevet  ou  d'une  commission,  et  les  eunes 
marins  inscrits  ; 

b°  Les  jeunes  gens  qui  sont  ajournés  con- 
formément à  l'article  27  ; 

6°  Les  jeunes  gens  qui  ont  été  classés 
dans  les  services  auxiliaires  de  l'armée  ; 

7°  Les  jeunes  gens  exclus  en  Aertu  des 
dispositions  de  l'article  4.  (Art.  33  de  la  loi 
du  15  juillet  1889.) 

—  de  tirage  au  sort.   Elle  est  établie 


par  le  sous-préfet,  au  moment  du  tirage  an 
sort  dans  chaque  canton.  11  inscrit  en  tête 
de  cette  liste  : 

1"  Le  nom  des  jeunes  gens  qui  se  ti-ou- 
vent  dans  l'un  des  cas  préms  par  l'article  69 
de  la  loi  du  13  juillet  1839  (manœuvres 
frauduleuses)  ; 

2°  Le  nommes  jeunes  gens  qui  se  trou- 
vent dans  l'nn  des  cas  prévus  par  l'article  15 
de  ladite  loi  (omis)  et  qui  n'ont  pas  déposé 
à  la  sons-préfecture,  huit  jours  au  moins 
avant  le  tirage  du  canton,  une  demande 
tendant  à  faire  excuser  leur  non-inscription 
sur  le  tableau  de  recensement  des  années 
précédentes,  et  justifiant  que  l'omission  de 
leur  nom  sur  ce  tableau  ne  pouvait  être 
imputée  à  leur  négligence. 

Les  premiers  numéros  leur  sont  attribués 
de  droit. 

La  liste  de  tirage  est  dressée  à  mesure 
que  les  numéros  sont  proclamés.  Elle  est  lue 
à  haute  voix,  puis  arrêtée  et  signée  de  la 
même  manière  que  le  tableau  de  recense- 
ment et  annexée,  avec  ledit  tableau,  au 
procès-verbal  des  opérations.  Elle  est  pu- 
bliée et  affichée  dans  chaque  commune  du 
canton. 

—  des  indemnités  de  route  dues 
aux  réservistes.  Pour  le  payement  des 
indemnités  de  route  dues  aux  réservistes,  les 
corps  de  troupe  établissent  eu  double  expé- 
dition une  liste  nominative  (modèle  139  A) 
portant  décompte  des  sommes  à  payer.  Le 
montant  de  chaque  liste  est  perçu  au  Trésor, 
après  l'ordonnancement  du  sous-intendant 
militaire,  et  est  ensuite  réparti  entre  les  in- 
téressés. La  formalité  de  l'émargement  de  la 
liste  restée  entre  les  mains  du  corps  ou  du 
chef  de  détachement  n'est  plus  exigée  ;  les 
capitaines  ou  chefs  de  détachement  certifient 
le  payement  au  pied  de  chaque  liste. 

—  des  réservistes.  Il  est  tenu,  dans 
chaque  compagnie,  escadron  ou  batterie, 
une  liste  nominative  et  par  classe  des  réser- 
vistes et  des  disponibles  comptant  dans 
chaque  unité.  Ces  listes  sont  extraites  du 
répertoire.  Il  en  est  établi  également  une 
pour  la  section  hors  rang  des  régiments  d'in- 
fanterie. 

Les  mutations  gains  reçues  du  recrutement 
sont  envoyées  à  ces  unités  par  le  major,  en 
même  temps  que  le  lii^ret  matricule,  au 
moyen  d'un  carnet  modèle  n°  12,  formant 
bordereau  d'envoi. 

Les  mutations  pertes  sont  adressées  à  ces 
mêmes  unités  au  moyen  d'un  cahier  modèle 
n"  13  présentant  les  mutations  survenues 
pendant  l'année. 

Enfin,  les  mutations  n'affectant  pas  l'ef- 
fectif sont  communiquées  parle  même  cahier 


LIT, 


472 


LITS  MILITAIRES. 


Il"  i3,  et  un  trait  est  passé  sur  les  mots  : 
prière  de  rayer,  etc. 

Il  est  clabli  un  carnet  et  un  cahier  pour 
chaque  compagnie.  Tous  ces  imprimés  sont 
achetés  au  compte  de  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

—  matricule.  Liste  nominative  tenue 
dans  chaque  bureau  de  recrutement,  sur  la- 
quelle sont  inscrits  les  hommes  qui,  n'ayant 
pas  satisfait  à  la  loi  du  recrutement  dans  la 
subdivision,  viennent  y  établir  leur  domi- 
cile. Cette  liste  est  établie  par  classe  de  re- 
crutement et  tenue  à  jour  de  la  même  ma- 
nière ;  elle  constitue,  en  quelque  sorte,  une 
annexe  du  registre  matricule  du  bureau  de 
recrutement. 

LIT.  Meuble  composé  d'une  couchette  ou 
d'un  chdlil  sur  lequel  est  placée  une  fourni- 
ture de  literie. 

LIT  DE  CAMP.  Appareil  fixe  formé  de 
l)lanches  inclinées  par-dessus  lesquelles  on 
fixe  un  madrier  tenant  lieu  de  traversin, 
qui  sert  de  lit  dans  les  corps  de  garde  et 
dans  les  locaux  de  discipline.  Sa  longueur 
est  de  2  mètres  ;  sa  largeur  est  déterminée 
par  le  nombre  d'honnnes  à  couclier,  à.  raison 
de  0™,60  par  homme.  Une  traverse  débor- 
dante, clouée  à  la  partie  inférieure,  sert  de 
point  d'appui  aux  pieds  pour  empêcher  les 
hommes  de  glisser  à  terre. 

Les  lits  de  camps  sont  construits,  entre- 
tenus et  renouvelés  par  le  service  du  génie . 
LITERIE.    Matériel   qui   entre  dans   la 
composition  d'un  lit. 

LITS  militaires.  Le  service  des  lits  mi- 
litaires a  pour  objet  : 

i°  De  procurer  les  effets  de  couchage 
nécessaires  aux  militaires  en  station  logés 
dans  les  bâtiments  de  l'Etat  ; 

2°  De  fournir  des  ameublements  de 
chambre  aux  sous-officiers,  adjudants  ou 
assimilés,  sous-officiers  rengagés  ou  commis- 
sionnés,  logés  dans  les  mêmes  conditions, 
ainsi  qu'aux  portiers-consignes  logés  dans 
les  ouvrages  détachés  et  les  forts  isolés  ; 

3"  De  pourvoir  les  corps  de  garde  du 
matériel  dont  la  fourniture  n'incombe  pas 
au  service  du  génie. 

Le  service  des  lits  militaires  est  confié  à 
l'entreprise.  A  cet  effet,  le  territoire  na- 
tional a  été  divisé  en  deux  arrondissements 
de  fournitures  dont  l'un  comprend  toute  la 
France,  et  l'autre,  l'Algérie  et  la  Tunisie. 
Le  service  est  assuré  par  deux  marchés 
(un  pour  chaque  arrondissement  de  fourni- 
tures) passés  pour  une  durée  de  20  années, 
à  partir  du  l'''"  avril  1887,  et  régis  par  le 
Règlement  du  30  septembre  1886. 

Dans  cliaque  corps  d'armée  et,  en  Afrique, 
dans  chaque  division,  le  service  est  centra- 


lisé par  un  agent  régional  résidant  au  chef- 
lieu  de  la  région. 

Dans  chaque  place  où  il  est  entretenu  au 
moins  300  fournitures,  le  service  est  exécuté 
par  un  préposé  ;  les  places  ayant  une  fixa- 
tion inférieure  à  ce  chiffre  sont  rattachées, 
comme  annexes,  à  la  place  de  fixation  la 
plus  voisine. 

Les  agents  régionaux  et  les  préposés  sont 
tenus  d'obtempérer  aux  ordres  des  fonction- 
naires de  l'intendance,  ou  de  leurs  sup- 
pléants, en  ce  qui  concerne  l'exécution  de 
leur  service.  Ils  doivent  être  Français  ou 
naturalisés  et  leur  nomination  est  soumise 
à  l'approbation  du  Ministre  de  la  guerre, 
qui  peut  également  demander  leur  révoca- 
tion ou  leur  déplacement  lorsqu'il  le  juge 
convenable. 

La  moilié  des  emplois  vacants  doit  être 
attribuée  à  d'anciens  sous-olBciers. 

Le  matériel  se  divise  en  deux  catégories  : 
La  première  catégorie,  appartenant  à  l'en- 
trepreneur, comprend  :  les  ameublements  de 
chambres  d'officiers  et  d'adjudants  ;  les  four- 
nitures d'oflicier,  de  soldat,  d'infirmerie,  de 
salle  de  discipline  ;  les  mobiliers  de  corps  de 
garde  et  les  capotes  de  sentinelles. 

L'entrepreneur  est  chargé  de  l'achat,  de 
l'entretien  et  du  remplacement  de  ce  maté- 
riel moyennant  un  double  loyer  comprc- 
iiant  : 

1°  Un  loyer  d'entretien  payé  par  l'État, 
pour  tout  le  matériel  compris  dans  la  fixa- 
lion  à  entretenir,  à  l'exception  des  mobiliers 
de  corps  de  garde  ; 

2"  Un  loyer  d'occupation,  dû  pour  le 
nombre  le  plus  élevé  des  objets  occupés  à  la 
fois,  ne  fût-ce  qu'un  jour,  pendant  le  cours 
du  même  mois,  et  pendant  le  cours  du  tri- 
mestre pour  les  mobiliers  de  corps  de  garde. 
La  deuxième  catégorie,  appartenant  à 
l'Étal,  comprend  :  les  couchettes  d'officier 
et  de  soldat,  les  châlits  à  tréteaux  avec  plan- 
ches ou  sommier  Thuau. 

L'entrepreneur  est  tenu  de  conserver,  de 
distribuer  et  d'entretenir  ce  matériel,  moyen- 
nant un  abonnement  d'entretien  et  de  con- 
servation calculé  sur  le  nombre  des  objets 
comprenant  la  fixation,  qu'il  soit  en  service 
ou  non. 

Le  Règlement  du  30  septembre  1886, 
précité,  détermine,  pour  chaque  catégorie, 
la  composition  du  matériel,  ainsi  que  son 
emploi  (V.  Ameublement,  Fourniture,  Infir- 
merie). 

Les  ameublements  d'of liciers  et  d'adju- 
dants, ainsi  que  les  couchettes,  châlits,  pail- 
lasses, sommiers  de  foin  et  sacs  à  paille, 
restent  à  demeure  dans  les  bâtiments  pen- 
dant que  les  locaux  ne  sont  pas  occupés. 


lilTS  MILITAIRES.  i 

L'entrepreneur  est  tenu  de  les  entretenir 
en  ])on  état.  Il  peut  faire  enlever  à  ses  frais 
les  paillasses,  sommiers  et  sacs  à  paille,  à 
charge  par  lui  de  les  garnir  de  paille  fraîche 
ou  de  foin  neuf,  lorsque  ces  effets  sont  de 
nouveau  distribués.  Ceux  de  ces  objets  inoc- 
cupés sont  réunis  par  les  soins  de  l'entre- 
preneur dans  un  local  du  quartier  et  placés 
sous  la  garde  du  casernier. 

Les  fournitures  de  lit,  couchettes  et  châ- 
lits peuvent,  avec  l'autorisatiun  du  sous- 
intendant  militaire,  être  transportées  d'un 
quartier  à  un  autre.  Le  préposé  doit  être 
avisé  de  ces  mouvements. 

Le  matériel  composant  la  fixation  doit 
être  constamment  entretenu  en  bon  état  par 
l'entrepreneur. 

Les  effets  ou  objets  perdus  ou  mis  hors 
de  service  par  l'occupant  et  ceux  à  réparer 
doivent  être  remplacés  ou  remis  en  état 
dans  le  délai  d'un  mois  à  partir  du  jour  de 
hi  constatation  ;  ce  délai  est  porté  à  deux 
mois  en  Algérie  et  en  Tunisie. 

Tout  effet  qui  cesse  de  réunir  les  condi- 
tions réglementaires  est  réformé  à  toute 
époque  par  le  sous-intendant  militaire  ;  un 
examen  minutieux  de  tout  le  matériel  est 
fait  par  ce  dernier,  accompagné  de  deux  no- 
tables idoines,  au  moment  de  Vinventaire 
annuel  de  décembre. 

Les  manutenlions  h  faire  subir  au  maté- 
riel des  lits  militaires  sont  ijcriodiques  ou 
accidentelles. 

Les  manutentions  pcriodirjues  compren- 
nent : 

1°  La  reconfection  des  matelas  et  traver- 
sins, le  lavage  et  le  foulonnage  des  couver- 
tures tous  les  ans  pour  les  fournitures  d'of- 
ficier et  d'infirmerie,  tous  les  18  mois  pour 
celles  de  soldat  et  les  couvertures  des  salles 
de  discipline  ; 

2°  Le  blancliissage  des  paillasses  tous  les 
ans  pour  les  fournitures  de  soldat,  tous  les 
6  mois  pour  celles  de  Tmlirmerie,  tous  les 
4  mois  pour  celles  des  salles  de  discipline  ; 

3°  Le  nettoyage  des  rideaux  de  lit  et  des 
fenêtres  des  ameublements  d'officiers,  tous 
les  ans,  et  le  blanchissage  des  rideaux  de 
lits  d'adjudants  tous  les  6  mois  ; 

4"  Le  blanchissage  des  draps  de  Ut, 
comme  il  a  été  dit  page  231  ; 

5°  Le  blanchissage  des  serviettes  et  des 
taies  d'oreillers  toutes  les  semaines,  des  ri- 
deaux de  vitrage  tous  les  6  mois  pour  les 
officiers  et  les  adjudants,  tous  les  3  mois 
pour  les  corps  de  garde  d'officier  ; 

6°  Le  renouvellement  de  la  paille  des 
paillasses  et  des  sacs  à  paille  tous  les  6  mois 
pour   les   fournitures  de   soldat   et  d'infir- 


3  LITS   MILITAIRES. 

merie,  tous  les  4  mois  pour  celles  de  salles 
de  discipline. 

Les  inanulent'Ons  et  les  écltanges  acciden- 
tels ont  pour  objet  d'effectuer  avant  le  temps 
prescrit  : 

1°  Le  lavage  et  le  foulonnage  des  couver- 
tures et  des  couvre-pieds  ; 

2^  Le  blanchisssage  des  enveloppes  de 
paillasses,   de  sommiers  et  de  sacs  à  paille; 

3°  L'échange  des  draps  do  lit,  des  sacs  de 
couchage,  des  serviettes,  des  taies  d'oreillers 
et  des  rideaux  de  vitrage  ; 

4°  Le  peinturage  des  couchettes  et  chcâlits, 
y  l'ompris  les  sommiers  Tliuau  ; 

o"  La  désinfection  des  fournitures,  quand 
elle  n'est  pas  effectuée  par  les  soins  du 
corps  ; 

6°  La  sanification  des  couchettes,  châlits 
et  fauteuils  de  corps  de  garde,  lorsqu'ils 
sont  infestés  d'insectes. 

Toutes  ces  manutentions  accidentelles  sont 
effectuées  sur  l'ordre  du  sous-intendant  mi- 
litaire, par  les  soins  et  aux  frais  de  l'entre- 
preneur, à  l'exception  des  deux  dernières, 
qui  sont  aux  frais  de  l'État. 

Les  distributions  sont  faites  : 

1"  Sur  un  état  nominatif  aux  officiers 
sans  troupe  et  employés  militaires  ; 

2°  Sur  un  état  numérique  aux  corps  de 
troupe  et  établissements; 

3°  Sur  un  état  spécial  pour  les  capotes 
de  sentinelle,  les  mobiliers  de  corps  de  garde 
et  les  matelas  des  postes  de  la  garde  répu- 
blicaine. 

Ces  états  sont  soumis,  préalablement  à  la 
distribution,  au  visa  du  sous-int^^n  lanl. 

Les  distributions  se  font  par  compagnie, 
escadron  ou  batterie,  en  présence  de  l'offi- 
cier de  casernement  et  d'un  officier  de  l'unité 
intéressée. 

Ces  officiers  examinent  les  effets;  ils  fout 
suspendre  la  distribution  de  ceux  qui  ne 
sont  pas  en  bon  état  de  service,  et  exigent 
l'apposition  de  la  marque  Vu,  sur  les  taches 
indélébiles. 

En  cas  de  contestation,  la  distribution  est 
suspendue  ;  les  officiers  rendent  compte  au 
major,  lequel  avise  le  sous-intendant  mili- 
taire qui  prononce,  après  examen,  la  récep- 
tion ou  le  refus  des  effets. 

Le  matériel  doit  être  pris  en  magasin, 
sauf  lorsque  le  quartier  est  éloigné  de  plus 
de  2  kilomètres  de  ce  dernier,  et  dans  les 
places  de  l'aris,  Lyon,  Lille  et  Marseille,  où 
l'entrepreneur  est  tenu  de  faire  transporter 
le  matériel  au  quartier. 

Les  réintégrations  sont  faites  de  la  même 
manière  que  les  distributions  et  avec  les 
mêmes  formalités. 

La  reconnaissance  contradictoire  du  maté- 


LITHOFRACTEUR. 

liel  a  lieu  au  magasin,  lorsque  la  trausporl 
est  exécuté  par  l'entrepreneur. 

Les  effets  perdus  sont  imputés  aux  corps 
ou  parties  prenantes  individuelles  qui  en 
étaient  détenteurs  ;  il  eu  est  de  même  des 
dégradations  prévues  par  le  tarif  n°  5  an- 
nexé au  règlement  du  30  septembre  1886, 
précité,  lorsque  ces  dégradations  proviennent 
de  la  négligence  ou  de  la  malveillance  de 
l'occupant. 

Les  détériorations  sont  évaluées  contradic- 
toirement  par  l'officier  de  casernement  ou  la 
partie  occupante  individuelle  et  le  préposé. 
En  cas  de  désaccord,  le  sous-intendant 
militaire  est  appelé  et  prononce  après  exa- 
men. 

Toutefois,  la  partie  condamnée  peut  de- 
mander qu'un  expert  soit  entendu  ;  le  sous- 
intendant  désigne  cet  expert,  et,  après  avoir 
pris  son  avis,  statue  définitivement. 

Les  pertes,  mises  hors  de  service  et;  dété- 
riorations résultant  d'un  événement  de  force 
majeure,  ainsi  que  les  détériorations  faites 
par  les  animaux  rongeurs  sont  à  la  cliarge 
de  l'État. 

L'entrepreneur  peut  être  soumis  à  des 
pénalités  dans  les  cas  prévus  par  les  arti- 
cles 167  à  172  du  règlement  du  30  septem- 
bre 1886,  savoir  : 

1°  Pour  retard  dans  l'exécution  des  ordres 
d'augmentation  de  fixation  ; 

2°  Pour  retard  dans  le  remplacement  des 
agents  dont  la  révocation  ou  le  déplacement 
a  été  demandé  par  le  Ministre  ; 

3°  Pour  retard  dans  l'exécution  des  répa- 
rations, manutentions  et  remplacements, 
après  expiration  des  délais  fixés  ; 

4°  Pour  retard  dans  le  renouvellement  de 
la  paille  et  du  foin,  dans  les  échanges  de 
draps,  sacs  de  couchage,  litières,  serviettes, 
taies  d'oreillers,  rideaux  de  vitrage,  et  dans 
le  remplacement  des  objets  faisant  partie  des 
mobiliers  de  corps  de  garde  ; 

5"  Pour  retard  dans  l'expédition  du  ma- 
tériel, quand  il  a  reçu  l'ordre  d'en  expédier 
dans  une  autre  place. 

LITHOFRACTEUR.  Explosif  du  genre 
de  la  duahnc  et  de  la  glyoxyline. 

LITIÈRE.  Paille  ou  autre  espèce  de 
plante  qu'on  répand  dans  les  écuries,  sous 
les  chevaux,  afin  qu'ils  se  couchent  dessus. 
En  temps  ordinaire,  il  n'est  pas  alloué  de 
paille  spéciale  pour  la  litière  des  chevaux, 
dans  l'armée  française. 

La  paille  de  litière  est  prélevée  sur  la  ra- 
tion de  paille  alimentaire,  au  gré  des  corps 
de  troupe  ou  des  parties  prenantes  indivi- 
duelles. 

Toutefois,  les  corps  de  troupe  ont  droit  à 
de  la  paille  de  litière  dans  les  cas  suivants  : 


474  LIVRAISON. 

i°  Lorsqu'un  corps  arrive  dans  une  gar- 
nison ;  la  ration  est  de  5  kilogr.  par  cheval  ; 
cette  fourniture  est  à  la  charge  de  l'adjudi- 
cataire des  fumiers  ; 

La  même  allocation  est  due,  à  recevoir  des 
dépôts  de  remonte  ou  d'autres  corps; 

2°  Pour  les  chevaux  malades,  à  raison  de 
2  kilogr.  de  paille  de  seigle  par  cheval  et 
par  jour  ; 

La  dépense  est  imputable  sur  les  fonds  de 
la  masse  d'entretien  du  harnachement  et 
ferrage  ; 

3°  Pour  la  litière  des  chevaux  embarqués 
au  chemin  de  fer,  à  raison  de  2^,500  par 
cheval ; 

4°  Pour  le  rempaillage  des  bat-flancs  dans 
les  emplacements  occupés  par  les  jeunes 
chevaux,  et  pour  l'empaillage  des  barres 
tenant- lieu  de  bat-fiancs,  dans  certaines 
écuries  ; 

La  dépense  est  supportée  par  la  masse 
d'entretien  du  harnachement  et  ferrage; 

3°  Pour  les  chevaux  mis  au  vert,  à  raison 
de  2"^, 500  par  cheval  et  par  jour. 

Cette  paille  est  fournie  par  l'entrepreneur 
et  comprise  dans  le  prix  de  la  ration  de 
vert. 

LITIGE.  Contestaiion  en  justice. 

Par  extension,  se  dit  de  toutes  sortes  de 
contestations  (V.  Contentieux  administra- 
tif). 

LITTERALEMENT.  Qui  est  conforme  à 
la  lettre. 

Les  théories  militaires  doivent  être  ap- 
prises et  récitées  littéralement,  sauf  certains 
passages,  imprimés  en  caractères  différents 
et  dont  il  suffit  de  connaître  l'esprit. 

LIVRAISON.  Action  de  remettre  à  quel- 
qu'un une  chose  qu'on  lui  a  vendue. 

En  termes  de  librairie,  se  dit  de  chaque 
partie  d'un  ouvrage  qu'on  publie  par 
cahiers  à  des  époques  plus  ou  moins  rappro- 
chées. 

—  de  chevaux.  Les  chevaux  des  offi- 
ciers subalternes,  jusqu'au  grade  de  capi- 
taine inclusivement,  leur  sont  livrés  à  titre 
gratuit  (V.  Remonte). 

Les  officiers  des  corps  de  troupe  à  cheval 
sont  tenus  de  se  remonter  dans  leur  régi- 
ment ;  ceux  des  corps  de  troupe  à  pied,  ains 
que  les  officiers  sans  troupe,  sont  tenus  d'al- 
ler prendre  livraison  de  leurs  montures  au 
régiment  qui  leur  a  été  assigné  par  le  géné- 
ral commandant  le  coi"ps  d'armée. 

—  de  denrées.  Les  livraisons  de  den- 
rées à  l'administration  de  la  guerre  sont  ton- 
jours  faites  dans  les  magasins  ou  dans  les 
endroits  spécifiés  aux  marchés  de  livraison. 

Les  livraisons  de  denrées  aux  ordinaires 
des  troupes  sont  faites  à  la  caserne,  en  pré- 


LIVRE  DE  DÉTAIL. 

« 

sence  d'un  membre  délégué  par  le  président 
de  la  commission  des  ordinaires,  à  moins 
qu'il  n'ait  été  convenu,  dans  le  marché,  que 
les  distributions  auraient  lieu  chez  le  four- 
nisseur. 

—  d'effets.  Les  effets  achetés  dans  le 
commerce  par  les  corps  de  troupe  doivent 
toujours  être  livrés  en  magasin. 

Les  eflfets  fournis  par  les  magasins  admi- 
nistratifs sont  liviés  en  gare,  aux  corps  de 
troupe  qui  disposent  d'attelages  et  de 
moyens  de  transport,  et  en  magasin  pour 
les  autres  corps. 

Toutefois,  si  les  corps  sont  dans  la  place 
même  où  se  trouve  le  magasin  administratif, 
ils  sont  informés  par  un  bulletin,  du  jour  et 
de  l'heure  où  ils  peuvent  se  présenter  au 
magasin,  ainsi  que  de  la  quantité  et  de  la 
nature  des  effets,  matières  ou  objets  qu'ils 
peuvent  recevoir. 

Les  livraisons  ne  peuvent  être  faites  qu'à 
un  officier  délégué  par  le  conseil  d'adminis- 
tration, ou  dans  les  compagnies  formant 
corps  ou  les  détachements,  à  un  sous-officier 
porteur  d'une  autorisation  écrite  du  com- 
mandant du  corps  ou  du  détachement. 

LIVRE  de  détail.  Registre  qui  contenait 
le  détail  de  la  comptabilité  de  la  compagnie, 
escadron  ou  batterie. 

n  a  été  remplacé,  depuis  le  14  janviet" 
1889,  par  le  registre  de  comptabilité. 

—  (poids).  L'ancienne  livre  équivalait 
à  0^489o0o847  (V.  Poids). 

LIVRES  des  écoles  régimentaires. 
Les  livres  des  écoles  régimentaires  sont 
achetés  au  compte  de  la  masse  des  écoles,  à 
l'exception  des  suivants,  qui  sont  fournis  et 
remplacés,  après  réforme,  par  l'administra- 
tion centrale  :  géométrie,  arithmétique,  his- 
toire, géographie,  grammaire,  topographie, 
fortification. 

Le  remplacement  a  lieu  après  la  réforme 
prononcée  par  l'inspecteur  général,  comme 
pour  les  théories. 

LIVRET  d'armement.  Tenu  dans  cha- 
que corps  ou  unité  formant  corps,  pour  per- 
mettre de  se  rendre  compte  de  l'effectif  de^ 
armes  de  cijaque  espèce  dont  le  corps  est 
détenteur. 

—  Chaix.  Tableau  semestriel  des  trains 
journaliers  à  mettre  eu  circulation  sur  les 
réseaux  français,  que  l'on  établit  au  moyen 
de  graphiques,  et  qui  constitue  ensuite  ce 
que  Ton  appelle  le  Livret  des  chemins  de  fer 
ou  Liiret-Chaix. 

—  de  bouche  à  feu.  Chaque  pièce 
d'artillerie  est  toujours  accompagnée  d'un 
livret  qui  renferme  le  signalement,  des 
renseignements  sur  l'état  de  la  bouche   à 


47o  LIVRET. 

feu,  l'état  de  ses  services  et  de  ses  mouve- 
ments. 

—  de  comptes  courants  avec  le 
Trésor.  Ce  livret  porte  l'inscription  des 
dépôts  de  fontls  au  Trésor,  ainsi  que  des  re- 
traits de  fonds  par  les  conseils  d'adminis- 
tration. 

La  somme  nette  restant  en  dépôt  au  Tré- 
sor est  justifiée  par  des  récépissés  à  talon. 

Ce  livret,  ainsi  que  les  récépissés  qui  l'ap- 
puient, restent  déposés  dans  la  caisse  du 
couieil. 

—  de  solde.  Livret  sur  lequel  les 
agents  du  Trésor  inscrivent  les  sommes 
qu'ils  payent  aux  corps  de  troupe  et  aux 
officiers  sans  troupe  ou  employés  militaires, 
ainsi  qu'aux  personnes  au  profit  desquelles 
il  est  exercé  des  retenues  sur  la  solde  pour 
aliments,  ou  qui  sont  autorisées  à  recevoir 
des  avances  sur  la  solde  des  prisonniers  de 
guerre. 

Ces  livrets  sont  collectifs  pour  les  corps 
et  établissements  qui  doivent  se  les  procurer 
à  leurs  frais;  ils  sont  individuels  pour  les 
parties  prenantes  isolées,  auxquelles  ils  sont 
délivrés  gratuitement  par  les  fonctionnaires 
de  l'intendance. 

Ils  portent  en  tète  l'indication  de  l'armée 
où  ils  doiv^ent  servir,  et  en  outre  : 

Pour  les  militaires  sans  troupe,  l'arme, 
le  service  auquel  ils  appartiennent,  leurs 
noms,  prénoms,  grades  et  résidences  ; 

Pour  les  délégations  et  les  personnes  au- 
torisées à  recevoir  des  avances  de  solde  de 
certains  militaires,  les  noms,  prénoms  et 
résidences  des  parties  prenantes,  les  noms, 
prénoms,  grades,  emplois  et  résidences  des 
délégants  ou  des  militaires  sur  la  solde 
desquels  les  avances  sont  autorisées,  et  la 
mention  des  délégations  eu  vertu  desquelles 
les  ordonnancements  ont  lieu. 

Pour  les  parties  prenantes  collectives, 
l'arme  dont  elles  font  partie,  leur  dénomi- 
nation ou  numéro,  le  nom  du  militaire 
commandant,  ainsi  que  les  noms  et  grades 
des  officiers  comptables  autorisés  à  percevoir 
les  fonds  au  Trésor. 

Les  livrets  de  solde  sont  cotés  et  para- 
fés par  les  fonctionnaires  de  l'intendance, 
qui  les  délivrent  ;  chaque  livret  doit  porter 
la  signature  de  la  partie  prenante,  et,  s'il 
s'agit  d'un  corps  de  troupe  ou  d'un  déta- 
chement, celle  des  membres  du  conseil  d'ad- 
ministration, et,  à  défaut  de  conseil,  celle 
de  l'officier  commandant. 

—  d'infirmerie.  Il  en  est  établi  un  pour 
chaque  cheval  d'officier  ou  de  troupe,  en 
môme  temps  que  le  livret  matricule. 

Le    livret     d'infirmerie   contient,     à    la 


LIVRET. 


i"""  page,  un  tableau  indiquant  les  numéros 
matricules,  le  nom,  le  sexe,  l'année  de  nais- 
sance, la  taille,  la  robe  et  les  particularités, 
le  prix  et  la  date  de  l'achat,  ainsi  que  le 
dépôt  acheteur  du  cheval. 

Sur  les  pages  suivantes,  on  inscrit  les 
séjours  à  l'infirmerie,  les  dates  de  l'entrée  et 
de  la  sortie,  la  durée  du  séjour,  le  genre  de 
maladies,  les  opérations  et  régimes  employés, 

—  d'ordinaire.  Hegislre  annuel  de 
comptabilité  de  lonUnaire  dans  une  unité 
administrative. 

Les  recettes  et  les  dépenses  de  l'ordinaire 
sont  inscrites  sur  deux  pages  en  regard,  pour 
chaque  période  de  prêt. 

La  page  de  gauche  sert  à  l'inscription 
des  recettes  et  à  la  balance  de  ces  dernières 
avec  les  dépenses.  Elle  contient  également  le 
tableau  numérique  des  hommes  vivant  à 
l'ordinaire,  l'état  nominatif  des  caporaux  et 
soldats  n'y  vivant  pas,  et  l'état  nominatif 
des  hommes  qui,  comptant  à  l'ordinaire, 
n'y  ont  pas  mangé,  par  suiHî  de  permission  et 
pour  lesquels  aucune  denrée  n'a  été  achetée. 

La  page  de  droite  est  destinée  à  recevoir 
l'inscription  des  dépenses. 

L'enregistrement  est  fait  par  livrancier  et 
par  catégorie  de  denrées.  Les  denrées  et 
objets  fournis  par  la  commission  des  ordi- 
naires sont  inscrits  après  les  fournitures 
des  autres  livranciers.  Les  denrées  de  l'État, 
reçues  à  titre  remboursable,  sont  également 
inscrites  distinctement.  Le  livret  d'ordinaire 
est  tenu  au  jour  le  jour  par  le  sergent-major 
ou  maréchal  des  logis  chef.  Ce  sous-oflicier 
arrête  les  deux  pages  du  livret  à  la  fin  de 
chaque  prêt,  et  le  présente,  le  1^'  jour  du 
prêt  suivant,  à  la  vérification  de  l'officier 
chargé  de  la  vérification  de  l'ordinaire. 

L'arrêté  fait  ressortir  l'avoir  des  fonds  de 
l'ordinaire,  ou  boni. 

Lorsque  plusieurs  unités  administratives 
font  ordinaire  ensemble,  la  compagnie  ges- 
tionnaire ajoute  à  ses  recettes  les  versements 
faits  par  les  autres  unités,  et  elle  porte  en 
dépense  le  détail  de  tous  les  achats  qu'elle 
effectue.  Les  autres  unités  administratives 
continuent  de  tenir  leur  livret  en  inscri- 
vant le .  détail  de  leurs  recettes,  et  comme 
dépense,  en  bloc,  la  part  contributive  versée 
à  l'unité  qui  gère  l'ordinaire. 

Le  livret  d'ordinaire  est  acheté  au  compte 
de  l'ordinaire.  Il  doit  contenir,  dans  les  pre- 
mières pages,  l'inventaire  des  effets  et  ob- 
jets en  service  à  la  cuisine,  dans  les  chambres 
ou  dans  les  réfectoires,  avec  indication  des 
prises  en  charges  successives  par  les  capo- 
raux ou  brigadiers  d'ordinaire. 

Quand  il  est  terminé,  il  est  déposé  aux 
archives  du  corps,  où  il  reste  pendant  5  ans. 


476  LIVRET. 

—  individueL  Tout  homme,  inscrit  sur 
le  registre  matricule  du  recrutement,  reçoit 
un  livret  individuel,  qu'il  est  tenu  de  repré- 
senter k  toute  réquisition  des  autorités  mili- 
taire, judiciaire  ou  civile. 

Ce  livret  est  ouvert  par  le  commandant 
du  bureau  de  recrutement;  il  reçoit  les 
mêmes  inscriptions  que  le  livret  matricule, 
dont  il  sera  parlé  plus  loin. 

Il  contient,  en  outre,  des  enseignements 
sur  la  vaccination  ;  un  tableau  des  résultats 
obtenus  au  tir  à  la  cible  ;  l'inscription  des 
brevets,  mentions  et  numéros  de  classement, 
obtenus  dans  les  écoles  d'escrime,  de  gymnas- 
tique, etc.  ;  l'enregistrement  successif  des 
effets  de  la  !•''=  et  de  la  2"  portion;  les  dis- 
positions des  lois  et  règlements  dont  les  mili- 
taires doivent  avoir  constamment  le  texte 
sous  les  yeux  ;  le  résumé  des  obligations  im- 
posées à  ceux  qui  ne  sont  plus  sous  les  dra- 
peaux ;  les  feuillets  concernant  les  ordres  de 
route  ;  les  feuilles  spéciales  aux  appels  et  les 
récépissés  du  livret  individuel. 

Ce  livret  doit  toujours  être  entre  les  mains 
de  l'homme  qui  l'emporte  avec  lui  en  cas  de 
mutation. 

—  matricule  de  l'homme  de  troupe. 
Ce  livret  est  ouvert  par  le  commandant  du  bu- 
reau de  recrutement  pour  tout  jeune  soldat  ou 
engagé  volontaire.  Cet  officier  mentionne,  à 
la  i'"^  page  du  livret,  l'état  civil  de  l'homme, 
son  signalement  et  le  titre  sous  lequel  il  est 
lié  au  service  ;  à  la  3'^  page,  les  dates  du 
passage  de  l'homme  dans  la  disponibilité  ou 
dans  la  réserve  de  l'armée  active,  dans 
l'armée  territoriale  ou  dans  sa  réserve. 

Le  jour  où  l'homme  est  dirigé  sur  le 
corps  auquel  il  est  affecté,  le  livret  matricule 
est  adressé  audit  corps  par  le  commandant 
du  bureau  de  recrutement.  Le  trésorier  y 
insciit  le  numéro  sous  lequel  l'homme  est 
porté  au  registre  matricule  du  corps.  Le 
livret  est  ensuite  tenu  par  le  commandant 
de  l'unité  administrative,  qui  y  mentionne 
successivement  : 

A  la  page  1,  la  date  de  l'arrivée  au  corps, 
la  date  de  chaque  rengagement  et  l'époque 
à  laquelle  l'homme  a  été  maintenu  sous  les 
drapeaux  comme  commissionné  ; 

A  la  page  2,  les  services  et  positions  di- 
verses ,  les  campagnes,  blessures,  actions 
d'éclat  et  les  décorations; 

A  la  page  3,  l'admission  aux  chevrons  et 
à  la  haute  paye  d'ancienneté,  les  déduc- 
tions sur  la  durée  des  services,  et  les  causes 
qui  motivent  la  radiation  anticipée  ; 

A  la  page  4,  le  degré  d'instruction  à 
l'arrivée  au  corps  et  au  départ,  la  progres- 
sion de  l'instruction  militaire,  les  renseigne- 
ments sur  les  cours  de  l'école  régimentaire 


LIVRET.  477 

% 
de    gymnastique    et    d'escrime    suivis    par 
l'homme. 

Dans  les  pages  suivantes,  on  inscrit  les 
punitions  infligées  à  l'iiomme,  avec  l'indi- 
cation des  motifs,  les  efifets  et  armes  dont 
l'homme  est  détenteur  au  corps,  les  effets 
militaires  qu'il  emporte  dans  ses  foyers,  les 
mesures  de  l'homme  et  les  types  d'effets 
correspondant  à  ces  mesures. 

Dans  l'infanterie,  un  feuillet  spécial  est 
intercalé  entre  les  pages  4  et  5,  pour  les 
élèves  du  peloton  d'instruction. 

Les  livrets  matricules  des  hommes  comp- 
tant à  l'effectif,  sont  classés  dans  une  boîte 
en  chêne  ;  ils  sont  disposés  par  ordre  alpha- 
bétique, immédiatement  après  ceux  des  of- 
ficiers et  avant  ceux  des  chevaux. 

En  cas  de  perte  d'un  livret  matricule,  il 
en  est  établi  un  duplicata  par  le  corps  ;  ce 
duplicata  est  signé  pour  copie  conforme  par 
le  major. 

—  matricule  des  chevaux.  Il  en  est 

établi  un  pour  chaque  cheval  d'officier  ou 
de  troupe,  par  le  trésorier,  au  moment  de 
l'arrivée  au  corps  des  jeunes  chevaux  ve- 
nant de  la  remonte,  ou  achetés  dans  le  com- 
merce par  les  officiers  tenus  de  se  remonter 
à  leurs  frais.  Le  major  vise  les  livrets  dés 
qu'ils  sont  établis,  et  les  remet  aux  com- 
mandants des  unités  administratives ,  qui 
sout,  dès  lors,  chargés  de  les  tenir. 

Les  livrets  matricules  des  chevaux  et 
mulets  qui  ne  comptent  pas  dans  une  unité 
administrative,  sont  tenus  par  le  trésorier. 

Chaque  livret  contient  les  renseignements 
suivants  : 

1°  Nom,  sexe,  signalement  et  nature 
d'emploi  de  l'animal  (selle  ou  trait)  ; 

2°  Date  et  prix  d'achat,  date  de  l'arrivée, 
numéros  matricules  au  dépôt  de  remonte  et 
au  corps  ; 

3°  Numéros  matricules  et  noms  des  mili- 
taires auxquels  il  a  été  successivement  attri- 
bué ; 

4°  Mutations  et  affectations  diverses  ; 

o°  Séjours  à  l'infirmerie  avec  indication 
des  maladies  ; 

6°  Effets  de  harnachement  en  service 
appartenant  à  l'État  ; 

7°  Classements  successifs  faits  aux  in- 
spections générales  ; 

8°  Date  et  motif  de  la  radiation  des  con- 
trôles. 

Les  livrets  dos  chevaux  changeant  d'es- 
cadron ou  de  corps,  sont  remis  au  nouveau 
capitaine  ou  envoyés  au  nouveau  corps,  par 
le  trésorier;  ceux  des  chevaux  morts,  vendus, 
sont  mis  aux  archives  du  corps  et  conservés 
pendant  deux  ans. 


LOCATION. 


—  matricule  des  officiers.  Ce  livret 

est  établi  par  le  trésorier,  d'après  les  ren- 
seignements consignés  sur  le  registre  matri- 
cule. Il  est  soumis  au  visa  du  major  et 
remis,  par  ses  soins,  au  commandant  de 
l'unité  dont  fait  partie  Tofûcier.  A  partir 
de  ce  moment,  le  commandant  de  l'unité 
est  chargé  de  la  tenue  du  livret.  Les  chan- 
gements qui  se  produisent  dans  la  position 
de  l'officier  sont  inscrits  successivement  dans 
les  cases  à  ce  destinées.  Le  livret  suit  l'offi- 
cier dans  ses  différentes  positions  ou  affec- 
tations. Il  est  envoyé  au  sous-intendant 
militaire  chargé  de  l'ordonnancement  de  la 
solde,  lorsque  l'officier  vient  à  être  mis  en 
non-activité. 

Le  livret  de  l'ofrcier  retraité,  ou  décédé, 
est  envoyé  au  Ministre  de  la  guerre  par  la 
voie  hiérarchique. 

—  de  munitions.  Destiné  à  l'enregis- 
trement des  munitions  et  des  objets  divers 
y  relatifs  que  le  corps  reçoit  ou  consomme 
à  quelque  titre  que  ce  soit. 

LOCAL.  Lieu  considéré  par  rapport  à  sa 
position  et  à  son  état. 

L'article  24  du  règlement  du  30  juin 
1856,  sur  le  casernement,  indique  le  nombre 
et  la  composition  des  locaux  affectés  au 
logement  des  troupes,  des  chevaux,  et  aux 
accessoires  de  casernement  (J.  M.  p.  r., 
p.  234,  édition  refondue,  t.  VII). 

LOCAUX  disciplinaires.  Comprennent 
la  salle  de  police,  la  prison  et  la  cellule  de 
correction. 

Les  locaux  disciplinaii'es  des  honunes 
gradés  sout  distincts  de  ceux  des  simples 
soldats. 

Les  caporaux  et  les  brigadiers  sont  sépa- 
rés des  sous-officiers  toutes  les  fois  que  les 
locaux  le  permettent. 

LOCATION.  Action  de  prendre  une 
chose  à  loyer. 

Aucune  location  n'est  faite  pour  les  be- 
soins militaires  que  sur  une  autorisation  du 
Ministre  de  la  guerre,  sauf  les  cas  d'urgence. 
La  nécessité  de  cette  mesure  doit  être  con- 
statée, au  préalable,  par  un  procès-verbal 
qui  est  dressé  par  le  sous-intendant  mili- 
taire, de  concert  avec  le  chef  du  génie,  et, 
s'il  s'agit  du  commandant  des  troupes,  avec 
le  concours  du  commandant  d'armes.  Ce 
procès-verbal  indique  le  but  de  la  location, 
la  désignation  de  la  chose  à  louer,  le  degré 
de  convenance  qu'elle  offre  pour  la  destina- 
tion qu'elle  doit  remplir,  le  prix  du  loyer  et 
toutes  les  conditions  à  insérer  dans  le  bail, 
soit  il  la  charge  du  preneur,  soit  à  celle  du 
bailleur.  Il  est  transmis  au  Ministre  par  la 
voie   hiérarchique.  Les  formalités  qui  pré- 


LOCH. 


478 


LOCOMOTIVE. 


cèdent  s'appliquent  aussi  au  renouvellement 
et  à  la  prorogation  des  baux  de  location. 

LOCH.  Petit  instrument  employé  pour 
mesurer  la  vitesse  d'un  navire.  C'est  un 
corps  flottant  qui,  par  sa  forme,  reste  à  peu 
près  immobile  pendant  que  le  navire  con- 
tinue à  marcher.  Une  cordelette  graduée, 
attachée  à  ce  corps  flottant,  sert  à  compter 
le  nombre  de  mètres  parcourus  pendant  un 
temps  donné. 

LOCHÉE  ou  LOCHOS.  Division  infé- 
rieure des  milices  grecques,  sur  la  valeur  de 
laquelle  on  n'est  pas  bien  fixé. 

LOCOMOBILE.  Machine  à  vapeur  de 
petite  dimension  et  facilement  transpor- 
table. 

Des  perfectionnements  sérieux  ont  permis 
d'appliquer  les  locomobiles  aux  travaux  de 
construction,  d'éclairage,  de  transports  sur  les 
routes,  etc  Sa  force,  variable  de  2  à  20  che- 
vaux, est  de  6  en  moyenne.  Sa  machine,  à 
haute  pression,  à  détente  sans  condensation, 
est  montée  sur  2  ou  4  roues  ;  elle  est  à  chau- 
dière tubulaire  horizontale  et  à  cylindre 
horizontal  placé  au-dessus  de  la  chaudière. 

LOCOMOTION.  Fonction  par  laquelle 
un   être  animé   se   porte  d'un  point   à   un 


autre.  Elle  comprend  :  la  marche,  la  course, 
le  saut,  la  natation  pour  l'homme  et  pour  le 
plus  grand  nombre  des  animaux,  le  vol 
pour  les  oiseaux,  la  reptation  pour  les  rep- 
tiles. 

La  longueur  du  pas  accéléré  étant  de 
0™,75  et  sa  vitesse  de  120  par  minute,  le 
fantassin  parcourt  ainsi  4,800  mèti-es  par 
heure. 

Le  j)as  de  route  n'est  pas  cadencé  ;  sa  lon- 
gueur et  sa  vitesse  sont  variables,  mais  elles 
sont  en  moyenne  celles  du  pas  accéléré  ;  ce- 
pendant, il  ne  faut  compter,  avec  une 
troupe,  faire  que  4  kilomètres  à  l'heure,  y 
compris  les  petites  haltes  horaires. 

La  longueur  d'une  étape  devrait  être,  en 
moyenne,  de  23  kilomètres. 

Un  cheval  parcourt  au  pas  110  mètres 
par  minute,  soit  6,600  mètres  en  une  heure  ; 
au  trot,  cette  vitesse  est  de  134  mètres  à  la 
minute  et,  au  galop,  de  600  mètres. 

La  cavalerie  marchant  par  étapes  fait, 
moyennement,  4  kilomètres  en  trois  quarts 
d'heure. 

LOCOMOTIVE.  Moteur  à  vapeur  qui 
sert  à  remorquer  les  tiains  do  chemin  de  fer. 
Se  compose  de  trois  organes  principaux  :  la 


Fis.  163. 


chaudière,  le  mécanisme,  le  train  de  voi- 
ture. 

Les  locomotives  peuvent  se  classer  en 
trois  espèces  principales  :  grande,  petite  et 
moyenne  vitesse. 

Celles  pour  la  grande  vitesse,  générale- 
ment du  système  Crampton,  n'ont  qu'un  seul 
essieu  moteur  et  de  grandes  roues  motrices  ; 
elles  servent  pour  les  trains-poste  et  les 
express  et  parcourent  50  à  80  kilomètres  à 
l'heure. 


Les  locomotives  à  petite  vitesse  sont  em- 
ployées pour  les  trains  de  marchandises  ; 
elles  ont  une  vitesse  de  15  à  30  kilomètres 
à  l'heure  et,  comme  elles  sont  destinées  à 
exercer  de  grands  efl'orts  de  traction,  elles 
n'ont  que  de  petites  roues  toutes  motrices. 
Elles  conviennent  particulièrement  aux  trans- 
ports militaires,  surtout  en  cas  de  mobilisa- 
tion, pour  cfl'ectuer  la  concentration  des 
troupes. 

Les  locomotives  à  moyenne  vitesse  serrent 


LOCOMOTIVE. 


LOCOMOTIVE. 


pour  les  trains  mixtes,  transportant  à  la  fois 
des  voyageurs  et  des  marchandises  avec  une 
vitesse  de  30  à  30  kilomètres  à  l'heure. 
Elles  ont  des  roues  moyennes  et  deux  essieux 
couplés  seulement. 

La  figure  1(33  représente  une  locomotive 
à  4  roues  accouplées. 

Il  existe  en  outre  des  locomotives  d'un 
système  particulier  pour  les  voies  étroites  ; 
elles  sont  semblables  à  celles  qui  sont  em- 
ployées sur  les  voies  normales,  mais  un  peu 
plus  petites. 

Toutes  les  locomotives  sont  à  haute  pres- 
sion (4  à  10  atmosphères),  à  détente  sans 
condensation. 

La  figure  164  indique  les  divers  appa- 
reils nécessaii-es  pour  la  manœuvre  de  la 
locomotive. 

Fi?.  164. 


a  Levier  sifffet, 

b  Manomètre 

c  Manette  du  souffleur. 

d  Levier  du  régulateur. 

e  Volant  qui  commande  l'écliappement 

f  Appareil  de  changement  de  marcbe. 

g  Manivelle  de  manœuvre  de  l'injecteur  pour 
la  marche  à  contre-vapeur. 

h  Tiroir  de  distribution  d'eau  et  Je  vapeur  de 
cet  injeeteur. 

i  Tuyau  d'arrivée  de  l'eau. 

/  Tuyau  d'arrivée  de  vapeur. 

k  Robinet  du  récbauffeur. 

l  Robinet  du  fumivore. 

m  Indicateur  du  niveau. 

n  Robinet  indicateur  de  niveau  d'ean, 

0  Manette  de  la  valve  de  la  sablière. 

p  Manette  des  purgeurs, 

q  Volant  qui  manœuvre  le  jette-feu. 

7'  Injeeteur  aliment:int  la  chaudière. 

S  Manette  de  la  prise  de  vapeur  de  cet  in- 
jeeteur. 

Avant  le  ilc[iart,  s'assurer  que  les  appro- 
visionnements de  toute  espèce  sont  au  com- 
plet et  que  le  frein  fonctionne  bien.  Le 
graissage  doit  être  fait  méthodiquement  et 
toujours  dans  le  même  ordre   pour  éviter 


toute  omission.  Au  repos,  le  régulateur  doit 
être  fermé,  l'appareil  de  marche  au  point 
mort,  le  frein  du  tender  serré. 

Pour  la  mise  en  marche,  allumer  le  feu 
3  heures  avant  le  départ,  après  s'être  assuré 
que  la  chaudière  est  pleine.  Ou  excite  le 
tirage  en  ouvrant  le  souffleur.  Pour  se  mettre 
en  marche,  le  mécanicien  siffle  un  coup, 
ouvre  légèrement  sou  régulateur  et  complè- 
tement l'appareil  de  marche,  qu'il  ramène 
ensuite  un  peu  en  arrière  pour  démarrer 
sans  secousse  ;  quand  il  a  démarré,  il  ouvre 
le  régulateur  et  l'appareil  de  marche  sui- 
vant la  vitesse  à  obtenir. 

Pendant  la  marche,  le  mécanicien  se  tient 
auprès  du  régulateur,  le  chauffeur  à  portée 
du  frein  ;  tous  deux  surveillent  la  voie  et  les 
signaux.  Le  feu,  maintenu  dans  un  état  de 
combustion  active,  est  chargé  par  petites 
quantités,  de  préférence  dans  les  parties  des- 
cendantes de  la  voie.  On  évite  de  charger  le 
feu  pendant  l'alimentation  de  la  chaudière. 
Ou  active  le  tirage  en  réduisant  l'orifice  de 
l'échappement.  Le  mécanicien  {maintient  le 
niveau  de  l'eau  aussi  élevé  que  possible,  en 
évitant  toutefois  l'entraînement  de  l'eau 
dans  les  cylindres  et  les  crachements  de  la 
machine.  Il  aborde  les  rampes  avec  le  feu 
complètement  chargé,  la  chaudière  pleine, 
la  vapeur  à  une  forte  pression,  le  régulateur 
et  l'appareil  de  marche  entièrement  ouverts. 
Dans  le  parcours  des  pentes,  il  met  cet  ap- 
pareil au  dernier  cran  et  ferme  le  régula- 
teur. 

L'emploi  de  l'appareil  de  marche  à  contre- 
vapeur  est  destiné  à  modérer  la  vitesse  des 
trains  sur  les  pentes  et  à  produire,  concur- 
remment avec  les  freins,  un  arrêt  rapide. 
Pour  le  faire  fonctionner,  on  doit  :  1°  ouvrir 
les  robinets  de  prise  de  vapeur  et  d'eau  ; 
2"  renverser  la  distribution  eu  mettant  le 
levier  au  premier  cran  de  la  marche  en  ar- 
rière ;  3°  ouvrir  le  régulateur  ;  4"  faire 
varier  la  position  du  levier  de  changement 
de  marche  en  s'éloignant  du  point  mort  sui- 
vant la  résistance  à  obtenir. 

Pour  cesser  de  le  faire  agir,  il  faut  ; 
1°  amener  la  distribution  au  premier  cran 
en  arrière  ;  2°  fermer  le  régulateur  ;  3°  fer- 
mer les  robinets  de  prise  de  vapeur  et 
d'eau. 

—  routière.  Machine  à  vapeur  ambu- 
lante destinée  à  circuler  sur  les  routes  pour 
remplacer  la  traction  par  chevaux.  Elle 
tient  le  milieu  entre  la  locomotive  des 
chemins  de  fer  et  la  locomobile,  mais  devrait 
s'appeler  plutôt  locomobile  routière. 

Les  quantités  considérables  de  voitures  ou 
de  matériel  à  traîner  à  la  suite  des  armées 
ont  fait  étudier  l'emploi  de  ces  moteurs  dans 


LOCOMOTIVE.  1 

la  plupart  des  armées,  mais  surtout  dans  les 
pays  qui,  comme  l'Italie,  n'ont  pas  assez  de 
chevaux. 

Il  résulte  des  expériences  faites  que  l'em- 
ploi des  locomotives  routières  présente  de 
grands  avantages  pour  le  transport  des  con- 
vois, tant  sous  le  rapport  de  la  vitesse 
(marciie  ininterrompue  de  jour  et  de  nuit) 
que  sous  celui  du  poids  considérable  trans- 
porté. En  réalité,  ces  maciiines  n'ont  leur 
place  absolument  marquée  que  pour  V arme- 
ment ou  le  désarmement  des  places,  où  il 
s'agit  de  charger,  de  décharger,  de  mettre 
en  place  des  quantités  considérables  de  ma- 
tériel très  lourd.  La  grue  placée  à  l'avant 
des  locomotives  facilite  le  transbordement 
des  objets  lourds  et  le  transport  peut  s'ef- 
fectuer même  dans  des  chemins  peu  pratica- 
bles et  avec  des  voitures  assez  pesamment 
chargées  pour  qu'il  soit  pour  ainsi  dire  im- 
possible de  les  faire  circuler  avec  des  che- 
vaux. 

L'Angleterre  emploie  des  routières  aux 
Indes  pour  le  transport  des  bagages,  appro- 
visionnements, etc.,  surtout  pour  les  déta- 
chements de  troupes  éloignés  des  stations  de 
chemins  de  fer. 

En  Europe,  malgré  les  essais  faits  dans  la 
plupart  des  armées,  il  n'j'  a  guère  qu'en 
Italie  où,  pour  la  raison  indiquée,  on  ait 
donné  au  service  des  routières  une  organisa- 
tion assez  développée.  Partout  ailleurs,  le 
développement  des  réseaux  ferrés  serait  suf- 
fisant dans  la  plus  grande  partie  des  cas  et, 
s'il  était  besoin  de  machines  de  ce  genre 
pour  des  cas  particuliers,  il  serait  facile  alors 
de  diriger  sur  les  points  convenables  les 
locomotives  routières  que  chaque  puissance 
possède  dés  le  temps  de  paix  ou  qu'elle 
pourrait  se  procurer  alors. 

Les  locomotives  routières  employées  en 
France  par  l'artillerie  sont  du  .système  Cail, 
de  30  ou  de  40  chevaux.  Le  mouvement  de 
l'arbre  moteur  est  transmis  à  chacune  des 
roues  motrices  par  l'intermédiaire  de  pignons 
et  d'une  roue  différentielle,  folle  sur  un 
arbre  intermédiaire  ;  celte  disposition  permet 
aux  roues  motrices  de  prendre  la  différence 
de  vitesse  nécessaire  dans  les  tournants. 
L'avant-train  ou  tender  est  porté  par  deux 
roues  folles  sur  un  essieu  qui  peut  osciller 
dans  le  sens  vertical  et  tourner  par  l'action 
d'une  manivelle  autour  de  sa  cheville  ou- 
vrière. 

L'artillerie  se  sert  aussi  de  locomobiles 
anglaises  du  système  Aveling  de  6  à  8  che- 
vaux ;  quelques-unes  portent  à  l'avant  une 
grue  à  vapeur  pouvant  enlever  3,000  kilo- 
granmies,  d'autres  des  treuils  à  câble  métal- 
lique [fuj.  163). 


3  LOGEMENT. 

Le  service  du  génie  emploie,  pour  le 
transport  des  cuirassements,  des  routières 
Aveling  de  12  chevaux  ;  elles  portent  un 
tambour  calé  sur  l'essieu  et  sur  lequel  est 
enroulé  un  câble  métallique,  afin  qu'on 
puisse  les  faire  agir  comme  machines  fixes 
lorsqu'il  faut  faire  franchir  au  fardeau  un 
passage  difficile.  Elles  remorquent  40  tonnes 

Fi?.  1G5. 


sur  une  bonne  route  avec  rampes  acciden- 
telles de  0™,01  à  0"i,02,  3a  à  20  tonnes 
aux  rampes  de  0'",02  à  O-^.Oi,  20  à  10 
tonnes  avec  rampes  de  0™,04  à  0,07,  pour 
arriver  h  ne  plus  pouvoir  se  déplacer  sur 
rampes  de  0™,12  à  0™,14.  Avec  5  voitures 
à  la  remoi'quc,  elles  peuvent  tourner  dans 
un  espace  de  iO  à  15  mètres;  leur  vitesse 
ne  peut  guère  dépasser  o  à  6  kilomètres  à 
l'heure  sur  une  bonne  route  horizontale. 

LOGEMENT.  Le  lieu  où  on  loge. 

Détachement  qui  est  chargé  de  faire  pré- 
parer le  logement  des  troupes,  au  gîte  d'é- 
tapes, lors  des  marches  à  l'intérieur,  en 
temps  de  paix.  Ce  détachement  est  composé 
des  adjudants  de  bataillon,  du  plus  ancien 
adjudant  de  compagnie  de  dépôt,  des  four- 
riers, des  caporaux  adjoints  aux  fourriers 
et  du  nombre  de  soldats  strictement  néces- 
saire pour  les  corvées.  Il  est  commandé  par 
un  capitaine  de  compagnie  désigné  à  tour 
de  rôle. 

Le  logemejit  part  quelque  temps  avant 
la  troupe,  à  l'heure  fixée  par  le  chef  de 
corps.  Il  remplit  sa  mission  conformément 
aux  prescriptions  du  règlement  sur  le  ser- 
vice intérieur.  (Art.  413  à  416,  infanterie; 
407  à  410,  cavalerie  ;  430  à  433,  artil- 
lerie.) 

—  des  bouches  à  feu.  Dans  les  bou- 
clies  à  feu,  on  appelle  logement  une  dégra- 
dation consistant  en  une  dépression  du 
métal  cà  l'emplacement  du  projectile  ;  cette 
dépression  résulte  de  la  pression  qu'exercent 
sur  le  projectile  les  gaz  de  la  poudre  s'échap- 
pant  par  l'issue  due  au  vent. 

—  des  chevaux.  Tous  les  chevaux  du 


LOGISTIQUE. 

♦. 
corps   et  ceux  des  oflkiers  montés  à  n'im- 
porte quel  titre,  sont  logés  dans  les  bâti- 
ments militaires. 

Les  officiers  et  assimilés  montés  à  titre 
onéreux,  sont  autorisés  néanmoins  à  loger 
leurs  chevaux  en  ville  à  leurs  frais. 

En  cas  d'insuf.isance  d'écurie  dans  les 
quartiers,  la  préférence  est  accordée  aux 
chevaux  des  officiers  le  moins  élevés  en  grade, 
et,  dans  tous  les  cas,  à  ceux  des  officiers 
dont  la  troupe  occupe  la  caserne,  avant  ceux 
des  autres  corps  ou  fractions  de  corps.  Dans 
tous  les  cas,  l'État  doit  pourvoir  au  loge- 
ment des  chevaux  qui  lui  appartiennent. 

—  des  mines.  Place  d'armes  particu- 
lière construite  en  avant  de  la  parallèle  la 
plus  rapprochée  de  la  place  et  d'où  partent 
tous  les  travaux  de  l'attaque  en  vue  de 
ruiner  les  galeries  et  rameaux  du  défenseur. 
Le  logement  des  mines  est  flanqué  de  ciiaque 
côté  par  d'autres  places  d'armes  spéciales  ou 
par  la  parallèle,  dont  il  a  les  dimensions. 

—  des  troupes.  Le  logement  des  troupes 
dans  les  bâtiments  militaires  est  effectué 
conformément  à  l'état  d'assiette  du  logement 
arrêté  par  le  Ministre  de  la  guerre,  sur  la 
proposition  de  la  commission  de  casernement. 

Les  logements  des  différents  corps  sont, 
autant  que  possible,  distincts  et  séparés. 

Dans  les  pavillons  et  les  casernes,  le  loge- 
ment des  troupes  doit,  ainsi  que  les  diffé- 
rents accessoires  nécessaires  au  casernement, 
être  établi,  autant  que  les  localités  le  per- 
mettent, conformément  au  tableau  de  répar- 
tition annexé  à  l'art.  2i  du  Règlement  du 
30  juin  1836  sur  le  casern-ment  (J.  M.,  édi- 
tion refondue,  tome  Vil,  page  231  et  suiv.). 

Lei  sous-dfûciers  mariés  et  les  maîtres 
ouvriers  logés  en  ville,  faute  de  place,  re- 
çoivent une  indemnité  de  logement. 

—  d'officiers.  Lorsque  les  bâtiments 
militaires  sont  susceptibles  de  fournir  des 
logements  convenables  pour  les  officiers  su- 
périeurs et  autres,  ces  logements  sont  établis 
d'après  les  bases  indiquées  au  tableau  précité. 

Les  chambres  à  réserver  spécialement  dans 
les  casernes,  pour  l'adjudant-major  et  le 
médecin  de  semaine,  sont  distinctes  des  lo- 
gements permanents  d'officiers. 

LOGISTIQUE.  La  logistique  o.  pour  but 
de  donner  les  règles  suivant  lesquelles  on 
fait  vivre,  marcher  et  reposer  les  troupes  en 
campagne  dans  les  meilleures  conditions 
d'ordre  et  de  sécurité.  Elle  constitue  une 
science  toute  de  détail  ;  mais  son  importance 
est  capitale  car,  avec  les  puissants  effectifs 
dont  se  composent  les  armées  modernes,  il 
faut  que  tout  soit  étudié,  préparé  pour  ob- 
tenir l'ordre  et,  d'un  autre  côté,  il  est  facile 
de  comprendre  que  tout  désordre  se  traduit 


481  LOI. 

pour  les  troupes  par  des  fatigues  et  des  re- 
tards. 

Les  règles  de  la  logistique  sont  posées 
dans  la  série  des  règlements  et  instructions 
publiés  depuis  1875  et  dont  les  plus  impor- 
tants sont  :  le  Règlement  sur  le  Service  en 
campagne,  le  Règlement  sur  le  Service  des 
transports,  le  Règlement  sur  le  SerAÏce  des 
étapes,  l'Instruction  sur  le  fonctionnement 
du  Service  de  l'alimentation  en  temps  de 
guerre,  etc. 

LOI.  Expression  des  rapports  nécessaires 
qui  dérivent  de  la  nature  des  choses. 

Règle  qui  s'applique  à  certains  phéno- 
mènes de  physique  ou  autres;  par  exemple  : 
loi  de  la  résistance  de  l'air,  de  lu  chute  des 
corps,  etc. 

Règle  commune  à  tous  les  citoyens  d'un 
même  pays  ;  elle  émane  de  la  puissance 
législative.  Généralement,  elle  n'avait  que 
des  principes  qui  sont  développés  dans  des 
décrets,  actes  émanant  du  pouvoir  exécutif. 

Il  existe  en  France  deux  sortes  de  lois  : 

1°  Les  lois  politiques,  fixant  la  forme  du 
Gouvernement  et  les  rapports  du  Gouverne- 
ment avec  les  citoyens  et  réciproquement  ; 

2°  Les  lois  civiles,  fixant  les  rapports  des 
citoyens  entre  eux. 

Certaines  professions  ont  besoin  de  lois 
spéciales  qui  s'ajoutent  aux  lois  ordinaires  ; 
par  exemple  :  la  magistrature,  l'armée,  etc. 

Les  lois  fondamentales  concernant  l'armée 
sont  les  suivantes  : 

Loi  du  13  juillet  1889  sur  le  recrutement  ; 

Loi  du  24  juillet  1873,  relative  à  l'orga- 
nisation générale  de  l'armée  ; 

Loi  du  3  janvier  1873,  relative  à  l'orga- 
nisation des  commandements  supérieurs  de 
Paris  et  de  Lyon  ; 

Loi  du  13  mars  1875,  relative  à  la  con- 
stitution des  cadres  et  des  effectifs  de  l'armée 
active  et  de  l'armie  territoriale  ; 

Loi  du  20  mars  1880,  relative  au  service 
de  l'etat-major; 

Loi  du  16  mars  1882,  sur  l'administra- 
tion de  l'armée  ; 

Loi  du  "24  juillet  1883,  sur  la  formation 
de  l'artillerie  de  forteresse  ; 

Loi  du  23  juillet  1887,  relative  à  l'orga- 
nisation de  l'infanterie  : 

Loi  du  23  juillet  1887,  portant  création 
de  nouveaux  régiments  de  cavalerie  ; 

Loi  du  28  décembre  1888,  portant  modi- 
fication à  l'organisation  de  l'artillerie  ; 

Loi  du  27  février  1889,  portant  création 
de  deux  bataillons  d'infanterie  légère  d'A- 
frique; 

Loi  du  11  juillet  1880,  relative  à  la  crca- 
tioa  d'un  3"  régiment  du  génie,  diirégimcnl 
des  clicmins  ih;  fer  ; 

31 


LONGE. 


Loi  du  14  aviil  1832,  sur  lavancement 
dans  l'aruiée  ; 

Loi  du  1 1  avril  1831,  sur  les  pensions  de 
larmée  de  terre  (iiiodifiée  par  les  lois  du 
25  juillet  1801,  du  10  a^ril  1869,  du 
10  juillet  1874,  'lu  20  juin  1878,  du  22  juin 
1878,  du  17  août  i87n,  du  18  août  1881, 
du  1d  avril  lH8o,  du  18  mars  1889,  pen- 
sions proportionnelles  des  sous-ofliciers)  ; 

Lois  du  27  juillet  1872  et  du  26  juin  1889, 
sur  la  condition  civile  et  politique  des  mili- 
taires ; 

Loi  du  19  mai  1834,  sur  l'état  des  officiers: 

Loi  du  7  juin  1848,  sur  les  attroupements  ; 

Code  de  justice  pour  l'armée  de  terre,  du 
9  juin  1857  ; 

Loi  du  3  juillet  1877  sur  les  réquisi- 
tions, etc.,  etc. 

Une  loi  ne  peut  être  modifiée,  complétée  ou 
abrogée  que  par  uueautre  loi  (V.  Abrogation). 

—  martiale.  On  désigne  sous  ce  nom 
l'ensemlile  des  lois  rendues  contre  les  attrou- 
pements. L'autorité  civile  décide  de  son  appli- 
cation :   la  force  armée  en  est  l'instrument. 

LONGE.  Courroie  ou  corde  qui  sert  à 
attacher  un  cheval  ou  à  le  conduire  quand 
on  ne  le  monte  pas. 

En  principe,  les  chevaux  de  l'armée  sont 
attachés  au  moyen  de  chaînes  d'attache  four- 
nies par  le  service  du  génie  ;  mais,  à  défaut, 
on  emploie  des  longes  en  cuir  ou  en  corde. 

Il  est  également  alloué,  pour  les  exercices 
de  voltige  : 

A  chaque  régiment  de  cavalerie,  20  longes  ; 

A  chaque  régiment  d'artillerie  division- 
naire. 20  longes  ; 

A  chaque  régiment  d'artillerie  de  corps, 
28  lon-es  ; 

A  chaque  escadron  du  train  des  équi- 
pages, 2  longes. 

LONG- JOINTE.  Cheval  qui  a  le  paturon 
trop  long. 

LONGERON.  Espke  de  poutrelle  dont 
on  se  sert  pour  la  construction  des  ponceaux 
ou  pouls  en  bois  de  peu  do  longueur. 

LONGRINE  ou  LONGUERINE.  Pou- 
trelle de  8  a  9  mètres  de  longueur,  sur 
0™,lo  à  0™,20  d'équarrissage  au  diamètre 
moyen,  portant  une  cheville  d'arrêt  au  petit 
bout  et  cinq  bras  de  manœuvre  à  l'autre  ex- 
trémité [fig.  166).  Sert  à  jeter  des  ponts  de 
chevalets.  A  cet  eflfet,  on  dispose  2  longrines 
sur  des  rouleaux  à  1  mètre  ou  1™,20  de  part 
et  d'autre  de  l'axe  du  pont,  de  manière  qu'elles 
débordent  de  1  mètre  environ,  par  l'extré- 
mité manie  de  la  cheville,  la  culée  ou  le  der- 
nier support  en  place  ;  le  chevalet  est  ensuite 
amené,  les  pieds  en  l'air,  sur  les  longrines 
contre  les  chevilles,  en  faisant  contrepoids 
au  bras  de  manœuvre  ;  on  le  fait  basculer 


482  LOTISSEMENT. 

les  pieds  dans  l'eau  et  on  le  brèle  sur  les 
longrines  ;   on  porte  ensuite   le  chevalet  à 

Fig.  16(5. 


.  (1    n   A    ,1    n 

'""iiiiiiiri;imi',,ih-ii.llilnr]llll|p^pa'.j)^ 


l'emplacement  qu'il  doit  occuper  en  faisaat 
avancer  les  longrines  sur  les  rouleaux. 

On  emploie  aussi  des  longrines  d'un  mo- 
dèle spéciale  pour  les  mameuvres  de  force 
de  l'artillerie,  ou  comme  support  des  ram2)es 
(ï  embarquement . 

LONGUEUR  des  éléments  des  co- 
lonnes. \J Aide-mémoire  de  campagne  du 
Génie  donne,  au  service  de  marche,  les  indi- 
cations nécessaires  sur  l'ordre  de  marche,  les 
longueurs  occupées  par  les  différents  éléments 
d^ une  colonne,  et  les  durées  d'écoulement. 

Nous  en  résumons  ci-après  les  domiées 
principales  : 

Durée 
Lougueur.        d'écoulem'. 

met.  h.  m. 

Division  d'infante/ie. .    15,890         3,38 

Corps  d'armée  sur  une 

route 3o,590         8,3i 

Corps  d'armée  sur  deux 

routes 23,893         5,39 

Colonne  mixte  (2  esca- 
drons, 1  brigade  d'in- 
fanterie, 2  batteries, 
gi'nie  et  ambulance).     7,880         1,38 

Convoi  administratif  du 

quartier  général....      l,16i  21 

Convoi     administratif 

d'une  division 723  13 

Boulangerie  de  campa- 
gne <ie  cor[)s  d'armée 
(y  compris  140  voi- 
tures de  réquisition).     2,2oO  31 

Parc  darlillerie 4,000  1,00 

LOPIN.  Portion  de  quelque  chose  qui 
était  à  partager. 

LORICATUS.  Nom  donné  autrefois  à 
l'homme  armé  d'une  cuirasse,  d  un  corselet 
ou  d'une  cotle  de  maiUes. 

LORICULE.  On  appelait  ainsi  jadis  un 
rempart  ou  ])arapet  peu  élevé. 

LORILLART.  Espèce  de  lance  ou  de 
jn relût  en  usage  au  moyen  âge  et  dont  lofer 
avilit  la  forme  d'une  oreille. 

LORIQUE.  La  plus  ancienne  des  cui- 
rasses grecques  ;  elle  se  composait  de  deux 
pièce-;  de  métal  séparées. 

LORROISE.  Sorte  de  hache  de  combat 
employée  au  moyen  âge. 

LOT  de  compagnie  (V.  Lolissemeni). 

LOTISSEMENT.  Action  de  grouper, 
d'arriuier  en  lots. 


LOTISSEMENT. 


483 


LUNETTE. 


—  des  effets  du  service  courant. 

Les  approvisionnements  du  service  courant 
sont  einmauasiués  séparément  de  ceux  du 
service  de  réserve.  Ils  sout  disposi's  par 
espèces  d'effets  et,  dans  chaque  espèce  d'ef- 
fets, par  pointure  et  subdivision  de  pointure 
ou  taille  ;  enfin,  dans  chaque  pointure  ou 
subdivision  de  pointure,  par  année  de  con- 
fection. 

—  des  effets  du  service  de  réserve. 
Les  approvisionuemenls  du  service  de  ré- 
serve sont  séparés  de  ceux  du  service  cou- 
rant ;  ils  sont  placés  dans  des  magasins 
distincts,  ou  tout  au  moins  allotis  distincte- 
ment, pour  l'armée  active  et  ;pour  l'armée 
territoriale. 

11  est  formé  dans  chaque  corps  de  troupe, 
pour  chaque  compagnie,  escadron  ou  bat- 
terie appartenant  a  la  portion  mobile  ou  à 
la  portion  disponible,  des  lots  d  approvision- 
nements dits  lots  de  compagnie.  Ces  lots 
contiennent  un  nombre  de  collections  égal  a 
la  différence  entre  l'effectif  de  guerre  et  l'ef- 
fectif de  paix,  augmenté,  pour  les  effets  con- 
fectionnés sur  plusieurs  tailles  ou  pointures, 
dans  des  proportions  variant  suivant  les  dif- 
ficultés d'essayage,  et  indiquées  aux  tableaux 
d'approvisionnements. 

Les  appruvisi  .nnemeuts  du  service  de  ré- 
serve, en  excédent  de  ceux  entrant  dans  la 
composition  des  lots  de  compagnie,  formeutun 
lot  de  corps.  Toutefois,  les  effets  à  charger 
sur  les  voitures  régimentaires,  compris  dans 
les  fixations  des  tableaux  d'approvisionne- 
ments, forment  un  lot  spécial. 

Tous  ces  approvisionnements  sont  dis- 
posés par  espèces  d'effets,  etc.,  comme  il  a 
été  dit  pour  ceux  du  service  courant. 

LOUCHET.  Sorte  de  bêche  dont  on  se 
sert  dans  les  travaux  de  terrassement  du 
génie. 

LOUP  défensif.  Arme  de  parapet  con- 
sistant en  une  espèce  de  tenaille  en  fer  à 
l'aide  de  laquelle  ou  cherchait,  dans  les 
sièges  de  l'antiquité,  à  saisir  par  la  tète  le 
bélier  des  assiégeants. 

LOUSTIC.  Soldat  jovial,  toujours  de 
bonne  humeur,  qui  a  le  talent  par  ses  sailli_^s 
et  son  entrain  d'amuser  ses  camarades  et  de 
les  faire  rire. 

LOYER,  l'rix  convenu  pour  l'usage  d'une 
chose  louée  (V.  Bail,  Location,  Jardins  po- 
tagers). 

—  d'entretien;  d'occupation  (Y.  Lits 

militaires). 

LUBRIFICATEUR  (V.  Cartouche). 

LUBRIFICATION.  Action  de  rendre 
onctueux,  glissant. 

LUMIÈRE  d'une  bouche  à  feu.  Trou 
cylindrique  qui  traverse  une  paroi  du  canon 


et  qui  sert  à  amorcer  la  pièce.  A  été  rem- 
placé par  le  grain  de  lumière. 

Existe  dans  les  fusils  à  pierre  ou  à  capsule. 

—  des  projectiles  oblongs  Les  lu- 
mière-; adoptées  pour  les  projectiles  ordi- 
naires sont  au  nombre  de  trois.  On  les  a 
dénommées  respectivement  :  lumière  de  â-ï™™, 
de  30"™,  d;  40"^™,  d'après  la  dimension  du 
taraudage  mesuré  au  fond  des  filets.  Les 
lumières  des  obus  à  balles  peuvent  recevoir 
des  dimensions  spéciales. 

—  électrique.  Des  appareils  de  lumière 
électrique  seront  employés,  par  les  assiégés, 
pour  découvrir  les  travaux  exécutés  par  les 
assiégeants  pendant  la  nuit,  surtout  pour 
empêcher  l'exécution  de  la  première  paral- 
lèle. 

Ces  appareils  seront  fréquemment  dé- 
placés, pour  empêcher  l'ennemi  de  les  répé- 
ter et  de  les  détruire. 

On  évitera  également  de  les  placer  dans 
les  ouvrages  dont  ils  pourraient  indiquer  la 
position  exacte. 

Ou  peut  encore  se  servir  de  la  lumière 
électrique  pour  faire  des  observations  en  bal- 
lon la  nuit,  ou  pour  éclairer  une  marche  de 
nuit,  ou  enfin  pour  éclairer  instantanément 
un  point  attaqué  par  surprise. 

—  oblique  ,  zénithale.  Pour  l'éclai- 
rage du  terrain  sur  les  cartes,  on  emploie 
la  lumière  zénithale  et  la  lumière  oblique. 

La  lumière  oblique  tombe  suivant  la 
diagonale  du  cube  dont  la  projection  hori- 
zontale est  dirigée  du  nord-ouest  au  sud- 
est.  Presque  toutes  les  cartes  françaises  sont 
giavées  dans  l'hypothèse  de  la  lumière  zé- 
nithale. 

La  lumière  zénithale  tombe  sur  le  ter- 
rain, suivant  la  verticale. 

—  vitesse.  D'après  xM.  Cornu,  la  vi- 
tesse de  la  lumière  est  de  300, UOO  kilomè- 
tres, ou  73,000  lieues  environ  par  seconde. 

LUND  (armement).  En  Norvège,  les 
hommes  de  troupe  de  la  cavalerie  et  de 
l'artillerie  à  pied  sont  armés  de  la  carabine 
de  4  lignes,  du  système  Lund.  Le  fu-il  long 
de  4  lignes,  du  même  système,  entre  en 
partie  dans  la  composition  de  l'armement  de 
réserve. 

LUNETTE.  Ouvrage  de  fortification  se 
composant  de  deux  faces  {fig.  Iti?)  se  cou- 
pant sous  un  angle  asse^  obtus,  et  de  deux 
flancs. 

Les  intersections  des  flancs  avec  les  faces 
forment  les  angles  d'Jpaule. 

Instrument  d'optique  composé  d'une  ou 
plusieurs  lentilles,  et  destiné  à  faire  voir  les 
objets  d'une  manière  plus  distincte. 

Au  pluriel,  se  dit  le  plus  souvent  des  be- 
sicles. 


LUNETTE.  •î 

Des  lunettes  peuvent  être  délivrées  gra- 
tuitement aux  hommes  de  troupe  présents 


167. 


au  corps,  par  le  service  de  santé,  sur  des 
bons  établis  par  les  médecins-majors  des 
c-orps  et  visés  par  le  chef  de  corps. 

L'artillerie  se  sert  de  divers  genres  de  lu- 
nettes, pour  la  vèrijication  des  bouches  à  feu, 
pour  lègler  V étoile  mobile,  pour  la  réception 
des  projectiles,  échancrèe  à  vis  de  réglage, 
de  démoulage  des  projectiles,  etc. 

—  de  cantonnier.  Appareil  composé  de 
deux,  ronds  en  loile  métallique,  placés  de- 
vant les  yeux  pour  les  protéger  contre  les 
éclats  de  pierre,  etc. 

Il  en  est  alloué  trois  par  emplacement  de 
cil)le,  pour  les  marqueurs. 

—  de  chevaux.  Petits  ronds  de  feutre 
qu'on  met,  dans  les  manèges,  à  côté  des 
yeux  des  chevaux  ombrageux,  pour  les  mon- 
ter plus  facilement. 

Cet  appareil  est  entretenu  et  réparé  au 
compte  de  l'abonnement,  par  le  maitre-sellier. 

—  des  appareils  de  télégraphie 
optique  (V.  Télégraphie  optique). 

Fig.  168. 


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—  micrométrique.    Lunette    astrono- 


MACARONI. 

raique  ou  terrestre,  servant  à  la  mesure  des 
distances  inaccessibles.  Elle  est  munie  d'un 
réticule  composé  de  fils  également  espacés 
et  horizontaux,  ou  d'une  plaque  de  verre, 
sur  le  bord  de  laquelle  sont  tracées  deux 
échelles  divisées  en  parties  égales,  l'une  ver- 
ticale, l'autre  horizontale.  On  vise  un  objet 
de  hauteur  connue,  et  l'on  a  ainsi  les  élé- 
ments d'un  triangle  semblable  {fig.  168). 

LUTTE.  Engagement,  combat  en  vue 
d'obtenir  la  supériorité  sur  l'adversaire. 

—  d'artillerie.  Dans  un  siège,  l'attaque 
ne  peut  poursuivre  ses  opérations,  qu'après 
avoir  écrasé  l'artillerie  assiégée  dans  un  com- 
bat engagé  spécialement  dans  ce  but. 

—  sur  le  terrain  extérieur.  Combat 
que  les  troupes  d'investissement  doivent  en- 
gager contre  les  troupes  de  la  défense  exté- 
rieure, pour  'es  déloger  des  positions  qu'elles 
occupent  et  les  lefouler  sous  la  protection  de 
la  fortilication. 

LUZERNE.  Plante  légumineuse  employée 
comme  fourrage  pour  les  herbivores. 

Elle  est  admise  comme  denrée  de  substi- 
tution dans  la  ration  de  fourrage  des  che- 
vaux de  l'armée,  en  remplacement  du  foin, 
jusqu'à  concurrence  de  la  moitié  de  la  ration 
normale. 

La  substitution  se  fait  poids  pour  poids. 

On  prendra,  en  principe,  de  la  luzerne 
première  coupe  ;  toutefois ,  la  deuxième 
coupe  peut  être  admise  lorsqu'elle  est  suffi- 
samment nutritive. 

LYRE.  Instrument  de  musique  à  cordes, 
qui  était  en  usage  chez  les  anciens. 

La  lyre  constitue  actuellement  l'emblème 
de  la  musique. 

Les  cliefs  et  les  sous-chefs  de  musique 
portent  comme  attribut  une  lyre  brodée  d'or 
sur  le  bandeau  du  képi,  et  sur  les  deux 
côtés  du  collet  et  du  dolman;  de  même,  les 
soldats  musiciens  portent  actuellement , 
comme  attribut,  sur  le  bras,  une  lyre  dé- 
coupée en  drap  rouge. 


M 


MACADAM.  Empierrement  d'une  route, 
d'après  la  méthode  de  l'ingénieur  anglais 
Mac  Adam.  Il  consiste  en  une  seule  couche 
de  pierres  de  petites  dimensions,  ayant  gé- 
néralement une  épaisseur  de  O^jlo  sur  les 
abords,  et  de  0™,25  au  milieu. 

Cet  empierrement  est  employé  lorsque  le 
sol  sur  lequel  il  repose  est  suffisamment  sec 


et  résistant  ;  il  donne  d'excellents  résultats 
au  point  de  vue  de  la  viabilité  de  la  chaus- 
sée. 

C'est  un  des  points  sur  lesquels  doit  se 
porter  l'attention  des  reconnaissances  mili- 
taires. 

MACARONL  Pâte  alimentaire  ayant  la 
forme  de  tubes  creux  et  allongés  ;  on  eu  fait 


MACHEFRONDE.  483 

% 

qiieltpiefois  usage  pour  les  ordinaires  de  la 
troupe. 
MACHEFRONDE  ou   MACEFRONDE. 

Machine  de  guerre  employée  autrefois  pour 
lancer  de-^  pierres. 

MACHÉRE.  Poignard  à  deux  tran- 
chants, suivant  les  uns  ;  sorte  d'épée  à  un 
seul  tranchant,  suivant  les  autres,  qui  était 
en  usage  chez  les  Grecs,  les  Romains  et  les 
Orientaux. 

MACHETE  ou  MACHETTE.  Sabre 
américain  ayant  la  forme  de  l'ancien  sabre 
hriquel  de  l'infanterie  française. 

Employée  par  les  Mexicains,  en  guise  de 
serpe  ou  de  hachette  pour  abattre  les  bran- 
ches d'arbres  et  pour  tous  les  usages  domes- 
tiques en  remplacement  du  couteau,  tout  en 
servant  d'arme  défensive. 

MÂCHICOULIS    ou   MÂCHECODLIS. 

Galerie  supérieure  faisant  saillie  sur  les 
tours  ou  les  murailles  des  an- 
ciennes fortifications,  et  sup- 
portée par  des  consoles  ou  cor- 
beaux ,  dans  les  intervalles 
desquels  on  perçait  des  meur- 
trières ou  ouvertures,  permet- 
tant de  jeter  des  corps  pesants 
ou  des  matières  destructives 
sur  l'assaillant  jusqu'au  pied 
des  murs  (/îf/.  169). 
Dans  la  fortification  permanente  actuelle, 
les  créneaux  étant  placés  à  une  assez  grande 
hauteur,  laissent  au  pied  des  murs  un  es- 
pace non  battu.  Lorsqu'on  ne  peut  battre 
cet  angle  mort  par  des  feux  de  flanc,  on  est 
obligé  d'avoir  recours  à  des  créneaux  per- 
mettant de  faire  le  coup  de  feu  presque 
verticalement,  de  haut  en  bas,  auxquels  on 
a  donné  le  nom  de  créneaux-màchicoulis 
ou  créneaux  de  pied  (fig.  58). 

MACHINE.  Tout  instrument  destiné  à 
produire  du  mouvement. 

Les  inrlications  générales  ci-après  s'ap- 
pliquent aux  machines  dont  on  peut  avoir 
à  faire  usage  pour  le  service  militaire  ;  les 
applications  particulières  à  des  besoins  spé- 
ciaux sont  nombreuses  et  ne  peuvent  trou- 
ver place  ici,  telles  que,  par  exemple  :  ma- 
chines à  rayer,  à  triturer,  à  comprimer  les 
balles,  à  sertir  les  cartouches,  à  remandriner 
les  étuis,  etc. 

—  à  camouflet  (V.  Camouflet  contre- 
puits). 

—  à  colonne  d'eau.  Machine  dans 
laquelle  l'eau  agit  par  pression,  sur  le  pis- 
ton d'un  cylindre.  Elles  sont  à  simple  ou  à 
double  effet,  et  conviennent  quand  on  dis- 
pose d'une  grande  chute  et  d'un  petit  volume 
il'eau. 


MACHINE. 

On  les  emploie  surtout  pour  l'épuisement 
des  eaux  des  mines. 

—  à  coudre.  L'emploi  de  cette  ma- 
chine est  autorisé  dans  les  ateliers  des  pre- 
miers ouvriers  et  dans  ceux  des  unités  ad- 
ministratives. 

Les  premiers  ouvriers  tailleurs  se  procu- 
rent ces  machines  à  leurs  frais  ;  les  comman- 
dants d'unités  administratives  peuvent  en 
faire  l'acquisition  au  compte  du  fonds  par- 
ticulier de  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien. 

—  à  gaz.  Leur  fonctionnement  se  rap- 
proche de  celui  des  machines  à  vapeur. 

Les  plus  usitées  sont  les  machines  Otto, 
de  1/2  cheval  à  8  et  même  50  chevaux,  qui 
consomment  de  1™''  de  gaz  d'éclairage  par 
cheval  et  par  heure. 

—  à  peler  les  pommes  de  terre. 
Les  corps  de  troupe  sont  autorisés  à  faire 
l'acquisition  d'une  machine  à  peler  les 
pommes  de  terre,  inventée  par  le  sieur 
Dufour,  demeurant  à  Paris,  rue  Vanneau, 
n°  81. 

Le  prix  d'achat,  qui  est  imputable  sur  les 
fonds  de  Vordinaire,  varie  de  40  francs 
pour  la  machine  pelant  '2  litres  en  35  se- 
condes, à  250  francs,  pour  celle  qui  pèle 
30  litres  dans  le  même  temps. 

—  à  vapeur.  Consistent  essentiellement 
en  un  ou  plusieurs  cylindres,  dans  chacun 
desquels  oscille  un  piston  sous  la  pression 
de  la  vapeur  d'eau. 

D'après  V Aide-mémoire  des  officiers  du 
génie  (chap.  11),  on  peut  les  classer  : 

1°  En  machines  à  simple  ou  à  double 
effet,  selon  que  la  vapeur  n'agit  que  sur 
une  face  du  piston,  ou  qu'elle  agit  alterna- 
tivement sur  les  deux: 

2"  En  machines  à  basse,  moyenne  ou 
haute  pression,  selon  que  la  tension  de  la 
vapeur  est  inférieure  à  1,5,  est  comprise 
entre  1,5  et  4,  ou  est  supérieure  à  4  at- 
mosphères; on  dépasse  rarement  10  atmo- 
sphères ; 

3"  Dans  la  machine  à  détente,  la  vapeur 
n'agit  à  pleine  pression  que  pendant  une 
partie  de  la  course  du  piston  ;  cette  fraction 
mesure  l'indice  de  la  détente  ; 

4°  En  machines  à  condensation  ou  sayis 
condensation  :  dans  la  machine  à  conden- 
sation, on  diminue  la  contre-pression,  c'' est- 
à-dire  la  pression  de  la  vapeur  sur  la  face 
qui  se  trouve  en  avant  de  la  course  du  pis- 
ton, en  la  faisant  communiquer  avec  un 
réservoir  refroidi,  soit  par  injection  directe 
d'eau,  soit  par  circulation  [condenseur  à  sur- 
face) ;  dans  les  machines  sans  condensation, 
la  vapeur  en  avant  de  la  course  du  piston 
s'échappe  directement  dans  l'atmosphère  : 


MACHINE. 


486 


MADRIERS. 


la  contre-pression  y  est  par  suite  un  peu 
supérieure  à  l'atmosphère  ; 

5°  En  machines  à  petite  et  à  grande  vi- 
tesse, selon  la  vitesse  moyenne  du  piston  et 
selon  le  nombre  de  tours  de  l'arbre  moteur 
par  minute.  Ce  nombre  de  tours  est  de  25 
à  30  dans  les  grandes  machines  d'extrac- 
teur, de  30  à  60  dans  celles  des  manufac- 
tures, de  120  à  150  dans  les  locomobiles  et 
les  mi-fixes,  de  120  à  300  dans  les  locomo- 
tives, de  130  à  140  dans  les  machines  de  la 
marine,  etc.  ; 

Q"  En  machines  horizontales,  verticales, 
inclinées,  oscillantes,  rotatives,  suivant  la 
disposition  du  cylindre. 

On  les  distingue  encore  :  en  machines  fixes, 
dont  les  plus  usitées  sont  horizontales,  mais 
que,  lorsqu'on  manque  de  surface  horizon- 
tale, on  peut  remplacer  par  des  machines 
verticales,  les  unes  et  les  autres  convien- 
nent bien  pour  des  marches  rapides  et  pour 
toute  puissance.  Pour  des  vitesses  moindres 
et  de  grandes  puissances,  on  emploie  sou- 
vent les  machines  à  balancier;  en  machiiies 
mobiles,  telles  que  :  locomobiles,  locomotives 
routières  et  machines  marines.  Ces  dernières 
se  rapproche)it  des  machines  flxes  ;  elles 
sont  à  détente  et  à  condensation  ;  on  y 
substitue  la  haute  pression  à  la  moyenne 
pression  ;  leur  puissance  eti'ective  va  jusqu'à 
6,000  à  8,000  chevaux  ;  eu  machines  demi- 
fixes  qui,  comme  les  locomobiles,  sont  sans 
condensation  et  à  marche  rapide  ;  les  unes 
sont  verticales,  à  chaudière  tubulaire  ou 
non  avec  mécanisme  latéral  ;  les  autres  sont 
horizontales  et  ne  difTérent  des  locomobiles 
que  par  la  suppression  des  roues  et  des  es- 
sieux, qui  sont  remplacés  par  des  patins. 

—  de  guerre.  Instruments  de  diverses 
espèces  qui,  avant  l'emploi  de  l'artillerie, 
servaient  à  remplacer  celle-ci,  soit  pour  lan- 
cer des  projectiles,  soit  pour  attaquer  ou 
pour  défendre  les  fortiticalions.  Ils  furent 
employés  dès  la  plus  haute  antiquité,  et 
perfectionnés  sans  cesse  ;  leur  nombre  et 
leur  variété  sent  considérables ,  et  nous 
indiquons  à  leurs  places  les  plus  remarquables 
et  les  plus  connus. 

—  électrique  (V.   Moteurs  électriques). 

—  ioferoaies.  Employées  au  début  de 
l'invention  de  la  poudre  et  consistant  en 
récipients  assez  compliqués ,  remplis  de 
poudre,  de  projectiles,  de  pièces  d'arti- 
fice, etc.,  dont  in  faisait  usage,  surtout 
dans  les  sièges.  C'était  des  sortes  de  grandes 
fougasses  portatives,  dont  on  ne  trouve  pas 
trace  d'emploi  bien  pratique  à  la  guerre,  et 
qui  ne  sont  plus  employées  depuis  long- 
temps. 

—  outils.  Le  meilleur  outil,  ou  Youtil- 


ijipe,  est  celui  qui  enlève  une  quantité  dé- 
terminée de  copeaux  au  moindre  prix  de 
revient,  en  exécutant  un  travail  soigné. 

Les  principales  machines  de  ce  genre  ser- 
vent à  tourner,  à  percer,  à  raboter,  à  frai- 
ser, à  poinçonner  et  à  cisailler,  à  taraudci' 
et  à  fileter,  à  scier,  etc. 

Les  machines  doivent  être  construites  de 
manière  à  avoir  une  grande  stabilité  dans 
toutes  leurs  parties  ;  on  évite  ainsi  les  vi- 
brations qui  font  brouter  les  outils.  Sans 
cependant  ménager  la  matière,  il  ne  faut 
pas  donner  aux  pièces  qui  doivent  être  en 
mouvement  des  poids  exagérés,  alln  de  ne 
pas  augmenter  beaucoup  les  frottements. 

—  servant  à  élever  les  matériaux. 
Éviter  dans  toutes  ces  machines  de  soulever 
des  fardeaux  trop  lourds  pour  la  résistance 
de  leurs  divers  organes.  Les  machines  de  ce 
genre  le  plus  employées  dans  les  divers  ser- 
vices de  l'armée,  sont  :  la  bigue,  le  cabestan, 
la  chèvre,  le  cric,  l'échelle,  Véroperche ,  la 
grue,  le  monte-charges,  la  moufie,  le  palan, 
le  plan  incliné,  la  presse  hydraulique,  la 
sapine,  le  treuil,  le  vérin,  le  vindas,  etc. 

—  servant  à  enfoncer  ou  à  arracher 
des  pilotS.  Pour  enfoncer  les  pilots,  on  se 
sert  du  mouton  à  bras  ou  de  la  sonnette  à 
déclic,  ou  de  la  sonnette  à  tiraude. 

Pour  arracher  un  pilot,  on  l'amarre  soli- 
dement, en  entourant  sa  tète  d'un  collier 
armé  de  griffes,  ou  d'un  double  collier  à 
charnière,  ou  d'un  cordage,  ou  d'une  chaîne, 
arrêtés  au  moyen  d'une  cheville  en  fer  tra- 
versant le  pilot.  On  produit  l'elTort  vertical 
néd-ssaire  pour  l'arracher  au  moyen  de 
leviers,  de  l'érins,  de  palans  ou  de  treuils. 

—  servant  à  la  préparation  des  mor- 
tiers et  des  bétons.  Les  principales  sont  : 
le  couloir  à  béton,  le  manège  à  mortier  et  le 
louneau-brogeur. 

—  servant  aux  épuisements.  Pour 
les  épuisements  un  peu  iuiportants,  on  em- 
ploie le  chapelet,  la  noria,  les  pompes,  le 
pulsométre,  la  vis  d'Archiméde,  etc. 

MÂCHOIRE.  Espèce  d'étau  portant  la 
pierre  de  l'ancien  clùen  de  fusil. 

Chaque  corps  de  troupe  à  cheval  doit 
posséder  une  collection  de  mâchoires  de 
cheval  avec  une  série  de  dents  divisées 
transversalement  et  longitudinalement. 

MADRIERS.  Planches  de  0'",03  à  0™,05 
d'épaisseur  tervant  à  former  le  tablier  des 
ponts  ou  des  plates-formes  des  pièces. 

On  emploie  également  des  madriers  de 
diverses  épaisseurs  (jusqu'à  0™,10i,  pour  la 
construction  d'abris  dans  les  batteries,  de 
portières  d'embrasure,  de  châssis  coffrants, 
de  rampes  d'embarquement,  etc. 


MAGASIN. 


487 


MAGASIN. 


MAGASIN.  Lieu  où  sont  déposés  des  ef- 
fets, des  denrées,  etc. 

En  termes  île  logistique,  on  donne  le  nom 
de  maganns  à  tout  rassemblement  de  den- 
rées, d'effets  ou  de  munitions,  que  ces  ob- 
jets soient  déposés  dans  des  locaux,  qu'ils 
soient  chargés  sur  wagons  ou  sur  voitures. 
Les  premiers  sont  désignés  sous  le  nom  de 
magasins  fixes  et  les  autres  sous  le  nom 
de  magasins  roulants  ou  convois. 

Au  XVII"^  et  au  XVI1I'=  siècle,  les  armées 
eu  campagne  subsistaient  uniquement  au 
moyen  de  leurs  magasins  et  réglaient  leurs 
opérations  sur  la  possibilité  de  déplacement 
de  ces  derniers,  ce  qui  entravait  les  combi- 
naisons stiatégiques  et  empêchait  le  plus 
souvent  d'obtenir  des  résultats  décisifs. 

Vers  la  fin  du  XVUP  siècle,  on  subsista 
tant  bien  que  mal  sur  le  pays,  faute  de  ma- 
gasins, et  Napoléon  I""^  sut,  en  combinant 
l'emploi  simultané  des  réquisitions  et  des 
magasins,  donner  à  ses  armées  une  mobilité 
inconnue  jusqu'alors,  ce  qui  contribua  en 
grande  partie  à  ses  brillants  succès.  C'est 
cette  dernière  méthode  combinée  qui  est 
préconisée  par  nos  règlements  pour  assurer 
la  subsistance  et  le  ravitaillement  des  ar- 
mées en  campagne. 

Les  magasins  de  l'armée  peuvent  se  di- 
viser en  huit  catégories  prinf-ipales  :  les  ma- 
gasins administratifs,  les  magasins  des  corps 
de  troupe,  les  magasins  des  lits  militaires, 
les  magasins  des  unités  administratives,  les 
magasins  à  poudre,  les  magasins  mobiles  ou 
chargeurs,  les  magasins  à  munitions,  les  wa- 
gasins  aux  rirres,  les  magasins  à  fourrages. 

—  administratifs.  Ce  sont  des  maga- 
sins où  sont  réunis  les  approvisionnements 
de  draps,  de  toiles,  de  matières,  d'objets  et 
d'effets  confectionnés. 

Il  en  existe  un  par  corps  d'armée  en 
France,  un  par  divi.-;ion  en  Algérie  et  un  en 
Tunisie. 

Ces  magasins  sont  divisés  en  3  classes  : 

1°  Les  magasins  généraux  ; 

2"»  Les  magasins  centraux  ; 

3°  Les  magasins  régionaux  ou  division- 
naires (ces  derniers  n'existent  qu'en  Algérie). 

Les  magasins  généraux  sont  établis  à 
Paris,  Lyon,  .Marseille  et  Bordeaux.  Ils  ren- 
ferment, outre  les  approvisionnements  du 
service  courant,  les  réserves  générales  de 
l'armée  en  draps,  matières,  objets  et  effets 
confectionnés. 

Les  magasins  centraux  ne  renferment 
que  le  service  courant  et  sont,  de  plus, 
chargés  de  confectionner  des  effets  pour  un. 
deux  ou  trois  corps  d'armée.  Ils  sont  établis 
à  Lille,  Besançon,  Bourges,  Rennes,  Nantes, 
Toulouse,  Montpellier  et  Alger, 


Les  magasins  régionaux  ne  renferment 
que  les  effets  confectionnés  appartenant  au 
service  courant,  à  l'exclusion  des  draps  et 
des  toiles.  Ils  n'ont  pas  d'ateliers  de  confec- 
tion. Ils  sont  établis  à  Amiens,  Rouen,  le  Mans, 
Orléans,  Chàlons,  Tours,  Limoges,  Clermont- 
Ferrand,  Oran,  Constantine  et  la  Gouletîe. 

A  la  tète  de  chaque  magasin  se  trouve  un 
officier  d'administration  gestionnaire,  qui 
fournit  un  cautionnement  et  reçoit  une  in- 
demnité de  responsabilité. 

—  à  gargousses.  La  présence  des  gar- 
gousses  dans  les  batteries  constituant  un 
danger,  on  les  conserve  dans  de  petits  maga- 
sins suffisants  pour  la  consommation  des 
24  heures. 

De  construction  aussi  simple  et  solide  que 
possible,  bien  abrités,  ces  magasins  ne  doi- 
vent pas  être  trop  éloignés  de  la  batterie, 
pour  ne  pas  rendre  trop  pénible  le  service 
des  pourvoyeurs, 

—  à  poudre.  Magasins  dans  lesquels 
sont  placés  les  approvisionnements  de  pou- 
dre, de  munitions  et  de  substances  explo- 
sibles  dans  une  place  forte  ou  dans  un  fort. 

Ils  doivent  être  garantis  complètement  con- 
tre les  coups  et  être  préservés  de  l'humidité. 

Dans  les  places,  on  les  construit  sous  des 
massifs  isolés  et  bien  délilés;  dans  les  forts, 
on  choisit  l'endroit  le  moins  exposé  aux 
coups  et  aux  vues.  La  largeur  des  magasins 
est  de  6  mètres  ;  leur  longueur  varie  avec  la 
contenance,  qui  ne  doit  pas  dépasser  30,000 
kilogr.  Les  murs  ou  voûtes,  de  1™,20  à 
l™,oO  d'épaisseur,  doivent  être  recouverts 
d'une  couche  de  terre  de  7  ji  8  mètres,  et 
encore,  actuellement,  n'est-il  pas  sûr  que 
cette  épaisseur  soit  suffisante  et  est-il  ques- 
tion de  bétonner  les  magasins  à  poudre. 
Pour  préserver  ceux-ci  de  l'humidité,  on  les 
entoure  d'une  gaine -enveloppe  et  on  les 
munit  d'un  plancher  reposant  sur  de  petites 
voûtes  d'assèchement  {fig.  170). 

Fi^.  170. 


:M,. 


É^ 


On  recommande,  lorsqu'il  existe  des  escar- 
pements rocheux,  inaccessibles  à  l'ennemi, 


MAGASIN. 

de  les  utiliser  pour  y  creuser  des  emplace- 
ments de  magasins  à  poudre,  appelée  maga- 
sins-cavernes. Ces  magasins,  dont  les  maçon- 
neries sont  isolées  du  roc,  présentent  une 
grande  sécurité. 

Des  précautions  particulières  doivent  être 
prises  pour  les  magasins  contenant  des  ex- 
plosifs, tels  que  le  colon-poudre,  la  dyna- 
Miite,  la  inélinite,  etc. 

—  à  poudre  centraux.  Servent  à  ap- 
provisionner un  groupe  de  batteries,  dans 
l'attaque  d'une  place,  et  situés  à  1000  mètres 
au  pins  en  arrière  de  ce  groupe,  mais  en- 
tièrement à  l'abri  des  vues  de  la  place.  Ne 
contiennent  que  des  munitions  confection- 
nées et  sont  construits  solidement  en  gale- 
ries de  mine  profondément  enterrées  ou  re- 
couvertes de  terre. 

—  à  poudre  principaux.  Construc- 
tions improvisées  qui  sont  destinées  à  rece- 
voir et  à  abriter  l'approvisionnement  de 
poudre  nécessaire  au  service  des  pièces  dans 
l'attaque  d'une  place.  Ces  magasins,  qui  con- 
tiennent de  50,000  à  100,000  kilogr.  de 
poudre,  doivent  être  espacés  de  200  mètres 
les  uns  des  autres  et  être  complètement  à 
l'abri  des  feux  de  la  place  (soit  à  10  kilo- 
mètres au  moins  des  forts  les  plus  avancés). 

—  aux  vivres.  Ils  font  généralement 
partie  des  manutentions  militaires  et  con- 
sistent en  locaux  distincts  pour  les  farines, 
le  biscuit,  les  vivres  de  campagne,  les  li- 
quides et  les  salaisons. 

Le  magasin  à  farine  doit  être  situé,  au- 
tant que  possible,  au  premier  étage,  et 
pourvu  d'une  salle  de  mélange  et  d'un  local 
pour  les  farines  mélangées,  avec  cases  et 
poches  en  tôle  ou  en  toile  pour  chaque  pétrin. 

Les  denrées  encaissées,  telles  que  le  bis- 
cuit, le  sucre  et  le  café,  sont,  autant  que 
possible,  emmagasinées  au  rez-de-chaussée, 
si  celui-ci  n'est  pas  trop  humide.  Les  caisses 
doivent  être  arrimées  sur  des  sous-  traits  iso- 
lants, si  le  sol  n'est  pas  planchéié. 

Les  liquides  et  les  salaisons  sont  placés 
dans  les  caves  ou  celliers  ;  les  sous-traits  ou 
chantiers  à  y  placer  doivent  laisser  entre 
eux  un  passage  de  2  mètres  de  largeur. 

Les  conserves  de  viande  sont  déposées  de 
préférence  au  rez-de-chaussée. 

Les  magasins  à  fourrages  sont  destinés 
à  contenir  les  approvisionnements  de  four- 
rages du  service  courant  et  du  service  de 
réserve,  dans  les  places  de  garnison.  Ils  ap- 
partiennent soit  à  l'État,  soit  aux  entrepre- 
neurs. Ils  doivent  être  suffisamment  vastes 
et,  autant  que  possible,  isolés,  pour  dimi- 
nuer les  chances  d'incendie. 

—  des  corps  de  troupe.  Les  magasins 
des  corps  de  troupe  comprennent  des  maga- 


8  MAGASIN. 

sins  d'armement,  à  fourrages,  d'habillement, 
de  harnachement,  aux  munitions,  des  ordi- 
naires. 

Les  magasins  d'armement  doivent  con- 
tenir : 

1°  Les  armes  non  en  service  destinées  ta 
l'eiïectif  de  paix  ; 

2°  Le  nombre  d'armes  qui  est  nécessaire 
au  corps  pour  passer  du  pied  de  paix  au 
pied  de  guerre,  c'est-à-dire  la  réserve  de 
guerre,  mais  seulement  dans  le  cas  où  ces 
armes  ne  peuvent  être  conservées  dans  les 
salles  d'armes  de  l'artillerie. 

Ces  magasins  doivent  toujours  être  orga- 
nisés dans  des  locaux  bien  secs  ;  les  armes 
sont  placées  sur  des  râteliers. 

11  existe  également,  dans  les  corps  de 
troupe  à  cheval,  des  magasins  à  fourrages 
de  distribution,  pour  chaque  escadron,  bat- 
terie ou  compagnie.  Ces  magasins  doivent 
être  installés  dans  les  conditions  indiquées  par 
la  circulaire  du  tO  mars  1861  \^J.  M.,  p.  22). 

Les  magasins  d'habillement  comprennent 
des  locaux  distincts  pour  l'approvisionne- 
ment de  l'État  et  pour  celui  du  corps. 

Lorsque  les  ressources  du  casernement  ne 
permettent  pas  d'avoir  ces  approvisionne- 
ments dans  des  locaux  séparés,  ils  sont  tout 
au  moins  arrimés  séparément  dans  le  ma- 
gasin commun  du  corps.  Tous  ces  magasins 
sont  organisés  de  manière  que  les  effets  y 
soient  suffisamment  préservés  de  la  chaleur 
et  de  l'humidité  (V.  Mobilier). 

Les  magasins  de  harnachement  com- 
prennent, autant  que  possible,  des  locaux 
distincts  pour  les  effets  de  la  réserve  de 
guerre  et  pour  ceux  du  service  courant. 

Les  selles  sont  placées  sur  des  porte-selles 
dont  la  fourniture  incombe  au  service  du 
génie.  Les  effets  de  harnachement  en  ser- 
vice dans  les  escadrons,  batteries  ou  compa- 
gnies, sont  placés  dans  des  magasins  appelés 
selleries. 

Les  magasins  à  munitions  sont,  autant 
que  possible,  des  petits  bâtiments  isolés 
placés  loin  des  bâtiments  d'habitation  et 
dans  des  endroits  bien  secs.  On  les  dispose 
de  manière  à  en  rendre  la  surveillance  facile 
et  on  les  isole  des  murs  de  clôture  par  des 
couloirs  de  1  mètre  de  largeur.  Ils  doivent 
être  précédés  d'une  antichambre  ;  les  fenê- 
tres sont  garnies  de  volets  munis  de  plaques 
de  tôle  et  les  portes  de  deux  serrures  recou- 
vertes d'une  forte  couche  de  peinture. 

Les  magasiiis  des  ordinaires  sont  choisis 
parmi  les  locaux  du  casernement,  par  la 
commission  de  casernement.  Ils  sont  appro- 
priés à  cet  usage  par  le  service  du  génie. 
Ils  se  composent  au  minimum  d'un  local 
pour  la   réception  des  denrées,  d'un  local 


MAGASIN. 


489 


MAGASIN. 


pour  les  distributions  et  d'une  pièce  servant 
de  bureau  et  de  logement  au  sous-ofticier 
adjoint  au  secrétaire  de  la  commission  des 
ordinaires. 

—  des  lits  militaires.  Lieux  où  sont 
déposés  les  approvisionnements  de  matières 
et  d'effets  des  lits  militaires,  dans  chaque 
place  de  fixation.  Ils  appartiennent  en  prin- 
cipe aux  entrepreneurs  du  service,  mais  il 
en  est  qui  sont  la  propriété  de  l'État  ;  dans 
ce  cas,  l'entrepreneur  doit  payer  un  loyer 
dont  la  quotité  a  été  tîxée  par  les  annexes 
C  et  D  au  Règlement  du  30  septembre  1886. 

Chaque  magasin  des  lits  militaires  com- 
prend au  minimum  :  une  buanderie,  une 
lingerie,  un  atelier  de  reconfection  des  ma- 
telas et  des  traversins,  un  local  pour  rece- 
voir les  effets  confectionnés,  un  séchoir  à 
air  libre  et  souvent  un  séchoir  couvert. 

—  particuliers  des  unités  adminis- 
tratives. Chacun  des  approvisionnements 
d'unité  administrative  est  placé  dans  un 
magasin  distinct  qui  prend  le  nom  de  ma- 
gasin particulier  de  la  compagnie  (ou,  sui- 
Aant  le  cas,  de  l'escadron  ou  de  la  batterie). 
Dans  les  compagnies  et  sections  formant 
corps,  l'approvisionnement  de  l'État  et  celui 
du  corps  peuvent  être  placés  dans  le  même 
magasin  que  l'approvisionnement  de  compa- 
gnie, mais  les  trois  approvisionnements  doi- 
vent être  arrimés  séparément. 

Dans  les  corps  divisés,  lorsque  les  néces- 
sités du  service,  le  défaut  de  ressources  du 
casernement,  la  fréquence  des  mouvements 
des  détachements,  ne  permettent  pas  de 
laisser  toujours,  à  chaque  commandant  d'u- 
nité, la  disposition  entière  de  ses  ressources, 
le  chef  de  corps  peut  près  ■lire  la  réunion 
momentanée  de  tout  ou  partie  de  plusieurs 
approvisionnements  de  compagnie  dans  un 
magasin  commun,  en  prenant  les  précau- 
tions nécessaires  pour  éviter  la  confusion. 

—  des  armes  à  répétition.  Pour  per- 
mettre le  tir  successif  d'un  certain  nombre 
de  cartouches  sans  re.-liarger  le  fusil,  on  a 
adopté  récemment,  dans  la  plupart  des  ar- 
mées européennes,  des  fusils  dans  lesquels 
sont  ménagés  des  récipients  ou  magasins 
dont  les  cartouches  peuvent  n'être  tirées 
qu'au  moment  où  on  le  juge  avantageux. 

Les  conditions  générales  auxquelles  doi- 
vent satisfaire  ces  magasins  sont  : 

1°  Chargement  fai.ile  et  rapide,  sans  le 
secours  d'aucun  instrument  ; 

2°  Garantie  contre  tout  départ  accidentel 
ou  déformation  des  cartouches  ; 

3°  Possibilité  de  conserver  le  magasin  in- 
tact jusqu'au  moment  du  besoin. 

Le  magasin  est  disposé  en  principe  de 
trois  manières  différentes  : 


1°  Dans  le  fût,  sous  le  canon,  comme  en 
France,  en  Portugal,  ce  qui  a  pour  incon- 
vénient d'exiger  un  certain  temps  pour  le 
chargement,  de  faire  varier  sensiblement  le 
centre  de  gravité  à  chaque  coup  ; 

2"  Dans  la  crosse,  inventé  au  début;  n'est 
adopté  dans  aucune  armée  parce  qu'en  gé- 
néral le  chargement  est  long,  le  fonctionne- 
ment du  mécanisme  très  délicat  et  l'arme 
trop  lourde  ; 

3"  Au  centre  de  l'arme,  en  avant  du 
pontet,  comme  il  a  été  indiqué  aux  char- 
(jeurs  ou  magasins  automatiqties.  Les  der- 
nières armes  à  répétition  adoptées  sont  de  ce 
système,  qui  a  également  ses  inconvénients. 

—  mobile  ou  chargeur.  Magasin  ren- 
fermant un  certaia  nombre  de  cartouches  et 
pouvant  s'adapter  facilement  au  fusil,  pour 
transformer  celui-ci  en  arme  à  répétition. 
Il  en  existe  de  nombreux  modèles,  que  l'on 
peut  ramener  à  deux  groupes  principaux  : 

i°  Les  magasins  ayant  uniquement  pour 
but  une  meilleure  disposition  des  cartouches 
pour  le  tir  :  ce  sont  des  cartou  bières  per- 
fectionnées, servant  à  éviter  au  soldat  le 
mouvement  de  prendre  chaque  cartouche 
isolément,  ce  qui  permet  ainsi  de  gagner  du 
temps  pour  le  tir.  Ces  espèces  de  chargeurs 
peuvent  s'adapter  à  toutes  les  armes,  au 
mécanisme  desquelles  elles  n'apportent  au- 
cune morlilication  (fig.  171).  Toutefois,  ces 
magasins  s'appliquent  mal  aux  armes  à  char- 
nière transversale,  dont  l'espace  compris  entre 
le  mécanisme  et  la  hausse  n'est  pas  dispo- 
nible; avec  les  armes  à  bloc,  ils  compliquent 
les  mouvements  au  lieu  de  les  simplifier.  En 
outre,  si  le  magasin,  tout  en  contenant  un 
grand  nombre  de  cartouches,  ne  surcharge 
l'arme  qu'au  moment  de  l'employer,  il  a  le 
grave  inconvénient  de  faire  sortir  le  centre 
de  gravité  du  plan  de  symétrie  et,  par  suite, 
de  nuire  à  la  justesse  du  tir.  En  fait,  le 
principe  n'est  admis  dans  aucune  armée  ; 

2°  Les  chargeurs  ou  magasins  automa- 
tiques, qui  amènent  directement  les  cartou- 
ches dans  la  chambre  de  l'arme,  mais  exi- 
geant pour  cela  quelques  modifications  au 
mécanisme.  Le  plus  connu,  et  le  plus  pra- 
tique, est  celui  du  système  Lee,  qui  a  été 
appliqué  à  la  transformation  des  fusils  Iwl- 
landais  et  italiens,  et  même  aux  fusils  nou- 
veaux adoptés  récemment  par  l'Angleterre 
et  la  Belgique.  C'est  une  boîte-chargeur,  in- 
dépendante de  l'arme,  qui  peut  recevoir  un 
certain  nombre  de  cartouches  superposées 
sur  un  ou  deux  rangs,  reposant  sur  un  res- 
sort, et  que  l'on  intro  luit  en  une  fois  dans 
un  logement  ménagé  à  l'avant  du  pontet, 
logement  qui  constitue,  à  proprement  parler, 
le  magasin  {fig.  18,  30,  147  et  148). 


MAGASIN. 


490 


MAGNÉTISME. 


Ce  genre  de  chargeur  peut  s'apçliquer  à 
tous  les  fusils  à  verrou.  Il  donne  une  grande 
vitesse  de  tir  et  garantit  contre  la  défonna- 
tion  des  cartouches  ■;  mais  il  rend  diflicile  le 


tir  coup  par  coup  et  exige  de  grands  appro- 
visionnements de  cartouchi  s. 

La  figure  172  représente  un  chargeur  du 
svstème  Fosbérv. 


Fig.  171. 


Fis.  ir-3. 


MAGISTER  equitum  (V.  Maître  de  la 
^avalcv'e). 

MAGISTRALE.  Ligne  qui,  dans  la  for- 
tificalioH  permanente,  forme  l'intersection 
du  plan  de  la  berrae  et  de  la  face  extérieure 
du  mur  d'escarpe  supposé  prolongé.  Elle 
marque  la  séparation  entre  le  parapet  et  le 
fossé  ;  c'est  d'après  cette  ligne  que  le  tracé 
des  ouvrages  permanents  est  exécuté. 

MAGISTRAT.  Fonctionnaire  civil  re- 
vêtu d'une  autorité  administrative  ou  judi- 
ciaire ;  mais  se  dit  plus  particulièrement  de 
l'autorité  juilieiaire. 

MAGISTRATURE.  La  dignité,  la  charge 
de  magistrat  ;  le  corps  des  magistrats.  Ce 
corps  comprend  deux  catégories  :  la  magis- 
trature assise,  qui  se  compose  des  juges  ina- 
movibles, et  la  magistrature  debout  ou  par- 
quel. 

MAGNÉTISME.  Ou  donne  ce  nom  à 
l'agent   auquel   ['aimant  doit    h    propriété 


d'attirer  le  fer  et  qu'on  identifie  aujourd'hui 
avec  l'électricité  (V.  Aimantation,  Aiguille 
aimantée.  Courants). 

La  force  qu'exerce  le  courant  d'une  pile 
sur  le  magnétisme  d'une  aiguille  aimantée 
s'appelle  force  électro-magnétique. 

La  télégraphie  élictrique  repose  sur  le 
principe  fondamental  de  l'électro-magnë- 
tisme,  établissant  que  tout  barreau  de  fer 
doux  entouié  d'un  fil  conducteur  traversé 
par  un  courant  acquiert  instantanément  les 
propriétés  de  l'aimant  et  les  perd  aussitôt 
que  le  courant  disparaît. 

On  donne  le  nom  d'électro-aimant  au 
système  formé  d'un  barreau  de  fer  doux  et 
d'un  til  de  cuivre  recouvert  de  soie  isolante, 
enveloppant  le  barreau  d'un  grand  nombre 
de  tours,  comme  une  bobine  Si,  en  regard 
d'une  extrémité  de  l'électro-aimant,  ou 
place  une  lame  en  fer  doux,  celle  ci  se  trou- 
vera  attirée   chaque    fois   que    le    courant 


MAHDI. 


491 


MAIRE. 


passera,  et  l'attraction  cessera  dès  qu'on 
interrompra  le  courant.  Le  barreau  est  gé- 
néralement recourbé  en  forme  de  fer  à  che- 
val, afin  que  ses  deux  extrémités  puissent 
concourir  a  l'attraction  de  la  lame  de  fer  doux. 
Si,  à  celle-ci,  se  trouve  adapté  un  ressort 
qui  la  ramène  dans  une  position  déterminée 
toutes  les  fois  que  l'attraction  cesse,  on  peut, 
par  une  suite  d'interruptions  et  de  rétablis- 
sements du  courant  produit  à  des  distances 
plus  ou  moins  considérables  de  l'électro- 
aimant,  provoquer  des  mouvements  de  va- 
et-vient  de  la  lame,  qui  peuvent  être  uti- 
lisés comme  signaux  télégraphiques. 

MâHDI.  En  arabe,  prophète.  Musulman, 
qui  prétend  avoir  le  don  de  prophétie. 

Ce  sont  des  imposteurs  de  cette  catégorie 
qui  ont  le  plus  souvent  fomenté  en  Algérie 
des  insurrections  contre  la  domination  fran- 
çaise. Us  jouissent  d'une  grande  influence 
sur  les  indigènes. 

MAHEUTRE.  Soldat  d'infanterie  qui 
portait  une  espèce  de  pourpoint  rembourré, 
au  XV^  siècle. 

MAHOMÉTAN.  Celui  qui  professe  la 
religion  de  Mahomet. 

Le  culte  mahométan  est  reconnu  par  le 
gouvernement  français  en  Algérie  et  en 
Tunisie. 

MAIEUR  Se  disait  autrefois  pour  major 
et  même  pour  maire. 

MAIL,  MAILLE,  ou  MAILLET  d'ar- 
mes. Sorte  de  marteau  en  plomb  à  long 
manche,  dont  il  exista  différents  modèles, 
et  dont  on  se  servait  pour  combattre  au 
moyen  âge. 

MAILHEE.  Nom  sous  lequel  on  dési- 
gnait d'une  manière  générale  toutes  les 
parties  faites  en  tissu  de  mailles. 

MAILLES,  MACLES.  Petits  anneaux 
de  fer,  ou  sorte  de  tricot  de  fil  métallique, 
servant  à  composer  ou  à  renforcer  l'armure 
du  moyen  âge.  11  y  avait  des  chemises, 
cottes,  hauberts,  haubergeons,  gants,  jase- 
rans,  solerets,  jaques  de  mailles,  etc. 

MAILLOCHE,  MAILLOTIN.  Sorte  de 
maillet  d'armes  eu  bois;  à  long  manche. 

MAIN.  Extrémité  du  bras  terminé  par 
cinq  doigts  servant  à  saisir  les  objets. 

Les  principales  expressions  du  langage 
militaire  dans  lesquelles  ce  mot  entre  en 
composition,  sont  : 

Avoir  sa  troupe  en  mains  :  être  sûr  de 
l'instruction,  de  l'obéissance,  de  la  discipline 
de  sa  troupe. 

Faire  main  basse  :  saisir,  enlever  tout  ce 
qui  tombe  sous  la  main,  n'épargner  per- 
sonne. 

Main  de  fer  :  sorte  d'arme   à    crochets 


employée  autrefois  pour  saisir  à  distance 
l'ennemi  qu'on  ne  pouvait  approcher.  Au 
figuré,  signifie  une  discipline  sévère,  une 
direction  rigoureuse. 

Main  militaire  :  force  publique  armée, 
chargée  d'une  exécution,  d'une  expulsion. 

Mettre  l'épée  à  la  main  :  se  battre,  enga- 
ger le  comljat. 

Coup  de  main  :  entreprise  hardie,  aven- 
tureuse. 

Prêter  main-forte  :  assistance  donnée  à 
quelqu'un  qui  en  a  besoin  ;  les  militaires 
doivent  prêter  main-forte  à  l'autorité. 

En  veyiir  aux  mains  :  engager  le  combat. 

Se  maintenir  :  rester  dans  une  position 
sans  pouvoir  en  devenir  maître. 

Les  lésions  ou  nmtilations  suivantes  de 
la  main  motivent  l'exemption  ou  la  ré- 
forme : 

i°  Perte  ou  luxation  du  pouce  ou  d'une 
de  ses  phalanges  ; 

2°  Perte  de  l'indicateur  droit  ou  de  deux 
de  ses  phalanges  avec  ankylose  ou  exten- 
sion permanente  de  la  phalange  conservée; 

3°  Perte  de  deux  doigts  ou  de  deux  pha- 
langes de  deux  doigts; 

4°  Perte  simultanée  de  trois  phalanges 
intéressant  l'index  et  le  médius; 

o°  Perte  simultanée  d'une  phalange  de 
l'index,  du  médius  et  de  l'annulaire. 

La  raideur,  l'incurvation,  la  flexion  ou 
l'extension  permanente  d'un  ou  plusieurs 
doigts  de  la  main  déterminent  l'incapacité 
de  servir,  excepté  dans  les  cas  où  elles  sont 
très  limitées  et  n'entravent  pas  les  fonctions 
de  la  main,  ou  lorsque  la  flexion,  quoique 
assez  marquée,  porte  sur  l'auriculaire,  dis- 
position assez  fréquente  chez  les  hommes 
habitués  aux  travaux  manuels. 

Les  doigts  surnuméraires  sont  une  cause 
d'exemption  ;  il  en  est  de  même  des  doigts 
palmés,  lorsque  la  membrane  qui  les  réunit 
s'oppose  au  libre  exercice  de  leurs  fonctions. 

—  à  denrées.  —  Kspèce  de  pelle  creuse 
en  fer-blanc,  pourvue  d'un  manche  court  et 
qui  sert  à  prendre  les  denrées  pour  effectuer 
les  pesées  lors  des  distributions. 

—  à  poudre.  Instrument  en  cuivre 
sans  manche,  dont  on  se  sert  pour  puiser  la 
poudre  dans  les  caisses  à  poudre. 

MAINTENIR.  Conserver   une   position. 

MAIRE.  Magistrat  municipal  chargé  de 
l'administration  d'une  commune ,  où  il 
exerce  en  même  temps  les  fonctions  d'officier 
de  l'état  civil  et  d'officier  de  police  judiciaire. 
11  administre  les  propriétés  de  la  commune, 
gère  ses  revenus,  dirige  les  travaux  com- 
munaux, etc.,  avec  l'assistance  d'un  conseil 
municipal.  11  est  également  agent  du  gou- 
vernement, et,  à  ce  titre,  il  doit  fournir  les 


MAIS. 


492 


MAISON. 


renseignements  demandés  et  exécuter  les 
ordres  donnés  par  l'autorité  supérieure,  en 
ce  qui  concerne  sa  commune. 

Le  maire  est  supJDléant  légal  du  sous- 
intendant  militaire  dans  toutes  les  communes 
où  il  n'existe  pas  de  troupe  commandée  par 
un  officier.  A  ce  titre,  il  est  chargé  : 

1°  D'assurer  la  distribution  des  presta- 
tions en  nature  dues  aux  troupes  de  pas- 
sage ; 

2°  De  pourvoir  à  l'hospitalisation  des 
militaires  malades  ; 

3"  De  déliver  aux  isolés  des  sauf-con- 
duits jusqu'à  la  procliaine  résidence  d'un 
sous-intendant  ou  d'un  suppléant  militaire; 

4°  De  délivrer  des  bons  de  convoi,  aux 
détachements,  pour  une  seule  étape,  aux 
isolés,  jusqu'à  la  résidence  du  sous-inten- 
dant ou  du  suppléant  militaire; 

5°  De  constater,  s'il  y  a  lieu,  par  des 
procès-verbaux,  toujours  soumis  à  l'homolo- 
gation du  sous-intendant,  les  pertes  ou  ac- 
cidents qui  lui  sont  signalés. 

Le  maire  absent  ou  empêché  est  remplacé 
par  son  adjoint  ou,  à  défaut,  par  un  membre 
du  conseil  municipal,  désigné  d'avance.  Il 
peut  être  suspendu  par  le  préfet,  pour  un 
délai  de  deux  mois  ;  il  peut  être  révoqué  par 
le  Président  de  la  République. 

11  est  élu  par  le  conseil  municipal  et  tou- 
jours pris  parmi  les  membres  de  ce  conseil. 

Maïs.  Plante  de  la  famille  des  grami- 
nées, appelée  vulgairement  blé  de  Turquie, 
dont  l'épi  fournit  des  grains  pouvant  servir 
à  la  nourriture  des  liommes  et  aussi  des 
chevaux. 

La  paille  de  mais  elle-même,  consommée 
en  vert,  fournit  un  bon  fourrage,  et  sèche, 
elle  fait  une  très  bonne  litière  pour  les  che- 
vaux. 

En  Franche-Comté .  dans  nos  départe- 
ments du  Midi,  en  Italie,  en  Espagne  et 
dans  les  contrées  méridionales,  on  réduit  le 
maïs  en  farine  avec  laquelle  on  fait  une 
bouillie  plus  ou  moins  épaisse,  appelée 
gaude,  polente,  miliasse,  suivant  la  façon 
dont  on  )a  prépare. 

L'absence  de  gluten  dans  la  farine  de 
maïs  la  rend  impropre  à  la  panification  ;  ce- 
pendant, on  en  fait  quelquefois,  par  l'addi- 
tion d'un  quart  à  un  tiers  de  farine  de  fro- 
ment, une  sorte  de  pain  assez  lourd. 

Le  maïs  employé  à  la  nouiTiture  des  che- 
vaux est  distribué  en  grains,  en  remplace- 
ment d'avoine  ou  d'orge  ;  mais  il  faut  être 
très  prudent  dans  cette  substitution,  surtout 
au  début. 

MAISON  militaire.  Ensemble  des  offi- 
ciers et  des  troupes  qui  sont  chargés  de  la 


gai'de  du  chef  de  l'Etat  :  empereur,  roi, 
président  de  la  République. 

Sous  l'Empire  et  la  Royauté,  la  maison 
militaire  comportait  de  nombreuses  troupes 
spéciales  ou  gardes.  Actuellement,  la  maison 
militaire  du  Président  de  la  République 
française  ne  se  compose  que  des  officiers  de 
divers  grades  attachés  directement  à  sa  per- 
sonne, et  faisant  partie  de  Vctat-major. 

—  isolées.  Peuvent  être  utilisées  comme 
poste  avancé,  poste  détaché,  point  d'appui 
d'une  ligne  de  bataille  ou  réduit  d'une  posi- 
tion de  faible  étendue  ou  d'un  ouvrage  en 
terre. 

Les  maisons  à  mettre  en  état  de  défense 
doivent  être  de  construction  solide  et  peu 
exposées  à  être  détruites  par  les  incendies. 
On  commence  d'ailleurs  toujours  par  éloi- 
gner les  matériaux  facilement  inflammables. 
Afin  de  former  un  ol)stacle  et  un  couvert 
continus,  on  barricade  toutes  les  ouvertures 
à  l'aide  de  matériaux  et  meubles  que  l'on 
trouve  dans  la  maison  ou  à  proximité,  en 
ménageant  ou  perçant  dans  ces  barricades 
des  créneaux  pour  le  tir  partout  où  c'est 
nécessaire,  ainsi  que  dans  les  murs.  On 
creuse  un  petit  fosse  au  pied  des  murs,  ou 
on  flanque  ce  pied  par  des  murs  en  aile,  des 
tambours  en  palanques  ou  des  mâchicoulis 
improvisés  {fi(j.  173).  Il  faut  enfin  prévoir 
l'organisation  d'une  ligne  de  retraite  par  la 
porte  la  moins  exposée. 

Fig.  173. 


Si  la  défense  doit  être  opiniâtre,  on  crée 
des  barricades  intérieures,  on  crénelé  les 
murs  de  refend  et  l'on  prend  les  dispositions 
nécessaires  pour  faire  participer  les  étages  à 
la  défense  du  rez-de-chaussée  ou,   si  c'est 


MAISTRANCE. 


493 


MAJOR. 


possible,  ou  organise  le  premier  étage  coaiuie 
ou  Ta  fait  pour  le  rez-de-chaussée. 

Si  le  temps  fait  défaut  pour  exécuter  une 
otganisation  aussi  complète,  on  se  contente 
de  barricader  toutes  les  ouvertures  exté- 
rieures, de  percer  des  créneaux  et  de  prendre 
des  précautions  contre  les  incendies. 

—  de  la  Légion  d'honneur  (Saint- 
Denis,  Écoueu,  les  Loges).  —  Y.  Filles  des 
membre^  de  la  Légion  d'honneur.  Légion 
d'honneur. 

MAISTRANCE.  Cadres  subalternes  em- 
ployés par  la  marine,  soit  dans  les  arse- 
naux, soit  à  bord,  et  qui  sont  des  sous-ofii- 
ciers  de  tout  grade  chargés  des  différents 
détails  du  service. 

MAÎTRE  de  la  cavalerie  ou  MA- 
GISTER  equitum.  Lieutenant  que  se  choi- 
sissait à  Rome  le  dictateur  après  son  élec- 
tion par  les  consuls.  Il  commandait  la 
cavalerie. 

—  de  la  milice.  Oflîcier  qui  avait,  dans 
les  préfectures  romaines,  l'autorité  sous  les 
ordres  du  préfet  du  prétoire. 

—  d'escrime.  Sous-officier  ayant  le 
grade  d'adjudant  ou  celui  de  sergent,  qui 
est  chargé  d'enseigner  l'escrime  dans  les 
corps  de  troupe.  11  est  secondé  par  un  ca- 
poral ou  brigadier,  moniteur  d'escrime,  et 
par  des  prévôts. 

L'article  3i  de  la  loi  du  13  mars  1875  a 
fixé  à  100  le  nombre  des  maîtres  d'escrime 
pouvant  être  pourvus  du  grade  d'adjudant. 

—  armurier.  Qualification  impropre  que 
l'on  donne  souvent  au  chef  armurier  [V .  Ar- 
murier). 

—  maréchal  ferrant.  11  existe,  dans 
chaque  corps  de  troupe  à  clieval.  un  maré- 
chal des  logis  premier  maître  maréchal  fer- 
rant, et,  daus  chaque  escadron  de  cavalerie, 
dans  chaque  batterie  d'artillerie,  dans  chaque 
compagnie  de  sapeurscondu'teurs  du  génie, 
dans  chaque  compagnie  du  train  des  équi- 
pages militaires,  un  brigadier  maréchal  fer- 
rant chargé  du  ferrage  des  chevaux  ou  mu- 
lets de  l'unité  dont  il  fait  partie.  11  est 
secondé  par  deux  aides-maréchaux  ferrants 
non  gradés. 

—  ouvrier.  Il  existe  dans  chaque  com- 
pagnie de  sapeurs-mineurs  du  génie,  4  maî- 
tres ouvriers  portant  comme  insignes  deux 
galons  de  laine  en  forme  de  chevrons  sur 
la  manche  gauche. 

Ces  militaires  ont  une  solde  spéciale  ;  ils 
remplissent  les  foactions  de  premiers  ouvriers 
sur  les  chantiers  et  c'est  à  eux  que  l'on 
confie  les  travaux  les  plus  difficiles  et  les 
plus  délicats.  Leur  emploi  ne  leur  confère 
aucune  prérogative  ni  aucune  autorité  sur 


les  autres  soldats  ;  néanmoins,  lorsque,  dans 
une  chambrée,  le  caporal  est  absent,  c'est  le 
maître  ouvrier  qui  remplit  de  droit  les  fonc- 
tions de  chef  de  chambrée,  quelle  que  soit 
son  ancienneté. 

Il  existe  également,  dans  chaque  compa- 
gnie d'ouvriers  d'artillerie,  12  maîtres  ou- 
vriers ayant  des  insignes  et  une  situation 
analogue  à  ceux  des  maîtres  ouvriers  du 
génie,  et  10  daus  chaque  compagnie  de  pon- 
tonniers. 

Dans  les  corps  de  troupe,  on  désigne  im- 
proprement sous  le  nom  de  maître  ouvrier  : 
les  premiers  ouvriers  tailleurs,  cordonniers 
ou  bottiers. 

—  artificier.  11  existe,  dans  chaque 
compagnie  A' artificiers,  12  maîtres  artificiers 
ayant  la  même  situation  et  les  mêmes  insi- 
gnes que  les  maîtres  ouvriers  du  génie  et 
de  l'artillerie. 

—  sellier.  Militaii-e  chargé  d'entretenir 
et  de  réparer  le  harnachement  et  le  grand 
équipement  dans  les  corps  de  troupe  à 
cheval.  11  a  le  grade  de  maréchal  des  logis 
dans  la  cavalerie  et  dans  l'artillerie  et  de 
brigadier  dans  le  train  des  équipages  mili- 
taires. 

MAÎTRISER.  Se  rendre  maître,  gou- 
verner en  maître. 

MAJOR.  Officier  supérieur  du  grade  de 
commandant,  dans  les  régiments. 

Tl  est  spécialement  chargé  de  surveiller  et 
de  contrôler  toutes  les  parties  de  l'adminis- 
tration et  de  la  comptabilité  ;  il  exerce  les 
droits  du  conseil  à  l'égard  des  commandants 
de  compagnie,  du  trésorier  et  de  l'officier 
d'habillement  ;  il  est  personnellement  res- 
ponsable dans  les  cas  prévus  par  les  règle- 
ments, sauf  recours  contre  les  officiers  comp- 
tables. 

Il  dirige  l'officier  chargé  du  casernement 
dans  l'exécution  des  dispositions  relatives  au 
casernement  et  au  couchage. 

Le  major  est  meml)re  et  rapporteur  du 
conseil  d'administration  ;  toutes  les  dépè- 
ches et  décisions  concernant  l'administration 
lui  sont  remises  par  le  président  du  conseil. 

11  tient  les  contrôles  de  la  réserve  et  as- 
sure l'exécution  de  toutes  les  prescriptions 
administratives  relatives  à   la  mobilisation. 

11  a  les  attributions  du  chef  de  bataillon 
envers  les  officiers  comptables  ainsi  qu'en- 
vers le  petit  état-major  et  la  section  hors 
rang. 

Lorsque  le  dépôt  est  séparé  de  la  portion 
principale,  le  major  a  le  commandement  du 
dépôt,  à  moins  qu'il  ne  se  trouve  au  dépôt 
un  ciicf  de  bataillon  plus  ancien  que  lui. 

Les  attributions  du  major  sont  données 


MAJORA.TION. 


494 


MALADE. 


en  détail  par  les  articles  37  à  44  dn  Règle- 
ment du  28  décembre  i8S3  sur  le  Service 
intérieur  et  par  les  articles  43  a  oo  du  Règle- 
ment du  14  janvier  1889  sur  l'administra- 
tion des  corps  de  tioupe. 

Dans  un  bataillon  formant  corps,  ou  dans 
un  escadron  du  train  des  équipages,  le  capi- 
taine-viajor  remplit  toutes  les  fonctions  attri- 
buées au  major  d'un  régiment,  mais  il  n"a 
aucune  surveillance  à  exercer  sur  les  regis- 
tres de  compagnie.  Ce  soin  est  laissé  au  chef 
de  corps. 

—  de  la  garnison.  Dans  les  places  de 
guerre  et  dans  les  %illes  de  garnison,  le 
commandant  d'armes,  lorsqu'il  est  d'un 
grade  supérieur  à  celui  de  chef  de  bataillon 
ou  d'escadrons,  est  secondé  dans  les  détails 
du  service  par-  un  oflicier  supérieur  d'un 
grade  immédiatement  inférieur  au  sien  (i 
l'exclnsiou  des  officiers  généraux)  qui  porte 
le  titre  de  ma;or  de  la  garnison.  Il  établit 
les  consignes  des  différentes  gardes  ;  il  en- 
voie le  mot  aux  corps,  fixe  le  nombre,  les 
beures  et  l'itinéraire  des  rondes  et  des  pa- 
trouilles ;  il  reçoit  les  rapport:;  des  postes, 
des  officiers  et  des  sous-officiers  commandés 
pour  les  différents  services  ;  il  rend  compte 
au  commandant  d'armes. 

Il  est  secondé,  dans  les  places  où  il  y  a 
plusieurs  corps,  par  des  officiers  et  sous-offi- 
ciers adjoints,  et,  dans  les  places  fortes,  par 
des  portiers-consignes. 

Les  devoirs  et  les  attributions  du  major 
de  la  garnison  sont  indiqués  en  détail  dans 
le  Règlement  du  23  octobre  1ô83  sur  le 
Service  des  places,  art.  22  à  30. 

—  général.  Officier  général  adjoint  au 
commandant  en  chef  d'une  armée,  ou  d'un 
groupe  d'armées  pour  le  seconder.  Ces  fonc- 
tions sont  altrijuéc-s,  en  France,  au  chef  de 
l'élat-major  général  de  l'année,  auprès  du 
commandant  en  chef  du  groupe  principal 
d'armées. 

Tout  officier  général  qui  a  rempli  avec 
distinction  les  fonctions  de  major  général  de 
l'armée  en  temps  de  guerre,  peut  être  main- 
tenu en  acti^^té  sans  limite  d'âge. 

—  de  tranchée.  Officier  supérieur  sous 
les  ordres  du  yénérat  de  tranchée. 

Les  fonctions  du  major  de  tranchée,  qui 
n'est  pas  changé  pendant  toute  la  durée 
d'un  siège,  co  sistent  a  organiser  les  ser- 
vices particuliers  de  l'artillerie  et  du  génie, 
à  diriger  les  travailleurs  sur  les  points  où 
ils  doivent  être  employés,  à  s'assurer  de 
l'exécution  des  ordres,  à  exercer  la  police 
des  tranchées  et  des  dépôts  de  tranchée,  etc. 
11  lui  est  alj.iint  un  ou  plusieurs  ofiiciers  du 
grade  de  ca|iit  line  ou  de  lieutenant. 

MAJORATION.    Action   de   grossir,    de 


forcer  un  nombre  ou  tme  proportion,  pour 
tenir  compte  de  certaines  circonstances. 

La  majoration  d'essayage  port<';e  sur  les 
tableaux  d'approvisionnements  d'effetsajustés 
comprend  une  certaine  proportion  d'effets 
que  l'on  ajoute  aux  nécessaires,  pour  tenir 
c  'mpte  des  effets  qui  ne  poun-aient  convenir 
aux  hommes  lors  de  l'essayage.  Cette  majo- 
ration a  été  fixée  expérimentalement  ;  elle 
est  d'environ  1/7. 

MAJORITÉ.  La  pluralité  des  votants. 
On  appelle  majorité  absolue  celle  qui  se 
compose  de  la  moitié  des  voix  plus  une,  et 
majorité  relative  celle  qui  se  forme  de  la 
supériorité  des  voix  obtenues  par  l'un  des 
concurrents. 

Dans  les  conseils  d'administraiioii,  d'en- 
quête, de  révision,  etc.,  les  décisions  sont 
prises  à-la  majorité  absolue  ;  eu  cas  de  par- 
tage des  voix,  celle  du  président  est  prépon- 
dérante. 

Dans  les  conseils  de  guerre,  les  condam- 
nations, en  temps  de  paix,  ne  peuvent  être 
prononcées  qu'a  la  majorité  de  5  voix  sur 
les  7  membres  présents. 

En  jnrisprudoice,  on  appelle  majorité 
l'âge  presciit  par  la  loi  pour  qu'une  per- 
sonne puisse  jouir  de  ses  droits  civils.  Cet 
âge  a  été  fixé  à  21  ans.  pour  les  deux  sexes. 
par  l'article  488  du  Code  civil  ;  toutefois, 
dans  certains  cas  définis,  le  mineur  peut  être 
soustrait  à  l'autorité  paternelle  ou  à  la  tu- 
telle, c'est-i-dire  éaiancipé. 

L'émancipation  est  tacite  dans  le  cas  de 
mariage  du  mineur,  c'est-ànlire  qu'elle  a 
lieu  de  plein  droit.  Hors  ce  cas,  l'émanci- 
pation doit  être  expresse  et  conférée  en 
connaissance  de  cause,  par  le  juge  de  paix, 
sur  la  demande  du  père  ou  du  conseil  de 
famille. 

MALADE.  Celui  qui  éprouve  quelque 
altération  dans  sa  santé. 

Les  of.iCiers  qui  ne  peuvent  faire  leur  ser- 
vice pour  cause  d'indisposition  sont  tenus 
de  garder  la  chambre  pendant  au  moins 
24  heures. 

Les  lieutenants  on  sous-lieutenants  infor- 
ment sur-ie-chanip  leur  capitaine;  les  capi- 
taines, leur  ciief  de  bataillon  ou  d'es.-adrons  ; 
les  officiers  comptables,  le  major  ;  les  offi- 
ciers supérieurs,  les  médecins,  le  porte-dra- 
peau et  le  chef  de  musique  informent  le 
lie  u  t  enant-colonel . 

L'officier  malade  a  le  droit  de  se  faire 
soigner  chez  lui  :  mais,  dans  des  circon- 
slanes  spéciales,  sur  l'avis  du  médecin 
major,  le  colonel  peut  ordonner  l'entrée  de 
l'officier  à  l'hôpital. 

L'officier  qui  se  fait  soigner  chez  lui  est 
tenu  de  se  fournir  de  médicaments. 


MALADE. 


495 


MAMELOUCK. 


Les  hommes  de  troupe  malades  en  font  la 
déclaration  au  sergent  de  semaine  à  l'appel 
du  matin  ;  à  défaut,  leurs  noms  sont  donnés 
par  le  caporal  de  chambrée.  Ces  noms  sont 
inscrits  sur  le  cahier  de  visite  ;  le  sergent 
de  semaine  présente  au  médecin-major  les 
malades  qui  peuvent  marcher  et  donne  le 
numéro  des  chambres  de  ceux  qui  ne  peu- 
vent pas  se  rendre  à  la  visite,  l-e  médecin- 
major  examine  attentivement  ces  hommes 
et,  suivant  le  cas,  les  dispense  de  service  et 
leur  administre  des  soins  comme  malades  à 
la  chambre  ou  bien  les  fait  entrer  à  ['infir- 
merie ou  à  l'hôpital,  suivant  la  gravité  de 
leur  maladie. 

Les  hommes  qui  ne  sont  pas  reconnus 
malades  sont  punis  di<ciplinairement. 

Dans  le  cas  de  routes  à  l'intérieur,  les 
malades  et  les  éclopês  sont  visités  et  pansés 
tous  les  jours,  à  l'heure  flxée,  au  poste  de 
police.  Le  médecin  désigne  : 

1"  Ceux  qui  sont  autorisés  à  placer  le 
havresac  sur  les  voitures,  mais  qui  mar- 
chent avec  leur  compagnie  ; 

2°  Ceux  qui,  dans  le  même  cas,  sont  de 
plus  autorisés  à  marcher  avec  les  équi- 
pages ; 

3°  Ceux  qui  sont  autorisés  à  monter  sur 
les  voitures  : 

4®  Ceux  qui  entrent  à  l'hôpital. 

Les  chevaux  et  les  mulets  malades  sont 
soignés  par  les  vétérinaires  militaires  des 
corps  de  troupe  à  cheval  ou,  à  défaut,  par 
des  vétérinaires  civils  désignés  par  les  com- 
mandants d'armes. 

En  principe,  aucune  opération  impor- 
tante ne  peut  être  faite  à  un  cheval  ou  à 
un  mulet  appartenant  à  l'État  sans  l'autori- 
sation du  chef  de  corps  ou  du  détachement  : 
cependant,  dans  des  cas  urgents,  le  vétéri- 
naire peut  opérer  aussitôt,  sauf  à  en  rendre 
compte. 

Un  cheval  atteint  d'une  maladie  conta- 
gieuse est  immédiatement  isolé  dans  un  local 
affecté  à  cet  usage;  ses  voisins  d'énirie, 
celui  de  droite  et  de  gauche,  sont  considérés 
comme  suspects  et  placés  dans  une  écurie 
spéciale,  si  le  casernement  le  permet  ;  dans 
le  cas  contraire,  ils  sont  isolés  à  l'extrémité 
de  l'écurie  et  observés  aussi  longtemps  que 
leur  état  le  comporte. 

Le  harnachement  et  les  effets  de  pansage 
des  chevaux  atteints  sont  désinfectés  en  pré- 
sence du  vétérinaire  ;  les  trois  places  qu'oc- 
cupaient le  cheval  malade  et  ses  deux  voi- 
sins sont  également  désinfectées.  Ces  chevaux 
sont  toujours  pansés  par  les  mêmes  ho'iimes; 
ils  ne  Sont  pas  conduits  aux  abreuvoirs  et 
ne  sont  promenés  que  dans  des  endroits  re- 
tirés. 


Les  ciievaux  ayant  des  plaies  suppurantes, 
des  vésicatoires  ou  des  maladies  internes 
sont  soignés  à  l'infirmerie  vétérinaire. 

Les  mé  ligaments  nécessaires  aux  chevaux 
malades  et  les  ingrédients  employés  pour  la 
désinfection  sont  fournis  par  la  masse  d  en- 
tretien du  harnache 'tient  et  ferraye. 

MALADIE  Altération  de  la  santé.  Les 
maladies,  inlirmités  ou  rices  de  conformation 
qui  rendent  impropre  au  service  militaire 
sont  indiqués  dans  l'Instruction  ministérielle 
du  17  mais  1890. 

MALINGRE.  Homme  d'une  complexion 
délicate,  ou  qui  est  affaibli,  soit  par  des  fa- 
tigues, soit  à  la  su'te  d'une  maladie. 

MALLÉABILITÉ.  Propriélé  qu'ont  cer- 
tains métaux  de  pouvoir  être  battus,  forgés, 
étiré*,  étendus  à  coups  de  marteau. 

MALLÉOLE.  Sorte  de  flèche  dont  la 
partie  antérieure  était  garnie  de  matières 
combustibles  et  qu'on  lançait  en  gui.se  de 
bombe  dans  les  ouvrages  ennemis  pour  les 
incendier. 

Employée  par  les  Normands  au  siège  de 
Paris,  en  887,  la  malléole  disparut  lors  de 
l'invention  de  la  poudre. 

MALTE  (ordre  de).  Continuation  de 
l'ordre  des  hospitaliers  de  Jérusalem,  qui 
comprenait  des  clicvaliers,  des  chapelains  et 
des  servants,  aj'ant  à  leur  tète  un  grand 
maître  investi  du  pouvoir  suprême. 

La  mission  de  cet  ordre,  au  début  reli- 
gieuse et  militaire,  ne  tarda  pas  à  dégénérer 
après  les  croisades.  Actuellement,  ce  n'est 
plus  qu'une  institution  purement  honori- 
fique. 

MALVEISINE  ou  MALVEZINE.  An- 
cienne machine  de  guerre  du  genre  des  pier- 
riers. 

MAMELIÈRE.  Partie  de  la  CHiras.se  des 
chevaliers  qui  protégeait  le  défaut  de  l'é- 
paule. 

MAMELON.  Petitecolline  anondie,  point 
culminant  de  pays  de  montagne  (V.  Monti- 
cule). 

Elévation  isolée  de  toutes  parts  et  qui, 
d'après  sa  hauteur,  reçoit  les  noms  de  : 
tertre,  butte,  colline,  montagne,  et,  d''après 
sa  forme,  les  noms  de  :  mamelon,  ballon, 
dôme,  table,  d(Mit.  cône;   |»nis  pic    aiguille. 

MAMELOUCK  ou  MAMELUCK.  Milice 
égyptienne  dont  la  puissance  devint  redou- 
table aux  sultans  et  qui  devinrent  plusieurs 
fois  les  maîtres  de  l'Egypte. 

Ils  furent  massacrés  en  1827  par  ordre  de 
Méhémet-Ali,  après  avoir  été  battus  en  1798 
par  Bonaparte,  qui  en  ramena  en  France  un 
certain  nombre  dont  il  forma,  en  180i,  un 
escadron  de  la  garde  impériale,  qui  fut 
licenciée  en  181  S. 


MANCHE. 

MANCHE.  Partie  dune  arme,  d^un  outil 
servant  à  l'empoigner  pour  en  faire  usage. 

Partie  d'un  vêtement  dans  lequel  on  entre 
les  bras. 

MANCHON.  Coiffe  blanche  que  l'on 
porte  sur  le  képi  dans  les  manœuvres,  pour 
distinguer  les  troupes  d'un  parti  opposé  à 
un  autre.  Cet  effet  est  fourni  gratuitement 
par  le  service  de  1  habillement  et  du  campe- 
ment. 

Pièce  de  la  culasse  viobile  du  fusil  mo- 
dèle i87i.  Il  sert  à  relier  le  chien  au  per- 
cuteur et  présente,  à  cet  effet,  un  logement 
pour  le  T  du  percuteur;  il  s'emboîte  dans 
un    autre    logement    pratiqué    à    l'arrière. 

Fis-,  IT-l. 


iToènt  chiT 


Deux  ailettes  formant  saillie  au-dessus  du 
logement  des  deux  branches  du  T,  viennent, 
en  se  plaçant  dans  un  logement  correspon- 
dant du  chien,  renlre  ces  pièces  solidaires 
avec  le  chien  (fig.  174). 

MANCHOT.  Estropié,  privé  de  la  main 
ou  du  liras. 

MANDANT.  Celui  qui  donne  un  man- 
dat à  une  autre  personne. 

MANDAT.  Acte  par  lequel  une  personne 
donne  à  une  autre,  qui  l'accepte,  le  pouvoir 
de  faire  quelque  chose  pour  elle  et  en  sou 
nom.  (V.  Procuratioii.) 

—  de  convoi.  Bon  de  convoi  délivré 
par  le  sous-intendant  militaire  ou  son  sup- 
pléant légal  à  une  troupe  en  marche,  pour 
assurer  la  fourniture  des  voitures  qui  lui 
sont  nécessaires. 

Ces  bons  sont  délivrés  par  le  sous-inten- 
daut,  à  raison  de  un  pour  chaque  étape, 
jusqu'à  destination,  ou  jusqu'à  la  plus  pro- 
chaine sous-intendance  située  sur  la  route  à 
parcourir.  Les  convoyeurs  sont  payés  sur 
les  fonds  généraux  de  la  caisse  du  corps  ou 
du  détachement,  après  avoir  acquitté  les 
bons  de  convoi;  ces  bons,  soumis  à  la  for- 
malité du  timbre  s'ils  dépassent  10  francs, 
sont  ensuite  remboursés  par  le  sous  inten- 
dant militaire,  sur  la  production  d'un  relevé 
trimestriel. 

—  d'étape.  Bon  délivré  par  le  sous- 
intendant  ou  son  suppléant  légal  à  une 
troupe  en  marche,  pour  lui  permettre  de 
percevoir,  à  l'étape,  les  vivres  et  les  four- 
rages. Ces  mandats  sont  distincts  pour  les 
vivres  et  les  fourrages  ;  ils  sont  remplis, 
quant  à  l'effectif,  et  signés  par  le  chef  de 


498  MANDAT. 

détachement,  à  l'arrivée  à  l'étape.  Le  sous- 
intendant  du  point  de  départ  remet  au  chef 
de  détachement  un  mandat  d'étape  pour  les 
vivres  et,  s'il  y  a  lieu,  un  pour  les  four- 
rages, pour  chaque  gîte  d'étapes,  jusqu'à 
destination  ou  jusqu'à  la  plus  prochaine  ré- 
sidence du  sous-intendant. 

—  d'indemnité  de  route.  Mandat 
délivré  par  le  sous-intendant  militaire  ou 
par  son  suppléant  légal  à  un  officier  sans 
troupe,  un  militaire  isolé  ou  uu  gendarme 
voyageant  isolément,  pour  ses  frais  de 
route. 

Ces  mandats  sont  payés  dans  le  délai  de 
24  heures  après  la  date  de  leur  émission, 
par  les  trésoriers  payeurs  généraux ,  les 
receveurs  particuliers  ou  les  percepteurs.  Us 
doivent  être  présentés  aux  agents  du  Trésor, 
en  même  temps  que  la  feuille  de  route  ; 
ceux-ci  conservent  le  mandat  et  rendent  la 
feuille  de  route  à  l'intéressé,  après  y  avoii' 
apposé  le  cachet  PAYÉ. 

Les  mandats  des  officiers  ou  assimilés 
doivent  être  acquittés  par  les  intéressés. 
Ceux  qui  dépassent  dix  francs  sont  pas- 
sibles du  timbre-quittance  de  10  centimes. 

—  de  payement.  Pour  la  solde  des 
corps  de  troupe  et  des  militaires  détachés 
de  ces  corps,  les  mandats  de  payement  sont 
établis  sur  les  états  de  solde.  Il  en  est  de 
même  pour  le  payement  des  primes  des 
différentes  masses. 

La  solde  des  officiers  sans  troupe  et  des 
assimilés,  le  remboursement  des  avances 
faites  par  les  corps  de  troupe,  les  paye- 
ments des  fournitures  faites  par  des  entre- 
preneurs ou  des  fournisseurs,  etc.,  sont 
payés  par  les  trésoriers  payeurs  généraux  et 
les  receveurs  particuliers,  sur  la  production 
de  mandats  de  payement,  établis  sur  formule 
spéciale  soit  par  les  fonctionnaires  do  l'in- 
tendance, soit  par  les  direi-teurs  de  l'artil- 
lerie, du  génie,  du  service  de  santé,  suivant 
le  service  qu'ils  concernent. 

La  signature  de  l'ordonnateur  d'un  man- 
dat doit  être  légalisée  par  l'apposition  d'un 
timbre  sec  spécial,  dit  timbre  à  orLlonuan- 
cement.  Les  mandats  dont  le  montant  est 
supérieur  à  10  francs  sont  passibles  du 
timbre  de  0,10  centimes. 

—  sur  la  poste.  Les  mandats  sur  la 
poste  sont  remis  au  vaguemestre  du  corps, 
qui  est  chargé  d'en  percevoir  le  montant  et 
de  le  remettre  aux  intéressés. 

Le  vaguemestre,  en  recevant  un  mandat 
pour  en  toucher  le  montant,  doit,  lorsque 
ce  mandat  lui  est  présenté,  exiger  à  l'appui 
la  production  de  l'enveloppe  de  la  lettre 
d'enviii.  Il  s'assure  que  l'enveloppe  et  le 
mandat  appartiennent   à  celui  qui  les  pré- 


MANDAT. 


497 


MANIEMENT  des  armes. 


seule,  et  que  les  deux  pièces  ont  le  même 
point  de  départ.  Il  inscrit  sur  le  mandat  le 
numéro  matricule  du  titulaire,  appose  son 
parafe  au-dessous  et  reproduit  le  numéro 
matricule  sur  son  registre  après  le  nom  du 
titulaire.  Ces  précautions  prises,  le  vague- 
mestre exige,  au  moment  de  payer,  la  pro- 
duction de  l'enveloppe  de  la  lettre  et  celle 
du  livret  iadividuel  du  titulaire,  afin  de 
constater,  par  l'inspection  du  numéro  ma- 
tricule du  militaire  qui  se  présente,  que 
celui-ci  est  bien  le  véritable  destinataire. 
Le  vaguemestre  présente  à  la  poste,  tous 
les  jours ,  ou  au  moins  deux  fois  par  se- 
maine, les  mandats  à  toucher  poui'  les 
militaires  du  corps.  Il  remet  ensuite  l'argent 
aux  intéressés,  à  l'heure  désignée  par  le 
chef  de  corps ,  en  présence  du  sergent  de 
semaine,  qui  signe  avec  les  destinataires  au 
registre. 

—  sur  le  trésor.  Ces  mandats  peuvent 
être  employés  pour  l'envoi  de  fonds  pour 
la  solde,  les  masses,  le  traitement  de  la 
Légion  d'honneur  et  de  la  médaille  mili- 
taire, le  service  des  remontes,  des  subsis- 
tances, de  l'artillerie,  du  génie,  de  santé,  etc., 
mais  il  est  défendu  d'en  faire  usage  pour 
rembourser  les  fournisseurs.  Ces  mandats 
sont  sans  frais  d'aucune  espèce. 

Lorsqu'il  y  a  lieu  d'envoyer  des  fonds 
par  l'entremise  de  la  trésorerie  générale,  le 
trésorier  du  corps  établit  une  demande  de 
mandat,  qui  est  signée  par  le  conseil  d'ad- 
ministration et  visée  par  le  sous-intendant 
militaire.  Le  trésorier  verse  les  fonds  en 
même  temps  qu'il  remet  la  demande  de 
mandat  au  trésorier  pajeur  général;  celui-ci 
établit  alors  un  mandat  de  la  somme  reçue, 
payable  par  son  collègue  du  département  où 
le  payement  doit  avoir  lieu;  il  adresse  à  ce 
dernier  un  avis  d'émission  par  l'intermé- 
diaire du  directeur  du  mouvement  général 
des  fonds,  qui  le  vise  pour  confirmation. 

Les  délais  d'échéance  de  ces  mandats 
sont  fixés  comme  il  suit  : 

i°  Au  cinquième  jour  de  la  dizaine  qui 
>uit  celle  de  l'émission,  pour  les  mandats 
payables,  soit  à  la  caisse  centrale  ou  à  la 
recette  générale  de  la  Seine,  soit  dans  un 
autre  département; 

2°  Au  cinquième  jour  de  la  deuxième  di- 
zaine qui  suit  celle  de  l'émission,  pour  les 
mandats  tirés  dans  des  départements  sur 
l'Algérie  ou  réciproquement  ; 

3"  A  45  jours  de  date,  pour  les  mandats 
tirés  de  France  ou  d'Algérie  sur  les  dépar- 
tements. 

—  télégraphique.  Lorsqu'un  militaire 
reçoit  un  mandat  télégraphique .  il  doit, 
pour  en  toucher  le  montant,  le  remettre  au 


vaguemestre,  qui  le  présente,  à  la  première 
distribution,  au  receveur  des  postes  et  des 
télégraphes  ;  celui-ci  remet  immédiatement 
au  vaguemestre  la  valeur  du  mandat  télé- 
graphique, qui  est  versée  sans  retard  dans 
les  mains  du  destinataire,  d'après  les  règles 
fixées  pour  le  payement  des  mandats  postaux. 

MANDATAIRE.  Celui  qui  reçoit  un 
mandat  d'une  autre  personne. 

Les  mandataires  des  créanciers,  des  en- 
trepreneurs et  des  fournisseurs  du  départe- 
ment de  la  guerre  doivent  être  munis  d'une 
procuration . 

MANDEMENT.  Lettre,  billet  qu'on 
donne  à  quelqu'un,  portant  ordre  à  un  tiers 
de  payer  quelque  somme. 

La  lettre  de  change  n'est  pas  autre  chose 
qu'i.n  mandement. 

MANDRIN  de  bourrage  (V.  Foumeaji 
à  citarge  après  bourrage). 

—  pour  le  canal  de  hausse.  Tige  en 
fer  à  poignée,  dont  on  se  sert  pour  débour- 
rer le  canal  de  hausse. 

MANEGE.  Le  manège  est  un  local  clos 
et  couvert,  où  l'on  apprend  l'équitation  aux 
jeunes  soldats  et  où  l'on  dresse  les  jeunes 
chevaux. 

Le  manège  découvert  ou  carrière  est  un 
terrain  étendu  et  accidenté,  servant  à  com- 
pléter l'instruction  des  cavaliers  et  des  che- 
vaux. 

On  appelle  encore  manège,  une  machine 
se  composant  d'un  arbre  vertical  portant 
une  ou  plusieurs  flèches  horizontales,  éga- 
lement espacées,  à  l'extrémité  de  chacune 
desquelles  on  attelle  un  cheval  ou  autre 
animal  de  trait.  L'arbre  porte  un  tambour 
cylindrique  ou  hyperbolique,  une  poulie, 
un  engrenage  ordinaire  ou  conique,  pour 
transmettre  son  mouvement  à  la  machine 
opératrice.  On  s'en  sert  dans  l'armée,  sur- 
tout pour  la  préparation  du  mortier,  pour 
actionner  des  pompes,  etc. 

MANGASSE  ou  MANGANELLE.  Petit 
mangonneau. 

MANGEOIRE.  L'auge  où  mangent  les 
chevaux. 

Dans  les  écuries  militaires,  les  mangeoires 
sont  en  pierre,  en  ciment  ou  en  fonte,  à 
l'exclusion  du  bois. 

MANGONNEAU.  Espèce  de  calapulte 
fort  puissante,  employée  au  moyen  âge.  On 
a  également  donné  le  nom  de  mangonneau 
au  projectile  lancé  par  cette  machine  ou  par 
la  catapulte,  la  baliste,  etc. 

On  continua  à  se  servir  de  mangonneaux, 
en  France,  50  ans  après  qu'on  eut  com- 
mencé à  se  servir  du  canon. 

MANIEMENT  des  armes.  Exercices 
ayant  pour  objet  d'apprendre  aux   soldats 

32 


MANIER. 

les  divers  mouvements   qu'ils  doivent  exé- 
cuter avec  leur  arme. 

La  vitesse  de  chacun  des  mouvements  du 
maniement  de  l'arine,  d'abord  très  lente, 
est  amenée  progressivement  à  celle  du  pas. 

MANIER.  Savoir  conduire,  diriger  une 
troupe,  un  cheval. 

MANIPULAIRE.  Centurion  romain  qui 
commandait  une  mnniimlc. 

MANIPULATEUR.  Organe  de  l'appareil 
de  télégrapliie  du  système  iMorse;  il  est 
destiné  à  produire  ies  interruptions  et  les 
rétablissements  du  courant  au  poste  expédi- 
teur. 

11  se  compose  d'un  levier  en  laiton  mo- 
bile autour  d'un  axe  et  qu'un  ressort  main- 
tient en  communication  avec  le  butoir  du 
récepteur  ou  du  repos. 

Dans  cette  position,  le  courant  est  inter- 
rompu ;  pour  le  rétablir,  on  appuie  sur  la 
poignée   pour  mettre  le   levier   en   contact 

Fi"-.  173. 


498  MANŒUVRE. 

portaient  dans  la  plus  haute  antiquité  au 
bras  gauche,  entre  le  coude  et  le  poi- 
gnet. 

MANIVELLE  de  pointage.  Dans  les 
canons  de  80,  90  et  95,  on  peut  modifier 
le  pointage  dans  de  certaines  limites,  sans 
déranger  la  hausse,  au  moyen  d'une  mani- 
velle, dite  de  pointage,  placée  au  milieu  de 
l'alTût. 

Avec  les  canons  de  80  et  de  90,  un  tour 
de  manivelle  correspond  à  une  variation  de 
hausse  de  T""™  environ  à  toutes  les  dis- 
tances ;  avec  les  canons  de  93,  cette  varia- 
tion est  de  lO""™  environ.  Pour  le  calcul  en 
millimètres  d'un  certain  nombre  de  tours  de 
manivelle,  on  admet,  pour  les  canons  de 
80  et  de  90,  que  4  tours  équivalent  à  27"i" 
de  hausse. 

Les- variations  de  portées  correspondant  à 
"un  tour  de  manivelle  sont  indiquées  ci- 
après  : 


])0.sle 


avec  le  butoir  de  la  pile  ;  le  circuit  et  les 
deux  pôles  de  la  pile  se  trouvent  alors  reliés 
par  le  manipulateur,  le  lil  de  ligne,  l'elec- 
tro-aiinant  du  récepteur  de  la  station  d'ar- 
rivée et  la  terre  {fuj.  173). 

MANIPULATION  du  télégraphe.  Em- 
ploi du  manqjulatcur  pour  les  transmis- 
sions télégraphiques.  Les  débutants  devront 
avoir  soin  d'aller  lentement  et  d'espacer 
beaucoup  les  caractères. 

MANIPULE.  Fraction  de  la  légion  ro- 
maine, qui  en  comprenait  30  ;  elle  était 
comparable  à  notre  compagnie  d'infanterie. 
Enseigne  primitive  des  Romains  ;  elle 
consistait  d'abord  en  une  poignée  de  foin 
attachée  à  une  perche  ;  cette  poignée  de  fuin 
fut  ensuite  remplacée  par  une  main  au-des- 
sous do  laquelle  on  plaçait  des  petits  bou- 
cliers, les  images  des  dieux,  puis  celle  des 
empereurs. 

On  est  arrivé  à  donner  le  nom  de  mani- 
pule aux  hommes  venant  se  ranger  sous  la 
même  enseigne. 

MANIQUE.  Espèce  de  grappin  en  fer, 
employé  dans  la  marine  pour  les  abor- 
dages.  Sorte   de  brassard   que   les   archers 


Jlèlres. 

1000 
2000 
3000 
4000 
5000 


Canons  de  80  et  90.   Canons  de  93 


280 

200 

14f> 

110 

93 


380 
300 
230 
180 
130 


MANNEQUINS.  Les  corps  de  troupe  de 
cavalerie  sont  autorisés  à  faire  confectionner 
deux  mannequins  par  escadron,  pour  les 
exercices  de  voltige. 

On  peut  employer,  pour  recouvrir  les 
mannequins  dont  il  est  fait  usage  pour  les 
exercices  du  sabre  à  pied,  de  la  toile  d'em- 
ballage hors  de  service,  à  raison  de  0,04  le 
kilogramme. 

Le  remboursement  au  service  de  l'habille- 
ment est  fait  par  voie  de  versement  au 
Trésor. 

Les  mannequins,  dont  les  corps  de  troupe 
d'infanterie  font  usage  pour  l'escrime  à  la 
baïonnette,  doivent  être  confectionnés  par 
ces  corps  à  l'aide  de  matériaux  réformés. 
La  confection  de  ces  mannequins  ne  donne  " 
lieu  à  aucune  allocation. 

MANŒUVRE.  Application  des  èvolu- 
tions  combinées  avec  le  terrain,  la  position 
et  les  mouvements  de  l'ennemi.  Il  existe 
des  règlements  de  manœuvre  pour  chaque 
arme. 

Celui  de  V infanterie ,  du  29  juillet  1884, 
comprend  :  titre  l*"^.  Bases  de  l'instruction; 
titre  II,  École  du  soldat;  titre  111,  Ecole  de 
compagnie;  titre  IV,  Ecole  de  Ijataillon; 
titre  V,  École  de  régiment  ;  application  aux 
unités  plus  fortes;  instruction  pour  les  re- 
vues et  défllés.  (V.  Grandes  manœuvres.) 


MANŒUVRE. 


493 


MANŒUVRE. 


Celui  de  la  cavalfrie  comprend  :  titre  1'^, 
Bases  de  l'instruction  ;  titre  II,  Instruction 
à  pied  :  école  du  cavalier,  école  du  peloton, 
école  de  l'escadron;  titre  III,  Instruction  à 
cheval  :  école  du  cavalier,  école  du  peloton, 
école  de  l'escadron,  école  du  régiment; 
titre  IV,  Instruction  des  corps  de  cavalerie 
composés  de  plusieurs  régiments. 

L'artillerie  reçoit  l'instruction  à  pied,  à 
cause  de  ses  servants  ;  l'instruction  à  che- 
val, à  cause  de  ses  condiictiurs ,  et  l'instruc- 
tion spéciale  d'artillerie,  qui  prend  le  nom 
de  manœuvres  de  batteries  attelées,  et  qui 
fait  l'objet  d'une  école  de  batteries  et  d'une 
école  de  régiment. 

On  appelle  encore  manœuvre,  tout  tra- 
vail, de  force  ou  non,  exigeant  le  concours 
de  plusieurs  soldats  ayant  besoin  d'une 
instruction  ou  dune  direction  spéciale. 

—  d'automne.  On  désigne ,  sous  ce 
nom  : 

l''  Les  manœuvres  de  corps  d'armée,  de 
division  et  de  brigade; 

2°  Les  manœuvres  de  division  de  cava- 
lerie ; 

3°  Les  évolutions  de  brigade  de  cavalerie  ; 

4°  Les  manœuvres  alpines; 

a°  Les  manœuvres  dans  les  Vosges; 

6°  Les  manœuvres  de  forteresse; 

1°  Les  ynanœuvres  à  feu  de  masses  d'ar- 
tillerie ; 

8°  Les  manœuvres  de  ponts. 

L'instruction  ministérielle  du    28   février 

1889,  modifiée  le  4  mars  1890  et  le  14  mars 
1891,  donne  les  principes  de  préparation 
et  d'exécution  des  manœuvres,  ainsi  que 
ceux  de  l'organisation  et  du  fonctionnement 
des  différents  services  [B.  0.,  p.  r.,  le^sem. 

1890,  n°  1-2). 

L°  Les  manœuvres  de  corps  d'ar- 
mée, de  division  et  de  brigade  sont  pré- 
parées et  réglées  par  les  soins  des  comman- 
dants de  corps  d'armée,  dans  la  limite  des 
crédits  budgétaires.  Ces  crédits  permettent, 
généralement,  20  jours  d'absence  pour  l'en- 
semble des  troupes  qui  exécutent  des  ma- 
nœuvres de  corps  d'armée,  13  jours  d'ab- 
sence pour  les  troupes  qui  exécutent  des 
manœuvres  de  division,  et  14  pour  celles 
qui  font  des  manœuvres  de  brigade  ; 

•2°  Les  manœuvres  de  division  de  ca- 
valerie ont  lieu,  habituellement,  au  camp 
de  Chàlons.  Leur  durée  est  de  12  jours,  y 
compris  l'exécution  préalable  des  évolutions 
de  brigade.  Les  batteries  à  cheval  de  chaque 
division  manœuvrent  avec  leur  division  ; 

3°  Les  évolutions  de  brigade  ont  une 
durée  de  8  jours,  non  compris  le  temps  né- 
cessaire pour  l'aller  et  le  retour,  pour  toutes 


les  brigades  qui   ne   participent  pas   à  des 
manœuvres  de  division  de  cavalerie. 

Le  programme  général  des  évolutions  do 
brigade  est  préparé  par  les  généraux  com- 
mandant les  divisions,  pour  les  brigades  de 
cavalerie  indépendante  ;  par  les  généraux 
inspecteurs  permanents  de  cavalerie,  pour 
les  brigades  de  cavalerie  de  corps  d'armée. 

Sur  les  8  journées  d'évolutions,  2  jours 
peuvent  être  consacrés  à  des  manœuvres 
exécutées  d'après  un  thème  général  et  des 
thèmes  particuliers,  établis  par  le  général 
de  brigade,  la  première  de  ces  journées  com- 
portant des  manœuvres  simples,  la  seconde, 
une  manœuvre  à  double  action  : 

4°  Les  manœuvres  alpines  font  l'objet 
d'instructions  spéciales,  en  ce  qui  concerne 
l'organisation  et  l'exécution  des  mouve- 
ments; 

o"  Les  manœuvres  dans  les  Vosges 
comprennei.t  des  marches  -  manœuvres  de 
10  jours  pour  certaines  troupes,  et  pour 
d'autres,  un  stationnement  d'été  au  cours 
duquel  ces  troupes  exécutent  également  des 
marches-manœuvres. 

Le  commandant  du  6«  corps  d'armée  sou- 
met à  l'approbation  du  Ministre  les  pro- 
grammes des  manœuvres  dans  les  A'osges  ; 

6°  Manœuvres  de  forteresse.  Le  Mi- 
nistre désigne  les  places  dans  lesquelles  il 
doit  être  fait  des  man  eun-es  spéciales  de 
forteresse,  ainsi  que  les  troupes  appelées  à 
prendre  part  à  ces  exercices. 

Le  programme  et  le  détail  des  manœuvres 
sont  préparés,  sous  l'autorité  du  comman- 
dant du  corps  d'armée,  par  le  commandant 
supérieur  de  la  défense  du  groupe  auquel 
appartient  la  place,  et  soumis  à  l'approba- 
tion du  .Ministre  ; 

7"  Les  manœuvres  à  feu  de  masse 
d'artillerie  ont  lieu  génèialement  au  camp 
de  Chàlons.  Les  troupes  qui  y  prennent 
part  sont  désignées  chaque  année  par  le  Mi- 
nistre. 

La  durée  de  ces  manœuvres  est  de 
12  jours  ; 

8°  Les  manœuvres  de  ponts  ont  lieu 
chaque  année,  suivant  des  instructions  don- 
nées par  le  Ministre. 

Les  troupes  qui  y  prennent  part  com- 
prennent le  personnel  nécessaire  au  service 
d'un  équipage  de  pont  de  corps  d'armée. 

On  profite,  autant  que  possible,  de  ces 
exercices  pour  habituer  les  troupes  de  toutes 
amies  à  pa>ser  sur  les  ponts  de  bateaux. 

—  de  garnison.  Manœuvres  qui  sont 
exéi'utées  par  les  troupes  d'une  garnison, 
en  terrain  varié,  ou  même  par  des  troupes 
appartenant  à  plusieurs  garnisons,  qui  vien- 
nent   se   réunir    sur  un    terrain  favorable. 


MANŒUVRE. 


situé  à  une  certaine  distance  des  différentes 
garnisons. 

Ces  manœuvres  peuvent  avoir  lieu  toute 
l'année. 

Le  général  commandant  le  corps  d'armée 
règle  le  nombre  et  la  nature  des  manœuvres 
de  garnison  à  exécuter  par  les  troupes  sous 
ses  ordres. 

Les  exercices  à  exécuter  comprennent  des 
exercices  pratiques  de  marche,  de  service  en 
campagne  et  de  combat,  k  double  action  ou 
contre  un  ennemi  figuré. 

Il  est  fait  en  outre  un  certain  nombre 
d'exercices  de  nuit. 

Les  programmes  des  manœuvres  aux- 
quelles plusieurs  corps  participent,  sont 
arrêtés,  savoir  : 

1°  Par  le  commandant  d'armes  pour  les 
manœuvres  combinées,  exécutées  par  les 
troupes  d'une  même  garnison  : 

2°  Par  le  général  de  brigade,  le  général 
de  division,  le  commandant  du  corps  d'ar- 
mée ou  le  gouverneur  militaire,  suivant  le 
cas,  pour  des  manœuvres  combinées,  exé- 
cutées par  les  troupes  de  deux  ou  de  plu- 
sieurs garnisons  voisines. 

Les  autorités  qui  ont  arrêté  le  programme 
dirigent  personnellement  l'exercice,  ou  en 
désignent  le  directeur. 

Suivant  les  ressources  disponibles,  il 
peut  être  consacré  à  chaque  exercice,  une, 
deux  ou  trois  journées  au  maximum. 

Les  régies  d'exécution  des  grandes  ma- 
nœuvres d'automne  sont  applicables,  d'une 
manière  générale,  aux  manœuvres  de  gar- 
nison, en  ce  qui  concerne  la  préparation  et 
la  conduite  des  opérations. 

Chaque  exercice  donne  lieu  à  une  cri- 
tique faite  par  le  directeur  sur  le  terrain 
même,  à  l'issue  de  l'opération. 

Les  dispositions  relatives  aux  cantonne- 
ments, aux  allocations,  aux  transports,  aux 
dégâts  aux  propriétés,  sont  indiquées  en 
détail  dans  l'instruction  ministérielle  du 
16  janvier  1891  (fi.  0.,  p.  r.,  1"  semestre 
1891,  p.  15). 

—  d'eau.  Ensemble  des  dispositions 
prises  pour  inonder  à  volonté  les  fossés  des 
places  fortes.  (Y.  Écluse.) 

—  de  force.  Dans  l'artillerie,  on  dé- 
signe sous  ce  nom,  les  manœuvres  exigeant 
l'emploi  de  machines  ou  d'un  grand  nombre 
de  bras,  soit  dans  l'armement  ou  le  désar- 
mement des  places,  soit  dans  les  exercices 
de  ponts.  Ces  opérations  sont,  en  général, 
les  suivantes  :  sortir  do  l'eau  un  bateau  et 
le  charger  sur  son  baquet  ;  décharger  un 
bateau  du  baquet  et  le  lancer  à  l'eau  ;  lan- 
cer à  l'eau  les  bateaux  du  commerce  et  les 
retirer;  charger  un  bateau  sur  une  voiture; 


500  MANQUEMENT. 

charger  des  arbres  sur  des  voitures;  embar- 
quer ou  débarquer  des  arbres  ou  des  bouches 
à  feu;  embarquer  sur  deux  bateaux  d'équi- 
page une  pièce  de  campagne  ou  un  caisson 
sur  avant-train;  embarquer  des  projectiles, 
de  la  poudre,  etc. 

—  spéciales.  Employées  par  les  ponton- 
niers pour  remettre  à  flot  un  bateau  échoué 
ou  coulé ,  repêcher  une  ancre,  retirer  une 
pièce  du  fond  de  l'eau,  mouiller  un  panier 
d'ancrage  ou  un  autre  corps  perdu,  rempla- 
cer un  corps  de  support  d'un  pont,  planter 
des  piquets  ou  des  pieux  avec  le  mouton  à 
bras,  planter  des  pilots  avec  la  sonnette, 
arracher  des  pieux,  etc. 

MANŒUVRER.  Exécuter  une  manœu- 
vre ;  faire  exécuter  des  évolutions  ;  manier 
des  troupes 

MANŒUVRIER.  Chef  qui  connaît  bien 
et  sait  bien  faire  exécuter  les  manœuvres. 
Une  troupe  est  manœuvrière,  lorsqu'elle  est 
rompue  aux  marches  et  aux  évolutions  de 
toute  espècp. 

MANOMÈTRE.  Appareil  permettant  de 
mesurer  la  diUereiico  entre  la  pression  at- 
mosphérique et  celle  d'un  gaz  ou  d'une 
vapeur  renfermés  dans  un  récipient. 

Le  manomètre  à  air  libre  consiste  en 
un  tube  recouiiié,  ouvert  à  ses  extrémités,  et 
contenant  de  l'eau  ou  du  mercure.  Une  des 
extrémités  étant  mise  en  contact  avec  le 
récipient,  la  dilTérence  de  niveau  du  liquide 
dans  les  deux  tubes  indique  l'excès  de  la  pres- 
sion du  gaz  sur  la  pression  atmosphérique, 
à  raison  de  0,91  par  centimètre  carré,  par 
millimètre  d'eau,  ou  de  ls''3o9  par  milli- 
mètre de  mercure.  L'atmosphère  exerçant 
une  pression  de  1033  grammes  par  centimètre 
carré,  la  hauteur  d'eau  représentative  est 
de  10™336  et  celle  de  mercure  de  0'"760. 

Le  manomètre  à  air  comprimé  (pour 
les  fortes  pressions)  ne  diffère  du  précédent 
que  par  une  de  ses  extrémités  qui  est  fer- 
mée; il  contient,  en  général,  du  mercure. 
Une  graduation  gravée  sur  le  tube  indique 
la  pression  correspondant  à  chaque  diffé- 
rence de  niveau. 

Le  manomètre  métallique  est  un  tube 
en  laiton,  contourné  en  hélice,  dont  on  fait 
communiquer  l'intérieur  avec  le  récipient  ; 
il  se  redresse  nu  fur  et  à  mesure  que  la 
pression  intérieure  augmente.  Une  aiguille 
fixée  à  une  de  ses  extrémités  indique  cette 
pression  sur  un  limbe  gradué. 
MANQUANTS  (V.  Délicit). 
MANQUEMENT  à  l'appel.  Tout 
homme  de  troupe  qui  manque  à  un  appel 
est  signalé  au  sergent-major  et  à  l'adjudant 
de  compagnie  par  le  sergent  de  semaine. 
Celui  qui  manque  à  l'appel  du  soir  est  porté 


MANTEAU. 


oOl         MANUTENTION  militaire. 


manquant  sur  le  billet  d'appel  remis  par 
l'adjudant  de  compagnie  à  l'adjudant-major 
de  semaine. 

Lorsqu'un  homme  de  troupe  a  manqué  à 
son  service  et  aux  appels  pendant  2i  heures, 
il  est  considéré  comme  absent  illégalement. 
On  établit  pour  lui  un  bulletin  de  manque- 
ment à  l'appel,  et  il  est  porté  en  mutation 
sur  la  situation  administrative,  sur  la  si- 
tuation-rapport et  sur  le  registre  de  comp- 
tabilité de  l'unité  à  laquelle  il  appartient. 
11  perd  dès  lors  ses  droits  à  la  solde  et  aux 
différentes  prestations. 

Lorsqu'il  vient  à  rentrer,  il  est  porté  ren- 
trant sur  les  situations  et  sur  le  registre  de 
comptabilité,  et  on  établit  un  bulletin  de 
rentrée. 

Après  6  jours  consécutifs  d'absence  illé- 
gale à  l'intérieur,  le  militaire  est  porté  dé- 
serteur. 

MANTEAU.  Vêtement  ample,  qui  se 
porte  par-dessus  les  vêtements.  Tous  les 
hommes  de  troupes  à  cheval  en  sont  pour- 
vus. Cet  effet  d'habilleaient  fait  partie  de 
la  première  portion. 

—  d'armes,  l'ièce  de  la  cuirasse  du 
chevalier  ;  elle  était  fixée  sur  le  côté  gauche 
pour  renforcer  et  protéger  la  poitrine. 

Sorte  de  petite  tente  de  forme  conique, 
servant  à  recevoir  et  à  abriter  les  armes 
dans  les  camps. 

MANTELET.  Sorte  de  parapet  portatif 
et  roulant,  dont  on  se  servait  autrefois  dans 
les  sièges  pour  couvrir  les  pionniers,  et 
qui  fut  remplacé  plus  tard  par  le  gabion 
farci.  Ce  mantelet  consistait  en  gros  ma- 
driers doubles,  ayant  l™,oO  à  3  mètres  de 
haut  sur  o  mètres  de  long  ;  il  était  arrondi 
ou  pouvait  présenter  deux  faces. 

MANUBALISTE.  Arme  de  jet  tenant  le 
milieu  entre  la  baliste  et  Varbaléle,  et  ser- 
vant à  lancer  des  dards  très  aigus. 

MANUEL.  Livre  de  petit  format  et  com- 
mode à  consulter,  dont  on  fait  un  fréquent 
usage,  et  qu'on  doit,  pour  ainsi  dire,  avoir 
toujours  sous  la  main. 

Les  principaux  manuels  utilisés  dans 
l'armée,  sont  ceux  d'administration  et  de 
législation  de  Beaugé  —  des  brancardiers  — 
des  circonscriptions  militaires  —  des  cours 
des  écoles  —  hippique  —  de  l'infirmier  — 
de  maréchalerie  —  de  l'officier  de  police  ju- 
diciaire —  du  service  postal  —  de  tir,  etc. 

MANUFACTURE  d'armes.  Jusqu'en 
1717,  on  laissait  aux  capitaines  le  soin  de 
se  procurer  dans  le  commerce  les  armes 
nécessaires  à  leurs  soldats.  Mais  lorsque  ces 
armes  devinrent  plus  précises,  on  reconnut 
les  inconvénients  de  ce  mode  de  procéder, 
et  l'on  créa  en  1718  des  manufactures  d'ar- 


mes, à  Charleville  et  à  Maubeuge,  dont  la 
direction  et  la  surveillance  furent  confiées  a 
des  ofliciers  d'artillerie. 

Il  existe  actuellement  3  manufactures 
d'armes  :  à  Saint-Étienne,  Tulle  et  Châtel- 
lerault,  où  sont  fabriquées  toutes  les  armes 
portatives  de  l'armée. 

Elles  ont  encore  à  effectuer  les  réparations 
d'armes,  qui  ne  peuvent  être  exécutées  par 
les  armuriers  des  corps  de  troupe. 

Les  manufactures  sont  soumises  au  régime 
de  Ventreprise.  Les  entrepreneurs,  d'après 
un  marché  passé  avec  l'État,  se  chargent  de 
payer  les  ouvriers  et  de  fournir  les  appro- 
visionnements de  matières  premières  né- 
cessaires. Ils  ne  peuvent  s'immiscer  en  rien 
dans  la  fabrication,  et  reçoivent  un  prix 
fixé  pour  chaque  arme  finie  et  reçue. 

Chaque  manufacture  est  dirigée  par  un 
officier  supérieur  d'artillerie,  ayant  en  sous- 
ordre  le  nombre  d'officiers,  de  contrôleurs 
d'armes  et  de  gardes  d'artillerie  nécessaires, 
pour  la  direction  et  la  surveillance  des  divers 
ateliers,  le  contrôle  des  différentes  opérations, 
la  réception  et  l'expédition  des  produits. 

—  d  étoffes.  Les  approvisionnements 
de  draps  et  de  toiles  nécessaires  à  l'armée 
sont  fournis  par  adjudication  et  doivent  être 
fabriqués  dans  des  manufactures  situées 
sur  le  territoire  continental  français.  Ces 
fabriques  sont  visitées  à  l'improviste,  sur 
l'ordre  du  Ministre,  par  des  officiers  d'ad- 
ministration ayant  le  titre  de  vérificateurs  du 
matériel. 

MANUTENTION  militaire.  Établisse- 
ment où  se  fait  le  pain  pour  la  troupe. 

Une  manutention  militaire  complète  com- 
prend les  locaux  suivants  : 

1°  Un  magasin  à  blé  avec  emplacement 
pour  les  réceptions  et  les  expéditions,  un 
dépôt  pour  les  ustensiles  et  les  criblures  ; 

2°  Un  moulin  avec  ses  dépendances  ; 

3°  Un  magasin  à  farine  pourvu  d'une 
salle  de  mélange  et  d'un  local  pour  les  fa- 
rines mélangées  ; 

4°  Un  magasin  au  biscuit  ; 

5°  Une  boulangerie  avec  ses  dépendances  : 
hangar  au  bois,  ou  chantier  au  charbon, 
local  pour  le  sel  et  le  fleurage,  braiserie, 
vestiaire  et  salle  de  lavage  pour  les  boulan- 
gers, paneterie  avec  étagères,  petit  bureau 
pour  le  distributeur,  salle  de  ressuage  pour 
le  biscuit,  avec  étagères; 

6°  Des  magasins  aux  denrées  ; 

7°  Une  pièce  pour  la  sacherie  et  le  mo- 
bilier ; 

8°  Vn  atelier  de  raccommodage  des  sacs  ; 

9"  Un  dépôt  de  pompes  à  incendie  ; 

10°  Vn  logement  de  concierge; 

11''  Un  corps  de  garde  ; 


MAQUETTE. 


12°  Le  logement  et  les  bureaux  de  l'ofli- 
cier  comptable. 

Il  est  très  peu  de  manutentions  aussi 
complètes  que  celle  qui  vient  d'être  décrite; 
on  réduit  le  plus  possible  le  nombre  des 
locaux,  suivant  les  localités  et  les  exigences 
du  service. 

Les  manutentions  appartiennent  à  l'Etat 
dans  les  localités  où  le  service  est  en  gestion 
directe. 

Lorsque  le  service  est  exécuté  par  un  en- 
trepreneur, celui-ci  est  tenu  de  fournir  les 
bâtiments  nécessaires  à  l'exploitation;  tou- 
tefois,, lorsque  l'État  dispose  d'une  manu- 
tention dans  une  place  où  le  service  est 
exécuté  à  l'entreprise,  il  met  généralement 
cet  établissement  à  la  disposition  de  l'entre- 
preneur. 

MAQUETTE.  Barre  d'acier  ayant  la 
forme  d'un  tronc  de  ]iyramide  quadrangu- 
laire  allongé,  avec  un  renfort  au  gros  bout, 
et  qui  sert  à  fabriquer  la  lame  d'une  arme 
blancbe.  Un  sei-ond  tronc  de  pyramide,  plus 
petit,  y  est  accolé  pour  former  la  soie. 

MARABOUT.  (En  arabe  :  Marbouth, 
champion  de  la  religion).  En  Algérie  et  en 
Tunisie,  on  désigne  sous  le  nom  de  mara- 
bouts, des  musulmans  affectant  une  piété 
profonde  et  ayant  une  connaissance  appro- 
fondie du  Coran  ,  qui  est  à  la  fois  la  loi 
civile  et  religieuse  des  sectateurs  de  Ma- 
homet. 

Ces  saints  personnages  jouissent  d'une 
grande  influence  dans  leurs  tribus,  et  ils 
s'en  sont  servis  trop  souvent  contre  nous  pour 
fomenter  des  insurrections. 

On  donne  également  le  nom  de  marabout 
k  une  espèce  de  petite  chapelle  élevée  par 
les  Arabes  sur  le  tombeau  de  chacun  de  ces 
individus. 

MARAIS.  Par  suite  de  la  nature  .de 
leur  fonds,  les  marais  forment  un  sérieux 
obstacle  à  la  marche  des  armées  ,  même 
lorsqu'ils  ont  peu  de  profondeur,  s'ils  ont 
une  grande  étendue  suivant  le  front  des 
armées.  L'assaillant  est  alors  obligé  de  les 
tourner,  ce  qui  lui  fait  perdre  beaucoup  de 
temps,  ou  de  les  franchir  quand  ils  présen- 
tent des  points  de  passage,  qui  constituent 
ainsi  des  défilés. 

L'artillerie  n'est  pas  beaucoup  à  redou- 
ter pour  les  défenseurs,  car  le  réglage  du  tir 
dos  projectiles  à  fusée  percutante  est  très 
difficile  sur  un  pareil  objectif. 

Les  travaux  à  faire  consistent  en  petits 
ouvrages  pour  la  défense  des  chaussées  qui 
traversent  les  gués ,  et  en  tranchées-abris  pour 
couvrir  les  soutiens,  si  cela  est  nécessaire. 

S'il  existe  des  rigoles  d'assèchement,  on 
les  engorgera  pour  renforcer  l'obstacle. 


502  MARCHE. 

MARAUDAGE,  MARAUDE.  Vols  ou 
pillages,  consistant  surtout  en  vivres,  com- 
mis par  des  soldats. 

MARAUDEUR.  Soldat  qui  se  livre  à  la 
maraude. 

MARC  ou  MARK.  Unité  monétaire  de 
l'Allemagne.  Sa  valeur  est  de  1  fr.  24. 

MARCHAND.  Celui  qui  fait  profession 
d'acheter  ou  de  vendre. 

M,A.RCHANDISES.  Toutes  les  choses 
qui  s'achètent  et  se  vendent  soit  en  gros, 
soit  en  détail,  dans  les  magasins,  boutiques, 
marchés,  etc. 

MARCHE  !  Commandement  d'exécution 
pour  commencer  ou  cesser  divers  mouve- 
ments où  il  y  a  lieu  de  marcher. 

Composition  musicale  que  l'on  joue  pen- 
dant la  marche  ou  le  défilé  des  troupes. 
Pour  distinguer  au  besoin  les  différents 
corps,  on  exécute  dans  chacun  d'eux  une 
marche  spéciale,  que  l'on  appelle  la  marche 
du  régiment,  et  dont  une  reprise  précède 
chaque  batterie  ou  sonnerie. 

Nom  sous  lequel  on  désignait ,  au  moyen 
âge,  les  provinces-frontières  d'un  empire. 

Mouvement  de  locomotion  exécuté  par 
une  troupe  pour  se  porter  d'un  lieu  à  un 
autre. 

Au  point  de  vue  de  la  vitesse  de  la 
marche,  elle  varie  suivant  la  proportion  de 
la  route  faite  aux  différents  pas  :  accéléré, 
gymnastique,  de  route  ou  de  charge;  mais 
en  principe  les  marches  de  route  se  font  au 
pas  de  route,  dont  la  longueur  et  la  vitesse 
sont  variables,  mais  avec  lequel  le  kilo- 
mètre est  ordinairement  parcouru  en  lia 
i2  minutes,  non  compris  les  repos  ou 
haltes. 

Sous  le  rapport  du  chemin  parcouru  à 
pied  dans  une  journée,  on  distingue  les 
marches  ordinaires,  qui  comprennent  une 
étape,  et  les  marches  forcées,  qui  consis- 
tent à  doubler  l'étape  ou  à  parcourir  un 
trajet  déterminé  dans  le  moins  de  temps  pos- 
sible. 

En  ce  qui  concerne  les  sortes  de  chemins, 
on  appelle  marches  de  routes  celles  qui 
se  font  sur  les  routes  ordinaires,  et  mar- 
ches de  guerre,  celles  pour  lesquelles  on 
emploie  des  chemins  de  toute  espèce,  à  tra- 
vers tous  les  terrains,  au  besoin  en  se  frayant 
un  passage  à  travers  les  obstacles. 

Ces  derniers  qui  n'ont  lieu  que  dans  le 
voisinage  de  l'ennemi,   exigent  l'emploi  do 
mesures    de   précaution    et    la   combinaison 
des  mouvements  des  différents  corps. 
On  les  distingue  : 

1"  En  marches  d'attaque,  ayant  pour 

but  de  joindre  l'ennemi  et  de  lo  combattre  ; 

2°  En  marches  de  retraite,  lorsqu'on 


MARCHE. 


503 


MARCHE. 


veut  échapper  aux  entreprises  de  l'a-iver- 
saire  ; 

30  En  marches-manœuvres,  lorsqu'il 
s'agit  d'opposer  des  mouvements  combinés 
à  des  forces  supérieures. 

Les  marches-manœuvres  sont  des  mar- 
ches de  front,  en  avant  ou  en  retraite, 
lorsqu'on  s'avance  perpendiculairement  à  la 
ligne  de  bataille,  et  des  marches  de  flanc, 
lorsqu'elles  s'exécutent  parallèlement  à  celte 
•ligne. 

Rigoureusement,  la  march"  de  flanc  est 
la  marche  d'une  troupe,  quelle  que  soit  sa 
formation  (en  colonne  ou  par  le  flanc),  qui 
se  prolonge  parallèlement  à  son  front. 

Le  titre  YIII  du  règlement  sur  le  service 
des  armées  en  campagne,  indique  les  dis- 
positions à  prendre  pour  le  service  des 
marches  en  campagne  ;  voici  comment  sont 
intitulés  les  différents  chapitres  :  I,  Orga- 
nisation des  colonnes;  II,  Protection  des 
colonnes  ;  IIl,  Préparation  de  la  marche  ; 
IV,  Exécution  de  la  marche  ;  V,  Disposi- 
tions concernant  les  trains  régimentaires  et 
les  convois  d'approvisionnements. 

On  trouve  dans  le  titre  III  du  Règlement 
sur  le  service  intérieur  des  troupes  d'infan- 
terie ce  qui  a  trait  aux  routes  dans  l'inté- 
rieur :  préparation,  logement,  départ  et 
marche,  arrivée  au  gîte,  séjours,  punitions, 
équipages ,  marches  pendant  les  grandes 
man't'uvres,  transport  par  les  voies  ferrées, 
détachements,  escortes  (  Y,  à-coup,  allonge- 
ment, etc.). 

—  des  trains.  Pour  éviter  les  colli- 
sions, il  importe  de  régler  avec  soin  la 
marche  des  différents  trains,  en  tenant 
compte  de  leur  vitesse. 

La  vitesse  de  marche  des  trains  omnibus, 
qui  est  la  vntesse  maxhna  des  trains  mili- 
taires, est  d'environ  30  kilomètres  à  l'heure; 
celle  des  trains  express  peut  atteindre  jus- 
qu'à 80  kilomètres. 

En  principe,  sur  les  lignes  à  2  voies, 
deux  trains  de  même  nature  ne  peuvent  se 
suivre  qu'à  10  minutes  d'intervalle  ;  ce  der- 
nier est  réduit  à  5  minutes  quand  le  pre- 
mier train  est  plus  rapide  que  le  deuxième. 
On  a  d'ailleurs  adopté  presque  partout  le 
blocic-sijstéme  sur  les  lignes  à  double  voie. 

Sur  les  lignes  à  voie  unique,  il  faut  avoir 
recours  aux  voies  d'évilcment. 

—  (service  de).  Ce  service  comprend 
tout  ce  qui  est  relatif  aux  mouvements  des 
isolés  et  des  détachements,  ainsi  qu'au 
transport  du  matériel.  Ce  service  comprend 
les  subdivisions  suivantes  : 

1°  Mouvements  des  isolés  (Voir  Feuille 
de  rouie,  Frais  de  route)  ; 

2°  Mouvements  des  corps  et  détachements 


par  étapes.  Ces  mouvements  ont  lieu  sur 
l'ordre  du  Ministre  ou,  en  cas  d'urgence, 
sur  l'ordre  des  généraux  commandant  les 
corps  d'armée.  L'ordre  de  mouvement  trace 
l'itinéraire.  La  veille  du  départ,  le  sous-in- 
tendant militaire  constate  l'effectif  par  une 
revue,  puis  il  délivre  la  feuille  de  route  de 
dèlachem-nl ,  les  mandats  d'étapes  pour  les 
vivres,  les  fourrages  et  les  voitures,  jusqu'à 
la  plus  prochaine  résidence  de  sous-inten- 
dant, sur  la  route  à  parcourir. 

Ce  dernier  fait  les  mêmes  opérations  que 
le  sous-intendant  du  point  de  départ,  et  le 
mouvement  se  continue  ainsi ,  de  sous-in- 
tendance en  sous-intendance,  jusqu'à  l'ar- 
rivée du  détachement  à  destination. 

Chaque  sous-intendant  inscrit  sur  la  feuille 
de  route  l'effectif  constaté,  ainsi  que  les 
allocations  accordées. 

Les  détachements  ont  droit  à  des  moyens 
de  transport,  suivant  l'importance  de  leur 
effectif  (Voir  Convoi,  mandat  de  convoi)  ; 

3"  Transports  des  troupes  par  chemin  de 
fer.  Ce  service  s'applique  au  personnel,  aux 
chevaux  et  aux  bagages  que  les  troupes 
transportent  avec  elles  ; 

4°  Transports  généraux.  Ce  service  s'ap- 
plique uniquement  au  matériel  ; 

5°  Transports  maritimes.  Ce  service 
s'applique  au  personnel  et  au  matériel. 

MARCHÉ.  Convention  renfermant  les 
conditions  d'un  achat,  d'une  i-ente. 

Les  marchés  de  l'administration  de  la 
guerre  sont  des  conventions  faites  entre 
l'État  et  un  particulier,  ou  une  société 
commerciale.  Les  marchés  peuvent  être  pas- 
sés par  voie  d'adjudication  publique,  ou  de 
gré  à  gré  ou  par  concours  [\.  Achats). 

Quel  que  soit  le  procédé  adopté  pour  pas- 
ser le  marché,  on  distingue  encore  celui-ci 
au  point  de  vue  de  l'oljjet  qu'il  concerne, 
en  marché  de  livraison,  marché  à  la  ration 
et  marché  d'abonnement. 

Le  marché  de  livraison  est  un  engage- 
ment de  livrer  dos  quantités  fixées  à  des 
époques  et  dans  des  endroits  désignés.  Tels 
sont  les  marchés  de  l'administration  pour 
l'achat  des  denrées,  les  maichés  des  corps 
de  troupe,  pour  les  efïets  de  la  2^  portion. 

Le  marché  à  la  ration  est  un  engage- 
ment de  distribuer  aux  troupes  des  denrées 
rationnées,  pendant  une  période  déterminée. 

Le  marché  d'abonnement  est  un  enga- 
gement d'exécuter  im  service  pendant  un 
temps  fixé  moyennant  des  prix  convenus. 

Les  marchés  de  l'administration  de  la 
guerre  sont  régis  par  le  Gode  de  commerce 
pour  toutes  les  clauses  et  conditions  qui  ne 
sont  pas  contenues  dans  la  convention  elle- 
même  ou  dans  le  cahier  des  charges. 


MARCHEPIED. 


o04 


MARECHAL. 


Toutefois,  les  différends  qui  pourraient 
s'élever  entre  l'administration  et  les  entre- 
preneurs ou  les  fournisseurs,  seraient  ré- 
solus par  l'administration  (V.  Contentieux 
administrniif:. 

—  des  fumiers  (V.  Fumiers). 

—  des  ordinaires  (V.    Ordinaires). 

MARCHEPIED  de  chargement.  Plan- 
chette disposée  à  l'arrière  de  l'affût  pour 
faciliter  le  chargement.  11  y  en  a  de  4  mo- 
dèles :  de  153,  de  120,  d'affût  de  siège  et 
de  place  pour  modèle  1880,  d'affût  de  ca- 
non-revolver. 

MARÉCHAL  FERRANT.  Celui  dont  la 
profession  est  de  ferrer  les  chevaux  (V.  Maître 
inarc'clial  ferrant). 

—  de  camp.  Officier  général  dont  le 
grade  était  équivalent  à  celui  de  général  de 
brigade,  sous  la  monarchie. 

—  de  France.  Ce  terme  désigne  la 
plus  haute  dignité  dans  l'armée,  en  France. 
Cette  dignité  existe  aussi  en  Allemagne  et 
en  Autriche,  sous  le  nom  de  feld-maréchal. 

En  France,  le  maréchal  fut  pendant  long- 
temps le  premier  lieutenant  du  connétable, 
mais,  lorb>  de  la  suppression  de  ce  dernier, 
sous  Richelieu,  le  maréchal  devint  le  plus 
haut  dignitaire  de  l'armée.  Supprimé  par 
un  décret  du  21  janvier  1793,  le  marécha- 
lat  fut  rétabli  par  le  sénatus-consultc  du 
19  mai  1804,  qui  institua  les  maréchaux 
d'empire,  nu  nombre  de  18. 

A  la  Restauration,  ceux-ci  prirent  la  dé- 
nomination de  maréchaux  de  France,  qu'ils 
ont  toujours  conservée. 

La  loi  du  24  août  1839,  qui  a  fixé  les 
bases  de  l'organisation  de  l'état-major  géné- 
ral, et  qui  est  encore  en  vigueur,  en  ce  qui 
concerne  les  maréchaux,  porte  que  le  nombre 
de  ceux-ci  est  au  plus  de  6  en  temps  de 
paix,  et  de  12  en  temps  de  guerre. 

Elle  ajoute  que  cette  haute  dignité  ne 
pourra  être  conférée  qu'aux  généraux  de 
division,  qui  auront  commandé  devant  l'en- 
nemi, soit  une  armée,  soit  un  corps  d'ar- 
mée ,  composé  de  plusieurs  divisions  de 
différentes  armes,  soit  enfin  les  armes  de 
l'artillerie  et  du  génie  dans  une  armée 
composée  de  plusieurs  corps  d'armée. 

La  loi  du  13  mars  1875  stipule,  dans  son 
article  8,  que  le  nondjre  des  maréchaux  de 
France,  ainsi  que  les  conditions  de  leur 
nomination  seront  réglées  par  une  loi  spé- 
ciale. C'est  à  ce  propos  que  le  général 
Chanzy  prononça  devant  l'Assemblée  natio- 
nale ces  paroles  caractéristiques  :  «  Que  le 
général  qui  voudra  le  bâton  de  maréchal 
aille  le  chercher  de  l'autre  côté  du  Rhin  )>. 

Depuis  cette  époque,  il  n'a  plus  été 
question,  au  Parlement,  du   maréchalat,  et 


aucun  général  n'a  été  promu  à  cette  haute 
dignité  depuis  la  guerre  de  1870. 

—  des  logis.  Sous-officier  du  grade  in- 
férieur, dans  la  cavalerie ,  l'artillerie,  le 
train  et  les  sapeurs-conducteurs  du  génie. 
11  est  chargé,  sous  l'autorité  de  l'o'ïicier  de 
peloton  ou  de  section,  des  détails  de  l'in- 
struction des  brigadiers  et  des  soldats,  de 
la  surveillance,  de  la  tenue  des  chambres, 
de  la  conservation  et  de  la  propreté  des 
effets  et  des  armes,  ainsi  que  des  soins  à 
donner  aux  chevaux. 

Les  fonctions  et  les  devoirs  du  maréchal 
des  logis  sont  tracés  par  le  Règlement  du 
28  décembre  1883  sur  le  service  intérieur 
(art.  171  à  189,  cavalerie;  art.  196  à  214, 
artillerie). 

Le  maréchal  des  logis  porte,  comme  in- 
signe de  son  grade,  un  galon  façon  losange, 
en  or  ou  en  argent,  suivant  la  couleur  du 
bouton,  sur  chaque  bras. 

Ce  galon  est  posé  obliquement,  sur  chaque 
manche,  dans  la  cavalerie,  et  en  forme  de 
chevron  dans  l'artillerie  et  le  train  des  équi- 
pages militaires. 

—  des  logis  chef.  Sous-officier  du 
grade  supérieur  au  maréchal  des  logis,  dans 
l'escadron  de  cavalerie,  la  batterie  d'artille- 
rie, ou  la  compagnie  du  train  des  équi- 
pages ou  de  pontonniers,  ou  de  sapeurs- 
conducteurs  du  génie. 

11  est  l'agent  du  capitaine-commandant 
pour  tout  ce  qui  concerne  l'administration 
et  la  comptabilité  ;  il  est  responsable  envers 
cet  officier  de  la  tenue  des  registres,  con- 
trôles, livrets,  etc.,  et  de  la  conservation  du 
matériel  de  l'unité  administrative.  Il  com- 
mande aux  sous-officiers,  brigadiers  et  sol- 
dats, en  tout  ce  qui  est  relatif  au  service,  à 
la  tenue  et  à  la  discipline. 

Ses  devoirs  sont  tracés  par  le  Règlement 
du  28  décembre  1883,  sur  le  service  inté- 
rieur (art.  159  à  170,  cavalerie;  art.  18 i 
à  195,  artillerie). 

Il  porte,  comme  insignes  de  sou  grade, 
deux  galons  parallèles,  en  or  ou  eu  argent, 
suivant  la  couleur  du  bouton,  et  disposés 
sur  chaque  manche,  comme  ceux  du  maré- 
chal des  logis  de  même  arme, 

—  des  logis  fourrier.  Sous-officier 
ayant  le  même  grade  que  le  maréchal  des 
logis,  mais  dont  l'emploi  consiste  à  tenir, 
sous  la  direction  du  maréchal  des  logis  chef, 
toutes  les  écritures  de  l'unité  administra- 
tive, dans  la  cavalerie,  dans  l'artillerie  et 
dans  le  train  des  équipages.  11  est  chargé 
du  casernement  et  du  couchage  ;  il  assiste  à 
toutes  les  distributions  de  vivres  ;  il  rem- 
place, au  besoin,  le  maréchal  des  logis  chef 
pour  les  réceptions,  les  distributions  ou  les 


MARÉCHAL,A.T. 


50o 


MARIAGE. 


versements  d'armes  et  d'effets  de  toute  na- 
ture. 

Ses  devoirs  sont  tracés  par  le  Règlement 
du  28  décembre  1883  sur  le  service  inté- 
rieur (art.  190  à  191,  cavalerie;  art.  216 
à  218,  artillerie). 

Il  porte  au  bas  des  manches  les  mêmes 
insignes  que  le  maréchal  des  logis,  et  à  la 
partie  supérieure  des  manches,  un  deuxième 
galon  métallique,  analogue  à  celui  du  bas, 
et  posé  obliquement. 

MARÉCHALÂT.  Dignité  de  maréchal  de 
France. 

MARÉCHALERIE.  Tout  ce  qui  se  rap- 
porte au  ferrage  des  chevaux  dans  les  corps 
de  troupe  à  cheval. 

L'atelier  de  maréchalerie  est  sous  la  di- 
rection du  vétérinaire  en  premier,  qui  est 
responsable  de  la  confection  et  de  l'appli- 
cation de  la  ferrure. 

Il  fait  ou  fait  faire  par  un  des  vétéri- 
naires sous  ses  ordres  un  cours  aux  maré- 
chaux sur  tout  ce  qui  se  rapporte  à  la  fer- 
rure, à  l'application  de  certains  pansements, 
ainsi  qu'aux  soins  à  donner  aux  pieds  ma- 
lades ou  défectueux.  Il  exerce  les  maréchaux 
au  fonctionnement  de  la  forge  de  campagne. 

MARÉCHAUSSÉE.  Au  moyen  âge,  ce 
mot  signifiait  le  droit,  pour  le  seigneur,  à 
la  prestation  aux  fourrages  pour  ses  che- 
vaux dans  les  prairies  de  ses  vassaux  ;  l'of- 
ficier féodal  chargé  d'exiger  ces  prestations 
s'appelait  maréchal. 

Plus  tard,  la  maréchaussée  se  composait 
des  troupes  dépendant  de  la  juridiction  des 
maréchaux  de  Fi-ance  ou  connétables.  Enfin, 
elle  comprenait  les  troupes  à  cheval  placées 
dans  les  provinces  pour  assurer  la  sûreté 
publique  et  faisant  le  service  qui  est  actuel- 
lement confié  à  la  gendarmerie  départemen- 
tale. 

MARGRAVES.  Seigneurs  ou  officiers 
chargés  de  la  défense  des  marches  ou  pro- 
vinces frontières. 

MARIAGE.  Union  légitime  d'un  liomme 
et  d'une  femme. 

—  des  officiers.  Les  officiers  de  tout 
grade,  en  activité  de  service,  ne  peuvent  se 
marier  qu'après  en  avoir  obtenu  l'autorisa- 
tion par  écrit  du  Ministre  de  la  guerre,  qui, 
par  décision  du  18  juillet  1877,  a  délégué 
ses  pouvoirs  aux  généraux  commandant  les 
corps  d'armée,  pour  tous  les  officiers,  jus- 
qu'au grade  de  colonel  inclus. 

L'officier  ou  assimilé,  qui  contracterait 
mariage  sans  cette  autorisation,  encourrait 
la  perte  de  tout  droit  à  une  pension  pour  sa 
veuve  ou  pour  ses  enfants  ;  de  plus,  il 
serait  puni  disciplinairement  et  pourrait 
même  être  mis  en  non-activité. 


Les  formalités  à  remplir  sont  les  sui- 
vantes : 

1°  Demande  de  l'intéressé  adressée  au 
Ministre  par  la  voie  hiérarchique  ; 

2°  Certiiicat  du  maire  constatant  l'état 
des  parents  de  la  future,  le  sien,  la  réputa- 
tion dont  elle  jouit,  ainsi  que  sa  famille,  le 
montant  et  la  nature  de  la  dot  qu'elle  doit 
recevoir,  et  la  fortune  à  laquelle  elle  peut 
prétendre  ; 

3°  Extrait,  par  acte  notarié  spécial,  du 
projet  de  contrat  de  mariage  relatant  l'ap- 
port de  la  future  (V.  Apport  dotal). 

Le  chef  de  corps  et  les  généraux  doivent, 
en  transmettant  les  demandes,  y  joindre 
leur  avis  motivé  sur  la  moralité  de  la  future 
épouse,  sur  la  constitution  de  sa  dot  et  sur 
la  convenance  de  l'union  projetée. 

A  cet  effet,  ils  doivent  recueillir,  par 
l'intermédiaire  de  rautorité  militaire  et  la 
gendarmerie,  des  renseignements  analogues 
à  ceux  que  doit  constater  l'autorité  civile. 

Les  conditions  d';ige  pour  contracter  ma- 
riage sont,  pour  l'homme,  18  ans,  pour  la 
femme,  15  ans  révolus. 

Le  mariage  est  prohibé  entre  tous  les 
ascendants  légitimes  ou  naturels  et  entre  le 
frère  et  la  sœur,  le  beau-frère  et  la  belle- 
sœur,  l'oncle  et  la  nièce,  la  tante  et  le  ne- 
veu. Néanmoins,  le  Chef  de  l'État  peut, 
pour  des  motifs  graves,  lever  ces  prohi- 
bitions. 

Le  fils  qui  n'a  pas  atteint  l'âge  de  23  ans 
accomplis,  la  fille  qui  n'a  pas  atteint  l'âge 
de  21  ans  accomplis,  ne  peuvent  contracter 
mariage  sans  le  consentement  des  père  et 
mère,  ou  tout  au  moins  du  père,  ou  enfin 
du  dernier  survivant  si  l'un  des  deux  est 
mort.  S'il  n'existe  plus  ni  père,  ni  mère,  ni 
a'ieul,  ni  a'ieule,  c'est  le  consentement  du 
conseil  de  famille  qui  est  nécessaire. 

Le  fils  âgé  de  25  à  30  ans,  et  la  fîUe 
âgée  de  21  à  23  ans  accomplis,  peuvent 
contracter  mariage  sans  l'autorisation  de 
leurs  parents  ;  cependant,  ils  sont  tenus  de 
leur  adresser  des  actes  respectueux  ,  trois 
fois  de  suite,  de  mois  en  mois.  Passé  l'âge 
ci-dessus,  un  seul  acte  respectueux  suffit. 

Les  publications  de  mariage  doivent  être 
faites  : 

1°  Au  domicile  de  chacun  des  futurs  ; 

2°  A  celui  des  ascendants  de  chacun 
d'eux. 

La  loi  exige  6  mois  d'habitation  pour  le 
domicile  dans  une  localité  ;  ce  délai  ne  peut 
être  maintenu  pour  les  militaires,  il  suffit 
qu'ils  justifient  tt  mois  de  présence  au  corps. 

Le  Code  civil  prescrit  deux  publications 
faites  par  l'officier  de  l'état  civil,  à  8  jours 
d'intervalle,  un  jour  de  dimanche,  devant 


MARIAGE.  506 

la  porte  de  la  maison  commune  ;  dans  les 
communes  importantes,  l'affii^hage  devant 
la  maison  commune  tient  lieu  de  publica- 
tion. Un  registre  spêdal  constate  l'accom- 
plissement de  ces  formalités.  Le  mariage 
peut  être  célébré  trois  jours  après  celui  de 
la  dernière  publication. 

Les  publications  de  mariage  des  militaires 
aux  armées  en  campagne  sont  faites  au  lieu 
de  leur  dernier  domicile  ;  elles  sont  mises  en 
outre,  25  jours  avant  la  célébration  du  ma- 
riage, à  l'ordre  du  jour  du  régiment  (du 
corps  d'armée  ou  de  l'armée  pour  les  officiers 
sans  troupe  et  assimilés). 

L'opposition  est  l'acte  par  lequel  une  per- 
sonne empêche  un  mariage  jusqu'à  décision 
expresse  de  l'autorité  judiciaire.  Les  seules 
personnes  qui  peuvent  former  opposition, 
sont  : 

1°  Les  ascendants  des  futurs  conjoints, 
quel  que  soit  l'âge  des  futurs  ; 

2°  En  indiquant  les  motifs,  et  sous  le 
risque  d'être  condamnés  à  des  dommages- 
intérêts  :  les  frères  et  sœurs,  à  défaut  d'as- 
cendants, de  même  que  toute  personne  qui 
se  prétendrait  déjà  mariée  avec  l'un  des 
conjoints,  etc. 

Un  acte  d'opposition  est  notifié  au  domi- 
cile des  parties  et  signifié  à  l'officier  de 
l'état  civil.  Celui-ci  le  vise  et  l'enregistre; 
dès  lors,  il  ne  peut  célébrer  le  mariage  avant 
qu'on  lui  ail  remis  une  mainlevée  de  l'op- 
position. 

Aux  armées,  c'est  à  l'officier  militaire  de 
l'état  civil  qu'il  appartient  de  recevoir  l'op- 
position ;  de  même  qu'en  France ,  il  ne 
pourra  célébrer  le  mariage  avant  d'avoir 
reçu  un  jugement  de  mainlevée. 

Après  toutes  ces  formalités,  les  futurs 
conjoints  se  rendent  à  la  mairie,  assistés  de 
quatre  témoins.  L'officier  de  l'état  civil 
donne  lecture  des  articles  du  Code  relatifs 
aux  droits  et  aux  devoirs  respectifs  des  deux 
époux,  demande  à  chacun  d'eux  s'il  con- 
sent à  prendre  l'autre  pour  mari  ou  pour 
femme,  puis,  sur  leur  réponse  affirmative, 
il  les  déclare  unis  au  nom  de  la  loi.  11 
dresse  sur-le-champ  l'acte  de  mariage.  Cet 
acte  doit  énoncer  :  les  noms,  prénoms,  pro- 
fessions, âges,  lieux  de  naissance  et  domi- 
ciles des  époux,  ainsi  que  des  père  et  mère 
et  des  témoins  ;  le  consentement  des  père  et 
mère  ou  les  actes  respectueux,  les  publica- 
tions, oppositions,  permissions  de  mariage 
exigées  des  militaires,  etc.  Toutes  les  pièces 
officielles  restent  annexées  à  l'acte  de  ma- 
riage. 

Aux  armées,  l'officier  de  l'état  civil  en- 
voie immédiatement  une  expédition  de  cet 


MARIAGE. 


acte  à  l'officier  de  l'état  civil  du  dernier  do- 
micile de  chacun  des  époux. 

Dans  le  mois  qui  suit  la  célébration  du 
mariage,  l'officier  fait  parvenir  au  Ministre, 
par  la  voie  hiérarchique  : 

1"  Un  certificat  constatant  la  célébration 
du  mariage  ; 

2°  Un  extrait  du  contrat  de  mariage  en 
ce  qui  concerne  l'apport  de  sa  femme,  déli- 
vré par  le  notaire  dépositaire  de  l'acte. 

Cette  pièce  n'est  pas  exigée  des  officiers 
dont  la  solde  annuelle  est  de  5,000  francs. 

—  des  sous-officiers.  Les  sous-officiers 
et  soldats  en  activité  de  service  ne  peuvent 
se  marier  qu'après  avoir  obtenu  l'autorisa- 
tion du  conseil  d'administration  de  leur 
corps. 

Lorsqu'un  conseil  d'administration  croit 
devoir  refuser  une  autorisation  de  mariage  à 
un  sous-officier  rengagé  ou  commissionné,  il 
est  tenu  d'en  rendre  compte  au  général  com- 
mandant le  corps  d'armée,  en  indiquant  les 
motifs.  Cet  officier  général  décide  en  dernier 
ressort . 

Le  mariage  d'un  sous-officier  rengagé  ou 
commissiimné  ne  peut  être  autorisé  que  si 
la  future  réunit  les  conditions  de  moralité 
désirables,  ce  qui  est  prouvé  par  un  certi- 
ficat du  maire  de  sa  commune  et  une  en- 
quête de  la  gendarmerie,  si  l'autorité  mili- 
taire croit  devoir  y  recourir.  De  plus,  la 
future  doit  justifier,  par  acte  notarié,  d'un 
apport  minimum  de  5,000  francs,  ou  d'un 
revenu  de  250  francs. 

L'apport  doit  consister  en  terres  ou  en 
valeurs  offrant  de  sérieuses  garanties  ;  quant 
au  revenu  de  250  francs,  il  peut  consister 
en  une  pension  annuelle  et  non  viagère, 
mais  présentent  une  entière  sécurité. 

La  valeur  attribuée  aux  effets  et  objets 
mobiliers  appartenant  à  la  future  ne  peut 
entrer  dans  la  constitution  de  sa  dot. 

Dans  l'intérêt  de  la  discipline,  il  est  in- 
terdit aux  femmes  de  sous-officier  de  tenir 
un  café,  un  débit  ou  une  cantine. 

La  loi  du  18  mars  1889  a  fait  aux  sous- 
officiers  rengagés  ou  commissionnés  les  avan- 
tages suivants  : 

1°  Ils  peuvent  être  autorisés  à  loger  en 
ville  et  touchent,  dans  ce  cas,  une  indeninilc 
de  logement  payable  par  mois  ; 

2°  Qnand  un  sous-of.icier  est  autorisé  à 
se  marier,  la  prime  de  rengagement,  lors- 
qu'elle lui  est  acquise,  ou  la  part  propor- 
tionnelle à  laquelle  il  a  droit,  est  mise  à  sa 
disposition,  sur  sa  demande,  à  dater  du  jour 
de  son  mariage  ; 

3°  La  veuve  d'un  sous-officier  rengagé  a 
un  privilège  sur  tout  autre  héritier  ;  c'est 
elle  qui  reçoit  la  prime  ou  la  part  propor- 


MARIN. 


507 


MARINE. 


tionnelle  do  prime  acquise  au  sous-oftlcier. 

MARIN.  Se  dit  de  tous  les  gens  de  mer, 
depuis  le  simple  matelot  jusqu'à  l'amiral. 

MARINE.  Le  persoimel  et  le  matériel  du 
service  de  mer  d'une  nation. 

On  distingue  deux  espaces  de  marines  :  la 
marine  marchande,  comprenant  les  bâti- 
ments et  les  équipages  employés  par  le  com- 
merce, et  la  mariyie  militaire. 

La  ^  marine  militaire  se  compose  de 
deux  parties  :  le  personnel  et  le  matériel. 

Le  personnel  comprend  les  différents  corps 
et  individus  attachés  au  service  de  la  ma- 
rine, savoir  :  les  équipages  de  ligne,  l'artil- 
lerie de  marine,  l'infanterie  de  marine,  la 
gendarmerie  maritime  (V.  Armée  de  mer),  le 
corps  du  génie  maritime  chargé  des  construc- 
tions navales,  le  corps  du  commissariat, 
chargé  du  service  administratif  de  la  marine, 
et  le  corps  de  V inspection  des  services  admi- 
nistratifs, qui  ne  relève  que  du  Ministre  de 
la  marine. 

Les  ofBciers  des  équipages  de  la  flotte 
sont  les  suivants,  dans  Tordre  hiérarchique  ; 

Amiral  (maréchal  de  France). 

Vice-amiral  (général  de  division). 

Contre-amiral  (général  de  brigade). 

Capitaine  de  vaisseau  (colonel). 

Capitaine  de  frégate  (lieutenant-colonel). 

Lieutenant  de  vaisseau  (capitaine). 

Enseigne  (lieutenant). 

Aspirant  de  !''<=  et  de  2®  classe  (sous-lien- 
tenant). 

Les  officiers  se  recrutent  parmi  les  élèves 
de  l'École  navale  et  de  l'École  polytechni- 
que, parmi  les  capitaines  au  long  cours 
ayant  servi  2  ans  comme  enseignes  auxi- 
liaires sur  les  bâtiments  de  l'Etat,  et  parmi 
les  premiers-maîtres  qui  ont  satisfait  à  un 
examen  théorique  et  pratique. 

Les  Écoles  de  la  marine  sont  : 

1°  L'Éiole  navale,  établie  sur  le  vaisseau 
Vlphigénie,  à  Brest. 

Les  élèves  y  sont  admis  par  voie  de  con- 
cours, de  14  à  10  ans,  puis  après  2  ans 
d'études ,  ils  sont  nommés  aspirants  de 
2"^  classe  lorsqu'ils  ont  satisfait  aux  examens 
de  sortie  ; 

2°  L'École  d'application  du  génie  maritime, 
dans  l'hôtel  du  Ministère  de  la  marine,  à 
Paris. 

Les  élèves  proviennent  de  l'École  poly- 
technique; après  2  ans  d'études,  ils  sont 
nommés  sous-ingénieurs  du  génie  maritime  ; 

3°  h'Ecole  du  commissariat  de  la  marine, 
k  Brest,  desrinée  à  former  des  commissaires 
de  marine. 

Les  élèves  proviennent,  soit  de  l'École  po- 
lytechnique, soit  des  licenciés  en  droit  qui 
ont  satisfait  aux  épreuves  d'un  concours; 


4"  Les  Écoles  d'hi/drograpJiie  qui  sont 
placées  dans  nos  principaux  ports  de  mer,  et 
qui  ont  pour  but  de  former  des  capitaines 
au  long  cours  et  des  maîtres  au  cabotage  ; 

5°  Les  Écoles  de  maistrance,  établies  à 
Brest,  Toulon  et  Rochefort,  et  qui  sont  des- 
tinées à  former  des  maîtres  et  des  contre- 
maîtres pour  les  différents  ateliers  des  ser- 
vices de  la  marine  ; 

6°  L'École  des  torpilleurs,  qui  a  pour  but 
de  former  des  officiers,  des  sous-officiers  et 
des  matelots  pour  le  service  des  torpilleurs. 

Le  territoire  maritime  de  la  France  est 
partagé  en  5  arrondissements,  dont  les  chefs- 
beux  respectifs  sont  nos  o  grands  ports  mili- 
tiiires  :  Cher])ourg,  Brest,  Lorient,  Roche- 
fort  et  Toulon. 

A  la  tète  de  chaque  arrondissement  est 
placé  un  préfet  maritime  qui  est  chargé  de 
la  direction  supérieure  de  tous  les  services  et 
établissements  de  la  marine  compris  dans  sa 
circonscription. 

Les  préfets  maritimes  sont  ordinairement 
choisis  parmi  les  vice-amiraux  ou  les  contre- 
amiraux  ;  ils  correspondent  directement  avec 
le  Ministre  de  la  marine. 

Le  matéri"l  naval  comprend  plusieurs  élé- 
ments :  la  flotte,  l'armement,  les  ports,  les 
arsenaux  et  les  chantiers  de  construction. 

La  flotte  française  est  actuellement  com- 
posée de:  59  cuirassés,  dont  14  sont  de 
types  anciens  et  13  en  chantier;  58  croi- 
seurs, dont  32  anciens  ;  68  avisos,  dont 
54  anciens  ;  43  canonnières,  toutes  d'un 
vieux  modèle;  190  torpilleurs  et  contre-tor- 
pilleurs, dont  40  en  chantier. 

Nous  résumons  ci-après  les  données  essen- 
tielles se  rapportant  à  la  marine,  en  ce  qui 
concerne  les  systèmes  d'artillerie,  les  batte- 
ries de  côte,  les  armes,  les  transports  et  l'or- 
ganisation du  service. 

Systèmes  d'artillevie.  Les  bouches  à  feu  en 
usage  au  l^''  juin  1880  étaient  : 

1°  Des  jnèces  en  fonte,  rayées,  frettées  et 
tubées,  se  chargeant  par  la  culasse,  savoir  : 
des  pièces  de  19c,  24«,  27^  modèle  1864, 
transformées  par  l'addition  d'un  tube  inté- 
rieur en  acier,  prolongé  à  la  volée  au  delà 
du  corps  du  canon  (tube  long)  par  le  tracé 
de  Bange;  des  canons  n  tubes  courts,  de  14'', 
16^  lOS  n"*  1  et  2,  24s  27c,  32^,  n»*  1  et 
2,  modèle  1874,  modèle  1870  modifié  à 
chambre  allongée,  modèle  1870-79  à  lon- 
gueur d'âme  augmentée  ; 

2°  Des  movtiers  en  fonte,  rayés,  frettés  et 
tubes,  se  chargeant  par  la  bouclie,  de  30"^  et 
de  24=; 

3"  Des  pièces  en  acier,  rayées,  frettées  et 
tubées,  se  chargeant  par  la  culasse. 

11  y  a  des  canons  de  10'',  27'".  n''  2,  à  tube 


MARINE. 


508 


MARINE. 


court,  modèle  1875  transformé;  27",  n»  1, 
34c,  42"^,  à  tuLe  long,  modèle  187S,  tracé 
de  Lahitolle  (le  corps  du  canon  peut  être  en 
2  morceaux). 

Il  y  a,  en  outre,  des  canons  des  modèles 
1875  modifié  et  1875-79  comme  pour  le 
modèle  1870; 

4°  De  l'arlillerie  d'embarcation  et  de  dé- 
barquement ,  comprenant  des  canons  en 
bronze  comprimé  de  65  et  de  90™™,  des 
canons-revolvers    Hotchkiss ,   de    37    et    de 

Les  projectiles  cylindro-ogivaux  sont  mu- 
nis de  tenons  et  de  plaques  isolantes. 

Les  hausses  ou  curseurs  sont  formées  d'une 
tige  à  crans,  en  acier,  graduée  en  encablures 
(200  mètres)  ;  la  visée  se  fait  à  l'aide  d'un 
cran  de  mire  mobile  le  long  d'une  traverse. 

Les  fronteaux  de  mire  (guidons),  sont  en 
bronze. 

Les  services  de  la  marine  emploient  des 
poudres  Fj,  R,  S,  AS  diverses,  A  B,  G^  et 
W  (de  Wetteren),  ainsi  que  des  poudres 
picratées  pour  torpilles  ou  pour  projectiles 
de  rupture. 

Batteries  de  côte.  L'objet  général  des  bat- 
teries de  côte  est  de  contrebattrc  l'artillerie 
puissante  des  flottes  ennemies.  Les  fronts  de 
mer  des  places  maritimes  et  des  forts  côtiers 
ont  un  rôle  analogue.  Au  point  de  vue  de 
leur  organisation,  les  batteries  de  côte 
peuvent  se  classer  en  3  catégories  : 

1°  Les  batteries  cuirassées,  système  dont 
le  principe  n'est  pas  prescrit  en  France,  où 
il  n'a  cependant  reçu  aucune  application  ; 

2°  Les  batteries  casematées  et  non  cuiras- 
sées peuvent  être  employées  dans  la  fortifi- 
cation de  mer.  Elles  présentent  des  parties 
visibles  réduites  d'ailleurs  au  strict  mini- 
mum, mais  ces  points  faibles  résistent  mieux 
que  devant  l'artillerie  de  terre,  l'artillerie 
navale  ne  pouvant  à  volonté  répéter  ses 
coups  sur  un  point  donné.  On  rend  les  coups 
d'embrasure  moins  fréquents  par  l'emploi 
de  boucliers  métalliques.  Les  casemates  ont 
l'avantage  de  protéger  les  batteries  basses 
contre  les  coups  de  mer,  contre  le  bombar- 
dement, contre  les  feux  de  mousqueteiie  des 
vaisseaux  et  des  hauteurs  dominantes;  elles 
exigent  en  outre  relativement  peu  de  place 
pour  l'installation  du  matériel.  Par  contre, 
les  servants  sont  exposés  à  y  être  incommo- 
dés par  la  flamme  et  la  fumée,  et  le  champ 
de  tir  des  pièces  est  restreint,  à  cause  de  la 
profondeur  des  embrasures; 

3°  Les  batteries  à  ciel  ouvert,  qui  sont 
des  épaulements  d'un  profil  analogue  à  celui 
des  fortifications  ordinaires.  Ce  sont  les  plus 
économiques;  elles  se  prêtent  à  toutes  les 
modifications  nécessitées  par  les  changements 


de  matériel,  elles  ont  un  champ  de  tir  plus 
considérable  que  les  batteries  casematées, 
mais  sont  exposées  à  être  bombardées  et 
mitraillées  ;  elles  peuvent  aussi  être  sub- 
mergées par  les  coups  de  mer,  etc.  Ces  in- 
convénients ne  sont  réels  que  pour  les  bat- 
teries très  basses. 

L'armement  de  ces  batteries  comprend  des 
canons  de  16,  19,  24,  27  et  32,  des  obusiers 
de  22"  rayés  et  frettés  et  quelques  mortiers 
à  plaques. 

Les  batteries  se  réduisent  en  général  à  un 
parapet  de  faible  relief  établi  sur  le  sol  na- 
turel. Son  épaisseur  ordinaire  est  de  8  mètres, 
mais  peut  être  réduite  à  6  mètres  pour  les 
batteries  élevées.  L'inclinaison  normale  de 
la  plongée  est  réduite  au  1/20  pour  les  bat- 
teries liasses,  et  peut  atteindre  1/6  pour  les 
batteries  élevées.  En  général  les  pièces  sont 
disposées  pou/  le  tir  à  barbette,  et,  pour  ce 
genre  de  tir,  le  champ  de  tir  ordinaire  est 
de  90°.  La  tendance  actuelle  est  de  ne  plus 
employer  que  des  affûts  à  pivot  central, 
permettant  de  tirer  dans  toutes  les  direc- 
tions possibles. 

Armes.  La  plupart  des  armes  en  service 
dans  la  marine  sont  empruntées  à  l'armée 
de  terre.  Toutefois,  il  existe  quelques  mo- 
dèles propres  à  la  marine,  établis  en  vue  de 
ses  services  spéciaux;  ce  sont  les  suivants  : 

Fusil  de  marine^  modèle  1878,  arme  à 
répétition  du  système  Kropatschek  ; 

Pistolet-revolver,  modèle  1870,  du  sys- 
tème Lefaucheux,  à  double  mouvement  et  à 
percussion  centrale  ; 

Pistolet-revolver,  modèle  1858  transformé, 
qui  est  à  double  mouvement  et  à  percussion 
centrale  et  tire  la  même  cartouche  que  le 
précédent  ;  il  a  été  obtenu  par  la  transforma- 
tion du  modèle  1858,  qui  était  à  simple 
mouvement  et  tirait  une  cartouche  à  broche  ; 

Sabre  d'abordage,  modèle  1833,  à  lame 
large  et  légèrement  courbe; 

Poignard,  modèle  1837,  à  lame  triangu- 
laire; 

Pique  d'abordage,  modèle  1833,  semblable 
à  la  lance  modèle  1816,  mais  à  hampe  plus 
courte  et  sans  sabot; 

Hache  d'abordage,  modèle  1833  ; 

Sabre  d'officier  supérieur  d'infanterie  de 
marine  ; 

Sabre  d'officier  inférieur  d'infanterie  de 
marine. 

Pour  le  transport  des  troupes  et  du  ma- 
tériel par  mer,  voir  Transports.- 

Organisation  du  service.  Le  système  géné- 
ral de  défense  du  littoral  embrasse  la  dé- 
fense fixe  ou  permanente  et  la  défense  mobile 
ou  passagère. 


MARINE. 


509 


MARMITE. 


La  di'fense  fixe  comprend  l'ensemble  des 
ouvrages  de  fortification  élevés  et  armés  : 

1°  Pour  défendre  les  ports  militaires,  les 
grands  ports  marchands  et  les  embouchures 
des  fleuves  ; 

2°  Pour  défendre  les  îles  et  les  posses- 
sions lointaines; 

3°  Pour  protéger  les  mouillages  propres 
aux  escadres  de  guerre  ; 

4°  Pour  protéger  les  ports  marchands 
d'une  certaine  importance. 

La  défense  mobile  consiste  dans  l'emploi 
des  forces  de  terre  et  de  mer.  La  flotte  et 
l'armée  de  terre  en  sont  conjointement  char- 
gées. La  défense  mobile  de  terre  est  princi- 
palement destinée  à  s'opposer  aux  débarque- 
ments ou  à  combattre  les  troupes  débar- 
quées. Le  développement  des  chemins  de  fer 
et  du  réseau  télégraphique  du  littoral  faci- 
lite beaucoup  le  rôle  de  la  défense  mobile  et 
a  eu  comme  conséquence  la  suppression  de 
la  plupart  des  batteries  fixes  qui  avaient 
pour  but  de  battre  les  points  de  la  côte  où 
l'on  supposait  un  débarquement  possible.  La 
défense  mobile  de  mer  est  assurée,  indépen- 
damment des  navires  d'escadre,  par  un  ma- 
tériel flottant,  dont  une  partie  remplit  le 
double  rôle  de  matériel  d'attaque  et  de  dé- 
fense, et  dont  une  autre  partie  ne  peut  ser- 
vir qu'à  la  défense. 

Le  matériel  employé  spécialement  à  la 
défense  des  côtes  comprend  : 

1°  Des  navires  cuirassés; 

2°  Des  navires  non  cuirassés; 

3°  Des  bateaux-torpilleurs  (V.  Navires)  ; 

4"  Des  torpilles. 

Pour  barrer  les  passes,  on  emploie  les  bar- 
rages fixes  (vaisseaux  coulés),  pilots  à  inter- 
valles remplis  de  pierres,  pilots  jointifs, 
chevaux  de  frise  en  bois,  en  fer  ou  en  rails, 
groupes  de  pilots  en  quinconce  avec  ra- 
deaux, etc.,  ou  des  barrages  flottants 
(chaînes,  troncs  d'arbres,  etc.).  Tous  ces 
barrages  doivent  offrir  des  parties  qu'on 
puisse  ouvrir  (portières)  pour  laisser  passer 
les  navires  armés  ;  ils  doivent  être  assez  so- 
lides pour  résister  au  choc  des  gros  navires. 
Contre  les  tentatives  de  débarquement,  les 
batteries  de  côte  remplissent  le  rôle  de  forts 
détachés  chargés  de  tenir  l'ennemi  à  dis- 
tance. On  supprime  tous  les  signaux,  bouées, 
balises,  feux  flottants;  on  dissimule  les 
phares  par  une  couche  de  peinture  foncée, 
on  installe  des  faux  fanaux.  Si  l'on  n'a  pu 
réussir  à  empêcher  le  débarquement,  on  aura 
à  se  défendre  d'après  les  régies  indiquées 
pour  les  places  de  terre. 

MARMITE.  Récipient  en  fonte  ou  en  fer 
battu,  où  l'on  fait  ordinairement  cuire  les 
viandes  et  la  soupe. 


—  de  campement.  Récipient  en  fer 
battu,  étamé,  pourvu  d'une  anse  en  fil  de 
fer  et  d'un  couvercle,  dans  lequel  les  hommes 
de  troupe  préparent  et  font  cuire  leurs  ali- 
ments en  campagne  et  aux  manu'uvres. 

11  est  distribué  une  marmite  pour  quatre 
hommes  ;  toutefois,  il  existe  encore  une  cer- 
taine quantité  de  marmites  à  huit  hommes, 
et  ces  récipients  sont  distribués  de  préfé- 
rence aux  autres,  en  temps  de  paix,  afin  de 
les  faire  disparaître  des  approvisionnements. 

—  de  cuisine.  Récipient  en  fonte  em- 
ployé dans  les  fourneaux  économiques  des 
différents  systèmes  en  usage  dans  l'armée, 
pour  les  troupes  en  station. 

Les  marmites  système  Choumara  et  P'ran- 
çois  Vaillant  ont  des  contenances  variant  de 
23  à  123  litres  ;  celles  des  cuisines  à  vapeur, 
système  Egrot,  sont  de  300  litres  ;  celles  du 
système  Bernard  sont  de  200,  400,  600  et 
800  litres. 

En  réalité,  la  contenance  réelle  des  mar- 
mites est  supérieure  de  10  litres  à  leur  con- 
tenance nominale,  et  l'on  tient  compte  de 
cette  circonstance  lors  de  l'allocation  de  ces 
récipients;  c'est  ainsi  qu'une  marmite  de 
100  litres  peut  être  attribuée  pour  un  ordi- 
naire de  110  hommes. 

La  ration  collective  de  cbauff"age,  pour 
l'ordinaire,  est  allouée  en  raison  du  nombre 
et  de  la  capacité  des  marmites  mises  à  la 
disposition  des  troupes. 

Le  nombre  des  marmites  à  allouer  aux 
troupes  d'un  corps  occupant  le  même  caser- 
nement doit  être  réglé,  non  d'après  l'effectif 
total  de  ce  corps,  mais  de  manière  que  les 
ordinaires  par  compagnie,  escadron  ou  bat- 
terie, ne  soient  pas,  autant  que  possible, 
morcelés. 

A  l'arrivée  d'un  corps  de  troupe  ou  d'une 
portion  de  corps  dans  une  place  où  il  existe 
des  fourneaux  de  cuisine  économiques,  le 
sous-intendant  militaire  détermine,  de  con- 
cert avec  le  commandant  du  génie  et  contra- 
dictoirement  avec  le  major  ou  tout  autre  offi- 
cier désigné  par  le  conseil  d'administration, 
le  nombre  de  marmites  à  lui  accorder. 

En  cas  de  départ  d'une  ou  de  plusieurs 
unités  administratives,  le  sous-intendant 
militaire  réduit  proportionnellement  les 
droits  du  corps  au  combustible  et  fait  opérer 
le  retrait  des  marmites  devenues  inutiles. 

La  délivrance  et  le  retrait  des  fourneaux 
sont  constatés  par  un  état  conforme  au  mo- 
dèle n°  11  annexé  au  règlement  du  13  jan- 
vier 1890  sur  le  service  du  chauffage. 

Afin  d'éviter  l'emploi  de  marmites  d'une 
capacité  supérieure  aux  besoins,  les  corps 
sont  autorisés  à  acheter,  si  la  situation  de 
la  masse  de  chauffage  le  permet,  des  mar- 


MARQUE. 


310 


MARQUE. 


mites   mobiles    d'une    coiileaance  de   23  à 
40  litres. 

MARQUE,  MARQUAGE.  Caractères, 
rhifïres,  que  l'on  met  sur  les  effets  et  les 
armes,  pour  les  distinguer  et  les  recon- 
naître. 

—  des  armes.  Les  armes  reçoivent  dans 
les  manufactures  des  estampilles  et  des  poin- 
çons, ainsi  qu'un  numéro  matricule  avec 
une  lettre  de  série. 

Les  nécessaires  sont  marqués  du  numéro 
de  l'arme  à  feu. 

Les  fusils,  carabines  ou  mousquetons,  por- 
tent en  outre,  sur  la  plaque  de  couche,  la 
marque  du  corps  auquel  ils  appartiennent. 

Les  projectiles,  affûts,  armements,  bou- 
ches à  feu  de  toute  espèce,  matériels  divers 
de  l'artillerie,  reçoivent  également  les  mar- 
ques prescrites  par  les  soins  de  ce  service. 

—  des  caisses  à  bagages  et  des  can- 
tines à  vivres.  Ces  récipients  portent,  sur 
la  face  où  est  apposée  la  serrure,  les  indica- 
tions du  corps,  du  bataillon,  de  la  compa- 
gnie, et  de  plus  un  numi-ro  de  série. 

Ces  inscriptions  sont  faites  en  lettres  et 
en  chiffres  blancs,  peints  à  l'huile,  de 
40  millimètres  de  Jiauteur  pour  les  grandes 
lettres  et  de  20  millimètres  pour  les  petites. 

Le  marquage  est  effectué  par  les  soins  du 
corps,  sur  les  fonds  de  la  masse  d'habille- 
ment et  d'entretien,  sans  aucune  indemnité 
de  main-d'œuvre. 

—  des  caisses  de  fonds.  Elles  sont 
marquées  comme  les  caisses  à  bagages,  mais 
portent  seulement  l'indication  du  régiment, 
les  lettres  P  et  C  (fonds  et  comptabilité)  et 
un  numéro  de  férié. 

—  des  chevaux.  Les  chevaux  d'officier 
et  de  troupe  appartenant  à  l'Etat  portent 
sur  le  sabot  antérieur  droit,  la  marque  du 
corps,  et.  sur  le  sabot  antérieur  gauche,  le 
numéro  de  l'animal  au  corps. 

Les  clievaux  appartenant  en  propre  aux 
officiers  ne  sont  pas  marqués  au  sabot. 

L'achat  des  marques  nécessaires  est  effec- 
tué au  compte  de  la  masse  d'entretien  du 
harnachement  et  ferrage. 

Les  marques  sont  apposées,  dans  l'infan- 
terie, par  les  chefs  armuriers  ou  par  les  ma- 
réchaux ferrants  chargés  .de  l'entretien  de  la 
ferrure,  au  com[ite  de  la  masse  du  harnache- 
ment et  ferrage;  dans  les  corps  de  troupe  à 
cheval,  par  les  maréchaux-ferrants  et  à  leu)- 
charge. 

Les  chevaux  de  réquisition  reçoivent,  au 
moment  môme  où  ils  sont  reçus  par  la  com- 
mission, un  numéro  matricule  d'achat,  sur 
le  sabot  antérieur  gauche,  et,  à  droite  de  ce 
numéro,  la  lettre  du  corps  d'armée. 

Les  jeux  de  chiffres  et  la  lettre  indicative 


du  corps  d'armée  sont  achetés  par  les  bu- 
reaux de  recrutement,  dès  le  temps  de  paix. 

—  des  effets  d'habillement  de  grand 
et  de  petit  équipement.  Les  effets  d'ha- 
liillement  (!''«'  et  t^  portion)  reçoivent  les 
marques  suivantes  : 

1°  Par  les  soins  des  entrepreneurs  de  con- 
fection, la  lettre  du  type  et  le  numéro  cor- 
lespondant  à  la  subdivision  du  type  ; 

2°  Au  magasin  du  corps,  par  les  soins  de 
l'officier  d'habillement,  le  numéro  du  régi- 
ment ; 

3°  Dans  l'intérieur  de  la  compagnie,  par 
les  soins  du  capitaine,  la  marque  de  la  com- 
pagnie (lettre  ou  numéro),  le  numéro  matri- 
cule de  l'homme  et  l'indication  de  la  collec- 
tion  par  un  chiffie  romain  correspondant. 

Toutefois,  pour  les  effets  de  la  collection 
n°  i,  la  marque  de  la  compagnie  et  le  nu- 
méro matricule  de  l'homme  sont  apposés, 
non  sur  l'effet  lui-même,  mais  sur  un  mor- 
ceau de  toile  cousu  à  l'intérieur  de  la  dou- 
blure de  l'effet. 

Les  effets  de  la  collection  n"  3  portent  un 
signe  apparent  permettant  de  vérifier  d'un 
seul  coup  d'(eil  si  l'homme  est  bien  dans  la 
tenue  prescrite. 

Les  effets  en  cuir,  en  bois  ou  en  métal, 
sont  marqués  à  l'aide  de  poinçons  en  acier, 
chiffres  et  lettres. 

Les  marques  à  l'encre  et  au  poinçon  sur 
les  cuirs  sont  apposées  dans  l'intérieur  des 
compagnies. 

Le  marquage  des  objets  en  métal  est  effec- 
tué par  le  chef  armurier,  à  raison  de  0  fr.  75 
par  100  objets  frappés  des  marques  géné- 
rales du  corps,  et  de  1  franc  par  100  objets 
frappés  des  signes  distinctifs  des  compa- 
gnies. 

Les  tambours,  les  clairons  et  les  trom- 
pettes reçoivent  le  numéro  du  corps,  la  mar- 
que de  la  compagnie  et  un  numéro  de  série 
qui  sert  au  capitaine  à  distinguer  entre  eux 
les  instruments  de  sa  compagnie  (escadron 
ou  batterie). 

Le  fonds  commun  de  la  masse  d'habille- 
ment et  d'entretien  supporte  les  frais  rela- 
tifs à  l'apposition  des  marques  générales  du 
corps  ;  le  fonds  particulier  supporte  les  au- 
tres frais  de  marquage  et  de  pose  de  signes 
apparents. 

—  du  harnachement.  Dans  l'infante- 
rie, le  marquage  des  effets  de  harnachement 
est  effectué  par  le  chef- armurier,  au  compte 
de  la  masse  d'entretien  du  harnachement  et 
ferrage  ;  dans  la  cavalerie,  l'artillerie  et  le 
train  des  équipages,  le  marquage  est  effectué 
par  le  maître-sellier  abonnataire,  et  à  son 
compte,  excepté  en  ce  qui  concerne  les  acces- 
soires en  fer  (étriers,  mors  et  fleurons),  qui 


MARQUE. 

sout  uiaii|ués  par  le  clief-armuner,  au 
compte  de  son  abounenient  spécial. 

Les  principaux  effets  de  hamachemiut 
sont  numérotés  et  marqués  de  manière  à 
former  autant  de  séries  qu'il  y  a  d'espèces 
d'effets,  sans  distinction  des  divers  modèles 
d'une  même  espèce. 

Les  effets  du  harnachement  de  paix  et 
ceux  de  taille  exceptionnelle,  étant  compris 
dans  la  série  générale  des  effets  de  même 
espèce,  sout  respectivement  distingués  de  ces 
derniers  par  les  marques  spéciales  P  et  EX. 

L'instruction  du  19  janvier  1876  indique 
la  manière  de  marquer  les  effets  de  harna- 
chement de  la  cavalerie,  et  la  note  ministé- 
rielle du  17  octobre  1883  indique  comment 
doit  être  effectué  le  numérotage  et  le  mar- 
quage des  effets  de  harnachement  de  l'artil- 
lerie, du  génie,  de  l'infanterie  et  du  train 
des  équipages. 

—  des  instruments  de  musique.  Ils 
sont  marqués  par  le  chef  armurier,  en 
compte  du  fonds  commun  de  la  masse  dha- 
billement  et  d'entretien,  et  reçoivent  :  la 
marque  du  régiment,  le  millésime  et  un 
numéro  d'ordre  dans  chaque  série  d'instru- 
ments. 

—  du  matériel  des  équipages.  Le 
matériel  des  équipages,  y  compris  le  malé- 
riel  de  réquisition,  reçoit  les  marques  indi- 
quées par  les  tableaux  du  13  janvier  18<S6. 
modifiés  par  diverses   feuilles  rectilicatives. 

—  des  outils.  Les  outils  de  bât  et  ceux 
des  voitures  régimentaires,  sauf  ceux  de  la 
caisse  d'outils  d'art,  reçoivent  la  marque  du 
corps. 

Les  outils  portatifs  reçoivent  cette  même 
marque,  et  à  la  suite,  un  numéro  de  série. 

11  y  a  six  séries  de  numéros  correspondant 
aux  six  espèces  d'outils. 

—  distinclives.  Galons  ou  insignes  par- 
ticuliers employés  pour  indiquer  les  gradi  s 
ou  fonctions  dans  l'armée.  Les  épauletles  en 
or  ou  en  argent  constituèrent  pendant  long- 
temps bs  marques  distinclives  de  tous  les 
officiers  de  l'armée. 

—  extérieures  de  respect.  Marques 
de  la  déférence  et  du  respect  que  tout  mili- 
taire doit,  en  toutes  circonstances,  soit  de 
jour,  soit  de  nuit,  même  hors  du  service,  à 
ses  supérieurs  des  armées  de  terre  ou  de 
mer,  quels  que  soient  l'arme  ou  le  corps 
auxqpiels  ils  appartiennent. 

Le  règlement  du  28  décembre  1883  sur 
le  service  intérieur  des  troupes  indique  en 
détail  en  quoi  consistent  ces  marques  exté- 
rieures de  respect  (.Art.  218  à  244,  infante- 
rie; art.  2-24  à  230,  cavalerie;  art.  233  à 
239  artillerie). 


;ii 


MARTEAU. 


l'n  extrait  de  ce  règlement  doit  être  pla- 
cardé d  >ns  chaque  cliambrée. 

MARQUER  LE  PAS.  Simuler  le  pas  eu 
marquant  simplement  la  cadence  du  pas  en 
soulevant  alternalivement  l'un  et  l'autre 
pied. 

MARQUEUR.  Soldat  chargé  d'indiquer, 
au  moyen  de  signaux  convenus,  le  point  où 
un  tireur  a  touché  la  cible. 

MARQUIS.  Synonyme  français  de  mar- 
fjnui'.  Ensuite  titre  de  noblesse  donné  à 
celui  qui  possédait  une  terre  érigée  en  mar- 
quisat, 

MARQUISE.  Grande  tente  à  double  toit, 
anciennement  employée  dans  l'armée. 

MARRON.  Plaques  de  métal  employées 
pour  s'assurer  que  le  service  des  rondes  et 
patrouilles  s'accomplit  dans  les  conditions 
prescrites  :  ce  sont  alors  des  marrons  de 
service.  Les  marrons  de  distribution 
sont  remis  au  fournisseur  de  combustible  et 
d'éclairage  des  corps  de  garde,  pour  constater 
ses  droits  au  payement  de  la  fourniture. 

—  d'artitices.  Boites  cubiques  en  car- 
Ion  remplirs  de  poudre  à  fusil. 

MARS.  Le  dieu  de  la  guerre,  chez  les 
Païens.  11  était  surtout  très  honoré  par  les 
Romains,  grâce  à  la  tradition  qui  faisait 
naître  Uomulus  et  Rémus  de  ce  dieu  et  de 
la  vestale  Khéa  Sylvia. 

Ils  le  considéraient  comme  une  divinité 
tutélaire  de  la  ville;  ils  lui  avaient  érigé 
plusieurs  temples;  ils  avaient  créé  pour  son 
culte  un  collège  spécial  de  prêtres,  celui  des 
Saliens;  eufin,  ils  lui  avaient  dédié  leur 
champ  de  manœuvres,  et  consacré  un  des 
mois  de  l'année,  qui  porte  encore  son  nom 
actuellement. 

MARSEILLAISE.  Hymne  national  fran- 
çais. Composé  en  une  nuit,  paroles  et  mu- 
sique en  1702,  par  le  lieutenant  du  génie 
Rouget  de  l'isle:  il  fut  d'abord  intitulé  Cliant 
de  l'armée  du  Rhin.  Mais  la  musique  de  la 
garde  nationale  de  Marseille  l'ayant  adopté, 
le  batadlon  dit  des  Marseillais  le  ch.ntait  en 
arrivant  à  Paris,  et  c'est  ce  qui  fit  sa  célé- 
brité. 

MARTEAU.  Outil  bien  connu  faisant 
paitie  des  outils  iiortatijs.  Avec  la  poudre, 
ou  emploie  des  marteaux  en  cuivre,  aiusi 
qu'avec  le  canon  à  balles,  afin  d'éviter  les 
explosions  accidentelle.s. 

—  d'armes.  Instrument  de  guerre  eu 
forme  de  marteau,  mais  a  manche  plus  long. 
Outre  la  partie  en  forme  de  marteau,  la 
partie  opposée  était  en  forme  de  pic,  de  croc 
et  de  hache.  C'est  à  un  martel  d'armes  de  ce 
dernier  genre  que  Charles  .Martel  dut  son 
surnom.  Le  martel  d'armes  s'appelait  aussi 
amillet  d'armes  et  marteau. 


MARTELAGE. 

MARTELAGE.  Action  de  marteler;  em- 
preinte faite  îivec  un  marteau. 

MARTIAL.  Qui  a  des  qualités  guerrières  ; 
une  physionomie,  une  allure  semblant  an- 
noncer qu'on  est  propre  à  faire  la  guerre. 

MARTINET.  Sorte  de  petite  arbalète 
servant  conuue  machine  de  guerre  à  lancer 
des  pierres. 

Instrument  de  petite  monture  consistant 
en  un  manche  sur  lequel  sont  clouées  des 
lanières  de  cuir,  servant  à  battre  les  effets 
en  drap  pour  en  faire  sortir  la  poussière. 

MARTINGALE.  Courroie  de  cuir  venant 
s'attacher  aux  sangles  sous  le  ventre  du  che- 
val en  partant  de  la  muserolle  et  servant  à 
empêcher  le  cheval  de  jeter  violemment  la 
tête  en  l'air. 

Lant'uette  de  cuir  cousue  à  la  giberne. 

MARTINI -HENRY.  Fusil  adopté  en 
1871  par  l'Angleterre;  cette  arme  à  bloc  ou 
à  culasse  tombante,  est  rayée  d'après  le 
système  Henry,  et  a  un  mécanisme  de  cu- 
lasse proposé  par  M.  Martini.  Ce  fusil  tire 
une  cartouche  métallique  à  percussion  cen- 
trale ,  et  un  sabre-baïonnette  est  fixé  au 
bout  du  canon.  11  a  été  remplacé  en  1890, 
dans  Vannée  anglaise,  par  le  Lée-Malford. 

MASHS.  Les  mashs  sont  donnés  : 

1°  Aux  ciievaux  en  mauvais  état  d'em- 
bonpoint, fatigués,  à  appétit  capricieux; 

2°  Aux  chevaux,  échauffés  par  l'avoine 
ou  atteints  d'inflammation  chronique  de 
l'intestin. 

La  composition  des  mashs  est  différente 
pour  chacune  de  ces  catégories  de  chevaux. 

Elle  est  indiquée  dans  le  Règlement  du 
28  décembre  1883,  art.  362,  infanterie; 
art,  335,  cavalerie;  art.  380,  artillerie, 
modifié  par  Verrata  du  13  mai  1887  {B.  0., 
j).  r.,  p.  846,  1"  sem.  1887). 

MASQUE.  Partie  de  l'ancien  casque  du 
chevalier  servant  à  cacher  le  visage. 

Pour  l'escrime,  ou  se  sert  encore  actuel- 
lement de  masques  en  mailles  de  fil  de  fer 
très  serré. 

Kn  fortification,  on  donne  le  nom  de 
masque  naturel  à  tout  objet  ou  couvert  du 
sol  (lisières  de  bois,  rideaux  d'arbres,  pli 
de  terrain,  haies,  cultures  élevées,  etc.), 
qui  peuvent  servir  à  dérober  les  troupes  aux 
vues  de  l'adversaire,  et  celui  de  masque 
artificiel  à  un  couvert  en  terre,  en  sacs  à 
terre,  etc.,  élevé  dans  le  but  de  tenir  lieu 
de  masque  naturel  (V.  CajJonnière). 

Plateaux  de  bois  solidement  assujettis, 
ou  simples  rondins,  morceaux  de  palissades 
superposés  et  encastrés  dans  les  parois  laté- 
rales du  rameau,  que  Ton  emploie  quel- 
quefois pour  renforcer  le  bourrage  dans  les 
milles  vnlitaires. 


312  MASSE. 

De  même,  dans  la  construction  des  gale- 
ries ou  rameaux  en  mauvais  terrain,  quand 
on  a  à  redouter  des  éboulements  en  tète  de 
la  fouille,  le  faux  châssis  ne  suffit  pas,  et  il 
faut,  en  outre,  employer  un  masque.  Celui- 
ci  consiste  en  un  nombre  suffisant  de  plan- 
ches de  coffrage,  que  l'on  dispose  en  travers 
de  la  fouille,  en  avant  du  dernier  intervalle, 
en  commençant  par  le  haut  (ciel),  et  que 
l'on  engage  successivement  jusqu'au  sol,  si 
c'est  nécessaire,  en  les  arc-boutant  contre 
les  montants  du  dernier  châssis,  au  moyen 
de  bouts  de  tringles. 

MASQUER.  Cacher,  dissimuler  un 
mouvement,  une  batterie,  etc.,  en  les  déro- 
bant à  la  vue  de  l'ennemi  par  un  rideau  de 
troupes  ou  par  des  couverts  naturels,  ou 
même  par  des  ouvrages. 

—  une  place  forte.  Se  contenter  de 
faire  observer  par  des  détachements  une 
place  forte,  qu'une  année  d'opérations  ne 
juge  pas  assez  importante  ou  assez  dangereuse 
pour  l'assiéger  avant  de  se  porter  en  avant. 

MASSACRE.  Tuerie,  carnage. 

MASSE.  Gros  marteau  de  fer  massif, 
dont  les  deux  tranches  sont  carrées.  Fait 
partie  des  outils  de  l'artillerie  et  du  génie. 

Une  troupe  en  niasse  est  une  formation 
de  troupes  en  colonnes,  aussi  rapprochées 
que  possible. 

Dans  les  lignes  de  bataillons  en  masse, 
chaque  bataillon,  ayant  ses  4  compagnies 
en  lignes  serrées,  à  6  pas  l'une  derrière 
l'autre,  est  à  30  pas  du  bataillon  voisin  ; 
dans  la  colonne  de  bataillons  en  masse,  cha- 
que bataillon,  massé  comme  il  vient  d'être 
indiqué,  est  placé  derrière  le  précédent,  à 
distance  de  front  de  compagnie,  plus 
12  pas. 

—  couvrante.  Parapet  qui  sert  à  cou- 
vrir les  défenseurs  d'un  ouvrage  et  à  leur 
faciliter  le  lir  à  couvert. 

—  à  feu.  Espèce  de  torche  formée  de 
matériaux  1res  inflammables,  que  l'on  em- 
ployait autrefois  pour  jeter  l'alarme  ou  le 
désordre  dans  les  rangs  ennemis,  surtout 
dans  la  cavalerie. 

—  d'armes.  Espèce  de  bloc,  générale- 
ment de  bois,  cylindrique,  sphérique  ou 
carré,  fixé  au  bout  d'un  manche  et  dont  on 
se  servait,  au  moyen  âge,  pour  briser  les 
armures.  Ce  bloc  était  quelquefois  hérissé 
de  pointes  de  fer. 

—  mécanique.  La  signification  du  mot 
masse,  en  mécanique,  est  bien  la  même  que 
celle  qu'on  lui  attribue  dans  le  langage  or- 
dinaire. Dans  les  formules  employées  en  ar- 
tillerie pour  représenter  la  chute  des  corps,  on 
dit  que  la  force  capable  de  donner  une  cer- 
taine vitesse  à  un  corps,  en  agissant  sur  lui 


MASSE. 


ol3 


MASSE. 


pendant  une  seoondi',  est  égale  au  produit 
de  la  masse  par  la  vitesse  considérée. 

Fonds  spéciaux  qui.  dans  les  corps  de 
troupes  et  les  établissements  considérés 
comme  tels,  sont  destinés  à  subvenir  à  une 
certaine  dépense  particulière.  C'est  un  véri- 
table abonnement  passé  entre  l'État  et  un 
corps  de  troupe,  pour  assurer  une  certaine 
fourniture,  uu  certain  service. 

Ce  système  donne  d'excellents  résultats, 
parce  qu'il  intéresse  les  corps  de  troupe  à 
la  gestion,  tout  en  leur  donnant  une  lati- 
tude plus  grande  pour  effectuer  leurs  opé- 
rations, et  eu  simpiiûant  les  écritures  ;  il 
permet  aussi  de  réaliser  de  sérieuses  écono- 
mies; aussi  a-t-il  été  étendu  dans  ces  der- 
nières années,  à  la  presque  totalité  des 
fo'-irnitures  nécessaires  aux  troupes. 

Les  principales  masses  existant  dans  les 
corps  de  troupe,  sont  : 

^°  La  masse  de  casernement  ; 

2°  La  masse  de  ckaufjage  ; 

3°  La  masse  des  écoles; 

4°  La  masse  d'entreUeu  du  ftarnacliemeul 
et  ferrage  ; 

o°  La  masse  d'entretien  et  de  remonte  ; 

6°  La  masse  des  fourrages  ; 

1°  La  masse  d'habillement  et  d' entrelien; 

8°  La  masse  du  harnachement  ; 

9°  La  masse  individuelle; 

10°  La  mmse  d'infirmerie; 

11°  La  masse  de  remonte; 

12°  La  masse  de  secours. 

—  de  casernement.  Elle  a  pour  but 
de  permettre  à  certains  corps  de  troupe  ou 
établissements  désignés  par  le  Ministre, 
d'entretenir  eux-mêmes  les  casernes  ou  bâ- 
timents qu'ils  occupent. 

Elle  est  alimentée  : 

1°  Par  une  prime  annuelle  fournie  par 
le  budget  du  génie,  pour  toutes  les  places 
compi'ises  dans  le  casernement  dont  le  corps 
a  la  jouissance  ; 

2°  Par  une  subvention  fournie  par  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien,  fixée 
par  place  d'iiomme  et  par  an,  à  0,44  pour 
l'infanterie  et  les  troupes  assimilées,  et  à 
i  fr.  40  pour  les  troupes  à  cheval; 

3°  Par  une  subvention  fournie  par  la 
masse  de  harnachement  et  ferrage,  fixée  à 
1  fr.  40  par  place  de  cheval  et  par  an. 

Le  règlement  provisoire  du  20  juin  1888 
(B.  0.,  p.  r.,  p.  67o),  indique  la  manière 
de  gérer  la  masse  de  casernement,  les  écri- 
tures à  tenir,  ainsi  que  la  nomenclature  des 
travaux  d'entretien  et  de  réparation  qui 
doivent  être  exécutés  par  les  corps  occu- 
pants. Cette  nomenclature  a  été  modifiée 
par  la  note  ministérielle  du  9  mai  1891 
(B.  0.,  p.  r.,  p.  653). 


—  de  chauffage.  Elle  est  destinée  à 
pourvoir  à  toutes  les  dépenses  résultant  de 
l'achat  du  combustible  nécessaire  pour  la 
cuisson  des  aliments  et  pour  le  chaufTage, 
en  hiver,  des  locaux  affectés  au  caserne- 
ment dos  corps  de  troupe  et  des  établisse- 
ments considérés  comme  tels  (les  écoles 
militaires  et  les  établissements  pénitentiaires 
exceptés). 

La  masse  de  chauffage  est  alimentée  au 
moyen  d'allocations  en  deniers,  représentant 
la  valeur  des  rations  de  combustible  dues 
aux  corps  de  troupe,  d'après  les  droits 
constatés  par  la  feuille  de  journées  spéciale 
de  chauffage,  selon  les  règles  déterminées 
au  règlement  du  lo  janvier  1890,  et  d'a- 
près les  tarifs  n°'  1,  2  et  3  qui  y  sont  an- 
nexés. 

La  masse  de  chauffage  fait  encore  re- 
cette : 

1'  De  la  valeur  des  rations  attribuées 
aux  militaires  qui  sont  mis  en  subsistance 
dans  les  corps  ; 

2°  Des  sommes  reçues  de  l'État  ou  de 
divers,  en  remboursement  du  combustible 
fourni  par  le  corps,  pour  le  chauffage  de 
certains  locaux  (corps  de  garde,  maga- 
sins, etc.)  ; 

3°  De  la  valeur  du  combustible  cédé  à 
divers,  dans  les  conditions  prévues  par  les 
règlements; 

4°  Des  allocations  exceptionnelles  et  des 
secours  qui  auraient  été  accordés  à  celte 
masse  par  le  Ministre  ; 

o°  Du  montant  des  pénalités  en  deniers, 
infligées  aux  fournisseurs,  par  application 
des  dispositions  des  cahiers  des  charges. 

L'indemnité  de  chauffage  attribuée  au 
corps,  en  remplacement  d'allocations  en  na- 
ture, est  calculée  en  appliquant  au  total  des 
quantités  de  combustible  dues,  d'après  les 
tarifs  n°*  1,  2  et  3,  le  prix  moyen  du  com- 
bustible fixé  par  le  Ministre,  pour  chaque 
place  de  garnison,  d'après  les  cours  de  la 
place. 

Lorsqu'il  se  produit  dans  le  cours  des 
combustibles  des  variations  pouvant  léser 
les  intérêts  de  l'État  ou  ceux  des  corps,  la 
revision  des  prix  précédemment  fixés  est 
demandée  au  Ministre  par  qui  de  droit. 

En  cas  de  déplacement,  toutes  les  alloca- 
tions de  chauffage  sont  décomptées  d'après 
le  prix  fixé  pour  les  localités  occupées  avant 
le  départ,  pour  tout  le  mois  pendant  lequel 
il  a  eu  lieu. 

Pour  le  mois  qui  suit  le  changement  de 
garnison,  le  décompte  est  effectué  sur  le 
pied  de  la  nouvelle  résidence. 

Il  en  est  de  même  pour  les  journées  pas- 
sées en  route,  daus  le  cas  où  des  rations  do 

33 


MASSE. 


314 


MASSE. 


coniLustible  seraient  dues  au  corps  dans 
(-•eJte  position. 

La  masse  de  chauffage  est  gérée  par  le 
conseil  d'administfation ,  conformément 
aux  dispositions  du  règlement  du  IS  janvier 
1890,  mais  les  achats  de  combustible  sont 
effectués  par  la  commission  des  ordinaires, 
d'après  le  mode  fixé  par  le  conseil  d'admi- 
nistration. 

Les  tarifs  n°*  4,  5  et  6  annexés  au  règle- 
ment précité,  indiquent  la  durée  du  chauf- 
fage d'hiver  à  l'intérieur,  en  Algérie  et  en 
Tunisie  ;  les  tarifs  n°^  7  et  8  indiquent  la 
durée  du  chauffage  et  le  tarif  des  allocations 
déclairage  pour  les  corps  de  garde;  le  mo- 
dèle n-  9  est  celui  de  l'état  à  produire  par 
les  corps  de  troupe  pour  obtenir  le  lemhour- 
sement  des  fournitures  de  chauffage  et 
d'éclairage  qu'ils  ont  faites  aux  corps  de 
garde  pendant  le  trimestre. 

—  des  écoles.  Elle  est  chargée  d'ac- 
quitter les  dépenses  des  écoles  régimentaires, 
des  gymnases,  des  écoles  de  tir  (£i  l'excep- 
tion de  la  fourniture  des  cibles  métalliques 
et  des  prix  de  tir),  des  écoles  de  tambours, 
flairons  et  trompettes,  des  écoles  d'escrime, 
de  boxe,  de  canne  et  de  bcàton,  de  l'ensei- 
gnement des  travaux  de  campagne  et  du 
service  des  signaleurs. 

A  ces  dépenses  s'ajoutent  en  plus,  pour 
la  cavalerie,  l'entretien  du  matériel  d'in- 
truction  équestre  et  des  pistes  cavalières, 
ainsi  que  les  dépenses  des  exercices  de  des- 
truction par  la  dynamite. 

Dans  l'artillerie  et  le  train  des  équipages, 
la  masse  des  écoles  supporte  les  mêmes  dé- 
penses que  dans  l'infanterie,  à  l'exception 
de  celles  concernant  les  écoles  de  tir,  l'en- 
seignement des  travaux  de  campagne  et  le 
service  des  signaleurs  ;  en  revanche ,  elle 
supporte,  dans  l'artillerie  de  campagne, 
l'entretien  des  carrières  sablées.  Dans  les 
régiments  du  génie,  la  masse  des  écoles  sup- 
porte les  mêmes  dépenses  que  dans  l'infan- 
terie, à  l'exception  des  écoles  régimentaires, 
de  l'enseignement  des  travaux  de  campagne 
ainsi  que  du  service  des  signaleurs. 

Cette  masse  est  alimentée  par  une  allo- 
cation annuelle,  dont  le  taux  a  été  fixé 
pour  chaque  arme  et  subdivision  d'arme, 
par  le  décret  du  27  novembre  1887,  modifié 
par  les  notes  ministérielles  des  13  avril  et 
â7  mai  1889,  et  du  8  décembre  1890 
{U.  O.,  p.  r.,  p.  1536). 

Cette  allocation  est  perçue  par  douzième 
et  à  terme  échu. 

Une  instruction  ministérielle  du  22  dé- 
cembre 1887  {B.  0.,  p.  r.,  p.  1103)  a 
tracé  les  règles  de  détail  pour  l'application 
du  décret  du  27  novembre  précité. 


—  d'entretien  du  harnachement  et 
ferrage.  Elle  pourvoit  à  toutes  les  dépenses 
nécessaires  à  l'entretien  des  animaux  de 
selle,  de  trait  ou  de  bât,  ainsi  que  du  maté- 
riel des  écuries  et  des  équipages  régimen- 
taires. 

Ces  dépenses  sont  relatives  à  l'entretien 
du  harnachement,  au  ferrage,  à  la  fourni- 
ture des  ustensiles  d'écurie,  à  l'entretien  du 
mobilier,  à  l'éclairage  des  écuries,  des  cor- 
ridors, des  escaliers,  des  latrines,  des  ma- 
nèges et,  en  général,  de  tous  les  locaux  ac- 
cessoires du  casernement.  Toutefois,  l'en- 
tretien des  harnachements  de  réserve  et  de 
l'armée  territoriale,  dans  les  régiments  de 
cavalerie,  est  à  la  charge  du  budget  ordi- 
naire du  harnachement  des  chevaux  et  non 
au  compte  de  la  masse  d'entretien. 

Les^-ecettes  de  cette  masse  consistent  : 

1°  Dans  l'abonnement  annuel  et  la  prime 
d'entretien  fixée  par  le  tarif  du  23  décembre 
1873  pour  les  corps  de  troupe  à  cheval,  et 
le  tarif  des  12  janvier  et  28  février  1883 
pour  l'infanterie  ; 

2°  Dans  le  produit  de  la  vente  des  fu- 
miers des  chevaux  logés  dans  les  écuries  de 
l'État  et  des  chevaux  détenus  à  titre  gra- 
tuit, logés  en  ville  par  convenance  person- 
nelle ; 

3°  Dans  le  produit  de  la  vente  des  dé- 
]30uilles  des  chevaux  et  mulets  morts  ou 
abattus,  appartenant  à  l'État  ; 

4°  Des  secours  accordés  par  le  Ministre. 

Cette  masse  est  due  pour  toutes  les  jour- 
nées de  présence  des  cjievaux  de  troupe  et 
d'officiers  appartenant  à  l'Elut,  tant  eu  sta- 
tion qu'en  route  ou  sur  le  pied  de  guerre. 
Elle  est  due  également  pour  toutes  les  jour- 
nées dunnant  droit  à  l'indemnité  de  nourri- 
ture. Elle  est  décomptée  par  jour  et  d'après 
le  taux  annuel  fixé  par  le  tarif.  Elle  est 
payée  tous  les  mois  et  à  terme  échu  aux  con- 
seils d'administration  des  corps  ou  portions 
de  corps  y  ayant  droit.  Le  montant  du  dé- 
compte est  compris,  par  un  article  parti- 
culier, sur  l'état  de  solde  des  officiers.  En 
cas  de  division  d'un  corps,  chaque  portion 
perçoit  la  prime  d'entretien  du  harnache- 
ment et  ferrage  pour  ses  chevaux. 

Lorsque  des  clievaux  et  mulets  apparte- 
nant à  l'État  sont  placés  en  subsistance  dans 
d'autres  corps,  la  prime  est  perçue  par  ces 
corps,  lesquels  sont  chargés  de  pourvoir  à 
l'entretien  de  la  ferrure. 

—  d'entretien  et  remonte.  Elle  est 
spéciale  a  la  gendarmerie,  et  elle  est  desti- 
née à  indemniser  en  commun  les  sous-offi- 
ciers, brigadiers  et  gendarmes  de  la  perte  et 
du  remplacement  de  leurs  chevaux  et  de 
leurs  effets. 


MASSE. 

Cette  masse  est  alimentée  : 

1°  Par  une  allocation  annuelle,  décomp- 
tée par  jour,  fixée  par  le  tarif  n°  2i  annexé 
à  la  décision  du  22  février  1873  (./.  M., 
p.  r.,  p.  192),  modifié  par  la  décision  pré- 
sidentielle du  2G  juin  1883  (/.  M.,  p.  r., 
p.  839); 

2"  Par  le  produit  de  la  vente  des  fumiers 
des  chevaux  d'officier  appartenant  à  l'Etat; 

3"  Par  le  produit  des  amendes  infligées 
aux  fournisseurs  poui"  retard  dans  les  livrai- 
sons; 

4°  Par  le  produit  de  la  vente  des  objets 
hors  de  service  achetés  sur  les  fonds  de  cette 
masse. 

Le  décret  du  18  février  18G3,  article  261, 
page  71  du  Journal  militaire,  donne  la  no- 
menclature des  dépenses  à  imputer  à  cette 
m£isse. 

—  des  fourrages.  EUe  a  été  créée  par 
décret  du  18  février  1889  et  mise  en  essai 
dans  un  certain  nombre  de  corps  de  troupe. 

Le  but  de  cotte  masse  est  de  pourvoir  à 
toutes  les  dépenses  nécessaires  à  la  nourri- 
ture des  chevaux  et  des  mulets  du  corps,  au 
moyen  de  prestations  en  deniers,  savoir  : 

1°  Une  prime  fixe  attribuée  à  l'ensemble 
du  corps  et  fixée  annuellement,  par  le  Ali- 
uistre,  sur  la  proposition  des  généraux  com- 
mandant les  corps  d'armée. 

Cette  prime  constitue  le  fonds  conuaun, 
géré  par  le  conseil  d'administration  ; 

2"  Des  primes  journalières,  formant  les 
fonds  particuliers  des  unités  administratives, 
et  gérés  par  les  commandants  de  ces  unités. 

Le  Ministre  fixe  annuellement,  ou  tri- 
mestriellement par  département;  arrondis- 
sement, place  de  corps  de  troupe,  la  valeur 
des  primes  journalières  calculées  en  tenant 
(«mpte  du  prix  des  denrées  et  du  taux  de  la 
ration  allouée  à  chaque  catégorie  de  cheval. 

Dans  l'infanterie,  la  prime  fixe  et  les 
primes  journalières  sont  versées  au  fonds 
commun  qui  seul  existe. 

En  cas  de  séparation,  le  conseil  d'admi- 
nistration présidé  par  le  chef  de  corps,  dé- 
1  ide  la  part  de  la  prime  fixe  du  fonds  com- 
mun, qui  sera  attribué  à  chaque  fraction. 

En  cas  de  changement  de  garnison,  la 
prime  fixe  de  l'ancienne  garnison  est  allouée 
pendant  tout  le  mois  dans  lequel  a  eu  lieu 
le  départ. 

Pour  les  troupes  en  marche,  le  Ministre 
fixe  tous  les  ans  et  par  corps  d'armée  le 
montant  de  la  prime  journalière.  Il  fixe 
également  chaque  année  la  prime  journa- 
lière allouée  à  chacune  des  catégories  de 
chevaux,  pendant  les  voyages  en  chemin  de 
fer. 

La  fourniture  du  vert  est  assurée  par  les 


515  MASSE. 

corps  de  troupe,  à  l'aide  de  leurs  alloca- 
tions. 

La  prime  fixe  est  perçue  par  mois  et 
d'avance,  à  raison  du  douzième  de  l'alloca- 
tion armuelle,  sur  l'état  de  solde  des  offi- 
ciers. 

Le  décompte  des  prestations  de  la  prime 
journalière  s'établit  d'après  les  mêmes  règles 
que  les  prestations  du  service  de  la  solde. 

Le  service  est  exécuté  par  les  conseils 
d'administration  qui  passent  tous  les  mar- 
chés concernant  la  fourniture  des  denrées  et, 
à  défaut  de  locaux  de  l'État,  des  baux  de 
location.  Ces  baux  ne  deviennent  définitifs 
qu'après  approbation  du  Ministre. 

Le  conseil  d'administration  est  secondé 
par  une  commission  des  fourrages  dont  la 
composition,  variable  suivant  les  armes,  est 
déterminée  par  le  décret  précité. 

Ses  membres  sont  nommés  par  le  chef  de 
corps. 

C'est  en  réalité  la  commission  qui  est 
chargée  des  détails  d'exécution  du  service  : 
réceptions,  manutentions,  distributions  et 
comptabilité  s'y  rapportant.  Chaque  fois  que, 
dans  la  place,  il  existe  un  service  des  four- 
rages en  gestion  directe,  les  corps  doivent 
prendre  leurs  denrées  au  magasin  adminis- 
tratif. La  valeur  des  denrées  est  versée  tous 
les  quinze  jours  au  Trésor,  d'après  le  tarif 
fixé  par  le  Ministre. 

Lorsque  ce  service  n'existe  pas,  les  corps 
peuvent  ou  faire  des  achats  directs,  ou  pas- 
ser des  marchés  avec  des  entrepreneurs,  ou 
même  combiner  les  deux  modes,  s'ils  y 
trouvent  avantage. 

La  comptabilité,  tenue  par  le  secrétain- 
de  la  commission  des  fourrages,  comprend  : 
le  registre  des  délibérations,  le  registre  des 
marchés  et  des  dépenses,  le  registre  des  en- 
trées et  des  sorties  des  denrées,  le  registre 
du  matériel. 

Les  fonctionnaires  de  l'intendance  exercent 
leur  surveillance  administrative  sur  ce  ser- 
vice. 

Ils  vérifient  la  comptabilité  et  procèdent 
à  des  recensements  des  approvisionnements 
du  service  courant  et  du  service  de  réserve 
que  le  corps  doit  entretenir  lorsqu'il  emploie 
la  gestion  directe. 

Les  comptes  sont  liquidés  d'une  façon 
analogue  à  ceux  de  la  masse  d'hahillement 
et  d'entretien  ;  tous  les  trimestres,  le  tré.so- 
rier  établit  le  compte  trimestriel  de  cette 
masse. 

—  d'habillement  et  d'entretien.  Elle 
pourvoit  il  toutes  les  dépenses  de  l'habille- 
ment des  corps  de  troupe,  y  compris  l'entre- 
tien de  tous  les  approvisionnements  de  ce 
service,   ainsi  que  les  indemnités  à  allouer 


MASSE. 


516 


MASSE. 


aux  gestionnaires  de  ces  approvisionnements. 

Elle  supporte  certaines  dépenses  générales 
déterminées  par  les  instructions  ministé- 
rielles, ainsi  que  les  dépenses  de  la  musique 
ou  de  la  fanfare  dont  le  corps  a  l'adminis- 
tration. 

Elle  fait  les  avances  nécessaires  pour  payer 
les  dépenses  du  service  de  l'habillement  qui 
doivent  être  ultérieurement  reniijoursées. 

La  masse  d'habillement  et  d'entretien  du 
corps  se  divise  en  fonds  commun  et  en  fonds 
particuliers. 

Le  fonds  commun  est  destiné  à  pourvoir 
aux  dépenses  communes  à  l'ensemble  du 
corps  et,  dans  certains  cas,  à  venir  en  aide 
aux  compagnies;  il  est  géré  par  le  conseil 
d'administration. 

Les  fonds  particuliers  sont  destinés  à 
pourvoir  aux  dépenses  spéciales  à  chaque 
unité  administrative;  ils  sont  gérés  par  les 
commandants  de  compagnie,  d'escadron  ou 
de  batterie. 

Les  principales  dépenses  des  fonds  parti- 
culiers sont  : 

1"  L'achat  des  effets  de  toute  nature 
fournis  à  l'unité  administrative  par  le  ma- 
gasin du  corps,  à  titre  remboursable  ; 

2°  L'achat  des  ustensiles,  substances  et 
matières  employées  à  l'entretien  ou  à  la  ré- 
paration des  effets  du  magasin  de  l'unité  ; 

3°  Les  frais  relatifs  à  l'apposition  des 
inarques  et  signes  apparents,  pour  distin- 
guer les  effets  de  chaque  unité; 

4"  Le  montant  des  réparations,  dégrada- 
lions  et  imputations; 

5"  Les  frais  de  retouche  et  d'ajustage  des 
effets; 

6°  Les  frais  de  pose  de  galons,  écussons 
ou  insignes  ; 

7°  Le  i)ayement  des  primes  temporaires 
de  travail  des  ouvriers  ; 

8°  Les  frais  d'étamage  des  petites  ga- 
melles, quarts,  cuillers  et  fourchettes; 

9"  L'achat  du  registre  des  entrées  et  sor- 
ties du  magasin  de  l'unité; 

10'  Les  frais  de  bureau  alloués  aux  ca- 
pitaines pour  le  service  de  l'habillement,  et 
dont  le  conseil  fixe  la  quotité  ; 

dl°  Le  remboursement  de  la  valeur  des 
effets  venus  d'autres  portions  du  corps  ou 
d'autres  corps,  etc.,  etc. 

Les  recettes  normales  de  cette  niasse  sont 
les  suivantes  : 

1  ■  Les  primes  journalières,  les  supplé- 
ments de  primes  journalières,  les  primes 
fixes  et  les  primes  mensuelles  déterminées 
au  tarif  n°  1  annexé  au  règlement  précité, 
niadilié  par  la  note  ministérielle  du  2S  dé- 
cembre 1889  {B.  0.,  p.  r.,  p.  1636); 

2°  Le  montant  des  mandats  de  rembour- 


sement d'avances,   ou  de  payement  d'effets 
passés  à  un  autre  corps  ; 

3"  La  valeur  des  matières  et  effets  cédés 
par  le  corps  dans  les  conditions  prévues  par 
les  règlements. 

Les  recettes  éventuelles  sont  les  suivantes  : 

1"  Les  allocations  accordées  par  le  Mi- 
nistre pour  remboursement  des  pertes  subies 
dans  les  cas  de  force  majeure; 

2°  Un  prélèvement  égal  à  la  quotité  de 
la  prime  journalière  du  fonds  particulier,  y 
compris  les  suppléments  de  cette  prime  à 
opérer  sur  les  allocations  spéciales  payées  à 
certains  militaires  placés  dans  une  position 
ne  donnant  pas  droit  à  la  solde,  ainsi  que 
sur  les  salaires  des  travailleurs  en  ville,  de; 
moissonneurs,  etc.; 

3"  Un  prélèvement  dont  la  quotité  est 
déterminée  par  le  conseil  d'administration, 
sur  les  indemnités  qui  peuvent  être  accor- 
dées par  les  municipalités  et  administrations 
civiles,  après  services  rendus  ; 

4°  Les  secours  accordés  par  le  Ministre, 
dans  certains  cas,  sur  les  fonds  du  service 
de  rhabillement. 

Le  montant  des  recettes  prévues  aux  pa- 
ragraphes 2*^  et  3",  ci-dessus,  revient  inté- 
gralement aux  fonds  particuliers  des  com- 
pagnies auxquelles  les  hommes  appar- 
tiennent. 

Lorsque  le  corps  est  divisé  ou  sur  le  point 
de  se  diviser,  le  conseil  d'administration, 
présidé  par  le  chef  de  corps,  décide  si  la 
partie  de  la  masse  d'habillement  et  d'entre- 
tien, autre  que  celle  conliée  à  la  gestion  des 
commandants  d'unités  administratives,  sera 
perçue  et  administrée  à  la  portion  centrale, 
pour  l'ensemble  du  corps,  ou  si  elle  sera 
divisée  entre  les  diverses  fractions,  et,  dans 
ce  dernier  cas,  quelle  sera  la  part  à  attri- 
buer à  chaque  fraction  du  corps. 

Des  copies  autJientiques  des  délibérations 
sont  adressées  au  sous -intendant  militaire 
chargé  de  rordonnancement  de  la  solde  ; 
celui-ci  en  informe  ses  collègues  intéressés. 

Les  différentes  allocations  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien  sont  perçues  par 
mois,  à  terme  échu,  en  même  temps  que  la 
solde  des  officiers. 

Le  montant  du  décompte  est  compris  sur 
des  états  collectifs  présentant  par  parties 
prenantes  les  droits  acquis  pendant  le  mois 
écoulé,  aux  différentes  primes  de  la  masse. 
Ces  états  sont  établis  en  deux  expéditions 
dont  une,  portant  quittance  est  faite  sur  pa- 
pier blanc,  et  l'autre,  déclaration  de  quit- 
tance, sur  papier  bleu. 

Us  reçoivent  la  même  destination  que  les 
états  contenant  la  solde. 

Les    feuilles    de  journées    font    ressortir 


MASSE. 

d'une  façon  distinote  l#iionibre  de  journées 
de  prime  d'habillement  acquises  pour  les 
hommes  de  la  compagnie  et  pour  les  subsis- 
tants d'autres  unités  du  corps. 

Les  primes  journalières  des  hommes  en 
subsistance  dans  d'autres  corps  sont  données 
à  leur  compagnie  par  des  certificats  mo- 
dèle m,  établis  par  les  corps  où  ces  hommes 
sont  en  subsistance. 

Les  compagnies  auxquelles  les  hommes 
appartiennent  portent  distinctement  ces  al- 
locations sur  la  feuille  de  journées,  dans  le 
tableau  de  la  masse  d'habillement  qui  est 
alors  totalisé  de  manière  à  présenter  l'en- 
semble des  droits  acquis  pendant  le  tri- 
mestre. 

Le  paragraphe  3  de  la  1''''  partie  du  re- 
gistre de  comptabilité  de  chaque  unité,  in- 
dique les  opérations  faites,  courant  le  tri- 
mestre, au  compte  du  fonds  particulier  de 
la  masse   d'habillement. 

Il  est  envoyé,  en  fin  de  trimestre,  à  l'offi- 
cier d'habillement,  quile  rapproche  des  écri- 
tures, fait  redresser  les  erreurs  et  l'envoie 
ensuite  au  trésorier. 

Celui-ci  le  vérifie  à  son  tour,  avec  les 
éléments  dont  il  dispose  et  établit  la  situa- 
tion du  fonds  parliculier  de  chaque  compa- 
gnie. 

Il  établit  ensuite  le  compte  trimestriel  du 
fonds  commun  dans  la  forme  d^s  comptes  de 
compagnie. 

L'ensemble  de  tous  ces  comptes  lui  sert  à 
établir  le  compte  général  de  la  masse  d'ha- 
billement et  d'entietien  du  corps  suivant  les 
règles  ordinaires  de  la  comptabilité. 

La  liquidation  en  deniers  du  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien  s'opère 
comme  celle  de  la  solde,  sur  un  tableau  an- 
nexé aux  revues  de  liquidation.  Le  trop  ou 
le  moins-peri;u  ressortant  d'une  revue  est 
porté  en  diminution  ou  en  augmentation  sur 
le  premier  état  collectif,  sauf  pour  le  4"  tri- 
mestre de  l'année  pour  lequel  le  moins-perçu 
est  ordonnancé  immédiatement  sur  un  état 
spécial  et  le  trop-perçu  versé  au  Trésor. 

—  de  harnachement.  Elle  a  été  créée 
par  décret  du  11  octobre  1889  {B.  0., 
p.  r.,  p.  742)  et  mise  en  essai  dans  les  corps 
de  truupe  dont  la  portion  centrale  est  sta- 
tionnée dans  les  l''",  14'^  et  18*=  régions  de 
corps  d'armée.  Cet  essai  n'a  pas  encore  été 
généralisé  jusqu'à  présent. 

Cette  masse  est  destinée  à  pourvoir,  au 
moyen  de  prestations  en  deniers,  aux  dé- 
penses concernant  le  harnachement  des  che- 
vaux et  mulets,  leur  ferrure  et  leur  traite- 
ment en  cas  de  maladie,  et  en  outre  à  cer- 
taines dépenses  générales  déterminé  s  par 
les  instructions  ministérielles. 


517  MASSE. 

Elle  fait  les  avances  nécessaires  pour  payer 
les  dépenses  du  service  du  harnachement, 
qui  doivent  être  ultérieurement  remboursées 
au  corps. 

Dans  les  corps  de  troupe  de  cavalerie, 
d'artillerie,  du  génie  et  du  train  des  équi- 
pages, la  masse  de  harnachement  se  divise 
en  fonds  commun  et  en  fonds  particuliers, 
qui  sont  gérés  comme  il  a  été  dit  pour  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

Toutefois,  dans  les  régiments  du  génie, 
les  compagnies  de  sapeurs-conducteurs  sont 
les  seules  qui  aient  un  fonds  particulier. 

Dans  les  troupes  d'infanterie,  les  batail- 
lons d'artillerie  de  forteresse  et  les  régiments 
de  pontonniers,  la  masse  de  harnachement 
ne  comprend  que  \e  fonds  commun. 

A  la  formation  d'un  corps  de  troupe,  ou 
au  moment  de  son  passage  au  système  pres- 
crit par  le  règlement  du  il  octobre  1889, 
précité,  le  Ministre  fixe  la  première  mise  qui 
lui  est  allouée  au  titre  de  la  masse  de  har- 
nachement. 

Ensuite,  cette  masse  fait  normalement 
recette  : 

1°  De  toutes  les  allocations  déterminées 
au  tarif  n°  1  annexé  au  règlement  précité 
{B.  0.,  p.  r.,  p.  76d),  comprenant  les  primes 
mensuelles  et  les  primes  journalières  ainsi 
que  leurs  suppléments,  s'il  y  a  lieu  ; 

2°  Du  montant  des  mandats  ordonnancés 
au  profit  du  corps  et  de  tout  envoi  de  fonds, 
soit  pour  remboursement  d'avances,  soit 
pour  payement  d'effets  passés  à  un  autre 
corps  ; 

3°  De  la  valeur  des  effets  cédés  par  le 
corps,  dans  les  conditions  prévues  par  les 
règlements. 

Elle  peut  éventuellement  faire  recette  : 

1"  Des  allocatinns  accordées  par  le  Minis- 
tre pour  remboursement  des  pertes  subies 
dans  les  cas  de  force  majeure  ; 

2"  Des  secours  que  le  Ministre  peut  lui 
accorder  sur  les  fonds  du  harnachement. 

Lorsque  le  corps  est  divisé  ou  sur  le  point 
de  se  diviser,  on  procède  comme  il  a  été  dit, 
dans  le  même  cas,  pour  la  masse  d'habille- 
ment et  d'entretien. 

La  niasse  de  harnachement  est  payée  au 
corps,  au  mois  et  à  terme  échu. 

Le  sous-intendant  militaire  ordonnateur 
déduit  de  la  somme  revenant  au  corps  le 
montant  du  produit  de  la  vente  des  fumiers, 
encaissé  par  le  trésorier  pendant  le  mois 
écoulé,  et  n'ordonnance  que  la  différence. 

Le  décompte  des  prestations  du  service  du 
harnachement  est  établi  sur  un  tableau 
annexé  aux  revues  générales  de  liquidation 
("oncernant  le  service  de  la  solde  et  d'après 


MASSE. 


518 


MASSE. 


les  règles  jiosées  dans  le  règlement  spécial  à 
re  service. 

—  individuelle.  Elle  n'existe  plus,  ac- 
tuellement, que  dans  la  gendarmerie,  dans 
ks  sapeurs-pompiers  de  la  ville  de  Paris  et 
dans  les  spaJi's. 

Dans  la  gendarmerie,  la  masse  individuelle 
est  destinée  à  pourvoir  le?  sous-ofliciers, 
brigadiers  et  gendarmes,  d'effets  d'habille- 
ment, d'équipement,  de  harnachement,  de 
literie,  de  chevaux,  et  à  payer  les  répara- 
tions des  effets  de  toute  nature. 

Elle  est  alimentée  par  une  première  mise 
d'équipement,  par  des  versements  volon- 
taires, par  des  retenues  sur  la  solde  et  sur 
la  haute  paye,  par  des, versements  faits  par 
la  masse  d'entretien  et  de  remonte,  par  le 
produit  de  la  vente  des  chevaux  réformés  et 
de  la  dépouille  de  ceux  morts  ou  abattus, 
par  le  montant  de  l'indemnité  de  literie,  par 
les  retenues  aux  hommes  débiteurs  à  la 
masse,  de  la  moitié  des  parts  d'amendes, 
gratifications,  indemnités  et  fiais  de  capture 
qui  leur  sont  acquises. 

Celte  masse  est  arrêtée  trimestriellement, 
d'après  une  feuille  de  décompte  établie  par 
le  trésorier. 

L'excédent  du  complet  réglementaire  est 
payé  intégralement  aux  hommes  présents, 
en  même  temps  que  la  suide  du  premier 
mois  qui  suit  le  trimestre  expiré. 

L'avoir  à  la  masse  des  hommes  quittant 
le  service  ou  des  sous-officiers  promus  sous- 
lieutenants  est  payé  aux  premiers  à  l'épo- 
que de  leur  radiation  des  contrôles,  et  aux 
autres,  lors  de  leur  promotion,  d'après  un 
bulletin  émargé. 

Dans  les  sapeurs-pompiers  de  la  ville  de 
Paris,  la  masse  individuelle  est  destinée  à 
pourvoir  et  à  entretenir  les  effets  d'habille- 
ment, de  grand  et  dé  petit  équipement  ;  elle 
est  formée  par  une  première  mise  dfe 
150  francs,  et  est  alimentée  par  une  prime 
journalière  de  0  fr.  36  pour  les  militaires 
non  rengagés,  et  de  0  fr.  50  pour  les  mili- 
taires rengagés  ou  commissionnés. 

Les  recettes  accidentelles  de  cette  masse 
sont  :  les  versements  faits  par  les  hommes  ; 
le  remboursement,  par  la  ville  de  Paris,  des 
débets  laissés  au  corps  parles  hommes  rayés 
des  contrôles  et  de  l'avoir  à  la  masse  des 
déserteurs  réintégrés  après  radiation  ;  le 
produit  des  ventes  d'effets  dans  l'intérieur 
du  corps  ,  les  indemnités  pour  effets  dété- 
riorés dans  les  incendies. 

Les  excédents  du  complet  réglementaire 
de  la  masse,  constatés  par  la  feuille  de  dé- 
compte établie  par  le  capitaine,  sont  payés 
le  l'^''  ou  le  16  du  premier  mois  de  chaque 
trimestre. 


L'avoir  à  la  masse  des  hommes  rayés  des 
contrôles,  après  déduction  de  certaines  re- 
prises effectuées  par  la  ville  de  Paris,  est 
payé  aux  ayants  droit  par  le  trésorier. 

L'instruction  ministérielle  du  20  août 
1889  (B.  0.,  p.  r.,  p.  428),  indique  en  dé- 
tail comment  s'effectue  le  fonctionnement  de 
la  masse  inditnduelle  des  sapeurs-pompiers  de 
la  ville  de  Paris. 

La  masse  individuelle  des  spahis  est  des- 
tinée à  pourvoir  et  à  entretenir  les  hommes 
de  troupe  de  tout  grade  (les  adjudants,  sous- 
chefs  de  musique,  chefs  armuriers  et  maîtres- 
ouvriers  exceptés)  des  effets  de  linge  et 
chaussure,  de  pansage  et  autres  quelcon- 
ques, compris  dans  la  nomenclature  insérée 
au  Journal  militaire  du  l*""  avril  1883, 
p.  325). 

Lajlescription  de  l'uniforme  détermine  le 
nombre  et  la  nature  des  effets  que  les 
honmies  doivent  posséder  eu  tout  temps. 

Cette  masse  est  administrée  par  les  soins 
des  conseils  d'administration,  aidés  des  com- 
mandants d'escadron  (art.  91  à  93  de  l'or- 
donnance du  10  mai  1814,  modifiée  par  le 
décret  du  l-^^'  mars  1880,  p.  363). 

Les  recettes  et  les  dépenses  de  cette  masse 
sont  prévues  par  l'article  166  de  l'ordon- 
nance précitée. 

Elle  est  formée  par  une  première  mise,  et 
alimentée  par  des  primes  journalières,  et 
éventuellement  par  des  versements  volon- 
taires. 

Les  excédents  du  complet  réglementaire, 
constatés  d'après  la  feuille  de  décompte  éta- 
blie par  le  capitaine,  sont  payés  aux  ayants 
droit  après  le  règlement  de  chaque  trimes- 
tre, par  le  trésorier. 

L'avoir  à  la  masse  des  hommes  rayés  des 
contrôles  leur  est  payé,  au  moment  de  leur 
départ,  par  le  trésorier;  si  les  hommes  sont 
absents,  leur  fonds  de  masse  leur  est  envoyé 
au  lieu  où  ils  ont  déclaré  vouloir  se  retirer. 

—  d'infirmerie.  Elle  est  affectée  à  l'ali- 
mentation des  malades  soumis  au  régime 
spécial,  et  accessoirement  à  la  fourniture  des 
objets  d'entretien  et  de  propreté  et  aux  me- 
nues dépenses  que  le  chef  de  corps  juge  à 
propos  d'ordonner  dans  l'intérêt  de  la  santé 
ou  du  bien-être  des  malades. 

Les  militaires  qui  doivent  être  soumis  au 
régime  spécial  continuent  h.  compter  à  leur 
compagnie,  mais  les  commandants  de  ces 
unités  versent  au  médecin  chef  de  service  : 
pour  les  caporaux  et  soldats,  la  portion  de 
la  solde  journalière  qui  est  prélevée  jiour 
l'ordinaire;  pour  les  sous-officiers,  celle  qui 
est  fixée  par  le  chef  de  corps  comme  taux  de 
leur  pension  à  la  cantine  ou  au  mess. 

Les   divers    suppléments  ou    indemnités 


MASSE.  olO 

s'appliqnant  à  la  noiimture,  >ont  compris 
ilans  ce  versement. 

Le  pain  et  les  autres  prestations  en  na- 
ture, normales  ou  supplémentaires,  sont 
remplacés  par  une  indemnité  représentative 
dont  le  taux  est  Gxé  par  le  Ministre,  et  qui 
est  versée  à  l'infirmerie. 

Le  médecin  chef  de  service  reçoit  égale- 
ment du  trésorier  les  sommes  allouées  pour 
le  diauffage. 

Ces  versements  constituent  la  masse  d'in- 
llrmerie  et  sont  inscrits  réguli'-^rement  à  la 
'Olonne  des  recettes  du  registre  d'alimenta- 
tion. 

En  cas  d'insuffisance  de  cette  masse,  le 
chef  de  corps,  avec  l'autorisation  du  général 
commandant  la  brigade,  peut  ordonner  un 
prélèvement  à  son  profit  sur  les  bonis  des 
ordinaires  des  compagnies,  escadrons  ou  bat- 
teries. 

En  dehors  de  ces  versements  et  prélève- 
ments, il  ne  peut  être  fait  aucune  autre  al- 
location, soit  en  argent,  soit  en  nature. 

Les  bons  de  la  masse  d'infirmerie  sont  dé- 
posés dans  la  caisse  du  corps . 

—  de  remonte.  Cette  masse  est  spéciale 
aux  régiments  de  spahis:  elle  est  destinée  à 
pourvoir  à  l'achat  des  chevaux  appartenant 
à  l'Etat  ;  au  remplacement  des  chevaux  ap  ■ 
partenant  aux  spahis  indigènes  ;  au  paye- 
ment des  gratifications  accordées  comme 
prime  de  conservation  des  chevaux,  aux 
frais  de  ferrage,  de  médicaments  et  de  soins 
pour  les  chevaux  appartenant  à  l'Etat. 

Elle  est  alimentée  pai-  un  prélèvement  de 
0  fr.  20  par  homme  et  par  jour  sur  la  prime 
des  sous-officiers,  brigadiers  et  cavaliers 
montés,  et  évenluellemeut  par  les  indem- 
nités allouées  pour  pertes  de  chevaux  ;  par 
le  produit  de  la  vente  des  chevaux  réformés 
et  des  dépouilles  de  ceux  morts  ou  abattus; 
par  le  montant  des  imputations  aux  masses 
iuJividuelles  pour  remboursement  de  la  va- 
leur des  chevaux  livrés  aux  cavaliers  feu- 
U'ant  de  captivité  ou  de  désertion,  à  ceux 
l'imis  non  montés,  enfin  à  ceux  qui  ont 
perdu  leurs  chevaux  par  défaut  de  soin. 

—  de  secours.  Cette  masse  est  spéciale 
a  la  gendarmerie  et  aux  spahis. 

Dans  la  gendarmerie,  la  masse  de  secours 
est  destinée  à  èlre  distribuée  en  totalité  ou 
en  partie  par  le  Ministre  de  la  guerre,  aux 
sous-officiers,  brigadiers  et  gendarmes  les 
plus  nécessiteux;  elle  est  alimentée  au  moyen 
dune  allocation  annuelle  de  10  francs  faite 
à  chaque  homme,  à  titre  d'abonnement. 
(Décret  du  i8  février  1863  et  décision  pré- 
sidentielle du  22  février  1873). 

Le  Ministre  de  la  ffuerre  autorise  annuel- 


MASSUE. 


lement,  dans  chaque  compagnie,  la  réparti- 
tion d'une  partie  de  la  masse  de  secours. 

Les  états  de  distribution,  dressés  par  les 
conseils  d'administration,  sont  soumis  à  l'ap- 
probation ministérielle  par  les  inspecteurs 
généraux. 

Le  montant  de  chaque  secours  ne  peut 
être  inférieur  à  23  francs. 

Dans  les  cas  urgents,  les  chefs  de  corps  ou 
de  légion  sont  autorisés  à  accorder,  sur  la 
demande  des  conseils  d'administration,  des 
secours  qui  ne  peuvent  s'élever  à  plus  de 
50  francs  par  homme. 

Le  Ministre  peut  aussi  accoi'der,  sur  la 
proposition  des  chefs  de  corps  ou  de  légion, 
un  secours  une  fois  payé  aux  veuves  ou  or- 
phelins des  sons-officiers,  brigadiers  et  gen- 
darmes récemment  décédés. 

Les  prix  des  médicaments  fournis  aux 
hommes  de  troupe  de  la  gendarmerie  et  à 
leurs  familles,  peut  être  imputé  à  la  masse 
de  secours,  et  c'est  la  règle  générale. 

Enfin,  les  sous-officiers,  brigadiers  et  gen- 
darmes appelés  hors  de  leur  résidence  pour 
faire  partie  des  forces  publiques  aux  armées, 
reçoivent  une  indemnité  journalière  de 
1  franc  sur  les  fonds  de  la  masse  de  se- 
cours. 

Dans  les  régiments  de  spahis,  la  masse  de 
secours  créée  par  décret  du  6  janvier  1874, 
a  pour  but  de  donner  des  secours  aux 
hommes  de  troupe  de  ces  régiments,  dans 
les  conditions  indiquées  par  ce  décret,  qui  a 
été  calqué  sur  celui  du  18  février  1863,  rela- 
tif à  la  gendarmerie. 

Cette  masse  a  été  constituée  par  une  pre- 
mière mise  de  10,000  francs  prélevée  sur  la 
masse  de  Smala,  dans  chaque  régiment. 

Elle  est  alimentée  au  moyen  d'une  rete- 
nue de  0  fr.  Oo  par  journée  de  présence  sur 
la  prime  journalière  d'entretien  de  la  masse 
individuelle  de  chacun  des  hommes  pouvant 
participer  aux  secours. 

MASSER.  Disposer  des  troupes  en 
niasses  ;  les  grouper  en  colonnes  serrées. 

MASSIER.  Soldat  franc  armé  de  la 
))iasse  d'armes. 

On  en  forma  des  corps  qui  devinrent  plus 
tard  la  garde  particulière  des  premiers  rois 
capétiens 

MASSIF.  En  fortification,  un  massif  de 
terre  est  constitué  par  une  masse  plus  ou 
moins  considérable  de  terre  qui  sert  à  con- 
stituer ou  ;')  supporter  un  parapet. 

MASSU-E.  C'est  la  première  arme  offen- 
sive dont  il  soit  question  ;  son  usage  a  été 
universel. 

C'est  un  gros  bâton  noueux,  de  1  mètre  à 
1™,30  de  long,  beaucoup  plus  gros  au  bout, 
qui  frappe  et   qui   est  souvent  hérissé   de 


MATELAS. 


flous,    qu'à    l'autre   extrémité  qui   sert  de 
manche. 

:    La  masse  d'armes  en  fut  un  perfectionne- 
ment. 

MATELAS.  Le  mnteL-ts  de  la  fourniture 
de  lit  de  sol'Jat  et  d'infirmerie  se  compose 
d'une  enveloppe  en  toile  de  lin  ou  de  chanvre, 
contenant  8  kiiogr.  de  laine  mère  et  2  kilogr. 
de  crin  pur.  Le  crin  est  étendu  au  centre  du 
matelas  en  une  seule  couche  afifectant  la 
forme  d'une  ellipse;  il  est  placé  entre  deux 
couches  égales  de  laine.  Le  matelas  est  main- 
tenu par  8  piqûres;  il  a  1™,950  de  lon- 
gueur, 0™, 67 5  de  largeur  et  0™,  135  d'épais- 
seur. 

—  élastique.  Dans  les  navires,  la  mu- 
raille cuirassée  se  compose,  en  allant  de 
l'extérieur  vers  l'intérieur,  d'une  plaque  en 
fer,  d'un  matelas  élastique  généralement 
formé  de  deux  pans  croisés  de  bois,  enfin 
d'un  bordé  en  tôle.  Le  matelas  élastique 
augmente  la  résistance  de  la  cuirasse  et  fa- 
cilite l'aveuglement  des  voies  d'eau;  les 
fibres  du  bois  se  rejoignent  quelquefois  après 
le  passage  d'un  projectile. 

Dans  les  ouvrages  cuirassés  sur  terre,  le 
matelas  en  bois  est  remplacé  par  du  sable 
bien  bourré,  placé  entre  la  plaque  et  un 
appui  rigide,  tel  qu'un  massif  de  béton. 

MATELASSDRE.  Espèce  de  coussin  rem- 
bourré placé  à  l'intérieur  de  chacune  des 
deux  parties  de  la  cuirasse,  pour  amortir 
les  chocs  et  l'empêcher  de  blesser  les  hommes 
qui  la  portent. 

MATELOT.  Soldat  de  l'armée  de  mer. 
Désigne  tout  homme  de  service  à  bord  d'un 
vaisseau  de  l'Etat. 

MATÉRIAUX.  Tout  ce  qui  entre  dans 
la  composition  d'un  Ijàtimcnt,  mais,  au  point 
de  vue  militaire,  d'un  retranchement. 

Pour  ces  derniers,  la  terre  et  le  bois,  que 
l'on  trouve  à  peu  près  partout,  sont  généra- 
lement employés. 

Le  bois,  sous  diverses  formes,  sert  aux  re- 
vêtements et  aux  abris,  mais  il  ne  doit  pas 
être  exposé  directement  aux  coups  de  l'ar- 
tillerie. 

Le  fer  est  aussi  employé  pour  les  abris. 
Les  pierres,  à  défaut  d'autres  matériaux, 
servent  aux   revêtements,  mais  seulement  à 
la  base  des  talus,  où  elles   ne   peuvent  être 
atteintes  par  l'artillerie. 

Les  bois  et  les  métaux  sont  également  mis 
en  œuvre  pour  la  fabrication  du  matériel  de 
guerre  de  l'artillerie  ou  du  génie. 

MATÉRIEL.  Sous  cette  dénomination 
on  comprend,  dans  l'armée,  tout  ce  qui  n'est 
pas  le  personnel. 

L'ensemble  du  matériel  du  département 


520  MATERIEL. 

de  la  guerre  a  été,  pour  la  clarté  des  écri- 
tures et  des  comptes,  partagé  en  raison  des 
services  auxquels  il  était  affecté,  et  compor- 
tant chacun  une  nomenclature  spéciale,  sa- 
voir : 

A  pour  le  service  de  l'adnrinistration  cen- 
trale. 

B  —  du  dépôt  de  la  guerre. 

C  —  de    l'état -major    général 

(mobilier). 

D  —  des  vivres, 

E  —  du  chauffage  et  de  l'éclai- 

rage. 

F  —  des  fourrages. 

G  —  des  hôpitaux. 

H  —  de  l'habillement. 

1  —  du  campement. 

K  —  de  la  justice  militaire. 

L  —  de  la  remonte  générale. 

M  —  du  harnachement. 

N  —  de  l'artillerie  et  des  équi- 

pages. 

0  —  des  poudres  et  salpêtres. 

F  —  du  génie. 

Q  —  des  écoles  militaires. 

R  —  des  invalides  de  la  guerre. 

S  —  des  lits  militaires. 

Le  service  du  matériel,  dans  toutes  les 
branches  du  département  de  la  guerre,  a 
pour  but  de  pourvoir  à  la  fourniture,  à 
l'entretien,  à  la  conservation  en  magasin, 
aux  distributions  et  aux  expéditions  des 
objets  matériels  servant  à  l'ameublement,  à 
l'installation  des  divers  locaux,  au  fonction- 
nement des  mécanismes  dans  les  usines,  à 
la  construction,  fabrication  ou  transforma- 
tion des  effets,  armes,  instruments,  voitures, 
ustensiles  et  autres  objets  de  toute  nature 
compris  sous  la  désignation  générique  de 
valeurs  mobilières  permanentes. 

Le  matériel  du  département  de  la  guerre 
est  déposé,  soit  dans  les  corps  de  troupe, 
soit  dans  les  magasins  et  établissements  de 
la  guerre.  La  comptabilité  du  matériel  des 
corps  de  troupe  est  soumise  aux  règles  spé- 
ciales à  son  fonctionnement;  celle  du  maté- 
riel en  service  ou  en  dépôt  dans  les  maga- 
sins et  établissements  du  département  de  la 
guerre  est  régie  par  le  règlement  du  9  sep- 
tembre 1888,  sur  la  comptabilité  des  ma- 
tières, et  par  l'instruction  du  23  décembre 
1888  pour  l'application  de  ce  règlement. 

Les  matières,  denrées  et  objets  de  con- 
sommation qui  ne  sont  pas  destinés  à  con- 
courir à  la  formation  des  approvisionne- 
ments, ne  donnent  lieu  qu'à  des  écritures 
intérieures  et  ne  figurent  pas  dans  la  comp- 
tabilité du  matériel  de  la  guerre  (B.  0., 
p.  r.,  2^  semestre,  li 


MATIERES.  5:1 

Dans  cliaque  servie^  le  matériel  com- 
prend : 

1°  La  réserre  de  guerre,  que  constitue  le 
matériel  entretenu  d'une  manière  perma- 
nente en  vue  de  la  mobilisation  de  l'armée; 

2°  Le  xerrice  courant,  qui  se  compose  de 
tout  le  matériel  en  excédent  de  la  réserve. 

Des  états,  arrêtés  par  le  .Ministre,  déter- 
minent la  nature  et  les  quantités  du  maté- 
riel à  entretenir  comme  réserve  de  guerre 
pour  l'ensemble  de  chaque  service,  pour 
chaque  place  et  pour  chaque  gestion  (éta- 
blissements militaires). 

Le  Ministre  seul  peut  modifier  ces  états  de 
fixation. 

Les  approvisionnements  fixés  doivent  être 
constamment  maintenus  au  complet  et  en 
état  d'être  employés  pour  un  service  de 
guerre. 

Il  est  formellement  interdit  de  les  mettre, 
même  temporairement,  en  service,  en  deliors 
des  cas  réglementairement  prévus  ou  d'un 
ordre  du  Ministre. 

Les  prélèvements  destinés  à  assurer  le  re- 
nouvellement des  approvisionnements  de  la 
réserve  doivent  toujours  être  compensés  par 
des  entrées  préalables. 

L'approvisionnement  du  service  courant 
comprend  une  quantité  de  matières  et  objets 
suffisante  pour  qu'il  puisse  être  subvenu  aux 
besoins  réguliers  du  service  courant,  sans 
que  la  réserve  de  guerre  soit  jamais  enta- 
mée. La  moyenne  des  approvisionnements  à 
entretenir  dans  ce  but  est  déterminée  par  le 
Ministre  de  la  guerre. 

Les  achats  effectués  par  les  différents  ser- 
vices doivent  être  réglés  de  manière  que,  au 
31  décembre  de  l'année,  la  situation  de 
l'ensemble  des  existants  accuse  des  quantités 
supérieures  aux  fixations  arrêtées  par  le 
Ministre. 

—  d'artillerie.  Comprend  l'armement, 
les  munitions,  les  équipages,  le  harnache- 
ment des  chevaux  de  trait  et  des  anitnaux 
de  bât  (V.  en  outre  Affûts,  Artillerie,  Bouche 
à  feu.  Canon,  Coupole,  Cuirassement,  Fusil, 
Mortier,   Obusier,  Projectiles,  etc.). 

—  d'emballage  (V.  Emballage). 

—  de  télégraphie  (V.  Télégraphie  mi- 
litaire). 

—  des  chemins  de  fer  (V.  Trans- 
ports) . 

—  des  écoles  (V.  Masse  des  écoles). 

—  hors  de  service  (V.  Effets  hors  de 

service). 

MATERIS.  Sorte  de  javeline  à  fer  très 
large  dont  se  servaient  les  Belges, 

MATIÈRES.  Les  matières  (draps,  toi- 
les, etc.)  nécessaires  à  l'armée  sont  fournies 


MATRICULE. 

par  voie  d'adjudication  publique  ou  de  mar- 
chés de  gré  à  gré  (V.  Fabrir/ue). 

Les  commandes  générales  de  drap  sont 
faites  par  le  Ministre  dans  le  courant  des 
6  premiers  mois  de  chaque  année  pour  l'an- 
née suivante. 

Des  commandes  supplémentaires  peuvent 
encore  être  adressées  dans  les  limites  de 
chaque  lot  adjugé  ;  il  y  est  satisfait  dans 
un  délai  de  3  mois  pour  la  moitié  et  à  la  fin 
du  4^  mois  pour  l'autre  moitié. 

L'artillerie  emploie  également  en  quanti- 
tés plus  ou  moins  restreintes,  diverses  ma- 
tières premières  d'importance  secondaire  tels 
que  le  cuir,  les  cordages,  la  bourre,  les 
graisses,  les  goudrons,  les  enduits,  les  hui- 
les, etc.,  que  nous  ne  ferons  que  mentionner 
ici. 

MATRAS.  Gros  trait  ou  javeline  à  fer 
crocliu  lancé  avec  les  arcs  ou  les  arbalètes. 

MATRICE.  Pièce  qui  a  reçu  en  creux 
l'empreinte  de  l'objet  qu'on  veut  produire 
en  relief. 

Le  service  de  l'artillerie  en  emploie  sur- 
tout pour  remandriner  les  étuis  de  car- 
touches de  fusil  ou  pour  confectionner  les 
cartouches  de  revolver. 

MATRICULE.  Le  registre  sur  lequel  on 
inscrit  les  noms  des  hommes  faisant  partie 
de  l'armée;  il  en  est  tenu  également  pour 
les  chevaux. 

Il  est  tenu,  par  le  commandant  du  bu- 
reau de  recrutement  de  chaque  subdivision 
de  région,  un  registre  matricule  sur  lequel 
sont  portés  tous  les  jeunes  gens  inscrits  sur 
les  listes  de  recrutement  cantonal. 

Ce  registre  mentionne  l'incorporation  de 
chaque  homme  inscrit  ou  la  position  dans 
laquelle  il  est  laissé,  et  successivement,  tous 
les  changements  qui  peuvent  survenir  dans 
sa  situation  jusqu'à  sa  libération  définitive. 

Un  registre  matricule  est  ouvert  pour 
chaque  classe  ;  il  existe  donc  2o  de  ces  re- 
gistres dans  chaque  bureau  de  recrutement. 

Les  corps  de  troupe  tiennent  également 
des  registres  matricules  spéciaux  pour  les  of- 
ficiers, pour  les  hommes  de  troupe  et  pour 
les  chevaux. 

Le  registre  matricule  des  officiers 
est  tenu  par  le  trésorier:  il  est  divisé  en 
deux  parties  ayant  chacune  une  série  de  nu- 
méros distincte,  l'une  pour  l'armée  active, 
l'autre  pour  la  réserve. 

Ce  registre  est  destiné  à  recevoir  l'inscrip- 
tion détaillée  de  l'état  civil  des  ofliciers,  leur 
signalement,  le  titre  sous  lequel  ils  sont  in- 
corporés, la  relation  successive  de  leurs  ser- 
vices, le  motif  et  la  date  de  leur  radiation 
des  contriMes.  ainsi  que  le  lieu  ovi  ils  se  re- 


MATRICULE. 


MECANISME. 


tirent,  et,  pour  les  décèdes,  le  genre  de  mort 
et  le  lieu. 

Les  ofllciers  sont  inscrits  au  fur  et  à  me- 
sure de  leur  affectation  au  corps,  en  distin- 
guant les  médecins  par  la  lettre  M  et  les  vé- 
térinaires par  la  lettre  V. 

L'inscription  commence  à  la  première 
page  pour  les  officiers  de  l'armée  active  et 
à  la  dernière  pour  ceux  de  la  réserve. 

Lorsque  ces  deux  sections  viennent  à  se 
lejoindre,  le  registre  est  remplacé. 

Le  registre-matricule  des  hommes 
de  troupe  est  destinée  à  recevoir,  outre 
l'historique  du  corps,  l'inscription  détaillée 
de  l'état  civil  des  militaires  de  tout  grade 
qui  font  partie  du  corps,  leur  signalement, 
le  titre  sous  lequel  ils  sont  incorporés,  la  re- 
lation successive  de  leurs  services,  les  causes 
qui  les  maintiennent  éventuellement  sous 
les  drapeaux  au  delà  du  temps  fixe  par  la 
loi,  le  motif  et  la  date  de  leur  radiation  des 
contrôles,  ainsi  que  le  lieu  où  ils  se  retirent. 

Ces  registres-matricules  mentionnent  en 
outre  :  la  délivrance  ou  le  refus  du  certificat 
de  bonne  conduite,  l'obtention  de  médailles 
d'honneur  ou  de  sauvetage,  les  cassations 
ou  rétrogradations  et  leur  motif,  l'obtention 
de  la  médaille  militaire,  la  disparition,  les 
condamnations. 

Les  hommes  sont  immatriculés  sur  des 
feuillets  mobiles  conformes  au  modèle  n'  1 , 
annexé  à  la  note  ministérielle  du  6  mars 
1883  {B.  0.,  p.  r.,p.  265). 

Ces  feuillets  sont  assemblés  sous  écrous 
par  groupe  de  2o0,  et  chaque  groupe  con- 
stitue un  volume. 

Une  table  alphabétique  est  placée  à  la  fin 
de  chaque  volume. 

Dans  tous  les  groupes  de  corps  d'armée, 
les  séries  numériques  d'immatriculation  sont 
renouvelées  par  périodes  décennales  (1'='^  jan- 
vier 1000,  1910,  etc.). 

Le  registre-matricule  des  chevaux 
d'officiers  et  de  troupe  appartenant  à 
l'Etat  est  tenu  par  le  trésorier,  dans  chaque 
corps. 

Les  chevaux  y  sont  inscrits  par  ordre 
d'arrivée,  sur  le  vu  des  pièces  établissant 
qu'ils  appartiennent  au  corps. 

Les  registres-matricules  comprennent  200, 
1000  ou  loOO  cases,  selon  l'effectif  des  che- 
vaux à  y  inscrire. 

Lorsqu'un  premier  registre  est  épuisé  on 
en  ouvre  un  deuxième. 

Dans  les  corps  dont  l'effectif  est  peu  con- 
sidérable, on  y  reporte  les  chevaux  figurant 
sur  le  premier  ;  dans  les  autres  corps,  ou 
continue  la  série  de  numéros;  à  l'établisse- 
ment du  troisième  registre,  on  recommence 
toujours  la  série  des  numéros  matricules  en 


reportant  en  tète  les  quelques  chevaux  qui 
se  trouvent  encore  sur  le  premier,  de  telle 
sorte  qu'il  n'y  ait  jamais  plus  de  deux  re- 
gistres-matricules en  service. 

il  est  tenu  dans  chaque  corps  un  registre- 
matricule  spécial,  de  200  cases,  destiné  à 
l'inscription  et  à  l'immatriculation  des  che- 
vaux appartenant  aux  officiers  et  percevant 
des  rations  au  compte  de  l'Etat. 

Ce  registre  est  comme  le  précédent  tenu 
par  le  trésorier. 

MATTIAIRE.  Hache  d'armes  dont  les 
marteaux  étaient  munis  de  barbes  et  de 
pointes  ou  crochets. 

MAUSER  (fusil).  Ce  fusil  modèle  1871 
est  une  arme  à  verrou  qui  présente  de 
.«randes  analogies  avec  le  fusil  français  mo- 
dèle 1874. 

Le  calibre  est  de  11™'^!;  la  culasse  mo- 
bile est  composée  de  pièces  analogues  à 
celles  de  notre  fusil  1874  et  se  manœuvre 
absolument  de  la  même  manière.  A  été  rem- 
placé par  un  fusil  a.  répétition  modèle  1888 
(  V.  Allemarine). 

MAXIMES  de  guerre.  Principes  énon- 
cés et  mis  en  pratique  par  les  chefs  mili- 
taires et  les  généraux  les  plus  illustres,  en 
ce  qui  concerne  l'art  militaire. 

Ces  maximes  sont  enseignées  dans  l'armée 
et  dans  les  Écoles  militaires  ;  on  va  même 
jusqu'à  les  afficher  dans  les  salles  d'étude, 
afin  de  les  mieux  graver  dans  l'esprit  des 
élèves-officiers. 

MAZâRO.  ^'om  sous  lequel  le  soldat  dé- 
signe la  prison  du  corps. 

MAZETTE.  Cheval  usé  dont  on  ne  peut 
plus  tirer  aucun  service. 

MÉCANICIEN.  Ouvrier  qui  construit 
des  machines. 

Celui  qui  est  chargé  de  diriger  une  raa- 
cliine  à  vapeur,  une  locomotive. 

Les  mécaniciens  de  la  marine  for- 
ment un  corps  spécial. 

MÉCANISME  à  friction.  Nom  donné  à 
un  système  de  fusée  percutante  de  la  ma- 
rine. 

La  sensibilité  de  ce  mécanisme  est  réglée 
de  manière  que  l'obus  n'éclate  pas  au  tir 
rasant  sur  l'eau  et  éclate  toujours  à  terre, 
sous  un  angle  de  25°,  ou  bien  au  tir  ho- 
rizontal sur  un  parapet  en  terre. 

—  de  culasse.  Dans  les  bouches  à  feu 
se  chargeant  par  la  culasse,  la  fermeture  de 
cette  dernière  est  une  partie  délicate  qui 
exige  un  mécanisme  particulier  dont  il  existe 
trois  groupes  principaux  qui  ont  été  indiqués 
au  mot  Fermeture  de  .culasse  (V.  Obtura- 
teur). 

—  de  fermeture.  Dans  les  fusils  en 
service  se  chargeant  par  la  culasse,  le  niéca- 


MÉCANISME. 

iiismedefeimetiuv,  vM^aljlo  dans  les  détails, 
doit  peiTuettre  en  principe  : 

1°  La  séparation  momentanée  du  canon 
d'avec  la  culasse,  pour  introduire  sans  diffi- 
culté la  cartouche  dans  sa  chambre  ; 

2°  La  réunion  de  ce»  deux  parties  pour 
tirer,  mais  avec  une  obturation  complète  et 
durable. 

En  outre,  ce  mécanisme  doit  être  simple 
et  solide. 

Pour  les  bouches  à  feu,  il  y  a  des  méca- 
nismes de  fermeture  à  coin  et  a  lis  (V.  Fer- 
meture). 

—  de  répétition.  Mécanisme  qui,  dans 
les  fusils  à  migasiu.  sert  à  amener  successi- 
vement dans  la  chambiv  les  cartouches  du 
magasin. 


o23  MECHE. 

r  Ce  mécanisme  doit  être  simple,  solide  cl 
d'un  fonctionnement  sûr. 

En  outre,  le  passage  du  tir  coup  par  coii[i 
au  tir  à  répétition,  ou  inversement,  doit 
s'efifectuer  rapidement,  simplement  et  dis- 
tinctement. 

Le  mécanisme  de  répétition  varie  suivant 
le  sjstème  d'armes  et  suivant  le  système  de 
répétition. 

Nous  donnons  simplement  ci-après  ce  qui 
concerne  le  mécanisme  de  répétition  du  fusil 
modèle  1886. 

Ce  mécanisme  proprement  dit  {fi(j.  176) 
comprend  les  pièces  suivantes  :  la  tus  de  mé- 
canisme, Vauget,  le  butoir  d'augel,  le  levier 
de  manœuvre,  le  ressort  de  ce  le\ier,  l'arrêt 
de  cartouche  (composé  d'un  levier,  d'un  res- 


Fig.  17G. 


sort  et  d'une  vis  de  ressort)  et  la  vis-gou- 
pille d'arrêt  de  cartouche. 

Ces  pièces  sont  assemblées  sur  une  plaque 
à  oreilles,  appelée  corps  de  mécanisme,  en 
même  temps  que  celles  qui  forment  le  mé- 
canisme de  détente  de  l'arme. 

C'est  cet  assemblage  des  deux  mécanismes 
que  l'on  désigne  simplement  sous  le  nom  de 
mécanisme  de  répétition. 

—  de  détente.  Comprend,  dans  le  fusil 
modèle  188t3,  la  gâchette,  la  délente  à  double 
bossette,  la  goupille  de  détente,  le  ressort  de 
gâchette  et  sa  ris  (V.  fig.  66). 

MÈCHE.  Cordon  de  colon,  de  chanvre  ou 
de  soie,  qu'on  place  dans  une  lampe. 

Les  m-cbes  employées  pour  les  lampes 
d'éclairage  usitées  dans  l'armée  doivent 
èlre  eu  coton  ou  en  soie,  non  éventées  ;  elles 
doivent  bien  s'adapter  aux  becs  des  appa- 
reils d'éclairage. 

Elles  se  vendent  à  la  douzaine. 

Petite  corde  ou  éloupes  de  chanvre  ren- 
dues combustibles  et  dont  on  se  servait  au 
début  pour  mettre  le  feu  aux  pièces  ou  aux 
fusils. 

La  mèche  d'arquebuse  fut  employée  jus- 
qu'à l'invention  des  arquebuses  à  serpenliri. 

Avec  le  fusil  à  pierre,  la  mèche  était  la 
partie  de  la  pierre  à  fusil  taillée  en  biseau 
qui  venait  frapper  sur  la  batterie. 

L'expression  :  il  n'y  a  pas  mèche,  signifie 


qu'une  chose  est  aussi  impossible  que  do 
tirer  une  arme  à  laquelle  on  ne  peut  mettre 
le  feu  qu'avec  une  mèche;  éventer  la  mèche, 
c'est  découvrir  l'eudroit  où  une  raine  existe 
et  en  enlever  la  mèche  en  temps  utile. 

—  à  canon.  Simple  corde  détordue,  em- 
ployée pour  la  mise  du  feu  aux  explosifs  et 
qui  brûle  avec  une  vitesse  moyenne  de 
0™,16  par  heure. 

A  cet  effet,  elle  est  immergée  d'une  ma- 
nière prolongée  dans  une  dissolution  bouil- 
lante d'acétate  de  plomb. 

A  défaut  de  cet  acétate,  on  prépare  la 
mèche  à  canon  à  l'aide  d'une  dissolution  de 
salpêtre,  et  la  vitesse  de  combustion  n'est 
plus  que  de  0°>,13. 

On  obtient  également  une  sorte  de  mèche 
à  canon,  brûlant  dans  les  conditions  précé- 
dentes, en  trempant  une  feuille  de  papier 
ordinaire  un  peu  fort  dans  une  dissolution 
de  salpêtre  ;  cette  feuille  de  papier  est  en- 
suite enroulée  et  collée. 

—  à  étoupille.  La  mèche  d'étoupilles 
ou  mèche  en  coton  est  la  réunion  de  plu- 
sieurs brins  do  coton  imbibés  et  recouverts 
d'une  composition  propre  à  communiquer  le 
feu. 

—  de  sûreté  ou  fusée  lente  (V. 
Amorces). 

—  incendiaire.  Mèche  à  canon  ordi- 
naire que  l'on  fait  bouillir  dans  de  l'eau  de 


MÉDAILLE. 


524 


MÉDECIN   MILITAIRE. 


salpèti'e,  et  que,  après  dessiccation  et  décou- 
page en  morceaux,  on  trempe  dans  de  la 
roche  à  feu  fondue. 

MÉDAILLE.  Pièce  de  métal  de  forme 
circulaire,  que  l'on  décerne  aux  militaires 
comme  signe  distinctif  ou  marque  honori- 
fique. 

—  commémorative.  Ce  genre  de  mé- 
daille, distribué  à  la  suite  de  campagnes 
glorieuses,  n'a  été  employé  que  tardivement 
en  France,  où  les  premières  furent  distri- 
buées à  la  suite  des  guerres  de  Crimée 
(1854),  d'Italie  (1859),  de  Chine  (1860), 
du  Mexique  (1864),  du  Tonkin  (1883),  de 
Madagascar  (1887). 

La  médaille  de  Sainte-Hélène,  créée  en 
1857,  a  été  donnée  aux  militaires  français 
qui  avaient  servi  de  1792  à  1815. 

—  d'honneur.  Instituée  en  1815  et  dé- 
cernée par  le  ministère  de  l'Intérieur  à  tous 
les  citoyens  qui  se  distinguent  par  des  actes 
de  dévouement. 

Peut  être  suspendue  à  la  boutonnière  au 
moyen  d'un  ruban  tricolore,  qui  ne  peut  être 
porté  sans  la  médaille. 

—  militaire.  Instituée  par  décret  des 
•22  janvier  et  29  février  1832,  et  destinée  à 
récompenser  spécialement  les  sous-officiers  et 
soldats  des  armées  de  terre  et  de  mer  qui  se 
sont  distingués  par  leurs  faits  de  guerre  ou 
leurs  bons  services. 

Elle  donne  droit  à  une  rente  viagère  de 
100  francs. 

La  médaille  militaire  est  accordée  aussi 
exceptionnellement  aux  généraux  qui  ont 
rempli  les  fonctions  de  ministre  ou  com- 
mandé en  chef  une  année,  on  qui  ont  exercé 
le  commandement  d'un  corps  d'armée  pen- 
dant deux  périodes  triennales  au  moins,  et 
qui,  en  outre,  ont  siégé  au  conseil  supérieur 
de  la  guerre  et  ont  obtenu  le  grade  de  grand'- 
croix  de  la  Légion  dbonnenr. 

La  médaille  militaire  peut  être  accordée  à 
tout  homme  de  troupe  ayant  7  ans  de  ser- 
vices accomplis  ou  4  années  de  serAnces  et 
4  campagnes. 

Elle  peut  également  être  donnée,  sans 
condition  de  temps  de  service,  à  tout  homme 
de  troupe  qui  a  été  cité  à  l'ordre  de  l'armée, 
qui  a  été  blessé  devant  l'ennemi  ou  dans  un 
service  commandé,  ou  qui  s'est  signalé  par 
un  acte  de  courage  et  de  dévouement. 

Les  propositions  sont  faites  d'une  manière 
analogue  à  celles  de  la  Légion  d'honneur. 

Le  nombre  des  militaires  qui  peuvent  être 
décorés  de  la  médaille  militaire  n'est  pas 
limité. 

—  obtenue  par  la  musique.  Les  mé- 
dailles remportées  par  les  musiques  mili- 
taires dans  les  concours  ne  sont  pas  attri- 


buées au  chef  de  musique  :  elles  sont 
conservées  dans  les  archives  du  corps. 

—  de  sauvetage.  Les  militaires  sont 
autorisés  à  porter  ostensiblement  les  mé- 
dailles de  sauvetage  qui  leur  ont  été  accor- 
dées. 

Ces  médailles  sont  décernées  aux  mili- 
taires sur  la  proposition  des  généraux  :  elles 
sont  accordées  par  le  Ministre  de  l'Intérieur. 

Elles  se  portent  avec  le  ruban  tricolore. 

Les  puissances  étrangères  font,  en  géné- 
ral, un  usage  considérable  de  médailles  de 
toute  espèce. 

MÉDAILLON.  Décoration  que  l'ordon- 
nance de  1771  accordait  aux  hommes  de 
troupe  ayant  24  ans  de  services  et  fait 
3  congés  dans  le  même  corps. 

11  consistait  en  une  plaque  ovale  de  drap 
entourée  d'un  cadre  de  cuivre. 

11  donnait  droit  à  une  haute  paye  et  fut 
aboli  en  1791. 

MÉDECIN  militaire.  Officier  du  corps 
de  santé  militaire,  chargé  d'assurer  le  ser- 
vice médical  dans  les  corps  de  troupe,  dans 
les  hôpitaux  militaires  et  dans  les  ambu- 
lances. 

Le  cadre  du  corps  des  médecins  militaires 
a  été  fixé  par  la  loi  du  16  mars  1882, 
comme  l'indique  le  talileau  ci-dessous  : 


• 

^ 

D  E  s  1  0  X  A  T  I  0  K 

a 

^ 

ASSIMILATION. 

lies  grades. 

7- 

S 

iiéilecin    inspecteur 

2:énéral 

1 

9 

Général  de  division. 
Général  de  brig-ade. 

Médecin  inspecteur. 

Médecins  principau.x 

de  1"  classe 

45 

Colonel. 

Médecins  principaux 

de  2<'  classe 

45 

Lieu  tenant-colonel . 

Médecins-majors  de 

Irc  classe 

320 

Chef  de  bataillon. 

Médecins-majors  de 

de  2?  classe 

480 

Capitaine. 

Médecins  aides-ma- 

jors de  Ire  classe. 

300 

Lieatenant. 

Médecins  aides-ma- 

jors de  2c  classe.  . 

TOTA-u 

100 

Sous-lieutenant. 

1,300 

Les  médecins  militaires  ont  l'assimilation 
des  divers  grades  de  la  hiérarchie  générale 
des  officiers  combattants. 

Ils  se  recrutent  parmi  les  élèves  du  ser- 
vice de  santé  militaire. 

Us  sont  secondés  par  des  phartnaciens  ini- 
Utaires,  des  officiers  d'administration  et  de> 
infirmiers  militaires. 

11  existe,  dans  chaque  corps  de  troupe,  un 
médecin-major  de  1''''  ou  de  2<' classe,  chef 
de  service  ;  il  est  secondé  par  un  ou  plu- 


MEDECINE. 


MÉLANGE. 


sieurs  autres  médecins-majors  de  2"  classe 
ou  aides-majors,  placés  sous  ses  ordres. 

Les  médecins  des  corps  de  troupe  n'ont  à 
s'occuper  qu'au  point  de  vue  technique, 
c'est-à-dire  de  ce  qui  concerne  l'hygiène  ou 
la  science  médicale. 

Ils  sont  subordonnés,  en  ce  qui  concerne 
la  marche  de  leur  service,  au  chef  de  corps 
ou  de  détachement,  au  lieutenant-colonel  et 
à  l'officier  supérieur  de  semaine. 

Leurs  devoirs  généraux  sont  tracés  par  les 
articles  66  à  78  du  règlement  du  28  décem- 
bre 1883  sur  le  service  intérieur  des 
troupes. 

Les  médecins  chefs  dans  les  hôpitaux  et 
les  ambulances  sont,  au  contraire,  chefs  de 
service. 

Comme  tels,  ils  ont  autorité  sur  tout  le 
personnel  attaché  à  l'établissement. 

Le  médecin  le  plus  élevé  en  grade,  ou  à 
égalité  de  grade,  le  plus  ancien,  prend  le 
titre  de  médecin  chef,  et  il  exerce  toutes  les 
prérogatives  attachées  à  cette  fonction. 

Les  devoirs  et  les  attributions  des  méde- 
cins chefs  et  des  médecins  en  sous-ordre,  sont 
indiqués  dans  le  règlement  du  23  novembre 
1889  sur  le  service  de  santé  (art.  130  à 
132). 

Le  médecin  directeur  du  service  de  santé, 
dans  chaque  corps  d'armée,  est  cbargé  de 
l'ordonnancement  de  toutes  les  dépenses  con- 
cernant ce  service. 

—  civils.  En  cas  d'insuffisance  du  per- 
sonnel médical,  le  directeur  du  service  de 
sauté  rend  compte  au  général  commandant 
le  corps  d'armée,  qui  informe  le  Ministre. 

S'il  y  a  urgence,  le  général  prescrit  au  di- 
recteur de  convoquer  des  médecins  de  la 
l'éserve  ou  de  l'armée  territoriale,  et,  à  dé- 
faut de  ces  derniers,  il  requiert  des  médecins 
civils  qui  reçoivent  alors  les  indemnités 
fixées  par  la  notice  n"  2,  annexée  au  règle- 
ment du  23  novembre  1889  sur  le  service  de 
santé. 

MÉDECINE.  La  médecine  est  la  science 
qui  a  pour  objet  la  conservation  de  la  santé 
et  la  guérison  des  maladies. 

Dans  un  sens  vulgaire,  ce  mot  se  dit  sou- 
vent pour  un  médicament  purgatif. 

MÉDICAL.  Qui  appartient  à  la  méde- 
cine. 

MÉDICAMENT.  Substance  étrangère  à 
l'état  de  santé,  ou  au  moins  réduite  sous 
une  forme  étrangère  à  ce  régime,  qu'on  fait 
prendre  à  l'intérieur  ou  qu'on  applique  exté- 
rieurement, dans  un  but  curatif. 

Les  médicaments  compris  dans  la  nomen- 
clature sont  les  seuls  qui  puissent  être  em- 
ployés dans  l'armée,  sauf  les  cas  d'urgence . 

Les   médicaments  nécessaires   au  service 


des  hôpitaux  sont  envoyés  du  dépôt  des  mé- 
dicaments au  Val-de  Grâce,  tous  les  six 
mois,  d'après  les  demandes  faites  par  les 
établissements  hospitaliers  ;  ceux-ci  sont  à 
leur  tour  chargés  d'approvisionner  les  corps 
de  troupe,  d'après  leurs  demandes  trimes- 
trielles. 

Les  médicaments  sont  préparés  par  les 
pharmaciens,  dans  les  hôpitaux  militaires, 
et,  à  défaut,  par  les  médecins  traitants  ; 
c'est  le  cas  général  pour  les  infirmeries. 

Les  médicaments  destinés  à  l'usage  externe 
sont  toujours  renfermés  dans  des  fioles  de 
verre  coloré  portant  une  étiquette  jaune- 
orange. 

Le  Ministre  a  décidé  récemment  que  les 
officiers  et  leur  famille  directe,  ainsi  que  les 
sous-officiei's  mariés,  pourraient  se  procurer, 
dans  les  hôpitaux  militaires,  les  médica- 
ments qui  leur  sont  nécessaires. 

MEHARI  (au  pluriel  MEHARA).  Clia- 
meau  de  course  qui  peut  parcourir  200  à 
300  kilomètres  par  jour. 

On  en  tire  un  parti  très  avantageux  sous 
ce  rapport,  au  Maroc,  en  Algérie,  en  Tunisie, 
en  ïripolitaine,  en  Egypte,  et  surtout  dans 
le  Sahara. 

MEHARISTE.  Celui  qui  monte  un  mé- 
hari. 

On  a  organisé,  à  El-Goléah ,  oasis  du 
Sahara  algérien,  un  corps  franc  de  maha- 
ristes,  capable,  par  sa  mobilité  et  sa  compo- 
sition, d'exécuter  des  reconnaissances  rapi- 
des, de  relever  des  points  d'eau  et  de  dres- 
ser avec  précision  la  carte  du  Saiiara. 

Les  crédits  afll'ectés  à  cette  création  en 
1891,  ont  permis  de  monter  en  méharis  60  ti- 
railleurs indigènes  de  la  garnison  d'EI-Go- 
léah  ;  en  1892,  le  peloton  des  meharistes 
sera  porté  à  120  hommes. 

Les  tirailleurs  indigènes  qui  ont  été  appe- 
lés à  entrer  dans  cette  formation  sont  tous 
des  Berlîères  de  la  grande  Kaliylie  et  non 
des  Arabes  du  Sui. 

D'après  les  expériences  faites,  les  meha- 
ristes peuvent  fournir  une  marche  quoti- 
dienne de  70  kilomètres  pendant  une  période 
de  12  à  15  jours,  en  portant  eux-mêmes 
leurs  vivres  et  leur  eau. 

Cette  création  a  déjà  produit  un  excellent 
résultat  ;  les  nomades  sahariens  savent  au- 
jourd'hui que  les  Français  sont  aussi  mo- 
biles qu'eux,  et  que,  pas  plus  qu'eux,  ils  ne 
craignent  la  longueur  des  étapes,  le  sable,  le 
soleil  et  tous  les  petits  désagréments  du 
désert. 

MÉLANGE.  Pendant  longtemps,  dans  le 
combat,  la  cavalerie  et  l'infanterie  devant 
se  prêter  un  appui  réciproque  sans  se  quitter 
élaieut    mélangées   ou    plutôt    entremêlées. 


MÊLÉE. 


S26 


MÉNESTREL. 


dans  des  proportions  et  des  formations  con- 
venables. L'apparition  de  l'artillerie  a  fait 
cesser  ce  mélange. 

MÊLËE.  Combat  acbarné  qui  avait  lieu 
à  l'arme  blancbe,  pour  décider  l'issue  d'un 
coml^at  par  un  assaut  ou  une  charge  ;  avant 
l'invention  de  la  poudre,  les  mêlées  ou  abor- 
dages étaient  Lien  plus  fréquents  et  meur- 
triers que  chez  les  modernes.  Cette  lutte 
suprême,  corps  à  corps,  qui  échappe  à  toute 
régie  et,  pour  ainsi  dire,  à  toute  autorité, 
sera  fort  rare  et  fort  courte  à  l'avenir. 

MÊLINITE.  S'obtient  sous  forme  de 
matière  gélatineuse,  cristallisée  en  cubes 
irréguliers,  en  traitant  un  dérivé  de  la 
houille  par  l'acide  azotique.  Sa  fabrication 
et  sa  manipulation  peuvent  s'effectuer  sans 
danger  et  la  mélinite  est  insensible  aux 
chocs  ordinaires,  aux  frottements  et  aux 
effets  de  la  température.  Elle  s'emploie  pour 
le  chargement  des  projectiles  à  la  manière 
du  fuliid-colon;  les  effets  produits  par  les 
projectiles  de  ce  genre  sont  considérables 
(trois  fois  environ  ceux  de  la  poudre)  sur  les 
terres  et  les  maçonneries,  mais  peu  sensibles 
sur  les  cuirassements  et  coupoles. 

MEMBRE.  Chez  l'homme  et  chez  les 
mammifères,  on  désigne  sous  le  nom  de 
membre  les  appendices  mobiles,  articulés 
avec  le  tronc  et  disposés  par  paires  latérales, 
qui  servent  à  l'exécution  des  mouvements. 
L'anomalie  dans  le  nombre,  dans  la  forme, 
dans  les  rapports  des  membres  ;  l'inégalilé 
des  membres  tlioraciques  ou  abdominaux  ; 
la  déviation,  l'atrophie,  les  difformités,  etc., 
des  membres,  sont  incompatibles  avec  le 
service  militaire  et  entraînent  l'exemption 
ou  la  réforme. 

—  militaire  faisant  partie  des  diverses 
roiniiiissions,  da  conseil  d'administration,  du 
conseil  de  discipline  ou  autres  conseils,  de  la 
Léijion  d'honneur  ou  d'un  ordre  quelcon- 
que, etc. 

MÉMOIRE.  État  des  sommes  dues  à  un 
l'ommerçant,  pour  ses  fournitures,  à  un  ar- 
tisan pour  son  travail,  etc. 

Les  chefs  ouvriers  des  corps  produisent 
des  mémoires  pour  toutes  les  dépenses  d'en- 
tretien, de  confections,  de  réparations,  de 
menues  fournitures,  de  nett05'age  d'effets  ou 
d'armes.  —  Ces  mémoires  sont  détaillés,  les 
dates  précises  des  livraisons  ou  des  répara- 
tions y  sont  indiquées.  —  Ils  sont  vérifiés 
par  le  sous-intendant  militaire  qui  s'assure 
de  l'exactitude  des  inscriptions,  et  si  les 
prix  portés  sont  conformes  aux  tarifs.  —  Ils 
sont  timbrés  et  portent  quittance. 

Lorsque  le  montant  des  fournitures  ou 
réparations  est  inférieur  à  dix  francs,  on  se 
i-ontente  d'établir  une  simple  quittance. 


On  donne  encore  le  nom  de  mémoire  à 
une  dissertation  sur  quelque  objet  de  science, 
d'art  militaire,  de  littérature,  etc.  Tels  sont 
les  mémoires  de  médecine  et  de  pharmacie 
dont  l'acquisition  par  les  corps  de  troupe  est 
autorisée  au  compte  de  la  niasse  d'habille- 
ment et  d'entretien. 

Tout  lever  doit  être  accompagné  d'un 
■mémoire  donnant  la  description  physique  du 
pays.  Ce  mémoire  est  établi  conformément 
à  l'instruction  ministérielle  du  30  septembre 
1874. 

—  de  proposition.  État  de  proposition 
d'un  militaire  pour  l'avancement,  pour  la 
décoration  ou  pour  une  fonction  spéciale. 
Cet  état  indique  quels  sont  les  titres  de  l'in- 
téressé à  la  récompense  pour  laquelle  il  est 
proposé  ;  il  porte  généralement  les  avis  suc- 
cessifs jio  ses  différents  supérieurs  hiérar- 
chiques. 

MÉMORIAL.  Titre  adopté  pour  diffé- 
rentes publications.  —  Se  dit  aussi  pour  une 
espèce  de  journal  où  l'on  enregistre  au  jour 
le  jour  certains  événements. 

—  de  la  gendarmerie.  L'achat  de  cet 
ouvrage  est  autorisé,  au  compte  de  la  masse 
d'entretien  et  de  remonte  de  la  gendarmerie, 
pour  les  chefs  de  légion,  conseils  d'adminis- 
tration, commandants  de  compagnie,  d'ar- 
rondissement, de  bri;,'ade. 

—  des  actes  conservatoires  des 
intérêts  civils  des  militaires.  Aux 
armées  en  campagne,  toute  procuration, 
tout  certificat  de  vie,  tout  testament,  doit 
être  enregistré  à  sa  date  sur  un  mémorial, 
sans  entrer  dans  aucun  détail,  en  énonçant 
simplement  que  tel  jour  il  a  été  fait  une 
procuration  ou  un  certificat  de  vie  pour  un 
tel,  ou  qu'on  a  reçu  le  testament  d'un  tel. 
Ce  registre  est  tenu  par  chaque  oflicier  de 
l'état  civil  aux  armées  ;  il  est  renvoyé  au 
Ministre  de  la  guerre  lors  de  la  rentrée  sur 
le  territoii'c  français  à  la  fin  de  la  guerre. 

MÉMPHITIQUE.  Danse  guerrière  des 
Egyptiens. 

MÉNADIER.  Meneur,  conducteur  ou 
chef  de  troupe  tians  les  anciennes  milices. 

MÉNARCHIE.  Subdivision  de  la  pha- 
lange grecque.  Elle  comprenait  128  files 
d'oplites  sur  16  de  profondeur. 

MENER.  Ce  mot  a  donné  lieu  aux  ex- 
pressions mener  de  front,  conduire  en  même 
temps  ;  tambour  battant,  poursuivre  l'en- 
nemi l'épi'e  dans  les  reins, 

MÉNESTREL.  Sorte  de  chanteurs  mili- 
taires qui,  pendant  longtemps,  recueillaient 
les  hauts  faits  des  guerriers  et  enflammaient 
les  soldats  par  des  chants,  comme  l'avaient 
fait  les  hérauts  primitifs  des  milices  grec- 
ques. 


MENEUR. 

• 

MENEUR.  Se  dit  du  militaii-e,  gradé  ou 
uoii,  qui  excite  les  autres  à  la  rébelliou  ou 
à  l'indiscipline.  Est  toujours  très  sévèrement 
puni,  lorsiju'il  peut  être  découvert. 

MÉNISQUE.  Verre  couvexe  d'un  côté  et 
oncave  de  l'autre.  (V.  Lenlillrs.) 

MENSEURS  ou  MENSORES.  Soite  de 
fourriers  cliargés,  dans  l'armée  romaine,  de 
mesurer  le  terrain  ou  de  di-esser  le  camp. 

MENTONNET.  Anse  qui,  dans  les 
hombes,  reçoit  les  anneaux  servant  à  porter 
ces  projectiles. 

MENTONNIÈRE.  Partie  du  casque  de 
cltevalier  qui  avait  pour  objet  de  protéger  le 
menton  et  la  partie  inférieure  du  visage  et 
qui  était  disposée  de  manière  à  envelopper 
cette  dernière.  Dans  les  sbakos,  la  menton- 
nière a  été  remplacée  par  la  jugulaire. 

MËRARCHIE.  Réunion  de  deux  chiliar- 
■hies:  elle  comptait  :2,04S  hommes. 

MERCENAIRE.  Soldat  étranger  dont  ou 
achète  les  services  à  prix  d'argent.  Pendant 
longtemps,  la  France  a  eu  à  sa  solde  des 
Irlandais,  des  Écossais,  des  Allemands  _^et 
sm'tout  des  Suisses. 

MERCURIALE.  État  périodique  du  prix 
courant  de  certaines  denrées  comme  les 
grains,  les  farines,  les  fourrages.  Cest  l'au- 
torité municipale  qui  établit  les  mercuriales  ; 
elle  détermine  les  prix  moyens  d'après  les  dé- 
clarations d'achats  ou  de  ventes  sur  le  mar- 
ché, et  consigne  les  résultats  sur  un  registre 
spécial.  Le  13  et  le  30  de  chaque  mois,  un 
extrait  de  ces  registres  est  adressé  au  sous- 
préfet  qui  le  transmet  au  préfet.  Ces  mer- 
curiales sont  établies  dans  les  chefs-lieux  de 
département  et  dans  les  villes  où  il  y  a  des 
marchés  de  quelque  importance. 

Elles  servent  à  l'administiation  de  la 
guerre,  non  seulement  comme  guides  pour 
ses  achats,  mais  aussi  pour  fixer  le  prix  de 
remboursement  des  fourrages  distribués  aux 
jeunes  clievans  par  les  propriétaires  des  dé- 
pôts de  transition. 

MÉRIDIEN.  Tout  plan  vertical  ou  grand 
'  •rcle  passant  par  les  pôles  et  perpendicu- 
laire à  l'Equateur.  11  y  en  a  un  nombre  illi- 
mité. Chaque  méridien  divise,  par  suite,  le 
globe  terrestre  eu  deux  hémisphères  :  orien- 
tal et  occidental. 

—  terrestre.  Grand  cercle,  ou  plutôt 
ellipse  formée  par  lintersectiou  de  la  sur- 
face de  la  terre  avec  le  plan  qui  passe  par 
les  pôles  et  le  lieu  de  l'observation. 

MÉRIDIENNE.  Tracé  du  plan  méri- 
dien d'un  lien  sur  le  plan  de  l'horizon. 

—  magnétique.  La  trace  du  plau  mé- 
ridien qui  passe  par  les  deux  extrémités 
opposées  aux  pôles  de  l'aiguille  de  la  bous- 
sole. 


7  MESSE  MILITAIRE. 

MÉRIS.  Sorte  de  javelot  employé  dan- 
les  armées  anciennes. 

MÉRITE  MILITAIRE  (ordre  du).  In- 
stitué par  Louis  XV',  en  1739,  pour  rem- 
placer la  croix  de  Saint-Louis  que  ne  pou- 
vaient obtenir  les  ofûciers  non  catholiques. 
Supprimé  en  1793,  rétabli  en  1824,  cet 
ordre  a  disparu  définitivement  en  1830. 

—  agricole  (ordre  du).  Créé  en  1883 
pour  récompenser  les  services  rendus  par 
tous  ceux,  militaires  ou  civils,  qui  se  sont 
distingués  dans  les  questions  agricoles.  Il  y 
a  des  chevaliers  et  des  oflicieis  du  Mérite 
agricole. 

MERLEE.  Nom  donné  autrefois  au  cré- 
neau d'une  tour. 

MERLETTE.  Sorte  de  casque  employé 
au  moyen  âge. 

MERLIN,  ilassue;  marteau  à  long 
manche  ;  hache  pour  fendre  le  bois. 

MERLON.  Massif  de  terre  ménagé  entre 
les  jours  de  deux  embrasures  voisines. 

MERS.  Constituent  une  excellente  fron- 
tière défensive,  attendu  que,  avec  les  télé- 
graphes ,  les  débarquements  deviennent 
presque  impossibles,  puisque  le  défenseur, 
renseigné  sur  les  projets  ou  tentatives  de 
l'ennemi,  est  eu  mesure  de  les  déjouer  et  de 
s'y  opposer  en  temps  utile  en  portant  ses 
troupes  aux  points  nécessaii-es  avant  que 
l'assaillant  ait  eu  le  temps  de  débarquer. 
Cependant  la  mer  n'est  pas  un  obstacle  à 
l'oflfensive  pour  une  nation  qui  a  une  supé- 
riorité marquée  de  forces  maritimes  et  mili- 
taires sur  celle  de  l'état  qu'elle  attaque. 

MESS.  Établissement  installé  dans  cer- 
tains bâtiments  militaires,  où  les  officiers,  et 
quelquefois  aussi  les  sous-olficiers  prennent 
leurs  repas.  Ces  mess  sont  gères  directement 
par  les  intéressés,  ou  quelquefois  par  nu 
gérant,  au  gré  des  parties  prenantes.  L'État 
n'intervient  en  aucune  façon  dans  cette  ges- 
tion, qui  a  lieu  aux  risques  et  périls  des 
membres  faisant  partie  de  ces  établissements  ; 
toutefois,  les  mess  d'officiers  sont  placés 
sous  la  surveillance  du  colonel  et  du  lieute- 
nant-colonel, et  ceux  des  sous-ofliciers  sous 
la  surveillance  des  chefs  de  bataillon  et  des 
adjudants-majors. 

Une  circulaire  ministérielle  du  2i  mars 
1881  accorde  :  1°  j.ux  mess  d'officier,  qu'ils 
soient  gérés  directement  ou  non,  uu  cuisi- 
nier par  groupe  et  un  homme  par  douze 
officiers  mangeant  ell^emble  ;  2°  aux  mess 
de  sous-ofluiers  organisés  dans  les  casernes, 
deux  hommes  par  bataillon  ou  pour  deuv 
escadrons  et  demi. 

MESSAGER  (pigeon).  V.  Pigeon  voya- 
geur. 

MESSE  militaire.  Messe  qui  autrefois 


MESTRE  DE   CAMP. 


o28 


MESURE. 


devait  èlre  célébrée,  par  les  auiiiôuiers  mili- 
taires, les  dimanches  et  jours  de  fête  dans 
les  camps  ou  eu  campagne. 

MESTRE  DE  CAMP.  Grade  créé  par 
François  P""  pour  commander  les  régiments 
de  cavalerie  légère  et  qui  correspondait  à 
peu  prés  à  celui  de  colonel  actuel.  Ce  grade. 
supprimé  par  Louis  XV  en  1730,  rétabli 
par  Louis  XVI  en  1780,  fut  définitivement 
supprimé  et  remplacé  par  le  titre  de  colonel, 
pour  toutes  les  armes,  à  partir  de  1788, 

—  général.  11  existait  un  mestre  de 
i:amp  général  pour  chaque  arme  et  subdivi- 
sion d'arme  jusqu'en  1700.  Ces  places, 
inutiles  pour  le  bon  fonctionnement  du  ser- 
vice, n'étaient  avantageuses  qu'à  ceux  qui 
les  possédaient. 

MESURAGE.  Le  lever  de  la  ptanimélrie 
d'un  terrain  comprend  le  mesurage  de  dis- 
tances  et  celui  d'angles  réduits  à  l'horizon. 

La  mesure  des  distances  s'opère  di- 
rectement au  moyen  des  mesures  légales  de 
longueur,  que  l'on  emploie  sous  forme  de 
règles  divisées,  de  chaînes  d'arpenteur,  de 
décamètres  en  ruban,  etc.  Pour  de  petites 
distances  ou  lorsqu'on  n'a  pas  besoin  d'une 
grande  précision,  la  mesure  au  pas  suffit. 
Mais  lorsque  le  terrain  est  couvert  d'obs- 
tacles, on  est  obligé  d'avoir  recours  à  des 
instruments  de  mesure  indirecle,  permettant 
d'évaluer  les  distances  sans  les  parcourir, 
tels  que  lunettes,  sladias,  etc. 

La  mesure  directe  des  angles  ;  on 
emploie  généralement  Yèquerre  d  arpoitcur. 
On  les  mesure  indirectement  au  mètre  ou  à 
l'aide  d  instruments  géométriques,  tels  que 
le  graphomètre,  le  goniasmomètre,  le  ver- 
nier,  etc.,  ou  de  la  boussole,  de  la  plan- 
dietle,  etc. 

MESURE.  Unité  pour  évaluer  la  lon- 
gueur, le  volume,  le  poids  d'une  chose. 
Employé  aussi  dans  le  sens  de  disposition. 

Au  début,  la  charge  de  poudre  employée 
pour  le  mousquet  à  main  était  mesurée 
d'abord,  puis  cette  mesure  fut  remplacée 
par  un  coj'fin. 

—  conservatoires.  Mesures  que  l'on 
emploie  pour  conserver  en  bon  état  les 
denrées,  les  liquides,  les  effets. 

Le  blé  est  conservé  dans  les  magasins 
ordinaires,  soit  en  sacs,  soit  en  couches  de 
0°i,70  à  0™,80  de  hauteur.  Les  mesures 
••onservatoires  consistent  en  pelletages  et 
«riblages. 

Pour  une  conservation  plus  parfaite,  sur- 
tout dans  les  pays  chauds,  on  emploie  les 
silos,  qui  sont  des  récipients  hermétique- 
ment fermés,  et  les  greniers  Huart.  Ce  der- 
nier système,  basé  sur  l'aération  et  le  mou- 
vement ,   consiste  en  un  vaste  appareil   à 


compartiments  jointifs  à  tôle.  Le  grain  est 
versé  à  la  partie  supérieure,  et  conduit  au 
compartiment  voulu  par  des  vis  d'Archi- 
mède. 

Lorsqu'on  veut  vider  un  compartiment, 
pour  lui  faire  subir  une  manutention  con- 
servatoire, on  ouvre  une  trappe  qui  permet 
au  blé  de  s'écouler  dans  un  auget  horizon- 
tal, d'où  il  est  monté  à  la  partie  supérieure 
au  moyen  d'une  chaîne  à  godets. 

Les  inconvénients  de  ce  système,  sont  : 
une  installation  et  un  entrelien  coûteux, 
ainsi  que  des  pertes  de  poids  assez  sensibles, 
par  suite  des  manipulations. 

La  farine  est  conservée  en  sacs  disposés, 
autant  que  la  contenance  des  locaux  le 
permet,  debout,  sur  une  seule  rangée  de 
hauteur  ou  sur  deux  rangées  au  plus.  On 
laisse,  si  c'est  possible,  un  intervalle  entre 
chaque  rangée  de  sacs  et  la  suivante.  Les 
mesures  conservatoires  sont  la  siccité  des 
magasins  et  le  genouillage,  qui  consiste  à 
déplacer  les  sacs  et  même  à  les  retourner 
bout  pour  bout,  afin  d'empêcher  la  farine  de 
s'échauffer. 

Le  pain  est  conservé  sur  des  étagères,  oii 
il  est  placé  de  champ,  afin  de  pouvoir  res- 
suer. 

Pendant  les  transports,  notamment  lors 
des  grandes  manoeuvres,  il  y  a  intérêt  à 
sortir  le  pain  des  voitures  et  à  le  disposer 
dans  des  locaux,  en  le  plaçant  d'une  ma- 
nière qui  se  rapproche  le  plus  possible  de 
la  disposition  sur  des  étagères. 

Le  biscuit  doit  être  fréquemment  visité; 
les  mesures  conservatoires  consistent  dans 
le  brossage  des  galettes ,  la  séparation  de 
celles  qui  sont  le  plus  atteintes,  et  au  be- 
soin le  passage  au  four. 

Les  autres  denrées  doivent  être  conservées 
dans  des  locaux  bien  secs,  et  visités  fré- 
quemment, afin  d'éliminer  les  parties  qui 
présenteraient  des  indices  de  détérioration. 

Les  conserves  de  viande,  le  lard  salé  et 
les  liquides,  sont  conservés  dans  des  locaux 
bien  frais,  à  basse  température. 

La  saumure  du  lard  doit  être  visitée  fré- 
quemment et  renouvelée  dés  qu'elle  n'est 
plus  parfaitement  claire  et  limpide. 

Le  tun  et  Veau-de-vie  sont  ouillès  au 
moins  une  fois  par  mois,  c'est-à-dire,  que 
l'on  remplit  les  tonneaux  qui  contiennent 
ces  liquides,  avec  du  liquide  de  môme  es- 
pèce, pour  empêcher,  autant  que  possible, 
le  contact  de  l'air  et  la  fermentation. 

Les  effets  de  drap  et  de  laine,  en  maga- 
sin ,  sont  conservés  au  moyen  de  divers 
ingrédients,  tels  que  la  poudre  de  pyrèthrc, 
le  camphre,  la  naphtaline,  etc.  ;  de  plus,  ils 
sont    battus    et    manutentionnés    fréquem- 


MESURE. 

ment.  Ces  effets  sont  enveloppés  de  papier 
goudronné  et  sont  placés  sur  des  étagères. 

Les  planchers  des  magasins  sont  laves  à 
l'acide  phéuique,  et  les  fenêtres  pourvues 
de  rideaux  opaques. 

Les  effets  de  cuir  sont  graissés  légèrement 
et  à  des  époques  périodiques. 

Les  ustensiles  de  campement  sont  en- 
duits d'huile  autoxjde. 

Les  armes  sont  graissées  et  placées  sur 
des  râteliers.  Elles  sont  toujours  entretenues 
en  état  par  le  chef-armurier. 

Les  cartouches  ne  sont  délivrées  aux 
hommes  que  par  paquets  entiers  ;  il  est 
interdit  de  les  ouvrir.  Les  paquets  de  car- 
touches sont  assujettis  dans  le  sac  ou  dans 
les  cartouchières  avec  du  papier,  de  l'étoupe 
ou  des  chiffons,  de  manière  à  ne  pas  ballot- 
ter. Après  les  tirs  à  la  cible  et  les  exercices 
à  feu,  les  cartouches  libres  sont  retirées  aux 
hommes. 

—  des  distances  accessibles.  On 
emploie,  à  cet  effet,  un  grand  nombre  de 
moyens,  dont  les  principaux  sont  les  sui- 
vants : 

1°  Lorsqu'il  est  possible  et  qu'on  a  be- 
soin d'une  grande  exactitude,  on  se  sert  de 
la  chaîne  d'arpenteur,  du  diamètre  à  ruban 
d'acier  ou  de  cordeau-roulette  ; 

2°  Pour  les  mesures  au  pas,  on  com- 
mence par  étalonner  le  pas  sur  une  route 
kilométrée,  puis  on  fait  une  échelle  por- 
tant d'un  côté  les  pas,  et  de  l'autre  les 
mètres.  Le  ■podomètre,  instrument  assez  peu 
exact,  sert  de  compte-pas  ;  il  peut  se  régler 
sur  le  pas  ou  sur  le  mètre,  et  est  utile  sur- 
tout lorsque  la  distance  à  mesurer  est  assez 
longue;  • 

3°  Pour  les  mesures  à  cheval,  on  étalonne 
l'allure  du  cheval  et  l'on  compte  :  au  pas 
par  le  mouvement  de  l'épaule  droite,  au 
trot,  par  le  nombre  d'assis  en  selle  (monter 
à  l'anglaise)  ;  au  f/alop,  par  le  nombre  de 
foulées.  On  construit  des  échelles  graphiques 
de  conversion.  Il  faut  en  moyenne,  pour  un 
kilomètre  :  600  pas,  400  assises  au  trot  à 
l'anglaise,  et  300  foulées  au  galop  ; 

4°  Pour  les  mesures  à  la  montre,  on  éta- 
lonne l'allure  aussi  bien  à  pied  qu'à  cheval 
pour  le  pas,  le  trot  et  le  galop.  On  compte 
en  moyenne,  pour  parcourir  un  kilomètre  : 
à  pied,  10  à  11  minutes  ;  à  cheval,  au  pas, 
10  minutes;  au  trot,  4  minutes,  et  au  ga- 
lop, 3  minutes.  Connaissant  le  temps  mis  à 
parcourir  un  kilomètre  dans  ces  diverses 
conditions,  on  trace  des  échelles  graphiques 
de  conversion. 

—  des  distances  inaccessibles.  On 
emploie,  à  cet  effet,  l'alidade  auto-rc'ductrice. 
la  lunette  micrométrique,  la  sladia  ou  le  té- 


529  METHODE. 

lémèfre.  On  peut  aussi  improviser  des  in- 
struments basés  sur  le  principe  de  la  stadia. 

L'estimation  des  dislances  à  vue  ne  donne 
que  des  résultats  fort  douteux,  en  raison 
des  illusions  d'optique. 

On  a  aussi  recours  aux  mesures  par  la  vi- 
tesse du  son.  On  sait  que  le  son  parcourt 
1  kilomètre  en  3  secondes  ;  les  montres  font 
entendre  un  battement  de  1/5  de  seconde, 
soit  lo  battements  pour  1  kilomètre.  On 
observe  la  fumée,  puis  l'instant  où  l'on  en- 
tend le  coup. 

—  d'effets  d'habillement.  Les  me- 
sures des  effets  d'habillement  et  de  chaus- 
sure sont  prises  aux  mihtaires,  chaque  fois 
qu'ils  passent  sous  les  drapeaux,  et  inscrites 
au  livret  matricule. 

—  de  la  justesse  d'une  arme.  On 
l'obtient  à  l'aide  de  l'écart  absolu  moyen, 
puisque  la  valeur  de  celui-ci  dépend  du 
groupement  autour  du  point  moyeu,  et  que, 
quelle  que  soit  la  position  de  celui-ci  par 
rapport  au  point  visé,  l'arme  employée  a 
d'autant  plus  de  justesse  que  ce  groupement 
est  plus  concentré. 

—  du  travail  des  forces.  Si  l'on 
porte  sur  une  ligne  d'abcisses  des  longueurs 
mesurant  le  chemin  parcouru ,  et  qu'on 
élève  à  l'extrémité  de  cliaque  abscisse  une 
ordonnée  égale  à  la  valeur  correspondante 
de  la  force,  le  travail  produit  par  la  force 
seia  mesuré  par  l'aire  de  la  surface  comprise 
entre  l'axe  des  abscisses,  la  courbe  des  va- 
leurs des  forces  correspondant  aux  chemins 
parcourus  et  les  deux  ordonnées  extrêmes. 

—  d'un  cours  d'eau.  On  mesure  la 
largeur,  si  la  rivière  n'est  pas  trop  considé- 
rable, en  tendant  d'une  rive  à  l'autre  un 
cordage  dont  on  mesure  la  longueur.  Dans 
le  cas  d'une  grande  largeur,  on  emploie  des 
télémètres  ou  des  procédés  géométriques. 

—  étrangères.  Le  tableau  de  la  page 
suivante  indique  les  mesures  employées  dans 
les  différents  pays  étrangers.  Ceux  qui  ont 
adopté  le  système  métrique,  en  1882,  sont 
marqués  d'un  astérisque  ;  ce  système  est  fa- 
cultatif en  Angleterre,  et  peut  être  employé 
eu  Russie  pour  les  opérations  de  douane. 

MÉTATEUR.  Officier  romain  ayant  sur- 
tout pour  fonctions  de  déterminer  l'emplace- 
ment et  l'assiette  d'un  camp. 

MÉTAUX.  Pour  la  fabrication  des  armes 
ou  projectiles  de  toute  espèce  et  pour  d'au- 
tres usages  militaires,  on  emploie  différents 
métaux  ou  alliages  qui  sont  :  l'acier,  le 
bronze,  le  cuivre,  l'étain,  le  fer,  la  fonte, 
le  laiton,  le  plomb,  le  zinc,  etc. 

MÉTHODE.  Disposition  raisonnée,  ordre 
lèfléchi  et  suivi  pour  enseigner  et  faire  une 
chose.  Les  méthodes  de  guerre,  d'instruction 

34 


MÉTHODIQUE. 


530 


MEUBLE. 


PAYS. 

UNITÉ  DE  LONGUEUR. 

VALEUR. 

MULTIPLES  ET  SOUS-MULTIPLES. 

Angleterre     et 
États-Unis.. 

Autriche-Hon 
grie 

Danemark.  . . . 

Italie  

Prusse 

Russie 

Suède 

Suisse 

Tunisie 

1°  Miesur 

Pied 

Pied 

i 

es   de   longueur. 

„                         L'unité  indiquée  est  égale  à  : 

0,304794      1/6  fathom,  1/3  yard,  12  pouces. 

0,316102      1/6  klafter  (toise),  12  pouces,  144  lignes. 

0,788590      Le  nouveau  pas  métrique  est  de  0°',75. 

0,313850      1/10  perche,  1/16  toise,  12  pouces,  144 lignes. 

0,313850      1/2  perche,  1/6  brasse,  12  pouces,  144  lignes. 

0,753200 

0,304794      1/7   sagène,    3/7   archine,    7/48    verschock, 

12  pouces,  120  lignes. 
0,296900      1/10  perche,  10  pouces,  100  lignes. 
0,300000      1/10  perche,  1/6  toise,  10  pouces,  100  lignes, 

1000  traits. 
0,484 
0,637 
0,667 

Pas           .                    

Pied  du  Rhin            

Système  décimal  français.... 
Pas 

Pied 

Pied.  ...                   

PAYS. 

MESURE. 

KILOM'". 

OBSERVATIONS. 

Allemagne  ... 

Angleterre  . .  . 

Autriche 

Belgique 

Danemark.  . . . 

Espagne 

Etats-Unis  . .  . 

Italie 

Pays-Bas 

Portugal 

Russie 

Suède 

Suisse 

Turquie 

Tunisie 

S»   Mlesu 

res  itin 

1,000 
7,500 
1,609 
1,852 
5,556 
7,856 
1,000 
1,000 
7,532 
6,680 
1,609 
1,852 
1,000 
7,408 
1,000 
6,174 
1,067 
10,688 
4,800 
5,067 
•  5,001 
1,452 

éraires. 

Système  métrique  français. 
24,000  pieds. 

Système  métrique  français, 

Mille 

Mille,  1760  yards 

Mille  marin,  de  60  au  degré. .  . 
Lieue  marine,  de  20  au  degré. 

Mille 

Lieue  royale  de  8,000  varia. . 

Mille  (statute  mile) 

Mille,  de  60  au  degpé 

'  Mille,  de  15  au  degré 

Lieue,  de  18  au  degré 

Verste,  500  sagènes 

Mille 

Lieue,  16,000  pieds 

Borri,  de  66  2/3  au  degré 

Agatacdi,  de  22  2/i)  au  degré. 
Mille    3  000  dra 

militaire,  etc.,  ont  fait  l'objet  de  nombreux 
règlements,  discussions,  traités,  etc.,  sans 
avoir  jamais  rien  d'absolu,  parce  qu'elles  ne 
peuvent  s'appliquer  partout  de  la  même 
manière  et  qu'elles  sont  essentiellement  per- 
fectibles ou  modifiables  en  raison  des  pro- 
grès survenus  ou  des  leçons  de  l'expérience. 
Les  corps  de  troupe  sont  autorisés  à  acheter 
des  méthodes  pour  leurs  musiques,  au 
compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'entre- 
tien. 

MÉTHODIQUE.  Ce  qui  s'exécute  avec 
méthode.  L'attaque  miilhodique  est  l'attaque 
régulière  d'une  place. 

MÉTRAGE.  Opération  qui   a  pour  but 


de  mesurer  une  pièce  d'étoffe  à  l'aide  du 
mètre  ;  par  extension,  se  dit  de  la  longueur 
d'une  pièce  d'étoffe  exprimée  en  mètres.  Les 
pièces  de  drap  livrées  à  l'administration  de 
la  guerre  doivent  être  métrées  au  pli  du 
milieu. 

MÉTROBATE,  Métronome  ou  Podo- 
mètre. Petit  pendule  mis  en  mouvement 
par  un  ressort  d'horlogerie  ;  il  sert  à  mar- 
quer la  mesure  d'un  morceau  de  musique, 
à  compter  le  nombre  de  pas  fait  par  mi- 
nute. 

MEUBLE.  Objet  susceptible  de  garnir 
une  chambre,  dans  un  but  d'utilité,  et  qui 
peut  être  déplacé.  (V.  Ameublement.) 


MEULE. 


S31 


MILITAIREMENT. 


MEULE.  Mouceau  de  paille  ou  de  foiu 
établi  de  manière  à  assurer  le  mieux  pos- 
sible la  conservation  de  ces  denrées  en  plein 
air. 

Meule  en  fonte  grise,  aussi  dure  et  aussi 
résistante  que  possible,  employée  pour  la 
fabrication  de  la  plupai't  des  poudres.  C'est 
le  procédé  le  plus  geuéralement  employé. 

Les  trois  éléments  de  la  poudre  (salpêtre, 
soufre  et  charbon),  après  avoir  été  mélangés 
dans  des  Unes  (sorte  de  tonneaux)  et  hu- 
mectés de  5  à  7  p.  100  d'eau,  pour  eu  for- 
mer une  espèce  de  pâte,  sont  placés  sur  une 
aire  horizontale,  et  soumis  pendant  trois 
heures  à  la  trituration  d'une  paire  de  meules 
verticales,  du  poids  de  3,000  à  3,300  kilo- 
grammes. Ces  meules,  en  roulant,  écrasent 
le^  matières,  qui  sont  agglomérées,  par  des 
repoussoirs,  en  galettes  ne  contenant  plus 
que  2  p.  100  d'eau  environ. 

MEURTRE.  Homicide  volontaire  non 
prémédité.  Le  meurtre  commis  par  un  mili- 
taire sur  la  personne  de  son  hôte,  de  sa 
femme  ou  de  ses  enfants  est  puni  de  mort 
(art.  236). 

MEURTRIERE.  Ouverture  verticale  pra- 
tiquée dans  un  mur  pour  tirer  à  couvert  sur 
les  assaillants.  Elle  est  évasée  à  l'intérieur 
et  est  disposée  pour  recevoir  un  seul  homme 
tirant  avec  son  fusil.  La  meurtrière  n'est 
autre  chose  qu'un  créneau  vertical. 

MEZâIL.  Ensemble  des  parties  qui, 
dans  le  casque,  étaient  destinées  à  protéger 
la  figure. 

MEZRAG.  Mot  arabe  signifiant  lance, 
mais  désigne  aussi  le  gage  d'union  qui  lie 
irrévocablement  deux  compagnons  d'armes. 

MICROMÈTRE.  L'artillerie  emploie  un 
micromètre  Lugeol,  à  cadran  Lorieux, 
pour  la  mesure  des  distances,  déduite  de  la 
grandeur  supposée  d'un  objet  voisin  du  but. 
Cet  appareil  consiste  en  une  longue-vue  dont 
l'objectif  est  coupé  en  deux  par  un  plan 
passant  par  son  axe.  Loisque  les  deux  moi- 
tiés sont  appliquées  l'une  contre  l'autre,  de 
manière  à  reconstituer  la  lentille  primitive, 
on  n'obtient  qu'une  image  de  l'objet  ;  si 
l'on  déplace  les  deux  moitiés  de  l'objectif, 
en  les  faisant  glisser  l'une  contre  l'autre,  on 
obtient  deux  images. 

MI-GLAIVE.  Glaive  ou  épée  de  longueur 
moyenne.  Nom  donné  à  une  espèce  de  hal- 
lebarde. 

MIGRAINE.  Premier  nom  donné  aux 
grenades  d'artifices,  et  provenant  de  ce  que 
dans  le  Midi  ou  appelle  ainsi  le  fruit  du  gre- 
nadier. 

MIL.  Mot  peisan  qui  signifie  massue. 
Cette  massue,  en  bois  dur,  pèse  de  deux  à 
cinq  kilogrammes. 


MILBANK-AMSLER.  Avant  l'adoption 
du  fusil  à  répétition  Vetterli,  il  y  avait  en 
service  dans  1  armée  suisse  des  fusils  et  des 
carabines  du  système  Milbank-Amsler.  Armes 
à  bloc  se  relevant  autour  d'une  charnière 
transversale  antérieure  ;  pièce  de  fermeture 
reliée  au  bloc  par  une  vis-goupille  ;  platine 
séparée  ;  inflammation  périphérique. 

MILICE.  Expression  qui  signifie  armée  ; 
on  l'a  employée  aussi  comme  synonyme 
d'art  de  la  guerre. 

Aux  époques  les  plus  reculées,  les  milices 
ou  levées  des  citoyens  constituaient  les  ar- 
mées et  avaient  une  organisation  militaire. 
Les  Barbares  n'eurent  pas  de  milices,  mais  des 
levées  en  masse,  des  hordes  sans  cohésion  et 
sans  instruction  militaire.  Pendant  tout  le 
moyen  âge,  il  n'y  eut  de  milice  nationale 
permanente  qu'à  Bysance  et  à  Venise.  Au 
xv^  siècle,  on  donna  en  France  le  nom  de 
milices  communales  ou  urbaines  aux  levées 
temporaires  de  bourgeois  ou  de  pays  faites 
dans  des  cas  déterminés.  Les  milices  ur- 
baines sont  devenues  la  garde,  bourgeoise,  la 
garde  civique,  îa  garde  nationale.  Le  nom 
de  milice  a  été  conservé  en  Angleterre  et 
aux  États-Unis. 

En  1771,  on  forma  avec  les  milices  oi 
régiments  provinciaux  qui  reçurent  chacun 
un  nom  de  ville. 

Le  terme  de  milice,  à  l'époque  actuelle, 
se  rapporte  plutôt  à  des  forces  militaires  de 
2^  ligne,  qui  ont  reçu  divers  noms  dans  les 
différents  états  :  armée  territoriale,  lands- 
turm,  etc. 

—  (maître  de  la).  Charge  militaire 
créée  par  Constantin  qui  avait  un  maître  de 
la  milice  pour  la  cavalerie  et  un  pour  l'in- 
fanterie. 

MILICIEN.  Soldat  de  la  milice. 

MILITAIRE.  Synonyme  de  soldat.  Se 
dit  de  tout  membre  de  l'armée  en  activité 
de  service  ou  présent  sous  les  drapeaux.  Se 
dit  comme  opposition  du  mot  civil.  Signifie 
également  la  profession  des  armes.  La  loi  de 
1791  appelait  militaiies  tous  ceux  qui  com- 
posent l'armée,  sans  distinction  de  grade,  de 
fonction,  de  position.  Il  nous  semble  que  la 
définition  n'est  exacte  que  pour  les  membres 
de  Varnnk'  active,  c'est-à-dire  pour  ceux  qui 
sont  considérés  comme  présents  sous  les  dra- 
peaux, même  temporairement  comme  réser- 
vistes et  territoriaux,  car  pendant  cette 
période,   ils   n'ont  pas    d'autre    profession. 

Connue  adjectif,  le  mot  militaire  s'appli- 
que à  tout  ce  qui  a  rapport  au  soldat,  à  la 
guerre. 

MILITAIREMENT.  Qui  s'effectue  dune 
manière  militaire,  c'est-à-dire  éncrgique- 
nient,  d'une  manière  ponctuelle. 


MILITANT. 


MILITANT.  Qui  est  propre  ou  disposé 
au  combat. 

MILITARISME.  Néologisme  signifiant 
esprit  militaire  ou  plutôt  influence  exercée 
par  les  militaires. 

MILLE.  (V.  Mesures  de  longueur.) 
MINE  militaire.  On  désigne  sous  ce 
nom  une  certaine  quantité  de  poudre  dis- 
posée souterrainement  pour  produire,  par 
son  inflammation,  un  eiïet  destructeur  nui- 
sible à  l'ennemi.  Cette  poudre  est  disposée 
dans  une  chambre  de  mine  on  fourneau.  Par 
extension,  on  nomme  aussi  mines  les  che- 
minements souterrains  qui  conduisent  aux 
emplacements  des  charges  de  poudre.  L'en- 
semble des  communications  souterraines, 
établies  en  vue  de  donner  au  défenseur  le 
moyen  de  placer  méthodiquement  les  four- 
neaux destinés  à  contrarier  les  progrès  de 
l'ennemi,  constitue  un  système  de  mines  ou, 
plus  exactement,  de  contre-mines.  Les  che- 
minements principaux  sont  cfi'ectués  au 
moj'en  de  galeries  ou  d'écoutes,  et  les  com- 
munications de  moindre  dimension  ont  lieu 
à,  l'aide  de  rameaux.  (V.  Guerre  souter- 
raine.) 

On  emploie  aussi  quelquefois  la  mine 
pour  faire  brèche. 

MINISTÈRE  de  la  guerre.  Le  minis- 
tère de  la  guerre,  ou  administration  cen- 
trale du  d&parlemenl  de  la  guerre,  est  chargé 
de  l'organisation,  des  appels,  de  l'armement, 
de  la  mise  en  mouvement  et  du  traitement 
de  l'armée  de  terre. 

Cette  administration  comprend  les  divi- 
sions suivantes  :  1°  le  cabinet  du  Ministre; 
2°  l'état-major  général  ;  3°  la  direction  du 
contrôle  ;  4°  le  service  intérieur  ;  5°  les 
afl'aires  concernant  le  personnel  et  le  ma- 
tériel de  l'armée,  réparties  entre  7  direc- 
tions, qui  sont  celles  de  l'infanterie,  de  la 
cavalerie,  de  V artillerie ,  du  génie,  des  ser- 
vices administratifs,  des  poudres  et  salpêtres 
et  du  service  de  santé. 

L'administration  centrale  ou  bureaux  de 
la  guerre  prépare  les  principaux  actes  d'ad- 
ministration, donne  l'impulsion,  résout 
toutes  les  difficultés  qui  peuvent  se  présenter 
dans  l'exécution,  répartit  les  crédits,  reçoit 
les  comptes  et  procède  à  leur  apurement. 
Pour  embrasser  le  degré  d'avancement  de 
tous  les  services  de  son  département,  le  Mi- 
nistre est  tenu  constamment  au  courant  de 
la  situation  du  personnel  et  du  matériel. 
Dans  cette  administration,  on  ne  doit  voir 
que  le  Ministre  lui-môme,  les  agents  ou  em- 
ployés n'ont  pas  de  caractère  officiel  ;  ils 
n'ont  aucune  autorité  propre,  aucune  res- 
ponsabilité  matérielle,    et  ils   ne   peuvent 


S32  MINUTE. 

agir  qu'en  vertu  de  délégations  spéciales  et 
expresses  du  Ministre. 

—  public.  Dans  l'organisation  judiciai- 
re, on  donne  le  nom  de  ministère  public  à 
des  fonctionnaires  nommés  par  le  Ministre 
de  la  justice  et  portant  le  titre  de  procureur 
général,  d'avocat  général,  de  procureur  de 
la  République  ou  de  substitut,  suivant  le 
tribunal  auquel  ils  sont  attachés  pour  y  re- 
présenter la  société,  y  requérir  l'exécution 
et  l'application  des  lois,  et  sauvegarder 
l'ordre  public  et  les  bonnes  mœurs. 

Dans  les  tribunaux  militaires,  le  ministère 
public  est  représenté  par  le  commissaire  du 
gouvernement,  nommé  par  le  Ministre  de  la 
guerre. 

MINISTRE  de  la  guerre.  Celui  qui 
est  chargé  d'assurer  l'exécution  des  lois  con- 
cernant l'armée.  11  est  seul  responsable  ;  il 
dispose  des  personnes  et  dirige  l'emploi  de  tous 
les  crédits  ;  il  contrôle  les  faits  administratifs 
et  présente,  pour  chaque  exercice,  ses  comp- 
tes généraux  à  la  Cour  des  comptes,  puis 
aux  Chambres.  Il  développe  les  lois  par  des 
règlements,  des  instructions,  des  décisions 
ou  des  notes.  Tous  ces  actes  sont  enregistrés 
par  le  Bulletin  officiel  du  Ministère  de  la 
guerre.  Il  est  secondé,  pour  l'accomplisse- 
ment de  sa  mission,  par  le  personnel  de 
l'administration  centrale,  composé  comme  il* 
est  dit  plus  haut. 

Le  Ministre  de  la  guerre  est  nommé  par 
le  chef  de  l'État  ;  il  peut  être  choisi  parmi 
les  militaires  ou  parmi  les  civils,  attendu 
que  ses  pouvoirs  résultent  de  ses  fonctions 
et  non  de  son  grade. 

—  plénipotentiaire.  Représentant  d'un 
État  auprès  d'un  autre  État.  Il  remplit  les 
mômes  fonctions  qu'un  ambassadeur,  mais  il 
est  d'un  grade  moins  élevé. 

MINORITÉ.  Le  petit  nombre  par  oppo- 
sition à  majorité.  Dans  les  conseils  de 
guerre,  lorsque  l'accusé  est  déclaré  coupable 
par  quatre  voix  seulement  sur  sept  mem- 
bres, il  est  acquitté  et  bénéficie  de  la  mino- 
rité de  faveur,  attendu  que  la  loi  exige  que 
la  culpabilité  soit  prononcée  par  cinq  voix 
sur  sept. 

En  termes  de  droit,  la  minorité  est  l'état 
d'une  personne  qui  n'a  pas  atteint  l'âge  de 
la  majorité. 

MINUTE.  La  60<=  partie  du  degré, 
comme  division  de  la  circonférence  du  cer- 
cle ;  la  60'^  partie  de  l'Iieure,  comme  divi- 
sion du  temps. 

L'original,  le  brouillon  de  ce  qu'on  écrit 
d'abord  pour  le  mettre  ensuite  plus  au  net. 
L'original  des  actes  qui  demeurent  chez  les 
notaires,  ou  des  documents  qui  demeurent  au 
grelTe  des  tribunaux  militaires  ou  civils. 


^^i^. 


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'  V 
i    ,v 


-*v:,^' 


MIQUELET. 


MIQUELET.  Non  donné  primitivement 
à  des  paysans  espagnols  qui  combattaient 
en  partisans  et  s'assemblaient  au  son  du 
tocsin.  Plus  tard,  on  s'en  servit  dans  l'ar- 
mée comme  éclaireurs  ou  enfants  perdus. 
mais  jamais  comme  troupes  de  ligne.  Des 
corps  de  miquelets  français,  composés  de 
montagnards  habitués  à  chasser  dans  les 
Pyrénées,  furent  formés  et  rendirent  de 
grands  services  dans  les  guerre  contre  l'Es- 
pagne, notamment  en  1689,  en  1744  et  en 
4808. 

Des  miquelets  espagnols  se  sont  fait  re- 
marquer encore,  en  1875  et  en  1886,  dans 
les  guerres  contre  l'insurrection  carliste. 

MIRE.  (V.  Angle  de  mire,  Lirjne  de 
mire.) 

Instrument  dont  on  se  sert  pour  faire  les 
nivellements.  La  mire  à  coulisse  se  com- 
pose de  deux  règles  de  2  mètres  glissant  l'une 
dans  l'autre  et  divisées  en  centimètres;  un 
voyant  mobile,  que  l'on  arrête  au  point 
voulu  à  l'aide  d'une  ^ds,  indique  la  hauteur 
donnée  par  le  niveau. 

Avec  la  mire  parlante,  l'observateur 
fait  lui-même  les  lectures,  ce  qui  évite  des 
pertes  de  temps  et  des  erreurs. 

La  règle  sans  coulisse  est  divisée  en  déci- 
mètres, dont  la  couleur  et  le  groupement 
facilite  la  lecture  des  mètres  et  des  déci- 
mètres ;  les  centimètres  s'estiment  à  vue. 

Les  mires  des  niveaux  à  lunette  sont 
divisées  en  centimètres. 

MIROIR.  Petite  glace  qui  entre  dans  la 
composition  des  appareils  de  télégraphie  op- 
tique, de  certains  instruments  de  nivellement 
et  de  quelques  télémètres. 

Il  y  a  un  certain  nombre  de  miroirs-ré- 
flecteurs  dans  toutes  les  unités  pour  pas- 
ser l'inspection  des  canons  de  fusil. 

Le  service  de  l'artillerie  emploie  aussi  des 
miroirs,  dans  certains  cas,  pour  éclairer  les 
objets  dans  l'intérieur  des  magasins  à  poudre 
ou  pour  vérifier  l'opportunité  de  l'aération 
d'un  de  ces  magasins. 

Un  miroir  fait  partie  de  l'ameublement 
des  adjudants  et  sous-officiers  rengagés. 

MISE  au  vert  (V.  Fourrages  verts). 

—  de  feu.  Les  moyens  employés  pour 
déterminer,  sans  danger  pour  soi-même,  la 
détonation  d'une  charge  de  substances  ex- 
plosibles  convenablement  disposée,  sont  ou 
des  procédés  pyrotechniques,  tels  que  le  cor- 
deau porte-feu,  le  cordeau  Bickford,  la 
mèche  à  canon,  le  moine,  le  saucisson,  la 
tramée  de  poudre,  etc.,  ou  en  procédés  élec- 
triques, comme  les  exploseurs  ou  les  piles. 

—  en  accusation.  Décision  par  laquelle 
on  met  un  prévenu  en  accusation. 

En  ce  qui  concerne  l'armée  cette  décision 


533  MITRAILLE. 

est  prise  par  le  général  commandant  le  corp? 
d'armée  auquel  appartient  le  prévenu,  et 
porte  le  nom  d'ordre  d'informer  (V.  Justice 
militaire). 

—  en  dépôt  (V.  Dépôts  de  fonds  au  Tré- 
sor). 

—  en  état  de  défense.  Les  troupes 
d'infanterie  et  de  cavalerie  sont  chargées  de 
procéder  elles-mêmes  à  l'organisation  défen- 
sive des  obstacles  naturels,  tels  que  murs, 
haies,  barrières  et  palissades,  maisons,  fermes 
et  villages;  routes,  bois,  cours  d'eau,  etc. 

—  en  gage.  Engager  un  objet  contre 
une  certaine  somme  d'argent. 

La  mise  en  gage  d'effets  d'armement, 
d'équipement,  d'habillement  ou  de  tout 
autre  objet  confié  pour  le  service  est  puni 
de  6  mois  à  1  an  de  prison. 

—  en  station.  Pour  obtenir  avec  la 
planchette  les  projections  horizontales  des 
directions  aboutissant  à  une  station,  il 
faut  : 

1°  Que  la  planchette  soit  horizontale; 
2"  Que  la  planchette  soit  au  point; 
3°  Que  la  planchette  soit  orientée. 
La  réalisation  de  ces  trois  conditions  con- 
stitue la  mise  en  station. 

—  en  subsistance.  Action  de  placer 
un  militaire  dans  une  autre  compagnie  ou 
dans  un  autre  corps,  pour  y  recevoir  toutes 
ses  prestations  en  deniers  et  en  nature. 

L'ordre  de  mise  en  subsistance  dans  un 
autre  corps  est  établi,  en  temps  de  paix,  par 
le  commandant  d'armes,  et  aux  armées  en 
campagne,  par  le  général  commandant  le 
corps  de  troupe  qui  reçoit  le  subsistant. 

Cet  ordre  doit  énoncer  les  motifs  de  l'ad- 
mission ;  il  est  envoyé  au  corps  chargé  de 
recevoir  provisoirement  le  militaire  en  sub- 
sistance. 

—  hors  de  service.  (V.  Destructions  et 
Ruptures.) 

MISÉRICORDE.  Poignard  ou  dague  de 
dunl,  que  les  chevaliers  du  moyen  âge  en- 
fonçaient au  défaut  de  l'armure  des  vain- 
cus, si  ceux-ci  ne  demandaient  pas  merci. 

MISSION.  Charge  temporaire  confiée  à 
un  officier  par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Les  officiers  en  mission  sont  considérés 
comme  présents  à  leur  corps,  au  point  de 
vue  administratif,  et  reçoivent,  par  consé- 
quent, la  solde  de  présence,  plus  une  in- 
demnité accordée  directement  par  le  Mi- 
nistre, si  la  mission  a  lieu  à  l'étranger. 

MITRAILLE.  Vieux  mot  signifiant  dé- 
chet de  métal,  objets  en  métal  à  mettre  en 
rebut. 

Le  tir  à  mitraille  à  l'aide  des  canons  ne 
remonte  qu'au  XVP  siècle  en  Europe,  car 
on  prétend  que  les  Chinois  en  ont  fait  usage 


MITRAILLER. 

200  ans  avant  l'ère  chrétienne.  C'était 
d'abord  des  balles  de  fer  ou  biscaïens,  ordi- 
nairement mêlées  de  ferraille,  que  l'on  ren- 
fermait dans  des  boîtes  ou  des  sacs,  pour 
tirer  aux  coartes  distances  sur  l'ennemi,  sur- 
tout dans  les  sièges,  car  la  mitraille  ne  porte 
pas  loin. 

On   employa   aussi    des   grappes   de  mi- 
traille formées  de  balles  en  fontes. 


Mais,  avec  les  canons  rayes,  ces  diverses 
espèces  de  projectiles,  détériorant  rapide- 
ment les  rayures,  ne  purent  plus  être  em- 
ployés et  on  les  remplaça  par  des  boUes  â 
mitraille  (fig.  177). 

MITRAILLER.  Tirer  à  mitraille. 


531  MITRAILLEUSE. 

Se  mitrailler,  se  dit  de  deux  troupes  qui 
tirent  à  mitraille  l'une  contre  l'autre. 

MITRAILLEUSE.  Arme  non  portative, 
pourvue  de  plusieurs  canons  de  très  petit 
calibre  et  pouvant  lancer  rapidement  un 
grand  nombre  de  projectiles. 

Il  existe  un  grand  nombre  de  modèles  de 
mitrailleuses,  mais  ils  peuvent  tous  se  ra- 
mener à  trois  types  bien  distincts  : 

1°  Le  canon  à  balle; 

2°  Le  canon-revolver  ; 

3°  La  mitrailleuse  Gattling. 

La  mitrailleuse  Gattling  est  le  type 
de  la  mitrailleuse  à  feu  continu. 

Elle  se  compose  d'un  certain  nombre  de 
tubes  ou  canons  disposés  autour  d'un  arbre 
central  auquel  deux  disques  en  bronze  les 
relient. 

Un  pignon  à  cartouches  est  placé  en  ar- 
rière des  canons;  il  consiste  en  un  cylindre 
en  fonte  sur  la  surface  duquel  sont  creusés, 
dans  le  prolongement  des  tubes,  des  loge- 
ments pouvant  contenir  une  cartouche.  Au- 
dessus  de  ce  pignon  se  trouve  une  trémie 
dans  laquelle  on  verse  les  cartouches  desti- 
nées au  chargement. 

Un  barillet  renfermant,  dans  des  canaux 
longitudinaux,  autant  de  percuteurs  qu'il  y 
a  de  tubes,  est  disposé  en  arrière  du  pignon. 

Chaque  canon  est  muni  de  deux  oreilles 
s'engageant  dans  une  rainure  dirigée  suivant 
les  génératrices  du  cylindre  en  fonte  et  ne 
lui  permettant  ainsi  qu'un  mouvement  de 
va-et-vient. 


Fie.  178. 


Ce  mouvement  est  communiqué  à  chaque 
canon  par  un  talon  dont  il  est  pourvu  et  qui 
vient  s'engager  dans  des  rainures  hélicoï- 
dales. 

Le  feu  est  mis  à  la  cartouche  par  une  ai- 
guille, qui  est  chassée  en  avant  par  la  dé- 
tente d'un  ressort  à  boudin  (fig.  178). 

La  vitesse  de  tir  de  cette  mitrailleuse 
varie  de  800  à  1000  coups  par  minute. 
'^  La  mitrailleuse  Albertini,  inventée  par 
le  colonel  autrichien  de  ce  nom,  comprend 
10  canons  de  fusil  disposés  dans  un  même 
plan. 


En  arrière  de  chaque  canon  se  trouve  un 
piston  de  chargement  muni  d'un  extracteur 
et  contenant  un  percuteur  et  un  ressort  à 
boudin. 

L'ensemble  des  pistons  est  fixé  h  une  tra- 
verse commune,  à  laquelle  un  excentrique 
communique  un  mouvement  de  va-et-vient. 

Cette  mitrailleuse,  qui  a  une  vitesse  de 
800  coups  par  minute,  possède  un  mouve- 
ment de  dispersion  automatique,  qui  est 
obtenu  par  un  excentrique  calé  sur  l'arbre 
de  manœuvre. 

La  mitrailleuse  Gardner,  dont  il  existe 


MITRAILLEUSE.  o3o 

plusieurs  modèles,  cou^ste,  dans  celui  adopté 
par  la  marine  anglaise,  en  une  boîte  rectan- 
gulaire, à  l'extrémité  antérieure  de  laquelle 
se  trouve  ralimentateur  ou  chargeur,  qui 
est  amovible  et  disposé  dans  une  coulisse. 

Ce  chargeur  est  muni  d'un  verrou  destiné 
à  le  maintenir  en  place. 

L'alimentation  des  cartouches  se  fait  con- 
tinuellement par  la  coulisse  pendant  le  fonc- 
tionnement. 

Le  mécanisme  est  actionné  par  un  arbre 
transversal  à  manivelle. 

Fig.  179. 


MOBILIER. 


La  figure  179  représente  un  des  systèmes 
de  mitrailleuse  automatique,  inventés 
par  M.  Maxim. 

La  force  du  recul  est  employée  pour  pro- 
duire automatiquement  tous  les  mouvements 
de  la  charge;  après  avoir  chargé  une  pre- 
mière fois,  on  règle  la  vitesse  du  tir,  on  vise 
et  on  presse  la  détente  ;  à  partir  de  ce  mo- 
ment, la  machine  agit  seule  et  fonctionne 
tant  qu'il  reste  des  munitions,  qu'on  ne  l'ar- 
rête pas  ou  qu'elle  ne  s'arrête  pas  par  suite 
d'un  raté. 

Ce  genre  d'engin  permet,  en  outre,  de  tirer 
coup  par  coup  au  moment  choisi  par  le  ser- 
vant. 

Un  frein  hydraulique  donne  la  possibilité 
de  régler  à  volonté  la  vitesse  du  feu,  entre 
300  et  600  coups,  dans  le  tir  automatique. 

—  Nordenfelt.  Il  eu  existe  plusieurs 
modèles,  dont  le  plus  pratique  comprend 
4  canons  placés  côte  à  côte,  et  horizontale- 
ment, dans  un  cadre  en  fer,  dont  les  côtés 
sont  reliés  par  3  traverses.  Un  bloc  de  bat- 
terie, pouvant  recevoir  un  mouvement  alter- 
natif d'avant  en  arrière  ou  d'arrière  en 
avant,  est  placé  en  arrière  de  la  traverse 
médiane.  Il  est  précédé  de  4  obturateurs  en 
acier  pourvus  d'un  extracteur  ;  chaque  ob- 
turateur est  mis  en  mouvement  par  un  chien 
et  un  ressort  à  boudin.  Une  plaque  de  fer- 
meture de  culasse,  disposée  au-dessous  du 
bloc  de  batterie,  sert  à   imprimer  aux  cn- 


/asses  mobiles  un  mouvement  de  va-et-vien 
qui  fait  fonctionner  tout  le  mécanisme. 

L'emploi  des  mitrailleuses,  dont  le  rôle  à 
la  guerre  est  très  discuté,  est  admis  sans 
conteste  : 

i"  Pour  flanquer  les  fossés  des  fortifica- 
tions ; 

2°  Sur  mer,  pour  protéger  les  iiavires 
contre  les  bateaux  contre-toi  pilles  et  en  cas 
d'abordage. 

MIXTE  (régiment).  Qui  est  compocé 
d'unités  appartenant,  les  unes  à  l'armée  ac- 
tive, les  autres  à  l'armée  territoriale. 

Les  régiments  mixtes  actuels  d'infanterie 
comprennent  un  bataillon  de  l'armée  active 
et  deux  bataillons  de  l'armée  territoriale. 
Chacun  de  ces  régiments  est  commandé  par 
le  lieutenant-colonel  du  régiment  auquel  ap- 
partient le  bataillon  actif. 

—  (compagnie).  Les  compagnies  du 
train  des  équipages  en  Algérie  et  en  Tunisie 
sont  mixtes,  c'est-ii-dire  qu'elles  compren- 
nent à  la  fois  des  hommes  h  pied,  condui- 
sant les  animaux  de  bât,  et  des  hommes 
montés,  conduisant  les  voitures. 

MOBILE.  Troupe  pouvant  se  déplacer, 
se  mouvoir  rapidement,  facilement. 

Colonnes  mobiles,  détachements  de  diffé- 
rentes armes  chargés  de  parcourir  un  pays 
agité  et  d'y  opérer  isolément  dans  toutes  les 
directions  où  il  en  est  besoin  (Y.  Tir  sur  un 
but  mobile). 

MOBILIER.  L'ensemble  des  meubles 
d'un  local,  d'un  service  ou  d'un  militaire. 

On  a  indiqué  au  vao\,  ameublement  Xa^  com- 
position des  mobiliers  suivants  ;  d'une 
ehambre  de  troupe,  de  sous-officiers,  d'adju- 
dant,  d'officier,  de  Vhôtel  d'un  général  com- 
mandant un  corps  d'armée. 

—  des  ateliers.  La  composition  du  mo- 
bilier des  ateliers  régimentaires  est  domiée 
par  le  Règlement  du  30  juin  1856  sur  le 
casernement,  articles  48  et  49. 

—  des  corps  de  garde.  La  composi- 
tion du  mobilier  de  corps  de  garde  d'officier 
et  de  corps  de  garde  de  soldat  est  donnée 
par  le  devis  annexé  au  Règlement  du  30  sep- 
tembre 1886  sur  le  service  des  lits  mili- 
taires. Les  chefs  de  poste  sont  responsables 
de  ce  mobilier. 

Les  réparations  et  remplacements  sont 
exécutés  par  l'entreprise  des  lits  militaires 
au  compte  des  ciiefs  de  poste  ou  des  hommes 
en  défaut,  ou  au  compte  de  l'État,  si  les 
pertes  ou  dégradations  ont  eu  lieu  par  cas 
de  force  majeure. 

Le  service  du  génie  foumit  les  lits  de 
camp,  les  tables,  les  bancs,  les  planches  à 
bagages,  les  planches  à  pain,  les  planchettes 


MOBILISATION.  536 

à    consignes,    les    râteliers    d'armes   et   les 
porte-manteaux. 

—  des  cuisines  (V.  Cuisine  ;  V.  Règle- 
ment du  30  juin  1856,  art.  45). 

—  des  écoles  régimentaires.  La  com- 
position du  mobilier  des  écoles  régimentaires 
est  donnée  par  le  Règlement  du  30  juin 
1856,  art.  51  à  56,  et  par  le  Règlement  du 
31  janvier  1879. 

—  des  écuries  (V.  Écuries)  (V.  Règle- 
ment du  30  juin  1836,  art.  43  et  44). 

—  des  infirmeries  régimentaires 
(V.  Règlement  du  30  juin  1856,  art.  57). 

—  des  magasins.  La  composition  du 
mobilier  des  magasins  d'habillement,  d'ar- 
mement et  de  harnachement,  dans  les  corps 
de  troupe,  est  donnée  par  l'article  50  du  rè- 
glement du  30  juin  1856,  précité. 

MOBILISATION.  Période  de  transition 
du  pied  de  paix  au  pied  de  guerre. 

Elle  consiste  à  pourvoir  les  différents 
corps,  et  services  du  personnel  et  du  matériel 
nécessaires  pour  passer  au  pied  de  guerre. 

Il  ne  faut  pas  la  confondre  avec  la  concen- 
Iration  qui  est  l'opération  par  laquelle  on 
transporte,  on  rassemble  en  un  lieu  déter- 
miné, les  corps  de  troupe  mobilisés. 

Des  instructions  spéciales  sont  données  à 
cet  effet,  et  d'une  façon  permanente,  à  tous 
les  officiers  ou  fonctionnaires,  du  sommet  au 
degré  inférieur  de  la  hiérarchie,  sur  les  obli- 
gations et  le  travail  qui  incombe  à  chacun 
d'eux  en  cas  de  mobilisation. 

Tous  doivent  étudier  sans  cesse  les  meil- 
leurs moyens  d'exécution,  les  nombreux  dé- 
tails qu'ils  comportent,  et  provoquer  les 
mesures  qu'il  leur  paraît  nécessaire  d'a- 
dopter. 

Chaque  commandant  de  corps  d'armée, 
de  division,  de  brigade,  de  corps  de  troupe 
ou  service,  est  chargé  et  responsable  de  la 
mobilisation  des  troupes  sous  ses  ordres  ou 
du  service  dont  il  est  chargé. 

Tous  doivent  préparer  et  prévoir,  dès  le 
temps  de  paix,  tous  les  papiers  ou  mesures 
propres  à  assurer  et  à  hâter  la  mobilisation 
des  troupes  qui  les  concernent. 

Les  jours  de  mobilisation  se  comptent  de 
minuit  à  minuit  ;  le  premier  est  lixé  par 
l'ordre  de  mobilisation. 

Les  réservistes  et  disponibles  rappelés  en 
cas  de  mobilisation,  sont  transportés  gratui- 
tement par  les  chemins  de  fer  ;  cliacun  d'eux 
connaît  le  jour  de  la  mobilisation  où  il  doit 
être  rendu  à  son  corps  ou  service  et  l'en- 
droit où  est  caserne  celui-ci,  de  sorte  que 
tous  ces  mouvements  de  personnel  peuvent 
s'exécuter  régulièrement  et  sûrement. 

Dès  la  réception  de  l'ordre  de  mobilisation. 


MODIFICATIONS. 

le  maire  de  chaque  commune  prévient  les 
propriétaires  des  animaux  classés  par  les 
commissions  de  recensement  et  de  ceux  qui 
ont  atteint  l'âge  ou  la  taille  depuis  le  der- 
nier recensement,  que  tous  ces  animaux  doi- 
vent être  conduits  aux  jour,  heure  et  lieu 
fixés  par  l'autorité  militaire  de  chaque  can- 
ton. 

Il  prévient  en  même  temps  les  proprié- 
taires des  voitures. 

Les  animaux  doivent  avoir  leur  ferrure 
en  bon  état,  un  bridon  et  un  licol  pourvu 
d'une  longe. 

Les  commandants  de  compagnie  font  ar- 
rêter toutes  les  écritures  du  temps  de  paix 
et  ouvrir  les  nouveaux  registres  à  emporter 
en  campagne. 

Ils  font  de  mi'me  verser  tout  le  matériel 
et  tous  les  objets  qui  ne  doivent  pas  être 
emportés  et  toucher  dans  les  divers  maga- 
sins ce  qui  leur  est  nécessaire  pour  complé- 
ter leur  matériel  de  toute  espèce,  tant  pour 
les  hommes  de  l'armée  active  que  jiour  les 
réservistes. 

On  organise  une  administration  séparée 
pour  les  diverses  unités  prévues. 

MODE.  Manière  d'attaquer  les  places  ou 
les  positions,  d'exécuter  les  divers  travaux 
spéciaux  des  groupes  techniques,  de  repré- 
senter le  terrain,  les  ouvrages,  etc. 

MODÈLES  d'armes.  Ensemble  des  dis- 
jjositions  arrêtées  pour  une  arme  particu- 
lière ou  une  bouche  à  feu  et  décrites  minu- 
tieusement dans  des  tables  de  constrtiction, 
afin  d'obtenir  des  armes  absolument  identi- 
ques pour  un  môme  modèle. 

Celui-ci  se  désigne  par  l'année  de  son 
adoption  :  fusil  modèle  1874,  fusil  modèle 
1886,  etc. 

On  ajoute  à  une  arme  transformée  le  mil- 
lésime de  la  transformation  à  celui  du  mo- 
dèle primitif. 

—  d'effets.  De  même  que  pour  les  ar- 
mes, afin  d'obtenir  partout  des  effets  identi- 
ques quant  à  la  forme  et  à  la  dimension, 
des  modèles-lypes  sont  adoptés  et  envoyés  à 
tous  les  intéressés,  et  on  en  trouve  la  des- 
cription détaillée  dans  le  Bulletin  officiel. 

—  d'imprimés.  Des  modèles  ou  for- 
mules ont  été  arrêtés  par  les  Ministres  de  la 
guerre  et  des  finances  pour  justifier  les  dé- 
penses faites  pour  les  différents  services,  et 
chacun  est  tenu  de  s'y  conformer. 

Des  modèles  ont  également  été  arrêtés 
pour  les  états  et  pour  les  situations  à  fournir 
au  commandement  ou  à  l'autorité  adminis- 
trative. 

MODIFICATIONS.  Changement  apporté 
aux  règlements,  instructions,  dispositions, 
travaux,  etc.,  en  vigueur,  soit  pour  les  araé- 


MOINE. 


o37 


MONNAIE. 


liorer  ou  les  simplifier,  soit  i^our  les  adapter 
à  des  cas  particuliers. 

MOINE.  Disposition  très  primitive  em- 
ployée pour  mettre  le  feu  aux  explosifs.  Elle 
consiste  en  un  simple  morceau  d'amadou 
taillé  eu  pointe  et  engagé  dans  une  fente 
pratiquée  au  centre  d'une  feuille  de  papier 
que  l'on  place  sur  la  charge  de  poudre  à  en- 
flammer. Un  autre  morceau  d'amadou  de 
même  longueur,  nommé  témoin,  est  allumé 
en  même  temps  que  le  moine,  et  l'homme 
qui  a  mis  le  feu  à  ce  dernier  emporte  le  té- 
moin en  se  retirant  pour  permettre  de  se 
rendre  compte  de  la  vitesse  de  combustion 
du  premier. 

MOINEAU.  Sorte  de  ravelin  ou  petit 
bastion  plat  construit  au  milieu  d'une  cour- 
tine trop  longue  pour  être  complètement 
flanquée. 

MOINS-PERGU.  On  distingue,  dans 
l'administration  militaire,  les  moiiis-perçus 
eu  deniers  et  les  moins-j)erçus  en  nature. 

Les  moins-perçus  en  deniers  sont  tou- 
jours remboursés  aux  ayants  droit.  Ils  ressor- 
tent  sur  un  état  comparatif  établi  par  le 
trésorier  après  l'arrêté  du  décompte  de  libé- 
ration par  le  sous-intendant  militaire,  lors- 
qu'il a  terminé  la  vérification  des  revues  de 
liquidation. 

Les  moins-perçus  en  nature  restent, 
en  principe,  acquis  à  l'État,  sauf  en  ce  qui 
concerne  le  pain  et  l'avoine  (ou  l'orge,  en 
Algérie).  Pour  ces  deux  dernièies  denrées, 
on  reporte  sur  le  trimestre  suivant  les  trop 
ou  les  moins-perçus  du  trimestre  précédent, 
et  l'on  n'établit  la  balance  définitive  qu'en 
fin  d'année.  La  moitié  de  la  valeur  des 
moins-perçus  en  pain  est  alors  versée  aux 
ordinaires  de  chaque  unité  administrative  ; 
l'autre  moitié  reste  acquise  à  l'État.  Les 
moins-perçus  en  avoine  ou  en  orge  restent 
acquis  entièrement  à  l'État,  la  faculté  de 
reporter  les  trop  ou  les  moins-perçus  jus- 
qu'en fin  d'année  n'ayant  été  accordée  que 
pour  permettre  aux  corps  de  troupe  de  dimi- 
nuer la  ration  d'avoine  ou  d'orge  à  certaines 
périodes  de  l'année,  pour  l'augmentera  d'au- 
tres périodes  lorsque  les  chevaux  travaillent 
davantage  et  ont  besoin  d'une  nourriture 
plus  forte. 

MOINS-VALUE.  Les  moins-values  d'ef- 
fets ou  d'ol^jets  de  toute  nature  en  service 
font  l'objet  de  bulletins  d'imputation,  dont 
le  montant  est  supporté  par  la  masse  d'ha- 
billement et  d'entretien,  si  les  moins-values 
proviennent  de  la  faute  ou  de  la  négligence 
des  détenteurs,  et  par  l'État,  si  elles  pro- 
viennent de  cas  de  force  majeure  dûment 
constatés. 

MOIS.  Mesure  de  temps  qui  représente 


environ  la  douzième  partie  de  l'année.  Les 
mois  du  calendrier  ont  une  durée  de  28, 
29,  30  ou  31  jours  ;  mais,  au  point  de  vue 
administratif,  le  mois  est  considéré  comme 
ayant  uniformément  30  jours.  11  est  fait 
exception  à  cette  dernière  règle,  en  ce  qui 
concerne  la  solde  de  la  troupe  et  les  droits 
aux  prestations  en  nature,  qui  sont  calculés 
d'après  le  nombre  exact  de  jours  dont  se 
compose  le  mois. 

MOISSON  (V.  Appareil  Moisson). 

MOLETTE.  Partie  de  l'éperon  garnie 
de  pointes  servant  à  piquer  le  cheval. 

Maladie  particulière  aux  chevaux,  con- 
sistant en  une  sorte  d'hydropisie  des  cap- 
sules synoviales  qui  environnent  les  tendons 
fléchisseurs  du  pied. 

MOLIÈRES.  Synonyme  de  pierre  meu- 
lière, employé  au  début  pour  désigner  les 
boulets  de  pierre  employés  comme  projectiles 
au  moyen  âge. 

MONANCONE  ou  MONANGON.  Sorte 
de  catapulte  ou  (Vancjon  à  un  seul  bras. 

MONGRIEFF  (affûts).  Affût  à  éclipse 
basé  sur  le  soulèvement  pendant  le  recul 
d'un  contrepoids  qui,  après  que  la  pièce  a 
été  chargée  à  couvert,  permet  de  la  ramener 
au-dessus  du  parapet. 

Au  début,  on  ne  pouvait  abaisser  la 
pièce  que  de  1™,29  ;  actuellement,  tout  en 
simplifiant  la  construction  de  l'affût,  celui-ci 
permet  l'abaissement  à  2™,  13. 

MONITEUR.  Militaire  non  gradé,  qui 
est  chargé  d'instruire  ses  camarades  sur 
une  certaine  partie,  tels  sont  :  les  moniteurs 
d'escrime,  de  gymnastique,  de  boxe,  de 
canne,  ou  encore,  les  moniteurs  de  l'ensei- 
gnement primaire  dans  les  écoles  régimen- 
taires. 

—  général.  Celui  qui  a  la  surveillance 
et  la  direction  des  autres  moniteurs. 

—  de  l'armée.  Journal  militaire  qui 
avait  autrefois  le  monopole  de  la  publica- 
tion des  nominations,  promotions  et  muta- 
tions concernant  l'armée. 

Ce  monopole  a  été  transféré  depuis  quel- 
ques années  au  Journal  officiel. 

MONNAIE.  Instrument  qui,  dans  les 
échanges,  sert  de  mesure,  et  qui,  par  lui- 
même,  est  un  équivalent. 

Toute  monnaie  doit  remplir  les  conditions 
suivantes  : 

i"  Avoir  une  valeur  réelle  et  non  de  con- 
vention ; 

2"  Que  cette  valeur  soit  stable  et  peu  al- 
térable, chimiquement; 

3°  Qu'elle  puisse  être  divisée,  pour  ainsi 
dire,  indéfiniment  ; 

4°  Qu'elle  ait  une  grande  valeur  sous  un 
petit  poids  et  un  petit  volume  ; 


MONOMACHIE. 


5°  Que  cette  valeur  soit  facile. à  constater 
par  tout  le  monde. 

La  monnaie  de  billon  a  une  valeur  réelle 
inférieure  à  la  valeur  nominale  ;  par  suite, 
la  loi  a  fixé  à  5  francs  le  maximum  que 
l'on  est  tenu  d'accepter  en  sous,  dans  un 
payement. 

Les  monnaies  divisionnaires  d'argent  de 
2  francs  et  au-dessous,  sont  au  titre  de  0,83S 
en  France,  en  Belgique,  en  Grèce,  en  Suisse 
et  en  Italie,  puissances  qui  constituent  l'ii- 
nion  monétaire. 

Les  particuliers  peuvent  refuser  une 
somme  de  ces  monnaies  au-des>us  de  50 
francs,  et  les  caisses  de  l'État  au-dessus  de 
100  francs,  attendu  que  la  valeur  nominale 
de  ces  pièces  est  supérieure  à  leur  valeur 
réelle. 

Les  pièces  de  5  francs  sont  au  titre  de 

9/10  partout;   elles  doivent  être   acceptées 

en  payement  pour  n'importe  quelle  somme. 

La  monnaie    française  a   deux  étalons  : 

l'étalon  d'or  et  l'étalon  d'argent. 

La  loi  française  a  admis  que  l'or  vaut 
15  fois  i/2  l'argent;  maison  conçoit  fort 
bien  que  ce  rapport  n'est  qu'accidentel, 
attendu  que  l'or  et  l'argent  sont  des  mar- 
chandises commerciales  dont  les  cours  su- 
bissent des  fluctuatio-ns .  11  en  résulte  que, 
lorsque  le  rapport  de  l'or  a  l'argent  est  de 
15  3/4,  par  exemple,  tout  notre  or  va  à 
l'étranger,  et  est  remplace  par  de  l'argent  ; 
l'inverse  aurait  lieu  si  le  rapport  était  de 
15  1/4. 

—  obsidionale.  Pièces  monnayées  avec 
des  métaux  ou  objets  sans  valeur,  que  le 
gouverneur  d'une  place  se  trouvait  autrefois 
dans  la  nécessité  de  frapper,  si  la  défense 
se  prolongeait  après  l'épuisement  du  Tré- 
sor. Aujourd'hui,  on  aurait,  en  pareil  cas, 
recours  au  papier- monnaie,  à  des  bons  de 
caisse  émis  par  le  gouverneur  {Service  dés 
places,  art.  2il). 

MONOMACHIE.  Sorte  de  duel  judi- 
ciaire, autorisé  par  l'Église  au  moyen  âge. 

MONOTAXE.  Ordre  de  la  phalange 
grecque,  déployée  sur  une  seule  ligne.  C'est 
la  ligne  déjiloyée. 

MONT.  Point  culminant,  formé  par  une 
masse  de  terre  ou  de  roche  faisant  saillie 
au-dessus  du  terrain  avoisinant. 

Lorsqu'il  est  peu  important ,  c'est  un 
monticule;  au  contraire,  lorsqu'il  est  plus 
élevé  et  assez  étendu,  c'est  une  montagne. 

MONTAGE  des  projectiles  (V.  Fa- 
brication des  jyrojectiles). 

—  d'un  poste  télégraphique  (V.  Poste 
télégraphique). 

MONTAGNE.     L'or<?anisation    défensive 


538  MONTE  CHARGES. 

d'une  montagne   se  fait  comme   celle  d'un 
monticule,  si  tlle  est  isolée. 

Lorsqu'il  y  a  des  groupes  de  monts  ou 
des  relèvements  plus  ou  moins  étendus  ou 
considérables,  on  peut  les  utiliser  pour  cou- 
vrir les  mouvements  d'une  armée ,  pour 
servir  de  point  d'appui,  ou  pour  combattre, 
en  les  organisant  comme  un  plateau  étendu. 
Les  chaînes  de  montagnes  jouent  uu  rôle 
très  important  au  point  de  vue  militaire. 

Lorsqu'elles  sont  perpendiculaires  aux 
lignes  d'invasion ,  elles  constituent  un  véri- 
table rempart,  ou  du  moins  un  obstacle 
très  difficile  à  franchir  si  elles  ne  sont  tra- 
versées que  par  un  petit  nombre  de  routes 
(les  tunnels  qui  les  traversent,  pour  le  pas- 
sage des  voies  ferrées  ou  des  routes  étant 
rendus  impraticables).  Pour  empêcher  de 
les  franchir,  il  suffira  de  défendre  les  cols 
et  les  détilt  3,  en  ayant  soin  de  concentrer  le 
gros  des  forces  en  arriére,  en  un  point  cen- 
tral d'où  l'on  puisse  arriver  rapidement  au 
débouché  de  tous  les  défilés,  avant  que 
l'ennemi,  qui  aurait  pu  surprendre  ou  for- 
cer un  point  de  passage,  ait  eu  le  temps  de 
se  déployer  en  nombre  suffisant.  Mais  si  les 
chaînes  de  montagne  constituent,  comme  on 
vient  de  le  voir,  une  excellente  frontière 
défensive,  au  point  de  vue  de  l'offensive, 
elles  présentent  les  mêmes  difficultés  pour 
les  deux  riverains,  si  les  deux  versants, 
également  accidentés  et  à  pentes  semblables, 
sont  possédés  chacun  par  l'un  des  Etats  ;  il 
en  serait  tout  autrement  pour  la  nation  qui 
posséderait  les  deux  versants,  ou  disposerait 
d'un  versant  plus  avantageux  que  l'ad- 
versaire. 

Les  chaînes  de  montagnes,  parallèles  aux 
lignes  d'invasion,  peuvent  forcer  l'assaillant 
à  diviser  ses  forces  en  deux  groupes,  qui  ne 
sont  pas  en  mesure  de  se  prêter  un  mutuel 
appui. 

S'il  se  bornait  à  opérer  sur  l'un  des 
versants,  le  défenseur,  maître  des  points  de 
passage  et  de  l'autre  versant,  pourrait  tom- 
ber sur  les  derrières  de  l'envahisseur. 

MONTANT.  Pièce  de  bois  servant  de 
support  vertical  pour  les  abris,  les  bar- 
rières, les  châssis  de  mine,  les  tentes,  etc. 

MONTÉ.  Adjectif  qui  s'applique  à  tout 
militaire  pourvu  d'une  monture.  L'artil- 
lerie montée  est  celle  dont  les  cadres  et  les 
conducteurs  seuls  sont  à  cheval,  etc. 

MONTE-CHARGES.  Pour  le  transport 
vertical  des  terres,  c'est  une  machine  formée 
de  deux  écoperches  simples,  accolées  sur  le 
même  bâti  à  4  montants.  La  chaîne  de  trac- 
tion passe  à.  la  partie  inférieure,  suit  la 
poulie  à  dents,  noix  simple  ou  double,  qui 
reçoit  son  mouvement  d'un  harnais  d'engre- 


MONTER. 


nage,  actionné  par  nue  manivelle  mne  à 
bras  d'hommes.  La  poulie  de  manœuvre  est 
munie  d'un  déclic  de  retenue  et  d  un  frein 
modérant  le  mouvement  lorsqu'on  descend 
un  fardeau  au  lieu  de  le  monter. 

Les  monte-charges  destinés  à  amener  les 
projectiles  des  étages  inférieurs  des  coupoles 
jusqu'à  la  chambre  supérieure  où  se  trou- 
vent les  bouches  à  feu,  sont  de  modèles  va- 
riables, comme  les  coupoles  elles-mêmes. 
Cependant,  en  principe,  ils  doivent  débou- 
cher en  arrière  des  canons,  sous  des  grues 
qui  saisissent  les  projectiles  et  facilitent 
leur  introduction  dans  la  culasse. 

MONTER    En   composition,,    ce  mot    a 
diverses  acceptions  militaires. 
~ —  à  l'assaut.  Attaquer   de   vive  force 
une    place,   une   position,  pour  la   prendre 
d'assaut. 

—  en  grade.  Avancer  en  grade. 

—  la  garde.  Faire  un  service  de  garde 
pendant  ii  heures. 

—  une  batterie.  Ou  plutôt  armer  une 
batterie,  c'est  disposer  toutes  les  pièces  de 
cette  batterie  sur  leurs  affûts,  pour  être 
prêtes  à  tirer. 

MONTE-RESSORT.  Petit  instrument 
servant  à  comprimer  le  ressort  d'une  pla- 
tine d'arme  à  feu  pour  l'enlever  ou  le  re- 
mettre en  place. 

MONTICULE.  Montagne  peu  élevée  et 
isolée  ;  faible  élévation  de  terrain.  Le  mon- 
ticule peut  : 

1°  Constituer  une  position  d'avant-garde 
ou  d'arrière-garde.  S'il  n'a  qu'une  faible 
étendue,  un  seul  ouvrage,  dont  les  faces 
suivront  la  crête  militaire,  suffira  pour  la 
défense  ;  s'il  est  trop  étendu,  on  occupera 
les  points  les  plus  saillants  par  des  ouvrages 
fermés  ou  mi-fermés,  que  l'on  reliera  au 
moyen  de  tranchées-abris  suivant  la  crête 
militaire. 

L'artillerie  sera  établie  sur  les  points  do- 
minants ; 

2°  Être  intercalé  sur  la  ligne  de  bataille. 

S'il  }"  a  des  positions  dominantes  en  ar- 
riére, les  ouvrages  seront  mi-fermés  et  battus 
par  ces  positions. 

Si  le  monticule  constitue  le  point  le  plus 
élevé  du  terrain  en\"ironQaat,  il  constitue  ce 
qu'on  appelle  la  clef  de  la  position  ;  l'ou- 
vrage ou  les  ouvrages,  dans  ce  cas,  devront 
être  fermés  et  bien  battre  les  pentes  dans 
toutes  les  directions. 

MONTOIR.  Côté  gauche  du  cheval,  par 
où  niunte  le  cavalier.  Hors  montoir  est  le 
côté  droit. 

MONTRE.  Durant  le  mojen  âge,  et  jus- 
qu'au XVl^  siècle,  le  mot  montre   signifiait 


339  MORS. 

montrer,  donner  la  liste  des  gens  de  guerre 
à  fournir  en  certains  cas. 

Une  revue  de  troupes  s'appelait,  par 
extension,  montre  ou  monstre.  Cela  ressem- 
blait à  une  revue  d'effectif,  dont  on  profitait 
pour  payer  la  solde  des  hommes  dont  on 
avait  ainsi  constaté  la  présence. 

C'est  aussi  un  instrument  d'horlogerie 
marquant  les  heures  et  les  minutes,  que  l'on 
peut  mettre  en  poche. 

Les  montres  des  chefs  de  troupe  doivent 
être  réglées  sur  celle  de  l'état-major  pour 
prendre  le  point  initial. 

MONTURE.  On  désigne  souvent  ainsi 
le  cheval  qui  sert  à  monter  le  cavalier. 
C'est  aussi  la  partie  qui  sert  à  porter  ou  à 
réunir  les  diverses  pièces  d'une  anne  à  feu. 

—  de  bride.  Ensemble  de  ce  qui  porte 
la  partie  du  mors  entrant  dans  la  bouche 
du  cheval. 

—  du  fusil.  La  monture  du  fusil,  mo- 
dèle 1886,  comprend  le  fut  et  la  crosse. 

La  monture ,  généralement  en  bois  de 
noyer,  sert  à  porter  le  canon  et  permet  de 
s'en  servir  soit  comme  arme  d'hast ,  soit 
comme  arme  de  jet. 

MORA.  Garde  du  glaive  pour  les  Ro- 
mains. Coi-ps  d'infanterie  lacédémonienne 
dont  la  force  était  de  300,  300,  700  ou  900 
hommes. 

MURAILLES  ou  MORAILLONS.  Sorte 
de  piton  s'engageaut  dans  une  mortaise  et 
servant  à  assembler  les  différentes  pièces 
des  anciennes  armures. 

MORALE  militaire.  Ensemble  des  règles 
ou  principes  à  observer  pour  faire  convena- 
blement ce  que  comporte  le  métier  des 
armes.  Si  la  morale  est  une  vertu,  les  dif- 
férentes vertus  dont  les  militaires  ont  be- 
soin ne  sont  pas  les  mêmes  que  celles  qui 
sont  nécessaires  à  d'autres  catégories  de  ci- 
toyens. La  morale  militaire  devrait  tenir  en 
quelques  axiomes  ou  aphorismes  faisant 
mieux  ressortir-  les  devoirs  à  pratiquer  et  les 
gravant  plus  vivement  dans  l'esprit.  A  vrai 
dire,  la  morale  militaire  c'est  le  devoir  mi- 
litaire. 

MORION.  Sorte  de  casque  léger  et  sans 
visière  emprunté  aux  Mores  et  employé 
comme  coiffure  des  arquebusiers  et  des 
mousquetaires. 

C'était  aussi  autrefois  une  espèce  de  châ- 
timent militaire,  qui  consistait  à  donner  sur 
les  fesses  des  coups  avec  la  crosse  d'un  mous- 
quet ou  la  hampe  d'une  hallebarde,  aux 
soldats  ayant  commis  des  fautes  au  corps  de 
garde. 

MORS.  Morceau  de  fer  qu'on  engage  dans 
la  bouche  du  cheval  et  qui  sert  à  diriger  ses 
mouvements  ;  les  rênes  de  la  bride  y  sont 


MORSE  (alphabet). 


540 


MORSE   (ALPHABET). 


Lettres. 


éèv 

/■•■ 

9-- 


a  k 


el 


Chiffres  (o  signes). 


Bane  de  fraction. 


Dans  l'expédition  et  surtout  dans  le  collationnement  de  longues  dépèches  chiffrées,  on 
remplace  les  signes  précédents  par  les  suivants  : 


^^ 

8 

0.. 

9 

V.. 

Uarre  de  fraction 

0 

Ponctuations  (6  signes). 


Point ss 

Point  et  virgule hr 

Virgule rh 

Deux  points os 

Point  alinéa al 

Point  d'interrogation itnion  ud 


Point  d'exclamation txt 

Apostrophe ao  c 

Trait  d'union du 

Parenthèse k  h 

Guillemet rr 

Souligné uk  ou  igl 


Indications  de  service. 


Commencement  de  transmis- 
sion ou  appel ctd 

Attente as 

Invitation  à  transmettre. ...  br 

ide  service a 

officiel 0  f  f 

d'Ktat s 

.   ,  I  urgent .  . 
prive  <      ?•     . 
^        { ordinaire 

I  collationné  .... 

1  recommandé  .  .  . 

'  à  faire  suivre .  . 

Avis  télégraphique av 

Numéro  d'enregistrement  ,  .      nr 
Mots m 


Télé- 
,'ramme 


d 

P 
te 
tr 


Sépara-  [  préamb.  et  adresse. . .  tv 

tion    }  adresse  et  texte rd 

entre  f  texte  et  signature. ...  es 

Accusé  de  réception cr 

Accusez  réception cr 

Réponse  payée rp 

Port  payé pp 

Exprès  payé xp 

Fin  de  transmission ar 

Réception  terminée rrr 

Compris  ou  reçu ir 

Répétez  ou  pas  compris ud 

Erreur série  de  e 

Fin  de  correspondance  pendant 

les  heures  de  service eft  ou  sk 


Abréviations  usuelles. 


Immédiatement ÏDidi 

Nous ns 

Vous vs 


Général gai 

Directeur dir 

Commandant cdt 


MORSE. 


attachées.  Ou  distin-uo  le  mors  de  bride, 
le  mors  de  bridon  et  le  mors  de  filet. 
Dans  lei  deux  premiers,  le  mors  est  en  deux 
pièces  nommées  cauons  ;  dans  le  troisième, 
il  est  en  trois  pièces  et  agit  avec  plus  de 
finesse  que  les  autres. 

MORSE  (^alphabet).  Dans  la  plupart  des 
systèmes  de  télégraphie,  les  lettres  consti- 
tuant les  mots  sont  remplacées  par  des  signes 
particuliers  empruntés  à  un  alphabet  ima- 
giné par  raméricain  Morse.  Cet  alphabet  a 
l'avantage  d'être  généralement  connu  et  de 
n'exiger  que  des  traits  et  des  points  combi- 
nés ensemble  pour  représenter  tous  les 
signes,  lettres  ou  chiffres  dont  ou  a  besoin 
(Voirie  tableau  ci -contre). 

Les  traits  sont  trois  fois  plus  longs  que 
les  points;  on  laisse  l'intervalle  d'un  point 
entre  les  diverses  lignes  d'une  lettre,  l'in- 
tervalle d'un  tracé  entre  les  diverses  lettres 
et  l'intervalle  de  deux  traits  entre  les  mots. 

—  (système).  Le  système  Morse  de 
transmission  et  de  réception  de  dépêches 
comprend  deux  appareils  distincts  :  un  ma- 
nipulateur et  un  récepteur. 

MORT.   Cessation    définitive  de  la   vie 
corporelle  (V.  Décès  en  ce  qui  concerne  les  j 
hommes). 

Dans  l'intérêt  des  familles  et  pour  la  ré- 
gularité de  l'état  c\\i\,  les  belligérants  se 
communiquent  les  listes  des  morts  tombés 
en  leur  pouvoir.  11  ne  faut  donc  jamais, 
même  sur  le  champ  de  bataille,  procéder  à 
l'inhumation  d'un  ennemi  décédé,  sans  con- 
server son  livret,  sa  plaque  d'identité,  ou 
sans  recueillir,  à  défaut,  le  numéro  de  son 
régiment  et  de  sa  compagnie  et  tous  les 
autres  indices  de  nature  à  établir  son  iden- 
tité. Ces  indications  sont  communiquées  le 
plus  promptement  possible  à  l'ennemi,  à 
qui  l'on  remet  en  même  temps  les  objets 
trouvés  sur  les  défunts,  et  qui  étaient  leur 
propriété  personnelle. 

La  mort  d'un  cheval  ou  d'un  mulet  ap- 
partenant à  l'armée  est  constatée  par  un 
procès-verbal  dressé  dans  les  2i  heures  par 
le  sous-intendant  militaire,  assisté  du  vété- 
rinaire et  du  major  (Modèle  n°  IX  annexé  au 
règlement  du  28  décembre  1883,  art.  68, 
cavalerie,  et  82,  artillerie). 

Pour  l'infanterie,  le  procès-verbal  est  du 
modèle  XXV  annexé  audit  règlement 
(art.  234).—  \.Abatage. 

La  mort  donnée  par  un  militaire  à  un 
cheval  ou  bête  de  trait  employé  au  service 
de  l'armée,  est  punie  de  2  à  o  ans  de  tra- 
vaux publics,  ou  d'un  emprisonnement  de 
2  mois  à  o  ans  en  cas  de  circonstances  atté- 
nuantes (art.  2o4). 

—  violente.  Celle    qui   est   due   à  des 


o4l  MORTIER. 

causes  extérieures  telles  que  coups,  bles- 
sures, suicide  (V.  Décès). 

MORTALITÉ.  Proportion  pour  cent  du 
nombre  de  militaires  morts  dans  des  condi- 
tions déterminées. 

Des  statistiques  ont  fait  ressortir  ce  fait 
singulier  que  la  mortalité  du  soldat  en  cam- 
pagne, aussi  bien  dans  le  combat  que  dans 
les  sièges,  est  moins  grande  que  celle  de 
l'ouvrier  emplojé  dans  les  manufactures. 

MORTE-PAYE.  A  signifié  demi-paye  du 
soldat  en  temps  de  paix  et  aussi  du  soldat 
ne  pouvant  plus  faire  de  service  avant  la 
création  des  vétérans  et  des  invalides. 

MORTIER.  Bouche  à  feu  très  courte  (lar- 
geur deux  à  trois  fois  le  diamètre  du  pro- 
jectile), destiné  à  lancer  des  projectiles  sous 
de  très  grands  angles.  Le  calibre  des  mor- 
tiers s'indique  par  le  nombre  rond  de  centi- 
mètres contenus  dans  le  diamètre  du  pro- 
jectile. 

Il  y  a,  en  service  dans  l'armée,  des  mor- 
tiers lisses ,  des  mortiers  rayés  et  des 
mortiers  à  plaque  (ces  derniers  pour  la  ma- 
rine). Le  tableau  de  la  page  suivante  en 
reproduit  les  données  essentielles. 

Les  mortiers  sont  employés  pour  battre 
les  couverts,  les  tranchées  d'approche,  pour 
ruiner  les  abris,  pour  lancer  des  balles  à  feu. 

Le  mortier  rayé  de  220  (système  de 
Bange)  est  en  acier,  avec  60  rayures  pro- 
gressives allant  de  gauche  à  droite.  11  se 
compose  de  deux  parties  principales  :  le 
corps  du  mortier  et  le  mécanisme  de  culasse. 
11  est  représenté  sur  son  affût  (fig.  180). 


Cette  bouche  à  feu  est  la  plus  puissante 
de  celles  qui,  dans  les  places,  sont  destinées 
au  tir  sous  les  grands  angles;  on  l'emploie 
pour  détruire  les  abris  exceptionnellement 
solides  (magasins  à  poudre,  caves,  etc.). 

Les  mortiers  lisses  de  32s  27c,  22'^ 
et  lo<^  ont  comme  propriété  caractéristique 
l'amplitude  de  leur  angle  de  chute,   mais 


MORTIER. 


842 


MOT. 


POIDS 

MODE 

LON- 

,                                     M- 

POr.TÉE 

DÉSIGNATION. 

de 
charge- 

GUEUR. 

de  la 

delà 

du 
projec- 
tile. 

moyenne. 

OBSERVATIONS. 

ment. 

pièce, 
kil. 

charge. 

met. 

kil. 

met. 

Outre  l'obus   de   15'-""',  tire  UD 

Mortier  lisse  de  15, 
mod.  1838 

B 

0.424 

70 

15  à  U06'- 

7,560 

GOO 

appareil  2Joisson  contenant 
1     4  ûbus  de  12  ou  13  grenades 

et  1  boite  à  balles. 
/Lancent  quatre  espèces  de  pro- 

Mortier lisse  de  22, 
mod.  1839 

B 

0.552 

290 

120  à  1406r 

23.200 

2,000 

jectile  ; 
11»  1  bombe  ou  1  obus  dont  les 

Mortier  lisse  de  27, 
mod.  1839 

;    ^ 

0.765 

930 

340  à  3t670 

51.550 

2,800 

/     données  sont  ci-contre  ; 
2o  1  appareil  Moisson; 

Mortier  lisse  de  32. 
mod.  1839 

;       B 

Q.S9G 

1,300 

440  à  5K4G0 

75.550 

2,800 

3°  1  appareil  à  tige  cannelée; 
4o  1  boite  à  boulets,  balles  et 
\    caffàts. 

Mortier  rayé  de  220, 
mod.  1880 

1       ^ 

» 

2,000 

6k350 

98.000 

5,500 

Ne  tire  qu'un  seul  projectile. 
Il   existe   un  mortier   rayé  de 

Mortier  rayé  de  270. 

1       ^ 

3,200 

" 

" 

» 

1     270  de  sièce  et  un  de  côte. 

Mortier  à  plaque  de 

;     B 

1^ 

4,300 

Ut 

94.000 

4.000 

iNe   tire  que  le  projectile  indi- 

32  de  coté  (lisse). 

leur  tir  est  très  incertain.  Les  mortiers  de 
32"^  et  de  27c,  à  grandes  portées  et  à  grande 
puissance,  sont  lourds  et  d'un  service  pé- 
nible. Le  mortier  de  22<=,  plus  maniable, 
sera  employé  de  préférence,  quand  il  ne  sera 
pas  nécessaire  de  produire  des  effets  de  des- 
truction particulièrement  puissants  ou  de 
tuer  au  delà  de  2,000  mètres.  Le  mortier 
de  IS*^  pouvant  se  transporter  à  bras,  on 
s'en  seiTira  surtout  dans  la  période  de  dé- 
fense rapprochée. 


La  figure  181  représente  le  mortier  lisse 
de  32=  monté  sur  son  affût.  Les  mortiers 
de  lo*',  de  22*',  de  27c,  ont  la  même  forme 
que  celui  de  32<',  mais  des  dimensions 
moindres.  Ces  divers  mortiers  sont  en  bronze 
et  se  chargent  par  la  bouche. 

MORTIER-ÉPROUVETTE.  (V.  Éprou- 
vette.) 

MORUE.  Poisson  salé  dont  l'usage  a  été 
autorisé  en  1887,  pour  les  ordinaires  de  la 
troupe. 


MORVE.  Maladie  du  cheval  qui  se  ma- 
nifeste principalement  par  l'affection  de  la 
muqueuse  nasale  et  par  un  écoulement  mu- 
queux  abondant  dont  cette  membrane  est  le 
siège. 

Aucun  cheval  affecté  de  morve  ne  doit 
être  traité  dans  les  corps  de  troupe.  Aussitôt 
que  les  symptômes  de  cette  maladie  appa- 
raissent, il  eu  est  rendu  compte  au  chef  de 
corps  ou  de  détachement  qui  convoque  im- 
médiatement la  covimission  d'abaiage. 

Si  la  maladie  est  évidente,  la  commission 
propose  l'abatage  immédiat  ;  le  chef  de  corps 
ou  de  détachement  prononce.  Si  le  cheval 
est  douteux,  c'est-à-dire  si  la  maladie  ne 
parait  pas  bien  conlirmée,  il  est  placé  en 
observation  et  visité  de  nouveau,  à  de  courts 
intervalles,  par  la  commission,  jusqu'à  ce 
que  les  symptômes  aient  disparu,  ou  que 
l'abatage  ait  été  jugé  nécessaire. 

Lorsque  les  symptômes  de  morve  ont  dis- 
paru, le  cheval  doit  subir  encore  trois  se- 
maines d'observation  à  l'infirmerie,  et  plu- 
sieurs épreuves  aux  allures  vives,  avant 
d'être  remis  dans  le  rang . 

Les  gardes  d'écurie  ne  doivent  jamais  cou- 
cher dans  les  écuries  des  chevaux  atteints  de 
morve  ou  même  simplement  douteux. 

Le  vétérinaire  met  du  savon  à  la  dispo- 
sition des  hommes  employés  aux  écuries  de 
ces  chevaux,  il  exige  qu'après  chaque  pan- 
sage ils  ^e  lavent  les  mains  et  le  visage. 

MÛT.  Signe  de  reconnaissance  pour  les 
rondes  et  patrouilles,  employé  dans  l'armée 
et  qui  se  compose  du  mot  d'ordre  et  du  moi 
de  ralliement. 

—  d'ordre,   ^'om  d'un  grand  homme, 


MOTEUR. 


?.43 


MOULIN  A  FARIXE. 


d'uu  géuéral  célèbre  ou  (fun  brave  mort  au 
champ  d'honneur. 

—  de  ralliement.  Nom  d'une  bataille, 
d'uue  ville,  d'une  vertu  civique  et  guerrière. 
Ces  deux  mots  qui  commencent  par  la  même 
lettre,  sout  changés  tous  les  jours.  Les  capo- 
raux donnent  le  mot  de  ralliement  aux  sen- 
tiuelles  qui  ue  sout  pas  devant  les  armes. 

Dans  les  rondes  et  patrouilles,  c'est  le 
chef  de  celles-ci  qui  donne  le  mot  d'ordre  et 
reçoit  le  mot  de  ralliement. 

MOTEUR.  Machine  ou  force  motrice. 
Les  moteurs  les  plus  usités  sont  les  moteurs 
animés,  à  savoir  :  l'homme,  le  cheval,  le 
bœuf  et  le  mulet  qu'on  utilise  au  moyeu  d? 
manèges. 

Les  moteurs  ou  récepteurs  hydrau- 
liques sont  destinés  à  utiliser  comme  tra- 
vail moteur  la  force  ou  puissance  d'une 
chute  ou  d'un  cours  d'eau. 

Un  moteur  hydraulique  serait  parfait  si 
l'eau  y  entrait  sans  choc  et  en  sortait  sans 
vitesse.  Les  roues  reçoivent  l'eau  par  un 
seul  point  et  ont  généralement  leur  axe  ho- 
rizontal, tandis  que  les  turbines  la  reçoivent 
habituellement  sur  toute  une  circonférence 
et  ont  leur  arbre  vertical.  Le  moteur  hy- 
drauhque  le  plus  avantageux  est  la  roue 
Sage  bien. 

Les  moteurs  à  vapeur  ou  à  gaz,  c'est- 
à-dire  les  machines  à  vapeur  et  les  machines 
à  gaz,  dont  il  a  déjà  été  question. 

Les  moteurs  électriques,  dont  l'em- 
jîloi  n'est  pas  encore  très  pratique.  L'emploi 
de  deux  machines  dynamo-électriques  à  cou- 
rant continu  (Gramme,  Siemens  et  congé- 
nères) fournit  un  moyen  très  simple  de 
transmettre  le  travail  mécanique  à  distance, 
mais  en  en  perdant  au  moins  la  moitié. 

MOUCHARABY.  Sorte  de  créneau,  en 
forme  de  petit  balcon  en  pierre  fermé  par 
des  murs  de  tous  les  côtés  et  permettant  la 
défense  verticale.  C'est  l'origine  des  mâchi- 
coulis. 

MOUCHE-  Touffe  de  barbe  au-dessous 
de  la  lèvre  inférieure.  Se  peut  être  portée 
dans  l'armée  sans  les  moustaches. 

Petit  crampon  en  saillie  a  la  partie  pos- 
térieure du  fer  de  derrière  des  chevaux  pour 
relever  le  talon. 

bouton  qui  termine  les  fleurets  dont  on 
se  sert  pour  enseigner  l'escrime  dans  les 
salles  d'armes. 

MOUCHETER.  ilarquer  sur  le  plastron 
de  l'adversaire  les  coups  portés  au  moyen 
du  fleuret  çrarni  de  sa  mouche 

MOUCHETTE,  MOUSGHETTE  ou 
MOUSQUETTE,  d'où  sont  dérivés  mous- 
quet et  mousqueton. 

Projectiles  des  grands  engins  ou  machines 


de  guerre  employés  avant  l'invention  de 
l'artillerie. 

MOUCHOIR.  Morceau  carré  de  toile 
dont  on  se  sert  pour  se  moucher.  Chaque 
soldat  est  pourvu  de  deux  mouchoirs,  au 
compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien. 

11  existe  également  des  mouchoirs,  dits 
d'instruction,  sur  lesquels  on  a  imprimé  les 
marques  extérieures  de  respect,  la  manière 
de  disposer  les  effets,  et  divers  autres  ren- 
seignements utiles  aux  soldats. 

MOUFLARD.  Partie  du  chanfrein  qui 
couvrait  le  nez  du  cheval  caparaçonné. 

MOUFLE.  Réunion  de  plusieurs  poulies 
sur  le  même  axe  et  la  même  chape  à  com- 
partiments. 

Employé  surtout  sous  forme  de  palan. 

MOULAGE.  Pour  les  bouches  à  feu 
en  bronze,  on  les  coule  dans  un  moule 
présentant  en  creux  la  forme  de  la  pièce. 

Le  modèle  est  le  plus  souvent  métal- 
lique, afin  qu'il  puisse  résister  aux  chocs  et 
qu'U  conserve  bien  son  poli. 

Le  moulage  en  châssis,  seul  régle- 
mentaire, s'opère  au  moyeu  de  tronçons 
convenablement  ajustés  et  réunis  à  l'aide 
de  boulons  et  de  feuillures.  Un  fort  châssis 
est  disposé  autour  de  chacune  des  parties  du 
modèle,  dont  les  formes  simplifiées  se  rap- 
prochent de  celles  que  l'on  veut  obtenir. 
Entre  le  châssis  et  le  modèle,  on  introduit 
et  on  tasse  fortement  un  mélange  d'argile, 
de  sable  quartzeux  et  de  crottin  de  cheval, 
appelé  terre  à  mouler.  Ce  tassement  étant 
bien  fait,  on  peut  démouler,  c'est-à-dire 
retirer  le  modèle,  puis  l'on  recouvre  l'inté- 
rieur de  ce  moule  d'un  enduit  sur  deux 
couches  (cendrage).  Il  ne  reste  plus  alors 
qu'à  le  sécher  et  à  le  cuire. 

Pour  les  projectiles,  le  moulage  se 
fait  comme  il  vient  d'être  dit  pour  les  pro- 
jectiles en  fonte.  Mais  pour  les  obus  de 
rupture,  on  emploie  le  moulage  en  co- 
quille. Dans  celui-ci,  le  moule  se  compose 
de  deux  parties  métalliques,  séparées  par 
un  plan  diamétral  et  appelées  coquilles. 
Celles-ci,  exécutées  avec  le  plus  grand  soin, 
sont  assemblées  de  manière  que  les  deux 
parties  soient  maintenues  solidement  en- 
semble. 

MOULIN  à  farine.  Pour  transformer 
le  blé  en  farine,  on  emploie  des  moulins  à 
vent  ou  des  machines  mues  par  l'eau  ou  la 
vapeur. 

Les  moulins  à  vent  sont  peu  utilisés, 
en  général,  et  tcndeut  à  disparaître,  parce 
que  le  vent  est  un  moteur  assez  défectueux, 
à  cause  de  ses  fréquentes  variations.  Un 
moulin  à  vent  se  compose  d'uu  arbre  prin- 


MOULINET. 


544 


MOUTURE. 


cipal,  incliné  de  10  à  15°  sur  l'horizon,  et 
portant  4  ailes  de  10  à  12  mètres  de  lon- 
gueur. La  vitesse  de  l'extrémité  des  ailes, 
le  moulin  marchant  à  vide,  est  égale  à  4  fois 
celle  du  vent;  il  faut  la  réduire  aux  2/3 
quand  le  moulin  est  chargé. 

L'n  moulin  à  farine  complet,  en  dehors 
du  moteur  actionnant  les  appareils,  se 
compose  : 

1°  D'appareils  pour  le  nettoyage,  le 
transport  et  la  compression  des  grains  et 
qui  sont  :  l'émotteur,  le  tarare,  le  trieur,  le 
laveur  et  le  comprimeur; 

2°  De  tournants  comprimant  le  grain  en 
farine  ; 

3°  D'appareils  séparant  les  diverses  qua- 
lités du  produit,  et  qui  sont  le  refroidisseur 
et  les  bluteries  à  farine  et  à  son  ; 

4°  D'une  chambre  à  mélanges,  où  se  fait 
l'ensachement  des  farines. 

Les  moulins  à  bras  sont  construits 
d'une  façon  analogue  aux  grands  moulins; 
leurs  meules,  souvent  en  fonte  dure,  sont 
d'un  plus  petit  diamètre. 

Les  moulins  portatifs  sont  de  divers 
systèmes,  à  meules  verticales  ou  horizon- 
tales ;  ils  produisent  environ  25  kilogrammes 
de  mouture  par  heure  et  par  cheval. 

Un  moulin  à  café  portatif  est  distribué 
par  20  hommes  lorsque  les  troupes  doivent 
être  campées,  cantonnées  ou  baraquées. 

MOULINET.  Ancienne  évolution,  qui 
s'exécutait  par  une  double  conversion  sur 
un  point  intermédiaire  ou  sur  le  centre  d'un 
bataillon  en  bataille. 

Aujourd'hui,  on  donne  ce  nom  au  mou- 
vement circulaire  décrit  avec  vivacité,  à 
l'aide  d'un  sabre  ou  d'un  bâton. 

MOUSQUET.  Ancienne  arme  à  feu,  dif- 
férant du  fusil  par  sa  crosse,  qui  était  moins 
recourbée;  par  son  calibre  et  sa  charge,  qui 
étaient  doubles  de  ceux  du  fusil.  Au  début, 
on  ne  pouvait  s'en  servir  qu'à  l'aide  d'un 
chevalet  en  fourche. 

Comme  mécanisme,  il  y  a  eu  les  mêmes 
espèces  de  mousquet  que  de  fusil.  Ce  der- 
nier resta  seul  employé  dans  la  troupe  a 
partir  de  1703. 

MOUSQUETADE.  Décharge  d"un  ou 
plusieurs  mousquets. 

S'emploie  aussi  pour  mousqueterie. 
MOUSQUETAIRE.  Désignait  au  début 
tout  soldat  armé  d'un  mousquet.  S'est  en- 
suite particulièrement  appliqué  aux  compa- 
gnies de  mousquetaires  du  roi,  qui  formaient 
la  garde  ordinaire  des  rois  Louis  XIII  et 
Louis  Xl\ .  Supprimés  à  la  Révolution,  ils 
furent  rétablis  ;i  la  Restauration,  pour  dis- 
paraître définitivement  en  1830. 

MOUSQUETERIE.    Décharges  simulta- 


nées  de    plusieurs  armes   à   feu  ;   concerne 
plus  spécialement  le  feu  d'infanterie. 

MOUSQUETON.  Mousquet  diminué 
comme  calibre  et  comme  longueur  du  canon  ; 
il  était  destiné  à  l'armement  de  la  cavalerie, 
pour  laquelle  il  a  été  remplacé  par  la  cara- 
bine, dans  l'année  française. 

Des  mousquetons  Re77iington  et  Syencer 
pourraient  éventuellement  être  mis  en  ser- 
vice. 

Il  existe  actuellement,  pour  l'armement 
des  servants  d'artillerie  et  des  aérostiers,  un 
mousqueton  d'artillerie,  modèle  1874.  Les 
mousquetons  sont  plus  courts  et  plus  légers 
que  les  fusils  et  que  les  carabines.  Ils  tirent 
les  mêmes  cartouclies  que  les  fusils  mo- 
dèle 1874.  Les  garnitures,  le  pontet  et  la 
plaque  de  couche  sont  en  laiton. 

La  Belgique  a  un  mousqueton  modèle  1 882 
(Albini),  pour  la  gendarmerie; 

L'Espagne,  un  mousqueton  modèle  1871 
(Remington),  pour  les  hommes  montés  du 
génie  ; 

La  Grèce,  un  mousqueton  d'artillerie  mo- 
dèle 1874  (Gras)  français,  pour  les  servants 
d'artillerie,  le  train  et  les  infirmiers  ; 

L'Italie,  un  mousqueton  transformé  au 
chargement  par  la  culasse  (Carcano),  pour 
les  carabiniers  ; 

La  Suisse,  un  mousqueton  à  répétition, 
modèle  1871  (Vetterli),  pour  les  dragons. 

MOUSTACHE.  Partie  de  la  barbe  qui 
surmonte  la  lèvre  supérieure. 

Dans  l'armée,  la  moustache  ne  peut  être 
portée  sans  la  mouche. 

MOUTON.  Mammifère  ruminant  dont  on 
utilise  la  chair,  la  graisse  et  la  laine.  Les 
moutons  livrés  à  l'administration  de  l'ar- 
mée doivent  peser  au  moins  25  kilogrammes  ; 
ils  doivent  être  dans  la  force  de  l'âge,  dans 
un  état  d'eml)onpoint  convenable,  parfaite- 
ment sains,  exempts  de  blessures  ou  d'infir- 
mités, et  capables  de  supporter  la  marche. 
La  viande  de  mouton  n'est  admise  que  dans 
la  proportion  de  1/4,  au  maximum,  pour 
l'alimentation  de  l'armée. 

—  Masse  pesante  en  bois  ou  en  fonte, 
mue  à  bras  ou  à  l'aide  d'une  machine,  dont 
on  se  sert  pour  enfoncer  des  pieux  ou  des 
pilots  (V.  Sonnette). 

On  emploie  le  mouton  à  bras,  pour 
planter  des  pieux  ou  des  piquets  dans  l'eau, 
lorsque  la  masse  en  bois  est  insuffisante. 

MOUTURE.  La  mouture  a  pour  objet 
de  transformer  les  grains  en  farine. 

Les  opérations  sont  :  le  nettoyage,  la 
mouture  et  le  blutage. 

Le   nettoyage  se   fait  à  l'aide  de   cribles 

sasseurs,  châssis  rectangulaires  comprennant 

I  deux  grilles  en  toile  métallique,  à  mailles 


MOUTURE.  i 

% 
de  différentes  grosseurs;  uu  mouvement  de 
va-et-vient  et  un  ventilateur  complètent  le 
système. 

Pour  débarrasser  le  blé  des  terres,  il  est 
conduit  à  sa  sortie  des  cribles  sasseurs,  dans 
des  colonnes  verticales,  composées  de  deux 
cylindres  placés  l'un  dans  l'autre,  et  ayant 
leurs  enveloppes  distantes  de  0™,03.  Celles-ci 
sont  taillées  en  râpe  en  sens  inverse,  celle  de 
l'intérieur  est  fixe,  l'autre  est  mobile  et 
animée  d'un  mouvement  rapide.  Le  grain, 
en  passant,  est  projeté  contre  l'enveloppe 
extérieure;  les  bavures  le  frottent  et  le  dé- 
barrassent des  impuretés,  qui  sont  ensuite 
expulsées  par  un  ventilateur.  Le  grain  a 
ensuite  besoin  dètre  débarrassé  des  pierres. 
Pour  cela,  on  le  passe  entre  deux  cylindres 
de  fonte  tournant  en  sens  opposé,  et  écartés 
à  la  distance  voulue  pour  que  les  graines 
puissent  passer  sans  être  écrasées,  tout  en 
étant  légèrement  comprimées.  Les  pierres 
sont  cassées,  et  lorsque  le  tout  retombe  sur 
un  tamis,  les  pierres  passent  à  travers. 

La  mouture  se  fait  Je  deux  manières, 
au  moyen  des  meules  et  au  moyen  des 
cylindres.  Dans  le  premier  système,  le  grain 
est  broyé  et  moulu  entre  deux  meules  liori- 
zontales,  dont  l'une,  inférieure  ou  gisante 
est  fixe,  tandis  que  la  meule  supérieure  est 
volante  ou  mobile.  Des  arêtes  rayonnantes 
entretenues  par  le  rhabillage  sont  disposées 
de  façon  à  se  rencontrer  à  arêtes  vives  et  à 
se  quitter  par  un  plan  incliné. 

Le  travail  des  meules  donne  lieu  à  une 
chaleur  humide  ;  on  y  remédie  en  faisant  uu 
appel  d'air  frais  au  moyen  d'un  aspirateur 
qui  entraine  la  vapeur  d'eau. 

Le  travail  de  24  heures,  pour  une  paire 
de  meules,  est  de  15  à  20  quintaux  métriques 
de  blé. 

La  mouture  à  cylindres  se  fait  au 
moyen  de  systèmes  composés  de  deux  cy- 
lindres métalliques,  tournant  en  sens  inverse 
dont  les  vitesses  sont  différentes. 

Ces  cylindres  se  divisent  en  trois  séries  : 
les 6roi/eMcs,  qui  dégrossissent;  les  convertis- 
seurs, qui  écrasent  les  graines,  et  les  désagré- 
fjetirs,  qui  finissent  la  mouture. 

Les  broyeurs  et  les  désagrégeurs  sont  en 
fonte  maléable  et  cannelés;  les  convertis- 
seurs sont  en  acier  et  sans  cannelures. 

Souvent,  les  cylindres  sont  groupés  par 
trois  ou  quatre  ;  l'appareil  est  alors  dit 
double  et  fait  deux  passages. 

La  mouture  à  cylindres  n'a  commencé  à 
fonctionner  que  depuis  1878  ;  mais  elle  a 
fait  des  progrès  très  rapides  notamment  dans 
les  grandes  minoteries,  et  les  moulins  à 
meules  disparaissent  rapidement. 

11  résulte  des  expériences  faites  par  l'ad- 


5  MOUVEMENT. 

ministratiùu  militaire ,  que  les  meules 
donnent  plus  de  rendement,  uu  peu  plus 
de  gluten,  un  pain  se  conservant  frais  plus 
longtemps,  ayant  meilleur  goût.  Les  cy- 
lindres donnent  une  farine  plus  propre  et, 
par  suite,  se  conservant  mieux,  cette  farine 
contient  moins  de  son,  et  par  suite  donne  uu 
pain  plus  blanc. 

Le  blutage  a  pour  but  de  séparer  les  dif- 
férents produits  de  la  boulange  et  notam- 
ment d'en  extraire  le  son.  L'opération  se 
fait  dans  des  blutoirs. 

Le  blutoir  est  un  prisme  hexagonal  incliné 
ayant  un  mouvement  de  rotation  ;  ses  parois 
sont  formées  avec  des  toiles  de  gazes  dont 
les  mailles  sont  de  dimensions  variables,  les 
plus  fines  à  la  tête.  La  boulange  y  est  ver- 
sée ;  un  mouvement  de  trépidation  favorise 
le  passage  de  la  farine  à  travers  les  mailles. 
On  obtient  les  produits  suivants  :  fleurs  de 
farine  l''^  et  2*^,  gruaux  blancs,  gruaux  bis, 
recoupettes,  petit  et  gros  sou. 

Dans  la  mouture  militaire,  on  fait  repas- 
ser les  gruaux  non  affleurés.  Le  déciiet  total 
est  d'environ  3  p.  100. 

On  peut  donc  eu  conclure  que  103  kilo- 
grammes de  blé  tendre  donnent  80  kilo- 
grammes de  farine  et  20  kilogrammes  de 
son. 

MOUVEMENT.  Marche  ou  manœuvre 
d'une  armée.  Division  d'un  temps  dans  le 
maniemen t  d'armes. 

—  des  malades.  On  désigne  sous  ce 
nom  les  entrées  et  les  sorties  des  malades 
dans  une  infirmerie,  une  ambulance,  un  hô- 
pital ou  autre  établissement  hospitalier. 

—  de  matériel.  L'artillerie  désigne 
sous  ce  nom  les  manœuvres  de  force  qu'elle 
exécute  pour  le  placement  et  le  déplacement 
de  son  matériel,  tant  dans  la  guerre  de 
siège  que  pour  les  travaux  de  pontage. 

Au  point  de  vue  administratif,  les  mou- 
vements de  matériel  comprennent  des  entrées 
et  des  sorties,  qui  sont  justifiées  par  des 
pièces  comptables,  et  inscrites  sur  les  registres 
ad  hoc. 

—  de  troupes.  Les  mouvements  de 
troupes  ont  lieu  par  ordre  du  ministre,  ou 
en  cas  d'urgence,  par  ordre  du  général  com- 
mandant le  corps  d'armée.  Ils  peuvent  être 
effectués  par  les  voies  ordinaires  ou  par  les 
voies  ferrées. 

L'ordre  de  mouvement  est  toujours  écrit 
et  trace  l'itinéraire,  ainsi  que  le  mode  de 
locomotion  à  employer.  Cet  ordre  est  com- 
nmniqué  au  sous-intendant  militaire,  la 
veille,  au  plus  tard,  du  jour  de  départ.  Ce 
fonctionnaire  constate  l'effectif  du  détache- 
ment par  une  revue,  puis  il  établit  unii 
feuille  de  route  de  détachement. 

33 


MOUVEMENT.  346 

Si  le  trajet  doit  être  effectué  par  les  voies 
orHiuaires,  c'est-à-dire  par  étapes,  le  sous- 
mtendant  militaire  délivre  en  outre  les  man- 
dats pour  les  vivres,  les  fourrages  et  les 
voitures  nécessaires  jusqu'à  la  plus  prochaine 
résidence  de  sous-intendant,  sur  la  route  à 
parcourir  ;  celui-ci  en  fait  autant  pour  la 
continuation  de  la  route,  et  ainsi  de  suite 
jusqu'à  destination. 

Chaque  sous-intendant  adresse  aux  maires 
des  gîtes  d'étapes  où  doit  passer  la  troupe, 
des  avis  de  mouvement  qu'ils  doivent  com- 
muniquer aux  préposés  des  sei"vices  des 
vivres  et  des  fourrages,  afin  que  ceux-ci 
puissent  préparer  tout  ce  qui  est  nécessaire 
à  la  subsistance  du  détachement. 

Lorsque  la  troupe  doit  voyager  par  voie 
ferrée,  le  sous-intendant  militaire  établit 
une  feuille  de  route  de  détachement  ainsi 
que  les  bons  de  chemin  de  fer,  comme  il  est 
dit  plus  loin  pour  les  transports  des  IroiqK's 
•par  chemin  de  fer. 

Aux  armées  en  campagne,  l'ordre  de  mou- 
vement a  pour  objet  de  régler  la  marche  des 
troupes  ;  il  est  précédé  ou  accompagné  des 
instructions  préparatoires  de  la  marche. 

L'ordre  de  mouvement  est  donné  par 
chaque  chef  d'unité  de  commandement  et 
par  chaque  chef  de  colonne.  11  fait  connaître 
l'heure  de  départ  des  convois,  la  route  qu'ils 
devront  suivre  et  les  points  où  ils  devront 
s'arrêter. 

—  enveloppant.  Mouvement  exécuté  à 
l'une  des  ailes  de  la  ligne  pour  déborder  et 
menacer  l'ennemi  sur  un  de  ses  flancs  tout 
eu  conservant  la  liaison  avec  l'attaque  de 
front. 

—  des  projectiles.  (V.  Trajectoire). 

—  de  terrain.  En  topographie,  les  mou- 
vements de  terrain  peuvent  se  ramener  à 
quatre  : 

10  La  croupe,  angle  dièdre  convexe  dont 
l'arête  est  ligne  de  faîte  ou  de  partage  des 
eaux,  et  les  faces  sont  les  versants; 

2°  La  vallée,  angle  dièdre  concave,  dout 
l'arête  est  le  thalweg  ou  ligne  de  réunion 
des  eaux,  et  les  faces  sur  les  lianes  ; 

3°  Le  mamelon,  élévation  isolée  de  toutes 
parts  ; 

4°  Le  col,  abaissement  dans  une  crête  on 
ligne  de  faite  de  montagne  permettant  de 
franchir  la  cliaîne  d'un  versant  à  l'autre. 

—  tournant.  Manœuvre  stratégique  qui 
a  pour  but  de  déborder,  de  tourner  l'en- 
nemi, soit  sur  l'une  de  ses  ailes  ou  sur  les 
deux  à  la  fois.  Dans  le  premier  cas,  le  mou- 
vement est  simple,  et  dans  le  second  cas  il 
double. 

Pour  qu'au  mouvement  tournant  réus- 


MUET. 

sisse,  il  faut  qu'il  réunisse  autant  que  pos- 
sible les  conditions  suivantes  : 

1°  La  supériorité  numérique  sur  l'ennemi, 
attendu  que  l'offensive  exige,  pour  une 
même  étendue  de  front,  une  condensation 
plus  grande  des  forces  afin  de  surmonter  les 
difficultés  résultant  de  la  position  même  que 
la  défense  a  choisie  et  souvent  organisée  ; 

2"  Une  bonne  direction  menaçant  les 
communications  de  l'adversaire,  tout  en  as- 
surant les  siennes  propres.  Pour  remplir 
cette  dernière  condition,  il  est  souvent  né- 
cessaire de  préparer  pour  les  forces  qui  exé- 
cutent le  mouvement  tournant,  une  ligne 
d'opération  accidentelle,  car  sans  cet  appui 
spécial,  ou  peut  dire  d'une  manière  générale 
que  celui  qui  tourne  est  tourné,  et  l'on  doit 
considérer  comme  défectueuse  une  manœuvre 
qui,  en  cas  d'insuccès,  serait  aussi  compro- 
mettante pour  celui  qui  l'exécute,  qu'elle 
pouvait  être  dangereuse  pour  l'ennemi  dans 
le  cas  d'un  succès; 

3°  Une  forte  démonstration  de  front,  de 
manière  à  tromper  l'ennemi  sur  les  inten- 
tions véritables  que  l'on  a,  ou  à  l'immobi- 
liser dans  la  position  qu'on  veut  tourner; 

4°  Une  grande  précision  dans  l'échelon- 
nement des  troupes  et  une  grande  vigueur 
dans  l'exécution,  car  il  est  indispensable 
d'être  prêt  à  accepter  la  lutte  pendant  l'exé- 
cution même  de  la  manœuvre,  et  les  mou- 
vements des  colonnes  doivent  toujours  èti'e 
combinés  de  manière  qu'à  un  moment  quel- 
conque, on  soit  en  mesure  d'opérer  sa  con- 
centration dans  des  conditions  avanta- 
geuses. 

11  convient  d'ajouter  qu'il  ne  sufBt  pas  de 
tourner  son  adversaire,  mais  qu'il  faut  en- 
core le  battre,  sans  quoi  la  situation  de  ce 
dernier  qui  était  mauvaise  pour  accepter  la 
lutte,  devient  bonne  au  contraire  s'il  obtient 
malgré  cela  un  succès,  puisque  ce  succès 
aura  généralement  pour  conséquence  la  î'm/j- 
ture  stratégique  des  forces  ennemies. 

MOYEN  (sub&t.).  Mesure,  disposition 
prise  pour  exécuter  une  manœuvre,  pour 
arriver  à  un  résultat. 

—  (adject.).  Situation  intermédiaire 
entre  deux  situations  extrêmes.  (V.  Ecart, 
Point,  Portée.) 

MUCULE  ou  MUCULUS.  Machine  de 
guerre  employée  au  moyen  âge  et  assez  sem- 
blable au  cliat  offensif. 

MUET.  Celui  qui  est  privé  de  l'usage  de 
la  parole. 

Le  mutisme,  qu'il  soit  congénital  ou  ac- 
quis, exclut  du  service  militaire  ;  toutefois, 
cette  intirmité  est  souvent  invoquée,  devant 
les  conseils  de  revision,  par  des  simulateurs; 
aussi  il  est  prescrit  d'examiner  minutieuse- 


MULET.  o4-7 

% 
ment  les  individus  qui  prétendent  être  at- 
teints de  cette  infirmité,  et  même  de  recou- 
rir il  renquète. 

MDLET.  Anbnal  produit  par  le  croise- 
ment de  l'âne  et  du  cheval  ;  toutefois,  on 
appelle  plus  spécialement  mulet  le  produit 
issu  de  l'âne  et  de  la  jument,  tandis  qu'on 
nomme  bardot  ou  bardeau  l'animal  issu  du 
cheval  et  de  l'ùnesse. 

Le  mulet  proprement  dit  a  la  taille  du 
cheval,  mais  il  a  la  tète  plus  grosse  et  plus 
courte,  les  oreilles  plus  longues,  la  queue 
presque  nue  et  les  jambes  sèches  comme 
celles  de  l'âne. 

Le  bardeau  est  de  la  taille  de  l'âne,  mais 
il  a  les  oreilles  plus  courtes  et  la  queue 
garnie  à  peu  près  comme  celle  du  cheval. 

Ces  deux  métis  ont  une  grande  vigueur 
et  une  grande  sobriété;  ils  sont  rarement 
malades  et  sont  aptes  à  supporter  la  faim, 
la  chaleur  et  la  fatigue.  On  les  emploie 
avantageusement  comme  bêtes  de  somme, 
surtout  dans  les  pays  chauds  ou  monta- 
gneux, tels  que  l'Algérie  et  la  Tunisie. 

Leurs  défauts  communs  sont  :  la  stérilité 
et  une  grande  obstination. 

—  de  bât.  Mulet  qui  est  chargé  de 
transporter  à  dos,  du  matériel  ou  des  hom- 
mes. 11  est  harnaché  au  moyen  d'un  bât 
disposé  de  manière  à  permettre  l'arrimage 
commode  de  la  charge. 


Fi?.  1>*2. 


Les  outils  sont  portés  sur  2  ellipses,  ac- 
crochées de  chaque  côté  du  bât  (fig.  182), 
symétriquement,  à  peu  près  horizontalement 
et  aussi  haut  que  possible.  On  y  engage  en- 
suite successivement  et  simultanément  de 
chaque  côté  :  6  pelles,  4  pioches  et  2  ha- 
ches (en  tout  :  1 2  pelles,  8  pioches  et  4  ha- 
ches). 

MUNITIONNAIRES.  Se  disait  des  four- 
nisseurs chargés  de  procurer  aux  troupes  les 
munitions  de  bouche,  de  pourvoir  à  la 
subsistance  des  armées  eu  campagne. 

MUNITIONS.  Approvisionnements  de 
toute  espèce  nécessaires  dans  une  armée  ou 


MUNITIONS. 

dans  une  place  de  guerre.  Mais  le  mot  con- 
cerne plus  particulièrement  les  approvision- 
nements en  armes  et  bouches  à  feu,  y  com- 
pris les  projectiles,  cartouches,  poudres,  etc., 
nécessaires  à  leur  service,  ainsi  que  les 
outils  de  l'artillerie  et  du  génie,  dont  l'en- 
semble s'appelle  munitions  de  guerre. 
(V.  Projectiles.) 

Les  approvisionnements  en  vivres  sont  les 
munitions  de  bouche. 

Aujourd'hui,  le  mot  munitions  s'applique 
surtout  aux  cartouches,  que  l'on  distingue  : 

1°  En  munitions  de  sûreté,  cartou- 
ches distribuées  aux  troupes  pour  être  uti- 
lisées à  l'intérieur,  quand  elles  sont  appelée^ 
à  faire  usage  de  leurs  armes,  et  aussi  pour 
habituer  les  fantassins  au  port  du  sac 
chargé  ; 

2°  En  munitions  d'instruction,  c'est- 
à-dire  en  cartouches  d'exercice  (à  hlanc); 

3°  En  munitions  de  mobilisation, 
qpii  sont  conservées  dans  les  magasins  de 
l'artillerie,  à  raison  d'un  nombre  dét'îinnné 
par  arme. 

—  d'une  armée.  Les  munitions  d'une 
armée  se  répartissent  en  : 

1°  Munitions  de  la  ligne  de  bataille  (coi ps 
de  troupe  et  leur  train  de  combat)  ; 

2°  Munitions  des  parcs  de  corps  d'armée; 

3°  Munitions  du  parc  d'armée  ou  graid 
parc. 

—  de  la  ligne  de  bataille.  Sont  con- 
stituées de  la  manière  suivante  : 

Pour  l'infanterie  : 

1°  Les  cartouches  portées  par  les  hommes 
et  celles  contenues  dans  les  caissons  de  ba- 
taillon ; 

2°  Les  cartouches  portées  par  les  caissons 
des  sections  de  munitions  d'infanterie. 

Pour  l'artillerie  : 

1°  Les  munitions  renfermées  dans  les 
cofifres  des  batteries  ; 

2°  Les  munitions  portées  par  les  caisson> 
des  sections  de  munitions  d'artillerie. 

Les  sections  de  munitions  d'infanterie  et 
d'artillerie  font  partie  du  train  de  combat 
dans  les  colonnes  ;  elles  portent  une  première 
réserve  d'approvisionnements ,  destinée  ù 
être  distribuée,  en  cas  de  besoin,  sur  le. 
champ  de  bataille.  Bien  qu'affectée  plus  spé- 
cialement à  une  division  d'infanterie  ou  à 
un  groupe  de  batteries  déterminé,  elles  doi- 
vent, sur  le  champ  de  bataille,  sil  y  a  ur- 
gence, délivrer  des  munitions  à  une  troupe 
quelconque  placée  dans  leur  voisinage. 

Pour  la  cavalerie  et  les  divers  services 
du  corps  d'armée  : 
Les  corps  de  cavalerie  et  les  divers  ser- 


MUNITIONS. 


548 


MUR. 


vices  du  corps  d'armée,  lorsqu'ils  ont  à  rem- 
placer une  partie  de  l'approvisionnement 
porté  par  les  hommes,  se  ravitaillent,  en 
principe,  aux  sections  de  munitions  d'infan- 
terie, et,  éventuellement,  aux  sections  de 
parc. 

Les  batteries  attachés  aux  divisions  de  ca- 
valerie indépendante  comprennent,  par  bat- 
terie, un  caisson  d'infanterie  modèle  1858; 
l'avant-train  de  ce  caisson  est  chargé  en 
cartouches  de  revolver. 

Quel  que  soit  le  corps  d'armée  auquel 
elles  demandent  des  munitions,  les  divisions 
de  cavalerie  doivent  être  ravitaillées  au 
même  titre  que  les  troupes  du  corps  d'armée 
lui-même. 

—  des  parcs  de  corps  d'armée.  Chaque 

corps  d'armée  est  suivi  d'un  parc  d'artillerie, 
échelon  intermédiaire  entre  la  ligne  de  ba- 
taille et  le  jja/T  d'année  ou  grand  parc.  Ce 
parc  porte  les  munitions  d'infanterie  et 
d'artillerie  destinées  au  réapprovisionnement 
des  sections  de  munitions.  Il  porte,  en 
outre,  les  rechanges  et  objets  nécessaires 
aux  réparations  du  matériel  d'artillerie  et 
du  matériel  des  équipages  du  corps  d'armée. 

Le  parc  comprend  quatre  sections. 

Les  trois  premières,  de  même  composi- 
tion, transportent  chacune  des  munitions 
d'infanterie  et  d'artillerie  ;  la  quatrième  ne 
transporte  que  des  munitions  d'artil- 
lerie . 

Les  sections  de  parc  ne  sont  pas  af- 
fectées à  telle  ou  telle  fraction  du  corps 
d'armée. 

Le  commandant  d'une  section  de  parc 
doit,  à  moins  de  raisons  majeures,  donner 
satisfaction  à  toute  demande  de  munitions, 
alors  même  qu'elle  émaneiait  d'une  troupe 
n'appartenant  pas  au  corps  d'armée. 

Dans  ce  dernier  cas,  la  délivrance  des 
munitions  n'a  lieu  qu'après  autorisation  du 
directeur  du  parc. 

Cette  autorisation  n'est  cependant  pas 
obligatoire,  si  les  caissons  des  sections  de 
parc  ont  été  envoyés  exceptionnellement  sur 
le  champ  de  bataille  pour  y  ravitailler  di- 
rectement des  batteries. 

—  du  parc  d'armée  ou  grand  parc 
A  chaque  armée  est  atïectê  un  grand  parc. 

L'ensemble  des  approvisionnements  du 
grand  parc  est  destiné  à  pourvoir  au  rem- 
placement des  approvisionnements  des  parcs 
de  corps  d'armée. 

Le  grand  parc  comprend,  en  principe,  une 
division  de  grand  parc  pour  chacun  des 
corps  d'armée  dont  l'armée  se  compose  et, 
en  outre,  une  réserve  de  grand  parc  pour 
l'entretien  du  matériel  et  pour  divers  ap- 
provisionnements spéciaux. 


Chaque  division  du  grand  parc  est  pour- 
vue d'un  équipage  de  transport  composé  de 
38  chariots  de  parc  (V.  Ravitaillement, 
Remplacement  et  Répartition  des  munitions). 

MUR.  Les  murs  forment  obstacle;  ils 
constituent  aussi  un  bon  couvert  contre  les 
balles,  mais  insuffisant  et  même  dangereux 
contre  l'artillerie,  car,  aux  éclats  venant  des 
obus,  s'ajoutent  des  débris  du  mur. 

Il  en  résulte  que,  pendant  le  tir  d'artil- 
lerie, les  défenseurs  doivent  se  tenir  suffi- 
samment en  arrière,  et  ne  prendre  leur 
poste  de  combat  que  lorsque  les  tirailleurs 
ennemis  arrivent  à  bonne  portée,  car  l'ar- 
tillerie de  l'attaque  doit  alors  cesser  son  tir 
pour  ne  pas  atteindre  ses  propres  troupes. 
S'il  existe  un  2"  mur  un  peu  en  arrière  du 
premier,  il  formera  un  abri  assez  sûr,  car 
les  obus  éclatant  à  la  rencontre  du  l*^"^,  il 
en  résultera  que  le  2^  n'aura  qu'à  résister 
aux  éclats. 

L'organisation  défensive  d'un  mur  dé- 
pend de  sa  hauteur  et  de  son  épaisseur  ;  ou 
peut  tirer  soit  par-dessus  le  mur,  soit  à  tra- 
vers en  y  perçant  des  créneaux.  Cette  der- 
nière disposition  a  l'avantage  de  mieux  cou- 
vrir les  défenseurs,  mais  elle  donne  un 
champ  de  tir  plus  restreint. 

Si  le  mur  a  une  hauteur  inférieure  à 
1™,30,  on  creuse  une  petite  tranchée  en 
arrière.  S'il  a  1",30,  on  l'utilise  tel  qu'il 
est  pour  tireurs  debout,  ou,  si  on  en  a  le 
temps,  on  remplace  le  chaperon  par  des 
bonnettes  ou  créneaux  en  gazons  ou  en  sacs 
à  terre.  On  peut  aussi  accroître  la  valeur 
défensive  de  l'obstacle  et  empêcher  l'ennemi 
d'utiliser  un  mur  dont  il  se  serait  emparé, 
au  moyen  d'un  petit  fossé  en  avant.  Pour  les 
murs  de  hauteur  comprise  entre  l'^.SO  et 
1™,80,  on  fait  une  banquette  ou  bien  on 
perce  des  créneaux  à  ciel  ouvert.  La  ban- 
quette peut,  si  l'on  est  pressé,  être  consti- 
tuée au  moyen  de  bancs  ou  de  planches 
posées  sur  des  chaises,  des  caisses,  etc. 
L'organisation  avec  banquette  peut  servir 
pour  les  murs  allant  jusqu'à  2™, 20.  Mais,  à 
partir  de  2°"-, 20,  il  est  préférable  de  percer 
des  créneaux  à   hauteur  convenable,  pour 


Fis.  183. 


1S4. 


qu'ils  ne  puissent  être  embouchés  ifig.  183). 
La  disposition  de  la  figure  184  peut  auss 


MUR. 

être  adoptée,  si  la  hautetft-  du  mur  est  suf- 
fisante ,  malgré  le  bourrelet ,  pour  faire 
obstacle.  S'il  est  nécessaire  d'avoir  un  feu 
très  nourri,  on  pourra  organiser  deux  étages 
de  feux  :  l'un  pour  tireurs  couchés,  à  ge- 
noux, ou  debout;  l'autre,  pour  tireurs  de- 
bout, placés  sur  un  échafaudage  {fig.  185  et 


1S5. 


186).  Dans  ce  cas,  les  hommes  de  l'étage  supé- 
rieur sont  très  exposés  aux  coups  d'écharpe. 


Fis.-.   1S6 


La  figure  187  indique  le  dispositif  le  plus 
solide  pour  la  mise  en  état  de  défense  d'un 
mur  assez  élevé. 


187. 


Si  l'on  veut  organiser  un  mur  pour  ré- 
sister contre  l'artillerie,  il  faut  le  renforcer 
par  une  épaisseur  de  terre  de  3  mètres  au 
moins  ;  mais  cette  organisation,  qui  exige 
beaucoup  de  temps,  n'est  pas  souvent  ad- 
missible et  ne  peut  convenir  que  pour  des 
murs  peu  élevés. 

MURAILLE.  Mur  épais  et  élevé,  consti- 
tuant les  remparts  et  auquel  sont  adossées 
des  terres.  Dans  l'antiquité ,  sur  une  ou 
plusieurs  lignes  parallèles,  elles  formaient 
l'enceinte    des    villes  ou    protégeaient   une 


549  MUSIQUE. 

étendue  plus  ou  moins  considérable  d'un 
pays  contre  les  irruptions  de  l'ennemi. 

La  muraille,  telle  qu'on  la  construisait 
vers  l'époque  romaine,  avait  de  10  à  20 
mètres  de  hauteur,  sur  une  épaisseur  de  5 
à  7  métrés. 

Les  murailles  de  Babyloue  et  de  Ninive 
avaient  24  mètres  d'épaisseur  sur  autant  de 
hauteur. 

La  grande  muraille  ou  muraille  de  la 
Chine  avait  près  de  3,000  kilomètres  de 
développement,  avec  une  largeur  permet- 
tant à  6  cavaliers  d'y  passer  de  front  sur 
son  sommet. 

—  d'un  navire.  Enveloppe  intérieure 
d'un  navire. 

MURIAX.  Nom  donné  par  les  Romains 
aux  machines  de  guerre  placées  sur  les  mu- 
railles. 

MUSÉE  d'artillerie.  Formé  en  1794, 
dans  un  ancien  couvent,  prés  Saiut-Thomas- 
d'Aquin,  au  moyen  d'armes  et  d'armures  en- 
levées à  la  Bastille.  Cette  collection  des 
modèles  tant  anciens  que  modernes  de  tous 
les  objets  se  rapportant  à  l'artillerie,  s'est 
rapidement  enrichie  et  complétée  au  point 
de  constituer  un  ensemble  remarquable,  per- 
mettant de  se  rendre  compte  des  perfection- 
nements successifs  apportés  à  l'armement 
depuis  les  temps  les  plus  reculés  jusqu'à 
nos  jours. 

Ce  musée  est  actuellement  aux  Invalides. 

MUSELIÈRE.  Espèce  de  bride  passant 
sur  le  nez  du  cheval,  pour  l'empêcher  de 
mordre. 

MUSEROLLE.  Partie  de  la  bride  ou 
téliére,  qui  se  place  sur  le  nez  du  cheval. 

MUSETTE-MANGEOIRE.  Espèce  de 
sac  en  treillis ,  percé  de  petits  trous  garnis 
d'œillets  en  cuivre,  dans  lequel  on  fait 
manger  l'avoine  aux  chevaux  et  aux  mulets, 
en  route,  en  manœuvre  ou  en  campagne. 

Cet  effet  de  campement  est  pourvu  d'une 
sangle  qui  sert  à  le  fixer  à  la  tète  du  cheval  ; 
les  œillets  ont  pour  but  de  permettre  l'en- 
trée de  l'air,  pour  faciliter  la  respiration  de 
l'animal,  sans  cependant  laisser  passer  les 
grains  d'avoine  ou  d'orge. 

MUSICIEN.  Celui  qui  fait  profession  de 
composer  ou  d'exécuter  de  la  musique. 

MUSIQUE.  Chaque  régiment  d'infante- 
rie, du  génie  et  chaque  école  d'artillerie 
possède  une  section  de  musique,  composée 
ainsi  qu'il  suit  : 

1  chef  de  musique, 
1  sous-chef  de  musique, 
38  soldats  musiciens. 


Total. 


40 


MUSIQUE. 


Les  anciens  musiciens  classés  peuvent  être 
admis  à  rester  comme  rengagés  ou  commis- 
sionnés,  mais  ils  doivent  disparaître  par 
extinction. 

La  section  de  musique  relève  du  chef  de 
musique,  pour  l'instruction  et  pour  la  dis- 
cipline, et  de  l'offlcier  d'habiUement  pour 
l'administration. 

Afin  d'assurer  le  recrutement  des  musi- 
ciens, le  règlement  autorise  à  former  24 
élèves-musiciens  dans  chaque  régiment.  Ces 
élèves  sont  instruits  à  solfier,  à  vocaliser  et 
à  jouer  d'un  instrument  de  musique  mi- 
litaire. 

La  composition  instrumentale  d'une  mu- 
sique militaire  est  la  suivante  : 

Flûtes  (une  grande  et  une  petite) .  2 

Petites  clarinettes 2 

Grandes  clarinettes 4 

Hautbois 2 

Saxophones  sopranos 2 

—  altos 2 

—  ténors 2 

—  barytons 2 

Cornets  à  piston 2 

Trompettes  à  cylindre 2 

Trombones 3 

Saxhorns  contraltos  si  bémol 2 

Saxos-trombas  altos  mi  bémol.  ...  3 

Saxhorns  barytons  si  bémol 2 

—  basses  si  bémol  à  quatre 
cylindres 3 

Saxhorns  contrebasse  mi  bémol.  .  . 

—  contrebasse  grave  si  bémol 

Caisse  claire  ou  roulante.  .  - 

Grosse  caisse 

Cymbales  (paii-es  de) 

Total 40 

Les  dépenses  de  la  musique,  y  compris 
l'achat  et  l'entretien  des  instruments,  des 
partitions  de  musique,  les  abonnements  aux 
j  ournaux  de  musique,  etc.,  sont  supportées 
par  la  masse  d'habillement  et  d'entretien 
(fonds  commun). 

ifni  en  est  de  même  des  primes  mensuelles 
de  fonctions  au  chef  de  musique,  au  sous- 
chef  de  musique  et  aux  musiciens  (soldats 
ou  commissionnésl. 


330  MYRIARQUE. 

MUSULMAN.  Synonyme  de  mahométan. 

MUTATION.  Changement,  remplace- 
ment d'une  personne  par  une  autre.  Les 
mutations  des  officiers,  des  hommes  de 
troupe  et  des  chevaux  sont  portées  au  verso 
de  la  situation  administrative,  ainsi  que  sur 
les  contrôles  annuels  ;  elles  sont  également 
inscrites  numériquement  au  |  1"  de  la 
1"  partie  du  registre  de  comptabilité. 

MUTILATION.  Retranchement  d'une 
partie  extérieure  du  corps.  On  a  indiqué 
quelles  sont  les  mutilation  de  la  7nnin  qui 
entraînent  l'exemption  du  service  militaire, 
ou  la  réforme.  Les  mutilations  de  la  face 
ayant  occasionné  des  pertes  de  substance  des 
os  maxillaires,  suites  de  coups  de  feu  ou 
d'une  opération  chirurgicale,  sont  incompa- 
tibles avec  le  service  militaire. 

La  perte  totale  et  la  luxation  non  réduite 
du  gros  orteil  ou  d'une  de  ses  phalanges,  la 
perte  simultanée  do  deux  orteils  voisins,  la 
perte  totale  d'une  phalange  aux  quatre  der- 
niers orteils,  entraînent  également  l'incapa- 
cité de  servir. 

Tout  homme  prévenu  de  s'être  rendu  im- 
propre au  service  militaire  par  suite  de  mu- 
tilation volontaire  est  déféré  aux  tribunaux, 
soit  sur  la  demande  des  conseils  de  revision, 
soit  d'office.  S'il  est  reconnu  coupable,  il  est 
puni  d'un  emprisonnement  d'un  mois  à  un 
an,  et  envoyé  dans  une  compagnie  de  disci- 
pline, à  l'expiration  de  sa  peint\  pour  y  ac- 
complir le  temps  de  service  militaire  prescrit 
par  la  loi. 

MYOPIE.  État  de  celui  qui  ne  voit  les 
l'boses  que  de  près.  La  myopie  entraîne 
l'exemption  et  la  réforme  : 

1°  Quand  elle  est  supérieure  à  4  diop- 
tries ; 

2°  Quand  l'acuité  visuelle  n'a  pas  été  ra- 
menée, par  les  verres  correcteurs,  au  moins 
à  1/2  pour  un  œil  et  1/10  pour  l'autre  ; 

3°  Quand  les  altérations  de  la  choroïde 
sont  assez  étendues  et  assez  profondes  pour 
indiquer  une  myopie  progressive  ; 

4°  Quand  il  existe  une  asthénopie  mus- 
culaire prononcée  ou  un  strabisme  divergent 
accompagnés  d'une  diminution  de  l'acuité 
visuelle  dans  les  limites  précitées. 

MYRIARQUE.  Commandant  d'un  corps 
de  1 0,000  hommes  dans  les  milices  grecques. 


NACAIRE. 


531 


NAISSANCE. 


N 


NACAIRE,  NAQUAIRE,  ANACAIRE, 
etc.  Instrument  de  musique  militaire  em- 
ployé eu  Orient  autrefois  et  consistant  en 
tambours  de  diverses  espèces,  et  même  aussi 
en  timbales. 

NACELLE.  Petit  bateau  n'ayant  ni 
mât,  ni  voile.  Les  corps  de  troupe  peuvent 
être  autorisés  à  acheter  ou  à  louer,  au 
'Ompte  de  la  masse  des  écoles,  une  nacelle  ou 
barque  destinée  à  être  montée  par  des  na- 
geurs habiles  chargés  d'observer  les  élèves 
pendant  les  leçons  de  natation.  Ils  sont  mu- 
nis de  grands  cordages  pour  attacher  les 
sauveteurs. 

Dans  les  places  où  le  service  de  l'artillerie 
est  pourvu  d'équipages  de  pont,  on  peut  lui 
demander  des  nacelles  ou  toute  autre  em- 
barcation. Elles  sont  réintégrées  à  la  clôture 
des  exercices. 

Petit  bateau  entièrement  en  sapin  trans- 
porté dans  l'équipage  de  pont;  il  a  9™, 08  de 
long  et  1™,57  de  large;  il  pèse  450  ki- 
logrammes. La  hauteur  de  son  bordage 
est  calculée  de  manière  qu'il  puisse  aisé- 
ment passer  sous  le  tablier  du  pont  de  ba- 
teaux. Il  peut  être  employé  sur  tous  les 
cours  d'eau  et  sert  à  l'établissement  des 
ponts  et  au  débarquement  des  troupes. 

Des  nacelles  ordinaires,  trouvées  dans  le 
pays,  peuvent  constituer  un  excellent  moyen 
de  passage  d'un  cours  d'eau  pour  des  troupes 
d'un  faible  efiFectif. 

On  donne  également  le  nom  de  nacelle  au 
panier  suspendu  au-dessous  d'un  ballon  et 
dans  lequel  se  placent  les  aéronautes.  Dans 
le  ballon  dirigeable  de  l'école  de  Chalais- 
ileudon,  la  nacelle,  très  légère  et  de  forme 
élégante,  a  environ  33  mètres  de  longueur 
et  2  mètres  de  hauteur  au  milieu,  vers  le- 
quel sont  ménagées  trois  petites  fenêtres. 
Cette  nacelle,  tenue  très  près  du  ballon,  porte 
à  l'avant  une  hélice  de  7  mètres  environ  de 
diamètre,  formée  de  deux  palettes  concavo- 
convexes  recouvertes  de  soie,  et  à  l'arriére 
un  gouvernail  rectangulaire  rattaché  au  bal- 
lon à  sa  partie  supérieure. 

NAISSANCE.  Origine,  commencement. 
Sortie  de  l'enfant  du  sein  de  sa  mère.  Se  dit 
aussi  des  animaux. 

En  temps  ordinaire,  les  déclarations  do 
naissance  sont  faites,  dans  les  trois  jours  de 
l'accouchement,  à  l'officier  de  l'état  civil,  au- 
quel l'enfant  est  présenté.  La  naissance  est 
déclarée  par  le  père,  ou  à  défaut  du  père  par 


d'autres  personnes  qui  ont  assisté  à  l'accou- 
cliement.  L'acte  est  rédigé  de  suite,  en  pré- 
sence de  deux  témoins.  Il  énonce  le  jour, 
l'heure  et  le  lieu  de  la  naissance,  le  sexe  de 
l'enfant  et  les  prénoms  qui  lui  sont  donnés, 
les  prénoms,  noms,  professions  et  domicile 
des  père  et  mère  et  ceux  des  témoins. 

Les  noms  en  usage  dans  les  calendriers  et 
ceux  des  personnages  connus  dans  l'histoire 
ancienne,  peuvent  seuls  être  reçus,  sur  les 
actes  de  naissance. 

L'enfant  conçu  pendant  le  mariage  a  pour 
père  le  mari.  Néanmoins,  celui-ci  peut  le 
désavouer,  s'il  prouve  que  pendant  le  temps 
qui  a  couru  depuis  le  300*  jusqu'au  180<^ 
jour  avant  la  naissance  il  était,  soit  pour 
cause  d'éloignement ,  soit  par  l'effet  de 
quelque  accident,  dans  l'impossibilité  phy- 
sique de  cohabiter  avec  sa  femme.  Mais  le 
mari  ne  peut,  en  alléguant  son  impuissance 
naturelle,  désavouer  l'enfant. 

Le  désaveu  n'est  même  pas  admis  pour 
cause  d'adultère,  à  moins  que  la  naissance 
n'ait  été  cachée  au  mari.  Celui-ci  est  alors 
admis  à  présenter  tous  les  faits  propres  à 
justifier  qu'il  n'est  pas  le  père  de  l'enfant. 
De  plus,  l'enfant  né  avant  le  180^  jour  du 
mariage  ne  peut  être  désavoué  par  le  mari 
dans  les  cas  suivants  : 

1°  S'il  a  eu  connaissance  de  la  grossesse 
avant  le  mariage  ; 

2°  S'il  a  assisté  à  l'acte  de  naissance,  et 
si  cet  acte  est  signé  de  lui,  ou  contient  sa 
déclaration  qu'il  ne  sait  pas  signer  ; 

3"  Si  l'enfant  n'est  pas  né  viable. 

La  légitimité  de  l'enfant  né  300  jours 
après  la  dissolution  du  mariage  peut  égale- 
ment être  contestée. 

Dans  les  divers  cas  où  le  mari  est  autorisé 
à  réclamer,  il  doit  le  faire  dans  le  mois,  s'il 
se  trouve  sur  les  lieux,  de  la  naissance  de 
l'enfant  ;  dans  les  deux  mois  après  sou  re- 
tour, si,  à  la  même  époque,  il  est  absent  ; 
dans  les  deux  mois  après  la  découverte  de 
la  fraude,  si  on  lui  avait  caché  cette  nais- 
sance. 

Les  déclarations  de  naissance  aux  armées 
sont  faites  dans  les  dix  jours  qui  suivent 
l'accouchement.  L'oflicier  de  l'état  civil  aux 
armées  doit,  dans  les  dix  jours  qui  suivent 
l'inscription  d'un  acte  de  naissance  au  re- 
gistre, en  adresser  un  extrait  à  l'officier  de 
l'état  civil  du  dernier  domicile  du  père  de 
l'enfant  (lieu  de  naissance  du  militaire),  ou 


NAPHTALINE. 


532 


NATURE  DE   LA    TERUE. 


de  la  mère,  si  le  père  est  inconnu.  Cet  en- 
voi se  fait  par  l'intermédiaire  du  dépôt  du 
corps. 

En  cas  de  désaveu  de  paternité,  les  offi- 
ciers de  l'état  civil  iie  peuvent  point  pro- 
noncer, mais  ils  doivent  indiquer  aux  inté- 
ressés la  marche  à  suivre  pour  porter  leur 
réclamation  devant  les  tribunaux. 

—  d'un  poulain.  La  naissance  d'un 
poulain  dans  un  corps  de  troupe  ou  dans  un 
établissement  dépendant  du  ministère  de  la 
guerre  est  constatée  par  un  certificat  admi- 
nistratif de  prise  en  charge ,  qui  sert  de 
pièce  à  l'appui  du  registre  des  entrées  et 
des  sorties  (remonte  générale). 

NAPHTALINE.  La  naphtaline  est  une 
matière  cristalline,  incolore,  d'une  odeur 
empyreumatique,  d'une  saveur  acre,  qu'on 
obtient  dans  la  distillation  du  goudron  de 
houille. 

Une  circulaire  ministérielle  du  20  mars 
1891  (B.  0.,  2}-  r.,  p.  339),  prescrit  l'em- 
ploi de  cette  substance  pour  la  conservation 
des  lainages  et  des  brosses. 

La  naphtaline  s'emploie  seule,  ou  bien 
associée  au  camphre,  suivant  le  mode  ci- 
après  indiqué,  savoir  : 

Naphtaline  pure.  La  naphtaline  pure 
s'emploie  pour  la  conservation  des  effets  de 
laine  ne  nécessitant  pas  de  manutentions 
fréquentes  et  emmagasinés  dans  des  locaux 
suffisamment  aérés ,  afin  d'atténuer  ou 
d'éviter  les  inconvénients  que  peut  occa- 
sionner l'odeur  pénétrante  dégagée  par  ce 
produit.  11  sera  préférable  d'employer  la 
naphtaline  pure,  livrée  par  le  commerce, 
sous  forme  de  tablettes  qu'on  placera  direc- 
tement au  milieu  des  effets  à  conserver. 

Naphtaline  mélangée.  Le  produit  mé- 
langé de  naphtaline  pure  et  de  camphre, 
dans  la  proportion  de  une  partie  de  cam- 
phre et  de  3  parties  de  naphtaline  atténue 
l'odeur  de  la  naphtaline  pure,  en  conser- 
vant à  cette  substance  les  propriétés  insec- 
ticides nécessaires  ;  il  peut  être  employé 
sans  inconvénients  par  les  ouvriers  de  ma- 
gasins. On  prépare  le  mélange  en  grains,  à 
la  main,  au  fur  et  à  mesure  des  besoins;  il 
est  réparti  dans  de  petits  sachets  qu'on 
place  dans  les  effets  à  conserve)-. 

NASAL  ou  NASELLE.  Partie  du  casque 
qui  servait  à  garantir  le  nez. 

NATATION.  Art  de  nager,  c'est-à-dire 
de  se  soutenir  et  d'avancer  sur  l'eau. 

La  natation  est  enseignée  dans  les  corps 
de  troupe,  d'après  les  prescriptions  conte- 
nues dans  le  Manuel  de  gymnastique. 

Les  conseils  d'administration  sont  auto- 
risés à  faire  directement  l'achat  du  matériel 
de  natation,  décrit  dans  le  manuel  précité. 


sauf  en  ce  qui  concerne  les  bateaux  ou  na- 
celle et  la  literie,  pour  lesquels  il  doit  être 
demandé  des  autorisations  spéciales. 

Les  chevaux  de  la  cavalerie  sont  égale- 
ment exercés  à  passer  les  cours  d'eau  à  la 
nage ,  toutes  les  fois  que  les  localités  le 
permettent.  (Service  intérieur  des  troupes 
de  cavalerie,  art.  267.) 

NATION.  Agglomération  d'hommes  qui 
sont  nés  dans  un  même  pays,  et  vivent  sous 
les  mêmes  lois. 

Une  nation  constitue  en  quelque  sorte 
une  même  famille,  caractérisée  par  la  com- 
munauté de  langage,  des  traditions,  de 
mœurs,  et  souvent  même  par  un  génie  par- 
ticulier. 

11  ne  faut  pas  confondre  le  mot  nation 
avec  le  mot  peuple,  qui  désigne  simplement 
une  multitude  d'hommes  vivant  sur  le  même 
territoire  et  obéissant  au  même  gouverne- 
ment. 

Ainsi,  par  exemple,  le  peuple  autrichien 
comprend  la  nation  hongroise  ou  magyare, 
la  nation  tchèque ,  et  une  partie  des  na- 
tions allemande  ,  polonaise  ,  roumaine  ,  ita- 
lienne ,  etc.  ;  de  même  le  peuple  anglais 
comprend  les  nations  anglaise,  irlandaise, 
écossaise. 

NATIONAL.  Qui  appartient  à  une  na- 
tion. 

NATIONALITÉ.  La  nation  à  laquelle 
appartient  un  individu,  soit  par  sa  nais- 
sance, soit  par  suite  de  naturalisation. 

NATURALISATION.  Acte  en  vertu 
duquel  un  étranger  obtient  dans  un  pays  les 
droits  et  les  privilèges  dont  jouissent  ceux 
qui  y  sont  nés  ;  en  revanche,  il  doit  sup- 
porter les  mêmes  charges  que  les  nationaux, 
et  notamment  le  service  militaire. 

Les  individus  devenus  Français  par  voie 
de  naturalisation ,  réintégration  ou  déclara- 
tion faite  conformément  aux  lois,  sont 
portés  sur  les  tableaux  de  recensement  de 
la  première  classe  formée  après  leur  chan- 
gement de  nationalité.  Ces  individus  ne 
sont  astreints  qu'aux  obligations  de  service 
de  la  classe  à  laquelle  ils  appartiennent  par 
leur  âge  (art.  12  de  la  loi  du  13  juillet 
1889). 

En  ce  qui  concerne  les  individus  nés  en 
France  d'étrangers  et  résidant  en  France, 
ils  sont  également  portés  sur  les  tableaux 
d'avancement  de  la  classe  dont  la  forma- 
tion suit  l'époque  de  leur  majorité  (V.  Etran- 
gers). 

NATURE  de  la  terre.  Pour  déterminsr 
le  nombre  d'hommes  à  affecter  à  la  fouille 
d'un  déblai,  on  a  besoin  de  connaître  la 
nature  de  la   terre,  c'est-à-dire,  combien  de 


NAUMACHIE. 


o-"}3 


NETTOYAGE 


piocheurs  sont  nécessaires  pour   fournir  la 
terre  que  peut  enlever  un  pelleteur. 

Ou  appelle  terre  à  1  homme,  celle  qui 
peut  être  enlevée  directement  par  le  pelle- 
teur, sans  aucun  piocheur  ;  terre  à  1  homme 
et  demi,  celle  où  un  piocheur  suffit  à  deux 
pelleteurs;  terre  à  2  hommes,  celle  où  il 
faut  1  piocheur  pour  1  pelleteur,  etc.  En  un 
mot,  on  prend  pour  unité  de  travail  le  tra- 
vail d'un  pelleteur,  en  adjoignant  à  ce  der- 
nier le  nombre  de  piocheurs  suffisants  pour 
hii  fournir  de  la  terre  bien  remuée. 

NAUMACHIE.  Spectacle  d'un  combat 
naval  et  enceinte  dans  laquelle  avait  lieu 
la  représentation. 

NAVIGABLE.  Pour  qu'un  cours  d'eau 
soit  navigable  sur  une  certaine  étendue,  il 
faut  que  la  pente  moyenne  ne  dépasse  pas 
1/1000,  que  la  profondeur  ne  soit  pas 
inférieure  à  1  mètre,  et  qu'il  n'j'  ait  pas  de 
ressauts  brusques. 

NAVIGATION.  Circulation  des  navires 
sur  l'eau. 

Les  équipages  de  ponts  sont  quelquefois 
transportés  par  eau  ;  on  forme  alors,  avec 
les  bateaux,  des  trains  sur  lesquels  on  ré- 
partit tout  le  matériel.  On  emploie  aussi 
des  bateaux  ou  des  nacelles  pour  faire  tra- 
verser les  cours  d'eau  aux  troupes.  Pour 
naviguer,  l'équipage  se  compose  de  5  hom- 
mes, dont  l'un  (chef  de  bateau)  a  les  fonc- 
tions de  pilote.  (V.   Transports  maritimes.) 

NAVIRE.  Toute  espèce  de  bâtiment 
ponté  pouvant  aller  sur  mer. 

Le  navire  marchand  sert  uniquement 
au  commerce;  le  navire  armé  en  course, 
armé  en  guerre  par  des  particuliers ,  a 
une  commission  lui  permettant  d'attaquer 
les  navires  ennemis  ;  le  navire  de  guerre 
est  celui  qui  est  attaché  à  la  défense 
de  l'État  et  ne  transporte  ni  marchandises, 
ni  passagers  ;  le  navire  cnirassé  a  ses 
parties  les  plus  exposées  recouvertes  de 
blindages  ou  de  cuirassements,  etc.  Les  bou- 
ches à  feu  sont  placées  soit  dans  des  batteries 
cuirassées,  couvertes  ou  non,  soit  sur  des 
tourelles  fixes,  soit  dans  des  tourelles  tour- 
nantes ;  les  tourelles  ne  contiennent  que  1 
ou  2  pièces  ;  les  batteries  contiennent  sur 
chaque  bord  un  nombre  de  pièces  variable. 

Les  navires  cuirassés  sont  : 

1°  Les  garde-côtes  de  l""^  et  de  S"  classe, 
et  les  batteries  flottantes  pour  la  défense 
des  côtes  ; 

2°  Les  cuirassés  de  liaute  mer. 

Les  navires  non  cuirassés  compren- 
nent : 

1°  Des  canonnières,  des  chaloupes-canon- 
nières et  des  bateaux-torpilleurs ,  pour  la 
défense  des  cotes  ; 


2°  Des  croiseurs,  des  avisos,  des  canon- 
nières, des  torpilleurs  et  des  contre-torpil- 
leurs, comme  navires  de  combat. 

NÉCESSAIRE  d'armes.  Étui  de  forme 
ovale,  en  tôle  d'acier,  renfermant  les  objets 
indispensables  au  montage  et  au  démontage 
d'une  arme  à  feu.  Chaque  soldat  a  un  né- 
cessaire pour  fusil  modèle  1886,  compre- 
nant :  la  boîte  du  nécessaire,  en  tôle  de  fer, 
percée  d'une  fente  à  une  extrémité  pour  le 
passage  du  tournevis,  et  fermée  à  l'autre 
extrémité  par  un  huilier  :  une  lame  de 
tournevis  et  une  spatule-cuvette,  réunies  par 
une  petite  trousse  en  drap,  et  renfermées 
dans  la  boîte. 

—  de  bouche  à  feu.  Ensemble  de 
pièces  de  rechange  nécessaires  pour  pourvoir 
aux  premiers  besoins  en  campagne  ou  en 
route. 

NERVURES.  Parties  saillantes  ménagées 
dans  diverses  parties  de  l'amiement,  no- 
tamment dans  la  culasse  mobile  du  fusil 
modèle  1886. 

NETTOYAGE.  Action  de  rendre  net, 
propre. 

—  des  armes.  Est  effectué  par  les  dé- 
tenteurs des  armes  en  service,  conformément 
aux  instructions  réglementaires.  Les  armes 
réintégrées  en  magasin  et  dont  la  propreté 
n'est  pas  jugée  suffisante,  sont  nettoyées 
par  le  chef  armurier  du  corps,  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

Les  armes  non  en  service  existant  au 
corps  sont  entretenues  et  nettoyées  par  le 
chef  armurier  du  corps ,  moyennant  une 
prime  annuelle. 

Les  armes  existant  dans  les  arsenaux  et 
dans  les  établissements  de  l'artillerie,  sont 
entretenues  et  nettoyées  par  le  service  de 
l'artillerie,  qui  peut  demander  des  militaii'es 
de  corvée  pour  effectuer  le  nettoyage. 

—  des  casernements.  Les  corps  de 
troupe  sont  chargés  de  la  propreté  intérieure 
et  extérieure  des  casernes  qu'ils  occupent.  A 
chaque  évacuation ,  les  locaux  doivent  être 
remis  propres  et  en  ordre.  En  cas  de  départ 
précipité,  le  chef  de  corps  doit  laisser  des 
hommes  de  coi'vée,  sous  le  commandement 
d'un  officier  ou  d'un  sous-ofiicier.  Si  le 
génie  se  trouve  dans  la  nécessité  de  faire 
opérer  le  nettoj^age,  il  en  est  rendu  compte 
au  commandant  d'armes  et  au  sous-inten- 
dant militaire,  et  la  dépense,  résultant  de 
cette  opération,  est  constatée  et  remboursée 
comme  il  a  été  dit  pour  les  dégradations. 
(Hèglemeut  du  30  juin  1836,  "art.  98  à 
100.) 

—  des  effets.  Le  nettoyage  des  effets 
réintégrés  par  les  hommes  est  opéré  par  les 
soins  des  capitaines-commandants,  qui  fout 


NEUF. 


NEUTRES. 


ffectuer  cette  opération,  autant  que  pos- 
sible, par  les  détenteurs  des  effets  au  mo- 
ment de  la  réintégration. 

Les  ingrédients  employés,  sont  : 

1°  L'eau  tiède,  autant  que  possible; 

2°  Le  savon  blanc  ordinaire  pour  les  dou- 
blures ; 

3°  L'ammouiaque  liquide  ou  alcali  volatil 
pour  l'enlèvement  des  taclies  grasses  sur  les 
parties  de  drap  qui  ne  sont  pas  doublées  ou 
parementées  ; 

4°  Le  savon  à  détacher  pour  les  taches 
grasses  des  parties  pliées  ou  parementées  ; 

5°  L'acide  oxalique  pour  les  taches  an- 
ciennes qui  résistent  aux  agents  énoncés 
ci-dessus. 

Les  frais  d'achats  d'ingrédients  sont  sup- 
portés par  le  fonds  particulier  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien. 

Les  règles  ci-dessus  s'appliquent  égale- 
ment aux  effets  réintégrés  par  les  réservistes 
et  les  territoriaux. 

—  du  harnachement.  Le  nettoyage  des 
effets  de  harnachement  en  service  est  effectué 
par  les  détenteurs. 

Le  harnachement  non  en  service  existant 
au  corps  est  entretenu  et  nettoyé  par  le 
maître  sellier. 

NEUF.  Qui  n'a  point  encore  servi.  C'est 
la  première  classification  des  effets  de  toute 
nature  du  département  de  la  guerre,  aussitôt 
après  leur  achat  ou  leur  fabrication. 

Tout  effet  qui  a  été  mis  en  service,  même 
un  seul  jour,  n'est  plus  considéré  comme 
neuf  (N)  mais  comme  très  bon  (T  B). 

On  ne  distingue  plus,  actuellement,  dans 
la  comptabilité  de  la  guerre,  les  effets  neufs 
des  effets  très  bons  ;  ils  forment  une  seule  et 
même  catégorie,  à  laquelle  on  applique  les 
mêmes  prix  de  la  nomenclature. 

NEUTRALITÉ.  La  neuiralité  est  la  si- 
tuation d'un  État  qui,  dans  une  guerre,  ne 
prend  pai'ti  pour  aucun  des  belligérants.  La 
neutralité  est  dite  simple,  lorsque  l'Etat 
neutre  se  borne  à  déclarer  ses  intentions,  et  à 
ne  rien  faire  pour  ou  contre  les  belligérants  ; 
elle  est  dite  armée,  lorsque  l'État  neutre 
fait  des  préparatifs  militaires  pour  main- 
tenir sa  neutralité,  même  par  la  force,  si  on 
tentait  de  la  violer.  Ce  sera  le  cas  général,  à 
l'avenir,  pour  tous  les  États  limitrophes  de 
l'un  ou  l'autre  des  belligérants. 

Quelques  pays  faibles  tels  que  la  Suisse, 
la  Belgique,  le  gi-and-duché  de  Luxembourg, 
ont  été  déclarés  neutres  par  des  traités  spé- 
ciaux, aGn  de  les  mettre  à  l'abri  des  at- 
taques des  États  puissants  qui  les  entourent  ; 
mais  cette  neutralité  n'oblige  les  puissances 
qui  se  sont  engagées  à  respecter  l'indépen- 
dance de  ces  pays,  qu'autant  que  ces  der- 


niers ne  prennent  pas  parti  pour  l'un  ou 
l'autre  des  belligérants. 

NEUTRES.  Les  neutres  doivent  s'abste- 
nir de  tout  acte  hostile,  soit  direct,  soit  in- 
direct envers  les  belligérants  ;  de  même 
ils  ne  doivent  faire  aucun  acte  militaire  qui 
puisse  favoriser  un  des  partis  ennemis  au 
détriment  de  l'autre  ;  enfin,  ils  sont  tenus 
d'accorder  les  mêmes  faveurs  commerciales 
aux  deux  belligérants  et  de  la  même  ma- 
nière. 

Les  sujets  d'un  État  neutre  qui  résident 
sur  le  territoire  d'une  des  parties  conten- 
dantes  doivent  être  respectés  dans  leurs  per- 
sonnes et  dans  leurs  biens  meubles.  Quant 
à  leurs  propriétés  immeubles,  elles  subissent 
la  loi  commune  en  ce  qui  concerne  les  contri- 
butions militaires  et  les  autres  charges  dont 
peuvent  être  frappées  celles  des  habitants 
du  pays. 

Les  droits  et  les  devoirs  des  neutres  dans 
les  guerres  maritimes  sont  difficiles  à  déter- 
miner, car  chaque  État  a  admis  à  ce  sujet 
des  lois  particulières.  Les  seules  règles  uni- 
versellement admises  sont  celles  relatives  à 
la  contrebande  de  guerre  et  à  la  violation 
des  blocus. 

D'après  ces  règles,  tout  navire  neutre  qui 
porte  à  l'un  des  belligérants,  soit  des  armes, 
soit  des  munitions,  soit  du  matériel  de 
guerre,  peut  être  saisi  par  les  navires  de 
l'autre  belligérant  et  conduit  dans  un  de  ses 
ports,  où  l'on  confisque  tout  ce  qui  est  con- 
trebande, après  quoi  le  navire  est  libre  de 
continuer  sa  route  avec  le  reste  de  sa  car- 
gaison. 

En  France,  le  règlement  de  1778,  qui 
est  encore  en  vigueur,  déclare  que  le  navire 
coupable  et  sa  cargaison  sont  de  bonne  prise 
lorsque  la  partie  qualifiée  de  contrebande 
forme  les  trois  quarts  de  la  valeur  totale  du 
chargement. 

En  ce  qui  concerne  le  blocus,  il  est  do 
droit  naturel  que  tout  État  qui  s'empare  de 
la  totalité  ou  d'une  portion  de  mer  apparte- 
nant à  son  ennemi,  en  devient  le  proprié- 
taire, et  a  nécessairement  le  droit  d'en  per- 
mettre ou  d'en  interdire  l'accès  aux  nations 
neutres.  Tout  navire  qui  viole  ces  ordres 
peut  être  confisqué  avec  sa  cargaison.  Tou- 
tefois, le  congrès  de  1836  a  posé  le  principe 
que  pour  qu'un  blocus  soit  respecté,  il  n'est 
pas  suffisant  qu'il  soit  sur  le  papier,  c'est- 
à-dire  simplement  déclaré,  ainsi  que  le  pré- 
tendait l'Angleterre,  mais  il  faut  encore  qu'il 
soit  réel,  c'est-à-dire  que  l'État  qui  l'a  dé- 
claré possède  sur  les  points  bloqués  une 
force  navale  suffisante  pour  faire  respecter 
sa  déclaration. 

Aux  ternies  de  la  Conventimi  de  Genève,  le 


NÉVROBALISTIQUE, 

personnel  des  hùpitato.  et  celui  des  ambu- 
lances sont  reconnus  neutres  en  cas  de  guerre 
et,  comme  tels,  protégés  et  respectés  aussi 
longtemps  qu'il  se  trouve  des  malades  ou  des 
blessés  dans  ces  établissements. 

Le  personnel  neutralisé  en  temps  de 
guerre,  doit  être  pourvu  d'un  brassard  dont 
la  délivrance  est  laissée  à  l'autorité  mili- 
taire . 

NÉVROBALISTIQUE.  Se  disait  des 
armes  de  jet,  dont  les  projectiles  étaient  lan- 
cés au  moyen  d'une  corde,  tels  que  l'arba- 
lète, l'arc,  etc. 

NEZ.  Partie  saillante  située  au  milieu  de 
la  face  de  l'homme  et  qui  forme  la  partie 
extérieure  de  l'organe  de  l'odorat.  La  dilfor- 
mité  du  nez  portée  au  point  de  gêner  mani- 
festement la  respiration  et  la  parole,  ou  seu- 
lement l'une  de  ces  fonctions,  est  un  cas 
d'exemption  ou  de  réforme  :  la  racine  trop 
enfoncée,  les  ailes  trop  rapprochées  et  comme 
pressées  contre  la  cloison,  ou  au  contraire 
un  volume  excessif  sont  les  conditions  de 
cette  difformité. 

Les  polypes  des  cavités  nasales  doivent 
faire  exempter  ;  ils  ne  doivent  fau'e  l'objet 
d'une  demande  de  réforme  qu'autant  qu'ils 
ont  résisté  aux  moyens  de  traitement  ap- 
propriés. 

La  jmnaisie  ou  ozéne  (fétidité  de  la  respi- 
ration par  le  nez)  entraîne  l'exemption, 
voire  même  la  réforme,  si  elle  n'est  pas  cu- 
rable. 

NICKEL.  Métal  blanc,  dur,  ductile,  mal- 
léable, polissable,  dont  on  se  sert  surtout  à 
l'état  d'alliages  ;  ainsi  le  maillechort  est  un 
alliage  de  cuivre  et  de  nickel.  Une  légère 
proportion  de  nickel  dans  les  plaques  de  cui- 
rassement (Y.  Blindage)  donne  à  ces  pla- 
ques des  propriétés. 

NID  DE  PIE.  Sape  que  les  assaillants 
construisent  après  l'assaut  pour  couronner 
le  sommet  de  la  brèche  ;  on  la  trace  sur  le 
terre-plein  de  l'ouvrage,  à  6  mètres  du  talus 
du  rempart.  Ce  retranchement  doit  pouvoir 
contenir  au  moins  50  hommes. 

NITRO-GLYCÉRINE.  Corps  détonant 
que  l'on  obtient  eu  versant  de  la  glycérine 
goutte  à  goutte  dans  un  mélange  d'acide 
azotique  et  d'acide  sulfurique.  Elle  entre 
dans  une  proportion  de  30  à  90  p.  100  dans 
les  diverses  espèces  de  dynamite  à  base 
inerte. 

NIVEAU.  Instrument  servant  à  trouver 
la  différence  de  hauteur  de  deux  points, 
c'est-à-dire  au  nivellement.  Les  principaux 
employés  dans  l'année  sont  les  suivants  : 

—  à  bulle  d'air.  Fiole  ou  tube  de  verre 
un  peu  bombé,  fermé  à  ses  deux  extrémités 


i  NIVEAU. 

et  imparfaitement  rempli  par  un  liquide  très 
mobile,  tel  que  l'alcool  ou  VétherQig.  188). 


11  existe  ainsi  une  petite  bulle  d'air  qui 
tend  toujours  à  occuper  la  partie  la  plus  élevée 
du  tube.  Deux  traits  gravés  sur  le  verre 
marquent  la  position  occupée  par  la  bulle 
lorsque  la  réglette  sur  laquelle  repose  le  ni- 
veau est  liorizontale. 

—  à  collimateur.  (V.  ColUmaieur). 

—  à  lunette.  Se  compose  essentielle- 
ment d'une  lunette  mobile  autour  d'un  axe 
de  rotation  perpendiculaire  à  son  axe  op- 
tique. On  rend  l'axe  de  rotation  parfaite- 
ment vertical,  en  se  guidant  à  cet  effet  sur 
les  indications  d'un  niveau  A  bulle  d'air; 

Fi?.  180. 


l'axe  optique  décrit  alors  un  plan  horizontal 
qui  constitue  le  plan  de  visée.  Cet  instru- 
ment est  sujet  à  se  dérégler  pendant  les  opé- 
rations, et  il  faut  chercher  à  compenser,  par 
le  mode  d'observation,  les  erreurs  pou- 
vant résulter  d'un  petit  défaut  de  réglage 
(/?(,.  189). 

—  Burel.    Se    compose    essentiellement 
[fig.  190)  d'un  pendule  librement  suspendu. 


auquel  est  fixée  une  petite  glace  qui  est  ver- 
ticale lorsque  le  pendule  a  pris  sa  position 


NIVEAU. 


5i6 


NIVELLEMENT. 


d'éf[iinibre.  Si  un  opérateur  se  place  à 
quelque  distance  en  avant  de  cet  instrument, 
la  ligne  de  visée  passant  par  son  œil  et 
l'image  de  cet  œil  dans. la  glace  est  horizon- 
tale, et  il  suffit  pour  obtenir  la  hauteur  de 
mire  d'un  point  situé  en  avant  d'amener  sur 
cette  ligne  le  voyant  de  la  mire  placée  au 
point  considéré.  Pour  amortir  les  oscillations 
du  pendule  sous  l'action  du  vent,  on  fait 
plonger  la  masse  pesante  qui  la  termine  dans 
une  boîte  cylindrique  en  cuivre  remplie 
d'eau. 

—  d'eau.  ?e  compose  d'un  tube  cylin- 
drique en  fer-blanc  ou  en  cuivre,  recourbé  à 
à  angle  droit  à  ses  deux  extrémités  et  ter- 
miné à  chaque  bout  par  une  fiole  en  verre. 
Une  douille  placée  en  son  milieu  permet  de 
le  placer  sur  un  trépied  où  il  peut  tourner 
librement.  Ce  niveau  est  fondé  sur  ce  prin- 
cipe que,  lorsqu'un  liquide  homogène  est 
contenu  dans  des  vases  ouverts  communi- 
quant entre  eux,  tous  les  points  de  sa  sur- 
face dans  les  divers  vases  sont  au  même  ni- 
veau. La  ligne  de  visée  est  déterminée  par 
les  circonférences  qui  limitent  la  surface  de 
l'eau  contre  les  parois  des  deux  fioles;  habi- 
tuellement la  visée  se  fait  en  diagonale,  en 
se  plaçant  à  environ  1  métré  en  arriére  de  la 
première  fiole. 

—  de  maçon.  Triangle  isocèle  (généra- 
lement rectangle)  formé  de  deux  règles  en 
bois  réunies  par  une  traverse.  Un  fil  à  plomb 
suspendu  au  sommet  peut  osciller  librement 
au-dessous  de  la  traverse,  au  milieu  de  la- 
quelle se  trouve  une  ligne  de  foi  que  le  fil 
doit  recouvrir  exactement  quand  le  côté  du 
triangle  opposé  au  sommet  forme  une  ligne 
horizontale. 

Fis.  191. 


—  de  pointage.  Pour  donner  aux  ca- 
nons et  aux  mortiers  rayés  l'inclinaison 
exacte  nécessaire  pour  que  la  trajectoire  ne 


soit  ni  trop  longue,  ni  trop  courte,  hors  des 
limites  de  la  graduation  de  la  hausse,  on 
emploie  le  niveau  de  pointage  {fig.  191). 
Cet  instrument  se  compose  : 

1°  D'un  arc  gradué  en  degrés  et  demi- 
degrés,  sur  une  face  de  0  à  45°,  sur  l'autre 
de  4.^)  à  90"  ;  il  est  muni  d'un  vernier  per- 
mettant délire  les  angles  à  1/5  prés; 

2°  D'un  niveau  à  bulle  d'air,  mobile  au- 
tour d'une  charnière  dont  l'axe  correspond 
au  centre  de  l'axe; 

3"  D'une  vis  de  pression  servant  à  fixer 
le  niveau  à  l'inclinaison  voulue. 

Pour  opérer  le  pointage,  on  iixe  le  niveau 
à  bulle  d'air  au  degré  précis  d'inclinaison  à 
donner  à  la  bouche  à  feu,  puis  on  place  le 
quart  de  cercle  et  on  agit  sur  la  vis  de  poin- 
tage jusqu'à  ce  que  la  bulle  d'air  soit  entre 
ses  deux  repères.  fec??^ 

—  lyre.  L'instrument,  qui  repose  sur  le 
même  principe  que  le  niveau  à  collimateur, 
est  beaucoup  plus  petit;  il  se  tient  à  la 
main,  peut  se  replier  en  deux  parties  et  se 
mettre  dans  la  poche  [fig.  192). 

Fiir.  192. 


NIVELETTE.  Pour  déterminer  le  nivel- 
lement de  points  intermédiaires  devant  se 
trouver  dans  le  même  plan  que  des  puints 
extrêmes  donnés,  on  emploie  un  jeu  de 
3  niveleUes.  Chaque  nivelette  se  compose 
d'une  tringle  d'environ  0™,80  de  hauteur, 
terminée  par  une  plaque  ou  régie.  Les  3 
nivelettes  étant  de  même  hauteur,  on  amène 
la  nivelette  intermédiaire  au  plan  des  deux 
autres,  en  abaissant  de  la  quantité  voulue 
un  piquet  sur  lequel  elle  est  placée,  et  qui 
est  d'abord  plus  élevé. 

NIVELLEMENT.  A  pour  objet  de  dé- 
terminer les  distances  verticales  des  divers 
points  d'un  terrain  à  une  même  surface  de 
comparaison,  dite  de  niveau,  normale  en 
chacun  de  ses  points  à  la  direction  de  la 
verticale.  Dans  les  nivellements  de  peu 
d'étendue,  cette  surface  se  confond  sensible- 
ment avec  un  plan  horizontal.  La  surface 
de  compa)aison  que  l'on  prend  habituelle- 
ment en  France,  pour  l'exécution  des  cartes 
topograpbiques  et  même  de  nivellements 
quelconques,  est  celle  du  niveau  moyen  de 
la  mer,  supposé  prolongé  au-dessous  des 
contments. 

La  différence  de  niveau  de  deux  points 
quelconques  d'un  terrain  est  égale  à  la  dis- 
tance verticale  d'un  de  ces  points  à  la  sur- 


NICHAM. 


oo7 


NŒUD. 


face  de  niveau  passant  par  l'autre,  ou  encore 
à  la  différence  des  cotes  de  ces  points  prises 
par  rapport  à  la  même  surface  de  compa- 
raison. Le  problème  du  nivellement  consiste 
à  déterminer  les  dififérences  de  niveau  des 
divers  points  du  terrain  considérés  successi- 
vement deux  à  deux.  Ces  différences  de  ni- 
veau étant  connues,  les  cotes  des  autres 
points  se  calculent  simplement  par  addi- 
tions ou  soustractions. 

Pour  déterminer  la  différence  de  niveau 
de  deux  points,  il  faut  deux  instruments  : 
le  niveau,  destiné  à  mesurer  l'horizontalité 
d'une  ligue  de  visée,  et  la  mire. 

Le  nivellement  par  rayonnement 
consiste  à  déterminer  les  cotes  d'un  certain 
nombre  de  points  du  terrain  au  moyen  d'une 
station  du  niveau  en  un  point  central. 

Le  nivellement  par  cheminement 
consiste  à  partir  d'un  point  et  à  déterminer 
successivement  les  altilwies  des  divers  points 
à  niveler. 

Les  deux  procédés  précédents  peuvent  au 
besoin  se  combiner. 

Les  instruments  servant  au  nivellement 
direct,  sont  la  mire  et  les  divers  mveaujc, 
dont  il  a  été  question  plus  haut. 

Pour  le  nivellement  indirect,  on  em- 
ploie la  boussole  d  écUmèlre  ou  boussole  ni- 
velante,  l'alidade  nivelatrice,  etc. 

NICHAM-IFFTIKAR  {Ordre  du)  (Voir 
Ordres). 

NOBLE  (Obturateur  système).  Obtu- 
rateur adopté  pour  les  dernières  bouches  à 
feu  anglaises,  se  chargeant  par  la  culasse. 
C'est  une  coupelle  en  acier,  appliquée  contre 
la  tranche  intérieure  de  la  vis  de  culasse 
légèrement  convexe  ;  ses  rebords  sont  en 
contact  avec  une  bague  en  cuivre,  encastrée 
dans  les  parois  de  la  bouche  à  feu.  L'obtu- 
rateur est  maintenu  contre  la  vis  par  un 
boulon  fixé  à  l'aide  d'un  écrou;  entre  l'écrou 
et  la  vis  est  interposé  un  ressort  à  boudin, 
qui  laisse  à  l'obturateur  un  certain  jeu,  et 
permet  de  le  rendre  in  lépendant  du  mou- 
vement de  rotation  de  la  vis. 

NOBLESSE  militaire.  Caste  privilé- 
giée et  formée  eu  général  au  début  par  des 
chefs  militaires  ayant  rendu  des  services  au 
souverain.  Les  Gaulois  avaient  l'ordi'e  des 
guerriers  (ou  chevaliers),  qui  les  distinguait 
du  reste  de  la  nation.  Les  Romains,  après 
avoir  conquis  le  pays,  substituèrent  une 
noblesse  d'étrangers  à  celle  des  indigènes. 
Enfin  les  Krancs  apportèrent  une  troisième 
espèce  de  noblesse,  héréditaire,  dés  avant 
l'époque  de  leur  arrivée  eu  France.  Ces 
trois  espèces  de  noblesse  se  maintinrent  dans 
des  conditions  variées  jusqu'au  XI"=  siècle. 


où  le  système  féodal  ayant  atteint  sou  plus 
trrand  développement ,  les  possesseurs  de 
liefs,  ou  barons,  prirent  insensiblement  la 
première  place,  et  finirent  par  absorber  les 
trois  autres.  Pendant  toute  la  féodalité,  les 
nobles  jouirent  de  privilèges  considérables, 
mais  ils  étaient  tenus  de  fournir  un  certain 
nombre  d'hommes  pour  la  défense  du  sou- 
verain, et  de  se  ranger  sous  sa  bannière. 
On  sait  comment  ils  cherchèrent  à  se  rendre 
indépendants ,  et  les  luttes  que  la  royauté 
eut  à  soutenir  pour  briser  l'esprit  de  la  féo- 
dalité. 

La  chevalerie  ne  fut  pas  autre  chose  qu'une 
corporation  ou  affiliation  ayant  pour  but, 
plus  ou  moins  avoué,  la  défense  d'intérêts 
communs. 

Pendant  longtemps,  jusqu'à  la  Révolu- 
tion, les  grades  d'ofliciers  dans  l'armée  ne 
pouvaient  être  accordés  qu'aux  membres  de 
la  noblesse.  Exceptionnellement,  quelques 
roturiers,  à  force  de  prodiges  de  valeur, 
pouvaient  arriver  aux  grades  subalternes 
d'officiers,  et,  le  plus  souvent,  ils  étaient 
anoblis  de  ce  fait. 

Il  y  eut  des  intermittences,  mais  eu  1781, 
le  comte  de  Saint-Germain,  ministre  de  la 
guerre,  fit  rendre  un  décret  aux  termes  du- 
quel les  nobles  seuls  pouvaient  être  nommés 
au  grade  d'officier  (édit  du  :22  mai  1781). 
Actuellement  la  noblesse  ne  jouit  plus  d'au- 
cun privilège. 

NŒUD.  Plateau  culminant  auquel  vien- 
nent se  rattacher  un  ou  plusieurs  chaînons 
montagneux. 

—  de  la  position.  Partie  de  la  position 
dont  la  prise  a  le  plus  d'importance. 

—  d'épaule.  Ornement  qui  tenait  la 
place  de  l'aiguillette  d'uniforme.  C'est  l'ori- 
gine de  l'èpaulette. 

—  d'épée.  Sorte  de  dragonne  portée 
par  les  officiers  en  deuil  ou  non  en  uni- 
forme. 

—  de  cordage.  Pour  assembler  les  di- 
verses pièces  de  bois  dont  ou  a  à  faire  usage 
pour  l'établissement  rapide  de  jmnts  mili- 
taires, on  emploie  des  nceuds  de  cordage  de 
certaines  espèces,  que  l'on  apprend  à  faire 
aux  pontonniers  et  aux  sapeurs-mineurs. 

Les  principaux  nœuds  employés,  sont  : 

1°  Les  nœuds  simples,  comprenant  : 
le  nœud  simple,  le  nipud  double,  le  nœud 
simple  gansé,  le  mruil  allemand  ; 

"2°  Les  nœuds  de  jointure,  savoir  :  le 
iKeud  droit,  le  nœud  droit  gansé,  le  nœud 
du  tisserand,  le  joint  anglais  ; 

3°  Les  nœuds  d'amarrage  suivants  : 
le  nœud  coulant  simple,  le  uirud  coulant 
sur  double  clef,  le  nœud  de  batelier,  le  nœud 
de  poupée,  le    nœud  d'ancre,   le  nœud  de 


NOIX. 

galère,  le  nœud  de  cabestan,  le  nœud  double- 
fixe,  le  nœud  de  maçon,  le  nœud  de  palan. 
—  de  loch.  Mesure  marine  de  1/120  de 
mille  marin  =  13™,4â2. 

NOIX.  Dans  le  fusil  modèle  1886,  c'est 
la  partie  du  chien  qui  s'appuie  sur  la  tête 
de  gâchette,  lorsque  la  pièce  d'arrêt  est  vis- 
à-vis  la  rainure  de  départ  ou  de  sûreté. 

NOLÂN  (télémètre).  Télémètre  en  ser- 
vice dans  l'armée  anglaise  pour  l'artillerie 
do  campagne.  Il  comprend  2  appareils  gra- 
phométriques  semblables,  gradués  en  sens 
inverse,  que  l'on  monte  chacun  sur  la  cu- 
lasse d'un  des  canons  de  la  batterie.  Chaque 
graphomètre  se  compose  de  deux  lunettes  : 
l'une  fixe,  l'autre  mobile,  liée  à  une  alidade 
qui  se  déplace  sur  un  cercle  gradué.  Les 
axes  optiques  sont  perpendiculaires  entre 
eux  lorsque  la  lunette  mobile  est  un  zéro. 
Chacune  des  lunettes  fixes  est  munie  d'une 
mire  ou  d'une  ligne  de  foi  sur  laquelle  on  vise 
avec  la  lunette  mobile  de  la  station  opposée. 
Un  cylindre  calculateur  permet  de  connaître 
immédiatement  la  distance  aux  fonctions 
des  angles  mesures,  pour  une  base  de  70 
yards  (04™). 

NOLISEMENT.  Le  nolisemcnt,  ou  affrè- 
tement d'un  navire,  est  un  acte  par  lequel 
une  partie  dite  affréteur,  loue  à  une  autre 
partie  dite  fréteur,  un  navire  pour  effectuer 
un  transport  par  mer.  L'affrètement  est 
total  ou  partiel;  quand  il  est  partiel,  il 
peut  être  permanent  pour  l'exécution  d'un 
service  régulier,  ou  à  la  cueillette  pour  le 
transport  de  matériel,  de  denrées  ou  de 
bestiaux. 

En  temps  de  paix,  le  nolisement  est  fait 
d'après  l'ordre  du  ministre  delà  guerre;  en 
temps  de  guerre,  dans  le  territoire  d'opéra- 
tions des  armées,  il  est  fait  d'après  l'ordre 
du  général  en  chef,  par  les  fonctionnaires 
de  l'intendance. 

L'autorité  qui  ordonne  le  nolisement,  dé- 
termine les  quantités  de  personnes,  d'ani- 
maux ou  de  matériel  qui  doivent  être  em- 
barquées ;  les  ports  dans  lesquels  doit  avoir 
lieu  l'embarquement;  la  destination  des 
navires  ;  le  nombre  des  navires  à  vapeur  à 
organiser  d'une  manière  permanente,  soit 
en  navires-hôpitaux,  soit  en  navires- écuries. 

Les  marchés  ou  contrats  de  nolisemenl 
portent  le  nom  de  chartes  parties;  ils  sont 
passés  conformément  aux  règles  générales 
des  marchés  par  les  sous-intendants  mili- 
taires, qui  les  soumettent  à  l'approbation 
de  l'intendant  dont  ils  relèvent. 

Les  chartes  parties  sont  établies  sur  des 
modèles  différents,  suivant  qu'il  s'agit  d'af- 
fréter un  navire  : 

1"  Au  vovaire  ; 


5S8         NOMBRE  de  travailleurs. 

2°  Pour  un  service  de  remorquage  ; 
3°  Pour  magasin,  au  mois  ; 

i°  A  la  voile. 

Dans  le  cas  de  nolisement  au  voyage,  on 
indique  :  le  prix  du  fret,  le  prix  du  ton- 
neau de  portée,  le  prix  du  tonneau  de  jauge 
et  le  prix  par  tête.  Les  chartes-parties  font 
connaître  le  temps  que-  le  fréteur  doit  em- 
ployer au  chargement  et  au  déchargement  ; 
elles  indiquent  également  les  indemnités  dues 
au  fréteur  dans  le  cas  de  retard  apporté 
au  chargement  ou  au  déchargement. 

Quand  il  s'agit  de  transporter  des  hommes 
ou  des  animaux,  une  commission  spéciale, 
instituée  dans  chaque  port,  donne  son  avis 
sur  les  navires  à  noliser.  Cette  commission 
comprend  le  sous-intendant  militaire  chargé 
du  service  des  transports  maritimes. 

NOMt  Le  mot  dont  on  se  .'ert  pour  dé- 
signer une  personne  ou  une  chose  ou  une 
collectivité. 

Les  noms  des  militaires  sont  inscrits  en 
gros  caractères  de  bâtarde  sur  le  registre 
matricule,  sur  la  couverture  et  sur  la  pre- 
mière page  du  livret  matricule  et  du  livret 
individuel  de  l'homme.  Ces  noms  sont  écrits 
de  la  même  manière  que  sur  l'acte  de  nais- 
sance de  l'intéressé  ;  s'il  existait  des  diffé- 
rences dans  l'orthogi-aphe  d'un  nom  sur  les 
différents  documents  concernant  un  militaire, 
il  y  aurait  lieu  d'en  référer  à  l'officier  de 
l'état  civil  qui  a  fourni  la  copie  de  l'acte  de 
naissance. 

Aux  armées  en  campagne ,  l'officier  de 
l'état  civil  ne  doit  recevoir,  pour  les  actes 
de  naissance,  que  les  noms  en  usage  dans 
les  calendriers  et  ceux  des  personnages  histo- 
riques. 

—  de  guerre.  Nom  que  chaque  soldat 
prenait  autrefois  eu  entrant  au  service. 

Par  extension,  on  appelle  actuellement 
nom  de  guerre,  le  nom  supposé  que  l'on 
prend  quand  on  ne  veut  pas  être  connu  sous 
son  nom  véritable. 

NOMBRE  de  travailleurs.  Dans  la 
construction  des  ouvrages  de  campagne,  le 
nombre  de  travailleurs  nécessaires  dépend 
de  la  nature  de  la  terre  et  de  l'importance 
du  retranchement. 

En  ce  qui  concerne  ce  dernier  point,  on  a 
constaté  qu'un  bon  pelleteur  lance  en 
moyenne  la  terre  à  4  mètres  horizontale- 
ment, et  à  2  mètres  verticalement  ;  avec  des 
travailleurs  peu  exercés,  cette  dernière  dis- 
tance doit  être  réduite  à  1™,60.  En  combinant 
les  diverses  données,  on  peut  admettre  qu'on 
placera  dans  chaque  atelier  pour  une  terre 
à  n  hommes,  1  piocheur  et  un  nombre  de 
pelleteurs  égal  au  1/4  de  la  distance  hori- 
zontale séparant  le  centre  du  déblai  de  celui 


NOMBRE  DE  TRAVAILLEURS. 

du  remblai  augmenté  de  la  moitié  de  la 
hauteur  du  relai  vertical.  On  ajoute,  par 
•1  ateliers,  1  régaleur  et  1  clameur. 

Pour  les  travaux  de  champ  de  bataille,  on 
admet  qu'on  utilisera  les  outils  fortatifs  ou 
ih  transport  dont  disposent  les  troupes  d'in- 
fanterie et  qui  comportent  généralement 
deux  fois  plus  de  pelles  que  de  pioches, 
c'est-à-dire  que  l'on  suppose  de  la  terre  à 
un  homme  et  demi.  Le  nombre  de  travail- 
leurs se  déduit  naturellement  du  genre  de 
travail  à  exécuter  et  du  nombre  d'outils  dis- 
ponibles. 

A  titre  d'indication,  nous  donnons  ci- 
après  le  nombre  de  travailleurs  et  d'outils 
nécessaires  pour  la  construction  de  l'ou- 
rrage  de  compaynie  du  type  qui  sera  indiqué 
i  ce  dernier  mot  : 

NOMBRE   DE   TRAVAILLEURS. 


PARTIES 

DE     l'oCVRAGE. 


Faces 

Flancs 

Retours  de  flancs. . 

Parados  de  sorge 
(  partie  centrale  ). 
fossé 

Parados  de  gorsre 
(partie  centrale  ), 
tranchée  

Parados  de  gorge, 
ailes  en  tranchées- 
abris 

Totaux 


N  O  M  B  R  E 


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6 


316 


de 

PELLES. 


120 

4,s 


de 

PIOCHES 


Sur  un  chantier  de  cette  nature,  des  acci- 
dents peuvent  se  produire,  quelques  hommes 
peuvent  être  trop  fatigués  pour  terminer 
leur  tâche  ;  en  outre,  les  angles  d'épaule  ou 
le  saillant,  aussi  bien  que  les  talus  aux  ex- 
trémités de  l'ouvrage,  sont  des  points  déli- 
■  ats  pour  lesquels  il  faut  prévoir  quelques 
ouvriers  supplémentaires;  enfin,  pour  que 
l'exécution  du  travail  ne  subisse  aucun  re- 
tard, il  importe  de  constituer  une  réserve  de 
travailleurs  ;  c'est  pourquoi  ou  comptera, 
pour  l'établissement  d'un  ouvrage  de  com- 
pagnie, sur  deux  compagnies  d'infanterie. 

En  ce  qui  concerne  les  outils,  le  nombre 
de  3iG  indiqut;  plus  haut  est  exactement 
celui  des  outils  de  transport  dont  dispose  un 
régiment  d'infanterie.  L'ouvrage  d'infanterie 
pourrait  donc  à  la  rigueur  être  établi  entiè- 
rement ave('  ces  seuls  outils  ;  mais,  comme 
pour  les  travailleurs,  il  est  indispensable  de 
se  constituer  une  réserve  d'outils,  soit  en  vue 
du  remplacement  de  ceux  qui  pourraient  être 


5o0  NOMENCLATURE. 

cassés  au  cours  du  travail,  soit  en  vue  de 
l'exécution  des  travaux  délicats  ou  supplé- 
mentaires ;  aussi  sera-t-il  préférable  de  n'em- 
ployer les  gros  outils  qu'aux  terrassements 
des  faces,  des  flancs  et  du  parados,  eu  uti- 
lisant les  outils  portatifs  des  deux  compa- 
iïuies  pour  les  tranrhées-abris. 

NOMENCLATURE.  L'ensemble  des 
noms  employés  pour  désigner  les  différents 
objets  composant  le  matériel  de  chaque  ser- 
vice du  département  de  la  guerre.  Dans 
chaque  nomenclature  spéciale,  le  matériel 
est  classé  par  unité  sommaire  et  par  imité 
détaillée  sous  des  chapitres  distincts  qui  cor- 
respondent aux  différentes  branches  du  ser- 
vice. 

Les  numéros  de  nomenclature  attribués 
aux  unités  sommaires  forment  une  seule 
série  par  unité  sommaire.  Certaines  unités 
détaillées  peuvent  être  formées  de  divers 
objets  susceptibles  d'être  groupés  en  raison 
de  leur  destination  commune.  Il  est  dressé, 
à  la  suite  des  nomenclatures,  un  tableau 
indicatif  des  éléments  dont  se  composent  les 
unités  de  cette  nature. 

Un  prix  spécial  est  attribué  à  chaque 
unité  détaillée  de  la  nomenclature  ;  ce  prix 
est  le  même  dans  toutes  les  places  du  terri- 
toire, quel  que  soit  d'ailleurs  le  prix  de  re- 
vient de  l'unité,  lequel  peut  varier  d'une 
place  à  une  autre. 

La  nomenclature  des  crimes  et  dé- 
lits militaires  doit  être  affichée,  sous 
forme  de  placard,  dans  les  chambrées. 

—  Désignation  des  diverses  parties  qui 
constituent  une  arme,  une  bouche  à  feu,  un 
profil,  le  matériel  d'un  service  quelconque. 

—  des  bouches  à  feu.  Les  tableaux  ci- 
après(p.o60)donnent,  d'après  le  cbapitreXXlI 
de  ï Aide-mémoire  d'artillerie,  la  nomencla- 
ture et  des  renseignements  généraux  sur  les 
bouches  à  feu  en  service  en  France  et  à 
rétranger, 

—  des  dépenses.  Une  nomenclature  gé- 
nérale des  dépenses,  dressée  avant  le  1"="^  jan- 
vier de  chaque  année,  indique  par  diapitres, 
articles  et  paragraphes,  l'ordre  suivant  le- 
quel elles  doivent  être  classées  pour  la  déli- 
vrance des  ordonnances  et  des  mandats  de 
payement. 

—  des  infirmités.  Une  instruction  du 
17  mars  1890  donne  la  nomenclature  des 
infirmités  qui  rendent  impropre  au  service 
actif  ou  armé,  et  de  celles  qui  ne  rendent 
pas  impropre  au  serricc  auxiliaire. 

—  des  maladies.  La  même  instruction 
donne  la  nomenclature  des  maladies,  infir- 
mités ou  difformités  qui  sont  incompatibles 
avec  le  service  actif  ou  armé,  mais  qui  ne 
rendent  pas  impropre  au  service  auxiliaire. 


NOMENCLATURE. 


S60 


NOMENCLATURE. 


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363 


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NOMINATION 


506 


NORVEGE. 


Une  circulaire  ministérielle  du  3  janvier 
1879  indique,  dans  un  tableau,  la  classifi- 
cation des  infirmités  ouvrant  des  droits  à  la 
pension  suivant  Ips  catégories  fixées  par  les 
lois  des  H  cl  18  avril  1831. 

NOMINATION.  Action  de  nommer  à  un 
grade,  à  un  emploi,  à  une  dignité  (V.  Aran- 
cement). 

Les  nominations  sont  faites  par  le  chef  de 
corps,  pour  tous  les  grades  et  emplois  de  ca- 
poraux ou  brigadiers  et  de  sous-ofBciers, 
jusqu'à  adjudant  inclusivement;  elles  sont 
faites  par  le  chef  de  l'État  pour  tous  les 
grades  d'officier,  à  partir  du  grade  de  sous- 
lieutenant.  Toutefois,  les  nominations  à  la 
1"''^  classe  pour  les  lieutenants  et  les  capi- 
taines ont  lieu  par  décision  ministérielle. 
Les  décrets  de  nominations  d'officiers  sont 
insérés  au  Journal  officiel  ou  au  Bulletin 
officiel,  aussitôt  après  la  signature  du  prési- 
dent de  la  République,  ou  du  ministre  sui- 
vant le  cas.  De  plus,  une  lettre  de  service 
signée  par  le  ministre  de  la  guerre,  est 
adressée  à  l'intéressé  par  la  voie  hiérar- 
chique, elle  lui  sert  de  titre  pour  rcxcrcice 
de  ses  fonctions  dans  son  nouveau  grade. 

Toute  nomination  est  définitivement  ac- 
quise à  un  officier  ou  assimilé,  dès  qu'elle  a 
été  insérée  au  Journal  officiel,  alors  même 
qu'il  n'aurait  pas  été  mis  en  possession  de 
son  brevet  et  qu'il  y  aurait  erreur  commise, 
saut  pour  le  cas  où  l'officier  promu  n'aurait 
pas  l'aptitude  légale  nécessaire. 

Les  nominations  des  militaires  de  tout 
grade  des  corps  de  troupe  sont  mises  à 
l'ordre  du  corps  d'armée,  de  la  division,  de 
la  subdivision  ou  de  la  place,  suivant  que 
leur  autorité  doit  s'exercer  dans  l'une  ou 
l'autre  de  ces  circonscriptions. 

NON-ACTIVITÉ  (V.  Activllé  (non-). 
Voir  règlement  du  28  décembre  1883  sur  le 
service  intérieur,  art.  323,  infanterie;  316, 
cavalerie;  341,  artillerie). 

—  combattant.  Personnel  niililaire  qui 
n'est  pas  appelé,  par  ses  fonctions,  à  com- 
battre en  ligne.  Toutefois,  dans  les  armées 
modernes,  qui  comprennent  des  organes  si 
nombreux  et  si  complexes,  il  est  extrême- 
ment difficile  de  tracer  la  ligne  de  démarca- 
tion qui  sépare  le  combattant  du  non-com- 
Imilant.  Si  l'on  s'en  tenait  à  la  définition 
ci-dessus,  les  troupes  du  train  des  équipages, 
les  pontonniers,  les  ouvriers  d'artillerie,  les 
artificiers,  les  troupes  de  chemins  de  fer  du 
génie,  les  aérostiers,  les  sapeurs-conducteurs 
du  génie,  les  adjoints  du  génie  et  les  gardes 
d'artillerie  employés  aux  armées,  etc.,  etc., 
devraient  être  considérés  comme  des  non- 
combaltanls,  et  pourtant,  ils  sont  qualifiés 
de  combattants. 


De  même,  dans  les  corps  de  troupes,  le 
major,  le  trésorier  et  l'officier  d'habillement 
devraient  être  considérés  comme  des  non- 
combattants,  à  l'exemple  de  leurs  similaires 
dans  les  armées  étrangères  et  pourtant  dans 
l'armée  française,  ils  sont  qualifiés  de  com- 
battants. 

En  général,  on  désigne  sous  le  nom  de 
non-combattanls  les  contrôleurs  de  l'admi- 
ninistration  de  l'armée,  les  fonctionnaires  de 
l'intendance,  les  troupes  d'administration, 
les  médecins,  les  pharmaciens  militaires,  les 
infirmiers,  les  vétérinaires,  les  aumôniers. 
les  personnels  des  services  des  trésors  et 
postes,  de  télégraphie  militaire,  etc.,  etc. 

—  disponibles.  (V.  Hommes  non  dis- 
ponibles.) 

—  exercés.  Hommes  qui  n'ont  pas  ac- 
compli au  moins  trois  mois  de  service  mili- 
taire actif. 

—  lieu.  Ne  se  dit  que  dans  cette  locu- 
tion :  Ordonnance  de  non-lien,  par  laquelle 
un  général  commandant  un  corps  d'armée, 
après  avoir  pris  connaissance  de  toutes  les 
pièces  de  l'instruction  et  du  rapport  du  com- 
missaire du  gouvernement,  dérlare  qu'il  n'y 
a  pas  lieu  de  poursuivre  l'affaire,  ni  de  la 
soumettre  au  jugement  d'un  conseil  de 
guerre. 

Le  général  rend  compte  de  cette  décision 
au  ministre  de  la  guerre.  Le  prévenu  est 
immédiatement  mis  en  liberté,  à  moins  qu'il 
n'ait  à  subir  une  punition  disciplinaire  à 
son  régiment. 

—  valeur.  Hommes  décodés,  dispo- 
nibles, ayant  obtenu  des  sursis,  etc.  en  un 
mot  inscrits  sur  la  1''''  partie  de  la  liste  du 
contingent  d'une  classe  et  ne  pouvant  re- 
joindre avec  cette  classe.  Les  non-valeurs 
sont  supportées  par  toutes  les  armes,  sans 
distinction  d'armée  de  terre  ou  de  mer. 

NORD.  Point  cardinal  opposé  au  midi; 
c'est  celui  qu'indique  ionjouisl' aiguille  ma- 
gnétique duns  la  boussole. 

NORIA.  Machine  d'épuisement,  compo- 
sée dune  cliaine  double  sans  fin,  articulée, 
dont  une  extrémité  plonge  dans  l'eau  où  les 
seaux  qu'elle  porte  se  remplissent,  pour  ve- 
nir se  déverser  à  la  partie  supérieure. 

NORVÈGE  et  son  armée.  Eu  temps 
de  paix,  il  n'y  aura  en  Norvège  que  des 
troupes  norvégiennes,  et  il  n'y  aura  pas  de 
troupes  norvégiennes  en  Suède.  L'armée  et 
la  flotte  du  royaume  de  Norvège  ne  pourront 
être  employées  pour  une  guerre  ofTensive  sans 
l'assentiment  du  Storthing  (Assemblée  na- 
tionale du  pays). 

D'après  l'Acte  d'union  signé  en  1815 
entre  la  Suède  et  la  Norvège,  ces  deux  puis- 
sances se  doivent  l'appui  mutuel  de  leur  ar- 


NORVÈGE. 


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NOTE. 


uioo.delour  flotte  et  dl  leurs  capitaux,  dans 
le  cas  où  une  guerre  menacerait  leurs  inté- 
rêts respectifs. 

D'après  la  loi  sur  le  recrutement,  votée  le 
16  juin  1883,  le  servii;e  est  obligatoire  pour 
tons  et  il  est  organisé  dès  le  temps  de  paix 
trois  bans  :  Varmêe  de  ligne,  dans  laquelle 
le  service  est  de  3  ans  ;  la  landtvecr,  réserve 
qui  ne  doit  pas  être  employée  eu  dehors  des 
frontières,  pendant  une  période  de  4  ans;  le 
landstorm,  également  pendant  4  ans,  réservé 
en  principe  à  la  défense  locale,  mais  qui 
peut,  dans  l'intérieur  du  royaume,  être  ap- 
pelé à  renforcer  les  deux   bans   précédents. 

La  durée  du  service  militaire  est  donc  de 
13  ans  dans  les  trois  bans,  pour  toutes  les 
armes,  mais  sa  durée  totale  est  de  32  ans, 
parce  que  tous  les  hommes  valides  de  18  à 

00  ans  non  incorporés  dans  l'un  des  trois 
bans  font  partie  du  renfort  du  landstorm. 
Les  jeunes  gens  sont  incorporés  au  cours  de 
leur  22^  année. 

L'infanterie  comprend  la  garde  norvé- 
gienne du  roi  et  o  brigades  comprenant  cha- 
cune 1  bataillon  de  ligne,  1  de  landneer  et 

1  de  landstorm  ;  le  bataillon  est  à  4  compa- 
gnies. Dans  leur  ensemble,  ces  5  brigades 
présentent  sur  le  pied  de  guerre  un  effectif 
total  de  :  17,000  combattants  avec  la  garde, 
effectif  qui  sera  bien  supérieur  lorsque  l'effet 
de  la  nouvelle  loi  sera  complet. 

La  cavalerie  comprend  3  corps  formant 
8  escadrons  et  une  section  d'ordonnance 
dans  chaque  ban.  L'effectif  total  delà  cava- 
lerie sur  le  pied  de  guerre  serait  d'environ 
3,700  combattants. 

h'artillerie  de  campagne  a  9  bataillons, 
dont  3  de  chaque  ban  et  comprenant  cha- 
cun 3  batteries  de  6  pièces,  plus  1  compagnie 
de  pontonniers. 

h'.artillerie  de  forteresse  et  l'artillerie  de 
montagne  sont  réunies  en  un  seul  corps 
formé  d'un  bataillon  dans  chaque  ban  ; 
chaque  bataillon  a  2  compagnies  de  forte- 
resse et  2  de  montagne  à  6  pièces.  L'effectif 
total  de  mobilisation  de  l'artillerie  dépasse 
8,000  hommes. 

Le  génie  compte  3  bataillons  (1  dans  chaque 
ban)  à  5  compagnies  :  2  de  sapeurs,  i  de 
pontonniers,  1  de  télégraphistes,  1  de  parc 
avec  équipage  de  pont.  Son  effectif  total  est 
de  2,801  hommes. 

Il  existe  en  outre  les  trains  et  services 
accessoires  correspondants. 

L'armée  de  ligne  a  le  fusil  Jarmaun  à  ré- 
pétition, du  calibre  de  10™™, 15,  pouvant 
contenir  8  cartouches  dans  le  magasin  et  une 
dans  la  chambre.  Le  magasin  est  dans  le 
fût  comme  dans  le  fusil  français  (/?;/.  111). 


La  culasse  mobile  ressemble  beaucoup  aussi 
à  celle  de  notre  fusil  modèle  1874, 

Ce  fusil  paraît  lui-même  destiné  à  être 
remplacé  par  une  arme  de  calibre  réduit, 
car,  dès  1889,  on  a  fait  en  Norvège  des  essais 
comparatifs  avec  diverses  armes  de  8™™  et 
de  7™™,. 3. 

NOSTALGIE.  Désir  tellement  ardent  de 
revoir  le  sol  natal  qu'il  peut  amener  l'alté- 
ration des  fonctions  de  nutrition  et  déter- 
miner la  mort.  Cette  affection  s'observe 
quelquefois  chez  les  jeunes  soldats. 

Le  lemède  consiste  à  traiter  avec  bienveil- 
lance ceux  qui  en  sont  atteints,  de  manière 
que  les  habitudes  du  présent  ne  heurtent  pas 
trop  de  front  celles  du  passé.  Si  ces  moyens 
échouent,  le  seul  remède  efiBcace  est  de  ren- 
voyer le  militaire  en  congé  ou  en  permission 
dans  ses  foyers. 

NOTABLE.  Se  dit  des  citoyens  les  plus 
considérables  d'une  ville,  d'une  province. 
En  cas  de  refus  de  denrées  présentées  en 
distribution,  on  réunit  une  commission  dans 
laquelle  entrent  deux  notables  idoines  re- 
présentant ,  l'un  l'entrepreneur ,  l'autre 
l'État.  Il  en  est  de  même  pour  les  différends 
qui  peuvent  s'élever  entre  l'administration 
et  les  entrepreneurs  au  sujet  de  la  qualité 
des  denrées  ou  des  matières  fournies. 

NOTE.  Indication  succincte.  Appréciation 
sommaire,  faite  par  un  supérieur  sur  son 
ii.férieur.  Dans  l'armée,  les  notes  d'examen 
sont  données  par  des  chiffres,  dont  l'échelle 
va  de  0  (nul)  à  20  (parfait). 

Dans  les  corps  de  troupe,  les  notes  des 
officiers  sont  données  parle  lieutenant-colonel 
qui  les  inscrit  sut  les  feuillets  du  personnel, 
renfermés  dans  un  portefeuille  à  serrure. 
Pour  les  offiviers  sans  troupe,  les  notes  sont 
donni^es  par  les  chefs  et  par  les  directeurs  de 
service. 

Il  est  également  produit  une  feuille  de 
notes  pour  chaque  officier  ou  assimilé,  au 
moment  de  l'inspection  générale. 

Les  notes  sur  les  sous-officiers,  caporaux 
ou  brigadiers  et  les  soldats,  sont  données 
au  l*^""  degré  par  le  capitaine-commandant 
l'unité,  puis  par  tous  les  autres  supérieurs 
hiéraivhiques  de  cet  officier,  jusqu'au  colo- 
nel inclusivement. 

On  donne  encore  le  nom  de  note  à  un 
petit  mémoire,  une  petite  facture  d'uue 
somme  à  payer  ou  à  recevoir. 

Les  notes  minstérielles ,  ou  les  notes  de 
scmce,  ont  pour  objet  de  donner  des  indi- 
cations sommaires  ou  des  ordres  de  détail. 

Enfin,  on  appelle  note  diplomatique. 
toutes  communications  écrites  entre  agent» 
diplomatiques  :  c'est,    en  général,    par   un 


NOTICE. 


oG8 


NOURRITURE. 


«^change  de  noies,  qu'on  arrive  à  la  conclu- 
sion d'une  négociation. 

NOTICE.  Extrait  condensé  et  raisonné 
d'un  ouvrage  ou  d'un  sujet  spécial. 

NOTIFICATION.  Acte  par  lequel  on 
donne  connaissance  ofliciellenienl  de  quelque 
chose,  dans  les  formes  légales  ou  juridiques. 
Les  notifications  des  ordres  du  Ministre 
doivent  toujours  être  faites  à  l'armée  par 
l'intermédiaire  du  général  commandant  le 
corps  d'armée,  ou  par  le  gouverneur  mili- 
taire. Elles  sont  souvent  accompagnées  de 
prescriptions  détaillées  pour  l'exécution  de 
ces  ordres. 

Dans  les  coi'ps  de  troupe,  lorsque  le  con- 
seil d'administration  décide  qu'il  y  a  lieu 
de  notifier  l'extrait  d'une  délibération  aux 
capitaines  commandants  et  aux  officiers 
comptables,  c'est  le  major  qui  est  chargé  de 
délivrer  et  de  signer  ces  notifications. 

Aux  armées  en  campagne,  le  commandant 
en  chef  notifie  à  ses  troupes  les  armistices, 
les  suspensions  d'armes,  etc.,  qu'il  a  con- 
clus avec  l'ennemi. 

—  de  pension.  Le  titulaire  reçoit  l'ex- 
trait d'inscription  de  sa  pension  au  Trésor 
])ublic  du  Ministre  des  finances,  et  par  la 
voie  du  sous-intendant  militaire  du  dépar- 
tement de  sa  résidence.  Mais  cet  envoi  est 
précédé,  un  mois  à  l'avance  au  moins,  d'une 
lettre  du  Ministre  de  la  guerre,  portant 
notification  de  la  liquidation,  avec  l'indica- 
tion des  bases  sur  lesquelles  elle  repose,  et 
des  moyens  de  recourir  contre  cette  liqui- 
dation. 

NOTIONS.  Connaissance  générale  d'une 
question. 

Des  notions  plus  ou  moins  détaillées  sur 
les  diverses  branches  des  connaissances  que 
doivent  posséder  les  militaires,  suivant  leur 
spécialité  ou  les  cas  qui  peuvent  se  pré- 
senter, sont  données  sous  forme  d'inslrue- 
lions,  règlements,  conférences,  théories,  etc., 
qui  doivent  toujours  précéder  la  mise  en 
pratique. 

NOURRITURE  à  bord.  Les  militaires 
de  tous  grales  voyageant  en  détachement, 
ou  ayant  droit  au  transport  gratuit,  sont 
nourris  au  compte  de  l'État  pendant  toute 
la  durée  de  la  traversée,  à  dater  du  jour  de 
l'embarquement,  s'il  a  lieu  avant  midi,  à 
dater  du  lendemain,  s'il  n'a  lieu  qu'après 
cette  heure. 

Les  officiers  et  les  assimilés  nourris  à 
bord  des  bâtiments  de  l'État,  sont  ainsi 
répartis  (armée  active,  réserve  et  armée  ter- 
ritoriale) : 

i^°  Table:  l''^  catégorie,  officiers  géné- 
raux ;  2^  catégorie,  officiers  supérieurs  ; 

2^  Table  :  Capitaines  et  lieutenants; 


3*=   Table  :  Sous-lieutenants; 

4^  7'a6/c  ;  Adjudants ,  chefs  artificiers, 
adjudants  du  service  de  la  justice  militaire  ; 
sergents-majors,  maréchaux  des  logis  chefs, 
sous-chefs  de  musique,  ouvriers  d'état  de 
1"  et  de  2"  classe  du  génie  et  de  l'artillerie, 
chefs  armuriers,  gardiens  de  batterie,  por- 
tiers-consignes de  l"^*^  et  de  2°  classe,  télé- 
graphistes; 

5"  Table  :  Les  sergents  et  assimilés  à  ce 
grade. 

Tous  les  hommes  de  troupe  et  assimilés 
d'un  service  militaire  quelconque,  non  dé- 
signés ci-dessus,  vivent  à  la  ration. 

Pour  le  personnel  ne  jouissant  pas  de  la 
correspondance  de  grade,  la  répartition  ré- 
sulte d'une  circulaire  du  Ministre  de  la  ma- 
rine, du  22  avril  1880  : 

l'*^  Table  :  1^^  catégorie,  payeurs  géné- 
raux ;  2"^  catégorie,  olliciers  d'administra- 
tion principaux ,  interprètes  principaux, 
directeurs  et  chefs  de  service  de  la  télégra- 
phie militaire,  payeurs  principaux  et  par- 
ticuliers; 

2''  Table  :  chefs  de  musique,  gardes  prin- 
cipaux d'artillerie,  contrôleurs  d'armes  prin- 
cipaux, adjoints  principaux  du  génie,  officiers 
d'administration,  aumôniers,  interprètes, 
payeurs  adjoints,  chefs  de  section  de  la  télé- 
graphie militaire  ; 

3'=  Table  :  garde  d'artillerie ,  contrôleurs 
d'armes,  adjoints  du  génie,  officiers  d'ad- 
ministration adjoints,  interprètes  auxiliaires, 
commis  de  la  trésorerie  et  des  postes,  chefs 
de  poste  de  la  télégraphie  militaire,  élèves 
de  l'École  polyteclinique  et  de  l'École  spé- 
ciale militaire  de  Saint-Cyr. 

—  des  chevaux  et  mulets.  Les  corps 
de  troupe,  ainsi  que  les  officiers  de  tous 
grades  du  cadre  d'activité  régulièrement 
montés,  ont  droit  aux  fourrages  dans  toutes 
les  positions.  Les  officiers  de  tous  grades 
passant  de  l'activité  à  la  retraite,  d'une 
situation  montée  à  une  non  montée,  ou  à 
une  position  qui  leur  donne  droit  à  un  nom- 
bre de  chevaux  inférieur,  conservent  pen- 
dant un  mois  le  droit  aux  fourrages  pour  le 
nombre  de  chevaux  dont  ils  sont  pourvus  au 
moment  de  la  mutation,  mais  seulement 
tant  qu  ils  en  restent  pourvus. 

Ces  dispositions  s'appliquent  aux  officiers 
décédés  étant  en  activité. 

Les  officiers  qui  vont  en  congé,  en  atten- 
dant la  liquidation  de  leur  pension  de  re- 
traite, n'ont  droit  aux  fourrages  que  pen- 
dant un  mois  à  compter  du  jour  de  leur 
départ  en  congé. 

Pour  les  officiers  prenant  part  aux  tra- 
vaux topographiques  ou  géodésiques,  ou 
allant  en  reconnaissance,  les  fourrages  leur 


NOURRITURE. 


oG9 


NOURRITURE. 


sont  alloués  pendant  loi  trajets  d'aller  et 
retour,  mais  ils  reçoivent,  pour  les  journées 
passées  en  opérations,  une  indemnité  re- 
présentative pour  leurs  propres  chevaux,  et 
pour  ceux  des  cavaliers  qui  les  accompa- 
gnent. Cette  indemnité  est  de  2  francs. 

Les  oflicers  de  toutes  armes,  en  congé 
ou  en  permission ,  autorisés  à  emmener 
leurs  chevaux,  perçoivent  les  fourrages  dans 
leur  résidence,  quelle  que  soit  la  durée  des 
congés  ou  permissions ,  mais  ils  doivent 
prendre  leurs  denrées  au  magasin  à  four- 
rages le  plus  voisin. 

Le  dernier  tarif  de  la  composition  des 
rations  de  fourrages  à  l'intérieur,  en  Al- 
gérie, en  Tunisie  et  aux  armées,  est  celui 
du  12  octobre  1887  divisé  en  4  classes  (voir 
annexe  n°  il  au  cahier  des  charges  du  29  août 
1891,  tarif  A,  B.  0.,  p.  r.). 

Sont  autorisés  à  faire  usage,  à  leur  choix, 
du  tarif  du  12  octobre  1887  ou  de  celui  du 
10  octobre.1881,  à  l'intérieur  (annexe  n°  H 
précitée,  tarif  B)  : 

1"  Les  régiments  de  dragons,  de  clias- 
seurs  et  de  hussards  ; 

2°  Les  régiments  d'artillerie  (sauf  pour 
les  batteries  attachées  aux  divisions  de  ca- 
valerie) ; 

3°  Les  régiments  d'artillerie  pontonniers; 
4°  Les    bataillons    d'artillerie    de    forte- 
resse ; 

5°  Les  régiments  du  génie  (pour  les  che- 
vaux des  compagnies  de  sapeurs  conduc- 
teurs, mais  d'après  le  taux  de  la  ration  des 
chevaux  d'artillerie)  ; 

6°   Les  escadrons  du  train  des  équipages  ; 
7°  Les  officiers  sans  troupe  ; 
8°  Les  officiers  des  régiments  du  génie. 
Les  parties  prenantes,   désignées   ci-des- 
sus,  peuvent  faire  usage,  en  Algérie  et  en 
Tunisie,  du  tarif  du   12   octobre    1887,  ou 
de  celui   du   12   mai   1833  (annexe  n"    11 
précitée,  tarif  G). 

Les  of liciers  brevetés  conservent  la  ration 
de  la  2*^  classe,  quels  que  soient  les  corps 
ou  services  dans  lesquels  ils  sont  employés. 
Lorsque  des  officiers  sans  troupe  non  bre- 
vetés, fonctionnaires  ou  employés  militaires, 
placés  dans  la  3°  classe,  se  trouvent  dans 
des  conditions  qui  justifient  une  ration  su- 
périeure, les  gouverneurs  militaires  de  Paris 
et  de  Lyon,  les  généraux  commandant  les 
corps  d'armée,  le  général  commandant  la 
brigade  d'occupation  de  Tunisie  et  les  gé- 
néraux commandant  l'École  supérieure  de 
guerre,  l'École  de  cavalerie  de  Saumur, 
l'École  d'application  de  l'artillerie  et  du 
génie,  l'École  spéciale  militaire  de  Saint-Cyr. 
peuvent  leur  accorder,  exceptionnellement , 
pour  un  temps  fixé,  la  ration  de  2"^  classe. 


Il  sera  parlé  plus  loin  des  subslUutions  di; 
denrées  fourragères  et  des  bases  d'après  les- 
quelles elles  s'opèrent. 

—  des  chevaux  de  réquisition.  La 
nourriture  des  chevaux  et  des  mulets  re- 
quis, en  cas  de  mobilisation,  est  assurée  au 
moyen  de  bons  établis  au  titre  des  corps 
destinataires,  par  les  présidents  des  commis- 
sions de  réception,  tant  au  chef-lieu  de 
réquisition  que  pendant  le  trajet  de  ce  chef- 
lieu  au  corps  destinataire.  Ces  bons  sont 
visés  par  les  maires  et  acquittés  par  les 
chefs  de  détachements.  La  ration  se  compose, 
pour  toutes  les  armes,  de  4  kilogrammes  de 
foin  et  de  o  kilogrammes  d'avoine. 

—  des  hommes.  En  station,  les  capo- 
raux et  soldats  sont  nourris  à  ïordinaire  de 
leur  compagnie,  escadron  ou  batterie.  Us 
prennent  deux  repas  par  jour,  et  reçoivent, 
en  outre,  un  quart  de  café  le  matin.  Lad- 
ministratioii  leur  fournit  par  jour  une  ra- 
tion de  0,730  grammes  de  pain  et  1/4  de 
ration  de  sucre  et  café  gratuitement;  le  com- 
plément est  acheté  au  compte  des  urdinaires. 
Les  hommes,  à  l'infirnierie,  sont  nourris, 
en  principe,  par  les  ordinaires,  à  l'excep- 
tion de  ceux  qui  sont  au  régime  spécial, 
lesquels  sont  alors  nourris  par  la  canti- 
nière. 

Les  sous-ofliciers  sont  également  nourris 
par  la  cantiuière  ;  il  est  formé  des  tables 
spéciales  pour  les  sergents  et  les  fourriers, 
pour  les  sergents-majors  ou  maréchaux  des 
logis  chefs  et  pour  les  adjudants. 

En  route,  la  soupe  se  fait,  autant  que 
possible,  par  escouade,  dans  les  logements 
des  caporaux  ;  ceux-ci  sont  responsables  de 
la  tranquillité  et  du  respect  pour  les  pro- 
priétés. 

Les  hôtes  sont  tenus  de  fournir  pour  les 
hommes  la  place  au  feu  et  à  la  lumière, 
ainsi  que  les  ustensiles  nécessaires  pour 
faire  et  manger  la  soupe.  Lorsque  la  soupe 
ne  peut  se  faire  par  escouade,  elle  se  fait 
dans  chaque  logement. 

Dans  le  cas  où  les  troupes  sont  canton- 
nées, la  soupe  se  fait  par  escouade,  sous  la 
responsabilité  et  sous  la  surveillance  des 
caporaux.  On  se  sert  alors  des  ustensiles  de 
campement.  Le  bois  pour  la  cuisson  des 
aliments  est  acheté  ou  réquisitionné  par  les 
officiers  d'approvisionnement. 

C'est  le  cas  général  aux  manœuvres  et  en 
campagne. 

—  Mironde.  (V.  Graisse  pour  la  chaus- 
.,m>.) 

—  des  poulains.  Les  poulains  nés  de 
juments  appartenant  à  l'État  louchent  une 
demi-ratiou  à  partir  de  leur  naissance  jus- 


NOURRITURE. 

Hu'à  leur  radiation  des  contrôles,  mais  ils 
doivent  être  vendus  le  plus  tôt  possible. 

—  des  troupes  chez  l'habitant.  Eu 
campagne,  pendant  la  période  des  opérations 
actives,  l'alimentation  des  troupes  est  assu- 
rée :  par  la  nourriture  chez  l'habitant;  par 
la  distribution  directe  des  denrées  réunies 
sur  les  lieux  par  les  officiers  d'approvision- 
nement ou  les  services  administratifs  ;  par 
des  prélèvements  sur  les  trains  régimeu- 
taires  et  les  convois  administratifs  ;  à  défaut 
d'autres  ressources,  par  les  vivres  du  sac, 
sur  l'ordre  du  commandement. 

Les  trains  régimentaires  et  les  convois 
administratifs  sont  complétés  eux-mêmes, 
soit  par  le  produit  de  l'exploitation  locale, 
soit  par  les  approvisionnements  rassemblés 
en  arrière.  L'ensemble  du  service  comprend 
ainsi  deux  genres  d'opérations  ;  l'exploita- 
tion des  ressources  locales  et  le  ravitaille- 
ment par  l'arrière.  Ces  deux  modes  de  vivres 
sont  employés  simultanément  ou  successive- 
ment, suivant  les  circonstances. 

On  exploite  le  paj's  par  la  nourriture  chez 
l'habitant,  par  l'achat,  par  la  réquisition, 
et  dans  quelques  cas,  par  des  procédés  ex- 
ceptionnels, tels  que  récolles  sur  pied, 
coupes  de  bois,  etc. 

La  nourriture  par  Vltabitanl  qui  loge  est  le 
mode  le  plus  pratique  et  le  plus  favorable  à  la 
liberté  des  mouvements.  Elle  doit  être  exi- 
gée quand  les  cantonnements  sont  larges,  le 
pays  riche  et  peuplé,  ou  encore  pendant  la 
période  des  marches  rapides  et  des  pour- 
suites. En  tout  temps,  elle  est  à  recomman- 
der pour  les  petits  détachements,  les  cour- 
riers, les  isolés. 

On  peut  demander  la  nourriture  à  raisoji 
de  4  cà  6  hommes  par  feu,  ou  même  par  ha- 
bitant, en  cas  de  nécessité  extrême.  Les 
ordres  sont  donnés  sous  forme  de  réquisi- 
tions. On  peut  aussi  procéder  par  conveii- 
tions  amiables  avec  les  municipalités  ;  dans 
ce  cas,  la  nourriture  est  assimilée  aux  achats. 

La  composition  des  repas  pour  la  troupe 
et  les  officiers,  ainsi  que  le  prix  de  rembour- 
sement, s'il  y  a  lieu,  sont  notifiés  aux  po- 
pulations au  moyen  des  affiches  générales 
dont  les  états-majors  et  les  corps  de  troupe 
sont  pourvus  à  l'avance  (Service  en  cam- 
pagne, art.  107). 

L'habitant  requis  de  fournir  la  nourriture 
doit  donner,  soit  la  ration  réglementaire  du 
soldat,  soit  une  alimentation  substantielle 
équivalente,  au  mojen  des  aliments  quels 
qu'ils  soient,  dont  il  est  approvisionné,  ou 
de  ceux  en  usage  dans  le  pays.  Néanmoins, 
en  aucun  cas,  il  ne  peut  être  exigé  une  nour- 
riture supérieure  à  l'ordinaire  de  l'individu 
requis. 


>  NOURRITURE. 

La  nourriture  est  toujours  demandée  et 
fournie  par  demi-journée,  c'est-à-dire  par 
repas,  ou  par  journée  entière. 

Les  officiers  ne  peuvent  demander  une 
alimentation  difi"érente  de  celle  du  soldat, 
mais  il  leur  est  loisible  de  s'entendre  avec 
leurs  Ilotes,  pour  la  fourniture  de  supplé- 
ments, dont  le  prix  est  directement  et  im- 
médiatement payé. 

L'habitant  n'a  pas  seulement  la  charge 
de  fournir  les  aliments  ;  il  peut  être  tenu 
d'effectuer  la  préparation  culinaire  ;  il  four- 
nit, en  tous  cas,  les  condiments  et  le  com- 
bustible nécessaires  à  cette  préparation. 

La  réquisition  est  faite  à  la  commune  par 
l'autorité  militaire,  qui  fixe  également  le 
taux  de  la  demi-journée  de  nourriture.  La 
fixation  du  nombre  d'hommes  à  nourrir  dans 
chaque  famille  est  faite  par  le  maire  et  est 
notifiée  par  un  billet  de  nourriture  analogue 
au  billet  de  logement. 

Chaque  corps  de  troupe  ou  chaque  état- 
major,  par  l'organe  de  son  officier  d'appro- 
visionnement donne  reçu,  en  bloc,  à  la  com- 
mune ;  celle-ci  règle  avec  les  habitants,  in- 
dividuellement. Lor.-que  la  nourriture  n'est 
demandée  que  pour  quelques  hommes  isolés, 
le  reçu  peut  être  remis  directement  au 
traiteur. 

Les  traiteurs  ou  maîtres  d'hôtels  sont  pré- 
venus que,  lorsqu'ils  sont  requis  de  nourrir 
des  militaires,  ils  doivent  les  s  rvir  de  pré- 
férence à  toutes  personnes  payantes.  S'ils  ne 
se  conforment  pas  à  cette  disposition,  l'au- 
torité militaire  consigne  leur  établissement 
à  la  troupe. 

La  nourriture  demandée  à  l'habitant  de- 
vra, le  plus  souvent,  pour  les  détachements 
importants,  être  associée  à  une  distribution 
régulière  de  pain  prélevé  sur  les  convois  ré- 
gimentaires. Cette  mesure,  outre  qu'elle 
allège  l'habitant,  permet  de  renouveler  par 
consommation  le  pain  des  convois.  Les  com- 
munes et  les  habitants  en  sont  prévenus  à 
l'avance,  et  il  est  délivré  des  reçus  de  jour- 
nées ou  de  demi-journées  de  nourriture  sans 
pain. 

Aux  manœuvres  d'automne,  on  peut  re- 
quérir la  nourriture  chez  l'habitant,  dans 
les  conditions  prévues  à  l'article  5  de  la  loi 
du  3  juillet  1877  sur  les  réquisitions  mili- 
taires, pour  les  isolés  et  les  petits  détache- 
ments, ainsi  que  pour  les  troupes  de  cava- 
lerie, mais  sans  dépasser  la  hmite  de  six 
hommes  par  feu. 

On  ne  doit  avoir  recours  à  ce  moyen  que 
lorsqu'il  sera  impossible  de  pourvoir  autre- 
ment à  la  subsistance  des  troupes.  Toute- 
fois, la  nourriture  chez  l'habitant  peut,  par 
exception,   être  requise  d'une  façon    habi- 


NOUVEAU.  571 

tuelle  pour  les  catégories  d'isolés  désignées 
L-i-apiès,  auxquelles  rindemuité  journalière 
exceptionnelle  n'est  pas  allouée  : 

1°  Secrétaires  d'état-major  ; 

2°  Conducteurs  des  voitures  des  officiers 
généraux  ; 

3°  Secrétaire  et  ordonnance  de  l'officier 
d'approvisionnement  d'un  corps  de  troupe 
ou  d'un  groupe  de  batteries. 

11  doit  être  rappelé  aux  troupes  que,  lors- 
iju'elles  sont  nourries  par  l'habitant,  celui-ci 
n'est  pas  tenu  de  leur  fournir  une  autre 
•ilimentation  que  la  sienne. 

NOUVEAU.  Disposition  ou  modèle  le 
plus  récent.  L'expression  nouveau  modèle 
est  surtout  très  usitée  dans  l'armée  pour 
établir  une  distinction  sommaire  entre  le 
modèle  le  plus  récemment  adopté  et  les 
autres. 

NOYAU  central.  Groupe  d'habitations 
et  d'établissements  militaires  situé  au  centre 
de  la  ligne  des  forts  constituant  une  place 
forte.  Ce  noyau  est  en  général  fortitié,  pour 
mettre  la  ville  à  l'abri  d'un  coup  de  main  et 
pour  avoir  une  ligne  de  défense  intérieure  à 
celle  des  forts.  Il  doit  servir  de  soutien  et  de 
réduit  à  la  ligne  des  forts  détachés,  et  sa  po- 
sition centrale  le  met  en  mesure  d'appuyer 
au  besoin  un  point  quelconque  de  cette 
ligne. 

Après  la  chute  d'un  des  forts,  le  noyau 
arrête  la  marche  de  l'assaillant  et  appuie 
efficacement  la  ligne  des  ouvrages  que  l'un 
a  dû  préparer  en  temps  utile  un  peu  en  ar- 
rière du  front  attaqué.  En  uu  mot,  c'est  un 
soutien  qui  permet  d'opiniàtrer  la  défense 
par  la  création  de  lignes  successives  d'ou- 
vrages, qui  ne  pourraient  pas  être  organi- 
sées sans  cela. 

Si  dans  quelques  places  de  construction 
récente  (Dijon,  Reims),  on  n'a  pas  fortifié  le 
noyau,  cela  tient  à  ce  que  Ton  a  commencé 
par  le  plus  piessé,  mais  on  ne  manquera 
pas  de  l'entourer,  surtout  au  moment  du 
besoin,  d'une  enceinte  provisoire.  On  a  d'ail- 
leurs discuté  sur  le  plus  ou  moins  d'oppor- 
tunité d&  faire  de  l'enceinte  du  noyau  autre 
chose  qu'un  obstacle  au  passage,  c'eit-à- 
dire  que,  au  lieu  de  la  fortifier  sérieuse- 
ment, on  se  bornerait  à  entourer  la  place 
d'un  simple  mur  crénelé,  ou  même  d'une 
grille  en  fer. 

S'il  était  pos.sible  de  maintenir  cet  obstacle 
toujours  intact  et  infranciiissable,  il  est  cer- 
tain que,  dans  bien  des  cas,  ce  pourrait  être 
suffisant. 

Mais,  comme  le  noyau  constitue  un  ré- 
duit devant  recevoir  du  matériel  et  des  ap- 
provisionnements qu'il  importe  de  conserver 
intacts  jusqu'au  dernier  moment  de  la  lutte. 


NUMERO. 

et  qu'en  outre  il  ne  peut  appuyer  sérieu.se- 
ment  les  forts  détachés  ou  les  lignes  succes- 
sives d'ouvrages  en  arrière,  qu'a  la  condition 
d'être  lui-même  en  état  de  faire  une  résis- 
tance complète  par  lui-même,  on  sera 
amené  presque  toujours  à  donner  à  ce  no}  au 
une  fortification  aussi  solide  que  possible. 
Dans  ce  cas,  le  tracé  polygonal  conviendra 
mieux  en  général  pour  les  fossés  secs  et  le 
tracé  bastionné  pour  les  fossés  pleins  d'eau. 
Dans  les  deux  tracés,  les  fronts  seront  aussi 
longs  et  aussi  simples  que  possible,  en  sup- 
primant les  dehors,  sauf  le  chemin  couvert, 
en  réduisant  le  flanquement  au  minimum, 
ainsi  que  le  profil.  Les  locaux  généraux  pour 
la  garnison,  les  munitions,  l'artillerie,  les 
vivres,  les  hôpitaux,  etc.,  seront  situés  d'une 
manière  générale  à  l'intérieur  de  l'enceinte 
et  non  loin  de  celle-ci,  dans  les  parties  les 
mieux  défilées.  On  construira  en  dehors  de 
l'enceinte,  dans  des  endroits  bien  délités,  les 
magasins  contenant  la  poudre  nécessaire 
jusqu'à  la  chute  des  forts. 

Le  surplus  de  ces  magasins  se  trouvera  à 
l'intérieur  de  l'enceinte,  mais  tous  devront 
être  disséminés,  afin  de  localiser  les  acci- 
dents possibles. 

NOYER.  Les  bois  de  fusil  sont  en  noyer, 
parce  que  cette  essence  est  facile  à  travailler 
dans  tous  les  sens,  et  que  ses  fibres  présen- 
tent une  grande  résistance  à  la  séparation  : 
c'est  un  bois  doux  et  liant. 

NUIT.  D'après  le  règlement  sur  le  ser- 
vice des  places,  le  nombre  des  hommes  à 
fournir  par  chaque  corps,  pour  le  service, 
est  réglé  de  manière  qu'ils  aient  au  moins 
six  nuits  de  repos. 

NULLITE.  Vice,  défaut  qui  rend  un  acte 
de  nul  ffïot,  de  nulle  valeur. 

NUMÉRO.  Le  chiffre  que  l'on  met  sur 
un  effet  ou  sur  un  objet  pour  le  reconnaître  : 
le  chitTre  que  l'on  attribue  à  un  homme,  à 
une  fraction  constituée,  pour  les  désigner. 

C'est  ainsi  que  les  différents  légiments  de 
chaque  arme,  les  bataillons  et  les  escadrons 
ou  batteries  de  chaque  régiment,  et  les  com- 
pagnies de  chaque  bataillon  poitent  des 
numéros  à  partir  de  1  pour  la  l''"  unité, 
2  pour  la  2^,  et  ainsi  de  suite  jusqu'à  la 
dernière. 

11  en  est  de  même  jiour  les  pelotons,  sec- 
tions et  escouades. 

Les  hommes  de  troupe  portent  diverses 
espèces  de  numéros  :  le  numéro  matricule. 
le  numéro  du  répertoire  des  réservistes  et 
disponibles ,  et  le  numéro  au  contrôle  an- 
II  uel. 

—  matricule.  Les  numéros  matricules 
sont  de  deux  sortes  :  le  premier  est  le  nu- 
méro de  la  case  que  l'homme  occupe  sur  le 


NUMÉROTAGE.  oli 

registre  matricule  du  commandant  du  bu- 
reau de  recrutement,  le  second  est  le  numéro 
de  la  case  que  l'homme  occupe  sur  le  registre 
matricule  du  corps  auquel  il  appartient. 

—  du  répertoire  des  réservistes  et 
disponibles.  Lorsqu'un  homme  de  troupe 
passe  du  service  actif  dans  la  disponibilité  ou 
dans  la  réserve  de  l'armée  aclice,  il  est  af- 
fecté à  un  corps  de  troupe  de  même  arme, 
stationné,  autant  que  possible,  dans  la  sub- 
division de  région  ou  dans  la  région  territo- 
riale dans  laquelle  il  se  retire.  Il  est  alors 
inscrit  sur  un  carnet-répertoire,  tenu  par  le 
major,  et  il  reçoit  un  numéro  correspondant 
à  la  case  qu'il  occupe  sur  ce  carnet. 

Pour  distinguer  ce  nouveau  numéro  du 
numéro  matricule,  on  le  fait  précéder  d'un 
zéro.  Ex.  :  01224. 

—  du  contiôle  annuel.  Numéro  attri- 
bué à  chaque  homme  de  troupe  sur  le  con- 
trôle annuel  de  l'unité  administrative  à  la- 
quelle il  appartient. 

NUMÉROTAGE.  Action  de  donner,  d'at- 
tribuer des  numéros. 


OBLIGATIONS  militaires. 

—  des  armes.  Les  armes  reçoivent 
dans  les  manufactures  des  estampilles  et 
des  poinçons,  ainsi  qu'un  numéro  matricule, 
avec  une  lettre  de  série.  Ce  numéro  est 
conservé  pendant  toute  la  durée  de  l'arme. 
Les  nécessaires  d'armes  sont  marqués  du 
numéro  de  l'arme  à  feu.  Les  épées  de  sous- 
officiers,  modèle  1857,  et  les  sabres  de  ca- 
valerie légère,  qui  n'ont  pas  reçu  de  numé- 
ros matricules  en  manufacture,  reçoivent  un 
numéro  de  série  dans  les  corps.  Les  fusils, 
carabines  et  mousquetons  portent,  en  outre, 
sur  la  plaque  de  couche ,  la  marque  du 
corps  auquel  ils  appartiennent. 

—  des  caisses  et  cantines,  des  ef- 
fets, etc.   (V.  Marquage). 

NUTATION  d'un  projectile.  Mouve- 
ment oscillatoire,  à  périodes  restreintes, 
dont  est  animé  l'axe  d'un  projectile  pendant 
qu'il  parcourt  le  cône  de  la  précession  (mou- 
vement conique  de  l'axe  autour  d'une  pa- 
rallèle à  la  résistance  de  l'air,  menée  par  le 
centre  de  gravité). 


0 


OBÉISSANCE.  Action  d'exécuter  les 
ordres  donnés,  de  s'y  soumettre.  Dans  l'ar- 
mée, l'obéissance  des  subordonnés  aux  supé- 
rieurs doit  être  entière  et  la  soumission  de 
tous  les  instants  ;  les  ordres  donnés  doivent 
être  exécutés  sans  hésitation,  ni  murmure; 
l'autorité  qui  les  donne  en  est  responsable, 
et  la  réclamation  n'est  permise  à  l'inférieur 
que  lorsqu'il  a  obéi. 

Le  refus  d'obéissance  pour  marcher  contre 
l'ennemi  ou  contre  des  rebelles  armés  est 
puni  de  mort  avec  dégradation  militaire; 
sur  un  territoire  en  état  de  guerre  ou  de 
siège,  de  5  à  10  ans  de  travaux  publics; 
dans  tous  les  autres  cas,  de  1  à  2  ans  de 
prison  (art.  218). 

OBJECTIF.  Point  ou  but  à  atteindre  par 
une  troupe  dans  l'exécution  d'une  ma- 
nœuvre. 11  est  dit  principal,  quand  il  repré- 
sente le  point  d'anivée  en  fin  d'opération;  il 
est  dit  secondaire  quand  il  vise  une  position 
facilitant  l'occupation  de  l'objectif  prin- 
cipal. 

OBLAT  militaire.  Soldat  qui,  lorsqu'il 
n'existait  ni  pensions  de  retraite,  ni  inva- 
lides, était,  à  la  lin  de  ses  services,  nourri 
dans  des  couvents  en  vertu  de  clauses  réser- 
vées. C'était  aussi  ce  qu'on  appelait  un 
moine  lay  (ou  laïc). 

OBLIGATIONS  militaires.    Liens    de 


droit  qui  astreignent  tous  les  Français  au 
service  militaire.  L'obligation  du  service  mi- 
litaire est  égale  pour  tous.  Elle  a  une  durée 
de  25  années. 

Le  service  militaire  s'accomplit  selon  le 
mode  dcterminé  par  la  loi  du  15  juillet  1889 
sur  le  recrutement  de  V armée.  Nul  n]est  ad- 
mis dans  une  administration  de  l'Etat  s'il 
ne  justifie  avoir  satisfait  aux  obligations 
imposées  par  ladite  loi  (art.  7). 

Tout  Français  reconnu  propre  au  service 
militaire  fait  partie  successivement  : 

De  l'armée  active  pendant  trois  ans  ; 

De  la  réserve  de  l'armée  active  pendant 
sept  ans  ; 

De  l'armée  territoriale  pendant  six  ans; 

De  la  réserve  de  l'armée  territoriale  pen- 
dant neuf  ans. 

—  des  disponibles,  des  réservistes 
et  des  territoriaux.  Ces  hommes  sont  af- 
fectés aux  divers  corps  de  troupe  et  services 
de  l'armée  active  ou  de  l'armée  territoriale. 
Us  sont  tenus  de  rejoindre  leur  corps  en  cas 
de  mobilisation,  de  rappel  de  leur  classe  or- 
donné par  décret,  et  de  convocation  pour 
des  manœuvres  ou  exercices.  Mention  du 
corps  d'affectation  est  portée  sur  le  livret 
individuel. 

Les  hommes  de  la  réserve  de  l'armée  ac- 
tive sont  assujettis,  pendant  leur  temps  de 


OBLIQUE.  o73 

service  dans  ladite  rffierve,  à  prendre  part  à 
deux  manœuvres,  chacune  d'une  durée  de 
quatre  semaines. 

Les  hommes  de  l'armée  territoriale  sont 
assujettis  à  une  période  d'exercices  d'une 
durée  de  deux  semaines. 

Peuvent  être  dispenses  de  ces  manœuvres  ou 
exercices,  comme  soutiens  indispensables  de 
famille,  les  hommes  de  la  réserve  et  de  l'ar- 
mée territoriale  qui  en  font  la  demande  au 
maire  de  leur  commune.  Celui-ci  soumet  ces 
demandes  au  conseil  municipal  qui  les  an- 
note et  les  envoie  au  général  commandant 
la  subdivision,  lequel  statue,  jusqu'à  con- 
currence de  6  p.  lOJ  des  hommes  appelés. 

Sous  les  drapeaux,  les  hommes  de  la  ré- 
serve et  de  l'armée  territoriale  sont  soumis 
à  toutes  les  obligations  imposées  aux  hommes 
de  l'armée  active  par  les  lois  et  régleiuents 
en  vigueur.  Ils  sont  justiciables  des  tribu- 
naux militaires. 

Lorsque  les  hommes  de  la  réserve  et  de 
l'armée  territoriale,  même  non  présents  sous 
les  drapeaux,  sont  revêtus  d'effets  d'uni- 
forme, ils  doivent  à  tout  supérieur  hiérar- 
chique en  uniforme  les  marques  extérieures 
de  respect  prescrites  par  les  règlements  mili- 
taires. 

Le  seul  fait,  pour  les  disponibles,  rései- 
vistes  ou  territoriaux,  de  se  trouver  revêtus 
d'effets  d'uniforme  dans  un  rassemblement 
tumultueux  et  contraire  à  l'ordre  public,  et 
d'y  demeurer  contrairement  aux  ordres  des 
agents  de  rautorité  ou  de  la  force  publique, 
les  rend  passibles  des  peines  édictées  à  l'ar- 
ticle 2-2o  du  Code  de  justice  militaire. 

Tout  homme  disponible,  réserviste  ou  ter- 
ritorial est  astreint,  s'il  se  déplace,  aux  obli- 
gations suivantes  : 

1°  S'il  se  déplace  pour  changer  de  domi- 
cile ou  de  résidence,  il  fait  viser,  dans  le 
délai  d'un  mois,  son  livret  individuel  parla 
gendarmerie  dont  relève  la  localité  où  il 
transporte  son  domicile  ou  sa  résidence  ; 

2°  S'il  se  déplace  pour  voj'ager  pendant 
plus  d'un  mois,  il  fait  viser  son  livret,  avant 
son  départ,  par  la  gendarmerie  de  sa  rési- 
dence habituelle  ; 

3°  S'il  va  se  fixer  en  pays  étranger,  il 
fait  de  même  viser  son  livret  avant  son  dé- 
part, et  doit,  en  outre,  dès  son  arrivée,  pré- 
venir l'agent  consulaire  de  France,  qui  lui 
donne  récépissé  de  sa  déclaration  et  en  en- 
voie copie,  dans  les  huit  jours,  au  Ministre 
de  la  guerre. 

A  l'étranger,  s'il  se  déplace  pour  changer 
de  résidence,  il  en  prévient,  au  départ  et  à 
l'arrivée,  l'agent  consulaire  de  France  qui 
ea  informe  le  Ministre  de  la  suerre.  I 


OBLIGATIONS  militaires 


Lorsqu'il  rentn'  en  France,  il  se  conforme 
au  paragraphe  l"""  ci-dessus. 

Les  homme  de  la  réserve  de  l'armée  ac- 
tive, de  l'armée  territoriale  ou  de  sa  réserve, 
sont  justiciables  des  tribunaux  militaires,  en 
temps  de  paix  comme  en  temps  de  guerre, 
pour  les  crimes  et  délits  prévus  et  punis  par 
les  articles  du  Code  de  justice  militaire  énu- 
mérés  dans  le  tableau  D  annexé  à  la  loi  du 
lo  juillet  1889,  lorsque,  après  avoir  été  ap- 
pelés sous  les  drapeaux,  ils  ont  été  renvoyés 
dans  leurs  foj'ers. 

L'application  de  ces  articles  est  faite  aux 
inculpés  sous  la  réserve  des  dispositions  spé- 
ciales indiquées  audit  tableau.  Toutefois,  les 
hommes  appartenant  à  l'armée  territoriale 
ou  à  la  réserve  de  cette  armée  ne  sont  plus 
justiciables  des  tribunaux  militaires,  en 
temps  de  paix,  pour  les  crimes  et  délits 
prévus  par  le  tableau  I),  lorsqu'ils  ont  été 
renvoyés  dans  leurs  foyers  depuis  plus  de 
six  mois,  à  moins  que,  au  moment  où  les 
faits  incriminés  ont  été  commis,  les  délin- 
quants fussent  revêtus  d'effets  d'uniforme. 

Les  hommes  de  la  disponibilité,  de  la  ré- 
serve de  l'armée  active,  et  de  l'armée  terri- 
toriale peuvent  se  marier  sans  autorisation. 
Us  restent  soumis,  néanmoins,  à  toutes  les 
obligations  de  serviceimp  isées  à  leur  classe. 

Les  réservistes  qui  sont  pères  de  quatre 
enfants  vivants  passent  de  droit  dans  l'ar- 
mée territoriale. 

OBLIQUE.  Se  dit  de  tout  alignement, 
marche,  manœuvre,  etc.,  qui  n'est  ni  paral- 
lèle, ni  perpendiculaire  au  front,  mais  qui 
s'exécute  en  inclinant  sur  la  droite  ou  sur  la 
gauche  de  la  ligne  de  bataille. 

—  à  droite  (à  gauche).  Commandement 
pour  faire  exécuter  aux  troupes  le  mouve- 
ment d'obliquer  à  droite  ou  à  gauche. 

OBLIQUITÉ  du  tir.  In  projectile  quel- 
conque arrivant  obliquement  sans  se  briser, 
contre  une  muraille  cuirassée,  exige  pour  la 
traverser,  une  vitesse  telle  que  sa  compo- 
sante suivant  la  normale  soit  égale  à  la  vi- 
tesse nécessaire  pour  son  passage  dans  le 
sens  de  cette  normale. 

Le  tir  oblique  a  pour  effet  de  déplacer  les 
plaques  et,  par  suite,  de  disloquer  et  briser 
plus  ou  moins  les  vis.  Les  effets  sont  plus 
considérables  que  ceux  du  tir  normal  dans 
le  cas  où  il  y  a  pénétration  complète  du  pro- 
jectile. Le  tir  oblique  est  celui  qui  se  pré- 
sente le  plus  S'iuvent  dans  la  réalité. 

OBLITÉRATION.  Maculation  par  une 
empreinte  des  pièces  de  comptabilité  ou 
autres  qui  n'ont  plus  de  valeur  après  vérifi- 
cation. S'emploie  particulièrement  pour 
l'amiulation  des  timbres-poste  et  des  tim- 


OBSÈQUES. 

bres-qail tance  pour  qu'ils  ne  i)ui3sent  servir 
une  seconiJe  fois. 

OBSÈQUES.  Les  derniers  devoirs  et  les 
dernieis  honneurs  qu'on  rend  à  un  mort. 
(V.  Enterrement,  inhumalion,  honneurs  fu- 
nèbres). 

OBSERVATEUR.  Celui  qui  est  chargé 
d'observer  les  points  de  chute  des  projec- 
tiles, et  d'eu  rendre  compte. 

OBSERVATION  (armée  d').  Armée 
laissée  en  position  d'observer  les  mouvements 
de  l'ennemi  dont  on  ignore  les  intentions, 
afin  d'agir  suivant  les  circonstances. 

Se  dit  aussi  d'une  armée  placée  sur  la 
frontière  d'un  pays  neutre,  mais  dont  on 
suspecte  les  intentions. 

—  des  coups.  L'observation  des  points 
de  chute  a  pour  objet  de  fournir  des  rensei- 
gnements sur  le  sens  et  la  grandeur  des  er- 
reurs en  direction  et  en  portée;  elle  se  fait 
à  la  vue  simple,  ou  mieux  avec  une  ju- 
melle. 

On  peut  aussi,  dans  certains  cas,  se  ser- 
vir de  la  lunette  de  batterie  (V.  Réglage  du 
tir). 

De  même  pour  indiquer  le  point  de  la 
cible  qu'il  faut  viser,  l'ofîicier  de  tir  doit, 
au  début  de  chaque  espèce  de  tir,  détermi- 
ner le  point  moyen  à  viser  à  l'aide  d'un  tir 
préalable  dont  on  marque  soigneusement  la 
trace  des  projertiles. 

OBSERVATOIRE.  Dispositif  employé 
pour  l'observation  des  coups  auprès  des 
batteries  de  siège,  afin  de  rectifier  le  tir  pour 
qu'il  ait  toute  l'efficacité  possible.  Cet  obser- 
vatoire est  établi  en  un  point  favorable  dans 
la  communication  même  qui  conduit  à  la 
batterie,  soit  en  dehors  dans  une  petite  ex- 
cavation couverte  par  une  gabionnade.  Une 
lunette  de  batterie  y  est  installée  et  les 
moyens  les  plus  pratiques  pos-ibles,  télé- 
phone, signaux  optiques,  etc.,  sont  employés 
pour  assurer  la  communication  entre  la  bat- 
terie et  l'observatoire. 

On  a  proposé,  pour  la  fortification  perma- 
nente actuelle,  de  construire  des  observa- 
toires spéciaux  cuirassés  ;  le  prix  élevé  de  ce 
genre  d'observatoire,  disposé  dans  le  genre 
des  coupoles,  paraît  de  nature  à  en  res- 
treindre l'emploi,  pour  ne  pas  dire  à  le  sup- 
primer. 

En  raison  de  l'absence  de  fumée  de  la 
poudre,  qui  rendra  plus  difficile  l'observa- 
tion des  lignes  ennemies  dans  le  combat,  on 
a  proposé,  à  défaut  d'arbres,  de  clochers  ou 
d'objets  élevés,  de  construire  des  observa- 
toires improvisés  de  diverses  espèces,  mais 
la  question  ne  paraît  pas  encore  résolue  pra- 
tiquement. 

Point  élevé  d'où,  pendant  une  bataille  ou 


o7i  OBSTACLE. 

un  siège  on  peut  suivre  les  mouvements  de 
l'ennemi  ou  se  rendre  compte  de  l'effet  pro- 
duit par  les  projectiles.  Ces  observatoires 
sont  naturels  lorsqu'ils  consistent  en  mon- 
ticules, clochers,  bâtiments  élevés  existant 
sur  le  terrain  ;  ils  sont  artificiels  lorsqu'on 
est  obligé  de  les  créer  ou  de  les  apporter  aux 
points  où  il  en  est  besoin.  Ces  derniers,  en 
général,  des  échelles  ou  des  échafaudages  lé- 
gers et  rapidement  construits. 

Avec  la  poudre  sans  fumée,  des  observa- 
toires permettant  de  voir  sans  être  vus  au- 
ront une  grande  importance,  et  il  faudin 
faire  le  possible  pour  s'en  procurer. 

Les  ballons  constituent  également  une  es- 
pèce d'observatoire  qui  ne  peut  être  utilisé 
que  dans  des  conditions  déterminées. 

06SIDI0N.  Vieux  mot  qui  était  syno- 
nyme de  sièi/e  offensif. 

OBSIDIONAL.  Qui  a  rapport  au  siège 
d'une  ville.  Couronne  obsidionale,  monnaie 
ûbsidionnie. 

OBSTACLE.  Accident  ou  couvert  de 
terrain,  difficulté  matérielle  qui  gène  les 
mouvements  des  ti'oupes;  celles-ci  évitent 
ou  tournent  l'obstacle,  s'il  est  sérieux,  ou, 
si  elles  le  peuvent,  elles  le  fouillent  et  pren- 
nent des  dispositions  particulières  pour  le 
traverser. 

Dans  toute  fortification,  un  obstacle,  con- 
sistant généralement  en  un  fossé,  doit  arrê- 
ter l'ennemi  dans  la  dernière  période  di' 
l'attaque. 

Dans  tout  profil  de  fortification,  il  y  a 
un  obstacle  destiné  à  arrêter  la  marche  de 
l'ennemi  dans  l'assaut  de  l'ouvrage.  Cet 
obstacle  est  constitué  par  un  fossé,  de  lar- 
geur et  de  profondeur  variables,  suivant  la 
nature  des  ouvrages  ;  il  est  naturellement 
plus  fort  dans  les  ouvrages  permanents  que 
dans  les  ouvrages  de  campagne. 

En  raison  du  temps  nécessaire  à  la  con- 
struction des  retraiiL-hcments  en  terre,  il 
sera  toujours  avantageux  d'utiliser  les  ob- 
stacles et  couverts  naturels  du  terrain, 
et  de  les  organiser  de  façon  qu'ils  présentent 
un  bon  couvert  et  un  obstacle,  tout  en  faci- 
litant le  tir.  Lorsque  le  temps  fera  défaut, 
l'obstacle  pourra  être  sacrifié  et  tous  les 
soins  devront  être  portés  sur  l'amélioration 
du  couvert. 

On  peut  également  constituer  des  ob- 
stacles improvisés,  au  moyen  d'objets 
très  divers,  dont  le  but  essentiel  est  de  re- 
tarder, ne  fût-ce  que  de  quelques  minutes, 
la  marche  de  l'assaill  int  sans  gêner  toute- 
fois le  tir  de  la  défense  Les  grilles  en  fer, 
rails,  solives  de  planchers,  peuvent  jouer  le 
rùle  de  palissades  ;  les  herses  de  laboureurs 
renversées,  les  planches  années   de  clous, 


OBTURATEUR. 

les  débris  de  verre,  et<'.,  peuvent  être  dis- 
posés dans  tons  les  endroits  dont  on  veut 
rendre  le  passage  difficile  et  dangereux. 
Un  fouillis  d'objets  de  toute  sorte,  tels  que 
roues  de  voitures,  charrues,  lattes,  etc., 
enchevêtrées  les  unes  dans  les  autres,  peu- 
vent servir  à  fermer  la  gorge  des  ouvrages. 

OBTURATEUR.  Organe  particulier  fer- 
mant toute  issue  aux  gaz  du  côté  de  la 
culasse  dans  les  appareils  de  fermeture  des 
armes  se  chargeant  par  la  culasse;  car,  si 
perfectionnés  qu'ils  soient,  ces  appareils 
présentent  des  joints  par  où  les  gaz  pour- 
raient s'éihapper. 

Il  y  a  des  obturateurs  de  deux  catégories  : 

1"  Obturateurs  changeant  à  chaque 
coup.  Le  type  de  ces  obturateurs  est  celui 
du  colonel  de  Rejjije.  L'obturation  est  con- 
stituée par  la  gnrgoiisse  même  (fig.  124). 

2°  Obturateurs  fixes.  Le  type  princi- 
pal est  l'obturateur  de  Bange,  qui  a  été 
adopté  pour  les  bouches  à  feu  françaises.  Il 
a  beaucoup  d'analogie  avec  l'obturateur 
Cliassepot,  avec  cette  différence  que  la  ron- 
delle en  caoutchouc  est  remplacée  par  une 
rondelle  d'amiante,  renfermée  dans  une  en- 
veloppe de  toile,  interposée  entre  deux  cou- 
pelles en  étain,  précédées  de  bagues  en 
laiton.  Cette  rondelle  est  protégée  en  avant 

Fur.   193. 


par  une  tête  mobile  (fig.  193),  qui  n'est 
pas  fixée  invariablement  à  la  rondelle,  mais 
dont  la  tige  ne  fait  que  traverser  celle-ci 
pour  pénétrer  dans  la  vis-culasse,  où  elle 
peut  tourner  librement.  Cet  obturateur  fonc- 
tionne de  la  même  manière  que  celui  du 
Chassepot,  mais  avec  une  efficacité  absolue. 
L'obturateur  Chassepot  {fig.  194)  se 
l'omposait    d'une    rondelle    en    caoutchouc. 

Fi-  194. 


placée  en  avant  du  cylindre  fonnant  culasse 
mobile,  et  garantie  par  une  tête  mobile  con- 
tre l'action  directe  des  gaz. 

Lors  de  l'explosion,  la  pression  des  gaz 
appliquait  fortement  la  tête  mobile  contre 
la   rondelle    qui,    se  trouvant   comprimée. 


6  OBUS. 

augmentait  de  diamètre  et  fermait  toute 
i^sue  aux  gaz. 

Les  inconvénients  de  cet  obturateur  étaient 
de  se  brûler  à  la  flamme  des  gaz  de  la  pou- 
dre, dans  toutes  les  parties  qui  dépassaient 
la  tète  mobile,  ou  au  moment  de  l'explosion, 
et  par  suite,  d'occasionner  des  crachements. 
Actuellement,  l'obturateur,  dans  les  armes 
à  feu  portatives,  est  assuré  au  moyen  de  la 
douille  métallique  de  la  cartouche. 

L'obturateur  Broadweli  se  compose 
d'un  anneau  en  cuii'  ou  en  acier,  d'un  dia- 
mètre égal  à  celui  de  la  bouche  à  feu,  et 
que  l'on  dispose  à  la  partie  antérieure  du 
système  de  fermeture.  Son  pourtour  porte 
une  gorge  de  section  triangulaire,  qui  tend 
à  s'épanouir  sous  la  pression  des  gaz  et  à 
fermer  par  suite  les  joints  contre  lesquels 
vient  s'appliquer  l'obturateur. 

Ce  genre  d'obturateur,  qui  s'encrasse  ra- 
pidement, convient  peu  aux  pièces  de  cam- 
pagne. 

(V.  Noble  (Obturateur). 

OBUS.  Projectile  en  fonte,  de  forme  cy- 
lyndro-ogivale ,  avec  un  vide  intérieur  de 
même  forme,  se  terminant  en  goulot  de 
bouteille,  de  manière  à  ménager  une  plus 
grande  épaisseur  de  fonte  vers  la  tête  du 
projectile;  ce  vide  est  rempli  de  poudre 
constituant  la  charge  d'éclatement,  à  laquelle 
le  feu  est  transmis  par  une  fusée  métallique 
traversant  la  lumière. 

Au  début,  l'obus  était  sphérique,  mais 
creux,  avec  un  œil  permettant  l'introduction 
de  la  charge  de  poudre,  et  qui  était  fermé 
par  une  fusée  en  bois,  avec  canal  contenant 
une  composition  fusante  qui  communiquait 
le  feu. 

Les  obus  sphériques  ne  sont  plus  em- 
ployés. 

Ùe/Jet  des  obus  a  été  indiqué  au  mol 
Effet  des  projectiles. 

Les  canons  actuels  tirent  les  diverses  es- 
pèces d'obus  ci-après  : 

l»  L'obus  ordinaire  cylindro-ogival  eu 
fonte,  muni  d'une  ou  plusieurs  ceintures  de 
cuivre  ou  cordons  de  plomb,  destinés  à  l'ob- 
turation et  au  forcement  (fig.  193). 

L'obus  à  double  paroi,  de  même  forme 
et  dimensions  extérieures  que  lobus  ordi- 
naire, mais  dont  la  partie  cylindrique  et  la 
base  de  la  partie  ogivale,  sont  formées  dune 
double  enveloppe  (fig.  19ô).  Un  manchon 
cylindrique,  muni  extérieurement  d'un  cer- 
tain nombre  de  petites  pyramides  rectangu- 
laires saillantes,  constitue  un  noyau  sur 
lequel  on  coule  la  partie  extérieure  de  l'obus. 
On  obtient  ainsi  la  fragmentation  systéma- 
tique du  projectile,  mais  la  forme  des  frag- 
ments rend  leur  marche  difficile  dans  l'air. 


OBUS.  576 

ce  qui  a  conduit  à  abanrionner  en  iniucipe 
ce  genre  de  projectile.  Le  procédé  même  de 
fabrication  était  pour  les  projectiles  à  double 
paroi  une  cause  do.  faiblesse  exposant  l'obus 
à  éclater  dans  l'âme  du  canon,  ou  à  se 
briser  au  contact  d'un  obstacle  matériel. 

3°  L'obus  à   balles  {fîg.  197)  qui,  en 
f'énéral,  ne  diffère  extérieurement  de  l'obus 


OBUSIER. 


ordinaire  que  par  la  position  de  la  ceinture 
et  qui  contient  intérieurement  un  certain 
nombre  de  couronnes  de  balles  en  fonte  de 
j7mm  g  (ig  diamètre,  noyées  en  partie  dans 
sa  paroi.  Dans  certaines  armées  étrangères, 
l'obus  à  balles  se  nomme  shrapnel  ; 

L'obus  à  balles  est  uniquement  employé 
contre  les  troupes;  son  importance  s'accroît 


Fiff.  195. 


Fi:-.  191-.. 


Fi-.  197. 


on  raison  de  ses  effets  meurtriers  et  de  son 
rayon  d'action,  et,  comme  il  se  perfectionne 
continuellement,  il  ne  tardera  pas  à  être  le 
projectile  normal  de  l'artillerie  de  cam- 
pagne. 

4°  L'obus  de  rupture.  Employé  pour 
la  pierre,  les  cuirasses  et  les  matériaux  très 
résistants.  On  découpe,  dans  de  l'acier  en 
barre,  des  morceaux  de  longueur  convenable 
que  l'on  martèle  et  matrice  pour  leur  donner 
la  forme  générale  de  l'obus.  On  les  tourne 
ensuite  et  on  les  trempe. 

L'obus  agit  à  la  fois  comme  projectile 
plein  et  comme  projectile  creux.  Dans  le 
premier  cas,  les  effets  de  pénétration  sont 
ceux  des  projectiles  pleins.  Comme  projectile 
creux,  la  gerbe  d'éclats  de  l'obus  agit  effica- 
cement contre  les  troupes.  Dans  les  terres, 
il  éclate  après  y  avoir  pénétré  et  produit 
ainsi  l'effet  d'une  fougasse  ;  dans  un  massif 
en  bois ,  l'obus  produit  des  décbirements 
considérables,  dont  les  conséquences  pour- 
raient être  désastreuses  dans  la  muraille  d'un 
navire. 

En  Allemagne,  on  emploie  des  obus  in- 
cendiaires, qui  sont  des  obus  ordinaires, 
dans  lesquels  on  a  remplacé  une  partie  de 
la  charge  intérieure  par  des  cylindres  incen- 
diaires. 


En  Autriche,  les  obus  incendiaires  soni 
des  obus  à  simple  paroi,  dont  le  vide  inté- 
rieur est  rempli  de  composition  incendiaire. 

Au  point  de  vue  du  mode  de  forcement, 
il  faut  citer  les  obus  à  expansion,  dans 
lesquels  la  partie  qui  doit  se  mouler  dans 
les  rayures  ne  reçoit  pas  d'avance  le  dia- 
mètre voulu,  mais  ne  l'acquiert  qu'au  mo- 
ment du  départ  par  l'effet  de  la  pression  des 
gaz.  On  peut  les  ramener  à  deux  types  : 

1"  A  chemise;  le  corps  du  projectile  se 
termine  par  une  partie  cylindrique  qui  s'em- 
boîte dans  un  culot  creux,  dans  lequel 
l'obus  n'est  pas  enfoncé  à  fond  ;  la  position, 
relative  des  deux  parties  de  l'obus  est  main- 
tenue par  une  chemise  de  plomb  qui  se 
trouve  refoulée  dans  les  rayures  parle  culot 
au  moment  du  tir  ; 

2°  A  ceinture  expansive  ;  celle-ci,  en 
forme  d'U  renversé,  est  placée  comme  une 
bague  autour  du  culot. 

L'expansion  produite  par  les  gaz  force  la 
ceinture  dans  les  rayures  et  fait  prendre  au 
projectile  son  mouvement  de  rotation. 

OBUSIER.  Bouche  à  feu  qui  tient  à  la 
fois  du  canon  et  du  mortier,  et  qui  est  em- 
ployé surtout  pour  le  tir  courbe  et  contre 
des  buts  de  faible  résistance,  principalement 
contre    le   personnel.  Elle  est  relativement 


OCCUPATION. 


577 


OCTOGONE. 


courte  par  rapport  au  diamètre  (8  à  12  fois) 
de  ce  projectile.  Le  calibre  des  obasiers  est 
indiqué  par  le  nombre  rond  de  centimètres 
du  diamètre  de  leur  projectile.  La  charge  de 
poudre  nécessaire  pour  lancer  les  obus  étant 
relativement  faible,  l'âme  des  obusiers  a 
au  fond  un  rétrécissement,  nommé  chambre, 
d'une  longueur  à  peu  près  égale  à  celle  de 
la  charge. 

Il  existe  en  France  des  obusiers  lisses 
de  i6<^  et  de  15'=  modèle  1828,  en  bronze, 
se  chargeant  par  la  bouche,  et  des  canons- 
obusiers  de  ii'^  légers  modèle  1853.  On  les 
utilise  encore  pour  la  défense  des  abords  de 
la  fortilication,  et,  en  particulier,  pour  la 
défense  des  fossés. 

L'obusier  rayé  de  22"  de  côte  est  moins 
puissant  et  moins  précis  que  le  mortier  de 
220™™. 

OCCUPATION.  Action  d'occuper  une 
province,  une  place,  une  position,  etc. 

L'ne  armée  d  occupation  est  celle  qui, 
s'étant  emparée  d'un  pays,  en  occupe  mili- 
tairement les  ditférentes  parties  pour  empê- 
cher l'ennemi  de  les  surprendi-e  ou  de  les 
envahir  ;  cette  armée  peut  aussi  occuper 
dans  le  même  but  les  provinces  d'une  puis- 
sance amie,  qui  n'est  pas  en  mesure  de  le 
faire  elle-même.  Enfin  une  armée  peut  en- 
core occuper  certaines  provinces  d'un  pays 
étranger,  même  après  la  conclusion  de  la 
paix,  comme  garantie  du  payement  de  l'in- 
demnité de  guerre. 

—  des  bâtiments  militaires.  Dès  que 
le  commandant  d'armes  a  reçu  l'avis  de  l'ar- 
rivée d'un  corps  de  troupe  dans  la  place,  il 
en  fait  part  au  sous-intendant  militaire  et 
au  chef  du  génie  et  leur  fait  connaître  les 
bâtiments  à  occuper  par  le  corps,  son  effectif 
et  le  jour  de  son  arrivée. 

L'of/ickr  de  casernement,  qui  précède  le 
régiment,  se  présente  à  son  arrivée  chez  le 
commandant  d'armes  pour  lui  remettre  une 
situation  d'effectif  et  connaître  de  lui  les 
bâtiments  assignés  au  corps.  Cet  officier  se 
rend  ensuite  chez  le  sous-intendant  qui,  sur 
le  vu  de  l'ordre  dont  il  est  porteur,  lui  dé- 
signe les  chambres  et  autres  locaux  à  occu- 
per. L'ofiïcier  de  casernement,  accompagné 
d'un  adjoint  du  génie,  visite  les  locaux  ;  il 
vérifie  l'état  descriptif  des  lieux,  ainsi  que 
l'inventaire  des  objets  mobiliers,  et  prend 
possession  des  bâtiments  eu  se  conformant 
aux  prescriptions  du  Règlement  du  28  dé- 
cembre 1883  sur  le  Service  intérieur  des 
troupes  (art.  334,  infanterie;  art.  327,  ca- 
valerie; art.  3.52,  artillerie). 

—  d'un  pays  ennemi.  L'occupation 
résulte  non  seulement  de  la  présence  en 
force  des  troupes  ennemies  dans  une  loca- 


lité, mais  du  fait  que  le  gouvernement 
légal  est  dans  l'impossibilité  d'y  exercer  son 
autorité,  tandis  que  l'occupant  est  en  état 
d'y  exercer  la  sienne. 

L'occupant  a  le  droit  : 

1°  De  prendre  toute  mesure  nécessaire 
poui*"  assurer  la  sécurité  de  ses  troupes  et  de 
ses  agents  ; 

2"  D'établir  des  amendes  et  de  recouiir  à 
des  peines  disciplinaires  pour  la  répression 
des  contraventions  ; 

3°  D'opérer  pour  lui-même  la  perception 
de  tous  les  impôts  existants  ; 

4"  De  s'approprier  tous  les  biens  mobi- 
liers appartenant  à  l'État  et  notamment  les 
sommes  contenues  dans  les  caisses  publi- 
ques ; 

5°  De  jouir  des  revenus  de  toutes  les 
propriétés  de  l'État  ; 

6"  De  saisir  les  armes  et  les  munitions 
de  guerre  en  quelcjues  mains  qu'elles  se 
trouvent  ; 

7°  D'établir  des  réquisitions  en  argent  ou 
en  nature  pour  tous  les  besoins  de  l'armée  ; 

8"  De  requérir  des  guides,  des  convoyeurs, 
des  ouvriers,  pourvu  que  les  services  récla- 
més n'engagent  pas  les  personnes  requises 
dans  des  actes  d'hostilité  vis-à-vis  de  leur 
pays  ; 

9°  De  remplacer  les  fonctionnaires  ou 
agents  qui  auraient  quitté  leur  poste  ou  qui 
refuseraient  de  rester  en  fonctions. 

L'occupant  a,  d'un  autre  côté,  le  devuir  : 

1°  D'assurer  et  de  maintenir  l'ordre  et 
de  favoriser  le  maintien  ou  la  reprise  de  la 
vie  sociale  ; 

i°  De  respecter  les  personnes  et  les  pro- 
priétés privées  ; 

3°  D'assurer  les  services  généraux  et  de 
ne  pas  détourner  de  leur  destination  les 
fonds  affectés,  soit  aux  services  locaux,  soit 
aux  établissements  d'instruction  ou  de  bien- 
faisance ; 

4°  De   donner  des   reçus  réguhers 
toute  réquisition  ; 

0°  De  ne  réclamer,  ni  des  fonctionnaires 
qui  consentent  à  rester  en  fonctions,  ni  des 
habitants,  rien  qui  les  obligerait  à  manquer 
à  leur  devoir  ou  à  l'honneur. 

Les  règles  édictées  aux  deux  alinéas  qui 
précèdent  ne  s'appliquent  qu'à  l'occupation 
d'un  pavs  ennemi,  en  temps  de  guerre. 

OCTANT.  Instrument  d'observation  astro- 
nomique employé  dans  la  marine  et  propre 
à  mesurer  la  hauteur  de  la  mer.  Il  comprend 
un  secteur  de  cercle  de  43°  ou  la  8*^  partie 
du  cercle  de  ^tiO". 

OCTOGONE  fortifié.  Ouvrage  de  forti- 
fication qui  comprend  8  bastions  ou  8  côtés 
extérkurs. 

37 


pour 


OCTROI. 

OCTROI.  Taxe  perçue  par  une  munici- 
palité sur  les  objets  destinés  à  la  consom- 
mation locale. 

Les  villes  Je  çiarnison  doivent  verser  à 
l'État,  sur  les  recettes  de  leur  octroi,  une 
somme  annuelle  de  7  francs  par  homme 
monté  et  de  3  francs  par  homme  à  pied. 

—  de  mer.  Taxe  perçue  par  le  gouver- 
nement général  de  l'Algérie  sur  les  objets 
destinés  à  la  consommation  de  ce  pays. 

Cette  taxe  est  perçue  à  l'entrée  dans  les 
ports  de  mer  du  littoral  ;  son  produit  est 
réparti  entre  les  départements  et  les  com- 
munes de  l'Algérie,  au  prorata  de  leur  popu- 
lation européenne  et  indigène. 

ŒIL.  Organe  de  la  vision  ;  sujet  à  de 
nombreuses  maladies,  dont  plusieurs  sont 
des  causes  de  réforme.  Les  principales  sont  : 
la  myopie,  l'hypermétropie,  l'astygmatisme, 
l'anisométropie,  l'amblyopie,  les  affections 
de  la  cornée,  de  l'iris,  du  cristallin,  du  corps 
vitré,  de  la  rétine,  du  nerf  optique,  du  globe 
oculaire,  etc. 

—  de  projectile.  Ouverture  opposée  au 
culot  dans  les  projectiles  creux. 

ŒILLÈRES.  Plaques  de  cuir  placées  de 
chaque  côté  des  yeux  du  cheval  dans  la 
têtière  des  harnais. 

ŒILLETON.  Petite  plaque  percée  d'un 
trou  adaptée  à  une  extrémité  des  alidades 
ou  lunettes  employées  en  topograiMe  ou 
dans  les  levers  ;  elle  sert  à  fixer  la  position 
de  l'œil  de  l'observateur. 

Petit  appareil  mobile  adapté  à  la  hausse 
des  bouches  à  feu,  et  auquel  l'œil  vient  s'ap- 
pliquer pour  faire  passer  la  ligne  de  visée, 
qui  est  déterminée  par  Vœilleton  et  par  le 
guidon. 

L'œilleton  peut  être  déplacé,  tant  dans  le 
sens  vertical  que  dans  le  sens  horizontal, 
mais  en  restant  toujours  dans  un  plan  per- 
pendiculaire à  l'axe  de  la  pièce. 

On  distingue  trois  types  principaux  d'œil- 
letons  : 

1»  Celui  qui  affecte  la  forme  d'une  ron- 
delle percée  d'un  trou  au  centre  ;  il  avait 
été  jadis  adopté  par  l'artillerie  française, 
mais  il  a  été  rejeté,  parce  qu'il  masquait  le 
but  et  donnait  lieu  à  des  recherches  assez 
longues  pour  trouver  le  point  ifig.  198)  ;  . 


Fis.   199. 


Fia.  200. 


2°  Celui  qui    consiste 
ayant   un    évidement  en 


eu    une    rondelle 
forme    de    croix 


578  OFFICIEL. 

{pg.  199).  Il  permet  de  viser  plus  rapide- 
ment qu'avec  le  type  précédent,  mais  il  ne 
détermine  pas  aussi  rigoureusement  la  ligne 
de  visée  ; 

3°  Celui  qui  présente  la  forme  d'une  ron- 
delle percée  d'un  trou  au  centre,  et  entourée 
de  quatre  segments  évidés  qui  permettent  de 
distinguer  rapidement  le  but  (fig.  -200).  Ce 
dernier  type  est  le  plus  avantageux,  car  il 
réunit  à  la  fois  les  conditions  de  précision  et 
de  rapidité  du  pointage. 

OFFENSIF.  Qui  attaque  ou  est  propre 
à  attaquer,  à  offenser;  armes  oljensives,  ser- 
vant à  attaquer.  Traité  offensif,  par  lequel 
deux  États  s'engagent  conjointement  à  en- 
trer en  guerre,  à  diriger  une  action  offensive 
contre  une  autre  puissance. 

OFFENSIVE.  Opposé  de  défensive  et  si- 
gnifiant attaquer  l'emiemi.  De  nombreuses 
théories  ont  été  émises  sur  les  avantages  et 
les  inconvénients  de  l'offensive  ou  de  la  dé- 
fensive, el,  à  ce  sujet,  il  ne  peut  y  avoir  de 
principes  absolus. 

Il  est  incontestable  que  toute  action,  tout 
engagement  ne  peut  se  terminer  que  par 
l'offensive,  que  celle-ci  déconcerte  l'ennemi, 
permet  l'initiative,  exalte  le  moral.  Tous  les 
auteurs  sont  unanimes  à  reconnaître  et  à 
proclamer  les  avantages  de  l'offensive,  et 
l'on  peut  citer  h  cet  égard  les  parole  du  ma- 
réchal Bugeaud  :  «  C'est  un  fait  que  l'of- 
fensive, indépendamment  des  avantages  tac- 
tiques, excite  l'ardeur  et  le  courage  des 
soldats,  et  la  force  morale  est  supérieure 
à  la  force  physique.  » 

Nos  règlements  actuels  préconisent  V offen- 
sive, qui  convient  tout  particulièrement  au 
caractère  du  soldat  français,  et  prescrivent 
de  ne  garder  la  défensive  qu'en  cas  d'une 
grande  infériorité  numérique  ou  autre. 
((  Seule,  l'offensive  permet  d'obtenir  des  ré- 
sultats décisifs.  Ce  principe  doit  servir  de 
base  à  l'éducation  militaire  et  de  guide  dans 
les  exercices  et  les  manœuvi'es.  »  (Ecole  de 
comjjagnie). 

OFFENSIVEMENT.  Agir  en  attaquant, 
en  prenant  l'offensive,  l'initiative. 

OFFICE.  A  produit  le  mot  officier.  Si- 
gnifiait d'abord  une  charge  politique,  pour 
laquelle  un  brevet  était  délivré,  puis  comme 
l'autorité  politique  ne  pouvait  être  effective 
que  par  l'autorité  militaire,  l'expression 
«  d'office  »  a  fini  par  ne  plus  s'appliquer 
(ju'aux  personnages  de  l'armée  ayant  rang 
d'officier. 

OFFICIEL.  (Jui  émane  du  Gouverne- 
ment, qui  est  publié  par  lui.  Eu  ce  qui  con- 
cerne l'armée,  les  organes  officiels  de  pubh- 
cation  sont  :  le  Journal  officiel  et  le  Bulletin 


OFFICIER. 

officiel  du  Ministère  de  la  guerre  (partie  ré- 
gleuieutaire  et  partie  supplémentaire). 

La  marine  a  pour  organe  officiel  de  pu- 
bliiatiou  :  le  Journal  officiel  et  le  Bulletin 
officiel  du  Ministère  de  la  marine. 

OFFICIER.  Xom  générique  donné  à  tous 
les  militaires  qui  tiennent  leur  grade  du 
chef  de  l'État,  grade  qui  est  leur  propriété 
et  qui  ne  peut  leur  être  retiré  que  dans  les 
conditions  prévues  par  la  loi  du  19  mai  1834. 

L'ordre  hiérarchique  des  grades  actuels 
date  de  la  Révolution.  Ce  sont  ceuxdesous- 
lieuienant,  lieutenant  et  capitaine,  qui  sont 
des  officiers  subalternes  ;  de  chefs  de 
bataillon  ou  d'escadron  ou  majors,  de  lieute 
nant-colonel  et  de  colonel,  qu'on  appelle 
officiers  supérieurs  ;  de  général  de  brigade 
et  de  (jénèral  de  dicision,  qui  sont  des  offi- 
ciers généraux. 

Les  personnels  d'officiers  non  affectés  di- 
rectement aux  corps  de  troupe  ont  des  assi- 
milations de  grade  (V.  Assimilation)  et  la 
possession  de  l'état  d'officier.  Jusqu'à  la  Ré- 
volution, en  principe,  les  nobles  seuls  pou- 
vaient être  officiers. 

Le  recrutement  des  officiers  dans  l'armée 
française,  provient  de  deux  sources  ;  les 
Écoles  polytechnique  et  de  Saint-Cyr,  où  l'on 
entre  directement  par  voie  de  concours  et 
d'où  l'on  sort  comme  officier  ;  la  troupe, 
d'où  l'on  est  admis  comme  sous-officiers  et 
par  voie  de  concours  dans  les  écoles  mili- 
taires de  Sain t-M  axent,  Saumur,  Versailles 
et  V^inceunes. 

Le  tiers  des  emplois  vacants  de  sous-lieu- 
tenant doit  être  réservé  aux  candidats  pro- 
venant dos  sous-officiers,  mais  cette  propor- 
tion n'est  qu'un  minimum  qui  est  toujours 
dépassé  dans  la  cavalerie  et  dans  l'infanterie, 
où  la  moitié  des  emplois  de  sous-lieutenants, 
environ,  est  attribuée  aux  sous-officieis. 

Au  point  de  vue  des  emplois  que  l'officier 
des  corps  de  troupe  peut  occuper,  on  dis- 
tingue les  suivants  : 

—  acheteur.   (V.  Acheteur.) 

—  à  la  suite.  Officiers  existant  en  sur- 
nombre momentanément.  Ils  suppléent  les 
titulaires  de  leur  grade  absents  ou  employés 
à  des  fonctions  spéciales.  Ils  concourent, 
d'après  leur  ancienneté,  pour  tous  les  ser- 
vices avec  les  officiers  de  leur  grade. 

—  adjoint  à  1  habillement.  (V.  Ccqu- 
taine  d'Iiahillement.) 

—  changeant  de  corps  ou  de  rési- 
dence. Les  changements  de  corps  ou  de 
résidence  des  officiers  et  assimilés  sont  pro- 
noncés d'office  par  le  Ministre  de  la  guerre. 
Toutefois  les  généraux  commandant  les  corps 
d'armée  peuvent  prononcer  les  changements 
de  résidence  des  employés  militaires  des  di- 


9  OFFICIER. 

vers  grades  des  services  de  l'artillerie  et  du 
génie  d'une  même  direction,  ceux  des  offi- 
ciers du  corps  de  l'intendance  et  du  corps 
de  santé,  ainsi  que  des  officiers  d'adminis- 
tration d'une  même  région,  à  l'exception  de 
ceux  qui  sont  chefs  de  service. 

Les  changements  de  corps  ou  de  résidence 
pour  motifs  de  convenance  personnelle  sont 
également  prononcés  par  le  Ministre  de  la 
guerre,  en  ce  qui  concerne  les  officiers  et  les 
assimilés.  Les  propositions  sont  établies  dans 
les  conditions  prescrites  pour  les  permuta- 
lions  pour  convenance  personnelle.  Une  note 
ministérielle  du  :26  juin  1887  prescrit  de  ne 
proposer  les  officiers  pour  ces  changements 
de  corps  ou  de  résidence  que  lorsqu'ils  au- 
ront deux  ans  révolus  de  présence  dans  leur 
régiment  ou  leur  résidence,  à  moins  de  motifs 
très  sérieux. 

Dans  les  armes  où  le  passage  à  la 
i^<=  classe  d'un  grade  a  lieu  par  régiment,  et 
non  sur  toute  l'arme,  les  officiers  changeant 
de  corps  pour  convenance  personnelle 
prennent  rang,  quelle  que  soit  leur  ancien- 
neté sur  toute  l'arme,  après  le  plus  jeune 
officier  de  leur  grade  dans  leur  nouveau  ré- 
giment. Leurs  demandes  doivent  être  accom- 
pagnées d'une  renonciation  à  leur  ancien- 
neté relative  dans  ce  régiment  ;  mais  il  est 
bien  entendu  que  ces  officiers  conservent 
leur  rang  d'ancienneté  sur  la  liste  générale 
de  l'arme. 

—  chargé  de  l'ordinaire.  C'est  le 
plus  ancien  lieutenant  de  chaque  compagnie 
dans  l'infanterie,  et  chaque  officier  de  pelo- 
ton dans  la  cavalerie.  Il  veille  à  l'inscription 
régulière  des  recettes  et  des  dépenses,  vérifie 
l'arrêté  du  livret  à  la  fin  de  chaque  prêt,  et 
signe  le  compte. 

—  chargé  des  écoles-  Les  diverses 
écoles  instituées  dans  les  corps  nécessitent 
des  dépenses  qui  sont  faites  d'après  l'auto- 
risation du  conseil  d'administration,  sous  la 
surveillance  des  officiers  chargés  des  diffé- 
rents cours  ;  ces  officiers  vérifient  et  certi- 
fient les  factures,  et  ils  sont  chargés  de  la 
marche  de  l'instruction,  de  la  bonne  exécu- 
tion des  cours,  de  l'instruction  des  moni- 
teurs, du  bon  entretien  du  matériel,  etc. 

—  chargé  du  matériel.  Dans  certaines 
écoles  militaires,  un  officier  est  chargé  du 
matériel  et  exerce  les  attributions  dévolues 
dans  les  corps  aux  officiers  d'habillement. 

De  plus,  il  prépare  tout  pour  les  adjudi- 
cations. 

—  d'administration.  Officier  qui  est 
chargé  de  la  gestion  d'un  étalilissemeut  ad- 
ministratif, ou  qui  est  adjoint  à  un  directeur 
ou  à  un  chef  de  service  pour  le  seconder 
dans  ses  travaux  de  vérification  et  dans  la 


OFFICIER. 


S80 


OFFICIER. 


tenue  des  écritures.  Les  officiers  d'adminis- 
tration appartiennent  à  trois  services  diffé- 
rents :  le  service  de  l'intendance,  le  service 
de  santé  et  le  service  de  la  justice  militaire. 
Les  officiers  d'administration  du  service  de 
l'intendance  sont  repartis  en  trois  sections  : 

i°  Les  bureaux  de  l'intendance; 

2"  Les  subsistances  ; 

3"  L'habillement  el  le  campement. 

Les  officiers  d'administration  des  bureaux 
de  l'intendance  secondent  les  fonctionnaires 
de  l'intendance  dans  tous  leurs  travaux  ; 
ceux  des  subsistances,  de  l'habillement  et  du 
campement  sont  chargés  de  l'exploitation  et 
de  la  gestion  des  établissements  adminis- 
tratifs. Dans  chaque  établissement,  l'oflicier 
le  plus  élevé  en  grade  porte  le  titre  de  comp- 
table et  est  responsable.  Ces  officiers  peuvent 
être  employés  à  l'un  ou  à  l'autre  de  ces  ser- 
vices suivant  les  décisions  du  ministre. 

Les  officiers  d'administration  du  ser- 
vice des  hôpitaux  sont  chargés  de  la  ges- 


tion des  établissements  du  service  de  santé 
et  de  la  tenue  des  écritures  sous  les  ordres 
des  médecins  militaires.  Ils  ne  peuvent  chan- 
ger de  service,  mais  les  officiers  d'adminis- 
tration de  2*^  classe  peuvent,  comme  les 
capitaines  de  l'armée  active,  concourir  pour 
l'admission  dans  le  corps  de  l'intendance. 
Tous  ces  officiers  d'administration  se  re- 
crutent exclusivement  parmi  les  adjudants- 
élèves  d'administration  ayant  servi  au  moins 
un  an  dans  cet  emploi.  Ces  derniers  se  re- 
crutent parmi  les  élèves-stagiaires  de  l'Ecole 
d'administration  de  Vincennes. 

Les  officiers  d'administration  de  la 
justice  militaire  se  recrutent  parmi  les 
adjudants  commis  greffiers  proposés  à  l'in- 
spection générale.  Ils  remplissent  les  fonc- 
tions de  greffiers  auprès  des  conseils  de 
guerre  et  des  conseils  de  revision. 

Tous  ces  officiers  d'administration  ont  une 
hiérarchie  spéciale,  composée  de  cinq  grades  ; 
le  tableau  ci-dessous  indique  quel  est  le 
nombre  de  ces  ofiiciers  dans  chaque  grade  : 


DÉSIGNATION 

des  grades. 

SERVICE 

des 
bureaux 
de  l'inten- 
dance. 

SERVICE 

des   subsis- 
tances. 

SERVICE 

de 
l'habille- 
ment 
et  du  cam- 
pement. 

SERVICE 

•      des 
hôpitaux. 

SERVICE 

de  la  justice 
militaire. 

ASSIMILATION 

au  point  de  vue 

de  la  sohie 
et  de  la  retraite. 

Officier  d'administration 

20 
80 
80 
160 
100 

17 
68 
68 
130 
136 

5 
15 
15 
35 
35 

14 
56 
56 
112 
112 

2 
10 
12 
12 
14 

Chef  de  bataillon. 

Capitaine. 

Capitaine. 

Lieutenant. 

Sous-lieutenant. 

Officier  a'administration 

de  1"  clause 

Officier  d'administration 

Officier  d'administration 
adjoint  de  l"  classe.  . 

Officier  d'administration 
adjoint  de  2e  classe.. . 

Totaux  .... 

500 

425 

105 

350 

50 

—  d'approvisionnement.  En  temps 
de  paix,  l'officier  d'approvisionnement  de 
corps  de  troupe  est  chargé,  indépendamment 
des  fonctions  de  son  grade,  et  sous  l'autorité 
spéciale  de  l'officier  d'iiabilleinent,  de  la 
garde,  delà  surveillance- et  du  lotissement 
des  vivres  de  l^'^  ligne,  lorsque  ces  vivres 
sont  confiés  au  corps,  des  mesures  à  prendre 
pour  en  assurer  le  renouvellement  en  temps 
utile,  de  la  surveillance  et  de  l'entretien 
des  voitures  régimentaires  du  corps  et  de 
leurs  harnais,  et  enfin  des  fonctions  de  ca- 
pitaine de  distribution  dans  certains  cas. 

En  temps  de  guerre,  les  officiers  d'appro- 
visionnement sont  chargés  du  commande- 
ment du  train  régimentaire  et  de  l'entretien 
du  matériel,  de  la  prise  en  charge,  de  la 
conservation  et  de  la  garde  des  denrées  que 


contient  ledit  train,  des  distributions  aux 
parties  prenantes,  du  réapprovisionnement 
dudit  train,  soit  en  puisant  aux  convois  ad- 
ministratifs ou  aux  magasins,  soit  au  moyen 
d'achats  ou  de  réquisitions.  En  principe,  ces 
officiers  exercent  leurs  attributions  sous 
l'impulsion  technique  du  sous-intendant  mi- 
litaire chargé  du  service  des  subsistances  de 
l'unité,  et  sous  la  responsabilité  des  conseils 
d'administration.  (Voir  l'Instruction  minis- 
térielle du  17  mars  1882,  sur  le  fonction- 
nement des  officiers  d'approvisionnement.) 

—  d'armement.  Officier  du  grade  de 
lieutenant,  placé  sous  la  direction  immédiate 
du  capitaine  d'habillement,  pour  être  chargé 
de  ce  qui  concerne  la  conservation  et  la 
comptabilité  des  armes  et  des  munitions  ap- 
partenant au  corps. 


OFFICIER. 


581 


OFFICIER. 


—  de  casernemeilit.  Le  porie-drapeau 
est  chargé  des  détails  du  casernement  et  du 
couchage,  et  est  appelé  de  ce  fait  officier  de 
casernement. 

Il  tient  les  registres  relatifs  à  ce  service, 
sous  la  surveillance  du  major.  Il  est  chargé 
des  détails  relatifs  à  l'éclairage  des  casernes 
et  de  leurs  accessoires.  Un  ou  plusieurs 
hommes  sont  mis  à  sa  disposition,  à  cet  et- 
fet.  Il  centralise  les  détails  du  service  du 
blanchissage  du  linge  de  la  troupe.  Il  prend 
part  à  l'instruction  théorique  et  pratique 
des  officiers,  dans  les  limites  fixées  par  le 
colonel.  Il  est  exempt  du  service  déplace. 

—  de  détail.  Officier  chargé  des  détails 
d'exécution  ou  d'administration  dans  les  dé- 
tachements composés  de  plusieurs  unités 
administratives,  mais  n'ayant  pas  de  conseil 
d'administration. 

—  de  distribution.  Dans  chaque  corps 
de  troupe  à  pied,  d'artillerie,  du  génie  et 
du  train,  un  capitaine  est  chargé  chaque 
semaine,  sous  les  ordres  et  la  direction  du 
major,  de  présider  à  la  réception  des  distri- 
butions. 

Dans  la  cavalerie,  cette  mission  est  dévo- 
lue à  un  officier  désigné  spécialement  à  cet 
effet. 

L'officier  de  distribution  entre  seul  dans 
le  magasin,  examine  la  qualité  des  denrées 
et  vérifie  les  quantités.  Lorsque  cet  officiera 
refusé  les  denrées  pour  quelque  cause  que 
ce  soit,  il  arrête  la  distribution  et  en  informe 
aussitôt  le  commandant  d'armes  et  le  colonel, 
et  il  avise  le  sous-intendant. 

Le  commandant  d'armes  convoque  le 
plus  tôt  possible  les  commissions  prévues 
par  le  règlement  sur  le  service  intérieur 
(art.  383,  infanterie;  377,  cavalerie,  et  401, 
artillerie). 

—  de  l'état  civil.  Officier  chargé  de 
l'établissement  des  actes  de  l'état  civil,  soit 
à  l'intérieur,  soit  aux  armées  en  campagne. 

—  d'état-major  (V.  État-major,  ser- 
vice d'). 

—  de  gendarmerie  (V.  Gendarmerie). 

—  d'habillement  (V.  Capitaine  d'ha- 
billement). 

—  de  l'armée  territoriale.  Les  offi- 
ciers de  l'armée  territoriale  proviennent  : 

•1°  Des  officiers  de  la  réserve  de  l'armée 
active,  qui  sont  versés  dans  l'armée  territo- 
riale en  même  temps  que  la  classe  de  mobi- 
lisation à  laquelle  ils  appartiennent  ; 

2°  Des  sous-officiers  appartenant  par  leur 
;'ige  à  l'armée  territoriale  ou  à  sa  réserve  et 
qui  ont  été  nommés  sous-lieutenants  sur  la 
proposition  de  leurs  chefs  directs,  sprés 
avoir  satisfait  à  certaines  conditions  d'apti- 


tude déterminées  par  le  Ministre  de  la 
guerre  ; 

3°  Des  engagés  conditionnels  d'un  an  ap- 
partenant par  leur  âge  à  l'armée  territoriale 
ou  à  sa  réserve,  et  qui  ont  été  nommés  sous- 
lieutenants  après  avoir  satisfait  à  des  examens 
déterminés  par  le  Ministre  de  la  guerre  ; 

4°  Des  officiers  retraités  pendant  les  cinq 
années  qui  suivent  la  date  de  leur  mise  à 
la  retraite. 

Selon  les  besoins  du  service,  le  Ministre 
de  la  guerre  est  autorisé  à  affecter,  en  cas 
de  mobilisation,  au  service  de  l'armée  terri- 
toriale les  sous-lieutenants  et  les  sous-offi- 
ciers de  l'armée  active.  Ces  officiers  et  sous- 
officiers  n'en  restent  pas  moins  soumis,  en 
temps  de  paix  à  toutes  les  obligations  de 
leur  classe. 

L'avancement  dans  l'armée  territoriale  est 
réglé  par  le  décret  du  31  juillet  1881.  Aux 
termes  de  l'article  3  de  ce  décret,  les  nomi- 
nations par  avancement  aux  différents  grades 
d'officier  de  l'armée  territoriale  sont  exclu- 
sivement faites  au  choix,  d'après  les  propo- 
sitions spéciales  des  commandants  de  corps 
d'armée,  sur  des  listes  où  sont  inscrits,  par 
ordre  d'ancienneté,  les  officiers  reconnus 
aptes  à  passer  au  grade  supérieur.  Dans 
chaque  région,  il  est  établi  une  liste  unique 
par  arme. 

Le  droit  au  commandement  des  officiers 
de  réserve  et  de  l'armée  territoriale  est  réglé 
par  le  décret  du  25  octobre  1883  (art.  3) 
sur  le  service  en  campagne,  et  le  décret  du 
28  décembre  1883  sur  le  service  intérieur 
des  troupes  d'infanterie  (Principes  généraux 
de  la  subordination). 

—  de  police  judiciaire  (V.  Justice 
militaire). 

—  de  peloton.  L'officier  de  peloton 
s'applique  à  connaître  complètement  ses  su- 
boidonnés  et  tout  particulièrement  les  sous- 
officiers  et  les  caporaux.  11  les  dirige  et  les 
surveille.  Il  maintient  un  ordre  invariable 
dans  son  peloton  ;  il  y  exerce  l'émulation,  y 
entretient  l'union,  y  développe  le  goût  du 
service  et  prend  toujours  pour  règle  l'impar- 
tialité et  la  justice. 

Il  visite  tous  les  jours  son  peloton  ;  il  se 
fait  rendre  compte  par  le  sergent  de  section 
des  Ululations,  punitions,  permissions,  dis- 
tributions, etc.  Il  tient  lui-même  pour  son 
peloton  le  livret  prévu  par  l'article  101  du 
règlement  sur  le  service  intérieur.  (V.  art.  99 
à  106  inclus.) 

—  d'ordonnance.  Officier  attaché  à  la 
personne  d'un  général  ou  du  Ministre  de  la 
guerre  pour  porter  ses  ordres  et  ses  mes- 
sages, pour  le  seconder  dans  certains  détails 


OFFICIER. 


o82 


OFFICIER. 


de  son  service  et  pour  l'accompagner  dans 
ses  tournées  ou  inspections. 

—  de  recrutement.  Officier  attaché  à 
un  bureau  de  recrutement. 

A  la  tète  de  chaque  hureau  est  placé  un 
officier  supérieur  (chef  de  bataillon  ou  lieu- 
tenant-coloiiel)^  ayant  sous  ses  ordres  des 
officiers  subalternes  chargés,  les  uns  du 
recrutement  proprement  dit,  les  autres  de  la 
mobilisation,  des  réquisitions  des  chevaux 
et  des  voitures;  enfin,  d'autres  sont  chargés 
de  l'armée  territoriale. 

Tous  ces  officiers  sont  choisis  parmi  les 
officiers  en  activité  ou  en  retraite.  Les  pre- 
miers sont  alors  mis  hors  cadre,  s'ils  sont 
officiers  supérieurs  ou  capitaines,  ou  bien 
placés  surnuméraires  dans  les  régiments, 
s'ils  sont  lieutenants  ou  sous  lieutenants. 

—  de  réserve.  Officier  provenant  : 

d°  Des  engagés  conditionnels  ou  des  sous- 
officiers  ayant  accompli  la  durée  légale  de 
leur  service  dans  l'armée  active,  et  qui  ont 
été  nommés  sous-lieutenants  après  avoir 
satisfait  aux  épreuves  d'un  concours  ; 

2°  Des  officiers  de  l'armée  active  démis- 
sionnaires, et  qui  appartiennent  par  leur 
âge  à  la  réserve  ; 

3°  Des  officiers  retraités,  pendant  les  cinq 
années  qui  suivent  la  date  de  leur  mise  à  la 
retraite. 

Ces  derniers  peuvent  être  affectés  par  le 
Ministre  de  la  guerre,  soit  à  la  réserve  de 
l'armée  active,  soit  à  l'armée  territoriale, 
selon  les  besoins  du  service. 

Les  officiers  de  réserve  remplissent,  pen- 
dant le  temps  de  leur  présence  au  corps,  les 
fonctions  de  leur  grade.  Us  concourent,  pour 
tous  les  services,  avec  les  officiers  de  leur 
grade  de  l'armée  active.  A  grade  égal,  le 
commandement  appartient  toujours  aux  offi- 
ciers de  l'armée  active;  toutefois,  pour  les 
officiers  de  la  réserve  provenant  des  officiers 
retraités,  le  commandement  appartient  au 
plus  ancien,  et  on  leur  compte  comme  an- 
cienneté le  temps  passé  dans  leur  grade  dans 
l'armée  active. 

—  de  ronde.  Des  officiers  du  grade  de 
capitaine,  de  lieutenant  ou  de  sous-lieute- 
nant, sont  désignés  pour  faire  des  rondes 
d'officiers.  (V.  Ronde.) 

—  de  semaine  (V.  Service  de  semaine). 

—  des  douanes.  Les  officiers  des  doua- 
nts conservent,  en  cas  de  mobilisation,  les 
grades  qui  leur  sont  attribués  dans  leur  ad- 
ministration en  temps  de  paix.  Us  sont 
chargés  du  commandement  des  sections, 
compagnies  et  bataillons  de  douaniers. 

—  des  chasseurs  forestiers.  Ces  of- 
ficiers sont  choisis  parmi  le  personnel  du 


service  des  forêts,  et  ont   les  assimilations 
de  grade  suivantes  : 


o 

CRADES. 

ASSniILATION. 

1> 

Conservateur    des  fo- 
rêt-  

Lieutenant-colonel. 
Chef  de  bataillon. 
Capitaine. 

Lieutenant    ou    sous- 
lieutenant. 

Inspecteur  des  forêts.. 

Sous-inspecteur 

Garde  général 

—  du  service  de  santé.  Les  officiers 
du  service  de  santé  comprennent  :  les  méde- 
cins militaires,  les  pharmaciens  militaires  el 
les  officiers  d'administration  du  service  des 
hôpitaux  mi'itaires. 

—  en  mission.  Officier  qui  accomplit 
une  mission  extraordinaire  en  vertu  d'un 
ordre  du  Ministre  de  la  guerre  ou  des  géné- 
raux commandant  les  corps  d'armée,  dû- 
ment autorisés  par  lui. 

Aux  armées  en  campagne,  ce  pouvoir  est 
dévolu  aux  commandants  en  chef  et  aux  in- 
tendants d'armée  ou  de  corps  d'armée,  pour 
les  officiers  sous  leurs  ordres.  Les  oliiciers 
en  mission  ont  droit  à  Vindemnité  extraor- 
dinaire de  roijage. 

—  indigène.  Officier  de  race  indigène- 
servant  dans  une  troupe  indigène  au  ser- 
vice de  la  France. 

La  moitié  des  emplois  de  sous-lieutenant 
et  de  lieutenant  dans  les  troupes  indigènes, 
est  réservée  aux  indigènes.  Us  ont  la  même 
solde  et  jouissent  des  mêmes  droits  et  pré- 
rogatives que  les  officiers  français  employés 
dans  les  mêmes  corps  de  troupe. 

—  payeur.  En  cas  de  mobilisation,  Vad- 
joint  au  trésorier  remplit,  aux  bataillons  de 
guerre,  les  fonctions  attribuées  au  trésorier  ; 
il  prend  alors  le  titre  d'officier  payeur  et 
tient  certains  registres.  U  a  alors,  pour  ce 
qui  concerne  sa  gestion,  la  même  responsa- 
bilité que  le  trésorier. 

—  retraité.  Officier  rendu  h  la  vie  ci- 
vile et  pourvu  d'une  pension.  Les  officiers 
retraités  dans  les  conditions  de  la  loi  du 
22  juin  1878  sont  inscrits  sur  les  contrôles 
généraux  par  arme  et  par  grade  tenus  au 
ministère  de  la  guerre  et  à  l'état-major  de 
la  région  dans  laquelle  ils  sont  domiciliés. 
Les  pièces  concernant  ces  officiers  sont 
adressées  à  l'administration  centrale  (bureau 
de  l'arme)  par  envoi  spécial,  aussitôt  qu'ils 
se  trouvent  en  instance  de  retraite.  Les  offi- 
ciers d'infanterie  ressortissent  à  deux  bu- 
reaux dilTérents  du  ministère  :  bureau  du 
personnel  de  l'infanterie  pour  les  officiers  de 


OFFRE.  o83 

réserve,  bureau  de  Taftnée  territoriale  pour 
les  officiers  de  cette  armée.  Pour  les  autres 
;innes  et  services,  il  n'est  établi  qu'un  seul 
contrôle  ;  les  officiers  et  assimilés  qui  y  fi- 
gurent sont  affectés,  suivant  leur  aptitude 
et  les  besoins  du  service,  et  d'après  leur  de- 
mande et  la  proposition  dont  ils  ont  été 
l'objet,  soit  à  un  emploi  d'officier  de  réserve, 
soit  à  un  emploi  d'officier  de  l'armée  territo- 
riale, de  leur  spécialité  autant  que  pos- 
sible. 

Tant  que  les  officiers  et  assimilés  restent 
à  la  disposition  du  ministre,  ils  sont  tenus 
de  faire  savoir  au  commandant  de  la  région 
sur  les  contrôles  de  laquelle  ils  figurent, 
leurs  changements  de  domicile  ou  de  rési- 
dence, dans  le  délai  de  deux  mois,  ainsi  que, 
s'il  y  a  lieu,  les  circonstances  qui  les  met- 
traient hors  d'état  de  remplir  les  obligations 
de  l'emploi  pour  lequel  ils  étaient  désignés. 
En  cas  de  transfert  de  son  domicile  hors  de 
la  région,  l'officier  ou  assimilé  est  rayé  du 
contrôle  de  cette  région  et  inscrit  sur  celui 
de  la  région  où  il  se  fixe. 

—  sans  troupe.  Ofncier  qui  n'a  pa 
sous  ses  ordres  directs  une  fraction  consti- 
tuée de  troupe.  Tels  sont  les  officiers  du 
service  d' état-major,  des  états-majors  parti- 
culiers de  l'artillerie  et  du  génie,  des  services 
de  l'intendance,  de  santé,  etc. 

—  secrétaire  de  la  commission  des 
ordinaires.  Lieutenant  ou  sous-lieutenant 
faisant  fonctions  d'officier  comptable  de  1 1 
commission  des  ordinaires.  Il  est  assisté 
dans  son  travail  par  un  ou  deux  sous-offi- 
ciers et  a  voix  consultative  dans  les  délibé- 
rations. 

—  surnuméraire.  Qui  est  en  sus  du 
nombre  des  officiers  de  son  grade,  d'après  les 
fixations  de  la  loi  des  cadres.  Tels  sont  les 
lieutenants  et  les  sous-lieutenants  détachés 
dans  les  bureaux  de  recrutement. 

OFFRE.  Action  d'offrir.  Aux  adjudica- 
tions de  l'administration  du  département  de 
la  guerre,  les  offres  sont  faites  par  écrit,  sur 
papier  timbré  et  portent  le  nom  de  soumis- 
sions. 

Aux  concours  restreints,  les  offres  sont 
également  présentées  par  écrit  ;  mais  pour 
les  marchés  de  gré  à  gré,  elles  peuvent  être 
faites  de  vive  voix.  Le  soumissionnaire  ou 
le  concurrent  qui  a  présenté  l'offre  la  moins 
élevée  est  appelé  le  moins  disant. 

OMIS.  Jeune  homme  qui  n'a  pas  été 
inscrit  sur  le  tableau  de  recensement  de  sa 
commune  à  l'époque  fixée  par  la  loi,  c'est- 
à-dire  au  l"  jamier  de  l'année  qui  a  suivi 
celle  où  il  a  accompli  sa  20*  année. 

Lorsque  le  jeune  homme  a  été  omis  par 
suite  de  fraudes  ou  manoeuvres,  il  est  déféré 


OPÉRATION. 


aux  tribunaux  ordinaires  et  puni  d'un  em- 
prisonnement d'un  mois  à  un  an  (art.  69  de 
la  loi  du  lo  juillet  1889).  Les  auteurs  ou 
complices,  s'il  en  existe,  sont  punis  de  la 
même  peine. 

Tous  les  omis,  à  quelque  titre  que  ce  soit, 
sont  inscrits  sur  les  tableaux  de  recensement 
de  la  classe  qui  est  appelée  après  la  décou- 
verte de  l'omission,  à  moins  qu'ils  n'aient 
4o  ans  accomplis  à  l'époque  de  la  clôture 
des  tableaux,  et  sont  soumis  à  toutes  les 
obligations  de  cette  classe  Toutefois,  ils  sont 
libérés  à  titre  définitif  à  l'âge  de  47  ans  au 
plus  tard  (art.  io). 

Le  sous-préfet  inscrit  en  tète  de  la  liste 
du  tirage  au  sort  le  nom  des  jeunes  gens  qui 
se  trouvent  dans  l'un  des  cas  prévus  par 
l'article  io  et  qui  n'ont  pas  déposé  à  la 
sous-préfecture,  huit  jours  au  moins  avant 
le  tirage  du  canton,  une  demande  tendant  à 
faire  excuser  leur  non-inscription  sur  le  ta- 
bleau de  recensement  des  années  précé- 
dentes, et  justifient  que  l'omission  de  leur 
nom  sur  ce  tableau  ne  peut  être  imputée  à 
leur  négligence.  Les  premiers  numéros  leur 
sont  attribués  de  droit.  Ces  numéros  sont  en 
conséquence  extraits  de  l'urne  avant  l'opéra- 
tion du  tirage. 

Quant  aux  omis  qui  ont  déposé  à  la  sous- 
préfecture  la  demande  susindiquée ,  ils 
prennent  part  au  tirage  au  sort,  et  le  conseil 
de  revision,  après  avoir  entendu  leurs  expli- 
cations, leur  maintient  leur  numéro,  ou  les 
inscrit  en  tète  de  la  liste  de  tirage  au  sort 
(art.  17). 

OMISSION  de  numéros.  Dans  le  cas 
d'omission  de  niunéros  dans  l'urne,  lors  du 
tirage  au  sort,  les  jeunes  gens  non  pourvus 
de  numéros  sont  inscrits  à  la  suite  avec  des 
numéros  supplémentaires,  et  tirent  entre  eus 
pour  déterminer  l'ordre  suivant  lequel  ils 
seront  inscrits  ;  mais  l'opération  du  tirage  au 
sort  ne  peut  être  recommencée  sous  aucun 
prétexte. 

ONAGRE.  Sorte  de  baliste  dont  l'un  des 
bras  consistait  en  une  espèce  de  cuiller  per- 
mettant de  lancer  des  pierres  ou  autres  pro- 
jectiles. 

ONDES.  Défaut  d'usinage  des  bouches  à 
feu  en  bronze. 

ONÉREUX  (Titre).  Terme  d'adminis- 
tration indiquant  qu'un  effet,  un  objet,  un 
cheval  a  été  payé  par  son  détenteur,  de  ses 
propres  deniers.  Ex,  :  la  remonte  à  titre  oné- 
reux. 

OPÉRATION.  Action  ayant  pour  objet 
d'atteindre  un  but  déterminé.  11  y  a  par 
suite  un  grand  nombre  de  sortes  d'oiiérations 
militaires,  au  point  de  vue  administratif, 
stratégique,  tactique,  etc.  Toute  opération 


OPERCULE. 


384 


ORDINAIRE   DE  LA   TRODPE. 


de  guerre  doit  être  parfaitement  prévue  avant 
l'exécution,  afin  d'en  assurer  le  succès  avec 
toutes  les  chances  possibles,  mais  en  laissant 
à  chacun  la  part  d'initiative  indispensable. 

On  donne  encore  ce  nom  à  tout  ce  que 
fait  un  chirurgien  sur  un  corps  vivant,  à 
l'aide  d'instruments. 

OPERCULE.  Les  ojwrcules  nécessaires 
pour  les  obus  à  balles  sont  en  laiton  embouti 
et  sont  fournis  aux  arsenaux  par  VÉcole  de 
pyrotechnie.  Ils  consistent  en  un  petit  godet 
en  cuivre  qui,  dans  certains  obus  à  balles, 
ferme  l'ouverture  cylindrique  percée  dans  la 
cloison  qui  sépare  les  deux  chambres,  afin 
d'éviter  le  mélange  de  la  poudre,  qui  rem- 
plit la  chambre  supérieure,  avec  les  balles 
contenues  dans  la  chambre  inférieure. 

OPHICLÉIDE.  Basson  en  cuivre  et  à 
neuf  clefs,  qui  fait  partie  des  instruments  de 
la  musique  militaire,  où  il  sert  de  contre- 
basse. 

OPIMES.  Les  Romains  appelaient  dé- 
pouilles opimes  celles  que  remportait  un 
général  d'ar.née  qui  avait  tué  de  sa  main  le 
général  de  l'armée  ennemie. 

OPINIÂTRE.  Se  dit  des  clioses  où  l'on 
met  de  la  persévérance,  de  l'achai-nement. 
Ex.  :  un  combat  opiniâtre,  une  résistance 
opiniâtre. 

OPLITE.  (V.  HopUte.) 

OPPOSITION  au  mariage.  (V.  Ma- 
riage.) 

—  juridique.  Obstacle  que  l'on  met, 
suivant  les  formes  judiciaires,  à  une  chose 
ou  à  l'exécution  d'une  chose.  C'est  ainsi 
qu'on  forme  opposition  à  un  commandement 
de  payer,  aux  deniers  de  la  vente  d'objets 
saisis,  etc. 

L'opposition  ne  peut  être  levée  que  par  le 
consentement  de  la  partie  qui  l'a  faite,  ou 
par  un  jugement  valable.  L' ojiposition  au 
mariage  est  également  une  opposition  juri- 
dique. 

OPTION.  Action  de  choisir  entre  deux 
ou  plusieurs  choses  qu'on  ne  peut  avoh-  en- 
semble. 

La  faculté  d'option  pour  la  nationalité 
française  avait  été  laissée  jusqu'en  1873  aux 
Alsaciens-Lorrains  des  pays  annexés,  à  la 
condition  de  venir  s'établir  en  France. 

OPTIQUE.  (V.  Signaux  el  Télégraphie). 

ORDINAIRE  de  la  troupe.  Fonds  spé- 
cial établi  pour  payer  les  dépenses  de  nour- 
riture, d'éclairage  des  chambres,  d'ingré- 
dients de  propreté,  etc.,  des  hommes  de 
troupe  vivant  en  commun. 

En  principe,  il  est  formé  un  ordinaire  par 
compagnie,  escadron  ou  batterie;  mais  le 
règlement  permet  au  chef  de  corps  de  grou- 


per plusieurs  unités,  jusqu'à  un  bataillon, 
dans  le  cas  où  ce  système  lui  paraîtrait  pré- 
férable par  suite  de  réduction  des  effectifs. 

Dans  ce  dernier  cas,  une  seule  unité  ad- 
ministrative tient  l'ordinaire  ;  elle  est  dési- 
gnée à  tour  de  rôle,  tous  les  trois  mois,  par 
le  chef  de  corps,  pour  s'occuper  des  détails 
de  la  gestion. 

Le  capitaine  de  cette  unité  a  seul  la  di- 
rection des  achats,  de  la  préparation  et  de 
la  distribution  des  aliments.. 

Les  autres  capitaines  conservent  la  libre 
disposition  do  leur  boni;  ils  continuent  à 
faire  tenir  leurs  livrets  d'ordinaire,  mais  n'y 
inscrivent,  pour  les  achats  communs,  que  la 
part  contributive  de  leur  unité. 

La  préparation  des  aliments  est  confiée  à 
des  cuisiniers  à  raison  de  un  par  compagnie. 

Chaque  cuisinier  est  secondé  par  un  aide 
de  cuisine  relevé  toutes  les  semaines. 

La  préparation  du  café  au  moyen  de  per- 
colateurs est  effectuée  par  un  ou  plusieurs 
hommes  désignés  par  le  chef  de  corps. 

Les  recettes  des  ordinaires  sont  de  deux 
sortes  :  les  recettes  ordinaires  et  les  recettes 
additionnelles. 

Les  recettes  ordinaires  comprennent  : 

1°  Le  prélèvement  sur  la  solde  des  liommes 
vivant  à  l'ordinaire,  prélèvement  fixé  par  le 
chef  de  corps  et  qui  doit  être  calculé  de 
manière  à  laisser  au  moins  5  centimes  par 
jour  au  soldat,  comme  sou  de  poche; 

2°  Le  montant  des  différentes  indemnités 
représentatives  :  viande,  liquides,  etc.  ; 

3°  Les  indemnités  accordées  dans  des  cir- 
constances particulières  :  Fête  nationale, 
marche,  etc.  ; 

4o  Le  versement  journalier  d'un  centime 
à  faire  par  les  sous-officiers,  les  caporaux  et 
les  soldats  ne  vivant  pas  à  l'ordinaire  pour 
part  contributive  à  l'éclairage  et  aux  ingré- 
dients de  propreté; 

5°  Le  versement  fait  par  les  sous-officiers 
et  les  hommes  ne  vivant  pas  à  l'ordinaire, 
pour  le  sucre  et  le  café  perçus  à  titre  rem- 
boursable, quand  ils  prennent  le  café  à  la 
compagnie  ; 

6°  Dans  les  compagnies  de  discipline,  la 
moitié  du  produit  de  chaque  journée  de  tra- 
vail. 

Les  receltes  additionnelles  sont  : 

1"  Les  centimes  de  poche  des  caporaux 
et  soldats  punis  de  prison  ou  de  cellule,  de 
ceux  absents  irrégulièrement  le  dernier  jour 
du  prêt  et  de  ceux  décédés  dans  le  courant 
du  prêt; 

2"  Le  produit  de  la  vente  des  issues  di- 
verses :  os,  eaux  grasses,  cendres,  boîtes 
vides  de  conserve  provenant  de  l'ordi- 
naire, etc.  ; 


ORDINAIRE  DE  L\   TROUPE. 


ORDINAIRE   DE  LA   TROUPE. 


3°  Le  remboursemerti  du  blancliissage  du 
liugc  des  sous-officiers,  caporaux  et  soldats 
ne  Aivant  pas  à  l'ordinaire,  lorsqu'ils  usent 
de  la  faculté  de  faire  blanchir  leur  linge 
avec  celui  de  la  troupe  ; 

4°  La  moitié  de  la  valeur  du  moins-perçu 
en  pain  pendant  l'année: 

o°  Le  tiers  de  l'excédent  des  recettes  de 
la  masse  de  chauffage  ; 

6°  Les  produits  des  jardins  potagers, 
lorsque  le  corps  en  possède  ; 

7"  Les  services  payés. 

Le  règlement  du  23  octobre  i887  donne 
la  nomenclature  des  dépenses  supportées  par 
les  ordinaires,  et  les  classe  en  dépenses  nor- 
males et  en  dépenses  accidentelles. 

Les  dépenses  nurmales  comprennent  : 

1°  L'achat  de  toutes  les  denrées  et  li- 
quides, autres  que  ceux  fournis  gratuite- 
ment par  l'État  ; 

2°  Le  payement  des  vivres  perçus  à  titre 
remboursable  ; 

3°  Le  versement,  à  la  masse  d'infirmerie, 
des  perceptions  faites  par  les  hommes  admis 
au  régime  spécial; 

4°  L'éclairage  des  chambres  et  des  cui- 
sines ; 

5°  L'achat,  l'entretien  et  le  nettoyage 
des  effets  des  cuisiniers,  aides  et  soldats 
chargés  du  percolateur; 

6°  Le  payement  au  cuisinier  de  l'indem- 
nité de  viande  quand  cette  denrée  est  distri- 
buée en  nature; 

7°  Les  dépenses  pour  la  propreté  corpo- 
lelle  des  hommes  et  le  blanchissage  de  leur 
linge; 

8°  L'achat  du  livret  d'ordinaire  et  la 
part  proportionnelle  d'achat  des  registres  de 
la  commission  des  ordinaires; 

9"  L'achat  des  paniers  de  viande  et  le 
remplacement  anticipé,  s'il  est  nécessaire, 
des  paniers  à  charbon  ; 

10"  Les  menues  dépenses  (jusqu'à  la  li- 
mite de  20  francs)  à  l'occasion  de  la  Fête 
nationale. 

Les  dépenses  accidentelles  comprennent  : 

1°  Les  versements  faits  à  la  masse  d'in- 
firmerie, en  cas  d'insuffisance,  sur  l'ordre 
du  chef  de  corps  et  avec  l'autorisation  du 
général  de  brigade  ; 

2°  L'achat  de  machines  à  peler;  de  filtres 
à  café;  de  cosmétique  du  marcheur,  etc.  ; 

3°  L'achat  de  vaisselle  et  de  récipients 
pour  la  boisson  ; 

4°  Les  mêmes  frais  pour   l'aménagement 
des  tables,  des  bancs  et  des  réfectoires  ; 
5°  Les  frais  de  rôtissage,  etc. 

Il  appartient  au  chef  de  corps  d'autoriser 
les  dépenses  accidentelles,  lorsqu'il  le  juge 
utile  et  que  l'état  des  bonis  le  permet. 


Le  chef  de  corps  peut,  avec  l'assentiment 
du  général  de  brigade,  autoriser  les_  capi- 
taines à  engager  d'autres  dépenses  que  celles 
énumérées  au  règlement,  pourvu  qu'elles  se 
rattachent  directement  à  l'alimentation  des 
hommes,  mais  ces  dépenses  exceptionnelles 
doivent  être  calculées  de  manière  à  ne  ja- 
mais faire  descendre  les  bonis  au- dessous  du 
chiffre  de  2  francs  par  homme. 

Le  registre  de  comptabilité  de  l'ordinaire 
d'une  compagnie  porte  le  nom  de  livret  d'or- 
dinaire. 

Les  corps  peuvent  se  procurer  les  denrées 
de  l'ordinaire  de  deux  manières  différentes  : 

1°  Par  des  achats  effectués  directement  par 
les  soins  des  capitaines,  pour  leur  compa- 
gnie; 

2°  Par  des  acliats  effectués  par  la  commis- 
sion des  ordinaires. 

1"  cas.  —  Pour  les  achats  de  gré  à  gré, 
le  capitaine  donne  cliaque  jour  au  sergent- 
major  la  somme  nécessaire  pour  les  achats 
du  lendemain. 

Cette  somme  est  remise  par  ce  sous-ofii- 
cier  au  caporal  d'ordinaire,  ainsi  qu'une  note 
indiquant  les  denrées,  objets  ou  ingrédients 
à  acheter. 

Ce  caporal,  accompagné  de  soldats  de  cor- 
vée, se  rend  chez  les  fournisseurs. 

Les  hommes  ont  le  droit  de  débattre  les 
prix  et  d'aller  chez  d'autres  vendeurs. 

L'accord  étant  fait,  le  caporal  doit  veiller 
aux  pesées  et  prendre  livraison  des  achats, 
dont  il  devient  alors  responsable. 

11  paye  immédiatement,  en  présence  des 
hommes  de  corvée,  et  les  fournisseurs  lui 
donnent  quittance  en  émargeant  sur  le  li- 
vret d'ordinaire  : 

2^  cas.  —  La  commission  des  ordinaires 
peut,  aveo  l'assentiment  du  chef  de  corps, 
employer  l'un  des  moyens  ci-aprés  pour  pro- 
curer les  denrées  ou  objets  nécessaires  aux 
ordinaires,  savoir  :  passer  des  marchés  par 
voie  d'adjudication,  passer  des  marchés  de 
gré  à  gré,  opérer  à  la  halle,  traiter  directe- 
ment avec  le  producteur,  acheter  sur  facture 
en  gros  ou  en  demi-gros. 

Les  marchés  ne  deviennent  définitifs 
qu'après  l'approbation  du  chef  de  corps. 

Toutefois  celui-ci  peut,  s'il  le  juge  avan- 
tageux, autoriser  l'achat  direct  de  la  viande 
pour  chaque  compagnie,  par  les  soins  du 
capitaine. 

Le  chef  de  corps  n'approuve  les  marchés 
de  viande  qu'après  la  notification  au  corps 
du  taux  de  l'indemnité  représentative  de 
viande  pour  le  semestre  futur. 

Les  denrées  ou  objets  doivent  èt:e  livrés 
•1  la  caserne,  dans  des  locaux  appropriés  à 
l'usage  de   magasins.   Les  réceptions    sont 


ORDONNANCE. 


faites  par  un  membre  de  la  commission  dé- 
légué chaque  semaine  par  le  président, 
d'après  l'ordre  d'ancienneté.  En  cas  de  con- 
testation avec  les  fournisseurs,  la  commis- 
sion se  réunit  et  prononce  sans  appel. 

Les  distributions  sont  faites  sous  la  sur- 
veillance du  capitaine  de  distribution.  Le 
caporal  d'ordinaire,  muni  de  la  note  des 
denrées  ou  objets  à  recevoir,  assiste  aux  pe- 
sées, et  devient  alors  responsable  des  quan- 
tités. 

Les  fournisseurs  sont  payés  par  le  tréso- 
rier, d'après  un  bordereau  établi  en  double 
expédition  par  l'officier  secrétaire  de  la  com- 
mission des  ordinaires,  à  la  fin  de  chaque 
prêt. 

Le  trésorier  retient  sur  la  feuille  de  prêt 
de  chaque  compagnie,  le  montant  des 
sommes  dues  aux  fournisseurs  de  l'ordi- 
naire. Ceux-ci  donnent  quittance  en  marge 
des  deux  cxpédi lions  du  bordereau. 

ORDONNANCE.  Règlement,  décision, 
ordre,  qui  émane  d'une  autorité  compétente. 
Ce  terme  n'est  plus  guère  en  usage  dans 
l'armée,  dans  l'acception  ci-dessus;  on  em- 
ploie actuellement  les  mots  règlement,  déci- 
sion, ordre,  afin  d'éviter  toute  confusion 
avec  les  autres  acceptions  du  mot  ordon- 
nance. 

Soldat  de  cavalerie  chargé  de  porter  des 
ordres  et  des  dépêches. 

Se  dit  encore  de  l'habillement  uniforme 
et  réglementaire  que  les  officiers  et  soldats 
doivent  porter  dans  chaque  corps  ou  ser- 
vice. 

—  de  délégation.  Acte  par  lequel  un 
ministre  délègue  ses  pouvoirs  à  un  ordon- 
nateur secondaire. 

—  de  non-lieu.  (V.  Justice  militaire, 
non-lieu.) 

—  d'officier.  Soldat  mis  à  la  disposition 
d'un  officier  pour  l'entretien  de  ses  armes  et 
de  ses  effets  militaires,  de  même  que  pour 
panser  ses  chevaux. 

Chaque  officier  a  droit  à  un  soldat -ordon- 
nance par  deux  chevaux  et  un  de  plus  pour 
chaque  cheval  en  sus  d'un  nombre  pair. 

Ces  soldats  sont  choisis  parmi  les  soldats 
de  2^  classe  qui  ont  terminé  l'école  de  ba- 
taillon ou  d'escadron  :  ils  sont  dispensés  de 
service  et  de  corvées,  mais  ils  assistent  aux 
inspections  et  prennent  part  aux  marches, 
aux  manœuvres  à  pied  ou  à  cheval;  ils  exé- 
cutent leur  tir  annuel. 

Les  officiers  qui  changent  de  position  sont 
autorisés  à  faire  conduire  leurs  chevaux  par 
leur  soldat-ordonnance  ;  ils  peuvent  con- 
server ce  soldat-ordonnance  dans  leur  nou- 
velle position. 

Les    officiers  sans    troupe    ou    assimilés 


S86  ORDRE. 

n'ont  droit  à  un  soldat-ordonnance  qu'au- 
tant qu'ils  sont  montés.  Ces  soldats  sont 
pris  dans  les  corps  de  troupe  et  passent  au 
train  des  équipages  militaires  sur  la  demande 
qui  est  adressée  par  l'officier  intéressé  au 
général  commandant  le  corps  d'armée. 

Les  officiers  payent  pai  mois  à  leur  soldat- 
ordonnance  5  francs  pour  le  service  personnel 
et  4  francs  par  cheval.  Il  n'est  fait  aucune 
retenue  sur  ce  salaire. 

—  de  payement.  Mandement  fait  par 
un  ministre  â  un  agent  du  Trésor  de  payer 
une  certaine  somme.  Les  ordonnateurs  secon- 
daires établissent  des  mandats,  mais  les  mi- 
nistres seuls  peuvent  établù'  des  ordonnances 
de  pai/emcnt. 

ORDONNANCEMENT.  Action  d'écrire 
au  bas  d'un  état,  d'un  mémoire,  d'une  fac- 
ture, l'ordre  d'en  paj^er  le  montant.  L'or- 
donnancement se  fait  après  la  vérification  et 
la  liquidation  des  droits  du  créancier.  L'or- 
donnateur  avise  le  payeur  de  tous  les  ordon- 
nancements qu'il  établit  payables  à  sa 
caisse . 

ORDONNATEUR.  Celui  qui  établit  les 
ordonnancements  des  dépenses. 

Les  ministres  sont  les  ordonnateurs  des 
dépenses  de  l'État,  chacun  en  ce  qui  con- 
cerne son  département.  Ils  peuvent  déléguer 
leurs  pouvoirs  à  des  ordonnateurs  secon- 
daires, par  une  ordonnance  de  dé'cgalion. 

Les  ordonnateurs  secondaires  du  Mi- 
nistre de  la  guerre  sont  :  les  directeurs  de 
l'artillerie,  du  génie,  des  poudres  et  sal- 
pêtres et  les  fonctionnaires  de  l'intendance 
militaire. 

Dans  une  place  forte  investie,  les  chefs 
locaux  des  services  de  l'artillerie,  du  génie, 
de  l'intendance  et  de  santé  sont  ordonna- 
teurs secondaires  pour  toutes  les  dépenses 
de  leurs  services,  sans  qu'en  aucun  cas  les 
fonctions  d'ordonnateur  puissent  être  réunies 
à  celles  de  comptable. 

Les  crédits  nécessaires  sont  ouverts  par  le 
gouverneur. 

—  ORDONNÉE.  Ligne  droite  tirée  d'un 
point  d'une  courbe  perpendicnlairement  à 
son  axe. 

ORDRE.  Prescription  formelle  d'avoir  à 
exécuter  une  mesure  ou  un  mouvement  in- 
diqué. 

—  d'appel.  Ordre  délivré  par  le  com- 
mandant du  bureau  de  recrutement  aux 
jeunes  gens  faisant  partie  de  la  classe  à  ap- 
peler sous  les  drapeaux,  pour  se  rendre  au 
chef-lieu  de  la  subdivision  de  la  région,  où 
ils  sont  formés  en  détachements  et  conduits 
à  leurs  corps  respectifs. 

—  de  bataille.  L'ordre  de  bataille  tac- 
tique est  celui  qui  est  prescrit  par  les  règle- 


ORDRE. 


587 


ORDRE. 


ments  militaires  ;  Toidie  de  bataille  straté- 
gique est  celui  qui  est  indiqué  par  le  général 
d'après  les  reconnaissances,  en  tenant  compte 
de  la  nature  des  travaux,  des  conditions 
données,  etc. 

Disposition  ou  arrangement  pris  par  une 
troupe  pour  combattre  ou  manœuvrer. 

L'ordre  mince  signifie  qu'une  troupe  oc- 
cupe un  front  très  étendu  avec  une  faible 
profondeur  ;  l'ordre  profond  est  la  disposi- 
tion contraire;  Vordre  concave  est  celui  dans 
lequel  on  refuse  le  centre  pour  agir  contre 
les  ailes  de  l'ennemi  ;  l'ordre  convexe  ou 
rostral  rappelle  le  coin  de  la  milice  grecque; 
Vordre  oblique  consiste  à  engager  le  combat 
par  une  aile  en  refusant  l'autre;  Vordre  com- 
pact ou  serré  est  celui  dans  lequel  les 
troupes  manœuvrent  à  rangs  serrés  ;  l'ordre 
dispersé  indique  la  manœuvre  en  tiraiUeurs: 
Vordre  en  potence  est  celui  dans  lequel  une 
partie  de  la  troupe  se  tient  parallèlement  et 
l'autre  perpendiculairement  à  l'ennemi  ; 
Vordre  en  muraille  ne  laisse  aucun  inter- 
valle dans  la  ligne  de  bataille  ;  Vordre  en 
échiquier  a  pour  but  de  disposer  les  unités 
faisant  face  du  même  côté,  mais  en  retraite 
les  unes  sur  les  autres,  etc.  (V.  Formations 
de  combat.) 

L'ordre  de  bataille  pour  les  réunions  de 
troupes,  parades,  revues,  cérémonies  pu- 
bliques, en  temps  de  paix  est  réglé  par  les 
articles  250  et  251  du  règlement  du  4  oc- 
tobre 1891  sur  le  service  des  places. 

—  de  convocation.  Ordre  adressé  par 
le  commandant  du  bureau  de  recrutement 
aux  réservistes  et  aux  territoriaux  convoqués 
pour  faire  une  période  d'instruction.  Ces  cou- 
vocations  peuvent  avoir  lieu  par  voie  d'af- 
fiches, et  c'est  le  cas  général  actuellement  : 
toutefois,  les  officiers  et  assimilés  faisant 
partie  de  la  réserve  ou  de  l'armée  territoriale 
reçoivent  toujours  un  ordre  de  convocation 
du  Ministre  de  la  guerre  ou  du  général  com- 
mandant le  corps  d'armée. 

—  d'écrou  (V.  Écrou,  Justice  militaire). 

—  d'informer  (V.  Justice  militaire). 

—  du  jour.  Les  dispositions  impor- 
tantes, dont  on  doit  conserver  la  trace,  sont 
mises  à  l'ordre  du  régiment;  tels  sont  les 
nominations  et  mutations  des  oDBciers,  les 
promotions  concernant  la  troupe,  les  déci- 
sions ministérielles  qui  doivent  être  connues 
et  appliquées  par  tous,  etc. 

Ces  ordres  sont  transcrits  sur  des  registres 
d'ordres  pour  chaque  compagnie,  escadron 
ou  batterie  ;  le  lieutenant-colonel  tient  celui 
du  régiment. 

En  campagne,  les  décisions  des  comman- 
dants d'armée,  les  dispositions  arrêtées  par 
eux  à  l'égard  de  l'armée  ou  du  pays  occupé. 


les  communications  que  les  généraux  et  les 
chefs  de  corps  ont  à  faire  à  leurs  troupes 
doivent  généralement  paraître  sous  le  titre 
et  dans  la  forme  d'ordres. 

Les  ordres  rédigés  de  préférence  dans  le 
style  militaire,  sont  généraux  et  donnés  seu- 
lement chaque  fois  qu'il  y  a  lieu  par  le  com- 
mandant de  toute  réunion  de  troupes  depuis 
une  armée  jusqu'à  un  régiment,  pour  indi- 
quer les  mesures  concernant  les  mouvements 
d'ensemble,  les  éloges  ou  les  reproches  aux 
corps  ou  aux  individus,  les  dispositions,  lois, 
décrets,  dé:-isions,  en  un  mot  tout  ce  dont 
il  importe  que  l'armée  soit  instruite. 

Les  ordres  particuliers  sont  ceux  qui  sont 
donnés  par  le  commandant  d'une  troupe  à 
une  partie  seulement  de  cette  troupe  pour 
des  mesures  de  détail  ou  des  ordres  qu'il 
n'est  pas  nécessaire  de  faire  connaître  aux 
troupes. 

—  de  marche.  Disposition  réglemen- 
taire prise  par  les  troupes  dans  les  marclies. 

Les  unités  de  marche  et  de  combat  sont 
suivies  de  leurs  trains  de  combat:  elles 
marchent  dans  l'ordre  commandé  par  l'ur- 
gence de  leur  arrivée  sur  le  champ  de  ba- 
taille. 

Les  ambulances,  sauf  celle  du  quartier 
général,  marchent  avec  les  trains  de  com- 
bat. 

Les  trains  régimnitaires  suivent  à  des  dis- 
tances variables,  subordonnées  aux  circon- 
stances, les  unités  auxquelles  ils  appar- 
tiennent. 

Us  forment  une  colonne  distincte,  et 
peuvent,  s'il  est  nécessaire,  marcher  sur  des 
routes  différentes  de  celles  suivies  par  les 
troupes. 

Les  convois  constituent  toujours  des  co- 
lonnes séparées.  (Art.  113  du  Service  en 
campagne.) 

Afin  d'égaliser  le  plus  possible  le  service 
et  les  fatigues,  les  unités  de  commandement, 
et  dans  celles-ci  les  unités  de  marche,  al- 
ternent entre  elles  pour  occuper  successive- 
ment des  places  différentes  dans  la  colonne 
(art.  115). 

Ordre  normal  de  marche.  L'ordre  normal 
de  marche  pour  une  troupe  en  campagne  est 
indiqué  dans  l'art.  133  du  Service  en  cam- 
pagne. 

11  peut  d'ailleurs  être  modifié  suivant  les 
circonstances. 

Nous  le  résumons  ci-après  : 

Colonne  d'une  division  de  cavalerie  : 

1°  Avant-garde; 

2°  Gros  de  la  colonne; 

3°  Train  de  combat; 

4°  Arrière-garde; 

5°  Train  régimentaire; 


ORDRE. 


388 


ORDRE. 


6°  Convoi  administratif. 

Colonne  d'une  division  d'infanterie  : 

i"  Service  d'exploration  et  de  sûreté; 

2°  Avant-garde  ; 

3'^  Gros  de  la  colonne,  etc. 

Colonne  de  corps  d'armée,  comme  la  co- 
lonne précédente. 

Colonne  mixte  : 

1°  Service  d'exploration  et  de  sûreté; 

2»  Avant-garde; 

3°  Gros  de  la  colonne; 

4°  Arrière-garde; 

5°  Train  régimentaire  de  la  colonne. 

Colonne  en  retraite.  Les  éléments  des  co  - 
lonnes  marchant  dans  un  ordre  inverse  de 
celui  adopté  pour  la  marche  en  avant. 

Ordre  de  marche  des  éléments  composant 
les  trains.  Les  éléments  composant  les  trains 
régimentaires  marchent  dans  l'ordre  ci- 
après  (art.  Iod)  : 

\°  Train  de  régiment; 

2°  Train  de  brigade; 

3"  Train  du  quartier  général  d'une  divi- 
sion ; 

4"  Train  du  quartier  général  du  corps 
d'armée  ; 

5'^  Train  d'une  division  d'infanterie; 

6°  Train  de  corps  d'armée. 

—  militaires.  Signes  honorifiques  por- 
tés d'une  manière  apparente  qui  ont  servi 
de  distinction,  de  récompense  ou  de  décora- 
tion pour  ainsi  dire  dans  tous  les  temps  et 
dans  tous  les  pays. 

Nous  nous  bornerons  à  indiquer  ci-après 
les  ordres  militaires  les  plus  célèbres  exis- 
tant encore  actuellement  ou  ayant  existé, 
sans  parler  dos  médailles  commémoratives  : 

Angleterre.  Ordres  du  Bain,  du  Chardon, 
de  la  Jairetière,  de  Saint-Georges,  de  Saint- 
Michel,  de  Saint-Patrice. 

Allemagne  et  Prusse.  Ordres  de  l'Aigle 
noir,  de  l'Aigle  rouge,  de  la  Croix  de  fer, 
du  grand-duché  de  Bade,  du  Hohenzollern, 
du  Lion  de  Zaringhem,  du  Mérite  militaire, 
de  Saint- Georges. 

Autriche  Hongrie.  Ordres  de  la  Croix  étoi- 
lée,  de  la  Couronne  de  fer,  d'ÉIisabeth-Thé- 
rèse,  de  François-Joseph,  de  Léopold,  de 
Marie-Thérèse,  de  Saint-Étienne,  Teuto- 
nique,  de  la  Toison  d'or. 

Bavière.  Ordres  de  Maximilien-Joseph, 
royal  de  Louis,  de  Saint-Georges,  de  Saint- 
Hubert,  de  Saint-Michel,  de  Thérèse. 

Belgique.  Ordres  de  la  Crois  de  fer,  de 
Léopold. 

Danemark.  Ordres  du  Danebrok,  de  l'Élé- 
phant. 

Église.  Ordres  du  Christ,  de  l'Éperon  d'or 
ou  de  Saint-Sylvestre,  de  Pie  IX,  de  Saint- 
Grégoire-le-Grand . 


Espagne.  Oidres  d'Alcantara,  de  Cala- 
trava,  de  Saint-Jacques  de  l'Épée,  royal  de 
Charles  III,  royal  d'Isabelle-la-Catholique, 
royal  de  Marie-Louise-Isabelle,  de  Sainte- 
Herménégilde,  de  la  Toison  d'or. 

France.  Ordres  de  la  Couronne  de  fer,  de 
la  Légion  d'honneur,  du  Mérite  militaire, 
du  Saint-Esprit,  de  Saint-Louis,  de  Saint- 
Michel,  Médaille  militaire. 

Grèce.  Croix  d'honneur,  ordre  du  Sau- 
veur. 

Hanovre.  Ordres  des  Guelfes,  de  Saint- 
Georges. 

Hollande.  Ordres  de  la  Couronne  de 
chêne,  de  Guillaume  P"",  du  Lion  de  Bel- 
gique ou  Lion  néerlandais,  Teutonique. 

Halic.  Ordres  de  l'Annonciade,  des  Saints- 
Maurice  et  Lazare,  médaille  de  Sardaigne, 
royal  de  la  Couronne  d'Italie,  royal  et  mili- 
taire de  Savoie. 

Pologne.  Oi  dres  de  l'Aigle  blanc,  des  deux 
Épées,  du  Mérite  militaire. 

Portugal.   Ordres   du    Christ,    de   Notre- 
Dame,  de  la  Conception  de  Villaviciosa,  de  . 
Sainte-Elisabeth,  de  Saint-Benoît  d'Avis,  de 
la  Tour  et  de  l'Épée. 

Russie.  Ordres  de  l'Aigle  blanc,  de  Saint- 
Alexandre-Nevvski ,  de  Saint-André ,  de 
Sainte-Anne,  de  Sainte-Catherine,  de  Saint- 
Georges,  de  Saint-Jean-de-Jérusalem,  do 
Saint-Stanislas,  de  Saint-Wladimir. 

S'axe.  Ordres  d'Albert  le  Valeureux,  de  la 
Couronne  de  Rue,  du  Mérite  civil,  de  Saint- 
Henri. 

Suéde.  Ordres  de  l'Épée  de  Suède,  de 
l'Etoile  polaire,  de  SaintOlaiis,  des  Séra- 
phins, de  Wasa. 

Tunis.  Ordre  du  Nicham. 

Turquie.  Ordres  du  Medjidié,  du  Nicliam, 
de  rOsmanié. 

Wurtemberg.  Ordres  de  la  couronne  de 
Wurtemberg,  de  Frédéric,  de  l'Aigle  d'or, 
du  Mérite  militaire. 

Annam.  Ordre  du  Dragon  de  l'Annam. 

Cambodge.  Ordre  du  Cambodge. 

Le  port  des  ordres  étrangers  n'est  permis 
dans  l'armée  française  qu'avec  l'autorisation 
du  Ministre  de  la  guerre,  lequel  prend  tou- 
jours l'avis  de  la  grande  chancellerie  de  la 
Légion  d'honneur. 

—  de  mouvement.  Ordre  prescrivant 
le  mouvement  d'une  troupe  ou  d'un  déta- 
chement. 

Cet  ordre  ne  peut  être  donné  que  par  le 
Ministre  de  la  guerre,  ou  par  le  général  com- 
mandant le  corps  d'armée. 

Lorsque  la  troupe  doit  voyager  par  les 
voies  ferrées,  l'ordre  de  mouvement  est  noti- 
fié cà  l'agent  supérieur  de  la  compagnie  rési- 
dant au  chef-lieu  du  corps  d'armée,  si  le 


ORDRE.  589 

transport  doit  être  effectué  par  un  train  spé- 
cial ;  il  est  simplement  communique  au  chef 
de  gare  par  le  chef  de  corps  ou  de  détacJie- 
ment  lorsque  le  transport  peut  être  effectué 
par  les  trains  ordinaires  de  l'exploitation. 

Cet  ordre  est  également  communiqué  au 
sous-intendant  militaire  chargé  d'établir  la 
feuille  de  route  et  les  bons  de  chemin  de  fer 
du  détachement. 

Aux  armées  en  campagne,  l'ordre  de  mou- 
vement a  pour  objet  de  régler  la  marche  des 
troupes  ;  il  est  basé  sur  les  instructions  gé- 
nérales émanant  du  commandant  de  l'armée 
ou  du  corps  d'armée  opérant  isolément. 

11  est  donné  par  chaque  chef  d'unité  de 
commaudement  et  par  chaque  chef  de  co- 
lonne ;  il  contient  tous  les  renseignements  et 
toutes  les  prescriptions  qui  intéressent  la 
troupe  à  laquelle  il  est  adressé.  11  fait  con- 
naître le  point  initial  de  la  marche,  l'heure  du 
départ  des  convois,  la  route  qu'ils  devront 
suivre  et  les  points  où  ils  devront  s'arrêter. 

Lorsqu'il  n'est  pas  possible  de  donner  dans 
l'ordre  de  mouvement  les  indications  rela- 
tives aux  canlonnements  et  aux  bivouacs,  on 
les  donne  pendant  la  marche,  et  assez  à 
temps  pour  que  l'avant-garde  puisse,  en 
arrivant,  prendre  ses  positions,  et  pour  que 
les  campements  qui  marchent  avec  elle 
puissent  préparer  les  diverses  installations. 

—  de  mouvement  rapide.  Ordre  de 
mouvement  destiné  à  tenir  lieu  de  feuille 
de  route,  et  contenant  des  bons  de  chemin 
de  fer,  pour  assurer  le  transport  par  chemin 
de  fer  des  hommes  et  des  chevaux  en  cas  de 
mobilisation. 

Ces  ordres  sont  extraits  de  registres  à 
souche  spéciaux,  l'un  de  couleiir  violette, 
pour  les  isolés,  l'autre  de  couleur  jaune, 
pour  les  détachements. 

Les  chefs  de  corps  et  de  service,  les  com- 
mandants des  dépôts,  les  commandants  des 
écoles  militaires  et  les  commandants  des  bu- 
reaux de  recrutement  sont  autorisés  à  déli- 
vrer des  ordres  de  mouvement  rapide,  en 
cas  de  mobilisation,  et  même  en  temps  de 
paix,  dans  les  circonstances  urgentes,  mais 
à  charge  d'y  joindre  l'ordre  du  Ministre  ou 
du  général  commandant  le  corps  d'armée, 
qui  a  prescrit  le  mouvement. 

Les  présidents  des  comités  d'achats  peu- 
vent aussi  en  faire  usage  pour  les  chevaux 
de  remonte  achetés  dans  uue  résidence  qui 
n'est  pas  celle  d'un  sous-intendant  militaire 
ou  d'un  suppléant  légal. 

—  public.  Le  maintien  de  l'ordre  iniblic 
est  confié  en  principe  à  l'autorité  civile  ; 
l'autorité  militaire  ne  peut  intervenir  que 
lorsqu'elle  en  est  requise  par  les  autorités 
compétentes. 


ORDRE. 

Cette  réquisition  doit  être  écrite,  et  doit 
exprimer  clairement  les  motifs  et  l'objet  qui 
l'ont  nécessitée. 

Le  choix  et  l'exécution  des  mesures  à 
prendre  appartiennent  exclusivement  à  l'au- 
torité militaire  dont  la  responsabilité  à  cet 
égard  reste  entière. 

L'article  71  du  règlement  du  4  octobre 
1891  sur  le  service  des  places,  rappelle  aux 
commandants  des  gardes,  piquets  et  pa- 
trouilles, les  obligations  que  leur  impose 
l'article  234  du  Code  pénal,  ainsi  conçu  : 

«  Tout  commandant,  tout  officier  ou 
sous-officier  de  la  force  publique  qui,  après 
avoir  été  légalement  requis  par  l'autorité 
civile,  aura  refusé  de  faire  agir  la  iorce  sous 
ses  ordres,  sera  puni  d'un  emprisonnement 
de  un  mois  à  trois  mois,  sans  préjudice  des 
réparations  civiles  qui  pourraient  être 
dues.  » 

Les  autorités  civiles  qui  sont  en  droit  de 
faire  des  réquisitions  sont  :  les  préfets,  les 
sous-préfets,  les  maires,  les  adjoints  aux 
maires,  les  procureurs  généraux  prés  les 
cours  d'appel,  les  procureurs  de  la  Répu- 
blique près  les  tribunaux  de  première  in- 
stance et  leurs  substituts,  les  présidents  de 
cour  ou  de  tribunaux,  les  juges  d'instruc- 
tion, les  juges  de  paix  et  les  commissaires 
de  police. 

En  cas  d'alarme,  les  chefs  de  poste 
tiennent  leur  troupe  sous  les  armes.  Ils  ne 
laissent  jamais  de  rassemblement  ou  d'at- 
troupement se  former  dans  les  environs  du 
corps  de  garde  ;  si  les  rassemblements  per- 
sistent, les  chefs  de  poste  l'ecommandent  aux 
sentinelles  d'être  alertes,  précisent  les  cir- 
constances dans  lesquelles  elles  doivent  se 
replier  sur  le  poste,  et  font  charger  les 
armes  en  cas  de  péril  imminent. 

Le  commandant  d'armes,  le  commissaire 
de  police  et  les  postes  voisins  sont  immédia- 
tement avertis,  si  les  communications  le 
permettent. 

En  cas  d'attaque,  le  commandant  de  la 
garde  défend  énergiquement  son  poste  par 
tous  les  moyens  en  sou  pouvoir  et  jusqu'à 
la  deiniêre  extrémité,  en  se  conformant 
d'ailleurs,  pour  cette  défense,  aux  disposi- 
tions écrites  que  le  commandant  d'armes  a 
arrêtées  pour  chaque  poste,  en  vue  d'événe- 
ments de  ce  genre. 

Hors  des  cas  d'attaque,  les  troupes  ne 
peuvent  faire  usage  de  leurs  armes,  en  vue 
du  rétablissement  de  l'ordre,  que  dans  les 
circonstances  et  sous  les  conditions  prévues 
par  la  loi  du  7  juin  1848  sur  les  attroupe' 
ments  et  rappelées  à  Tarlicle  169  du  règle- 
ment du  4  octobre  1891,  sur  le  service  des 
places. 


OREILLARD. 


590 


ORGANISATION. 


—  de  réquisition.  Ordre  détaché  d'un 
carnet  à  souche,  qui  est  remis  aux  officiers 
appelés  à  exercer  des  réquisitions.  Cet  ordre 
doit  porter  en  tontes  lettres  l'espèce  et  la 
quantité  de  prestations  à  fournir,  ainsi  que 
la  date,  l'heure  et  le  lieu  de  livraison.  11 
doit  toujours  être  signé  par  l'oflicier  déten- 
teur du  carnet  à  souche. 

—  de  route.  Ordre  établi  sur  un  feuil- 
let individuel  de  cliaque  liomme  faisant  par- 
tie de  la  disponibilité  ou  de  l'armée  active, 
ou  de  la  .réserve  de  l'armée  territoriale,  et 
qui  lui  sert  de  feuille  de  route  pour  rejoindre 
son  corps  en  cas  de  convocation  par  affiches, 
et  en  cas  de  mobilisation. 

Sur  la  présentation  de  cet  ordre  de  route, 
les  titulaires  sont  autorisés  à  prendre  le 
chemin  de  fer  pour  rejoindre  leur  destina- 
tion. 

Chaque  livret  individuel  d'homme  de 
troupe  est  muni  d'un  certain  nombre  d'ordres 
de  route  en  blanc.  Deux  de  ces  ordres  de 
roule  sont  remplis  par  le  commandant  du 
bureau  de  recrutement,  l'un  pour  le  cas  de 
période  d'exercices  à  accomplir,  l'autre  pour 
le  cas  de  mobilisation. 

A  leur  passage  dans  l'armée  territoriale, 
les  réservistes  reçoivent  une  nouvelle  affec- 
tation, il  est  établi  pour  eux  un  nouvel  ordre 
de  route. 

—  de  service.  L'ordre  dans  lequel  les 
troupes  sont  appelées  à  prendre  part  aux 
divers  services  est  réglé  selon  leur  rang  dans 
Vordre  de  bataille. 

Les  divers  genres  de  services  sont  répartis 
en  trois  tours.  L'ordre  dans  lequel  ces  ser- 
vices sont  commandes  sera  indiqué  au  mot 
tour  de  service. 

—  de  transport.  Ordre  délivré  par  le 
sous-intendant  militaire  pour  le  transport 
du  matériel  appartenant  à  l'Etat,  ou  à  des 
militaires.  Cet  ordre  est  extrait  d'un  re- 
gistre à  souche  contenant  un  talon,  un  avis 
d'expédition  et  un  ordre  de  transport  avec 
lettre  de  voiture. 

Ce  document  est  de  nuance  bleu  clair  pour 
les  transports  de  matériel  du  service  de 
réserve  ;  bleu  foncé  pour  les  transport  du 
matériel  du  service  courant,  et  jaune  orange 
pour  les  transports  particuliers  du  matériel 
appartenant  à  des  militaires. 

—  de  versement  au  Trésor.  Ordre 
délivré  par  un  fonctionnaire  de  l'intendance, 
pour  faire  verser  au  Trésor  une  somme  due 
à  l'Etat  comme  remboursement  d'une  four- 
niture à  titre  onéreux  d'un  trop-perçu,  etc. 

OREILLARD.  Sorte  de  hallebarde  ou  de 
lance  employée  au  moyen  âge. 

OREILLE.  Organe  de  l'ouïe.  Un  certain 
nombre  de  maladies  de  l'oreille  entraînent 


l'exemption  ou  la  réforme,  ce  sont  les  sui- 
vantes :  le  perte  du  pavillon,  l'atrophie, 
l'hypertrophie  et  les  tumeurs  du  pavillon  ; 
l'atrésie,  l'oblitération  complète  et  la  dévia- 
tion du  conduit  auditif;  les  affections  aiguës, 
chroniques  de  l'oreille  externe  et  de  l'oreille 
moyenne;  l'inflammation  des  cellules  mastoï- 
diennes et  enfin  la  surdité. 

OREILLON  ou  OREILLARD.  Partie  du 
casque  qui,  en  couvrant  l'oreille,  se  prolon- 
geait en  mentonnière.  L'oreillon  de  cabi- 
tière  consistait  en  rosettes  de  métal  qui  gar- 
nissaient extérieurement  le  coude  d'un 
brassard:  on  l'a  aussi  appelé  fjousset. 

OREILLON  ou  ORILLON.  Partie  ren- 
trante de  l'angle  de  flanc  des  bastions  à  flanc 
concave;  il  était  à  pan  coupé  ou  arrondi  et 
avait  pour  but  de  tenir  à  couvert,  pour  les 
derniers  moments  de  la  lutte,  1  ou  2  canons 
placés  dans  ce  flanc  retiré. 

On  y  a  renoncé  depuis  longtemps,  car  ce 
genre  de  construction  est  très  dispendieux  et 
entrave  l'action  des  feux  destinés  à  battre  le 
saillant  du  bastion  voisin. 

11  existe  également  des  oreillons  dans  cer- 
taines canonnières,  pour  protéger  les  flancs 
de  ces  constructions. 

ORGANIQUE.  Qui  se  rapporte  à  l'orga- 
nisation. Telles  sont  les  lois  organiques  de 
l'armée. 

ORGANISATION  de  l'administration 
de  l'armée.  La  base  de  cette  organisation 
est  la  loi  du  16  mars  1882  sur  Vadminislra- 
tion  de  V armée  (V.  Administration,  Artillerie, 
Co7itrôle,  Génie,  Intendance,  Médecins  mili- 
taires ,  Ministère  de  la  guerre ,  Officiers 
d'administration,  Pharmaciens  militaires. 
Poudres  et  Salpêtres,  Santé). 

—  défensive.  iMise  en  état  de  défense 
des  divers  obstacles  naturels  ou  artificiels  ; 
dispositions  à  prendre  pour  permettre  aux 
divers  ouvrages  de  fortification,  aux  loca- 
lités, aux  accidents  du  sol,  de  faire  la  meil- 
leure résistance  possible,  soit  isolément,  soit 
dans  un  ensemble. 

Se  reporter  aux  divers  mots  s'y  rappor- 
tant pour  le  détail  de  ces  dispositions. 

—  de  l'armée  (V.  Armée,  Armée  terri- 
toriale. Armée  de  mer.  Cadres,  Recrute- 
ment). 

—  des  logements  (V.  Bâtiments  mili- 
taires. Casernement,  Logement). 

—  d'un  corps  de  troupe.  Action  de 
doter  un  corps  de  troupe  des  organes  de 
commandement  et  d'administration  qui  lui 
sont  nécessaires  pour  qu'il  puisse  exister  et 
remplir  sa  mission  de  la  manière  la  plus 
efficace. 

Cette  organisation  est  conforme  à  la  loi 
des  cadres  du  13  mars  1875,  ainsi  qu'aux 


ORGE. 

différentes  lois  organises  postérieures  à 
cette  dernière  (Y.  ForniaUon  d'un  corps  de 
trouiH') . 

—  dun  détachement.  Elle  a  lieu 
d'après  les  mêmes  principes  que  celle  des 
corps  de  troupe,  mais  sm'  une  plus  petite 
échelle. 

C'est  le  commandement  qui  fixe  la  compo- 
sition et  l'effectif  de  chaque  détncliermnl,  et 
qui  ludique  le  hut  pour  lequel  il  est  orga- 
nisé. 

—  du  travail.  Dans  les  divers  travaux 
que  les  différentes  armes  peuvent  avoir  à 
exécuter,  il  y  a  lieu  de  prendre  les  disposi- 
tions les  plus  convenables  et  les  plus  prati- 
ques pour  tirer  le  meilleur  parti  des  élé- 
ments ou  des  ressources  dont  on  dispose, 
pour  arriver  au  résultat  demandé  dans  les 
meilleures  conditions  possibles. 

Des  instructions  et  des  exercices  spéciaux 
sont  faits  à  ce  sujet,  en  cherchant  à  prévoir 
les  différents  cas  (V.  Placement  des  travail- 
leurs). 

—  militaire.  Ensemble  des  règles  ou 
dispositions  prises  pour  assurer  à  l'armée 
un  fonctionnement  régulier  et  normal,  la 
pourvoir  de  tous  les  rouages  qui  lui  sont 
nécessaires,  lui  procurer  régulièrement  tout 
ce  qui  lui  i-evient,  lui  donner  les  moyens  de 
vivre,  d'assurer  son  instruction,  de  régler 
les  droits  et  les  devoirs  de  chacun,  la  pour- 
voir du  personnel  et  du  matériel  dont  elle  a 
besoin,  afin  que  rien  ne  lui  manque  sous 
aucun  rapport  pour  être  en  mesure  de  com- 
battre dans  les  meilleures  conditions. 

Le  mot  organisation  est  également  employé 
dans  le  sens  de  formation,  composition; 
c'est  dans  ce  sens  qu'il  faut  comprenre  : 
organisation  de  l'avant-garde  d'une  co- 
lonne, etc. 

ORGE.  Grain  produit  par  une  plante 
herbacée  de  la  famille  des  graminées. 

Il  existe  de  nombreuses  espèces  d'orge. 

Quelle  qu'en  soit  la  variété,  l'orge  doit  être 
grosse,  compacte,  luisante,  de  couleur  jaune 
paille,  sillonnée  dans  sa  longueur,  angu- 
leuse, dégagée  de  matières  et  de  graines 
étrangères. 

Son  odeur  est  agréable,  sa  fécule  sen'ée, 
d'un  blanc  mat,  d'un  goût  fade,  légèrement 
sucré. 

La  mauvaise  orge  est  terne,  légère,  petite, 
spongieuse,  de  couleur  jaune  foncé,  si  elle 
est  vieille. 

L'orge  entre  dans  la  composition  de  la 
ration  normale  de  fourrage  en  Algérie  et  en 
Tunisie  ,  en  remplacement  d'avoine. 

Elle  peut  être  aussi  admise  en  France 
comme  substitution,  mais  on  fait  plutôt 
usas,'e  de  la  farine  d'orge. 


o91  ORNEMENT. 

L'orge  pèse  de  36  à  62  kilogi'.  l'hecto- 
Utre. 

Elle  ne  doit  pas  être  distribuée  sans  avoii- 
été  crii^lée. 

Le  déchet  de  nettoyage  ne  doit  pas  dépas- 
ser 2  p.  100. 

ORGUE.  Ensemble  de  grosses  pièces  de 
bois  qui  servaient  à  intercepter  le  passage 
voûté  en  arrière  d'une  porte  de  ville;  les 
pièces  retenues  au  sommet  de  la  voûte 
venaient  tomber  séparément,  tandis  que, 
dans  la  herse,  les  pièces  tombaient  en  une 
seule  fois. 

—  à  feu.  C'était  une  espèce  de  mitrail- 
leuse, employée  dès  l'origine  des  armes  à  feu, 
et  comprenant  7,  8,  10  canons  de  mousquet, 
à  moitié  engagés  parallèlement  dans  un 
madrier  et  auxquels  une  traînée  de  poudre 
mettait  le  feu  à  tous  simultanément. 

On  employait  surtout  ce  genre  d'arme  à 
la  défense  des  brèches,  des  parapets  et  des 
remparts. 

ORIENTATION.  Action  de  déterminer 
ou  de  rapporter  la  situation  d'un  objet 
relativement  aux  quatre  points  cardinaux. 

Dans  un  plan  ou  carte  topographique,  il 
faut  toujours  indiquer  la  direction  nord-sud, 
qu'on  appelle  la  méridienne  astronomique  et 
s'arranger  autant  que  possible  pour  que  le 
nord  se  trouve  en  haut  du  dessin. 

L'orientation  donne  à  une  troupe  le 
moyen  de  se  porter  dans  une  direction  déter- 
minée par  rapport  à  la  ligne  nord-sud,  et 
permet  ainsi  de  parcourir  un  terrtjin  inconnu 
et  d'arriver  à  destination  sans  s'égarer. 

Le  moyen  le  plus  simple  de  reconnaître  la 
direction  du  nord,  est  la  boussole  ;  à  défaut, 
on  peut  y  arriver  au  moyen  du  soleil  ou  de 
l'étoile  polaire,  comme  il  est  indiqué  dans 
l'Instruction  pratique  sur  le  service  de  l'in- 
fanterie en  campagne. 

ORIFLAMME.  Étendard  que  les  anciens 
rois  de  France  faisaient  porter  devant  eux 
en  campagne,  et  qui,  à  la  paix,  était  déposé 
dans  la  basilique  de  Saint-Denis  ;  au  début, 
c'était  d'ailleurs  la  bannière  de  l'abbaye  de 
Saint-Denis. 

ORIGINAL-  La  minute,  le  manuscrit  pri- 
mitif d'un  procès-verbal,  d'un  marché,  d'un 
traite,  dun  document  quelconque. 

Une  copie  certiûée  conforme  à  l'original 
par  une  autorité  compétente,  peut  tenir  lieu 
d'original. 

ORIGINE  de  blessure  (V.  Blessure,  Cer- 
tificat). 

-ORNEMENT.  Ce  qui  sert  à  parer,  à  em- 
bellir une  chose,  par  exemple,  un  uniforme 

militaire. 

Ils  consistent  généralement  en  pompons. 


OROGRAPHIE. 

plumets,  panaches,  cocardes,  en  galons  et  en 
soutaehes  de  laine,  de  soie,  d'or  ou  d'argent. 

Ces  ornements,  tant  qu'ils  sont  adhérents 
aux  effets,  ont  le  même  classement  que  ces 
derniers. 

On  ne  les  enlève  généralement  des  effets 
d'uniforme  que  lorsqu'ils  sont  hors  de  ser- 
vice. 

OROGRAPHIE.  Partie  de  la  géographie 
qui  s'occupe  de  la  description  des  monta- 
gnes, c'est-à-dire  des  élévations  du  sol  au- 
dessus  des  vallées  et  des  plaines. 

Cette  étude  permet  de  constater  que  les 
montagnes  influent  par  leur  situation,  leur 
masse,  leurs  ohstacles  et  leur  composition 
géologique,  sur  la  climatologie,  l'esprit  et  le 
caractère  des  habitants,  sur  la  civilisation 
et  les  destinées  d'un  pays. 

ORPHELIN.  Enfant  qui  a  perdu  son 
père  et  sa  mère,  ou  l'un  des  deux.  L'aîné 
d'orphelins  de  père  et  de  mère,  ou  l'auié 
d'orphelins  de  mère  dont  le  père  est  légale- 
ment déclaré  absent  ou  interdit  est,  en  temps 
de  paix,  après  un  an  de  présence  sous  les 
drapeaux,  envoyé  en  congé,  sur  sa  de- 
mande, jusqu'à  la  date  de  son  passage  dans 
la  réserve. 

Les  orphelins  de  militaires  ont  droit  à  un 
secours  annuel  lorsque  leur  père  est  mort, 
soit  sur  le  champ  de  bataille,  soit  des  suites 
de  blessures  ou  infirmités  contractées  dans 
un  service  commandé,  ou  encore  lorsque  leur 
père  est  mort  en  jouissance  d'une  pension 
de  l'etraite  ou  après  25  ans  de  services  efïec- 
tifs.  11  faut  de  plus  que  ces  enfants  soient 
orphelins  de  père  et  de  mère,  à  moins  que 
le  divorce  n'ait  été  prononcé  à  la  requête 
du  mari  contre  son  épouse,  dans  lequel  cas 
celle  dernière  est  déi;hue  de  ses  droits  à  la 
jjension  de  veuve. 

Le  montant  total  de  ce  secours  annuel  est 
fixé  au  taux  même  de  la  pension  de  veuve, 
il  est  partagé  entre  les  enfants,  quel  qu'en 
soit  le  nombre,  jusqu'à  la  majorité  du  plus 
jeune  d'entre  eux. 

La  part  de  ceux  qui  atteignent  leur  ma- 
jorité est,  au  fur  et  à  mesure,  réversible  sur 
les  mineurs. 

ORTEIL.  Doigt  du  pied.  La  perte  totale 
et  la  luxation  non  réduite  du  gros  orteil  ou 
d'une  de  ses  phalanges,  la  perte  simultanée 
de  deux  orteils  voisins,  la  perte  totale  d'une 
phalange  aux  quatre  derniers  orteils,  les  or- 
teils surnuméraires,  lorsqu'il  en  existe  plus 
d'un  à  chaque  pied,  sont  des  causes  d'exemp- 
tion du  service  militaire. 

D'autres  affections  ou  difformités  des  or- 
teils peuvent  également  entrauier  l'exemp- 
tion, lorsqu'elles  sont  assez  développées  pour 
gêner  la  marche,  ce  sont  :  le  chevauchement 


592  OURSIN. 

complet  d'un  ou  de  plusieurs  orteils,  l'orteil 
en  marteau  assez  prononcé  pour  amener 
l'ongle  au  contact  du  sol,  les  orteils  palmés, 
lorsqu'ils  sont  tous  entièrement  accolés  entre 
eux  jusqu'à  leur  phalange  inguéale  inclu- 
sivement, enfin,  l'exostose  sous-inguéale  du 
gros  orteil. 

OS.  Les  os  provenant  de  l'ordinaire  sont 
vendus  en  même  temps  que  les  issues,  au 
profit  de  Vordinaire. 

OST  ou  HOST.  Nom  sous  lequel,  au 
moyen  âge,  on  désignait  l'armée,  le  camp 
ou  une  expédition  militaire  ;  il  a  même  si- 
gnifié ordre  de  bataille. 

OTAGE.  Personne  hvrée  ou  gardée  pour 
garantir  l'exécution  d'une  convention.  Mais 
les  Allemands  pendant  la  guerre  de  1870,  et 
la  Commune  en  1871,  ont  donné  à  ce  mot 
un  sens  qu'il  ne  comporte  pas,  en  s'empa- 
rant  de  gens  inoffensifs  et  en  dehors  de 
toute  convention. 

L'histoire  flétrira  au  même  degré  les  vain- 
queurs qui  ont  voulu  étoulTer  le  patriotisme 
par  la  terreur  (aime  qui  peut  être  retour- 
née) et  les  insurgés  qui  ont  massacré  sans 
droit  et  par  vengeance  des  personnes  qu'ils 
détenaient  plutôt  pour  sauvegarder  leurs 
personnes. 

On  prend  des  otages,  si  on  le  juge  néces- 
saire ou  utile,  lorsqu'on  est  cantonné  en 
pays  ennemi;  de  même  les  reconnaissances, 
avant  de  s'engager  dans  les  villages,  peuvent 
faire  prendre  au  besoin  des  otages  parmi  les 
habitants. 

L'officier  envoyé  en  partisan,  et  qui  se 
trouve  contraint  de  séjourner  dans  une  loca- 
lité, peut  de  même  prendre  pour  otages  les 
notables  du  lieu. 

Il  n'est  pas  conforme  aux  lois  de  la  guerre 
de  placer  des  otages  sur  les  locomotives. 

OTELLE.  Sorte  de  lance  employée  au 
moyen  âge. 

OUILLAGE.  Action  d'ajouter  à  un  ton- 
neau de  vin  ou  d'eau-de-vie  la  quantité  de 
liquide  de  même  espèce  pour  remplacer  le 
déchet  et  maintenir  le  vase  plein.  Ce  procédé 
de  conservation  des  liquides  est  employé 
dans  l'administration  militaire. 

OURAGUE.  Soldat  d'élite  ou  sous-officier 
de  la  milice  grecque;  adjoint  au  diicurion  de 
l'infanterie  alliée  dans  la  milice  romaine. 

OURS.  Synonyme  de  salle  de  police  dans 
le  langage  militaire. 

OURSIN.  Bonnet  à  poil  d'importation 
prus^ienne  qui  a  servi  de  coiffure,  sous  les 
deux  empires,  aux  grenadiers,  aux  carabi- 
niers et  à  la  gendarmerie  d'élite.  Genre  de 
coiffure  supprimé  dans  l'armée  française 
depuis  1870. 


OUTILLAGE. 


393 


OUTILS. 


OUTILLAGE.    Euîemble  des  outils  ou 

eugius  nécessaires  pour  les  différents  ser- 
viees  de  l'armée  en  temps  de  paix  ou  eu 
campagne. 

—  à  distribution.  Le  petit  outillage  à 
distribution  a  pour  but  de  permettre  aux 
officiers  d'approvisionnement  d'àssaier  la  ré- 
partition des  denrées  entre  les  parties  pre- 
nantes, dont  ils  sont  chargés  d'assurer  les 
besoins. 

Cet  outillage  ne  comprend  que  quelques 
objets  de  première  nécessité,  formant  des 
collections  composées  de  :  2  aiguilles  d'em- 
ballage, 1  ciseau  à  froid,  4  couteaux  à  con- 
serves, 1  marteau,  i  pelote  de  ficelle,  1  ro- 
maine oscillante  (d'uue  portée  de30kilog.), 

1  sac  de  pesage  eu  toile,  1  tenaille,  1  tour- 
nevis emmanché,  le  tout  enfermé  daus  un 
sachet  en  forte  toile.  Il  permet  d'ouvrir  ou 
de  fermer  les  divers  récipients. 

—  de  tir  réduit.  Chaque  corps  de 
troupe  reçoit  uu  certain  nombre  de  jeux 
d'outillage  complets  pour  la  fabrication  des 
cartouches  de  tir  réduit. 

OUTILS.  Pour  l'exécution  des  travaux 
que  les  troupes  peuvent  avoir  besoin  de 
faire  en  campagne,  on  a  mis  à  leur  disposi- 
tion des  outils  de  diverses  sortes,  qui  peuvent 
être  classés  d'abord  eu  outils  portatifs,  du 
modèle  du  génie  ou  de  l'infanterie,  c'est-.i- 
dire  qui  sont  portés  par  les  hommes,  et  en 
outils  de  transport  du  modèle  des  parcs 
du  génie,  qui  sont  placés  dans  des  voitures 
suivant  les  troupes. 

Ces  divers  outils  sont  des  catégories  sui- 
vantes : 

Outils  de  destruction,  c'est-à-dire 
haches  à  main,  pics  à  tète,  serpes,  scies  ar- 
ticulées, etc.;  ils  servent  à  percer  des  cré- 
neaux, abattre  des  arbres,  construire  des 
défenses  (tccessoires,  etc. 

—  de  terrassier,  comprenant  les  pelles- 
bêches  et  pioches  portatives  du  modèle  de 
l'infanterie,  et  les  pelles  et  pioches  du  mo- 
dèle des  parcs  du  génie. 

—  d'ouvriers  d'art.  Chaque  régiment 
d'infanterie  dispose  d'uue  caisse  d'outils  d'ou- 
vriers d'art  contenant  :  1  bédane,  i  ciseau  bé- 
dane, 1  ciseau  de  charpentier,  i  hache  à  maiu, 

2  limes  tiers-point,  1  marteau  de  charpen- 
tier, i  plane  de  charron,  1  rénette  tourne- 
à-gauche,  i  scie  égohine,  2  tarières,  1  te- 
naille, 2  vrilles,  1  burin  de  serrurier,  1  pince 
plate,  l  pince  coupante,  1  masse  à  tranche, 
\  pierre  à  afOler  et  2  kilogrammes  de 
pointes. 

Ces  outils,  qui  ne  doivent  être  confiés  qu'à 
des  ouvriers  d'art,  servent  à  exécuter  les  ré- 
parations les  plus  urgentes  au  matériel  et  à 


faire  des  travaux  de  proQlemeut,  palissade- 
ment,  passerelles,  etc. 

L'artillerie  et  la  cavalerie  disposent  égale- 
ment des  outils  nécessaires  pour  leur  ser- 
vice. 

Des  caisses  d'outils  de  sellier,  de  cor- 
donnier et  de  tailleur  sont  prévues  pour 
les  diverses  unités  en  cas  de  mobilisation. 

Il  en  est  de  même  pour  les  outils  que  les 
armuriers  ou  maréchaux  ferrants  au- 
raient à  emporter  en  campagne.  Ou  eu  trou- 
vera la  nomenclature  au  fî.  0.,  2*  sem.  1891, 
p.  132. 

Les  outils  des  premiers  ouvriers  tailleurs, 
cordonniers  et  bottiers,  ainsi  que  ceux  des 
maîtres  maréchaux  ferrants,  selliers  et  bour- 
reliers sont  fournis  par  ces  chefs  ouvriers  et 
sont  entretenus  et  remplacés  à  leurs  frais. 
Toutefois,  le  service  du  génie  fournit  un 
certain  mobilier  dont  la  nomenclature  est 
donnée  par  les  articles  48  et  suivants  du 
règlement  du  30  juin  18o6. 

—  de  boucher.  Pour  permettre  aux 
officiers  d'approvisionnement  d'abattre  et  de 
débiter  le  bétail  qui  leur  est  livré  sur  pied, 
chaque  corps  est  muni  d'une  série  d'outils 
de  boucher  composée  ainsi  qu'il  suit  : 

1  boutique  de  boucher  avec  courroie; 

2  couteaux  à  saigner  ; 

3  couteaux  à  dépouiller  ; 
1  couperet; 

1  feuilleret  ; 

1  fusil; 

1  masse-hache  ou  merlin  ; 

1  caisse  renfermant  le  tout. 

—  des  champs  de  tir.  Ces  outils  com- 
prennent une  clef  double  à  écrous  et  une 
clef  anglaise  à  écrous,  par  régiment  ou  ba- 
taillon formant  corps,  pour  la  pose  et  l'enlè- 
vement des  voies  ferrées  et  du  chariot  por- 
tant le  but  mobile. 

Les  pelles,  pioches,  serpes,  brouettes  né- 
cessaires pour  l'exécution  des  tranchées  et  la 
confection  des  gabions  sont  prêtés  par  le 
génie,  si  la  garnison  ne  possède  pas  ces  ou- 
tils. 

—  des  cours  des  quartiers.  Les  ou- 
tils nécessaires  aux  réparations  des  cours  des 
quartiers  (pelles,  pioches  et  brouettes)  sont 
prêtés  aux  corps  par  le  service  du  génie. 

—  des  jardins  potagers.  Ces  outils 
sont  achetés  au  compte  des  ordinaires  de  la 
troupe. 

La  dépense  est  répartie  proportionnelle- 
ment entre  les  compagnies  ou  escadrons. 

—  du  chef  armurier.  Le  ciief  armu- 
rier est  tenu  de  se  pourvoir  à  ses  frais  de 
tous  les  outils,  instruments  vérificateurs  et 
calibres  nécessaires  à  l'exécution  des  répara- 

38 


OUTILS. 


594 


OUTILS. 


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OUTRAGE. 


595 


OUVERTURE. 


tion?,  aussi  bien  à  la  portion  centrale  que 
dans  les  détachements. 

La  yaleur  de  cet  outillage  peut  être  avan- 
cée au  chef  armurier  sur  les  fonds  généraux 
de  la  caisse  du  corps;  elle  est  remboursée 
au  moyen  de  retenues  trimestrielles  fixées 
par  le  Conseil  d'administration. 

OUTRAGE.  Injure  grave,  insulte. 

Les  outrages  par  paroles,  gestes  ou  me- 
naces envers  un  supérieur  pendant  le  service 
ou  à  l'occasion  de  ce  service  sont  punis  de 
5  à  10  ans  de  travaux  publics;  hors  de  ce 
cas,  de  1  à  3  ans  de  prison  (art.  224). 

OUTRANCE.  Jusqu'à  l'excès. 

Combat  singulier  ou  duel  qui  ne  doit  se 
terminer  que  par  la  mort  de  l'un  des  com- 
battants. 

Guerre  à  outrance  signifie  guerre  d'exter- 
mination. 

OUVERTURE  du  cône  renfermanl 
les  éclats,  l'n  des  trois  éléments  dont  dé- 
pendent la  position  et  la  forme  de  la  gerbe 
dans  le  tir  percutant. 

Cette  ouverture  dépend  de  la  vitesse  res- 
tante et  de  la  vitesse  de  rotation  du  projec- 
tile au  moment  de  l'explosion  ainsi  que  de 
la  vitesse  imprimée  par  la  charge  intérieure 
à  chacun  des  éléments  du  projectile. 

—  d'une  embrasure.  L'entaille  faite 
dans  le  talus  extérieur  pour  le  passage  d'une 
embrasure,  s'appelle  oiu'er^are  extérieure;  sa 
largeur,  qui  dépend  du  champ  de  tir  que 
l'on  veut  donner  à  la  pièce,  est  prise  ordi- 
nairement égale  à  la  moitié  de  la  longueur 
de  la  directrice  entre  les  deux  ouvertures  ; 
l'ouverlure  intérieure,  aussi  petite  que  pos- 
sible, est  celle  qui  est  faite  dans  le  talus  in- 
térieur (fig.  69). 

—  du  feu.  Dans  l'attaque  des  places,  les 
batteries  de  f*  position  doivent  ouvrir  le  feu 
simultanément  et  dès  le  point  du  jour,  afin 
de  garder  le  bénéfice  de  la  surprise  et  de 
l'initiative  et  de  manière  à  pouvoir  rectifier 
leur  tir  avant  que  la  défense  ait  réglé  le 
sien. 

On  évite  ainsi  un  échec  partiel  qu'on 
pourrait  subir  en  répondant  aux  coups  que 
l'assiégé  a  envoyés  pendant  la  construction 
des  batteries. 

Il  est  indispensable  qu'alors  les  parcs 
soient  en  état  de  subvenir  aux  consomma- 
tions journalières  en  matériel  et  en  muni- 
tions, pour  ne  pas  être  exposé  à  interrompre 
le  feu,  ce  qui  permettrait  à  l'assiégé  de  ré- 
parer ses  avaries  et  de  contre-battre  les  tra- 
vaux de  l'attaque. 

Les  batteries  de  2*'  position  ouvrent  éga- 
lement le  feu  au  point  du  jour  avec  toutes 
les  pièces  disponibles,  sans  avoir  égard  aux 
quelques  pièces  qui  ne  se  trouveraient  pas 


encore  prêtes  ;  il  est  soutenu  par  la  mous- 
queterie  et  par  les  batteries  de  1'®  position. 

—  des  portes.  En  temps  de  paix,  les 
portes  des  places  de  guerre  restent  ouvertes 
jour  et  nuit.  Cependant  l'autorité  militaire 
conserve  la  faculté  de  fermer  les  portes 
toutes  les  fois  qu'il  le  juge  nécessaire. 

—  de  la  tranchée.  Etablissement  de  la 
P^  parallèle. 

La  réussite  de  l'ouA'erture  de  la  l'^  pa- 
raltèle  (dite  ouverture  de  la  tranchée)  a  une 
importance  considérable,  car  c'est  cette  pa- 
rallèle qui  est  le  point  de  départ  de  tous  les 
travaux  d'approche. 

Jusqu'alors  cette  opération  pouvait  s'ef- 
fectuer en  une  seule  nuit,  mais  actuelle- 
ment, avec  le  développement  à  donner  aux 
travaux  en  raison  de  la  portée  de  l'artille- 
rie, il  faudrait  l'exécuter  en  une  série  de 
nuits  et  par  tronçons,  ceux-ci  étant  réunis  en- 
suite pour  former  une  bgne  continue. 

Mais  cette  méthode,  sûre,  est  très  longue, 
et  l'on  préfère  en  général  ouvrir  la  1"^^  pa- 
rallèle par  surprise  en  une   seule  nuit. 

Par  surprise,  l'opération  a  toujours  lieu 
par  une  nuit  sombre  et  l'on  prend  les  plus 
grandes  précautions  pour  conserver  le  secret, 
pour  éviter  les  méprises  et  les  accidents, 
donner  le  change  à  l'ennemi,  assurer  la 
bonne  direction  des  troupes,  le  placement 
des  travailleurs  et  des  avant-postes,  etc. 

Quelques  heures  avant  la  nuit  du  jour 
fixé  pour  l'ouverture  de  la  parallèle,  l'assié- 
geant renforce  aux  endroits  nécessaires  les 
avant-postes  et  les  rapproche  des  ouvrages 
de  la  place,  à  peu  près  à  mi-distance  de  la 
parallèle  à  la  fortification. 

Les  dispositions  nécessaires  sont  prises 
pour  repousser  les  sorties  par  un  déploie- 
ment rapide  et  subit  des  avant-postes  con- 
stituant la  garde  de  tranchée,  et  que  l'on 
organise  fortement  dans  ce  but. 

Cependant,  si  cette  garde  ne  peut  sufiSre 
pour  arrêter  l'ennemi,  les  travailleurs,  qui 
sont  munis  de  fusils  à  cet  effet,  sont  au  be- 
soin engagés  comme  combattants. 

Les  travailleurs,  ayant  le  fusil  en  bandou- 
lière, reçoivent  au  dépôt  de  tranchée  une 
pelle  et  une  pioche,  puis  sont  dirigés  au 
moment  convenable,  par  nu  ofllcier  du  génie, 
sur  le  lieu  du  travail  où  ils  sont  placés  le 
long  du  tracé  par  un  sous-oflîcier  du  génie. 

Tous  ces  mouvements  sont  exécutés  dans 
le  plus  grand  silence,  et  le  travail  ne  com- 
mence qu'au  commandement  de  haut  les 
bras,  fait  à  voix  basse. 

Les  hommes  conomencent  alors  la  fouille 
de  la  tranchée. 

Lorsqu'il  n'est  pas  possible  d'exécuter  la 
parallèle  en  une  seule  fois  et  par  surprise. 


OUVRAGE. 


ou  peut  être  forcé  de  cheminer  méthodique- 
ment à  partir  du  dernier  couvert  pour  arri- 
ver à  l'emplacement  de  la  l"^"  parallèle,  que 
l'on  exécutera  à  la  sape  volante,  par  petits 
bouts  distincts,  que  l'on  réunit  ensuite. 

De  cette  manière,  il  y  a  peu  de  monde 
exposé  à  la  fois,  mais  le  travail  est  beau- 
coup plus  long  et  la  durée  du  siège  s'en 
trouve  ainsi  augmentée. 

OUVRAGE.  En  fortification,  on  donne  le 
nom  d'ouvrage  à  toute  disposition  artifi- 
cielle, à  tout  retranchement,  permettant  à 
celui  qui  l'occupe  de  faire  un  usage  avanta- 
geux de  ses  armes. 

On  distingue,  sous  le  rapport  de  la  forme, 
trois  grandes  catégories  d'ouvrages,  savoir  : 

Ouvrages  ouverts,  ne  possédant  pas  de 
parapet  du  côté  de  la  défense  (gorge)  ;  ils 
sont  employés  pour  fortifier  des  positions 
qui  sont  soutenues  en  arrière,  ou  quand  on 
dispose  de  peu  de  temps  pour  les  construire. 


o9G  OUVRAGE. 

L'absence  de  parapet  à  la  gorge  permet 
de  bien  battre  l'intérieur  de  ces  ouvrages, 
si  l'ennemi  s'en  empare,  et  facilite  les  re- 
tours offensifs. 

Ils  ont  l'inconvénient  de  pouvoir  être  em- 
portés aisément,  lorsque  les  troupes  qui  les 
défendent  sont  peu  solides  ;  il  est  donc  né- 
cessaire de  les  appuyer  sur  les  flancs  et  en 
arriére. 

Ils  sont  plus  rapidement  construits  et  plus 
faciles  à  reprendre  au  besoin. 

Les  principaux  ouvrages  ouverts  sont  :  la 
coupure,  le  redan  simple  ou  double,  la  lu- 
nette, le  bonnet  de  prêtre,  la  demi-redoute, 
l'ouvrage  à  corne,  la  couronne,  etc. 

Ouvrages  fermés,  dans  lesquels  l'en- 
ceinte est  continue  ;  ils  ont  les  qualités  et 
les  défauts  inverses  des  ouvrages  ouverts,  et 
doivent  être  seuls  employés  pour  assurer  la 
défense  d'un  point  par  un  ouvrage  unique. 

Ils  prennent  le  nom  de  redoutes,  lorsqu'ils 


R=0.800  '^"^P^   =^iX«TVt:AB.  p^^2  0C0 
Fig.  202. 
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;  10.80  j 


sont  d'une  faible  capacité  ;  ce  sont  des  forts 
ou  fortins  lorsqu'ils  sont  de  dimensions  assez 
considOrablos. 

Ouvrages  mi-fermés,  qui  ont  le  même 
tracé  que  les  ouvrages  ouverts,  mais  dont 
la  gorge  est  fermée  par  une  tranchée  à  faible 
relief  ou  par  un  obstacle  peu  important. 


Ils  sont  employés  lorsqu'on  craint  une 
attaque  vers  la  gorge,  mais  que  néanmoins 
on  veut  se  réserver  la  possibilité  d'en  battre 
l'intérieur  ou  de  tenter  des  retours  offensifs 
après  leur  prise. 

Le  Règlement  du  29  juillet  188 i  recom- 
mande l'emploi  des  demi-redoutes  pour  com- 


OUVRAGE. 


597 


OUVRAGE. 


pagnies  à  effectifs  de  2êO  hommes,  que  l'on 
appelle  pour  cette  raison  ouvrages  de  compa- 
gnie. 

Louvràge-type  de  compagnie,  repré- 
sente par  la  figure  201  est  une  redoute 
comprenant  :  un  front  de  tète  légèrement 
brisé,  dont  chaque  face  a  30  mètres  de  lon- 
gueur ;  deux  flancs  de  12  mètres  de  longueur 
et  inclinés  à  120°  environ  sur  les  faces;  le 
profil,  semblable  pour  les  faces  et  pour  les 
flancs,  est  indiqué  par  la  figure  202. 

La  gorge  de  l'ouvrage  est  formée  d'une 
tranchée-abri  normale  de  36  mètres  de  dé- 
veloppement, à  laquelle  est  adossé,  vers 
l'intérieur  de  l'ouvrage,  un  parados  de 
20  mètres  de  longueur  dont  le  profil  est 
donné  figure  203. 

La  gorge  est  complétée  par  deux  retours 
en  iranchée-abri  normale  soudés  à  l'extré- 
mité des  flancs,  ayant  10  mètres  de  longueur 
chacun,  et  laissant  entre  eux  et  la  tranchée- 


abri   de   gorge  deux  passages   d'au    moins 

0  mètres  de  largeur. 

Le  développement  total  des  crêtes  de  tir, 
y  compris  les  tranchées-abris  de  gorge  est  de 
140  mètres. 

L'ouvrage  peut  être  occupé  par  une  com- 
pagnie   entière,     en    comptant    0°',80     à 

1  mètre  de  crête  par  tireur,  une  section  ou 
une  demi-section  étant  constituée  en  réserve 
à  l'abri  du  parados,  et  enfin  les  tireurs  pou- 
vant être  placés  sur  deux  rangs  à  certains 
moments  de  la  lutte,  sur  des  points  parti- 
culiers de  l'ouvrage. 

Pendant  la  période  d'attente,  lorsque  les 
défenseurs  exposés  au  tir  de  l'artillerie  ne 
peuvent  pas  utilement  faire  usage  de  leurs 
armes,  ils  doivent  être  massés  à  l'intérieur 
de  l'ouvrage  à  l'abri  des  vues  et  des  coups. 

Or,  pendant  cette  phase  de  combat,  le 
terre-plein  intérieur  ne  saurait  être  occupé, 
les  flancs  ne  donnent  pas  un  abri  suffisant 


Fig.  203.  —  Coupe  suivant  CD  de  la  Gg.  201. 
0.80 


+0.G0        D=l,800 


D=o,800 


v.?.3-i.-?^.^^Jil--0_Q:.53,Mifi ?iOO..-._;M?-i??i.J;??--i^?J 

•^     _l,85__._i ^2.60 [__., 3._2_5. ,.i.^,.A-P.9 i 

i  .  9.70 j 


puisqu'ils  peuvent  être  pris  d'enfilade  ou 
d'écharpe,  enfin  les  tranchées-abris  de  gorge 
n'off'rent  aucune  sécurité. 

Seuls  le  front  de  tète  et  le  parados  donnent 
un  abri  convenable  ;  c'est  derrière  eux  que 
les  hommes  seront  massés,  sur  deux  rangs, 
adossés  au  parapet  et  aux  banquettes. 

En  comptant  0™,80  de  crête  par  file  de 
deux  hommes,  on  voit  que  60  mètres  de 
front  donneront  abri  à  150  hommes,  soit 
trois  sections,  et  les  20  mètres  de  parados  à 
50  hommes,  c'est-à-dire  à  la  4*=  section. 

Lorsque  l'effectif  de  la  compagnie  est  dif- 
férent de  200  hommes  on  modifie,  suivant 
la  règle  précédente,  les  dimensions  des  faces 
et  celles  du  parados. 

Avant  d'exécuter  l'ouvrage,  il  faut  en 
déterminer  la  position  sur  le  terrain  et  pro- 
céder au  jnquetage  et  au  profilement. 

Pour  l'exécution  des  faces  et  des  flancs,  on 
placera  3  hommes  par  mètre  courant  de 
crête  de  la  manière  suivante  :  dans  chaque 
fossé,  on  disposera,  sur  une  longueur  corres- 
pondant à  2  mètres  de  crête,  3  travailleurs, 
soit  2  pelleteurs  et  1  piocheur. 


Le    placement   des    travailleurs  s'opérera 
ainsi  (fig.  204). 

Fig.  201. 


On  partira  du  saillant  de  l'ouvrage  ;  les 
hommes  seront  amenés  munis  de  leurs  outils 
simultanément,  à  l'intérieur  et  à  l'extérieur, 
par  le  flanc  et  sur  deux,  dans  l'ordre  sui- 
vant pour  chaque  file  :  une  pioche,  deux 
pelles,  et  ainsi  de  suite. 

Arrivés  au  saillant,  les  hommes  feront 
par  file  à  droite  et  par  file  à  gauche  et  se  dis- 
poseront par  trois  dans  chaque  atelier  sur 


OUVRAGE. 


398 


OUVRACS-E. 


une  longueur  de  2  mètres  de  crête,  comme 
il  est  marqué  sur  la  figui-e  9  et  jusqu'à 
l'extrémité  des  flancs. 

Ils  se  répartiront  sur  remplacement  des 
fossés  à  creuser,  et  seront  diriges,  dans  leur 
installation,  par  les  officiers  et  sous-officiers 
qui,  placés  sur  la  crête,  détermineront  ap- 
proximativement et  la  longueur  de  2  mètres 
de  crête  et  les  perpendiculaires  à  la  crête 
séparant  les  ateliers. 

Aussitôt  placés,  les  pioclieurs  marqueront 
par  une  rainure  la  limite  de  leur  atelier. 

Le  placement  des  travailleurs  des  faces  et 
des  flancs  étant  terminé,  on  procédera  à 
celui  des  travailleurs  du  parados. 

Dans  la  tranchée,  l'atelier  est  analogue  à 
celui  de  la  tranchée  couvrante,  2  hommes 
par  mètre  (1  pelleteur  et  1  piocheur). 

Dans  le  fossé  extérieur,  l'atelier  de  1  pio- 
cheur et  1  pelleteur  aura  2  mètres. 

Pour  la  tranchée-abri,  et  afin  d'éviter 
que  les  hommes  employés  à  l'exécution  du 


même  ouvrage  n'aient  des  tâches  diirérente&, 
il  conviendra  de  tripler  la  longueur  normale 
des  ateliers,  et,  par  suite,  d'attribuer  à  cha- 
que homme  une  longueur  variant  de  2™, 50 
à  3  mètres. 

Les  travailleurs  étant  placés,  les:  ofliciers 
et  les  sous-officiers  indiqueront  la  nature  du 
travail  à  exécuter,  la  manière  de  procéder, 
les  précautions  à  prendre  pour  éviter  les 
accidents. 

Quand  ils  se  seront  assurés  que  les 
hoimnes  ont  bien  compris,  les  ti-availleurs 
seront  mis  en  chantier  au  commandement  de 
Haut  les  bras,  prononcé  par  l'officier  chargé 
de  la  direction  du  ti'avail.. 

Cet  ouvrage  peut  être  terminé  en  4  heures 
au  maximum  par  2  compagnies  d'infanterie, 
dans  les  conditions  indiquées  au  mot  :  Nom- 
bre de  trarailleurs. 

Pouii'  les  modifications  à  apporter  dans 
certains  cas,  voir  Relévcmenl  des  travail- 
leurs. 

La  figure  20o  représente  un  ouvrage  mi- 


fermé   pour  2    compagnies   d'infanterie    de 
160  à  200  hommes. 

Le  type  de  gauche  est  à  flancs  brisés  pour 
éviter  l'enfilade,  la  gorge  est  fermée  par  des 
palanques,  et  une  communication  relie  la 
gorge  au  front  de  tête. 
j^:  Le  type  de  droite  possède  des  traverses 
sur  ses  flancs,  un  abri  sous  ses  faces  et  une 
gorge  à  faible  profil  avec  parados. 

L'ouvrage  d'escadron  (/?</.  206)  a  la 

Fig-.  206. 
50.00 


15.00 

.'— -V 
>   '-■  '-«■ 


même  forme  que  le  précédent,  avec  un  déve- 


=^'-->^ 



■w^ 

15.00 

■V  ''^' 

i 

loppement  moindre  ;  son  profil  dépend  aussi 
du  temps  et  des  travailleurs  dont  on  dispose. 

11  peut  être  défendu  par  100  cavaliers  à 
pied,  armés  de  carabines. 

Cet  ouvrage  peut  rendre  de  grands  ser- 
vices à  la  cavalerie  dans  son  service  spécial 
d'exploration, 

Fig.  207. 


Il  permettra  d'organiser  des  points  d'ap- 
pui ou  points  de  ralliement  sur  les  lignes  de 
retraite,  ou  encore  de  prendre  possession 
d'une  position  importante. 


OUVRAGE.  399 

Cet  ouvrage  pourrît  de  plus  (Hre  utilisé 
ultérieurement  par  les  troupes  d'infanterie, 

—  à  cornes  {fig.  207).  C'est  un  front 
bastionné  auq[iiel  on  ajoute  deux  longues 
branches  présentant  l'inconvénient  d'être 
faciles  à  enfiler.   Peu  usité. 

—  annexes.  Pour  suppléer  à  l'insuffi- 
sance des  ouvrages  de  première  ligne  (\'. 
Forteresse),  surtout  en  ce  qui  concerne  le 
développement  de  la  première  ligne  d'artil- 
lerie, on  établit  des  ouvrages  annexes  et  des 
ouvrages  intermédiaires  de  première  ligne. 

Les  ouvrages  annexes  sont  : 

1°  Des  batteries  annexes  (permanentes) 
ayant  leur  armement  propre  ; 

2"  Des  batteries  annexes  de  circonstance, 
à  construire  au  moment  du  besoin  par  l'ar- 
tillerie, sur  le  type  des  batteries  de  siège; 
elles  reçoivent  une  partie  de  l'armement  des 
forts  sur  les  flancs  desqpiels  elles  sont  orga- 
nisées. 

—  avancés.  Ouvrages  de  la  fortification 
permanente  situés  en  dehoi-s  du  corps  de 
place,  mais  à  une  distance  assez  peu  éloi- 
gnée pour  que  le  flanquenient  de  leurs  fos- 
sés put  avoir  lieu  directement  par  le  corps 
de  place  ou  les  dehors,  mais  ce  flanquement 
était  souvent  insuffisant  à  cause  de  la  dis- 
tance. 

Leur  gorge  était  fermée  par  un  mur  cré- 
nelé, de  4  mètres  de  hauteur,  ou  appuyée  à 
des  obstacles  naturels.  Ils  occupaient  soit 
des  points  dominants  qui  n'avaient  pu  être 
englobés  dans  l'enceinte,  ou  servaient  à 
battre  des  portions  de  terrain  cachées  aux 
vues  de  la  place. 

Ces  ouvrages  cononiuniquaient  avec  le 
corps  de  place  au  moyen  de  doubles  capon- 
niéres  ou  de  galeries  souterraines. 

Us  ont  beaucoup  perdu  de  leur  importance 
aujourd'hui  que  l'attaque  rapprochée  n'est 
plus  la  plus  à  craindre. 

Leur  forme  était  généralement  celle  d'une 
lunette  ou  d'un  ouvrage  à  cornes. 

—  d'arrêts.  (V.  Forts  d'arrêt  et  Ou- 
vrages de  position. 

—  d'art.  Au  point  de  vue  militaire,  ce 
sont  les  ponts,  viaducs,  grands  remblais  et 
grandes  trandiées. 

Pour  leur  desiruction  et  leur  rétablisse- 
ment, voir  Démolition,  Destruction,  Dispo- 
sitif, Réparation,  Rétablissement. 

—  de  position.  Ouvrage  de  fortifica- 
tion de  position.  Diffère  des  ouvrages  de 
champ  de  bataille  : 

i°  Par  des  reliefs  (2  mètres  à  2™,oO)  et 
des  épaisseurs  de  parapet  (6  mètres)  plus 
considérables  ; 

2°  Par  des  abris  terrassés  à  l'épreuve  de 
l'arUllerie  de  campagne  ; 


OUVRAGE. 


3°  Par  la  création  d'un  obstacle  plus  sé- 
rieux, constitué  par  l'agrandissement  du 
fossé  et  par  des  défenses  accessoires. 

Les  ouvrages  de  ce  genre  sont  utilisés  sur- 
tout sur  les  points  spéciaux  des  théâtres  d'opé- 
rations, tels  que  tètes  de  ponts  et  défilés  impor- 
tants, postes  d'arrêt  sur  les  flancs  des  lignes 
d'opérations,  dans  l'organisation  défensive 
des  grandes  positions  d'arrêt,  dans  celle  des 
lignes  de  défense  ou  d'investissement  des 
places  fortes,  etc. 

—  détachés.  Disposés  en  avant  de  l'en- 
ceinte d'une  place  de  manière  à  avoir  leur 
gorge  battue  par  cette  enceinte.  Leur  valeur 
ne  s'est  fait  sentir  que  depuis  l'importance 
qu'a  prise  l'attaque  éloignée. 

—  intérieurs.  Situés  à  l'intérieur  du 
corps  de  place,  mais  ayant  une  action  sur  la 
campagne.  Les  plus  usités  sont  les  cavaliers, 
les  retranchementi  intérieurs  et  les  réduits. 

—  intermédiaires.  Ces  ouvrages  de 
première  ligne  peuvent  être  classés  en  trois 
catégories  : 

1"  Ouvraores  en  général  permanents  et 
destinés  à  combler  une  lacune  importante 
(batteries,  groupes  de  batteries  avec  réduit 
commun,  redoutes-batteries)  ; 

2"  Ouvrages  semi-permanents,  batteries 
ou  plus  souvent  en  terre,  établis  au  moment 
de  la  mise  en  état  de  défense  et  construits 
par  le  génie  ;  leur  armement  est  tiré  de  la 
réserve  générale  et,  à  défaut,  d'ouvrages 
désarmés  en  partie  ; 

3°  Ratteries  de  circonstance,  construites 
et  armées  généralement  par  les  troupes  mo- 
biles avec  leur  matériel,  et  dont  le  comman- 
dement de  ces  troupes  détermine  l'emplace- 
ment suivant  le  besoin. 

Les  ouvrages  intermédiaires  de  deuxième 
ligne,  permettent  de  ne  céder  le  terrain  que 
pas  à  pas  et  sont  établis  dans  les  positions 
favorables  à  la  défense  qui  existent  entre  la 
ligne  et  le  noyau,  souvent  fort  éloignés. 

Ces  ouvrages  se  lient  à  ceux  de  la  pre-, 
mière  ligne,  en  défendent  la  gorge  et  sur- 
veillent leurs  intervalles.  Us  ne  sont  géné- 
ralement pas  construits  en  temps  de  paix  et 
consistent  en  ouvrages  de  fortification  semi- 
pirmanenle  ou  même  de  campagne  étudiés 
d'avance. 

—  simples.  Parties  isolées  de  la  forti- 
fication ne  couvrant  sur  le  terrain  qu'un 
espace  relativement  restreint.  Doivent  en 
outre  être  d'un  tracé  et  d'une  construction 
très  simples. 

■ —  divers.  Les  corps  de  troupe  et  les 
établissements  considérés  comme  tels  sont 
autorisés  à  faire  l'acquisition  d'uu  certain 
nombre  de  publications  et  d'ouvrages  con- 
cernant l'armée,  savoir  : 


OUVREZ  VOS  RANGS. 


1°  Au  compte  de  la  citasse  d'habillement 
et  d'entretien  : 

L'Annuaire  militaire,  le  Bulletin  officiel 
du  Ministère  de  la  guerre  (y  compris  la  re- 
liure de  la  partie  réglementaire  et  la  bro- 
chure de  la  partie  supplémentaire  chaque 
semestre)  ;  le  Guide  à  l'usage  des  militaires 
et  marins  voyageant  jso?emen<,  par  de  Belle- 
fonds;  le  Manuel  des  circonscriidions  mili- 
taires de  la  France,  de  Berger-Levrault  ;  le 
Manuel  de  l'officier  de  police  judiciaire,  de 
Champoudry;  VEtat  militaire  des  princi- 
pales jmismnccs  étrangères,  par  Rau  ;  l'in- 
struction ministérielle  du  28  mars  1883, 
concernant  les  actes  de  l'état  civil  ;  la 
théorie  sur  la  manœuvre  des  pompes  à 
incendie;  le  Recueil  administratif,  de  Char- 
bonneau  ;  le  Manuel  de  législation,  d'admi- 
nistration et  de  comptabilité  militaires,  de 
Beaugé,  etc. 

2°  Au  compte  de  la  masse  du  harnache- 
ment et  fi-rrage  : 

Le  Cours  d'iconographie  fourragère,  de 
Naudin  et  Gourdon  ;  le  Cours  complet  d'hip- 
pologie, de  M.  Vallon  ;  la  Connaissance  du 
cheval,  de  M.  Guyot  ;  le  Dictionnaire  j^ra- 
tique  de  médecine,  de  chirurgie  et  d'hygiène 
vétérinaires,  de  MM.  Boulay  et  Raynal  ; 
l'Étude  de  pathologie  comparée,  de  M.  Ser- 
voUes  ;  l'Hygiène  des  animaux  domestiques, 
de  M.  Sanson;  le  Journal  de  la  France  cheva- 
line, de  M.  Cauchois  ;  le  Journal  des  Haras, 
de  M.  Houbel ,  le  Manuel  hippique  sommaire, 
de  M.  Gouin  ;  les  Leçons  de  pathologie  com- 
parée, de  M.  Bouley;  les  Observations  sur 
les  manœui^res  de  la  cavalerie  en  campagne, 
publié  par  M.  Baudoin;  le  Traité  de  l'exté- 
rieur du  cheval,  par  MM.  Goubeaux  et  Bar- 
bier ;  le  Traité  des  désinfectants  et  de  la  désin- 
fection, de  Vallin;  le  Traité  pratique  de 
maréchn'erie,  de  Goyau,  etc.,  etc. 

OUVREZ  VOS  RANGS  !  Commandement 
fait  pour  porter  le  2"  rang  à  4  pas  (3  mètres) 
en  arrière  du  1"  rang. 

OUVRIERS  d'administration.  Dans 
chacune  des  25  sections  de  commis  et  ou- 
vriers d'administration,  ces  derniers  forment 
deux  catégories  : 

1°  Les  ouvriers  du  service  des  subsistances 
(boulangers,  meuniers,  etc.); 

2°  Les  ouvriers  de  l'habillement  et  du 
campement  (ferblantiers,  voiliers,  sel- 
liers, etc.). 

L'effectif  de  ces  ouvriers  est  variable  sui- 
vant les  exigences  du  service  et  le  nombre 
des  établissements  en  gestion  directe. 

—  d'art  (Y.   Sapeurs,  Industries  d'art). 

—  d'artillerie.  Les  militaires  qui  font 
partie  des  10  compagnies  d'ouvriers  d'artil- 
lerie  sont  chargés  de  la  construction  d'une 


«00  OUVRIERS. 

partie  du  matériel  de  l'artillerie,  du  génie 
et  du  train  des  équipages.  Ils  sont  recrutés 
parmi  les  hommes  exerçant  l'une  des  pro- 
fessions suivantes  :  mécanicien,  serrurier, 
forgeron,  tourneur,  ferblantier,  tonnelier, 
charpentier,  charron,  menuisier,  cartonnier, 
peintre,  bourrelier,  boisselier  et  autres  pro- 
fessions analogues. 

—  des  chemins  de  fer.  En  dehors  du 
régiment  de  sapeurs  de  chemins  de  fer(5<=du 
génie),  il  existe  9  sections  techniques  d'ou- 
vriers de  chemins  de  fer,  qui  ne  sont  appelées 
à  servir  qu'en  cas  de  mobilisation  ;  elles  sont 
organisées  en  tout  temps,  d'une  manière 
distincte  par  les  soins  et  avec  les  ressources 
des  diverses  compagnies  de  chemins  de  fer. 

Chaque  section  comprend  3  divisions  ou 
services  : 

1"  Exploitation  proprement  dite, 
effectif 459 

2°  Voie 429 

3°  Matériel  et  traction 277 

Total,  officiers  compris. .  .      11G5 

Chaque  service  a  un  personnel  qui  lui  est 
propre  et  qui  est  recruté  parmi  les  ingé- 
nieurs et  employés  au  service  des  compa- 
gnies, soit  volontaires,  soit  assujettis  au  ser- 
vice militaire  à  un  titre  quelconque. 

Les  officiers  font  partie  du  cadre  des  offi- 
ciers de  réserve. 

Pour  faciliter  le  recrutement  de  ces  sec- 
tions, chacun  des  quatre  premiers  régiments 
du  génie  détache,  chaque  année,  sur  chacun 
des  réseaux,  210  hommes  n'ayant  qu'un  an 
de  service  et  devant  terminer  leurs  3  ans. 

Les  400  hommes  (200  par  an  avec  les 
déchets),  doivent  être  répartis  dans  tous  les 
services  de  ces  grandes  compagnies,  dans  les 
proportions  suivantes  :  4/6  à  la  voie,  1/6  à 
la  traction  et  1/6  à  l'exploitation. 

—  civils.  Les  chefs  de  corps  peuvent, 
s'ils  le  jugent  avantageux,  autoriser  l'emploi 
d'ouvriers  civils  et  d'ouvrières  pour  l'exécu- 
tion des  confections  et  des  réparations  à 
effectuer  pour  le  service  de  l'habillement. 

—  d'état.  Dans  l'artillerie  et  le  génie,  il 
existe  un  certain  nombre  d'ouvriers  d'état, 
ayant  rang  d'adjudant,  recrutés  parmi  les 
sous-officiers  de  ces  armes,  et  chargés,  dans 
les  Écoles  de  l'artillerie  et  du  génie  ou  dans 
les  arsenaux,  de  remplir  le  rôle  de  premier 
ouvrier  ou  de  chef  d'atelier. 

Les  ouvriers  d'état  de  l'artillerie  sont  au 
nombre  de  177,  dont  88  de  1"  classe  et  89 
de  2"  classe  ;  les  ouvriers  d'état  du  génie 
sont  au  nombre  de  6. 

—  des  corps.  Il  existe,  dans  chaque 
corps  de  troupe,  un  certain  nombre  d'ou- 
vriers armuriers,   bourreliers,  cordonniers. 


PACHA.  601 

maréchaux,  tailleurs,  etc.,  chargés  de  la  con- 
fection et  de  l'entretien  de  l'armement,  de 
l'habillement ,  du  harnachement ,  de  la 
chaussure,  de  la  ferrure,  etc.,  dans  les  pro- 
portions et  les  conditions  indiquées  par  les 
règlements. 

En  dehors  des  ouvriers  de  ces  catégories 
qui  sont  classés  à  la  section  ou  peloton  hors 
rang  et  qui  constituent  les  ateliers  du  corps, 
chaque  unité  doit  comprendre  le  nombre  de 
cordonniers,  tailleurs,  maréchaux,  bourre- 
liers, etc.,  nécessaires  suivant  l'arme,  pour 
assurer  le  service  prévu  dans  cette  unité  ; 
les  ouvriers  des  compagnies  peuvent,  en 
temps  de  paix,  travailler  à  l'atelier  commun 
-ur  l'ordre  du  chef  de  corps. 

Ces  ouvriers  sont  placés  sous  les  ordres 
des  caporaux  ou   brigadiers,   premiers  ou- 


PAIEMENT. 

vriers  tailleurs  et  premiers  ouvriers  cordon- 
niers ou  bottiers,  qui  sont  des  chefs  ou- 
vriers. 

Les  compagnies  d'ouvriers  du  génie  ayant 
été  supprimées  en  1871 ,  on  les  a  rempla- 
cées, dans  chaque  école  régimentaire  de 
cette  arme,  par  le  nombre  d'ou\Tiers  des 
professions  nécessaires,  qui  sont  groupés 
pour  les  travaux  à  exécuter  et  forment  les 
ateliers  de  l'école  du  génie. 

OUVRIR.  Ce  mot,  en  style  militaire,  si- 
gnifie généralement  commencer  :  ouvrir  le 
feu,  la  marche,  la  parallèle. 

—  les  rangs  (V.  Ouvrez  vos  rangx). 

OZÈNE.  Odeur  infecte  qu'exhale  la  mu- 
queuse pituitaire  du  nez  chez  certains 
hommes.  Motive  l'exemption  ou  la  réforme. 


PACHA.  Haut  fonctionnaire  politique  et 
militaire  en  Turquie. 

L'insigne  caractéristique  de  la  dignité  des 
pachas  consiste  dans  une  queue  de  cheval 
flottant  au  bout  d'une  lance  surmontée  d'un 
croissant,  qu'ils  font  porter  devant  eux  dans 
les  grandes  cérémonies  et  à  la  guerre. 

On  les  distingue,  d'après  leur  rang,  en 
pacha  à  une,  à  deux  ou  à  trois  queues. 

FACIFICATEUR .     PACIFICATION. 

.\ctioQ  de  pacifier,  de  concilier,  de  mettre 
un  terme  à  la  guerre,  aux  différents. 

PACOLETS(derallemandPac/veri-Ieu<<'H, 
gens  de  paquets). 

Nom  donné  par  les  hulans  polonais  aux 
valets  chargés  de  soigner  leurs  chevaux  et 
leurs  équipages. 

PACOTILLE.  Fourniture  de  mauvaise 
qualité,  ne  pouvant  faire  un  bon  usage. 

PAGA.IE.  Aviron  court,  à  pelle  plate, 
ordinairement  plus  large  que  celle  de  l'avi- 
ron ordinaire. 

On  s'en  sert  en  la  plongeant  presque  ver- 
ticalement dans  l'eau. 

PAGAYER.  Ramer  avec  une  pagaie. 

PAGE.  Mot  dont  le  sens  a  varié;  désigne 
en  général  un  jeune  gentilhomme  commen- 
çant son  éducation  militaire  auprès  d'un 
seigneur,  d'un  homme  d'armes,  d'un  prince 
ou  d'un  roi. 

Plus  tard,  leur  nom  est  presque  toujours 
accolé  à  celui  de  laquais. 

On  dit  :  insolent  comme  un  page,  parce 
que  rien  n'égalait  leur  insolence. 


Etre  hors  de  pages,  signifie  être  hors  de  la 
puissance,   hors  de  la  dépendance  d'autrui. 

Supprimés  pendant  la  Révolution ,  les 
pages  furent  rétablis  par  Xapoléon. 

Louis  XVI II  et  Charles  X  entretinrent 
un  lycée  de  pages,  d'où  l'on  sortait  officier. 

Les  pages  ont  disparu  depuis  1830. 

PAIEMENT  ou  PAYEMENT.  Acquitte- 
ment dune  dette  au  moyen  d'espèces  son- 
nantes ou  de  valeurs  ajant  cours. 

Dans  les  coips  de  troupe  ou  détachements, 
tous  les  payements  sont  eflfectués  par  le  tré- 
sorier ou  par  le  chef  de  détachement. 

Le  trésorier  paye,  après  vérification  sur 
pièces  et  acquits  réguliers,  toutes  les  dé- 
penses du  corps. 

li  peut  acquitter,  sans  autorisation  du 
conseil,  la  solde  et  les  accessoires  de  solde, 
les  gages,  primes  ou  indemnités  fixes,  les 
fournitures,  travaux  ou  réparations  réglés 
par  abonnement,  et  le  prix  du  travail  des 
ouvriers. 

Toutes  les  autres  dépenses  sont  payées 
sur  l'autorisation  préalable  du  conseil. 

Dans  les  établissements  militaires ,  les 
payements  sont  effectués  par  l'officier  comp- 
table, sur  la  production  de  factures,  mé- 
moires, états  ou  documents  établis  dans  les 
formes  prescrites  par  les  règlements  de  la 
comptabilité  publique. 

—  des  chevaux  et  voitures  de  réqui- 
sition. Les  prix  des  voitures  et  dos  harnais 
sont  fixés  par  les  commissions  de  réquisition 
d'après  le  prix  courant  du  pays. 

Quant  aux  animaux,  leur  prix   est  fixé 


PAIEMENT. 


60â 


PAILLASSON. 


par  la  loi,  aux  prix  portés  pour  chaque  ca- 
tégorie au  budget  annuel,  augmentés  de  1/4 
pour  les  chevaux  de  selle  et  les  chevaux 
d'attelage  de  l'artillerie. 

—  des  dégâts  (V.  Dégâts). 

—  des  pensions.  Les  payements  des 
pensions  sont  faits  par  trimestre,  à  terme 
échu,  sur  la  production  d'un  certificat  de 
vie  établi  par  un  notaire. 

—  des  réquisitions.  Dans  chaque  dé- 
partement, une  commission  nommée  par  le 
Ministre  ou  par  le  général  commandant  le 
corps  d'armée,  est  chargée  d'évaluer  les  in- 
demnités dues  aux  personnes  et  aux  com- 
munes qui  ont  fourni  des  prestations. 

Cette  commission,  composée  de  3,  5  ou 
7  membres  militaires  ou  civils,  mais  dans 
laquelle  ces  derniers  doivent  être  en  majo- 
rité, fonctionne  dès  l'ouverture  de  la  pé- 
riode des  réquisitions,  jusqu'à  leur  règlement 
complet. 

Elle  établit,  pour  les  différentes  denrées 
ou  objets  susceptibles  d'être  réquisitionnés, 
des  tarifs  qui  sont  soumis  à  l'approbation  de 
l'intendant  de  la  région. 

Les  maires  dressent,  en  double  expédition, 
pour  chaque  service,  des  états  nominatifs  de 
tous  les  habitants  qui  ont  fourni  des  presta- 
tions, avec  l'indication  des  quantités  et  des 
prix  demandés,  ainsi  que  leur  avis  personnel 
sur  ces  derniers. 

Cet  état,  accompagné  de  toutes  les  pièces 
justificatives,  est  adressé  à  la  commission 
d'évaluation,  qui  donne  son  avis  sur  les 
prix  de  chaque  prestation  et  sur  les  diffé- 
rences qui  peuvent  se  produire  entre  les 
quantités  réclamées  et  celles  qui  résultent 
des  reçus. 

Elle  transmet  cet  avis  à  l'intendant  de  la 
région  qui  fixe  la  somme  que  l'administra- 
tion dé  la  guerre  consent  à  payer  à  chaque 
intéressé,  et  notifie  sa  décision  au  maire 
dans  un  délai  de  trois  jours. 

Le  maire  n'a  que  24  heures  pour  porter 
cette  décision  à  la  connaissance  des  intéres- 
sés, et  les  prévenir  qu'ils  sont  tenus,  dans 
un  délai  de  15  jours,  de  lui  adresser  leur 
acceptation  ou  leur  refus,  sous  peine  de 
perdie  tout  droit  de  recours. 

Dès  que  ce  délai  est  expiré,  le  maire  re- 
tourne à  l'intendant  l'état  nominatif  après 
y  avoir  indiqué  la  résolution  prise  par  chaque 
habitant. 

Dans  les  huit  jours,  l'intendant  délivre  au 
nom  de  la  commune  un  mandat  collectif  dont 
le  montant  est  égal  à  la  somme  des  offres 
acceptées  et  de  celles  auxquelles  il  n'a  pas  été 
répondu. 

Le  maire  perçoit  ce  mandat  au  Trésor,  et 


paye  alors  les  habitants  en  leur  faisant 
émarger  l'état  nominatif,  pour  acquit. 

Toutefois,  en  temps  de  guerre,  le  paye- 
ment peut  être  fait  en  bons  du  Trésor  por- 
tant intérêt  à  5  p.  100  du  jour  de  la  livrai- 
son. 

Tout  intéressé  qui  refuse  comme  insuffi- 
sante, l'indemnilé  offerte  par  l'intendant, 
notifie  ce  refus  par  écrit  au  maire  en  faisant 
connaître  la  somme  qu'il  réclame. 

Le  maire  transmet  cet  écrit  au  juge  de 
paix,  lequel  appelle  en  conciliation  l'inten- 
dant ou  son  délégué  ainsi  que  les  réclainants. 

Si  les  parties  ne  peuvent  se  mettre  d'ac- 
cord, le  juge  de  paix  statue  dans  la  limite 
de  sa  compétence,  ou  bien  renvoie  l'affaire 
devant  le  tribunal  de  première  instace. 

—  du  traitement  de  la  Légion  d'hon- 
neur et  de  la  Médaille  militaire.  Ces 
traitements  sont  payés  chaque  semestre  et  à 
terme  échu,  les  1"  décembre  et  1"  juin  de 
chaque  année. 

Dans  les  corps  de  troupe,  les  trésoriers 
établissent  chaque  semestre  deux  états  no- 
minatifs, l'un  pour  les  membres  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  l'autre  pour  les  miUtaires 
médaillés;  ces  états,  quittancés  par  les  con- 
seils d'administration,  sont  présentés  au  tré- 
sorier-payeur général,  en  même  temps  que 
les  certiticats  d'inscription  des  intéressés, 
afin  que  ce  fonctionnaire  puisse  les  frapper 
de  l'estampille. 

11  remet  alors  le  montant  des  deux  états 
au  trésorier,  qui  paye  les  intéressés  en  les 
faisant  émarger  sur  des  états  spéciaux. 

Les  officiers  sans  troupe  et  les  officiers 
détachés  de  leurs  corps  sont  payés  indivi- 
duellement par  les  agents  du  Trésor  sur  la 
remise  d'un  certificat  de  vie  délivré  par  un 
fonctionnaire  de  l'intendance,  quittancé  par 
les  ayants  droit,  et  sur  la  présentation  du 
certificat  d'inscription. 

PAILLASSE.  Amas  de  paille  enfermée 
dans  une  toile. 

Les  paillasses  du  campement,  con- 
tiennent 10  kilogr.  de  p;iillc,  renouvelée 
tous  les  mois;  la  toile  à  paillasse  est  lavée 
à  chaque  renouvellement  de  paille. 

Les  paillasses  des  lits  militaires  con- 
tiennent également  10  kilogr.  de  paille,  re- 
nouvelée tous  les  6  mois  pour  les  lits  de 
troupe^  d'infirmerie  et  d'officier,  et  tous  les 
4  mois  pour  les  demi-fournitures  delà  troupe 
et  les  fournitures  de  salle  de  police. 

Les  enveloppes  de  paillasse  sont  lavées 
tous  les  ans. 

PAILLASSON.  Natte  de  paille  qu'on  met 
à  l'entrée  d'un  appartement  pour  servir  à 
essuyer  les  pieds. 

On  en  fait  également  usage  dans  certains 


PAILLE. 


C03 


PAL. 


cas  pour  isoler  du  somos  fournitures  auxi- 
liaires du  campemeut  reposant  sur  le  sol. 

PAILLE.  Le  chaume  desséché  des  céréales 
après  qu'on  a  séparé  le  grain  de  l'épi, 

Eln  principe,  l'administration  de  la  guerre 
exige  de  la  paille  de  froment  pour  la  ration 
des  chevaux,  mais,  en  cas  de  pénurie  de 
cette  dernière,  ou  à  titre  de  substitution, 
elle  accepte  également  la  paille  de  seigle, 
d'avoine  et  d'orge  jusqu'à  concurrence  des 
2/5  de  la  ration. 

La  paille  livrée  à  l'armée  doit  être,  au- 
tant que  possible,  garnie  de  ses  épis,  en  par- 
fait état  de  conservation,  exempte  d'humi- 
dité et  d'altération  quelconque,  propre  à 
donner  aux  chevaux  une  bonne  nourriture, 
ou  à  faire,  comme  paille  de  couchage  ou 
comme  litière,  un  service  de  tous  points  sa- 
tisfaisant. 

Cependant,  si  les  accidents  atmosphériques 
ont  altéré  plus  ou  moins  les  produits  de  la 
récolte  locale,  il  ne  peut  être  exigé  rien  de 
plus  que  la  meilleure  qualité  obtenue  dans 
un  rajon  de  loO  kilomètres  de  la  place  de 
livraison. 

Si,  en  distribution,  les  bottes  de  paille  de 
froment  ne  sont  pas  liées  avec  la  même 
paille  ou  avec  de  la  paille  de  seigle,  il  est 
fait  déduction  du  poids  des  liens. 

—  de  couchage.  Voir  le  tarif  annexé  à 
la  circulaire  du  17  août  1879  (./.  M.,  p.  r., 
page  92).  (V.  Paillasse.) 

—  "d'emballage.  Elle  est  achetée  par 
les  corps  et  détachements,  au  compte  de  la 
masse  d'JMbiUement  et  cT entretien. 

Elle  peut  être  demandée  à  l'administra- 
tion, s'il  y  a  avantage  au  point  de  vue  du 
pris. 

—  des  exercices  d'embarquement 
et  de  débarquement  (V.  ces  mot^). 

—  de  litière.  L'ne  quantité  de  2'^,o00 
dfi  paille  de  litière  est  allouée  à  chaque  che- 
val pour  les  transports  en  chemin  de  fer. 

Pour  les  chevaux  en  station,  la  paille  de 
litière  est  comprise  dans  la  ration  journa- 
lière de  fourrage. 

Toutefois,  lorsqu'un  corps  de  troupe  à 
cheval  arrive  dans  une  garnison,  il  a  droit 
à  une  distribution  de  5  kilogr.  de  paille 
fraîche  par  cheval,  pour  première  mise  de 
litière. 

La  même  allocation  est  due  aux  chevaux 
à  recevoir  des  dépôts  de  remonte  ou  d'autres 
corps. 

La  fourniture  de  cette  paille  est  à  la 
charge  de  l'adjudicataire  des  fumiers. 

De  même,  les  corps  de  troupe  à  cheval 
sont  autorisés  à  acheter  de  la  paille  de  litière 
pour  les  chevaux  maigres  ou  malades,  à  rai- 
son de  â  kilogr.  par  cheval  et  par  jour. 


Il  ne  doit  être  acheté  que  de  la  paille  de 
seigle  à  l'exclusion  de  toute  autre, 

La  dépense  est  supportée  par  la  masse 
d'entretien  de  liarnacliement  et  ferrage. 

PAILLES.  Matières  étrangères  qui  se 
trouvent  dans  l'acier  ou  la  fonte  des  bouches 
à  feu. 

PAIN.  Le  pain  est  le  produit  de  la  cuis- 
son d'un  mélange  de  farine,  d'eau  et  de  sel, 
avec  un  ferment  nommé  levain. 

Le  taux  normal  de  la  ration  de  pain  est 
de  7oO  grammes:  chaque  pain  correspond  à 
2  rations,  soit  l'',oOO,  mais  ce  poid5  peut 
être  réduit  lorsqu'on  distribue  en  même 
temps  du  biscuit. 

Les  pains  doivent  être  de  forme  ronde, 
ne  pas  présenter  plus  de  4  baisures,  être 
rassis  de  12  heures  au  moins,  avoir  bon 
goût,  botme  odeur,  et  pouvoir  se  conserver 
au  moins  o  jours  en  été  et  8  jours  en  hiver. 

La  durée  de  la  cuisson  est  de  50  mi- 
nutes. 

Le  dosage  du  sel  est  de  0'',400  par  100 
kilogr,  de  pain. 

—  biscuité.  Ce  pain  est  fabriqué  de  la 
même  manière  que  le  pain  ordinaire,  mais 
on  lui  donne  une  cuisson  d'une  durée  de 
1  h.  10. 

Le  poids  de  la  ration  est  de  700  grammes 
soit  1*^,400  par  pain. 

Ce  pain  a  l'avantage  de  pouvoir  se  con- 
server de  15  à  25  jours,  suivant  la  saison 
et  les  circonstances  atmosphériques;  il  sup- 
porte bien  les  transports  et  convient  très 
bien  pour  les  armées  en  campagne  :  malheu- 
reusement, la  prolongation  de  la  cuisson  fait 
que  le  rendement  de  la  fabrication  est  nota- 
blement inférieur  à  celui  du  pain  ordinaire, 
circonstance  dont  il  faut  tenir  le  plus  grand 
compte  en  temps  de  guerre, 

PAILLERS.  Nom  donné  anciennement  à 
certains  soldats  qui  portaient  de  la  paiUe  à 
leur  coiffure  comme  signe  de  reconnaissance 
dans  les  combats. 

D'autres  se  servaient,  pour  incendier  ce 
qu'ils  rencontraient  sur  leur  passage,  de 
bouchons  de  paille  qu'ils  portaient  toujours 
sur  eux  dans  ce  but, 

PAIR  DE  FRANCE.  Officier  de  la  cou- 
ronne qui,  sous  la  royauté,  a  formé  pen- 
dant un  certain  temps  une  espèce  de  conseil 
suprême. 

D'abord,  au  nombre  de  12  seulement,  ils 
purent  devenir  très  nombreux  et  firent  de 
droit  partie  des  Parlements  jusqu'en  18i8, 
soit  à  titre  héréditaire,  soit  à  litre  indivi- 
duel. 

PAIX.  Situation  d'un  pays  qui  n'est  pas 
en  i;uerre  (V.  Etat  de  paix). 

PAL.  Sorte  de  palis  employé  par  les  Ro- 


PALANCHE. 


604- 


PALISSADES. 


mains  pour  entourer  leurs  retranchements  et 
dont  chaque  légionnaire  devait  porter  12 
(30  kilogr.). 

PALACHE  ou  PALANCHE.  Arme  offen- 
sive tenant  de  l'épée  et  de  la  lance,  très 
mince  et  de  1™,60  de  longueur;  elle  était 
portée  à  la  selle  des  hussards,  au  début  de 
l'existence  de  ceux-ci. 

Son  peu  de  résistance  a  dû  en  faire  ah m- 
donner  rapidement  l'emploi. 

PALADIN  ou  PALATIN.  Au  début,  of- 
liciers  du  palais  investis  d'un  liaut  pouvoir 
sur  les  affaires  intéressant  la  dignité  royale 
ou  l'utilité  générale. 

Se  dit  aussi  des  seigneurs  qui  accompa- 
gnèrent Charlemagne  à  la  guerre,  et  au 
moj'eu  âge,  des  chevaliers  qui  erraient  à  la 
recherche  des  aventures. 

PALAN.  Se  compose  de  deux  moufles. 

Sert  à  tendre  un  câble,  ou  bien  à  traîner 
ou  à  élever  un  fardeau. 

Les  liens  réunissant  les  poulies  d'une 
moufle  à  l'autre  se  nomment  courants,  le 
lien  libre  garant. 

Si  les  moufles  ont  même  nombre  de  pou- 
lies, le  garant  part  de  la  moufle  munie  de 
l'anneau  d'arrêt.  Dans  le  cas  contraire,  le 
garant  part  de  la  moufle  qui  a  le  plus  de 
poulies,  et  l'anneau  d'arrêt  est  porté  par 
l'autre  moufle. 

—  conjugués.  Un  deuxième  palan  agit 
sur  le  garant  du  palan  qui  supporte  la 
charge,  la  force  motrice  agissant  sur  le  ga- 
rant du  deuxième  palan. 

—  avec  chaînes.  L'emploi  de  chaînes 
au  lieu  de  cordes  supprime  les  glissements  et 
permet  de  faire  la  commande  par  des  pou- 
lies qui  sont  munies  d'empreintes. 

Dans  le  palan  Verlinde,  la  poulie  d'où 
part  le  gaiant  est  roue  par  une  vis  sans  fin. 
Sa  force  va  jusqu'à  4  et  6  tonnes.  Dans  ces 
appareils  le  fardeau  ne  peut  redescendre  de 
lui-même. 

PALANQUES.  Palis  de  3°i,50  à  4  mètres 


de  longueur,  formés  de  corps  d'arbres  non 
équarris  de  0'",20  au  moins   de  diamètre. 


que  l'on  dispose  jointivement  en  les  enterrant 
de  1  mètre  à  1™,50. 

On  pratique  à  la  hauteur  convenable  des 
créneaux  pour  la  fusillade  et  on  garnit  les 
joints  avec  des  pièces  de  bois  dont  les  som- 
mets s'élèvent  jusqu'à  l'appui  des  créneaux 
On  creuse  un  petit  fossé  extérieur  pour  en 
défendre  l'accès  {flg.  208).  Servent  à  fermer 
la  gorge  des  ouvrages,  à  former  des  tam- 
bours de  flanquement,  enfin  à  constituer  un 
parapet  défensif  partout  où  l'on  n'a  pas  à 
redouter  le  tir  de  l'artillerie.  Sont  préfé- 
rables aux  palissades  défensives,  f*our  leur 
destruction,  v.  Destructions. 

PAL  ARIEN.  Exercice  militaire  employé 
par  les  Romains  et  lieu  où  se  faisait  cet 
exercice,  qui  consistait  à  s'escrimer  avec  des 
armes  en  bois  contre  des  poteaux  ou  pieux 
plantés  en  terre. 

PALAS.  Sabre  turc  à  lame  droite. 

PALATRE.  Partie  de  la  garde  d'un 
sabre  ayant  à  peu  près  la  forme  d'une 
pelle. 

PALËE.  File  de  julots  enfoncés  en  terre 
à  refus  de  mouton  parallèlement  à  l'axe  de 
la  rivière  et  servant  de  support  aux  pou- 
trelles dans  les  ponts  sur  pilotis. 

Lorsqu'on  ne  peut  obtenir  la  hauteur  né- 
cessaire avec  une  seule  palée,  on  surmonte 
celle-ci  d'une  sorte  de  chevalet  ou  palée  su- 
périeure assemblée  avec  la  première. 

PALEFRENIER,  Homme  chargé  de 
mettre  le  mors,  le  frein  au  cheval  ;  les  lans- 
quenets étaient  palefreniers  avant  d'être 
hommes  de  pied. 

PALEFROI.  Cheval  de  parade  des  sei- 
gneurs et  chevaliers  du  moyen  âge. 

PALET.  Ancienne  casaque.  Pierre  à  feu 
des  anciens  fusils  de  rempart. 

PALETER.  Espèce  de  combat  ou  d'escar- 
mouche dans  un  paletis  ;  petites  sorties  exé- 
cutées pendant  un  siège. 

PALETIS.  Sorte  de  combat  du  moyen 
âge,  qui  avait  lieu  dans  un  endroit  entouré 
ou  défendu  par  des  palissades. 

PALETOT.  Manteau  court  à  l'usage  des 
Gaulois. 

PALICARE  ou  PALIKARE.  Milices 
grecques  reconnues  par  le  sultan  ;  soldats  de 
l'indépendance  grecque. 

PALIER.  Partie  horizontale  d'une  voie 
ferrée,  d'une  route  ordinaire.  Plate-forme 
servant  de  repos  dans  un  escalier. 

PALIFICATION.  (V.  Retour  de  mines.) 
Ouvrage  en  pilotis  destiné  à  consolider  le 
sol  sur  lequel  on  veut  bâtir. 

PALINTONE.  Balisle  ou  catapulte  à 
deux  bras  en  forme  d'arc  brisé. 

PALISSADES.   Files   de   pieux   ou    de 


PALLISER.  605 

palis  placés  à  quelque?  centimètres  d'iuter- 
valle. 

Les  palis  sont  constitués  par  des  troncs 
d'arbres  de  0™,lo  à  0°',20  de  diamètre  et 
de  2™, 50  à  3  mètres  de  long,  appointés  à 
leur  sommet  ;  ils  peuvent  aussi  être  tirés  de 
pièces  de  bois  équarries  ou  en  grume  beau- 
coup plus  grosses,  refendues 
diagoualement  dans  le  pre- 
mier cas,  diamétralement  dans 
le  deuxième. 

Les  palissades  sont  enfon- 
cées en  terre  sur  0™,80  de 
profondeur  et  reliées  générale- 
ment à  0™,70  de  leur  som- 
met par  un  cours  de  liteaux 
{fiy.  209).  Servent  à  fermer 
une  brèche  ou  une  ouverture 
quelconque  que  l'on  veut  ob- 
struer. 

—  défensives.  Construites  comme  les 
précédentes,  mais  sans  intervalles  entre  les 
palis  ;  il  est  bon  de  doubler  la  ligne  pour  ob- 
tenir une  protection  plus  efficace  contre  la 
mousqueterie  (fuj.  210). 

On  ménage  des  créneaux  de  mètre  en 
mètre  et,  si  on  a  le  temps,  on  creuse  à  l'ex- 
térieur un  petit  fossé  triangulaire,  qui  sert 
à  renforcer  le  couvert.  Même  emploi  que  les 


PANETON. 


>,AAA|A.^;^ 


palanques,  mais  celles-ci  sont  préférables. 


Pour  la  destruction  des  palissades,  v.  Des- 
tructions. 

PALLADIUM.  Image  de  Pallas,  qui  était 
conservée  et  honorée  par  les  anciens,  comme 
un  gage  de  salut  public. 

Actuellement,  ce  mot  s'emploie  au  figuré 
eu  parlant  de  tout  ce  qu'on  regarde  comme 
le  garant  de  la  conservation  d'une  chose. 

PALLISER  (système).  Système  d'après 
lequel  ont  été  transformés  les  canons  en 
fonte  anglais.  11  consiste,  en  principe,  à 
aléser  l'âme  de  la  bouche  à  feu  de  manière  à 
pouvoir  y  introduire  un  tube  de  fer  forgé 
enroulé,  composé  de  plusieurs  anneaux  sou- 
dés bout  à  bout,  et  fermé  à  l'une  de  ses  ex- 


trémités par  un  bouchon  à  vis  formant  le 
fond  de  l'âme. 

Les  projectiles  Palliser  sont  des  pro- 
jectiles de  rupture  destinés  à  agir  contre  les 
cuirassements.  La  pointe  ogivale,  sans  mé- 
plat, est  en  fonte  trempée. 

PALLIUM.  Vêtement  amjjle  en  laine, 
qui  constituait  la  partie  principale  du  cos- 
tume grec,  militaire  et  autre.  C'était  une 
grande  draperie  qu'on  pouvait  disposer  de 
diverses  manières,  mais  qui  venait  s'atta- 
cher à  l'épaule  ou  au  cou. 

PALOMBE.  Nom  que  l'on  donne  au  pi- 
geon ramier.  Synonyme  de  colombe, 

PALONNIER.  Pièce  du  train  d'une  voi- 
ture où  viennent  s'accrocher  les  traits  d'at- 
telage. 

PAMPAS.  Immenses  plaines  de  l'Amé- 
rique du  Sud,  où  soufflent  souvent  des  vents 
violents  et  où  l'on  nourrit  d'innombrables 
troupeaux. 

PAN.  Partie  d'un  vêtement,  face  d'un 
ouvrage  de  maçonnerie.  Nom  donné  à  un 
dieu  de  l'antiquité,  qui  frappait  de  terreur 
et  d'épouvante  les  ennemis  de  son  peuple. 
De  là  vient  le  nom  de  terreur  panique. 

—  coupé.  Partie  supprimée  à  un  angle 
saillant  de  la  fortification  sur  chacune  des 
deux  faces  et  raccordée  par  une  ligne 
droite.  Il  y  a  un  pan  coupé  à  la  barbette  de 
la  figure  27. 

—  de  canon.  Partie  extérieure  aplatie 
du  canon  d'une  arme  à  feu  portative  et  dis- 
posée près  de  la  culasse  pour  renforcer  cette 
partie. 

—  de  cuirasse.  Partie  de  la  cuirasse 
qui  couvrait  le  haut  des  reins. 

PANACHE.  Touffe  de  plumes  portée  ja- 
dis sur  le  casque  ou  la  coiffure  des  guerriers. 
Assemblage  de  plumes  flottantes  servant  à 
orner  le  casque  des  princes  et  des  généraux. 
Remplacé  depuis  par  Vaigrette  et  le  plumet. 

PANAIS.  Plante  de  la  famille  des  ombel- 
lifères,  dont  la  racine  peut  être  utilisée  pour 
la  nourriture  des  chevaux.  Les  panais  sont 
admis ,  comme  denrée  de  substitution , 
d'après  les  bases  suivantes  :  foin,  trois  fois 
le  poids;  jMille  de  froment,  deux  fois  le 
poids  ;  avoine  ou  oi-ge,  six  fois  le  poids. 

PANARD.  Cheval  dont  les  pieds  de  de- 
vant sont  tournés  en  dehors. 

PANCIÈRE  ou  PANCHIÈRE.  Partie 
de  Varmure  qui  couvrait  le  ventre  (panse)  ; 
plastron  de  cuirasse. 

PANDOURS.  Troupes  irrégulières  de  la 
Hongrie,  qui  ont  servi  surtout  dans  la  mi- 
lice turque,  où  le  butin  leur  tenait  lieu  de 
solde. 

PANETON.  Petit  panier  en  osier  ou  en 


PANETERIE. 


606 


PANNERESSE. 


toile  métallique,  dans  lequel  on  place  le  pâ- 
ton  avant  l'enfournement. 

PANETERIE.  Local  où  se  fait  le  res- 
suage  et  la  distribution  du  pain  dens  les 
manutentions  militaires. 

PANIER.  Récipient  en  osier  ou  en  jonc, 
qui  sert  à  transporter  les  denrées,  du  char- 
bon, etc. 

—  à  charbon.  Le  nombre  des  paniers  à 
charbon  est  de  quatre  par  compagnie,  esca- 
dron ou  batterie.  Leur  durée  réglementaire 
est  d'un  an  pour  les  panier  en  osier,  brut,  et 
de  18  mois  pour  les  paniers  en  osier  blanc. 

L'achat  et  le  remplacement  de  ces  réci- 
pients, après  durée  légale  expirée,  sont  au 
compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'entre- 
tien. Les  remplacements  avant  l'expiration 
de  la  durée  légale,  et  les  réparations,  sont 
au  compte  des  ordinaires. 

Ces  objets  sont  laissés  à  demeure  lors  des 
changements  de  garnison. 

—  à  viande.  Ces  paniers  sont  achetés, 
entretenus  et  remplacés  au  compte  des  ordi- 
naires, suivant  les  besoins. 

—  d'ancrage.  Panier  en  dayonnage  de 
forme  tronconique,  d'une  capacité  de  0™3,500 
environ.  Ce  panier  peut  contenir  une  charge 
de  800  kilogrammes  de  gros  gravier;  il  est 
traversé  par  un  arbre  portant  à  l'une  de  ses 
extrémités  un  anneau  auquel  ou  amarre  un 
cordage  d'ancre. 

On  emploie  ce  panier  à  défaut  d'ancre  ou 
lorsque  la  nature  du  fond  du  cours  d'eau 
(vase,  sable  fin,  rocher)  ne  permet  pas  à 
une  patte  d'ancre  de  mordre  sur  le  fond. 

—  défensif.  Sorte  de  bouclier  d'infante- 
rie, recouvert  d'une  peau,  et  qui  était  sur- 
tout en  usage  du  temps  des  arbalétriers  et 
des  archers  pour  se  garantir  contre  l'atteinte 
des  traits. 

—  d'espadon.  Garde  en  osier  des  fleu- 
rets de  bois  employés  par  les  maîtres  d'es-- 
padon  ou  de  contre-pointe. 

PANIFICATION.  Conversion  de  la  farine 
en  pain. 

Cette  fabrication  comprend  les  opérations 
suivantes  :  fabrication  du  levain  de  tout 
point,  pétrissage  de  la  pâte,  tournage  du  pà- 
ton,  enfournement,  cuisson,  défournement 
et  ressuage. 

PANIQUE.  Épouvante  subite  qui,  sans 
fondement  réel,  gagne  une  foule,  une  armée, 
au  point  de  lui  faire  perdre  le  sentiment 
réel  de  la  situation,  méconnaître  son  propre 
intérêt  et  la  voix  de  ses  chefs,  pour  ne  son- 
ger qu'à  fuir,  à  se  soustraire  au  danger  ima- 
ginaire. (V.  Pan). 

PANNE.  Partie  d'un  marteau  opposée  au 
gros  bout.  Partie  qui  sert  à  supporter  les 
chevrons  d'une  toiture. 


—  (Être  en).  Ne  pouvoir  bouger;  être 
exposé  à  recevoir  les  coups  de  l'ennemi  sans 
pouvoir  les  rendre. 

•PANNEAU.  Espèce  de  cible  représentant 
soit  un  tirailleur  à  genou  ou  debout,  soit 
une  escouade,  une  section,  un  peloton,  etc., 
pour  les  exercices  de  tir. 

—  de  selle.  Chacun  des  deux  coussinets 
rembourrés  de  crin,  qu'on  met  aux  côtés 
d'une  selle,  sous  les  arçons,  pour  empêcher 
que  le  cheval  ne  se  blesse. 

PANCLASTITE.  Série  d'explosifs  ima- 
ginés par  M.  Turpin,  et  dans  lesquels  le 
corps  comburant  est  le  peroxyde  d'azote  pur 
et  anhydre  à  l'état  liquide. 

Ce  liquide  bout  à  -f-  22°  et  se  solidifie  à 
—  9°. 

La  découverte  de  ce  principe  a  permis  à 
M.  Turpin  de  produire  plus  de  100  explosifs 
nouveaux,  nombre  considérable  qui  a  exigé 
une  subdivision  pai'  groupes. 

En  principe,  la  panclastite  se  compose  de 
deux  liquides  solubles  l'un  dans  l'autre, 
inoffensifs  pris  isolément,  et  qu'il  suffit  de 
mélanger  simplement  pour  obtenir  aussitôt, 
sans  réaction  ni  brassage,  un  explosif  plus 
puissant  et  plus  instantané  que  la  nitro- 
glycérine pure. 

Certains  mélanges  ainsi  obtenus  résistent, 
à  l'état  liquide,  infinmient  mieux  au  choc 
que  tous  les  explosifs  connus  à  l'état  so- 
Me. 

Tous  les  composés  inflammables  de  la  pan- 
clastite brûlent  à  l'air  libre,  mais  on  est 
obligé  d'employer  une  amorce  de  fulminate 
pour  déterminer  l'explosion  initiale. 

Certains  composés  brûlent  en  produisant 
une  flamme  tellement  éclairante  que  M.  Tur- 
pin a  eu  l'idée  d'utiliser  cette  propriété  au 
moyen  d'un  appareil  spécial  très  portatif, 
pour  la  télégraphie  optique. 

La  panclastite,  considérée  comme  explo- 
sif, jouit  encore  de  la  curieuse  et  précieuse 
propriété  de  pouvoir  recevoir  à  volonté  le 
degré  de  sensibilité  ou  de  puissance  que  l'on 
désire,  uniquement  par  la  nature  et  les  pro- 
portions du  mélange. 

En  outre,  cette  substance  n'est  pas  su- 
jette à  la  congélation,  et,  comme  la  nitro- 
glycérine, on  peut  la  faire  absorber  par  une 
substance  poreuse  active  ou  non. 

PANNERESSE.  Pierre  ou  brique  qui 
présente  sa  plus  longue  face  en  parement 
dans  une  construction. 

Ou  donne  également  ce  nom  aux  gazons 
qui  présentent  leur  plus  longue  face  dans 
un  revêtement  en  gazon. 

Par  opposition,  on  donne  le  nom  de  bou- 
tisses  aux  matériaux  qui  présentent  leur 
plus  courte  face  à  l'extérieur. 


PANON.  60: 

PANON.  Extrémité  dioii  arc  ou  sorte  de 
flèche. 

A  été  employé  comme  synonyme  de  jien- 
non . 

PANOPLIE.  Armure  complète  du  che- 
valier. 

Se  dit  actuellement  d'une  collection  ou 
trophée  d'armes  rangées  dans  un  certain 
ordre  sur  un  mur. 

PANSAGE.  Action  d'étriller,  de  brosser, 
de  nettoyer  un  cheval  et  de  lui  donner  ce 
(jui  lui  est  nécessaii-e. 

Tous  les  chevaux  de  l'armée  doivent  être 
pansés  deux  fois  par  jour,  aux  heures  fixées 
par  le  chef  de  corps. 

Le  pansage  est  effectué  comme  il  est 
prescrit  par  le  règlement  sur  le  ser\ice  inté- 
rieur (art.  370,  infanterie;  363,  cavalerie; 
388,  artillerie). 

PANSEMENT.  Action  d'appliquer  mé- 
thodiquement, sur  une  partie  malade,  les 
appareils  ou  les  remèdes  convenables. 

On  a  réalisé  de  grands  progrès,  depuis 
quelques  années,  dans  cette  branche  de  la 
chirurgie,  par  l'emploi  des  pansements  anti- 
septiques. 

PANTALON.  Sorte  de  culotte  longue 
qui  descend  jusque  sur  le  cou-de-pied. 

—  de  cheval.  Pantalon  de  drap,  de 
nuance  variable,  suivant  l'arme  ou  le  corps, 
et  dont  la  partie  inférieure,  à  partir  du  ge- 
nou, est  composée  de  basanes  en  cuir  dou- 
blées de  toile. 

C'est  le  pantalon  réglementaire  des 
troupes  à  cheval  ;  toutefois,  les  sous -officiers 
possèdent,  eu  outre,  un  pantalon  d'ordon- 
nance. 

Il  fait  partie  des  effets  de  la  première 
portion. 

—  de  coutil.  Pantalon  confectionné  en 
coutil,  que  les  ofilciei-s  sont  autorisés  à  por- 
ter dans  toutes  les  circonstances  où  les 
hommes  de  troupe  portent  le  pantalon  de 
treillis. 

—  de  cuisine  (V.  Effets  d»  cuisine). 

—  des  maréchaux  ferrants.  Les  ma- 
réchaux ferrants  sont  autorisés  à  faire  usage, 
pour  leur  service  particulier,  en  remplace- 
ment d'un  des  deux  pantalons  de  treillis, 
d'un  pantalon  de  toile  bleue  de  même  forme 
et  dimeusious  que  ces  derniers. 

Cet  effet  fait  également  partie  de  la 
deuxième  portion. 

—  d'ordonnance.  Pantalon  entière- 
ment confectionné  on  drap,  et  dont  la 
nuance  est  variable  suivant  l'arme  ou  le 
corps. 

Ce  vêtement  est  réglementaire  pour  tous 
les  officiers  et  sous-offieiers,  ainsi  que  pour 
les  caporaux  et  soldats  des  armes  à  pied. 


PAPIER 


Il  fait  partie  des  effets  de  la  première  por- 
tion. 

—  de  treillis.  Pantalon  confectionné  eu 
treillis,  et  qui  est  utiUsé  pour  la  tenue  de 
travail,  de  corvée,  et  même  pour  les  exer- 
cices et  la  tenue  de  sortie  quand  l'ordre  en 
est  donné. 

Il  fait  partie  des  effets  de  la  deuxième 
portion. 

PANTOGRAPHE.  Instrument  fondé  sur 
le  principe  des  triangles  semblables  et  em- 
ployé pour  la  réduction  des  dessins  ou  des 
sculptures. 

PANTOMÈTRE.  Instrument  servant  à 
mesurer  les  angles,  les  distances. 

PANTOUFLE.  Chaussure  d'intérieur 
dont  sont  poui'vus  les  malades  dans  les  hôpi- 
taux militaires,  dans  les  hosfjices  ou  dans 
les  infirmeries. 

Les  pantoufles  destinées  aux  infirmei-ies 
sont  achetées  au  compte  de  la  masse  d'habil- 
lement et  d'entretien. 

PAPALIN.  Nom  donné  aux  soldats  du 
pape  au  XVII<=  siècle. 

PAPERASSE.  Monceau  de  papiers  écrits 
n'ajant  qu'un  intérêt  très  secondaire  ou 
dont  l'utilité  est  très  discutable. 

PAPERASSIER.  Qui  aime  les  pape- 
rasses ;  qui  s'ingénie  à  vérifier  la  forme,  à 
exiger  strictement  le  modèle  et  s'inquiète 
plus  de  la  lettre  que  de  l'esprit  des  divers 
états,  situations,  rapports,  etc.,  demandés 
par  les  divers  services  de  l'armée. 

PAPIER.  Le  papier  nécessaire  aux  chefs 
de  corps  ou  de  service,  aux  majors  et  aux 
officiers  comptables  ayant  des  frais  de  service 
ou  des  frais  de  bureau,  est  acheté  au  compte 
des  intéressés,  sur  leurs  frais  de  service  ou 
de  bureau. 

Le  papier  pour  les  cibles  est  acheté  au 
compte  de  la  masse  des  écoles. 

Les  saUes  de  lecture  des  hommes  de 
troupe  doivent  être  munies  de  papier  à 
écrire  et  de  papier  à  lettres  avec  enveloppes 
qui  sont  achetés  sur  les  fonds  de  la  masse 
des  écoles  et  fournis  gratuitement  aux 
hommes. 

Il  en  est  de  même  du  papier  et  des  four- 
nitures des  écoles  régimentaires,  à  l'excep- 
tion de  celles  des  régiments  du  génie,  qui 
ont  des  fonds  spéciaux. 

—  d'emballage.  Ce  papier  est  acheté 
au  compte  des  frais  d'exploitation  dans  les 
établissements  militaires,  et  au  compte  de 
la  masse  dhabillemeut  et  d'entretien  dans 
les  corps  de  truupo  et  détachements. 

—  de  musique.  Ce  papier  est  acheté 
au  compte  de  la  masse  d'habillement  et 
dentretien,  de  même  que  les  partitions. 

—  goudronné.  Ce  papier  est  destiné  à 


PAPIERS. 


envelopper  les  effets  de   drap   et   de  laine 
existant  en  magasin. 

Il  est  acheté  au  compte  de  la  masse  d'ha- 
billement et  d'entretien, 

PAPIERS.  So  dit  des  titres,  mémoires, 
documents,  et  plus  particulièrement  des  pas- 
seports et  des  actes  qui  certifient  l'état  civil 
de  quelqu'un. 

Aussitôt  après  le  décès  d'un  officier  géné- 
ral ou  supérieur,  chef  de  corps  ou  de  service 
ou  d'un  intendant  militaire,  en  retraite  ou 
en  activité  de  service,  le  juge  de  paix  ap- 
pose les  scellés  sur  les  papiers,  cartes, 
plans  et  mémoires  militaires,  autres  que 
ceux  dont  le  décédé  est  l'auteur,  et  prévient 
le  général  commandant  le  corps  d'armée  du 
jour  où  ces  scellés  seront  levés. 

Le  général  nomme,  dans  les  dix  jours  qui 
suivent,  un  officier  pour  être  témoin  à  la 
levée  des  scellés  et  à  l'inventaire  des  objets 
ci-dessus  mentionnés. 

Lors  de  l'inventaire  de  ces  objets,  ceux 
qui  sont  reconnus  appartenir  au  gouverne- 
ment, ou  que  l'officier  délégué  juge  de- 
voir l'intéresser,  sont  inventoriés  séparé- 
ment et  remis  audit  officier  sur  son  reçu. 
Le  général  adresse  tous  ces  objets  au  Mi- 
nistre de  la  guerre  qui,  après  examen,  or- 
donne le  classement  aux  dépôts  de  la  guerre, 
de  l'artiUerie,  des  fortifications,  ou  dans  les 
bureaux  de  l'administration  centrale ,  de 
ceux  de  ces  documents  qui  ont  été  reconnus 
bons  à  conserver. 

11  renvoie  les  autres  à  la  famille. 
Si,  parmi  les  premiers,  il  s'en  trouve  qui 
appartiennent  en  propre  au  décédé,  le  iMi- 
nistre,  après  estimation  à  l'amiable,  en  fait 
acquitter  la  valeur  à  qui  de  droit  (Instr.  du 
13  février  1848). 

Lorsque  le  décédé  est  un  officier  supérieur 
de  l'artillerie  ou  du  génie,  chef  du  service 
de  son  arme,  l'officier  délégué  remet  immé- 
diatement au  successeur  provisoiz'e,  intéri- 
maire ou  titulaire  du  décédé,  les  papiers, 
cartes,  plans  et  mémoires  qui  se  rattachent 
au  service  local  de  l'arme. 

L'inventaire  spécial  en  est  fait  et  signé 
par  les  deux  officiers  ;  une  expédition  de  cet 
inventaire  est  jointe  au  rapport  à  envoyer 
au  Ministre  sur  les  résultats  de  l'opération. 
Hors  du  territoire  français,  l'apposition 
des  scellés  est  faite  par  les  sous-intendants 
militaires  employés  dans  le  pays  occupé  par 
l'armée. 

PAPILLON.  Feuille   de  papier  collée  à 

onglet  sur  une  autre,  pour  recevoir  certaines 

inscriptions,  tout  en  permettant  de  lire  celles 

qui  se  trouvent  sur  la  feuille  inférieure. 

On   a  eu   recours  à   ce  procédé  pour  de 


608  PARACHUTE. 

nouvelles  inscriptions  à  faire  sur  les  livrets 
individuels  antérieurs  à  1880. 

PAQUEBOT.  Navire  léger  et  rapide  qui 
est  employé  pour  le  transport  des  lettres, 
des  colis  postaux  et  des  voyageurs. 

PAQUET.  Assemblage  d'effets  ou  d'objets 
attachés  ou  enveloppés  ensemble. 

Les  paquets  d'imprimés,  de  comptabilité 
et  d'archives  peuvent  être  expédiés  par  la 
poste  à  la  condition  de  ne  pas  dépasser 
S  kilogr.  ;  les  autres  paquets  sont  expédiés 
par  les  transports  de  la  guerre. 

Les  effets  et  objets  que  les  hommes  ne 
doivent  pas  emporter  lorsqu'ils  entrent  dans 
une  position  d'absence,  sont  inventoriés  sur 
un  bulletin,  puis  mis  en  paquet  et  déposés 
au  magasin  de  la  compagnie,  avec  le  bulle- 
tin. 

PAQUETAGE.  Manière  de  disposer  les 
effets  du  cavalier  dans  le  portemanteau  et 
sur  la  selle,  et,  par  extension,  ensemble  des 
effets  de  toute  espèce  portés  par  le  cheval. 
D'une  manière  générale,  on  appelle  aussi 
paquetage  la  façon  réglementaire  dont  les 
soldats  de  toutes  armes  plient  leurs  effets  et 
les  placent  soit  dans  leur  sac,  soit  sur  les 
planches  à  bagages. 

PAR.  Préposition  qui  entre  en  composi- 
tion avec  un  grand  nombre  de  mots  pour 
former  des  locutions  militaires  :  ^;ar  batail- 
lon, jxir  compagnie,  par  file,  par  intérim, 
par  la  droite,  par  la  gauche,  par  le  centre, 
par  le  flanc,  etc. 

PARABOLE.  Ligne  courbe  résultant  de 
la  section  d'un  cône  coupé  par  un  plan  pa- 
rallèle à  l'un  de  ses  côtés. 

Tous  ses  points  sont  également  distants 
du  foyer,  pris  sur  l'axe,  et  d'une  ligne  ap- 
pelée directi'ice,  perpendiculaire  à  l'axe  et 
éloignée  du  sommet  de  la  courbe,  de  la 
quantité  dont  ce  point  est  éloigné  du  foyer. 
Tous  les  projectiles  lancés  par  une  bouche 
à  feu  décrivent  une  parabole  dans  leur 
course  dans  l'air  ;  le  calcul  de  cette  courbe 
sert  à  déterminer  l'élévation  et  la  portée  des 
projectiles. 

PARACHUTE.  Appareil  destiné  à  ralen- 
tir la  chute  d'un  cwps. 

Celui  qui  est  employé  par  les  aéronautes 
ne  fut  essayé  pour  la  première  fois  qu'en 
1797. 

Le  parachute  ressemble  assez  à  un  im- 
mense parapluie  au  centre  duquel  est  prati- 
quée une  espèce  de  cheminée  qui  permet  à 
l'air  de  s'échapper,  sans  nuire  cependant  à 
la  descente  de  l'aéronaute. 

Sa  constiuction  est  fondée  sur  ce  principe 
que  l'on  suppose  aux  corps  en  mouvement 
une  résistance  qui  est  proportionnelle  à  leur 
surface  et  au  carré  de  leur  vitesse. 


PARADE. 

♦ 
On  a  trouvé  qu'un  parachute  circulaire 
ayant  9  mètres  de  diamètre  et  pesant,  y 
compris  sa  charge,  200  kil.,  acquerrait  une 
vitesse  finale  de  4  mètres  par  seconde,  qui 
équivaudrait  à  une  chute  libre  de  0™,7o  de 
hauteur  ce  qui  est  très  admissible. 

PARADE.  Réunion  des  troupes  d'une 
même  garnison  à  propos  d'un  service  ou 
d'une  revue. 

Le  mot  s'applique  encore  aux  effets  de  la 

collection  n°  1  (  tenue  de  guerre  ou  de  parade) . 

En  terme  d'escrime,   la   parade    signifie 

qu'on  cherche  à  parer  les  coups  portes  par 

l'adversaire. 

—  d'exécution.  Réunion  des  troupes 
ou  fractions  de  troupe  d'une  garnison  dési- 
gnées pour  assister  à  l'exécution  d'un  juge- 
ment rendu  par  un  conseil  de  guerre. 

Les  troupes  défilent  devant  le  condamné 
après  l'exécution. 

PARADOS.  Masses  couvrantes  construites 
parallèlement  au  parapet  de  gorge  d'un  ou- 
vrage, pour  abriter  ce  parapet  contre  le  tir 
à  levers  ou  le  tir  à  dos. 

Elles  sont  à  peu  prés  perpendiculaires  à 
la  direction  des  coups  dangereux,  mais  ne 
doivent  pas  avoir  un  relief  supérieur  à  celui 
du  parapet  pour  ne  pas  servir  de  points  de 
mire  à  l'ennemi. 

Dans  les  forts  ou  ouvrages  construits  de 
1871  à  1883,  on  a  le  plus  souvent  utilisé 
les  parades  pour  y  installer  des  poternes 
permettant  de  circuler  à  couvert  dans  toute 
la  fortification.  La  figure  203  donne  le  profil 
du  parados  de  Vouvrage  de  compagni-e. 

PARADODX  ou  PASSADOUX.  Sorte  de 
flèche  employée  au  moyen  âge. 

PAR  AGE.  Espace  de  mer  ou  portions  de 
Côte  accessibles  à  la  r.avigation. 

Synonyme  de  parentage  ou  lignage  pour 
exprimer  une  origine  noble. 

PARAGOGE  ou  PARAGOGUE.  Mouve- 
ment de  la  milice  grecque  pour  obtenir  un 
accroissement  de  profondeur  de  la  ligne  de 
bataille,  qui  pouvait  ainsi  arriver  à  une 
épaisseur  de  front  de  4,  8,  16  hommes,  par 
des  repliements  parallèles  au  front. 

PARALLAXE.  Angle  qui  sert  à  mesurer 
la  distance  des  astres. 

PARALLELE.  On  dé.signe  ainsi  en  géné- 
ral ou  sous  le  nom  de  places  d'armes,  de 
vastes  lignes  de  tranchées,  que  l'assiégeant 
établit  à  peu  près  parallèlement  aux  forts 
ou  aux  saillants  des  ouvrages  attaqués.  Vau- 
ban  attribuait  à  ces  Hgnes  les  buts  suivants  : 
1  °  Protéger  les  tranchées  à  pousser  en  avant  ; 
2°  Flanquer  et  dégager  les  boyaux  de 
communication  ; 

3°  Garder  les  batteries  de  i^e  position 
(cette  raison  n'est  plus  valable   aujourd'hui 


609 


PARAPET. 


où  l'artillerie  peut  établir  ces  batteries  bien 
avant  la  l'^  parallèle); 

40  Contenir  sur  2  rangs  prêts  à  faire  face 
contre  la  place  tous  les  bataillons  chargés 
de  la  garde  de  tranchée,  en  dégageant  cette 
dernière  ; 

5°  Faire  communiquer  entre  elles  les  dif- 
férentes attaques  de  distance  en  distance  : 

6°  Tenir  lieu  de  contrevallation  contre  la 
place,  dont  elle  resserre  et  contient  la  gar- 
nison. 

Nous  avons  indiqué,  dans  l'attaque  des 
places,  le  rôle,  la  disposition,  le  nombre  et 
l'emplacement  des  parallèles  en  général. 

Comme  l'assiégeant  peut  avoir  à  y  com- 
battre, on  les  organisera  dans  de  bonnes  po- 
sitions militaires,  ayant  des  vues  efficaces 
sur  le  terrain  qui  précède  la  place. 

On  les  établira  donc  autant  que  possible 
sur  les  crêtes,  en  les  défilant  presque  géné- 
ralement par  leur  position  seule.  (F.  aUaqite 
des  places). 

PARALLÉLÉPIPÈDE  ou  PARALLÉ- 
LIPIPEDE.  Solide  ou  volume  termine  par 
6  parallélogrammes,  dont  les  opposés  sont 
égaux,  semblables  et  parallèles  entre  eux 

PARALLÉLOGRAMME.     Quadrilatère 
dont  les  côtés  opposés  sont  égaux  et  parallèles. 
—  articulé.  C'est  un  système  de  trans- 
mission inventé  par  Watt  et  employé  surtout 
dans  les  machines  à  vapeur  à  balancier. 

Il  a  pour  but  de  transformer  un  mouve- 
ment circulaire  alternatif  en  un  mouvement 
rectiligne  alternatif  et  réciproquement. 

Toutefois  le  mouvement  circulaire  ainsi 
transformé  n'est  pas  complètement  recti- 
ligne, mais  il  a  la  forme  d'un  8  très  allongé, 
qui  se  rappro  he  beaucoup  de  la  ligne  droite! 
La  transformation  du  mouvement  circu- 
laire alternatif  en  mouvement  rectiligne  al- 
ternatif a  été  obtenue  d'une  manière*^  abso- 
lue par  le  général  Peaucellier,  au  moyen 
d'un  système  de  sept  tiges  articulées. 

PARALYSIE.  Les  paralysies  provenant 
d'alléctions  des  centres  nerveux  sont  graves 
et  souvent  incurables;  elles  entraînent 
l'exemption  ou  la  réforme. 

Au  contraire,  les  paralysies  de  nature  sy- 
philitique, rhumatismale,  par  intoxication 
saturnine  ou  par  maladie  infectieuse;  celles 
qui  sont  produites  par  une  lésion  trauma- 
tique  peu  considérable,  une  contusion,  une 
compression  prolongée,  etc.,  étant  suscep- 
tibles lie  guérison,  ne  motivent  l'exemption 
que  si  elles  entraînent  des  troubles  fonction- 
nels importants. 

PARAPET.  De  l'italien  parapctte,  pare- 
poitrine. 

Constitue  l'obstacle  ou  masse  couvrante 
du  frofû  de  tout  retranchement. 

39 


PARATAXE. 


La  forme  du  parapet  doit  permettre  com- 
modément le  tir  des  défenseurs,  au  moyen 
d'une  banquette  et  d'une  plongée. 

Nous  avons  vu  que  son  épaisseur  doit  être 
en  rapport  avec  la  pénétration  des  projec- 
tiles auxquels  il  doit  résister. 

Sa  hauteur  ou  relief  varie  suivant  le 
genre  d'ouvrages,  suivant  les  conditions,  sui- 
vant les  syslèines. 

PARATAXE.  Nom  d'un  corps  de  256 
hommes  de  la  milice  grecque;  nom  d'un 
ordre  de  bataille  de  cette  milice. 

PARATONNERRE.  Appareil  qui  date 
de  la  2"  moitié  du  XVITI'^  siècle,  et  qui  est 
destiné  à  préserver  les  édifices  de  la  foudre. 

Il  se  compose  d'une  tige  de  fer  ayant  plu- 
sieurs mètres  de  longueur  et  terminée  par  un 
cône  de  platine  ;  des  barres  de  fer  réunies 
entre  elles  par  des  soudures  à  l'étain  mettent 
cette  tige  en  communication  avec  le  sol  hu- 
mide ou  une  nappe  d'eau. 

Toutes  les  parties  métalliques  de  l'édifice 
sont  reliées  à  celte  tige  et  aux  barres  de 
conduite  (conducteurs). 

Pour  préserver  les  opérateurs  ou  les  ap- 
pareils télégraphiques,  on  emploie  des  para- 
tonnes  à  pointes  ou  des  paratonnerres  à 
plaque  isolante,  venant  se  fixer  sur  les  fils 
et  fp.isant  écouler  dans  le  sol  le  trop  plein  de 
l'électricité,  au  risque  d'interrompre  les 
communications. 

Le  paratonnerre  à  fil  préservateur, 
de  construction  très  compliquée,  permet  de 
préserver  même  les  fils  fixes  des  récepteurs. 

PARC  Enclos  dans  lequel  sont  renfermés 
les  approvisionnements,  le  bétail  ou  le  ma- 
tériel de  l'armée.  Par  extension,  on  adonné 
le  nom  de  parc  aux  emplacements  occupés 
par  ces  approvisionnements  et  ce  matériel, 
ainsi  qu'à  ces  objets  eux-mêmes. 

Ces  parcs  prennent  les  noms  suivants  : 
parc  d'armée,  de  corps  d'armée,  division- 
naire, suivant  qu'ils  sont  destinés  aux  uni- 
tés dont  ils  portent  le  litre. 

Leur  composition  varie   en  conséquence. 

D'après  ['Aide-mémoire  de  campagne  du 
génie,  pour  Vart(,llerie,  le  grand  parc  com- 
prend 54  voitures  et  le  parc  de  corps  d'ar- 
mée 195;  pour  le  génie,  le  parc  d'armée 
comporte  06  voitures,  le  parc  de  corps  d'ar- 
mée 16  voitures,  et  le  parc  divisionnaire  4. 

—  de  bétail.  Ce  parc  comprend  12  jours 
de  viande  sur  pied  répartis  ainsi  qu'il  suit, 
dans  chaque  armée  : 

1"  Des  parcs  divisionnaires  composés  de 
2  jours  de  viande  sur  pied  marchant  avec 
chaque  division  et  avec  chaque  quartier  gé- 
néral de  corps  d'armée; 

2°  Des  parcs  de  corps  d'armée  composés 
de  4  jours  de  viande  sur  pied,  marchant  à 


GIO  PARE-BALLES. 

une  journée  de  marche  de  chaque  corps  d'ar- 
mée ; 

3°  Un  parc  d'armée  composé  de  2  jours 
de  viande  sur  pied,  marchant  à  deux  jour- 
nées de  marche  de  l'armée; 

4"  Un  parc  de  réserve  composé  de  4  jours 
de  viande  sur  pied  pour  toute  l'armée,  el 
dont  l'emplacement  est  fixé  à  proximité  de 
l'armée,  dans  le  voisinage  immédiat  de  la 
voie  ferrée  de  ravitaillement,  ou  sur  des 
points  déterminés  de  la  ligne  d'étapes. 

—  de  siège.  Dans  un  siège,  l'artillerie 
et  le  génie  établissent  des  parcs,  ou  dépôts 
de  matériel  de  toute  espèce  nécessaires  ;'i 
l'exécutions  des  opérations. 

L'artillerie  a  : 

1°  Un  grand  parc,  dépôt  générai  établi  à 
portée  du  terrain  des  attaques  et  près  des 
lignes  de  ravitaillement  et  de  retraite; 

2°  Un  petit  parc,  à  proximité  d'un  grand 
village,  renfermant  les  ateliers  pour  les  ré- 
parations et  les  emplacements  pour  la  distri- 
bution des  objets  journellement  employés; 

3"  Un  parc  aux  munitions,  à  l'abri  des 
vues  de  la  place,  entre  les  magasins  à  poudre 
principaux  et  la  zone  occupée  par  les  bat- 
teries ; 

4°  Un  parc  séparé  pour  l'équipage  de 
ponts  s'il  y  a  lieu. 

Pour  le  génie,  il  n'y  a  qu'un  seul  parc, 
qui  sert  à  alimenter  les  dépôts  de  tranchée. 

—  d'artillerie  (Y.  Munitions  des  parcs). 

—  télégraphique.  A  chaque  section  té- 
légraphique de  première  ligne  est  attaché  un 
parc  de  section  comprenant  2  voitures- 
postes  à  4  chevaux,  2  chariots  de  travail  el 
2  de  réserve  à  4  chevaux,  et  3  voitures  ré- 
gimentaires  à  1  cbrval. 

A  chaque  section  de  deuxième  ligne  est 
attaché  un  parc  de  réserve,  comprenant 
2   voitures-postes,    4    chariots    de   travail, 

2  chariots  de  reserve,  1  chariot  de  forges, 
1  chariot  d'archives,  attelés  à  4  chevaux  cl 

3  voitures  régimentaires  à  1  cheval. 
PARE -BALLES    ou   PARE -ÉCLATS. 

Sortes  de  traverses  destinées  simplement  i\ 
protéger  contre  les  éclats  de  projectiles.  Dans 

Vis.  211. 


la  fortification  de  campagne,  ils   sont   cou- 


PAREMENT. 

slruits  en  gabions  (fi^.  211)  ou  en  tonneaux 
{fig.  212). 

Dans  la  forlificalion  permanente,  ce  sont 
des  traverses  ne  dépassant  pas  la  crête  et  ne 
l'ontenant  pas  d'abri  voûté,  mais  d'une 
épaisseur  égale  à  celle  des  traverses  ordi- 
naires. 

Fisr.  212. 


PAREMENT.  La  partie  qui  est  au  bout 
des  mancbes  du  manteau,  de  la  capote,  de 
la  tunique,  du  dolman  et  de  la  veste.  Le  pa- 
rement est  généralement  de  la  même  étoffe 
que  l'effet  ;  toutefois,  les  parements  du  dol- 
man sont  en  drap  rouge  dans  l'artillerie,  et 
en  velours  bleu  foncé  dans  le  génie,  en  ve- 
lours grenat  pour  les  médecins  militaù-es  et 
en  velours  vert  pour  les  pharmaciens  mili- 
taires. 

PARENTÉ.  Rapport  qui  existe  entre  les 
personnes  unies  par  les  liens  du  sacg 
(V.  Frères,  Mariage,  Naissance). 

PARER.  Empêcher  une  chose  d'avoir 
lieu,  prévoir,  remédier.  Écarter  avec  sou 
épée  celle  de  l'adversaire. 

PARIS.  La  capitale  de  la  France  (V.  In- 
demnité de  résidence  dans  Paris). 

PARLEMENTAIRE.  Militaire  ennemi 
se  présentant  avec  les  pouvoirs  nécessaires 
pour  faire  ou  présenter  des  propositions 
d'arrangement.  Il  est  toujours  accompagné 
d'un  trompette  et  indique  sa  mission  en  ar- 
borant un  fanion  blanc;  sa  personne  doit 
être  inviolable  et  sacrée. 

Lorsqu'un  parlementaire  se  présente,  les 
sentinelles  l'arrêtent  en  dehors  des  lignes  et 
le  font  tourner  du  côté  opposé  au  poste  et  à 
l'armée. 

Le  chef  du  petit  ^jos^e  vient  le  reconnaître, 
prend  ses  dépêches  et  les  envoie  au  cour- 
mandant  de  la  grand'garde.  Celui-ci  en 
donne  reçu  et  les  fait  parvenir  sans  retard 
au  chef  des  troupes,  par  l'intermédiaire  du 
■'ommandant  des  avant-postes. 

Pour  éviter  toute  indiscrétion,  le  chef  du 
petit  poste  reste  auprès  du  parlementaire  ;  à 
l'arrivée  du  reçu  des  dépêches,  celui-ci  est 
imniédiatenient  Jonj;édié. 

Si  le  parlementaire  demande  à  être  reçu 
par  le  commandant  des  troupes,  le  chef  du 
petit  poste  lui  fait  bander  les  yeux,  ainsi 
qu'à  son  trompette,  et  les  conduit  au  petit 


614  PAROLE. 

poste  où  ils  attendent  l'ordre  d'introduction. 
Cet  ordre  ne  peut  être  donné  que  par  le  com- 
mandant des  troupes  lui-même. 

Tandis  que  le  trompette  reste  au  petit 
poste,  le  parlementaire  est  envoyé  les  yeux 
bandés,  à  la  grand'garde,  d'où  un  officier  le 
conduit  à  la  réserve  des  avant-postes,  puis 
au  commandant  des  troupes.  11  est  ramen'"- 
avec  les  mêmes  précautions  au  poste  où  il 
s'est  présenté. 

Dans  certains  cas,  le  parlementaire  doit 
être  retenu  temporairement  ;  par  exemple, 
quand  il  a  pu  recueillir  des  renseignements 
ou  surprendre  des  mouvements  qu'il  importe 
de  tenir  cachés  à  l'ennemi.  Toute  conversa- 
tion avec  un  parlementaire  est  rigoureuse- 
ment interdilc. 

PARLEMENTER.  Faire  ou  recevoir  des 
propositions  pour  la  conclusion  d'un  armis- 
tice, la  reddition  d'une  place,  pour  un 
échange  de  prisonniers,  de  blessés,  etc. 

PARLEUR.  Petit  appareil  composé  d'un 
électro-aimant  E,  monté  sur  une  boîte  so- 
nore. Lorsqu'on  le  rattache  à  une  ligne  L, 
il  fonctionne  comme  un  récepteur  ordinaire, 
moins  l'impression  sur  la  bande  de  papier 
qui  est  supprimée. 

Le  télégraphiste  doit  saisir  le  sens  de  la 
dépêche  au  simple  tic-tac  de  la  palette-le- 
vier P.  R  est  un  ressort  antagoniste  servant 
à  ramener  la  palette  contre  le  butoir  supé- 
rieur après  le  passage  du  courant  {fig.  2i3). 

Fig.  213 


PARME.  Bouclier  de  forme  circulaire  et 
d'environ  i  mètre  de  diamètre  en  usage  dans 
la  milice  romaine.  Plus  tarJ,  les  Romains 
donnêiont  également  ce  nom  à  de  petits 
boucliers  ronds  que  les  Francs  suspendaient 
à  leur  cou  et  savaient  manier  avec  beaucoup 
d'adresse. 

PAROLE.  Aftirmation  qu'une  chose  est 
vraie  ou  qu'elle  est  fausse,  promesse  verbale 
par  laquelle  ou  s'engage  verbalement  à  faire 
ou  à  ne  pas  faire  une  chose. 

La  parole  ou  parole  d'honneur  d'un  mili- 
taire doit  être  considérée  comme  une  chose 


PARQUER. 


61^ 


sacrée  et  inviolable.  C'est  une  raison  pour 
ne  pas  la  donner  à  la  légère,  et  notamment 
lorsqu'on  est  fait  prisonnier. 

PARQUER.  Procéder  à  l'installation  d'un 
parc  dans  les  conditions  réglementaires. 

PARQUET.  Lieu  où  les  officiers  du  mi- 
nistère public  tiennent  leurs  séances.  Par 
extension  ce  mot  s'emploie  pour  désigner  les 
officiers  mêmes  du  ministère  public,  lorsqu'ils 
tiennent  le  parquît. 

Le  parquet  d'un  conseil  de  guerre 
comprend  : 

1"  En  temps  de  paix,  un  commissaire  du 
Gouvernement,  un  rapporteur,  un  ou  plu- 
sieurs substituts,  un  greffier,  un  adjudant 
commis  greffier  et  un  ou  plusieurs  huissiers 
appariteurs  ; 

2°  Aux  armées  en  campagne  et  dans  une 
place  assiégée,  un  commissaire  du  Gouverne- 
tnent  faisant  fondions  de  rapporteur,  un 
greffier  et  un  commis  greffier. 

Le  parquet  d'un  conseil  de  revision 
se  compose  en  tout  temps  d'un  commissaire 
du  (Gouvernement,  d'un  juge  désigné  à  tour 
de  rôle  pour  faire  les  fonctions  de  rappor- 
teur, d'un  greffier,  d'un  commis  greffier  et 
d'un  huissier  appariteur. 

PARRAIN.  Celui  qui  autrefois  dans  un 
duel  servait  de  témoin. 

Le  parrain  d'armes  était  le  chevalier  qui 
accompagnait  à  l'autel  l'aspirant  à  la  cheva- 
lerie. Aujourd'hui,  ce  mot  s'applique  aux 
personnes  qui,  dans  une  cérémonie  de  récep- 
tion, assistent  un  clievalier  nommé  dans  un 
ordre. 

PART.   Portion  de  quelque  chose  qui  se 
divise  entre  plusieurs  personnes  (V.  Prises). 
PARTAGE.  Division   d'une  chose  entre 
plusieurs  personnes  (V.  Prises). 

PARTI.  Troupes  plus  ou  moins  régu- 
lières et  peu  nombreuses  que,  jusqu'à  la  fin 
du  siècle  dernier,  on  détacliait  du  corps 
prini'ipal,  pour  battre  la  campagne,  lever 
des  contributions,  observer  et  tàter  l'en- 
nemi et  l'inquiéter  par  des  alertes  conti- 
nuelles. 

Ce  rôle  a  été  rempli  sur  une  vaste  échelle, 
par  les  raids  de  la  cavalerie  américaine  dans 
la  guerre  de  Sécession. 

PARTIE  civile.  Celui  qui,  en  matière 
criminelle,  agit  en  son  nom  contre  un  accusé 
pour  demander  des  intérêts  civils.  Pour  se 
eonstituer  partie  civile,  il  faut  avoir  un  in- 
térêt personnel  à  la  réparation  civile  du 
crime  ou  du  délit. 

On  sait  que  la  com|)élence  des  conseils  de 
guerre  ne  s'étend  qu'à  l'action  publique  ; 
l'action  civile  est  uniquement  du  ressort  des 
tribunaux  civils,  même  pour  les  crimes  et 
délits  militaires. 


1  PARTISANS 

—  executive.  Celui  qui  est  chargé  d'ef- 
fectuer un  pajement,  une  distribution,  uu 
partage,  etc.  Se  dit  par  opposition  à  partie 
pirenante. 

—  occupante.  Celui  qui  occupe  un  lo- 
gement, un  immeuble  quelconque. 

—  plaignante.  Celui  qui  a  porté  plainte 
en  justice  contre  une  autre  personne. 

—  prenante.  Celui  qui  participe  à  une 
distribution  de  vivres,  d'elïets  ou  d'objets 
faite  par  l'administration;  se  dit  aussi  d'un 
créancier  de  l'htat  dont  le  payement  a  été 
assigné  sur  un  fonds  particulier.  Ex.  :  dans 
une  distribution  de  vivres  faite  par  l'admi- 
nistration à  un  corps  de  troupe,  l'oflicier 
d'administration  comptable  est  Xa  partie  exe- 
cutive et  le  corps  de  troupe  est  \à  partie  pre- 
nante. 

—  publique.  Le  ministère  public  qui, 
comme  représentant  de  la  société,  a  seul  le 
pouvoir  de  prendre  des  conclusions  pour  la 
punition  du  crime  ou  du  délit. 

PARTIEL.  Qui  n'est  qu'une  portion  d'un 
tout.  Ex.  :  totaux  partiels. 

PARTIES  belligérantes.  Les  puissances 
qui  sont  en  guerre  les  unes  centre  les  autres. 

PARTIR.  Comniv^'ncement  de  l'action  de 
se  porter  dun  endroit  à  un  autre  (V.  Départ). 

PARTISANS.  Le  rôle  des  partisans  est 
d'éclairer  au  loin  les  flancs  de  l'armée,  de 
protéger  ses  opérations,  de  tromper  l'en- 
nemi, de  l'inquiéter  sur  ses  communications, 
d'intercepter  ses  courriers  et  ses  correspon- 
dances, de  menacer  ou  de  détruire  ses  maga- 
sins, d'enlever  ses  postes  ainsi  que  ses 
convois,  ou  tout  au  moins  de  relarder  sa 
marche  en  le  forçant  à  protéger  les  uns  et 
les  autres  par  de  forts  détachements. 

En  même  temps  que  ces  détachements 
isolés  fatiguent  l'ennemi  et  gênent  ses  opé- 
rations, ils  ne  négligent  aucun  moyeu  pour 
inspirer  la  confiance  et  le  dévouement  en 
pays  ami,  et  en  pays  ennemi,  pour  mainte- 
nir les  habitants  dans  la  crainte  et  la  sou- 
mission. 

Ils  répandent,  suivant  les  circonstances, 
des  nouvelles  propres  à  rassurer  ou  à  in- 
quiéter ;  ils  paraissent  inopinément  sur  di- 
vers points,  de  manière  qu'on  ne  puisse  ni 
apprécier  leur  force,  ni  juger  s'ils  sont  des 
corps  isolés  ou  des  corps  d'avant-garde. 

Le  général  en  chef  peut  seul  constituer 
des  détachements  isolés  destinés  à  agir  en 
partisans.  La  composition  et  la  force  de  ces 
détachements  sont  lixées  en  raison  de  l'objet 
qu'ils  ont  à  accomplir,  des  difficultés  qu'ils 
peuvent  avoir  à  surmonter ,  de  l'espace 
qu'ils  ont  à  parcourir  et  du  temps  présumé 
de  l'expédition. 

Ces  détachements  sont  quelquefois  com- 


PARTISANS.  Cfî 

posés  de  tronpes  de  différentes  armes,  mais 
ce  genre  de  service  appartient  plus  particu- 
lièrement à  la  cavalerie  légère,  qui,  par  des 
marches  rapi  les,  peut  se  porter  avec  célérité 
sur  un  point  éloigné,  y  surprendre  l'ennemi, 
l'attaquer  à  l'improviste  et  se  retirer  avant 
d'être  compromise. 

L'officier  qui  commande  un  détachement 
(le  partisans  est  obligé,  pour  échapper  à  des 
dangei"s  de  toute  espèce,  de  suppléer  au 
nombre  par  la  riise  et  l'audace;  il  doit  donc 
avoir  l'expérience  de  la  guerre  et  le  carac- 
tère nécessaire  pour  prendre  des  détermina- 
tions soudaines  et  les  exécuter  avec  adresse 
et  vigueur  :  le  choix  de  cet  officier  a  donc 
une  grande  importance. 

Les  marches  doivent  avoir  lieu  le  plus 
souvent  la  nuit,  et  les  repos  se  font  de  jour 
dans  des  lieux  couverts,  eu  prenant  les  pré- 
cautions nécessaires. 

La  plus  stricte  discipline  doit  être  obser- 
vée et  l'on  évite  les  villes  et  les  villages,  en 
suivant  de  préférence  les  vallons  sinueux, 
les  bois,  les  fermes  isolées  avec  des  issues 
commodes. 

On  ne  s'avance  que  muni  de  renseigne- 
ments qu'il  importe  de  connaître  et  que  l'on  a 
obtenus  soit  par  les  habitants,  dont  on  doit  se 
concilier  l'esprit,  soit  par  des  agents  secrets. 
Lorsque  le  chef  du  détachement  est  forcé  de 
traverser  des  lieux  habités,  il  les  fait  fouil- 
ler avec  soin  ;  s'il  est  obligé  d'y  prendre  dos 
vivres  et  des  fourrages,  il  se  les  fait  appor- 
ter au  dehors,  et  les  commande  souvent 
pour  un  nombre  d'hommes  et  de  chevaux 
supérieur  à  celui  de  sa  troupe;  s'il  est  con- 
traint d'y  séjourner,  il  envoie  des  espions  et, 
s'il  en  est  besoin,  il  prend  en  otages  les  no- 
tables du  lieu  ;  il  empêche  les  habitants  de 
communiquer  au  dehors. 

Il  prend  toutes  les  précautions  pour  ca- 
cher à  l'ennemi  sa  proximité,  ou  tout  au 
moins  sa  position  et  ses  desseins;  lorsqu'il 
doit  le  combattre,  il  l'attaque  vivement, 
sans  lui  donner  le  temps  de  reconnaître  sa 
troupe  ni  d'en  apprécier  la  force:  il  ne  con- 
tinue pas  les  engagements  dont  le  sucrés  lui 
paraît  douteux  ou  qui  l'éloigneraient  de  son 
but  ;  il  change  souvent  et  subitement  de  di- 
rection. 

En  un  mot,  de  telles  opérations  com- 
prennent toutes  celles  de  la  petite  guene  ; 
elles  exigent  vigilance,  secret,  énergie,  promp- 
titude et  intelligence. 

Les  prises  faites  par  les  partisans  leur  ap- 
partiennent, lorsqu'il  a  été  reconnu  qu'elles 
ne  se  composent  que  d'objets  enlevés  à  l'en- 
nemi. 

C'est  surtout  dans  les  guerres  d'invasion 
que  les  partisans  peuvent  rendre  de  grands 


PASSAGE. 

services  en  exécutant  en   temps    utile  des 
opérations  audacieuses. 

PARTITION.  Réunion  sur  la  même 
feuille  de  papier  réglé  de  toutes  les  parties 
instrumentales  et  vocales  qui  entrent  dans 
la  composition  d'un  morceau  de  musique. 

Les  partitions  nécessaires  aux  fanfares  et 
aux  musiques  militaires  sont  achetées  an 
compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'entre- 
tien (fonds  commun). 

PAS.  Différentes  manières  de  marcher 
qui  ont  été  adoptées  pour  les  troupes  (V.  Ca- 
dence, changez  le  pas,  marquez  le  pas). 

Il  y  a  également,  pour  le  cheval,  dont  le 
pas  est  une  des  allures  naturelles,  diverses 
espèces  de  pas,  dont  les  principaux  sont  les 
suivants  : 

Pas  averti,  dans  lequel  le  cheval  semble 
compter  ses  pas,  en  posant  son  pied  à  terre 
d'une  manière  bien  réglée  et  régulière. 

Pas  de  côté,  travail  de  manège. 

Pas  écourté,  pas  raccourci  d  un  cheval 
qui  se  balance  entre  les  talons. 

Pas  relevé,  dans  lequel  le  cheval  relève 
fortement  les  jambes  de  devant. 

Pas  d'âne.  Garde  d'épée  qui  couvre 
toute  la  main. 

Instrument  employé  pour  maintenir  ou- 
verte la  bouche  d'un  cheval,  dont  on  veut 
examiner  l'intérieur. 

Pas  d'armes.  Combat  qu'un  chevalier 
posté  en  un  défilé  de  son  domaine  offrait  à 
un  autre  chevalier  qui  aurait  voulu  passer 
en  ce  point. 

Celui  qui  n'était  pas  chevalier  ne  pouvait 
passer  qu'en  payant,  ou  tout  au  moins  en 
recevant  des  coups. 

Pas  de  souris.  Petits  escaliers  accolés 
contre  le  milieu  du  mur  qui  soutient  eo  ar- 
rière les  terres  de  la  tenaille,  et  qui  per- 
mettent de  monter  du  fond  du  fossé  sur  le 
terre-plein  de  cet  ouvrage. 

Pas  redoublé.  Sorte  démarche  militaire 
d'un  mouvement  plus  rapide  que  la  marche 
militaire  proprement  dite. 

PASSADÈ.  Action  de  passer  rapidement. 

Rencontre  et  passage  des  jouteurs  dans 
un  tournoi. 

Course  d'un  cheval  que  l'on  fait  passer 
plusieurs  fois  sur  la  même  longueur  de  ter- 
rain. 

PASSAGE.  Action  de  changer  de  corps, 
de  compagnie,  d'être  promu;  se  dit  aussi  du 
lieu  où  l'on  passe,  où  l'on  doit  passer 
(V.  Changement,  de  rnrp^.  d'arme). 

Le  passage  de  l'armée  de  terre  dans 
l'armée  de  mer  est  soumis  en  principe 
aux  règles  prescrites  pour  les  chatigements 
d'arme. 

Ouverture  ménagée  dans  la  masse   d'un 


PASSAGE. 


parapet  pour  permettre  l'entrée  dans  un  ou- 
vrage de  campagne. 

Cette  entrée  est  tenue  aussi  étroite  que 
possible  et  fermée  par  une  barrière,  un  che- 
val de  frise  ou  un  pont-levis  improvisé. 

Le  passage  est  continué  à  travers  le 
fossé  au  moyen  d'un  pont  de  chevalets  facile 
à  renverser. 

—  de  bateau.  Endroit  où  stationne  un 
bateau  destiné  à  transporter  les  voyageurs 
d'une  rive  à  l'autre  d'un  cours  d'eau. 

Se  dessine  par  un  petit  bateau  amarré  à 
l'une  des  rives,  et  auquel  on  accède  par  des 
sentiers  aussi  représentés. 

—  des  cours  d'eau.  Un  cours  d'eau 
considéré  comme  barrière  lactique  peut  être 
traversé  de  diverses  manières,  au  sujet  des- 
quelles on  fait  un  choix,  en  tenant  compte 
des  renseignements  que  l'on  possède,  surtout 
de  ceux  donnés  par  une  reconnaissance  des 
ressources  dont  l'on  peut  disposer,  du  voisi- 
nage de  l'ennemi,  etc. 

—  difficile.  En  campagne,  il  y  a  lieu 
de  s'informer  chaque  jour  des  difficultés  de 
la  route  du  lendemain,  et  de  partir  de  ma- 
nière à  franchir  les  mauvais  pas  à  l'heure 
la  plus  convenable,  suivre  les  chemins  les 
mieux  fi-ayés,  alors  même  qu'ils  seraient 
plus  longs  ;  prendre  des  guides  et  les  sur- 
veiller. 

Au  besoin  un  officier  peut  marcher  avec 
l'avant-garde. 

En  ce  qui  concerne  les  convois  surtout,  il 
y  a  lieu  parfois  de  faire  des  réparations  aux 
cliemins  et  d'employer  du  personnel  pour 
aider  aux  efforts  des  chevaux. 

—  à  gué.  La  profondeur  maxima  est 
pour  l'infanterie  de  1  mètre,  pour  la  cava- 
lerie de  1™,20,  pour  les  voitures  0™,65  ou 
liï',30,  suivant  que  le  chargement  peut  être 
sec  ou  mouillé. 

Les  meilleurs  gués  ont  un  fond  de  gra- 
vier dur  et  résistant. 

Pour  les  rechercher,  descendre  le  cours 
d'eau  dans  une  nacelle  en  suivant  le  thal- 
weg et  en  laissant  plonger  une  sonde  rete- 
nue par  un  cordage  de  longueur  fixe. 

Quand  la  sonde  touche,  on  vérifie  en  cet 
endroit  si  la  rivière  est  guéable  à  partir  de 
ce  point,  normalement  ou  obliquement  à  la 
rive. 

Si  le  gué  est  interrompu  ou  présente  un 
fond  mouvant  en  certains  points,  on  y  coule 
des  fascines  chargées  de  pierres. 

Les  chemins  ou  sentiers  aboutissant  à  une 
rivière  mènent  ordinairement  à  un  gué. 

On  marque  la  largeur  et  la  direction  du 
gué  par  deux  rangs  de  jalons,  et  l'on  dis- 
pose le  terrain  pour  l'entrée  et  la  sortie. 

L'infanterie  passe  d'abord,  puis  l'artillerie 


61/j-  PASSAGE. 

et  enfin  la  cavalerie,  dont  les  pieds  des  che- 
vaux peuvent  creuser  les  gués. 

Toutes  les  troupes  sont  à  rangs  ouverts 
et  sur  un  front  aussi  étendu  que  possible 
pour  ne  pas  gêner  le  courant  qu'il  faut  évi- 
ter de  regarder. 

Lorsque  le  courant  est  rapide,  on  place, 
en  amont,  des  escadrons  de  cavalerie  pour 
le  rompre,  et  en  aval,  une  ligne  de  cavaliers 
pour  secourir  les  fantassins  entraînés  par 
lui. 

Si  le  gué  est  profond,  on  met  en  tête 
quelques  bons  nageurs  de  haute  taille,  mar- 
chant en  files  et  se  tenant  par  la  main. 

—  à  la  nage  N'est  praticable  que  rare- 
ment, pour  de  petits  détachements  et  aver 
un  courant  inférieur  à  \  mètre. 

Les  cavaliers  peuvent  plus  facilement  em- 
ployer_ce  moyen,  mais  ils  doivent  entrer 
dans  l'eau  en  amont  du  point  où  il  faut 
aborder  et  s'engager  sur  un  front  étendu  en 
serrant  les  files,  pour  mieux  résister  au  cou- 
rant, mais  sans  barrer  la  rivière  entière- 
ment. 

Les  nageurs  d'infanterie  ne  peuvent  em- 
porter que  des  armes  légères  qu'ils  placent 
sur  la  télé,  à  moins  de  disposer  de  légers 
moyens  de  transport  pour  faire  passer  sur 
la  rive  opposée  les  armes  et  les  vêtements. 
—  sur  la  glace.  Quand  ce  moyen  est 
possible,  il  ne  faut  pas  négliger  d'y  avoir 
recours. 

Pour  porter  des  hommes  isolés 
marchant  sur  des  madriers,  il 
faut  une  épaisseur  minima  de 
glace  de O^^jOi. 

Pour  des  hommes  marchant  par 

files  espacées 0™ ,09. 

Pour  la  cavalerie 0™ ,  12. 

Pour  l'artillerie  de  campagne  traî- 
née à  bras 0",  14. 

Pour  l'artillerie  de  campagne  at- 
telée       0"',16. 

Pour     les     voitures     les     plus 

lourdes O'",^?. 

On  s'assure  que  la  glace  repose  sur  l'eau, 
et  l'on  ne  s'inquiète  des  craquements  que  si 
l'eau  jaillit  entre  les  fentes. 

Les  lignes  de  passage  de  chaque  arme 
sont  déterminées  avec  soin,  et  l'on  défend  de 
passer  ailleurs  qu'aux  endroits  désignés. 

On  augmente  la  force  de  la  glace  en  la 
couvrant  de  paille,  de  sable  ou  de  terre. 

On  place  sous  les  roues  deux  files  de  ma- 
driers entre  lesquels  on  verse  de  l'eau.. 

Les  troupes  délilent  régulièrement  et  sans 
s'arrêter,  les  chevaux  tenus  en  main. 

Les  distances  doivent  être  allongées. 

—  au  moyen  de  corps  flottants.  C(' 


PASSAGE. 


615 


PASSAGE. 


mode  de  passage,  employé  surtout  pour  j  eter 
sur  la  rive  ennemie  des  troupes  chargées  de 
protéger  la  construction  des  ponts,  peut  s'ef- 
fectuer de  diverses  manières  : 

1°  En  bateaux;  le  chargement  d'un  ba- 
teau d'artillerie  est  de  25  fantassins,  celui 
du  demi -bateau  du  génie  est  de  12. 

La  cavalerie  ne  peut  être  embarquée  que 
dans  de  grands  bateaux. 

Avec  des  bateaux  d'équipage,  les  hommes 
seuls  embarqués  tiennent  à  la  longe  les  che- 
vaux qui  traversent  à  la  nage. 

L'artillerie  ne  peut  passer  en  bateaux  que 
démontée,  à  moins  de  disposer  de  très  grands 
bateaux,  comme  les  bacs. 

Le  silence  et  l'immobilité  sont  exigés  pen- 
dant le  passage,  et  il  est  défendu  expressé- 
ment de  faire  feu. 

Sur  les  rivières  de  faible  largeur  et  de 
faible  courant,  le  bateau  est  attaché  à  2  cor- 
dages un  peu  plus  longs  que  la  rivière  et 
servant  à  établù'  un  mouvement  de  va-et- 
vient. 

2"  En  bac,  grand  bateau  plat  rectangu- 
laire, dont  les  becs  ont  peu  de  pente  pour 
l'embarquement  et  le  débarquement  des  voi- 
tures. 

Il  s'emploie  sur  des  rivières  à  failjle  cou- 
rant, et  on  le  fait  mouvoir  en  Jialant  sur 
une  cinquenelle  tendue,  passant  sur  des  per- 
ches fixées  au  plat-bord  amont  du  navire. 

S''  En  radeau,  qui  est  alors  aussi  grand 
que  possible. 

L'infanterie  passe  debout,  l'arme  au  pied 
et  immobile  ;  la  cavalerie  à  pied,  les  che- 
vaux tenus  de  court  par  la  bride  ;  l'artil- 
lerie dispose  ses  voitures  les  plus  lourdes  au 
centre  et  se  place  de  manière  à  répartir  le 
poids  le  plus  unifoiméraent  possible  sur  toute 
la  surface  du  radeau. 

On  prend  des  dispositions  analogues  aux 
précédentes,  suivant  les  cas,  pour  des  pas- 
sages sur  des  portières,  des  ponts-volants, 
des  trailles,  etc. 

Les  mojens  les  plus  généralement  usités 
sont  les  bateaux  et  les  ponts. 

Le  passage  en  bateaux  est  fort  long  et 
ne  convient  guère  que  pour  transporter  sur 
la  rive  ennemie  des  détachements  chargés 
de  surprendre  les  petits  postes  de  l'adver- 
saire et  protéger  les  travailleurs  chargés  de 
l'établissement  des  ponts. 

Il  faut,  en  effet,  disposer  de  plusieurs 
ponts  pour  transporter  d'une  rive  à  l'autre 
une  armée  nombreuse,  qui  même  alors  a  à 
franchir  un  délilé  pendant  plusieurs  jours, 
de  sorte  que  l'ennemi  peut  trouver  une  occa- 
sion favorable  pour  battre  séparément  cha- 
cune des  colonnes  avant  leur  réunicui. 

Même   après   s'être  déployée  sur  la   rive 


ennemie,  une  armée  peut  se  trouver  dans 
une  situation  critique  si  elle  est  battue,  car, 
en  cas  de  retraite,  elle  ne  peut  que  défiler 
sur  les  ponts. 

En  un  mot,  des  difficultés  très  grandes 
s'opposent  à  la  réussite  du  passage  d'un 
cours  d'eau  en  présence  de  l'ennemi. 

Et  cependant ,  l'expérience  prouve  que 
jamais  la  défense  n'a  réussi  à  empêcher  un 
ennemi  supérieur  en  nombre  de  franchir  un 
cours  d'eau,  même  un  grand  fleuve , 

.  En  effet,  le  cours  d'eau  cache  les  projets 
et  les  préparatifs  de  l'assaillant  et  masque  ses 
démonstrations. 

Celui-ci,  par  de  fausses  alertes,  parvient 
facilement  à  fatiguer  et  à  énerver  l'ennemi 
qui  cesse  alors  de  se  tenir  sur  ses  gardes,  ce 
qui  permet  à  l'assaillant  de  forcer  le  passage 
en  un  point. 

Le  passage  est  préparé  avec  soin  dans 
tous  les  cas,  et  l'on  ne  se  risque  à  le  tenter 
que  lorsque  l'on  a  des  chances  de  réussir. 

L'opération  de  vive  force  et  de  surprise 
doit  toujours  être  faite  de  nuit. 

Le  passage  du  Danube  par  les  Russes,  en 
présence  des  Turcs,  dans  la  dernière  guerre 
d'Orient  (1877),  est  un  exemple  des  plus 
instructifs  à  consulter. 

Par  contre,  le  défenseur  placé  derrière  un 
cours  d'eau  perpendiculaire  à  la  ligne  d'opé- 
rations, doit  d'abord  chercher  à  gagner  du 
temps  jusqu'à  ce  qu'il  soit  sufQsamment  fort 
pour  tenter  un  coup  décisif,  d'autant  mieux 
qu'il  a  sa  retraite  assurée. 

A  cet  effet,  il  établit  le  gros  de  ses  forces 
à  une  distance  du  cours  d'eau  telle  qu'il 
puisse  les  faire  agir  toutes  avec  ensemble  si 
l'ennemi  tente  le  passage. 

Sur  le  cours  d'eau  même,  le  défenseur  ne 
doit  placer  que  des  troupes  d'observation, 
qui  serviront  en  même  temps  à  empêcher 
l'ennemi  de  voir  ce  qui  se  passe  à  la  défense, 
et  à  augmenter  le  sentiment  du  danger  que 
lui  inspire  le  passage  du  cours  d'eau. 

—  au  moyen  de  passerelles  ou  de 
ponts  (V.  ces  mots). 

—  blindés  Pour  faciliter  les  mouve- 
ments dans  les  tranchées  et  les  batteries,  on 
établit  des  passages  blindés  du  genre  des 
abris  blindés. 

Le  blindage,  composé  des  divers  maté- 
riaux résistants  dont  on  dispose  et  recouvert 
d'une  couche  de  terre  suffisante,  est  disposé 
le  plus  souvent  en  forme  de  toit  incliné  dans 
le  sens  même  de  la  chute  des  projectiles 
ennemis. 

—  des  projectiles.  Empreintes  ou 
trous  creusés  dans  les  divers  milieux  par  le 
passage  des  projectiles. 

—  de  fossé.   Dans  l'attaque  des  places, 


PASSAGE. 

pour  traverser  le  fossé  d'un  ouvrage  qui 
peut  être  battu,  il  faut  employer  certains 
procédés  qui  sont  du  ressort  des  sapeurs  du 
génie. 

Trois  cas  peuvent  se  présenter  : 
1°  Le  fossé  est  sec. 

Dans  ce  cas,  le  passage  consiste  en  une 
sape  ordinaire,  dirigée  du  débouché  de  la 
descente  vers  le  pied  du  talus  de  la  brèche. 
Cette  sape  est  habituellement  faite  pied  à 
pied;  elle  peut  être  simple  ou  double,  sui- 
vant que  l'on  a  à  craindre  des  feux  d'un 
seul  côté  ou  des  deux,  à  la  fois  ;  si  l'on  est 
exposé  à  recevoir  des  feux  verticaux,  il  faut 
même  la  blinder. 

Avant  de  commencer  le  passage,  il  est  bon 
de  se  ménager  des  logements  le  long  de  la 
contrescarpe,  pour  protéger  les  travaux  con- 
tre les  sorties  de  l'assiégé  et  pour  servir 
d'entrepôt  aux  matériaux  nécessaires  à  l'exé- 
cution du  psssage. 

Au  débouché  de  la  contrescarpe  (V.  Des- 
cente de  fosse),  les  sapeurs  se  trouvent  im- 
médiatement protégés  par  les  décombres 
amoncelés  au  pied  du  mur  et  du  côté  des 
coups  à  craindre,  ils  prolongent  alors  dans 
le  fossé  la  rampe  de  la  descente  jusqu'à  la 
profondeur  normale  de  la  sape,  puis  celle-ci 
se  poursuit  par  les  méthodes  habituelles. 
2°  Le  fossé  est  plein  d'eau. 
Le  passage  consiste  en  une  sape  pleine, 
double  ou  blindée,  suivant  la  direction  des 
feux  à  craindre,  établie  sur  un  support,  dé- 
passant de  0™,40  environ  le  niveau  de  l'eau, 
à  l'aide  de  gabions,  de  fascines  ou  de  sacs  à 
terre. 

La  largeur  de  ce  support  en  haut  doit 
être  au  minimum  de  6  métrés,  s'il  n'y  a 
qu'un  parapet,  et  de  9  mètres  s'il  y  en  a 
deux. 

Pour  faciliter  le  travail,  on  diminue  ou 
l'on  détourne  le  courant  s'il  y  a  lieu,  en 
coupant  les  écluses,  ou  par  tout  autre  pro- 
cédé. 

Les  principales  méthodes  en  usage  pour 
l'établissement  du  support  sont  exclusive- 
ment du  ressort  des  sapeurs  du  génie  et  nous 
ne  ferons  que  les  indiquer  sommairement  : 
1"  Digues  en  fascines  lestées. 
Cette  digue  est  construite  à  l'aide  de  terres 
ou  de  pierres  amenées  à  la  brouette,  ou, 
plus  habituellement,  à  l'aide  de  fascines  or- 
dinaires coupées  en  deux ,  pour  être  plus 
maniables,  et  lestées  de  pierres. 

Si  l'eau  est  courante,  la  digue  est  faite 
d'autant  plus  large  que  le  courant  est  plus 
rapide,  et  on  la  fixe  au  fond  du  fossé  au 
moyen  de  pilots. 

2°  Pont  flottant  en  fascines. 

Ce  pont  est  construit  à  l'aide  de  différents 


616  PASSAGE. 

lits  inclinés  et  superposés  de  fascines  ordi- 
naires, en  protégeant  les  sapeurs  en  tête  du 
travail  par  1,2  ou  3  petits  radeaux  sup- 
portant des  masques  ordinairement  en  fas- 
cines et  madriers,  suivant  que  l'on  a  des 
coups  à  craindre  de  un,  deux  ou  trois  côtés. 
3°  Pont  de  radeaux  avec  tonneaux  vides. 
Chaque  radeau  de  3  mètres  de  longueur 
sur  1™,50  de  largeur,  est  formé  de  6  ton- 
neaux pour  la  partie  qui  doit  supporter  le 
parapet  et  de  4  pour  les  autres  parties. 

Le  pont  comporte  dans  sa  largeur  2  ra- 
deaux de  6  et  2  ra  leaux  de  4  tonneaux  s'il 
n'y  a  qu'un  parapet  ,  on  y  ajoute  2  radeaux 
de  6  tonneaux,  s'il  y  a  deux  parapets. 

Du  côté  des  coups  dangereux,  les  radeaux 
placés  au  bord  du  pont  sont  protégés  contre 
les  balles  par  un  fort  saucisson  flottant,  ou 
par  des  madriers  revêtus  de  plaques  de  fer 
ou  d'acier. 

4°  Digue  en  buses  de  gabions. 
On  forme  des  buses  de  7  ou  8  gabions, 
que  l'on  leste  de  quelques  pierres;  on  couje 
ces  buses  dans  le  fossé,  parallèlement  au  fil 
de  l'eau,  au  moyen  de  cordes  et  de  gaffes  et 
à  mesure  que  la  digue  émerge  de  l'eau,  on 
la  recouvre  de  fascines  lestées  de  pierres, 
puis  de  fascines  ordinaires  et  de  claies  ou  de 
terre,  et  enfin  on  constitue  le  ou  les  para- 
pets. 

5°  Pont  de  chevalets. 
Si  le  feu  de  la  place  est  peu  à  craindre, 
on  peut  aussi  établir  sur  le  fossé  des  ponts 
de  chevalets,  en  employant  toujours  un  ra- 
deau-masque pour  couvrir  la  tête  du  tra- 
vail. 

—  militaire.  Les  passages  militaires 
entre  la  France,  la  Corse,  l'Algérie  et  la 
Tunisie  peuvent  avoir  lieu  à  titre  gratuit, 
à  prix  réduits  ou  à  titre  onéreux. 

Les  passages  militaires  gratuits  se  divisent 
en  passages  de  droit  et  passages  de  faveur. 

Les  passages  gratuits  de  droit  com- 
portent l'allocation  gratuite  des  vivres  et  sont 
acquis  sans  l'intervention  du  Minisire,  aux 
catégories  de  militaires  (ainsi  qu'à  leurs 
femmes  et  à  leurs  enfants)  désignés  à  l'article 
i^^  de  l'instruction  ministérielle  du  23  mai 
1891  (B.  0.,  p.  r.,  l^^s.  91,  p.  705). 

Les  passages  gratuits  de  faveur  com- 
portent le  passage  sans  vivres  pour  les  l''",  2® 
et  3<=  classes  ;  le  passage  avec  vivres  n'est  ac- 
cordé qu'aux  militaires  voyageant  en  4*^ classe, 
et  aux  élèves  du  Prytanée  militaire  admis 
à  la  2'^  classe.  Ils  peuvent  être  accordés  sur 
le  vu  de  demandes  motivées,  soit  par  le  Mi- 
nistre, soit  par  les  généraux  commandant 
les  15",  16'=  et  19"  corps,  suivant  les  cas, 
aux  catégories  de  militaires  et  de  fonction- 
naires (ainsi  qu'à  leurs   femmes  et  à  leurs 


PASSAGER, 


61' 


PASSAVANT. 


enfants)  désignés  aux  ^tides  3  à  13  de  l'in- 
struction ministérielle  précitée. 

Le  passage  gratuit  n'est  jamais  accordé 
aux  gens  de  service. 

Les  passages  à  prix  réduits  sont  accor- 
dés, sur  les  lignes  de  l'Algérie  et  de  la  Tunisie, 
aux  militaires  de  tous  grades,  ainsi  qu'à 
leurs  femmes,  leurs  enfants  et  les  ascen- 
dants, du  côté  du  mari  seulement,  qui  n'ont 
pas  droit  au  passage  gratuit. 

Ces  personnes  peuvent,  au  mojen  d'une 
réquisition  délivrée  par  le  commissaire  du 
gouvernement,  sur  la  demande  du  fonction- 
naire de  l'intendance  du  port  d'embarque- 
ment, être  admises  à  bord,  ainsi  que  les  gens 
de  service  qui  les  accompagnent,  en  ne 
payant  que  le  prix  du  tarif  militaire. 

Le  tarif  des  prix  de  nourriture  et  de  trans- 
poit  est  inséré  au  Bulletin  officiel,  p.  r., 
2^  s.  83,  p.  92  et  93,  pour  le  trajet  entre 
la  France  et  la  Corse  ;  2^  s.  90,  p.  1 169,  pour 
le  trajet  entre  la  France,  l'Algérie  et  la  Tu- 
nisie. 

Pour  les  passages  à  titre   onéreux 

(V.  Frais  de  traversée).  (Voir  aussi  B.  0., 
p.  r.,l"s.91,  p.  709.) 

—  dans  la  disponibilité.  Il  a  lieu  au 
bout  d'une  année  de  service  pour  les  dis- 
pensés  et  pour  les  hommes  de  la  2"=  portion 
du  contingent,  qui  ne  font  qu'une  année 
(V.  Disponibililé}. 

—  dans  la  réserve  de  l'armée  ac- 
tive. Ce  passaire  a  lieu  au  bout  de  trois  ans 
de  service  actif,  ou  de  disponibilité,  à  moins 
que  les  hommes  ne  soient  retenus  au  ser- 
vice actif  par  suite  des  punitions  de  prison 
subies  au  corps. 

—  dans  l'armée  territoriale.  Il  a  lieu 
au  bout  de  dix  années  passées  dans  l'armée 
active  y  compris  la  disponibilité,  s'il  y  a 
lieu,  et  dans  la  réserve  de  l'armée  active. 
Toutefois,  les  hommes  qui  auront  accompli 
quatre  années  de  service  dans  la  cavalerie, 
comme  engagés  volontaires  ou  comme'  ren- 
gagés, passeront  dans  l'armée  territoriale 
deux  ans  plus  tôt  que  leur  classe. 

De  môme  les  réservistes  qui  sont  pères  de 
quatre  enfants  vivants  sont  versés  immédia- 
tement dans  l'armée  territoriale. 

Les  formalités  administratives  à  remplir 
pour  ces  passages  successifs  dans  les  diffé- 
rentes catégories  de  l'armée  française  sont 
indiquées  en  détail  dans  l'instruction  minis- 
térielle du  28  décembre  1879  (édition  refon- 
due insérée  au  •/.  M-,  2"^  s.  8i  ). 

—  du  pied  de  paix  au  pied  de  guerre 
(V.  Mobilisation). 

PASSAGER.  Celui  qui  ne  fait  que  pas- 
ser dans  un  endroit.  Se  dit  plus  générale- 


ment de  celui  qui  fait   une  traversée   par 
mer. 

Le  classement  des  passagers  à  bord  se  fait 
de  la  manière  suivante  : 

fe  classe.  Officiers  généraux  et  assimilés, 
officiers  supérieurs  et  assimilés,  ingénieurs 
en  chef  et  ingénieurs  de  1'^  classe  des 
poudres  et  salpêtres. 

2«  classe.  Officiers  subalternes  et  assimilés, 
ingénieurs  de  2<=  classe,  sous-ingénieurs  et 
élèves  ingénieurs  des  poudres  et  salpêtres. 

Toutefois,  dans  la  limite  des  places  dispo- 
nibles au  moment  du  départ,  ce  personnel 
est  admis  à  la  i"  classe,  sur  sa  demande, 
et  sans  avoir  à  solliciter  l'autorisation  du 
commandant  du  bateau  ou  des  passagers  de 
l''"  classe,  sous  la  seule  condition  d'acffuitter, 
de  ses  deniers,  la  différence  entre  le  prix  de 
la  i"  classe  et  celui  de  la  1""®  classe. 

Sont  également  admis  à  la  2''  classe,  les 
élèves  des  écoles  indiquées  ci-aprés  : 

École  polytechnique.  École  spéciale  mili- 
taire. École  de  sous-officiers  d'artillerie  et 
du  génie.  École  militaire  d'infanterie.  École 
d'application  de  cavalerie.  École  d'applica- 
tion de  médecine  et  de  pharmacie  militaires. 
École  du  service  de  sanfe  militaire.  Écoles 
vétérinaires  (élèves  militaires).  École  d'ad- 
ministration militaire,  Prytanée  militaire. 

3*  classe.  Sous-officiers  de  toutes  armes  et 
militaires  de  la  gendarmerie  et  de  la  garde 
républicaine. 

4^  classe.  Caporaux,  brigadiers  et  soldats 
et  enfants  de  troupe. 

Les  femmes  et  les  enfants  sont  admis  à  la 
classe  attribuée  au  mari  ou  au  père.  Toute- 
fois, lorsque  les  enfants  d'officiers  généraux 
ou  supérieurs  ne  sont  pas  accompagnés  de 
leurs  parents,  ils  reçoivent  un  passage  de 
2"  classe. 

PASSANDEAU.  Nom  donné  autrefois  à 
une  sorte  de  Ucche,  et  plus  tard  à  une 
bouche  à  feu  à  tir  direct  de  18  à  la  livre. 

PASSANT.  Toute. espèce  d'anneau  de 
fer,  de  cuir  ou  d'étoffe  destiné  à  donner 
passage  à  une  courroie  ou  bretelle  pour  l'em- 
pêcher de  flotter. 

Pour  les  distinguer  les  uns  des  autres,  on 
y  ajoute  généralement  le  nom  de  l'effet  au- 
quel ils  sont  adaptés  :  passant  de  giberne. 

PASSATION  de  marché.  Action  de 
passeï'  un  inarrhc. 

PASSAVANT.  C'était  autrefois  le  terme 
sous  lequel  on  désignait  les  travaux  desti- 
nés à  masquer  aux  assiégés  les  travaux  des 
assiégeants. 

C'était  aussi  une  machine  de  giwrre  du 
moyen  âge  servant  à  transporter  des  soldats 
à  couvert. 

On  donnait  également  le  nom  de  passavant 


PASSE. 


an 


PASSERELLE. 


il  un  passage  étaLU  de  i-haque  côté  d'un 
grand  vaisseau  de  guerre  pour  faire  commu- 
niquer les  deux  gaillards  et  recouvrir  la  bat- 
terie immédiatement  inférieure. 

En  termes  d'administration  un  passavant 
est  un  permis  de  circulation  délivré  par  la 
régie  à  un  particulier  qui  transporte  des 
boissons  de  l'une  à  l'autre  de  ses  caves. 

PASSE.  Petit  canal  que  doivent  suivre 
les  navires  pour  passer  sans  danger  entre 
deux  écueils,  deux  bancs,  etc. 

Mouvement  de  l'escrime  à  la  baïonnette, 
dans  lequel  le  mot  a  le  sens  de  pas.  Ainsi 
double  fiasse  en  avant,  signifie  faire  nn  double 
pas  en  avant.  C'est  également  un  mouvement 
de  l'escrime  à  l'épée. 

PASSE  -  BALLE  ;  PASSE  -  BOULET . 
Mancbe  percée  de  trous  de  la  grandeur  vou- 
lue pour  vérifier  le  calibre  des  balles,  des 
boulets,  etc. 

PASSE  D'ARMES.  Mot  qui,  pour  les 
tournois,  exprimait  la  rencontre  et  le  pas- 
sage des  jouteurs. 

—  -debout.  Permis  de  circulation  déli- 
vré par  la  régie  à  un  particulier  qui  a  dé- 
claré des  vins  ou  spiritueux  dans  une  ville 
sujette  aux  droits  d'entrée,  et  qui  ne  fait 
que  traverser  cette  ville. 

11  est  tenu  de  consigner  ou  de  faire  cau- 
tionner le  montant  du  droit  à  l'entrée.,  et  le 
■passe-dehoui  lui  sert  à  se  faire  restituer  ou  à 
libérer  la  caution,  après  que  la  sortie  du  lieu 
est  justifiée. 

—  de  sac.  Retenue  par  le  payeur  de  la 
valeur  du  sac  (0,iO)  renfermant  1000  francs 
en  argent. 

—  -droit.  Injustice  qu'on  fait  à  quel- 
qu'un en  lui  préférant,  pour  un  grade  ou 
une  récompense,  une  autre  personne  qui  a 
moins  de  titres. 

garde.  Saillie  des  épaulières,  simu- 
lant une  espèce  de  collerette,  dans  les  ar- 
mures de  la  fin  du  XV  siècle. 

Elle  avait  pour  objet  de  rabattre  le  coup 
de  lance,  pour  l'empècber  de  glisser  jusqu'au 
coUetin. 

—  -mur.  Ancienne  bouche  à  feu  à  tir  di- 
rect, du  genre  des  bombardes,  et  appelée 
ensuite  coulevrine. 

—  -parole.  Commandement  donné  à  la 
tête  d'une  troupe  et  qu'on  fait  passer  de 
bouche  en  bouche  jusqu'à  la  queue. 

partout.  Clef  servant  à  ouvrir  plu- 
sieurs portes  (V.  Scie). 

—  -volant.  Soldat  non  enrôlé  que  les 
capitaines  faisaient  figurer  frauduleusement 
aux  revues,  afin  de  toucher  sa  solde  comme 
s'il  avait  servi  régulièrement. 

On  lui  donnait  aussi  le  nom  de  passe-file, 
de  fausse-lance,  fagot,    homme  de  jJaille,  et 


le  même  servait  quelquefois  à  répondre  à 
l'appel  dans  plusieurs  compagnies. 

Malgré  des  punitions  sévères  infligées  aux 
capitaines  et  à  leurs  complices  pour  ce  fait  à 
partir  de  Louis  XV  et  une  prime  aux  déla- 
teurs, cette  fraude  ne  put  être  extirpée  de 
l'armée  que  par  Napoléon  1'='  (V.  Abonne- 
ment). 

Nom  donné  au  XVP  siècle  à  des  pièce.s  de 
16  ou  sarres,  puis,  après  la  disparition  de 
celles-ci,  à  des  simulacres  de  canons  en  bois 
peint  dont  on  garnissait  des  remparts  ou  des 
navires  pour  en  imposer  à  l'adversaire. 

PASSEPOIL.  Liséré  de  drap,  de 
laine,  etc.,  de  couleur  tranchée  générale- 
ment, qui  borde  certaines  parties  de  l'uni- 
forme, et  sert  à  distinguer  entre  eux  les 
armes,  les  corps,  les  grades,  etc. 

PASSEPORT.  Permis  de  circulation  dé- 
livré par  l'Etat  et  servant  sui  tout  à  consta- 
ter l'identité  du  détenteur. 

PASSER.  Aller  d'un  lieu  à  un  autre,  tra- 
verser. 

Changer  de  grade  :  passer  sergent. 

Passer  une  revue  :  inspecter  des  troupes 
ou  certaines  parties  de  leur  équipement,  de 
leur  armement,  etc. 

Passer  par  les  armes  :  fusilier. 

Passer  à  l'ennemi  :  déserter. 

Passer  au  fil  de  l'épée  :  égorger,  tuer  à 
l'arme  blanche. 

Passer  l'arme  à  gauche  :  mourir. 

Passer  sous  les  drapeaux  :  servir  active- 
ment. 

Passer  d'un  ordre  à  un  autre,  d'une  for- 
mation à  une  autre,  etc.  :  c'est  changer  de 
formation,  d'ordi-e  de  bataille,  au  moyen 
d'une  évolution,  d'une  manœuvre. 

PASSERELLE.  Petit  pont  de  construc- 
tion rapide  destiné  au  passage  de  l'infanterie 
marchant  par  le  flanc  à  files  non  doublées. 

Pour  faire  passer  des  troupes  de  cavalerie 
ou  du  matériel  d'artillerie,  il  faut  construire 
des  ponts  très  résistants. 

Les  passerelles  d'infanterie  doivent  avoir 
2  mètres  de  largeur  au  minimum  et  être  ca- 
pables de  supporter  une  charge  de  300  kilo- 
grammes par  mètre  courant. 

Le  travail  de  construction  des  ponts  et 
passerelles  est  confié  aux  troupes  du  géuic 
et  de  pontonniers  ;  mais  il  s'agit  de  trouver 
un  petit  cours  d'eau,  un  fossé  ou  un  canal 
de  faible  largeur,  les  troupes  de  cavalerie  ou 
d'infanterie  peuvent  elles-mêmes,  et  avec 
leurs  seules  ressources,  exécuter  les  travaux 
nécessaires. 

Si  le  cours  d'eau  n'a  qii'une  faible  lar- 
geur (S  à  6  mètres  au  plus),  on  appuie  sur 
les  deux  rives  une  série  de  poutrelles,  sur 
lesquelles  on   construit  un  tablier  en  ma- 


PASSERELLE.  61 

diiers,   en  rondins  pintifs   ou    en   fascines 
ifig-  214). 

On  peut  aussi  placer  les  poutrelles  join- 
tiyes,  les  relier  par  des  traverses  et  recou- 
vrir le  tout  do  terre. 


PASSERELLE. 


Les  poutrelles  ne  doivent  pas  reposer  à 
terre  sur  les  deux  rives,  mais  sur  des  pièces 
de  bois  (culées)  maintenues  par  des  piquets 
comme  l'indique  la  figure. 

—  sans  supports  intermédiaires.  Si 
les  bois  sont  trop  courts  pour  pnsser  d'une 
rive  à  l'autre,  on  doit  les  recroiser  et  les 
arc -bouter  oar  l'interposition  de  traverses 
(fig.  215) 


avec  des  bois  de  faibles  dimensions,  ou  si 
la  largeur  de  l'obstacle  à  franchir  est  con- 
sidérable, il  est  plus  simple  de  renforcer  les 
poutrelles  au  mojen  d'étais  verticaux 
comme  dans  la  {fig.  216). 

Fis.  21'i. 


Dans  cette  dernière,  la  passerelle  consiste 
en  un  tablier  en  planches  clouées  sur  une 
carcasse  formée  de  deux  perches  reliées  par 
un  certain  nombre  d'entretoises. 
.  Les  deux  bouts  de  chaque  perche  peuvent 
être  réunis  par  une  corde,  dont  on  assure  la 
tension  au  mo3en  d'un  chevalet  en  planches 
dressé  entre  les  cordes  et  la  carcasse. 

—  sur  cadres  arc-boutés.  Dans  le  cas 

Fi-.  --'17. 


de  berges  escarpées,  on  peut  créer  des  points 


d'appui  intermédiaires  au  moyen  de  deux 
cadres  arc-boutés  {fiij.  217). 

Enfin,  pour  franchir  les  rivières  de 
grande  largeur,  les  passerelles  doivent  être 
construites  en  plusieurs  travées,  au  mojcn 
de  points  d'appui  formés  avec  des  chevalets, 
des  gabions,  des  voitures,  etc. 

Ce  travail  est  du  ressort  des  troupes  du 
génie. 

—  sur  petits  pilots.  Les  corps  de  .sup- 
port sont  de  petites  pâtées  formées  de  deux 
ou  plusieurs  pieux  reliés  par  un  chapeau 
brèlé. 

—  sur  chevalets  ordinaires  en  per- 
ches. Ces  chevalets,  dits  à  8  pieds,  sont 
composés  comme  l'indique  la  (fig.  218),  sans 

Fiç.  218. 


assemblages,  et  chacun  d'eux  ne  pèse  que 
261^,000. 

Ce  genre  de  passerelle,  excessivement  lé- 
gère, présente  en  outie  l'avantao;e  de  pou- 
voir être  préparé  à  distance  du  point  de 
passage  et  avec  des  éléments  qui  se  trouvent 
partout. 

Cette  passerelle,  où  l'infanterie  ne  peut 
s'engager  que  sur  une  file,  se  compose  d'élé- 
ments de  tabliers  en  claies  do  0™,30  de  large 
sur  1  mètre  de  long. 

Cec  claies  sont  clouées  ou  liées  avec  du  fil 
de  fer,  transversalement,  tant  pleins  que 
vides,  sur  trois  cours  de  perches-poutrelles 
de  0™,00o  à  0",07  de  diamètre,  avec  une- 
longueur  maxima  de  3™, 40. 

—  sur   chevalets-palées    (fig.  219), 

Fi|ï.  2:9. 


S!"??^»» 


Les  chevalets,   à  deux  pieds,   sont  mis  en 
place  comme  des  pâtées. 

—  sur  chevalets  bigues  (fig.  220).  Le 
corps  do  support  se  compose  d'un  chevalet 
primitif,   que  l'on   construit  à  terre,  et  de 


PASSERELLE. 


GâO 


PATENTE. 


lieux  arcs-boutants  qui   le  consolident  après 
sa  mise  en  place. 


—  sur  chevalets  en  planches.  La 

{figure  221)  donne   un  exemple  de  support 


facile  à  improviser  avec  de  simples  planches 
douées  les  unes  sur  les  autres. 

Pour  empêcher  ce  clievalet  de  flotter,  on 
peut  lester  les  montants  en  les  remplissant 
de  sable  ou  de  gravier. 

—  sur  voitures.  On  dispose  les  voitures 
en  travers  de  la  rivière  sur  le  prolongement 
l'une  de  l'autre  ;  on  cale  les  roues  et  on  relie 
les  fonds  par  quelques  madriers  pour  établir 
la  continuité  du  passage. 

—  sur  buses  de  gabions.  Les  corps  de 
support  sont  formés  de  buses  de  gabions  su- 
perposées (fig.  222). 


On  peut  même,  dans  le  cas  d'un  courant 
très  rapide,  créer  une  passerelle  pour  le  pas- 
sage d'hommes  isolés,  en  abattant  sur  le  bord 
un  arbre  d'une  hauteur  plus  grande  que  la 
largeur  de  la  rivière. 

Od  jette  l'arbre  à  l'eau,  le  sommet  vers 
l'amont,  le  pied  maintenu  contre  un  fort 
piquet. 

Le  sommet,  entraîné  par  le  courant,  va 
s'appuyer  sur  la  rive  opposée. 

Quelques  madriers  établis  sur  les  branches 
facilitent  le  passage. 

Si  la  largeur  de  la  rivière  est  supérieure 
à  la  hauteur  des  arbres  on  fait  la  même  opé- 


ration à  la  fois  sur  les  deux  rives,  et  on  di- 
rige les  arbres  avec  des  cordes, .  pour  que 
l'enchevêtrement   se  fasse  en  temps  voulu. 

—  en  radeaux  légers.  Dans  le  cas  de 
rivières  sans  courant  sensible,  on  peut  uti- 
liser des  passerelles  en  radeaux  légers 
Le  tablier  repose  sur  deux  files  de  corps 
d'arbres  flottants,  distants  de  1  mètre. 

—  roulante.  Le  tablier  de  1  mètre  de 
largeur  repose  sur  deux  longerons  AB 
(fig.  223),  dont  les  extrémités  sont  suppor- 

Fiar.  223. 


tées  par  des  arcs-boutants  A  G,  BD,  et  en 
leur  milieu  par  une  chandelle  verticile  EF. 
Les  arcs-boutants  et  les  chandelles  sont  brê- 
lés  sur  un  essieu  muni  de  ses  roues,  et  le 
système  peut  être  mis  en  place  et  retiré 
comme  une  voiture.  Ne  convient  que  pour 
les  cours  d'eau  de  faible  largeur  et  profon- 
deur. 

PASSIBLE.  Qui  a  mérité,  quia  encouru 
une  peine,  un  jugement,  une  condamnation. 
Passible  d'un  conseil  de  guerre. 

PASSIF-VE  (V.  Obéissance).  Sans  l'obéis- 
sance passive,  l'armée  ne  saurait  exister. 

PASSOIRE.  Ustensile  en  fer  battu  percé 
de  trous  qui  sert  à  passer,  à  épurer  le  bouil- 
lon, dans  les  cuisines  militaires.  Chaque 
compagnie,  escadron  ou  batterie,  doit  être 
pourvu  d'une  passoire  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

PATAUDS.  Nom  sous  lequel  les  roya- 
listes désignaient  les  soldats  républicains 
pendant  les  guerres  de  la  Vendée. 

PATE  d'amorce.  Sorte  de  fulminate  au- 
trefois employé  pour  charger  les  étoupilles 
de  guerre.  Il  était  composé  de  la  manière 
suivante  : 

Antimoine  1,  charbon  1,  pulvéria  6,  sal- 
pêtre 7,  soufre  1. 

PATE  de  fortification.  Ouvrage  avancé 

ou  isolé,  mais  surtout  lorsqu'il  est  placé 
dans  un  terrrain  inondé. 

PATEIL.  Ancien  dard  à  grosse  tète. 

PATELETTE.  Partie  qui  recouvre  le 
dehors  de  certains  effets  d'équipement;  la 
giberne,  le  havresac,  etc. 

PATENTE.  Contribution  directe  à  la- 
quelle sont  soumis  ceux  qui  exercent  une 
profession  industrielle  et  commerciale.  Les 
cantinières  sont  tenues  de  payer  une  pa- 
tente. 


PATHOLOGIE. 


621 


PATROUILLES. 


—  des  lettres.  \^eu\  mot  qui  désignait 
autrefois  les  lettres  ou  les  diplômes  sccordôs 
par  le  roi,  par  des  corps,  par  les  univer- 
sités. 

PATHOLOGIE.  Élude  des  maladies  au 
point  de  vue  de  leurs  c  luses,  de  leurs  symp- 
tômes et  de  leur  traitement. 

PATIENCE.  Planchette  mince  d'environ 
0™,20  de  longueur  sur  O^jOo  de  largeur, 
percée  d'une  ouverture  permettant  le  pas- 
sage des  boutons  d'uniforme,  laquelle  est 
prolongée  par  une  rainure  dans  laquelle 
s'engagent  un  certain  nombre  de  ceux-ci 
pour  les  astiquer. 

PATIN.  Chaussure  à  glisser  sur  la  glace. 
En  JVorvège,  les  troupes  d'infanterie  sont 
pourvues  de  patins,  et  sont  exercées  à  pati- 
ner. Elles  sont  arrivées  à  exécuter  sur  la 
glace  des  évolutions  militaires  avec  la  plus 
grande  précision. 

PATON.  Le  morceau  de  pâte  qui  sert  à 
faire  du  pain.  Le  pàton  qui  sert  à  faire  le 
pain  de  troupe  doit  peser  l'',7oO  avant  l'en- 
fournement. 

PATRICE.  Charge  militaire  qui  date  du 
régne  de  Constantin,  et  qui  conférait  le  com- 
mandement des  armées. 

PATRIE.  Le  pays  où  l'on  est  né,  la  na- 
tion à  laquelle  on  appartient  et  que  l'on 
doit  aimer  et  défendre  comme  sa  piopie 
mère.  C'est  d'ailleurs  une  grande  famille, 
dont  totis  les  membres  sont  solidaires. 

PATRIOTE.  Qui  a  des  sentiments  pa- 
triotiques, qui  aime  sa  patrie. 

PATRIOTISME.  Sentiments  d'amour, 
de  fidélité  et  de  dévouement  absolus  au 
pays  qui  nous  a  vus  naître,  où  nous  avons 
été  élevés,  sous  les  lois  duquel  nous  vivons, 
qui  a  reçu  les  cendres  de  nos  ancêtres  et  a 
été  témoin  de  leurs  travaux,  de  leurs  souf- 
frances, de  leur  gloire,  où  nous  trouvons 
des  gens  qui  ont  les  mêmes  aspirations,  les 
méme-î  sympathies,  les  mêmes  regrets.  C'est 
le  patriotisme  qui,  lorsque  la  patrie  est  me- 
nacée, doit  nous  porter  à  oublier  nos  inté- 
rêts, nos  divisions,  nos  discussions,  pour 
nous  porter  au-devant  de  l'ennemi  avec  un 
ensemble,  un  courage,  une  ardeur  irrésis- 
sistibles. 

On  ne  saurait  flétrir  avec  trop  d'indigna- 
tion les  théoiies  soi-disant  humanitaires  de 
quelques  utopistes  malfaisants  qui,  sous  le 
prétexte  que  tous  les  hommes  sont  frére<, 
prétendent  qu'il  n'y  a  plus  de  patrie,  qu'il 
n'y  a  que  des  intérêts  communs  et  des 
principes  généraux  à  faire  triompher,  les 
leurs. 

11  est  à  remarquer,  d'ailleurs,  que  ce  sont 
ceux  qui  exploitent  les  mauvaises  passions 


et  qui  en  vivent  qui  veulent  s'affranchir  de 
toute  immixtion  et  de  toute  entrave;  que  ce 
sont  ceux  qui  sont  en  lutte  constante  avec 
les  lois  de  leur  pays  qui  veulent  supprimer 
la  patrie,  que  ce  sont  les  lâches  et  les  pol- 
trons qui  parlent  de  supprimer  l'année;  que 
ce  sont  ceux  qui  ne  respectent  rien  qui 
cherchent  à  supprimer  tout  ce  qui  est  res- 
pectable. 

PATRON.  Modèle  d'après  lequel  travaille 
un  ouvrier,  d'après  lequel  on  confectionne 
une  pièce  d'armes,  un  effet,  etc. 

PATROUILLER.  Employé  primitive- 
ment pour  barboter,  patauger,  signifie  sim- 
plement faire  patrouille. 

PATROUILLES.  Détachements  de  force 
variable  que,  en  temps  de  paix,  les  troupes 
de  garde  envoient  surveiller  les  rues  de  la 
ville  pour  eu  assurer  la  sécurité  et  que,  en 
temps  de  guerre,  les  petits  postes,  les  grand'- 
garcîes  ou  la  réserve  envoient  au  delà  de  la 
ligne  des  sentinelles  pour  explorer  le  terrain 
et  observer  l'ennemi. 

Le  règlement  du  4  octobre  1891  sur  le 
service  des  places  indique  en  détail  quels 
sont  les  devoirs  des  patrouilles,  la  manière 
de  les  reconnaître,  et  la  conduite  qu'elles 
ont  à  tenir  dans  les  différentes  circonstances. 

En  campagne,  les  patrouilles  sont  tou- 
jours composées  d'au  moins  3  hommes, 
commandés  par  un  caporal,  un  sous-ollicior, 
au  besoin  par  un  officier.  On  choisit  de  pré- 
férence pour  ce  service  des  hommes  intelli- 
gents, adroits  et  capables  de  s'orienter  sur 
un  terrain  inconnu. 

Le  commandant  de  la  grand'garde  règle 
le  nombre,  l'heure  et  l'itiuéraire  des  rondes 
et  patrouilles  d'après  la  force  de  sa  troupe, 
le  caractère  du  terrain  et  les  possibilités  d'at- 
taque. Il  ne  perd  pas  de  vue  que  la  sûreté 
de  sa  ligne  dépend  plutôt  des  patrouilles  que 
du  nombre  des  sentinelles. 

Le  chef  d'un  pelil  poste  peut  prescrire  pen- 
dant le  jour  les  patrouilles  qu'il  juge  néces- 
saires. 

Pour  éviter  les  méprises  de  nuit,  les  petits 
postes  et  les  sentinelles  sont  avertis  des 
heures  et  des  lieux  de  sortie,  ainsi  que  des 
heures  et  points  probables  de  rentrée  des 
patrouilles. 

Les  rondes  et  patrouilles  marchent  lente- 
ment et  sans  bruit,  en  faisant  halte  souvent 
pour  écouter  et  s'orienter;  elles  observent 
avec  soin  le  terrain  qu'elles  explorent. 

En  général,  les  petites  patrouilles  d'infan- 
terie ne  doivent  pas,  la  nuit  et  en  terrain 
coupé,  s'avancer  à  plus  de  1  kilomètre  de  la 
ligne  des  sentinelles.  Si  les  circonstances 
exigent  qu'elles  soient   poussées  plus  loin. 


PATROUILLES. 


on  augmente  leur  force  et  on  leuv   adjoint 
quelques  cavaliers. 

Au  point  du  jour,  les  patrouilles  doivent 
être  plus  fréquentes  et  explorer  le  terrain 
plus  au  loin  ;  elles  ne  rentrent  qu'au  grand 
jour. 

Les  patrouilles  évitent  d'engager  le  com- 
bat et  plus  encore  de  se  laisser  couper;  pour 
cela  elles  prennent  un  autre  chemin  au  re- 
tour. Si  elles  rencontrent  un  détachetnent 
de  force  inférieure,  elles  se  dissimulent  et 
cherchent  à  l'attirer  dans  une  embuscade. 
Si  l'ennemi  est  eu  force,  elles  avertissent  les 
petits  postes  en  arrière  et  continuent  à  ob- 
server; s'il  attaque,  elles  se  replient  en 
combattant. 

Tout  chef  de  patiouille  communique  à 
ses  hommes  le  mot  de  rallieinent  et  les  si- 
gnaux, pour  qu'ils  puissent  rentrer  isolé- 
ment dans  les  lignes,  si  la  patrouille  est 
obligée  de  se  disperser. 

A  sa  rentrée,  il  rend  compte  de  ce  qu'il  a 
observé  au  chef  qui  l'a  envoyé. 

Tout  renseignement  important  est  trans- 
mis au  commandant  des  avant-postes. 

Quand  les  avant-postes  doivent  séjourner 
plusieurs  jours  sur  un  même  terrain,  l'heure 
de  sortie  et  l'itinéraire  des  patrouilles  sont 
changés  chaque  jour. 

Les  grandes  patrouilles  sont  ordonnées 
par  le  commandant  des  avant-postes  ;  elles- 
rentrent  dans  le  service  des  reconnais' 
sances. 

—  de  cavalerie.  On  en  distingue  lie 
deux  espèces  :  les  patrouilles  de  sùretu  ou 
d'avant-postes  et  les  imlrouilles  de  décou- 
verte. 

Les  patrouilles  d'avant-postes  sont 
généralement  composées  de  2  cavaliers  com- 
mandés par  un  brigadier  ou  un  sous-offi- 
cier. 

Les  cavaliers  marchent  les  uns  derrière  les- 
autres,  sans  cesser  de  se  voir,  ils  avancent 
par  bonds,  en  suivant  les  chemins  de  terre  ; 
ils  ne  causent  ni  ne  fument. 

S'il  fait  jour,  ils  se  faufilent  le  long  des 
haies,  des  murs,  dans  les  chemins  creux  et 
les  ravins  ;  ils  disparaissent  dans  les  bois  et 
vont  sur  la  lisière,  du  cûLé  de  l'ennemi,  pour 
observer  ce  qui  se  passe. 

S'il  fait  nuit,  ils  suivent  les  chemins  en- 
caissés et  le  fond  des  vallons,  et  s'arrêtent 
pour  mieux  entendre. 

Les  patrouilles  s'embusquent  quand  elles 
entendent  un  bruit  suspect  ;  si  elles  aperçoi- 
vent une  troupe  en  marche,  elles  ne  tirent 
ni  ne  se  montrent,  mais  elles  cherchent  à 
connaître  ses  forces  et  ses  projets,  et,  si  l'un 
des  cavaliers  peut  se  retirer  sans  être  décou- 
vert, il  va  prévenir. 


(322  PATROUILLES. 

Si  elles  rencontrent  l'ennemi  en  force,  et 
si  elles  ne  peuvent  le  devancer  et  prévenir 
les  grand'gardes  en  temps  opportun,  elles 
n'hésitent  pas  à  faire  feu  et  se  replient  par 
la  route  qu'elles  ont  suivie. 

Les  patrouilles  de  découverte  com- 
prennent, généralement,  le  tiers  ou  le  quart 
d'un  peloton  et  sont  commandées  par  un 
sous-offlcier  ou  un  brigadier. 

Elles  sont  fournies  par  2  pelotons  d'un 
même  escadron,  autant  que  possible  en 
ligne. 

Chaque  chef  de  peloton  marche  en  arrière 
de  la  ligne  de  ses  patrouilles,  accompagné 
de  3  ou  4  cavaliers  pour  garantir  sa  sécurité 
et  assurer  la  correspondance. 

Chaque  chef  de  patrouille  se  conforme 
aux  règles  générales  indiquées  pour  les  pa- 
trouilles d'avant-postes  et  conserve,  autant 
que  possible,  ses  cavaliers  dans  sa  main. 

Lorsqu'il  aperçoit  une  hauteur  en  avant, 
il  détache  1  cavalier  qui  s'y  porte  rapide- 
ment, se  dissimule,  observe  de  tous  côtes 
sans  cesser  d'être  vu  de  la  patrouille,  et, 
s'il  aperçoit  quelque  indice  intéressant,  en 
avertit  aussitôt  par  un  signal  convenu. 

Le  chef  de  la  patrouille  arrête  alors  ses 
cavaliers  et  se  porte  de  suite  sur  le  point 
d'observation. 

Si  une  troupe  ennemie  est  en  vue,  le  chcl 
de  la  patrouille  fait  signe  à  ses  hommes  de 
se  rapprocher,  continue  à  observer,  et,  an 
besoin,  fait  connaître  plus  avant,  alin  de 
pouvoir  décider  s'il  doit  avancer,  attendre 
ou  se  retirer. 

Dans  ces  deux  derniers  cas,  il  avise  aussi- 
tôt le  chef  de  peloton. 

Si  le  cavalier  envoyé  en  avant,  n'ayant 
rien  aperçu  d'intéressant,  ne  fait  aucun 
signal,  la  patrouille  continue  sa  marche  et 
le  cavalier  la  rejoint  lorsqu'elle  est  à  sa  hau- 
teur. 

Quand  le  terrain  est  couvert  et  ne  pré- 
sente aucune  hauteur  permettant  d'obser- 
ver, le  chef  de  la  patrouille  marche  en  se 
faisant  éclairer,  à  droite  et  à  gauche,  à  une 
distance  de  200  à  400  mètres,  par  2  cava- 
liers flanc-gariles,  et  se  lient  au  centre  avec 
2  ou  3  cavaliers. 

Il  suit  ainsi  l'itinéraire  qui  lui  a  été  remis 
par  écrit  par  le  chef  de  peloton. 

Les  patrouilles  de  découverte  couchent  au 
point  où  elles  sont  obligées  de  s'arrêter,  soit 
par  suite  de  la  fatigue  des  chevaux,  soit  à 
cause  de  la  nuit. 

Elles  s'établissent  dans  une  ferme  isolf', 
se  barricadent  et  se  font  garder  par  l  cava- 
lier à  pied,  armé  de  sa  carabine,  lequel  se 
tient  en  faction  sur  le  point  le  plus  [uopre  à 
la  surveillance. 


PATURON.  623 

Si  les  ordres  ont  été  nien  donnés,  les  pa- 
trouilles ont  pris  le  contact  de  l'ennemi  après 

2  ou  3  jours  au  plus,  et  renseigné  suffisam- 
ment le  commandant  de  la  division  pour 
qu'il  puisse  porter  l'ofiFensive  sur  un  point, 
refouler  les  édaireurs  ennemis  et  combattre 
les  troupes  qu'ils  précèdent. 

La  portion  de  l'escadron  qui  n'est  pas 
employée  à  fournir  les  patrouilles  de  décou- 
verte, habituellement  2  pelotons,  forme  la 
réserve   des  patrouilles   et  marche  à  2   ou 

3  kilomètses  en  arrière  de  celles-ci. 
PATURON.  Partie  du  bas  de  la  jambe  du 

cheval  comprise  entre  le  boulet  et  la  cou- 
ronne. 

PATTE.  Bande  d'étoffe  généralement  de 
couleur  voyante  et  souvent  brodée  en  or  ou 
en  argent,  pour  remplacer  l'épaulette  sur  les 
uniformes  de  certains  fonctionnaii'es  ou  em- 
ployés de  l'armée. 

Dans  plusieurs  armées  étrangères,  notam- 
ment dans  l'armée  allemande,  c'est  sur  la 
patte  d'épaule  qu'est  Indiqué  le  numéro  du 
régiment. 

D'ailleurs,  il  y  a  des  pattes  dans  bien 
d'autres  parties  du  vêtement  :  au  collet,  sur 
les  parements,  etc. 

—  de  lièvre  (V.  Traversée  oblique). 

PAULDRON.  Mot  anglais  francisé,  par 
lequel  on  désignait  une  partie  latérale  supé- 
rieure de  certaines  cuirasses. 

PAULMEE  Ancienne  désignation  du 
mot  accolade,  marquant  le  coup  léger  frappé 
avec  la  main  au  chevalier  qui  était  reçu. 

PADMOYER  ou  PAULMOYER  Savoir 
se  servir  d'une  lance,  la  manier  habile- 
ment. 

PAUSE.  Suspension,  interruption  mo- 
mentanée d'une  action. 

L'ne  pause  d'exercice  est  le  repos  que  l'on 
fait  pendant  la  durée  d'une  séance  d'exer- 
cice. 

PAVANE.  Figure  d'origine  espagnole 
•  mployée  dans  les  tournois  et  les  carrou- 
"Is,  et  que  tous  les  assistants  exécutaient  à 
la  fois  dans  certaines  cérémonies. 

D'après  Carré,  pour  la  clôture  d'un  tour- 
nois, etc.,  la  chevalerie  s'y  livrait  sans  quit- 
ter le  harnois  ni  la  cotte  d'armes ,  les 
iiommes  approchant  des  femmes  étendaient 
les  bras  et  les  mantes  en  faisant  la  roue, 
comme  les  coqs  d  Inde  ou  les  paons  {d'où 
pavane). 

PAVESADE.  Sorte  d'abri  formé  au 
moyen  de  claies,  mantelets,  boucliers,  pa- 
vois, etc.,  derrière  lesquels  les  archers  se 
mettaient  pour  tirer. 

C'était  une  espèce  de  retranchement  por- 
tatif, en  arriére  duquel  on  creusait  un  petit 


PAYEURS. 

fossé  dans  lequel  se  plaçaient  les  défen- 
seurs. 

PAVIHERS,  PAVISCHIERS,  PAVES- 
SIERS,  PAVOIERS,  PAVESIEUX.  Sol- 
dats du  moyen  âge  portant  des  boucliers 
carrés  se  terminant  en  pointe,  qui  pouvaient 
facilement  être  fichés  en  terre  pour  abriter 
les  travailleurs  dans  un  siège. 

Les  (jabions  ont  remplacé  ces  boucliers. 

PAVILLON.  Bannière  ou  étendard  en 
forme  de  carré  long  employé  dans  la  marine 
et  qui  a  surtout  pour  objet  de  faire  connaî- 
tre à  quelle  nation  appartient  le  navire  sur 
lequel  il  est  arboré  au  mât  de  l'arriére 

Les  pavillons  de  commandement  tels  que 
celui  de  vice-amiral,  commandant  en  chef 
une  armée  navale,  celui  du  contre-amiral 
commandant  une  escadre,  etc.,  sont  arborés 
à  des  emplacements  différents,  suivant  le 
grade  de  ces  chefs. 

Les  drapeaux  ou  pavillons  à  placer  sur  les 
édifices  militaires  sont  fournis,  posés  et  en- 
tretenus par  le  service  du  génie. 

—  de  signaux.  Sont  faits  de  couleurs 
variées,  do  manière  à  permettre  de  corres- 
pondre à  distance. 

—  Sorte  de  tente  portative  de  forme 
ronde  ou  carrée,  terminée  en  pointe  à  la 
partie  supérieure  et  qui  servait  jadis  de  loge- 
ment aux  gens  de  guerre,  dans  les  camps. 
Par  analogie,  on  a  donné  le  nom  de  pavil- 
lon à  un  petit  corps  de  bâtiment,  de  forme 
ordinairement  carrée. 

PAVOIS.  Grand  bouclier  couvert  de  cuir 
dont  se  servaient  les  Gaulois  et  les  Francs 
dans  les  premiers  temps  de  la  monarchie, 
pour  servir  à  l'inauguration  du  nouveau  chef 
ou  du  nouveau  roi  élu. 

Les  rois  mérovingiens  étaient  élevés  sur 
le  pavois  et  on  leur  faisait  faire  ainsi  trois 
fois  le  tour  du  camp  où  l'armée  était  réu- 
nie. C  était  là  le  signe  d'investiture  de  la 
royauté. 

PAVOISER.  Orner  un  bâtiment,  des 
maisuns,  etc.,  au  moyen  de  drapeaux,  de 
pavillons  en  signe  de  fête. 

PAYE.  La  solde  des  troupes. 

—  (Morte).  Nom  qu'on  donnait  autre- 
fois aux  soldats  invalides  qu'on  entretenait 
dans  les  place-:  de  peu  d'importance  dont 
ils  formaient  la  garnison. 

PAYEURS.  Agents  supérieurs  dépendant 
du  Ministre  des  finances,  mais  qui  peuvent 
être  mis  à  la  disposition  du  Ministre  de  la 
guerre  pendant  les  grandes  manœuvres  et 
aux  armées  en  campagne.  Ils  sont  chargés 
de  la  perception  de  toutes  les  recettes  faites 
pour  le  compte  de  l'État,  et  de  l'acquitte- 
ment de  toutes  les  dépenses  régulièrement 


PAYS. 


624 


ordonnancées  ou   tirées    sur  les  caisses  de 
l'État. 

—  généraux.  Il  y  en  a  un  par  armée 
en  campagne  ;  les  bureaux  de  sa  comptabi- 
lité sont  toujours  établis  en  deçà  de  la  base 
d'opérations.  Us  sont  traités  comme  les  gé- 
néraux de  brigade. 

—  principaux.  Il  y  en  a  un  par  corps 
d'armée  en  campagne.  Ils  sont  traités  comme 
les  colonels. 

—  particuliers.  Il  y  en  a  un  par  divi- 
sion d'infanterie  ou  de  cavalerie  en  cam- 
pagne. Ils  sont  traités  comme  les  chefs  de 
bataillon. 

—  adjoints.  Ils  sont  adjoints  aux  pré- 
cédents, suivant  les  besoins  du  service.  Ils 
sont  traités  comme  les  capitaines. 

PAYS.  Région,  contrée.  Battre  le  pays, 
signifie  reconnaître,  explorer  une  certaine 
étendue  de  pays. 


PÉCUNIAIRE. 

La  description  physique  du  pays  accom- 
pagne le  dessin  d'un  lever  et  le  complète.  Le 
mémoire  est  établi  conformément  à  l'instruc- 
tion ministérielle  du  30  septembre  1874. 

PEABODY  (fusil).  Arme  à  bloc  pour 
cartouche  métallique  du  génie  dit  à  culasse 
tombante,  calibre  de  11™'"  avec  3  rayures 
tournant  de  gauche  à  droite.  Un  levier- 
pontet  produit  la  rotation  du  bloc,  il  est 
ranvoyé  en  arriére  par  l'action  d'un  ressort 
à  boudin  ;  un  frein,  porté  par  le  bloc,  main- 
tient celui-ci  soit  dans  la  position  de  ferme- 
ture, soit  un  peu  au-dessus  de  la  position 
d'ouverture  complète.  La  cartouche  à  boulet 
plein  est  à  inflammation  centrale. 

Un  fusil  de  ce  genre,  modèle  1868,  était 
en  service  en  Roumanie  pour  l'armement  des 
troupes  à  pied  et  un  du  modèle  1867  en 
Suisse^  pour  Tarm-enient  des  soldats  du  génie 
et  des  parcs  (ficj.  224). 


Fiq.  224. 


PEAU.  Tissu  membraneux  qui  revêt  le 
corps  de  l'homme  et  la  plupart  des  ani- 
maux. 

—  de  caisse.  Peau  tendue  sur  la  caisse 
d'un  tambour.  Il  en  existe  de  deux  espèces  : 
l'une  dite  peau  de  batterie,  sur  laquelle  on 
frappe  avec  des  baguettes,  et  l'autre,  plus 
mince,  dite  peau  de  timbre,  qui  résonne  par 
suite  des  vibrations  produites  sur  la  pre- 
mière. Ces  peaux  sont  achetées  au  compte  de 
la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

—  (Maladies  de  la).  Les  maladies  de  la 
peau  ne  motivent  l'exemption  et  la  réforme 
que  si  elles  sont  chroniques,  rebelles  et  sous 
la  dépendance  d'une  mauvaise  constitution 
ou  d'une  altération  profonde  de  l'orga- 
nisme. 

PE6BLE  (poudre).  Mot  anglais  signi- 


fiant poudre-caillou.  C'est  une  sorte  de 
poudre  à.  gros  grains. 

PÊCHE  (Délits  de).  Les  déUts  de  pèche 
commis  par  des  militaires  sont  justiciables 
des  tribunaux  civiLs. 

PECTORALE.  Cuirasse  qui  protégeait 
les  pectoraux  et  que  portaient,  dans  la  mi- 
lice romaine  les  soldats  les  moins  riches. 

PÉCULAT  militaire.  Vol  d'une  part  de 
butin,  ou  des  deniers  publics  par  ceux  qui 
en  sont  comptables. 

PÉCULE.  Biens  qu'un  mihtaire  romani 
acquérait  avec  la  part  de  butin  qu'il  avait 
fait  à  la  guerre. 

PÉCUNIAIRE.  Qui  représente  de  l'argent. 
Allocation  pécuniaire,  allocation  en  argent  ; 
responsabilité  pécuniaire,  être  tenu  de  payer 
les  manquants,  déficits,  etc.,  dont  on  est 


PECUNIAIREMENT. 

comptable  et  dont  on%e  peut  justifier  l'em- 
ploi. 

PÉCUNIAIREMENT.  D'une  façon  pé- 
cuniaire, au  moyen  d'argent. 

PÉDESTRE."  Qui  se  fait  à  pied,  marche 
à  pied.  E.r.  :  lùijage  pédestre. 

PÉDIEUX.  Sorte  de  soulier  en  fer,  qui 
s'ajustait  aux  grèves  ou  jambières  des  che- 
valiers au  ni'jven  âge. 

PÉDILUVÈ.  bain  de  pieds.  Par  exten- 
sion, on  a  donné  ce  nom  a  l'endroit  où  les 
chevaux  prennent  des  bains  de  pied.  Il 
existe  un  pédiluve  dans  les  quartiers  de  tous 
les  corps  de  troupe  à  cheval. 

PÉDOMÉTRE  ou  PODOMÈTRE.  In- 
strument mù  par  un  mouvement  d'horloge- 
rie, qui  sert  à  évaluer  dans  les  reconnais- 
sances ou  dans  les  marches  le  nombre  de  pas 
parcourus. 

11  y  en  a  de  différentes  espèces,  mais  tous 
sont  basés  sur  le  même  principe  et  ont  la 
forme  d'une  montre,  dont  les  aiguilles  sont 
mises  en  mouvement  par  la  marche  et  s'ar- 
rêtent quand  on  cesse  de  marcher.  Us  sont 
peu  usités,  car  ils  manquent  d'exactitude. 

PEIGNE.  Instrument  de  corne,  taillé  en 
forme  de  dents  qui  sert  à  démêler  les  che- 
veux et  à  nettoyer  la  tête.  Chaque  homme 
de  troupe  est  muni  d'un  peigne  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

PEINE  Châtiment  infligé  par  un  tribunal 
civil  ou  militaire  comme  punition  d'un 
crime  ou  d'un  délit. 

Les  peines  en  matière  criminelle  sont  ou 
afflictives  et  infamantes  ou  seulement  infa- 
mantes. 

Les  peines  afflictives  et  infamantes 
sont  :  la  mort,  les  travaux  forcés  à  perpé- 
tuité, la  déportation,  les  travaux  forcés  à 
temps,  la  détention,  la  réclusion. 

Les  peines  infamantes  sont  :  le  ban- 
nissement, la  déyradation  civique. 

Les  peines  en  matière  correctionnelle 
sont  :  l'emprisonnement  à  temps  dans  un 
lieu  de  correction,  l'interdiction  à  temps  de 
certains  droits  civils,  civiques  et  de  famille, 
l'amende. 

Le  Code  de  justice  militaire  prévoit  huit 
espèces  de  peine  en  matière  de  crimes,  et 
quatre  espèces  en  matières  de  délits. 

Pour  les  crimes,  les  peines  sont  les  sui- 
vantes : 

1°  La.  peine  de  mort,  cette  peine  n'est  in- 
famante que  lorsqu'elle  est  accompagnée  de 
la  dégradation  militau-e  ; 

2°  Les  travaux-  forcés,  peine  afflictive  et 
infamante  ; 

3°  La  déportation  ; 

4"^  La  détention,  subie  dans  une  forte- 
resse ; 


62j  Pélican. 

b"  La  réclusion,  subie  dans  une  maison 
centrale  : 

6°  Le  bannissement; 

1°  La  dégradation  militaire,  qui  est  la 
conséquence  obligatoire  de  toutes  les  peines 
afflictives  et  infamantes  prononcées  contre 
les  militab'es; 

8°  Le  renvoi  sous  la  surveillance  de  la 
Mute  police  pour  xm  délai  qui  ne  peut  excé- 
der 20  amiées. 

Pour  les  délits,  les  peines  sont  les  sui- 
vantes : 

1"  La  destitution,  spéciale  aux  officiers. 
Elle  entraîne  la  perte  du  grade  et  du  droit 
d'en  porter  les  insignes  ;  l'officier  destitué 
ne  peut  réclamer  ni  pension,  ni  récompense 
quelconque  en  raison  de  ses  services  anté- 
rieurs ; 

2»  Les  travaux  publics,  ])eine  spéciale  aux 
sous-officiers  et  soldats  et  subie  dans  un  des 
ateliers  de  travaux  publics  en  Algérie  ; 

3°  L'emprisonnement,  pour  une  durée  de 
6  jours  à  o  ans.  Si  la  peine  ne  dépasse  pas 
un  an,  elle  est  subie  dans  une  prison  mili- 
taire; au-dessus  d'un  an,  elle  est  subie  dans 
un  pénitencier  : 

4°  L'amende.  Cette  peine  correctionnelle, 
assez  peu  compatiljle  avec  les  lois  militaires, 
peut  être  changée  en  un  emprisonnement  de 
6  jours  à  6  mois. 

L'emprisonnement  et  les  travaux  pubUcs 
ne  lendent  pas  indigne  du  service  militaire  ; 
mais  le  temps  passé  dans  cette  position  ne 
compte  pas  pour  le  congé  ;  de  plus,  les  mili- 
taires sont,  à  leur  sortie  de  ces  étabUsse- 
meuts,  dirigés  sur  l'un  des  bataillons  d'in- 
fanterie lég're  d'Afrique. 

P£INrURAGE.  Action  d'enduhe  d'une 
seule  couleur,  sur  une  ou  plusieurs  couches. 

PELADE.  Maladie  de  la  peau,  qui  con- 
siste dans  la  perte  des  cheveux,  accompa- 
gnée de  la  chute  de  l'épiderme  en  lamelles. 

C'est  une  maladie  contagieuse  qui  motive 
l'exemption  ou  la  réforme. 

Il  faut  prendre,  de  plus,  des  mesures  de 
désinfection,  avant  d'employer  les  efl^ets  de 
coiffure  ayant  appartenu  à  des  militaires  at- 
teints de  la  pelade,  il  est  même  préférable 
d'incinérer  les  képis  et  les  calottes  d'écurie 
de  ces  hommes. 

PÈLERINE.  Vêtement  composé  d'un 
grand  coUet  rabattu  qui  couvre  la  poitrine 
et  les  épaules,  surmonté  d'un  capuchon. 

Il  est  réglementaire  pour  les  officiers  et 
les  adjudants,  et  se  porte  par-dessus  la  ca- 
pote ou  le  manteau,  ou  bien  encore  sans  ces 
derniers. 

La  pèlerine  des  officiers  montés  est  plus 
lontrue  que  celle  des  officiers  non  montés. 

PÉLICAN.  Ancienne  pièce    d'artillerie, 
40 


PELISSE. 

équivalant  à  un  quart  de  coulevrine  et  por- 
tant 3  kilog.  de  boulet. 

PELISSE.  Espèce  de  mantelet  garni  d'as- 
trakan, que  tous  les  officiers  montés  sont 
autorisés  à  porter  par-dessus  la  tunique  ou 
le  dolman. 

Ce  vêtement  ne  comporte  pas  de  galons 
de  grade,  et  les  boutons  sont  remplacés  par 
des  olives. 

PELLE.  Instrument  en  fer,  avec  manche 
en  bois,  servant  à  enlever  la  terre,  le 
sable,  etc. 

L'armée  en  emploie  de  divers  modèles, 
savoir  : 

La  pelle-bêche  (fig.  225),  outil  poriaUf 
(V.  Bêche)  qui  peut  s'employer  comme  oulil 


de  teirassier  et  comme  hache  ou  comme 
scie. 

La  pelle  ronde,  du  modèle  dos  parcs  du 
génie,  qui  est  transportée  sur  des  voitures 
(V.  Outils)  et  qui  est  aussi  considérée  comme 
outil  portatif  pour  le  génie. 

La  pelle  carrée,  servant  à  recouper  les 
gazons  et  les  talus  ;  elle  est  employée  seule 
dans  les  travaux  de  terrassement  lorsqu'on 
n'a  pas  de  pioches  (V.  Outils). 

—  Au  point  de  vue  administratif  (\^  Ou- 
tils) . 

—  à  ftU.  Les  pelles  à  feu  sont  fournies 
par  le  service  du  génie  en  même  temps  que 
les  poêles  dans  les  casernes. 

Elles  sont  fournies  par  le  service  des  lits 
iiiilitaires  dans  les   corps    de    garde,    ainsi 


626  PENALITE. 

qu'aux  officiers  et  aux  adjudants  pourvus  de 
mobiliers  appartenant  aux  lits  militaires. 

—  d'Arras.  Sorte  de  louchet  recourbé, 
que  l'on  emploie  avec  avantage  pour  les 
forages  dans  les  terrains  à  la  fois  consistants 
et  faciles  à  fouiller. 

PELOTE  à  feu.  Sorte  de  pièce  d'artifice 
lancée  autrefois  par  les  assiégés  pour  éclairer 
le  fond  du  fossé. 

PELOTON.  Fraction  de  troupe  comman- 
dée par  un  lieutenant  ou  un  sous-lieutenant. 

Dans  l'infanterie  et  le  génie,  le  peloton 
est  une  demi-corupagnie  et  comprend,  par 
conséquent,  2  sections  ou  8  escouades. 

Dans  la  cavalerie,  le  peloton  est  le  quart 
de  V escadron. 

PELOTONNEMENT.  Mot  employé  rare- 
ment et  faute  d'autre  expression,  pour  indi- 
quer le  ploiement  en  peloton  d'une  troupe 
sur  3  rangs. 

PELTA  ou  PELTE.  Petit  bouclier  peu 
lourd  en  forme  de  croissant  et  qui  était  à 
l'usage  des  troupes  légères. 

PELTASTE.  Nom  donné  en  général  à 
tout  soldat  qui  portait  le  pelta. 

Corps  réguliers  de  l'armée  grecque,  qui  se 
plaçaient  sur  les  flancs  comme  infanterie  lé- 
gère 

PENAL.  Qui  concerne  les  peines,  qui  as- 
sujettit à  une  peine. 

Notre  législation  pénale  est  contenue  : 

1°  Dans  le  Code  pénal  décrété  par  la  loi 
du  10  février  I8i0  promulguée  le  22  du 
même  mois,  et  qui  s'applique  à  tous  les  ci- 
toyens ; 

2°  Dans  le  Code  de  Justice  militaire,  qui 
vient  s'ajouter  au  précédent,  pour  les  mili- 
taires. 

Un  extrait  du  Code  de  justice  militaire  est 
placé  à  la  fin  du  livret  individuel  de  tous  les 
hommes  do  troupe. 

PÉNALITÉ.  Système  de  peines  établies 
par  la  loi. 

Les  pénalités  infligées  aux  militaires  ont 
varié  suivant  les  nations  et  les  époques,  ou 
bien  suivant  que  les  fautes,  crimes  ou  délits 
étaient  individuels  ou  collectifs. 

Les  corvées  ont  été  infligées  de  tout  temps 
pour  les  fautes  légères,  ainsi  que  la  baston- 
nade et  la  fustigation,  qui  n'ont  disparu  que 
depuis  peu  dans  les  armées  européennes. 

Des  peines  des  genres  les  plus  divers  et 
les  plus  cruels  ont  été  mises  en  vigueur  sur- 
tout au  moyen  âge. 

La  peine  de  mort  s'est  toujours  trouvée 
inscrite  en  première  ligne  pour  les  crimes 
ou  délits  militaires,  mais  le  genre  de  mort 
était  très  variable  suivant  les  temps. 

Une  troupe- qui  s'était  rendue  coupable  de 
révolte  ou  de  lâcheté  était  décimée,  c'cst-à- 


PÉNARD. 

Jiie  que  l'on  mettait  à'hiort  un  homme  sur 
dix,  dont  le  nom  était  tiré  au  sort. 

Pour  le  surplus  (V.  Punition,  Peines). 

PÉNARD.  Poignard  à  double  tranchant. 

Les   mots  painard,  pénard,   panard, 

-ont  venus,  en  outre,  de  ce  que  jadis  les  épées 

ourles  servaient  aussi  pour  couper  le  pain. 

D'autres  disent  encore  que  ces  mots,  déri- 
vant du  latin  penna,  donnent  l'idée  d'une 
flèche  empennée , 

PENCEL.  Nom  donné  autrefois  au  mot 
'  /iM'iH,  ou  bien  au  floquet  qu'on  attachait 
i  la  lance  ou  à  l'épée. 

PENDULE  (subst.  fém).  Horloge  dont 
le  mouvement  est  réglé  par  un  pendule. 

Lorsque  l'achat  ou  la  location  d'une  pen- 
dule est  reconnu  indispensable  pour  un  corps 
de  garde  de  police,  c'est  la  masse  d'habille- 
ment et  d'entretien  qui  supporte  cette  dé- 
pense. 

—  Sorte  de  bascule  à  l'aide  de  laquelle 
les  Romains  lançaient  des  pierres  au  moyen 
do  cordes  mues  à  bras  d'hommes. 

—  balistique.  Appareil  longtemps  em- 
ployé exclusivement  pour  effectuer  la  me- 
sure de  la  vitesse  qu'un  certain  poids  d'une 
espèce  de  poudr-e  peut  imprimer  à  un  pro- 
jectile donné,  tiré  dans  des  conditions  déter- 
minées. 

Cet  appareil  se  compose  essentiellement 
d'un  récepteur  de  grand  volume  mobile  au- 
tour d'un  axe  à  la  manière  des  pendules  or- 
dinaires. 

Un  autre  pendule,  placé  à  une  faible  dis- 
lance du  précédent,  supporte  une  bouche  à 
feu,  fusil  ou  canon  (pendule-îusil). 

Les  deux  pendules  peuvent  osciller  libre- 
ment sur  des  axes  horizontaux  et  parallèles. 

Au  moment  de  l'explosion,  le  recul  fait 
rejeter  en  arrière  le  pendule  qui  porte  la 
bouche  à  feu,  taudis  que  l'autre  est  poussé 
en  avant  par  le  choc  du  projectile. 

On  mesure  l'angle  décrit  par  l'un  de  ces 
pendules  et  on  en  déduit,  par  le  calcul,  la 
mesure  de  la  vitesse  initiale   du  projectile. 

—  compensateur.  Pendule  dont  la  lon- 
_ueur  ne  varie  pas  avec  la  température. 

Dans  ce   but,  il   a  été  composé  de   deux 
létaux  qui  se  dilatent  inégalement,  de  telle 
irle  que  la  dilatation  de  l'un  compensant 
celle  de  l'autre,   le  centre  d'oscillation  soit 
toujours  à  la  même  distance  de  l'axe  de  sus- 
pension. 

—  composé.  Corps  pesant,  de  forme  et 
de  dimensions  quelconques,  assujetti  à  tour- 
ner autour  d'un  axe  fixe  horizontal  qui  ne 
passe  pas  par  son  centre  de  gravité. 

—  conique.  Durée  d'une  oscillation  pro- 
duite par  une  révolution  complète. 

—  électrique.    Appareil    formé    d'une 


627  PÉNÉTRATION. 

balle  de  sureau  suspendue  à  un  01  de  soie. 
En  approchant  un  corps  électrisé,  il  y  a 
attraction,  puis  contact,  puis  répulsion  de  la 
balle.  Un  pendule  électrisé  à  l'avance  d'une 
électricité  connue  est  repoussé  par  les  corps 
possédant  l'électricité  semblable  et  attiré  par 
ceux  qui  possèdent  l'électricité  contraire.  Ce 
genre  de  pendule  est  l'électroscope  le  plus 
simple. 

—  simple.  Durée  d'une  oscillation  pro- 
duite par  le  simple  parcours  de  l'arc. 

La  longueur  du  pendule  simple  qui  bat- 
trait la  seconde  est' de  0",9939  à  l'Observa- 
toire de  Paris. 

PENDULOGRAPHE.  Instrument  servant 
à  exécuter  des  croquis  pittoresques.  Lependu- 
lographeGrandjean  se  compose  d'une  plan- 
chette que  l'on  met  eu  station  verticalement, 
d'un  œilleton  et  d'un  pendule  composé  d'une 
légère  règle  de  bois  et  d'un  fil  à  plomb.  Un 
crayon  muni  d'une  gorge  s'engage  dans  un 

Fis.  2-2G. 


trou  de  la  réglette  et  la  supporte.  L'œil 
suit  les  contours  apparents  des  objets  au 
moyen  d'une  pointe-guidon  fixée  en  haut  do 
la  réglette  et  le  crayon  trace  les  mêmes  con- 
tours sur  la  planchette  {fig.  226). 

PÊNE  (armes  à)  (V.  Fermeture). 

PÉNÉTRATION.  Action  de  pénétrer. 

(Juantité  dont  un  projectile  pénètre  dans 
un  milieu. 

Se  dit  dans  le  même  sens  qu'effets  des 
projectiles  sur  les  terres. 

Cet  effet  est  assez  variable  dans  les  mêmes 
conditions  de  tir;  dans  un  terrain  horizontal, 
l'explosion  produit  entonnoir,  les  terres  sont 
désagrégées  mais  retombent  en  partie  dans 
l'entonnoir. 

La  profondeur  de  pénétration  dans  une 
terre  labourable  bien  damée  étant  prise  pour 
unité,  celle  de  la  terre  moyennement  damée 
sera  1/5,  de  la  terre  fraîchement  remuée, 
1,9  ;  de  l'argile,  2  ;  du  sable,  0,6. 

L'obus  de  90,  à  fusée  percutante,  produit 


PÉNÉTRATION. 


G28 


un  entonnoir  de  2  mètres  de  largeur,  i™,10 
de  longueur  et  0'",60  de  profondeur  ;  10  obus 
de  95  produisent,  à  1000  mètres,  un  enton- 
noir de  2  mètres  de  large,  4°\70  de  long  et 
jm  20  de  profondeur. 

Les  coups  qui  produisent  l'éboulement  le 
plus  considérable  sont  ceux  qui  viennent 
frapper  le  talus  extérieur  à  1  mètre  environ 
au-dessous  de  la  crête. 

D'une  manière  générale,  l'épaisseur  d'un 
massif  de  terre,  pour  résister  convenable- 
ment à  une  pénétration  donnée,  doit  être  le 
3/2  de  cette  pénétration. 

Maçonneries  et  murs  isolés.  On  fait  facile- 
ment brèche  à  1300  mètres  dans  un  mur 
isolé  de  0™,50  d'épaisseur  avec  des  obus 
de  80  ou  de  90,  à  raison  de  1  coup  1/2  par 
mètre  courant. 

Les  murs  de  ferme,  d'habitation,  de  clô- 
ture, sont  en  général  insuffisants  à  protéger 
contre  le  tir  des  obus  de  90""™. 

Maçonneries  épaisses.  Les  obus  de  90 
produisent  dans  les  escarpes  tantôt  des  en- 
tonnoirs, tantôt  des  trous  cylindriques,  dans 
lesquels  il  reste  ordinairement  un  grand 
nombre  d'éclats. 

Dans  une  maçonnerie  en  moellons  crayeux, 
avec  revêtement  en  briques  tendres,  l'obus 
de  90  pénètre  de  1  mètre  à  1°%80  à  bout 
portant;  de  1  mètre  à  1™,50  à  1500  mè- 
tres. 

L'obus  de  90,  tiré  à  bout  portant  contre 
un  mur  en  béton  comprimé  de  0™,50,  adossé 
à  une  forte  couche  de  teri-e,  n'éclate  que  dans 
la  terre  après  y  avoir  pénétré  de  0™,80  à 
l°i,50. 

Sur  les  palissades.  Les  obus  de  90  et  95, 
tirés  à  1000  mètres,  produisent  peu  d'effet 
contre  une  rangée  de  palissades  en  chêne,  à 
section  triangulaire,  de  0™,18  à  0°^,20, 
laissant  entre  elles  un  intervalle  de  0™,06  à 
0",08. 

Les  palissades  atteintes  par  le  milieu  sont 
coupées  ;  celles  atteintes  par  le  côté  sont  à 
peine  dégradées,  le  projectile  n'éclatant  qu'en 
touchant  le  sol. 

On  obtient  le  meilleur  effet  lorsque  le  pro- 
jectile éclate  à  2  mètres  en  avant  de  la  palis- 
sade. 

Sur  les  blindages  en  fer.  La  résistance  des 
plaques  à  la  perforation  croît  rapidement 
dès  que  l'épaisseur  dépasse  celle  qui  peut 
être  traversée  par  un  projectile  unique. 

Des  projectiles  animés  d'une  vitesse  de 
380  mètres  traversent  généralement,  dans  le 
tir  normal,  des  plaques  de  fer  d'une  épais- 
seur égale  à  leur  diamètre. 

L'obus  de  95  (en  acier)  arrivant  avec  une 
vitesse  de  225  mètres  sur  une  plaque  de 
0™,05,  la  traverse. 


PÉNÉTRATION. 

Pour  percer  une  plaque  de  O'^.OS  dans 
les  mêmes  conditions,  il  faut  3  ou  4  coups 
superposés  ;  pour  une  plaque  de  0"^,12,  6  à 
8  coups. 

Avec  une  vitesse  de  390  mètres,  cet  obus 
traverse  des  plaques  de  0",20  au  bout  de 
5  à  6  coups  superposés. 

Un  projectile  tiré  obliquement  agit  sur  la 
plaque  comme  s'il  arrivait  normalement 
avec  une  vitesse  de  choc  égale  à  la  compo- 
sante normale  de  sa  vitesse  restante. 

L'appui  d'un  matelas  élastique  augmente 
la  résistance  des  plaques. 

Sur  les  troupes.  Un  projectile  armé  d'une 
fusée  percutante,  en  arrivant  sur  le  sol  sous 
un  petit  angle,  creuse  un  sillon,  se  relève  et 
éclate  sur  sa  2"=  trajectoire. 

La  hauteur  toujours  faible  du  point 
d'éclatement  au-dessus  du  sol  est  négli- 
geable; la  position  et  la  forme  de  la  gerbe 
d'éclatement  dépendent  des  trois  éléments 
suivants  :  retard  de  la  fusée,  angle  du  rico- 
chet sur  le  sol,  ouverture  du  cône  renfer- 
mant les  éclats. 

Le  retard,  avec  la  fusée  Budin,  est  de 
2  mètres  environ  à  1000  mètres;  il  diminue 
à  mesure  que  la  distance  augmente.  Vers 
1800  mètres  et  même  avant,  avec  un  sol 
favorable,  le  retard  devient  nul  et  le  projec- 
tile éclatant  en  terre  fait  fougasse. 

Vangle  de  ricochet  pour  un  teriain  ferme 
et  horizontal  varie  entre  1  fois  1/2  et  2  fois 
l'angle  de  chute. 

h'ouverture  du  cône  renfermant  les  éclats 
dépend  de  la  vitesse  restante  et  de  la  vitesse 
de  rotation  du  projectile  au  moment  de  l'ex- 
plosion, ainsi  que  de  la  vitesse  de  transla- 
tion imprimée  par  la  charge  à  chacun  des 
éléments  du  projectile. 

Pour  un  projectile  donné,  tiré  à  charge 
constante,  la  forme  et  la  position  de  la  gerbe 
pour  un  même  terrain  peuvent  être  consi- 
dérés comme  ne  dépendant  que  de  la  dis- 
tance du  tir. 

Les  bollcs  à  mitraille  ne  sont  employées 
que  contre  les  troupes  rapprochées  en  deçà 
de  600  mètres. 

Dans  l'attaque,  la  première  position  d'ar- 
tillerie doit  être  entre  1400  et  1800  mètres, 
pour  avoir  25  p.  100  d'effet  utile  contre  des 
canons  sans  avant-trains. 

Les  bons  effets  du  tir  en  masse  conti-e  les 
troupes  se  produisent  à  loOO  mètres;  au 
delà  de  2,400  mètres,  le  tir  est  rarement 
efficace,  parce  que  le  résultat  est  difficile  à 
observer. 

La  deuxième  position  d'artillerie  se  prend 
entre  1000  et  1400  métrés,  quelquefois 
même  à  700  mètres,  mais  avec  des  pertes 
considérables. 


PÉNICHE.  629 

Entre  1000  et  12Ct>  mètres,  l'effet  de 
4  batteries  divisionnaires  est  à  peu  près  égal 
à  celui  d'une  division  d'infanterie,  soit  que 
l'on  tienne  compte  du  nombre  de  fusils  que 
la  division  peut  mettre  en  ligne  à  un  mo- 
ment donné  (4  bataillons  sur  oOO  mètres 
chacun,  soit  1200  fusils),  soit  que  l'on  tienne 
compte  de  l'approvisionnement  de  munitions 
transporté  respectivement  par  les  fantassins 
et  par  les  batteries. 

Dans  la  défense,  ne  se  retirer  qu'à  la  dis- 
tance de  300  mètres  ;  les  sacriGces  sont 
énormes,  mais  justifiés. 

La  pénétration  des  balles  a  été  indiquée  au 
mot  Cartouches  et  au  mot  Fusils. 

Celle  des  obus-torpilles  l'a  été  à  ce  dernier 
mot. 

PÉNICHE.  Embarcation  fine  et  légère, 
gréée  comme  un  lougre,  rapide  à  la  voile  et 
à  la  rame ,  qu'on  emploie  surtout  comme 
garde-côtes. 

PÉNITENCIER.  Etablissement  péniten- 
tiaire qui  reçoit  les  militaires  condamnés  à 
plus  d'un  an  de  prison. 

Il  existe  6  pénitenciers  dans  les  trois  pro- 
vinces de  l'Algérie.  Le  persf  nnel  de  comman- 
dement et  de  surveillance  d'un  établissement 
de  ce  genre  est  le  suivant  :  1  chef  de  ba- 
taillon ou  1  capitaine  commandant  ;  1  offi- 
cier subalterne,  directeur  des  ateliers  ;  2  offi- 
ciers d'administration  de  la  justice  mili- 
taire ;  1  adjudant  commis  greffier  ;  Un  nom- 
bre variable  de  sous-officiers,  suivant  l'effec- 
tif des  condamnés. 

L'établissement  est  considéré  comme  corps 
de  troupe  et  pourvu  d'un  conseil  d'adminis- 
tration. 

Les  hommes  ont  le  costume  gris.  Le  tra- 
vail es*  obligatoire  ;  le  salaire  est  limité  aux 
3/4  de  celui  des  ouvriers  civils  de  la  localité. 
Des  marchés  sont  passés  avec  des  entre- 
preneurs qui  payent  le  travail  exécuté  sur 
des  feuilles  de  quinzaine,  acquittées  par  le 
conseil.  Le  produit  en  est  versé  :  moitié  au 
Trésor,  un  quart  à  la  masse  individuelle  et 
un  quart  à  l'homme.  Les  excédents  de  masse 
et  les  fonds  particuliers  de  l'homme  sont 
versés  à  la  Caisse  d'épargne. 

Les  détenus  sont  couchés  sur  des  demi- 
fournitures  :  ils  reçoivent  tous  les  jours  deux 
repas  ;  le  régime  disciplinaire  est  très 
sévère. 

Tous  les  six  mois,  des  sorties  anticipées 
et  des  réductions  de  peines  sont  accordées 
par  le  Chef  de  l'Etat  aux  condamnés  qui  ont 
une  bonne  conduite. 

Les  militaires  graciés  et  ceux  qui  ont 
achevé  leur  peine  sont  versés  dans  un  ba- 
taillon d'Afrique  pour  y  terminer  leur  temps 
de  service  actif. 


PENSION. 


PENNE,  PENNON  ou  PENNET  de 
flèche.  Plumes  servant  à  garnir  les  flèches 
pour  leur  permettre  d'arriver  en  pointe. 

—  de  fortification.  Dérivé  de  penna 
(créneau),  d'où  par  extension  le  nom  donné 
aux  châteaux  à  créneaux. 

PENNON  ou  PANON.  Étendard  diffé- 
rant de  la  bannière,  en  ce  que  celle-ci  était 
carrée,  tandis  que  la  première  se  terminait 
en  pointe  ou  en  queue.  Lorsqu'un  simple 
gentilliomme  était  fait  chevalier  banneret, 
on  coupait  la  queue  de  son  penuon  pour  en 
faire  une  bannière  carrée. 

A  la  guerre,  le  pennon  servait  d'étendard 
aux  vassaux  d'un  gentilhomme  servant  sous 
les  ordres  d'un  chevalier  banneret. 

—  royal.  Bannière  de  forme  et  de  cou- 
leur particulière,  que  les  rois  faisaient  dé- 
ployer à  la  guerre  et  qui  transmettait  au 
besoin  des  signaux, 

PENSION.  La  pension  est  une  dette  que 
l'État  paye  à  ceux  qui  l'ont  servi  pendant 
un  temps  déterminé  ou  qui  ont  contracté  à 
son  service  des  blessures  ou  des  infirmités 
les  empêchant  de  continuer  à  servir. 

Il  est  fait,  à  tous  les  officiers  et  assimilés, 
une  retenue  de  5  p.  100  de  leur  traitement, 
pour  leur  pension  de  retraite. 

Les  pensions  des  militaires  ne  sont  donc 
point  des  libéralités,  mais  des  dettes  de 
l'État  envers  eux,  et  comme  telles,  elles  sont 
inscrites  au  grand-livre  de  la  dette  publique, 
et  les  titres  de  pension  sont  de  véritables 
titres  de  rente  viagère.  Elles  sont  person- 
nelles, incessibles  et  insaisissables  ;  elles  ne 
peuvent  être  frappées  de  retenues  que  dans 
le  cas  de  débet  envers  l'État  ou  de  condam- 
nation à  fournir  une  pension  alimentaire. 

Ces  retenues  ne  peuvent  excéder  i/o,  dans 
le  premier  cas  ;  1/3  dans  le  second. 

En  principe,  le  droit  à  l'obtention  ou  à 
la  jouissance  d'une  pension  ne  se  perd  ja- 
mais, mais  il  est  suspendu  :  l°Par  la  perte 
de  la  qualité  de  Français  (durant  la  priva- 
tion de  cette  qualité)  ;  2°  Par  le  séjour  hors 
de  France  pendant  plus  d'un  an,  sans  l'au- 
torisation du  chef  de  l'État  (pendant  la  du- 
rée de  ce  séjour)  ;  3°  Par  la  condamnation 
à  une  peine  afflictive  ou  intimante  (pendant 
la  durée  de  la  peine)  ;  4°  Par  la  réadmission 
dans  l'armée  d'un  homme  de  troupe  à  titre 
de  commissionné,  car  la  pension  ne  peut  se 
cumuler  avec  la  solde  d'activité. 

On  dislingue  plusieurs  espèces  dépensions 
militaires  : 

1°  Les  pensions  de  reforme; 

2°  Les  pensions  de  retraite  ; 

3°  Los  pensions  pour  services  cminents; 

40  Les  pensions  aux  veuves. 


PENSION. 


630 


PENSION. 


—  de  réforme.  Les  officiers  seuls  peu- 
vent obtenir  des  pensions  de  réforme. 

Les  conditions  à  remplir  sont  :  i°  Avoir, 
au  minimum,  20  aus  de  service  ;  2°  Avoir 
été  mis  en  réforme  dans  les  conditions  pres- 
crites par  la  loi  du  19  mai  1834. 

La  quotité  de  la  pension  est  déterminée 
d'après  le  minimum  de  la  pension  de  retraite 
du  grade  de  l'officier,  à  raison  de  1/30 
pour  chaque  année  de  service  effectif,  s'il 
s'agit  de  la  réforme  pour  infirmités  incu- 
rables. 

Si  l'officier,  au  contraire,  a  été  réformé 
par  mesure  de  discipline,  la  pension  n'est 
que  de  la  moitié  du  minimum  de  la  pen- 
sion de.  retraite,  augmentée  pour  chaque 
année  de  service  au  delà  de  20  ans,  du 
taux  de  l'annuité  d'accroissement  fixée  pour 
la  pension  d'ancienneté  (taux  de  la  cam- 
pagne). 

Les  campagnes  ne  sont  jamais  comptées 
dans  le  calcul  de  la  pension  de  réforme,  qui, 
de  plus,  n'est  pas  réversible  sur  la  veuve  ou 
les  orphelins. 

L'instruction  de  la  pension  de  réforme 
par  mesure  de  discipline  est  faite  par  le  Wi- 
iiistre  de  la  gueri'e,  d'après  le  dossier  fourni 
par  le  conseil  d'enquête;  mais  si  la  réforme 
est  basée  sur  des  infirmités  incurables,  le 
général  commandant  le  corps  d'armée  fait 
examiner  l'officier  par  un  médecin  chargé 
d'établir  un  certificat  d'incurabiUtc  ;  l'in- 
struction se  fait  ensuite  dans  les  mêmes 
formes  que  pour  une  pension  de  retraite. 

—  de  retraite.  La  pension  de  retraite 
est  celle  qui  est  accordée  à  un  militaire  quit- 
tant l'armée  active  après  un  nombre  déter- 
miné d'années  de  service,  ou  par  suite  de 
blessures  ou  d'infii  mités  contractées  au  ser- 
vice. 

On  en  distingue  de  trois  catégories  :  la 
pension  de  retraite  pour  ancienneté  de  ser- 
vices, la  pension  de  retraite  proportionnelle 
et  la  pension  de  retraite  par  suite  de  bles- 
sures et  d'infirmi'és. 

La  pension  de  retraite  pour  ancienneté  de 
services  varie  entre  un  minimum  et  un 
maximum,  pour  chaque  grade. 

Le  droit  au  minimum  est  acquis,  pour 
les  officiers,  à  30  ans  de  services,  et  pour 
les  hommes  de  troupe  à  25  ans.  20  années 
de  services  ou  de  campagnes  en  sus  déter- 
minent le'  maximum  ;  chaque  année  ou 
chaque  campagne  au  delà  du  temps  qui 
donne  droit  au  minimum,  ouvre  droit  à 
1/20  de  la  différence  entre  le  maximum  et 
le  minimmii. 

Le  taux  de  la  pension  dépend  encore  du 
grade  ;  toutefois,  si  le  militaire  qui  demande 
sa  mise  à  la  retraite  n'est  pas  titulaire  de 


son  grade  depuis  deux  ans  au  moins,  il  n'a 
droit  qu'à  la  retraite  du  grade  immédiate- 
ment inférieur,  à  moins  que  la  retraite  ne 
soit  liquidée  d'office. 

Les  tarifs  des  pensions  de  retraite  sont 
annexés  à  la  loi  du  22  juin  1878,  pour  les 
officiers  et  assimilés  et  à  celle  du  18  août  1879 
pour  les  hommes  de  troupe  (/.  M.,  p.  r.). 

Le  point  de  départ  des  services  remonte 
au  jour  de  la  mise  en  roule  des  appelés  et 
des  engagés  volontaires  ;  on  déduit  le  temps 
passé  en  détention  par  suite  de  jugement  et 
les  interruptions  de  services. 

Les  élèves  de  l'École  polytechnique 
comptent  4  ans  de  services  au  moment  où 
ils  sont  nommés  sous-lieutenants  ;  les  méde- 
cins et  pharmaciens,  5  ans  au  moment  où 
ils  sont  nommés  aides-majors  de  'l'^  classe, 
et  les  vétérinaires  4  ans  au  moment  où  ils 
sont  nommés  aides-vétérinaires. 

Les  pensions  sont  accordées  par  le  chef 
de  l'État  à  la  suite  de  deux  opérations  ; 
l'instruction  et  la  liquidation. 

L'instruction  consiste  dans  l'établisse- 
ment, l'examen  et  la  vérification  des  pièces 
qui  constatent  les  droits  du  militaire.  Elle 
est  confiée  aux  conseils  d'administration, 
pour  le-s  militaires  des  corps  de  troupe,  et  à 
un  officier  supérieur  ou  général  désigné  par 
le  commandant  du  corps  d'armée,  pour  les 
officiers  sans  troupes.  Les  pièces  à  fournir 
comprennent  :  la  demande  motivée  de  l'in- 
téressé, son  acte  de  naissance,  ses  états  de 
services  détaillés  et  accompagnés  des  pièces 
probantes  ;  enfin,  un  mémoire  de  propo- 
sition. 

Le  dossier  ainsi  établi  est  communiqué 
au  sous-intendant  qui,  après  examen  des 
pièces,  les  vise  et  les  renvoie  au  corps.  Celui- 
ci  les  adresse,  par  la  voie  hiérarchique,  au 
Ministre  de  la  guerre. 

La  liquidation  a  pour  objet  de  déterminer 
le  montant  de  la  pension.  Les  formes  sont 
les  mêmes  pour  toutes  les  pensions.  Les  dos- 
siers transmis  au  ministère  sont  soigneuse- 
ment vérifiés,  puis  le  bureau  des  pensions 
arrête  provisoirement  le  décompte.  Le  dos- 
sier est  ensuite  transmis  au  Conseil  d'État, 
qui  vérifie  encore  et  arrête  définitivement  le 
décompte  ;  il  est  ensuite  adressé  au  Ministre 
des  finances.  Ce  dernier  informe  alors  le 
Ministre  de  la  guerre,  si  les  ressources  bud- 
gétaires permettent  le  paj'ement  incunédiat 
de  la  pension  ;  notification  en  est  fdite  à 
l'intéressé  qui  a  trois  mois,  à  partir  du 
payement  des  arrérages,  pour  réclamer 
contre  la  liquidation. 

Toutes  ces  formalités  étant  remplies,  un 
décret  du  chef  de  l'État  concède  la  penriou, 
qui  est  inscrite  au  grand-livre   de  la  Dette 


PENSION. 


63'! 


PENSION. 


publique,  et  un  titre  ^  pension,  sous  forme 
de  certificat  d'inscription  de  rente,  est  remis 
au  titulaire  (V.  Officiers  retraités). 

La  pension  de  retraite  proportionnelle  est 
accordée  aux  hommes  de  troupe  seulement. 

Le  minimum  est  dû  après  lo  ans  de  ser- 
vices efTectifs  ;  le  maxnuum  est  acquis  à 
2o  ans  de  services  et  il  est  alors  égal  au  mi- 
nimum de  la  pension  de  retraite  pour  an- 
cienneté de  services. 

Chaque  année  de  services  accomplie  an 
delà  de  15  ans,  ainsi  que  chaque  campagne 
donne  droit  à  une  augmentation  égale  à  1/10 
de  la  difiFérenee  entre  le  minimum  et  le 
maximum.  Mais,  si  les  campagnes  jointes 
aux  années  de  services  font  un  total  de  plus 
de  2.5  ans,  celles  qui  sont  en  sus  ne  sont 
plus  calculées  que  sur  le  taux  d'accroisse- 
ment des  pensions  d'ancienneté  de  2o  à 
45  ans. 

Les  lois  du  22  juin  1878  et  du  iA  mars 
1889  indiquent  quel  est  le  minimum  du 
taux  de  la  pension  proportionnelle  pour 
chaque  grade. 

La  pension  se  règle  sur  l'emploi  dont  le 
sous-officier  est  titulaire,  s'il  en  est  investi 
depuis  deux  années  consécutives,  et  sur 
l'emploi  et  le  grade  inférieur,  dans  le  cas 
contraire. 

Les  sous-officiers  titulaires  d'une  pension 
proportionnelle  restent  pendant  10  ans  à  la 
disposition  du  Ministre,  pour  le  service  de 
l'armée  territoriale  et  pour  celui  de  l'instruc- 
tion militaire  préparatoire. 

La  pension  de  retraite  p)Our  blessures  ou 
infirmités  est  accordée  à  tous  les  militaires 
atteints  de  blessures  ou  d'infirmités  incu- 
rables, contractées  dans  le  service  ou  à  l'oc- 
casion du  service,  qui  mettent  le  militaire 
dans  l'impossibilité  de  continuer  à  servir, 
et  en  outre,  s'il  est  homme  de  troupe,  dans 
l'impossibilité  de  pourvoir  à  sa  subsistance. 

Ces  pensions  se  divisent  en  six  classes, 
suivant  la  gravité  des  blessures  ou  infir- 
mités :  l'instruction  ministérielles  du  23  juil- 
let 1887  indique  la  classification  des  bles- 
sures ou  infirmités  ouvrant  des  droits  à  la 
pension. 

La  perte  complète  de  la  vue  ou  l'amputa- 
tioa  de  deux  membres  donne  droit  au 
maximum  de  la  pension  d'ancienneté,  aug- 
menté de  20  p.  100  pour  les  officiers,  et  de 
30  p.  100  pour  les  hommes  de  troupe. 

La  perte  absolue  de  l'usage  de  deux 
membres  ou  l'amputation  d'un  membre 
donne  droit  au  maximum,  quelle  que  soit  la 
durée  des  services. 

La  perte  absolue  de  l'usage  d'un  membre 
(ou  blessures  ou  infirmités  équivalentes), 
donne  droit  au  minimum,  lequel  s'augmente. 


pour  chaque  année  de  service  ou  chaque 
campagne,  de  1/20  de  la  différence  entre  le 
minimum  et  le  maximum,  de  telle  sorte  que 
ce  denier  soit  acquis  à  20  ans  de  services, 
campagnes  comprises. 

Enfin,  pour  des  blessures  on  infirmités 
moins  graves,  la  pension  fixée  au  minimum 
ne  s'accroît  que  lorsque  le  militaire  a  le 
temps  de  service  exigé  pour  la  pension  d'an- 
cienneté. 

L'insti'uction  est  faite  par  les  soins  du 
conseil  d'administration  du  corps,  ou,  si  le 
militaire  est  éloigné  de  son  corps,  par  le 
conseil  d'administration  d'un  corps  voisin  de 
sa  résidence.  Elle  comprend  :  la  demande, 
l'acte  de  naissance,  le  relevé  des  états  de 
serace,  le  certificat  d'origine  de  blessures  ou 
infirmités,  et  le  certificat  d'incurabilitê  établi 
par  le  médecin  chef  de  l'hôpital  où  le  mili- 
taire a  été  traité  en  dernier  lieu.  Toutes  ces 
pièces  sont  soumises  au  sous -intendant  mili- 
taire, qui  les  vise  et  les  transmet  au  général 
de  brigade.  Celui-ci  fait  examiner  le  mili- 
taire en  sa  présence  par  deux  médecins;  le 
conseil  d'administration  et  le  sous-intendant 
assistent  à  la  séance.  Cette  opération  donne 
lieu  à  l'établissement  d'un  certificat  de  visite 
et  d'un  procès-verbal  d'examen.  Le  dossier  est 
ensuite  adressé  au  général  commandant  le 
corps  d'armée,  ou  à  l'inspecteur  général  qui 
désigne  deux  autres  médecins  pour  procéder, 
en  sa  présence,  à  la  vérification  des  causes 
qui  motivent  la  demande.  Un  certificat  de 
contre-visite  et  un  procés-verbal  de  vérifica- 
tion sont  dressés. 

On  établit  alors  un  mémoire  de  proposi- 
tion qui  est  adressé  au  Ministre  avec  tout  le 
dossier.  Le  Ministre  soumet  le  dossier  au 
conseil  de  santé,  pour  prendre  son  avis,  puis 
la  pension  est  liquidée  comme  les  pensions 
de  retraite  pour  ancienneté  de  sei-vices. 

Quand,  par  suite  d'une  aggravation  con- 
sécutive, les  blessures  ou  infirmités  d'un 
militaire  semblent  lui  donner  droit  à  une 
pension  plus  forte  que  celle  dont  il  jouit,  il 
peut  en  solliciter  la  revision,  dans  un  délai 
de  5  ans,  à  partir  du  jour  de  la  cessation 
d'activité. 

—  pour  services  éminents.  Elles  sont 
accordées  par  les  Chambres,  par  une  loi  spé- 
ciale, et  peuvent  être  réversibles  en  tout  ou 
en  partie,  sur  la  veuve  ou  les  orphelins  du 
titulaire. 

La  loi  détermine  le  taux  de  la  pension. 

—  aux  veuves.  Les  veuves  des  mili- 
taires ont  droit  à  une  pension  dans  les  con- 
ditions suivantes  : 

1°  Lorsque  le  mari  est  mort  en  jouis- 
sance d'une  pension  de  retraite  ou  ayant 
2a  ans  de  services  effectifs,   pourvu  que  lo 


PENTACONTARCHIE. 


632 


PERCÉE. 


mariage  soit  antéiieiir  de  deux  ans  à  sa  cassa- 
tion de  l'activité  ou  qu'il  y  ait  eu  un  enfant 
issu  de  ce  mariage; 

2°  Lorsque  le  mari  est  mort,  soit  sur  le 
champ  de  bataille,  soit  des  suites  de  Lies- 
sures  ou  infirmités,  contractées  dans  un  ser- 
vice commandé,  soit  enfin  de  maladies  con- 
tagieuses ou  endémiques  aux  influences  des- 
quelles il  a  été  soumis  par  les  obligations  de 
son  service,  pourvu  que  le  mariage  ait  été 
contracté  antérieurement  aux  blessures  ou  à 
l'origine  des  infirmités  et  maladies. 

Dans  le  premier  cas,  la  pension  de  la 
veuve  s'ëléve  au  tiers  du  maximum  de  la 
pension  d'ancienneté,  pour  les  veuves  d'offi- 
ciers et  à  la  moitié  pour  celles  des  hommes 
de  troupe. 

Les  pensions  des  veuves  sont  instruites 
par  les  soins  du  sous-intendant  militaire  de 
la  subdivision  où  elles  résident;  les  pièces  à 
produire  sont  les  suivantes  :  demande,  cer- 
tificat d'inscription,  états-de  service,  acte  de 
mariage,  acte  de  décès  du  mari,  certificat 
de  non-séparation,  etc. 

Après  examen,  le  sous-intendant  trans- 
met le  dossier  au  Ministre  par  la  voie  du 
général  commandant  la  subdivision;  la  li- 
quidation a  lieu  dans  les  formes  ordinairtîs. 
L'entrée  en  jouissance  a  lieu  du  lende- 
main du  décès  du  mari. 

Les  veuves  qui  se  remarient  continuent  à 
Jouir  de  leur  pension,  à  moins  qu'elles 
n'épousent  un  étranger,  dans  lequel  cas 
elles  perdent  la  qualité  de  Françaises. 

PENTACONTARCHIE.  Subdivision  de 
la  phalange  grecque,  qui,  d'après  l'étymolo- 
gie,  devait  comprendre  50  hommes,  mais  en 
comptait  en  réalité  64. 

PENTACOSIARCHIE.  Subdivision  de  la 

phalange  grecque,  devant   comprendre  500 

hommes,  mais  qui   en  avait  en  réalité  512. 

PENTAGONE.  Figure   comprenant  cinq 

côtés. 

La  citadelle  était  généralement  composée 
autrefois  d'un  pentagone  bastionné. 

PENTARQUE.  Commandant  à  5  hommes, 
équivalent  de  notre  caporal  dans  la  milice 
grecque. 

PENTE.  Rapport  de  la  différence,  de  ni- 
veau qui  existe  entre  les  deux  extrémités  de 
la  ligne,  à  la  distance  horizontale  qui  sé- 
pare les  projections  de  ces  deux  points. 

—  des  talus.  L'écartement  des  horizon- 
tales d'un  dessin  permet  de  déterminer  la 
pente  des  talus.  Mais  pour  éviter  toute  opé- 
ration graphique,  on  indique  souvent  cette 
pente  par  une  fraction  dans  laquelle  le  nu- 
mérateur donne  la  hauteur  et  le  dénomina- 
teur la  base.  Cette  fraction  n'est  donc  autre 
chose  que  le  rapport  de  la  hauteur  à  la  base. 


ou  autrement  dit  la  tangente  trigonométrique 
de  l'angle  que  fait  le  plan  du  talus  avec  un 
plan  horizontal.  Ainsi  un  talus  à  2/3  est 
celui  qui  a  2  mètres  de  hauteur  sur  3  de  base. 
—  limites  accessibles.  Dans  les  con- 
ditions moyennes  : 

Fantassins  isolés.  .        4/5     à  peu  prés  39°. 

Mulets  (batteries  de 

montagnes) 11/20         —         29°. 

Chevaux.. 2/5  —         22°. 

Voitures  munies  de 
sabot  d'enrayage 
(à  la  descente)..        1/7  —  8°. 

Voitures  non  mu- 
nies de  sabot  d'en- 
rayage (à  la  des- 
cente)         1/18         —  3°. 

PENTECOSTYS.  Subdivision  de  la  mi- 
lice Spartiate,  comparable  à  la  télrarchie  et 
qui  comprenait  64  oplites,  d'autres  disent 
50. 

PENULA  ou  PŒNULA.  Sorte  de  vête- 
ment civil  et  militaire  ressemblant  à  la  pè- 
lerine actuelle  de  nos  officiers  et  fait  de 
grosse  laine.  Les  soldats  romains  le  portaient 
pour  se  préserver  de  la  pluie  et  du  froid. 

PÈPHLEGMENON.  Croissant  tactique 
ou  ordre  concave  employé  par  la  milice 
grecque. 

PERÇAGE.  Opération  qui  consiste  à  fo- 
rer, dans  l'axe  d'un  canon  de  fusil  et  dans 
le  sens  de  sa  longueur,  un  trou  cjdindrique 
d'un  diamètre  légèrement  inférieur  à  celui 
que  devra  présenter  le  canon  terminé. 

Le  perçage  s'exécute  avec  de  grandes  pré- 
cautions au  moyen  d'outils  appelés  forets, 
ayant  deux  trancliants  formant  un  angle  de 
120  degrés  environ. 

L'opération  s'effectue  à  l'aide  d'une  ma- 
chine à  percer,  qui  imprime  au  foret  un 
mouvement  de  rotation,  et  au  canonj  un 
mouvement  de  translation  très  lent  et  par- 
faitement réglé. 

Chaque  fois  que  le  foret  est  descendu  de 
5  centimètres  environ,  l'ouvrier  le  retire,  le 
plonge  dans  i'eau,  renverse  le  canon  pour 
faire  tomber  les  copeaux,  et  le  passe  à  un 
autre  ouvrier  appelé  rectificateur,  qui  est 
chargé  de  s'assurer  que  le  trou  est  bien  dans 
l'axe,  et  d'en  rectifier  la  direction,  si  c'est 
nécessaire. 

Moyennant  ces  précautions,  on  arrive  à 
une  précision  très  grande. 

PERCÉE.  Opération  ayant  pour  but  de 
s'ouvrir  un  passage  de  vive  force  cà  travers 
les  lignes  ennemies. 

Cette  opération,  toujours  entreprise  dans» 
des  conditions  désavantageuses,   comme  pai- 


PERCEPTION. 


633 


exemple  à  la  fin  d'iiii*iège,  donne  rarement 
des  résultats  favorables. 

PERCEPTION.  Action  de  recevoir. 
La  perception  des  denrées  a  lieu  sur  bons, 
la  perception  du  matériel  et  des  munitions 
a  lieu,  soit  sur  bons  de  forme  spéciale  sui- 
vant le  service,  soit  sur  des  états  de  de- 
mande visés  par  les  autorités  compétentes  ; 
la  perception  de  la  solde  a  lieu  sur  des  états 
de  solde. 

PERCHE.  Brin  de  bois  de  mojenne  gros- 
seur et  de  3  à  4  mètres  de  long,  employé 
pour  le  piquetage  ou  le  profilement. 

Ancienne  mesure  agraire  égale  à  la  centième 
partie  d'un  arpent.  Sa  contenance  variait  de 
O'^re. 34189  à  Oa'-e,5107-2. 

PERCOLATEUR.  Appareil  économique 
employé  pour  la  préparation  du  café  dans 
les  corps  de  troupe  en  station. 

11  en  existe  de  trois  modèles  :  le  percola- 
teur de  SoO  rations,  celui  de  300  rations  et 
celui  de  1000  rations. 

Le  taux  des  rations  de  combustible  néces- 
saire pour  le  chauffage  des  percolateurs  est 
indiqué  au  tarif  n*  1,  annexé  au  règlement 
du  15  janvier  1890,  sur  le  service  du  chauf- 
fage. 

L'emploi  de  ces  appareils  a  permis  de  ré- 
duire aux  quantités  de  10  grammes  de  sucre 
et  10  grammes  de  café,  la  ration  ordinaire 
qui  est  de  16  grammes  de  café  et  21  grammes 
de  sucre. 

PERCUSSION  (arme  à).  Arme  porta- 
tive dans  laquelle  le  feu  est  communiqué  à 
la  charge  au  moyen  d'une  platine  à  per- 
cussion {percussion  périphérique,  centrale) 
(V.  Cartouche). 

PERCUTANT.  Système  d'arme  à  feu  avec 
platine  a  percussion.  (V.  Tir  percutant.) 

PERCUTEUR.  Petite  tige  d'acier  cylin- 
drique  {fig.  227)  qui,  dans  le  fusil  modèle 


1874,  remplace  l'aiguille  du  chassepot.  11  y  a 
également  un  percuteur  dans  le  fusil  modèle 
1886. 

Il  est  terminé  à  l'arriére  par  le  T. 

La  tête  du  percuteur  vient  frapper  la 
capsule  de  la  cartouche  et  déterminer  l'ex- 
plosion. 

PERDREAU  ou  PERDRIAU.  Machine 
de  guerre  du  moyen  âge,  qui  lançait  des 
pierres  en  forme  de  volée  de  perdreaux. 

C'était  aussi  un  groupe  de  grenades  par- 
tant d'un  même  mortier,  lequel  contenait 
dans  son  contour  3  autres  petits  mortiers 
pouvant  lancer  chacun  une  grenade. 


PÉRIODES  d'instructio.v. 

La  lumière  du  gros  mortier  communiquant 
avec  celle  des  petits,  la  bombe  et  les  gre- 
nades partaient  d'un  seul  coup. 

PÉRÉQUATION.  Répartition  égale  des 
charges  et  emplois.  Le  mot  péréquation  des 
grades  est  donc  employé  pour  signifier  avan- 
cement égal  de  tous  les  officiers  au  même 
grade,  dans  les  mêmes  conditions.  Ce  système, 
bien  que  désirable  en  principe,  n'est  pas  pra- 
tique, car  il  est  à  peu  près  impossible  de 
comparer  des  mérites  ou  des  titres  très  dis- 
semblables. 

PERFIDE.  Déloyal,  traître. 
Il  est  défendu  de  se  servir  envers  l'ennemi 
de  moyens  perfides,  tels  que  manquer  à  la 
parole  donnée,  ne  pns  observer  les  clauses 
d'un  armistice,  d'une  suspension  d'armes, 
l'attirer  dans  un  guet-apens  au  moyen  d'un 
sauf-conduit,  etc. 

PERFORATEUR.  Sorte  de  pièce  en  fer, 
à  pointe  aciérée,  pourvue  d'une  branche  de 
tourne  à  gauche,  employée  en  télégraphie 
pour  planter  les  poteaux. 

PERFORATION.  Action  de  pénétrer  les 
corps,  de  les  tra\erser  de  part  eu  part. 

—  des  cuirasses.  Pour  perforer  les  jM- 
ques  de  blindage  ou  cuirassements,  il  faut 
que  le  projectile  ait  une  force  vive  suffi- 
sante, un  métal  assez  malléable  pour  ne 
point  se  briser  au  point  d'impact,  assez  dur 
pour  ne  pas  se  refouler  et  des  formes  conve- 
nables pour  le  but  à  remplir. 

Des  études  et  des  expériences  faites,  on  a 
déJuit  que  le  meilleur  métal  est  l'acier  ou 
la  fonte  durcie,  que  la  forme  cylindro-ogi- 
vale  est  celle  qui  doit  être  préférée,  enfin 
que  l'obus  de  rupture  doit  être  préféré  au 
boulet  plein. 

PÉRIASTE.  Machine  de  guerre  balisti- 
que que  les  Grecs  employaient. 

PÉRIBOLE.  Employé  autrefois  dans  le 
sens  de  palissade,  entourant  un  retranche- 
ment. 

PÉRIBOLOGIE.  Art  de  l'ingénieur,  ap- 
pelé autrefois  art  de  l'engignerie  et  plus 
récemment  le  génie  tnilitaire. 

PÉRIMÉ.  Terme  de  droit . 

Se  dit  d'une  inscription  qu'on  n'a  pas 
renouvelée  à  temps,  d'une  instance  qui  a 
péri  faute  d'avoir  été  poursuivie  en  temps 
utile. 

PÉRIMÈTRE,  Le  contour  d'une  figure, 
d'uiic  forteresse,  d'une  place  forte. 

PÉRIODES  d'instruction.  Tous  les  mi- 
litaires dispensés  en  vertu  de  l'article  23  de 
la  loi  du  13  juillet  1889  (élèves  ecclésiasti- 
ques, personnel  de  l'enseignement,  élèves  do 
certaines  écoles,  etc.)  doivent  accomplir  une 
période   d'instruction    de    quatre   semaines 


PÉRIODIQUE. 


dans  le  cours  de  l'aiinée  qui   précède  leur 
passage  dans  la  réserve  de  l'armée  active. 

Les  hommes  appartenant  à  la  réserve  de 
l'armée  active  sont  assujettis,  pendant  leur 
temps  de  service  dans  ladite  réserve,  à 
prendre  part  à  deux  périodes  d'instruction, 
chacune  d'une  durée  de  quatre  semaines. 

Les  hommes  de  l'armée  territoriale  sont 
assujettis  à  une  période  d'exercices  dont  la 
durée  est  de  deux  semaines.  (Art.  49.) 

PÉRIODIQUE.  Qui  revient  à  des  temps 
marqués. 

On  donne  le  nom  de  picL'es  [iériodiques 
aux  états,  situations,  comptes  rendus,  rap- 
ports et  autres  documents  que  l'on  doit  en- 
voyer au  bout  de  périodes  déterminées. 

PÉRISPASME.  Évohition  en  usage  dans 
la  milice  grecque;  elle  signifiait  une  demi- 
conversion  d'une  sub  livision  de  la  piialange 
grecque,  au  moyen  de  laquelle  une  ligne 
faisait  face  en  arrière  en  bataille. 

Ce  dernier  mouvement,  autrefois  très  com- 
pliqué, s'exécute  par  un  simple  demi-tour. 
PERMANENT,  TE.  Qui  est  stable,  im- 
muable [V.  Fortification,  Conseil  de  gueire, 
Armée,  etc.). 

PERMIS.  Autorisation  délivrée  par  l'au- 
torité compétente,  suivant  le  cas. 

PERMISSION.  Autorisation  de  s'absen- 
ter pendant  un  temps  déterminé,  mais  qui 
ne  peut  être  supérieur  à  30  jours.  En  prin- 
cipe, la  durée  de  la  permission  comprend  le 
temps  de  l'aller  et  du  retour.  Toutefois,  pour 
les  militaire?  employés  outre-mer,  cette  durée 
est  indépendante  du  fmps  de  la  traversée. 
La  permission  (ou  le  congé)  ne  commence 
donc  que  du  jour  du  débarquement,  et,  au 
retour,  le  militaire  est  censé  rentré  à  son 
poste,  du  jour  de  son  arrivée  au  port  d'em- 
barquement. 

Les  permissions  peuvent  être  accordées 
avec  solde  de  présence  aux  officiers  et  aux 
sous-officiers  rengagés  ou  commissionnés  ;  en 
dehors  de  ces  cas,  elles  sont  accordées  avec 
solde  d'absence  ;  les  autres  hommes  de 
troupe  n'ont  pas  dfoit  à  la  solde  pendant  la 
durée  de  leurs  permissions. 

Le  règlement  du  28  décembre  18H3  indi- 
que la  nature  et  la  durée  des  permissions  à 
accorder  aux  officiers,  sous-ofiiciers,  capo- 
raux et  soldats,  les  autorités  qui  ont  le  pou- 
voir de  les  accorder  et  de  les  prolonger, 
enfin,  les  formalités  à  remplir  pour  obtenir 
ces  permissions  ou  prolongations.  (Infanterie, 
art.  290  à  300;  cavalerie,  art.  283  à  293; 
artillerie,  art.  308  à  317.) 

PERMISSIONNAIRE.  Le  titulaire  d'une 
permission. 

PERMUTATION.  Échange  d'un  emploi 


34  PERMUTATION. 

contre  un  autre,  soit  dans  le  même  corps, 
soit  dans  la  même  arme  ou  service. 

Les  permutations  sont  de  deux  sortes  : 

1°  n  office  ; 

2°  Par  convenance  personnelle. 

—  d'office.  Elles  n'ont  lieu  que  pour 
les  officiers  ou  assimilés  ;  elles  sont  pronon- 
cées par  le  Ministre  de  la  guerre  et  donnent 
droit  à  l'indemnité  de  route. 

Les  officiers  ou  assimilés  qui  ont  permuté 
conservent  leur  ancienneté  de  grade  ou  d'em- 
ploi dans  leur  nouveau  corps  ou  service. 

—  par  convenance  personnelle.  Les 
officiers  ou  assimilés  qui  demandent  à  per- 
muter par  convenance  personnelle,  doivent 
en  faire  la  demande  par  la  voie  hiérarchi- 
que au  général  commandant  le  corps  d'ar- 
mée, et  obtenir,  au  préalable,  le  consente- 
ment, non  seulement  de  leurs  chefs  de  corps 
ou  de  service,  mais  encore  des  généraux  de 
brigade  et  des  généraux  de  division  sous  les 
ordres  desquels  ils  sont  et  seront  placés,  et 
lies  commandants  de  corps  d'armée  inté- 
ressés. La  demande  de  permutation  est  trans- 
mise au  Ministre  de  la  guerre  par  l'un  ou 
l'autre  de  ces  commandants  de  corps  d'armée. 

Il  est  fait  exception  à  la  règle  ci-dessus 
pour  les  officiers  qui  désirent  passer,  par 
permutation,  soit  d'un  régiment  de  l'inté- 
rieur dans  un  des  corps  stationnés  en  Algé- 
rie, en  Tunisie  ou  au  Tonkin,  soit  de  ces 
derniers  corps  dans  l'intérieur.  Ces  officiers 
sont  proposés,  au  titre  du  service  courant,  par 
le  général  commandant  le  corps  d'armée,  qui 
en  adresse  la  liste  nominative  au  Ministre. 

Les  permutations  par  convenance  person- 
nelle ne  donnent  pas  droit  à  l'indemnité  de 
route. 

L'officier  ou  assimilé  est  admis  dans  son 
nouveau  corps  ou  service  avec  son  ancien- 
neté de  grade  ou  d'emploi,  mais  dans  les 
corps  de  troupe  où  l'avancement  à  la 
i^<^  classe  se  fait  sur  l'ensemble  du  corps, 
l'officier  prend,  sous  ce  rapport,  l'ancienneté 
de  son  permutant. 

Les  officiers  qui  ont  plus  de  six  années 
de  séjour  continu  en  Afrique  ou  deux  années 
au  Tonkin,  ont  droit,  ainsi  que  leurs  permu- 
tants, à  toutes  les  indemnités  accordées  aux 
officiers  qui  permutent  d'office. 

Les  permutations  entre  les  sous-officiers  et 
les  caporaux  ou  brigadiers  sont  soumises  au 
général  de  brigade  ou  au  directeur  du  service, 
qui  statue.  Les  pièces  à  fournir  sont  celles 
indiquées  pour  les  changements  de  corps. 
Ces  changements  ne  pouvant  avoir  lieu  que 
par  convenance  personnelle,  ne  donnent  pas 
droit  à  l'indemnité  de  route,  sauf  pour  les 
permutations  avec  des  sous-officiers,  capo- 
raux ou  brigadiers  appartenant  depuis  plus 


PERPENDICULAIRE. 


es'] 


PERTE. 


de  hnit  ans  à  la  poftion  permanente  des 
troupes  d'Afrique.  Dans  ce  cas,  les  deux  per- 
mutants ont  droit  à  l'indemnité  de  route  et 
au  passage  gratuit,  mais  ces  permutations  ne 
peuvent  être  autorisées  que  par  le  Ministre. 

PERPENDICULAIRE  (ordre).  Forma- 
tion dans  laquelle  une  troupe  est  placée  per- 
pendiculairement à  une  autre.  Tel  est  le  cas 
des  troupes  qui  exécutent  des  attaques  de 
flanc. 

PF.RRIER  ou  PERRIÈRE.  Machine  nê- 
vrobalistique  en  usage  chez  les  Romains  et 
an  mojen  âge  et  qui  servait  à  lancer  des 
pierres,  du  feu  grégeois  ou  des  traits.  Les 
mortiers-perriers  modernes  rappellent  jus- 
qu'à un  certain  point  les  anciens  pierriers. 

Ce  nom  désignait  aussi  le  soldat  qui  ma- 
nœuvrait la  machine. 

PERRUQUE.  La  perruque  à  la  briga- 
dière,  prise  sous  le  règne  de  Louis  XIV,  a 
duré  jusqu'à  la  régence. 

PERRUQUIER.  Le  perruquier  est  chargé 
de  la  coupe  des  cheveux  des  hommes  de 
troupe  de  la  compagnie,  escadron  ou  bat- 
terie ;  il  leur  taille  la  barbe,  ou  les  rase,  sur 
leur  demande.  Il  ne  lui  est  dû  aucune  in- 
demnité. 

Les  instruments  et  objets  nécessaires  à 
son  service  lui  sont  fournis  au  compte  de 
l'ordinaire.  Il  est  dépositaire  des  tondeuses 
et  responsable  de  leur  entretien.  Il  reçoit 
des  médecins  du  corps  une  instruction  spé- 
ciale qui  le  met  à  même  de  donner  aux 
hommes  des  conseils  pour  les  soins  et  l'hy- 
giène de  la  tète  et  de  la  barbe.  Il  est  exempt 
du  service  de  garde  et  des  corvées. 

PERSIEN.  Bouclier  employé  par  les  an- 
ciens pour  protéger  les  travailleurs  contre 
les  coups  de  l'ennemi. 

PERSONNEL.  L'ensemble  des  personnes 
qui  appartiennent  à  un  service,  à  une  admi- 
nistration, à  l'armée.  Se  dit  par  opposition  à 
matériel. 

On  a  indiqué  au  mot  armée,  et  à  chaque 
arme  ou  service,  la  composition  du  per- 
sonnel ressortissant  à  chacun  d'eux. 

—  des  ateliers.  Il  comprend  :  les  pre- 
miers ouvriers,  les  ouvriers  des  sections  ou 
pelotons  hors  rang,  les  ouvriers  des  compa- 
gnies, et  un  personnel  auxiliaire  composé 
d'hommes  de  troupe  dont  le  nombre  est  fixé 
par  le  chef  de  corps,  et  qui  Ciit  employé  tem- 
porairement aux  confections,  réparations  et 
retouches . 

A  défaut  de  militaires,  les  corps  peuvent 
employer  la  main-d'omvre  civile,  soit  en 
traitant  directement  avec  des  entrepreneurs, 
soit  en  autorisant  leurs  premiers  ouvriers  à 
employer  des  ouvriers  civils. 

—  des  écoles  militaires.  11  comprend 


le  personnel  de  direction,  les  professeurs  et 
le  personnel  d'administration.  La  composi- 
tion de  chacun  de  ces  personnels  est  fixée  par 
un  décret  spécial. 

—  des  écoles  régimentaires.  Dans 
chaque  compagnie,  escadron  ou  batterie,  le 
capitaine  est  le  directeur  de  l'école  primaire, 
qui  est  obligatoire  pour  tous  les  illettrés.  11 
est  secondé  par  les  officiers,  sous-officiers  et 
caporaux  sous  ses  ordres  ;  les  moniteurs  sont 
pris  parmi  ces  derniers  gradés. 

Les  cours  préparatoires  sont  enseignés  et 
développés  par  des  officiers  professeurs  dési- 
gnés par  les  chefs  de  corps. 

—  des  magasins,  n  comprend,  dans 
chaque  corps  de  troupe,  un  sous-officier, 
garde-magasin,  un  caporal  ou  brigadier  ad- 
joint, et  trois  hommes  employés  en  perma- 
nence à  l'entretien  et  à  la  manutention  des 
effets,  dans  le  magasin. 

En  cas  d'insuffisance  de  ce  personnel,  le 
chef  de  corps  désigne  un  certain  nombre 
d'hommes  pour  être  employés  temporaire- 
ment au  magasin  commun  du  corps. 

Chaque  capitaine  désigne,  en  outre,  un 
caporal  ou  soldat  pour  faire  fonction  de 
garde-magasin  dans  sa  compagnie. 

PERTE.  Disparition  d'un  effet  ou  d'un 
objet.  Ce  mot  s'emploi-^  aussi  pour  désigner  les 
diminutions  que  subissent  les  effectifs  des 
troupes,  par  suite  de  décès,  de  blessures  ou 
maladies,  de  disparition,  etc. 

Les  pertes  de  matériel  sont  classées  dans 
quatre  catégories,  au  point  de  vue  admi- 
nistratif : 

i°  Les  pertes  faites  par  les  comptables; 

2°  Les  pertes  par  cas  de  force  majeure  ; 

3°  La  perte  par  la  faute  des  Iiommes  ; 

4°  Les  pertes  par  la  faute  des  transpor- 
teurs. 

—  par  cas  de  force  majeure.  Elles 
sont  constatées  par  des  procès-verbaux  éta- 
blis par  les  fonctionnaires  de  l'Intendance, 
et  sont  supportées  par  l'Etat  (Y.  Événement 
de  force  majeure.  Dégradation). 

—  par  la  faute  des  hommes.  Elles 
sont  supportées  par  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien  lorsqu'elles  proviennent  de  la 
négligence  ou  de  la  maladresse  des  hommes 
de  troupe  autres  que  les  adjudants  ;  elles 
sont  imputées  aux  adjudants  ou  aux  officiers 
qui  les  auraient  occasionnées  par  leur  faute 
(V.  Dcyradalion). 

—  parles  comptables.  Les  comptables 
sont  responsables  de  toutes  les  pertes  prove- 
nant de  leur  négligence,  ou  même  simple- 
ment qui  ne  peuvent  être  attribuées  à  un 
événement  de  force  majeure.  Des  procès-ver- 
baux détaillés  dressés  par  les  fonctionnaires 
de  l'Intendance,  les  chefs  de  service  de  l'artil- 


PERTUISANE. 


lerie,  du  génie,  de  santé,  suivant  le  cas,  re- 
latent ces  pertes,  les  circonstances  dans  les- 
quelles elles  se  sont  produites  et  les  explica- 
tions du  comptable  intéressé.  Le  directeur  du 
service  ou  le  Ministre,  suivant  l'importance 
de  la  perte,  décide  si  elle  doit  être  attribuée 
au  comptable,  ou  à  une  masse,  ou  à  l'Etat. 
Le  comptable  intéressé  peut  toujours  référer 
au  Ministre  d'une  décision  prise  par  un  direc- 
teur de  service  (V.  Dégradation ,  Avarie). 

—  par  la  faute  des  transporteurs. 
Elles  sont  constatées  par  les  fonctionnaires 
de  l'Intendance  comme  il  a  été  dit  pour  les 
avaries,  et  sont  imputées  à  qui  de  droit, 
suivant  les  conclusions  du  procès-verbal  et 
la  décision  du  Ministre. 

—  du  livret.  Les  livrets  perdus  par  les 
officiers  et  les  hommes  présents  sous  les  dra- 
peaux sont  établis  à  nouveau  par  les  corps 
de  troupe  et  certifies  conformes  par  le 
major. 

Lorsqu'un  homme  de  la  disponibilité,  de 
la  réserve,  ou  de  l'armée  territoriale  a  perdu 
son  livret  individuel,  il  en  fait  la  déclara- 
tion à  la  gendarmerie,  qui  en  informe  le 
commandant  du  bureau  de  recrutement. 
Celui-ci  fait  établir  sur-le-champ  un  nouveau 
livret  individuel  qu'il  envoie  à  l'intéressé 
par  l'intermédiaire  de  la  gendarmerie,  sauf 
à  infliger  une  punition  disciplinaire,  s'il  y 
a  lieu. 

—  d'un  cheval.  De  quelque  manière 
qu'elle  arrive,  elle  doit  être  constatée  par 
le  sous-intendant  militaire,  ou  par  son  sup- 
pléant légal. 

—  d'un  livret  de  solde.  Lorsqu'un 
corps  de  troupe  ou  un  détachement  a  perdu 
son  livret  de  solde,  le  conseil  d'administra- 
tion ou  le  commandant  en  fait  la  déclaration 
au  sous-intendant  qui  inscrit  celte  déclara- 
tion sur  le  duplicata  du  livret. 

Lorsqu'un  officier  sans  troupe  ou  employé 
militaire  a  perdu  son  livret  de  solde,  il  doit 
en  faire  la  déclaration  par  écrit  au  fonction- 
naire de  l'intendance  et  affirmer  sur  l'hon- 
neur qu'il  ne  l'a  point  engagé  entre  les 
mains  d'un  tiers.  Il  doit,  en  outre,  produire 
un  certificat  du  payeur  constatant  le  dernier 
payement  effectué.  Cette  déclaration  est  in- 
scrite sur  le  nouveau  livret  délivré  par  du- 
plicata . 

—  d'un  mandat  de  payement.  En  cas 
de  perte  d'un  mandat,  l'oflicier  sans  troupe 
ou  l'employé  militaire  en  fait  la  déclaration 
au  sous-intendant  et  produit  l'attestation 
écrite  du  payeur  que  le  mandat  n'a  été  ac- 
quitté, ni  par  lui,  ni  par  un  autre  payeur 
pour  son  compte. 

PERTUISANE.  Sorte  de  hallebarde 
légère,  dont  la  longueur  dépassait  à  peine 


636  PÉTARD. 

celle  d'un  homme.  Adoptée  par  l'infanterie  à 
partir  de  Louis  XI,  cette  arme  disparut  vers 
1670  et  fut  donnée  alors  aux  soldats  inva- 
lides et  aux  gardes  de  la  prévôté. 

PERTUISANIER.  Louis  XI  créa  une 
compagnie  de  pertuisaniers.  Ils  constituèrent, 
vers  1689,  des  soldats  d'élite  dans  les  gardes 
françaises. 

PESADE.  Mouvement  dans  lequel  on  fait 
appuyer  le  cheval  sur  ses  pieds  de  derrière, 
ceux  de  devant  relevés,  pour  le  préparer  à 
sauter. 

PESAGE.  Action  de  peser. 

Les  corps  et  établissements  sont  autorisés 
à  acheter,  au  compte  de  la  masse  d'habille- 
ment et  d'entretien,  une  bascule  avec  acces- 
soires, de  la  force  de  150  kilogr.  au  maxi- 
mum, pour  le  pesage  des  colis  qu'ils  ont  à 
expédier. 

PESAMMENT.  Le  soldat  pesamment 
armé  était  celui  que  l'on  appelait  autrefois 
armé  de  toutes  pièces. 

PESANT.  Cheval  qui  ne  s'enlève  pas 
facilement  des  pieds  de  devant. 

PES£E.  La  quantité  de  ce  qui  a  été  pesé 
en  une  fois. 

Pour  la  vérification  du  poids  du  pain  pré- 
senté en  distribution,  on  fait  une  pesée  de 
25  pains. 

P  ET  AIL  ou  PÉTAL.  Ancien  dard  à 
main  à  grosse  tête,  en  forme  de  pilon. 

PÉTARD.  Petite  caisse  contenant  des 
matières  explosives  et  destinée  à  faire  sauter 
des  portes  d'ouvrages  de  fortification,  des 
barrières  et  même  des  murs  de  peu  d'épais- 
seur. 

Cet  appareil  est  aujourd'hui  chargé  au 
moyen  de  dynamite  ou  de  mélinite. 

—  de  dynamite.  Est  constitué  par  une 
enveloppe  métallique  non  soudée,  avec  loge- 
ment pour  l'amorce. 

11  y  en  a  de  100  et  de  25  grammes. 

Le  pétard  de  100  grammes  (fig.  228)  est 
prismatique,  avec  une  longueur  de  130™™  ; 
chacun  des  fonds  porte,  en  saillie  dans  l'in- 
térieur, un  petit  tube  formant  logement 
pour  la  capsule. 

Fiir.  2-28, 


Celui  de  25  grammes  est  cylindrique,  ne 
mesure  que  32™™  et  n'a  de  logement  pour 
la  capsule  qu'à  un  de  ses  fonds, 

—  de  mélinite.  Le  pétard  de  mélinite, 
à  l'usage  de  la  cavalerie,  se  compose  d'une 
enveloppe  de  laiton  de  0™,147  de  longueur, 
0™,035  de  largeur  et  G™,0225  d'épaisseur; 
il  contient  135  grammes  de  matière.  Sur  cha- 


PETARDER. 

cun  des  fonds  est  souTO  un  petit  tube  faisant 
saillie  à  l'intérieur  et  destiné  à  recevoir  la 
capsule.  L'orifice  de  ce  tube  est  recouvert  par 
un  ruban  qu'on  arrache  au  moment  de  l'amor- 
çage. Le  tout  est  enveloppé  de  papier. 

L'amorce  est  un  cylindre  ou  capsule  en 
cuivre  de  0'",0i  de  hauteur  et  0^,006  de 
diamètre,  renfermant  i^^^jO  de  fulminate  de 
mercure  qui,  par  son  explosion,  provoque 
celle  du  pétard. 

Pour  produire  l'explosion  de  l'amorce,  on 
emploie  le  cordeau  Bickford. 


Pour  faire  V amorçage,  on  enfonce  une  des 
extrémités  du  bickford  fraîchement  coupée 
dans  une  capsule,  de  façon  qu'elle  touche  le 
fulminate ,  on  étrangle  avec  une  pince  la 
capsule  vers  son  orifice,  pour  maintenir  le 
bickford  sans  l'étrangler  (ftg.  229),  On  arra- 
che le  ruban  du  tube  et  l'on  introduit  la  cap- 
sule le  plus  à  fond  qu'on  peut.  A  lin  d'empê- 
cher que  la  capsule  sorte  de  son  logement  ou 
que  le  cordeau  se  détache  de  la  capsule,  il  est 
bon  de  rattacher  le  bickford  au  pétard  de  la 
façon  suivante  :  on  embrasse  le  bickford  au 
moyen  d'une  ficelle  en  formant  en  a  un  nœud 
d'artificier,  que  l'on  suraioate  d'un  nœud  sim- 
ple ;  on  rabat  les  bouts  de  la  ficelle  sur  le  pé- 
tard, et  on  fait,  avec  une  autre  ficelle,  un 
deuxième  nœud  d'artificier  b  embrassant  le 
pétard  et  les  brins  libres  de  la  première  ;  on 
surmonte  ce  nœud  d'un  nœud  simple  et  on 
noue  ensemble,  en  c,  les  quatre  brins  libres. 
Pour  mettre  le  feu  au  pétard,  on  rafraîchit 
l'extrémité  du  cordeau  en  le  coupant  en  bi- 
seau afin  de  découvrir  la  composition  fusante  ; 
on  fend,  sur  une  longueur  de  0™,01,  l'extré- 
mité libre  du  cordeau.  On  met  le  feu  au 
bickford  au  moyen  d'un  morceau  damadou 
qu'on  tient  à  la  main,  ou  mieux  encore  avec 
une  mèche  de  fourneau  ;  on  peut  aussi  se 
servir  simplement  d'une  allumette.  En  tenant 
dans  la  main  gauche  les  extrémités  libres  de 
plusieurs  cordeaux,  on  peut  mettre  le  feu  à 
plusieurs  charges  à  la  fois.  Si  l'on  donne  aux 
cordeaux  des  longueurs  égales,  on  obtient  des 
explosions  à  peu  près  simultanées. 

—  de  mines.  Petits  fourneaux  que  l'on 
établit  pour  l'entretien  ou  l'excavation  du 
roc  ou  de  la  maçonnerie,  quand  cette  opéra- 
lion  devient  trop  lente  ou  trop  pénible  avec 
des  outils  de  carrier. 

A  cet  effet,  on  pratique  un  trou  (de  0™,02 
à  0™,04  de  diamètre,  dans  le  cas  d'une  pou- 


637  PETIT. 

dre  brisante,  à.  employer  de  préférence)  au 
mo\  en  d'une  barre  à  mines  ou  d'un  pistolet 
de  mineur. 

La  charge  occupe  le  1/3  au  1/4  de  la  lon- 
gueur do  trou,  dont  le  reste  est  bourré  ou 
rempli  de  sable  sec. 

PETARDER.  Détruire  ou  faire  sauter  un 
obstacle  ou  un  objet  au  moyen  d'un  pétard. 

PÊTARDIER.  Se  dit  des  soldats  chargés 
de  disposer  des  pétards  et  d'y  mettre  le  feu. 

Ce  rôle,  rempli  exclusivement  autrefois  par 
les  soldats  du  génie,  est  actuellement  aussi 
du  ressort  de  la  cavalerie. 

PETIT.  Terme  général  qui,  joint  à  un 
grand  nombre  de  mots  militaires,  implique 
alors  ridée  de  réduction,  de  diminutiL 

Ainsi  :  petit  bidon,  petit  calibre,  petit 
piquet,  etc.,  pour  distinguer  ces  objets  d'au- 
tres de  même  nature,  qui  sont  plus  grands. 

—  châssis  (V.  Châssis  d'affût  de  place). 

—  poste.  Fait  partie  du  réseau  des 
avant-postjs.  Son  effectif  varie  entre  une 
escouade  et  une  section. 

Les  petits  postes  sont  étaljlis  en  arrière 
des  groupes  de  sentinelles  qu'ils  fournissent, 
de  manière  à  pouvoir  communiquer  facile- 
ment avec  ceux-ci,  ainsi  qu'avec  la  grand'- 
garde  dont  ils  dépendent.  Leur  emplacement 
est  autant  que  possible  dérobé  aux  vues  de 
l'ennemi.  Il  y  a,  dans  chaque  petit  poste, 
une  sentinelle  devant  les  armes,  et,  s'il  est 
nécessaire,  un  ou  plusieurs  hommes  chargés 
d'observer  les  sentinelles  doubles  et  de  ré- 
péter leurs  signaux.  Ils  sont  relevés  d'heure 
en  heure.  Pendant  le  jour,  une  patrouille 
est  toujours  tenue  prête  à  marcher.  Les  hom- 
mes non  de  service  peuvent  se  reposer,  mais 
sans  quitter  leur  équipement.  La  nuit,  tout 
le  monde  veille.  Dans  les  petits  postes,  il  est 
généralement  interdit  de  fumer  et  d'allumer 
des  feux.  Les  aliments  des  hommes  sont  pré- 
parés à  la  grand'garde. 

Le  chef  du  petit  poste  reçoit  du  comman- 
dant de  la  grand'garde  les  indications  sur  le 
service  et  la  surveillance  dont  il  est  chargé, 
sur  la  conduite  à  tenir  en  cas  d'attaque,  sur 
l'emplacement  des  postes  voisins,  sur  les 
nouvelles  qu'on  a  de  l'ennemi.  Il  pose  ses 
sentinelles  doubles,  leur  donne  leurs  consi- 
gnes, les  visite  fréquemment  et  les  déplace 
s'il  le  juge  nécessaire.  11  informe  le  comman- 
dant de  la  grand'garde  de  tout  ce  qui  se 
passe  sur  la  ligne  des  sentinelles,  lui  trans- 
met les  renseignements  recueillis  et  lui  en- 
voie les  personnes  suspectes,  les  déserteurs 
ennemis  et  les  prisonniers. 

Lorsqu'un  petit  poste  doit  changer  de 
position  la  nuit,  il  ne  le  fait  qu'après  que  la 
grand'garde  est  établie  sur  son  nouvel  em- 


PETIT   ÉQUIPEMENT. 


placement  ;  il  fait  ensuite  relever  les  senti- 
nelles . 

On  envoie  quelquefois,  à  la  tombée  de  la 
nuit,  des  postes  isolés  sur  les  chemins  par 
lesquels  l'ennemi  peut  se  présenter.  Ils  an- 
noncent son  apparition  au  moyen  de  signaux 
convenus. 

11  est  souvent  utile  de  placer  des  postes 
en  vigie  sur  des  points  dominants,  tels  que 
clochers,  mamelons,  etc.,  pour  observer  le 
terrain  plus  au  loin. 

PETIT  ÉQUIPEMENT  (V.  Équipe- 
ment). 

—  état-major.  On  désigne  sous  le  nom 
do  petit  état-major,  dans  un  corps  de  troupe 
à  pied,  les  adjudants  de  bataillon,  le  tam- 
bour-major, les  caporaux-tambours  ou  clai- 
rons, le  caporal-sapeur,  les  sapeurs-ouvriers 
d'art,  le  sous-chef  de  musique  et  les  musi- 
ciens, au  total  61  hommes. 

Dans  un  corps  de  troupe  à  cheval,  le  petit 
état-major  ne  comprend  que  S  hommes,  sa- 
voir :  2  adjudants  de  bataillon,  1  adjudant- 
vaguemestre,  1  maréchal  des  logis  trom- 
pette-major et  1  brigadier  trompette. 

PETITE  GUERRE.  Diminutif  de  la 
guerre  en  rase  campagne;  exercices  ou  ma- 
nœuvres ayant  pour  but  de  s'y  préparer  en 
se  rapprochant  le  plus  possible  de  ce  qui  se 
passerait  dans  la  réalité. 

C'est  une  excellente  école  pour  les  offi- 
ciers. Remplacée  par  les  grandes  manœuvres. 

—  monture.  Les  effets  de  petite  mon- 
ture comprennent  les  brosses,  la  patience,  la 
trousse  garnie,  la  boîte  à  graisse,  la  fiole  à 
tripoli,  le  martinet,  le  peigne,  la  cuiller  et 
la  fourchette,  le  tout  contenu  dans  un  sac 
dit  de  petite  monture. 

—  tenue  (V.  Tenue). 

PETITES  PLACES.  Anciennes  places  de 
guerre  conservées,  ou  petites  forteresses  oc- 
cupant une  position  très  forte,  que  l'on  con- 
serve ou  que  l'on  organise  simplement  avec 
une  enceinte,  sans  ouvrages  détachés  pour 
maîtriser  des  voies  de  communication,  des 
passages,  etc. 

11  est  essentiel  d'y  aménager  des  abris 
assez  nombreux  pour  recevoir  la  garnison  et 
la  population  civile  pendant  le  bombarde- 
ment. 

Le  nombre  de  ces  places  est  très  restreint 
et  il  diminue  de  jour  en  jour  par  suite  de 
déclassements. 

PETITS  PIQUETS.  Sorte  de  défense  ac- 
cessoire consistant  eu  piquets  de  0^,50  à 
O^.SO  de  longueur  sur  0"',0i  à  0™,06  de 
diamètre  que  l'on  enfonce  de  0'",30  à  0™,40 
en  terre,  et  que  l'on  appointe  ensuite.  Ces 
piquets  sont  enfoncés  et  espacés  d'une  ma- 
nière irrégulière.   Il  eu  faut  environ  16  par 


638  PHALA. 

mètre  carré  de  terrain.  Ils  peuvent  rempla- 
cer les  abatis  sur  les  glacis  ou  dans  le  fond 
des  fossés  (V.  Destruction). 

PÉTITION.  Demande,  plainte  ou  vœu 
adressé  par  écrit  à  une  autorité  quelconque. 

Les  militaires  ne  peuvent  faire  de  péti- 
tion ;  leurs  demandes  ou  réclamations  doivent 
être  individuelles  et  transmises  par  la  voie 
hiérarchique  à  l'autorité  compétente. 

PÉTRIN.  Espèce  de  coffre  en  bois  dans 
lequel  on  pétrit  la  pâte  servant  à  faire  le 
pain  et  le  biscuit.  Les  pétrins  ordinaires  sont 
seuls  employés  par  l'administration  militaire 
pour  la  fabrication  du  pain,  à  l'exclusion  des 
pétrins  mécaniques,  qui  ne  peuvent  être  em- 
menés en  campagne  à  cause  de  la  difficulté  de 
trouver  des  moteurs  pour  les  actionner.  Tou- 
tefois, on  emploie  les  pétrins  mécaniques 
pour  la  fabrication  du  biscuit. 

PÉTRINAL  ou  POITRINAL.  Sorte 
d'arme  à  feu  qui  tenait  le  milieu  entre  l'ar- 
quebuse et  le  pistolet  {jig.  230)  et  qui  fut 
inventée  vers  la  fin  du  XVI'=  siècle.  Ou  lui 

Fii.%   230. 


donna  ce  nom  pai'ce  qu'on  était  obligé  de 
l'appuyer  sur  la  poitrine  pour  tirer.  C'était 
surtout  une  arme  de  cavalerie  légère,  avec 
un  rouet  plus  fort  et  plus  vif  que  dans  l'ar- 
quebuse. Tout  porte  à  croire  qu'il  a  donné 
naissance  à  l'espingole  et  au  mousqueton, 

PÉTRIR.  Détremper  la  farine  avec  de 
l'eau,  la  remuer,  la  brasser  et  la  mêler,  de 
manière  à  en  former  une  pâte. 

Le  pétrissage  d'une  fournée  de  pain  de 
troupe  exige  30  à  33  minutes  ;  ou  laisse  en- 
suite reposer  la  pâte  pendant  23  minutes, 
puis  on  la  divise  en  pâlons. 

PÉTROBOLE.  .Machine  de  la  miUce  by- 
santine  qui  .servait  à  lancer  des  pierres. 

Sorte  de  pierrier. 

PÉTROLE  Huile  minérale  qui  sert  priu- 
oipalement  pour  l'éclairage,  mais  que  l'on 
emploie  aussi  pour  le  graissage,  et  même 
pour  la  destruction  des  insectes  dans  les 
planchers  et  le  mobilier  des  casernes.  Dans 
ce  dernier  cas,  l'huile  de  pétrole  est  étendue 
d'eau  dans  la  proportion  d'un  dixième. 

PEYRA.  Projectile  de  forme  arrondie  em- 
ployé par  l'artillerie  au  moyen  âge. 

PHALA.  Nom  donne  aux  tours  mobiles 
en  bois  qu'on  employait  au  moyen  âge 
comme  forlificalion  passagère. 


PHALANGARCHIE. 


039 


PHARMACIEN. 


PHALANGARCHI9;     PHALANGAR- 

QUE  I  V.  Phalmuje). 

PHALANGE  L'un  des  trois  os  qui  com- 
posent chaque  doigt  de  la  main  à  l'excep- 
tiou  du  pouce  qui  n'eu  a  que  deux. 

Mot  signiflant  grosse  troupe. 

Nom  douué  par  les  Grecs  à  leur  plus 
grosse  formation  d'iufauterie. 

La  phalange  macéJonnienne  constituait 
une  division  de  8,000  hommes  armés  de 
piques  et  de  boucliers,  et  présentant  un 
front  de  bataille  de  8,  10,  12  ou  Itt  hommes 
placés  les  uns  derrière  les  autres,  16  était 
le  chiËfre  préféré. 

La  phalange  avait  les  subdivisions  sui- 
vantes, à  partir  de  la  plus  petite  : 

La  file  {lochos)  était  commandée  par  un 
lûchagos  ou  prostate;  le  quart  d'une  file  de 
16  était  une  ênomotk,  dont  le  chef  s'appelait 
énomotarque.  Deux  énomolies  constituaient 
une  dimérie  ou  hémilochie.  La  réunion  de 
•2  files  constituait  le  cyllochisme.  Une  dilochie 
se  composait  de  32  hommes,  une  tétrarchie 
de  64,  une  texarchie  de  128,  un  syntagme 
on  xenarckie  de  256,  la  pentachosiarchie  de 
312,  la  chiliarchie  de  1024,  la  mérarchie  ou 
télarchie  de  2,048,  \a  phalangarchie  on  stra- 
tège de  i.OQô,  la  dipliatangarchie  de  8,192, 
la  iétraptuilangarchie  ou  phalange  complète 
de  16,384. 

On  voit  que  les  diverses  subdivisions  al- 
laient toujours  en  doublant,  pour  former  des 
unités  qu'on  peut  comparer  jusqu'à  un  cer- 
tain point  à  nos  escouades,  sections,  pelo- 
tons, compagnies,  bataillons,  régiments,  bri- 
gades et  divisions. 

Le  mot  phalange  se  dit  aujourd'hui  d'une 
Ijonne  troupe  bien  aguerrie  et  disposée  à 
vaincre  ou  à  mourir. 

—  macédonienne.  Ce  fut  celle  qui  eut 
la  meilleure  organisation  et  dont  les  succès 
consacrèrent  la  réputation. 

On  lui  adjoignait  un  certain  nombre  de 
troupes  légères  pour  moitié,  un  quart  d'ar- 
chers et  de  frondeurs  et  un  quart  de  cava- 
.  lerie,  ce  qui  doublait  l'effectif  de  la  phalange 
et  la  portait  à  un  véritable  corps  d'armée 
de  32,768  hommes. 

PHALÈBE.  Ornement  de  forme  ronde  en 
u-age  chez  les  Romains,  où  il  était  décerné 
aux  soldats  comme  décoration. 

Il  formait  une  sorte  de  collier  dont  le 
milieu  tomltait  sur  la  poitrine. 

PHARE.  Tour  élevée  que  l'on  construit 
sur  les  côtes  pour  guider,  par  des  feux  puis- 
sants, les  navigateurs  pendant  la  nuit. 

Il  y  en  a  de  6  catégories  : 

1°  A  feu  fixe; 

2°  A  éclats,  qui  donne  5  éclats  et  5 
éclipses  au  plus  dans  une  minute  ; 


3"  Tournant,  qui  augmente  et  décroît 
graduellement  en  tournant; 

4»  Fixe  à  éclats,  dont  l'éclat  est  précédé 
ou  suivi  ife  courtes  éclipses  ; 

b°  Intermittent  ; 

6°  Alternatif,  à  lumière  blanche  et  rouge 
successivement  sans  éclipse  intermédiaire. 

PHARMACIE.  Lieu  où  l'on  prépare,  où 
l'on  conserve  et  où  l'on  distribue  les  médi- 
caments. 

Il  existe  une  pharmacie  dans  chaque  éta- 
blissement du  service  de  santé  militaire,  in- 
firmerie, ambulance  ou  hôpital  ;  de  plus,  il 
a  été  créé  des  pliarviacies  d'approvisionne- 
ment et  des  pharmacies  régionales  pour  ap- 
provisionner les  autres  établissements. 

—  d'approvisionnement  Les  pharma- 
cies d'approvisionnement  sont  chargées  de  la 
constitutions  des  approvisionnements  en  mé- 
dicaments, réactifs  et  accessoires,  et  en  ma- 
tériel spécial  de  pharmacie. 

Les  médicaments  composés  dont  la  qualité 
est  difficile  à  contrôler,  ainsi  que  tous  ceux 
dont  la  préparation  est  avantageuse  ou  éco- 
nomique, sont  préparés  dans  les  pharmacies 
d'approvisionnement.  Les  autres  médica- 
ments sont  demandés  à  l'industrie  privée. 

La  gestion  de  ces  établissements  est  con- 
fiée à  un  pliarmacien  militaire. 

—  régionale.  Il  en  a  été  institué  une 
dans  tous  les  corps  d'armée  dépourvus  d'hô- 
pital militaiie  dans  le  but  d'assurer  : 

1°  La  surveillance  et  l'entretien  des  mé- 
dicaments et  du  matériel  spécial  qui  existent 
dans  les  approvisionnements  du  service  de 
santé  en  campagne  entreposés  dans  la  ré- 
gion ;     . 

2°  La  livraison,  aux  infirmeries  régimeu- 
taires  et  vétérinaires  du  corps  d'armée,  des 
médicaments  et  objets  nécessaires; 

3°  L'exécution  des  analyses  chimiques  et 
expertises  qui  sont  demandées,  par  l'inter- 
médiaire du  directeur  de  service  de  santé, 
dans  l'intérêt  des  différents  services. 

Cet  établissement  est  géré  par  un  officier 
d'administration,  sous  la  direction  d'un 
pharmacien   militaire. 

PHARMACIEN  militaire.  Officier  du 
service  de  santé  chargé  de  la  conservation  et 
de  la  comptabilité  des  médicaments  et  du 
matériel  d'une  pharmacie,  dans  un  hôpital 
militaire  ou  une  pharmacie  ;  il  est,  en  outre, 
chargé  de  toutes  les  préparations  médica- 
menteuses, et  de  la  préparation  des  livrai- 
sons de  médicaments  ;  il  fait  toutes  les  ana- 
lyses nécessaires  pour  éclairer  la  commission 
de  réception;  enfin,  il  participe  chaque  jour 
à  la  dégustation  des  aliments  destinés  aux 
malades. 

Les  pharmaciens  aides-mnjors  de  2'=  classe 


PHÉCI. 


640 


se  recrutent  parmi  les  élèves  de  VEcole  du 
service  de  santé  militaire.  En  cas  de  mobili- 
sation, le  cadre  est  complélô  par  des  phar- 
maciens de  réserve  et  de  l'armée  territoriale. 


PHYSIQUE. 

Le  tableau  ci-après  indique  la  composi- 
tion détaillée  du  cadre  dos  pharmaciens  mi- 
litaires, ainsi  que  leur  ossimiwtion  : 


DÉSIGNATION  DES  GRADES. 


Pbarmaclen  inspecteur 

—  principaux  de  1'°  classe  .  .  . 

—  principaux  de  S»  classe.  .  . 

—  majors  de  1''"  classe 

—  majors  de  2e  classe 

—  aides-majors  de  Ire  classe 

—  aides-majors  de  2e  classe. 

TOTA 


EFFECTIF 


fixé 

par  la  loi 

réellement 

du 

en- 

16 mars 

tretenu. 

1882. 

1 

1 

G 

4 

6 

o 

46 

35 

68 

50 

43 

35 

15 

10 

140 


COIÎRESrOMDANCE 


des  siadcs. 


Général  de  brigade. 

Colouel. 

Lieutenant-colonel. 

Clief  de  bataillon. 

Capitaine. 

Lieutenant. 

Sous-lieutenant. 


PHÊCI.  Coiffure  en  forme  de  calotte  que 
portent  les  chasseurs  d'Afrique  et  quelques 
autres  troupes  françaises. 

FHONÂCIE.  Art  de  régler  les  intonations 
de  la  voix,  qu'il  pourrait  y  avoir  intérêt  à 
enseigner  aux  officiers. 

PHONOGRAPHE.  Inslruincnt  inventé  eu 
1878  par  Edison,  et  permettant  d'enregis- 
trer ou  de  reproduire  la  parole  à  volonté 
ainsi  que  les  sons.  N'a  pas  d'application  di- 
recte à  l'art  militaire. 

PHOSPHORE.  Corps  simple  métalloïde, 
solide,  incolore,  sans  saveur  et  d'une  odeur 
fortement  alliacée. 

Certaines  houilles  françaises  contiennent 
du  phosphore  qui  s'unit  au  fer  lors  de  la 
fabrication. 

Le  phosphore  rend  le  fer  facile  à  travailler 
à  chaud,  très  soudable,  mais  très  dur  et  cas- 
sant; dans  la  proportion  de  2  à  3  millièmes, 
il  n'altère  pas  sensiljlement  ses  propriétés. 
La  fonte  phosphoiense  se  moule  facilement. 
PHOTOGRAPHIE.  Art  de  fixer  les  objets 
par  la  lumière.  La  photographie  est  em- 
ployée, dans  l'armée,  pour  prendre  des  vues 
rapides  de  certaines  positions,  et  notamment 
des  ouvrages  de  fortifications. 

L'inconvénient  de  la  photographie  appli- 
quée à  la  représentation  d'une  position, 
c'est  qu'elle  ne  donne  que  le  premier  plan, 
qui  masque  tout  le  reste,  et  qu'elle  ne  donne 
pas  les  distances  relatives  des  dilïérents 
points. 

On  a  fait  des  essais  assez  satisfaisants  de 
la  photographie  en  ballon,  laquelle  donne 
assez  exactement  la  physionomie  du  terrain, 
au  point  de  vue  de  la  planimétrie. 

Enfin,   les  officiers   et   assimilés  doivent 


placer  leur  photographie,  en  tenue  bour- 
geoise, dans  un  petit  carré  de  4  centimètres 
qui  leur  est  réservé  sur  leur  carte  d'iden- 
lité. 

PHOTOGRAVURE.  Procédé  employé 
pour  transformer  les  épreuves  photogra- 
phiques en  planches  gravées,  pouvant  être 
tirées  à  la  presse  comme  les  eaux-fortes  et 
les  gravures  en  taillo-doure. 

PHOTOLITHOGRAPHIE.  Procédé  de 
gravure  lithographique  basé  sur  la  propriété 
que  possède  le  bichlorale  de  potasse  de 
s'impressionner  par  la  lumière  lorsqu'il  est 
mélangé  avec  des  matières  gélatineuses.  In- 
venté en  ISoii  par  M.  Poitevin. 

PHOTOMÈTRE.  Instrument  destiné  à 
mesurer  l'intensité  de  la  lumière;  une  espèce 
particulière  sert  à  mesurer  exactement  le 
temps  de  pose  devant  l'appareil  photogra- 
phique, 

PHOTOMICROGRAPHIE.  Moyen  de 
produire  des  épreuves  à  échelles  très  petites 
par  la  photographie  et  d'agrandir  les  épreu- 
ves ainsi  olitcnues  (V.  Piqeonvoyageur). 

PHOTOTYPOGRAPHiE.  Application  de 
riiélioffravnre  :ï  la  tvpograpliie. 

PHOTOZINCOGRAPHIE.  Procédé  d'hé- 
liogravure sur  zinc. 

PHYSIOLOGIE .  Science  qui  a  pour  objet 
l'étude  des  phénomènes  de  la  vie  chez  les 
êtres  organisés. 

PHYSIONOMIE.  L'expression  particu- 
lière qui  résulte  de  l'ensemble  des  traits  du 
visage. 

PHYSIQUE.  Science  qui  a  pour  objet 
l'élude  des  propriétés  générales  de  la  ma- 
tière. 

Le  physique  signifie  la  constitution  natu- 


PIAFFE. 


641 


PIECE. 


relie  de  l'homme;  se  lit  aussi  par  opposition 
au  moral. 

PIAFFE.  Se  dit  d'un  cheval  qui,  en 
marchant,  lève  les  ja:nbes  de  devant  fort 
haut  et  les  replace  presque  au  même  endroit 
avec  précipitation. 

PIC.  Sorte  de  pioche  dont  on  a  supprimé 
le  bout  tranchant  (fig.  -231  )  ;  elle  est  employée 
comme  outil  de  destruction,  pour  percer  des 
créneaux  dans  les  murs. 

Fis.  231. 


Montagne  élevée  et  isolée,  ayant  généra- 
lement la  forme  d'un  cône.  Les  pics  les  plus 
élevés  prennent  le  nom  d'aiguilles. 

—  à  roc  Sorte  de  pic  iestiné  surtout  à 
percer  le  roc.  Il  en  existe  de  six  modèles 
entièrement  en  a^-ier  ou  dont  le  pic  et  la 
tète  sont  seuls  aciérés. 

PICORËE.  Nom  autrefois  donné  par  les 
soldats  à  la  marandr. 

PIGQUAIRE,  PlCQUIERouPIQUIER. 
Soldat  régulier  armé  d'une  pique  ;  à  l'ori- 
gine il  y  en  eut  même  dans  les  dragons. 

Les  Suisses,  les  Flamands  et  les  Espagnols 
acquirent  une  grande  iiabilet'^  dans  le  ma- 
niement de  cette  arme.  Leurs  piques  avaient 
environ  6  mètres  de  longueur  et  on  forma 
avec  les  piquiers  des  bataillons  carrés  que 
l'on  nomma  hérissons. 

Ils  étaient  ainsi  formés  pour  combattre  en 
masse,  et,  au  début  du  règne  de  Louis  XIll 
encore,  les  piquiers  français  se  tenaient  sur 
dix  rang?,  partagés  par  demi-files. 

PICRATE.  Sel  de  l'acide  picrique.  Ce 
composé  est  par  lui-même  un  explosif  assez 
violent,  mais  comme  il  ne  renferme  pas  as- 
sez d'oxygène  pour  brûler  son  charbon,  on 
le  mélange  à  des  oxydants  énergiques  pour 
l'emplojer  comme  agent  explosif  et  l'on  ob- 
tient alors  des  poudres  au  picrate  d'ammo- 
niaque, ou  au  picrate  de  potasse. 

—  d'ammoniaque.  S'obtient  en  satu- 
rant à  chaud  l'acide  picrique  brut  par  une 


dissolution  concentrée  d'ammoniaque,  ou 
bien  en  traitant  le  carbonate  d'ammoniaque 
par  l'acide  picrique.  Il  ne  détone  dans  au- 
cune circonstance. 

—  de  potasse.  S'obtient  en  mélangeant 
à  chaud  une  dissolution  de  carbonate  de  po- 
tasse et  une  dissolution  d'acide  picrique  ;  à 
froid,  il  est  très  peu  soluble  dans  l'eau. 

C'est  un  explosif  ieaucoup  plus  puissant 
que  la  poudre  ordinaire;  il  détone  à  la  tem- 
pérature de  300°,  ou  sous  l'influence  d'un 
choc  violent,  ou  au  contact  d'un  corps  en 
ignition. 

Un  mélange  de  picrate  de  potasse  et  de 
chlorate  de  potasse  produit  un  explosif 
d'une  extrême  énergie,  mais  dangereuse  à 
fabriquer. 

PIÈCE.  Morceau,  partie  d'un  tout.  Être 
armé  de  toutes  pièces  (V.  Chevalier)  ;  tail- 
ler une  armée  eu  pièces,  la  défaire  entière- 
ment. 

Se  dit  aussi  de  tout  document  qui  sert  à 
établir  un  droit,  à  constater  un  fait  :  telles 
sont  les  pièces  de  comptabilité,  parmi  les- 
quelles on  remarque  les  pièces  de  dépense, 
les  pièces  de  recettes,  les  pièces  à  l'appui  des 
comptes. 

—  d'armes.  Les  pièces  d'armes  et  acces- 
soires employés  pour  les  réparations  des 
armes  doivent  provenir  des  manufactures  de 
l'Etat.  Les  demandes  sont  adressées  par  les 
corps  au  directeur  de  la  manufacture  qui 
dessert  la  région  dont  ils  font  partie.  Elles 
sont  produites  en  deux  expéditions  (Règle- 
ment du  6  décembre  1883,  J.  M.,  p.  r.). 

Les  pièces  d'armes  sont  payées  sur  les 
fonds  généraux  de  la  caisse  des  corps,  au 
moyen  de  mandats  tirés  par  les  entrepre- 
neurs des  manufactures  sur  les  conseils  d'ad- 
ministration. Les  frais  de  timbre,  de  factures 
et  de  quittances  sont  à  la  charge  de  ces  en- 
trepreneurs. 

Les  corps  doivent  être  pourvus  en  tout 
temps  des  quantités  de  pièces  d'aimes  néces- 
saires pour  effectuer  le  chargement  de  la 
caisse  d'armes  et  outils  à  emporter  en  cam- 
pagne. 

Les  pièces  d'armes  sont  remises  par  le 
conseil  d'administration  au  chef  armurier, 
au  fur  et  à  mesure  des  besoins.  La  valeur 
lui  en  est  retenue  en  fin  de  trimestre. 

—  d'artillerie.  On  désigne  généralement 
une  bouche  à  feu  ou  ca)ion  sous  le  nom  de 
pièce.  Dans  l'artillerie,  la  pièce  est  l'unité 
représentant  l'escouade  ;  une  section  com- 
prend 2  pièces  ;  la  4*=  section  d'une  batterie  de 
guerre  en  comprend  même  3. 

Par  pièce,  on  entend  le  personnel  et  le 
matériel;  cette  unité  est  commandée  par 
1  maréchal  des  logis  qui  est  chef  de  pièce, 

41 


PIED. 


6i2 


PIERRES. 


et  par  1  brigadier  qui  est  ch'f  de  caisson. 
Chacune  des  3  premières  sections  possède 
2  bouches  à  feu,  soit  6  canons  pir  batterie. 
La  7«  pièce  attelle  3  caissons,  la  8"^  la 
■forge,  le  chariot  de  batterie,  etc.,  et  la 
90  attelle  le  train  régimentaire  (chariot  à 
fourrages,  fourgons  à  vivres  et  à  bagages, 
etc . ) . 

—  de  coiffure.  Elles  sont  achetées  au 
compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien. 

—  de  grand  équipement.  Les  pièces 
de  grand  équipeiiicut  sont  ai-'hetées  par  les 
corps,  au  compte  de  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien,  de  même  que  les  accessoires 
d'effets  divers. 

Ces  pièces  et  accessoires  sont  délivrées 
aux  premiers  ouvriers  au  fur  et  à  mesure 
des  besoins,  et  ceux-ci  effectuent  la  pose 
d'après  un  tarif  fixé  ou  au  compte  de  l'abon- 
nement, suivant  le  cas. 

—  de  rechange  de  harnachement. 
Les  arçons  neufs  entiers  sont  délivrés  par 
l'atelier  d'arçonnerie  de  Sauraur,  à  titre  gra- 
tuit, pour  la  cavalerie,  et  à  chaige  de  rem- 
boursement pour  les  autres  armes.  Les 
pièces  d'arçon  sont  délivrées  à  titre  onéreux, 
par  ledit  atelier,  sur  la  demande  directe  des 
conseils  d'administration,  approuvée  pai"  les 
fonctionnaires  de  l'intendance. 

La  valeur  de  ces  pièces  est  remboursée 
par  le  maître  sellier  abonnataire,  au  mojen 
d'un  versement  au  Trésor. 

Les  auti'es  pièces,  tels  que  mors,  étriers, 
etc.,  sont  en  principe  fournies  par  les  maga- 
sins centraux,  à  la  cavalerie,  et  achetées  par 
les  maîtres  selliers  dans  les  autres  armes. 

PIED.  Partie  du  corps  de  l'homme  et  des 
bipèdes  ou  quadrupèdes,  sur  laquelle  le 
corps  repose  et  qui  sert  à  marcher. 

Les  pieds  bots,  les  pieds  plats  avec  saillie 
anormale  de  l'astragale  et  du  scaphoïde  au- 
dessous  de  la  malléole  interne  et  projection 
de  l'axe  de  la  jambe  en  dedans  de  l'axe  du 
pied,  le  mal  perforant,  la  déviation  et  l'hy- 
pertrophie des  ongles,  la  transpiration  fétide 
des  pieds,  et  certaines  difformités  ou  muti- 
lations des  orteils,  sont  des  causes  d'exemp- 
tion ou  de  réforme. 

Le  mot  pied  s'emploie  dans  un  grand 
nombre  d'expressions  militaires  :  lâcher  pied, 
signifie  reculer,  s'enfuir  ;  meilre  pied  à 
terre,  signifie  descendre  de  cheval;  gens  de 
pied,  s  gnifiait  les  fantassins,  les  soldats  qui 
marchaient  à  pied  ;  mettre  des  troupes  sur 
pied,  lever  de^  troupes  ;  avancer  piei  à 
pied,  c'est-à-dire  graduellement,  pas  à 
pas,  etc. 

En  terme  de  manège,  le  pied  montoir  est 
le  pied  gauche  de  devant  ;  le  pied  hors  nwn- 


toir,  est  le  pied  droit  de  devant.  Un  cheval 
galope  sur  le  bon  pied,  lorsqu'il  lève  le  pied 
droit  de  devant  le  premier. 

—  de  biche.  Levier  articulé  servant  à 
tendre  l'arbalète.  C'est  aussi  une  espèce  de 
pince  servant  à  arracher  des  clameaux,  des 
clous,  etc. 

—  de  chevalet.  La  longueur  des  pieds 
de  chevalets  (/ig.  oi  et  o2),  doit  être  réglée 
exactement  d'après  la  profondeur  des  points 
sur  lesquels  ils  doivent  reposer,  a!in  que  le 
chapeau  soit  horizontal,  ce  que  l'on  obtient 
au  moyen  de  sondages.  Cependant  cette  lon- 
gueur ne  peut  guère  dépasser  4  métrés  sous 
peine  d'avoir  des  chevalets  peu  maniables  et 
peu  solides. 

Pour  remédier  aux  inconvénients  du  che- 
valet à  4  pieds,  qui  en  outre  n'est  pas  trans- 
portable et  ne  peuvent  servir  sans  modifica- 
tion qtfaux  endroits  prévus,  on  a  adopté  le 
chevalet  à  2  pieds,  on  birago,  facile  à  trans- 
porter, à  mettre  en  place  et  convenant  aux 
diverses  profondeurs  d'eau,  mais  moins  so- 
lide. 

—  de  chèvre.  Sorte  de  levier  de  fer, 
dont  l'extrémité  inférieure  est  fendue  en 
forme  de  pied  de  chèvre. 

—  droit  ou  piédroit.  Mur  vertical 
qui  prolonge  la  courbe  d'une  voûte  et  reçoit 
celle-ci. 

—  de  guerre.  État  d'une  troupe,  d'une 
aimée  qui  possède  les  effectifs,  l'armement  et 
les  approvisionnements  de  toute  nature  fixés 
pour  le  temps  de  guerre  (V.  Positions. 
Solde,  État  de  guerre). 

—  de  paix.  État  d'une  troupe,  d'une  ar- 
mée dont  les  effectifs,  l'armement  et  les  ap- 
provisionnements sont  conformes  à  ce  qui  a 
été  réglé  pour^  le  temps  de  paix  (V.  Posi- 
tions, Solde,  Etat  depaij:). 

PIÈGE.  Petit  engin  dont  on  se  sert  pour 
prendre  les  rats  et  les  souris. 

Les  pièges  nécessaires  à  la  destruction 
des  rongeurs  sont  achetés  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien,  en  ce  qui 
concerne  les  magasins,  et  par  la  masse  de 
casernement  ou  par  le  service  du  génie,  sui- 
vant le  cas,  pour  les  autres  locaux. 

PIERRES.  -Matériaux  très  résistants  que 
l'on  trouve  dans  la  terre  à  l'état  de  miné- 
raux et  qui  ont  de  nombreux  emplois  dans 
les  constructions  militaires. 

Les  pierres  à  chaux  ou  pierres  cal- 
caires servent  à  préparer  les  diverses  espèces 
de  chaux.  Les  pierres  dures  à  l'état  brut, 
peuvent  être  utilisées  pour  les  revêtements 
ou  comme  matériaux  de  remplissage  dans 
certains  murs;  quand  elles  sont  taillées, 
elles  sont  employées  dans  les  constructions 
de    bâtiments,    de    fortifications,    etc.  ;    les 


PIERRIER. 


643 


PILE. 


pierres  siliceuses  dk  schisteuses  ser- 
vent uotamiueiit  à  la  couverture  des  bâti- 
ments sous  forme  d'ardoises,  comme  pierres 
à  feu  dans  les  fusiU  à  pierre,  etc. 

PIERRIER.  Pièce  d  artillerie  ainsi  nom- 
mée parce  qu'où  la  chargeait  au  moyen  de 
giosses  pierres  ou  boulets  arrondis  ;  elle 
lançait  aussi  des  grenades.  On  en  fit  usage 
jusqu'à  la  fin  du  XV  siècle. 

Actuelle  lient,  le  terme  s'applique  unique- 
ment comma  abréviation  de  morlier-pierrier, 
ou  comiiie  synonjme  de  mortier  à  pierres 
(V.  Carcasse). 

PIERRIÈRE.  Machine  de  guerre  em- 
ployée au  moyen  âge  ;  elle  servait  à  lancer 
des  blocs  énormes  de  pierres  brutes  et  con- 
sistait en  une  sorte  de  fronde  gigantesque 
mise  en  mouvement  au  moyen  de  cordes  ti- 
rées à  force  de  bras  et  roulant  en  sens  inverse 
sur  un  axe  incliné. 

PIÉTINER.  Fouler  avec  les  pieds.  On 
disait  autrefois  piétiner  pom-  marquer  le 
pas. 

PIÉTISTE.  Sobriquet  donné  aux  soldats 
d'infanterie  pendant  un  certain  temps. 

PIÉTON.  Homme  qui  marche  à  pied. 
Le  fantassin  s'est  appelé  piéton  depuis 
l'usage  de  la  langue  romane  jusqu'au 
XIV«  siècle. 

PIEU.  Morceau  de  bois  pointu,  qui  a 
servi  de  paUssade,  de  fraise,  etc.,  et  dont 
chaque  légionnaire  romain  était  muni. 

On  s'en  sert  encore  pour  les  revêtements, 
pour  construire  des  digues ,  des  palis- 
sades,  etc. 

—  à  vis.  Pour  simplifier  l'établissement 
des  palées.  on  peut  faire  usage  de  pieux  dont 
l'extrémité  inférieure  est  garnie  d'un  sabot 
portant  une  vis  à  filet  tranchant.  Pour  en- 
foncer ces  pieux,  on  les  coiffe  dun  collier 
auquel  on  communique  un  mouvement  de 
rotation  a  laide  de  leviers. 

On  peut  o'otenir  des  pieux  à  vis  impro- 
visés en  ferrant  le  bout  pointu  d'un  pieu 
ordinaire  et  en  organisant  une  espèce  de  filet 
à  vis  au  moyen  d'une  feuille  de  tôle. 

—  de  natation.  Pieux  en  bois  enfoncés 
dans  le  sol  des  rivières  ou  sur  les  bords  de 
la  mer,  pour  circonscrire  l'espace  aux  exer- 
cices de  natation  des  militaires.  Ces  pieux 
sont  réunis  par  des  cordages  à  leur  partie 
supérieure. 

PIEUCHON.  Ancienne  hache  d'armes 
rappelant  la  forme  d'une  pioche. 

PIGEON  voyageur  ou  Pigeon  mili- 
taire. Depuis  la  plus  haute  antiquité,  on  a 
su  utiliser,  pour  donner  ou  recevoir  commu- 
nication de  messages,  le  merveilleux  instinct 
qu'ont  les  pigeons  de  retrouver  leur  colom- 
bier après  en  avoir  été  séparés. 


On  n'est  pas  d'accord  sur  les  aptitudes  qui 
permettent  aux  pigeons  de  se  guider  dans 
leurs  pérégrinations,  souvent  très  longues, 
pour  regagner  leur  pigeonnier  malgré  tous 
les  obstacles.  Sans  rechercher  une  cause  par- 
ticulière, qu'il  est  inutile  de  connaître  pour 
utiliser  les  effets,  on  peut  admettre  une  com- 
binaison des  qualités  suivantes  :  1°  Instinct 
de  l'orientation  très  développé  ;  2°  Vue 
extraordinaire  ;  3°  Sens  du  tact  poussé  à 
son  extrême  limite  ;  4"  Mémoire  extraordi- 
naire ;  o°  Rapidité  de  vol  surprenante  (800  à 
900  mètres  par  minute  en  moyenne). 

Nous  rappellerons  seulement  les  services 
rendus  par  les  pigeons  pendant  le  siège  de 
Paris  en  1870-71.  En  effet,  si  l'on  était 
parvenu  par  les  ballons  à  donner  à  la  pro- 
vince des  nouvelles  de  la  capitale,  le  seul 
moyen  qui  permit  à  celle-ci  d'en  recevoir  de 
la  province,  fut  l'emploi  des  pigeons. 

Du  23  septembre  au  28  janvier,  360  pi- 
geons furent  envoyés  en  province  par  bal- 
lons, 302  furent  lâchés  sur  Paris,  mais  73 
seulement  y  rentrèrent. 

Pour  obtenii-  le  plus  grand  nombre  pos- 
sible de  dépêches  sous  le  faible  volume  à 
faire  porter  par  l'oiseau,  on  sait  qu'on  eut 
recours  en  dernier  Ueu  à  la  méthode  de  ré- 
duction phofomicrographique. 

Ce  procédé  consistait  à  condenser,  en  les 
typographiant  comme  dans  un  journal, 
toutes  les  dépêches  à  envoyer,  puis  à  les 
photographier  en  une  échelle  fort  réduite, 
puis  à  envoyer  par  pigeon  les  pellicules 
photomicrographiques,  qu'on  pouvait  lire  à 
Paris  avec  le  secours  d'une  loupe. 

Malgré  les  importants  services  rendus  alors 
par  les  pigeons,  leur  organisation  officielle 
ne  fut  reprise  qu'en  1876.  Elle  s'est  étendue 
à  tous  les  États  européens,  et  il  existe  ac- 
tuellement partout  des  pigeonniers  ou  colom- 
biers militaires. 

L'éducation,  l'élevage,  les  races,  les  ac- 
couplements, la  nourriture,  l'installation 
des  pigeons  militaires  sont  l'objet  de  soins 
particuliers  et  de  régies  précises,  prévues 
de  manière  que,  en  cas  de  guerre,  ces 
oiseaux  puissent  rendre  les  services  qu'on  en 
attend. 

PIGEONNIER  militaire  (V.  Colombier 
militaire). 

PIL  ou  PILÈTE.  Sorte  de  masse  d'ar- 
mes ou  de  massue,  dont  les  gastadours  no- 
tamment faisaient  usage. 

PILàNUS  ou  PILANI.  Soldats  les  plus 
âgés  de  la  milice  romaine;  ils  formaient  le 
troisième  rang  et  étaient  armés  de  javelots. 

PILE.  Synonyme  de  piUer. 

Massif  de  maçonnerie  servant  à  supporter 
les  arches  ou  les  travées  d'un  pont. 


PILE. 


G44 


PILE. 


Le  pile,  ou  pille,  ou  pilim,  a  élé,  suivant 
les  époques,  un  épieu  qui  dans  la  milice 
romaine  a  longtemps  fait  partie  de  la  charge 
du  soldat  d'infanterie,  puis  une  sorte  de 
javelot  que  le  soldat  romain  retirait  à  lui 
après  l'avoir  lancé;  plus  tard,  ce  fut  une 
sorte  de  trait  avec  hampe  de  1  à  2  mètres 
de  longueur;  la  framée  était  le  pile  des 
Germains. 

—  électrique.  Réunion  d'un  certain 
nombre  d'éléments  formés  de  substances  sus- 
ceptibles de  produire  un  courant  d'électricité 
allant  d'un  pôle  à  l'autre  de  la  pile. 

Les  piles  sont  employées  dans  l'armée, 
comme  sources  d'électricité  pour  la  télégra- 
phie militaire,  et  pour  la  mise  du  feu  aux 
fourneaux  de  mine. 

—  Leclanché.  C'est  la  pile  adoptée 
dans  la  télégraphie  de  campagne. 

Elle  se  compose  de  10  éléments  réunis  et 
cales  dans  des  boîtes  en  bois,  divisées  en 
compartiments.  Chaque  élément  est  composé 
de  la  manière  suivante  {fig.  232)  :  1°  Un 
vase  extérieur  A  en  ébonite,  contenant  une 


Fis 


Vase     extériexu^ 


dissolution  de  sel  ammoniaque  ;  2°  Un  bâton 
de  zinc  amalgamé  B,  plongeant  dans  cette 
dissolution  ;  3°  Un  vase  poreux  D  contenant 
un  mélange  de  peroxyde  de  manganèse  et 
de  charbon  de  cornue  pilé,  auquel  on  ajoute 
une  faible  quantité  de  sel  ammoniac;  4"  Un 
prisme  de  charbon  E,  terminé  par  une  tige 
de  cuivre. 

Une  plaque  en  ébonite  F  forme  le  vase 
extérieur  et  assujettit  le  bâton  de  zinc,  ainsi 
que  le  vase  poreux  :  elle  est  percée  d'une 
tubulure  G  pour  renouveler  l'eau  du  vase 
extérieur. 

L'entretien  de  la  pile  Leclanché  est  très 


simple;  il  suffit  d'ajouter  de  l'eau  de  temps 
en  temps  et  d'y  mettre,  tous  les  six  mois 
environ,  une  nouvelle  quantité  de  sel  am- 
moniac, qu'on  peut  remplacer  au  besoin  par 
du  sel  de  cuisine. 

—  des  parcs  ou  plongeante.  Pile  em- 
ployée par  le  service  du  génie  pour  donner 
le  feu  aux  fourneaux  de  mine. 

Elle  se  compose  d'un  vase  extérieur  cylin- 
diique  en  gutta-percha  et  d'un  cylindre  de 
même  substance  B,  dit  cylindre  plongeur, 
ou  simplement  plongeur;  celui-ci  est  sur- 
monté d'un  anneau  en  cuivre  A,  qui  sert  à. 
le  manœuvrer,  et  de  deux  bornes  également 
en  cuivre  66,  constituant  le  pôle  positif  et 
le  pôle  négatif. 

Sur  sa  base  inférieure  apparaissent  les 
ouvertures  de  quatre  cavités  cylindriques, 
dont  chacune  est  tapissée,  jusqu'à  la  dis- 
tance de  10°i™  de  son  orifice,  par  une  feuille 
de  zinc  amalgamé,  et  contient,  en  outre, 
une  tige  de  charbon  disposée  suivant  son 
axe. 

Ces  quatre  éléments  (zinc-charbon)  sont 
fixés  cà  demeure  dans  le  plongeur  B 
{l'O-  233). 

Fis.  233, 


Vase  Gxtericiu^ 

Le  liquide  excitateur  ordinairement  em- 
ployé est  un  mélange  de  4  parties  de  chloro- 
chromate  de  potasse  (sel  jaune) ,  et  de 
10  parties  de  bisulfate  de  potasse  (sel  blanc) 
en  dissolution  dans  120  parties  d'eau. 

Pour  produire  l'explosion,  on  réunit  les 
conducteurs  (fixés  aux  fils  de  l'amorce  élec- 


PILE.  Gi 

trique)  aux  deux  pôles  &  6  de  la  pile  atte- 
nant au  plongeur,  et  l'on  plonge  ce  dernier 
dans  le  vase  cylindrique  extérieur  contenant 
le  liquide  excitateur  ;  le  courant  se  pro- 
duit. 

—  à  renversement.  Sorte  de  jnle  plon- 
geante composée  d'un  hloc  en  caoutchouc 
durci,  percé  de  trous  cylindriques,  au  nom- 
bre de  3  généralement,  assez  profonds  pour 
que  les  éléments  zinc-charbon ,  qui  sont 
adaptés  au  couvercle,  ne  touchent  pas  au 
liquide  quand  l'appareil  est  debout  ou  porté 
'■n  bandoulière  (fiy.  234). 

Fi-,  m. 


Les  conducteurs  du  fourneau  étant  fixés 
aux  bornes,  il  suffit,  pour  mettre  le  feu,  de 
renverser  l'appareil  ;  le  liquide  venant  bai- 
gner les  éléments,  le  courant  se  produit. 

PILÉMA.  Cuirasse  de  lin  ou  de  laine  en 
usage  chez  les  Grecs. 

Le  tissu  en  était  si  solide  et  si  serré  que 
les  pointes  de  fer  les  plus  aiguës  ne  pou- 
vaient, dit-on,  la  percer. 

PILEDS  ou  PILEUM.  Sorte  de  bonnet 
de  feutre  ou  de  peau,  en  usage  surtout  chez 
les  Daces  et  les  Germains. 

Il  affectait  la  forme  d'un  .puf  coupé  par 
le  milieu  et  collait  pour  ainsi  dire  à  la 
tète. 

PILLAGE.  Action  de  s'emparer  à  main 
armée  ou  avec  violence  du  bien  d'autrui. 

Le  pillage  commis  en  bande,  soit  avec 
arme  ou  force  ouverte,  soit  avec  bris  de  clô- 
ture ou  violence,  est  puni  de  mort  avec  dé- 
gradation militaire  ;  le  pillage,  dans  les  au- 
tres cas,  est  puni  de  la  réclusion  (art.  230). 

Cet  acte,  puni  actuellement  avec  tant  de 
sévérité ,  était  autorisé  par  les  lois  ro- 
maines. 


i  PINCES. 

Sous  les  premières  races,  le  pillage  tenait 
lieu  de  solde,  et,  sous  la  troisième,  la  paye 
n'excluait  pas  le  pillage,  qui  était  considéré 
à  la  fois  comme  l'exercice  d'un  droit  et  une 
juste  punition  infligée  aux  pays  conquis. 

C'est  le  Code  français  de  1793  qui  a  le 
premier  désigné  le  pillage  sous  le  nom  de 
crime. 

PILON.  Instrument  très  dur  employé 
pour  broyer,  pulvériser  une  substance  ou  un 
objet  dans  un  mortier. 

On  a  en]plo5'é  pendant  longtemps  le  pro- 
cédé des  pilons  pour  opérer  le  mélange  in- 
time des  trois  éléments  de  la  poudre.  Ce  pro- 
cédé est  à  peu  près  abandonné  aujourd'hui. 

PILOT.  Corps  d'arbre. bien  droit  et  taillé 
en  pointe  à  l'une  de  ses  extrémités  ;  chaque 
pilot  est  enfoncé  dans  l'eau  au  moyen  d'un 
mouton  qui  vient  frapper  la  partie  supé- 
rieure (V.  Pallie  et  Destructions). 

PILOTAGE.  Ensemble  des  connaissances 
nécessaires  pour  conduire  un  navire,  pour 
le  faire  entrer  dans  un  port  et  eu  sortir 

PILOTIS.  Ensemble  de  pilols  destinés  à 
constituer  une  charpente  solide  servant  de 
support  à  des  constructions  faites  sur  l'eau 
ou  dans  des  terrains  marécageux  et  mou- 
vants. 

PILUM  ou  SPICULUM.  Sorte  de  lance 
dont  le  bois  et  le  fer  étaient  d'égale  lon- 
gueur et  qui  constituait  l'arme  nationale  de 
l'infanterie  romaine. 

PINCEAU.  Assemblage  de  poils  attaché 
fortement  à  l'extrémité  d'un  manche. 

Les  pinceaux  nécessaires  pour  la  confec- 
tion et  la  réparation  des  cibles  et  des  pan- 
neaux de  tir,  sont  achetés  au  compte  de  bi 
masse  des  écoles.  Ils  ne  sont  pas  emportés 
par  les  corps  changeant  de  garnison. 

Les  pinceaux  nécessaires  pour  le  blanchis- 
sage des  locaux  du  casernement  sont  fournis 
par  le  service  du  génie. 

PINCES.  L'outillage  des  troupes  com- 
porte diverses  espèces  de  pinces  : 

—  à  désamorcer.  Sorte  de  pince  em- 
ployée pour  enlever  l'amorce  des  étuis  do 
cartouches  qui  ont  été  consommées  pour  le 
tir  à  la  cible. 

—  à  pied  de  biche.  Barre  de  fer  ter- 
niiui'e  en  pointe  à  l'une  des  extrémités  et  en 
forme  de  pied  de  biche  à  l'autre. 

Le  chargement  réglementaire  de  la  voi- 
tuie  d'outils  d'un  régiment  d'infanterie 
comprend  3  de  ces  pinces  :  2  de  0™,60  et  1 
de  1  mètre  de  longueur. 

—  coupante.  Sorte  de  tenaille  dont  les 
deux  mficlioires  recourbées  sont  à  arêtes 
tranchantes. 

—  plate.  Sorte  de  petite  tenaille  dont 
le-<  deux  mâchoires  sont  plates. 


PINCETTES. 

PINCETTES.  Ustensile  à  deux  branches 
dont  on  se  sert  pour  accommoder  le  feu. 

Les  mobiliers  d'officier  et  d'adjudant  four- 
nis par  le  service  des  lits  militaires  com- 
portent un  de  ces  ustensiles  pour  chaque 
mobilier. 

PINNULE.  Petite  plaque  de  cuivre  per- 
cée d'un  trou  ou  d'une  fente,  qui  s'élève 
perpendiculah-ement  à  chaque  extrémité 
d'une  alidade. 

PIOCHE.  L'outil  de  fer  à  long  manche 
que  l'on  emploie  pour  ameublir  la  terre  fai- 
sant partie  du  sol  naturel. 

Un  des  côtés  est  plat  et  tranchant  jusqu'à 
un  certain  point,  tandis  que  l'autre  est  en 
fonne  de  pic,  ce  qui  permet  de  l'employer  au 
besoin  comme  outil  de  destruction. 

Il  y  a  deux  sortes  de  pioches  dans  l'armée 
française,  savoir  :  la  pioche  ordinaire  et  la 
pioche  portative. 

—  ordinaire.  Du  modèle  ordinaire  des 
outils  du  commerce,  en  usage  surtout  pour 
le  génie. 

—  portative  [fig.  233).  Pioche  de  di- 
mensions réduites,  pesant  1'^,  160  avec  son 
étui,  et  distribuée  à  raison  de  8  par  compa- 
gnie d'infanterie. 

Fig.  235. 


S'emploie  comme  la  pioche  ordinaire,  mais 
il  est  préférable,  à  cause  de  la  faible  lon- 
gueur du  manche,  de  travailler  à  genou. 

Cet  outil  n'est  pas  indispensable  dans  les 
terres  ordinaires,  mais  il  est  nécessaire  dans 
les  terres  fortes  ou  dans  les  terrains  un  peu 
rocailleux,  pour  faciliter  le  travail  de  la 
bèclie. 

PIONNIER.  Soldat  chargé  d'exécuter 
des  travaux  de  terrassement  ou  autres  pour 
la  construction  des  fortifications,  la  mise  en 
état  de  défense  des  localités,  la  réparation  ou 


040  PIQUET. 

la  destruction  des  voies  de  communica- 
tion, etc. 

C'est  le  nom  que  l'on  a  donné  aux  soldats 
du  génie,  en  Allemagne,  en  Autriche  et  dans 
un  certain  nombre  de  pays. 

En  France,  il  existait  une  compagnie  de 
pionniers  de  discipline,  employée  à  divers 
travaux  en  Algérie. 

Elle  a  été  supprimée  en  1890,  et  l'on  a 
créé  en  compensation,  une  section  de  pion- 
niers dans  chaque  compagnie  de  discipline, 
pour  recevoir  les  disciplinaires  incorrigibles. 

PIOUPIOU.  Terme  familier  pour  dési- 
gner le  soldat  d'infanterie. 

PIQUE.  Arme  primitive,  formée  d'un 
long  manclie  en  bois  ou  hampe,  à  l'une  des 
extrémités  duquel  se  trouvait  un  fer  qui  af- 
fecta diverses  formes,  mais  qui  était  en  prin- 
cipe aplati  et  pointu. 

Elle  fut  en  usage  depuis  la  plus  haute  anti- 
quité et  constitua  l'armement  principal  des 
Grecs  et  des  Romains;  elle  changea  de  nom, 
de  formes,  de  dimensions  suivant  les  nations, 
les  époques,  les  troupes. 

La  pique  a  été  maintenue  comme  arme 
de  l'infanterie  pendant  tout  le  moyen  âge  et 
jusqu'à  l'adoption  du  fusil;  elle  a  été  en 
usage  dans  toutes  les  guerres  soutenues  par 
la  France  de  1 473  à  170o  ;  distribuée  d'abord 
concurremment  avec  les  arbalètes,  puis  avec 
les  arquebuses,  la  proportion  diminua  pro- 
gressivement avec  l'apparition  des  ai-mes  à 
feu,  et  finit  par  disparaître  quand  l'infante- 
rie fut  pourvue  de  fusils  et  de  baïonnettes. 

Pendant  la  Révolution,  on  forma  quelques 
bataillons  de  piqueurs,  et  les  volontaires  de 
la  garde  civique  de  Paris  furent  armés  de 
piques;  mais  ces  essais  n'eurent  pas  de  suite. 

Sous  Napoléon  1'='^,  les  sous-ofiiciers  char- 
gés de  la  garde  du  drapeau  furent  les  der- 
niers qui  portèrent  cette  arme. 

—  à  feu.  Demi-pique  en  fer,  épée  ou 
sabre,  adaptée  au  canon  d'un  fusil  au  moj^^en 
d'un  ressort.  Elle  constitua  un  achemine- 
ment vers  le  fusil  à  baïonnette. 

—  d'abordage.  Cette  pique,  du  modèle 
1833,  ressemlile  ;ï  la  lance  modèle  1816, 
avec  une  hampe  pins  courte  et  sans  sabot. 

PIQUENIER;  PICQUENAIRE.  Soldats 
armés  de  la  pique;  ils  avaient  également 
une  épée. 

Se  distinguaient  des  piquicrs  en  ce  qu'ils 
constituaient  des  bandes  irrégulières. 

PIQUET.  Troupe  qui  doit  se  tenir  prête 
à  marcher  au  premier  signal,  pour  un  ser- 
vice d'ordre,  d'incendie,  etc. 

Détachements  et  gardes  qui  iieuvent  être 
appelés  à  marcher  extraordinairement  pen- 
dant les  24  heures;  lorsque  le  commandant 
d'armes  juge  utile  d'en  commander,   il  dé- 


PIQUET. 

termine  leur  force  poa#  chaque  corps  et,  au 
besoin,  pour  chaque  caserne. 

Aux  armées  en  campagne,  on  désigne 
sous  le  nom  de  piquet  la  partie  disponible 
de  la  fraction  de  service  de  jour;  il  est 
destiné  à  fournir  les  détachements  et  les 
gardes  qui  peuvent  être  commandés  extra- 
ordinairement  ;  il  est  sous  l'autorité  de  l'of- 
ficier supérieur  de  jour. 

Jusque  sous  le  ministère  Ghoiseul,  le  pi- 
quet était  une  punition  ou  un  châtiment  in- 
fligé pour  des  fautes  graves.  Le  condamné 
était  attaché  par  un  poignet  dans  une  posi- 
tion verticale,  et  se  tenait,  avec  le  pied  nu 
opposé  sur  la  pointe  d'un  pieu  ou  piquet 
ferré  placé  devant  le  corps  de  garde  princi- 
pal de  la  garnison. 

—  d'attache.  Piquet  ferré  à  une  de  ses 
extrémités  taillée  en  pointe,  fretté  à  l'autre 
extrémité  qui  est  pounue  d'un  anneau  pour 
attacher  les  chevaux  au  bivouac. 

Il  a  été  remplacé,  dans  la  cavalerie,  à 
l'intérieur,  par  un  anneau  de  bivouac  fait 
avec  des  cordes  à  fourrages  (décision  minis- 
térielle du  11  février  1883). 

11  est  encore  utilisé  en  Algérie,  en  Tunisie 
et  aux  colonies,  de  même  que  par  l'artille- 
rie, le  train,  le  génie,  l'infanterie  et  les  of- 
ficiers sans  troupe,  en  France. 


647  PIQUETAGE. 

—  de  tente.  Accessoire  de  campement 
qui  sert  à  retenir  au  moyen  de  cordages  la 
toile  de  tente  sur  le  sol. 

Il  en  existe  de  deux  espèces  :  les  grands 
piquets,  qui  sont  employés  avec  les  grandes 
tentes,  et  les  petits  piquets,  qui  sont  em- 
ployés avec  les  sacs  tentes-abris,  à  raison  de 
3  par  sac. 

—  On  emploie  de?  piquets  en  bois  pour  la 
confection  des  fascinages,  la  consolidation 
des  revêtements,  le  tracé  des  ouvrages  de  for- 
tification passagère,  la  fixation  des  abatis, 
l'attaclie  des  chevaux  au  bivouac,  les  plates- 
formes  d'artillerie,  etc. 

On  fait  usage  de  piquets  ferrés  et  frettés 
pour  les  ponts,  comme  tenon  de  manœuvre 
des  cliévres,  comme  arrêt  d'afifùt  de  canon- 
revolver,  etc. 

—  (petit).  Défense  accessoire  que  l'on 
emploie  pour  remplacer  les  abatis  sur  les 
glacis  ou  dans  le  fond  des  fossés.  Ce  sont  des 
piquets  de  0™,nO  à  0™,80  de  longueur  et 
de  0™,04  à  0'",06  de  diamètre,  que  l'on 
enfonce  de  0™,30  à  0™,40  en  terre  et  que 
l'on  appointe  ensuite.  Ces  piquets  sont  en- 
foncés et  espacés  d'une  manière  irrégulière. 
Il  en  faut  environ  16  par  mètre  carré. 

PIQUETAGE.  Opération  consistant  à 
déterminer  sur  le   terrain  la  projection  des 


différentes  lignes  d'un  retranchement,  dont 
le  tracé  donne  la  projection  des  crêtes  inté- 
licures. 

Pour  obtenir  les  antres  lignes,  on  élève  à 
l'extrémité  de  ciiaque  face  de  l'ouvrage  une 
perpendiculaire  à  la  crête  intérieure,  et  on 
y  porte  successivement  l'épaisseur  du  para- 
pet, la  projection  du  talus  extérieur,  la 
berme,  la  largeur  du  fossé,  etc.  On  plante 


un  petit  piquet  en  chacun  de  ces  points  et 
l'on  obtient  ainsi  au  moins  2  points  de  cha- 
cune des  projetions  des  différentes  lignes  du 
plan  (Y.  Profilcment).  Ainsi  le  piquetage  de 
Vouvrage  de  compagnie  se  fait  comme  l'in- 
dique la  figure  230  (partie  à  gauche  de  la 
capitale).  On  co  nmence  par  déterminer  la 
direction  A  B,  puis,  sur  cette  ligne,  on  fixe 
le  point  I  correspondant   à   la  capitale  de 


PIQUETER. 

l'ouvrage.  On  construit  sur  le  terrain  le  rec- 
tangle ABCD  d'après  les  dimensions  indi- 
quées :  73  mètres  pour  le  grand  côté, 
18™, 50  pour  le  petit  côté.  Pour  déterminer 
pratiquement  l'angle'  droit,  on  fait  usage 
d'un  triangle  de  cordes  dont  les  côtés  ont 
respectivement  3,  4  et  5  mètres.  On  applique 
d'abord  l'un  des  côtés  de  3  mètres  ou  de 
4  mètres  sur  la  direction  donnée,  de  façon 
que  l'une  des  extrémités  soit  au  sommet  A 
du  rectangle  à  tracer  ;  on  tend  des  deux 
autres  côtés  et  le  troisième  sommet  se  trouve 
déterminer  la  perpendiculaire  cherchée.  On 
jalonne  cette  dimension  sur  le  terrain.  Les 
points  déterminés  sur  le  terrain  y  sont  fixés 
au  moyen  de  piquets. 

PIOOETER.  Fixer  au  moyen  de  piquets. 

PIQUOT.  Nom  donné  à  une  épée  ancien- 
nement en  usage. 

PIQURE.  Défauts  des  bouches  à  feu  con- 
sistant en  trous  plus  ou  moins  grands,  à  pa- 
rois grenues,  provenant  du  retrait  du  métal. 

PISÉ  (Y.  Revêlemeiit  en  pisé). 

PISTAGERIE.  Nom  donné  anciennement 
à  la  boulangerie  militaire,  appelée  aujour- 
d'hui manutention. 

PISTE.  Se  dit,  en  termes  de  manège,  des 
lignes  tracées  par  le  cheval  qui  travaille. 

La  pisle  est  simple  quand  elle  est  tracée 
avec  le  train  de  devant  ou  le  train  de  der- 
rière; elle  est  double,  quand  elle  l'est  par 
tous  les  deux  à  la  fois. 

PISTOLE;   PISTOLET.   Tire  son  nom 

de  Pistoïa,  petite  ville  de  Toscane. 

Désigne  une  arme  à  feu  portative,  légère 
et  à  canon  très  court,  que  l'on  tire  à  bras 
demi-tendu. 

Au  début,  c'était  une  petite  ari}uebuse  à 
rouet,  qui  portait  le  nom  de  pistole,  et  les 
soldats  qui  en  étaient  armés  s'appelaient 
pistoliers;  cette  arme  était  alors  montée  sur 
un  fût  sans  crosse  et  réservée  pour  l'usage 
de  la  cavalerie;  il  fallait  alors  l'appuyer  sur 
la  cuirasse  pour  la  tirer. 

Peu  à  peu,  les  pistolets  diminuèrent  de 
poids  et  de  longueur  et  leurs  crosses  se  re- 
courbèrent, mais,  jusqu'en  17ri3,  ceux  en 
usage  dans  l'armée  étaiinit  de  toutes  les 
formes  et  dimensions;  il  y  en  eut  aussi  à 
plusieurs  canons. 

On  arrêta  en  1763,  1777,  1801,  1803, 
1816  et  1822,  des  modèles  de  pistolets  de 
guerre  ;  les  derniers  se  distinguaient  en 
pistolets  de  cavalerie  et  en  pistolets 
de  gendarmerie. 

Les  pistolets  sont  dits  d'arçon  lors- 
qu'ils sont  grands,  et  de  demi-arçon  lors- 
qu'ils sont  petits. 


Ci8  PIVOT. 

Comme  le  fusil,  le  pistolet  est  devenu  à 
pierre  et  à  percussion. 

Est  actuellement  remplacé  par  le  revol- 
ver. 

—  à  coffre.  Sorte  de  pistolet  dont  le 
mécanisme  était  renfermé  dans  une  petite 
jjoîte  en  cuivre. 

—  à  la  Mandrin.  En  usage  dans  la 
marine  en  1777  ;  comme  dans  le  modèle  pré- 
cédent, les  ressorts  étaient  protégés  par  une 
boîte. 

—  de  mine.  Barre  de  fer  de  1  mètre  de 
long  terminée  par  une  tranche  en  acier  et 
servant  au  pétardement. 

—  revolver  de  marine,  modèle  1870. 
Armé  à  6  coup^,  à  percussi  m  centrale  et  à 
double  mouvement,  du  calibre  de  11™™, 1. 
avec  un  canon  de  121™™  de  longueur.  Le 
mécanisme  ressemble  fort  à  celui  du  revol- 
ver modèle  1873.  La  charge  de  8  grammes 
de  poudre  de  chasse  donne  à  la  balle  de 
12  gr.  8  une  vitesse  initiale  de  21o  mètres. 

PISTOLADE  ou  PISTOLETADE.  An- 
cienne expression  fiour  désigner  un  coup  de 
pistole  ou  de  pistolet. 

PISTOLIER  ou  PISTOLETIER.  Soldat 
armé  d'une  pistole  ou  d'un  pistolet. 

PISTON.  Cylindre  mobile  dans  un  corps 
de  pompe  (V.  Fusil  à  piston). 

PISTOYER.  S'est  dit  d'une  espèce  de 
ilafiue  ou  poignard. 

PITANCE.  Terme  employé  par  le  soldat 
pour  désigner  sa  portion,  sa  ration  de  vivres 
et  de  boisson. 

PITON.  Montagne  qui  se  termine  en 
forme  de  pointe  ou  de  cône. 

PITOY  (appareil).  Appareil  de  forage 
instantané  se  composant  d'une  série  de  tubes 
creux,  se  vissant  à  volonté  les  uns  sur  les 
autres;  à  l'extrémité  inférieure  se  trouve  un 
tube-flixhe,  terminé  en  pointe,  de  manière  à 
pouvoir  pénétrer  facilement  dans  les  terres. 
A  l'autre  extrémité,  on  visse  une  têle  de 
Turc,  sur  laquelle  on  frappe  à  l'aide  d'un 
mouton  manœuvré  par  deux  hommes.  On 
visse  de  nouveaux  tubes,  en  relevant  chaque 
fois  la  tète  de  Turc,  jusqu'à  ce  que  le  tube- 
flèche  ait  atteint  la  couche  aquifère.  On  rem- 
place alors  la  lèle  de  Turc  par  une  pompe 
aspirante  permettant  d'obtenir  de  l'eau,  si 
celle-ci  n'est  pas  à  plus  de  8  mètres  de  pro- 
fondeur. 

PIVOT.  Extrémité  de  la  ligne  autour  de 
laquelle  tournent  les  troupes  en  exécutant 
une  conversion.  C'est  le  côté  opposé  à  l'aile 
marchante.  L'homme  qui  est  au  pivot,  fait 
le  pas  d'environ  0™,2o. 

Dans  l'armurerie,  il  y  a  de  nombreux  pi- 
vots,' ou  axes  autour   desquels  tourne  une 


PLACARD. 


619 


PLACEMENT. 


pièce  :  de  battant  de  sous -garde,  de  bride  de 
noix,  de  grand-ressort,  etc. 

11  existe  des  affûts  de  côte  à  piiut  central 
et  à  pirot  antérieur.  Dans  ce  cas,  il  faut  des 
plates-formes  spéciales. 

Dans  les  coupoles,  le  moyeu  de  la  plate- 
forme emboîte,  à  frottement  doux,  la  tète 
d'un  pivot  en  acier  de  0™,30  de  diamètre 
et  de  2  mètres  de  longueur.  Ce  pivot,  qui 
forme  piston  plongeur  est  logé,  sur  1  mètre 
de  hauteur  environ,  dans  un  pot  de  presse 
noyé  dans  la  voûte  en  béton  sur  laquelle  re- 
pose la  tourelle. 

Le  mouvement  de  rotation  de  la  coupole 
peut  également  s'elTectuer  sur  une  couronne 
de  galets  ou  de  boulets  (V.  Coupole). 

—  stratégique.  En  tenant  compte  du 
rôle  que  remplissent  les  places  fortes  en  con- 
stituant un  point  d'appui  pour  les  ma- 
nœuvres des  armées,  on  leur  donne  par- 
fois le  nom  de  pivots  stratégiques. 

PLACARD.  Écrit  ou  imprimé  que  l'on 
affiche  dans  les  chambres  et  dans  certains 
locaux  des  casernes. 

La  nomenclature  des  placards  à  afficher 
dans  les  ciiambrées  est  donnée  par  le  règle- 
ment du  28  décembre  1883  (art.  141,  in- 
fanterie; art.  163,  cavalerie;  art.  190,  ar- 
tUlerie). 

PLACE.  Diminutif  de  place  de  guerre,  de 
garnison. 

—  à  forts  détachés.  Place  qui,  outre 
Venceint^  ou  noijau  central,  comprend  une 
ligne  extérieure  de  forts  ou  d'ouvrages  déta- 
chés. 

—  d'armes  Emplacement  réservé  dans 
toutes  les  garnisons  pour  les  réunions  des 
troupes  ordonnées  par  l'autorité  militaire. 

Dans  les  cantonnements,  le  commandant 
de  la  colonne,  après  qu'il  a  reconnu  les  lieux 
et  le  terrain,  désigne  une  place  d'armes  pour 
les  réunions  générales  en  cas  d'alerte.  Elle 
est  choisie  de  manière  à  présenter  des  issues 
commodes  dans  toutes  les  directions.  Aussi- 
tôt après  leur  arrivée,  les  chefs  de  corps  re- 
connaissent cette  place  d'armes  et  désignent, 
dans  leurs  quartiers  respectifs,  des  points 
de  coucentratiou  qui  sont  reconnus  par  tous 
les  officiers  (art.  63  du  règlement  sur  le 
service  des  armées  en  campagne). 

Dans  les  lieux  fortifiés,  les  places  d'armes 
sont  des  espaces  assez  larges,  ménagés  aux 
saillants  et  aux  rentrants  du  chemin  couvert 
et  destinés  à  servir  de  lieux  de  rassemble- 
ment pour  les  sorties  (il  en  existe  aussi  aux 
saillants  des  bastions)  et  elles  sont  obtenues 
en  arrondissant  la  contrescarpe  aux  sail- 
lants. 

Elles  sont  saillantes  lorsqu'elles  sont  si- 
tAiées  aux  saillants. 


Elles  sont  rentrantes  lorsque,  situées  dans 
les  angles  rentrants  des  crêtes  du  glacis, 
celles-ci  sont  brisées  extérieurement  en  forme 
de  redan  (fîg.  63)  (V.  Parallèles). 

—  assiégée.  Place  qui  est  investie,  blo- 
quée par  l'ennemi  (V.  Assiégé,  Conseil  d'en- 
quête. Conseil  de  défense,  État  de  siège,  Dé- 
fense des  places,  Garnison,  Gouverneur,  Ca- 
pitulation, Blocus,  Investissement). 

—  comptable.  Place  principale  où  se 
trouve  un  comptable  de  l'un  des  services  du 
département  de  la  guerre  (artillerie,  génie, 
intendance,  santé,  poudres  et  salpêtres),  et 
à  laquelle  sont  rattachées  comme  annexes 
les  places  les  plus  petites,  en  ce  qui  concerne 
le  même  service. 

—  de  guerre  ou  places  fortes.  La 
dénomination  de  place  de  guerre  s'applique 
aux  villes  fortiiiées  pourvues  d'une  simple 
enceinte  ou  d'une  enceinte  à  forts  détachés, 
ou  d'un  ensemble  de  forts  détachés. 

Le  Ministre  de  la  guerre  détermine  les 
ouvrages  qui  dépendent  de  la  place. 

La  même  dénomination  s'applique  aux 
forts  isolés  (forts,  châteaux,  citadelles, 
postes  militaires,  etc.). 

Toute  place  de  guerre  est  classée  par  uni- 
loi. 

Les  places  fortes  sont  nécessaires  : 

1°  Pour  soutenir  puissamment  les  lignes 
d'approvisionnement  ; 

2"  Pour  renforcer  la  base  d'opérations,  si 
elle  est  défensive  ; 

S"^  Pour  protéger  les  approvisionnements 
(^places  de  dépôt)  ; 

4"  Pour  barrer  les  voies  de  communica- 
tion (places  d'arrêt); 

b°  Pour  appuyer  les  manœuvres  des  ar- 
mées [places  de  manœuvre  ou  pivots  straté- 
giques) ; 

6°  Elles  permettent  aussi  de  changer  de 
théâtre  d'opérations. 

—  de  refuge.  Place  pouvant  servir  mo- 
mentanément d'abri  à  une  armée  en  cas 
d'insuccès,  ou  de  débouché  pour  ses  opéra- 
tions offensives. 

Mais,  en  aucun  cas,  une  armée  ne  doit  se 
laisser  investir  dans  une  place  et  elle  doit 
en  sortir  auparavant  (Metz,  Paris,  Plewna). 

—  maritimes.  Grandes  places  contenant 
des  dépôts  considérables  de  matériel  néces- 
saire à  la  marine,  qu'il  est  indispensable 
de  protéger  contre  le  bombardement  d'une 
flotte  ennemie  et  de  mettre  en  état  de  résis- 
ter à  des  attaques  dirigées  contre  elles  à  la 
suite  d'un  débarquement. 

Ce  sont,   en  gt'néral,  les  ports   militaires. 

PLACEMENT  de  l'arme  à  l'épaule. 
Mouvement  de  la  position  du  tireur  debout, 
dans  lequel  l'instructeur  apprend  au  soldat 


PLAIDOIRIE. 


630 


PLAN. 


la  manière  dont  son  arme  doit.èlre  placée  à 
l'épaule  et  dont  il  doit  la  tenir  dans  cette 
position,  pour  être  en  mesure  de  tirer  cor- 
rectement (V.  163  de  l'École  du  soldat). 

—  des  travailleurs.  La  manière  géné- 
rale de  placer  les  travailleurs  dans  les  meil- 
leures conditions  possibles  pour  l'exécution 
d'un  déblai,  varie  suivant  le  temps  dont  on 
dispose,  le  nombre  de  travailleurs  et  d'ou- 
tils, la  nature  de  la  terre,  la  qualité  des  tra- 
vailleurs, etc. 

Nous  dirons  plus  loin  la  manière  dont  les 
travailleurs  sont  disposés  pour  l'exécution 
des  diverses  tranchées  de  la  fortification  de 
champ  de  bataille  ou  de  position,  mais  on 
peut  indiquer  ici  la  règle  générale  suivante, 
qui  s'applique  à  un  déblai  de  forme  quel- 
conque. 

Disposer  les  pelleteurs  le  long  du  déblai 
en  les  espaçant  de  1  mètre  et  ajouter  le 
nombre  de  piocheurs  nécessaires  pour  four- 
nir de  terre  les  pelleteurs. 

Si  la  terre  doit  être  jetée  à  2,  3 re- 
lais, doubler,  tripler...  le  nombre  de  pelle- 
teurs. 

Selon  le  temps  et  le  nomlire  d'hommes 
dont  on  dispose,  on  peut  augmenter  ou  di- 
minuer l'intervalle  de  1  mètre  entre  les  pel- 
leteurs, sans  pourtant  serrer  à  moins  d'un 
pas. 

PLAIDOIRIE.  Action  de  défendre  le  droit 
d'une  partie  devant  un  tribunal  (V.  Jugc- 
nienl). 

PLAIE.  Solution  des  parties  molles  du 
corps. 

Les  plaies  traumatiques  du  cou,  celles  du 
larynx  ou  d'autres  organes  essentiels  peu- 
vent, si  elles  sont  graves,  motiver  l'exemp- 
tion ou  la  réforme. 

PLAINE.  Terr-ain  plat.  C'est  une  vallée 
basse  très  large,  et  qui  est  limitée  par  des 
hauteurs  s'abaissant  insensiblement  de  ma- 
nière à  former  une  grande  surface  h  peu  près 
horizontale.  C'est  généralement  dans  les 
plaines  que  manœuvrent  les  grands  armées 
et  que  se  livrent  les  batailles  décisives.  On 
y  trouve  en  effet  des  communications  plus 
faciles  et  des  ressources  plus  nombreuses. 
Elles  sont  en  général  favorables  à  l'offensive, 
qui  ne  rencontre  d'obstacles  que  dans  les 
cours  d'eau  importants,  et  qui  peut  y  dé- 
ployer des  forces  nombreuses  et  les  concen- 
trer rapidement. 

PLAINTE.  Accusation  verbale  ou  écrite 
contre  quelqu'un. 

—  en  conseil  de  guerre  (V.  Justice 
militaire). 

PLAN  de  campagne.  Projet  complet  des 
diverses  opérations  militaires  à,  exécuter  et 


des  diveises  mesures  à  prendre,  sur  un 
théâtre  d'opérations  déterminé. 

Un  plan  de  campagne,  dit  le  général 
Gourgaud,  doit  avoir  prévu  tout  ce  que 
l'ennemi  peut  faire,  et  contenir  en  lui-même 
les  mojens  de  le  déjouer. 

Napoléon  ajoute  que  les  plans  de  campa- 
gne doivent  se  modilier  à  l'infini,  selon  les 
circonstances,  le  génie  du  chef,  la  nature 
des  troupes  et  la  topographie. 

Le  plan  de  campagne  offensif  comprend 
naturellement  deux  périodes  distinctes  : 
l'une,  détermine  d'une  manière  générale 
l'objectif  principal  et  les  objectifs  successifs 
que  l'armée  devra  chercher  à  atteindre  et 
évalue,  aussi  exactement  que  possible,  la 
quantité  et  la  valeur  des  ressources  qui 
seront  mises  en  œuvre  par  les  deux  parties; 
l'autre,  fixe  les  dispositions  et  manœuvres 
qu'diïse  propose  d'adopter  pour  conquérir  le 
premier  objet-tif. 

La  conquête  des  objectifs  successifs  forme 
comme  autant  de  périodes  distinctes  dans  la 
campagne;  mais  on  conçoit  que  la  première 
période  seule  peut  être  étudiée  en  détail , 
puisque  les  événements  ultérieurs  peuvent 
apporter  des  modifications  profondes  dont  on 
ne  saurait  tenir  compte  à  l'avance. 

«  Il  n'est  pas  possible,  dit  le  maréchal 
de  Moltke,  d'arrêter  avec  certitude  un  plan 
d'opérations  au  delà  de  la  première  rencon- 
tre avec  le  gros  des  forces  de  l'adversaire. 
Un  homme  éti'anger  à  toute  notion  d'art  mi- 
litaire croit  seul  voir,  dans  le  développement 
d'une  campagne,  l'exécution  d'un  plan  ar- 
rêté dés  le  principe  dans  tous  ses  détails  et 
suivi  facilement  jusqu'à  la  fin.  » 

Les  éléments  nécessaires  pour  l'établisse- 
ment d'un  plan  de  campagne  sont  :  la  con- 
naissance de  l'ennemi,  la  connaissance  du 
thé::tre  d'opérations,  les  renseignements  sta- 
tistiques et  les  renseignements  historiques. 

Le  plan  de  campagne  défensif  est  établi 
au  moyen  des  mémos  éléments  ;  on  cherche 
à  prévoir  les  efforts  de  l'ennemi,  leur  impor- 
tance, leur  direction,  etc.,  et  l'on  arrête  en 
conséquence  la  répartition  des  forces  natio- 
nales, la  préparation  et  la  distribution  des 
réserves,  les  points  d'appui  à  organiser,  les 
lignes  suivant  lesquelles  on  devra  manœu- 
vrer pour  attirer  l'ennemi  dans  des  situations 
difficiles  ;  enfin,  le  moment  où  l'on  pourra 
prendre  une  offensive  générale  ou  partielle. 

—  de  défilement  (V.  Défilement). 

—  de  dépait  ou  de  projection.  Plan 
vertical  passant  par  la  ligne  de  départ  (tan- 
gente à  la  trajectoire,  à  son  origine). 

—  de  guerre.  Le  plan  de  guerre  em- 
brasse tous  les  théâtres  d'opérations  sur  les- 
quels peuvent  opérer  les  troupes  opposées. 


PLAN. 

11  détermine  l'attit^ie,  la  conduite  géné- 
rale des  diverses  années,  le  but  à  atteindre 
par  chacune  d'elles,  et,  s'il  y  a  lieu,  l'appui 
mutuel  qu'elles  doivent  se  prêter. 

—  de  mobilisation.  Comprend,  pour 
une  place  forte,  l'étude  de  toutes  les  ques- 
tions pouvant  assurer,  dans  les  meilleures 
conditions  possibles,  la  défense  de  la  place 
(armement,  approvisionnements,  troupes  de 
défense,  abris,  ouvrages  à  exécuter,  popula- 
tion civile,  ouvriers,  etc.). 

Pour  les  corps  de  troupe  et  les  services, 
le  plan  de  mobilisation  fait  l'objet  du  Jour- 
nal de  mobilisation. 

—  de  site.  Plan  parallèle  au  plan  de 
défilement,  situé  verticalement  à.  l'",5()  au- 
dessous  de  lui . 

—  de  tir.  Plan  vertical  passant  par  la 
ligne  de  tir. 

—  directeur  des  attaques.  Plan  sur 
lequel  on  reporte  les  travaux  exécutés  pra' 
Vattaqu'i,  au  fur  et  à  mesure  qu'on  les  exé- 
cute, ainsi  que  les  renseignements  que  l'on 
peut  se  procurer  sur  les  ouvrages  et  les  tra- 
vaux de  la  défense  (V.  Attaque  des  places). 

—  graphique.  La  délinéation,  le  dessin 
d'une  ville,  d'une  place  de  guerre,  d'un  bà- 
timeut  tracé  sur  le  papier,  et  représentant, 
à  une  échelle  déterminée,  la  position  et  les 
proportions  relatives  de  ses  différentes  par- 
ties. 

—  incliné.  Les  charges  sont  placées  sur 
des  chariots  roulant  sur  des  voies  de  fer 
posées  sur  les  talus  eux-mêmes.  On  les  ac- 
couple par  2,  de  manière  qu'un  chariot  des- 
cende quand  l'autre  monte.  La  traction  se 
fait  au  moyen  d'un  cheval  attelé  au  câble 
ou  d'une  loconiobile  qui  actionne  une  poulie 
à  gorge  ou  2  tambours.  Un  cheval  bien  con- 
duit monte,  en  10  heures,  avec  cet  appareil 
à  2  brouettes  pleines,  iOO  mètres  cubes  à  la 
hauteur  moyenne  de  10  mètres. 

—  relief.  Plan  dans  lequel  le  relief  des 
objets  est  représenté  à  une  échelle  détermi- 
née, mais  généralement  dix  fois  plus  grande 
que  l'échelle  de  la  planimétrie,  pour  les  plans 
à  petite  échelle  (V.  Galerie  des  plans  re- 
liefs). 

Le  matériel  d'enseignement  du  cours  pré- 
paratoire dans  les  écoles  rcgimenlaires  com- 
prend un  plan  relief  représentant  les  diverses 
formes  du  terrain  avec  tracé  des  courbes 
horizontales  équidistantes,  et  un  plan  relief 
représentant  un  retranchement  de  fortifica- 
tion passagère. 

Ces  plans  reliefs  sont  fournis  par  le  mi- 
nistère de  la  guerre,  au  compte  de  la  masse 
des  écoles. 

—  topographique.  Carte  dans  laquelle 
une  certaine  étendue  de  terrain  est  figurée 


651  PLANCHETTE. 

au  moyen  des  procédés  de  la  topographie, 
et  à  une  échelle  déterminée. 

PLANCHES  à  bagages.  Planches  fixées 
au  mur,  dans  les  ciuuubres  des  hommes  et 
dans  les  infirmeries,  pour  recevoir  les  effets 
des  hommes  de  troupe,  dans  les  casernes. 
Ces  planches  ont  0™,30  de  largeur;  elles 
sont  placées  à  la  tète  des  lits,  ;i  une  hauteur 
de  2  mètres  au-dessus  du  plancher.  Elles 
sont  munies  de  crochets  pour  recevoir  le 
grand  équipement  et  la  chaussure. 

Chaque  homme  doit  disposer  d'une  lon- 
gueur de  1  mètre  au  moins,  de  planche  à 
bagage. 

—  à  mouler.  Plaque  de  fonte,  horizon- 
tale et  unie,  qui  sert  au  moulage  des  projec- 
tiles. 

—  à  pain.  Planches  suspendues  au  mi- 
lieu des  chambres  de  troupe,  pour  recevoir  le 
pain  des  hommes.  Leur  largeur  est  de  0™,60 
et  leur  longueur  est  calculée  à  raison  de 
0'",12  par  homme. 

—  armée  de  clous.  Planche  dans  la- 
quelle on  a  planté  de  longues  pointes  à  0™,04 
ou  0™,0o  les  uns  des  autres.  Ces  planches 
sont  placées  sur  le  sol  comme  défense  acces- 
soire et  peuvent  tenir  lieu  de  petits  piquets. 

—  de  ciel.  Planches  de  i°',10  à  1°',20 
de  longueur,  de  0™,20  à  0™,30  de  largeur 
et  de  0™,03  à  0™,0i  d'épaisseur,  que  l'on 
place  sur  les  chapeaux  des  galeries  et  ra- 
meaux, pour  soutenir  les  terres. 

—  de  coffrage.  Planches  de  même  lon- 
gueur et  de  même  largeur  que  les  planches 
de  ciel,  mais  de  0™,02  à  0™,03  d'épaisseur 
seulement,  que  l'on  place  sur  les  côtés  des 
chdssis  de  mine  ou  des  cadres  des  puits  pour 
maintenir  les  terres. 

PLANCHETTE.  Petite  surface  plane  en 
planches  minces,  sur  laquelle  on  colle  une 
feuille  de  papier  destinée  à  recevoir  un  plan, 
un  dessin. 

—  à  astiquer.  Planchettes  en  chêne 
percées  de  trous,  destinées  au  nettoyage  et  à 
l'astiquage  des  buffleteries.  Ces  planchettes 
sont  fournies  par  le  service  du  génie,  n  rai- 
son de  8  par  compagnie  d'infanterie  de  ligne 
ou  du  génie,  ou  par  escadron  do  cavalerie, 
et  de  12  par  compagnie  do  cliasscurs  à  pied 
ou  du  train  des  équipages,  ou  par  batterie 
d'artillerie.  Elles  sont  entretenues  et  rem- 
placées au  compte  de  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

—  de  chargement.  Planchette  en  fer 
servant  pour  le  chargement  des  canons  de 
siège  et  de  place  dont  les  projectiles  sont 
fort  lourds.  Deux  tringles  en  fer,  fixées  longi- 
tudinalement  sur  cette  planchette,  forment 
une  rainure. 

La  planchette  est  introduite  dans  le  loge- 


PLANIGRAPHE. 


052 


PLAQUES. 


ment  de  la  vis  de  culasse,  sa  face  supé- 
rieure à  hauteur  du  fond  de  la  rayure  (n"  1) 
qui  a  son  origine  au  fond  de  l'àme  sur  la 
génératrice  inférieure,  Le  tenon  inférieur  de 
l'obus  est  engagé  dans  la  rainure  de  la  plan- 
chette et,  guidé  par  celle-ci,  s'engage  dans 
la  rainu)-e  n"  1  ;  il  ne  reste  qu'à  pousser  le 
projectile  avec  le  refouloir  pour  l'amener  à 
sa  position  de  changement. 

—  de  lever.  Ces  planchettes  sont  de  di- 
mensions variables,  suivant  les  dimensions 
du  plan  à  lever.  Elles  sont  composées  d'un 
certain  nombre  de  planchettes  de  C^.OS  à 
0™,10  de  largeur,  assemblées  à  rainures  et 
languettes,  et  maintenues  à  leurs  extrémités 
par  dos  traverses  dans  lesquelles  elles 
viennent  s'assembler  de  la  môme  manière. 
Elles  sont  montées  sur  un  trépied  muni  d'un 
genou  à  coquille,  de  manière  à  faciliter  leur 
réglage  (V.  Lever  à  la  planchette). 

—  de  tir.  La  planchette  de  tir  est  un 
tableau  qui  est  établi  d'avance  pour  cliaque 
pièce  de  place  en  batterie  sur  un  rempart. 

Ce  tableau  fait  connaître  la  distance  delà 
bouche  à  feu  aux  différents  points  intéres- 
sants situés  dans  le  champ  de  tir  de  la  pièi-e 
et  à  sa  portée  ;  il  fait  connaître  l'angle  à 
donner  pour  le  pointage  en  hauteur  ;  l'angle 
que  doit  faire  l'axe  de  la  pièce  avec  la  direc- 
trice, pour  le  pointage  en  direction  ;  la 
charge  de  poudre  à  employer  pour  chacun 
des  coups  indiqués. 

—  d'inflammation.  Dispositif  de  deux 
petites  planchettes  en  bois  et  que  l'on  place 
dans  l'obus  à  balles  de  90,  modèle  1879, 
dans  le  but  de  favoriser  la  rapidité  de  com- 
bustion de  la  charge  de  poudre  intérieure  du 
projectile  et  d'en  rendre  renrocliement  plus 
difficile. 

—  des  dérives.  Petite  planchette  métal- 
lique et  graduée  qui  se  trouve  à  la  partie 
supérieure  de  la  tige  de  hausse  de  nos  ca- 
nons; un  pignon  peut  faire  mouvoir  cette 
planchette  vers  la  droite  ou  vers  la  gauche. 

PLANIGRAPHE.  Instrument  servant  à 
copier  les  dessins,  en  augmentant  ou  en  di- 
minuant leur  échelle  dans  des  proportions 
voulues. 

PLANIMÈTRE.  Instrument  destiné  à 
mesurer  la  superficie  des  surfaces  planes. 

PLANIMÉTRIE.  Opération  d'un  lever 
consistant  à  représenter,  sur  une  carte  ou 
sur  un  plan  topographique,  tous  les  objets 
et  toutes  les  lignes  que  l'on  remarque  à  la 
surface  du  sol,  tels  que  routes,  cours  d'eau, 
maisons,  villages,  villes,  bois,  escarpe- 
ments, etc. 

Pour  faire  la  planimétrie  d'un  terrain,  on 
commence  par  déterminer  un  canevas  polij- 


gonal,  que  l'on  lève  par  un  des  procédés 
indiqués  au  mot  Lever. 

PLANTATIONS.  Arbres- ou  haies  plan- 
tés sur  certaines  parties  de  la  fortification 
permanente  :  haies  vives  sur  les  bei'mes  des 
talus  pour  retenir  les  terres  éboulées  et  faire 
obstacle  à  la  marche  de  l'ennemi  au  mo- 
ment de  l'assaut,  et  sur  les  plongées,  entre 
les  traverses,  pour  former  un  rideau  :  arbres 
à  racines  rayonnantes,  tels  que  les  acacias, 
sur  les  talus  dans  le  but  de  retenir  les 
terres,  et  sur  les  glacis  pour  augmenter  les 
difficultés  des  travaux  de  sape  ;  enfin,  nom- 
breux arbres  dans  l'intérieur  des  ouvrages, 
pour  masquer  les  différents  massifs  de  terre 
et  être  employés  à  divers  usages  dans  un 
siège. 

PLANTON.  Soldat  de  service  auprès  d'un 
officier  général  ou  d'un  chef  de  corps  ou  de 
service  pour  porter  ses  ordres,  ses  dépêches. 

Ces  plantons  peuvent  être  à  cheval  lors- 
que les  nécessités  du  service  l'exigent. 

Le  trésorier  de  chaque  corps  de  troupe  a 
également  droit  à  un  planton  garde-caisse. 

—  à  l'hôpital.  Il  est  cimimandé  chaque 
jour  un  sous-officier  de  planton  qui  est  de 
service  pendant  24  heures  à  l'hôpital. 

Ce  sous-officier  se  conforme  aux  disposi- 
tions du  règlement  sur  le  service  des  hôpi- 
taux qui  sont  mentionnées  dans  sa  con- 
si^^ne. 

PLAQUES  (V.  Blindage,  Cuiramment  de 
la  forlijicntion). 

—  de  ceinturon.  Plaque  en  cuivre  qui 
sert  à  agrafer  le  ceinturon  des  hommes  de 
troupe,  lorsque  ce  dernier  est  porté  par- 
dessus la  tunique,  comme  cela  a  lieu  dans 
l'infanterie  et  dans  le  génie. 

—  de  couche.  Partie  inférieure  de  la 
crosse  d'une  arme  portative.  Elle  est  en  acier 
et  sert  à  préserver  la  crosse  des  chocs  contre 
le  sol.  Elle  est  recourbée  à  angle  droit  pour 
contourner  le  talon  de  la  crosse  et  est  fixée 
à  celle-ci  au  moyen  de  2  vis. 

—  de  garde.  Appendices  en  fer  situés 
sur  les  côtés  parallèles  à  la  voie  des  châssis 
des  wagons  et  reposant  sur  les  fusées  des 
essieux. 

Les  Iw'iles  à  graisse  sont  comprises  entre 
les  branches  des  plaques  de  garde. 

—  d'identité.  Tout  militaire,  en  temps 
de  guerre,  est  pourvu  d'une  plaque  d'iden- 
tité suspendue  au  cou  par  un  cordon  en 
coton  noir,  dans  le  but  de  permettre  de  le 
reconnaître  s'il  vient  à  être  tué  ou  blessé 
grièvement. 

Les  plaques  sont  conservées  au  corps  en 
temps  de  paix  et  délivrées  aux  hommes  au 
moment  de  la  raobiUsation. 

Elles  portent  sur  une  face  le  nom,  le  pré- 


PLAQUE.  653 


PLATE. 


nom  usuel  et  la  clqsse  de  riiomnie  ;  sur 
l'autre  face,  l'indication  de  la  subdivision 
de  région  et  du  numéro  du  registre  matri- 
cule du  recrutement. 

—  de  shako  et  de  képi  de  première 
tenue-  Flaque  en  laiton  reproduisant  l'em- 
blème de  l'arme  ou  du  service,  et  qui  est 
fixée  sur  le  devant  du  shako  ou  du  képi  de 
première  tenue. 

Les  plaques  nécessaires  sont  demandées 
aux  magasins  de  l'État,  et  payées  sur  les 
fonds  de  la  masse  d'habillement  et  d'entre- 
tien. 

—  tournante.  Dispositif  employé  dans 
les  gares  pour  faire  passer  des  véhicules 
isolés  d'une  voie  sur  une  autre,  faisant  entre 
elles  un  angle  quelconque. 

Les  plaques  tournantes  servent  aussi  à 
retourner  le  sens  de  la  marche  des  locomo- 
tives et  de  certains  wagons  spéciaux,  mais 
elles  servent  surtout  à  mettre  en  communi- 
cation plusieurs  voies  parallèles  par  l'inter- 
médiaire d'une  voie  transversale. 
•  Une  plaque  tournante  comprend  : 

1°  Un  plateau  inférieur  ou  croisillon,  très 
solide,  qui  porte  un  cercle  de  roulement  ; 

2°  Une  cave  ou  cloison  circulaire  pour 
isoler  la  plaque  ; 

3"  Des  pivots  et  des  galets  comme  sup- 
port du  plateau  mobile  ; 


40  Un  plateau  mobile  à  la  partie  supé- 
rieure consistant  en  une  charpente  en  fer, 
portant  des  rails  croisés  à  angle  droit,  et 
recouverte  d'un  parquet  en  bois  ou  en  fonte. 

PLASTRON.  Partie  antérieure  de  la  cui- 
rasse, nommée  aussi  devant  de  cuirasse. 

Dans  l'ancienne  armée,  toute  la  cavaleiie 
avait  le  plastron,  et  seul  le  régiment  de  cui- 
rassiers portait  la  cuirasse  complète. 

Sorte  de  demi-cuirasse  en  peau  employée 
pour  se  garantir  des  coups  de  fleuret  à  la 
salle  d'escrime.  Le  nombre  des  plastrons  né- 
cessaires à  chaque  corps  de  troupe  est  indi- 
qué dans  la  circulaire  du  7  décembre  1872, 
/.  M.,  p.  r.,  page  845.  Ce  matériel  est 
fourni  par  les  soins  de  M.  1  intendant  mili- 
taire du  gouvernement  de  Paris. 

PLAT  de  crosse.  Partie  aplatie  de  la 
crosse  qui  est  opposée  à  la  joue. 

—  de  lame  de  sabre.  Partie  unie,  qui 
dans  certains  sabres,  relie  le  dos  et  le  tran- 
chant. 

Les  coups  de  plat  de  sabre  constituaient 
autrefois  un  genre  de  correction  pour  la 
grosse  cavalerie  ;  elle  fut  même  appliquée 
quelque  temps  à  l'infanterie. 

PLATE.  Pièce  de  fer  qui  accompagnait  le 
bas  de  la  cuirasse  et  qu'on  nommait  aussi 
plaline  de  braconnière. 


Fis.   237. 


OUVRAGES   AVANCÉS. 

a  batterie  pour  battre  les  routes. 
b  tranchée  pour  les  soutiens  de 
celte  batterie. 
cd  localités  mises  en  état  de  dé- 
fense. 
e  ouvrage   ouvert  pour   assurer 
la  retraite  des  avant-gardes. 


PHEMIERE   LIGNE. 

f  bouquets  de  bois  mis  en  état 
de  défense  en  avant  du  front. 

g  batterie  pour  le  llanijuement 
général  des  pentes. 

/(  ouvrages  ouverts. 

i   traneiiées. 

/i  bois  mis  en  état  de  défense  et 
appuyant  la  droite  de  la  po- 
sition ;\  la  rivière  (la  gauplie 
n'est  pas  représentée).  Sur 
cette  partie  du  front,  il  y  a 


deux  groupes  d'ouvrages,  l'un 
sur  la  route  partant  de  l'au- 
berge d  (de  h  en  h),  l'autre 
des  deux  cotés  du  ravin  qui 
descend  à  e. 

DECXIÈME    I.IUKE. 

l  ouvrages  fermés, 
m  ouvrages  mi-fermés. 
;i  ouvrages  fermés  pour  soutenir 
la  retraite. 


PLATEAU. 


Plaque  de  métal  ou  cuirasse  de  dessous, 
dont  l'usage  se  conserva  jusqu'au  XI  V«  siè- 
cle. 

A  partir  de  cette  époque,  on  employa  des 
armures  à  plate,  c'est-à-dire  composées  de 
plaques  d'acier,  par  opposition  aux  cottes  de 
mailles. 

On  appelait  anciennement  coutel  à  plate 
une  épée  fine  et  effilée,  un  peu  plus  longue 
que  la  dague. 

PLATEAU.  Massif  de  terre  élevé  au-des- 
sus du  niveau  de  la  mer.  Plaine  élevée. 

Les  plateaux  que  l'on  rencontre  ordinai- 
remenl  en  campagne  sont  de  simples  som- 
mets tronqués  formant  une  surface  plane. 

Pour  organiser  défensivement  un  plateau 
assez  étendu,  il  est  évident  que  la  meilleure 
position  à  occuper  est  celle  qui  fait  face  au 
côté  de  l'attaque  C'est  donc  sur  cette  crête 
que  devra  être  établie  la  ligne  de  défense 
(fig.  237).  On  occupera  les  points  les  plus 
importants,  ceux  qui  permettent  de  voir  le 
mieux  possible  toutes  les  pentes  praticables 
à  l'attaque.  Les  ouvrages,  suivant  leur  rôle 
et  leur  position,  seront  plus  ou  moins  forte- 
ment organisés,  et  précédés  ou  non  de  dé- 
fenses acce-soires.  L'artillerie  s'établira  un  j 
peu  en  arrière,  sur  les  positions  les  plus  fa- 
vorables à  sa  mission  ;  quelquefois,  on  pla- 
cera des  épaulements  sur  la  crête  même  d'in- 
fanterie, pour  battre  d'un  feu  à  mitraille 
très  intense  les  principales  lignes  d'assaut. 
S'il  se  trouve  des  éperons  saillants,  qui  per- 
mettent de  prendre  des  vues  de  flanc  sur  la 
ligne,  ils  devront  être  occupés  très  forte- 
ment. La  crête  militaire  n'étant  pas  la  ligne 
de  faite,  on  organisera  sur  cette  dernière, 
ou  un  peu  en  avant  si  elle  se  trouve  trop 
éloignée,  une  deuxième  ligne  d'ouvrages  ; 
ceux  qui  seront  établis  sur  les  points  les 
plus  forts  pourront  être  fermes  et  destinés  à 
protéger  la  retraite. 

La  défense  d'un  plateau  en  arrière  de  la 
crête  de  faîte,  n'es,t  possible  que  contre  un 
ennemi  inférieur,  car,  dans  ces  conditions, 
on  ne  commande  plus  les  abords  de  la  posi- 
tion, et  la  retraite  serait  difficile  et  péril- 
leuse avec  des  pentes  à  dos. 

On  donne  également  le  nom  de  plateau  à 
un  asserpblage  en  forme  de  tablette  d'un 
certain  nombre  de  madriers,  recroisés  dans 
certains  cas.  Il  y  a  des  plateaux  de  ce 
genre  pour  grand  châssis  d'affût  de  place, 
de  coussinet  de  pointage,  d'affût  de  casemate 
de  côte,  de  plate-forme  de  place,  pour  fou- 
gasse, etc. 

PLATE-BANDE.  Bande  de  fer  qui  passe 
sur  les  tourillons  du  canon  pour  les  relier  à 
l'afTùt. 

—  FORME.    Sorte    de   plancher    solide 


es»  PLATE-FORME. 

établi  sur  le  terre-plein  où  viennent  agir  les 
roues  de  l'atfût  dans  le  tir  de  siège  oo  de 
place,  pour  que  ce  tir  soit  régulier.  Ce  plan- 
cher est  légèrement  incliné  de  l'arrière  à 
l'avant,  pour  faciliter  la  mise  en  batterie 
des  pièces  après  chaque  coup. 

On  peut  classer  les  plates-formes  de 
siège  en  deux  catégories  : 

i"  Plates-formes  à  tablier  continu, 
avec  gîtes  parallèles  à  la  directrice  et  élé- 
ments du  tablier  perpendiculaires.  Plus  ou 
moins  longues  à  construire,  elles  offrent 
toutes  les  garanties  nécessaires  de  solidité  et 
de  résistance;  elles  permettent  le  change- 
ment de  direction  du  tir  dans  une  certaine 
mesure,  et,  dans  ce  but,  le  tablier  est  géné- 
ralement tenu  horizontal  ; 

2°  Plates-formes  volantes,  avec  gîtc^ 
perpendiculaires  à  la  directrice,  formant  une 
voie  sous  chaque  roue,  et  une  sous  la  crosse. 
Exigent  moins  de  bois,  sont  plus  rapide- 
ment construites,  mais  ne  permettent  le  tii' 
que  dans  une  seule  direction.  Inclinées  de 
0™,04  par  mètre  vers  l'avant. 

Il  existe,  dans  les  places,  un  certain  nom- 
bre de  plales-^ormes  de  modèles  actuellement 
déclassés;  elles  sont  conservées  jusqu'à  leur 
mise  hors  de  service  et  seront  remplacées 
alors  par  des  types  réguliers.  En  raison  des 
facilités  que  ces  plates-formes  présentent 
pour  le  démontage,  elles  sont  affectées  de 
préférence  aux  pièces  de  l'armement  de 
sûreté.  Ou  emploie  des  plates-formes  vo- 
lantes pour  le  canon  de  24  de  place  sur  affût 
de  siège;  de  12  de  siège  sur  affût  de  siège  : 
de  campagne,  sur  affûts  de  campagne,  de 
120  et  de  153  longs  II  y  en  a  de  diverses 
espèces  et  les  dispositions  de  détail  varient 
avec  la  bouche  à  feu  et  la  nature  des  maté- 
riaux. 

Le  matériel  des  chemins  de  fer  permet 
d'exécuter  des  plates-formes  de  circonstance 
très  résistantes. 

Enfin,  pour  les  emplacements  de  pièces 
ne  devant  être  occupés  que  pendant  un 
temps  restreint,  et  pour  pouvoir  utiliser, 
contre  les  sorties  de  la  place,  les  pièces  légè- 
res de  certaines  batteries,  on  peut  établir, 
sur  le  sol  naturel,  des  plates-formes  en 
terre,  en  préparant  en  conséquence  l'empla- 
cement. 

On  emploie,  comme  plates-formes  de  place. 
celles  de  siège,  lorsque  les  bouches  à  feu 
mises  en  batterie  sur  les  remparts  simt  mon- 
tées sur  affûts  de  siège.  Mais  lorsqu'elles 
sont  montées  sur  affûts  de  place,  il  faut 
avoir  recours  à  des  plates-formes  de  place, 
proprement  dites.  Il  y  en  a  de  deux  espè- 
ces :  pour  affûts  sur  châssis  pour  le  tir  à 
barbette,   et  pour   affûts  sur   lisoirs  direc- 


PLATE-LONGE.  65o 

leurs,  pour  le  tir  à  embrasure  et  sous  case- 
mates. 

Les  p'ates-formes  de  côte  sont,  à  la  surface, 
disposées  généralement  comme  les  plates- 
formes  de  pUtce,  mais  les  puissantes  bouches 
à  feu  employées  dans  ce  cas  exigent  que  ces 
plates-formes  soient  appuyées  sur  de  vérita- 
bles fondations  en  maçonnerie  ou  en  béton, 
établies  en  même  temps  que  la  batterie  de 
côte. 

PLATE-LONGE.  Longue  banle  de  cnir 
ajoutée  aux  harnais  d'un  cheval  pour  l'em- 
pêcher de  ruer. 

Longe  ou  courroie  servant  à  attacher  un 
cheval . 

Corde  ou  courroie  avec  laquelle  un  éeuyer 
à  pied  fait  trotter  circulairemeut  un  cheval. 

PLATINE.  Plaque  d'acier  sur  laquelle 
sont  assemblées  les  diverses  pièces  servant  à 
produire  la  décharge  d'une  arme  à  feu. 

—  à  mèche.  Le  plus  ancien  mécanisme 
de  ce  genre,  d'invention  espagnole,  et  con- 
Bue  sous  le  nom  de  pla'ine  à  mèche  et  à 
ierpenliu.  Une  mèche,  réglée  à  la  longueur 

Fis.  238. 


convenable,  était  attachée  au  chien  ;  lors- 
qu'on faisait  effort  sur  la  gâchette  [fuj.  238), 
eelle-ci  agissait  sur  un  levier  coudé  qui 
amenait  doucement  la  mèche  en  contact  avec 
la  poudre  contenue  dans  le  bassinet. 

—  à  rouet.  Eu  1315,  un  arquebusier 
allemand  inventa  la  platine  à  rouet.  Ce  mé- 
canisme comprenait,  en  principe,  une  pierre 
à  feu   maintenue   entre   les   mâchoires    du 

Fiff.  239. 


chien,  laquelle  s'ab:>issait  à  volonté  dans  le 
bassinet,    au   fond  duquel  se  trouvait   un 


PLOIEMENT. 

rouet  d'acier,  que  faisait  mouvoir  un  ressort 
coudé  (fîg.  239)  et  dont  le  frottement  des 
cannelures  sur  la  pierre  faisait  jaillir  des 
étinrelles  qui  mettaient  le  feu  à  la  poudre 
d'amorce  et  déterminaient  le  départ  du 
coup. 

—  à  batterie  ou  à  silex.  Simplifica- 
tion de  la  précédente,  dans  laquelle  le  chien 
portant  une  pierre  s'abattait,  par  le  jeu 
d'une  détente  et  l'intermédiaire  d'une  noix 
sur  la  batterie,  qui  recouvrait  le  bassinet 
contenant  la  poudre  d'amorce  {/ig.  240). 

Fig.  240, 


—  à  percussion  ou  à  piston.  Tout 
l'effet  du  mécanisme  se  réduit  au  choc  du 
chien  formant  marteau,  venant  enflammer 
le  fulminate  d'une  capsule  placé  sur  la  che- 
yninêe.  Ce  système  fut  appliqué  dans  les  fu- 
sils transformés  en  i84i. 

—  à  secret.  Celle  dont  on  masquait  à 
volonté  le  bassinet  par  un  cylindre  à  pivot, 
ou  dont  un  procédé  d'arrêt  suspendait  à  vo- 
lonté le  fonctionnement  du  mécanisme. 

PLATINEUR.  Ouvrier  armurier  qui  fait 
les  platines. 

PLEIN  FOUET  (V.  Tir). 

PLÉNIPOTENTIAIRE.  Qui  est  muni  de 
pleins  pouvoirs  (V.  Ambassadeur). 

PLÉSION.  Nom  donné  par  les  Gre.:s  à 
une  disposition  de  la  phalange  en  forme  de 
bricpie,  c'est-à  dire  de  carré  long,  dont  le 
centre  était  plein  ou  vide.  Dans  certains 
systèmes  tactiques,  ce  mot  désigne  aussi  une 
colonne  d'infanterie. 

PLI.  Un  double  existant  à  une  étoffe,  à 
du  papier.  Se  dit  aussi  pour  lettre,  mis- 
sive. 

—  de  terrain  Elévation  de  terrain  de 
faible  hauteur,  suffisante  pour  dérober  des 
troupes  à  la  vue  de  l'ennemi. 

PLIER.  Troupe  qui  se  laisse  entamer  et 
cède  du  terrain;  plier  c'est  faiblir,  reculer, 
commencer  à  être  défait. 

En  termes  de  manège,  plier  un  clieval. 
c'est  lui  amener  la  tète  en  dedans  ou  en 
dehors,  afin  de  lui  rendre  l'encolure  souple 
et  les  épaules  faciles. 

PLOIEMENT.  Manœuvre  ayant  pour 
objet  de  faire  passer  une  troupe  de  l'ordi-e 
en  ligne,  à  l'ordre  en  colonne. 


PLOMB. 

PLOMB.  Métal  gris  bleuâtre,  doué  d'une 
grande  malléabilité  et  d'une  grande  ducti- 
lité, se  laissant  facilement  rayer  à  l'ongle  et 
couper  au  couteau;  sa  densité  est  de  11,44; 
il  est  fusible  à  3-2Q  degrés. 

Ces  propriétés  l'ont  fait  cboisir  pour  la 
fabrication  des  balles  des  armes  à  feu  por- 
tatives. 

Il  est  recommandé  aux  corps  de  troupe 
de  recueillir  le  plomb,  après  chaque  tir.  Les 
débris  recueillis  sont  inscrits  au  carnet 
auxiliaire  des  munitions  et  utilisés  pour  la 
fabrication  des  cartouches  de  tir  réduit.  Le 
surplus  est  versé  à  l'artillerie. 

—  durci.  Alliage  de  plomb  et  d'anti- 
moine employé  actuellement  à  la  fabrication 
des  balles,  afin  de  leur  donner  une  plus 
grande  dureté  (V.  Emplombage). 

PLONGEANT.  Dont  la  direction  est  de 
liant  en  1ms. 

PLONGÉE.  Plan  du  parapet  compris 
entre  la  crête  intérieure  et  la  crête  exté- 
rieure; c'est  sur  la  plongée  que  les  défen- 
seurs appuient  leurs  armes  pour  tirer.  On  a 
donc  intérêt  à  l'incliner  le  plus  possible  vers 
l'extérieur,  de  manière  que  les  tireurs 
puissent  bien  voir  et  battre  tout  le  terrain 
en  avant.  Mais  si  l'inclinaison  dépassait  1/6 
à  J/4,  l'angle  formé  par  le  talus  intérieur 
et  la  plongée  serait  trop  aigu,  et  par  suite 
trop  facile  à  écrêler. 

PLUMBATA.  Projectile  de  forme  ronde 
employé  au  moyen  âge  pour  le  canon;  ce 
nom  n'était  admis  que  dans  le  Midi. 

PLUMBAT.5;.  Sorte  de  dards  très  courts 
et  garnis  de  plumb  en  usage  chez  les  Ro- 
mains. Ces  dards,  qui  étaient  lancés  à  la 
main,  avaient  la  forme  d'une  flèche,  dont 
le  fer  était  barbelé  et  chaque  soldat  en  por- 
tait cinq  dans  l'intérieur  de  son  bouclier. 

PLUME.  Plume  d'autruclie  préparée  et 
mise  autour  du  chapeau  des  officiers  géné- 
raux et  assimilés. 

Elle  est  blanche  pour  les  généraux  com- 
mandant les  corps  d'armée,  les  armées  ou 
les  groupes  d'armée;  elle  est  noire  pour  les 
autres  généraux  et  assimilés. 

PLUMEAU.  Espèce  de  balai  fait  avec  de 
fortes  plumes. 

Les  corps  de  troupe  sont  autorisés  à  ache- 
ter des  plumeaux  pour  l'époussetage  des 
magasins,  au  compte  de  la  masse  d'habille- 
ment et  d'entretien. 

PLUMET.  Bouquet  de  plumes  que  les 
militaires  de  certaines  armes  portent  à  leur 
coiffure,  en  grande  tenue  (artillerie,  cava- 
lerie, chasseurs  à  pied). 

Lorsque  le  bouquet  de  plumes  est  effilé  et 
droit,  il  porte  le  nom  d'aigrette. 

PLUTEOS  et  PLUTEUM.  Rempart  de 


656  POIDS. 

planches  ou  tour  mobile  garni  de  peaux, 
dont  l'assiégeant  faisait  usage  pour  se  ga- 
rantir des  coups  de  l'assiégé  ou  s'avancer  à 
couvert  contre  les  murailles  d'une  ville  que 
l'on  attaquait  à  l'époque  romaine. 

POCHE.  Espèce  de  petit  sac  en  étoffe  fixé 
au  vêtement. 

Tous  les  vêtements  des  militaires  sont 
pourvus  de  poches. 

Cuiller  de  fer  à  long  manche  dont  on  se 
sert  pour  puiser  le  bouillon. 

Les  corps  de  troupe  faisant  usage  de  cui- 
sines à  vapeur  sont  autorisés  à  acheter  une 
poche  à  bouillon  par  marmite,  au  compte  de 
la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

PODESTAT.  Magistrat  remplissant  au 
moyen  âge,  dans  certaines  villes  d'Italie,  les 
charges  d'officier  de  police  et  de  justice. 

Il  commandait  comme  général  d'armée  en 
temps  de  guerre. 

PODOMÈTRE  (V.  Pédomètre). 

POÊLE.  Espèce  de  fourneau  en  fonte  qui 
sert  au  chauffage  des  chambres  de  troupe, 
et  des  corps  de  garde. 

Les  premiers  sont  fournis  par  le  service 
du  génie,  les  autres,  par  le  service  des  lits 
militaires. 

Le  nombre  des  poêles  à  fournir  à  chaque 
corps  de  troupe  est  déterminé  de  concert  par 
le  sous-intendant  militaire  et  le  chef  du  gé- 
nie, après  avoir  entendu  un  officier  délégué 
par  le  conseil  d'administration. 

La  répartition  est  faite  d'après  les  bases 
suivantes  : 

Un  poêle  par  chambre  de  sous-officiers, 
ou  de  malades  à  l'infirmerie,  ou  par  atelier 
régimenlaire.  Toutefois,  en  cas  de  commu- 
nication de  deux  pièces  contiguës,  un  seul 
poêle  est  alloué  ;  deux  poêles  par  unité  ad- 
ministrative d'un  effectif  réel  moindre  que 
1 00  caporaux  ou  brigadiers  et  soldats  ;  trois 
poêles  par  unité  adminisîrative  d'un  effectif 
supérieur. 

Dans  les  baraquements,  ce  nombre  peut 
être  augmenté,  suivant  la  région  à  laquelle 
ils  appartiennent,  jusqu'au  maximum  d'un 
poêle  par  120  mètres  carrés  pour  les  ba- 
raques de  plus  grandes  dimensions,  étant 
entendu  qu'une  fraction  de  tiO  mètres  carrés 
au  moins  est  nécessaire  pour  donner  droit 
à  un  puèle  supplémentaire. 

Les  allocations  pour  le  chauffage  des 
chamlires  sont  boisées  sur  le  nombre  de  poêles 
déterminé  comme  il  a  été  dit  ci-dessus. 

POIDS.  La  mesure  d'une  chose  pesante 
en  prenant  pour  base  l'unité  de  poids.  Mor- 
ceau de  fer,  de  cuivre,  etc.,  d'une  pesan- 
teur réglée  par  la  loi,  et  qui  doit  servira 
évaluer  la  pesanteur  des  corps.  Tous  les  ap- 
pareils de  pesage,  tels  que  balances,  bas- 


POIGNARD. 


(}o7 


POINTAGE. 


cules  existant  dans  le^  corps  de  troupe  ol 
établissements,  doivent  être  munis  d'une 
série  de  pouls  vériûés  et  poinçonnés  chaque 
année  par  le  vêrilicateur  des  poids  et  me- 
sures. Les  balances  Roberval  existant  à  l'in- 
firmerie des  hommes  et  à  celle  des  dievaux 
sont  munies  chacune  d'uue  série  de  poids 
en  cuivre. 

POIGNARD.  Arme  à  manche  ou  espèce 
de  couteau  à  lame  courte,  pointue  et  tran- 
chante. 11  a  fait  partie  de  l'armement,  sous 
diverses  formes,  chez  tous  les  peuples  depuis 
la  plus  haute  antiquité  jusqu'aux  temps  mo- 
dernes. Ou  l'a  cependant  plutôt  considéré 
comme  une  arme  d'assasin  que  comme  une 
arme  de  combat.  La  marine  française  fait 
usage  d'un  poignard,  modèle  1837,  à  lame 
triangulaire. 

—  de  miséricorde  (V.  Dague). 
POIGNÉE.   La    partie    par    laquelle  on 

prend  une  arme  pour  la  tenir.  La  poignée 
du  fusil  est  la  partie  du  fût  située  entre  le 
buse  de  la  crosse  et  le  pontet.  La  poignée 
dune  arme  blanche  est  située  à  l'extrémité 
opposée  à  la  pointe.  La  forme  de  la  poignée 
a  une  influence  sur  le  maniement  de  l'arme. 
La  force  centrifuge  tend  à  faire  glisser  la 
poignée  dans  la  main,  et,  d'un  autre  côté, 
pour  que  la  lame  puisse  acquérir  une  grande 
vitesse  angulaire,  il  faut  que  la  poignée  ait 
beaucoup  de  jeu.  L'expérience  a  prouvé  que 
la  meilleure  manière  de  satisfaire  à  cette 
condition  est  de  rendre  la  poignée  étroite 
dans  le  sens  de  la  largeur  de  la  lame. 

POIGNET.  L'endroit  où  le  bras  se  joint 
à  la  main.  Le  bord  inférieur  de  la  manche 
d'une  ciieniise,  d'un  vètemeut. 

POING.  Main  fermée  (coup  de  poing) 
(V.  Exjiloseur  Bréguet). 

POINT  d'attaque  (V.  Choix  du  point 
d'attaque). 

—  dangereux  (V.  Défilemeni). 

—  de  conversion.  Point  auquel  toutes 
les  troupes  d'une  colonne  -.•ommencent  un 
mouvement  de  conversion.  On  y  place  un 
jiilonneur . 

—  de  chute.  Point  auquel  un  projectile 
vient  rencontrer  le  sol  ou  le  but. 

—  de  direction  ou  point  de  vue. 
liut  éloigné,  très  visible,  isolé  et  fixe  que  le 
commandant  d'une  troupe  indique  comme 
base  ou  direction  du  mouvement  à  exécuter. 
S'il  n'existe  pas  d'accident  naturel  assez 
élevé,  l'adjudant-major  va  se  porter  au  point 
voulu. 

—  d'honneur.  Ce  qui  touche  à  l'hon- 
neur, à  hi  considération  militaire. 

—  initial.  Point  où  chaque  élément 
d'une  troupe  ou  d'uue  colonne  doit,  à  heure 
déterminée,  avoir  pris  rang  dans  la  colonne. 


11  est  pris  en  avant  des  cantonnements  et 
bivouacs.  Les  chefs  de  la  colonne  et  des  unités 
de  commandement  le  font  reconnaître  aus- 
sitôt qu'ils  ont  reçu  l'ordre  de  mouvement 
et  estiment  le  tem^is  nécessaire  à  leur  tète  de 
colonne  pour  y  arriver  par  les  routes  ou  à 
travers  champs.  Lorsque  les  cantonnements 
et  bivouacs  sont  éloignés  de  la  ligne  de 
marche,  le  général  commandant  peut  dési- 
gner un  point  initial  intermédiaire. 

—  moyen.  Position  moyenne  des  points 
où  les  projectiles  ont  frappé  la  cible.  Lors- 
qu'un tir  est  exécuté  avec  une  même  charge 
et  sous  un  même  angle,  le  point  moyen  est 
le  point  par  lequel  passerait  la  résultante 
de  toutes  les  forces  égales  et  parallèles,  qu'on' 
peut  supposer  appliquées' au  centre  de  cha- 
cun des  points  de  chute  (V.  Éclatement). 

—  stratégique.  Les  points  stratégiques 
sont  ceux  qu'il  importe  d'occuper,  soit  pour 
menacer  les  communications  de  l'ennemi, 
soit  pour  conserver  les  siennes  propres.  Ils 
doivent  être  choisis  de  manière  à  faciliter 
les  combinaisons  de  mouvements  des  dififé- 
rentes  colonnes  d'une  armée.  Tels  sont  les 
nœuds  de  communication  importants,  les 
tètes  de  ponts,  les  grands  confluents,  les  pla- 
teaux origines  de  plusieurs  cours  d'eau,  les 
cols  importants,  les  débouchés  de  forêts  ou 
de  marais,  les  grands  centres  de  population 
et  notamment  les  capitales  des  États,  les 
places  fortes,  etc. 

POINTAGE.  Opération  de  pointer  le  ca- 
non, c'est-à-dire  de  diriger  l'axe  d'une 
bouche  à  feu  de  manière  à  atteindre  un  but 
déterminé.  Le  pointage  peut  se  faire  de  deux 
manières  :  1°  au  moyen  de  la  hausse,  lorsque 
le  but  est  visible  et  qu'on  peut  y  faire  pas- 
ser la  ligne  de  visée  ;  2°  en  effectuant  sépa- 
rément le  pointage  en  hauteur  et  le  pointage 
en  direction,  lorsque  l'emploi  de  la  iiausse 
n'est  pas  possible,  soit  parce  que  le  pointeur 
ne  peut  voir  le  but,  soit  parce  que  le  tir 
doit  avoir  lieu  sous  de  très  grands  angles  ou 
dépasse  les  limites  de  la  hausse. 

Le  pointage  direct  à  la  hausse  s'ob- 
tient en  déplaçant  la  pièce  au  moyen  de  la 
vis  de  pointage  et  par  des  déplacements  la- 
téraux de  l'affût. 

Le  pointage  en  hauteur  consiste  à  don- 
ner à  la  bouche  à  feu  une  inclinaison  suffi- 
sante pour  que  la  trajectoire  ne  soit  ni  trop 
longue,  ni  trop  courte.  Pour  les  mortiers 
lisses,  l'inclinaison  en  e^t  donnée  au  moyen 
d'un  quart  de  cercle  en  bois  muni  d'un  fil  à 
plomb.  Cet  appareil  est  appliqué  contre  la 
branche  de  la  bouche  et  on  augmente  pro- 
gressivement l'inclinaison  du  mortier  au 
moyen  d'un  coin  que  l'on  enfonce  sous  la 
volée,  jusqu'à  ce  que  le  fil  à  plomb  marque 

42 


POINTAGE. 


G58 


POISON. 


le  degré  que  l'on  veut  obtenir.  Pour  donner 
l'inclinaison  aux  canons  et  aux  mortiers 
layés,  on  se  sert  du  niveau  de  foinlage. 

Le  pointage  en  direction  est  un  peu 
différent,  selon  qu'il  s'agit  des  mortiers  ou 
des  canons. 

En  ce  qui  concerne  les  mortiers,  ou  com- 
mence par  déterminer,  à  l'aide  d'un  cor- 
deau, un  plan  vertical  passant  par  le  but. 
Le  cordeau  est  fixé  par  une  extrémité  à 
l'épaulement,  et  par  l'autre  à  une  planchette 
graduée  en  centièmes  de  sa  distance  au  point 
fixe  du  cordeau.  On  suspend  un  fil  à  plomb 
au  cordeau,  et  il  n'y  a  plus  qu'à  amener 
dans  ce  plan  le  plan  vertical  contenant  l'axe 
du  mortier.  Ce  dernier  plan  est  déterminé 
par  trois  crans  pratiqués  sur  le  mortier. 

En  ce  qui  concerne  les  canons,  on  dispose 
le  cordeau  comme  il  a  été  dit  pour  les  mor- 
tiers ;  mais,  de  plus,  on  lui  donne  l'inclinai- 
son que  l'axe  du  canon  devra  avoir.  On  met 
ensuite  la  pièce  euliatterie,  en  se  contentant 
d'amener  la  volée  à  peu  prés  au  milieu  de 
l'embrasure;  puis  le  pointeur,  après  avoir 
donné  l'inclinaison  au  moyen  du  niveau  de 
pointage,  place  son  ceil  de  manière  que  le 
cordeau  lui  cache  le  cran  de  mire  de  la  cu- 
lasse. 11  fait  ensuite  porter  la  crosse  à  droite 
ou  à  gauche,  jusqu'à  ce  que  l'autre  cran  soit 
ainsi  pointé  exactement.  On  rend  la  ligne 
de  mire  apparente  en  la  marquant  au  moyen 
d'une  raie  blanche,  ou  par  une  ficelle  blanche 
tendue  entre  les  deux  crans  de  mire.  Pour 
les  bouches  à  feu  rayées,  il  est  bien  entendu 
qu'on  doit  diriger  le  cordeau,  non  pas  sur 
le  but  lui-même,  mais  sur  un  but  fictif  situé 
du  côté  opposé  à  celui  vers  lequel  se  produit 
la  dérivation,  et  à  une  distance  égale  à  cette 
dérivation. 

Lorsque  la  pièce  a  fait  feu,  le  pointage 
en  direction  se  trouve  naturellement  dérangé 
par  suite  du  recul  et  du  déplacement  de 
l'affût.  C'eût  été  une  opération  trop  longue 
de  recommencer  à  chaque  coup  le  pointage 
tel  qu'il  vient  d'être  indiqué.  Aussi  a-t-on 
adopté  des  procédés  de  repérage  qui,  à  l'aide 
d'instruments  très  simples  tels  que  la  règle 
Boyet  et  la  règle  Voilliard,  permettent  de 
rendre  à  la  pièce,  après  chaque  coup,  la  di- 
rection qu'elle  avait  au  premier  coup. 

—  sur  un  but  artificieL  Le  pointage 
en  deux  ojiérations,  qui  vient  d'être  décrit 
est  à  la  fois  plus  long  et  moins  précis  que 
le  pointage  à  l'aide  de  la  hausse.  Pour  cette 
raison  on  préfère  toujours,  lorsque  la  pièce 
a  été  pointée  et  son  tir  réglé  faire  usage  de 
la  hausse  et  d'un  but  artificiel  pour  redon- 
ner à  la  bouche  à  feu  son  pointage  primitif 
après  cliaque  coup.  Le  but  artificiel  est  choisi 
de  manière  à  être  très  visible  et  très  facile 


à  retrouver  même  pendant  la  nuit.  C'est  le 
plus  souvent  la  pointe  d'un  clocher,  l'extré- 
mité d'une  cheminée  d'usine,  etc. 

POINTE.  Partie  aiguë  de  certaines  armes. 
Terme  d'escrime  :  couper  la  pointe,  faire 
passer  la  pointe  de  son  épée  sur  le  fer  de 
l'adversaire. 

Faire  une  pointe,  c'est  s'avancer  par 
une  marche  rapide  et  hardie  en  dehors  delà 
ligne  d'opérations. 

Être  en  pointe,  signifie  que  l'on  marche 
en  avant  ou  en  dehors  du  gros  des  troupes. 
A  la  f  ointe  de  l'èpêe;  de  vive  force. 

—  d'avant-garde.  Échelon  qui  marche 
en  tête  de  l' avant-garde. 

Cette  pointe  se  couvre  elle-même  en  se  fai- 
sant précéder  d'une  de  ses  fractions  et  de 
quelques  hommes  en  éclaiieurs. 

—  de  cœur.  Point  où,  dans  un  croise- 
ment d€  voies  ferrées,  les  deux  rails  en  angle 
aigu  se  réunissent  en  une  seule  pièce 
(\'.  Traversée  oblique). 

POINTER.  Frapper  avec  la  pointe,  frap- 
per d'estoc  avec  l'épée  ou  le  sabre. 

Diriger  l'axe  d'une  arme  à  feu,  à  l'aide  de 
la  ligne  de  mire,  vers  un  but  déterminé. 

POIiNTEUR.  Artilleur  chargé  du  poin- 
tage. 

POINTURES.  Marques  composées  de 
lettres  et  de  chiffres,  apposées  sur  les  effets 
et  sur  les  chaussures,  pour  indiquer  a  quel 
type  et  à  quelle  subdivision  de  type  ces 
effets  se  rapportent,  au  point  de  vue  des  di- 
mensions des  différentes  parties. 

Toutes  les  demandes  d'effets  doivent  être 
accompagnées  des  états  de  pointures  des  ef- 
fets demandés. 

Les  effets  sont  classés  en  magasins  d'après 
leurs  pointures,  et  l'officier  d'habillement 
tient  un  carnet  des  pointures,  au  moyen  du- 
quel il  peut  connaître  à  tout  instant  le 
nombre  d'elïets  de  chaque  pointure  existant 
eu  magasin. 

POIS.  Fruit  en  forme  de  grain  produit 
par  une  plante  de  lafamille  des  légumineuses. 
On  les  emploie  à  l'alimentation  de  l'armée, 
comme  légumes  secs.  Ils  pèsent  environ 
79  kilogrammes  à  l'hectolitre.  Ils  se  conser- 
vent en  sacs  empilés  pendant  un  an. 

POIRE  à  poudre.  Hécipient  en  corne  ou 
en  fer,  en  forme  de  poire,  destiné  à  recevoir 
la  poudre  composant  la  charge  et  que  por- 
tait tout  soldat  armé  d'une  arme  à  feu,  jus- 
qu'à l'invention  de  la  cartouche. 

Il  y  avait  également  une  petite  poire  ou 
pulvérin  pour  l'amorce  et  le  sac  à  balles. 

POISON.  Substance  qui,  introduite  dans 
un  organisme  vivant,  est  capable  de  détruire 
la  vie  ou  d'altérer  les  fonctions  vitales.  Us 
sont  néanmoins  employés,  mais  à  très  faibles 


POISSE. 


659 


POMPE. 


doses,  dans  les  préparations  médicamen- 
teuses, soit  pour  l'usage  interne,  soit  pour 
l'usage  externe. 

Dans  les  infirmeries  régimentaires  ou  vé- 
térinaires, les  poisons  sont  renfermés  dans 
une  armoire  dont  le  médecin  ou  le  vétéri- 
naire, chefs  de  service,  ont  toujours  la  clef. 

POISSE.  Fascine  enduite  de  poix,  dont 
le  défenseur  se  servait  autrefois  dans  un 
siège. 

POITRAIL.  La  partie  de  devant  du 
corps  du  cheval,  du  mulet  ou  de  l'âne. 

Se  dit  par  extension  du  harnais  qui  se  met 
sur  le  poitrail. 

POIVRIÈRE.  Guérite  de  maçonnerie  en 
forme  de  boîte  à  poivre,  qui  était  placée  en 
saillie  à  l'angle  des  anciens  bastions  au  som- 
met du  mur. 

P0KAL5M.  Bonnet  de  police  en  drap, 
avec  une  queue  et  une  houppe,  dont  cer- 
taines troupes  françaises  firent  usaee  à  partir 
do  1767. 

POLAQUES.Cavalierspolonais  qui  étaient 
au  service  de  la  France  vers  le  milieu  du 
XVIl"  siècle,  en  conservant  leur  costume 
national  et  les  armes  de  leur  pays.  Furent 
détruits  en  grande  partie  au  combat  de  Cas- 
telnaudary  (1632). 

POLÉMARQUE.  Officier  de  la  milice 
grecque,  qui  à  Sparte  était  le  général  en 
chef,  tandis  qu'à  Athènes,  il  était  subor- 
donné au  stratège. 

POLICE.  La  police  a  pour  mission  d'as- 
surer l'exécution  des  lois  qui  garantissent  la 
tranquillité  de  l'État,  la  sûreté  et  le  bien- 
être  des  particuliers. 

—  du  casernement.  La  police  mihtaire 
du  casernement  est  dans  les  attributions  du 
commandant  d'armes;  la  police  administra- 
tive est  dans  les  attributions  du  sous-inten- 
dant militaire  au  point  de  vue  de  l'affecta- 
tion des  locaux,  et  dans  celles  du  chef  du 
génie,  au  point  de  vue  des  dégradations,  des 
réparations  et  de  l'entretien. 

—  judiciaire.  Elle  est  chargée  de  re- 
chercher les  délits,  d'en  rassembler  les 
preuves,  et  d'en  livrer  les  auteurs  aux  au- 
torités chargées  de  les  punir  (V.  Officier  de 
2Jolice  judiciaire). 

—  militaire.  Elle  s'exerce  par  le  com- 
maadant  d'armes,  ou  sous  sa  direction  par 
le  major  et  les  adjudants  de  la  garnison, 
pour  tout  ce  qui  concerne  l'ordre  puljlic  dans 
les  cas  prévus  au  règlement  sur  le  service 
des  places,  la  garde  des  fortifications  et  des 
établissements  militaires,  le  service  de  la 
place,  la  tenue  et  la  police  générale  des 
troupes  de  la  garnison  et  des  militaires  de 
passage  (Règlement  sur  le  service  des  places, 
chap    XIII). 


POLIORCÉTIQUE.  Branche  de  l'art  mi- 
litaire qui  s'occupe  de  l'attaque  et  de  la  dé- 
fense des  places. 

POLYBOLE.  Machine  de  guerre  pouvant 
lancer  plusieurs  projectiles  d'un  seul  coup. 

POLYGONAL,  ALE.  Qui  lient,  qui  se 
rapporte  au  polygone  (V.  Fortification  po- 
lygonale, Tracé  polygonal) . 

POLYGONE.  Nom  donné  au  terrain  assez 
vaste  où  se  font  les  exercices  ou  travaux 
particuliers  des  écoles  d'artillerie  et  du 
génie. 

—  et  traverses  (Méthode  des)  (V.  Che- 
minement). 

—  à  fortifier.  Polygone  embrassant  le 
périmètre  du  noyau  fortifié  d'une  place  et 
dont  les  côtés  constituent  les  côtés  exté- 
rieurs sur  lesquels  s'appuie  la  fortification. 

POLYGRAPHE.  Appareil  qui  sert  à  ob- 
tenir facilement  plusieurs  copies  du  même 
écrit. 

POLYPES.  Excroissances  de  nature  di- 
verses qui  se  développent  à  la  surface  des 
muqueuses,  et  particulièrement  de  la  mu- 
queuse nasale  (V.  Nez). 

POMME  Ornement  en  métal  en  forme 
de  paire  qui  est  fixé  à  la  partie  supérieure 
de  la  canne  du  tamboui'-major  ou  des  capo- 
raux tambours. 

—  de  pin.  Ancienne  cartouche  de  bouche 
à  feu,  munie  de  ses  projectiles,  et  compre- 
nant un  plateau  de  bois  portant  un  petit 
boulet  et  entouré  de  balles  qui  y  étaient 
fixées  au  moyen  de  poix  ou  de  goudron. 

—  de  terre.  Tubercule  produit  par  une 
plante  herbacée,  de  la  famille  des  solanées. 
Elle  entre  pour  une  part  assez  importante 
dans  l'alimentation  des  troupes,  comme  den- 
rée d'ordinaire.  Sa  culture  a  pris  une  grande 
extension,  surtout  en  Lorraine,  en  Alsace  et 
en  Allemagne.  A  poids  égal,  elle  est  six  fois 
moins  nourrissante  que  le  blé  et  renferme 
peu  de  principes  azotés,  aussi  convient-elle 
surtout  pour  être  consommée  avec  le  fro- 
mage, la  viande,  le  lard  ou  la  graisse. 

POMMEAU  d'épée,  de  sabre.  Partie 
de  la  monture  qui  surmonte  la  poignée  et 
sur  laquelle  est  rivée  la  soie  de  la  lame. 

—  de  pistolet.  Partie  arrondie  qui  ter- 
mine la  crosse. 

—  de  la  selle.  Partie  élevée  et  arrondie 
qui  est  disposée  à  l'arçon  de  devant. 

POMPE.  Machine  hydraulique  destinée 
à  élever  l'eau. 

—  à  douches.  U  en  existe  au  moins 
une,  dans  chaque  corps  de  troupe  à  cheval, 
pour  donner  des  douches  aux  chevaux. 

—  à  incendie.  Pompe  destinée  à  pro- 
jeter l'eau  avec  force  cà  une  certaine  distance, 
dans    le   but    de    combattre  les    incendies. 


POMPIER. 


660 


PONCEAU. 


Lorsqu'il  existe  des  pompes  à  incendie  dans 
une  place,  elles  doivent  être  entretenues  par 
le  génie.  Elles  doivent  être  remisées  dans  un 
hangar  ou  dans  un  local  couvert.  Il  est 
prescrit  d'exercer  les  Hommes  à  la  manœuvre 
de  la  pompe  (V.  ExUncleur  Zapflc). 

POMPIER.  Celui  qui  est  chargé  de  ma- 
nœuvrer la  pompe.  Les  pompiers  sont  oiga- 
nisés  militairement  dans  les  diverses  localités 
où  il  en  existe  ;  leurs  officiers  sont  nommés 
et  révoqués  par  le  iMinistre  de  l'mté- 
rieur.  Les  pompiers  en  uniforme  doivent  le 
salut  aux  officiers  de  l'armée,  et,  récipro- 
quement, les  hommes  de  troupe  de  l'armée 
doivent  le  salut  aux  officiers  des  pompiers. 
De  même,  les  officiers  de  pompiers  et  ceux 
de  l'armée  active  se  doivent  le  salut  réci- 
proque, l'inférieur  en  grade  saluant  le  pre- 
mier. Les  pompiers  armés  ne  peuvent 
prendre  les  armes,  en  corps,  qu'avec  l'auto- 
risation du  général  commandant  la  subdivi- 
sion (V.    Sapeurs-pompiers). 

POMPON.  Houppe  de  laine,  d'argent  ou 
d'or  que  les  militaires  portent  à  leur  coiffure. 
Dans  l'infanterie  de  ligne,  le  l""^  bataillon  a 
le  pompon  bleu  foncé  ;  le  2«  bataillon,  le 
pompon  garance  ;  le  3°  bataillon,  le  pompon 
jonquille";  le  4"  bataillon,  le  pompon  vert; 
la  section  hors  rang,  le  pompon  mi-partie 
vert  et  rouge  et  le  petit  état-major,  le  pom- 
pon tricolore. 

Dans  la  cavalerie,  les  couleurs  distinctives 
des  pompons  de  shako  sont  :  le  bleu  foncé 
pour  le  1"  escadron,  le  cramoisi  pour  le  2*^, 
le  vert  foncé  pour  le  3",  le  bleu  de  ciel  pour 
le  4",  le  jonquille  pour  le  5". 

PONCEAU.  Petit  pont  généralement 
d'une  seule  travée  jeté  sur  des  rivières  ou 
sur  des  canaux  de  peu  de  largeur.  Avec  des 
pièces  de  bois  de  longueur  suffisante,  on  ap- 
puie sur  les  deux  rives,  ou  mieux  sur  des 
culées,  des  loixjerons,  poutres  ou  poutrelles,. 
sur  lesquels  on  construit  un  tablier  en  ma- 
driers, en  fascines  ou  en  rondins  jointifs  re- 
couverts de  terre,  ayant  3  mètres  environ 
de  largeur  entre  les  guindages.  On  a  soin  de 
placer  les  gros  bouts  des  longerons  alterna- 
tivement sur  une  rive  et  sur  l'autre,  afin 
d'obtenir  une  résistance  uniforme  tout  le 
long  de  la  travée.  On  augmente  beaucoup 
la  solidité  d'un  ponceau,  en  reliant  les  lon- 
gerons au  moyen  de  traverses  ou  liernes 
douées,  chevillées  ou  brèlées,  qui  les  rendent 
sjlidaires. 

Divers  procédés  qui  ne  peuvent  être  dé- 
(■rits  ici,  sont  employés  pour  faire  passer  les 
longerons  d'une  rive  à  l'autre.  Lorsqu'une 
première  poutre  repose  sur  les  deux  rives, 
on  met  la  deuxième  en  place  en  la  faisant 
glisser  sur  la  première;  on  fait  avancer  en- 


suite les  autres  à  l'aide  de  rouleaux  disposés 
sur  celles-ci. 

—  avec  traverses.  Lorsqu'on  ne  peut 
se  procurer  que  deux  poutres  ayant  la  lon- 
gueur et  l'équarissage  voulus,  on  les  appuie 
sur  les  deux  culées  et  l'on  place  par-dessous 
des  traverses  qui  serviront  de  supports  in- 
termédiaires à  des  poutrelles  de  plus  petite 
dimension. 

—  avec  étais.  Si  les  poutres  sont  assez 
longues  pour  être  appuyées  sur  les  deux  rives, 
mais  trop  faibles  pour  supporter  la  charge 
du  pont,  on  les  étaye  en  un  ou  plusieurs 
points  (fig.  241). 

Fi-.  --Ml. 


—  avec-  contre-fiches.  Lorsqu'on  ne 
peut  pas  étayer  les  poutres  sur  le  fond,  on 
les  are-boute  au  moyen  de  contre-fiches 
s'appuyant  sur  les  bords.  Pour  une  portée  de 
10   mètres,   il  suffit  de    3  longerons,    d'un 


chapeau  de  0'",20  d'équarrissage  et  de 
4  contre-fiches  de  0",13.  Pour  une  portée 
de  io  mètres,  il  faut  ajouter  2  sous-longe- 
rons et  un  chapeau  de  0™,20  d'équarissage 
illg.  242). 

—  sur  cadres  arc -boutés.  Dans  ce 
dispositif  (//(/.  243),  les  longerons  reposent 
sur  un  chapeau  supporté  lui-mèine  par 
2  calres  arc-boutés  qui  s'appuient  sur  des 

Fi-    y  13. 


semelles  solidement  établies  sur  les  bords  de 
la  brèche.  Ces  cadres,  formés  de  2  montants 
réunis  par  2  traverses  et  1  écharpe,  sont  mis 


PONTAGE. 

en  place  par  lotatioi^utour  de  leur  parlie 
iufêrieure,  et  le  système  est  consolidé  comme 
l'indique  la  figure.  On  peut  donner  aux  lon- 
gerons deux  autres  points  d'appui  au  moyen 
de  chapeaux  supportés  par  des  chandelles 
verticales  reposant  sur  les  montants  aux 
points  de  réunion  de  ceux-ci  avec  les  en- 
traits. 

—  sur  traverses  en  encorbellement 
(Ponte-.MurceHa).  Etablir  sur  chaque  rive  un 
encorbellement  de  corps  d'arbres  [fig.  244), 
puis  franchir  le  vide  ainsi  réduit  à  l'aide  de 
longerons  reposant  sur  des  traverses. 

Fis.  244, 


—  sur  fermes  simples.  Créer  un  point 
d'appui  intermédiaire,  en  construisant  sur 
deux  longerons  disposés  de  chaque  côté  du 
pont  une  ferme  simple  (fig.   245)   dont  ils 


Fie.  245. 


forment  les  tirants  et  en  les  suspendant  au 
poinçon.  Dispositif  applicable  aux  passe- 
relles lorsqu'on  ne  dispose  que  de  deux 
poutres  ayant  la  portée  nécessaire. 

PONTAGE.  Manière  de  construire  les 
travées  d'un  pont. 

PONTÉE.  Matériel  d'un  pont  correspon- 
dant à  une  travée. 

PONTET.  Pièce  de  fer  ou  de  cuivre  en 
forme  de  demi-cercle  qui  est  placée  au- 
dessus  de  la  détente  pour  protéger  contre  les 
chocs  accidentels. 

PONTON.  Bateau  à  fond  plat,  presque 
entièrement  en  sapin,  qui  fait  partie  des 
équipages  de  pont.  11  a  9"\30  de  long  et 
1™,76  de  large  au  milieu.  11  pèse  environ 
660  kilogrammes  et  peut  supporter  une 
charge  d'environ  8,S00  kilogrammes  sans 
être  submergé. 

PONTONNIER.  Soldat  cliargé  de  la  con- 
struction et  du  service  des  ponts  de  bateaux 
ou  pontons.  11  existe  en  France  deux  régi- 
ments  de  pontonniers  comprenant   chacun 


661  PONTS. 

14  compagnies  et  1  section  hors  rang.  Ils 
sont  rattachés  à  l'arme  de  Vartillerie  dont 
ils  portent  l'uniforme.  Dans  toutes  les  ar- 
mées étrangères  les  pontonniers  font  partie 
des  troupes  du  génie. 

PONTS.  Les  jwnts  militaires  ou  i-onts  de 
campagne  se  composent  d'un  tablier  reposant 
sur  des  corps  de  support  fixes  ou  flottants 
plus  ou  moins  espacés  et  disposés  parallèle- 
ment au  courant.  Les  corps  de  support  ex- 
trêmes, établis  sut  les  rives,  forment  les 
culées. 

Les  ponts  militaires,  de  4  mètres  de  lar- 
geur ordinairement,  ont  à  porter  (tablier 
compris)  800  kilogrammes  au  mètre  carré 
pour  le  passage  de  l'infanterie  par  le  flanc 
sur  4  files,  de  la  cavalerie  et  de  l'artillerie  ; 
le  poids  est  double  pour  le  passage  d'une 
foule  compacte  ou  de  l'artillerie  de  siège.  La 
résistance  des  corps  de  support  dépend  de  la 
disposition  et  de  la  section  des  bois  qui  la 
composent  s'ils  sont  fixes,  de  leur  volume 
s'ils  sont  flottants. 

Les  corps  de  support  fixes  sont  constitués 
par  des  gabions  ou  des  voitures,  des  cheva- 
lets, des  pilotis. 

Les  supports  flottants  consistent  en  ba- 
teaux et  en  radeaux. 

—  de  gabions.  Lorsque  le  cours  d'eau 
à  traverser  est  peu  profond  et  n'a  pas  un 
courant  très  rapide,  on  peut  former  de  bons 
corps  de  support  au  moyen  de  3  gabions  de 
l°i,SO  de  diamètre  et  de  hauteur  convenable, 
qu'on  dispose  debout,  en  lile  parallèle  au 
courant,  et  qu'on  remplit  de  gravier  et  de 
terre  mêlée  de  pierres,  après  avoir  enfoncé 
au  milieu  de  chacun  d'eux  un  fort  piquet 
pour  le  maintenir, 

—  de  voitures.  Ne  s'emploient  que  sur 
des  rivières  à  courant  très  faible  et  d'une 
profondeur  inférieure  à  l™,oO, 

Les  voitures  sont  placées  à  bras,  parallè- 
lement au  courant,  les  roues  calées,  à  des 
distances  qui  dépendent  do  l'équarrissage 
des  poutrelles  de  tablier.  Lorsque  le  fond 
n'est  pas  résistant,  on  place  des  bouts  de 
madriers  sous  les  roues.  Si  les  côtés  de  la  voi- 
ture sont  solides,  on  relie  les  doux  ridelles 
au  moyen  de  traverses  entaillées,  sur  les- 
quelles on  pose  un  cliapeau,  qui  servira  de 
point  d'appui  au  tablier.  Si  les  côtés  de  la 
voiture  ne  présentent  pas  suffisamment  de 
résistance,  on  reporte  la  charge  sur  les 
essieux  au  moyen  d'une  espèce  de  che- 
valet. 

—  en  buses  de  gabions.  Lorsque  le 
courant  est  un  peu  rapide  et  la  profondeur 
supérieure  à  1  mètre,  on  crée  un  passage  en 
formant  une  digue  en  buses  de  gabions,  dis- 
posées parallèlement  au  courant.  Une  buse 


PONTS. 


662 


PONTS. 


est  formée  de  7  à  8  gabions  ordinaires  de 
sape,  placés  bout  à  bout  et  reliés  par  des 
perches. 

—  sur  piles  de  madriers  ou  de 
planches.  Lorsque  la  profondeur  ne  dé- 
passe pas  1  mètre,  on  peut  emploj'er  comme 
corps  de  support,  des  planches  ou  des  ma- 
driers empilés  entre  deux  rangées  de  pieux 
et  maintenus,  à  leur  partie  supérieure,  par 
des  cordes  qui  relient  les  tètes  des  pieux 
correspondants  des  deux  rangées. 

—  de  chevalets.  Conviennent  pour  des 
rivières  à  fond  ferme  et  uni  ayant  moins  de 
3  mètres  de  profondeur  et  moins  de  l"i,50 
de  vitesse  de  courant.  Ce  genre  de  ponts 
peut  être  lancé  de  six  manières  différentes 
par  les  procédés  suivants  : 

1°  Méthode  des  longrines  (/?</.  246). 
Amener  le  chevalet,  les  pieds  en  l'air,  sur 
les  deux  longrines  disposées  parallèlement 
à  l'axe  du  pont,  à  1  mètre  ou  1™,20  à 
droite  ou  à  gauche  de  cet  axe  ;  le  faire  bas- 


culer et  le  porter  à  l'emplacement  qu'il  doit 
occuper,  en  faisant  avancer  les  longrines 
sur  des  rouleaux;  disposer  les  5  poutrelles 
de  travée,  les  clamauder  ;  placer  les  ma- 
driers et  guinder.  Cette  méthode  est  expédi- 
tive,  mais  difficile  avec  un  fort  courant.  Le 
premier  chevalet  est  difficile  à  poser,  si  la 
rive  de  départ  est  fortement  en  pente  ; 

2°  Méthode  des  cordes  et  gaffes  (fîg.  247). 
Mettre  le  chevalet  à  l'eau  en  aval  du  pont  ; 
l'amènera  l'emplacement  qu'il  doit  occuper*, 
en  le  faisant  flotter,  les  pieds  du  côté  de  la 

Fiar.   247. 


rive  de  départ  ;  le  dresser  en  appuyant  avec 
des  gaffes  sur  les  extrémités  des  pieds,  pen- 
dant qu'on  tire  sur  le  chapeau  avec  des 
cordes  ;  construire  le  tablier  comme  dans  la 
première  méthode. 


Cette  méthode,  n'exigeant  aucun  matériel 
spécial,  est  simple  et  expéditive,  mais  peu 
précise  ;  elle  est  surtout  avantageuse  avec 
de  petits  chevalets  et  peu  de  courant; 

S"  Méthode  du  radeau  de  manœuvre 
(fig.  248).  Le  radeau  porte,  à  2  mètres  de 
part  et  d'autre  de  son  axe  transversal, 
2  fourches  composées  de  2  montants  verti- 
caux, distants  de  0™,20  et  percés  de  trous 
pour  recevoir  une  broche  en  fer,  à  diverses 
hauteurs.   Amener  le  radeau,  construit  de 

Fiic.  248. 


manière  à  pouvoir  supporter  6  hommes, 
contre  la  culée  ;  engager  dans  ses  fourches 
ou  montants  l'extrémité  des  poutrelles  de 
manœuvre  opposée  à  la  cheville  et  la  main- 
tenir au  moyen  de  la  broche  à  la  même 
hauteur  que  le  bout  qui  porte  sur  la  culée  ; 
pousser  le  radeau  au  large,  au  delà  de  l'em- 
placement du  chevalet,  et  amener  celui-ci 
sur  les  poutrelles,  les  pieds  en  l'air  ;  faire 
basculer  le  chevalet  les  pieds  dans  l'eau  et 
le  faire  glisser  sur  les  poutrelles  jusqu'à 
l'emplacement  qu'il  doit  occuper  ;  abaisser 
les  poutrelles  dans  les  fourches  pour  que  les 
pieds  du  chevalet  reposent  sur  le  fond  de  la 
rivière . 

Ce  procédé  est  préférable  aux  précédents, 
si  le  courant  est  rapide  ;  il  présente  l'incon- 
vénient d'exiger  un  radeau,  que  l'on  peut 
d'ailleurs  remplacer  par  1  portière  ou  1  ba- 
teau unique  de  fortes  dimensions; 

4°  Méthode  des  cadres  (fg.  249).  On  fait 
usage  de  deux  cadres  en  perches,  l'un  trian- 
gulaire, l'autre  trapézoïdal,  qu'on  relie  par 

Fis.  249. 


des  cordes,  de  manière  que  leurs  bases  soient 
superposées  et  que  leurs  plans  fassent  un 
angle  d'environ  110°.  On  attache  des  cordes 


PONTS- 


663 


PONTS. 


de  retraite  à  la  partfc  supérieure  du  cadre 
triangulaire,  et  on  fixe  sur  la  petite  base  du 
cadre  trapézoïdal  deux  petites  chaînes  por- 
tant un  crochet  à  l'un  des  bouts.  Pour  la 
manœuvre,  disposer  le  système  des  deux 
cadres  en  tète  du  travail,  de  manière  que 
le  cadre  trapézoïdal  soit  à  peu  près  hori- 
zon'al,  la  petite  base  en  avant  et  la  grande 
base  contre  la  culée,  ou  au-dessus  du  der- 
nier support  mis  en  place  ;  le  maintenir 
dans  cette  position  au  moyen  des  cordes  de 
retraite  attachées  à  des  points  fixes  ;  mettre 
le  chevalet  à  l'eau  et  le  conduire,  en  le  fai- 
sant flotter  sous  la  traverse  d'avant  du  cadre 
trapézoïdal  ;  accrocher  le  chapeau  à  cette 
traverse  ;  soulever  le  chevalet  en  faisant  bas- 
culer les  cadres  à  l'aide  des  cordes  de  re- 
traite, puis  le  laisser  redescendre  jusqu'à  ce 
que  les  pieds  reposent  sur  le  fond  ;  mettre 
en  place  les  poutrelles  et  les  madriers;  enfin 
porter  les  cadres  en  avant  pour  la  construc- 
tion de  la  travée  suivante,  et  guinder. 

Méthode  très  expéditive  et  très  sûre  ; 
n'exige  qu'un  matériel  facile  à  improviser, 
ne  disloque  pas  les  chevalets  et  est  applica- 
ble à  tous  les  courants  ; 

5°  Méthode  du  bateau  à  contrepoids. 
Equiper  le  bateau  à  contrepoids  au  moyen 
de  poutrelles  de  tablier  et  y  fixer  les  pou- 
trelles de  man  euvre  ;  cherclier  sur  la  rive 
un  chevalet  dont  le  chapeau  est  chargé,  sur 
l'extrémité,  des  petites  poutrelles  ;  le  con- 
duire en  tète  du  pont  en  laissant  flotter  les 
pieds  ;  le  pousser  à  distance  avec  les  pou- 
trelles à  griffes;  le  dresser  avec  des  gaffes. 

Méthode  très  précise  et  la  plus  expéditive  ; 
elle  est  avantageuse  surtout  pour  des  cheva- 
lets lourds  et  de  grande  dimension  ;  elle  est 
applicable  à  un  courant  violent  ;  en  amar- 
rant le  bateau  à  une  cinquenelle  pendant  la 
pose  du  chevalet.  Le  matériel  est  facile  à 
improviser,  et  le  bateau  à  contrepoids  peut 
être  remplacé  par  1  portière  ou  1  radeau 
quelconque  ; 

6°  Ponts  de  chevalets  à  chapeau  mobile 
(Birago).  Exige  des  chevalets  spéciaux  indi- 
qués (/)(/.  32).  Munir  un  demi-bateau  d'un 
contre[ioids  formé  de  4  poutrelles  de  tablier  ; 
brèler  sur  les  plats-bords  2  poutrelles  de 
manœuvre  de  2™, 50;  amener  ce  bateau 
contre  la  culée  ou  le  dernier  support  en 
place  ;  poser  et  brèler  le  chapeau  sur  l'ex- 
trémité saillante  des  poutrelles  de  manœu- 
vre, la  face  supérieure  verticale  et  tournée 
du  côté  du  bateau,  porter  dans  ce  dernier 
les  autres  parties  du  chevalet  et  les  assem- 
bler dans  la  position  horizontale,  en  ne  fai- 
sant dépasser  les  pieds  que  de  la  quantité 
nécessaire  à  la  pose  des  semelles  ;  dresser  le 
chevalet,    embrasser    le   chapeau    avec    les 


griffes  extérieures  des  poutrelles;  pousser 
au  large  pour  embrasser  le  corps  mort  avec 
les  griffes  postérieures  ;  enfoncer  les  pieds, 
fixer  les  chaînes  de  suspension  et  poser  le 
tablier,  pendant  qu'on  dégage  le  bateau. 

Si  l'on  dispose  2  demi-bateaux,  on  les 
équipe  de  la  même  manière,  et  chacun  d'eux 
à  tour  de  rôle  va  recevoir,  sur  la  rive,  les 
éléments  d'un  chevalet,  les  assemble  et  pré- 
sente le  chevalet  tout  monté  à  la  tète  du 
pont,  ce  qui  augmente  considérablement  la 
vitesse  du  lancement. 

Il  est  facile  d'improviser  du  matériel  Bi- 
rago au  moj^en  de  madriers,  de  tasseaux, 
de  chevilles,  de  cordes,  etc. 

—  de  pilotis.  Ces  ponts  conviennent 
pour  des  cours  d'eau  à  fond  solide,  mais 
pénétrable,  et  ayant  moins  de  3™, 30  de  pro- 
fondeur. Ils  sont  très  solides  et  exigent  un 
certain  temps  pour  leur  construction,  de 
sorte  qu'on  ne  peut  guère  les  employer  que 
sur  les  derrières  des  armées. 

Les  corps  de  support  sont  formés  de  palées, 
dont  les  pilots  sont  enfoncés  soit  à  la  masse 
ou  au  mouton  à  bras,  soit  au  moyen  d'une 
sonnette,  suivant  que  le  fond  est  plus  ou 
moins  pénétrable.  Quand  tous  les  pilots 
d'une  palée  sont  enfoncés,  on  les  recèpe  à  la 
hauteur  convenable,  on  les  coiffe  du  cha- 
peau et  on  les  relie  par  des  moises.  On  peut 
simplifier  l'établissement  des  palées  en  fai- 
sant usage  de  pieux  à  vis.  Les  longerons 
sont  clamaudés  aux  chapeaux  et  les  madriers 
sont  cloués  sur  les  longerons.  Il  y  a  avan- 
tage au  point  de  vue  de  la  stabilité  du  pont, 
à  faire  le  tablier  très  lourd.  Les  chapeaux 
peuvent  être  formés  de  couples  de  madriers 
boulonnés  sur  les  tètes  entaillées  des  pi- 
lots. 

—  de  cordages.  Peuvent  convenir  pour 
des  cours  d'eau  à  rives  escarpées  (torrent, 
ravin,  fossé  de  fortification,  arche  rompue), 
à  la  condition  que  la  portée  ne  dépasse  pas 
40  mètres.  Il  y  en  a  de  deux  sortes  : 

—  sur  chaînette.  Le  système  consiste 
en  2  câbles  ou  cinquenelles  fortement  tendus 
en  travers  de  la  brèche  à  franchir  et  sup- 
portant un  certain  nombre  de  traverses  ou 
chapeaux  sur  lesquels  repose  le  tablier.  Les 
cinquenelles  passent  sur  des  rouleaux  et  sont 
reliées  aux  points  d'amarrage  par  l'intermé- 
diaire de  palans.  Afin  de  diminuer  l'ampli- 
tude des  oscillations  de  ce  pont  pendant  les 
passages,  on  amarre  le  tablier  à  des  points 
fixes,  à  une  dizaine  de  mètres  de  part  et 
d'autre  de  la  culée. 

—  suspendus.  Le  tablier  repose  sur  des 
chapeaux  suspendus,  au  moyen  d'ordonnées 
en  cordes,  à  des  cinquenelles  (généralement 
au   nombre  de  2  de  chaque  côté  du  poni 


PONTS. 

lendues  en  travers  de  la  Lièche  et  mainte- 
nues à  une  hauteur  convenable  au-dessus  du 
sol  par  2  potences  dressées  sur  les  rives.  Les 
linquenelles  sont  reliées  au  point  d'amar- 
rage par  des  palans  qui  servent  à  les  tendre. 
Toutes  les  travées  sont  égales  ;  il  y  en  a  un 
nombre  impair  et  les  2  chapeaux  qui  sup- 
portent celle  du  milieu  leposent  directement 
sur  les  cinquenelles.  Dans  les  deux  cas,  la 
construction  est  longue  et  difficile,  et  exige 
un  certain  matériel  de  cordages. 

PONTS  de  bateaux.  Sur  des  cours 
d'eau  à  berges  peu  escarpées  et  ayant  plus 
de  0™,oO  de  profondeur.  Ils  conviennent 
surtout  pour  les  rivières  larges,  rapides  et 
profondes. 

Pour  les  ponts  de  bateaux  de  commerce, 
placer  les  bateaux  par  ordre  de  grandeur,  de 
manière  que  le  tablier  n'ait  pas  de  ressauts  ; 
mettre  près  de  chaque  culée  un  bateau  solide 
et  de  grande  capacité  ;  placer  dans  le  plus 
fort  du  courant  les  bateaux  dont  la  forme 
lui  offre  le  moins  de  résistance  et  dont  la 
force  de  support  permet  les  plus  longues 
travées.  Les  plats-bords  trop  bas  sont  élevés 
au  moyen  de  traverses  avec  1  ou  2  supports 
placés  sur  ces  dernières,  dans  le  sens  de  la 
longueur  des  bateaux  et  maintenues  par  des 
clameaux  ou  des  commandes  ;  les  plats- 
bords  trop  élevés  sont  abaissés  en  lestant  les 
bateaux,  ou  en  les  entaillant  à  l'emplace- 
ment des  poutrelles.  Si  les  bordages  d'un 
bateau  sont  trop  faibles  ou  trop  évasés,  pla- 
cer sur  le  fond  un  chevalet-support  destiné 
à  recevoir  les  poutrelles.  Celles-ci  sont  fixées 
par  des  clameaux  aux  côtés  extérieurs  des 
bateaux  qui  supportent  leur  bout  du  devant. 
On  jumelle  chaque  couple  de  2  poutrelles 
par  des  clameaux,  ou,  à  défaut,  par  des 
tringles. 

Le  itonlacje  à  ^^etUes  portées  consiste  à 
faire  reposer  les  poutrelles  de  chaque  travée, 
sur  les  quatre  plats-bords  des  deux  bateaux 
voisins  ;  c'est  le  plus  résistant  et  le  plus 
général. 

Pour  ponler  à  grande  portée,  les  pou- 
trelles de  la  première  travée  sont  posées  sur 
le  corps  mort  et  sur  les  2  plats-bords  du 
premier  bateau  :  les  poutrelles  impaires  de 
la  deuxième  travée  sur  le  plat-bord  exté- 
rieur du  premier  bateau  et  sur  les  2  plats- 
fonds  du  deuxième  ;  les  poutrelles  parées 
sur  les  2  plats-bords  du  premier  bateau  et 
sur  le  plat-bord  intérieur  du  deuxième,  et 
ainsi  de  suite.  Employé  dans  les  ponts  qui 
n'ont  pas  à  supporter  de  très  lourds  far- 
deaux. 

Pour  le  pontage  à  une  très  grande  portée, 
les  poutrelles  ne  posent  que  sur  un  seul 
plat-bord  de  chacun  des  2  bateaux  qui  les 


66i  PONTS. 

supportent.  Les  poutrelles  de  2  travées  con- 
sécutives sont  reliées  entre  elles  par  de 
fausses  poutrelles,  allant  d'un  plat-bord  à 
l'autre  du  même  bateau  ;  il  faut  être  bien 
sur  de  la  résistance  des  bateaux  employés. 
N'avoir  recours  à  ce  procédé  que  tout  à  fait 
exceptionnellement. 

La  construction  peut  avoir  lieu  par  ba- 
teaux successifs  ou  par  portières. 

Dans  le  cas  du  pont  par  bateaux  success>fs, 
la  méthode  est  la  même  que  pour  les  ponts 
de  radeaux. 

Pour  le  pont  par  portières,  construire  sé- 
parément, prés  de  la  rive  et  en  amont  du 
passage,  des  portières  composées  de  1  ou 
2  travées,  puis  amener  ces  portières  à  l'em- 
placement du  pont  et  les  réunir  entre  elles 
au  moyen  de  faux  guindages.  Les  bateaux 
d'une  même  portière  sont  -reliés  par  des  cor- 
dages tendus  en  diagonale  ou  croisières  ;  ils 
sont  maintenus  bord  k  bord  contre  les  ba- 
teaux des  portières  voisines  au  moyen 
d'amarres. 

Dans  les  poiits  de  bateaux  d'éiiuipage  ou 
de  pontons,  construits  en  France  par  les 
pontonniers  avec  le  matériel  des  équipages 
de  ponts,  outre  les  procédés  indiqués  plus 
haut,  on  emploie  les  deux  modes  de  pon- 
tage suivants  : 

1°  La  méthode  par  parties,  dans  laquelle 
on  prépare  d'avance  des  parties  de  ponts 
composées  de  2  ou  3  bateaux  incomplète- 
ment pontés;  on  les  amène  successivement 
en  place  et  on  les  relie  par  des  travées  de 
jonction,  de  manière  à  former  un  pont  sem- 
blable au  pont  par  bateaux  successifs;  le 
pont  ainsi  obtenu  diffère  essentiellement  du 
pont  par  jwrlières,  en  ce  qu'il  n'existe  en 
aucun  des  points  2  corps  de  support  juxta- 
posés ; 

2°  La  méthode  par  conrersion,  qui  con- 
siste à  construire  le  pont  le  long  de  la  rive 
et  à  le  mettre  en  travers  du  cours  d'eau  par 
un  quart  de  conversion. 

Quels  que  soient  le  procédé  et  le  mode  de 
pontage  employés  pour  les  ponts  de  bateaux. 
ces  bateaux  doivent  être  solidement  amarrés 
en  amont  et  en  aval.  On  met  ordinairement 
une  ancre  d'amont  à  chaque  bateau,  tandis 
que  le  nombre  des  ancres  d'aval  varie 
d'après  la  longueur  du  pont  et  l'intensité 
du  courant. 

—  de  radeaux.  Peuvent  être  établis  sur 
toutes  les  rivières  dont  le  courant  ne  dépasse 
pas  l'^.SO,  et  dont  les  rives  sont  peu  escar- 
pées. Ces  ponts,  très  stables,  ont  l'avantage 
d'être  d"une  construction  facile  et  rapide, 
lorsqu'on  dispose  d'une  quantité  suQisante 
de  liois  de  densité  moyenne.  Mais  le  tablier 
de  ces  ponts  est  trop  rapproché  de  l'eau,  de 


PONTS.  665 

sorte  que  la  destnictlln  par  les  corps  flot- 
tants en  est  facile.  Pour  la  construction , 
chaque  radeau  est  amené  contre  la  culée  ou 
contre  le  dernier  corps  de  support  placé,  et 
relié  par  des  amarres  à  la  rive  ou  à  ce  corps 
de  support.  Après  avoir  apporté  et  clamaudé 
les  poutrelles  de  la  travée  à  construire  sur  le 
radeau,  on  pousse  celui-ci  au  large  jusqu'à 
ce  que  les  extrémités  postérieures  arrivent  à 
hauteur  du  madrier  de  culée,  ou  à  0^,00  en 
arrière  du  support  du  milieu  de  l'avant-der- 
nier  radeau  et  on  clamaudé  les  poutrelles, 
puis  l'on  amarre  le  radeau  à  la  cinquenelle 
et  l'on  fait  le  tablier. 

Si  l'on  intercale  1  portière  mobile,  on  la 
compose  de  1  travée  reposant  sur  2  demi- 
radeaux  et  reliée  aux  travées  voisines  par  de 
faux  guindages;  l'écartement  des  2  demi- 
radeaux  de  la  portière  est  maintenu  par 
des  amarres  en  diagonale,  ou  croisières.  Les 
supports  extrêmes  des  2  travées  qui  enca- 
drent la  portière  sont  également  des  demi- 
radeaux  . 

—  mixtes .  Ponts  dans  la  construction 
desquels  il  entre  à  la  fois  des  supports  flot- 
tants et  des  supports  fixes.  11  faut  avoir  soin, 
en  pareil  cas,  pour  tenir  compte  de  l'enfon- 
cement sensible  des  supports  flottants  au 
moment  du  passage  de  lourds  fardeaux,  de 
tenir  la  portion  de  tablier  qu'ils  soutien- 
nent un  peu  plus  élevée  que  celle  qui  repose 
sur  les  supports  fixes,  pour  éviter  les  ditTé- 
rences  excessives  de  niveau  qui  sans  cela 
pourraient  se  produire  dans  le  tablier  du  pont 
et  compromettre  la  solidité  de  ce  dernier. 

—  le  vis.  Petit  pont  mobile  qui  précède 
immédiatement  le  passage  qui  pénètre  dans 
le  parapet  d'un  ouvrage  de  fortilîcation  per- 
manente ;  ce  pont  qui,  au  moyen  de  di- 
verses sortes  de  mécanisme,  peut  se  lever 
ou  s'abaisser  facilement,  permet  d'interrom- 
pre à  volonté  la  communication  d'une  ville 
avec  la  campagne.  Étant  fermé,  il  sert  à 
masquer  la  trouée  de  la  porte. 

Un  pont-levis  se  compose  essentiellement 
d'un  tablier  de  4  mètres  de  portée,  soutenu 
et  maintenu  en  équilibre  dans  toutes  ses  po- 
sitions par  un  sj'stèmc  de  bascule  ou  de  con- 
trepoids disposé,  dans  tous  les  systèmes,  de 
manière  à  faciliter  la  manœuvre  de  l'appa- 
reil. Les  systèmes  les  plus  usités  sont  le  sys- 
tème de  bascule  en  dessous  ou  en  dessus,  le 
système  à  la  Derché,  le  système  Poncelet,  a. 
poids  constant,  à  poids  variable,  etc. 

Pour  les  ouvrages  de  campagne,  on  em- 
ploie quelquefois,  sur  des  fossés  de  4  à  o 
mètres  de  largeur,  des  ponts-levis  improvi- 
sés, d'un  maniement  facile.  Le  plus  pra- 
tique est  celui  qui  consiste  à  faire  rouler  un 
tablier  de  pont,  soutenu   par  quelques  pou- 


PORT. 


très,  sur  des    rouleaux   placés    au   bord  de 
l'escarpe. 

—  dormant.  Pont  fixe  établi  sur  les 
fossés  des  ouvrages  de  fortification  perma- 
nente et  servant  pour  la  circulation  en  temps 
de  paix.  Son  tablier  est  très  mince,  pour 
pouvoir  être  détruit  facilement.  Ce  pont 
alioulit  le  plus  souvent  à  un  pont-levis. 

—  d'un  navire.  Plancher  de  chacun  des 
étages  d'un  navire;  on  donne  plus  particu- 
lièrement ce  nom  au  pont  supérieur  et  à 
celui  qui  porte  l'artillerie. 

—  roulant  Sorte  de  pont  destiné  à  rem- 
placer un  pont-levis.  Une  partie  instable, 
d'environ  la  moitié  la  longueur,  porte  sur  le 
sol.  Lue  ouverture  de  0™,oO  de  profondeur 
permet  de  retirer  le  pont  complètement  à 
l'intérieur  et  d'interrompre  ainsi  le  passage. 
N'est  pas  pratique. 

—  volant  (V^.  Bac).  Portière  retenue  à 
l'extrémité  d'un  cordage  fixé  en  amont  et 
que  l'on  fait  passer  d'une  rive  à  l'autre  en 
présentant  obliquement  les  côtés  des  bateaux 
au  courant.  Il  peut  être  très  utile  sur  des 
rivières  rapides,  bien  qu'il  ne  donne  pas  un 
passage  continu.  11  est  ordinairement  com- 
posé de  deux  bateaux  longs,  étroits  et  pro- 
fonds, dont  les  côtés  se  lapprocbent  de  la 
verticale,  dont  le  fond  est  très  peu  relevé 
aux  becs,  et  qu'on  réunit  en  les  éloignant 
le  plus  possible  l'un  de  l'autre.  Le  câble  a 
ordinairement  pour  longueur  l  fois  1/2  la 
largeur  de  la  rivière  et  est  élevé  au-dessus 
du  pont  au  moyen  d'une  potence  établie  sur 
le  tablier. 

Lorsque  le  point  d'amarrage  est  sur  une 
rive,  le  pont  y  revient  facilement,  mais  il 
s'en  éloigne  difficilement  ;  c'est  pourquoi  on 
manœuvre  quelquefois  le  pont  avec  deux 
cordages,  amarrés  chacun  sur  une  rive. 
Quand  la  rivière  est  très  large,  on  établit 
une  portière  solidement  amarrée  et  l'on  fait 
deux  ponts  volants. 

Un  autre  genre  de  jwnt  volant  est  destiné 
à  l'embarquement  des  chevaux  et  du  maté- 
riel, en  chemin  de  fer,  et  à  relier  les  trucs 
entre  eux.  Il  est  fourni  par  les  compagnies 
de  chemins  de  fer.  11  se  compose  de  deux 
fers  à  T  matrices  en  foruie  de  grifl'e  à  leurs 
extrémités  et  reliés  par  un  plancher  formé 
de  six  bouts  de  madriers  distants  entre  eux 
de  10  à  15  centimètres.  Les  fers  sont  reliés 
aux  madriers  par  des  rivets  et  des  vis  à 
bois.  Une  plaque  de  tôle  destinée  à  recevoir 
les  premiers  chocs  des  voitures  embarquées 
est  fixée  sur  les  griffes  à  chaque  extrémité  du 
pont.  Ses  dimensions  sont  :  longueur  1™,40. 
lartrcur  0™,70,  poids  50  kilogrammes. 

PORC  (V.  Cochon). 

PORT.  Mot  venant  de  l'espagnol  puerlo 


PORT. 

et  signifiant  col  ou  passage.  Ce  mot  n'est 
guère  employé  que  pour  désigner  les  cols  des 
Pyrénées. 

—  d'armes.  Manière  de  porter  le  fusil, 
la  carabine  ou  le  mousqueton  réglementaire- 
ment suivant  les  principes,  qui  sont  les  sui- 
vants :  l'arme  dans  le  bras  droit,  le  bras 
très  peu  ployé,  au  défaut  de  l'épaule  et 
d'aplomb,  le  canon  en  arrière,  le  bras  légè- 
rement ployé,  la  main  embrassant  le  cliien 
et  la  sous-garde,  le  pouce  au-dessus  de  la 
sous-garde,  le  premier  doigt  au-dessous,  le 
petit  doigt  au-dessus  de  la  crête  du  chien, 
les  autres  au-dessous. 

—  de  l'uniforme.  Le  port  de  l'uniforme 
est  obligatoire  pour  tous  les  militaires  de 
l'armée  active  dans  le  service.  Les  officiers 
seuls  peuvent  porter  des  effets  bourgeois,  en 
dehors  du  service. 

Les  réservistes  et  les  territoriaux  doivent 
porter  l'uniforme  pendant  les  périodes  d'in- 
struction ou  d'exercices,  de  même  qu'à  toutes 
les  réunions  de  service  auxquelles  ils  sont 
convoqués  par  l'autorité  militaire  En  de- 
hors de  ces  réunions,  les  officiers  de  réserve 
et  de  l'armée  territoriale  peuvent  porter  leur 
uniforme  en  public  dans  toutes  les  cérémo- 
nies olficielles;  dans  toutes  les  fêtes  (dîners, 
bals,  soirées)  ayant  lieu  chez  des  fonction- 
naires officiels;  dans  tous  les  actes  qui  se 
rattachent  directement  à  leur  situation  d'of- 
ficier, tels,  par  exemple,  qu'assistance  à  un 
mariage  ou  à  un  convoi  de  militaires.  Dans 
tous  les  autres  cas,  ces  officiers  doivent 
adresser  une  demande,  par  la  voie  du  com- 
mandant d'armes,  au  général  commandant 
le  corps  d'armée,  à  l'effet  d'être  autorisés  à 
paraître  publiquement  en  uniforme. 

L'uniforme  militaire  ne  doit  jamais  être 
porté  en  pays  étranger,  sans  une  autorisa- 
tion spéciale  du  Ministre  de  la  guerre  ou  des 
ambassadeurs. 

—  illégal.  Le  port  illégal  de  décorations, 
d'uniformes  ou  d'insignes  est  puni  de  2  mois 
à  2  ans  de  prison  (art.  266). 

—  maritime.  Lieu  sur  une  côte,  où  la 
mer  s'en  fonçant  dans  les  tej-res,  offre  aux 
hàtiments  un  abri  contre  le  vent  et  les  tem- 
pêtes. 

—  militaires.  Les  ports  militaires  ou 
ports  de  guerre  n'ont  pas  seulement  pour 
objet  d'être  des  lieux  de  refuge  et  d'abri;  ils 
sont  en  outre  des  places  fortes  d'une  impor- 
tance considérable  où  se  trouvent  réunis  les 
ateliers  et  les  divers  établissements  néces- 
saires à  l'entretien  de  la  flotte  et  spéciale- 
ment à  la  construction,  au  radoub  et  à  l'ar- 
mement des  bâtiments.  Ces  ports  se  divisent 
eu  deux  parties  distinctes  :  le  port  propre- 
ment dit  et  la  rade.  On  désigne  sous  le  nom 


666  PORTE. 

de  port  proprement  dit,  la  partie  intérieure 
où  se  placent  les  bâtiments  désarmés  ou  en 
réserve,  où  s'exécutent  les  travaux  et  s'ef- 
fectuent les  premières  opérations  de  l'arme- 
ment. La  rade  est  la  partie  intérieure  du 
port,  celle  où  les  escadres  mouillent  et  appa- 
reillent, où  les  navires  complètent  leur  ar- 
mement, stationnent  à  leur  arrivée  du  large 
et  se  placent  au  moment  de  partir. 

Les  cinq  ports  militaires  de  la  France  sont  : 
Cherbourg,  Brest,  Lorient,  Rochefort  et 
Toulon. 

Les  gouverneurs  désignés  des  ports  mili- 
taires sont  les  vice-amiraux  commandant  eu 
chef,  préfets  maritimes.  Leurs  devoirs  et  at- 
tributions sont  définis  par  le  Règlement  du 
4  octobre  1891,  titre  III,  chapitre  IV  et 
titre  VI,  chapitre  XXIX  (V.  Marine). 

Dans  ces  ports,  l'armée  de  mer  est  chargée 
spécialement  de  l'armement,  du  service  et 
de  la  garde  des  batteries  qui  ont  une  vue  di- 
recte sur  les  ports,  sur  les  rades  intérieures, 
sur  les  passes  et  goulets  conduisant  aux 
rades  intérieures,  toutes  les  fois  que  les  ou- 
vrages auxquels  appartiennent  ces  batteries 
n'intéressent  pas  principalement  le  système 
de  défense  du  côté  de  la  terre,  de  la  place  et 
de  ses  dépendances.  L'armée  de  terre  est 
chargée  de  la  défense  de  tous  les  autres 
ouvrages  de  côte. 

PORTATIF  (ve)  (V.  Outil,  Arme). 

PORTE.  Entrée  d'une  place  forte,  d'un 
fort,  d'un  ouvrage.  Passage  ménagé  à  tra- 
vers le  rempart  pour  permettre  les  commu- 
nications avec  la  campagne;  il  est  générale- 
ment fermé  par  des  jjor tes  ou  des  jmnts-levis. 
Les  portes  ont  toujours  constitué  des  points 
faibles  de  la  fortification  et  l'on  a  dû  en  tout 
temps  prendre  des  mesures  spéciales  pour 
les  couvrir  avec  soin.  En  général,  elles 
étaient  autrefois  flanquées  par  deux  tours 
réunies  au-dessus  de  l'entrée  pour  donner 
une  masse  plus  imposante.  Des  embrasures 
et  des  mâchicoulis  à  plusieurs  étages  et  dans 
toutes  les  directions  en  rendaient  l'approche 
difficile.  Derrière  une  porte  solide,  bardée  de 
fer,  se  trouvait  une  lourde  herse,  nommée 
aussi  porte  coulante  ou  porte  coulis. 

—  -aigle.  Officier  qui,  dans  les  armées 
impériales,  portait  Vaigle  d'un  régiment. 

—  -baguette.  Partie  du  collier  de  ta.m- 
bour  consistant  eu  deux  petits  cylindres 
creux  en  cuivre  dans  lesquels  on  engage  les 
baguettes. 

Rainure  ou  canal  pratiqué  le  long  du  bois 
d'une  arme  portative  pour  recevoir  et  conte- 
nir la  baguette. 

baïonnette.  Partie  de  l'équipement 

destinée  à  supporter  la  baïonnette  et  qui 
s'engage  dans  le  ceinturon.   Lorsqu'il  s'agit 


PORTE. 


667 


PORTEE. 


de  l'épée-baïonnetle,  c' e^un  jMrte-èpée-baïon- 
nelte,  et  pour  un  sabre  c'est  un  port';-sabre. 

—  -corps  (V.  Chariot  porte-corps). 

—  -crosse.  Sorte  de  sabot  en  cuir,  fixé 
par  des  courroies  sur  le  côté  droit  de  la  selle, 
destiné  à  maintenir  rextrêmité  de  la  crosse 
du  fusil,  de  la  carabine  ou  du  mousqueton 
du  cavalier. 

—  -drapeau.  O.Ticier  du  graie  de  sous- 
lieutenant  ou  de  lieutenant,  qui  est  chargé 
de  porter  le  drapeau  du  régiment.  Il  est 
également  chargé  des  détails  du  service  du 
casernement  et  du  couchage.  Il  est  exempt 
du  service  de  place. 

—  -épée  (V.  Porte-baïonnette).  Les  sous- 
officiers  et  musiciens  du  génie  ont  un  appen- 
dice en  cuir  spécial  pour  porter  leur  épée. 

éperon.  Lanières  de  cuir  qui  relient 

les  branches  de  l'éperon. 

étendard.  Officier  du  grade  de  sous- 
lieutenant  ou  de  lieutenant,  qui  remplit, 
dans  la  cavalerie,  les  mêmes  fonctions  que 
le  porte-drapeau  dans  les  corps  de  troupe  à 
pied,  mais  il  est  en  outre  officier  d'armement 
et  secrétaire  de  ta  commission  des  ordinaires. 
Il  est  exempt  du  service  de  place. 

On  donne  aussi  le  nom  de  porte-étendard 
an  petit  étui  de  cuir  fixé  à  l'étrier  droit  de 
l'officier  qui  porte  l'étendard,  et  dans  lequel 
vient  reposer  le  pied  de  la  hampe  de  ce  der- 
nier. 

étriers._  Courroie  destinée  à  porter 

les  étriers  (V.  Etrivières). 

—  -etrivières.  Anneaux  de  fer  carrés 
fixés  à  la  selle  pour  supporter  les  etrivières. 

—  -fanion.  Sous-officier  de  cavalerie 
qui  porte  le  fanion  d'un  général. 

—  -fer.  Étui  suspendu  à  la  selle  et  dans 
lequel  est  placé  un  fer  à  cheval. 

—  -feu.  Bois  d'une  fusée  à  bombe  ou  à 
grenade. 

gamelle.  Ustensile  en  fer,  avec  poi- 
gnée en  bois,  qui  sert  à  porter  les  gamelles 
des  hommes  de  garde  et  de  service.  Ciiaque 
compagnie,  escadron  ou  batterie  doit  être 
pourvue  de  2  porte-gamelles,  au  compte  de 
la  masse  d'Iiabillemcnt  et  d'entretien. 

—  -giberne.  Bande  de  cuir  servant  à 
supporter  la  giberne. 

glaive  (chevaliers).  Ordre  reli- 
gieux et  militaire  fon  lé  en  1-201,  en  Livo- 
nie,  pour  protéger  les  missionnaires  contre 
les  idolâtres.  11  se  fondit  dans  l'ordre  teuto- 
nique  de  1237  à  io'2o  et  finit  en  1561, 
époque  à  laquelle  le  grand  maître  embrassa 
le  luthérianisme. 

—  -hache.  Étui  en  cuir  d'une  hache  por- 
tative. Se  dit  aussi  des  sapeurs  porte-hache. 

—  -lance.  Petit  étui  de  cuir  semblable 


an  porte-étendard,  sur  lequel  repose  la  lance 
lorsque  le  lancier  est  à  cheval. 

—  -manteau.  Morceau  de  bois  ou  de  fer 
fixé  à  la  muraille  et  où  l'on  suspend  les  ha- 
bits. Il  doit  exister  des  portemanteaux  en 
nombre  suffisant  dans  les  lavabos,  dans  les 
salles  d'écoles  régimentaires  et  dans  les  bi- 
bliothèques militaires. 

Sorte  de  valise  d'étoffe  dont  sont  pourvus 
les  hommes  montés  dans  l'artillerie,  dans  le 
génie  et  dans  le  train  des  équipages. 

—  -mèche.  Partie  de  l'équipement  ser- 
vant à  porter  la  mèche  dont  avait  besoin 
l'ancien  a-quebusier  pour  mettre  le  feu  à  son 
arme. 

—  -mors.  Morceau  de  cuir  qui  soutient 
le  mors  et  la  bride. 

—  -mousqueton.  Espèce  de  crochet  qui 
est  en  bas  de  la  bandoulière  d'un  cavalier, 
et  qui  l'aide  à  porter  son  mousqueton  ou  sa 
carabine. 

—  -pompon.  Gousset  en  cuir  dans  le- 
quel s'engage  le  pompon. 

—  -rame.  Anneau  de  forme  particulière 
fixé  au  bateau  et  dans  lequel  on  engage  la 
rame  pour  la  manœuvrer. 

—  -respect.  Epée  ou  poignard  que  l'on 
porte  pour  sa  défense. 

—  -selle.  Pièce  de  bois  horizontale  fixée 
à  la  muraille,  ou  à  des  poteaux  verticaux, 
et  qui  sert  à  recevoir  les  selles  dans  les  sel- 
leries. 

—  -tolet.  Garniture  du  plat-bord  d'une 
embarcation,  à  l'endroit  où  frotte  la  rame 
ou  l'aviron. 

—  tournante.  Sert  à  donner  des  chasses 
d'eau  dans  les  fossés;  l'axe  de  cette  porte 
n'est  pas  tout  à  fait  au  milieu.  La  résul- 
tante de  la  pression  de  l'eau  agit  sur  la 
granie  p.irtie  de  la  porte  et  appuie  celle-ci 
contre  les  entailles  d'arrêts  des  liajoyers  ; 
quand  on  ouvre  la  vanne  pratiquée  à  l'ex- 
trémité inférieure  du  grand  côté,  le  point 
d'application  de  la  pression  passe  sur  le  petit 
côté  de  la  porte  et  la  fait  tourner  pour  la 
placer  dans  le  sens  du  courant.  Pour  refer- 
mer la  porte,  il  suffit  de  fermer  la  vanne  et 
de  ramener  légèrement  la  porte  en  dehors 
de  la  direction  du  courant. 

—  -traits.  Courroie  pliée  en  deux,  qui 
sert  à  soutenir  les  traits  des  chevaux  attelés. 

—  -vis.  Synonyme  de  contre-platine. 
PORTÉE.    Étendue    laissée    vide   entre 

deux  supports  de  pont,  ou  sous  une  pièce  de 
bois,  de  fer,  etc.  (généralement  une  poutre 
ou  poutrelle),  posée  horizontalement. 

Distance  à  laquelle  une  arme  de  jet  peut 
lancer  un  projectile.  Plus  exactement,  c'est 
la  distance  comprise  entre  l'origine  de  la 
trajectoire  et  le  point  de  chute  du  projectile. 


PORTER. 

Celte  distance  dépend  de  la  nature  de  l'arme, 
de  la  charge,  de  l'espèce  et  de  la  qualité  de 
la  poudre,  du  volume  et  du  poids  du  pro- 
jectile, de  l'angle  lie  projection. 

—  de  but  en  blanc  (V.  But  en  blanc). 

—  de  canon.  Varie  en  raison  de  la  na- 
ture de  la  pièce,  de  l'espèce  de  tir  et  de  pro- 
jectile. La  portée  maxima  du  canon  de  90 
est  de  7,000  mètres,  ainsi  que  celle  du  ca- 
non de  80  et  du  canon  de  95  ;  celle  du  ca- 
non à  balles  de  3,400  mètres;  celle  du  ca- 
non de  80  de  montagne  de  4,030  mètres  ; 
celle  du  canon  de  120  de  9,200  mètres;  celle 
du  canon  de  155  de  9,100  mètres;  celle  de 
l'ancien  canon  de  24  de  siège  de  5,150 
mètres  ;  pour  les  mortiers  de  32  et  de  27 
elle  est  de  2,800  mètres  ;  pour  l'obusier  de 
22  de  5,220  mètres,  etc. 

—  de  fusil.  Distance  à  laquelle  la  balle 
du  fusil  peut  atteindre  sûrement  le  but.  En 
réalité,  le  fusil  actuel  porte  à  3,000  mètres, 
mais  sa  bonne  portée  ne  dépasse  pas  1,500 
mètres . 

—  des  poutrelles.  Partie  de  leur  lon- 
gueur comprise  entre  leurs  points  d'appui, 
sur  deux  supports  consécutif. 

—  efficace.  Distance  où  la  justesse 
d'une  arme  se  perd  par  suite  des  déviations 
inhérentes  au  système;  ou  bien  c'est  aussi  la 
distance  correspondant  à  la  position  la  plus 
élevée  du  cran  de  mire. 

—  moyenne.  Portée  du  point  moypH. 
On  peut,  sans  erreur  notable,  la  supposer 
égale  à  la  moyenne  arithmétique  des  por- 
tées. 

PORTER  l'arme,  lépée,  le  sabre. 
Prendre  la  position  réglementaire  du  port  de 
l'arme  en  question  en  partant  d'une  position 
donnée. 

PORTEUR  d'outils.  Animal  de  bât, 
cheval  ou  mulet,  qui  porte  les  outils  d'une 
compagnie  d'infanterie,  soit  12  pioches  et  18 
pelles.  11  est  attribué  12  chargements  d'ou- 
tils, dès  le  temps  de  paix,  à  chaque  régi- 
ment d'infanterie. 

—  Cheval  d'attelage  par  deux  qui  porte 
le  conducteur;  l'autre  est  le  sous-verge.  11 
y  a  des  porteurs  de  devant  et  des  porteurs 
de  derrière;  ceux-ci  sont  ceux  qui  sont  at- 
telés directement  au  timon. 

—  Decauville.  Nom  donné  au  chemin 
de  fer  du  système  particulier  inventé  par 
M.  Decauville  (V.  Chemin  de  fer). 

PORTIER-CONSIGNE.  Les  portiers-con- 
signes sont  chargés  de  l'ouverture,  de  la  fer- 
meture et  de  la  police  des  portes  des  forte- 
resses près  desquelles  ils  sont  établis.  Ils  re- 
quièrent au  besoin  les  chefs  de  poste  de  leur 
prêter  main-forte  pour  l'exécution  des  ordres 
et  consignes  dont  ils  sont   chargés.  Lorsque 


G68  PORTION. 

l'autorité  militaire  en  a  donné  l'ordre,  les 
portiers-consignes  se  font  présenter  par  les 
militaires  de  tout  grade  les  ordres  en  vertu 
desquels  ils  voyagent  ou  leur  feuille  de 
route.  En  dehors  de  ces  prescriptions,  ils 
sont  complètement  à  la  disposition  du  chef 
du  génie  de  la  place  pour  tout  ce  qui  con- 
cerne le  service  spécial  de  l'arme  du  génie. 
Ils  prêtent  serment  devant  le  tribunal  de 
1''^  instance,  et  leurs  procès-verbaux  font 
foi  devant  la  justice  jusqu'cà  preuve  con- 
traire. 

PORTIÈRE  Partie  mobile  d'un  pont  de 
radeaux.  Partie  d'un  pont  de  bateaux  com- 
posée d'une  ou  deux  travées. 

—  d'embrasure  Sortes  de  masques  qui 
ferment  les  embrasures  profondes  des  para- 
pets dans  la  dernière  période  de  la  défense 
d'un  ouvrage,  On  ne  laisse  libre  que  juste 
la  place  nécessaire  au  passage  de  la  volée  de 
la  bouche  à  feu.  Ces  portières  sont  faites  gé- 
néralement avec  de  forts  cordages  juxtapo- 
sés et  réunis  que  l'on  suspend  devant  l'em- 
brasure, au-dessus  de  la  volée  de  la  pièce, 
à  laquelle  un  écran  pratiqué  dans  leur  par- 
tie inférieure  livre  passage. 

—  en  bois.  Il  y  a  aussi  des  portières 
en  bois  formées  de  deux  panneaux  symé- 
triques en  madriers  de  0™,10  d'épaisseur 
qui,  en  se  rabattant  l'un  contre  l'autre, 
ferment  l'embrasure. 

PORTILLON.  Porte  on  poterne  de  pe- 
tites dimensions. 

PORTION.  La  quantité  de  pain,  de 
viande,  etc.,  qu'on  donne  à  chaque  soldat 
pour  un  repas,  notamment  dans  les  hôpi- 
taux militaires. 

—  centrale.  La  portion  qui  comprend 
le  dépôt  central  ainsi  que  les  magasins, 
lorsque  le  corps  est  divisé.  L'administration 
est  confiée  à  un  conseil  d'administration 
central. 

—  circulaire.  Disposition  adoptée  au- 
trefois dans  l'attaque  des  places  au  moment 
d'arriver  au  saillant  du  chemin  couvert. 
Elle  consistait  à  établir,  au  débouché  de  la 
dernière  parallèle,  2  cheminements  circu- 
laires venant  se  réunir  en  une  sape  double 
sur  la  capitale. 

—  détachée.  Toute  fraction  du  corps 
qui  se  trouve  dans  un  autre  lieu  que  la 
portion  centrale.  Cette  fraction  porte  plus 
généralement  le  nom  de  détachement. 

—  du  contingent.  Le  contingent  des 
jeunes  soldats  appelés  chaque  année  sous  les 
drapeaux  est  divisé  en  deux  portions, 
lorsque  les  ressources  budgétaires  ne  per- 
mettent pas  de  le  conserver  en  totalité  pen- 
dant trois  ans  au  régiment.  Dans  ce  cas,  la 
1'"^  portion  du  contingent  accomplit  ses  trois 


PORTIQUE. 

années  de  service  aclit",tet  la  â""  portion  est 
renvoyée  dans  ses  foyers,  en  disponibilité , 
après  une  année  de  service.  Depuis  l'appli- 
cation de  la  loi  du  15  juillet  1889,  il  n'a 
plus  été  nécessaire  d'établir  une  2*=  portion, 
par  suite  de  la  faiblesse  numérique  des  con- 
tingents et  de  l'augmentation  des  cas  de 
dispense. 

—  principale.  La  portion  qui  est  com- 
mandée directement  ])ar  le  cbef  de  corps, 
lorsque  le  corps  est  divisé  en  plusieurs  déta- 
chements. Elle  est  administrée  par  un  co)i- 
seil  d'adminislration  éventuel.  La  musique 
marche  toujours  avec  la  portion  princi- 
pale . 

PORTIQUE.  Passage  couvert  étahli  dans 
les  tranchées.  On  peut  le  constituer  à  l'aide 
de  blindes,  ou  bien  disposer  sur  les  hermrs 
2  cours  de  rondins,  de  traverses  de  chemin 
de  fer  ou  de  fascines,  sur  lesquels  on  place 
transversalement  des  poutrelles,  des  rondins 
ou  des  rails  jointifs,  le  tout  recouvert  de 
fascines,  puis  de  terre  jusqu'au  niveau  su- 
périeur des  parapets.  Si  le  portique  ne  doit 
pas  servir  au  passage,  on  emploie  un  sup- 
port d'espèce  intermédiaiie. 

PORTUGAL  et  son  armée.  En  prin- 
cipe, le  service  est  personnel  et  obligatoire. 
Chaque  année,  les  Chambres  votent  le  con- 
tingent qui  doit  être  appelé,  d'après  les  pro- 
positions du  Ministre  de  la  guerre.  Ce  con- 
tingent est  d'environ  12,000  hommes  pour 
l'armée  de  terre,  plus  une  2'"  portion  de 
3,000  hommes. 

Pendant  le  temps  de  service,  fixé  à  12  ans 
(de  20  à  32),  les  jeunes  gens  appartiennent 
à  l'une  des  catégories  ci- après  : 

1"  Appelés,  passant  3  ans  dans  le  corps 
de  troupe,  mais  dont  le  renvoi  peut  être  an- 
ticipé ; 

2°  Première  réserve,  provenant  des  ap- 
pelés (o  classes)  pour  3  ans,  mais  sans  faire 
aucun  exercice  ; 

3"  Ajournés,  comprenant  :  1°  les  jeunes 
gens  qui  peuvent  devenir  aptes  au  service 
pendant  les  trois  ans  qui  suivent  le  tirage  ; 
2"  ceux  qui  exercent  une  certaine  profession 
ou  in  lustrie,  dont  un  frère  est  à  l'armée, 
dont  les  études  ne  peuvent  être  retardées; 

4°  Deuxième  réserve,  comprenant  pour 
4  ans  les  hommes  provenant  de  la  2*=  ré- 
serve, et  pour  12  ans  ceux  qui,  reconnus  au 
service  actif,  ne  sont  pas  appelés,  soit  par 
suite  de  leur  numéro  de  tirage,  soit  par  suite 
de  dispense.  Les  dispenses  au  nombre  de  13 
p.  100  au  plus  des  appelés  dans  chaque 
district,  comprenant  les  élèves  ecclésias- 
tiques, les  fils  de  septuagénaire,  de 
veuve,  etc. 


CG9  POSE. 

11  a  été  établi  une  taxe  militaire  an- 
nuelle . 

L'armée  portugaise  doit  comprendre,  sur 
le  pied  de  guerre,  120,000  hommes,  com- 
posés comme  il  suit  : 

.'vrmée  permanente,  3  classes, 

réduites  à 30,000  boni. 

l"""^  réserve,  5  classes,  ré- 
duites à 43,000    — 

2*'  réserve.  4  classes,  ré- 
duites à 33,000    — 


Total 110,000  hom. 

La  différence  serait  comblée  parla  2°  por- 
tion, dont  la  quote-part  est  votée  annuelle- 
ment par  les  Cliambres. 

L'infanterie  est  armé  d'un  fusil  à  réijéti- 
lioii  du  système  Kropatcheh,  du  calibre 
de  8""™.  La  cartouche  a  une  charge  de 
48,3  de  poudre  progressive  et  une  halle  de 
16  grammes  en  plomb  durci;  avec  chemise 
en  cuivre  (V.  Fusils).  La  vitesse  initiale 
obtenue  est  de  332  mètres. 

POSE.  Opération  de  placer  des  sentinelles 
ou  des  avant-postes  (V.  Caporal  de  pose). 

—  de  boutons  En  principe,  la  pose  des 
boutons  est  effectuée  par  celui  qui  confec- 
tionne l'effet  (1"  ouvrier  tailleur  ou  entre- 
preneur). Dans  le  cas  où  des  effets  neufs 
provenant  de  confection  civile  seraient  livrés 
à  un  corps,  dépourvus  de  boutons,  la  four- 
niture et  la  pose  des  boutons  seraient  à  la 
charge  du  service  de  l'habillement. 

—  de  qalons,  d'insignes,  etc.  La 
pose  des  galons,  insignes  ou  attributs  sur 
des  effets  d'habillement  est  effectuée,  en  prin- 
cipe, par  les  ouvriers  tailleurs  des  unités  ad- 
ministratives, et,  à  défaut,  par  le  l'"'  ouvrier 
tailleur,  au  compte  de  la  masse  d'iiabille- 
ment  et  d'entretien,  fonds  particulier. 

—  de  la  voie.  Après  avoir  procédé  au 
piquetage  des  voies  ferrées,  on  exécute  la 
pose  de  la  voie,  qui  comprend  2  séries  d'opé- 
rations bien  distinctes  :  1°  la  pose  de  la 
voie  sur  terre,  c'est-à-dire  sur  la  plate-forme 
bien  dressée;  2° des  relevages  successifs  jus- 
({u'à  concurrence  du  profil  transversal  défi- 
nitif, au  moyen  du  ballast. 

Ces  opérations,  ainsi  que  la  pose  des  si- 
gnaux ou  autres  appareils  des  gares  étant 
du  ressort  des  troupes  techniques,  nous  n'en- 
trerons dans  aucun  détail  à  leur  sujet. 

—  des  lignes  télégraphiques.  Des 
chariots  de  travail  portent  le  matériel  d'in- 
stallation ou  de  réparation  des  lignes  mili- 
taires, l'outillage  d'exécution  des  travaux  et 
un  certain  matériel  de  poste.  L'atelier 
cliargô  de  la  pose  est  disposé  dans  l'ordre 
suivant  :  1"  le  chef  d'atelier,  qui  indique  les 


POSITION. 


points  où  la  ligne  doit  passer  ;  2°  le  mar- 
queur, qui  marque  par  des  signes  conven- 
tionnels sur  les  maisons,  les  arbres,  etc., 
les  indications  du  ciief  d'atelier  ;  3°  le  cha- 
riot portant  le  fil  conducteur  ;  4°  le  distri- 
buteur placé  sur  cette  voiture  qui  distiibue 
aux  aides  le  matériel  nécessaire  à  la  pose  des 
supports;  o"  un  dérouleur,  avec  un  aide, 
pour  assurer  le  déroulement  du  câble; 
6°  enfin,  les  monteurs,  qui  attachent  le 
câble  aux  supports. 

POSITION  administrative  générale. 
Situation  commune  à  une  catégorie  plus  ou 
moins  nombreuse  de  militaires.  Les  posi- 
tions générales  sont  :  le  pied  de  paix  et  le 
pied  de  guerre.  La  position  du  pied  de  paix 
se  subdivise  elle-même  en  position  en  sta- 
tion et  position  en  route.  Ces  diverses  posi- 
tions donnent  droit  à  des  soldes  et  à  des 
prestations  différentes  pour  chacune  d'elles. 

—  administrative  individuelle.  Si- 
tuation dans  laquelle  se  trouve  un  militaire 
au  point  de  vue  de  ses  droits  à  la  solde  et 
aux  différentes  prestations.  Ces  positions 
sont  :  VactivUc,  la  non-aclwité,  la  disponi- 
bilité, le  cadre  de  réserve,  la  réforme  et  lu 
retraite. 

La  position  d'activité  se  subdivise  elle- 
même  en  position  de  présence  et  en  position 
d'absence. 

La  position  de  présence  est  celle  dans  la- 
quelle un  militaire  est  présent  à  son  poste 
ou  en  route  pour  s'y  rendre.  Les  militaires 
en  mission  ou  en  témoignage  sont  également 
considérés  comme  étant  en  position  de  pré- 
sence. 

La  position  d'absence  est  celle  d'un  mili- 
taire en  activité,  qui  se  trouve  en  congé  ou 
en  permission,  à  l'hôpital,  en  jugement  ou  en 
détention,  eu  captivité  à  l'ennemi,  absent  de 
son  corps  ou  de  son  poste  sans  autori- 
sation. 

—  du  tireur.  Pour  le  tir,  le  soldat  peut 
prendre  trois  positions  :  debout,  à  genou  et 
couché.  Le  détail  de  ces  positions  est  donné 
dans  l'Ecole  du  soldat,  art.  162  à  179. 

—  militaire.  Lieu  ou  terrain  réunissant 
les  conditions  voulues  pour  permettre  de 
lutter  avec  avantage  contre  l'ennemi,  soit 
dans  l'offensive,  soit  dans  la  défensive.  Une 
bonne  position  militaire  doit  assurer  à  celui 
qui  l'occupe  des  avantages  de  force,  de  sé- 
curité et  de  mobilité. 

La  condition  de  force  est  réalisée  lorsque 
le  front  possède  un  développement  en  rap- 
port avec  les  effectifs  dont  on  dispose  par 
son  occupation,  s'il  y  existe  des  localités  qui 
se  prêtent  à  l'organisation  des  points  d'ap- 
pui, et  si  le  terrain  en  avant  est  découvert 
et  favorable  à  l'action  des  feux. 


670  POSITION. 

Pour  assurer  la  sécurité  des  troupes,  il 
faut  que  la  position  ne  puisse  être  tournée, 
par  conséquent  que  ses  flancs  soient  bien 
appuyés  soit  à  des  obstacles  sérieux,  soit  à 
des  localités  susceptibles  d'une  défense  facile 
et  d'une  grande  résistance.  Elle  doit  être 
telle  que  l'ennemi  ne  puisse  pas  se  dispen- 
ser de  l'attaque. 

Pour  assurer  la  mobilité  des  troupes,  il 
est  nécessaire  qu'à  l'intérieur  de  la  position 
des  communications  nombreuses  permettent 
de  faire  arriver  rapidement  les  réserves  sur 
les  points  menacés,  et  que  le  front,  s'il  pré- 
sente sur  quelques  parties  des  points  inac- 
cessibles ou  des  obstacles  sérieux,  permette 
néanmoins  aux  troupes  d'occupation  de 
passer  de  la  défensive  à  l'offensive  sur  une 
étendue  suffisante.  Le  tracé  de  la  position 
n'est  autre  que  celui  de  la  crête  militaire. 
Si  les  pentes  en  avant  de  cette  crête  sont  su- 
périeures à  1/4,  se  borner  à  placer  une 
tranchée  le  long  de  cette  crête  et  reporter  le 
retranchement  en  arriére.  On  se  place  quel- 
quefois au-dessous  de  la  crête  militaire  pour 
occuper  un  obstacle  utiUsable  :  village,  bois, 
ferme,  etc. 

L'organisation  défensive  d'une  position 
doit  en  outre  :  i  °  présenter  des  saillante 
limitant  le  nombre  des  points  d'attaque , 
2°  occuper  un  développement  proportionné 
à  l'eircctif  (4  à  6  hommes  par  mètre  comme 
dans  la  défensive);  3°  tenir  compte  du 
temps  et  des  moyens  dont  on  dispose  ; 
4°  placer  les  ouvrages  de  telle  manière  qu'ils 
se  soutiennent  réciproquement  et  à  bonne 
portée  des  armes  employées;  5°  diviser  la 
position  en  zones  défensives  (lisières,  locali- 
tés, tranchées,  étangs,  marais)  et  en  zones 
offensives,  où  le  terrain  est  libre  entre  ces 
obstacles;  6°  commencer  l'organisation  par 
les  saillants. 

Les  mamelons  isolés  sont  occupés  par  les 
postes  d'avant-garde  ou  d'arrière-garde  ;  les 
mamelons  sur  la  ligne  de  défense  reçoivent 
un  ouvrage  mi-fermé,  bien  battu  par  les  po- 
sitions en  arrière  ;  une  chaîne  de  hauteurs  en 
première  ligne  est  défendue  par  des  épaule - 
ments  rapides,  des  ouvrages  avancés  de 
faible  profondeur  sur  les  éperons,  avec  ou- 
vrages plus  solides  (avec  défenses  accessoires) 
soutenus  par  de  nombreuses  pièces  placées 
sur  les  côtés  pour  les  cols;  une  chaîne  en 
deuxième  ligne  est  organisée  au  moyen 
d'ouvrages  fermés  ou  mi-fermés  sur  les 
cîmes,  et  au  besoin  à  l'aide  de  batteries  au- 
delà  du  versant  du  revers  sur  les  monti- 
cules ;  pour  un  plateau,  on  recule  les  points 
d'appui  en  arrière  de  la  crête  militaire,  de 
manière  à  leur  assurer  un  bon  champ  de 
tir,   et  on  occupe  les  principales  «minenees 


POSTE. 


674 


POSTE, 


par  de  solides  ouvrais  fermés  ou  mi- 
fermés. 

Sur  les  abords  et  le  front,  on  met  en  état 
de  défense  les  points  d'appui,  tels  que  vil- 
lages, hameaux,  fermes,  châteaux,  et  bou- 
quets de  bois  situés  sur  les  abords.  Ne  con- 
struire sur  le  front  aucun  ouvrage  fermé,  où 
Tennemi  puisse  s'établir  solidement  ;  sur  les 
points  d'appui  sérieux,  établir  des  ouvrages 
mi- fermés.  En  avant  de  la  crête  et  sur  des 
points  favorables,  établir  de  petite  tian- 
chées  pour  une  ou  deux  sections,  afni  d'avoir 
des  feux  étages. 

Dégager  le  champ  de  tir  autant  que  pos- 
sible jusqu'à  600  mètres. 

Donner  aux  flancs  une  organisation  sem- 
blable à  celle  du  front. 

A  Y  intérieur,  les  soutiens  des  compagnies 
de  première  ligne  sont  établis  dans  des  tran- 
chées-abris pouvant  servir  de  point  d'appui 
en  cas  de  mouvement  rétrograde;  on  orga- 
nise surtout  les  communications. 

Une  deuxième  ligne  est  établie  à  bonne 
portée  de  la  première  On  se  contente  d'oc- 
cuper les  points  dominants  et  les  localités 
(jui  permettent  de  bien  battre  tous  les  ou- 
vrages de  la  première,  et,  entre  ces  points, 
on  organise  les  couverts  naturels  ou  on  crée 
quelques  tranchées-abris. 

La  réserve  est  placée  plus  en  arriére  en- 
core et  près  du  flanc  menacée;  elle  occupe 
une  position  qui  est  défendue  par  des  tran- 
chées-abris ou  des  redoutes  (ouvrages  pour 
une  ou  deux  compagnies),  et  qui  constitue 
le  réduit  de  la  défense  et  un  point  d'appui 
en  cas  de  retraite. 

POSTE.  Lieu  où  un  militaire  a  été  placé 
par  son  chef,  où  des  troupes  ont  été  placées 
en  vertu  d'ordres  de  l'autorité  militaire  su- 
périeure. Se  dit  aussi  du  lieu  occupé  par  le 
détachement  qui  fournit  les  sentinelles 
(V.  Avanl-posle,  Petit  poste). 

Mission  ou  consigne  particulière  donnée  à 
un  ou  plusieurs  militaires  (V.  Abandon  de 
son  poste). 

—  aux  lettres.  Service  quia  pour  but  de 
transporter  et  de  remettre  aux  intéressés  les 
lettres,  dépêches,  imprimés,  paquets,  etc., 
qui  lui  sont  conflés,  moyennant  une  certaine 
redevance  appelée  aflranchissement,  pour 
tous  les  plis  ou  paquets  qui  ne  concernent 
pas  les  différents  services  de  l'Etat  (V.  Boite 
aux  lettres,  Franchise  postale.  Vague- 
mestre). 

—  avancé.  Celui  qui  est  le  plus  rappro- 
ché de  l'ennemi. 

—  d'honneur.  Poste  dangereux,  où  l'on 
doit  placer  les  meilleures  troupes,  où  il  y  a 
honneur  à  acquérir  en  payant  de  sa  per- 
sonne. C'est   aussi   un  poste   désigné   pour 


rendre  honneur   à    un    personnage   impor- 
tant. 

—  de  secours.  Poste  sanitaire  installé 
à  portée  des  troupes  engagées,  desservi  par 
les  médecins  et  les  infirmiers  du  corps,  pour 
assurer  l'installation  et  le  traitement  des 
blessés,  jusqu'à  l'entrée  en  action  des  am- 
bulances. Il  en  est  établi  un  par  corps,  dès 
que  la  troupe  prend  sa  formation  de  com- 
bat ;  son  emplacement  est  choisi  à  l'abri  du 
feu  de  la  mousqueterie  et  habituellement  à 
hauteur  ou  en  arriére  des  ré.-erves  de  batail- 
lon.  Lorsque,  par  suite  .du  mouvement  en 
avant,  la  zone  où  sont  tombés  les  blessés 
est  trop  éloignée  du  poste  de  secours,  le  mé- 
decin chef  de  service  place  un  nouveau  poste 
de  secours  en  avant  du  premier.  Le  poste 
laissé  en  arriére  rejoint  aussitôt  qu'il  a  éva- 
cué ses  blessés  à  l'ambulance.  En  cas  de  mou- 
vement rétrograde  des  troupes,  le  poste 
évacue  ses  blessés  en  commençant  par  les 
moins  gravement  atteints.  Si  l'évacuation 
du  poste  de  secours  ne  peut  être  terminée  à 
temps,  un  médecin,  désigné  à  l'avance  par 
le  médecin  chef  de  service,  re^te  auprès  des 
blessés  sous  la  protection  de  la  Convention  de 
Genève.  Il  est  rendu  compte  au  chef  de  corps. 
Les  corps  de  cavalerie  n'établissent  pas  de 
poste  de  secours.  Lorsqu'ils  combattent  avec 
l'infanterie,  leurs  blessés  sont  recueillis  et 
soignés  par  le  personnel  attaché  aux  corps 
d'infanterie.  Lorsqu'ils  opèrent  isolément, 
leurs  blessés  sont  recueiUis  par  les  ambu- 
lances ou  dirigés  en  arrière  par  les  soins  des 
médecins  du  corps  ;  en  cas  de  nécessité,  ils 
sont  remis  aux  municipalités  qui  en  assurent 
le  traitement. 

—  fortifié.  Localité  fortifiée  où  sont  éta- 
blies des  troupes,  pour  garder  un  point  im- 
f^.ortant  ou  pour  assurer  la  sécurité  du  terri- 
toire, dans  un  certain  rayon.  Les  postes 
fortifiés  sont  surtout  employés  eu  Algérie  et 
aux  colonies. 

—  télégraphique.  Agencement  des  dif- 
férents organes  nécessaires  pour  assurer  le 

Fig.  250. 


n!»^'- 


fonctionnement  d'an  poste  télégraphique  mi- 
litaire.  Ces  divers   appareils  sont   disposés 


POSTER. 

sur  une  lable  de  la  luaiiicie  indiquée  par  la 
ligure  250,  laquelle  représente  uu  poste 
simple  pouvant  communiquer  ave.-  un  seul 
autre  poste. 

Les  postes  peuvent  ;  1"  être  aune  ou  plu- 
sieurs directions  avec  un  seul  appareil,  au-_ 
quel  cas  on  ajoute  à  celui-ci  un  double  jeu 
de  commulat^urs  et  de  sonneries:  2°  être  à 
une  distance  telle  que  leurs  piles  soient  in- 
sufBsantes,  ce  qui  oblige  à  recourir  à  la 
translation  automatique  par  poste-relai, 
c'est-à-dire  par  l'adjonction  d'une  pile  locale 
et  d'un  appareil  spécial  destinés  à  renforcer 
le  courant  de  la  ligne  ;  3°  ne  disposer  que 
d'une  seule  pile  pour  2  postes,  et  dans  ce 
cas  on  peut  communiquer  avec  le  poste  sans 
pile,  en  utilisant  convenablement  celle  de 
l'appareil  qui  doit  correspondre  avec  lui. 

—  téléphonique.  (V.  Téléphonie). 
POSTER.  Prendre  position.  Placer  un  ou 

plusieurs  militaires  dans  un  endroit  où  ils 
soient  en  mesure  d'observer  l'ennemi  et  de 
combattre  au  besoin  avec  avantage. 

—  (Se).  S'établir  militairement  dans  une 
localité,  une  ferme,  etc. 

POSTPOSITION.  Évolution  des  Grecs 
par  laquelle  l'infanterie  légère  était  renvoyée 
à  la  queue  de  la  pbalange. 

POSTSIGNAIRES.  Soldats  de  la  nvUce 
romaine,  ainsi  désignés  par  opposition  aux 
(inlêsignaires. 

POT.  Vase  en  terre,  en  faïence,  tn  por- 
celaine ou  en  métal,  qui  sert  à  différents 
usages.  Chaque  aitieuhUment  iV officier  on 
d'adjudûnl  fourni  par  le  service  des  lits  mi- 
litaires, doit  compr(!ndre  un  pot  à  eau  en 
porcelaine.  Les  pots  en  usage  dans  les  in- 
lirnieries  sont  fournis  par  le  service  de 
santé . 

—  à  feu.  Sorte  de  pot  en  terre  ou  en 
fer  renfermant  des  artifices  ou  des  matières 
incendiaires,  que  l'on  employait  autrefois 
surtout  comme  projectile  éclairant,  princi- 
palement dans  la  défense  du  chemin  cou- 
vert . 

—  de  presse.  Sorte  de  cylindre  creux  en 
fonte,  tube  en  acier,  noyé  dans  la  voûte  en 
béton  d'une  tourelle  cuirassée.  Le  pivot  de 
la  tourelle,  qui  forme  piston  plongeur,  y  est 
logé  sur  1  mètre  de  hauteur  environ. 

—  en  tête.  Casque  très  résistant  que 
l'on  faisait  porter  autrefois  aux  sapeurs  du 
(jènie  qui  travaillaient  en  tète  de  sape 
'(V.  Chapel). 

POTABLE.  Qui  peut  se  boire  sans  répu- 
gnance et  sans  inconvénient  pour  la  santé. 
Se  dit  partiruliérement  de  l'eau. 

POTAGE    condensé.    Se    compose    de 


G72  POUDRE. 

viande  hachée  mélangée  à  du  saindoux  et 
renfermée  dans  des  boîtes  en  fer-blanc  fer- 
mant hermétiquement.  Porte  le  nom  de  sau- 
cisse Boissonncl,  du  nom  de  son  inventeur. 
Est  destiné  à  faire  la  soupe,  lorsque  les 
hommes  perçoivent  des  conserves  de  viande. 
Pour  préparer  la  soupe  il  sufBt,  dès  que 
l'eau  .est  en  ébuUition,  de  verser  le  con- 
tenu des  boîtes  -  saucisses  à  raison  de 
23  grammes  par  homme,  de  saler  et  de  lais- 
ser cuire  un  quart  d'heure  environ  ;  verser 
ensuite  le  bouillon  sur  les  tranches  de  pain 
ou  le  biscuit. 

POTEAUX  télégraphiques.  Perches 
servant  à  supporter  les  lils  des  lignes  télé- 
graphiques aériennes.  Le  matériel  de  cam- 
pagne comprend  des  perches  doubles  ou 
triples,  composées  de  tringles  coulissant 
l'une  dans  l'autre  et  maintenues  par  des  vis 
de  pression  (V.  Godets  de  support). 

POTENCE.  Disposition  de  2  troupes  pla- 
cées en  équerre  l'une  sur  l'autre. 

POTERNE.  Galeiie  en  maçonnerie,  d'en- 
viron 2™, 50  de  hauteur  et  d'autant  de  lar- 
geur, creusée  au  milieu  de  la  courtine  pour 
permettre  de  descendre  du  corps  de  place 
dans  le  fossé,  en  débouciiant  générale- 
ment à  2  mètres  au-dessus  du  fond  de 
celui-ci.  Un  escalier  ou  rampe  mobile  en 
bois,  que  l'on  peut  supprimer  à  volonté, 
communique  de  la  poterne  au  fond  du  fossé. 
On  peut  aussi  faire  déboucher  la  poterne  au 
niveau  du  fond  du  fossé,  en  interrompant  la 
communication  à  l'intérieur  par  un  haha 
(V.  Communications). 

POUCE.  Ancienne  mesure  égale  à 
0'",027d07. 

POUDRE.  Mélange  intime  de  salpêtre, 
de  soufre  et  de  charbon.  Possède  une  grande 
vitesse  de  combustion  et  produit  une  quan- 
tité considérable  de  gaz,  à  une  température 
très  élevée.  Les  effets  de  la  poudre  dé- 
pendent :  1°  de  sa  composition  cliimique  ; 
2"  de  ses  caractères  physiques  ;  3"  de  son 
mode  de  fabrication. 

1"  Composition  chimique.  Pour  donner  à 
la  poudre  de  la  consistance  et  la  rendre 
moins  hygrométrique  et  plus  facilement  in- 
llammable,  on  a  dû  la  composer  de  deux 
corps  combustibles  (soufre  et  charbon)  et 
d'un  corps  comburant  (salpêtre). 

Les  poudres  fabriquées  en  France  sont 
distinguées  par  des  initiales,  suivies  de  nu- 
méros. Leur  dosage  qui,  jusqu'à  de  cer- 
taines limites,  inilue  peu  sur  les  produits  de 
la  combustion,  varie  suivant  les  armes  ou 
les  usages  auxquels  elles  sont  destinées. 

Le  tableau  suivant  donne  le  dosage  des 
diverses  poudres  et  leur  usage  : 


POUDRE. 


673 


POUDRE. 


DÉSIGNATION 

de  la  pouJre. 


1°  A  fusil. 
Poudre  A 

—  B 

—  Fl 

—  FgetFs 

2o  A  cation. 
Poudre  M  €35 

—  CC,„ 

—  SP1SP2 

—  Wetteren,  diteW. 

30  Diverses. 
Poudre  de  miae 

—  de  chasse  6ne 


SAL- 
PÊTRE. 

CHARBON. 

7,5,00 

12,50 

74,00 

15,50 

77,00 

15,00 

75,00 

15,00 

75,00 

12,50 

75,00 
75,00 
75,00 

15,00 
15,00 
13,00 

62,00 

18,00 

78,00 

12,00 

1.,  ..,     Armes  se  chargeant  par  la  bouche  et  fusils  à 
''       (     tabatière. 

10 


50  JF^^i'^  ^^  mousquetons  modèle  1866,  dits  Chas- 
''      (     sepots. 
8  00  I  Convient  surtout  aux  armes  portatives  modèle 
'        (     1874  (Gras). 
10,00     En  remplacement  de  la  poudre  F. 


10,00 
10,00 
12,00 


20,00 
10,00 


Pièces  lisses,  canons,  mortiers,  bouches  à  feu  de 
5  et  de  7,  du  système  de  Reffye,  chargement 
des  obus  et  bombes. 

Canons  de  80,  de  90  et  de  95. 

Bouches  à  feu  de  siège  et  de  place. 

Canons  de  la  marine. 


Les  poudres  de  chasse  superfîue  et  extra-fine  ont 
la  même  composition. 


2°  Caractères  physiques.  Nous  avons  in- 
diqué, au  mol  Grain  de  poudre,  l'influence 
de  la  grosseur,  de  la  forme,  de  la  densité, 
de  la  dureté  et  de  l'hygrométricité  des  grains 
concernant  l'effet  produit  par  la  charge  sur 
le  projectile. 

Les  poudres  vives  sont  celles  à  grains  très 
petits  :  la  charge  donne  immédiatement  la 
plus  grande  partie  de  sa  force  et  la  pression 
des  gaz  atteint  son  maximum  avant  le  dé- 
part du  projectile,  d'où  il  résulte  des  effets 
de  chocs  préjudiciables  à  la  pièce  et  à  l'affût. 
Les  poudres  lentes  ont  des  grains  assez  gros, 
donnant  une  pression  plus  lente  et  plus  ré- 
gulière et  évitant  par  suite  les  inconvénients 
ci-dessus. 

Pour  les  poudres  progressives  (V.  Grain  de 
poudre). 

3"  Mode  de  fabrication.  Le  procédé  des 
meules  et  celui  des  pilons  employés  pour  la 
trituration  des  éléments  de  la  poudre  don- 
nent des  résultats  différents.  Ainsi  la  poudre 
fabriquée  par  le  dernier  procédé  peut  absor- 
ber jusqu'à  6  et  7  p.  100  d'eau  et  reprendre 
ensuite  toutes  ses  propriétés  balistiques  par 
un  simple  séchage,  tandis  que  l'autre  pro- 
cédé ne  peut  donner  une  luuite  aussi 
élevée. 

Le  mode  de  fabrication  varie  avec 
chaque  espèce  de  poudre.  La  poudre  à  fusil 
a  besoin  d'une  forte  trituration,  d'une 
grande  densité  et  d'un  lissage  énergique.  La 
forme  du  grain  djit  se  rapprocher  le  plus 
possible  de  la  forme  sphérique.  Les  poudres  à 
canon  ont  surtout  besoin  d'une  trituration 
énergique,  d'une  densité  moyenne  et  d'un 


fort  lissage.  On  prend  la  forme  et  la  gros- 
seur du  grain  convenables  pour  obtenir  des 
poudres  progressives.  La  poudre  la  plus  con- 
venable, pour  une  arme  déterminée,  est 
celle  qui,  brûlant  complètement  dans  le 
temps  que  le  projectile  met  à  parcourir 
l'âme  de  la  pièce,  imprime  à  ce  projectile^ 
non  instantanément,  mais  progressivement, 
toute  la  force  de  projection  dont  elle  est  sus- 
ceptible. 

Propriétés  physiques  et  chimiques.  L'aspect 
extérieur  de  la  poudre  doit  être  ardoisé  et 
uniforme  ;  elle  ne  doit  pas  déteindre  sur 
une  feuille  de  papier.  La  poudre  ne  doit  pas 
s'écraser  ou  se  réduire  eh  poussière  quand 
on  la  presse  dans  la  main.  Pour  chaque 
espèce  de  poudre,  les  grains  doivent  avoir, 
autant  que  possible,  une  grosseur  uni- 
forme . 

La  combustion  de  la  poudre  donne  lieu  à 
la  pro  iuction  de  gaz  et  de  résidus  solides 
dont  les  proportions  relatives  et  la  composi- 
tion chimique  semblent  varier  entre  des  li- 
mites assez  étendues,  sans  qu'il  soit  possible 
d'apprécier  la  cause  de  ces  variations. 

L'inflammation  superficielle  d'un  grain  de 
poudre  en  détermine  la  combustion,  c'est-à- 
dire  la  propagation  du  feu  de  la  surface  au 
centre. 

—  au  picrate,  (in  a  expérimenté  des 
poudres  consistant  en  un  mélange  de  picrate 
de  potasse  et  de  salpêtre,  avec  ou  sans  addi- 
tion de  charbon  ;  on  obtenait  ainsi  des  pro- 
duits ayant  plus  ou  moins  de  vivacité.  On  a 
également  fabriqué  avec  des  proportions  va- 
riables de  picrate  de  potasse,  de  charbon  et 

43 


POUDRE- 


674 


POUDRE. 


de  salpêtre,  des  poudres  pour  torpilles,  à 
canon  et  ù  mousquet  ;  elles  ont  donné  de 
bons  résultats,  mais  ont  rincouvénient  d'exi- 
jjer  l'emploi  du  picrate  de  potasse,  dont  la 
manipulation  présente  les  mêmes  dangers 
que  celle  de  la  poudre  ordinaire. 

En  mélangeant  le  picrate  d'ammoniaque 
avec  une  quantité  suffisante  de  salpêtre,  on 
obtient  des  poudres  lentes,  dont  la  vitesse 
de  combustion  varie  avec  la  proportion  des 
deux  composants.  Cette  poudre,  qui  ne  dé- 
tone que  par  le  choc,  a  des  propriétés  balis- 
tiques supérieures  à  celles  de  la  poudre  ordi- 
naire ;  elle  se  conserve  mieux  et  donne 
moins  de  résidus  et  de  fumée.  Le  mélange  le 
plus  convenable  contient  54  parties  de  pi- 
crate . 

—  fulminantes.  Compositions  qui  dé- 
tonent fortement  par  le  clioc  ou  par  le  frot- 
tement. La  préparation  et  la  manipulation 
de  ces  poudres  sont  très  dangereuses  et 
doivent  être  faites  avec  de  grandes  précau- 
tions. Les  poudres  fulminantes  employées 
en  artifices  sont  : 

l»  Le  mélange  de  2  parties  de  sulfure 
d'antimoine  et  1  partie  de  chlorate  de  po- 
tasse (amorces  pour  fusées  Démarest,  pour 
fusées  de  grenade  à  main,  étoupilles)  ; 

â"  Le  mélange  de  2  parties  de  fulminate 
sec,  1  partie  de  salpêtre  et  1  partie  de  sul- 
fure d'antimoine  (amorces  pour  cartouches 
modèle  1874,  pour  cartouches  à  balles  de 
canon-revolver  modèle  1879,  pour  fusées  et 
pour  signaux  à  percussion)  (V.  Capsule)  ; 

30  Le  mélange  de  1  pai-tie  de  phosphore 
amorphe,  2  parties  de  sulfure  d'antimoine, 
3  parties  de  minium  de  plomb  et  4  parties 
de  chlorate  de  potasse  (amorces  pour  car- 
touches de  tube  à  tir  et  pour  cartouches  de 
canon  à  balles). 

—  prismatique.  Poudre  dont  les  grains, 
assez  gros,  sont  de  forme  prismatique.  Em- 
ployée en  Allemagne  et  en  Russie  pour  les 
canons  de  très  gros  calibre. 

—  progressive.  Poudre  dont  les  grains 
ont  une  structure  telle  que  la  combustion 
s'y  opère  graduellement  pendant  le  parcours 
du  projectile  dans  l'àuie  de  la  pièce,  pour 
empêcher  les  eÛ'ets  brisants  de  cette  poudre. 
On  a  obtenu  des  produits  variés  comme 
forme,  grandeur,  degré  de  pression,  et  que 
l'on  a  nommés  poudre  prismatique,  pro- 
gressive, chocolat,  etc.,  mais  sans  résou- 
dre parfaitement  la  question.  Les  poudres 
brunes  ont  une  condjustion  lente  et  gra- 
duelle qui  convient  spécialement  aux  gros 
calibres. 

—  sans  fumée.  Nom  donné  aux  poudres 
qui  produisent  fort  peu  de  fumée,  car  on 
n'est  pas  parvenu   à   supprimer  complète- 


ment cette  dernière  dans  la  conflagration 
d'une  poudre.  Après  de  longues  recherches, 
c'est  en  France  que  le  problème  a  reçu  en 
premier  lieu  une  solution  pratique.  Nous 
voulons  parler  de  la  poudre  inventée  par 
M.  Vieille,  ingénieur  des  poudres  et  salpê- 
tres, pour  la  cartouche  du  fusil  modèle 
1886.  On  apprécia  tout  d'abord  à  leur  juste 
valeur  les  avantages  résultant  de  l'accroisse- 
ment de  portée,  de  justesse  et  de  force  de 
pénétration  de  cette  nouvelle  poudre,  tandis 
que  ceux  résultant  de  l'absence  de  bruit  et 
de  fumée  ne  commencèrent  à  être  discutés 
que  deux  ans  après.  Ces  propriétés  pré- 
cieuses étaient  dues  à  la  force  d'expansion 
considérable  de  la  nouvelle  poudre,  dont 
l'invention  eut  pour  cause  en  grande  partie 
la  question  des  fusils  de  petit  calibre.  En 
effet,  pour  éviter  l'encrassemenl  trop  rapide 
du  canon  et  pour  vaincre  la  résistance  de  la 
balle  devant  faire  3  tours  dans  le  canon,  il 
fallait  une  poudre  très  puissante  et  dont 
l'explosion,  au  lieu  de  produits  solides,  ne 
donnât  plus  que  des  gaz  et  des  vajieurs  sans 
poussièie  venant  les  obscurcir,  en  rendant 
pour  ainsi  dire  une  fumée  invisible. 

D'après  la  Nature,  du  14  juin  1890,  les 
poudres  sans  fumée  s'obtieiment  par  la  dis- 
solution d'une  cellulose  soluble  dans  un  li- 
quide volatil,  seule  ou  mélangée  à  des  corps 
accessoires  oxydants  ou  ralentissants.  La 
poudre  française  est  un  composé  de  pyroxi- 
liiie  (nitro-cellulose)  dissoute  dans  du  coUo- 
dion,  que  l'on  fait  évaporer,  de  manière  à 
pouvoir  en  former  des  plaques,  qui  sont  dé- 
coupées eu  lamelles  laminées  à  l'épaisseur 
voulue,  puis  en  grains  de  grosseurs  diffé- 
rentes, suivant  le  genre  de  projectiles  aux- 
quels ils  sont  destinés. 

En  faisant  varier  la  composition  et  la 
forme  des  grains,  on  a  également  trouvé  en 
France  une  poudre  sans  fumée  pour  les 
canons  ;  mais  ce  résultat  ne  paraît  pas  encore 
acquis  d'une  manière  aussi  certaine  que  pour 
les  fusils. 

Les  puissances  étrangères  ont  également 
des  poudres  sans  fumée,  mais  qui  ne  parais- 
sent pas  réunir  toutes  les  conditions  voulues 
au  même  point  que  les  poudres  françaises, 
surtout  sous  le  rapport  de  la  sécurité  de 
manipulation  et  de  conservation.  Bien  que 
le  secret  le  plus  profond  ait  été  gardé  jus- 
qu'à présent  à  ce  sujet,  tout  porte  à  croire 
que  la  poudre  sans  fumée  des  Allemands  a 
une  étroite  parenté  avec  la  dynamite.  L'.A.n- 
gleterre  paraît  avoir  adopté  une  poudre  à 
la  nitro-glycérine  de  Nobel,  qui  est  mise 
sous  forme  de  tiges  ou  de  fils  réunis  en  pa- 
q\iets.  L'Autriche  a  une  poudre  Sekwab.  La 
Belgique  expérimente  une  poudre-papier. 


POUDRE. 

L'Italie  a  adopté  la  ImUistite  Nobel,  aussi 
bien  pour  les  canons  que  pour  les  fusils. 
Enfin,  la  Suisse  a  une  poudre  inventée  par 
MM.  Schenker  et  Amsler  pour  son  fusil  du 
calibre  de  T'^'^jO. 

Les  propriétés  générales  des  poudres  sans 
fumée  sont  les  suivantes  :  fabrication,  ma- 
niement et  transport  ne  présentent  aucun 
danger,  au  moins  en  France;  il  n'y  a  plus 
à  craindre  les  combustions  spontanées  ou  la 
décomposition  par  exsudation  ;  propriétés 
balistiques  considérablement  augmentées  ; 
diminution  du  recul,  dû  à  l'instantanéité  de 
l'explosion  qui  a,  en  outre,  pour  effet  l'uti- 
lisation plus  complète  des  propriétés  de  la 
poudre;  à  lair  libre,  la  combustion  a  lieu 
lentement,  silencieusement,  avec  une  Ûamme 
claire,  en  ne  produisant  qu'une  vapeur  pres- 
que insensible,  qui  disparaît  presque  instan- 
tanément et  n'empêche  jamais  de  distinguer 
le  but.  Sa  force  ne  se  développe  que  lors- 
qu'elle est  en  état  de  détention  dans  un 
tube,  avec  un  projectile  par-devant.  L'incen- 
die d'un  wagon  chargé  de  munitions  de 
poudre  sans  fumée  ne  produirait  que  des 
dégâts  insignifiants. 

L'adoption  de  la  poudre  sans  fumée  aura 
pour  conséquence  de  rendre  beaucoup  plus 
difficiles  l'offensive,  la  reconnaissance  qui 
précède  le  combat ,  le  rôle  de  la  cavale- 
rie, etc.,  et  de  modifier  sur  bien  des  points 
la  tactique  des  diverses  armes. 

L'absence  de  fumée  ne  peut  qu'exercer  un 
excellent  effet  sur  le  soldat  français  qui 
aime  à  voir  devant  lui  et  dont  les  obstacles 
ne  font  qu'enflammer  le  coui'age.  La  diminu- 
tion du  bruit  et  l'absem^e  de  fumée  se  feront 
d'ailleurs  sentir  d'une  manière  différente, 
suivant  que  les  troupes  seront  engagées  ou 
non  dans  le  combat,  qu'elles  prendront  l'of- 
fensive ou  qu'elles  se  tiendront  sur  la  défen- 
sive, et  même  suivant  le  tempérament. 

Il  en  résultera  que  la  guerre  deviendra 
plus  savante,  exigera  plus  d'intelligence  à 
tous  les  degrés  de  la  liiérarchie,  de  sang- 
froid  et  de  courage  de  la  part  de  tous. 

—  de  pyrèthre.  Poudre  insecticide  dont 
on  fait  usage  pour  la  destruction  des  puces 
et  des  punaises  dans  les  casernements.  Le 
règlement  du  28  décembre  1883  prescrit  de 
procéder,  deux  fois  par  an,  à  la  destruction 
des  insectes  au  moyen  de  la  poudre  de  pyrè- 
thre. La  quantité  de  poudre  à  employer 
chaque  fois  est  de  6  granmies  par  homme 
présent.  Cette  poudre  est  insufflée,  dans  cha- 
que chambre,  au  moyen  d'un  soufflet  à  en- 
tonnoir. On  a  soin  de  maintenir  la  chambre 
fermée  pendant  quelques  heures  après  cette 
opération.  Les  soufilets  et  la  poudre  de  py- 


673  POUDRERIES. 

rèthre  sont  aciietés  au  compte  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien. 

POUDRERIES.  Établissements  où  l'Étal 
fait  fabiiquer  les  diverses  espèces  de  pou- 
dres. Ils  sont  au  nombre  de  10,  situés  â 
Angoulême ,  Esquerdes ,  le  Pont-de-Buis 
(avec  annexe  du  Moulin-Blanc  pour  le  coton- 
poudre),  Saint-Médard,  Saint-Ponce,  Sevian- 
Livry,  Toulouse,  Vonges  (avec  une  fabrifjne 
de  dynamite),  le  Ripault  et  Saint-Chamas 
(anciennes  poudreries  militaires), 

La  poudrerie  conservée  par  l'artillerie  de 
terre  est  celle  du  Bouchct.  La  commission 
centrale  de  réception  des  poudi'es  est  instal- 
lée à  Versailles. 

La  poudrerie  militaire  est  administrée, 
comme  les  autres  établissements  de  l'aiiil- 
lerie,  par  un  conseil  d'administration. 

POUDRES  et  SALPÊTRES.  La  fabri- 
cation et  la  vente  des  poudres  et  salpêtres 
constituent,  entre  les  mains  de  l'État,  un 
monopole  qui  a  été  créé  surtout  dans  l'in- 
térêt de  la  sûreté  publique  et  qui  est  régi 
par  la  direction  des  poudres  et  salpêtres, 
laquelle  ressortit  au  ministère  de  la  guerre 
(6*  direction).  Seule,  la  fabrication  de  la 
dynamite  et  d'autres  explosifs  à  base  de 
nitro-glycérine  peut  s'effectuer  dans  des 
usines  particulières,  moyennant  le  payement 
d'un  impôt  ne  pouvant  dépasser  2  francs 
par  kilogramme  de  dynamite.  La  vente 
même  de  la  poudre  n'est  permise  qu'aux 
débitants  spéciaux  autorisés  par  l'adminis- 
tration des  contributions  indirectes  et  sur- 
veillés par  elle. 

Le  service  et  les  établissements  des 
poudres  et  salpêtres  sont  gérés  et  adminis- 
trés par  un  conseil  d'administration. 

Le  personnel  de  ce  service  comprend  : 

Inspecteur  général  de  l""^  classe. .  1 

—  —           2e      —   .  .  1 
Ingénieurs  en  chef  de  l'«     —   .  .  4 

—  —          2"=      —  . .  4 
Ingénieurs  de  P^  classe 7 

2^       ...  7 

Sous-ingénieurs 12 

Total 36 

et  un  nombre  d'élèves  ingénieurs  propor- 
tionné aux  besoins  du  service.  Les  élèves 
ingénieurs  sont  recrutés  exclusivement  parmi 
les  élèves  de  l'École  polytechnique.  (Décret 
du  9  mai  1876,  /.  M.,  p.  r.,  p.  720.) 

Le  personnel  d'exploitation  comprend  : 
1°  un  personnel  permanent  composé  d'em- 
ployés, d'agents  et  d'ouvriers  immatriculés  ; 
2°  un  personnel  auxiliaire.  Le  Ministre  de 
la  guerre  détermine,  suivant  les  besoins, 
l'effectif  du  personnel  permanent  et  du  per- 


POUDRIERES. 


sonnel  auxiliaire.  11  fixe  les  taux  des  sa- 
laires du  personnel  auxiliaire.  Les  traite- 
ments du  personnel  permanent  ainsi  que  les 
conditions  d'admission,  d'avancement,  d'or- 
ganisation, etc.,  sont  indiqués  dans  la  note 
ministérielle  du  23  mars  1878.  (./.  M., 
p.  r.,  p.  153.) 

POUDRIÈRES  (V.  Magasin  a  poudre). 
Les  poudrières  doivent  être  munies  de  2Mra- 
tonnerres. 

POULAIN.  Le  petit  du  cheval.  Les  pou- 
lains nés  de  juments  appartenant  à  l'État 
touchent  une  demi-ration  de  fourrage  depuis 
leur  naissance  jusqu'à  leur  radiation  des 
contrôles,  mais  ils  doivent  être  vendus  le 
plus  tôt  possible. 

POULIE.  Machine  employée  pour  trans- 
former un  mouvement  rectiligne  en  un  autre 
mouvement  de  même  nature,  mais  de  di- 
rection diflërente.  Consiste  en  un  plateau 
circulaire  dont  le  contour  est  plat  (légère- 
ment bombé)  pour  le  passage  d'une  courroie, 
ou  creusé  d'une  rainure  appelée  (jorge;  au 
centre  se  trouve  un  axe  autour  duquel  la 
poulie  peut  tourner. 

—  différentielle.  La  chaîne  du  palan 
se  déroule  de  lune  des  poulies  pour  s'en- 
rouler sur  l'autre,  dont  la  vitesse  circonfé- 
rencielle  est  un  peu  moindre. 

—  fixe.  Poulie  dont  les  extrémités  de 
l'axe  reposent  sur  les  branches  d'une  cliape 
soutenue  par  un  crochet.  11  suffit  d'attacher 
un  poids  à  une  extrémité  d'une  corde  pas- 
sant sur  la  gorge  de  la  poulie,  pour  que,  en 
agissant  sur  l'autre  extrémité,  on  fasse  mon- 
ter le  fardeau. 

—  folle.  Poulie  qui  tourne  librement  sur 
l'arbre  de  transmission  et  placée  à  côté  d'une 
poulie  fixe;  on  fait  passer  la  courroie  qui 
transmet  le  mouvement  de  cette  dernière  sur 
la  poulie  folle,  quand  on  veut  arrêter  le 
métier,  l'outil  qui  reçoit  le  mouvement, 
sans  arrêter  le  mécanisme  général. 

—  mobile.  Poulie  qui  repose  sur  une 
corde  passant  sous  sa  gorge  ;  le  fardeau  est  sus- 
pendu à  une  chape  qui  est  tournée  vers  le 
bas.  Une  des  extrémités  de  la  corde  est  fixe, 
l'autre  extrémité  reçoit  l'application  de  la 
force  et  peut  passer  sur  une  poulie  fixe. 

—  simple.  Employée  pour  changer  la 
direction  dans  laquelle  s'opère  une  traction  ; 
dans  ce  cas  la  poulie  est  fixe.  En  réunis- 
sant ensemble  un  certain  nombre  de  pou- 
lies, on  constitue  des  moufles  ou  des  palans, 
qui  servent  à  multiplier  l'effet  produit,  mais 
avec  une  vitesse  d'élévation  inverse  de  la 
vitesse  avec  laquelle  on  hèle  sur  le  bout 
libre  du  palan. 

POUPE.  Arrière  d'un  navire.  C'est  le 
poste  d'honneur  d'un  bâtiment. 


6'it)  POURSUITE. 

POURPOINT.  Ancien  vêtement  de  des- 
sous, sorte  de  veste  couvrant  le  corps  du 
cou  à  la  ceinture.  A  brûle-pourpoint;  sans 
préparation,  de  très  près. 

POURSUITE.  Action  de  suivre  l'ennemi 
avec  vitesse,  après  l'avoir  battu,  de  manière 
à  l'atteindre,  à  le  désorganiser  et  à  le  faire 
prisonnier,  si  c'est  possible.  On  distingue  la 
poursuite  tactique  et  la  poursuite  stratégique. 
La  poursuite  tactique  est  celle  qui  a  lieu  à 
la  suite  d'un  combat  entre  deux  troupes 
d'un  effectif  peu  important,  et  notamment  à 
la  suite  d'une  charge  de  cavalerie  quand 
l'ennemi  lâche  pied.  Le  règlement  prescrit 
de  faire  exécuter  cette  poursuite  par  des  es- 
cadrons désignés  qui  chargent  en  fourra- 
geurs,  mais  de  limiter  la  distance  à  laquelle 
ils  doivent  s'arrêter  et  de  les  faire  soutenir 
par  quelques  fractions  à  rangs  serrés,  car 
sans  cet  appui  on  peut  tomber  dans  quelque 
embuscade,  surtout  si  l'on  a  affaire  aux 
Arabes. 

La  potirsuite  stratégique  est  celle  que  le 
vainqueur  effectue  après  une  bataille  victo- 
rieuse, de  manière  à  tirer  tout  le  parti  pos- 
sible de  sa  victoire.  Les  principes  suivant 
lesquels  doit  s'exécuter  une  poursuite  stra- 
tégique peuvent  être  formulés  ainsi  qu'il 
suit  :  1°  faire  entamer  immédiatement  la 
poursuite,  même  par  des  forces  très  infé- 
rieures, et  en  général  par  la  cavalerie  soute- 
nue par  l'artillerie  à  cheval  et  par  des  bat- 
teries montées;  2°  agir  en  lignes  multiples: 
lancer  des  colonnes  sur  les  flancs  de  l'ennemi 
qu'on  cherchera  à  gagner  de  vitesse  pour 
l'empêcher  de  se  reposer  et  de  se  réorgani- 
ser pendant  qu'on  le  poursuit  en  queue  ; 
3"  déterminer  la  ligne  des  positions  nou- 
velles sur  lesquelles  on  arrêtera  le  gros  de 
ses  forces  qu'on  maintiendra  concentrées 
autant  que  possible,  et  organiser  ces  posi- 
tions; 4°  faire  continuer  la  poursuite  seule- 
ment par  des  avant-gardes  ou  des  détache- 
ments et  mettre  à  profit  l'espace  parcouru 
au  delà  des  positions  conquises  pour  s'éta- 
blir solidement  sur  ces  positions;  5°  se  sai- 
sir des  positions  stratégiques  momentané- 
ment découvertes,  des  points  importants, 
des  communications  qui  devront  être  ulté- 
rieurement utilisées. 

—  en  recouvrement  de  créance. 
Celle  qui  est  exercée  devant  les  tribunaux 
par  un  créancier  contre  son  débiteur.  Les 
officiers  et  assimilés  peuvent  prendre  con- 
naissance des  actions  en  recouvrement  de 
créance  à  l'armée  et  hors  du  territoire;  dans 
tous  les  cas,  ils  ne  peuvent  apporter  aucun 
obstacle  aux  poursuites  et  jugements 
(V.  Dettes,  Oppositions  juridiques). 

Les  retenues   sur  la  solde,   exécutées  en 


POURSUIVANTS. 


6j" 


PRÉFET. 


verta  d'oppositions  juridiques,  n'excluent 
pas  l'action  des  créanciers  sur  les  biens 
meubles  et  immeubles  des  officiers. 

POURSUIVANTS  d'armes.  Aspirants 
à  l'oftice  de  lu'rauts  d'armes,  auquel  ils  ne 
pouvaient  arriver  qu'après  7  ans  d'appren- 
tissajïe. 

POURVOI.  Acte  par  lequel  on  invoque 
une  autorité  supérieure  pour  faire  réformer 
ou  annuler  une  décision  judiciaire,  ou  pour 
qu'elle  ne  soit  pas  mise  à  exécution.  Tels 
sont  :  le  potirroi  en  conseil  de  révision,  le 
pourvoi  en  Conseil  d'État,  le  pourvoi  en 
grâce. 

POURVOIR.  Munir,  approvisionner  les 
troupes  de  ce  qui  leur  est  nécessaire. 

POURVOYEUR.  Celui  qui  est  chargé  de 
pourvoir.  Ce  rôle  est  attribué  dans  l'armée, 
d'abord  au  commandement  qui  donne  l'or- 
dre de  pourvoir,  et  ensuite  aux  services  de 
l'artillerie  et  de  l'intendance,  qui  sont  char- 
gés de  l'exécution  de  cet  ordre,  chacun  en 
ce  qui  concerne  ses  attributions. 

POUSSE-BALLES.  Nom  donné  au  début 
à  la  baguette  qui  servait  à  pousser  la  balle 
à  coups  de  maillet  dans  la  carabine  ou  le 
mousquet. 

—  goupilles.  Instrument  employé  autre- 
fois pour  chasser  les  goupilles  de  la  platine 
du  fusil  lorsqu'il  fallait  démonter  cette 
arme. 

POUSSER.  Imprimer  un  mouvement. 
Exciter,  activer,  presser.  Les  principales 
acceptions  militaires  de  ce  mot  sont  les  sui- 
vantes : 

—  rennemi.  C'est  poursuivre  une  troupe 
qui  plie,  en  ne  lui  laissant  pas  le  temps  de 
se  reconnaître  (l'épée  dans  les  reins). 

—  une  attaque.  Lancer  une  troupe  à 
l'attaque  ou  bien  engager  vivement  et  con- 
tinuer vivement  l'attaque  commencée. 

—  une  charge.  Signifie  prendre  une 
allure  très  vive  pour  arriver  rapidement  à 
un  point  déterminé. 

—  une  découverte.  Se  lancer  à  la  dé- 
couverte pour  être  fixé  sur  la  position  de 
l'ennemi. 

—  une  reconnaissance.  Effectuer  une 
reconnaissance  à  l'improviste  et  rapide- 
ment. 

POUSSIER.  La  poussière  du  charbon  (V. 
Cliarbnn,  Houille). 

POUTRE.  Pièce  de  bois  équarrie  de 
grande  dimension.  Les  progrès  de  la  métal- 
lurgie ont  permis  de  remplacer  les  poutres 
en  bois  par  des  poutres  en  fer,  de  diverses 
formes,  qui  ont  l'avantage  d'être  incombus- 
tibles. Elles  peuvent  être  en  forme  de  dou- 
ble T,  de  fer  à  boudin  avec  cornières  à  la 
partie  supérieure,  etc. 


—  armée.  Sorte  de  poutre  creuse  formée 
de  quatre  plaques  de  tôle,  rivées  à  chaque 
arête  sur  des  cornières  intérieures. 

POUTRELLE.  Petite  poutre  appuyée  sur 
les  corps  de  support  et  servant  à  supporter 
le  tablier  d'un  pont. 

—  à  griffes.  Poutrelle  dont  chaque 
extrémité  porte  une  grifTe  ou  entaille  qui 
embrasse  ses  parties  saillantes,  le  chapeau 
des  chevalets  à  deux  pieds,  afin  de  les  mam- 
tenir  verticaux  (fig.  oi). 

—  de  guiudage.  Petites  poutrelles  qui 
maintiennent  en  place  les  madriers  formant 
le  tablier  d'un  pont  (V.  Guindage) . 

POUVOIR.  Autorité,  droit  de  comman- 
der. Droit,  faculté  d'agir  pour  un  autre,  eu 
vertu  du  mandat  qu'on  en  a  reçu.  Acte  par 
lequel  on  donne  le  pouvoir  d'agir,  de  faire. 
Cet  acte,  pour  être  valable  auprès  de  l'ad- 
ministration militaire  ou  des  corps  de  troupe, 
doit  être  une  procuration. 

PRAPILATA  hosta.  Javelot  moucheté 
dont  les  soldats  romains  se  servaient  pour 
les  exercices. 

PRATICABLE.  Ou'on  peut  employer, 
traverser  (V.  Brèche,  Chemin,  Roule,  etc.). 

PRÉCAUTIONS.  Mesures  de  prévoyance 
à  prendr-e  dans  diverses  opérations  mili- 
taires, notamment  dans  les  marclies,  pour  le 
passage  des  ponts,  etc. 

PRÉCESSION  des  projectiles.  Mouve- 
ment conique  de  l'axe  du  projectile  dans 
l'air  autour  d'une  parallèle  à  la  résistance 
de  l'air  menée  par  le  centre  de  gravité  (V. 
Trajectoire). 

PRÉCOMPTE.  Prélèvement  opéré  sur  un 
état  de  solde,  par  un  agent  du  Trésor,  en 
vertu  d'un  ordre  du  Ministre  ou  d'une  oppo- 
sition juridique,  sans  qu'il  y  ait  lieu,  pour 
cet  objet,  à  déduction  sur  les  états  de  solde 
et  sur  les  revues. 

PRÉFECTURE.  Hôtel  habité  par  un 
préfet,  et  où  sont  établis  ses  bureaux. 

PRÉFET.  Haut  fonctionnaire  civil  repré- 
sentant de  l'autorité  administrative  dans  un 
département.  H  assure  l'exécution  des  lois 
ainsi  que  celle  des  mesures  votées  par  le 
conseil  général;  il  présente  à  ce  conseil  le 
projet  de  budget  du  département  et  le 
compte  des  dépenses;  il  dirige  la  police  et 
les  services  administratifs  du  département  : 
il  préside  le  conseil  de  revision  cantonal,  etc. 
Le  préfet  correspond  directement  avec  tous 
les  Ministres,  mais  il  relève  plutôt  de  celui 
de  l'Intérieur.  Les  préfets  sont  nommés  et 
révoqués  par  décret  du  Chef  de  l'État. 

—  maritime.  Vice -amiral  ou  contre- 
amiral  qui  est  diargé  de  la  direction  supé- 
rieure de  tous  les  services  et  établissements 


PRELART. 


578 


PRÉPARATION. 


de  la  marine  dans  son  arrondissement  mari- 
time (V.  Marine,  Ports  militaires). 

PRÉLART.  Toile  goudronnée  dont  on 
recouvre  les  objets  qu'on  veut  mettre  à 
l'abri.  Les  prélarts  sont  utilisés  par  le  service 
des  subsistances  militaires,  pour  les  distribu- 
tions à  effectuer  en  plein  air,  aux  i(randes 
manœuvres  ou  en  campagne. 

PRÉLÈVEMENT.  Action  de  lever  préa- 
lablement une  certaine  somme  sur  un  total . 
Tels  sont  :  les  prélèvements  sur  la  solde  des 
caporaux  et  soldats  pour  versement  à  l'ordi- 
naire, les  prélèvements  temporaires  sur  la 
réserve  de  guerre,  en  cas  de  nécessité,  etc. 

PRÉLIMINAIRE.  Les  préliminaires  d'un 
traité  de  paix  sont  les  articles  généraux  qui 
forment  la  bas;^  de  ce  traité  et  qui  doivent 
être  réglés  avant  qu'on  entre  dans  la  discus- 
sion des  détails. 

PREMIÈRE  classe.  La  moitié  des  capi- 
taines et  la  moitié  des  lieutenants  les  plus 
anciens,  sont  de  première  classe.  Leur  nomi- 
nation est  faite  par  décision  ministérielle  in- 
sérée au  Bulletin  officiel,  partie  supplémen- 
taire. Les  lieutenants  de  première  classe  ont 
droit  à  une  solde  plus  élevée  que  celle  dos 
lieutenants  de  deuxième  classe. 

En  ce  qui  concerne  les  corps  du  contrôle, 
de  l'intendance,  de  santé,  les  vétérinaires  et 
tous  les  employés  militaires,  la  première 
classe  constitue  un  grade  supérieur  à  la 
deuxième  classe. 

Les  soldats  peuvent  aussi  être  nommés  de 
première  classe,  jusqu'à  concurrence  de  2 
par  escouade.  Ils  portent  comme  insignes 
honorifiques  un  galon  de  laine  sur  cbaque 
manche,  mais  ils  n'ont  droit  à  aucun  avan- 
tage spécial  de  solde. 

—  mise.  Indemnité  pécuniaire  allouée 
aux  sous-officiers  promus  adjudants  ou  offi- 
ciers, aux  soldats  musiciens  promus  sous- 
chefs  de  musique,  aux  caporaux  armuriers 
nommés  chefs  armuriers,  pour  leur  permet- 
tre de  s'équiper  une  première  fois,  au  mo- 
ment de  leur  nomination.  Le  tarif  de  ces 
indemnités  est  inséré  au  Bulletin  officiel  du 
27  décembre  18'!0,  p.  1472.  Les  officiers  pro- 
venant des  Ecoles  militaires  de  Saint-Cyr, 
polytechnique,  et  de  santé  à  Lyon,  peuvent 
également  recevoir  une  première  mise  d'équi- 
pement, sur  leur  demande  justifiée,  par  dé- 
cision ministérielle  spéciale. 

Les  adjudants  promus  officiers  et  les  sous- 
chefs  de  musique  promus  chefs  de  musique 
ne  perçoivent  plus  qu'un  supplément  de 
première  mise  dont  le  taux  est  fixé  par  le 
tarif  précité. 

Les  sous-officiers  rengagés  perçoivent,  au 
moment  où  ils  contractent  leur  rengagement, 
une  première  mise  d'entretien  dont  le  taux 


est  fixé  à  120  francs  par  année,  jusqu'à  con- 
currence de  5  ans  de  rengagement,  et  à 
100  francs  par  année,  après  5  ans  et  jus- 
qu'à 10  ans  de  rengagement. 

PREMIÈRE  parallèle  (V.  Parallèle, 
Attaque  <l"s  places,  Ap2)rocIies). 

PRENANTE  (partie)  (V.  Partie). 

PRENDRE.  Ce  mot  a,  avec  un  complé- 
ment, de  nombreuses  acceptions  militaires 
dont  les  plus  usitées  sont  les  suivantes  : 

—  à  revers,  en  flanc,  d'enfilade. 
Tomber  sur  les  derrières,  les  flancs,  etc.,  de 
l'ennemi. 

—  d'assaut.  S'emparer  de  vive  force, 
par  un  assaut,  d'une  position  ou  d'une 
place. 

—  des  quartiers  d'hiver.  Autrefois, 
les  opérations  de  guerre  ne  se  poursuivaient 
que  pendant  la  belle  saison,  et  dès  l'arrivée 
de  l'hiver,  les  troupes  se  repliaient  en  ar- 
rière dans  des  villes  de  garnison  qui  consti- 
tuaient les  quartiers  d'hiver. 

—  la  fuite.  S'évader,  s'enfuir. 

—  la  garde,  la  semaine.  Commencer 
le  service  de  garde,  la  semaine. 

—  les  armes.  Se  rassembler  en  armes. 

—  les  distances.  Lorsqu'une  troupe  est 
en  colonne  serrée,  on  fait  ouvrir  la  colonne 
à  une  distance  indiquée  par  le  commande- 
ment (V.  Colonne)^ 

PRÉPARATIFS.  Dispositions  prélimi- 
naires, étude  des  moyens  d'action,  rassem- 
blement du  personnel  et  du  matériel  néces- 
saires pour  une  opération  militaire,  telle 
qu'un  combat,  un  siège,  une  guerre. 

PRÉPARATION.  Action  d'apprêter  cer- 
tains ingrédients,  de  faire  des  préparatifs. 

—  de  l'attaque  par  l'artillerie.  L'as- 
saut d'un  ouvrage  quelconque  doit  toujours 
être  précédé  d'une  préparation  suffisante  par 
l'artillerie.  L'action  de  celle-ci  doit  avoir 
pour  objet  de  désorganiser  les  parapets  et  les 
abris,  de  rendre  l'ouvrage  intenable;  spécia- 
lement en  ce  qui  concerne  l'attaque  d'ou- 
vrages permanents,  l'artillerie  de  l'attaque 
devra  prendre  les  dispositions  voulues  pour 
acquérir  la  prépondérance  du  feu  sur  l'ad- 
versaire, dés  le  début  (V.  Attaque). 

—  de  la  défense.  Dispositions  prépara- 
toires et  mesures  de  précaution  ou  d'organi- 
sation prévues  pour  défendre  le  mieux  pos- 
sible une  -position,  une  place  forte,  etc.  Pour 
cette  dernière  (V.  Défense  des  places). 

—  du  temps  de  guerre.  Dès  la  publi- 
cation de  l'ordre  de  mobilisation  dans  la 
place,  le  gouverneur  désigné  en  prend  effec- 
tivement le  commandement  et  procède  immé- 
diatement aux  mesures  prévues  pour  le  cas 
par  le  plan  de  mobilisation  et  le  projet  de 
défense.  Ses  attributions  et  ses  devoirs  sont 


PREPARATOIRE. 


G7Î> 


PRESSE. 


nettement  tracés  par  les  titres  IV  et  V  du 
décret  du  4  octobre  ITOl  sur  le  Service  des 
places. 

—  du  temps  de  paix.  Le  gourcmeitr 
désigne,  sous  la  direction  du  commandant 
supérieur  de  la  défense  du  groupe,  doit  se 
préparer  à  diriger  la  défense,  en  cas  de 
guerre  ou  de  siège,  de  la  place  qui  lui  est 
confiée.  II  est  secondé  par  la  commission  de 
défense  (V.  titre  III  du  décret  du  4  octobre 
1891). 

—  des  aliments  et  du  café  (V.  Chauf- 
fage, Combustible,  Cuisiiu',  Masse  de  chauf- 
fage, PertolUenr,  Fourneaux). 

PRÉPARATOIRE  (commandement). 
Synonyme  de  commandement  d'avertisse- 
ment. 

PRÉPONDÉRANCE  de  culasse  (Voir 
Tourillo^is. 

PRÉPOSÉ.  Commis  que  tout  entrepre- 
neur du  département  de  la  guerre  est  tenu 
de  mettre  à  sa  place  dans  les  localités  dési- 
gnées au  marché,  où  il  ne  diiige  pas  lui- 
même  son  service.  Tous  les  préposés  doivent 
être  Français  ou  naturalisés,  sauf  en  Algérie 
et  en  Tunisie,  où  les  indigènes  et  les  étran- 
gers sont  admis  dans  certaines  circonstances. 
Les  préposés  des  entrepreneors  du  servi?e 
des  lits  militaires  doivent  être  agréés  par  le 
Ministre  ;  ceux  des  services  des  vivres  et  des 
fourrages  doivent  être  agréés  par  les  direc- 
teurs du  service  de  l'intendance  du  corps 
d'armée.  Les  préposés  peuvent  être  révoqués 
par  les  autorités  qui  les  ont  agréés.  Ils  doi- 
vent être  munis  de  cartes  d'identité  qu'ils 
sont  tenus  de  présenter  pour  pénétrer  dans 
les  casernes  et  dans  les  établissements  mili- 
taires. 

PRESCRIPTION  (droit).  Impunité  ac- 
cordée par  la  loi  aux  individus  coupables  de 
délits  ou  de  crimes,  au  bout  d'un  certain 
temps,  lorsque,  dans  l'intervalle,  il  n'a  été 
fait  aucun  acte  d'instruction  ni  de  pour- 
suite. Il  y  a  deux  sortes  de  prescriptions  : 
celle  de  l'action  publique  et  celle  de  la 
peine. 

—  de  l'action  publique.  L'action  pu- 
blique est  prescrite  :  pour  une  coutravention, 
après  1  an  ;  pour  un  délit,  après  3  ans  ;  pour 
un  crime,  après  10  ans;  pour  la  désertion 
et  l'insoumission,  après  làge  de  47  ans. 

—  des  peines.  Les  peines  sont  pres- 
crites :  pour  les  contraventions,  au  bout  de 
2  ans;  pour  les  délits,  au  bout. de  S  ans; 
pour  les  crimes,  au  bout  de  20  ans,  après 
le  jugement  par  contumace  ou  l'évasion  du 
condamné. 

—  des  créances  de  solde.  Les  créances 
de  solde,  accessoires  de  solde  ou  indemnités 
•quelconques,   sont   prescrites  et  définitive- 


ment éteintes  au  profit  de  l'État  lorsqu'elles 
n'auront  pu  être  liquidées  et  payées  dans  un 
délai  de  o  ans. 

—  des  médecins.  Les  prescriptions  des 
médecins  sont  relevées  sur  des  cahiers  dis- 
tincts, en  ce  qui  concerne  l'alimentation  et 
les  médicaments.  Ces  cahiers  servent  à  éta- 
blir les  relevés  journaliers  de  la  dépense  et 
des  médicaments  ;  ils  constituent,  en  quelque 
sorte,  la  base  fondamentale  de  la  comptabi- 
lité des  hôpitaux  militaires  et  des  infirme- 
ries. 

—  Dispositions  générales  prescrivant  les 
règles  à  observer  dans  certains  cas. 

PRESCRIRE.  Donner  un  ordre,  imposer 
une  obligation. 

PRÉSÉANCES.  Ordre  dans  lequel  doi- 
vent se  placer  les  personnages  officiels  dans 
les  réceptions  ou  cérémonies  publiques  ou 
officielles,  suivant  leur  rang  ou  leur  assimi- 
lation. Le  titre  VII  du  Décret  sur  le  service 
des  places  de  guerre  règle  les  rangs  et  pré- 
séances à  observer  dans  les  armées  de  terre 
et  de  mer. 

PRÉSENCE.  Action  de  se  trouver,  d'être 
présent  dans  un  endroit  indiqué  (V.  posi- 
tions). 

—  d'esprit.  Sang-froid  qui  ne  se  perd 
dans  aucune  situation  et  permet  de  se  rendre 
toujours  compte  de  ce  qu'il  convient  de  dire 
on  de  faire.  C'est  une  qualité  bien  précieuse 
à  la  guerre,  où  l'on  doit  savoir  prendre  rapi- 
dement une  décision  en  connaissance  de 
cause. 

PRÉSENTER  L'ARME.  Partie  du  ma- 
niement d'armes  qui  s'exécute  en  deux  mou- 
vements et  qui  ne  s'emploie  que  pour  i-endre 
des  honneurs.  L'arme  doit  être  placée  d'a- 
plomb, vis-à-vis  du  milieu  du  corps,  le 
canon  en  arrière,  la  main  gauche  saisissant 
l'arme  entre  la  hausse  et  la  boîte  de  culasse, 
le  pouce  allongé  dans  l'évidement  du  fût, 
l'avaut-bras  joint  au  corps  sans  être  gêné, 
la  main  à  hauteur  du  coude. 

PRÉSIDENT.  Celui  qui  préside  une 
commission,  un  conseil,  une  assemblée,  un 
tribunal  (V.  commission  spéciale  de  réforme, 
conseil  de  guerre,  conseil  de  revision,  con- 
seil de  revision  cantonal,  départemental,  con- 
seil d'administration,  etc.). 

Les  fonctions  du  président  sont  de  main- 
tenir l'ordre  dans  le  conseil,  l'assemblée,  le 
tribunal  où  il  occupe  la  première  place, 
d'y  donner  la  parole,  de  recueillir  les  voLx 
et  de  prononcer  les  décisions. 

—  de  la  République.  Le  chef  de  l'Étal 
dans  un  gouvernement  républicain,  comme 
la  France. 

PRESSE  HYDRAULIQUE.  Employée 
pour  soulever  des  poids  considérables  d'une 


PRESSION. 


680 


PRÉVOTÉ   MILITAIRE. 


petite  quantité  ou  poui-  produire  de  grands 
efforts  de  compression.  Pression  du  liquide: 
600  atmosphères  au  plus;  rendement  :  0,8. 

PRESSION.  Action  d'un  corps  qui  fait 
effort  ponr  en  mouvoir  un  autre.  La  pres- 
sion qu'atteignent  les  gaz  produits  par  la 
combustion  d'une  substance  explosible  dé- 
pend du  volume  spécifique,  c'est-à-dire  du 
volume  qu'occupaient  les  gaz  à  la  tempé- 
rature 0"  et  de  la  température  de  ces  gaz  au 
moment  de  l'explosion  (V.  Force  motrice). 

PRESTATION.  (Latin  :  prœstare,  don- 
ner). Se  dit  de  tout  ce  que  l'État  donne  aux 
militaires  pour  leur  subsistance  et  leur  en- 
tretien. 

—  en  deniers.  La  solde,  les  accessoires 
de  solde  et  les  indemnités  en  argent  que 
l'État  donne  aux  militaires. 

—  en  nature.  Les  vivres,  les  fourrages, 
le  chauffage,  l'habillement,  le  campement, 
et  en  général  tous  les  effets  ou  objets  que 
l'État  donne  aux  militaires  pour  leur  subsis- 
tance et  leur  entretien. 

PRÊT.  La  solde  ou  prestation  en  deniers 
des  hommes  de  troupe.  Le  prêt  se  divise  en 
deux  parties  :  1°  le  prélèvement  fait  pour 
l'ordinaire  de  la  troupe  ;  2°  les  centimes  de 
poche,  qui  ne  peuvent  être  inférieurs  à  la 
somme  de  cinq  centimes  par  soldat  et  par 
jour  (V.  Feuille  de  prêt). 

—  franc.  Le  prêt  exempt  de  tout  prélè- 
vement qui  est  alloué  aux  hommes  de  troupe 
autorisés  à  ne  pas  vivre  à  Vordinaire. 

PRÊTER  SERMENT.  Faire  serment 
devant  un  conseil  d'enquête,  un  tribunal 
(V.  Assermenté). 

PRÉTEUR.  iMagistrat  qui  rendait  la 
justice  ou  gouvernait  une  province.  Comme 
gouverneur  de  province,  il  cumulait  tous  les 
pouvoirs  civils  et  militaires.  Lorsque  le  Sé- 
nat le  chargeait  d'une  mission  militaire  sjié- 
ciale,  il  devenait  simplement  général  en  chef 
de  2«  ordre. 

PRÉTORIENS.  Garde  d'honneur  donnée 
d'abord  aux  préteurs,  puis  aux  empereurs, 
qui  en  portèrent  le  nombre  à  10,000.  Ils 
devinrent  tout -puissants  au  point  de  faire 
et  défaire  les  empereurs  pendant  plusieurs 
siècles.  Constantin  les  supprima. 

PRÊTRE.  Celui  qui  préside  aux  céré- 
monies d'un  cAÛteTeUgicux  (Y.  Ecclésiastique, 
culte,  bonnet  de  prêtre). 

PREUVE.  Ce  qui  établit  ou  tend  à  éta- 
blir la  vérité  par  un  signe  certain.  En  jus- 
tice, la  preuve  peut  se  faire,  soit  par  des 
titres  écrits,  soit  par  des  témoins. 

PREUX.  Brave,  vaillant.  Se  disait  sur- 
tout des  chevaliers  de  l'ancienne  noblesse. 

PRÉVARICATION.  Agissement  con- 
traire au  devoir  de  sa  charge,  La  prévarica- 


tion dans  le  service  et  dans  l'administration 
militaire  est  punie  de  5  à  20  ans  de  tra- 
vaux forcés,  avec  dégradation  militaire,  sui- 
vant le  cas  ;  avec  circonstances  atténuantes, 
la  peine  n'est  plus  que  de  5  à  10  ans  de  ré- 
clusion (art.  261),  ou  de  3  mois  à  5  ans 
d'emprisonnement  (art.  263). 

PRÉVENTION.  Détention  provisoire  que 
subit  un  prévenu,  jusqu'au  prononcé  du  ju- 
gement qui  le  condamne  ou  l'acquitte. 

PRÉVENU.  Ou  donne  le  nom  de  prévenu 
à  tout  militaire  envers  lequel  le  général 
commandant  le  corps  d'armée  a  donné  l'ordre 
d'niformer  (V.  Inculpe). 

PRÉVÔT.  Titre  donné  autrefois  à  des 
juges  seigneuriaux  et  royaux. 

—  de  la  connétablie  (grand).  C'était, 
anciennement,  le  juge  suprême  de  tous  les 
délits  commis  par  les  militaires.  Il  était  quel- 
quefois en  même  temps  généralissime  des 
armées. 

—  de  l'armée.  Officier  rjui  avait  autre- 
fois dans  ses  attributions  la  haute  police, 
l'instruction  des  procès,  l'administration  de 
la  justice  d'un  certain  nombre  de  régiments. 
11  exerçait  un  pouvoir  sans  contrôle  et  dont  il 
fit  souvent  un  usage  sanglant  et  arbitraire. 

—  des  maréchaux  ou  de  la  maré- 
chaussée. Officier  d'épée,  chargéde  réprimer 
judiciairement  le  brigandage  des  troupes  qui 
déclinaient  toute  autre  autorité  que  celle  du 
connétable  ou  des  maréchaux.  Il  ne  tarda 
pas  à  se  rendre  indépendant  et  à  prendre  un 
grand  pouvoir,  au  point  de  juger  toutes  les 
personnes  qui  faisaient  partie  de  la  cour. 
Après  de  nombreuses  transformations  et  vi- 
cissitudes, ils  furent  abolis  en  1791. 

Les  sentences  de  ces  prévôts  étaient  ren- 
dues   en   dernier  ressort    et   sans  appel. 

—  de  danse,  d'escrime.  Sous-maître 
qui  donne  des  leçons  de  danse,  d'escrime 
aux  soldats. 

PRÉVÔTALES  (cours).  Tribunaux  ex- 
ceptionnels jugeant  sans  appel  et  dont  les 
arrêts  étaient  exécutoires  dans  les  24  heures. 
Fondées  en  181S  pour  juger  les  délits  poli- 
tiques, ces  cours,  dans  lesquelles  entrait 
comme  prévôt  un  ofticier  du  grade  de  co- 
lonel au  moins,  ont  laissé  une  triste  célé- 
brité. 

PRÉVÔTÉ  MILITAIRE.  Service  de  la 
gendarmerie  aux  armées.  Ses  fonctions  sont 
analogues  à  celles  qu'elles  remplissent  à  l'in- 
térieur. La  recherche  et  la  constatation  des 
crimes,  délits  et  contraventions,  la  rédac- 
tion des  procès-verbaux,  la  poursuite  et  l'ar- 
restation des  coupables,  la  police,  le  main- 
tien de  l'ordre  sont  de  sa  compétence  et 
constituent  ses  devoirs.  Les  officiers  et  les 


PRIMAIRE. 


681 


PRIME. 


hommes  de  troupe  sont  tonus  de  déférer  aux 
réquisitions  de  la  geOTarmerie,  lorsqu'elle 
croit  avoir  besoin  d'appui. 

La  juridiction  des  prévôtés  comme  tribu- 
naux militaires  ne  s'exerce  que  snr  le  terri- 
toire étranger  ;  elle  a  un  caractère  purement 
correctionnel  et  sa  compétence  est  limitée 
aux  infractions  susceptibles  d'être  punies  de 
6  mois  d'emprisonnement  au  plus  et  200 
francs  d'amende.  Les  prévôtés  n'ont  pas  de 
siège  proprement  dit  ;  ce  sont  des  juridic- 
tions au  pied  levé  ;  les  prévôts  jugent  seuls 
et  statuent  sur  le  lieu  même  où  ils  trou- 
vent un  coupable.  Ils  sont  assistés  d'un  offi- 
cier ou  d'un  sous-officier  de  gendarmerie 
qui  remplit  les  fonctions  de  greffier. 

Lorsque  plusieurs  armées  sont  réunies 
sous  un  même  commandement,  le  semce  de 
la  prévôté  au  grand  quartier  général  prend 
la  dénomination  d'inspection  générale  des  pré- 
vôtés des  années;  il  est  dirigé  par  un  gé- 
néral, qui  exerce  sa  juridiction  sur  tout  le 
territoire  occupé  par  les  armées,  dirige  et 
surveille  le  service  des  prévôtés. 

Le  commandant  de  la  gendarmerie  d'une 
armée  est  appelé  grand  prévôt,  et  a  dans 
ses  attributions  l'arrondissement  occupé  par 
l'armée.  Son  devoir  est  surtout  de  protéger 
les  habitants  du  pays  contre  le  pillage  ou 
toute  autre  violence. 

Les  prévôts  (commandants  de  la  gendar- 
merie d'un  corps  d'armée)  et  les  comman- 
dants de  la  force  publique  d'une  division 
ont  les  mêmes  attributions  dans  l'arrondis- 
sement de  leur  corps  d'armée  ou  de  leur  di- 
vision. 

Le  prévôt  d'étapes  est  le  commandant 
de  la  gendarmerie  d'une  direction  d'étapes. 

Tout  ce  qui  concerne  le  service  de  la  gen- 
darmerie aux  armées  est  réglé  par  le  ti- 
tre XIV  du  Décret  sur  le  service  des  armées 
en  campagne, 

PRIMAIRE.  Qui  est  au  premier  degré 
en  commençant.  Dans  les  corps  de  troupe, 
l'école  primaire  a  pour  but  d'enseigner  aux 
soldats  :  la  lecture,  l'écriture  et  la  pratique 
des  quatre  régies  de  l'arithmétique  (V.  Éco- 
les, moniteurs). 

PRIMAUTÉ  DE  GRADE.  Le  premier 
rang  dans  le  grade.  A  grade  égal,  la  pri- 
mauté est  donnée  au  plus  ancien,  sauf  pour 
le  cas  d'officiers  généraux  pourvus  de  let- 
tres de  commandement  spécial  et  de  sous- 
officiers  pourvus  d'un  emploi  leur  conférant 
autorité.  De  même,  les  officiers,  fonction- 
naires et  agents  de  l'armée  active  ont  la 
primauté  de  grade  sur  les  officiers,  fonc- 
tionnaires et  agents  de  réserve  et  sur  ceux 
de  l'armée  territoriale  (Service  intérieur, 
principes  généraux  de  la  subordination). 


PRIME.  Allocation  en  deniers  qui  a  pour 
but  de  rémunérer  des  services  rendus,  ou 
d'alimenter  une  masse,  un  fonds  spécial. 
On  a  indiqué  au  mot  masses,  quelles  sont 
les  primes  journalières,  mensuelles  ou  an- 
nuelles qui  étaient  allouées  pour  constituer 
l'avoir  de  ces  niasses.  Il  reste  à  parler  des 
primes  de  rengagement,  des  primes  de  travail, 
des  primes  de  fonction. 

—  de  fonctions.  Ces  primes  sont  spé- 
ciales à  la  musique  ;  elles  sont  payées  par 
la  masse  d'habillement  et  d'entretien,  d'a- 
près le  tarif  annexé  à  la  décision  ministé- 
rielle du  6  avril  1883  (J.  M.,  p.  r., 
page  360).  Le  chiffre  de  ces  primes  est  fixé 
par  le  conseil  d'administration  et  doit  être 
compris  entre  le  minimiim  et  le  maximum 
déterminé  pour  chaque  grade  et  pour  chaque 
période  de  fonctions. 

—  de  rengagement.  Les  soldats,  ca- 
poraux ou  brigadiers  autorisés  à  contracter 
un  rengagement  conformément  aux  dispo- 
sitions de  l'article  63  de  la  loi  du  15  juillet 
1889,  ont  droit  à  une  prime  payable  immé- 
diatement après  la  signature  de  l'acte.  Le 
taux  de  cette  prime  a  été  fixé  par  le  décret 
du  29  mai  1890,  tableau  3  ;  il  est  de 
200  francs  pour  2  ans  ;  de  300  francs  pour 
3  ans  ;  de  600  francs  pour  o  ans.  Ceux  qui, 
ayant  contracté  un  premier  rengagement  de 
2  ou  3  ans,  en  contractent  un  second,  de 
manière  à  parfaire  5  ans  de  rengagement, 
reçoivent  le  complément  de  la  prime  totale 
de  600  francs. 

Les  sous-officiers  qui  contractent  un  ren- 
gagement de  2,  3  ou  5  ans,  ont  droit  à  une  j;re- 
mière  mise  d'entretien  ai  k  une  prime  de  ren- 
gagement dont  le  montant  est  de  300  francs 
par  an,  soit  loOO  francs  pour  3  ans.  Après 
5  ans  de  rengagement,  les  sous-officiers 
n'ont  plus  droit  à  une  nouvelle  prime.  La 
prime  de  rengagement  est  payée  au  moment 
où  le  sous-officier  quitte  les  drapeaux  ;  tou- 
tefois, s'il  vient  à  se  marier,  la  part  pro- 
portionnelle qui  lui  est  acquise,  est  mise  à 
sa  disposition,  sur  sa  demande,  le  jour  de 
son  mariage.  Le  sous-officier  rengagé  pas- 
sant dans  la  gendarmerie,  ou  appelé  à  l'un 
des  emplois  militaires  prévus  par  les  lois  et 
règlements,  ou  nommé  officier,  reçoit,  sur 
la  prime  de  rengagement,  une  part  propor- 
tionnelle au  temps  de  service  qu'il  a  ac- 
compli depuis  le  jour  où  compte  son  renga- 
gement efTectif.  Le  sous-officier  retraité  ou 
réformé  par  congé  n°  1 ,  reçoit  intégralement 
la  prime  de  rengagement.  En  cas  de  décès 
sous  les  drapeaux  dans  les  circonstances  in- 
diquées à  l'article  19  de  la  loi  du  11  avril 
1831,  cette  somme  est  attribuée  à  sa  veuve, 
et,  à  défaut  de  veuve,  à  ses  héritiers.  Dans 


PRINCES. 


PRISON. 


le  cas  de  reforme  par  congé'  n"  2,  ou  de 
décès  dans  des  circonslances  autres  que  celles 
indiquées  plus  haut,  le  sous-officier,  ou  sa 
veuve,  suivant  le  cas,  reçoit  la  partie  de  la 
prime  de  rengagement  correspondant  au  ser- 
vice accompli. 

L'engagement,  le  l*""",  le  2«  et  le  3"  ren- 
gagement d'un  indigène  pour  un  régiment 
de  tirailleurs  algériens  donnent  droit  à  une 
prime  de  400  francs  qui  est  payable  : 
230  francs  le  jour  de  l'engagement  ou  du 
rengagement  et  loO  francs,  deux  ans  après. 
Les  rengagements  contractés  par  les  indi- 
gènes qui  sont  entrés  dans  leur  16*'  année 
de  service  ne  donnent  droit  à  aucune  prime. 

—  de  travaU.  Les  primes  de  travail 
allouées  aux  ouvriers  militaires  employés 
dans  les  établissements  de  l'artillerie  sont 
réglées  par  le  tarif  du  25  janvier  1891 
(B.  0.,  p.  r.,  page  58). 

Les  primes  de  travail  allouées  aux  ou- 
vriers militaires  d'administration  sont  ré- 
glées par  le  tarif  du  12  mars  1891  (B.  0., 
p.  r.,  page  292). 

Les  primes  de  travail  on  salaires  à  allouer 
éventuellement  aux  ouvriers  employés  dans 
les  ateliers  des  corps  ou  des  unités  adminis- 
tratives, sont  fixées  par  les  conseils  d'admi- 
nistration des  corps  intéressés. 

PRINCES  OU  PRINCIPES.  Fantassins 
pesamment  armés  qui  constituaient  la  2^  li- 
gne dans  l'ordre  de  bataille  de  la  légion  ro- 
maine. 

PRINCIPAL.  Le  capital,  par  opposition 
aux  intérêts.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  impor- 
tant (V".  Poi'tion  principale). 

Classe  dans  les  emplois  de  médecin,  phar- 
macien, officiers  d'administration,  adjoint 
du  génie,  archiviste,  garde  d'artillerie,  etc. 

PRINCIPE.  Origine,  commencement, 
premier  précepte.  Se  dit  aussi  pour  maxime, 
règle  de  conduite  (Y.  Maximes  de  rjuirre). 

PRINCIPILAIRE  OU  PRINCIPILE. 
Centurion  commandant  le  1'='^  manipule  de 
la  légion  romaine. 

PRINGALLE  OU  PRINGOLE.  Ancien 
nom  de  Ve^pingole. 

PRIORITÉ  DE  RANG.  Primaulé  selon 
le  raniT  (V.  Présence). 

PRISE.  Action  de  prendre,  de  s'em- 
l^arer. 

—  d'armes.  Rassemblement  en  armes 
d'une  troupe  pour  un  service  quelconque. 

—  d'une  place.  Occupation  d'une  place 
forte  par  l'ennemi  après  une  opération  de 
guerre. 

—  en  charge.  Action  de  porter  en  en- 
trée dans  un  compte  une  certaine  quantité 
de  mati;riel  reçu  ou  trouvé  en  excédent  lors 
d'un  recensement  ou  d'un   inventaire.   La 


prise  en  charge  doit  être  appuyée  par  une 
facture,  par  un  procès-verbal  ou  par  un  cer- 
tificat de  pri<e  en  charge,  suivant  le  cas. 

—  sur  l'ennemi.  Les  prises  faites  par 
les  partisans  leur  appartiennent,  lorsqu'il  a 
été  reconnu  qu'elles  ne  se  composent  que 
d'objets  enlevés  à  l'ennemi;  elles  sont  esti- 
mées et  vendues  par  les  soins  du  chef  de 
l'état-major  et  de  l'intendant  ou  du  sous- 
intendant,  au  quartier  du  général  qui  a  or- 
donné l'expédition,  et,  autant  que  possible, 
en  présence  d'officiers  et  de  sous-of liciers  du 
corps  de  partisans.  Les  armes,  les  munitions 
de  guerre  ou  de  bouche,  ne  sont  jamais  par- 
tagées ni  vendues  ;  le  général  en  chef  déter- 
mine l'indemnité  à  allouer  à  ceux  qui  les 
ont  prises.  Quand,  dans  une  prise,  il  se 
trouve  des  chevaux  ou  d'autres  objets  ap- 
partenant aux  liabitants,  ils  leur  sont  ren- 
dus. Les  chevaux  enlevés  à  l'ennemi  sont 
remis  au  service  de  la  remonte  qui  les  paye 
d'après  le  tarif  arrêté  par  le  commandant  en 
ciief,  ou  les  fait  vendre  aux  enchères  s'ils 
sont  impropres  au  service.  Ces  diverses  dis- 
positions s'appliquent  à  tout  détachement 
isolé  qui  fait  une  prise.  L'article  219  du  rè- 
glement du  23  octobre  1883  sur  le  service 
en  campagne  indique  comment  se  fait  le 
parlaçje  du  produit  des  prises. 

PRISMATIQUE.  En  forme  de  prisme 
(V.  Coin,  Poudre). 

PRISON.  Emprisonnement  (V.  Peine, 
Punition,  Justice  7nilitaire);  lieu  où  l'on  en- 
ferme les  accusés,  les  condamnés  à  une  peine 
d'emprisonnement. 

—  militaire.  Établissement  péniten- 
tiaire spécial  à  l'armée.  Toute  prison  mili- 
taire doit  être  disposée  en  trois  sections  oc- 
cupant, autant  que  possible,  des  bâtiments 
séparés,  savoir  : 

1°  La  maison  d'arrcl,  recevant  les  offi- 
ciers punis  difciplinairement,  les  militaires 
désignés  pour  les  compagnies  de  discipline  et 
les  militaires  voyageant  sous  l'escorte  de  la 
gendarmerie  ; 

2°  La  maison  de  justice  recevant  les  mi- 
litaires traduits  devant  les  conseils  de  guerre 
et  les  condamnés  attendant  l'exécution  de 
leur  jugement  ; 

3°  La  maison  de  correction  recevant  les 
officiers  condamnés  à  la  prison,  et  les  hommes 
de  troupe  condamnés  à  une  peine  d'empri- 
sonnement ne  dépassant  pas  une  année. 

Les  prisons  sont  divisées  en  3  classes  : 
celles  de  1^'^  classe  sont  commandées  par  un 
chef  de  bataillon  ou  un  capitaine,  .secondé 
par  un  adjudant  sous-officier  qui  porte  le 
titre  d'agent  principal;  celles  de  2^  et  de 
3^  classe  sont  commanlées  par  un  agent 
principal.   Les  prisons  des  1"^^  et  2^  classes 


PRISONNIER 


083 


PRIX. 


sont  considérées,  au  MÎnt  de  vue  adminis- 
tratif, comme  des  compagnies  formant  corps  ; 
celles  de  3<=  classe  sont  rattachées,  pour  l'ad- 
ministration, à  des  prisons  de  l'^  ou  de 
i"  classe. 

Dans  les  prisons,  les  officiers  détenus  se 
nourrissent  à  leurs  frais;  les  hommes  de 
troupe  reçoivent  de  l'État  un  repas  avec 
^^ande  et  une  ration  de  pain  de  730  gram- 
mes, mais  ils  peuvent  se  procurer  des  sup- 
pléments de  nourriture  moyennant  paye- 
ment. 

Les  hommes  de  troupe  détenus  sont  au- 
tant que  possible  astreints  au  travail;  ce 
travail  est  payé  et  les  sommes  qui  en  pro- 
viennent sont  ainsi  réparties  :  2/3  pour 
l'Etat,  qui  abandonne  1/10  à  l'agent  prin- 
cipal; 3/3  à  l'homme,  sur  lequel  on  pré- 
lève le  coût  du  repas  du  soir  (0,13). 

En  cas  de  nécessité,  les  militaires  sont 
renfermés  dans  des  prisons  civiles,  moyen- 
nant remboursement  par  le  ministère  de  la 
guerre,  par  journée  de  détenu.  Ils  sont  sé- 
parés des  détenus  civils. 

La  surveillance  sur  les  prisons  militaires 
est  exercée  conformément  aux  dispositions 
du  règlement  du  4  octobre  1891  sur  le  ser- 
vice des  places  (art.  144  à  133). 

PRISONNIER.  Celui  qui  est  détenu 
dans  une  prison. 

—  de  guerre.  Celui  qui  a  été  pris  à  la 
guerre  (V.  Captif).  Le  capteur  a  le  droit  de 
soumettre  le  prisonnier  de  guerre  à  une  sur- 
veillance qui  prévienne  son  évasion  ;  de  lui 
imposer  un  travail,  pourvu  que  ce  travail 
n'ait  pas  un  rapport  dire>,'t  avec  les  opéra- 
tions du  théâtre  de  la  guerre;  d'employer  la 
force  contre  celui  qui  cherche  à  s'évader  et 
ne  s'arrête  pas  lorsque  sommation  lui  est 
faite  (Y.  Défense  d'un  convoi  de  prisonniers). 

En  revanche,  le  capteur  a  le  devoir  de 
traiter  le  prisonnier  avec  humanité;  de 
pourvoir  à  sa  nourritui'e  et  à  son  entretien  ; 
de  n'exiger  de  lui  aucun  service  qui  serait 
contraire  à  l'honneur  et  au  devoir,  ni,  à 
fortiori,  qu'il  porte  les  armes  contre  sa 
patrie. 

Le  prisonnier  a  le  droit  de  chercher  à 
s'enfuir,  de  sorte  que  s'il  est  repris  avant 
d'avoir  rejoint  les  siens,  il  n'est  passible  que 
de  peines  disciplinaii'es,  et  s'il  est  repris  les 
armes  à  la  main  après  s'être  évadé,  il  n'en- 
court de  ce  fait  aucune  peine  et  le  capteur 
est  seulement  en  droit  de  le  soumettre  à  une 
surveillance  plus  rigoureuse.  Au  contraire, 
celui  qui,  ayant  faussé  sa  parole,  est  repris 
les  armes  à  la  main,  est  puni  de  mort.  (Gode 
de  Justice  militaire,  art.  204.) 

PRIVATION.  La  privation  de  sortir 
après  l'appel  du  soir  est  une  punition  légère 


infligée  aux  sous-officiers  qui  font  preuve  de 
paresse  ou  d'ignorance  à  l'instruction,  ou 
qui  rentrent  au  quartier  après  l'heure  fixée. 
Elle  est  infligée  aussi  pour  inexactitude  dans 
la  remise  des  pièces  et  pour  légères  irrégu- 
rités  dans  le  service. 

PRIVILÈGE.  Faculté  accordée  à  un  par- 
ticulier de  faire  une  chose  ou  de  jouir  d'un 
avantage  qui  n'est  pas  de  droit  commun.  Les 
militaires,  en  France,  ne  jouissent  que  d'un 
seul  privilège,  celui  de  la  propriété  de  leur 
grade,  lorsqu'ils  sont  officiers  ou  assimilés  à 
ce  grade  (V.  État  des  officiers). 

PRIX.  La  valeur  d'une  chose  exprimée 
en  monnaie. 

—  de  tir.  Les  prix  de  tir  consistent  en 
épinglettes  avec  cor  de  chasse  en  argent 
doré,  ou  en  argent,  et  en  cors  de  chasse 
brodés  cousus  sur  la  manche  gauche  de  la 
tunique,  de  la  capote  et  de  la  veste.  Ces 
prix  sont  attribués  aux  meilleurs  tii-eurs  do 
chaque  corps  d  infanterie;  ils  sont  répartis 
conformément  aux  dispositions  du  règlement 
du  11  novembre  1882,  page  104. 

Indépendamment  de  ces  prix  de  tir,  il  est 
accordé,  aux  tireurs  de  1'''=  classe,  à  l'excep- 
tion des  sous-officiers,  un  cor  de  chasse  en 
drap  écarlate  pour  les  régiments  d'infante- 
rie, et  en  drap  jonquille  pour  les  bataillons 
formant  corps.  Cet  insigne  est  cousu  sur  la 
manche  gauche  du  vêtement;  il  n'est  ac- 
cordé que  pour  la  durée  d'une  année  seule- 
ment, d'un  classement  à  l'autre  ;  il  est  fourni 
par  le  corps,  au  compte  de  la  masse  d'ha- 
billement et  d'entretien. 

Les  épinglettes  sont  la  propriété  de 
l'homme;  elles  sont  conservées  pendant  toute 
la  durée  du  service,  et  sont  portées  lorsque 
le  tireur  est  rappelé  à  l'activité.  Elles  sont 
fournies  gratuitement  par  le  Ministre  de  la 
guerre. 

limite.  Prix  fixé  par  le  Slinistre  de 

la  guerre,  ou  par  l'intendant  militaire  délé- 
gué, et  qui  ne  doit  pas  être  dépassé  pour 
un  achat  par  adjudication.  Ce  prix-limite  est 
renfermé  dans  une  enveloppe  cachetée  de 
S  cachets  à  la  cire;  le  membre  technique 
qui  le  reçoit,  est  tenu  de  le  déposer  sur  le 
bureau  de  la  commission,  en  séance,  en  fai- 
sant remarquer  que  les  cachets  sont  intacts. 

Lors  de  la  vente  par  adjudication  des  fu- 
miers provenant  des  corps  de  troupe,  un 
prix-limite  débattu  par  le  conseil  d'adminis- 
tration et  le  sous-intendant  militaire,  et  ar- 
rêté par  ce  dernier,  est  déposé  cacheté  sur  le 
bureau  avant  l'ouverture  des  soumissions. 
On  ne  peut  adjuger  à  un  prix  inférieur  au 
prix-limite. 

Pour  les  effets  de  la  2«  portion  et  pour 
les  objets  achetés  par  les  corps,  soit  par  con- 


PROBABILITE. 


cours  restreint,  soit  do  grô  à  gré,  les  prix- 
limites  sont  fixés  par  différentes  iastructions 
ministérielles  insérées  au  Bulletin  officiel  du 
Ministère  de  la  guerre,  partie  réglementaire. 
PROBABILITÉ  du  tir.  Chance  d'obte- 
nir des  écarts  restant  dans  des  limites  ou  des 
proportions  déterminées. 

PROCÉDÉ.  Manière  d'agir,  d'opérer  pour 
arriver  à  un  résultat  déterminé.  Procédé 
des  meules,  des  pilons,  de  pointage,  de  repé- 
rage, etc. 

PROCÉDURE.  Manière  d'agir,  de  faire 
certains  actes  avec  les  formalités  requises  en 
justice.  En  ce  qui  concerne  la  procédure  de- 
vant les  tril)unaux  militaires  (V.  Jugement, 
Justice  militaire.) 

PROCÈS.  Instance  devant  un  tribunal, 
sur  un  différend  entre  deux  ou  plusieurs 
parties. 

—  -verbal.  Acte  par  lequel  un  magistrat, 
un  agent  de  l'autorité,  un  fonctionnaire  ci- 
vil et  militaire,  constate  ce  qu'il  a  vu  ou 
fait,  dans  l'exercice  de  ses  fonctions. 

En  ce  qui  concerne  l'administration  mili- 
taire, les  conseils  d'administration  des  corps 
de  troupe  ou  établissements  ont  à  dresser 
des  procès-verbaux  dans  les  cas  suivants  : 
délibérations  du  conseil,  réceptions,  livraisons, 
réintégrations  ou  cessions  de  chevaux,  d'ad- 
judication de  la  vente  des  fumiers,  etc. 

Les  sous-intendants  militaires  ont  à  dres- 
ser des  procès-verbaux  dans  les  cas  suivants  : 
abandon  d'un  service  ou  non-exécution  d'un 
traité  par  un  entrepreneur,  adjudication  pu- 
blique, enquête,  examen  des  effets  ou  armes, 
expertise,  excédent,  événement  de  force  ma- 
jeure, déficit  de  caisse  ou  de  magasin,  ins- 
tallation d'un  conseil  d'administration,  for- 
mation, dédoublement,  licenciement  d'un 
corps;  pertes,  dégradations,  chauffage  des 
chambres,  éclairage,  avaries,  prises  sur  l'en- 
nemi, réquisitions,  vente,  vérification  extra- 
ordinaire, abatage  d'un  cheval,  refus  de 
denrées,  etc. 

Tout  procès-verbal  est  daté  en  toutes 
lettres.  Il  ne  doit  relater  que  les  faits  cons- 
tatés di  visu.  Lorsque  le  rédacteur  n'a  pas 
vu  les  faits,  le  procès-verbal  est  rédigé  sous 
forme  d'enquête.  Toute  partie  qui  intervient 
dans  le  procès-verbal  a  le  droit  d'y  faire  in- 
scrire ses  dires  et  protestations;  elle  signe 
l'acte.  Le  procès- verbal  dressé  par  un  sup- 
pléant est  homologué  par  un  sous-intendant 
militaire. 

Le  procès-verbal  doit  relater  :  les  causes 
qui  ont  motivé  l'établissement  ;  les  quantités 
de  matériel  existant  en  magasin  ou  en  route 
au  moment  de  l'événement,  d'après  les  livres, 
états  de  situation  et  pièces  justificatives;  les 
quantités  conservées  et  celles    perdues  ou 


68t  PROFESSEUR. 

avariées  ;  les  démarches  faites,  les  mesures 
et  précautions  prises  par  le  comptable  ou 
l'entrepreneur  pour  le  préserver  de  l'événe- 
ment, etc.,  etc.,  en  un  mot,  il  décrit  les  cir- 
constances d'un  fait  ou  d'une  opération  ;  il 
en  conserve  la  trace  et  la  preuve  authen- 
tique. 

Quand  la  constatation  du  fait  consigné  au 
procès-verbal  exige  plus  d'une  séance,  l'acte 
est  signé  à  la  fin  de  chaque  séance. 

PROCLAMATION.  Action  d'annoncer 
une  chose  à  haute  voix  afin  de  la  rendre 
publique  et  notoire;  se  dit  aussi  de  l'écrit 
qui  contient  ce  qu'on  publie.  Telles  sont  les 
proclamations  à  l'armée  au  moment  de  la 
déclaration  d'une  guerre,  etc. 

PROCURATION,  Acte  par  lequel  une 
personne  donne  à  une  autre,  qui  l'accepte, 
le  pouvoir  de  faire  quelque  chose  pour  elle 
et  en  son  nom.  Les  personnes  qui  veulent 
se  faire  repi-ésenter  à  une  adjudication  par 
un  délégué  doivent  lui  remettre  une  procu- 
ration ;  il  en  est  de  même  des  créanciers  qui 
veulent  se  faire  représenter  auprès  d'un 
corps  de  troupe  ou  de  l'administration  pour 
recevoir  le  montant  de  leurs  créances.  Ces 
procurations  doivent  être  établies  par  acte 
notarié,  ou  par  écrit  sous  seing  privé,  sur 
papier  timbré  ;  les  signatures  doivent  être 
légalisées. 

Aux  armées  en  campagne,  les  fonction- 
naires de  l'intendance  ont  qualité  pour  dres- 
ser les  procurations  des  militaires.  Le  man- 
dat donné  par  procuration  peut  être  général 
pour  toutes  les  affaires  du  mandant,  mais 
il  n'embrasse,  dans  ce  cas,  que  les  affaires 
administratives.  Il  peut  être  spécial  pour 
une  affaire  telle  que  acte  de  propriété,  alié- 
nation, hypothèque,  ou  pour  certaines  af- 
faires. Les  femmes  et  les  mineurs  émancipés 
peuvent  être  mandataires.  La  procuration 
peut  indiquer  que  le  mandataire  accepte  le 
mandat,  mais  cette  énonciation  n'est  pas  né- 
cessaire pour  la  validité  de  l'acte.  Ce  docu- 
ment peut  être  établi  sur  papier  libre,  pour 
les  militaires  en  campagne.  Il  est  enregistré, 
par  le  fonctionnaire  qui  l'a  dressé  sur  le  Mé- 
morial des  actes  conscrvatoiris  des  militaires 
aux  armées. 

PROCUREUR.  Celui,  celle  qui  a  pou- 
voir d'agir  pour  autrui.  Officier  établi  pour 
agir  au  nom  de  ceux  qui  plaident  (Voir 
Avoué)  ou  au  nom  de  la  société,  pour  requé- 
rir l'application  de  la  loi  (V.  Ministère  pu- 
blic). 

PROFESSEUR.  Celui  qui  enseigne  une 
science,  un  art.  Dans  les  écoles  militaires, 
sauf  à  VÉcole  pohjtechtiique  et  au  Prytanéc 
militaire,  les  professeurs  sont  militaires.  Us 
n'ont  plus  droit  à  aucun  avantage  spécial  de 


PROFESSION. 


680 


PROFIL. 


solde,  depuis  le  1"  ^nvier  1891.  Ils  sont 
désignés  par  le  Ministre  de  la  guerre. 

PROFESSION  des  armes.  État  mili- 
laire,  métier  des  armes,  parcourir  la  car- 
rière des  armes. 

Toutes  les  fois  qu'un  soldat  en  reçoit 
l'ordre,  il  est  tenu  d'exercer,  dans  l'intérieur 
du  corps ,  la  profession  qu'il  avait  avant  son 
entrée  au  service. 

PROFIL.  Le  profil  d'un  retranchement 
est  donné  par  une  section  faite  par  un  plan 
vertical  mené  perpendiculairement  à  la  ligne 
de  feu.  Il  se  compose  essentiellement  du  cou- 
vert ou  parapet,  de  l'obstacle  et  du  terre- 
plein,  et,  en  outre,  pour  la  fortification  per- 
manente, du  chemin  couvert.  Il  indique  la 
nature  des  matériaux  emplojés  et  fait  con- 
naître les  reliefs  et  les  profondeurs  des  diffé- 
rentes parties  de  la  fortification.  Le  genre  et 
la  force  du  profil  varient  essentiellement 
avec  l'espèce  de  fortification;  la  forme  a 
aussi  varié  suivant  les  époques. 

Le  profil  des  ouvrages  ou  retranchements 
de  campagne  se  trouve  indiqué  aux  mots  : 
Ouvrages,  Retranchements,  Épaulements , 
Tranchées.  La  discussion  des  difi'érentes  par- 
ties qui  composent  un  profil  de  ce  genre  est 
donnée  aux  mots  qui  désignent  ces  parties, 
savoir  :  Couvert  ou  Parapet  {épaisseur  et 
hauteur  du  parapet),  Fossé  ou  Obstacle; 
Cliemin  couvert.  Terre-plein;  Banquette; 
Talus  (intérieur,  extérieur  de  banquette)  ; 
Berme;  Glacis;  Plongée;  Crête  (intérieure, 
extérieure,  du  glacis);  Escarpe;  Con- 
trescarpe; Tranchée.  Il  importe  de  remar- 
quer que  la  plupart  des  profils,  surtout  ceux 
concernant  les  retranchements  de  champ  de 
bataille,  ne  comportent  pas  tous  les  éléments 
indiqués  ci-dessus. 


Pour  la  fortification  semi-permanente,  le 
profil  est  variable  suivant  le  degré  de 
force  et  le  temps  dont  on  dispose.  Si  le 
relief  était  supérieur  à  o  mètres,  ce  qui  ar- 
rivera rarement  à  cause  du  surcroît  de  tra- 
vail qui  en  résulterait,  on  organiserait,  à 
3  mètres  au-dessous  de  la  crête,  un  terre- 
plein  de  3  mètres  de  largeur.  L'escarpe  déta- 
chée peut  être  construite  avec  des  maté- 
riaux très  divers  (troncs  d'arbres,  palissades, 
grilles  soigneusement  enfoncées,  etc.),  mais 
rarement  en  maçonnerie.  On  peut  d'ailleurs 
accroître  la  valeur  de  l'obstacle  au  moyen 
de  défenses  accessoires.  Le  cliemin  couvert 
est  le  plus  souvent  supprimé.  Aux  emplace- 
ments bien  déterminés  des  pièces,  on  n'éta- 
blit généralement  que  la  banquette  d'artil- 
lerie. 

Dans  la  fortification  permanente,  de  sim- 
ples murailles  crénelées,  quelquefois  très  éle- 
vées, circonscrivaient,  dans  l'antiquité,  le 
terrain  à  défendre.  On  y  adapta  ensuite  des 
tours  placées  en  saillie  pour  battre  le  pied 
des  murs.  Ensuite,  pour  se  préserver  contre 
les  béliers  et  autres  engins  puissants  de  l'at- 
taque, on  bâtit  les  murailles  au  sommet 
d'escarpements  inabordables,  ou  bien  on  les 
fit  précéder  d'un  fossé  large  et  profond.  Au 
moyen  âge,  on  fit  usage  de  mâchicoulis. 
Après  l'invention  de  la  poudre,  on  ne  tarda 
pas  à  reconnaître  la  nécessité  d'adosser  les 
murailles  à  une  masse  d'appui  en  terre,  de 
manière  à  rendre  leur  résistance  bien  supé- 
rieure à  celle  des  maçonneries  isolées;  on 
prit  aussi  des  dispositions  particulières  pour 
le  tir  des  armes  à  feu. 

La  figure  251  donne  le  profil  d'un  corps 
de  place  du  premier  système  de  Vauban.  Les 
avantages  de  ce  profil  étaient  :  grande  résis- 


Fis.  2bl. 


PTW^.?^^^ 


tance  de  l'escarpe,  commandement  très  im- 
portant sur  la  campagne,  obstacle  sérieux, 
par  la  largeur  du  fossé  et  la  hauteur  de 
l'escarpe,  adjonction  d'un  chemin  couvert 
procurant  des  lieux  de  rassemblement  com- 
modes pour  les  sorties  et  défendant  bien  par 
des  feux  rasants  de  mousqueterie  l'approche 
des  fossés. 


Depuis  le  profil  île  Cormontaigne  {fig.  252) 
qui  a  amélioré  celui  de  Vauban,  jusqu'à 
l'adoption  des  canons  rayés  (18o9).  le  proQl 
des  remparts  n'a  guère  subi  de  modifications 
importantes.  On  s'est  borné  à  donner  des 
reliefs  un  peu  plus  considérables  au  besoin, 
mais  sans  élever  le  sommet  de  l'escarpe, 
afin  de  toujours  cacher  les  maçonneries  aux 


PROFIL. 


vues.  Eu  outre,  entre  le  terre-iilein  et  la 
banquette  d'itifantcrie,  on  a  aménagé  une 
banquette  d'artillerie  (fig.  253). 

La  figure  254  donne  le  profil  des  forts  dé- 


686  PROFIL- 

tachés  construits  après  1871,  avec  double 
crôte,  l'artillerie  sur  le  rempart  haut;  dans 
la  figure  255,  l'artillerie  est  sur  le  rempart 

bas. 


Fig.  25;;. 


1  -si   I 

là 


;         J1>"Ç        'i  •5''"'   •'■ifiO'  1,00      L_19j"o. ^^ 


L'adoption  des  canons  rayés  et  leurs  per- 
fectionnements successifs  ont  accru  notable- 
ment la  portée,  La  justesse  et  la  puissance 


destructive  de  l'artillerie  ;  mais  la  propriété 
nouvelle  qui  a  le  plus  d'influence  sur  la 
forme  du  profil  des  remparts,  c'est  la  possi- 


Fig.  254. 


bilité  de  faire  arriver,  sous  de  grands  angles 
de  chute,  des  projectiles  encore  animés  d'une 
vitesse  considérable,  et,    par   suite,   doués 


d'une  grande  force  de  destruction.  11  faut 
donc  non  seulement  cacher  aux.  vues  la  ma- 
çonnerie des  escarpes,   mais  encore  défiler 


PROFIL. 


687 


PROFIL. 


la  moitié  de  la  hauteur  totale  de  l'escarpe 
eoutre  les  coups  plongeants  à  l'iuciluaison 
de  1/4. 


Les  diverses  conditions  à.  réaliser  ont  con- 
duit à  l'adoption  de  dispositions  à  peu  près 
semblables    à     celles     indiquées     dans    la 


Fig,  256. 


njoo 


figure  236,  où  le  parapet,  de  faible  relief,  a 
une  épaisseur  considérable  (13  mètres),  avec 
glacis  très  allongé,  en  partie  enterré  et  cou- 
vert de  défenses  accessoires  sur  une  grande 
profondeur  (30  métrés)  et  avanl-glacis. 

—  des  routes.  Pour  la  construction  des 
roules,  il  faut  en  déterminer  d'abord  le 
tracé  et  les  profils. 

Le  profil  en  long  représente  la  coupe  de 
la  route  par  la  surface  cylindrique  verticale 
qui  correspond  à  Taxe  de  la  route.  Ce  profil 
met  en  évidence  les  rampes  et  les  pentes  qui 
ne  doivent  pas  dépasser  les  limites  suivantes, 
pour  ne  pas  trop  augmenter  les  difficultés 
de  la  circulation.  Les  pentes  peuvent  attein- 
dre 0™,08  à  0™,10  et  même  0'°,14  par  mé- 
tré sur  de  petites  longueurs,  0™,17  pour  1" in- 
fanterie et  l'artillerie  de  montagne.  Placer 
ces  fortes  pentes  au  bas  des  rampes  et  non 
vers  leur  sommet.  Couper  les  longues  pentes 
par  des.  paliers  ou  des  contrepentes.  Pour 
l'assécbement,  il  faut  des  pentes  minima  de 
0'",006. 

Le  profil  en  travers  est  une  coupe  verti- 
cale perpendiculaire  à  l'axe  de  la  route.  La 
largeur  minima  pour  le  croisement  de  deux 
voies  est  de  5  métrés.  A  défaut  de  temps  ou 
dans  les  passages  difficiles,  on  la  réduit  à 
3  métrés,  eu  établissant  de  distance  en  dis- 
tance des  gares  d'évitement.  On  peut  ré- 
duire la  partie  empierrée  à  2", 30,  en  lais- 
sant des  accotements  en  terre  suffisants  pour 
le  croisement  des  voies  et  la  circulation  des 
piétons.  La  pente  des  accotements  est  de 
1/3.  Les  fossés  ont  l'",30  de  largeur  en  haut 
et  0™,oO  au  fond,  sur  0™,oO  de  profondeur  ; 
leur  pente  minima  est  de  O'",00o  par  métré. 
Le  bombement  varie  de  1/30  a  i/iOde  lar- 
geur. Le  fond  de  la  forme  est  horizontal. 

—  des  voies  ferrées.  Le  profil  en  long 
donne  les  indications  relatives  aux  pentes, 
rampes,  paliers  et  ouvrages  d'art.  Sur  les 
lignes  à  grand  trafic,  les  rampes  dépassent 
rarement  0™,003  à  0'",00t).  Pour  les  lignes 
stratégiques,  construites  en  temps  de  paix, 
la  limite   réglementaire   est    de  0"',00jJ  à 


0™,009,  Sur  les  lignes  secondaires,  elles  at- 
teignent 0™,018  et  0™,020,  et  même 
0",030  à  O'",03o  dans  le  Midi  et  le  massif 
central  de  la  France,  mais  alors  les  machi- 
nes ordinaires  ne  peuvent  remorquer  qu'un 
nombre  très  restreint  de  wagons.  Au  delà  de 
0'",040,  le  rendement  de  la  ligne  devient 
presque  nul.  En  rampe  courbe,  la  résistance 
due  à  la  courbure  de  la  voie  s'ajoute  à  la 
résistance  provenant  de  la  déclivité  ;  la  pre- 
mière varie  avec  le  rayon,  le  développement 
de  la  courbe  et  la  vitesse  des  trains.  Pour 
les  vitesses  oi'dinaires  des  trains  militaires  et 
des  développements  de  courbes  de  200  à 
;-iO0  mètres,  ou  admet  qu'une  courbe  de 
800  mètres  et  au-dessus  ne  produit  qu'une 
résistance  négligeable,  tandis  qu'une  courbe 
de  700  mètres  équivaut  à  une  rampe  de 
0™,003,  une  de  400  mètres  à  une  rampe  de 
0™,003,  une  de  200  mètres  à  une  rampe 
de  0™,007,  etc.  Il  faut  associer  les  rampes 
et  les  courbes  de  manière  à  ne  pas  dépasser 
la  résistance  de  la  rampe  fondamentale 
(rampe  maxima)  admise  dans  la  construc- 
tion d'une  ligne.  En  campagne,  on  limite 
autant  que  possible  la  rampe  fondamentale 
à  0™,018  ou  0'",020.  Ou  ne  doit  pas  varier 
l'inclinaison  des  rampes  sur  l'étendue  d'une 
même  courbe,  et  l'on  sépare  2  déclivités  de 
sens  inverse  par  un  palier  minimum  de 
100  mètres,  lorsqu'elles  se  rencontrent  dans 
leur  partie  inférieure,  et  de  40  mètres  dans 
le  cas  contraire. 


0.50    0.7S         1.00     GOÏi     J.4i         60*.  1.00 


»rr-v  <o.4o>  Xi:u^'['  '  ['-■-■   .-.- — — = —    ...  ■ — - —     -     ■:^-'ii} 

Dans  le  profil  en  travers  {fig.  237),  l;i 
plate-forme  sur  laquelle  repose  le  ballast  pré- 
sente un  bombement  de  0'",02  à  0'",03  par 
mètre.  En  campagne,  on  peut  réduire  les  acco- 
tements à  0™,60,  la  berme  de  la  plate-forme 


PROFILEMENT. 


G88 


PROFILEMENT. 


de  chaque  côté  du  ballast  à  0'",33,  ce  qui 
ramène  la  plate-fonne  pour  une  voie  simple 
de  6™, 07  à  4'", 07,  et  pour  une  voie  double 
de  0i\tt4  à  8°^,54. 

—  naturel,  surhaussé,  surbaissé. 
Sur  les  plans,  le  profil  est  naturel,  quand 
les  dimensions  verticales  sont  à  la  même 
échelle  que  la  carte  ou  le  plan  ;  il  est  sur- 
liaussé  ou  surbaissé,  si  leur  échelle  est  supé- 
rieure ou  inférieure  à  celle  du  plan.  Les 
pentes  ne  sont  pas  altérées  dans  les  profils 
naturels.  Les  profils  surhaussés  s'emploient 
pour  les  tracés  de  routes,  les  calculs  des  dé- 
blais et  des  remblais  et  le  tracé  de  l'horizon 
visible. 

PROFILEMENT.  Opération  qui  a  pour 
objet  de  faire  connaître  le  terrain ,  les 
formes  complètes  des  diverses  parties  d'un 
ouvrage  à  exécuter,  au  moyen  de  profils 
construits  avec  des  tiingles  en  bois  ou  des 
iraulettes  minces,  pour  guider  les  travailleurs 
dans  l'exêcutiou  de  l'ouvrage. 

—  des  ouvrages  de  champ  de  ba- 
taille. 11  est  avant;igeux  et  souvent  indis- 
pensable, avec  des  hommes  peu  exercés,  de 
profiler  les  divers  retranchements  (à  l'excep- 
tion des  tranchées-abris).  L'ouvrage  de  com- 
pagnie (V.  pcj.  236)  sera  profilé  de  la  ma- 
nière suivante  : 

Le  piquetage  étant  tei-miné.  on  trace  sur 
le  sol   des  rainures  correspondant  au  tracé 


des  lignes  comprises  entre  les  piquets,  les- 
quels en  donnent  les  extrémités.  A  2  mètres 
environ  des  extrémités  des  crêtes,  on  élève 
approximativement  des  perpendiculaires,  et, 
à  partir  de  la  ligne  tracée  sur  le  terrain,  on 
))orte  intérieurement  et  extérieurement  sur 
ces  perpendiculaires  les  longueurs  marquées 
aux  profils.  Pour  les  déblais,  on  ne  marque 
que  les  points  extrêmes,  les  talus  et  les  gra- 
dins étant  réglés  au  fur  et  à  mesure  de  l'exé- 
cution. Aux  points  correspondants  à  des 
arêtes  de  remblai,  on  élève  des  perches 
ayant  au-dessus  du  sol  le  relief  de  ces 
arêtes.  On  relie  ensuite,  par  des  tringles  in- 
clinées, les  points  élevés  entre  eux  et  avec 
les  piquets  marquant  sur  le  sol  les  points  de 
rencontre  des  talus;  on  définit  ainsi  l'incli- 
naison des  talus.  Les  limites  des  déblais  sont 
marquées  entre  les  profils  par  des  rainures 
tracées  sur  le  sol,  comme  il  est  indiqué  sur 
la  partie  de  droite  de  la  figure  236.  Dans  la 
pratique  on  utilise,  pour  le  profilement,  des 
tringles,  perches  ou  branches  que  l'on  relie 
au  moyen  de  clous,  de  ficelle  ou  de  fil  de  fer  ; 
quelquefois  même,  pour  aller  plus  vite,  on 
pourra  se  dispenser  de  faire  le  profilement 
des  talus,  lorsque  les  limites  des  déblais  et 
des  remblais  sont  bien  tracées  et  que  la  hau- 
teur des  crêtes  ou  arêtes  est  donnée  par  2  pi- 
quets au  moins  pour  chacune  d'elles,  on  peut 
être  assuré  d'une  exécution  convenable.  On 


Fis.  258. 


a  soin,  en  particulier,  de  déterminer  sur  le 
sol,  en  prolongeant  les  limites  des  fossés  au 
delà  des  profils,  les  points  d'intersection  des 
lignes  correspondantes  des  faces  et  des  flancs 
(points  MNOP,  fuj.  236). 

La  figure  2o8"indique  la  manière  dont  est 
établi  un  profil  en  tringles  pour  un  ouvrage 
de  position.  Dans  ceux-ci,  il  peut  être  néces- 
saire d'élever  des  profils  d'angle  aux  inter- 
sections des  lignes.  Ceux-ci  sont  établis  en 
plantant  des  perches  aux  points  d'intersec- 
tion des  projections  des  diverses  lignes,  et 
en  dégauchissant  les  tringles  de  profilement 
sur  celles  correspondantes  des  prolils  déjà 
placés.  On  peut  éviter  ces  profils  d'angle,  en 
établissant  les  profils  voisins  des  angles  assez 
rapprochés  des  intersections  des  talus. 


Les  talus  des  extrémités  des  ouvrages,  ou 
ceux  que  l'on  fait  dans  les  coupures  de  para- 
pet (passages  de  gorge,  etc.),  sont  tenus  à 

Fi?.  259. 


terre  coulante  (4/5).  On  marque  sur  le  sol 
le  pied  du  talus  et  on  appuie  sur  cette  ligne 
un  certain  nombre  de  profils  à  l'inclinaison 
voulue  {fig.  239). 


PROFONDEUR. 


G89 


PROJECTILES. 


PROFONDEUR  des  colonnes  (V.  Lon- 
gueur des  éléitients  des  lionnes). 

—  d'un  cours  d'eau.  Pour  relever  les 
profondeurs,  tendre  d'une  rive  à  l'autre  un 
cordage  divisé  et  sonder  la  rivière  aux 
points  de  division.  Si  le  cours  d'eau  est  trop 
large,  partager  la  distance  en  mettant  une 
ou  plusieurs  nacelles  à  l'ancre  (V.  Recon- 
naissances). 

—  des  rayures  (V.  Rayures  et  Projec- 
tiles l'éripcateurs). 

—  du  fossé  (V.  Fossé). 
PROGRAMME.  Énumération   sommaire 

et  précise  des  différents  exercices  à  exécuter 
pendant  une  manœuvre,  des  connaissances 
exigées  pour  les  examens  d'admission  dans 
les  Écoles  militaires,  ou  pour  l'avancement, 
ou  pour  l'admission  dans  certains  corps,  tels 
que  la  gendarmerie,  le  corps  du  contrôle, 
l'intendance,  etc.  Ces  programmes  sont  ar- 
rêtés d'avance  et  sont  insérés  au  RuUetin  of- 
ficiel du  Ministère  de  la  guerre;  ceux  qui 
concernent  l'admission  dans  les  Écoles  mili- 
taires de  Saint-Cyr,  du  service  de  santé  à 
Lyon,  à  l'École  polytechnique  et  dans  les 
Écoles  vétérinaires,  sont  en  outre  insérés  au 
Journal  militaire  officiel. 

PROGRESSION.  Action  de  faire  des  pro- 
grès, de  marcher  en  avant.  Se  dit  de  la  série 
des  exercices  et  des  manœuvres  que  l'on  fait 
exécuter  aux  soldats  dans  un  ordre  pro- 
gressif. 

PROJECTEURS  électriques.  Des  pro- 
jecteurs électriques  sont  utilement  employés 
pour  l'éclairage  à  distance  des  abords  d'une 
place  forte  ou  d'un  navire  ;  ils  sont  appli- 
qués également  aux  intercommunications  de 
la  télégra})hie  optique. 

Le  projecteur  Mangin,  en  usage  en  pareil 
cas,  est  un  appareil  qui  se  compose  d'une 
boîte  cylindrique  dont  le  fond  est  formé  d'un 
morceau  de  verre  taillé  suivant  deux  sur- 
faces sphériques,  de  courbure  différente.  La 
surface  antérieure  transparente  est  concave  ; 
la  surface  postérieure  argentée  est  convexe 
et  forme  miroir.  Il  résulte  de  la  double  ré- 
fraction que  subissent  les  rayons  réfléchis, 
que  le  faisceau  lumineux  émergeant  de  l'ap- 
pareil est  sensiblement  cylindrique,  lorsque 
la  source  lumineuse  se  trouve  placée  au 
foj'er  du  miroir.  La  source  lumineuse  est 
une  lampe  à  arc  voltaïqne  se  manœuvrant  à 
la  main.  Les  charbons  sont  inclinés  à  30°, 
disposition  qui  correspond  au  maximum  de 
lumière  utile. 

Le  projecteur  est  installé  de  manière  à 
pivoter  autour  d'un  axe  vertical  et  d'un  axe 
horizontal  ;  le  faisceau  lumineux  peut  ainsi 
recevoir  toutes  les  directions.  La  lumière  est 
fournie  par  une  machine  Gramme,  actionnée 


par  une  machine  à  vapeur  Brotherlood.  On 
construit  des  projecteurs  de  divers  modèles, 
correspondant  à  des  installations  fixes,  demi- 
fixes  et  mobiles. 

PROJECTILES.  On  appelle  projectile, 
dans  le  sens  rigoureux  du  mot,  tout  corps 
solide  et  pesant  qui  peut  être  projeté  par 
une  force  quelconque  et  continuer  son  par- 
cours une  fois  abandonné  à  lui-même.  En 
terme  d'artillerie  le  nom  de  projectile  s'ap- 
plique à  tout  corps  lancé  par  une  arme  à 
feu. 

11  y  a  des  projectiles  de  diverses  espèces, 
qui  portent  des  noms  différents,  suivant  leur 
grandeur,  leur  nature  et  leur  genre  d'em- 
ploi. On  distingue  les  balles,  les  boites  à  mi- 
traille, les  bombes,  les  boulets,  les  obus  et  les 
projectiles  de  rupture  11  nous  reste  à  parler 
de  ces  derniers. 

Les  projectiles  de  rupture  sont  ou  des 
obus  avec  charge  intérieure,  ou  des  boulets 
pleins  en  métal  très  dur,  destinés  au  tir 
contre  les  coupoles,  batteries,  tourelles  et 
vaisseaux  cuirassés.  Cette  dureté  est  néces- 
saire pour  que  les  déformations  produites 
par  le  choc  contre  les  cuirassements  ne  nui- 
sent pas  à  la  pénétration.  Une  certaine  té- 
nacité est  en  même  temps  nécessaire  pour 
empêcher  le  projectile  de  se  briser  avant 
d'avoir  traversé  la  plaque  de  blindage  afin 
de  produire  le  maximum  d'effets  destruc- 
teurs. On  a  reconnu  expérimentalement  que 
le  métal  le  plus  convenable  pour  les  pro- 
priétés de  rupture  est  l'acier  fondu,  dur, 
martelé. 

9n  ne  fabrique  de  projectiles  de  ce  genre, 
dans  l'artillerie  de  terre,  que  pour  les  canons 
de  lo5™™  et  au-dessus,  dans  l'artillerie  de 
marine,  pour  les  canons  de  27™™  et  de  ca- 
libre supérieur.  La  question  est  toujours  à 
l'étude. 

Voir  la  nomenclature  des  bouches  à  feu 
en  service  pour  celle  des  divers  projectiles 
en  usage  en  France  et  dans  les  armées  étran- 
gères. 

—  rames.  Se  dit  de  projectiles  reliés 
entre  eux  que  l'on  employait  autrefois.  Les 
balles  ramées  étaient  des  lialles  réunies  au 
nombre  de  2  ou  3  par  un  fil  d'archal.  Les 
boulets  rames  étaient  des  boulets  réunis  par 
une  chaîne  ou  une  barre  de  fer. 

—  vérificateurs.  Pour  la  vérification 
de  Vdme  et  des  rayures  des  bouches  à  feu, 
on  emploie  des  projectiles  d'un  modèle  spé- 
cial, en  fonte,  munis  d'ailettes  correspon- 
dant à  chaque  rayure,  se  vissant  à  l'extré- 
mité d'une  hampe  graduée  de  longueur 
convenable.  Pour  les  pièces  se  chargeant 
par  la  bouche,  le  vérificateur  correspond  au 
projectile  maximum  ;  il  permet  de  s'assurer 


PROJECTION. 


690 


PROMESSE  DE  PAIEMENT. 


que  ce  dernier  pourra  pénétrer  dans  l'àme. 
Pour  les  pièces  se  chargeant  par  la  culasse, 
le  vérificateur  est  le  même  que  celui  de  ré- 
ception. 

PROJECTION.  Lancer  en  avant  un 
corps  pesant  (V.  Angle  de  projection). 

PROJET.  Dessein ,  intention  d'entre- 
prendre quelque  chose.  Se  dit  aussi  de  la 
première  rédaction  dune  chose  que  l'on  a 
dessein  d'exécuter,  ou  que  l'on  propose  pour 
èlre  exécutée.  Les  projets  peuvent  com- 
porter des  mémoires,  dessins,  devis  esti- 
matifs, etc.,  ainsi  que  cela  a  lieu  pour  les 
projets  des  travaux  du  génie,  de  l'artil- 
lerie, etc. 

—  d'attaque  et  de  défense.  A  étahlir 
dés  le  temps  de  paix  par  les  commandants 
de  l'artillerie  et  du  génie,  auxquels  le  gou- 
verneur de  la  plai;e  se  joint  de  droit  s'il  est 
nommé.  Le  rôle  de  la  place  dans  toutes  les 
éventualités,  la  valeur  de  la  fortification  et 
les  moyens  de  la  compléter,  les  voies  de 
communication,  les  modes  d'attaque  les  plus 
probables,  les  positions  ou  emplacements  des 
établissements  de  l'assiégeant  doivent  y  être 
l'objet  d'études  complètes  et  détaillées. 

—  de  bâtiment.  Les  renseignements 
qui  doivent  accompagner  les  projets  de  bâti- 
ments et  de  machines  sont  réglés  par  l'in- 
struction ministérielle  du  17  juillet  1882. 
Un  projet  comprend  :  1°  un  mémoire  rai- 
sonné fournissant  tous  les  renseignements 
nécessaires  pour  la  complète  appréciation 
des  propositions  ;  2"  des  dessins  cotés  en 
nombre  suffisant  pour  l'intelligence  du  pro- 
jet ;  3"  un  ou  plusieurs  devis  faisant  con- 
naître les  dimensions,  les  quantités  et  les 
prix  des  divers  ouvrages  ;  4°  un  cahier  des 
charges,  et,  s'il  y  a  lieu,  des  marchés  de 
gré  à  gré. 

—  de  siège.  Ensemble  des  renseigne- 
ments recueillis  par  l'assiégeant  avant  et 
pendant  la  période  d'investissement ,  au 
moyen  de  reconnaissances,  des  déclarations 
des  déserteurs  et  des  prisonniers,  d'intelli- 
gences dans  la  place,  etc.,  pour  obtenir  des 
indications  aussi  exactes  que  possible  sur  les 
divers  ouvrages,  la  nature  de  la  fortification 
et  de  ses  abords,  l'armement  et  la  garnison 
des  diverses  parties,  les  ressources  de  toute 
espèce  des  localités  avoisinantes,  etc.  La  ré- 
daction de  ce  projet  de  siège  permet  de 
choisir  définitivement  le  point  d'attaque  et 
de  servir  de  base  à  l'organisation  de  l'équi- 
page de  siège  et  à  la  fixation  du  personnel 
nécessaire  pour  l'attaque  de  la  place. 

PROLONGATION.  Extension,  continua- 
tion. Les  militaires  de  tout  grade  peuvent 
obtenir  des  prolongations  de  permission, 
mais  la  durée  totale  de  l'absence  ne  doit  pas 


dépasser  les  droits  conférés,  à  cet  égard,  à 
l'autorité  qui  a  délivré  le  titre  de  permission. 
Toute  demande  de  prolongation  doit  être  ac- 
compagnée du  consentement  de  cette  auto- 
rité ;  elle  est  soumise  au  général  comman- 
dant la  subdivision  de  région.  En  cas 
d'urgence,  le  permissionnaire  peut  être  au- 
torisé à  attendre  la  réception  de  l'autori- 
sation qu'il  doit>  produire. 

Les  prolongations  de  congé  sont  accordées 
dans  les  conditions  indiquées  au  mot  congé. 

PROLONGE.  Sorte  de  cordage  dont  se 
servent  les  artilleurs  pour  les  manœuvres  de 
force  ayant  pour  but  de  traîner  les  bouches 
à  feu  d'une  batterie  à  l'autre. 

Voiture  à  4  roues  très  grossière  et  très 
résistante  employée  dans  les  écoles  ou  les 
trains  pour  le  transport  des  objets  lourds  et 
encombrants. 

Lu,  prolonge  ordinaire  est  une  voiture  à 
4  roues,  découverte  et  dont  les  côtés  laté- 
raux sont  fixes,  mais  dont  le  côté  arrière  est 
mobile,  pour  permettre  le  chargement. 

La  prolonge  à  ridelles  est  une  prolonge 
ordinaire  surmontée  de  rallonges  à  claire- 
voie  ou  ridelles,  que  l'on  peut  placer  au- 
dessus  des  côtés  fixes,  lorsqu'on  veut  aug- 
menter le  chargement. 

PROLONGEMENT  des  plates-formes 
de  siège.  Les  plates-formes  de  siège  modèle 
1880  et  celles  de  mortier  modèle  1882  sont 
complétées,  dans  certains  cas,  par  un  pro- 
longement disposé  à  l'arrière  et  destiné  à  re- 
cevoir la  crosse  dans  les  tirs  à  fortes  charges 
sous  de  petits  angles,  surtout  lorsque  la 
plate-forme  est  mouillée. 

—  des  rayures.  Dans  les  bouches  à  feu 
de  la  marine,  les  rayures  au  nombre  de  3 
(à  gauche)  sont  prolongées  en  ligne  droite 
(sauf  pour  l'obusier  de  22*=  dans  lequel  les 
prolongements  sont  paraboliques)  pour  rece- 
voir les  plaques  isolantes  des  projectiles  ; 
leur  développement  est  parabolique  et  l'angle 
final  est  le  même  (6°)  pour  toutes  les  bou- 
ches à  feu. 

PROMENADE  des  chevaux.  Dans 
l'infanterie,  tous  les  animaux  appartenant  à 
l'État,  qui  ne  doivent  pas  être  montés  ou  at- 
telés dans  la  journée,  sont  conduits  à  la  pro- 
menade à  l'heure  fixée  par  le  colonel,  sous 
la  direction  du  caporal  conducteur  des  équi- 
pages militaires  (Service  intérieur,  infan- 
terie, art.  263). 

—  militaire.  Marche  de  quelques  heures 
que  l'on  fait  faire  aux  troupes  dans  les  en- 
virons de  leur  garnison  pour  les  exercer  à 
la  marche,  aux  dispositions  à  prendre  pour 
les  marches,  au  service  en  campagne,  etc. 

PROMESSE  de  payement.  Billet  sous 


PROMOTION.  691 

seing  privé  par  lequel  un  s'engage  à  payer 
une  certaine  somme  d'argent. 

PROMOTION.  Acte  cpii  confère  nn  grade 
nouveau  à  un  militaire,  soit  dans  la  hiérar- 
chie, soit  dans  les  ordres  de  chevalerie  [V .  Xo- 
mination). 

PROMU.  Celui  qui  a  été'  l'objet  d'une 
promotion. 

PROMULGATION.  Publication  des  lois 
avec  les  formes  requises  pour  les  rendre  exé- 
cutoii'es. 

PRONONCÉ.  La  décision  d'un  tribunal, 
telle  qu'elle  a  été  prononcée  à  l'audience 
(V.  Jugement.  Justice  militaire). 

PRONUNCIAMENTO.  Mot  espagnol  qui 
sert  à  désigner  un  complot  militaiie  suivi 
d'actes  insurrectiouuels. 

PROPOSITION.  Action  d'indiquer  une 
personne  comme  capable  de  remplir  un  em- 
ploi, comme  méritant  une  dignité,  une 
récompense. 

Les  propositions  pour  l'avancement,  pour 
la  Légion  d'honneur  et  la  médaille  militaire, 
pour  les  palmes  universitaires,  pour  les 
fonctions  spéciales  dans  le  corps,  pour  les 
ouvriers  et  chefs  -armuriers,  pour  les  chefs 
et  sous-chefs  de  musique  et  les  candidats  à 
ces  emplois  sont  faites  par  les  chefs  de 
corps  ou  de  service,  à  l'époque  de  l'inspec- 
tion générale,  et  dans  les  conditions  indi- 
quées par  les  instructions  annuelles  sur  les 
inspections  générales. 

Les  propositions  du  service  courant  sont 
les  suivantes  : 

Propositions  pour  des  emplois  dans  les 
écoles  militaires  ; 

Propositious  pour  des  changements  de 
corps  ou  d'arme  ; 

Propositions  pour  l'admission  à  l'Ecole 
d'administration  de  Vineenues  ; 

Propositions  pour  l'admission  à  l'École  su- 
périeure de  guerre  ; 

Propositions  pour  suivre  les  cours  de  l'É- 
cole d'application  d'artillerie  et  du  génie  ; 

Propositious  pour  le  commandement  d'un 
bataillon  formant  corps  ; 

Propositions  pour  le  corps  du  contrôle  de 
l'administration  de  l'armée  ; 

Propositions  pour  l'intendance  militaire  ; 

Propositions  pour  le  cadre  auxiliaire  de 
l'intendance  militaire  ; 

Propositions  pour  le  sernce  de  recrute- 
ment ; 

Propositions  pour  le  service  administratif 
de  l'armée  territoriale  ; 

Propositions  pour  les  affaires  indigènes  en 
Algérie  et  le  service  des  renseignements  en 
Tunisie  ; 


PROSTAXE. 

Propositions  pour  des  emplois  d'officier 
dans  les  compagnies  de  discipline  ; 

Propositions  pour  le  service  de  îa  re- 
monte ; 

Propositions  pour  la  gendarmerie  ; 

Propositions  pour  les  sapeurs-pompiers  de 
Paris  ; 

Propositions  pour  l'emploi  de  chef  de 
fanfare  ; 

Propositions  pour  les  divers  services  de 
l'artillerie  ; 

Propositions  pour  l'état-major  général  du 
Ministre,  le  semce  géographique  et  le  ser- 
vice d'état-major  ; 

Propositions  pour  l'école  d'escrime  de  l'é- 
cole normale  d'escrime  et  de  gymnastique  : 

Propositions  pour  les  médailles  d'hon- 
neur ; 

Propositions  pour  les  sections  d'état-ma- 
jor ; 

Propositions  pour  la  retraite,  pour  la  pen- 
sion proportionnelle,  pour  la  mise  en  non- 
activité,  pour  la  reforme. 

Les  conditions  à  remplir  pour  être  l'objet 
d'une  des  propositions  ci-dessus  sont  indi- 
quées dans  l'instruction  ministérielle  du 
20  mars  1890,  sur  le  service  courant  (B.  0., 
p,  r. ,  pagination  spéciale)  ;  cette  même  ins- 
truction fait  connaître  en  outre  quelles  sont 
les  pièces  à  produire  et  donne  le  modèle  de 
ces  pièces. 

PROPRETÉ.  Qualité  de  ce  qui  est  exempt 
de  saleté  et  d'ordure. 

Le  règlement  du  28  décembre  1883  sur  le 
service  intérieur  des  troupes,  indique  quels 
sont  les  devoirs  des  officiers,  des  sous-offi- 
ciers et  des  caporaux  ou  brigadiers  en  ce 
qui  concerne  la  propreté  du  quartier,  des 
écuries,  des  chambres  et  des  hommes. 

Le  chapitre  IV,  consacré  à  l'hygiène  des 
hommes,  fait  connaître  quels  sont  les  soins 
de  propreté  que  doivent  prendre  les  hommes, 
pour  eux,  pour  leurs  effets  et  pom-  leurs 
chambres,  afin  de  se  trouver  dans  de  bonnes 
conditions  hygiéniques. 

Les  dépenses  nécessitées  par  les  soins  de 
propreté  corporelle  sont  supportées  par  les 
ordinaires  de  la  troupe. 

PROPRIÉTÉ.  Le  droit  de  jouir  et  de 
disposer  d'une  chose.  Dans  l'armée  française, 
les  officiers  et  assimilés  ont  la  propriété  de 
leur  grade  (V.  Etat  des  officiers). 

—  des  métaux,  des  poudres,  etc. 
Qualités  propres,  distinctives  des  divers 
métaux  ou  substances. 

PROPULSEUR.  Machine  qui  imprime 
un  mouvement  de  propulsion. 

PROSTAXE.  Évolution  des  milices  grec- 
ques et  bysautines  qui  avait  pour  objet  de 


PROTAXE. 


692 


PUITS. 


combler  les  vides  de  la  plialaoge  par  les  ré- 
serves, ou,  suivant  d'autres,  de  faire  ap- 
puyer l'une  des  ailes  ou  les  deux  ailes  de  la 
phalange  par  une  troupe  spéciale. 

PROTAXE.  Disposition  consistant  à 
placer  en  avant  du  front  des  phalangistes,  à 
distance  du  quart  du  front,  les  armés  à  la 
légère. 

PROTOLOGIE.  Front  ou  1"  rang  de  la 
phalange. 

PROTOSTATE.  Sorte  de  guide  qui  se 
trouvait  le  i'^'^  d'une  file  ou  d'une  ligne  de 
la  phalange. 

PROUE.  D'une  manière  générale,  l'avant 
d'un  navire. 

PROVINCE.  Ancienne  division  territo- 
riale de  la  France.  Ce  terme  est  encore  em- 
ployé pour  désigner  nos  départements  de 
l'Algérie  ;  c'est  ainsi  que  l'on  dit  province 
d'Oran  pour  désigner  le  département  d'O- 
ran,  etc. 

PROVISION.  Réunion  des  choses  néces- 
saires, soit  pour  la  subsistance  des  troupes, 
ou  des  particuliers,  soit  pour  la  défense 
d'une  ville  (V.  Approvisionnements). 

PROVISOIRE.  Qui  se  fait  en  attendant 
une  autre  chose  (V.  Fortification). 

PROVOCATION  A  LA  DÉSERTION. 
Par  un  individu  non  militaii'e,  même  peine 
que  la  désertion. 

PRUDENCE.  Esprit  de  prévoyance,  de 
sagesse,  dans  les  négociations,  dans  les  dé- 
cisions d'un  chef,  qui  ne  doit  pas  se  laisser 
entraîner  par  les  mêmes  considérations,  à  la 
guerre,  que  s'il  s'agissait  de  résolutions 
n'ayant  de  conséquences  que  pour  lui  seul, 
et  qui  doit  éviter  à  ses  troupes  tous  les  dan- 
gers inutiles  lorsqu'ils  peuvent  être  prévus. 
PRYTANÉE  MILITAIRE  (V.  École  de 
La  Flèche). 

PSILAGIE;  PSILAGUE.  Infanterie  lé- 
gère d'un  corps  grec  dont  le  total  ne  dépas- 
sait pas  512  oplites.  Plus  tard,  ce  fut  une 
demi-xénagile,  se  composant  de  2  hécaton- 
carchies  (2o6  peltastcs)  commandées  par  un 
psilague. 

PSILES;  PSILITES.  Infanterie  légère 
des  troupes  grecques,  où  ils  entrèrent  en  pro- 
portions différentes  suivant  les  époques.  Ils 
n'avaient  aucune  arme  défensive  et  ser- 
vaient uniquement  d'archers  ou  de  fron- 
deurs. 

PUBLIC.  Qui  appartient  à  tout  un 
peuple,  qui  concerne  tout  un  peuple  (Voir 
Ministère  public). 

PUBLICATION.  Acte  par  lequel  on  rend 
une  chose  publique.  Se  dit  des  journaux  et 
des  revues  périodiques  (V.  Élat  légal  des 
militaires). 


PUDDLAGE.  Moyen  d'obtenir  le  fer  en 
traitant  la  fonte  à  la  houille  dans  des  fours 
à  réverbères,  dit  fours  à  puddler  (V.  Acier). 

PUISARDS.  Sorte  de  puits  que  l'on 
creuse,  aux  points  les  plus  bas  des  camps 
ou  des  tranchées  peu  inclinés,  à  une  profon- 
deur suffisante  pour  atteindre  les  couches 
perméables,  et  où  viennent  se  diriger  les 
eaux  des  autres  parties  du  terrain,  pai*  des 
rigoles  toujours  tenues  en  parfait  état  de 
propreté;  on  les  remplit  de  pierres  grossiè- 
rement concassées,  pour  éviter  les  accidents. 

PUISSANCE.  Pouvoir,  autorité.  S'em- 
ploie aussi  pour  désigner  un  État  souve- 
rain. 

—  calorifique  des  combustibles. 
Chaleur  dégagée  pendant  la  combustion, 
par  l'oxygène,  de  l  kilogramme  de  combus- 
tible. 

—  tractive  des  locomotives.  Se  me- 
sure par  le  poids  qui  repose  sur  les  essieux 
moteurs.  Elle  a  pour  limite  ce  poids  mul- 
tiplié par  le  coefficient  de  glissement  (0,14 
à  0,15). 

PUITS.  Excavation  artificielle  de  forme 
ronde  ou  carrée,  pratiquée  dans  le  sol  et  des- 
tinée à  réunir  les  eaux  (fui  coulent  ou  s'in- 
filtrent dans  l'intérieur  de  la  terre.  En  cam- 
pagne, la  présence  de  puits  a  une  grande 
importance  et  ou  la  signale  sur  les  cartes 
non  coloriées  par  deux  cercles  concentriques 
coupés  de  hachures  horizontales;  sur  les 
cartes  coloriées,  les  deux  cercles  sont  rouges 
et  les  hachures  bleues.  Dans  les  forts  ou 
ouvrages  détachés,  la  présence  de  puits  a 
également  une  grande  importance. 

—  à  la  barre  à  mine.  Creuser  avec 
cette  barre  jusqu'à  la  couche  aquifère,  reti- 
rer le  pistolet  et  le  remplacer  par  une  tige 
percée  de  trous  ;  adapter  une  petite  pompe  à 
la  partie  supérieure  de  la  barre. 

—  artésiens.  Puits  généralement  très 
profonds  que  l'on  creuse  dans  la  terre  au 
moyen  d'une  sonde  jusqu'à  ce  que  l'on  ar- 
rive à  une  nappe  d'eau  souterraine,  qui 
trouvant  alors  une  issue  vient  jaillir  à  la 
surface  du  sol  par  suite  de  la  pression  exer- 
cée par  l'eau  partant  d'un  niveau  supérieur. 

—  de  mine.  Excavation  verticale  entre- 
prise pour  permettre  d'entreprendre  simulta- 
nément, en  plusieurs  points,  la  construction 
des  galeries  et  des  rameaux,  et  que  l'on  doit 
presque  toujours  recombler  après  l'achève- 
ment d'un  système  de  mines.  La  largeur 
dans  œuvre  d'un  puits  ordinaire  est  détermi- 
née par  la  dimension  hors  œuvre  de  la  plus 
large  des  galeries  qui  doivent  déboucher  de 
ce  puits.  Elle  est  ordinairement  : 

Pour  le  grand  puits,  dans  lequel  vient 


PUITS. 


693 


PUITS. 


déboucher  une  grande  o#  une  demi-galerie, 
de  1",32; 

Pour  le  moyen  puits,  dans  lequel  vient 
dôboui'her  un  grand  rameau  ordinaire,  de 
1™,04  {fig.  260)  ; 

Pour  le  petit  pnits,  dans  lequel  vient 
déboucher  un  grand  rameau  avec  châssis  cof- 
frants, de  0",87. 

On  donne  le  nom  de  puits  à  la  Boule  à 


celui  dont  les  cadres  coffrants  sont  placés 
jointivement  (fig.  261). 

Dans  la  construction  d'un  puits  ordinaire, 
on  emploie  des  cadres,  des  planches  de  cof- 
frage, des  tringles,  des  coins,  et  quelquefois 
des  faux  cadres  et  des  étrésillons. 

Des  puits  de  mine  peuvent  aussi  servir  à 
conduire  aux  chambres  de  mine,  et  alors  ils 
sont  placés  en  dehors  de  la  chambre  aux 


Fis.  200. 


,.^ 


poudres.  La  construction  de  ces  puits  incombe 
avLX  sapeurs-mineurs  du.  génie;  la  figure  260 
représente  un  puits  ordinaire  et  la  figure 
26i  représente  un  puits  à  la  Boule. 


—  sans  coffrage.  Dans  un  terrain  très 
consistant,  lorsque  le  sol  est  facile  à  exca- 
ver,  on  se  borne  à  poser  le  cadre  à  oreilles, 
pour  le  nivellement  et  la  direction  du  dé- 
bouché. La  fouille,  carrée  ou  circulaire,  est 


guidée  avec  le  fil  à  plomb.  Dans  un  milieu 
très  dur  (roc  ou  maçonnerie),  on  emploie,  le 
pie,  la  pince,  le  coin  et  le  ciseau  ;  on  opère 
même  par  pétards. 

—  par  forages  élargis.  Dans  des  mi- 
lieux compressibles,  on  peut  avoir  recours 
aux  forages. 

—  sous  l'eau.  Pour  une  profondeur  de 
2  mètres  au  plus,  on  construit  un  batardeau 
à  l'aide  de  2  cuves  sans  fond,  concentriques, 
de  1  mètre  et  de  2  mètres  de  diamètre,  dont 
les  douves  peuvent  glisser  les  uns  sur  les 

Fisr.  262. 


autres  et  s'adapter  aux  inégalités  du  sol.  On 
les  enfonce  bien  et  l'on  remplit  l'intervalle 
de  terre  argileuse,  corroyée  et  damée  ;  enfin 
on  épuise  l'eau  (ftg.  262). 


PULSOMÈTRE.  694 

Si  le  fonds  est  suffisamment  argileux,  on 
opère  par  forages  chambrés,  en  guidant  l'ou- 
til foreur  à  l'aide  d'un  tuyau  résistant. 

—  improvisé.  Avec  une  nappe  d'eau  à 
1  mètre  environ  de  profondeur,  on  enfonce 
des  tonneaux  à  1  mètre  sous  la  nappe  et 
l'on  achève  les  parois  du  puits  en  pierres 
sèelies  ou  gazons  jusqu'à  0™,15  au-dessus 
du  sol,  en  garnissant  le  pourtour  du  puits 
de  quelques  planches.  Avec  une  nappe  d'eau 
située  à  une  plus  grande  profondeur,  on  éta- 
blit   des    jmits    à    la    Boule,    prolongés    à 

1  mètre  sous  la  nappe  par  des  tonneaux.  En 
terrain  de  sable,  on  emploie  une  traverse 
coupante  consistant  en  une  caisse  sans  fond 
de  1  mètre  de  hauteur,  dont  le  hors-œuvre 
est  plus  petit  que  le  dans-œuvre  du  puits; 
ses  parois    sont  en   planches    clouées    sur 

2  cadres  inférieurs  espacés  de  0™,40;  l'ex- 
trémité inférieure  des  planches  est  coupée  en 
biseau;  2  ou  4  hommes  l'enfoncent  par  leur 
poids  à  mesure  que  la  fouille  avance. 

—  instantané.  Creuser  avec  l'appareil 
Pitoy,  dégorger  s'il  est  nécessaire  l'extrémité 
intérieure  du  tube-flèche  avec  la  curette  ; 
visser  la  pompe,  amorcer  et  pomper  vigou- 
reusement. 

PULSOMÈTRE.  Pompe  actionnée  direc- 
tement par  la  vapeur  d'un  générateur;  son 
jeu  repose  sur  l'aspiration  produite  par  la 
condensation  rapide  de  la  vapeur  au  contact 
des  surfaces  froides,  et  sur  le  refoulement 
produit  par  la  vapeur  en  pression. 

Cet  appareil  consomme  l'^jSOO  de  vapeur 
à  la  pression  de  2  atmosphères,  pour  élever 
1000  litres  d'eau  à  10  mètres  de  hauteur. 

PULVÉRIN.  Poudre  à  canon  très  fine, 
réduite  en  poussière.  Elle  sert  comme 
poudre  d'amorce. 

PUNITIONS.  Toutes  les  fautes  contre  la 
discipline  doivent  être  réprimées  par  des 
punitions  variant  suivant  la  gravité  des 
fautes.  Le  droit  de  punir  s'exerce  eu  toutes 
circonstances  de  temps  et  de  lieu;  tout  mi- 
litaire peut  être  puni  par  un  militaire  d'un 
grade  supérieur  au  sien,  quels  que  soient 
l'arme  et  le  corps  de  celui-ci. 

Nul  ne  peut  être  puni  de  plusieurs  peines 
simultanément,  ni  successivement,  pour  une 
seule  et  même  faute. 

Les  punitions  doivent  être  proportionnées 
non  seulement  aux  fautes,  mais  encore  à  la 
conduite  habituelle  de  chaque  homme,  à  son 
caractère,  au  temps  de  service  qu'il  a  ac- 
compli et  à  son  degré  d'intelligence. 

Elles  doivent  être  infligées  avec  justice  et 
impartialité,  et  jamais  avec  un  sentiment 
de  haine  ou  de  passion.  Le  supérieur  doit 
s'attacher  à  prévenir  les  fautes;  lorsqu'il  est 
dans  l'obligation  de  punir,  il  recherche  avec 


PUNITIONS. 

soin  toutes  les  circonstances  atténuantes.  En 
infligeant  une  punition,  il  ne  se  permet  ja- 
mais de  propos  outrageants  ;  le  calme  du  su- 
périeur fait  connaître  qu'en  punissant,  il 
n'est  animé  que  par  le  bien  du  service  et  le 
sentiment  de  son  devoir. 

Les  punitions  à  infliger  aux  officiers 
pour  fautes  contre  la  discipline  sont,  dans 
leur  ordre  d'importance  :  les  arrêts  simples, 
la  réprimande  du  colonel,  les  arrêts  de  ri- 
gueur, les  arrêts  de  forteresse,  la  répri- 
mande des  généraux. 

Les  punitions  à  infliger  aux  sous-offi- 
ciers  sont  :  la  privation  de  sortir  du  quar- 
tier après  l'appel  du  soir,  la  consigne  au 
quartier,  la  consigne  à  la  chambre,  la  répri- 
mande du  capitaine,  la  prison,  la  réprimande 
du  colonel,  la  rétrogradation,  la  cassation, 
la  révocation  et  la  mise  à  la  retraite  d'office 
pour  les  commissionnés. 

Les  punitions  à  infliger  aux  capo- 
raux sont  :  la  consigne  au  quartier,  la 
salle  de  police,  la  prison,  la  cassation,  la 
révocation  et  la  mise  à  la  retraite  d'office 
pour  les  commissionnés. 

Les  punitions  à  infliger  aux  soldats 
sont  :  les  corvées  supplémentaires,  Vinspec- 
tion  avec  la  garde,  la  consigne  au  quartier, 
la  salle  de  police,  la  prison,  la  cellule,  la 
cellule  de  correction,  le  renvoi  de  la  1'^°  à  la 
2"  classe,  la  révocation  et  la  onise  à  la  re- 
traite d'office  pour  les  commissionnés,  Venvoi 
aux  compagnies  de  discipline.  (V.  chapitre 
XLVllI  du  règlement  sur  le  service  inté- 
rieur.) 

—  des  hommes  laissés  dans  leurs 
foyers  {disponibles,  réservistes,  territoriaux, 
services  auxiliaires).  Ces  hommes  peuvent 
être  punis  disciplinairement  pour  les  motifs 
suivants  :  1°  infraction  contre  les  obliga- 
tions spéciales  imposées  par  la  loi  (déclara- 
tion de  changement  de  résidence,  perte  de 
livret,  remise  de  livret,  etc.)  ;  2°  retard  non 
justifié,  en  cas  de  convocation,  pour  des  ma- 
nœuvres, exercices  ou  revues  d'appel; 
3°  infractions  contre  la  discipline  quand  ils 
sont  revêtus  d'effets  d'uniforme  ;  4°  actes  de 
désobéissance  aux  ordres  de  l'autorité  mili- 
taire. 

La  nature  et  la  durée  des  punitions  disci- 
plinaires à  infliger  aux  hommes  dans  leurs 
foyers  sont  fixées  au  maximum  : 

4  jours  de  prison  par  le  commandant  de 
recrutement  ; 

8  jours  de  prison  par  le  général  comman- 
dant la  subdivision  ; 

15  jours  de  prison  par  le  général  com- 
mandant la  division  ; 

30  jours  de  prison  par  le  général  com- 
mandant le  corps  d'armée. 


PUPILLES.  695 

Ces  punitions  sont  noliûées  de  la  manière 
suivante  :  le  commandant  de  recrutement 
dans  la  subdivision  duquel  un  homme  est 
pnni  établit  deux  bulletins  :  l'un  est  remis 
à  Ihomme  puni  par  la  gendarmerie  qui  en 
dresse  procès-verbal  et  rend  compte  au  re- 
crutement ;  le  deuxième  est  adressé  au  corps 
qui  doit  recevoir  l'homme  ;  il  est  renvoyé  au 
recrutement  après  que  le  corps  y  a  men- 
tionné l'exécution  de  la  punition,  laquelle 
est  inscrite  sur  le  livret  matricule  de  l'homme 
et  sur  son  feuillet  de  punitions.  L'homme 
puni  se  rend  librement  au  corps  qui  lui  est 
désigné  sur  le  bulletin;  s'il  n'obéit  pas  à 
l'ordre  qu'il  a  reçu,  il  est  amené  sous  es- 
corte de  la  gendarmerie. 

PUPILLES  de  la  garde  impériale. 
Orphelins  de  militaires  qui,  sous  Napo- 
léon l*^"",  reçurent  une  organisation  militaire 
qui  sombra  avec  lui.  V orphelinat  Hériot  re- 
çoit les  enfants  de  troupe  de  l'armée  de  terre 
âgés  de  o  à  13  ans. 


QUADRILLE. 


PURIFICATION  de  leau.  En  cam- 
pagne, pour  purifier  l'eau  non  potable,  on 
la  filtre  en  se  servant  d'une  cuve  ou  tonneau 


dans  lequel  on  adapte  un  double  fond  percé 
de  trous  et  recouvert  d'une  toile  supportant 
des  couches  successives  de  gravier,  charbon 
de  bois  et  sable  {fuj.  263).  On  fait  arriver 
l'eau  très  doucement  et  on  tient  le  tonneau 
toujours  plein.  Si  l'eau  ne  contient  que  des 
matières  argileuses  en  suspension,  on  se  con- 
tente de  la  faire  passer  dans  une  caisse  rem- 
plie de  sable  fin.  Deux  parois  opposées  de 
cette  caisse  sont  percées  de  trous,  pour  l'in- 
troduction et  la  sortie  de  l'eau   (Y.  Filtre). 

PYRÈTHRE.  Plante  herbacée  tubuliflore 
dont  les  graines  sont  réduites  en  poudre  pour 
être  employées  à  la  destruction  des  insectes, 
et  particulièrement  des  punaises  (V.  Poudre 
de  pyréthre). 

PYRITE.  Minerai  qui  contient  du 
soufre  et  un  métal  tel  que  le  fer,  le  cuivre, 
l'or,  etc.  Une  pyrite  était  insérée  dans  le 
serpentin  de  la  platine  de  l'arquebuse,  pour 
y  mettre  le  feu  par  les  étincelles  qu'elle  pro- 
duisait. 

PYROBALISTIQUE.  Machines  de  guerre 
qui  lancent  le  feu.  Les  armes  à  feu  sont  ap- 
pelées en  général  armes  pyrobalistiques. 

PYROBOLAIRE  ;  PYROBOLE.  Soldats 
qui,  chez  les  anciens,  faisaient  jouer  le  py- 
robole,  machine  lançant  des  traits  enflam- 
més. 

PYROTECHNIE.  Art  de  préparer  et 
d'employer  les  matières  fulminantes,  soit 
pour  les  feux  d'artifice,  soit  pour  les  besoins 
de  l'artillerie.  Branche  de  la  science  qui 
s'occupe  des  artifices  (V.  École  de  Pyrotech- 
nie). 

PYROXILE  (V.  Coton-poudre  et  fulmi- 
coton.) 


Q 


QUADRATURE.  Réduction  d'une  figure 
géométrique  au  carré.  Le  problème  de  la 
quadrature  du  cercle,  qai  a  occupé  des  ma- 
thématiciens de  talent,  est  considéré  comme 
insoluble. 

QUADRIGE.  Char  antique  à  deux  roues, 
qui  était  traîne  par  4  chevaux  de  front  et 
dirigé  par  un  seul  homme  debout.  Il  servait 
surtout  aux  courses  de  char  dans  le  cirque 
et  aux  entrées  triomphales. 

QUADRILATÈRE  ITALIEN.  Espace 
enfermé  entre  les  forteresses  de  Peschicra  et 
de  Mantoue,  protégeant  les  deux  extrémités 
de  la  ligne  du  Mincio,  et  celles  de  Vérone 
et  de  Legnago,  protégeant  les   deux  points 


de  la  ligne  de  l'Adige.  Ce  quadrilatère,  qui 
avait  autrefois  une  grande  importance  stra- 
tégique, contre  l'invasion  autrichienne,  a 
beaucoup  perdu  de  sa  valeur,  l'Italie  n'ayant 
pas  exécuté  tous  les  travaux  nécessaires 
pour  mettre  sa  fortification  à  la  hauteur 
des  exigences  actuelles,  estimant  sans  doute 
qu'elle  n'a  plus  rien  à  craindre  de  l'Au- 
triciie,  son  alliée,  et  préférant  diriger  tous 
ses  efforts  contre  la  France,  en  fortifiant  la 
frontière  des  Alpes. 

QUADRILLE.  Nom  donné  à  de  petits 
groupes  de  gens  à  cheval  et  dont  l'ensemble 
formait  un  carrousel  au  moyen  âge.  Ceux 
qai  y  prenaient  part,  richement  costumés. 


QUADRILLÉ. 

étaient  reconnaissables  par  des  couleurs  ou 
des  emblèmes  particuliers  et  exécutaient, 
sur  4  rangs  d'abord,  puis  par  rang,  des  pa- 
rades, des  vol  tes  ou  autres.  On  forme  encore 
des  quadrilles  dans  les  carrousels  actuels, 
mais  avec  moins  de  luxe  et  de  somptuosité 
que  jadis. 

QUADRILLÉ  (papier).  Papier  tracé  dans 
les  deux  sens,  de  manière  à  présenter  un 
grand  nombre  de  petits  cari'és,  ce  qui  per- 
met d'exécuter  des  croquis  de  reconnaissance 
et  des  levers  d'itinéraire,  à  une  échelle  dont 
le  côté  du  carré  représente  1  mètre,  i  déca- 
mètre, 1  hectomètre,  i  kilomètre,  suivant 
la  convention  adoptée. 

Ce  papier  sert  également  à  la  construction 
des  graphiques. 

QUAI.  Mur  ou  talus  élevé  le  long  d'un 
cours  d'eau  ou  d'un  port  pour  empêcher  les 
eaux  de  déborder.  Dans  les  chemins  de  fer, 
ce  sont  les  trottoirs  et  plates-formes  établis 
le  long  des  voies  d'embarquement  et  de  dé- 
barquement. 

—  d'embarquement.  Pour  l'embarque- 
ment des  troupes  et  de  leur  matériel,  l'ex- 
périence a  fait  reconnaître  qu'il  serait  néces- 
saire que  les  gares  eussent  des  quais  de 
4  mètres  de  largeur  au  moins  avec  1  mètre 
de  hauteur  au-dessus  de  la  voie  ;  le  mur  ou 
coffrage  vertical  qui  les  termine  doit  se  trou- 
ver à  0™,8o  du  rail. 

QUALITÉ  des  denrées.  Toutes  les  den- 
rées présentées  en  distribution,  soit  par  l'ad- 
ministration, soit  par  les  entrepreneurs,  doi- 
vent être  de  bonne  qualité.  Le  règlement 
du  28  décembre  1883,  sur  le  service  inté- 
rieur, indique  quels  sont  les  caractères  dis- 
tinctifs  qui  permettent  de  reconnaître  la 
qualité  des  denrées  (art.  386,  infanterie  ; 
380,  cavalerie;  404,  artillerie)  (V.  Avoine, 
Biscuit,  Blé,  Café,  Eau,  Eau-de-vie,  Foin, 
Orge,  Luzerne,  Paille,  Panais,  Farine,  Farine 
d'orge,  Son,  Viande,  Vin,  etc.). 

—  militaires.  Les  qualités  que  doivent 
posséder  particulièrement  les  militaires  de 
tous  grades  et  qu'on  s'efforce  de  leur  incul- 
quer, sont  :  la  discipline,  l'amour  du  métier, 
le  respect  de  l'autorité,  la  propreté,  la  so- 
briété, l'énergie,  le  courage,  la  résistance 
aux  fatigues. 

Les  qualités  que  doit  remplir  l'officier  se 
divisent  en  qualités  physiques,  morales  et 
intellectuelles. 

Les  qualités  physiques,  c'est-à-dire  une 
taille  élevée,  une  tournure  martiale,  une 
physionomie  agréable,  une  tenue  correcte  et 
soignée,  exercent  toujours  sur  le  soldat  une 
impression  favorable.  La  plupart  de  ces 
qualités  sont  naturelles,  mais  quelques-unes 


696  QUART. 

s'acquièrent  et  la  plupart  peuvent  se  rem- 
placer par  d'autres  qualités. 

Les  qualités  morales  sont  la  discipline,  la 
bravoure,  le  sang-froid,  l'énergie,  la  sobriété, 
la  bienveillance ,  la  patience  ,  l'activité , 
l'amour  du  devoir,  une  bonne  éducation,  le 
zèle,  le  dévouement. 

Les  qualités  intellectuelles  sont,  de  nos 
jours  surtout,  des  plus  indispensables.  L'of- 
ficier doit  connaître  tous  ses  subordonnés, 
pour  savoir  les  employer  suivant  leurs  apti- 
tudes et  leur  faire  rendre  justice  ;  il  doit 
être  parfaitement  au  courant  de  toutes  les 
obligations  de  son  grade,  connaître  tous  les 
règlements  qu'il  est  chargé  de  faire  appli- 
quer, posséder  toutes  les  connaissances  qui 
sont  nécessaires  pour  bien  comprendre  et 
faire  comprendre  le  but  et  la  raison  de  toutes 
les  branches  de  l'instruction  militaire,  en 
un  mot,  se  montrer  en  toute  circonstance 
digne  de  l'honneur  de  commander  par  sa 
science,  son  tact,  son  éducation,  de  manière 
à  inspirer  aux  soldats  la  confiance  la  plus 
complète. 

QUANTITÉ  de  mouvement.  On  ap- 
pelle ainsi,  en  mécanique,  le  produit  que 
l'on  obtient  en  multipliant  la  masse  d'un 
corps  par  la  vitesse  que  possède  ce  corps  à 
l'instant  considéré. 

QUARANTAINE.  Séjour  plus  ou  moins 
prolongé  que  l'on  impose  dans  des  endroits 
distincts,  aux  navires  provenant  de  pays  in- 
fectés ou  suspects  de  contagion,  avant  de 
permettre  le  débarquement  des  personnes  et 
des  marchandises.  Ce  droit  de  police  est 
exercé  par  les  gouvernements  dans  l'intérêt 
de  la  santé  publique  (V.  Lazaret). 

—  le  roi.  Interdiction  faite  sous  Phi- 
lippe-Auguste et  renouvelée  par  saint  Louis, 
de  se  livrer  à  des  guerres  privées  pendant 
les  40  jours  qui  suivaient  une  querelle  ou 
une  injure  faite. 

QUART.  Espèce  de  gobelet  eu  fer  battu 
étamé,  d'une  contenance  d'un  quart  de  litre, 
et  qui  sert  aux  soldats  pour  prendre  leur 
café  et  pour  boire.  L'usage  des  quarts,  qui, 
en  principe,  n'était  autorisé  que  pour  les 
corps  stationnés  en  Algérie,  a  été  étendu  à 
tous  les  corps  de  troupe,  par  décision  minis- 
térielle du  12  avril  1875.  Le  quart  est  un 
objet  de  la  deuxième  portion. 

Jadis,  dans  les  hôpitaux  militaires,  les 
prescriptions  alimentaires  comprenaient  des 
quarts  de  ration,  des  demi-rations,  des  trois- 
quarts  de  ration  et  la  ration  entière.  Ac- 
tuellement, pour  simplifier  les  calculs  en 
éliminant  les  fractions,  on  a  admis  que  le 
quart  de  ration  porterait  le  nom  de  portion, 
et  que  les  médecins  pourraient  allouer  à 
chaque  malade  un  certain  nombre  de  por- 


QUARTE.  697 

lions  jusqu'à  quatre^  c'est-à-dire  la  ration 
entière. 

Quatrième  partie  d'un  objet.  Citons  les 
acceptions  militaires  suivantes  de  ce  mot  : 

—  de  canon.  Pièce  de  12  autrefois. 

—  de  cercle  ou  quadrant.  Instrument 
comprenant  la  quatrième  partie  d'un  cercle 
divisé  en  degrés,  minutes  et  secondes  ;  une 
lunette  fixe  ou  mobile  y  est  adaptée.  Cet 
instrument  sert  à  mesurer  les  hauteurs,  les 
distances,  ainsi  qu'à  diverses  opérations 
astronomiques. 

—  de  conversion.  Mouvement  par  le- 
quel une  troupe  marchant  de  front  vient 
prendre  une  direction  perpendiculaire  à  la 
première.  On  confond  souvent  ce  mouve- 
ment avec  celui  de  la  conversion  complète. 

—  de  manche.  Nom  donné  autrefois  à 
la  plus  petite  subdivision  du  bataillon. 

—  de  vent  ou  de  rumb.  Quatrième  par- 
tie de  la  distance  qui  sépare  les  huit  vents 
principaux  sur  la  rose  des  vents. 

QUARTE.  Terme  d'escrime,  qui  est  em- 
ployé pour  la  parade  et  pour  les  attaques, 
en  tournant  le  poignet  en  dehors. 

QUARTENIER.  Officier  moitié  civil  et 
moitié  militaire  de  la  garde  bourgeoise  de 
Paris  qui,  aux  XV^  et  XVP  siècles  était 
chargé  de  la  surveillance  d'un  quartier.  Il 
avait  sous  ses  ordres  des  dizainiers  et  des 
cinquanleniers. 

QUARTIER.  Ensemble  des  locaux  occu- 
pés par  une  troupe,  soit  à  la  caserne,  soit 
au  cantonnement.  Se  dit  plus  particulière- 
ment pour  le  casernement  des  troupes  de 
cavalerie,  de  l'artillerie  et  du  train  des  équi- 
pages. 

—  de  l'inscription  maritime.  Division 
territoriale  des  eûtes  qui  est  placée  dans  les 
attributions  d'un  commissaire  spécial . 

—  d'hiver.  Installation  des  troupes  pen- 
dant l'hiver,  entre  deux  campagnes  d'été. 

—  général.  Le  quartier  général  d'util 
division,  d'un  corps  d'armée,  est  le  point 
central  où  se  trouvent  le  général  et  les  offi- 
ciers composant  son  état-major. 

Le  grand  quartier  général  se  dit  du  quar- 
tier général  des  armées  ou  des  groupes  d'ar- 
mées. 

—  maître.  Officier  du  grade  de  capi- 
taine, qui  était  autrefois  chargé  de  la  comp- 
tabibté-finances  et  de  la  comptabilité-ma- 
tières d'un  corps  de  troupe. 

Dans  la  marine,  c'est  le  grade  qui  corres- 
pond à  celui  de  caporal  dans  l'armée  de 
terre. 

QUARTUAIRES.  Nom  des  cavaliers  qui 
étaient  chargés  autrefois  de  protéger  les 
frontières  polonaises  contre  les  invasions  des 
Tartares. 


QUINCONCE. 


QUERELLE.  Dispute  souvent  suivie  de 
voies  de  fait  ;  contestation  violente  qui,  dans 
l'armée,  se  termine  par  un  duel.  Les  que- 
relles qui  dégénèrent  en  injures  grossières 
indiquent  un  manque  d'éducation  ou  un  ca- 
ractère vaniteux  et  peu  maître  de  soi. 

—  d'allemand.  Querelle  suscitée  sans 
sujet. 

QUESTEUR.  .Magistrat  dont  l'office  tem- 
poraire consistait  à  administrer  les  finances 
des  villes,  des  années  et  des  provinces.  Aux 
armées,  les  questeurs  étaient  chargés  de 
gérer  la  caisse  militaire,  d'emmagasiner  le 
butin  et  de  faire  rentrer  les  contriljutions  de 
guerre. 

QUESTION.  Demande,  interrogation. 
Proposition  qui  est  à  examiner.  Dans  notre 
ancien  droit,  on  désignait  sous  le  nom  de 
question  les  tortures  auxquelles  on  soumet- 
tait certains  accusés  ou  condamnés  pour  leur 
arracher  des  aveux.  Actuellement,  la  ques- 
tion signifie  le  point  à  examiner,  et  l'on 
distingue,  dans  toute  afl'aire  criminelle,  la 
question  de  lieu,  la  question  de  fait  et  la 
question  de  personne  (V.   Justice  militaire). 

QUEUE.  Expression  contraire  de  tête  et 
désignant  la  dernière  subdivision  d'une 
troupe,  d'un  convoi,  etc. 

Cheveux  portés  longs  par  derrière  dans 
l'armée,  à  partir  de  Louis  XIV  jusqu'à  Na- 
poléon P'. 

Les  canons  à  queue  étaient  des  pièces  d' ar- 
tillerie en  fer,  en  usage  aux  XI V^  et 
XV''  siècles  ;  ils  consistaient  eu  tubes  en  fer 
allongés,  ouverts  aux  deux  extrémités  et 
renforcés  par  un  certain  nombre  d'anneaux. 
Ils  se  chargeaient  par  la  culasse  au  moyen 
d'une  boîte  que  l'on  introduisait  dans  une 
sorte  d'étrier  à  queue  servant  en  même 
temps  à  faciliter  le  pointage. 

—  à  queue.  A  la  file,  immédiatement 
l'un  derrière  l'autre.  Ex.  :  attacher  des  che- 
vaux queue  à  queue. 

—  d'aronde  ou  d'hironde.  Assem- 
blage en  forme  de  queue  d'hirondelle  (V. 
A  ronde). 

—  de  culasse.  Prolongement  de  la  cu- 
lasse du  canon  de  fusil  servant  à  maintenir 
l'extrémité  inférieure  de  ce  dernier  au  bois. 

—  de  tranchée.  Partie  de  la  tranchée 
où  les  assiégeants  déposent  leurs  matériaux 
et  leurs  munitions. 

—  du  glacis.  Extrémité  du  glacis  qui 
vient  se  raccorder  avec  le  sol  naturel. 

—  d'un  camp.  Extrémité  d'un  camp  op- 
pose au  front  de  bandière. 

QUILLON.  Prolongement  de  la  branche 
de  la  poignée  du  sabre  ou  de  Tépée-baïon- 
nette  sur  le  dos  de  la  lame. 

QUINCONCE.  Ordre  de  bataille  des  an- 


QUINQUINA. 


cicnnes  légions  ressemblant  à  ce  que  l'on  a 
appelé  ensuite  l'ordre  en  échiquier. 

QUINQUINA.  Écorce  ayant  une  saveur 
amère,  employée  en  médecine  pour  ses  pro- 
priétés toniques  et  fébrifuges.  On  l'emploie 
le  plus  souvent  dans  l'armée  sous  la  forme 
d'alcoolé,  c'est-à-dire  dissous  dans  de  l'al- 
cool, avec  lequel  on  prépare  le  vin  de  quin- 
quina. La  quinine  n'est  autre  cbose  qu'un 
alcaloïde  de  quinquina. 

QUINTAINE,  QUINTANE.  Ancien  jeu 
d'adresse  dont  l'on  faisait  usage  dans  les  car- 
rousels. 

QUINTAL  métrique.  100  kilogrammes. 

QUINTE.  Mouvement  dans  lequel  un 
cheval  s'arrête  tout  court  sous  le  cavalier. 

En  terme  d'escrime,  la  quinte  est  la  cin- 
quième garde. 

QUINZAINE.  Demi-mois.  Certaines  si- 
tuations et  les  états  de  solde  de  la  troupe 
sont  établis  par  quinzaine. 

QUINZE-VINGTS.  Hôpital  fondé  à  Paris 
par  le  roi  Louis  IX  pour  300  gentilshommes 
à  qui  les  Sarrasins  avaient  crevé  les  yeux. 
Est  actuellement  accessible  à  ton  s  les  aveugles. 

QUITTANCE.  Déclaration  écrite  que  l'on 
donne  à  celui  qui  a  acquitté  un  droit,  une 
redevance,  payé  une  somme  d'argent. 


698  RADEAU. 

Dans  l'administration  de  l'armée,  la  quit- 
tance est  généralement  donnée  sur  le  titre  de 
créance  lui-même,  c'est-à-dire  sur  la  fac- 
ture, le  bulletin  d'imputation,  etc.  Toute- 
fois, lorsque  le  créancier  fait  traite  sur  un 
conseil  d'administration,  celle-ci  tient  lieu 
de  quittance  et  est  annexée  à  la  facture. 
Toutes  les  quittances  dont  le  montant  est  de 
10  francs  et  au-dessus  doivent  être  revêtues 
du  timbre-quittance  de  10  centimes  (V. 
État  de  solde). 

Ce  sont  les  conseils  d'administration  qui 
donnent  quittance  de  toutes  les  sommes 
qu'ils  reçoivent  du  Trésor  ;  le  trésorier  donne 
quittance  des  sommes  qu'il  reçoit  et  qui 
portent  le  nom  de  recettes  intérieures. 

QUITUS.  Quittance  définitive  accordée  à 
un  comptable  des  deniers  publics. 

QUI  VA-LA  !  QUI  VIVE  !  Cri  des  sen- 
tinelles ou  des  patrouilles  pour  interpeller 
les  personnes  qui  s'approchent  d'elles. 

Être  sur  le  qui-vive,  c'est  être  atten- 
tif à  ce  qui  se  passe,'  se  tenir  constamment 
sur  ses  gardes. 

QUOTITÉ  des  rations.  Le  taux  déter- 
miné par  les  tarifs  pour  chaque  espèce  de 
denrée  composant  la  ration. 


R 


RA.  Coups  de  baguette  donnés  sur  le 
tambour,  de  manière  à  faire  un  roulement 
très  bref. 

RABACHE.  Espèce  de  caleçon  collant 
porté  par  les  sergents  d'armes  au  XV^  siècle  ; 
il  enveloppait  les  cuisses  et  les  jambes. 

RABAIS.  Mode  d'adjudication  publique 
suivant  lequel  les  ouvrages,  les  travaux, 
les  fournitures  sont  adjugés  à  celui  des  con- 
currents qui  s'en  est  chargé  au  moindre  prix. 
Ce  mode  d'adjudication  est  surtout  usité 
dans  les  services  de  l'artillerie  et  du  génie, 
qui  établissent,  pour  leurs  travaux  et  four- 
nitures, des  bordereaux  de  prix,  sur  les- 
quels les  soumissionnaires  offrent  des  rabais 
de  tant  pour  cent.  L'entreprise  ou  la  four- 
niture est  adjugée  au  soumissionnaire  qui 
offre  le  rabais  le  plus  considérable. 

RABAISSER.  Terme  de  manège  signi- 
fiant que  l'on  assoit,  que  l'on  rabaisse  les 
hanches  d'un  cheval  ayant  des  tendances  à 
s'élever  sur  les  jarrets  ou  à  marcher  et  à 
travailler  sur  les  épaules. 

RABATTIE.  Expression  de  manège,  qui 


se  dit  d'un  cheval  qui  est  dressé  à  faire  des 
courbettes. 

RABOTAGE.  Action  de  rendre  une  sur- 
face unie  avec  le  rabot.  Toutes  les  parties 
d'une  bouche  à  feu  qui  ne  peuvent  pas  être 
tournées  sont  rabotées  à  l'aide  d'une  ma- 
chine ou  d'un  étau  limeur. 

RACHAT  des  chevaux.  (V.  Rétroces- 
sion). 

RACCOLEUR,  RACOLEUR,  RECRU- 
TEUR. Sous-officiers  qui  étaient  autrefois 
chargés  de  recruter  de  gré  ou  de  force,  des 
jeunes  gens  pour  le  service  militaire.  Les 
moyens  les  moins  avouables  ou  les  plus 
odieux  étaient  généralement  employés  pour 
arriver  à  ce  but  ;  aussi,  ce  genre  de  recru- 
tement ne  procurait-il  le  plus  souvent  que 
la  lie  de  la  population. 

RADE.  Partie  de  mer  bien  abritée,  et  qui 
présente  aux  navires  un  mouillage  à  l'abri 
de  certains  vents  et  des  lames  (V.  Port 
militaire). 

RADEAU.  Surface  flottante  sur  l'eau  que 


RADIATION. 


699 


RAII.. 


Ton  obtient  par  la  rfanion  de  pièces  de  bois 

(^3. 264), de  caisseset  de  tonneaux (/<</. 263). 

L'assemblage   est  fait  sur  place  et  à  la 

hâte  ;  on  s'en   sert   pour    transporter    des 


troupes,  et  au  besoin  du  matériel  ;  on  con- 
sti'uit  aussi  des  ponts  de  radeaux. 


Fis.  2G5. 


L'art  de  construire  des  radeaux  de  toute 
espèce  a  été  connu  de  toute  antiquité. 

Les  radeaux  de  corps  d'arbres  ont,  sur  les 
autres  espèces  de  radeaux,  l'avantage  de 
n'avoir  point  à  redouter  d'être  coulés  par  le 
tir  ennemi. 

RADIATION.  Action  de  rayer  de  l'ef- 
fectif un  bomme  ou  un  cheval  qui  a  cessé 
d'y  compter.  Les  radiations  s'opèrent  sim- 
plement sur  les  contrôles  annuels,  si  l'homme 
ou  le  cheval  a  passé  d'une  unité  adminis- 
trative dans  une  autre  du  même  corps  ; 
elles  s'opèrent  à  la  fois  sur  la  matricule  du 
corps  et  sur  les  contrôles  annuels,  si  l'homme 
a  changé  de  corps,  s'il  est  passé  dans  la  dis- 
ponibilité ou  dans  la  réserve  de  l'armée  ac- 
tive, s'il  est  décédé,  etc. 

RADOUBAGE  de  la  poudre.  Opération 
consistant  à  rendre  aux  poudres  la  force 
qu'elles  ont  perdue  par  suite  de  leur  séjour 
dans  des  lieux  humides.  Si  elles  ne  contien- 
nent pas  au  delà  de  7  p.  iOO  d'eau,  on  se 
borne  généralement  à  les  faire  sécher  et  à 
les  épousseter.  Mais  quand  elles  ont  pris 
une  plus  grande  quantité  d'humidité,  on  en 
fait  l'analyse,  pour  rétablir  au  besoin  le  do- 
sage altéré,  et  on  les  remet  en  fabrication. 

RAFFINAGE.  Opération  qui  consiste  à 
séparer  d'une  substance  les  matières  étran- 
gères qui  en  altèrent  la  pureté. 

Le  raffinage  du  salpêtre  destiné  à.  la  fa- 
bi'ication  de  la  poudre  comporte  trois  opé- 
rations :  le  lavage  à  l'eau  saturée,  qui  a 
pour  but  de  séparer  le  salpêtre  des  chlorures, 
la  dissolution  à  chaud,  qui  a  pour  but  de  le 
séparer  des  matières  terreuses  en  suspension 
dans  la  dissolution.  On  enlève  les  écumes,  au 
fur  et  à  mesure  qu'elles  se  produisent.  On 
laisse  ensuite  reposer  la  liqueur  pendant 
quelques  heures,  puis  on  la  décante  dans  un 
grand  bassin  rectangulaii'e,  appelé  cristal- 
lisoir. 


Le  raffinage  du  soufre  se  fait  d'aboid  dans 
une  chaudière  que  l'on  chauffe  de  façon  à 
liquéfier  le  soufre.  On  enlève  les  matières 
bitumeuses  qui  surnagent,  puis  le  soufre 
est  conduit  dans  une  cornue,  où  il  est 
porté  à  l'ébullition  et  les  vapeurs  qui  se  dé- 
gagent vont  se  condenser  dans  une  charnière 
où  elles  sont  ensuite  recueillies. 

RAGE  (V.  Hi/drophobie). 

RAID.  Incursion  hardie  d'une  troupe  de 
cavalerie  en  pays  ennemi,  pour  une  opéra- 
tion déterminée,  faire  sauter  un  pont,  dé- 
truire un  parc,  un  convoi,  etc.,  qui  doit  être 
accomplie  dans  le  plus  grand  secret,  et  dont 
la  rapidité  et  l'audace  constituent  les  plus 
grandes  chances  de  succès  (V.  Exploration). 

RAIL.  Bande  de  fer  au  début  et  généra- 
lement en  acier  fondu  actuellement,  sur  la- 
quelle roulent  les  voitures  des  chemins  de 
fer  ou  des  tramways.  Les  rails  eurent 
d'abord  6  mètres  de  long  ;  on  tend  à  n'em- 
ployer aujourd'hui  que  des  rails  de  8  mètres 
pour  diminuer  le  nombre  des  joints. 

Les  deux  formes  de  rails  généralement 
employées  sont  : 

i°  Le  rail  à  double  champignon  (fig.26Q), 
ainsi  nommé  parce  qu'il  comporte  2  cham- 
pignons semblables,  qui  permettent  le  re- 
tournement du  rail  quand  la  partie  supé- 
rieure est  usée.  Mais  ce  retournement  est 

Fis.  266. 


loin  de  doubler  la  durée  moyenne  du  rail, 
parce  que  le  passage  des  trains  produit  des 
chocs  qui  ont  pour  effet  de  desserrer  les 
coins  et  de  détruire  la  partie  inférieure  du 
rail,  qui  est  ainsi  en  partie  usée  avant  d'a- 
voir servi  ;  ce  rail  a  en  outre  l'inconvénient 
de  ne  comporter  aucune  stabilité  par  lui- 
même  et  de  ne  pouvoir  reposer  sur  des  ti"a- 
verses  que  par  l'intermédiaire  de  coussinets, 
dans  lesquels  il  est  maintenu  à  l'aide  de 
coins  en  bois  ; 

2°  Le  rail  Vignole  ou  rail  à  patin,  dont 
la  partie  supérieure  a  la  forme  d'un  cham- 
pignon et  la  partie  inférieure  celle  d'un  patin 


RALLIEMENT.  700 

(fig.  267).  Le  poids  d'un  rail  en  fer  est  de 
36  kilogrammes  en  moyenne  par  mètre  cou- 
rant. Le  poids  du  rail  à  patin  en  acier  n'est 
que  de  30  kilogrammes  par  mètre. 


RAMPE. 


Dans  le  système  Decauville,  la  voie  se 
compose  de  travées  droites  et  de  travées 
courbes.  Chaque  travée  droite  est  formée  de 
2  rails  à  patins  fixés  par  des  rivets  sur  des 
entretoises  en  tôle  d'acier.  Ce  rail  a  le  profil 
indiqué  dans  la  figure  268  ;  il  est  en  acier 

Fisr.  268. 


et  pèse  7  kilogrammes  par  mètre.  Chaque 
entretoise  est  percée  de  2  trous  pour  la  bro- 
cher sur  des  traverses  ou  des  cales  en  bois, 
si  c'est  nécessaire.  Chaque  rail  est  muni,  à 
l'une  de  ses  extrémités,  d'une  jonction  mâle 
et  d'une  jonction  femelle.  Ces  dispositifs 
sont  alternés  dans  les  travées,  de  manière  à 
les  rendre  symétriques. 

Pour  les  plates-formes  d'affût  de  casemate 
de  place  et  pour  ceux  d'affût  à  frein  de  côte, 
des  rails  à  patin  sont  employés  pour  faciliter 
le  roulement  des  voies  circulaires.  De  même, 
on  utilisera  dans  la  mesure  du  possible,  les 
rails  que  l'on  trouvera  sur  place  pour  con- 
stituer le  ciel  des  abris  blindés  devant  ré- 
sister au  canon  de  campagne. 

RALLIEMENT.  Action  de  grouper  à  la 
hâte  des  troupes  qui  ont  été  rompues  ou 
dispersées,  dans  le  cas  où  l'on  n'a  pas  le 
temps  de  les  rassembler  dans  l'ordre  normal. 
Le  2^oint  de  ralliemeiit  est  l'endroit  indiqué 
aux  troupes  pour  venir  se  rassembler  autour 
de  leurs  chefs,  dans  la  formation  qu'ils  in- 
diquent, sans  distinction  de  rang,  ni  de  nu- 
méro et  en  mettant  d'elles-mêmes  la  baïon- 
nette au  canon.  Le  ralliement  est  exécuté 
pour  rester  en  position  ou  pour  continuer  à 
marcher  (V.  Mot  de  ralliement) . 

RALLIER.  Rallier  le  camp,  le  corps,  etc., 
c'est  rejoindre  le  camp,  le  régiment,  etc. 


—  des  troupes,  c'est  réunir,  rassem- 
bler, remettre  en  état  de  combattre  des 
troupes  désorganisées,  qui  faiblissent. 

RAME.  {Y.Aviro7i). 

RAMEAU.  Galerie  de  mine  de  petites  di- 
mensions qui  part  d'une  écoute  ou  d'une 
transversale  et  vient  aboutir  directement  à 
un  fourneau  ;  elle  permet  de  s'assurer  la 
possession  du  terrain  entre  deux  écoutes  voi- 
sines. Les  rameaux  sont  presque  toujours 
exécutés  en  bois  et  au  moment  du  besoin 
seulement.  On  en  distingue  de  3  espèces  : 
1"  le  grand  rameau  (ordinaire  ou  à  châssis 
coffrants),  ayant  1  mètre  de  haut  sur  O'", 80 
de  large  ;  2°  le  petit  rameau  (ou  rameau 
hollandais),  de  0",80  sur  0",65,  fait  uni- 
quement en  châssis  coffrants  ;  3°  le  rameau 
de  combat,  de  0'",70  sur  0™,60.  Pour  ce 
dernier,  les  châssis  sont  indiqués  figure  46. 

La  construction  des  rameaux  se  fait  plus 
facilement  que  celle  des  galeries,  en  raison 
des  dimensions  plus  restreintes  et  des  châssis 
(coffrants)  employés. 

Dans  la  pierre  ou  la  maçonnerie,  on  con- 
struit les  rameaux  sans  coffrage. 

RAMENER.  Ramener  une  troupe  au 
combat,  c'est  lui  faire  renouveler  une  at- 
taque dans  laquelle  elle  avait  été  repoussée. 

Ramener  un  cheval,  c'est  l'obliger  à  pren- 
dre une  belle  position  de  la  tête  et  du  corps. 

Être  ramené,  c'est  être  poursuivi,  re- 
poussé, forcé  à  la  retraite. 

RAMONAGE.  Le  ramonage  des  chemi- 
nées, dans  les  bâtiments  militaires,  doit  se 
faire  par  les  soins  et  à  la  charge  du  service 
du  génie. 

RAMPE.  Communication  à  ciel  ouvert 
employée  dans  la  fortification  permanente 
pour  accéder  du  terre-plein  ou  de  la  rue  de 
rempart  sur  les  parties  les  plus  élevées  au 
moyen  de  voitures.  Elles  doivent  être  assez 
larges  (4  mètres)  et  assez  douces  (1/4  au 
plus)  pour  que  les  pièces  d'artillerie  puis- 
sent les  gravir.  Les  rampes  ont  l'inconvé- 
nient, par  suite  de  leur  direction  fichante, 
d'être  mal  défilées  contre  les  projectiles. 
Elles  longent  le  plus  souvent  le  talus  de 
rempart,  mais  elles  peuvent  aussi  être  pla- 
cées en  caintale  des  ouvrages. 

Sur  les  voies  ferrées,  les  rampes  sont  les 
parties  ascendantes.  Leur  limite  est  com- 
mandée par  la  nécessité  pour  la  locomotive 
de  dépenser,  pour  se  remorquer  elle-même, 
d'autant  plus  de  forée  que  les  pentes  sont 
plus  raides.  La  limite  d'emploi  pratique 
des  locomotives  a  lieu  sur  des  rampes  de 
0,036  à  0,04  ;  au  delà,  les  moteurs  ne 
remorquent  qu'une  charge  qui  ne  dépasse 
guère  leur  propre  poids,  et  il  arrive  sou- 
vent, surtout  pour  démarrer,  que  la  loco- 


RANÇON. 

motive  glisse  sur  place  sans  avancer  (pa- 
tine) lorsque  la  char^  est  trop  lourde  rela- 
tivement à  la  pente  ou  que  la  neige  ou  le 
verglas  favorise  le  glissement. 

—  de  dégagement  (V.  Boite  de  cu- 
lasse) (fig.  209). 

—  hélicoïdale.  Rainure  en  forme  d'hélice 
qui,  dans  la  boîte  de  culasse  des  fusils  modèle 
1874  et  1886,  permet  d'achever  sans  brus- 
querie la  fermeture  du  tonnerre  et  de  com- 
pléter la  mise  à  l'armé  du  chien  [fig.  269). 

Fisr.  209. 


B  Écrou  du  bouton  fileté. 
C  Loçemeot  des  tenons  de  la  tète  mobile. 
D  Butée  de  la  calasse  mobile. 
R  Rempart. 

F  Passage  de  la  tête  de  eàeliette. 
G  Entaille  pour  le  bouton  quadrillé  du  le- 
vier du  mécanisme  de  répétition. 
H  Queue  de  culasse. 
J  Rampe  de  dégagement. 
K  Plan  d'allégement. 

—  mobiles.  Pour  l'embarquement  et  le 
débarquement  en  chemin  de  fer  des  troupes 
et  du  matériel  en  cas  de  mobilisation  ou  de 
manœuvres,  on  emploie  des  rampes  mobiles 
en  charpente,  des  rampes  à  longrines  en  fer 
ou  en  acier  et  des  rampes  pour  le  matériel  de 
siège.  La  description  et  le  modèle  de  ces 
rampes  sont  donnés  par  la  décision  ministé- 
rielle du  23  avril  1890,  modifiant  les  ap- 
pendices du  règlement  général  sur  les  trans- 
ports militaires  par  chemins  de  fer  (B.  0., 
p.  r.,  page  1083).  On  y  trouve  également 
une  rampe  improvisée. 

Sur  des  voies  à  fleur  du  sol  ou  légèrement 
en  déblai,  on  peut  toujours  débarquer  le  ma- 
tériel, même  le  plus  lourd,  au  moyen  de 
rampes  en  terre  de  3  mètres  de  large,  éta- 
blies solidement. 

Dans  le  cas  où  il  serait  nécessaire  d'em- 
barquer ou  de  débarquer  des  voitures  et  des 
chevaux  en  dehors  des  quais,  sur  un  point 
quelconque  de  la  voie,  le  matériel  des  équi- 
pages de  pont  permet  d'établir  rapidement 
des  rampes  fixes  ou  mobiles  très  solides, 
dont  on  peut  tirer  un  excellent  parti. 

RANÇON.  Somme  à  laquelle  était  éva- 
luée, au  temps  de  la  chevalerie,  le  rachat 
de  certains  personnages  ou  des  officiers  de 
rang  élevé.  Dans  l'armée  française,  les  capi- 
taines qui  entretenaient  les  soldats  à  leur 
compte,  étaient  obligés  de  racheter  leurs 
prisonniers  de  guerre. 

RANÇONNER.  Mettre  à  rançon,  exploiter 
un  pays  k  main  armée. 

RANDANITE.  Matière  siliceuse  et   po- 


701  RAPPEL. 

reuse  employée  en  France  comme  principal 
absorbant  de  la  diinamite. 

RANG.  Suite  de  soldats  placés  les  uns  à 
côté  des  autres  dans  le  front  d'une  troupe. 
Dans  la  marche  par  le  flanc,  le  rang  se 
compose  des  hommes  placés  directement  les 
uns  derrière  les  autres. 

Ordre  suivant  lequel  les  difl'érents  grades 
ou  assimilations  sont  déterminés. 

—  d'ancienneté.  Ordre  dans  lequel  les 
officiers  d'un  même  grade  sont  placés. 

—  de  bataille.  Ordre  tactique  suivant 
lequel  les  troupes  prennent  place  en  ligne 
ou  en  colonne  un  jour  de  bataille. 

—  de  taille.  Placement  des  hommes 
d'une  même  unité  (actuellement  la  section 
dans  l'infanterie)  suivant  leur  taille  en 
nombre  égal. 

Dans  l'ordre  tactique,  le  nombre  de  rangs 
a  été  toujours  en  diminuant  :  la  phalange 
primitive  formait  un  corps  carré  de  40  rangs  ; 
la  milice  athénienne  était  sur  30  rangs,  puis 
les  perfectionnements  de  la  tactique  grecque 
firent  descendre  cette  profondeur  successi- 
vement à  16,  12  ou  8  rangs.  La  milice  ro- 
maine fut  d'abord  organisée  à  la  grecque, 
puis  elle  se  forma  sur  10  rangs.  L'infan- 
terie suisse  avait  20  rangs  de  piquiers  ;  les 
Hollandais  se  formaient  sur  10  rangs.  Après 
l'apparition  des  arquebusiers  et  des  mous- 
quetaires, la  quantité  des  rangs  de  ces  di- 
verses troupes  fut  très  variable  et  il  n'y 
avait  aucune  loi  à  ce  sujet.  La  milice  fran- 
çaise a  eu  12,  10,  9  et  8  rangs,  tant  qu'elle 
a  fait  usage  des  piques  ;  elle  est  descendue 
progressivement  à  6,  4,  3  et  2  depuis  l'a- 
doption du  fusil  à  baïonnette.  On  peut  con- 
stater d'une  manière  générale  que  l'épais- 
seur des  rangs  a  diminué  en  même  temps 
qu'augmentait  l'efficacité  des  feux  et  leur 
portée.  Les  tirailleurs,  qui  sont  la  véritable 
ligne  de  combat,  ne  sont  que  sur  un  rang. 

Officier  sortant  du  rang,  officier  ayant 
servi  comme  soldat  et  sous-officier,  par  op- 
position à  l'officier  qui  sort  directement  des 
écoles  militaires  comme  sous-lieutenant. 

RANGER.  Disposer  une  troupe  suivant 
un  ordre  déterminé. 

—  en  bataille.  Former  une  troupe  dans 
l'ordre  de  bataille. 

RANGS  ET  PRÉSÉANCES  (V.  Pré- 
séances). 

RAPIÈRE.  Épée  de  longueur  ou  à  longue 
et  forte  lame  ;  c'était  une  arme  d'estoc  en 
usage  surtout  sous  Henri  IV  et  sous 
Louis  Xlll. 

RAPPEL.  Batterie  ou  sonnerie  qui  a 
pour  oi)jet  de  rassembler  les  soldats  pour  un 
objet  déterminé.  Le  rappel,  précédé  de  la 
marche  du  régiment,  signifie  que  les  soldats 


RAPPORT. 


702 


doivent  se  rendre  immédiatement  à  leur  ca- 
serne ou  à  leur  cantonnement. 

Rappeler  aux  malades,  aux  consignés,  aux 
tambours,  à  la  garde,  etc.  C'est  faire  les 
batteries  ou  sonneries  concernant  les  ma- 
lades, etc. 

—  de  solde.  Mesure  par  laquelle  on  al- 
loue à  un  militaire  une  certaine  partie  de  sa 
solde  qui  était  restée  en  arrière  ou  en  sus- 
pens :  par  exemple,  pendant  un  congé,  un 
séjour  à  l'hôpital,  ou  une  absence  légale 
quelconque.  Les  rappels  de  solde  sont  effec- 
tués par  les  conseils  d'administration  pour 
les  militaires  des  corps  de  troupe,  et  par  les 
sous-intendants  militaires  chargés  de  l'or- 
donnancement de  la  solde  pour  les  officiers 
sans  troupe  et  les  employés  militaires.  Il  en 
est  de  même  pour  les  iiautes  payes  et  pour 
toutes  les  indemnités  ressortissant  au  ser- 
vice de  solde.  Le  i-appel  des  moins-perçus 
constatés  par  les  revues  de  liquidation  s'o- 
père comme  il  a  été  dit  pour  les  moins- 
perçus. 

RAPPORT.  Compte  rendu  établi  par  le 
rapporteur  d'un  conseil  de  guerre  ou  d'un 
conseil  de  revision,  au  sujet  d'un  crime  ou 
d'un  délit  qui  tombe  sous  la  compétence  de 
la  juridiction  militaire.  Le  rapport  doit 
mentionner  la  nature  du  crime  ou  délit, 
avec  citation  des  articles  du  Code  sous  lequel 
ils  tombent,  ainsi  que  le  fait,  avec  les  cir- 
constances aggravantes  ou  atténuantes,  s'il 
y  en  a,  et  enfin  l'avis  du  rapporteur.  Ce 
rapport  est  transmis  au  général  comman- 
dant le  corps  d'armée  par  le  commissaire 
du  gouvernement,  qui  y  joint  ses  conclu- 
sions. Dans  le  cas  où  le  général  donne  un 
ordre  de  mise  en  jugement,  le  rapport  con- 
stitue l'acte  d'accusation. 

Exposé  d'un  fait  méritant  une  puniiion, 
d'un  point  ayant  besoin  d'être  éclairci  ou 
justifié,  d'une  question  à  étudier,  des  rai- 
sons qui  motivent  les  règlements  ou  les  mo- 
ilifications  aux  règlements,  etc. 

—  journalier.  Relevé  des  situations- 
rapports  des  diverses  unités  d'un  corps  con- 
tenant la  situation  d'effectif,  les  mutations, 
punitions  et  demandes.  Lecture  en  est  faite 
à  la  salle  des  rapports  en  présence  du  lieu- 
tenant-colonel, du  service  de  semaine  et  des 
sergents-majors.  Le  lieutenant-colonel,  ac- 
compagné du  service  de  semaine,  se  rend 
chez  le  colonel  où  se  trouve  également  le 
major.  Le  colonel,  après  avoir  pris  connais- 
sance du  rapport,  prononce  sur  tout  ce  qui 
y  est  mentionné  et  donne  autant  que  pos- 
sible tous  les  ordres  relatifs  au  service  pour 
les  24  heures.  L'adjudant-major  et  l'adju- 
dant prennent  note  de  toutes  ses  décisions  ; 
ils  retournent  immédiatement  à  la  salle  des 


RASSEMBLEMENT. 

rapports  et  les  communiquent  aux  sergents- 
majors. 

—  sur  les  reconnaissances.  Toute 
reconnaissance  exige  un  rapport  écrit  ;  le 
style  de  ce  rapport  doit  être  clair,  simple, 
positif  ;  l'officier  qui  le  fait  y  distingue  ex- 
pressément ce  qu'il  a  vu  par  lui-même  des 
récits  dont  il  n'a  pu  vérifier  personnellement 
l'exactitude.  Pour  les  reconnaissances  spé- 
ciales et  les  reconnaissances  offensives,  il  est 
fait,  outre  le  rapport,  un  lever  à  vue  des 
localités,  des  dispositions  el  défenses  de 
l'ennemi. 

RAPPORTS.  Relations  de  service  entre 
les  diverses  autorités,  civiles,  militaires, 
maritimes.  Sont  définies  par  les  règle- 
ments. 

RAPPORTEUR.  Officier  qui  remplit, 
devant  les  tribunaux  militaires,  le  même 
rôle  que  le  juge  d'instruction  dans  la  justice 
civile.  11  est  nommé  par  le  Ministre  de  la 
guerre  et  pris  parmi  les  officiers  supérieurs, 
les  membres  de  l'intendance,  ou  les  capi- 
taines eu  activité  ou  en  retraite  (V.  Par- 
quet). 

Instrument  en  forme  de  demi-cercle,  gra- 
dué, en  corne  ou  en  métal,  qui  sert  à  me- 
surer les  arcs  et  les  angles. 

Les  corps  de  troupe  d'infanterie  sont  au- 
torisés à  acheter,  au  compte  de  la  masse 
des  écoles,  un  rapporteur  pour  le  matériel 
fixe  d'enseignement  et  6  rapporteurs  pour  le 
matériel  mobile  ;  les  corps  de  cavalerie  sont 
autorisés  à  faire  cette  même  acquisition 
pour  l'ensemble  du  régiment  ;  les  corps  d'ar- 
tillerie sont  autorisés  à  acheter  1  rapporteur 
pour  le  matériel  fixe  d'enseignement  et 
12  rapporteurs  pour  le  matériel  mobile. 

—  du  conseil  d'aministration.  Ces 
fonctions  sont  dévolues  au  major  du  régi- 
ment. 

RAS,  RASE.  Nu.  A  fleur  du  sol.  En 
rase  campagne,  c'est-à-dire  dans  une  partie 
de  terrain  n'offrant  aucun  abri  naturel  ou 
artificiel. 

RASAGE.  Le  rasage  des  hommes  de 
troupe  qui  désirent  ne  pas  porter  la  barbe 
est  effectué  gratuitement  par  le  perruquier 
de  la  compagnie,  escadron  ou  batterie. 

RASANT.  Au  point  de  vue  militaire, 
tout  ce  qui  rase  le  sol,  qui  est  à  fleur  de 
terre.  Fortification  rasante,  celle  qui  n'a 
presque  pas  de  commandement  et  dont  les 
coups  de  feu  rasent  pour  ainsi  dire  le  sol. 
Tir  rasant,  feu  rasant,  dont  les  projectiles 
portent  à  fleur  de  terre  et  ne  s'en  éloignent 
pas. 

RASER.  Abattre,  faire  tomber,  démolir 
une  fortification.  Synonyme  de  démanteler. 
RASSEMBLEMENT.   Opération  de  re- 


RATÉ. 


:o3 


RAVITAILLEMENT. 


constituer  dans  Tordre  normal  des  fractions 
engagées  dans  le  combat  en  ordre  dispersé 
(V.  Formaticns,  Rassemblement). 

En  campagne,  les  rassemblements  ont 
lieu  sans  batteries  ni  sonneries.  On  peut  au 
besoin  employer  le  sifflet.  Les  diverses  frac- 
tions sont  réunies  sur  place,  puis  conduites 
au  point  de  rassemblement  par  les  soins  de 
leurs  cbefs  (Service  camp.,  art.  136). 

—  illégal  oa  séditieux.  Attroupement 
de  personnes  dans  un  but  illégal  (V,  Altrou- 
pemcnt.  Ordre  public). 

RATÉ.  Coup  de  feu  qui  n'est  pas  parti; 
mine  qui  n'a  pas  fait  explosion  après  qu'on 
y  a  mis  le  feu  (V.  Cartouche). 

RATELIER  d'armes.  —  Appareil  placé 
dans  les  cbambres  des  bommes  de  troupe  par 
le  service  du  génie,  pour  recevoir  les  fusils. 
Il  se  compose  essentiellement  :  i°  d'une 
pièce  de  bois,  appelée  porte-crosses  fixée  ho- 
rizontalement dans  le  mur,  et  présentant 
des  encastrements  pour  recevoir  les  crosses 
de  fusils  ;  2°  d'une  autre  pièce  de  bois  bori- 
zontale,  appelée  porte-canons,  placée  paral- 
lèlement, à  un  mètre,  environ,  plus  baut 
que  la  première,  et  présentant  une  série 
d'encastrements  correspondant  à  ceux  du 
porte-crosses.  Le  porte-crosses  est  réuni  au 
porte-canons  par  des  montants.  Les  porte- 
canons  sont  garnis  de  drap  ou  de  cuir  par 
les  soins  du  cbef  armurier.  Les  matières  sont 
prélevées  sur  les  effets  dbabillement  ou 
d'équipement  hors  de  service.  La  dépense 
incombe  au  service  du  génie  à  raison  de 
1  centime  par  encastrement  de  canon,  en 
première  mise,  et  de  0,008  quand  il  s'agit 
d'un  remplacement. 

—  d'écurie.  11  se  compose  de  deux  tra- 
verses parallèles  garnies  de  fuseaux  ou  de 
barreaux.  Les  râteliers  étaient  naguère  eu 
bois,  mais  on  les  remplace,  au  fur  et  à  me- 
sure de  leur  usure,  par  des  râteliers  métal- 
liques. Ils  font  partie  du  mobilier  fixe  des 
écuries  militaires;  ils  sont  fournis,  entrete- 
nus et  remplacés  par  le  service  du  génie. 

RATION.  La  quantité  de  vivres  allouée 
à  chaque  homme  de  troupe,  la  quantité  do 
fourrages  allouée  à  chaque  cheval  pour  sa 
subsistance  journalière  (V.  Alimentation  du 
soldat,  V.  Liquide,  V.  Nourriture  des  che- 
vaux et  mulets). 

—  collective  de  chauffage.  La  quan- 
tité de  combustible  allouée  journellement 
pour  chaque  fourneau  économique  servant  à 
la  préparation  des  aliments  de  la  troupe,  et 
poui'  chaque  percolateur.  (V.  tarif  n"  1  an- 
nexé au  règlement  du  io  janvier  1890.) 

—  de  poêle.  La  ration  destinée  au 
chauffage  des    chambres    est    allouée    aux 


hommes  de  troupe  en  raison  du  nombre  de 
poêles  dus  au  corps  d'après  les  bases  déter- 
minées par  le  service  du  casernement.  Les 
droits  du  corps  sont  constatés  au  commen- 
cement de  l'hiver  par  un  procès-verbal  dressé 
par  le  sous-intendant  miUtaire,  de  concert 
avec  le  chef  du  génie.  (V.  tarif  n°  3.) 

—  fixe  annuelle  de  chauffage.  Elle 
est  destinée  à  assurer  les  besoins  en  chauf- 
fage des  locaux  d'un  usage  commun,  tels  que 
les  infirmeries,  les  écoles,  les  bibliothèques, 
les  mess  de  sous-officiers,  les  salles  d'hon- 
neur, etc.  (V.  tarif  n"  2  annexé  au  règle- 
ment du  13  janvier  1890.) 

—  individuelle  de  chauffage.  La 
quantité  de  combustible  allouée  journelle- 
ment à  chaque  homme  pour  la  préparation 
des  aliments  quand  il  ne  dispose  pas  de 
fourneaux  de  cuisine  économiques,  et  à 
chaque  sous-officier,  tant  pour  la  cuisson 
des  aliments  que  pour  le  chauffage  d'hiver, 
lorsqu'il  est  marié.  (V.  tarifs  n°  1  et  n°  3 
annexés  au  règlement  du   13  janvier  1890.) 

RATURE.  Effaçure  faite  par  un  ou  plu- 
siem'S  traits  de  plume  qu'on  passe  sur  ce 
qu'on  a  écrit.  Les  ratures  existant  dans  les 
documents  ou  dans  la  comptabilité  militaires 
doivent  être  approuvées  de  la  manière  sui- 
vante :  approuvé  la  rature  de  (nombre  en 
toutes  lettres)  mots. 

RAVELIN.  Nom  donné  au  début  à  la 
demi-lune. 

La  fortification  polygonale  comporte  uu 
ravelia  dont  les  magistrales  ont  leur  saillant 
à  130  mètres  du  corps  de  place  et  sont  ali- 
gnées sur  les  milieux  des  demi-côtes  exté- 
rieures. Le  fossé,  de  13  mètres  de  largeur, 
a  ses  deux  branches  flanquées  par  des  demi- 
caponnières  armées  chacune  de  3  pièces. 

RAVIN;  RAVINE.  Déchirure,  sorte  de 
chemin  creux  que  les  eaux  ont  creusé  sur 
une  pente,  en  siUonuant  une  montagne.  Le 
ravin  est  le  lit  souvent  à  sec;  la  ravine 
est  uu  petit  ra\in  plein  d'eau.  Les  ravins 
peuvent  rendre  les  mêmes  services  aux 
troupes  que  les  chemins  creux  et  doivent 
être  explorés  de  la  même  manière. 

RAVITAILLEMENT.  Action  de  pour- 
voix-  de  vivres  ou  de  munitions,  une  troupe, 
une  place  forte,  un  vaisseau  (V.  Avitaiile- 
ment.  Magasins). 

—  en  vivres.  Le  ravitaillement  en 
vivres  est  assuré  par  le  service  de  l'inten- 
dance, le  ravitaillement  en  munitions  in- 
combe au  service  de  l'artillerie.  Le  ra- 
vitaillement en  campagne  ne  peut  pas 
toujours,  dans  la  pratique,  se  faire  sui- 
vant des  règles  invariables.  Néanmoins 
différentes  instructions  ministérielles  et  no- 
tamment celle  du   30  août  1883  sur  l'ali- 


RAYAGE. 


704 


RAYURE. 


menlation  des  armées  en  campagne,  celle  du 
12  avril  1889  sur  les  officiers  d'approvision- 
nement, le  règlement  du  20  novembre  1889 
sur  l'organisation  et  le  fonctionnement  du 
service  des  étapes  aux  armées,  le  règlement 
du  22  août  1890  sur  le  service  des  subsis- 
tances en  campagne,  ont  tracé  les  principales 
règles  à  suivre  pour  assurer  le  ravitaillement 
des  armées  en  campagne.  Ces  règles  diffèrent 
quelque  peu,  suivant  qu'il  s'agit  du  ravi- 
taillement en  stationnement,  ou  pendant  les 
marches  en  avant,  ou  pendant  le  combat, 
ou  pendant  les  marcbes  rétrogrades.  D'une 
manière  générale,  le  ravitaillement  en  vivres 
et  fourrages  s'opère  par  l'exploitation  des 
ressources  locales  (soit  par  achats,  soit  par 
réquisitions),  le  complément  est  demandé 
aux  convois  administratifs  qui  se  ravitaillent 
à  la  station  tête  d'étapes,  laquelle  est  ali- 
mentée à  son  tour  par  la  station-magasin, 
qui  reçoit  ses  approvisionnements  de  l'ar- 
rière. 

—  en  munitions.  Le  général  comman- 
dant l'artillerie  d'un  corps  d'armée  a  dans 
ses  attri])utions  le  service  du  ravitaillement 
en  munitions  de  toutes  les  troupes  du  corps 
d'armée.  Ce  ravitaillement  se  fait,  soit  au 
moyen  des  sections  de  munitions  (art.  7), 
soit  au  moyen  des  parcs  de  corps  d'armée 
(art.  8),  soit  au  moyen  an  grand  parc  (art. 
9),  soit  au  moyen  des  places  fortes  (art.  10 
de  l'instruction  précitée). 

RAYAGE.  Opération  qui  consiste  à  pra- 
tiquer des  rayures  à  l'intérieur  du  canon 
d'une  arme  à  feu. 

Le  rayage  des  canons  peut  s'exécuter  sur 
des  machines  diverses  et  d'après  des  procé- 
dés différents.  Le  canon  est  immobile,  et 
l'outil  de  rayage  possède  un  mouvement  de 
translation  en  avant  combiné  avec  un  mou- 
vement de  rotation.  On  place,  sur  la  ma- 
chine, une  règle  dont  les  bords  sont  placés 
suivant  le  développement  de  la  rayure. 
Cette  règle  sert  de  guide  et  est  embrassée 
par  deux  glissières  reliées  par  une  crémail- 
lère, laquelle  détermine  le  mouvement  de 
rotation  d'un  pignon  fixé  à  la  barre  de 
rayage.  L'outil  travaille  en  tirant  et  non  en 
poussant,  afin  d'éviter  les  flexions  de  la 
barre  de  rayage.  Le  couteau  de  la  machine 
à  rayer  n'opère  que  sur  des  épaisseurs  va- 
riant de  2  à  6  centièmes  de  millimètre,  c'est- 
à-dire  qu'il  passe  un  grand  nombre  de  fois 
dans  la  même  rayure  que  l'on  peut  ainsi 
obtenir  avec  une  approximation  très  grande. 
On  peut  faire  deux  rayures  à  la  fois. 

Le  rayage  des  canons  de  fusils  s'opère  à 
l'aide  de  machines  verticales  ou  horizontales 
pouvant  avoir  des  dispositions  variées,  mais 
qui  sont  basées  sur  les  principes    exposés 


plus  haut  pour  le  rayage  des  canons.  Le 
canon  est  fixe  et  c'est  la  tige  porte-outil  qui 
reçoit  à  la  fois  le  mouvement  de  translation 
et  le  mouvement  de  rotation.  On  ne  fait 
qu'une  seule  rayure  à  la  fois,  et  en  plusieurs 
passes,  afin  de  ne  pas  s'exposer  à  briser  l'ou- 
til ou  à  détériorer  la  machine. 

RAYON  d'action.  Rayon  du  périmètre 
dans  lequel  une  troupe,  une  arme,  une 
place  peut  exercer  son  action. 

—  de  défense.  Rayon  du  périmètre  dans 
lequel  la  garnison  d'une  forteresse  peut  exer- 
cer son  action. 

—  de  rupture  (\^  Fourneau  de  mine 
et  Rupture). 

RAYONNEMENT.  Une  des  méthodes 
employées  pour  rattacher  aux  points  du  ca- 
nevas ceux  qui  sont  situés  en  dehors.  Pour 
cela  on  se  place  en  un  point  central,  auquel 
on  rattache  les  points  voisins  (carrefours  de 
routes,  places  dans  un  village,  etc.)  en  me- 
surant les  orientements  ou  en  traçant  les  di- 
rections, et  en  mesurant  ensuite  la  distance 
de  chaque  point  à  la  station  centrale. 

RAYURE.  Rainures  hélicoïdales  prati- 
quées dans  l'âme  du  canon  des  diverses 
bouches  à  feu  et  destinées  à  guider  le  projec- 
tile pendant  sa  marche  dans  l'air  pour  lui 
communiquer  le  mouvement  de  rotation  qui 
lui  est  nécessaire.  Les  parties  saillantes  qui 
viennent  s'engager  dans  les  rayures  sont, 
soit  ménagées  à  l'avance  sur  la  paroi  du 
projectile,  soit  produites  pendant  le  mouve- 
ment de  ce  dernier  dans  le  canon  et  par  ce 
mouvement  même. 

Chaque  modèle  d'armes  a  pour  ainsi  dire 
des  rayures  différentes  comme  profil  et 
comme  tracé.  Mais,  quel  que  soit  le  système 
de  rayures,  celles-ci  doivent  toujours  être 
exactement  parallèles  entre  elles  dans  toute 
leur  longueur  dans  une  même  arme,  afin 
que  l'action  des  unes  ne  vienne  pas  contra- 
rier l'action  des  autres. 

Le  sens  dans  lequel  tournent  les  rayures 
n'a  aucune  influence  sur  l'action  de  celles-ci, 
et  c'est  ce  qui  explique  que  des  armes  appar- 
tenant à  un  même  système  sont  rayées  dans 
des  sens  différents.  L'arme  est  rayée  à 
droite  quand,  regardant  par  la  culasse  ou 
par  la  bouche,  on  voit  la  rayure  supéiùeure 
s'éloigner  vers  la  droite;  elle  est  rayée  à 
gaticlie  dans  le  cas  contraire. 

On  distingue  dans  une  rayure  le  profil  et 
le  tracé. 

Le  profil  permet  mieux  que  le  tracé  de 
différencier  les  systèmes  de  rayures.  On  y 
distingue  généralement  trois  parties  :  1°  le 
ftanc  de  tir  A,  placé  vers  l'avant  et  suppor- 
tant la  pression  des  ailettes  pendant  le  tir; 
2"  le  fond  G,   entre  les  deux  flancs  et  con- 


RAYURE. 


705 


RÉCAPITULATIF. 


centrique  à  l'àme;  3"  le  flanc  de  charge- 
ment B,  du  côté  ari%re  et  supportant  la 
pression  des  ailettes  pendant  le  chargement. 
La  rayure  de  la  ligure  270  est  celle  de  l'an- 
cien canon  français  modèle  1839. 

Fis.  270. 


Le  tracé  auquel  s'adapte  le  profil,  est  tou- 
jours hélicoïdal.  Le  pas  de  l'hélice  directrice 
ou  de  la  rayure  est  la  longueur  sur  laquelle 
elle  fait  un  tour  complet  dans  l'àrae. 

La  rayure  est  à  pas  constant  lorsque  le 
pas  est  toujours  le  même  et  le  développe- 
ment de  la  courbe  directrice  une  ligne 
droite,  ou  bien  plus  généralement,  celle 
dont  l'inclinaison  sur  la  génératrice  de 
l'àme  est  constante.  Ce  genre  de  rayure  est 
d'une  exécution  facile,  mais  il  se  prête  mal 
à  l'obtention  des  grandes  vitesses  initiales 
que  l'on  recherche  actuellement  ;  aussi  n'est- 
il  plus  guère  usité  que  dans  les  armes  por- 
tatives, dont  le  projectile,  fait  entièrement 
d'un  métal  plastique,  permet  d'adopter  pour 
la  rayure  le  pas  le  plus  convenable. 

La  raijure  est  progressive  lorsque  le  pas 
va  en  diminuant  graduellement  depuis  le 
fond  de  l'àme  jusqu'à  la  bouche  de  la  pièce, 
ce  qui  donne  une  courbe  quelconque  pour  le 
développement  de  la  courbe  directrice.  Au- 
trement dit  :  la  rayure  progressive  est  celle 
dont  l'inclinaison  sur  la  génératrice  de 
l'àme,  croît  progressivement  de  la  culasse  à 
la  bouche  du  canon. 

L'exécution  de  ce  genre  de  rayure  pré- 
sente plus  de  difficultés,  mais  celles-ci  ont 
été  facilement  vaincues  au  moyen  d'un  ou- 
tillage spécial.  Toutefois,  l'exécution  ne  pré- 
sente pas  les  inconvénients  signalés  pour  la 
rayure  à  pas  constant  ;  le  projectile  ne  subit 
pas  de  choc  au  départ  et  reçoit  progressive- 
ment son  mouvement  de  rotation,  dont  la 
vitesse  va  en  croissant  avec  l'inclinaison  de 
la  rayure  sur  la  génératrice.  C'est  ce  genre 
de  rayure  qui  est  à  peu  près  uniquement  em- 
ployé. 

L'artillerie  de  marine  française  a  d'abord 
fait  usage  de  la  rayure  parabolique,  qui  a 
servi  de  point  de  départ  à  la  rayure  pro- 
gressive. Dans  la  rayure  parabolique,  l'hé- 
lice développée  est  un  arc  de  parabole  tan- 
gent, à  l'origine,  à  la  génératrice  passant  par 
ce  point. 


Les  rayures  rèlrécies  sont  employées  avec 
les  rayures  à  pas  constant  pour  atténuer 
l'inconvénient  résultant  du  choc,  préjudi- 
ciable pour  les  ailettes  et  pour  les  rayures, 
qui  se  produit  au  moment  du  tir,  pour  faire 
passer  le  projectile  du  flanc  de  chargement 
au  flanc  de  tir.  Pour  cela  on  rétrécit,  dans 
une  ou  plusieurs  rayures,  l'extrémité  voisine 
du  fond  de  l'àme. 

Les  rayures  cunéiformes,  ou  en  forme  de 
coin,  sont  celles  dont  la  largeur  va  en  dimi- 
nuant de  la  culasse  à  la  bouche,  avec  une 
inclinaison  du  flanc  de  tir,  toujours  un  peu 
plus  forte  que  celle  du  flanc  de  chargement. 
Elles  assurent  la  régularité  du  forcement 
dans  les  bouches  à  feu  auxquelles  a  été 
adapté  en  France  le  mode  de  forcement  par 
une  chemise  en  plomb,  lequel  ne  comporte 
pas  la  rayure  progressive. 

RAZZIA.  Jlot  arabe  qui  signifie  :  incur- 
sion de  troupes,  pour  s'emparer  de  vive 
force  des  troupeaux ,  armes ,  chevaux , 
grains,  etc.,  de  l'ennemi. 

RÉAPPROVISIONNEMENT.  Action  de 
recompléter  les  approvisionnements  (V.  Ra- 
vitaillement). 

REBATTAGE  des  matelas  et  des  tra- 
versins. Opération  qui  consiste  à  battre  de 
nouveau,  avec  des  baguettes,  la  laine  et  le 
crin  que  contiennent  ces  objets.  Les  matelas 
et  les  traversins  d'officier  et  d'infirmerie 
doivent  être  rebattus  et  reconfectionnés  tous 
les  ans  ;  ceux  des  soldats  doivent  être  rebat- 
tus et  reconfectionnés  tous  les  18  mois 
(V.  Lits  militaires). 

RÉBELLION.  Révolte,  résistance  vio- 
lente envers  les  supérieurs  ou  les  agents  de 
l'autorité.  Lorsqu'elle  a  lieu  par  un  mili- 
taire sans  armes,  elle  est  punie  de  2  à  6 
mois  de  prison,  et  avec  armes,  de  6  mois  à 
2  ans  de  prison.  Si  la  rébellion  est  faite  par 
plus  de  deux  militaires  sans  armes,  elle  est 
punie  de  2  à  5  ans  de  prison,  et  si  elle  a 
lieu  avec  armes  de  3  k  10  ans  de  réclusion. 
Enfin,  la  rébellion  par  des  militaires  armés, 
au  nombre  de  8  au  moins,  est  punie  de  mort 
ou  de  o  à  10  ans  de  trava  ix  publics  sui- 
vant les  circonstances  (art.  223). 

REBUT.  Ce  dont  on  n'a  pas  voulu,  ce 
qu'il  y  a  de  plus  mauvais  dans  une  espèce, 
ce  qui  n'est  pas  acceptable  (V.  Refus). 

Sont  rebutés  les  tubes  ou  frettes  en  acier, 
les  bouches  à  feu  terminées  qui,  dans  les 
épreuves  de  réception,  ont  fait  reconnaître 
des  défauts  de  métal  ou  des  malfaçons  com- 
promettant sérieusement  la  résistance  de  la 
pièce  ou  la  justesse  du  tir. 

RÉCAPITULATIF  (État).  Il  est  établi 
dans  chaque  place  un  état  récapitulatif  in- 
diquant pour  chacun  des  points  principaux 

45 


RECELEUR. 


706 


RECENSÏÎMENT. 


du  terrain  les  ouvrages  et  les  pièces  qui 
peuvent  l'atteindre,  les  conditions  du  tir  de 
chaque  pièce,  et  la  nature  du  tir  (direct  ou 
indirect).  Le  commandant  de  l'artillerie 
connaît  ainsi  les  pièces  qui  peuvent  agir 
contre  un  but  donné,  et  il  fait  son  choix 
entre  ces  pièces,  de  manière  h  produire  plus 
sûrement  l'effet  qu'il  se  propose  d'atteindre. 

RECELEUR.  Celui  qui  reçoit  à  un  litre 
quelconque,  des  choses  enlevées  ou  obtenues 
par  un  crime  ou  un  délit,  sachant,  au  mo- 
ment où  il  les  reçoit,  qu'elles  proviennent 
d'une  source  criminelle.  Le  receleur  est  puni 
comme  complice. 

RECENSEMENT.  Dénombrement  de  per- 
sonnes, d'animaux,  d'effets,  de  suffrages,  etc. 
Le  recensement  de  la  population  a  lieu  tous 
les  5  ans  en  France  et  des  dispositions  par- 
ticulières sont  prises  pour  ce  qui  concerne 
les  militaires. 

—  des  chevaux  et  des  voitures. 
Tous  les  ans,  au  mois  de  décembre,  les 
maires  font  publier  un  avertissement  pour 
rappeler  aux  propriétaires  qu'ils  sont  tenus, 
avant  le  l'^"^' janvier,  de  faire  la  déclaration 
des  animaux  et  des  voitures  susceptibles 
d'être  réquisitionnés.  Ces  animaux  sont  : 
les  chevaux  et  les  juments  ayant  6  ans  au 
l<=r  janvier,  et  les  mules  ou  mulets  ayant 
4  ans.  Ces  déclarations  sont  reçues  par  le 
maire  qui  les  inscrit  sur  des  registres  ad  hoc. 

Le  15  janvier,  le  maire  établit  une  liste 
de  recensement  qui  contient  tous  les  ani- 
maux de  la  commune  ayant  l'âge  d'être  re- 
quis, il  l'exception  de  ceux  qui  ont  été  ré- 
formés par  une  commission  de  classement, 
comme  impropres  au  service  de  l'armée.  Il 
établit  une  liste  semblable  pour  les  voitures 
qui  peuvent  être  attelées  par  leurs  proprié- 
taires. 

Le  Ministre  de  la  guerre  fait  procéder  à 
l'inspection  et  au  classement  des  animaux 
portés  par  les  maires  sur  leurs  listes  de  re- 
censement. Cette  opération  a  lieu  dans 
chaque  commune  en  présence  d'une  commis- 
sion composée  :  i°  d'un  officier  de  l'armée 
active,  de  réserve  ou  de  l'armée  territoriale 
ayant  voix  prépondérante  en  cas  de  partage  ; 
2"  d'un  membre  civil  choisi  dans  la  com- 
mune; 3°  d'un  vétérinaire  militaire  ou  civil 
ayant  voix  consultative  seulement. 

Au  jour  et  à  l'heure  fixés  par  l'itinéraire 
affiché  dans  chaque  commune  au  moins 
trois  jours  à  l'avance,  les  propriétaires 
d'animaux  et  de  voitures  attelées  les  pré- 
sentent à  la  commission  dans  l'ordre  de  la 
liste  établie  par  le  maire.  Sont  dispensées  de 
la  présentation  les  juments  en  état  de  gesta- 
tion, celles  qui  sont  suitées  d'un  poulain  ou 
elles  qui  sont  notoirement  consacrées  à  la 


reproduction.  Chaque  animal  présenté  est 
toisé  par  un  gendarme,  puis  classé  d'après 
sa  taille  et  sa  conformation  dans  une  des 
catégories  établies  au  budget  pour  les  achats 
annuels  de  la  remonte  (chevaux  de  cuiras- 
siers, de  dragons,  de  cavalerie  légère,  de 
gros  trait,  de  trait  léger,  etc.).  Les  animaux 
reconnus  impropres  au  service  de  l'armée 
pour  vieillesse,  usure  ou  tare  sont  réformés 
définitivement.  Quant  à  ceux  qui  n'at- 
teignent pas  la  taille,  ils  sont  refusés  condi- 
tionnellement  (ajournés)  ainsi  que  les  ani- 
maux momentanément  impropres  pour  des 
causes  accidentelles.  La  décision  de  la  com- 
mission est  indiquée  séance  tenante,  au  pro- 
priétaire et  inscrite  sur  la  liste  de  recense- 
ment. Le  classement  terminé,  la  commission 
dresse  un  procès-verbal  (ou  liste  de  classe- 
ment) contenant,  par  catégories,  tous  les 
animaux  propres  à  être  requis  dans  la  com- 
mune. On  ne  porte  pas,  sur  ces  listes  de 
classement,  certains  chevaux  qui  sont 
exemptés  de  la  réquisition,  savoir  :  1°  les 
chevaux  appartenant  au  chef  de  l'Etat  ; 
2°  les  chevaux  dont  les  fonctionnaires  ou 
les  établissements  publics  sont  tenus  d'être 
pourvus  pour  leur  service;  3°  les  chevaux 
appartenant  aux  agents  diplomatiques  des 
puissances  étrangères;  4°  les  chevaux  ap- 
partenant à  l'administration  des  postes  et 
télégraphes  ;  5°  les  chevaux  affectés  au  trans- 
port du  matériel  d'exploitation  des  chemins 
de  fer  ;  6°  les  chevaux  entiers  autorisés  pour 
la  reproduction;  7°  les  juments  en  état  de 
gestation,  ou  suitées  d'un  poulain,  ou  noi- 
toirement  consacrées  à  la  reproduction. 

Un  classement  analogue  a  lieu  pour  les 
voitures  attelées  susceptibles  d'être  requises, 
mais  la  liste  de  classement  n'est  établie  qu'à 
la  suite  d'un  tirage  au  sort  indiquant  dans 
quel  ordre  les  voitures  d'une  commune  se- 
ront requises  en  cas  de  mobilisation. 

Les  membres  de  ces  commissions  ont  droit 
à  une  indemnité  (V.  Indemnité  aux  membres 
des  commissions  de  recensement  des  chevaux 
et  des  voilures,  Payement  des  chevaux  et  voi- 
tures de  réquisition.  Réquisition  des  che- 
vaux). 

—  (Tableaux  de).  Chaque  année,  pour 
la  formation  de  la  classe,  les  tableaux  de 
recensement  des  jeunes  gens  ayant  atteint 
l'âge  de  vingt  ans  révolus  dans  l'année  pré- 
cédente et  domiciliés  dans  l'une  des  com- 
munes du  canton,  sont  dressés  par  les 
maires  :  1"  sur  la  déclaration  à  laquelle 
sont  tenus  les  jeunes  gens,  leurs  parents  ou 
leurs  tuteurs;  2"  d'office,  d'après  les  re- 
gistres de  l'état  civil  et  tous  les  autres  do- 
cuments ou  renseignements.  Ces  taljeaux 
mentionnent  la  profession  de    chacun    des 


RECÉPER. 


:o7 


RECEPTION. 


jeunes  gens  injcrits.  1^  sont  publiés  et  affi- 
chés dans  chaque  commune  suivant  les 
formes  prescrites  par  les  articles  63  et  64  du 
Code  civil.  La  dernière  publication  doit  avoir 
lieu  au  plus  tard  le  lo  janvier  (V.  Étran- 
gers, Omis.  fAsle  de  tirage  au  sort). 

RECÉPER.  Ajuster  sur  un  pieu  ou  pilot 
planté  en  terre  dont  une  partie  a  été  brisée, 
un  nouveau  morceau  pour  ramener  la  pièce 
à  la  hauteur  voulue  L'assemblage  se  fait 
par  une  eut  are  ou  par  une  ligature. 

RÉCÉPISSÉ.  Écrit  par  lequel  on  recon- 
naît avoir  reçu  des  eflfets  ou  objets,  de  l'ar- 
gent, des  papiers,  etc. 

—  comptable.  Lorsqu'une  fourniture 
d'effets  ou  de  matières,  comporte  plusieurs 
livraisons  successives,  le  corps  ou  le  comp- 
talile  réceptionnaire  délivre,  pour  chaque 
livraison,  un  récépissé  comptable  comportant 
deux  parties  semblables  dont  l'une,  appelée 
récépissé  est  remise  au  livrancier,  et  l'autre, 
appelée  talon  du  récépissé  est  conservée  par  le 
corps  ou  le  comptable  pour  justiûer  l'entrée 
des  matières. 

Lorsque  la  fourniture  ne  comporte  qu'une 
seule  livraison,  elle  est  justifiée  par  une  fac- 
ture à  talon. 

—  de  versement  au  Trésor.  Récé- 
pissé extrait  d'un  registre  à  souche  et  déli- 


vré par  le  trésorier  payeur  général  à  tout 
militaire  qui  verse  une  somme  dans  les 
caisses  du  Trésor  pour  remboursement  d'une 
dette  envers  l'État  (V.  Déclaration  de  ver- 
sement au  Trésor). 

Les  récépissés  des  sommes  d'argent  payées 
à  des  particuliers  portent  le  nom  de  quit- 
tances. 

—  provisoire.  Récépissé  délivré  par  le 
destinataire  au  préposé  des  transports,  pour 
constater  la  réception  du  matériel  au  point 
de  vue  du  nombre  des  colis,  du  poids  et  de 
l'état  extérieur. 

RECEPT  ou  RECHET.  x\om  donné  au 
moyen-âge  à  la  forteresse  qui  servait  de  lieu 
de  dépôt  (réceptacle)  au  butin  pris  sur 
l'ennemi. 

RÉCEPTEUR.  Appareil  servant  à  la  ré- 
ception des  dépêches  télégraphiques.  Celui 
qui  est  généralement  employé  est  le  récep- 
teur Morse  (p,g.  271).  Il  se  compose  es- 
sentiellement :  i°  d'un  électro-aimant  a; 
2°  d'une  palette-levier  6  ;  3°  d'un  mécanisme 
d'impression  c  de  déroulement  ;  4°  d'un 
mouvement  d'horlogerie.  Au-dessus  de  l'é- 
lectro-aimant  se  trouve  l'armature  c,  en  fer 
doux,  tixée  à  un  levier  oscillant  autour  d'un 
axe  6,  entre  deux  vis  butoirs  d,  c,  qui  limi- 
tent sa  course  en  haut  et  en  bas.  A  l'extré- 


mité de  ce  levier  se  trouve  une  lame  de  res- 
sort f  qui,  dès  que  l'attraction  a  lieu,  soulève 
une  bande  de  papier*/  et  la  tient  appliquée 
contre  la  molette  )i.  La  molette,  en  tournant, 
entraine  à  l'aide  d'un  engrenage  à  lanterne, 
un  tambour  i  imprégné  d'encre  grasse.  Un 
ressoit  0,  ramène  l'armature  du  repos  dès 
que  l'attraction  cesse.  Un  mécanisme  d'horlo- 
gerie contenu  dans  une  boîte  k,  l,  m,  n  im- 
prime à  la  bande  un  mouvement  de  trans- 
lation, et  la  molette  trace  une  ligne  plus  ou 
moins  longue  suivant  la  durée  du  passage 
du  courant  dans  l'éleclro-aimant.  La  bande 
est  portée  par  un  dévidoir  p  et  le  galet  j*; 
elle  s'engage  entre  le  couteau  f  et  la  mo- 
lette h,  puis  elle  est  entraînée  par  un  petit 


laminoir  s  t,  qui  reçoit  sou  mouvement  de 
rotation  du  mécanisme  d'horlogerie  ;  enfin, 
elle  va  s'enrouler  sur  le  rouet  (/,  que  l'on 
fait  tourner  à  la  main.  Le  mécanisme  d'hor- 
logerie se  remonte  au  moven  d'une  clef  w. 

RÉCEPTION.  Action  par  laquelle  on 
reçoit.  Les  réceptions  d'effets  ou  de 
matériel  sont  faites  par  les  conseils  d'ad- 
ministration ou  par  les  membres  qu'ils  délè- 
guent, en  se  conformant  aux  instructions 
ministérielles  spéciales  à  chaque  service. 

Les  réceptions  de  denrées  présentées 
en  distribution  par  l'administration,  sont 
faites  par  un  of/îcier  de  dislrihuHon,  comme 
il  a  été  indiqué  pour  les  distributions. 

L 'S  réceptions  des  denrées  des  or- 


RECETTES. 


dinaires  sont  faites  par  un  membre  de  la 
comi)iission  des  ordinaires,  délégué  à  cet 
effet. 

La  réception  du  matériel  transporté 
est  faite  par  le  destinataire,  dès  que  le  ma- 
tériel est  arrivé  à  destination.  La  vérifi- 
cation terminée,  le  destinataire  signe  la 
lettre  de  voiture  et  l'avis  d'expédition  et 
adresse  ces  deux  pièces  au  sous-intendant 
militaire  qui  remet  au  préposé  des  trans- 
ports la  lettre  de  voiture  en  écliange  du  ré- 
cépissé provisoire,  et  renvoie  au  corps  l'avis 
d'expédition  revêtu  de  son  visa. 

Les  réceptions  de  chevaux  réintégrés 
par  les  officiers  sont  faites  par  les  com- 
missions de  remonte  régimentaires  compo- 
sées ainsi  qu'il  suit  :  un  officier  supérieur 
président,  le  capitaine  instructeur  ou  son 
suppléant,  un  capitaine  d'escadron,  le  vété- 
rinaire chef  de  service  (ce  dernier  avec  voix 
consultative  seulement).  Ces  officiers  sont 
désignés  par  le  chef  de  corps.  Les  inscrip- 
tions de  ces  réceptions  sont  faites  sur  le 
livret  de  la  commission  de  remonte. 

Les  réceptions  des  chevaux  et  des 
voitures  de  réquisition  sont  faites  par 
les  commissions  de  réquisition  (V.  Payement 
des  chevaux  et  des  voitures  de  réquisition). 

Dans  l'artillerie,  la  réception  du  bronze 
et  des  métaux  qui  le  composent,  des  fontes, 
des  tubes  et  des  fiettes  en  acier,  des  bou- 
ches à  feu,  des  projectiles  ou  des  munitions 
de  toute  espèce,  des  poudres  et  autres  ex- 
plosifs, des  diverses  parties  du  matériel,  est 
confiée  à  des  commissions,  qui  opèrent  d'a- 
près des  règles  précises,  ou  des  cahiers  des 
charges. 

—  des  membres  de  la  Légion  d'hon- 
neur (V.  Légion  d'honneur). 

RECETTES.  Ce  qui  est  reçu  en  argent. 
Telles  sont  les  recettes  des  masses,  des  ordi- 
naires, des  corps  de  trcuiie,  des  établis- 
sements militaires,  etc. 

Dans  les  corps  de  troupe  ou  établissements 
considérés  comme  tels,  on  désigne  sous  le 
nom  de  recettes  intérieures  toutes  celles  qui 
ne  proviennent  pas  d'ordonnancements  et 
qui  sont  faites  directement  par  le  trésorier. 
Toutes  les  recettes  intérieures  sont  appuyées 
de  pièces  justificatives  ;  celles  qui  provien- 
nent d'ordonnancements  sont  justifiées  au 
moyen  de  l'inscription  faite  par  l'agent  du 
Trésor  au  livret  de  solde,  pour  les  corps  de 
troupe,  et  au  carnet  des  avances,  pour  les 
comptables  des  établissements  militaires. 

RECEVEUR.  Celui  qui  est  chargé  de 
faire  une  recette.  Tels  sont  :  les  receveurs 
particuliers  des  finances,  les  receveurs  de 
l'enregistrement,  les  receveurs  des  domaines, 
et  les  receveurs  des  postes. 


708  RECOMMANDE. 

RECHANGE.  Se  dit  de  certains  objets, 
de  certaines  pièces  que  l'on  tient  en  réserve 
pour  remplacer  au  besoin  des  objets  ou  des 
pièces  semblables.  Tels  sont  :  les  timons, 
les  roues,  les  pièces  d'armes  de  rechange. 

On  désigne  sous  ce  nom,  dans  l'artillerie, 
les  diverses  pièces  ou  accessoires  nécessaires 
pour  procéder  au  remplacement  des  parties 
usées  ou  mises  hors  de  service  dans  le  ma- 
tériel de  cette  arme,  y  compris  les  bouches 
à  feu  de  rechange  des  places  fortes. 

RÉCHAUD.  Vase  de  fer  rempli  d'arti- 
fices, de  goudron,  de  tourteaux,  etc.,  que 
la  défense  employait  pour  éclairer  les  fossés 
et  les  ouvrages  de  la  place. 

RECHERCHE  des  déserteurs  (V.  Dé- 
serteur). 

RÉCIDIVE.  Action  de  commetre  de  nou- 
veau, après  une  condamnation,  un  crime  ou 
un  délit  de  même  nature. 

RÉCIPIENDAIRE.  Celui  que  l'on  reçoit 
solennellement  dans  la  Légion  d'honneur, 
dans  un  grade. 

RÉCIPIENT.  Qui  sert  à  recevoir,  à  con- 
tenir quelque  chose.  Se  dit  plus  particu- 
lièrement des  bocaux,  des  fioles  et  des  bou- 
teilles servant  à  recevoir  les  médicaments. 
Chaque  médicament  est  placé  dans  un  réci- 
pient indiqué  par  la  nomenclature.  Les  réci- 
pients inutiles  et  qui  ne  peuvent  être  ren- 
voyés aux  établissements  pour  éviter  des 
frais  de  transport  sont  remis  au  Domaine. 

RÉCLAMATION.  Action  de  protester, 
de  revendiquer,  de  revenir  contre  quelque 
chose.  Les  réclamations  des  militaires  doi- 
vent toujours  être  faites  par  la  voie  hiérar- 
chique, eu  ce  qui  concerne  le  service  et  la 
discipline.  Les  réclamations  concernant  l'ad- 
ministration sont  faites  aux  conseils  d'admi- 
nistration qui  doivent  leur  donner  la  suite 
qu'elles  comportent. 

Les  militaires  sont  en  outre  admis  à  pré- 
senter leurs  demandes  ou  l'éclaniations  de 
toute  nature  à  leur  inspecteur  général,  lors 
de  ses  oiiérations  d'inspection. 

RÉCLUSION  Détention  d'un  condamné 
dans  une  maison  de  force  (V.  Peine). 

RÉCOLEMENT.  Action  de  vérifier  tous 
les  effets  ou  objets  contenus  dans  un  inven- 
taire. Le  récolement  du  mobilier  des  hôtels 
des  quartiers  généraux  doit  être  fait  chaque 
année  par  une  commission  composée  d'un 
inspecteur  des  domaines,  d'un  officier  d'état- 
major,  d'un  oflicier  du  génie  et  d'un  sous- 
iutendant  militaire. 

Opération  judiciaire  consistant  à  lire  leur 
déposition  aux  témoins,  en  présence  de  l'ac- 
cusé. 

RECOMMANDÉ.  (V.  Lettre  recom- 
mandce). 


RECOMPENSES.  709 

RÉCOMPENSES. «loyen  de  donner  uue 
compeusatioii,  un  dédommagement,  un  té- 
moignage des  services  rendus.  Les  récom- 
penses données  aux  militaires  ont  varié  sui- 
vant les  temps  et  les  lieux  ;  au  début,  une 
part  de  butin,  ensuite  une  solde  convenue, 
puis  une  haute  paye.  Quand  l'organisation 
des  troupes  fut  perfectionnée,  les  récom- 
penses devinrent  pécuniaires  ou  honori- 
fiques, ou  même  toutes  deux  à  la  fois.  En 
France,  sous  les  deux  premières  rai-es,  les 
récompenses  militaires  consistèrent  dans  le 
partage  de  la  conquête  et  la  répartition  des 
liefs,  d'abord  à  titre  usufruitier,  et  peu  à 
peu  à  titre  personnel,  ce  qui  a  donné  nais- 
sance à  la  féodalité.  Sous  la  troisième  race, 
des  titres  de  noblesse,  des  décorations  avec 
pension,  des  lieux  de  retraite  pour  les 
blessés  et  les  vieillards,  furent  les  moyens 
employés  pour  récompenser  les  vieux  servi- 
teurs de  la  patrie.  La  première  République 
ne  laissa  que  l'iiôtel  des  Invalides  et  régu- 
larisa les  pensions  de  retraite.  Sous  le  pre- 
mier Empire,  l'avancement,  les  décorations 
et  les  dotations,  et  même  dans  certains  cas 
la  distribution  d'une  somme  d'argent  collec- 
tive à  toute  une  armée,  constituèrent  les 
moyens  par  lesquels  Napoléon  sut  maintenir 
l'enthousiasme  des  armées.  Aetuellement,  il 
reste  les  décorations  et  l'avancement,  pour 
la  période  d'activité,  et  les  Invalides  ou  la 
pension  de  retraite  après  la  fin  des  services. 

RECONNAISSANCE.  Acte  par  écrit  par 
lequel  on  reconnaît  qu'on  a  reçu  quelque 
chose,  ou  qu'on  est  obligé  à  quelque  chose. 

—  d'enfant.  La  reconnaissance  d'un 
enfant  doit  être  faite,  soit  dans  son  acte  de 
naissance,  soit  par  un  acte  authentique. 
Cette  reconnaissance  ne  peut  avoir  lieu  au 
profit  des  enfants  nés  d'un  commerce  inces- 
tueux ou  adultérin.  Les  droits  des  enfants 
naturels  reconnus  ne  sont  pas  les  mêmes  que 
ceux  des  enfants  légitimes  (V.  Légitima- 
tion) . 

Les  officiers  remplissant,  aux  armées  en 
campagne,  les  fonctions  d'officier  de  l'état 
civil  en  ce  qui  concerne  les  actes  pu- 
blics, ne  doivent  intervenir  dans  la  recon- 
naissance des  enfants  naturels  que  dans  les 
deux  cas  suivants  :  1°  dans  le  cas  où  la  re- 
connaissance serait  faite  par  un  individu 
non  maiié  au  moment  de  la  présentation 
de  l'enfant  pour  constater  sa  naissance  ; 
2°  dans  le  cas  où  deux  personnes  libres  re- 
connaîtraient, en  se  mariant,  les  enfants 
qu'elles  auraient  eus  précédemment.  Hors 
de  ces  deux  cas,  les  parties  devront  se 
mettre  en  instance  devant  les  tribunaux 
compétents  ;  et  ce  n'est  que  lors  de  leur  ren- 
trée sur  le  territoire  français  qu'elles  pour- 


RECONNAISSANCE. 


ront  faire  les   diligences   convenables    (In- 
struction ministérielle  du  8  mars  J82.3). 

—  militaires.  Tout  mouvement  de 
troupes  ayant  pour  objet  de  découvrir  ou 
de  vérifier  un  ou  plusieurs  points  relatifs  à 
la  position,  aux  mouvements  de  l'ennemi 
ou  à  la  topographie  du  théâtre  de  la  guerre, 
est  une  reconnaissance. 

On  distingue  3  sortes  de  reconnaissances  : 
ordinaires,  spéciales  et  offensives. 

Elles  ont  pour  objet  de  préparer  une 
marche  en  avant  ou  en  retraite,  ou  le  sta- 
tionnement des  troupes,  ou  encore  de  se  ren- 
seigner sur  la  valeur  militaire  d'un  terrain, 
sa  topographie,  sa  statistique,  ou  enfin  de 
préparer  une  opération  déterminée. 

Les  points  principaux  sur  lesquels  doit 
porter  l'attention  d'une  reconnaissance,  en 
général,  sont  indiqués  ci-après  pour  les  ob- 
jets suivants  : 

Bois.  Position,  relation  avec  le  terrain 
voisin  ;  nature,  forme,  largeur,  profondeur, 
abords.  Front  (nature  de  la  lisière)  ;  flancs 
(le  bois  peut-il  être  tourné  ?)  ;  intérieur 
(clairières,  mares,  ravins,  ruisseaux)  ;  der- 
rière (facilité  de  la  retraite).  Voies  de  com- 
munication, importance,  direction,  nœuds 
de  chemins. 

Chemins  de  fer.  Direction  et  importance  ; 
dispositifs  de  mines,  avec  emplacements  et 
charges  ;  ouvrages  d'art  (destruction  dans 
certaines  éventualités)  ;  points  à  destruction 
partielle  efficace  ;  durée  de  l'interruption. 
Interruptions  existantes  ;  temps  et  moyens 
pour  les  mettre  en  état,  établissement  de 
voies  de  détournement.  Mesures  de  pro- 
tection ;  parties  à  surveiller  spécialement  ; 
opportunité  et  probabilité  de  mettre  les  gares 
ou  d'autres  points  en  état  de  défense. 

Cours  d'eaii.  Source  ;  d'où  il  vient,  où  il 
va  ;  direction  générale,  largeur,  profondeur, 
vitesse,  qualité  des  eaux,  forme  des  rives  ; 
crues  ;  si  la  rivière  gèle  ;  navigation,  îles. 
Abords,  nature  du  pays  sur  les  côtes  ;  voies 
de  communication.  Constructions  et  travaux 
d'art  (villes,  places  fortes,  villages,  mou- 
lins, fermes,  digues,  écluses,  barrages,  etc). 
Points  de  passage  existants  ou  à  créer; 
ponts,  leur  nature,  points  favorables  à  un 
passage  ou  à  l'établissement  des  ponts  mili- 
taires ;  ressources  pour  les  passages  ;  ponts 
en  pierre  ou  en  bois,  de  bateaux,  volants, 
bacs,  etc.  Abords  du  pont,  son  importance. 
Gués  (profondeur,  largeur,  nature  du  fond 
et  des  abords,  réparation  ou  destruction). 
Glace,  son  épaisseur. 

Défiles.  Direction  droite  ou  sinueuse  ;  lon- 
gueur, largeur,  temps  nécessaire  pour  les 
traverser;  terrain  eu  avant  ou  en  arrière; 
les  flancs  sont-ils  accessibles  ?  si  oui,  men- 


RECONNAISSANCE. 


710 


RECONNAISSANCE. 


tionner  les  communications  ;  dispositions 
pour  le  passage  en  avant  ou  en  retraite, 
pour  l'attaque  ou  la  défense. 

Ensemble  du  terrain.  Mamelonné,  acci- 
denté, facile  ou  non,  couvert  ou  non.  Cul- 
tures étendues  ou  morcelées  ;  points  domi- 
nants pour  observations  ;  voies  pour  les  co- 
lonnes ;  obstacles  gênant  la  marche  et  le 
déploiement. 

Gares .  Importance  ;  nombre  et  direction 
des  lignes  ;  nombre  des  employés  de  l'exploi- 
tation, de  la  voie  et  de  la  traction.  Bâti- 
ments d'exploitation,  capacité.  Cours  pour 
voyageurs  et  marchandises  ;  possibilité  d'é- 
tabhr  des  magasins  et  ambulances.  Voies 
principales  de  garage,  de  manœuvre,  etc. 
Plaques  tournantes,  aiguilles  ou  change- 
ments de  voie.  Quais  couverts  et  découverts, 
emplacements  probables  pour  quais  provi- 
soires ou  débarquements  avec  rampes  mo- 
biles. Grues  de  débarquement  fixes  ;  ga- 
barits indiquant  les  dimensions  maxima  du 
chargement  des  ^\agons.  Appareils  télégra- 
phiques, disques,  sémaphores  et  signaux. 
Réservoirs  d'eau  ;  leurs  moyens  d'alimen- 
tation. Dépôts  de  machines  ;  nombre  de  voi- 
tures et  de  locomotives,  approvisionnement 
de  charbon. 

Hauteurs.  Nature,  relief,  direction,  som- 
met, ligne  de  faîte,  crêtes  ;  pentes  acces- 
sibles ou  non  aux  diverses  armes  ;  pied, 
ressauts  et  terrasses.  Vallées  ou  vallons 
(largeur,  débouché).  Communications  (che- 
mins, sentiers,  cols  ou  points  de  passage 
naturels).  Points  culminants;  ravins,  abords 
découverts,  couverts  ou  boisés.  Voies  d'accès 
plus  ou  moins  défilées  des  vues  des  crêtes  ; 
commandement  tactique  de  la  hauteur  sur 
les  abords. 

Lieux  habités.  Relation  avec  le  but  de 
l'opération  et  l'ensemble  du  terrain  voisin  ; 
facilité  des  accès  ;  réseau  de  cheminées  ; 
but  de  l'attaque  ou  de  la  défense.  Comman- 
dement relatif  avec  le  terrain  voisin  ;  effica- 
cité delà  défense;  abords  (couverts  ou  non, 
faciles  ou  non).  Détails  :  haies,  bouquets 
d'arbres,  ruisseaux,  murs,  etc.  Chemins  et 
communications  pour  l'attaque.  Clôtures  ex- 
térieures, parcs,  fermes,  bâtiments  princi- 
paux. Abords  (nature,  commandement  et 
vues  en  avant)  ;  front,  continuité  de  l'en- 
ceinte, travaux  à  faire.  Dispositions  des 
maisons  (éparses  ou  non  en  ligne  droite  ou 
brisée,  flauquement).  Organisation  des  îlots, 
du  réduit,  des  lignes  de  retraite.  Possibilité 
de  tourner  la  position,  moyen  de  s'y  opposer. 
Ressources  en  matériaux,  leur  mise  en  œu- 
vre. Défenses  accessoires;  inondations, 
ponts  à  détruire  ;  maisons  et  murs  a  orga- 
niser, etc.  Solidité  des  constructions,  dan- 


gers d'incendie.  Ajouter  les  renseignements 
sur  l'ennemi  et  la  statistique.  Conclusion  ; 
disposition  militaire  à  prendre  ;  répartition 
des  troupes,  indices  permettant  de  recon- 
naître les  localités  de  loin,  forme  des  do- 
cJiers,  tours,  châteaux,  etc. 

Ligne  ferrée.  Nombre  de  voies,  tracé  et 
profil  en  long  ;  longueur  des  parties  droites, 
courbes,  des  paliers,  rayons  de  courbures  ; 
longueur  et  valeur  des  pentes  et  rampes, 
remblais  et  déblais,  nature  de  leurs  maté- 
riaux. Tunnels,  longueur,  hauteur,  mode 
de  construction.  Ouvrages  d'art,  ponts,  pas- 
sages. Hifurcations  ;  profils  ;  nature,  assem- 
blage et  longueur  des  rails.  Postes  télégra- 
phiques et  signaux  en  dehors  des  gares. 
Possibilité  des  passages  des  voitures  sur  la 
voie. 

Position  militaire.  Utilité  de  l'occupation  ; 
son  importance  ;  dimensions  générales  ; 
abords,  front,  flanc,  intérieur,  derrière.  Res- 
sources en  vivres,  en  eau  et  bois.  Clef. 

Statistique  des  lieux  habités.  La  localité 
est  elle  agricole,  viticole,  industrielle  ou  fo- 
restière ?  Population,  nombre  de  feux,  mai- 
sons, écuries,  granges,  tuileries.  Ressources 
en  eaux,  puits,  fontaines,  sources,  abreu- 
voirs. Ressources  en  vivres  et  fourrages  ; 
nombre  de  fours  et  magasins.  Courtiers  d'af- 
faires, principaux  propriétaires,  viande  sur 
pied.  Ressources  industrielles  et  commer- 
ciales utilisables,  ouvriers  à  employer.  Con- 
tribution de  guerre  ;  locaux  utilisables  pour 
ambulances  temporaires  ou  hôpitaux  séden- 
dentaires  ;  moyens  de  transport.  Conclusion  : 
ressources  pour  cantonnement,  réquisition 
et  achats. 

Voies  de  communication.  Point  de  dépari; 
classiti cation  ;  dn-ection  générale  ;  d'où  elle 
vient,  où  elle  aboutit;  tracé  profil  ;  est-elle 
ferrée,  praticable  aux  trois  armes  en  toute 
saison  ?  Rendre  compte  du  pays  en  avant  et 
sur  les  côtés  toutes  les  fois  que  l'aspect  gé- 
néral et  la  valeur  militaire  changent.  Faci- 
lités de  déploiement  ;  positions  à  prendre 
sur  les  flancs  pendant  une  marche  ;  villes, 
villages,  lieux  habités,  ponts  et  délilés  (na- 
ture et  dimensions)  ;  communications  laté- 
rales et  transversales  ;  embranchements  ; 
leur  direction,  leur  but  ;  poteaux  indica- 
teurs ;  renseignements  sur  les  points  non 
parcourus;  montées  et  descentes;  pentes 
d'enrayage  ;  rôle  militaire  de  la  route  ;  em- 
ploi des  accidents  du  sol  et  des  lieux  ha- 
bités ;  poste  pour  une  embuscade  ;  manière 
d'interrompre  et  de  réparer  la  voie  ;  indices 
sur  l'ennemi  ;  distances  évaluées  par  l'opé- 
rateur; renseignements  des  poteaux  indi- 
cateurs et  des  bornes  kilométriques  ;  pré- 
sence ou  non  d'un  fil  télégraphique. 


RECONNAISSANCE 


"11 


RECONNAISSANCE. 


Conduite  d'une  re%nnaissancc.  Bensei- 
gnements.  Avant  le  départ  recevoir  les  or- 
dres et  demander  au  besoin  des  instructions 
détaillées.  Demander  au  service  des  rensei- 
gnements de  l'état-major  les  informations 
pouvant  améliorer  les  résultats  (rensei- 
gnements des  dernières  reconnaissances,  si- 
tuation actuelle,  positions  visitées,  position 
probable  de  l'ennemi,  ses  uniformes).  Cro- 
quis :  avoir  une  bonne  carte  et  pour  les 
sous-officiers,  les  cartes  routières  ;  au  be- 
soin, calquer  celle  du  chef  qui  envoie.  Con- 
sulter les  agents  locaux.  Préparer  l'itiné- 
raire, choisir  un  chemin  pour  se  retirer 
devant  des  forces  supérieures.  Rechercher 
sur  la  carte  les  repères  pouvant  guider  : 
clocher,  château,  abri  isolé  piton,  clairière, 
pont,  ruisseau.  Guides  :  se  faire  indiquer  les 
agents  secrets  à  utiliser,  avec  les  moyens 
d'entrer  en  relations.  Précautions  diverses  : 
régler  sa  montre  sur  celle  de  son  chef.  Se 
munir  de  lorgnette,  carnet,  carton  pour 
croquis,  curvimètre,  canif,  crayons,  petite 
boussole,  papiers,  enveloppes.  Couvrir  sa 
carte  d'une  gaine  en  toile  gommée  et  trans- 
parente en  cas  de  pluie.  Passer  la  revue  de 
l'escorte  ;  prendre  un  carnet  de  réquisitions 
et  un  de  reçus.  Placer  l'ordre  écrit  sur  une 
cartouche  de  revolver  pour  la  détruire  en 
faisant  feu  ;  n'emporter  aucun  document 
utile  à  l'ennemi  ;  convenir  avec  son  chef 
d'un  moyen  de  correspondance  secrète; 
garder  le  secret  sur  sa  mission. 

En  route,  pour  tromper  les  espions,  sortir 
du  cantonnement  opposé  et  revenir  à  la 
vraie  direction  par  un  crochet.  Voir  loin, 
vite,  sans  être  vu,  autant  que  possible.  Ra- 
lentir la  marche  dans  les  lieux  couverts, 
l'accélérer  en  plaine  ;  éviter  les  villages  ; 
marcher  en  silence,  sans  fumer,  et  quelque- 
fois la  nuit.  Tromper  l'ennemi  par  des  cro- 
chets. Échelonner  la  troupe  et  l'éparpiller  un 
peu  pour  avoir  des  renseignements  plus 
complets.  Observer  minutieusement  les  in- 
dices :  l'infanterie  soulève  des  nuages  de 
poussière  épais  et  peu  élevés,  la  cavalerie 
moins  épais  et  plus  élevés,  les  convois  et  les 
parcs  très  élevés  et  très  épais.  Reconnaître 
les  particularités  des  traces  des  souliers  et 
des  fers  des  ennemis,  l'écartement  des  roues 
de  leur  matériel.  Préciser  l'importance  des 
colonnes  vues.  Prendre  le  contact  s'il  y  a 
lieu,  avec  audace,  mais  réflexion.  Noter  les 
renseignements  dès  qu'on  les  recueille. 

—  ordinaires.  L'objet  des  reconnais- 
sances ordinaires  est  de  s'assurer  si,  à  la 
faveur  de  terrains  couverts,  coupés,  mon- 
tueux,  ou  d'autres  circonstances  propres  à 
favoriser  un  mouvement  offensif  ou  une  em- 
buscade, l'ennemi  ne  peut  préparer  une  sur- 


prise: si  ses  avant-postes  n'ont  été  ni  aug- 
mentés, ni  mis  en  mouvement  ;  si,  dans  ses 
cantonnements  ou  bivouacs,  il  ne  se  passe 
rien  qui  annonce  des  préparatifs  de  marche 
ou  d'action.  Elles  sont  aussi  destinées  à  faire 
connaître  la  configuration  du  terrain,  les 
communications  et  les  ressources  du  pays. 
Lorsque  la  cavalerie  du  service  d'explora- 
tion s'est  repliée,  et  que  l'armée  est  à  une 
faible  distance  de  l'ennemi,  la  sûreté  des 
cantonnements,  des  bivouacs  et  des  avant- 
postes  exige  des  reconnaissances  ordinai- 
res. Pour  le  service  et  la  composition  de 
ces  reconnaissances,  les  précautions  qu'elles 
ont  à  observer,  leur  manière  d'agir  en  cas 
de  rencontre  avec  l'ennemi,  V.  les  art.  187, 
188,  189  et  190  du  règlement  sur  le  ser- 
vice des  armées  en  campagne. 

—  spéciales.  Ces  reconnaissances  ont 
généralement  pour  but  : 

1°  D'apprécier  les  distances,  l'état  des 
chemins  et  des  travaux  qu'ils  exigent,  la 
configuration  du  terrain  et  les  facilités  ou 
les  obstacles  qu'il  présente,  afin  de  régler  en 
conséquence  la  marche  des  colonnes  et  des 
différentes  armes  ; 

2"  D'explorer,  dans  toutes  leurs  parties, 
les  positions  à  occuper  successivement,  soit 
pour  appuyer  les  attaques ,  soit  pour  se 
maintenir  en  cas  de  résistance  ou  d'offensive 
de  la  part  de  l'ennemi,  soit  pour  assurer  la 
retraite  ; 

3°  De  reconnaître  l'emplacement  et  la 
force  des  postes  principaux  ou  retranchés  de 
l'ennemi,  la  conliguration  de  ses  positions, 
les  défenses  qu'il  peut  y  avoir  établies,  la 
difficulté  ou  les  moyens  de  les  aborder  ; 

4°  Enfin,  d'évaluer,  autant  que  possible, 
les  forces  de  l'ennemi  sur  chaque  point 
(Art.  191  et  192  du  règlement  précité). 

—  offensives  Sont  déterminées  par  le 
besoin  de  reconnaître,  avec  la  plus  grande 
précision  possible,  la  position  générale  ou 
certains  points  de  la  position  de  l'ennemi,  et 
d'apprécier  exactement  ses  forces  et  ses 
moyens  matériels  de  défense.  Elles  prélu- 
dent le  plus  souvent  à  des  attaques  réelles, 
même  à  des  batailles,  ou  lûen  elles  n'ont 
pour  but  que  des  démonstrations.  Dans  tous 
les  cas,  elles  exigent  qu'on  fasse  replier  les 
postes  de  l'ennemi,  et  quelquefois  qu'on 
s'engage  avec  des  corps  de  sa  ligne,  surtout 
lorsqu'il  importe  de  le  forcer  à  déployer 
toutes  ses  troupes. 

Les  reconnaissances  offensives  appartien- 
nent aux  combinaisons  et  aux  opérations 
générales  ;  elles  peuvent  amener  des  résul- 
tats importants  et  autres  que  ceux  qu'on  se 
proposait.  Le  général  en  chef  peut  seul  les 
ordonner.  Elles  ne  sont  permises  aux  officiers 


RECONNAITRE. 


7-12 


RECRUTEMENT. 


généraux  que  dans  le  cas  où  ils  agissent  iso- 
lément et  hors  de  tout  concours,  ou  enfin 
dans  les  cas  urgents  et  où  l'on  ne  doit  pas 
hésiter  à  engager  sa  responsabilité. 

RECONNAITRE  les  patrouilles.  La 
manière  de  reconnaître  les  patrouilles  est 
donnée  à  l'article  96  du  décret  du  4  octobre 
1891,  sur  le  Service  des  places. 

—  les  rondes  (V.  art.  102  et  103  du 
décret  précité). 

—  l'officier  supérieur  (V.  art.  103). 
RECOUPEMENT.  Méthode  pour  arriver 

au  même  but  que  le  rayonnement.  On  est 
en  station  au  point  à  placer  sur  la  feuille  : 
décliner  la  planchette  ou  opérer  avec  une 
boussole  réglée,  viser  des  points  extérieurs 
connus  et  trouver  la  projection  de  la  station 
au  recoupement  de  2  lignes  de  visée.  Si  l'on 
ne  peut  décliner  la  planchette  ou  si  la  bous- 
sole n'est  pas  réglée,  viser  au  moins  3  points 
connus  formant  un  triangle  qui  couvre  le 
point  cherché,  et  appliquer  le  problème  de 
la  carte  (segments  capables,  tâtonnements 
ou  papier  végétal). 

RECOURS.  L'action  qu'on  a  contre  quel- 
qu'un pour  être  garanti  ou  indemnisé.  Les 
conseils  d'administration  peuvent  avoir  re- 
cours, auprès  du  général  commandant  le 
corps  d'armée  et  auprès  du  Ministre  de  la 
guerre,  contre  les  décisions  ou  les  imputa- 
tions prononcées  par  les  intendants  mili- 
taires. Ils  peuvent  également  avoir  recours 
contre  les  officiers,  sous-officiers  et  soldats, 
pour  les  imputations  faites  aux  détenteurs 
du  matériel  appartenant  à  TÉtal,  lors  de  la 
léintégration  de  ce  matériel  (V.  Responsabi- 
lité). 

—  en  grâce.  Demande  par  laquelle  on 
s'adresse  au  Chef  de  l'État  pour  obtenir  la 
remise  ou  la  commutation  d'une  peine  in- 
fligée par  jugement.  Le  recours  en  revision 
de  même  que  le  recours  en  grâce  doivent 
être  faits  dans  les  vingt-quatre  heures  qui 
suivent  la  lecture  du  jugement. 

RECOUSSE  ou  RESCOUSSE.  Terme  du 
moyen  âge  signifiant  secours  porté  ou  effort 
fait  pour  reprendre  un  objet  enlevé.  A  la 
rescousse,  était  un  cri  de  détresse,  un  appel 
urgent  au  secours. 

RECOUVREMENT.  La  perception  des 
deniers  qui  sont  dus  et  les  dihgences  qui  se 
font  pour  les  recouvrer.  C'est  le  Trésor  pu- 
blic qui  est  chargé  du  recouvrement  des  som- 
mes dues  à  l'État,  et  ce  sont  les  directeurs 
des  différents  services  et  les  fonctionnaires 
de  l'intendance  qui  sont  chargés  des  dili- 
gences à  faire  pour  recouvrer  ces  sommes, 
en  ce  qui  concerne  le  ministère  de  la  guerre 
(V.  Facture,  Imputation,  Ordre  de  verse- 
ment, Trop-perçu,  Retenue,  Débet). 


RECRUE.  Jeune  soldat  qui  n'a  pas  en- 
core achevé  ses  classes  d'exercices. 

RECRUTEMENT.  Ensemble  des  mesures 
par  lesquelles  un  peuple  pourvoit  à  la  for- 
mation et  au  maintien  de  son  effectif  armé. 
La  loi  qui  nous  régit  actuellement  est  celle 
du  15  juillet  1889,  dont  les  principes  ont 
été  énoncés  aux  (t  obligations  militaires  )>. 
Les  modes  de  recrutement  sont  au  nombre 
de  quatre  :  1°  les  appels;  2°  les  engage- 
ments volontaires;  3o  les  rengagements; 
4°   les  commissions. 

1°  L'appel  est  le  prélèvement  fait  chaque 
année  à  la  suite  du  tirage  au  sort  et  des 
opérations  du  conseil  de  revision,  parmi  les 
jeunes  gens  ayant  atteint  l'âge  de  20  ans, 
et  qui  n'ont  pas  de  motifs  d'exemption  ou 
d'e.rclusion.  La  durée  du  service  est  de  trois 
ans  dans  l'armée  active,  sept  ans  dans  la 
réseiTe  de  l'armée  active,  six  ans  dans  l'ar- 
mée territoriale  et  neuf  ans  dans  la  réserve 
de  l'armée  territoriale.  Toutefois,  un  certain 
nombre  de  jeunes  gens  sont  dispensés  de 
deux  années  de  service  dans  l'armée  active, 
et  sont  par  conséquent  renvoyés  dans  leurs 
foyers,  en  disponibilité,  au  bout  d'un  an  de 
service.  Les  dispenses  sont  motivées,  soit  par 
des  intérêts  particuliers  (art.  21,  22  et  50 
de  la  loi  précitée),  soit  par  l'intérêt  général 
de  la  société  (art.  23).  Ces  dispenses  sont 
prononcées  par  le  conseil  de  revision  canto- 
nal pour  les  dispensés  des  articles  21,  23  et 
50,  et  par  le  conseil  de  revision  départemen- 
tal pour  les  dispensés  de  l'article  22.  L'en- 
gagé ou  l'appelé  qui,  postérieurement  à  la 
décision  du  conseil  de  revision  ou  à  son  in- 
corporation, entre  dans  l'une  des  catégories 
prévues  par  l'article  21,  est,  sur  sa  de- 
mande, dès  qu'il  compte  un  an  de  présence 
au  corps,  envoyé  en  congé  dans  ses  foyers 
jusqu'à  la  date  de  son  passage  dans  la  ré- 
serve. Quand  les  causes  de  dispense  viennent 
à  cesser,  les  jeunes  gens  qui  avaient  obtenu 
ces  dispenses  sont  soumis  à  toutes  les  obli- 
gations de  la  classe  à  laquelle  ils  appartien- 
nent. 

Lorsque  les  nécessités  budgétaires  ne  per- 
mettent pas  de  consei-ver  la  totalité  du  con- 
tingent sous  les  drapeaux  pendant  trois  ans, 
le  Ministre  fixe,  après  les  opérations  du  re- 
crutement, sur  la  liste  du  tirage  au  sort  de 
chaque  canton,  et  pi'oportionnellement,  en 
commençant  par  les  numéros  les  plus  élevés, 
le  nombre  d'hommes  qui  seront  envoyés  dans 
leurs  foyers  en  disponibilité  après  leur  pre- 
mière année  de  service.  Ces  hommes  consti- 
tuent la  deuxième  portion  du  contingent. 

Les  jeunes  gens  qui  n'ont  pas  la  taille 
réglementaire  de  1™,54  ou  qui  sont  recon- 
nus d'une  complexion  trop  faible  pour  un 


RECRUTEMENT. 


713 


RECRUTEMENT. 


service  armé,  peu^  ent  è%e  ajournés  deux  an- 
nées de  suite  à  un  nouvel  examen  du  con- 
seil de  revision.  Ces  jeunes  gens,  après  deux 
ajournements  pour  défaut  de  taille,  sont 
classés  dans  le  service  auxiliaire,  de  même 
que  ceux  qui,  sans  être  aptes  au  service 
armé,  sont  reconnus  néanmoins  susceptibles 
de  rendre  des  services  dans  les  bureaux,  ar- 
senaux, établissements  militaires,  etc. 

Les  jeunes  gens  qui,  par  suite  d'exem- 
ption, d'ajournement,  de  classement  dans  les 
services  auxiliaires  ou  dans  la  seconde  por- 
tion du  contingent,  de  dispense,  ou  pour 
tout  autre  motif,  bénéficient  de  l'exonération 
du  service  dans  l'armée  active,  sont  assu- 
jettis au  payement  d'une  taxe  militaire  an- 
nuelle (art.  3o). 

Dés  que  les  résultats  des  opérations  des 
onseils  de  revision  sont  centralisés  au  mi- 
nistère, le  Ministre  de  la  guerre  arrête  la 
repartition  entre  les  divers  corps  de  troupe 
des  hommes  inscrits  dans  la  première  partie 
des  listes  de  recrutement  cantonal.  D'après 
cette  répartition  numérique,  le  commandant 
du  bureau  de  recrutement  procède  à  l'affec- 
tation nominative  des  hommes  aux  divers 
corps  indiqués.  Le  Ministre  fixe  ensuite  les 
dates  de  la  mise  en  route  des  hommes  appe- 
lés pour  UQ  an  et  de  ceux  qui  sont  appelés 
pour  deux  ou  trois  ans  ;  ces  dates  sont  diffé- 
rentes pour  chaque  catégorie  d'appelés,  mais 
elles  doivent  être  comprises  dans  la  période 
du  1'='^  au  io  novembre  inclus.  Chaque  ap- 
pelé reçoit  un  ordre  d'appel  établi  par  le 
commandant  du  bureau  de  recrutement  et 
notifié  par  la  gendarmerie.  Les  jeunes  sol- 
dats sont  ainsi  convoqués  au  chef-lieu  de  la 
subdivision  de  la  région  ;  le  général  com- 
mandant la  subdivision  les  passe  en  revue 
sur  le  terrain,  assisté  du  commandant  de 
bureau  de  recrutement,  du  sous-intendant 
militaire ,  du  commandant  de  gendarmerie 
et  de  deux  médecins  militaires.  Ils  sont  alors 
formés  en  détachements  et  conduits  à  leurs 
corps  respectifs  par  des  cadres  de  conduite 
envoyés  au  préalable  par  ces  corps. 

Les  hommes  qui  sont  absents  sans  motif 
légal  sont  portés  manquants  et  sont  signalés 
à  la  gendarmerie,  qui  les  fait  rejoindre. 
Ceux  qui  n'ont  pas  rejoint  leurs  corps  res- 
pectifs au  bout  du  délai  légal  sont  déclarés 
insoumis; 

2°  Engagements  volontaires  (V.  Engage- 
ments, Étranger,  Recrutement  des  indigè- 
nes) ; 

3°  Rengagements  (V.  Rengagements,  Re- 
crutement des  corps  étrangers  et  indigènes); 

4°  Commissions  (V.  Commission,  Com- 
viissionnés). 

—  de  l'armée  de  mer.  Le  recrutement 


de  l'armée  de  mer  se  fait  par  l'affectation  à 
cette  armée,  des  catégories  suivantes  :  1°  les 
hommes  fournis  par  l'inscription  maritime; 
2°  les  hommes  qui  ont  été  admis  à  s'enga- 
ger ou  à  contracter  un  rengagement  dans  les 
équipages  de  la  flotte  ;  3»  les  jeunes  gens 
qui,  au  moment  des  opérations  du  conseil 
de  revision,  ont  demandé  à  entrer  dans  les 
équipages  de  la  flotte  et  ont  été  reconnus 
aptes  à  ce  service  ;  4°  les  appelés  fournis 
par  les  colonies  de  la  Guadeloupe,  la  Guyane, 
la  Martinique  et  la  Réunion  ;  5°  à  défaut 
d'un  nombre  suffisant  d'hommes  compris 
dans  les  catégories  précédentes,  les  hommes 
du  contingent  auxquels  les  numéros  les 
moins  élevés  ont  été  attribués  en  qualité 
d'omis,  ou  sont  échus  par  l'effet  du  tirage 
au  sort  (art.  43  de  la  loi  du  15  juillet 
1889). 

—  des  corps  étrangers  et  indigènes. 
Les  conditions  spéciales  de  recrutement  de 
ces  corps  sont  réglées  par  décret  (V.  Étran- 
gers). Les  indigènes,  en  Algérie,  peuvent 
contracter  des  engagements  volontaires  de 
quatre  ans  dans  les  tirailleurs  algériens  ou 
dans  les  spahis ,  moyennant  une  prime  de 
400  francs,  payable  :  250  francs  immédia- 
tement après  la  signature  de  l'engagement, 
et  150  francs  au  bout  de  deux  ans  de  ser- 
yice.  Ils  peuvent  ensuite  contracter  trois  ren- 
gagements successifs  de  quatre  ans  chacun, 
dans  les  mêmes  conditions  que  l'engagement, 
c'est-à-dire  avec  prime  de  400  francs  et 
une  haute  paye.  Après  seize  ans  de  service, 
les  indigènes  sont  admis  à  contracter  des 
rengagements  sans  prime  jusqu'à  vingt-cinq 
ans  de  service,  au  bout  desquels  ils  ont  droit 
à  une  pension  de  retraite,  dans  les  mêmes 
conditions  que  les  militaires  français. 

—  des  troupes  coloniales.  Sont  affec- 
tés aux  troupes  coloniales  :  1°  les  contin- 
gents coloniaux  provenant  des  colonies  au- 
tres que  la  Guadeloupe,  la  Martinique,  la 
Guyane  et  la  Réunion  ;  2"  les  hommes  qui 
ont  été  admis  à  s'engager  ou  à  contracter  un 
rengagement  dans  lesdiles  troupes  ;  3°  les 
jeunes  gens  qui,  au  moment  des  opérations 
du  conseil  de  revision,  ont  demandé  à  en- 
ti'er  dans  les  troupes  coloniales  et  ont  été 
reconnus  propres  à  ce  service  ;  4°  à  défaut 
d'un  nombre  .suffisant  d'hommes  compris 
dans  les  catégories  précédentes,  les  jeunes 
gens  dont  les  numéros  suivent  immédiate- 
ment ceux  des  hommes  affectés  à  l'armée  de 
mer. 

—  en  Algérie  et  aux  colonies.  Les 
Français  et  naturalisés  Français  résidant  en 
Algérie  ou  dans  l'une  des  colonies  autres 
que  la  Guadeloupe ,  la  Martinique ,  la 
Guyane  et  la  Réunion  (qui  font  le  service  de 


RECTIFICATION.  714 

trois  ans  comme  dans  la  métropole)  sont 
incorporés  dans  les  corps  stationnés  soit  en 
Algérie,  soit  aux  colonies,  et,  après  une  an- 
née de  présence  effective  sous  les  drapeaux, 
envoyés  dans  la  disponibilité,  s'ils  ont  satis- 
fait aux  conditions  de  conduite  et  d'instruc- 
tion militaire  déterminées  par  le  Ministre 
de  la  guerre.  S'il  ne  se  trouve  pas  de  corps 
stationné  dans  un  rayon  fixé  par  arrêté  mi- 
nistériel, ces  jeunes  gens  sont  dispensés  de 
la  présence  effective  sous  les  drapeaux.  Dans 
le  cas  où  cette  situation  se  modifierait  avant 
qu'ils  aient  accompli  l'âge  de  30  ans  révo- 
lus, ils  accompliraient  une  année  de  service 
dans  le  corps  de  troupe  le  plus  voisin. 

En  cas  de  mobilisation  générale,  les 
hommes  valides  qui  ont  terminé  leurs  vingt 
années  de  service,  sont  réincorporés  avec  la 
réserve  de  l'armée  territoriale,  sans  cepen- 
dant pouvoir  être  appelés  à  servir  hors  du 
territoire  et  des  colonies. 

Si  un  Français  ayant  bénéficié  des  dispo- 
sitions ci-dessus,  transportait  son  domicile 
en  France  avant  l'âge  de  30  ans  accomplis, 
il  devrait  compléter,  dans  un  îles  corps  de  la 
métropole,  trois  années  de  service,  sans  tou- 
tefois pouvoir  être  retenu  sous  les  drapeaux 
au  delà  de  l'âge  de  30  ans. 

Les  Français  établis  dans  un  pays  de  pro- 
tectorat où  sont  stationnées  des  troupes  fran- 
çaises, peuvent  être  admis,  sur  leur  de- 
mande, à  bénéficier  des  dispositions  qui 
précèdent. 

Les  jeunes  gens  inscrits  sur  les  listes  de 
recrutement  de  la  métropole,  résidant  dans 
une  colonie  ou  un  pays  de  protectorat  où  il 
n'y  a  pas  de  troupes  françaises  stationnées, 
peuvent,  sur  l'avis  conforme  du  gouverneur 
ou  du  résident,  bénéficier  des  dispositions  de 
l'article  50,  c'est-i-dire  être  dispensés  du 
service  militaire  en  temps  de  paix. 

RECRUTEUR  (V.  Raccoleur). 

RECTIFICATION.  Action  de  redresser 
une  erreur,  de  remettre  une  chose  dans 
l'état  où  elle  doit  être.  Les  erreurs  com- 
mises dans  les  différents  documents  compta- 
bles soumis  a  la  vérification  des  fonction- 
naires de  l'intendance,  font  l'objet  de  feuilles 
de  vérification;  celles  qui  sont  constatées  par 
l'intendant  militaire  ou  par  le  Ministre  de 
la  guerre,  dans  les  revues  de  liquidation,  font 
l'objet  de  feuilles  de  rectification,  dont  le 
montant  est  porté  eu  augmentation  ou  en 
diininution,  suivant  le  cas,  dans  les  états  de 
solde  et  les  rerues. 

—  de  l'alcool.  Opération  qui  consiste  à 
distiller  de  nouveau  l'alcool,  afin  de  l'obte- 
nir à  l'état  le  plus  pur  possible. 

—  de  routes.  Quand  deux  routes  suivies 
par   deux   colonnes   aboutissent  k  la  même 


RECUL. 

localité  (fig.  272),  il  faut  éviter  que  les  co- 
lonnes se  rencontrent.  Si  la  disposition  des 
routes  ne  permet  pas  le  passage  simultané 
des  deux  colonnes,  ou  si  la  voie  secondaire 


aob  vient  aboutir  en  o  à  la  route  principale 
cd,  établir  une  communication  mn,  par 
laquelle  la  colonne  qui  suit  la  voie  ordinaire 
s'écoulera  sans  rencontrer  l'autre  colonne. 
Si  la  voie  secondaire  ab  coupe  en  o  la  voie 
principale  [fig.  273),  établir  une  communi- 
cation   mn.   La   colonne  qui  suit  la  route 

Fi".  273. 


principale  cd  prend  la  communication  mn 
et  continue  son  mouvement  en  suivant  la 
voie  secondaire  ab;  la  colonne  qui  arrive 
par  la  voie  secondaire  ao  continue  par  la 
voie  principale  od. 

RECTIFIER  l'alignement.  Mouvement 
consistant  à  donner  à  chaque  fraction  de 
troupe  un  alignement  correct  pris  sur  le 
guide;  les  hommes  doivent  rectifier  d'eux- 
mêmes  l'alignement  chaque  fois  qu'ils  s'ar- 
rêtent après  avoir  marché. 

REÇU.  Écrit  par  lequel  on  reconnaît 
avoir  reçu  quelque  chose.  Les  bons  de  vivres 
ou  de  matériel  ne  sont  autre  chose  que  des 
reçus  préparés  à  l'avance.  Dans  le  cas  de 
réquisitions,  les  reçus  sont  extraits  d'un  car- 
net à  souche  appelé  carnet  de  reçus  de  réqui- 
sition. 

RECUEIL.  Réunion  de  divers  écrits  en 
un  seul  ouvrage  facile  à  consulter.  Tels 
.-•ont  :  le  Recueil  administratif  de  Chnrbon- 
nean,  le  Recueil  d'hygiène  et  de  médecine 
vétérinaires,  etc. 

RECUL.  L'expansion  des  gaz  au  moment 
de  l'inflammation  de  la  poudre  détermine 
dans  l'âme  du  canon  une  force  qui  agit  dans 
tous  les  sens  instantanément,  de  sorte  que 
le  projectile  n'est  projeté  en  avant  que  parce 
qu'il  n'a  pas  d'autre  issue  plus  facile  et  que 
tout  d'abord  la  force  d'expansion  s'est  fait 
sentir  en  faisant  reculer  l'arme  ;  c'est  cette 
action  en  arriére  qui  s'appelle  le  recul. 

En  vertu  d'un  théorème  de  mécanique 
prouvant  que  la  réaction  est  égale  à  l'action, 


RECUIT. 


:i5 


RÉDHIBITOIRE. 


et,  en  sens  inverse  de  cette  dernière,  il  ré- 
sulte que,  pour  le  fusn,  les  quantités  de 
mouvement  dont  l'arme  et  la  halle  sont  ani- 
mées sont  les  mêmes,  c'est-à-dire  que  si  le 
poids  de  l'arme  devenait  égal  à  celui  du 
projectile,  l'effet  du  recul  serait  précisément 
semblable  à  celui  de  ce  dernier. 

Pour  le  fusil,  c'est  la  force  de  recul  que 
l'épaule  du  tireur  peut  supporter  sans  incon- 
vénient dans  un  tir  de  quelque  durée  qui  a 
servi  à  déterminer  les  données  de  la  cartou- 
che, en  tenant  compte  du  poids  de  l'arme. 
C'est  l'expérience  qui  peut  déterminer  le 
rapport  convenable  enti'e  le  poids  de  l'arme 
et  la  vitesse  du  recul.  Pour  les  pièces  d'ar- 
tillerie, le  recul  n'a  pas  d'autre  inconvénient 
que  de  déranger  le  pointage  à  chaque  coup. 
Pour  se  maintenir  dans  des  limites  convena- 
bles, les  affûts  sur  roues  sont  généralement 
munis  du  frein  Lemoine,  car  les  sabots  d'en- 
rayage sont  insuffisants.  A  défaut  de  moyens 
plus  puissants,  on  emploie  dos  coins  en  bois, 
mais  il  est  urgent  de  se  prémunir  contre  les 
chances  d'accident  (renversement  de  l'afifùt). 
Si  la  vitesse  du  recul  n'est  pas  considéra- 
ble, on  peut  emplojer  des  sacs  à  terre.  En 
raison  de  ce  que  le  recul  est  plus  considéra- 
ble quand  les  plates-formes  sont  mouillées, 
il  est  bon.  en  pareil  cas,  de  répandre  sur  le 
tablier  du  sable  de  rivière. 

Des  freins  hydrauliques  sont  employés  pour 
les  pièces  de  place  sous  coupoles,  pour  les 
pièces  de  côte  et  de  marine. 

Des  freins  du  même  genre  sont  appliqués 
aux  affûts  de  siège  de  120  et  de  loo,  dont 
ils  limitent  le  recul  à  0™,70  ou  0'",80  en- 
viron. Employés  concurremment  avec  des 
coins,  ces  freins  permettent  le  retour  auto- 
matique en  batterie.  Le  point  fixe  est  cons- 
titué par' une  forte  cheville  ouvrière  solide- 
ment étal)lie. 

Pour  les  coupoles,  divers  systèmes  «d'af- 
fûts sans  recul  ont  été  présentés  et  parais- 
sent résoudre  la  suppression  du  recul  en 
pareil  cas. 

RECUIT.  Opération  qui  a  pour  but  de 
rendre  sa  ténacité  au  fer  martelé,  en  le 
chauffant,  puis  en  le  laissant  refroidir  plus 
ou  moins  vite.  Le  recuit  est  encore  employé 
pour  détremper  V acier,  soit  pour  permettre 
de  le  travailler  plus  facilement,  soit  pour  le 
rendre  moins  fragile.  11  arrive  fréquemment 
que,  dans  la  trempe,  on  dépasse  le  degré  de 
dureté  nécessaire,  de  sorte  que  les  pièces  de- 
viennent cassantes  ;  on  arrive,  par  le  recuit, 
à  donner  à  la  tremper  le  degré  voulu  et  à 
obtenir  d^s  résultats  identiques. 

RÉCUSATION.  Action  par  laquelle  on 
décline  la  compétence  d'un  juge,  d'un  juré, 
d'un  expert,  d'un  témoin  ;  par  analogie,  se 


dit  des  personnes  et  des  choses  dont  on  re- 
jette le  témoignage,  l'autorité.  Les  causes  de 
récusation  des  juges,  jurés,  etc.,  sont  déter- 
minées par  l'article  338  du  Code  de  procé- 
dure civile,  et  par  les  articles  332,  399  et 
suivants  du  Code  d' inst'-uclion  criminelle. 

RÉDACTION  des  ordres.  Action  de 
mettre  par  écrit  une  piescription,  un  ordre. 
Un  ordre  écrit  par  un  militaire  doit  toujours 
mentionner  l'autorité  qui  l'a  délivré,  le  lieu, 
la  date  et  l'heure  de  son  établissement,  la 
personne  à  laquelle  il  est  destiné  :  enfin,  il 
doit  indiquer  d'une  manière  claire  et  précise, 
et  sous  une  forme  aussi  concise  que  pos- 
sible, l'objet  pour  lequel  il  est  établi,  de 
telle  sorte  qu'il  ne  puisse  prêter  à  aucune 
fausse  interprétation  de  la  part  du  desti- 
nataire, ou  de  celui  qui  est  chargé  de  l'exé- 
cuter. La  rédaction  des  ordres,  à  tous  les 
degrés  de  la  hiérarchie  militaire,  a  une  im- 
portance capitale,  surtout  en  campagne. 

REDAN-  Ouvrage  ouvert  composé  de 
deux  faces  faisant  un  angle  saillant.  Les 
faces  étant  exposées  au  tir  d'enfilade  ne  doi- 
vent pas  avoir  plus  de  60  mètres  de  lon- 
gueur. Lorsqu'elles  ont  moins  de  30  mètres, 
le  redan  prend  le  nom  de  flèche. 

Le  redan  a  l'inconvénient  de  présenter  un 
secteur  privé  de  feux;  on  peut  remédier  en 
partie  à  cet  inconvénient  en  faisant  un  pan 
coupé  au  saillant,  ou  quelquefois  en  arron- 
dissant ce  dernier. 

Cet  ouvrage  s'emploie  pour  flanquer  un 
retranchement  en  ligne  droite,  une  lisière  de 
bois,  deux  ouvrages  entre  lesquels  il  est 
placé,  etc.  (V.  Double  redan.  Ligne  à  re- 
dan). 

Dans  les  sièges,  lorsque  l'obliquité  des 
directrices  par  rapport  à  la  crête  intérieure 
dépasse  une  certaine  limite,  on  peut  tracer 
la  batterie  à  redans  ;  ce  tracé  est  .'■ouvent 
imposé,  lorsqu'on  s'établit  dans  une  tran- 
chée déjà  existante.  On  a  aussi  quelquefois 
recours  au  tracé  à  redans,  pour  protéger  la 
batterie  contre  les  coups  d'écharpe  sans  con- 
struiie  de  traverse. 

REDDITION  de  compte.  Action  de 
présenter  un  compte,  pour  être  examiné, 
arrêté. 

—  de  place.  Action  de  remettre  une 
place  forte  à  l'ennemi,  soit  api  es  une  som- 
mation, soit  après  un  siège  (V.  Capitu- 
la lia  ti). 

RÉDHIBITOIRE.  Oui  peut  opérer  la 
rédliibition,  c'est-à-dire  l'annulation  de  la 
vente  d'une  chose  mobilière.  On  appelle 
vices  rcdhibitoires  les  défauts  cadiés  de  la 
chose  vendue  qui  la  rendent  impropre  à  sa 
destination,  ou  du  moins  en  diminuent  tel- 
lement l'usage  que  l'acquéreur  ne  l'aurait 


RÉDIFS.  716 

pas  acquise  s'il  les  avait  connus.  D'après  la 
loi  du  20  mai  1838,  sont  seules  réputées 
rédhibitoires,  pour  le  cheval  et  le  mulet,  les 
maladies  et  infirmités  suivantes  :  la  fluxion 
périodique  des  yeux  ;  l'épilepsie  ou  mal 
caduc,  la  morve,  le  farcin,  les  maladies  an- 
ciennes de  poitrine  ou  les  vieilles  cour- 
batures, l'immobilité,  la  pousse,  le  cornage 
chronique,  le  tic  sans  usure  des  dents,  les 
hernies  inguinales  intermittentes,  la  boîterie 
intermittente  pour  cause  de  vieux  mal. 

L'existence  des  vices  rédhibitoives  se  con- 
state par  une  expertise  ;  elle  donne  droit  à 
l'acquéreur  de  rendre  la  chose  et  de  s'en 
faire  rembourser  le  prix,  ou  de  la  garder 
moyennant  restitution  d'une  partie  de  ce 
dernier  fixée  par  les  experts.  En  outre,  si  le 
vendeur  connaissait  les  vices  de  la  chose,  il 
peut  être  passible  de  dommages-intérêts. 

RÉDIFS.  Réserves  turques.  Anciens  mi- 
litaires de  l'armée  turque,  pouvant  être 
rappelés  au  service. 

REDOUTE.  Ouvrage  de  campagne  fermé 
et  de  petite  capacité,  dont  le  tracé  est  un 
polygone  composé  d'un  nombre  variable  de 
côtés.  Sa  forme  peut  être  très  irrégulière  ; 
elle  dépend  de  la  configuration  du  terrain 
et  du  but  spécial  de  l'ouvrage  ;  ses  dimen- 
sions dépendent  des  ressources  dont  on  dis- 
pose pour  la  construction  et  pour  la  défense, 
ainsi  que  de  l'importance  de  la  position. 
Autrefois  les  redoutes  étaient  plutôt  de 
forme  carrée  ;  actuellement,  on  leur  donne 
de  préférence  un  tracé  aplati  pour  mieux  les 
soustraire  aux  feux  de  l'artillerie  et  pour 
augmenter  la  défense  de  front  [fig.  274). 
Les  redoutes  sont  fréquemment   employées 

Fier.  274. 


REDUIT. 


en  campagne  pour  la  défense  des  positions 
isolées  sur  lesquelles  les  défenseurs  doivent 
être  momentanément  livrés  à  eux-mêmes, 
ou  comme  points  d'appui  des  lignes  de  ba- 
taille sur  les  positions  importantes  et  aux 
ailes  (V.  Bemi-redoute). 

—  batteries.  Sortes  de  batteries  con- 
struites dans  les  intervalles  des  forts,  pour 
garnir  ces  intervalles  ou  donner  des  feux 
efficaces  sur  les  travaux  d'approche  dirigés 
contre  les  forts.  Sont  construites  ordmai- 
rement  en  semi-permanente,  avec  un  arme- 
ment de  18  pièces  pour  les  positions  impor- 
tantes et  une  petite  garnison  d'infanterie 
pour  résister   aux  tentatives  d'enlèvement. 

REDRESSEMENT.    Action   de  réparer 


un  tort,  une  injustice,  ou  de  rectifier  une 
erreur  (V.  Rectification). 

RÉDUCTION.  Action  de  diminuer,  de 
restreindre.  Les  déficits  ou  avaries  constatés 
sur  les  effets  ou  objets  livrés  par  les  maga- 
sins de  l'Etat,  et  qui  ne  sont  pas  impu- 
tables au  transporteur,  peuvent  donner  lieu 
à  des  réductions  de  prix,  qui  sont  accordées 
par  l'Intendant  ou  par  le  Ministre,  suivant 
l'importance  du  déficit  ou  de  l'avarie. 

Les  corps  sont  également  admis  à  pré- 
senter leurs  observations  quand  les  matières, 
effets  ou  objets  expédiés  par  les  magasins 
administratifs  ne  paraissent  pas  conformes 
aux  types  sous  le  rapport  de  la  qualité  des 
matières,  de  la  confection  ou  des  dimen- 
sions. Ces  observations  sont  formulées  sur 
un  bulletin  (modèle  n°  8)  établi  en  triple 
expédition  et  contenant  les  propositions  du 
corps,  ainsi  que  l'évaluation  de  la  dépense 
nécessaire  pour  les  réparations.  Le  sous- 
intendant  militaire,  après  examen,  y  men- 
tionne son  opinion  et  le  transmet  à  l'in- 
tendant militaire  du  corps  d'armée  qui 
statue,  si  la  réduction  par  effet  He  dépasse 
pas  0,25  centimes,  "ou  qui  transmet  au  Mi- 
nistre dans  le  cas  contraire.  La  dépense  est 
supportée  par  le  budget  de  l'habillement. 

—  à  l'horizon.  C'est  ramener  à  la  po- 
sition horizontale,  pour  les  mesurer,  les 
lignes  ou  surfaces  ayant  une  inclinaison 
quelconque. 

RÉDUIRE  une  place.  Venir  à  bout  de 
la  résistance  de  la  place,  l'amener  à  faire  sa 
reddition 

RÉDUIT.  La  plupart  des  anciens  ou- 
vrages de  fortification  permanente,  avaient, 
à  leur  intérieur,  un  ouvrage  fortifié  plus 
petit  dans  lequel  les  défenseurs  de  l'ouvrage 
principal  pouvaient  se  réfugier,  lorsque  ce 
dernier  était  devenu  intenable.  Ce  réduit 
avait  non  seulement  pour  but  de  prolonger 
la  résistance,  mais  aussi  d'inspirer  con- 
fiance aux  défenseurs.  C'est  ainsi  qu'il  y 
avait  des  réduits  de  demi-lune,  de  "places 
d'armes  rentrantes  ou  saillantes  {fig.  63)  et 
même  de  bastions  {retranchements  inté- 
rieurs). Ces  réduits,  qui  ne  pouvaient  rece- 
voir qu'un  nombre  restreint  de  défenseurs, 
avaient  en  outre  l'inconvénient  de  diminuer 
beaucoup  l'espace  intérieur  et  de  servir  de 
but  aux  projectiles  qui  dépassaient  les  ou- 
vrages en  avant. 

L'expérience  a  démontré  que  leur  utilité 
n'est  plus  en  rapport  avee  les  peines  qu'ils 
coûtent  ou  les  frais  qu'ils  entraînent. 

—  d'une  place.  Lieux  de  refuge  pour 
tout  ou  partie  de  la  garnison,  dans  le  but 
soit  de  prolonger  la  lutte,  soit  d'obtenir  une 
capitulation  honorable.  Ils  peuvent  consister 


RÉDUIT. 


IV 


REFORME. 


en  une  portion  d'enceinte  plus  ou  moins 
grande,  que  l'on  relietpar  un  retranche- 
ment, de  manière  à  en  faire  une  nouvelle 
enceinte  fermée,  ou  bien  en  ouvrages  ou 
pâtés  de  maisons  plus  ou  moins  considé- 
rables et  organisés  défensivement  à  l'in- 
térieur de  la  ville.  Quand  ces  réduits  attei- 
gnent certaines  proportions,  ils  prennent  le 
nom  de  citadelles. 

On  peut  aussi  organiser  comme  réduit  un 
fort  ou  un  groupe  d'ouvrages  plus  particu- 
lièrement forts  et  dominant  toute  la  place. 
Cette  disposition  est  souvent  adoptée  lors- 
qu'on croit  ne  pas  pouvoir  compter  sur  la 
fidélité  des  habitants  de  la  ville.  C'est  ainsi 
que  les  Allemands  ont  organisé  comme  ré- 
duit de  la  place  de  Metz,  le  plateau  de 
Saint-Quentin,  fortifié  par  un  fort  et  un 
groupe  de  batteries,  permettant  d'incendier 
la  ville. 

—  dans  les  forts.  Les  forts  construits 
eu  France  et  en  Allemagne  ne  comportent 
pas  de  réduit,  pour  ne  pas  compliquer  le 
tracé  et  augmenter  les  dimensions  de  l'ou- 
vrage. D'autres  puissances,  notamment  la 
Belgique,  à  l'instigation  du  général  Brial- 
mont,  regardent  des  réduits  de  ce  genre 
comme  très  utiles,  pour  cause  d'insuffisance 
de  l'obstacle  créé  par  les  fossés  du  fort,  et 
par  suite  chance  de  surprise.  On  peut  éviter 
celle-ci  au  moyen  de  fossés  sérieux,  surtout 
à  la  gorge,  et  la  défense  pied  à  pied  peut  se 
faire  très  efficacement,  si  l'on  sait  amon- 
celer la  défense  au  moyen  des  parados,  cava- 
liers et  traverses  qui  garnissent  les  ouvrages 
(V.  Fort). 

—  de  groupe  de  batteries  (V.  Groupe 
de  batteries). 

—  d'ouvrage  de  campagne.  Permet 
aux  troupes  de  la  défense  de  ne  pas  lâcher 
pied,  favorise  leur  retraite  et  leur  donne 
quelquefois  la  possibilité  d'un  retour  of- 
fensif. Mais,  le  peu  de  temps  dont  on  dispose 
généralement  pour  la  construction  d'ou- 
vrages de  campagne,  ne  laisse  pas  souvent 
prévoir  l'éventualité  d'un  réduit.  Ce  n'est 
que  dans  des  conditions  exceptionnelles,  et 
le  plus  souvent  à  l'entrée  des  ouvrages  en 
en  fermant  le  passage  que  l'on  pourra  songer 
à  établir  un  blockaus  qui,  tout  en  assurant 
la  défense  de  la  gorge,  pourra  être  utilisé 
comme  réduit. 

Dans  l'organisation  défensive  d'un  vil- 
lage, d'un  bois,  etc.,  on  aura  soin  toujours 
de  prévoir  un  réduit. 

—  de  position.  Dans  toute  position 
organisée  défensivement,  telle  que  groupe 
de  maisons,  villages,  têtes  de  pont,  etc.,  il 
est  indispensable  de  se  ménager  un  refuge 
ou  réduit  fortifié,  pour  permettre,  si  l'on  a 


été  repoussé  de  la  première  ligne  de  défense, 
soit  de  reprendre  l'offensive,  soit  de  pro- 
longer la  lutte  pour  donner  le  temps  aux  se- 
cours d'arriver  (V.  Défense  des  lieux  ha- 
bités). 

REFAIRE  des  troupes.  Les  réor- 
ganiser, leur  donner  du  repos,  les  pourvoir 
de  ce  qui  leur  manque. 

RÉFECTION  des'étuis  de  cartouche. 
Les  étuis  de  cartouche  métallique  ayant  servi 
au  tir  à  la  cible  sont  versés  au  chef-armu- 
rier pour  y  subir  les  opérations  suivantes, 
permettant  de  les  utiliser  de  nouveau  : 
1°  examen  des  étuis,  désamorçage,  lavage  à 
la  potasse,  séchage  et  polissage;  2°  dans  les 
établissements  de  l'artillerie,  reniandrinage 
des  étuis,  tournage  du  bourrelet,  calibrage 
de  longueur,  fraisage  et  calibrage  de  l'en- 
trée, vérification  des  étuis  réfectionnés. 

RÉFECTOIRE.  Le  lieu  où  l'on  se  réunit 
pour  prendre  les  repas  en  commun,  dans  un 
établissement  ou  dans  une  communauté.  Les 
corps  de  troupe  ont  été  autorisés  à  organiser 
des  réfectoires  pour  les  caporaux  et  soldats, 
dans  toutes  les  casernes  ou  quartiers  dans 
lesquels  les  ressources  du  casernement  ont 
permis  cette  installation. 

Les  dépenses  résultant  de  cette  instal- 
lation sont  supportées  par  le  service  du 
génie  ou  par  la  masse  de  casernement,  en 
ce  qui  concerne  les  modifications  aux  bâti- 
ments ;  par  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien, en  ce  qui  concerne  le  mobilier,  et 
par  les  ordinaires  en  ce  qui  concerne  la  vais- 
selle. 

RÉFLECTEUR.  Appareil  destiné  à  ré- 
fléchir la  lumière.  Ce  sont  généralement  des 
miroirs  concaves  ou  paraboliques,  qui  réflé- 
chissent la  lumière  sans  la  disperser  ;  mais 
ce  sont  quelquefois  aussi  des  miroirs  plans. 
Les  premiers  sont  employés  pour  les  appa- 
reils de  la  télégraphie  optique,  pour  les  ré- 
verbères, les  appliques,  etc.  ;  les  miroirs 
plans  sont  employés  notamment  dans  les 
forts,  à  la  naissance  des  gaines  d'éclairage 
des  galeries,  pour  projeter  les  rayons  lumi- 
neux suivant  l'axe  longitudinal  de  ces  der- 
nières. 

Les  corps  de  troupe  sont  autorisés  à 
acheter,  dans  la  limite  de  prix  de  1  franc 
30  centimes  par  objet,  des  réflecteurs  pour 
passer  l'inspection  des  canons  de  fusil  ou  de 
carabine. 

RÉFORME.  Action  de  déclarer  qu'un 
olTi't,  un  olijet  ou  un  animal  n'est  plus  en 
état  d'être  employé  à  un  service  militaire. 
Décision  de  l'autorité  militaire  compétente 
par  laquelle  un  homme  de  troupe  est  dé- 
clare incapable  de  servir  et  renvoyé  dans 
ses  foyers,  ou  par  laquelle  uu  officier  e*t  dé- 


RÉFORME. 


7^8 


RÉFORME. 


claré  incapable  ou  indigne  de  servir  et  rayé 
des  cadres  de  l'armée. 

—  des  armes.  Les  armes  jugées  non 
réparables  par  le  capitaine  d'artillerie  ins- 
pecteur sont  comprises  sur  un  état  spécial 
et  versées  à  l'artillerie  après  autorisation 
ministérielle. 

—  du  campement.  Le  matériel  de 
campement  jugé  non  réparable  dans  les  corps 
de  troupe  est,  après  examen  du  sous-inten- 
dant militaire  et  autorisation  de  l'intendant 
militaire,  expédié  au  magasin  régional  et 
réformé,  s'il  y  a  lieu,  par  l'intendant  in- 
specteur général.  Le  magasin  régional  d'ha- 
Mllement  et  du  campement  adresse  immé- 
diatement aux  corps  de  troupe,  sans  at- 
tendre que  la  réforme  soit  prononcée,  le 
matériel  nécessaire  pour  remplacer  celui  qui 
a  été  envoyé  par  ces  derniers. 

—  des  chevaux.  La  réforme  des  che- 
vaux d'officiers  est  prononcée  par  les  auto- 
rités désignées  à  l'article  3  du  règlement  du 
20  mars  1890  sur  le  service  courant. 

La  réforme  des  chevaux  de  troupe  dans 
les  régiments  de  cavalerie  et  d'artillerie  et 
dans  les  escadrons  du  train  des  équipages 
militaires  est  prononcée,  à  toute  époque  de 
l'année,  au  titre  du  service  courant,  par  le 
chef  de  corps.  Dans  les  autres  corps,  ser- 
vices ou  établissements,  la  réforme  des  ani- 
maux reconnus  impropres  au  service  est  pro- 
noncée par  les  autorités  désignées  à  l'article  3, 
précité. 

—  des  effets  de  toute  nature  achetés 
au  compte  des  masses.  Tous  ceux  de  ces 
effets  qui  ont  été  achetés  au  compte  du  fonds 
commun  peuvent  être  réformés  à  toute  épo- 
que par  le  conseil  d'administration  ;  ceux 
qui  ont  été  payés  par  les  fonds  particuliers 
des  unités  administratives  sont  la  propriété 
de  ces  unités  et  peuvent  être  réformés  et 
remplacés  à  toute  époque  par  les  capitaines- 
commandants.  Les  conseils  d'administration 
et  les  capitaines  peuvent  disposer  de  ces  ef- 
fets comme  ils  l'entendent,  soit  pour  les  ré- 
parations, soit  pour  tout  autre  usage  mili- 
taire ;  les  effets  ou  objets  inutiUsables  sont 
seuls  versés,  sans  reddition  de  compte,  au 
capitaine  d'habillement,  pour  être  remis  à 
l'administration  du  Domaine. 

—  du  harnachement.  La  réforme  du 
harnachement  est  prononcée  par  les  inspec- 
teurs généraux,  à  l'époque  de  l'inspection 
générale.  Ces  effets  sont  inscrits  sur  des  étals 
de  réforme  sur  lesquels  le  sous-intendant 
militaire  donne  son  avis  ;  linspecleur  géné- 
ral inscrit  sa  décision,  en  regard  de  chaque 
effet,  dans  la  colonne  ad  lioc,  et  les  états 
.sont  ensuite  arrêtés  en  toutes  lettres. 

Dans  les  corps  de  troupe  où  il  existe  une 


masse  de  Iiarnachement,  les  effets  de  harna- 
chement sont  réformés  à  toute  époque,  dans 
les  conditions  indiquées  plus  haut  pour  les 
effets  achetés  au  compte  des  masses. 

—  des  équipages  régimentaires.  La 
réforme  des  équipages  est  prononcée  par  le 
Ministre  de  la  guerre,  sur  la  proposition  du 
capitaine  d'artillerie  inspecteur,  qui  lui 
adresse  un  rapport,  à  la  suite  de  sa  visite 
annuelle. 

—  des  hommes  de  troupe.  Les 
hommes  de  troupe  qui,  à  leur  arrivée  au 
corps  ou  après  leur  incorporation,  sont  jugés 
impropres  au  service  pour  quelque  cause 
que  ce  soit,  sont  immédiatement  proposés 
pour  la  réforme  et  déférés  à  la  commission 
spéciale  de  réforme  de  la  subdivision  de  ré- 
gion où  ils  se  trouvent. 

Cette  proposition,  établie  par  le  chef  de 
corps,  relate  la  date,  l'origine  et  les  circon- 
stances des  blessures  ou  infirmités  ;  elle  est 
accompagnée  du  livret  matricule  ainsi  que 
d'un  certificat  de  visite  établi  par  l'un  des 
médecins  du  corps,  et  de  tous  les  certificats 
et  documents  authentiques  de  nature  à  éclai- 
rer la  commission  spéciale. 

Les  hommes  sont  examinés,  en  présence 
de  la  commission,  par  deux  médecins  mili- 
taires, ou  à  défaut  par  deux  médecins  civils, 
qui  constatent  par  un  certificat  de  contre- 
visite,  les  résultats  de  leur  examen.  La  com- 
mission prononce  et  sa  décision  est  constatée 
par  un  procès-verbal  dressé  par  le  sous- 
intendant  militaire,  sur  un  registre  spécial. 

Lorsque  la  commission  spéciale  a  reconnu 
que  les  militaires  soumis  à  son  examen  sont 
impropres  au  service,  elle  examine  si  le 
congé  qu'il  convient  de  leur  délivrer  est  un 
congé  n°  l  ou  un  congé  n"  2 .  Dans  le  cas 
où  elle  accorde  un  congé  n°  1,  la  commis- 
sion apprécie  s'il  y  a  lieu  de  proposer  le  titu- 
laire pour  une  gratification  renouvelable. 

—  des  officiers.  La  réforme  est  la  po- 
sition de  l'officier  privé  définitivement  de 
son  emploi,  et  rendu  à  la  vie  civile,  avec 
une  solde  temporaire  de  réforme,  ou  une 
pension  de  réforme,  suivant  qu'il  a  ou  qu'il 
n'a  pas  accompli  vingt  ans  de  services  effec- 
tifs. 

Un  officie]'  ou  assimilé  peut  être  mis  à  la 
réforme  dans  l'un  des  cas  suivants  :  1°  par 
mesure  de  discipline,  pour  inconduite  habi- 
tuelle, fautes  graves  dans  le  service  ou  con- 
tre la  discipline,  fautes  contre  l'honneur; 
2°  pour  raisons  de  santé,  après  trois  ans 
passés  dans  la  non-activité. 

Dans  les  deux  cas ,  la  réforme  ne  peut 
être  prononcée  que  par  le  Chef  de  l'Etat  sur 
la  proposition  du  Ministre  de  la  guerre,  et 


REFOULEMENT. 


7<9 


RÉGIMENT. 


après  avoir  pris  l'avis  duu  conseil  d'en- 
quête. ^ 

Les  formalités  a.  remplir  pour  la  réforme 
des  officiers  sont  indiquées  dans  le  règlement 
du  28  décembre  1>83  sur  le  service  inté- 
rieur (art.  3i4,  infanterie;  art.  3l7,  cava- 
lerie; art.  342,  artillerie). 

Les  officiers  de  réserve  et  de  l'armée  ter- 
ritoriale, soumis  à  des  règles  spéciales,  peu- 
vent perdre  le  grade  qui  leur  a  été  conféré 
pour  lune  des  causes  énumérée3,et  dans  les 
formes  prescrites  par  le  décret  du  31  août 
1878, 

—  des  outils  portatifs.  La  réforme 
des  outils  portatifs  est  prononcée  par  le  Mi- 
nistre de  la  guerre,  sur  la  proposition  du 
capitaine  d'artillerie  inspecteur ,  qui  lui 
adresse  un  rapport,  à  la  suite  de  sa  visite 
annuelle. 

--  des  pièces  d'armes.  Les  pièces  d'ar- 
mes sont  réformées  par  le  capitaine  d'artil- 
lerie, lors  de  sa  visite  annuelle. 

REFOULEMENT.  Dégradation  des  bou- 
ches à  feu  en  bronze,  consistant  dans  l'ac- 
croissement du  diamètre  de  l'âme  à  l'empla- 
cement de  la  charge. 

REFOULER  l'ennemi.  Faire  reculer, 
repousser  l'ennemi  dans  ses  attaques,  dans 
ses  opcrations,  dans  ses  sorties. 

REFOULOIR.  Hampe  garnie  d'une  tète 
cylindrique  aplatie,  servant  à  bourrer  la 
cliarge,  le  tampon  d'une  pièce  de  canon  se 
chargeant  par  la  bouche. 

RÉFRACTAIRE.  Celui  qui,  appelé  par 
la  loi  de  recrutement,  ne  se  rend  pas  sous 
les  drapeaux  (V.  Déserteur). 

RÉFUGIÉ.  Celui  qui  se  retire  en  pays 
étranger  pour  y  être  en  sûreté.  Lorsqu'une 
troupe  en  armes  se  réfugie  en  temps  de 
guerre  sur  un  territoire  neutre,  elle  doit  être 
désarmée  et  internée.  C'est  ce  cpri  a  eu  lieu 
en  1871  pour  l'armée  de  Bourbaki,  qui  s'est 
réfugiée  en  Suisse. 

REFUS.  Action  de  repousser,  de  ne  pas 
accepter  ce  qui  est  offert,  de  ne  pas  accorder 
ce  qui  est  demandé. 

—  de  denrées  de  l'administration. 
Lorsqu'un  officier  chargé  de  suivre  une  dis- 
tribution reconnaît  que  les  denrées  ne  sont 
pas  acceptables,  il  ne  doit  pas  les  recevoir 
et  en  rentre  compte  au  major;  celui-ci  in- 
forme aussitôt  le  connuandant  d'armes  et  le 
colonel,  et  avise  le  sous-intendant  militaire. 
Le  commandant  d'armes  convoque  le  plus 
tôt  possible  la  commission,  et  il  est  procédé 
comme  il  est  indiqué  au  règlement  du 
28  décembre  1883  (art,  381  à'"3S5,  infan- 
terie; 373  à  379,  cavalerie;  399  à  403, 
artillerie) , 

—  de  denrées  de  l'ordinaire.  L'offi- 


cier délégué  par  la  commission  des  ordi- 
naires doit  refuser  les  denrées  qu'il  ne  juge 
pas  de  bonne  qualité  et  en  exiger  le  rempla- 
cement immédiat.  En  cas  de  contestation,  il 
rend  compte  au  président,  qui  convoque  la 
commission.  Celle-ci  prononce  sans  appel, 
et,  s'il  y  a  lieu,  fait  aclieter  au  compte  des 
fournisseurs  les  quantités  de  denrées  ou  le 
nombre  d'objets  nécessaires. 

—  d'informer  (V.  Justice  militaire). 

—  d'obéissance.  Le  refus  d'obéissance 
pour  marcher  contre  l'ennemi  ou  contre  des 
rebelles  armés,  est  puni  de  mort  avec  dé- 
gradation militaire  ;  le  refus  d'obéissance 
simple  sur  un  territoire  en  état  de  guerre  ou 
de  siège  est  puni  de  5  à  10  ans  de  travaux 
publics  ;  le  refus  d'obéissance,  dans  tous  les 
autres  cas,  est  puni  de  1  à  2  ans  de  prison 
(art.  218). 

REFUSER  la  bataille,  le  combat. 
Eviter  un  engagement  qui  se  présente  avec 
l'ennemi. 

—  le  front,  Taile.  Faire  replier  en  ar- 
rière une  partie  de  la  ligne  de  bataille. 

RÉGIE.  Action  de  faire  exécuter  des  tra- 
vaux au  compte  de  1  État  et  sous  la  surveil- 
î  lance  de  ses  agents.  Ce  mode  est  quelquefois 
employé  par  le  service  du  génie,  lorsqu'il  ne 
peut  pas  trouver  à' entrepreneur,  ou  lorsque 
celui-ci  n'est  pas  en  mesure  de  remplir  ses 
engagements,  ou  lorsqu'il  les  remplit  dans 
un  esprit  de  fraude. 

On  désigne  encore  sous  le  nom  de  régie 
les  administrations  chargées  de  la  perception 
de  certaines  taxes  indirectes,  telles  que  les 
tabacs,  les  vins,  les  alcools,  les  pou- 
dres, etc. 

REGIME.  Règle  à  laquelle  est  soumise 
l'alimentation  des  malades  dans  les  hôpitaux 
militaires.  Se  dit  aussi  de  la  règle  dans  la 
manière  de  vivre,  par  rapport  à  la  santé. 

RÉGIMENT.  Unité  d'instru  tion  et  d'ad- 
ministration composée  d'un  certain  nombre 
de  compagnies,  escadrons  ou  batteries,  con- 
stituant un  seul  corps  de  troupe,  sous  le 
commandement  d'un  colonel  ou  d'un  lieute- 
nant-colonel. 

Chez  les  Francs,  les  corps  de  troupe,  for- 
més pour  la  durée  d'une  campagne,  étaient 
désignés  par  le  nom  de  leurs  bannières  et  les 
compagnies  comptées  par  enseignes  ;  le  chef 
de  plusieurs  compagnies,  comme  notre  chef 
de  bataillon,  prenait  le  nom  de  capitaine  gé- 
néral, et  lorsque  le  corps  comprenait  un 
certain  nombre  de  compagnies,  celui  qui  le 
commandait  finit  par  prendre  le  titre  de  co- 
lonel ou  de  nu'stre  de  camp. 

Mais  ce  n'est  que  sous  Henri  11  que  l'on 
vit  apparaître  des  régiments  sous  ce  nom, 
au  nombre  de  4  formés  des  4  légions  que  ce 


RÉGIMENT  AIRE. 


720 


RÉGLAGE 


DU   TIR. 


roi  avait  organisées.  Henri  IV  en  ajouta  9. 
Louis  XUl  en  créa  dl,  et  Louis  XIV  94. 

Jusqu'à  ce  dernier  monarque,  les  régi- 
ments portaient  le  nom  des  provinces  où  ils 
avaient  été  formés;  en  1666,  Louis  XIV 
leur  assigna  des  numéros  d'ordre;  néanmoins 
l'ancien  usage  continua  de  prévaloir  dans  le 
langage  or  linaire.  En  1793,  le  nom  de  régi- 
ment fut  leraplacé  dans  l'infanterie,  par 
celui  de  demi-brigade,  mais  un  arrêté  des 
consuls  le  rétablit  en  1803,  et  il  a  toujours 
été  employé  depuis.  Il  existe  en  France, 
d'après  l'organisation  actuelle  pour  le  temps 
de  guerre,  trois  espèces  de  régiments,  dans 
l'infanteiie,  savoir  :  1°  le  régiment  actif  à 
3  bataillons  de  4  compagnies  chacun,  com- 
mandé par  le  colonel  ;  2"  le  régiment  mixte, 
de  3  bataillons,  dont  1  formé  de  soldats  de 
l'armée  active,  et  2  formés  de  territoriaux, 
commandé  par  le  lieutenant  colonel  du  régi- 
ment actif,  et  portant  le  numéro  de  ce  der- 
nier régiment,  augmenté  de  200  ;  3°  le 
régiment  territorial  formé  d'un  nombre  va- 
riable de  bataillons  à  4  compagnies,  et  com- 
mandé par  un  lieutenant-colonel  de  l'armée 
territoriale.  Pour  l'organisation  en  temps  de 
paix  (V.  Armée,  Artillerie,  Cacalerie,  Génie, 
Infanterie,  Pontonniers,  Train  des  équi- 
pages). 

Il  existe  actuellement  deux  types  de  régi- 
ments d'infanterie  de  ligne  ;  i°  le  régiment 
subdivisionnaire  qui  comprend,  en  temps  de 
paix,  3  bataillons  de  4  compagnies,  plus  un 
cadre  complémentaire  destiné  à  former  un 
4<=  bataillon  en  cas  de  mobilisation  ;  2"  le 
régiment  régional  qui  comprend,  dès  le 
temps  de  paix,  4  bataillons  de  4  compa- 
gnies chacun. 

RÉGIMENTAIRE.  Qui  appartient  au 
régiment  (V.  Écoles  régimentaires.  Convois 
régimentaires,  etc.). 

RÉGION  de  corps  d'armée.  Étendue 
du  territoire  national  occupé  en  temps  de 
paix  par  un  corps  d'armée.  Chaque  région 
comprend  huit  subdivisions  de  région,  ayant 
chacune  un  bureau  de  recrutement,  et  for- 
mant un  régiment  territorial  d'infanterie. 

REGISTRE.  Livre  où  l'on  écrit  les  actes, 
les  opérations  de  chaque  jour,  pour  en  con- 
server trace  et  pour  en  justifier. 

Les  registres  tenus  dans  la  compagnie 
sont  :  le  registre  de  comptabilité,  le  registre 
d'ordres,  le  cahier  d'ordinaire,  les  livrets 
matricules  des  officiers,  des  hommes  et  des 
chevaux,  et  les  livrets  individuels  des 
hommes  de  troupe. 

L'article  115  du  règlement  du  15  janvier 
1889  sur  l'administration  des  corps  de 
troupe  [B.  0  ,  p.  r.,  page  38),  indique  la 


nature  des  registres  à  tenir  danj  les  corps, 
portions  de  corps  et  détachements,  ainsi  que 
les  officiers  qui  sont  chargés  de  les  tenir. 
L'annexe  n°  2  audit  règlement  (B.  0.,  p.  r., 
page  91)  donne  les  instructions  nécessaires 
pour  la  tenue  de  ces  différents  registres. 

—  matricule  (V.  Matricule). 

RÉGLAGE  du  tir.  A  pour  objet  de  dé- 
terminer la  hausse  à  employer  pour  que  les 
projectiles  lancés  par  les  différentes  pièces 
viennent  se  grouper  autour  du  but  à  battre, 
de  manière  à  produire  le  plus  grand  effet 
possible.  On  y  parvient  en  observant  les 
points  de  chute  d'un  certain  nombre  d'obus 
et  en  corrigeant  méthodiquement  les 
hausses  successivement  employées  pour  ce 
tir  d'essai. 

—  du  tir  percutant  de  campagne. 
Lorsque  l'observation  du  sens  des  écarts  est 
généralement  possible,  le  réglage  du  tir 
s'exôcnte  à  l'aide  de  toutes  les  pièces  de  la 
batterie.  Avant  de  commencer  le  feu,  on 
donne  les  indications  les  plus  précises  sur 
les  conditions  du  tir.  Le  feu  est  commencé  à 
une  distance  inférieure  à  celle  qui  a  été  ap- 
préciée ;  cette  diminution  est  de  200  mètres 
environ.  L'observation  des  coups  a  lieu,  soit 
à  l'dil  nu,  soit  avec  la  lorgnette  ou  la  lu- 
nette de  batterie.  Dans  les  tirs  d'essai,  les 
coups  sont  échelonnés  en  faisant  donner 
successivement  aux  pièces  un  nombre  de 
tours  de  manivelles  en  progression  arithmé- 
tique jusqu'à  ce  que  l'on  observe  un  écart 
en  sens  contraire  du  premier.  A  partir  du 
moment  où  le  but  est  encadré,  on  resserre 
la  fourchette  jusqu'au  1/8  de  tour,  en  di- 
minuant progressivement  l'amplitude  des 
mouvements  de  manivelle,  chacune  des  nou- 
velles modifications  étant  la  moitié  de  la 
précédente. 

Si,  dans  certains  cas,  il  est  plus  avanta- 
geux de  régler  le  tir  au  moyen  de  coups 
longs,  le  premier  coup  est  long  et  l'on  ma- 
nœuvre la  manivelle  dans  le  sens  plus  près. 

Pour  le  tir  d'ensemble,  les  modifications  à 
prescrire  à  la  hausse  d'essai  sont  basées  sur 
l'observation  d'une  série  de  6  coups  et  en- 
suite sur  des  séries  de  12  coups.  Sur  une 
ligne  mince,  découverte,  on  cherche  à  obte- 
nir moitié  de  coups  courts,  tandis  que  1/3 
de  coups  courts  suffisent  pour  une  ligne  pro- 
fonde ou  couverte. 

Dans  le  cas  de  changement  d'objectif,  le 
réglage  du  tir  se  fait  suivant  les  règles  or- 
dinaires en  partant  du  nouveau  point  de 
départ. 

Lorsque  le  même  coup,  tiré  trois  fois  de 
suite,  ne  peut  donner  lieu  à  aucune  obser- 
vation du  sens  de  son  écart,  on  emploie, 
suivant  les  cas,  le  système  des  observations 


REGLAGE. 


latérales    ou    celui   de    l'échelonnement    dex 
fiausses.  ^ 

—  du  tir  fusant  de  campagne.  Ré- 
gler la  hausse  comme  pour  le  tir  percutant. 
Dès  que  le  but  est  encadré  par  2  coups  dif- 
férant de  1/2  tour  de  manivelle,  le  capitaine 
prescrit  à  une  section  des  ailes  de  continuer 
le  tir  percutant  et  aux  autres  pièces  de  dé- 
boucher les  évents.  Le  capitaine  poursuit  la 
détermination  de  la  fourcJiette  de  1/8  de 
tour  à  l'aide  des  pièces  chargées,  fixe  la 
hausse  et  prescrit  de  déboucher  les  évents  ; 
sur  un  but  mince,  adopter  la  hausse  du 
coup  court  de  la  fourchette,  sur  un  but  pro- 
fond, celle  du  coup  long.  Les  évents  débou- 
chés sont  ceux  qui  correspondent  à  la 
hausse.  Pour  les  coups  suivants,  les  pièces 
ne  sont  rechargées  que  lorsque  le  capitaine 
a  prescrit  le  nouvel  évent.  Faire  varier 
l'évent,  si  c'est  nécessaire,  par  2/10  de  se- 
conde, jusqu'à  ce  que  l'on  obtienne  une  série 
de  4  coups  contenant  à  la  fois  des  coups 
fusants  et  des  coups  percutants.  Régler  en- 
suite le  tir  de  manière  à  obtenir  1/3  à  1/4 
de  coups  percutants.  Tirer  une  série  de 
8  coups  avec  l'évent  ainsi  corrigé  ;  lorsqu'une 
semblable  série  comprend  2  ou  3  coups  per- 
cutants, l'évent  est  réglé.  La  section  percu- 
tante prend  alors  le  tir  fusant. 

Pour  régler  directement  le  tir  fusant,  on 
prend  une  hausse  courte  et  l'évent  corres- 
pondant. Conserver  l'évent  et  modifier  la 
hausse  pour  amener  l'éclatement  à  hauteur 
du  but.  Dès  qu'un  évent  a  donné  lieu  à  un 
coup  fusant  observé  court  ou  long,  modifier 
l'évent  et  faire  subir  la  correction  parallèle 
à  la  hausse  à  l'aide  de  la  manivelle.  Lors- 
qu'on a  observé  un  coup  de  sens  contraire 
aux  précédents,  appliquer  le  procédé  des 
moyennes  successives,  jusqu'à  ce  que  l'ou 
obtienne  une  fourchette  de  0'",3.  Vérifier 
les  limites  de  la  fourchette  ;  adopter  pour 
toute  la  batterie  l'évent  et  la  hausse  du 
coup  court. 

Le  réglage  du  tir  sur  un  but  mobile,  sur 
une  ligne  de  cavalerie  se  rapprochant  de  la 
batterie,  celui  d'un  groupe  de  batteries  font 
lobjet  de  règles  précises  à  l'usage  des  artil- 
leurs et  qui  ne  peuvent  trouver  place  ici. 

—  du  tir  de  siège,  de  place  et  de 
côte.  On  dispose,  pour  le  réglage  du  tir  de 
ce  genre  de  pièces,  de  tout  le  temps  et  de 
tous  les  moyens  désirables  :  tables  de  tir, 
planclieltes  de  tir,  distances  repérées  d'avance, 
[)Ostes  téléphoniques  pour  l'observation  des 
coups,  but  immobile,  etc.;  aussi  est-on  ra- 
rement obligé  de  recourir  à  un  réglage  comme 
celui  qui  est  employé  pour  le  tir  des  bouches 
à  feu  de  campagne,  et  alors  le  service  de 
l'artillerie  prend  les  dispositions  prévues. 


721  RÈGLEMENT. 

RÈGLE.  Instrument  qui  sert  à  tracer  des 
lignes  droites.  Au  figuré  ce  mot  signifie  : 
principe,  loi,  usage,  bienséance. 

—  à  coulisse  ou  règle  Voilliard. 
Instrument  employé  pour  permettre  de 
rendre  à  une  pièce  d'artillerie,  après  chaque 
coup,  la  direction  qu'elle  avait  au  premier 
coup  et  qui  a  été  dérangée  par  suite  du  re- 
cul ou  du  déplacement  de  l'affût  (V.  Poin- 
tage). 

C'est  une  règle  graduée  ou  non,  munie  de 
2  curseurs.  On  commence  avant  de  tirer  le 


1*"^  coup,  par  planter  un  piquet  A  à  droite 
et  un  piquet  B  à  gauche  de  l'affût,  en  face 
des  points  de  repère  a  et  b.  La  règle  étant 
appliquée  en  A,  son  extrémité  en  a,  on 
fixe  le  curseur  n°  1  au-dessus  du  piquet  A. 
On  porte  ensuite  la  règle  sur  b  B,  en  la  re- 
tournant de  manière  à  appliquer  le  curseur 
n°  1  en  6,  puis  Ton  fixe  le  curseur  n''  2  au- 
dessus  de  B. 

Pour  redonner  le  pointage  primitif  après 
le  tir  du  1^"^  coup,  on  applique  de  nouveau 
l'extrémité  de  la  règle  contre  le  repère  a  et 
l'on  amène  le  curseur  n°  1  au-dessus  de  A. 
De  cette  façon,  la  distance  entre  les  2  cur- 
seurs se  trouvera  augmentée  ou  diminuée  de 
la  différence  entre  les  deux  positions  succes- 
sives du  curseur  n"  1.  On  porte  alors  la 
règle  en  6  B,  en  posant  le  curseur  n°  2  au- 
dessus  de  B,  et  Ton  déplace  la  flèche  à 
droite  ou  à  gauche  jusqu'à  ce  que  le  repère 
b  s'applique  contre  le  curseur  n°  1.  Alors 
la  ligne  a  6  se  trouvera  parallèle  à  sa  posi- 
tion primitive,  puisqu'elle  aura  été  augmen- 
tée ou  diniinuée  d'une  même  longueur  B. 

RÈGLEMENT.-  On  confond  souvent  les 
décrets,  instructions,  ordonnances,  avec  les 
règlements.  Règlement,  qui  vient  de  régu- 
lation, est  synonyme  de  rescrit  officiel.  H  y 
a  d'ailleurs  des  décrets  ou  ordonnances  por- 
tant règlement;  tels  sont  :  le  décret  du 
23  octobre  1883,  portant  règlement  sur  le 
service  des  armées  en  campagne  ;  celui  du 
28  décembre  1883,  portant  règlement  sur 
le  service  intérieur;  celui  du  4  octobre  1891, 
portant  règlement  sur  le  service  dans  les 
places  de  guerre  et  les  villes  de  garnison. 

Nous  citerons  comme  règlements  les  plus 
importants,  ceux  sur  les  manœuvres  des  dif- 
férentes armes  (V.  Théories),  sur  la  solde, 
sur  le  service  intérieur,  sur  le  service  dct 
places,  sur  le  service  en  campagne,  sur  les 

46 


RÉGULARISATION.  7 

frais  de  route,  sur  les  transports  militaires 
en  chemin  de  fer,  sur  les  subsistances  mili- 
taires, sur  l'habillemenf,  sur  l'administra- 
lion  des  corps  de  troupe,  sur  la  comptabilité- 
matières,  sur  te  service  courant,  sur  la 
gendarmerie,  sm»"  le  service  de  santé,  sur  le 
service  des  étapes,  sur  les  réquisitions. 

—  de  compte.  Opération  qui  consiste  à 
l'iablir  un  compte  suivant  la  règle,  puis  à 
le  solder. 

RÉGOLARISATION.  Action  de  rendre 
régulier  ce  qui  n'a  point  été  fait  suivant  les 
règles. 

—  des  frais  de  route.  Chaque  mois, 
les  payeurs  récapitulent  les  mandats  de  frais 
de  route  qu'ils  ont  payés,  eu  un  état  de 
remboursement  en  double  expédition,  et 
adressent  le  tout  au  sous-intendant  mili- 
taire qui,  après  vérification,  en  ordonnance 
le  montant  au  profit  du  payeur,  pour  le  cou- 
vrir des  avances  qu'il  a  faites.  La  vérifica- 
tion a  lieu  dans  les  formes  indiquées  par  les 
décrets  du  \'i  juin  1867   (édition  de  1889). 

RÉGULIER.  Qui  est  établi  suivant  la 
lèglc.  On  donne  quelquefois  le  nom  de  régu- 
liers à  des  soldats  appartenant  à  l'armée  ré- 
gulière de  certaines  puissances  orientales, 
afin  de  les  distinguer  des  irréguliers,  qui 
sont  formés    seulement   au   moment   d'une 

RÊHARILITATION.  Action  de  rétablir 
dans  son  premier  étal,  dans  ses  droits,  celui 
qui  en  était  déchu.  En  matière  commerciale, 
elle  a  pour  but  de  faire  cesser  toutes  les  in- 
capacités d'un  failli  ;  en  matière  criminelle, 
elle  ne  s'exerce  le  plus  souvent  que  lorsqu'on 
reconnaît  que  le  jugement  est  une  erreur  de 
justice  ou  lorsque  le  condamné  a  terminé  sa 
peine  on  a  olitenu  des  lettres  de  grâce. 

RÉINTÉGRATION.  Action  de  faire  re- 
mettre uu  objet  dans  le  lieu  d'où  il  a  été 
enlevé. 

—  d'armes.  Les  armes  des  militaires 
envoyés  eu  congé  ou  rayés  des  contrôles  du 
corps  pour  une  cause  quelconque,  sont  réin- 
tégrées au  magasin  du  corps  au  moyen  d'un 
bulletin  de  versement  nominatif.  Elles  sont, 
au  préalable,  visitées  par  le  chef  armurier, 
qui  doit  les  remettre  en  bon  état,  avant  de 
les  placer  dans  le  magasin  (V.  Répara- 
lions)  . 

—  de  chevaux.  Les  demandes  de  réin- 
tégration «de  chevaux  appartenant  à  l'État 
sont  établies  dans  la  forme  indiquée  par  la 
circulaire  du  21  décembre  187"2.  (,/  M.,  p. 
r.,  page  900).  Dans  les  corps  de  troupe, 
l'état  est  conforme  au  modèle  n"  2  annexé  à 
la  note  du  25  décembre  1883  (J.  M.,  p.  r., 
page  839).  Ces  demandes  sont  soumises,  soit 
à  l'insnecteur  général,  soit  au  général  com- 


!  REITRE. 

mandant  le  corps  d'armée,  qui  fait  verser 
les  chevaux  dans  un  corps  de  troupe  à  che- 
val de  la  région.  Les  chevaux  sont  présentés 
uu  corps  de  troupe  qui  les  a  livres,  ou  au 
corps  à  cheval  le  plus  à  proximité,  si  le 
premier  a  fait  mouvement. 

La  commission  de  remonte  examine  avec 
le  plus  grand  soin  l'état  de  i'animal,  aliu  de 
constater  si  la  responsabilité  de  l'officier  est 
ou  non  engagée,  et,  dans  le  premier  cas,  elle 
fixe  la  somme  à  imputer  pour  la  déprécia- 
tion du  cheval.  Cette  !ppération  est  con- 
statée par  un  procès-verbal  (V.  Rétrocession 
des  chevaux  appartenant  aux  officiers). 

—  des  denrées  En  fin  de  trimestre  ou 
de  service,  les  quantités  de  denrées  restant 
dans  les  voitures  du  train  régimentaire  sont 
reversées  dans  un  magasin  des  subsistances, 
et  ces  quantités  sont  déduites  sur  le  bon 
total  établi  au  titre  du  corps  par  le  compta- 
ble. Lorsqu'en  fin  de  trimestre  le  service  doit 
se  continuer,  ce  versement  ne  se  fait  pas 
effectivement,  mais  seulement  en  écritures, 
cest-à-dire  que  le  corps  reçoit  du  comptable 
une  facture  de  prise  en  charge  qui  a|)puie  la 
sortie  au  registre-journal,  et  ce  corps  remet 
au  comptable  un  bon  de  réapprovisionne- 
ment qui  est  pris  en  recette  à  ce  même  re- 
gistre. 

—  des  effets  et  du  matériel  appar- 
tenant à  l'État.  Ces  effets  ou  objets  sont 
réintégrés  au  magasin  du  corps  par  les  unités 
administratives,  au  moyen  d'un  bulletin  de 
versement.  Ils  sont,  au  préalable,  visités, 
puis  remis  en  bon  état.  Les  dégradations 
provenant  de  la  faute  des  hommes  sont  im- 
putées à  la  masse  d'habillement  et  d'entre- 
tien. 

—  des  effets  et  du  matériel  appar- 
tenant aux  masses.  Ces  effets  ou  objets 
sont  réintégrés  par  les  détenteurs  à  l'unité 
administrative  à  laquelle  ils  appartiennent. 
Cette  opération  est  constatée  par  une  inscrip- 
tion sur  le  registre  des  entrées  et  des  sor- 
ties. 

REITRE  ou  REYTRE.  Vient  du  mot  al- 
lemand reiter  ou  rilter,  cavalier.  C'était  une 
cavalerie  légère,  d'origine  alleman  le,  louant 
ses  services  à  quiconque  pouvait  les  payer. 
Chaque  reître  avait  un  valet  par  lequel  il  se 
faisait  appeler  maître  (meisler).  Us  formaient 
des  corps  de  5  à  600  hommes  qui  combat- 
taient bravement  et  manœuvraient  habile- 
ment ;  on  prétend  que  ce  furent  eux  qui  in- 
troduisirent en  France  l'usage  du  pistolet. 
Fendant  les  guerres  de  religion,  plusieurs 
corps  de  reitres  servirent  catholiques  et  pro- 
testants. Les  excès  qu'ils  commirent  dans 
les  pays  qu'ils  traversaient  les  rendirent 
odieux  à   la  population.    Celle-ci  en  exter- 


REJET. 


:i:i 


RELIURE. 


mina  uu  grand  nombre,  après  les  pertes 
rjuils  subirent  dans  dive»  combats,  de  sorte 
que  peu  d'entre  eux  purent  rentrer  en  Alle- 
magne. 

REJET.  Action  de  rebuter,  de  repousser, 
de  ne  pas  agréer,  de  ne  pas  admettre  (V, 
Régularisation) .  Toutes  les  dépenses  non 
justifiées  ou  non  réglementaires  font  l'objet 
d'uu  rejet  de  la  part  des  autorités  adminis- 
tratives et  donnent  lieu  à  des  feuilles  de  rec- 
tification. 

REJOINDRE  son  corps,  son  poste.  Se 
rendre  au  corps,  au  poste,  dont  oo  est  sé- 
paré à  la  suite  dune  permission  ou  d'un 
congé,  ou  auquel  on  est  affecté  à  la  suite 
d'une  nomination,  d'une  mutation,  etc. 

RELÂCHER.  Laisser  aller  un  prisonnier 
auquel  on  rend  sa  liberté.  Dans  la  mai'ine, 
ce  mot  signifie  s'arrêter  en  quelque  endroit 
pour  cause  de  besoin  ou  de  danger. 

RELAIS.  Nom  donné  d'abord  à  la 
berme . 

—  à  la  pelle.  Le  relais  à  la  pelle  est  la 
distance  à  laquelle  un  homme  peut  jeter  la 
terre  avec  cet  outil  ;  cette  distance  est  de 
4  mètres  si  le  transpoi  t  se  fait  horizontale- 
ment, et  de  i™,60  si  le  jet  est  vertical  ;  si 
les  travailleurs  sont  exercés,  cette  hauteur 
peut  être  portée  à  2  mètres.  Pour  transpor- 
ter la  terre  du  déblai  au  remblai,  il  faudra 
donc  un  certain  nombre  d'hommes,  nombre 
qui  se  modifiera  au  fur  et  à  mesure  de 
l'avancement  du  travail,  car  d'une  part  la 
fouille  s'approfondit,  d  autre  part  le  remblai 
s'élève.  Dès  que  le  travad  est  un  peu  avancé, 
les  jets  de  pelle  ne  sont  ni  horizontaux,  ni 
verticaux  ;  le  relais  est  alors  déterminé  théo- 
riquement par  cette  considération  que  le 
double  de  la  distance  verticale,  augmenté  de 
la  distance  horizontale,  soit  égal  à  4  mè- 
tres. 

RELATIONS.  Rapports  que  les  diverses 
autorités,  que  les  différents  services  ont 
entre  eux,  et  qui  sont  réglés  par  les  instruc- 
tions, règlements,  etc.,  pour  les  cas  de  toute 
espèce.  C'est  aussi  le  rapport  qui  existe 
entre  deux  objets  ou  deux  quantités,  par 
ex.,  les  relatioHb  entre  les  charges  et  les  vi- 
tesses initiales. 

Rapport  d'une  chose  à  une  autre,  loi  qui 
en  découle.  Ainsi,  pour  la  relation  entre  la 
flèche  et  l'abaissement  de  la  trajectoire  au 
point  de  chute,  on  a  trouvé  que  la  flèche 
est  le  quart  de  l'abaissement  de  la  trajec- 
toire au  point  de  chute.  Gomme  relation 
entre  la  portée  d'une  arme  et  la  flèche, 
celle-ci  est  le  quart  du  produit  de  la  portée 
par  la  tangente  de  l'angle  de  tir.  La  rela- 
tion entre  la  portée  et  l'abaissement  de  la 
trajectoire  au  point  de  chute,  a  pour  expres- 


sion :  la  portée  multipliée  par  k  tangenli- 
de  l'angle  de  tir,  etc. 

RELEVE.  Extrait  des  articles  fi 'un  regis- 
tre, d'un  compte,  qui  sont  relatifs  à  un 
même  objet.  Tels  sont  les  relevés  de  centra- 
lisatioa,  les  relevés  de  mandats  d'étapes,  les 
relevés  du  registre  H ,  les  relevés  des  dé- 
penses remboursables  par  l'État,  les  relevés 
sommaires,  etc 

RELÈVEMENT.  Mouvement  qui  se  pro- 
duit entre  l'instant  où  la  poudre  s'enflamme 
et  celui  où  le  projectile  quitte  !e  canon,  et 
qui  a  pour  objet,  dans  les  armes  placées  à 
l'épaule,  de  faire  relever  légèrement  le 
canon. 

—  des  lignes  télégraphiques.  Le  tra- 
vail s'exécute  en  sens  inverse  de  la  construc- 
tion (V.   Lignes  télégraphiques). 

RELEVER  la  garde,  un  poste,  un 
détachement,  une  sentinelle,  etc.,  c'est 
remplacer  par  de  nouvelles  troupes  celles 
qui  étaient  installées  antérieurement  aux 
endroits  indiqués.  L'article  82  du  décret 
du  4  octobre  1891  indique  les  conditions  et 
formalités  en  pareil  cas. 

RELIEF  des  ouvrages  (V.  Hauteur  du 
parapet). 

RELIEN.  Poudre  de  guerre  grossièrement 
écrasée  et  non  tamisée. 

RELIGION.  Culte  rendu  à  la  Divinité. 
Le  sentiment  religieux,  très  vivace  jusqu'à 
la  Révolution,  a  fait  accomplir  de  grandes 
choses,  lorsqu'il  s'est  montré  réellement 
élevé,  large  et  conciliant,  de  même  qu'il  a 
produit  des  faits  barbares  et  odieux,  tels  que 
les  guerres  de  religion,  l'inquisition,  etc., 
lorsqu'il  s'est  montré  étroit,  intoléiant,  fana- 
tique. 

Actuellement,  la  plupart  des  puissances 
considèrent  avec  raison  ce  sentiment  comme 
une  force  pour  leur  armée  (V.  Aumôniers. 
Culte,  Inhumation). 

RELIURE.  Action  de  coudre  ensemble  les 
feuillets  d'un  livre  et  d'y  mettre  une  couver- 
ture pour  le  conserver.  La  reliure  de  l'An- 
nuaire militaire,  du  Bulletin  officiel  du  mi- 
nistère de  la  guerre,  partie  réglementaire, 
des  ouvrages  de  médecine,  des  ouvrages  de 
l'infirmerie  vétérinaire,  des  registres  matri- 
cules, etc.,  existant  dans  les  corps  de  troupe, 
est  effectuée  au  compte  de  la  masse  d'habil- 
lement et  d'entretien  ;  la  rcUure  du  Bulletin 
officiel  du  ministère  de  la  guerre  en  la  pos- 
session des  fonctionnaires  de  l'intenJance  et 
des  directeurs  de  service  ayant  des  frais  de 
service,  doit  être  effectuée  semestriellement 
à  leur  compte;  de  même,  les  frais  de  reliure 
des  registres  de  comptabilité  des  ofiiciers  qui 
perçoivent  des  frais  de  bureau,  sont  suppor- 
tés par  ces  officiers  (V.  Brochage). 


REMBLAIS. 

REMBLAIS.  Masse  de  terre  rapportée, 
provenant  de  l'excavation  du  fossé,  et  em- 
ployée à  la  construction  du  parapet  des  ou- 
vrages ou  retranchements  (V.  Déblais  et 
Destrudion  des  routes). 

REMBOURSABLE.  Qui  doit  être  payé. 
Les  denrées  du  service  des  vivres  apparte- 
nant à  l'État,  distribuées  à  titre  onéreux, 
sont  délivrées  aux  parties  prenantes  contre 
versement  immédiat  de  leur  valeur  entre  les 
mains  de  l'officier  comptable  ou  de  l'entre- 
preneur chargé  d'effectuer  les  distributions. 
Il  est  fait  exception  à  cette  règle  pour  les 
denrées  distribuées  à  tout  détachement  qui 
n'est  pas  commandé  par  un  officier.  Les  prix 
de  remboursement  sont  fixés  par  le  Minis- 
tre. Les  bons  partiels  sont  d'un  modèle  spé- 
cial et  sont  décomptés  en  argent.  Les  quan- 
tités à  porter  sur  ces  bons  ne  sont  pas 
inférieures  au  décagramme,  pour  le  sel,  le 
sucre  et  le  café,  et  au  kilogramme  pour  les 
autres  denrées.  A  la  fin  de  cliaque  trimestre, 
les  corps  établissent  un  bon  récapitulatif 
décompté  pour  toutes  les  fournitures  perçues 
à  titre  remboursable  pendant  le  trimestre; 
ce  document,  qui  tient  lieu  de  bon  total, 
sert  à  rectilier  les  erreurs  de  calcul  ou  les 
fractions  négligées  sur  les  bons  partiels. 

Les  distributions  faites  à  titre  onéreux, 
par  les  entrepreneurs,  des  denrées  qui  leur 
appartiennent  (vivres  ou  fourrages),  ne  don- 
nent pas  lieu  à  comptabilité,  excepté  celles 
faites  à  d'autres  services  de  la  guerre.  Les 
parties  prenantes  payent  directement  le 
montant  de  ces  distributions  entre  les  mains 
des  entrepreneurs  près  desquels  ils  prennent 
livraison.  Les  prix  de  remboursement  sont 
ceux  des  marchés  conclus  par  les  entrepre- 
neurs avec  l'administration  de  la  guerre. 

REMBOURSEMENT.  Payement  qui  se 
fait  pour  rendre  une  somme  que  l'on  doit. 

—  des  avances  faites  par  le  corps. 
Les  remboursements  des  avances  faites  par 
les  corps,  pour  le  compte  de  l'Etat,  ont  lieu 
sur  la  production  de  relevés  d'un  modèle 
spécial,  établis  pour  chaque  service  du  dé- 
partement de  la  guerre  et  appuyés  des  pièces 
justificatives  (V.  annexe  n"  i  au  règlement 
du  14  janvier  1889,  B.  0.,  p.  r.,  page  75). 

—  des  cautionnements.  Les  caution- 
nements déposés  par  les  fournisseurs  des  or- 
dinaires sont  remboursés,  à  l'expiration  de 
chaque  marché,  par  le  trésorier  ou  l'officier 
payeur,  sur  l'invitation  écrite  du  président 
de  la  commission,  et  en  présence  du  secré- 
taire. En  cas  de  départ  du  corps,  les  cau- 
tionnements leur  sont  remis  la  veille  du  dé- 
part. 

Les  cautionnements  versés  dans  les  caisses 
de  l'État  par  les  entrepreneurs  ou  fournis- 


724  REMBOURSEMENT. 

seurs  du  département  de  la  guerre,  leur  sont 
remboursés,  après  l'expiration  de  leurs  mar- 
chés et  le  règlement  de  leurs  comptes,  sur 
une  autorisation  appelée  mainlevée,  déli- 
vrée par  le  Ministre  de  la  guerre. 

Les  cautionnements  versés  dans  les  caisses 
de  l'État  par  certains  comptables  gestion- 
naires du  département  de  la  guerre ,  leur 
sont  remboursés,  en  lîn  de  gestion,  après 
l'apurement  de  leurs  comptes,  sur  une  auto- 
risation délivrée  par  le  Ministre  de  la 
guerre. 

—  d'effets  et  du  matériel  apparte- 
nant à  l'Ëtat.  Ces  remboursements  sont 
effectués  par  les  conseils  d'administration 
des  corps  de  troupe,  d'après  les  factures  qui 
leur  ont  été  envoyées  par  le  service  livran- 
cier,  la  preuve  du  remboursement  doit  être 
inscrite  au  bas  de  la  facture  par  l'agent  du 
Trésor  qui  a  reçu  les  fonds. 

Le  remboursement  des  effets  emportés  par 
les  hommes  passant  d'un  corps  à  un  autre, 
est  effectué  par  le  nouveau  corps  à  l'ancien 
corps,  au  moyen  de  mandats  sur  le  Trésor. 

Le  remboursement  des  effets  ou  objets 
appartenant  aux  corps  de  troupe  que  les  ad- 
judants et  les  officiers  sont  autorisés  à  pren- 
dre pour  leur  usage  particulier,  sont  effec- 
tués à  la  fin  de  chaque  trimestre,  sur  des 
états  nominatifs  décomptés. 

—  des  frais  de  route.  Le  dernier  jour 
de  chaque  mois,  dans  la  matinée,  le  tréso- 
rier de  chaque  corps  de  troupe,  ou  le  chef 
de  détachement,  suivant  le  cas,  dresse  un 
état  des  indemnités  payées  par  lui  pour 
frais  de  route  pendant  le  mois.  Cet  état  re- 
produit toutes  les  inscriptions  du  registre  de 
route.  Il  est  adressé,  le  jour  même,  accom- 
pagné, s'il  y  a  lieu,  des  bordereaux  et  des 
listes  nominatives,  au  sous-intendant  ou  à 
son  suppléant  légal,  qui,  après  vérification 
sommaire  et  rectification,  au  besoin,  en 
mandate  le  montant  au  profit  du  corps, 
assez  à  temps  pour  que  le  payement  puisse 
avoir  lieu  dans  la  journée  au  Trésor  public. 
Cet  état  est  acquitté  par  le  trésorier  ou  le 
chef  de  détachement,  qui  en  perçoit  le  mon- 
tant. 

Si,  dans  le  courant  d'un  mois,  les  ressour- 
ces d'un  corps  ou  d'un  détachement  sont 
insuffisantes,  il  se  fait  rembourser  des  paye- 
ments pour  frais  de  route  de  la  môme  ma- 
nière que  ci-dessus. 

—  des  trop-perçus.  Le  montant  des 
trop  perçus  de  toute  nature  constatés  par  les 
feuilles  de  journées,  est  retenu  par  le  tréso- 
rier aux  capitaines-commandants,  au  pre- 
mier payement  mensuel  du  traitement  des 
olficiers  qui  suit  la  vérification  des  feuilles 
de  journées  par  le  sous-intendant  militaire. 


REMETTRE  la  baïonnette.       7 

REMETTRE  la  baïqpnette.  Le  soldat 
étant  reposé  sur  l'arme  et  la  baïonnette 
étant  au  canon,"  la  baïonnette  est  remise  au 
fourreau  au  commandement  de  :  Remettez  {la 
baionn)  elle,  qui  s'exécute  en  3  mouve- 
ments. 

—  la  consigne,  la  semaine,  le  ser- 
vice. Faire  donner  les  indications  néces- 
saires par  celui  qui  quitte  un  service  à  celui 
qui  le  remplace,  pour  que  le  service  conti- 
nue à  être  assuré  comme  s'il  n'y  avait  pas 
de  changement  de  titulaire. 

REMINGTON  (armes).  Armes  à  bloc, 


»  REMONTE. 

du  genre  dit  à  rotation  rétrograde.  Le  bloo 
et  le  chien  sont  en  forme  de  secteur  circu- 
laire. La  monture  est  en  deux  parties,  sépa- 
rées par  la  boîte  de  culasse  ;  il  existe  deux 
types  de  culasse  mobile  ;  l'un  ne  comporte 
pas  de  percuteur,  le  chien  agissant  directe- 
ment sur  l'amorce;  l'autre  a  un  percuteur 
logé  dans  le  bloc  (fig.  27S). 

L'Espagne  a  un  fusil  Remington  pour 
l'infanterie  et  les  troupes  à  pied,  une  cara- 
bine pour  la  cavalerie  et  l'artillerie  montée, 
un  mousqueton  pour  le  génie  monté. 

Des  fusils  et  des  carabines  Remington,  de 


Fis. 


divers  modèles,  dont  quelques-uns  transfor- 
més en  armes  à  répétition,  font  partie  de 
l'armement  du  Danemark,  de  la  Hollande, 
de  l'Italie  et  de  la  Suède,  les  anciens  mo- 
dèles étant  en  général  affectés  aux  troupes  de 
réserve. 

REMISE  de  galons.  Acte  de  renoncia- 
tion à  son  grade  fait  par  un  homme  de 
troupe  pour  lui  permettre  de  changer  de 
corps  ou  d'arme,  de  remplir  certains  emplois 
au  corps,  etc.  Cet  acte  doit  être  écrit;  il  est 
signé  par  l'intéressé  qui  le  fait  parvenir  au 
chef  de  corps  par  la  voie  hiérarchique. 

—  de  peine.  La  grâce  qui  est  faite  à 
un  condamné,  de  la  totalité  ou  d'une  partie 
de  la  peine  qu'il  aurait  à  subir. 

REMONTAGE.  Assemblage  et  mise  des 
pièces  d'une  arme  à  feu  séparées  par  le  dé- 
montage. 

—  de  chaussures.  Opération  qui  con- 
siste à  remettre  de  nouvelles  semelles  et  une 
nouvelle  empeigne  à  des  chaussures,  dont 
on  utilise  les  autres  parties.  Ils  sont  effec- 
tués par  les  ouvriers  du  corps,  et  d'après  un 
tarif  arrêté  dans  chaque  corps  par  le  conseil 
d'administration. 

Le  remontage  des  souliers  est  interdit 
d'une     manière    absolue  ;    les    corps    sont 


autorisés  à  faire  remonter  les  brodequins, 
les  bottes  et  les  bottines  seulement. 

REMONTE.  Le  service  de  la  remonte  est 
chargé  :  i°  de  l'achat  des  chevaux  et  mu- 
lets nécessaires  à  l'armée  ;  2°  des  soins  à 
donner  aux  animaux  achetés  jusqu'à  ce 
qu'ils  soient  livrés  aux  corps  ;  3°  de  la  sur- 
veillance des  juments  poulinières  confiées 
aux  cultivateurs  (V.  Dépôts  de  remonte , 
Cavalerie,  Réception  des  clievaux.  Réinté- 
gration des  chevaux.  Rétrocession  des  che- 
vaux) . 

—  des  officiers.  Les  ofilciers  de  tous 
grades  des  corps  de  troupe  à  cheval  doivent 
toujours  se  remonter  dans  leur  régiment  : 
ceux  qui  ne  trouvent  pas  au  corps  de  mon- 
ture à  leur  convenance  ont  la  faculté  de 
s'adresser  au  commerce. 

Les  officiers  généraux,  des  états-majors, 
d'infanterie,  du  génie,  de  gendarmerie,  les 
fonctionnaires  de  Tintcndance,  les  médecins 
militaires  et  les  employés  des  services  admi- 
nistratifs se  remontent  dans  les  régiments 
de  cavalerie,  obligatoirement,  s'ils  doivent 
être  remontés  à  titre  gratuit  et  facultative- 
ment, s'ils  doivent  être  remontés  à  titre 
onéreux.  A  cet  effet,  chaque  régiment  de  ca- 
valerie est  tenu  de  réserver,  pour  cette  re- 


REMONTE. 


monte  spéciale,  un  nombre  de  chevaux  dé- 
terminé, et  qui  sont  désignés  aux  revues 
trimestrielles.  La  circulaire  du  o  avril  1881 
dasse  ces  ofliciers  en  deux  catégories  au 
point  de  vue  de  la  remonte  : 

l'e  catégorie.  —  Officiers  brevetés  du  ser- 
vice d'état-major  ;  officiers  des  états-majors 
particuliers  de  l'artillerie  et  du  génie,  y 
compris  ceux  des  sapeurs- conducteurs  du 
génie  en  France  ;  officiers  de  gendarmerie. 
Ces  officiers  sont  autorisés  à  se  remonter 
dans  les  régiments  d'artillerie,  de  dragons, 
et  au  besoin  de  cuirassiers. 

2^  catégorie.  —  Officiers  d'infanterie,  of- 
ficiers des  troupes  du  génie,  fonctionnaires 
de  l'intendance,  médecins  militaires,  em- 
ployés des  services  administratifs.  Ces  offi- 
ciers sont  autorisés  à  se  remonter  dans  les 
régiments  de  cavalerie  légère. 

Les  officiers  subalternes  et  assimilés  sont 
remontés  à  titre  gratuit;  les  ofliciers  géné- 
raux et  assimilés,  les  officiers  supérieurs  et 
assimilés,  les  hommes  de  troupe  de  la  gen- 
darmerie sont  remontés  à  titre  onéreux. 

Les  officiers  subalternes  de  cavalerie  pren- 
nent possession  de  leur  monture  à  l'époque 
de  l'inspection  trimestrielle  ou  générale.  Les 
autres  ofliciers,  remontés  à  titre  gratuit,  doi- 
vent adresser  une  demande  au  général  com- 
mandant le  corps  d'armée  qui  les  autorise  à 
se  remonter  dans  un  régiment  de  cavalerie 
légère  de  la  région.  L'oflicier  choisit  son 
cheval  parmi  ceux  qui  sont  désignés  pour  la 
remonte  ,  il  le  présente  à  la  commission  de 
remonte  du  régiment,  qui  établit  un  procès- 
verbal  de  hvraison  relatant  avec  soin  les 
tares  et  autres  dépréciations  constatées. 

Les  demandes  de  chevaux,  à  titre  oné- 
reux, sont  adressées  au  général  comman- 
dant le  corps  d'armée,  qui  statue.  Les  for- 
malités de  livraison  sont  les  mêmes  que 
pour  les  chevaux  délivrés  à  titre  gratuit  La 
cession  est  constatée  au  moyen  d'un  procès- 
verbal  dressé  par  le  sous-intendant  mili- 
taire. Le  prix  de  cession  est  toujours  le 
même  que  le  prix  d'achat,  excepté  lorsqu'il 
s'agit  de  capitaines  promus  au  grade  supé- 
rieur, et  qui  conservent  en  toute^  propriété 
les  chevaux  qu'ils  tiennent  de  l'État.  Dans 
ce  dernier  cas,  il  est  déduit  sur  le  prix 
d'achat,  autant  d'annuités  d'un  septième  de 
ce  prix  que  le  cheval  est  resté  d'années  aux 
mains  de  l'officier,  à  partir  du  moment  où 
l'animal  a  atteint  l'âge  de  9  ans,  sans 
cependant  que  la  somme  à  payer  puisse  être 
inférieure  à  1/7  du  prix  d'achat  du  cheval. 
Le  prix  des  chevaux  est  payé  au  comptant, 
ou  en  deux  versements  égaux,  dont  le  pre- 
mier est  opéré  au  moment  de  la  prise  de 


726  REMPLACEMENT. 

possession  de  l'animal,  et  le  second  six  mois 
plus  tard. 

D'après  les  dispositions  du  décret  du  10  sep- 
tembre 1»89  (B.  0.,  p.  r.,  page  11),  les  of- 
ficiers supérieurs  et  assimilés  peuvent  se 
faire  délivrer  par  l'État  le  nombre  de  che- 
vaux prévu  au  tableau  annexé  audit  décret, 
moyenant  l'abandon  de  V inderiinité  de  mon- 
ture de  15  francs  par  mois. 

La  ferrure  et  le  logement  de  ces  chevaux 
sont  à  la  charge  de  l'État.  Les  officiers  gé- 
néraux et  assimilés  peuvent  jouir  de  la 
même  faculté  moyennant  une  retenue  men- 
suelle de  15  francs  exercée  sur  leur  solde. 

REMPART.  Vient  de  l'italien  remparo, 
rampe.  Partie  de  la  fortification  perma- 
nente qui  constitue,  à  proprement  parler,  le 
couvert  ou  terrain  de  combat.  Le  parapet 
est  placé  par-dessus  le  rempart. 

L'objet  du  rempart  est  de  protéger  l'in- 
térieur de  la  place  et  d'avoir  un  comman- 
dement sur  la  campagne. 

—  P^ace  extérieure  de  la  boîte  de  culasse 
sur  laquelle  est  taillée  la  rampe  de  déga- 
gement et  qui  donne  appui  au  renfort  du 
cylindre  (V.  fig.  268). 

REMPLAÇANT.  Celui  qui  était  autrefois 
admis  à  remplacer  un  homme  pour  le  ser- 
vice militaire  que  ce  dernier  avait  à  faire. 

REMPLACEMENT.  Dispositions  per- 
mettant à  un  homme  lié  au  service  de  se 
faire  suppléer  dans  des  conditions  déter- 
minées. Les  diverses  lois  sur  le  recrutement, 
notamment  celle  du  21  mars  1832,  avaient 
autorisé  le  remplacement  à  prix  d'argent. 
Pour  faire  cesser  certains  abus  résultant 
des  opérations  souvent  véreuses  auxquelles 
donnait  lieu  le  remplacement,  on  créa, 
en  1835,  la  caisse  de  la  dotation  de 
l'armée,  dans  laquelle  étaient  versées  les 
sommes  fixées  par  le  mmistre  pour  obtenir 
l'exonération  du  service  restant  à  parcourir. 
La  loi  du  27  juillet  1872  sur  le  recrutement 
a  supprimé  le  remplacement  sous  toutes  ses 
formes,  et  la  loi  du  13  juillet  1889  a  con- 
sacré le  principe. 

—  des  effets.  Les  effets  appartenant 
aux  masses  sont  remplacés  chaque  fois  que 
le  capitaine  commandant  le  juge  nécessaire, 
si  les  effets  sont  la  propriété  de  l'unité  ad- 
ministrative, et  chaque  fois  que  le  conseil 
d'administration  en  reconnaît  la  nécessité, 
lorsqu'ils  sont  la  propriété  collective  du 
corps. 

Les  effets  appartenant  à  l'État  sont  rem- 
placés après  réforme  ou  après  constatation 
de  la  perte.  Le  remplacement  a  lieu  immé- 
diatement si  l'effet  a  été  perdu,  ou  si  la  ré- 
forme a  été  prononcée  d'urgence  ;   sinon,  il 


REMUER    LA    TERRE. 


72-; 


a  lieu  dans  le  cours  du  l^""  trimestre  do 
l'année  qui  suit  celle  dffla  réforme. 

BEMUER  la  terre.  Synonyme  de  con- 
struire des  retranchements  au  moyen  de  la 
pelle  et  de  la  pioclie. 

RÉMUNÉRATION.  Prix,  récompense 
des  services  rendus. 

RENCONTRE.  Petits  combats,  affaires 
sans  importance  entre  deux  troupes  ad- 
verses qui  se  rencontrent  sans  s'être  cher- 
chées. 

Duel  entre  adversaires  qui  se  sont  donné 
rendez- vous. 

RENDEMENT.  Effet  utile  d'une  bouclie 
à  feu,  travail  utile  d'une  machine. 

—  d'une  machine.  Rapport  du  travail 
utilisé  au  travail  dépensé. 

RENDRE,  avec  un  complément,  a  de 
nombreuses  acceptions  militaires  qui  s'ex- 
pliquent d'elles-mêmes  et  qu'il  suffit  de  si- 
gnaler :  rendre  compte,  l'appel,  le  salut,  les 
arm,es.  les  honneurs,  un  jugement,  une  place, 
etc.  (V.  Reddition). 

RÊNE.  Courroie  faisant  partie  de  la  bride 
ou  du  filet  d'un  cheval. 

RENFLEMENT.  Partie  dont  la  gros- 
seur est  augmentée.  Les  canons  portent  des 
frettes  qui  forment  un  renflement  ou  renfort 
à  partir  des  tourillons;  les  fusils  portent  un 
renflement  à  partir  de  la  chambre. 

RENFLOUER.  Remettre  à  flot  des  ba- 
teaux coulés.  Pour  cela,  on  amène  au- 
dessus  de  celui  qui  est  coulé,  deux  bateaux 
que  l'on  dispose  de  chaque  coté  du  bateau  à 
renflouer  au-dessous  duquel  on  passe  un 
câble  ou  une  chaîne  sous  chaque  bout.  On 
amarre  les  extrémités  de  l'attache  aussi  ten- 
dues que  possible,  aux  bateaux  de  secours 
que  l'on  a  eu  soin  de  fortement  charger  prés 
du  joint  d'attache  en  y  faisant  monter  quel- 
ques hommes.  On  décharge  ensuite  le  sys- 
tème pour  le  soulever,  puis  on  le  ramène 
vers  la  rive. 

On  peut  renflouer  plus  rapidement  un 
bateau  en  agissant  au  moyen  de  4  cabestans 
sur  les  câbles  passés  sous  ses  extrémités.  On 
installe  ces  cabestans  sur  4  poutrelles  po- 
sées en  travers  des  bateaux  de  secours, 
deux  à  chaque  bout. 

RENFONCEMENT.  Dépression,  creux 
que  présentent  certaines  parties  d'une 
chose. 

RENFORCER.  Envoyer  un  renfort  en 
hommes,  augmenter  la  force  matérielle  d'un 
ouvi'age,  d'une  position. 

RENFORT.  Corps  de  troupe  destiné  à 
augmenter  la  force  d'un  aulre  ;  envoyer  du 
renfort,  envoyer  un  secours  eu  liommes. 

RENGAGEMENT.  Action  de  prendre  de 


RENGAGEMENT. 

nouveau    du    service    militaire,    après   un 
ti-mps  de  service  déterminé. 

—  des  caporaux  et  des  soldats.  Les 
soldats  décorés  ou  médaillés  ou  inscrits  sur 
les  listes  d'aptitude  pour  le  grade  de  caporal 
ou  brigadier,  ainsi  que  les  caporaux  ou  bri- 
gadiers, peuvent  être  admis  à  contracter  des 
rengagements  pour  deux,  trois  ou  cinq  ans, 
dans  le  cours  de  leur  dernière  année  de  ser- 
vice sous  les  drapeaux.  Tout  homme  des 
troupes  coloniales  peut  être  admis  à  con- 
tracter un  rengagement  pour  deux,  trois  ou 
cinq  ans,  après  six  mois  de  service.  Les 
rengagements  datent  du  jour  de  l'expiration 
légale  du  service  dans  l'armée  active.  lU 
sont  renouvelables  jusqu'à  une  durée  totale 
de  quinze  années  de  service  effectif.  Les  ren- 
gagés ont  droit  à  une  prime  payable  immé- 
diatement après  la  signature  de  l'acte  et  à 
des  hautes  payes  journalières,  à  partir  du 
jour  où  leur  rengagement  commence  à 
courir.  Après  15  ans  de  service  effectif,  les 
rengagés  ont  droit  à  une  pension  propor- 
tionnelle. 

Tout  homme  appartenant  à  la  cavaleiie 
peut  contract£r  un  rengagement  d'un  an 
dans  le  cours  de  sa  3^  année  de  service.  Il  a 
droit  à  une  haute  paye  pendant  la  4«  an- 
née :  de  plus,  il  ne  reste  que  3  ans  dans  la 
réserve  de  l'armée  active,  de  sorte  qu'il 
passe  dans  l'armée  territoriale,  et  par  suite, 
dans  la  réserve  de  cette  armée,  trois  ans 
avant  la  classe  a  laquelle  il  appartient . 

Dans  les  troupes  coloniales,  les  premiers 
rengagements  des  caporaux  ou  brigadiers  et 
des  soldats  donnent  droit  à  une  prime  payée 
au  moment  de  la  signature  de  l'acte  et  à 
des  gratifications  annuelles.  Les  hautes  payes 
journalières  sont  augmentées  de  trois  ans  en 
trois  ans.  Peuvent  être  admis  à  se  rengager 
dans  les  troupes  coloniales  :  i°  les  militaires 
de  toutes  armes  ;  2°  les  hommes  de  la  ré- 
serve de  l'armée  active  âgés  de  moins  de 
28  ans  ;  3°  les  hommes  des  régiments  étran- 
gers autorisés  par  le  ministre  de  la  guerre. 

Dans  le  corps  des  équipages  de  la  flotte, 
les  rengagements  des  quartiers-maîtres  et 
marins  provenant  du  recrutement  donnent 
droit  aux  mômes  avantages  pécuniaires  que 
ceux  qui  sont  accordés  aux  quartiers-maî- 
tres et  marins  provenant  de  V Inscription 
maritime. 

—  des  sous-officiers.  Le  rengagement 
des  sous-officiers  est  régi  par  la  loi  du 
18  mars  1889.  Les  rengagements  sont  con- 
tractés dans  les  deux  derniers  mois  de  service 
actif,  et  pour  une  période  de  2,  3  ou  5  ans. 
Les  sous-ofGciers  peuvent  être  également  au- 
torisés à  contracter  un  rengagement  dans  les 
trois  années  qui   suivent  leur  renvoi  dans 


RENGAGEMENT. 


728 


RENTREZ. 


leurs  foyers.  Le  nombre  des  rengagements 
est  limité  aux  deux  tiers  de  l'effectif  normal 
des  sous-officiers  dans  chaque  corps  ou  ser- 
vice. 

Les  sous-officiers .  ne  peuvent  être  auto- 
risés à  se  rengager  que  par  le  général  com- 
mandant le  corps  d'arrnée,  et  celui-ci  ne 
peut  refuser  son  autorisation,  dans  les 
limites  de  nombre  fixées  par  le  ministre, 
qu'en  cas  d'avis  défavorable  du  Conseil  de 
régiment,  avis  formulé  sur  un  mémoire  de 
proposition  établi  par  le  cbef  de  corps. 

Le  rengagement  est  contracté  devant  le 
sous-intendant  militaire,  en  présence  de 
deux  témoins.  Les  pièces  à  produire  sont  : 
1°  une  attestation  du  cbef  de  corps,  consta- 
tant l'autorisntion  donnée  par  le  général 
commandant  le  corps  d'armée;  2°  un  étal 
signalétique  et  des  services  :  3°  un  certificat 
d'aptitude  signé  par  le  chef  de  corps  et  le 
médecin. 

Le  premier  rengagement  donne  droit  aux 
avantages  suivants  :  1"  ?tne  première  mise 
d'entretien;  2°  une  prime  de  rengagement; 
3°  une  gratification  annuelle  de  20U  francs  ; 
4°  une  haute  paye  mensuelle  ;  5°  une  indem- 
nité mensuelle  de  logement  lorsque  le  sous- 
officier  est  marié  et  logé  en  ville  ;  6°  une 
solde  spéciale  ;  7°  l'allocation  de  la  solde  de 
présence  ou  d'absence  pendant  la  durée  des 
positions  d'absence;  8°  une  pension  propor ■ 
tionnelle  après  15  ans  de  service  effectif; 
9°  un  emploi  ciinl;  10°  un  brevet  qui  lui 
garantit  la  possession  do  son  grade  et  ne 
permet  au  général  commandant  le  corps 
d'armée  de  le  rétrograder  ou  de  le  casser 
qu'après  un  avis  conforme  du  conseil  de  ré- 
giment auquel  sont  adjoints  deux  sous -offi- 
ciers ;  11°  une  tenue  de  ville  en  drap  fin; 
12°  un  ameublement  spécial. 

Le  2"  rengagement  ne  donne  droit  qu'à 
une  nouvelle  première  mise  d'entretien  et  à 
une  nouvelle  haute  paye  et  maintient  tous 
les  autres  avantages  indiqués  sous  les  nu- 
méros 3  à  12  ci-dessus.  Après  15  ans  de  ser- 
vice, le  sous-officier  ne  peut  plus  rester  sous 
les  drapeaux  qu'en  qualité  de  commissionné, 
jusqu'à  25  ans  de  service. 

Ces  avantages  nombreux  et  importants 
ont  eu  pour  résultat  de  compléter  en  deux 
ans  l'eiïectif  des  sous-officiers  rengagés  dans 
les  limites  fixées  piir  la  loi. 

La  loi  du  6  janvier  1892  a  autorisé  le 
l'engagement  sans  prime  des  sous-officiers 
qui,  au  moment  de  leur  libération,  ne  pour- 
raient être  admis  à  contracter  un  rengage- 
ment avec  prime,  faute  de  place  vacante. 
Ces  sous-officiers  ont  droit  à  la  1^*^  mise 
d'entretien,  à  la  haute  paye  mensuelle  et  à 
la  solde  spéciale  ;    mais  ils  n'ont  droit  à  la 


part  proportionnelle  de  la  primo  de  renga- 
gement, et  à  la  gratification  annuelle,  qu'à 
partir  du  jour  où  une  place  de  sous-officier 
rengagé  nver  prime  peut  leur  être  attribuée 
par  suite  do  vacances. 

RENGAINER.  Remettre  dans  la  gaine, 
dans  le  fourreau. 

RENO  ou  RHÊNO.  Petit  mantem  court, 
porté  plus  particulièrement  par  les  Ger- 
mains et  adopté  par  les  Romains.  Ne  des- 
cendait que  jusqu'au  bas  des  reins,  en  cou- 
vrant seulement  les  épaules  et  la  poitrine. 

RENONCIATION.  Acte  par  lequel  on 
renonce  à  quoique  chose,  par  exemple  à  la 
dispense  du  service  militaire,  etc. 

RENSEIGNEMENT.  Indice,  remarque 
qui  peut  fournir  des  éclaircissements  sur  un 
fait,  sur  l'ennemi,  ses  forces,  sa  situation, 
ses  projets.  En  temps  de  paix,  c'est  à  l'état- 
major  général  qu'est  dévolue  la  mission  de 
rasserriBler  les  renseignements  les  plus  com- 
plets sur  les  puissances  étrangères.  Ces  ren- 
seignements sont  à  la  fois  géographiques, 
statistiques,  militaires  et  politiques  ;  ils 
portent  sur  tous  les  théâtres  d'opérations 
possibles  et  sont  du  domaine  de  la  prépa- 
ration à  la  guerre. 

En  temps  de  guerre,  les  renseignements 
que  l'on  peut  recueillir  sont  de  deux  es- 
pèces :  directs  ou  indirects. 

Les  renseignements  directs  sont  ceux 
qui  sont  obtenus  sur  le  tliéàtre  même  des 
opérations  par  la  cavalerie  ;  par  les  recon- 
naissances, par  les  habitants,  par  les  es- 
pions, par  les  prisonniers,  par  les  partisans, 
par  les  correspondances  particulières  saisies 
dans  les  localités  qu'on  occupe,  etc. 

Les  renseignements  indirects  com- 
prennent les  informations  fournies  par  des 
neutres  résidant  sur  le  territoire  ennemi, 
les  correspondances  privées  et  les  indiscré- 
tions de  la  presse  étrangère,  surtout  les 
journaux  de  l'ennemi. 

RENTRANT.  Angle  rentrant  d'un  ou- 
vrage, partie  rentrante  d'une  position.  En 
principe,  pour  le  tracé  des  lignes  sur  le  ter- 
rain, tout  rentrant  doit  être  établi  dans  une 
partie  basse,  parce  qu'il  est  bien  défendu  par 
les  feux  qui  se  croisent  en  avant. 

RENTRÉE  en  France.  A  leur  rentrée 
en  France,  les  prisonniers  de  guerre  sont 
dirigés  immédiatement  sur  le  dépôt  de  leur 
corps.  A  leur  arrivée  au  corps,  ils  sont  rayés 
du  registre  des  prisonniers  de  gueri'e  et  ré- 
tablis sur  les  contrôles  annuels.  Ils  sont 
habillés,  équipes  et  armés  à  nouveau,  puis 
il  leur  est  fait  rappel  de  la  solde  de  capti- 
vité qui  leur  revient. 

RENTREZ.  Avertissement  donné  aux 
files  o\i  aux  hommes   qui,  dans  un  aligne- 


RENVERSEMENT 


r29 


RÉPARATION. 


nient,  sont  trop  en  avant,  pour  les  inviter 
à  reculer  sur  la  base  (Hilignenient. 

RENVERSEMENT  de  la  contres- 
carpe. Se  disait  de  l'opération  de  renverser 
Vescarfe  par  la  mine  dans  un  siège  lorsqu'on 
ue  pouvait  la  démolir  de  loin  avec  l'artil- 
lerie. Actuellement,  il  sera  toujours  possible 
de  faire  brèche  à  l'escarpe  avec  les  projec- 
tiles chargés  de  mélinite,  et  l'on  ne  sera 
plus  obligé  de  recourir  à  l'emploi  si  péril- 
leux de  la  mine. 

RENVOI.  Envoi  d'une  chose  à  la  per- 
sonne qui  l'avait  envoyée.  Envoi  des  mili- 
taires dans  leurs  foyers, 

—  des  effets.  Les  renvois  d'effets  aux 
fournisseurs,  pour  cause  de  mal  aller,  ont 
lieu  par  les  transports  de  la  guerre,  à  charge 
de  remboursement. 

—  des  hommes  dans  leurs  foyers. 
Ce  renvoi  a  lieu  chaque  année,  aux  dates 
fixées  par  le  Ministre  de  la  guerre,  et  géné- 
ralement à  l'issue  des  manœuvres  d'au- 
tomne. Les  hommes  sont  alors  envoyés  en 
congé  en  attendant  leur  passage  dans  la  dis- 
ponibilité ou  dans  la  réserve  de  Tannée  ac- 
tive, suivant  !e  cas. 

RÉPARATION.  Travail  que  l'on  fait 
pour  remettre  en  bon  état,  après  dégrada- 
tions ou  détériorations  des  armes,  des  effets, 
des  bâtiments,  des  ponts,  des  routes,  des 
voies  ferrées. 

—  aux  armes.  Elles  sont  elTectuées  en 
principe  par  le  chef  armurier  du  corps,  à 
l'exception  de  certaines  réparations  spéciales 
qui  ne  peuvent  être  exécutées  que  dans  les 
établissements  de  l'artillerie  (V.  Dégrada- 
tions). 

—  aux  bâtiments.  Elles  sont  effectuées 
par  le  service  du  génie,  à  l'exception  de  cer- 
tains menus  travaux  d'entretien  qui  sont 
exécutés  par  les  corps  auxquels  il  est  attri- 
bué une  masse  de  casernement  (V.  Dégra- 
dations). 

—  aux  effets.  Les  réparations  aux  ef- 
fets d'habillement,  d'équipement,  de  chaus- 
sure, de  coiffure  sont  effectuées  par  les  ou- 
vriers des  corps.  Les  réparations  aux  usten- 
siles de  campement  sont  effectuées  dans  les 
magasins  ou  annexes  du  campement,  lors- 
qu'il s'en  trouve  dans  la  place,  sinon  elles 
sont  confiées  au  chef  armurier  du  corps.  Les 
réparations  à  la  literie  sont  exécutées  par  le 
service  des  lits  militaires  (V.  Dégradations). 
Les  réparations  au  harnachement  sont  ef- 
fectuées par  le  maître  sellier  du  corps,  au 
compte  de  l'abonnement,  si  elles  proviennent 
de  l'user  naturel  ;  au  compte  de  l'État,  si 
elles  doivent  être  attribuées  à  des  cas  de  force 
majeure  ;  au  compte  de  la  masse,  si  elles 
proviennent  de  la  faute  des  hommes.  Tl  en 


est  de  même  des  réparations  aux  chariots- 
fourragères  dans  la  cavalerie.  Les  répara- 
tions aux  voitures  ou  fourgons  régimen- 
taires,  ainsi  qu'aux  harnais,  bâts,  etc.,  sont 
au  compte  de  la  masse  d'entretien  du  har- 
nachement et  ferrage,  à  moins  qu'elles  ne 
proviennent  de  cas  de  force  majeure.  Les 
réparations  au  matériel  d'escrime  doivent 
être  confiées  au  maître  d'escrime. 

—  des  lignes  télégraphiques.  Lorsque 
le  poste  attaqué  ne  répond  pas,  on  fait  fonc- 
tionner le  manipulateur;  si  l'aiguille  du 
galvanomètre  reste  immobile,  le  fil  est 
rompu.  On  examine  d'abord  la  position  des 
commutateurs,  la  pile  et  les  conducteurs  ; 
si  tout  est  en  bon  état,  on  fait  communi- 
quer la  ligne  de  terre  par  un  fil  addition- 
nel ;  si  l'aiguille  ne  dévie  pas,  le  dérange- 
ment doit  être  cherché  dans  le  poste:  si  elle 
dévie,  le  dérangement  est  hors  du  poste  et 
il  faut  parcourir  la  ligne  pour  le  recher- 
cher. 

Pour  déterminer  le  point  de  rupture  d'une 
ligne  souterraine  ou  rampante,  envoyer  un 
courant  continu  sur  la  ligne  ;  essayer  le  con- 
ducteur à  chaque  ligature,  à  l'aide  d'une 
boussole  ou  d'un  parleur  et  d'un  piquet  mé- 
tallique enfoncé  en  terre  et  arrosé  d'eau. 
Lorsque  le  poste  attaqué  ne  répond  pas  et 
que  l'aiguille  indique  que  le  courant  passe, 
l'interruption  peut  être  due  au  mauvais  état 
des  appareils  de  réception  du  poste  expédi- 
teur ;  on  fait  communiquer  par  un  fil  auxi- 
liaire le  pôle  positif  de  la  pile  avec  la  ligne 
ou  la  borne  de  sortie  du  paratonnerre  (le 
manipulateur  étant  au  repos)  ;  si  les  appa- 
reils de  réception  ne  fonctionnent  pas,  le 
dérangement  est  dans  le  poste;  s'ils  fonc- 
tionnent, l'interruption  est  sur  la  ligne,  et 
le  galvanomètre  dévie  parce  que  le  fil  rompu 
communique  avec  la  terre. 

La  réparation  des  fils  se  fait  en  rétablis- 
sant les  parties  détruites  au  moyen  de  fils 
métalliques  fixés  à  l'aide  d'isolateurs,  aux 
arbres  ou  à  des  poteaux  improvisés.  On  peut 
obtenir  au  besoin  des  isolateurs  satisfaisants 
avec  des  verres  à  pied  remplis  de  résine  et 
fixés  convenablement  sur  les  supports. 

La  réparation  des  appareils  est  en  général 
longue  et  difficile  en  campagne,  de  sorte 
qu'il  .-«era  plus  rapide  de  rétablir  le  poste 
de  toutes  pièces  au  moyen  de  nouveaux  ap- 
pareils. 

—  des  ponts.  Lorsqu'il  s'agit  simple- 
ment de  rétablir  un  tablier,  la  manière 
d'exécuter  la  réparation  est  tout  indiquée. 
On  peut  notamment  employer  les  divers 
procédés  indiqués  pour  les  passi'relles. 

—  des  ponts  de  bateaux.  Vider 
les  bateaux   s'ils  sont  inondés  et  aveugler 


REPARATION. 

les  voies  d'eau  lorsque  le  tablier  subsiste  et 
soutient  les  bateaux  à.  fleur  d'eau;  ou  ren- 
llouer  les  bateaux  s'ils  sont  coulés  à  fond  et 
le  tablier  enlevé. 

—  des  ponts  sur  pilotis.  Enfoncer  de 
nouveaux  jjilots  ou  les  remplacer  par 
d'autres  corps  de  support.  Si  la  partie  de  la 
palée  restée  intacte  s'élève  au-dessus  des 
hautes  eaux,  on  recèpe  les  pilots  à  la  même 
hauteur,  on  les  coitfe  d'un  chapeau  et  l'on 
rétablit  le  tablier  à  un  niveau  un  peu  plus 
bas  que  celui  du  pont  primitif  Si  les  pilots 
ont  été  coupés  trop  bas,  ou  s'il  est  néces- 
saire de  rétablir  le  tablier  à  son  niveau 
primitif,  on  recèpe  les  pilots,  on  les  coiffe 
d'un  faux  chapeau  et  sur  celui-ci  on  as- 
semble des  montants  d'une  hauteur  suffi- 
sante qu'on   couronne  d'un  nouveau   cha- 

Fiq.  270. 


peau  (/((/.  276).  On  peut  encore  prolonger 
les  pilots  au  moyen  d'une  enture  à  mi-bois 
consolidée  par  divers  moyens  [fig.  277). 


y  M 


M 


—  des  ponts  permanents.  On  a  di- 
vers procédés  :  1°  jeter  en  travers  de  la 
brèche  de  simples  poutres  que  l'on  recouvre 
de  madriers  ;  2°  employer  pour  franchir  la 
brèche  un  des  dispositifs  à  contrefiches  indi- 
qués pour  les  passerelles,  ou  des  poutres  en 
planches,    etc.;    3°  fracti-nner  la  brèche  à 

1  aide  de  supports  intermédiaires  :  chevalets 
sur  décombres,  sur  pile  rompue,  sur  ba- 
teau; palée  de  pilots,  etc. 

—  des  routes.  Dans  les  bas-fonds,  as- 
sainir la  voie  et  la  relever  à  0™,50  au-des- 
sus du  terrain  détrempé,  en  creusant  de 
chaque  côté  des  fossés  pour  écouler  les  eaux 
et  fournir  le  remblai   nécessaire;    disposer 

2  couches  de  fascines  recroisées  et  pique- 
tées. Arroser  la  couche  supérieure  avec  de 
la  terre  forte,  puis  la  charger  de  0™,15  de 


730  REPARATION. 

gravier,  maintenu  entre  2  cours  longitudi- 
naux de  fascines  fixées  par  2  forts  piquets 
et  formant  chasse-roues.  Dans  les  contrées 
boisées,  employer  des  corps  d'arbres  ou  des 
rondins. 

En  marche,  pour  franchir  rapidement  un 
mauvais  pas,  établir  une  couche  de  paille, 
roseaux,  fascinages,  planches,  etc.,  et  re- 
couvrir de  sable  ou  de  terre. 

Pour  une  route  défoncée  en  plaine,  curer 
et  approfondir  les  fossés,  en  jetant  les  terres 
à  l'extérieur;  déblayer  les  ornières  jusqu'au 
fond  solide  et  les  remplir  de  pierres  cassées 
et  de  gravier  damés  avec  soin  ou  de  fascines 
chargées  de  tei're  ;  recharger  la  chaussée  s'il 
est  nécessaire. 

Pour  ré[»arer  une  trouée  dans  une  route  à 
flanc  de  coteau,  soutenir  du  côté  du  guide, 
par  une  gabionnade,  les  terres  que  l'on  fera 
descendre  du  côté  du  déblai,  ou  faire  un 
passage  en  charpente. 

Dans  une  route  à  fortes  pentes  ravinées, 
établir  de  distance  en  distance  des  ôcharpes 
en  grosses  pierres  ou  en  corps  d'arbres  re- 
tenus par  des  piquets;  noyer  ces  écharpes 
dans  l'empierrement  que  l'on  relève  par-des- 
sus. 

—  des  voies  ferrées.  Les  réparations 
exigeant  des  travaux  séiieux.  sont  exécutées 
par  le  service  du  génie  ou  les  sections  tech- 
niques. Les  réparations  les  plus  simples  sont 
seules  indiquées  ici. 

On  remplace  des  rails  mis  hors  de  service 
nu  moyen  de  fers  à  T  ou  de  rails  en  bois 
garnis  d'une  plate-bande  en  fer.  Les  coussi- 
nets peuvent  dans  bien  des  cas  être  suppléés 
par  des  tasseaux  en  bois  cloués  fortement 
sur  les  traverses  et  maintenant  les  rails  de 
chaque  côté.  Les  aiguillages  pourront  être 
remplacés  par  des  changements  de  voie  à 
rails  mobiles,  que  l'on  obtiendra  en  faisant 
osciller  une  paire  de  rails  placés  l'un  en 
face  de  l'autre  autour  des  cclisses  qui  les 
réunissent  aux  rails  fixes. 

Les  réparations  à  la  voie  sont  effectuées 
comme  pour  les  routes  ou  les  ponts.  Pour 
les  brèches  de  petite  portée,  c'est-à-dire 
ayant  moin^  de  10  mètres,  on  peut  em- 
ployer soit  des  rails,  soit  des  fers  du  com- 
mer('e,  soit  des  poutres  en  bois,  que  les 
troupes  du  génie  mettent  en  place  dans  des 
conditions  déterminées.  Lorsque  les  portées 
dépassent  15  mètres,  on  est  obligé  de  dispo- 
ser de  poutres  beaucoup  plus  résistantes,  et 
l'on  emploie  généralement  des  poutres  du 
système  de  Howe  ou  du  système  de  Town. 

On  peut  aussi,  et  c'est  souvent  la  meil- 
leure méthode,  franchir  une  brèche  au 
moyen  d'un  tablier  très  résistant  permet- 
tant  de    supprimer   les  supports    intermé- 


RÉPARTITION. 


731 


RÉPARTITION. 


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RÉPARTITION. 


732 


REPÉRAGE 


diaires.  Le  colonel  Marcille  a,  le  premier, 
créé  un  système  de  ponts  provisoires  au 
moyen  d'un  matériel  métallique  préparé  à 
l'avance.  Chaque  tablier  en  acier,  d'une 
portée  de  60  mètres,  se  compose  de  deux 
poutres  droites  en  forme  de  T,  reliées  entre 
elles  par  des  entretoises,  et  dont  les  parties 
supérieures  constituent  une  plate-forme  sur 
laquelle  sont  fixés  les  rails  de  la  voie 
(fig.  278).  Il  existe  aussi  ua  modèle  dans 


lequel  la  voie  est  fixée  à  l'intérieur  du  ta- 
blier. Pour  les  petites  portées,  les  tabliers 
sont  formés  de  poutres  d'une  seule  pièce. 
Les  types  destinés  aux  moyennes  et  aux 
grandes  portées  sont  au  nomljre  de  3,  com- 
prenant cliacune  des  tronçons  de  diverses 
longueurs. 

Le  matériel  est  amené  à  pied  d'œuvre, 
machine  en  arrière,  les  divers  éléments  sont 
reliés  au  moyen  de  boulons,  puis  l'opération 
très  délicate  du  lancement  est  exécutée  par 
les  officiers  et  les  sapeurs  du  régiment  de 
chemins  de  fer.  Pour  le  lancement,  on  em- 
ploie un  avant-bec  et  un  contrepoids  for- 
més avec  des  tronçons  supplémentaires  du 
même  type,  en  nombre  suffisant  pour  que 
le  centre  de  gravité  reste,  dans  toutes  les 
positions,  en  dedans  de  la  rive  de  départ. 

Il  existe  divers  autres  systèmes  de  poutres 
métalliques  en  fer  ou  en  acier,  formées  d'un 
grand  nombre  d'éléments  d'un  poids  peu 
considérable  et  pouvant  facilement  s'assem- 
bler, de  manière  à  présenter  une  solidité  et 
une  rigidité  aussi  grandes  que  les  poutres 
d'une  seule  pièce.  Les  principaux  sont  : 
1°  le  pont  avec  poutres  raèlalliques  du  sys- 
tème Eiffel;  2"  le  pont  avec  dispositif  de 
charpente  réticulée,  du  colonel  Henry  ;  3°  les 
ponts  polytétragonaux,  de  l'ingénieur  ita- 
lien Cottrau;  4°  le  pont  métallique  démon- 
table système  Brochocki. 

RÉPARTITION  du  contingent  (Voir 
Recrutement). 

—  des  débets.  Les  sommes  dont  les 
conseils  d'administration  sont  constitués  dé- 
biteurs, par  suite  de  la  responsabilité  qu'ils 
ont    encourue,     sont    réparties     entre    les 


membres  qui  ont  autorisé,  commis  ou  con- 
firmé l'illégalité,  la  contravention  ou  la  né- 
gligence, au  prorata  de  la  solde  du  grade 
dont  chacun  d'eux  était  alors  titulaire. 

—  des  troupes  dans  la  guerre  de 
siège.  Les  hommes  et  les  pièces  sont  répartis 
dans  les  forts  ou  les  ouvrages  de  manière  à 
permettre  le  meilleur  emploi  des  armes.  Les 
locaux  d'habitation  sont  disposés  de  manière 
à  présenter  la  plus  grande  sécurité  pour  la 
partie  de  la  garnison  au  repos. 

Pour  V investissement  d'une  place,  la  zone 
d'investissement  forme  un  certain  nombre 
de  secteurs  bien  limités,  ayant  chacun  sa 
garnison  spéciale  pour  toute  la  durée  du 
siège.  Les  troupes  qui  occupent  chaque  sec- 
teur sont  réparties  moitié  au  cantonnement, 
à  8  ou  10  kilomètres  de  la  place,  moilié  en 
première  ligne  pour  fournir  le  service  des 
avant-postes.  Le  service  des  hommes  est 
ainsi  de  l  jour  au  cantonnement,  1  aux 
avant  postes,  1  de  piquet  en  arrière  de  la 
ligne  de  combat,  mais  de  manière  à  pouvoir 
se  porter  rapidement  sur  celle-ci. 

La  garnison  d'une  place  assiégée  se  ré- 
partit en  3  fractions  :  1°  les  garnisons  par- 
ticulières affectées  à  chaque  ouvrage  ainsi 
qu'au  corps  de  place;  "i"  les  troupes  des 
secteurs,  pour  la  surveillance  et  la  défense 
des  intervalles  entre  les  ouvrages  de  pre- 
mière ligne;  3°  la  réserve  générale. 

L'outillage  est  réparti  entre  les  diverses 
unités  de  l'armée  française  comme  l'indique 
le  tableau  de  la  page  731. 

—  des  munitions.  Les  munitions  sont 
réparties  entre  les  divers  échelons  comme  il 
est  indiqué  au  tableau  de  la  page  731. 

REPAS  des  hommes  de  troupe.  Les 
hommes  font  deux  repas  par  jour  ;  ils  pren- 
nent le  café  avant  le  travail  du  matin.  Une 
instruction  ministérielle  du  31  août  1879 
donne  aux  chefs  de  corps  la  faculté  de  rem- 
placer la  soupe  du  soir  par  des  repas  variés 
consistant  en  ragoûts,  hachis,  salades,  etc. 

—  fournis  par  l'habitant  (V.  Nourri- 
ture chez-  l'habitant). 

—  aux  stations  halte-repas  (V.  Sta- 
tions halle-repas). 

REPENTIR.  P.egret  sincère  d'avoir  com- 
mis une  faute  (V.  Attestation  de  repentir). 

REPÉRAGE  du  tir.  La  pièce  étant  poin- 
tée, pour  en  obtenir  le  repérage,  on  fait 
glisser  la  hausse  dans  son  canal  et  la  plan- 
chette dans  la  coulisse,  sans  toucher  à  la 
pièce,  jusqu'à  ce  que  la  ligne  de  mire  passe 
par  le  repère.  Il  en  résulte  une  hausse  et 
une  dérive  avec  lesquelles  il  suffit  de  viser 
sur  le  repère  dans  la  suite  du  tir.  Les  cor- 
rections à  faire  subir  à  la  hausse  et  à  la  dé- 
rive, pour  corriger  les  écarts  observés,  sont 


REPERE. 


733 


REPOUSSER. 


les  mêmes  que  si  la  pièce  était  pointée  sur 
le  but  réel.  ♦ 

Daus  les  pointages  successifs,  il  est  indis- 
pensable que  raffut  soit  toujours,  autant 
que  possible,  ramené  à  la  même  place. 

Dans  le  tir  de  côte,  certaines  passes  ne 
peuvent  être  franchies  par  les  navires  qu'à 
la  condition  de  se  maintenir  exactement 
dans  un  alignement  déterminé  par  deux  si- 
gnaux fixés  sur  la  côte,  et  reportés  sur  les 
cartes  marines.  On  peut,  dans  ce  cas.  déter- 
miner à  l'avance  les  données  du  tir  pour 
atteindre  le  navire  en  un  certain  nombre  de 
points  de  ce  parcours  obligé,  et  inscrire  ces 
derniers  sur  la  planchette  de  tir  de  la  pièce. 
S'il  existe  Jes  repères  fixes  compris  dans  le 
champ  de  tir  de  la  pièce,  les  points  à  battre 
sont  choisis  à  l'intersection  de  la  route  obli- 
gée des  navires  avec  les  directions  des 
repères.  Si  ces  repères  fixes  n'existent  pas, 
on  choisit  les  points  abattre  dans  des  direc- 
tions arbitraires  repérées  par  rapport  soit  à 
la  plate-forme,  soit  à  un  point  en  arrière. 

—  de  la  station.  Pour  l'emploi  de  la 
carte  sur  le  terrain,  orienter  la  carte  avec  la 
boussole,  le  soleil  ou  la  polaire,  puis  ayant 
reconnu,  sur  le  terrain,  3  ou  4  points  visi- 
bles marqués  sur  la  carte,  tracer  sur  celle-ci, 
par  les  projections  des  divers  points ,  les 
lignes  de  visée  correspondantes.  Ces  lignes 
donneront  la  station  par  recoupement. 

REPÈRE  (points  de).  Des  points  de  re- 
père pour  le  pointage  sont  marqués  sur  les 
divers  affûts  en  service. 

Il  est  de  même  installé  des  repères  sur  les 
plates-formes. 

RÉPERTOIRE.  Inventaii-e,  table  où  les 
matières  sont  rangées  par  ordre  chronologi- 
que ou  alphabétique,  de  manière  qu'on  les 
retrouve  facilement.  Les  registres  matri- 
cules, les  registres  d'ordres,  etc.,  sont  pour- 
vus de  répertoires. 

—  des  réservistes  et  disponibles. 
Dans  chaque  corps  de  troupe,  il  est  tenu, 
par  les  soins  du  major,  un  répertoiri^  général 
des  disponibles  et  réservistes,  conforme  au 
modèle  X  annexé  à  l'instruction  du  28  dé- 
cembre 1879  (refondue  en  1884).  Les  hom- 
mes y  sont  inscrits  par  catégorie,  en  suivant 
l'ordre  naturel  des  nombres,  mais  on  a  soin 
de  laisser  entre  chacune  de  ces  catégories  im 
nombre  de  lignes  suftisant  pour  les  hommes 
à  inscrire  ultérieurement.  Les  hommes  à  hi 
disposition,  dont  les  noms  sont  précédés  des 
lettres  H.  D.,  sont  iu>crits  à  la  fin,  à  partir 
du  dernier  numéro  de  la  série  réservée  à 
chaque  classe,  et  en  remontant  vers  le  com- 
mencement de  cette  série.  L'homme  de  la 
disponibilité  ou  de  la  réserve  a  pour  numéro 


matricule  du  corps  le  numéro  du  répertoire 
précédé  d'un  zéro. 

RÉPÉTITION  (V.  Fusils). 

REPLACEZ  armes.  Le  soldat  étant  dans 
la  position  de  Joue,  si  l'instructeur  ne  veut 
pas  faire  exécuter  le  feu,  il  commande  :  Ri- 
placez  arme  ;  au  commandement  de  Arme, 
le  soldat  reprend  la  position  du  tireur. 

REPLIER.  Faire  replier  une  troupe,  c'est 
la  rapprocher  du  gros,  du  point  où  elle 
pourra  être  soutenue. 

Se  replier.  Faire  un  mouvement  en  ar- 
rière ;  en  bon  ordre,  sans  précipitation  et 
dans  toutes  les  règles  prescrites. 

—  un  pont.  Défaire  un  pont  militaire 
en  prenant  toutes  les  précautions  possibles 
pour  ne  pas  endommager  les  matériaux.  La 
manière  de  replier  un  pont  dépend  de  l'es- 
pèce de  pont  et  de  la  manière  dont  il  a  été 
jeté.  Pour  replier  une  travée  de  ponts  d/- 
chevalets,  ou  enlève  successivement  les  guin- 
dages,  les  madriers  et  les  poutrelles  du  ta- 
blier, puis  on  renverse  le  chevalet,  au  moyeu 
de  cordes  amarrées  à  cet  effet  au  chapeau, 
et  on  le  conduit  à  la  rive,  en  aval  du  pont, 
en  le  faisant  flotter. 

Dans  les  ponts  de  pilotis,  on  extrait  les 
pilots  en  ébranlant  d"abord  ceux-ci  en  les 
frappant  latéralement  avec  une  masse,  ou 
en  les  faisant  tourner  à  l'aide  d'un  collier 
coincé  sur  leur  tète  et  manœuvré  par  des 
leviers:  attacher  ensuite  au  pilot,  le  plus 
bas  possible,  une  chaîne  ou  une  forte  corde  ; 
exercer  des  tractions  sur  cette  corde  à  l'aide 
soit  de  la  sonnette,  soit  d'un  levier  d'aba- 
tage  prenant  point  d'appui  sur  le  pont  ou 
sur  le  fond  de  la  rivière,' soit  de  vérins  hy- 
drauliques. On  peut  encore  amarrer  cette 
corde  au  nez  d'une  nacelle,  à  laquelle  on 
imprime  de  forts  mouvements  de  tangage  à 
l'aide  des  hommes  qui  la  montent. 

Le  repliement  des  ponts  de  bateaux  et  des 
ponts  de  radeaux  ne  présente  aucune  diffi- 
culté. 

REPOS.  Commandement  fait  pendant  les 
exercices  ou  manœuvres  et  auquel  le  soldat, 
en  restant  en  place,  n'est  pas  tenu  de  gar- 
der la  position  ni  l'immobilité.  Au  comman- 
dement de  :  En  place  Repos,  les  soldats  peu- 
vent se  reposer,  mais  en  conservant  un  pied 
sur  l'alignement. 

Une  arme  est  au  repos  quand  elle  est  au 
cran  de  sûreté  ou  de  repos. 

REPOSER  l'arme.  Commandement  qui 
s'exécute  en  3  mouvements  et  par  lequel  le 
soldat  au  port  d'arme  ou  l'arme  sur  l'épaule 
droite  prend  la  position  du  soldat  reposé  sur 
l'arme. 

REPOUSSER.    A  le  sens  de  rejeter,  de 


REPOUSSOIR. 


734 


faire   échouer   avec  les  compléments  :  une 
charge,  un  assaut,  une  sortie,  l'ennemi,  etc. 
On  dit  qu'un  fusil  repousse  quand  il  pro- 
duit des  effets  de  recul  très  sensibles. 

REPOUSSOIR.  Poinçon  dont  on  se  sert 
pour  faire  sortir  les  clous  des  pieds  d'un 
cheval  qu'on  déferre.  Chaque  mailre  maré- 
chal ferrant  doit  se  pourvoir,  à  ses  frais, 
d'un  repoussoir. 

Chasse-goupille  en  acier  ou  en  laiton.  11 
y  en  a  de  6  modèles  en  service  dans  l'artil- 
lerie. 

REPRENDRE.  Signifie  prendre  de  nou- 
veau, réoccuper,  continuer  avec  les  complé- 
ments :  une  forteresse,  un  poste,  du  service, 
son  rang,  les  distances,  le  pas,  les  hostilités, 
le  commandement,  etc. 

REPRÉSAILLES.  Mesures  de  rigueur 
exercées  pour  obtenir  la  réparation  de  droits 
méconnus  ou  violés.  Lorsqu'un  belligérant 
croit  avoir  à  se  plaindre  d'infractions  ans 
lois  de  la  guerre,  il  doit  d'abord  dénoncer 
ces  inlractions  à  l'ennemi,  demander  que 
des  mesures  soient  prises  pour  en  prévenir 
le  retour,  provoquer  des  explications  et  ré- 
clamer des  réparations.  Ce  n'est  que  dans  le 
cas  où,  les  faits  dûment  constatés,  les  satis- 
factions ou  gaj-anties  sont  refusées,  qu'il  est 
légitimement  fondé  à  recourir  à  des  repré- 
sailles. On  doit  en  restreindre  l'exercice  aux 
mesures  strictement  indispensables  pour 
assurer  le  résultat  que  l'on  se  propose,  sans 
jamais  dépasser  en  rigueur  les  infractions 
qu'il  s'agit  de  réprimer.  C'est  un  moyen  de 
coercition,  jamais  de  châtiment. 

REPRÉSENTATION.  Objection,  remon- 
trance faite  avec  égards,  avec  mesure. 

—  (mode  de).  Les  divers  objets  qui  se 
trouvent  à  la  surface  du  sol  et  le  terrain 
lui-même  sont  représentés  sur  le  papier  par 
des  des-ins  variant  avec  les  objets.  Ainsi,  il 
y  a  des  dessins  de  bâtiment,  de  fortification, 
de  topographie,  etc. 

Le  relief  du  terrain  se  représente  ordinai- 
rement au  moyen  de  courbes  de  niveau  ou 
sections  horizontales  déterminées  sur  le  ter- 
rain par  une  série  de  plans  horizontaux 
équidistants  dans  le  sens  vertical,  qui,  en 
même  temps  qu'elles  montrent  bien  la  forme 
du  terrain,  permettent  de  faire  sur  le  papier 
toutes  les  opérations  géométriques  que  com- 
portent l'étude  et  l'exécution  des  projets. 

Pour  les  ouvrages  de  fortification,  on  re- 
présente les  différentes  intersections  des 
plans  qui  constituent  l'extérieur,  en  mar- 
quant d'un  trait  plus  fort  les  lignes  d'inter- 
section saillantes,  et  surtout  les  crêtes  inté- 
rieures. Les  parties  cachées  sont  indiquées 
en  pointillé. 

On  peut  aussi  représenter  graphiquement 


RÉQUISITION. 

toutes  les  lignes  ou  figures  servant  à  la  dé- 
termination de  données  ou  de  problèmes. 

RÉPRESSION.  Moyens  de  punir  les  in- 
fractions aux  lois  ou  aux  règlements  mili- 
taires. Les  fautes  contre  la  discipline  sont 
réprimées  par  des  punitions  disciplinaires  ; 
les  crimes  ou  délits  sont  jugés  par  les  con- 
seils de  guerre.  Il  est  tout  indiqué  que, 
comme  partout,  il  faut  faire  tout  le  possible 
pour  prévenir  les  fautes,  afin  de  n'avoir  pas 
à  les  réprimer. 

RÉPRIMANDE  du  capitaine.  Puni- 
tion iiiterniêdiaire  entre  la  consigne  à  la 
chambre  et  la  prison  pour  les  sous-officiers. 
Elle  a  lieu  en  présence  d'un  ou  de  plusieurs 
sous-officiers  du  même  grade  de  la  compa- 
gnie. 

—  du  colonel.  Punition  venant  après 
la  prison  et  précédant  la  rétrogiadation  ou 
la  cassation  pour  les  sous-officiers.  Elle  est 
mise  à  l'ordre  et  elle  a  lieu  en  présence  de 
plusieurs  sous-officiers  du  même  grade  ou  de 
tous  les  sou s-of liciers  du  régiment. 

REPRISE  du  casernement  (V.  Occu- 
pation des  bâtiments  militaires). 

—  du  manège.  Chaque  leçon  donnée  au 
cavalier  ou  au  cheval,  et  après  laquelle  ils 
se  reposent.  Se  dit  encore  d'un  certain  nom- 
bre do  cavaliers  qui  travaillent  ensemble. 

RÉPUELIQUE.  État  où  le  gouvernement 
appartient  à  tous  les  citoyens  agissant  par 
eux-mêmes  ou  par  des  délégués. 

RÉQUISITION.  Action  de  mander,  de 
demander,  de  réclamer.  En  matière  mili- 
taire, se  dit  de  la  demande  que  fait  l'auto- 
rité militaire  de  mettre  à  sa  disposition, 
pour  un  service  public,  des  chevaux,  des 
denrées,  des  moyens  de  transport,  du  loge- 
ment, etc.  La  loi  du  3  juillet  1877  et  diffé- 
rents décrets  ou  instructions  postérieures 
indiquent  les  conditions  dans  lesquelles  doi- 
vent être  opérées  les  réquisitions,  les  auto- 
rités qui  en  sont  chargées,  les  prestations  à 
fournir  et  le  mode  de  payement  de  ces  pres- 
tations. Le  droit  de  requérir  est  accordé  aux 
généraux  commandant  les  armées,  les  corps 
d'armées  ou  les  troupes  ayant  une  mission 
spéciale,  ainsi  qu'aux  chefs  de  détachement 
opérant  isolément.  Ce  droit  peut  être  délé- 
gué par  les  généraux  aux  fonctionnaires  de 
l'intendance,  aux  chefs  de  corps  on  de  dé- 
tachements et  aux  officiers  d'approvisionne- 
ment. 

Les  prestations  à  fournir  par  voie  de  ré- 
quisitions sont  :  1°  en  cas  de  rassemtilement 
de  troupe,  le  logement,  les  subsistances  et 
les  moyens  de  transport;  2°  en  cas  de  mo- 
bilisation, tout  ce  qui  est  utile  à  l'armée, 
c'est-à-dire  les  chevaux,  les  voitures,  les 
subsistances,  le    logement,  les   moyens  de 


RÉQUISITION.  735 

transport,  les  objets,  les  effets,  les  bàliiueuts 
et  même  le  personnel.  ^ 

Les  ordres  de  réquisition  écrits  et  signés 
doivent  être  adressés  aux  municipalités  qui 
sont  chargées  de  réunir  les  denrées  et  objets 
demandés,  puis  d'en  faire  la  livraison  à  l'au- 
torité militaire,  qui  délivre  des  reçus  de  ré- 
quisilion.  Le  règlement  des  indemnités  a 
lieu  comme  il  a  été  dit  pour  le  payement  des 
réquisitions  (V.  Exécution  des  réquisitions). 

Aux  armées  en  campagne,  le  général  en 
chef  assigne  à  chaque  général  commandant 
do  corps  d'armée  la  zone  dans  laquelle  il 
peut  exercer  des  réquisitions  ;  celui-ci  opère 
de  même  pour  les  divisions  et  corps  non  en- 
divisionnés  placés  sous  ses  ordres.  Si  les  mu- 
nicipalités défèrent  aux  ordres  de  réquisi- 
tion, des  corvées  commandées  par  des  ofti- 
ciers  accompagnent  les  voitures  pour  procé- 
der à  1  enlèvement  des  denrées.  Dans  le  cas 
contraire,  on  fait  visiter  les  maisons  par  des 
groupes  d'hommes  choisis,  commandés  par 
des  officiers  ou  des  sous-officiers.  Les  vil- 
lages, les  rues  sont  répartis  eutre  les  divers 
corps;  au  besoin,  ou  emploie  les  voitures 
des  corvées  pour  aller  recueillir  les  denrées. 
(Serv.  camp.,  art.  lûo.) 

—  des  chevaux  et  des  voitures.  Dés 
que  le  recensement  et  le  classement  des  che- 
vaux et  voitures  est  terminé,  le  Ministre 
fixe  le  contingent  que  chaque  corps  d'armée 
doit  requérir  en  cas  de  mobilisation.  Ce 
chiffre  est  ensuite  réparti  par  l'autoiité  mi- 
litaire, entre  les  différentes  cianmunes,  pro- 
portionnellement aux  ressources  de  chacune 
d'elles. 

Au  jour  fixé  par  l'ordre  de  mobilisation, 
les  habitants  amènent  leurs  voitures  attelées 
et  leurs  chevaux  au  centre  fixé,  La  commis- 
sion procède  à  la  réquisition  en  commençant 
par  les  voitures  attelées.  Si  le  nombre  de 
celles-ci  est  supérieur  aux  besoins,  la  com- 
mission les  désigne  après  avoir  procédé  à 
un  tirage  au  sort  entre  les  communes  et  en 
suivant  dans  chacune  d'elles  l'ordre  de  la 
liste  de  classement. 

La  commission  examine  ensuite  les  ani- 
maux, par  catégorie.  Si  le  nombre  d'ani- 
maux présentés  dans  une  catégorie,  est  su- 
périeur aux  besoins,  il  est  procédé  à  la  dési- 
gnation par  voie  de  tirage  au  sort. 

Les  prix  des  voitures  et  des  harnais  sont 
fixés  par  les  commissions  d'après  les  prix 
courants  du  pays.  Quant  aux  chevaux  et 
mulets,  les  prix  sont  ceux  portés  au  budget 
annuel,  pour  chaque  catégorie,  augmentés 
du  quart  pour  les  chevaux  de  selle  et  les 
chevaux  d'attelage  de  l'artillerie.  Les  pro- 
priétaires reçoivent  immédiatement  du  pré- 
sident de  la  commission  im  bulletin  qui  leur 


RESERVE. 

sert  à  toucher-,  à  la  caisse  du  receveur,  le 
montant  de  ce  qui  leur  est  dû. 

RÉQUISITOIRE.  Acte  de  réquisition 
fait  par  le  coa:missaire  du  gouvernement 
dans  un  tribunal  militaire  {\.  Jugement). 

RÉSEAUX  de  fil  de  fer.  Sont  consti- 
tués par  un  ou  plusieurs  rangs  de  pieux 
reunis  par  un  entrelacement  de  fils  de  fer. 
Ils  forment  une  bonne  néfense  accessoire, 
car  ils  résistent  bien  aux  projectibs  de  l'ar- 
tillerie, qui  ne  font  que  briser  quelques  pieux 
et  déformer  les  mailles  sans  détruire  l'ob- 
stacle ;  en  outre,  ils  sont  difficiles  à  voir  de 
loin  et  ne  masquent  pas  les  feux  de  la  dé- 
fense. 

Les  pieux  ont  l'",50  à  2  mètres  de  lon- 
gueur et  O'",  10  de  diamètre;  on  les  place 
en  quinconce  en  les  espaçant  de  2  mètres  à 
2™,o0  dans  tous  les  sens  ;  ils  sont  enfoncés 
de  0"",oO  à  O^'iQ  de  profondeur;  ceux  des 
rangées  extérieures,  plus  exposés  à  être  en- 
levés, doivent,  autant  que  possible,  être  en- 
foncés à  1  mètre.  Le  lil  de  fer  doit  avoir 
0,003  à  0,004  de  diamètre  {(iy.  279). 

Fis.  271». 


Les  réseaux  de  fil  de  fer  s'emploient  dans 
les  mêmes  cas  que  les  altatis.  Sur  une  seule 
ligne,  ils  sont  quelquefois  employés  pour 
tenir  lieu  de  palissades . 

—  ferrés.  L'ensemble  des  voies  ferrées, 
est  réparti  en  France  entre  six  groupes  ou 
grandes  compagnies,  qui  exploitent,  dans 
des  conditions  déterminées,  le  réseau  ferré 
compris  dans  une  paitie  donnée  du  terri- 
toire. Depui*  quelques  années,  l'État  est  de- 
venu possesseur  d'un  certain  nombre  de 
lignes  qu'il  exploite  pour  son  compte  et  qui 
portent  le  nom  de  réseau  de  Vctat.  Un  cer- 
tain nombie  de  lignes  secondaires  ou  d'in- 
térêt local,  dont  plusieurs  à  voies  étroites, 
ont  été  coniédées  à  des  compagnies  parti- 
culières, assez  récemment, 

RESERVE.  Troupes  qu'on  laisse  dispo- 
nibles, un  jour  de  bataille,  pour  ue  les  en- 
gager que  si  la  nécessité  l'exige.  Telles  sont 


RESERVE. 


736 


RÉSISTANCE. 


les  réserves  de  bataillon,  de  division,  de 
corps  d'armée,  d'armée,  la  réserve  géné- 
rale, etc. 

—  de  l'armée  active.  La  partie  de 
l'armée  active  laissée  dans  ses  foyers,  et  qui 
est  destinée  à  compléter  cette  dernière  quand 
les  circonstances  l'exigent.  Elle  comprend 
tous  les  Français  reconnus  propres  au  ser- 
vice, et  qui  ont  accompli  trois  ans  de  service 
dans  l'armée  active  ou  dans  la  disponibilité. 
La  durée  du  service  dans  la  réserve  de 
l'armée  active  est  de  sept  ans.  Le  rappel  de 
la  réserve  de  l'armée  active  peut  être  fait 
d'une  manière  distincte  et  indépendante 
pour  l'armée  de  terre,  pour  l'armée  de  mer 
ou  pour  les  troupes  coloniales  ;  il  peut  être 
fait  pour  un,  plu>ieurs  ou  tous  les  corps 
d'armée,  et,  s'il  y  a  lieu,  distinctement  par 
arme.  Dans  tous  les  cas,  il  a  lieu  par  classe, 
en  commençant  par  la  moins  ancienne.  En 
cas  de  mobilisation,  les  militaires  de  la  ré- 
serve domiciliés  dans  la  région,  complè- 
tent les  effectifs  des  divers  corps  de  troupe 
et  des  divers  services  qui  entrent  dans  la 
composition  de  cliaque  corps  d'armée.  Les 
corps  de  troupe  et  services  qui  n'entrent  pas 
dans  la  composition  du  corps  d'armée  sont 
complétés  avec  d^s  militaires  de  la  réserve 
pris  sur  l'ensemljle  du  territoire.  Mention 
du  corps  d'affectation  est  portée  sur  le  livret 
individuel  (V.  Recrutement,  réservistes,  con- 
vocations.) 

—  de  l'armée  territoriale.  Elle  com- 
prend tous  les  hommes  qui  ont  accompli  le 
temps  de  service  prescrit  pour  l'armée  terri- 
toriale. La  durée  du  service  dans  la  réserve 
de  l'armée  territoriale  est  fixée  à  neuf  ans. 
Cette  reserve  n'est  rappelée  à  l'activité 
qu'en  cas  de  guerre  et  à  défaut  de  ressources 
suffisantes  fournies  par  l'armée  territoriale. 
Le  rappel  se  fait  par  classe  ou  par  fraction 
de  classe,  en  commençant  par  la  moins  an- 
cienne. Les  dispositions  relatives  au  rappel 
de  la  réserve  de  l'armée  active  lui  sont  ap- 
plicables. 

—  d'avant-postes.  {Y.  Avant-postes). 

—  de  guerre.  Matériel  entretenu  et  ré- 
servé pour  le  cas  d'une  guerre  (V.  Maté- 
riel). 

—  (cadre  de).  Cadre  d'officiers  géné- 
raux qui  ne  peuvent  plus  être  employés 
qu'en  cas  de  guerre  (V.  Solde  du  cadre  de 
réserve). 

—  générale.  Réserve  qui  est  constituée 
dans  les  colonnes  d'attaque  contre  des  posi- 
tions fortifiées,  en  vue  de  repousser  les  con- 
tre-attaques du  défenseur,  ou  de  soutenir  les 
colonnes  d'assaut  qui  auraient  été  repous- 
sées. Son  effectif  est  aussi  fort  que  celui  de 
toutes  les  autres  colonnes  d'assaut.  De  même, 


pour  l'investissement  d'une  place,  en  dehors 
des  garnisons  des  sections,  il  est  formé  des 
réserves  générales  qu'on  installe  dans  les 
secteurs  les  plus  menacés. 

La  réserve  générale  de  la  garnison  d'une 
place  a  pour  objet  de  satisfaire  aux  besoins 
nouveaux  qui  pourraient  se  présenter  dans 
le  cours  d'un  siège,  sans  être  obligé  de  tou- 
cher à  la  garnison  des  secteurs. 

RÉSERVISTE.  Homme  qui  fait  partie 
de  la  réserve  de  l'armée  active  (V.  Obligations 
des  réservistes,  recrutement,  réserve  de  l'ar- 
mée active). 

RÉSERVOIRS  d'eau.  Pour  l'alimen- 
tation des  machines  à  vapeur  des  locomo- 
tives, des  réservoirs  d'eau  sont  espacés  ré- 
gulièrement le  long  de  chaque  ligue.  Us 
tirent  eux-mêmes,  par  voie  mécanique  ou 
naturelle,  leur  approvisionnement  liquide 
de  cours  d'eau  voisins  ou  d'étangs  construits 
à  cet  effet. 

Dans  les  gares-haltes,  pour  les  transports 
stratégiques,  l'eau  pour  les  hommes  doit 
être  fournie  par  des  robinets  (  1 2  au  moins) . 
L'eau  pour  les  chevaux  est  contenue  dans 
des  tonneaux  (10  litres  par  cheval). 

RÉSIDENCE.  Le  séjour  actuel  et  obligé 
d'un  militaire,  dans  le  lieu  où  il  exerce  ses 
fonctions. 

RÉSILIATION.  Action  de  résilier,  d'an- 
nuler un  marché,  un  contrat,  une  convention, 
lorsqu'une  des  deux  parties  n'exécute  pas 
ses  engagements,  ou  les  exécute  mal  et  avec 
un  esprit  de  fraude  (V.  Faillite,  liquidation 
judiciaire).  En  cas  de  départ  des  corps  de 
troupe,  les  marchés  passés  pour  la  vente  des 
fumiers  et  des  dépouilles  sont  résiliés  de 
plein  droit. 

RÉSISTANCE.  Action  de  résister,  de  se 
défendre  Synonyme  de  défense. 

—  de  l'air.  Résistance  opposée  par  l'air 
aux  corps  plongés  dans  ce  milieu.  C'est  une 
force  dont  il  faut  tenir  compte  dans  l'étude 
de  la  trajectoire  réelle.  Les  lois  qu'on  a  dé- 
duites et  qu'on  applique  à  la  résistance  que 
l'air  oppose  à  la  marche  des  projectiles  sont 
les  suivantes  :  1°  pour  les  vitesses  ordi- 
naires, la  résistance  de  l'air  est  proportion- 
nelle au  carré  delà  vitesse  ;  pour  les  grandes 
vitesses,  elle  est  proportionnelle  au  cube  de 
la  vitesse  ;  2°  à  vitesse  égale,  la  résistance 
de  l'air,  sur  des  projectiles  semblables,  est 
proportionnelle  à  la  section  droite  sur  la- 
quelle elle  s'exerce,  c'est-à-dire  à  la  pro- 
jection du  projectile  sur  un  plan  perpendi- 
culaire à  la  direction  de  son  mouvement. 

—  des  galeries  et  rameaux.  (V.  Rup- 
ture). 

—  des  matériaux.  Manière  dont  se 
comportent   les  différents  matériaux,  quand 


RESPECT. 


737 


RETENUE. 


ils  sont  soumis  à  des  efforts  de  traction,  de 
compression,  de  torsioB,  de  flexion,  etc. 

RESPECT.  Déférence  qu'un  militaire 
doit  avoir  onyers  ses  supérieurs  (V.  Mar- 
ques extn-ieures  de  respect). 

RESPONSABILITÉ.  Obligation  de  ré- 
pondre de  ses  actions  ou  de  celles  des  autres, 
ou  d'être  garant  de  quelque  chose.  Dans 
l'armée,  tout  chef  qui  donne  un  ordre,  en 
prend  la  responsabilité  au  point  de  vue  dis- 
ciplinaire; de  même,  tout  militaire  qui  re- 
çoit un  ordre  ou  une  mission  est  responsable 
de  son  exécution.  La  responsabilité  pécu- 
niaire des  autorités  militaires  n'est  engagée 
que  lorsqu'elles  ont  donné  des  ordres  dépas- 
sant la  limite  de  leurs  pouvoirs  ou  contraires 
aux  règlements  en  vigueur.  Toutefois,  les 
comptables  fiestionnaires,  les  commandants 
d'unités  administratives  et  les  conseils  d'ad- 
ministration sont  responsables,  même  pécu- 
niairement, de  leur  gestion. 

Les  comptables  gestionnaires  sont  respon- 
sables de  l'existence  et  du  bon  entretien  des 
denrées,  effets,  matières  ou  objets  dont  ils 
ont  pris  charge,  dans  leurs  magasins,  ainsi 
que  des  fonds  qui  leur  ont  été  confiés  pour 
le  service. 

Les  commandants  d'unités  administratives 
sont  responsables  des  fonds,  effets  et  four- 
nitures quelconques  dont  ils  donnent  quit- 
tance ou  récépissé  et  des  distributions  de 
toute  nature  effectuées  en  excédent  des  droits 
réels,  d'après  des  situations  qu'ils  ont  cer- 
tifiées. 

Les  conseils  d'administration  et  les  conseils 
éventuels  sont  pécuniairement  responsables 
envers  l'Etat  :  1°  des  payements,  consom- 
mations ou  distributions  qu'ils  ordonnent  ou 
autorisent;  2°  de  l'existence  des  fonds,  ma- 
tières et  effets  dont  ils  constatent  la  situation 
dans  l'arrêté  des  registres  tenus  par  les  offi- 
ciers comptables  ;  3°  des  irrégularités  signa- 
lées par  le  major  et  qu'ils  ai. raient  omis  de 
faire  redresser  en  temps  utile  ;  4°  du  mon- 
tant des  reprises  et  retenues  qu'ils  négligent 
d'exercer  ;  5"  des  retenues  illégales  qu'ils 
peuvent  avoir  prescrites  ou  approuvées  ; 
6°  des  pertes  ou  déficits  de  fonds  (V.  Repar- 
tition des  débets). 

Toutefois,  les  membres  du  conseil  qui 
n'ont  point  adhéré  à  une  mesure  adoptée 
par  la  majorité  et  qui  ont  consigné  les  mo- 
tifs de  leur  opposition  au  registre  des  déli- 
bérations ne  sont  pas  passibles  de  la  res- 
ponsabilité que  cette  mesure  entraîne. 

RESSAUT.  Dans  un  changement  de  ga- 
lerie, on  nomme  ressaut,  le  passage  brusque 
d'un  niveau  à  un  autre. 

RESSEMELAGE.  Opération  qui  consiste 
à  mettre  de  nouvelles  semelles  à  des  chaus- 


sures. Ces  réparations  sont  exécutées  parles 
ouvriers  des  corps  de  troupe,  d'après  un  ta- 
rif arrêté,  dans  chaque  corps,  par  le  conseil 
d'administration. 

RESSORT.  Pièce  de  métal  qui  est  fait  et 
posé  de  telle  façon  qu'il  se  rétablit  dans  sa 
première  situation  quand  il  cesse  d'être  com- 
primé. Il  en  existe  de  deux  systèmes  prin- 
cipaux: le  ressort  à  boudin  et  le  ressort  plat . 

—  à  boudin.  Fil  d'acier  enroulé  en  hé- 
lice et  faisant  un  grand  nombre  de  tours  sur 
une  petite  longueur.  C'est  un  ressort  de  ce 
genre  qui  pousse  le  percuteur  en  avant  dans 
le  fusil  modèle  1886. 

—  Belleville.  A  pour  élément  une  lame 
d'acier  ayant  la  forme  d'un  tronc  de  cône 
très  aplati  et  sans  fond.  Deux  feuilles  ap- 
pliquées l'une  contre  l'autre  par  leurs 
grandes  bases  forment  un  couple  ;  on  super- 
pose ces  couples  en  nombre  variable  sui- 
vant la  course  à  obtenir. 

—  plat.  Lame  d'acier  plus  ou  moins 
courbée  et  quelquefois  même  coudée,  comme 
dans  le  fusil  Beaumont.  Elle  est  fixée  par 
une  de  ses  extrémités,  tandis  que  l'autre 
reçoit  les  efforts  de  compression. 

RETARD.  Action  de  ne  pas  faire  une 
chose  en  temps  utile  ou  après  le  délai  fixé. 
Les  retards  dans  le  service  sont  punis  disci- 
plinairement.  Les  retards  dans  les  livraisons 
ou  dans  l'exécution  des  fournitures,  par  les 
entrepreneurs  ou  fournisseurs  de  l'armée, 
sont  punis  d'amendes  dont  l'importance  est 
déterminée  par  les  cahiers  des  charges  ou 
par  les  marchés. 

RETARDATAIRE.  Celui  qui  n'arrive 
pas  à  l'heure  déterminée  pour  un  service, 
ou  qui  ne  rentre  pas  au  quartier  à  l'^ieure 
prescrite.  Se  dit  aussi  du  jeune  soldat  qui 
n'est  pas  rendu  sous  les  drapeaux  dans  les 
délais  réglementaires  (V.  Insoumission,  Dé- 
sertion). 

RETENUE.  Ce  que  l'on  retient  sur  une 
somme  à  payer,  sur  la  solde,  soit  pour 
dettes,  soit  pour  débet  envers  l'État,  soit 
pour  le  logement,  soit  pour  fournitures  rem- 
boursables, etc.  (V.  Dettes,  Précompte). 

—  pour  aliments.  Le  Ministre  peut 
prescrire  sur  la  solde  des  officiers  des  rete- 
nues pour  aliments  dans  les  cas  prévus  par 
les  articles  203,  203  et  214  du  Code  civil. 
Ces  retenues  peuvent  être  du  tiers  de  la 
solde,  après  déduction  de  la  retenue  de 
5  p.  100.  Elles  peuvent  être  indépendantes 
de  toutes  autres  que  subirait  l'officier. 

Elles  sont  opérées  par  déduction  sur  les 
états  de  solde,  et  les  sommes  retenues  sont 
payées  aux  personnes  intéressées  sur  états 
de  solde,  au  titre  des  corps. 

RETIRADE  (V.  Fourneau  de  tête). 

47 


RETOUCHE. 


738 


RETRAITE. 


RETOUCHE.  Con-ertion  faite  à  uii  effet, 
afin  qu'il  puisse  être  uns  eu  service.  Eu 
principe,  les  retouches  aux  effets  sont  effec- 
tuées par  les  ouvriers  des  corps  de  troupe, 
au  compte  de  la  niasse  d'habillement  et 
d'entretien.  Toutefois,  lorsque  les  retouches 
sont  prescrites  par  le  Ministre  ou  par  l'in- 
tendant, dans  le  but  de  ramener  des  effets 
de  confectiou  ancienne  aux  pointures  nê- 
cessaii'es  pour  les  mettre  en  service,  elles 
ont  lieu  au  compte  du  service  d'habillement. 

RETOUR.  Action  de  revenir,  de  rentrer 
après  une  absence. 

—  de  mine.  Changement  de  direction 
qui  a  lieu  à  la  rencontre  de  2  galeries.  Il  y 
a  des  velours  droits  ou  d'équcrre,  se  faisant 
perpeudiculairement  à  la  direction  primi- 
tive, et  des  retours  obliques,  dans  lesquels 
les  galeries  se  rencontrent  sous  un  angle 
quelconque.  L'intervalle  de  la  galerie  de 
départ  d'où  débouche  la  nouvelle  galerie  est 
un  palier. 

Lorsque  c'est  la  galerie  primitive  qui  s'in- 
fléchit elle-même,  ou  à  un  changement  de 
direction  ou  retour  en  tète. 

Il  y  a  lieu  de  distinguer  2  cas  dans  l'exé- 
cution des  retours  :  i°  celui  où,  le  retour 
faisant  partie  d'un  système  prévu,  on  a  mé- 
nagé, en  construisant  la  galerie  de  départ, 
un  palier  dont  la  largeur  est  égale  au  hors- 
œuvre  de  la  galerie  de  retour  ;  2°  celui  où  le 
retour'  n'a  pas  été  prévu  dans  la  construc- 
tion de  la  galerie  de  départ.  Pour  l'exécu- 
tion de  ces  travaux,  les  troupes  du  génie,  qui 
en  sont  exclusivement  chargées,  se  confor- 
ment aux  règles  tracées  dans  l'École  de  mines. 

—  de  sape.  Changement  de  direction 
par  suite  duquel  le  parapet,  qui  était  à 
gauche  dans  la  direction  primitive,  doit  se 
trouver  à  droite  dans  la  nouvelle  sape,  ou 
réciproquement.  C'est  par  exemple,  le  pas- 
sage d'un  boyau  de  communication  au  sui- 
vant. Un  retour  n'est  autre  chose  qu'un  dé-, 
bouché  à  l'extrémité  d'une  tranchée,  mais  il 
est  toujours  la  continuation  immédiate  d'une 
tranchée.  Il  y  a  des  retours  de  sape  simple 
ou  double  en  sape  simple,  et  des  retours  de 
sape  simple  ou  double  en  sape  double.  Tra- 
vaux du  ressort  des  troupes  du  génie  et  exé- 
cutés d'après  YÉcoîe  de  sape. 

—  offensif.  Action  de  reprendre  l'offen- 
sive après  avoir  été  repoussé,  de  réoccuper 
une  position  abandonnée. 

RETRAIT  d'emploi.  Action  de  priver 
un  officier  ou  assimilé,  de  son  emploi 
(V.  yon-activilè). 

—  de  boni.  Action  de  retirer  tout  ou 
partie  du  boni  de  l'ordinaire  déposé  dans  la 
caisse  du  corps.  Ce  retrait  ne  peut  se  faire 
que  le  l'^"'  de  chaque  mois,  avec  l'autorisa- 


tion du  chef  de  corps.  Il  est  mentionné  sui* 
le  livret  d'onJinaire. 

—  de  fonds  déposés  au  Trésor.  Ac- 
tion de  retirer  tout  ou  partie  des  fonds 
déposés  au  Trésor  par  un  conseil  d'adminis- 
tration. Ces  l'etraits  s'opèrent  au  moyen  d'un 
état  établi  par  le  conseil  et  visé  par  le  sous- 
intendant  militaire  ;  ils  sont  enregistrés  au 
livret  de  comptes  courants  avec  le  Trésor 
(V.  Dépôt  de  fonds  au  Trésor). 

RETRAITE.  La  retraite  est  la  posiUon 
d'un  militaire  rayé  définitivement  des  cadres 
de  l'armée  et  rendu  à  la  vie  civile  avec  une 
pensiou  de  retraite. 

On  domie  également  ce  nom  à  une  bat- 
terie ou  à  une  sonnerie  destinée  à  avertir 
les  militaires  qu'ils  doivent  rentrer  au  quar- 
tier ou  au  cantonnement  pour  l'appel  du 
soir.  Elle  est  battue  à  l'heure  fixée  par  le 
général  commandant  la  région  territoriale. 

—  stratégique.  Mouvement  que  font 
les  troupes  pour  s'éloigner  de  l'ennemi  après 
une  bataille  désavantageuse.  Les  principes 
d'exécution  de  la  retraite  stratégique  se  dé- 
duisent de  ceux  relatifs  à  la  poursuite.  Ces 
principes  peuvent  se  résumer  ainsi  ;  1°  Effec- 
tuer sa  retraite  à  temps  et  la  couvrir  par 
une  arrière-garde  composée  des  corps  les 
plus  intacts  ;  2°  Rester  concentré  pour 
maintenir  l'ordre  et  la  cohésion,  mais  uti- 
liser toutes  les  routes  disponibles  pour 
rendre  la  marche  rapide  et  la  subsistance 
facile;  3°  Assurer  la  sécurité  des  flancs  au 
moyen  de  cavalerie,  et  même  de  certaines 
fractions  de  troupes  d'autres  armes,  qui  s'y 
maintiendront  pendant  la  marche  des  co- 
lonnes et  se  joindront  ensuite  à  l'arrière- 
garde  ;  4°  Régler  le  mouvement  des  con- 
vois, des  parcs,  des  impedimenta  de  toute 
nature,  de  manière  à  assurer  la  liberté  des 
chemins  suivis  par  les  troupes  ;  5°  Opérer 
les  destructions  qui  seront  susceptibles  de 
retarder  la  marche  de  l'ennemi  ;  G"  Défendre 
les  positions  sur  la  ligne  de  retraite  et,  pour 
cela,  les  organiser  dcfeusivement,  afin  de 
maintenir  l'ennemi  à  distance. 

En  ce  qui  concerne  la  direction  suivie,  les 
retraites  sont  dites  perpendiculaires  ou  paral- 
lèles, suivant  que  le  mouvement  des  troupes  a 
lieu  perpendiculairement  ou  parallèlement  à 
la  base.  Ou  a  beaucoup  discuté  sur  les 
avantages  ou  les  inconvénients  de  chacune 
de  ces  retraites.  En  général,  la  reti'aite  per- 
pendiculaire en  suivant  la  ligne  d'opérations 
permet  de  retrouver  ses  approvisionne- 
ments, ses  points  d'appui,  ses  renforts;  c'est 
la  seule  possible  lorsqu'on  opère  en  pays 
ennemi.  [La  retraite  parallèle  a  l'inconvé- 
nient de  découvrir  à  l'ennemi  la  ligne  d'opé- 
rations primitive  et  de  lui  livrer  toutes  les 


RETRAITE. 


739 


RETRANCHEMENT. 


ressources  qui  se  trouvent  dans  cette  zone  ; 
il  est  un  cas,  cepend^t,  où  elle  peut  être 
avantageuse,  c'est  celui  où  l'objectif  qu'on 
découvre  est  assez  fort  par  lui-même  pour 
offrir  à  l'ennemi  une  longue  résistance  ;  on 
peut  alors  l'abandonner  momentanément  à 
ses  propres  ressources,  tandis  qu'on  occupe 
latéralement  une  forte  position  où  l'on 
appelle  ses  renforts.  Si  l'ennemi  continue  sa 
marche,  on  se  jette  en  masse  sur  ses  commu- 
nications et  on  l'obUge  ainsi  à  revenir  sur  ses 
pas  et  à  accepter  le  combat  dans  une  situa- 
tion désavantageuse. 

—  tactique.  Mouvement  rétrograde 
d'une  troupe  qui  a  subi  un  échec  partiel 
dans  l'attaque  d'une  position.  Les  règle- 
ments sur  les  manœuvres  {Ecole  de  compa- 
gnie et  Ecole  de  bataillon)  indiquent  quels 
sont  les  principes  à  appliquer  pour  effectuer 
une  retraite  de  ce  genre. 

RETRAITÉ.  -Militaire  qui  est  en  posses- 
sion d'une  pension  de  retraite  (V.  Officiers 
retraités.  Pensions  de  retraite). 

RETRANCHEMENT.  Obstacle  naturel 
ou  artificiel  dont  on  se  sert  pour  résister 
avec  avantage  aux  attaques  de  l'ennemi 
(\ .  Fortification,  Organisation  défensive.  Ou- 
vrages, Lignes). 

Ouvrages  de  fortification  passagère  ayant 
pour  objet  d'assurer  l'occupation  des  posi- 
tions d'un  intérêt  momentané.  Ils  peuvent 
être  divisés  en  3  catégories,  d'après  le  degré 
de  résistance  qu'on  leur  donne,  le  temps 
nécessaire  à  leur  construction  et  leur  durée 
présumée,  savoir  : 

i»  Les  retranchements  dé  champ  de 
bataille,  qui  sont  exécutés  sur  le  champ  de 
bataille,  peu  avant  ou  même  pendant  la 
lutte,  et  dont  la  construction  est  dirigée  de 
façon  à  ne  pas  durer  au  delà  d'un  nombre 
d'heures  ou  de  minutes  déterminé.  A  proxi- 
mité immédiate  de  l'ennemi,  on  exécutera, 
avec  les  outils  portatifs  de  l'infanterie,  des 
ouvrages  de  construction  très  simple,  tels 
que  des  tranchées-abris  ; 

2°  Si,  au  contraire,  l'ennemi  est  assez 
éloigné  pour   que  l'on  puisse    disposer    de 


quelques  heures,  il  sera  possible  d'établir 
des  ouvrages  plus  solides  (ouvrages  de 
compagnie,  retranchements  rapides) 
sur  des  emplacements  judicieusement  choisis 
au  point  de  vue  de  l'efficacité  et  de  la  bonne 
portée  du  tir.  Dans  ce  cas,  on  utilisera  les 
outils  des  mulets  de  bat  ou  de  la  voiture  d'ou- 
tils, concurremment  avec  les  outils  portatifs. 

Le  parados  de  l'ouvrage  de  compagnie 
(fig.  203)  donne  le  profil  du  retranche- 
ment expéditif.  Est  peu  employé  en  de- 
hors du  cas  précité,  parce  qu'il  ne  se  prête 
pas  au  franchissement,  et  peut  être  défendu 
des  deux  côtés,  c'est-à-dire  qu'il  peut  être  re- 
tourné sans  travail  contre  celui  qui  l'occupait. 

3°  Les  retranchements  ordinaires, 
qui  sont  généralement  exécutés  en  peu  de 
temps  avec  les  seules  ressom'ces  que  four- 
nissent les  parcs  du  génie.  Lorsque  ces  re- 
tranchements sont  destinés  à  renforcer  une 
position  d'une  importance  exceptionnelle  ou 
à  compléter  les  défenses  d'une  place  forte,  et, 
par  suite,  qu'on  dispose  de  plus  de  temps  et 
de  ressources,  ou  leur  donne  une  solidité 
plus  grande  et  en  rapport  avec  leur  destina- 
tion et  avec  la  durée  plus  grande  qu'elle 
comporte  ;  ils  prennent  alors  le  nom  d'ou- 
vrages de  position  ou  de  fortification  passagère. 

Ces  diverses  espèces  de  retranchements 
peuvent  d'ailleurs  se  combiner  pour  la  dé- 
fense d'une  même  position.  Ainsi,  par 
exemple,  l'armée  qui  investit  une  place  forte 
défendue  par  une  garnison  considérable, 
couvre  habituellement  sa  première  ligue  par 
des  retrancJiements  de  champ  de  bataille; 
plus  en  arrière,  et  sous  la  protection  de 
ceux-ci,  elle  construit  soit  des  retranche- 
ments ordinaires,  soit  même  de  véritables 
ouvrages  de  position,  qui  lui  assurent  la  pos- 
session des  points  importants  duterrain.même 
en  cas  d'attaque  par  des  forces  supérieures. 

Dans  tout  retranchement,  il  y  a  deux  élé- 
ments à  considérer  :  le  profil  et  le  tracé, 

Xous  ne  parlerons  ici  que  du  profil  des 
retranchements  rapides  et  des  retranche- 
ments ordinaires  (V.  Ouvrages  de  campagne, 
Profil,  Tranchée-abri). 


Fis-  280. 


—  rapide  normaL   Ce  retranchement 
{fig.  280)  sert  à  constituer  les  points  d'appui 


de  la  ligue  de  bataille  et  à  renforcer  les 
principales  positions  isolées.  Le  déblai  par 


RETRANCHEMENT. 

mètre  courant  est  de  3™S200  pour  la  tran- 
chée intérieure  et  de  3™S330  pour  le  fossé. 
L'exécution  de  ce  proiil  n'est  guère  pratique 
qu'avec  les  outils  du  modèle  des  parcs  du 
génie  ;  néanmoins,  dans  certains  cas,  on 
peut  se  trouver  dans  l'obligation  de  se  servir 
des  outils  portatifs. 

L'obstacle  est  suffisant  contre  la  cava- 
lerie, mais  il  a  peu  de  valeur  contre  les 
troupes  d'infanterie  ;  aussi,  généralement,  si 
le  temps  le  permet,  on  le  renforce  au  moyen 
de  défenses  accessoires.  Si,  pour  résister  à 
l'artillerie,  l'épaisseur  du  parapet  devait 
être  supérieure  à  3  mètres,  il  faudrait  éloi- 
gner et  agrandir  en  conséquence  le  fossé 
extérieur. 

—  rapide  simplifié.  Est  donné  par  le 
profil  (fig.  202)  de  l'ouvrage  de  compagnie. 

—  progressif.  Si  l'on  craint  d'être  sur- 
pris par  l'ennemi  pendant  la  construction 
d'un  retranchement,  on  peut  conduire  le 
travail  de  façon  à  être  en  mesure  d'opposer 
à  l'assaillant,  à  un  instant  quelconque,  une 
organisation  défensive  qui,  faible  au  début, 
pourra  se  renforcer  progressivement. 

—  ordinaire.  Le  relief  est  porté  à 
■2  mètres  et,  exceptionnellement,  à  2™, 50. 
L'épaisseur  ordinaire  du  parapet  est  de 
4  mètres  à  4™, 50.  Cependant,  dans  ces  der- 
niers temps,  pour  préserver  les  ouvrages  de 
fortification  de  jjosition  des  effets  du  tir  de 
plus  en  plus  puissant  et  précis  de  l'artillerie 
de  campagne,  on  a  recommandé  de  porter, 
l'épaisseur  à  6  mètres,  qui  peut  être  consi- 
dérée comme  un  minimum  contre  les  obus- 
torpilles.  Mais  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue 
que,  dans  la  fortification  rapide,  les  épais- 
seurs de  3  mètres  sont  ix.  recommander,  car, 
dans  ce  cas,  le  tir  sur  le  parapet  ne  sera  que 
l'exception,  attendu  que  les  batteries  de  la 
défense  sont  éloignées  des  ouvrages  et  que  le 
tir  de  l'assaillant  sera  dirigé  surtout  contre 
ces  batteries.  De  construction  compliquée, 
ce  genre  de  fortification  exige  beaucoup  de 
temps,  de  monde  et  d'outils. 

—  intérieur.  Ouvrage  ayant  pour  but 
d'isoler  l'assaillant  qui  s'est  emparé  d'un 
point  de  la  fortification,  afin  de  l'empêcher 
de  se  répandre  à  l'intérieur  de  la  place  par 
cette  trouée.  Dans  les  bastions  attaqués,  la 
création  de  retranchements  de  ce  genre  était 
tout  indiquée  et  on  peut  leur  donner,  soit  la 
forme  d'une  tenaille  appuyée  aux  faces  ou 
aux  flancs  du  bastion,  soit  celle  d'un  front 
bastionné  appuyé  aux  flancs  et  aux  extré- 
mités de  la  courtine,  soit  celle  d'un  redan 
appuyé  aux  flancs.  Mais  cette  organisation 
est  peu  en  mesure  de  résister  à  l'artillerie 
et  elle  est  trop  restreinte  pour  avoir  aujour- 
d'hui une  valeur  véritable. 


;40  RETROUSSIS. 


Mais  l'article  285  du  décret  sur  le  ser- 
vice des  armées  en  campagne  prescrit  la 
construction  d'un  retranchement  ou  dernier 
réduit  intérieur  et  il  faut  la  prévoir  aussitôt 
que  possible  pour  n'avoir  pas  à  l'exécuter 
sous  le  feu  de  l'ennemi.  Pour  bien  résoudre 
la  question,  il  faudrait  avoir  recours  à  des 
retranchements  généraux,  s'appuyant  à  une 
assez  vaste  étendue  de  l'enceinte,  mais  cette 
mesure  serait  trop  coûteuse.  On  pourra 
souvent  trouver  la  solution,  soit  dans  l'or- 
ganisation de  la  guerre  des  rues,  soit  dans 
l'utilisation  des  accidents  de  terrain,  des 
cours  d'eau,  par  exemple,  qui  forment  à 
l'intérieur  des  forteresses  des  coupures  na- 
turelles, soit  dans  celle  des  anciennes  en- 
ceintes conservées  dans  ces  places. 

RÉTROCESSION  des  chevaux  appar- 
tenant aux  officiers.  Les  demandes  de 
rétrocession  sont  soumises  aux  généraux 
commandant  les  corps  d'armée,  qui  donnent 
les  ordres  nécessaires.  L'opération  a  lieu,  en 
principe,  dans  le  corps  qui  a  cédé  le  cheval, 
ou  au  corps  le  plus  voisin,  si  le  corps 
livrancier  a  quitté  le  corps  d'armée.  Tout 
cheval  provenant  de  la  remonte  ne  peut 
être  vendu  dans  le  commerce,  par  l'ofTicier 
propriétaire,  qu'après  l'avoir  présenté  à  une 
commission  de  remonte,  laquelle  a  la  faculté 
de  le  racheter. 

La  commission  de  remonte  des  corps,  com- 
posée comme  il  a  été  dit  pour  les  réintégra- 
tions, juge  si  la  monture  est  propre  à  faire 
un  bon  service,  et,  s'il  y  a  lieu,  on  opère  le 
rachat.  La  décision  est  portée  sur  le  livret 
de  la  commission  et  le  payement  a  lieu  par 
mandat  direct  du  sous-intendant  militaire. 
Le  refus  de  rachat,  s'il  y  a  lieu,  est  constaté 
par  un  procès-verbal  dont  une  expédition 
est  remise  à  l'officier  ;  celui-ci  peut  alors 
disposer  de  sa  monture  comme  il  l'entend. 

RÉTROGRADATION.  Action  de  replacer 
un  homme  de  troupe  gradé  dans  un  grade 
inférieur  à  celui  qu'il  occupait.  Les  adju- 
dants peuvent  être  replacés  dans  l'emploi 
de  sergent-major  ou  celui  de  sergent  ;  les 
sergents-majors  dans  celui  de  sergent  ;  les 
sergents,  les  sergents  fourriers  et  les  capo- 
4-aux  fourriers,  dans  le  grade  de  caporal.  La 
rétrogradation  est  prononcée  par  les  officiers 
généraux,  sauf  pour  les  sous-officiers  ren- 
gagés, décorés  ou  médaillés,  lesquels  ne 
peuvent  être  rétrogrades  que  par  le  Ministre, 
après  l'avis  du  conseil  d'enquête  de  régi- 
ment. Les  formalités  à  remplir  pour  la 
rétrogradation  d'un  sous-officier  sont  indi- 
quées au  Règlement  du  28  décembre  1883 
sur  le  Service  intérieur  (art.  317,  infan- 
terie; 310,  cavalerie;  335,  artillerie). 

RETROUSSIS.   Pièces  du  vêtement  ou 


REUNION  d'officiers. 


REVOLTE. 


de  la  coiffure  dont  l^bord  est  on  semble 
retroussé.  Les  anciens  chapeaux  et  les  an- 
ciens habits  de  l'armée  française  au  siècle 
dernier  avaient  dos  retroussis. 

RÉUNION  d'officiers  (V.  Cercle  mili- 
taire). 

REVACCINATION.  Action  de  vacciner 
de  nouveau.  La  revacoination  est  prescrite 
pour  tous  les  militaires,  immédiatement 
après  leur  incorporation. 

REVANCHE.  Action  par  laquelle  on 
rend  le  mal  ou  le  bien  qu'on  a  reçu.  Se  dit 
d'une  guerre  victorieuse  contre  un  ennemi 
qui  avait  été  vainqueur  dans  une  guerre 
précéiente. 

REVENDICATION.  Réclamation  d'une 
chose  qui  nous  appartient  et  qui  est  dans  les 
mains  d'un  autre. 

RÉVERBÈRE.  Appareil  d'éclairage  con- 
statant en  une  lanterne  en  verre  munie 
d'un  ou  plusieurs  réflecteurs.  Les  réverbères 
destinés  à  l'éclairage  des  camps,  citadelles, 
forts,  etc.,  sont  fournis  et  posés  par  le  ser- 
vice du  génie. 

REVERS.  Côté  opposé  à  l'empreinte  ; 
envers  d'une  chose. 

Insuccès,  catastrophe  modifiant  les  plans 
et  changeant  les  prévisions. 

—  de  la  tranchée.  Côté  de  la  tranchée 
tourné  vers  la  campagne,  c'est-à-dire  op- 
posé à  celui  qui  regarde  la  place. 

—  du  fossé.  Bord  extérieur  du  fossé 
opposé  à  celui  qui  est  contigu  à  l'enceinte. 

Prendre,  battre  un  ouvrage  ou  une  troupe 
de  revers,  c'est  occuper  une  position  d'où 
l'on  peut  diriger  son  feu  obliquement  contre 
l'ennemi. 

Coup  de  revers,  coup  corps  à  corps,  qui 
est  le  contraire  d'un  coup  ordinaire  en 
escrime. 

REVERSEMENT.  Action  de  verser  de 
nouveau  (V.  Remboursement) , 

RÉVERSION.  Évolution  pratiquée  par 
la  milice  grecque,  ayant  pour  but  de  réoc- 
cuper par  une  conversion  à  pivot  fixe  un 
terrain  que  la  troupe  venait  de  quitter, 

REVÊTEMENT  ou  REVÊTISSEMENT. 
Du  mot  revêtir.  Lorsqu'on  est  obligé  de 
donner  aux  terres  employées  pour  former 
des  remblais  des  talus  dont  la  pente  est 
plus  raide  que  celle  qui  correspond  à  l'incli- 
naison sous  laquelle  ces  terres  se  soutien- 
nent naturellement,  comme  cela  a  lieu,  par 
exemple,  pour  le  talus  intérieur  d'un  pa- 
rapet, il  est  nécessaire  d'assurer  la  durée  de 
ces  talus  en  les  consolidant  par  des  revête- 
ments, qui  s'exécutent  en  même  temps  qu'on 
élève  les  remblais  et  qui  sont  formés  avec 
des  matériaux  pouvant  empêcher  les  éboule- 
ments  et  disposés  en  conséquence. 


Les  revêtements  que  l'on  emploie  le  plus 
généralement  dans  les  ouvrages  de  campagne 
sont  ceux  en  fascines,  en  saucissons,  en 
claies,  en  gabions  et  en  gazons.  Les  ton- 
neaux et  les  sacs  en  terre  peuvent  également 
être  utilisés  dans  ce  but  si  l'on  en  dispose 
d'une  quantité  suffisante. 

D'autres  sortes  de  revêtements,  qui  exi- 
gent une  préparation  plus  longue  ou  qui 
demandent  plus  de  temps  pour  leur  exécu- 
tion, sont  plus  particulièrement  réservés 
pour  les  ouvrages  de  fortification  provisoire. 
Ce  sont  les  revêtements  en  briques 
crues,  en  pisé,  en  pierres  sèches  et  en 
charpente  qui,  alors,  s'appliquent  même 
aux  talus  que,  dans  la  fortification  de  cam- 
pagne proprement  dite,  on  maintient  à  une 
inclinaison  voisine  de  celle  des  terres  cou- 
lantes, tels  que  ceux  d'escarpe  et  de  contres- 
carpe. 

Les  revêtements  en  gazons  peuvent  être 
exécutés  par  l'infanterie  ;  tous  les  autres  le 
sont  exclusivement  par  les  sapeurs-mineurs 
du  génie,  dans  les  conditions  indiquées  par 
VÉcole  de  fortification  de  campagne. 

Dans  la  fortification  permanente,  tous  les 
talus  qui  la  comportent  sont  revêtus  en 
maçonnerie,  à  l'exception  des  talus  inté- 
rieurs. Dans  ce  cas,  l'épaisseur  des  revête- 
ments doit  être  suffisante  pour  résister  à  la 
poussée  des  terres.  En  outre,  le  haut  du  re- 
vêtement ne  doit  pas  être  vu  de  la  cam- 
pagne, pour  ne  pas  l'exposer  à  être  détruit 
de  loin  par  l'artillerie  (V.  Contrescarve). 

REVISION.  Action  par  laquelle  ^on  re- 
voit, on  examine  de  nouveau  (V.  Conseil  de 
revision). 

RÉVOCATION.  Action  de  retirer  à  quel- 
qu'un l'emploi  qu'on  lui  avait  confié.  Dans 
l'armée,  les  officiers  et  assimilés  ayant  la 
propriété  de  leur  grade  ne  peuvent  être  ré- 
voqués. Les  seuls  militaires  susceptibles 
d'être  révoqués  sont  :  les  chefs  de  musique 
et  les  commissionnés.  Les  chefs  de  musique 
peuvent  être  révoqués  par  le  chef  de  l'État, 
pour  fautes  graves  contre  la  discipline  ou 
contre  l'honneur,  analogues  à  celles  qui 
justifieraient  la  mise  en  réforme  d'un  offi- 
cier. Les  commissionnés  peuvent  être  révo- 
qués par  le  Ministre  de  la  guerre,  eu  cas 
d'mconduite,  sur  l'avis  conforme  du  conseil 
d'enquête  de  régiment.  Les  autres  hommes 
de  troupe  peuvent  être  rétrogrades  ou  casses 
de  leur  grade. 

RÉVOLTE.  Insubordination;  suivant  la 
gravité  dos  faits,  selon  le  nombre,  la  posi- 
tion et  le  grade  de  ceux  qui  y  participent, 
la  peine  de  mort  peut  être  prononcée,  ou 
celle  de  o  à  10  ans  de  travaux  publics 
(art,  217). 


RÉVOLUTION.  7 

Rébellion  d'un  inférieur  contre  son  supé- 
rieur, des  citoyens  contre  les  autorités  légales 
(V.  Ordre  public.  Attroupements). 

RÉVOLUTION.  Le  mouvement  circu- 
laire que  fait  un  corps  autour  d'un  point 
pris  comme  centre.  Se  dit  aussi  des  cliange- 
ments  brusques  et  radicaux  qui  ont  lieu 
dans  l'ordre  des  choses  existant,  comme  par 
exemple  dans  les  arts,  dans  les  lettres,  dans 
les  sciences,  dans  le  Gouvernement. 

REVOLVER.  Arme  à  répétition  très  lé- 
gère, pouvant  être  tirée  à  bras  tendu  de  la 
même  manière  que  le  pistolet  qu'elle  a  rem- 
placé. L'invention  en  est  attribuée  au  capi- 
taine américain  Coït,  à  tort  peut-être,  car 
Hainzelet  décrivait,  en  1630,  une  arme  se 
rapprochant  sensiblement,  en  principe,  du 
revolver  actuel. 

On  distingue  plusieurs  espèces  de  revol- 
vers : 

1°  Ceux  qui  sont  à  mouvement  simple  ou 
intermittent,  dans  lesquels  on  arme  et  on 
produit  la  rotation  du  barillet  contenant  les 
cartouches,  en  agissant  avec  le  pouce  sur  la 
crête  du  chien  ; 

2°  Ceux  dont  le  mouvement  est  continu  ; 
la  rotation  du  barillet  et  le  soulèvement  du 
chien  s'obtiennent  par  l'action  du  premier 
doigt  sur  la  détente.  Il  suffit  alors  de  presser 
sur  la  détente  et  de  rendre  alternativement 
pour  faire  partir  tous  les  coups  que  contient 
le  barillet.  Ce  genre  de  tir,  plus  rapide  que 
le  précédent,  comporte  moins  de  précision  et 
ne  peut  guère  s'employer  qu'à  bout  portant 
parce  qu'en  général  il  faut  faire  un  effort 
prolongé  sur  la  détente  et  qu'on  n'est  pas 
prévenu  du  moment  où  le  coup  part; 

3"  Ceux  qui  sont  du  système  mixte,  ou  à 
double  mouvement,  dans  lesquels  on  peut 
armer  à  volonté,  soit  en  agissant  sur  le 
chien  pour  le  tir  ordinaire,  soit  en  pressant 
sur  la  détente  pour  le  tir  rapide  et  à  petite 
distance. 

C'est  à  ce  dernier  type  que  l'on  s'est  ar- 
rêté pour  l'armement  des  troupes  de  cava- 
lerie en  France. 

Le  revolver  modèle  1873  est  à  6  coups.  11 
tire  une  cartouche  métallique  à  percussion 
centrale. 

Toutes  ses  pièces  sont  en  acier,  à  l'excep- 
tion de  l'anneau  de  culotte,  en  fer,  et  des 
plaquettes  en  bois  de  noyer.  Son  poids  est 
de  11^,200  et  sa  longueur  totale  de  0'",242. 

Le  revolver  modèle  1873  se  divise  en 
5  parties  principales,  qui  sont  le  canon,  la 
carcasse,  le  barillet,  la, platine  et  les  garnitures. 

La  figure  281  et  sa  légende,  donnent  la  no- 
menclature des  différentes  pièces  de  ce  revolver. 

Le  revolver  modèle  1874  est  destiné  aux 
officiers.  Comme  mécanisme  et  comme  forme 


!  REVUE. 

générale,  il  est  semblable  au  revolver  mo- 
dèle 1873  et  tire  la  même  cartouche.  Les 

Fisr.  281. 


A  Axe  du  bai-illet. 

B  Poussoir. 

C  Pontet, 

D  Cliiea. 

E  Détente. 

F  Ressort  de  détente. 

G  Barrette. 

H  Ressort  de  barrette. 

1   Mentonnet. 

J  Gâchette. 

K  Ressort  de  gâchette, 

L  Grand  ressort, 

M  Clef  du  srrand  ressort. 


N  Chaînette. 

P   Vis  de  chaînette. 

Q  Axe  du  chien. 

R  Axe  de  la  gâchette. 

S   Axe  de  la  détente. 

T  Etouteau  du  grand 
ressort. 

U  Plaquette  gauche. 

V  Plaque  de  recouvre- 
ment. 

X  Vis  de  plaque  de  re- 
couvrement. 


seules  différences  consistent  en  ce  que  le  re- 
volver modèle  1874  est  terminé  avec  plus  de 
soin,  que  ses  surfaces  extérieures  sont  bron- 
zées et  que  l'on  a  cherché  à  l'alléger  en  en- 
levant du  métal  partout  où  l'on  pouvait  le 
faire  sans  compromettre  la  solidité  de  l'arme, 
dont  le  poids  est  en  moyenne  de  1^^,010. 

Le  fonctionnement  du  mécanisme,  dans  le 
tir  intermittent  et  le  tir  continu,  les  précau- 
tions à  prendre  pour  le  tir  ou  pour  remédier 
aux  enrayages,  la  manière  de  démonter,  de 
nettoyer  et  de  remonter  le  revolver,  sont 
indiqués  dans  des  instructions  spéciales. 

Un  nouveau  modèle  de  revolver,  du  cali- 
bre de  8  millimètres,  a  été  airêté  en  prin- 
cipe, pour  remplacer  le  revolver  modèle 
1874,  du  calibre  de  11  millimètres,  qui  a 
été  trouvé  trop  lourd. 

—  étrangers.  Le  tableau  ci-contre  donne 
quelques  indications  générales  sur  les  revol- 
vers en  usage  dans  les  armées  étrangères 
(V.  ci-contre). 

REVUE,  Inspection  d'une  troupe  pour 
constater  sa  tenue,  ou  son  instruction,  ou 
son  effectif,  ou  son  aspect  d'ensemble.  Le 
règlement  du  28  décembre  1883  trace  les 
règles  à  observer  pour  les  revues  d'en- 
semble, de  détail,  administrative,  infanterie, 
articles  282  à  289  ;  cavalerie,  articles  274 
à  282;  artillerie,  articles  299  à  307. 

Titre  de  certains  écrits  périodiques  tels 
que  la  Revue  militaire  de  VElranger,  la  Re- 
vue d'hygiène  vétérinaire,  etc. 


REVUE. 

743 

REVUE 

• 

• 

LOX- 

POIDS                   1 

POIDS 

.NOMBRE 

VITESSE 

PCIS- 

CUEDR 

CA.- 

^,,^^^^^^_/S 

^■^^^^**> 

MODiCLES. 

de 

du 
l'arme. 

de 

de. 

ini- 

SANCES. 

l'arme. 

LtORE. 

rayures . 

delà 
ebaxge. 

la  car- 
touche. 

tiale. 

kUog. 

mill. 

mill. 

gram. 

gram. 

met. 

Aligne.  {-^i-^P^fJ^7,)-l- 

1,000 
1,300 

0,340 

11,00 
10,60 

» 
n 

1,10 
1,50 

17 

160 

Angleterre. 

Adams  ............ 

1,110 
1,180 

1,090 
1,348 

0.320 
0,348 
0,309 
0,324 

11,25 
8,10 
11,02 
11,00 

.5 

7 
3 
6 

0,845 
0,845 
0,845 
0,975 

46,6 

160,5 

Colt(2l. 

W'u.»    ^m^j  ......... 

^  Deane 

Mod.lSTO  Ganser)  Cî 

Antricbe- 
Honsrie  .  . . 

|Mod.  lt*77(PmetUet 

Vcssod).  ......... 

1,355 

0,300 

11,00 

" 

1,48 

46,6 

» 

1  Mod.  d'officier  (Cas- 

ser Kropatchek) . .  . 

0,770 

0,230 

9,00 

6 

1,10 

32,3 

» 

Belgique... 

i  Mod.   1871   (Chaine- 
1      tôt.  Delvisne) 

1,030 

0,250 

11  .UO 

4 

1,25 

20,0 

„ 

Danemark. . 

)  Mod.    1865  \  Lefau- 
'      cheus) (4) 

0,900 

0,248 

10,9 

j, 

0,750 

17,75 

„ 

Espagne. . . 

IMod.   1S63    (Lefau- 
1      cheus)  (5) 

0,750 

„ 

11,00 

a 

1,11 

„ 

,, 

HoUande... 

1  De  cavalerie  (Cliame- 

(      tôt.  Delvisne) 

[  Mod.  1874  (Chametot 

» 

>' 

9,40 

» 

0,60 

16,0 

» 

Italie 

1      et   Delvigne) 

Court       (Lefau- 

1,150 

0,315 

10,35 

4 

1,20 

17,5 

" 

cbeux)  (6) 

0,980 

0,250 

10,25 

4 

0,67 

18,0 

« 

Norvège.  . . 

i  Mod.    1864    (Lefau- 

[      ciieux)  (")... 

1,050 

0,372 

10,82 

4 

0,61 

16,3 

« 

Russie 

Suède  

1  Mod.  1871  (Smith  et 

}      Vesson) 

1,210 
1,170 

0,347 
0,310 

10,66 
11,00 

5 

4 

0,85 

30,8 
17,0 

» 
160. 

•  Mod.     1871    (Lefan- 
)      cheus  Francotte  (S} 

■  Mod. 1872  (ChametoL, 

Delviïno.Schmidli. 

1,000 

0,278 

10,40 

4 

1,00 

15,0 

■" 

Suisse 

Mod. 1878  (Chametot, 

Delvisne.  Sclimidtl. 

1,000 

0,275 

9,00 

4 

1,00 

17,5 

». 

Mod.  1882  (Schmidt 

(9) '. 

0,710 

0,240 

7,5 

4 

0,70 

11,5 

■■ 

^      \  /  ••  

(1)  Le  revolver  d'officier  est  un  peu  plus  court  et  plus  léger  que  celui  de  la  troupe,  qui  ne  permet  que  le 
tù"  intermittent. 

(2)  Modèles  qui  doivent  être  retirés. 

(3)  Avec  extracteur  à  bascule. 

(4)  Cartouche  à  broche. 

(5)  Cn  système  Final  dort  être  adopté. 

(6)  Cartouche  à  broche. 

(7)  Idem. 
fS)  On  vient   d''adopter  un  revolver  de  7°"". 5,  système  Nagant,  plus  léger,  plus  simple  et  plus  facile  à 

manier. 

(9i  Officiers  non  montés. 


—  d'effectif.  Les  revues  d'effectif  ont 
pour  Lut  de  s'assurer  de  la  présence  effec- 
tive des  hommes,  des  chevaux  et  des  mulets 
qui  tit'urent  sur  les  contrôles  aimuels  des 
corps  de  troupe  ou  établissements  considérés 
comme  tels.  Elles  sont  passées  par  les  fonc- 
tionnaires de  rintendance,  lorsqu'ils  en  re- 
çoivent l'ordre  d'un  inspecteur  général,  ou 
d'un  général.  Les  membres  du  corps  du  con- 
trôle de  l'administration  de  l'armée  peuvent 
passer  des  revues  d'effcclif  toutes  les  fois 
qu'ils  lejoorent  convenable.  Les  forroivlités  à 
remplir  pour  ces  revues  sont  indiquées  par 
le  service  intérieur. 

—  de  liquidation.  Elle  a  pour  but  de 
comparer   trimestriellement    les    droits    des 


p.irties  prenantes  avec  les  prestations  effec- 
tuées, de  manière  à  faire  ressortir  les  trop 
ou  moins-perçus,  c'est-à-dire  de  liquider  le 
compte. 

Les  revues  de  liquidation  des  officiers  sans 
troupe  sont  faites  par  classes,  pour  chaque 
département  ;  elles  sont  établies  à  la  fin  de 
chaque  trimestre  par  les  sous-intendants 
chargés  de  tenir  les  contrôles  de  ces  officiers. 
Elles  sont  nominatives,  divisées  en  chapitres 
et  sections.  Le  décompte  des  journées  donne 
le  montant  total  des  prestations  dues  ;  on 
rapproche  ce  droit  des  allocations  faites,  et 
on  en  conelut,  pour  chaque  officier,  le  plus 
on  le^  moins-perçu. 

Les   revues  de  liquidation  des  corps  de 


RHOMBARDO.  744 

troupe  sont  également  trimestrielles  ;  elles 
se  composent  de  trois  parties  :  d"  le  crédit, 
ou  récapitulation  des  droits  du  corps,  qui 
est  établi  par  le  conseil  d'administration,  au 
moyen  des  feuilles  de  journées  ;  2°  le  débit, 
qui  est  établi  par  le  sous-intendant,  au 
moyen  des  déclai'ations  de  quittances,  pour 
les  prestations  en  deniers,  et  des  bons 
totaux  et  des  relevés  de  mandats  d'étapes, 
pour  les  prestations  en  nature  ;  3°  la  balance 
faisant  ressortir  la  différence  entre  les  droits 
et  les  perceptions  du  corps,  c'est-à-dire  le 
trop  ou  le  moins-perçu.  Cette  balance,  éta- 
blie par  le  sous-intendant,  porte  le  nom  de 
décompte  de  libération,  parce  qu'elle  libère  le 
corps  vis-à-vis  de  l'Etat  (V.  Liquidation). 

RHOMBARDO.  Une  des  formes  que  pou- 
vait prendre  la  plialange  chez  les  Grecs. 

RIBEAUDEAU.  Sorte  de  charrette  dis- 
posée autrefois  pour  servir  au  transport  des 
canons. 

RIBAUDEQUIN.  Vient  du  mot  rihaud. 
Au  début,  c'était  une  sorte  d'arhalète,  de 
scorpion,  lançant  des  traits  de  gros  calibre 
et  dont  on  se  servait  pour  la  défense  des 
murailles  dans  les  places.  Plus  tard,  ce  nom 
fut  donné  à  une  bouche  à  feu  à  tir  direct, 
qui  lançait  d'abord  des  boulets  en  pierre,  et 
qui  avait  2  métrés  à  2™, (50  de  long. 

RIBAUDERIN.  Costume  militaire  des 
ribaiidfi. 

RIBAUDS.  Corps  d'élite  des  armées  de 
Philippe-Auguste  ;  renommé  pour  sa  bra- 
voure. Mais  les  excès  auxquels  ils  se  livrè- 
rent ensuite  firent  considérer  leur  nom  comme 
une  épithète  injurieuse  appliquée  aux  vaga- 
bonds et  aux  mauvais  sujets. 

RICOCHER.  Battre,  par  le  lir  A  ricochet, 
les  longues  branches  des  ouvrages  de  fortifi- 
cation. 

RICOCHET  (Tir  à).  Ce  genre  de  tir  in- 
venté par  Vauhan  consiste  à  utiliser  les  bonds 
que  fait  un  projectile  au-dessus  du  sol  après 
l'avoir  rencontré  une  première  fois.  Avec 
les  anciens  projectiles  sphériques,  tirés  avec 
une  charge  réduite,  on  arrivait  à  atteindre 
et  à  démonter  par  ce  genre  de  tir  les  pièces 
de  la  défense  abritées  par  des  traverses,  soit 
sur  les  faces  des  bastions  ou  des  demi-lunes, 
soit  surtout  sur  les  longues  branches  du 
chemin  couvert.  Mais,  on  ne  l'emploie  plus 
aujourd'hui,  en  raison  de  l'ampleur  et  de 
l'irrégularité  des  bonds  que  donnent  les  pro- 
jectiles actuels. 

RIDEAUX.  Les  mobiliers  d'adjudant  et 
ceux  d'officiers  comportent  une  paire  de  ri- 
deaux de  lit  et  des  rideaux  de  vitrage,  four- 
nis et  entretenus  par  le  service  des  lits  mili- 
taires. Dans  les  magasins  d'habillement  non 
pourvus  de  volets,  les  corps  sont  autorisés 


ROCANTIN. 


à  acheter  des  rideaux  opaques,  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

RIDELLE.  Côté  d'une  charrette  en  forme 
d'échelle  ou  de  râtelier, 

RIFLE.  Sorte  de  carabine  employée  dans 
l'armée  anglaise. 

RIFLEMAN,  au  pluriel  RIFLEMEN. 
Carabinier  à  pied  dans  l'armée  anglaise. 

RIGODON.  Sonnerie  ou  batterie  annon- 
çant qu'une  balle  a  atteint  le  centre  de  la 
cible. 

RIGOLES.  Petits  fossés  disposés  pour 
l'assèchement  des  tranchées,  ou  au  besoin 
du  terrain  occupé  par  un  camp.  Ces  rigoles 
étroites,  de  pentes  convenables,  débouchent 
dans  un  ravin,  un  ruisseau,  et  quelquefois 
dans  des  puisards. 

RIGUEUR  (V.  Arrèlsde  rigimir). 

RISBAN  Sorte  de  fort  ou  de  terre-plein 
garni  de  canons  pour  défendre  un  port  de 
mer. 

RISBENNE.  Sorte  de  revêtement  en  fas- 
ci nages  ou  en  pilotis  pour  maintenir  le  pied 
des  risbans  ou  forts  maritimes. 

RIVIERE.  Cours  d'eau  qui  se  jette  dans 
un  fleuve  ou  dans  une  autre  rivière.  Au 
point  de  vue  militaire,  les  rivières  ont  la 
même  importance  que  les  fleuves,  si  elles 
remplissent  les  mêmes  conditions  (V.  Pas- 
sage, Reconnaissance). 

RIZ.  Plante  de  la  famille  des  graminées, 
dont  la  graine,  après  décortication,  constitue 
un  aliment  très  apprécié.  Le  riz  fourni  à 
l'armée,  doit  être  de  la  dernière  récolte, 
bien  sec,  entièrement  net,  dégagé  de  toute 
matière  hétérogène  et  de  poussière,  propre  à 
être  mis  immédiatement  en  distribution  et 
susceptible  de  se  conserver  un  an  au  moins. 
Le  meilleur  est  celui  qui  gonfle  le  plus.  11 
pèse  81  à  86  kilogrammes  à  l'hectolitre.  Le 
riz  du  Piémont  est  le  plus  employé,  mais  on 
achète  aussi  du  liz  de  l'Inde.  Le  riz  se  con- 
serve en  sacs  empilés  pendant  trois  ans,  en- 
viron. 

ROBES.  Couleurs  du  poil  du  cheval.  Les 
robes  sont  dites  simples,  quand  le  poil  est 
d'une  seule  couleur  (blanc,  café  au  lait, 
alezan,  noir),  et  composées  lorsqu'il  y  en  a 
au  moins  deux.  Avec  2  couleurs  séparées,  on 
a  le  bai,  l'isabelle  et  le  souris  ;  2  couleurs 
mélangées  donnent  le  gris,  l'auljèru  et  le  lou- 
vet;  avec  3  couleurs  on  a  le  rouan;  enfin, 
le  pie  est  un  composé  de  2  robes. 

ROC.  Masse  de  rochers  très  durs;  se  di- 
sait autrefois  pour  forteresse,  de  même  que 
les  Italiens  disent  rocca  pour  citadelle. 

ROCANTIN.  Institution  ayant  précédé 
les  Invalides.  Nom  donné  aux  vieux  mili- 
taires en  retraite,  dits  morts  payés,  parce 
qu'ils  recevaient    une   solde  très  restreinte 


ROCHE  A   FED. 


745 


RONDE. 


sans  rendre  de  services^  Ils  étaient  relégués 
dans  les  châteaux,  citadelles,  et  particuliè- 
rement dans  les  rocs. 

ROCHE  à  feu.  Composition  incendiaire 
que  l'on  attache  aux  matières  combustibles, 
qu'elle  enflamme  subitement  et  qui  brûle 
même  dans  l'eau  lorsqu'elle  se  projette  d'un 
tube  imperméable.  Il  y  a  plusieurs  formules 
pour  obtenir  cette  composition  : 

i°  Salpêtre,  3  parties;  pulvérin,  10  ;  sou- 
fre, 12  ;  2°  Salpêtre,  1  partie;  pulvérin,  2; 
soufre,  4;  3°  Salpêtre,  1  partie;  pulvérin, 
1  ;  poudre  ordinaire,  1  ;  soufre,  4  ;  4°  Sal- 
pêtre, 4  parties  ;  pulvérin,  8  ;  antimoine,  4  ; 
soufre,  16. 

L'artillerie  française  a,  pendant  fort  long- 
temps, employé  exclusivement  pour  ses  arti- 
fices incendiaires  une  roche  à  feu  composée 
de  :  o°  Suif  de  mouton,  1  partie  ;  essence 
de  térébenthine,  1  ;  colophane  (résine),  3  ; 
soufre,  4  ;  salpêtre,  10  ;  antimoine,  1.  On 
en  remplissait  des  cartouches  cylindriques 
munies  d'une  amorce  dans  l'axe  et  l'on  en 
introduisait  un  certain  nombre  dans  les 
projectiles  que  l'on  voulait  armer  en  incen- 
diaires. -Mais  ce  genre  de  cartouches  don- 
nant de  nombreux  ratés  d'inflammation,  on 
les  a  remplacées  par  des  cylindres  incen- 
diaires modèle  1878,  dont  il  existe  deux 
modèles. 

Le  cylindre  incendiaire  n"  1  (fig.  282) 
renferme  une  composition  formée  de  :  6°  ni- 
trate de  baryte  sec  et  pulvérisé,  10  parties  ; 
soufre  pulvérisé,  5  ;  pulvérin,  4  ;  dissolution 
de  1/3  de  résine  dans  2/3  d'huile  de  térében- 

Fis.  282. 


Fig.  283. 


thine  ;  il  est  amorcé  aux  deux  bouts  et 
entouré  d'une  enveloppe  cylindrique  en  treil- 
lis goudronné  consolidée  avec  du  fil  de  laiton. 
Le  cylindre  incendiaire  n"  2  (pg.  283)  se 
compose  essentiellement  d'un  faisceau  de 
mèches  à  étoupille  lente,  consolidé  par  de  la 
ficelle  salpétrée  et  amorcé  par  quelques  brins 
de  mèche  à  étoupille  ordinaire  ;  le  tout  est 
enveloppé  dans  un  rectangle  de  cretonne 
goudronnée. 


Pour  transformer  un  obus  ordinaire  en 
projectile  incendiaire,  il  suffit  de  remplacer 
une  partie  de  la  charge  intérieure  par  un 
certain  nombre  de  ces  cylindres,  qui  brûlent 
pendant  2  minutes  environ. 

ROCHET.  Fer  de  lance  en  forme  de  che- 
vron non  aiguisé.  11  y  _eu  avait  de  l'espèce 
dite  courtoise. 

ROCHETTE,  ROQUET,  ROQUETTE. 
Synonyme  de  fusées  de  guerre 

ROGNE -PIED.  Instrument  tranchant 
avec  lequel  le  maréchal  ferrant  rogne  les 
parties  inutiles  de  la  corne  du  cheval. 

ROI  d'armes.  Chef  de  hérauts  d'armes  ; 
il  avait  droit  de  juridiction  sur  les  armées. 

RÔLE.  Mission  ou  fonctions  à  remplir 
par  certains  services  ou  certains  militaires  ; 
part  d'influence  ou  de  commandement  qu'ils 
doivent  exercer.  C'est  ainsi  qu'on  comprend 
le  rôle  des  diverses  armes  dans  les  différents 
services  ou  combats,  le  rôle  des  places  fortes, 
des  chemins  de  fer,  le  rôle  de  l'état-major, 
de  l'intendance,  etc. 

ROLES.  Feuilles,  registres  où  l'on  inscrit 
des  noms.  Tels  sont  les  rôles  des  équipages 
de  la  marine,  ceux  de  l'inscription  mari- 
time, etc.  Dans  l'armée  de  terre,  ce  sont  les 
contrôles  nominatifs  qui  tiennent  lieu  de 
rôles. 

ROMITE.  Sorte  de  poudre  sans  fumée, 
inventée  par  le  chimiste  Sjobert  et  expéri- 
mentée en  Suède.  C'est  une  poudre  fine,  de 
couleur  jaunâtre,  composée  en  proportions 
variables  de  nitrate  d'ammoniaque,  naphta- 
line et  paraffine  mélangés,  chlorate  de  po- 
tasse et  carbonate  d'ammoniaque.  Elle  est 
moins  brisante  que  la  dynamite,  mais  n'a 
pas  autant  d'efficacité;  dans  les  armes  à 
feu,  elle  donne  un  fort  recul. 

ROMPRE.  Mouvement  ayant  pour  objet 
de  ployer  une  ligne  ou  une  colonne  en  sub- 
divisions plus  petites. 

—  les  rangs.  A  la  fin  d'une  pause 
d'exercices  ou  d'une  prise  d'armes,  on  fait 
rompre  les  rangs  pour  permettre  à  la  troupe 
de  se  reposer  librement  ou  de  rentrer  dans 
les  chambres. 

RONDÂCHE.  Grand  bouclier  rond  qui  a 
été  porté  par  les  hommes  de  pied  et  de 
cheval.  Arme  défensive  des  chevaliers  er- 
rants. 

RONDACHERS.  Corps  de  troupes  du 
moyen  âge  portant  la  rondnche. 

RONDE.  Visite  de  nuit  que  fait  un  sous- 
oflicior  ou  un  officier,  dans  une  place,  dans 
un  camp,  pour  s'assurer  si  les  sentinelles 
font  leur  devoir.  Lorsque  la  ronde  est  faite 
par  un  officier  supérieur,  elle  porte  le  nom 
de  ronde  major  ;  lorsqu'elle  est  faite  par 


RONDELLE. 


746 


ROUE. 


le  commandant  d'armes,  elle  est  désignée 
sons  le  nom  de  ronde  de  commandant 

d'armes.  Le  règlement  du  4  octobre  1891 
indique  comment  doit  se  faire  le  service  de 
ronde  dans  les  places  de  guerre  (art.  99  à 
103). 

Aux  armées  en  campagne,  les  rondes  sont 
faites  par  un  officier  ou  sous-officicr  accom- 
pagné de  deux  ou  trois  hommes  armés. 
Leurs  devoirs  et  leurs  attributions  sont  défi- 
nis par  l'article  126  du  règlement  du  26  oc- 
tobre 1883  sur  le  Service  en  campagne. 

RONDELLE.  Petit  bouclier  rond  (petite 
rondaclie)  en  bois  léger,  porté  par  les  francs 
archers  de  Charles  Vil  dont  l'arme  était  la 
pique. 

Accessoire  de  forme  cylindrique,  employée 
sous  diverses  formes  et  pour  différents  usages 
dans  l'artillerie,  où  il  y  en  a  pour  la  vis  de 
culasse,  iDOur  le  grain  de  lumière,  pour 
pointes  d'étoile  molnle,  pour  arrêtoir  de 
boîte  à  mitraille,  pour  bouchons  d'obus  de 
rupture,  d'ensabotage  pour  obus  sphériques, 
d'épaulement  et  de  bout  d'essieux,  da  collet 
d'essieux,  etc. 

On  fabrique  également  des  rondelles  de 
poudre  comprimée,  de  coton-poudre 
comprimé,  etc.,  pour  le  chargement  des 
garyousses  ou  de  certains  projectiles,  notam- 
ment les  obus-torpilles. 

RONDELLIER.  Soldat  à  pied  portant 
une  rondelle  pour  préserver  contre  les  traits 
de  l'ennemi  certains  sergents,  archers,  arba- 
létriers, arquebusiers,  qui  ne  pouvaient  pas 
se  charger  d'une  rondelle. 

RONGEURS.  On  désigne  sous  ce  nom  les 
souris,  les  rats,  etc.,  qui  forment  le  6°  ordre 
de  la  classe  des  mammifères.  On  doit  prench-e 
toutes  les  mesures  nécessaires  pour  la  des- 
truction de  ces  animaux  dans  les  bâtiments 
militaires.  Ces  mesures  incombent  au  ser- 
vice du  génie  dans  les  casernes  qu'il  est 
chargé  d'entretenir,  et  aux  corps  de  troupes 
dans  les  casernes  qui  sont  entretenues  au 
compte  de  la  masse  de  casernement.  Les 
dégradations  commises  par  les  rongeurs,  aux 
efl'ets  de  toute  nature,  sont  constatées  par 
un  procès -verbal  dressé  par  le  sous-inten- 
dant militaire  et  sont  mises  à  la  charge  de 
l'Etat,  mais  à  la  condition  que  le  corps  ait 
pris  toutes  les  mesures  nécessaires  pour  la 
destruction  de  ces  animaux. 

RORAIRE,  RORARIEN.  De  rorari. 
Soldat  romain  faisant  partie  des  troupes  ar- 
mées à  la  légère. 

ROSSE.  Cheval  sans  force,  sans  vigueur. 

ROTATION.  Mouvement  d'un  corps 
tournant  sur  lui-même. 

ROUAGE.  Ensemble  des  roues  d'une  ma- 


chine. Au  figuré,  les  rouages  de  Vadminis- 
tralion  sont  ce  qui  constitue  son  organisa- 
tion, son  fonctionnement.  Une  batterie  qui 
prend  d'enfilade  une  ligne  de  matériel  est 
dite  pi'enant  en  rouage. 

ROUAN.  Cheval  dont  le  poil  est  mêlé  de 
blanc,  d'alezan  et  de  noir.  Le  rouan  est  clair 
si  le  blanc  domine,  vineux  si  l'alezan  domine 
et  foncé  si  c'est  le  noir. 

ROUE.  Machine  de  forme  circulaire  qui, 
en  tournant  sur  son  essieu,  facilite  le  mou- 
vement de  roulement  d'un  objet. 

—  hydraulique.  Pour  utiliser  comme 
travail  moteur  la  force  ou  puissance  d'une 
chute  ou  d"un  cours  d'eau,  on  emploie  des 
loues  de  divers  modèles,  qui  reçoivent  l'eau 
par  un  seul  point  et  ont  généralement  leur 
axe  horizontal.  La  roue  pendante,  la  roue 
on  dessous  à  aubes  planes,  la  roue  à  aubes 
courbes  (à  la  Poncelet),  la  roue  de  côté  a 
coursier  circulaire  et  à  palettes  planes,  la 
roue  Sagebien  ou  roue-vanne,  la  roue  à 
augets  de  côté  et  en-dessus  sont  les  variétés 
les  plus  usitées  pour  le  détail  desquels  il  y  a 
lieu  de  se  reporter  aux  traités  de  méca- 
nique. 

—  des  wagons.  Les  roues  des  wagons 
ont  un  diamètre  de  O'^jOO  à  l™,0o  ;  elles 
sont  de  plusieurs  catégories  :  1°  à  rais  et 
jantes  en  fer  avec  moyeu  en  fonte  ;  c'est  la 
disposition  la  plus  économique  et  la  plus 
usitée   [fig.  28 i)  ;  2°   à   rais  en    fonte    et 

Fis.  284. 


moyeu  eu  fer  forgé  ;  elles  ont  l'avantage 
d'être  moins  lourdes  que  les  précédentes,  à 
cause  de  la  suppression  du  moyeu  en  fonte, 
mais  elles  coûtent  plus  cher  ;  3"  les  roues 
pleines  ou  à  disques,  qui  ont  l'avantage  de 
soulever  moins  de  poussière  que  les  précé- 
dentes et  de  ne  pas  projeter  les  fragments 
incandescents  qui  tombent  du  foyer  de  la 
machine;  elles  sont  employées  sur  quelques 
lignes  où  l'on  a  à  redouter  des  incendies. 
Toutes  ces  roues  sont  munies  d'un  bandage 
en  acier,  placé  à  chaud  sur  les  jantes.  Les 
bandages  sont  tronconiques,  afin  d'assurer 
le  libre  parcours  dans  les  courbes  ;  ils  sont 
munis    d'un    rebord    (mentonnet)    du    côté 


ROUET. 


extérieur,  ponr  éviter  |ps  déraillements.  Les 
roues  sont  calées  sur  les  essieux,  qui  tour- 
nent dans  des  coussinets  fixes  sous  le  châssis 
des  wagons.  Ce  calage  des  roues  est  indis- 
pensable, car  si  l'on  suppose  les  roues  tour- 
nant librement  autour  de  l'essieu,  il  suffit 
que  l'une  d'elles  ait  1  millimètre ,  par 
exemple,  de  diamètre  de  plus  que  l'autre 
pour  que,  au  bout  de  1,000  tours,  elle  soit 
en  avance  de  1  mètre  sur  celle-ci  et  pro- 
voque le  déraillement.  Les  roues  sont  calées 
sur  les  essieux  de  telle  sorte  que,  lorsque  le 
wagon  est  sur  rail,  il  y  ait  toujours  un  jeu 
de  0™,10  à  G™,  18  entre  le  rail  et  le  men- 
tonnet. 

—  des  locomotives.  Elles  sont  plus 
fortes  et  d'un  diamètre  plus  grand  que  celles 
des  wagons.  Elles  sont  au  nombre  de  six  ou 
huit,  dont  deux  seulement,  les  roues  mo- 
trices, sont  directement  mises  en  mouvement 
par  le  mécanicien,  les  autres  sont  les  roues 
iwrteuses.  Toutefois,  les  locomotives  de  pe- 
tite vitesse  n'ont  que  six  petites  roues,  toutes 
motrices.  Les  roues  motrices  sont  confection- 
nées d'une  façon  spéciale,  car  elles  fonction- 
nent à  la  fois  comme  roues  de  support  et 
comme  poulies  sur  lesquelles  s'enroulerait 
une  corde  ayant  pour  tension  l'effort  de 
traction.  Chacun  des  rais  est  un  solide  com- 
primé suivant  son  axe,  encastré  à  un  bout 
dans  le  moyeu  et  sollicité  à  l'extrémité  Libre 
par  une  force  normale  égale  à  l'effort  de 
traction  divisé  par  le  nombre  de  rais,  ce  qui 
produit  à  renfler  ceux-ci  de  la  jante  au 
moyeu,  dans  le  plan  de  la  roue.  Les  roues 
à  disque  plein  sont  peu  usitées  pour  les 
locomotives.  Les  bandages  se  font  générale- 
ment en  acier  fondu  et  sont  plus  forts  que 
ceux  des  roues  des  wagons,  mais  ils  sont 
construits  de  la  même  façon  et  d'après  les 
mêmes  principes  que  ces  derniers. 

ROUET.  Petite  roue  d'acier  placée  contre 
la  platine  des  arquebuses  à  rouet  et  de  cer- 
tains pistolets. 

ROULEAU.  Espèce  de  cylindre  en  bois 
servant  pour  la  vérification  des  étoffes,  dans 
les  magasins  d'haljillement. 

—  de  culasse.  Remplace  le  bouton  de 
culasse  pour  le  transport  du  canon  de  16", 
de  19"^  et,  à  la  rigueur,  de  24'=.  Garnir  en 
vieux  cordage  la  partie  qui  s'engage  dans 
l'ëcrou  de  culasse. 

—  de  manœuvre.  Sorte  de  leviers  en 
bois  employés  dans  l'artillerie  pour  manoeu- 
vrer les  affûts  dans  les  opérations  de  mise  en 
batterie. 

—  de  secours.  Rouleau  contenant  une 
chemise  de  flanelle  et  tout  ce  qui  est  néces- 
saire pour  donner  les  premiers  secours  aux 
asphyxiés.  11  en  existe  un  dans  chaque  sac 


747  ROUMANIE. 

ou  paire  de  sacoches  d'ambulance,  en  même 
temps  qu'un  exemplaire  de  l'Instruction  mé- 
thodique sur  les  secours  à  donner  aux 
asphij.rics  et  au.v  noyés. 

ROULEMENT.  Batterie  de  tambour  con- 
sistant en  une  série  de  ra  pressés.  S'emploie 
pour  le  réveil,  l'extinction  des  feux,  la  soupe, 
le  garde-à-vous,  etc.  Les  sommations  à  faire 
à  un  attroupement  doivent  être  précédées 
d'un  roulement  de  tambour. 

—  des  effets.  Mouvement  des  effets 
dans  les  magasins  afin  qu'ils  soient  distri- 
bués dans  l'ordre  de  leur  ancienneté.  Dans 
ce  but,  les  effets  nouvellement  reçus  en 
magasin  sont  toujours  placés  au  service  de 
réserve  et  l'on  prélève  sur  celui-ci  un  même 
nomljre  d'effets  similaires,  de  mêmes  poin- 
tures, pour  les  placer  au  service  courant,  où 
ils  sont  mis  en  distribution  par  ordre  d'an- 
cienneté de  confection.  Ces  mouvements  s'o- 
pèrent sans  écritures,  sauf  au  carnet  de 
pointures. 

ROUMANIE  ;  son  armée.  L'armée 
comprend  :  l'armée  active,  divisée  elle-même 
en  armée  permanente  et  armée  territoriale 
(semi-permanente),  les  milices  et  la  levée  en 
masse,  ces  deux  derniers  éléments  n'étant 
organisés  qu'en  cas  de  guerre. .Une  portion 
seulement  de  chaque  classe,  désignée  par  le 
tirage  au  sort,  est  incorporée  dans  l'armée 
active  ;  les  autres  jeunes  gens  passent  im- 
médiatement dans  la  milice.  Le  service  est 
personnel  et  l'exonération  est  supprimée  ;  il 
dure  de  21    ans  à  46   ans  accomplis,  dont 

9  ans  dans  l'armée  active,  jusqu'à  30  ans, 
6  ans  dans   la   milice,  jusqu'à  36   ans,  et 

10  ans  dans  la  levée  en  masse,  jusqu'à 
46  ans. 

Dans  l'armée  active,  la  durée  du  service 
sous  les  drapeaux  est  de  3  ans,  puis  de  6 
dans  la  réserve.  Dans  l'armée  territoriale, 
cette  durée  est  de  5  ans  pour  l'infanterie 
(dorobantsi)  et  de  4  ans  pour  la  cavalerie 
(calarossi);  il  reste  à  faire,  par  suite,  4  ou 
5  ans  dans  la  résen^e. 

Les  cadres  seuls  de  la  territoriale  sont 
permanents  ;  les  soldats  demeurent  dans 
leurs  foyers  et  ne  sont  appelés  à  faire  un 
service  actif  que  pendant  1  semaine  sar  4, 
en  principe,  sauf  les  réunions  pour  les  pé- 
riodes d'instruction,  les  grandes  manœuvres 
ou  pour  des  nécessités  d'ordre  public.  Les 
miliciens  sont  astreints  à  des  séances  d'in- 
struction le  dimanche. 

Ils  peuvent  aussi  être  rassemblés  pour  des 
périodes  d'instruction  de  moins  de  30  j»urs. 

Le  recrutement  de  l'armée  roumaine  est 
rigoureusement  régional. 

L'armée  permanente  comprend  8  régi- 
ments de  ligne,  4  bataillons  do  chasseurs. 


ROUTE. 

3  régiments  de  cavalerie,  8  d'artillerie  de 
campagne,  1  bataillon  d'artillerie  de  siège, 
2  régiments  du  génie  et  4  escadrons  du 
train. 

L'armée  territoriale  comprend  33  régi- 
ments de  dorobantsi  et  12  légiments  de  ca- 
larossi.  D'une  manière  générale,  les  recrues 
de  chaque  année  sont  appelées  par  séries 
pendant  deux  ou  quatre  mois  pour  recevoir 
l'instruction  militaire.  Les  années  suivantes, 
elles  sont  convoquées  à  un  certain  nombre 
de  périodes  d'instruction. 

En  cas  de  mobilisation,  les  quatre  corps 
d'armée  comprendraient  chacun  21  batail- 
lons d'infanterie,  12  escadrons  de  cavalei'ie, 
14  batteries  à  6  pièces,  6  compagnies  du 
génie,  plus  les  services  auxiliaires,  soit  en- 
viron 30,000  liommes.  11  resterait  en  outre 
plus  de  100,000  hommes  disponibles  pour 
des  formations  éventuelles. 

L'infanterie  roumaine  est  armée  du  fusil 
Martini-Henry  (modèle  1879).  C'est  une 
arme  à  bloc,  à  culasse  tombante,  sans  chien 
apparent,  du  calibre  de  11™™, 43  et  tirant 
une  cartouclie  métallique  à  percussion  cen- 
trale. Le  fusil  roumain  est  une  des  meil- 
leures armes  à  un  coup,  tant  pour  ses  pro- 
priétés balistiques  que  pour  la  rapidité  du 
tir.  Son  défaut  le  plus  sérieux  est  la  diffi- 
culté du  démontage  et  de  l'entretien  par 
suite  de  la  précision  extrême  qui  doit  exister 
dans  l'ajustage  des  diiïérentes  pièces. 

L'adoption  d'un  fusil  à  répétition  est  ac- 
tuellement à  l'étude  et  une  somme  de  10 
millions  a  été  votée  pour  l'achat  de  100,000 
de  ces  fusils.  Les  expériences  faites  ont 
porté  surtout  sur  les  systèmes  Mannlicher, 
Schulhof,  Rubin  (7""™, 55)  et  le  fusil  anglais 
Lée.  On  a  également  examiné  la  possibilité 
de  transformer  le  fusil  actuel  en  arme  de 
petit  calibre  à  répétition. 

Pour  l'artillerie  (V^.  Nomenclature  des 
bouches  à  feu). 

ROUTE.  Une  route  se  compose  généra- 
lement de  la  chaussée  (au  milieu)  formée 
soit  en  pavés,  soit  en  pierres  cassées  :  de 
deux  accotements  ou  troltoirs  en  terre  (sur 
les  côtés)  ;  de  deux  talus  dans  les  passages 
en  remblai,  ou  de  deux  fossés  dans  les  pas- 
sages en  déblai,  ou  enfin  d'un  talus  et  d'un 
fossé  dans  les  profils  partie  en  déblai,  partie 
en  remblai.  Les  chaussées  ont  un  bombe- 
ment de  1/50  et  les  accotements  un  bom- 
bement de  1/25  pour  l'écoulement  des  eaux. 
Dans  les  réparations,  on  doit  exagérer  le 
bombement  de  la  chaussée  et  le  porter  jus- 
qu'à 1/20  (V.  Réparation  des  routes). 

—  dans  l'intérieur.  Mouvements  des 
corps  de  troupe  et  détachements  sur  les 
routes  ordinaires,   à   l'intérieur,   en   temps 


■48  .  RUES. 

de  paix,  pour  se  rendre  d'un  point  à  un 
autre.  Toutes  les  dispositions  concernant 
ces  mouvements  sont  contenues  dans  le 
titre  111  du  règlement  du  28  décembre  1883 
sur  le  service  intérieur  des  troupes,  et  dans 
le  chapitre  XIX  du  règlement  du  4  octobre 
1891  sur  le  service  des  places. 

—  militaire  ou  stratégique.  Che- 
mins que  l'on  organise  dans  certains  cas, 
pour  faciliter  les  opérations  militaires.  Les 
armées  en  campagne  auront  fort  rarement  à 
construire  des  routes,  mais  si  elles  y  sont 
contraintes,  il  faut  avant  tout  déterminer  le 
tracé,  ainsi  que  les  profils  en  long  et  en  tra- 
vers. Dans  tous  les  cas  ces  travaux  s'exécu- 
tent sous  la  direction  des  officiers  du  génie. 
Par  contre  on  aura  souvent  à  effectuer  la 
destruction  des  routes. 

ROUTIERS.  Bandes  militaires  composées 
d'aventuriers  et  de  paysans  sans  foi  ni  loi, 
qui  jouèrent  un  certain  rôle  et  rendirent 
quelques  services  à  la  royauté  pour  sou- 
mettre les  petits  seigneurs  féodaux.  Mais 
les  excès  de  toute  espèce  qu'ils  commirent 
les  rendirent  odieux  à  un  tel  point  qu'on 
employa  tous  les  moyens  possibles  pour  s'en 
débarrasser. 

RUBAN.  Tissu  en  forme  de  bandelette, 
qui  fait  partie  du  matériel  d'exploitation  des 
infirmeries. 

—  de  médaille.  Les  rubans  des  mé- 
dailles connnémoratives  sont  fournis  gra- 
tuitement aux  hommes  de  troupe  ;  ils  sont 
achetés  par  les  corps,  au  compte  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien.  Les  officiers  et 
assimilés  doivent  se  pourvoir  de  ces  rubans 
à  leurs  frais. 

Les  rubans  de  la  médaille  militaire  et  de 
la  décoration  de  la  Légion  d'honneur  sont 
achetés  directement  par  les  intéressés,  de 
même  que  les  rubans  des  médailles  de  sau- 
vetage, des  décorations  universitaires  ou 
étrangères. 

RUDIÂIRE.  Gladiateurs  de  la  milice  ro- 
maine, habiles  à  l'escrime  ;  sorte  de  maîtres 
d'armes. 

RUDIS.  Sorte  d'épée  de  bois  avec  la- 
quelle les  soldats  grecs  s'exerçaient  à  l'es- 
crime. 

RUE  du  rempart.  Partie  de  terrain 
naturel  allant  du  pied  du  talus  de  rempart 
aux  maisons  les  plus  voisines. 

La  longueur  de  cette  rue  ne  peut  pas  des- 
cendre au-dessous  de  7,70. 

RUES.  Dans  un  camp  on  nomme  grand'- 
rues  celles  qui  sont  perpendiculaires  aux 
baraques  ou  aux  bivouacs  des  hommes,  car 
elles  sont  tenues  assez  larges  pour  permettre 
les  rassemblements  et  les  pièces  d'armes  des 
troupes  ;  on  nomme  au  contraire  petites  rues 


RUFULE. 


749 


RUSSIE. 


celles  qui  sont  parallèles  aux  baraques  ou 
aux  bivouacs.  % 

RUFULE  ou  RUTULE.  Tribuns  mili- 
taires de  la  République  romaine  que  choi- 
sissaient le  sénat  et  les  consuls,  par  oppo- 
sition aux  tribuns  élus  par  le  peuple. 

RUISSEAU.  Cours  d'eau  peu  important 
(Y.  Rivière). 

RUPTURE.  Action  de  détruire,  de 
mettre  en  pièces,  en  fragments  (V.  Des- 
truction, obus  de  rupture,  rayon  de  rup- 
ture). 

—  des  galeries.  La  production  brusque 
des  gaz  résultant  de  l'exploiiou  d'une  charge 
de  poudre  comprime  violemment  les  terres 
et  cette  compression,  qui  se  transmet  de 
proche  en  proche,  détermine  la  rupture  des 
galeries  ou  rameaux  jusqu'à  une  certaine 
distance  du  fourneau  de  mine. 

Comme  les  résistances  que  présentent  les 
galeries  sont  moindres  latéralement  que  ver- 
ticalement, par  suite  de  la  moindre  portée 
et  de  la  plus  grande  épaisseur  des  chapeaux, 
les  efifets  de  rupture  d'un  fourneau  agissant 
verticalement  au-dessus  d'une  galerie  sont 
moins  étendus  que  s'il  agit  horizontalement 
contre  les  coffrages  et  les  montants  de  cette 
galerie. 

Les  résistances  des  rameaux  et  galeries 
sont  d'ailleurs  différentes  selon  que  celles-ci 
se  présentent  en  pointe  ou  qu'elles  reçoivent 
l'explosion  de  flanc,  selon  qu'elles  sont  vides 
ou  qu'elles  sont  bourrées. 

—  des  routes,  des  voies  ferrées. 
{y.  Destructions,  réparations). 

—  stratégique.  Séparation  des  forces 
d'une  armée  en  deux  masses  distinctes.  Elle 
peut  être  obtenue,  soit  par  une  armée  con- 
ci'ntrée  opérant  contre  un  ennemi  dont  le 
front  est  trop  étendu,  soit  par  une  armée 
qui  manœuvre  en  lignes  intérieures  contre  un 
adversaire  qui  mameuvre  en  lignes  exté- 
rieures. Cette  manœuvre  n'implique  pas  la 
supériorité  des  forces,  si  ce  n'est  sur  le  point 
même  où  le  choc  a  lieu,  et  elle  est  employée 
aussi  bien  dans  la  défensive  que  dans  l'of- 
fensive; mais  elle  suppose  que  l'adversaire  a. 
commis  une  faute,  soit  qu'il  ait  adopté  de 
lui-même  un  ordre  trop  étendu,  soit  qu'il 
ait  été  amené  à  se  diviser  et  à  s'étendre  par 
des  démonstrations  qui  lui  ont  donné  le 
change. 

RUSES  de  guerre.  Moyens  employés 
pour  tromper  l'ennemi  sur  ses  forces,  ses 
dispositions. 

RUSSIE  et  son  armée.  Le  service  est 
personnel  et  obligatoire.  La  durée  totale  du 
service  dans  l'armée  de  terre  est  fixée  à 
18  ans,   dont  5   ans   dans   l'armée  active  et  j 


13  ans  dans  la  réserve.  En  outre,  tous  les 
hommes  n'appartenant  ni  à  l'armée  active 
ni  à  sa  réserve  comptent  dans  la  milice  jus- 
qu'à 43  ans  révolus.  Tous  les  hommes  qui 
composent  la  réserve  sont  affectés  sans  dis- 
tinction de  classes,  à  des  fractions  de  l'ar- 
mée permanente  existant  dés  le  temps  de 
paix,  soit  comme  forces  actives,  soit  comme 
troupes-cadres. 

La  réserve  (opoltchénié)  est  divisée  en 
deux  bans  :  le  premier  comprend,  jusqu'à 
43  ans  révolus,  les  hommes  classés  dans  ce 
ban  au  moment  de  l'appel,  ainsi  que  ceux 
qui  sont  libérés  de  la  réserve.  Dans  le 
deuxième  ban  sont  classés  les  éléments  les 
moins  aptes  au  service  militaire,  soit  en 
raison  de  leur  défaut  d'aptitude  physique, 
soit  en  raison  de  leur  situation  de  famille. 
Dans  les  4,425,000  hommes  du  premier  ban, 
570,000  seulement  ont  passé  par  l'armée 
active.  Pour  les  autres,  les  quatre  plus 
jeunes  classes  de  la  milice  (premier  ban) 
sont  appelés  pendant  les  quatre  premières 
années  à  deux  périodes  d'instruction  dont  la 
durée  de  chacune  ne  doit  pas  dépasser  six 
semaines.  Le  deuxième  ban,  qui  compte 
4,435,000  hommes,  n'est  astreint  à  aucun 
service  militaire  en  temps  de  paix. 

En  temps  de  paix,  l'armée  russe  com- 
prend :  850  bataillons  actifs  d'infanterie, 
dont  78  de  chasseurs;  108  régiments  de 
cavalerie  à  6  escadrons  ;  l'artillerie  compte 
48  groupes  de  6  batteries  pour  les  48  di- 
visions d'infanterie  (44  groupes  montés, 
1  groupe  de  montagne  et  3  groupes  mixtes)  ; 
7  batteries  à  cheval,  3  régiments  de  mor- 
tiers, 209  compagnies  d'artillerie  de  forte- 
resse ;  le  génie  comprend  17  bataillons  de 
sapeurs,  17  compagnies  de  pontonniers, 
(j  bataillons  de  chemins  de  fer  et  16  compa- 
gnies de  télégraphistes.  11  y  a  lieu  d'ajouter 
les  services  auxiliaires,  les  cosaques  et  les 
troupes  locales. 

L'effectif  budgétaire  est,  en  nombre  rond, 
de  773,000  hommes,  dont  35,000  officiers, 
et  de  160,000  chevaux. 

En  cas  de  mobilisation,  on  pourrait  dis- 
poser tout  d'abord  de  20  corps  d'armée  mo- 
biles, dont  4  à  3  divisions  d'infanterie  et 
les  autres  à  2,  chaque  division  étant  de 
4  régiments  à  4  bataillons,  chaque  corps 
comprend  une  division  de  cavalerie  à  24 
escadrons  ;  chaque  division  d'infanterie  est 
pourvue  d'un  groupe  divisionnaire  d'artil- 
tillerie  montée  de  6  batteries  à  8  pièces  ; 
1  Ijataillon  du  génie,  convois,  services  auxi- 
liaires. 

Il  reste  en  outre  un  certain  nombre  de 
troupes  disponibles. 

L'effectif  total  en  hommes  de  troupe  né- 


RUSTE.  750 

cessaires  à  chaque  arme  pour  l'ensemble  des 
formations  prévues  serait,  en  chiffres  ronds  : 

Infanterie..., 1,699,000 

Cavalerie 81,600 

Artillerie . 278,000 

Génie 51,000 

Train  et  services  auxi- 
liaires   90,400 

Total 2,200,000 

Le  nombre  d'hommes  inscrits  sur  lequel 
on  peut  compter  en  cas  de  mobilisation  est 
d'environ  2,740,000  hommes,  non  compris 
les  cosaques,  les  troupes  irrégulières,,  les 
corps  indigènes  du  Caucase  et  les  contin- 
gents finlandais. 

Sur  ce  total  740,000  sont  sous  les  dra- 
peaux et  près  de  2  millions  sont  des  réser- 
vistes ayant  servi  dans  l'armée  active  pen- 
dant 4  ou  5  ans,  mais  dans  tous  les  cas 
pendant  1  an  au  moins. 

Toute  l'infanterie  est  encore  armée  du 
fusil  Berdan  n"  2  (modèle  1870).  C'est  une 
arme   à   verrou,    du   calibre   de   10™™, 66, 


SABRE. 


tirant  une  cartouche  métallique  à  per- 
cussion centrale.  Le  chien  est  terminé  par 
un  bouton  ;  un  loquet  de  sûreté  empêche 
que  le  coup  ne  puisse  partir  avant  la  fer- 
meture complète  du  tonnerre. 

Par  décision  du  16-28  avril  1891,  l'em- 
pereur, à  la  suite  d'expériences  compa- 
ratives, a  adopté,  pour  l'armement  de  l'in- 
fanterie, une  arme  de  petit  calibre  et  à 
chargeur,  qui  portera  le  nom  de  fusil  de 
3  lignes  (7^^,62)  modèle  1891.  Le  modèle 
de  cartouciie  établi  par  la  commission  est 
également  approuvé.  Le  modèle  de  ce  fusil 
n'est  pas  connu,  mais  on  sait  que  le  mode 
de  chargement  est  à  peu  près  le  même  que 
celui  adopté  en  Allemagne,  en  Autriche  et 
dans  d'autres  pays,  avec  cette  différence  que 
ce  sont  des  paquets  de  cartouches,  et  non 
des  cartouches  isolées,  qui  sont  introduites 
dans  le  magasin. 

Pour  l'artillerie  (V.  Nomenclature  des 
bouches  à  feu). 

RUSTE  ou  RUSTRE.  Bandes  d'aven- 
turiers à  pied  armés  presque  uniquement 
d'une  lance  appelée  ruste  ou  rustre. 


SABLE.  Le  sable  est  employé  à  différents 
usages  dans  l'armée  :  pour  la  confection  des 
mortiers,  pour  l'entretien  des  ustensiles,  pour 
les  gymnases,  pour  les  manèges,  pour  les 
planchers,  pour  la  voltige. 

SABOBD.  Ouverture  pratiquée  dans  la 
muraille  d'un  navire  pour  donner  passage  à 
la  volée  d'un  canon.  Le  sabord  se  ferme  au 
moyen  d'un  volet  appelé  mantelet. 

—  de  casemate.  Ouverture  étroite  par 
laquelle  passe  la  bouche  du  canon  dans  les 
casemates,  coupoles  ou  tourelles  cuirassées. 
(V.  Embrasure.) 

SABOT.  Chaussure  de  bois  faite  toute 
d'une  pièce  et  creusée  de  manière  à  contenir 
le  pied.  Les  troupes  campées  ou  baraquées 
sont  pourvues  de  sabots  en  première  mise, 
mais  les  l'cmplacements  ont  lieu  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

On  donne  le  nom  de  sabot  à  l'ongle  épais 
qui  enveloppe  la  dernière  plialange  du  doigt 
du  cheval,  du  mulet,  de  l'âne  et  des  rumi- 
nants. (V.  Marquage.) 

Garniture  métallique  qui  entoure  l'extré- 
mité inférieure  d'un  pilot,  d'un  poteau, 
d'une  pièce  de  charpente. 

—  d'enrayage.  Sabot  en  fer  que  l'on 
place  sous  la  roue  d'une  voiture  aux  des- 


centes, pour  ralentir  le  mouvement.  On 
emploie  également  les  sabots  d'enrayage 
comme  freins,  pour  limiter  le  recul  des 
bouches  à  feu  en  arrêtant  complètement  le 
mouvement  de  rotation  des  roues. 

Les  sabots  sont  retenus  à  l'affût  par  des 
chaînes.  Ces  sabots  tendent  à  disparaître  et 
à  être  remplacés  par  le  frein  Lenioine. 

—  galoche.  (V.  Galoche.)  Les  brigadiers 
et  les  cavaliers  des  troupes  à  cheval  doivent 
en  être  pourvus,  au  compte  de  la  masse 
d'habillement  et  d'entretien,  pour  le  service 
des  écuries  et  pour  le  pansage  ;  les  cuisiniers 
sont  également  pourvus  de  sabots-galoches 
au  compte  des  ordinaires. 

—  pour  obus.  Instrument  en  fonte  ou 
en  bois,  ayant  exactement  le  calibre  du  pro- 
jectile et  servant  au  chargement  des  obus 
oblongs  arniés  de  fusées  métalliques  et  des 
obus  sphériques  ou  à  balles. 

SABOTAGE.  Entaille  pratiquée  dans  la 
traverse  pour  la  pose  du  rail  Vignole. 

SABRE.  Arme  de  main  employée  depuis 
la  même  époque  que  l'épée,  c'est-à-dire  dès 
la  plus  haute  antiquité.  Elle  consiste  en  une 
poignée  ou  monture  et  une  lame,  dont  la 
forme,  le  métal,  le  poids,  les  dimensions  ont 
varié  suivant  les  peuples,  les  époques  et  les 


SABRE. 


usages.  Le  fourreau  qui  en  est  le  complé- 
ment indispensable,  a  -s^iié  dans  les  mêmes 
conditions. 

11  y  a  actuellement  en  service  dans  l'ar- 
mée française  les  modèles  de  sabres  sui- 
vants, dont  les  lames  sont  en  acier  fondu  et 
le  fourreau  on  tôle  d'acier. 

—  -baïonnette  (V.  Baïonnetle). 

—  de  cavalerie  légère,  modèle 
1822.  A  lame  courbe  et  dos  plat.  La  garde 
n'a  que  deux  branches  latérales. 

—  de  cavalerie  de  réserve,  modèle 

1854.  Lame  droite  ou  latte;  appelé  d'abord 
sabre  de  carabinier.  Arme  d'estoc.  La  garde 
a  3  branches  latérales. 

—  de  dragon,  modèle  1854.  Lame  et 
fourreau  un  pou  moins  longs  que  le  précé- 
dent ('20™""). 

Ces  trois  modèles  ont  subi,  en  1882,  une 
transformation  consistant  à  organiser  le  sa- 
bre de  cavalerie  légère  en  arme  d'estoc,  et  à 
supprimer  dans  les  3  le  bracelet  inférieur  du 
fourreau,  qui  a  été  organisé  pour  le  trans- 
port à  la  selle. 

—  d'adjudant,  modèle  1845.  Sert 
pour  les  adjudants  et  les  sergents-majors 
d'infanterie.  Lame  légèrement  courbe,  garde 
avec  2  branches  latérales. 

—  d'officier  supérieur  d'infanterie, 
modèle  1855.  Lame  droite  à  deux  tran- 
chants, garde  dorée  et  ciselée,  avec  branche 
principale  et  2  branches  latérales  formant 
coquille. 

—  d'officier  d'infanterie,   modèle 

1855.  Semblable  au  sabre  d'adjudant,  mais 
plus  léger  et  plus  soigné. 

—  d'officier  de  cavalerie  légère, 
modèle  1822.  Comme  le  sabre  de  troupe; 
poignée  en  corne  de  buffle,  filigrane  doré, 
garde  en  laiton  doré,  ornements. 

—  d'officier  de  cavalerie  de  réserve 
et  de  dragon,  modèle  1854.  Ressemble 
au   sabre   de  cavalerie  de  réserve,    modèle 

1854,  mais  avec  lame  plus  légère,  garde 
dorée,  travail  plus  soigné  et  ornements. 

—  d'officier   d'état-major,  modèle 

1855.  Comme  le  sabre  d'officier  de  cavalerie 
de  réserve. 

—  modèle  1882.  On  a  adopté,  en  1882, 
un  nouveau  modèle  pour  le  sabre  de  cava- 
lerie légère.  Ces  sabres  ne  différent  entre 
eux  que  par  la  longueur  de  la  lame  et  celle 
du  fourreau  (oo™™  de  moins  pour  le  sabre 
de  cavalerie  légère  que  pour  celui  de  dragon, 
et  25™™  de  moins  pour  ce  dernier  que  pour 
celui  de  cavalerie  de  réserve).  La  lame  est 
droite,  le  filigrane  en  laiton,  la  garde  a 
2  branches  latérales. 

—  d'officier  d'infanterie,  modèle 
1883.   Lame  droite,  à  doux  tranchants,  en 


75f  SAC. 

acier  nickelé  ;  la  poignée  en  corne  de  buffle 
noircie;  le  filigrane,  la  garde,  la  virole  et 
la  calotte  en  bronze  blanc  de  nickel  ;  la 
garde  avec  une  branche  principale  et  3  bran- 
ches latérales  ;  le  fourreau  en  acier  nickelé. 

—  d'officier  de  cavalerie,  modèle 
1883.  Comporte  trois  tailles  correspondant 
à  celles  des  trois  modèles  de  sabre  de  troupe 
adoptés  pour  la  cavalerie  de  réserve,  les  dra- 
gons et  la  cavalerie  légère  ;  sont  semblables 
à  ceux  de  la  troupe,  sauf  un  travail  plus 
soigné,  un  filigrane  doré,  la  garde  et  la  ca- 
lotte en  similor,  des  ornements  et  un  aUè- 
gement  de  la  lame. 

—  briquet.  Sabre  d'infanterie  ancienne- 
ment ;  ainsi  nommé  par  les  cavaliers  en  rai- 
son de  son  peu  de  longueur. 

—  d'abordage.  Pour  la  marine.  La 
garde  est  formée  par  une  plaque  en  tôle  de 
fer  et  la  lame  est  assez  courte.  Deux  mo- 
dèles J833  et  1872. 

—  d'bonneur.  Arme  d'honneur  décernée 
aux  officiers  pom*  actions  d'éclat,  et  qui  ne 
pouvait  être  décernée  aux  hommes  de  troupe 
que  pour  des  faits  d'arme  dénotant  une  bra- 
voure extraordinaire,  mais  plus  court  et 
garde  plus  développée. 

SABRER.  Frapper  à  coups  de  sabre. 

SABRETACHE  ou  SABRETASCHE. 
Sorte  de  poche  en  acier,  en  forme  de  gibe- 
cière, suspendue  au  ceintugon  par  des  cour- 
roies et  venant  battre  le  mollet.  Elle  était 
en  usage  autrefois  dans  un  certain  nombre 
de  régiments  de  cavalerie,  dont  les  pantalons 
n'avaient  pas  de  poches. 

SABREUR.  Belliqueux,  aimant  à  sabrer. 

SAC.  Sorte  de  poche  en  toile,  en  cuir  ou 
en  étoife  quelconque,  présentant  une  ouver- 
ture pratiquée  généralement  à  la  partie  supé- 
rieure. 

Pillage  d'une  ville  prise  d'assaut  et  aban- 
donnée à  la  soldatesque, 

—  à  avoine.  Chaque  homme  de  troupe, 
dans  les  corps  à  cheval,  et  chaque  homme 
chargé  du  pansage  des  chevaux  et  mulets, 
dans  les  troupes  à  pied,  doit  être  muni  d'un 
sac  à  avoine  ou  d'un  étui  porte-avoine.  Cet 
effet  est  acheté  au  compte  de  la  masse  d'ha- 
billement et  d'entretien  dans  les  troupes  à 
cheval,  et  au  compte  de  la  masse  d'entretien 
du  harnachement  et  ferrage  dans  les  troupes 
à  pied. 

—  à  distribution.  Sac  servant  à  rece- 
voir les  denrées  distribuées,  telles  que  le 
pain,  les  denrées  d'ordinaire,  à  l'exception 
de  la  viande.  Ces  sacs  sont  aciietés  au 
compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'entre- 
tien ;  ils  sont  distribués,  dans  les  corps  d'in- 
fanterie et  du  génie,  à  raison  d'un  par 
escouade;   dans  les  corps  d'artillerie,  à  rai- 


SACHEBOUTE. 


752 


SAILLANT. 


son  d'un  par  pièce  ;  et  dans  les  corps  de  ca- 
valerie employés  en  Afrique,  à  raison  de  12 
par  escadron. 

à  paille.  Sac  en  toile  que  l'on  garnit 

de  2  kilogrammes  de  paille,  et  qui  tient  lieu 
de  traversin,  dans  la  demi-fourniture  auxi- 
liaire de  campement. 

—  à  feu  ou  à  poudre.  Sac  contenant  4 
ou  5  livres  de  poudre  prenant  feu  au  moyen 
d'une  fusée,  et  que  l'on  lançait  à  la  main 
ou  à  l'aide  de  mortier  pour  la  défense  du 
corps  de  place. 

—  à  terre.  Sac  de  toile  grossière  d'un 
usage  fréquent  en  fortification,  surtout  pour 
créneaux,  revêtements,  sapes.  Vide,  il  a 
0™,()5  de  long  et  0™,39  de  large;  plein  et 
empilé,  sa  hauteur  est  de  0™,30,  sa  largeur 
de  0™,20,  et  sa  longueur  de  0™,45;  il  en 
faut  150  par  mètre  cube. 

—  d'ambulance.  Sac  en  peau,  analogue 
au  havresac,  dans  lequel  on  place  les  médi- 
caments, instruments  et  rouleaux  de  secours 
nécessaires  pour  donner  les  premiers  soins 
aux  malades  et  aux  blessés.  11  en  est  alloué 
un  par  bataillon  de  troupes  à  pied. 

—  de  couchage.  Sac  qui  tient  lieu  de 
draps  de  lit  dans  la  demi-fourniture  auxi- 
liaire de  campement. 

—  tente-abri.  Morceau  carré  de  toile, 
de  1",8()  de  cùtè,  pourvu  de  boutons  et  de 
boutonnières,  permettant  de  les  réunir  par 
deux  ou  plusieurs  pour  en  former  une  tente- 
abri,  à  deux  pans,  dont  le  faîte  est  soutenu 
par  des  bâtons.  Cette  tente  a  été  imaginée 
par  les  troupes  d'Afrique,  à  qui  elle  rend 
de  grands  services,  car  elle  leur  procure  un 
abri  au  lieu  du  bivouac  en  plein  air  ;  mais 
elle  a  été  abandonnée  peut-être  à  tort  pour 
les  troupes  en  Europe. 

—  à  charge.  Employé  par  l'artillerie 
pour  contenir  la  charge  d'une  bouche  à  feu. 
Il  en  existe  de  6  modèles,  en  vache  fauve 
grenée. 

—  à  éponges.  En  usage  dans  l'artillerie 
pour  contenir  les  éponges  destinées  au  net- 
toyage de  la  chambre,  des  bouches  à  feu. 
2  modèles,  dont  1  en  toile  à  voile  et  1  en 
cuir. 

—  à  étoupilles.  4  modèles  en  vache 
grenée,  en  service  dans  l'artillerie  pour  y 
placer  les  étoupilles. 

SACHEBOUTE  ou  SACQDEBUTE.  On 
n'est  pas  d'accord  sur  le  sens  de  ce  mot. 
Pour  les  uns,  il  signifie  lance,  harpoti,  pro- 
pre à  accrocher,  à  sacher,  à  faire  tomber  à 
terre  les  hommes  de  cheval  ;  pour  d'autres, 
il  est  synonyme  d'arquebuse;  enfin,  on  l'a 
pris  pour  le  synonyme  de  sambute,  instru- 
ment de  musique  militaire. 

SACHET.   Sac  cylindrique,  en  serge  de 


laine  blanche,  préparée  à  l'acétate  de  plomb, 
ou  en  toile  amiantine,  pour  recevoir  les 
charges  de  poudre  pour  les  canons  rayés  de 
montagne,  de  campagne,  de  siège  et  de 
place. 

—  à  vivres.  Petit  sac  en  toile,  à  deux 
compartiments,  destiné  à  contenir  les  petits 
vivres  de  quatre  jours  (riz,  sel,  sucre  et 
café).  Chaque  homme  est  pourvu  de  deux 
de  ces  sachets.  La  dépense  incombe  au  ser- 
vice de  l'habillement. 

SACOCHE.  Sac  de  toile  forte  ou  de  cuir, 
qui  est  destiné  à  contenir  certains  effets  ou 
objets  que  les  hommes  montés  doivent  tou- 
jours avoir  avec  eux. 

—  d'ambulance.  Elle  remplace  le  sac 
d'ambulance  dans  la  cavalerie  ;  il  en  est  al- 
loué une  par  deux  escadrons. 

—  de  mare chal-f errant.  Dans  les  corps 
de  troupe  montés,  chaque  maréchal  en  pied 
est  tenu  de  se  pourvoir  d'une  paire  de  saco- 
ches en  cuir  pour  y  placer  les  outils  qu'il 
doit  emporter  dans  les  marches,  dans  les  ma- 
nœuvres ou  en  campagne. 

SACOS.  Boucliers  en  forme  de  carré  long, 
dont  les  soldats  grecs  faisaient  usage  et  qui 
les  couvraient  depuis  les  épaules  jusqu'aux 
pieds.  Disposés  devant  la  ligne  de  bataille, 
ils  formaient  une  espèce  de  muraille. 

SACRE,  SACRET.  Anciennes  bouches  à 
feu. 

SAETTE,  SAGETTE,  SAGITTE.  L'un 
des  noms  servant  à  désigner  les  grandes 
flèches  au  moyen  Age. 

SA  GÈNE.  Mesure  de  longueur  russe 
=  1/500  de  verste  ou  2'",134. 

SAGITTAIRES.  Dans  l'armée  romaine, 
c'étaient  des  soldats  d'infanterie  légère  armés 
d'arcs  et  de  flèches.  Il  y  en  avait  aussi  à 
cheval.  On  sait  que,  chez  les  Perses  et  les 
Parthes,  les  sagittaires  étaient  exercés  à 
lancer  la  flèche  en  arrière,  en  fuyant. 

SAGOCHLAMYDE.  Manteau  militaire 
tenant  de  la  chlamyde  et  du  sagum,  introduit 
dans  l'armée  romaine  sous  l'Empire. 

SAGUM.  Sorte  de  manteau  carré,  en 
étolïe  grossière,  ne  dépassant  pas  les  genoux. 
C'était  l'endilème  de  la  guerre. 

SAIE  ou  SAYON.  Difi"érait  du  sagum  en 
ce  qu'il  était  fait  de  peaux  de  bêtes  ou  de 
tissus  de  poils. 

SAIGNER  une  inondation.  C'est  ou- 
vrir aux  eaux  un  passage  par  où  elles  peu- 
vent s'écouler. 

SAILLANT.  Partie  saillante  d'un  retran- 
chement, d'un  ouvrage  de  fortification,  for- 
mée par  la  rencontre  de  deux  faces  sous  un 
angle  saillant,  Les  saillants  sont  naturelle- 
ment des  points  d'attaque  et  doivent  être 
organisés  plus  fortement   que  les  rentrants. 


SAINDOUX. 


753 


SALLE. 


qui  sont  moins  exposés.  On  admet  en  prin- 
cipe que.  pour  le  tra(^,  tout  saillant  doit 
être  établi  sur  une  portion  élevée  du  terrain. 

SAINDOUX.  Panne  de  porc  débarrassée 
des  parties  rouges  et  membraneuses.  Il  est 
employé  dans  l'armée  comme  graisse  ali- 
mentaire ;  il  entre  dans  la  composition  de  la 
ration  de  guerre,  à  raison  de  30  grammes 
par  ration. 

SAINFOIN.  Plante  herbacée  qui  sert  à 
la  nourriture  des  herbivores.  Le  sainfoin 
peut  être  substitué  au  foin,  comme  denrée 
normale  dans  la  ration  de  fourrage,  poids 
pour  poids. 

SAISIE-ARRÊT.  La  saisie-arrêt  ou  op- 
position juridique  est  celle  par  laquelle  un 
créancier  fait  arrêter,  entre  les  mains  d'un 
tiers,  les  sommes  et  les  effets  qui  appartien- 
nent à  son  débiteur.  La  solde  et  les  supplé- 
ments de  solde  des  officiers  et  employés  mi- 
litaires, ainsi  que  les  indemnités  de  gestion 
des  comptables,  à  l'exception  de  toutes 
autres  allocations  en  argent,  sont  passibles 
de  retenues,  en  vertu  de  saisies-arrêts  pou- 
vant s'élever  au  cinquième  lorsqu'il  s'agit 
de  dettes  envers  des  tiers  ou  envers  l'État, 
et  au  tiers,  quand  il  s'agit  de  secours  ali- 
mentaires. 

—  de  valeurs  mobilières  ou  immobi- 
lières. Aux  armées  en  campagne,  la  prise 
de  possession,  la  saisie  ou  le  séquestre  d'im- 
meubles, revenus,  matières  ou  effets  mobi- 
liers de  toute  nature  à  être  attribués  au 
Domaine  de  l'État,  sont  constatés  par  les 
procès-verbaux,  inventaires  ou  autres  actes 
destinés  à  assurer  les  droits  du  Trésor,  dres- 
sés par  les  fonctionnaires  de  l'intendance, 
avec  l'assistance  des  payeurs.  L'intervention 
des  payeurs  n'est  pas  nécessaire  pour  con- 
stater les  prises  et  saisies  de  matières,  den- 
rées, bestiaux  et  effets  mobiliers  susceptibles 
d'être  emnlovés  pour  le  service  de  l'armée. 

SAISON  D'EAUX.  Le  temps  pendant 
lequel  un  militaire  est  admis  à  faire  usage 
des  eaux  dans  un  établissement  d'eaux  mi- 
nérales. La  notice  n°  18  annexée  au  règle- 
ment du  2o  novembre  1S89  sur  le  service 
de  santé  (fi.  0.,  p.  r.,  page  319)  indique  : 
1°  les  époques  des  visites  et  la  durée  des 
saisons  dans  les  divers  établissements  d'eaux 
minérales  de  France  et  d'Algérie  ;  2°  les 
conditions  à  remplir  par  les  militaires  ma- 
lades pour  être  dirigés  sur  les  sources  d'eaux 
minérales;  3°  les  époques  et  la  durée  des 
saisons  pour  les  militaires  admis  à  faire 
usage  des  bains  de  mer. 

SALADE.  Sorte  de  casque  rond,  sans 
crête,  léger  ;  il  y  en  a  eu  de  diverses  formes, 
sans  visière  ou  à  visière  à  grillage  pouvant 
se  lever  ou  s'abaisser,  avec  oreillons  très 


variés  et  gorgerin  très  court.  C'était  la  coif- 
fure de  guerre  de  certaines  troupes  à  cheval 
ou  à  pied  pendant  les  XV'',  XVl»  et  XVI1° 
siècles.  Les  femmes  qui  revêtaient  une  ar- 
mure portaient  la  salade,  qui  s'appelait 
aussi  morion. 

SALADINE.  Sorte  de  cotte  d'armes  portée 
au  XVl'^  siècle  par  les  gens  de  guerre. 

SALAIRE.  Rémunération  d'un  travail  ou 
d'un  service.  Les  salaires  des  militaires  em- 
ployés par  les  premiers  ouvriers  ou  les  chefs 
ouvriers  des  corps,  sont  fixés  par  les  conseils 
d'administration.  Les  salaires  des  ouvriers 
employés  dans  les  établissements  militaireo 
de  l'État,  sont  désignés  sous  le  nom  de 
primes  lie  tracail. 

SALAISONS.  Viandes  qu'on  a  salées 
pour  les  conserver.  Dans  l'armée  on  utilise 
les  salaisons  de  porc  ou  de  bœuf,  conservées 
dans  des  barils  d'une  contenance  de  45  ou 
de  90  kilogrammes.  Les  viandes  salées  peu- 
vent, à  la  longue  donner  le  scorbut:  elles 
sont  moins  nourrissantes  que  la  viande 
fraîche,  et  la  saumure  peut  devenir  toxique. 
La  viande  de  bœuf  salé  peut  être  substituée 
poids  pour  poids  à  la  viande  fraîche;  celle 
de  porc  salé  peut  être  substituée  à  la  viande 
fraîche,  à  raison  de  200  grammes  pour  la 
ration  du  temps  de  paix,  de  240  grammes 
pour  la  ration  normale  de  guerre,  et  de  300 
grammes  pour  la  ration  forte  de  guerre. 

SALLE.  Pièce  plus  ou  moins  grande 
affectée  à  un  usage  spécial,  dans  un  bâti- 
ment. 

—  d'armes.  Salles  dans  lesquelles  sont 
disposées  les  armes  que  l'artillerie  doit  con- 
server. Les  armes  de  service,  à  réparer  et 
hors  de  service,  sont  placées  autant  que 
possible  dans  des  locaux  séparés.  Les  armes 
ou  pièces  d'armes  du  service  de  la  réserve 
doivent  être  également  placées  dans  des  salles 
différentes  de  celles  affectées  aux  armes  et 
pièces  d'armes  du  service  courant. 

Toutes  les  armes  doivent  être  graissées, 
même  celles  hors  de  service,  quand  une 
partie  de  leurs  pièces  peuvent  être  utilisées. 

Les  lames  de  sabre,  graissées,  sont  dans 
les  fourreaux. 

Les  armes  à  feu  et  les  armes  blanches 
sont  séparées  par  modèles  et,  s'il  est  pos- 
sible, par  manufactures,  lettres  de  séries  et 
années  de  fabrication.  Les  armes  neuves 
sont  distinctes  des  armes  réparées. 

—  d'artifices.  Bâtiment  nécessaire  dans 
un  grand  établissement  d'artillerie  pour  la 
confection  des  munitions  et  artilices.  11  com- 
prend, en  principe,  une  salle  précédée  d'un 
porche,  destinée  spécialement  aux  manipula- 
tions de  la  poudre,  et  deux  cabinets  :  l'un, 
pour  les  matières  nécessaires  aux  manipula- 

48 


SALLE. 


SALUT. 


tioiis  du  jour  ;  l'autre,  pour  les  outils  et 
ustensiles.  Le  bâtiment  doit  être  planchéié 
et  surmonté  d'un  grenier  ;  il  a  7  mètres  au 
moins  de  largeur  dans  oeuvre  :  sa  longueur 
dépend  du  nombre  d'hommes  qui  y  seront 
employés. 

—  de  bains.  Il  en  existe  une  pour  deux 
baignoires,  dans  chaque  infirmerie  régimen- 
taire,  et  deux  dans  chaque  hôpital  militaire. 
Les  hommes  prennent  des  bains,  soit  par 
aspersion,  soit  par  immersion,  dans  les  lo- 
caux où  sont  installés  les  lavabos. 

—  des  convalescents  (V.  Convales- 
cent, In/irnierie  régimen taire). 

—  de  danse.  On  doit,  autant  que  pos- 
sible, afTecter  une  salle  spéciale,  située  au 
rez-de-chaussée,  pour  l'école  de  danse,  dans 
chaque  caserne  ou  quartier. 

—  de  désinfection  (V.  Infirmerie  vété- 
rinaire) . 

—  d'école.  Il  y  a,  dans  chaque  corps, 
une  salie  d'école  munie  de  bancs  et  de  tables 
en  quantité  suffisante  pour  le  cours  prépara- 
toire. Les  cours  du  1'^'^  et  du  2*^  degré  se 
font  dans  l'intérieur  des  compagnies,  esca- 
drons ou  batteries. 

—  d'escrime.  H  existe  dans  chaque  ca- 
sernement deux  salles  d'escrime,  dont  une 
pour  les  officiers  et  une  pour  les  hommes  de 
troupe.  Ces  locaux  sont  toujours  situés  au 
rez-de-chaussée. 

—  d'hippiatrique.  Il  existe  dans  chaque 
quartier  de  cavalerie,  dans  chaque  école 
d'artillerie,  dans  chaque  dépôt  de  remonte 
et  dans  chaque  quartier  du  train  des  équi- 
pages militaires,  une  salle  d'hippiatrique 
dans  laquelle  se  trouvent  les  collections  et 
squelettes  destinés  à  l'instruction  des  offi- 
ciers, sous-ofliciers  et  maréchaux  ferrants. 

—  d'honneur.  Il  en  existe  une  dans 
chaque  corps  de  troupe  ou  établissement 
militaire.  Ces  salles  sont  destinées  aux  di- 
verses réunions  des  corps  d'officiers,  aux 
séances  du  conseil  de  régiment,  du  conseil 
de  discipline,  etc.  Elles  doivent  être  ornées 
du  buste  de  la  République,  du  portrait 
du  Président  de  la  République,  de  celui 
du  chef  de  corps,  de  taldes  ou  tableaux 
portant  les  noms  des  officiers,  sous-officiers 
et  soldats  tués  à  l'ennemi,  etc.  Un  exem- 
plaire de  l'historique  du  corps  y  est  dé- 
posé. 

—  de  lecture.  Il  existe  dans  chaque 
Cfuartier  une  salle  suffisamment  spacieuse, 
convenablement  éclairée  et  chauffée  en  hiver, 
où  les  hommes  peuvent,  après  la  soupe  du 
soir  et  jusqu'à  10  heures,  passer  leur 
temps  à  travailler,  lire  ou  écrire,  sous  la 
surveillance  d'un  sous-officier.  Cette  salle 
peut  être  la  salle  d'école  ou  la  bibliothèque  ; 


elle  peut  être  au  moins  voisine  de  celle-ci. 
Une  salle  spéciale  est  affectée  aux  sous-offi- 
ciers. Du  papier  à  lettres  ou  autre,  ainsi  que 
des  enveloppes  et  des  plumes,  sont  déli- 
vrés gratuitement  aux  hommes.  Les  dépenses 
d'encre  et  de  papier  sont  supportées  par  la 
vinsse  des  écoles,  celles  de  chaufl'age  et  d'éclai- 
rage par  la  masse  de  chauffage. 

~  de  malades  (V.  Infirmerie  régimen- 
taire). 

—  de  musique.  Salle  réservée  pour  les 
répétitions  de  la  musique  lorsque  les  res- 
sources du  casernement  le  permettent.  A 
défaut,  les  répétitions  ont  lieu  dans  l'une 
des  chambres  occupées  par  les  soldats  musi- 
ciens. 

—  des  rapports.  Il  en  existe  une  dans 
chaque  casernement,  autant  que  possible  au 
rez-de-chaussée.  Elle  doit  être  suffisamment 
vaste  et  pourvue  de  bancs  et  de  tables. 

—  de  visite  (V.  Infirmerie  régimen- 
taire) . 

SALPÊTRE.  Un  des  éléments  constitutifs 
de  la  foudre,  où  il  joue  le  premier  rôle  en 
fournissant  l'oxygène  nécessaire  à  la  com- 
bustion du  charbon  et  du  soufre.  Le  salpêtre 
(sel  de  nitre,  nitrate  de  potasse  ou  azotate 
do  potasse)  se  trouve  à  l'état  libre  dans  la 
nature  ou  peut  se  produire  aisément  en  lais- 
sant se  décomposer  lentement,  à  l'air  libre 
et  dans  un  lieu  humide,  des  substances 
riclies  en  azote  (V.  Poudre,  Raffinage). 

SALUT.  Une  des  marques  extérieures  de 
respect.  Le  salut  militaire,  à  pied  ou  à 
cheval,  quel  que  soit  le  grade  et  quelle  que 
soit  la  cuilTure,  consiste  à  porter  la  main 
droite  au  côté  droit  de  la  visière,  la  paume 
de  la  main  en  avant,  le  coude  légèrement 
levé,  en  regardant  la  personne  que  l'on 
salue. 

Tout  sous-officier,  caporal  ou  soldat  qui 
est  de  pied  ferme  prend,  pour  saluer,  la  po- 
sition du  soldat  sans  arme  et  se  tourne  du 
côté  du  supérieur;  s'il  est  assis,  il  se  lève  pour 
saluer  ;  s'il  croise  un  supérieur,  il  le  salue 
quand  il  est  à  6  pas  et  continue  à  marcher 
en  conservant  l'attitude  du  soldat  jusqu'à  ce 
qu'il  l'ait  dépassé  ;  s'il  marche  deriiére  lui 
et  le  dépasse,  il  le  salue  en  arrivant  à  sa 
hauteur  et  conserve  l'attitude  du  salut  jus- 
qu'à ce  qu'il  l'ait  dépassé. 

Le  salut  ne  se  renouvelle  pas  dans  une 
promenade  ou  dans  tout  autre  lieu  public. 

Tout  militaire  qui  parle  à  un  supérieur  le 
salue  et  prend  une  attitude  militaire. 

Tout  militaire  qui  passe  devant  un  dra- 
peau ou  un  étendard  de  régiment  salue  sans 
s'arrêter. 

Pour  les  autres  cas  ou  auties  formes  de 
salut,  voir  les  articles  219  à  222  du  Service 


J 


SALVE.  " 

intérieur  d'infanterie  ;  224  à  228,  cavalerie; 
253  à  237,  artillerie.      * 

Toutes  les  fois  (jue  les  troupes  présentent 
les  armes,  les  offii-iers,  adjudants  et  ser- 
gents-majors présentent  l'épée  ou  le  sabre. 

—  au  drapeau.  En  toutes  circonstances, 
l'officier  qui  passe  une  revue  ou  fait  détiler, 
quel  que  soit  son  grade,  salue  les  drapeaux 
et  étendards  en  passant  devant  les  troupes 
et  quand  elles  défilent  devant  lui.  Tout  com- 
mandant d'une  tioupe  en  armes  ou  sans 
armes  qui  rencontre  un  drapeau  ou  éten- 
dard le  salue  ;  il  en  est  de  nièrae  de  tout 
militaire  isolé.  Les  sentinelles  présentent  les 
armes  aux  drapeaux  et  étendards  lorsque 
ceux-ci  passent  devant  elles.  Les  honneurs 
rendus  aux  drapeaux  par  les  troupes  sont 
indiqués  dans  l'appendice  qui  fait  suite  à 
VEcole  de  compagnie. 

—  du  drapeau.  Dans  le  rang,  le  porte- 
drapeau,  soit  de  pied  ferme,  soit  en  mar- 
chant, salue  de  la  manière  suivante:  à  6  pas 
de  la  personne  à  saluer,  il  élève  la  main 
droite  le  long  de  la  hampe  jusqu'à  hauteur 
de  l'œil,  baisse  le  drapeau  en  allongeant  le 
bras  droit  de  toute  sa  longueur,  sans  que  le 
talon  de  la  hampe  quitte  la  hanche  ;  il  relève 
le  drapeau  lorsque  la  personne  saluée  a  été 
dépassée  de  6  pas. 

SALVE  (feu  de).  Tir  fait  à  commande- 
ment par  un  certain  nombre  de  pièces  ou  de 
fusils  (V.  Feu  de  salve). 

—  d  artillerie.  Du  latin  sairare (saluer). 
Série  de  coups  de  canons  tirés  comme  hon- 
neurs rendus  à  certains  personnages  dans  des 
cas  et  en  nombre  déterminé  par  le  Règle- 
ment du  4  octobre  1891  sur  le  Service  dans 
les  places  de  guerre  (art.  301  à  303  et  328). 

SAMBRC.  Caparaçon  d'un  cheval  bardé, 
housse  d'un  cheval  d'armes,  hariiois  d'un 
palefroi. 

SAMBRÈGUE.  Machine  de  guerre  em- 
ployée par  les  Homains.  Elle  consistait  en 
une  sorte  de  pont-levis  à  bascule  qui  sur- 
montait une  tour  roulante  amenée  à  l'en- 
droit convenable  par  les  assiégeants.  Ce 
pont,  retenu  par  des  cordes,  s'abaissait  au 
moyen  de  poulies  sur  les  remparts  de  la 
ville  attaquée,  de  manière  à  en  faciliter  l'es- 
calade. 

SANDALE.  Chaussure  légère  en  cuir, 
dépourvue  de  quartier  à  l'arrière  et  munie 
d'une  semelle  plate.  Est  utilisée  dans  les 
salles  d'escrime  (/.  M.,  p.  r.,  page  84o). 

SANDJAK.  Officier  de  l'armée  turque 
ayant  le  droit  de  faire  porter  devant  lui  une 
queue  de  cheval. 

SANGLE.  Bande  plate  et  large,  ordinai- 
rement de  cuir  ou  de  tissa  de  lin,  qui  sert  à 
sangler  (V.  Surfaix). 


3  SANTÉ  (service  de). 

SANGLER.  -Maintenir  la  selle  sur  le  dos 
du  cheval  au  moyen  d'une  sangle. 

SANGLOT.  Petite  courroie  adaptée  à  la 
selle  d'un  cheval  pour  y  fixer  les  sangles. 

SANTÉ  (service  de).  Le  Service  de 
santé  a  pour  objet  l'application  des  règles 
de  l'hygiène  à  la  santé  des  troupes  et  le 
traitement  des  militaires  malades  ou  blessés. 
Le  personnel  qui  concourt  à  l'exécution  du 
service  comprend:  i°  les  médecins  et  les 
pharmaciens  militaires  ;  2"  les  officiers  d'ad- 
ministration des  hôpitaux  ;  3°  les  infirmeries 
militaires;  4°  les  infirmeries  et  les  brancar- 
diers régimentaires  ;  5"  les  aumôniers  mili- 
taires ;  6°  les  sœurs  hospitalières.  Le  per- 
sonnel du  service  de  santé  ne  relève  que  du 
commandement. 

11  est  pourvu  au  traitement  des  mili- 
taires: 1°  dans  les  infirmeries  régimentaires, 
les  infirmeries-hôpitaux  et  les  dépôts  de  con- 
valescents ;  2°  dans  les  hôpitaux  militaires  ; 
3"  dans  les  hospices  civils  et  dans  certains 
établissements  spéciaux. 

Le  service  de  santé  à  l'intérieur  est  régi 
par  le  règlement  du  23  novembre  1889 
{B.  0.,  p.r.,  volume  spécial). 

Le  service  de  santé  en  campagne  se  divise 
en  service  de  l'avant  et  en  service  de  l'ar- 
rière. 

Le  service  de  l'avant  comprend  toutes  les 
formations  sanitaires  qui  font  partie  inté- 
grante du  corps  d'armée  mobilisé.  Il  se  di- 
vise en  trois  échelons  : 

1°  Le  service  régimentaire,  destiné  à 
donner  les  premiers  secours  en  station,  en 
marche  et  au  combat;  2°  les  ambulances, 
destinées  à  recevoir  les  malades  et  blessés  et 
à  assurer  leur  évacuation;  3°  les  hôpitaux 
de  campagne,  appelés  à  relever  les  ambu- 
lances et  à  traiter  sur  place  les  malades  et 
les  bles-és  non  transportables. 

Le  service  de  l'arrière  comprend  les  for- 
mations sanitaires  qui  ne  font  pas  partie 
intégrante  du  corps  d'armée  mobilisé.  Ces 
formations  constituent  des  groupes  destinés  : 
le  premier  à  l'hospitalisation  sur  place  (hô- 
pitaux de  campagne  temporairement  immo- 
bilisés ;  le  second  à  l'évacuation  (transports 
d'évacuation,  hôpitaux  d^évacuation,  infir- 
vieries  de  gare  et  de  gîtes  d'étapes).  Au  cours 
des  opérations,  des  dépôts  de  convalescents  et 
des  dépôts  d'éclopés  peuvent  être  établis  sur 
les  lignes  de  marche  et  d'évacuation. 

En  dehors  des  formations  sanitaires  régle- 
mentaires, le  service  de  santé  utilise  tou- 
jours les  établissements  hospitaliers  du  pays 
traversé  et  les  hôpitaux  militai i  es  desservis 
par  les  sociétés  de  secours,  telles  que  :  ï As- 
sociation des  dames  françaises,  la  Société  fran- 


SAPES. 


756 


SAPES. 


çaise  de  secours    aux    blessés,   l'Union  des 
femmes  de  France. 

Le  service  de  sauté  est  dirigé,  sous  l'au- 
torité immédiate  du  commandement  :  dans 
une  armée,  par  un  médecin  inspecteur,  dans 
un  corps  d'armée  et  dans  une  direction  d'é- 
tapes d'armées,  par  un  médecin  principal  ; 
dans  une  division  d'infanterie,  par  un  mé- 
decin principal  ;  dans  une  division  de  cava- 
lerie et  une  brigade  isolée,  par  le  médecin 
chef  de  l'ambulance. 

SAPES.  Les  travaux  de  sape  consistent 
en  cheminements  que  l'assiégeant  creuse  de- 
vant une  place  assiégée,  pour  s'en  rappro- 
cher peu  à  peu  à  l'abri  des  feux  de  la 
défense.  Généralement,  le  travail  d'exécution 
des  tranchées  des  cheminements  comprend 
deux  phases  distinctes  :  un  premier  groupe 
de  travailleurs  creuse  d'abord  une  tranchée 
de  dimensions  restreintes,  destinée  à  mettre 
le  plustôt  possible  les  hommes  à  l'abri  des 
projectiles  ;  d'autres  travailleurs,  protégés 
par  le  parapet  ainsi  formé,  donnent  ensuite 
à  cette  tranchée  ses  dimensions  définitives, 
qui  varient  d'ailleurs  avec  sa  position  et  sa 
destination.  On  désigne  sous  le  nom  de  sapes 
les  différents  modes  d'exécution  des  tran- 
chées dans  la  première  phase  du  travail,  et 
qui  sont  du  ressort  des  sapeurs-mineurs  du 
génie. 

Les  procédés  d'exécution  varient  avec  la 
distance  a  la  place  et  l'intensité  du  feu  de 
l'ennemi  ;  d'où,  suivant  le  cas,  les  dénomi- 
nations suivantes  : 

La  sape  volante  est  exécutée  en  plaçant 
simultanément  un  certain  nombre  de  tra- 
vailleurs le  long  du  tracé  choisi.  Elle  est 
avec  gabions  {fiy.  283)  lorsque  ce  dernier> 
est  marqué  par  une  tile  de  gabions,  en  ar- 
rière desquels   sont  placés    des    travailleurs 


Fiir.  285. 


,.V30.., 


qui  les  remplissent  avec  les  premières  terres 
provenant  de  l'excavation  et  jettent  ensuite 
l'excédent  de  ces  terres  au  delà,  des  gabions 
pour  achever  de  constituer  le  parapet.  Elle 
est  aussi  constituée  sans  gabions,  auquel 
cas  les  travailleurs  agissent  comme  précé- 
demment en  constituant  le  talus  intérieur 
du  parapet  avec  les  mottes  ou  gazons  pro- 
venant de  l'excavation.  La  sape  volante 
étant  assez  dangereuse,  en  raison  du  grand 
nombre  d'hommes  exposés  simultanément  à 


découvert,  est  entreprise  généralement  à  la 
tombée  de  la  nuit,  mais  elle  peut  être  em- 
ployée à  toutes  les  époques  du  siège,  lorsque 
le  feu  de  l'eimemi  n'est  pas  trop  vif.  Cette 
sape  est  ensuite  élargie  à  2  mètres,  2^,oO  ou 
3  mètres  du  fond  suivant  les  besoins  de  la 
circulation. 

La  sape  à  terre  roulante  est  une 
tranchée  exécutée  pied  à  pied  par  des  sa- 
peurs, qui  s'avancent  en  se  couvrant  laté- 
ralement et  en  avant  à  l'aide  des  terres 
extraites  de  l'excavation.  La  masse  cou- 
vrante qui  est  en  tète,  et  que  l'on  pousse 
successivement  en  avant  au  fur  et  à  mesure 
de  l'avancement  de  la  sape,  porte  le  nom  de 
masque  de  tête.  Le  genre  de  sape  assure  une 
protection  assez  efficace  aux  travailleurs, 
mais  sa  lenteur  d'exécution  fait  restreindre 
son  emploi  au  cas  où  le  feu  de  la  place  est 
très  énergique,  ou  encore  au  cas  où  l'on  veut 
cheminer  pendant  le  jour. 

La  sape  à  terre  roulante  est  simple 
(fiçi.  286)   si  l'on   n'a  besoin  de  se  couvrir 

Fig.  286. 


s(i-2o)i 


|(1-20)S 


que  d'un  seul  côté  de  la  tranchée,  elle  est 
double  (fig.  287),  si,  ayant  des  feux  à  re- 
douter des  deux  côtés,  on  est  obligé,  pour  se 
garantir,  de  former  deux  parapets,  l'un  à 
droite,  l'autre  à  gauche.  Au  contraire,  si  la 
direction  des  feux  à  craindre  est  presque 
d'équerre  avec  la  ligne  que  doit  suivre  la 
sape,  il  est  quelquefois  possible  de  cheminer 
sans  masse  couvrante  en  tète  du  travail; 
dans  ce  cas,  la  sape  simple  ou  double  est 
dite  sans  masque. 


SAPES. 

La  sape  simple  est  dite  sans  formes 
sque.  en   raison   de   l'obliquité   des  feux 


lorsque 


Fis.  287 


^ 

i-t 

o      O      O     0 

o    o 

0           ;           O 
2.50 

3.!l0 

_3.|90 

6 

d'écharpe,  on  peut  supprimer  l'une  des  deux 
formes  employées  dans  la  sape  simple  régu- 
lière. 

—  accidentelles.  On  est  parfois  obligé 
de  recourir  à  des  expédients  divers  ou  pro- 
cédés particuliers  de  sapes  dites  acciden- 
telles. Dans  certains  terrains,  rocheux  ou 
marécageux,  il  peut  être  difiicile  de  faire 
des  excavations.  On  constitue  alors  le  pa- 
rapet avec  des  matériaux  apportés  de  plus 
ou  moins  loin  avec  des  sacs  remplis  de  terre, 
et  la  sape  est  dite  alors,  sape  en  sacs  à 
terre  {fig.  288).  Lorsqu'on  trouve  sur  place 

Fiar.  288. 


un  peu  de  terre,  pour  remplir  des  gabions, 
on  emploie  la  sape  volante  en  gabions 
et  sacs  à  terre. 

Lorsqu'on  a  un  intérêt  majeur  à  dérober 
à  la  vue  de  l'ennemi  de  petites  portions  de 
tranchées,  ou  à  ciieminer  en  plein  jour 
malgré  un  feu  très  vif,  il  est  avantageux 
d'employer,  malgré  sa  lenteur   d'exécution. 


7  SAPEUR. 

la  sape  sans  parapet.  CcWe-cV (flg.  289) 
consiste  en  une  tranchée  assez  profonde  pour 


couvrir  les  travailleurs  sans  qu'il  soit  né- 
cessaire de  compléter  cette  protection  par  un 
masque  de  tète  ou  par  un  parapet  quel- 
conque. On  l'appelle  aussi  sape  profonde. 


'-;^ 


On  peut  être  aussi  obligé  de  couvrir  les 
sapes  au  fur  et  à  mesure  de  leur  exécution 
par  un  blindage  à  Tépreuve,  afin  de  les 
mettre  à  l'abri  des  feux  partant  des  points 
dominants  :  on  les  appelle  alors  sapes  blin- 
dées [fig.  290). 

—  forées.  Tranchée  en  forme  de  sape 
obtenue  en  faisant  exploser  à  l'inférieur  du 
sol  (généralement  à  1  mètre  ou  1™,30), 
une  charge  horizontale  allongée,  ou  une 
série  de  charges  horizontales  allongées  très 
surchargées  dans  le  sens  transversal,  de  ma- 
nière à  produire  le  déblai  complet  de  l'en- 
tonnoir. On  obtient  ainsi  une  suite  d'en- 
tonnoirs, dont  les  bases  sur  le  sol  sont  des 
ellipses  qui  se  coupent.  Le  plus  grand  dia- 
mètre de  ces  ellipses  est  parallèle  à  1  axe  de 
la  charge.  Employée  par  l'attaque  dans  la 
guerre  souterraine  pour  faire  progresser  les 
communications. 

SAPEUR.  Du  mot  sape  ;  c'était  le  titre 
des  soldats  du  génie. 

conducteur.  Soldat  du  génie  monté. 

11  en  existe  une  compagnie  dans  cha-uu  des 
cinq  régiments  du  génie.  Elles  sont  chargées 
du  transport  du  matériel  concernant  le  ser- 
vice du  génie. 

—  de  chemins  de  fer.  Soldat  du  génie 
à  pied  faisant  partie  du  régiment  de  che- 
mins de  fer  (5*^  régiment  du  génie),  chargé 
spécialement  des  travaux  concernant  les 
voies  ferrées  (V.  Ouvriers  de  chemins  de 
fer). 

—  -mineur.  Soldat  du  génie  a  pied,  fai- 
sant partie   des  quatre  premiers  régiments 


SAQUEBUTE. 

(lu  génie.  Ainsi  nommé,  parce  qu'il  est  plus 
spécialement  employé  aux  travaux  de  sapes 
et  de  mines. 

—  -pompier.  Nom  donné  aux  hommes 
affectés  principalement  à  l'extinction  des  in- 
cendies. Les  sapeurs-pompiers  civils  ayant 
une  organisation  font  partie  des  forces  com- 
munales. Ils  concourent  au  maintien  de 
l'ordre  et  de  la  tranquillité  publique  avec  les 
agents  de  police  et  la  gendarmerie. 

pompier  de  Paris.  Corps  militaire 

qui  porte  le  nom  de  régiment ,  affecté 
spécialement  à  l'extinction  des  incendies 
dans  la  capitale.  11  est  entretenu  aux  frais 
de  la  ville  de  Paris  et  fait  partie  intégrante 
de  l'infanterie.  11  se  recrute  pour  un  tiers 
par  des  engagés  volontaires  ou  des  jeunes 
soldats,  et  pour  les  deux  autres  tiers  par 
des  militaires  en  activité. 

—  porte-hacbe.  Avant  1871,  il  exis- 
tait dans  chaque  régiment,  un  certain 
nombre  de  soldats  portant  une  hache.  Ils 
marchaient  en  tète  du  régiment  et  étaient 
chargés  de  frayer  les  passages  au  régiment, 
et  d'exécuter  les  travaux  de  campagne  qui 
pouvaient  être  nécessaires  dans  ce  but. 

—  ouvriers  d'art.  Au  nombre  de  13 
(dont  1  caporal)  dans  les  régiments  de  ligne, 
de  zouaves,  de  tirailleurs  algériens  et  de  lé- 
gion étrangère. 

Il  y  en  a  2  dans  chaque  compagnie  des 
bataillons  formant  corps.  Leurs  attributions 
sont  les  manipulations  des  munitions,  l'en- 
tretien du  matériel  de  tir,  le  service  de 
planton  et  de  gardien  de  caisse,  l'exécution 
des  travaux  de  campagne. 

—  porteurs  d'outils.  Au  nombre  de  16 
dans  chaque  compagnie  des  régiments  dans 
l'infanterie  et  de  14  dans  les  compagnies 
des  bataillons  formant  corps.  Ils  portent  les 
petits  outils  de  terrassier  et  sont  chargés  de 
l'exécution  des  travaux  de  campagne,  aux 
armées  (service  intérieur,  art.  192). 

SAQUEBUTE.  Sorte  de  hallebarde  au- 
trefois en  usage. 

SAQUER.  IMût  de  vieux  français  signi- 
fiant tirer  ré|iêe  pour  se  battre. 

SARABELLES.  Sorte  de  culottes  ou  de 
braies  couvrant  la  partie  inférieure  du  corps 
depuis  la  ceinture.  En  usage  autrefois  chez 
les  Romains,  les  Germains,  les  Gaulois  et 
les  Asiatiques. 

SARBACANE  Long  tube  creux  en  bois, 
en  fer  ou  en  verre,  dans  lequel  on  introduit 
un  projectile  (petite  boule  ou  petite  flèche), 
que  l'on  projette  en  soufflant  un  coup  sec  et 
rapide  à  l'une  des  extrémités  de  l'instru- 
ment. Sorte  de  fusil  à  vent. 

SâRCINA.  Ensemble  des  vêtements,  ar- 


:o8 


SAUT. 


mes  et  vivres  composant  le  bagage  de  chaque 
soldat  chez  les  anciens. 

SARISSE.  Lance  ou  jnque  dont  étaient 
armés  les  oplites  des  milices  grecques. 
D'abord  longue  de  8  mètres,  elle  fut  ré- 
duite. Cette  arme  serA^ait  à  protéger  contre 
les  charges  de  cavalerie  et  pour  résister  au 
choc  des  éléphants. 

SAhRASIN.  Le  sarrasin  ou  blé  noir  est 
le  grain  d'une  plante  de  la  famille  des  poly- 
gonacées.  11  peut  être  substitué  à  l'aroiwe, 
poids  pour  poids,  dans  la  proportion  du 
quart  de  la  ration  (V.  Fourrages). 

SARRAU.  Sorte  de  grande  blouse  en 
coton  teint  couleur  bronzé  cendré,  que  les 
médecins  et  les  vétérinaires  militaires  por- 
tent par-dessus  leurs  vêtements,  lorsqu'ils 
passent  la  visite,  ou  lorsqu'ils  font  des  opé- 
rations ou  des  manipulations. 

Chaque  infirmerie  rcgimentaire  doit  être 
pourvue  de  deux  sarraux,  au  compte  du  ser- 
vice de  santé,  et  chaque  infirmerie  vétéri- 
naire doit  posséder  six  sarraux,  au  compte 
de  la  masse  d'entretien  du  harnachement  et 
ferrage. 

SARRAZINE.  Sorte  de  herse  pouvant 
s'aliaisser  entre  le  pont-levis  et  la  porte 
d'une  ville  ou  château  fort. 

SARRE.  Machine  de  guerre  servant,  au 
moyen  âge.  à  lancer  des  pierres. 

SAUCISSE  Boissonnet  (V.  Potage  cou- 
de n  se] . 

SAUCISSON.  Fascine  d'une  longueur 
supéiieure  à  celle  de  la  fascine  ordinaire.  Sa 
longueur  est  ordinairement  de  b™,30  sur 
0™,30  de  diamètre. 

Gaine  en  toile  de  0™,02  de  diamètre, 
remplie  de  poudre  à  brûler  et  servant  à 
mettre  le  feu  aux  mines,  à  défaut  d'autre 
moyen  plus  perfectionné  (V.  Mise  de  feu). 
Brûle  à  raison  de  3™, 50  par  seconde  à  l'air 
libre,  de  5™,o0  dans  un  auget  ouvert  et  de 
8™, 50  dans  un  auget  fermé. 

SAUF-CONDUIT.  Sorte  de  passeport 
délivré  par  lautorité  compétente.  Les  maires, 
en  tant  que  suppléants  légaux  des  sous-in- 
tendants, ne  peuvent  délivrer  de  feuilles  de 
route  aux  militaires,  mais  simplement  des 
sauf-conduits  pour  se  rendre  à  la  plus  pro- 
chaine résidence  d'un  sous-intendant  ou 
d'un  suppléant  militaire. 

SAUMURE,  Substance  liquide  produite 
par  le  sel  fondu  et  le  suc  de  la  viande 
salée. 

SAUT.  Mouvement  brusque  d'extension 
par  lequel  le  corps  se  projette  en  haut  et  en 
avant.  Le  saut  fait  partie  des  exercices  g nm- 
nasiiques  des  soldats,  ainsi  que  des  exercices 
de  manège  et  de  dressage  des  chevaux. 

—  de  mouton.  Saut  capricieux  que  fait 


SAUTEREAU. 


759 


SCIE. 


un  cheval  en  baissant  la  tête,  en  voûtant 
l'épine  dorsale  et  en  s»  jetant  de  cùté  pour 
désarçonner  le  cavalier. 

SADTERAU  ou  SAUTEREAU.  Bouche 
à  feu  dont  la  culasse  n'est  pas  renforcée  et 
perd  de  sa  justesse  pour  cette  cause. 

SAUTEUR.  Cheval  dressé  à  e5.écuter  les 
différents  sauts  et  qui  sert  à  exercer  les 
élèves  en  équitation.  11  y  a,  dans  les  ma- 
nèges, deux  espèces  de  sauteurs  :  le  sauteur 
entre  deux  piliers  et  le  sauteur  en  liberté. 

SAUTOIR.  Appareil  de  gymnastique  qui 
sert  à  exercer  les  hommes  à  sauter. 

SAUVEGARDE.  Protection  accordée  par 
un  chef  miUtaire  en  temps  de  guerre  pour 
préserver  la  vie  et  le  bien  des  personnes,  ou 
pour  garantir  un  établissement  de  pillage  et 
d'insulte.  Se  dit  de  l'écrit,  du  militaire  par 
lequel  la  sauvegarde  est  accordée.  Les 
hommes  employés  aux  sauvegardes  sont  pris 
de  préférence  dans  la  gendarmerie.  Les  gé- 
néraux, dés  qu'ils  arrivent  dans  les  canton- 
nements, s'empressent  de  donner  des  sauve- 
gardes aux  hôpitaux,  aux  établissements 
publics,  aux  pensionnats,  aux  communautés 
religieuses,  aux  ministres  des  cultes,  aux 
moulins  et  aux  établissements  particuliers 
qu'il  est  dans  l'intérêt  de  l'armée  de  faire 
respecter.  Les  sauvegardes  emploient,  si  cela 
est  nécessaire,  des  gens  du  pays  pour  les 
seconder.  Les  hommes  employés  aux  sauve- 
gardes touchent  une  rétribution  fixée  par 
les  généraux  ;  ils  sont  nourris  par  les  admi- 
nistrations ou  les  particuliers  auprès  des- 
quels ils  sont  placés.  Ils  sont  sous  la  sur- 
veillance du  grand  prévôt. 

Il  est  donné  aussi  des  sauvegardes  écrites 
ou  imprimées,  signées  du  général  en  chef, 
contresignées  du  chef  de  l'état-major  et  por- 
tant le  cachet  de  l'état-major  général.  Les 
sauvegardes  de  ce  genre,  présentées  aux 
troupes,  doivent  être  respectées  comme  une 
sentinelle  (S'rvice  campagne,  titre  XV). 

SAVARTINE.  Fougasse  ayant  pour  objet 
de  projeter  vers  l'ennemi  des  barils  remplis 
de  poudre  ou  d'autres  explosifs,  munis  d'une 
fusée  qui  en  provoque  l'explosion  peu  après 
leur  chute.  On  l'appelle  aussi  mine  de  pro- 
jection . 

SAVATE.  Sorte  de  punition  infligée  au- 
trefois par  les  soldats  à  ceux  d'entre  eux  qui 
s'étaient  rendus  coupables  de  vols  peu  im- 
portants. 

SAVON.  Composé  qui  s'obtient  en  trai- 
tant un  corps  gras,  huile  ou  graisse,  par 
une  base  telle  que  la  soude,  la  potasse,  etc. 
Le  savon  nécessaire  aux  hommes  pour  les 
soins  de  propreté  corporelle  et  pour  le  lavage 
•de  linge  de  corps  (quand  il  n'est  pas  possible 
de  le  faire  blanchir  autrement,  comme  par 


exemple  en  Algérie,  en  Tunisie,  en  cam- 
pagne) est  acheté  au  compte  des  ordinaires  ; 
le  savon  nécessaire  pour  le  lavage  et  le  net- 
toyage des  doublures  et  des  effets  est  acheté 
au  compte  de  la  masse  d'habillement  et 
d'entretien. 

—  métallique  ou  de  cuivre.  Compo- 
sition grasse,  formée  d'un  mélange  de  suif, 
de  savon  et  de  sulfate  de  cuivre  dont  on  rem- 
plit les  rainures  pratiquées  sur  les  cordons 
de  plomb  des  obus  de  7,  en  vue  de  diminuer 
le    frottement   et  d'empêcher  l'ern plombage. 

SCAMASAXE  ou  SCRAMASAX.  Arme 
plus  courte  que  l'épée  romaine,  a  laquelle 
elle  ressemblait  ;  elle  n'avait  qu'un  tran- 
chant, avec  une  pointe  aiguë.  Arme  natio- 
nale des  Francs,  surtout  à  l'époque  méro- 
vingienne. 

SCAPHANDRE.  Appareil  servant  à 
plonger  et  permettant  à  celui  qui  en  est  re- 
vêtu de  travailler  au  fond  de  l'eau. 

SCELLÉ.  Emoreinte  d'un  sceau  apposée 
sur  la  cire  par  l'autorité  compétente  (V.  Op- 
position. Papiers). 

SCHABRAQUE  ou  CHABRAQUE.  Sorte 
de  housse  employée,  jusqu'à  ces  derniers 
temps,  dans  l'armée  française,  pour  recou- 
vrir la  selle. 

SCHAKO  ou  SHAKO.  Coiiïure  mihtaire 
de  grande  tenue.  A  été  employé  sous  les 
formes  les  plus  variées.  Employé  à  partir 
de  1804  pour  remplacer  le  cliapeau  de  feutre. 
D'abord  haut  et  large,  c'est-a-dire  lourd  et 
gênant,  il  devint  peu  à  peu  une  sorte  de 
képi  un  peu  plus  élevé  et  orné  que  ce  der- 
nier ;  il  devait  toujours  porter  un  pompon, 
un  plumet  ou  une  aigrette.  Supprimé  en 
principe  pour  les  troupes  d'infanterie,  le 
shako  n'est  plus  conservé  que  dans  la  cava- 
lerie légère,  dans  l'artillei'ie  montée  et  dans 
la  garde  républicaine. 

SCHEELE  (fusil).  Fusil  transformé  ser- 
vant .à  l'armement  de  la  réserve  en  Nor- 
vège. 

SCHLAGUE.  Mot  allemand  signifiant 
bastonnade.  Punition  employée  jusqu'à  ces 
derniers  temps  dans  l'armce  allemande. 

SCHRAPNEL  ou  SHRAPNEL.  Nom 
donné  en  Allemagne,  en  Angleteire,  etc.,  à 
Vobus  à  balhs,  parce  que  ce  genre  de  pro- 
jectile a  été  inventé  par  le  colenel  anglais 
Schrapnel.  Ce  projectile  a  été  perfectionné 
en  France  en  activant  rinflammatiou  de  la 
fusée  (V.  yonienclalure  des  boitclvs  à  feu). 

SCHUTTERY   ou   SCHUTHERIJ    (V. 

Hollande). 

SCIAMACHIE.  Simulacre  de  combat  ou 
petite  guerre  ciiez  les  anciens. 

SCIE.  Lame  d'acier  plate  et  étroite, 
munie  de  dents  d'un  côté,  qui  sert  à  diviser 


SCIENCES  MILITAIRES.  760 

les  bois  et  les  métaux.  Outre  les  scies  em- 
ployées généralement,  on  emploie  particu- 
lièrement en  campagne  : 

—  articulée.  Les  diverses  parties  peu- 
vent se  replier   et  forraer  un   rouleau  qui 

F\c;.  291. 


SEAU. 


lient  dans  un  étui  de  0",20  sur  0™,19. 
Elle  permet,  avec  2  hommes,  d'abattre  faci- 
lement des  arbres  de  0™,30  de  diamètre 
ifiçi.  291). 

—  égohine.  Scie  en  forme  de  couteau, 
avec  une  seule  poignée.  Fait  partie  de  la 
caisse  d'outils  d'ouvriers  d'art. 

—  passe-partout.  Scie  à  lame  assez 
longue,  large  et  épaisse,  munie  simplement 
de  2  bras  ou  manches  en  bois  pour  la  ma- 
nœuvrer. Fait  partie  des  outils  de  trans- 
port. 

—  tactique.  Manœuvre  en  usage  dans 
la  milice  romaine.  Un  certain  nombre  de 
subdivisions  se  portaient  en  avant  sur  des 
points  équidistants  et  faisaient  pointe  ou 
dents  de  scie.  Celles  qui  rencontraient  trop 
de  résistance  se  repliaient  sur  la  ligne  de 
bataille. 

—  de  cuisine.  .Les  scies  des  cuisines  de 
la  troupe  sont  achetées  au  compte  de  la 
niasse  d'halûllement  et  d'entretien. 

SCIENCES  militaires.  Connaissances 
particulièrement  nécessaires  aux  militaires. 

SCIER  du  bridon.Agir  alternativement 
sur  chacune  des  rênes  du  bridon  pour  faire 
sentir  plus  énergiquement  le  frein  au  cheval. 

SCIURE  de  bois.  Elle  est  employée 
dans  la  proportion  de  1/4,  pour  constituer 
le  sol  des  manèges.  La  dépense  d'achat  est 
supportée  par  la  masse  d'entretien  du  har- 
nachement et  ferrage. 

SCOPETIN.  Se  disait  autrefois  du  cava- 
lier armé  d'une  escopetle. 

SCORPION.  Sorte  de  flémi  d'armes  ou 
de  masse  d'armes,  dont  les  piquerons  s'ap- 
pelaient étoiles. 

Machine   de    guerre   en  forme  d'arbalète 


puissante  dont  la  corde  était  tendue  par  un 
treuil.  Servait  à  lancer  des  balles,  des  pierres 
et  des  traits. 

Se  disait  aussi  de  certains  (rails  ou  ma- 
tras.  et  même  de  flèches  empoisonnées. 

SCUTUM.  Bouclier  oblong  de  plus  d'un 
mètre  de  long  sur  environ  0'",80  de  large. 
Remplaça  le  chjpeus  dans  l'infanterie  ro- 
maine. 11  était  en  bois  recouvert  de  drap 
grossier  et  d'une  couche  de  cuir;  les  bords 
étaient  garnis  en  cuivre. 

SCYTALIDE  ou  SCITALIE.  Bard,  sou- 
vent enllanimé,  employé  par  les  Grecs. 

SÉANCE.  La  réunion,  l'assemblée  des 
membres  d'un  conseil,  d'une  commission, 
d'un  tribunal  pour  délibérer  ;  le  temps  pen- 
dant lequel  ce  conseil  est  assemblé.  Les  con- 
seils d'administration  ne  peuvent  délibérer 
qu'en  séance  ;  il  en  est  de  même  des  autres 
conseils,  commissions  et  tribunaux  mili- 
taires. 

SEAU.  Vaisseau  en  bois  ou  en  métal  ser- 
vant à  contenir  un  liquide. 

—  d'abreuvoir.  Le  seau  d'abreuvoir  en 
tôle  est  suspendu,  soit  au  crochet  poite-boîte 
des  voitures  à  quatre  roues,  soit  à  un  cro- 
chet spécial  fixé  à  l'un  des  épars  du  fond  du 
coffrage,  dans  les  voitures  a  deux  roues. 
11  est  fourni  par  le  service  de  l'artillerie. 

—  de  cuisine.  Ce  seau  est  en  bois  cerclé 
de  fer.  11  est  acheté  et  remplacé  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien  à 
raison  d'un  seau  par  ordinaire  de  100  hom- 
mes et  au-dessous. 

—  d'écurie.  Il  est  en  bois  cerclé  de  fer. 
Il  est  fourni  par  le  service  du  génie  et  rem- 
placé au  compte  de  la  masse  du  harnache- 
ment et  ferrage.  Il  est  alloué  8  seaux  par 
escadron  et  2  seaux  par  régiment  d'infan- 
terie. 

—  de  la  forge.  Le  seau  pour  refroidir 
les  fers  est  fourni  par  le  maître  maréchal  et 
à  ses  frais  à  raison  d'un  par  forge  ;  le  seau 
de  la  forge  de  campagne  est  fourni  par  le 
service  de  l'artillerie  ;  c'est  un  seau  à  char- 
bon en  tôle  de  fer. 

—  d'infirmerie.  Chaque  infirmerie  ré- 
gimentaire  doit  être  pourvue  d'un  seau  en 
zinc  de  15  Utres,  au  compte  du  service  de 
sauté. 

—  en  toile.  Les  seaux  en  toile  sont 
fournis  par  le  service  du  campement  à  raison 
de  :  1  par  escouade  dans  les  troupes  à  pied 
et  1  par  2  hommes  dans  les  troupes  mon- 
tées ;  toutefois,  les  hommes  non  montés  de 
l'artillerie,  des  sections  d'ouvriers  d'admi- 
nistration, de  secrétaires  d'état-major,  d'in- 
firmiers militaires,  n'ont  qu'un  seau  par 
4  hommes. 


SEBILLE. 

—  d'aîfût.  En  fer  ;  il  en  existe  de  deux 
modèles.  * 

—  à  incendie.  En  toile  à  voile  pour 
canons. 

SÉBILLE.  Vaisseau  de  bois  rond  et 
creux.  Chaque  infirmerie  vétérinaire  doit 
être  pourvue  au  compte  de  la  masse  d'en- 
tretien du  harnachement  et  ferrage,  de  6  sé- 
biles, dont  2  de  2  litres,  2  de  i  litre  et  2 
de  O.oO  centilitres, 

SECOND.  Entre  en  composition  avec  un 
grand  nombre  de  mots  pour  signifier 
deuxième  :  second  rang,  seconde  ligne,  capi- 
taine en  second,  lieutenant  en  second,  etc. 
L'ofBcier  qui  marche  immédiatement  après 
le  capitaine,  sur  les  bâtiments  du  commerce, 
porte  le  nom  de  second. 

SECOURS.  Aide,  assistance  dans  le  be- 
soin, dans  le  danger  (V.  Masse  de  secours). 

Les  secours  du  ministère  de  la  guerre 
sont  exclusivement  réservés  aux  anciens  mi- 
litaires ou  agents  du  département  de  la 
guerre  qui  n'ont  pas  droit  à  une  pension,  à 
leurs  veuves  ou  orphelins ,  ainsi  qu'aux 
ascendants  de  militaires  décédés  en  activité 
de  service,  ils  se  subdivisent  en  deux  caté- 
gories :  les  secours  éventuels  et  les  secours 
permanents. 

Les  secours  éventuels  sont  accordés 
après  instruction  faile  par  l'autorité  mili- 
taire. Ils  sont  accordés  pour  une  fois  seule- 
ment ;  mais  ils  peuvent  être  renouvelés,  soit 
sur  la  proposition  de  l'autorité  militaire,  soit 
tant  que  le  Ministre  le  juge  convenable,  sur 
une  simple  demande  appuyée  d'un  certificat 
du  maire  établissant  que  la  position  de  l'in- 
téressé n'a  pas  changé  depuis  l'obtention 
du  dernier  secours  alloué. 

Les  secours  permanents  sont,  en  prin- 
cipe, considérés  comme  un  dédommagement 
de  la  perte  fortuite  des  droits  presque  acquis 
à  la  pension  de  retraite.  Les  propositions 
sont  établies  dans  les  mêmes  formes  que 
pour  les  secours  éventuels.  Ils  sont  payables 
semestriellement,  sauf  pour  les  anciens  mili- 
taires amputés  ou  aveugles,  qui  les  perçoi- 
vent trimestriellement.  Une  enquête  annuelle 
sur  les  titulaires  de  ces  secours  est  faite  par 
les  soins  de  l'autorité  militaire,  qui  en  pro- 
pose, suivant  le  cas,  le  maintien  ou  la  sup- 
pression. 

—  annuels  aux  orphelins  (V.  Oriilie- 
lins).  Ce  secours  est  un  droit,  comme  la  pen- 
sion ;  il  ne  diffère  de  cette  dernière  que 
parce  qu'il  n'est  pas  viager,  mais  qu'il 
s'éteint  à  la  majorité  du  dernier  orphelin 
d'une  même  famille. 

SECRÉTAIRE  de  la  commission  des 
ordinaires  (V.  Officier  secrétaire  de  la  com- 
mission des  ordinaires). 


761  SECTION. 

—  du  conseil  d'administration  (V. 

Capitaine  trésorier). 

—  d'état-maior  et  de  recrutement. 
Il  existe  20  sections  de  secrétaires  d'état- 
major  et  de  recrutement.  Chacune  de  ces 
sei'tions  est  considérée,  au  point  de  vue  ad- 
ministratif, comme  unité  formant  corps  et 
se  compose  :  1°  d'un  cadre  permanent 
(comptables,  ouvriers,  etc.)  ;  2°  d'une  pre- 
mière catégorie  de  secrétaires  affectée  spécia- 
lement aux  bureaux  des  états-majors  des 
généraux  ;  3°  d'une  deuxième  catégorie  de 
secrétaires  affectée  spécialement  aux  bureaux 
de  recrutement.  Ces  sections  sont  réparties 
à  raison  d'une  par  région  de  corps  d'armée; 
la  20^  est  affectée  au  gouvernement  militaire 
de  Paris.  Elles  se  recrutent  au  moyen  de 
prélèvements  faits,  dans  les  corps  de  toutes 
armes,  parmi  les  hommes  ayant  au  moins  un 
an  de  service.  Elles  sont  commandées  et 
administrées  par  le  commandant  du  bureau 
de  recrutement  du  chef-lieu  du  corps  d'ar- 
mée ;  cet  officier  supérieur  est  assisté,  à  cet 
effet,  par  un  officier  de  son  bureau. 

SECTEUR  privé  de  feux.  L'expérience 
a  démontré  que  les  hommes  placés  derrière 
des  parapets  tirent  droit  devant  eux,  c'est-à- 
dire  à  peu  près  perpendiculairement  à  la 
crête,  mais  on  peut  pourtant  obtenir  un  tir 
oblique  de  30°  à  droite  et  à  gauche.  Il  en 
résulte  que,  si  2  lignes  font  entre  elles  un 
angle  de  120°,  tout  le  terrain  en  avant 
délies  pourra  être  battu.  Mais  si  l'angle  est 
inférieur  à  120°,  il  restera  un  angle  non 
battu,  qu'on  appelle  secteur  privé  de  feux. 
On  le  fait  disparaître  au  moyen  du  flanque- 
ment  (fig.  52). 

—  (division  en).  V.  Défense  d'un  bois, 
d'un  rillafie  :  Investissement. 

SECTION.  L'une  des  divisions  ou  des 
subdivisions  d'un  tout.  Les  budgets,  les 
comptes,  se  divisent  en  chapitres  et  sections  ; 
la  compagnie  se  subdivise  en  quatre  sec- 
tions, etc.  Toutefois,  il  existe  un  certain 
nombre  de  sections  formant  corps,  aussi  bien 
au  point  de  vue  de  l'administration  que  du 
commandement;  ce  sont  :  lei sections  de  com- 
mis et  ouvriers  militaires  d'administration , 
les  sections  de  secrétaires  d'état-major,  les 
sections  d'infirmiers  militaires,  les  sections 
techniques  d'ouvriers  de  chemins  de  fer,  les 
sections  de  télégraphie  militaire,  les  sections 
de  cliasseurs  forestiers,  les  sections  de  doua- 
niers. 

—  de  commis  et  ouvriers  militaires 
d'administration.  Ces  sections  sont  au 
nombre  de  25,  à  raison  d'une  par  région  de 
corps  d'armée,  une  pour  ciiacun  des  gouver- 
nements militaires  de  Paris  et  de  Lyon,  une 
par  division  militaire  en  Algérie  et  une  en 


SECTION. 


762 


SEIGLE. 


Tunisie.  Chaque  section  se  compose  :  1°  d'un 
cadre  permanent  ;  2"  de  connnis  des  bureaux 
de  l'intendance  ;  3°  d'om^iers  militaires 
d'ad)innislraii07i.  Le  recrutement  de  ces  sec- 
tions se  fait  directement  par  voie  d'appel,  à 
l'exclusion  des  engagements  volontaires.  Les 
hommes  passent  d'abord  une  année  dans  un 
régiment  d'infanterie,  où  ils  reçoivent  l'in- 
struction militaire,  puis  ils  sont  envoyés  en- 
suite dans  les  sections.  Chaque  section  est 
commandée,  en  principe,  par  l'officier  d'ad- 
ministration comptable  du  service  des  sub- 
sistances au  chef-lieu  du  corps  d'armée  ou 
de  la  division  militaire  ;  toutefois,  elle  est 
sous  l'autorité  du  sous-intendant  militaire 
chargé  du  service  des  subsistances  audit 
chef-lieu,  en  ce  qui  concerne  la  police  et  la 
discipline  intérieure  ;  enfin,  les  nominations 
aux  diflerenis  grades,  des  hommes  de  troupe, 
sont  faites  par  le  directeur  du  service  de 
l'intendance  du  gouvernement  militaire,  du 
corps  d'armée  ou  de  la  division,  suivant  le 
cas. 

—  d'infirmiers  militaires  (V.  Infir- 
miers mililaires). 

—  de  chasseurs  forestiers  (V.  Chas- 
seurs forestiers). 

—  de  douaniers  (V.  Douanvrs). 

—  technique  d'ouvriers  de  chemins 
de  fer  (V.  Ouvriers  de  ckcmins  de  fer). 

—  tecl  nique.  Personnel  d'études,  en 
nombre  variable,  suivant  les  besoins,  atta- 
ché au  comité  technique  de  chaque  arme  ou 
service,  pour  l'aider  en  ses  travaux  et  pré- 
parer les  éléments  de  ses  délibérations.  Ce 
personnel,  formé  d'officiers  on  de  fonction- 
naires de  l'arme  ou  du  service,  est  sous  les 
ordres  du  secrétaire  du  comité,  qui  porte  le 
titre  de  chef  de  la  section  technique.  Le  pré- 
sident du  comité  a  autorité  sur  la  section  et 
en  dirige  les  travaux,  conformément  aux 
ordres  du  Ministre.  Quand  une  affaire  inté- 
resse plusieurs  armes  ou  services,  le  Ministre 
peut  ordonner  que  l'examen  en  sera  fait 
conjointement  par  les  comités  de  ces  armes 
ou  services,  ou  par  leurs  sections  techniques, 
ou  par  des  délégations  de  ces  comités  et  de 
ces  sections.  Il  existe  autant  de  sections 
techniques  que  de  comités  techniques,  c'est-à- 
dire  sept. 

—  de  télégraphie.  Le  personnel  de  ces 
sections  est  lecruté  parmi  les  employés  des 
télégraphes,  volontaires  ou  assujettis  par 
leur  âge  au  sei  vice  dans  l'armée  active  ou 
l'armce  territoriale  et  parmi  les  réservistes 
ayant  reçu  une  instruction  spéciale.  L'orga- 
nisation de  ces  sections  correspond,  autant 
que  possible,  aux  circonscriptions  des  corps 
d'armée  ;  toutefois,  elles  ne  sont  mobilisées 
qu'en  temps  de  guerre,  ou  par  ordre  du  Mi- 


nistre de  la  guerre,  pour  concourir  aux 
grandes  manœuvres  de  corps  d'armée.  Ces 
sections  se  divisent  en  sections  de  première 
ligne,  qui  assurent  le  service  télégraphique 
dans  la  zone  d'opérations  occupée  par  les 
troupes;  et  en  sections  de  deuxième  ligne, 
qui  desservent  les  lignes  d'étapes  en  arrière 
de  l'armée,  et  rattachent  le  réseau  télégra- 
phique de  première  ligne  avec  celui  du  ter- 
ritoire. 

11  y  a,  en  France,  19  sections  de  première 
ligne,  qui  se  recrutent  à  raison  d'une  par 
corps  d'armée.  Chacune  de  ces  sections,  com- 
mandée par  un  chef  de  section,  comprend 

3  chefs  de  poste ,  10  télégraphisles  et 
32  chefs  d'équipe  ou  ouvrieis.  Le  chef  de 
section  et  les  chefs  de  poste  sont  montés. 
Chaque  section  est  divisée,  pour  le  travail, 
en  2  ateliers  de  construction  et  1  atelier  de 
réserve. 

Oh  Compte,  en  France,  6  sections  de 
deuxième  ligne,  qui  se  forment  à  Paris, 
Rouen,  Marseille  et  Bordeaux.  Il  y  a,  en 
outre ,  8  sections  supplémentaires  de 
deuxième  ligne,  qui  seraient  constituées  au 
fur  et  à  mesure  de  l'extension  des  opérations 
des  armées.  Chaque  section  commandée  par 
1  chef  de  section  (monté),  cimiprend  4  chefs 
de  poste  (montés),  15  télégraphistes,  40  chefs 
d'équipe    et    ouvriers.  Elle    est    divisée    en 

4  groupes  ou  ateliers,  dont  la  composition 
peut  être  modifiée  suivant  les  besoins  du 
service. 

—  de  munitions  d'infanterie  (V.  Mu- 
nitions de  la  ligne  de  bataille). 

—  de  munitions  d'artillerie  (\^  Mu- 
nitions de  la  ligne  de  balaille). 

—  de  munitions  des  parcs  (V.  Mu- 
nilions  des  parcs) . 

SECURITE.  Explosif  inventé,  en  1887, 
par  M.  Schœneweg  et  employé  en  Autriche 
pour  la  charge  des  obus-torpilles.  C'est  un 
mélange  de  mononitro-naphtaline  et  de  ni- 
trate d'ammoniaque.  Cet  explosif  puissant  a 
l'inconvéïiii'nt  d'absorber  l'humidité. 

SÉDITIEUX.  Qui  fait  une  sédition,  y 
participe,  s'y  rattache. 

SÉDITION.  Soulèvement  contre  l'ordre 
public  ou  l'autorité  légale  (V.  Révolte). 

SEIGLE.  Grain  d'une  plante  appartenant 
à  la  famille  des  graminées.  On  le  récolte  en 
grande  quantité  dans  tous  les  paj^s  du  Nord, 
c'est-à-dire  en  Allemagne,  en  Suède,  en  Nor- 
vège, en  Russie,  où  il  sert,  non  seulement 
à  la  fabrication  du  pain,  mais  encore  à  la 
fabrication  de  l'eau-de-vie  de  grains.  Son 
poids  moyen  est  de  7  2  kilogrammes  par  hec- 
tolitre. Le  pain  de  seigle  est  sain,  mais  il 
exige  une  plus  forte  cuisson  et  se  conserve 


SEIME. 


7 1)3 


SÉNATEUR. 


moins  bien,  tout  en  restant  plus  lourd  que 
le  pain  de  froment.    * 

SEIME.  Solution  de  continuité,  ou  fente, 
qui  survient  parfois  à  la  corne  du  sabot  des 
chevaux  et  des  mulets,  suivant  la  direction 
des  fibres,  et  de  haut  en  bas. 

SÉJOUR.  Résidence  plus  ou  moins  lon- 
gue dans  un  lieu.  Dans  les  routes  à  l'inté- 
rieur, on  fait  un  séjour  d'une  journée  après 
quatre  jours  de  marche.  On  prolite  de  ce 
repos  pour  faire  prendre  aux.  hommes  les 
soins  de  propreté  nécessaires,  pour  réparer 
et  nettoyer  les  effets  et  les  armes,  pour  met- 
tre à  jour  la  comptabilité,  etc.  (Service  inté- 
rieur, art.  432,  infanterie.) 

SEL.  Le  sel  de  cuisine  est  une  substance 
cristalline,  friable  et  soluble  dans  l'eau, 
qu'on  obtient  par  l'évaporation  des  eaux  de 
la  mer,  ou  qu'on  rencontre  dans  certains 
terrains.  On  l'emploie  pour  assaisonner  les 
aliments,  pour  fabriquer  le  pain,  et  pour 
conserver  les  viandes  ou  salaisons.  On  peut 
admettre,  selon  les  ressources  locales,  le  sel 
gemme  ou  de  roche,  le  sel  gris  marin  ou  le 
sel  blanc  raffiné.  11  doit  être  sufrisamment 
net  et  pur>;é  de  matières  hétérogènes.  Dessé- 
ché, il  ne  doit  pas  perdre  plus  de  9  p.  100. 
Le  sel  destiné  aux  approvisionnements  de 
l'''^  ligne  est  conservé  en  tablettes.  Le  taux 
de  la  ration  de  sel  est  de  20  grammes. 

SELLE.  Sorte  de  siège  que  l'on  assujettit 
sur  le  dos  d'un  cheval  ou  d'une  mule,  pour 
la  commodité  du  cavalier.  La  charpente  de 
la  selle  se  compose  de  deux  arçons  liés  en- 
semble par  deux  planchettes  appelées  ban- 
des, dans  l'intervalle  desquelles  se  loge  la 
colonne  vertébrale.  Sous  ces  arçons  et  sous 
ces  bandes  est  fixé,  de  chaque  côté,  un  cous- 
sin noiinné  panneau.  Le  siège  est  en  cuir  et 
repose  sur  un  faux  siège,  morceau  de  toile 
matelassée  qui  est  fixé  à  la  charpente.  Aux 
bandes,  sont  clouées  deux  pièces  de  cuir  ap- 
pelées quartiers,  qui  servent  à  mettre  les 
panneaux  à  l'abri  de  la  pluie  et  qui  séparent 
les  jambes  du  cavalier  de  la  peau  de  sa  mon- 
ture. Les  bandes  portent  encore  deux  anses 
en  fer  appelées  porte-élriers,  dans  lesquelles 
on  passe  les  étriviéres.  Les  selles  en  service 
dans  la  cavalerie  sont  de  dilTérents  modèles  : 
1854,  18t)l,  1874,  1881,  et  l'on  cherche 
constamment  des  perfectionnements;  il  en 
est  de  même  pour  les  selles  de  l'artillerie  et 
du  train  des  équipages  militaires  (V.  Har- 
nachement). 

—  de  voltige.  Chaque  régiment  de  ca- 
valerie doit  être  pourvu  de  selles  de  voltige, 
à  raison  d'une  par  escadron. 

SELLERIE.  Les  selles  et  autres  objets 
de  harnaihement  en  service  dans  les  esca- 
drons, batteries  ou  compagnies,  sont  placés, 


autant  que  possible,  dans  des  locaux  spé- 
ciaux munis  de  porte-selles  et  appelés  selle- 
ries. A  défaut  de  locaux,  on  dispose  les 
porte-selles  dans  les  corridors,  lorsque  ceux-ci 
sont  suffisamment  larges,  mais  jamais  dans 
les  chambres  habitées  par  les  hommes,  à 
cause  des  émanations  que  les  selles  répan- 
dent lorsqu'on  vient  de  les  retirer  aux  che- 
vaux. 

SELLIER.  Celui  qui  fait  profession  de 
fabriquer,  de  réparer  les  selles  et  le  harna- 
chement. (V.  Maitre  sellier.  Ouvriers  des 
corps.) 

SEMAINE.  Période  de  sept  jours  (V.  Ca- 
poral, Servent,  Adjudant,  Fourrier,  Lieute- 
nant. Capitaine). 

SÉMANTIQUE.  Art  de  faire  mouvoir  les 
troupes  à  l'aide  de  signa;ux  visuels. 

SÉMAPHORE.  Signal  de  chemin  de  fer 
composé  d'un  montant  assez  élevé,  au  som- 
met duquel  un  bras  dont  la  face,  visible 
pour  le  train  qui  arrive,  est  peinte  en  l'ouge, 
peut  prendre  trois  positions;  horizontale, 
pour  l'arrêt  immédiat  ;  inclinée  à  43°  pour 
le  ralentissement  ;  verticale  pour  la  voie  libre. 

La  nuit  des  verres  de  couleur,  rouge  pour 
la  l'^''  position,  verte  pour  la  'i^  et  blanche 
pour  la  3^,  remplacent  ou  complètent  ces 
signaux.  Employé  dans  les  gares  ou  en 
pleine  voie,  entre  deux  stations  trop  éloi- 
gnées. 

On  donne  également  ce  nom  à  une  sorte 
de  télégraphe  établi  sur  les  côtes  ou  devant 
les  ports  pour  faire  connaître  l'arrivée,  les 
manœuvres  des  navires,  etc. 

SEMELLE.  Pièce  de  cuir  qui  forme  le 
dessous  du  soulier,  de  la  bottine,  de  la  botte. 
Pièce  de  bois  horizontale,  aux  extrémités  de 
laquelle  sont  pratiqués  des  encastrements^ 
pour  recevoir  les  montants  d'un  châssis  de 
mine  et  maintenir  leur  écartement. 

—  de  chevalet.  Dans  le  chevalet  à 
2  pieds  et  dans  le  chevalet  Birago,  une  se- 
melle en  bois  suffisamment  large  pour  s'op- 
poser à  la  trop  grande  pénétration  de  la 
pointe  du  pied  dans  le  sol,  peut  être  fixée  à 
l'aide  d'une  broche  en  fer  à  la  partie  infé- 
rieure de  chaque  pied. 

SEMENCE.  Graine  que  l'on  sème  pour 
reproduire  une  plante.  Les  semences  néces- 
saires aux  jardins  potagers  de  la  troupe 
sont  achetées  au  compte  des  ordinaires. 

SEMESTRE.  Congé  de  six  mois  que  l'on 
accordait  aux  militaires,  lorsque  la  durée 
du  service  actif  était  de  sept  ans. 

SEMI.  Mot  latin  qu'on  joint  à  un  autre 
et  qui  signifie  demi.  Ex.  ;  la  fortification 
scun-pernnincnle. 

SÉMI N  ARISTE.  (V.  Élève  ecclésiastique.) 

SÉNATEUR.  Membre  du  Sénat.  Les  mi- 


SÉNÉCHAL. 


764 


SERGENT. 


lilaires  en  activité  de  sei-vice  ne  sont  plus 
éligibles  au  Sénat.  (V.  État  légal  des  mili- 
laires  ) 

SÉNÉCHAL.  De  simple  domestique  au 
début,  le  sénéchal  devint  le  plus  haut  fonc- 
tionnaire du  royaume,  jusqu'en  ll&l  où 
cette  charge,  à  la  fois  civile  et  militaire, 
s'éteignit. 

SENTENCE.  Décision  judiciaire.  (V.  Ju- 
gement) 

SENTINELLE.  Soldat  armé  qui  fait  le 
guet  pour  la  garde  d'un  établissement  mili- 
taire ou  civil,  d'une  place,  d'un  camp.  Sy- 
nonyme de  factionnaire.  Les  devoirs  des  sen- 
tinelles dans  les  places  sont  tracés  par  les 
articles  83  à  91  du  règlement  du  4  octobre 
1891  sur  le  service  des  places;  les  devoirs 
des  sentinelles  aux  armées  en  campagne  sont 
déterminés  par  l'article  168  du  règlement  du 
26  octobre  1883  sur  le  service  en  campagne. 
Le  sommeil  d'une  sentinelle  ou  vedette  en 
présence  de  l'ennemi  ou  de  rebelles  armés, 
est  puni  de  2  à  5  ans  de  travaux  publics. 
Si  c'est  sur  un  territoire  en  état  de  guerre 
ou  de  siège,  la  peine  est  de  6  mois  à  un  an 
de  prison  ;  dans  tous  les  autres  cas,  elle 
varie  de  2  à  6  mois  de  prison  (art.  212). 

—  doubles.  Sentinelles  placées  deux  en- 
semble et  dont  la  ligne  forme  la  partie  la 
plus  avan  -ée  du  réseau  des  avant-postes. 

—  volante.  Sentinelle  qui,  au  lieu  de 
rester  en  un  point  fixe,  parcourt  continuel- 
lement le  terrain  qu'elle  est  chargée  de  sur- 
veiller. 

SÉPARATION  de  corps.  Lorsque  la 
séparation  de  corps  a  été  prononcée  à  la 
requête  du  mari,  contre  la  femme,  celle-ci 
perd  tous  ses  droits  à  la  pension  de  veuve, 
et  le  montant  de  cette  pension  est  reversé 
à  titre  de  secours  annuel  aux  enfants,  s'il 
en  existe  (V.  Orpltrlins). 

SEPTUAGÉNAIRE.  Qui  est  entré  dans 
sa  70^  année,  c'est-à-dire  qui  a  69  ans  ré- 
volus. Les  fils  uniques  ou  aînés  d'un  père 
septuagénaire  sont  dispensés  du  service  actif 
après  un  an  passé  sous  les  drapeaux  (art.  21 
de  la  loi  du  13  juillet  1889). 

SÉPULTURE.  (V.  Inhumation). 

SÉRASQUIER.  Officier  général  turc 
chargé  du  commandement  en  clief  d'une  ar- 
mée pour  le  cours  d'une  campagne. 

SERBIE  et  son  armée.  Le  service  est 
personnel  et  obligatoire.  Le  contingent  est 
di\asé  en  3  bans  comprenant  :  le  l"^"",  les 
hommes  âgés  de  20  à  28  ans  ;  le  2^,  ceux  de 
28  à  37  ans;  le  3",  ceux  de  37  à  50  ans. 
En  temps  de  guerre,  les  hommes  peuvent, 
jusqu'à  60  ans,  être  appelés  dans  les  ser- 
vices auxiliaires,  si  l'état  de  leur  santé  le 
permet.  Tous  les  hommes  qui,  pour  une  rai- 


son quelconque,  sont  dispensés  de  servir 
sous  les  drapeaux,  paj'ent  une  taxe  annuelle 
dont  le  montant  est  fixé  à  1/10  de  l'impôt 
entier  annuel  et  jusqu'à  l'âge  de  50  ans. 

Le  temps  de  service  actif  est  fixé  a  2  ans. 
11  peut  être  réduit  à  3  mois  pour  les  élèves 
des  écoles  supérieures,  des  séminaires,  des 
écoles  militaires  et  pour  les  jeunes  gens  qui, 
dans  les  écoles  moyennes,  auront  acquis  des 
connaissances  suffisantes  des  exercices  mili- 
taires et  la  pratique  du  tir;  il  en  est  de 
même  pour  certains  ouvriers  spéciaux. 

La  composition  des  troupes  faisant  partie 
du  1'='^  et  du  2"^  ban  est  identique  dans  cha- 
cun d'eux.  Ils  fournissent  chacun,  lors  de  la 
mobilisation  :  13  régiments  d'infanterie  à 
3  bataillons,  5  régiments  de  cavalerie  à  o 
escadrons,  o  régiments  d'artillerie  à  4  bat- 
teries, 1  régiment  d'artillerie  de  montagne 
à  5  batteries,  1  régiment  de  pionniers  de  5 
bataillons,  1  régiment  d'artillerie  de  siège, 
1  régiment  de  chemins  de  fer,  le  train  et 
les  services  accessoires.  Les  classes  congé- 
diées qui  font  partie  du  2°  ban  doivent  être 
appelées  alternativement  pour  des  exercices 
de  courte  durée,  avec  les  cadres  qu'elles  con- 
tiennent. 

Des  dispositions  sont  prises  pour  la  for- 
mation d'un  corps  d'officiers  de  réserve  et 
des  avantages  sérieux  sont  assurés  aux  sous- 
officiers  qui  se  rengagent.  11  faut  faire  re- 
marquer enfin  que,  dans  toutes  les  écoles  du 
pays,  ou  a  introduit  des  exercices  et  des 
théories  militaires  et  que,  à  partir  de  17  ans, 
les  jeunes  gens  sont  astreints,  les  dimanches 
et  jours  de  fêtes,  à  prendre  part  à  des  ma- 
nœuvres et  à  des  tirs  organisés  dans  les 
communes. 

L'infanterie  serbe  est  armée  du  fusil  Mau- 
ser-.Milanowich,  du  calibre  de  10™™,  15, 
adopté  en  1881,  et  qui  était  alors  un  des 
meilleurs  fusils  à  un  coup.  Les  nombreux 
progrès  réalisés  depuis,  motiveraient  le  chan- 
gement de  cette  arme  par  un  fusil  à  rppéti- 
tion  de  petit  calibre,  mais  l'état  des  finances 
ne  permet  pas  d'adopter  cette  mesure.  On 
essayera  probablement,  comme  palliatifs, 
d'adapter  au  fusil  actuel  un  chargeur  ra- 
pide et  d'adopter  une  cartouche  à  poudre 
sans  fumée. 

SERDAM.  Sorte  de  milice  turque  ou  de 
corporation  indépendante,  parmi  laquelle  on 
faisait  les  levées  en  temps  de  guerre. 

SERDAR  ou  SIRDAR.  Commandant 
des  troupes  d'un  district  en  Turquie,  en 
Valachie  et  dans  le  Lahore. 

SERGENT.  Avant  la  création  de  la  lan- 
gue française,  on  appelait  serviens,  ser- 
vientes  (de  servir)  tout  homme  employé  dans 
le    service    des    chevaliers    (portant    leurs 


SERGENT. 


:6o 


SERGENT. 


armes,  soignant  leurs  chevaux),  soit  comme 
domestique,  soit  ca*me  militaire  ;  c'était 
plulûl  des  serviteurs  à  demi  militaires.  Dans 
les  compagnies  d'ordonnance,  il  y  avait  éga- 
lement dos  servientes  (sergents)  formant  une 
catégorie  particulière.  Peu  à  peu,  lors  de 
l'organisation  permanente,  leur  rôle  se  des- 
sina mieux  et  leurs  attributions  furent  bientôt 
définies.  C'étaient  les  intermédiaires  entre 
les  officiers  et  les  soldats  ;  ils  étaient  chargés 
des  détails  du  service  et  de  l'instruction,  à 
peu  près  dans  les  mêmes  conditions  qu'au- 
jourd'hui, mais  avec  celte  différence  qu'ils 
ne  pouvaient  qu'exceptionnellement  sortir 
de  la  classe  des  sous-officiers  pour  être  nom- 
més officiers.  Les  sergents  écliangérent  seu- 
lement en  1710  la  hallebarde  contre  le  fusil. 
Dans  les  gardes  françaises,  les  caporaux  ou 
anspessades  ne  pouvaient  être  nommés  ser- 
gents qu'après  l'examen  préalable  d'un  co- 
mité de  12  sergents  reconnus  comme  gens 
de  mérite,  de  valeur  et  de  probité  (\' .Élite), 
Actuellement,  le  grade  de  sergent  est  celui 
qui  est  immédiatement  supérieur  au  grade 
de  caporal  dans  les  troupes  à  pied.  Dans  les 
troupes  montées,  le  marécluil  dés  logis  est 
l'équivalent  du  sergent  d'infanterie.  Les  ser- 
gents en  tout  temps  ne  sont  chefs  de  section 
que  par  intérim,  à  défaut  d'ofiiciers,  d'adju- 
dant et  de  sergent-major;  ils  sont  chefs  de 
demi-section.  Les  sergents  commandent  aux 
caporaux  et  aux  soldats  en  tout  ce  qui  est 
relatif  au  service,  à  la  discipline  et  à  l'ins- 
truction; ils  surveillent  la  conduite  privée 
des  caporaux  et  des  soldats  sous  leurs  ordres. 
Ils  sont  responsables  envers  le  sergent-ma- 
jor, l'adjudant  et  les  officiers  de  la  com- 
pagnie de  l'exécution  des  ordres  et  de  la 
police.  Ils  alternent  dans  chaque  compagnie 
pour  le  service  de  semaine  ;  ils  roulent  entre 
eux  dans  le  régiment  pour  les  services  indi- 
viduels. 

—  d'armes.  Institués,  dit-on,  par  Phi- 
lippe-Auguste, pour  constituer  sa  garde  per- 
sonnelle en  Palestine  ;  ils  furent  appelés 
aussi  huissiers-sergents,  7nassiers  de  la  garde 
et  officiers  d'armes.  Leur  rôle  et  leur  arme- 
ment varièrent  jusque  sous  Louis  XI  où  ils 
disparurent  de  fait,  mais  le  titre  fut  donné 
de  nouveau  en  1764  au  1^'  sergent  de  chaque 
compagnie  des  gardes  françaises,  parce  qu'il 
avait  la  responsabilité  de  l'armement.  Les 
sergents  d'armes  ont,  d'après  Bardin,  été  la 
souche  des  gardes  du  corps,  des  gardes  royales 
et  même  des  armées  permanentes  en  France. 

—  de  bande.  Bas  officier  dans  les 
troupes  françaises  organisées  par  bandes 
sous  Louis  Xll  et  François  l*'"". 

—  de  bataille,  officier  d'un  grade  sou- 
vent   très    élevé,     chargé,    aux     XVI"    et 


XVII«  siècles,  de  ranger  les  troupes  en 
ordre  de  bataille  sous  les  ordres  d'un  ou  du 
général  en  chef.  C'était  une  sorte  de  chef 
d'état-major. 

—  du  Châtelet.  Au  nombre  de  700 
sous  Philippe  de  Valois,  ils  furent  réduits  à 
200  par  ce  dernier  et  à  120  par  Louis  Xlll. 

—  de  la  douzaine.  Compagnie  d'élite 
formée  par  Philippe  le  Bel  et  qui  avait  le 
pas  sur  les  sergents  du  Châtelet  et  du 
prévôt. 

—  fourrier.  Sergent  placé  immédia- 
tement sous  les  ordres  du  sergent-major, 
qu'il  aide  dans  la  tenue  des  écritures  et  dans 
tous  les  détails  du  service  administratif  de 
la  compagnie  (V.  Fourrier  et  art.  163  à  168 
inclus  du  service  intérieur) . 

—  de  garde.  Le  sergent  de  garde  est 
responsable  de  la  ponctualité  avec  laquelle 
le  caporal  et  les  sentinelles  remplissent  leurs 
devoirs.  Il  est  chargé,  sous  les  ordres  de 
l'adjudant  de  semaine,  de  faire  exécuter 
toutes  les  batteries  et  les  sonneries.  Il  est 
responsable  des  dispositions  relatives  à  la 
propreté  dans  les  cours,  dans  le  corps  de 
garde,  dans  les  locaux  disciplinaires  et  dans 
les  latrines,  conformément  aux  dispositions 
du  règlement  sur  le  service  intérieur  (art.  231 
à  238  inclus). 

—  garde-magasin.  Est  placé  sous  la 
direction  du  capitaine  d'habillement,  pour 
être  chaigé  du  magasin  d'habillement  du 
corps,  en  ce  qui  concerne  l'arrimage,  les 
manipulations,  la  distribution,  l'entretien 
et  la  propreté  des  effets.  11  couche  au  ma- 
gasin. 

—  général  ou  sergent-major  gé- 
néral. Titre  que  l'on  donnait  aux  XVP^  et 
XVII"  siècles  à  des  mestres  de  camp,  qui 
abrégèrent  leur  titre  en  1648,  en  s'appelant 
seulement  major  général.  Ils  avaient  sous 
leurs  ordres  des  officiers,  du  grade  de  capi- 
taine au  moins,  qui  prirent  d'abord  le  titre 
de  sergent-major,  puis  simplement  de  major. 
Ces  titres  transitoires  et  arbitraires  répon- 
daient à  des  attrilmtions  très  variables. 

—  major.  Le  grade  de  sergent-major, 
avec  ses  attributions  actuelles,  n'existe  que 
depuis  1776.  On  le  nomme  7naréchal  des 
logis  chef  dans  les  troupes  montées.  Le  ser- 
gent-major est  l'agent  du  capitaine  pour 
tout  ce  qui  concerne  l'administration  et 
la  comptabilité.  Il  est  responsable  envers 
cet  officier  de  la  tenue  des  registres,  con- 
trôles, livrets,  etc.,  et  de  la  conservation  du 
matériel  de  la  compagnie.  Il  surveille  le 
fourrier  et  est  appelé  à  suppléer  l'adjudant 
de  la  compagnie  absent  ou  empêché;  il  s'ap- 
plique comme  lui  à  connaître  la  conduite, 
le  caractère  et  les  aptitudes  des  sous-offi- 


SÉRIE.  766 

ciers,  des  caporaux  et  des  soldats  de  la 
compagnie.  11  est  spécialement  chargé  de 
l'instruction  primaire  sous  la  direction  des 
chefs  de  peloton.  11  prend  part  aux  in- 
structions théoriques  et  pratiques.  Il  com- 
munique au  capitaine  et  à  l'adjudant  de 
compagnie  les  ordres  et  les  décisions  du  co- 
lonel. Il  alterne  par  semaine,  avec  l'adju- 
dant de  compagnie,  pour  l'appel  du  soir 
(Art.  133  à  145  inclus  du  service  intérieur). 
Il  peut  être  appelé  au  commandement  d'une 
section,  à  défaut  d'officier  ou  d'adjudant. 

—  du  prévôt.  Compagnie  de  sergents 
que  le  prévôt  de  Paris  avait  sous  ses  ordres 
à  l'instai-  des  sergents  du  Chàtelet. 

—  de  section.  Chaque  sergent,  dans  sa 
section  dirige,  sous  l'autorité  de  l'officier  de 
peloton  et  de  l'adjudant  de  compagnie,  les 
détails  de  l'éducation  et  de  l'instruction  des 
caporaux  et  des  soldats;  il  surveille  la  tenue 
des  chambres,  la  conservation  et  la  propreté 
des  armes  et  des  efi"ets  de  toute  nature.  Il 
appuie  les  caporaux  de  son  autorité  ;  il  les 
habitue  a  commander  avec  fermeté,  mais 
sans  brusquerie,  et  veille  à  ce  qu'ils  ne  s'é- 
cartent jamais  de  l'impartialité  ni  de  la  jus- 
tice (V.  Art.  142  à  133  inclus  du  service 
intérieur). 

—  de  semaine.  Le  sergent  de  semaine 
est  particulièrement  aux  ordres  de  l'officier 
de  semaine  ;  il  assure,  sous  l'autorité  de  cet 
officier,  de  l'adjudant  de  semaine  et  de  l'ad- 
judant de  compagnie,  l'exécution  des  dé- 
tails de  service,  de  police  et  de  discipline. 
Il  fait  à  l'oflicier  de  semaine  des  rapports 
verbaux,  ainsi  qu'à  l'adjudant  de  la  compa- 
gnie, et  lui  rend  compte  du  résultai  de  la 
visite  médicale.  Il  est  chargé,  sous  la  sur- 
veillance de  l'adjudant  de  compagnie,  de 
commander  toutes  les  corvées.  Il  commu- 
nique aux  lieutenants  et  aux  sous-lieu- 
tenants de  la  compagnie  les  ordres  et  les 
décisions  du  colonel.  Muni  du  cahier  de  vi- 
site médicale,  il  conduit  à  la  visite  les 
hommes  malades  et  ceux  rentrés  la  veille 
d'une  position  d'absence  (V.  Art.  154  à  162 
inclus  du  service  intérieur). 

SÉRIE  d'outils  de  boucher  (V.  Ou- 
tils de  boucher). 

—  de  marche.  Outillage  de  distri- 
bution dont  sont  munis  les  officiers  d'appro- 
visioimement. 

SERINGUE,  Sorte  de  petite  pompe  por- 
tative qui  sert  à  attirer  et  à  repousser  les 
liquides.  Chaque  infirmerie  régimentaire 
doit  être  pourvue  d'une  seringue  Pravaz  et 
de  deux  seringues  à  piston  en  étain,  pour 
injections  ;  chaque  infirmerie  vétérinaire 
doit  être  munie  de  deux  seringues  à  piston 


SERVICE. 


en  étain,  dont  une  d'un  litre  et  l'autre  de 
deux  litres. 

SERMENT  militaire.  Promesse  solen- 
nelle faite  par  les  militaires  de  rester  fidèles 
au  souverain  et  à  la  patrie  ;  la  forme  était 
variable,  ainsi  que  les  paroles,  mais  au  fond 
c'était  un  serment  politique,  qui  est  aboli 
depuis  1871  (V.  Prêter  serment). 

SERPE.  Oritil  ftortalif  des  troupes  du 
génie  ;  outil  de  transport  des  troupes  d'iu- 
fanterie,  d'artillerie  et  du  génie. 

—  d'armes.  Serpe  emmanchée  au  bout 
d'une  hampe  pour  en  faire  une  arme  de 
combat,  qu'on  appelait  aussi  fauchard  et 
ramon. 

SERPENTEAUX.  Petites  cartouches  em- 
ployées pour  les  artifices. 

SERPENTER  ou  SERPEYER.  Conduire 
un  clieval  en  serpentant,  en  décrivant  des 
sinuosités. 

SERPENTIN.  Pièce  en  forme  de  serpent 
de  la  platine  de  Varquebuse  à  mèche. 

SERPENTINE.  Nom  donné  à  une  bom- 
barde allongée,  qui  tirait  un  boulet  de  24. 

SERPETTE.  Petite  serpe  employée  par 
l'artillerie  pour  joints  de  bateaux. 

SERRAGE  des  frettes  (V.  Frettage). 

SERRE  demi-file.  Nom  donné  autiefois 
au  fantassin  qui  occupait  la  queue  de  la  1"* 
moitié  d'une  file. 

file.  Olficier  ou  sous-oificier  placé  en 

arrière  du  2°  rang  d'une  troupe  en  ligne  dé- 
ployée. Les  serre-files  sont  généralement 
placés  sur  une  seule  ligne,  à  4  pas  (3  mètres) 
du  2''  rang.  Ils  rentrent  dans  le  rang  pour 
défiler. 

SERREZ  la  colonne.  Commandement 
fait  à  une  troupe  en  colonne  pour  passer  à 
une  colonne  plus  dense,  par  exemple  :  de  la 
colonne  à  distance  entière  à  la  colonne  de 
compagnie,  de  la  colonne  de  bataillon  à  la 
colonne  serrée  en  masse,  etc. 

—  vos  rangs.  Commandement  fait  à 
une  troupe  à  rangs  ouverts  pour  que  le 
2"  rang  serre  contre  le  1*^^  et  les  serre-files 
à  leur  distance. 

SERVANT.  Artilleur  chargé  de  servir 
une  bouchp  à  feu. 

SERVICE  auxiliaire.  On  désigne  sous 
le  nom  de  services  auxiliaires  tous  les  ser- 
vices accessoires  qui  peuvent  être  exécutés 
par  des  hommes  non  armés.  Ceux-ci  n'ont 
donc  pas  besoin  d'avoir  la  même  vigueur 
physique  que  les  hommes  armés  ;  néan- 
moins, ils  ne  doivent  avoir  aucune  maladie 
ou  infirmité  qui  puisse  diminuer  d'une  ma- 
nière notable  la  faculté  de  travadler  ou 
constituer  une  infirmité  repoussante.  Le 
titre  IV  de  l'Instruction  du  17  mars  1890 
indique  quelles  sont  les  infirmités  ou  ditfor- 


SERVICE. 


7b/ 


SERVICE. 


mités  compatibles  avec  le  service  auxiliaire. 
On  classe  notamment  •ans  ce  service  tous 
les  hommes  valides  qui,  après  deux  ajour- 
nements successifs  devant  le  conseil  de  revi- 
sion, n'ont  pas  la  taille  réglementaire  de 
l™,o4.  Ces  boni'i  es  sont  employés  dans  les 
bureaux  des  différentes  administrations  mi- 
litaires, dans  les  arsenaux,  dans  les  hôpitaux, 
dans  les  manutentions  et  autres  établisse- 
ments militaires  ;  ils  peuvent  même,  suivant 
les  besoins,  être  mis  à  la  disposition  des  en- 
trepreneurs et  fournisseuis  de  l'armée  ; 
enfin,  ils  peuvent  être  emplGjés  comme  con- 
ducteurs de  chevaux  de  réquisition,  comme 
toucheurs  de  bestiaux,  etc.  Ces  hommes  ne 
sont  soumis,  en  temps  de  pars,  qu'à  des 
revues  d'appel  au  chef-lieu  de  canton.  Ils 
sont  inscrits  sur  la  6^  partie  de  la  liste  de 
recrutement  cantonal  et  du  registre  matri- 
cule de  recrutement.  Ils  sont  assujettis  à  la 
taxe  militaire. 

—  administratifs.  Ils  comprennent  les 
services  de  la  solde,  des  subsistances  mili- 
taires, de  rfuibillement,  du  campement,  du 
harnachement  de  la  cavalerie,  de  marche, 
des  transports,  des  lits  militaires;  ils  sont 
exécutés  sous  l'autorité  du  commandement 
par  les  fonctionnaires  de  l'intendance  mili- 
taire, avec  le  concours  des  officiers  d'admi- 
nistration des  bureaux  de  rintendance,  des 
subsistances,  de  l'habillement  et  du  campement, 
ainsi  que  des  sections  de  commis  et  ouvriers 
d'administration.  Le  Ministre  de  la  guerre 
dirige  ces  services  au  moyen  de  la  Direction 
des  services  administratifs,  qui  constitue  la 
5^  direction  du  ministère  de  la  guerre. 

—  courant.  Les  opérations  se  rattachant 
aux  revues  de  détail,  y  compris  celles  qui 
sont  relatives  à  la  mobilisation,  les  affaires 
qui  doivent  recevoir  une  solution  rapide 
afin  de  donner  prompte  satisfaction  aux  be- 
soins des  corps  de  troupe  et  services,  enfin 
les  propositions  qui  ne  sont  pas  comprises 
dans  le  travail  des  inspections  générales  sont 
du  ressort  du  service  courant  Ce  ser\-ice  est 
défini  et  réglé  par  l'instruction  ministérielle 
du  20  mars  1890  sur  le  service  courant  (Voir 
aussi  Approvisionnements  du  service  cou- 
rant), 

—  de  garde  (V.  Garde  de  h  place. 
Garde  de  police.  Garde  d'honneur.  Faction- 
naire, Sentinelle). 

—  de  l'arrière.  Ce  service,  dans  les 
armées  en  campagne,  a  pour  objet  d'assurer 
la  continuité  des  relations  et  des  échanges 
entre  les  armées  et  le  territoire  national 
(ravitaillements,  évacuations,  communica- 
tions, aduiinistration  du  territoire  ennemi). 
Au  début  de  la  guerre,  le  Ministre  fwe  la 
ligne  de  démarcation  entre  la  position  du 


territoire  national  qui,  sous  le  nom  de  zone 
de  l'intérieur,  demeure  sous  ses  ordres  di- 
rects, et  celle  qui  doit  être  mise  à  la  dispo- 
sition du  commandant  du  groupe  d'armées 
pour  former  la  zone  de  l'arrière.  Les  stations 
qui  séparent  les  deux  zones  portent  le  nom 
de  stations  de  transition. 

Le  service  de  l'arriére  de  la  zone  des  ar- 
mées comprend  le  service  des  chemins  de  fer 
et  le  service  des  étapes.  11  est  dirigé  par  le 
major  général. 

Dans  chaque  armée,  il  y  a  un  directeur 
général  des  chemins  de  fer  et  des  étapes, 
assisté  d'un  état-major. 

Le  service  militaire  des  cliemins  de  fer 
comprend,  en  temps  de  guerre,  le  service  en 
deçà  de  la  base  d'opérations  et  le  service  au 
•delà  de  cette  base. 

Le  service  en  deçà  de  la  base  d'opérations 
est  assuré  par  les  moyens  et  les  ressources 
ordinaires  des  compagnies  de  chemins  de  fer, 
requises  à  cet  effet.  Ce  service  est  préparé, 
dirigé  et  surveillé  par  la  commission  supé- 
rieure des  chemins  de  fer  et  par  les  commis- 
sions de  réseau. 

L'exécution  du  service  des  chemins  de  fer 
au  delà  de  la  base  d'opérations  est  assurée 
par  les  soins  d'un  directeur  des  cliemins  de 
fer  de  campagne  qui  réside,  en  principe,  au- 
près du  directeur  général  des  chemins  de  fer 
et  des  étapes.  11  est  assisté:  1"  par  des  com- 
missions de  réseau  disposant,  s'il  y  a  lieu,  de 
sous-com missions  de  réseau  et  de  commissions 
de  gare,  pour  les  lignes  exploitées  par  des 
compagnies  nationales  ;  2°  par  une  commis- 
sion des  cliemins  de  fer  de  campagne  qui  a 
sous  ses  ordres  les  sections  techniques  d'ou- 
vriers de  chemins  de  fer,  de  sapeurs  de  chemins 
fer.  du  génie  et  les  sections  de  télégraphie. 

Le  service  des  étapes  comprend  tous  les 
services  de  transport  autres  que  celui  des 
chemins  de  fer  et  l'exploitation  des  ressources 
en  arrière  des  armées.  Il  a  spécialement 
pour  objet  :  i°  de  régler  sur  les  routes  et 
lignes  d'eau  le  transport  des  ravitaillements 
destinés  aux  armées  ;  2°  d'assurer,  dans  les 
mêmes  conditions,  le  transport  du  personnel 
et  du  matériel  à  ramener  en  arrière  ;  3°  d'en- 
tretenir, rétablir,  créer  ou  dt-truire  les  voies 
de  terre  et  d'eau,  les  lignes  postales  ou  télé- 
graphiques en  arrière  des  armées,  de  les 
surveiller  et  défendre  en  même  temps  que  le 
réseau  des  voies  ferrées  ;  4"  de  pourvoir  au 
logement,  alimentation,  service  sanitaire  des 
troupes  et  déticiiements  séjournant  dans  la 
région  de  l'arrière  ou  traversant  cette  ré- 
gion ;  5°  d'emmagasiner,  maintenir  en  bon 
état  et  renouveler  les  denrées  et  le  matériel 
tirés  du  territoire  national  ou  obtenus  sur 
place  ;  6°  d'assurer  la  répartition  et  l'emploi 


SERVICE. 


768 


SERVICE. 


(les  troupes  d'étapes,  le  service  d'ordre  et  de 
police  en  arrière  des  armées  ;  7"  d'organiser 
et  d'administrer  le  territoire  ennemi  occupé 
jusqu'à  ce  qu'il  y  ait  été  pourvu  par  des 
commandements  particuliers   (V.  Étapes). 


La  figure  292  donne  le  tableau  figuratif 
des  services  de  transport  de  l'arrière. 

Ce  service  est  organisé  par  armée,  sous 
les  ordres  d'un  directeur  des  étapes,  dépen- 
dant  immédiatement  du   chef  d'état-major 


Fig.  202. 
TABLEAU  FIGURATIF  DE§  SERVICES  DE  TRANSPORT  DE  L'ARRIERE. 


Zone  des  Convois  T-ôoîmenLaircs . 
et  adminislpalifs 

{Zri  base  de  T^avtiazUrTThent.  est  a.ic  niG^ùrmun/ 


""****.      à.  2  cUzpcs  dcscantonnenients.) 

•^  s^  s  S  g  § 


Zone  des  opéralions  iTiimédlalos. 


\  St.T.ER^  _ 

■@ ^SÛition  tête  d'étapes ■ 

St)  f.ER .  I   cie  route  ou,  sczrT'éie- 

I   l'action  desDÎT'ecteuTv 

\    d'c'lupes  et^  ou^  com-' - 

'    -mence  le  rcvoiiœUZe- 

mertt  par*  lesmoyeris 

dont  dispose  chàxpjjO' 

corps. 

StJ.EG^ 

9tatiojv  iêie,  d 'étapes 
de  (/uerve,oic  s 'oTwtc, 
le  ser-oiee  deschemins 
de  fer. 

__T. — 

S'intion.  de  fT-œnsition' 
ùu,  cesse  l  'ixcploiiaiioTv 
par-  tes  compagnies. 

iatiom  -TTiaffasin.  œudelà, 
ir,  la_.  hase ,  retc-oœni  de. 
l  'Intaida7it<le  l  armée-. 


Gœre  de 
inobUisatioTv 


général  et    disposant  lui-même  d'un   état-  I  l'artillerie,    du    génie,    de   l'intendance,   de 
major,   des   chefs   des  services  d'étapes  de  j  santé,  trésorerie,  postes  et  télégraphes  mili- 


SERVICE. 


769 


SERVICE. 


taires,  ainsi  que  des  organes  et  personnels 
d'eséi'Ution  de  ces  divers  services,  enlin  des 
personnels  spéciaux  d'administrations  civiles 
et  de  police. 

Le  fonctionnement  du  service  de  l'arrière 
a  lieu  de  la  manière  suivante  :  pour  chaque 
corps  d'arméo,  il  est  désigné  une  gare  de 
chemin  de  fer  dite  gare  de  rassemblement.  De 
cette  station,  les  transports  du  personnel 
sont  dirigés  sur  leur  destination,  les  trans- 
ports de  matériel  et  d'approvi>ionnements 
sur  les  stations-magasins.  Ces  stations  peu- 
vent avoir  comme  annexes  des  trains  tout 
chargés  dits  en-cas  mobiles.  Les  stations  où 
s'arrête  l'exploitation  des  voies  ferrées  sont 
appelées  slalions-tèles  d'étapes  de  guerre  ;  les 
approvisionnements  et  le  matériel  sont 
poussés,  jusqu'à  ces  stations,  par  le  service 
des  chemins  de  fer  au  fur  et  à  mesure  des 
besoins.  A  partir  de  ces  points,  les  mouve- 
ments de  matériel  et  d'approvisionnement 
s'eiTectuent  sur  les  routes  ordinaires,  de  gile 
d'étapes  en  g'ile  d'étapes,  jusqu'au  gîte  où 
s'opère  le  contact  avec  les  services  des  corps 
d'armée  et  qui  prend  le  nom  de  tête  d'étapes 
de  route. 

—  de  l'artillerie  (V.  Artillerie,  État- 
major  particulier  de  l'artillerie). 

—  de  la  télégraphie  militaire.  11  a 
pour  mission  d'établir  et  de  desservir  les 
communications  télégraphiques  aux  armées 
en  campagne,  ou  aux  grandes  manœuvres. 

En  temps  de  paix,  un  fonctionnaire  civil 
des  télégraphes  est  accrédité  auprès  du  gé- 
néral commandant  le  corps  d'armée,  afin  de 
prendre,  de  concert  avec  lui,  toutes  les  me- 
sures propres  à  assurer  le  fonctionnement  du 
service  télégraphique  en  cas  de  mobilisa- 
tion. 

En  temps  de  guerre,  un  directeur  de  la 
télégraphie  est  placé  à  la  tête  du  service  de 
chaque  armée,  sous  les  ordres  du  chef 
d'état-major. 

L'exécution  est  assurée  par  les  sections 
de  télégraphie  militaire  de  l''^  et  de  2^ 
ligue. 

Le  service  télégraphique  de  l''"  ligne  a 
pour  mission  :  1°  de  relier  le  quartier  gé- 
néral principal  avec  les  quartiers  généraux 
des  commandants  de  corps  d'armée  et  d'as- 
surer les  communications  avec  le  réseau  des 
opérations;  2°  de  reliera  l'un  des  quartiers 
généraux  ci-dessus  le  chef  d'une  troupe, 
chargé  temporairement  d'un  service  spécial; 
3°  de  détruire  les  réseaux  télégraphiques 
existants,  lorsque  l'intérêt  de  l'armée  le 
commande. 

Le  service  de  2*  ligne  a  pour  objets  :  1°  de 
relier  le  réseau  du  service  de  f'  ligne  avec 
celui  de  3"  ligne  ;  2°  de  desservir,  dans  les 


territoires  occupés,  les  lignes  d'étapes  et  tous 
les  postes  situés  en  arrière  de  l'armée  ;  3"  de 
détruire  les  lignes  qui  pourraient  être  utili- 
sées par  l'ennemi. 

Le  service  de  3^  ligne  a  pour  but  :  1"  de 
desservir  les  lignes  et  bureaux  militaires  des 
places  fortes  et  des  établissements  militaires 
à  l'intérieur  du  territoire  national. 

Le  personnel  télégraphique  relève,  pour 
son  service  technique,  du  directeur  delà  té- 
légraphie de  l'armée;  il  est  subordonné, 
pour  la  discipline,  aux  commandants  mili- 
taires des  localités  ou  des  colonnes  dans  les- 
quelles il  se  trouve.  Ce  personnel  est  traité 
de  la  manière  suivante,  au  point  de  vue  des 
droits  à  la  solde,  aux  prestations,  etc. 

l  Ouvriers,  sollats. 
Sous-agents. .  .  <  Maîtres-ouvriers,  caporaux. 
r  Chefs  d'équipe,  senjents. 

Agents Télégraphistes,    adjudants. 

Chefs  de  poste,  sous-lieute- 
nants. 
Fonctionnaires  { Sous-chefs  de  section,  lieu- 
tenants. 
Chefs  de  section,  m/JiVames. 
/  Sous-directeurs,  chefs  de  ba- 
Fonctionnaires  i      taillon. 
supérieurs .     ]  Directeurs ,    lieutenants-co- 
\      lonels. 

—  de  la  trésorerie  et  des  postes. 

Ce  service  est  chargé  de  la  perception  de 
toutes  les  recettes  et  de  l'acquittement  de 
toutes  les  dépenses  aux  armées  (  V.  Payeurs); 
il  est  également  chargé  de  l'exécution  du 
service  des  postes  à  partir  des  stations  têtes 
d'étapes  de  guerre.  Ce  service  continue  à 
relever  du  iMini^tre  des  finances  en  ce  qui 
concerne  le  personnel ,  l'alimentation  des 
caisses,  la  comptabilité  et  la  partie  techni- 
que du  service. 

Il  est  placé  sous  les  ordres  du  commande- 
ment en  ce  qui  concerne  la  discipline,  la  di- 
rection du  service,  les  ordres  de  route,  de 
station,  d'emplacement  des  caisses  et  des 
bureaux,  de  l'expédition  et  de  la  sûreté  des 
courriers. 

—  de  réserve.  Service  qui  a  pour  objet 
d'entretenir,  dés  le  temps  de  paix,  les  ap- 
provisionnements de  toute  nature  nécessaires 
à  l'armée  pour  la  mobilisition,  la  concen- 
tration et  les  premières  opérations  de  la 
guerre,  et  aux  places  fortes  fiour  toute  la 
duiée  du  siège  qu'elles  pourraient  avoir  à 
soutenir  éventuellement.  Créé  au  lendemain 
de  la  guerre  de  1870-71,  au  moyen  des  res- 
sources fournies  par  le  budget  extraordi- 
naire, ce  service  comportait  une  comptabilité 
distincte  qui  exigeait  des  écritures  multiples 

49 


SERVICE. 


770 


SERVICE. 


et  suscitait  de  nombreuses  complications  ad- 
ministratives. 

Actuellement,  la  comptabilité  des  appro- 
visionnements est  unifiée,  mais  des  tableaux 
de  fixation,  arrêtes  par  le  Ministre  de  la 
4fuerre  et  ne  pouvant  être  modifiés  que  par 
lui,  déterminent  les  quantités  d'effets,  de 
matériel  et  d'approvisionnements  qui  doi- 
vent être  entretenus  dans  chaque  corps  de 
troupe  et  dans  chaque  établissement  mili- 
taire, au  titre  de  la  réserve  de  guerre. 
Les  inspecteurs  généraux,  les  généraux  com- 
mandant le  territoire,  les  contrôleurs  de 
l'administration  de  l'armée  et  les  fonction- 
naires de  l'intendance  sont  chargés  de  s'as- 
surer, par  des  visites  inopinées  et  par  des 
recensements,  que  ces  approvisionnements 
sont  toujours  maintenus  au  complet  et  en 
bon  état. 

—  de  semaine.  Dans  l'infanterie,  il  est 
commandé  pour  le  service  de  semaine  : 
1  chef  de  bataillon,  1  adjudant-major,  i  ad- 
judant de  bataillon,  tous  trois  du  même  ba- 
taillon pour  tout  le  régiment  ;  1  fourrier  par 
bataillon,  1  lieutenant  ou  sous-lieutenant, 
l'adjudant  de  compagnie  comme  auxiliaire 
de  l'officier  de  semaine,  1  sergent  et  1  ca- 
poral par  compagnie. 

11  est  commandé  en  outre,  dans  le  régi- 
ment, 2  capitaines  de  compagnie  :  l'un  ap- 
pelé capitaine  de  distribution,  pour  les 
distributions  autres  que  celles  de  l'ordi- 
naire ;  l'autre,  appelé  capitaine  d'ordinaire, 
pour  les  distributions  du  service  des  ordi- 
naires. Le  môme  capitaine  peut  être  chargé 
des  deux  services. 

—  des  armées  en  campagne.  Est  ré- 
glé par  le  décret  du  "26  octobre  1883,  qui 
donne  sur  l'organisation  générale  de  l'armée 
et  des  différents  services  qui  doivent  assurer 
son  fonctionnement,  des  règles  précises  que 
nous  ne  ferons  qu'indiquer.  Il  comprend 
17  titres,  savoir  : 

Titre  1".  Formation  des  armées,  compo- 
sition des  états- majors  et  leurs  fonctions, 
organisation  et  attributions  des  services  de 
l'artillerie,  du  génie,  de  l'intendance,  du 
service  de  santé,  de  l'aumônerie  militaire, 
de  la  trésorerie  et  des  postes,  de  la  télégra- 
phie militaùe,  des  transports  militaires,  du 
service  dos  chemins  de  fer  et  des  étapes. 

Titre  II.  Manière  de  faire  connaître  et  de 
transmettre  les  ordres. 

Titre  lll.  Du  mot  d'ordre. 

Titre  IV.  Cantonnements  et  bivouacs. 

Titre  V.  Règles  du  service  dans  les  can- 
tonnements et  les  bivouacs. 

Titre  VI.  Ordre  à  observer  pom'  comman- 
der le  service. 


Titre  Vil.  Alimentation  des  troupes  en 
campagne. 

Titre  VllI.  Service  des  marches. 

Titre  IX.  Service  de  sûreté  et  reconnais- 
sances. 

Titre  X.  Instruction  sommaire  sui*  les 
combats. 

Titre  XI.  Des  convois  et  de  leur  escorte. 

Titre  Xll.  Des  détachements. 

Titre  Xlll.  Des  partisans. 

Titre  XIV.  Service  de  la  gendarmerie  aux 
armées. 

Titre  XV.   Des  sauvegardes. 

Titre  XVI.   De  l'attaque  des  places. 

Titre  XVll.  De  la  défense  des  places. 

—  des  places.  Ce  service  est  régi  par 
le  décret  du  4  octobre  1891  portant  règle- 
ment sur  le  service  des  places  de  guerre  et 
des  villes  de  garnison.  11  comprend  8  titres, 
savoir  : 

Titre  1".  Des  différents  états  dans  les- 
quels les  places  de  guerre 
peuvent  se  trouver. 
— ■  II..  Du  commandement  des  places 
de  guerre  et  des  villes  de 
garnison.  —  Droit  au  com- 
mandement. 

—  III.  Etat  de  pai.v. 

—  IV.  Etat  de  guerre. 

—  V.  Etat  de  siège. 

—  VI.   Rapports  entre  l'autorité  mili- 

taire et  l'autorité  maritime 
dans  les  places  qui  sont 
ports  militaires. 

—  VII.  Rangs    et   préséances  dans  les 

armées  de  terre  et  de  mer. 

—  VIII.  Honneurs  militaires. 

—  de  sûreté.  Le  service  de  sûreté  com- 
prend la  protection  des  colonnes  en  marche, 
les  avant-postes  et  les  reconnaissances. 

La  protection  des  colonnes  en  marche  est 
assurée  par  des  détachements  prélevés  dans 
les  troupes  qui  la  composent.  Ces  détache- 
ments prennent  le  nom  d'avant-garde,  de 
flanc-garde  ou  à' arrière-garde,  suivant  qu'ils 
sont  placés  sur  le  frout,  les  flancs  ou  en  ar- 
rière de  la  colonne. 

En  dehors  de  ces  détachements,  les  divi- 
sions de  cavalerie  opérant  en  avant  de  l'ar- 
mée et  les  troupes  de  cette  arme  attachées 
aux  corps  d'armée  éclairent  au  loin  les  co- 
lonnes. Leur  rôle  consiste  :  i"  à  explorer  le 
pays  en  avant,  à  prendre  le  contact  de  l'en- 
nemi et  à  le  conserver  constamment,  à  com- 
battre et  à  refouler  la  cavalerie  adverse  pour 
se  rapprocher  des  masses  de  l'ennemi,  con- 
naître leurs  emplacements  et  leurs  mouve- 
ments, et  fournir  au  commandant  en  chef 
les  renseignements  généraux  dont  il  a  be- 


SERVICE. 


771 


SERVITUDES  MILITAIRES. 


soin  ponr  diriger  ses  troupes  et  assurer  le 
succès  de  ses  opérationsT^"  à  établir  autour 
des  troupes  un  service  de  sûreté  de  1  '"  ligne 
sous  la  protection  duquel  se  meuvent  ou 
stationnent  les  grands  éléments  de  l'armée. 
Le  règlement  du  26  octobre  1883  sur  le  ser- 
vice en  campagne  (art.  116  à  127),  donne 
des  indications  détaillées  sur  la  manière 
d'assurer  la  protection  des  colonnes. 

Les  avant-postes  ont  pour  mission  :  1°  de 
renseigner  la  troupe  qu'ils  couvrent,  sur  la 
position  et  les  mouvements  de  l'ennemi  ; 
2»  de  la  protéger  contre  les  surprises  et  de 
lui  donner  le  temps  de  se  préparer  au  com- 
bat. (Pour  plus  de  détails,  V.  Serv.  camp., 
art.  164  à  184.) 

Les  reconnaissances  ont  pour  objet  de  dé- 
couvrir ou  de  vérifier  un  ou  plusieurs  points 
relatifs  à  la  position,  aux  mouvements  de 
l'ennemi  ou  à  la  topographie  du  théâtre  de 
la  guerre.  (Pour  plus  de  détails.  V.  Scrv. 
camp.,  art.  183  à  193.) 

—  d'exploitation.  Le  service  d'exploi- 
tation des  voies  ferrées  a  pour  but  d'orga- 
niser la  circulation  des  trains  de  manière  à 
prévenir,  autant  que  possible,  les  retards  et 
à  empèclier  les  collisions.  C'est  donc  l'en- 
semble des  régies  qui  doivent  être  observées 
pour  la  mise  en  oeuvre  des  divers  éléments 
qui  font  partie  du  personnel  et  du  matériel 
des  voies  ferrées  et  des  dispositions  prises 
pour  en  assurer  le  bon  fonctionnement.  Ces 
mesures  comprennent  des  signaux,  des  réser- 
voirs d'eau  et  des  règles  pour  la  marche  des 
trains. 

—  du  génie  (V.  Génie,  État-major  par- 
ticulier du  fiènie). 

—  généraux  de  l'armée.  Us  com- 
prennent ;  1°  t' état-major  général;  2°  le 
service  d'état-major;  3°  le  service  du  contrôle 
de  l'administration  de  l'armée. 

—  intérieur.  Le  service  intérieur  a 
pour  but  de  définir  et  de  tracer  :  1°  les 
principes  généraux  de  la  subordination  ; 
2°  les  fonctions  inhérentes  à  chaque  grade 
ou  emploi  (titre  P')  ;  3°  les  devoirs  généraux 
communs  aux  divers  grades  et  emplois 
(titre  II)  ;  4°  les  dispositions  à  prendre  pour 
les  routes  dans  l'intérieur  et  les  marches 
pendant  les  grandes  manœuvres  (titre  III)  ; 
o°  les  devoirs  des  officiers  généraux  relati- 
vement à  l'exécution  des  prescriptions  ci- 
dessus. 

Le  service  intérieur  des  troupes  est  régi 
par  le  décret  du  28  décembre  1883  compre- 
nant trois  règlements  distincts  :  le  premier, 
pour  les  troupes  à  pied  ;  le  second,  pour 
la  cavalerie  ;  et  le  troisième,  pour  l'artillerie 
et  le  train  des  équipagi^s  militaires.  Les 
trois  règlements  présentent,  d'ailleurs,  une 


concordance  complète  pour  toutes  les  parties 
qui  ne  traitent  pas  du  service  spécial  à 
chaque  arme. 

—  militaire  (V.  Obligations  militaires). 

—  particuliers  de  l'armée.  On  com- 
prend sous  lettf  dénomination  :  1°  le  ser- 
vice de  l'intendance;  2°  le  service  de  santé  ; 
3°  le  service  des  poudres  et  salpêtres;  4°  le 
service  des  cultes;  6°  le  service  des  inter- 
prètes ;  6°  le  service  du  recrutement  ;  7°  le 
service  de  la  remonte;  8°  le  service  de  la  jus- 
tice militaire  ;  9°  le  service  des  affaires  indi- 
gènes ;  10°  le  service  de  la  télégraphie  inili- 
taire;  11°  le  service  de  la  trésorerie  et  des 
postes;  12°  le  service  vétérinaire  (loi  du 
13  mars  1873). 

Les  services  désignés  par  les  paragraphes  1 
à  9  ont  été  décrits  aux  mots  correspondants 
dans  le  présent  ouvrage,  il  ne  reste  plus  à 
parler  que  des  services  désignés  dans  les  pa- 
ragraphes 10  à  12. 

—  vétérinaire.  11  est  chargé  de  la  con- 
servation, de  la  santé  des  animaux,  du  trai- 
tement des  animaux  malades,  de  la  maré- 
chalerie,  de  la  visite  des  animaux  de  bou- 
cherie et  des  viandes  de  distribution.  Il 
fonctionne  sous  l'autorité  militaire  et  lui  est 
toujours  subordonné. 

En  campagne,  les  chevaux  blessés  ou  ma- 
lades, dont  l'état  exige  un  certain  temps  de 
repos  et  un  traitement  régulier,  sont  reçus 
dans  des  dépôts  créés,  suivant  les  besoins, 
par  ordi'e  du  commandant  du  curps  d'armée 
ou  du  général  eu  chef.  En  ce  qui  concerne  le 
personnel,  voir  Vétérinaires  militaires. 

SERVIETTES  de  toilette.  Chaque 
homme  de  troupe  est  pourvu  de  2  serviettes 
au  compte  de  la  masse  d'habillement  et 
d'entretien.  Chaque  infirmerie  régimentaire 
est  également  pourvue  de  12  sersiettes  de 
toilette,  au  compte  du  service  de  santé,  et 
chaque  infirmerie  vétérinaire  de  3  serviettes, 
au  compte  de  la  masse  d'entretien  du  har- 
nachement et  ferrage. 

SERVIR.  Se  dit  pour  être  lié  au  service. 

SERVITUDES  mUitaires.  Zones  de  ter- 
rain dans  lesquelles  il  est  interdit  de  con- 
struire autour  des  fortifications,  ou  dans 
lesquelles  on  ne  peut  construire  que  dans 
des  conditions  déterminées.  Il  y  en  a  de 
trois  sortes  :  la  1"^^  (230  mètres  des  ou- 
vrages), sur  laquelle  il  est  défendu  de  bâtir: 
la  2*=  (487  mètres),  sur  laquelle  les  construc- 
tions en  bois  sont  permises  ;  la  3°,  au  delà 
de  laquelle  toutes  les  constructions  sont 
permises,  est  de  947  mètres  pour  les  places 
fortes  et  de  384  mètres  pour  les  postes 
fortifiés.  Comprennent,  en  outre,  certaines 
mesures  de  sécurité  soumises  à  des  commis- 
sions mixtes  (civiles  et  militaires)  et  s'éten- 


SEXTANT.  "'1'^ 

dent  jusqu'à  dO  kilomètres  de  la  place  poul- 
ies tracés  de  routes,  défrichements,  etc. 

—  de  la  frontière.  Zones  frontières 
dans  l'intérieur  desquelles  on  ne  peut  con- 
struire aucune  voie  de  communication  ni 
faire  aucun  défrichement  sans  y  être  auto- 
risé par  la  commission  mixte  des  travaux 
publics. 

SEXTANT.  Instrument  pour  la  mesure 
des  angles  de  la  planimêlrie.  11  se  tient  à  la 
main  (pg.  293)  et  dispense  de  l'emploi  d'un 
trépied.    Les   observations    étant    indépen- 

Fis.  293. 


SIGNALEMENT 


dantes  du  mouvement  du  support,  on  peut 
s'en  servir  sur  un  vaisseau  ou  utiliser  à 
cheval  un  petit  modèle,  dit  sextant  de  poche. 
Il  contient  "2  miroirs  qui  doivent  être  per- 
pendiculaires au  plan  du  limbe,  et  paral- 
lèles entre  eux  lorsque  le  zéro  du  vernier  de 
l'alidade  est  en  contact  avec  le  zéro  du 
limbe. 

SHARP  (revolver).  Revolver  à  5  coups, 
modèle  1873,  du  calibre  de  H™™,  en  usage 
dans  l'armée  saxonne  pour  les  sous-ofticiers 
de  cavalerie,  d'artillerie  et  pour  les  canon- 
niers  servants  à  cheval . 

SICA.  Sorte  de  dague  pointue  et  recour- 
bée, qui  était  l'arme  nationale  des  Thraces. 
Les  Latins  en  firent  aussi  usage. 

SIÈGE.  Ensemble  des  opérations  et  des 
travaux  entrepris  devant  une  place  forte 
pour  l'attaquer  et  s'en  rendre  maître  (V.  At- 
taque des  places,  Batteries,  Défense  des  places. 
Etat  de  siège,  Assiéger). 

SIFFLET.  Petit  instrument  avec  lequel 
on  forme  un  son  aigu.  L'emploi  du  sifflet 
modèle  Baduel  a  été  prescrit  en  1873,  dans 
l'infanterie,  pour  certaines  sonneries  de 
l'école  de  tirailleurs.  Cet  emploi  a  été  réglé 
par  la  circulaire  du  31  août  1875,  laquelle 
dispose  que  les  commandants  de  compagnie 
en  seront  seuls  pourvus.  Dans  la  cavalerie, 
les  capitaines-commandants,  les  officiers  de 
peloton  et  les  sous-officiers  sont  pourvus 
d'un  sifflet  modèle  Baduel  pour  le  comman- 


dement et  les  signaux  à  faire  dans  certains 
exercices. 

Ces  instruments  sont  fournis  directement 
par  le  Ministre,  sinon,  les  corps  sont  auto- 
risés à  les  acheter  dans  le  commerce,  au 
prix  maximum  de  1  fr.  25,  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien. 

—  de  locomotive.  Les  mécaniciens  se 
servent  du  sifflet  de  la  locomotive  comme 
sigiiaux  de  la  manière  suivante  :  1  coup  de 
sifflet  prolongé  :  attention;  1  coup  bref  : 
signal  de  mise  eu  man-he,  desserrer  les 
freins  ;  2  coups  brefs  saccades  :  serrer  les 
freins;  plusieurs  coups  brefs  saccadés  :  serrer 
les  freins  jusqu'à  refus  ;  coups  de  sifflet  mul- 
tipliés :  machine  en  détresse,  demande  de 
secours.  A  une  bifurcation,  1  coup  de  sifflet 
prolongé  demande  la  voie  à  droite;  2  cou]is 
de  sifflet  prolongés  :  la  voie  à  gauche.  Le 
mécanicien  siffle,  en  outre,  aux  approches 
des  grands  tunnels,  gramles  tranchées  en 
courbes,  et  en  tous  points  où  2  tireurs  ne 
peuvent  s'apercevoir  à  une  certaine  dis- 
tance. 

SIGNAL  militaire.  De  signum,  ensei- 
gne. Nom  générique  de  tous  les  drapeaux  et 
étendards  romains. 

On  emploie  également  des  signaux 
comme  indication,  renseignement,  comman- 
dement, etc.,  soit  pour  éviter  d'employer 
des  sonneries,  des  commandements  à  la  voix, 
soit  lorsqu'on  ne  peut  correspondre  autre- 
ment. 

—  optique  ou  à  percussion.  Petits 
artifices  à  feux  de  couleur  adoptés  récem- 
ment par  l'artillerie  pour  l'exécution  des  si- 
gnaux. Se  compose  essentiellement  d'un  pot 
en  zinc  chargé  de  composition  Lamarre,  dont 
la  durée  de  combustion  est  de  15  secondes 
environ  (V.  Fusée  de  signal  et  Flambeau 
Lamarre). 

La  cavalerie  emploie  également  des  petits 
pétards  emmanchés  à  un  bâton  et  dont  la 
lumière  est  visible  jusqu'à  10  kilomètres.  Ce 
pétard,  confié  généralement  aux  vedettes, 
est  pourvu  d'une  amorce  fulminante  que  le 
cavalier  fait  détoner  à  laide  d'une  broche 
introduite  dans  la  capsule  et  frappée  contre 
un  corps  dur. 

SIGNALEMENT.  Description  d'une  per- 
sonne, d  un  animal,  d  un  objet,  faite  par 
ses  caractères  extérieurs,  pour  permettre  de 
la  reconnaître.  Le  signalement  des  hommes 
est  pris  par  le  comniandant  de  recrutement 
au  moment  du  conseil  de  revision  ou  de  l'en- 
gagement volontaire  ;  il  est  inscrit  sur  le 
registre  matricule  de  même  que  sur  les  li- 
vrets matricule  et  individuel  de  chaque 
homme  par  les  soins  de  cet  officier  supérieur. 
Le  signalement  des  chevaux  et  des  mulets 


SIGNALEUR.  773 

est  pris  par  les  comimssions  d'achat,  au 
moment  de  l'achat  de  ces  animaux;  il  est 
inscrit  sur  le  registre  matricule  et  sur  les  li- 
vrets matricules  des  chevaux  et  mulets. 
Enfin,  on  prend  également  le  signalement 
des  bouches  à  fi*u. 

SIGNALEUR.  Soldat  chargé  de  la  cor- 
respondance par  signaux  dans  les  corps  de 
troupe,  à  défaut  d'autres  moyens  de  commu- 
nication. Ils  sont  au  nombre  de  6  par  com- 
pagnie. C'est  principalement  aux  avant- 
postes  que  les  signaleurs  peuvent  être 
utilisés  pour  relier  les  grand'gardes  aux  ré- 
serves, et  les  réserves  aux  corps  dont  elles 
dépendent  :  mais  ce  mode  de  correspondance 
peut  également  présenter  de  grands  avanta- 
ges aux  commandants  de  détachements  qui 
ont  à  se  mettre  en  relation  entre  eux  ou 
avec  des  troupes  voisines.  En  régie  générale, 
on  ne  doit  faire  usage  de  la  correspondance 
par  signaux  que  lorsque  la  distance  qui  sé- 
pare deux  troupes  est  supérieure  à  600  mè- 
tres ou  lorsque  ces  deux  troupes  sont  sépa- 
rées par  des  obstacles. 

SIG MATURE.  Le  nom  d'une  personne 
écrit  de  sa  main  à  la  fin  d'une  lettre  ou 
d'un  document  quelconque  pour  le  certifier 
et  le  rendre  valable.  Les  signatures  griffées 
sont  interdites  sur  tous  les  documents  comp- 
tables tt  sur  les  pièces  justificatives.  Lors- 
qu'une partie  prenante  est  illettrée,  la  décla- 
ration est  inscrite  sur  le  document  qu'elle 
doit  signer  et  elle  est  certifiée  par  la  signa- 
ture de  deux  témoins. 

SIGNAUX  télégraphiques.  Ils  sont 
formés  par  la  combinaison  du  point  et  du 
trait,  de  manière  a  reproduire  tous  les  carac- 
tères de  l'alphabet  Morse. 

Dans  la  télégraphie  optique,  l'éclat  long 
représente  le  trait,  et  l'éclat  court  le  point. 
Dans  la  correspondance  par  signaleurs,  les 
signaux  de  jour  se  font,  en  principe,  à  l'aide 
de  fanions-signaux  ou,  à  défaut  de  ces  appa- 
reils, par  n'importe  quel  objet  apparent  ; 
les  signaux  de  nuit  se  font  au  moyen  de  la 
lanterne- signal  ou.  à  défaut  de  cet  appareil, 
par  une  source  lumineuse  quelconque.  Un 
certain  nombre  de  signaux  sont  réservés 
pour  les  indications  de  service.  L'instruction 
ministi  rielle  du  16  juin  1885  indique  la 
manière  dont  se  font  les  signaux  par  les 
signaleurs. 

—  des  voies  ferrées.  Ont  en  général 
pour  but  de  renseigner  les  agents  des  trains 
sur  l'état  de  la  voie,  et  les  agents  du  service 
de  la  voie  sur  le  mouvement  des  trains.  Le 
personnel  de  la  voie  est  chargé  d'indiquer 
au  personnel  des  trains  si  la  voie  est  libre, 
si  les  trains  ne  doivent  avancer  qu'avec  prè- 


SIGNAUX. 

caution,  ou  s'ils  doivent  s'arrêter  complète- 
ment. 

Les  signaux  peuvent  être  acoustiques 
(cloche  allemande,  sonnette,  siffet  des  loco- 
motives, trompes),  ou  optiques,  c'est-à-dire 
faits  au  moyen  de  couleurs  et  d'appareils. 
Les  couleurs  employées  sont  :  1°  le  blanc, 
pour  la  voie  libre  ;  2°  le  vert,  pour  la  cir- 
culation avec  précaution  ;  3°  le  rouge,  pour 
l'arrêt  complet. 

Les  signaux  optiques  se  divisent  en 
signaux  fixes  et  en  signaux  mobiles. 

Les  signaux  fixes  sont  :  les  sémaphores, 
les  disques  et  les  signaux  d'aiguille  ou  de 
bifurcation. 

H  y  a  des  disques  avancés,  dont  il  a  été 
question  au  mot  disque,  et  des  disques  rap- 
proches. Ceux-ci  se  composent  d'un  voyant 
carré  en  tôle  de0™'90  de  côté  peint  en  noir 
d'un  côté  et  mi-partie  rouge  et  blanc  de 
l'autre.  La  nuit,  une  lanterne  accrochée  sur 
le  côté,  au-dessous  du  vojant,  présente  un 
feu  rouge  ou  blanc  du  côté  de  l'arrivée  des 
trains.  La  manœuvre  de  lappareil  se  fait  de 
la  gare  même.  Eu  aucun  cas,  le  mécanicien 
ne  doit  atteindre  le  point  où  ils  sont  placés, 
lorsqu'ils  indiquent  l'arrêt  absolu  ;  des  pé- 
tards, mus  par  l'appareil,  viennent  alors  se 
poser  sur  les  rails  et  indiquer  les  infrac- 
tions. 

Les  signaux  d'aiguille  servent,  dans  les 
bifurcations,  à  indiquer  que  l'aiguille  est 
dirigée  sur  telle  voie.  Trois  trains  pouvant 
se  présenter  en  même  temps  pour  franchir 
une  bifurcation,  celle-ci  doit  être  protégée 
au  moins  par  3  signaux,  savoir  :  1°  un  si- 
gnal indicateur  de  la  bifurcation,  à  800 
mètres  au  moins  de  la  pointe  des  aiguilles  ; 
2°  un  disque  rapproché,  placé  dans  chaque 
direction  à  60  mètres  environ  du  point  à 
couvrir  ;  3°  un  disque  avancé,  assez  éloigné 
du  disque  rapproché  pour  couvrir  un  train 
arrêté  à  ce  signal. 

Les  signaux  mobiles  sont  faits  par  le*- 
agents  de  la  voie  avec  des  drapeaux  ou  des 
lanternes  des  3  couleurs  indiquées  aux  si- 
gnaux optiques.  Mais,  en  outre,  il  suffit 
qu'un  agent  agite  vivement  devant  le  train 
un  drapeau,  une  lanterne  ou  un  objet  quel- 
conque, ou  même  simplement  les  bras,  pour 
commander  un  arrêt  immédiat.  On  doit  éga- 
lement obtenir  ce  résultat  au  moyen  de  pé- 
tards placés  sur  la  voie  ou  de  coups  de 
trompe  répètes. 

En  résumé,  pour  la  voie  libre  :  drapeau 
roulé,  feu  blanc,  disque  ouvert,  c'esl-à-dire 
parallèle  à  la  voie,  bras  du  sémaphore  ver- 
tical ;  pour  le  ralentissement  :  drapeau  ou 
feu  vert,  bras  de  sémaphore  à  45°  ;  pour 
Yarrèt  :  drapeau  ou  feu  rouge,  disque  fermé, 


SIGNE. 


774 


SILO. 


c'est-à-dire  perpendiculaire  à  la  voie,  bras 
du  sémaphore  horizontal.  Pendant  la  nuit, 
un  disque  éteint  est  considéré  comme  fermé. 
Tout  signal  mobile  d'arrêt  ou  de  ralentisse- 
ment doit  être  porté  a  1000  mètres  au  moins, 
en  avant  de  l'objet  qui  motive  le  signal.  Sur 
les  sections  à  douijle  voie,  les  disques  d'en- 
trée sont  tenus  ouverts  lorsque  la  voie  est 
libre.  Ils  sont  refermés  dès  que  le  train  les  a 
dépassés  et  maintenus  dans  cette  position 
au  moins  pendant  les  dix  minutes  qui  sui- 
vent le  passage  de  chaque  train  Les  signaux 
fixes  concernant  un  train  sont  situés  à  gauche 
de  la  ligne  que  suit  ce  train. 

Souvent,  lorsque  les  disques  ne  peuvent 
être  vus  des  stations,  on  se  renseigne  sur 
leur  fonctionnement  au  moyen  d'une  son- 
nerie électrique  dite  trembleur  installée  dans 
la  gare  reliée  au  signal  par  un  circuit  élec- 
trique et  actionné  lorsque  le  disque  est 
fermé. 

—  pour  munitions.  Les  caissoyis  de 
munitions  affectés  aux  bataillons  d'infan- 
terie, les  sections  de  munitions  et  les  sections 
de  jjarcs  sont  munis  de  signaux  permettant, 
pendant  les  manœuvres  et  en  campagne,  de 
reconnaître  à  distance  la  présence  des  muni- 
tions. Ces  signaux  consistent  en  fanions  ^our 
le  jour  et  en  lanternes  pour  la  nuit  :  jaunes 
pour  les  munitions  d'infanterie,  bleus  pour 
les  munitions  d'artillerie, 

SIGNE.  Ce  qui  sert  à  représenter  ou  à 
indiquer  une  chose. 

—  COnventionneL  Conventions  pres- 
crites par  l'état-major  général  pour  l'exécu- 
tion des  écritures  et  la  représentation  sur 
les  cartes  des  objets  du  sol,  soit  naturels, 
soit  faits  de  main  d'homme.  Ils  rappellent 
le  mieux  possible  l'objet  à  représenter  et 
doivent  être  d'une  exécution  simple.  Le  ta- 
bleau des  signes  conventionnels  adoptés  par 
l'armée  française  a  été  arrêté  par  le  dépôt 
de  la  guerre  et  il  est  généralement  indiqué 
dans  tous  les  Aides-Mémoires,  notamment 
celui  d'état-major,  d'artillerie,  du  génie,  etc. 

Les  mômes  signes  conventionnels  sont 
adoptés  pour  les  levers  topographiques  ; 
mais  il  est  fait,  de  plus,  usage  de  couleurs. 
Les  eaux  sont  en  bleu,  les  constructions  en 
maçonnerie  sont  en  rouge,  les  bois  en  vert, 
le  relief  du  terrain  en  bistre,  les  routes  et 
chemins  de  fer  en  noir. 

—  distinctif.  Qui  sert  à  distinguer  le 
titulaire  d'un  emploi,  d'un  grade;  ou  un 
effet,  un  objet  d'un  autre  similaire.  Les 
effets  de  la  collection  d'instruction  portent 
un  signe  distinctif  apparent  et  facile  à  re- 
connaître, afin  que  l'on  puisse  s'assurer  à 
première  vue  si  les  hommes  sont  porteurs 
de  ces  effets  (V.  Insignes). 


—  de  ralliement.  En  campagne,  on 
peut  substituer  un  signe  ou  signal  au  mol 
de  ralliement,  a.Gn  d'éviter  les  interpellations 
à  la  voix.  Les  sentinelles  font  alors  les  pre- 
mières un  signal  auquel  il  doit  être  répondu 
par  un  autre  signal  convenu. 

—  particulier.  Marques  ou  taches  na- 
turelles qu'on  a  sur  la  peau.  Ces  signes  par- 
ticuliers sont  relevés  avec  soin  et  portés  dans 
le  signalement. 

—  de  service.  Le  signe  actuel  de  service 
consiste  dans  le  port  de  la  jugulaire  sous  le 
menton.  Ce  signe  est  insuffisant,  car  on  ne 
le  distingue  pas  nettement  à  distance  et,  de 
plus,  il  est  défectueux,  car  on  peut  porter 
la  jugulaire  sous  le  menton  dans  d'autres 
cas  que  dans  le  service  de  place.  Ce  signe 
consistait  jadis  dans  le  hausse-col  pour  les 
troupes  à  pied,  dans  la  giberne  portée  en 
bandoulière  pour  les  troupes  à  cheval,  et 
dans  la  ceinture  ou  êcMrpe  pour  les  géné- 
raux et  les  fonctionnaires  de  l'intendance. 
Dans  toutes  les  armées  étrangères,  il  existe 
un  signe  de  service  très  apparent,  qui  con- 
siste généralement,  pour  les  officiers,  en  une 
ceinture  ou  écharpe. 

SIGNIFER.  Porte-enseigne  des  armées 
romaines. 

SIGNIFIER  les  arrêts.  Notifier  les 
arrêts. 

SILEX.  Pierre  siliceuse  très  dure,  dont, 
pendant  l'âge  de  pierre,  on  a  fait  des  haches 
et  autres  armes.  Plus  tard,  on  s'en  est  servi 
pour  garnir  la  batterie  du  fusil  et  du  pis- 
tolet. 

SILHOUETTE.  Dessin  représentant  un 
simple  profil  tracé  d'après  l'ombre  que  pro- 
jette un  objet.  Chaque  régiment  d'infanterie 
est  pourvu  de  cibles-silhouettes  debout,  à 
genou  et  couchées,  au  nombre  de  28  de 
chaque  espèce.  Ce  matériel  est  fourni  par 
l'État  ;  il  ne  doit  pas  être  emporte  par  les 
corps  en  cas  de  changement  de  garnison. 

SILO.  Espace  clos,  dans  lequel  on  con- 
serve les  céréales.  Le  silo  primitif,  tel  que 
celui  employé  par  les  Arabes  en  Algérie  et 
en  Tunisie,  consiste  eu  une  fosse  dont  les 
parois,  ainsi  que  le  fond,  sont  recouverts 
d'une  couche  de  paille  bien  sèche.  On  y  verse 
les  grains  immédiatement  après  le  dépi- 
quage ;  l'acide  carbonique  qui  se  dégage 
d'abord  chasse  l'air  atmosphérique  par  une 
issue  ménagée  à  la  partie  supérieure  et  que 
l'on  clôt  aussitôt  après.  On  a  perfectionné  ce 
système  en  revêlant  les  parois  en  maçon- 
nerie ;  on  est  arrivé  ainsi  à  de  bons  résultats 
dans  les  pays  chauds,  mais  ce  procédé  n'a 
pas  réussi  en  France,  à  cause  de  l'Immidité. 
Un  a  eu  recours  à  des  cylindres  métalliques 
hermétiquement  fermés,  qui  portent  le  nom 


SILOTVOR. 


775 


SOCIETE. 


de  silos  Doi/ère  et  de  silos  Haussmann,  dans 
lesqpicls  l'air  atmosph^que  est  remplacé, 
soit  par  l'acide  carbonique,  soit  par  l'azote. 

SILOTVOR.  Sorte  de  poudre  sans  fumée 
expérimentée  en  Russie.  On  ignore  sa  com- 
position et  l'on  sait  seulement  que  sa  force 
explosive  est  égale  à  celle  de  la  pyroxyline 
et  que  son  explosion  a  lieu  sans  fumée  et 
sans  élévation  de  température. 

SIMULATION.  Action  de  feindre,  de 
faire  paraître  comme  réelle  une  chose  qui  ne 
l'est  pas.  L'instruction  du  17  mars  1890 
sur  l'aptitude  physique  au  service  militaire, 
signale  les  principaux  moyens  de  simulation 
de  maladies  ou  d'iniirmités  ainsi  que  la  ma- 
nière de  les  déjouer. 

SINGULARII  (Singulaires).  Cavaliers 
d'élite  qui  faisaient  partie  de  la  garde  des 
empereurs  romains. 

SINISTRE.  Se  dit  en  terme  d'assurances, 
des  pertes  et  des  dommages  qui  arrivent  aux 
objets  assurés. 

SIPHON  à  main.  Arme  byzantine  con- 
sistant en  un  tube  à  feu  grégeois  à  l'usage 
de  l'infanterie. 

SISTRE.  Sorte  d'instrument  à  corde  ou 
de  harpe  en  usage  dans  les  armées  égyp- 
tiennes. 

SITUATION.  État  faisant  ressortir  un 
effectif  d'hommes  et  de  chevaux,  un  existant 
en  caisse,  en  approvisionnements,  en  maté- 
riel, etc.  Il  ne  sera  parlé  ici  que  des  situa- 
tions les  plus  usitées  dans  l'armée. 

—  administrative.  Situation  journa- 
lière établie  dans  chaque  unité  administra- 
tive pour  faire  ressortir  l'effectif  des  hommes 
et  des  chevaux,  et  établir  ainsi  les  droits  à 
la  solde  et  aux  différentes  prestations.  Au 
recto,  se  trouvent  les  tableaux  indiquant 
l'effectif  des  hommes  par  grade  et  par  caté- 
gorie de  solde,  les  caporaux  et  les  soldats 
jouissant  de  la  haute  paye,  les  journées 
d'absence  des  sous-officiers  rengagés  ou  com- 
missionnés;  les  chevaux  par  catégories.  Au 
verso,  sont  portés  les  mutations  et  les  mou- 
vements qui  ont  modifié,  pour  cette  journée, 
les  droits  aux  allocations.  Cette  situation  est 
enregistrée  sur  la  feuille  de  journées  numé- 
rique, tenue  par  le  capitaine,  et  remise  cha- 
que matin  au  major  qui  la  vérifie  et  la  fait 
enregistrer  sur  la  feuille  de  journées  tenue 
par  le  trésorier.  Elle  est  envoyée  au  sous- 
intendant  le  surlendemain,  au  plus  tard, 
accompagnée  des  pièces  à  l'appui.  Celui-ci 
la  vérifie,  fait  opérer  les  rectifications  néces- 
saires, s'il  y  a  lieu,  puis  il  l'arrête  en  toutes 
lettres  et  la  renvoie  au  corps  lorsqu'il  a 
reçu  la  situation  suivante. 

—  de  dizaine.  Les  fractions  détachées 
d'une  unité  administrative  produisent  une 


situation  administrative  ou  de  dizaine,  tous 
les  dix  jours  seulement. 

—  des  fonds.  Situation  inscrite  sur  le 
registre  de  centralisation,  après  l'arrêté  tri- 
mestriel et  les  virements,  faisant  ressortir 
la  situation  de  chaque  nature  de  fonds  dans 
le  corps,  ainsi  que  celle  des  masses. 

—  -rapport.  Situation  journalière  éta- 
blie dans  chaque  compagnie,  escadron  ou 
batterie,  par  laquelle  le  capitaine  rend 
compte  au  chef  de  corps  de  ses  effectifs  en 
hommes  et  en  chevaux,  des  événements  sur- 
venus pendant  les  24  heures,  des  punitions, 
des  demandes,  etc.  C'est  une  pièce  essentiel- 
lement militaire. 

SIXAIN.  Ordre  de  bataille  appliqué  par 
Henri  IV  et  suivant  lequel  6  bataillons  ran- 
gés sur  une  seule  ligne  passaient  à  l'ordre 
sur  3  lignes  d'égale  force. 

SIZEAUL.  Sorte  de  trait  d'arbalète  an- 
ciennement employé. 

SKÉNOPHORE.  Valet  de  la  milice  grec- 
que chargé  de  porter  les  bagages  de  l'ar- 
mée. 

SKIËLOBERS.  Chasseurs  patineurs  de 
rarniée  suédoise,  chargés  de  manœuvrer  sur 
les  flancs  de  lennemi  pendant  l'hiver. 

SKTTALE.  Bâton  de  commandement  que 
portaient  les  hérauts  de  la  milice  grecque. 

SMALA.  Réunion  des  tentes,  des  trou- 
peaux et  des  serviteurs  ou  esclaves  appar- 
tenant à  un  chef  arabe.  On  donne  également 
ce  nom  à  l'établissement,  sur  un  territoire 
déterminé  et  appartenant  à  l'État,  d'un  esca- 
dron de  spahis  avec  leurs  tentes,  leurs  fa- 
milles, leurs  serviteurs,  leurs  chevaux  et 
leurs  bestiaux. 

SMITH  et  WESSON  (revolver).  Revol- 
ver à  6  coups,  en  usage  dans  l'armée  austro- 
hongroise  et  dans  l'armée  russe  (V.  Revol- 
ver) . 

•    SNIDER  (V.   Enfield-Snider  et   Lancas- 
ter-Syiider). 

SOBRIQUET.  Surnom  donné  à  une  per- 
sonne au  sujet  de  quelque  singularité,  de 
quelque  défaut  de  corps  ou  d'esprit.  Jadis, 
les  noms  de  guerre,  donnés  aux  sodats, 
étaient  pour  la  plupart  des  sobriqiuts;  cette 
coutume  a  presque  entièrement  disparu  de 
l'armée. 

SOCIÉTÉ.  Au  point  de  vue  administra- 
tif et  commercial,  on  désigne  sous  le  nom  de 
société,  une  association  de  personnes  liées 
par  un  contrat,  eu  vertu  duquel  elles  met- 
tent en  commun  leurs  capitaux,  leur  travail 
ou  leur  industrie,  sous  la  condition  de  par- 
tager les  bonnes  ou  mauvaises  chances  de 
l'entreprise.  Elles  se  divisent  en  trois  caté- 
gories principales  :  la  société  anonyme,  la 


SOCIETE. 


:76 


SOCIÉTÉ. 


aociêlè  en  commandite  et  la  société  en  nom 
collectif. 

—  anonyme.  Association  qui  n'est  qua- 
lifiée que  par  la  désignation  du  but  de  l'en- 
treprise. Elle  est  administrée  par  des  man- 
dataires à  temps,  révocables,  salariés  ou 
gratuits,  pris  parmi  les  actionnaires.  Les 
mandataires  ne  contractent  aucune  obliga- 
tion en  raison  de  leur  gestion  ;  les  associés 
ne  sont  passibles  que  de  la  perte  du  mon- 
tant de  leurs  actions.  Pour  être  constituée, 
la  société  doit  :  1°  comprendre  au  moins 
7  associés  ;  2"  le  capital  social  doit  être  en- 
tièrement souscrit  et  le  versement  du  quart 
en  numéraire  effectué.  Outre  les  actions  qui 
constituent  le  capital  social,  les  sociétés  ano- 
nymes peuvent  émettre  des  obligations,  c'est- 
à-dire  contracter  des  emprunts  qui  partent 
intéièt  et  sont  remboursables  par  tirages 
périodiques.  L'intérêt  des  obligations  doit 
être  payé  avant  le  dividende  des  actions. 

—  en  commandite.  Association  qui 
comprend  des  associés  responsables  sur  tous 
leuis  biens,  et  des  commanditaires,  simples 
bailleurs  de  fonds  responsables  seulement 
jusqu'à  concurrence  de  leur  mise  de  fonds. 
Le  nom  des  commanditaires  ne  peut  faire 
partie  de  la  raison  sociale  ;  un  commandi- 
taire ne  peut  faire  acte  de  gestion  ni  être 
employé  dans  la  société,  sous  peine  de  deve- 
nir associé  en  nom  collectif.  Cette  société 
peut  êti'e  en  commandite  ordinaire,  comme 
il  vient  d'être  dit,  ou  en  commandite  par 
actions,  c'est-à-dire  par  titres  uniformes 
d'actions  dont  chacun  peut  prendre  une  ou 
plusieurs 

—  en  nom  collectif.  Association  de 
plusieurs  personnes  pour  faire  un  commerce 
défini,  en  s'obligeant  solidairement  sous  une 
raison  sociale  qui  devient  la  signature  de  la 
société.  Elle  est  constituée  par  un  acte  de  so- 
ciété indiquant  le  but  de  l'association,  l'ap- 
port des  contractants,  la  raison  sociale,  etc: 

Les  sociétés  en  nom  collectif  ou  en  com- 
mandite qui  désirent  concourir  aux  adjudi- 
cations du  département  de  la  guerre,  doivent 
produire  les  mêmes  pièces  que  les  négo- 
ciants, et,  en  outre,  une  copie  légalisée  de 
l'acte  constitutif  de  la  société,  des  statuts  et 
des  documents  modificatifs,  s'il  y  a  lieu. 

Les  sociétés  anonymes  produisent  les 
mêmes  justifications  que  les  autres  sociétés 
commerciale^,  à  l'exception  de  la  pièce  con- 
statant la  qualité  de  Français  et  de  l'extrait 
du  ca>ier  judiciaire. 

Pour  toutes  ces  sociétés  indistinctement,  il 
doit  être  en  outre  produit  :  1"  une  déclara- 
tion signée  par  le  président  du  conseil  d'ad- 
ministration, faisant  connaître  les  noms  de 
la   personne  ou  des  personnes  qui,  d'après 


les  statuts,  ont  qualité  pour  traiter  au  nom 
de  la  société  ;  2°  un  certilicat  délivré  par  le 
greffier  du  tribunal  de  commerce  du  lieu  où 
est  établi  le  siège  de  la  société,  constatant 
qu'elle  n'est  ni  en  état  de  faillite,  ni  en  état 
de  liquidation  judiciaire. 

—  de  gymnastique  et  de  tir.  Ces  so- 
ciétés sont  de  trois  espèces  :  1°  les  sociétés 
de  tir  ou  de  gymnastique  purement  civiles, 
qui  sont  placées  sous  le  contrôle  direct  de 
l'autorité  préfectorale  ;  2°  les  sociétés  de  tir, 
composées  exclusivement  d'hommes  appar- 
tenant à  l'armée  territorial^  et  instituées 
sous  le  contrôle  de  l'autorité  militaire  ; 
3°  les  sociétés  mixtes,  composées  d'éléments 
de  ces  deux  catégories  et  relevant  à  la  fois 
des  autorités  préfectorale  et  militaire. 

Les  sociétés  civiles  de  tir  ou  de  gymnasti- 
que sont  constituées  avec  l'approbation  de 
l'autorité  préfectorale,  et  leurs  statuts  doi- 
vent comprendre  notamment  les  dispositions 
suivantes  :  i°  tous  les  adiiérents  doivent 
être  Français;  2°  leurs  uniformes  doivent 
différer  complètement  des  uniformes  mili- 
taires ;  3°  il  est  interdit  d'employer,  pour 
les  grades,  les  signes  distinctifs  adoptés  dans 
les  armées  de  terre  et  de  mer  ;  4°  la  même 
prohibition  est  étendue  aux  médailles  ; 
3°  aucune  société,  même  autorisée  à  rece- 
voir des  armes,  ne  peut  se  réunir  en  armes 
sans  l'assentiment  et  en  dehors  de  l'autorité 
militaire 

Nombre  de  soci'-tés  de  tir  et  de  gymnasti- 
que joignent  à  leur  enseignement  spécial 
celui  des  exercices  militaires.  Lorsque  des 
jeunes  gens,  à  leur  arrivée  au  corps,  pré- 
sentent un  brevet  d'instruction  délivré  par 
une  de  ces  sociétés,  leurs  chefs  directs  peu- 
vent en  tenir  compte  pour  la  formation  des 
pelotons  d'instruction. 

Les  sociétés  de  tir  de  l'armée  territoriale 
sont  instituées  sous  le  patronage  des  chefs 
de  corps  de  cette  armée.  Leurs  statuts  sont 
soumis  à  l'approbation  du  Ministre  de  la 
guerre.  Elles  s'administrent  au  mieux  de 
leurs  intérêts  et  en  dehors  de  toute  ingé- 
rence de  l'autorité  militaire.  Il  leur  est  fait 
les  avantages  suivants  :  1°  mise  à  leur  dis- 
position des  champs  de  tir  de  la  garnison, 
lorsque  les  circonstances  le  permettent; 
2°  prêt  du  matériel  de  cibles  des  régiments 
de  l'armée  active,  à  charge  pour  elles  de 
subvenir  aux  frais  de  réparations;  3°  droit 
aux  prix  de  tir  et  aux  marques  honoriliques 
instituées  pour  l'armée  active  ;  4°  trans- 
port au  demi-tarif  des  militaires  de  l'armée 
territoriale  qui  se  rendent  aux  réunions  de 
tir. 

Les  sociétés  mixtes  de  tir  sont  considérées 
comme  formées  d'une  société  civile  de  tir  et 


SOCIÉTÉ. 


777 


SOLDAT. 


d'une  socirlè  de  tir  de  l'armée  territoriale; 
elles  ont,  en  conséque^e,  les  mêmes  droits 
et  les  mêmes  devoirs  que  ces  deux  genres  de 
sociétés  :  toutefois,  les  avantages  faits  par 
le  département  de  la  guerre  aux  sociétés  de 
tir  de  1  armée  territoriale,  ne  sont  applicables 
qu'à  l'élénient  militaire  des  sociétés  mixtes. 
Leurs  statuts  sont  soumis  à  la  fois  à  l'ap- 
probation du  Ministre  de  la  guerre  et  à  celle 
de  l'autoiité  préfectorale.  La  présidence 
d'honneur  de  ces  sociétés  revient  au  lieute- 
nant-colonel commandant  le  régiment  terri- 
torial se  recrutant  dans  la  région  où  elles 
fonctionnent  ;  mention  en  est  faite  dans  les 
statuts.  Cet  officier  supérieur  sert  seul  d'in- 
termédiaire entre  ces  sociétés  et  le  départe- 
ment de  la  guerre. 

L'instruction  ministérielle  du  9  octobre 
1883  (B.  0.,  p.  r. ,  page  699)  indique  en 
détail  toutes  les  dispositions  particulières 
concernant  ces  sociétés  :  convocations,  réu- 
nions, concours,  prix  de  tir,  délivrance  des 
armes  de  guerre  et  des  munitions,  tireurs 
étrangers  venant  prendre  part  à  un  concours 
en  France,  etc. 

—  française  de  secours  9ux  blessés. 
Cette  société  est  autorisée  à  seconder,  en 
temps  de  guerre,  le  service  de  santé  mili- 
taire et  à  faire  parvenir  aux  malades  et  aux 
blessés  les  dons  qu'elle  reçoit  de  la  généro- 
sité publique.  Pour  l'accomplissement  de 
cette  mission,  elle  est  placée  sous  l'autorité 
du  commandement  et  des  directeurs  du  ser- 
vice de  santé.  Son  intervention  consiste  :  i"  à 
créer  dans  les  places  et  les  localités  qui  lui 
sont  désignées,  des  hôpitaux  destinés  à  rece- 
voir les  malades  et  les  blessés  des  armées  ; 
2°  à  prêter  son  concours  au  service  de  l'ar- 
rière en  ce  qui  concerne  les  trains  d'évacua- 
tion, les  infirmeries  de  gare  et  les  hôpitaux 
auxiliaires  du  théâtre  de  la  guerre.  Ce  con- 
cours ne  peut  être  étendu  ni  au  service  de 
1''^  ligne,  ni  aux  hôpitaux  d'évacuation.  Nul 
ne  peut  être  employé  par  la  Société  de  se- 
cours s'il  n'est  Français  et  s'il  n'est  dégagé 
de  toutes  les  obligations  imposées  par  la  loi 
de  recrutement.  Néanmoins,  les  hommes 
appartenant  à  la  reserve  de  l'armée  territo- 
riale peuvent  exceptionnellement,  sur  des 
autorisations  nominatives  du  Ministre  de  la 
guerre,  être  admis  à  faire  partie  de  la  so- 
ciété. Elle  est  représentée  dans  chaque  ar- 
mée ou  corps  d'armée  opérant  isolément  par 
un  délégué  agréé  et  commissionné  par  le 
Ministre  de  la  guerre.  Le  personnel  de  la 
société  est  autorisé  à  porter  un  uniforme 
déterminé  par  le  ^linistre,  ainsi  quele6rfls- 
sard  de  la  convention  de  Genève.  Les  bras- 
sards sont  délivrés  par  le  directeur  du  ser- 
vice de  santé  de  la  région,  qui  les  revêt  de 


son  cachet  et  d'un  numéro  d'ordre,  il  délivre 
en  même  temps  une  carte  nominative  por- 
tant le  même  numéro.  Le  décret  du  3  juil- 
let i884  indique  en  détail  le  mode  de  fonc- 
tionnement de  cette  société,  en  ce  qui  con- 
cerne le  personnel,  le  matériel  et  l'admi- 
nistration. 

SŒURS  hospitalières.  Des  sœurs  hos- 
pitalières peuvent  être  placées  dans  les 
hôpitaux  désignés  par  le  Ministre.  KUes  sont 
chargées  de  concourir  avec  les  inlirmiers 
aux  divers  travaux  intérieurs  compatibles 
avec  leurs  forces  et  avec  la  bienséance.  Elles 
sont  placées  sous  la  direction  de  l'une 
d'elles,  qui  prend  le  titre  de  sœur  supé- 
rieure. Elles  relèvent  du  médecin  chef,  en  ce 
qui  concerne  les  rapports  du  service.  (Règle- 
ment du  2.3  novembre  1889  sur  le  service 
de  santé,  art.  187  à  19o.) 

SOIE.  Partie  de  la  lame  de  l'épée  ou  du 
sabre  qui  s'engage  dans  la  monture  de  la 
poignée  et  vi"nt  se  river  sur  le  pommeau 
(V.  Armes  blanches). 

—  dite  ponghée.  Soie  de  Chine  em- 
piojée  à  Chalais  pour  la  confection  des  bal- 
lons ;  elle  est  préparée  d'après  un  procédé 
particulier.  Sa  résistance  est  considérable 
sous  l'action  du  vernis  ;  elle  conserve  la 
souplesse  indispensable  pour  assurer  l'im- 
perméabilité. 

SOINS  à  donner  aux  blessés.  Les  sacs 
et  les  sacoches  d'ambulance  renferment  les 
instruments  et  objets  nécessaires  pour  les 
premiers  soins  à  donner  aux  blessés  et  aux 
asphyxiés,  ainsi  qu'une  instruction  sur  la 
manière  d'administrer  ces  soins.  De  plus, 
chaque  officier  et  chaque  homme  de  troupe 
de  l'armée  française  est  muni,  en  temps  de 
guerre,  d'un  paquet  de  pansement  permet- 
tant de  faire  un  premier  pansement. 

SOLDAT.  Militaire  non  gradé.  Se  dit 
aussi  de  la  profession  des  armes  et  de  ce  qui 
la  caractérise.  Pour  exciter  l'émulation  des 
soldats  qui  ne  sont  pas  susceptibles  d'être 
gradés  on  a  créé  les  soldats  de  l""*^  classe, 
distinction  purement  honorifique,  mais  qui 
n'en  est  pas  moins  recherchée  comme  témoi- 
gnage de  bonne  conduite  et  de  valeur  mili- 
taire. 

—  musicien.  Soldat  qui  fait  partie  de 
la  musique  d'un  régiment.  Les  soldats  mu- 
sii-iens  sont  choisis  par  le  chef  de  musique, 
et  proposés  pour  cet  emploi  au  colonel,  qui 
les  nomme.  Ils  sont  subordonnés,  pour  les 
détails  du  service,  tant  spécial  que  mili- 
taire, au  chef  et  au  sous-clief  de  musique  ; 
ils  relèvent  en  outre  de  tous  les  gradés, 
auxquels  ils  doivent  les  marques  exté- 
rieures de  respect.  Ils  sont  exempts  de  ser- 
vice et  des  corvées  autres  que  celles  de  la 


SOLDATESQUE. 


778 


SOLDE. 


musique.  Leurs  fonctions  sont  déterminées 
par  le  règlement  du  28  décembre  1883 
(art.  202,  Infanterie). 

—  ordonnance  (V.  Ordonnance). 
SOLDATESQUE.  Troupe  de  soldats  sans 

discipline,  ou  n'écoutant  pas  ses  chefs  par 
suite  d'une  surexcitation  momentanée. 

SOLDE.  La  paye,  le  traitement  des  mi- 
litaires. Elle  comprend  :  J  "  La  solde  propre- 
ment dite  ;  2°  les  indemnités  ;  3°  les  hautes 
payes;  4''  les  niasses. 

Les  prestations  du  service  de  la  solde  va- 
rient suivant  les  positions,  c'est-à-dire  sui- 
vant les  situations  dans  lesquelles  peuvent 
se  trouver  les  officiers  sans  troupe  et  em- 
ployés militaires,  les  corps  de  troupe  et 
autres  réunions  considérées  comme  corps.  De 
là  différentes  espèces  de  solde  :  la  solde  d'ac- 
tivité qui  se  subdivise  elle-même  en  solde  de 
présence  et  en  solde  d'absence,  la  solde  de 
non-activité,  la  solde  de  disponibilité,  la 
solde  de  réforme  et  la  solde  de  réserve. 

Les  règles  d'allocation  de  la  solde  sont  dé- 
terminées, suivant  les  diverses  positions, 
par  le  tableau  n°  1  annexé  a  l'article  10  du 
règlement  du  29  mai  1890  {B.  0.,  p.  r., 
page  5,  pagination  spéciale)  et  par  les  an- 
notations portées  dans  la  colonne  d'obser- 
vation du  tarif. 

En  principe,  la  solde  des  officiers  et  des 
employés  militaires  ayant  rang  d'officiers 
ou  traités  comme  tels  est  unifiée  par  grade. 
Toutefois,  la  solde  des  capitaines  et  des  as- 
similés pour  la  solde  est  progressive  et  se 
modifie  d'après  les  indications  qui  figurent 
au  tarif.  La  solde  des  lieutenants  varie  sui- 
vant la  classe  ou  l'ancienneté  dans  l'arme  ; 
celle  des  assimilés  pour  la  solde  varie  sui- 
vant qu'ils  sont  dans  la  première  ou  la 
deuxième  moitié  de  la  liste.  Les  exceptions 
à  ces  règles  sont  indiquées  au  tarif.  La  solde 
de  la  troupe  se  divise  en  solde  à  pied  et  en 
solde  à  cheval  ;  elle  est  unique  par  grade 
dans  chacune  de  ces  catégories,  quelle  que 
soit  l'arme  à  laquelle  appartient  le  militaire. 
Toutefois,  les  hommes  de  troupe  des  cadres 
des  corps  ayant  des  fractions  constituées 
montées  reçoivent  tous  et  quelle  que  soit 
d'ailleurs  leur  position  réelle,  la  solde  à 
cheval  de  leur  grade.  Les  .sous-officiers  ren- 
gagés ou  commissionnés  reçoivent  une  solde 
supérieure. 

—  d'activité.  La  solde  des  officiers  et 
assimilés  ainsi  que  celle  des  employées  mi- 
litaires en  activité  de  service  est  payable 
par  mois  et  à  terme  échu  Elle  est  perçue 
au  moyen  d'états  de  solde  pour  les  officiers 
des  corps  de  troupe,  et  au  moyen  de  man- 
dats de  solde  individuels,  établis  par  les 
sous-intendants  militaires,  pour  les  officiers 


sans  troupe  et  les  employés  militaires.  Elle 
est  payée  par  le  trésorier  aux  officiers  des 
corps  de  troupe,  qui  en  donnent  quittance 
sur  la  feuille  d'émargement  et  par  les 
agents  du  Trésor  aux  officiers  sans  troupe  et 
aux  employés  militaires  qui  remettent  à  ces 
agents  leurs  mandats  de  solde  quittancés,  et 
font  inscrire  les  sommes  payées  sur  leur 
liv7'etde  solde.  Les  officiers  et  employés  mili- 
taires changeant  de  corps,  de  service,  de 
résidence,  ou  entrant  en  position  d'absence 
peuvent  être  payés  de  leur  traitement  jus- 
qu'au jour  de  leur  départ  exclusivement. 

La  solde  de  la  troupe  et  les  indemnités 
payables  avec  cette  solde  se  perçoivent  par 
quinzaine  et  d'avance  au  moyen  d'états  de 
solde  de  la  troupe. 

Elle  est  payée  aux  capitaines,  à  titre  de 
prêt,  tous  les  cinq  jours,  sur  la  production 
de  feuilles  de  prêt.  Le  capitaine  distribue  aux 
caporaux  et  soldats  leurs  centimes  de  poche, 
et  aux  sous-officiers  leur  solde,  puis  il  rem- 
bourse les  dépenses  de  l'ordinaire.  L'homme 
de  troupe  entrant  dans  une  position  d'ab- 
sence l'eçoit  ce  qui  lui  est  dû  jusqu'au  jour 
de  son  départ. 

—  d'absence.  Elle  n'est  accordée  qu'aux 
officiers  et  assimilés,  aux  employés  mili- 
taires et  aux  sous-officiers  rengagés  et  com- 
missionnés, dans  les  positions  indiquées  an 
règlement  du  29  mai  189f>.  Elle  est  fixée 
par  le  tarif  et  s'élève,  en  principe,  à  la 
moitié  de  la  solde  de  présence. 

—  de  captivité.  Cette  solde  n'est  autre 
que  la  solde  d'absence  et  elle  n'est  due,  par 
conséquent,  qu'aux  officiers  ou  assimilés  et 
aux  sous-officiers  rengagés  ou  commission- 
nés,  ainsi  qu'aux  employés  militaires  (posi- 
tion 27  du  tableau  n»  i  annexé  au  Règle- 
ment du  29  mai  1890). 

—  de  disponibilité.  Cette  solde  est 
spéciale  aux  officiers  généraux  ou  assimilés  ; 
elle  est  déterminée  par  le  tarif  et  varie  sui- 
vant que  l'of  cier  est  en  disponibilité  pen- 
dant les  six  premiers  mois,  ou  après  les  six 
premiers  mois,  lorsqu'il  est  placé  dans  cette 
position  étant  en  activité  [position  28  du 
tableau  n°  1  précité). 

—  de  non-activité.  Elle  varie  suivant 
les  causes  de  la  mise  en  non-activité.  Pour 
l'officier  sorti  de  l'activité  pour  des  causes 
indépendantes  de  sa  volonté  (licenciement 
de  corps,  suppression  d'emploi,  rentrée  de 
captivité,  infirmités  temporaires),  cette  solde 
est  fixée  aux  3/5  de  la  solde  d'activité  pour 
les  lieutenants  et  les  sous-lieutenants  et  à 
la  moitié  de  la  même  solde  pour  les  officiers 
de  grades  supérieurs.  Quant  à  l'officier  mis 
en  non  activité  par  mesure  disciplinaire  (re- 
trait ou  suspension  d'emploi),  il  ne  touche 


SOLDOYEURS. 


779 


SON. 


que  les  2/3  de  la  solde  d'activité,  quel  que 
soit  son  grade.  L'enfcée  en  solde  a  lieu  le 
lendemain  du  jour  de  la  notification  de  la 
mise  en  non-activité  {position  30  du  tableau 
n°  1  précité). 

—  de  réforme.  Elle  donne  lieu  à  une 
liquidation  analogue  à  celle  des  pensions  de 
réforme.  Elle  est  acquise  aux  officiers  mis 
en  réforme  après  avoir  accompli  le  temps  de 
service  exigé  par  la  loi,  mais  qui  n'ont  pas 
20  ans  de  service.  Elle  ne  se  perçoit  que 
pendant  un  temps  égal  à  la  moitié  de  la 
durée  des  services  accomplis  et  s'élève  aux 
2/3  du  minimum  de  la  pension  de  retraite 
du  grade,  pour  l'officier  réformé  par  suite 
d'infirmités  incurables,  et  à  la  moitié  de  ce 
même  minimum  pour  l'officier  réformé  par 
mesure  de  discipline.  Comme  les  pensions, 
la  solde  de  réforme  est  payable  par  trimestre 
et  à  terme  échu  ;  elle  est  incessible  et  insai- 
sissable, mais  elle  est  passible  de  retenues 
pour  débet  envers  l'État  (1/.3)  et  pour  les 
aliments  (1/3)  :  enfin,  le  droit  à  sa  jouis- 
sance est  suspendu  dans  les  mêmes  cas  que 
pour  les  pensio7is.  Elle  peut  se  cumuler  avec 
un  traitement  civil  (Règlement  du  29  mai 
1890,  art.   131  à  145). 

—  de  réserve.  Elle  est  spéciale  aux 
officiers  généraux  et  assimilés  admis  dans  le 
cadre  de  réserve.  Ceux  qui  sont  admis  dans 
le  cadre  de  réserve  après  avoir  atteint  la 
limite  d'âge  fixée  par  la  loi,  reçoivent  une 
solde  égale  au  taux  de  la  pension  à  laquelle 
ils  auraient  droit  s'ils  étaient  retraités.  Cette 
solde  n'est  pas  passible  de  la  retenue  de 
2  p.  100  au  profit  du  Trésor  public.  La 
fixation  de  cette  solde  donne  lieu  à  une  li- 
quidation analogue  à  celle  des  pensions. 
Quant  aux  officiers  généraux  et  fonction- 
naires placés  dans  le  cadre  de  réserve  avant 
d'avoir  atteint  la  limite  d'âge  déterminée 
par  la  loi,  ils  reçoivent  la  solde  de  réserve 
telle  qu'elle  est  fixée  par  la  loi  du  4  août 
1839.  Dans  l'un  et  l'autre  cas,  cette  solde 
est  payable  par  mois,  à  terme  échu.  (Posi- 
tion 29  du  tableau  n°  1,  précité.) 

SOLDOYEURS.  MiUce  permanente  du 
moyen  âge,  qui  se  renforçait  au  besoin  de 
mercenaires  étrangers. 

SOLDURIERS.  Guerriers  gaulois,  de  race 
noble,  qui  se  dévouaient  à  la  vie,  à  la  mort, 
à  la  cause  d'un  chef,  d'un  souverain. 

SOLERET.  Chaussure  ou  empeigne  mé- 
tallique du  chevalier  armé  de  toutes  pièces. 

SOLUTION.  Dénouement  d'une  difficulté, 
réponse  à  une  question  administrative  pour 
fixer  un  point  de  détail  ou  pour  en  régler 
l'interprétation.  Action  de  se  fondre  dans 
un  liquide,  résultat  de  cette  action. 

SOMMATION.     Signification    faite    au 


commandant  d'une  place  de  guerre,  d'avoir 
à  ouvrir  se-;  portes,  sous  peine  d'être  attaqué 
et  de  subir  toutes  les  conséquences  de  son 
refus. 

Acte  par  lequel  un  agent  de  la  force  pu- 
blique donne  l'ordre  à  des  attroupem<'nts  de 
se  dissoudre.  (Y.  art.  169  du  décret  du 
4  octobre  1891.) 

SOMMEIL.  Un  factionnaire  ou  une  ve- 
dette qui  s'endort  en  présence  de  l'ennemi 
ou  de  relielles  armés,  est  puni  de  2  à  5  ans 
de  travaux  publics.  Sur  un  territoire  en  état 
de  guerre  ou  en  état  de  siège,  la  peine  est 
de  6  mois  à  1  an  de  prison,  et  dans  tous 
les  autres  cas,  de  2  à  6  mois  de  prison. 
(Art.  212.) 

SOMMET.  Point  culminant  d'une  monta- 
gne, d'un  monticule,  d'un  édifice. 

—  de  la  trajectoire.  Point  où  finit  la 
branche  ascendante  et  où  commence  la  bran- 
che descendante  de  la  trajectoire. 

SOMMIER.  Matelas  de  dessous,  rempla- 
çant la  paillasse  dans  certains  lits.  Les  som- 
miers employés  dans  le  ser\-ice  des  lits  mili- 
taires sont  :  les  sommiers  de  foin  et  les 
sommiers  Thuau. 

—  de  foin.  En  Algérie  et  en  Tunisie, 
lorsque  la  localité  n'offre  pas  les  ressources 
en  paille  nécessaire  pour  la  confection  de  la 
paillasse,  celle-ci  est  remplacée  par  un  som- 
mier garni  de  12  kilogrammes  de  foin  bien 
sec,  piqué  d'un  fond  à  l'autre,  comme  les 
matelas. 

—  Thuau.  Le  sommier  Thuau,  qui  a 
été  adopté  récemment  en  remplacement  de 
la  paillasse  des  lits  militaires,  est  composé 
d'un  cadre  en  fer  avec  poulies,  de  3  lames 
en  acier  vernies  et  d'une  corde  en  chanvre 
qui  passe  sur  les  poulies  et  sert  a  tendre  les 
lames.  On  a  ainsi  un  sommier  métallique 
qui  s'adapte  sur  les  chcàlits  et  les  couchettes 
en  usage  dans  l'armée.  (V.  Description  n°  13 
annexée  au  règlement  du  30  septembre 
1886  sur  le  service  des  lits  militaires.)  Ce 
sommier  remplace  assez  bien  la  paillasse,  au 
point  de  vue  de  l'élasticité,  mais  il  manque 
de  calorique.  11  était  destiné,  en  principe,  à 
être  substitué  partout  à  la  paillasse,  dans 
les  lits  militaires,  mais  l'opération,  com- 
mencée dans  les  corps  d'armée  du  .Midi,  a 
permis  de  constater  le  manque  de  calorique 
signalé  plus  haut,  de  sorte  qu'on  ne  l'a  pas 
continuée  malgré  les  avantages  qu'elle  pré- 
sente au  point  de  vue  de  l'économie  et  de 
l'hygiène. 

SON.  On  se  sert  quelquefois,  pour  l'ap- 
préciation  des  distances,  de  la  vitesse 
du  son,  calculée  d'après  le  nombre  de  se- 
condes qui  sépare  le  départ  du  coup  du  mo- 
ment où  l'on  entend  la  détonation. 


SONDAGES. 


L'enveloppe  corticale  des  graines  des 
céréales,  lorsqu'elle  en  a  été  séparée  par  la 
mouture.  Le  son  distribué  aux  chevaux  de 
l'armée  doit  provenir  de  la  mouture  du  fro- 
ment; sa  face  interne  doit  être  blanche  ;  il 
doit  être  frais,  récent,  inodore,  d'une  saveur 
douce.  L'hectolitre  de  son  pèse  de  19  à 
23  kilogrammes,  selon  l'essence,  la  qualité 
du  Lié  et  la  conduite  de  la  mouture.  Il  ne 
se  conserve  qnc  quelques  mois. 

SONDAGES.  Pour  la  construction  des 
ponts  de  chevalets  (à  l'exception  de  ceux  à 
la  Birago),  ainsi  que  de  certains  ponceaux 
et  passerelles,  il  est  indispensable  de  cnnnaî- 
tre  aussi  exactement  que  possible  la  profon- 
deur du  cours  d'eau  à  l'endroit  où  devront 
être  placés  les  chevalets. 

On  obtient  ce  résultat  au  moyen  de  son- 
dages, qui  s'effectuent  à  des  distances  con- 
nues, de  mètre  en  mètre  par  exemple,  le 
long  d'un  cordeau  tendu  à  travers  la  ri- 
vière. On  se  sert,  pour  les  sondages,  d'une 
perche  graduée  ou  d'un  cordeau  divisé  en 
décimètres,  à  l'extrémité  duquel  on  attache 
un  corps  pesant.  On  détermine  la  nature  du 
fond  en  sondant  avec  la  gaffe  ou  en  retirant 
des  échantillons  de  la  substance  qui  tapisse 
le  lit. 

SONDES.  On  donne  le  nom  de  sonde  aux 
cotes  de  niveau  qui  sont  prises  par  rapport 
à  un  plan  de  comparaison  supérieur.  Telles 
sont  les  cotes  de  nivellement  du  fond  de  la 
mer,  qui  sont  prises  par  rapport  au  niveau 
moyen  de  cette  dernière  et  les  cotes  de  nivel- 
lement du  lit  des  cours  d'eau  qui  sont  prises 
par  rapport  nu  niveau  moyen  des  eaux. 

SONNERIE  Airs  exécutés  par  la  trom- 
pette ou  le  clairon  pour  indiquer  les  diffé- 
rents services  a  exécuter  par  la  troupe,  pour 
les  marches,  comme  le  lait  le  tambour  avec 
ses  batteries.  Dans  certains  cas,  les  clairons 
sonnent  en  même  temps  que  les  tambours 
battent. 

En  campagne,  dans  les  camps,  cantonne- 
ments, bivoua-s,  grandes  manoeuvres,  les 
sonneries  n'ont  lieu  que  dans  des  conditions 
déterminées. 

—  électrique.  Sert  à  prévenir  le  poste 
télégraphique  des  appels  des  correspondants. 
Cet  appareil,  placé  dans  le  circuit  électri- 
que, consiste  essentiellement  en  un  timbre 
sur  lequel  vient  frapper  un  petit  marteau 
soulevé  par  un  électro- aimant  lorsque  le 
courant  circule  et  qui  retombe  lorsque  le 
courant  est  interrompu.  Il  en  résulte  un 
mouvement  de  va-et-vient  très  rapide  du 
marteau  sur  le  timbre,  qui  a  fait  donner  à 
l'appareil  le  nom  de  Irembleur. 

SONNETTE  a  tirau.ies.  .Machine  dont 
on  se  sert  pour  battre  les  pilols.  Elle  con- 


780  SORTIE. 

siste  en  un  mouton  qui  est  soulevé  le  long 
de  deux  montants  verticaux,  au  moyen  d'un 
câble  passant  sur  une  poulie  et  terminé  par 
des  tiraudes  sur  lesquelles  agissent  les 
hommes.  Ceux-ci  abandonnent  les  tiraudes 
pour  laisser  retomber  le  mouton  dés  qu'il 
est  arrivé  au  haut  de  sa  course. 

Les  hommes  chargés  de  la  manœuvre  de 
la  sonnette,  lorsqu'on  se  sert  de  cet  engin 
pour  le  battage,  sont  supportas  par  une 
plate-forme  reposant  sur  des  bateaux  ou  des 
radeaux,  ou  sur  un  pont  de  service  établi 
sur  chevalets.  On  bat  les  pilots  jusqu'au 
refus,  c'est-à-dire  jusqu'à  ce  qu'ils  ne  s'en- 
foncent plus  que  de  0™,004  à  0™,00o  par 
volée  de  30  coups  de  mouton. 

—  à  déclic.  Dans  cette  sonnette  le 
mouton  retombe  lorsque,  au  haut  de  la 
course,  un  déclic  qui  le  rattache  au  câble 
s'ouvre,  soit  automatiquement,  soit  à  la 
main.  Elle  est  actionnée  par  des  hommes  ou 
par  une  machine  à  vapeur,  agissant  sur  le 
mouton  par  l'intermédiaire  d'un  treuil.  Ce 
dernier  mode  d'action  permet  d'augmenter 
la  course,  qu'on  fait  varier  jusqu'à  4  mè- 
tres. 

SORTIE.  Attaque,  coup  de  vigueur  tenté 
par  les  assiégés  pour  détruire  les  travaux  de 
l'assiégeant  ou  entraver  ses  progrès.  Sui- 
vant leur  degré  d'importance,  on  distingue 
de  grandes  et  de  petites  sorties. 

Les  grandes  sorties,  dans  lesquelles  on 
emploie  des  forces  nombreuses,  ne  sont  entre- 
prises en  général  que  dans  les  cas  suivants  : 
pour  faire  lever  le  siège,  permettre  le  ras- 
semblement des  réserves  ou  l'entrée  des 
troupes  ou  des  convois  dont  on  a  un  besoin 
urgent,  retarder  l'établissement  de  l'assié- 
geant en  entravant  ses  mouvements  de  ma- 
tériel et  en  se  portant  contre  ses  lignes  de 
ravitaillement  et  de  retraite,  ralentir  ses 
progrès  en  détruisant  des  batteries  ou  des 
travaux  très  nuisibles  à  la  défense,  faire 
une  percée  pour  livrer  passage  à  la  garnison 
au  de.  niei'  moment,  se  renseigner  sûrement 
sur  la  direction  des  étapes,  etc. 

Les  petites  sorties  n'exigent  que  des 
effectifs  restreints  et  ne  portent  que  sur  des 
objectifs  secondaires  ;  faire  des  reconnais- 
sances, découvrir  les  travaux  de  nuit,  sur- 
prendre les  travailleurs,  détruire  les  batte- 
ries et  les  travaux  dangereux,  refouler  les 
travailleurs  ennemis,  inquiéter  l'adversaire 
pour  le  forcer  à  prendre  ses  positions  de 
combat,  etc.  Ces  sorties  doivent  être  fré- 
quemment répétées,  de  manière  que  la 
somme  des  résultats  partiels  donne  un 
succès  sensible. 

—  Action  de  sortir,  de  faire  sortir  du 
matériel,    des    effets,    des    approvisionne- 


sou  DE  POCHE. 


781 


SOURDINE. 


nients,  etc.  En  administration,  on  distingue 
les  sorties  réelles,  cfki  réduisent  l'existant 
dans  un  magasin  ou  dans  un  service,  et  les 
sorties  d'ordre,  consistant  en  écritures  qui 
ont  pour  but  de  changer  la  classification 
d'un  effet  ou  d'un  objet,  de  le  faire  passer 
d'un  cbapitre  à  un  autre,  sans  diminuer 
l'existant  en  magasin. 

SOU  de  poche.   (V.  Centimes  de  pocJie.) 

SOUBISE.  Ornement  en  forme  d'acco- 
lade, placé  derrière  les  tuniques  et  les  dol- 
raans.  11  est  généralement  passepoilé  et  garni 
de  2  boulons  dans  les  corps  de  troupe  à 
pied,  et  de  3  boutons  dans  les  corps  de 
troupe  à  cheval. 

SOUBREVESTE.  Vêtement  sans  man- 
ches qui  se  mettait  par-dessus  la  cuirasse. 

SOUDARD  ou  SOUDART.  Terme  de 
mépris  pour  désigner  un  vieux  soldat  gros- 
sier et  ivrogne. 

SOUFFLARD.  Nom  donné  à  l'origiue  à 
toutes  les  bouches  à  feu. 

SOUFFLET.  Instrument  qui  sert  à  faire 
du  vent.  On  utilise  dans  l'armée  les  soufflets 
à  poudre  de  pyrélhre,  achetés  au  compte  de 
la  masse  d'habillement  et  d'entretien  ;  les 
soufflets  de  cheminée  qui  font  partie  des 
ameublements  d'adjudant  et  d'officier  et 
sont  fournis  par  l'entrepreneur  du  service 
des  lits  militaires  ;  les  soufflets  de  forge  qui 
sont  fournis,  entretenus  et  remplacés  par  le 
service  du  génie  dans  les  ateliers  des  maré- 
chaux ferrants  et  des  chefs  armuriers  des 
corps  de  troupe. 

Des  soufflets  d'un  modèle  particul  er  font 
partie  des  forges  de  campagne,  de  montagne 
ou  roulants. 

SOUFFLURES.  Défaut  des  bouches  à 
feu  en  bronze,  consistant  en  cavités  à  pa- 
rois lisses  provenant  des  gaz  qui,  n'ayant 
pas  trouvé  d'issue,  sont  restés  dans  la 
masse  du  bronze.  Dans  les  pièces  en  acier, 
des  soufflures  peuvent  exister  malgré  le  mar- 
telage qui  a  rapproché  les  bords  des  cavités. 
En  général,  on  fait  disparaître  en  grande 
partie  les  soufflures  dans  la  fabrication  de 
l'acier  fomlu,  en  soumettant  le  métal, 
chauffé  a  une  température  élevée,  à  l'action 
de  marteaux- pilons  d'une  grande  puissance 
ou  à  la  piession   d'une  presse  hydraulique. 

SOUFFRANCE  de  guerre."  Synonyme 
d'armistice  ou  de  suspension  d'armes  au 
moyen  âge. 

SOUFRE-  Corps  simple  très  répandu  dans 
la  nature,  de  densité  variable  (1,99  à  2,(i8), 
qui  entre  dans  la  fabrication  de  la  poudre 
ordinaire  dans  la  proportion  de  lâ,o  p.  100. 
Tout  le  soufre  employé  dans  les  poudreries 
de  l'État  sort  de  la  raffinerie  de  Marseille. 

Le  soufre  est  également  employé  à  l'état 


de  fumigations  sulfureuses,  pour  la  désin- 
fection des  casernements  et  de  la  literie  en 
cas  de  maladies  contagieuses. 

SOUKARÉ  ou  SOUKARI.  Sorte  de  bis- 
cuit qui  sert  à  la  nourriture  des  soldats 
russes  et  suédois. 

SOULE.  Sorte  de  massue  employée  au 
moyen  âge. 

SOULÈVEMENT.  Commencement  de  ré- 
volte, in^urnction,  sèdilion, 

SOULIER.  Chaussure  de  cuir  dont  l'em- 
peigne est  échancrée  et  dont  le  quartier 
n'arrive  pas  à  la  hauteur  de  la  cheville.  Le 
soulier  de  l'armée  française  ne  peut  être 
porté  sans  guêtres  ;  il  est  considéré  actuel- 
lement comme  chaussure  de  repos,  dans  l'in- 
fanterie, la  ciiaussure  adoptée  pour  la 
marciie  étant  le  brodequin.  C'est  un  effet  de 
la  2^  portion  ;  les  corps  comprennent  sur 
leurs  demandes  trimestrielles  d'effets,  le 
nombre  de  paires  de  souliers  qui  leur  sont 
nécessaires,  tt  ils  joignent  à  cette  demande 
un  état  de  pointures. 

SOUMISSION.  Déclaration  par  laquelle 
on  reconnaît  l'autorité,  on  se  range  à  l'o- 
béissance. En  termes  d'administration,  la 
soumission  est  un  acte  par  lequel  une  per- 
sonne offre  une  certaine  quantité  de  den- 
rées, de  matières,  d'oljjets,  ou  se  charge  de 
l'exécution  d'un  service  pendant  un  temps 
déterminé,  en  se  soumettant  aux  clauses  et 
conditions  contenues  dans  le  cahier  des 
charges  régissant  la  fourniture  ou  l'entre- 
prise iV.  Adjudication). 

SOUMISSIONNAIRE.  Celui  qui  pré- 
sente une  soumission  pour  un  marché. 

SOUPE.  Potage  fait  de  tranches  de  pain 
sur  lequel  on  verse  du  bouillon.  La  soupe 
des  soldats  contient  également  des  légumes  ; 
elle  constitue,  avec  une  portion  de  viande, 
le  repas  du  matin  des  hommes  vivant  à  l'or- 
dinaire. Les  hommes  punis  de  cellule  de 
correction  reçoivent  deux  soupes  par  jour, 
dont  une  sans  viande. 

SOURCES.  Dans  les  reconnaissances,  il  y 
a  lieu  d'indiquer  la  position  des  sources,  la 
qualité  et  la  quantité  des  eaux. 

—  d'électricité.  .Machine  ou  mojeu 
employé  pour  produire  de  l'électricité.  La 
pilt'  est  la  source  qui  fournit  les  meilleurs 
résultats  pour  l'usage  de  la  télégrapiiie  et  la 
mise  du  feu  aux  explosifs. 

SOURD.  Qui  est  affecté  de  surdité. 

SOURDINE.  Appareil  que  l'on  adapte 
aux  instruments  des  clairons  et  des  trom- 
pettes qui  assistent  aux  cérémonies  funè- 
bres, de  manière  à  assourdir  les  sons  pro- 
duits par  ces  instruments.  Les  corps  sont 
clij.rgés  d'acheter  ces  sourdines  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 


SOURICIÈRE. 


782 


SOUTIEN. 


SOURICIÈRE    ou   SOURIS.    Petit  ap 
pareil  servant  autrefois  à  mettre  le  feu  aux 
fourneaux  de    mine  ;     ceux-ci    s'appelaient 
aussi  souricières. 

SOURIS.  Petit  quadrupède  de  la  famille 
des  rongeurs. 

SOUS  Qui  est  placé  au-dessous,  qui  fait 
partie.  Voici  les  acceptions  les  plus  usitées 
dans  le  sens  militaire  du  mot  sous  en  com- 
position : 

bande.  Bande  de  fer   fixée  sous  les 

flasques  d'un  affût,  pour  en  empêcher  l'usure. 

chef  de  musique.  Musicien  ayant 

rang   d'adjudant,  qui   seconde  et  remplace 
au  besoin  le  chef  de  musique. 

—  -égalisoir.  Tamis  en  crins  et  cribles 
en  peau  qui  laissent  passer  les  grains  de 
poudre  trop  fins. 

garde.  La  sous-garde  est  la  réunion 

du  pontet  et  de  la  pièce  de  détente. 

—  -gorge.  Partie  de  la  bride  qui  passe 
.sous  la  gorge  du  cheval,  pour  maintenir  la 
bride. 

—  -lieutenant.  Premier  grade  d'offi- 
cier, introduit  d'abord  par  Henri  IV  dans  la 
cavalerie  et  par  Louis  XIV  dans  l'infan- 
terie (V.  Lieutenant). 

—  -intendant.  Fonctionnaire  de  Vin- 
tendance  militaire,  chargé  des  services  admi- 
nistratifs et  de  \a.  surveillance  administrative 
des  corps  de  troupes  dans  un  arrondissement 
administratif. 

—  officier.  Militaire  pourvu  d'un  des 
grades  intermédiaires  entre  celui  de  sous- 
Ueutenant  et  de  caporal  ou  brigadier.  Il 
comprend  les  sergents  ou  marécliaux  des 
logis,  qui  peuvent  être  fourriers,  les  sergents- 
majors  ou  maréchaux  des  logis  chefs  et  les 
adjudants  dans  les  troupes  actives.  Divers 
employés  militaires  ont  également  l'assimi- 
lation du  grade  de  sous-oflicier  :  les  sta- 
giaires du  génie,  les  gardiens  de  batterie,  les 
adjudants-élèves  d'administration,  les  por- 
tiers-consignes, les  adjudants  commis  gref- 
fiiers  et  les  huissiers  appariteurs  de  la  justice 
militaire. 

On  désigne  sous  le  nom  de  sous-officiers 
comptables,  les  sergents-majors  ou  maré- 
chaux des  logis  chefs  et  les  fourriers. 

SOUS-inspection  des  forges.  Établis- 
sement du  service  de  l'artillerie  chargé  de 
la  surveillance  des  usines  où  l'on  fabrique 
les  projectiles  des  bouches  à  feu.  Il  y  a  en 
France  cinq  sous-inspections  des  forges,  sa- 
voir : 

Forges  du  Nord,  à  Mézières. 

—  de  l'Est,  à  Besançon. 

—  du  Centre,  à  Nevers. 

—  de  l'Ouest,  à  Rennes. 

—  du  Midi,  à  Toulouse, 


—  -marin.  Qui  est  au  fond  de  la  mer. 
Ex.  :  les  câbles  sous-marins  qui  mettent  en 
communication  télégraphique  les  pays  sépa- 
rés par  des  mers,  la  navigation  sous-marine, 
qui  consiste  à  faire  naviguer  les  bâtiments 
entre  deux  eaux. 

pied .   Bande  de  cuir  qui  passe  sous 

le  pied,  et  qui  s'attache  des  deux  côtés  au 
bas  d'un  pantalon,  ou  d'une  guêtre.  Les 
guêtres  mises  en  distribution  sont  toujours 
munies  de  sous-pied  ;  les  hommes  sont  en 
outre  pourvus  de  sous-pieds  de  rechange. 
Tous  les  officiers  montés  doivent  porter  le 
pantalon  d'ordonnance  avec  des  sous  -  pieds  ; 
il  en  est  de  même  pour  les  hommes  de 
troupe  montés. 

—  -préfet.  Fonctionnaire  civil  qui  admi- 
nistre un  arrondissement,  sous  l'autorité  du 
préfet.  11  est  chargé  de  présider  au  tirage  au 
sort,  dans  les  chefs-lieu  de  canton  de  son 
arrondissement,  et  d'établir  les  listes  de  ti- 
rage au  sort.  11  assiste  également,  à  titre 
consultatif,  aux  opérations  du  couseil  de  re- 
vision cantonal  dans  son  arrondissement. 

—  -secrétaire  d'Etat.  Haut  fonction- 
naire, placé  dans  l'ordre  hiérarchique  après 
le  Ministre  et  dont  les  attributions  con- 
sistent à  seconder  et  môme  à  suppléer  ce- 
lui-ci dans  la  partie  purement  administra- 
tive de  ses  travaux.  Il  y  a  eu,  et  il  peut  y 
avoir  encore  des  sous-secrétaires  d'État  au 
ministère  de  la  guerre. 

—  -traitant.  Celui  qui  prend  une  entre- 
prise, une  alïaire  en  seconde  main.  Les  ca- 
hiers des  charges  de  la  guerre  défendent 
aux  entrepreneurs  de  sous-traiter  pour  tout 
ou  partie  de  leur  entreprise. 

ventrière.  Sangle  d'une  certaine  lar- 
geur passant  sous  le  ventre  du  cheval  et 
servant  à  retenir  la  selle  sur  son  dos. 

—  -verge  Cheval  qui  est  à  côté  du  por- 
teur, dans  un  attelage  à  deux. 

SOUTACHE.  Ouvrage  de  passementerie 
en  forme  de  tresse  ou  de  galon  plat.  Les  ga- 
lons de  grade  des  officiers  et  des  adjudants 
sont  en  soutache  d'or  ou  d'argent, 

SOUTE.  Sorte  de  retranchement  fait 
dans  les  étages  inférieurs  d'un  navire  et  qui 
sert  de  magasin,  soit  pour  les  provisions, 
soit  pour  le  charbon,  soit  pour  les  poudres 
et  les  munitions  de  guerre. 

SOUTENIR,  A  de  nombreuses  accep- 
tions militaires  dans  le  sens  de  résister  à. 
Ex.  :  Soutenir  un  assaut,  un  combat,  un 
siège,  etc. 

SOUTERRAIN  (V,  Communications, 
Galerie  de  mines.  Guerre  souterraine,  Po- 
terne). 

SOUTIEN.  Fraction  de  la  compagnie 
marchant  à  courte  distance  de  la  ligue  de 


SPADA. 


783 


SPATULE. 


tirailleurs,  afin  de  l'appuyer.  Le  soutien  est 
généralement  formé  *l'un  peloton,  l'autre 
peloton  de  la  compagnie  formant  la  chaîne 
de  tirailleurs.  Le  règlement  dit  que,  au  dé- 
but de  la  marche  en  avant,  les  soutiens  gé- 
néralement sur  deux  rangs,  suivent  la 
chaîne  à  200  mètres  de  dist;ince,  mais  qu'ils 
s'en  rapprochent  ensuite  de  plus  en  plus 
sans  attendre  d'ordres  pour  cela.  Lorsqu'il 
devient  impossible  de  coutinuer  le  mouve- 
ment en  avant,  des  fractions  du  soutien 
(demi-sections  ou  sections)  sont  portées  sur 
la  chaîne.  Le  renforcement  se  fait  par  pro- 
longement lorsqu'il  existe  des  intervalles 
sur  la  ligne,  par  doublement  dans  le  cas 
contraire.  Vers  400  mètres,  tous  les  soutiens 
sont  habituellement  en  ligne.  En  résumé,  le 
soutien  est,  entre  les  mains  du  capitaine 
dont  la  compagnie  est  sur  la  ligne  de  com- 
bat, un  moyen  de  régler,  selon  les  circon- 
stances de  la  lutte,  cette  progression  d'ef- 
forts qui  caractérise  le  combat  moderne,  et 
c'est  en  lançant,  sur  la  chaîne  arrêtée  ou 
hésitante,  des  fractions  empruntées  au  sou- 
tien, qu'il  pourra  obtenir  l'élan  nécessaire 
pour  vaincre  les  résistances  opposées  ;  c'est 
en  hâtant  plus  ou  moins  leur  entrée  en  ligne 
qu'il  pourra  imprimer  à  l'action  une  viva- 
cité plus  ou  moins  grande. 

—  de  famille.  Celui  qui  est  l'appui  de  sa 
famille,  et  dont  le  travail  est  indispensable 
pour  la  faire  subsister.  Le  nombre  des  jeunes 
gens  dispensés  par  le  conseil  de  revision  dé- 
partemental comme  soutiens  indispensables 
de  famille,  ne  peut  dépasser  o  p.  100  du 
contingent  appelé  pour  trois  ans.  Toutefois, 
le  Ministre  de  la  guerre  peut  autoriser  les 
chefs  de  corps  à  déUvrer,  en  plus  du  chiffre 
fixé  ci -dessus,  des  congés  à  titre  de  soutiens 
indispensables  de  famille  aux  militaires 
comptant  un  an  et  deux  ans  de  présence 
sous  les  drapeaux,  dans  la  limite  de  1  p.  100 
après  la  première  année  et  de  1  p.  100 
après  la  seconde.  Ce  nombre  est  calculé 
d'après  l'effectif  des  hommes  de  la  classe 
appartenant  aux  corps.  Les  intéressés  pro- 
duisent les  justifications  prescrites  par  l'ar- 
ticle 22  delà  loi  du  13  juillet  1889. 

SPÂDÂ.  Un  des  noms  de  Vépée  au 
moyen  âge  ;  d'origine  italienne. 

SPADASSIN.  Assassin  à  gages,  duel- 
liste de  profession  (V.  Bretleur). 

SPAHIS.  Lors  de  la  conquête  de  l'Algé- 
rie, la  France  créa,  sous  le  nom  de  spahis, 
un  corps  de  cavaliers  indigène  quune  ordon- 
nance de  1834  divisa  en  spahis  réguliers  et 
en  spahis  irréguliers.  Depuis  cette  époque, 
l'organisation  des  spaiiis  a  subi  diverses  trans- 
formations. Licenciés  comme  régiment,  ils 
devinrent  gendarmes  maures;  puis  ils  furent 


reformés  en  escadrons  et  placés  sens  les 
ordres  d'un  colonel,  mais,  en  1843,  ils  furent 
organisés  en  trois  régiments,  à  raison  d'un 
par  province. 

Les  spahii  attachés  aux  colonnes  comme 
éclaireurs  et  aux  bureaux  arabes  comme 
courriers,  ou  aux  agents  de  la  police  indi- 
gène sur  le  territoire  militaire  ont  rendu  les 
plus  grands  services  par  leur  connaissance 
de  la  langue  arabe  et  du  pays.  Pour  les  con- 
server à  notre  service,  on  fut  obligé  de  leur 
donner  une  organisation  spéciale  en  smala, 
qui  permettait  de  ne  les  appeler  qu'à  tour 
de  rôle  au  service  actif  des  escadrons  et  de 
les  renvoyer  ensuite  à  la  culture  des  terres 
qui  leur  étaient  concédées  pour  prix  de  leurs 
services.  On  reconnut  les  inconvénients  de 
cette  organisation,  loi'squ'on  voulut  em- 
ployer les  spahis  sur  le  continent,  lors  de  la 
guerre  de  1870.  La  loi  des  cadres  du 
m  mars  1873  réorganisa  les  spahis  eu  3  ré- 
giments composés  chacun  de  6  escadrons, 
dont  4  sont  casernes  et  2  sont  en  smala,  mais 
perçoivent  tous  lem's  fourrages  en  nature. 
On  a  ainsi  obtenu,  dans  chaque  province, 
un  régiment  de  marche  formé  de  4  escadrons 
de  cavaliers  incomparables,  et  pouvant  être 
mobilisés ,  au  besoin ,  sur  le  continent, 
comme  les  autres  troupes  d'Algérie.  Un  4"  ré- 
giment de  spahis  a  été  formé  en  Tunisie, 
par  la  loi  du  23  juillet  1887,  à  la  même 
composition  que  les  trois  premiers  régi- 
ments. 

Les  cadres  des  spahis  sont  moitié  fran- 
çais, moitié  indigènes,  jusqu'au  grade  de 
lieutenant  inclusivement  ;  les  règlements  sur 
l'avancement  leur  sont  applicables.  Les 
spahis  non  gradés  sont  tous  indigènes,  à 
l'exception  de  16  hommes  par  escadron  qui 
sont  Français  (  élèves-brigadiers ,  ordon- 
nances, ouvriers). 

Les  indigènes  des  régiments  de  spahis  ne 
perçoivent  pas  de  vivres  eu  nature,  sauf 
lorsqu'ils  en  font  la  demande,  et  dans  ce 
cas,  ils  les  perçoivent  à  titre  rembour- 
sable, même  le  pain.  Ils  reçoivent  donc  leur 
solde  brute  et  pourvoient  eux-mêmes  à  leur 
nourriture.  Ils  ont  une  7nasse  individuelle, 
une  masse  de  remanie  et  une  masse  de  se- 
cours. 

SPARA,  SPARE,  SPARUS.  Sorte  de 
lance  à  manche  court  qui  pouvait  être  lan- 
cée sur  l'ennemi. 

SPATHA,  SPATHOS.  Épée  longue  et 
large  à  deux  tranchants,  terminée  par  une 
pointe  aiguë. 

SPATULE.  Instrument  de  chirurgie  et 
de  pharmacie  qui  a  un  côté  plat  pour  servir 
à  remuer  et  à  étendre  les  onguents,  les  em- 
plâtres, etc.  Chaque  infirmerie  rêgimentaire 


SPÉCULATEUR. 


784 


STADIA. 


doit  être  pourvue  de  4  spatules  diverses,  au 
compte  du  service  de  santé,  et  chaque  infir- 
merie vétérinaire,  de  3  spatules  diverses,  au 
compte  de  la  niasse  d'entretien  du  harna- 
chement et  ferrage. 

Dans  les  usines  à  vapeur  de  la  troupe, 
chaque  ordinaire  doit  être  muni  d'une  grande 
spatule  en  bois  achetée  au  compte  de  la 
masse  d'habillement  et  d'entretien.  (Voir 
aussi  curette -spatule). 

SPÉCULATEUR.  De  spécula,  guérite. 
Sentinelles  ou  batteurs  d'estrade  qui  entou- 
raient les  positions  occupées  par  les  troupes 
pour  observer  les  mouvements  de  l'ennemi. 

SPENCER  (mousqueton).  Arme  à  ré- 
pétition tirant  une  cartouciie  métallique  à 
percussion  périphériqueducalibrede  12™™,?. 
Un  levier-pont  fait  tourner  la  culasse  mo- 
bile autour  de  son  axe  situé  à  la  partie 
inférieure  de  la  boîte  de  culasse.  Sous  l'ac- 
tion de  ce  levier,  le  bloc  s'abaisse  en  com- 
primant son  ressort  et  le  contour  du  bloc 
se  raccorde  avec  celui  de  son  secteur  à  bou- 
din, de  façon  que  la  culasse  mobile  puisse 
tourner;  lorsqu'on  ramène  la  culasse  mo- 
bile en  sens  inverse,  le  ressort  du  bloc  se 
détend  à  la  lin  de  la  rotation  et  fait  remon- 
ter le  bloc.  Cette  arme  est  considérée  comme 
pouvant  éventuellement  être  mise  en  ser- 
vice en  France. 

SPHÉRIQUES  (projectiles).  (V.  Balles 
et  Boulets) 

SPHÉRISTIQUE.  Partie  de  la  gymnas- 
tique militaire  chez  les  Grecs.  C'était  l'art 
de  jouer  à  la  balle,  au  ballon,  à  la  paume. 

SPECULUM.  Partie  barbelée  du  fer  d'une 
llèclie  ou  d'une  lance.  Egalement  employé 
comme  synonyme  de  pilum, 

SPRINGARDE  ou  SPRINGALE.  An- 
cienne machine  de  guerre  servant  à  lancer 
des  projectiles;  ce  nom  fut  donné  ensuite  à 
une  petite  bouche  à  feu. 

SPIROLE.  D'abord  machine  à  tir  courbe, 
puis  nom  d'une  petite  coulevrine. 

SPRINGFIELD  (fusil).  11  existait  en 
France,  comme  pouvant  éventuellement  être 
mis  en  service,  des  fusils  Springlield,  des 
calibres  de  là^»"",?  et  de  14'"'",7,  transfor- 
més en  système  Bemington. 

SQUELETTE.  L'ensemble  des  os  d'un 
corps  moil  et  décharné,  dans  leur  situation 
naturelle.  Chaque  corps  de  troupe  monté, 
doit  posséder  un  squelette  de  cheval  natu- 
rel. Ce  squelette  est  établi  par  les  vétéri- 
naires du  corps,  sur  les  fonds  de  la  nusse 
d'entretien  du  harnachement  et  ferrage,  au 
prix  de  100  francs,  monté  sur  plateau  et 
verni.  Ce  squelette  est  placé  dans  la  salle 
d'hipjnatrique. 


STADIA.  Instrument  destiné  à  l'évalua- 
tion des  distances  pour  permettre  de  régler 
le  tir.  Le  principe  des  stadias  repose  sur  la 
considération  d'un  tiiangle  dans  lequel  on 
connaît  la  base  et  deux  angles.  La  base  est 
généralement  la  hauteur  d'un  fantassin, 
qu'on  estime  à  1™,70,  avec  sa  coilTure,  ou 
celle  d'un  cavalier,  que  l'on  admet  en 
moyenne  de  2™, 50.  Il  y  a  une  grande  va- 
riété de  stadias,  mais  on  ne  décrira  ici  que 
la  plus  simple.  Elle  consiste  en  une  règle 
verticale  portant  une  graduation  sur  chaque 
face  ;  d'un  côté,  la  distance  est  relative  aux 
hauteurs  apparentes  d'un  fantassin,  et,  de 
l'autre,  à  celles  d'un  cavalier.  Pour  en  faire 
usage,  on  la  place  verticalement  dans  la 
main  droite,  le  bras  droit  tendu  ;  on  dirige 
un  rayon  visuel  par  la  partie  supérieure  de 
la  règle  et  le  point  le  plus  élevé  du  but, 
puis,  au  moyen  de  l'ongle  du  pouce,  et 
sans  bouger  le  bras,  un  second  rayon  visuel 
sur  le  point  le  plus  bas;  on  lit  ensuite  la 
distance  à  l'ench'oit  où  l'on  a  arrêté  le  pouce. 


Le  principe  de  cet  instrument  est  basé 
sur  la  similitude  des  triangles,  soit  :  0,  l'œil 
de  l'opérateur,  A,  B,  le  but,  OA,  la  distance 
à  mesurer,  0  a,  la  distance  de  l'o  il  à  la 
règle,  et  a  6  la  longueur  interceptée  sur  la 
règle  par  les  deux  rayons  visuels  dont  nous 
avons  parlé.  Les  deux  triangles  rectangles 
Oab  et  0  A  B  sont  semblables  comme  ayant 
les  côtés  parallèles  chacun  à  chacun  et  par 
conséquent  les  angles  égaux.  On  a  donc 
l'équation  suivante  : 

OA  =  AB     „   ,  ^  .        ABX  Oa 

- —      ■ ,  d  ou  0  A  = ; —  . 

0  a        a  b  a  b 

Or  A  B,  0  a  et  ab  sont  des  grandeurs 
connues  ;  on  peut  donc  en  déduire  facile- 
ment la  distance  OA;  mais  pour  éviter  de 
faire  des  calculs  sur  le  terrain,  on  suppose 
constante  la  distance  0  a  de  l'œil  à  l'instru- 
ment ;  la  longueur  0  A  est  alors  dans  un 
rapport  simple  avec  la  précédente  et  peut 
être  inscrite  d'avance  sur  la  règle. 

On  voit  par  là  que  les  stadias  doivent 
être  graduées  exprès  pour  l'haque  opéra- 
teur, car  la  dimension  Oa  varie  d'un  indi- 
vidu à  un  autre.  L'erreur  probable  à  crain- 
dre est  de  1/20  à  1/30  de  la  distance,  à  la 
condition  que  la  grandeur  apparente  du 
but  ne   soit  pas  inférieure  à  2  millimètres. 


STAGIAIRE  DU  GÉNIE.  Ti 

ce  qui  no  permet  d'emiiloyer  la  stadia  que 
jusqu'à  600  mètres  eiivijoii,  si  le  but  est  un 
fantassin,  et  900  mètres  environ  si  c'est  un 
cavalier.  Toutes  les  stadias  qui  ont  été  ima- 
ginées ne  sont  que  des  modilications  ou  des 
améliorations  de  relie  qui  vient  d'être  dé- 
crite ;  on  se  rendra  facilement  compte  de 
leur  principe  et  de  leur  usage. 

STAGIAIRE  du  génie.  Sous-officier 
du  génie  détaché  à  l'état-major  particulier 
de  l'arme  pour  y  accomplir  un  slage  avant 
d'être  nommé  adjoint  du  génie.  Les  sta- 
giaires sont  choisis  parmi  les  sous-officiers 
inscrits  au  tableau  d'avancement  pour  le 
grade  d'adjoint  du  génie.  Ils  s'habillent  à 
leurs  frais  et  perçoivent  une  solde  spéciale, 
fixée  par  le  tarif.  Doivent  disparaître  par 
extinction. 

STAND.  Sorte  de  champ  de  tir  de  di- 
mensions restreintes,  qui  sert  dans  les  corps 
de  troupe,  pour  les  exercices  de  tir  réduit. 
Ils  sont  établis  par  les  corps  dans  les  cours 
ou  à  proximité  des  casernes  ;  leur  emplace- 
ment est  désigné  par  la  commission  de  ca- 
sernement. Aucune  allocation  n'est  faite 
pour  cet  objet. 

On  désigne  également  sous  le  nom  de 
stand  les  champs  de  tir  de  dimensions  res- 
treintes que  l'on  emploie  dans  le  civil,  même 
pour  les  tirs  avec  les  armes  de  guerre.  Pour 
empêcher  les  accidents  qui  pourraient  ré- 
sulter de  la  dispersion  des  balles,  on  em- 
ploie un  grand  nombre  d'écrans  et  de  vi- 
sières, très  rappro<;hés  les  uns  des  autres, 
de  façon  à  intercepter  tout  projectile  qui 
s'écarterait  de  la  direction  de  la  cible. 

STATION.  Endroit  où  s'arrêtent  les 
trains  de  chemins  de  fer  pour  y  prendre  ou 
déposer  les  voyageurs.  Au  point  de  vue  des 
transports  militaires,  les  stations  se  divisent 
en  stations  d".  rassemblement,  stations  ImUb- 
repas,  stations-magasins,  stations  tètes  d'éta- 
pes et  stations  de  transition. 

—  de  rassemblement.  Station  dési- 
gnée dans  chaque  région  de  corps  d'armée 
et  sur  laquelle  tous  les  transports  de  per- 
sonnel, de  matériel  et  d'approvisionnements 
à  destination,  soit  des  services  généraux, 
soit  des  corps  de  troupe  aux  armées  en  cam- 
pagne, et  pendant  leur  origine  dans  cette 
région,  sont  dirigés  par  les  établi^sements 
ou  corps  expéditeurs.  A  partir  de  cette  gare, 
les  transpoits,  réunis  autant  que  possible 
par  trains  spéciaux,  sont  dirigés  sans  rom- 
pre charge,  savoir  :  les  transports  de  per- 
sonnel sur  leur  destination  ;  les  transports 
de  matériel  et  d'approvisionnements,  sur 
les  stations-magasins.  11  peut  être  dérogé  à 
l'obligation   de  centraliser  les  transports  à 


STATION. 

la  station  de  rassemblement,  lorsque  les  ser- 
vices expéditeurs  peuvent  charger  des  trains 
complets.  Tous  les  services  de  l'armée  vers 
l'intérieur,  à  l'exception  des  malades  et  des 
blessés,  sont  divisés  par  région  de  corps 
d'armée  destinataires  par  les  soins  des  com- 
missions de  gare  les  plus  rapprochées  de  la 
base  d'opérations,  si  cette  division  n'a  pu 
être  faite  au  point  de  départ  ou  à  la  station 
de  transition.  Les  transports  concernant 
cliaque  région  sont  dirigés  ensuite  vers  la 
gare  de  rassemblement  de  cette  région.  La 
commission  de  cette  dernière  gare,  après 
avoir  reconnu  les  transports,  en  fait  la 
réexpédition  sur  les  établissements  ou  dépôts 
destinataires. 

—  halte-repas.  (Y.  Repas.) 

—  -magasin.  Station  qui  sert  d'entrepôt 
pour  les  approvisionnements  et  le  matériel 
venant  de  l'arrière,  à  destination  de  l'armée. 
En  deçà  de  la  base  d'opérations,  les  stations- 
magasins  relèvent  administrativement  des 
services  du  territoire  ;  mais  les  approvi- 
sionnements qui  y  sont  réunis  sont  à  l'en- 
tière disposition  du  directeur  des  étapes  de 
l'armée  à  laquelle  ces  stations  sont  affectées. 
Au  delà  de  la  base  d'opérations,  elles  re- 
lèvent administrativement  des  services  de 
l'armée.  Les  stations-magasins  sont  désigoées 
par  le  Ministre  de  la  guerre  ;  elles  doivent 
offrir  de  bonnes  communications  routières, 
de  vastes  espaces  propres  au  déchargement, 
des  quais  suffisants,  des  hangars  de  mar- 
chandises, des  abris,  des  abords  pavés  ou 
empierrés,  une  gare  spacieuse  avec  réser- 
voirs d'eau,  plaques  tournantes,  grues,  etc. 
Les  hangars  et  magasins  sont  répartis  et 
organisés  d'une  manière  distincte  par  ser- 
vice. 

Les  services  fonctionnant  à  une  station- 
magasin  sont  les  suivants  :  1°  service  de  Var- 
tUlerie,  un  ou  plusieurs  échelons  du  grand 
parc;  2°  service  du  génie,  une  gestion  pour 
le  service  du  matériel;  3"  service  de  l'inten- 
dance, une  sous-intendance,  une  gestion  du 
matériel  des  subsistances,  une  gestion  du 
matériel  de  l'habillement  et  du  campement  ; 
4°  service  de  santé,  une  gestion  pour  le  ser- 
vice du  matériel.  On  étahlit,  en  outre,  un 
dépôt  de  matériel  télégraphique  dans  l'une 
des  stations-magasins  affectées  à  une  même 
armée. 

Chaque  station-magasin  est  placée  sous 
les  ordres  d'un  commissaire  militaire  ou  d'un 
commandant  de  gare,  suivant  qu'elle  est  si- 
tuée en  deçà  ou  au  delà  de  la  base  d'opé- 
rations. Les  approvisionnements  sont  assurés 
d'après  les  instructions  du  .Ministre  de  la 
guerre  pour  les  stations-magasins  en  deçà  de 
la  base  d'opérations,  et  d'après  les  instruc- 

50 


STATION.  786 

lions  du  général  eu  chef  pour  les  stations- 
magasins  situées  au  delà  de  cette  base. 

Le  service  de  l'intendance  constitue,  au- 
tant que  possible,  les  approvisionnements 
de  ces  nouveaux  magasins  avec  les  res- 
sources tirées  du  territoire  relevant  de  la 
direction  de  l'année  (V.  Service  de  l'ar- 
rière). 

—  tête  d'étape  de  guerre.  Il  en 
existe  une  ou  plusieurs  sur  ciiacune  des 
voies  ferrées  à  ouvrir  dans  la  zone  du  com- 
mandant en  chef  des  armées  ;  chacune 
d'elles  est  affectée  à  un  ou  plusieurs  corps 
d'armée  et  constitue  un  organe  important 
de  réception,  de  répartition  et  de  réexpé- 
dition (V.  Service  dcVarrièrc). 

Les  services  qui  fonctionnent  dans  toute 
station  tète  d'étape  de  guerre,  sont  les  sui- 
vants :  1°  service  de  l'artillerie  :  un  échelon 
du  grand  parc;  2°  service  du  génie  :  une 
chefferie  du  génie  ;  3"  service  de  l'inten- 
dance :  une  sous-intendance,  une  gestion 
des  subsistances,  une  gestion  de  l'habil- 
lement et  du  campement,  et,  s'il  y  a  lieu, 
une  ou  plusieurs  boulangeries  de  cam- 
pagne; 4°  service  de  santé  :  un  bôpital  d'é- 
vacuation ;  0°  service  de  la  trésorerie  et  des 
postes  :  un  bureau  d'étapes  ;  6°  service  de 
la  télégraphie  militaire  :  un  bureau  de  télé- 
graphie d'étapes  ;  7°  un  petit  cadre  mili- 
taire d'embrigadement  pour  la  réquisition, 
la  surveillance  et  l'administration  des  con- 
vois ou  détachements  de  relais. 

Le  directeur  des  étapes  place  en  outre, 
dans  l'une  des  stations  tètes  d'étapes  de 
guerre  affectées  ù  l'armée  ou  à  proximité, 
les  organes  de  fonctionnement  ci-après  :  ser- 
vice du  génie  :  le  parc  du  génie  de  l'armée 
(lorsque  celui-ci  n'est  pas  établi  à  l'une  des 
tètes  d'étapes  de  route)  ;  service  de  l'inten- 
dance, la  totalité  ou  une  partie  du  parc  du 
bétail  de  l'armée  ;  service  de  santé  :  un  dé- 
pôt de  convalescents  et  éventuellement  un 
ou  plusieurs  hôpitaux  de  campagne  ;  service 
de  la  trésorerie  et  des  postes  :  la  réserve  de 
personnel  et  de  mat(iriel  ;  service  de  la  télé- 
graphie militaire  :  un  petit  dépôt  de  maté- 
riel. 

Quel  que  soit  le  nombre  de  corps  d'armée 
auxquels  une  station  tète  d'étapes  de  guerre 
est  affectée,  le  commandant  d'étapes  y  est 
unique  et  il  ne  s'y  trouve  qu'un  seul  chef 
par  service.  Lorsqu'une  de  ces  stations  est 
supprimée,  le  directeur  des  étapes  assigne 
une  nouvelle  destination  au  personnel  qui  y 
était  employé. 

L'emplacement  et  l'affectation  d'une  sta- 
tion tête  d'étapes  de  guerre  se  modifient  sui- 
vant les  opérations  militaires,  et  le  cum- 
mandement  d'étapes,  qui  y  fonctionne  toujours 


STRADIOT. 

à  côté  du  commandement  de  gare,  se  déplace 
en  même  temps  que  la  station  elle-même. 

—  de  transition.  Stations  situées  sur 
les  voies  ferrées  et  qui  séparent  la  zone  de 
l'intérieur  de  la  zone  des  opérations  des  ar- 

jnées  en  temps  de  guerre. 

Elles  sont  désignées  par  le  Ministre  de  la 
guerre,  et  leurs  emplacements  peuvent  être 
modiliés  au  cours  des  opérations  (V.  Sei-vice 
de  l'arrière). 

STATIONNEMENT.  Action  de  sta- 
tionner, c'est-à-dire  de  rester  au  même  en- 
droit. 

STATISTIQUE.  La  statistique  est  une 
étude  numérique  des  faits  sociaux.  En  ce 
qui  concerne  spécialement  l'art  militaire,  la 
statistique  est  la  connaissance  approfondie 
de  la  situation  respective  et  comparative  de 
chaque  État  aux  points  de  vue  suivant  : 
population,  forces  militaires  et  navales,  or- 
ganisation politique  et  militaire,  richesse, 
ressources  offertes  par  l'agriculture,  le  com- 
merce et  l'industrie  pour  la  subsistance  et 
l'entretien  des  armées,  voies  de  communi- 
cations de  toute  nature,  etc. 

—  médicale.  Statistique  des  effectifs  des 
liommes  présents  et  du  mouvement  général 
des  malades ,  établie  annuellement  par 
chaque  corps  de  troupe. 

STATUT.  Loi,  règlement,  ordonnance. 
Se  dit  plus  particulièrement  des  règles  éta- 
blies pour  la  conduite  d'une  société,  d'une 
comniiniauté.  d'un  ordre. 

STÉGANOGRAPHIE.  (V.  Cryptogra- 
phie). 

STÉNOGRAPHIE.  Système  d'écriture 
abrégée,  qui  a  pour  objet  de  transcrire  le 
di>cours  au  fur  et  à  mesure  qu'il  est  pro- 
noncé. N'a  pas  d'a2)plications  directes  à 
l'art  militaire. 

STIGMA.  Marque  indélébile  que  l'on 
imprimait  sur  le  bras  des  conscrits  aptes  au 
service  militaire.  Elle  servait  à  reconnaître 
ceux  qu'il  y  avait  lieu  d'appeler  au  service 
en  cas  de  besoin. 

STILET  ou  STYLET.  Poignard  dont  la 
lame  a  la  même  forme  que  celle  de  l'épée. 

STRABISME  Difformité  dans  laquelle 
l'un  des  yeux  s'écarte  involontairement  de 
l'axe  visuel.  Le  strabisme  fonctionnel,  lors- 
qu'il détermine  un  abaissement  de  l'acuité 
visuelle  ou  du  champ  visuel  binoculaire  du 
côté  des  tempes  au-dessous  des  limites  per- 
mises, et  la  paralysie  de  l'un  ou  de  plusieurs 
muscles  de  l'œil,  nécesAtentV exemplio7i.  La 
réforme  n'est  prononcée  qu'après  l'échec  d'un 
traitement  rationnel. 

STRADIOT  ou  STRADIOTE.  Cavalerie 
grecque  au  service  de  la  Réjjubliqne  de  Ve- 
nise. Charles  VIII  en  eut  à  son  service  400, 


STRATAGÈME. 


;87 


SUBSISTANCES  militaires. 


qui  furent  l'origine  de  la  cavalerie  légère 
en  France.  En  réalitéj^c'étaient  des  aventu- 
riers à  cheval  de  tous  les  pays,  armés  d'une 
lance  et  d'une  large  épée  avec  une  masse  à 
l'arçon  de  la  selle.  Il  y  eut  d'ailleurs  des 
différences  d'armement. 

STRATAGÈME.  Signifiait  dans  l'anti- 
quité conduite  de  la  guerre  et  était  syno- 
nyme de  stratégie.  Se  dit  actuellement  pour 
ruse  de  querre. 

STRATEGE.  Général  ayant  la  direction 
des  opérations  d'une  armée  grecque. 

STRATÉGIE.  Science  de  la  conduite  des 
armées.  C'est  cette  partie  de  l'art  militaire 
qui  donne  les  principes  suivant  lesquels  on 
doit  régler  la  direction  et  la  répartition  des 
forces  sur  un  Ihédtre  d'opérations,  les  relations 
que  ces  forces  doivent  conserver  entre  elles, 
l'ordre  qui  doit  présider  à  leurs  mouvements, 
de  manière  à  les  engager  dans  les  conditions  les 
plus  convenables  pour  atteindre  un  but  dé- 
terminé. On  confond  souvent  la  stratJgie 
avec  la  tactique;  la  première  embrasse  tout 
un  ensemble  d'opérations  et  a  pour  champ 
d'action  toute  la  zone,  souvent  fort  étendue, 
sur  laquelle  les  troupes  ont  ;i  se  mouvoir, 
tandis  que  la  seconde  a  pour  but  principal 
la  préparation  immédiate  et  la  conduite  du 
combat.  L'établissement  du  plan  de  cam- 
pagne, le  choix  de  la  base  d'opérations  et 
des  lignes  d'opérations,  la  détermination  des 
objectifs  successifs  à  atteindre,  des  points 
stratégiques  à  occuper,  des  points  de  refuge 
à  mé  ager,  etc.,  etc.,  sont  du  domaine  de  la 
stratégie. 

STRATÉGIQUE.  Qui  a  rapport  à  la 
stratégie  ;  exemple  :  une  route  stratégique, 
une  combinaison  stratégique. 

STRATÉGISTE.  Celui  qui  connaît  bien 
la  stratégie  ou  qui  écrit  sur  cette  scieme. 

STRATER.  Soldat  romain  servant  comme 
palefrenier,  ou  aussi  comme  écuyer  d'un 
consul  ou  d'un  l'hef. 

STRATRODIDE.  Nom  donné  par  les 
Grecs  aux  puntons  traînés  à  la  suite  des 
troupes  pour  traverser  les  cours  d'eau.  Les 
Romains  appelaient  ainsi  leurs  vaisseaux 
servant  aux  transports  par  eau, 

STRATONOMIE.  Ensemble  des  lois  qui 
régissent  l'armée. 

STRATROPÉDIE.  Partie  relative  aux 
études  des  arts  et  des  sciences  utiles  dans 
l'armée. 

STRÉLITZ.  Infanterie  permanente  et 
privilégiée  de  l'ancienne  milice  russe  ;  elle 
se  composait  d'arcbcrs  jusqu'à  l'époque  où 
elle  prit  le  mousquet.  Son  effectif  varia  de 
24,000  à  40,000  hommes,  parmi  le.squels 
se  recrutait  la  garde  du  czai\  SolJats  d'une 
bravoure   éprouvée,  mais    remuants,    insu- 


bordonnés, leurs  désordres  et  leurs  excès  fu- 
rent cause  de  leur  destruction. 

STÉRÉOTOMIE.  Science  ayant  pour 
objet  l'art  de  tailler  le  bois  et  la  pierre  dans 
les  formes  voulues  pour  les  constructions. 

SUBALTERNE.  Qui  est  subordonné  à 
un  autre  (V.  Officiers  subalternes). 

SUBDIVISION.  Division  d'une  des  par- 
ties d'un  tout  déjà  divisé.  La  région  de 
corps  d'armée  se  divise  en  deux  divisions, 
lesquelles  se  subdivisent  chacune  en  quatre 
circonscriptions  territoriales  appelées  subdi- 
visions de  région  et  qui  constituent  des  cir- 
conscriptions de  bureau  de  recrutement.  Il  y 
a  en  France  145  subdivisions  de  région,  à 
raison  de  8  par  corps  d'armée,  sauf  le 
lo"  coips  qui  en  a  9. 

SUBORDINATION.  État  de  celui  qui 
est  subordonné  ;  dépendance  relativement 
aux  supérieurs,  obéissance  qu'on  leur  doit. 

La  subordination  doit  avoir  lieu  rigoureu- 
sement de  grade  à  grade  ;  l'exacte  obser- 
vation des  règles  qui  la  garantissent,  en  écar- 
tant l'arbitraire,  doit  maintenir  chacun  dans 
ses  droits  comme  dans  ses  devoirs. 

Indépendamment  de  la  subordination  au 
grade,  la  discipline  exige,  à  grade  égal,  la 
subordination  à  l'ancienneté,  en  tout  ce 
qui  concerne  le  service  général  et  l'ordre 
public. 

La  subordination  existe  encore,  à  grade 
égal,  à  l'égard  des  officiers  généraux  pour- 
vus de  lettres  de  commandement  spécial,  et 
des  sous-oTiciers  pourvus  d'un  emploi  leur 
conférant  autorité  (V.  Service  intérieur,  prin- 
cipes de  la  subordination). 

SUBSIDE.  Secours  en  argent;  impôt 
levé  pour  les  besoins  de  l'État. 

SUBSIGNAIRE.  Titre  donné  aux  princes 
formant  la  2«  ligne  dans  l'armée  romaine, 
parce  qu'ils  étaient  responsables  des  piinci- 
pales  enseignes. 

D'autres  auteurs  prétendent  que  les  sub- 
signaires  étaient  des  vétérans  n'appartenant 
plus  aux  légions  et  sur  le  point  d'être  licen- 
ciés . 

SUBSISTANCES  militaires.  Le  service 
des  subsistances  militaires  a  pour  but  d'as- 
surer l'alimentation  des  hommes  et  des  che- 
vaux de  l'armée.  La  direction  de  ce  service 
e^t  confiée  aux  membres  de  l'Intendance  mi- 
Ulaire  et  la  g/'stion  ou  exécution  est  assui'ée 
jtar  des  officiers  d'administration  ou  par  des 
entrepreneurs  civils.  Dans  le  premier  cas,  on 
dit  que  le  service  est  exécuté  par  voie  de 
gi-slioH  directe,  dans  le  deuxième  cas,  par 
entreprise. 

Le  service  des  subsistances  se  divise  en 
trois  branches  principales  :  les  vivres,  les 
fourrages,   le  chauffage  et    l'éclairage;    les 


SUBSISTANT. 

ivmples  sont  distiacts,  dans  chacune  de  ces 
catégories,  pour  les  deniers  et  les  matières. 

L'organisation  actuelle  de  ce  service  est, 
suivant  les  localités  et  les  circonstances,  la 
ijestion  directe  ou  Ventreprise. 

L'administration  se  procure  les  denrées  et 
les  matières  qui  lui  sont  nécessaires,  soit  par 
(ichals,  soit  par  réquisitions.  Les  réceptions 
sont  faites  par  les  officiers  comptables,  qui 
sont  responsables  de  la  conservation  et  qui 
sont  chargés  de  la  distribution  des  denrées, 
ainsi  que  de  la  comptabilité  du  service. 

Le  Ministre  de  la  guerre  fixe  la  nature  et 
la  quantité  des  approvisionnements  qui  doi- 
vent être  entretenus  dans  chaque  place,  soit 
pour  la  consommation  courante,  soit  au  titre 
de  la  réserve  de  guerre  (V.  Magasins). 

—  (mise  en).  Action  de  placer  tempo- 
rairement un  homme  de  troupe  isolé,  dans 
un  corps  de  troupe,  qui  lui  fournit  les 
moyens  de  subsistance.  La  mise  en  subsis- 
tance est  prononcée,  à  l'intérieur,  par  les 
commandants  d'armes,  et  aux  armées  en 
campagne,  par  les  généraux.  Lorsqu'ils  l'au- 
torisent, ils  font  parvenir  aux  corps  chargés 
de  recevoir  provisoirement  les  militaires,  un 
ordre  de  mise  en  subsistance  énonçant  les 
motifs  de  cette  admission.  Lorsque  les  mi- 
litaires doivent  cesser  d'être  en  subsistance 
dans  un  corps,  le  commandant  d'armes  ou 
le  général  adresse  au  chef  de  corps  un 
ordre  de  cessation  de  subsistance. 

SUBSISTANT.  Militaire  qui  est  en  sub- 
sistance dans  un  autre  corps.  Lorsqu'un 
corps  est  fractionné,  il  peut  y  avoir  des  sub- 
sistants d'une  portion  du  corps  dans  une 
autre,  d'après  l'ordre  du  chef  de  corps. 

SUBSTITUT.  Magistrat  qui  lient  la 
place  du  procureur  de  la  République,  en 
cas  d'empêchement  ;  officier  qui  remplace  le 
commissaire  du  Gouve.nement,  en  cas  d'ab- 
sence ou  d'empêchement  (V.  Parquet). 

SUBSTITUTION.  Remplacement  d'une 
denrée  par  une  autre  qui  est  équivalente  au 
point  de  vue  nutritif.  Le  biscuit  peut  être 
substitué  au  pain;  le  lard  et  les  conserves 
de  viande  à  la  viande  fraîche;  le  riz  aux  lé- 
gumes secs;  le  cidre,  la  bière  au  vin,  etc., 
dans  les  conditions  indiquée-;  au  tarif  (V.  Li- 
quides, Vivres).  Les  substitutions  d'une  dén- 
iée à  une  autie  non  similaire  ne  peuvent 
être  prononcées  que  par  les  généraux  en 
chef  ou  les  gouverneurs  de  place  forte,  en 
cas  de  nécessité,  au  moment  d'une  guerre. 
Les  denrées  fourragères  comportent  un 
grand  nombre  de  substitutions  prévues  au 
tarif  (V.  Fourrages). 

SUBVENTION.  Fonds  que  l'État  ac- 
corde pour  soutenir  une  iustitution,  une  en- 
treprise. 


788  SUCRE. 

SUCCESSION.  Transmission  des  droits 
actifs  et  passifs  d'une  personne  morte  aune 
personne  vivante. 

—  des  militaires.  Lorsqu'un  militaire 
vient  à  décéder,  à  l'intérieur,  loin  de  sa  fa- 
mille, le  juge  de  paix  est  appelé  et  met  les 
scellés  sur  ses  effets.  Les  scellés  sont  ensuite 
levés,  dans  le  plus  bref  délai,  en  présence 
d'un  officier  chargé  d'assister  à  l'inventaire 
des  effets  et  de  signer  le  procès-verbal  de 
désignation.  L'Etat  reprend  ceux  de  ces 
effets  qui  sont  sa  propriété;  les  autres  sont 
rendus  à  la  famille  ou  vendus  aux  enchères 
publiques  ;  le  produit  en  est  versé  à  la 
Caisse  des  dépôts  et  consignations  pour  être 
remis  aux  héritiers,  ainsi  que  la  solde  due 
par  l'Etat.  Si  le  militaire  est  mort  à  l'hô- 
pital, les  mesures  conservatoires  sont  prises 
par  le  comptable.  Les  papiers,  insignes 
d'ordres,  brevets,  lettres  de  service,  etc., 
doivent  être  rigoureusement  recueillis  et  en- 
voyés aux  héritiers. 

Aux  armées,  les  fonctions  de  juge  de  paix, 
en  ce  qui  concerne  l'apposition  des  scellés, 
sont  remplies  par  les  fonctionnaires  de  l'in- 
tendance. Ce  sont  ces  derniers  aussi  qui 
lèvent  les  scellés  et  dressent  l'inventaire  des 
effets  laissés  par  le  décédé,  en  présence  d'un 
officier  délégué.  Les  objets  appartenant  à 
l'Etat  sont  versés  au  corps  ;  ceux  qui  sont  la 
propriété  du  décédé  sont  divisés  en  deux 
catégories  ;  l'une  comprenant  les  objets  qu'il 
y  aurait  lieu  de  vendre  immédiatement, 
l'autre  comprenant  ceux  qui  peuvent  être 
conservés  pour  être  rendus  à  la  famille. 
Une  copie  de  l'inventaire  est  immédiatement 
adressée  aux  héritiers  ;  si  leur  réponse  n'ar- 
rive pas  dans  les  délais  suffisants,  il  est  pro- 
cédé à  la  vente  aux  enchères  des  objets.  Le 
montant  de  la  vente  est  versé  entre  les 
mains  du  payeur  de  la  division,  ainsi  que 
l'argent  laissé  par  le  militaire,  au  titre  de 
la  Caisse  des  dépôts  et  consignations  ;  les 
armes,  décorations,  papiers,  etc.,  sont  dé- 
posés à  l'état-major. 

SUCRE.  Substance  d'une  saveur  très 
douce,  que  l'on  extrait  des  végétaux,  et  qui 
est  livrée  à  la  consommation  après  avoir 
été  cristallisée  ou  raffinée.  On  distribue  aux 
troupes  du  sucre  cristallisé,  pour  la  consom- 
mation habituelle,  et  du  sucre  raffiné  pen- 
dant les  périodes  de  manœuvre  et  en  cam- 
pagne. 

Le  sucre  cristallisé  est  sous  forme  de 
poudre  sableuse,  de  couleur  blanche.  Il  doit 
être  indigène  ou  provenir  des  colonies  fran- 
çaises, bien  sec,  sans  mélange  et  titrant  au 
moins  98°. 

Le  sucre  raffiné  est  exempt  de  sucre  gris 
ou  jaune,   absolument  blanc,  parfaitement 


SUDES. 


789 


SUEDE. 


épuré,  dur  et  sec.  11  est  livré  en  pains  de 
plusieurs  kilograinnits  ou  en  tablettes  com- 
prenant deux  rations  ciiacune. 

SUDES.  Epieu  ferré  ou  durci  au  feu, 
dont  les  Romains  firent  usage. 

SUEDE  et  son  armée-  Le  service  mili- 
taire personnel  est  obligatoire  ;  il  commence 
à  21  ans  et  finit  à  32  ans  révolus.  De  ces 
12  années,  il  en  passe  6  dans  le  bévàring 
et  6  dans  le  landstorm  ou  la  réserve  de  la 
flotte,  s'il  est  affecté  à  l'armée  de  mer.  Les 
classes  numérotées  de  13  à  20  passent  en 
outre  8  ans  dans  la  réserve  de  la  flotte  (bé- 
vàring de  réserve). 

Pendant  les  6  années  de  bévàring,  le  sol- 
dat n'est  astreint  en  temps  de  paix  qu'à 
42  jours  d'exercices.  11  accomplit  ce  service 
en  totalité,  la  !''<=  année  dans  la  cavalerie, 
l'artillerie,  le  génie  et  la  flotte,  et  en  deux 
périodes  (27  jours  la  l'^  année  et  15  la  sui- 
vante) dans  l'infanterie  et  le  train. 


Les  hommes  du  landstorm  ne  sont  soumis 
à  aucune  obligation  de  service  en  temps  de 
paix. 

L'organisation  militaire  de  la  Suède  est 
basée  sur  le  système  d'une  troupe-cadre, 
dans  laquelle  viennent  se  grouper,  en  cas  de 
mobilisation,  les  diverses  réserves  indiquées 
plus  haut  des  hommes  liés  au  service. 

Cette  troupe-cadre  forme  la  partie  perma- 
nente de  l'arriiée.  Elle  se  recrute  uniquement 
à  l'aide  de  volontaires  ;  elle  comprend  les 
troupes  enrôlées  (varfvnde)  et  les  troupes 
cantonnées  (indelta).  Celles-ci  sont  formées 
et  entretenues  par  les  soins  des  rotes 
(groupes  de  feux,  dans  des  conditions  assez 
compliquées,  au  sujet  desquelles  on  pourra 
consulter  la  Revue  militaire  de  l'Etranger  du 
31  janvier  1890). 

L'effectif  sur  le  pied  de  paix  de  l'armée 
suédoise  est  indiqué  dans  le  tableau  ci- 
après  : 


ARMES    OC    SERVICES. 


État-major 

31  réçiraents  ou  bataillons  d'in- 

fanlerie  formant  corps 

8  régiments  ou   corps  de  cava- 
lerie  

3  régiments  et  2  corps  d'artil- 
lerie  

2  bataillons  du  génie 

1  bataillon  du  train 


OFFI- 

SOUS- 

HOMMES 

FO.VCTION- 
NAIRES 

OF- 

de 

civils 

CHEVAUX. 

CIERS. 

FICIERS. 

troupe. 

ou    mili- 
taires. 

49 

.. 

>, 

8 

108 

1,126 

1,004 

25,217 

287 

211 

219 

lf-9 

4,424 

137 

4,950 

282 

242 

4,287 

41 

722 

62 

54 

840 

18 

3G 

17 

35 

246 

D 

41 

1,755 

1,534 

35,014 

496 

6,068 

OBSERVATIONS. 


48  bataillons. 

47  escadrons. 

234  pièces. 

1  bataillon  de  pon- 
tonniers et  télé- 
graphistes. 


Eu  cas  de  guerre,  le  minimum  des  ressour- 
ces dont  la  Suède  pourrait  disposer  serait  de 
178,030  officiers,  sous-officiers  et  soldats  de 
l'armée  active,  et  de  108,327  hommes  de 
landstorm,  soit  28fi,3o7  hommes. 

Dès  que  l'ordre  de  mobilisation  est  donné, 
les  réserves  de  la  troupe-cadre  et  les  hommes 
appartenant  aux  deux  dernières  classes  exer- 
cées rallient  leurs  corps  pour  y  être  habillés 
et  armés.  Les  autres  classes  ne  sont  appelées 
que  plus  tard,  suivant  les  besoins.  Avec  le 
personnel  mobilisé  tout  d'abord,  on  procède 
à  la  formation  de  l'année  de  campagne  et 
des  troupes  de  garnison,  à  l'armement  des 
forteresses,  à  la  création  des  dépôts  de  trou- 
pes, et  enfin  à  l'organisation  des  services  de 
l'arriére. 

On  peut  conclure  de  l'organisation  du 
pied  de  paix  que  la  Suède  pourrait  lever 
une  armée  de  campagne  qui  mobiliserait,  au 
début  des  opérations,  au  moins  6  divisions 


d'armée  et  1  division  de  cavalerie.  Chaque 
division  d'armée  comprend  :  2  brigades  d'in- 
fanterie   de   2   régiments    à    3    bataillons  : 

1  régiment  de  cavalerie  à  4  escadrons  : 
o  batteries  d'artillerie  ;  1  compagnie  du  gé- 
nie avec  1  équipage  de  pont  ;  les  services 
auxiliaires  ;  son  effectif  général  est  de 
i3,79t)  hommes,  4,427  chevaux  et  1124  voi- 
tures.   La   division   de   cavalerie   comprend 

2  brigades  à  2  régiments  de  4  escadrons, 

3  batteries  à  cheval  et  les  services  accessoi- 
res. L'effectif  de  l'armée  de  campagne  ainsi 
constitué  serait  d'environ  100,000  hommes. 
Il  y  aurait,  en  outre,  50,000  homiues  em- 
ployés comme  troupes  de  garnison  et  de  dé- 
pôt. Mais  il  resterait  environ  30,000  hom- 
mes de  l'armée  active  inutilisés,  au  moins 
pendant  un  certain  temps,  faute  des  élé- 
ments indispensables  pour  les  encadrer. 

Quant  au  landstorm,  il   n'est  pour  ainsi 
dire  pas  organisé  sur  le  pied  de  paix  ;  les 


SUFFISANTE. 


790 


SUISSE. 


conditions  de  son  emploi  sont  soumises  à  des 
règles  spéciales,  de  sorte  que,  dans  ces  con- 
ditions, le  concours  qu'il  pourniit  prêter  à 
l'armée  active  paraît  devoir  être  considéré 
comme  aléatoire.  L'infanterie  suédoise  est 
encore  armée  du  fusil  Remington ,  modèle 
1867,  dont  nous  avons  indiqué  les  données 
générales  dans  le  tableau  de  la  page  338 
(V.  /?</.  27o). 

Mais,  pai'  suite  de  considérations  finan- 
cières ne  permettant  pas  l'adoption  d'un 
nouveau  fusil,  on  vient  de  décider  la  trans- 
formation du  remington  en  arme  du  calibre 
de  8™™.  Le  mécanisme  du  modèle  1867  a 
été  conservé.  Le  nouveau  canon,  avec 
6  rayures,  au  pas  de  0™,288,  est  engagé 
dans  la  monture  du  remington.  Le  poids  du 
nouveau  fusil,  avec  la  baïonnette,  est  de 
4  kilogrammes  à  4'^,100;  sa  longueur  est 
d'environ  i™,23. 

On  a  adopté  une  cartouche  modèle  1880, 
de  0™,O76  de  longueur,  pesant  33  grammes. 
Elle  a  une  charge  de  48'", 7  d'une  poudre 
noire  spéciale,  donnant  à  la  balle  de  loS'',7, 
en  plomb  durci  et  chemise  d'acier,  une  vi- 
tesse initiale  de  o3d  mètres.  On  essaye  une 
poudre  grise  sans  fumée,  qui,  avec  une 
charge  de  3^"",  15,  donne  à  un  projectile  de 
15"'',5  une  vitesse  initiale  de  6U0  mètres. 

SUFFISANTE.  On  appelait  ainsi,  autre- 
fois, une  pièce  de  48  ayant  18  calibres  de 
longueur. 

SUIE.  Matière  noire  que  la  fumée  dépose 
sur  les  parois  des  cheminées  (V.  Ramo- 
nage). 

SUIF.  Graisse  provenant  des  animaux 
ruminants,  tels  que  le  bœuf,  le  mouton,  la 
chèvre,  lorsqu'elle  a  été  fondue.  La  graisse 
de  bœuf  fondue  et  épurée  entre  dans  la  com- 
position de  la  ration  de  guerre  concurrem- 
ment avec  le  saindoux,  à  raison  de  30  gram- 
mes. 

—  de  montagne.  Rondelle  de  graisse 
placée  au-dessus  de  la  dernière  rondelle,  dans 
les  gargousses.  C'est  un  composé  d'huile  de 
pétrole  et  de  paraHine,  qui  a  pour  objet 
d'empêcher  l'emplombage  de  l'àme  de  la 
pièce  et  l'encrassement  des  rayures. 

SUISSE  et  son  armée.  En  principe,  le 
service  est  personnel  et  obligatoire.  L'armée 
fédérale  comprend  3  classes  : 

1°  L'élite  (armée  active)  dont  font  partie 
les  hommes  des  12  premières  classes  (20  à 
32  ans)  ;  l'homme  qui  a  atteint  l'âge  du  ser- 
vice doit  se  présenter  aux  autorités  de  son 
canton,  qui  le  font  habiller  et  incorporer; 

2°  La  landwehr  ou  auszug,  comprenant 
les  gens  âgés  de  32  à  44  ans  ; 


3"  Le  landsturm,  dont  sont  tenus  de  faire 
partie  tous  les  citoj^ens  suisses  aptes  au  ser- 
vice militaire,  qui  ne  sont  incorporés  ni  dans 
l'élite,  ni  dans  la  landwehr,  ou  qui  sont 
exemptés  pour  certaines  raisons.  Les  volon- 
taires que  leur  âge  n'astreint  pas  à  être  sous 
les  drapeaux  en  font  également  partie.  Le 
landsturm  ne  doit  faire  aucun  service  mili- 
taire en  temps  de  paix. 

Tout  Suisse,  qui  ne  fait  pas  son  service 
militaire,  est  soumis  au  payement  d'une 
taxe  annuelle  comprenant  une  partie  fixe 
de  6  francs  et  une  partie  supplémentaire 
basée  sur  le  revenu,  mais  ne  pouvant  dépas- 
ser 3,000  francs. 

Le  service  actif,  dans  l'élite,  est  réglé 
comme  il  suit  :  le  fantassin  fait  une  pre- 
mière période  d'instruction  de  4o  jours  ; 
cette  école  de  recrues  est  de  80  jours  pour 
la  cavalerie,  55  pour  l'artillerie  et  50  pour 
le  génie.  Les  troupes  sanitaires  reçoivent 
pendant  5  semaines  une  première  instruction 
militaire  dans  l'infanterie. 

Les  cours  de  répétition,  qui  ont  lieu  pen- 
dant les  années  suivantes  que  l'on  passe  dans 
l'élite,  ont  lieu  annuellement  pour  les  cava- 
liers et  durent  10  jours;  ceux  de  l'infanterie 
(16  jours)  n'ont  lieu  que  tous  les  deux  ans. 
Le  service  total  d'un  soldat  d'infanterie  dans 
l'année  active  est  donc  de  125  jours  ;  pour 
les  cavaliers  il  est  de  160  jours,  tandis  que 
leurs  sous  officiers  font  360  jours  et  leurs 
officiers  482,  jusqu'au  grade  de  capitaine. 
Dans  le  génie,  le  soldat  de  l'élite  fait 
130  jours  de  service,  et  l'artilleur  de  125  à 
145  jours,  selon  qu'il  s'agit  de  l'artillerie 
de  position,  du  train  ou  de  l'artillerie  de 
campagne. 

Les  cours  de  répétition  ont  également  lieu 
tous  les  quatre  ans  pour  la  landwehr  ;  ils 
durent  6  jours  pour  les  soldats,  et  10  jours 
pour  les  cadres. 

On  distingue,  dans  les  diËFérentes  armes, 
les  troupes  fédérales  proprement  dites  et  les 
troupes  cantonales.  Sont  compris  dans  les 
premières  :  les  guides  (cavaliers  remplissant 
le  rôle  de  gendarmes  ou  cavaliers  d'ordon- 
nance), le  génie,  une  portion  de  l'artillerie 
(parcs  artificiers,  artillerie  de  forteresse,  ba- 
taillons du  train),  les  troupes  sanitaires  et 
les  troupes  d'administration.  Toutes  les  au- 
tres troupes  sont  dites  cantonales. 

Le  territoire  suisse  est  divisé  en  8  arron- 
dissements de  division,  comprenant  chacun, 
1  division  d'infanterie  à  2  brigades  de  2  ré- 
giments à  3  bataillons,  plus  1  bataillon  de 
carabiniers  (chasseurs  à  piedi,  1  régiment 
de  dragons,  1  compagnie  de  guides,  1  bri- 
gade d'artillerie  (6  batteries  à  6  pièces), 
1   bataillon  du  génie,   l  bataillon  du  train, 


plus    les 
taires. 


SUISSE. 

services    administratifs    et   sani- 


791  SULFATE  de  fer. 

Les  effectifs  de  l'armée  fédérale,  à  la  date 
du  l*""  janvier  1890,  étaient  les  suiA'ants  : 


ARMES. 

ÉLITE. 

lANDWEHR. 

OBSERVATIONS. 

État-major  général 

lofaolerie 

122  * 
91,394 
18,369 
2,792 
7,498 
4,877 
1,442 

13 

61,877 

11,143 

2,721 

2,565 

2,064 

413 

*  Y  compris  43  officiers  jndiciaires. 

La  Isndsturm  compte  en  outre  : 

OrOcier? 3,117 

Sous-ofliciers.  .          8,785 
Troupes 256,553 

Troupes  d'administration 

TOTACX 

ToTAi 268,555 

126,444 

80,796 

L'ensemble  de  ces  trois  catégories  forme 
donc  un  total  de  473,795  hommes.  Quand 
la  nouvelle  loi  aura  produit  tous  ses  effets, 
on  pourra  compter  sur  un  effectif  de  343,000 
hommes. 

L'instruction  du  tir  est  excellente.  Tout 
Suisse  doit  tirer  réglementairement  30  balles 
par  an  à  une  réunion  de  tir  cantonal,  ou 
suivre  un  cours  de  3  jours  sous  la  surveil- 
lance d'instructeurs  militaires.  Grâce  à   ces 


dispositions  et  à  l'émulation  entretenue  dans 
toutes  les  classes  de  la  société  pour  le  tir, 
les  Suisses  sont  des  tireurs  hors  ligne,  et  il 
y  a  lieu  de  tenir  compte  de  ce  facteur  très 
important  au  point  de  vue  de  la  valeur  de 
leur  armée. 

L'infanterie  suisse  est  armée  du  fusil  à 
répétition  modèle  1889,  du  calibre  de  7™™,o, 
pour  lequel  le  tableau  de  la  page  338  donne 
les  indications  générales  (fig.  293).  Le  canon. 


Fi-.  295. 


-de  0,78  de  longueur,  a  3  ra3ures  au  pas 
de  0,:27.  La  culasse  mobile  est  à  fermeture 
directe,  avec  mouvement  tournant  du  ver- 
rou. Le  maniement  de  cette  culasse  est  des 
plus  simples  :  pour  extraire  l'étui  vide,  ame- 
ner une  nouvelle  cartouche  dans  la  chambre, 
armer  le  fusil  et  se  retrouver  prêt  à  tirer, 
il  suffit  de  tirer  la  culasse  mobile  en  arriére 
et  de  la  pousser  de  nouveau  en  avant.  Le 
magasin  reçoit  12  cartouches,  qui  peuvent 
y  être  introduites  l'une  après  l'autre  ou  en 
2  paquets  de  6.  Une  13^  cartouche  est,  eu 
outre,  engagée  directement  dans  la  chambre. 
La  cartouche,  longue  de  0,0786,  pèse  36 
grammes.  Elle  reçoit  une  charge  de  1  gr.  9 
de  poudre  sans  fumée,  qui  présente  l'appa- 
rence de  carrelets  plats,  de  couleur  brun 
clair  et  a  été  découverte   par  le  chimiste 


Schenker.  Sa  vitesse  initiale  varie  de  o60 
à  GOO  mètres. 

SUISSES  (régiments).  C'est  Louis  XI 
qui,  le  premier,  entretint  des  troupes  mer- 
cenaires suisses;  leur  effectif  s'élevait  à 
6,000  hommes.  Jusqu'à  1 830,  il  y  eut  tou- 
jours dans  l'armée  français';  des  régiments 
suisses,  qui  servirent  avec  bravoure  et  fidé- 
lité (V.  Cent  Suisses,  Garde  roi/ale). 

SUITE.  Ceux  qui  suivent,  qui  vont  après 
(V.  Officier  à  la  suite). 

SULFATE  de  fer.  Matière  désinfectante 
que  l'on  emploie  mélangée  avec  l'eau,  dans 
la  proportion  d'un  centième  du  poids  total, 
pour  la  désinfection  des  latrines.  Elle  est 
fournie  par  le  service  du  génie.  Elle  peut 
être  remplacée  par  l'eau  phéniquée  ou  par 
Vhuile  lourde  de  houille. 


SUPERIEUR.  ' 

SUPÉRIEUR.  Qui  est  au-dessus  d'un 
autre,  on  grade,  en  dignité,  etc.  (V.  disci- 
pline, marques  extérieures  de  respect,  salut, 
subordination,  c<c.).  On  désigne  sous  le  nom 
d'officiers  supé^i^urs,  les  officiers  du  grade 
de  commandant,  de  lieutenant-colonel  ou  de 
colonel. 

SUPERSTRUCTURE.  Partie  de  la  voie 
ferrée  comprenant  les  rails  et  les  éléments 
servant  à  les  réunir  ou  à  supporter  le  poids 
des  travées. 

SUPPLÉANT.  Celui  qui  est  chargé  de 
remplir  les  fonctions  de  quelqu'un,  à  son 
défaut. 

—  du  SOUS  intendant.  A  défaut  d'un 
fonctionnaire  de  l'intendance,  le  sous-inten- 
dant absent  ou  empêché  est  suppléé,  savoir: 
dans  les  places  ou  villes  de  gai  nison  où  il  y 
a  un  major  de  place  ou  de  garnison,  par  ce 
major  ;  dans  les  autres  places  ou  villes  de  gar- 
nison, par  un  officier  du  grade  de  capitaine 
désigné  par  le  général  connnandant  la  sub- 
division de  région  ;  dans  les  lieux  où  il  n'y  a 
pas  de  garnison  et  dans  ceux  où  la  garnison 
ne  compte  pas  d'officier  du  grade  de  capi- 
taine, par  le  maire.  Toutefois,  un  entre- 
preneur de  fournitures  à  la  ration  ne  peut 
être  suppléant  du  sous-intendant,  ni  à  titre 
de  maire,  ni  à  celui  d'adjoint  ou  de  con- 
seUler  municipal.  Dans  les  localités  dépour- 
vues, à  la  fois,  d'un  officier  du  grade  de 
capitaine  et  d'un  maire,  les  fonctions  de 
suppléant  du  sous-intendant  peuvent  être 
conférées,  par  l'autorité  militaire,  à  un 
lieutenant  ou  à  un  sous-lieutenant  de  la 
garnison.  Toutes  ces  dispositions  sont  appli- 
cables à  la  suppléance  en  temps  de  guerre. 

Les  officiers  qui  suppléent  les  sous-inten- 
dants militaires  n'exercent  aucune  attribu- 
tion de  surveillance  administrative  à  l'égard 
des  personnels  sans  troupe  ou  des  corps  de 
troupe.  Ils  ne  peuvent  ordonnancer  aucune 
dépense,  si  ce  n'est  à  litre  provisoire  seule- 
ment, pour  le  payement  des  frais  de  route 
aux  militaires  isolés.  Ils  ne  visent  aucune 
j)iéce  justificative  contenant  la  comptabi- 
lité des  corps  de  troupes  et  des  établisse- 
ments ou  services.  Les  règlements  des  divers 
services  et  les  instructions  ministérielles 
font  connaître  les  attributions  de  détail  qui 
leur  sont  confiées  pour  l'exécution  courante 
du  service  :  délivrance  des  feuilles  de  route 
aux  isolés  et  aux  détachements,  des  ordres 
de  transport  du  matériel,  des  bons  de  che- 
mins de  fer,  établissement  des  procès-ver- 
baux destinés  à  constater  les  pertes  ou  acci- 
dents qui  lui  sont  signalés  (ces  procès-verbaux 
doivent  toujours  être  homologués  par  le  sous- 
intendant)  ;  surveillance  des  services  admi- 
nistratifs de  la  place,  etc. 


2  SURCHARGE. 

Les  attributions  du  maire,  comme  sup- 
pléant légal  du  sous-intendant,  ont  été  indi- 
quées au  mot  maire. 

SUPPLÉMENT.  Ce  qu'on  donne  en  sus, 
comme,  par  exemple,  les  diverses  indem- 
nités, les  suppléments  de  chauffage,  etc. 

SUPPLÉMENTAIRE.  Q"»  sert  de  sup- 
plément ;  ce  qu'on  a  ajouté  à  un  livre  pour 
suppléer  ce  qui  manquait,  exemple  :  la 
partie  supplémentaire  du  Bulletin  officiel  du 
ministère  de  la  guerre. 

SUPPLICE.  Ciiâtiments  corporels,  sou- 
vent cruels,  employés  autrefois  pour  punir 
des  fautes  graves  ou  contenir  certains 
hommes  de  sac  et  de  corde,  qui  entraient 
dans  la  composition  des  armées  de  l'époque. 

SUPPORT.  Ce  qui  soutient  une  chose. 
Dans  les  ponts  militaires,  les  supports  sont 
fixes,  tels  que  les  chevalets,  les  pilots,  les 
voilures,  les  gabions  ;  ou  flottants,  tels  que 
les  bateaux,  les  pontons,  les  radeaux,  etc. 
Il  existe  également  dans  les  bouches  à  feu, 
les  supports  de  culasse  et  les  supports  de 
tourillons. 

—  de  blindage.  Consistent  générale- 
ment en  poteaux  en  charpentes,  dont  l'écar- 
tement  varie  avec  la  portée  du  ciel  et  l'é- 
quarrissage  des  bois  emjjloyés. 

SUPPRESSION.  Action  d'abolir,  d'an- 
nuler, de  retrancher. 

—  de  corps.  Action  de  supprimer  un 
corps  de  troupe  dans  l'armée.  Ne  peut  se 
faire  que  par  une  loi  (V.  Dissolution  d'un 
corps  de  troupe) . 

—  d'emploi.  Action  de  supprimer  des 
emplois  dans  l'armée.  Dans  ce  cas  les  titu- 
laires peuvent  être  placés  dans  la  position 
de  non-activité;  mais  généralement  les  sup- 
pressions d'emploi  se  font  par  voie  d'ex- 
tinction, c'est-à-dire  lorsque  les  titulaires 
sont  mis  à  la  retraite  ou  décédés,  ou^  pro- 
mus à  un  grade  supérieur. 

—  de  grade.  Action  de  supprimer  un 
grade  dans  la  hiérarchie  militaire  ;  ne  peut 
se  faire  que  par  une  loi. 

SURDI-MUTITÉ.  Infirmité  de  celui  qui 
est  à  la  fois  sourd  et  muet.  La  surdi-mutité 
de  notoriété  publique  confère  V exemption. 

SURDITÉ.  Maladie  de  l'organe  de  l'ouïe, 
qui  empêche  d'entendre.  Elle  dépend  de 
l'altération  des  organes  nerveux  ou  de  l'ap- 
pareil acoustique.  La  simulation  de  la  sur- 
dité sans  maladie  apparente  de  l'oreille  est 
facile,  et  les  instructions  ministérielles  pres- 
crivent aux  conseils  de  révision  de  faire  des 
enquêtes  et  de  garder  en  observation  tous 
les  hommes  qui  sont  suspects  de  simulation. 
La  surdité  reconnue  motive  Vexemption  et 
la  réforme. 

SURCHARGE.    Mot  écrit  sur   un  autre 


SURÉGALISOIR. 


793 


SURVEILLANT, 


mot,  chiffre  écrit  sur  un  autre  chiffre.  Les 
surcharges  sont  abs^ument  interdites  dans 
les  documents  et  les  registres  de  comptabilité 
de  l'adiTiinistration  militaire.  Les  mots  al- 
térés ou  surchargés  doivent  être  biffés,  et 
l'on  doit  porter  en  marge  ou  au  bas  de  la 
page  la  mention  suivante  :  «  Approuvé  les 
mois  (les  écrire)  altérés  ou  surchargés  ». 

SURÉGALISOIR.  Crible  en  peau,  qui 
sépare  les  grains  de  poudre  trop  gros. 

SURFAIX.  Large  bande  de  sangle,  qui 
entoure  complètement  le  ventre  du  cheval  et 
sert  à  fixer  une  couverture  sur  son  dos.  Le 
surfaix  est  un  effet  de  harnachement  en 
usage  dans  tous  les  corps  de  troupe  montés. 
Les  surfaix  de  voltige  nécessaires  aux  corps 
de  troupe  à  cheval  sont  achetés  au  compte 
de  la  masse  d'entretien  du  harnachement  et 
ferrage. 

SURINTENDANTE.  Titre  qu'on  donne 
à  la  principale  directrice  des  maisons  d'édu- 
cation établies  pour  les  filles  des  membres  de 
la  Légion  d'honneur. 

SUROS.  Exostose  qui  se  développe  quel- 
quefois sur  l'un  des  côtés  du  canon  antérieur 
du  cheval.  Quand  le  suros  a  la  forme  al- 
longée, il  prend  le  nom  de  fusée  ;  quand  il 
y  a  un  suros  de  chaque  côté  du  canon,  on  le 
nomme  suros  chevillé. 

SURPRISE.  Attaque  imprévue  au  moyen 
de  laquelle  on  s'empare  d'une  place,  d'un 
poste,  d'une  troupe,  etc.  On  profite  pour  cela 
d'un  manque  de  surveillance,  d'intelligence 
avec  l'ennemi,  de  la  fatigue  de  celui-ci, 
d'une  partie  mal  gardée,  etc.  (V.  Attaque 
par  surprise). 

SURPIED.  Bande  étroite  de  cuir  qui 
maintient  l'éperon  en  passant  sur  le  cou- 
de-pied. 

SURSIS  d'appel.  Les  hommes  de  l'ar- 
mée active  ne  peuvent  plus  obtenir  de 
sursis  d'appel.  Lés  hommes  de  la  réserve  et 
de  l'armée  territoriale  qui,  pour  des  raisons 
d'intérêt  ou  de  santé,  ne  peuvent  accomplir 
leur  période  d'instruction,  peuvent  obtenir 
du  général  commandant  la  subdivision  des 
sursis  d'appel  qui  ont  pour  effet  de  ren- 
voyer l'homme  à  la  convocation  normale  de 
l'année  suivante,  ou  de  convoquer  à  l'au- 
tomne des  hommes  devant  faire  une  période 
au  printemps,  ou  réciproquement.  Toutefois, 
les  gradés  de  l'armée  territoriale  ne  peuvent 
obtenir  leur  sursis  que  du  général  comman- 
dant le  corps  d'armée.  Le  nombre  total  des 
sarsis  ne  doit  jamais  dépasser  10  p.  100  dos 
hommes  convoqués. 

—  d'arrivée.  Délai  accordé  à  un  mili- 
taire pour  rejoindre  son  nouveau  corps  ou 
service  à  la  suite  d'un  changement  de  rési- 
dence. Ces  sursis  sont  accordés  par  les  auto- 


rités qui   ont   pouvoir   d'accorder    les    per- 
missions et  dans  les  mêmes  limites. 

SURVEILL.\NCE.  Action  de  veiller  avec 
autorité  sur  une  personne  ou  sur  une  chose. 

—  administrative.  Elle  a  pour  objet  di' 
surveiller  l'ailministration  des  corps  do 
troupe  et  des  établissements  considérés 
comme  tels.  Elle  est  exercée  par  les  fonc- 
tionnaires de  l'intendance,  et  s'opère  de 
deux  manières  :  1°  par  des  vérifications  sur 
pièces;  2°  par  des  vérifications  matérielles. 
Les  vérifications  sur  pièces  consistent  dans  la 
vérification  joui-nalière  des  situations  admi- 
nistratives, dans  la  vérification  trimestrielle 
des  comptes  en  deniers  et  des  comptes  du 
matériel  appartenant  aux  corps,  et  dans  la 
vérification  annuelle  du  matériel  apparte- 
nant à  l'Etat.  Les  vérifications  matérielles 
consistent  dans  la  vérification  des  fonds  res- 
tant dans  les  caisses  des  trésoriers  et  dans 
celles  des  conseils  d'administration,  ou  des 
chefs  de  détachement,  suivant  le  cas  ;  dans 
les  recensements  partiels  ou  généraux  des 
matières  et  objets  existant  dans  les  maga- 
sins des  corps.  Ces  vérifications  ont  lieu  ino- 
pinément. 

Les  fonctionnaires  de  l'intendance  passent 
des  revues  d'effectif  quand  ils  en  reçoivent 
l'ordre  du  Ministre  ou  des  généraux  ;  ils 
peuvent,  en  outre,  sur  l'ordre  du  comman- 
dement, faire  l'inventaire  des  magasins  des 
unités  administratives. 

—  de  l'ordinaire.  Elle  est  exercée  par 
le  plus  ancien  lieutenant  de  l'unité  admi- 
nistrative et  par  le  capitaine  commandant. 

—  des  hôpitaux.  Elle  est  exercée  par 
les  généraux,  par  le  commandant  d'armes, 
par  le  major  de  la  garnison  et  par  le  capi- 
taine de  visite,  dans  les  conditions  indiquées 
par  les  articles  135  à  141  du  règlement  du 
4  octobre  1891  sur  le  service  des  places. 

—  des  magasins.  La  surveillance  des 
magasins  des  corps  de  troupe  est  exercée  [ar 
les  conseils  d'administration  et  par  les  fonc- 
tionnaires de  l'intendance;  la  surveillance 
des  magasins  des  unités  administratives  est 
exercée  par  les  chefs  de  batailloa  ou  d'esca- 
dron, par  les  majors  et  par  les  généraux 
inspecteurs  ;  la  surveillance  des  magasins 
administratifs  est  exercée  par  les  fonction- 
naires de  l'intendance  et  par  les  inspecteurs 
généraux  de  ce  service. 

—  des  prisons  militaires.  Elle  est 
exercée  par  le  commandant  d'armes,  par  le 
major  de  la  garnison  et  par  le  capitaine  de 
vi.-ite,  dans  les  conditions  indiquées  par  les 
articles  142  à  loi  du  règlement  du  4  oc- 
tobre 1891  sur  le  service  des  places. 

SURVEILLANT.  Celui  qui  est  chargé 
de  surveiller.  Se  dit  spécialement  des  agents 


-  SUSCRIPTION.  794 

qui  sont  chargés  de  garder  les  condamnés 
dans  les  prisons  militaires. 

SUSCRIPTION.  Adresse  écrite  sur  le  pli 
extérieur  d'une  lettre  ou  d'un  paquet.  La 
suscription  des  lettres  ou  paquets  de  service 
doit  porter  les  mots  S.  M.  (service  militaire) 
et  l'indicaiion  de  la  qualité,  ainsi  que  la  si- 
gnature de  l'expéditeur.  Dans  le  cas  où  l'en- 
voi est  fait  sous  enveloppe  cachetée,  il  doit 
en  être  fait  mention  dans  la  suscription,  par 
ces  mots  :  nécessité  de  fermer. 

SUSPENSION.  Action  de  tenir  une 
chose  en  l'air,  de  sorte  qu'elle  pende.  Action 
d'interrompre,  de  dififérer,  de  disconti- 
nuer . 

—  d'armes.  Cessation  momentanée  des 
hostilités.  C'est  une  convention  essentielle- 
ment militaire  qui  intervient  pour  une  très 
courte  durée,  entre  les  chefs  de  corps  ou  de 
détachements  opposés,  et  dont  les  effets  ne 
s'appliquent  qu'à  des  points  déterminés  du 
théâtre  de  la  lutte. 

—  des  chevaux.  Les  infirmeries  des 
corps  de  troupe  à  cheval  doivent  être  pour- 
vues d'appareils  de  suspension  pour  les  che- 
vaux atteints  de  maladies  ou  de  fractures 
des  membres.  Ces  appareils  sont  conformes 
au  modèle  annexé  à  la  décision  ministérielle 
du  22  juin  1882  (J.  M.,  p.  r.,  page  5i); 
ils  sont  achetés  et  installés  au  compte  de  la 
masse  d'entretien  du  harnachement  et  fer- 
rage. 

—  d'emploi.  Action  de  priver  de  son 
emploi  pour  un  temps  déterminé,  un  ofiQcier 
ou  assimilé,  par  suite  de  sa  mise  en  non- 
activite.  La  suspension  d'emploi  ne  peut 
être  prononcée  pour  plus  d'une  année. 

—  de  grade.  Les  chefs  de  musique,  qui 
ne  sont  pas  assimilés  au  grade  d'officier,  peu- 
vent être  suspendus  temporairement  par  dé- 
cret du  chef  de  l'État,  sur  la  proposition  du 
Ministre  de  la  guerre. 

—  des  réparations.  Les  commandants 
d'unités  administratives  peuvent,  avec  l'au- 
torisation du  major,  suspendre  la  réparation 


TABAC. 

des  effets,  objets,  armes,  outils,  etc.,  laissés 
par  les  hommes  qui  entrent  dans  une  posi- 
tion d'absence,  lorsqu'ils  reconnaissent  que 
ces  effets  ou  objets  peuvent,  en  raison  du 
peu  d'importance  de  la  dégradation,  faire 
encore  un  bon  service  entre  les  mains  des 
hommes  à  leur  retour  au  corps. 

SYLLOCHISME.  Dédoublement  des  files 
de  16  hommes  de  la  pUalange  grecque,  pour 
la  réduire  à  8  hommes  de  front. 

SYNTAGME.  Carré  d'hoplites  compre- 
nant 16  hommes  sur  chaque  face. 

SYNTHÈME.  Signifiait  ?ho<  d'ordre  dans 
les  armées  grecques,  marron  de  ronde  ou 
ordre  du  jour  de  la  légion  chez  les  Ro- 
mains. 

SYSTAXE.  Ensemble  de  4  files  ou 
stiques  (de  8  hommes)  de  la  milice  grecque  ; 
ses  32  hommes  sous  les  ordres  d'un  sys- 
traque,  représentaient  la  moitié  d'une  pen- 
tacontarchie. 

SYSTÈME.  Ensemble  des  principes  con- 
stituant une  doctrine  sur  une  que-tion  ou 
réglant  les  formes  à  donner  à  celle-ci. 

—  de  fortification.  En  ce  cas,  le  mot 
sj'stème  est  caractérisé  par  le  tracé,  mais  le 
profil  et  les  dispositions  du  flanquernent  y 
jouent  aussi  un  certain  rôle. 

—  de  mines  (V.  Contremines). 

—  de  ressorts.  Ensemble  des  ressorts 
qui,  pour  les  wagons,  sont  destinés  à  dimi- 
nuer la  violence  des  chocs  au  départ  et  à 
l'arrêt. 

—  de  rayures.  Forme  et  tracé  des 
rayures,  variables  pour  chaque  arme. 

—  d'artillerie.  Ensemble  des  bouches  à 
feu  construites  d'après  les  mômes  principes. 
Les  principaux  systèmes  dans  leur  ordre 
chronologique,  sont  intitulés  :  Vallière , 
Gri])eauval,  An  xi,  en  usage  avant  1838, 
modèle  1838,  de  Reffye,  modèle  actuel;  il  y 
a  un  système  particulier  d'artillerie  de  ma- 
rine. 

SYS  TRAM  ME.  Ensemble  de  2  xénar- 
chies  ou  1824  vdtates  de  la  milice  grecque. 


T.  Petites  places  d'armes  formant  un  T, 
que  l'on  établissait  autrefois  à  l'extrémité 
de  la  sape  double  qui  prolongeait  la  portion 
circulaire.  Aux  extrémités  de  ces  places  d'ar- 
mes, on  disposait  des  batteries  de  petits 
mortiers  de  lo°,  destinés  à  couvrir  de  pro- 
jectiles les  détenseurs  du  chemin  couvert. 

TABAC.  Grande  et  belle  plante  de  la  fa- 


mille des  solanées,  dont  les  feuilles,  après 
avoir  subi  certaines  préparations,  sont  pro- 
pres à  être  fumées,  prisées  ou  même  mâ- 
chées. 

Chaque  sous-officier  et  soldat  reçoit  tous 
les  dix  jours,  un  bon  de  livraison  de 
100  grammes  de  tabac.  Ces  bons,  au  dos 
desquels   est  inscrit  le  numéro  d'ordre  cor- 


TABATIÈRE  (fusil  a).  79S 

respondant  à  chaque  débit  où  la  troupe  doit 
s'approvisionner,  sont%erais  gratuitement 
aux  diefs  de  corps  et  de  service,  au  com- 
mencement de  chaque  mois,  par  le  directeur 
des  contributions  indirectes,  lequel  est  avisé 
de  l'etTectif  à  pourvoir  par  un  état  mensuel 
fourni  par  le  chef  de  corps  ou  de  service. 
Tous  les  dix  jours,  les  chefs  de  corps  ou  de 
service  délivrent  aux  commandants  d'unités 
administratives,  sur  des  états  nominatifs  in- 
diquant les  fumeurs  et  les  non-fumeurs,  une 
quantité  de  bous  égale  au  nombre  des  fu- 
meurs. Tout  homme  de  troupe  qui  se  pré- 
sente en  unifjrme,  avec  un  bon  de  livraison, 
chez  le  débitant  dout  le  nom  figure  au  dos 
dudit  bon,  reçoit  un  paquet  de  100  gram- 
mes de  tabac  de  cantine,  moj'ennant  la  re- 
mise du  bon  et  le  payement  de  0,13  cen- 
times. Le  trafic  des  bons  de  tabac  est 
formellement  interdit. 

Sorte  de  colle  d'anues  en  forme  de  dol- 
mantique,  que  portaient  les  hérauts  d'ar- 
mes. 

TABATIÈRE  (fusil  à).  Nom  donné  aux 
fusils  à  piston  transformés  en  fusils  à  taba- 
tière. 

TABLE.  Meuble  en  bois  posé  sur  quatre 
pieds,  et  qui  fait  partie  du  mobilier  des 
chambres  de  la  troupe,  des  cuisines,  des 
écoles,  des  magasins,  des  inlirmeries,  etc. 
Toutes  ces  tables  sont  fournies  et  remplacées 
par  le  service  du  génie.  Se  dit  aussi  du 
groupe  formé  par  les  personnes  qui  prennent 
habituellement  leur  repas  ensemble,  à  une 
même  table. 

Les  dispositions  concernant  les  tables  des 
officiers  et  celles  des  sous-officiers,  sont  in- 
diquées par  le  règlement  du  28  décembre 
1883  sur  le  service  intérieur.  (Art.  398  et 
399,  infanterie;  art.  393  et  394,  cavalerie; 
art.  417  et  418,  artillerie.)  Pour  les  tables 
à  bord  des  navires,  V.  Nourriture  à  bord. 

On  donne  également  le  nom  de  table  à  un 
index  ou  répertoire  établi  dans  l'ordre  alpha- 
bétique, pour  permettre  de  trouver  facile- 
ment les  matières  contenues  dans  un  livre. 
Le  Journal  militaire  et  le  Bulletin  officiel  du 
ministère  de  la  guerre  sont  pourvus  de  deux 
tables  pour  chaque  volume  semestriel,  l'une 
établie  dans  Tordre  chronologique,  et  l'autre 
dans  l'ordre  alphabétique.  Une  table  géné- 
rale, mise  à  jour  chaque  année,  sert  à  fari- 
liter  la  recherche  des  décrets,  décisions,  etc., 
encore  en  vigueur,  dans  toute  la  collection 
de  ces  deux  publications  officielles  qui  font 
suite  l'une  à  l'autre. 

—  de  construction.  Feuille,  planche, 
ouvrage,  où  sont  indiqués  méthodiquement, 
tous  les  renseignements  nécessaires  pour  la 
constraction  d'une  arme,  d'un  engin,  etc. 


TABLE. 

—  de  défilement.  Table  préparée  pour 
faciliter  la  recherche  du  point  où  doit  s'éta- 
blir le  tireur  en  vue  d'atteindre,  par  le  tii- 
indirect,  un  but  caché  derrière  un  obstacle 
en  rasant  la  crête  de  ce  dernier. 

—  de  tir.  Tableaux  à  double  entrée  qui 
donnent  les  éléments  du  tir  pour  chaque 
bouche  à  feu  et  même  pour  chaque  genre  de 
tir  de  la  bouche  à  feu  considérée  Ainsi,  si 
nous  prenons  par  exemple  les  tables  de  tir 
du  canon  de  90™™  (modèle  1877),  pour  le 
tir  de  plciti  fouet,  nous  trouvons,  en  tête  du 
tableau,  les  indications  concernant  le  poids 
de  la  charge  (1*^,900),  le  poids  du  projectile 
(8  kilogrammes),  la  vite  se  initiale  (4oo  mè- 
tres) et  l'angle  de  relèvement  (18'').  La  con- 
naissance de  ces  éléments  est  indispensable 
pour  le  réglage  du  tir. 

Les  tableaux  eux-mêmes  contiennent  une 
série  de  colonnes,  dans  l'ordre  suivant  : 
i°  portées;  2°  Musses;  3"  dérives  (ces  deux 
dernières  indiquent  en  millimètres  les  valeurs 
à  donner  à  la  hausse  et  à  la  dérive  pour 
obtenir  la  ligne  de  mire  correspondante  à 
chacune  des  portées);  4°  angles  de  tir,  pour 
les  mêmes  distances,  lorsqu'on  emploie  le 
niveau  de  pointage  ;  3°  angles  de  chute  cor- 
respondant aux  divers  angles  de  tir  de  la 
colonne  précédente  ;  6°  vitesses  restantes  ; 
1°  durée  du  trajet;  8°  dérivations  des  pro- 
jectiles; 9°  flèches  maxima  de  la  trajectoire  ; 
10°  zones  dangereuses  pour  l'infanterie  ; 
11"  pour  la  cavalerie;  12°,  13°  et  14°,  les 
écarts  probables  en  portée,  en  direction  et  en 
hauteur.  Ces  diverses  données  permettent 
d'effectuer  le  tir  de  plein  fouet  en  parfaite 
connaissance  de  cause  dans  tontes  les  circon- 
stances où  l'on  peut  se  trouver. 

L'artillerie  possède,  en  outre,  pour  chaque 
bouche  à  feu,  dos  tables  de  tir  plon- 
geant, donnant  d'une  part  les  éléments  du 
tir  pour  une  série  de  charges  inférieures  à 
la  charge  normale,  employées  avec  un  même 
angle  de  tir,  pour  permettre  le  tir  plongeant, 
et  d'autre  part  les  éléments  pour  une  série 
d'angles  de  tir  employés  avec  une  même 
charge,  pour  permettre  le  tir  vertical. 

Les  tables  de  tir  numériques  se  rat- 
tachent, parleur  disposition,  a  3  types  prin- 
cipaux :  1°  à  charges  constantes,  avec  la 
portée  pour  argument  ;  2°  à  charges  varia- 
bles, avec  le  même  argument  ;  3°  a  charges 
v;iriahles  avec  les  charges  pour  argument. 

Les  tables  de  tir  graphiques,  spécia- 
lement destinées  à  résoudre  les  problèmes  du 
tir  de  siège  dans  lequel  l'angle  de  chute 
entre  comme  donnée,  consistent  en  courbes 
tracées  sur  du  papier  quadrillé.  Les  angles 
de  chute  sont  portés  sur  l'axe  horizontal  et 
les  distances  sur  l'axe  vertical.  Les  divers 


TABLRA.U  D'AVANCEMENT. 

cléments  du  tir  sont  figures  par  des  courbes, 
dont  chacune  porte  un  nombre  indiquant  la 
valeur  particulière  de  l'élément  qu'elle  re- 
présente. Pour  trouver  les  éléments  d'un  tir 
dont  l'angle  de  chute  et  la  portée  sont  don- 
nés, déterminer  le  point  d'intersection  des 
deux  lignes  rectangulaires  aboutissant  : 
l'une  sur  l'axe  horizontal  à  cet  angle  de 
chute,  l'autre  sur  l'axe  vertical  à  cette  por- 
tée; la  valeur  de  chacun  des  éléments  cher- 
chés est  représentée  par  le  nombre  de  la 
courbe  qui  passe  en  ce  point. 

Les  diverses  armes  à  feu  portatives  ont 
également  des  tables  de  tir  très  complètes 
donnant  tous  les  renseignements  les  plus  dé- 
taillés sur  tout  ce  qui  peut  servir  à  régler  le 
tir  de  ces  armes  dans  toutes  les  conditions. 

TABLEAU  d'avancement.  Liste  éta- 
blie annuellement,  ;ï  la  suite  des  inspections 
générales,  par  les  commissions  d'armes  et 
par  la  commission  supérieure  de  classement, 
sur  laquelle  sont  portés  tous  les  officiers  et 
assimilés  qui  sont  pioposés  pour  l'avance- 
ment au  choix  jusqu'au  grade  de  colonel 
inclusivement.  Ce  tableau  est  publié  dans  le 
Journal  ofliciel  ainsi  que  dans  le  Bulletin 
officiel  du  ministère  de  la  guerre,  partie  sup- 
plémentaire. Le  Ministre  de  la  guerre  peut, 
à  toute  époque,  inscrire  un  officier  ou  assi- 
milé au  tableau  d'avancement.  Les  officiers 
portés  sur  le  tableau  pour  l'avancement  à 
un  grade,  sont  classés  entre  eux  d'après  leur 
ancienneté  dans  le  grade  qu'ils  occupent,  et 
les  nominations  se  font  généralement  dans 
l'ordre  d'inscription  au  tableau  ;  toutefois, 
le  Ministre  de  la  guerre  peut  déroger  à  cette 
règle  lorsqu'il  le  juge  convenable  (V.  Avan- 
cement, Propositions,  Nominations,  Promo- 
tions). 

—  de  recensement  (V.  Recensement). 

—  figuratif  du  tir.  Pour  obtenir  l'écart 
absolu  moyen,  qui  donne  une  indication 
précise  de  la  justesse  d'une  arme,  sans  avoir 
à  prendre  des  mesures  sur  la  plaque  qui  re- 
çoit les  coups,  on  trace  généralement  sur 
celle-ci  un  quadrillage  régulier.  Un  papier 
quadrillé  à  une  échelle  (rouvenue  reçoit,  au 
fur  et  à  mesure,  la  trace  des  points  d'impact 
des  balles.  C'est  un  papier  ainsi  obtenu  qui 
est  un  tableau  figuratif  de  tir. 

TABLEAUX.  Résumé,  sous  forme  de  co- 
lonnes, des  diverses  données  concernant  une 
bouche  à  feu,  les  projectiles,  les  outils  ou 
parties  du  matériel,  la  composition  des  pou- 
dres ou  autres  substances,  le  chargement 
des  équipages  de  pont,  des  diverses  voitures 
ou  caisses,  munitions,  outils  ou  approvi- 
sionnements, la  composition  des  rations,  les 
dimensions  des  divers  objets,  leur  poids,  leur 
prix,    les   ressources  nécessaires  pour   exé- 


7f6  TABLIER. 

futer  un  travail  donné,  etc.,  etc.  Le  nombre 
et  la  forme  de  ces  tableaux  sont  variables 
et  dépendent  uniquement  de  la  nature  des 
renseignements  que  l'on  veut  grouper  sous 
une  forme  saisissante  dans  un  cadre  aussi 
restreint  que  possible. 

TABLETTE.  Planche  posée  pour  mettre 
quelque  chose  dessus.  Telles  sont  les  tablet- 
tes d'ateliers  régimentaires,  des  cuisines,  des 
maréchaux  ferrants,  de  toilette,  etc.  Toutes 
ces  tablettes  sont  fournies  et  mises  en  place 
par  le  service  du  génie. 

TABLIER.  Pièce  de  toile  ou  de  cuir  que 
les  ouvriers  mettent  devant  eux  pour  préser- 
ver leurs  hal)its  en  travaillant.  Certains  ou- 
vriers militaires  d'administration,  tels  que 
les  tonneliers,  les  bouchers,  les  botteleurs, 
sont  pourvus  de  tabliers  au  compte  du  ser- 
vice des  subsistances.  Dans  les  troupes  mon- 
tées, les  maréchaux  ferrants  doivent  se  pour- 
voir, à  leurs  frais,  d'un  tablier  de  forge  en 
cuir. 

—  des  ponts.  Partie  d'un  pont  sur  la- 
quelle s'effectue  la  circulation.  Il  comprend 
généralement  un  plancher  en  madriers,  de 
4  mètres  environ  de  largeur,  supporté  par 
une  série  de  poutrelles,  qui  s'appuient  sur 
les  corps  de  support  et  sont,  par  suite,  pa- 
rallèles à  l'axe  du  pont. 

A  défaut  de  bois  équarris  et  de  madriers 
ou  de  fortes  planches,  on  peut  former  le  ta- 
blier de  rondins  jointifs  ou  de  fascines, 
maintenues  au  moyen  de  broches  ou  de  pou- 
trelles de  guindage  sur  des  poutrelles  eu 
grume.  On  recouvre  le  tablier  de  terre  pour 
égaliser  la  voie. 

Le  tablier  d'un  pont,  pour  être  en  état  de 
résister  au  passage  de  l'infanterie  par  files 
de  4,  de  la  cavalerie  en  colonne  par  2  ou 
de  l'artillerie  de  campagne,  doit  pouvoir 
supporter  une  charge  de  600  kilogrammes 
au  mètre  cour.int,  plus  son  propre  poids.  On 
peut  évaluer  à  300  kilogrammes  par  mètre 
carré  le  poids  maximum  que  pourrait  avoir 
à  supporter  un  pont  sur  lequel  viendrait  à 
se  presser  une  foule  compacte.  Enfin,  le  ta- 
lilier  d'un  pont  devant  donner  passage  à  des 
pièces  de  siège  de  155,  doit  être  en  état  de 
supporter  un  poids  uniformément  réparti  de 
600  kilogrammes  par  mètre  courant,  plus 
une  surcharge  de  2,000  kilogrammes,  sup- 
posée appliquée  au  milieu  de  la  travée. 

—  de  pont-levis.  Partie  mobile  du 
pont-levis,  qui  sert  à  créer  ou  à  supprimer 
l'obstacle  en  ce  point. 

—  de  mailles.  Partie  de  Varmurc  qui. 
s'accrochant  à  la  cuirasse  ou  à  la  cotte  de 
mailles,  servait  à  protéger  les  cuisses. 

—  de  siège.   Les  plates-formes  de  siège 


TABLOIN. 


/97 


TAILLE. 


devant  tirer  longlouips,  sont  garnies  d'un 
tablier  en  madriers  pour%iciliter  le  tir. 

TABLOIN.  Ancien  nom  d'une  plate-forme 
do  madriers. 

TABOR,  TABORIN,  TABOUR,  TA- 
BOURIN.  Nom  donné  autrefois  au  tambour 
eaiployé  dans  la  niusique  militaire 

TABORÉOR,  TABOURDEUR.  On  ap- 
pelait ainsi  l'homme  qui  battait  du  tabor 
ou  du  tabour. 

TABORS.  Sorte  de  retranchement  que 
les  Croates,  les  Huns,  etc.,  avaient  l'habi- 
tude de  faire  pour  arrêter  la  cavalerie. 

TABOURET.  Petit  siège  à  quatre  pieds, 
qui  n'a  ni  bras,  ni  dos.  Chaque  régiment 
d'infanterie  ou  du  génie  possède  2  tabou- 
rets comme  matériel  de  tir,  et  chaque  batail- 
lon de  chasseurs  à  pied  possède  un  de  ces 
tabourets.  Ce  matériel,  fourni  par  le  service 
de  l'artillerie,  ne  doit  pas  être  emporté  par 
les  corps  en  cas  de  déplacement. 

TABOURIN  ou  TAMBOURIN.  Tam- 
bour de  hauteur  supérieure  a  la  largeur, 
employé  autrefois  dans  l'armée. 

TACHE.  Souillure,  marque  qui  salit.  Le 
tarif  n°  o  annexé  au  règlement  du  30  sep- 
tembre 1886  sur  le  service  des  lits  mili- 
taires, indique  quelles  sont  les  imputations 
à  faire  pour  les  taches  existant  sur  les  effets 
réintégrés.  En  principe,  les  taches  indélé- 
biles et  dont  les  dimensions  atteignent 
0™,10,  donnent  seules  lieu  à  imputation. 

TACHE.  Le  travail  qu'on  donne  à  faire 
à  un  ou  plusieurs  soldats,  dans  un  certain 
espace  de  temps.  Ce  mode  de  travail  est  très 
avantageusement  employé  lorsqu'il  s'agit  de 
travaux  de  terrassement ,  parce  qu'il  sli- 
iflule  l'ardeur  îles  hommes. 

TACHÉOMÈTRE  ou  TACHYMÈTRE. 
Mécanisme  à  force  centrifuge  employé  sur 
les  chemins  de  fer  pour  inscrire  d'une  ma- 
nière continue  la  vitesse  des  trains  au  moyen 
d'un  stvle. 

TACHYGRAPHIE.  Art  d'employer  dans 
l'écriture  des  abréviations  permettant  d'aller 
presque  aussi  vite  que  la  parole  (V.  Sténo- 
graphie). 

TACLE.  Nom  attribué  autrefois  à  uue 
forme  de  bouclier. 

TACT  des  coudes.  Position  dans  la- 
quelle les  soldats  se  trouvcut  coude  à  coude, 
soit  dans  un  alignement,  soit  dans  une 
marche 

TACTICIEN.  Qui  connaît  bien  la  tacti- 
ijue,  et  sait  bien  l'appliquer. 

TAGTICOGRAPHIE.  Moyen  de  repré- 
senter graphiquement  les  diverses  manœu- 
vres des  troupes. 

TACTIQUE.  La  tactique  est  cette  partie 


de  l'art  militaire  qui  enseigne  à  disposer,  à 
faire  mouvoir  et  à  engager  les  troupes  dans 
les  meilleures  conditions,  sur  le  terrain  du 
combat.  Nous  avons  vu,  au  mot  Stratégie, 
la  différence  qui  existe  entre  la  tactique  et  la 
stratéyi/'. 

L'étude  de  la  tactique  se  divise  en  deux 
parties  :  l^la  tactique  élémentaire,  qui  s'oc- 
cupe des  manœuvres  particulières  à  chaque 
arme,  et  de  leurs  formations  tactiques:  2°  la 
grande  tactique,  qui  embrasse  l'ensemble  des 
manœuvres  d'une  armée,  sur  le  terrain  de 
combat,  ainsi  que  la  disposition  des  troupes 
de  toutes  armes,  c'est-à-dire  l'ordre  de  ba- 
taille à  adopter,  suivant  les  circonstances. 

Les  principes  de  la  tactique  spéciale  à 
chaque  arme  sont  posés  dans  les  règlements 
sur  les  manœuvres  ;  ils  varient  naturelle- 
ment suivant  l'armement  et  les  moyens  de 
locomotion  de  chaque  arme,  et  c'est  pour 
cette  raison  qu'il  y  a  une  tactique  spéciale 
pour  l'infanterie,  une  autre  pour  l'artillerie 
et  une  autre  pour  la  cavalerie. 

Les  principes  de  la  grande  tactique  con- 
sistent à  coordonner  l'action  des  différentes 
armes,  et  à  les  disposer  de  manière  qu'elles 
concourent  vers  un  but  commun.  On  con- 
çoit que  ces  principes  ne  peuvent  pas  être 
posés  rigoureusement,  ni  déterminés  dans 
leurs  détails,  variables  suivant  .les  circon- 
stances, mais  qu'ils  doivent  être  simplement 
indiqués  dans  leurs  grandes  lignes. 

—  navale.  L'art  de  disposer  les  uavires 
et  les  torpilleurs,  et  de  les  faire  évoluer  dans 
le  combat  naval. 

TAGMA  ou  TAGME.  Chez  les  anciens, 
c'était  un  corps  de  troupe  (légion,  co- 
horte, etc.).  Au  Vl<=  siècle,  ce  mot  désignait 
aussi  une  bande. 

TAILLANT.  Partie  tranchante  des  armes 
blanches  et  de  certains  outils. 

TAILLE.  Longueur  du  corps  entier.  Un 
minimum  de  taille  est  exigé  pour  chacune 
des  armes,  savoir  :  l™,o4  infanterie  et  com- 
pagnies d'ouvriers,  i°i,63  pour  les  sapeurs- 
pompiers,  l™,o9  pour  les  chasseurs  et  les 
hussards,  1^,64  pour  les  dragons,  1™,70 
pour  les  cuirassiers,  l^,6ù  pour  l'artillerie 
et  le  génie. 

Contribution  votée  pour  la  première  fois 
par  les  États  d'Orléans  en  1439,  pour  l'en- 
tretien des  compagnies  d'ordonnance,  troupes 
permanentes  instituées  par  Charles  VU,  et 
pour  racheter  les  communes  de  l'obligation 
de  payer  et  d'entretenir  directement  les 
hommes  de  guerre.  Elle  était  acquittée  sous 
forme  d'abonnement.  Le  principe  de  cet  im- 
pôt et  son  assiette  étaient  justes,  mais  l'ap- 
plication en  fut  détestable,  surtout  par  son 
inégalité. 


TAILLER  EN  PIÈCES. 


798 


TAMBOUR. 


TAILLER  en  pièces.  Détruire  complô- 
lement,  exterminer. 

TAILLEUR.  Ouvrier  chargé  de  confec- 
tionner les  ell'ets  d'habillement  et  d'eiïectuer 
les  réparations  à  ces  effets  dans  les  corps  de 
troupe  (V   Ouvriers  des  corps). 

TAILLEVACIER  ou  TAILLEVAS- 
SIER-  Soldat  portant  un  talllevas.  Se  disait 
aussi  d'un  mauvais  soldat,  d'un  poltron. 

TAILLEVAS,  TALLEVAS.  TALOCHE. 
Grands  boucliers  carrés  ou  arrondis  par  le 
haut,  du  genre  des  pavois. 

TALEI.  Défense  accessoire  consistant  en 
pieux  appointés  que  les  Romains  plantaient 
en  avant  des  fossés. 

TALON.  La  partie  qui  reste  adhérente  à 
un  registre  à  souche,  lorsqu'on  a  détaché  le 
bon,  le  récépissé,  la  facture,  etc.  Le  talon 
porte  les  mêmes  indications  que  le  document 
détaché.  Se  dit  aussi  de  la  saillie  que  pré- 
sente le  pied  en  arrière. 

—  de  crosse.  Partie  de  la  crosse  qui 
pose  à  terre  lorsque  le  soldat  est  reposé  sur 
l'arme;  est  opposé  au  bec  de  la  crosse. 

—  d'épée.  Partie  la  plus  rapprochée  de 
la  garde  dans  la  lame  d'une  épée. 

TALONNER.  Poursuivre  de  près.  En 
terme  de  marine,  toucher  le  fond  avec  la 
quille  du  bâtiment. 

TALUS.  Surface  plane  en  pente  plus  ou 
moins  prononcée,  servant  à  raccorder  entre 
elles  diverses  parties  du  profil  de  la  fortifi- 
cation. Les  talus  peuvent  ou  être  à  l'iacli- 
naisou  naturelle  des  terres,  auquel  cas  ils 
ne  sont  pas  revêtus,  ou  tenus  plus  raides  au 
moyen  de  revêtements. 

La  figure  253  représente  la  plupart  des 
talus  employés,  dont  les  conditions  de  bonne 
organisât! -n  sont  indiquées  ci-après  : 

—  à  contre-pente.  Talus  en  pente  assez 
douce,  proposé  par  Carnot  pour  remplacer 
la  contrescarpe;  il  avait  pour  but  de  faci- 
liter les  sorties  du  défenseur. 

—  de  banquette  d'artillerie.  Relie  la 
banquette  d'artillerie  au  lerre-plein  dans  le 
cas  où  celte  dernière  est  établie.  Sa  pente 
est  à  1/2. 

—  de  banquette  d'infanterie.  Relie 
la  banquette  d  infanterie  au  teire-plein  ou  à 
la  banquette  inférieure.  Sa  pente  est  à  1/2. 

—  de  contrescarpe,  d'escarpe  (V. 
Contrescarpe,  Escarpe,  Fossé). 

—  de  rempart.  Helie  le  terre-pleiu  au 
sol  naturel;  est  tenu  à  4/?>  ou  à  1/1.  A  été 
souvent  remplacé  dans  ces  derniers  temps 
par  la  façade  des  casernes  ou  magasius 
voûtés  qui  sont  organisés  sous  le  parapet 
des  ouvrages. 

—  extérieur.  Relie  la  plongée  à  la  berme 
qui    précède   l'escarpe.    Comme   il   est    très 


exposé  aux  projectiles,  il  est  tenu  très  doux  : 
à  2/3  dans  la  partie  supérieure  et  à  4/3  à 
la  partie  inférieure.  Lors  )ue  sa  hauteur  est 
de  plus  de  6  mètres  au-dessus  de  la  con- 
trescarpe, on  le  coupe  par  une  berme,  sur 
laquelle  ou  plante  des  haies  vives  et  qui 
sert  à  retenir  les  terres  éboulées. 

—  intérieur.  Relie  la  plongée  à  la  ban- 
quette d'infanterie;  il  est  tenu  très  raide 
(3/1  à  7/2)  pour  rapprocher  le  plus  possible 
le  défenseur  de  la  crête  intérieure;  cette  in- 
clinaison est  maintenue  au  moyen  de  revê- 
tements, variant  suivant  l'espèce  de  fortifi- 
cation ,  le  temps  et  les  moyens  dont  on 
dispose.  Il  a  généralement  1™,30  de  hauteur, 
et,  en  temps  de  paix,  on  le  laisse  à  1/1 
pour  lui  donner  l'inclinaison  voulue  seule- 
ment au  moment  de  la  mise  en  état  de  dé- 
fense dans  la  fortification  permanente. 

TAMBOUR.  Caisse  cylindrique  dont  les 
deux  fonds  sont  formés  de  peaux  tendues, 
dont  l'une  est  appelée  peau  de  timbre  et 
l'iiutre  peau  de  batterie;  on  frappe  sur  cette 
dernière  avec  des  baguettes  pour  en  tirer 
des  sons.  Se  dit  également  de  celui  qui  est 
chargé  de  battre  du  tambour.  En  langage 
militaire,  afin  d'éviter  toute  confusion,  on 
donne  le  nom  de  caisse  à  l'instiument,  et  de 
tambour  à  l'instrumentiste.  Les  tambours 
sont  choisis  par  le  colonel  parmi  les  élèves 
ayant  terminé  leur  instruction  spéciale,  sur 
une  liste  d'aptitude  établie  par  le  capitaine 
adjudaut-major  chargé  de  la  surveillance  de 
cette  instruction  et  annotée  par  les  comman- 
dants de  compagnie.  Il  y  a ,  dans  chaque 
compagnie,  un  tambour  et  un  élève  tambour. 
Leur  service  est  défini  par  les  articles  193  à 
196  du  règlement  du  28  décembre  1883  sur 
le  service  intérieur.  Us  portent  comme  insi- 
gne, un  galon  de  laine  tricolore  en  losange 
au  collet  et  au-dessus  des  parements  des 
manches. 

En  fortification,  on  donne  le  nom  de  tam- 
bour à  un  petit  retranchement,  générale- 
ment en  palanques  ou  en  palissades,  qui  cou- 
vre l'entrée  d'un  ouvi'age  ou  qui  est  placé 
aux  angles  d'un  ouvrage  ou  d'une  maison 
organisée  défensivement,  pour  le  flanque- 
ment  des  faces  ou  des  lignes. 

—  battant.  Mener  une  affaire  tambour 
battant  signifie  qu'on  la  poursuit  onergique- 
ment,  avec  éclat,  et  sans  se  laisser  arièter 
par  aucune  considération.  Entrer  dans  une 
ville  ou  en  sortir  tambour  battant,  c'est-à- 
dire  au  son  du  tambour. 

—  major.  Sous-oflicier  du  grade  de  ser- 
gent-major, qui  est  chargé,  avec  les  capo- 
raux tambours,  de  l'instruction  des  tam- 
l)ours  et  deg  élèves  tambours  du  régiment. 
11  y  a  un  tambour-major  dans  chaque  régi- 


TAMIS.  799 

ment  de  troupes  ;i  pied,  et  un  caporal  tam- 
bour dans  chaque  bata^on.  Leurs  fonctions 
sont  déterminées  par  les  articles  198  à  200 
du  règlement  du  28  décembre  1883  sur  le 
service  intérieur.  Le  tambour-major  est 
choisi  parmi  les  hommes  de  grande  taille.  11 
porte  comme  insignes  les  galons  de  sergent- 
major,  et  •  en  plus  un  galon  en  or,  façon 
dite  cul-de-dé,  au  collet,  et  un  galon  sem- 
blable aux  parements  des  manches.  Il  est 
armé  d'une  canne  à  pomme  d'argent  servant 
à  régler  les  différentes  batteries  que  les  tam- 
bours exécutent  sur  un  simple  mouvement 
de  cette  canne. 

TAMIS.  Sorte  de  sas  qui  sert  à  passer 
des  matières  pulvérisées  ou  des  liqueurs 
épaisses.  Chaque  infirmerie  vétérinaire  doit 
être  pourvue  d'un  tamis  à  tambour.  11  est 
également  fait  usage  de  tamis  dans  le  ser- 
vice des  subsistances  militaires,  pour  la  véri- 
fication des  farines. 

TAMPON.  Petit  appareil  composé  d'un 
cadre  ou  d'une  boîte  garnie  de  drap  ou  de 
feutre  épais  sur  laquelle  on  verse  l'encre  à 
marquer.  On  applique  en.suite  les  marques 
ou  les  cachets  sur  le  tampon,  pour  les  garnir 
d'encre.  Les  tampons  sont  achetés  au  compte 
de  la  masse  d'habillement  et  d'entretien. 

—  de  choc.  Ressorts  BelleviUe  disposés  à 
l'arrière  des  cluissis  d'affût  pour  éviter  tout 
accident  au  cas  où  ces  derniers  briseraient 
leur  frein  ou  vaincraient  leur  adhérence. 

—  de  fusil.  Petit  cylindre  de  bois  muni 
à  l'extrémité  engagée  dans  le  canon  du  fusil 
de  deux  morceaux  de  drap  en  croix.  H  avait 
pour  but,  en  fermant  hermétiquement  la 
bouche  du  canon,  d'empêcher  dans  celui-ci 
l'introduction  de  l'eau  et  de  la  poussière.  A 
été  supprimé  depuis  l'adoption  du  fusil  mo- 
dèle 1886. 

—  pour  bouches  à  feu  ou  projec- 
tiles. Des  tampons  de  diverses  sortes  sont 
employés  pour  les  bouches  à  feu,  les  grains 
de  lumi're  et  certains  projectiles. 

TAPIN.  Nom  donné  surtout  aux  enfants 
de  troupe  qui  autrefois  faisaient  le  service 
de  tambour  ;  se  dit  aussi  familièrement  de 
tous  les  tambours,  mais  plutôt  de  ceux  qui 
battent  mal. 

TAPIS.  Pièce  d'étoffe  dont  on  couvre  une 
table.  Le  tapis  pour  la  table  de  la  salle  des 
séances  du  conseil  d'administration  d'un 
corps  ou  établissement  est  acheté  au  compte 
de  la  massi  d'habillement  et  d'entretien; 
toutefois,  dans  la  gendarmerie,  ce  tapis  est 
fourni  par  le  trésorier,  sur  ses  frais  de  ser- 
vice. Le  tapis  de  selle  est  un  effet  de  harna- 
chement placé  sous  la  selle  pour  préserver 
les  chevaux  des  blessures  que  cette  dernière 
pourrait  occasionner. 


TARIF. 


TARANTIN  ou  TARENTIN.  Un  des 
noms  donnés  au  cavalier  grec  armé  à  la 
légère. 

TARCAIRE.  Terme  employé  au  moyen 
âge  pour  dè.<igner  un  carquois. 

TARE.  Vice,  défaut,  défectuosité.  Les 
tares  de  chevaux  livrés  aux  officiers  par  les 
corps  de  troupe  à  cheval  doivent  être  signa- 
lées avec  soin  par  la  commission  de  remonte, 
car,  en  cas  de  reprise,  toutes  celles  qui  n'au- 
raient pas  été  mentionnées  sur  le  procès- 
verbal  remis  à  l'offjcier  au  moment  de  la 
livraison,  peuvent  lui  être  imputées  si  elles 
ont  pour  conséquence  une  moins-value  de 
l'animal  (V.  Rédhibiloire).  Se  dit  aussi  du 
poids  de  l'emballage  des  denrées,  matières 
ou  effets,  du  poids  des  voitures  et  wagons 
vides. 

TARGE  ou  TARGUE.  Bouclier  assez 
grand,  de  formes  diverses,  mais  surtout  de 
forme  oblongue,  usité  au  moyeu  âge  pour 
les  hommes  de  pied. 

TARGER.   Homme  qui  porte  une  targe. 

TARIÈRE.  Sorte  de  machine  de  guerre 
consistant  eu  une  espèce  de  louchet  que 
l'on  faisait  tourner  horizontalement  comme 
une  vrille,  et  que  l'on  employait  dans  l'an- 
tiquité pour  pratiquer  des  brèches  dans  les 
murs  ou  dans  les  portes. 

C'est  actuellement  un  outil  d'ouvrier  en 
bois  servant  à  percer  des  trous  dans  le  bois. 
Il  y  a  une  tarière  torse  et  une  tarière  creuse 
dans  la  caisse  d'outils  d  ouvriers  d'art. 

—  de  mine.  Pour  exécuter  des  forages 
dans  tous  les  milieux,  on  emploie  quelque- 
fois des  tarières  de  diverses  formes,  que  l'on 
prolonge  à  la  longueur  voulue  au  moyen 
djallunges.  La  grande  tarière,  employée 
d'abord,  présentait  diveis  inconvénients, 
auxquels  on  a  remédié  par  l'adoption  de 
tarières  pontées.  Ces  tarières  au  nombre 
de  2,  l'une  mordant  à  droite,  l'autre  à 
gauche,  ne  diffèrent  de  la  grande  tarière 
que  parce  qu'elles  portent,  un  peu  en  ar- 
rière du  taillant,  une  arcade  en  tôle  qui  as- 
sure la  direction  de  l'outil.  On  emploie 
également  la  tarière  tubulaire,  qui  est 
un  cylindre  en  tôle  d'acier  de  0'",002  d'é- 
paisseur, rivé  sur  deux  couronnes  en  fer 
forgé,  La  couronne  postérieure  porte  des  T 
d'a.^semblage  en  fer.  Trois  alvéoles  sont  pra- 
tiquées dans  la  couronne  antérieure  ;  elles 
reçoivent  des  dents  d'acier  dont  la  forme  et 
la  force  varient  selon  la  nature  du  milieu  à 
traverser. 

TARIF.  Règlement  qui  fixe  la  quotité  et 
le  nombre  de  rations  attribuées  à  chaque 
militaire,  soit  pour  sa  personne,  soit  pour 
ses  chevaux  ;  ou  la  solde,  les  frais  de  route, 


TASSETTE. 


800 


les  primes  d'entretien  des  masses,  les  répara- 
tions, les  prix  des  effets  ou  objets,  etc. 

Les  tarils  des  rations,  soit  pour  les 
hommes,  soit  pour  les  chevaux,  ont  été  in- 
diqués aux  mots  :  alimenlalion  du  soldat, 
rations,  substilutions;  les  tarifs  des  frais  de 
roule,  des  frais  de  bureau,  des  frais  de  sor- 
vice,  des  frais  d'inhumation,  des  frais  de  tra- 
rersée,  des  primes  d'entretien  des  masses,  des 
réparations  ont  été  donnés  ou  indiqués  à 
(;es  différents  mots  ;  les  tarifs  des  effets  ou 
objets  sont  contenus  dans  la  collection  du 
Journal  MiUlaire  et  du  Bulletin  officiel,  par 
service  ;  les  tarifs  de  solde,  de  hautes  payes 
et  d'indemnilcs  sont  annexés  au  règlement 
du  27  décembre  1890  (B.  0.,  p.r.,  p.  1376 
à  1500). 

TASSETTE.  Partie  de  Varniure  joignant 
le  bas  de  la  cuirasse  aux  cuissards. 

TATER  l'ennemi.  Faire  des  démonstra- 
tions, de  petites  attaques  ayant  pour  but 
de  connaître  les  dispositions  et  les  forces  de 
l'ennemi. 

TAUDIR  (Se).  Mot  du  vieux  fiançais 
signifiant  se  couvrir,  se  loger  dans  la  terre 
on  grande  partie. 

TAUDIS  Baraque  servant  au  logement 
du  soldat  au  XV°  siècle,  dans  les  sièges,  et 
aux  travaux  d'approclie. 

TAUREAU.  Le  mâle  de  la  vache  (Voir 
Viande). 

TAUX.  Le  prix  établi  pour  la  vente  des 
denrées,  pour  l'intérêt  légal  de  l'argent 
prêté,  pour  les  abonnements,  etc. 

TAXE.  Le  règlement  fait  par  l'autorité 
compétente  pour  le  prix  des  denrées,  des 
Irais  de  justice  et  de  certains  autres  frais. 

—  militaire.  La  loi  du  13  juillet  1889 
a  assujetti  au  payement  d'une  taxe  mili- 
taire annuelle  les  hommes  qui,  par  suite 
d'exemption,  d'ajournement,  de  classement 
dans  les  services  auxiliaires  ou  dans  la  '2'^ por- 
tion du  contingent,  de  dispense  ou  de  tout 
autre  motif,  bénéficient  de  l'exonération  du 
service  dans  l'armée  active.  Sont  seuls  dis- 
pensés de  cette  taxe  :  1"  les  hommes  réfor- 
més ou  admis  à  la  retraite  pour  blessures 
reçues  dans  un  service  connnandé  ou  pour 
infirmités  contractées  dans  les  armées  de 
terre  ou  de  mer  ;  2'^  les  contribuables  se 
trouvant  dans  un  état  d'indigence  notoire. 
La  taxe  militaire  se  compose  d'une  taxe  fixe 
de  6  francs,  et  d'une  taxe  proportionnelle 
égale  au  montant  en  principal  de  la  cote 
personnelle  et  mobilière  de  l'assujetti.  Si  ce 
dernier  a  encore  ses  ascendants  du  l*""  degré, 
ou  l'un  d'eux,  la  cote  est  augmentée  du 
quotient  obtenu  en  divisant  la  cote  person- 
nelle et  niobihère  de  celui  de  ces  ascendants 
qui  est  le  plus  imposé  à  cette  contribution, 


TÉLARCHIE. 

en  piincipal,  par  le  nombre  des  enfants 
vivants  et  des  enfants .  représentés  du- 
dil  ascendant.  Au  cas  de  non-imposition  des 
ascendants  du  1'^'^  degré,  il  est  procédé 
comme  il  vient  d'être  dit  sur  la  cote  des 
ascendants  du  2^^  degré,  en  tenant  compte 
des  enfants  des  ascendants  de  chaque  degré. 
Il  n'est  plus  tenu  compte  de  la-  cote  des 
ascendants  lorsque  l'assujetti  a  atteint  l'Age 
de  30  ans  révolus  et  qu'il  a  un  domicile 
distinct  de  celui  de  ses  ascendants. 

La  taxe  fixe  et  la  taxe  proportionnelle 
sont  réduites  à  proportion  du  temps  pendant 
lequel  l'assujetti  n'a  pas  bénéficié  de  l'exo- 
nération établie  à  son  profit  dans  le  service 
de  l'armée  active.  La  taxe  fixe  n'est  pas  due 
par  les  hommes  exemptés  pour  des  infir- 
mités entraînant  l'incapacité  absolue  du  tra- 
vail. La  taxe  est  établie  au  1"  janvier  pour 
l'armée  entière.  Elle  cesse  par  trois  ans  de 
présence  effective  des  assujettis  sous  les  dra- 
peaux, ou  par  leur  inscription  sur  les  re- 
gistres matricules  de  VInscriplion  maritime. 
Elle  cesse  également  à  partir  du  1"  janvier 
qui  suit  le  passage  de  la  classe  de  l'assujetti 
dans  la  réserve  de  l'armée  territoriale. 

TAXIARCHIE.  Subdivision  de  la  syn- 
tagme  des  Grecs,  dont  elle  était  la  moitié, 
soit  ^28  oplites  formant  8  files  sur  16  de 
profondeur. 

TAXIARQUE.  Chef  d'une  taxiarchie 
chez  les  Grecs.  Chez  les  Athéniens,  c'était 
une  espèce  de  général  ou  de  chef  d'état- 
major. 

TÉBET.  Sorte  de  hache  d'armes  que  les 
cavaliers  turcs  portent  suspendue  à  la  selle. 
TECHNIQUE.  Qui  est  propre  à  un  art 
(V.  Sections  techniques). 

TEIGNE.  Maladie  du  cuir  chevelu  ou  du 
système  dermoïde  général,  déterminée  par  le 
développement  de  divers  végétaux  parasites, 
de  la  famille  des  champignons.  La  teigne 
faveuse  ou  l'avus  nécessite  l'exemption  ou  la 
réforme. 

TEINTES  conventionnelles.  Teintes 
légères  de  différentes  couleurs  dont  on  re- 
couvre les  objets  sur  les  plans  pour  en  faire 
distinguer  la  nature  et  l'espèce  à  première 
vue.  Ce  sont  les  suivantes  :  eaux  douces, 
bleu:  eaux  de  mer,  bleu  avec  un  peu  de 
jaune  ;  prairies  ,  vert-bleu  ;  vergers ,  vert 
franc;  bois,  vert-jaune;  vignes,  violet; 
sables,  orangé;  terres  labourées,  terre  de 
Sienne  et  encre  de  Chine;  maisons,  carmin; 
friches,  sable  et  verger  ;  broussailles,  vert- 
bois  et  vert-pré,  etc. 

TÉLARCHIE  ou  TÉLÉARCHIE.  Syno- 
nyme de  métarchie,  subdivision  de  la  pha- 
lange grecque. 


TÉLARQUE. 


801 


TÉLARQUE.  Officier  commandant  une 
tèlarchie. 

TÉLÉGRAPHE.  Appareil  au  moyen  du- 
quel on  peut  transmettre  des  dépêches  à  de 
grandes  distances.  Il  existe  deux  espèces  de 
télégraphes  :  le  télégraphe  électrique  et  le  té- 
légraphe optique . 

Le  télégraphe  électrique  se  compose 
essentiellement  d'une  source  à! électricité  ou 
pile,  d'un  appareil  télégraphique  comprenant 
un  manipulateur  pour  transmettre  les  dé- 
pêches et  d'un  récepteur  pour  les  recevoir; 
enfin,  de  conducteurs  ^onr  relier  les  stations 
que  l'on  veut  mettre  en  communication 
électrique. 

Les  avantages  du  télégrapJie  électrique 
sont  :  1°  la  grande  portée  des  appareils; 
2°  le  fonctionnement  assuré  aussi  bien  de 
jour  que  de  nuit,  sans  qu'il  y  ait  à  tenir 
compte  de  l'état  de  l'atmosphère  et  sans  que 
les  stations  aient  besoin  de  s'apercevoir  les 
unes  les  autres;  3"  la  conservation  de  la 
trace  originale  des  dépèches  par  la  bande  du 
récepteur  morse;  4°  la  rapidité  de  la  trans- 
mission et  la  réception  des  dépêches.  Les 
inconvénients  sont  :  1"  la  nécessité  d'un  fil 
conducteur  continu,  ce  qui  oblige  à  entre- 
tenir et  à  traîner  avec  les  armées  un  maté- 
riel considérable  ;  2°  un  personnel  de  con- 
struction assez  considérable;  3°  la  possibi- 
lité, pour  l'ennemi,  de  couper  les  lignes 
télégraphiques  ou  d'y  pratiquer  des  déran- 
gements. Malgré  ces  inconvénients,  on  a 
adopté  le  télégrapJie  électrique  pour  la  guerre 
de  campagne,  parce  que  c'est  lui  qui  peut  le 
mieux  se  prêter  aux  circonstances  variées  de 
la  guerre,  et  qui,  en  général,  fonctionne 
dans  les  conditions  les  plus  régulières  (Voir 
Aimant,  Courant,  DtStruction  des  lignes 
télégraphiques,  Électro  -  aimant ,  (galvano- 
mètre, Godet  de  support,  Lignes  télégraphi- 
ques,  Magnétisme,  Morse,  Paratonnerre, 
Parleur,  Pose  des  lignes  télégraphiques.  Po- 
teaux télégraphiques.  Réparation  des  lignes 
télégraphiques,  Sonnerie. 

Le  télégraphe  optique  se  compose,  à  cha- 
que station,  d'un  appareil  servant  à  faire 
des  signaux  optiques  visibles  à  grande  dis- 
tance, et  d'une  lunette  adaptée  à  l'appa- 
reil, pour  observer  les  signaux  faits  par  la 
station  avec  laquelle  on  communique.  On 
rattache  à  ce  système  les  signaux  faits  au 
moyen  de  fanions  ou  de  lanternes,  et  que 
l'on  observe  à  l'oùl  nu  ou  à.  l'aide  d'une 
jumelle.  Les  appareils  optiques  dont  on  fait 
usage  dans  la  télégraphie  militaire  sont  de 
deux  sortes  :  1°  l'appareil  de  campagne  ou  à 
lentille  ;  2°  l'appareil  de  position  ou  télesco- 
pique.  Ces  deux  appareils  ont  été  inventés 
par  le  colonel  du  génie  Mengin.  Les  instants 


TÉLÉGRAPHE. 

les  plus  favorables  pour  correspondre  sont 
ceux  qui  précèdent  le  lever  du  soleil  ou  sui- 
vent son  coucher. 

Les  divers  modèles  d'appareil  de  campagne 
en  service  se  distinguent  par  le  diamètre  de 
l'objectif  d'émission  exprimé  en  centimètres. 
Il  en  existe  de  3  modèles  : 

Celui  de  0™,14,  du  poids  de  40  kil.,  per- 
mettant de  correspondre  la  nuit  jusqu'à  25 
et  30  kilomètres  ; 

Celui  de  0™,24,  du  poids  de  4o  kil.,  per- 
mettant de  correspondre  la  nuit  jusqu'à  40 
et  oO  kilomètres; 

Celui  de  0'",30,  du  poids  de  50  kil.,  per- 
mettant de  correspondre  la  nuit  jusqu'à  50 
et  60  kilomètres. 

De  jour,  par  un  temps  couvert  et  en  opé- 
rant avec  une  lampe  à  pétrole,  la  portée  des 
appareils  est  les  3/4  des  précédentes.  Avec 
le  soleil  et  une  atmosphère  pure,  on  arrive 
à  la  portée  géographique. 

Pour  le  réglage,  on  rend  parallèles  les 
axes  des  appareils  de  transmission  et  de  ré- 
ception, et  l'on  place  la  source  lumineuse 
au  foyer  de  la  lentille  d'émission. 

Pour  faire  fonctionner  l'appareil,  on 
appuie  sur  la  pédale  M  dn  manipulateur 
{fig,  29'?]  ;   on  démasque  ainsi  l'ouverture 


de  la  cloison  G,  qui  laisse  passer  le  faisceau 
lumineux  produit  par  l'appareil,  ou  une 
image  du  soleil.  Un  éclat  court  correspond 
à  un  point,  un  éclat  long  à  un  trait  de 
l'alphabet  Morse.  Le  tube  oculaire  de  la 
lunette  de  réception  L  est  embrassé  par 
2  tiroirs  métalliques  disposés  à  angle  droit 
l'un  sur  l'autre,  et  permettant  de  déplacer 
l'axe  de  la  lunette.  Lorsqu'on  emploie  une 
lampe  à  pétrole,  celle-ci  est  placée  au  foyer 
principal  des  deux  lentilles  l  et  l',  et  elle  a 
derrière  elle  un  miroir  concave  m,  disposé 
de  manière  à  faire  correspondre  son  centre 
de  figure  au  foyer  des  deux  lentilles  et  au 
centre  du  foyer  lumineux.  Ce  moyen  de 
correspondance  est  assez  long,  en  raison  de 
ce  qu'il  faut  espacer  les  signaux  suffisam- 
ment pour  ne  pas  produire  de  confusion. 

Il  est  avantageux  de  remplacer  la  lampe 
par  la  lumière  solaire,  lorsque  le  soleil  est 
éclatant.  A  cet  effet,  on  enlève  la  lampe  et 


TÉLÉGRAPHE. 


802 


le  miroir  m.  et  l'on  dispose  un  Miostat  sur 
le  haut  de  la  lioîte  de  l'appareil. 

L'appareil  de  position  se  compose  essen- 
tiellement d'un  grand  miroir  concave  qui 
réfléchit  les  rayons  incidents  suivant  des 
faisceaux  coniques  convergeant  vers  un  foyer, 
et  d'un  petit  miroir  convexe  placé  en  deçà 
du  foyer,  à  une  distance  calculée,  de  telle 
sorte  que  le  faisceau  conique  réfléchi  con- 
verge vers  un  point  situé  à  0™,20  en  avant 
du  grand  miroir.  En  ce  point  se  trouve  un 
diaphragme  circulaire  fixe,  et  en  arrière  se 
trouve  l'écran  manipulateur,  qu'on  ma- 
nœuvre à  l'aide  d'une  pédale  placée  sur  le 
derrière  delà  boîte,  et  d'un  système  de  leviers 
articulés.  La  source  lumineuse  est  placée  en 
arrière  du  petit  miroir  et  sa  lumière  est 
concentrée  sur  le  diaphragme,  par  un  sj's- 
tème  de  deux  lentilles  planes  convexes,  pla- 
cées dans  un  tube  que  l'on  engage  dans  une 
ouverture  cylindrique  pratiquée  au  centre 
du  grand  miroir.  Enfln,  un  petit  miroir 
concave,  concentrique  à  la  source,  sert  à 
renforcer  la  lumière  comme  dans  Vappareil 
de  campagne. 

Sur  le  dessus  de  la  boîte  sont  placées  deux 
lunettes  :  la  plus  grande  est  la  lunette  de 
réception,  la  plus  petite,  d'un  très  grand 
champ,  sert  de  chercheur. 

Quand  un  appareil  de  position  est  destiné 
à  correspondre  avec  une  seule  station,  il  est 
scellé  invariablement  suivant  cette  direction 
unique;  au  contraire,  lorsqu'il  doit  servir 
pour  la  correspondance  avec  plusieurs  sta- 
tions, il  est  placé  sur  une  table  à  pivot  sus- 
ceptible d'être  orientée  suivant  les  directions 
de  ces  diverses  stations,  et  chacune  de  ces 
stations  est  repérée  sur  le  sol  par  un  arrêt 
matériel  qui  permet  de  passer  sans  tâtonne- 
ment d'une  direction  à  une  autre.  Deux  vis 
battantes  permettent  de  donner  la  dernière 
retouche  à  la  position  de  l'appareil,  lorsque 
c'est  nécessaire. 

Pour  manipuler,  on  couvre  la  lampe  et 
ses  accessoires  d'un  abat-jour  en  tôle,  qui  a 
pour  objet  de  préserver  la  vue  de  l'opéra- 
teur. Celui-ci  doit  avoir  l'œil  à  l'oculaire  de 
la  lunette  de  réception,  lunette  dont  il  tient 
le  tube  oculaire  de  la  main  gauche  pour 
assurer  la  fixité  de  l'œil  dans  cette  position  ; 
la  pédale  du  manipulateur  se  trouve  à  por- 
tée de  sa  main  droite,  et  la  transmission, 
de  même  que  la  réception  des  signaux,  se 
font  comme  il  a  été  dit  pour  l'a2)pareil  de 
campagne.  Cet  appareil  peut  également  être 
disposé  pour  opérer  avec  la  lumière  solaire, 
au  moyen  d'un  héliostat. 

Les  avantages  du  télégraphe  optique  sont 
les  suivants  :  1°  il  n'exige  pas  de  fil 
conducteur  entre  les  stations,  de  sorte  qu'il 


TÉLÉGRAPHIE  BltLITAIRE. 

n'y  a  à  transporter  que  les  appareils,  ce  qui 
est  peu  de  chose;  2°  il  n'y  a  point  de  lignes 
à  construire,  ce  qui  procure  une  économie 
de  temps  et  de  personnel  ;  3°  l'ennemi  ne 
peut  y  pratiquer  de  destructions  ni  de  dé- 
rangements. En  revanche,  il  présente  les  in- 
convénients suivants  :  1°  difficulté  d'orien- 
tation des  appareils  ;  2°  portées  peu  étendues 
de  jour  pour  les  appareils  de  campagne  ; 
3''  difficulté  de  trouver  des  emplacements 
élevés  pouvant  servir  de  stations,  dans  la 
limite  de  portée  des  appareils.  Il  en  résulte 
que  ce  télégraphe  est  peu  pratique  en  cam- 
pagne, tandis  qu'il  est  au  contraire  très 
avantageux  pour  relier  entre  elles  les  diffé- 
rentes places  fortes. 

Quant  aux  signaux  faits  au  moyen  de 
fanions  et  de  lanternes,  ils  sont  destinés  : 
1"  à  relier  les  grand' gardes  aux  réserves 
d'avant -postes  et  celles-ci  aux  corps  dont 
elles  dépendent,  ou  bien,  exceptionnelle- 
ment, un  petit  poste  à  une  grand' garde; 
2°  à  mettre  en  relation  des  détachements, 
soit  entre  eux,  soit  avec  des  troupes  voi- 
sines. 

TÉLÉGRAPHIE  militaire.  Le  service 
de  la  télégraphie  militaire  est  rattaché  au 
service  du  génie,  tant  pour  le  personnel  que 
pour  le  matériel.  En  temps  de  paix,  une 
commission  consultative  de  télégraphie  étu- 
die toutes  les  questions  relatives  à  l'ensem- 
ble du  service.  Cette  commission  est  présidée 
par  un  général,  membre  des  comités  techni- 
ques d'état-major  et  du  génie.  Elle  traite 
toutes  les  questions  concernant  la  mobilisa- 
tion et  l'organisation,  directement  avec  le 
i'^'^  bureau  de  Vétat-majur  général.  Elle  a 
dans  ses  attributions,  non  seulement  tontes 
les  questions  se  rattachant  à  la  télégraphie 
militaire,  mais  encore  les  relations  à  entre- 
tenir avec  l'administration  des  postes  et 
télégraphes.  Elle  traite,  en  outre,  les  ques- 
tions relatives  à  l'aérostation  et  aux  colom- 
biers militaires.  Dans  chaque  région  de  corps 
d'armée,  un  fonctionnaire  de  l'administra- 
tion des  postes  et  télégraphes  est  accrédité 
auprès  du  général  en  chef.  Il  est  chargé 
surtout  de  prendre,  de  concert  avec  le  chef 
d'état-major  du  corps  d'armée  et  le  directeur 
du  génie,  toutes  les  mesures  propres  à  assu- 
rer, en  cas  de  guerre,  la  prompte  mobilisa- 
tion des  sections  et  parcs,  ainsi  que  le  fonc- 
tionnement du  service  télégraphique  du 
territoire. 

En  temps  de  guerre,  le  service  de  la  télégra- 
phie militaire  comprend  pour  chaque  armée 
ou  corps  d'armée  opérant  seul  :  1°  une  di- 
rection de  la  télégraphie  militaire  ;  le  direc- 
teur est  un  fonctionnaire  civil  placé  sous  les 
ordres  du   chef  d'état-major  ;  2*  un  service 


TÉLÉGRAPHISTE. 


803 


TÉLÉPHONE. 


de  1'''^  ligne  ou  de  marche,  exécuté  par  les 
sections  télégraphiques  <i|  l"^"^  ligne;  'i°  un 
seirice  de  2<^  ligne  ou  des  étapes  et  chemins 
de  fer,  exécuté  par  les  sections  télégraphi- 
ques de  2«  ligne.  Le  service  du  territoire  est 
assuré  par  le  personnel  des  télégraphes,  de- 
meuré sur  le  territoire,  dans  les  régions  en 
état  de  siège  ou  comprises  dans  la  zone  des 
opérations  de  l'armée,  ce  personnel  est  mis 
sur  le  pied  de  guerre  et  est  assimilé  aux 
belligérants.  En  cas  d'insuffisance,  on  peut 
lui  adjoindre  des  auxiliaires  militaires. 

Le  matériel  de  la  télégraphie  militaire  se 
divise  en  3  catégories  :  1°  le  matériel  de 
poste  qui  comprend  les  appareils,  les  pUes  et 
tous  les  objets  constituant  les  postes  télégra- 
phiques; 2°  le  matériel  de  ligne,  qui  com- 
prend les  fils  conducteurs,  les  câbles,  les  sup- 
ports, les  isolateurs,  et  en  général  tous  les 
engins  qui  servent  à  établir  les  lignes  télé- 
gi-aphiques  ;  3"  le  matériel  roulant  qui  com- 
prend les  différentes  espèces  de  véhicules, 
tels  que  voitures-postes,  fourgons,  chariots, 
brouettes,  etc.,  destinés  à  transporter  le  ma- 
tériel de  poste  et  le  matériel  de  ligne  à  la 
suite  des  armées  en  campagne. 

TÉLÉGRAPHISTE.  Celui  est  chargé  de 
la  transmission  et  de  la  réception  des  dépê- 
ches télégraphiques.  Se  dit  plus  spécialement 
des  agents  faisant  partie  des  sections  télé- 
graphiques. 

TÉLÉMÈTRE.  Instrument  qui  sert  à 
Vévaluation  des  distances.  Son  principe  repose 
sur  la  considération  d'un  triangle  dans 
lecfuel  on  connaît  une  base  et  deux  angles. 
Cette  base  peut  être  prise  près  du  but,  ainsi 
que  cela  a  lieu  pour  la  stadia,  ou  bien 
encore  prés  de  l'opérateur,  ainsi  que  cela  a 
lieu  pour  les  télémètres  Gautier,  Goulier, 
Labbez,  Nolan,  etc.  Les  instruments  de  cette 
dernière  catégorie  sont  beaucoup  plus  précis 
que  les  stadias ;  ce  sont  les  seuk  qui  con- 
viennent pour  l'artillerie.  Les  corps  de  troupe 
d'infanterie  sont  pourvus  du  télémètre  Labbez, 
à  raison  d'un  par  bataillon. 

TÉLÉPHONE.  Appareil  électro-magnéti- 
que destiné  à  transmettre  les  sons  à  dis- 
lance. Son  fonctionnement  est  dû  à  l'action 
des  courants  d'induction.  11  existe  une 
grande  variété  de  ces  appareils  qui  différent 
entre  eux  par  la  disposition  de  l'aimant  et 
de  la  bobine.  La  téléphonie  militaire  emploie 
surtout  :  1°  le  téléphone  Bell,  dans  lequel 
l'aimant  est  droit,  un  seul  de  ses  pôles  étant 
entouré  par  une  bobine  ;  2°  le  téléphone 
Gower,  avec  aimant  en  fer  à  cheval  et  bo- 
bine à  chaque  pôle  ;  'A°  le  téléphone  d'Ar- 
SOnval,  dans  lequel  les  deux  pôles  sont  con- 
centriques, et  la  bobine  comprise  entre  les 
deux  est  tout  entière  dans  le  champ  magné- 


tique. C'est  la  meilleure  disposition:  elle  a 
été  modifiée  par  le  capitaine  du  génie  Col- 
son,  de  manière  à  posséder  deux  tubes 
acoustiques  placés  de  chaque  côté  de  la  pla- 
que ;  un  seul  appareil  peut  donc  suffire  pour 
parler  et  écouter. 

Un  système  téléphonique  se  compose  de 
postes,  en  général  identiques,  reliés  par  une 
ligue.  Chaque  poste  se  compose  de  quatre 
appareils,  quelquefois  confondus  en  un  seul  : 
le  premier  permet  d'appeler  le  poste  corres- 
pondant ;  le  deuxième  permet  d'être  appelé 
par  lui  ;  le  troisième ,  dit  transmetteur , 
transforme  les  vibrations  sonores  en  courants 
ondulatoires;  le  quatrième,  dit  récepteur, 
transforme  ces  courants  en  sons. 

La  ligne  est  absolument  analogue  à  une 
ligne  télégraphique  ordinaire,  et  l'on  doit 
prendre  les  mêmes  précautions  pour  l'isole- 
ment, la  mise  en  terre  et  la  préservation 
contre  la  foudre.  Pour  éviter  les  effets  d'in- 
duction et  les  courants  telluriques,  on  se 
sert  d'un  fil  de  retour.  Lorsque  la  ligne  télé- 
graphique est  posée  sur  des  poteaux  suppor- 
tant déjà  d'autres  fils  télégraphiques  ou  télé- 
phoniques, il  est  nécessaire,  pour  éviter  les 
effets  d'induction,  qui  gênent  énormément, 
de  faire  tourner  les  deux  fils  l'un  autour  de 
l'autre  sans  qu'il  y  ait  contact,  aûn  de  les 
placer  tous  les  deux  dans  les  mêmes  condi- 
tions par  rapport  aux  lils  voisins. 

Le  réglage  des  appareils,  qui  est  indis- 
pensable, consiste  à  placer  la  plaque  par 
rapport  à  l'aimant  ,  de  telle  sorte  qu'elle 
puisse  vibrer  et  qu'elle  soit  aussi  prés  que 
possible  de  l'aimant.  Ce  réglage  se  fait  au 
moyen  d'une  vis. 

Pour  faire  usage  du  téléphone,  \^  corres- 
pondant du  poste  transmetteur  place  le 
pavillon  vis-à-vis  dé  la  bouche,  à  4  ou 
o  centimètres,  et  prononce  les  mots  à  tran.s- 
meltre  en  ayant  soin  de  diriger  les  sons  sur 
le  centre  de  la  plaque  qui  vibrera  sous  l'ac- 
tion de  la  voix  et  réagira  sur  le  magnétisme 
du  barreau  de  fer  doux.  Chaque  vibration 
donnera  naissance  à  deux  courants  d'induc- 
tion en  sens  inverse,  qui  iront,  à  leur  tour, 
agir  sur  le  barreau  aimanté  du  récepteur, 
où  ils  donneront  lieu  à  des  vibrations  iden- 
tiques à  celles  du  point  de  départ.  Pendant 
ce  temps,  le  correspondant  du  poste  récep- 
teur, prévenu  par  un  signal,  approche  le  pa- 
villon de  son  appareil  contre  l'oroille,  et  il 
perçoit  distinctement  les  paroles  prononcées 
par  son  correspondant. 

Il  existe  également  des  téléphones  à  pile 
ou  microphones  dans  les  postes  téléphoni- 
ques des  grandes  villes,  pour  la  transmission 
à  plusieurs  centaines  de  kilomètres.  Ces  ap- 
pareils diffèrent  des  précédents  par  la  source 


TÉLÉPHONIE. 


804 


TENIR. 


d'électricité  qui  est  une  pile  ;  de  plus  ils  com- 
portent un  appareil  très  délicat  appelé  mi- 
crophone, destiné  à  amplifier  considérable- 
ment les  sons,  enfin,  ils  sont  pourvus  d'une 
sonnerie  électrique  servant  d'avertisseur.  Les 
téléphones  à  pile  ne  sont  pas  en  général  em  - 
ployés  dans  l'armée,  car  ils  ne  sont  pas  por- 
tatifs, à  cause  de  l'extrême  fragilité  des  char- 
bons du  microphone.  Toutefois,  on  s'est  servi 
de  postes  microphoniques  dans  les  polygones 
d'artillerie,  pour  le  service  des  batteries  de 
campagne  et  pour  le  tir  de  siège. 

TÉLÉPHONIE.  L'art  de  transmettre  les 
sons  au  loin,  et  par  suite  de  correspondre 
verbalement  à  grande  distance.  La  télépho- 
nie est  utilisée  dans  l'armée  pour  trans- 
mettre les  résultats  de  l'observation  des 
coups  et  permettre  de  régler  le  tir  de  l'artil- 
lerie, particulièrement  le  tir  indirect,  lors- 
que les  observateurs  sont  éloignés  des  bou- 
ches à  feu;  elle  est  surtout  employée  dans 
l'aérostation  militaire,  afin  de  permettre  à 
l'aérostier  placé  dans  la  nacelle  du  ballon, 
de  transmettre  le  résultat  de  ses  observa- 
tions à  un  officier  qui  se  trouve  à  terre  à 
l'extrémité  du  câble,  et  qui  les  note  par 
écrit  et  les  envoie  au  général  en  chef. 

TÉLESCOPE.  Instrument  d'optique,  soit 
à  réfraction,  soit  à  réflexion,  qui  sert  à  ob- 
server les  objets  éloignés.  L'appareil  de  posi- 
tion inventé  par  le  colonel  Mengin  pour  le 
télégraphe  optique  est  basé  sur  le  principe 
du  télescope. 

TÉMOIGNAGE.  Rapport  verbal  ou  écrit 
d'un  ou  de  plusieurs  témoins  sur  un  fait. 
Déposition  d'un  témoin  devant  la  justice. 

TÉMOIN.  Celui  qui  a  vu  ou  entendu 
quelque  fait  et  qui  peut  en  faire  rapport. 
Celui  qui  fait  une  déposition  devant  la  jus- 
lice  militaire  ou  civile. 

Morceau  d'amadou  qui  sert  à  allumer  le 
moine  et  est  allumé  en  même  temps  ;  il  sert 
à  indiquer  d'une  manière  approximative  le 
temps  que  met  le  moine  à  communiquer  le 
feu  au  fourneau,  et,  par  suite,  le  temps 
dont  on  peut  disposer  pour  s'éloigner. 

TEMPS.  Division  autrefois  employée 
dans  le  maniement  d'armes  et  indiquant  la 
division  de  certains  mouvements.  C'est  ainsi 
qu'on  avait  la  charge  en  4  temps,  en 
12  temps,  etc.  Divers  temps  comprenaient 
eux-mêmes  plusieurs  mouvements. 

—  de  guerre.  La  durée  de  la  guerre 
(V.  État  de  guerre). 

—  de  paix.  Le  temps  normal  pendant 
lequel  on  n'est  pas  en  état  de  guerre 
(V.  État  de  paix). 

TENAILLE.  Sorte  de  7-edan  renversé  à 
angle  très  ouvert  et  que  l'on  emploie  pour 
construire  les  lignes  à  tenaille,  le  bonnet  de 


prêtre.  Dans  le  front  bastionné,  c'est  une 
niasse  de  terre  qui  sert  à  protéger  l'escarpe 
de  la  courtine  contre  le  tir  de  l'artillerie, 
auquel  cette  courtine  est  plus  exposée  que 
les  faces  par  suite  de  l'élargissement  du 
fossé  en  ce  point.  Son  tracé  peut  être  : 
1"  une  simple  ligne  droite:  â"  une  ligne 
brisée  (/?</.  53)  dont  une  partie  centrale  e«t 
parallèle  à  la  courtine  et  deux  parties  extrê- 
mes viennent  aboutir  aux  angles  d'épaule; 
3°  une  ligne  brisée  composée  de  deux  faces 
aboutissant  aux  angles  d'épaule  ;  4"»  de 
forme  bastionnée. 

Dans  les  anciennes  fortifications,  la  te- 
naille recevait  un  profil  défensif,  mais  dans 
les  ouvrages  modernes,  la  tenaille  ne  sert 
ordinairement  que  de  masse  couvrante  avec 
un  talus  extérieur  à  l'inclinaison  naturelle 
des  terres. 

Instrument  à  deux  branches,  servant  sur- 
tout à  arracher  des  clous.  11  en  existe  une 
dans  la  caisse  d'outils  d'ouvriers  d'art. 

TENAILLÉ.  La  fortification  tenaillée  est 
celle  dont  le  tracé  est  constitué  par  une  série 
de  tenailles  a'-colées  (V.  Lignes). 

TENAILLON.  Contregarde  en  forme  de 
lunette  placée  en  avant  de  la  demi-lune. 

TENANCIER.  Celui  qui  tient  des  terres 
dépendant  d'un  fief  ou  le  possédant,  mais 
soumis  à  un  service  militaire. 

TENANT.  Chevalier  qui  s'engageait  à 
combattre  en  champ  clos  contre  tous  les 
assaillants  qui  se  présentaient. 

TENDEUR  à  vis.  Système  servant  à 
serrer  plus  ou  moins  les  wagons  l'un  contre 
l'autre.  Il  se  compose  de  deux  étriers  termi- 
nés par  des  traverses  dans  lesquelles  est 
percé  un  trou  formant  écrou  et  taraudé  eu 
sens  inverse.  Dans  ces  écrous  viennent  s'en- 
gager les  deux  extrémités  d'une  vis,  filetée 
également  dans  des  sens  différents  et  au  mi- 
lieu de  laquelle  est  fixé  un  levier  permet- 
tant de  faire  tourner  la  vis. 

TENDRE  un  camp.  Disposer  un  camp 
au  moyen  de  tentes. 

—  une  embuscade.  Prendre  les  dispo- 
sitions pour  organiser  une  embuscade. 

TÉNICLE.  Caparaçon  du  moyen  âge. 
TENIR.    Résister,  se  maintenir  dans  la 
position  occupée. 

—  en  alerte.  Inquiéter,  harceler  l'en- 
nemi, pour  ne  lui  laisser  aucun  repos. 

—  en  échec.  Empêcher  l'adversaire  de 
passer,  d'exécuter  les  opération  qu'il  a  en 
vue. 

—  en  haleine.  Maintenir  ses  troupes 
en  état  de  combattre,  en  les  occupant  sans 
cesse. 

—  la  campagne.  Parcourir  la  campagne 
avec  des  troupes. 


TENON. 


805 


TERRE-PLEIN. 


—  tête.  Accepter  Incombât,  attendre 
l'adversaire  et  lui  résister. 

—  (Se)  sur  ses  gardes.  Observer  soi- 
gneusement ce  qui  se  passe,  ne  marcher  ou 
ne  s'eni,'ager  qu'avec  précaution. 

—  (Se)  sur  la  défensive.  Rester  dans 
les  positions  occupées ,  sans  chercher  à 
lirendre  Voffensive. 

TENON.  Saillie  que  présente  le  canon  du 
fusil  pour  permettre  d'y  fixer  l'épée-baïon- 
nette.  Les  tenons  sont  au  nombre  de  deux  : 
le  grand  et  le  petit. 

—  des  projectiles  (V.  Forcement  des 
projeclilfs) . 

TENSION.  Pour  augmenter  la  portée 
d'une  pile,  on  associe  plusieurs  éléments  en 
tension,  en  réunissant  le  zinc  de  chaque 
élément  au  charbon  de  l'élément  suivant. 

—  de  la  trajectoire    (V.  Trajectoire). 
TENTATIVE.  Aclion  d'essayer  de  faire 

une  opération.  Essai  tenté  pour  obtenir  un 
résultat.  La  tentative  de  contrainte  ou  de 
corruption  u'ayant  produit  aucun  effet  est 
punie  d'un  emprisonnement  de  3  à  6  mois 
(art.  261). 

TENTE.  Espèce  de  pavillon  de  grosse 
toile  que  l'on  dresse  pour  se  mettre  à  l'abri 
des  injures  du  temps.  Les  différentes  espèces 
de  tentes  utilisées  dans  l'armée  française 
sont  :  le  sac  tente-abri;  la  grande  tente  co- 
nique, qui  peut  contenir  12  fantassins  ou 
16  cavaliers  ;  la  tente-baraque  ou  tente  Fa- 
vret,  qui  est  employée  par  le  service  des 
subsistances  militaires,  principalement  pour 
les  boulangeries  de  campagne  (Y.  Canon- 
nières). 

TENDE.  Manière  dont  le  soldat  se  tient, 
tant  dans  sa  personne  que  dans  ses  effets. 

Ensemble  des  effets  d'uniforme  (habille- 
ment et  équipement)  qui  sont  à  l'usage  du 
soldat.  La  tenue  varie  suivant  la  saison  : 
tenue  lïèlé,  tenue  d'hiver  ;  suivant  l'époque 
de  la  journée  :  tenue  du  matin,  tenue  du 
jour;  suivant  le  genre  de  service:  grande 
tenue,  tenue  de  service,  tenue  de  campagne  ; 
suivant  les  grades  :  tenue  d'officier,  de  sous- 
officier,  de  soldat,  etc.  Ces  diverses  tenues, 
ainsi  que  les  conditions  dans  lesquelles  elles 
doivent  être  portées,  sont  décrites  et  pré- 
vues dans  les  règlements  ou  instructions,  et 
notamment  dans  le  service  intérieur  (cha- 
pitre XLV). 

—  bourgeoise.  Une  décision  ministé- 
rielle Ju  30  juillet  1883  {B.  0.,  p.  r., 
page  120)  autorise  le  port  de  la  tenue  bour- 
geoise eu  dehors  des  établissements  mili- 
taires à  tous  les  officiers  qui  ne  sont  pas  de 
service,  ainsi  que  dans  toutes  les  circon- 
stances où  leur  présence  n'a  aucun  caractère 
officiel. 


TERGIDUCTEUR.  Officiers  placés  en 
serre-fdes  à  la  queue  de  la  centurie.  Cer- 
tains auteurs  prétendent  que  ce  genre  d'em- 
ploi n'a  pas  existé, 

TEREBRA  ou  TEREBRUS.  Machine  de 
guerre  servant,  comme  les  tarières,  à  percer 
les  murailles. 

TERPAN.  Ancienne  arme  de  guerre  des 
Turcs  consistant,  comme  le  faucliard,  en 
une  serpe  fixée  au  bout  d'une  longue 
hampe. 

TERRAIN.  Espace  de  terre  considéré 
par  rapport  à  son  étendue  ou  à  sa  configu- 
ration, ou  à  l'emploi  qu'on  veut  en  faire. 
Au  point  de  vue  militaire,  le  terrain  a  une 
influence  très  grande,  surtout  depuis  le  per- 
fectionnement des  armes  à  feu,  car  il  est  de- 
venu de  nos  jours  la  véritable  arme  défen- 
sive, la  seule  qui  soit  capable  de  fournir  un 
abri  suffisant  contre  les  projectiles.  Les  pro- 
priétés militaires  du  terrain  dépendent  : 
1°  de  sa  conformation  générale,  c'est-à-dire 
des  reliefs  relatifs  qu'il  présente,  des  pentes 
qui, raccordent  ces  reliefs  entre  eux  ;  2°  de  la 
nature  du  sol  ;  3°  des  accidents  superficiels 
qu'on  y  rencontre,  grandes  coupures,  ob- 
stacles, couverts  naturels  ou  artificiels  ; 
4°  des  facilités  qu'il  offre  pour  l'établisse- 
ment des  communications  (V.  Hauteurs, 
Mont,  Montagne,  Position  militaire). 

—  des  attaques.  Terrain  qui  se  trouve 
au  delà  des  glacis  d'une  place  forte  ou  d'un 
fort,  du  côté  du  point  d'attaque,  et  sur  le- 
quel sont  établis  les  travaux  de  sape  et  de 
mine. 

—  de  combat.  Le  terrain  sur  lequel  on 
combat,  ou  sur  lequel  on  a  combattu,  ou 
sur  lequel  on  peut  être  appelé  à  combattre 
dans  certains  combats. 

—  dangereux  (V.  Défilement). 

—  d'exercice  ou  de  manœuvre  (Voir 
Champ  de  manœuvre) , 

—  militaire.  Le  terrain  qui  se  trouve 
compris  dans  la  zone  des  servitudes  militaires. 

TERRASSE.  Levée  de  terre  ;  ouvrage 
en  forme  de  plate-forme. 

TERRASSEMENT.  Action  de  piocher, 
pelleter,  transporter  la  terre  et  la  disposer 
dans  la  forme  voulue  pour  le  but  pour- 
suivi. 

TERRE  (V.  Nature  de  la  terre  et  Nombre 
de  travailleurs). 

TERRE-PLEIN.  Élément  constitutif  du 
profil,  qui  forme  la  partie  de  l'ouvrage  sur 
laquelle  le  défenseur  peut  circuler  en  restant 
à  l'ahri  des  projectiles  de  l'ennemi,  tout  en 
restant  à  proximité  de  leur  emplacement  de 
combat.  Dans  la  fortification  passagère,  ce 
terre-plein  est  constitué  par  la  tranchée  In- 
térieure ou  par  le  terrain  naturel.   Dans  la 


TERRER  (SE). 


fortification  permanente,  le  terre-plein,  de 
6  mètres  de  large  enviroa  et  à  4™, 50  au- 
dessous  de  la  crête,  se  trouve  immédiate- 
ment attenant  au  talus  de  banquette  d'infan- 
terie ou  d'artillerie.  11  est  relié  au  sol  na- 
turel par  le  talus  de  rempart. 

On  nomme  aussi  terre-plein  la  plate-forme 
des  batteries  de  l^^  et  de  2^  position.  Il  est 
le  plus  souvent  enfoncé  à  0™,80  ou  l  mètre 
au-dessous  du  terrain  naturel  et  a  au  plus 
8  mètres  de  lar^e  pour  permettre  le  recul 
des  pièces  ;  cette  largeur  doit  être  réduite  le 
plus  possible  pour  diminuer  le  travail. 

TERRER  (se).  Se  mettre  à  couvert  du 
feu  ennemi  au  moyen  de  travaux  de  terre, 
surtout  des  travaux  de  sape. 

TERRITOIRE.  Étendue  de  terre  qui  dé- 
pend d'un  État,  d'une  province,  d'une  juri- 
diction. En  Algérie  et  au  Tonkin.ou  donne 
le  nom  de  territoire  civil  à  celui  qui  est 
administré  par  des  fonctionnaires  civils,  et 
de  territoire  niilitai^-e  à  celui  qui  est  admi- 
nistré par  des  militaires. 

TERRITORIAL.  Qui  concerne  le  terri- 
toire, qui  appartient  au  territoire  (V. /lr?HeV 
territoriale,  période  d'instruction,  recrute- 
ment, convocation). 

TERTIAIRES  (tertiarii).  Soldat  du 
3°  rang  de  la  légion  romaine. 

TERZE.  Corps  de  milice  espagnol,  ita- 
lien ou  hollandais  du  XY"  siècle,  dont  la 
force  et  la  forme  ont  varié.  C'était  à  la  fois 
xxn  régiment  et  un  bataillon,  composé  partie 
de  piquiers  et  partie  de  mousquetaires. 

TESSUAIRE.  Celui  qui,  dans  cliaque 
légion  romaine,  recevait  le  mot  d'ordre  du 
tribun  de  service  ;  ce  mot  était  inscrit  sur 
une  tablette  de  bois  nommée  tassera  mili- 
taris. 

TESTAMENT.  Acte  par  lequel  on  dis- 
pose, pour  le  temps  où  l'on  ne  sera  plus,  de 
tout  ou  partie  de  ses  biens.  11  ne  faut  pas 
eonfondre  le  testament  avec  la  donation.  On 
distingue  trois  sortes  de  testaments  :  1°  le 
testament  olographe;  2°  le  testament  par  acte 
public;  .3°  le  testament  mystique. 

—  olographe.  Celui  qui  est  écrit  en 
entier,  daté  et  signé  de  la  main  du  testa- 
teur ;  il  n'est  assujetti  à  aucune  autre  forme. 
La  date  comprend  l'indication  du  mois,  du 
lieu  et  du  jour;  elle  peut  être  placée  soit  en 
tète,  soit  dans  le  corps  même,  soit  à  la  fin 
d\  l'acte;  il  en  est  de  même  de  la  signa- 
ture. L'indication  du  lieu  n'est  pas  néces- 
saire. Un  seul  mot,  même  en  interligne  ou 
en  renvoi,  qui  serait  d'une  main  étrangère, 
entraîne  la  nullité  de  l'acte. 

—  par  acte  public.  En  France  il  est  reçu, 
soit  par  un  notaire  en  présence  de  quatre 
témoins,  soit  par  deux  notaires  en  présence 


806  TESTAMENT. 

de  deux  témoins.  Les  témoins  doivent  être 
Français,  majeurs  et  du  genre  masculin.  Le 
testament  est  dicté  en  entier  par  le  notaire  ; 
il  en  est  donné  lecture  au  testateur  et  aux 
témoins  sous  peine  de  nullité.  Il  doit  être 
signé  par  le  testateur  ;  si  celui-ci  ne  sait  pas 
signer,  mention  expresse  en  est  faite  dans 
l'acte;  il  doit  être  également  signé  par  le 
notaire  et  par  les  témoins. 

Les  testaments  des  militaires  et  des  indi- 
vidus employés  à  une  armée  active  peuvent 
être  reçus  :  1°  par  tout  officier  supérieur, 
en  présence  de  deux  témoins;  2°  par  un 
fonctionnaire  de  l'intendance  en  présence  de 
deux  témoins  ;  3°  par  deux  fonctionnaires 
de  l'intendance,  sans  autres  témoins  ;  4°  si 
le  testateur  est  en  traitement  à  l'hôpital,  le 
testament  peut  être  reçu,  en  outre,  par  le 
médecin  en  chef  assisté  de  l'officier  compta- 
ble. Ces  actes  sont  établis  dans  les  mêmes 
formes  que  pour  les  testaments  notariés, 
avec  cette  seule  différence  que  l'officier  ré- 
dacteur n'est  pas  obligé  d'écrire  le  testament 
lui-même.  Le  testament  est  adressé  à  l'in- 
tendant de  l'armée,  qui  le  fait  parvenir  au 
Ministre  de  la  guerre.  Celui-ci  en  fait  le 
dépôt,  clos  et  cacheté,  au  greffe  de  la  jus- 
tice de  paix  du  dernier  domicile  du  testa- 
teur. Cet  acte  doit  rester  secret  jusqu'à  la 
mort  du  testateur.  A  ce  moment  seulement, 
on  envoie  le  testament  au  président  du  tri- 
bunal civil  qui  en  dresse  procès-verbal  et  en 
ordonne  le  dépôt  chez  un  notaire,  lequel 
remplit  dès  lors  les  formalités  nécessaires. 
Le  testament  militaire  fait  dans  les  formes 
ci-dessus  est  nul  six  mois  après  que  le  tes- 
tateur est  revenu  dans  un  lieu  où  il  a  la 
possibilité  d'employer  les  formes  ordinaires. 
Ces  testaments  doivent  être  enregistrés  som- 
mairement sur  le  Mémorial  des  actes  conser- 
vatoires des  intérêts  civils  des  militaires  aux 
armées. 

—  mystique  ou  secret.  Lorsqu'une 
personne  veut  faire  un  testament  secret, 
tout  en  lui  donnant  les  mêmes  garanties 
qu'un  testament  par  acte  public,  elle  rédige 
ou  fait  rédiger  ses  dispositions,  les  signe  et 
les  met  dans  une  enveloppe  qu'elle  clôt  et 
scelle;  elle  le  présente  ainsi  à  un  notaire 
en  présence  de  six  témoins  ;  elle  déclare,  en 
leur  présence,  que  le  contenu  de  ce  papier 
est  son  testament  écrit  et  signé  par  elle,  ou 
écrit  par  une  autre  personne  et  signé  par 
elle-même.  Le  notaire  dresse  acte  de  cette 
déclaration  sur  l'enveloppe  même  ;  cet  acte 
de  suscription  est  signé,  tant  par  le  notaire 
que  par  le  testateur  et  par  les  témoins. 
Dans  le  cas  où  le  testateur  ne  peut  pas  si- 
gner, il  doit  en  être  fait  mention  et  un 
7^  témoin  est  appelé.  Les  témoins  peuvent 


TESTIERE. 


807 


TETE. 


être  les  légataires  ou  les  parents,  pouiTU 
qu'ils  soient  Français,  majeurs  et  du  sexe 
masculin.  Le  plupart  des  jurisconsultes  sont 
d'avis  que  ce  gem-e  de  testament  ne  peut 
être  fait  aux  armées,  sans  quoi  la  loi  eût 
spécifié  des  simplifications. 

—  maritime.  Les  militaires  embarqués 
peuvent  tester  suivant  les  formes  du  testa- 
ment maritime.  Ce  testament  est  reçu  en 
présence  de  deux  témoins  :  sur  les  vaisseaux 
de  l'Etat,  par  le  commandant  du  bord  ou 
son  second,  conjointement  avec  le  commis- 
saire de  la  marine  ;  sur  les  bateaux  du 
commerce,  par  le  capitaine  conjointement 
avec  l'écrivain  du  navire.  Le  testament  ma- 
ritime n'est  valable  qu'autant  qu'il  a  été 
fait  sur  mer,  et  que  le  testateur  est  mort  en 
mer,  ou  dans  les  trois  mois  après  sa  des- 
cente à  terre,  et  dans  un  lieu  où  il  n'a 
pas  pu  le  refaire  dans  les  formes  ordinaires. 

TESTIERE.  Partie  antérieme  du  har- 
nais de  fer  du  cheval  bardé. 

TESTDDE  arietaria.  Baraque  en  plan- 
che montée  sur  roues,  qui  servait  autrefois 
à  couvrir  les  hommes  qui  creusaient  les 
tranchées,  ou  ceux  qui  étaient  employés  à 
la  manœuvre  du  bélier. 

TÊTE.  Premier  élément  constitué  d'une 
tête  fonnée  en  colonne. 

—  (à)  droite  (gauche).  Commande- 
ment auquel  le  soldat  doit  tourner  la  tète  à 
droite  ou  à  gauche  pour  s'aligner. 

—  devis.  Partie  supérieure  d'une  vis  ; 
une  fente  ou  coche  y  est  pratiquée  pour 
l'emploi  de  tournevis. 

—  de  porc   V.  Coin  tactique. 

—  de  pont.  Ensemble  des  travaux  de 
fortification  que  l'on  effectue,  soit  pour  fa- 
voriser le  passage  d'un  cours  d'eau,  soit 
pour  l'interdire.  11  a  été  donné  quelques 
indications  sur  l'organisation  d'une  tète  de 
pont  dans  la  défense  d'un  pont.  Mais  cette 
organisation  varie  sui^  ant  les  circonstances 
et  il  y  a  lieu  de  l'examiner  ici  plus  complè- 
tement. 

—  dans  l'offensive.  A  défaut  de  ponts 
existant  en  nombre  suffisant  ou  situés  dans 
de  mauvaises  conditions  tactiques,  on  con- 
struit des  ponts  militaires.  Le  point  de  pas- 
sage doit  présenter  des  conditions  d'accès  et 
de  débouché  faciles,  et,  en  outre,  au  point 
de  vue  défensif,  être  situé  dans  un  rentrant 
où  la  live  amie  domine  généralement  l'autre 
rive  et  dont  la  courbure  permet  de  flanquer 
la  ligne  de  défense  par  l'artillerie.  On  admet 
qu'il  faut  établir  un  pont  par  corps  d'ar- 
mée et  que,  pour  éditer  l'encombrement, 
les  ponts  doivent  être  distants  entre  eux 
d'environ  300  mètres.  L'ensemble  est  pro- 
tégé par  une  seule  tète  de  pont  (fig.  297). 


La  !'■''  ligne  s'étend  jusqu'à  2,000  mètres 
en  avant  des  points  extrêmes  ;  elle  se  com- 
pose, en  général,  d'un  certain  nombre  de 
points  d'appui  (ouvrages  ou  localités  mises 
en  état  de  défense)  disposés  de  manière  à  se 

Fi".  297. 


prêter  un  mutuel  appui  (300  à  oOO  mètres 
de  distance  réciproque).  Ils  sont  soutenus  et 
flanqués  par  une  fraction  notable  de  l'ar- 
tillerie, qui  s'est  installée  sur  la  rive  amie, 
de  manière  à  empêcher  l'ennemi  qui  s'en 
serait  emparé  de  s'y  maintenir.  Cette 
l""^  ligne  peut  aussi  bien  permettre  une 
marche  en  avant  que  de  laisser  le  temps  de 
battre  en  retraite. 

S'il  est  poesible,  ce  qui  aura  lieu  rare- 
ment, on  organisera  une  2"  ligne  entre  la 
i^^  et  les  ponts,  pour  y  continuer  la  résis- 
tance. Mais  dans  tous  les  cas,  on  établira, 
en  avant  de  chaque  pont,  un  ouvrage  so- 
lide formant  réduit  et  consistant  en  flèches 
ou  lunettes.  L'arrière-garde  doit  résister 
assez  longtemps  dans  ces  ouvrages  pour  assu- 
rer la  retraite  des  défenseurs,  ainsi  que  le 
repliement  ou  la  destruction  des  ponts.  Cette 
arrière-garde  passe  la  rivière  à  son  tour, 
soit  à  la  nage,  soit  dans  des  barques. 

Comme  travail  accessoire,  on  construit 
des  estacades. 

—  dans  la  défensive.  Pour  empêcher 
l'ennemi  de  franchir  un  cours  d'eau  lors- 
qu'on est  dans  l'incertitude  du  point  qu'il 
choisira,  la  défense  doit  être  essentiellement 
active,  et  la  fortification  ne  peut  jouer  qu'un 
rôle  bien  secondaire. 

Il  faut  d'abord  détruire  tous  les  moyens 
de  passage  :  ponts,  bacs,  trailles,  barques  et 
bois  quelconques.  Dès  qu'on  est  renseigné 
sur  le  point  de  passage,  on  établit,  en  arriére 
de  ce  passage,  une  organisation  improvisée 
comprenant  une  première  ligne  concave  d'ou- 
vrages d'infanterie  à  bonne  portée  de  fusil 
du  débouché.  En  arrière,  sur  des  positions 
dominantes,  sera  construite  une  deuxième 
ligne  comprenant  toute  l'artillerie  et  quel- 
ques ouvrages  solides,  précédés  de  nom- 
breuses défenses  accessoires. 

—  imj)rovisée.  Lorsque  le  passage  doit 
s'effectuer  en  présence  de  l'ennemi,  l'opéra- 
tion devient  très  périlleuse  ;  aussi  faut-il,  le 
plus  souvent,  avoir  autant  recours  à  la  sur- 
prise et  à  la  ruse  qu'à  la  fortification. 


TETE. 


808 


THEME. 


Dès  que  le  point  de  passage  est  choisi,  on 
tait  passer,  au  moyen  de  nacelles  et  de  ra- 
deaux, quelques  détachements  sur  la  rive 
ennemie,  en  même  temps  que  l'on  construit 
auelques  épaulements  sur  la  rive  amie.  Les 
troupes  qui  ont  traverse  se  portent  en  avant 
et  refoulent  les  avant-postes  ennemis  aidées, 
SI  c'est  nécessaire,  par  l'artillerie  établie  sur 
la  rive  amie  ;  dès  qu'elles  sont  arrivées  à 
bonne  distance  eu  avant  du  passage,  elles 
s'établissent  dans  des  tranchées-abris  ou 
occupent  les  localités  favorables  :  l'organisa- 
tion se  complète  à  mesure  que  les  renforts 
arrivent.  En  môme  temps  que  s'effectue  le 
passage  sur  bateaux,  commence  la  construc- 
tion des  ponts. 

—  pour  le  cas  d'une  retraite.  Si  l'on 
est  presse  par  le  temps,  on  se  contente  de 
construire  les  réduits  qui  couvrent  les 
ponts. 

—  de  sape.  Partie  de  la  saj^e  la  plus 
avancée  vers  l'ennemi. 

—  de  tranchée.  L'endroit  de  la  tran- 
chée qui  est  le  plus  avancé  du  côté  de 
l'ennemi. 

—  d'étapes  de  route.  On  désigne  sous 
ce  nom  le  gîte  d'elapes  le  plus  rapproché  de 
l'armée,  sur  chaque  ligne  d'étapes  routières; 
c'est  vers  ce  point  que  s'opère  le  contact  du 
service  des  étapes  avec  les  services  de  l'ar- 
mée. On  établit  :  1°  le  premier  éclielon  du 
firand  parc  d'artillerie;  2°  le  parc  du  génie; 
3°  une  sous-intendance,  avec  une  gestion 
des  subsistances,  ainsi  que  les  fractions  de 
parc  de  bétail  d'armée  correspondant  au 
nombre  de  corps  d'armée  à  desservir,  et 
quelquefois  même  une  ou  plusieurs  boulan- 
geries de  campagne;  4°  un  hôpital  d'éca- 
cuation  ;  5°  un  bureau  d'étapes  de  la  tréso- 
rerie et  des  postes;  6°  un  petit  dépôt  de 
matériel  télégrapliique  et  un  bureau  télégra- 
phique d'étapes  ;  7"  un  cadre  d'embrigade- 
ment. 

On  établit  les  têtes  d'étapes  dès  que  la 
distance  entre  les  stations  tètes  d'étapes  de 
guerre  et  les  corps  d'armée  devient  assez 
grande  pour  que  ces  corps  ne  puissent  plus, 
par  leurs  propres  moyens,  se  ravitailler  ou 
assurer  les  évacuations  sur  les  stations  tètes 
d'étapes  de  guerre  qui  leur  sont  affectées.  Les 
têtes  d'étapes  de  route  se  meuvent  avec  tous 
leurs  organes  de  fonctionnement,  en  suivant 
les  mouvements  de  l'armée  et  en  se  main- 
tenant, en  moyenne,  à  deux  étapes  des  can- 
tonnements du  gros  des  corps  d'armée.  Si  le 
front  de  l'armée  n'est  pas  trop  étendu,  et  si 
le  nombre  des  lignes  de  communication  le 
permet,  on  organise,  autant  que  possible, 
une  tête  d'étapes  de  route  pour  deux  corps 
d'armée.  Le  commandant  de  l'armée  assi- 


gne, dans  son  ordre  journalier,  la  position 
et  l'affectation  des  tètes  d'étapes  de  route. 
Elles  sont  sous  les  ordres  d'un  commandant 
d'étapes. 

—  mobile.  Pièce  de  la  culasse  mobile  du 
fusil  modèle  1874  et  modèle  1886,  qui  sert 
à  donner  appui  au  culot  de  la  cartouclie  et 
à  loger  l'extracteur.  Elle  forme  le  prolonge- 
ment du  cylindre,  mais  elle  ne  participe 
pas  à  son  mouvement  de  rotation.  Elle  est 
percée  d'un  canal  circulaire  en  avant  et 
ovale  en  arrière,  dans  lequel  s'engage  un 
percuteur  qui  a  une  forme  semblable.  Il  en 
résulte  que  ces  deux  pièces,  lorsqu'elles  se 
pénètrent,  ne  peuvent  prendre  de  mouve- 
ment de  rotation  autour  de  l'axe  indépen- 
damment l'une  de  l'autre. 

TÊTIÈRE.  Partie  supérieure  de  la  bride, 
qui  sert  à  soutenir  le  mors  en  passant  der- 
rière le  toupet  du  ciieval. 

TÉTRAPHALANGARCHIE  ou  TÉTRA- 
PHALANGIE.  Agrégation  constitutive  de 
l'armée  grecque,  comprenant  13,384  oplites 
en  4  phalanges.  Le  chef  qui  en  avait  le 
commandement  s'appelait  télraphalangar- 
que. 

TÉTRARCHIE.  Moitié  de  la  taxiarchie 
des  Grecs.  Se  composait  de  4  files  d'oplites 
sur  16  de  profondeur,  sous  les  ordres  d'un 
tétrarque. 

THALWEG.  De  l'allemand  thaï  (vallée) 
et  wcg  (chemin).  Ligne  qui  suit  le  fond 
d'une  vallée  et  suivant  laquelle  se  dirigent 
les  eaux  courantes. 

TH£.  ('euilles  d'un  arbrisseau  servant  à 
faire  une  infusion  qui  se  prend  chaude.  Des 
allocations  de  thé  sont  faites  aux  troupes  de 
certaines  garnisons,  lorsque  la  qualité  de 
l'eau  laisse  à  désirer  ;  il  peut  être  également 
fait  des  distributions  de  thé  additionné  de 
rhum,  au  compte  de  l'ordinaire,  pour  com- 
battre certaines  maladies  épidémiques  telles 
que  l'influenza. 

THÉÂTRE  de  guerre.  Ensemble  des 
contrées  où  se  déroulent  les  diverses  opéra- 
tions d'une  ou  de  plusieurs  campagnes.  Ce 
théâtre  ne  peut,  en  général,  être  choisi 
d'avance,  et  c'est  affaire  de  la  logistique  et 
de  la  stratégie  de  savoir  tirer  parti  de  ceux 
qui  se  présentent,  en  tenant  compte  de  la 
nature  du  pays,  de  ses  ressources,  du  temps 
dont  on  dispose,  etc.  (V.  Plan  de  guerre). 
—  d'opérations.  Portion  du  territoire 
sur  lequel  s'effectuent  les  opérations  des 
armées,  soit  pendant  une  campagne  entière, 
soit  au  moment  que  l'on  considère  (V.  Base 
d'opérations.  Stratégie,  Lignes  d'opérations. 
Plan  de  campagne). 

THËME  de  manoeuvre.  Projet  de  ma- 
nœuvre à  exécuter  en  terrain  varié. 


THENÇON. 

THENÇON.  Maillet  ou  masse  d'armes 
dont  on  se  servait  au  moyen  âge. 

THÉODOLITE.  Instiumeut  destiné  à 
mesurer  les  angles  dans  les  opérations  fjêo- 
désiques.  Il  présente  des  dispositions  très 
variées. 

THÉORICIEN.  Qui  ne  connaît  que  la 
théorie  et  n"a  jamais  eu  l'occasion  de  la 
mettre  en  pratique.  Se  dit  aussi  de  celui 
qui,  en  tactique,  prend  d'une  manière  trop 
absolue  les  règles  ou  idées  générales  que 
donne  la  théorie,  au  lieu  de  n'en  retenir  et 
de  n'en  appliquer  que  l'esprit. 

THÉORIE.  Livres,  ouvrages,  placards, 
règlements,  dont  l'achat  est  autorisé  par  le 
Ministre  pour  les  diverses  écoles  ou  instruc- 
tions théoriques.  Exposé  des  principes  ou 
des  règles  concernant  les  exercices  et  ma- 
nœuvres des  diverses  armes.  Dans  les  corps, 
les  théories  servent  à  l'instruction  des  cadres 
et  à  assurer  l'uniformité  des  mouvements. 
Dans  ce  sens,  le  mot  théorie  veut  dire  plutôt 
règlement  de  manœuvres.  Pourtant,  les  mili- 
taires donnent  le  nom  générique  de  tliéorie 
à  toutes  les  instructions  faites  dans  les 
chambres  sur  les  diverses  branches  du  ser- 
vice, sur  le  montage  et  le  démontage  des 
armes,  sur  les  connaissances  ou  travaux  spé- 
ciaux à  chaque  arme.  Dans  ce  cas,  le  mot 
conférence  serait  plus  juste. 

—  pratiqae.  Application,  sur  le  terrain, 
des  règles  écrites.  Se  dit  surtout  des  exer- 
cices des  cadres. 

—  récitative.  Règlements  ou  instruc- 
tions que  l'on  fait  apprendre  et  réciter  aux 
divers  gradés  ou  candidats. 

THÉORIES  et  placards.  Les  théories, 
règlements  et  placards  sont  fournis  gratuite- 
ment aux  corps  de  troupe.  Ceux-ci  établis- 
sent chaque  année  leur  demande ,  sous 
forme  d'état  décompté,  conformément  aux 
dispositions  de  l'instruction  ministérielle  du 
22  décembre  1887  (B.  0.,  p.  r.,  page  110) 
et  l'adressent  à  l'intendant  du  gouverne- 
ment de  Paris. 

THÉORIQUE.  Qui  se  rapporte  à  ia  théo- 
rie :  insirucliou  théorique. 

THÉRARQUE.  Chef  d'une  thérarchie,  la- 
quelle comprenait  deux  éléphants  montés 
par  des  soldats. 

THERMO -ÉLECTRICITÉ.  Électricité 
produite  par  la  chaleur. 

THERMOMÈTRE.  Instrument  destiné 
à  mesurer  les  variations  de  la  température. 
Il  est  basé  sur  le  principe  de  la  dilatation 
des  corps  par  la  clialeur  et  consiste  en  un 
tube  en  verre  en  partie  rempli  de  mercure 
ou  d'alcool.  Le  tube  est  d'un  diamètre  très 
petit,  mais  il  présente  à  son  extrémité  infé- 
rieure un  renflement  d'une  assez  grande  ca- 


809  TIERCEMENT. 

pacité,  afin  de  rendre  plus  appréciables  les 
moindres  variations  de  Id  température.  Le 
tube  est  généralement  fixé  sur  une  échelle 
graduée  dont  le  zéro  correspond  à  la  tempé- 
rature de  la  glace  fondante,  et  le  100°  à 
celle  de  l'ébuUition  d3  l'eau,  dans  le  ther- 
momètre centigrade. 

Dans  le  thermomètre  Réaumur,  la  tempé- 
rature d'ébuUition  de  l'eau  ne  correspond 
qu'à  80  degrés.  Chaque  infirmerie  régimen- 
taire  doit  être  pourvue  de  trois  thermomètres 
médicaux,  au  compte  du  service  de  santé,  et 
chaque  infirmerie  vétérinaire  doit  être  mu- 
nie d'au  moins  un  thermomètre,  au  compte 
de  la  masse  d'entretien  du  harnachement  et 
ferrage. 

THEULÂ.CHE.  Sorte  de  bouclier  ou  de 
rondelle  armée  de  pointes  en  usage  du  temps 
de  la  ciievalerie. 

C'était  aussi  une  arme  d'estoc,  du  génie 
de  Vépieu  ou  de  la  hallebarde  à  fer  al- 
longé. 

THIRROS.  Bouclier  dont  les  Gaulois  fai- 
saient usage. 

THORACATUS.  Épithéte  donnée  au  sol- 
dat qui  portait  une  cuirasse. 

THORAX.  Cuirasse  en  forme  de  plastron, 
dont  les  Grecs  et  les  Germains  faisaient 
usage. 

THURÈCLE.  Nom  donné  autrefois  à  une 
tour  de  fortitlcation. 

THYRÉOPHORE.  Cavalier  grec  qui  por- 
tait un  bouclier  plus  haut  que  large,  appelé 
thyréos. 

TIARE.  Bonnet  oriental  se  terminant  en 
pointe,  casque  de  la  milice  grecque. 

TIC.  Habitude  vicieuse  que  contractent 
les  chevaux  et  les  mulets. 

TIERCE.  Coup  d'escrime  qui  consiste  eu 
une  botte  allongée  sur  l'épée  adverse.  C'est 
également  une  parade  de  la  lame  supérieure 
avec  la  main  renversée.  Il  y  a  aussi  des 
contres  et  des  doubles-contres  de  tierce. 

TIERCEMENT.  Au  début,  en  1793,  ce 
mot  signifiait  la  répartition  par  tierce  par- 
tie, dans  chacun  des  3  bataillons  de  la 
demi-brigade,  d'une  quantité  proportion- 
nelle d'officiers  et  d'hommes  de  troupe. 
Mais  à  partir  de  1821,  le  mot  tiercement  a 
eu  le  même  sens  que  classement.  De  1821  à 
1838  tous  les  ans,  et  de  1838  à  1871  tous 
les  trois  ans,  le  général  inspecteur  faisait 
placer  les  capitaines  dans  les  compagnies  sui- 
vant leur  rang  d'ancienneté,  mais  les  com- 
pagnies suivaient  le  capitaine  et  changeaient 
par  suite  de  numéros.  Comme  palliatif  à  ce 
bouleversement  anormal  et  dispendieux,  on 
affecta,  en  1833,  une  lettre  à  chaque  com- 
IJagnie  comme  signe  invariable,  qui  serait 
apposé  sur  toutes  les  pièces  de  comptabilité. 


TIMAR. 


On  s'explique  difGcileinent  la  raison  de  ces 
changements  de  dénomination  perpétuels  et 
surtout  de  la  persistance  de  cette  mesure  in- 
justifiable jusqu'à  l'époque  assez  récente,  où 
l'on  finit  par  la  supprimer. 

TIMAR.  Bénéfice  militaire  ou  revenu 
d'une  terre  de  conquête  dans  la  milice 
turque. 

TIMARIOT.  Soldat  de  la  milice  turque, 
qui  bénéficiait  viagèrement  d'un  timar,  à 
charge  de  se  tenir  toujours  prêt  à  partir  en 
campagne. 

TIMBALE.  Sorte  de  tambour,  dont  le 
cuir  est  tendu  sur  une  caisse  d'airain.  11 
était  en  usage  chez  les  peuples  de  l'anti- 
quité. 11  y  en  eut  eu  France  à  partir  du 
règne  de  Charles  Vil  jusqu'en  1871  ;  on  s'en 
est  servi  même  dans  la  cavalerie. 

TIMBALIER.  Soldat  jouant  des  tim- 
bales, qu'il  devait  défendre  au  péril  de  sa 
vie. 

TIMBRE  ou  CALOTTE.  Partie  arron- 
die du  casque,  couvrant  le  sommet  de  la 
tête,  depuis  le  front  jusqu'à  la  nuque. 

On  désigne  sous  ce  nom  certaines  em- 
preintes dont  on  se  sert  pour  marquer  di- 
verses choses,  ainsi  que  le  cachet  même  em- 
ployé à  cet  usage.  Tous  les  papiers  destinés 
aux  actes  civils  et  judiciaires  et  notamment 
les  marchés  doivent  être  soumis  aux  droits 
de  timbre  et  d'enregistrement,  à  l'exception 
des  marchés  passés  par  les  corps  de  troupe 
(Décret  du  3  avril  1869). 

—  de  dimension.  Les  factures  ou  mé- 
moires qui  doivent  être  produits  aux  payeurs 
du  Trésor  public  à  l'appui  des  ordonnances 
et  des  mandats  de  payement  sont  assujettis 
au  timbre  de  dimension,  à  l'exception  des 
pièces  de  dépense  de  10  francs  et  au-des- 
sous qui  sont  intitulées  :  Quittance. 

—  de  quittance.  Le  timbre  de  quit- 
tance de  10  centimes  doit  appuyer  les  ac- 
quits de  toute  espèce  de  dépense  supérieure 
à  10  francs.  Ce  timbre  est  fourni  par  le 
créancier . 

poste.  Cachet  adhésif  que  l'on  ap- 
pose sur  les  lettres  ou  paquets  pour  les  af- 
franchir. Le  vaguemestre  est  autorisé  à 
vendre  des  timbres-poste  aux  militaires. 

TIMON.  Pièce  de  bois  longue  et  droite 
placée  au  train  de  devant  des  fourgons  et 
des  chariots,  et  aux  deux  côtés  de  laquelle 
on  attelle  les  chevaux. 

TIR.  Action  de  lancer  un  projectile  au 
moyen  d'une  arme  à  feu.  Le  mot  vient  de 
ce  que,  pour  faiie  usage  des  premières 
armes  (les  arcs,  les  machines,  etc.),  on  tirait 
sur  des  cordes  ou  des  ressorts  pour  les  mettre 
en  action. 

—  à  démonter.  Tir  exécuté  dans  l'at- 


810  TIR. 

taque  d'une  place,  par  certaines  batteries 
qui  sont  chargées  spét-ialement  de  tirer  sur 
les  pièces  placées  à  découvert  sur  les  rem- 
parts. (V.  Batterie  à  démonter.) 

—  à  dos.  Tir  qui  arrive  à  prendre  di- 
rectement par  derrière  la  face  de  l'ouvrage 
à  battre.  Opposé  du  tir  direct  {fig.  298). 


—  à  la  cible.  Tir  avec  des  projectiles 
réels  que  l'on  exécute  dans  les  clmmps  de  tir 
sur  des  cibles  pour  exercer  les  soldats  au  tir 
de  campagne. 

—  à  revers.  Tir  qui  arrive  obliquement 
par  derrière  la  face  de  l'ouvrage  à  battre. 
Opposé  du  tir  d'èclMrpe  {fig.  298).  (Voir 
Batterie  de  rerej'S.) 

—  à  ricochet.  Tir  dans  lequel  on  cher- 
che à  utiliser  les  bonds  que  fait  le  projec- 
tile au-dessus  du  sol  après  l'avoir  rencontré 
la  première  fois.  (V.  Ricochet.) 

—  convergent.  Tir  dans  lequel  plu- 
sieurs pièces  ou  batteries  font  converger 
leurs  coups  sur  un  même  but. 

—  de  démolition.  Tir  plongeant  sur 
toute  la  surface  de  la  maçonnerie  à  déta- 
cher, lorsqu'on  ne  peut  arriver  à  obtenir 
une  brèche  régulière  au  moyen  du  lir  en 
brèche.  (V.  Batteries  de  démolition.) 

—  d'écharpe.  Tir  dans  lequel  on  cher- 
che à  prendre  de  biais  les  faces  des  ouvrages 
qu'on  ne  peut  enfiler.  Opposé  du  tir  à  re- 
vers iftg.  298). 

—  d'enfilade.  Celui  qui  se  fait  dans  le 
prolongement  des  crêtes  attaquées  [fig.  298). 
(V.  Batteries  d'enfilade.) 

—  de  plein  fouet.  Tir  direct  d'une  bou- 
che à  feu  exécuté  avec  la  charge  maxima, 
désignée  le  plus  souvent  sous  le  nom  de 
charge  normale. 

—  de  rupture.  Tir  employé  pour  bri- 
ser les  cuirassements,  les  coupoles  métal- 
liques. S'exécute  uniquement  avec  des  bou- 
ches à  feu  de  gros  calibre,  tirant  des 
projectiles  de  rupture. 

—  des  armes  portatives.  Ce  tir  com- 
porte trois  opérations  :  1°  cluirger  l'arme  ; 
2"  viser;  3°  faii-e  feu  au  moyen  de  l'action 


TIR. 


841 


TIRAILLEURS. 


léteate. 

opérations  sont  les  pras  importantes  et  les 
plus  délicates,  car  elles  ont  pour  objet  de 
faire  passer  la  trajectoire  par  le  but  à  at- 
teindre. Pour  les  exécuter  convenablement, 
les  hommes  doivent  faire  de  nombreux  exer- 
cices préparatoires  ainsi  que  le  tir  à  la  cible  ; 
les  officiers  doivent  de  plus  posséder  la  théo- 
rie exposée  dans  le  Manuel  de  tir,  notam- 
ment savoir  efifectuer  rapidement  l'appré- 
ciation des  distances. 

—  des  bouches  à  feu.  Il  comporte 
quatre  opérations  :  1"  Mettre  la  pièce  en 
batterie;  2»  charger;  3°  pointer;  i^  faire 
feu. 

De  ces  quatre  opérations,  la  plus  impor- 
tante est  le  pointage,  qui  nécessite  la  con- 
naissance de  la  distance  du  but  à  battre 
(V.  Appréciation  des  dislances.  Télémètres), 
et  le  réglage  du  tir. 

—  direct.  Tir  qui  se  fait  normalement 
aux  crêtes  sur  un  but  visible  et  que  l'on 
vise  directement  par  la  hausse  et  le  gui- 
don (fig.  298). 

—  en  brèche.  Tir  dire^-t  qui  est  em- 
plo}é  pour  pratiquer  dans  les  murs  d'es- 
carpe des  brèches  faites  au  moyen  de 
3  tranchées,  dont  2  verticales  sont  paral- 
lèles et  la  3"  horizontale  rejoint  l'extrémité 
inférieure  des  deux  autres.  (V.  Batterie  de 
brèche.) 

—  fichant,  rasant.  (V.  Flanquement.) 

—  fusant  (V.  Fusée  fusante). 

—  indirect.  Genre  de  tir  dans  lequel  on 
ne  peut  pas  viser  directement  le  but  et  pour 
lequel  il  faut  employer  des  procédés  spé- 
ciaux. (V.  Pointage). 

—  individuels,  d'ensemble,  de  ré- 
glage, de  perfectionnement  (V.  Manuel 

de  l'Instructeur  de  tir.) 

—  percutant    V.  Percutant). 

—  plongeant.  Genre  de  tir  qui  s'exécute 
avec  des  charges  réduites,  et  dans  lequel, 
par  suite,  la  courbure  de  la  trajectoire  est 
plus  prononcée,  la  vitesse  du  projectile  plus 
faible,  la  justesse  et  les  effets  destructeurs 
moindres.  Il  permet,  par  contre,  d'atteindre 
des  buts  invisibles  ou  masqués,  que  le  tir 
de  plein  fouet  ne  pourrait  frapper.  (Voir 
Batteries  de  bombardement.) 

—  réduit.  Tir  que  l'on  exécute  avec  le 
fusil,  en  faisant  usage  d'une  cartouche  de 
tir  réduit,  c'est-à-dire  à  faible  charge  et 
à  distance  raccourcie,  pour  préparer  les 
hommes  au  tir  do  la  cartouche  réglemen- 
taire. 

—  roulant.  Tir  à  peu  près  abandonné 
actuellement  et  qui  consiste  à  lancer  des 
bombes  avec  des  mortiers  lisses,  en  employant 
de  très    faibles   charges,  de    manière    que 


les  projectiles  roulent  simplement  sur  le  sol. 
En  raison  de  leur  faible  vitesse,  ils  suivaient 
toutes  les  aspérités  du  terrain,  franchis- 
saient ainsi  la  crête  des  ouvrages  en  terre  et 
venaient  éclater  dans  l'intérienr  de  ces  der- 
niers. 

—  vertical.  Tir  indirect  dans  lequel 
l'angle  de  tir  atteint  ou  dépasse  4o°.  Em- 
ployé surtout  avec  des  mortiers,  pour  que 
les  projectiles  viennent  retomber  presque 
verticalement  sur  le  but,  en  produisant  des 
effets  d'écrasement  que  ce  genre  de  tir  peut 
seul  produire. 

TIRAGE  au  sort.  Opération  par  laquelle 
les  jeunes  gens  compris  sur  les  tableaux  de 
recensement  d'un  même  canton  tirent  des 
numéros  d'une  urne,  d'après  lesquels  ils 
seront  classés  dans  les  armées  de  terre  ou  de 
mer,  dans  la  1''°  ou  dans  la  2°  portion  du 
contingent.  Le  tirage  au  sort  est  fait  au 
chef-lieu  de  canton  en  séance  publique,  de- 
vant le  sous-préfet  assisté  des  maires  du 
canton.  Avant  de  commencer  les  opérations 
du  tirage,  le  sous-préfet  compte  publique- 
ment les  numéros  et  les  dépose  dans  l'urne, 
après  s'être  assuré  que  leur  nombre  est  égala 
celui  des  jeunes  gens  appelés  à  y  prendre  part, 
et  il  extrait  de  l'urne  les  premiers  numéros 
attriliués  de  droit  aux  omis.  Aussitôt  après, 
chacun  des  jeunes  gens,  appelés  dans  l'ordre 
du  tableau,  prend  dans  l'urne  un  numéro 
qui  est  immédiatement  proclamé.  Pour  les 
absents,  le  numéro  est  tiré  par  les  parents 
ou,  à  défaut,  par  le  maire  de  la  commune. 
L'opération  du  tirage  continue  sans  inter- 
ruption jusqu'à  ce  que  le  dernier  numéro 
soit  sorti  de  l'urne.  Elle  ne  peut  être  recom- 
mencée dans  aucun  cas.  Les  jeunes  gens  qui 
ne  se  trouveraient  pas  pourvus  de  numéros 
sont  inscrits  à  la  suite  avec  des  numéros  sup- 
plémentaires et  tirent  entre  eux  pour  déter- 
miner l'ordre  suivant  lequel  ils  doivent  être 
inscrits.  La  liste  de  tirage  au  sort  est  dressée 
à  mesure  que  les  numéros  sont  proclamés. 

TIRAILLER.  Tir  irrégulier  et  à  volonté 
par  lequel  on  commence  généralement  l'at- 
taque. 

TIRAILLEURS.  Soldats  placés  en  avant 
d'une  colonne  pour  engager  le  combat. 
L'usage  des  tirailleurs  en  grande  bande  fut 
introduite  en  France  dés  le  16*  siècle,  et 
pratiqué  avec  succès  par  Coligny.  Toutefois, 
jusqu'en  1871,  on  ne  considérait  les  tirail- 
leurs que  comme  destinés  seulement  à  pré- 
parer l'attaque,  laquelle  devait  toujours 
être  exécutée,  disait  le  règlement,  «  par  des 
colonnes  bien  maintenues  dans  la  main  de 
leurs  chefs  ».  Actuellement,  l'importance 
prépondérante  du  feu  comme  moyen  d'ac- 
tion de  l'infanterie  et  l'impossibilité  [wur 


TIRANT  DE  CAISSE. 


813 


TOLET. 


une  troupe  d'un  effectif  un  peu  considérable 
de  combattre  en  ordre  serré  dans  la  zone 
efficace  du  feu  de  l'ennemi,  ont  obligé  de 
translater  le  combat  sur  la  ligne  des  tirailleurs 
(V.  Formation  de  combat  de  l'infanterie) 

—  algériens.  11  existe  en  Afrique  quatre 
régiments  de  tirailleurs  indigènes,  à  raison 
d'un  par  province  d'Algérie  et  d'un  pour  la 
Tunisie.  Ces  régiments  sont  à  4  bataillons 
de  4  compagnies,  plus  une  compagnie  de 
dépôt.  Les  liommes  de  troupe  sont  des  indi- 
gènes recrutés  par  voie  d'engagement  volon- 
taire ou  de  rengagement,  a  l'exception  de 
8  gradés  et  de  6  hommes  (ouvriers,  ordon- 
nances, élèves  caporaux)  par  compagnie,  qui 
sont  Français.  La  moitié  du  cadre  des  lieu- 
tenants et  des  sous-lieutenants  est  composé 
d'indigènes;  à  partir  du  grade  de  capitaine, 
les  officiers  sont  exclusivement  Français. 
L'uniforme  des  tirailleurs  algériens  consiste 
en  un  pantalon  flottant  à  l'orientale,  dont  le 
bas  est  pris  dans  de  grandes  guêtres  en  drap, 
un  gilet  et  une  veste  ouverte,  de  couleur 
bleu  de  ciel  ;  une  chéchia  .ouge  entourée  d'un 
turban  blanc.  La  chaussure  et  l'armement 
sont  les  mêmes  que  dans  les  régiments  d'in- 
fanterie de  ligne. 

—  annamites.  11  en  existe  un  régiment 
de  3  bataillons  à  4  compagnies;  les  soldats 
indigènes  sont  recrutés  par  voie  d'appel 
régional  et  par  des  rengagements  ;  les  cadres 
sont  presque  entièrement  français,  mais 
peuvent  comporter  des  indigènes,  dans  la 
proportion  de  moitié  du  nombre  total  jus- 
qu'au grade  de  lieutenant  inclusivement. 

—  sénégalais.  11  en  existe  un  régiment 
à  3  bataillons  de  é  compagnies;  chaque  ba- 
taillon forme  un  corps  séparé  ne  relevant  du 
dépôt  que  pour  l'administration.  Les  soldats 
indigènes  se  recrutent  par  voie  d'engage- 
ments«  Les  cadres  sont  composés  comme 
ceux  des  tirailleurs  annamites. 

—  tonkinois.  Ils  forment  3  régiments  à 
3  bataillons  de  4  compagnies.  Les  soldats 
indigènes  se  recrutent  par  voie  <l'engage- 
ments  volontaires.  Les  cadres  sont  composés 
comme  ceux  des  tirailleurs  annamites. 

TIRANT  de  caisse.  Sorte  d'anneau 
triangulaire  en  cuir  qui  sert  à  tendre  le  cor- 
dage de  la  caisse. 

TIRE-balIe.  Sorte  de  tire-bouchon  em- 
ployé jadis  avec  les  fusils  se  chargeant  par 
la  bouche,  pour  retirer  du  canon  la  balle  et 
la  bourre  quand  on  voulait  décharger  l'arme 
sans  la  tirer.  De  là  aussi  le  nom  de  tire- 
bourre. 

fonds.    Sorte  de  grosse   vis  à   bois 

que  l'on  enfonce  dans  les  traverses  de  che- 
min de  fer  pour  y  maintenir  les  coussinets. 


fusée.  Instrument  employé  pour  la 

démolition  des  obus. 

TIREUR.  Soldat  qui  tire  ou  doit  tirer 
une  arme  à  feu.  A  la  fin  des  exercices  de  tir 
à  la  cible,  les  soldats  qui  ont  pris  part  à  tous 
les  tirs  sont  répartis  en  trois  classes  de 
tireurs. 

TIROIR.  Le  second  rang  d'une  troupe 
formée  sur  trois  rangs.  Cette  formation 
n'est  plus  usitée  en  France. 

TISANE.  Boisson  qui  ne  tient  en  dissolu- 
tion qu'une  petite  quantité  de  principes  mé- 
dicamenteux. 

TISANERIE.  Le  local  où  l'on  prépare 
les  tisanes  dans  les  infirmeries  régimen- 
taires. 

TISONNIER.  Tige  de  fer  avec  un  cro- 
chet au  bout,  qui  sert  à  attiser  le  feu  de  la 
forge  et  à  en  retirer  le  mâchefer.  Chaque 
forge  militaire  doit  être  pourvue,  au  frais 
du  maître  maréchal,  de  deux  tisonniers,  l'un 
droit,  l'autre  crochu. 

TITRE.  La  qualification  donnée  à  une 
personne  ;  les  titres  nobiliaires  ne  doivent 
pas  être  reproduits  sur  les  matricules  ni  sur 
les  états  de  services  des  militaires.  Se  dit 
aussi  de  l'inscription  mise  au  commence- 
ment d'un  livre;  de  l'acte,  de  la  pièce  au- 
thentique qui  sert  à  établir  un  droit,  une 
qualité, — delà  propriété  d'une  charge, d'un 
office. 

TITULAIRE.  Qui  est  revêtu  d'un  titre, 
soit  qu'il  en  remplisse,  soit  qu'il  n'en  rem- 
plisse pas  la  fonction. 

TOILE.  Tissu  de  fil  de  coton,  de  chanvre, 
de  lin,  etc.  Les  chemises  et  les  caleçons  des 
soldats  sont  en  toile  de  coton,  de  même  que 
certaines  doublures  ;  les  guêtres  blanches 
sont  en  toile  de  chanvre,  de  même  que  cer- 
taines doublures. 

—  d'emballage.  Tissu  grossier  et  lâche, 
en  jute,  ou  en  alfa,  qui  sert  à  constituer 
l'enveloppe  extérieure,  l'emballage  des  bal- 
lots expédiés  d'un  corps  de  troupe  ou  établis- 
sement, à  un  autre  corps  de  troupe  ou  éta- 
blissement. 

—  de  tente.  Tissu  de  chanvre,  très 
serré,  très  solide,  qui  constitue  le  couvert  de 
la  tente.  La  toile  de  la  tente-abri  est  formée 
d'un  tissu  particulier  dit  trois-fils. 

TOISE.  Instrument  qui  sert  à  mesurer  la 
taille  des  soldats.  Vient  de  l'ancienne  toise 
de  6  pieds,  valant  1°',749. 

TOLÉRANCE.  Indulgence,  condescen- 
dance, permission  expresse  ou  tacite,  pour 
certaines  choses,  dans  de  certaines  limites 
(V.  Délai  de  tolérance).  Limites  des  écarts 
que  l'on  peut  admettre  dans  les  dimensions 
des  objets. 

TOLET.  Cheville  enfoncée  verticalement 


TOLLENON. 


813 


TORCHES. 


dans  le  plat-bord  d'une  embarcation  pour 
retenir  l'aviron.  ^ 

TOLLENON.  Machine  de  guerre  des  an- 
ciens, consistant  en  une  grande  pièce  de  bois 
solidement  enfoncée  en  terre  et  au  sommet 
de  laquelle  pouvait  basculer  une  autre  pièce 
disposée  horizontalement  en  équilibre.  On 
fixait  à  l'une  des  extrémités  au  moyen  d'une 
corde,  un  panier  ou  une  caisse  dans  la- 
quelle on  plaçait  des  soldats.  Il  suffisait  de 
faire  descendre  l'autre  extrémité  pour  élever 
les  soldats  à  hauteur  des  murailles  à  esca- 
lader. 

TOMAHAUK.  TOMEVACH.  Mamie  on 
casse-têle,  formée  d'une  hache  d'un  côté  et 
d'une  massue  de  l'autre  ;  c'est  l'arme  de 
combat  des  sauvages  d'Amérique,  qui  savent 
la  lancer  en  avant  avec  une  grande 
adresse. 

TOMBE.  Table  de  pierre  ou  de  marbre 
dont  on  couvre  une  sépulture.  11  existe  en 
France  une  société  dite  des  tombes  mili- 
taires qui  s'est  formée  à  la  suite  de  la 
guerre  de  1870-71,  dans  le  but  de  faire  pla- 
cer et  d'entretenir  des  tombes  sur  les  sépul- 
tures des  militaires  morts  pendant  la 
guerre. 

TOMBER.  Avec  un  complément,  ce  verbe 
a  diverses  acceptions  militaires  qui  s'ex- 
pliquent d'elles-mêmes  :  tomber  dans  une 
embuscade,  dans  un  parti,  sur  l'ennemi. 

TON  de  commandement.  Ton  élevé, 
énergique,  bref,  dans  lequel  doivent  être 
faits  les  commandements  militaires  (V.  Into- 
nation). 

TONDEUSE.  Instrument  qui  sert  à  cou- 
per les  cheveux  aux  hommes  de  troupe  ;  il 
est  acheté  au  compte  de  l'ordinaire.  On  em- 
ploie également  des  tondeuses  pour  couper 
le  poil  aux  chevaux  lorsque  cette  opération 
est  jugée  nécessaire  par  le  vétérinaire  ;  ces 
instruments  sont  achetés  et  entretenus  au 
compte  de  la  masse  d'entretien  du  harna- 
chement et  ferrage. 

TONNE.  Mesure  de  pesanteur  qui  vaut 
1000  kilogrammes  ou  10  quintaux  mé- 
triques. 

TONNEAU.  Mesure  de  capacité  spéciale- 
ment usitée  dans  la  marine  et  qui  vaut 
1000  litres.  Se  dit  aussi  d'un  grand  vais- 
seau en  bois,  formé  de  douves  maintenues 
par  des  cercles,  destiné  à  contenir  des  li- 
quides. 

Chaque  manège  est  doté  d'un  tonneau 
d'arrosage,  monté  sur  deux  roues  et  attelé 
d'un  cheval. 

Employé  pour  les  murs  organisés  défensl- 
vevient  pour  deux  étages  de  feux,  pour  les 
■pare-éclats  et  les  radeaux. 


TONNERRE.  Partie  renforcée  du  canon 
d'une  arme  à  feu,  où  se  produit  l'explosion 

de  la  charge. 

TONNOIRE  ou  TUÏAU.  Noms  donnés 
primitivement  au  canon. 

TONTE.  Action  de  couper  la  laine  ou  le 
poil  aux  bêtes,  La  tonte  des  chevaux  ne 
doit  avoir  lieu  que  sur  l'avis  du  vétéri- 
naire; elle  doit  s'effectuer  conformément 
aux  dispositions  du  règlement  du  28  dé- 
cembre 1883  sur  le  service  intérieur  (Infan- 
terie, art.  376  ;  cavalerie,  art.  369  ;  artil- 
lerie, art.  394), 

TOPDJÉ.  Dénomination  des  artilleurs 
turcs. 

TOPOGRAPHE.  Qui  connaît  la  topogra- 
phie, qui  exécute  des  opérations  topogra- 
phiques. 

TOPOGRAPHIE.  (De  topos,  lieu  ;  gra- 
phe, je  décris).  Science  qui  a  pour  objet  la 
description  détaillée  d'une  portion  restreinte 
de  la  surface  terrestre  et  sa  représentation 
sur  un  dessin,  appelé  carte  ou  j;/a».  Les  opé- 
rations à  l'aide  desquelles  on  exécute  ce 
dessin  constituent  le  levé  ou  lever  ;  elles  sont 
de  deux  sortes  :  celle  de  la  planimétrie  et 
celles  du  nivellement.  La  topographie  est 
une  branche  principale  de  la  géographie. 
L'importance  de  cette  science  au  point  de 
vue  militaire  s'explique  aisément,  car  si 
l'on  possédait  toujours  des  cartes  très  exactes 
et  détaillées  des  contrées  ou  pays  dans  les- 
quels une  armée  doit  opérer,  il  serait  moins 
difficile  au  chef  de  prendre  les  dispositions 
les  meilleures  pour  les  marches,  les  stations, 
les  combats  et  les  opérations  de  toute  na- 
ture. C'est  précisément  faute  d'avoir  des 
renseignements  complets  que  l'on  est  obligé 
souvent  de  se  les  procurer  au  moyen  de  re- 
connaissances. 

La  topographie  est  enseignée  dans  les 
corps  de  troupe  aux  élèves  du  cours  prépa- 
ratoire ;  le  matériel  nécessaire  est  acheté  au 
compte  de  la  masse  des  écoles. 

TOPOGRAPHIQUE.  Qui  se  rattache  à  la 
topographie.  Un  certain  nombre  d'officiers 
et  d'adjoints  du  génie  constituent  une  bri- 
gade topographique,  chargée  de  faire  le 
lever  exact  et  minutieux  de  certaines  par- 
ties du  pays  que  l'on  a  besoin  de  connaître 
avec  la  plus  rigoureuse  exactitude,  notam- 
ment l'emplacement  des  places  fortes,  jus- 
qu'à une  certaine  distance  du  périmètre  des 
forts.  Des  officiers  de  toutes  armes  sont  éga- 
lement détachés,  chaque  année,  pour  ce 
même  travail,  dans  différentes  places. 

TORCHES.  On  employait  autrefois  pour 
l'éclairage,  au  lieu  de  flamheau.v  Laman-e, 
des  torches  faites  avec  de  la  filasse  ou  des 


TORCHIS. 

brins   de    vieille   corde  que    l'on  plongeait 
dans  une  composition  spéciale. 

TORCHIS.  Lattes  grossières  recouvertes 
d'un  mortier  de  terre  glaise  et  de  paille  em- 
ployé pour  la  construction  de  certaines 
baraques  et  de  gourbis. 

TORCHON.  Morceau  de  grosse  toile  dont 
on  se  sert  pour  essuyer  la  vaisselle  et  les 
ustensiles  de  cuisine.  Chaque  unité  adminis- 
trative doit  être  pourvue  de  24  torchons  de 
cuisine,  au  compte  de  la  masse  d'habille- 
ment et  d'entretien. 

TORD-NEZ.  Corde  qui  sert  à  maintenir 
les  chevaux  lorsqu'on  leur  administre  des 
médicaments.  Les  infirmeries  vétérinaires 
doivent  être  pourvues  d'un  certain  nombre 
de  ces  cordes,  suivant  les  besoins,  au  compte 
de  la  masse  d'entretien  du  harnachement  et 
ferrage. 

TORMENTUM.  Nom  générique  englo- 
bant toutes  sortes  de  machines  de  guerre 
servant  à  lancer  des  projectiles. 

TORNICLE.  Cotte  de  mailles  assez  longue 
pour  recouvrir  en  partie  la  croupe  du 
cheval. 

TORPILLES.  Dispositifs  analogues  aux 
fougasses,  organisés  pour  faire  explosion  au- 
tomatiquement, lorsque  les  assaillants  pas- 
sent sur  le  terrain  au-dessous  duquel  ils 
sont  établis.  Ce  genre  de  défense  accessoire 
n'a  pas  pris,  en  France,  un  grand  dévelop- 
pement. 

Sorte  de  machine  infernale  inventée  en 
1805  par  l'américain  Fulton  et  considéra- 
blement perfectionnée  depuis,  dont  on  se 
sert  pour  faire  sauter  les  navires  ennemis 
ou  pour  interdire  l'entrée  des  passes.  Les 
nombreux  systèmes  d'engins  de  ce  genre 
peuvent  se  diviser  en  3  catégories  r  1°  au- 
tomatiques ,  c'est-à-dire  qu'elles  font 
explosion  lorsqu'un  corps  flottant  d'une 
certaine  masse  vient  les  rencontrer;  2°  in- 
flammables à  volonté,  quand  elles  sont 
reliées  à  la  côte  par  une  communication 
électrique  permettant  de  les  faire  sauter  au 
moment  convenable  ;  3°  automotrices, 
quand  elles  vont  produire  leur  effet  à  une 
certaine  distance  du  point  où  on  les  a  lan- 
cées ;  le  type  le  plus  connu  de  ce  système 
est  la  torpille  Whitehead. 

TORPILLEUR.  Petit  bateau  métallique 
ayant  la  forme  d'un  cigare,  qui  sert  à  por- 
ter et  à  lancer  les  torpilles  de  la  marine.  Il 
dépasse  à  peine  le  niveau  de  l'eau,  de  ma- 
nière à  ne  pas  être  aperçu  de  l'ennemi,  sur- 
tout pendant  la  nuit.  Il  en  existe  de  plu- 
sieurs modèles  et  de  plusieurs  grandeurs, 
sans  que  l'on  soit  arrivé,  jusqu'à  présent,  à 
un  type  définitif  et  entièrement  satisfai- 
sant. 


814  TORTUE. 

TORQUET,  TORQUETUS.  Soldat  ro- 
main portant  une  torque  ou  collier  d'hon- 
neur en  or,  décerné  pour  haut  fait. 

TORRION.  Cavaliers  ou  tours  de  forti- 
fication tenant  lieu  de  bastions  avant  l'in- 
vention de  ceux-ci. 

TORSADE.  Franges  tordues  en  spirale, 
et  que  l'on  a  employées  comme  ornements 
d'or  ou  d'argent  pour  servir  de  distinction 
dans  les  grades  par  les  épaulettes.  Les  offi- 
ciers subalternes  ont  de  petites  torsades  et 
les  autres  officiers  de  grosses  torsades,  dites  à 
graines  d'épinards. 

TORTIL.  Crête  de  casque  ayant  la  forme 
tortillée  d'une  corde.  En  terme  de  blason, 
c'est  un  ruban  qui  s'enlace  autour  d'une 
couronne  de  baron. 

TORTORELLE.  Machine  de  guerre  du 
genre  des  tortues,  employée  au  moyen 
âge . 

TORTUE.  Machine  de  guerre  employée 
au  moyen  âge. 

—  à  feu.  Sorte  de  bombe  composée  de 
deux  demi-sphères  en  bronze  remplies  d'ar- 
tifices, que  l'on  employait  pour  faire  sauter 
un  pont,  un  obstacle. 

—  mécanique.  Machine  de  guerre  sup- 
portée par  4  ou  8  roues  ;  elle  se  composait 
d'une  charpente  très  solide  d'environ  4  mè- 
tres de  hauteur,  avec  quatre  côtés  carrés  de 
8  mètres  de  large  chacun.  La  partie  supé- 
rieure et  les  diverses  faces  étaient  protégées 
de  manière  à  ne  pouvoir  être  percées  par  les 
traits  ennemis.  Son  aspect  extérieur  était 
celui  d'une  tortue,  sous  la  carapace  de 
laquelle  les  assiégeants  pouvaient  arriver 
jusqu'au  pied  des  murs,  dont  ils  minaient 
les  fondements.  Certaines  de  ces  tortues  por- 
taient également  des  ponts-levis  qui,  s'abat- 
tant  sur  la  fortification  attaquée,  permet- 
taient aux  assiégeants  de  descendre  dans  les 
ouvrages  assiégés. 

bélier  (V.  Be'Uer,  Chat  offensif). 

—  de  campagne.  Sorte  de  carré  tacti- 
que, dans  lequel  le  premier  rang  était  age- 
nouillé, le  deuxième  incliné,  et  le  troisième 
debout.  Le  premier  rang  était  abrité  par  des 
boucliers  tenus  debout  et  les  deux  autres 
par  des  boucliers  placés  au-dessus  des  têtes. 
Les  armés  à  la  légère  se  tenaient  au  centre. 

—  de  boucliers  ou  d'escalades.  Ma- 
nœuvre exécutée  par  les  anciens  pour  l'esca- 
lade d'une  place.  Le  premier  rang  d'une 
troupe  d'infanterie  se  couvrait  de  front  avec 
des  boucliers,  les  rangs  suivants  assez  pro- 
fonds les  élevaient  sur  la  tète  ou  les  croi- 
saient de  manière  à  ne  pas  laisser  de  vide 
et  à  former  pour  ainsi  dire  les  tuiles  d'un 
toit,  sous  lequel  la  troupe  pouvait  s'avancer 

I  à  couvert  jusqu'au. pied  des  murs.  Alors,  le 


TOTAL. 


813 


TOUR. 


phis  souvent,  une  autre  troupe  venait  se 
hisser  sar  le  toit  de  iMucliers  formé  par  la 
première  et  on  arrivait  ainsi  à  gagner  le 
sommet  da  retranchement,  en  faisant  au 
besoin  abaisser  progressivement  les  rangs, 
de  manière  à  obtenir  une  espèce  de  rampe. 
On  pouvait  encore  faire  soutenir  les  bou- 
cliers par  de  forts  javelots,  ou  bien  la  tortue 
servait  de  point  d'appui  à  des  édielles.  Ce 
moyeu  d'escalade  est  non  seulement  problé- 
matique, mais  on  peut  dire  impraticable  en 
présence  d'un  défenseur  avisé. 

—  tactique.  Manœuvre  employée  par 
une  troupe  massée  d'une  manière  très  com- 
pacte pour  se  couvrir  des  projectiles  enne- 
mis en  ne  présentant  qu'une  enveloppe  de 
boucliers.  En  faisant  varier  l'inclinaison  des 
rangs  extérieurs,  on  obtenait  une  sorte  de 
glacis  de  boucliers. 

TOTAL.  La  somme  de  plusieurs  nombres 
(V.  Boni  totaux). 

TOTALISATION.  Acti m  de  faire  le 
total,  la  somme  de  plusieurs  nombres.  La 
totalisation  des  perceptions  faites  par  voie 
de  rèquisitioti  s'opère  au  moyen  des  reçus  de 
réquisition  qui  sont  considérés  comme  des 
bons  de  distribution.  On  opère  de  la  même 
manière  pour  les  journées  ou  les  demi-jour- 
nées de  7iourriture  chez  l'habitant,  fournies 
par  voie  de  réquisition.  L'imputation  du 
nombre  de  ces  journées  a  lieu  au  décompte 
de  libération  de  la  revue  de  liquidation  du 
corps.  S'il  s'agit  de  journées  ou  de  demi- 
journées  de  nourriture  fournies  à  l'amiable 
par  les  habitants,  les  bons  totaux  sont  éta- 
blis à  l'aide  des  états  d'effectif  et  des  fac- 
tures. 

TOUAGE.  Faire  avancer  un  navire  en 
tirant  à  force  de  bras  ou  au  moyen  d'un  ca- 
bestan sur  un  câble  ou  touée  attaché  à  un 
point  fixe. 

TOUCHER.  Recevoir,  percevoir  soit  des 
deniers,  soit  des  denrées,  soit  du  matériel. 

TOUPET.  Partie  de  la  crinière  du  cheval 
cpii  lui  passe  entre  les  deux  oreilles  et  qui 
lui  retombe  sur  le  front. 

TOUR.  Bâtiment  relativement  élevé  par 
rapport  à  sa  base,  de  construction  solide, 
et  de  forme  ronde,  carrée  ou  polygonale. 
Dans  la  fortification  ancienne  les  tours 
servaient  à  flanquer  les  longues  parties 
en  lignes  droites  des  murailles,  dans  les- 
quelles elles  étaient  encastrées  et  sur  les- 
quelles elles  avaient,  en  outre,  un  comman- 
dement. On  en  plaçait  notamment  aux  cliau- 
gements  de  direction  des  murs,  aux  deux 
côtés  d'une  porte,  à  tous  les  points  vulné- 
rables; leur  espacement  était  imposé  par  la 
portée  des  armes  de  jet  dont  on  se  seiTait 
suivant  les  époques.   La  partie  supérieure 


des  tours  constituait  une  plate-forme  cou- 
ronnée de  créneaux  et  sur  laquelle  se  te- 
naient les  défenseurs,  qui  y  plaçaient  leurs 
machines  de  guerre  et  leurs  projectiles.  Cette 
plate-forme  était  quelquefois  remplacée  par 
une  galerie  surmontée  d'un  toit  conique, 
dit  en  poivrière.  Ces  tours  étaient  égale- 
ment munies  de  viâchicoulis.  C'étaient  les 
points  d'appui  de  la  défense  de  l'enceinte. 
Parfois  ces  tours  étaient  encastrées  dans  la 
muraille,  de  manière  à  faire  saillie  à  l'inté- 
rieur et  à  l'extérieur,  et  à  forme  de  coupure, 
pour  permettre  d'interrompre  à  volonté  la 
cirenlation. 

Lorsque  les  progrès  de  l'artillerie  eurent 
amené  à  accroître  le  profil  et  par  suite  à 
augmenter  les  dimensions  des  tours,  on  fut 
amené  au  tracé  bastionnê,  pour  supprimer 
les  parties  non  flanquées  des  tours  rondes. 

Vauban  employa  des  tours  pohjgonales 
dans  la  2"  enceinte  de  ce  qu'on  a  appelé  ses 
2^  et  3''  systèmes.  Ces  tours,  placées  aux  sail- 
lants, avaient  pour  but  de  flanquer  puis- 
samment cette  2''  enceinte;  elles  recevaient 
à  cet  effet  de  l'artillerie  et  des  tireurs. 

—  à  canon.  Tourelle  employée  au 
XV ^  siècle,  au  centre  de  laquelle  se  trou- 
vait un  pivot  servant  à  supporter  un  canon 
pouvant  tourner  dans  toutes  les  directions  ; 
deux  montants  servaient,  en  outre,  à  sup- 
porter la  culasse  et  à  fixer  la  pièce  pour  le 
tir.  Celle-ci  tirait  à  découvert. 

—  à  hours  ou  à  planchers.  Échafauds 
hourdés  en  bois  employés  par  les  défenseurs 
pour  augmenter  la  hauteur  des  tours  en 
pierres  ou  pour  compléter  leur  couronne- 
ment, ou  pour  munir  de  mâchicoulis  les 
murailles  qui  n'en  avaient  point. 

—  bélières.  Quelques  tours  roulantes 
renfermaient  divers  engins,  entre  autres  des 
béliers,  destinés  à  battre  les  murs  en  brèche. 

—  d'avancement.  L'ordre  dans  lequel 
un  militaire  doit  être  promu  au  grade  su- 
périeur, soit  au  choix,  soit  à  Vayicienncté. 
{V.  Avancement.) 

—  isolées,  .\vaient  un  caractère  archi- 
tectural et  décoratif  plus  prononcé  que  les 
tours  fortifiées.  Elles  servaient  soit  comme 
postes  d'observation  et  d'alarme  pour  les 
guetteurs  et  veilleurs  de  nuit,  soit  pour 
assurer  la  possession  des  nœuds  de  commu- 
nication ou  pour  servir  de  points  d'appui 
aux  troupes. 

—  Martello.  Du  nom  de  son  inventeur; 
employée  par  les  Anglais  au  début  de  notre 
siècle  pour  surveiller  la  descente  des  Fran- 
çais sur  le  littoral.  Elles  devaient  servir  à 
la  fois  comme  observatoire  et  comme  moyen 
de  défense  ;  elles  avaient  un  canon  sur  leur 
plate-forme. 


TOUR. 

—  Maximiliennes.  Inventées  par  l'em- 
pereur Maximilien,  mort  au  Mexique.  Elles 
avaient  25  mètres  de  diamètre,  3  étages  de 
casemates  superposées,  et  à  la  partie  supé- 
rieure une  balteri'i  de  13  canons  tirant  à 
barbette  par-dessus  un  parapet  en  terre.  Ces 
tours,  parfaitement  couvertes  et  protégées, 
n'ont  pu  résister  aux  expériences  de  tir  diri- 
gées contre  elles,  et  elles  ont  été  désarmées 
avant  d'avoir  servi. 

■ —  mobiles.  Machines  employées  fré- 
quemment par  les  anciens,  dans  l'attaque 
ou  la  défense  des  places;  elles  se  compo- 
saient en  principe  de  charpentes  et  de  plan- 
ches très  solides,  dont  les  faces  étaient  pro- 
tégées par  les  projectiles  ennemis.  Celles 
employées  pour  l'attaque  étaient  générale- 
ment montées  sur  roues  et  fort  élevées  ;  elles 
permettaient  ainsi  d'avoir  des  vues  sur  la 
fortification  et  d'y  descendre  des  soldats  au 
moyen  de  j)onls-levis. 

—  de  service.  L'ordre  dans  lequel  doit 
être  commandé  le  service,  soit  dans  les 
villes  ou  places  de  garnison,  soit  aux  armées 
en  camjMfjne. 

Dans  les  places  ou  villes  de  garnison,  il  y 
a  trois  tours  de  service,  savoir:  i^^  tour, 
les  détachements,  les  escortes  et  les  gardes 
des  postes  extérieurs  qui  ne  sont  relevés 
qu'après  un  certain  nombre  de  jours,  ainsi 
que  les  détachements  requis  pour  un  service 
public  en  mer;  "i^  tour,  les  gardes  de  la 
place  ou  de  la  ville,  les  gardes  de  police, 
les  plantons,  les  piquets,  les  ordonnances  : 
service  habituel  fourni  par  les  fractions  de 
jour  et  relevé  toutes  les  24  heures,  les  gardes 
et  escortes  d'honneur,  les  travaux  mili- 
taires; 3'  tour,  les  rondes,  les  visites  d'hô- 
pitaux, de  prisons,  etc.,  les  députations. 
Les  règles  pour  commander  le  service  des 
troupes  dans  les  places  sont  données  dans  le 
règlement  du  4  octobre  1891  sur  le  service 
des  places  (Art.  39  à  46). 

Les  tours  de  service  aux  armées  en  cam- 
pagne sont  au  nombre  de  trois. 

Le  i^^  <ottr  comprend  :  1°  en  marche,  les 
avant- gardes,  les  flanc-gardes,  les  arrière- 
gardes;  en  station,  les  avant-postes;  2°  les 
autres  postes  extérieurs;  3°  les  détache- 
ments appelés  à  faire  des  travaux  de  guerre, 
tels  que  les  ouvrages  de  campagne  et  les  ou- 
vertures de  communications,  exécutées  par 
des  troupes  armées  ;  4°  les  détachements  né- 
cessaires à  la  protection  de  ces  travaux,  et, 
en  général,  tous  les  services  dans  lesquels 
les  troupes  commandées  peuvent  être  appe- 
lées à  combattre. 

Le  2'  tour  comprend  :  1°  les  gardes  de 
police,  celles  des  magasins,  hôpitaux  et 
autres    établissements,  les  plantons  et  les 


816  TOURILLON. 

ordonnances  :  services  habituellement  four- 
nis par  la  fraction  de  jour;  2°  les  gardes 
d'honneur  ;  3°  les  travaux  à  exécuter  sans 
armes  ;  4°  les  détachements  qui  assistent 
aux  exécutions. 

Le  3'  tour  comprend  :  1°  les  distribu- 
tions ;  2°  les  corvées  extérieures  et  inté- 
rieures de  toute  nature,  non  armées.  La 
garde  d'écurie  forme  un  tour  à  part  et  compte 
avant  les  corvées. 

Lorsqu'il  y  a  lieu  de  former  des  dètaclie- 
ments  pour  un  service  de  longue  durée,  ils 
sont  commandés  par  le  chef  d'état-major 
suivant  un  tour  spécial,  d'après  les  régies 
posées  par  le  règlement  du  26  octobre  1883, 
sur  le  service  en  campagne  (Art.  209 
à  214). 

TOURELLE.  Cuirassement  mobile,  abri- 
tant 1  ou  2  pièces  et  dans  lequel  les  embra- 
sures ou  sabords  des  pièces  sont  percés  dans 
la  paroi  du  cylindre,  tandis  que,  dans  les 
coupoles,  le  ciel  est  terminé  par  une  calotte 
sphérique  à  travers  laquelle  la  pièce  tire. 
La  partie  supérieure  de  la  tourelle  est  for- 
mée  par  des  plaques  sensiblement  planes. 

Petite  tour  de  fortification. 

—  à  barbette.  Petite  tour  cylindrique 
cuirassée  sur  la  plate-forme  de  laquelle  se 
meut  un  canon  dont  la  volée  déborde  l'en- 
tourage et  permet  ainsi  le  tir  à  bar])ette 
dans  les  vaisseaux  de  guerre. 

—  fermées.  Tourelles  généralement 
tournantes  dans  lesquelles  les  canons  sont 
entièrement  cachés,  par  opposition  aux  tou- 
relles à  barbette. 

—  fixes  ou  mobiles.  Comprennent  les 
tourelles  à  barbette  et  les  tourelles  fixes  pro- 
prement dites,  dans  lesquelles  le  canon  est 
complètement  couvert  et  ne  peut  tirer  que 
par  un  ou  plusieurs  sabords  latéraux. 

—  mobiles  ou  tournantes.  Tourelles 
fixées  à  la  plate-forme  portant  les  canons, 
qui  occupent  une  position  fixe  ;  le  tout  par- 
ticipe au  même  mouvement  de  rotation.  11  y 
en  a  de  diverses  espèces  :  à  axe  fixe  ou  à 
axe  mobile,  comme  les  tourelles  CUiraS- 
sées. 

TOURELURE.  Nom  donné  au  début  à  ce 
qui  constituait  l'entourage  d'une  tourelle. 

TOURILLON.  Cylindres  métalliques  fai- 
sant saillie  perpendiculairement  sur  les  bou- 
ches à  feu  de  chaque  côté,  à  peu  près  au 
centre  de  gravité  de  la  pièce,  de  manière  à 
lui  permettre  de  basculer  facilement  sur 
l'affût  où  elle  repose  par  ses  tourillons.  Pour 
éviter  l'abaissement  de  la  volée  vers  le  sol 
au  moment  où  le  projectile  la  traverse,  ou 
donne  un  poids  de  20  kilogr.  de  plus  à  la 
partie   qui    est  en  arriére  des   tourillons. 


TOURNÉE. 


sn 


TRACÉ. 


C'est  ce  qu'on  appelle  la  prépondérance  de 
culasse.  ^ 

TOURNÉE.  Voyage  que  les  généraux  et 
certains  fonclionnaires  militaires  font  avec 
autorité  dans  leur  ressort,  soit  pour  des 
inspections,  soit  pour  des  lyiissions  spéciales. 

TOURNER.  Avec  un  complément,  ce 
verbe  a  de  nombreuses  acceptions  mili- 
taires, qui  se  ramènent  à  la  signification 
d'éviter,  de  déborder,  d'envelopper,  d'exé- 
cuter un  mouvement  tournant  ;  exemple  : 
tourner  une  aile,  une  position,  une^place, 
l'ennemi,  etc. 

TOURNEVIS.  Petite  lame  qui  sert  à 
serrer  ou  à  desserrer  les  vis,  lors  du  mon- 
tage ou  du  démontage  du  fusil  ou  du 
revolver. 

TOURNIQUET.   Sorte  de  cheval  de  frise. 

TOURNOI.  Fête  militaire  fort  en  hon- 
neur du  temps  de  la  chevalerie.  L'on  s'y 
exerçait,  soit  à  pied,  soit  à  cheval,  à  plu- 
sieurs genres  de  jeux  ou  de  combat.  Les 
épreuves  les  plus  générales  étaient  les  joutes, 
les  quadrilles,  les  castilles  et  les  trépignées, 
On  luttait  généralement  à  armes  courtoises, 
mais  on  faisait  aussi  usage  quelquefois 
d'armes  à  outrance,  c'est-à-dire  à  des  lames 
à  fer  émoulu,  ou  à  des  armes  de  combat. 
Des  juges  du  camp  étaient  désignés  pour 
veiller  à  l'observation  des  règlements  parti- 
culiers à  ce  genre  de  jeux,  ce  qui  n'empêcha 
pas  des  accidents  mortels  de  s'y  produire  à 
plusieurs  reprises.  On  sait  notamment  que 
Henri  II  fut  blessé  mortellement  dans  un 
tournoi  par  Montgommery,  en  1560.  Les 
prix  décernés  aux  vainqueurs  consistaient 
en  ornements  de  la  parure  des  dames  ou  on 
ouvrages  brodés  par  elles  ;  c'étaient  égale- 
ment des  dames  qui  décernaient  ces  récom- 
penses. 

TOURTEAUX.  Couronne  faite  avec  de 
la  vieille  mèche  à  canon  et  enduite  de  la 
même  composition  que  les  flambeaux  La- 
marre. 

TOXOBALISTE.  Engin  balistique  con- 
sistant e.i  un  arc  de  grandes  dimensions 
monté  sur  un  affût. 

TRABAN  ou  TRABANT.  Soldats  à  pied 
ou  à  cheval,  dont  on  s'est  servi  pendant 
longtemps  dans  diverses  armées,  pour  en 
constituer  les  gardes  du  corps  du  comman- 
dant ou  de  l'enseigne  portant  le  drapeau.  Ils 
étaient  armés  do  hallebardes  de  2  mètres  de 
long  environ. 

TRABËE.  Vêtement  que  portaient  les 
Romains  par-dessus  la  tunique. 

TRABUC  ou  TRABUCCO.  C'est  sous  ces 
noms  que  les  Espagnols  désignaient  le  trom- 
blon. 


TRABUCAIRE.  Bandit  espagnol  armé 
d'un  trabuc  ou  tromblon. 

TRACÉ.  En  forlificalion,  le  tracé  est  la 
projection  des  lignes  principales  sur  un  plan 
horizontal  ;  il  donne  la  forme  générale  des 
ouvrages  en  plan  et  se  fait  en  principe  par 
la  crèle  intérieure,  le  long  de  laquelle  il 
suffit  d'adapter  le  profil  convenable  ou 
choisi,  pour  que  le  retranchement  soit  com- 
plètement déterminé.  La  condition  essen- 
tielle à  laquelle  doit  satisfaire  un  bon  tracé 
est  de  bien  battre  le  terrain  des  atta  |ues  et, 
notamment,  les  abords  de  la  position  ;  il 
doit  être  déterminé  de  façon  à  utiliser,  dans 
la  limite  du  possible,  les  obstacles  naturels 
faciles  à  organiser  défensivement  et  qui  se 
trouvent  dans  la  zone  défensive.  L'ensemble 
d'une  position  ou  d'un  terrain  étendu  est 
fortitié  au  moyen  de  lignes  de  retranche- 
ment . 

—  à  clameaux.  Pour  avoir  un  passage 
non  exposé  aux  coups  d'enfilade  résultant 
d'une  trouée  faite  directement  dans  les  tra- 
verses des  longues  branches  du  chemin  cou- 
vert, on  a  entaillé  ce  passage  de  2  mètres  dans 
le  glacis.  On  a  employé  deux  méthodes  : 
1°  celle  à  crémaillère  (V.  fig.  63,  faces  paral- 
lèles à  la  demi-lune)  ;  2°  celle  à  clameau, 
en  forme  de  crochet  contournant  l'extrémité 
de  chaque  traverse  (/?(/.  63,  faces  parallèles 
il  la  contregarde).  Dans  cette  dernière,  les 
petits  passages  en  tète  des  traverses  sont  en 
angle  mort. 

—  bastionné.  En  dehors  des  inconvé- 
nients précités,  les  trois  genres  de  tracé 
indiqués  laissent  subsister  Vaiigle  mort.  Le 
tracé  bastionné  (V.  Bastion  et  Angle  de  dé- 
fense) fait  disparaître  ces  inconvénients.  Il  a 
d'abord  été  employé  en  France  par  Errurd, 
de  Bar-le-Duc,  amélioré  par  de  Ville  et  par 
Pagan,  puis  fixé  par  Frt«6aji,  qui  ne  ramena 
pas  toutes  ses  constructions  à  2  ou  3  types, 
comme  on  le  croit  généralement,  mais  qui 
sut  au  contraire  adapter  toujours  ses  fortifi- 
cations au  terrain,  d'après  des  principes 
rationnels  et  des  proportions  convenables. 
C'est  pour  mieux  enseigner  son  art  aux  in- 
génieurs qu'on  imagina  de  ramener  tous  ses 
types  à  3  tracés  ou  siistèmes. 

Le  l"""  iracé  de  Vauban  se  fait  par  le  côté 
extérieur  égal  à  360  mètres  environ  (V.  Bas- 
lion).  Sur  le  milieu,  on  élève  une  perpendi- 
culaire égale  à  1/6  ou  i/7  du  côté  extérieur. 
Les  faces  ont  100  mètres  de  longueur  ;  les 
flancs  perpendiculaires  aux  lignes  de  défense 
ont  environ  50  mètres  (fig  299)  ;  ils  peu- 
vent être  droits  ou  à  orillons.  La  tenaille  est 
bastionnée.  La  demi-lune,  peu  saillante,  n"a 
pas  de  réduit. 

Le  2''  et  le  3"=  système  de  Vauban  ne  dif- 


TRACE. 


m 


TRACE. 


fèrent  guère  que  par  la  forme  de  la  courtine 
et  nous  ne  parlerons  que  du  3'^  (fig  300). 
Il  y  avait  une  double  enceinte  :  l'enceinte  de 


2260 


combat  était  reportée  en  avant  et  formée  de 
bastions  sans  courtine,  avec  la  tenaille  ;  la 
2^  enceinte,  de  sûreté,  entourait  la  place  et 
était  préservée  par  la  1^^  des  coups  de  l'ar- 


tillerie ;  elle  était  flanquée  par  de  pi'tites 
tours  en  maçonnerie  très  solides,  dont  les 
casemates  pouvaient  recevoir  de  l'artillerie  et 
des  tireurs.  La  demi-lune  fut  pourvue  d'un 
réf^uit. 

Après  Vauban,  l'ingériéur  Cormontaigne, 
professeur  à  l'École  de  Mézières,  modifia  ou 
résuma  les  modifications,  toutes  de  détail, 
apportées  aux  tracés  de  Vauban.  Il  donna 
plus  de  saillie  aux  demi-lunes,  qui  devin- 
rent plus  eii'ilables;  il  organisa  des  contre- 


gardes  en  avant  des  bastions,  des  cavaliers 
à  l'intérieur,  des  réduits  partout,  des  bri- 
sures et  des  coupures  multipliées,  des  res- 
sauts dans  les  fossés;  en  un  mot,  des  chi- 
canes mesquines  qui  rendaient  la  fortifi- 
cation très  compliquée  et  coûteuse,  sans 
l'améliorer  dans  la  même  proportion. 

La  figure  63  indique  les  conditions  dans 
lesquelles  on  comprenait  en  dernier  lieu,  en 
France,  le  tracé  bastionné,  mais  unique- 
ment à  titre  de  front  d'étude. 

L'avantage  incontestable  du  tracé  bas- 
tionné consiste  dans  le  flanquement  efficace, 
indestructible  et  fonctionnant  jusqu'aux  der- 
nières périodes  du  siège.  Mais  ce  tracé  pré- 
sente de  nombreux  inconvénients,  dont  les 
principaux  sont  les  suivants  :  l"  les  faces 
des  bastions  sont  enfilables;  2°  les  faces  de 
la  demi-lune  le  sont  encore  davantage  ;  3°  les 
flancs  sont  pris  de  revers  par  les  coups  d'enfi- 
lade des  faces  ;  4°  ce  tracé  est  trop  profond, 
trop  compliqué,  trop  coûteux  et  exige  trop  de 
défenseurs  ;  o°  les  lignes  de  défense,  en  se 
recroisant,  forcent  à  réduire  la  longueur  du 
côté  extérieur  ;  6°  la  courtine  masquée  par 
la  demi-lune,  n'a  aucune  action  sur  la  cam- 
pagne. Ces  défauts,  aggravés  encore  par 
suite  de  la  grande  portée  des  armes,  de  la 
puissance  des  projectiles,  du  tir  plon- 
geant, etc.,  ont  fait  renoncer  à  ce  tracé  de- 
puis 1870,  sauf  pour  quelques  cas  particu- 
liers fossés  pleins  d'eau,  gorge  des  forts  dé- 
tachés) et  encore  a-t-il  été  sensiblement 
modifié. 

—  brisé  on  tenaillé.  Présente  alterna- 
tivement des  saillants  et  des  rentrants.  Les 
diverses  parties  se  flanquent  réciproque- 
ment, à  la  condition  que  les  angles  qu'elles 
forment  soient  sensiblement  droits,  sinon  il 
en  résulte  des  secteurs  privés  de  feux,  que 
l'on  a  dû  corriger  par  le  flanqwment.  En 
outre,  les  diverses  faces  sont  faciles  à  en- 
filer, la  fortification  est  trop  profonle  et  pré- 
sente un  trop  grand  développement,  etc. 

—  circulaire.  Est  d'une  exécution  dif- 
ficile pour  les  retranchements  a  foit  profil 
et  il  répartit  sur  tout  le  pourtour  le  secteur 
privé  de  feux  sans  le  supprimer.  Ce  tracé  est 
possible,  et  même  quelquefois  avantageux, 
dans  les  retranchements  à  faible  prolil. 

—  des  ateliers.   (V.  Ouvrages.) 

—  des  lignes.  (V.  Lignes  de  retran- 
chements.) 

—  des  ouvrages.  Consiste  à  rapporter 
sur  le  terrain,  au  moyen  de  piquets,  la  pro- 
jection des  angles  et  celle  des  extrémités  de 
la  crête  intérieure  d'un  ouvrage,  et  à  fixer 
sur  ces  piquets  la  hauteur  de  la  ligne  de 
feu.  Le  reste  du  profil  s'en  déduit  facile- 
ment. Si  l'ouvrage  a  été  simplement  dessiné 


TRACÉ. 


849 


TRAHISON. 


et  coté  sur  un  plan  de  l'état  des  lieux,  il 
faut  rapporter  sur  le  tei%ïiiu  la  projection  de 
la  cnHe  intéi'ieure  à  l'aide  des  procédés  de 
l'arpentage.  Le  plus  simple  consiste  à  joindre 
sur  le  plan  deux  points  fixes  par  une  ligne 
qui  coupe  l'ouvrage  et  à  abaisser  ou  à  élever 
sur  cette  ligne  des  perpendiculaires  partant 
des  angles  ou  des  extrémités  de  l'ouvrage. 
L'opération  sur  le  terrain  consiste  alors  à 
mesurer  des  distances  et  à  mener  des  per- 
pendiculaires. 

—  d  un  catDp.  Eu  campagne,  lorsque 
les  troupes  sont  campées,  c'est  le  comman- 
dant en  chef  qui  détermine  la  forme  et  l'em- 
placement des  camps,  ainsi  que  la  réparti- 
tion des  troupes. 

En  temps  de  paix,  on  ne  consulte  que  la 
commodité  des  troupes  appelées  à  camper, 
la  facilité  des  communications  et  la  proximité 
de  l'eau. 

—  polygonal.  Tracé  qui  se  fait  sim- 
plement suivant  le  polygone  à  fortifier,  sans 
que  le  tracé  ait  à  se  préoccuper  du  flanque- 
ment,  qui  se  fait  d'une  manière  indépen- 
dante au  moyen  de  caponnières.  On  peut 
ainsi  obtenir  le  flanquement  du  fossé  au 
moyen  de  galeries  de  contrescarpe. 

Le  tracé  d'un  front  polygonal  peut  aflFec- 
ter  les  formes  les  plus  variées  ;  il  est  géné- 
ralement en  ligne  droite.  Brisé  intérieure- 
ment, ce  tracé  a  l'avantage  de  placer  la 
caponnière  dans  un  rentrant,  oe  qui  permet 
de  mieux  défendre  sa  tète  ;  par  contre,  les 
angles  du  polygone  à  fortifier  étant  plus 
petits  sont  plus  faciles  à  enfiler.  Le  tracé 
polygonal  brisé  extérieurement  est  le  plus 
souvent  employé,  bien  que  découvTant  un 
peu  plus  la  caponnière,  parce  que  les  angles 
du  polygone  à  fortifier  sont  plus  obtus  et 
moins  enfilables  et  que  la  répartition  de 
l'artillerie  est  plus  facile. 

C'est  à  Monlalentberl,  officier  de  cava- 
lerie, et  à  Carnot,  capitaine  du  génie,  que 
revient  l'idée  première  de  ce  genre  de  tracé, 
qui  fut  appliqué  à  l'étranger,  notamment 
en  Allemagne,  dès  1813,  mais  avec  des  com- 
plications qui  ne  pouvaient  que  gâter  ses 
qualités.  Les  fig.  9o  et  98  donnent  des  appli- 
cations de  ce  genre  de  tracé  à  des  forts  fran- 
çais construits  après  1870.  Il  n'existe  pas 
d'ailleurs  eu  France  de  tracé  polygonal  offi- 
cieux, mais  un  simple  front  d"étude,  d'ail- 
leurs bien  compris  quoique  d'une  construc- 
tion coûteuse,  mais  dont  il  paraît  d'autant 
plus  inutile  de  donner  la  figure,  que  l'appa- 
rition des  obus-torpilles  et  de  nouvtïlles  sub- 
stances explosives,  a  bouleverse  de  nouveau 
les  règles  de  la  fortification. 

11  ue  paraît  pas  plus  possible  à  l'avenir 
d'employer  le  Iracé  bastionné  que  le  tracé 


polygonal  tel  qu'il  a  été  décrit.  Les  ouvrages 
fortifiés  ne  devant  plus  en  principe  renfer- 
mer d'artillerie,  mais  uniquement  servir  de 
points  d'appui,  ne  peuvent  plus  avoir  que 
des  dimensions  restreintes  et  des  formes  très 
simples  ;  dans  ces  conditions,  la  question  du 
tracé  a  beaucoup  perdu  de  son  importance. 
(V.  fig.  99.) 

—  rectiligne.  C'est  le  tracé  le  plus 
simple,  mais  il  présente  l'inconvénient  de  n'of- 
frir aucune  résistance  s'il  vient  à  être  tourné 
et  de  ne  pas  se  flanquer  par  lui-même.  Malgré 
ces  inconvénients,  on  emploie  généralement 
ce  tracé  pour  les  tranchées-abris,  en  raison 
du  faible  relief  de  celles  ci  et  du  peu  de 
temps  consacré  à  leur  construction,  de  même 
que  pour  défendre  des  points  de  passage  de 
peu  de  largeur  tels  que  les  cols,  les  défilés, 
appuyés  à  des  obstacles  naturels  non  suscep- 
tibles d'être  tournés  à  petite  distance. 

TRAFIC.  Négoce,  commerce  illiute.  Le 
trafic  à  son  profit  des  fonds  ou  deniers  appa>> 
tenant  a  l'État  ou  à  des  militaires  est  puni 
de  1  an  à  .t  ans  de  prison  (Art.  204). 

TRAGDLA.  Lance  munie  d'un  très  long 
fer  en  usage  dans  les  armées  romaines. 
Également  sorte  de  projectile  lancé  par  les 
machines  de  guerre. 

TRAHISON.  Grime  du  citoyen  qui  agit 
contre  l'intérêt  de  ses  concitoyens  en  temps 
de  guerre.  Est  également  qualiiié  de  trahi- 
son, l'acte  de  l'étranger  qui  agit  contre  l'in- 
térêt de  l'occupant,  dans  une  localité  occnpêe 
en  temps  de  guerre,  et  cette  interprétation 
résulte  de  ce  qu'ils  sont  censés  agir  avec 
perfidie,  puisqu'ils  abusent  de  la  liberté  que 
leur  assure  leur  qualité  de  non-combattants 
pour  seconder  clandestinement  l'ennemi.  Le 
crime  de  trahison,  en  temps  de  guerre,  est 
jugé  par  les  conseils  de  guerre  et  puni  de  la 
peine  de  mort. 

On  appelle  haute  trahison,  le  crime  du 
citoyen  qui  attente  à  la  sûreté  de  l'État. 
Tout  Français  qui  porte  les  armes  contre  la 
France,  ou  qui  pratique  des  machinations 
ou  entretient  des  intelligences,  soit  avec  les 
puissances  étrangères  pour  les  engager  à 
commettre  des  hostilités  contre  la  France, 
ou  leur  en  procurer  les  moyens,  soit  avec 
les  ennemis  de  l'État  pour  leur  faciliter  leur 
entrée  sur  le  territoire  de  la  République  ou 
pour  leur  livrer  des  villes,  forteresses,  ports, 
magasins,  arsenaux,  etc.,  appartenant  à 
l'État,  ou  pour  fournir  aux  ennemis  des  se- 
cours en  hommes,  argent,  vivres,  ou  pour 
seconder  les  progrès  de  leurs  armes,  etc., 
est  puni  de  la  peine  de  mort  (Code  pénal, 
art.  75  à  81).  Les  accusés  du  crime  de 
haute  trahison  sont  justiciables  des  cours 
d'assises. 


TRAILLE. 


820 


TRAIN. 


TRAILLE.  (V.  Bac  à  traille.) 
TRAIN.  Série  de  wagons  attachés   à  la 
suite  les  uns  des  autres  et  que  traîne  la 
même  locomotive. 

En  terme  d'art  militaire,  on  désigne  sous 
le  nom  de  train  l'ensemble  du  personnel, 
des  animaux  et  du  matériel  roulant  qui  sert 
à  trans()orter  à  la  suite  des  armées,  les  sub- 
sistances, les  munitions,  les  objets  et  engins  de 
toute  nature  nécessaires  pour  faire  la  guerre. 

—  auxiliaire.  Les  vivres  portés  par  les 
ti'ains  régimenlaires  et  par  les  convois  admi- 
nistratifs devant  être  maintenus  constam- 
ment à  la  portée  des  troupes,  on  a  été  obligé, 
pour  en  opérer  le  ravitaillement,  de  créer 
uu  train  auxiliaire.  Il  comprend,  dans  cha- 
que corps  d'armée,  4  sections  égales  pouvant 
porter  chacune  un  demi-jour  de  vivres.  Cha- 
que section  comprend  75  voitures,  chargées 
à  800  kilogrammes  en  moyenne.  Ces  voi- 
tures sont,  pendant  toute  la  durée  des  opé- 
rations, à  la  disposition  du  directeur  des 
étapes. 

—  d'artillerie.  Le  train  d'artillerie, 
créé  en  1799  puur  transporter  les  munitions 
de  guerre,  a  été  supprimé  en  1883,  lors  de 
la  création  de  l'artillerie  de  forteresse.  Ce 
service  sera  assuré,  en  temps  de  guerre,  par 
des  sections  de  munitions  d'artillerie  et  par 
des  seciio'is  de  munitions  d'infanterie  formées 
par  les  régiments  d'artillerie. 

—  de  combat.  11  comprend  tout  ce  qui 
trouve  son  emploi  sur  le  champ  de  bataille 
même,  c'est-à-dire  :  1°  les  batteries  d'artil- 
lerie complètes  avec  leurs  18  voitures;  2°  les 
caissons  des  munitions  des  bataillons  d'in- 
fanterie ;  3°  les  voitures  d'outils  du  génie  et 
de  l'infanterie  ;  4°  les  ambulances  division- 
naires. Tous  ces  éléments  ne  sont  pas  grou- 
pés ;  les  outils  et  les  caissons  de  munitions 
accompagnent  les  unités  mômes  auxquelles 
ils  sont  attachés,  et  l'ambulance  division- 
naire peut  être  subdivisée  et  marcher  partie 
avec  l'avant-garde,  partie  à  la  suite  de  la 
division  ;  mais  tous  ces  éléments  sont  com- 
pris dans  la  colonne  même  des  combat- 
tants. 

—  des  équipages  militaires  11  est 
chargé  de  tous  les  transports  à  la  suite  des 
armées,  autres  que  ceux  des  munitions  de 
guerre  et  ceux  des  voitures  régimentaiies. 
C'est  lui  qui  attelle  les  voitures  d'ambu- 
lances, celles  de  la  télégraphie,  de  la  tréso- 
rerie et  des  postes,  les  convois  du  service  de 
l'intendance,  les  parcs  du  génie,  etc.  Le 
train  des  équipages  comprend  20  escadrons 
formés  chacun  d'un  petit  état-major  et  de 
3  compagnies,  tous  stationnés  en  France,  à 
raison  d'un  esi^adron  par  corps  d'armée.  Les 
compagnies  du  temps  de  paix  sont  numéro- 


tées 1,  3,  5,  et  se  dédoublent  en  temps  de 
guerre  pour  former  les  compagnies  numéro- 
tées 2,  4,  6.  La  5'^  compagnie,  dite  légère, 
n'a  que  des  voitures  légères,  des  mulets  de 
bât  et  des  animaux  haut  le  pied  ;  elle  est 
spécialement  affectée  aux  ambulances.  Les 
autres  compagnies  attellent  des  voitures  lour- 
des. En  Algérie  et  en  Tunisie,  le  service  est 
assuré  par  12  compagnies  mixtes,  ainsi 
appelées  parce  qu'elles  comprennent  des 
hommes  à  pied  et  des  hommes  montés.  Cha- 
cune de  ces  compagnies  porte  le  numéro  7  et 
appartient  à  l'un  des  escadrons  de  l'inté- 
rieur. 

—  d'évacuation.  Ces  trains  sont  des- 
tinés à  l'évacuation,  sur  l'arrière,  des  mili- 
taires malades  ou  blessés  aux  armées  en 
campagne.  On  les  distingue  en  trains  sani- 
taires permanents,  en  trains  sanitaires  im- 
provisés et  en  trains  ordinaires  et  convois  de 
malades. 

Les  trains  sanitaires  permanents  sont  com- 
posés de  voilures  spécialement  construites 
et  aménagées  dès  le  temps  de  paix  pour  le 
transport  des  malades  ou  des  blessés  les  plus 
grièvement  atteints.  Ce  sont  de  véritables 
hôpitaux  roulants,  dotés  d'un  personnel  spé- 
cial et  dans  lesquels  le  service  médical  est 
fait  sans  interruption.  L'alimentation  est 
préparée  dans  le  train  lui-même.  Chaque 
voiture  porte  l'inscription  de  la  Convention 
de  Genève  et  l'indication  :  Train  sanitaire 
no 

Les  trains  sanitaires  improvisés  sont  com- 
posés de  voitures  couvertes  à  marchandises, 
aménagées  pour  malades  et  blessés  couchés. 
Le  nombre  des  voitures  ne  doit  pas  dépasser 
35  par  train.  Le  fanion  de  la  Convention 
de  Genève  est  arboré  sur  la  première  voiture  ; 
sur  chaque  wagon,  on  inscrit  un  numéro 
d'ordre  et  l'on  place  alternativement  sur 
l'une  ou  l'autre  des  faces  latérales  l'enseigne 
de  la  Convention  de  Genève.  Un  personnel 
(médecins,  officier  d'administration,  inlir- 
rniers)  fourni  par  l'hôpital  d'évacuation  , 
aménage  les  voitures,  installe  les  malades 
ou  blessés  et  assure  le  service  médical  en 
route  ;  l'alimentation  est  fournie  par  les  m- 
jirmeries  de  gare. 

Trains  ordinaires  et  convois  de  malades. 
Les  malades  et  blessés  en  état  de  voyager 
assis,  sont  transportés  par  les  trains  ordi- 
naires, dans  des  voitures  à  voyageurs  ;  des 
places  sont  réservées  à  quelques  infirmiers 
de  l'hôpital  d'évacuation.  Ce  mode  de  trans- 
port est  surtout  employé  pour  évacuer  les 
malades  et  blessés  légèrement  atteints  sur 
les  hôpitaux  et  dépôts- rfe  convalescents  établis 
le  long  des  voies  ferrées,  dans  la  région  de 
l'arrière.  En  cas  d'urgence,  et  pour  parer  au 


TRAINARD. 


821 


TRAJECTOIRE. 


danger  des  agglomératMns  subites  de  ma- 
lades et  blessés  à  la  suite  d'épidémies  ou  de 
combats,  des  trains  spéciaux,  dits  convois 
de  malades,  sont  organisés  pour  leur  trans- 
port. Ces  trains  ne  royagent  que  de  jour; 
une  infinnerie  de  gare,  désignée  à  cet  effet, 
assure  l'alimentation  et  procure  le  loge- 
ment. 

—  du  génie  (V.  Armée,  Génie,  Sapeurs 
conducteurs). 

—  régimentaire.  Il  comprend  les  voi- 
tures qui  appartiennent,  soit  aux  corps  de 
troupe,  soit  aux  officiers,  et  qui  ne  font  pas 
partie  du  train  de  combat,  c'est-à-dire  :  les 
voitures  régimentaires  de  vivres,  les  voi- 
tures de  bagages,  les  voitures  d'effets  d'ha- 
billement et  d'équipement,  les  voitures  des 
cantinières,  les  voitures  du  Trésor,  des  postes 
et  de  la  télégraphie.  Ces  voitures  marchent 
groupées  à  la  suite  des  colonnes,  dans  l'or- 
dre qui  leur  est  assigné  par  le  général  com- 
mandant le  corps  d'armée.  Elles  doivent 
rejoindre  journellement  les  troupes  pour  leur 
apporter  les  vivres  du  lendemain  et  leur  per- 
mettre les  remplacements  urgents  de  certains 
effets. 

TRAINARD.  Soldat  qui  ne  suit  pas  la 
troupe  à  laquelle  il  appartient,  et  qui,  res- 
tant en  arrière,  se  livre  généralement  au 
pillage  et  au  désordre,  h' arrière-garde  a  pour 
mission  de  recueillir  les  traînards  et  de  les 
faire  rejoindre  leurs  corps  (Y.  Isolés). 

TRAINEE  de  poudre.  Employée  à 
l'époque  du  boute-feu  pour  faire  partir  les 
orgues. 

Série  allongée  de  grains  de  poudre  abou- 
tissant à  un  fourneau  de  mine  et  qui  servait 
autrefois  à  mettre  le  feu  à  ce  dernier.  Brûle 
à  raison  do  2™, 50  par  seconde. 

TRAIT.  Xom  générique  s'appliquaut  aux 
projectiles  lancés  avec  des  armes  de  jet 
tenues  à  la  main,  ou  aux  projectiles  lancés 
dh-ectement  à  la  main,  tels  que  flèches, 
dards,  javelots  II  y  eut  aussi  des  machines 
à  traits,  tels  que  acquéraux,  bombardes, 
perrières,  etc. 

Longe  de  corde  ou  de  cuir  avec  laquelle 
les  chevaux  tirent.  Le  trait  est  un  effet  de 
Itarnuchement. 

TRAITE.  Lettre  de  change  payable  dans 
un  lieu  autre  que  celui  de  son  émission.  Les 
fournisseurs  des  corps  de  troupe  ou  établis- 
sements considérés  cjmme  tels,  peuvent  se 
couvrir  du  montant  de  leurs  factures  au 
moyen  de  traites  payables  par  les  conseils 
d'administration.  Dans  ce  cas,  les  traites 
sont  annexées  aux  factures,  comme  preuves 
de  payement. 

TRAITÉ.  Convention  faite  entre  des 
États  indépendants ,   dans  le  but  de  régler 


leurs  rapports  politiques  ou  commerciaux. 
On  distingue  différentes  espèces  de  traités  : 
1°  les  traités  de  paix  qui  ont  pour  objet  le 
rétablissement  de  la  paix;  2°  les  traités 
d'alliance  qui  ont  pour  objet  la  conclusion 
d'une  alliance;  3°  les  traités  politiques,  qui 
ont  pour  objet  le  règlement  des  frontières, 
un  échange  ou  une  cession  de  territoire,  un 
partage  ;  4°  les  traités  d'extradition  qui  ont 
pour  objet  l'extradition  des  criminels;  5°  les 
traités  de  commerce  qui  ont  pour  objet  les 
intérêts  commerciaux,  littéraires,  etc. 

On  désigne  également  sous  le  nom  de 
traité  un  ouvrage  où  l'on  traite  d'art,  de 
science,  etc.  Tels  sont  les  traités  d'hjgiène 
et  de  médecine  militaire,  d'hippiatrique,  de 
marécbalerie,  d'art  militaire,  de  législation 
et  d'administration  militaires,  etc. 

TRAITEMENT.  Se  dit  des  appointe- 
ments, et  particulièrement  des  sommes  qui 
sont  pa_\ées  semestriellement  aux  membres 
de  la  Légion  d'honneur  et  à  ceux  qui  sont 
décorés  de  la  médaille  militaire. 

En  terme  de  médecine,  le  traitement  est 
l'ensemble  des  moyens  et  des  remèdes  pres- 
crits par  le  médecin  pour  guérir  une  maladie 
ou  pour  la  prévenir. 

Se  dit  aussi,  par  extension,  des  moyens  et 
des  remèdes  prescrits  par  les  vétérinaires 
pour  guérir  les  maladies  des  animaux. 

TRAÎTRE.  Celui  qui  trahit  ou  qui  a 
trahi.  Les  traîtres,  comme  les  espions,  sont 
passibles  de  la  peine  de  mort  d'après  tous 
les  Codes  de  justice  militaire  ;  mais,  en  aucun 
cas,  ils  ne  peuvent  être  exécutés  sans  un 
jugement  régulier. 

Est  punissable  comme  trahison  toute  dé- 
sobéissance aux  prohibitions  étabhes  par 
l'occupant  dans  l'intérêt  de  la  sécurité  de 
ses  troupes  et  du  succès  de  ses  opérations, 
et,  en  particulier,  toute  transmission  d'avis 
et  renseignements  sur  les  forces  et  mouve- 
ments lie  l'occupant. 

TRAJECTOIRE.  Ligne  décrite  par  le 
projectile  pendant  son  trajet  dans  l'air.  Les 
principales  causes  qui  déterminent  et  font 
varier  à  l'infini  la  forme  et  les  dimensions 
des  trajectoires  sont  :  1°  la  force  de  projec- 
tion développée  par  la  poudre,  qui  est  plus 
ou  moins  grande:  2°  la  résistance  de  l'air; 
3°  la  pesanteur,  à  laquelle  les  projectiles 
sont  soumis  pendant  toute  la  durée  de  leur 
parcours.  En  examinant  l'action  simultanée 
de  ces  trois  causes  et  en  joignant  tous  les 
points  obtenus  en  en  tenant  compte  d'après 
les  lois  connues,  on  trouve  que  la  trajectoire 
a  la  forme  d'une  ligne  courbe  dont  la  der- 
nière partie  s'infléchit  rapidement  pour  ren- 
contrer le  sol.  Celte  courbe  a  sensiblement 


TRAMWAYS. 


822 


la  forme  décrite  par  une  pierre  lancée  à  la 
main,  c'est-à-dire  celle  d'une  parabole. 

La  durée  du  trajet  est  l'espace  de  temps 
employé  par  le  projectile  pour  parcourir  sa 
trajectoire,  depuis  la  tranche  de  la  bouche 
du  canon  jusqu'au  point  de  chute.  On  dit 
qu'une  trajectoire  est  plus  tendue  qu'une 
autre  lorsqu'elle  est  moins  élevée  au-dessus 
de  la  ligne  qui  joint  le  point  de  dépari  au 
point  d'arrivée.  La  trajectoire  est  d'autant 
plus  tendue  et  rasante  que  la  vitesse  du  pro- 
jectile est  plus  grande.  La  forme  des  projec- 
tiles influe  sur  la  résistance  de  l'air. 

TRAMWAYS.  Traction  par  les  chevaux 
de  véliicules  sur  une  voie  ferrée,  à  voie 
étroite.  Comme  on  ne  compose  chaque  train 
que  d'un  petit  nombre  de  voitures,  on  peut 
admettre  des  rampes  assez  fortes.  On  pourra 
avoir  retours  à  ce  genre  de  voie  ferrée,  no- 
tamment dans  les  sièges,  pour  relier  les 
gares  de  débarquement  aux  dépôts  intermé- 
diaires, ou  nième  pour  arriver  jusqu'à  cer- 
tains groupes  importants  de  batteries. 

TRANCHANT.  Partie  coupante  d'une 
arme,  d'un  oulil. 

TRANCHE  de  la  bouche  à  feu.  Sur- 
face plane  que  présente  la  coupe  de  la  face 
antérieure  de  la  bouche  d'une  arm.e  à  feu. 

TRANCHÉE  Excavation  dans  laquelle 
s'abritent  les  troupes  et  dont  les  terres  sont 
jetées  du  côté  de  l'ennemi  pour  former  un 
parapet  et  contribuer  à  garantir  ces  troupes 
contre  les  v;  es  et  les  projectiles  de  l'ennenii. 
On  fait  surtout  usage  de  tranchées  dans  les 
cheminements  exécutés  par  l'assiégeant  pour 
s'approcher  à  couvert  de  la  place  attaquée. 
Suivant  leur  mode  d'exécution,  on  les  ap- 
pelle tranchées  simples  (V.  Sapes)  ou  sapes  ." 
suivant  leur  emplacement  et  leur  destina- 
tion, elles  reçoivent  le  nom  d'approches, 
boyaux  de  communication,  brèches,  commu- 
nication, couronnement  du  chemin  couvert, 
descentes  de  fossé,  2)arallèles  ou  places  d'ar- 
mes, demi-paralléles  ou  demi-places  d'armes, 
passages  de  fossé. 

—  -abri.  Les  tranchées-abris  sont  carac- 
térisées par  l'absence  complète  de  l'obstacle 
et  par  un  couvert  constitué  partie  par  l'exca- 
vation du  déblai,  partie  par  le  remblai.  Elles 
doivent  être  à  l'épreuve  de  la  balle  et  ne 
pas  empêcher  de  prendre  l'offensive  au  mo- 
ment opportun.  Ces  tranchées  sont  d'un 
usage  très  fréquent  à  la  guerre.  On  les  em- 
ploie pour  couvrir  les  troupes  de  l"^*^  et  de 
2"  ligne  qui  ne  sont  pas  protégées  par  d'au- 
tres ouvrages  plus  importants,  pour  couvrir 
les  soutiens  de  batteries,  les  réserves  exté- 
rieures des  ouvrages,  les  petits  postes,  les 
grajid'gardes,  etc. 


TRANCHÉE. 

—  -abri  normale.    Sa  forme  et  ses  di- 
mensions sont  indiquées  dans  la  hgure  301. 


Pour  faire  feu,  les  hommes  restent  debout, 
le  genou  gauche  appuyé  contre  le  'alus  inté- 
rieur et  le  bras  gauche  sur  le  parapet,  l'arme 
posée  sur  la  crête.  La  tranchée  est  assez 
large  pour  qu'un  deuxième  rang  de  tireurs 
debout  puisse  faire  feu  en  arriére  du  pre- 
mier rang  ;  il  sera  avantageux  de  créer  au 
droit  de  chacun  d'eux,  soit  à  environ  0™,75 
d'intervalle,  un  gradin  de  Oi°,20  à  0™,25 
de  profondeur  pour  servir  d'appui  au  coude 
gauche. 

Afin  d'éviter  l'utilisation  possible  de  la 
tranchée  par  l'ennemi  qui  s'en  serait  rendu 
maître  et  qui  y  trouverait  encore  un  léger 
abri  pour  des  tireurs  à  genou,  on  devra,  si 
l'on  a  le  temps,  recouper  l'arête  extérieure 
de  la  tranchée,  comme  il  est  indiqué  sur  la 
figure  301  ;  la  terre  du  déblai  sera  employée 
à  épaissir  le  parapet. 

Bien  que  la  tranchée-abri,  vu  son  faible 
relief,  ne  se  distingue  pas  très  bien  de  loin, 
surtout  si  elle  est  placée  dans  des  terres 
labourées,  on  peut  arriver  à  la  dissimuler 
presque  complètement  au  moyen  de  petits 
branchages  ou  de  gazons  placés  sur  le  talus 
extérieur.  Grâce  au  tir  sans  fumée,  cette 
précaution  aura,  dans  certaines  circonstances, 
une  grande  importance  pour  dissimuler  une 
ligne  de  tirailleurs. 

Le  tracé,  le  placement  des  travailleurs  et 
l'exécution  du  travail  ont  lieu  dans  les  con- 
ditions indiquées  par  l'Instruction  pratique 
provisoire  c\n  9  août  1890. 

abri  ébauchée  pour  tireur  à  ge- 
nou. Lorsque  le  temps  fait  défaut  pour  par- 

FiîT.  303. 


--X-*---* 


faire  la  tranchée -abri  normale  ou  bien 
lorsque  le  terrain  est  difficile  à  approfondir, 
on  pourra  trouver  cependant  un  abri  utile 


TRANCHÉE. 

pour  des  tireurs  à  genou  dans  la  tranche'e 
représentée  par  la  figure  302. 

Le  tracé,  le  placement  des  trarailleurs  et 
l'exécution  se  font  identiquement  dans  les 
mêmes  conditions  que  pour  la  tranciiée-abri 
normale  :  il  n'y  a  donc  qu'à  observer  pure- 
ment et  simplement  les  indications  données 
ci-dessus.  La  durée  d'exécution  de  cette  tran- 
chée est  de  : 

30  à  4o  minutes  avec  les  outils  portatifs  ; 

20  à  30  minutes  avec  les  outils  de  trans- 
port. 

Si  par  suite  le  temps  le  permettait,  on 
pourrait  passer  ai-ément  de  la  trancliée-abri 
ébauchée  à  la  tranchée-abri  normale  :  il  suf- 
firait, en  effet,  d'approfon  ;ir  la  fouille  de 
50  centimètres  et  de  surélever  le  parapet  en 
l'élargissant. 

—  couvrantes.  Lorsque  des  troupes 
doivent  stationner  dans  une  position  d'at- 
tente sur  un  terrain  découvert  et  dépourvu 
d'abris  naturels,  il  peut  être  utile  de  les  dis- 


Fi?.  303. 


R=2,100 
1.80 


USlSOilS-   1.00     15.50     W              2.00            '     1.00      ' 
*^É *-* *-.* — -* A ^>r ï 

simuler  et  de  les  couvrir  contre  le  tir  en- 
nemi ;  tel  peut  être  le  cas  des  soutiens  et 
des  réserves.  On  emploiera  dans  ce  but  la 
tranchée  couvrante  normale  (fig.  303),  ou 
simplifiée  {fig.  304).  La  tranchée  couvrante 


normale  peut,  dans  une  certaine  mesure, 
résister  au  tir  de  l'artillerie  ;  la  tranchée 
simplifiée  résiste  au  tir  de  l'infanterie  on 
emploiera  donc  Tune  ou  l'autre  de  ces  tran- 
chées suivant  le  cas. 

Les  trani-hés  couvrantes  s'exécutent  avec 
les  outils  de  transport. 

Le  tracé  est  toujours  en  ligne  droite  et  se 


823  TRANSPORTS. 

fait  comme  celui  de  la  tranchée-abri  ;  pour 
l'exécution,  on  place  deux  hommes  au 
mètre  courant  :  l'un  avec  une  pelle  et  l'autre 
avec  une  pioche.  Les  travailleurs  changent 
d'outils  entre  eux  dans  chaque  atelier  :  ils 
observent  les  précautions  indiquées  plus  haut 
quant  à  la  façon  de  travailler  pour  é\nter 
les  accidents. 

La  durée  d'exécution  de  ces  ouvrages 
est  de  : 

1  h.  30  à  1  h.  oO  pour  le  profil  n°  3  ; 

1  h.   10  à  1  h.  30  pour  le  profil  n°  4. 

—  de  communication.  Employées 
pour  relier  la  gorge  d'un  ouvrage  au  para- 
pet de  tète,  ou  pour  circulera  couvert  entre 
les  divers  éléments  d"un  groupe  d'ouvrages. 
Elles  ont  le  profil  des  tranchées  couvrantes, 
mais  si  elles  ont  une  certaine  longueur,  il  y 
a  lieu  de  les  tracer  en  ~ig:ag  pour  éviter 
l'enfilade. 

—  de  revers.  On  peut  constituer  un 
couvert,  le  long  a'une  face  enfilée,  pour  les 
hommes  qui  ne  sont  pas  sur  la  banquette, 
en  creusant  de  distance  en  distance,  dans  le 
revers  des  tranchées  intérieures,  des  espèces 
de  traverses  a  profil  de  tranchées  couvrantes, 
dont  les  terres  sont  jetées  du  côté  des  coups 
dangereux. 

—  simple  (V.  Boyau  de  communica- 
tion). 

TRANCHEUR.  Mot  employé  autrefois 
pour  désigner  les  soldats  qui  faisaient  des 
tranchées. 

TRANSCORPORATION  ou  TRANS- 
MUTATION. Changement  de  corps  d'un 
militaire  dan-  un  autre.  Peu  usité. 

TRANSFORMATION.  Le  changement 
d'une  forme  eu  une  autre.  Les  transforma- 
tions à  l'armement  ont  lieu  d'après  l'ordre 
du  Ministre,  et  la  dépense  qui  en  résulte 
est  supportée  par  l'Etat  :  les  transfonnations 
à  l'équipement,  à  l'habillement,  au  harna- 
chement, ont  également  lieu  d'après  l'ordre 
ou  l'autorisation  du  Ministre,  mais  la  dé- 
pense est  supportée,  dans  certains  cas,  par 
l'État,  et  dans  d'autres  cas,  par  les  masses. 

TRANSFUGE.  Qui  déserte,  passe  à  l'en- 
nemi. 

TRANSPERCER.  Percer  de  part  en  part 
avec  une  arme  blanche. 

TRANSPORT.  Action  par  laquelle  on 
porte  une  chose  d'un  lieu  à  un  autre.  Se  dit 
aussi  de  la  cession  d'un  droit  qu'on  a  sur 
quelque  chose. 

—  militaires.  Le  règlement  général  sur 
les  transports  militaires  par  chemins  de  fer 
forme  deux  parties  :  la  l'*  partie  comprend 
exclusivement  le  règlement  proprement  dit 
(décret  du  i"  juillet  1874  modifié  le  29  oc- 
tobre 1884);  la  2«  partie  comprend  les  do- 


TRANSPORTS;  82t 

cuments  de  toute  nature  qu'il  est  nécessaire 
de  joindre  au  décret  précité  pour  en  assurer 
l'exécution  tB  0.,p.  r.,  l'^'-s.  1890,  p.  1079 
et  B.  0.,  2'--  s.  1890,  p.  783).  Le  cadre  du 
présent  dictionnaire  ne  permet  que  de  don- 
ner les  grandes  lignes  de  ce  règlement. 

Les  transports  militaires  par  chemins  de 
fer  se  divisent  en  deux  catégories  :  les  trans- 
ports ordinaires  et  les  transi^orts  straté- 
giques. 

Les  transports  ordinaires  sont  ceux 
qui  ont  lieu  à  l'intéiieur  et  qui  peuvent  être 
exécutés  sans  troubler  l'exploitation  com- 
merciale des  chemins  de  fer.  Les  transports 
ordinaires  du  personnel  ont  lieu  par  les 
trains  ordinaires  toutes  les  fois  qu'il  n'est 
pas  besoin  de  plus  de  huit  véhicules;  si 
l'effectif  dépasse  50  hommes,  la  compagnie 
de  chemins  de  fer  doit  être  prévenue 
24  heures  à  l'avance.  Lorsqu'il  est  besoin 
de  plus  de  huit  véhicules,  les  transports  de 
personnel  se  font  par  des  trains  spéciaux, 
qui  sont  de  deux  sortes  :  1°  les  trains  facul- 
tatifs spéciaux  prévus  par  les  livrets  de 
marche  des  trains  et  mis  en  marche  chaque 
fois  que  l'autorité  militaire  en  fait  la  de- 
mande ;  2°  les  trains  spéciaux  extraordi- 
naires, dont  la  vitesse  et  les  heures  de  dé- 
part sont  fixées  suivant  les  circonstances. 
Une  demande  de  train  est  adressée  à  l'agent 
supérieur  résidant  au  chef-lieu  du  corps 
d'armée  ;  cet  agent,  après  en  avoir  référé  à  son 
administration,  remet  un  itinéraire  détaillé 
du  train  ou  des  trains  nécessaires.  Latronpe 
à  eml)arquer  reçoit  alors  l'ordre  de  départ, 
et  le  sous-intendant  une  copie  de  l'itinéraire. 
Ce  dernier  établit  alors  le  ou  les  bons  de 
chemin  de  fer  nécessaires  et  les  remet  au 
chef  de  la  troupe  avec  la  feuille  de  route  du 
détachement.  Dès  que  la  troupe  est  embar- 
quée, le  chef  de  détachement  remet  au  chef 
de  gare  le  bon  de  chemin  de  fer  et  reçoit  en 
échange  un  billet  collectif  de  transport.  Les. 
transports  de  détachements  par  chemin  de 
fer  ne  peuvent  avoir  lieu  qu'en  vertu  de 
l'ordre  du  Ministre  de  la  guerre  ou  du  géné- 
ral commandant  le  corps  d'armée. 

Le  transport  du  matériel  est  exécuté  en 
France  par  les  grandes  compagnies  de  clie- 
mins  de  fer  réunies  en  syndicat;  elles  sont 
représentées  auprès  du  Ministre  de  la  guerre 
par  un  agent  général.  En  Algérie,  le  service 
est  exécuté  par  un  entrepreneur  spécial,  dans 
chaque  division.  Ce  service  emploie  tous  les 
modes  de  transport,  aussi  bien  en  France 
qu'en  Algérie;  il  est,  en  outre,  chargé  du 
camionnage  au  départ  et  à  l'arrivée  pour 
les  corps  qui  n'ont  pas  d'équipages.  Pour 
expédier  du  matériel,  le  corps  ou  l'établis- 
sement expéditeur  adresse  une  demande  de 


TRANSPORTS. 


transport  au  sous-intendant  ;  celui-ci  déta- 
che d'un  registre  à  souche  un  avis  d'expédi- 
tion et  un  ordre  de  transport  au  bas  duquel 
est  libellée  une  lettre  de  voiture.  L'expéditeur 
remplit  toutes  les  indications,  moins  la  date, 
et  renvoie  les  pièces  au  sous-intendant  qui 
les  date  et  les  .signe,  puis  les  remet  à  l'expé- 
diteur après  les  avoir  enregistrées  sur  un 
registre  spécial  modèle  IL  Le  matériel  est 
alors  remis  au  préposé  du  chemin  de  fer 
qui  signe  la  lettre  de  voiture  et  Vavis  d'ex- 
pédition et  remet  ce  dernier  à  l'expéditeur. 
A  l'arrivée,  le  matériel  est  remis  au  desti- 
nataire qui  donne  au  préposé  un  reçu  pro- 
visoire constatant  l'exactitude  du  poids  et  le 
bon  état  extérieur  des  colis  ;  le  destinataire 
vérifie  ensuite  le  contenu  des  colis  et  donne 
ensuite  décharge  définitive  au  transporteur, 
en  signant  la  lettre  de  voiture  (V.  Béa'ption 
de  matériel).  Lorsqu'il  s'agit  du  transport 
des  magasins  des  corps,  on  établit,  indépen- 
damment des  pièces  ci-dessus,  des  appen- 
dices faisant  connaître  le  détail  de  chaque 
colis.  Les  militaires  ont  le  droit  de  faire 
usage  des  transports  militaires  pour  leurs 
bagages,  toutes  les  fois  qu'ils  se  déplacent 
en  vertu  d'un  ordre.  Ces  transports  donnent 
lieu  aux  mêmes  formalités  que  les  trans- 
ports ordinaires,  mais  les  militaires  jouis- 
sent d'un  tarif  à  prix  réduit. 

Les  transports  stratégiques  se  subdi- 
visent en  2  catégories  :  les  transports  en 
deçà  de  la  base  d'opérations  et  les  transports 
au  delà  de  cette  base  (V.  Service  des  chemins 
de  fer  et  des  étapes). 

Les  transports  en  deçà  de  la  base  d'opéra- 
tions sont  ordonnés  par  le  Ministre  de  la 
guerre  et  exécutés  par  les  compagnies  natio- 
nales sous  la  direction  et  la  responsabilité  de 
la  commission  supérieure  des  chemins  de  fer, 
avec  la  coopération  des  commissions  et  sous- 
commissions  de  réseau  et  des  commissions  de 
gare.  Ils  comprennent  :  les  transports  de 
mohilisation  et  de  concentration  en  entier; 
les  transports  de  ravitaillement  et  les  trans- 
ports ^'évacuation  en  deçà  de  la  base  d'opé- 
rations. 

Les  transports  au  delà  de  la  base  d'opéra- 
tions sont  ordonnés  par  le  commandant  en 
chef  du  groupe  d'armées.  Ils  sont  assurés, 
sous  l'autorité  du  directeur  général  des  che- 
mins de  fer  et  des  étapes  :  1»  jusques  et  y 
compris  les  stations  de  transition,  par  les 
compagnies  nationales,  sous  la  direction  de 
la  délégation  de  la  commission  militaire  supé- 
rieure des  chemins  de  fer  aux  armées,  avec 
la  coopération  des  commissions  et  sous-com- 
missions de  réseau  et  des  commissions  de 
gare  ;  2"  au  delà  des  stations  de  transition, 
par  les  sections  techniques  d'ouvriers  de  che- 


TRANSVERSALES. 


mins  d^  fer  de  campagne  et  par  les  compa- 
gnies d'ouvriers  de  divins  de  fer  du  génie, 
sous  rautorité  de  la  Direction  des  chemins  de 
fer  de  campagne,  secondée  par  les  commis- 
sions de  chemin  de  fer  de  campagne  et  les 
commandements  de  gare.  Ils  comprennent  : 
les  transports  de  troupes  actives  nécessités 
par  les  opérations  militaires;  les  transports 
de  ravitaillement  et  les  transports  d'évacua- 
tion au  delà  de  la  base  d'opérations. 

—  maritimes.  En  ce  qui  concerne  le 
personnel  et  les  chevaux,  voir  les  mots  Em- 
barquement, Nourriture  à  bord,  Xolisement, 
Passages,  Passagers.  A  bord  des  bâtiments 
de  l'État,  les  of liciers  sont  couchés  sur  des 
cadres  ou  au  moins  dans  des  hamacs  fournis 
par  le  service  de  la  marine  ;  les  sous-offi- 
ciers et  soldats,  dans  des  hamacs,  comme 
les  hommes  de  l'équipage.  A  bord,  l'autorité 
absolue  appartient  au  commandant  du  na- 
vire ;  les  réclamations  ne  doivent  lui  par- 
venir que  par  l'intermédiaire  de  son  second, 
qui  ne  doit  en  accepter  que  du  chef  du  corps 
ou  du  détachement  embarqué.  Au  débarque- 
ment, le  sous-intendant  inscrit  sur  les  états 
d'embarquement  son  vu  arriver,  en  garde 
une  expédition  et  remet  l'autre  au  trans- 
porteur. 

Le  transport  du  matériel  de  guerre  sur 
les  bâtiments  de  l'Etat  ne  donne  pas  lieu  à 
remboursement ,  le  matériel  est  amené  à 
quai  à  l'administration  de  la  marine,  qui  en 
donne  récépissé  et  procède  elle-même  à  son 
embarquement.  Sur  les  bateaux  du  com- 
merce, l'embarquement  du  matériel  donne 
lieu  à  des  lettres  de  voiture  appelées  con- 
naissements, qui  servent  de  titres  de  créance 
au  transporteur.  Lorsque  l'État  veut  affréter 
un  navire  de  commerce,  il  procéda  comme 
il  a  été  dit  pour  le  noUsement. 

TRANSVERSALES  (V.  Guerre  souter- 
raine et  Lignes  télégraphiques). 

TRAPÈZE.  Appareil  mobile  qui  se  com- 
pose d'une  barre  de  bois  horizontale  et  sus- 
pendue à  ses  extrémités  par  deux  cordes 
fixées  à  une  barre  supérieure,  laquelle  est 
immobile.  Chaque  corps  de  troupe  possède 
un  trapèze  dans  le  matériel  mobile  de 
gymnaslirjue. 

TRAQUENARD.  Allure  défectueuse  d'un 
cheval  tenant  de  l'amble  et  du  trot  ;  se  dit 
aussi  du  cheval  qui  a  cette  allure. 

TRAVAIL.  On  appelle  travail  maximum, 
dans  la  combustion  d'une  substance  explo- 
sible,  le  produit  que  l'on  obtient  en  multi- 
pliant l'équivalent  mécanique  de  la  chaleur 
par  la  quantité  de  chaleur  dégagée  ex|irimée 
en  calories.  Ce  produit  porte  le  nom  de  po- 
tentiel de  la  sul)stance  explosiljle. 

TRAVAILLEURS.  Soldats  qu'on  emploie 


825  TRAVERSEE. 

à  remuer  de  la  terre,  soit  dans  les  travaux 
de  siège,  soit  dans  les  retranchements  de 
campagne  (V.  Ouvrages).  On  donne  encore 
ce  nom  aux  militaires  employés  dans  des 
services  étrangers  au  corps,  détachés  pour  la 
moisson  chez  des  travailleurs,  etc.  Le  règle- 
ment du  28  décembre  1883  n'impose  plus 
de  retenues  d'aucune  sorte  aux  militaires 
faisant  des  services  pavés. 

TRAVAUX  d'approche  (V.  Approches. 
Attaque  des  places). 

—  dn  camp.  Travaux  d'aménagement 
à  exécuter  par  les  troupes  de  toutes  armes 
dès  leur  arrivée  dans  les  bivouacs  et  les  can- 
tonnements. Ils  consistent  en  abris,  bara- 
ques, cuisines,  chevalets  d'armes,  lavoirs, 
latrines,  abreuvoirs,  filtres,  disposition  pour 
l'écoulenunt  des  eaux  et  communications. 

—  de  campagne.  Se  dit  pour  travaux 
de  fortification  de  campagne. 

—  de  siège  (V.  Attaque  ou  Défense  des 
places,  Tranchées,  Sapes). 

—  d'art.  Dans  les  voies  ferrées,  on  donne 
ce  nom  aux  ponts,  passages  à  niveau,  via- 
ducs et  chaussées  en  remblai,  trancliêes  et 
tunnels. 

TRAVÉE  de  culée.  Travée  comprise 
entre  la  culee  et  le  support  le  plus  voisin. 

—  de  pont.  Portion  d'un  pont  comprise 
entre  2  supports  consécutifs.  Sa  longueur 
habituelle  est  de  4  mètres  dans  les  ponts 
militaires. 

TRAVERS.  Crevasse  transversale  dans 
le  cano}i  d'une  arme  à  feu. 

TRAVERSÉE.  Trajet  qui  se  fait  par  mer 
d'un  pays  à  un  autre  (V.  Frais  de  traversée, 
Passages,  Passagers). 

—  de  voie.  Les  traversées  de  voie  ser- 
vent à  faire  passer  des  wagons  d'une  voie 
sur  une  autre.  Il  y  a  deux  espèces  de  tra- 
versées :  les  traversées  rectangulaires  et  les 
traversées  obliques. 

Les  traversées  rectangulaires  sont 
employées  dans  les  gans  pour  traverser  plu- 
sieurs voies  parallèles.  La  figure  305  indique 
comment  se  fait  une  traversée  rectangulaire. 
Les  rails  de  la  voie  principale  B  H  sont  con- 
tinus, afin  de  n'offrir  aucune  entrave  à  la 
circulation  des  trains  ;  ceux  de  la  voie  trans- 
versale A  A  sont  entaillés  à  l'intérieur  et  à 
l'extérieur,  de  manière  à  permettre  le  pas- 
sage des  roues.  De  plus,  pour  éviter  tout 
choc  entre  les  roues  et  les  faces  verticales 
des  lacunes,  celles-ci  sont  protégées  par  des 
contre-rails.  Lorsque  les  deux  voies  sont  de 
même  importance,  elles  sont  établies  au 
même  niveau  et  les  quatre  cours  de  rails 
sont  coupés  pour  laisser  passer  les  boudins 
des  roues. 

Les  traversées  obliques  sont  employées 


TRAVERSES. 

dans  les  embranchements  sur  les   lignes  à 
deux    voies.    Une    traversée   oblique    com- 


prend trois  parties  principales  {fig.  30*î)  : 
1°  quatre  rails  de  pointe  a,  d,  c,  e  ;  t:°  deux 
rails  coudés  A  B  ;  3°  quatre  contre-rails 
C  D  E  P  formant  deux  pièces  distinctes.  Ces 
différentes  pièces  sont  posées  sur  châssis  ou 
sur  traverses  seulement  {\ .  Pointe  de  cœur) . 


TRAVERSES  de  fortification.  Masses 
couvrantes  destinées  à  protéger  les  faces 
contre  le  tir  d'écharpe  ou  le  tir  d'enfilade. 
Si  elles  sont  destinées  à  abriter  contre  le  tir 
d'artillerie,  elles  doivent  avoir  au  moins 
3  mètres  d'épaisseur  en  haut  ;  contre  la 
mousqueterie,  une  épaisseur  de  O^.SO  suffit 
dans  la  fortification  de  campagne.  Dans  la 
permanente,  elles  sont  très  nombreuses  et 
organisées  très  solidement. 

—  pleines.  Traverses  sons  lesquelles  il 
n'a  pas  été  organisé  d'abris.  Leur  largeur 
moyenne  au  sommet  est  de  o  à  6  mètres. 

—  creuses.  Dans  les  fortifications  con- 
struites depuis  1870,  on  a  profité  de  ces 
massifs  pour  y  organiser  des  abris  pour 
les  hommes  et  pour  les  munitions,  même 
quelquefois  pour  le  matériel.  Ces  abris, 
voûtés  en  maçonnerie,  ont  environ  4  mètres 


826  TRAVERSIN. 

de  large  sur  2™, 50  de  hauteur  sous  clef  ; 
la  voûte  a  1  mètre  d'épaisseur  à  la  clef 
et  1™,20  aux  reins.  L'entrée  des  tra- 
verses peut  se  faire  soit  par  l'arrière,  soit 
par  les  côtés,  pour  aboutir  directement  à  la 
banquette.  Dans  ces  derniers  cas,  le  débouché 
est  placé  du  côté  opposé  à  la  direction  des 
coups  dangereux.  Quelquefois,  il  y  a  une 
entrée  par  l'arrière  et  une  communication 
avec  la  banquette. 

Ces  traverses  ont  l'inconvénient  de  dé- 
voiler à  l'ennemi  la  position  des  pièces  en 
batterie  sur  le  rempart  ;  d'ailleurs,  avec  la 
précision  du  tir  actuel  et  l'effet  destructeur 
des  obus -torpilles,  elles  seraient  rapidement 
détruites.  Aussi  leur  emploi  sera-t-il  res- 
treint, à  l'avenir,  à  certains  cas  déterminés. 

—  tournantes .  Traverses  ménagées 
dans  les  tranchées  lorsqu'on  a  à  craindre 
les  coups  d'écharpe.  Elles  ne  sont  pas  sou- 
dées au  parapet  de  la  tranchée,  ce  qui  per- 
met de  tourner  autour  et  de  suivre  la  direc- 
tion de  la  tranchée. 

—  de  chevalets.  Dans  les  chevalets  de 
ponts,  des  pièces  de  bois  disposées  transver- 
salement sont  destinées  à  assurer  l'invaria- 
bilité du  système. 

—  de  chemins  de  fer.  Pièces  de  bois 
servant  directement  de  support  aux  rails  et 
placées,  par  suite,  perpendiculairement  à  la 
direction  de  la  voie  ferrée.  Elles  ont  de 
2™,o0  à  a  mètres  de  longueur,  sur  0™,1d 
environ  d'épaisseur  ;  elles  sont  espacées 
entre  elles  de  0™,G0  à  1  mètre,  suivant 
leur  position  par  rapport  aux  extrémités  du 
rail  et  2  hommes  peuvent  les  manœuvrer 
sans  difficulté.  Chaque  régiment  de  cava- 
lerie est  pourvu  de  Ifi  traverses  pour  les 
exercices  pratiques  de  destruction  ;  ces  tra- 
verses sont  installées  d'une  manière  perma- 
nente dans  un  terrain  militaire. 

Le  rail  à  double  champignon  est  main- 
tenu en  place  par  un  coin  en  bois  dans  un 
coussinet  en  fonte  [fig.  266)  et  c'est  ce  cous- 
sinet qui  est  fixé  sur  les  traverses  au  moyen 
de  tire-fonds  ou  de  vis  à  bois.  Le  rail  Vi- 
gnole  a  son  patin  entaillé  dans  la  traverse 
{fig.  267),  où  il  est  maintenu  par  des  cram- 
pons ou  des  tire-fonds.  Le  rail  n'est  pas  fixé 
verticalement  sur  la  traverse,  mais  avec  une 
inclinaison  d'environ  1/20  vers  l'intérieur 
de  la  voie,  afin  d'avoir  son  axe  normal  à  la 
surface  des  bandarres  des  roues  qui  ont  une 
forme  conique. 

TRAVERSIN.  Oreiller  long  qui  s'étend 
sur  toute  la  largeur  du  lit  et  sur  lequel  on 
repose  la  tète.  Chaque  fourniture  de  soldat 
ou  d'infirmerie,  fournie  par  le  service  des 
lits  militaires,  comprend  un  traversin  com- 
posé d'une  enveloppe  en  toile  renfermant 


TRÉBUCHET. 

1  kilogr.  de  laine  et  0,300  grammes  de  crin 
placé  au  milieu.  Les^raversins  des  fourni- 
iures  auxiliaires  du  campe7yie7it  portent  le 
nom  de  sac  à  imille. 

TRÉBUCHET  ou  TRÉBUQUET.  Ma- 
chine de  guerre  employée  au  moyen  âge 
pour  lancer  des  pierres  au  moyen  d'une 
poutre  appelée  trabo  en  latin. 

TREF.  Bâti  composé  de  plusieurs  pièces 
de  bois,  qui  a  donné  naissance  au  mot 
travée  et  provient  du  mot  trabo.  C'était  une 
sorte  de  pavillon  couvert  de  toile  qui,  dans 
un  tournoi,  recevait  les  juges  du  cainp  et  les 
hérauts  d'armes. 

TREFFILIER.  Nom  donné  autrefois  au 
fabricant  d'armures  de  mailles. 

TRÈFLE.  Plante  légumineuse  à  trois 
feuilles  qui  est  utilisée  comme  fourrage. 

TRÉFLÉE.  Se  disait  autrefois  d'une 
mive  en  forme  de  trèfle  à  3  fourneaux. 

TREILLIS.  Grosse  toile  de  chanvre  dont 
les  fils  sont  croisés  en  forme  de  losange  et 
qui  sert  à  la  confection  des  pantalons  de 
treillis. 

TRËLICE.  Armure  travaillée  en  treillis 
ou  chaînons. 

TKEMBLEUR  (V.  Sonnerie  électrique). 

TREMPE.  Opération  qui  consiste  à 
refroidir  brusquement  un  métal  en  le  plon- 
geant dans  l'eau  &■■  ide  après  l'avoir  porté  à 
une  température  élevée.  Cette  opération  a 
pour  but  de  donner  plus  de  dureté  au  métal. 
Les  lames  des  armes  blanche-  sont  trempées 
dans  l'eau  au  sortir  de  la  forge.  Après  la 
trempe,  la  lame  présente  une  grande  dureté, 
mais  sa  ténacité  est  très  faible.  Pour  lui  res- 
tituer sa  ténacité  première,  on  la  soumet  à 
un  recuit,  en  restant  notablement  en-des- 
sous de  la  chaleur  rouge,  afin  de  ne  pas 
détruire  l'effet  de  la  trempe. 

TRÉPIGNÉE.  Jeu  militaire  employé 
dans  les  tournois  et  présentant  l'image  d'une 
mêlée  furieuse. 

TRÉSOR  public  Les  sommes  apparte- 
nant à  l'État  et  destinées  aux  services  pu- 
blics. 

TRÉSORERIE.  Le  lieu  où  l'on  garde  et 
l'on  administre  le  trésor  public  (V.  Service 
de  la  Trésor' rie  et  des  Postes,  Payeurs). 

TRÉSORIER.  Celui  qui  est  chargé  de 
recevoir  et  de  distribuer  les  deniers  de  l'État, 
d'une  communauté.  Officier  chaîné  d'effec- 
tuer toutes  les  recettes  et  toutes  les  dépenses 
dans  un  corps  de  troupe  ou  dans  un  étahlis- 
sement  et  d'en  tenir  la  comptabilité  (V. 
Capitaine-trésorier).  En  ce  qui  ccmcerne  le 
Trésor  public,  il  y  a  au  chef-lieu  de  chaque 
déparlement  un  fonctionnaire  civil  appelé 
trésorier-payeur  général,  qui  est  chargé  de 
centraliser  toute  la  comptabilité  des  recettes 


827  TRIBUNAL. 

et  des  dépenses  des  services  publics  dans  le 
département.  11  a  pour  agents  en  sous-ordre 
les  receveurs  particuliers,  dans  les  arrondis- 
sements, et  les  percepteurs. 

TRESSE.  Les  anciens  hussards  français 
partagèrent  leurs  cheveux  en  2  ou  3  tresses 
jusque  vers  1804. 

—  de  vêtement.  Ornement  de  vête- 
ments de  la  cavalerie,  surtout  des  anciens 
hussards.  Cette  tresse  est  ronde  ou  plate, 
suivant  l'arme. 

TREUIL.  Celui  employé  dans  les  mines 
consiste  en  un  cylindre  traversé  par  un  axe 
en  fer  qui  repose  sur  deux  chevalets.  Ces 
derniers  sont  solidement  fixés  sur  les  cha- 
peaux du  cadre  à  oreilles  et  reliés  entre  eux 
d'un  seul  côté  par  des  tringles.  Des  mani- 
velles terminent  chaque  extrémité  de  l'axe 
en  fer.  La  corde  qui  s'enroule  sur  le  treuil 
se  termine  par  deux  branches  armées  cha- 
cune d'un  crochet  servant  à  saisir  la  caisse 
qui  contient  les  déblais  (V.  Chèvre,  Trique- 
balle).^ 

TRÊVE.  Suspension  d'armes;  cessation 
momentanée  de  tout  acte  d'hostilité,  pen- 
dant un  temps  déterminé.  La  trêve  résulte 
d'une  convention  faite  soit  entre  deux  États, 
soit  entre  deux  armées  adverses. 

—  de  Dieu.  Convention  faite  entre  les 
seigneurs  de  cesser  les  hostilités  depuis  le 
mercredi  soir  jusqu'au  lundi  matin.  Elle  fut 
réglée  en  1027. 

TRIAIRES.  Soldats  éprouvés  et  pesam- 
ment armes  qui,  dans  la  lègioyi  romaine, 
venaient  après  les  hastaires  et  les  princes. 
Ou  les  nommait  aussi  pilani.  Ils  furent  sup- 
primés par  Marins. 

TRIANGLE  tactique.  Ordre  en  forme 
de  triangle  qui  paraît  avoir  été  employé  par 
les  Grecs  et  les  Romains  dans  le  combat. 

TRIANGULATION.  Opération  qui  con- 
siste à  relier  par  un  réseau  de  triangles  les 
piiints  principaux  d'une  contrée,  pour  servir 
de  base  à  la  carte  du  pays. 

TRIBOLE.  Sorte  de  chausi>e-trape  ou  de 
chrral  de  frise  dont  les  Grecs  firent  usage. 

TRIBORD.  Le  côté  droit  d'un  navire,  en 
partant  c!o  la  poupe. 

TRIBUN.  Officier  romain  qui  comman- 
dait une  légion  ou  une  tribu  ;  leur  grade  ré- 
pondait à  celui  de  colonel  ou  de  général. 

Lorsque  l'elTectif  des  légions  s'augmenta, 
il  y  eut  des  tribuns  de  cohorte,  de  corps  et 
de  légion,  pour  commander  les  diverses  uni- 
tés principales  formées. 

—  militaires.  Magistrats  romains  qui 
possédaient  toute  l'autorité  des  consuls,  au 
nombri^  de  (i,  et  qui  n'exercèrent  leuis  pou- 
voirs que  pendant  79  ans. 

TRIBUNAL.  La  juridiction  d'un  on  plu- 


TRIBUNAT. 


828 


TROMPETTE. 


sieurs  magistrats  qui  jugent  ensemble.  Les 
tribunaux  militaires  comprennent  les  con- 
seils de  guerre,  les  conseils  de  revision  et  les 
prévôtés. 

TRIBUNAT.  Clrarge  de  tribun;  durée 
de  cette  charge. 

TRICOLORE.  Qui  est  de  trois  couleurs. 
Se  dit  particulièrement  des  trois  couleurs 
nationales  adoptées  par  les  Français  et  qui 
sont  le  bleu,  le  blanc  et  le  rouge.  Les  dra- 
peaux et  les  cocardes  de  l'armée  française 
sont  tricolores. 

TRICORNE.  Chapeau  à  trois  cornes,  ja- 
dis usité  dans  l'armée  française,  pour  les 
armes  spéciales. 

TRICOT.  Sorte  de  gilet  de  laine  ou  de 
coton  fait  en  mailles.  Cet  effet  n'est  pas  ré- 
glementaire, mais  aucune  décision  ministé- 
rielle ne  défend  aux  soldats  de  s'en  procu- 
rer à  leurs  frais. 

TRICOUSES.  Sortes  de  brodequins  ou 
de  guêtres  d'étoffe  solide,  tricotée  ou  faite 
au  mètre. 

TRICUBILAT.  Sorte  de  baliste  à  trois 
coudes. 

TRICYCLE.   Vélocij)ède  k  trois  roues. 

TRIDENT.  Instrumenta  trois  pointes  de 
fer  pourvu  d'un  long  manche  et  ayant  servi 
autrefois  comme  arme  de  guerre.  Dans  ce  cas, 
l'extrémité  des  dents  était  quelquefois  mu- 
nie de  lames  tranchantes. 

TRIFAX.  Arme  de  jet  à  trois  pointes  de 
fer  lancée  par  une  catapulte, 

TRIGE.  Char  de  guerre  à  trois  chevaux 
attelés  de  front  généralement. 

TRIGONOMÉTRIE.  Science  qui  a  pour 
objet  la  déteriniaalion,  par  le  calcul,  de 
tous  les  éléments  des  triangles  pour  lesquels 
on  a  un  nombre  siiflisant  de  données. 

TRIMACHÉSIE  ou  TRIMARKIE  Réu- 
nion de  trois  cavaliers  qui,  dans  la  milice 
gauloise,  comprenait  un  chef  de  lance  et 
deux  servants  ou  satellites. 

TRIMER.  Marcher  vite  et  avec  fatigue. 

TRIMESTRE.  Espace  de  trois  mois 
(V.  Exercice). 

TRIMESTRIEL.  Qui  revient  tous  les 
trois  mois.  Les  feuilles  de  journées,  les  re- 
vues de  liquidation,  les  arrêtés  de  centralisa- 
tion et  en  général  de  tous  les  comptes  en 
deniers,  sont  trimeslricls. 

TRIOMPHATEUR.  Général  romain  re- 
cevant les  honneurs  du  triomphe,  après  une 
grande  victoire. 

TRIOMPHE.  La  plus  haute  récompense 
qui,  à  Rome,  pouvait  être  décernée  à  un 
général  victorieux.  Un  cortège  extraordi- 
naire accompagnait  l'entrée  du  triomphateur 
par  la  porte  Triumphalis,  et  l'on  déployait 


une  pompe  militaire  qui  ne  saurait  être  sur- 
passée. 

Par  extension,  se  dit  d'une  victoire,  d'un 
grand  succès  militaire. 

TRIPOLI.  Substance  minérale  pulvéru- 
lente, d'apparence  argileuse,  que  l'on  em- 
ploie, réduite  en  poudre  et  mélangée  à  de 
l'alcool,  pour  astiquer  les  boutons  d'uni- 
forme des  hommes  de  troupe.  Il  est  acheté 
au  compte  de  l'ordinaire,  comme  ingrédient 
de  propreté. 

TRIQUEBALLE.  Voiture  disposée  pour 
le  transport  des  pièces  d'artillerie. 

—  à  treuil.  Voiture  particulièrement 
organisée  pour  les  transports  à  petite  dis- 
tance des  grosses  bouches  à  feu,  des  mor- 
tiers et  de  leurs  affûts.  Elle  sert  aussi  à 
charrier  tous  les  fardeaux  très  pesants. 

TRIQUOISE.  Engin  en  forme  de  tenaille, 
semhialili'  au  corbeau  de  la  milice  romaine. 

TRITURATION    de   la  poudre    (V. 

Poudre). 

TROCHOBALISTE.  Balisle  portée  sur 
des  roues. 

TROMBLON.  Genre  de  mousqueton  dont 
la  bouche  est  évasée  en  forme  de  pavillon  de 
trompette  ;  il  servait  à  l'armement  des  ma- 
melucks  de  la  garde  impériale  et  tirait  des 
balles  appelées  postes.  Au  début,  on  s'en 
servait  pour  tirer  des  pierres.  Les  Turcs  et 
les  Arabes  en  font  encore  usage,  ainsi  que 
les  Espagnols,  qui  l'appellent  trabucco. 

TROMBONE.  Instrument  à  vent  et  de 
cuivre  du  genre  de  la  trompette,  mais  beau- 
coup plus  grand  (V   Musique). 

TROMPE.  Synonyme  dépôt  à  feu  autre- 
fois en  usage  dans  les  sièges. 

TROMPETTE.  Instrument  cà  vent  qui 
consiste  en  un  tuyau  en  cuivre  avec  embou- 
choir  et  pavillon.  Les  trompettes  nécessaires 
aux  corps  de  troupe  montés,  pour  faire  les 
sonneries,  sont  achetées,  entretenues  et  rem- 
placées au  compte  de  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

On  donne  également  le  nom  de  trompette 
à  tout  soldat  qui  a  pour  fonction  de  jouer 
de  la  trompette.  Chaque  escadron  de  cava- 
lerie, chaque  batterie  d'artillerie,  chaque 
compagnie  du  train  des  équipages  et  de 
sapeurs-conducteurs  du  génie  possède  deux 
trompettes,  et  un  nombre  d'élèves  trompettes 
fixé  suivant  les  besoins,  sans  pouvoir  dépasser 
le  nombre  de  deux  par  unité  administrative. 

—  major.  Dans  chaque  régiment  de  ca- 
valerie ou  d'artillerie,  un  maréchal  des  logis 
trouipetle-major ,  secondé  par  le  brigadier- 
trompette  est  chargé  d'apprendre  à  sonner 
aux  trompettes  et  aux  élèves  trompettes,  les 
sonneries  du  règlement  d'exercices  de  cava- 
lerie,  et  les  sonneries  du  clairon  du  règle- 


TRONÇON.  829 

Le.  J)ans 
sous-officier  a  la  dire*oa  de  la  fanfare.  Ses 
devoirs  et  ses  attributions  sont  déterminés 
par  le  règlement  du  28  décembre  1883  sur 
le  service  intérieur  (art.  149,  cavalerie  ; 
art.  lo7,  artillerie). 

TRONÇON.  Morceau  d'une  arme  coupée 
ou  brisée. 

TROP-PERÇU.  Ce  qui  a  été  perçu  en 
excédent  des  droits,  soit  eu  deniers,  soit  eu 
nature.  Les  trop-perjus  en  deniers  constatés 
par  les  revues  de  liquidation  sont  portés  en 
déduction  sur  le  premier  état  de  solde  ou  le 
prenuer  mandat  de  payement,  suivant  qu'il 
s'agit  d'un  corps  de  troupe  ou  d'un  officier 
sans  troupe.  Les  trop-perçus  en  nature  sont 
également  retenus  sur  les  états  de  solde  ou 
les  mandats  de  payement  ;  toutefois,  ces 
trop-perçus  ne  sont  retenus  que  sur  l'en- 
semble du  corps,  après  compensation  faite 
des  moins-perçus  qui  pourraient  provenir 
d'autres  unités  administratives  du  même 
corps  ;  de  plus,  la  comparaison  des  droits 
avec  les  perceptions,  en  ce  qui  concerne 
l'avoine  ou  l'orge  et  le  pain  ou  le  biscuit, 
n'est  régularisée  que  sur  la  revue  de  liquida- 
tion du  4^  trimestre  de  l'exercice  et  ce  n'est 
qu'à  ce  moment  que  les  trop-perçus,  s'il  en 
existait,  seraient  retenus  (V.  Rembourse- 
ment, Ordre  de  reversement). 

TROPHÉE.  La  d.^pouille  d'un  ennemi 
vaincu  que  l'on  mettait  jaiiis  sur  un  tronc 
d'arbre  dont  on  avait  coupé  les  branches. 

Monument  artistique,  composé  d'un  assem- 
blage d'armes,  érigé  sur  l'emplacement 
d'un  champ  de  bataille  où  l'on  avait  rem- 
porté la  victoire  ;  il  était  quelquefois  élevé 
en  dehors  du  champ  de  bataille. 

TROT.  Allure  naturelle  du  cheval,  de 
l'âne  et  du  mulet,  intermédiaire  entre  le  pas 
et  le  galop.  La  vitesse  du  cheval  au  trot  est 
de  10  a  12  kilomètres  par  heure  (Y.  Al- 
lures). 

TROUBLE.  Désordre,  agitation,  mouve- 
ment tumultueux,  soulèvement  populaire 
(V.  Attroupements.  Ordre  public). 

TROUÉE.  Percée,  passage  pratiqué  vio- 
lemment, soit  à  travers  les  rangs  ennemis, 
soit  à  travers  des  obstacles  matériels. 

TROUPE.  Corps  ou  détachements  de  sol- 
dats (V.  Armée,  Homme  de  troupe.  Corps). 

TROUPEAU.  Troupe  de  bétail  qui  suit 
l'armée  pour  servir  à  sou  alimentation  (V. 
Parc  d'  bétail). 

TROUPIER.  Dénomination  populaire  du 
soldat,  de  l'homme  de  troupe. 

TROUS  de  loup.  DJfense  accessoire  con- 
sistant en  excavations  tronconiques  ayant 
les  dimensions  indiquées  par  la  figure  30". 
Ils  sont  disposés  eu  quinconce  et  espacés  de 


TROUSSE. 

3  mètres  dans  tous  les  sens.  Si  l'on  est 
pressé,  on  peut  employer  ce  que  l'on  appelle 
des  petits  trous  de  loup  ayant  0™,60  depro- 

Fis.  307, 


fondeur  et  de  diamètre  supérieur,  0™,30  de 
diamètre  inférieur"  ;  les  centres  en  quinconce 
sont  espacés  de  0™,90.  Un  homme  fait  faci- 
ment,  en  une  heure,  deux  de  ces  derniers 
trous  de  loup.  Un  grand  jiiquet  pointu  est 
planté  au  fond  de  tous  les  trous  de  loup. 

Ceux-ci  se  placent  généralement  sur  les 
glacis  des  ouvrages  ;  il  en  faut  au  moins 
3  ou  4  rangées  des  grands  et  7  ou  8  des 
petits.  Ils  présentent  l'inconvéuient  d'abriter 
partiellement  les  assaillants  et  de  pouvoir 
être  facilement  franchis  à  l'aide  de  claies  ; 
aussi  ne  les  emploie-t-on  qu'à  défaut  de 
matériaux  pour  abatis  ou  réseaux  de  fil  de 
fer. 

Dans  les  ouvrages  de  fortification  provi- 
soire, on  peut  utiliser  la  terre  provenant  des 
trous  à  la  coustru  tion  de  l'ouvrage  et  garnir 
de  petits  piquets  les  intervalles  des  trous. 

• —  du  mineur.  Sorte  de  niche  qne,  avant 
Vauban,  on  formait  au  moyen  de  poutres 
garnies  de  fer-blanc  au  moment  d'entre- 
prendre la  descente  du  fossé  et  dans  laquelle 
le  mineur  pouvait  travailler  en  sécurité  et 
faire  son  trou.  Depuis  Vauban,  le  trou  se 
fait  à  coups  de  canon  (V.  Attacliement  du 
mineur). 

TROUSSE.  Carquois  employé  au  moyen 
âge  et  contenant  au  moins  18  flèches. 

Sorte  d'étui  de  poche  dans  lequel  les  mé- 
decins et  les  vétérinaires  mettent  les  instru- 
n)ents  dont  ils  se  servent  le  plus  habituelle- 
ment. 

Étui  eu  cuir  dans  lequel  les  hommes  de 
troupe  placent  différents  menus  objets. 


thoussequin. 


Se  dit  aussi  des  paquets,  des  bottes  de 
fourrages  que  le  cavalier  porte  derrière  lui, 
sur  son  cheval 

—  de  cartouches.  Étui  contenant  des 
cartouches  pki-ées  dans  des  alvéoles. 

TROUSSEQUIN.  Partie  postérieure  de 
la  selle,  foniice  d'une  pièce  de  bois  cintrée. 

TRUC.  Plate-forme  pour  le  transport  du 
matériel  sur  roues  et  des  marchandises  en 
vrac  sur  les  voies  ferrées. 

TRUIE.  Synonyme  de  bélier  ;  employée 
par  les  Gaulois,  elle  ne  disparut  qu'au 
moyen  âge 

TRUMEAU.  Synonyme  de  merlon. 

TRUMELIÈRÈS.  Plaques  d'acier  servant 
dans  l'ancienne  armure  à  garantir  le  devant 
de  la  jambe. 

TUBAGE  Action  d'ajouter  à  l'intérieur 
des  canons  en  fonte  et  même  à  certains  ca- 
nons en  acier  de  gros  caliljre  un  tube  en  acier 
doux  fondu  et  trempé  à  l'huile.  Ce  tube  a 
pour  but  de  substituer  à  la  fonte  ou  à  l'acier 
ordinaire  du  canon  un  métal  plus  résistant 
dans  la  partie  la  plus  dangereuse  de  l'âme 
de  la  bouclie  a  feu.  Pour  poser  un  tube,  on 
prépare  d'abord  son  logement  dans  le  canon, 
puis  on  chauffe  ce  dernier  en  le  plaçant  ver- 
ticalement, la  volée  en  bas.  Ou  vérilie  en- 
suite, à  l'aide  de  broches,  si  la  dilatation  est 
assez  granJe  pour  permettre  d'introduire  le 
tube.  Celui-ci  est  alors  desrendu,  puis  vissé. 

TUBE  à  lir.  Tube  que  l'on  introduisait, 
par  la  culasse,  dans  l'intérieur  des  fusils 
modèles  l'-66  et  1874,  pour  les  exercices  de 
tir  avec  de  petites  cartouches.  Chaque  ba- 
taillon d'infanterie  possédait  un  jeu  de  tubes 
à  tir  ;  mais  ce  matériel  est  devenu  sans  em- 
ploi depuis  l'adoption  du  tir  réduit,  en  IS82. 

—  de  transmission.  Tubes  en  plomb 
ou  en  étain  de  0°^,3o  de  longueur  et  de 
5™™, 4,  servant  pour  la  communication  du 
feu.  La  composition  fusante  qu'ils  renfer- 
ment est  formée  des  éléments  de  la  poudre 
et  brûle  avec  une  vitesse  de  -2™, 2  à  la  seconde. 

—  en  acier.  Tubes  forés  et  trempés, 
ébauchés  à  la  forme  du  canon  voulu,  que 
l'industrie  civile  livre  aux  établissements  de 
l'artillerie.  Des  épreuves  rigoureuses  permet- 
tent de  constater  si  ces  tubes  réunissent  les 
conditions  requises. 

TUBERCULOSE  pulmonaire.  Maladie 
caractérisée  par  de  petites  tumeurs  solides 
et  persistantes  qui  ont  leur  siège  dans  les 
poumons.  Cette  maladie,  étant  contagieuse, 
est  une  cause  d'exemption  et  de  réforme  ; 
mais  l'exemption  doit  enoore  être  prononcée 
toutes  les  foi  qu'il  y  a  imminence  de  tuber- 
culisatioii  pulmonaire,  et  la  réforme  est  ur- 
gente, même  lorsque  la  maladie  est  à  son 
départ. 


830  TURQUIE. 

TUER.  Oter  la  vie  d'une  manière  violente 
(V.  Décès,  Mort,  Plaque  d'identité). 

TULIPE.  Partie  renflée  du  canon  près 
de  la  volée. 

TUMULTE.  Cas  d'alerte  provenant  du 
désordre  et  de  l'agitation  de  la  rue  et  pou- 
vant motiver  que  les  postes  prennent  les 
armes. 

Les  Romains  donnaient  ce  nom  aux  guerres 
critiques  mettant  en  péril  l'existence  de 
l'empire. 

TUMULUS.  Amas  de  terre  ou  do  pierres 
que  l'on  met  sur  les  sépultures  des  mili- 
taires morts  à  la  guerre,  lorsqu'on  n'a  pas 
le  temps  ou  les  moyens  d'y  placer  des 
tombes. 

TUNIQUE  Vêtement  de  dessous  des  Ro- 
mains et  des  Grefs.  La  tunique  constitue 
actuellement  un  vêtement  de  dessus  qui  fait 
partie  de  la  grande  tenue  de  service  des 
hommes  de  troupe  d'infanterie  et  du  génie. 
Les  cuirassiers,  les  dragons  et  la  gendar- 
merie portent  également  une  tunique  ample 
et  courte  dans  toutes  les  tenues. 

TUBBAN.  Coiffure  des  Turcs,  composée 
de  plusieurs  boudins  d'étoffe  enroulés  et 
pouvant  amortir  les  coups  de  sabi'e.  Cet 
effet  est  réglementaire  pour  les  zouaves  et 
pour  les  tirailleurs  algériens. 

C'est  aussi  le  nom  de  la  bande  de  drap 
inférieure  qui  entoure  le  képi,  le  bonnet  de 
police. 

TURBINE.  Moteur  hydraulique  à  arc 
vertical  qui  reçoit  l'eau  habituellement  sur 
toute  une  circonférence.  Les  turbines  con- 
viennent à  toutes  les  hauteurs  de  chute, 
mais  se  prêtent  mal  aux  variations  de  débit 
et  sont  d'une  construction  compliquée. 

TURCOIS.   Synonyme  de  carquois. 

TURC  OS.  Surnom  donné  aux  lirailleur$ 
alyéricns. 

TU  RM  A  ou  TURME.  Petite  troupe  de 
cavaliers  (30  ordinairement)  partagée  en 
3  décuries  ou  dronges,  ayant  en  tout  3  offi- 
ciers. 

TURMARQUE.  Sorte  de  brigadier  ou 
chef  de  brigade  qui  succéda  au  mènarque. 

TURQUIE  et  son  armée.  La  loi  de 
recruteuieut  actuellement  en  vigueur  date 
du  1"/13  mars  1887.  Les  musulmans  seuls 
sont  appelés  à  servir  dans  l'armée  ;  les  chré- 
tiens sont  astreints,  en  compensation,  à  une 
taxe  de  50  livres  ou  à  des  corvées.  La  popu- 
lation de  Constaiitinople  et  de  sa  banlieue 
est  également  exemptée  du  service  mili- 
taire. 

Les  musulmans  devant  participer  au  ser- 
vice tirent  au  sort  à  20  ans  ;  les  premiers 
numéros  sont  appelés,  en  principe,  au  ser- 
vice pour  3  ans.  Les  derniers  numéros  sont 


TURQUIE. 


831 


UNION  DES   FEMMES   DE   FRANCE. 


appelés  successivement  pour  une  période 
d'instruction  variant  eïtre  6  et  '.)  mois  Les 
mouinUz  (soutiens  de  famille),  classés  direc- 
tement diuis  la  "2'^  portion  du  contingent, 
sont  exercés  dans  leur  village  le  vendredi  de 
chaque  semaine,  quand  ils  sont  aptes  au  ser- 
vice. 

L'application  de  cette  loi  donnera  une 
armée  permanente  {mouazzaf)  de  143,000 
hommes  et  environ  oH.OOO  mouinliz.  L'armée 
active  a  pour  réserve  ViclUyat,  comprenant 
les  jeunes  gens  de  20  à  26  ans  qui  ont  fait 
un  service  complet  ou  restreint  dans  l'arméa 
active. 

L'armée  de  réserve  (rèdif)  se  composera 
des  8  classes  comprenant  celles  qui  ont  passé 
6  ans  dans  l'armée  active  et  l'ichtyat,  c'esl- 
à-dire  les  hommes  valides  de  27  à  ."^4  ans, 
qui  font  tous  les  deux  ans  une  période  d'exer- 
cices d'un  mois. 

L'armée  territoriale  (tnustalifi:)  comprend 
les  hommes  valides  jusqu'à  40  ans.  On 
estime  que,  en  cas  de  guerre,  l'ensemble  de 
l'armée  turque  pourrait  s'élever  au  chiffre 
de  960,000  hommes,  dont  900,0il0  pour 
l'infanterie.  L'armée  territoriale  compterait 
dans  ce  nombre  pour  300,000  hommes. 

L'armée  ottomane  comprend  environ  274 
bataillons  d'infanterie,  196  escadrons  de  ca- 
valerie, 167  batteries  montées  de  campagne, 
37  de  montagne  et  18  à  cheval  à  6  canons, 
78  batteries  de  forteresse,  20  compagnies  du 
génie,  lo  compagnies  du  train,  plus  les  ser- 
vices auxiliaires  correspondants.  Il  est  fort 


difficile  d'avoir  des  données  précises  sur  les 
effectifs  de  ces  unités. 

L'armement  de  l'infanterie  est  en  voie  de 
transformation,  mais  les  troupes  de  l""*^  ligne 
ne  doivent  pas  tarder  à  être  armées  du  fusil 
Mauser  à  répétition  ;  leur  fabrication  s'est 
trouvée  retardée  par  de  longues  hésitations 
au  sujet  du  calibre  à  adopter  et  des  condi- 
tions de  payement  ;  après  s'être  prononcé 
d'abord  pour  le  calibre  de  9™™, 5,  dont  on 
a  livré  environ  75,000,  on  voudrait,  pour 
imiter  l'Allemagne,  réduire  le  calibre  à  8™™ 
et  adopter  le  magasin  mobile  du  système 
Slannlicher,  avec  une  cartouche  à  poudre 
sans  fumée. 

L'artillerie  est  pourvue  de  canons  Krupp 
de  fabrication  récente. 

TUTELLE  Autorité  donnéi',  conformé- 
ment à  la  loi,  pour  avoir  soin  de  la  personne 
et  des  biens  d'un  mineur  ou  d'un  interdit. 
Les  militaires  peuvent  être  dispensés  de  cette 
charge,  qui  est  obligatoire  pour  les  autres 
citoyens  français. 

TUTEUR.  Celui,  celle  à  qui  la  tutelle 
est  confiée. 

TYPE.  Effet  ou  objet  qui  doit  servir  de 
modèle  pour  tous  les  effets  ou  oiijets  de  la 
même  espèce. 

Terme  de  typographie^  qui  signifie  carac- 
tère d'imprimerie. 

TYPOGRAPHIE.  Art  de  multiplier  méca- 
niquement les  exemplaires  d'une  œuvre  ma- 
nuscrite au  moyen  de  caractères  ordinaire- 
ment mobiles  (V.  Imprimerie) . 


u 


UCHATIUS  (bronze)  (V.  Bronze  acier). 

UHLAN(V.  IluUm). 

ULCERES.  Les  ulcères  dépendant  d'un 
état  diathésique  ou  d'une  mauvaise  constitu- 
tion, ou  s'ils  sont  causés  par  des  varies  ou 
par  des  troubles  trophiques,  motivent 
l'exemption,  si  leur  ancienneté  e-t  con- 
statée ;  ils  déterminent  la  réforme  s'ils  sont 
rebelles  à  tout  traitement. 

ULTIMATUM.  Les  dernières  conditions 
que  l'on  met  ,\  un  traité,  et  auxquelles  on 
tient  irrévocablement. 

UMBO  ou  UMBOU.  Cône  généralement 
en  métal  que  cei  tains  boucliers  |)orlaient  en 
saillie  au  centre  de  leur  surface  extérieure. 
H  avait  pour  but  de  détourner  les  traits  et 
était  quelquefois  armé  d'une  pointe  qui  per- 
mettait de  se  servir  du  bouclier  comme 
arme  offensive  dans  la  mêlée. 


UNIFICATION  des  soldes  (V.  Solde). 

UNIFORME.  Costume  imposé  aux  diffé- 
rents co  ps  de  troupe  de  l'armée.  Le  port  de 
l'uniforme  est  obligatoire  pour  tous  les  mili- 
taires dans  le  service. 

Les  modèles  des  effets  composant  les  uni- 
formes des  corps  de  troupe  (spahis,  gendar- 
merie et  pompiers  de  Paris  ex  eptésj  sont 
déterminés  par  la  description  du  lo  mars 
1879;  les  nombreuses  modifications  appor- 
tées ;i  cette  description  sont  indiquées  dans 
la  nomenclature  du  13  septembre  1891,  par 
ai'inc  (>t  par  effet. 

UNION  des  femmes  de  France.  So- 
ciété dont  le  but  est  do  donner  des  secours 
aux  blessés,  en  lemp-<  de  guerre.  Elle  a  été 
auto  iséc  par  décret  du  6  août  1X82;  le 
fonctionnement  en  est  réglementé  par  le  dé- 
cret du  21  décembre  1886.  Les  dispositions 


UNITÉ. 


832 


USTENSILES. 


lelatives  au  but  de  cette  société,  à  la  limite 
lie  son  intervention,  au  port  du  brassard  et 
d'une  carte  nominative,  sont  les  mêmes  que 
celles  indiquées  pour  V Association  des  dames 
franrdiscs. 

UNITÉ  administrative.  On  désigne 
sous  ce  nom  la  plus  pelitc  fraction  consti- 
tuée aj'ant  une  administration  distincte, 
c'est-à-dire  la  compagnie,  l'escadi'ou  ou  la 
batterie,  suivant  l'arme. 

—  de  combat.  Fraction  constituée  obéis- 
sant directement  à  la  voix  de  son  ciief. 
L'unité  de  combat,  pour  les  troupes  à  pied, 
est  la  compagnie  :  pour  la  cavalerie,  l'esca- 
dron ;  pour  l'artillerie,  la  batterie.  On  voit 
que  l'unité  de  combat  est  la  même  que 
l'unité  administrative  ;  c'est  avec  intention 
que  l'on  a  donné  une  administration  dis- 
tincte à  chaque  unitë  de  combat. 

—  stratégique.  Groupe  composé  de 
troupes  de  diH'crentes  armes  avec  les  ser- 
vices néce.ssaires  pour  entreprendre  à  lui 
seul,  au  besoin,  une  opération  de  guerre. 
Ce  groupe  n'est  autre  que  la  division. 

—  tactique.  Fraction  constituée  réunis- 
sant lés  conditions  indispensables  pour  mener 
à  bien  une  entieprise  ordonnée  sur  un  point 
déterminé.  L'unité  tactique  de  l'infanterie 
est  le  bataillon  ;  celle  de  la  cavalerie  est  le 
régiment  ;  celle  de  l'artillerie  est  le  groupe 
de  batteries,  comprenant  3  ou  4  batteries, 
sous  les  ordres  d'un  chef  d'esi-adron. 

URBANICIENS.  Nom  donné  à  un  corps 
de  600  soldats,  formé  par  Auguste,  pour  la 
garde  de  Rome. 

URGENCE.  Qualité  de  ce  qui  est  pres- 
sant, qui  ne  souffre  point  de  retard.  Les 
règlements  militaires  accordent  des  pouvoirs 
très  étendus  aux  chefs  de  corps  ou  de  service, 
pour  les  cas  d'urgence,  surtout  en  temps  de 
guerre. 

URNE.  Vase  de  forme  oblongue  dans 
lequel  on  place  les  numéros  pour  le  tirage' 
au  sort. 

Une  urne  est  également  employée  pour 
recueillir  les  votes  des  conseils  de  discipline 
t't  des  conseils  de  régiment. 

USAGE.  L'usage  frauduleux  des  seaux, 
tuubres  ou  inarques  militaires,  est  puni  de 
la  dégradation  militaire  (art.  260). 

Le  mot  usage  est  souvent  synonyme  de 
celui  d'emploi.  Ainsi  on  dit  usage  de  la  pou- 
dre pour  emploi  de  la  poudre,  etc. 

USINAGE.  Travaux  exécutés  dans  les 
établissements  de  l'artillerie  pour  donner 
aux  bouches  à  feu  et  projectiles  leur  forme 
et  leurs  dimensions  définitives,  car  ces  éta- 
blissements reçoivent  de  l'industrie  privée 
les  diverses  parties  simplement  ébauchées. 

USINAGE  des  bouches  à  feu.  Le  tube 


à  canon  est  d'abord  tourné  sur  trois  parties 
(à  la  Aolée,  à  la  culasse  et  près  du  devant 
des  frettes),  qui  doivent  servir  de  repère 
pour  le  reste  des  opérations.  On  tourne 
ensuite  l'emplacement  des  frettes  et  la  volée, 
puis  a  lieu  le  forage  et  le  frettage.  Vient 
ensuite  l'alésage,  le  rayage,  puis  la  fin  des 
opérations  de  tournage;  enfin  l'ajustage  des 
pièces  séparées. 

—  des  projectiles.  Pour  les  projectiles 
à  ailettes,  il  s'agit  de  la  pose  des  ailettes. 

Dans  les  projectiles  à  ceintures  de  plomb, 
on  enlève  la  couche  supérieure  de  fonte  sur 
la  partie  qui  doit  recevoir  les  couronnes  de 
plomb,  on  les  trempe  dans  trois  bains  suc- 
cessifs et  enfin  on  les  place  dans  un  moule 
en  fonte  pour  recevoir  les  couronnes,  qui 
sont  ensuite  ébarbées  et  tournées. 

Les  projectiles  à  ceintures  de  cuivre  et  à 
couronne  antérieure  de  fonte  proviennent 
des  arsenaux  avec  la  ceinture  en  place  ;  il 
reste  à  tourner  celle-ci  au  profil  et  aux 
dimensions  réglementaires,  puis  le  renfle- 
ment, ou  couronne  antérieure,  venue  de 
fonte;  on  adoucit  ensuite  les  ressauts  qui 
peuvent  exister  entre  le  renflement  et  l'obus, 
et  on  calibre  le  projectile. 

USTENSILES  de  campement.  Usten- 
siles nécessaires  aux  militaires  campés  ou 
bivouaques,  pour  la  préparation  et  la  cuisson 
des  aliments.  Us  comprennent  des  gamelles  à 
4  hommes,  des  seaux  en  toile,  des  mou- 
lins à  café,  des  hachettes,  des  marmites  à 
4  hommes,  des  marmites  de  peloton,  spéciales 
à  la  cavalerie,  et  des  nécessaires  Bouthéon, 
qui  sont  réservés  pour  les  troupes  de  garni- 
son. Tous  ces  ustensiles  sont  fournis  gra- 
tuitement aux  troupes  par  le  service  du 
campement. 

—  des  cantines  à  vivres.  Sont  payés 
par  les  officiers,  ainsi  que  les  cantines  d 
vivres. 

—  des  chambrées (V.  Ameublement). 

—  de  cuisine.  Ustensiles  nécessaires 
aux  hommes  de  troupe  casernes  pour  la 
préparation  et  la  cuisson  des  aliments.  Il  est 
accordé  par  compagnie,  escadron  ou  batte- 
rie :  1  écumoire,  1  cuiller  à  pot,  1  grande 
fourchette,  1  couteau  à  découper,  1  boîte 
à  sel  et  à  poivre,  1  passoire,  1  seau  en 
bois,  1  baquet  en  bois,  (i  terrines,  2  cuil- 
lers en  bois,  2  bidons  en  grès,  2  porte- 
gamelles,  plus  un  hachoir  par  bataillon  ou 
groupe  correspondant.  Ces  ustensiles  sont 
achetés  au  compte  de  la  masse  d'habillement 
et  d'entretien. 

—  d'écurie  (V.  Ecurie,  Mobilier). 

—  des  forges.  Les  soufflets,  les  bigornes, 
les  enclumes,  les  étaux,  les  billots  et  les 
anneaux  d'attache  sont  fournis  par  le  ser- 


VACANCE. 


833 


VAISSELLE. 


vice  du  géuie;  les  autres  ustensiles  sont 
fournis  par  les  raaîtres^uvriers  et  à  leurs 
frais. 

—  des  forges  de  campagne.  Ils  com- 
prennent, pour  chaque  forge  :  1  seau  et 
1  chaîne  d'enrayage,  fournis  par  le  service 
de  l'artillerie;  1  pelle  à  feu,  i  tisonnier  droit 
et  1  tisonnier  crochu,  achetés  sur  les  fonds 
de  la  masse  du  harnachement  et  ferrage. 

—  dïnfirmerie  régimentaire.  La 
nomenclature  de  ces  ustensiles  est  celle  du 


23  janvier  1883  (/.  M.,  p.  r.,  page  141). 
Ils  sont  fournis  aux  infirmeries  sur  les  fonds 
du  service  de  santé. 

—  d'iafiimeries  vétérinaires.  La 
nomenclature  de  ces  ustensiles  est  celle  du 
23  janvier  1883  (/.  M.,  p.  r.,  page  137). 
Les  corps  de  troupe  sont  autorisés  à  deman- 
der ces  ustensiles  au  service  de  santé,  à 
charge  de  remboursement  au  compte  de 
la  masse  d'entretien  du  harnachement  et 
ferra  îre. 


Vacance.  Le  temps  pendant  lequel  un 
emploi,  un  grade  n'est  pas  rempli.  Le 
iMinistre  de  la  guerre  n'est  pas  obligé  de 
remplir  toutes  les  vacances  qui  se  produisent 
dans  les  cadres  de  l'armée  ;  il  peut  laisser 
subsister  des  incomplets,  s'il  juge  qu'il  n'en 
résultera  aucun  inconvénient  au  point  de  vue 
du  service. 

V  AC  CIN .  Virus  que  l'on  inocule  à  l'homme 
dans  le  but  de  le  préserver  de  la  variole.  Le 
vaccin  emploj'é  dans  l'armée  est  fourni  en 
principe  par  l'Académie  de  médecine,  qui 
l'expédie  renfermé  daiis  des  tubes.  Les  mé- 
decins militaires  sont,  en  outre,  autorisés  à 
se  procurer  du  vaccin  soit  en  utilisant  les 
enfants  âgés  au  moins  de  quatre  mois  et  d'une 
bonne  santé,  soit  les  adultes  sains  non  vac- 
cinés ou  vaccinés,  soit  les  génisses.  Les  frais 
d'acquisition  du  vaccin  sont  payés  par  les 
corps  ou  établissements,  qui  se  font  rem- 
bourser par  le  service  de  santé. 

VACCINATION.  Action  d'inoculer  le 
vaccin  à  l'homme.  Dans  chaque  corps  de 
troupe,  les  médecins  militaires  sont  tenus  de 
vacciner  ou  de  revacciner  tous  les  jeunes 
soldats,  dés  leur  arrivée  au  corps,  ainsi  que 
les  incorporés  des  contingents  antérieurs  vac- 
cinés sans  succès  ;  ils  doivent  renouveler 
l'opération  chez  les  sujets  réfractaires  aussi 
souvent  que  possible,  pendant  les  quatre 
mois  qui  suivent  le  premier  essai.  Les  résul- 
tats sont  inscrits  sur  le  registre  des  vaccina- 
tions et  des  revaccinations. 

VACHE.  La  femelle  du  <aa>-eau(V.  Viande). 

VAFOLARD.  Sorte  de  poignard  employé 
anciennement  dans  le  Dauphiné. 

VAGUEMESTRE.  Sous-ofiicier  qui,  dans 
un  corps  de  troupe,  est  chargé  du  service  de 
la  poste,  sous  la  surveillance  immédiate  du 
major;  il  veille  à  l'entretien  des  équipages 
régimentaires,  sous  la  surveillance  de  l'offi- 
cier d'approvisionnement.  Ses  devoirs  et  ses 


attributions  à  l'intérieur  sont  définis  pai-  le 
Règlement  du  28  décembre  1883,  sur  le  ser- 
vice intérieur  (Infanterie,  art.  203  à  208; 
Cavalerie,  art.  i43à  148  ;  Artillerie,  art.  164 
à  166  (V.  Lettres,  Boite  aux  lettres,  Man- 
dat sur  la  poste,  Mandat  télégrapldque). 

Aux  armées  en  campagne,  les  vaguemestres 
des  corps  de  troupe  secondent  les  officiers 
d'approvisionnement  dans  la  direction  des 
trains  régimentaires.  De  plus,  il  y  a  dans 
chaque  quartier  général  d'armée,  de  corps 
d'armée  et  de  division,  un  vaguemestre  pris 
parmi  les  officiers  de  gendarmerie,  et  qui  est 
chargé  du  commandement  et  de  la  direction 
des  trains  régimentaires  du  quartier  général 
ou  de  la  division.  11  a  autorité  sur  tous  les 
officiers  d'approvisionnement  de  son  groupe 
(Service  camp.,  art.  134). 

VAILLANCE.  Qualité  militaire  signifiant 
courage  valeur,  bravoure. 

VAINCRE.  Remporter  un  avantage  sur 
l'ennemi  à  la  guerre,  le  battre,  lui  infliger 
une  défaite. 

VAINCU.  Celui  qui  est  battu  dans  un 
combat. 

VAINQUEUR  ou  VICTORIEUX.  Celui 
qui  a  remporté  la  victoire,  qui  a  battu 
l'ennemi. 

VAISSEAU.  Grand  bâtiment  en  bois  ou 
en  fer,  propre  à  naviguer  (V.  Brick,  Cor- 
vette, Cuirassé,  Marine,  Xavire,  Bâbord, 
Tribord,  Proue,  Poupe, 

VAISSELLE.  Tout  ce  qui  sert  à  l'usage 
ordinaire  de  la  table,  comme  plats,  assiettes, 
soupières,  etc.  La  vaisselle  nécessaire  pour 
les  réfectoires  des  caporaux  et  soldats  est 
achetée  au  compte  des  ordinaires  ;  celle  qui 
est  nécessaire  aux  mess  des  sous-of/iciers  est 
achetée  par  ces  derniers  et  à  leurs  frais: 
toutefois,  quand  les  sous-ofliciers  sont  nour- 
ris par  les  cantiniéres,  ce  sont  celles-ci  qui 
fournissent  la  vaisselle  nécessaire. 

o3 


VAL. 


834 


VANNETTE. 


VAL  ou  VAU.  Petite  vallée;  étrangle- 
ment de  la  gorge  d'une  vallée. 

VALET,  VALLET.  VARLET,  etc.  Nom 
donné  pendant  la  féodalité  aux  jeunes  sei- 
gneurs qui  servaient  d'aides  de  camp  aux. 
généraux  on  de  frères  d'armes  aux  cheva- 
liers. Un  peu  plus  tard,  on  n'appliqua  plus 
ce  titre  qu'aux  pages  et  au  reste  de  la  suite 
des  chevaliers.  A  partir  de  151  S,  les  rotu- 
riers furent  autorisés  à  se  servir  de  cette 
(jualité. 

Au  temps  de  la  lance  fournie,  les  valets 
constituaient  le  troisième  rang. 

—  (artifice).  Cylindre  de  bois,  percé  de 
plusieurs  trous,  que  l'on  emplissait  de  balles 
et  de  pétards,  et  qui  était  muni  d'une  mèche. 
On  le  descendait,  à  l'aide  d'une  corde,  dans 
les  fossés  des  places,  de  manière  à  le  faire 
éclater  dès  que  l'ennemi  y  pénétrait.  Ce 
genre  d'artifice  a  été  peu  employé. 

—  de  pièce  d'artillerie.  Bouchon  de 
cordage,  de  bourre  ou  de  foin,  dont  on  se 
servait  autrefois  pour  charger  les  canons. 

VALEUR.  Vertu  qui  consiste  à  s'exposer 
courageusement  aux  périls  de  la  guerre.  Sur 
l'une  des  faces  de  la  mèdaiUe  militaire  se 
trouve  l'inscription  :  «Valeur  et  discipline  ». 

Se  dit  aussi  de  toutes  espèces  d'actions 
industrielles,  des  effets  de  commerce,  des 
titres  de  rente  et  même  de  l'argent.  Les  va- 
leurs appartenant  aux  militaires  décédés 
dans  les  hôpitaux  sont  remises  aux  héritiers 
par  les  soins  de  l'officier  d'administration 
comptable;  si  ces  derniers  ne  se  présentent 
pas  immédiatement,  les  valeurs  sont  versées 
à  la  Caisse  des  dépôts  et  consignations. 

VALIDE.  Sain,  vigoureux;  se  dit  plus 
particulièrement  des  hommes  aptes  au  ser- 
vice militaire. 

VALLEE.  Dera/.  Ensemble  de  deux  ver- 
sants secondaires  qui  viennent  se  rencontrer 
à  leur  partie  inférieure.  La  ligne  de  ren- 
contre forme  le  thalweg,  par  où  s'écoulent 
les  eaux  des  pentes  voisines.  Le  nom  de 
vallée  s'applique  aussi  aux  grandes  dépres- 
sions formées  par  la  rencontre  de  collines. 
Les  deux  versants  se  nomment  flancs  ou 
berges.  Le  débouché  d'une  vallée  est  l'endroit 
où  elle  se  déverse  dans  une  autre. 

Les  vallées  qui  ne  sont  séparées  que  par 
des  hauteurs  facilement  franchissables  peu- 
vent être  assimilées  à  des  plaines,  au  point 
de  vue  des  opérations  militaires.  En  ce  qui 
concerne  les  vallées  limitées  par  des  chaînes 
de  montagne,  il  y  a  à  considérer  les  sas  sui- 
vants : 

1°  Les  vallées  perpendiculaires  à  la  chaîne 
principale  doivent  être  considérées  comme 
des  défilés  d'une  grande  longueur,  c'est-à-dire 
jikis  favorables  pour  l'ofTensive  que  les  dé- 


filés étroits,  mais  par  contre  moins  favorable» 
à  la  défensive  ; 

2°  Les  vallées  parallèles  à  cette  chaîne 
sont  aussi  avantageuses  à  l'attaque  qu'à  la 
défense  ;  l'assaillant  peut  s'en  servir  pour 
menacer  à  la  fois  plusieurs  défilés,  et  le 
défenseur,  sur  l'autre  versant,  pour  se  por- 
ter rapidement  au  secours  des  défilés  mena- 
cés ou  forcés; 

3°  Les  vallées  convergentes  vers  la  plaine, 
en  avant  des  montagnes,  assurent  à  l'attaque 
l'avantage  d'avoir  ses  troupes  presque  con- 
centrées aux  débouchés  des  défilés,  si  elle 
peut  les  forcer  ;  en  revanche^  la  défense  peut 
occuper  une  position  centrale  peu  éloignée 
des  débouchés,  et  d'où  le  gros  de  ses  troupes 
pourra  rayonner  où  il  en  sera  besoin; 

4°  Les  vallées  divergentes  présentent  des 
avantages  et  des  désavantages  exactement 
opposés  à  ceux  des  vallées  convergentes.  Ce- 
pendant elles  sont  surtout  défavorables  à 
l'assaillant,  qui  ne  peut  déboucher  qu'en  un 
point. 

VALLIÈRE  (Système).  Système  d'ar- 
tillerie institué  par  l'ordonnance  royale  du 
7  octobre  1732  ;  il  diminuait  le  nombre  des 
calibres  et  réglait  d'une  manière  uniforme 
toutes  les  dimensions  des  bouches  à  feu. 

Ce  fut  Valliêre  qui,  le  premier,  fixa  les 
dimensions  du  vent  des  projectiles  ;  il  em- 
ploya la  mitraille  en  grappes  de  raisin  et  eu 
cartouches. 

VALLON.  Vallée  petite  en  tous  sens  et 
dont  les  flancs  sont  en  pente  douce. 

VALLUM.  Parapet  de  2'",40  de  hau- 
teur, qui  entourait  le  camp  dans  lequel  les 
Romains  se  retranchaient  chaque  soir.  Ce 
faible  parapet  était  renforcé  au  moyen  de 
branches  d'arbres  portées  par  les  soldats  et 
à  l'aide  desquelles  on  constituait  une  sorte 
é'ahatis  artificiels.  Une  banquette  pour  les 
défenseurs  était  ménagée  en  arrière  ;  au 
pied  du  parapet  existait  un  chemin  de 
ronde  de  50  mètres  de  large,  au  bord  du- 
quel les  tentes  étaient  dressées  par  suite 
hors  de  la  portée  du  trait.  En  pays  ami. 
l'enceinte  du  camp  temporaire  n'était,  le 
plus  souvent,  qu'une  sorte  de  tranchée-abri 
de  0™,90  de  hauteur,  bien  gardée  au  loin 
par  des  rondes  et  des  patrouilles. 

Devant  l'ennemi,  le  vallum  avait  2,370 
mètres  de  développement  et  son  fossé  avait 
3™, 55  de  largeur  sur  2™, 70  de  profondeur. 

VANNES.  Sorte  de  porte  mobile,  livrant 
ou  fermant  le  passage  à  l'eau  qui  fait  mou- 
voir les  roues  hydrauliques.  Elles  sont  as- 
cendantes pour  les  roues  au-dessous  et  au- 
dessus  et  plongeantes  pour  les  roues  de  côté. 

VANNETTE.  Sorte  de  petit  panier  ser- 
vant à  donner  l'avoine  aux   chevaux  ;  on 


VAPEUR. 


835 


VELITES. 


emploie  également  des  vannettes  spéciales 
pour  enlever  le  crottin ^V.  Ecurie,  Mobi- 
lier). 

VAPEUR.  Fluide  aériforme  qui  résulte 
de  l'action  de  la  chaleur  sur  l'eau  ou  sur 
tout  autre  corps  (V.  CItaudière,  Machine  à 
vapeur.  Locomotive). 

—  (cheval).  Travail  correspondant  à 
75  kilogiammètres  en  une  seconde  (V.  Ma- 
chines à  vapeur). 

VAREUSE.  Sorte  de  blouse  ou  de  veston 
qui  ne  descend  pas  plus  bas  que  les  reins. 
Une  décision  ministérielle  du  22  mai  1891 
{B.  0.,  p.  r.,  page  683)  donne  la  description 
d'une  vareuse  de  la  couleur  du  drap  dolman 
et  rend  obligatoire  le  port  de  cette  vareuse 
aux  officiers  de  toutes  armes  (cavalerie  ex- 
ceptée), aux  assimilés  et  aux  employés  mi- 
litaires de  tous  les  services,  ainsi  qu'aux 
adjudants,  pour  les  tenues  du  matin  et  de 
campagne,  pour  tous  les  exercices,  pour  les 
routes,  pour  les  travaux  des  polj^gones  et  à 
l'intérieur  des  établissements  et  des  bu- 
reaux. 

VARICE.  Dilatation  permanente  d'une 
veine,  produite  par  l'accumulation  du  sang 
dans  sa  cavité.  Les  varices  ne  constituent  un 
cas  d'exemption  que  lorsqu'elles  se  présen- 
tent au  2^  degré,  c'est-à-dire  avec  des  tlexuo- 
sités  et  des  nœuds  très  apparents,  ou  lorsque 
la  dilatation  variqueuse  atteint  à  la  fois  le 
réseau  superficiel  et  profond,  ou  bien 
lorsqu'elle  occupe  les  deux  membres  ou  un 
seul  membre,   avec  un   varicocèle  prononcé. 

VARIGOCÈLE.  Varice  affectant  les 
veines  du  scrotum.  Le  varicocèle  n'entraîne 
l'impossibilité  de  servir  qu'autant  qu'il  est 
douloureux  ou  que,  par  son  volume  consi- 
dérable, il  détermine  une  gène  prononcée 
de  la  marchi'. 

VARIETUR  (NE).  Précaution  que  prend 
la  justice  ou  l'administration  pour  constater 
l'état  actuel  d'un  document  ou  d'un  registre 
et  prévenir  les  changements  qu'on  pourrait 
y  faire.  Dans  ce  but,  les  documents  arrêtés 
ne  varietur  sont  signés  et  parafés  par  l'au- 
torité compétente. 

VARIOLE.  Fièvre  éruptive  et  contagieuse 
qui  est  caractérisée  par  le  développement,  à 
la  surface  de  la  peau,  de  pustules  imbri- 
quées à  leur  centre.  Celte  maladie,  appelée 
vulgairement  petite  vérole,  est  souvent 
mortelle.  On  la  prévient  par  la  vaccination. 

VASSAL.  Celui  qui  relevait  d'un  sei- 
gneur, sous  le  régime  de  la  féodalité. 

VASTADOUR.  Signifiait  autrefois  ma- 
raudeur. 

VAVASSEURou  VAIVASSEUR.  Vassal 
inférieur,  qui  tenait  un  fief  par  sous-délé- 
gation. 


VEAU.  Le  petit  de  la  vache  {N.  Viande). 

VEDETTE.  Sentinelle  à  cheval  des 
avant-postes  de  cavalerie  ;  elles  sont  simples 
ou  doubles,  ont  le  fusil  haut  ou  placé  en 
travers  de  la  selle,  le  revolver  à  portée 
de  la  main,  les  armes  ch?rgées.  Les  vedettes 
sont  placées  de  manière  à  voir  aussi  loin 
que  possible  ;  tout  doit  être  subordonné  à 
cette  condition.  Pendant  le  jour,  elles  occu- 
pent les  points  élevés;  dans  les  pays  boisés, 
ou  les  place  aux  carrefours  des  routes,  sur 
les  lisières  des  bois  ou  des  villages  ;  la  nuit 
elles  se  tiennent  dans  les  bas-fonds. 

Lorsque  la  cavalerie  concourt  avec  l'in- 
fanterie au  service  d'une  ligne  unique 
d'avant-postes  à  faible  distance  de  l'ennemi, 
elle  fournit  généralement  en  avant  du  front 
quelques  vedettes  et  patrouilles  qui  se  re- 
plient sur  les  postes  d'infanterie  lorsqu'elles 
sont  trop  vivement  pressées  (Art.  181  à 
184  du  service  des  armées  en  campagne). 

VÉHICULES.  Le  matériel  roulant  des 
chemins  de  fer  est  le  matériel  rigide  (mo- 
dèle anglais),  caractérisé  par  le  parallé- 
lisme des  essieux  et  le  calage  des  roues, 
l'essieu  tournant  avec  la  roue.  De  là,  un 
jeu  nécessaire  pour  les  boudins  ;  il  existe 
soit  aux  coussinets,  soit  aux  roues.  Les 
roues,  trapues  et  engagées  sous  la  caisse  de 
la  voiture,  rendent  la  largeur  de  la  caisse 
indépendante  de  celle  de  la  voie.  On  re- 
marque dans  tout  véhicule  :  le  châssis  qui 
supporte  la  caisse  ;  les  ressorts  de  support  : 
les  boites  à  graisse  renfermant  les  fusées 
d'essieu  ;  les  tampons  à  chaque  petit  côté  ; 
les  barrt'S  d'attelage  avec  leur  tendeur  à  vis. 
Dans  quelques  véhicules  seulement  (un  ou 
deux  par  train',  il  y  a  un  appareil  de  frein 
qui  est  manœuvré  par  un  employé  spécial, 
au  signal  du  conducteur  du  train. 

VEILLEE  D'ARMES.  Pendant  la  nuit 
qui  précédait  sa  réception,  le  chevalier  veil- 
lait la  lance  au  poing,  le  bouclier  au  bras, 
dans  la  chapelle  où  était  déposée  l'armure 
dont  on  devait  le  revêtir. 

VELITES.  Corps  d'infanterie  légère  qui, 
dans  l'armée  romaine,  était  réparti  où  il  en 
était  besoin  pour  faire  un  service  du  genre 
de  celui  demandé  aux  tirailleurs  vers  1870. 
Les  vélites  servaient  aussi  d'auxiliaires  à  la 
cavalerie  ;  montes  en  croupe,  ils  sautaient  à 
terre  à  un  signal  donné,  se  jetaient  sur 
l'ennemi  et  lui  lançaient  leurs  traits,  puis 
venaient  se  remettre  en  croupe.  Cette  ma- 
n  luvre  souvent  répétée  rendit  la  cavalerie 
romaine  supérieure  à  toutes  les  autres. 

Napoléon  l*^""  créa,  sous  le  nom  de  vélites, 
des  bataillons  de  jeunes  gens  destinés  à 
fournir  des  sous-ofïïciers  aux  corps  de  la 
ligne.  A  partir  de  1806,  ils  ne    servirent 


VELOCIPEDE. 


830 


VENTE. 


plus  qu'au  recrutement  de  la  cavalerie  de  la 
garde,  car  on  forma  un  régiment  de  fusi- 
liers avec  ceux  de  l'infanterie.  Après  trois 
ans  de  services  ou  de  campagnes,  les  plus 
instruits  étaient  généralement  nommés  sous- 
lieutenants  dans  l'infanterie. 

VÉLOCIPÈDE  (V.  Bicycle,  Bicyclette). 
Il  existe  également  des  vélocipèdes  à  trois 
l'oues  et  même  à  quatre  roues,  mais  c'est 
la  bicyclette  qui  est  adoptée  dans  l'armée. 
VÉLOCIPÉÛIE.  Depuis  quelques  an- 
nées, on  se  préoccupe  d'utiliser,  pour  cer- 
tains services  de  l'armée,  l'emploi  de  di- 
verses espèces  de  vélocipèdes.  Des  essais  ont 
été  faits  à  ce  sujet,  surtout  dans  les  grandes 
manœuvres,  et  la  question  ne  doit  pas  tarder 
à  être  l'objet  d'une  réglementation  officielle. 

VÉLOCIPÉDISTE.  Celui  qui  fait  usage 
du  vélocipède.  On  a  essayé  d'utiliser  ce 
nouveau  moyen  de  locomotion  pour  porter 
les  dépêches  et  les  ordres  du  commandement, 
aux  manœuvres  et  en  campagne.  L'emploi 
des  vélocipédisles  aux  manœuvres  est  réglé 
par  une  circulaire  du  8  mai  1889.  Une 
commission  vient  d'être  nommée  pour  éla- 
borer un  règlement  sur  l'emploi  des  véloci- 
pédistes,  sur  leur  organisation,  leur  admi- 
nistration, leur  instruction,  leur  recrute- 
ment, etc. 

VELOURS.  Étoffe  de  soie  dont  l'endroit 
présente  un  poil  court  et  serré.  Le  velours 
bleu  foncé  est  employé  pour  les  pattes  de 
collet  des  hommes  de  troupe  du  génie,  de 
même  que  pour  les  collets  et  les  parements 
des  dolmans  des  officiers  de  [cette  arme  ;  le 
velours  grenat  est  employé  pour  les  collets 
et  les  parements  des  dolmans  des  médecins 
militaires  ainsi  que  pour  le  bandeau  de 
leur  képi  ;  les  collets,  parements  et  bandeaux 
des  pharmaciens  militaires  sont  en  velours 
vert.  Le  velours  nécessaire  aux  hommes  de 
troupe  est  fourni  par  l'administration,  au 
compte  de  la  masse  d'habillement  et  d'en- 
tretien. 

VÉNALITÉ  des  emplois  militaires. 
Les  besoins  de  l'État  furent  cause  que,  pen- 
dant longtemps,  les  emplois  militaires  fu- 
rent mis  à  prix  d'argent,  et  l'on  était  obligé 
d'acheter  une  compagnie,  un  régiment,  etc. 
La  vénalité,  dont  il  serait  puéril  d'énumé- 
rer  les  inconvénients,  fut  supprimée  en 
1776  par  le  ministre  Saint-Germain. 

VÉNÉRIEN.  Celui  qui  est  atteint  de  la 
maladie  vénérienne.  Des  salles  spéciales 
sont  affectées,  autant  que  possible,  aux 
vénériens  dans  les  infirmeries  et  dans  les 
hôpitaux. 

VENIR  aux  mains  (en).  En  arriver  au 
corps-à-corps  dans  un  combat. 

VENT   des  ailettes.  Différence  entre  le 


diamètre  du  cylindre  qui  enveloppe  les  ai- 
lettes et  celui  du  fond  des  rayures.  En 
outre,  les  ailettes  ont  un  certain  vt-nl  laté- 
ral dans  les  rayures,  pour  leur  laisser  un 
certain  jeu  dans  ces  dernières. 

—  du  projectile.  —  Différence  entre 
le  diamètre  de  l'àme  et  celui  de  la  partie 
cylindrique  du  projectile. 

VENT  AIL.  Partie  du  casque  ou  du 
heaume  percée  de  petits  trous  et  d'ouver- 
tures pour  l'introduction  de  l'air  nécessaire 
à  la  respiration.  Le  ventail  s'ouvrait  soit  à 
la  façon  des  volets,  soit  de  haut  en  bas  ou 
de  bas  en  haut. 

VENTE.  Convention  par  laquelle  une 
partie  livre  ou  s'engage  à  livrer  une  chose, 
moyennant  un  certain  prix  que  l'autre  par- 
lie  lui  paye  ou  s'engage  à  lui  payer.  Les 
ventes  d'archives,  de  vieux  papiers,  de  che- 
vaux réformés,  d'effets  hors  service,  des 
herbes  et  autres  produits  des  terrains  de  la 
fortification  ont  lieu  par  les  soins  de  l'admi- 
nistration du  Domaine,  aux  enchères  pu- 
bliques, en  présence  du  sous-intendant  mi- 
litaire (V.  Adjudication,  Marché). 

—  des  dépouilles  de  chevaux  ou 
mulets  morts.  Elle  a  lieu  par  les  soins 
du  conseil  d'administration,  par  adjudication, 
dans  les  mêmes  condilioûs  que  la  vente  des 
fumiers.  Un  modèle  de  cahier  des  charges 
est  annexé  à  la  circulaire  ministérielle  du 
22  septembre  1873.  Le  produit  de  la  vente 
est  versé  à  la  masse  d'entretien  du  harna- 
chement et  ferrage. 

—  des  fumiers.  La  vente  des  fumiers 
provenant  des  chevaux  appartenant  à 
l'État  est  faite  par  les  conseils  d'adminis- 
tration des  corps  ou  établissements,  soit 
par  lots,  soit  au  moyen  d'abonnement  par 
tète  de  cheval,  suivant  les  avantages  qu'of- 
frent les  localités.  Les  marchés  sont  passés 
de  préférence  par  adjudication  publique  et 
pour  une  période  d'un  à  trois  ans.  Les  con- 
ditions de  la  vente  sont  déterminées  par  un 
cahier  des  charges  dont  le  modèle  est  donné 
par  la  circulaire  ministérielle  du  22  sep- 
tembre 1873  (voir  aussi  /.  M.,  29  dé- 
cembre 1840,  édition  refondue,  page  806). 

—  des  issues,  os  et  eaux  grasses 
provenant  des  ordinaires.  —  La  vente 
de  ces  issues  a  lieu  par  les  soins  de  la  com- 
mission des  ordinaires;  elle  a  lieu  dans  les 
formes  adoptées  par  les  marchés  des  ordi- 
naires. 

—  illicite  d'effets  ou  d'objets  ap- 
partenant à  l'Etat.  La  vente  d'effets  de 
petit  équipement  est  punie  de  six  mois  à  un 
an  de  prison  (art.  244). 

La  vente  d'un  cheval,  d'efl'ets  d'arme- 
ment, d'équipement   ou  d'habillement,   de 


VENTILATEUR. 


837 


VÉRIFICATION. 


munitions  ou  de  tout  auùre  objet  confié  pour 
le  service  à  un  militaire  est  punie  de  un  a 
cinq  ans  de  prison  (art.  244). 

VENTILATEUR.  11  existe  des  ventila- 
teurs de  divers  modèles  pour  assurer  le 
renouvellement  de  l'air  dans  les  raines.  Ils 
sont  tous  fondés  sur  le  même  principe  :  ils 
se  composent  d'un  arbre  horizontal  ou  ver- 
tical, garni  de  palettes  planes  ou  courbes 
renfermées  dans  une  caisse  en  bois,  en  tôle 
ou  en  fonte,  dont  la  forme  est  variable. 
Dans  tous  les  cas,  les  deux  faces  de  la  caisse 
sont  percées  d'une  ouverture  entourant  l'arbre 
qui  porte  les  palettes  ;  une  autre  ouverture, 
pratiquée  sur  la  circonférence  extérieure, 
communique  avec  un  conduit  tangent  à  cette 
enveloppe,  La  rotation  des  palettes  fait  por- 
ter l'air  du  centre  à  la  circonférence  avec 
une  vitesse  d'autant  plus  grande  que  la  ro- 
tation est  plus  rapide,  et  cet  air  s'échappe 
par  l'issue  ménagée  sur  cette  circonférence 
pour  entrer  dans  une  gaine  qui  arrive  jus- 
qu'à l'extrémité  de  la  galerie  à  ventiler.  Si, 
au  contraire,  on  met  en  communication 
l'ouverture  centrale  avec  la  gaine  d'aérage 
et  l'orifice  de  sortie  avec  l'air  extérieur,  la 
machine  aspire  l'air  vicié  qui  se  trouve  au 
fond  de  la  galerie  et  l'expulse  au  dehors. 
Mais  on  a  reconnu  qu'il  est  plus  avantageux 
de  n'employer  les  ventilateurs  que  comme 
machines  soufflantes. 

VENTILATION.  11  est  nécessaire  d'as- 
surer, dans  tous  les  cas,  une  ventilation  de 
6  à  7  mètres  cubes  d'air,  par  heure  et  par 
personne.  Pour  des  chambres  de  caserne, 
une  capacité  de  12  à  13  mètres  cubes  par 
homme  est  suffisante,  l'air  se  renouvelant 
en  partie  par  les  joints  des  croisées  et  par 
l'ouverture  accidentelle  des  portes. 

Il  y  a  lieu  de  prendre  les  mesures  néces- 
saires pour  assurer  la  ventilation  dans  les 
cantonnements,  tentes  et  baraquements. 

—  des  chambres.  Opération  qui  a  pour 
objet  de  chasser  l'air  vicié  et  de  le  i-emplacer 
par  de  l'air  frais,  dans  un  local.  Pour  assu- 
rer la  ventilation  des  chambres,  un  carreau 
de  chaque  fenêtre  est  remplacé,  dans  chaque 
chambre,  par  une  toile  métallique;  de  plus, 
il  est  prescrit  aux  caporaux  ou  fjrigadiers  de 
chambrée  de  faire  ouvrir  les  fenêtres  dès  le 
réveil,  et  de  les  maintenir  ouvertes  pendant 
la  journée. 

—  des  mines.  Le  renouvellement  de 
l'air  dans  les  mines  doit  être  produit  artifi- 
ciellement :  1°  pour  les  puits,  quand  ils  ont 
atteint  7  à  8  mètres  de  profondeur;  2°  pour 
les  grandes  galeries,  lorsque  leur  longueur 
dépasse  50  mètres,  si  elles  ne  sont  pas  en 
communication  avec  d'autres  galeries  ou 
rameaux  pouvant  favoriser  la  circulation  de 


l'air  ;  3°  pour  les  demi-galeries  ou  rameaux, 
lorsqu'ils  ont  atteint  28  ou  30  mètres. 

En  outre,  lorsque,  par  suite  d'une  explo- 
sion souterraine,  les  gaz  des  substances 
explosives  se  sont  fait  jour  à  travers  les 
bourrages,  ou  qu'on  a  mis  le  feu  par  les 
procédés  pyrotechniques,  il  devient  indis- 
pensable d'enlever  les  gaz  délétères,  dont  la 
présence  constitue  un  danger  pour  la  vie  des 
mineurs.  On  emploie  le  plus  souvent,  à  cet 
efTet,  des  ventilateurs,  et,  dans  quelques 
cas  particuliers,  des  pompes. 

VENTOUSE.  Ouverture  pratiquée  pour 
donner  passage  à  l'air;  telles  sont  les  ouver- 
tures garnies  de  toile  métallique  dans  les 
fenêtres  des  chambres  des  hommes  de  troupe. 
Se  dit  également  d'un  petit  appareil  de 
chirurgie,  consistant  en  une  petite  cloche  de 
verre. 

VERBAL.  De  vive  voix  (V.  Procès-ver- 
bal). 

VERDICT.  Déclaration  dujur;/ en  réponse 
aux  questions  posées  par  la  cour. 

VERGE.  Sorte  d'épée  mince  et  pointue 
employée  au  moyen  âge.  Petite  baguette  de 
bois  flexible  (V.  Baguette). 

VÉRIFICATEURS  (V.  Instruments  et 
Projectiles). 

"VÉRIFICATION.  Action  d'examiner,  de 
rechercher  si  une  chose  est  vraie,  si  elle  est 
telle  qu'elle  doit  être,  si  un  compte  est 
exact,  etc.  Les  vérifications  administratives 
ont  lieu  de  deux  manières  :  1°  sur  pièces 
(V.  Feuille  de  journée,  Revue  de  liquidation. 
Centralisation,  Situation  administrative,  Piè- 
ces de  comptabilité.  Surveillance  administra- 
tive) ;  2°  matériellement,  c'est-à-dire  au 
moyen  de  recensements  des  deniers  existant 
dans  les  caisses,  des  matières  existant  dans 
les  magasins,  et  en  comparant  les  existants 
avec  les  écritures  préalablement  arrêtées 
(V.  Contrôle). 

Les  bouches  à  feu,  armes  et  projectiles  de 
toute  nature,  sont,  lors  de  leur  réception, 
l'objet  d'unevérification  minutieuse.  Ils  sont, 
en  outre,  aussi  bien  dans  les  arsenaux  que 
dans  les  corps,  l'objet  d'une  vérification  an- 
nuelle. 

—  des  armes  (V.  Réception  des  armes). 

—  des  étuis.  Les  étuis  de  cartouches 
sont,  une  fois  terminés,  soumis  aux  vérifi- 
cations suivantes  :  introduction  du  calibre 
minimum  du  diamètre  au  collet;  intro- 
duction du  calibre  maximum  du  diamètre 
au  collet;  examen  des  défauts  apparents 
sur  le  corps  de  l'étui;  examen  du  perçage 
des  évents  ;  introduction,  dans  le  calibre 
vérificateur  maximum,  de  l'étui  terminé. 
Ceux  qui  ont  rempli  ces  conditions  sont  expé- 
diés aux  ateliers  de  chargement. 


VERIN. 


838 


—  d'une  ligne  télégraphique.  Lors- 
qu'une ligne  télégraphique  a  été  abandonnée 
par  l'ennemi,  on  la  vérifie  au  double  point 
de  vue  de  l'isolement  et  de  la  conductibilité. 
Deux  télégraphistes  et  deux  ouvriers  essayent 
la  ligne  de  section  en  section,  en  partant 
d'une  des  extrémités  comme  poste  perma- 
nent, et  en  opérant  par  intervalles  de  un 
kilomètre  au  plus. 

—  d'une  ligne  téléphonique.  Avant 
d'utiliser  une  ligne,  vérifier  la  continuité  du 
circuit  à  l'aide  d'une  pile  auxiliaire  trans- 
portée, suivant  les  besoins,  le  long  de  la 
ligne  à  explorer.  L'intégrité  des  communi- 
cations est  caractérisée  par  un  toc  qui  se 
produit  à  chaque  interruption  ou  reprise  du 
courant  sur  l'appareil  téléphonique,  mis  en 
contact  avec  les  fils  de  la  pile. 

VÉRIN.  Forte  vis  destinée  à  déplacer 
faiblement  de  lourds  fardeaux  ;  à  cet  effet, 
on  la  fait  tourner  dans  l'écrou  lui  servant 
de  pied,  en  agissant  sur  une  tige  en  fer  qui 
traverse  sa  tète  ou  sur  un  rochet. 

—  hydraulique.  Simplification  de  la 
presse.  Pour  la  montée,  faire  passer  le  liquide 
(glycérine  pure  ou  étendue  d'eau)  à  l'aide 
de  la  pompe  à  levier  de  la  capacité  supé- 
rieure, dans  l'espace  compris  entre  le  piston 
et  le  corps  de  pompe.  Pour  la  descente, 
ouvrir  la  communication  entre  ces  deux  ca- 
pacités. 

VERN.  Sorte  de  trait  emprunté  aux  Sam- 
nites,  qu'employait  l'infanterie  légère  des 
Romains. 

VERNIS.  On  emploie  du  vernis  à  la 
yomnie-laque  da.us  la  fabrication  des  amorces, 
des  étoupilles,  des  fusées  Budin,  pour  les 
étuis  de  cartouches,  etc.  ;  du  vernis  de  gou- 
dron, pour  recouvrir  tous  les  artifices  La- 
marre; du  vernis  liquide,  pour  l'intérieur 
des  obus  à  ceinture  et  de  tous  les  projectiles 
chargés  en  guerre. 

VERROU.  Dans  les  casemates  cuirassées 
en  fonte,  l'obturateur  est  constitué  par  un 
gros  verrou  en  fonte  dure,  qui  glisse  dans 
une  gaine  verticale  et  disparaît  au  moment 
voulu  dans  le  massif  établi  en  avant  de  la 
culasse  (V.  Fermeture). 

VERROUL  ou  VERROUIL.  Arme  ren- 
due courtoise  (lance  ou  pique)  au  moyen 
d'un  verrou. 

VERSANT.  La  pente  d'un  des  côtés  d'une 
chaîne  de  collines,  de  montagnes. 

VERSE.  Ancienne  pièce  d'artillerie  du 
genre  des  fauconneaux. 

VERSEMENT.  Action  d'apporter  de  l'ar- 
gent à  une  caisse,  soit  comme  payement, 
soit  comme  dépôt;  se  dit  aussi  pour  l'action 
d'apporter  des  denrées,  des  armes,  des  mu- 
nitions, des  effets,  matières  ou  objets,  dans 


VÉTÉRAN. 

un  magasin,  à  titre  de  réintégration  (V.  Ordre 
de  versement  au  Trésor). 

VERSTE.  Mesure  itinéraire  russe  valant 
1067  mètres. 

VERT.  (V.  Fourrages  verts). 

VERTEUIL.  Nom  donné  autrefois  à  une 
sorte  de  liouche  à  feu  à  tir  direct. 

VERTICALE.  Direction  suivant  laquelle 
agit  la  pesanteur  dans  un  lieu  déterminé. 
Sa  direction  exacte  est  donnée  par  le  fil  à 
plomb. 

VERUTUM.  Javelot  dont  Servius  Tullius 
avait  armé  la  5«  classe  des  soldats.  Il  con- 
sistait en  un  fer  triangulaire  d'environ  0™,  15 
de  longueur,  emmanché  à  une  hampe  d'en- 
viron 1  mètre. 

VESCES.  Plante  légumineuse  ayant  à 
peu  près  la  même  valeur  nutritive  que  le 
foin,  et  qui  peut  lui  être  substituée,  poids 
pour  poids,  dans  la  proportion  du  tiers  de 
la  ration.  Les  graines  produites  par  cette 
plante  peuvent,  exceptionnellement,  être  sub- 
stituées à  l'avoine,  en  cas  de  nécessité,  dans 
la  proportion  de  un  quart  de  la  ration,  et 
pour  quelques  jours  seulement,  car  elles  ne 
sont  pas  sans  danger  pour  les  chevaux. 

VESSIGON.  Tumeur  molle  qui  survient 
parfois  sur  l'une  des  parties  latérales  du 
jarret  du  cheval. 

VESTE.  Vêtement  plus  court  que  l'habit, 
et  sans  basque,  qui  fait  pai'tie  de  l'uniforme 
des  troupes  de  toutes  armes.  La  veste 
de  drap  est  portée  dans  toutes  les  tenues 
autres  que  la  grande  tenue.  C'est  un  effet 
d'habillemeni  de  la  l^"  portion. 

—  de  gymnase.  Veste  de  coutil  qui 
est  portée  par  les  moniteurs  de  gymnas- 
tique. 

VÊTEMENT.  Les  différentes  espèces 
d'effets  d'habillement  dont  sont  pourvus  les 
militaires.  Il  a  été  dit  précédemment  que  le 
costume  des  militaires  était  uniforme  dans 
chaque  arme  ou  service,  et  pour  chaque 
espèce  de  tenue. 

VÉTÉRAN.  Nom  donné  par  les  Romains 
aux  anciens  soldats  qui  avaient  fait  10  cam- 
pagnes dans  la  cavalerie  ou  20  dans  l'in- 
fanterie. Comme  prix  de  leurs  services,  on 
leur  concédait  entre  autres  quelques  arpents 
de  terre. 

En  France,  à  partir  de  1771,  il  y  eut 
dans  chaque  corps  un  certain  nombre  de 
vétérans,  décorés  d'un  médaillon,  et  qui 
furent  réunis,  en  1776,  en  16  compagnies 
de  sous-officiers,  8  de  canonniers  et  63  de 
fusiliers  pouvant  encore  faire  un  service 
d'intérieur.  Le  nombre  des  vétérans,  qui 
était  de  12,000  en  1814,  a  diminué  peu  à 
peu  ensuite,  et  l'institution  a  fini  par  dis- 
paraître. 


VÉTÉRINAIRE. 

—  des  camps.  Ijjstitution  créée  par 
uue  loi  de  l'an  xi  et  calquée  sur  celle  des 
Romains.  On  forma,  à  Juliers  (près  de 
Mayence)  et  à  Alexandrie,  2  camps  de  405 
vétérans,  mutilés  ou  grièvement  blessés  en 
campagne,  auxquels  on  concédait  des  terres 
d'un  produit  égal  à  leur  solde  de  retraite, 
et  qu'ils  étaient  tenus  de  cultiver  ou  de 
faire  cultiver  dans  des  conditions  détermi- 
nées. En  i814,  Juliers  et  Alexandrie  ayant 
cessé  d'appartenir  à  la  France,  les  colonies 
furent  obligées  de  rentrer  et  les  vétérans  qui 
en  faisaient  partie  reçurent  une  pension  de 
retraite. 

VÉTÉRINAIRE.  Les  vétérinaires  mili- 
taires sont  chargés  du  traitement  des  mala- 
dies des  chevaux  et  des  mulets  appartenant 
à  l'armée,  ainsi  que  de  toutes  les  opérations 
nécessaires  pour  leur  gnérison  ;  ils  peuvent 
également  être  désignés  pour  examiner  les 
viandes  destinées  cà  la  troupe  ;  enfin,  ils 
sont  chargés  d'apprécier  les  fourrages  en 
magasin  et  en  distribution.  Le  cadre  des 
vétérinaires  a  été  fixé  par  la  loi  du  13  mars 
1875  ;    de   plus,   ils  ont  été  assimilés  aux 


839 


VETTERLI. 


divers  grades  de  l'armée,  comme  l'indiqui* 
le  tableau  ci-dessous  : 


D  K  s  I  G  N  A  T  1  0  N 

des 
grades. 

b 

ASSIMILATION 

pour 
le  grade. 

Vétérinaires  princi  - 
paux  de  Ir"  classe. 

Vétérinaires  princi  - 
paux  de  2e  classe.  . 

Vétérinaires  en  1er.  . 
—           en  2*. . . 

Aideis-Tétérinaires... 

Total 

."S 

5 

l.ôl 
115 

Lieutenant-colo- 
nel. 
Chef  d'escadron. 
Capitaine. 
Lieutenant. 
Sous-lieutenant. 

419 

Les  devoirs  et  les  attributions  des  vété- 
rinaires militaires  sont  indiqués  dans  le  rè- 
glement du  28  décembre  1883  sur  le  ser- 
vice intérieur  (cavalerie,  art.  59  à  78  ; 
artillerie,  art.  73  à  92).  Ils  sont  également 
tenus  de  soigner  gratuitement  les  chevaux 
des  officiers  sans  troupe  et  ceux  des  officiers 
d'infanterie,   qu'ils  soient  ou  non  la  pro- 


Fig.  30.S. 


lUiimuiiriiiPiiuuicn; 


'fen„;3<ïîllttfMHtfe.....  -  3.t..^S?fe^^ 


jjP';ir"' 


■■,  s,AU.U^,;,  y  ^  y  .«■  ^TT'?rp?.isy 


priété  de  l'État.  C'est  le  commandant  d'ar- 
mes qui  désigne,  dans  chaque  place,  le  vé- 
térinaire militaire  chargé  de  soigner  les 
chevaux  des  officiers  sans  troupe  et  des 
officiers  d'infanterie;  à  défaut,  il  désigne 
pour  ce  service  un  vétérinaire  civil,  qui 
reçoit  des  honoraires  ou  un  prix  d'abonne- 
ment fixé  par  le  sous-intendant  militaire, 
sur  la  proposition  du  conseil  d'administra- 
tion. Cette  dépense  est  au  compte  de  la 
masse  d'entretien  du  harnachement  et  fer- 
rage. Les  vétérinaires  civils  sont  rembour- 
sés, en  outre,  sur  le  même  fonds,  de  la 
valeur  des  médicaments  qu'ils  ont  fournis, 
sur  la  production  de  mémoires  réguliers. 
Pour  les  visites  inopinées,  ces  mêmes  vété- 


rinaires reçoivent  les  allocations  fixées  par 
l'instruction  du  3  juillet  1867  (J.  M.  p.  r., 
page  821). 

VETTERLI.  Fusil  à  répétition  qui  con- 
stitue l'armement  de  l'infanterie  italienne, 
avec  modification  du  système  Vitali,  et  qui 
a  d'abord  été  mis  en  service  dans  l'armée 
suisse,  laquelle  vient  de  le  remplacer  par  un 
fusil  modèle  1890. 

Le  fusil  Vetterli  suisse  est  une  arme  à 
rerrou,  du  calibre  de  10""°, 4,  à  4  rayures: 
un  tube-magasin  dans  le  fût  renferme 
1 1  cartouches  ;  une  12'^  peut  être  placée  dans 
l'auget  de  répétition  et  une  13"  dans  la 
chambre;  la  cartouche  est  à  inflammation 
périphérique.  La  culasse  mobile  a  une  rai- 


VEUGLAIRE. 


840 


VICE. 


nure  sons  le  cylindre,  pressant  par  ses  extré- 
mités sur  un  levier  coudé  qui  soulève  ou 
abaisse  verticalement  l'auget  qui  amène  les 
cartouches  (fig.  308). 

VEUGLAIRE.  Bouche  à  feu  du  début 
du  XV°  siècle.  La  volée  faite  de  douves  en 
fer  forgé  et  cerclées,  était  réunie  à  la  cham- 
bre à  feu  par  l'affût. 

VEUGLAIVE.  Bélier  caché  dans  une  cage 
ou  tortue,  c'est-à-dire  le  bélier  aveugle. 

VEDVE.  Femme  dont  le  mari  est  mort 
et  qui  n'est  point  remariée  (V.  Aîné  de  vernie, 
dispense,  pension  de  veuve,  secours).  11  est  à 
remarquer  que  la  veuve  remariée  ne  con- 
fère plus  la  dispense  à  son  fils  unique  ou 
aîné  ;  mais  la  veuve  d'un  militaire  conserve 
sa  pension,  lors  môme  qu'elle  est  remariée, 
pourvu  que  ce  ne  soit  pas  avec  un  élranger. 

VEXILLAIRE.  Vétéran  romain  conti- 
nuant momentanément  à  servir  ;  on  en  for- 
mait des  corps  séparés.  C'était  aussi  le  nom 
donné  au  porte-enseigne  des  centuries,  celui 
qui  portait  le  vexiUum  ou  étendard. 

VEXILLE  ou  VEXILLUM.  Sorte  d'en- 
seigne donnée  par  les  Romains  à  leurs  troupes 
alliées.  Plus  tard,  quand  les  armées  do  Rome 
et  de  Bysance  ne  furent  plus  composées  que 
d'étrangers  et  de  cavaliers,  il  y  eut:  1°  le 
vexille  d'armée,  en  forme  de  bannière,  et 
2°  le  vexille  de  centuries,  en  forme  de  faucon 
à  hampe  croisée. 

VIABILITÉ.  Bon  état  des  chemins  ;  pos- 
sibilité d'y  circuler  dans  de  bonnes  condi- 
tions. 

VIADUC.  Ouvrage  d'art,  eu  forme  de 
pont,  qui,  dans  un  chemin  de  fer,  sert  à 
traverser  un  bas-fond,  un  chemin,  un  cours 
d'eau  (V.  Destruction,  Réparation,  Rup- 
ture). 

VIAGER.  Dont  on  ne  doit  jouir  que  du- 
rant sa  vie.  Les  pensions  des  militaires  et 
de  leurs  veuves  sont  viagères. 

VIANDE.  La  chair  des  animaux  dont 
l'homme  peut  se  nourrir.  Au  point  de  vue 
militaire,  on  distingue  les  viandes  en  trois 
catégories  :  la  viande  fraîche,  la  viande  con- 
servée (V.  Conserves  de  viande),  et  la  viande 
salée  (V.  Salaisons). 

La  viande  fraîche  distribuée  aux  troupes 
provient  des  animaux  suivants  :  bœuf,  vache, 
veau  et  mouton;  la  viande  de  taureau  est 
exclue  en  France.  La  viande  de  bœuf  de 
bonne  qualité  a  une  couleur  d'un  rouge  vif 
peu  foncé  et  exhale  une  odeur  particulière 
un  peu  fade  ;  elle  est  fine  et  légèrement  mar- 
brée de  graisse  blanche  ;  fraîchement  coupée, 
elle  laisse  transsuder  une  humeur  sanguino- 
lente ;  la  fibre  musculaire  en  est  ferme  et  se 
coupe  net  ;  la  graisse,  plus  ou  moins  abon- 
dante, et  la  moelle  sont  fermes  et  d'un  blanc 


jaunâtre.  La  viande  de  vache  diffère  un  peu 
de  celle  du  bœuf;  elle  est  d'un  rouge  plus 
pâle;  la  fibre  musculaire  est  plus  fine;  la 
graisse  est  plutôt  blanche  que  jaune,  les 
os  sont  plus  fins  et  moins  pesants,  les  côtes 
plus  minces  et  plus  larges.  La  chair  du 
veau  est  d'un  rose  tendre,  résistante  au  tou- 
cher et  entremêlée  de  graisse  d'un  blanc  mat. 
La  viande  de  mouton  est  rouge  brun  ferme  ; 
l'abondance  de  la  graisse  est  un  des  indices 
de  bonne  qualité. 

En  temps  de  paix,  à  l'intérieur,  les  corps 
de  troupe  se  procurent  eux-mêmes  la  viande 
qui  leur  est  nécessaire  pour  les  ordinaires; 
ils  reçoivent,  à  cet  effet,  une  indemnité  re- 
présentative dont  le  taux  est  fixé  semes- 
triellement, pour  chaque  place  de  garnison, 
par  le  général  commandant  le  corps  d'ar- 
mée. Les  corps  de  troupe  ont  toute  latitude 
pour  les  proportions  à  admettre  en  ce  qui 
concerne  les  diverses  espèces  de  viande  à 
fournir;  ils  peuvent  même  acheter  de  la 
viande  de  porc,  du  lard,  de  la  volaille,  du 
poisson,  etc. 

Aux  armées  en  campagne,  de  même  que 
dans  certaines  places  de  l'Algérie  et  de  la 
Tunisie  où  les  ressources  locales  sont  insuf- 
fisantes, la  viande  est  fournie  en  nature  aux 
troupes,  par  les  soins  de  l'administration. 
Les  bestiaux  sont  achetés  ou  réquisitionnés 
sur  pied  ;  les  approvisionnements  se  compo- 
sent de  bœufs  et  de  vaches,  ces  dernières 
dans  la  proportion  de  moitié  au  plus,  liabi- 
tuellement  ;  la  viande  de  mouton  ne  dépasse 
pas  la  proportion  de  1/4.  Quelle  que  soit  leur 
espèce,  les  bestiaux  doivent  être  bien  con- 
formés, parfaitement  sains,  dans  un  état 
d'embonpoint  satisfaisant  et  dans  l'âge 
adulte.  Il  est  nécessaire,  en  outre,  que  les 
boîufs  et  les  vaches  n'aient  pas  été  soumis 
à  un  travail  forcé. 

VIBRATIONS  du  canon.  Pendant  le 
tir,  les  canons  de  fusil  éprouvent  des  vibra- 
tions en  tout  sens,  qui  font  décrire  à  l'extré- 
mité de  l'arme  une  espèce  de  spirale.  Ces 
vibrations  sont  une  cause  de  déviation  sen- 
sible dans  les  armes  à  verrou  avec  levier  sur 
le  côté,  par  suite  du  défaut  de  symétrie  de 
l'arme.  Cette  déviation  est  corrigée  par  la 
disposition  de  la  ligne  de  mire,  c'est-à-dire 
du  cran  de  la  hausse  et  du  sommet  du 
guidon. 

VICE.  Défaut,  imperfection.  Les  vices  de 
conformation  qui  rendent  les  hommes  im- 
propres au  service  militaire,  sont  énumérés 
dans  l'instruction  ministérielle  du  17  mars 
1890. 

—  -amiral.  Grade  immédiatement  au- 
dessous  de  celui  d'amiral.  Équivalent  au 
grade  de  général  de  division. 


VICOMTE. 


841 


VILLAGES. 


—  -roi.  Gouverne^  d'un  royaume  rele- 
vant d'un  autre  État,  dont  il  représente  le 
souverain,  qui  l'a  investi  par  délégation  de 
l'autorité  supr(>me. 

—  rédhibitoire  (V.  Bédhibitoire). 
VICOMTE.     Au   début,   on    donnait   ce 

titre  aux  gouverneurs  des  villes  subordonnées 
à  une  métropole.  Cette  qualification  fut 
donnée  aussi  à  certaines  charges  de  judica- 
ture,  à  certains  oflBces  de  maires,  à  des  col- 
lecteurs d'impôt.  A  l'extinction  du  régime 
féodal,  ce  ne  fut  plus  qu'un  titre  nobiliaire, 
impliquant  un  degré  de  noblesse  au-des- 
sous de  celui  de  comte. 

\riCTIM£S.  Se  disait  des  prisonniers  do 
guerre  que  les  peuples  païens,  y  compris 
les  Romains,  immolaient  aux  dieux,  comme 
victimes  expiatoires  ou  pour  mériter  des 
destins  favorables  en  guerre. 

VICTOIRE.  Avantage  obtenu  sur  l'en- 
nemi dans  une  bataille.  Elle  a  d'autant  plus 
de  prix  qu'elle  a  exigé  plus  d'efforts,  de  va- 
leur pour  triompher  de  la  résistance  oppo- 
sée, et  que  ses  conséquences  sont  plus  favo- 
rables, plus  décisives.  La  victoire  est  dou- 
teuse lorsque  les  deux  partis  se  l'attribuent, 
bien  que  l'on  admette  que  le  vainqueur  est 
celui  qui  couche  sur  le  champ  de  bataille. 
Mais  ce  sont  surtout  les  suites  d'une  bataille 
qui  font  ressortir  plus  nettement  de  quel 
côté  est  la  victoire,  qui  n'est  pas  toujours  à 
l'adversaire  le  plus  nombreux. 

VIDANGES.  Immondices  qu'on  retire 
d'une  fosse  d'aisances.  Les  vidanges  des  la- 
trines sont  à  la  charge  du  département  de 
la  guerre  dans  les  immeubles  appartenant  à 
l'Etat,  et  dans  ce  cas  elles  ont  lieu  par  les 
soins  du  service  du  génie,  qui  passe  des 
marchés  à  cet  effet  ;  il  en  est  de  même  pour 
les  immeubles  pris  à  loyer,  à  moins  que  les 
usages  locaux  ne  les  mettent  au  compte  du 
propriétaire . 

Vie.  L'espace  de  temps  qui  s'écoule 
entre  la  naissance  et  la  mort  (V.  Certificat 
de  vie) . 

vieille  garde  (V.  Garde  impériale) . 

—  bandes.  Nom  donné  au  XVI*^  siècle 
à  certaines  bandes  de  vieilles  troupes  qui 
avaient  pris  part  à  de  nombreuses  cam- 
pagnes. Elles  ne  furent  définitivement  enré- 
gimentées qu'en  1569,  après  deux  essais 
infructueux  en  io61  et  en  4567. 

vieux  corps.  Nom  donné  aux  régi- 
ments de  Picardie,  Piémont,  Navarre,  Cham- 
pagne, Normandie  et  la  Marine. 

VIGIE.  Matelot  qui  veille  à  bord  d'un 
navire  de  guerre  pour  découvrir  les  objets 
qui  peuvent  se  présenter  à  l'horizon  et  en 
donner  avis. 

VIGILANCE.    Attention  active   et    soi- 


gneuse que  l'on  porte  sur  quelqu'un  ou  sur 
quelque  chose.  Il  est  recommandé  aux  sen- 
tinelles d'être  vigilantes. 

VIGILES.  Soldats  romains  chargés  de 
veiller  la  nuit  dans  les  camps. 

VIGILIARUM.  Tour  d'observation  dan.> 
laquelle  se  plaçaient  les  vigiles  pour  obser- 
ver pendant  la  nuit. 

VIGNE  (Cep  de).  Insigne  du  centurion, 
qui  s'en  servait  pour  châtier  les  soldats 
coupables  de  fautes  légères. 

Les  anciens  employaient,  pour  attaquer 
les  murailles  des  villes  assiégées,  des  vignes 
composées  d'une  charpente  très  légère,  dont 
les  côtés  étaient  garnis  d'osier  et  le  dessus 
était  recouvert  de  cuir  ;  on  en  formait  des 
galeries  ou  berceaux,  à  l'abri  desquels  les 
assiégeants  s'approchaient  à  couvert  des 
remparts  de  la  place. 

VIGUEUR.  Énergie,  force  pour  agir. 
Être  en  vigueur,  se  dit  des  lois,  décrets,  rè- 
glements, etc.,  auxquels  on  doit  se  con- 
former. 

VILLAGES.  Sont  surtout  utilisés  comme 
points  d'appui  d'une  ligne  de  bataille;  ils 
peuvent  l'être  comme  réduits  d'une  grande 
position  ,  comme  postes  d'arrière  -  garde, 
comme  têtes  de  pont,  etc.  De  tout  temps,  ils 
ont  joué  un  rôle  considérable  dans  les  com- 
bats, leur  attaque  ou  leur  défense  constitue 
souvent  l'épisode  principal  d'une  grande 
bataille. 

Les  villages  enlèvent  à  l'assaillant  la  vue 
des  troupes  qui  les  occupent  et  donnent  un 
bon  couvert  contre  les  balles. 

Les  effets  destructifs  de  l'artillerie  sont 
considérables  sur  les  villages  ;  c'est  pour- 
quoi la  défense  doit  être  organisée  de  ma- 
nière à  éviter  les  feux  de  cette  arme.  A  cet 
effet,  les  batteries  de  la  défense  sont  placées 
sur  les  flancs  des  villages,  ou  sur  les  posi- 
tions dominantes  en  arrière  ;  de  cette  façon, 
les  villages  auront  peu  à  souffrir  du  tir  de 
l'artillerie  ennemie,  car  celle-ci  aura  à  ré- 
pondre, avant  tout,  aux  batteries  de  la  dé- 
fense. Ces  dernières  devront  bien  battre  tout 
le  terrain  des  attaques  éloignées  ;  celles  pla- 
cées sur  les  flancs  devront  pouvoir  en  même 
temps  croiser  leurs  feux  en  avant  du  village, 
pour  concourir,  dans  toute  la  mesure  pos- 
sible, à  la  défense  rapprochée  ;  celles  en  ar- 
rière devront  avoir  une  action  puissante  sur 
les  principales  rues  et  places  des  villages, 
ainsi  que  sur  les  débouchés  de  l'arriére.  Si, 
exceptionnellement,  on  plaçait  quelques 
pièces  sur  la  lisière  ou  à  l'intérieur,  pour 
servir  à  la  défense  rapprochée,  il  faudrait 
soigneusement  en  organiser  la  retraite. 

L'organisation  défensive  d'un  village  com- 
prend généralement  une   ligne  de   défense 


VILLAGES. 

extérieure,  deux  lignes  de  défense  intérieure, 
un  réduit  et  une  défense  en  arrière.  Dans 
tous  les  cas,  il  faut  pouvoir  disposer  de 
quatre  heures  au  moins. 

La  première  et  principale  ligne  de  défense 
est  constituée  par  les  clôtures  extrêmes  qui 
entourent  le  village.  Cette  ligne  doit  être 
continue  et  parfaitement  flanquée  par  les 
saillants,  des  demi-redoutes  ou  des  lunettes  ; 
elle  est  établie  à  50  mètres  au  moins  en 
avant  des  maisons,  afin  que  les  défenseurs 
n'aient  pas  à  souQ'rir  des  éclats  de  pierres. 
Si  cette  condition  ne  pouvait  être  remplie, 
il  faudrait  abandonner  les  clôtures  et  se  re- 
porter en  avant  en  créant  la  ligne  de  dé- 
fense extérieure  au  moyen  d'ouvrages  en 
terre  protégés  et  reliés  par  des  abatis.  Les 
couverts  dangereux  sont  détruits,  pour  dé- 
gager le  champ  de  tir  et  enlever  à  l'assail- 
lant tous  les  moyens  de  se  renforcer  pour 
résister  aux  retours  oflfensifs.  On  organise 


842  VILLAGES. 

des  débouchés  et  des  communications  per- 
pendiculaires à  la  ligne  de  défense  ;  les  clô- 
tures parallèles  à  cette  ligne  peuvent  être 
disposées,  s'il  y  a  lieu,  pour  former  des 
lignes  de  défense  successives. 

Cette  première  ligne,  ainsi  que  l'ensemble 
de  l'organisation  défensive,  est  divisée  en 
secteurs  limités  par  des  obstacles  bien  mar- 
qués ;  cette  division  est  nécessitée,  d'abord 
pour  la  bonne  exécution  du  travail,  mais 
surtout  en  vue  de  parer  aux  difficultés  de 
direction  du  combat. 

La  première  ligne  de  l'enceinte  intérieure 
est  constituée  par  le  périmètre  extérieur  des 
maisons,  barricadées  et  crénelées  sur  le 
front  d'attaque,  en  commençant  par  les  plus 
importantes  faisant  saillie  et  qui  peuvent 
ainsi  donner  des  feux  de  front  et  de  flanc. 

Les  rues  sont  également  barricadées 
(fig.  309),  mais  de  manière  à  ne  pas  inter- 
rompre les  communications.  Pour  que  les 


Fig.  309. 


^ 


Si 


BcUùnenis  demotùs. 
BaHmeiUs  Jortifiés. 
ClôUtres  Jartifiées. 
Clotujvs  non/^JoTtdïée^. 
SâtcmeTits  nonfoti/its. 


ù — A       JhaTichées. 

A.hatîs. 
j   ComjniLnicatioTus 
J  I  trcvoers   fer  clôticre^. 


défenseurs  de  la  ligue  extérieure  ne  mas- 
quent pas  en  se  retirant  le  feu  des  bar- 
ricades ,  on  leur  prépare  des  lignes  de 
retraite  qui  pénètrent  dans  des  rentrants 
masqués  et  bien  flanqués  de  la  ligne  de  mai- 
sons. Toutes  les  maisons  jouant  un  rôle  par- 
ticulier sont  organisées  défensivement. 

On  profite  d'une  rue  transversale  en  ar- 
rière, ou  d'un  ruisseau  parallèle  au  front. 


pour    organiser   une  deuxième  ligne  inté- 
rieuie  d'après  les  mêmes  principes. 

On  constitue  un  réduit  au  moyen  d'une 
construction  solide  ou  d'un  groupe  de  mai- 
sons sur  les  derrières  du  village,  en  ayant 
soin  cependant  que  l'emplacement  de  ce  ré- 
duit ne  puisse  être  facilement  deviné  et  par 
suite  détruit  par  l'attaque.  Le  réduit  doit 
bien  battre  les  lignes  de  retraite;   il  doit 


VILLE. 


843 


VIREMENT. 


être  séparé  des  matons  voisines,  ou  du 
moins  ses  défeuseur?  ne  doivent  pas  être 
exposés  au  feu  de  l'ennemi  qui  se  serait 
emparé  de  ces  dernières. 

A  bonne  distance  en  arriére,  et  en  plus 
des  batteries  d'occupation,  on  construit 
quelques  emplacements  pour  recevoir  des 
batteries  de  flanc,  ainsi  que  quelques  tran- 
chées pour  l'infanterie.  On  prépare  égale- 
ment des  brèches  à  la  gorge  du  village  et 
des  positious  successives  de  retraite. 

Il  y  a  lieu  de  faire  remarquer  que,  avec 
la  force  de  pénétration  considérable  de  la 
balle  des  nouveaux  fusils,  des  murs  de 
moins  de  0™,80  seront  facilement  percés 
par  des  balles  isolées  ou  démolis  par  des 
feux  de  salve. 

A  200  mètres  la  balle  traverse  égale- 
ment des  morceaux  de  chêne  de  0™,75. 
Ces  conditions  rendront  plus  difficile  l'orga- 
nisation défensive  des  villages,  exigeront 
non  seulement  un  choix  judicieux  des  mai- 
sons à  organiser,  mais  encore  la  démolition 
de  celles  qui  ne  seraient  pas  en  état  de  ré- 
sister. 

Les  principes  qui  doivent  guider  pour 
l'exécution  du  travail  sont  les  suivants  : 
1°  on  ne  doit  organiser  que  ce  qu'il  est  pos- 
sible de  bien  défendre  avec  l'effectif  dont 
on  dispose  ;  2°  l'importance  des  travaux  est 
subordonnée  au  temps  et  au  nombre  des 
travailleurs  dont  on  dispose  ;  3°  on  doit 
tenir  compte  des  mouvements  que  peut  faire 
l'attaque,  et  organiser  en  conséquence  le 
flanc  ou  les  flancs  exposés  aux  mouvements 
tournants.  Si  le  village  est  intercalé,  une 
portion  des  flancs  est  organisée  pour  flan- 
quer les  intervalles;  s'il  est  isolé  et  réduit 
à  ses  seules  ressources,  il  est  organisé  sur 
tout  son  pourtour  et  le  réduit  est  au  centre  ; 
4°  le  nombre  de  lignes  successives  qu'on  peut 
former  dépend  de  la  dimension  du  village  en 
profondeur,  de  la  direction  de  ses  rues  et 
des  obstacles  divers  qui  peuvent  se  pré- 
senter. 

VILLE.  Agglomération  de  maisons  ren- 
fermant plusieurs  milliers  d'habitants.  Syno- 
nyme de  place  au  point  de  vue  militaire. 

—  fortifiées.  Dans  les  reconnaissances, 
il  y  a  lieu  de  tenir  compte  des  points  sui- 
vants :  relations  des  places  entre  elles  et 
avec  les  mouvements  des  armées;  position 
en  première,  en  deuxième  ligne,  etc.  ;  secours 
qu'elles  peuvent  donner  ou  recevoir  ;  moyens 
de  diriger  ces  secours  suivant  la  direction 
des  attaques  ;  ressources  en  vivres  et  moyens 
de  les  faire  parvenir  ;  convenance  pour  l'éta- 
blissement des  dépôts,  des  hôpitaux  ;  nature 
et  force  des  ouvrages  de  chaque  front  en 
particulier;    terrains    environnants,    avan- 


tages qu'ils  ofi'rent  à  l'attaque  ou  à  la  dé- 
fense ;  positions  à  occuper  par  l'investisse- 
ment. 

VIN.  Liqueur  fermentée  préparée  avec 
le  jus  du  raisin.  Le  vin  est  le  liquide  que 
l'on  distribue  de  préférence  aux  troupes 
françaises.  Il  doit  être  naturel,  non  mélangé 
d'espèces  diverses,  sans  préparation  ou  mix- 
tion, soit  d'esprit  de  vin,  soit  de  toute  autre 
substance.  On  doit  préférer  les  vins  rouges 
secs  et  ceux  dits  de  campagne  à  ceux  dits  de 
chaudière.  Le  vin  doit  être  droit  en  goût, 
parfaitement  limpide  et  soutiré  au  clair-fin  ; 
il  doit  avoir  du  corps  et  une  couleur  pro- 
noncée. Il  doit  contenir  de  7  à  12  p.  100 
d'alcool,  suivant  les  contrées  où  on  le  récolte, 
et  ne  pas  contenir  plus  de  2  p.  100  de 
pkltre.  Il  doit  se  conserver  pendant  un  an 
au  moins,  dans  des  fûts  ou  dans  des  fou- 
dres placés  dans  des  caves  ou  des  selliers 
frais.  Les  récipients  doivent  être  ouillés  tous 
les  mois. 

VINDAS.  Treuil  à  axe  vertical  dans 
lequel  des  leviers  implantés  en  croix  ou  en 
étoile  remplacent  la  manivelle.  Sert  à  tendre 
une  cinquenelle  à  travers  un  cours  d'eau. 

VIOLATION.  Action  d'enfreindre  une 
loi,  un  règlement;  de  manquer  à  un  enga- 
gement, à  un  traité. 

—  d'arrêts.  Se  soustraire  aux  arrêts, 
ne  pas  les  observer. 

—  de  consigne.  ïrangresser  les  ordres 
ou  les  instruclions  qu'on  est  cliargé  de  faire 
exécuter. 

La  violation  de  consigne  en  présence  de 
l'ennemi  ou  des  rebelles  est  punie  de  5  à 
20  ans  de  détention  ;  si  elle  a  lieu  sur  un 
territoire  en  état  de  guerre  ou  de  siège,  la 
peine  est  de  2  à  10  ans  de  travaux  pubUcs, 
et  de  2  mois  à  3  ans  de  prison  dans  tous  les 
autres  cas  (art.  219). 

VIOLENCE.  Les  violences  à  main  armée 
envers  une  sentinelle  ou  une  vedette  sont 
punies  de  mort  ;  si  eUes  ont  lieu  sans  armes, 
mais  en  réunion  de  plusieurs  personnes,  la 
peine  est  de  5  à  10  ans  de  travaux  publics  ; 
sans  armes  et  par  une  seule  personne,  la 
peine  n'est  plus  que  de  1  an  à  5  ans  de  pri- 
son (art.  220). 

VIREMENT.  Opération  de  comptabilité 
qui  consiste  à  s'acquitter,  par  un  simple 
transfert  sur  des  registres,  de  tout  ou  partie 
de  ce  que  l'on  doit.  En  matière  de  budget, 
se  dit  du  report  de  l'excédent  de  crédit  d'un 
chapitre  sur  un  autre  chapitre  dont  le  crédit 
est  insuffisant.  Ce  genre  de  virement  est 
interdit. 

Lors  de  rétablissement  de  la  centralisa- 
tion, on  ouvre  à  ce  registre  un  chapitre 
des  virements  dont  les  totaux  des  recettes 


VIRETON. 

et  des  dépenses  sont  les  mêmes,  et  qui  n'a 
d'autre  but  que  de  ramener  tous  les  fonds 
autres  que  la  solde  à  l'exai-titude  absolue 
des  perceptions,  en  reportant  tous  les  excé- 
dents sur  la  solde. 

VIRETON,  VIREFLÈCHE,  VIRON. 
Noms  donnés  au  moyen  âge  à  de  petites 
flèches  qui  fendaient  l'air  en  tournant  sur 
elles-mêmes  au  moyen  de  plumes  qui  y 
étaient  disposées. 

VIRE  VOLTE.  Synonyme  de  volte-face. 

VIROLE.  Petit  anneau  de  métal  placé  à 
l'extrémité  d'un  manche,  d'une  baguette,  etc. 
Est  aussi  synonyme  de  douille. 

VIS  à  bois.  Tige  de  fer  filetée  avec  tète 
percée  d"une  fente,  qui  a  de  nomlireux  em- 
plois dans  l'armement,  l'ameublement,  les 
affûts,  assortiments,  équipages,  etc. 

—  d'Archiméde.  Sorte  de  vis  sans  fin 
employée  pour  les  épuisements  de  quelque 
importance.  L'inclinaison  est  de  30°  à  40° 
et  le  rendement  de  0,05. 

—  de  culasse.  Vis  en  acier  à  filets  trois 
fois  interrompus,  portée  par  un  volet  mo- 
bile autour  d'une  charnière  placée  sur  le  côté 
gauche  de  la  frette  de  culasse,  et  pouvant 
se  visser  dans  un  écrou  à  filets  trois  fois  in- 
terrompus, pratiqués  dans  le  métal  même 
de  la  pièce  (V.  de  Bange). 

—  de  pointage.  Vis  placée  dans  la  crosse 
de  l'affût  et  qui  sert  pour  le  iwinlage  en 
hauteur. 

—  hollandaise.  Ne  diffère  de  la  vis 
d'Archiméde  que  par  l'indépendance  de  la 
vis  et  de  l'enveloppe,  dont  la  moitié  infé- 
rieure est  seule  conservée. 

VISA.  Formule  qui  se  met  sur  un  acte 
pour  attester  qu'il  a  été  vu  et  vérifié  par 
l'autorité  compétente,  dont  la  signature  rend 
l'acte  authentique  et  valable.  Les  bons  de 
vivres  et  de  fourrages,  établis  par  des  mili- 
taires qui  ne  sont  pas  ofliciers,  doivent  être 
soumis  au  visa  du  sous-intendant  militaire, 
qui  peut  déléguer  un  ofiicier  d'administra- 
tion de  son  bureau.  Les  fonctionnaires  de 
l'intendance  doivent  de  même  apposer  :  un 
visa  de  vérification  sur  les  registres  qu'ils 
arrêtent  ne  i-arietur,  sur  les  pièces  de  recettes 
et  de  dépenses,  d'entrée  et  de  sortie  ;  un  visa 
de  légalisation  de  signature  pour  certifier 
les  signatures  apposées  sur  certains  docu- 
ments ;  un  visa  de  contrôle  sur  les  feuilles 
de  route,  lettres  de  service,  permissions,  etc. 
(Vu  arrivé  à...);  un  visa  de  conformité 
certifiant  la  conformité  d'une  copie  avec  l'ori- 
ginal, conservé  dans  les  archives  du  sous- 
intendant  ou  présenté  par  l'intéressé,  auquel 
il  est  rendu.  Pour  qu'un  ma  soit  valable, 
il  est  nécessaire  que  le  cachet  du  fonction- 


844  VISITE. 

naire  de  l'Intendance  soit  apposé  à  gauche 
de  sa  signature. 

VISÉE.  Direction  de  la  vue  pour  viser. 

VISER.  Regarder  un  but  avec  une  arme 
de  jet,  de  manière  que  le  projectile  vienne 
l'atteindre  (V.  Pointage,  Tir,  Réglage,  Re- 
pérage). Signifie  mettre  un  visa  sur  une 
pièce. 

VISIÈRE.  La  partie  d'un  képi,  d'un 
casque  ou  d'un  shako,  qui  fait  saillie  en 
avant  pour  abriter  le  front  et  les  yeux.  Les 
casques  des  anciens  hommes  d'armes  étaient 
pourvus  d'une  visière  qui  se  haussait  et  se 
baissait,  et  à  travers  laquelle  ils  voyaient  et 
respiraient.  On  donne  également  le  nom  de 
visière  à  une  petite  voûte  placée  en  avant 
d'une  caponniére,  pour  la  protéger  contre  les 
feux  directs  ou  plongeants. 

VISITE.  Action  d'aller  voir  une  personne 
chez  elle,  par  civilité  ou  par  devoir.  Ins- 
pection, examen  d'une  personne  ou  d'une 
chose. 

—  des  armes.  Toutes  les  armes  des 
corps  de  troupe,  tant  en  service  qu'en  ma- 
gasin, sont  visitées,  chaque  année,  par  un 
capitaine  d'artillerie  spécialement  désigné 
par  le  ministre,  et  assisté  d'un  contrôleur 
d'armes.  Cet  officier  signale  au  corps  les 
réparations  à  exécuter,  et  propose  pour  la 
réforme  les  armes  non  réparables.  Ces  der- 
nières sont  versées  à  l'artillerie,  après  au- 
torisation ministérielle. 

—  des  chevaux  et  mulets  (V.  Infir- 
raerie  vétérinaire.  Malade). 

—  de  corps.  On  donne  ce  nom  aux  visites 
faites  par  les  corps  d'officiers  des  troupes  des 
armées  de  terre  et  de  mer,  les  officiers  sans 
troupe,  fonctionnaires  et  employés  de  la 
guerre  el  de  la  marine,  ayant  rang  d'offi- 
ciers, à  certaines  autorités  dont  la  nomen- 
clature est  donnée  à  l'article  253  du  règle- 
ment du  4  octobre  1891  sur  le  service  des 
places.  Les  dispositions  spéciales  à  ces  visites 
sont  indiquées  dans  les  articles  254  à  260 
dudit  règlement. 

—  des  équipages  régimentaires.  Les 
équipages  régimentaires  sont  visités  chaque 
année  par  le  capitaine  d'artillerie  inspecteur 
d'armes.  Cet  officier  établit  un  procès-verbal 
sur  lequel  il  consigne  ses  propositions  ou  ob- 
servations au  sujet  des  réparations  ou  de  la 
réforme  du  matériel  {voitures,  parties  de  voi- 
tures, harnais). 

—  individuelles.  Dans  les  armées  de 
terre  et  de  mer,  les  officiers  généraux  et  hauts 
fonctionnaires  des  divers  services  se  doivent 
réciproquement  des  visites  lorsqu'ils  pren- 
nent possession  de  leur  commandement,  ou 
lorsqu'ils  arrivent  sur  les  lieux  étant  en  mis- 
sion. La  première  visite  est  faite  par  l'infé- 


VITESSE. 


84o 


VITESSE. 


rieur  en  grade,  et,  à  égalité  de  grade  ou  de 
rang,  par  l'arrivant. H.es  dispositions  spé- 
ciales à  ces  visites  sont  indiquées  dans  les 
articles  307  et  308  du  règlement  sur  le  ser- 
vice des  places. 

—  des  malades  (V.  Malade,  Infirmerie 
regimenlaire,  Hôpital,  Certificat  de  visite,  de 
contre-visite). 

—  des  militaires  proposés  pour 
la  retraite,  pour  blessures  ou  infir- 
mités incuralîles.  La  visite  est  faite  en 
présence  du  conseil  d'administration  et  du 
sous-intendant  militaire,  par  deux  médecins 
qui  consignent  leurs  observations  et  leurs 
conclusions  sur  un  certificat  à^xamen,  le- 
quel est  transcrit  sur  le  procès-verbal  dexa- 
men;  le  militaire  est  ensuite  contre-visité, 
en  présence  du  général  et  du  sous-intendant 
militaire,  par  deux  médecins  d'un  grade  su- 
périeur ou  plus  anciens  dans  le  grade  que 
ceux  qui  ont  délivré  le  certifitat  d'examen. 
Ces  deux  médecins  établissent  un  certificat 
de  vérification,  qui  est  transiîrit  au  procès- 
verbal  de  vérification. 

VITESSE.  Rapport  qui  existe  entre  l'es- 
pace parcouru  par  un  mobile  et  le  temps 
que  le  mobile  emploie  pour  parcourir  cet 
espace. 

—  d'arrivée.  Vitesse  du  projectile  au 
point  de  chute. 

—  de  combustion.  Pour  un  grain 
de  poudre  homogène,  sous  une  pression 
constante,  la  quantité  de  matière  brûlée 
par  unité  de  surface  reste  la  même  dans 
des  temps  égaux.  La  vitesse  de  combustion 
augmente  avec  la  pureté  des  matières  pre- 
mières, avec  l'homogénité  du  mélange;  elle 
diminue  avec  l'humidité,  avec  la  densité  de 
la  matière.  Les  poudres  à  charhon  noir 
brûlent  plus  vite  que  les  poudres  à  charbon 
roux.  Le  dosage  a  d'autant  plus  d'influence 
qu'il  s'éloigne  davantage  de  celui  qui  donne 
le  maximum  d'efîet.  La  vitesse  de  combus 
tion  augmente  avec  la  pression  ambiante. 
Si  celle-ci  est  très  faible,  la  poudre  s'en- 
flamme difficilement,  brûle  lentement  et 
sans  explosion. 

—  de  la  lumière.  D'après  des  expériences 
faites  en  1874,  cette  vitesse  est  de  300,400 
kilomètres  ou  75,000  lieues  environ  par 
seconde. 

—  de  l'homme.  D'après  les  règlements 
en  vigueur,  un  fantassin  parcourt  en  une 
minute  86  mètres  au  pas  accéléré,  90  mè- 
tres au  pas  de  route  et  136  mètres  au  pas 
gymnastique.  Ces  données  ne  sont  possibles 
que  pour  un  homme  isolé,  marchant  en 
terrain  horizontal  environ  huit  heures  par 
jour. 

Le  fantassin    chargé    marche    naturelle- 


ment moins  vite;  un  chemin  en  mauvais 
état-,  la  pluie,  le  vent  contraire,  la  tempé- 
rature, diminuent  également  la  distance 
parcourue  en  un  temps  donné.  On  a  calculé 
que  le  nombre  de  pas  diminue  de  10  envi- 
ron à  la  minute  par  chaque  fraction  de  o° 
de  température  à  partir  de  15°.  La  vitesse 
de  marche  d'un  détachement  d'infanterie  est 
d'environ  4  kilomètres,  halte  horaire  com- 
prise. Une  forte  colonne  ou  une  colonne  com- 
posée de  troupes  de  toutes  armes  marche 
à  la  vitesse  de  3,600  mètres  à  l'heure  en- 
viron, halte  horaire  comprise. 

—  des  transports  en  chemin  de  fer. 
Les  transports  de  matériel  sont  exécutés, 
suivant  les  ordres,  eu  vitesse  accélérée  ou 
en  petite  vitesse.  La  grande  vitesse  ne  peut 
être  ordonnée  que  dans  des  cas  exception- 
nels ;  la  vitesse  accélérée  est  employée  en 
cas  d'urgence,  ou  pour  de>  colis  pesant 
moins  de  10  kilogr.  ;  en  dehors  de  ces  cas, 
on  emploie  la  petite  vitesse. 

—  d'inflammation.  Cette  vitesse,  c'est- 
à-dire  la  rapidité  de  communication  du  feu 
à  la  surface  d'un  giaiu,  ou  d'un  grain  à 
l'autre,  est  éminemment  variable  avec  l'état 
physique  de  la  matière  et  les  circonstances 
dans  lesquelles  celle-ci  se  trouve  ;  elle  aug- 
mente avec  la  pression  ambiante  ;  elle  varie 
en  sens  inverse  de  la  grosseur  du  grain,  du 
lissage,  de  la  densité,  et  est  moins  grande 
pour  les  poudres  à  charbon  roux  que  pour 
les  poudres  à  charbon  noir.  Dans  les  tubes 
résistants,  la  grosseur  des  grains  parait  faci- 
liter l'inflammation.  Dans  les  bouclies  à  feu, 
la  vitesse  d'inflammation  est  considérable, 
surtout  lorsque  la  charge  ne  remplit  pas 
exactement  la  chambre  et  que  les  gaz  peu- 
vent aisément  se  répandre  entre  les  grains. 
Pour  les  traînées  de  poudre,  la  vitesse  croit 
avec  le  poids  de  la  poudre  par  unité  de  lon- 
gueur et  à  mesure  que  la  fermeture  est  plus 
hermétique,  si  un  obstacle  empeclie  la  libre 
expansion  des  gaz  sans  cependant  s'opposer 
complètement  au  départ  de  l'air. 

—  du  cheval.  Un  cheval  parcourt,  dans 
une  minute,  100  mètres  au  pas,  230  mè- 
tres au  trot  et  300  mètres  au  galop. 

—  du  son.  A  0",  elle  est  de  330™,9 
par  seconde  dans  l'air  ;  elle  augmente  ou 
diminue  de  0™,626  pour  chaque  degré  de 
température  en  plus  ou  en  moins  entre  25° 
ou  -(-  30°.  Elle  est  de  1435  mètres  dans 
l'eau;  dans  la  fonte,  elle  est  égale  à  10 
fois  1/2  la  vitesse  dans  l'air.  Le  chrono- 
graphe  Le  Boulengè  est  fondé  sur  la  vitesse 
du  son  pour  la  mesure  des  distances. 

—  initiale.  Vitesse  du  projectile  à  sa 
sortie  du  canon.  On  l'exprime  par  le  nombre 
de  mètres  qu'il  parcourrait  pendant  la  pre- 


VIVANDIER.  8 

inière  seconde  de  sa  course,  si  rien  ne  venait 
modifier  son  mouvemeut.  On  mesure  les 
vitesses  imprimées  aux  projectiles  à  l'aide 
du  chronographe  Le  Boulenijé,  en  prenant  la 
moyenne  d'un  certiin  nombre  de  coups,  et 
on  compare  la  vitesse  ainsi  obtenue  à  celle 
que  donne  une  poudre  type  tirée  dans  des 
conditions  identiques. 

Le  chronographe  Le  Boulengê  fait  connaître 
la  vitesse  du  projectile  d'après  le  temps  qu'il 
met  à  parcourir  l'intei-valle  compris  entre 
deux  points  de  sa  trajectoire.  En  chacun  de 
ces  points  est  placé,  perpendiculairement  à 
la  ligne  de  tir,  un  cadre  dans  lequel  passe 
un  fil  de  cuivre  très  fin,  allant  et  revenant 
plusieurs  fois  enti  e  deux  côtés  opposés  et 
ne  laissant  que  des  intervalles  inférieurs  au 
demi-diamètre  du  projectile.  Un  courant 
électrique  parcourt  ce  fil  ;  il  est  interrompu 
au  moment  où  le  projectile  traverse  le 
radre  (V.  Le  Boulengê). 

Pour  les  vitesses  initiales  des  fusils, 
V.  Fïisils  ;  pour  celles  des  bouches  à  feu, 
V.  Nomenclature  des  bouches  à  feu;  pour 
celles  des  revolvers,  V.  Revolvers. 

—  restante.  Vitesse  que  le  projectile 
conserve  en  un  point  déterminé  de  son  trajet 
en  l'air,  c'est  à-dire  l'espace  qu'il  parcour- 
rait dans  une  seconde  si,  à  ce  moment,  la 
résistance  de  l'air  venait  à  cesser. 

En  mécanique,  la  vitesse  d'un  corps  est  le 
rapport  de  l'espace  parcouru  au  temps  em- 
ployé à  le  parcourir. 

VIVANDIER,  ère.  V.  Cantinier,  Can- 
linière. 

VIVRES.  Provisions  de  bouche  et  de 
toutes  les  choses  servant  à  la  nourriture  des 
hommes.  Le  service  des  vivres  comprend  : 
1°  les  vivres-pain  ;  2°  les  vivres-viande  ; 
3°  les  vivres  de  campagne  ou  petits  vivres  ; 
4°  les  liquides. 

Les  vivres-pain  se  composent  du  pain 
et  de  ses  succédanés,  le  jjain  biscuilé  et  le 
biscuit.  Sur  le  pied  de  paix,  il  est  alloué  une 
ration  de  pain  ou  biscuit  à  chaque  homme 
de  troupe  présent  au  corps,  à  l'exception 
des  sous-officiers  qui  peuvent,  sur  leur  de- 
mande, percevoir  une  indemnité  représen- 
tative de  pain.  Sur  le  pied  de  guerre,  le 
pain  est  dû  à  tous  les  militaires,  y  compris 
les  officiers. 

Les  vivres-viande  comprennent  la 
viande  fraîche,  les  cotserves  de  viande  et  les 
salaisons  {lard  ou  bœuf  salé).  Sur  le  pied  de 
paix,  il  est  alloué  à  chaque  homme  de  troupe 
présent  au  corps  une  ration  de  viande  ou 
une  indemnité  représentative  de  cette  ration  ; 
sur  le  pied  de  guerre,  la  viande  est  distri- 
buée en  nature  à  tous  les  militaires,  y  com- 
pris les  officiers. 


î  VOIE. 

Les  vivres  de  campagne  ou  petits  vivres 

comprennent  le  café,  le  sucre,  le  riz,  le  sel, 
les  légumes  secs  [haricots,  pois,  lentilles), 
les  potages  condensés  (saucisses  Boissonnet)  et 
la  graisse  ou  saindoux.  Sur  le  pied  de  paix, 
il  est  alloué  gratuitement  aux  hommes  de 
troupe  1/4  de  ration  de  sucre  et  1/4  de 
ration  de  café  ;  le  complément  de  la  ration 
est  acheté  au  compte  de  V  ordinaire,  de 
même  que  les  autres  vivres  de  ^ordinaire  ; 
les  distributions  de  vivres  de  campagne  qui 
sont  faites  pour  permettre  le  renouvelle- 
ment des  approvisionnements  ont  lieu  à  titre 
remboursable.  Sur  le  pied  de  guerre,  tous 
les  militaires^  y  compris  les  officiers,  ont 
droit  aux  vivres  de  campagne. 

Les  liquides  sont  le  vin.  Veau-de-vie,  le 
cidre,  la  bière  et  Veau.  Sur  le  pied  de  paix, 
les  hommes  de  troupe  seuls  ont  droit  aux 
liquides,  dans  certaines  circonstances  (V.  Li- 
quides). Sur  le  pied  de  guerre,  les  officiers 
ont  également  droit  aux  distributions  de  li- 
quides lorsqu'il  en  est  fait,  d'après  l'ordre 
du  général  en  chef  ou  du  gouverneur  d'une 
place  forte. 

Sur  le  pied  de  guerre,  les  officiers  parti- 
cipent à  toutes  les  distrihutions  de  vivres  et 
de  liquides  faites  aux  hommes  de  troupe. 
Ils  ont  droit  à  un  nombre  de  rations  fixé  par 
le  tarif  du  23  janvier  1883,  de  la  manière 
suivante  ;  officier  général,  4  rations;  offi- 
cier supérieur,  3  ;  capitaine,  2  ;  lieutenant 
ou  sous-lieutenant,  1  ration  d/2.  Ce  tarif 
est  applicable  aux  assimilés  pour  la  solde. 
(  V.^  limentation.  Approvisionnement,  Ration, 
Ravitaillement,  Tarif.) 

—  de  r ordinaire.  (V.  Ordinaire). 

—  du  sac,  du  convoi  régimentaire,  des 
convois  administratifs,  etc.  {V.  Approvision- 
nements). 

VIVRIERS.  Nom  que  l'on  donnait  an- 
ciennement aux  commis  aux  vivres. 

VOIE.  Ecartement  des  roues  Celle  des 
équipages  rêgimentaires  est  de  1™,.*>2,  me- 
surée du  dedans  d'une  jante  au  dehors  de 
l'autre,  ou  du  milieu  au  milieu  des  jantes. 

—  de  communication.  (V.  Communi- 
cations, Chemins,  Destructions,  Réparations, 
Roules. 

—  ferrée.  (V.  Aiguille,  Ballast,  Block- 
sgstéme,  Chemin  de  fer,  Cliangement  de  voie. 
Destruction  des  voies  ferrées.  Gare,  Pose  de 
la  voie,  Quai,  Rail,  Réparation  des  voies  fer- 
rées, Réseaux  ferrés,  Réservoirs  d'eau.  Ser- 
vice de  marclie.  Signaux,  Transports  par 
chemin  de  fer,  Traverse,    Traversée  de  voie. 

—  ordinaire.  Chemin,  chaussée,  route 
par  où  l'on  va  d'un  lieu  à  un  autre.  Se  dit 
par  opposition  à  voie  ferrée .  Les  voies  ordi- 
naires sont  employées  par  les    hommes  de 


VOIES  DE  FAIT. 


847 


VOLTE. 


troupe  isolés,  qui  ont  à  accomplir  uu  trajet 
inférieur  à  37  kilomètiiip,  et  par  les  déta- 
chements qui  ont  moins  de  quatre  étapes  à 
parcourir. 

—  romaine.  Route  construite  par  les 
anciens  Romains,  et  qui  présente  de  longues 
parties  en  lignes  droites. 

VOIES  de  fait.  Les  voies  de  fait  envers 
un  supérieur,  avec  préméditation  et  guet- 
apens,  entraînent  la  mort  avec  dégradation 
militaire;  commises  sous  les  armes  envers 
son  supérieur,  elles  sont  punies  de  mort, 
ainsi  que  lorsqu'elles  sont  commises  pendant 
le  service  ou  à  l'occasion  du  service.  Com- 
mises hi>rs  du  service  et  sans  que  cela  soit 
à  l'occasion  du  service,  la  peine  est  de  3  à 
10  ans  de  travaux  publics  (art.  223). 

Les  voies  de  fait  envers  un  inférieur  sans 
motif  légitime  sont  punies  de  2  mois  à 
o  ans  de  prison  (art.  229). 

"VOIRIE.  L'ensemble  des  voies  de  com- 
munication par  terre  et  par  eau. 

Service  publie  qui  a  pour  objet  l'entretien 
de  toutes  les  voies  de  communication  par 
terre. 

VOITURE.  Fe'/ijcu/e  servant  au  transport 
des  marchandises,  du  matériel  (V.  Lettre  de 
voiture).  Se  dit  dans  un  sens  plus  particulier 
de  tout  appareil  monté  sur  roues,  et  ordi- 
nairement traîné  par  des  chevaux.  Par  ex- 
tension, ce  nom  est  donné  également  aux 
imgons  servant  au  transport  du  personnel. 

Les  voitures  qui  entrent  dans  la  composi- 
tion des  équipages  régimentaires  des  corps 
de  troupe  sont  :  les  voitures  régimen- 
taires et  les  voitures  de  compagnie  à  deux 
roues,  les  voitures  médicales,  les  voitures 
d'ambulance,  les  fourgons  et  les  forges  de 
campagne.  L'artillerie  et  le  génie  ont  en 
outre  des  voitures  spéciales,  telles  que  cais- 
sons, chariots,  prolonges,  voitures  de  section, 
triqueballe,  etc.  ;  les  convoh  administratifs 
utilisent  les  fourgons  du  train  et  les  voitures 
de  réquisition  (V.  Recensement,  Réquisition 
des  chevaux  et  des  voilures). 

VOL.  Le  vol  des  armes  et  des  munitions 
appartenant  à  l'État,  de  l'argent  de  l'ordi- 
naire, de  la  solde,  des  deniers  ou  effets 
quelconques  appartenant  à  des  militaires  ou 
à  l'État,  si  le  coupable  en  est  comptable,  est 
puni  de  5  ans  à  20  ans  de  travaux  forcés  ; 
en  cas  de  circonstances  atténuantes,  la  peine 
varie  entre  5  et  10  ans  de  réclusion  et  3  à 
5  ans  de  prison.  Si  le  coupable  n'est  pas 
comptable  des  objets,  il  est  puni  de  5  ans  à 
10  ans  de  réclusion,  et,  en  cas  de  circon- 
stances atténuantes,  de  1  an  à  5  ans  d'em- 
prisonnement (art.  248). 

Le  vol  chez  l'hôte  est  puni  de  5  à  10  ans 


de  réclusion,  ou,  en  cas  de  circonstances  at- 
ténuantes, de  1  à  5  ans  de  prison. 

Les  vols  qualifiés  par  le  Code  pénal  ordi- 
naire entraînent,  suivant  les  circonstances, 
les  travaux  forcés  à  perpétuité,  les  travaux 
forcés  à  temps,  la  réclusion  ou  l'emprison- 
nement (art.  248).  (V.  Événement  de  force 
majeure). 

VOLÉE.  Partie  du  canon  allant  des  tou- 
rillons à  la  tranche. 

VOLET.  Partie  du  casque.  Sorte  de  petite 
flèche  employée  au  moyen  âge. 

VOLONTAIRE.  Celui  qui  sert  dans  une 
armée  sans  y  être  obligé  par  la  loi  (V.  Enga- 
gements volontaires).  Les  indigènes  des  régi- 
ments de  tirailleurs  algériens,  annamites, 
sénégalais,  tonkinois,  ainsi  que  ceux  des  ré- 
giments de  spahis,  sont  tous  des  volontaires; 
il  en  est  de  même  des  hommes  de  troupe  de 
nos  régiments  étrangers.  Les  anciennes  ar- 
mées, jusqu'en  1798,  furent  presque  exclu- 
sivement composées  de  volontaires  ;  il  faut 
toutefois  reconnaître  que  la  plupart  de  ces 
volontaires,  jusqu'en  1789,  étaient  enrôlés 
par  des  raccoleurs  qui  avaient  recours  à  tous 
les  moyens,  même  les  moins  avouables. 
C'est  par  suite  de  l'insuffisance  numérique 
des  volontaires  que  l'on  établit  la  con- 
scription, comme  moyen  de  recrutement,  en 
1798. 

—  d'un  an.  La  loi  du  27  juillet  1872 
sur  le  recrutement,  avait  admis  que  cer- 
taines catégories  de  jeunes  gens,  ayant  sa- 
tisfait aux  conditions  d'un  examen  déter- 
miné, ou  sortant  de  certaines  écoles, 
pourraient  contracter  uu  engagement  volon- 
taire d'un  an,  en  payant  une  somme  de 
1300  francs  pour  leur  entretien.  Ces  volon- 
taires, à  l'expiration  de  leur  année  de  ser- 
vice actif  étaient  versés  dans  la  disponibilité 
de  l'armée  active  pendant  quatre  ans,  pas- 
saient ensuite  dans  la  ré>erve,  puis  dans 
l'armée  territoriale  avec  les  hommes  de  leur 
classe  de  recrutement.  Cette  institution  anti- 
démocratique ne  donna  pas  les  résultats 
qu'on  en  espérait  et  fut  supprimée  par  la 
loi  du  13  juillet  1889. 

VOLONTARIAT.  L'institution  des  vo- 
lontaires ;  le  temps  pendant  lequel  un  vo- 
lontaire accomplit  son  service  actif. 

VOLTE.  Terme  de  manège  désignant  le 
mouvement  du  cheval  décrivant  un  cercle 
de  la  piste  au  milieu  du  manège.  La  voUe 
de  piste  est  celle  que  décrit  le  cheval  sans 
aller  de  côté,  les  hanches  suivant  les 
épaules  ;  dans  la  rolte  renversée,  le  cheval  a 
la  tête  tournée  vers  le  centre  et  décrit  le 
petit  cercle  avec  les  pieds  de  devant  et  le 
grand  cercle  par  ceux  de  derrière.  En  terme 


VOLTIGE. 


84-8 


VRILLE. 


d'escrime,  la  volte  signifie  qu'on  tourne  sur 
le  pied  gauche  pour  éviter  le  coup. 

—  face.  Faire  face  à  l'ennemi  qui  pour- 
suit, pour  l'arrêter. 

Dans  l'escrime  à  la  baïonnette,  on  exécute 
des  volte-face  à  droite  ou  à  gauche.  Ce  mou- 
vement consiste  à  tourner  à  droite  (gauche) 
sur  la  pointe  du  piid  droit  et  à  jeter  le  pied 
gauche  perpendiculairement  en  arrière,  à 
0"i,50;  on  achève  la  volte  sur  la  pointe  du 
pied  gauche  et  l'on  rapporte  le  pied  droit  en 
arrière  et  à  sa  distance  ;  on  reprend  en 
même  temps  la  position  de  la  garde. 

VOLTIGE.  En  terme  de  manège,  la  vol- 
tige comprend  tous  les  exercices  faits  sur  un 
cheval,  dans  le  but  de  donner  aux  cavaliers 
de  la  souplesse  et  de  la  force,  en  leur  ap- 
prenant à  bien  monter  dans  toutes  les  posi- 
tions avec  ou  sans  étriers. 

Tous  les  corps  de  troupe  à  cheval  sont 
pourvus  d'un  matériel  fixe  et  d'un  matériel 
mobile  de  voltige,  au  compte  de  la  masse 
d'entretien  du  harnachement  et  ferrage. 

VOLTIGEURS.  Compagnies  d'infanterie 
d'élite  créées  par  Napoléon  en  1804.  De  pe- 
tite taille,  légers,  rompus  aux  exercices,  ils 
étaient  destinés  à  combattre  en  tirailleurs. 
Au  début,  ils  furent  destinés,  comme  les  vé- 
lites  romains,  à  être  transportés  rapidement, 
par  la  cavalerie,  sur  les  points  où  leur  pré- 
sence pouvait  être  nécessaire.  Il  y  en  avait, 
en  1814,  19  régiments,  qui  furent  alors 
supprimés.  L' infanterie  légère  remplaça  les 
voltigeurs,  et  ceux-ci  reparurent  sous  forme 
de  régiments  dans  la  garde  impériale  de  Na- 
poléon III  et  de  compagnies  dans  chaque 
bataillon  d'infanterie,  jusqu'en  1 866,  époque 
à  laquelle  ils  furent  remplacés,  ainsi  que 
les  grenadiers,  par  les  soldats  de  1'''^  classe. 

—  algériens.  C'est  le  nom  donné  à  deux 
compagnies  d'infanterie,  ciéées  par  décret 
du  1<''' octobre  1849,  pour  servir  d'auxiliaires 
à  \d  gendarmerie  d'Afrique.  Ces  compagnies 
ne  se  sont  pas  renouvelées. 

—  corses.  Bataillon  institué  par  ordon- 
nance du  6  novembre  1822,  pour  aider  la 
gendarmerie  de  la  Corse  à  réprimer  le  ban- 
ditisme dans  cette  île.  Ce  corps,  qui  a  rendu 
d'excellents  services  et  qui  était  l'objet  d'un 
recrutement  spécial,  a  été  supprimé  par  dé- 
cret du  23  avril  1850  et  remplacé  par  le 
bataillon  de  gendarmerie  mobile. 

VOTE  des  militaires.  Le  droit  de  vote 
est  interdit  aux  militanes  en  activité  de  ser- 
vice, sauf  dans  le  cas  où  ils  sont  en  congé 
régulier  (et  non  en  permission),  à  l'endroit 
de  leur  dernier  domicile  (V.  Étal  légal  des 
militaires) . 

VOUGE,  VOULGE,  VOULGUE.  Sorte 
d'épieu,  à  fer  large  et  pointu  emmanché  à 


une  hampe  de  3  mètres,  dont  plusieurs 
corps  de  francs-archers  furent  armés  du 
temps  de  Louis  XI. 

VODSSOIR.    Élément  d'une  voûte  (V. 

Cowpole). 

VOUTE.  Construction  en  maçonnerie 
faite  en  forme  de  courbe.  11  existe  dans 
la  fortification  de  nombreuses  constructions 
voûtées,  pour  le  passage  des  portes,  po- 
ternes, et  surtout  dans  les  forts  créés  de- 
puis 1870,  pour  servir  de  logements,  de 
magasins  et  d'abris.  La  voûte  en  plein 
cintre  est  celle  dont  la  section  est  un  demi- 
cercle  ;  elle  est  surlmussée  quand  la  hauteur 
du  berceau  ou  partie  voûtée  est  plus  grande 
que  la  largeur,  et  surbaissée  dans  le  cas  con- 
traire. Elle  est  en  plate-bande,  quand  l'in- 
trados est  horizontal,  en  ogive  quand  chaque 
côté  d'une  voûte  surhaussée  a  pour  centre 
le  point  de  naissance  de  la  courbe  du  côté 
opposé^  la  voi'ite  d'arête  est  produite  par  la 
rencontre  de  deux  berceaux  partant  du  même 
plan  et  ayant  même  hauteur  ;  celte  voûte 
est  dite  en  arc  de  cloître  quand  elle  est  des- 
tinée à  couvrir  l'espace  compris  entre  quatre 
murs  ;  la  voûte  sphérique  a  pour  section  un 
demi-cercle  en  tout  sens,  etc. 

tunnel  (V.  Capoanière). 

VUORGE.  Sorte  de  faux  dont  on  se  ser- 
vait au  moyeu  âge  comme  arme  blanche. 

VOYAGE.  Le  chemin  qu'on  fait  pour 
aller  d'un  lieu  à  un  autre  lieu  qui  est  éloi- 
gné. Les  militaires  isolés  qui  se  déplacent 
par  ordre  supérieur  voyagent  soit  par  les 
voies  ordinaires,  soit  par  les  diligences,  soit 
par  chemins  de  fer,  soit  par  ces  différents 
moyens  de  locomotion  combinés,  suivant  les 
cas.  Ils  ont  droit  à  une  indemnité  de  frais 
de  route  (V.  Feuille  de  route).  Les  détache- 
ments voyagent,  soit  par  les  voie?,  ordi- 
naires, soit  par  les  voies  ferrées.  Ils  ont 
droit  à  la  solde  des  troupes  en  route  pen- 
dant toute  la  durée  du  déplacement  (Voir 
Feuille  de  route,  Mandat  d'étape,  Marche 
(service  de).  Transports).  Les  isolés  et  les 
détachements  qui  ont  à  faire  des  voyages 
nécessitant  une  traversée  doivent  se  confor- 
mer aux  dispo:^itions  prescrites  pour  les 
transports  maritimes. 

VBAC.  Marchandise,  matériel  que  l'on 
transporte  pêle-mêle,  sans  l'envelopper,  ni 
l'emballer.   . 

VRILLE.  Espèce  de  tarière,  en  forme  de 
spirale,  dont  on  fait  usage  dans  l'armée 
pour  percer,  dans  les  tvagons  à  marchan- 
dises aménagés  pour  le  transport  des 
hommes  en  temps  de  guerre,  des  tious  pour 
recevoir  des  pitons  auxquels  on  suspend  les 
armes.   Les  corps  de  troupe  sont  pourvus. 


VUE. 


849 


WANZL. 


dès  le  temps  de  pais,  des  vrilles  et  des  pi- 
tons qui  leur  sont  ndlessaires  pour  le  cas 
d'une  mobilisation. 

VUE.   La  fonction  de  l'œil  par  laquelle 
nous   percevons  la  lumière  et  les  couleurs. 


Les  vices  et  les  lésions  des  organes  de  la  vue 
qui  motivent  Vexemplion  ou  la  réforme  sont 
énumérés  et  décrits  sommairement  dans  l'in- 
struction ministérielle  du  17  mars  1890  (art. 
8o  à  100)  (V.  Appréciation  des  distances). 


w 


WAGON.  Sorte  de  voiture  qui  sert  au 
transport  du  personnel  et  du  matériel  sur 
les  chemins  de  fer.  Toutefois,  pour  éviter 
les  confusions  dans  le  langage  militaire, 
toujours  si  clair,  on  a  désigné  sous  le  nom 
de  voitures  les  véhicules  destinés  au  trans- 
port du  personnel,  et  sous  le  nom  de 
wagons,  les  véhi'ules  destinés  au  transport 
des  animaux  et  du  matériel.  Les  '.vagons  se 
composent  d'une  caisse,  de  modèle  variable, 
et  d'un  train  de  voiture  d'une  construction 
à  peu  près  semblable  pour  tous.  Les  wagons 
n'ont  généralement  que  quatre  roues  avec 
3™, 60  d'entr'axe  environ,  cependant  on 
trouve  des  voitures  à  6  roues  sur  une  partie 
du  réseau  de  P.-L.-M.;  il  en  existe  égale- 
ment en  Angleterre  et  en  Allemagne,  mais 
on  semble  _v  avoir  renoncé  pour  les  con- 
structions neuves.  Le  train  de  voiture  com- 
prend ;  1°  le  châssis  ordinairement  en  bois, 
mais  quelquefois  aussi  met  illique,  reposant 
sur  des  ressorts  de  suspension  par  le  moyen 
d'attaches  et  de  menottes;  2°  les  appareils 
de  suspension  et  de  traction  comprenant  les 
ressorts,  les  tampons,  les  clMines  de  sûreté, 
les  freins;  3°  le  support,  c'est-à-dire  les 
essieux  avec  leurs  roues  à  bandages  tronco- 
niques  munis  d'un  mentonnet  du  côté  exté- 
rieur. 

Les  voitures  de  l'^  classe  sont  réservées 
aux  officiers  supérieurs,  celles  de  2^  classe 
aux  ofliciers  subalternes,  celles  de  3^  classe 
aux  hommes  de  troupe.  Cette  règle  n'est 
pas  obligatoire  pour  les  transports  straté- 
giques; les  officiers  de  tout  grade  doivent 
s'embarquer  dans  les  voitures  disponibles  à 
l'heure  fixée  pour  le  départ  du  train.  Les 
hommes  armés  et  équipés  n'occupent  dans 
chaque  compartiment  que  8  places  pour  les 
armes  spéciales  et  9  places  sur  10,  pour 
l'infanterie;  les  places  restantes  sont  desti- 
nées au  rangement  des  effets.  Dans  le  cas 
d'insuffisance  de  voitures  à  voyageurs,  les 
hommes  de  troupe  peuvent  être  embarqués 
dans  des  wagons  à  marchandises,  couverts 
et  aménagés  comme  l'indiquent  les  plan- 
ches I  à  VI  annexées  à  l'instruction  minis- 
térielle du   12  juin  1890  sur  le  service  des 


transports  (B.  0.,  p.  r.,  pages  1399  à  1410). 
Un  cartouche  disposé  à  l'extérieur,  indique 
le  nombre  d'hommes  que  chaque  wagon 
peut  contenir  ;  ce  chiffre  s'applique  à  toutes 
les  armes. 

Pour  le  transport  des  chevaux,  on  em- 
ploie habituellement  les  wagons  couverts  à 
bestiaux  et  à  marchandises;  les  chevaux 
sont  placés  parallèlement  à  la  voie  toutes 
les  fois  que  c'est  possible,  c'est-à-dire  lors- 
que les  wagons  ont  au  moins  o™,40  de  lon- 
gueur, et  perpendiculairement  à  la  voie 
lorsque  les  wagons  ont  moins  de  o'",40  de 
longueur.  En  cas  d'urgence,  si  les  wagons 
couverts  font  défaut,  on  peut  employer  des 
wagons  découverts,  à  hautes  ridelles.  Les 
wagons-écuries  sont  réservés  pour  les  che- 
vaux d'officier»  et  les  chevaux  difficiles.  Le 
nombre  de  chevaux  qui  peuvent  être  placés 
dans  un  wagon  à  bestiaux  ou  à  marchan- 
dises est  inscrit  dans  un  cartouche  placé 
sur  le  côté  du  wagon.  Ce  nombre  doit  être 
diminué  de  deux  unités  pour  les  cuirassiers 
et  pour  les  gendarmes  (voir  planches  YIII  à 
X  i!e  l'instruction  précitée,  D.  0.,  p.  r.. 
pages  1413  a  1417). 

Les  bagages  des  corps  sont  chargés  dan^ 
des  fourgons  ou  dans  des  wagons  couverts 
les  voitures  de  toute  espèce  sont  chargées 
sur  des  wagons  plats.  Ces  derniers  doivent 
être  pourvus,  par  les  soins  des  compagnies, 
de  prolonges  et  de  cales  en  bois  destinées  à 
assujettir  les  chargements.  Les  approvision- 
nements sont  transportés  sur  des  wagons  à 
marchandises.  Les  wagons  découverts  doi- 
vent être  munis  de  bâches  ou  de  prélarts 
pour  abriter  les  denrées  et  les  matières  qui 
craignent  la  pluie. 

WÀNZL  (fusil).  Arme  transformée,  du 
calibre  de  14™"°,  à  bloc  mobile  autour  d'une 
charnière  transversale  antérieure,  broche 
reliée  au  chien  et  pénétrant  dans  le  bloc 
pour  le  maintenir  fermé  au  moment  de  la 
percussion  ;  ressort  de  bloc  placé  sur  le  côté 
gauche  et  à  l'extérieur  de  la  boite  de  cu- 
lasse, agissant  sur  l'oreille  gauche  du  bloc, 
qui  est  taillée  en  cœur  de  manière  à  activer 
les  mouvements  de  la  culasse  mobile  et  à 

54 


VTERDER. 


850 


^WINCHESTER. 


lui  donner  de  la  stabilité  dans  ses  2  mou- 
vements d'ouverture  et  de  fermeture;  extrac- 
teur mobile  dans  une  glissière  et  entraîné 
par  un  tenon  vissé  dans  l'oi-eille  gauche  du 
bloc.  Cartouche  ù  inflammation  périphé- 
rique. Baïonnette  à  longue  douille  et  lame 
de  sabre. 

Ce  fusil  servait  à  l'armement  de  l'infan- 
terie et  des  troupes  de  la  landwehr  et  de  la 
lansturm  de  l'armée  austro-hongroise.  Il  y 
avait  une  carabine  de  chasseurs  du  même 
modèle  et  un  fusil  de  rempart  Wanzl 
(Albini).  Cet  armement  a  dû  être  remplacé 
par  des  armes  du  système  Werndl. 

WERDER  (fusil).  Arme  à  bloc  (trans- 


formée en  1869),  du  genre  dit  à  culasse 
tombante,  établie  pour  le  lir  d'une  cartou- 
che métallique  à  inflammation  centrale.  Le 
canon  du  calibre  de  H™"  à  4  rayures,  tire 
la  cartouche  Marcou.  11  y  a  une  caraiioe  de 
cavalerie  du  même  modèle. 

Destiné  à  l'armement  du  landsturm  des 
troupes  bavaroises. 

WERNDL  (fusil).  Arme  à  barillet  pour 
cartouche  métallique  à  inflammation  cen- 
trale; calibre  H™m  ç^  5  rayures.  Le  barillet, 
ou  pièce  de  fermeture,  est  un  cylindre  massif 
avec  dégagement  pour  l'introduction  de  la 
cartouche  ;  il  est  logé  dans  une  boîte  de  cu- 
lasse   demi  -  cylindrique,  tournant    autoiir 


Fii;.  310. 


d'un  axe  inférieur  et  parallèle  à  l'axe  du 
canon  (jig.  310).  La  cartouche,  du  système 
Roth,  est  à  percussion  périphérique.  La  pla- 
tine présente  l'inconvénient  d'être  indépen- 
dante du  système  de  fermeture.  Il  y  a  éga- 
lement une  carabine  et  un  mousqueton  du 
même  système. 

Cette  arme,  constituant  l'armement  nor- 
mal des  troupes  d'infanterie  autrichienne, 
vient  d'être  remplacée  par  le  fusil  à  répéti- 
tion Mannlicher  et  servira  pour  les  troupes 
territoriales. 

WESTLEY-RICHARD  (carabine).  Ca- 
rabine en  usage  au  Portugal  ;  calibre  de 
11™"", 5,  avec  8  rayures  au  pas  de  0™,50; 
elle  se  charge  par  la  culasse  et  tire  une  car- 
touche combustible  à  capsule  séparée.  Le 
bloc  se  relève  autour  d'une  charnière  trans- 
versale antérieure,  et  il  est  prolongé,  à  l'ar- 
rière, par  un  levier  qui  sert  à  le  manœuvrer. 
La  tête  mobile  est  en  cuivre,  et  la  platine  à 
percussion  est  du  genre  dit  en  avant. 


WETTFREN  (V.  Poudre). 

WINCHESTER.  11  existe  en  France  une 
carabine  et  un  fusil  Winchester  pouvant 
être  employés  éventuellement.  Ce  sont  des 
armes  à  répétition  du  calibre  de  10™™, 7  pour 
cartouche  métallique  à  amorce  périphérique. 
Le  tube-magasin,  placé  sous  le  canon,  con- 
tient 16  cartouches.  Des  leviers  articulés  re- 
lient la  culasse  mobile  au  levier-pontet,  de 
telle  sorte  que  la  rotation  de  celui-ci  pro- 
duise la  translation  de  la  culasse  mobile 
suivant  son  axe.  Le  percuteur  est  formé  de 
deux  parties  :  une  tige  cylindrique  et  une 
rosette-écrou  portant  a  l'avant  2  pointes  qui 
produisent  la  percussion.  L'extrémité  posté- 
rieure du  percuteur  soulève  le  chien  et  le 
conduit  à  l'armé  pendant  le  mouvement  de 
la  culasse  mobile.  L'auget,  qui  amène  les 
cartouches  du  magasin  à  l'entrée  de  la 
chambre,  est  soulevé  dans  une  glissière  ver- 
ticale par  un  levier  commandé  Itri-mêmc  par 
le  levier-pontet. 


XANTHINE. 

% 


8M 


X 


ZONE. 


XANTHINE  (V.  Garance). 

XÉNAGIE  ou  KÉNAGIE.  Partie  de  la 
phalange  grecque  comprenant  2  psilagies 
formées  en  carré  de  16  sur  16  et  contenant 
256  hommes  armés  à  la  légère.  Il  pouvait 
se  diviser  en  2  pi'nlacosiarclUes. 

XYLOGRAPHIE.  L'art  de  graver  sur 
bois,  d'imprimer  avec  des  planches  de  bois 
où  les  lettres  sont  gravées  en  relief. 

XYSTOPHORES.  Troupes  formant  une 


division  particulière  du  corps  des  dix  mUle 
dans  l'ancienne  armée  des  Perses. 

XYLOÏDINE.  En  traitant  la  pâte  à^a- 
pier  d'abord  par  le  silicate  de  soude,  puis 
par  l'acide  nitrique  concentré,  on  obtient  la 
xyoloïdme,  substance  tout  à  fait  analogue 
comme  aspect  et  comme  propriétés  explo- 
sives au  fulmicoton  comprimé  ;  on  la  pré- 
pare sous  forme  de  petits  cylindres,  et  elle 
exige  l'emploi  des  mêmes  amorces. 


YARD.  Mesure  de  longueur  usitée  en  An- 
gleterre et  en  Amérique,  etquivaut  0™,9I4. 

YATAGAN.  Sorte  de  sabre  à  lame  légè- 
rement recourbée  et  longue  d'environ  0™,50. 
Il  est  en  usage  dans  presque  toutes  les  armées 
raahométanes  et  chez  diverses  peuplades  de 
l'Asie,  de  l'Afrique  et  de  l'Océanie,  qui  s'en 
servent  avec  une  dextérité  remarquable 
pour  trancher  les  têtes. 

YEOMANRY.  Sorte  de  garde  civique  an- 


glaise, composée  de  cavalerie  et  formée 
d'iiommes  ayant  l'habitude  du  cheval  et 
pouvant  fournir  leur  mouture  (V.  Angleterre 
et  son  armée). 

YENAN.  Bouclier  d'osier  en  usage  autre- 
fois chez  les  Perses. 

YENODIA.  Claies  imitées  du  bouclier 
précèdent  et  dont  les  Grecs  se  formaient  un 
abri  dans  les  sièges. 

YUZ-BACHI.  Officier  de  l'armée  turque. 


ZAGAIE.  Espèce  de  lance  ou  de  javelot 
en  usage  chez  certains  sauvages  de  l'Afrique. 

ZAIN.  Se  dit  de  la  robe  d'un  cheval 
lorsqu'elle  est  uniforme  et  sans  aucune 
tache. 

ZAMBOURECKS.  Artillerie  portée  à  dos 
de  dromadaires,  employée  par  les  Perses  et 
les  Afjjhans. 

ZAPTIES.  Gendarmes  turcs,  qui  sont 
entretenus  par  les  villes  où  ils  résident. 

ZÉPHYR.  Surnom  donné  aux  soldats 
des  bataillons  d'infanterie  légère  d'Afrique. 

ZIGZAG.  Suite  de  lignes  formant  entre 
elles  des  angles  alternativement  saillants  et 
rentrants.  (V.  Approclies,  Attaque  des  places. 
Boyau  de  communication.) 

ZINC.  Métal  bleu  bleuâtre,  un  peu  moins 
mou  que  le  plomb  et  l'étain.  Il  forme,   avec 
le  cuivre,  un  alliage  appelé  laiton.  Il  sert  à 
faire  les  ailettes  de  certains  projectiles  d'.ir-  | 
tillerie.  j 


ZO ARQUE.  Cornac  de  l'éléphant  de 
guerre,  chef  des  soldats  qui  le  montent, 

ZONE.  Bande  de  terrain,  ceinture.  Ce 
mot  a  différentes  acceptions  dans  le  langage 
militaire. 

—  des  armées,  de  l'intérieur.  (V.  Ser- 
vice des  chemins  de  fer  cl  des  étapes,  tram- 
ports  stratégiques.  V.  planche  XXXVI,  an- 
nexée à  l'instruction  ministérielle  du  12  juin 
1800,  B.  0.,  p.  r.,  page  14(.9.) 

—  dangereuses.  Si  l'on  considère  un 
coup  pris  isolément,  la  zone  dangereuse  est 
la  projection  horizontale  de  la  trajectoire 
du  projectile,  à  partir  du  moment  où 
cette  trajectoire  s'abaisse  à  la  hauteur  d'un 
homme,  c'est-à-dire  à  1™,60  environ,  jus- 
qu'à ce  qu'elle  rencontre  le  sol.  Toutefois, 
si  l'on  considère  les  coups  tirés  simultané- 
ment par  un  peloton  ou  une  compagnie, 
visant  le  même  but  avec  la  même  hausse, 
on  constate  que  ces  coups  n'aboutissent  pas 


ZOUAVES. 


8u2 


ZOUAVES. 


tous  au  même  point,  mais  forment  une 
gerbe  plus  ou  moins  dense,  qui  couvre  une 
étendue  notablement  plus  grande  que  la 
zone  dangereuse  théorique.  Les  expériences 
répétées  faites  sur  les  polygones  ont  conduit 
à  déterminer,  pour  les  diverses  distances, 
l'étendue  réelle  dans  laquelle  le  but  serait 
touché  par  quelques-uns  des  projectiles  tirés. 
(V,  Manuel  de  l'Instruction  âa  tir,  p.  13.) 

—  d'opérations.  Partie  du  territoire 
sur  laquelle  ont  lieu  les  opérations  mili^ 
taires  d'une  armée  (V.  Base  d'opèralions). 

—  de  servitudes.  La  bande  de  terrain 
qui  est  soumis  aux  servitudes  militaires. 

ZOUAVES.  Corps  d'infanterie  spécial  au 
19"  corps  d'armée  et  qui  comprend  actuel- 
iemenl  4  régiments  formés  de  4  bataillons 
à  4  compagnies  et  de  2  compagnies  de  dépôt 
pour  chaque  régiment.  Ces  troupes  sont  ré- 
parties à  raison  d'un  régiment  par  province 
d'Algérie;  le  4"  régiment  est  eu  Tunisie; 
elles  sont  exclusivement  composées  de  Fran- 
çais; ou  y  incorpore  tous  les  jeunes  soldats 
[irovenant  du  recrutement  en  Algérie,  et  qui 


sont  appelés  à  faire  une  année  de  service 
dans  l'infanterie. 

Ce  corps  fut  organisé  en  1831,  et  il  se 
recruta  d'abord  exclusivement  parmi  les 
indigènes;  la  plupart  de  ceux  qui  s'y  firent 
admettre  d'abord  provenaient  de  la  tribu 
kabyle  des  Zouaouas,  ce  qui  lui  fit  donner 
le  nom  de  zouaves.  Cette  nouvelle  organisa- 
tion ne  donna  pas  de  très  bons  résultats,  de 
sorte  que  le  corps  fut  réorganisé  en  1833 
eu  1  bataillon  à  10  compagnies  dont  2  d'in- 
digènes seulement.  De  nouveaux  bataillons 
furent  créés  en  183o  et  en  1837,  et  on  en 
forma,  eu  1843,  un  régiment  de  27  compa- 
gnies dont  24  de  Français  et  3  d'indigènes. 
En  1852,  on  organisa  3  régiments  de  zouaves 
et,  en  1855,  on  forma  le  i"  régiment.  Le 
corps  a  été  réorganisé,  comme  il  est  dit  plus 
haut,  par  la  loi  du  13  mars  1875.  L'uni- 
forme de?  zouaves  comprend  un  pantalon  en 
drap  garance,  de  forme  orientale,  un  gilet 
et  une  veste  en  drap  bleu  foncé,  une  cein- 
ture de- laine  bleue,  une  calotte  rouge  avec 
un  turban  blanc,  enfin  de  grandes  guêtres 
blanclies. 


SUPPLÉMENT 


CALOTTE  des  coupoles.  Synonyme 
de  ciel  des  coupoles. 

CEINTURE  de  cuivre  (V.  Forcement 
lies  projectiles) 

CHEMISE  des  balles.  Enveloppe  mé- 
tallique très  mince,  généralement  en  mail- 
iechort,  en  nickel  ou  en  cuivre,  qui  entoure 
la  balle  des  cartouches,  pour  obtenir  une 
plus  grande  force  de  pénétration  du  projec- 
tile et  empêcher  l'emplombage  des  rayures. 

CHRONOGRAPHE  (V.  Le  Boulengé). 

COMMANDANT  supérieur  de  la  dé- 
fense. Officier  général,  ou,  par  exception, 
commandant  chargé  de  préparer  la  défense 
de  groupes  de  places  formés  dés  le  temps  de 
paix.  Il  est  pourvu  d'un  état-major.  Lorsque 
l'importance  du  service  l'exige,  il  est  secondé 
par  un  adjoint  du  grade  de  général  ou  d'of- 
ficier supérieur 

DÉRIVE.  Quantité  dont  il  faut  déplacer 
l'œilleton  de  la  hausse  vers  la  gauche,  pour 
corriger  Tefl'et  de  la  dérivation.  La  dérive 
est  donnée  en  millimètres  dans  une  colonne 
spéciale  des  tables  de  tir. 

FERMETURE  des  ouvrages.  Pour  fer- 
mer les  passages  ménagés  dans  le  parapet 
de  gorge  pour  donner  entrée  dans  les  ou- 
vrages de  campagne,  on  emploie  des  barrières 
aussi  simples  que  possible  et  que  l'on  s'ef- 
force d'improviser.  Cette  entrée  doit  être 
protégée  par  un  massif  de  terre  placé  en 
avant  ou  en  arriére,  servant  à  intercepter 
les  coups  qui  pourraient  être  envoyés  à  tra- 
vers l'ouverture  et  à  donner  des  feux  sur 
les  assaillants  qui  cliercheraieut  à  y  péné- 
trer. On  emploie  également  des  blochiaus 
dans  le  même  hut. 


GLYOXYLINE.  Mélange  de  73  p.  100 
de  nitroglycérine  avec  2o  p.  100  de  coton- 
poudre.  Cette  substance  explosive  est  inalté- 
rable à  l'eau;  elle  peut  se  conserver  à  l'état 
humide  et  n'offre  aucun  danger  de  manie- 
ment. La  détonation,  sous  l'influence  d'une 
forte  amorce  fulminante,  en  est  parfaite- 
ment sûre  et  tout  aussi  puissante  que  si  la 
substance  ne  contenait  pas  d'eau. 

MICROPHONE  (V.  Téléphone). 

OBUS-TORPILLE.  Obus  chargé  avec 
des  substances  explosives  plus  violentes  que 
la  poudre  ordinaire.  L'emploi  de  projectiles 
de  ce  genre  a  fait,  pendant  quelque  temps, 
l'objet  d'expériences  nombreuses,  ayant  pour 
objet  de  trouver  le  moyen  certain  d'empê- 
cher ces  projectiles  d'éclater  dans  l'âme  de 
la  pièce.  Les  diverses  puissances  ont  réussi 
à  résoudre  le  problème  en  même  temps  vers 
1883,  et  toutes  ont  gardé  le  silence  le  plus 
complet  sur  la  solution  adoptée.  En  France, 
on  sait  que  la  substance  employée  est  la 
mélinite.  La  substance  adoptée  par  l'Alle- 
magne est  la  pijroxiiUne,  que  l'on  emploie 
à  l'état  sec  ou  à  l'état  humide.  L'Autriche 
emploie  Vécrasite.  L'Italie  a  des  obus-tor- 
pilles chargés  de  fulmicolon. 

Les  expériences  faites  avec  ces  projectiles 
contre  des  obstacles  résistants  ont  permis  de 
constater  que  les  anciennes  fortifications  ne 
sont  pas  en  mesure  de  résister  à  leur  effet. 
Ainsi,  au  fort  de  la  Malmaison,  des  obus  de 
'11',  chargés  de  33  kilogrammes  de  mélinite, 
ont  traversé  une  couche  de  3  mètres  de 
terre  et  fait  une  brèche  de  8  mètres  dans 
une  caponniére.  D'une  manière  générale,  les 
elTets  sont    toujours    désastreux    toutes    les 


OBUS-TORPILLE.  854 

fois  que  les  obus-torpilles  agissent  en  pous- 
sant les  maçouneries  au  vide.  Ceux  qui 
tombent  sous  une  grande  inclinaison  der- 
rière les  murs  de  soutènement,  ont  plus 
d'action  encore,  surtout  s'ils  éclatent  à 
proximité  du  mur  après  avoir  pénétré  assez 
profondément  dans  les  terres  que  celui-ci 
soutient,  car  ces  terres  forment  un  bour- 
rage ayant  pour  effet  d'augmenter  sensi- 
blement l'aciion  de  l'obus  du  côté  du  mur. 
Les  caponnières  auront  beaucoup  à  souffrir 
des  projectiles  tombant  dans  leur  voisinage, 
en  raison  des  effets  de  trépidation.  Les 
voûtes  des  fortifications  ressentiront  d'au- 
tant plus  les  effets  du  tir  vertical  que  l'obus 
éclatera  plus  près  des  maçonneries.  La  force 
de  projection  des  éclats  de  projectiles  à  pa- 
rois épaisses  est  suffisante  pour  rompre  des 
rails  de  blindage.  L'explosion  des  obus-tor- 
pilles produit  aussi  des  effets  de  souffle  qui 
se  font  sentir  à  grande  distance  et  qui,  aux 
distances  rapprochées,  peuvent  produire  des 
dégâts  sérieux.  Enfin,  la  mélinite  a  des 
propriétés  asphyxiantes  fort  redoutables. 

Pour  la  plupart  des  explosifs,  et  surtout 
pour  les  obus-torpilles  contenant  des  nitrates, 
il  faut  avoir  recours  à  des  détonateurs  spé- 
ciaux pour  produire  l'explosion  complète. 
Cet  organe  spécial  occupe  un  certain  volume 
et  constitue  un  certain  poids  mort  à  peu 
près  indépendant  du  calibre,  d'où  il  résulte 
que  le  rendement  intérieur   des    obus-tor- 


PYROXYLINE. 

pilles  décroît  rapidement  lorsque  le  calibre 
diminue. 

On  a  proposé  un  genre  d'obus-torpilles 
dispensant  de  l'emploi  de  détonateur.  Il  con- 
siste en  un  projectile  dans  lequel  sont  dis- 
posées séparément  deux  substances  qui, 
iuoffensives  isolément,  forment  par  leur  mé- 
lange une  substance  explosive  puissante 
(V.  Hellofite).  On  ne  connaît  aucune  puis- 
sance ayant  adopté  des  projectiles  de  ce  sys- 
tème. 

L'effet  considérable  des  obus-torpilles 
contre  les  fortifications  entraîne  une  révolu- 
tion dans  l'artillerie  de  siège  et  de  place, 
ainsi  que  dans  l'attaque  et  la  défense  des 
fortifications  permanentes,  et  dans  la  con- 
struction de  ces  dernières.  Mais,  dans  la 
guerre  de  campagne,  il  ne  paraît  pas  y  avoir 
avantage  à  employer  des  projectiles  de  ce 
genre,  en  raison  du  véritable  émiettement 
de  l'enveloppe  en  fonte  produit  par  la  force 
explosive  considérable  des  poudres  brisantes . 

PESANTEUR  (V.  Trajectoire). 

PYROXYLINE.  Explosif  employé  par  les 
Allemands  pour  le  chargement  de  leurs  o&u«- 
torpilles.  A  l'état  sec,  la  mise  de  feu  est 
produite  par  un  prisme  d'amorce  sec,  ac- 
tionné par  du  fulminate  de  mercure.  A  l'état 
humide,  la  pyroxyline  ne  détone  que  par 
l'intermédiaire  d'un  prisme  d'amorce  en 
fulmicoton  sec. 


EJFtPi  ATA. 


Page  308.  Au  lieu  de  «  forage  du  canon 
de  fusil  »,  lire  «  foigeage,  etc.  ». 

Page  309,  ligne  8.  Au  Heu  de  u  retarda- 
taire » ,  lire  «  retardatrice  » . 


Page  322,  2«  col.,  ligne  ii.  Rétablir  la 
formule  comme  il  suit  : 

C  =  g  /{S  (y'i  -1-  n^  —  0,4l)' . 


Paris    —  Imprimerie  L.  B.vudoin,  2,  rue  Christine. 


'^m'^&^'-'h'^ 


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