imm
m^'f^
^;,-- ^*,
1^ ^''M^^is,(*'^f^«
M:«'^'**M.a*«?.
Presented to the
UNIVERSITY OF TORONTO
LIBRARY
bythe
ONTARIO LEGISLATIVE
LIBRARY
1980
,r^^.>^^^^^>SA,.-- .-
«.'«^^''
■/iU^^^MÎS
fj-r.
n-TJ
m
ÔA^é^^Pââ/^^^^r--'
^'^^^?^^'
?*^';/J?'^'^^ ?^^- "
>5^^;^^o^^
m'^,
^,^.^^./^.f»^■^^^^^
.*^«^^^-
^^m
Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/nouveaudictionnaOOunco
NOUVEAU
DICTIONNAIRE
MILITAIRE
?./
PARTS. IMPRIMEUIE L. BAUDOIN, 2, RUE CHRISTINE.
»V L^
,.^\
NOUVEAU
DICTIONNAIRE
.^""s^
^lIlLITAmE
PAR
UN COMITE D'OFFICIERS DE TOUTES ARMES
sous
LA DIRECTION D'UN OFFICIER SUPÉRIEUR
o
^vec 310 figures intercalées dans le texte
II* ♦•»
PARIS
LIBRAIRIE MILITAIRE DE L. BAUDOIN
IMPRIMEUR-ÉDITEUR
3O9 Rue et Passage Dauphine» 30
1892
Tous droits réserTés.
PRÉFACE
Il n'a pas été publié do Dictionnaire militaire depuis
un certain temps déjà, de sorte que ceux qui existent ne
sont pas à hauteur des progrès considérables accomplis
récemment dans les sciences militaires comme dans toutes
les autres. En outre, la plupart de ces dictionnaires sont
très volumineux et affectent un caractère encyclopédique,
de sorte qu'ils ne conviennent guère qu'aux bibliothèques
pubhques.
C'est évidemment dans les traités spéciaux qu'il convient
d'étudier en détail chaque partie de l'art militaire, mais
une semblable étude n'est pas à la portée de tout le
monde, et un grand nombre d'officiers manquent soit du
temps, soit des livres nécessaires pour l'entreprendre. D'un
autre côté, chaque officier doit non seulement posséder
complètement tout ce qui concerne l'arme à laquelle il
appartient, mais aussi avoir des notions générales suffi-
santes sur toutes les autres armes ou services et sur toutes
les sciences militaires.
Or ces notions générales, qui ne sont pas moins utiles
aux sous-officiers, on ne les trouve nulle part. Dans ces
M PREFACE.
ronditions . il nous a paru qu'un Dictionnaire militaire,
contenaiil Ions les mots dont il importe de connaître le
sens et racceplioii inililaire. rédigé de manière à en taire
une soric d lidc-inci noire (jcnéral de toutes les sciences mili-
taires dans leur élat actuel, comblerait une véritable lacune.
Cet ouvrage, l'acilc a consulter, ne peut manquer de rendre
de ])récicux services non seulement aux militaires, mais
aussi à tous les fonctionnaires qui, à un titre quelconque,
ont besoin d'avoir des notions générales exactes sur les
questions mililaires. lesquelles intéressent aujourd'hui le
pavs tout entier.
Nous avons donc cherché k faire un ouvrage à la portée
de tous sous tous les rapports, en nous inspirant des con-
sidérations précédentes et en adoptant le programme
suivant :
Les mots traités ont été l'objet d'un choix approfondi,
afin de ne comprendre que ceux qui ont un sens ou une
acception militaire et de n'en oublier aucun d'essentiel. Leur
développement a été proportionné k leur importance et
(|iiaii(l. j)()in- faciliter ou simplifier les explications, des
ligures ont été jugées nécessaires, on n'a pas hésité k les
intercaler dans le tCxte.
Notre Dictionnaire n'ayant pas la prétention de rem-
placer les cours ou traités spéciaux, on s'est borné k donner,
pour chaque mot, des définitions exactes, des notions claires
et précises, en renvoyant au besoin aux sources. Toutes les
nidicalions données ont été puisées dans les règlements,
instructions, aide-mémoire ou documents officiels rendus
publics, ainsi (juc dans les dictionnaires militaires faisant
autorité.
Pour ne pas trop allonger l'ouvrage, on a supprimé toute
espèce de notice biographique, géographique ou historique.
PREFACE. YII
On a cru devoir éviter, pour la même raison, les termes
trop techniques, n'ayant d'intérêt que pour les spécialistes
qui les connaissent : tels sont les instruments de vérification
de l'artillerie, les outils employés dans les arsenaux ou
ateliers, le détail des noms des différentes parties des
armes, etc. De même, on n'a conservé des termes appli-
cables aux armées anciennes que ceux cpi sont d'un usage
courant . ou cj[u'il peut être encore utile aujourd'hui de
connaître.
En principe, l'on ne s est occupé que de ce qui concerne
l'armée française, et on a groupé sous le titre concernant
chaque puissance les notions sommaires se rapportant à
l'organisation militaire et k l'armement de cet Etat. Ainsi,
on trouvera au mot Allemagne les indications en question sur
l'armée allemande. Toutefois, les renseignements concernant
1 artillerie, et surtout les armes portatives, sont donnés
aussi complètement c|ue possible pour toutes les puissances
européennes.
Enfin, on a cru devoir supprimer, en principe, la mention
de renvoi à un mot traité dans 1 ouvrage, car le lecteur est
assez intelligent pour savoir faire les recherches nécessaires
et combiner les termes ; du reste, les mots qui se trouvent
dans le Dictionnaire sont, en général, soulignés au passage.
La réalisation de ce programme et l'emploi d'un texte très
fin et très serré ont permis de grouper, dans un volume de
85o pages, grand in-8°. des notions sufi^isantes sur tous les
mots se rattachant aux sciences militaires suivantes :
Administration et comptabilité, aérostation, artillerie et arme-
ment, art militaire, attaque et défense des places, chemins de
fer, colombophilie, écoles militaires, fortification passagère,
permanente et semi-permanente, justice et législation, logistique,
médecine et art vétérinaire, organisation des armées, pensions.
4,
•«'
Vlii PRÉFACE.
recrnicmcnL rèqlcmcnls militaires (service intérieur, des places,
en rainnnqnc. elc), réquisitions, stratégie, tactique, télégraphie,
télénlionic, tir. topographie, travaux de campagne et de siège, etc.
Des collaborateurs compétents, empruntés à chaque arme
ou a chaciue spécialité, ont concouru a la rédaction des divers
mots, qui ont été revus, assemblés, mis au point par un
direcleur unique, pour conserver a l'ensemble son caractère
d'uniformité et aux divers mots leur importance relative.
Malgré tout le soin apporté à la réalisation du programme
indiqué, nous ne nous dissimulons pas que des erreurs ou
des omissions ont pu être commises. Aussi, nous accueil-
lerons avec reconnaissance toutes les observations qu'on
voudra bien nous communiquer a ce sujet. D'ailleurs, pour
que ce Dictionnaire, actuellement au courant, soit toujours
à la h auteur des progrès incessants des sciences militaires,
nous publierons des suppléments, dans lesquels il sera tenu
compte de toutes les modifications reconnues indispensables,
et auxquelles la forme du Dictionnaire se prêle mieux que
toute autre.
Quoi qu'il on soit, nous avons fait de notre mieux pour
atteindre le but que nous nous sommes proposé et nous
espérons avoir ainsi produit une œuvre utile, qui ne peut
manquer de rendre des services à tous ceux qui tiennent à
être au courant des sciences militaires ou que ces questions
inléressenl.
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES MILITAIRES
A6A. Espèce de manteau en laine gros-
sière dont la forme ressemble à celle du
burnous. Est porté eu Turquie par les
matelots et les marins.
ABAISSEMENT du terre-plein. Dans
la construction d'un ouvrage de campagne,
on ne peut dépasser une hauteur ou relief
de 4 mètres pour le parapet, sinon les défen-
seurs circulant à l'intérieur ne seraient plus
suffisamment couverts (défilés). On est quel-
quefois amené, après avoir donné ce relief
maximum au parapet, à abaisser le terre-
plein de l'ouvrage de manière à le tenir à
2™,o0 au-dessous du plan de dèfdement. Il
est préférable, en pareil cas, pour assurer la
circulation à couvert, de creuser une tran-
chée intérieure au pied du parapet.
— du tir. Avec une même hausse pour
des distances égales, les coups peuvent s'a-
baisser d'une certaine quantité résultant des
variations de la température, ou de la qua-
lité des armes, des tireurs et des cartouches.
— de la trajectoire. Distance verticale
qui sépare de la ligne de tir et de la ligne
DE MiHE un point quelconque de la trajec-
toire.
ABANDON. Action d'abandonner, de
délaisser, de céder. — En terme de droit,
Tabandon est un acte par lequel on se
dessaisit d'une cbose ou d'un droit ; c'est
également l'acte par lequel un débiteur cède
ses biens à ses créanciers.
— de son poste. Action coupable par
laquelle un militaire s'éloigne du poste à la
garde duquel il est commis, sans en être
relevé régulièrement. Le Code de justice
militaire prévoit deux cas distincts, suivant
que le militaire est en faction ou en vedette
(art. 211), ou qu'il fait partie d'un poste
composé de plusieurs soldats.
Dans les deux cas, la peine de mort est
prononcée lorsque l'abandon a eu lieu en pré-
sence de l'ennemi ou de rebelles armés ; elle
est de 2 à 5 ans de travaux publics, pour le
factionnaire, et de 2 à o ans d'emprisonne-
ment pour l'homme non isolé, lorsque l'a-
bandon s'est produit sur un territoire en
état de guerre ou de siège, mais non en pré-
sence de l'ennemi ; enfin la peine varie de
2 mois à 1 an d'emprisonnement (faction-
naire), ou de 2 mois à 6 mois (non faction-
naire). Dans tous les cas, le chef de poste
coupable est toujours condamné au maxi-
mum de la peine.
ABANDONNEMENT. Terme tombé en
désuétude; désignait la conduite coupable
des capitaines propriétaires de leurs compa-
gnies qui, au moment d'entrer en cam-
pagne, abandonnaient leurs hommes dans le
dénuement le plus complet, après avoir
dissipé l'argent destiné à leurs besoins.
ABAQUE. Dans le sens général, instru-
ment servant à faciliter les calculs.
Par extension, on a donné le nom d'a-
baque à des tableaux graphiques qui per-
mettent d'effectuer rapidement certains cal-
culs. Ainsi, pour déterminer les relations
qui existent entre la charge d'un fourneau
de mine, sa ligne de moindre résistance et
ses diverses lignes de rupture, les abaques
permettent de trouver bien plus rapidement
que par le calcul les solutions dans les
divers cas,
— de marche. Genre de tracé géomé-
i
ABATAGE d'arures.
trique analnjîue aux (:ra[(liiques ou tableaux
horaires en usage jiour les mouvements des
trains, et qui a pour but de se rendre
compte, au moyen de lignes qui s'entrecroi-
sent, de la fombinaison des mouvements de
i-oluiines de Iroujies eu maivlie sur la m('^me
roule dans dis luiiditionsdilTerentes (V. Gra-
jiltiiim (/>■ iiiiirrlu).
ABATAGE d'arbres. Pour organiser la
défense d'un bois, d'une route, etc., on a
souMiil à abattie des arbres. Cette opéra-
tion peut s'effectuer avec les diverses
espèces de iiaclies ou de scies, mais toujouis
le plus rapidement possible, et, pour arriver
à ce résultat, on emploie tous les outils,
m^me portatifs, dont on dispose.
Pour un grand nombre d'arbres voisins,
il est avantageux de se servir d'outils. Mais
dans bien des cas, et surtout pour des arbres
d'un certain diamètre, il est préférable
d'employer la dynamite ou la mélixite. A
cet effet, on entoure l'arbre d'un cordon de
pétards contenant 133 grammes de matière,
que l'on attache avec une ficelle, et se tou-
chant, mais dont un seul est amorcé. Si on
a le temps et les outils nécessaires, on éco-
nomise les EXPLOSIFS en plaçant les charges
dans un ou plusieurs petits forages faits avec
une tarière. Voici la charge à employer
dans les deux cas :
Diim. de l'arbre. Par le contact. Par le forage.
0"M0
0'",30
0"',i()
1 pétard
5 —
10 —
20 —
1 pétard
1 —
3 —
5 —
— de chevaux. La proposition d'abat-
tre un cheval doit être faite par le vétéri-
naire en premier. Le colonel convoque la
commission d'abalage, composée en principe
du chef d'escadrons de semaine, président,
du capitaine commandant l'escadron auquel
appartient le cheval et des vétérinaires du
régiment.
Si la maladie est évidente, la commission
propose l'abatage immédiat ; le chef de corps
ou de détachcmiiit prononce. Lorsque la ma-
ladie ne paraît pas bien confirmée, le cheval
e>t mis en observation jusqu'à ce qu'il n'y
ail |>lus de doute sur la solution à donner
au cas.
Les avis de la commission, concernant les
chevaux morveux ou farcineux, et les déci-
sions qui les suivent sont résumés dans un
rapport qui est joint au |»rocès-verbal d'aba-
lage dressé par le sous- intendant militaire
(mfxJ. VII et VIII du décret du :2S dé-
cembre i«8:i).
Far ex>cplion, le vétérinaire en premier
ABATIS.
fait procéder immédiatement à l'abatage des
chevaux atteints de fracture ou d'iiydro-
pliobic. La commission contrôle, aussitôt que
possible, l'opportunité de l'abatage.
Le vétérinaire en premier assiste le sous-
intendant militaire et le major dans la con-
statation de la mort des chevaux. A cet effet,
il présente le cadavre de l'animal, en prouve
l'identité par le signalement (mod. IX), fait
connaître la cause de la mort et signe au
procés-verbal.
Un rapport d'autopsie est établi par le
vétérinaire en premier et signé par le chef
d'escadron de semaine, à la suite de la mort
ou de l'abatage d'un cheval (mod. X). Tous
lotf vétérinaires assistent à l'autopsie. Lors-
qu'elle n'a pu avoir- lieu, le rapport en fait
connaître les motifs.
11 est permis de pratiquer, dans Içs quar-
tiers ou dans les camps, l'autopsie des che-
vaux morts ou abattus, à l'exception de ceux
atteints de maladies contagieuses. Pour ces
derniers, l'opération doit être faite dans le
clos d'équarrissage ou aux lieux désignés par
les autorités locales.
ABATIS. Les abatis sont des corps d'ar-
bres dont on enlève les petites branches. Ils
peuvent être constitués au moyen d'arbres
existant sur le lieu même, comme à la lisière
des forêts, et on a alors des abatis naturels.
Ils peuvent aussi provenir d'arbres abattus
à distance et que l'on transporte sur le lieu
d'emploi : ce sont des abatis de transport.
— naturels. Les aibres sont abattus à
0™,50 du sol et renversés du côté de l'en-
nemi ; ils ne sont pas sciés entièrement, alin
que le tronc reste attaclié à la souche, ce qui
rend le déblaiement plus difficile. Les petites
branches et feuillages gênant le tir sont
enlevés et les autres branches sont taillées en
pointe et fortement entrelacées d'un arbre à
l'autre pour fermer tout passage ; si les
arbres sont de faibles dimensions, les bran»
ches doivent être reliées au sol au moyen de
piquets et de harts. L'abatage se fait à l'aide
de liaches el de scics, sur une profondeur
plus ou moins grande (au moins G mètres),
selon l'importance que l'on veut donner à
l'obstacle (fiy. i).
Les abatis naturels s'emploient à la lisière
des forêts ou pour former des coupures à
l'iiiléricur même des forêts. On les emploie
ABATTEMENT d'hoxneur.
aussi pour obstruer une route ou ua défilé
bordé d'arbres.
— de transport. Les arbres doivent être
de dimensions relativement faibles (0™,lo
à 0™,io de diamètre), sinon il faut se con-
tenter de transporter seulement les bran-
ches, et l'on a alors des abatis de brandies.
Le transport se fait à bras d'hommes, avec
des cordes, au moyen d'un avant-train, ou
encore avec des voitures. II faut les main-
tenir solidement sur le sol au moyen de
piquets ou de harts.
Les abatis de transport s'emploient :
1° Sur les glacis des ouvrages, en les dis-
posant sur 3 ou 4 rangées au moins, et en
les protégeant contre les vues et le canon
ennemis par un petit avant-glacis (fig. 2) ;
2° A la gorge des ouvrages mi-fermés,
pour mettre ceux-ci à l'abri îles surprises ; on
se contente, dans ce cas, d'un ou deux rangs
d'arbres ;
3° Adossés à la contrescarpe pour rendre
la descente plus difficile (fig. 3):
4° Dans le fond des fossés, pour donner à
ceux-ci plus de valeur comme obstacle,
quand on n'a pu les approfondir suffisam-
ment ;
3° Quelquefois pour fermer les intervalles
entre les ouvrages.
ABATTEMENT d'honneur. Au moyen
âge, les chevaliers qui avaient commis une
faute contre le devoir militaire étaient punis.
par l'addition à leui- Écu, de marques indi-
quant une suppression de dignité ; c'est ce
ABDUCTION.
qu'on désignait par l'expression abatlemenl
d'honneur.
ABATTOIR. Établissement d'utilité pu-
blique où se fuit l'abatage des bestiaux.
Les abattoirs sont généralement situés
hors de l'enceinte des villes, mais à proxi-
mité de celles-ci, afin de préserver les habi-
tants des émanations délétères provoquées
par l'abatage des bestiaux. Ces établisse-
ments permettent, en outre, à l'administra-
tion d'exercer une surveillance efficace sur la
qualité des viandes livrées à la consommation
publique. Les quartiers de viande provenant
des abattoirs sont marqués d'une estampille.
Les officiers chargés de la réception des
viandes des ordinaires de la troupe doivent
se faire représenter cette marque sur tous
les quartiers livrés entiers.
Dans les camps, non seulement les abat-
toirs doivent être aussi éloignes que possible
du camp, mais il faut également y répandre
de la chaux vive et des chlorures.
ABATTRE l'arme. L'arme étant dans la
position verticale, on l'abaisse en faisant un
demi-à-droite et en l'inclinant de manière
que le bout ou la pointe soit à hauteur de
l'œil ou de l'épaule, la main droite généra-
lement appuyée à la hanche et, par suite, le
talon ou la crosse dirigée vers le sol. Ou
abaisse l'arme pour croiser la baïonnette,
pour la charger et pour tirer, ainsi que pour
l'escrime à la baïonnette.
— le chien. Se produit par l'action du
grand ressort, déterminant le chien du fusil
à faire basculer la batterie de la platine.
ABCISSE ou ABSCISSE. Pour déter-
miner la position d'un point sur un plan,
on emploie souvent la méthode des abscisses
et des ordonnées, inventée par Descartes.
En abaissant du point considéré deux per-
pendiculaii es sur deux lignes généralement
tracées à angle droit et que l'on appelle axe
de coordonnées, la ligne verticale est l'or-
donnée et la ligne horizontale est l'abscisse
du point. Les abscisses donnent la distance
des divers points d'un plan à l'axe des coor-
données et sont, par suite, parallèles à l'axe
des abscisses. Les aliscisses sont positives
pour les points situés à droite de l'axe des
ordonnées, et négatives, dans le cas con-
traire. Quand les axes des coordonnées ne se
coupent pas à angle droit, on mène les
abscisses et les ordonnées parallèlement à ces
axes.
ABDUCTION. Mot d'origine bien latine
qui, dans la tactique des Romains, signifiait
déboîtement , dislocation , rupture d'une
troupe en ligne pour passer sur un front
plus étroit. Ce mot n'est plus en usage dans
les armées modernes, bien que, pour tra-
ABOIS.
verser des obstacles ou dos di-lilés, etc., ou
ait coiplové divers niouvemeuts du même
genre : mettre des files en arriè-ie, rompre
les subdivisions, etc.
ABOIS. Terme emprunté à la vénerie
par la laiipue militaire, iKUir indiquer qu'une
troupe est dans un état désespéré et hors
d'étal de prolnn;;er sa résistance.
ABOLITION. Annulation, suppression.
Ine lui ne peut être abolie que par une
autre loi, c'est-a-dire par un nouvel acte du
pouvoir législatif, ou par désuétude, en ce
qui concerne les lois très anciennes, que l'on
n'applique plus depuis longtemps (V. l^oi).
ABOLLA. Sorte de manteau militaire en
usage chez les Homains. t'ait d'étoffe gros-
sière et sans manches, il s'attachait sous le
cou ou à l'épaule et servait plutôt à couvrir
qu'à vêtir.
ABONNATAIRE. Agent ou entrepreneur
qui consent a assurer un service déterminé
ilans des «ondilions et à un prix tixcs, pen-
dant le temps qui a été convenu.
ABONNEMENT. Convention ou marché
par lequel une des deux parties contractantes
s'engage a fournir à l'autre certains objets,
à effectuer certaines l'éparations, à exécuter
certain service, pour un temps limité,
moyennant un prix déterminé.
L'abonnement est un système qui donne
d'excellents résultats au point de vue de l'é-
conomie et de la simplilication des écritures,
lorsque les conditions en sont bien réglées et
que l'exécution du service est Lien sur-
veillée.
Jadis, les armées françaises étaient entre-
tenues par les chefs de corps au moyen d'un
abonnement annuel prévu par chaque homme
et chaque cheval. Des abus se produisirent,
car les colonels n'entretinrent pas les effec-
tifs prévus et jjour lesquels ils recevaient
l'abonnenient ; lorsque des revues d'effectifs
étaient passées, on complétait le nombre
prescrit pour le jour de la revue seulement au
moyen de i-asse-files et de passe-volants.
Four remédier à ces fiaudes, qui allaient
en s'aggravanl de plus en plus, l'Ktal prit
a sa charge la fourniture directe de tout ce
qui était nécessaire à la nourriture et à l'en-
tretien des hommes et des chevaux. .Mais
c'était passer d'un extrême à l'autre, l'ad-
ministration était fort compliquée, et les
chefs de corps se désintéressaient de laques-
lion sur laquelle ils n'avaient plus aucune
action directe.
On revint bientôt au système de l'abou-
uemeiit, non plus en bloc comme jadis, mais
par nature de fourniture ou de service à
effectuer.
On •oMiuienca par les oiidinaires de la
ABORDAGE.
troupe ; moyennant une allocation journa-
lière et individuelle fixée d'avance pour
chaque arme, il devait être pourvu à la
fourniture de toutes les denrées (à l'exception
du pain de main), ainsi qu'au blanchissage
du linge de corps, à l'achat des ingrédients
de propreté et autres menues dépenses.
On eut également recuuis à l'abonnemenl
pour l'exécution des réparations à exécuter,
au compte de l'Etat, à l'habillement, à la
chaussure, à l'équipement, à la coiffure, à
l'armement, au harnachement.
i-'his tard on créa, sous le nom de masses,
une certaine quantité d'abonnements entre
l'État et les corps de troupe, pour la fourni-
ture du linge et de la chaussure, pour l'en-
tretien du harnachement et le ferrage des
chevaux, pour l'entretien de la musique et
des services généraux du corps.
Depuis quelques années, on a étendu le
système de l'abonnement à la presque tota-
lité des fournitures nécessaires aux troupes :
les ordinaires, l'habillement, Je chauffage et
l'éclairage, les écoles régimentaires, le har-
nachement et le ferrage des chevaux, les
fourrages, et môme certaines dépenses d'en-
tretien du casernement font l'objet d'abon-
nements distincts ou Duisses, dont il sera
parlé plus loin.
Le couchage des troupes est également
assuré par un marché d'abonnement passe
pour 20 ans (V. Lits milUaires) .
Enfin certaines troupes spéciales, telles
que la gendarmerie et les spahis, doivent se
pourvoir de chevaux au moyen d'un abon-
nement appelé niasse de remonte. On vient
de décider également que les ofiBciers supé-
rieurs qui, jusqu'alors, devaient acheter leurs
chevaux, pourront se remonter par abonne-
ment à raison de quinze francs par mois.
ABORDS. Les abords d'une position sont
les lieux situés dans son voisinage immédiat
et par lesquels on peut y accéder. Si l'accès
de la position n'olFre pas de difficultés, on
dit que ces abords sont faciles ; ils sont dif-
ficiles, dans le cas contraire. Tous les objets
ou accidents de terrain qui, dans la limite
de la portée efficace des armes, peuvent
gêner les vues du défenseur de la position ou
faciliter l'attaque de cette dernière, doivent
être enlevés ou dégagés dans la mesure du
possible.
ABORDAGE . Kn terme de marine ,
l'abordage est la rencontre, la jonction de
deux vaisseaux bord cà bord, soit accidentel-
lement, soit à la suite d'une manœuvre ayant
pour objet de faire condjattrc les équipages
corps à corps. Dans le langage militaire, le
mot abordage se dit également de deux
armées qui en viennent aux mains.
ABORDER.
ABROGATION.
ABORDER. Se dit pour occuper les
abords d'une position, pour attaquer l'en-
nemi, pour s'élancer à l'assaut d'un retran-
chement. En général, aborder signifie atta-
quer de vive fori-e.
ABREUVOIR. Lieu organisé pour faire
boire les chevaux et aussi, quelquefois, pour
les faire baigner. Dans les quartiers de cava-
lerie, les abreuvoirs consistent généralement
en de longues auges en pierre ou en bois,
disposées à une hauteur convenable pour
permettre aux chevaux de boire commodé-
ment. En route, on utilise les puits et les
cours d'eau ; dans un camp, on organise les
abreuvoirs dans un cours d'eau, s'il en
existe, ou sinon dans des auges en bois. La
pai'tie affectée au lavage du linge des soldats
doit toujours être située au-dessous de celle
destinée à faire boire les chevaux.
L'abreuvoir dans lequel on veut faire bai-
gner les animaux est un bassin dont le fond
est pavé, et dont les parois latérales sont
verticales et enduites de ciment jusqu'à la
hauteur voulue. On accède à ce bassin par
deux rampes en pente douce, situées aux
deux extrémités opposées, de manière à per-
mettre aux chevaux d'arriver d'un côté et
de sortir de l'autre.
ABRÉVIATIONS. Suppression de lettres
dans les mots les plus usuels, dans le but
d'écrire plus vite. L'abréviation peut aller
jusqu'à représenter le mot par sa lettre ini-
tiale. C'est ainsi que Bon = Bataillon :
0"^ = Compagnie ; Ef"> = Escadron ; B. 0..
P. R. = Bulletin officiel, partie réglemen-
taire, etc.
On en fait ainsi un très grand usage dans
les cartes topographiques, afin de compléter
plus nettement les indications données ;
ainsi M'° = Moulin ; P^ = Prairie, etc.
ABRI. Dispositifs destinés à mettre plus
ou moins en sûreté les hommes, les muni-
tions ou les vivres. Leur organisation varie
suivant les circonstances et les conditions de
résistance auxquelles ils doivent satisfaire.
Ils sont passifs, lorsqu'ils servent simplement
de couvert ; et -défensifs, lorqu'ils peuvent
être défendus par les armes à feu.
Dans les retr.\ncheme\ts de campagne, ils
ne sont généralement que passifs et disposés
uniquement pour les mettre à l'épreuve des
projectiles de campagne ou simplement de
leurs éclats. Ces abris sont constitués au
moyen de dispositifs de charpente recouverts
d'un bUndage consistant en pièces de bois,
en fascines, en rails de chemins de fer, sur-
monté d'une épaisseur de terre suffisante
(l™,oO au minimum). On les place au
niveau du terrain naturel, de sorte que l'on
est obligé d'approfondir le sol à 2 mètres
environ à leur endroit ; des gradins permet-
tent aux hommes d'en sortir rapidement.
Les abris organisés défensivement servent
soit à donner des feux dans les fossés (V. Ca-
l)onnières et Coffres flanquants), soit pour
constituer des ouvrages dans les pays où l'on
n'a pas à craindre le canon (V. Blockhaus) .
Dans les ouvrages de fortification perma-
nente, les abris sont très nombreux et con-
struits avec toute la solidité désirable (V. C'a-
SPViates, Magasins^
— de tirailleurs. L'abri de tirailleurs,
ou tranchée-abri pour tireurs coucliés, a le
profil indiqué dans la fig. 4. 11 s'exécute en
Fis-. 4.
quelques minutes, est peu visible et peut se
transformer facilement en tranchée - abri
— en feuillage . Genre d'abri léger, appelé
autrefois abri rert. et destiné à protéger les
hommes contre le vent et la pluie. 11 est
constitué par des piquets verticaux, réunis
par une traverse à leur partie supérieure.
Sur cette traverse, on appuie des claies, ou
simplement des branches d'arlires feuillues
ou recouvertes de paille, roseaux, toiles, etc.
On peut encore, s'il y a des planches dans
le voisinage, les utiliser pour constituer le
toit de cet abri. Si le sol est humide, on le
recouvre de menues branches .sèches, de
planches, de paille, etc.
On peut, surtout pour les petits postes
isolés, donner à cet abri une forme circu-
laire : au centre de l'espace libre, on dispo-
sera un foyer. L'entrée est ménagée du côté
où sort la fumée.
— en clayonnage. Pour un séjour de
7 ou 8 jours au moins dans un camp, il est
préférable de construire des abris en clajon-
nage. La longueur nécessaire est calculée à
raison de 0™,7o pour deux hommes.
ABROGATION. Acte par lequel on sup-
prime une loi, un décret, une coutume.
L'abrogation se distingue de l'abolitio\ en ce
qu'elle peut être partielle et peut avoir lieu
par désuétude, mais qu'elle doit toujours
être prononcée par un nouvel acte de l'au-
torité souveraine. Elle est expresse lorsqu'elle
est prononcée par une loi ou un édit nou-
veaux ; elle est tacite lorsque la loi ou le
décret nouveaux contiennent des dispositions
contraù-es aux anciennes, sans la mention
expresse d'abrogation de celles-ci. Toutefois,
on évite autant que possible les abi'ogations
taiites, et l'on termine dans ce but les lois
ou décrets portant abrogation par ces mots :
ABRUPT.
« Toutps les dispositions contraires à la pré-
s<>ntt' loi (ou au présent décret) sont et
denuMiri'iit îihrojjées. »
ABRUPT. Terme employé pour désigner
des tcriains ou des rocliers ;i pente très
raidi' ft disposés comme s'ils avaient cto
rompus. — /„>..• une cûte alirupto.
ABSENCE. Position d'un militaire non
jjréscnt a son poste, lilie est rèiiuUère lors-
qu'elle a lieu par suite de mission, de per-
mission ou de congé régulier, accordés par
les autorités compétentes. Elle est h-gule
lorsqu'elle se produit sans la volonté de l'in-
téressé, par suite d'entrée à l'hôpital, de
détention, ou de captivité à l'ennemi. Enfin
elle est illcijale lorsqu'elle provient du fait
du militaire, qui manque à son poste de sa
propre volonté et sans autorisation. L'ab-
sence ilh'gale devient désertion au bout d'un
temps qui sera indiqué quand nous parlerons
de ce mol.
ABSENT. Se dit d'une personne non
présente à son domicile et sur l'existence de
laquelle il y a incertitude. Trois périodes
sont prévues par la loi en ce cas et, pour les
militaires, elles se résument comme il suit :
1° pri'so)ii]ilion d'ahsenrr, comprenant une
période de 4 ans, pendant laquelle le minis-
tère public doit veiller aux intérêts de l'ab-
sent ; en cas de guerre, cette période peut
Aire réduite à deux ans après la réception
des dernières nouvelles, si l'armée opérait en
Europe ; 2° envoi en possession provisoire,
ordonné à la suite d'un jugement définitif
de déclaration d'absence, lequel fait sup-
poser l'individu mort, mais oblige les héri-
tiers à fournir caution. A la suite d'une
absence lors d'une campagne, les tribunaux
peuvent constater le décès judiciairement un
an après l'insertion de !a requête des inté-
ressés au Journal officiel ; '3° enroi en pos-
session dèfinilive, après HO ans de la période
provisoire.
Est r-galement déclarée absente la personne
qui, citée régulièrement à comparaître de-
vant un tri!)unal ou conseil de guerre, ne
compiriil [i;is (V. Définit, Lonlitmace).
ABSOLUTION. L'absolution, qu'il ne
faut pas confondre avec l'acquittemiîvt, est
déclarée par un jugement par liMpiel un
accusé est mis en liberté à l'expiration
du délai fixé [lar le recours en revision, si le
fait commis ne donne lieu à l'application
d'aucune jieine (art. 130 du Code de justice
miljl:iin>).
ABTHEILUNG. Mot alL-maml qui n'a
pas d'équivalent dans noire langue, dans
laquelle il est entré depuis 1871, et qui est
l'unité fomiée par la réunion de trois ou
quatre batteries de campagne allemandes
ACCÉLÉROGRAPHE.
sous un même commandement. C'est l'unité
tactique et administrative de l'artillerie en
Allemagne, tandis qu'en France c'est la bat-
terie. Il y a aussi VAblkeHung de colonnes
de munitions, comprenant 2 colonnes d'in-
fanterie et 3 d'ai tillerie.
Noire groupe de batteries répond, jusqu'à
un certain point, à V Abllieilung.
ABUS d'autorité. Est conmiis par tout
foncfionijaire qui dépasse, dans l'exercice de
ses fonctions, la limite de l'autorité (attri-
butions ou pouvoir) qui lui est dévolue.
Les cas d'abus d'autorité militaire sont
prévus par les articles 226 à 229 du Code
de justice militaire; ceux qui n'ont que peu
de gravité sont réprimés disciplinairement.
— de confiance. Est défini comme il
suit par l'artirle 408 du Code pénal : « Qui-
conque aura détourné ou dissipé au préju-
dice des propriétaires, possesseurs ou déten-
teurs, des effets, denrées, marchandises,
billets, quittances ou tous autres écrits cou-
tenant obligation ou décharge, qui ne lui
auraient été remis qu'à titre de louage, de
dépôt, de mandat, de nantissement, de prêt
à usage, ou pour un travail salarié ou non
salarié, à la charge de les rendre ou repré-
senter, ou d'en faire un usage ou un emploi
déterminé. »
ABUTER. Mot employé autrefois dans le
sens actuel de viser, ajuster le but.
ACADÉMIE MILITAIRE. Nom donné
dans ccrlains pays aux écoles militaires.
ACANZL -Milice volontaire dans l'an-
cienne iiit'anterie turque. Elle avait, en
échange de ses services, l'usufruit de con-
cessions de terres.
ACCABLER l'ennemi. Consiste à le faire
succomber soit par l;i supériorité du nombre,
soit par l'habileté des dispositions ou le
choix des positions.
ACCÉLÉRER. Hâter, pousser, accroître
la vitesse. Ex. : accélérer un mouvement en
avant ou en retraite ; accélérer le pas
{y. Pas accélère).
ACCÉLÉROGRAPHE ; ACCËLÉRO-
MÉTRE. Appareils balistiques ayant pour
objet de mesurer les pressions développées
par les gaz dans une bouche à feu ou dans
une éprouvette. Inventés en 1873 par
.M. .Marcel Deprez, ils ont été ensuite perfec-
tionnés par le colonel Sebert, de l'artillerie
de marine.
Ces deux instruments se composent eu
principe d'un piston recevant directement,
sur sa base, l'action des gaz et pouvant se
mouvoir librement dans un canal percé nor-
malement à l'àme de la pièce. En détermi-
nant les accélérations imprimées à ce piston,
on a tous les éléments nécessaires pour cal-
ACCENSES.
ACCIDENT.
culer les pressions successivement dévelop-
pées au point où débouche le canal.
Vaccélérométre permet d'évaluer la vitesse
du piston au moment d'un arrêt brusque
servant à limiter la course de ce dernier
après qu'il a parcouru un trajet fixe. On y
arrive en observant la hauteur à laquelle
s'élève une masse additionnelle libre préala-
blement fixée sur la tète du piston et laucée
verticalement, ou la flexion que ce poids
additionnel détermine dans un ressort à
boudin convenablement taré et fixé à l'en-
veloppe de la bouclie à feu.
Uaccélérographe permet d'obtenir, par
une seule expérience, la loi de succession
des pressions développées pendant le tir en
un point quelconque de l'àme. Dans ce but,
le pistou porte un cadre ou tableau cou-
vert de noir sur lequel un style se meut
dans une direction perpendiculaire à l'axe
du piston et décrit, suivant des conditions
fort régulières, une courbe produite par le
tir. La forme de cette courbe suffit, à l'aide
du calcul, pour connaître le caractère de la
poudre et obtenir le résultat cherché.
ACCENSES. Soldats complémentaires
qui, dans la légion romaine, devaient rem-
placer les hommes tués, dont ils prenaient
alors les armes.
ACCEPTATION. Action de recevoir vo-
lontairement ce qui est ofTert ou de convenir
de paver, ii une date fixée, une dette.
ACCEPTER le combat. C'est ne pas
refuser de se mesurer avec l'ennemi en pré-
sence duquel on se trouve, soit un peu à
l'improviste. soit après l'avoir cherché.
ACCESSIBLE. En parlant d'un terrain,
on dit qu'il est plus ou moins accessible,
suivant que, pour l'aborder, il se présente
des difficultés plus ou moins grandes, dépen-
dant surtout des pentes, de la nature des
chemins, des obstacles qui l'entourent ou le
couvrent.
ACCESSOIRES d'armes. Ce sont les
petits instruments qui, bien qu'indépendants
de l'arme, sont nécessaires au soldat pour
lui permettre de monter, démonter et net-
toj'er son arme à feu. Ils se composent
actuellement du nécessaire d'armes et du
lavoir.
Le nécessaire comprend une boîte en tôle
de fer, dont le fond est percé d'une fente,
d'un tourne-vis pouvant s'engager dans cette
fente, d'un huilier, d'une curette-spatule et
d'une trousse en drap.
Le lavoir porte un trou taraudé qui sert
à le fixer au bout de la baguette. 11 est percé
d'une fente dans laquelle on engage un
chiffon pour laver l'arme et essuyer ou
graisser l'intérieur du canon.
De même, dans les bouches à feu se
chargeant par la culasse, on considère comme
accessoires toutes les parties du mécanisme
de culasse qui peuvent se séparer de la pièce
principale, ainsi que la hausse et le guidon.
— d'embarquement. Pour embarquer
et débarquer rapidement, dans toutes les
conditions, le matériel des armées en chemin
de fer, on a prévu les accessoires suivants :
i" Des rampes mobiles eu charpente ou en
fer avec yonls volants ;
2° Le strapontin ou planche pouvant se
fixer au moyen de quatre bouts de corde
dans un wagon renfermant des chevaux,
pour permettre au conducteur de s'asseoir ;
3" Un seau en toile, pour abreuver les
chevaux en route ;
4° Des jarretières, ou cordages de 3 mètres
de longueur environ sur 3^™ de diamètre ;
5° Des bouts de madriers, en sapin ;
6° De grandes cales de roue, en chêne,
emmanchées ;
7° Des leviers de manœuvre, autant que
possible en ciiêne de brin ;
— de la selle. Comprenant les parties
complémentaires de la selle et qui peuvent
s'en détacher. Ce sont : les sangles, les contre-
sanglons, les étrivières, les fontes et les sa-
coches.
— de solde. Sont alloués, d'une ma-
nière spéciale, sur le service de la solde et
indépendamment de la solde d'activité, en
raison d'un service ou de dépenses particu-
liers, ou pour remplacer une allocation en
nature. Us se divisent en hautes payes,
INDEMNITÉS, PRIMES DE TRAVAIL et GRATIFI-
CATIONS.
— du tir à la cible. Ce sont :
1° Le tampon, qui sert à boucher les
trous produits par les balles ayant atteint
la cible ;
2" Les fanions, servant de signaux ; .
3° Les ustensiles de marqueurs (lunettes,
pots et pinceaux à colle et à couleur noire,
ronds de papier) ;
4° Le réflecteur à miroir, pour passer
l'inspection des canons de fusil ;
o" Et les appuis de tir (instruction de
1888 sur l'armement, etc., art. 72).
ACCIDENT. Événement qui arrive par
hasard ; se dit principalement d'un événe-
ment d'une importance secondaire.
En topographie, on désigne sous le nom
d'accident de terrain une élévation ou une
dépression qui modifie brusquement la forme
du terrain et la perspective. Tels sont, par
exemple, les hauteurs, les escarpements, les
ravins ou précipices, les croupes, vallées,
forêts, etc., qui sont en général indiqués sur
les cartes topograpiiiques. En dehors de ces
ACCIDENTÉ.
8
ACCUMULATEUR.
aiTÙlt'iils luiturtls, il y en a d'arlificiL-ls,
tels qui' iii;iison>, routes, fossés, haies, plan-
tation-i, etc. L'étude dos divers arcideiils du
sol a une ^rrande iinportanee au point de
vue militaire, parce qu'en sarliant lis uti-
liser, on peut en tirer un grand profit pour
l'attaque ou pour la défense, suivant les
ronditions où l'on se trouve. Des reconnais-
sani'es dnivent, au besoin, précéder l'utilisa-
tion du terrain.
ACCIDENTÉ. Terrain présentant de
iioniluviix .'1 si'iii'u\ obstacles aux niouve-
nienls.
ACCINTUS ou ACCINCTUS. Mut qui,
chez les Humains. sij,'ni(iait le soldat muni,
ceint de son équipement et de son armement
complets, qu'il ne devait jamais quitter en
présence de l'ennemi.
ACCOLADE. L'accolade était une des
piin.i(iali s ■■iTcuionies anciennement obser-
vées dans la léceptioii d'un chevalier. Celui
qui armait le nouveau ciievalier lui donnait
trois coups de plat de l'épée sur l'épaule et
sur le cou et l'embrassait en signe d'amitié
fraternelle.
Otte coutume a été conservée pour la
réception des militaires nommés à un grade
dans la Légion d'honneur. L'article 30 du
décret organiiiue du 16 mars 1832 porte que
l'odicier cjiargé de la réception d'un mili-
taire dans l'ordre de la Légion d'honneur le
frappe du plat de l'épée sur chaque épaule
et, en lui remettant son brevet ainsi que sa
décoiatioii. lui donne l'accolade.
ACCOLER. HIacer deux choses côte à côte.
Ce terme s'emploie pour indiquer que des
fractions constituées de troupes, telles que
compagnies, escadrons, batteries, bataillons,
régiments, brigades, divisions sont placés
côte à côte, soit pour marcher, soit pour
camper ou bivouaquer, soit pour manœu-
vrer, soit pour loinlialtie.
ACCOMPAGNEMENT d'enceinte. Xom
donne a l;i luTiiu' par quchiues auteurs an-
cilMI-i.
ACCOTEMENTS. Ce sont les deux
bandes de terrain qui, dans une route, bor-
dent la chaussée à droite et à gauche, et qui
.servent à la circulation des piétons, en même
temps qu'elles permettent aux voitures de se
garer lorsqu'elles viennent à se rencontrer.
Us sont souvent plantés d'arbres (V. Roules).
Le mot s'emploie aussi comme synonjme
de [ferme.
Dans les chemins de fer, l'accotement est
l'espace compris entre le rail extérieur et le
bord cxtiTiiMii- du ballast.
ACCODDEMENT. Pour signifier que les
hommes sont placés coude à coude dans le
rang, dans la formation lactique de l'infan-
terie en ordre serré. Dans cette formation,
les hommes devaient se sentir les coudes dans
les alignements, les marches et les manœu-
vres.
Actuellement, le tact des coudes n'a plus
lieu qu'au moment de l'alignement, alors
que les hommes doivent placer leur poing
gauche sur la hanche et que leur voisin
vient leur toucher le coude gauche avec leur
bras droit. iMais il en résulte que lorsque lu
bras gauciie pend naturellement, il veste
entre chaque homme un intervalle de 0"^,12
environ, qui a été leconnu nécessaire pour
permettre la liberté de mouvements voulue
dans le iiinnioniciit d'armes et les niarclies.
ACCOUPLEMENTS. Voici comment on
procède en ce qui concerne les accouplements
des pigeons voyaçjeurs . Ces volatiles ne sont,
en général, en état d'obtenir une bonne
reproduction qu'à l'âge d'un an, mais on
laisse s'accoupler librement en automne ceux
qui sont nés au printemps, afin de distinguer
les mâles des femelles et de développer l'ap-
titude à la reproduction. On laisse, en prin-
cipe, les pigeons libres de s'accoupler comme
ils l'entendent {accouplemenls facultatifs), à
moins qu'on n'ait en vue d'amélioier la race
ou d'obtenir des produits particuliers, au-
quel cas on fait des accouplements dirigés.
ACCOUSTREMENT. Ancien mot (d'où
est venu accoutrement) signifiant, au moyen
âge, équipement et armement des milices, à
peu près dans le môme sens qu'acciiitus.
ACCRÉDITER. Donner du crédit, faire
reconnaître une personne auprès d'une au-
torité civile ou militaire , ou même d'un
souverain, et donner l'authenticité à .sa mis-
sion. Tout ordonnateur militaire doit accré-
diter sa signature auprès des payeurs.
ACCUSE. Signifiant anciennement lit de
camp.
ACCUL. Pour limiter le recul des canons,
on plantait un peu en arrière, lors des pre-
miers essais, une série de pieux qui consti-
tuait un arcul.
ACCULER. Pousser une troupe dans un
endroit où elle ne peut plus reculer. Ex.: ac-
culer à un fleuve, à la mer, à un obstacle
infranchissable. Quelquefois une troupe, infé-
rieure en nombre à l'ennemi, peut s'acculer
pour garantir ses derrières. En général, une
troupe acculée est dans de très mauvaises
conditions tactiques, puisqu'elle n'a aucune
voie de retraite, et l'action de s'acculer
volontairement doit être considérée comme
une résolution suprême et désespérée qui, en
cas de revers, aboutira à l'anéantissement
complet de la troupe.
ACCUMULATEUR. Appareil destiné à
ajouter plusieurs ciioses les unes aux autres.
ACCUSATEUR militaire.
9
ACHETEUR.
Les plus usités dans l'armée sont les accu-
mulateurs lie pression pour le filtrage de
l'eau au moyeu des filtres Chamberland,
système Pasteur.
Ces appareils, dont l'invention est récente,
sont destinés à permettre l'installation des
filtres Chamberland dans tous les établisse-
ments militaires, où il est nécessaire de fil-
ACCUSATEDR MILITAIRE. Ce genre
de ministère public n'a existé dans les ar-
mées que sous Charlemagne, puis à la suite de
l'ordonnance de 1319, de celle de 176a et
en 1791. A cette dernière époque, l'accusa-
teur militaire faisait partie d'un tribunal
militaire, mais sans prendre part au juge-
ment ; son pouvoir presque illimité fut beu-
reusement de courte durée.
ACCUSATION. L'accusation est l'action
intentée et suivie en justice au nom de la
société par le ministère public, pour l'appli-
cation de la peine contre un ou plusieurs
individus incriminés.
Devant les tribunaux militaires, l'accu-
sation est intentée et soutenue par un offi-
cier supérieur, qui porte le litre de commis-
saire DU GOUVERNEMENT. En temps ordinaire,
ce commissaire doit être d'un grade supérieur
â celui de l'accusé, ou être plus ancien à
grade égal, car il est contraire aux principes
fondamentaux de la biérarcbie et de la dis-
cipline militaires qu'un inférieur vienne re-
quérir contre son supérieur (V. Conseil de
guerre, rie revision).
ACCUSÉ. Personne contre laquelle il est
fintenté une accusation. Les militaires ac-
cusés d'un crime ou d'un délit sont soumis
à une juridiction et à des règles spéciales
(V. Conseil de guerre, de revision), à l'ex-
ception des délits de chasse, de pèche et
d'octroi, pour lesquels ils sont justiciables
des tribunaux ordinaires.
La différence entre l'accusé et le prévenu,
c'est que le premier est soupçonné d'avoir
commis un crime, tandis que le dernier est
sous le coup d'un délit.
ACHAT. Action d'acquérir à prix d'ar-
gent.
L'administration de la guerre emploie,
pour se procurer les matières et denrées qui
sont nécessaires à l'armée, différentes espèces
d'achats, savoir: 1" directs; "2° par marché ;
3° par voie de commission; 4° à caisse ou-
verte.
i ° Les admis directs sont ceux que l'on
effectue directement, pour des fournitures
peu importantes, et dont le montant est payé
immédiatement sur la production d'une
simple facture. Le plus souvent, ces achats
sont effectués par les corps de troupe ou éta-
blissements intéressés, dans des limites de
prix et de quantités fixées par l'administra-
tion.
2° Les achats par marché sont ceux qui
sont faits au moyen d'actes ou conventions
passées entre l'État et les particuliers. Ces
marchés peuvent être traités soit par adju-
dication publique, soit de gré à gré, soit par
concours.
Les marchés par adjudication publique
sont annoncés à l'avance et les conditions en
sont fixées par un cahier des charges ; le
soumissionnaire qui s'engage à remplir les
conditions énoncées au prix le plus bas, si
ce prix ne dépasse pas le prix-limite, est
déclaré adjudicataire (V. Adjudication), sauf
approbation ministérielle. Ce genre de mar-
ché, en provoquant la concurrence et en se
passant au grand jour, est le plus avantageux
sous tous les rapports ; seulement, il ne peut
s'appliquer à des achats de peu d'importance
ou dont on veut garder le secret.
Les marelles de gré à gré sont traités dans
les conditions fixées par le ministre : 1" lors-
qu'il ne s'est pas présenté d'adjudicataire ou
que le prix-limite a été dépassé ; 2° pour
des objets brevetés ; 3° pour des achats dont
la valeur est inférieure à 10,000 francs ;
4° quand il y a urgence ; o° quand le secret
est nécessaire.
Les marchés par concours sont passés à la
suite d'un concours non public, ouvert entre
un certain nombre de concurrents seulement,
et l'on choisit librement entre ceux-ci. Ils
sont une espèce d'intermédiaire entre les
deux espèces de marchés précédents. Ils sont
employés pour assurer la fourniture des den-
rées de la troupe, par les commissions des
ordinaires, et aussi par les conseils d'admi-
nistration des corps de troupe pour l'achat
des effets de petit équipement ;
3° Les achats par voie de commission sont
ceux qui ont lieu par l'intermédiaire d'un
commissionnaù-e, qui agit en son nom et
n'engage nullement la responsabilité de l'ad-
ministration ; il a pour bénéfice tant pour
cent sur le montant des acliats effectués ;
4° Les achats à caisse ouverte consi.stent à
faire payer immédiatement, à des prix fixés
d'avance et portés à la connaissance du
public, les denrées ou les matières livrées
par les habitants. Ce procédé est rapide et
fructueux en temps de guerre, sur le terri-
toire national, à proximité de l'ennemi,
mais, de même que le précédent, il ne con
vient pas pour le temps de paix,
— des chevaux par les officiers ou par
les corps (V. Remonte).
ACHETEUR. Celui qui achète. On donne
le nom d'of/iciers aciieteurs aux officiers des
A CHEVAL.
■10
ACQUERAUX.
dépôts de romonte qui font partie des com-
niissioiis chargées d'aoljeter les chevaux
nécessaires à l'arniée.
A CHEVAL. Position d'une troupe croi-
sant un oliîtacle, une li^rne, etc., et séta-
blissaiil Al' chaipie cùtc au moyen de frac-
lions se reliant le plus possible,
ACIER POUR CANON. Lacier n'est
autre clio.-e (|ue du fer dans lequel on trouve
du carljone dans des proportions variant
di- 1/2 à 1 1/2 p. 100. L'acier pour canons
est de l'acier fondu que l'on oliticnt au
iuo\'*n de trois procédés principaux : 1° en
fondant au petit creuset ; 2» par la métiiode
Bessenier ; 3° par la méthode Martin Sie-
mens :
1" Par la méthode du pelil creuset, on
peut obtenir de Vacier de cémentation ou de
ViiciiT pudillé.
Uiicirr de cémentation est celui qu'on
obtient en recarburant du fer aussi pur que
possible avec du charbon ou des réactifs
charbonneux bien purs. L'acier puddié est
obtenu en décarburant la fonte dans des
fours à parois de fonte, à courant d'eau ou
à courant d'air.
Ces deux espèces d'acier sont loin d'être
homogènes; pour obtenir cette qualité, il est
nécessaire de les fondio ;
2° La mélliode Bessemer consiste à décar-
burer la fonte au moyen d'un appareil spé-
cial appelé coni-ertisxeur. Cette méthode a
pour principe l'action produite sur les élé-
ments de la fonte par le passage de cou-
rants d'air à forte pression à travers un bain
de fonte continu. Le procédé ne peut s'ap-
pliquer (|u'aux fontes grises siliceuses et
phosphoreuses, c'est-à-dire à la plus grande
partie des fontes de France et d'Angleterre.
Ouand on emploie des petits creusets pour
cette opération, on obtient de l'acier fondu,
ou de l'acier de deuxième fusion quand la
charge des petits creusets, amenée à l'état
p.iteux, est versée dans un four unique ;
3° La métiutde Martin Siemens permet
d'obtenir directement, par réaction, l'acier
de la fonte dans une simple fusion. Dans ce
procijdé , la fonte est affinée au moyen
d'agents solides tels que le fer et l'oxyde de
fer.
Em]iloi. L'acier fondu peu carburé con-
vient pour la fabrication des bouches à feu ;
autrement, il est propre à la fabrication des
armes et instruments tranchants. L'acier
pnddié fondu peut servir à fabriquer des
canons de fusil; non fondu, on en fait de»
frettes pour canons.
L'acier Bessemer et l'acier Martin Siemens
(celui-ci est de qualité supérieure) sont em-
ployés à la fabrication des bouches à feu.
des canons de fusil, des plaqnes de blindage,
des rails, etc.
L'acier coulé sans soufflures, produit par
les forges de Terrenoire et par le construc-
teur anglais Whitworth, sert à la fabrication
de plaques de blindage et d'obus de rupture
en acier.
ACINACE ; ACÈS. Poignard droit et
court dont faisaient usage plusieurs peuples
de l'antiquité (Perses, Mèdes, etc.). C'était
une espèce de cimeterre ou de coutelas sus-
pendu à un ceinturon et pendant sur la
jambe droite.
ACLIDE; ACLIS ou AGLYS. Sorte de
javelot massif, composé d'un bâton gros et
court, hérissé de pointes, qu'on lançait au
moyen d'une corde permettant de le ramener.
En usage à une époque très reculée.
ACOMPTE. Somme payée à valoir sur
un compte ou sur une créance. Métiiode
employée par l'administration pour le paye-
ment des fournitures effectuées par les entre-
preneurs ou adjudicataires des fournitures de
l'État. En principe, les acomptes ne doivent
pas dépasser les 5/6 des droits constatés. Le
sixième réservé est payé après vérification et
liquidation, soit finale, soit trimestrielle. En
Algérie, les 11/12 de fournitures faites peu-
vent être payées.
ACONIT . Poison violent extrait de
l'aconit nnprl et dans lequel plusieurs peu-
ples de l'antiquité trempaient leurs flèches.
ACONTISMOLOGIE. Étude sur la ba-
listique ou art de lancer des projectiles à
pointe.
ACONTISTES. Nom donné aux soldats
grecs ou romains qui lançaient des projectiles
à pointe, tels que d.\rds, traits, javelots.
A-COUP. Temps d'arrêt très nuisible à
la régularité de la marche ou de la ma-
nœuvre d'une troupe. Les à-coups dans la
marche sont très fatigants et produisent en
outre une perte de temps très appréciable,
surtout s'ils se renouvellent. Pour les éviter
en très grande partie, il faut prévoir d'avance
l'allongement inévitable des colonnes de
troupes en marche et ménager, dès le mo-
ment du départ, des intervalles suffisants
entre les ditVérentes unités (V. Marclies).
ACOUSTIQUE. Partie de la physique
qui traite des phénomènes sensibles à nos
oreilles. On a en vain cherché jusqu'ici à
utiliser les signaux acoustiques pour l'armée.
La seule application qu'on en fait est l'usage
du silllet ciimnie moyen d'avertissement.
ACQUËRAUX. Espèces de pièces à boîtes
ainsi décrites par Viollet-lc-IJuc : « Ces
bouches à feu, qu'on appelait alors acquê-
raux, sarres ou spirales, et plus tard, veu-
(jlaires, se composaient d'un tube ouvert à
ACQUISITIONS D'JMMEOBLES
haque bout. A l'une des extrémités s'adap-
tait une boîte contenant la charge de poudre
et le projectile, c'est-à-dire qu'on chargeait
la pièce par la culasse, mais cette culasse
était complètement indépendante du tul)e et
s'y adaptait au moven d'un étrier mobile ».
ACQUISITIONS d'immeubles . Ces
acquisitions sont autorisées, ^oit par la loi,
soit par décret, soit par décision ministé-
rielle. Elles peuvent se faire à l'amiable ou
par expropriation.
ACQUIT. Lacquit est un reçu apposé par
le créancier au bas d'un mémoire, d'une
facture ou de tout autre titre de créance, par
lequel il donne décharge complète de la
somme totale faisant l'objet de ce titre. L'ac-
quit se distingue de la quittance en ce qu'il
est toujours donné sur le titre lui-même,
tandis que la quittance peut être partielle et
être donnée sur un titi'c autre que le titre
de créance.
ACQUITTÉ; ACQUITTEMENT. Con-
statation légale, par le tribunal, de la non-
culpabilité de l'accusé. Renvoi d'un militaire
déclaré non coupable par un conseil de
GUERRE ou une cocR d'assises. L'acquittement
a pour efifet d'anéantir l'accusation quant à
l'accusé et de le faire mettre immédiatement
en liberté, s'il n'est pas retenu pour une
autre cause.
ACROBALISTE ou ACROBOLISTE.
Cavalerie légère des anciens, lançant des
flèches et des traits. Elle était employée aux
escarmouMies et engageait le combat.
ACROPOLE. Nom sous lequel les an-
ciens désignaient une forteresse ou une cita-
delle placée sur la partie élevée d'une ville.
ACTE. Écrit autiientique constatant des
faits ou des droits. Ce mot reçoit un grand
nombre d'acceptions dans le langage mili-
taire. Les principaux sont les suivants :
— conservatoire. Acte ayant pour effet
de sauvegarder les intérêts ou les droits
d'une personne absente, de ses héritiers ou
de l'État. La liste des effets appartenant aux
militaires décédés en activité doit être en-
voyée au maire du dernier domicile du défunt
par les soins du sous-intenJant.
— d'accusation. Exposé du fait dont
un accusé est présumé coupable. L'acte d'ac-
cusation est ^isé dans l'article 108 du Code
de justice militaire.
— d'administration ou administratif.
Actes émanant régulièrement de lautorité
administrative.
— d'adoption. Ne peut pas être conclu
aux armées.
— de courage (V. Aciio7i d'éclat).
— de l'état civil. La rédaction d'actes
de l'état civil est prescrite par la loi pour
M ACTE DE DISPARITION.
les naissances, les mariages et les décès. En
temps de paix, ces actes sont rédigés dans
les mêmes conditions que pour les autres
citoyens, sauf les modifications nécessaiies.
Aux armées, ou dès que les circonstances
empêchent les officiers de l'état civil de rem-
plir leurs fonctions, celles-ci incombent aux
officiers chargés de la tenue des contrôles des
corps ou des détachements formant corps, ou
sinon par les intendants et sous-intendants
militaires. 11 est alors tenu, par ces difl'é-
rents officiers ou fonctionnaires, un registre
spécial relatant simplement les divers actes
faits ou reçus. Ces registres sont envoyés au
ministre de la guerre dès la rentrée en
France.
Les déclarations de naissance aux armées
doivent être faites dans les dix jours qui
suivent l'accoucliement. Un extrait de Vacle
de naissance doit être envoyé dans les dix
jours au dernier domicile des parents ; un
double en est envoyé au ministre. Les offi-
ciers militaires de l'état ci\il ne sont pas
compétents pour recevoir les actions en dé-
saveu d'un enfant.
Les actes constatant la célébration d'un
mariage sont dressés publiquement après la
célébration du mariage en présence de quatre
témoins. Copie de l'acte est envoyée aussitôt
au dernier domicile de chacun des époux.
Les publications ordonnées par la loi doivent
être faites régulièrement et l'acte de publica-
tion, l'acte d'autorisation de mariage pour le
militaire, les actes respectueux, etc., doivent
être mentionnés sur l'acte de mariage.
Les actes de décès doivent contenir toutes
les indications prescrites pour bien constater
le décès des militaires. Trois témoins sont
nécessaires pour dresser ces actes, dont un
extrait est envoyé dans les dix jours au
maii'e du dernier domicile du défunt et au
ministre. Les cas de mort violente, de suicide,
d'exécution ou de décès dans les prisons ne
sont pas mentionnés sur ces actes. On y
relate, au contraiie, les particularités hono-
rables, telles que mort sur le champ de
bataille ou à la suite de blessures, etc.
Toutes omissions dans l'exécution des pres-
criptions légales doivent être mentionnées,
afin qu'elles ne paraissent pas résulter d'un
oubli et qu'elles ne créent pas des embarras
aux héritiers. Lorsque le décès d'un homme
mort en captivité n'a pas été constaté régu-
lièrement par les autorités locales, l'acte de
décès est remplacé par une déclaration signée
de trois témoins qui ont pu constater la
moi t du prisonnier.
— de disparition. Ayant pour but de
constater la disparition d'un militaire. 11 est
dressé par le conseil d'administration et en-
ACTE DICNT.Al.EMKNT. ^
voyé au ministre. On iloil inentitiimcr dans
cet acte luus les faits jioitant présoniplioii
du dt'ri'S.
— d'engagement. Acte par lequel un
jeune homme remplissant les eonditions re-
quises, et n'ayant pas eneore servi, déclare
se lier au service pour une période de trois
à i-inq ans. La durée du service prend date
ilu jour de la si^-nature de cet acte (V. E)uja~
il)-mfut).
L'nitiiKjemenl conditionnel d'un an ne
pouvait l'être contracté que par des jeunes
gens n'ayant pas encore tiré au sort et rem-
plissant certaines conditions spéciales. A
moinsd'exonération, il entraînait le versement
d'une soinmi' de loOO francs au Trésor.
— d'hostilité. Acte de violence ou at-
taque a main armée, qui équivaut à une
déclaration de fruerre, à la rupture d'un
traité ou à la cessation d'un armistice.
— judiciaire. Acte litigieux qui doit
Hre soumis a un tribunal ou contrôlé par le
juge. Tout acte fait en dehors du juge et
sans sa participation est exlrajudiciaire .
— de notoriété. Acte par lequel deux
(»u plusieurs témoins attestent, par-devant le
juge de paix ou le notaire, un fait connu
qui sert à établir l'identité des personnes ou
la qualit<' d'héritier.
— privés de l'état civil. Comprennent
le? certilicats de vie, les procurations et les
testaments.
Les cerlifjcalx de tne et les procurations
sont établis par les sous-intendants mili-
taires (avec deux témoins) ou les conseils
d'administration, et signés par les requé-
rants. Les testaments peuvent être reçus par
un officier supi-rieur, par un officier d'un
grade plus élevé que le testateur (avec deux
témoins), par deux sous-intendants ou un
sous-intendant et deux témoins; aux hôpi-
taux, par le médecin-chef assisté du com-
mandant militaire. Ces testaments, qui doi-
vent i^tre transmis au ministre, ne sont
valables que pendant six mois après que
l'on peut tester à la manière ordinaire. Avis
doit être donné aussitôt que possible du tes-
tament à ceux qui ont intiTèt à le connaître,
en cas de décès.
— de procédure. Actes se rapportant à
un <y\\\\o un ihht militaire et qui doivent
ètp- transmis au g'-néral commandant le
corps d'armée, auquel appartient le dioit de
donner l'ordre il'infDrmfr.
— de recours. .\cte par lequel le com-
missaire du (jouvernement prés_ un conseil
de guerre, apn-s la dérbration de recours en
revision, inforni'- de cette déclaration sans
retard h- ii>ns>il i\f rc\i<ion.
— de rengagement. Acte par lequel un
ACTIVITÉ.
militaire libéré du service actif ou entrant
dans la dernière année de ce service, consent
à reprendre du service ou à prolonger la
durée de son service pour un temps déter-
miné dans les conditions prévues par la loi.
— séditieux. Tout acte de révolte contre
les lois ou règlements est considéré comme
séditieux.
— de substitution. Acte constatant que
deux frères de la même classe et du même
canton ont été autorisés à changer entre eux
de numéros de tirage au sort.
ACTIF. Qui agit ou qui a la vertu d'agir.
En langage militaire, on appelle service actif
le temps pendant lequel un militaiie est
sous les drapeaux. De même, on donne le
nom d'ARMKE ACTIVE aux troupes qui font
un service actif. En France, la loi du
lo juillet 1889 a fixé à trois ans la durée
du service actif, sauf pour certaines catégo-
ries de dispensés qui ne font qu'un an et
sont ensuite classés dans la dispombimtk
pendant deux ans.
ACTION. En terme d'art militaire, on
donne le nom d'action à tout engagement de
deux troupes adverses, quelle qu'en soit
l'importance. L'expression <( yendant l'ac-
tion » veut dire pendant le combat, pendant
la bataille.
En terme de jurisprudence, on entend par
action le droit de poursuivre en justice. On
distingue Vaction publique et l'action civile.
La première est le droit qu'a la société de
poursuivre et de punir celui qui enfreint ses
lois ; l'action civile est le droit qu'a toute
personne lésée dans ses intérêts de faire fixer
le dommage qui lui a été causé. Les conseils
de guerre ne statuent que sur l'action pu-
blique ; il appartient aux personnes lésées
de poursuivre ensuite l'accusé devant les tri-
bunaux civils au point de vue de l'action
civile <^V. Comjiétence).
— d'éclat. On appelle action d'éclat un
acte de courage ou de dévouement particu-
lièrement remarquable accompli pendant
une bataille, un siège ou en présence d'un
danger imminent. Les actions d'éclat sont
portées à la connaissance des troupes par la
voie de l'ordre de l'armée ou du corps
d'armée ; elles sont inscrites sur les états de
service du militaire et constituent un titre
pour obtenir en campagne, sans aucune con-
dition d'ancienneté, l'avancement au grade
immédiatement supérieur ou la nomination
dans la Légion d'honneur.
ACTIVITÉ. L'activité est la position
d'un militaire pourvu d'un emploi dans
l'armée ai-tive.
L'activité comprend la position de pré-
sence et la position d'absence.
ACTIVITÉ (NON-)
Sont considéiés comme élant en position
de présence tous les militaires présents à leur
poste ou en route pour s'y rendre, ou en
mission.
Sont considérés comme étant en position
d'absence les militaires en congé ou en per-
mission, à l'hôpital, en jugement ou en
détention, en captivité à l'ennemi.
Au point de vue judiciaire, tous les indi-
vidus comptant à l'effectif soldé, même mo-
mentanément, comme les territoriaux ou les
réservistes, sont justiciables des conseils de
guerre (art. 36 du Code de justice niilit.).
ACTIVITÉ (NON-). Position de l'officier
momentanément non employé, mais pouvant
être rappelé à l'activité. Ne peut être pro-
noncée que par suite de licenciement de
corps, de suppression d'emploi, de rentrée
de captivité à l'ennemi, d'infirmités tempo-
raires ou enfin de retrait ou suspension
d'emploi par mesure disciplinaire. Dans les
trois premiers cas, l'officier a droit à la
moitié des emplois de son grade vacants
dans son arme et il conserve tous ses
droits comme s'il avait été présent. Pour
les deux dernières causes, l'officier ne peut
se prévaloir d'aucun droit et le temps passé
en non-activité ne compte que pour la re-
traite et pour la réforme.
ACTUAIRES. Nom donné dans la milice
romaine aux ofticiers chargés de distribuer
les vivres ou de tenir les comptes s'y rap-
portant, ou bien encore aux rédacteurs des
opérations de guerre.
ADŒRATIO. Mot latin signifiant exoné-
ration du service militaire moyennant une
somme d'argent.
Â^DALIDE. Mot d'origine arabe s'appli-
quant à certains chefs de la milice espagnole,
chargés plus particulièrement d'exercerla jus-
tice et de veiller au maintien de la discipline.
ADAMS (revolver;. Revolver à 6 coups
et à mouvement continu, du calibre de
11™™, 94, en service dans l'armée anglaise.
ADDIT. Jeunes soldats que l'on voit ap-
paraître dans les milices romaines à partir
du IV^ siècle. Ils étaient armés de la fronde
ou lançaient simplement des pierres à la
main et ils se tenaient, à cet effet, entre les
lignes des cohortes. Ils étaient aussi chargés
de la garde et du service des machines ba-
listiques.
ADDITION. D'après l'article 128 du
Code de justice militaire, le président d'un
conseil de guerre duit faire noter par le gref-
fier toutes les additions, changements ou
variations constatés entre les diflerentes dé-
clarations ou dispositions d'un témoin.
ADDITIONNEL. Ce qui doit être ajouté.
Recettes additionnelles (V. Ordinaires.)
13 ADJUDANT.
ADELANTADE. Gouverneur militaire
d'une province espagnole dans l'ancienne
armée.
ADJOINT. Militaires en sous -ordres
chargés d'aider ou de suppléer au besoin un
chef de service.
II en est spécialement ainsi, dans les corps
de troupe, pour l'officier adjoint à I'arme-
MENT ou à I'habillemext et l'officier adjoint
au TRÉSORIER.
Mais il existe en outre deux catégories de
militaires ayant le titre d'adjoints : ce .sont
les adjoints à l' intendance militaire et les
adjoints du génie.
Les adjoints à l'intendance militaire
sont des fonctionnaires de l'intendance ayant
la correspondance du grade de capitaine. Ils
constituent l'échelon inférieur du corps de
l'intendance et se recrutent parmi les capi-
taines de toutes armes, ainsi que parmi les
officiers d'administration de l""* et de
2^ classe. L'admission a lieu à la suite d'un
concours. La limite d'âge fixée pour les can-
didats est 42 ans. Les adjoints à l'intendance
sont employés exclusivement, en temps de
paix, à des travaux dans les bureaux des
sous-intendants ou intendants et ne peuvent,
en aucune circonstance, exercer en titre les
fonctions de chef de service. Complet consti-
tutif: oO ; effectif entretenu : 43 {\. Inten-
dance),
Les adjoints du génie sont des employés
militaires assermentés, placés sous les ordres
des officiers du génie pour les aider dans
leurs fonctions. Ils se recrutent exclusive-
ment parmi les sous-officiers des troupes de
l'arme qui remplissent les conditions pres-
crites. Us ont rang d'officier, sont nommés
par décret, et les dispositions de la loi sur
l'état des officiers (19 mai 1834) leur sont
appUcables. Toutefois, ils ont une hiérarchie
qui leur est propre et qui ne comporte une
assimilation avec les grades de l'armée que
pour la solde et pour la retraite.
Le tableau suivant indique la composition
du cadre des adjoints du génie et leur assi-
milation :
ASSIMILATION
CHIFFRE
DÉSIGXATIOX.
lixé
en-
pour la solde.
par
la loi.
trete-
nu.
17
.Adjoints principaux
Je 1" classe
Chef de bataillon.
20
Adjoints principaux
de 2» classe
Capitaine.
100
8S
Adjoints de l"cl. . .
Capitaine.
100
95
— de 2» cl. . .
Lieutenant.
lôO
142
— de 3o cl. . .
Sous-Lieutenant.
21)0
Ks.s
ADJUDANT. Militaires gradés de cer-
ADJUDA.NT.
taincs ratégories, chargeas d'en aider d'autres
d'un grade pins l'ievi''.
— d'administration. Porte aujuurd'liui
le titre d'ofliricr (railmiiiistralion adjoint.
— général. Pemlanl la période des
guerres di- la Hépnbliqiie et du premier
Empire, il existait des mljudanls gcnn-nux
ou adjndauls coDiinandanls, qui étaient em-
ployés comme ehefs d'état-major, de division
ou de corps d'armée. Ils étaient choisis
parmi les colonels et prenaient rang immé-
diati nient après les généraux de brigade.
— de place. L'ancien étal-major des
places, suiipriiiic en 1873, comprenait un
certain nombre d'officiers, appelés adjuddnls
de pince, chargés de seconder le commandant
de place dans ses fondions ou de le suppléer
au besoin. Ces oflicicrs étaient choisis parmi
ceux que leur âge ou leurs infirmités ren-
daient incapables d'un service en campagne.
Depuis le décret du 23 octobre 1883, les
fonctions des adjudants de place sont actuel-
lement dévolues, à titre temporaire, à des
officiiMS des corps de troupe en résidence
dans la place et qui prennent alors le titre
d'adjudants de la (larnison. S'il n'y a qu'un
seul cor[)S dans la place, l'adjudant-major
de semaine, secondé par un adjudant, rem-
plit les fonctions d'adjudant de la garnison.
— major. D'après la loi des cadres du
13 mars 1873, il existe dans chaque ba-
taillon d'infanterie un capitaine adjudant-
majur chargé de seconder le chef de bataillon
dans les détails du .service. Il est chargé de
l'instruclioii théorique et pratique des sous-
olliciers et caporaux de son bataillon en ce
ijui concerne les exercices à rangs serrés ; il
surveille les tables des .sous-ofliciers et la
cantine de son bataillon. Dans chaque régi-
ment, un des adjudants-juajors est chargé
de la .surveillance de l'instruction des tam-
bours, clairons et élèves ; enfin, les adjudants-
majors roulent entre eux pour le service de
semaine, qui consiste à aider le chef de
bataillon pour les rassemblements, les ap-
pels, la [iropri'té du quartier, les gardes, les
• létenus. Ic^ disti'iiiiilious, etc.
— sous-officier, {/adjudant som-of licier
(jrcu|ie le grade le (dus élevé dans la hiérar-
chie des jous-officiiirs ; il a deux .sortes de
fonctions: 1° adjudant de batadlou ; 2° ad-
judant de compagnie.
Les fonctions d'adjudant de bataillon sont
reuifdies, en temps de paix, par des adju-
dants de compagnie choisis par le colonel ;
ils ont le commandement sur les autres
adjudants de compagnie. Bien (ju'ils conti-
nuent .i faire partie administrativement du
ladre d'une compagnie, ils n'y font plus
aucun seiTice et restent c.xidusivemcnt à la
Vt ADJUDICATION-
disposition de l'adjudant-major pour l'aider
dans ses fonctions.
L'adjudant de compaijnie est employé par
le capitaine, sous la surveillance des officiers
de peloton, à tous les détails du service et
de l'instruction. Il est spécialement chargé
de rinstruclion des retardataires et de celle
des tireurs de 3" das.se. Il est l'auxiliaire
immédiat et constant de l'ofllcicr de se-
maine ; il est chargé de commander le ser-
vice dans la compagnie ; il alterne, pour
l'appel du soir, avec le sergent-major.
— élève d'administration. Sous offi-
cier sortant de l'École d'administration et
classé comme adjudant dans les bureaux ou
services de l'administration, en alteudant
sa nominatioi' d'officier d'administration
adjoint.
ADJUDANTURE. Une des subdivisions
et auxiliaire essentiel du service d'état-major
dans l'armée allemande. En principe, .son
service consiste à traiter les affaires de
second ordre, afin de décharger les officiers
d'état-major proprement dits.
ADJUDICATAIRE. Celui en faveur de
qui a ét(' prononcée une adjudication.
ADJUDICATION. Acte par lequel on
attribue une chose, une fourniture, une en-
treprise à un individu ou à une société.
Les adjudications administratives sont
publiques et toujours annoncées d'avance.
Elles peuvent avoir lieu de deux manières :
par voie d'enchères ou par t^oie de soumission,
suivant la nature du marché.
Lorsque l'administration vend, comme
cela a lieu, par exemple, pour les chevaux
réformés et les effets ou objets classés hors
de service remis au service des domaines,
l'adjudication est faite par voie d'enchères,
c'est-à-dire que l'on adjuge l'objet à vendre
à celui qui fait l'offre la plus élevée.
Au contraire, lorsque l'administration
achète, elle emploie la l'oie des soumissions
et l'adjudication est donnée à la personne
qui a fait les prix les plus ba.s.
Les adjudications peuvent être de deux
espèces :
1° L'adjudication simple, qui ne com-
porte qu'une seule séance, dans laquelle
l'ailmissibilité des concurrents résulte de
l'acceptation même de leur soumis.sion, en
séance publique, par la commission d'adju-
dication. Ce mode s'applique aux fourni-
tures, travaux, transports, exploitations ou
fabrications qui peuvent être fractionnés et
livrés sans inconvénient à une concurrence
illimiti'e ;
2'^ L'adjudication précédée d'une
séance préparatoire, dans laquelle l'ad-
missibilité résulte de la notification faite à
ADMINISTRATEUR.
Va
ADMINISTRATION.
l'intéressé de la décision prise par la com-
mission d'admission dans une séanoe prépa-
ratoiie non publique. Ce mode d'adjudica-
tion est employé quand les fournitures,
travaux, etc., ne peuvent être confies qu'à
des personnes reconnues capables et rem-
plissant les conditions déterminées.
En principe, nul n'est admis à concourir
à une adjudication pour des fournitures à
faire à un service quelconque du départe-
ment de la guerre, s'il n'est muni d'une
pièce constatant sa qualité de Français et
d'un certincat du maire de sa commune con-
statant le lieu de son domicile et témoignant
de sa moralité.
Les quantités mises en adjudication sont
indiquées dans l'avis au public et dans le
CAHIER DES CHARGES ; cUes sout, quaud il y
a lieu, divisées eu lots.
Les soumissions sont établies sur papier
timbré et doivent réunir les conditions pres-
crites.
Les adjudications dont l'importance est
égale ou supérieure à 20,000 francs, en
France, et à 5,000 francs en Algérie, exi-
gent le dépôt préalable d'un CAnTiox.NEiiENT
de la part des soumissionnaires.
La commission d'adjudication se réunit
aux jour, beure et lieu indiqués par l'avis
au public ; elle procède, suivant les forma-
lités réglementaires, à la réception des sou-
missions, à leur ouverture et à leur lecture,
compare les prix au prix-limite fixé par le
ministre et déclare adjudicataires ceux des
soumissionnaires dont les offres sont égales
ou inférieures au prix-limite, en prenant
d'abord ceux dont les soumissions sout le
plus avantageuses pour l'État.
Lorsque l'ensemble des quantités adjugées
est inférieur au cbiffre de la fourniture à
effectuer, un nouveau concours a lieu immé-
diatement entre les personnes présentes
remplissant les conditions indiquées pour la
quantité restant à adjuger, que l'on fait
alors connaître.
Les différentes opérations de la commis-
sion et les résultats de l'adjudication sont
constatés par un procès-verbal qui tient lieu
de marché en cas d'adjudication.
Les sociétés de toute espèce (en nom col-
lectif ou en commandite, anonymes ou d'ou-
vriers français) peuvent être admises à
prendre part aux adjudications du départe-
ment de la guerre, en produisant les mêmes
pièces que les autres soumissionnaires, et en
remplissant certaines formalités particu-
lières.
ADMINISTRATEUR. On donne le nom
d'administrateur a toute personne qui est
chargée de quelques parties de l'administra-
tiou. En Algérie, il existe, à la tête de
chaque commune mixte, un fonctionnaire
nommé et rétribué par le Gouvernement et
portant le nom d'aduiiiiislrateur, chargé de
gérer toutes les affaires de la commune ; il
est secondé par un ou plusieurs fonction-
naires portant le titre d'adjoint à l'adminis-
trateur (V. Affaiies indigènes).
ADMINISTRATIF. Qui a rapport à
l'administration. Ex. : règlements admiuis-
tratils, procédés administratifs.
ADMINISTRATION. L'administra-
tion publique est l'ensemble des méthodes
et des moyens par lesquels le Gouvernement
pourvoit aux besoins généraux des citoyens,
c'est-à-dire aux garanties de calme et de
sécurité nécessaires à l'industrie, au travail,
aux arts, au développement de l'instruction,
de la moralité, etc., nécessaires à tous les
peuples.
L'administration de l'armée est une
des branches de l'administration publique ;
elle a dans ses attributions tout ce qui con-
cerne l'organisation, l'instruction, l'entretien
et la conservation de l'armée.
Toute administration exige un personnel,
des ressources matérielles et, enfin, des
règles ou statuts.
Le ministre de la guerre est le clief res-
ponsable de l'administration de l'armée, qui
comprend les services ci-après : Artillerie,
Génie, I.vtexua.vce, Poudres et Salpêtres,
Service de santé.
Le principe général de l'organisation des
services est la séparation en « Direction',
Gestion ou Exécution et Contrôle ». La di-
rection ne participe pas aux actes de la ges-
tion, qui lui est soumise. Le contrôle ne
prend part ni à la direction ni à la gestion
et ne relève que du ministre.
La délégation des crédits est faite par le
ministre aux directeurs des services, qui
sont chargés de l'ordonnancement des dé-
penses. Dans le service de l'intendance, les
directeurs ont la faculté de sous-déléguer
tout ou partie de leurs crédits aux fonction-
naires de l'intendance soumis à leur direc-
tion.
En cas de formation d'armée, la délégation
des crédits est faite, pour tous les services,
à l'intendant de l'année, lequel les sous-
délègue, sur l'ordre du commandant en chef,
et au fur et à mesure des besoins, aux
directeurs des services de l'armée et des corps
d'armée.
Le général commandant un corps d'armée
est, sous l'autorité supérieure du ministre,
le chef responsable de l'administration dans
son corps d'armée. Toutefois, les établisse-
ments et services spéciaux destinés à assurer
ADMINISTRATION.
la ili'fonst' ilu l>a_\s on ;i jiourvoir aux be-
soins gém-ratix «les armées sont placés sous
l'autorité imniédialt' <lii ministre de la
guerre.
l^s directeurs des service> sont suiis les
oixlres immédiats du général commandant le
corps d'armée ; ils exercent une surveillance
permanente sur toutes les opérations du per-
sonnel de leur ser\iee; ils s'assurent de la
réiiulariti- des dépenses qu'ils sont chargés
d'ordonnancer ou d'approuver.
Le général commandant le corps d'armée
doit : 1° prévoir et exposer au ministre, en
temps opportun, les besoins de son cor|ts
d'armée ; 2° donner, quand il y a lieu,
l'ordre de pourvoir et de distribuer, dans les
limites tracées jiar les règlements ; 3" veiller
il ce que les troupes du corps d'armée soient
pourvues de tout ce qui leur est alloué par
les règlements et les décisions ministérielles ;
4° s'assurer de l'existence des approvision-
nements des magasins du corps d'armée.
Les généraux commandant les corps d'ar-
mée ne peuvent, en dehors des cas prévus
par les ordonnances, décrets et règlements,
presi-rire aucune mesure pouvant entraîner
des dépenses pour l'État, sauf dans les cir-
constances urgentes ou de force majeure. Ils
doivent, dans ce dernier cas, donner leurs
ordres par écrit, sous leur responsabilité
même pécuniaire, et en rendre compte immé-
diatement au ministre. Les directeurs des
services .sont tenus, après observation, d'ob-
tempérer à ces ordres dont ils transmettent,
de leur cùté, une copie au mmistre.
En cas de formation d'armée, le ministre
délègue ses pouvoirs administratifs, dans les
limites nécessaires, au général en chef de
l'année, h-quel représente alors le ministre
vi>-à-vis des i-ommaudants de corps d'armée.
Dans les places investies, le gouverneur
ou commandant de la défense exerce une
autorité absolue sur tous les services.
L'administration intérieure des corps de
troupe et des établissements considérés
comme tels est dirigée par un conseil n'Ao-
Mi.NisTnATioN que préside le chef de corps.
Le chef de corps et le conseil sont solidaire-
ment responsables envers l'Ktat.
La GESTION est confiée à des officiers qui
font partie du conseil d'administration et
qui Sont responsables envers ce dernier.
Les déjienses en deniers et en matières
eiïeclnées par la caisse ou les magasins du
corps, en vertu des décisions des conseils
d'administration, sont vérifiées et n-gulari-
sées par le service de l'intendance.
Les >omj(agnies ou sections formant corps
sont administrées par leur chef, responsable
envers l'Ktat. Leurs dépenses sont véiifiées
l(i ADOUCIR.
et régularisées par le service de l'inten-
dance.
L'administration et la comptabilité inté-
rieures des corps de troupe sont actuellement
régis par le décret du 14 janvier 1889
{H. 0., 1'. R., i" 89).
On donne encore le nom d'administration
au personnel chargé d'une partie de l'adminis-
tration publique. C'est ainsi que l'on dit :
l'aduiinislralion pénitentiaire, — militaire,
— muniiipale, etc.
ADMINISTRATIVEMENT. Ce qui est
fait sui\ ;ml les règlements administratifs.
ADMINISTRER. Pourvoir à des besoins
en utili>,int certaines ressources et en suivant
certaines rè;.'les.
ADMISSIBILITÉ. Aptitude à être ad-
mis.
ADMISSION. Action d'admettre.
Kn général, les épreuves pour l'admission
dans les différentes écoles militaires sont de
deux sortes : 1" les épreuves d'admissibilité,
consistant en compositions écrites, épu-
res, etc., les mômes pour tous les candidats;
2° les épreuves d'admission, consistant en
examens oraux ou pratiques, auxquels ne
prennent part que les candidats ayant subi
avec succès les premières, c'est-à-dire qui
sont déclarés admissibles.
ADOPTION. Acte qui établit légalement,
entre deux personnes, des rapports de pater-
nité et de filiation. Aux armées, il est impos-
sible de faire acte d'adoption, car la loi n'a
confié à personne le droit de dresser les actes
nécessaires.
— par les armes. Acte par lequel, dans
une assemblée publique, un des chefs mili-
taires, le père ou un parent, faisait d'un
adolescent un guerrier chez les Francs, les
Goths ou les Lombards. C'était encore une
récompense comme prix d'un haut fait,
d'un acte courageux à la guerre.
ADOREA. Mot latin francisé. Signifiait
une prestation accordée chez les Romains
pour une action d'éclat. Cett3 récompense
pouvait consister aussi en une couronne ou
une liii-le s:ins fei'.
ADOSSER. Placer une chose contre une
autre pourl'apfiuyer. Un retranchement peut
être adossé à une muraille, à des construc-
tions ; une troupe peut être adossée à une
forêt, à un village, etc. Le règlement sur le
service des armées en campagne prescrit
d'éviter d'adosser les grand'gardes à un bois,
ilaiis la <rainte qu'elles ne soient enlevées.
ADOUBER. Du latin adobare, armer.
Signilinit ahmkr un chevalier au moyen âge.
ADOUCIR. Terme d'armurerie, expri-
mant l'oiiéralion d'enlever à la lime douce
ADRESSE.
il
AEROSTATION.
les traces de la grosse lime sur une pièi'e
d'armement.
ADRESSE. Indication du domicile ;i
donner par les militaires, même de la ré-
serve, dans tons les cas de présence ou d'ab-
sence, pour qu'il soit possible de leur trans-
mettre en tout temps les communications de
service les concernant.
Habileté, dextérité pour les exercices du
corps, — au tir, — à l'escrime, — à l'é-
quitation. Se dit également de certains actes
de rmtelligence.
A-DROITE. Mouvement par lequel le
soldat étant de front se trouve par le flam-
droit. Il s'exécute en tournant sur le talon
gauche et en faisant face à droite, puis en
rapportant le talon droit à côté du gauche
et sur le même alignement.
Cette expression est encore employée pour
désigner toute espèce de changement de di-
rection ou de front vers la droite par une
troupe quelconque.
ADUIRE. Exercer les jeunes pigeons à
voler autour de leur colombier et à y re-
venii".
ADUCTION ou ADDITION. L'aduction
se fait en 8 ou 10 jours pour les jeunes pi-
geons, mais, pour ceux introduits dans le
colombier après l'âge de 35 jours, il faut
attendre au moins 8 jours pour les en
laisser sortir. Il est préférable d'avoir re-
cours aux premiers.
ADVERSAIRE. Celui qui est opposé et
sur lequel on veut remporter l'avantage. En
langage militaire, l'adversaire signifie l'en-
nemi, mais, en langage ordinaire, il n'en est
pas de même, car, pour une doctrine, par
exempte, on peut trouver des adversaires
parmi ses amis et des adhérents parmi ses
ennemis.
JEGIO. Espèce de cuirasse faite en peau
de chèvre, employée par quelques nations de
l'antiquité.
iENEATEUR. Nom sous lequel les Ro-
mains désignaient les musiciens militaires
qui faisaient usage des instruments de
cuivre.
.«RARIUM MILITARE. Épargne mi-
litaire, trésor de guerre distinct qu'Auguste
établit le premier pour subvenir aux dé-
penses des troupes et entretenu par des im-
pôts spéciaux.
JEB.0 Sorte de panier arrondi, tressé
d'osier ou de jonc, servant au soldat romain
pour transporter de la terre dans les tra-
vaux de fortification.
AÉROMÈTRE. Instrument servant à
peser la densité de l'air, des fluides. Em-
ployé par les commissions d'expérience char-
gées d'établir les tables de tir des bouches à
feu pour corriger les résultats donnés par
l'expérience.
AÉRONAUTE Navigateur aérien.
AÉROSTAT. Appareil dont le poids est
plus léger que celui du volume d'air qu'il
déplace, de sorte qu'il peut s'élever dans l'at-
mosphère. Il se compose de deux parties
principales : le ballon et la nacelle et de
parties accessoires comprenant les engins et
les agrès.
AÉROSTATION militaire ; AÉRO-
STIER. A peine l'acrostation (art de faire
des ballons et de les employer) était-elle née
que les militaires cherchaient à en tirer
parti. Le Comité de salut public décida que
des aérostats captifs seraient employés comme
moyen d'observations aux armées, et une
compagnie d'aérostiers militaires fut créée
dans ce but. Elle assista au siège de Mau-
beuge, à l'investissement de Ciiarleroi, à la
bataille de Fleurus , suivit l'armée de
Sambre-et-Meuse en faisant de nombreuses
reconnaissances, fut prise au siège de Wurz-
bourg et, après sa réorganisation ix l'Ecole
acrostatiqur de Meudon, elle fut envoyée en
Egypte, où elle ne put jouer aucun rôle
faute de moyens d'action. Une deuxième
compagnie, créée un an après la première,
rendit des services au siège de Mayence
(1795), suivit, en 1796, l'armée de Moreau
en Allemagne et, après quelques reconnais-
sances, elle rentra en France avec cette
armée. Le rôle de ces deux compagnies était
terminé, car, à sa rentrée d'Egypte, Bona-
parte, qui n'aimait pas cette institution,
licencia les compagnies, ferma l'école de
Meudon et fit vendre tout le matériel.
En 1848, les Autrichiens utilisèrent à
Milan des ballons comme télégraphes aériens.
Au siège de Venise, en 1849, ils essayèrent
sans succès de faire tomber sur la ville des
bombes lancées par de petits ballons.
Les Américains orgarjsèrent le service
aérostatique sur une assez grande échelle
pendant la guerre de la Sécession. Ils for-
mèrent plusieurs compagnies d'aérostiers,
dont les nombreuses reconnaissances rendi-
rent de réels services.
Pendant la guerre de 1870, aucune des
deux armées, française ou allemande, ne
put faire d'application réelle de l'aérosta-
tion, faute de matériel et de préparation.
Mais, pendant le siège de Paris, des ballons
libres servirent à mettre en communication
Paris avec la province.
On sait qu'une section d'aérostiers a été
envoyée au Tonkin,avec un parc de ballons
captifs, et qu'on les a employés à diverses
reprises pour faire des observations ; ces
ballons suivaient l'armée tout gonflés.
AÉROTONE.
Tue orgaiiisaliou iiuiivollc cl très coiuiilt'tc
a été faito do cl- servire on Kranre à partir
(II' 1871. L'KCOLE o'AKftOSTATION MILITAIRE a
oto rétalilie a (llialais-Mcuilon fl une cumpa-
gnio (le chai'un des 4 premiers r(!'^'iinents du
génie est cliarpée spécialenienl de l'emploi
militaire de raéntstatioii. Les exercices com-
portent la maiiiruN re et le gontlenient des
ballons, <iue l'on peut employer libres ou
captifs : 1" pour le service des reconnais-
sances dans les sièges ou les armées en caiii-
pagne ; 2" cumuie moyen de correspondance
pour les places assiégées (V. Ballons).
Toutes les armées étrangcsres ont une or-
ganisation spéciale de ce service ; seule,
l'Autriche, jusiju'à présent, n'est pas entrée
dans cette voie.
ÂËROTONE. Fusil à air comprimé, dont
la plus graille portée ne dépasse pas
50 mètres et qui ne peut recevoir d'applica-
tion militaire. La crosse est un réservoir en
cuivre, muni d'une soupape gui s'ouvre
lorsqu'on appuie sur le bouton de la visière
et sur l'extrémité du canon en faisant bas-
culer celui-ci jus(|u'au cran d'arr(^t. Après
avoir introduit le projectile, on redresse le
fusil, qui se trouve amsi chargé par l'elTet
de l'air ont ni dans la crosse et qui est com-
primé par une petite pompe foulante. En
appuyant sur la détente, on ouvre brusque-
ment la soupape, qui donne alors passage à
l'air ciiiipririiè et au projectile.
AFFAIRE. En langage adminisiralif, le
mot alTaire s'emploie pour parler de tout ce
qui concerne l'administration et le gouver-
nement des choses publiques.
En langage cumvietcial, on entend par
affaire toute opération industrielle ou com-
merciale telle que vente, achat, marché,
traite, entreprise, spéculation financière.
En langage milUaire, on désigne par
affaire tout engagement entre deux troupes
ou entre deux armées ennemies. Une affaire
d'honneur e^t simiileiiicnt un duel.
AFFAIRES indigènes. On donne le
nom il <i/}mn's iuilii/enes ou <ïa(j(iires (irubes,
en Algérie, à tout ce qui concerne l'admi-
nistration du tnriluire milUuire. Cette admi-
nistration est placée sous la haute autorité
du général commandant le !'.(<= c(jrps à
Alger, lequel est lui-même sous l'autorité
immédiate du gouverneur général de l'Al-
gérie.
Il y a, dans chaque division militaire de
l'Algérie, une direction des affaires arabes.
Des bureaux, désignés sons le nom de bu-
reaux itrabex, sont placés dans ciiaquc sub-
(livii^ioii militaire et aux points occupi's par
l'armée où le besoin en est reconnu. U'aprùs
la loi du 13 mars 1875, le personnel de ces
US AFFECTATION.
bureaux comprend : 1" 5 chefs de bataillon
et 70 capitaines hors cadre ; 2° un nombre
variable de lieutenants et de sous-lieutenants
simplement détachés des corps de troupe.
Les bureaux arabes sont spécialement
chargés des traductions et rédactions arabes,
de la préjiaration et de l'expédition des or-
dres et autres travaux relatifs à la conduite
des affaires arabes, de la surveillance des
marchés et de l'établissement des comptes de
toute nature à rendre au gouverneur sur la
situation politique et administrative du
pays. Les chefs de ces bureaux sont officiers
de police judiciaire et administrateurs directs
des Arabes ; ils ont dans leurs attributions
ce qui concerne la manière dont .s'exécutent
les marchés, la justice indigène, l'assiette et
le recouvrement des impôts spéciaux. En cas
d'exiiédition, ils se mettent à la tête des
goums (cavaliers indigènes) et réunissent les
combattants que doit fournir le territoire.
Les bureaux arabes, si souvent calomniés,
ont rendu les plus grands services, car c'est
grâce à eux qu'il a été possible d'administrer
et de coloniser l'Algérie dans les circon-
stances les plus difficiles. Depuis 1870, on a
commencé à substituer l'administration ci-
vile aux bureaux arabes dans tous les terri-
toires colonisés, et cette administration
s'étend maintenant dans tout le Tell algé-
rien.
Le territoire de cliaque division militaire
est partagé en subdivisions, cercles et an-
nexes, dans lesquels l'administration est
exercée par les commandants de cercle, ayant
sous leurs ordres les officiers des bureaux
arabes et des fonctionnaires indigènes de tous
rangs, agluis, cnids et clieiks. Les comman-
dements de cercles sont exercés par des offi-
ciers désignés par le ministre, qui peut les
mettre liors cadre, toutes les fois que l'intérêt
du service l'exige.
AFFAISSEMENT. Dépression du métal
dans les bouches à feu en fonte, résultant
d'un défaut de fabrication.
Tassement des terres fraîchement remuées
dans les lalus de la fortification.
AFFAMER. Action d'amener une forte^
l'esse assiégée à la privation de vivres par
un siÈci-: long ou un blocus rigoureux.
AFFECTATION. Désignation officielle
d'un militaire pour une arme ou pour un
service.
C'est le commandant du bureau de recrU'
lenient qui procède, chaque année, à l'affec-
talioa des hommes de la classe appelée à
servir sous les drapeaux. 11 opère également
l'affectation des hommes de la réserve de
l'armée active et de l'armée territoriale dans
les différents corps auxquels la subdivision
AFFECTA'flON spéciale.
•19
AFFUT.
de région doit fournir des hommes (V. Armée
tfrritoriah'. Réserve).
AFFECTATION spéciale. Le person-
nel de certains seivioes spéciaux, tels que
les sections techniques de chemins de fer,
les sections de télégraphie, la trésorerie et
les postes aux armées, les douanes, les fo-
rêts, les étahlissements de la guerre et de la
marine et les bâtiments de la flotte est af-
fecté, comme réserve ou disponibilité, selon
un mode particulier. Cliacuu des services
ci-dessus sert à former des corps spéciaux et
chaque militaire qui eu fait partie reçoit un
titre individuel et spécial d'afTectatiou, le
classant au corps, service ou emploi où l'on
en a besoin et où l'on pourra le mieux uti-
liser ses aptitudes ou connaissances parti-
culières.
AFFERMAGE. Les terrains cultivables
situés sur les fortifications, les bâtiments
sans emploi et les jardins appartenant au
domaine militaire sont affermés par les soins
des directeurs du génie. L'affermage a lieu
par adjudication dont le procès- verbal, dressé
par le sous-intendant, sert de bail.
AFFICHAGE ; AFFICHE. Avis au pu-
blic É.'rit ou imprimé que l'on placarde
dans un lieu apparent. En ce qui concerne
la législation miUtaire, il est prescrit d'affi-
cher le tableau de recensement de chaque
commune, la liste du tirage au sort, la liste
des dispensés de chaque commune ; la con-
vocation pour les manœuvres annuelles des
réservistes et des territoriaux peut égale-
ment avoir lieu par voie d'atSches et, dans
ce cas, il n'y a pas d'ordres d'appel indivi-
duel. Les avis d'adjudication sont également
affichés, ainsi que les jugements des conseils
de gue^rre.
La couleur blanche pom* les affiches est
réservée à l'administration.
AFFIDATION. Acte par lequel, au temps
de la féodalité, une personne engageait sa
foi à un seigneur qui, en retour, devait lui
prêter aide et assistance.
AFFILAGE; AFFILER. Rendre tran-
chant une arme ou un outil qui est
émoussé. Les sabres ne doivent être affilés
que sur l'ordre du général.
AFFILIATION. Cérémonie ou procédure
pour recevoir un membre nouveau dans une
société ou association. Coutume militaire
constituant à la fois une adoption indivi-
duelle et une sorte d'initiation publique dans
lacpielle on remettait au récipiendaire une
épée, une écharpe, etc. Certaines des formes
de l'adoption ont été appliquées dans la
cérémonie de la réception des chevaliers du
moyen âge.
AFFINAGE. Opération métallurgique par
laquelle on transforme un métal impur en
un métal suffisamment purifié pour subir
d'autres opérations. Affinage du fer, de
I'acier, etc.
AFFLEUREMENT. Partie apparente à
la surface du sol des diverses couches géolo-
giques .
AFFLUENT- Cours d'eau qui vient se
jeter dans un autre. Dans la reconnaissance
d'un cours d'eau, on doit indiquer les affluents
de chaque rive et leur importance relative,
ainsi que leur direction.
AFFOLÉ. L'aiguille d'une boussole est
(ifjolée quand elle cesse momentanément d'in-
diquer le nord magnétique, soit en raison de
l'électricité anormale de l'air, soit du voisi-
nage accidentel d'une masse de fer.
AFFOUILLEMENTS. Cavités de forme
allongée et sinueuse qui se forment dans les
bouches à feu en bronze.
— des balles. Perforation accidentelle
qui se produisait dans les balles évidées, sur-
tout dans les simples.
— du terrain. Excavations produites
par le jtassage de l'eau dans les terres.
AFFRANCHISSEMENT. Action de ren-
dre libre, d'escompter, de décharger.
Ce terme s'emploie aussi pour indiquer
qu'on a payé le port d'une lettre, d'un
objet, etc. Les correspondances relatives au
service militaire circulent sans affranchisse-
ment, sous certaines conditions (V. Fran-
chise de correspondance, — télégraphique).
AFFUT. Appareil sur lequel est disposée
une bouche à feu pour être pointée. La
forme des affûts varie suivant les bouches à
feu et suivant la nature de leur service.
Dans certains cas, l'affût sert de véhicule
pour le transport de la pièce. L'affût ne peut
avoii' que deux roues, les autres parties
posent à terre et constituent un frottement
qui diminue le recul. Pour la marche, l'affût
est réuni à un avaxt-traix.
Les conditions générales à remplir par les
affûts sont les suivantes : 1" l'affût, avec sa
pièce, doit constituer un ensemble doué d'une
stabilité suffisante ; 2° il ne doit pas trop
souffrir du recul de la pièce et compoiter,
dans ce but, un poids proportionné qui di-
minue ce recul ; 3° il doit présenter une
organisation solide qui lui permette de ré-
sister, soit aux effets du recul, soit aux
transports ; 4° il doit permettre le pointage,
soit en direction, soit eu hauteur, et en as-
surer la conservation ; o° il doit être aussi
simple que possible ; 6° tous les affûts de
même espèce doivent être uniformes.
Les affûts actuels sont construits en tôle
de fer ou en tôle d'acier, ce qui leur procure
une grande légèreté en même temps qu'une
AFFUT, 20
grandi' solidité ; de plus, rcs deux niéiauv
pri'sonti'ut l'avanlago de se laisser traverser
par les projectiles sans produire d'éclats et
de faciliter la construction des affûts par
l'industrie privée,
11 existe quatre espèces principales d af-
fûts : de cauipngnc, de siètje, de place, de
côtes, repondant chacune à un but ou ser\ ice
particulier.
— de campagne- i-es «//«<« de cam-
))a(jne, pour les canons de 80 et 90""", se
composent de deux côtés ou flasques qui se
prolonjjent jusqu'à la culasse du canon et se
rapproclient ensuite i)our former un buut
Fig. .-..
upvort dr ioiwtUttri.
\. ^Support du poùiUufé
'Galet
tVu d» pointoMi
AFFUT.
Martji/epioâ. fij-
de flèche. Entre les deux flasques, se trouve
\'a]iparcU de pointage. Vu cofjre n munitions
est placé sur l'anùt. La figure Ti indique la
disposition et lu dénomination des diverses
parties de l'affût de campagne.
— de siège. Les affûts de siège, étant
de.stinés à être placés derrière des épaule-
ments, doivent élever la pièce à une hauteur
de 1"',80 au minimum afin d'éviter de pra-
tiquer des emhrasures dans les parapets, tout
en couvrant les servants. Ils doivent aussi
permettre le tir sous de grands angles afin
de pouvoir utiliser le maximum de portée de
la pièce ; enfin, ils doivent présenter une
plus grande solidité que les affûts de cam-
pagne. 11 en existe de différents modèles dans
le détail desquels nous n'entrerons pas ici.
La figure 0 représente l'affût de io5 court.
modèle 1881, qui se monte, pour les trans-
ports seulement, sur des roues ; pour les
déplacements de peu d'importance, l'affût
est pourvu de deux roulettes. Pour le canon
de 138, le colonel de Lihitolle a imaginé
Yafji'it li soulèvement, avec flasques en tôle
d'acier et dont le pointage en hauteur est
assuré au moyen d'une manivelle qui ac-
tionne une vis à triple filet, laquelle se meut
à demeure dans un écrou fixé sur l'affût.
— de place. Les affûts de place étant
destinés à tirer à barlielte ou derrière des
embrasures profondes au plus de 0™,30,
doivent donc élever la pièce au-dessus de la
plate-forme, permettre le tir sous les grands
angles et faciliter le transport du canon
dans la place même ou sur la fortification.
Il y en a de doux espèces principales : les
uns sont destinés aux pièces qui doivent
combattre à ciel ouvert et sont exactement
semblables aux affûts de siège (il existe
même un affût de siège et de place, mo-
dèle 1880, pour bouches à feu de petit ca-
libre) ; les autres sont destinas aux bouches
à feu armant les casemates ou les coupoles
cuirassées. Ces derniers sont moins élevés
([ue les premiers et le recul des pièces doit
être plus faible. Pour diminuer la hauteur
de l'affût, on remplace le châssis ordinaire
par une sorte de châssis bas, que l'on nomme
lisoir directeur.
Pour réduire l'ouverture des embrasures,
en pareil cas, on a des affûts à embrasure
miniiiia.
Pour les affûts de coupoles cuirassées, voir
ce mot.
— de côte. Les affûts de côte sont de
deux modèles principaux comme les affûts
de place : les uns très élevés, pour combattre
à ciel ouvert, derrière un parapet; les autres
moins hauts, destinés aux pièces tirant sous
casemates.
Ces affûts, en fonte et de construction très
solide, doivent permettre rapidement les
opérations de pointage en hauteur et en
direction. C'est pourquoi on fait mouvoir la
pièce au moyen d'engrenage, on fait pivoter
l'affût sur des roulettes et l'on cherche à
limiter le recul au moyen de freins ou de
coins. Il existe divers modèles d'affûts de
côtes et de place.
— de montagne. Les affûts de mon-
tagne constituent une variété de ceux de
campagne et présentent à peu près les
mêmes dispositions. On a adopté en 1880
un affût de montagne en fer, se décomposant
en deux parties, pour satisfaire à la condi-
tion de n'avoir que des poids de 100 kilogr.
;i transporter à dos de mulet, l'n mulet porte
le corps d'affût proprement dit, un antre la
rallonge de llèche. les roues et la limonière,
un troisième porte le canon. Ce genre d'affût
peut également être traîné sur ses i-oues à
l'aide de la limonière.
— de mortiers. Les affûts de mortiers
rentrent également dans la catégorie des
AFFtjTER.
affûts de siège et de place. Ces affûts n'ont
pas de roues et sont très bas parce que les
mortiers, faisant feu sous de grands angles,
peuvent avoir leur bouche fortement en
contre-bas de la masse couvrante. Eu outre,
par suite du poids relativement considérable
de leurs projectiles, les mortiers onttoujouis
nécessité l'emploi d'affûts très solides et plus
massifs que ceux des canons. Nous donnons,
dans la figure 7, le type de l'affût pour le
mortier rayé de 220™™ se chargeant par la
calasse. Cet affût se compose de 2 flasques
en tôle d'acier, fixées sur 2 semelles au
moyen de 4 cornières fortement rivées. La
rigidité du système est maintenue par 3 en-
ireloises : un support de culasse sert d'appui
à cette dernière pendant le chargement. Le
transport des mortiers et de leurs affûts
s'effectue au moyen de chariots porte-corps
ou autres voitures d'un modèle spécial.
— à éclipse. Les affûts à éclipse ont
tous pour but de permettre d'élever la pièce
au moment du pointage pour tirer par-
dessus le parapet, puis, le coup parti, de
ramener la pièce en arrière ou de l'abaisser,
de façon à pouvoir charger complètement à
l'abri. L'Angleterre a adopté réglementaire-
ment un affût de ce genre du système Mon-
crieff. Divers modèles d'affûts à éclipse fonc-
tionnent régulièrement dans les coupoles
cuirassées.
— démontable. Espèce d'affût permet-
tant, par le démontage, de faciliter les con-
ditions de transport, dans les régions mon-
tagneuses, d'affûts d'un poids total assez
élevé.
AFFUTER. Aiguiser un outil pour le
faire couper. Le terme affûter, signitiant
monter un canon et le disposer sur son affût,
a vieilli.
AGA ou AGHA. Nom donné par les Turcs
à un ciief militaire ; désignait particulière-
ment le chef des Janissaires. En Algérie, le
titre d'agha, à peu près équivalent à celui
de colonel, est supérieur à celui de caïd,
mais inférieur à celui de bach agka (V. Af-
faires indigènes).
AGE. Les lois et règlements militaires
ont fixé des conditions d'âge pour l'admis-
sion dans Varmée et dans les écoles mili-
21 AGE.
laires, de même que pour la mise définitive
à la retraite. Ces conditions sont limitatives,
c'est-à-dire qu'elles comportent un minimum
et un maximum.
L'âge minimum pour l'engagement volon-
taire est fixé à 16 ans pour l'armée de mer
et à 18 ans pour l'armée de terre, l'âge
maximum à 32 ans.
L'âge auquel les jeunes gens sont appelés
sous les drapeaux est fixé à 20 ans accom-
plis au 31 décembre de l'année qui précède
celle du tirage au sort ; il est fixé à 21 ans
pour les fils d'étrangers nés en France et il
s'étend jusqu'à 43 ans pour les omis.
L'âge minimum, pour l'entrée à i'École de
Saint-Cgr, est fixé à 17 ans ; pour V École
poliitechnique, à 16 ans; l'âge maximum
pour les deux est fixé à 21 ans.
L'âge minimum pour entrer à VÈcolc na-
vale est fixé à 16 ans, l'âge maximum à
21 ans ; l'âge minimum pour entrer à V Ecole
de santé militaire et à l'École vétéritiaire est
fixé à 17 ans.
La limite d'âge pour les officiers qui dési-
rent entrer dans l'intendance militaire est
fixée à 42 ans pour les candidats au grade
d'adjoint et à 4o ans pour les candidats au
grade de sous-intendant militaire de 3° classe.
Aucune limite d'âge n'est fixée pour les can-
didats au grade de sous - intendant de
2* classe.
La limite inférieure d'âge pour les mili-
taires qui doivent remplir les fonctions de
greftîei" auprès d'un conseil de guerre ou
pour les officiers chargés de l'instruction
d'une plainte en conseil de guerre est fixée
à 23 ans.
La limite, à partir de laquelle les mili-
taires ne peuvent plus continuer à servir, a
été fixée ainsi qu'il suit pour les différents
grades :
Hommes de troupe. . 47 ans.
Sous-lieutenant 31 — •
Lieutenant o2 —
Capitaine 33 —
Commandant 36 —
Lieutenant - colonel. . 38 —
Colonel 60 —
Général de brigade. . 62 —
Général de division . . 63 —
Les maîtres ouvriers des corps de troupe
peuvent servir comme commissionnés jusqu'à
60 ans, s'ils sont valides.
Les généraux qui ont commandé avec dis-
tinction devant l'ennemi une armée, un
corps d'année, l'artillerie ou le génie d'une
armée, peuvent être maintenus en activité,
sans limite d'âge, par décret du chef do
l'État rendu en conseil des ministres.
AGEMA.
AIDE.
AGEMA. Troupp grecrpin analogue ;i la
li'j^iuM il''> Hoinains.
AGENCE. Kxpressioii employée seule-
mont par li's t'Crivairis qui traitent de i'nd-
tninùlradiin des) aniices, qui la confunijent
aver 1'' mot n-gie. il n'existe plus, acluelle-
nicnt, irapeiices militaires dans notre armée.
AGENT. On donne le nom d'agent à
toute persoiuie qui agit au nom et pour le
compte de l'Ktat, d'une administration ou
môme de simples particuliers.
Dans les arméfs en campagne, on désigne
sous le nom d'agents les employés inférieurs
des services mobilisés de la trésorerie, des
postes, des télégraphes et des chemins de fer.
Avant 1838, les agents des divers services
administratifs de l'armée étaient placés sous
les ordres des directeurs des régies ou agences
de ces ser\ices ; ils furent militarisés en 1838
sous le aomd'of/icU'rs d'ndminixlration. Dans
chaque corps de troupe, ou établissement
militaire important, il y a des agents
chargés de la manutention et de la compta-
bilité du matériel et des finances. Dans les
troupes, ces agents sont le trésorier et Voffi-
cier d'habilleiin'nl.
— principal des prisons militaires.
Prépoié militaire, du grade d'adjudant, à la
surveillance du service intérieur et du per-
sonnel subalterne d'une prison militaire.
En Algérie, les agents principaux sont
chargés, en outre, de pourvoir par abonne-
ment aux besoins des prisonniers.
AGER murortim. Soite de terrassement
construit a une certaine distance des murs,
ainsi qu'on la fait plus tard pour les paral-
lèles, et sur lequel on établissait ancienne-
ment les travaux de défense d'une ville ou
bien la levée de terre élevée par les assail-
l.'ints pour se trouver au niveau du rem-
part.
AGGER. Nom donné par les Romains à
une sorte de rempart ou de relmnclietiient
qui entourait un camp ou une position quel-
conque que l'on devait occuper pendant
quelque temps. Il pouvait être en bois ou en
terre, mais, géncralement, il consistait en
une levée de terre surmontée de palissades
i-t prt-céiiée d'uni' tranchée.
AGGLOMÉRATION. Rassemblement de
troupes nombreuses dans un espace assez
concentré.
AGIEM-CLICH. Cimeterre courbe ou
nabn dont on sc sert jtour trancher en glis-
.sanl, d'un usage très répandu en Perse et en
Turquie. Les Mameluks se servaient d'un
sabre de ce genre.
AGIR. S'emploie quelquefois dans le .sens
d'opArer ; agir sur un pays, contre une
armée, agir ofTensivement, etc.
AGMEN. Mot exprimant, chez les Ro-
mains, la marciie d'une armée et, quelque-
fois, l'armée elle-même.
AGON. Lieu où chez les Grecs on com-
battait, on s'exerçait à la lutte, à la course.
AGRAFE. Petite tige métallique en forme
d'épingle servant à fixer un insigne honori-
fique (fjrenade ou cor de chasse) sur l'uni-
forme.
Désigne aussi les petites plaques traver-
sant le ruban de certaines médailles commé-
moratives (de Crimée, par exemple) sur
chacune desquelles on inscrit le nom d'une
des principales affaires de la campagne.
— d'artillerie. Sorte de crochet en fer
servant à relier ensemble certaines parties.
— de cuirasse. Crochets servant à fixer
autrefois la inatelassure à l'intérieur des
cuirasses.
AGRÉGATION. Dans le sens militaire,
s'applique aux rnsscmblrmentx réguliers,
constitutifs, tactiques ou administratifs.
AGRÉMENTS. Ornements ou signes dis-
tinclifs appliqués sur la coiffure et les vête-
ments militaires.
AGRÈS. Objets d'équilibre et de suspen-
sion constituant le matériel d'un gymnase.
Accessoires servant à exécuter les manœu-
vres de force dans VartiUerie.
— de pont. Matériel servant à consti-
tuer le tablier d"un;;on( et les poutrelles qui
le supportent, ainsi que les engins néces-
saires pour jeter le pont.
AGRESSEUR. Celui qui commence les
hostilités; signifie aussi provocateur.
AGRESSION. Initiative de l'attaquant
envers un ennemi attaqué; incursions à
main armée.
Le cas d'agression contre des troupe.s ou
sujets d'une puissance alliée ou neutre, sans
provocation, ordre ou autorisation, constitue
un abu.'i d'autorité et est puni de mort
(art. :220 du Code de justice militaire).
AGUERRI. Soldat formé et rompu aux
fatigues et aux habitudes de la guerre,
AGUET. Poste où l'on faisait le guet.
AGUETS (aux). Être aux aguets, être
aux écoutes.
AIDE. Employé dans le sens de compU-
cité.
En langage d'équitation, on appelle aides
les moyens que le cavalier emploie pour faire
comprendre au cheval ce qu'il exige de lui ;
elles servent à mettre le cheval en mouve-
ment, a le diriger ou à l'arrêter.
Avant la Révolution, on donnait le nom
à'aides aux subsides que les vassaux étaient
tenus de payer à leurs seigneurs, ou au roi,
dans certains cas déterminés.
On donne, en général, le nom d'aide à
AIDE!#t)ï
23
AIGUILLE.
oelui qui assiste, qui seconde quelqu'un
dans une fonction ou un travail.
Dans l'armée, on distingue différentes ca-
tégories d'aides : aides de camp, aides-ma-
jors. aidi'S-rélcnuaires, aides de cuisine
(V. Ordinaire), aides-maréchaux, sans parler
des titres aujourd'hui disparus de : aide-chi-
rurgien, — comtnissaire, — major de place,
— major-îiéntral, — médecin, etc.
AIDES de camp. Officiers attachés à la
personne d'un général ou d'un souverain
pour le seconder dans ses fonctions, trans-
mettre ses ordres et recueillir les renseigne-
ments dont il a besoin.
Les officiers d'ordonnance, que l'on "con-
fond souvent, sont uniquement chargés de
la transmission des ordres.
De tout temps, les généraux ont eu auprès
d'eux des officiers intelligents et capables,
pour remplir, sous des noms divers, la mis-
sion d'aide de camp. Ils avaient le droit de
choisir eux-mêmes les officiers qu'ils inves-
tissaient de ces fonctions, qui, d'ailleurs,
n'étaient que temporaires et cessaient avec
les circonstances qui les avaient fait naître.
Le 15 octobre 1790, l'Assemblée consti-
tuante décida que le nombre et le grade des
aides de camp varieraient en raison de l'élé-
vation des grades des officiers généraux aux-
quels ils étaient attachés. Depuis cette
époque, l'institution a été l'objet d'un assez
grand nombre de modifications ayant pour
but d'améliorer l'état de choses antérieur.
Actuellement, ils sont tous pris parmi les
officiers brevetés et portent différents titres :
chef ou sous-chef d'état-major, attaché à
l'état-major de tel corps d'armée, cUvision
ou brigade (V. Etat-major).
aïeul. La déposition de l'aïeul n'est pas
valable, mais n'est pas une cause de nullité
(art. 322 du Code d'inst. criminel applicable
à la justice militaire).
AIGLE. L'aigle avait été adoptée jadis
par les Romains, comme emblème de la force
et de la puissance, pour constituer les ensei-
gnes qui devaient guider les légions à la
victoire. Ce fut également cet emblème qu'a-
dopta Charlemagne, lorsqu'il eut mis sur sa
tète la couronne d'Occident. L'aigle fut éga-
lement adoptée par Napoléon I''"^, puis par
Napoléon 111 ; elle figure encore actuellement
dans les blasons d'un certain nombre de sou-
verains, tels que ceux d'Allemagne, de Russie,
d'Autriche et d'Italie.
AIGRETTE. Ornement porté sur la coif-
fure militaire et consistant en un bouquet
ou touffe de plumes effilées et droites ou de
crins de diverses formes et de diverses cou-
leurs. Tous les colonels de l'armée française
ont l'aigrette blanche en plumes de héron.
AIGUILLE. Petite tige d'acier pointue
par un bout et percée par l'autre pour y
passer du fil, de la soie, de la laine et dont
on se sert pour coudre, pour brcxJer, etc.
Outre les aiguilles employées dans le sens
général par les soldats, tailleurs, cordonniers
et selliers de l'armée, le mot a, au point de
vue militaire, les diverses acceptions sui-
vantes :
— aimantée. Petite barre d'acier ai-
mantée, ayant deux pôles situés à ses extré-
mités et pourvue en son milieu d'une chape
par laquelle elle repose sur un pivot vertical
très fin, de manière à être parfaitement mo-
bile (V. Aimant). L'une des extrémités de
l'aiguille, appelée pCde nord, regarde con-
stamment le nord ; l'extrémité opposée ,
appelée pôle sud, regarde constamment le
sud. On appelle méridien magnétique le plan
vertical qui passe par les deux pôles de l'ai-
guille aimantée, lorsqu'elle est en repos. Ce
méridien ne coïncide pas avec le méridien
terrestre, mais il fait avec celui-ci un certain
angle, variable suivant les lieux, et que l'on
appelle déclinaison. La déclinaison est dite
orientale lorsque l'extrémité de l'aiguille,
dirigée vers le nord, est à lest du méridien
terrestre ; elle est dite occidentale, dans le
cas contraire.
A Paris, l'aiguille aimantée a une décli-
naison occidentale d'environ 22 degrés, mais
cette déclinaison n'est pas fixe et varie con-
tinuellement avec le temps, dans des limites
très rapprochées. On a remarqué aussi que
l'aiguille aimantée, librement suspendue,
n'est pas horizontale, mais que la moitié de
l'aiguille, qui regarde vers le nord, est in-
clinée vers le sol.
On a donné le nom d'inclinaison à l'angle
que fait l'axe de l'aiguille avec l'horizon.
Cet angle augmente à mesure qu'on s'avance
vers le nord : il est d'environ 70 degrés à
Paris.
L'aiguille aimantée est l'organe essentiel
de la boussole.
— d'artificier. Tige de fer employée
dans la confection des artifices de guerre.
— de chemin de fer. On appelle ai-
guille de chemin de fer un appareil formé
de deux rails mobiles coupés, présentant des
pointes longues et effilées, que l'on ma-
nœuvre au moyen d'une tringle et d'un
levier lorsqu'on veut changer de voie {fifi. 8).
Les deux rails intérieurs ont été rendus
mobiles autour d'axes, situés à 5 mètres
de la bifurcation, et coupés do manière à
s'appliquer exactement contre l'un ou l'autre
des deux rails intérieurs. L'appareil a été
rendu solidaire par des tiges rigides appelées
tringles de connexion qui établissent entre
AIGUILLE
les aiguilU's un iiioiivciiicnt do iir-placemeiit
siinultaiii'. Les Iriiitrle^ sont droites ou ar-
ticulées ; elles sont iiuel(|iiefois recoin ertes
d'un eouvro-triuj^le pour eiuix^rlier (|u'elles
ne soient aecrocliées ou faussées pendaiil la
eireulalion. Si l'on avait voulu raccorder les
voies tan^îentiellenient, il aurait fallu em-
])loyer des aiguilles de 8 à iO mètres de
longueur, plus ou moins, suivant le rayon
Fis. 8.
"n nom 1:1 a t] ù
de la courbe, ce qui aurait rendu le système
coûteux et difficile ;ï manœuvrer. Pour cette
raison, on a renoncé au raccordement tan-
gentiel et adopté des aiguilles d'une longueur
uniforme de 5 mètres ; pour prévenir la
flexion horizontale au passage des locomo-
tives, on leur a fait pi'endre appui contre
des butoirs fixés aux boulons des rails contre-
aiguilles.
Les aiguilles sont mises en mouvement et
maintenues dans une position déterminée
au moyen d'un levier dont le grand bras
reçoit l'impulsion que lui donne l'aiguilleur.
Dans la plupart des cas, le grand bras du
levier se meut dans un plan perpendiculaire
à l'axe de la voie, à l'extrémité du petit
bras, et est reliée par une articulation à la
tringle de mameuvre.
— de fusil. Tige d'acier pointue d'un
côté et terminée de l'autre par une espèce
de tôte ou de bourrelet qui permet de l'a-
dapter à la tige porle-aiguille de la culasse
uiobile.
Lorsqu'on presse du doigt sur la détente,
on dégage le ressort de la culasse mobile ;
l'aiguille se trouvant alors poussée fortement
en avant vient perforer la capsule qui se
trouve à la partie antérieure de la cartouciie
et produit ainsi l'explosion du fulminate et
di- la charge.
L'aiguille employée pour faire partir le
cou|>, dans les premiers systèmes de fusils
se chargeant par la culasse, avait l'inconvé-
nient d'être très fragile, de sorte qu'on était
24 AILETTES.
obligé de la remplacer souvent pendant le
tir ; pour cette raison, on l'a remplacée dans
les nouveaux fusils par un appareil plus
résistant njjpeié pcrculeur.
— de mineur. Barre aciérée dont se
servait le mineur pour pratiquer le trou
dans le roc.
AIGUILLETTES. Au début, lacets ou
cordonnets remiilaçaiit nos boutons et bou-
tonnières ; actuellement, cordons tressés ou
fils d'or ou d'argent terminés par des fer-
rets qui se placent sur l'épaule droite et ser-
vent à distinguer les officiers attachés à un
état-major et ceux de toute espèce ou assi-
milés faisant partie des écoles militaires,
ainsi que les officiers de gendarmerie. Les
sou s-of liciers et soldats de celte dernière
arme et ceux faisant partie du cadre des
écoles militaires portent également les ai-
guillettes, mais en laine.
AIGUISAGE des armes blanches.
(]ette ojjération, qui se fait au moyen de
meules en grès, a pour but d'enlever le
métal en excès dans la lame pour amener
celle-ci à sa forme précise et définitive.
AIGUISER. Faire un tranchant à une
arme ou à un outil.
AIGUISERIE. Atelier dans lequel on
aiguise les pièces d'armes dans les manufac-
tures.
AIGUISEUR. Ouvrier qui travaille, soit
à aiguiser les lames des sabres, soit à
émoudre les canons de fusil.
AILE. Dans une armée, on distingue tou-
jours, quelle que soit sa formation, trois par-
ties principales: la partie centrale, ou centre,
et les deux parties extrêmes, à droite et à
gauch{; de la partie centrale, qui portent le
nom iYaile droite et d'aile (jauche. Les ailes
manœuvrent en s'appuyant sur le centre :
lorsqu'elles dépassent celui-ci, on dit qu'elles
le débordent ; lorsqu'elles sont en arrière, on
dit qu'elles .sont refusées. C'est ainsi qu'on
dit qu'une armée se porte en avant avec
l'aile droite débordante et en refusant l'aile
gauche. Se dit aussi de la droite ou de la
gauche d'une portion de troupe quelconque,
ainsi on fait des mouvements l'aile droite en
avant, on dit l'aile marchante.
— de fortification. Longues branches
placées sur les flancs d'un ouvrage ouvert à
la goi'ge. Ce sont généralement les faces laté-
rales d'un ouvrage à corne ou à couronne.
AILERON. Caponniére simple servant
au llanquement d'une seule direiîtion de
fossé d'ouvrage et qui le bat d'une manière
rasante.
AILETTES. Parties saillantes placées
sur certains projectiles d'artillerie et desti-
nées à coulisser dans les rayiires des bouches
AllfeANT.
25
AIRE.
à feu. Elles présentent, en relief, le même
profil que la rayure en creux, c'est-à-dire un
flanc de oharjrement et une partie supérieure
cylindrique. Les ailettes sont d'un métal
moins dur que celui de la bouche à feu,
c'est-à-dire en zinc, si celle-ci est en bronze,
et en bronze ou en cuivre si la bouche à feu
est en acier. Elles correspondent, par deux
ou par trois, aux diverses rayures du canon
et forment sur le projectile deux coussinets
dans le premier cas et trois dans le second.
AIMANT. On donne le nom d'aimant à
tout corps qui a la propriété d'attirer le fer.
Les aimants sont dits naturels lorsqu'ils ont,
sans aucune préparation préalable, la pro-
priété d'attirer le fer ; ils sont dits arlificiels
lorsque cette propriété leur est donnée au
moyen d'une préparation appelée aimanta-
tion.
Lorsqu'on suspend un aimant par un fil,
de manière que la ligne qui passe par les
pôles soit horizontale, on remarque que l'axe
hors de l'aimant prend une position à peu
prés parallèle au méridien géographique.
On donne le nom de pôle nord à celui des
pôles de l'aimant qui regarde le nord et de
pôle sud à celui qui regarde le sud. Si l'on
rapproche deux barres d'aimant suspendues
comme on vient de le dire, on remarque que
les pôles de même nom se repoussent et que
les pôles de nom dififérent s'attirent. On
donne souvent aux aimants la forme d'un
fer à cheval. Les aimants artificiels pren-
nent le nom d'aiguilles, de barres ou de bar-
reaux, suivant leur dimension.
AIMANTATION. Opération d'aimanter.
Les procédés les plus utiles pour aimanter
les aiguilles ou barreau d'acier d'une ma-
nière durable, au moyen d'un aimant naturel
ou d'un barreau artificiellement aimanté, sont
les suivants :
1° Par la simple touche, qui consiste à
faire glisser le barreau sur le corps à ai-
manter, d'une extrémité à l'autre et con-
stamment dans le même sens ;
f^ Par la double louche, dans laquelle le
frottement se fait à la fois sur les deux moi-
tiés du barreau à aimanter, en partant du
centre et en allant vers les extrémités, puis
d'une extrémité vers l'autre, en revenant
ensuite au milieu ;
3" Par la touche séparée, consistant à faire
poser le corps à aimanter sur le bord de
deux puissants barreaux aimantés de pôles
contraires, puis à faire glisser simultanément
et lentement sur ce corps deux barreaux en
allant du milieu vers les extrémités de ce
dernier ; les barreaux sont alors relevés, rap-
portés au milieu et l'opération continue
jusqu'à ce que l'aimantation soit complète.
L'aimantation peut encore s'obtenir en
faisant passer un courant dans un fil con-
ducteur enroulé en spirale autour du barreau
à aimanter, mais alors le barreau n'est
aimanté que pendant le passage du courant.
AIN. Abréviation du vieux mot centain
qui, dans la fabrication du drap, signifie une
portée de 100 tils en chaîne. La largeur des
draps militaires étant uniforme (119 ou 140
centimètres), moins il y a d'ains, plus les
draps sont grossiers et de qualité inférieure.
11 y a des draps de 19, 21, 23 et 27 ains.
AI NÉ. La loi du 15 juillet 1889 accorde
la dispense, après un an de présence sous les
drapeaux, à différentes catégories d'aînés
qu'elle considère comme indispensables sou-
tiens de famille, savoir: l" l'aîné d'orphe-
lins de père et de mère, ou l'aîné d'orphelins
de mère dont le père est légalement déclaré
absent ou interdit ; 2° l'aîné des fils ou,
à défaut de fils ou de gendre, l'aîné des
petit-fils a'une femme actuellement veuve
ou d'une femme dont le mari a été légale-
ment déclaré absent ou interdit, ou d'un père
aveugle ou entré dans sa 70^ année ; 3° l'aîné
des fils d'une famille de sept enfants au
moins ; dans les cas prévus par les trois pa-
ragraphes précédents, le frère puîné jouira
de la dispense, si le frère aîné est aveugle ou
atteint de toute autre infirmité qui le rende
impotent ; 4° le plus âgé des deux frères
inscrits la même année sur les listes de recru-
tement cantonal. Les enfants légitimes seuls
ont droit aux dispenses.
AIR. Pour obvier aux inconvénients de
l'air confiné, l'hygiène exige avant tout l'al-
location d'un certain cube d'air par homme.
On a alloué en France 12 mètres cubes par
fantassin et 14 par cavalier. Cette quantité
n'est suffisante que parce que des ventouses
assurent la ventilation.
AIRAIN. L'airain ou bronze est un alliage
de S à 11 parties d'étain pour 100 parties
de cuivre.
AIRE. On donne le nom d'aire à une
surface aplanie. En géométrie, l'aire d'une
figure signifie l'étendue superficielle de cette
figure, en tant qu'elle est mesurée ou com-
parée à d'autres surfaces.
On désigne aussi sous ce nom le sol des
pièces des rez-de-chaussée qui ne sont ni
parquetés, ni carrelés, dans les casernes ; le
sol de ces pièces est généralement recouvert
d'un enduit en béton ou d'une couche
d'asphalte destinés à prévenir l'humidité.
Des précautions particulières sont prises dans
les magasins à poudre pour assurer la siecité
parfaite de l'abri où sont déposés les barils
ou caisses à poudre.
AISANCE des coudes. Espace laissé
AJOURNEMENT.
26
ALCOOL.
entre rhaque lionime d'un môme rang pour
lui porniL'tlre do se mouvoir cl de manœu-
vrer |)Uis aisément soir arme. Le rèjrlemenl
de manœuvres français fixe à 0'",12 la dis-
tante qui doit séparer deux hommes consé-
cutifs.
AJOURNEMENT. Renvoi d'une aiïaire
à un autre jour nu à une époque indéter-
minée.
D'après rarlicle 27 de la loi du ITJ juillet
1889, peuvent être ajournés deux ans de
suite, à un nouvel examen du conseil de
révision, les jeunes gens qui n'ont pas la
tiiillo réglementaire de 1".54 ou qui sont
reconnus d'une complcxion trop faible pour
un service armé. Les ajournés reçoivent,
pour justifier de leur situation, un certilicat
qu'ils sont tenus de représenter à toute
réquisition des autorités militaires, judi-
ciaires ou civiles. Ceux qui,. après l'examen
définitif, sont recoimus propres au service
armé uu auxiliaire, sont soumis aux obliga-
tions de la classe à laquelle ils appartiennent.
Ils peuvent faire valoir les droits de dis-
pense énoncés aux articles 21, 22 et 23 de
liidite loi. Les droits à la dispense prévus
au paiagraphe 5 de l'article 21 (frère sous
les drapeaux), qui existaient au moment de
l'ajournemeiit, j)0uvent être valablement in-
voqués l'année suivante lors mémo que, pen-
dant l'ajournement, le frère du réclamant
aurait cessé d'être présent sous les dia-
peaux.
Avant qu'il .'^oit statué, le médecin doit
émettre son avis sur les chances d'améliora-
tion que peuvent apporter une, ou deux an-
nées d(; délai.
— de rappel de solde. Les militaires
qui ont droit a une anhU; pendant leur ab-
sence, et qui ne lappurtenl pas à leur ren-
trée au corps les titres constatant ces droits,
ne reçoivent leur rappel qu(i six mois après
leur rentrée.
— de réception d'effets. Les étofîes
ou elTi'ts jiiésenlés aux commissions de ré-
ception .sont ajournés à un nouvel examen,
lorsfju'ils jnésentent des défauts qui ne per-
mettent pas do les recevoir en l'état, mais
qui |iiii\riil être léparés.
AJOURNÉ. Cc'lni qui a été l'objet d'un
ajourni'fiK'iit.
AJUSTAGE. Arlion d'ajuster, c'est-à-
dire de faire qu'une chose s'adapte nette-
ment à une autie. Opération d'assembler les
diverses [>ièces des marbines, armes ou pièces
d'armes iniliUiires. C'est um- opération des
pins iléliiates, jtuisqu'il s'agit d'adapter
exaelernent des pièces fabii([uées dans des
.ateliers dilTérenls et de les mettre en état de
functioimcr ronvenablcmeut. On dit égale-
ment ajuster V équipement , pour exprimer
l'opération do bien adapter à la taille de
l'homme les ceinturon, havresac ou autres
parties de son équipement. 11 en est de môme
pour les effets d'habillement et de harnache-
nienl.
AJUSTER. A rem|dacé le mot ahuler
et t^sl reniplacé à son tour par l'expression
pointer et pointage, c'est-à-dire prendre la
ligne do mire et la diriger .sur le but à at-
teindre.
Le verbe ajuster signifie aussi assembler
dans le sens d'ajustag(\
— les rênes, les étriers. Dans la ca-
valerie, ce conimandemeut signifie de [)rendre
les positions presciites.
ALAISES. Lamelles de bois mince an-
tref(jis engagées dans les fourreaux de sabre
pour les soutenir; sont aclnellenHiit suppri-
mées.
ALARME. Cri d'appel aux armes en
présence d'une attaque inopinée de l'einiemi.
Employé aussi souvent dans le sens d'alerte.
Lorsqu'on bat la générale, les troupes pren-
nent les aimes et se réiinissenl en tenue de
campagne sur les emplacements indiqués
d'avance comme j^lace d'alarme.
ALARII. Troupes placées sur les ailes de
l'année cli(>z les Romains et composées géné-
ralement d'infanterie et de cavalerie formées
par les alliés.
ALAUDA. Nom d'une légion formée par
Jules César et qui prit son nom de l'alanda
(alouette), qui constituait l'emblème de leur
casque. Elle était composée dos meilleurs
!;iieirieis de la Gaule.
ALBANAIS. Troupes mercenaires levées
en Albanie qui prirent part aux guerres du
XV au XVllI" siècles. C'était la môme
chose que les Arnautes.
ALBÉSIE. Grand bouclier que portaient
les b;ibilaiits d'Albe.
ALBINI-BRAENDLIN. Fusil en service
dans l'infanterie belge jusqu'en 1890. Arme
à culasse tournante et à cbariiiè'e transvei-
sale intérieure ; elle tire à percussion cen-
trale une cartouche métallique.
ALCAZAR. Forteresses ou châteaux forts
iiHisliuils en Espagne, à partir du IX" siècle,
par les Arabes, pour la sûreté des gouver-
neurs des principales villes,
ALCOOL. Provient de la fermentation
subi(! par le sucre dans certaines plantes,
dans certains fruits, lequel se transforme en
alcool et en acide carbonique.
L'alcool acheté par l'administralion mili-
taire sort à fabriquer l'eau-de-vic^ |)ar l'ad-
dition d'eau pure et de caramel. L'alcool de
vin doit être pur et franc de goût, mesurer
ALCOOLISME.
27
ALGÉRIE.
86° à rali'oomètro do Gay-Lussae et à la
température de 15° centigrades. L'aleool de
betteraves ou de grains doit être de la qua-
lité dite esprit 3/6 extra-fin, à double rot-ti-
fication, et marquer 90° à 9o° à la tempé-
rature de 13°.
Outre son usage comme boisson, hygié-
nique ou autre, on emploie encore l'alcool
pour humecter les compositions d'artifice
parce que le salpêtre ne s'y dissout pas.
La ration ordinaire d'eau-de-vie est de
0,0623 (1/16) et la ration hvgiénique de
O.OSlâ.i (l/3-2\
ALCOOLISME. L'alcoolisme, ou intoxi-
cation alcoolique, est produit par l'ivresse à
la suite d'absoijUion d'alcool.
ALCOOMÈTRE Gay-Lussac. L'instru-
ment cm[iloyé dans radiiiiiiistration, pour
constater la richesse en alcool des liquides
spiritueux, est l'alcoomètre centésimal de
Gay-Lussac. C'est un tube en pierre gradué
de 0° (eau pure) à 100° (alcool pur) et qu'il
suffit de plonger dans un liquide pour en
connaître la richesse alcoolique en notant le
numéro de la tige qui affleure le liquide.
ALDIONNAIRE. Sorte d'écuyer mili-
taire, d'un grade inférieur, entretenu aux
frais de son maître.
ALEM. Etendard impérial de l'empire
turc.
ÂLEMDAR. Officier qui porte l'étendard
vert de Mahomet, lorsque le sultan assiste à
une solennité.
ALÊNE. D'abord employé dans le sens
de flèche.
Poinçon droit emmanché qui fait partie de
''la trousse du soldat.
ALERTE. Ne s'emploie qu'exceptionnel-
lement dans son vrai sens, qui signifie, en
])arlant d'un soldat ou d'une troupe, que
l'on peut compter sur sa vigilance et son
activité.
Dans le sens le plus général, le mot alerte
signifie une émotion, un tumulte subit causé
par la présence inopinée d'un danger auquel
il faut parer sans retard. D'après le règle-
ment du 23 octobre 1883 sur le service des
troupes dans les places, les sentinelles ont
trois alertes, ou trois cas dans lesquels les
sentinelles doivent appeler aux armes les
soldats de garde, savoir : un incendie, du
bruit et les honneurs à rendre.
ALÉSAGE ou ALISAGE. Opération qui
a pour but d'agrandir et surtout de régula-
riser l'àme d'une bouche à feu ou d'un fusil
pour l'amener à son calibre définitif. L'outil
employé est une barre d'alésage, qui se com-
pose d'une longue tige cylindrique, portant
à son extrémité une tête d'alésoir, formée
par un cylindre concentrique à la tige. La
tète d'alé.soir porte trois ételles mobiles en
acier et une lame tranchante dont la pointe
se trouve sur le cercle des trois ételles. Les
mouvements d'alésage doivent se faire len-
tement ; c'est le canon qui tourne et l'outil
qui avance, guidé par les parties déjà
faites.
ALEDROMÈTRE. Instrument servant à
reconnaître les ])ropriétés panifiables de la
farine par la dilatation du gluten. Il consiste
en un petit cylindre en cuivre jaune por-
tant, à sa partie inférieure, une petite cu-
vette vissée et, à sa partie supérieure, un
couvercle également vissé et traversé par
une tige graduée de 23 à 50 degrés, creuse,
dont le bas est muni d'un disque. L'emploi
de cet instrument est très simple : on dépose
le gluten dans la cuvette et on place l'aleu-
romètre, soit dans un four cliaud dont la
température atteigne au moins 150 degrés,
soit dans une étuve chauiTée. à la température
de 150 à 200 degiés. Le gluten se gonfle
sous l'action de la ciialeur, pèse sur le disque
de la tige graduée, fait soulever et monter
celle-ci. Cette tige, accusant ainsi la force
d'extensibilité du gluten, donne la mesure de
la qualité de ce produit et, par suite, de la
farine.
Cet instrument est employé dans le ser-
vice des subsistances militaires.
ALEZAN. On dit qu'un cheval est alezan
lorsque sa robe, sa crinière et sa queue sont
de couleur jaune cannelle variant du clair au
foncé. On distingue cinq espèces d'alezans :
— clair, — doré, — cerise, — châtain, —
brûlé; ce dernier passe pour le pins vigou-
reux.
ALFANGE. Sabre large et légèrement
courbe en usage chez les Espagnols.
ALFIER; ALFIÉRÉ. -Nom donné en
Espagne au porte-drapeau vers le XV siècle
et dans la milice italienne. Le mot olferez,
sous-lieutenant de l'armée espagnole, en
provient.
ALGARADE. De l'espagnol algarada, si-
gnifiant simulacre d'attaque ou excursion
imprévue, ayant pour but de semer l'a-
larme. A peu piès synonyme de fausse
alerte.
ALGÉRIE. L'administration de l'Algérie
est rattachée au Ministère de l'intérieur ;
elle 'a à sa tète un gouverneur civil auquel
on a confié, de plus, les attributions du
commandement militaire et maritime. Il est
assisté d'un directeur général des affaires
civiles et financières et d'un conseil de gou-
vernement. Ce conseil comprend : le général
commandant le 19^ corps, les trois généraux
commandant les divisions territoriales et les
principaux hauts fonctionnaires, au nombre
ALIDADE
28
ALIGNEMENT.
de douzi'. Los prûfi'ls pouvciit iVrc appolt-s,
par le piuvtMin'iir. aux st'ain'i's di' <-c coiiseil
avtv voix didibéiativi'.
Au point dt' \ut' adiiiinistratif, on a divisé
l'Al^rt-rio en trois di''partcmi'iils foniiaiit
«•haruii un li-rritoirc ciNii administra' par un
préfet et um- division niilitairo.
Le territoire civil di- eliacjue département
est situé dans li- Toil. .'est-à-dire dans la
partie septentrionale de l'Algérie où se
trouvent les terres fertiles, les eoloiis et les
indipènes sédentaires ; le territoire militaire
comprend la réjrion des Hauts-Plateaux et
la réf;ion saliarienne au sud, lesquelles sont
peu fertiles, peu cultivées et habitées par
des indigènes nomades d'un tempérament
ltelli((UOUX.
Le territoiie civil se subdivise en arron-
dissements, avec des sous-préfets, et en com-
munes mixtes (que l'on pourrait comparer
à nos cantons fiançais, mais dont l'étendue
est beaucoup plus considérable) ayant à leur
tète des fonctionnaires nommés par l'État et
appelés administrateurs.
Aussil(M (jue, dans un centre quelconque,
la |iopulation euroitéemie a pris un certain
développement, on le constitue en commune
avec un maire et mi conseil municipal. Les
lois et l'administration de ces connnunes sont
celles de la métropole, mais avec certaines
modilîcations.
Chaque préfet a aupiès de lui un conseil
de préfecture et un conseil général élu. Les
membres français sont élus par les électeurs
français de leur circonscription ; les asses-
seurs musulmans sont choisis, par le gou-
vern<'ur, parmi les notables.
Les conseils généraux sont nommés pour
6 ans, renouvelables par tiers tous les deux
ans.
Le conseil nomme dans son sein une com-
mission départementale.
Le territoire militaire est partagé en sub-
divisions, divisées elles-mêmes en cercles et
annexes. Dans chaque subdivision, cercle et
annexe, l'administration est exercée par les
commandants militaires ayant sous leurs or-
dres les officiers des bureaux arabes et des
foni'lionnaires indigènes de tous rangs : agbas,
caïds, cheiks, etc. (V. Affaires indigènes).
ALIDADE. De l'espagnol, alhada, régie.
Se dit d'' touti' espèce d'index placé sur le
centre d'un instrument pour y indiquer de
rotnbii'ii de degiOs il a tourné. Cet a|)|)areil
est joint à un assez grand nombre d'instru-
ments, que nous allons indiquer sommaire-
ment.
— à pinnules Hègle divisée générale-
ment en imllimètns (ligne de foi) aux deux
extrémités de laquelle se dressent deux plan-
chettes métalliques on pinnules. L'une, pin-
nule-œilleton, est jx'rcée d'un tiou rond d'un
millimètre de diamètre environ, qui sert à
viser ; l'autre est traversée dans toute sa
hauteur ])ar un fil tendu au milieu d'une
ouverture rectangulaire. Le plan de l'œil-
leton et du 111 SI! nonnne ])lan de visée ; il
est parallèle à la ligne di> foi.
— plongeante. Instrument basé sur le
niènie piiii(i|H' que le précédent, avec cette
différence que la règle est formée par un
tube-viseur en bois dont l'intérieur est creux
(0™,0'2) et est terminé à une extrémité par
une plaque percée d'un œilleton et à l'autre
par une plaque percée d'une ouverture cariée
dans laquelle sont tendus deux lils en croix.
— nlvelatrice. Un niveau à bulle d'air
est loge dans la règle de manière à obtenir
l'horizontalité de celle-ci ; en outre, la pin-
nule, traversée par le fil vertical, est graduée
de chaque côté en divisions égales au cen-
tième de la distance qui sépare les deux
pinnules.
— autoréductrice. Permet de déter-
miner en même leni|)s la dislance horizon-
tale ([ni sépare le point visé de la station
et la différence de niveau de ces deux points.
Avec cet instrument, qui fonctionne auto-
matiquement, on peut lever et niveler rapi-
dement, d'une seule station et sans calcul,
une zone de 150 mètres de terrain.
— plongeante à lunettes. Diffère de
l'alidade plongeante indiquée plus haut en
ce qu'une petite lunette munie d'un réticule
remplace le tube viseur. Le réticule est un
petit cercle sur lequel se croisent, à angle
droit, deux fils très fins sur l'axe même de
la lunette.
Tous les instruments destinés à la mesure
précise des angles, tels que : graphomètre,
éclinièlre, équerre d'arpenteur, théodolite,
sextant, cercle irpctiteur, lioussoles de diverses
espèces, etc., sont munis d'alidades.
ALIÉNATION. Kn terme de droit, l'alié-
nation est le transport d'une chose mobilière
ou immobilière fait par \un' |)(Usonne ca-
j)able d'en disposer à une personne capable
de la recevoir.
L'aliénation mentale est une affection ci-
rébrale, ordinairement chronique, sans trêve,
caractérisée par les désordres de la sensibi-
lité, de l'intelligence et de la volonté. Lors-
qu'elle est recomiue incurable, elle constitue
un cas d'exemption ou de réforme.
Les militaires atteint d'aliénation mentale
ne peuvent être admis dans les hôpitaux mi-
litaires qu'en attendant (ju'ils jmissent être
transférés sur les établissements civils des-
tinés au tiaitement de cette maladie.
ALIGNEMENT. Mouvement par lequel
ALIM;pNT.
les soldat-; so pla.oiit sur une ligne droite.
L'iilignement est direct lorsque, pour l'ob-
tenir, les houmies n'ont qu'à se porter droit
devant eux ; il est oblique lorsqu'il faut
avanoer une épaule (obliquer) pour y arriver.
L'alignement en arrière se fait en arrière
de l'endroit où la troupe se trouve.
Dans tous les alignements, les hommes
sont placés de maïuère à toueiier légèrement
le coude du voisin auquel ils doivent ap-
puyer (O^jlo environ) dans le même rang.
Eu dehors des alignements réguliers, qui
se font à commandement et dans des condi-
tions déterminées, les honnnes doivent tou-
jours s'aligner d'eux-mêmes s\iffisamment
après l'exécution d'un mouvement eu mar-
chant. En outre, toute troupe en marche, la
cavalerie surtout, doit observer avec le plus
grand soin l'alignement, qui, seul, permet la
cohésion et la régularité.
— topographique. Trois points situés
dans un même plan vertical constituent un
alignement et ont leurs projections en ligne
droite.
— des comptes. Mettre un compte à
jour de telle sorte qu'il n'y ait qu'à faire la
balance pour avoir la situation exactement
et lapidcment.
— des approvisionnements. Maintenii
les approvisionjiements à une quotité fixée.
Ainsi les vivres du sac sont alignés pour
deux jours lorsque les hommes disposent
des rations en question pour deux jours, eti-.
ALIMENT. On appelle aliment toute
matière qui. introduite dans l'organisme, a
pour but de léparcr les pertes que lui fait
subir la destruction contiime des éléments
Vonstitutifs de nos organes et de nos tissus.
Les aliments servent encore à l'entretien de
la chaleur humaine, laquelle se maintient
par la combustion du carbone qu'ils fournis-
sent au corps.
ALIMENTATION du soldat. La viande
étant le meilleur réparateur de la force mus-
lulaire, il faudra donc l'introduire en quan-
tité suffisante dans le régime du soldat. Or,
pour donner à celui-ci les 300 grammes de
carbone et les 20 grammes d'azote dont il a
besoin pour réparer ses pertes et pour déter-
miner le régime qui lui convient, il faut
trouver une combinaison d'aliments em-
pruntés au règne animal et au règne végétal,
en proportion telle qu'ils contiennent les
quantités voulues de carbone et d'azote, et
cela sous une forme qui rende la digestion
facile.
La nourriture du soldat français, en temps
de paix, se compose généralement de la
soupe, avec viande pour un repas, et d'un
ragoût de viande pour le second repas de la
»•) ALIMENTATION.
journée ; sa ration a iloiic la composition
suivante :
AZOTE. CARBONE.
o*!°-; lo? ^"^^ i 875 10,50 2G3,00
Pain de soupe. 12» gr. f ' '
Viande 300 7,20 26,20
Légume? frais 200 0,62 11,00
I.é!,'umes .'=ecs 30 1,30 14,30
Sucre 10 » 4, .50
Café 10 0,14 1,40
ToTADX 1,425 l'J,7li 320,40
Cette ration contient les quantités de car-
bone et d'azote exigés par la physiologie ;
elle est suffisante pour la moyenne des sol-
dats, sauf aux époques de grandes manœu-
vres.
La ration du soldat français sur le pied
de guerre se distingue en ration normale et
en ration forte. La première est allouée pen-
dant les statiomiements de quelque durée ou
pendant toutes les périodes de guerre n'im-
posant pas des fatigues exceptionnelles ; la
seconde est allouée pendant toute la période
active d'une campagne.
La ration normale de guerre a la compo-
sition suivante :
AZOTE. CARBONE.
^^!"-: lo- ^"^^ i 8'5 10,00 263,00
Pain (le soupe. 12o gr. f ' '
Viande fraîche...:..) ^q^ g gg 3^ y^
ou lard sale... 240 gr. J ' '
Graisse 1
OMsaindoux. ..... .[ .3Q 0 ,g .,. QQ
OU conserves de viande l '
200 gr. ;
Légumes secs .".... 60 2,60 28,60
Sel 16
Sucre 21 .. 0,00
Café 16 0.20 2,00
Totaux 1,418 23,09 362,50
A cette ration s'ajoutent les aliments com-
plémentaires achetés par le corps au compte
des ordinaires, savoir : des condiments et un
complément de légumes frais ou secs, ou
d'autres denrées, suivant les circonstances.
En outre, une ration de liquide est accordée
à tout iiommc de troupe bivouaqué.
La ration forte de guerre a la composition
suivante :
AZOTE. CARBONE.
gr. gr. gr.
Pain. ...... 750 gr. » ^-^ ,, qq 225,00
ov. biscuit. .. . 060 gr. ( ' '
Viande fraîche. 500 gr. j
o« lard salé. . 300 ir. f ^q^ j., qq ^335
01/ conserves de l '
viande 250 gr. )
Légumes secs ou riz 100 4,33 47,67
Saindou.x 30 0,10 25,00
S.3I 16 »
Sucre 21 >> 0,00
Cafc 16 0,20 2,00
TOTAD.X i,443 25,72 3.V2,32
ALIMENTATION.
30
La coinposiliuii ili' relie ration a élé ré-
jjlée dans la |tii'visioii iiiU', dans la période
active, on ne |iuuna que difficilement se
procurer du |iain de soupe. En outre, tout
liitmnie de Iroupe bivouaqué reçoit une ra-
tion de liquide de ()',25 de vin, 0',S0 do
bière on tir liilic, on O',00:2o d'ean-do-vie.
— des militaires dans les hôpitaux
(V. Hùl><l<lU.r).
— des armées. En cas de guerre, l'ali-
nii-nlaliiMi des armées comprend trois phases
|irinci|iales : ralimentalion pendant les trans-
ports stratégiques, l'alimentation pendant la
|iériode de concentration et l'alimentation
pendant la jiériode des opérations actives.
L'aliDuntaliou pendant les Iransporls slra-
légiques est assurée par deux jours de pain
r[ue les troupes touchent en sus des vivres
du sac, par un rejias fioid fourni par l'ordi-
naire, et, si le trajet doit durer plus de
â4 heures, par des provisions telles que fro-
mage, charcuterie, etc., pour un repas sem-
blable à consommer chaque jour.
Indépendannnent de ces repas froids, les
lioupes reçoivent chaque jour, aux stations-
lutlk-repns, un repas chaud et, chaque uuit,
un café chaud.
A la dernière station-halte-repas, il est
fait aux troupes une distribution de pain et
d'avoine pour les aligner à 2 jours.
L'aliinenlation pendant la période de con-
centration est assuièe par l'administration
en ce qui concerne le pain, les vivies de
cani|>a<rne et l'avoine ; [lar voie d'achats sur
place ou de réquisition, en ce qui concerne
la viande fraîche, la paille, le foin, les
liquides et le cbaufTage.
L'alimentation pendant la période des opé-
rations actives est assurée : par la nourriture
chez l'habiUint ; par la distribution directe
des denrées requises sur les lieux par les
officiers d'approvisionnement ou les servi<'es
administratifs ; par des prélèvements sur les
trains régimentaires et les convois admiuis-
ALLEMAGNE.
tralifs; à défaut d'autres ressources, par les
vivres du sac, sur l'ordre du commande-
ment.
Les trains régimentaires et les convois
administratifs sont recomplétés eux-mêmes,
soit par le jnoduit de rex[)loitation locale,
soit par les approvisionnements rassemblés
en arrière.
L'ensemble du service comprend ainsi
deux genres d'opérations : l'exploitation des
ressources locales et le ravitaillement par
l'arrière. Ces deux modes de vivre sont em-
ployés simultanément ou successivement,
suivant les liiciiiislances.
ALLEMAGNE; armée allemande. Le
service, personnel et obligatoire, dure de
17 à 45 ans. Les 28 classes sont réparties,
suivant leur âge et leurs aptitudes, dans
Varmée de terre, dans la marine ou dans le
landsturin .
L'armée de terre se divise en armée active,
i-éserve de complément {Ersatz réserve) et
landwehr. Tout lionnne propie au service
fait 7 ans dans l'armée active (3 sous les
drapeaux et 4 dans la réserve), 11 ans dans
la landwebr (5 dans le 1"' ban, 6 dans le 2°)
et passe à 39 ans dans le landsturm, où il
reste jusqu'à sa 43« année accomplie. La
réserve de l'armée active est convoquée
2 fois pour des exercices de 8 semaines. Les
troupes du l»"' ban de la landwehr, à l'ex-
ception de la cavalerie qui n'est pas appelée,
sont convoqués 2 fois pour des exercices de
8 à 14 jours. Les plus jeunes classes de la
landwelir (leuvent servir à compléter l'armée
active, qui comprend en temps de paix
468,409 hommes.
Les troupes, formées en régiments (pour
l'infanterie, à 3 bataillons ; pour la cava-
lerie, à 5 escadrons ; pour l'artillerie de
campagne, de 2 à 4 sections) ou en batail-
lons (pour les chasseurs à pied, l'artillerie à
pied, les pionniers et le train), se divisent
comme il suit :
llésiGNÀTION DES TROCI'ES.
PRUSSE.
SAXE.
WUP.TEM-
DERO.
BAVliîRE.
NOMBRE
d'unités.
EFFECTIF.
133
73
33
14
24
20
l(i
12
11
3
''
2
1
H
1
1
1
1
20
10
5
4
2
319 bataillons.
4r>5 escadrons.
434 batteries.
10 bataillons.
31 —
21 —
329,112
(14,590
38,097
Compris
dans l'infanterie
17,227
12,285
0,111
922
— (l'artillerie de campagne
— d'artillerie h pied
— de pionniers et de trou-
pes de chemins de fer.
Bataillons du train ....
Kormationi npi-riali-s
Deux ou trois régiments forment une bri-
gade ; deux ou trois brigades d'infanterie ou
(le cavalerie, une division. Deux ou trois
divisions forment, avec des groupes de bat-
teries et des détachements de pionniers et du
train, un corps d'armée, de telle sorte que
ALLEU.
31
AiJLIANCE.
l'armée allemande est divisée eu vingt
corps.
Le corps d'armée mobilisé est constitué
comme il suit :
CÛMPOSITIOX.
■s.
S
s
c
s
<
>
ce
■x.
o
<
a
o
Comoiandement du
corps d'armée ....
2 divisions d'infan-
terie complètes. . .
1 bataillon de chas-
13
702
22
83
5
30
2lU
30,810
1,02G
3,000
200
2,443
240
4,878
35
3,016
19
2,804
72
48
»
19
476
11
450
1
684
La réserve d'artille-
1 compagnie de pion-
niers (réserve} . . .
Train et convois . . .
855
:n,740
11,022
120
1,053
L'infanterie est armée actuellement du
fusil à répétition modèle 1888 {fig. 9), avec
une baïonnette assez semblable a un cou-
teau. Il ne peut se cbarirer qu'au moyen
d'une boîte-chargeur contenant 5 cartouches,
que l'on introduit dans un magasin placé
sous la boite de culasse. Le canon est du
calibre de 7""", 9 ; il est muni d'un man-
chon destiné à permettre librement la dila-
tation du canon, à empêcher qu'il soit dé-
gradé et à préserver les mains du tireur
contre l'excès de chaleur. La vitesse initiale
de la balle est de 620 mètres par seconde et
sa portée entièrement de 3,800 mètres. La
l)alle a une force de pénétration telle qu'un
parapet en terre devia avoir au moins 0™,75
d'épaisseur pour protéger contre elle. Le mé-
canisme de fermeture est à verrou, avec
levier se rabattant à droite ; chaque homme
porte 150 cartouches.
Fis. 9.
ALLEU ou ÂLLOD. Parcelle de terre
que les chefs franks furent obligés de distraire
de leurs domaines pour récompenser leurs
compagnons.
Les bénéfices n'ont pas d'autre origine.
ALLIAGE. Corps composé résultant de
la fusion de deux ou plusieurs métaux en-
semble.
Les principaux alliages usités pour le ser-
vice de l'armée sont le bronze, le laiton et le
plomb durci.
ALLIANCE. En terme de droit interna-
tional, on entend par alliance l'union établie
par des traités entre deux ou plusieurs puis-
sances.
Les alliances sont dites offensives lorsque
les alliés se proposent d'attaquer un ennemi
commun ; elles sont dites défensives lors-
qu'elles se bornent simplement à la défense
commune contre toute agression.
L'alliance formée en 1813 par la plupart
des puissances européennes contre la France
était une alliance oifensive; celle qui fut
conclue eu 1833 entre la France, l'Angle-
terre, l'Esiiagne et le Portugal était une
alliance défensive.
La fameuse triple alliance, qui existe ac-
tuellement entre l'Allemagne, l'Autriche et
l'Italie, est aussi en apparence une alliance
défensive ; mais, d'après certains renseigne-
ALLIES.
32
ALLUMEURS.
meiils, flli- sérail uiio xorilahlo alliance
oITensive dans certains cas bien diHeiniinés
et qualitii'S de casus hclli.
I^es Ir.iito 0)1 pactes d'alliance détermi-
nent les droits et les obligations des alliés
entre eux. Ces derniers jK'uvent, soit s'en-
pajzer à poursnix re la ftnerrc avec toutes
leurs forces et toutes lems ressources, c'est
le cas pénéral ; soit fournir un certain con-
lin;;ent (fhonunes et des subsides en argent
aux antres alliés belligérants : c'est le pro-
cédé liabilnel de l'Angb'terre.
ALLIES- I-es souverains confédérés do
Russie, «l'Autricbe, de Prusse, d'Angle-
lerri', etc., (|ui envaliireiit la France en 1815
avec leurs aimées, sont .spécialement dési-
gnés sous ce nom.
ALLIGÂTI. Les Romains désignaient
ainsi le prisonnier de guerre et le soldat qni
l'avait lait captif, parce qu'une cbaîne de fer
les attacha it l'un à l'autre.
ALLOCATION. Action d'allouer, de
donnri , en (Iclerminant le montant ou la
(juantité, suivant le cas.
Les militaires ont droit à deux espèces
d'alloi'ations : les allocations en deniers et
les allocations en matière. Les premières
comprennent la solde, les hautes payes, les
indemnités et les primes en arijcnt attri-
buées aux militaires par les lèglcments ;
les allocations en nature comprennent les
denrées et les matières qui leur sont dis-
tribuées gratuitement pour satisfaiie leurs
difTérents bi'soins. Ces allocations sont va-
riables suivant les grades, les lieux et les
positions dans lesquelles peuvent se trouver
les militaires ; elles se complètent les unes
les autres de manière à assurer la sub-
sistance, l'habillement, le logement, le cou-
<-|iage et l'instruction dos bommes, ainsi que
la nourriture et l'entietien des cbevaux et
mulets.
En temps de paix, la plupart dos alloca-
tions sont faites en deniers, à cause de la
facilité qu'ont les troupes de pouvoir se pro-
curer, contre remboursement et d'une ma-
nière économique, tout ce qui leur est
nécessaire ; en temps de guerre, au con-
traire, la plnjiart des allocations sont faites
en natnic.
ALLOCUTION. Mot latin .signifiant dis-
cours prononcé devant le centre de Tarmée.
Harangue ;tiix trou[ies dans des circonstances
solennelles. Fort en usage l'Iiez les Romains,
a peu à peu Uni par disparaîlie. Bonaparte
l'a lessuscilée un instant. (>e genre d'élo-
quence, qui doit tenir de l'improvisation, ne
peut que se traduire par des discours en-
flammés, concis, allant droit au but et le
dépassant même pour électriser b'S troujies.
ALLONGE. Uni sert à allonger. Bande
de iiiM rtioitc supportant le pendant du
ceinturon et venant se rattacber à la ])artie
gauche de ce dernier. — Allonge. Boilerio
des nicmbies jioslérieurs du cheval.
ALLONGÉ. Siï dit d'une allure plus ra-
pide de la niairhe : Irol nlloniji''.
ALLONGEMENT des colonnes. Ac-
croissement de la longueur des colonnes en
marche. Ce phénomène est dû normalement
à ce que chaque soldat marche à son pas,
qui n'est pas celui de son voisin, et pour peu
que, dans quelques files, le ])as se soit lac-
courci, ce ralentissement élémentaire se i)ro-
page, s'accumule et se traduit par un allou-
giMnent considérable. On a reconnu que cet
allongement inévitable pouvait être évalué
au quart de la longueur de la colonne
primitive, et nos règlements actuels prescri-
vent d'en tenir compte.
La colonne est considérée non comme con-
tinue, mais comme formée de chaînons, — ba-
taillon, escadron, batterie, — jusqu'à un
certain point indépendants les uns des au-
tres, et l'on assure l'indépendance de leur
mouvement en ménageant à priori, entre
deux chaînons consécutifs, une distance égale
à l'allongement probable du chaînon qui
précède.
Indépendamment de cet allongement nor-
mal des coloimes, il tend à s'en produire
d'accidentels pom' différentes causes telles
que l'état des routes, les circonstances atmo-
sphériques, la grande longueur dos colonnes,
une fatigue générale résultant des marches
précédentes, etc. On peut, jusqu'à un cer-
tain point, atténuer les conséquences de ces
influences en ralentissant la marche et en
faisant des haltes périodiques.
ALLONGER. Porter, allonger un coup
d'épée en avançant le pied droit sans bouger
le gauche.
ALLONGEZ. Commandement de cava-
lerie signifiant accélérer l'allure.
ALLOUER. Constater et approuver le
dr(jil aux allocations.
ALLUMAGE. Action de mettre le feu
anx fijiirneanx de mines.
ALUMELLE. Sorte d'épée longue et
mince, sans garde, dont on se servait en
manière de lance pour percer au défaut des
armures du mo\en âge.
ALLUMETTES. Les allumettes amor-
phes siinl siiiles admises dans les casernes
el (■tahlisseiiieiils militaires.
ALLUMEURS. Engins employés pour
mettre le feu en évitant qu'il se connnn-
nique à l'enveloppe du cordeau. Pour cela,
on fait usage d'allumeurs spéciaux ne don-
ALLHRE.
liant pas do flamme, tels que l'amadou, la
mèi-lie à canon, la mèche soufrée, ou même
une eigarette allumée, un morceau de hois
brûlant sans flamme. Mais le mot allumeur
s'applique, en principe, à un cylindre de 4
à 5 centimètres de diamètre, en pajner bu-
vard emoulè en forme de cigarette et forte-
ment imbibé d'acétate de soude. Il brûle
sans donner de flamme, en formant une
pointe incandescente, et à la vitesse dcO™,50
à l'heure. L'aUumeur Ruggiéri consiste en
un petit tube en laiton foi iné par un tampon
de com|)osition vive, nnuiie d'une i)etite
mèche ([ui brûle très facilement par tous les
temps.
ALLURE. Façon de marcher. L'allure
iiabituelle de l'infanterie est le pas.
On donne également le nom d'allure aux
diflFérents modes de progression du cheval ;
les allures naturelles sont le pas, le trot et
le galop ; les allures défectueuses sont
l'amble, le traquenard et Vaiihin; les allures
artificielles sont dues à l'instruction et con-
stituent les airs de manège.
On dit également qu'un cheval a de belles
allures lorsqu'il a les mouvements gracieux
et vifs, qu'il a des allures douces lorsque ses
réactions sont peu sensibles, etc.
ALOPÉCIE. Chute partielle ou complète
des cheveux. Elle motive l'exemption ou
la réforme lorsqu'elle occujie une grande
étendue et qu'elle est reconnue incurable.
ALPIN. On donne le nom de trou[)es al-
pines aux troupes qui ont été chargées spé-
cialement de la défense des Alpes et qui
tiennent garnison dans cette région en temps
ordinaire. Ces troupes compremient 12 ba-
taillons de chasseurs à pied à 6 compagnies
et un certain nombre de batteries d'artil-
lerie. Leur habillement a été modifié de ma-
nière à leur permettre de résister aux ri-
gueurs du climat: c'est ainsi que les hommes
ont été pourvus d'un béret, d'une vareuse,
de chaussures spéciales, d'une ceinture de
laine, etc.
L'Italie a également des troupes alpines.
ÂLMOGAVARES. Milice particulière em-
ployée au moyen âge, en Espagne, à faire
aux Maures la guerre de guérillas.
ALTÉRATION de consigne. Change-
ment volontaire de consigne constituant un
délit prévu par le Code pénal en 1791, qui
appliquait la peine de mort, et par celui de
l'an V, qui n'infligeait que la peine de six
mois d'emprisonnement.
ALTERCATION. Contestation, querelle,
débat.
ALTITUDE. Élévation d'un Heu an-
dessus du niveau de la mer. Cette compa-
raison de l'élévation de tous les points du
33 AMBASSADEUR.
globe au-dessus du niveau de la mer permet
de se rendre compte facilement de la hau-
teur relative de tous les lieux que l'on con-
sidère. Le résultat de cette comparaison est
exprimé par un nombre appelé cote d'alti-
tude, dont l'approximation est poussée jus-
qu'aux inilliiuètres lorsque c'est nécessaire.
AMADOU. Sorte de cryptogame préparé
de manière à être très combustible ; sert a
mettie le feu aux mines connue allumeur.
AMALGAME. Le mot a été employé par
analogie pour marquer le mélange intime
de deux troupes dont l'une, constituant un
élément éventuel ou jjrovisoire, vient se
fondre dans l'élément existant primitive-
ment. Ainsi, eu 1871, il se produisit eu
France de nombreux amalgames de ce genre.
AMARRAGE. Action de fixer, au moyen
d'un câble, un bateau ou tout autre corps
flottant à un point fixe généralement situé
sur la rive. Ce procédé s'emploie spéciale-
ment pour les ponts de bateaux ou de ra-
deaux. On amarre généralement chacun des
bateaux ou des radeaux à un pieu enfoncé
sur la rive, le plus loin possible des culées,
pour diminuer l'obliquité des cordages par
rap[)ort au courant.
A défaut d'une quantité suffisante de cor-
dages, on se borne à amener directement sur
la rive les corps de supports ([ui en sont voi-
sins, et on prend sur leur cordage d'ancre
des points d'appui pour les autres supports ;
cette opération porte le nom d'amarrage eu
patte d'oie. Enlin, lorsque la rivière ne dé-
passe pas 100 mètres de largeur et que le
courant n'est pas trop fort, on peut amarrer
les bateaux à un gros câble appelé cinque-
nelle tendu en amont du pont d'un bord à
l'autre.
AMARRE. Cordage ou câble servant à
retenir un liateau au rivage. On emploie en
France, dans les équipages de ponts, des
amaires de 14 mètres de longueur sur en-
viron 2o™°i de diamètre.
AMAZONES Tribu de femmes guer-
rièies qui, d'après la légende grecque, n'ad-
mettaient aucun homme dans leur société.
On donne encore ce nom aux femmes guer-
rières qui combattent avec des armes.
Amazone, longue robe que les femmes
portent pour monter à cheval.
AMBACTES. Nom donné dans la basse
latinité à une espèce de garde d'honneur,
formée de soldats choisis, pour être attachés
aux jirinces dans la milice gauloise.
AMBASSADEUR. Représentant d'un
grand ii-tat auprès d'un autre grand État.
Les représentants des petits ÉUits portent
le titre de ministres plniipotentiaires ou
même simplenn'iit de charges d'affairrs.
3
AMBLE.
34
Lfs jîiailos ili|iU)iii;ilii|iii's des irpioscn-
Uuits ili's ÈUili sont riii|iroijiii's.
On ;i|ii»i'llo aiiihiissadi'urs ordinaires reux
qui iloivent lésitlcr dans le pays où on les
t'nvoie, et aitibassadiurs cxtriiurdinaires eeux
qui vont seulement leniidir une mission
spéci;de.
Ciiaquc ambassadeur a auprès do lui des
seeiélaires. des altaeliés, ete. Il est aeciêdite
au iniijen de li'ttrt's de créance. Lorsqu'il est
relevé île ses fomtions, il piésente ses leiUrs
de raiipel ; si le inutif est ^'ravo, il demande
ses jMsscporls et part après avoir chargé un
eollèguu d'une [uiissance amie des intérêts de
ses nationaux.
La personne de l'ambassadeur est invio-
lable dans le pays où il est aeerédité ; tou-
tefois, d'après le droit international moderne,
il peut être poursuivi, eomnie un simple
particulier étranger, pour tous les faits qua-
lifiés crimes par la loi de tous les pays, mais
il iw saurait ètro recherché pour les actes
défendus seulement par la loi du pays où
il se trouve.
AMBLE. L'amble est un mud(! de pro-
gression de certains quadrupèdes et qui con-
siste à s'avancer en faisant mouvoir simul-
tanément les deux mendjres du même côté.
Cette allure est ^ icieuse, car le corps n'étant
soutenu que d'un (-olé, l'animal est forcé à
raser la terre poui donner plus d'assuiance
à sa marche inceitaine. Les jeunes poulains
(|ui n'ont pas encore acquis toutes leurs
forces, les chevaux usés et ruinés par le tra-
vail prennent l'amble naturellement. Le
cheval (|ui va l'amble avance^ avec une rapi-
dité presque égale à celle du trot, et le ca-
valier n'éprouve qu'un balancement à peine
sensible ; c'est pour ciitte raison que l'on
dresse à cette allure les chevaux destinés à
servir de montures aux dames et aux per-
sonnes jieu familiarisées avec les diflicullés
de l'é(|nit.iliijii.
AMBULANCE. Ktablisiement temporaire
et mobile destiné à conq)létcr l'action du
service de santé régimentaire, en marche et
eu station, à rec^jvoir les blessés relevés sur
le champ de bataille et à leur donner les
soins nécessaires pour ({u'ils puissent être
évacués promptemenl.
Chaque corps d'armée possède (juatre am-
bulances: une andjulance de (juartier géné-
ral, deux amijulances de division et une
ambulamc de brigade de cavalerie.
l'iM- ambulance de division de cavalerie
iudépend.iiile est composée des trois ambu-
lances di- brigade de cavalerie.
Chaque ambulanc(; di; division ou de i{uar-
tier général possède les ressources nécessaires
pour panser 8,74U blesie-; ; duniue ambu-
AMÉNAGEMENT.
lanco de brigade de cavalerie est appiovi-
sionnée pour suffire au pansement do 9G0
honnnes.
L'emplacement de l'ambulance est indi-
qué : pendant le jour, par le fanion de la
convention de Genève, i)lai-é à côté d'un fa-
nion aux couleurs nationales ; pendant la
nuit, par deux lanternes, l'unu à vcrro
rouge, l'autre à verre blanc.
Les amijulanccs divisiomiaires enlient les
premières en action.
Lorsque le combat devient imminent, le
médecin chef de la division, après avoir jtris
les ordres du général connnandant, fixe
l'emplacement que devra occuper l'andiu-
lance divisionnaire.
L'ambulance du quartier général entre l'u
action sur l'ordre du général comn^.andant le
corps d'armée, ou, en cas d'urgence, du
médecin directeur.
L'ambulance doit ètro étajjlie, autant que
possible, à pioximitô des réserves de ladi\i-
sion, de façon à être soustraite aux oscilla-
tions de la lutte. On donne la préférence à
des points de facile accès, abrités du feu,
abondamment pourvus d'eau, situés à proxi-
mité d'une route conduisant vers l'arriére,
et se reliant, s'il est possible, aux postes de
secours, par des chemins praticables.
Les blessés reçus à l'andjulance sont di-
visés en trois catégories : i° ceux qui sont
encore cajiables de marcher; 2° ceux qui,
atteints plus grièvement, [leuvent néanmoins
supporter le transport ; 3° ceux (jui, abso-
lument intranspoitables, doivent être remis
à un hôpital de campagne venant s'installer
sur l.-i place même uii foiiclioiiiie l'andiulance.
AMBULANCIER; ambulancière. Per-
sonnes civiles qui remplissent, dans les am-
bulances civiles, des fonctions analogues à
celles des infirmiers militaires dans les hôpi-
taux militaires. Ces ()eisonnes jtorlent le
brassard de la Convention de Genève {V.So-
cièlè française de secours aux blessés ; Asso-
ciation des Dames françaises ; Union des
Femmes de France).
AME d'ane arme à feu. Vide intérieur
d'une arme un d'uiii' Ijouche à feu. Celle
âme était lissi; jus(|ue vers 18.j5; depuis on
l'a pourvue de raijures sur toute la partie ser-
vant à la direction du projectile; une partie
en arrière, servant de logement à la charge,
est lisse et s'appelb^ chambre.
AME d'un cordage. Fil intérieur placé
au i-i-nlri'.
AMÉNAGEMENT. Travaux exécutés par
le service (hi Lri^nie pour ii'iidre les locaux
piopres au servi<e auijuel ils sont destinés
(planches à pain, râteliers d'armes, man-
geoires, làteliers, etc.).
AMBi^DE.
36
AMORCE.
AMENDE. Peine rarement pioiioucée par
kijiistiie militaire, qui ne doit l'appliqner
qu'en dernier lieu et qui, d'a|)rès l'ar-
ticle 195, peut remplacer cette [teiiu' par un
emprisonnement de 6 jours à t> mois. Mais,
lors4]ue l'amende est appliquée par les tri-
bunaux militaires, ceux-ci doivent se con-
former aux règles du droit eomnuui, qui
prescrivent de poursuivre le remboursement
de l'amende i>ar la voie de la contrainte par
corps, et c'est pour éviter celle-ci à un mi-
litaire insolvable qu'on remi)lace ordinaire-
ment l'amende par la prison.
L'amende peut aussi être prononcée contre
les adjudicataires qui ne livrent pas à temps
les fournitures pour lesquelles ils ont traité.
Le montant en est acquis au Trésiir.
AMENER les avant-trains, opération
qui consiste à amener l'aïaiil-lrain auprès
de l'affût supportant la bouche à feu, afin
de remorquer celle-ci pour changer de posi-
tion. Cette manœuvre doit être faite avec
beaucoup de célérité et de précision, car
c'est une de celles que l'on fait le plus fré-
quemment sur le champ de bataille.
AMEUBLEMENT. Ensemble des objets
moliilieis qui ;:ai nissent un local. Les prin-
cipaux ameublements militaires sont:
1° Ceux (tes chambres île troupe, com-
prenant une fourniture de literie par homme,
des tables, des bancs, des râteliers d'armes,
des planches à pain, des planches à ba-
gages, des planchettes à astiquer, des cru-
ches en grès:
2° Les ameublements de sous- officiers qui
comprennent une fourniture de liteiie sem-
blable à celle des soldats, une armoire, une
chaise pour chaque sous-ofticier, el une table
pour deux ;
S** Les ameublements de cluimbres d'adju-
dants, qui comprennent une fourniture de
literie semblable a celle des soldats, une
conamode, une table, deux chaises, une tabh'
de toilette et quelques menus objets, le tout
fourni par l'entrepreneur du service des lits
militaires ;
4° Les ameublements de cliambres d'offi-
ciers, qui sont également fournis par le
service des lits militaires, mais seulement
aux adjudants-majors et aux médecins de
semaine couchant au quartier, ainsi q'aux
officiers occupant les forts et aux ofticieis
détenus par mesure de discipline ou eu ju-
gement ;
o° Les ameublements des liùtels îles géné-
raux commandant les corps d'armée, qui
sont fournis et entretenus jiar i'Ltat.
Les autres locaux, tels que: ateliers, bi-
bliolliéques, cantines, cuisines, écoles, infir-
meries, magasins, locaux de punition, elc.
reçoivent l'ameublement spécial qui leur est
nécessaire et qui est prévu jtar le Hèglement
du 30 juin 1850 sur le sercice du caserne-
ment.\
Tous les officiers ou assimilés, à l'excep-
tion des officiers de semaine, qui reçoivent
des ameublements fournis par l'Etait, subis-
sent une retenue mensuelle dont le terme
est fixé, suivant le grade du détenteur, par
le décret du 27 décembre 1890, [lortant re-
vision des tarifs i!" solde.
AMINCISSEMENT tactique. La foi-
malion, tièi profonde au iléi)ul. (les rangs
de rinfaiiterie, a toujours été en diminuant :
la différence d'armement, dans l'artillerie
surtout, a amené cette moditication qui
porte le nom d'amincissement taclii|ue.
AMINES. Espèce de cotte de n\ailles fort
usitée au moyen âge par les gens de guérie,
suitout par les aiqueiiusicrs, (jii'elie proté-
geait suffisamment contre les flèches.
AMIRAL. Giade le plus élevé de l'armée
navale ; il équivaut à cehii de maréchal de
France et ne peut être conféré qu'aux vice-
amiraux ayant commandé en chef, avec dis-
tinction, une flotte devaut rennemi. 11
n'existe actuellement en France aucun titu-
laire du grade d'amiral. Le grade de vice-
amiral correspond à celui de général de divi-
sion et le grade de contre-amiral à celui de
général de brigade.
AMIRAUTÉ. Administration supérieure
de la marine. Le Conseil d'amirauté, qui
vient d'être supprimé, avait pour attribu-
tions la rédaction ainsi que la levision des
projets de loi, des décrets et des règlements
relatifs a la marine.
AMNISTIE. Pardon collectif que le sou-
verain accorde, dans une occasion solennelle,
a certaines catégories de condamnés.
En France, l'amnistie ne peut être ac-
cordée qu'en vertu d'une loi votée par les
deux Chambres et promulguée par le chef de
l'État.
11 ne faut pas confondre l'amnistie, qui
efface complètement la faute et tous les eflets
qui en sont la conséquence, avec la grâce,
qui n'est qu'une sinqile remise de peine.
AMONT (ad. montem,y(ii-s la montagne).
Partie d'un cours d'eau qui s'étend depuis
l'obsej-va*eur jusqu'à la source, c'est-à-dire
le côté d'où vient leau,
AMORÇAGE. Action d'amorcer; se dit
aussi de l'opération consisttint à disposer
l'amorce nécessaire pour produire l'explosion.
AMORCE. Dispositif employé pour dé-
terminer l'inflammation d'une charge de
poudre ou autre explosif, dans les mines ou
dans les armes à feu. Il y en a de quatre
espèces différentes :
AMORCE. 31)
1" Mécaniques, fuiiclioiuiiinl les unes
jiar iirivM>Miiii. l'csl-à-dirc par !<■ rluic d'im
torps dur qui roui|)iiiiif liiiisfjuciiiciit l'a-
iiiorif, IfS autres par fiiclinii, par raclioii
d'nii corps iiijrui'ux qui travi'ise violoniim*iit
la sulislaiicc si iisildc ; les étoupilk's em-
ployées pour iiii'ttie le feu à la chaip' des
bouehos à feu ap|iartieiuient à celle dernière
ealô;,'oiie. Le eidorate de jtotasse a d'aliord
servi de base à ce genre d'anioirc, mais,
comme il coiiode forleinent le fer et l'acier,
on a dû le remplacer par le fulminate de
mercure, plus a\anlageu\ ;
2" Chimiques, formées d'un mélange de
chlorate de potasse et d'un corps combus-
lible, sur leipiel on a laissé tomber une
goutte d'aiide sulfurique concentré qui pro-
duil rintl.immation, a moins que ce ne soit
par un fragment de potassium conservé dans
un tube fermé ;
3" Les amorces pyrotechniques lum-
prennent : la ftisve lenli-, ou cordeau Bichford,
et la fusée vire ou cordeau yorle-feu. La jire-
miére est formée par un lilct continu de
poudie Hue fortement tissée dans un canal
de 3 millimètres existant au centre d'une
corde composée elle-même de deux enve-
loppes eu étoupe ou en til de coton gou-
droimé moulées en spirale l'une sur l'autre
et eu sens contraire. Le diamètre intérieur
de la corde est de 5 millimètres {fi(j. 10). On
trouve aussi des cordeaux Bickford imjier-
e
méables et lecouverts d'une enveloppe en
gutla-percba ou eu caoutchouc. La fusée
lente brûle régulièrement avec une vitesse
de 1 mètre eu 90 secondes ; elle peut, sans
incouvénient, séjourner sous l'eau pendant
plusieuis jours. Cette fusée est basée sur la
lenli'Ur de sa combustion, de telle sorti; que
lorsqu'on a mis le feu à l'extrémité libre, on
a tout le temps de se mettre en dehors du
rayon de l'explosion avant que le feu n'ar-
rive à l'autre extrémité et, par suite, à la
cliargi;. La fuwe instaninnce ou cordeau
jiorte-feu est, au contraire, basée s«n- la vi-
tesse de combustion. On emploie alors une
longuem suffisante de cette amorce de ma-
nière (pie, du jioint où l'on y met le feu, on
soit siiftisamment éloigné du fourneau de
mine pour n'avoir pas a ci.iindre les effets
(le l'exiilosion. Cette fusée est compcjsée de
trois brins de mèche à étoupille serrés dans
une première enveloppe de toile cirée par un
tressage de brins de coton; le tout es! recou-
AMORCER.
\ert d'une en\elo|ipe de caoutchouc soudée
à la lienzine, puis <'onsolidée par une arma-
ture extérieure de fortes ficelles. La fusée
instantanée supporte sans se rompre un
poids (le 140 kilogr. et résiste à une iminer-
Fi". 11.
sion sous l'eau prolongée pendant jilusieurs
mois. La vitesse de combustion est d'environ
100 mètres par seconde (fig. H);
4" L'amorce électrique se compose essen-
tiellement de deux fils de cuivre réunis par
un fil de platine très fin n, enroulé en forme
d'hélice et qui, échauffé par le courant éma-
nant de la pile, enflamme un petit tampon
(le fulmicoton avec lequel il est en contact.
Les deux fils de cuivre sont flxés dans un
noyau en bois dur b, surmonté d'un tube en
|iapier (/ dans lequel est logé le fulmi-
l'oton c ; le tout est coiffé d'une capsule en
fulminate e et recouvert d'une enveloppe /'
en chatterton qui rend l'amorce imper-
méalile. Cette amorce; sert également pour
faire détoner la jtoudre et la dynamite, l'our
y mettre le feu, on emploie une ])ile à un
seul élément, dite pile des parcs du génie, à
laejuelle sont rattachés des conducteurs for-
més de deux fils de cuivre recouverts d'une
enveloppe de caoutchouc garnie de coton qui
les isole l'un de l'autre. Ces deux fils sont
réunis dans une deuxième eiivelop|»e com-
imiiie formée d'une petite tresse plate et con-
stituant le câble des parcs du génie. A dé-
faut de câble, on peut employer des fils sûrs,
mais ce système est bien moins avantageux,
car il occasionne des accidents et des rates
assez nombreux {Jiy. 12).
Les amorces ou capsules, actuellement au
servii-e dans presque toutes les armées, sont
à ]ir'rcussioii centrale.
AMORCER. Installer nii dispositif des-
tini' à mettre le feu à nue mine ou à un
exijhjsif quelconque, suit au moyen de pro-
cédés pyrotechniques, soit au moyen de pro-
cédés électriques.
Procédés j/t/rotechniques. Le plus avanta-
geux est celui qui se fait au UKjyen do la
boite d'amorce et de la fusée instantanée.
Cet amoirage comprend les dispositions sui-
vantes : 1" adapter le coidean porte-.feu à
ef: ''^^
■• . I
■ ! ":
AMOACER.
37
AMPLITUDE.
la boîto d'amonv ; 2° instoller la boîte da-
moiTO dans le fourneau : 3° dis|ioser le cor-
deau transmetteur du feu dans les comniu-
nii-ations. avee les soins néeessaiies pour
assurer s;x conservation, jusqu'au niouient
où l'on devra produire l'explosion.
L'amorçage, avee la fusée instantanée, de
fourneaux chargés avec de la dynamite, se
fait de la manière suivante : i° dépouiller
l'extrémité de la fusée de son enveloppe en
treillage, sur une longueur de 3 centimètres
environ, la dégager également de son enve-
loppe de caoutchouc en retroussant celle-ci.
puis raviver, par une section bien nette,
faite carrément, l'extrémité ainsi dégagée en
réduisant sa longueur à 2 centimètres ;
2° introduire dans la capsule, en la jjous-
sant jusqu'au fulminate, l'extrémité ainsi
préparée ; rabattre sur la capsule l'enve-
loppe en caoutcjiouc retroussée, ainsi que le
tressage ; 3° loger la capsule dans le loge-
ment ad hoc de la cartouche amorcée et lier
le cordeau à cette cartouche par un ficelage ;
4° louler le cordeau et en luter l'extrémité,
on y greffer un morceau de fusée lente si le
feu doit être donné à bref délai ; o° placer
la cartouche-amorce contre une des caisses
contenant la dynamite et l'y fixer solide-
ment, ainsi que le cordeau ; 6° installer le
cordeau dans les communications.
L'amorçage avec le cordeau Bickford ou
fusée lente s'opère, suivant les différents
cas, de la même manière qu'avec la fusée
instantanée, sauf la simplification résultant
de l'absence de tressage intérieur en ficelle.
11 faut avoir soin, lorsqu'on dispose le cor-
deau Bickford dans la boîte d'amorce ou dans
la charge, de faire en sorte que son extré-
mité arrive au centre ou à la partie infé-
rieure de la charge. La figure 13 représente
l'ajustage d'un morceau de fusée lente à une
i-apsule de fulminate préparée pour la déto-
nation d'une charge de dynamite. L'amor-
çage au moyen de la fusée lente no peut être
employé que pour la détonation d'une charge
de dynamite. L'amorçage au moyen de la
fusée lente ne peut être employé que pour
les explosions à la surface du sol : rupture
de rails, abatage d'arbres, des murs, des-
truction des ponts, etc.
Procédés élfctriques . L'amorçage d'un
fourneau de mine avec la boîte d'amorce,
Fig. 13.
l'amorce électrique et le câble des parcs du
génie comprend les opérations suivantes :
l" installer l'amorce électrique dans la boîte
d'amorce ; 2" adapter les conducteurs à cette
même boite ; 3° insUiUer la boîte d'amorce
dans la chambre aux poudres ; 4° disposer
les conducteurs dans les connnunications
(/.'</. 14).
L'amorçage avec l'amorce électrique et le
cible des parcs d'un fourneau de mine
chargé à la dynamite s'opère de la manière
suivante : on lixe l'amorce à l'extiémitê du
câble au moyen de ligatures pratiquées sur
chaque fil ; on place ensuite la capsule dans
la cartouche-amorce et on fixe celle-ci soli-
dement contre une des caisses contenant de
la dynamite.
Lorsque les conducteurs dont on dispose
ne sont pas recouverts d'une enveloppe iso-
lante, l'amorçage est opéré ainsi qu'il suit :
1" introduite les extrémités des deux con-
ducteurs dans les deux trous percés dans le
bouchon de la boîte d'amorce, attacher l'a-
morce à ces conducteurs et la disposer sous
le bouchon dans le prolongement de son
axe ; 2" fixer l'amorce dans la position qui
lui a été donnée en raidissant un peu les tils
et en les maintenant au moyen d'une che-
ville disposée trans-
versalement au-dessus ^'^' •"• ^'°- ^'^'
du bouchon, cheville
à laquelle chaque con-
ducteur sera relié par
une boucle ou liga-
ture ; 3° fermer la
boîte d'amorce et la
placerdanslachanJjre
aux poudres; dévelop-
per successivement , §
dans les angles oppo-
sés des communications, chacun des con-
ducteurs, en prenant les précautions néces-
saires pour empêcher tout contact entre eux,
et avec l'enveloppe métallique de la Itoîte
d'amoi'ce (fiq. 15).
AMORCEZ. 3e temps de la charge eu
12 teni|(s, jadis usitée.
AMORÇiOIR. Petit instrument destiné à
amorcer les anciens fusils à jjiston.
Petiti" boîte de cuivre où l'on dispose les
capsules.
AMPLIATION. Copie en double d'une
quittance ou d'un acte dont les originaux
restent déposés dans les archives publiques,
ou d'un fonctionnaire de l'intendance.
Les fonctionnaires et les notaires, lorsqu'ils
délivrent ces sortes de copies, les revêtent de
leur signature et inscrivent en bas : Pour
amplidtion.
AMPLITUDE. Distance qui sépare la
tranche d'une bouche à feu du point où la
trajectoire vient rencontrer le plan hori-
t' Ht»
f" i
AMPOULETTE.
38
ANÉMOMÈTRE.
zuiital |ias<aiit par le i-mlrc »li' la pircc On
«'iniiloii' aiijininJ'Imi di' picfiinici' h' mot
porter.
AMPOULETTE. T.tinpon IronroniqHO cii
bois ti'iidii' siTvaiit à fi-rmiT la lumii'ii' ik'S
proji'i'lili's iiriiN I'! à en cuiiti'iiir la fli<('i'.
AMPUTATION. Oppialinn (•l.im.-i.-alc
par lac|iifllr du riili'Vf un mctiihic' l'ii tout
ou «Ml partit". Lorsipu' l'opération est la cou-
si^quiMirc d'uui' lili'SïUrc n-ruf dans uu scr-
vii'c commandé, et qu'cili' entraîne rinca|ia-
l'it»' de ïer\ir. elle donne droit à une pen-
sion.
AMPUTÉ. Oui a sulii \ii>(' atnputntion.
AMSLER-MÎLBANK. An.iea fusil de
l'arini'i' .-ui^si', du ïxstrnie dit à pêne.
AMUSETTE. Petit eanou léfrer on fer, se
(•liaij:iMiit par la eulasse, et porté sur un
alFùt eu liois que deux iionimes pouvaient
mauo'uvrer. Le maréchal de Saxe, qui a
iuM'uté cette sorte de fusil de rempart, lui
altriliuait une portée et des avantages qu'il
n'avait pas ; aussi renonça-t-on à son usage
aussitôt après la mort de son inventeur.
Les fusils dits de Vincennes, Montalem-
herl, Robert, Lefauclieux, etc., sont des sys-
t'-mis a ]i('u près analogues.
ANACARA. Sorte de tambour en usags
dans la f:i\ ulrrii' orientale.
ANALYSE. Hésolution d'un tout en ses
parties iiinstilutives ou en ses éléments pri-
maires. .Méthode par laquelle on remonte des
effets aux causes. Résumé précis et métiio-
dii(ue d'un ouviage scientifique et littéraire.
— chimique, opération souvent eni-
jilovée |»our vérifier la qualité des produits
ou des matières juemières dont on fait usage
dans les fonderies, les ]>oudieries et les cartou-
cheries, notamment pour la poudre, le l)ronze
et le cuivre. Cette opération est basée sur
Vannli/xe sppclrnle, qui permet de reconnaître
les traces d'un métal déterminé en décom-
posant par le prisme la himière d'une
llamme, dans laquelle ce métal ou un de ses
sels se trouve porté à l'incandescence. On
fait usage (lu spi'ciroxcnpe.
ANASTROPHE. yuart de conversion de
la seitidii dans la inanoîuvre des Grecs.
ANCHE, petite lamelle en bois ou en
métal lixée dans les instruments à vent près
de l'endjouchure et qui sert à en j)roduire le
son.
ANCIENNETÉ. Oualité de co qui est
ancien, tiri distingue, dans l'état militaire,
deux espèces d'auciennelés : 1" Vancifinneté
de sennce, c'est-à-dire la durée totale des
service-; militaires, depuis l'entrée au ser-
vice, jusqu'au moment que l'on considère ;
2* Vnncieviirli' dans le firade, c'est-à-dire le
temps qui s'est écoulé depuis la promotion
au grade actn •! d'un militaire jusqu'au mo-
ment que l'on considère. L'ancienneté de
servi<'e donne droit à une pension de retraite;
l'anciennelè dans le grade est une des con-
ditions (le \'iininrr)ne)it.
ANCRAGE. Lien où les navires peuvent
ancrer commodément. Action d'anci'or. A
défaut d'ancre, on peut faire usage d'une
caisse d'ancrnije. Cette caisse est confec-
tionnée en madriers et peut contenir 1000 ki-
logr. de graviers ; elle est pen-ée d'un trou
au centre de chaque petite face pour per-
mettre d'introduire le cordage d'ancre. Elle
ne convient que pour l'ancrage des ponts do
liateaiix ou de rafîeaux.
ANCRE. Instrument en fer qui, (■tant jeté
au fond de l'eau, s'y accroche et constitue
un point fixe pour l'a-
marrage des corps tlot-
tants, des bateaux ou
des navires. Les or-
ganes essentiels sont :
la verge A B, dans la-
quelle on remarque la
culasse A et l'encolure
H ; la croisée C B D, qui
comprenil les bras E F
et les pattes CD; les
ai.<<selles G II ■. \'im7ieau
n tig(^ T ; Vorçiinniean 0; le jas 1 (/('y. 10).
— des ballons. Était d'aboid semblable
à celle employée dans la marine ; on la je-
tait au moment où le ballon touchait terre,
pour éviter d'être ti'aîné ou ballotté. Cette
ancre ordinaire a été lemplacée par une
herse articulée, de l'invention du comman-
d.int Renard, laquelle se jilie et se déplie
facilement, en s'élaigissant au fur et à me-
sure ([u'elle augmente de longueur. Elle a
donné (i'exeelients résultats.
ANCRER. Opération qui consiste à jeter
l'ancre ; ptmr cela, on la munit d'un cor-
dage ou dune chaîne que l'on passe dans
l'organneau, puis on la laisse tomber à l'eau
verticalement les bras en avant. Lorsqu'elle
arrive au fond de l'eau, elle s'incline et pose,
d'une part, sur la croisée et, de l'autre, sur
une des extrémités du jas. iMais l'action du
cordage tenil à faire tomber le jas à plat :
dans cette position, l'une des deux pattes
pique le fond et y pénètre plus profondé-
ment, à mesure que le cordage se raidit, jus-
qu'à ce q\ii> le bras se trouve enterré en tout
ou en partie.
ANÉMOGRAPHE. Instrument servant à
noter anlomatiquement les variations des
vents à tous les moments. Il peut être com-
biné mécaniquement ou électriquement.
ANÉMOMÈTRE. Appareil destiné à faire
connaître l;i din'iiion du vent et à mesurer
ANÉMOMÉTÎIOGRAPHE.
39
ANGLETERRE.
sa vitesse. Le plus employé est un petit
moulinet avoi- i-ompteur.
ANÉMOMÉTROGRAPHE. Instrument
qui reproduit sur le papier un tracé permet-
tant de mesurer la durée et la vitesse du
vent.
ANGE. Poulet formé de deux parties
réunies par une ehaine de fer. Etait surtout
employé, à bord des navires, pour rompre
les mâts et eouper les rordages des navires
ennemis.
ANGLE. En fortification, il y a dans les
ouvrages diverses espèces d'angles qui ont
reçu des noms particuliers, surtout dans la
fortification iiastionnée. En général, ils sont :
— saillants, quand leur sommet est
avancé du côté de l'ennemi ; ils sont ainsi
plus exposés et doivent être organisés plus
fortement au détriment des angles rentrants,
dont le sommet est tourné vers la défense.
Dans le trai-é' liastionné. on distingue :
— de défense. Forme par la ligne de
défense et le flanc. 11 ne peut être inférieur
à 90 degrés afin que les défenseius du flanc
ne soient pas exposés à atteindre ceux de la
face opposée, ni supérieur à 100 degrés, sinon
la face serait mal flanquée. Les angles A EF
et BDC sont des angles de flanc {(îg. 17).
— diminaé. Compris entre le coté exté-
rieur A B et les lignes de défense AE et BD.
Plus il est grand, plus la profondeur de la
fortification s'accroît ; par conséquent, il est
toujours assez petit, A B D r= B A E.
— d'épaule. Formé par la face du bas-
tion et le flanc rontigu A C D =: E F B.
— de flanc ou flanquant. Angle du
flanc et de la courtine ; toujours obtus;
CDE = DE T.
— flanqué ou saillant. Formé par les
deux faces du bastion, C A X = F B Y. Son
nom vient de ce que le saillant présente un
secteur privé de feu qui a besoin d'être
flanqué.
— de polygone. Formé par deux côtés
adjacents du polygone à fortifier (côtés exté-
rieurs).
— de tenaille ou tenaillé. A 0 B,
formée par la rencontre des deux lignes de
défense.
— mort. Bande de terrain située en
avant d'une crête qui ne peut être battue
directement par celle-ci. Elle est limitée par
l'intersection du plan de la plongée pro-
longée avec le sol naturel. L'inconvénient
pré-enté par l'angle mort est, en général,
supprimé par le flanguement.
En (irtiUerie, le mot angle est employé
sous des désignations particulières dans la
théorie du tir et dans les études concernant
le recul des bouches à feu. On a ainsi :
— de chute. Angle formé par la trajec-
toire du projectile avec le sol au point où
elle le rencontre.
— de départ ou de projection. Angle
que fait avee Tliorizon la direction du pre-
mier élément de la trajectoire à sou départ
de la bouche à feu. C'est la somme de
l'angle de tir et de l'angle de relèvement.
— limite. Les angles-limites, pour un
afiFùt, sont les plus grands angles au-dessus
et au-dessous de l'horizon sous lesquels on
puisse tirer la pièce.
— de mire. Formé par la rencontre de
la ligne de mire avec la ligne de tir. Est
d'autant plus grand que le btit à atteindre
est plus éloigné.
— de relèvement on simplcmcni re-
lèvement. DitTcrcnce entie l'angle de départ
et l'angle de tir.
— de recul. Angle que fait, avec le plan
horizontal, la droite qui rejoint le i-entre de
l'em-astrenienl des tourillons au point où la
crosse de l'alTùt s'a|ipiii(' sur le sol.
— de soulèvement. Inclinaison limite
de l'axe de la pièie, an-dessous de laquelle
l'afFùt aurait des tenilanees au soulèveineiit
dans les premiers moments du recul.
— de tète ou d'élévation du but.
Angle que fait, avec l'horizon, la droite qui
joint la bouche de la pièce au but.
— de tir. Angle que fait l'axe du canon
ou du fusil, ligne de tir, avec le plan hori-
zontal. Il en lésulte que la portée augmente
jusqu'à une certaine limite avec l'angle de
tir.
ANGLETERRE et armée anglaise.
Les forces militaires de la Grande-Bretagne
forment 4 groupes, dont l'ensemble s'élève
à 620,000 hommes environ et qui ont
chacun leur mode de lecrutement, leur con-
stitution .spéciale, savoir :
1° L'armée active et ses réserves, qui se
recrute au moyen d'enrôlements volontaires
de jeunes gens ayant de 18 à 25 ans. La
durée de l'engagement est de 12 ans, mais
la recrue jieut choisir le service long, con-
sistant à rester les 12 ans sous les drapeaux
(1/14 seulement), ou le service cotirt, avec
un séjour de 3 à 7 ans sous les drapeaux et
le reste des 12 ans dans la réserve. Les
sous-offlciers ou soldats peuvent contracter
des rengagements après 9 ans de service, et
les hommes figurant sur les contrôles de la
ANGLETERRE.
milice ou des rolontairei iieuvcnl vive imlo-
iis»''s à s'i'ii;.';ijri'r dans, rainii'-e activo. Les
reserris: |iniM'iiaiit des soldats lilicivs ou
jifiisiiimirs l't df la iiiiliic (•(iiii|it('iit t'iiviroii
8a,nOO liomiiit's, dont 50,000 au plus ont
l'instruction néfessairc. Li's léservislfs pro-
venant de la niiliie peuvent être ajipelés
pour une période d'instiuetion n'exiédant
pas 56 joui-s.
L'année aitive se déeompose connne il
suit :
Cavalerie 19.000
Artillerie 36/200
Génie 6,700
Garde à pied et infanterie de
li^ne 1U.200
Intendante et ser\iies adminis-
tratifs 3,000
Service de santé 2,400
Corps colonial 2,500
Sur ces 211,000 hommes, 74,000 sont
aux Indes et 33,000 dans les autres colo-
nies.
Le total des forces militaires de l'An^rle-
terre en cas de nioliilisatiuM est, ajjpi'oxinia-
tivement, de 561,000 liommes, savoii :
Armée active et ses réserves. . . . 296,000
Milices 120.000
Yeomanrv 15.000
Volontaires 230,000
Il y a, en outre, une armée indifrèue des
40 ANGLETERRE.
Indes, d'iiM etlVvtif de 150,000 iionimes eii-
Nirun;
2° Les iiiilices :
a) Locale, pour la défense du leniloire
ou de l'oidre ; elle serait recrutée, au be-
soin, au moyen d'un tirajre au .sort parmi
les hommes àfrés de 18 à 30 ans ",
h) Générale, leciutée au moyen d'enga-
j.'ements volontaires d'une durée de 6 ans
au |)lus, avec reufra^rements successifs de
4 ans jusqu'à 45 ans. Une jjériode de dres-
sa,i.'e préliminaire de 6 mois au plus est
exijrée des miliciens n'ayant pas servi, et
il y a cliaijue année pour tous une période
d'instruction variant de 28 à 56 jours. Leur
nombre est de 120,000 environ. Il y a
encore d'antres milices sans importance poui'
certaines îles ;
3° La Yeomanry cavalry, dont il existe
39 régiments, armés et équipés en cavalerie
léfjère. Les hommes sont recrutés parmi les
sujets anglais de 17 à 49 ans, ayant l'iia-
bitude du cheval et pouvant fournir ce der-
nier. L'engagement est de durée variable,
mais ne jteut être moindie que 3 ans.
Ciiaque homme doit prendre part aimuelle-
ment à 11 séances d'exercice. Leur effectif
est d'environ 15,000 honmies ;
4° Les volontaires, qui sont recrutés
I)arnii les Anglais, nés ou naturalisés, âgés
de 1 7 à 49 ans. Le nombre des engagements
et leur durée ne sont pas fixés. Ils sont
tenus d'assister à 30 .séances d'exercice la
Fi:.-. 18
1»* année et la 2». et de 7 à 11 la 3« année
et les suivantes. Tout engagé peut .se retirer
en en prévenant, 14 jours d'avance, son
chef de corps. Leur nombre est d'environ
230,000.
L'infanterie vient d'être armée d'un fusil
à répétition (fig. 18) du calibre de 7"™,?,
avec 7 layures du système Metford. Le
système de fermeture est à verrou ; un
loquet de sûreté, placé sur le côté gauche
ANftON.
41
ANNUAIRE MILITAIRE.
de la culasse, permet, eu le feniiant, d'ar-
ivter l'acliou de la détente quand le chien
est armé. Le magasin mobile est en acier et
contient S cartouches ; il peut être chargé
sur l'arme ou séparément, mais en introdui-
.sant les cartouches une à une. En appuyant
sur un petit levier placé sous le pontet, on
l)eut séparer le magasin de l'arme. Chaque
soldat est nnini d'un magasin de rechange.
Vn protége-main en bois est fixé à hauteur
du tonnerre, pour garantir la main contre
léchautrement du canon. Le sabre-baïon-
nette, avec jioignée en bois, est à 2 tran-
cliants et peut être fixé sous le canon. Les
distances de tir prévues vont de 230 à
1600 métrés (et même à 3.000 métrés, au
moyen d'un guidon à cadran et d'une
hausse à œilleton que l'on fixe sur le côté
gauche du fusil).
Le Martini-Henry constituait auparavant
l'armement de l'infanterie, et il a été, en
sou temps, un des meilleurs fusils de l'Eu-
rope.
ANGON. Espèce de javelot, fort en usage
chez les Francs, composé de trois laines aciê-
rées et tranchantes eu forme de fleur de lis.
— Catabalistique. Machine de guerre
formé d'un arbre sur pied courbé de force
au moyen d'un cordage. Lorsqu'on lâchait
celui-ci, l'arbre se redressait avec force et
venait chasser violemment un trait ou une
pierre placée sur un pieu qu'il venait ren-
contrer.
ANGUÉS. Drapeau de la cohorte dans
rarmêe romaine et dont la forme était celle
d'un serpent. On appelait cette enseigne plus
ordinairement draco.
ANICROCHE. Instrument en forme de
croc dont on se servait jadis dans les sièges
pour détruire les murailles des forteresses.
Ce mot s'emploie au figuré pour désigner
nue difficulté, un obstacle.
ANIMAUX rongeurs. Lorsqu'on re-
connaît, dans ini bâtiment militaire, la pré-
sence d'animaux rongeurs, le corps occupant
est tenu d'en prévenir le service du génie,
qui doit prendre les mesures nécessaires
pour leur destruction. Les procés-verbaux
lapportés pour constater les dégâts commis
doivent mentionner que des mesures ont été
prisi's pour la destruction de ces animaux.
ANIME. Arme défensive en usage en
Italie jusqu'au XYII^ siècle et composée de
lames de métal flexible disposées de manière
à ni' pas gêner les mouvements de l'homme.
ANISOCYCLE. Machine de guerre des
Bysantins, en forme de ressort de montre, et
lançant des flèches en se détendant.
ANNÉE. Laps de temps servant à dé-
compter la durée des emplois, positions ou
services militaires, dans les conditions pré-
vues par les lois et règlements.
— de campagne (V. Campagne).
— de grade. En principe, on ne peut
passer d'un grade à un autre sans avoir
accompli dans chaque grade un temps dé-
terminé. Il en est de même pour changer
d'emploi, de résidence, etc. La date du
grade ou de l'emploi part du jour du décret
ou de l'ordre de promotion.
— de services effectifs. Nombre d'an-
nées ou décompte du tcniiis rèelleinent passé
au service, depuis la date de l'entrée jusqu'à
une date déterminée. Pour la retraite, ou en
déduit le temps passé l'u détention par suite
d'un jugement, ainsi que la période passée
dans la réserre ou la disponibilité. Dans le
décompte des services pour les |tiopositions
dans la Légion d'honneur, on doit défalquer
le temps passé en non-activité par retrait ou
suspension d'emploi ou pour infirmités tem-
poraires.
ANNEAU. A de nombreux sens dans le
langagi> militaire.
— d'or. Marque de distinction ou ré-
conipcuse accordée aux guerriers.
— de bombe. Anneaux en fer fixés aux
bombes pour permettre de les manier ])lus
aisément.
— de calotte. Anneau fixé à l'extrémité
des revolvers pour permettre de suspendre
ceux-ci aux râteliers d'armes.
— élingue. Anneau de forme spéciale
que l'on engage dans les tourillons des bou-
ches à feu dépourvues d'anse, surtout avec
celles de côte, pour faciliter les mano'uvres
de force.
— obturateur. Obturateur métallique
employé pour assurer l'obtu'ation de cer-
taines bouches à feu se chargeant par la
culasse.
— de pansage. Boucles en fer fixées
dans les murs extéiieurs des écuries et ser-
vant à attacher les chevaux pendant le pan-
sage.
— de pointage. Anneaux au nombre
de deux, l'un fixe, l'autre mobUe, dont est
munie la crosse des canons de campagne
français pour recevoir le levier de pointage.
— de sabre. Anneau servant à attacher
le fourreau du sabre au ceinturon à l'aide
de bélier es.
ANNEXES. Tableaux ou docimienls ac-
cessoires unis à un document principal. Se
dit aussi des places secondaires qui dépen-
dent d'une place principale.
ANNUAIRE militaire. Publication pa-
raissant ciiaque année et rédigée d'après des
documents ofliciels ; elle présente la nomen-
clature de tous les corps au service de l'armée
ANNUITÉ.
fiançaisp, lonr rnmposition ol lour rôpailition
dans les divfisps ftariiisons, l.-s noms par
raiitt «i'aricii'iinptr, dans chaque grade, dos
oflitit-rs tant de l'armi'p activi' l'I do sa rô-
servp que di' cciiv do l'arniôo tcnitorialo.
Outre l'annuaire général, chaque arme en
servire a un annuaire spécial. qneI(fuefois
a|i|iclé l'Iiil lin rnrps.
ANNUITE. I.emot amtuilè. dans le lan-
gMgi' niililaiic, est quelquefois employé pour
décompte de services ou de sommes dues
pour une période d'un an ; quand elle varie
do ^"i jours à 0 mois l/i, c'est une domi-
aiiuuité.
Ainsi los services au delà de la limite
minima prévue pour la retraite se décomp-
tent par annuités ou demi-annuités, suivant
le cas.
De même, le capitaine promu comman-
dant, et qui conserve à titre onéreux le
cheval dont il était détenteur à titre gratuit,
a droit à faire déduire sur le prix d'achat
un nombre d'annuités (ou demi-annuités)
égal à autant de septièmes que le cheval est
resté entre les mains de l'ofticier et qu'il
s'est écoulé d'années depuis celle dans la-
quelle le cheval a pris 9 ans, sans que la
somme à rembourser puisse descendre au-
dessoiis de 3/7. Le droit aux annuités peut
même èlri> repoité sur un autre cheval dans
des conditions diMerminées.
ANNULATION. Action d'annuler, de
rendre nul un ;ic|e, un contrat ou une pièce
de cumplabilité lorsque certaines causes ren-
dent ces docnmiMitsde nulle valeur. A la fin
de ch.Tqiie exercice, les excédents des crédits
délé;'uéi |mr les Chambres, et qui n'ont pas
été entièrement employés, sont frappés d'an-
nulation, sauf à ouvrir de nouveaux crédits
sur l'exercice suivant, si c'est nécessaire.
ANNEXION. Aition d'annexer, de réunir
une |iii)viiice on une iiartie de province à un
p;iys .mire qne la pairie piimitive.
ANSE. Dans une bouche à feu, les anses
ont pour but de faiiliter les manœuvres de
force de cette dernière. H y- en a deux dans
les anciemies pièces en bronze, à l'exception
des mortiers qui n'en ont qu'une. Il n'y en
a pas dans les nouveaux canons en acier de
petit calibre se chargeant par la culasse; les
gros en ont une et les très gros deux.
— de panier. Courbe souvent emjdoyée
dans la consii nction des routes et formée
par le ra.coidement de trois .ircs de cercle.
— de bombe. Anneau de fer placé de
chaipie . .'it.' .).• |:i bomite jiour la saisir.
ANSETTE. ^orte d'.aiaclie dans laquelle
on p.KM' le ruban d'une croix d'ordre.
ANSOINE. Ancienne denooiiofiiioo de
l'enseigne de guerre.
42 ANTISTROPHE.
ANSPECToM BARRE d'anspect. Sorte
de pince on île levier, genéralenient en bois,
dont le gros bout, taillé en sifllot, est garni
de fer; sert pour la manœuvre de l'artillerie
de gros calibie de la marine et, on général,
de tous les gros poids, à bord.
ANSPESSADE on ANCEPESSADE.
DiTiNé (le liiiicc spczziiln, lance rompue ; ce
mot désiitnailau début les chevaliers qui,
obligés de servir à pied momentanément,
rompaient leurs lances à la longueur des
hallebardes de sergent. Le grade, qui exista
depuis François ['^'■jusqu'en 1762, répondait
à peu près à celui de caporal de notre
époque.
ANTÉCÉDENTS. Actes de la vie passée
d'un honinie : ce môme mot désigne aussi le
prenijei icinic d'un rappoi't.
ANTECESSORES ou ANTICESSO-
RES. Cavalerie légère formant l'avanl-gaiile
dos armées romaines on man-ho.
ANTEPILANI. Soldats formant los doux
jiiemiers rangs {kastaires et j^^'i-'^^^s) de la
légion romaine en ordre de bataille. Ils
étaient ainsi placés devant los pilani ou
Iriinii, qui t'urniaicnl 1(> troisième ranu.
ANTESIGNANI on ANTESIGNAIRES.
Honnnes choisis, chargés do défendre los
enseignes dans la légion romaine.
ANTESTATURE. Barricade ou retran-
clieini'iil improvisé formé do gabions, fasci-
nes, sacs à lene on i>alissades.
ANTICIPATION. Action de devancer,
par exemple, un payement. Le juot s'emploie
aussi pour désigner un empiétement.
Les engagés volontaires et coitaines autres
calégorios do jeunes gens (art. 59 de la loi
du 15 juillet 1889) sont autorisés à béné-
ficier d'anticipations de services dans des
coiidilions (iêterminéos.
ANTIMOINE. Métal d'une structure fine
cl grenue ol d'une couleur blanc lilonàfre
lorsqu'il est pur. On l'emfiloie pour obtenir
des balles en plomb durci, en l'ajoutant au
plomb dans la proportion do 1/10 à 1/20.
On l'utilise aussi pour obtenir dos llammes
très blanches et à reflet très lumineux, ainsi
que pour la préparation de la roche à feu.
ANTISEPTIQUE. Qui empêche la pu-
Iretaction. On sait que l'une des consé-
quences immédiates les plus r(>dontables des
blessures de guerre est la gmigrènn qui se
mot dans la plaie et qui est, le plus sou-
vent, mortelle.
On est arrivé, depuis plusieurs années, à
préserver los blessés de cotte terrible ma-
ladie on omployanl les pansements nntisep-
tùiiii's, dont la base est Vacide phénique ol
la ouiilp.
ANTISTROPHE. Monvemont on usage
ANTRÉdïkIÈTRE.
43
APPAREILS.
dans les arniêos grecques et qui avait iiour
but de rétablir la troupe sur son terrain pri-
mitif par un contre-mouvement ; espèce de
conrersion.
ANTRÉOMÈTRE. Instrument qui sert à
vérifier la j)ointure des elïets de coitTure et
dont, par déiision ministérielle du 8 juillet
1879, les commissions de réception, même
di's corjis de ti'oupe, doivent être nmnies.
ANTRUSTION ou LEUDES. Volon-
taires ou nobles qui, chez les anciens Ger-
mains, se liaient à la personne d'un jirince
et le suivaient dans ses expéditions comme
chefs et compagnons.
Chez les Francs, ils furent appelés leudes
et obtiinent de larjres bénélices en terre ; ils
furent lorigine de la noblesse et de la féoda-
lité.
APERTISE ou APPERTISE. Terme de
che^alerie si^rnitiant dextérité dans la con-
duite de la guerre, luibiletê dans le manie-
ment des armes blanciies, supériorité dans
la lutte des tournois.
APEX. Partie du casque romain à la-
quelle était attachée la crinière en crin de
r|)..v.:il.
APLANÉTIQUE (V. Réflecteur).
APLOMB. Le mot d'aplomb signifie ver-
tii'alement. Le corps d'aplomb est une ex-
pression qui veut dire que le haut du corps
doit rester bien vertical quelle que soit la
jiosition des j.'inibes.
Les aplombs du cheval se disent de la
position des jambes, comparée à la verti-
cale.
APOCOGUE. C'était Vabduclio des tacti-
ciens latins, mouvement consistant à former
en i-oloinie nue ligne de bataille.
APOMAQUE, soldat grec, trop îigè pour
continuer à servir ; âge de la retraite, géné-
ralement fixé à 60 ans.
APOMÉCOMÊTRIE. Art de mesurer les
distances au moyen du nombre de pas éta-
loimés, du degré de vitesse et de la durée
lioraire des mouvements ; sert dans les levers
au jjas et, d'une manière générale, pour se
former le coup d'œil.
APPAREIL. -Machine, instrument ou
dispositif nécessaire pour exécuter quelque
opération ou pourfabriquer quelque produit;
terme chirurgical : substances médicamen-
teuses, bandes, compresses, éclisses, etc.,
dont on se sert pour le pansement des plaies,
des fractures, etc.; terme d'architecture : se
dit de la coupe et de la pose des pierres,
surtout pour les voûtes.
— alimentaire Giffard. Consiste en
deux tubes nnH.'illiques logés l'un dans
l'autre, de telle sorte qu'un jet de vapeur
arrivant de la chaudière dans le tube inté-
rieur et s'en êchap])ant par l'extrémité
conique vienne frapper l'eau qui arrive dans
le tube extérieui- et la ciiasse dans la chau-
dière. Cet appareil peut ainsi tenir lieu de
pompe.
— de détente. Dans un fusil se diar-
geant par la culasse, l'aiipareil de détente,
compris dans la boîte de culasse, se compose
d'un ressort-gdchette servant à maintenir le
chien à l'armé au moyen d'un bec faisant
saillie dans l'intérieur de la boîte, et d'une
détente sur laquelle on jiresse pour faire ren-
trer le bec de gâchette et partir le coup.
— d'éclairage (V. Èdairaiie) .
— électrique. Les appareils électriques
ein|)loyés dans l'armée sont destinés à mettre
le feu aux fourneaux de mine. 11 en existe
de deux genres : les uns fournissent de
Vélectricité à faible tension ou électricité
dynamique pouvant produire l'incandescence
d'un fîl de platine très fin placé entre les
extrémités des conducteurs; les autres four-
nissent de l'électricité statique ou d'induction,
à forte tension, mais en quantité insuffisante
pour déterminer l'incandescence d'un fil de
platine et suscejitihle seulement d'enflammer
une |)oudre fulminante en franciiissant une
courte interruption ménagée entre les extré-
mités des deux conducteurs.
Au premiei- genre appartiennent les piles,
et notanmient celles des parcs du génie,
ainsi que certains appareils fondés sur l'in-
duction magnéto-électiique.
Au second genre appartiennent les ma-
chines électriques à frottement, dont le tj'pe
est la machine Holtz, et les appareils ordi-
naires d'induction.
En généial, on emploie les appareils du
premiei- genre lorsque l'on ojière a loisir et
que la mise de feu est préparée assez long-
temps avant l'explosion, ainsi que cela a
lieu, par exemple, dans les systèmes de
mines ; les appareils du second geni-e s'em-
ploient de préférence dans les autres cas.
— à soulèvement. Dispositif employé
pour faciliter le pointage en direction des
affûts à soulèvement, au moyen de galets
disposés de manière à permettre de soulever
la crosse sans effort, et de transformer le
mouvement de glissement en un mouvement
de loulement.
— de pointage. Appareil qui sert à
pointer une bouche à feu, c'est-à-dire à la
disposer de façon que la trajectoire passe
par le but.
Dans les canons de campagne, l'appareil
de pointage en hauteur consiste en une vis
nme ]tar une manivelle. La vis a une direc-
tion fixe et ne peut prendre qu'un mouve-
ment de rotation autour de son axe ; par
APPAREILS.
APPAREILLAGE
siliU', ri'croii iiicnd nu mouvcnu'iil do Iraiis-
liitioii <iiivaiit fctio ini^iiii» iliroclioii. Dansée
mouvement, il eulraîue \uie bielle reliée à
un axe de rotalit)u parallèle à l'elui des tou-
riliiiiis et fiiiee, par conséqueut, eette Jjielle
à touruei- autour de ce! axe. A eause de ce
douille mouvement, il faut que les liaisons
du système soient mobiles, aussi l'érrou
poite-t-il des tourillons s'enjraf,'eant dans des
supports qui peuvent prendre eux-mêmes un
mouvement de translation par lapport à la
bielle, au moyen d'une fjlissière ménafcèe
dans eette dernière. De cette manière, on
peut donner à l'axe de la pièce un angle
allant jusqu'à 3r> dejrrés.
— de sauvetage. Appareil employé
pour pénétrer dans les galeries de mines
a(in d'en retirer des hommes asphyxiés
lorsque l'air est vicié par des explosions.
Les plus usités sont l'appai'eil à feu de cave
et l'appareil Deiiayronze.
L'appareil à feu de cave est celui qui sert
aux pompiers pour pénétrer dans les caves
en cas d'incendie. On revêt l'honnue d'une
blouse en cuir qui le couvre jusqu'à la cein-
ture et qui est serrée sur les hanches par
une courroie et, autour des poignets, jtar des
manchettes en caoutchouc. A hauteur des
yeux est un verre épais et, au-dessous, un
sifflet pour les signaux. L'intérieur de l'ç
vêtement, qui isole absolument l'hounne du
milieu dans lequel il se trouve, communique
par un tujau llexible, soit avec une pompe,
soit avec un ventilateur qui foninit constam-
ment de l'air respirablc.
Les appareils Denatjrouze sont au nombie
de deux et fonctionnent, l'un à basse pres-
sion et l'autre à haute pression. Ce ([ui les
caiactérise essentiellement, c'est un n'gida-
teur automatique que l'Iiomme poite sui lui
et dont la partie inférieure comnnini(]ne
avec la sourci- d'air respirabh^ par l'intermi'-
diaiie d'un long tuyau de caoutchouc qui se
déroule au fur et à mesure que le mineur
avance. Dans l'appareil à basse piession, ce
tuyau aboutit â une petite jiompe foulante ;
dans lelui à haute pression, il est relié à
une série de cylindres d'air comprimé que le
mineur emporte avec lui. La partie supé-
rieure du même régulateur est séparée de la
partie inférieure par une soupape, dont l'as-
piration détermine le jeu et dont on peut à
volonté faire varier la seusibililc ; elle porte
deux tuyaux souples dont l'un aboutit à la
bouche du mineur par l'intermédiaire d'un
ferme-bouche en caoutchouc vulcanisé, ap-
pliqué entre les lèvres i-t les gencives et
tenu entre les dents, et dont l'autre se rend
à une lampe de sûreté d'une construction
particulière.
— de sûreté. Dispositif dont est nmni
le mécanisme de culasse des arwiex jiorla-
lives, en vue de prévenir les accidents qui
peuvent se produire lorsque rbonnne est
a|)|ielé à marclier on à manœuvrer, j'aiine
étant cliaigée.
— télégraphique. On utilise, dans
l'armée française, deux ap|)ai'eils de télégra-
phi(> électrique : l'apjmreil modèle 1868 et
l'appareil modèle 1874. Ils sont tous les
deux du systêin(; Morse et ne dilfèrent entre
eux (fue |)ar l'agencement de leurs divers
éléments (V. Télégraphie militaire).
On utilise également, dans l'armée fran-
çaise, deux api)areils de télégraphier optique:
l'appaieil de canqiagne à lentille, qui est
portatif et a une portée de 10 kilomètres;
et l'appareil de [losition, appelé aussi appa-
reil télescopique, qui est lixe. mais a une
portée beaui'oup plus considérable que le
précédent et peut permettre la communica-
tion jusqu'à 120 kiloniètres de dislani'e
(V. Télàjraphie militaire).
— de tir à mitraille des mortiers.
Divers a|)pareils sont emploies pour rem-
placer le tir à mitraille du [lierrier par le tir
d'obus, de grenades et de boulets dans les
mortiers de tous calibres; ces ap|iai'(îils con-
stituent de véritables projectiles pour les
murtieis.
L'appareil Moisson (du nom de son in-
venteur) se compose d'un baril cou|)é en
deux, recevant 50 kilogr. de jioudre, sur le
fond duquel on fixe perpendiculairement un
tampon prisinati(iue en bois qui i)cut s'en-
gager dans l'âme du mortier en venant
reposer sur la charge et en assujettissant le
deini-baiil sur la tranche de la bouche. Des
obus et des grenades sont rangés par couche
dans l'aiipareil l'œil en bas, la fusée dé-
cdiflee. Les gaz de la charge du mortier
]iassent à travers des trous ménagés de ma-
nière à permettre au feu de se comnumiquer
aux divers projectiles. Au moment de l'ex-
plosion, l'appareil entier est projeté et les
projectiles sont dis|)ersés dans l'air.
L'appareil à tige cannelée se conqwse
d'un sabol en bois dur, icnfurcé par un disque
en fer sur lequel est fixée veilicalement une
tige de même métal. Un manchon cylin-
drique en bois est engagé sur cette tige et
porte 6 cannelures longitudinales. Le sabot
étant introduit dans l'âme du mortier conlie
la charge, on dispose les pi'ojectiles autour
du manchon de telle sorte qu'ils soient main-
tenus jiar les cannelnies de la tige et les
p.'irois de l'âme. L'exphtsion et la dis])ersion
ont lieu comme dans l'appareil ])récéd<'nt.
APPAREILLAGE. iMisemble des ma-
meiures qu'on exécute jiour lever les ancres
APPARITORES.
4o
APPORT DOTAL.
et oritMiter les navires, lorsqu'on veut
prendre la mer.
APPARITORES. Hommes qui servaient
les triliuns militaires dans les armées ro-
maines.
APPASTIS ou PACTIS. Contribution
de guerre dont on frappait anciennement le
pays eonquis.
APPEL. Action de dênonnner à haute
voix les militaires qui doivent se trouver à
un certain endroit à un moment donné, atin
de constater leur présence. 11 est fait un
appel à cliaque rassemblement de troupes,
soit pour un exercice, soit pour une revue,
soit pour une corvée, soit pour tout autre
service commande. lndé[)endamment de ces
appels, le règlement sur le service intérieur
en prescrit deux autres : un le matin, l'autre
le soir (V. Service intérieur, article 48).
On donne également le nom d'appel au
signal qui se fait avec le tambour, le clairon
ou la trompette pour assembler les soldats.
En matière de recrutement, l'appel d'une
classe comprend les opérations suivantes :
foiination et affichage des tableaux de recen-
sement, tirage au sort, établissement de la
liste de recrutement cantonal i)ar le conseil
de revision, établissement du registre matri-
cule par le commandant du recrutement,
répartition du contingent, enfin, appel à l'ac-
tivité, c'est-à-dire convocation sous les dra-
peaux (V. Becrulement).
Pour les appels des réservistes et de
l'armée territoriale, voir Convocation.
En terme de droit, l'appel est un leconrs
à un tribunal supérieur contre une sentence
prononcée par un autre tribunal d'un ordre
inférieur. En ce qui concerne la justice mili-
taire, on peut faire appel des jugements des
conseils de guerre devant les conseils d<'
revision .
APPELÉ. Jeune soldat qui fait partie
d'une classe appelée sous les drapeaux.
APPELER. Faire un ajipel ; convoquer
unc^ ou ])lusieurs classes sous les drapeaux.
APPELLATIONS militaires. Le supé-
rieur parlant à un inférieur l'appelle par
son grade, en ajoutant le nom, s'il le juge à
propos. L'inférieur parlant à sou supérieur
l'appelle par son grade, précédé du mot
« mon » ; quand il s'adresse à un caporal
ou à un sous-officier autre qu'un adjudant,
il l'appelle simplement par son grade.
Tout militaire parlant à un dignitaire, à
un fonctionnaire ou à un employé mili-
taire, l'appelle par sa qualification, sans
distinction de classe, précédée des mots
<c .Monsieur le ».
Le Ministre de la guerre, les maréchaux
de Fiance, le grand chancelier de la Légion
d'honneur, les gouverneurs militaires de
Paris et de Lyon, les gouverneurs désignés
pour les places fortes, sont toujours désignés
par leur titre précédé des mots <( Mon-
sieur le » .
Mais ni dans la correspondance, ni dans
le service, un officier ne doit être appelé
ofiiciellement par le titre nobiliaire qu'il
I)eut avoir.
APPENDICE. Orilice béant laissé à la
partie inférieure du ballon, pour permettre
de remplir celui-ci et aux gaz dilatés de
s'échapper, sinon l'envelopjje éclaterait.
Cet appendice est formé d'un cylindre en
zinc, d'environ 0"',30 de diamètre, terminé
par une manche donnant libre issue aux
gaz et venant se fermer par la pression seule
de l'air, de manière à empèchei- l'entrée de
celui-ci quand le l)allon n'est pas plein.
APPLICATION de peine. L'application
de la [leine est jnuiionrée, sur la réquisition
du conmiissaire du Gouvernement, jiar le
l)résident du conseil de gueire, après qu'il a
pris et fait connaître l'avis de celui-ci sur la
culpabilité du préveim. L'article 74 porte
que la fausse application de la loi est un cas
d'aimulation du jugement, et, si celle-ci est
prononcée uniquement pour' ce cas, l'affaire
est renvoyée devant un autre conseil de
guerre, qui n'a à se prononcer que sur l'ap-
plication de la peine.
Tout militaire est pvuii de la dégradation
pour application frauduleuse ou tentative
d'ajjplication frauduleuse de sceaux, timbres
ou maiifues militaires dans un but de
fraude.
APPOINT. Monnaie que l'on donne pour
parfaire un payement, lorsque celui-ci ne
peut se faire avec les espèces principales. On
donne également ce nom à la quantité de
vivres, de denrées, de marchandises qu'il
faut ajouter pour parfaire un lot constitué
au moyen de récipients d'une capacité déter-
minée.
APPOINTEMENTS. Rétribution pécu-
niaire attachée à une place, à un emploi
civil. Cette rétribution porte le nom de trai-
tenœnt loisqu'il s'agit d'un fonctionnaire et
de solde lorsqu'il s'agit d'un militaire, quel
que soit d'ailleurs son grade.
APPORT dotal. Apport que doit ap-
porter en mariage la future d'un officier,
dans le cas où la solde annuelle de celui-ci
est inférieure à 5,000 francs. La quotité de
l'appoit dotal a été fixée à un revenu non
viager de 1200 francs au moins, représen-
tant un capital de 24,000 francs. La décla-
ration d'apport de la future est faite par acte
notarié, qui porte le nom de projet de con-
trat de mariage. Ce document est joint à la
APPOSITION.
H>
APPROCHES.
ili'ni;iridi' de rnlïnii'r, pour obtenir l'autori-
s;itioii (le si< mai it>i'. Il n'crfl |ms tenu <-oni|iti',
dans la (-oni|uisition de ra|)[)oi't dotal, de la
valeur alliilméi' aux effets, bijou \ ou autres
objets mobiliers composant son ti'ousseau, ou
ijui i>eu\ent lui ùlve donnés à l'oiTasioii de
son mariaj,'e ; eet apport ne peut être eon-
slitué ni en ar;.'enl comptant, ni en valeurs
au porteur, mais les valeurs reposant sur de
boimes jraranties et insciites uu nom d'un
donateur <{ui déclare les affecter à la con-ti-
tution de la dot de la future épouse, sont
acceptées dans la déclaration d'a|ipurt.
APPOSITION. Upérali.m (|ui ci.nsiste à
placer un limljre uu des scellés... Elle a en
principe pour but, dans le cas de décès d'un
militaire, de réserver les droits des béritiers,
des créanciers et de l'État. En temps de
pai\, à l'intérieur, ce sont les juges de paiv
cjui ajiposent les scellés ; en catnpagne, ce
sont les fonctionnaires de l'intendance ou. à
défaut, le cbef de corps ou l'officier le plus
élevé en jrrade.
APPRÉCIATION des distances. Lupé-
ratioii, liés iiii|Mii l.iiilr, d'apiirécier, sans la
mesurer direcicment, la distance qui sépare
le tireur du point visé, se fait soit à vue,
soit à l'aide d'instruments.
Four apprécier les distances à simple vue,
il faut une ,i,'rande Jiabileté et encore, mal^né
toute l'aptitude ou l'babileté |iussiljle, l'éva-
luation ne présente aucune garantie d'exac-
titude.
Les instruments servant à celle a|)pré-
ciutiuii peuvent être classes en deux es-
I)èces :
1° Ceux qui permettent d'obtenir la dis-
tance cbercbée à l'aide d'une slalioa auxi-
liaire, par la résolution grapbique ou numé-
rique d'un triangle ; ce sont : la boussole,
IVv/utrrc d'arpenteur, le grapkoinètre, la
planckelle et l'alUlade, etc.;
2° Ceux à l'aide desquels on peut obtenir
directement la distance, au moyen d'une
base très courte donnée par l'une des parties
de l'appareil, et dont il faut mesurer une
autre partie pour obtenir des liiangles sem-
blables. Celte partie est mesurée au moyen
de règles, décaiHélres, ckaines, etc., si elle
est accessible, et, dans le cas coniraire, à
l'aide de tcléinctres ou de sladiris (V. ces
molsj.
— des angles. Ne peut guère se faire à
vue, mais uniquement avec des instruments
à liiniie cuvulaire, tels que : la boussole,
W'querre d' arpenteur , lo ijraplwmélre, le
jmntoiiiélri', t-w.
— des pentes. Ne peut se. faire assez
exactement ipi'.i l'aide d'instruments don-
nant la pente lelativement à la verliiab;
(boussoles à main, niveau liurrl, niveau de
//(«(■rt/i, roUiinalcar, etc.).
L'appréciation des pentes à vue est foi't
peu exacte, car il faut avant tout déterminer
la position d'un plan hoiizontal passant par
l'œil, l(M|uel sera rarement exact et devra
être reclilié au moyeu d'un instrument; pri-
mitif au besoin. On en inq)rovise un de cette
es|)éce en atlacbant, aux deux extrémités
d'un crayon, deux fds de même longueur
léunis de manière à former un triangle iso-
cèles ayant le crayon pour base et la jonction
des (ils |»our sommet ; on rend le crayon,
que l'on tient à bauteur de l'oîil, horizontal
en suspendant l'ajqtareil au [loint de jonc-
tion des lils, et l'on a ainsi un plan de com-
paraison.
APPRÊTEZ vos armes. Commandement
(|ui a\ :iit autre t'ois pour oljjet de faire prendre
a l'arme à feu du soldat une position fixée
permettant à celui-ci d'être prêt à faire feu.
APPROBATION. Les procès - verbaux
}iuui perte ou dégradation d'effets à mettre
à la charge de l'Ktat sont approuvés par les
sous-intendants militaires jusqu'à 50 francs,
par les intendants militaires jusiju'à 100 fr.,
et, au-dessus de 100 francs, par le .Ministre.
APPROCHES. Dans l'attaque métlio-
dique d'une place, on doime le nom d'ap-
proches aux travaux dont les pi'océdés
d'exécution sont parfaitement définis et sont
l'onnnencés par l'établissement de la pre-
miéie parallèle. Ils constituent ce qu'on ap-
))elle Vattaque rapprocliée et conduisent nié-
tliudiquemenl jusque dans les ouvrages, tout
en se mettant à couvert des feux de la
place.
Les approches comprennent : 1° des pa-
rallèles ou places d'armes, vastes tranchées
à peu près |taiallèles à la place, servant ix
j)rotéger les tranchées, à relier les chemine-
ments, à recevoir la garde de tranchée, à
permettre la circulation du matériel sur
roues ù couvert : leur nombre dépend de la
distance à laquelle la pi'emièie a été établie
de la crête du glacis, nuiis n'est jamais infé-
lieur à trois : 2° des chcminetiiaits, nommés
aussi boyaux de comiiiunicalion ou zigzags,
travaux de sape servant à relier entre elles
les parallèles et dirigées aussi directement
que possible vers la |>lace sans risquer d'être
enljlés ; 3" des de}ui-paraUcles ou tranchées
qui n'embrassent qu'une face d'un ouvrage ;
4° des halti-rii's de 1'''^ position construites
avant l'ouverture de la l""" parallèle, et qui
ont pour but de désorganiser les éléments de
la lésistance avant qu'on entame les attaques
rapprochées ; elles peuvent être remplacées,
dans ceitains cas, par d'autres plus avan-
cées dites de '2'^ écliclon ; o° des batteries de
APPROFONDIR.
47
APPUI
2"= position, encore plus rappiochoos, éta-
blies sûus la piûlectioii de la i"^' parallèle et
un \wu en arrière, pour aiiiever de désorga-
niser les éléments de résistance de l'assiégé;
6° queUjuefois des travaux île contremines,
lorsque la place est pourvue d'un système de
mines.
Les travaux d'approches, toujours très
longs et pénibles, ne doivent être employés,
comme le siège régulier, que loisquil n'est
pas possible de venir à bout plus facilement
et plus rapidement de la résistance de la
place, qui est prise infailliblement par cette
mélbude si elle nest pas secourue.
APPROFONDIR. Creuser plus avant,
rendre plus inofond. En général, les tran-
ché''s que l'on construit sur les champs de
bataille ou dans un siège ne reçoivent d'a-
bord que la profondeur strictement néces-
saire pour abriter les hommes, car il importe
avant tout d'aboutir et de leur donner un
développement suflis^mt ; mais si l'on dis-
pose ensuite de temps, on les approfondit
afin de mieux couvrir les défenseurs.
Ce mot s'emploie aussi au ligure et signifie
pénétrer plus avant dans la connaissance de
quelque chose.
APPROVISIONNEMENTS. Rassemble-
ment (if deiuccs, (i'i'tlVts un de matériel
nécessaires aussi bien pour le service dos
subsistances que |)our ceux de l'artillerie et
du génie à l'armée. Les approvisionnements
sont divisée en deux catégories: 1" Ifs. ap-
provisionnements de la réserve de guerre ;
2° les approvisionnements du service courant.
1° Les approvisionnements de la réserve
de guerre comprennent les denrées et le ma-
tériel entretenus d'une manière permanente
en vue de la mobilisation de l'armée. L'im-
portance de ces approvisionnements est fi\ée,
pour chaque place et pour chaque service,
piiT le Ministre de la guerre, qui adresse une
expédition de l'état de fixations à chuque
chef de service et à chaque conseil d'admi-
nistration intéressé. Les approvisionnements
fixés doivent être constamment entretenus
au complet et en état d'être employés pour
un service de guerre. Il est fomiellement
interdit de les mettre, même temporaire-
ment, en service, en dehors des cas réglemeo-
tairement prévus ou d'un oixlre du Ministre
de la guerre. Les prélèvements destinés à
assurer le renouvellement des approvision-
nements de réserve doivent toujours être
compensés par des entrées préalables, aux-
quelles ces prélèvements sont .subordonnés.
Ces appro\'isionnemeuts tont constitués de la
manière suivante :
a. Les approvisionnements des transports
stratégiques, constitués dans des stations-
halte-repas, et destinés à assurer la nourri-
ture des honnues et des chevaux pendant les
transports stratégiques ;
6. Les approvisionnements de i'^ ligne
comprenant â jours de vivres et d'avoine
du sac, 2 jours de vivres et d'avoine, des
convois régimentaires, 4 jours de vivres et
d'avoine des convois administratifs, soit
8 jours de vivres en tout ;
c. Les approvisionnements de concentra-
lion, formés en temps dt^ paix et transportés,
dès les premiers jours de la mobilisation, sur
des points désignés comme centre de fabri-
cation du j)ain, à j)roximité des cantonne-
ments ;
(/. Les approvisionnements des 20 jours,
constitués en tout tenqis dans toutes les
places de garnison et destinés à assurer la
subsistance des honunes et des chevaux
pendant les 20 premiers jours de la mobili-
sation ;
e. Les approvisionnements de siège, dont
l'importance est variable suivant que la
place forte est plus ou moins exposée à être
investie dès le début de la guerre, suivant
les facilités que l'on aurait de la lavitailler
au moment de la déclaiation de guerre, enfin,
suivant la durée probable de la résistance de
la forteresse ;
2° Les approvisionnements du service cou-
rant sont destinés à assurer les besoins régu-
liers du servii-e courant, sans que la réserve
de guerre soit jamais entamée. La moyenne
des approvisionnements à entretenir dans ce
but est déterminée par le Ministre de la
guérie. Les achats effei-tués par les différents
services doivent être constitués de manière
à é\iter que, au 3i décembre de l'année, la
situation d'ensemble des instants accuse des
quantités supérieures aux fixations arrêtées
par le Ministre.
APPROVISIONNEZ . Commandement
auquel le soldat, daiis l'une des positions du
tireur, doit garnir le magasin de son arme
des 8 cartouches qu'il doit contenir.
APPROXIMATION. Degré d'exactitude
qu'il est possiblr d'ulitenir, soit dans la lec-
ture des instruments de topographie (un
dixième de millimètre), soit dans la lecture
des cartes (un cinquième de milliniètie).
APPUI. Protection procurée par des ob-
stacles ou des troupes à un terrain ou à des
troupes dont la position n'est pas assez forte
sans le secours des premiers.
— de tir. Instrument servant à l'officier
de tir pour déteiniiner, avant le commence-
ment du tir, le point moyen à viser.
Cet ajjpui se compose d'une tablette mo-
bile en bois, iecou\erte d'mi coussin et
APPUYER.
48
ARBITRAIRE.
portée par uni' ti^'o, qui scil à nioiUcr ou ;i
aliaissiT la talilette à la volouté du tireur.
— pour les roues, liaiules de fer ayant
jKiur liut il"i'\ilc'i, dans les louinants trop
bruscpies, toute dc^'iadalion au coips des
Noitures, de l'aililleiie et des trains.
APPUYER. FrntiVer une troujte, un ou-
vra;:c'. niic |iiisition eontre les attaques de
l'ennend, si;:nilie aussi rendre inattaquable ;
les aili's d'une |)osition doivent être a|(pn_vées
à des obstacles naturels très forts, etc., etc.;
appuyer une Iroupe sii;niGe venir au secours
de l'etli' troupe ou inarcber à son ap|)ui ;
appuyer d'un certain côté signilie, puni' une
troupe en niarcbe, frairner du teriain du côté
indiipié. vers lequel tous les bommes du
même ran;; doi\ent sentir le coude : il en
est de même dans les alifrnenuMits.
Le mouvement appuyer, en équilaliou,
consiste ii faire marcber un cheval de ma-
nière que les é|)aules et les hanches parcou-
rent deuv jiistes [laralléles. De même, donner
un point d'appui au cheval c'est le laisser
appesantir sur la main tout en le jioitanl
éner,i.'iquement en avant.
APTITUDE. Conditions à remplir pour
être rfniiimi propre à certains services ou
em|ilois. Un certificat constate frénéialement
cette aptitude. 11 y a le certificat d'aptitude
iinhldire constatant qu'un jeune soldat
léuiiit les conditions d'aptitude piiysique
voulues pour s'cn^'ager dans l'aime, ou <{u'uii
militaire |)('ut se reniîajrer ; le certificat d'ap-
litudc profession Mlle jjour entier dans cer-
taines armes ou certains services (ouvriers
d'aitilli'ili', ouvriers d'administration).
APUREMENT. Vérification définitive
d'un luniptc jiour s'assurer (pie toutes ses
jiarlies sont en ré;,'le ; à la suite de ces opé-
rations, \i' com|)table est reconnu ({uitle.
AQUILIFER. Synonyme de porte-aif;Ie.
Priinip.il ciisiM^jne d'une légion.
ARABE. Peuple f,'uerrier, de race sémi-
tiqnr, ori^jinaire de l'Arabie et qui, dans les
prcmicis siècles de l'ère chrétienne, s'est
répandu dans le nord de l'Afrique et dans
le midi de l'Euiope sous le nom de Maures
ou de Sarrasins. Ils forment une notaljle
partie de la popul.'ition indigène de l'Algérie
et de la Tunisie, mais il ne faut pas les
i-iinfoiidre avec les Kabyles, (jui sont de race
bellièie.
ARAIGNÉE. Espèce de .système de mine
se ciiriipo^Miit lie rameauv divergents parlant
d'un même |iuinl et terminés |»ar des foui-
noau\ auxquels on mettait le fen simullaiié-
meHt.
Le mot et la cbose ne sont plus em|iloyés
aiinelli'inenl.
ARBALETE, .\rnir emiilovée an nioveii
âge et consistant en \u\ arc do petite dimen-
sion composé d'une branche de métal, de
bois flexible ou de corne, aux deux extré-
mités de laquelle était fixée une corde de
boyau de bœuf ou de mouton, qui servait à
tendre l'arc. Celui-ci était monté sur un fût
ou arbrier, creusé en rainure pour recevoir
le jirojeclile ou flèclie. Une espèce de rouet
d'acier ou 7ioix, engagée dans une fente pra-
liipiée vers le milieu de la rainure, faisait
saillie sur l'arbrier et, soutenu jiar une dé-
tente, il retenait la corde quand l'arc était
bandé. En pressant avec la main le ressort
de détente, la noix, n'étant plus soutenue,
s'abaissait et la corde se détendait en proje-
tant la flèche en avant avei' une grande
force d'impulsion. Le fût était terminé par
une espèce de crosse pouvant être appuyée à
l'é])aule pour viser et tirer.
— à jalet. Aibalète de dimensions plus
petites et dans laquelle le fût avait la forme
d'un tube ou canon de fusil ; ce fut l'origine
de l'arquebuse névrobalislique.
— à tour. Ainsi nommée parce qu'elle
se tendait an moyen d'un tour ou tourni-
quet, ou système de treuil à manivelle. Elle
était alors jilus grosse, jilus lourde et jilus
précise et fut souvent ainsi em[)loyée dans
l'attaque et la défense des ])laces.
— à cric. Plus légère et plus commode
que la ])rècédeiite ; la corde était tendue au
moyen d'une crémaillère à crochet traver-
sant une boîte qui renfermait une roue d'en-
grenage.
— de passe. Arbalète de grande dimen-
sion, ayant un arc de 4 à 5 mètres et lan-
çant des traits ou des carreaux de l^Sôo à
2 mètres. Ce n'était plus une machine de
guerre portative.
L'arbalète lançait des flèches ordinaires,
des dards gros et courts appelés carreaux,
mairas ou (jarrotes pour briser les armures,
di'S malléoles ou flèches garnies de matières
inflammables auxquelles ou mettait le feu
en les Iniiraiil .
ARBALÉTILLE. Petite arbalète.
ARBALÉTRIER. Soldat armé d'une ar-
balète, ([ni fut créé sons Philijipe II et qui
disparut lors de l'apiiarition des armes à
feu. Les arbaléti'iers jouèrent un grand rôle
à Crécy et à Marignaii. On parle d'arbalé-
triers à cheval à Formose et à Marignan.
ARBALÉTRIÉRE. Esjièce de créneau ou
menrlririe ;i travers lequel on envoyait des
coups (r,irli;ilèle sans se découvrir.
ARBITRAGE. Juridiction et jugement
des .-Lchitres en cas de contestations.
ARBITRAIRE. Oui n'est pas conforme
aux prescriptions de la loi ou des règle-
ments.
ARBITJIE.
ARBITRE. Celui ijui t'jt thoisi [lour toi-
iniiior un difforciul. iJaiis raniuV, les arbi-
ties ont pour rôle de trancher les questions
douteuses et d'éviter toute invraiseinhlaïue
daus les frrandes manœuvres. Ils ne doivent
pc\s intervenir dans la manœuvre. Lorsqu'un
cas douteux se présente, l'arbitre peut fane
rétrograder lattaijue, en indiquant la dis-
tance à laquelle elle devra se reformer, ou
bien il décide que le moment est venu, pour
celui qui est attaqué, d'abandonner la posi-
tion. 11 peut également décider qu'une troupe
sera neutralisée, en tout ou en partie, pen-
dant le reste de la manœuvre, ou seulement
pendant un temps déterminé. Les décisions
des arbitres sont exécutoires de suite et sans
appel ; ils veillent eux-mêmes à <'e qu'on .se
conforme aux ordres qu'ils ont donnés. L'ai-
bitre qui a pris une décision en informe im-
médiatement les chefs directs des fractions
opposées que cette décision concerne ; ceux-ci
font aussitôt cesser le feu et se portent au-
près de l'arbitre, qui s'est placé entre les
deux troupes. La décision de l'arbitre comme,
ils donnent les ordres nécessaires pour en
assurer l'exécution immédiate.
Dans la rencontre de deux détachements
isolés, aux avant-postes par exemple, et en
l'absence d'un arbitre, c'est le plus élevé en
grade des othciers présents qui prononce,
s'il y a lieu, après avoir pris connaissance de
la position des deux partis. 11 rend immédia-
tement compte des décisions qu'il a prises.
ARBORER. Planter, dresser, déployer au
vent un drapeau, une bannière ou un pa-
villon.
ARBRE. Pièce cylindi-ique sur laquelle
sont montées les roues ou poulies des ma-
chines.
Dans les anciennes platines, l'arbre de la
noix était un pivot rond dans la partie
pénétrant dans le corps de platnie, et carré
dans la partie extérieure recevant le chirn.
ARBRIERfV. Arbalète).
ARC. Arme de jet la plus anciennement
connue. Se composait dune tige de bois ou
de métal dont les extrémités étaient légère-
ment recourbées et tendues par une corde en
boyau sur laquelle on engageait la coche de
la fUclie que l'on voulait projeter en avant.
La forme de l'arc a peu varié à travers
les âges, mais ses dimensions et les maté-
riaux dont il se compose sont variables avec
les temps et les peuples. C'est l'élasticité du
bois ou du métal qui donne sa force à l'arc,
lequel est d'autant plus puissant qu'il est
plus long et plus fortement tendu. A disparu
avec les armes à feu, mais encore en usage
chez les peuplades sauvages.
19
ARCHITECTURE.
— de cercle. Portion de la circonférence
dont la mesure donne celle des angles.
— voltaïque. Lumière éclatante et con-
tinue piodnite dans le circuit d'une forte
pile électrique entre deux pointes de charbon
de cornue maintenues très rapprochées.
— à jalet. Petite arbalète avec laquelle
on pouvait lancer des balles.
ARCADE. Partie de l'arçon formant
voûte en arc. 11 y en a deux dans un hdt.
ARCANGELET. Petite arbalète à balles
et à traits ; différent de Varclielet ou petit
arc.
ARC-BOUTANT. Pièce inclinée s'ap-
puyant sur le sol pour consolider une con-
struction. Souvent employé dans les abris
ados.sés à un massif de terre, surtout dans
les parallèles, pour leur permettre de ré-
sister aux coups d'écharpe.
Dans l'affût de place, Varc-boutant dé-
signe une pièce de bois inclinée soutenant le
montant vertical portant les encastrements
de tourillons.
ARCHE. Voûte d'un pont.
ARCHEGAIE ou ARCHE-JAYE. Lance
en usage chez les Gaulois et les Francs,
qui s'en servaient à cheval ; elle consistait
en un fer pointu très étroit emmanché sur
une hampe légère.
ARCHÉOLOGIE. Science ayant pour
objet la connaissance de l'antiquité, monu-
ments, coutumes, armes, aussi bien mili-
taires que civils.
ARCHER. Soldat armé de l'arc et, par
suite, aussi ancien que celui-ci. Formèrent
en France des compagnies régulières sous
Charles Vil et disparurent sous François P"".
Les Anglais les conservèrent jusqu'en 1643,
II existe même encore aujourd'hui , en
Ecosse, une compagnie d'archers volontaires.
On rencontre également en France de nom-
breuses compagnies d'amateurs dites d'ar-
clters.
ARCHET. Instrument en acier, en fer ou
on baleine, employé souvent pour percer des
trous, et de même forme que l'archet d'un
violon ; la corde s'enroule autour de l'outil
portant le foret et lui communique un mou-
vement de rotation rapide.
ARCHIERES. Créneaux ou meurtrières
pratiquées dans les murs d'une forteresse et
par lesquels les archers envoyaient leurs
tlèches aux assaillants.
ARCHISTRATÉGIE. Stratégie suprême,
ou commandement momentané des armées
grecques.
ARCHITECTURE militaire. Science
qui s'occupe de la partie des bâtiments ou
fortifications servant exclusivement à des
usages militaires. Ce service, qui comprend
4
ARCHITONNÈRRE
les pcnrps les plus divois, ineomho ai-tucllc-
inent à l'arnio ilii fn'nic.
ARCHITONNÈRRE. Machine il.; cuivre,
appi'lrc au^si riiimii à vapeur, qui lançait
dos lialles de fer a ^'rand bruit et avec une
ttvs >:raiide foire. Inventée par ArcliimMe.
ARCHIVES. Dépôt des minutes des actes
d'une adinini>tratii)n civile ou militaire.
Ui noinhre de ces actes est considérabli'
dans l'adniinislration de la guerre, de sorte
(ju'il a été nécessaire d'introduire un classe-
ment raétliodique et uniforme de ces docu-
ments et de les réduire à ce qui est vérita-
Itlement nécessaire au service.
De nondjreuses décisions ministérielles ont
fi\ô la nature des documents et registres à
conserver par les corps ou services, ainsi que
les mesures à prendre pour la destruction
ou pour la remise au Domaine, au bout de
périodes déterminées, des papiers devenus
sans intérêt qui ne feraient qu'encombrer les
archives et y rendre les recherches plus dif-
ficiles. Grâce à ces précautions, on est arrivé
à conserver et à retrouver facilement tous les
do<;uments utiles à consulter, tout en rédui-
sant leur volume à des proportions conve-
nables.
ARCHIVISTES. La loi du 20 mars 1880
a i-réi', pour le service des bureaux d'état-
major, un cori»» spéi-ial d'archivistes, ayant
le rang d'oflicier, et une hiérarchie propre
sans assimilation avçc les divers grades de
l'armée. Les dispositions de la loi du 19 mai
iH'M leur sont applicables. Us sont chargés,
sous les ordres des ofDciers employés à des
fonctions d'état-major, du service des bu-
reaux et de la conservation des archives.
D'après la loi du 2i juin 1890, ce personnel
comprend, au maximum :
10 archivistes principaux de l'''^ classe.
33 — de 2« —
40 archivistes de l''<' classe.
43 — de 2° —
50 — de 3e —
Les archivistes sont placés dans les divci-s
états-majors de corps d'armée, de subdivi-
sions du région, des gouvernements militaires
de Paris et de Lyon, ainsi qu'au ministère.
En cas de mobilisation, un des archivistes
employés à l'état-major de chaque corps
d'armée part avec la portion active.
Les archivistes employés au ministère de
la guerre peuvent être mobilisés et placés
aux états-majors d'armée ; les autres archi-
vistes restt-nt au siège du conmiandement
territorial auquel ils sont atUichés.
Les archivistes des Imreaux d'ètat-major
ont la même solde, les mêmes prestations tie
toute nature, les mêmes pensions de retraite
0(1 ARGANÈTE.
que les ailjoints du génie et les gardes d'ar-
tillerie ; ils ont dioit aux mêmes honneurs.
Le recrutement des archivistes de 3* classe
a lieu au i-oncours, jiarmi les sous-ofliciers
des sections de secrétaires d'état-m.aior et du
recrutement ayant au moins deux années do
grade l't proposés à l'inspection générale.
ARCHONTES. Magistrats investis, pen-
dant 3UU ans, du pouvoir souverain à
Athènes. L'un des trois était généralissime
en temps de guerre et, en paix, il avait l'in-
tendance el jugeait toutes les causes mili-
taires.
ARÇON, l'ièce de bois arquée, qui fait
partie de la chiirpente d'une selle d(M-heval.
La confection de cette pièce est telhMiient
importante, au jtoint de vue de la boinio
confoi niation de la selle du cheval de guerre,
ifu'on l'a. confiée, en France, à un atelier
militaire spécial, Valelier d'arçonneric ik
Snumur.
ARCUBALISTE. M.iciiine employée par
li's anciens pour lamuM- des flèches el dont
on ne coiiiiaiL ]»lus la forme exacte.
ARCURE. Défaut de fabrication des bou-
ches à feu en fonte, consistant en une
inflexion ou soulèvement de la surface exté-
rieure,
ARDILLON. Tige métallique terminée
en pointe, (jui sert à arrêter la courroie
[lassée dans la boucle dont elle fait partie.
ARÈOTECTONIQUE. Selon les uns,
c'était l'art ou la science du général d'armèo,
la conduite de la guerre ; i)onr d'autres, c'est
la partie de la science de l'ingénieur mili-
taire qui comprend l'art de fortifier, d'atta-
quer et de défendre les places. Enlln, selon
les temps, l'aréoteclonique a été synonyme
de stratégie, ou bien ces deux sciences su
sont complétées réciproquenient.
ARÊTE. En <oy(ogij'a;j/ue, c'est la ligne de
séiia ration de deux versants.
En forli/icalion, c'est la ligne d'intersec-
tion de deux plans ou deux faces d'ouvrage
faisant sailli(! ; cette ligne se nomme (joul-
tiére, dans le cas contraire.
En armement, il y a les arêtes de lames
de baioinn^ttes, au nombre de trois, se ter-
minant en pointe. De même, il y a une ou
plusieurs arêtes dans la plupart des armes
blanches, La cuirasse a également, en son
milieu, une arête hu.sr/ftép formant de chaque
cAté un plan incliné sur lequel les balles ont
une tendance a glisser.
ARGELINOS; Algérinos. Nom donné,
par les Espagnols, à la légion étrangère qui
leur fut envoyée d'Algérie par Louis-Philippe.
ARGANÈTE. Ma.-hine de guerre du
nioven âge propre à lancer des artifices, des
lionleli^ et de:-, matières incendiaires.
ARGENT (#NVOi d).
ARGENT (envoi d') (V. Vaguemestre).
ARGENT détonant. Métal d'abord em-
|iloyé pour la faliricatioii des anioii-os fiilini-
iiaiites. mais laissé de côté à partir de 1820.
ARGOULETS. Arquebusiers à elieval.
dont larijuehuse avait moins d'un mètre de
longueur. Leur rôle était celui d'éclaireurs
et de partisans et on les opposait aux bat-
teurs d'estrade étrangers nonniiés estradiots,
mais c'étaient en général de mauvais sol-
dats, peu l'onsidérés, plus propres au pillaj;e
qu'au combat. On les surnomma même
croque-moutons et le nom d'argoulet devint
un terme de mépris.
Argoulet est aussi le nom dotmé, dans le
pays de Liège, à des fusils de pacotille fabri-
qués piiur la traite des nègres.
ARGYRASPIDE. Troupes ma.édoniennes
d'élite, couvei tes d'armes de parade argen-
tées et faisant fondions de gardes du corps.
Elles se rangeaient sur huit raugs.
ARIÉS fV. Bélier).
ARIGOT. Nom doimé aux fifres, flûtes,
::aloubets, flageolets et aux chalumeaux en
général ; de là le dicton : boire à tire-la-
rigot, boire au chalumeau ou flùter.
ARITHMOMÈTRE. Machùie à calculer,
d'un emploi fort commode et très régulier
poui' les ojiérations comprenant un grand
nombre de chiflfres ; est en usage dans cer-
tains établissements militaires pour vérifier
les coni|itc<.
ARMATEUR. Nom donné à celui ((ui
arme un navire, c'est-à-dire le pourvoit de
tout le matériel nécessaire pour naviguer,
négocier et se défendre.
ARMATOLES. -Milice grecque delà Thes-
salie, créée par Sélim I*"" au commencement
du XVl'^ siècle, qui, destinée d'abord à ré-
primer les incursions des montagnards Ideples,
s'unit ensuite à ceux-ci contre les Tuics.
ARMATURE. Nom donné à des soldats
primipaux de la milice romaine au temps
de sa décadence. Se dit aussi d'une bande de
tôle dont sont garnies les planches de châ-
lits.
ARME. Se dit de tout instrument qui
sert pour attaquer (arme o}fenslve) ou pour
se défendre {arme défensive). Ces dernières,
destinées à protéger le corps contre les coups
de l'adversaire, ne pouvaient seivir que
contre les armes non à feu et consistent en
boucliers, cuirasses, casques, armures du
moyen âge, etc. Elles n'ont plus aucune effi-
cacité contre les armes à feu, même contre
les fusils actuels. Il y avait aussi la demi-
cuirasse, la cotte de mailles ou haubert.
Les armes offensives sont très nombreuses,
ont varié suivant les temps, se sont modi-
o! ARMES.
fiées et perfectionnées sans cesse ; elles peu-
vent se diviser connue il suit :
Armes de main, parce qu'on les tient à
la main |iour en fraii|tcr l'ennemi par la force
du bras. Elles comprennent : les armes con-
tondantes (massues d'armes, casse-tète) ; les
armes tranchantes (haches d'armes, cime-
terres); Wsarmes de pointe ou </'cs/oc (épées,
poignards) ; les armes d'estoc et de taille (sa-
bres) ; les armes de luist (piques, lances, hal-
lebardes) :
1° Les armes contondantes, qui ne
sont destinées à aj,'ir ((ue par le choc de leur
niasse, pour assommer ou briser. Elles sont
d'autant plus à craindre qu'elles sont plus
lourdes et maniées avec plus de vigueur
musculaire ; ce sont : la massue, le mail ou
maillet, le marteau, la masse et le fléau
d'armes, le casse-téte. Les armes de ce genre
pouvaient seules venir à bout des armures
du moyen âge, en les faussant ou en les bri-
sant, mais elles disparurent dés que les
armes à feu devinrent d'un emploi pra-
tique ;
2» Les armes tranchantes ou de taille,
dans lesquelles la parti(^ frappant l'ennemi
est tranchante, c'est-à-dire a une arête aiguë
facilitant la jiénétration. Les blessures faites
par ces armes ne sont pas, en général, bien
dangereuses. Les variétés d'armes tran-
chantes sont assez nombreuses : haches, fau-
chards, vouges, guisarmes, hallebardes, cou-
teaux, coutelas, cimeterres, sabres à un ou
deux tranchants ;
3° Les armes de pointe ou d'estoc sont
celles avec lesquelles on agit par la pointe
qui, par sa pénétration,, produit des bles-
sures plus graves et moins visibles que les
armes tranchantes. Dans cette catégorie, il
faut classer les javelots, javelines, framées,
angons, épieux, pilum, lances, piques, épées,
rapières, poignards, dajiues, sabres droits ;
4° Les armes de jet, qui servent à lancer
un projectile avec um(> force produite par
une série d'efiforts; ce sont : la fronde, l'arc,
l'arbalète, etc., qui ont précédé et remplacé
les armes à feu comme machines servant à
atteindre l'ennemi à distance, pour éviter
l'attaque corps à corps. Nous ne parlons |)as
ici des machines de gueiie de l'antiquité ou
du moyen âge, telles que : balisles, cata-
pultes, fauconneurs, trébuchets, etc.;
50 Les armes à feu utilisent la force pro-
duite par l'explosion des gaz pour obtenir le
but précédemment demandé aux armes de
jet. 11 y a des aimes à feu portatives, pou-
vant être maniées par un seul homme, et
Tion portatives, exigeant le concours de plu-
sieurs servants pour pouvoir être tirées ; ces
dernières portent le nom particulier d'artil'-
ARMES.
ierir. Comme arnios à fou porl.itivcs, il faut
liter les biitons à feu, rnnons el couleirincs
à wain, arquebuses et mousquets, fusils.
Lo métal iMii|ili)yé pour la fabricatimi des
armes a mitu' a\ei' le dejrit' de eivilisalioii,
e'est-à-dire d'hahileté dans l'usage des mé-
taux ; de pienr. dans les teniiis préhistori-
ques, elles s.' sont tiaiisforniées lentement en
armes de bronze ou de fer, ear les anciens
ne eonnaissaient ipiimiiarfaitement l'art de
travailler le fer. L'acier ne vint qu'en der-
nier lieu et ne fut, pendant longtemps, em-
ployé que jiour les armures et les lames
d'épée ou de sabres (armes blauclies); actuel-
lement, c'est l'acier qui est presque unique-
ment employé.
— d'honneur. Sous la première Ftépu-
blique, on donna comme récompense natio-
nale, aux militaires ayant accompli des
actions d'éclat, des armes dites d'honneur.
Elles furiMil remplacées par la décoration de
la Légion d'honneur. Elles consistaient en
sabres pour les officiers, en fusils, carabines
ou grenades pour les sous-officiers et soldats,
et donnaient droit à une haute paye de
5 centimes pour les simples soldats.
Le mot arme s'emploie aussi pour dési-
j.'ner l'ensemble des militaires armés de la
même manière et ayant la même instruction
et le même rôle en vue de la guerre. Dans
ce sens, il y a quatre armes : 1° I'ixfan-
TERiE. marchant et combattant à pied, sur-
tout avec h- fusil; 2° la CAVALERIE, marchant
et combattant à cheval, surtout au moyen des
armes d'estoc et de taille ; 3» I'autii.i.erie,
employant les armes à feu non portatives.
Ce sont les trois armes principales. La qua-
trième, le GÉNIE, est chargée de préparer ou
détruire les communications, les fortifica-
tions de campagne ou permanentes, de la
construition et di' l'entretien des ouvrages
de fortification iiermanente et des bâtiments
militaires ; elle joue également un jrrand
rôle dans l'attaque et la défense des pla<'es.
Les quatre armes, bien qu'ayant leur rôle
S|)écial et li'iir instruction particulière, sont
organisées de manière à se compléter léci-
pioqueiiicnt et à condjinei' leurs moyens
d'action <'t leurs qualités propres pour triom-
pher de toutes les difficultés et arriver au
résultat, qui est de vaincre l'enneini.
— d abordage. Armes offensives en
usa;.'!' d.iiis 1,1 niMrine militaire et distribuées
seulemenl en cas dt; branle-b;is ou d'attaque
corps à corps. Elles consistent en épées lon-
gues, faux, haches, masses, piques, rançons
et amies de lon^rneur.
— de longueur. Sortes d'armes à hampe.
dont la diiiMii-ioii déjjasse les proportions
ordinaires <lc la taille inovenin'. Elles con-
t ARMÉ.
stituaient le moyen de défense des files pro-
fondes et des colonnes compactes de l'infan-
terie communale et même de l'infanterie au
temps où l'on donnait aux ailes le nom de
manches.
Le mot arme s'emploie aussi dans le sens
d'armoiries.
— courtoise. Arme ne pouvant causer
aucune blessure danj.'ereuse, dont on faisait
usage dans certaines joutes, au moyen âge ;
il suffisait pour cela de placer, au bout de
l'arme ordinaire, une espèce d'anneau ap-
pelée fret ou frette.
Les fleurets mouchetés sont une es|)ècc
d'arme courtoise.
— au pied. Position du soldat reposé sur
l'arme.
— au bras. Temps du maniement
d'armes exécuté en trois mouvements et
actuellement supprimé. Il servait, lorsque le
fusil était porté dans le bras gauche, à re-
poser celui-ci, qui venait s'étendre horizon-
talement sur la ))oitrine en soutenant le
cliieii appuyé près de la saignée.
— à volonté. Commandement signifiant
que les hommes peuvent alors porter le
fusil sur l'une ou l'autre épaule, à la bre-
telle, sans aucune espèce de régularité, de la
manière qui leur parait la plus commode.
— sur l'épaule droite. Temps du ma-
niement d'armes, qui s'exécute en trois mou-
vements, le fusil étant ou au pied ou au
port d'armes. Il est employé dans les mar-
ches ou pour remplacer l'ancien mouvement
de l'arme au bras, pour reposer l'homme, en
conservant une certaine régularité. Dans les
marches, on place aussi l'arme sur l'épaule
gauche.
— SOUS le bras gauche. Mouvement
employé surtout par les détachements en
aimes qui accompagnent les convois funè-
bres.
— spéciales. On donne ce nom à Var-
lilleric cl au yénie parce que ces armes doi-
vent recevoir une instruction spéciale et ont
diverses spécialités de rôles à remplir. On les
nomrne aussi armes savantes.
ARME à la légère. Anciennes troupes
légères qui engageaient l'action; elles se ser-
vaient d'armes de jet. Au moyen âge, jeunes
gentilhommes a.spirants, écuyers, qui s'atta-
chaient à un chevalier banneret et qui,
n'ayant qu'à seconder les gens d'arme, n'a-
vaient que la tète, le buste et les bras pro-
tégés par diH'érentes pièces de l'armure com-
plète.
— automatique (V. Coin (Varrêi).
— • de pied en cap. Gentilshommes
nonnués clie\aliers qui avaient toutes les
parties du corps, depuis le pied jusqu'à la
%
ARMÉE.
53
ARMÉE.
l^te. protégées par différentes pièces dont l'en-
semble constituait l'armure complète.
— jusqu'aux dents. Locution signifiant
qu'on est absolument prêt pour la lutte et
qui vient de ce qu'à l'époque du mousquet à
main le mousquetaire plaçait en réserve plu-
sieurs balles dans sa bouche afin de pouvoir
cliarger plus rapidement.
— de toutes pièces (V. Chevalier).
ARMËE. Ensemble des ressources eu per-
sonnel et en matériel dont un pays peut dis-
poser en vue de la guerre, en lui donnant
une organisation en rapport avec les circon-
stances, la situation générale du pays, le
but poursuivi, etc.
L'organisation, la composition, la propor-
tion des diverses armes, la manière de com-
battre, etc., ont naturellement varié suivant
les époques, les contrées, les progrès de l'ar-
mement, etc. Nous nous bornerons à indi-
quer ici l'organisation actuelle de l'armée
française et quelques chiffres concernant les
armées étrangères.
Les lois fondamentales qui régissent l'ar-
mée française sont les suivantes :
La loi du 15 juillet 1«89, qui édicté l'o-
bligation du service militaire pour tous, est
la répartition équitable des charges de ce
service entre tous (V. Recrutement).
La loi 4u 13 mars 1875, sur Voninuisa-
tion de l'armée, ses cadres et ses effectifs en
temps de paix et en temps de guerre. Cette
loi est basée sur ce principe que l'organisa-
tion militaire du temps de paix doit être la
même que celle du temps de guerre, et qu'il
faut pouvoir passer rapidement de l'un à
l'autre par un simple accroissement d'effec-
tifs.
La loi du 20 mars 1880, sur l'état-major,
modifié par celle du 24 juin 1890, fixe la
composition du personnel de l'état-major de
l'armée, ainsi que ses attributions (V. État-
major, A rch iristes) .
La loi du 16 mars 1882, sur l'administra-
tion de l'armée, modifiée par celle du
1^' juillet 1889, donnant l'autonomie au
service de santé, pose les grands principes de
l'administration militaire.
L'armée est commandée par l'état-major
gênerai, comprenant les maréchaux et les
généraux secondés par le service d'état-ma-
jor. Elle comprend : 1° des corps de troupe
(infanterie, cavalerie, artillerie, génie, train
des équipages et corps spéciaux) : 2" des
services particuliers [intendance, service de
santé, service vétérinaire, service des cultes,
interprètes, recrutement, remonte, poudres
et salpêtres, justice militaire, contrôle);
3° des services auxiliaires, fonctionnant en
temps de guerre seulement {chemins de fer.
télégraphie militaire, trésorerie et postes,
serrice des étapes) ; 4° l'armée territoriale.
Au l^r avril 1891, la composition des
corps de troupe de l'armée française était la
suivante :
1° Infanterie: 144 régiments subdivi-
sionnaires à 3 bataillons de 4 compagnies,
plus une section hors rang et un cadie com-
plémentaire pour un 4' batiiillon ; 18 régi-
ments régionaux ayant la même composition
que les précédents, mais sans cadre complé-
mentaire ; 30 bataillons de chasseurs à pied
à 6 compaj:nies, plus une section hors rang ;
4 régiments de zouaves à 4 bataillons de
4 compagnies, plus 2 compagnies de dépôt
et une section hors rang ; 4 régiments de
tirailleurs algériens et 2 régiments étrangers
ayant la même composition que les régi-
ments de zouaves, mais avec une seule com-
pagnie de dépôt ; 5 bataillons d'infanterie
légère d'Afrique à 6 compagnies chacun, plus
une section hors rang ; 4 compagnies de
fusiliers de discipline, en Algérie;
2° Cavalerie: 12 régiments de cuiras-
siers, 30 régiments de dragons, 21 régiments
de chasseurs. 12 régiments de hussards,
6 régiments de chasseurs d'Afrique, 4 régi-
ments de spahis.
Tous les régiments de cavalerie sont à
5 escadrons avec un peloton hors rang, à
l'exception des régiments de spahis qui ont
6 escadrons, plus un peloton hors rang.
En exécution de la loi du 25 juillet 1887,
le Ministre de la guerre est autorisé à créer
encore : 2 régiments de cuirassiers, 2 régi-
ments de dragons et 2 régiments de hus-
sards, au fur et à mesure que les ressources
le permettront.
La cavalerie comprend encore 4 compa-
gnies de cavalerie de remonte ;
3° Artillerie : 38 régiments d'artilllerie
de campagne, à 12 batteries chacun et un
peloton hors rang ; 16 bataillons d'artUlerie
de forteresse à 6 batteries chacun ; 12 bat-
teries d'artillerie de montagne pour la dé-
fense des Alpes ; 16 batteries d'artillerie
(dont 4 à pied, 4 montées et 8 de mon-
tagne), pour le service de l'Algérie et de la
Tunisie ; 2 régiments de pontonniers à
14 compagnies et une section hors rang
chacun ; 10 compagnies d'ouvriers d'artil-
lerie ; 3 compagnies d'artificiers;
4° Génie : 4 régiments de sapeurs-nii-
neurs, dont 3 à 5 bataillons de 4 compa-
gnies, et un à 4 bataillons de 4 compagnies,
jjlus une compagnie de sapeurs conducteurs
et une section hors rang, à chaque régiment :
1 régiment de sapeurs de ciiemin de fer,
comprenant 3 bataillons de 4 compagnies.
ARMÉES KTRANGKRES.
pins iiiK- fTiiii|i;ij;nii' (lt> s:i|iiMirs-coiiduct('iirs
l'I lin»* sertion lior^ niiij:;
5° Train des vifuiiiages : 20 osciuirons du
trnin des équipages à 3 compapiiios. à l'in-
térit'ur; 9 cdinp.-i^rnit's mixtes rattacliéesclia-
«iii»' à 1 halailloii de l'inléiiiMir, pour assu-
rer le seivii't' en Aljférie.
En temps de ftuerre, chacune des compa-
gnies de l'intérieur se dédouble, de façon <fue
l'escadron du train com|)rend 6 compagnies ;
6" ItxlirinU'rs iinlitaire:< : "26 sections;
7° Commis et ouvriers mililaires d'admi-
nistration : io sections ;
8° Sea-èlaires d'étal-major et de recrute-
ment : 20 sections ;
9" tiendiirmerie : une léfrion de la frardc
républicaine, formée de 3 hataillons à 4 i-om-
(lajfnies chacun et de 4 escadrons ; 26 léjrions
de gendarmerie dé|)artementaln ;
10" Sapeurs-pompiers de la ville de Paris:
un réjfiment fornu- de 2 Ijataillons ;i 6 com-
pairnies chacun.
ARMÉES étrangères. L'effectif dos ar-
mées françaises et élran^èios est, en ciiiffres
ronds, le suivant :
Pied Pioii
de paix. de ^'uerre.
AUemacup 490,000 3,200,000
Anjflelerre 280,000 810,000
Autriclie-Honirrie. . 275,000 1.540,000
Belfrique 43,000 165,000
Buii-'arie 32,000 91,000
Danemark 42,000 60,000
Kspaj.'ne 130,000 800,000
France 520,000 3,780,000
Grèce 27,000 40,000
Hollande 65,000 180.000
Italie 240.000 2,500,000
Fortupal 30,000 125,000
Roumanie 35,000 175,000
Kussie 800,000 5,000,000
Serbie 15,000 190,000
Suède et iNorvèjre . . 56,000 275,000
Suisse 120,000 200,000
Turquie 180,000 350,000
ARMÉE territoriale. L'armée territo-
riale se coniiiose dr- tous les hommes propies
nu service militaire, qui ont passé dans
l'armée active et dans sa reserve le temps
fi\é par la loi, soit 10 ans.
La durée du service dans l'armée teirilo-
rirdc et d.ans sa réserve est de 16 ans.
L'armée territoriale jieut être affectée, en
cas de mobilisation, à la garnison des places
fortes, nu\ postes et lignes d'étapes, à la
défense des côtes, des jioints stratégiques ;
elle peut aussi être formée en brigades, divi-
sions ou corps d'armée destinés à tenir cam-
pagne; enfin, certains corps de troupe terri-
ARMÉE DE MER.
loriaux |)envenl être détaehés pour faire
partie de l'armée aetive.
Les cadres de l'armée territoriale sont con-
stitués dès le temps de paix ; en dehors des
périodes d'appel, il n'y a que le cadre per-
manent qui soit soldé. Ce cadre est chargé
de l'administration, de la tenue des contrôles
et surtout de la préparation des mesures né-
cessaires pour l'appel à. l'activité.
L'organisation de celte armée a été cal-
quée, autant ({ue possii)le, sur celle d(i
l'armée activ(>, c'est-à-dire par région de
corps d'armée, et même par subdivision de ré-
gion, pour l'infanterie.
Giiaque légion de corps d'armée com-
prend : 8 régiments d'infanterie à nombre
variai)le de l)ataillons, plus un dépôt; 4 esca-
drons de dragons et 4 escadrons de chasseurs
à ciieval ; 1 régiment d'artilhnie, dont le
nombre de batteries varie avec les ressources
de la région ; 1 bataillon du génie; 1 esca-
dron du train ; 1 section d'infirmiers,
1 section de commis et ouvriers militaires
d'administration.
La 19'' région (Algérie) aune organisation
spéciale et conqirend : 10 bataillons territo-
riaux de zouaves, 4 escadrons de chasseurs
d'Afrique, 13 Ijalteries d'artillerie à pied,
3 sections d'infirmiers et 3 sections de com-
mis et ouvriers militaires d'administration.
La !'■"' région (Lille) comprend en outre
2 bataillons de caiionniers sédentaires (1 à
Lille, 1 à Valenciennes) se recrutant, par
enrôlements volontaires, parmi les hommes
de l'armée territoriale ou libérés ; la 15® ré-
gion (Marseille) a 9 régiments au lieu do 8,
ce qui |)orte à 145 le nombre total des régi-
ments d'infanterie teiritoriaux.
i/administration des corps de troupe de
l'armée territoriale est la même que celle des
corps de troupe de l'armée active.
Les territoriaux convoqués pour une pé-
riode d'instiuction doivent rapjiorter en état
convenable les effets militaires qu'ils ont
emportés avec eux lors de leur renvoi dans
lenis foyers.
— de mer. L'armée de mer comprend :
1° des états-majors, des équipages de la
flotte et des services particuliers qui coiisti-
tiient la marine proprement dite ; 2° Vin-
fanterie de marine, formée de 8 régiments
ayant chacun une jiortion centrale en
France et des détachements aux colonies ;
3" Varlillcrie de marme, composée d'un
état -major particulier, d'un régiment de
29 batteries avec une compagnie de con-
ducteurs, de 6 i-ompagnies d'ouvriers et
d'une compagnie d'artificiers ; 4° de la gen-
darmerie coloniale, formée de 5 compagnies
à pied ; 8" d'une compagnie de discipline do
ARMEMENT.
ARMISTICE.
la marine : 6° do 4 compagnies de disiipli-
naires ooloniaux ; 7° de 3 léfrimcuts de ti-
itiilleurs tonkinois à 3 bataillons : 8° d'un
ri'jrimeut de tirailleurs itvnétjalats ; 9" de
1 i'ompa?nie de cipahis df l'Inde,
ARMEMENT. Nature des armes et outil-
laire dont sont pourvues les troupes.
Larniement des combattants varie suivant
leur mode de locomotion et leur manière de
l'ombattre.
Les troupes à pied (infanterie et génie)
sont armées du fusil à longue portée et à
répétition, ainsi que d'une épve-buionnelte ;
la cavalerie, dont l'action particulière tient
surtout à la facnlté de locomotion rapide
qu'elle possède, a pour arme princi|)ale
Varme blanche (sabre ou lance) et pour arme
secondaire une arme a feu (carabine ou re-
volver) ; enfin, l'artillerie est armée du
canon comme arme jtrincipale, mais les
hommes à cheval et les <rradés sont en outre
pourvus d'un mbre et d'un revolver, et les
hommes à pied d'un mousqueton et d'un
sabre-bnionnelte. L'armement des non-com-
battants se compose uniformément d'une ca-
rabine et d'un sabre-baionnelte.
Armement, préparatifs de guerre d'une
puissame.
]):ui> r.MtiUerie on désigne, sous lo nom
d'armements d'une bouche à feu, les |)rin-
cipaux objets qui sont nécessaires pour la
servir, savoir : les écouvillons longs et courts,
le levier de pointage, le seau et les divers
objets de nettoyage placés dans les coffrets.
C'est VnrtiUerie qui est chargée, en France,
d'assurer l'armement des corps de
troupe, dont chacun dispose du nombre
d'armes nécessaire pour la mobilisation. Ces
armes sont partagées en deux catégories :
l'armement du service courant, pour les
hommes de l'armée active, et l'armement de
réserve, pour les hommes qui rejoignent en
cas de mobilisation.
L'armement d'une place de guerre,
arrêté par le .Ministre, i-oniprend :
1° L'armement de sûreté, qui est utilisé,
soit pour l'action rapprochée en concourant,
avec les feux de mousqueterie, à repousser
les attaques par surprise ou de vive force,
soit pour l'action éloignée, en tenant l'en-
nemi au loin, en le forçant à élargir son
cercle d'investissement, en entiavant ses
mouvements, enfin en appuyant la défense
extérieure active.
L'espèce, le nombre et la répartition des
pièces de l'armement de sûreté dépendent de
la nature de la fortification et du terrain
extérieur ; elles sont en tout temps montées
sur leurs affûts et installées aux points où
elles peuvent le mieux remplir leur but :
2" L'armement de défense qui, abstraction
faite des batteries de sodie, comprend toute
l'artillerie nécessaire pour soutenir la lutte
sur les secteurs où se dévelopjtent les atta-
(|ues et pour parer à tontes les éventualités
sur les autres secteurs. 11 se compose d'abord
di' l'armement de sûreté, puis do l 'armement
complémentaire des ouvrages et do la réserve
générale.
L'armement complémentaire d'un ouvrage
permanent se compose des ])ièces, en majo-
rité de forts calibres, ajoutées à l'armement
de sûreté.
La réserve générale est destinée à renforcer
rapidement l'artillerie du côté des attaques.
Elle comprend, en grande partie, des pièces
faciles à transporter et sert, en particulier, à
l'armement des batteries de circonstance, qui
sont établies dans les mêmes conditions que
les batteries de siège ;
3° Les batleri^'s mobiles, qui sont attelées
et ont pour destination principale d'accom-
pagner et d'appuyer, dans leurs opérations
actives, les troupes mobiles de la garnison.
Elles concourent aussi à défendre les posi-
tions extérieures retranihécs et à atteindre
les travaux d'approche ;
4° Les bouches à feu de rechange, desti-
nées à remplacer celles qui auraient été
mises hors de service.
L'armement des batteries de côtes se com-
pose di's plus gros calibre;; de l'armée de
terre (iii de marine.
ARMER. Pourvoir d'armes. Bander le res-
sort du chien. Munir une forteresse de tous
les engins de guerre et de toutes les muni-
tions nécessaires à sa défense. Equiper un
navire et le pourvoir de tout ce qui est né-
cessaire à l'expédition ([u'il va entreprendre,
suit poui- la guerre, suit ])onr lo commerce.
ARMET ou ARMERET. Casque du
moyen âge, pointu, sans visière et sans gor-
gerin. Il différait du heaume, surtout en ce
qu'il était moins épais et moins lourd.
ARMISTICE. Suspension des hostilités
entre des armées belligéiantes, pour une
durée en général assez courte et dans un but
particulier: enterrer les morts, permettre aux
étrangers de s'éloigner d'une ville assiégée
ou conclure la paix. Il est particulier
quand il n'a son effet que sur un point dé-
terminé du théâtre de la guerre; il est 3e-
néral quand il doit faire cesser partout les
opérations militaires des puissances qui sont
en lutte. On peut dénoncer l'armistice avant
le terme marqué pour sa fin, lorsqu'on s'en
est réservé la faculté, mais le violer a tou-
jours été considéré comme un attentat des
plus graves au droit des gens et l'article 227
(lu Code de justice militaire punit de mort
ARMOIRE.
.")()
ARPENTAGE.
tiinl cliff (|ni pidloii}.'!' les liostiliti'S après
a\i>ir iii.ii l"avis offii-icl d'un ariiiislii'i».
ARMOIRE, ni'piiis une viiijrtaine d'an-
lU'i's. il est aciurdi- à cliaqui' sous-oflioior
uiw aiiiioiit'-i'la;,'t'ri' dans la(|iii'llf il peut
plai-iT et ciifcrmiT ses offets (riialiillcmcnt cl
de |irtil i'(|iiip('nii-iit.
ARMOIRIES. .Manjucs dislin.Uvcs adup-
li'fs par la nolilcssc v<'rs le Vl*^ siècle et com-
posées de certaines fi^rures ou endtlènies qui
furent, le plus souvent, reproduites sur les
armures et sur les bannières. Elles datent à
peu piès de la même époque que les sui-
noms de famille. Supprimées en 1790, elles
furent rétablies pai' Napoléon I'"' et conser-
vées depuis.
ARMONS. Pièces symétriques reliant
res>i.ii a l;i \olée dans les avanl-ti'ains mo-
dèle 18:27 et suivants; ils servent en même
temps à su()pnrler le eolTre à munitions.
ARMSTRONG. lufiénieur andais qui in-
venta les premiers canons rayés se charfreant
par la culasse, adoptés en 1858 par l'Anjjle-
terre et auxquelles on donna son nom. Ils
furent remplacés dix ans après par d'autres
se chargeant par la bouche et ce n'est que
depuis peu d'années que les pièces i-ayées
sont adoptéi's définitivement en Anudeterre.
Au service de son pays de 1858 à 1863, sir
W. Arnistron;; dirige depuis, dans l'indus-
trie privée, une usine importante de faliri-
calion de canons, qui rivalise avec l'usine
Krupp à Esseii.
ARMURE. Ensemble des armes dcfen-
Fig. 19.
$iiei servant à |;arautii- un homme de ^ruerre
et son cheval, tant iln-z les anciens que chez
les modernes, jusqu'à Louis XIV. Avec les
armes de jel peu meuitrières en usaj^'e jus-
qu'à l'invention de la poudre, la protection
de l'armure était à peu près complète. L'ar-
mure complète on fer |)lein prit naissance
vers la fin du Xlll" siècle, où elle remplaça
le luiitbfrl. ou vêtement de mailles ra|iporté
des cioisades ; son usaije devint ijénéi'al sous
Charles VI.
Certaines arninies pesaient plus de 50 ki-
logr. et comprenaient jusqu'à 250 pièces dif-
férentes, ajustées et disposées de manière à
permettre le jeu des articulations et à cou-
vrir néanmoins toutes les parties du corps,
même dans le choc et l'acritation du combat
(V. Ii(,. 19).
Les armures, après diverses modifications
de forme et d'épaisseur, furent généralement
abandonnées au XVl*' siècle, lorsque les pio-
erès des armes à feu eurent rendu leur pro-
tection insuffisante».
— du génie. .Jusqu'en 1878, dans la
sape jdeine, les deux sapeurs qui marcliaient
en tète étaient revêtus d'une armure com-
prenant une cuirasse et un pot-en-tète, qui
pouvaient jusqu'alors les protéger contre les
balli's. Insuffisants contre les projectiles des
fusils actuels, ces objets ont été abandonnés
comme inutiles et gênants.
ARMURIERS militaires. Employés
d'artillerie chargés de l'entretien et de la
réparation des armes dans les corps de
tioupe. Ils portent le titre de chefs armu-
riers militaires et prennent rang de préséance
après les adjudants.
Il en existe un dans chaque corps de
troupe ; les 3/5 du nombre total des cJiefs
armuriers sont de l''" classe et ont droit à
la solde et aux prestations des seigents-ma-
jors.
Les chefs armuriers de 2^ classe sont pris
parmi les ouvriers immatriculés des manu-
factures d'armes et parmi les ouvriers des
corps remplissant les conditions de capacité
déterminées par les règlements.
Les chefs aimuriers de 1'^'= classe sont pris
parmi ceux de 2*-' classe, moitié au choix,
moitié à l'ancienneté.
ARNAUTES ou ARNOUTS. Mili.e
grec(|ui', creei' en 176U, ]>uur garder les
côtes de la Ciiniée.
ARONDE. Assemblage en forme de queue
d'hirondelle (bironde) pour relier deux pièces
d<' bois.
ARPENTAGE. Art de l'arpenteur, qui a
pour olijet la mesure des terres. L'arpentage
se fait au moyen d'une chaîne, ou ruban
de 10 mètres de longueur, appelée chaîne
d'arpenteur ])Our les mesures de longueur,
et d'une équerre d'arpenteur, servant à tracer
%
ARQUÉ. o7
des perpendiculaires ou des lij,'ues à 45".
Ces deux instruments permettent de repré-
senter exactement toute espèce de terrain,
que l'on décompose en trianjrles rectandes
ou en trapèzes rectangles, dont on mesure
les côtés.
ARQUÉ. Qui a les jambes en forme d'arc.
Se dit surtout du cheval.
âRQUEBUSâDE. Coups d'arqiiebuse .
Employé autrefois dans le sens de décharges
simultrinées, salves de coups de feu.
ARQUEBUSE. Première forme des armes
à feu porlatires en usage dans les armées.
Au début, l'arquebuse n'était autre chose
'"[u'une coulevrine allégée et raccounùe de
manière à la rendre portative. Placée dans
une monture en bois terminée par une
crosse, elle était néaimioins trop lourde pour
être tirée à l'épaule et, à cet effet, était
appuyée sur une fourquine ou fourcliette, ou
sur un pieu recevant un croc de fer fixé au
fût : de là les noms d'arquebuses à croc
ou à fourquine. On y mettait le feu à la
main.
Ou chercha à l'alléger de plus en plus
pour pouvoir épauler commodément et la
tirer plus pratiquement ; c'est ainsi qu'on
employa, pour l'infanterie, l'arquebuse à
mèche, rtans laquelle la mèche, attachée à
une tige de fer nommée serpentin, communi-
quait le feu à l'amorci' au moyen d'une dé-
tente, et l'arquebuse à rouets relativement
plus légère pour la cavalerie dans laquelle
l'amorce, enflammée au moyen d'une petite
roue d'acier qu'un ressort faisait tourner
rapidement, faisait jaUhr une étincelle d'un
morceau de silex qu'elle frottait. L'emploi
de l'arquebuse, arquebute, hocquebute, pé-
irinal, etc., fut maintenu jusqu'à l'inven-
tion du mouxquet et du fusil au XVIl^ siècle.
ARQUEBUSIER. Soldat armé d'une ar-
quebuse. Fabricant d'armes à feu ; mais,
dans ce dernit'r sens, on dit actuellement
plutôt armurier.
ARRACHE-CARTOUCHE (V. Extrac-
teur).
— culot. Tige en acier, avec poignée,
dont la moitié est taraudée et que l'on em-
ploie dans les canons à balles pour extraire
le culot de cartouche.
ARRANGEMENT tactique. Manière
de disposer des rangs ou des files. Le mot
arrangement, qui provient de rang, est rem-
placé auiourd'hui par le mot ordre.
ARRÉRAGES. Termes échus d'une pen-
sion ou d'uni- redevance quelconque.
ARRESTATION. Action de se saisir
d'une personne pour l'emprisonner ou la
garder à vue, en vertu d'un ordre supérieur
ou en exécution d'un juirement. 1
ARRÊTS.
ARRÊTÉ. Dikision prise par une autorité
administrative ou par une assemblée délibé-
rante.
Jugement des cours d'assises, des cours
d'appel et de la Cour de cassation.
— de comptes. Opération qui fixe la
situation précise d'un compte: cet arrêté est
mentionné à la suite des écritures s'y rap-
portant. La centralisation trimestrielle des
comptes des corps de troupe donne la situa-
tion exacte des écritures du trimestre.
ARRÊTE. Cri de signal fait par une sen-
tinelle placée à la porte intérieui'e d'une
ville il la sentinelle extérieure de ne pas
laisser pénétrer de voitures venant du de-
hors jusqu'à ce que le passage puisse s'ef-
fectuer librement.
— là-bas. Cri de signal, fait parla sen-
tinelle extéiieure d'une porte, dans le but
d'empèchor d'entrer de l'intérieur.
ARRÊTOIR. Partie de la virole de la
baiomiette destinée à buter contre Vêtouteau
afin de borner le mouvement de circulation
de la bague.
— de levier de pointage, d'écouvil-
lons. des coffres à munitions. Pièce en
fer servant à arrètei- on à t\\i-\- le bois du
levier de pointage avec son anneau, l'écou-
villon sous la flèche des aflùts, les coffres à
munitions sur les caissons.
— vis-arrêtoir. Vis destinée à empê-
cher le cylindre de se séparer de la boite de
culasse dans les fusils modèles 1866, 1874
et 1886.
ARRÊTS. Punition infligée aux officiers
seulement, pour fautes contre la discipline.
11 existe trois espèces d'arrêts : les arrêts
simples, les arrêts de rigueur et les arrêts de
forteresse.
Arrêts simples. Un officier aux arrêts
simples n'est exempt d'aucun service ; il est
tenu de garder la chambre sans recevoir
personne, excepté pour affaires de service.
Un officier peut être mis aux arrêts par tout
officier d'un grade supérieur au sien, ou
même d'un grade égal, si ce dernier est plus
ancien, et s'il est chef de détachement ou
commandant d'armes.
Un lieutenant peut ordonner les arrêts
pendant 4 jours, un capitaine pendant 8,
un capitaine dans sa compagnie ou un offi-
cier supérieur, pendant lo ; le colonel et les
généraux, pendant 30 jours.
Les arrêts de rigueur et les arrêts de
forteresse ne peuvent être ordonnés que
par le colonel : les arrêts de rigueur pen-
dant 30 jours, les arrêts de forteresse pen-
dant io jours.
Ces punitions suspendent de toutes fonc-
ARRIÉRE.
58
ARRONDISSEMENT.
lions militaires et iinposciil à roffnicr les
iiiAmes oblijtalioiis que U's ainHs simples.
Les arrêts peuvent i^tre uidoniiés jiar écrit
ou de vive voi\. Dans tout» les ras, un liillet
lathcté fait connnilro à l'officier puni le
motif de la punition ainsi que le jour et
l'heure de l'expiration des arrt^ts ; il est
donné re(.'u de eet avis.
Un oflieier d'un grade supérieur a l'offi-
eier puni, nu plus îmcien que lui, peut èti'e
eliar^'é de lui sijjnilier verlialenionl les ar-
rêts. La punition coinnicme dès qu'elle est
infligée.
Le fj'éiiéral de brigade décide, sur la pro-
position du colonel, si l'oflicier puni des ar-
rêts de forteresse doit se rendre lilireinent au
lieu de détention, ou s'il doit y être con-
duit.
— dans les marches (V. llnUex).
— des trains (V. Chiniins dr fer).
— de cartouches. Pièce du mécanisme
du fii>il à npètilidii ayant pour but d'em-
péclier une cartouche de sortir du magasin
avant le moment voulu.
— du cheval. On arrête le cheval en
opéniMl uni' trai'tinn sur les rênes.
ARRIËRE. Kmpioyé pour exprimer le
derrière il'une armée.
L'ensemble des services de l'arriôie est
ainsi défini par les rèfilenients : assurer la
continuité et la facilité des cchanfres entre
les armées et le territoire national, c'est-
à-dire amener aux armées les ravitaille-
ments dont elle? ont besoin ; ramener en
arrière les malades, les blessés, les prison-
niers et le matériel inutile ; surveiller ou
défendre toutes les communications du
théâtre de la guerre en arrière des armées ;
pourvoir au logement et à tous les JH'soins
des hommes et des chevaux qui séjournent
dans ces régions ; emmagasiner et conserver
le matériel, les munitions et denrées de ra-
vitaillement ; assurer le service d'ordre et
de police en arrière des armées ; organiser
et administrer le territoire ennemi oc-
cupé, etc.
— han. Second et dernier appel des vas-
saiix convoqués par les suzerains lors d'uiK*
guerre chi-/, les Francs. Représente vague-
ment notre armée territoriale.
— bec. l'oupe ou îirrièi-e d'un i)ateau ou
ponlnn militaire.
— lief. I^'s nobles héritiers, de leurs
fiefs créèrent de» (irrière-flefs, piis le plus
souvent sur le domaine royal, au profit de
leurs gens, ou arrière-vantaux, auxquels ils
imposaient la redevance du serviie mili-
taire, qui n'était jusque-là exigible que du
fief seul.
— garde. Tmupe d'un efTecllf relalive-
nu'iil faible, qui marche en arrière d'une
colonne pour assurer sa sécurité sur ses der-
rières.
Dans la marche en avant, son service est
peu important ; aussi ne compiend-elle, pour
uni^ division, qu'une seule compagnie em-
pruntée au dernier bataillon, et, pour un
corps d'armée, (|u'un bataillon emprunté au
dernier légiment.
Elle marche habituellement à 800 mètres
en airièrc do la colonne, avec laquelle elle
maintient ses relations au moyen de quel-
(jues cavaliers qui lui sont attachés. Elle se
fractionne en trois éléments de moins en
moins importants (gros, tête et pointe)
comme l'avanl-g.trde, le dernier se réduisant
à une pointe d'arrière-gaide qui s(! compose,
en général, de tiois honinu's seulement.
Dans une marche eu retraite, l'arriôre-
garde a une importance énorme, car elle
constitue, le plus souvent, l'élément unique
du combat, c'est-à-dire le salut do l'armée.
Elle est organisée de manière à présenter
une résistance sérieuse et son effectif atteint
le (|uart et mémo le tiers de. reffeclif total.
Dans la marclie en retrail(% la distance de
l'ai rière-garde est assez considérable ; elle
peut, en ceitaines circonstani-es, être nmin-
tenue à une demi-journée de marche, eai' il
importe de i'onserv<'r à la colonne, qu'elle
couvre, la liberté de ses mouvenuMits.
— maio. Train de derrière du cheval.
— train. Partie d'une voiture à 4 roues
qui est suppoi'tée par les i roues de der-
rière ; dans l'artillerie d« campagne, l'ar-
rière-train, simplement accroché a l'avant-
train, forme une espèce de voiture à 2 roues
indèi^endante.
Train postérieur d'un animal.
ARRIMAGE. Arrangement dans et sur
le liavii's.ic, et ili^ la nuinière régl(;mentaire,
des divers objets, ustensiles et outils ([iii
doivent y trouver place.
Pour la cavalerie, l'arrimage s'entend de
la manière dont les objets (pie le cavalier
doit errrpor'ter sorrl fixés à la selle.
ARRIÉRÉ. I)é|)enses rron acquittées dans
l'exercice qu'elles concerrriMit et pour les-
(juelles des ciédits spéciaux sont ouverts
[mur les payei' dairs l'exercice courairt, mais
à litre (le rappel sur exercice clox,
ARRIVÉE. Monierrt oi'i nuo personrre,
une troupe ou uu convoi arriverrt en quelque
enilioil.
ARRONDISSEMENT. Division leirito-
riale formée par- la réuriiorr de plusicmrs
cantons.
On donne égalenieirl ce rroni à tout(! cir-
conscription territoriale soumise à qui-lque
auloritè civile ou militaire.
ARROSOIR.
fil»
ARTILLERIE.
Les arroiulissempiits d'artillerie, de Vin-
tendancf, du génie ne ooirespoiideiit pas à
des divisions fixes du territoire ; ils ont été
organisés suivant les besoins de <es services
spéciaux, de manière à euihnisser la partie
de territoire que l'officier placé ù leur tête
peut diriirer utilement.
Dans les fossés de la fortification perma-
nente, la contrescarpe est arrondie en face
des angles saillants pour éviter des angles
rentrants .
ARROSOIR. Vase en fei-hlanc. de la
contenance de 2 litres, employé dans les
corps de garde pour arroser avant de ba-
layer.
ARROT. Disposition tactique des troupes,
qui porte aujourd'hui le nom d'ordre de ba-
tmllê. Cette expression, tombée en désué-
tude, est rorieine du mot déxnrroi.
ARSENAL. Établissement dans lequel on
construit et l'on conserve le matériel de
guerre, surtout l'armentent ; il n'y a actuel-
lement que des arsenaux d'artillerie, dans
lesquels on constiuit le niatiTiel nécessaire
à toute l'année, moins celui (jui est confié
à l'industrie civile. L'arsenal du génie,
qui était installé à Metz avant 1871, n'a pu
être rétajjli depuis et le matériel nécessaire à
cette arme est procuré par les écoles atta-
chées aux régiments.
Un colonel directeur d'artillerie est placé
à la tête de chaque arsenal d'artillerie avec
un officier supérieur comme sous-directeur,
un certain nombre de capitaines et d'em-
ployés, une compagnie ou un détachement
d'ouvriers d'artillerie et des ouvriers civils.
ART ; art militaire ou art de la
gnerre. Ensemble de toutes les connais-
sances qui ont trait a la guerre. Cet en-
semble est extrêmement vaste et comprend,
outre les sciences et les lettres, les connais-
sances'^ci-aprés : tactiqiie, stratégie, logistique,
fortification, artillerie, topographie, admini-
utration.
ARTIFICES. Préparations pyrotechni-
ques employées pour la communication du
feu, soit aux projectiles, tels que capsules,
mèches, étoupilles, lances à feu et fusées,
soit à des objets à détruire au moyen de
fascines goudronnées et de roches à feu, soit
comme matériel d'éclairage, flambeaux, tour-
teaux, balles a feu, soit comme signaux, fu-
sées volantes, étoiles, pétards, saucissons et
autres préparations formant les feux d'arti-
fice.
— de guerre. Ruses de guerre.
ARTIFICIERS. Artilleurs spécialement
employés à la manipulation et à la fabrica-
tion des artifices nécessaires à l'armée. Il y
en a actuellement .3 compagnies en France :
une pour l'École de pyrotechnie, à Bourges;
une pour la poudrerie du Bouchet ; et une
pour la Commission centrale de réception
des poudres, à Versailles. 11 y a encore, dans
ciiaque régiment d'artillerie, un artificier
par pièce, un sous-chef artificier par batterie
et un chef artificier par régiment.
ARTILLERIE. Art de lancer les projec-
tiles. Cet art embrasse des parties variées et
complexes telles que la balistique, les bou-
ches à feu et leur fabrication, les poudres de
guerre et leur fabrication, le tir des bouches
à feu, le tracé et la construction des batte-
ries, les armes portatives et leur fabrication.
Le service de l'artillerie consiste :
1" A Vintérieur, a fabriquer toutes les
armes nécessaires à l'armée (bouches à feu,
armes portatives, etc.), à vérifier et à con-
server le matériel et les munitions de
guerre, à fabriquer tout le matériel de trans-
port de l'armée, à construire et à entretenir
les établissements spéciaux à l'arme ;
2° En campagne, à approvisionner l'ar-
mée en armes et en munitions, à construire
les batteries, à effectuer les passages en ba-
teaux, et à construire les ponts mobiles avec
les équipages réglementaires ou avec les
matériaux trouvés dans le pays.
L'artillerie existait même avant l'inven-
tion de la poudre, car on désignait alors
sous ce nom les machines et engins de
guerre servant au moyen âge pour l'attaque
et la défense des châteaux et villes fortes.
Le .sens actuel du mot ne date que du com-
mencement du XIV^ siècle, où l'on fit usage
de bouches à feu d'abord pour la défense
des places. Ce furent les Anglais qui s'en
servirent les premiers, en plaine, à la ba-
taille de Crécy. Ce fut Sully qui, en France,
donna à l'artillerie sa première organisation
comme arme, laquelle, continuée sous
Louis XIII, ne fut complète que sous
Louis XIV et subit depuis lois de nombreuses
transformations, au fur et à mesure que sa
mobilité et, par suite, son importance s'ac-
crut.
Actuellement, l'expression artillerie a trois
acceptions bien tranchées : c'est un service
ou UJi personnel, un matériel, une science.
Le personnel comprend aujourd'hui des
troupes, des établissements et un état-major
particulier. Les troupes se décomposent en
artillerie montée, à cheval, de forteresse,
pontonniers, ouvriers d'artillerie et artifi-
ciers (V. Artnée).
L'état-major partiiulier comprend des
officiers de tous grades, des gardes d'artil-
lerie, des contrôleurs d'armes, des ouviners
d'état et des gardiens de batlei'ie.
— à cheval. Dans les batteries à cheval.
ARTILLERIE.
les servants, ainsi (|iie les londniti'uis. sont
:ï cheval. Klles sont destinées ;i acconi]iaf,'ner
la cavalerie. Il y a trois de ces l)atteries
dans clia([ne rèjiinienl de corjjs des 19 lni-
f,'ades d".Mlillerie.
— montée. I..es don/.e liatteiies dn 1" ré-
{fimenl ili\ isioiinaiie de chaque l)iif.'ade d'ar-
tillerie et neuf dn :2' réirinient de corps sont
montées, c'est-à-dire que les conducteurs des
pièces sont à clicval et les servants à jned.
— de forteresse. L'artillerie de forte-
resse à pied t'st cjiarj,'ée du service de cette
arme pour tout ce qui se rattache à l'at-
taque et à II défense des places.
— de campagne. I^es liatteriesà cheval
et les hattcrics montées constituent ce qu'on
appelle l'artillerie de campagne, c'est-à-dire
accompairrjant les armées de campagne.
— de montagne. Batteries à pied dont
le rôle e>t de condialtre dans les montagnes
et dans les pays impraticables aux voitures.
Dans l'C liut, le matériel, pièces et aft'ùts, est
porté à dos de mulet ; le poids de chaque
engin ne peut donc dépasser 80 à 100 kilog.
— de marine. Pour les besoins spéciaux
de la défense des ports et des rades, ou poui'
ceux des colonies, il a été créé un service
d'artillerie de marine ayant les mêmes attri-
butions en général que l'artillerie de terre
(V. Armel' de mer).
— pontonniers. Les pontonniers sont
chargés des passages en bateaux et de l'éta-
blissement lies ponts mobiles construits avec
les éi|uii)ages réglementaires ou avec les ma-
tériaux trouvés dans le pays.
Matériel. Knvisagée au point de vue du
matériel, l'artillerie se divise eu artillerie
de campagne, de montagne, de siège, de
place, de lôte et de marine, suivant le ser-
vii-e au(iuel sont destinées les l)ouches à feu
(V. Affût.';, Bouches fi feu, Projectiles).
ARTILLERIES étrangères. La com-
)to>itioii en arlillerie des principales armées
étrangères est, sur le pied de paix, la sui-
vante :
Allemagne: 387 batteiies montées et 47
à cheval en 43 régiments, 31 batteries de
forteresse. Les batteries sont à. 6 pièces.
Anffkterrè : "2 régiments d'artillerie à
cheval à 13 batteries, 4 brigades à pied
ayant ensend)le 84 batteries, 10 batteries
de montagne, 11 divisions d'artillerie de
forteres.se (103 batteries) et 1 brigade d'ar-
tillerie de côte. Toutes les batteries sont à
6 pièces.
AutrirJie-Honijrie : 14 régiments de corps
à 8 batteries, 28 divisions indépendantes
à 3 batteries, 16 batteries à cheval, 24 bat-
teries de montagne, 14 bataillons d'artillerie
à pied à 5 compagnies de campagne et 1 de
60 ASPIRANT.
complément. Les batteries sont de 4 ou de
8 pièces.
Espagne : 5 régiments d'artillerie divi-
sionnaire à 6 lialteries, 5 régiments d'artil-
lerie de corps à 4 batteries, 2 régiments
d'artillerie montée à chacun 30 pièces, 1 ré-
giment de siège et de position à 4 batteries
de 4 pièces. "Total : 388 pièces.
Italie : 24 régiments à 10 batteries,
G batteries à cheval et 18 de montagne,
5 régnments d'artillerie de forteresse (08 com-
|)agnies).
Russie: 48 brigades à pied à 6 batteries,
28 batteries à cheval et quelques batteries
de montagne. Les batteries sont de 8 pièces
en temps de guerre et de,4 en temps de paix.
11 y a en outre 50 batteiies d'artillerie de
forteresse et 8 batteries d'artillerie cosaque.
Turquie : 7 régiments d'artillerie de cam-
pagne à 14 batterii's de 0 pièces, dont 3 à
cheval (;t 2 de montagne.
ARTILLEUR. Militaire de tout grade
faisant (lartii^ du corps de l'artillerie.
ARZÈGAIE. Corruption de l'arabe za-
GAiE ; arme de jet ou espèce de javeline ; ser-
vait égalemeirt de demi-pique. Encore en usage
dans la milice turque et danslestribusarabes.
AS DE PIQUE (V. Caponnière).
ASCENDANT. Personne dont l'on des-
cend; les pèie et mère sont les ascendants au
premier di^grè et leurs noms figurent dans le
signalement des militaires.
ASCENSION. En aérostation, l'enlève-
nieiit d'un ballon dans les airs s'appelle
ascension. Celle-ci est captive, quand le
ballon est retenu par un câble au bout du-
quel il ne ])eut s'élever qu'à la hauteur
mesurée par la longueur de ce dernier. Dans
l'armée française, ce câble, de 500 mètres,
est enroulé sur un treuil actioinié par une
petite machine à vaj)eur et transporté sur
une voiture dite voiture-treuil. Les ascen-
sions captives servent aux reconnaissances,
mais, pour ne pas être trop facilement dé-
truit, le ballon ne doit pas s'approcher à
plus de 3 kilomètres de l'ennemi.
L'ascension libre est celle dans laijnelle le
ballon s'élève librement dans les airs, où il
est à la merci des courants atnios|)héri(jues.
Des essais de direction ont été faits (V. Di-
rection d<'s huilons).
ASPHALTE. Variété de bitume noir
ayant l'aspect de la houille, fusible à 100°;
on s'en sert dans les bâtiments militaires
pour daller l'aire de certaines pièces du rez-
de-chaussée.
ASPIC. Nom donné à une ancienne
bourjie à feu à tir direc-t.
ASPIRANT. Crade inférieur de la hié-
raivhie {\i'> officiers dans la marine.
ASSAILLANT.
ASSISTANCE.
ASSAILLANT. Celui qui attaque, soit
roiinemi. soit uiu' [)lai'e ; veut dire maivher
à l'ajsaat.
ASSAILLIR. .Manher à l'assaut, atta-
quer avi'i- \ ii.'ui'iir.
ASSAINISSEMENT. Action de rendre
sain en taisant disparaître les causes morlii-
tiques.
ASSASSIN. Tout militaire qui attente à
la vie des liabitants non armés ou qui, en
dépouillant un homme iiors de combat, le
mutile et le tue. est un assassin.
ASSASSINAT. La législation pénale mi-
litaire |iuiiit de mort le crime d'assassinat
dans tous les i-as.
ASSAUT d armes ou d'escrime. Lutte
à qui fera le mieux, consistant en un duel
simulé entre des tireurs ; il est précédé du
salut d'armes.
— d'une position; d'un ouvrage. At-
taque viifoureuse contre un point faible, en
vue de s'emparer de la position, de l'ou-
vrage et de s'y établir après en avoir expulsé
l'ennemi. L'assaut est généralement préparé
par une canoiniade suflisante pour ébianler
les défenseurs et faciliter le passage et l'en-
trée de l'assaillant, c'est-à-dire faire une
brèche (V. Altariue, Brèche).
Au moment de l'assaut, qui a été lixé
d'une manière précise, on suspend la canon-
nade ou l'on allonge le tir. Ciiaqne colonne
d'assaut est précédée de tirailleurs qui tirent
sur les flanquements et de travailleurs qui
détruisent les défenses accessoires et écartent
les obstacles existant au pied de la bièche.
Un fort détachement de travailleurs suit la
première colonne et une réserve de combat-
tants est installée dans le couronnement du
chemin couvert prête à se porter au secours
des troupes engagées et des travailleurs.
Dans une place assiégée, l'assaut est le
dernier acte de siège ; il consiste en une at-
taque de vive force destinée à se icndre
niaître de l'ouvrage ou de la partie du
'orps de place devant lequel on a fait les
travaux préliminaires. On peut être oblige
de donner l'assaut aux divers ouvrages suc-
cessifs d'une place.
Par analogie, on appelle assaut, dans le
combat offensif de l'infanterie, la poussée en
avant finale, qui doit briser la résistance de
l'erniemi et faiie tomber la position atta-
quée.
ASSEMBLAGES. Pour bi construction
des abris en campagne, on ne dispose, en
général, que de bois bruts ou grossièrement
équarris. Leur mise en œuvre^ pour le but
prévu, exige l'emploi de travaux de char-
pente pour assembler les diverses i)iéces.
Avec des bois bruts, les assemblages sont
' faits, en général, sans tenons ni mortaises et
à l'aide de la cognée, de la scie ou de Vlwr-
iiiiiu'tle.
ASSEMBLEE. Réunion d'un certain
nombre de personnes. Dans une troupe, c'est
le signal donné par le tambour ou le clairon
]iour une réunion ou une prise d'armes.
ASSEOIR. Ce mot signifie détermine)-
l'emplacement d'une aimée assiégeante ;
fixer la position d'un camp, en régler l'as-
siette, l'établir dans les conditions prescrites.
Établir sur des bases solides. Asseoir un
cheval sur ses jambes, c'est le dresser à e\é-
cutei- les aiis de manège ou à galoper ayant
la croupe plus basse que les épaules.
ASSERMENTÉ. Fonctionnaire public
qui a piété serment pour pouvoir remplir ses
fonctions ; tels sont, dans l'armée, les ad-
joints du génie.
ASSEUREMENT. Pour réagir contre le
fléau des guerres privées, on employa divers
moyens à l'époque féodale, tels que : les at-
tenances, les paix, les sauvegardes, les trêves,
les asseurements . Ces derniers constituaient
une paix conclue d'un commun accord entre
les deux parties, ou imposée par le loi ou
un seigneur haut justicier.
ASSIÉGEANT. iMot qui désigne l'en-
M'iiililc (les troupes qui attaijuent, assiègent
une |ilair. nu ouvrage, une position.
ASSIÉGÉ. Ensemble des défenseuis d'une
ville ou (l'un ouvrage assiégé.
ASSIÉGER. Faire le siège d'une place,
d'un ouviage. Bloquer, investij- une forte-
resse et exécuter contre elle des travaux et
des attaques pour s'en emparer.
ASSIETTE. -Manière de po.ser, d'asseoir.
— d'une ville. Position topographique
de la ville.
— d'un camp. Disp(3sition et position
d'un camp, suivant des règles précises.
— d'une place forte. Situation et
étendue de la forteiesse, plan et forme, et
même position au point de vue politique
et stratégique.
— du casernement. Affettation des
différents locaux d'un casernement et fixa-
tion de leur contenance en hommes et en
chevaux.
— du logement. Répartition, entre les
unités d'une troupe, des divers locaux qui
lui sont affectés. Cette répartition est faite
par la commission de casernement, qui se
compose du commandant d'armes, du chef
du génie, du sous-intendant militaire et
d'un médecin militaire.
En route, cette assiette est réglée au
moyen de billets de logement délivrés pai-
b^s autorités locales.
ASSIGNATION. Cédule lancée par le
ASSOCIATION.
rapport»'» I' pivs d'un coiiM'il lio vu»''"' pour
ordonner l.i fonip.uution des militaires qui
doivi'iil ili''|iii^iT connite léinoins.
ASSIMILÉS. Calévorics de militaires
non eoMil)atlants, qui ont reçu des >,'rado,s
rorres|i()ndanl h eeux des «oinlialtanls. Tels
sont les niéderins, pliaririaeieiis et \étéri-
naires militaires, ainsi que les fouctiuiinaiies
do rintendanre.
ASSISTANCE. Aide, seeours, appui.
l»rr>enci' d'un oflii-ier puhlii- exerçant une
foiii'lioM.
ASSOCIATION. Union de plu.sieuis per-
>unnes dans un tint eomniun.
On li'S dislinjrue eu deux espèces: relies
qui sont faites dans un intérêt privé, et
••elles qui ont pour but l'intérêt j.'énéral. Ces
dernières sont soumises à l'autorisation du
(îou\ernenient, mais eette autorisation est
toujours ié\or;il)le (V. Sociélès).
— des Dames françaises. Assoi iation
de liienfaisanee ciéée dans le but de seeondei-
l(^ sei-\iie de sauté militaire, en temps de
j;uerre, par laerèation d'hôpitaux militaires,
la réunion et l'envoi de donsjtour les hli^ssés.
Son intervention est limitée au teiritoiie
national et son ronrours ne peut être étendu
aux liApitaux de première liirue ni aux hôi)i-
taux d'évaluation.
Cette assoeiatiun a été aulorisèe par dé-
eret du IB novemlire 1886. Elle est repré-
sentée auprès des Ministres de la guerre el
do la marine, ainsi que dans les régions de
«•or|)s d'armée.
Le personiud est [lorleur d'un liiassard el
d'une raile nominati\e.
ASSURANCE. Contrat jiar lequel une
soi'ièté s'i'tigairc', moyennant une certaine lè-
Iriiiution, à payer une certaine somme à une
p<'rsoinie dans le cas d'un événement |)révu
et spécitié dans l'acte. Telles sont : les assu-
rances maritimes, les iissurances contre l'in-
cendie, contre la grêle, <'ontre les épizooties,
et enfin les as-;uran(;es sur la vie.
Tous les entiepreneuis de l'administration
de l'armée sont tenus, d'après les cahiers des
charges régissant leurs marchés, de faire as-
surer contre l'incendie, contre la foudie et
contre le recours des v(jisins, tous les Ijàti-
iiients affectés .au sen ice, les aiiprovisioniu -
ments qu'ils doivent entretenir, ainsi que les
denrées et les ohjets mobiliers appartenant à
l'Ktat. qui leur ont été lemis.
ASTIC; ASTIQUER. Folissoir de l)ois
ou d'une m.ilière duie au moyen duquel on
étend la cin- sui hs diverses parties en cuir
du grand équipement. K'une manière géné-
rale, lo mot a.stiquer signifie rendre un équi-
pement brillant .lu mo\en des divei-ses opé-
rations qui con>titucMl l'asliiiuage.
«2 ATTAQUE.
ATELIERS. Lieu où des ouvriers tra-
vaillent en conniinn. Tels sont les ateliers
des tailleurs, des cordomiiers ou bottiers, des
selliers ou bouireliers, des aiinuriers, dans
les corps de troupe ; les ateliers régimentaires
du génie et, enfin, les arsenaux.
— de travaux publics. Ateliers com-
posés d(^ mililaiirs condamnés par les con-
seils de guerre pour certains crimes ou
<iciits, ainsi que de ceux qui ont obtenu la
cununutation d'une peine plus grave en celle
correctionnelle des travaux publics. Ces ate-
liers sont au nombie de six, tous en Al-
gérie.
ATTACHE. Lien, courroie servant à at-
tacher. A de nombreuses acceptions dans lo
langage militaire.
ATTACHÉ militaire ou naval. Oflicier
(jue sou (ionvci iiement adjoint à une am-
bassade ]iour le renseigner sur la maniéie
dont sont traitées les questions militaires
dans le pays où l'attaché est envoyé. 11 .sert
en même temps de conseiller technique à son
amba.ssadeur. Ils rendent compte au moyen
de ra[)ports transmis par ce dernier et ne
négligent aucun moyen ni aucune occasion
de se renseigne!'. Ils n'ont pas d'assimilation
avec le personnel de l'ambassade et prennent
rang avec les él rangers de marque.
ATTACHEMENTS. Constatation d'un
travail de construction destiné à no pas
rester apparent ou (pi'il ne serait pas pos-
sil)le de vérifier apiès coup. 11 y a les atta-
chements écrits (notes) et les attachements
figurés (dessins) ; un registre. îles allache-
wents est conservé dans cha(|ue cfielferie du
génie et reçoit, jour par jour, l'inscription
des attachements lelevés au fur et à mesure
de l'avancement des travaux.
— du mineur. Opération faite par l'a.s-
siégeaut autrefois et peu usitée actuellement.
Elle consiste à introduire un mineur dans le
massif d'un ouvrage pour y continuer et
agrandir le trou déjà commencé à coups de
canon. Ainsi, attacker le mineur, c'est le
placer dans un entonnoir commencé et où il
est à couvert |)our achever de percer le pied
du revêtement d'escarpe en vue d'y disj)0.ser
un fourneau <le mine. En cas d'attaque, l'at-
tarbement est soutenu à l'aide de logements
établis près de l'ouverture de la descente du
fossé.
lJ'a|(rès Vauban, chaijne attachement doit
marcher en même temps que la construction
d'une batterie de hréche.
ATTACHER ù un corps, à un service
(exprime l'action et le droit de désigner
l'arme, le corps ou le service dont un mili-
taire ou une troupe feront partie.
ATTAQUANT. Militaire qui altaque en
ATTAQUÏ DES PLACES. 03
rase canipa^Mif. Il s'appelle assiégeant lors-
qu'il atUique mie place et asmillant lois<jii'il
doit prendre part ;i un assaut ou à nue esca-
lade.
ATTAQUE. Action d'attaquer une posi-
tion, un convoi, un détilé, etc. Les règles
pour l'attatjue \arient suivant les cas et les
conditions données.
— des places. Ensemble des moyens
employés par une lrou[)e de siège poui' s'em-
parer d'une place ou d'un ouvrage de foitit'i-
cation j)ermanente dans le moins de temps
et avec" le moins de pertes possilile. Les
règles à suivre dépendent de la manière dont
est conduite la défense.
On distingue plusieurs esjwces d'attaques:
1° La surprise, qui consiste à escalader
rapidement, et a l'improviste. les remparts.
de façon à ne combattre qu'à l'intérieur de
la place ; le secret et le silence sont de
rigueur en pareil cas ;
2° L'action de rive force, dans hujuelle on
chercbe à pénétrer à tout prix, par une
attaque audacieuse et énergique dans la for-
teresse ;
3' Le bombarilemenl, qui a pour but de
produire dans l'intérieur de la ville, par
l'action des [trojectiles incendiaires ou autres,
des donnnayes assez sérieux pour amener la
capitulation de la place :
4° Le blocus, qui a pour but d'isoler com-
plètement une place, afin de l'obliger à se
rendre par suite de l'épuisement de ses res-
sources.
Ces quatre geines d'attaques prennent le
nom d'attaques irréijulières ou brusquées ;
elles amènent la reddition d'une place d'une
façon plus ou moins immédiate, mais ne
jieuvent réussir que contre des fortifications
défa:tueuses, mal armées, mal défendues ou
mal approvisionnées.
Le siège en règle ou attaque pied à pied
arrive lentement, mais sûrement, à vaincre
la résistance de la place, au moyen d'opé-
rations et de travaux conduits d'une ma-
nière méthodique et qui constituent réelle-
ment l'attaque des places. Nous allons les
résumer succinctement, en supposant que la
défense présente quatre échelons : 1° les po-
sitions extérieures : 2° les forts de l'aligne;
3° les forts de 2* ligne ; 4° le noyau. Avant
tout, il faudra isoler la place et l'empêcher
de recevoir aucuu secours extérieur : ce sera
l'objet de l'investissement provisoire d'abord,
au moyen des premières colonnes dirigées
sur la place en vue de déloger l'assiégé du
terrain avancé et de constituer un cordon
fermant les communications de la place avec
l'extérieur ; puis définitif, c'est-à-dire com-
plété par l'organisation de la ligne d'inves-
ATTAQUE DES PLACES.
tisseraent au moyen de travaux de campagne
et d'installation assurant définitivement la
position du terrain occupé. On s'occupe en
même temps des préparatifs du, siège, qui ont
surtout en vue l'arrivée du complément du
persoiniel et du matériel nécessaires, l'orga-
nisation des divei-s services (parcs, dépôts de
tranchées, etc.), le choix du point d'at-
ta((ue, etc. On enlève ensuite la ligne de
combat de la défense crtérieure active, c'est-
à-dire la ligne dans laquelle la partie mo-
bile de la garnison est venue se fortifier en
avant des ouvrages de la place pour retarder
le moment où ceux-ci seront directement
attaqués.
Uattaque directe des forts de première
ligne porte sur un ou plusieui's forts, sui-
vant l'importauce et la situation respective
de ces derniers et suivant les moyens dont
l'assaillant dispose. Pour s'emparer de ces
ouvrages, il faut emjjloyer la lutte d'artil-
lerie et les travaux d'approciie.
La lutte ou combat d'artillerie a pour
objet de ruiner ou de paralyser l'artillerie de
la défense, de désorganiser les éléments de
la résistance, de détruire les ressources de
l'assiégé, etc.. avant d'entourer les travaux
d'approche ou attaqua rapprochée (fig. 20).
Le procédé le meilleur pour arriver à ce
lésultat consiste à établir des batteries dites
de !"■<= position, sous la protection de la ligne
d'investissement. Ces batteries, pour répondre
à la nombreuse artillerie de gros calibre de
la [ilace, doivent également être armées de
pièces de gros calibres qui ouvriront un feu
intense, prolongé et supérieur, de manière à
faire taire celui de l'adversaire, à rendre ses
positions intenables, à enfiler ses communi-
cations ou les lignes d'ouvrages, etc. La dis-
tance de ces batteries aux ouvrages de la
place varie entre 2,000 et 4.000 mètres, et
l'on doit chercher à dissimuler leur empla-
cement aux vues de la place en utilisant
tous les couverts ou masques naturels exis-
tant ou même en en créant d'artificiels.
Pour être à même de mieux en surveiller le
tir, on les réunit par groupes, mais sans trop
les rapprocher entre elles, pour ne pas les
faire écraser par le feu convergent de la
place. 11 y a intérêt à en disposer un certain
nombre pour que le tir puisse se continuer
pendant toute la durée du siège. Ces batte-
ries sont construites sous la protection de la
l""^ parallèle dans le but de créer des brèches
praticables, de détruire ou de paralyser les
organes de flanquement, tout en protégeant
les travaux d'approche conjointement avec
l'infanterie, dont le tir est alors très effi-
cace.
La portée et la précision de l'artillerie
ATTAQUE IKS I'LACes.
actuelle laisseront pins de latitude dans le
choix et le nombre des emplacements de ces
Itatteries. et l'on pourra même comiiliiiuer
leur rôle d'un bombardement partiel on
systématique de la place, des ouvrages et de
leur intérieur.
Pour créer des brèches praticables, dé-
truire ou paralyser les organes de flanque-
meut, tout en protégeant les travaux d'ap-
proche, on établit les batteries de i'^ position
sous la protection des batteries de l'* posi-
tion et de la 1" parallèle. Ces batteries
couiprennent des batteries d'enfilade, à dé-
monter, de bréclie, de mortiers. Leur ar-
iiiement. étant plus difticile à effectuer,
sera composé de |)iéces de calibres rela-
tivement faiblos. On devra choisir les em-
placements de ces batteries d'une manière
exacte, par rapport aux lignes et au tracé
des ouvrages à battre. Un les installe, en
airière de la l'*" parallèle, à une distance
suftisante pour que leur tir n'imiuiète i)as
l'infanterie, qui y est postée comme garde
de trancliée, dont le tir est alors très efti-
ca<"e.
A partir du moment où l'on a maîtrisé
l'artillerie de la jilace, ou cherche à s'ap-
|iro<her de celle-ci au moyen des travaux
de siège, exécutés sous la direction du génie
l't a|i|>elés traraux d'approclie. Les attaques
~ont, en général, dirigées contre le |)oint le
|»lus faible de la fortification, à moins que
d'autres considérations, parmi lesquelles
entre surtout l'importance des communica-
tions au point de vue du matéiiel, pour
une large part, n'en fassent décider autre-
ment : c'est ce qu'on appelle le choix du
point d'attaque. Tous les renseignements con-
cernant l'attaque d'une place sont portés sur
un plan nommé plan directeur.
Les travaux d'approihe ont pour but de
permettre à l'assiégeant de se frayer un pas-
sage abiité des feux depuis les j)oints ex-
trêmes où l'on a à ciaindre le tir (dépôts de
tranchée) jusqu'au sommet de la brèche. Ils
ont pour point de départ une tramliée ap-
pelée première parallèle, formant une posi-
tion solide pour permettre de repousser les
retours offensifs de la défense. Cette paral-
lèle s'ouvre, en principe, à une dist^mce de
800 à iOOO mètres des saillants les plus
a\anc:és, mais en la rapprochant davantage
si l'ensemble des conditions le permet. Elle
comprend des portions distinctes pour chaque
fort attaqué ; elle s'exécute de nuit, et par
surprise, sur tout son développement à la
fois, en sape volante sans gabion, ou en
tranchée simple. Cette opération prend aussi
le non d'ouverture de la trancliée. Des tran-
l'hées, dites boyaux de communication, per-
66 ATTAQUE des places.
mettent de circuler à couvert entie cette
parallèle et les couverts en arrière.
D'autres boyaux de communication, tracés
en zigzags de chaque côté des capitales, c'est-
à-dire dans le secteur privé de feux de ma-
nière à être défilés des coups, relient les
diverses parallèles entre elles. Ces boyaux
sont établis à la sape volante. Au moyen de
cheminements et d'autres parallèles ou placées
d'armes, on gagne pied à pied le terrain qui
sépare la l''^ parallèle des ouvrages à em-
jiorter d'assaut.
Le nombre des parallèles est fixé de telle
sorte qu'il y en ait une au pied des glacis
(60 mètres environ du saillant des chemins
couverts) et que l'intervalle entre chaque
parallèle et celle qui la suit soit un peu
moindre que la distance de cette deinièie
aux saillants du chemin couvert. On peut
généralement remplacer la parallèle piécé-
dant celle du pied des glacis par un en-
semble de demi-places d'armes. Les diverses
parallèles servent d'emplacements couverts
et de liaison entre les batteries d'attaque et
les troupes chargées de repousser les soities
(gardes de tranchées). Elles sont munies de
gradins pour la fusillade et jjour le franchis-
sement.
On limite le tracé des clieniinements à
deux droites situées de part et d'autre de la
direction générale de chaque attaque et éloi-
gnées de cette direction de 40 mètres à hau-
teur de la 1" parallèle, de 20 mètres à
hauteur de la dernière à construire, de ma-
nière que la longueur d'un boyau ne dépasse
pas 120 mètres, pour éviter l'enfilade. Lors-
qu'on arrive à iSO mètres environ de la
place, on ne peut plus cheminer qu'à la sape
pleine. Arrivé au pied du glacis, si celui-ci
est contreminé, il faut tout d'abord ruiner
les contremines au moyen d'une guerre sou-
terraine ayant pour but de permettre le cou-
ronn^menl du cliemin couvert.
Si le glacis n'est pas contreminé, on
cherche à s'en emparer de vive force si les
conditions le permettent ; on est obligé de
couronner le cliemin couvert, soit de vive
force, soit pied à pied.
Il faut alors exécuter la descente de fossé
qui, généralement, avec des fossés secs, con-
siste à renverser la contiescarpe par la miue
pour établir une descente de fossé souter-
raine au moyen de blindes. Le passage du
fossé, dans ce cas, se fait également au
moyen de blindes.
Il faut alors achever de rendre intenables
les remjiarts, ou débris des organes de flan-
quement, après avoir détruit ces derniers
en ayant recours, soit à l'action de pièces
légères installées dans le couronnement du
ATTAQUE DES placks.
clu'iiiiii <uu\c'il, soil à irlle de fourneaux de
raine.
La brklie a dû èlro faite, eu piimipe, de
loin a\ee le canon, soit à l'aide de batteries
de 2' position, soit, en outre, à l'aide de
lialteries aiuiées de pitVes léjtères placées
dans le couioinienieut du cheuiiu couvert.
La mine e.-.t employée à faire sauter quelques
portions d'ouvraffes ou à compléter les brèches
faites par le canon ; mais on n'y a recours,
comme moyen unique d'ouvrir la brèrlie, que
quand il est impossible de faiie autrement.
L'tismut. aux forts extérieui s d'une place,
se donne i^éiiéraleiuenl eu paitant, soit du
chemin cou\ert,soit du fond du fossé, aiirès
que la brèche a été leconnue suftisauuiient
praticable. Si le sommet de la Ijrèche est
défendu par un retranchement intérieur, des
dispositions sont prises pour détruire ou
tourner cet obstacle, sans suspendre l'at-
taque. Une fois maître du fort, l'assiégeant
reiherciie les fourneaux de mine iuslallés
par la défense, détruit les conunuuicatioiis
électriques, etc., et prend les dispositions
nécessaires pour empèciier un retour offensif
de l'ennemi (mettre la gorge eu état de dé-
fense).
A lires la chute des ouvrages attaqués, les
ouvrages collatéraux, quoique ayant beau-
coup souffert, peuvent encore être eu état de
flanquer la position intermédiaire et donner
des feux gênants pour l'assiégeant, placé
alors dans un rentrant. Dans ce but, et aussi
pour élargir la base d'opération des atta(jues
ultérieures, on est souvent conduit à s'em-
parer d'un ou deux des forts collatéraux,
opération qui sera facilitée par l'occupation
des firemiers forts attaqués et dirigée contre
leurs Ibincs et leur gorge. Dans tous les cas,
ilfaudiailau moins coutrebaltre ces forts. En
même temps, on pousse vivement les travaux
d'attaque contre la troisième ligne de défense
oiganisée entie la ligne de forts et le noyau
central. L'attaque de cette ligne peut, en
principe, être exécutée comme lelle de la
première ligne, c'est-à-dire en opérant j»ar
bonds successifs et eu terminant par des
atlaijues de vive force. On conmience, avant
tout, par reporter généralement sur la ligne
de forts conquis (et jamais dans ceux-ci), ou
même un peu en avant, les batteries qui ne
[leuveiil plus être utilisées sur leurs anciens
enqdacements.
Il ne reste plus alors qu'à enlever le noyau
central ou corjis de place, qui, s'il a été con-
stitué solidement et a peu soull'ert, donne
lieu a la répétition des opérations méthodi-
ques déjà indi(|uécs. Il faut avant tout rap-
pro<her les cantonnements des troupes, les
pan:s el dépôts, les huileries de !■■<= et de
66 ATTRIBUTION.
â'" position, etc. On peut être conduit à s'em-
jtarer successivement des dillérents dehors
qui peuvent existei'.
A toutes ces opérations, qui s'exécutent
sous le feu ennemi, viennent s'ajouter, à
( lia(jm' période du siège, les Jnesures à
prendre, pour se maintenir sur le terrain
conquis et occupé, contre les sorties de la
garnison et pour défendre les ouvrages contre
les tentatives de leprise.
La physionomie générale de l'attaque eu
règle que nous venons de tracer s'applique
au cas le [dus compliqué : dans la pratique,
elle sera beaucou[) simplifiée el devra l'être
suivant les cas, circonstances ou ciiances
heureuses. On su]iprime toutes les oi>éralions
qui pourront l'être eu les brusquant dans la
mesure du possible.
ATTAQUER. Assaillii', se porter à l'at-
taque, engager l'action contre l'einiemi, une
position, une place.
— l'arme. Saisir le fusil en exécution
d'un commandement relatif au maniement
d'armes. Attaquer brusquement l'arme si-
gnifie saisir brusquement l'arme.
ATTELAGE. Nombie d'animaux attelés
à un \ rhinilc.
ATTELLE. Partie du colUer à laquelle
les traita siml attachés.
ATTENTAT. Entreprise criminelle contre
les iji'isDiiiics ou lonlre les lois.
ATTENTION. Terme de commande-
ment, d'a\ertissenient employé pour faire
exécuter les feux de salve. Dans les armées
étrangères, ce mot est employé au lieu el
fil ace du cormnandemeul « Garde à vous »,
usité en France.
ATTESTATION. Action de certilier. Té-
moignage iju'on donne à quelqu'un.
— de repentir. Les soldats lUjérés dans
les compagnies de discipline ne peuveul, en
aucun cas, prétendre obtenir un certilicat de
lionne conduite, mais il peut leur être dé-
livré une attestation de repentir. Une attes-
tation de même nature peut être délivrée
aux soldats qui, sortant des compagnies de
discijiliue, sont réintégrés dans les régi-
ments. S'ils restent ensuite plus d'un au au
régiment, ils peuvent oi)tenir un certilicat
de lionne conduite.
ATTIRAIL de guerre. Ensemble des
l'hoses nèccssiiires pour faiie la guerre.
ATTRIBUT. Signe, empreinte, effigie ou
manjues distinclives qui accusent le rang de
ceituins [lersonnages ou qui différencient cer-
tains effets d'uniforme ou certaines parties
de ces clîels.
ATTRIBUTION. Partie d'administration
assignée à une fonction puljlique, soit civile,
soit militaire.
ATTROUPEMENT.
67
AUMONIER.
Dans ranutf, il y a iiutaut d'attiiljutioiis
différentes que do ijiades.
ATTROUPEMENT. Rassembloniout tu-
nuiltuou\. U après la loi du 7 juin 1848,
eniore en vi-iueur artuellenient. tout attrou-
Itenient armé, formé sur la voie publique,
est interdit. La même interdirlion est faite
a tout attroupement non armé qui jjourrail
troubler la tranquillité publique. Lorsqu'un
attroujtement, armé ou non aiiiié, s'est
formé .sur la voie publique, le maire ou l'un
de ses adjoints, à leur défaut le commissaiie
de police ou tout autre agent ou dé|)osit;iii('
de la force publique et du pouvoir exécutif,
portant lécliarpe tricolore, se rend sur le
lieu de l'attroupeuient. L'n roulement de
tamiiour aunonce l'arrivée du magistrat. Si
laltroufienient est armé, le magistrat le
somme de se dissoudre et de se retirer.
Lorsijue cette première sommation reste sans
effet, une seconde sommation, précédée d'un
roulement de taiiiljour, est faite par le ma-
gistrat. Eu cas de résistance, l'attroupement
est dissipé par la force. Si l'attroupement
est sans armes, le magistrat, après le jire-
mier roulement de tambour, e\borte les
citoyens à se dispei-ser. S'ils ne se retirent
pas, trois somjnations sont successivement
faites. En cas de résistance, l'attroupement
est dissipé par la force.
AUBADE. Espèce de concert donné par
les tiunbours et la musique militaire devant
la tente ou la demeure d'un chef militaire
auquel on veut faire honneur. Ce concert
e^t donné généralement à l'aube du jour et
commence par quelques reprises de la diane
et de la batterie au\ champs.
AUBAINE. Avantage inattendu remporté
sur l'ennemi.
AUBÈRE. Cheval dont la robe est mé-
langée de [loils blancs et alezans.
AUBIN. Allure défectueuse du cheval,
qui consi>te à galoper avec les jambes de
devant et à trotter ou à aller l'amJjle avec
celles de derrière. Cette allure dénote une
faiblesse des reins et de l'arrière-train et le
cheval est incapable de la soutenir long-
temps; aussi les chevaux qui vont de l'auJjin
ont peu de valeur.
âUDâCE. Hardiesse excessive qui exclut
presque toujours la réflexion.
AUDIENCE. Réception où une personne
écoute celle qui a à lui parler. Séance dans
laquelle les juges écoutent les plaidoiries.
AUDITEURS. Ofticiers autrefois atta-
iliès a la justiie militaire dans l'année fran-
çaise ; il en existe encore dans certaines
aimées étrangères.
AUDITION de témoins. Dans la jus-
tice militaire, l'audition des témoins a lieu
immédiatement après l'interrogatoire de l'ac-
cusé, en commençant par les témoins à
cliarge et en terminant par ceux à décharge.
AU FEU. Cri d'alerte en cas d'incendie,
le(iuel doit être répété de sentinelle eu .seu-
tinelle pour être transmis au chef de poste.
AU LARGE. Expression employée par
les >entinelles pour avertir les passant.s de
circuler sans s'approcher d'elles ou d'un
point qui ne doit pas être abordé.
AU PAS. Gomandement fait |)ar l'in-
strurii'Mi dans une marche en bataille, lors-
qu'il Mtit le pas se perdre.
AUGE. Compartiment carré servant, dans
les anciennes gibernes, à recevoir un paquet
de cartouches.
AUGET. Conduit en bois en forme de
tuyau carré, de 4 à 3 centimètres de côté,
destiné à protéger le saucisson servant à
mettre le feu à un fourneau de mine ou à
une fougasse.
Dans les fusils à répétition, l'auget est
une pièce creuse servant à tra:isporter la
cartouche du magasin dans le canon du fusil.
Cette pièce tourne autour d'un axe et a,
généralement, la forme indiquée dans la
tiguie (/('i/. 21).
L'auget prend le nom de transporteur,
quand il se transporte parallèlement à lui-
Fis. -'1.
même ; c'est un barillet, quand il reçoit
plusieurs cartouches. Mais ce dernier système,
généralement adopté pour les revolvers, ne
convient pas aux fusils.
AUGMENTATION. Accroissement d'ef-
fectif ou de cadres motivé par les circon-
stances et toujours en vertu d'une loi.
AUGUSTICUM . Gi atitication donnée
aux soldats romains lorsqu'ils prêtaient ou
renouvelaient le serment de lidélité.
AULIQUE (conseil). Conseil s'occupaut
autrefois des questions politiques et mili-
taires en Autriche.
AUMACOR. Mot qui signifie connétable
et servait à désigner le chef des Sarrasins
au temps des croisades.
AUMONIER. Ministre d'un culte reconnu
par l'État et chargé d'assurer le service reli-
gieux dans l'armée.
AUNE.
Eli temps de pair, il i'\i.--to un auinôiiier
(l;iiis ilwKjue l'amp. foil ou fraiiiison, placé
liois (le ri'iictniitc dt's villes foiinarit un las-
scrulilcnu-nt de 2,000 iionnnes au moins, et
éloi}.'nés des é^Mises ou temples de plus de
3 kilomètres.
Vans les places en état de (juerre ou de
siège, il doit y avoir un auim^niei' eatlio-
lique dans cliaiiue fort avant 2,000 hommes
de ^'arnison. dans elia(jue plaee ayant
10,000 lionnnes de ^'arnison et poui"cha<}ue
frai-tion de 10,000 hommes ; un aumônier
protestant dans ejuujue plaee ayant 20,000
honnnes de frarnison, et un aumônier isiaélite
dans cha([ue plaee ayant 30,000 honnnes de
j.'arnison.
Aux armées en campagne, il doit y avoir
un aumônier eatholicjue à ehaque (}uartier
j.'ênéral de coriis d'armée, à. ehaeune des di-
verses andjulances des corps d'aimée, à
cliaijue division de cavalerie, à chaque di\ i-
>ion active de l'année teriitoriale ; il doit y
avoir un aumônier protestant et un aumô-
nier Israélite à clia(pie (juartier i;énéial de
corps d'armée.
AUNE. Mesure ancienne (pii représente
ailiicllciiiciil une lon^'ueur de l"',iyi niilli-
nuln's (l;iij,'cur ancienne du drap de troupe).
AUSPICE. Présasfc tiré d'un sifme sur-
naturel, et surtout des oiseaux.
Chez les Romains, le chef d'une armée
prenait les auspices en môme temps que le
coimnandement. Ces au.spices consistaient
dans l'observation de la manière dontman-
j^eaient les oiseaux (habituellement des pou-
lets), que l'on tenait enfermés dans une
cage. Au moment voulu, on ouvrait la cage
cl on jetait la pâtée. Si les oiseauv se j)ié-
cipitaient avidement sur la nouriiture, les
ausj)ices étaient jugés favorables ; si, au
contraire, les oiseaux refusaient de sortir
de la cage ou de manger, s'ils battaient des
ailes ou s'ils s'enfuyaient, les auspices
étaient juL'és déf;ivorables.
AUSSIËRE. Toit càble.servant à amarrer.
AUTEL. Dans les messes militaires,
l'autel était gaidé par trois soldats en armes,
plai'és l'un en face et les autres de cha(|ue
côté de r.-uitel.
AUTEUR d'attroupement. Militaires
con>idérés connue instigateurs ou chefs d'une
mutinerie ou d'une émeute. Les ofliciers ou
les sous-officjers faisant jtartie d'un attrou-
pement .sont toujours compris parmi les
chefs d'attroupement.
— militaire. Ivrivain avant composé,
traduit on nii.N an jour des livres ou des ar-
ticles militaires. Les règlements français dé-
fendent à tout militaire de publier aucun écrit
sans l'autorisation du Ministre de la guerre.
(iS AUTRICHE-HONGRIE.
AUTORITÉS. La ou les personnes con-
sidéièt's dan- l'exeicice légal d'un connnan-
demeiil hièrarchicpie ou d'une fonction de
l'administration militaire.
AUTHENTICITÉ. Qualité de ce qui est
authfntii|ue. c'est-à-dire dont la certitude,
dont l'autorité ne |)eut être contestée. Tels
.sont les actes dressés par les ofliciers publics,
par' les officiers de l'état civil aux armées,
par les fonctionnaires de l'intendance.
AUTONOME. Qualité d'un État indé-
pendant, qui se gouverne par ses propres
lois. Un dorme par extension ce qualiticalif
aux services de l'armée (|ui dépendent direc-
tement du Ministre de la guerre.
AUTOPSIE. Ouverture et examen d'un
cadavie.
L'antopsie d'un cadavre humain peut
avoir lieu, soit dans le but de renseigner la
justice, et elle est alors effectuée sur l'ordre
du (irocureur de la Républi(jue, soit dans un
but médical, mais alors il faut le consente-
ment de la famille du défunt.
En ce qui concerne les chevaux de l'armée,
un rapportd'autojisie (modèle X. .. annexé, au
rè/.dement du 23 décemhic 1883 sur le Service,
intérieur) est établi par le vétérijiaire en
|iremier et signé par le chef d'escadion de
semaine, à la suite de la mort ou de l'aba-
tage d'un cheval. Tous les vétérinaires du corps
assistent à l'autopsie. Lor.squ'elle n'a ])u avoii'
lieu, le rapport en fait connaître les motifs.
11 est permis de praticjuer, dans les quar-
tieis ou dans les camps, l'autopsie des che-
vaux morts ou abattus, à l'exception de
ceux atteints de maladies contagieu.ses. Pour
ces dernieis, l'opération doit être faite dans
le clos d'éqnarrissagi^ ou aux lieux désignés
par les antoi'itès locales.
AUTORISATION. Action par laquelle
on donne à i(n('li|irun l'autorité, la faculté,
la permission lie faiie une certaine chose.
Telle est, par exemple, l'autorisation minis-
téiielle, pour pas.ser des marchés d'une cer-
taine inipiii lance, etc.
AUTORITÉ. Gouvernenjcnt, administra-
lion publique. Pouvoir de .se faire obéir.
L'abus d'autorité est un mauvais usage d(s
l'autoiilé, par lequel on exige au delà de
son droit ou de son pouvoir légal.
AUTRICHE-HONGRIE et son armée.
L'aiiiiiT aiislro-hongroise se compose de
4 élènients distincts, concourant également
aux formations de guerre; ce sont:
1" Ij'armée commune;
2" La milice cisleithatie (landivekr), parti-
culière aux Ltats cisleithans ;
3° La milice hongroise (honved). spéciale
à la Hongrie ;
Ces éléments s'alimentent chacun à l'aide
AUTRICHE^ONGRIE.
G'.l
AUTRICHE HONGRIE.
d'un contingent particulier divisé en 2 por-
tions. L'armée commune fait un service actif
de 3 ans, passe dans la réserve pciuiaiit
7 ans et ensuite 2 ans dans la milice. Dans
les milices, la !''<' portion (cisleithane) passe
1 an sous les drapeaux, et la honved 2 ans.
puis elle est versée dans la réserve, où elle
demeure 11 ou 10 ans. La 2" portion, dite
réserve de complément, reçoit une instruction
sommaire de 8 semaines, complétée par
quelques exercices ultérieurs :
4*" L'armée ten'itoriale (landalurm . 1*' ban)
et sa réserve (2* ban), destinées à renforcer
l'armée et les milices, mais rattadiées à
ces dernières pour la préparation à la truei re.
A cette armée appartieiment tous les liommes
valides de 19 à 42 ans, non classés dans
l'une des catégories précédentes. Le service,
commençant normalement à l'àjre de 21 ans,
elle comprend 9 classes d'honniies exeicés,
dont les 2 plus jeunes font retour à l'armée
ou aux milices ; les 3 suivantes sont utili-
sées pour des formations de marche. Les au-
tres, qui constituent la réserve, sont em-
ployées dans des formations territoriales.
En cas de mobilisation générale, les forces
militaires de l'Autriche-Hongrie sur le pied
de guerre se décomposeraient :
i" En forces de i''" ligue, destinées à faire
partie des armées d'opérations et composées
d'unités immédiatement mobilisées et compre-
nant des hommes de l'armée commune et
des landwehrs, âgés de 21 à 33 ans, et de
réserves de l''"' ligne, comprenant les hommes
de l'armée commune, des landwehrs et du
l^"^ ban du landsturm, âgés de 21 à 38 ans.
Avec ces forces, on constituerait 15 corps
d'armée et leur réserve;
2*' En forces de 2® ligne, comprenant des
troupes de siège et de forteresse et des troupes
de dépôt.
Chaque corps d'armée sur le ])ied de
guerre comprend 40 à 43 bataillons d'infan-
terie, 13 à 14 escadrons de cavalerie, 14 bat-
teries représentant 112 pièces de campagne,
2 compagnies du génie, 1 compagnie de pon-
tonniers-pionniers, le train et les services
ai'cessoiies.
Le tableau ci-aprés récapitule reffectif
général de guerre du pays :
ARMES ET SERVICES
lofaoterie
Caraierie
Artillerie
Génie
Pionniers
Chemins de fer et télé
graphes
Train des équipaçes.. .
Service de santé
Services administratifs
Commandement
Divers
TOTACX
TROrl'ES DE 1" LIGNE.
Hommes.
Che-
vaux.
Voi-
tures.
1,000.000
27,500
8,100
82,500
79,130
1,700
75,000
63,000
11,170
11,500
1,900
410
0,150
930
840/
6,300
350
50'
40,000
50.500
8,300
17,700
50
1,610
11,900
50
20
10,000
»
6,100
630
1,2150,000
■
228.650
32,840
Uoités.
1014 bat.
447 esc.
264 batt.
conip.
TROCPES DE 2l' I.
Hom-
Che.
Voi-
mes.
vans.
tures.
445,000
500
„
10,000
8,800
»
30,600
4,000
620
5.500
130
" )
2,150
»
170 (
750
»
., (
1,750
900
100
2,500
»
»
2,000
„
»
1,400
400
»
19,000
600
»
529,000
15,350
890
Unités.
443 bataillons.
57 escadrons.
28 batteries
et 12 bataillons
d'art, de fort.
17 compagnies.
Les fusils en service dans l'armée austro-
hongroise sont actuellement de 4 modèles,
savoir :
1° Le fusil Mannlicher à répétition
(fig. 22), du calibre de 8™™, qui constitue
l'annement normal. Le mécanisme de fer-
meture consiste en un cylindre à mouvement
direit en avant ou en arrière, sans aucun
mouvement transversal. Le magasin, placé
sous la culasse mobile, est en tôle d'acier et
contient 3 cartouciies ; «'est une boite-char-
geur en tôle qui tombe d'elle-même quand
elle est vide. La balle de 4 calibres, e.st en
plomb à chemise d'acier. La vitesse ordinaire
du tir est de 10 à 12 coups par minute;
elle peut être doublée dans le feu rapide.
Pour empêcher les liommes de se brûler au
contact du canon, à la suite d'un tir rapide
et prolongé, on a dû adapter au fusil un
protège-main enveloppant le canon et le fût
en avant de la hausse. C'est une gaine en
toile doublée d'un feutre et d'un morceau
de cuir. Trajectoire très tendue ;
2° Le fusil Mannlicher à répétition de
11™™ ne diffère du précédent que par les
dimensions du canon et du magasin ; c'est
nu modèle transitoire, dont il n'existe que
90,000 ;
3° Le fusil Werndl, à barillet à inflamma-
tion centrale, avec balle en |)l(iiiili (iuii'i. du
AUVENT.
calibre de 11""". Précédent iimieniciil de
l'infanterie, qui doit servir à l'arnicment
de.s troupes tenitorinles du Intidstur»! :
4° Le fu^il U'-()i:7. du cnlibre de 14'"'".
70 AVANCEMENT.
C'est une ai-me à inflammation péripiiéri-
Cfiic et. iï bloc mobile, autour d'une char-
nière transversale antérieure. — Doit dispa-
raître.
rie. 22.
AUVENT. L:i visière d'un casque était
autrefois n|ipelée aussi auvent d'un casque.
AUXILIAIRE. 0"' donne des secours,
qui ;iide, (le m's nrines on autrement.
AUX ARMES. Appi'i de la sentinelle ou
du tambour pour mettre sous les armes les
irardes. jnistes et f)i({>iets.
AUX CHAMPS. Au drapeau, aux let-
/rc.s-, aux iiinlndes, aux tambours, aux capo-
raux, eli'. (V. liât ter i-s el Sonneries).
AVANCÉE. Désifine le poste établi en
avant de la première barrière d'une place ou
d'un ouvra^'e et le bâtiment qui sert de corps
de j.'Mi(le :i ce poste.
AVANCEMENT. Progrès ; artion de
monter en (rrade.
L'avancement, qui est à lu fois une ré-
compense et le moyen nécessaire de recruter
les échelons de la iiiéiarchie militaire, est
régi encore actuellement par la loi du
14 avril 1832 et l'ordonnance du 16 mars
1838.
La loi de 1832 dispose: 1" que nul ne
peut entrer dans l'armée française (jue
comme .soldat ou comme sous-lieutenant
sortant d'une école militaire; 2" que nul ne
peut, depuis son entiée dans l'armée, être
j»romu à un grade quelconque, sans a\(nv
pa.ssé par tous les grades inférieurs; 3° qu'il
faut, en temps de paix, pour être promu ;i
un grade supérieur, avoir passé dans le giade
immédiatement inférieur le minimum do
temps suivant: soldat, 6 mois; caporal,
6 mois; sous-officier, i ans; sous-lieutenant,
2 ans ; lieutenant, 2 ans ; capitaine, 4 ans ;
chef de bataillon ou d'escadrons, 3 ans ;
lieutenant-colonel, 2 ans; colonel, 3 ans;
général de brigade, 3 ans; eiilin, général de
division, 3 ans, pour <^tre nommé maréchal
de Frame ; 4° que l'avancement a lieu sui-
vant deux modes : le choix el l'aneienneté,
dans des prof»ortions déterminées.
Tous les grades inférieurs de la hiérarchie
jusqu'au grade de sous-lieutenant sont exclu-
sivement donnés au choix. L'avancement a
lieu par corps, d'apiès un tatileau établi par
le chef de coips et anèlé déhnitivenienl par
l'inspecteur général.
Pour le grade de sous-lieutenant, l'avan-
cement dévolu à chaque arme roule sur tous
les coips d'une même arme. Nul ne peut être
sous-lieutenant dans l'armée active s'il n'est
âgé de 18 ans au moins et s'il n'a satisfait
aux examens de sortie de l'École spéciale
militaire ou de l'Ecole polytechnique, ou s'il
n'a servi pendant 2 ans au moins commi>
sous-officier et suivi avec succès les cours des
Ecoles de Saint-Maixent, Saumur ou Ver-
sailles. Le tiers des emplois vacants, au mi-
nimum, doit toujours étie donné aux sous-
ofticiers. Le numéro obtenu au classement de
sortie de ciiacune de ces écoles détermine le
rang d'ancienneté dans le grade de sous-
lieutenant.
L'avancement des officiers, jusqu'au grade
de colonel inclus, se fait par arme. Tous les
officiers d'une même aiine concourent entre
eux. L'avancement a lieu uniquement à l'an-
ciennet('' et après deux ans de grade de sous-
lieutenant, pour les lieutenants; il a lieu au
choix et à l'ancienneté pour les grades de
capitaine et chef de ])ataillon ou d'escadrons,
et uniquement au choix pour les grades
supérieurs.
En temps de paix, on accorde à l'ancien-
neté les deux tiers des emplois de lieutenant
et capitaine, et la moitié de ceux de chef
de bataillon. Les officiers en non-activité
susceptibles d'être replacés dans la position
d'activité, ont droit à la moitié des vacances
de leur grade.
Poui assurer la régularité dans les nomi-
nations, on a établi des tours : ain.si, pour
les lieutenants promus capitaines, le l^i^tour
AVANCfER.
appartient à laïKnenneté. 1p i" tour au
' lioi\. le 3^ tour à raïuienneté. Ou re»"oni-
uieni"e ensuite de la même manière pour le
1^' tonr. Si l'on a à replacer des ofluiei-s en
non-aetivité. on double les toui-s et on leur
accorde les 2^, 4'' et 6"^ toui-s.
£»i camjHigne. le temps de service exigé
pour passer d'un grade à un autre est réduit
de moitié ; de plus, aucune condition d'an-
cienneté n'est exigée dans les cas ci-aprés :
1° action d'éclat dûment justifiée et acte
Je courage mis à l'ordre de l'armée; 2° lors-
qu'il n'est pas possible de pourvoir autre-
ment aux vacances qui se produisent en pré-
sence de l'eiuiemi. Les ofticiers en campagne
peuvent être promus à un grade supérieur
sans figurer au tableau d'avancement établi
à l'intérieur: de plus, la part du cboi\
augmente, car l'ancienneté n'a plus que la
moitié des grades de lieutenant et de capi-
taine, et tous les autres sont donnés aucboix.
Dans une place de guerre investie, l'avan-
cement aux emplois vacants appartient exclu-
sivement aux militaires ipii lonconrent à la
défense de cette place. Le commandant supé-
rieur d'une place investie peut nommer pro-
risoirement, s'il ^ est colonel ou lieutenant-
colonel, à tous les emplois vacants des grades
inférieurs à celui de dief de bataillon : s'il
est général, il peut nommer de plus aux em-
plois vacants de cbef de bataillon ou d'esca-
drons. Toutes les nominations provisoires
faites par le commandant en cbef ou les
commandants supérieurs des places investies
doivent être ultérieurement confirmées par
des décrets.
AVANCER. Marcber en avant. Faire des
progrès dans une carrière.
AVANCES. Premières démarches, pre-
mières propositions que l'on fait à quelqu'un.
Somme prêtée, payement anticipé ; telles
sont les avances aux militaires allant accom-
plir certaines missions ; les avances autori-
sées pour les familles des prisonniers de
guerre, les avances sur les arrérages de la
pension ou de la solde de réforme (règlement
du 29 mai 1890, art. 21 et 136). En debors
de ces cas, les payements d'avance ne doi-
vent être faits que pour les dépenses sui-
vantes : 1» .solde des troupes de toutes
armes ; 2" services régis par économie ;
3° achats à la commission; 4° transports
par commission, par terre ou par eau ;
5" afTrètement des navires de commerce.
AVAL. Partie d'un cours d'eau qui s'é-
tend depuis l'obsenateur jusqu'au confluent
ou à l'embouclinre.
AVALOIRE. Pièce du bainais sur laquelle
'appuie le cheval de timon pour retenir la
i liarsre.
71 AVANT-GARDE.
AVANT-AVANT. Ancien cri de guerre
servant à aiiinier les combattants et ;ï pro-
voquer l'ennenii.
AVANTAGEUR. Engagé volontaire qui,
dans r:u inée allemande, désire devenir porte-
êpèe fù'hnrich pour subir ensuite l'examen
d'officier. H doit avoir de 17 à 23 ans, pos-
séder le certificat d'études répondant à notre
diplôme de bachelier et avoir le consente-
ment dn chef de corps et du commandant
de la compagnie dans lestpiels il veut entrer.
AVANT-BATAILLE (V. Aranl-qarde).
AVANT-CUIRASSE. Anneau circulaire
en métal qui a pour liut d'empêcher l'a.ssié-
geant de détruire le parapet qui couvre les
parties vulnérables des coupoles. Cet anneau,
dont la partie supérieure est au niveau du
sol, doit descendre assez bas pour qu'un
obus, éclatant dans le massif de béton qui
le précède, ne puisse atteindre la chambre
de manœuvre de la coupole et en rendre le
service impossible.
AVANT-CHEMIN couvert. Terme de
fortification permanente désignant un second
chemin couvert établi au pied des glacis du
premier, qui borde la contrescaspe, ou sur
le bord d'un avant-fossé. Cette espèce de re-
tranchement avancé, qui a pour objet de
permettre à la garnison d'étendre un peu
plus son action, ne peut guère se recom-
mander qu'en avant des forts isoles.
AVANT-FOSSÉ. Second fossé creusé
quelquefois à la queue des glacis d'une en-
ceinte, .soit pour se procurer la terre néces-
saire aux fortifications, soit pour augmenter
les difficultés de la défense. Dans tous les
cas, leur organisation ne peut être admise
que s'ils peuvent être remplis d'eau, afin
d'éviter qu'ils ne sei-vent de refuge à l'as-
saillant qui s'en serait rendu maître. Vauban
les proscrit parce qu'ils entravent les sorties.
AVANT-GARDE. Troupe d'un efifec.tif
relativement faible, qui marche en avant
d'une coloime pour l'éclairer et pour a.ssurer
sa sécurité. La force varie entre 1/4 et 1/6
de l'efrectif du corps auquel elle appartient
et elle comprend des unités de toutes armes
lorsqu'il s'agit d'une colonne qui les com-
porte toutes. L'avant-garde d'une division
comprend un régiment d'infanterie, une bat-
terie montée et une section du génie ;
l'avant-garde d'un corps d'armée est formée
d'une brigade d'infanterie avec laquelle mar-
chent deux batteries montées, une section
du génie et un détachement d'ambulance.
L'avant-garde est fractionnée en plusieurs
échelons ; le plus avancé, ou pointe d'avant-
(jarde, destiné surtout à voir et à avertir, est
d'un faible effectif ; en arrière, un second
échelon, ou têle d'nrant-finrde, correspond
AVANT-GLACIS.
AVARIE.
aux renfort» dans le loinh.it en ordre dis-
persé ; enlin. à une eertaine dislance en
arriére. le jjros de l'avant-parde reniiilil un
rûle analo^'uc à t'chii des soutiens dans le
tondjiit.
La dislan.i- de la tète d'avant-jjarde à la
liHe de la eolonne est variable suivant l'im-
portaii.e de celle-ii : elle est de loOO à
i.OOO mètres ]>our un lialaillon, de 2,500
mètres pour un régiment, de 4 kilomètres
pour une hrigade, de 6 kilomètres pour une
division et de 8 à 9 kilomètres |tour un
corps (i'ainièe.
AVANT-GLACIS. Dans le cas d'un
avant-clicniin couvert, le glacis ijui précède
ce dernier s'appelle avant-glacis.
AVANT-LIGNE. Ensemble des travaux
de fortiliialioii |iassagère exécutés par les
avant-postes de l'assiégeant pour s'établir
solidement sur le terrain qui leur est assigné
en avant de la ligne de combat faisant partie
di' I:i /«/»*• d'inri'stissement.
AVANT-MAIN. Expression de manège,
signifiant la partie du clieval comprenant la
tète, remoluie. le garrot, le poitrail, les
épawli's et les exlièjnitès antérieures.
AVANT-MÉTRÉ. Dans tout travail
soumis à une adjudication publique, ra\ant-
niétré sert à évaluer en cbilbes. suivant leur
natnr.', li-; (pi:iiitités d'ouvrages à exécuter.
AVANT-MUR. Enceinte en maçonnerie
la plus éloignée du corps de place d'une for-
teresse.
AVANT-PARALLÈLE. Pla.e d'armes
intermédiaire innslrnite entre les batteiies
de l'« position et la l''" parallèle, lorsque les
travaux faits entre ces ouvrages ne consti-
tuent pas un appui suftisant pour rétablis-
sement de cette dernière.
AVANT-POSTES. Troupes de protection
destinées à prévenir de toute surpri.se une
lioupe en station et à opposer en cas d'at-
taque une résistance suffisante pour pei-
mettie à cette dernière, soit de se former
pour engager le combat, suit de refuser le
combat. Poui' remplir ces conditions, on
admet : 1° que la force constituant les avant-
postes doit avoir un elfectif atteignant en-
viron le (juart et ipnlquefois le tiers de la
force à protéger ; 2" qu'elle doit être formée
d'unités constituées, liomogènes, pourvues
d'un commandement assurant l'unité de di-
rection ; '.i" que l'ordie ailopté soit analogue
ù la formation normale du combat. Le règle-
ment admet qu'en général le service des
avant- postes doit être assuré : dans un
corps d'armée, par une brigade ; dans une
division, par un régiment ; dans une bri-
gade, par deux bataillons; dans un régiment,
pai un bat.iillon ; dans un bataillon, par
une compagnie ; dans une compagnie, par
une section.
Les différents écbelons des avant-postes
sont : la ligne des sentinelles ou des vedettes,
les petits j)ostcs, les grand'gardes, la réserve
d'avant-postes.
Lorsque le corps qui doit pourvoir à sa
sécurité est inférieur a un régiment, il n'est
pas formé de réserves d'avant-postes. Les
petits postes sont à 200 mètres environ en
arrière de la ligne des sentinelles ; les grand'-
gardes sont à une distance de 500 à 700
mètres de la ligne des petits postes ; la ré-
serve d'avant-postes e.st à une distance de
600 à 800 mètres en ari'ièrc des grand'-
gardes.
Dans la cavalerie, la disposition des
avant-postes est la même que celle de l'in-
fanterie : mais, en raison de la plus grande
facilité que possède le cavalier pour se porter
rapidement en avant, les distances des diffé-
rents échelons sont les suivantes : les petits
postes sont à 600 ou 800 mètres en arrière
de la ligne des vedettes, les grand'gardes à
1200 mètres des petits postes et les réserves
à 2,000 mètres des grand'gardes. Dans tous
les cas, la troupe est placée à une distance
de 2,500 à 3,000 mètres en arrière des
avant-postes.
Ce système d'avant-postes peut être sim-
plifié sur certains points qui sont peu dan-
gereux, ou encore, lorsque l'étendue à sur-
veiller est trop considérable ; dans ces
conditions, on se borne à établir les grand'-
gardes sur les positions mêmes dont on veut
s'assurer la possession, en les organisant
défensivement ; elles s'éclairent alors seule-
ment par une ligne de sentinelles simples,
et les réserves, bivouaquées, se tiennent
piôtes à marcher au premier signal.
AVANT-TRAIN. Véhicule à deux roues
qui sert à remorquer ratïùt d'une bouche à
feu ou d'un caUson de munitions. L'avant-
train des canons de 80 et de 90™ "' est en
ttMe d'acier : il porte un coffre de même
métal renfermant un approvisionnement de
munitions suffisant pour les besoins immé-
diats.
L'avant-train français porte, au-dessus d(î
l'essieu, une tige verticale en fer appelée
crochet'cheriUe om^rière, dans lequel vient
s'engager l'anneau fixé au bout de la crosse
de l'aff'ùt. De cette façon, l'arrière-lrain est
suspendu à l'avant-train et chacun des deux
trains peut prendre, sans entraîner l'autre,
la position que lui font les irrégularités du
sol.
AVARIE. Détérioration survenue à une
denrée, un effet ou un objet quelconcjue,
flepnis sa sortie des mains de l'expéditeur
AVENTURIERS. 73
jusqu'à sa réception par le destinataire : on
donne également le nom d'avarie aux dété-
riorations survenues dans les magasins.
D'après le Code de commerce, le transpor-
teur est responsable des pertes ou avaries
des marchandises qui lui ont été confiées.
En ce qui concerne les transports de la
guerre, en cas d'avarie ou de ditTérence dans
les quantités portées sur la lettre de voiture,
il est procédé, au moment de la livraison ou
dans un délai de 4 jours au minimum, à la
vérification du matériel, en présence du
préposé ou de son représentant, et, en son
alisence. s'il ne se présente pas au jour in-
diqué. Un procés-verbal est dressé, pour
constater cette vérification, par le sous-in-
tendant ou par son suppléant légal (Modèle E.
annexé au traité 22 décembre 1879, J. 3/. ). Ce
procès-verbal indique le montant des pertes
ou avaries à imputer aux compagnies de
rliemins de fer, ou à laisser à la charge, soit
de l'Etal, soit de l'expéditeur. En cas de
désaccord sur la cause, l'importance et l'éva-
luation des avaries, il est procédé à une
expertise. Le récéfiissé de l'expédition, donné
par le destinataire au dos de la lettre de
voiture, doit faire mention des conclusions
du procés-verbal. Si les pertes ou avaries
concernent les officiers et autres, à qui est
réservée la faculté d'user des transports de la
guerre, elles sont constatées suivant les
régies du droit commun et le montant est
payé directement aux intéressés par les com-
pagnies.
AVENTURIERS. Expression s'appli-
quant à des bandes militaires formées d'un
ramassis d'hommes de toutes les nations,
.servant indifféremment à pied ou à cheval,
pour et contre le premier venu qui leur
offrait le plus d'avantages. Depuis Louis
le Jeune, où il en est question pour la pre-
mière fois en Kraiice, ces bandes constituiTcnl
les éléments essentiels des troupes de guerre
jusqu'en 1370, époque où l'on créa les pre-
mières troupes vraiment régulières.
AVERTISSEMENT. A\is que le rap-
porteur d'un conseil de guérie est tenu de
donner à un condamné au moment de la
lecture du jugement pour le prévenir qu'il a
24 heures pour se pourvoir en revision
contre ce dernier.
AVEU. Déclaration par laquelle on re-
connaît avoir fait une chose. L'aveu judi-
ciairi' est cette déclaration faite en justice et
tient lieu de preuve contre celui qui l'a re-
connu, mais il ne peut être divisé et doit
être accepté dans son ensemble. Il ne peut
être révoqué, si re n'est pour une erreur de
fait. L'aveu exlrajudiciuire, qui est fait hors
justice, n'a pour ainsi dire aucune valeur.
AVIS.
AVEUGLE. Celui (fui est privé de l'usage
de la vue. Lorsque c-lte infirmité a été con-
tractée dans un service commandé, ou à l'oc-
casion du service, elle donne droit, aux mili-
taires qui eu sont atteints, à une pension de
l''" classe, c'est-à-dire au tarif maximum,
augmenté de 20 p. 100 pour les officiers et
df 30 p. 100 pour les hommes de troupe
(V. Penaions iiouv blessures ou iiifirmités).
AVIATION. S.\stème de locomotion an-
cienne, basé sur l'emploi d'un véhicule plus
lourd que l'air en imitant le vol des oiseaux.
C'est le principe contraire à celui des ballons.
De nombreux appareils d'aviation ont été
expérimentés depuis la plus haute antiquité.
Les principaux appareils de ce genre, dont
nous devons donner ici une idée, au même
titre que les ballons, sont groupés sous le
nom de : aéroplanes, Itélicoptères, orthoptères
ou oiseaux mécaniques ; tous sont actionnés
par des moteurs mécaniques légers.
Les aéroplanes sont des surfaces à peu
prés planes, faiblement inclinées sur l'ho-
rizon et poussées en avant jiar des propul-
seurs qui sont, en général, des hélices.
Les hélicoptères se soutiennent à l'aide
d'hélices dont les axes différent peu de la
verticale.
Enfin, les orUwptéres ont pour organes
principaux des surfaces animées de mouve-
ments sensiblement verticaux et généralement
alternatifs : on y range les ailes artificielles
et les surfaces à mouvements de queue de
poisson .
Les oiseaux mécaniques, mus par des res-
sorts ou par l'air comprimé, n'ont pas donné
de résultats satisfaisants. Pas plus que les
hélicoptères, ils ne paraissent pouvoir être
exécutés en grand.
Jusqu'à présent, les appareils d'aviation
n'ont pu résoudre le problème de la naviga-
tion aérienne et les reclierches à ce point de
vue se portent particulièrement sur les bal-
lons.
AVIRON. Rame ; espèce de pelle en bois
qui sert à faire marcher les barques, les ca-
nots et autres embarcations légères.
AVIS. Opinion; conseil; avertissement.
Dans l'armée, les avis de mouvement de
troupe, les avis de passage, les avis d'expé-
dition, etc., sont des documents qui ont pour
but d'avertir les intéressés, soit de mouve-
ments ou de passages de troupe, soit d'ex-
pédition de matériel, afin qu'ils puissent
prendre leurs mesures en conséquence.
Dans toute cassation ou rétrogradation,
tous les supérieurs hiérarchiques du capi-
taine de l'inculpé, qui a fait le rapport, don-
nent leur avis motivé ; il en est de même
pour les plaintes en conseil de guerre ou en
AVISO.
74
AZAPES.
conseil de discipline. Ces avis expliquint ou
notent la punition à infliger ou la plainte.
Au lonseil de guerre, les jupes donnent leur
avis à huis clos, à haute voix, en commen-
çant par le grade le moins élevé. Le noml)re
des réponses positives ou m^galives aux
questions posées motivent le prononcé du
jugement.
AVISO. Petit navire d'une marche rapide
et d'allures légères, que l'on emploie à porter
les avis, les ili'péclies. les paquets, etc.
AVITAILLEMENT. Action de pourvoir
de vivres el de munitions une place forte,
un eainp, un vaisseau.
AVOCAT. Celui dont la profession est de
plaider en justice. Les militaires ou autres
individus justiciables des conseils de guerre
ont le droit de prendre pour défenseur un
avocat, ou un avoué, ou un militaire, ou
même enlin un de leurs parents ou amis, à
condition de le faire agréer par le président.
Si l'accusé ne fait pas choix d'un défenseur,
il lui en est désigné un d'office.
AVOINE. L'avoine est une plante de la
famille des (jraminccs, où elle constitue le
type des nvenacées. Le fruit est un cariopse,
c'est-à-dire un fruit sec ou grain dont le
principe est adhérent à la graine. L'avoine
est une des céréales les plus nécessaires à
l'armée, pour la nourriture des chevaux.
Elle y est très estimée à cause de ses pro-
priétés excitantes, stimulantes, susceptibles
de permettre le développement de Vénernie
dans l'animal, en même temps qu'elle
fournit tous les principes d'une l)onne ali-
mentation.
L'avoine pré.sentée en livraison pour les
chevaux de l'armée doit remplir les condi-
tions suivantes : être de bonne qualité, per
santé, bien sèche, et couler facilement entre
les doigts ; son écorce doit être mince, bril-
lante et lustrée, sans rides ; son amande
.serrée, lilanche et laissant, quand on l'écrase
dans la bouche, une saveur agréable et fari-
neuse ; versée dune certaine hauteur sur
une surface dure, elle doit rendre un bruit
sec. Elle doit être exempte île mauvaise
odeur, d'avarie ou d'altération quelconque ;
homogène, c'est-à-dire non mélangée de
graines d'essence, de provenance et de ré-
eolle différentes, non plus que de graines
étrangères à sa production; en un mot, être
propre de tous points à faire un excellent
service.
AVOIR la masse. Excédent des recettes
sur les dépenses de la masfie hnliiHilurlle.
Cet avoir est la propriété de l'homme ; il
lui est pa\ é intégralement lorsqu'il quitte le
service actif.
AVOUÉ. Officier ministériel dont les fonc-
tions consistent à représenter les parties de-
vant les tribunaux et à faire en leur nom
toutes les procédures nécessaires. Au moyen
âge, ce terme s'appliquait à des personnes
chargées de défendre les droits de l'Église,
soit devant la justice, soit aussi en condui-
sant à la guerre les vassaux des évoques et
des abbés.
AXE. Ligne droite qui passe parle centre
d'un corps et sur laquelle il tourne. Ce
terme a de nondireuses acceptions dans le
langage militaire, mais toutes peuvent s'ex-
pliquer par la d('finition précédente. Exemple :
axe tactique, axe d'alignement, etc.
— de rotation des projectiles. Pour
tous les projectiles, aussi bien sphériques
qu'oblongs, il faut créer un mouvement de
rotation autour d'un axe bien déterminé, en
vue d'éviter les déviations et d'obtenir la
justesse du tir. Ces déviations sont moins
prononcées lorsque la rotation du projectile
s'exécute autour d'un axe dirigé dans le sens
môme de son mouvement général. Enfin, il
parait plus aisé, au premier abord, de don-
ner, autour d'un axe bien dirigé, un mou-
vement de rotation régulier au projectile.
AXIOMES de guerre. Principes do
guerre d'une vérité évidente, dont un certain
nombre sont ci'lèbres et fort connus.
AXONGE. Graisse de porc fondue et
passée à travers un linge ; sert à la fabrica-
tion de la graisse nécessaire pour l'entretien
des armes.
AZAGAYE. Espèce de lance employée par
les Stradiots ; longue de 4 mètres environ,
s<m fer avait deux pointes, l'une forte et
allongée, l'autre simple.
AZAINE. Ancienne dénomination du
trompette de l'armée.
AZAPES. Ancienne milice turque, levée
en Anatolie et employée à la garde des villes
conjointement avec les troupes régulières.
BABORD.
75
BAGUETTE.
B
Bâbord. Cùté gamhe d'un navire.
BABORDAIS. Nom donné aux matelots
qui sont momentanément de service à bâbord.
BAC. Grand bateau plat glissant le long
d'une cinquenelle. qui sert à le faire mou-
voir, et destiné à assurer la communication
entre les deux rives d'un cours d'eau sur le-
quel il n'existe pas de pont dans le voisi-
nage. On le fait passer d'une rive à l'autre
en halant, sur une cinquenelh' tendue en
travers du cours d'eau. Deux fourches fixées
contre le bordage d'amont du ])ateau servent
d'appuis à la cinquenelle. Ce système ne
peut être employé que sur les cours d'eau à
faible courant.
— à traille. Dans le bac à traille, ou
simplement traille, la cinquenelle traverse
le fleuve sans toucher l'eau. La portière, ou
radeau qui forme la traille. est réunie à la
cinquenelle à l'aide d'une corde ou dune
chaîne, terminé^ par une poulie double,
dont l'un des galets roule sur la cinquenelle
et l'autre sur la bride formée par la corde
ou la chaîne. Le mouvement est dû à l'ac-
tion du courant, lequel agit obliquement sur
la traille, qu'un gouvernail maintient dans
cette position oblique.
— à vapeur. La traction de certains
bacs importants, surtout vers l'embouchure
des fleuves, se fait au moyeu de remor-
queurs à vapeur; mais, en général, dans ce
cas, il est plus avantageux de placer la ma-
chine à vapeur sur le bac lui-même.
BACËLE. Étendue de terres formant un
fief de degré inférieur ; origine du mot
bachelier feudataire.
BACHE. Espèce de couverture en forte
toile, parfois goudronnée, dont on recouvre
les wagons ou les voitures pour mettre leur
chargement à Tabri des intempéries.
BACHELIER d'armes ou BAS cheva-
lier, (ientilhomme qui, dans ses débuts,
servait sous les ordres d'un autre noble,
pour apprendie le métier des armes.
BACHEVALEUREUX. Vieux mot fran-
çais signifiant fiiierrier, brave, valeureux.
BACHI-BOUZODK. Mot turc signifiant
tête brisée : s'applique aux soldats irrégulieis
de l'armée turque. Ils sont indisciplinés,
mais braves, et servent aussi bien dans l'in-
fanterie que dans la cavalerie.
BACHOT. Petit bateau, ordinairement à
fond plat,
BACINET. Espèce de casque d'infanterie
employé au moyen âge ; il n'avait ni gor-
gerin ni rrâfe et, en général, pas de visière.
BACULE. Machine de guerre du moyen
âge, consistant en caisses suspendues et rem-
plies de pierres, que l'on renversait à vo-
lonté sur l'ennemi cherchant à escalader les
remparts.
BADELAIRE ou BAUDELAIRE. Sa-
bres à deux tranchants, .'i lame courte et
large, re^'ourhé brusquement à la pointe.
BAGAGES. Efi"ets de toute nature, y
compris les armes et les munitions, em-
portés par les soldats en campagne. On ap-
|)elle menu bagage celui qui peut être porté
par l'homme et gros bagage celui qui ne
peut être transporté que par des bétes de
somme. Lorsque les militaires voyagent par
les voies ferrées, isolément ou en détache-
ment, ils ont droit au transport gratuit de
30 kilogr. de bagage, indépendamment de
celui qu'ils portent sur eux.
BAGARRE. Rassemblement tumultueux,
encombrement.
BAGUE. Terme de guerre usité jadis aux
lieu et i)lace de bagages. Ce terme s'est con-
servé seulement dans cette locution : sortir
d'une place vie et bagues sauves, c'est-à-dire
avec la faculté d'emporter ses bagages avec
soi.
BAGUETTE. Verge, petit bâton très
mince. L'une des peines corporelles en usage
dans l'armée française, avant la Révolution,
consistait à faire passer l'homme, qui s'était
rendu coupable de certaines fautes contre la
discipline, entre deux haies de soldats qui
étaient armés de baguettes de saule ou d'o-
sier et qui frappaient le condamné à mesure
que celui-ci passait devant eux. Cette peine
existe encore dans quelques armées étran-
gères.
— de fusée. Baguette attachée à une
fusée volante pour la faire monter en ligne
droite.
— de fuslL Tige en acier trempé et re-
cuit, qui sert à nettoyer et à décharger
l'arme. La tète présente un trou fraisé à la
partie supérieure, et l'extrémité inférieure
est filetée, afin qu'on puisse y adapter le la-
voir et aussi pour pouvoir la fixer dans le
taquet-écrou. Une fente, pratiquée dans la
tète de la baguette, permet l'introduction
de la lame du tournevis. Avant l'adoption
des armes se chargeant par la culasse, la
BAHUT.
71)
baïonnette.
baguette servait ;i liourrer les armes se ihar-
geant pur la luuirhe.
— de tambour. Petits liàtons courls, eu
liois (iiir. a\ei- lesquels on bat le tambour.
BAHUT. «AilTre servant autrefois à re-
i-evoir les bagages des troujies et les muni-
tions (le guerre. Hemplacé actuellement par
le fourgon.
— (mar à). Disposition en faveur en
Alleniai.'nr et eonsistant à eouronner l'e.scar/jp
par un mur qui s'élève à 1"',20 au-dessus
du pied du talus extérieur, en laissant en
airière un chemin des rondes de 1 mètre de
largeur. Cette disposition est mauvaise, car
elle constitue un couloir encaissé et enfilé,
en même temps qiu' facilement destructible.
BAI. Se dit de la robe des cbevaux tirant
sur le rouge brun, mais ayant la crinière et
la queue noires. Il y a le bai brun, le bai
cerise, le bai cbàtain, le bai clair et le l)ai
doré.
BAIGNOIRE. Récipient en zinc dans
lequel on prend des iiains. Les baignoires
nécessaires aux intirnieries sont fournies par
le service de l'intendance.
BAIL. Contrat par liHjuel une personne
s'oblige envers une autre personne fi la faire
jouir d'une cbose pendant nn certain temjjs
et moyennant un certain prix (V. (]ode civ.,
art. 1714 à 1 731).
En ce qui concerne l'administration de la
guerre, les baux sont passés do gré à gré
entre celle-ci et le propriétaire de la ci)Ose
louée, lis sont dressés sous seing privé par
les sous-intendants militaires, de concert
avec les ciiefs du génie. Ils doivent exprimer :
1° la date du procès- verbal ; 2" la décision
ministérielle approbative de la proposition
de location ; 'i'^ la description sommaire de
la cbose louée ; 4" le service pour lequel la
location est faite et la destination particu-
lière de la cbose louée ; o° la durée du bail ;
6» le prix du loyer, l'époque des payements
et toutes les conditions de la location. La
prise de possession s'efTectuc au moyen des
états de lieux ou inventaires dressés contra-
dictoirement par un adjoint du génie et par
le bailleur.
BAILLE. Ancien mot signifiant mcur-
Irièn-, ou quelquefois aussi un ouvrage
nrnnn: couvrant un avant-poste, une porte
ou une route.
BAILLI. Officier royal d'épée qui ren-
dait la justice dans un certain ressort. (Jffi-
rier de robe qui rendait la justice au nom
d'un ^eigneui'. (^es titres ont été abolis en
I7s'.t.
BAIN. Immersion du corps dans l'eau.
Hes dispositions sont prises, dans les corps
de troupe, pour que les liommes puissent
prendre des bains cbauds en iiiver et des
bains froids en été.
Ordre de cbevalerie anglais créé en 1399
et destiné à récompenser les services civils
et militaires. 11 comprend des grands-croix,
des commandeurs et des compagnons.
— de mer. Les militaires envoyés aux
bains de mer sur la proposition des médecms
traitants sont divisés en deux catégories : la
première comprend les iiommes débiles cbez
lesquels on ne cbercbe qu'à stimuler l'orga-
nisme, les convalescents, etc., qui sont mis
en sub.sistance dans un corps du littoral; la
deuxième comprend les malades exigeant des
soins et un régime particuUer, qui sont
hospitalisés. Les militaires de la première
catégorie reçoivent une lation journalière de
vin.
BAÏONNETTE ou BAYONNETTE.
Lame d'acier pointue que l'on fixe au bout
du fusil pour transformer ce dernier en arme
de main sans empêcher le tir. On prétend
qu'elle tire son nom de Bayonne, où elle
aurait été inventée pendant le siège de cette
ville en 1523 ; mais en réalité, on se servit
d'armes de ce genre bien auparavant, à
l'origine même en attachant des couteaux
au bout du fusil. La première baïonnette
régulière était à douille, c'est-à-dire pourvue
d'un manche de fer creux servant à la fixer
au fusil. Ce fut Vauban qui en généralisa
l'usage en France en 1703, et elle fut main-
tenue en usage, sauf quelques modifications,
jusqu'en 1866. A cette date, l'adoption du
chassepot fit remplacer la baïonnette par le
sabre-baionnetle, sorte de sabre court, très
affilé et très tranchant dont la lame, en
forme de yalagan, se fixait au fusil par un
système de ressort. Mais en 1873, le sabre-
baïonnette trop lourd et trop flexible, fut
remplacé dans le fusil Gras modèle 1874
par Vèpde-baionnelti', à lame triangulaire, à
dos plat, sans pans creux, avec poignée en
bois de noyer au lieu d'être en laiton. En
outre, par suite d'une diminution de 5'""»
de longueur dans la lame , l'épée-baïon-
nette était plus légère et plus rigide que le
sabre-baionnetti'. Enfin, pour le fusil mo-
dèle 1886, on a adopté une épèe-bdionnctic
à lame quadraugulaire, avec poignée en
bronze de nickel : cette nouvelle épée, bien
qu'aussi résùstante que la précédente, est
beaucoup plus légère.
La baïonnette, qui jouait un grand rôle
dans lequel excellaient les Français à l'époque
des fusils à tir peu rapide et à faillie portée,
a bien perdu de son importance avec les fu-
sils à tir rapide et à longue portée, qui ne
l)erniellroiil que rarement le corps à corps.
— au canon. Commandement qui s'ext'--
BALAFRE.
l'ute eu trois mouvements pour fixer la
baïonnette au bout du fusil.
BALAFRE. Blessure longue faite au
visage par une arme blanche. Cicatrice qui
reste quand la blessure est guérie.
BALAI, l'itensile fait de menues tiges
de bouleau ou de paille de riz, que l'on
emploie pour ramasser les ordures éparses.
Les balais employés pour la propreté des
chambres de troupe sont achetés en compte
des ordinaires. Les balais d'écurie sont ache-
tés au compte de la masse de harnachement
et de ferrage.
BALANCE. Instrument qui sert à peser.
Elle se compose de deux plateaux suspendus
aux deux extrémités d'un levier à bras
égaux, appelé tléau. In cylindre d'acier,
passant à angle droit au milieu du fléau, en
forme l'axe; il est taillé eu biseau, de façon
à présenter à sa partie inférieure une arête
tranchante appelée couteau , sur laquelle
porte tout le poids du fléau. Le couteau
pose sur un plan d'acier poli qui porte le
nom de chape. A chacune des extrémités du
tléau se trouve un autre couteau dont
l'arête est terminée en haut, et sur lequel
repose le crochet de suspension du plateau.
Les corps de troupe sont pourvus de ba-
lances à bras égaux pour peser les denrées
destinées aux ordinaires. Ces balances sont
au nombre de trois par régiment d'infan-
terie, de deux par bataillon de chasseurs à
pied et de deux dans les régiments de cava-
lerie.
BALAYAGE. Action de balayer. Les ba-
layages de ciiambres de troupe, des corri-
dors et des escaliers des casernes, ainsi que
des écuries des chevaux dans les quartiers,
sont une mesure de propreté indispensable au
point de vue de l'hygiène et de la salubrité.
Tous ces locaux sont balayés au moins une
fois par jour, immédiatement après le réveil,
et, en outre, dans la journée, chaque fois
que c'est nécessaire.
BALDAQUIN. Espèce de dais d'où tom-
bent des rideaux. Ouvrage d'architecture en
marbre ou en bronze, imitant un dais : tels
sont les baldaquins des Invalides et du Val-
de-Gràce.
BALISE. Marque très apparente placée
sur un écueil, un banc de sable ou tout
autre obstacle à la navigation, pour avertir
les marins, et leur indiquer les passes. Elle
consiste le plus souvent en un baril fixé à
une barre de fer plantée verticalement sur
le point à éviter, ou encore en bouées flot-
tantes.
BALISER. Marquer par des balises un
banc, une passe, etc.
BALISTAIRE. Soldat qui recevait les
BALISTIQUE extériecbe.
balisles. Officier romain chargé de la conser-
vation des machines de guerre.
BALISTE. Machine de guerre des Grecs
et des Romains, servant à lancer des pierres,
des flèches ou autres projectiles pouvant
peser de 50 à 100 kilogrammes, à une dis-
tance pouvant aller jusqu'à 500 mètres.
C'était une sorte d'arbalète de position, qui
communiquait au projectile une impulsion
énergique par la détente brusque d'un arc
de grandes dimensions, dont les cordes de
boyaux ou de crin étaient bandées au moyen
d'un treuil nui par plusieurs hommes.
BALISTIQUE. Étude du mouvement des
projectiles. Eu ce qui concerne l'artillerie,
cette étude se divise en deux parties : la
balistiquf intérieure, qui a pour objet l'élude
des lois du mouvement des projectiles dans
l'intérieur des bouches à feu, et la balistique
extérieure qui s'occupe de l'étude des lois du
mouvement des projectiles depuis leur sortie
de la bouche à feu jusqu'à leur point de
chute.
BALISTIQUE intérieure. Pour arriver
à déterminer la loi du mouvement des pro-
jectiles dans l'intérieur du canon, il faudrait
connaître la valeur de la tension des gaz de
la poudre enflammée dans le canon, c'est-à-
dire la loi de production de ces gaz et la loi
suivant laquelle ils agissent sur le projectile.
Or, les lois de la production sont trop peu
connues pour qu'on puisse espérer obtenir ce
résultat par le calcul. Aussi, on a dû s'en
rapporter à l'expérience, notamment pour
calculer la vitesse initiale des projectiles.
BALISTIQUE extérieure. Si le pro-
jectile lancé dans l'espace n'était sollicité
que par sa première impulsion, il irait en
ligne droite ; mais il est soumis en même
temps à la pesanteur, de sorte que sa tra-
jectoire, c'est-à-dire la ligne décrite par son
centre de gravité, est une ligne courbe. Une
troisième cause vient encore modifier le
mouvement du projectile ; c'est la résistance
de l'air. Pour déterminer la trajectoire des
projectiles dans l'air, il a été nécessaire, au
préalable, de la déterminer dans le vide,
puis d'examiner les modifications qu'apporte
à cette trajectoire la résistance de l'air et la
forme extérieure des projectiles. On a été
amené ainsi à reconnaître que la forme ex-
térieure la plus favorable au mouvement
des projectiles dans l'air, est la forme cylin-
dro-ogivale, mais que pour éviter le mouve-
ment de culbute du projectile autour d'un
axe perpendiculaire au plan de tir, il est in-
dispensable de lui imprimer un mouvement
de rotation autour de son axe longitudinal.
L'effet de cette rotation est d'augmenter la
stabilité du projectile et de ramener con-
BALISTITE.
BALLE DE FUSIL.
stamniont l'axe de figure dans le voisinage
de la langi'nte en ipnpriniant à la preniii^rc
de ces deux droites un niou\ fuient de rota-
lioii autouf de l;i seconde. Ce mouvement
est produit par les rayures iiiléritures du
lanon. (tu a déterminé, par le calcul, que la
trajectoire des projectiles de forme cylindre-
ogivale, est la suivante : 1° elle est une
ligne à double courbure ; 2° le projectile
tourne avec une grande vitesse autour de
son axe de ligure ; 3" l'axe de figure tourne
lui-même lentement dans l'espace autour de
la taiiireiite.
BALISTITE ou BALLISTITE. Poudn
sans fumée adoptée pour le fusil d'infanterie
italien. Cette poudre est fabriquée par
M. Nobel et on n'en connaît pas la compo-
sition exacte. D'après le brevet, cette sub-
staiii'c est une matière coinée, formée de
nitro-u'ivcérine, de nilro-ccllulose et de cam-
phre, dont les proportions peuvent varier
dans des limites assez étendues. D'après un
autre lircvet, il n'est plus (jueslion de cam-
phre. Cette poudre ne produit presque pas
de fumée, est progressive et ne laisse i)as de
résidus.
La l)aUstite a également été essayée en
Italie pour les canons de campagne, les ca-
nons de moyen calibre et les canons à tir
ra()ide, mais on n'est pas encore lixé sur les
résultats des expériences.
BALLAST. Matériaux à peu près incom-
pressibles dont est composée la partie supé-
rieure des chaussées des voies ferrées. Le
ballast a pour objet de répartir, sur une
grande surface, la pression que les trains
exercent sur les traverses, et de maintenir
celles-ii dans un milieu suffisamment résis-
tant pour conserver à la voie toute la stabi-
lité désirable ; il sert, en outre, à assurer le
drainage permanent de la voie, et, par suite,
sa conservation. Ce ballast se compose géné-
ralement de sable et de gravier. 11 est posé
sur deux couches : la première, destinée à
supi)orter les traverses; la seconde, à les
maintenir en place. L'épaisseur totale des
deux couches est d'environ 50 centimè-
tres.
BALLE de fusil. Projectile généralement
en ploiiil), lancé par une arme à feu porta-
tive ou faisant partie de quelques projectiles
d'artillerie.
Métal. Le plomb a de tout temps été le
métal préféré à cause de sa malléabilité et
de sa grande densité. Mais depuis l'adoption
des armes à tir rapide et de petits calibres,
pour éviter l'i-niploinbage des rayures qui
nuirait à la justesse du tir, on a d'abord
cni|iloyé divers procédés pour donner plus de
dureté an [ilomij (liié, durci), puis on l'a
enveloppé d'une enveloppe métallique très
mince faisant corps avec elle, et générale-
ment en acier, en cuivre, en nickel ou en
maillecbort. Cette chemise, permettant des
rayures à pas progressifs, augmente la puis-
sance de pénétration.
Forme. La forme spliérique a été consi-
dérée longtemps comme la plus favorable à
la justesse du tir. Mais lorsqu'on voulut
augmenter la portée, on reconnut qu'il fal-
lait augmenter la masse du projectile, afin
de mieux conserver la vitesse. On fut ainsi
amené à des calibres considérables et inad-
missii)les ; de sorte que, pour la réduire sans
diminuer la niasse du projectile, on fut con-
traint d'allongei- celui-ci, puis de lui impri-
mer un mouvement de rotation, ainsi que
cela a été démontré en balistique. On rei'on-
nut alors la nécessité des raijures pour assu-
rer la justesse du tir, et par suite on adopta
le principe du forcement de la balle, à la-
quelle on donne une forme cylindro-ogivale,
avec évidenient au culot, nécessaire pour
pei'mettre d'allonger la balle, qui, pour
mieux se diriger dans l'air, devait avoir
environ trois calibres de longueur. Cet évi-
dement fut supprimé avec les calibres ac-
tuels. La forme allongée de la pointe est
favorable à la conservation de la vitesse,
mais reste sans influence sur la précision.
On a employé successivement pour le fusil
modèle 1874 trois balles de forme différente,
les deux premiers modèles en plomb dur de
24'""',5 et 25"°', 3 de longueur, le dernier
en plomb durci de 25"'™, 3 de longueur. La
balle modèle 1883 présente un méplat de
gmm (|g diamètre, afin de lui conserver le
poids de 25 grammes et la longueur niaxima
de 27™'", 75, tout en employant le plomb
durci à 5 p. 100 d'antimoine (fig. 23).
Fig. 23. Fig. i!4.
Fig. 25.
La balle du fusil modèle 1886, en plomb
durci, est enveloppée d'une chemise en
mailleciiort ; elle pèse 15 grammes et a
30""" de long. Clle porte à l'avant un raé-
BAL&ON.
79
BANDAGE.
plat pour empêcher les cartouclies placées
dans le magasin de faire explosion accidea-
tellemeut (/»;/. 2i).
— de revolver (/iy. 23). Évidée à l'ar-
rière, lougue de lo™"" et du poids de
11?',6.
— à feu ou lumineuse. Projectiles
lancés au uio\en do mortiers jiour éclairer
le terrain pendant la nuit dans les sièges et
reconnaître les travaux de l'adversaii-e. Leur
portée maxima est de 1200 mètres, leur
durée moyenne de combustion de 6' environ,
leur rayon moyen déclairage de 300 à
400 mètres.
BALLON. Projectile employé jusqu'en
179:2 dans la défense des places, tiré au
moyen d'un mortier et consistant eu un sac,
globe ou cylindre, rempli de petites bombes,
grenades, balles à feu, etc.
BALLON. Enveloppe mince, aussi légère
et aussi solide que possible, renfermant un
(jaz plus léger que l'air et que l'on rend
imperméalile au moyen d'un venim pour ne
pas laisser échapper le gaz. C'est le ballon
qui sert de moteur pour enlever la nacelle
dans l'atmosphère. L'étoffe est coupée par
bandes étroites aux deux bouts et plus lar-
ges au milieu, ''appelées fuseaux. Ceux-ci
sont réunis par des coutures que l'on aplatit
et que l'on recouvre d'une nouvelle couche
de vernis, pour ne laisser aucun passage à
l'air. La partie supérieure du ballon est
munie d'une soupape foimée de deux cla-
pets, que des liges en caoutchouc tiennent
fermés et que l'on peut ouvrir de la nacelle;
la soupape est destinée à donner passage au
gaz, quand on veut atterrir. Pour permettre
de remplir le ballon et aux gaz dilatés de
s'échapper, celui-ci présente à sa partie in-
férieure un orilice béant auquel on donne le
nom d'appendice.
Le mot de ballon employé pour les pre-
miers appareils aérostatiques qui étaient de
forme sphérique, a été conservé, bien qu'on
ait donné depuis des formes très différentes.
Un l'emploie également dans le sens d'aéros-
tal. La forme spliérique est préférable pour
les ballons caiitifs, et la forme allongée pour
les ballons dirigeables. Le ballon est enve-
loppé dans un filet, qui a pour but de répar-
tir uniformément sur toute la surface supé-
rieure du ballon la pression du poids que
celui-ci doit supporter, et en même temjis
d'augmenter la résistance de l'enveloppe
contre l'expansion des gaz.
Les ballons libres peuvent être employés
par une place assiégée pour communiquer
avec l'extérieur, ainsi qu'on l'a fait pendant
le siège de Paris en 1870-71, mais on ne
parvicndi'a à faire communiquer le reste du
|ia_\s avec une pUvce assiégée qu'au moyen
de ballons dirigeables, lorsqu'on aura pu
réaliser pratiquement la direction des aéros-
tats.
Les ballons captifs peuvcntservir d'oftser-
valoires aussi bien dans les villes assiégées
que pour les opérations en rase campagne.
Ce ser\'ice est assuré, eu France, par des
compagnies du génie (V. Aèrostiers).
BALLOT. Petit paquet d'effets recouvert
d'une enveloppe en toile. Au moment de la
mobilisation, les hommes de troupe confec-
tionnent cha>'un un petit ballot contenant
les effets qui leur appartiennent. Ces ballots
sont licelés, étiquetés, puis placés dans des
sacs hors de service. Ils sont ensuite déiiosés
au magasin du corps pour être retirés une
fois la guerre terminée. De même les réser-
vistes et les territoriaux allant accomplir
une période d'instruction, font de petits bal-
lots avec les effets civils qui ne peuvent
être utilisés avec la tenue militaire ; ces bal-
lots sont déposés au magasin de la compa-
gnie, et sont rendus à leurs proi)riëtaires
respectifs à la tin de la période d'instruction.
BALZANES. Taches blanches entourant
l'evti'éniité des jambes d'un certain nombre
de chevaux.
BAN. Roulement de tambour destiné à
annoncer qu'il va être fait une proclamation
ofticielle, telle que la reconnaissance d'un
officier nouvellement promu devant la troupe
qu'il devra commander, la remise des insi-
gnes de la Légion d'honneur, etc. Le roule-
ment fait pour annoncer la proclamation est
appelé ouverture du ban ; celui qui indique
qu'elle est terminée est appelé fermeture du
ban.
On désignait autrefois sous le nom de ban,
la convocation publique adressée par un sou-
verain à ses vassaux pour le service mili-
taire, et, par extension, ce nom fut appliqué
à la réunion même des individus ainsi con-
voqués. Sous la féodalité, le ban se compo-
sait des possesseurs de liefs qui relevaient
directement du roi, et l'arrière-ban de ceux
qui se trouvaient sous la dépendance des
seigneurs.
BANC. Siège composé d'une planche ou
d'un madrier et de quatre pieds , le plus
souvent réunis par des traverses. Il en existe
dans toutes les chambres de la troupe. Ils
sont fournis et entretenus par le service du
génie.
BANCAL. Sabre recourbé fort en usage
sous la République et le premier Empire.
BANDAGE. Lien, bande ou appareil ser-
vant à maintenir un pansement, ou une
hernie, ou une fracture. On les divise, sous
le rapi)ort de leur construction, en bandages
BANDE
80
BANGE (système de).
sini|ilt's, luuida;jt's coniiioscs et banda^'cs iiié-
«•aiiiqiit's. Los hiindaiifs ximplcx roiisistciit en
une seule liande nu pièce de linije que l'on
ajuste de dilléreiiles inaniéies, suivant l'exi-
jienee des cas. Les bnmUujvx composés sont
formés de plusieurs pièces de Un'^e réunies
ensemble, soil par des coutures, soit autre-
ment ; ils comprennent les bandages en
eroi\, en T, en fronde, en gaine et en
bourse. Les bandnju's mécaniques sont des
appareils chirurgicaux qui ont des destina-
tions tout il fait spéciales, soit pour les her-
nies, soit pour les fractures, etc.
Les bandages herniaires nécessaires aux
militaires des corps de troupe, sont délivrés
par les iiùpitauv inihlaires et les hospices
civils, sur la proiluction d'un bon signé par
Je mèdecin-major. chef <le service.
— des wagons. Partie de la loue des
w.-igoiis c(ui frotte dircclcnient sur les rails;
elle pii-.si'i|r UNI' foinie tronconique et est
miMiic (runc siidli'j du houdin.
BANDE. Troupes irrégulières en usage
dans les guei'res du moyen âge, où elles fu-
rent lonnues sous les noms de routicTs,
d'arcnluriers^ de nialandriiis, de braban-
riins, de cotereaux, etc. Aux XIV", XV siè-
cles, on les appela imindes compagnies, bandes
noires, lansquenets, etc. (Quoique composées,
selon l'expression de Brantôme, d'hommes
de sac et de torde, ces corps n'en furent pas
moins d'une grande utilité, et on les vit
ligurer dans les armées, même après l'orga-
nisation de l'infanterie régulière de Fran-
çois l'^'' et de Henri II. ïous le nom de lé-
gions provinciales ; mais elles ne disparurent
entièrement qu'après les guerres de religion,
sous Henri IV, qui en forma plusieurs régi-
ments.
Un grand nombre d'effets de grand (-qui-
jH'inent ou de harnachement sont formés
d'une bande de cuir, (jui entre sous le nom
de bantle dans la composition et la nomen-
clature de ces effets.
— à pansement. Morceau de toile de
|)cu de largeur cl d'une grande longueur,
qui vert a piiiiser les plaies.
BANDEAU, bande d'étoffe plus ou moins
èjiaisse qu'on met sur les yeux de quelqu'un
pour l'empécher de voir. Le bandeau est
employé pour les parlementaires ennemis
lorsqu'ils sont autorisés à franchir la ligne
lies seiitiiiellcs.
BANDER. Tendre, s'employait comme
synonyme d'armer, pour l'arc, l'arbalète et
le mousquet ; actuellement on dit encore
bander un landjour, <:<■ qui signilie tendre
ses cortla^rcs.
BANDEREAU. Cordon qui sert à porter
une trompette en bandoulière.
BANDEROLE. Flamme que l'on met
comme oi'nement à différentes choses. On
désignait ainsi sous ce nom une espèce de
Ijaudrier cfui était attaché à la giberne.
BANDIÈRE (front de). Front d'une
armée rangée en bataille sur une ligne
droite. C'est aussi le terrain qui s'étend eu
avant du front d'une troupe campée ou bi-
vouaquée en ligne, sur laquelle les soldats
forment les faisceaux. Le front de bandièrc
a, dans ce cas, la même étendue que la
ligne de bataille, et lui est parallèle. iMais
dans le cas où l'espace est resserré et où les
conditions tactiques l'exigent , la troupe
peut être campée ou bivouaquée en (îolonne,
et, dans ce cas, le front de bandière ne com-
prend ({lie la face tournée vers l'ennemi.
BANDON. D'où vient le mot abandon,
est un \icu\ mol i|ui signilie drapeau.
BANDOULIÈRE. Large baudrier d'élotre
ou de cuii- qui servait autrefois à suspendre
les armes et les munitions.
Porter le fusil en bandoulière, signilie
qu'il est porté au moyen de la bretelle pas-
sant en travers de la poitrine, d'une épaule
au-dessous du bras opposé.
BANGE (système de). Système de fer-
meture à vis pour les canons se chargeant
par la culasse et dont le colonel d'artillerie
de Bange est l'inventeur. Cette vis, à lilets
interrompus, est munie d'une poifinée fixe
pour faire mouvoir la culasse en avant ou
en arrière, et d'un levier-poifinée pour exé-
cuter le mouvement de rotation. Le système
de fermeture est complété par une lunette à
charnière ou rolet, qui vient former recou-
vrement. Un loquet mobile fonctionne auto-
matiquement pour tenir la culasse ouverte
ou fermée (/i;/. 2(5).
Le mécanisme fonctionne de la façon sui-
vante. La culasse étant fermée, pour l'ou-
vrir, on fait opérer à la vis-culasse un
sixième de tour à gauche, de manière à faire
correspondre les secteurs filetés de la vis aux
secteurs lisses de l'ccrou, ce qui permet de
ramener la vis en arrière, jusqu'à ce qu'elle
soit arrêtée par la butée des vis-guides contre
les extrémités des coulisses. Lorsque ce mou-
vement en arrière a ramené la vis d'une cer-
taine quantité, le talon du loquet mobile
s'engage dans l'entaille et retondje brusque-
ment dans la gâche au moment où la vis
entre complètement dans le volet. Dès lors,
la vis fait corps avec ce dernier, et, en vertu
de la vitesse acquise, la culasse s'ouvre
d'elle-même et l'on peut alors introduire la
charge. Pour fermer la culasse, on fait la
maud'uvre inverse de celle qui vient d'être
décrite (//«/. 26).
BANLIEUE.
BAPTÊME.
BANLIEUE. Territoire dan> le voisinage
dune plai-e et qui en dépend administrati-
venient.
BANNERET. Pour être admis dieraUer
hami^ret. e'est-à-dire avoir le droit de lever
bannièt-e, un homme noble devait posséder
des domaines sutlisants pour disposer d'un
certain nombre de vassauv pouvant contri-
buer à forniiT sa compagnie.
BANNIÈRE. Enseigne : étendard. On
désignait sous ce nom, au moyen âge, un
signe de ralliement, de forme carrée, adopté
soit par les armées, soit par les corporations
religieuses ou industrielles. A l'origine, une
simple croiv paraît avoir tenu lieu de signe
de ralliement aux g^ns des paroisses. Plus
tard, ils ajouti'rent à la traverse liori/ontale
une pièce d'étoile carrée sur laquelle ils tirent
représenter leur saint patron. C'est avec des
bannières de ce genre que les milices com-
munales parurent aux années. La bannière
n'est plus usitée, actuellement, que dans les
églises et aux processions religieuses.
— nationale. Imitation de l'aigle ro-
maine et du Idharum bysaiitin. C'était la
bannière la plus grande et la plus ornée,
servant de centre de ralliement, autour du-
quel toutes les bannières seigneuriales ou
subalternes devaient venir se grouper. Ainsi
placée au centre de l'année, son emploi
tactique ressemblait alors à celui du drapeau
• lu règimeiil.
— royale. Bannière particulière des rois
et qui aurait été leur plus ancien drapeau.
Fis. 2«;.
BANNIR. Condamner quelqu'un à sortir
d'un pavs avec défense d'v rentier.
BANNISSEMENT. Peine d'un caractère
essentiellement politique. Le Code civil pré-
voit treize cas auxquels le bannissement
peut être appliqué ; tous, à l'exception d'un
seul, se rappoitent à des crimes politiques.
Le banni arrêté sur le territoire français est,
par ce seul fait, passible de la prison et de
la déportation. Le plus souvent, le bannis-
sement est une mesure de circonstance prise
par un Gouvernement pour sa propre sécu-
rité.
BANQUETTE dartillerie. Banquette
située a 2™, 15 au-dessous de la crête de feu
et dont la largeur est fixée à 9™,.o0 à partir
de cette crête. Le profil pour l'infanterie et
l'artillerie à la fois est peu usité. On a d'a-
bord eu un profil disposé en tout temps pour
l'infanterie et l'on organisait, au moment
du besoin, les banquettes dartillerie aux
endroits voulus. On préfère aituellemeni
disposer tout d'abord le profil pour l'artil-
lerie, sauf à organiser, au moment du be-
soin, des banquettes pour l'infanterie. Mais
la disposition la plus avantageuse, que l'on
emploie dans les nouveaux ouvrages, con-
siste à construire des banquettes pour l'in-
fanterie et d'autres pour l'artillerie, suivant
les besoins prévus,
— d'infanterie. Emplacement où se
tiennent, dans tous les ouvrages de fortifi-
cation, les défenseurs chargés de tirer par-
dessus la ligne ou crête de feu au-dessous de
laquelle elle est immédiatement située, à
une distance verticale de 1™,30 correspon-
dant à la hauteur à laquelle un homme de
taille moyenne peut épauler. Cette banquette
doit avoir de 0",80 à 1™,20 de largeur
pour le tir sur 2 rangs debout, et de O'°,o0
à 0™,(30 pour le tir sur 1 rang. Le talus
qui la relie au terre-plein ou à la banquette
inférieure s'appelle talus de banquette.
BAPTEME. Le premier des sept sacre-
0
BAQUET DK PROPRETE. i
menls do rK){lisi'. Far extension, on a donné
le non) do hniilfino du fi'u au premier com-
bat ampi'l ;i<si>li' lin niililMire.
BAQUET de propreté. Haqnets d'une
forme parlirulièrc, dont It s liordâ sont tiès
élevés et pourvus d'anses. Ils sont placés
dans k'î» cours des casernes, où ils servent
d'urinoirs pendant la nuit, à raison de 4 par
b.itaillon el de 2 par escadron; on en place
éfjalement en nomlire suilisant dans les lo-
caux de pnnilions et dans les intirineries; ils
sont alors pourvus de couvercles et servent
de latrines. Les corps sont cliarjjés de les
vider et de les laver au moins une fois par
jour. La fourniture, l'entretien et le rem-
placement des baquets de propreté incombent
au serviit' du ^énie.
BARAQUE. Construction légère et provi-
soire, en phiiirlics ou en torchis, que l'on
établit pour loger les troupes devant sé-
journer quelque» semaines en un même
point, comme lorsqu'il s'agit de troupes de
siège. On en construit également dan.s cer-
tains cas pour supi)léer à l'insufHsance du
casernement; mais, bien que dans ce cas, le
fer et_ la maçonnerie puissent être employés
dans leur établissement, ces constructions
n'en afTeclent pas moins, presque touj(Hirs,
uu caractère provisoire.
BARAQUEMENT. Action de baraquer.
Installation dis troupes dans un ensemble de
baraques. S'emploie aussi dans le même sens
que ciwrncment.
BARAQUER, Loger dans les baraques.
BARATERIE. Malversation ou fraude
loniniisc par le capitaine ou le patron d'un
navire, ou par léquipage, au préjudice des
armateurs, des assureurs ou des expéditeurs
de in.ii-itiarnlises.
BARBACANE. Ouvertuie étroite et ver-
ticali- pratiquée dans les murs de la fortifi-
cation ancienne, pour [)ermettre aux arcbcis
de décocher leurs flèches. Par imitation, à
cause de la similitude de leur forme, on ap-
pelle actuellement barbacane les ouvertures
pratiquées dans les murs qui soutiennent les
terres, pour ficilifor l'écoulement des eau\.
BARBARE. Homme ou peuple dépourvu
de civilisaiion. Se dit encore de celui qui est
grossier, sauvage et cruel.
BARBARESQUE. Qui appartient à <ette
partie .•septentrionale de l'Afrique qu'on ap-
|toIle la Itirharie et qui comprend le Maroc,
l'Algérie, la Tunisie et la Tripolitaine.
BARBARIE Ciuauté, lidÉumanité. État
d'un peuple barbare.
BARBARICAIRE Soldat étranger de la
milice h\<antin'', se distinguant par un
e i>((i)P enrichi de métaux précieux.
BVRBE. l'nil di ntMii ,■1 des joues.
BARDE.
D'après le décret du 1" juillet 1887, les
officiers et les hommes de troupe portent à
leur gré la moustache ou la mouche, ou la
barbe entière ; celle-ci doit être assez courte
pour ne pas luasquer les ècussons du collet.
BARBEAU. Nuance bleu clair.
BARBELË. Se dit des /mi76 ou des flèches
dont le ter est garni de dents ou de pointes.
BARBETTE. Flate- forme horizontale
placée à 0"'.80 au-dessous de la crête d'un
ouvrage et disposée de manière à [terraettre
aux pièces de tirer, par-dessus le parapet,
dans toutes les directions, de manière à ob'
tenir un grand champ de tir. Généralement
organisée aux saillants des ouvrages. La
figure (fig. 27) indique les dimensions et
j l'organisation d'une barbette pour trois pièces
i à un saillant. De petites rigoles doivent
être creusées sur le flanc des pièces pour
couvrir les servants. Le défaut des barbettes
est de ne pas couvrir suffisamment les servants
et les pièces.
BARBIER (V. Perruquier).
BARBILLONS. Replis nombreux, placés
près de la langue du cheval et destinds à
faciliter le mouvement de cet organe.
BARBUTE. l'artie du casque, nommée
aussi iiieiilannière, qui renfermait la barbe
de certaines troupes d'aventuriers à cheval
des républiques italiennes.
BARCO. Bouche à feu à tir direct ; fut
employée autrefois par la marine. Elle était
courte, d'une grande épaisseur de métal et
d'un fort calibre. Les caronades y ressem-
lilaii'nt beaucdup.
BARDARIOTES. Soldats d'origine per-
sane (jui, dans la milice bysantine, consti-
tuaient la garde du corps des empereurs.
BARDE. Ancienne armure faite de lames
de for qu'on plaçait sur le poitrail d'un
cheval. Ce mot désignait aussi le poète qui,
chez les Gaulois, chantait les exploits des
bf'ros pour enflammer le eoura^'c des guer-
lieis dans le l'oiubat.
BARÈME
83
BAROMÈTRE
BARÈME. He<ueil. table de <ak»ils tout
faits, pour l'usage de la comptabilité admi-
nistrative on l'ommerciale : tels sont les ba-
rèmes de siilde. des frais de route, etc.
BARIL. Petit tonneau de Ihms destiné ;i
Contenir des liijuides. de la poitdre ou d'au-
tres substances explosibles.
Les barils li liquide ont une contenance
de 50 litres, de façon à pouvoir être trans-
portés h dos de mulets ou de chameaux ; ils
sont surtout usités en Aigrie et aux colo-
nies.
Le baril à potuire en boix est un récipient
adopté pour le chargement des dispositifs de
minés permanents. Il contient oO kilo?r. de
|K)udre : il est enfermé dans une chape qui
n'est autre chose qu'un baril un peu plus
grand, (in lui substitui' actuellement la Mj.s.<e
à poudre du modèle i869.
Le baril à poudre en zinc est un récipient
adopté pour le ciiargement des dispositifs de
mine qui ne sont pas suflisammeiit i l'abri
de l'eau. II affecte la forme d'un cylindre de
0'>'.425 et de O^^oS de hauteur. Il contient
oO kilogr. de poudre. Il présente à .-^a partie
supérieure un orifire de 8 centimètres fermé
au moyen d'une jilaque. O récipient est
enfermé dan^ une^hape en bois.
— éclairant. Baril à poudre rempli de
'opeaux enduits de poix et amurcé avec des
lances à feu pincées à l'intérieur et sur le
pourtour. Le baril est lui-même «-nduit de
poix, puis enchapé ; il sert à éclairer les
fossés, les brèches.
BâRILLET. Gros cylindre court percé
de trous dans lesquels sont engagés les
6 balles. du revolver. II est mobile autour
d'un axe horizontal et, chaque fois qu'on
arme le revolver, le barillet fait un sixième
de tour. (Jn a essayé d'appliquer le barillet aux
fusils pour en faire des armes à répélitian,
mais il est difficile d'empêcher la déforma-
tion des cartouches, le déplacement du centre
de gravité après chaque coup tiré, et la fai-
blesse de la monture au point où le barillet
est intercaléi Comme il est farile de trouver
un mode de magasin plus avantageux, on a
renon<-ê à ci-lui a barillet pour les fusils.
BAROMÈTRE. Instrument qui sert a
mesurer la pression de l'atmosphère. Il en
existe de deux espèces principales : les 6aro-
mètres n nwrcitre et les baromètres ané-
roides .
Les baromètres à mercure sont basés
sur le principe bien connu de physique,d'après
lequel la pression de l'atmosphère est suflB-
sante pour faire monter une colonne de mer-
cure à une hauteur de 0'°,76 dans un tube
fermé à son extrémité supérieure, dans le-
quel on a fait le vide, et qui plonge par son
extrémité inférieure dans une cuvette conte-
nant du mercure. Le baromètre Fortin est
construit de cette façon, mais le tube en
verre est muni dune enveloppe en laiton qui
le protège contre les chocs, et qui est fendue
dans sa partie supérieure, afin qu'on puisse
apercevoir la colonne de mercure. Les autres
baromètres à mercure se composent simple-
ment d'un tulie recourbé à deux branches
inégales, dont la plus longue est fermée à
son extrémité supérieure et communique,
par son extrémité inférieure, avec l'autre
branche plus courte, d'un plus grand diamè-
tre, et ouverte à sa partie supérieure. Le
vide étant fait dans le tube, si l'on y intro-
duit du mercure par l'orifice de la petite
branche, il ntontera dans l'autre branche
jusqu'à une hauteur de 0™,76 au-dessus du
niveau du liquide dans la première. Ce tube
est adapté à une monture en bois. Une
échelle graduée est placée ;i la partie supé-
rieure de la colonne de mercure derrière la
longue branche, afin d'indiquer la hausse ou
la baisse de cette colonne.
— anéroïdes. Leur construction est
basée sur le principe suivant : Lorsqu'un
tube à parois llexibles et légèrement aplaties
sur elles-mêmes est courbé en spirale ou cir-
culairement dans le sens de son plus petit
diamètre, toute pression intérieure sur les
parois a pour effet de dérouler le tube ; toute
pression extèrieuie, au contraire, à pour
effet de l'enrouler davantage. Le baromètre
de Bourdon est un instrument de ce genre ;
il Si' compose d'un tube comme celui qui
vient d'être décrit, dans lequel on fait le
vide, et qui est liermétiquement fermé, roulé
en cercle et fixé seulement en son milieu.
Toutes les fois que la pression atmosphé-
rique diminue, ce tube se déroule en vertu
du principe susénoncè. Le mouvement se
transmet ensuite à une aiguille dont l'extré-
mité parcourt un segment de cercle gradué.
Si, au contraire, la pression augmente, le
tube se feime sur lui-même, et c'est un pe-
tit ressort en spirale, placé à l'extrémité
fixe du levier, qui tend à ramener l'aisuille
en sens inverse.
Le baromètre est employé à mesurer les
hauteurs; en effet, plus on s'élève sur la
surface du irlobe, plus l'épaisseur de la cou-
che d'air, et par suite la pression atmosphé-
rique, diminuent ; les résultats des expé-
riences faites sur le baromètre sont donnés
par des tables, calculées d'avance, aux-
quelles on fait subir les corrections nécessi-
tées par le degré de température, qui influe
sur la longueur de la colonne de mercure.
Toutefois , l'usage le plus commun du
b.iromètre est d'indiquer les pronostic? mé-
BARON.
tJ^oniltifriqut's. Kii t'Iîft, lorM[UP l'.iii ist
ihaifr»' (11- vapeurs, il devii'iil plus léj.'i'i , l;i
pressiou exercée sur le mercure est moins
forle, et ]>ar suite, la colonne de nuMcure
descend dans la longue l)raiiclie; au con-
traire, lorsque l'air devient plus sec, il est
également filus jiesant, et la pression exer-
cée sur le mercure aufmiente; par suite, la
lolonne de mercure monte dans la longue
liiaiiclie; des éclielles j.'raduées expérimenta-
letnent pour c|ia(]ue endroit, indiquant les
liauteur> haronn-triques qui correspondent à
la pluie, au varialtle, au iteau temps, etc.
(les indications ne sont qu'appiovimatives,
car d'antri's causes encore ((ne la siccilé de
l'air inflncnl >ni le- variations de la tcMi|ir-
Jalure.
BARON. Titre noliiliaire sui)érieur à celui
t\>' clirviilii')-, inférieur à celui de comte ou
fie vicomte. Les barons étaient siniplemenl
des oflîciers, à l'époque de (]|iarlenia,i,'Me.
BARONNET. Titre d'un ordre de clu-
valcrie (Oiiferé par le roi en Anglelei'ie aux
militaires, aux honnnes jjolitiques, aux sa-
\aiils, etc., (jui se sont distingués d'une
manière toute particulière.
BARQUL. Bateau de petite dimension,
servant à la pèclie, au cabotage, au trans-
port et au passage des cours d'eau.
BARRAGE. Espèce de digue en tore uu
en maçonnerie, établie en ti'avers d'un cours
d'eau ou d'une \allée, en vue de faiic mon-
ter le niveau des eaux (jui j)assent. Un bar-
rage, au ])oii.>t de vue militaire, a surtout
pour but A'inonder une certaine étendue de
leirain.
BARRE. Bancs de sable qui se forment
a remboinliure de certains couis d'eau, ])ar
suite du dépôt opéré par la jonction des
eaux douces et de la mer. La barre, . en
s'opposant au libre [lassage de la boule ve-
nant du large, a pour résultat de la faire
déferlei- eu lames très violentes.
Nom donné à diverses i)iéci's de JKjis on
de fer de forme allongée entrant dans la
construction d'un navire et alfectant des
«sages fort dixers. Mettie à la luirre. c'est
prendre la diieition du gouveinail.
Espace compris entri' les incisives et les
inolairi'S du cbe\al. Le mors de la biide est
introduit dans b's barres.
— à mine, fige de fer de 2 mètres en-
viron de longueui', terminée le jilns sranent
en pointe ou à diamants iroisés.
La barre à mine ordinaire sert i)our le>
forages ne dépassant jjas 2 mètres de pro-
fondeur, sinon on emploie la barie à mine
à rallonge, dont les allonges sont creuses et
assenddèes à vis avec manclion. Pour faire
dcsi-endre la barre à jnine. on frappe avec
84 BASCULE.
un mouton sni une tète de Turc vissée sur
la rallonge. Le tube intéiieur des allonges
permet, au besoin, l'introiiuction des poudres
au fond du forage.
— de cabestan. Pièce de bois ou de fer
engagée dan- l'axe du cabestan |)Our lui im-
primer un nidoxeinent <le l'otalion.
— de suspension, fixe, parallèle.
Agrè< du matériel de gymnastique.
BARREAU. Barre de bois ou de métal,
qui sert de clôture. Lieu où se tiennent, à
l'audience, les avocats pour plaider. Par
extension, on a doinié le nom de barreau à
l'urdic (les a\(M■at^ et à leur profession.
BARRICADE. Uetrancbement dispo.sè en
travers d'une ine pour en bairer le j)assage.
Elle (>sl organisée, à la liàte d'abord, au
moyeu de barriques (d'où le nom) lemplies
de j)ierres ou de terre, puis avec toute espèce
de matériaux, tels que cbarrettes renversées,
fascines, aibres, ])avés, meubles de toute
espèi-e. palissades, etc.!
BARRER. Fermer avec une barre ; ob-
struer, interrompre nn passage par un
ol)Stacle quelconque. Tirer un trait déplume
sur nn mut on sur un passage d'écriture
pour l'annuler.
BARRIÈRE. Solide porte en bois em-
pluy(''e pour interce|)ter le jiassage des ou\ er-
tnres jiiatiquées dans les ouvrages de forti-
tication. Elles sont à un ou à deux ranluux.
simples ou doubles, suivant rimp((rtance des
ouvrages. On doit prendre de sérieuses pré-
cautions, en cas de guerre, pour leur ouver-
ture et jeni fermeture.
BARRIQUE. Sorte de futaille dont la
capacité équivaut au quart d'un totnieau.
Toutefois. c(^tte mesure n'est pas lixe ; dans
certaines localités, la contenance de la bar-
rique (\st de 228 lities ; dans d'autics, de
220 liti-es. etc.
BAS (substantif). Vèterrrent qui sert
à couvrii' le pied et la jambe.
— (adjectif), (jui a peu de bautcnr, (pri
est situé au-dessous d'autre cbose ; qui n'at-
teint pas un certain degré d'élévatiorr pris
pour- terme de comparaison ; qui se fait à
peine errteirdre, etc.
BASANE. Peau de moutorr .préparée, (jtn
sert II l'ccdUN rir' les livres. On donne égale-
merrl ce nom aux garrritures de cuir cousues
au bas des pantalons de cheval des Irommes
de troupe.
BASCULE. Irrstrument de pesage qui
ir'esl autre cbose qu'un leviei' à bras iné-
gaux. On sait qu'urr levier se trouve en
é(juilibre lor-sque le poids et la puissance
sont en laisorr irrverse de leurs distances res-
pectives au point d'ajipui. Il err résulte que,
si je lira> de levier- du côté (lir poid- e-t (li\
BASE.
BASSINE.
fuis |>liis court que le luas de le\ ier du côté
de l'ohjet à peser, uu poids de 1 kilogr. fera
équilibre à uu objet pesaut 10 kilogr. C'est
le eas des bascules ordinaires. Pour les far-
deaux très lourds, tels que les voitures, ie
rapport des bras de levier est de 1/100. On
conçoit qu'un seud)lable instrument puisse
prêter facilement ù la fraude, puist(u'un
léger déplacement du point d'appui peut
faire varier d'une façon notable le rapport
des deux bnis de levier et, par suite, le ré-
sultat du pesage. Aussi la bascule n'est-elle
tolérée, par l'administration de la guerre,
que pour le pesage du foin, de la paille et
(lu bois de cliautTage.
BASE. Appui, soutien.
— d'approvisionnements. Zone de la-
quelle on tire les ap|irovisiunnements néces-
saires à l'armée, soit \\o\iv subsister, soit
pour combattre. De nos jours, la base |)rin-
cipale n'est autre que l'ensemble du terri-
ttiire national, cbaque région restant, en
principe, cliargée de pourvoir au ravitaille-
ment du corps qui en émane. Une base pri-
mitive et des bases secondaires sont formées
par un certain noraiire de stations-viagasins
établies dans desYonditions de sécurité suf-
fisantes et formant intermédiaire entre la
pioduction et la consommation. Enfin, des
dipots secondaires, alimentés jiar les statii'us-
magasins et maintenus à distance à peu
près constante du front des opérations, assu-
rent le réappro\isionnement des convois ad-
ministratifs des corps d'armée, ceux-ci
alimentent à leur tour les trains régimen-
taires, pourvoyeurs immédiats dans le rayon
même des opérations.
— d opérations. Zone qui sert de [loiiit
de départ et d'ap|iui aux opérations, et dont
ou a besoin de rester maître parce qu'elle
couvre les derrières, assure l'arrivage régu-
lier des troupes de remplacement et des ap-
provisionnements, enfin, parce qu'elle |)ro-
tège éventuellement la retraite et limite les
progrès de l'ennemi.
Au fur et à mesure que l'armée s'éloigne
de son point de départ, ses lignes de coni-
mimication s'étendent et sont, par consé-
quent, plus exposées aux entreprises de l'en-
nemi. De là résulte, pour l'armée, la nécessité
de se créer, de distance en distance, de nou-
veaux points d'appui écbelonnés plus ou
moins régulièrement sur la ligne d'oi)éra-
tions et qui forment autant de bases succes-
sives. On les désigne sous le nom de bases
secondaires lorsqu'elles sont sur la ligne des
opérations normales, et sous le nom de bases
accidentelles loisqu'elles sont constituées tem-
porairement, en vue d'une opération acci-
dentelle.
Les jirincipes qui doivent guider dans le
choix et l'organisation d'une base d'opéra-
tions i)euvent se formuler ainsi : 1° la base
doit être considérée comme une grande posi-
tion militaire et organisée comme telle, soit
sur son front et ses abords, soit sur ses
flancs, soit dans l'intérieur même de la zone
qu'elle occupe; 2" elle doit être, autant que
(tossible, enveloppante, par rapjjort aux li-
gnes de défense de l'ennemi ; 3" i)rolongèe
jusqu'à des obstacles qui assurent la sécurité
de ses flancs, elle doit être aussi étendue que
le permettent les forces que l'on pourra con-
sacrer à son occupation ; 4° elle doit couviir
])arfaitement l'objectif probable de l'ennemi ;
5° elle doit êtie, enfin, ciioisie le plus près
possible de l'objectif que l'on vent atteindre,
mais assez distante de la frontière pour être
soustraite aux premières entreprises de l'en-
nenii. Les mêmes principes doivent pièsidei-
au choix et à l'oiganisation des bases secon-
daires et accidentelles.
— d'alignement. Tout rassemblement
ou mouNement de tioupes est précédé ou
suivi d'un alignement, pour leijuel une base
est nécessaire. Cette base est cuustitnée par
3 honnnes, pour l'escouade et la section ;
par deux guides, pour la com|)agnie ; parle
drapeau et deux guides, pour le bataillon.
BASILIC. Sorte de lézard, de la famille
des Ignaniines. Jadis, on prétendait que le
regard seul de cet animal était mortel.
. BAS -OFFICIER. Ancienne dénomination
des sous-ofticieis ; ils avaient été appelés
au [là ra va lit dizniniers.
BASQUE. Pan d'une tuni([ue, d'un iiabit.
BASSE. Instrument à cordes et à archet
appelé plus ordinairement riotoncelle. En
terme de musique, on donne le nom de basse
à la partie qui ne fait entendre que les sons
les plus graves des accords.
En terme de marine, on donne le nom de
basse à un endroit où l'eau est peu profonde
et où se trouve caché un banc de sable ou
de rocbers.
BASSIN. Grand réservoir, dans un port,
destiné à garder l'eau pour que les navires
restent à flot et à la marée basse. Le bassin
de construction est un ouvrage d'architecture
nautique où l'on construit et radoube les
vaisseaux, à sec, et où l'on fait ensuite en-
trer l'eau pour les mettre à flot. Dans le lan-
gage de la géographie, on donne le nom de
bassin à toute dépression de la surface du
globe, vers le centre de laquelle coulent et
convergent les eaux qui tombent dans un
certain rayon.
BASSINE. Sorte d(; plat creux, de métal,
large et profond, dont on se sert pour faire
rliaufl'er on fondre diverses substances.
BASSINET.
BAT
BASSINET, l'.tilr iiiù(i'irius('(.iMiii\iv
qui, lians l;i philiiu' iltis nrines à silex ou à
mèche, i:ùimnuiiit|iiait avir le toiiiiunn par
la lumiérv tl i|iii servait à lOiili'iiii la pulitr'
ijuaiitilé di' |ii)iiiiii' d'amorce. Cello-ei était
inaiiileime et |inilé;rée |(:ir iiii cmivre-lius-
siiiel.
— do sûreté. Demi ivlimiie eieu\ qui,
fil tournant de (Imite à gauelie, recouvrait
toute laiiiDive |iiiur empêcher, en ras du d»'i-
part aecidoiilel do la détente, Vctiticello de
luniber >ui eetle anioire. Son oniftloi n'a
jam:iis ele i[ue fort restreint.
BASSON. Instrument à vent vl k amiie
doubli^ qui, dans la musique militaire, rem-
plit la partie de basse que font, dans l'iiar-
nionie des nndes. la eontreliasse et le \i(i-
Inneelli'.
BASTAGAIRE. Oftieier kh''- préposé à la
garde (les ii,i;.'aj:es des empereurs bysantins
BASTILLE. Abréviation de bâtisse et
dérivé de lidflixe. jKirapet ; ee nom a été
donné priniilivément à toutes les fortit'iea-
tions tdevées hors de l'enceinte d'une place,
soit isolées, soit attenantes à cette dernière;
dans ce dernier cas, c'étaient des tours ser-
vant à flanquer les remparts, surtout les
portes. Dans l'attaque des places au moyen
à;.'e, on employait également des bastilles,
consistant en machines portées sur roues ou
sur rouleauv et contenant, aux éta^'os supé-
rieins, des honniies et des béliers pour faiic
tomber les murs.
La plus célèbre des constructions de le
■jenre fut la bastille construite, de i370 à
1382, SOI l'emplacement de la porte Saint-
Anlojiii'. Elle de\int célèbre comme prison
d'Klat et l'on sait qu'elle fut prise et détruite
le 14 juillet 1789, date qui est di'veinu; la
fête nationale de la l{épubliqui\
BASTILLON. Petite bastill.-, d'où est
venu le niitl lidsliiin.
BASTINGAGE. On nonnne .linsi nn
sjslèine de cli^mdeliers de fer et de lilières,
établi sur le plat-bord et le lonj{ des jjail-
lards des bâtiments de guerre et destinés à
suppoiter les lilets dans lesquels on place les
hamacs des matelots pi'ndant le joui .
BASTION. Partie de l'enceinte d'un uu-
vrage /ivacV d'apiés le système bastioiiné.
Un bastion (fifi. 28) coiiipii'iid deux faces
HE, BU ; deuv fluncs E<i, Il K, ces derniers
reliés aux flancs voisins par des courtines.
Ce tracé a pour but de piucurei' à toutes les
parties du fossé un flanqnemcnt assuré et de
permettre uux cinq li):iies qui constituent le
bastion de se fbinqiiei réciproquement. Un
;}rand nombre du comiiinaisons peut résoudre
le problème, mai», ajués de iKjmbreux tùlon-
iiemeiiti, on avait admis, depuis V;iuban et
ju>(|u'eii 1.S70. le tiaré suivant en prin-
cipe :
8ur la ligne A B, dite côté egaiéricur, dune
longueni comprise entre 300 et 400 mètres,
on abaisse, en son milieu N, une perpendi-
culaire XC = 1/6 de AD. (hi joint BC
et A(^, qu'on prolonjre de jiart et d'antre
de C. On jiorte ensuite sur B K et A G la
longueur des tifjnfls de défense, la bonne
portée du fusil de l'époque = 2.50 à 300
mètres, et les points G F reliés ensemble
donnent la courtine. En menant les flancs
PD, GE faisant uu angle de 100 mètres
avec cette dernière, on avait limité la lon-
gueur des faces A D = D E. L'ensemble de
toute la fortitication comprise entre les ca-
pitales I A, K B de deux bastions consé-
cutifs porte le nom de front bastionné ; la
magistrale de ce front est représentée par
le tracé de la ligne hrisée A D F G E B
^V. Angle). Les lignes A 1, BL sont les ca-
pitales du front on les hissectrices des
bastions.
Ce tracé, ijui permettait de battre jus-
qu'au dernier moment toutes les parties de
la fortitication, avait des avantages énormes
à l'éfioque où le tir était peu rapide et l'ar-
tillerie peu dangereuse de loin. 11 présente,
d'ailleurs, les inciinvénieiits suivants : faces
enfilables, flancs pris de revers, tracé trop
])i()fond et trop compliqué, lignes de défense
se recroisant, etc., défauts qui se sont ag-
gravés par suite de la grande portée des
armes, du tir jilongeant et de la prépondé-
rance de la lutte d'artillerie.
BASTIONNE. <Jni a des bast.io7}s.
BASTIONNER. Fortifier un ouvrage on
une p.irtie iToiiviage au moyen de bastions.
BASTONNADE. Pénalité jadis usitée
dans l'armée et qui consistait en un certain
nombre de coups de b.àtoii ou de baguette
donnés habituellenieiit sur la jilante des
pieds.
BAT. Effet de hariiacliemenl servant à
siijipuilei les caisses ou autres objets que
l'on veut faire porter sur le d^s des chevaux
et mulets, dits alors chevaui' ou mulets de
bat. C'est une e.spèce de selle grossière, solide
et légère en même temps, comprenant d'à-
bataiLle.
BATIMENTS militaires.
bord un fût uu arçon fait dç deux pièces lie
hois concavos. leinbounêes par des panneaux
ou couisim. Un harnacheoieut spécial niaiii-
tient le bât sur le dos de laiiimal de ma-
nière à rempêiher de vaciller. Des arroses,
des buchoiis et des crocliets sont fixés sur le
bât, où ils sont répartis en vue de la rharge
à y ti\>»r.
BATAILLE. Lutte prolongée résultant
tlu iluii ili' diux aimées nombreuses et coni-
|»ûsées de ditférenti's armes. Elle doit avoir
pour but lanéantissenient des forces adver-
ses et employer dans ce but primordial et
absolu, toutes les nvssourccs ot toutes les
'ombinaisons tactiques ou morales. Le covi-
bat uu'il ne faut pas confondre avec bataille,
est simplement l'exécution de la hit te
d'après les récries prévues. On distinfrue
généralement les jrt'ures de biitMiJIc sni-
\ant* :
— défensive, pour l'armée qui chercbe
à se maintcnii ^nr ses positions i^t à y ic-
[tousser rcniurni.
— défensive-offensive, lorsque l'on
aarde la défensive sur une partie du front
de bataille et qu'on piend l'offensive sur
l'autre parti'-.
— démonstrative. Qui a pour but d'in-
duire l'ennemi en erreur sur la direction
séritable de l'.Utaque principale.
— de rencontre ou imprévue. Anv -
née par l.i ivn<ontrc ;i peu près fortuite de
deux armées manœuvrant à proximité l'une
de l'autre.
— offensive, pour l'armée qui cberche
à expulser l'ennemi de ses positions en mar-
ihant en avant.
— rangée. Livrée par deux aimées
ayant pu être disposées suivant les régies et
l'ordre prévus {ordre ite bataille).
Dans tonte action offensive, il se présente
trois phases piincipales successives :
i° L'Jn<rof/uc<io/i se fait toujouis par l'ar-
tillerie, A cause de la plus grande portée de
ses pièces, ifui permet de commencer la lutte
à plus irrande distance, et à cause de la
nécessité de réduire au silence l'artillerie ad-
verse, afin de permettre la marche en avant
de l'infanterie;
2° h'atlaque décisive est faite par linfaii-
terie, placée sur deux lignes : la piijiiiière,
divisée en plusieurs échelons, attaque en or-
dre dispersé, la deuxième ligne détache les
tioupes inutiles qui font les attaques sur les
ailes ; elle soutient la première ligne et la
rivitaille en cas d'échec.
3° La poursuite est faite par la cavalerie,
dès que l'ennemi commence à battre en
retraite, de manière à ne pas lui laisser le
temps de se rallier, ou de se reformer, el à
changer la retraite en déroute.
BATAILLER. Combattre, livrer des ba-
tailles. S'emploie au figuré dans le .sens de
dispute) a\ec ténacité.
BATAILLON. Réunion de 4 à 6 compa-
gnies d'infanterie formant une unité tacti-
que. C'est généralement une fraction inté-
grante d'un régiment, commandée par un
chff de bataillon, et dont le nombre varie
entre 3 et 4 par régbnent. Un certain nom-
bre de bataillons (artillerie de forteresse,
clia.sseurs à pied, infanterie légère d'Afrique)
fonnuiit corps et constituent en même teni|is
une unité adiiiiiiistiative.
— de marche. Formé par la réunion
de compagnies prises dans différents régi-
ments et organisé seulement à des époques
(Révolution de 1789 et guerre de 1870) on
le défaut de ressources régulières on d'orga-
nisation force à y avoir recours. Avec les
dispositions prises actuellement pour enca-
drer toutes les forces disponibles, ce genre
di» bataillon ne se verra plus.
BATAILLEUR. Qui aime à batailler, à
se disputer.
BATARD. Qui est né hors mariage. Ce
terme est considéré comme injurieux; il est
jilus correct de dire enfant naturel. Celui-ci
n'a pas droit à certains cas de dispense ré-
servés aux enfants légitimes, mais il peut
conférer la dispense aux enfants légitimes
nés de la même mère.
En parlant des animaux, qui n'est pas de
race pure; en parlant des végétaux, qui est
dégénéré de l'espèce à laquelle il appartient.
Ce mot se dit encore de tout ce qui ne
rentre pas dans une classe déterminée.
BATARDE. Sorte d'écriture penchée, à
jambages pleins et à liaisons arrondies, qui
est une imitation de l'ancienne écriture ro-
maine. Elle est usitée dans l'armée pour les
en-tètes des écrits, les étiquettes, etc.
BATARDEAU. Digue en maçonnerie éta-
blie en travers d'un fossé de furtiflcation
pour en retenir les eaux. Pour que ce mur
ne puisse semr à traverser le fossé, on a
terminé le faite en dos d'àne, en y ajoutant
au milieu une tourelle en maçonnerie appe-
lée dame. Une écluse ou vanne permet au
besoin l'évacuation des eaux.
BATEAU. Sorte de barque dont on se
sert plus particulièrement pour la navigation
fluviale. On se sert de bateaux poui' établir
des passages de cours d'eau (V. Ponts).
BATELIER aide-pottier. Batelier ad-
joint au portier-consigne dans certaines pla-
ces fortes à fusses pleins d'eau avec ma-
nœuvre d'eau.
BATIMENTS militaires. Bâtiments ei
BAT-FLANCS.
8S
BATTERIE.
r-lal)lisï('iiii'iils a|i|irii|iri(''s :iii l(ii.'iM.('iil ou :'i
riiistiiiiliiiii (li's ti(Hi|it'.s, ainsi (luaii foiii-
tiiiiiiii-mcMl dos dixiTS Sfivin'.-; lie la «tiiciic.
(.les l)àtiiiii'nls soiil construits jiar le gniie,
sauf ii'UX dcslini's au service de l'ai tilli-ric,
(|ui sont ctinsliiiils par ii-tte dernièif. Leur
fntri'lien est à la cliaij.'e du l)U(ij.'('t, mais,
fil Cl- qui coiircrni" les casernes, il est en
|irinci|i(- eiïectué ]iar les corps iiccnpants.
Toutefois, les villes de ftarnisoii doivent ver-
ser à l'Ktat sur les recettes de leur octroi,
une sûinnie annuelle de 7 francs par liomine
monté et de 3 francs par homme à pied, en
atténuation des dépenses causées par le ca-
serneuient. La j.'endarinerie e>t lojrée aux
frais des départements. Tous les liommes di'
Iriuipe présents ont droit au lo^'ement dans
les bâtiments militaires, et dans certains cas,
(liez riialiitant. Les sous-ofliciers mariés
peuvent être autorisés à loger en ville, et
reçoivent alors une indenniité mensuelle de
15 francs. Les ofticiers sont, en ]irincipe,
lojîés à leurs frais, et lors(|ne. jiar exception,
ils sont locés dans les hàtiiiieiits militaires,
(Ml leur retient, sur la solde, une indemnité
proportiunnelle au jjirade. De même, les che-
vaux des ofticiers ne sont lo^'és dans les écu-
ries de l'Ktat (|ue jusqu'à i-oncurrence du
nombre de places disjionibles, mais en réa-
lité, ce iKjmbre est suflisant. C'est le chef du
j.'énie qui a la garde des bâtiments inociu-
pés, et, conjointement avei- le sous-inten-
dant militaire, la [tolice administrative des
bâtiments occupés. La jtolice militaire des
casernes occupées et des locaux accessoires
incombe au commandant d'armes.
Dans la marine, (jii donne le nom «le hàli-
ment, à toute construction pontée destinée à
tenir la mer. Ces bâtiments reçoivent, en
outre, des noms différents, suivant la classe
à laquelle ils a|)partiennent : cuirassés, croi-
seui^s, transports, torpilleurs, vaisseaux de
ligne, garde-cotes, frégates, bricks, cor-
vettes, etc.
BAT-FLANCS. App.ueil composé d-|iii
madrier ti\é a la mangeoire par une extré-
mité et suspendue |)ai une chaîne à l'autre
extrémité. Il est destiné à séparer les che-
vaux et à les empêcher de se donner récipro-
quement des coups de pied. Les bat-flancs
sont fournis [lar le service du génie, mais
ils sont entretenus et rem|)lacés au coin])te
de la masse de harnachement et ferrage. Le
nombre de Ijal-flancs livrés à chaque corps
de troupi' est supérieur de 2 pour 100 au
nombre d'animaux attribués normalement à
ce corps, atin de permettre le remplac(«ment
immédiat de ceux de ces appareils qui vien-
draient à être mis hors de service on (|iii .in-
raient besoin de réparations.
BATON. M.ir.v:,!! ,1,. |„,is ,|U-ou peut
tenir à la iii.iin.
— de commandement. Bâton que por-
tent certains ofticiers et qui est le signe de
l'autorité : tel est le liâton de maréchal de
Krance.
— de mesure. Bàlon (pii sert au ilicf
de musique poiii marquer la mesure.
BATTANT. Uni bat. S'emploie dans les
locutions militaires suivantes : tambour hal-
tanl, qui sigiiilie au son du tambour, vais-
seau de fiui'vre bien battanl, où le service do
rartillerie est facile ; mener batlani les enne-
mis, les obliger à fuir an plus vite.
— de crosse. Ksitéce de boude qui sert
;i recevoir une des extrémités de la bretelle
de fuiil, et qui est lixée à son ])ivot au
moyi'ii de rosettes et d'un rivet.
— de grenadiére. Boucle analogue an
battant île sous-garde et servant à lecuvuir
l'antre cxtri'iiiile de la bretelle.
BATTEMENT. Choc des projectiles con-
tre les parois de l'arme pendant leui' ])ar-
cours dans le canon des armes non rayées.
Ce choc provenait du jeu que l'on devait
nécessairement lai.sser entre le projectihi et
les parois de l'arme du canon, pour ne pas
|)rovoquer l'éclatement de ce dernier, il en
résultait des mouvements irréguliers, nuisant
à la justesse du tir et auxquels on a remé-
die par les rniiures et le forcement du \no-
jeclile.
BATTEBIE. Réunion d'un certain nom-
bre de bourlies à feu sous un même comman-
dement et disposées pour agir en commun.
An point de vue du personnel, la batterie
désigne l'unité de combat, unité correspon-
dant à la compagnie pour l'infanterie et à
Vescadron pour la cavalerie. En France ,
toutes les batteries, qu'elles soient à cheval,
à pied, on montées (V. Artillerie), sont à
6 pièces. L'effectif d'une batterie montée est
d'environ 180 hommes, 130 chevaux, avec
9 caissons, 1 forge, i chariot de batterie,
1 chariol-fnxirragére et 3 ou 4 fourgons.
Tous ces éléments occupent sur une route
une longueur de 200 mètres.
Tne batterie sur le pied de guerre se frac-
tionne toujours en trois groupes : 1° la bat-
terir de combat, composée de 6 pièces et de
6 caissons, fortement constituée en person-
nel ; 2" la réserre, comprenant le reste des
caissons, le chariot de batterie et la forge,
ainsi que les hommes qui n'ont pas trouvé
place dans la batterie de combat : ces deux
groupes marchent généralement réunis ; 3° le
convoi des subsistances, avec le chariot-four-
ragère ; les fourgons à vivres et à bagages,
et le jiersoimel nécessaire pour conduire et
surveiller ces voitures ; ce groupe qui mar-
BATTERIE.
89
BATTERIE.
flu' avef ies trains régimentaires de la co-
lonne rejoint chaque jour la batterie. Les
batteries de forteresse n'ont qu'un personnel
d'un effectif déterminé, elles n'ont pas de
matériel pesant, mais le trouvent dans les
places qu'elles auraient défondues ou devant
celles qu'elles auraient à assiéger.
On distingue encore les batteries d'après
le calibre des bouches à feu qui constituent
leur armement : batterie de 80. de 90, de
mortiers, et-. Au point de vue de leur em-
ploi, on dislingue ; 1" des batteries de cnm-
pngne organisées de manière à suivre les
troupes sur le champ de bataille et à y
prendre rapidement leurs emplacements;
2° des batteries de montaiine. ne comportant
que des pièces légères pouvant être trans-
portées à dos de mulet pour la guerre de
montagne ; 3° des batteries de siéi/e. com-
posées de pièces de siège de fort calibre et
d'un déplacement difficile ; 4° des batteries
de côte, composées également de pièces très
lourdes et très grosses, qui sont instaUées
au\ emplacements choisis dans des ouvrages
de fortitication permanente, qui jouent le
rôle de forts détachés pour la défense des
ports ou des villes maritimes.
Les batteries de siège se divisent à leur
tour, suivant l'époque de leur construction,
en batteries de première position, de deuxième
position, de couronnement (V. Attaque des
places), et suivant la nature de leur emploi
en batteries :
— à démonter, dont le tir est dirigé
directement contre les faces des ouvrages,
dont elles cherchent à détruire rarmement.
— de bombardement, qui doivent
non seulement remplir le but du bombarde-
ment proprement dit, mais aussi maîtriser
par un tir de front et plongeant l'artillerie
des ouvrages attaqués. Les pièces qui con-
viennent le mieux sont le 120™™ et le
153™™.
— de brèche, qui ont pour objet la
destruction partielle des murs d'escarpe, alin
d'obtenir une ou plusieurs bréihes destinées
à livrer passage aux colonnes d'assaut ; elles
emploient le tir direct ou le tir plongeant.
Pour les batteries de campaijne (Yoir Épnule-
ment).
Enfin, le mot batterie sert à désigner un
ouvrage de fortification passagère disposé
pour permettre le tir de deux ou plusieurs
pièces derrière un épaulement, tir qui peut
avoir lieu à barbette ou à embrasure. Leur
genre de construction dans un siège varie
suivant quelles sont de première ou de
deuxième position.
Dans la première position, les batteries
n'étant pas soutenues, on choisit leur empla-
cement de manière à ce que la construction
puisse en être dérobée aux vues de la place ;
d'nn autre côté, trop éloignées de celle-ci
pour être exposées aux coups dècliarpe. on
se dispense d'y mettre des traverses.
Les batteries de deuxième position étant
exposées à des feux rapprochés et préiis ,
doivent être traversées an moins de 2 en
2 pièces, mais, par contre, leur construction
est facilitée par les batteries en arrière. On
dispose aussi une traverse au tlanc menacé.
Lorsqu'on est pressé d'ouvrir le feu, aussi
bien dans la première que dans la deuxième
position, on emploie quelquefois des batte-
ries rapides également traversées de 2 en
2 pièces (/i^. 29). On cherche à ne donner uux^
diverses parties que les dimensions strictement
suffisantes pour que ces batteries soient eu
Fi-. 20.
état d'ouvrir le feu après une nuit de tra-
vail. L'emplacement doit être choisi en con-
séquence, et le tracé a pour objet d'augmen-
ter la superficie sur laquelle se développent
les travailleurs et de diminuer le cube de.s
terres à remuer.
11 y a également des ouvrages de fortifi-
cation permanente ou semi-permanente, aux-
quels on donne le nom de batterie. Il y a
des batteries annexes, emplacements orga-
nisés en dehors des forts et sous leur protec-
tion immédiate pour recevoir des pièces qu'il
y aurait inconvénient de laisser grouper
dans les forts, et des batteries détachées, ser-
vant à renforcer un fort qui sert de réduit
ou de point d'appui à ces batteries.
Les batteries de côte peuvent tirer : 1" à
ciel ouvert, et dans ce cas, il y a une tra-
verse entre chaque pièce ; c'est le type le
plus général: 2° sous casemates, lorsqu'on
avait besoin de disposer beaucoup de pièces
en un espace resserré ; c'étaient de véritables
tours avec plusieurs étages de feux ; on a
conservé ceiks qui sont acceptables, mais on
les a remplacées par : 3° les buttenrs cui-
BATTERIE.
i)0
BAUDRIER.
rassées ou coupoles. Les deu\ dernières" espè-
ces permettent de couvrir les pièces et les
servants et d'assurer par suite au tir une
action plus prolongée.
— de démolition, qui sont destinées
ù découvrir et à démolir de loin, les capon-
nières, réduits, casemates, magasins à pou-
ilre ou autres ma(;onneries vulnérables. Eljes
sont placées en des positions dominantes et
armées de canons courts (lao court) et de
j.'ros mortiers pour les grands angles.
— d'enfilade ou de revers, qui tirent
à feu\ coui'bes sur le personnel et le maté-
riel et cherchent à enfiler ou a pretidre à dos
les longues branciies des ouvrages ou des
communications importantes. Elles occupent
de préférence des positions dominantes et
peuvent comprendre du iSo long.
— de circonstance. (V. Armement, de
silreté et Défense des places).
— mobiles. (V. Armemeni de sûreté et
Défense des places).
— OU casemates cuirassées. On
donne ordinairement le nom de casemate
cuirassée à un cuirassement qui ne reçoit
qu'une seule bouche à feu, et celui de bat-
terie cuirassée , quand il y a plusieurs
pièces.
Après avoir constaté la nécessité d'em-
ployer des plaques de fer pour protéger la
tête des casemates à canons, on employa di-
vers dispositifs, appelés boucliers ou cui-
rasses, pour arriver au résultat cherché. (Jn
essaya d'abord d'appliquer ces plaques con-
tre la maçonnerie, mais le fer se juxtapose
mal à cette dernière, et s'en sépare violem-
ment au choc des projectiles, à cause de son
manque il'élasticité. En interposant un ma-
telas de bois entre le fer et la maçonnerie,
les résultats, quoique meilleurs, furent insuf-
fisants. On essaya de réduire les embrasures
au moyen d'un alfût à pivotement fictif et à
tourillonnement autour de la bouclie, ou de
mantelets de métal s'ouvrant au moment de
faire feu, mais sans arriver au but cherché.
L'usine Griison obtint un résultat plus
satisfaisant au moyen d'ime fonte durcie,
coulée en coquilles, qui présentait une résis-
tance suflisante. On en fit des batteries en
forme de casemate, dont la partie antérieure
reposant sur \]u massif en maçonnerie, a
une épaisseur sufhsaiite avec une endjrasure
rainima qui jieut ètri' masquée par un ulitn-
rateur ou verrou à contiepoids, qu'il est fa-
cile de faire monter ou descendre. Le ciel se
compose d'un petit nombre do pièces juxta-
posées et il est recouvert d'une couche de
béton de ciment, puis d'une couche de
terre.
Les modèU-s et le mtital des bntteiies cui-
rassées ont èlé pei fi'ctionués depuis, cl il
n'y a économie à en employer, au lieu de
coupoles, que, lorsque pour battre un dé-
bouché important pour l'ennemi, le point
d'accès ne présente qu'un champ de tir res-
treint. Le corps de la batterie est formé de
voûtes en béton de ciment, recouvertes d'un
inassif de sable d'une épaisseur suffisante,
chaque travée est fermée par une ]ilaque de
cuirasse verticale rectangulaire, en fer la-
miné, adossée à lU] matelas élastique. L'ou-
verture et la fermeture de. l'embrasure sont
organisées dans les meilleuri'S conditions, et
la partie inférieure de la batterie est proté-
gée par une ])longée eu béton de ciment,
noyée dans un massif de sable.
Les dimensions générales de l'ouvrage et
l'épaisseur des plaques dépendent naturelle-
ment de son armement et du genre de pro-
jectiles auxquelles il aura à résister.
BATTERIE. En terme de marine, c'est
l'ensemble des i>ièces d'un navire et l'empla-
cement ([u'elles occupent à bord. Se dit aussi
du pont et des sabords armés de canons.
— circulaire. Batterie fiottante, à flot-
taison circulaire, pour permettre aux navires
d'évoluer avec une giande facilité.
— flottante. Navire à faible vitesse, à
fond jilat, portant une puissante artillerie et
destiné à l'attaque des places maiitimes.
— de fusil. Pièce d'acier qui, dans les
armes à silex, recouvrait le bassinet et sur
laquelle viMiait frapper la pierr(^ adaptée au
chien.
BATTERIES et SONNERIES. Ma-
nières réglenieiitaires, )iour les tambours, de
battre ; [lour les clairons, de sonner les mar-
ches, signaux, appels nécessaires pour l'exé-
cution des diverses parties du service.
BATTEUR d'estrade. Cavalerie légère
employée au moyiMi âge pour aller à la dé-
CDUveite.
BATTRE. Frapper à coups reiimibli's.
Vaincre, défaire l'ennemi. Diriger le lir <le
l'artillerie sur un point déterminé.
— en brèche. Diriger les coups d(^ l'ar-
tillerie contre un rempart, une muraille, de
façon à y prati(|uer une brèche.
— en retraite. Se retinn' du conibal eu
bon ordre.
— du tambour. Frapper sur un tam-
bour aM'c des baguettes. Par métonymie, on
dit : battre le rappel, la marche, la géné-
rale, etc.
BAUDRIER. Large bande de cuir ou
d'etofTe qui, mise en écharjie, servait à porter
le sabre ou l'épée.
Le baudrier a été supprimé dans toute
l'armée française, y compris la gendarmerie,
et remplacé par le ceinturon.
BAUDRUCHE.
BAUDRUCHE. iJim-e pellieul.< transpa-
reate fabiiquêt* avec la membrane périto-
iiéale qui reiouvii* le civcuin du bœuf. Elle
est utilisée dans l'armée sous forme de po-
rhette pour reoe%'oir des cartes d'élut-major
pliées convenablement et en permettre la
lecture, tout en les préservant de la pluie.
Ou en fait aussi des enveloppes de ballon.
BAUDELAIRE. Sabre à deux tranchants
à lame iar^e et courte, recourbée à la
pointe.
BAVIÈRES. Garnitures d'étoffes qui or-
naient les casques légers ; espèce de juifu-
laire.
BAVURE. Imperfection ou aspérité laissée
par les joints des moules sur les balles de
fusil. Se dit aus.si d'aspérités produites sur
certaines parties de l'armement par des
chocs répétés.
. BEAUMONT (fusil) (V. Hollande).
BEC de capncine. Partie prolongée de la
capucine, dont le milieu correspond à la
direction du canal de la baguette.
— de crosse. Partie la plus anguleuse
de la crosse du fusil.
— de gâchette. Partie saillante du de-
\ ant de la gâchette ; il s'engage dans l'un
ou lautre des crans de la noix, en faisant
agir le ressort de gâchette.
BÊCHE (pelle). Outil portatif distribué
à raison de. 48 par compagnie d'infanterie.
Elle se compose d'un fer aplati en feuille de
bêche, d'un renfort, d'une virole ou collier
et d'un manche. Le bord supérieur, des deuv
côtés, est éi-hancré et retroussé de manière
à former une surface d'appui pom* le pied ;
le bord inférieur et le bord droit sont tran-
chants: le bord gauche est taillé en dents de
scie. Un étui sert au transport et à la con-
servation de l'outil,
BEDAINE. Panse: gros ventre. Pierre
arrondie en boulet, tirée par une dnndiiiue.
BEDEAU. Bas-officier d'une église, qui
est chargé de précéder les ecclésiastiques et
de maintenir le bon ordre.
Héraut de la milice communale.
BEDON. Vieux mot qui signifiait tam-
bour. S'emploie actuellement pour désignei-
un honnue gros et gras.
BÉDOUIN (en arabe BÉÛADDI). Habi-
tant du désert. Nom duinié aux Arabes no-
mades et à ceux ([ui habitent le désert.
BEFFROI. Avant l'emploi de la poudre
à canon, le btiJroi était synoujine d'Iiélijjnlo.
C'étaient de hautes tours roulantes, que l'on
faisait avancer le plus prés possible des murs
d'une ville assiégée et du haut desquelles les
soldats qu'elles renfermaient lancaiept des
traits ou autres projectiles sur les défen-
seurs.
•Il BELGIQUE.
BÉGAIEMENT. Vice de parole qui con-
siste a mal articuler les mots. Il est une
cause d'exemption ou de réforme lorsqu'il est
très prononcé.
BÉHOURD, BIHOURT ou BOHOURT.
Attaque et défense d'un bastion dans eer-
taines passes d'armes, au moyen âge.
Course de cavaliers dans les réjouissances
publiques. Combat soutenu à cheval et la
lance au poing.
BEIGE. Se dit de la laine qui a sa cou-
leur naturelle. Les pantalons et les capotes
que portent les soldats dans les hôpitaux
militaiies sont en drap beige.
BELGE. Oui est originaire de la Bel-
gique. Ce nom provient de l'ancienne tribu
gauloise des Belges ou Kiwris.
BELGIQUE et son armée. L'armée
active est constituée par les volontaires et les
8 plus jeunes elasses de milice donnant un
effectif d'environ 105,000 hommes, avec une
réserve composée des o plus anciennes classes
classes de milice et comptant à peu près
33.000 hommes.
L'armée, en temps de paix, a la composi-
tion suivante : 19 réghuents d'infanterie
donnant un ensemble de 98 bataillons actifs
et 39 bataillons de réserve : 8 régiments de
cavalerie, avi*e 48 escadiuns, dont 8 de
dépôt ; 4 régiments d'arlillerie de campagne
et 4 d'artillerie de forteresse, avec 40 batte-
ries de campagnes et 70 de forteresse, plus
4 compagnii's spéciales ; 1 régiment du ^enie
et 5 compagnies spéciales, donnant 21 com-
pagnies; 1 régiment et 1 compagnie du train,
soit 8 compagnies.
L'armée de campagne se composerait de
2 corps d'armée, comprenant chacun 2 divi-
sions mixtes, avei- tous les services, ainsi
que de 2 divisions de cavalerie d'explora-
tion. U y aurait, en outre, des troupes de
forteresse com])renant 17 bataillons, 4 esca-
drons et 6 batteries pour la défense mobile
des grandes places, 28 bataillons d'infan-
terie. 67 batteries de forteiesse, 48 compa-
gnies du génie, de télégraphistes, de poii-
tormiers. d'ouvriers, pour la défense propre-
ment dite des forteresses. Enfin, il resterait
encoie les conqiagnies spéciales pour le ser-
vice des grands étaiilissenienls militaires e!
les divers dépôts, ainsi que la gendarmerie.
L'infanterii' belge est armée, par arrêté
royal du 16 octobre 1889, du fusil Mauser
à répétition, du calilire de 7™"", 75, tirant
une cartouche à goige sans liourrelet. C'est
une anno à verrou, avec magasin fixe placé
sous la boîte de culasse et pouvant coutenir
5 cartouches. Le canon est entouré d'une
ebeminée en acier. Le niéi-anisnie de répéti-
BELIER.
02
BERME.
-lion SI' comiiosc du magasin rt d'un éltiva-
teur à ressort {fig. 30). Le mécanisme de
fermeture, du système Mauser modifié, est
indiqué dans la tlgure. La caitouehe, du
poids de 28S'',6, coniiircnd : ]a balle en
plomb, ic\ètui' d'une enve[o[ij)e en nuiille-
ehort et qui pèse 14 grammes aveu une lon-
gueur de 30™'",8 ; la charge, de 3&^.5 de
poudre sans fumée HP, imprimant à la balle
une vitesse initiale de 025 mètres.
Fis. :w.
BÉLIER. Machine de guerre usitée jus-
qu'au V siècle pour battre les murailles que
l'on voulait renverser. Elle consistait en une
grosse pièce de bois, ou poutres ferrée, ter-
minée par une tète de bélier, inanœuvrée
par un certain nombre d'hommes (jui, au
moyen de cordes, lui imprimaient un mou-
vement d'oscillation. Ces hommes étaient
abrités, contre les projectiles de l'assiégé,
par de fortes maisonnettes, ou galeries mobiles
sur des louleaux, et que l'on appelait tor-
tues hélièrcs.
BÉLIËRE. Bracelet ou chape de fourreau
di' sabre. Lanièi-e de cuir venant s'engager
dans l'anneau de béliére des sabres. Ceu\-oi
M\ aient autrefois deux anneaux qui néces-
sitaient deux morceaux de cuir ou bcUércs
de grandeur différente : la grande et la pe-
tite. 11 n'y en a actuellement qu'une seule.
BELLIGÉRANT. Qui est en guerre, qui
fait la guerre. Directement engagé dans la
lutte.
BELLIQUEUX. Maitial, qui aime la
guerre.
BÉNÉDICTION. Cérémonie religieuse
ou prières prononcées sur les armes, les ar-
mées, fes chevaux, etc. Les drapeaux sur-
tout recevaient la bénédiction en grande
pompe jusqu'en 1870. Au point de vue mi-
litaire, la bénédiction n'est plus conser^ée
que pour les navires.
BÉNÉFICIAIRE. Le titulaire d'un béné-
lice. Se dit de l'héritier qui n'a accepté une
succession que sous bénéfice d'inventaire,
c'est-à-dire sous la condition que l'actif dé-
passera le passif.
Soldat principal de la milice romaine, qui
jouissait de certains privilèges et recevait
une haute pave.
BÉNÉFICie. Avantage, pain, profit, pri-
vilège. Se dit des teries conquises par les
Francs dans les Gaules et que les chefs ou
princes distribuaient -à leurs compagnons
d'armes.
BENZINE. Substance qui a la propriété
de dissoudre les corps gras et résineux. Elle
est très em])loyée pour enlever les taches de
graisse sur les effets d'habillement.
BÉQUILLE. Espèce de bâton surmonté
d'une petite traverse sur laquelle les infirmes
s'appuient poui- marcher. Les béquilles sont
délivrées dans les hôpitaux militaires sur la
production d'un bon signé par le médecin
traitant.
BERCHE. Petite bouche à feu à tir direct
et en fonte verte, dont on se servait autre-
fois à bord.
BERDAN (fusil) (V. Bume).
BERGE. Bord relevé, ou escarpe dune
rivière ou d'un chemin. On l'organise défen-
si veulent, en y taillant une banquette, quand
la berge est tournée vers la défense, et en
organisant une trancitée et une banquette au
sommet (juand la pente est tournée vers
l'attaque.
BÉRET. Toque de laine, ronde et plate,
qui constitue la coitTure de nos troupes al-
pines.
BERME. Bande de terrain naturel, de
0™,60 à i mètre de largeur, ménagée entre
le talus extérieur et la contrescarpe d'un
ouvrage; elle sert à faciliter l'exécution des
BERSAGLIER.
93
BIBLIOTHÈQUE.
terrassements et à empèclier les éboulements
du parapet dans le fossé. Dans les ouvrages
de campagne, il est avantageux de la sup-
primer après racliévement du travail, sinon
elle faciliterait aux assaillants l'escalade du
parapet.
BERSAGLIER. Soldat d'infanterie ita-
lienne, destiné à servir de soutien à lartil-
lerie ou à r-tre employé dans le service
d'avaut-postes. Lesbersagheri forment 12 ré-
giments à 3 bataillons de 4 compagnies et
un dépôt. Leur uniforme est celui de l'in-
fanterie, r'est-à-dire le pantalon gris bleuté,
la tunique bleu foncé, mais la coiffure est
un cbapeau en cuir bouilli orné d'un pa-
nai'he de plumes tum!)anti's.
BERSAULT. But sur lequel on tirait
Tarme et la flèche. A formé le mot bermglieri.
BESACE. Sorte de sac ouvert par le mi-
lieu et fermé par les deux bouts, en sorte
qu'il forme deux poches.
Les mots besace et bissar ont tous deux la
même étymologie et la même signification ;
toutefois, la besace est l'attribut distinctif
du mendiant, tandis que le bissac est em-
ployé par les cavaliers et les troupes mon-
tées pour y mettre^ies vivres ou de l'avoine.
BESAIGUE. Arme du moyen âge; espèce
de hallebarde ayant d'un côté une hache
assez large et, de l'autre, un morceau de fer
très pointu. Actuellement, outil de char-
pentier tranchant par les deux bouts.
BESOIN. Sensation qu'éprouve l'homme
par rapport à certaines choses qui lui sont
nécessaires pour aciomplir certaines fonc-
tions ou pour remplir sa destination. Tels
sont : le manger, le boire, le rejios, le som-
meil, etc.
Les principaux besoins matériels de l'armée
sont : la nourriture et la boisson des hommes
et des chevaux, l'habillement, le logement,
les soins à donner aux malades et aux
blessés, etc.
BÉTAIL (au pluriel BESTIAUX). Trou-
peau de bieufs, de vaches, de clièvres, de
brebis ou de porcs. On désigne sous le nom
de gros bélail les animaux de l'espèce bo-
vine et, de menu bétail, les brebis, les chèvres
et les porcs.
Tout le bétail destiné à l'alimentation de
l'armée doit être soigneusement visité par
les vétérinaires avant d'être abattu.
BÊTE de somme. Animal qui porte di-
rectement les fardeaux au moyen d'un
bdt. Les chevaux, mulets, chameaux, élé-
phants, etc., peuvent être employés comme
bêtes de somme.
BÉTON. Mélange de mortier hydrau-
liciue et de petites pierres ou de pierres con-
cassées. C'est une espèce de maçonnerie à
petits matériaux qui se prépare au lieu
même où l'on veut l'employer et qui se soli-
difie en prenant la forme de l'enceinte où on
l'a renfermée. La quantité de pierres qui
entre dans sa composition varie suivant les
résultats que l'on veut obtenir.
Le béton sert de base à toutes les con-
structions hydrauliques : il est employé dans
la construction des fortifications pour former
les massifs dans lesquels sont installées les
tourelles ou coupoles cuirassées. Le béton
employé pour la collerette des tourelles a la
composition suivante, dans les différents
pays :
PAYS.
SABLE.
CIMENT.
l'IERRES
cassée?
ou çalet?.
Pour
an mètre
cube
de béton.
France. . . .
Belïique. ..
AUemaïiie.
O-s.SOO
0"5,375
U'"3,300
0°>=,330
0°'5,2.=)0
o°3.-'()0
l^s.OOO
1-»3,000
l^s.oûO
Le béton s'emploie encore pour la con-
struction des casemates qui doivent résister
aux nouveaux projectiles, pour établir des
plate-formes dans certains cas particuliers,
et pour constituer les murs de fond aux
locaux, voûtes, etc.
BEY. Titre de dignité usité chez les
Turcs, chez les Arabes et chez ([uelques peu-
ples orientaux. 11 signifie chef, seigneur, et
s'applique soit à des souverains, comme le
bcy de Tunis, soit à des chefs civils ou mi-
litaires : il est même conféré, quelquefois, à
des étrangers de distinction.
BIBATJLX, BIBAUS, BIBADX ou PE-
TAUX. Aventuriers du moyen âge et arba-
létriers armés d'une longue pique, qui furent
un objet de terreur pour les campagnes.
Fantassins qui servirent dans les armées de
Philippe-Auguste.
BIBLE. Espèce de catapulte peu différente
de la bu(!le. Le mot bihclot en est dérivé.
BIBLIOTHÉCAIRE. Celui qui est pré-
posé à la garde et aux soins d'une biblio-
thèque.
Dans les corps de troupe et dans les cer-
cles militaires, on désigne pour cette fonc-
tion un sous-officier présentant les capacités
et les garanties nécessaires,
BIBLIOTHÈQUE. Lieu où l'on tient un
graïul noiribre de livres rangés en ordre. Se
dit égakMuent des livres qui sont contenus
dans la bibliothèque.
11 existe dans l'armée deux espèces de bi-
bliothèques : les bibliothèques de garnison et
les bibliotliètiues régiiuentaires.
Les bil)li()!hè'iues île garnisioii ont pour but
BICHE.
94
BIÈRE.
lie Illettré à la disposition des offlciers Une
salle de réunion et de lectul-e-et de faire des
prêts de livres aux officiers de la garnison.
Ces bililiotiièques fonctionnent par les soins
de commissions spéciales, sous la surveillance
du commandement. Le rôle des commissions
est d'assurer le fonctionnement matériel ré-
gulier, l'ordre et l'administratiou des biblio-
thè([ues, mais surtout de se tenir au cou^
rant des désirs et des besoins des officiers,
de rombler les lacunes et d'éviter les doubles
emplois des livres.
Les locaux sont fournis, soit par l'iïtal.
soit par les municipalités.
Les bibliothèques réyinienlaircs sont lais-
sées à l'entière initiative des chefs de corps
et des officiers ; toutefois, le Ministre leur
vient en aide par des envois de livres, des
allocations de chauffage et d'éclairage, de
même qu'aux bibliothèques de garnison.
BICHE. Femelle du cerf. Pied-de-biche,
outil dont l'extrémité ressemble au pied de
la biche ; il est em|)loyé dans les travaux de
mines et de ponts militaires.
BICKFORD (V. Amorce).
BICOQUE. Petite place ou poste peu im-
portant, mal fortifié ou à peu jirès sans
défense.
BICORNE. Chapeau à deux cornes porté
comme coifFure de ville et de grande tenue
de service par les généraux ou assimilés.
Cette coiffure est plus connue sous le nom
de chapeau à claque.
BICYCLE ou BICYCLETTE. Ap[.areil
léger :i deux roues monté par un homme
qui, par le mouvement des pieds aj)pliqué à
un système de pcdaleit, arrive à parcourir
très rapidement d'assez grands trajets.
(hi a cherché à employer ce moyen de
locomotion pour le transpoit des ordres dans
l'armée (V. Vèlocipédie).
BlDAUX. Corps d'infanterie du moyen
Mge armé de deux dards â maiti (d'où le
nom).
Plusieurs écrivains emploient ce mot
lomme terme de mépris, signifiant des mi-
lices à jiied de peu de valeur.
BIDET. Petit cheval que n)ontent les
courriers et qui n'est [tas destiné à être at-
telé.
BIDON. Ustensile en fer-blanc qui sert à
contenir la boisson des soldats eu campagne
et pendant les marches ou les manœuvres. Il
est formé de deux coquilles soudées ensemble
et recouvert d'une envelojqte en drap pour
amortir les chocs et pour atténuer l'action
des rayons du soleil. Pour maintenir frais
le liquide contenu dans le bidon, il suffit de
mouiller l'enveloppe. Le bidon est porté en
bandoulière aU moven d'une courroie. La
contenance est de 1 litre eu France et de
2 litres en Algérie, en Tunisie et dans les
colonies.
Le bidon de la cavalerie est d'une forme
particulière, avec quart adhérent, c'est-
;i-dire que le quart vient emboîter le fond
de l'ustensile afin d'éviter le cliquetis que
produiraient ces deu^ objets en s'entrecho-
quant.
Le bidon 'et sa courroie font partie des
effets de la 1""'' portion: ils sont achetés au
compte de la masse d'habillement et d'en-
tretien.
BIEF. Canal qui conduit les eaui pour
les amener à un moteur hydraulique.
BIEN. Ce qui est bon, utile, avantageux,
convenable, juste et honnête. Note donnée
en ce qui concerne l'instruction tliéorique et
pratique des militaires, les travaux des offi-
ciers, etc.
BIENS. En législation, ou désigne sous
le nom de biens toutes les choses qui peuvent
servir à la satisfaction des besoins de l'homme
et qui sont en même temps susceptibles d'ap-
propriation.
Ces biens sont meubles lorKqu'ils iieuvent
se transporter d'un lieu dans un autre ; ils
sont immeubles, lorsqu'ils sont fixes et adhé-
rents au sol.
Considéiés dans leurs rapports avec ceux
(jui les possèdent, les biens se divisent en :
biens de l'État ou biens nationaux, biens
communaux, biens des établissements publics
ou des communautés, biens des particuliers.
Ces derniers se distinguent en : biens pater-
nels, appartenant au père ; biens dotaux,
constituant une dot ; biens paraphcrnaux ,
qui ne constituent pas la dot de la femme.
Les biens des militaires sont soumis à la
loi commune et passibles des droits des
créanciers.
BIENVENUE. Droit ve\atoire exigé des
jeunes soldats, lors de leur arrivée au corps,
par les soldats de la chambiée où ils étaient
loges. Les règlements militaires défendent de
tolérer ce genre d'impôt exercé sur la fai-
blesse et l'inexpérience par la force et la bru-
talité.
BIËRE. Boisson feiineutée qui a pour
base Torge germée, soumise à la fermenta-
tion, et le houblon. Elle constitue la boisson
principale dans certains pays, tels qne l'An-
gleterre et rAlleniagiië. En campagne, la
bière peut être admise en remplacement de
vin ou d'eau-dé-vie ; le tarif de substitution
est de 0,.50 centilitres de bière pour 0,25 cen-
tilitres de vin.
On désigne encore sous le nom de bière
un cercueil en planches où l'on met un
corps mort- pour le porter et le déposer en
BISE.
'Jo
BISCUITÉ.
tciTi'. Eli temps de jiaix, les lioinmes de
tronpes déicdês au service, et dout les corps
ne sont pas réclamés par leurs familles, sont
inhumés dans une bière en sapin et les oflB-
ciers dans une bière en chêne. Ces bières
sont fournies par les hùpitauv, qui sont,
d'ailleuis. chargés de l'enterrement.
BI6E . Char à deux roues des Romains.
Expression de tournoi signifiant la moitié du
quadrige.
BIGORNE. Enclume dont les deux extré-
mités sont pointues. Fait partie de la forge
de campagne.
BIGOE. Sorte de chèvre composée de
deux pièces de bois en forme de A, qui ont
à leur extrémité supérieure une poulie et
des cordages pour soulever des fardeaux.
BILLEBAUDE. Nom donné, au début,
au feu de deux rangs et au feu à volonté. 11
signifie aussi désordre, confusion.
BILLET. Petite lettre écrite sans le céré-
monial usité dans les lettres proprement
dites. On donne encore le nom de billet à un
— à ordre. Billet sous seing privé par
lequel un individu promet à une autre per-
sonne de payer une somme à elle ou à son
ordre, c'est-à-dire^ à quiconque, au moyen
d'un endossement en bonne forme, se trou-
vera cessionnaire de ses droits.
— d'appel (V. Appel).
— d'arrêts ÏV. Arrêh).
— de banque. Lettre de change payable
à vue et au [lorteur. émise par l'État. Cet
avantage d'être payable au porteur fait du
billet de baiique un véritable papier-mon-
iiaie.
— d'hôpital. Billet (fui sert à un mili-
taire malade pour être admis à l'hôpital.
Il y en a de deux sortes : l'un, pour les mi-
litaires de tous grades a[)parteiiant à un
"orps de troupe et présents au corps, dont
le certificat de visite est rempli ]iar le mé-
decin chef de service : l'autre, pour les offi-
ciers sans troupe, les employés militaires et
les isolés, dont le certificat de visite est établi
|iar le médecin désigné jiar le commandant
d'armes.
Les billets sont, autant que possible, éta-
blis la veille de rentréi'. Ouand le malade
doit entrer le jour même à l'hôpital, il l'st
reçu avec le certificat de visite, sur lequel
l'admission d'urgence est mentionnée. La
deuxiéiue partie du billet doit être envoyée
par h' corps le lendemain.
— de logement. Écrit délivré par le
raaiie d'une commune, qui enjoint à un
citoyen de loger un ou plusieurs militaires.
— de salle. Billet établi par l'officier
d'administration préposé aux entrées à l'hô-
pital. Le rrrio est semblable au hilli'l d'i'ii-
tiée ; le rtrsu reçoit l'inscription de tous les
effets dont le malade est porteur. Ce billet
est ensuite placé dans un cadre à la tête du
lit du malade.
— de sortie. N'est autre que le billet
di- salli' sur lequel on inscrit la sortie. Ce
billi't est remis à l'homme à sa sortie ou
au fourrier qui l'accompagne.
BILLOT. Tenue de manège, .signifiant un
morceau de bois qu'on attache à la longe du
ciieval. Morceau de bois qui doit être disposé
à la porte des cuisines militaires pour per-
mettre de fendre le bois. Petite pièce de bois
cylindrique employée pour le guindage des
ponts militaires.
BISCAÏEN. Balle de fonte ou de fer de
la grosseur d'un petit fjeuf que l'on mettait
dans le mousquet biscaïen, ainsi que dans
les boîtes à mitrailles. Il n'est plus usité au-
jourd'iiui.
BISEAU. In certaiu nombre d'armes
blanches et doutils eu usage dans l'armée
sont taillés en biseau, c'est-à-dire que leur
tniiuhant est terminé en face inclinée.
BISET. Espèce de pigeon voyageur.
BISCUIT. Pain très dur, en forme de
galette carrée ou ronde, fait avec de la farine
et de leau. Son nom lui vient de la durée
de sa cuisson, qui est de deux heures en-
viron, c'est-à-dire deux fois plus longue que
celle du pain. Après le pétrissage, la pâte
est soumise à un foulage, sous des rouleaux
en foute, puis déeoupée eu galettes percées de
trous, pour faciliter la cuisson et la dessio
cation. Ajtrès la cuisson, on laisse le biscuit
ressuer pendant n k 1 jouis dans des pièces
chauffées, ou ])endant 13 à 16 jours dans des
pièces non chauffées. Le bon biscuit est lisse,
sonore, d'une belle nuance fauve pâle, d'une
siccité parfaite. La mie est blanche, fine,
serrée, la croûte peu épaisse ; la cassure
nette, plus ou moins vitreuse. Le biscuit ne
s'endette pas: il gonfie dans l'eau; son odeur
et sa saveur sont as.'réables.
Les galettes ont environ U'",13 de côté et
0'",016 à (("',019 d'épaisseur; elles pèsent
en moyenne 200 grammes. Le taux de la
ration est de SnO giannnes. La limite théo-
lique de conservation est de 14 mois; mais
il jicnl être conservé jusqu'à 2 ans lorsqu'il
est enuuagasiné dans de bonnes conditions.
Les approvisionni'nients des armées en
campat'ue comprennent S jours de biscuit de
léseive, .savoir : 2 jours dans le sac des
hommes. 2 jours dans les convois régimen-
taires et 4 jours dans les convois adminis-
tratifs.
BISCUITÈ(Pnm).Cepainn'estautrechose
([ue le pain ordinaire de la Irouiie, mais dont
BISSAC.
96
BLE.
la cuisson a ôli' pruloiigéo plus luiiglemps,
soit 1 heure 10 minutes, au lieu de 50 mi-
nutes. 11 pèse, après 24 heures de lessuage,
l'S400 au lieu de l'^,oÛO; par conséquent,
la ration de pain biscuité est de 700 grammes.
Ce pain se conserve de 15 à 25 jours, selon
la fabrication, l'essence de farine, la tempé-
rature et le mode d'arrimage.
BISSAC (V. Besace).
BIVOUAC. Lieu où les troupes s'établis-
sent, pour un séjour généralement très court,
sous des abris improvisés ou en plein air.
Autant que possible, les bivouacs sont établis
sur des terrains secs, abrités, et à portée des
ressources en bois, en eau et en fourrages.
Arrivé au lieu désigné pour l'établisse-
ment des troupes au bivouac, le commandant
du campement reconnaît rapidement le ter-
rain et indique à chaque chef de campement
l'emplacement que doit occuper le corps qu'il
représente, les endroits où les hommes doi-
vent prendre l'eau, laver leur linge, abreuver
leurs chevaux et, au besoin, faire leurs pro-
visions de bois.
Le chef de chaque campement de corps
explore rapidement l'emplacement qui lui est
attribué ; il fait faire les travaux qui lui
paraissent nécessaires pour rendre les abreu-
voirs praticables ; il fait placer des faction-
naires aux puits et aux fontaines ; il fait
jalonner les lignes sur lesquelles doivent être
placées les têtes de colonnes ou les ailes de
bataillons, escadrons ou batteries, puis il
envoie les adjudants-majors sur les points
les plus favorables pour attendre les troupes
et se porter à la rencontre du commandant
de la colonne. Les troupes, guidées par les
chefs de leur campement, se dirigent vers les
emplacements qui leur sont désignés et éta-
blissent leurs bivouacs.
La disposition des bivouacs étant subor-
donnée a la forme du terrain, à la dimension
des espaces liitres, et surtout aux exigences
tactiques du moment, il est nécessaire que
les troupes puissent bivouaquer, soit en co-
lonne, soit en ligne. Un régiment d'infanterie
peut se former, pour le bivouac: en colonne,
en ligne de bataillons, en colonne double ou
en ligne déployée; un régiment de cava-
lerie : en colonne d'escadrons ou en bataille;
un groupe de batteries : par batterie, en co-
lonne ou en bataille.
Le Règlement du 26 octobre 1883 sur le
service des armées en campagne indique
quels sont les dispositifs à prendre dans ces
différents cas, de même que pour les bivouacs
des parcs (articles 46 à 51).
BIVOUAQUER. Action de stationner
dans un liivouac. En principe, les troupes
jie doivent bivouaquer que lorsqu'on est
dans l'obligation de les concentrer sur des
positions où il est impossible de les canton-
ner; ou, lorsque larmée étant à proximité
de l'ennemi, elles doivent occuper des posi-
tions défensives, ou s'établir, pour un temps
généralement très court, en des lieux favo-
rables pour l'attaque des lignes ennemies.
Les officiels doivent bivouaquer avec leurs
troupes ; nul ne peut s'établir dans les mai-
sons qui sont à côté du bivouac, lors même
quelles sont vides, à moins d'une autorisa-
tion expresse du commandant du bivouac ■■
BLANC. Couleur blanche, semblable à
celle de la neige. Intervalle plus grand que
les espaces on interlignes ordinaires, dans un
document. 11 est formellement défendu de
laisser des blancs dans les actes authentiques.
On dit aussi tirer à blanc, tirer à poudre,
sans projectile dans l'arme.
BLANCHIMENT. Action de blanchir. Se
dit prini'ipalement des tissus, des laines.
BLANCHIR. Rendre blanc. Couvrir
dune couleur blanche.
BLANCHISSAGE. Action de blanchir le
linge, de couvrir 1rs nuirs d'une couleur
blanche, à la chaux. Le blanchissage du
linge de corps des hommes de troupe et des
effets de cuisine est effectué chaque semaine,
au <-ompte de l'ordinaire, suivant le mode
fixé par le chef de corps, c'est-à-dire, soit
dans des buanderies militaires, soit par des
entrepreneurs particulieis, soit par l'entie-
preneui' du service des lits militaires.
Le blanchissage des murs des casernes est
exécuté à deux couches, tous les ans, par les
troupes, sous la direction des agents du gé-
nie. Les soldats employés au blanchissage
sont payés à raison d'un quart de centime
par mètre carré et par couche. Cette dépense
et celle de la chaux, des ustensiles et des
vêtements de toile pour les travailleurs sont
à la charge du service du génie. Les salles
de police, les prisons et les cellules sont
échauiiées et blanchies à la chaux, au moins
une fois par an ; les latrines le sont au
moins une fois tous les six mois. Les man-
geoires, les râteliers, les murs et les pavés
des écuries sont passés à l'eau de chaux, ]iar
les soins des corps, tous les six mois, et, en
outre, })ar les soins du service du génie, à
chaijue changement de garnison.
BLASON. Connaissance de ce qui a rap-
port aux armoiries, description des diffé-
rentes parties. Ensemble de tout ce qui com-
pose lécu armoriai.
BLASONNER. Expliquer le sens des
armes ou signes du Idason.
BLË. Grain ou froment dont on fait la
farine et le pain de la troupe. H y a plu-
sieurs espèces de lilé : le /*/■ dur. ({ui est
exotique, lo hlé tendre et le blc miladin, qui
sont indigènes ou exotiques.
Le blé dur est d'un jaune fauve plus ou
moias foncé ; sa cassure est nette et vitreuse,
de la même couleur que l'écorce ; le grain
est clair, presque translucide, de forme al-
longée ; sa pellicule est mince et line. La
moyenne du poids à l'hectolitre est de 77 à
78 kilogrammes ; la proportion de gluten
humide varie de 32 à 40 p. 100, suivant la
qualité et la récolte. La France ne produit
pas de blé dur, mais on en récolte en Algérie.
Le blé tendre est plus arrondi, plus bomljé
que le blé dur ; on le distingue en blé rouge,
blanc ou bigarré. Il est opaque, flexible sous
la dent; sa cassure est blanche et farineuse.
Le poids à l'Iiectolitre est de 74 à 76 kilo-
grammes; la proportion du gluten humide
est de 25 à 33 p. 100, suivant la qualité du
blé et de la récolte.
Le ble mitadin participe tantôt du blé
dur, tantôt du blé tendre. Le poids à l'hec-
tolitre est de 76 kilogrammes, la proportion
de gluten humide qu'il contient varie de 28
à 36 p. 100, suivant la qualité du blé et la
récolte.
BLESSÉ. Individu qui a reçu une bles-
sure. En temps de paix, les militaires bles-
sés sont traités dans les hôpitaux ; en cam-
pagne, ils sont traités comme il a été
indiqué au mot ambulance.
BLESSURE. Lésion locale, avec ou sans
solution de continuité, produite par une
cause extérieure. Ainsi les contusions, les
commotions, toutes les plaies, quelle que soit
leur cause, les luxations, les fractures, les
brûlures sont comprises sous la dénomina-
tion générale de blessures.
Toutes les blessures contractées dans le
service militaire doivent être constatées par
un certificat d'origine établi immédiatement
après l'accident ; ce certiScat est signé par
le capitaine, ou par le chef de corps, par le
médecin traitant et par trois témoins ; il est
visé par le sous-intendant militaire. Après
la guérison, si la blessure entraîne l'incapa-
cité de servir, le blessé est réformé. S'il est
officier ou assimilé, il reçoit alors une pen-
sion ; s'il est homme de troupe, il reçoit
également une pension, s'il est incapable de
travailler, ou une gratihcation de réfonne,
si sa capacité de travail est simplement di-
minuée.
BLIÂUD. Espèce de manteau en usage
au temps de la milice communale ou de l'in-
fanterie des communes. On l'a depuis nommé
blaude et blouse.
BLINDAGE. Espèce de cuirassement con-
sistant en plaques de fer ou d'acier destinées
à assurer aux batteries de côtes et aux na-
[97 BLOCKHAUS.
vires de guerre une protection suffisante
contre les effets de plus en plus redoutables
de l'artillerie. Il existe cinq types principaux
de blindage :
1° Les plaques en fer, qui résistent bien
aux effets de rupture, mais non à ceux de
pénétration ;
2° Les plaques en fonte durcie, plus fa-
ciles à fabriquer sous les formes voulues,
mais elles se fendent à la suite des chocs et
ne sont plus suffisantes pour résister aux
projectiles actuels ;
Z" Les plaques en acier, qui se laissent
perforer par les projectiles, mais ne se fen-
dent pas et peuvent continuer à résister;
4° Les plaques Compound, ou mixtes,
formées d'acier dur (1/3) d'un côté et de fer
ou d'acier doux de l'autre (2/3), mais la
réunion des deux parties est rarement par-
faite ;
5" Des plaques en nickel-acier, établies
comme celles en acier par l'usine Schneider,
du Creusot, et qui, dans des expériences
récentes aux Etats-Unis, ont fait preuve
d'une supériorité réelle sur toutes les autres
variétés, à l'exception de celles en acier doux
du Creusot. Le nickel-acier n'est pas autre
chose qu'un acier dans lequel entre une
faible proportion de nickel.
Disposition de matériaux pour garantir
des projectiles de l'artillerie certains locaux,
une batterie, en cas de siège, etc. (3n admet-
tait, jusqu'à ces derniers temps, qu'un blin-
dage était suffisant contre l'artillerie de
siège quand il consistait en une double
rangée de rails recouverte d'une couche de
terre de 4 mètres : contre l'artillerie de cam-
pagne, la moitié aurait suffi. Les projectiles
employés actuellement ne permettent plus
de croire à l'efficacité de ces moyens.
BLINDES. Châssis en bois dont on se
sert pour maintenir ou supporter les planches
ou fascines dans les sapes ou descentes de
fossés blindées. Chaque cadre ou châssis a
intérieurement 0™,8o de largeur sur 1",70
de hauteur, et les montants ou traverses ont
O^jlo d'équarrissage. On emploie les blindes
dans la partie ascendante d'une descente de
fossé, qui s'exécute à ciel ouvert. Ces tra-
vaux sont du ressort des troupes du génie.
Pièces de bois destinées à faire un blindage.
BLINDE (abri). Abri dont les parois et
le ciel sont organisés de manière à résister
aux projectiles les plus dangereux qui doi-
vent l'atteindre.
BLINDER. Mettre un ouvnage de forti-
fiiatioii ou un navire à l'épreuve des pro-
jectiles qui lui sont destinés.
BLOC de culasse {\' . Fermeture à bloc).
BLOCKHAUS. Abris blindés défensifs
BLOCK-SYSTEME.
98
BOIS.
avec ou sans fossés, généralement construits
en bois et recouverts d'un ciel en charpente
ou en rails, portant un remblai de terre
d'au moins i mètre. Ils sont percés de nom-
breux créneaux. La forme et la dimension
des blockhaus varient suivant le but à rem-
plir et la position à occuper, mais toujours
les branches doivent être à angle droit pour
faciliter les assemblages et assurer le flan-
quement, la hauteur doit être de 2™, 50 à
3 mètres et les parois, pour résister à l'ar-
tillerie, doivent être formées de deux rangs
de corps d'arbres séparés par au moins 1"\50
de terre. De nombreux créneaux doivent y
être percés. 11 suflit d'un seul cours de corps
d'arbres de 0™,30 à 0™,40 pour résister aux
balles.
En pays de montagnes, c'est un excellent
genre de retranchement, car on y trouve
facilement les matériaux de construction né-
cessaires et l'on n'a pas à craindre beaucoup
l'artillerie.
On a fait également un grand usage de
blockhaus à étage pendant nos guerres
d'Afrique, le rez-de-chaussée servant de
magasins et l'étage supérieur de réduit dé-
fensif. Ces blockhaus ne pouvaient pas ré-
sister à l'artillerie.
BLOCK-SYSTÊME. Méthode consistant
à diviser une ligne ferrée en sections, ou can-
tons (blocks) de longueur convenable et à
ne jamais permettre que deux trains se
trouvent sinmltanément dans une de ces
sections. Aucune collision de trains n'est
possible si les signaux du Block sont rigou-
i'eusement faits et strictement observés.
BLOCUS. A pour objet de priver une
lilace ou un fort de toute communication
avec l'extérieur, de telle sorte que la gar-
nison soit obligée de se rendre après avoir
épuisé ses vivres et ses munitions, qu'elle ne
peut renouveler.
S'emploie pour les places que l'on veut
simplement maintenir en respect ou que l'on
ne pourrait prendre par un procédé plus ra-
pide, ou bien lorsque la place, mal api)ro-
visionnée, seia amenée à capituler sans
effusion de sang. Ce mode d'attaque peut,
d'ailleurs, être accéléré en le combinant avec
le bombardement, Vattaque de vive force ou
la surprise.
L'opération débute par un investissement
et l'on orgMuise des lignes de blocus de la
même manière, mais plus rai)pi'ochées de la
place. Il faut organiser très solidement les
positions occupées par le gros des troupes de
l'o ligne où, en cas d'attaque de la garnison,
s'engage généralement l'action décisive avec
le secouis des réserves. II est bon souvent
d'établir aussi quelques positions'de 2"= ligne,
pour y soutenir éventuellement le combat,
ou comme points d'ajjpui ou de retraite.
De bonnes communications doivent relier
les différentes fractions des troupes de
blocus.
BLOQUER. Action de mettre le blocus
devant nue forteresse.
BLOUSE. Surtout de grosse toile que
poitent les cuisiniers dans l'exercice de leurs
fonctions.
BLUTAGE. Action de passer la farine au
blutoir, c'est à-dire sur un appareil composé
de tamis de différentes grosseurs, disposés
par ordre de gradation, les premiers étant
les ])lus fins. On sépare ainsi les produits
qui composent la faiine, ce qui permet d'en
extraire la semoule, le son, les farines pre-
mières, les gruaus, etc.
BOCAL. Récipient en verre ou en grès
dont le col est ouvert et l'ouverture large ;
est employé principalement dans les infir-
nict'ies et dans les hôpitaux militaires.
BŒUF. Taureau mis hors d'état de se
reproduire. La chair de bœuf doit entrer
pour la moitié au moins de la quantité de
viande destinée à ralimciitation des troupes,
BOIS. On distingue deux modes do cul-
ture des bois : les taillis et les futaies. Les
taillis sont, le plus souvent, impénétrables
et se prêtent mal aux combats de tirailleui's
tandis que les futaies offrent des avantages
défensifs considérables. Les liois présentent
un bon couvert contre les balles et les éclats
de projectiles; ils masquent surtout parfai-
tement les dispositions et les mouvements de
la défense ; enfin, ils peuvent être défendus
avec des effectifs relativement faibles. En
revanche, ils rendent le commandement dif-
ficile et présentent une certaine désorgani-
sation des unités tactiques. Néarunoins, les
avantages l'emportent sur les inconvénients
et l'on ne manqueia pas d'organiser les bois
défensivement, quand on en aura le temps
et les moyens. Pour cela, on occupe la lisière
comme l'" ligne et on y organise des abatis,
d'abord aux parties saillantes, puis l'on con-
struit en arrière des abatis qui ont de 15 à
20 mètres de profondeur, des tranchées pour
mieux abriter les défenseurs. Les paities ren-
trantes sont organisées pour flanquer les sail-
lants ; à défaut de rentrants, on flanque au
moyen d'ouvrages à faible profil protégés
par des abatis. On renforce le plus possible
ces obstacles. On dispose une 2» ligne ;iu
moyen de i-oupures ou clairières qui peuvent
exister à l'intérieur du bois. On barre toutes
les routes qui pénètrent dans le bois, mais
de façon ({ue la défense puisse les uti-
liseï' pour l'offensive et les contre-attaques.
On améliore toutes les communications cou-
B0IS90N.
BOMBARDE.
dliisaiil ili' riiitéi'ioui ;i la lisière et on en
crée au besoin de nouvelles. On prépare des
eiiemins de retraite. L"artillerie est placée
sur les flancs et quelquefois on dispose aussi
quelques pièces en avant de la lisière pour
battre les routes ou autres parties trop
accessibles. Entiii, pour euipècber l'ennemi
de déboucber du bois, on choisit et on orga-
nise, eu dehors de la portée de la niousque-
terie et en arrière du bois, des positions
d'artillerie pouvant enliler les principaux
débouchés du bois. On construit des tranchées
et on ort-Muise des comertu naturels, pour
l'infanterie, à bonne portée de la lisière.
— de fusil. Partie de la monture du
fusil (}Ui sert à recevoir le canon et la holle
de culasse. Ce bois est quelquefois en deux
parties : le fût et la crosse.
— ' de mine. Se dit des montants, se-
melles et chapeaux en usage dans les galeries
de mine.
BOISSON. Tout liquide qui sert à désal-
térer. Leau constitue la boisson habituelle
du soldat. Toutes les fois que les fonds de
l'ordinaire le permettent, le capitaine doit
faire des distributions de vin (Service inté-
rieur, article 338). ^Pendant la saison des
chaleurs, l'eau que les hommes boivent doit
être assainie au moyen d'eau-de-vie, ou
remplacée par une boisson rafraîchissante et
tonique. L'eau-de-vie peut aussi être distri-
buée dans certaines circonstances.
En campagne, on admet éj^alement comme
boisson le cidre et la bière, à défaut de vin.
Le taux de la ration est de 1/4 de litre de
vin, ou 1/2 litre de cidre ou de bière,
in, ou 1/
u 1/16 d(
ou 1/16 de litre d'eau-de-vie; la ration
hygiénique d'eau-de-vie n'est que de 1/32
de litre.
BOITE. Ustensile à couvercle, en bois, en
carton ou en métal. Chaque compagnie, esca-
dron ou batterie, possède : 1° des boites à
livrets; 2° des bottes à marques; 3° des
boites à plaques d'identité.
— à boulets, à balles ou caffùts. Pro-
jectile pour mortier lisse se composant à
l'avant d'un sabot en bois dur, de forme
tronconique ; à l'arrière, d'un culot en fer,
reliés par une enveloppe cylindrique en fer.
La boîte est remplie de balles eu fonte de
400 à 600 grammes et de boulets de 4, 6,
8 et 12, ({ui y sont disposés par couches, et
dont le nombre et l'espèce varient avec le
calibie du mortier. Les caffûts sont des dé-
bris (le projectile ou de feriaille. Ces projec-
tiles ne seront plus guère employés â l'avenii .
— à graisse. Petite boîte en fer-blanc,
(le forme ovale, renfermant de la graisse et
une petite brosse ]K)ur graisser les armes, se
dit aussi d'une boîte en fer-blanc renfermant
de la graisse pour graisser les essieux des
voitures.
— à mitraille. Boîte cylindrique en fer-
blanc ou en zinc, terminée à un bout par
un couvercle et à l'autre par un culot en zinc
fondu, lenfermant des balles qui, au mo-
ment de l'explosion, brisent l'enveloppe dans
l'intérieur de l'âme et se dispersent en
formant un cône de dispersion, dont le som-
met est à la bouche de la pièce. Le nombre
des balles est déterminé par la nature des
bouches à feu. Les balles sont en fer, en
fonte ou en plomb durci jiar un alliage d'an-
timoine : elles ont nu diamètre de 16""°, 7
et du soufre fondu remplit les interstices. La
boîte à mitraille n'est plus qu'un projectile
défensif qui s'emploie à faible distance et
contre des troupes à découvert.
— aux lettres, il est placé, dans cha-
que quartier, piès du corps de garde de po-
lice, une boîte aux lettres dont le vague-
mestre a la clef. Les heures des levées sont
indiquées par une affiche.
— chargeur. Boile légère, contenant de
4 à 12 cartouches, employée j)Our augmen-
ter la vitesse de chargement des armes, à
répétition ou même à simple charge.
— d'amorce. Récipient en zinc, de
forme cubique, de 0™,18 de côté, contenant
4 kilogrammes de }ioudre. Sur une de ses
faces, sont percées deux tubulures destinées
à l'introduction de la poudre et des conduc-
teurs. C'est à cette boîte que l'on adapte
l'amorce destinée à produire l'explosion des
fourneaux de mine. U suffit ensuite de la
placer en contact avec la charge.
— de culasse. Partie qui prolonge le
canon du fusil ; sert à introduire la cartou-
che et peut s'ouvrir ou se fermer au moyen
de la culasse mobile.
BOITERIE. Infirmité d'un cheval qui
boîte. C'est ainsi que l'on dit : ce cheval est
atteint d'une boiterie à tel menJjre.
BOLADE. .4rme qui avait la forme d'une
massue.
BOLÂS. F'ronde composée de trois cordes
réunies à un bout et ayant à l'autre extré-
mité trois petites pierres ou boules bien atta-
chées. En usage chez les peuplades de l'Amé-
rique méridionale.
BOMBARDE. Pièce d'artillerie primiti\e
qui a succédé à la baliste, et qui, à l'ori-
gine, était destinée surtout au tir des liom-
bes de gros calibres. Elle était formée alors
de douves en fer forgé, cerclées comme un
tonneau; elle n'avait ni anses, ni tourillons,
(^e genre de pièces fut ensuite fabriqué en fer
forgé, puis coulé en fonte. L'invention des
boulets en fonte amena le remplacement des
bombaides [lar les canons.
BOMBARDELLE.
100
BONNET.
— à main. Fusil primitif , qui consistait
m un tube assez long et lourd se chargeant
par la bouche, et n'était généralement tiré
que par fleu\ hommes, l'un tenant le tube
et l'nutn' mettant le feu.
BOMBARDELLE. Petite bomljarde, qui
était employée en même temps que la
grande.
BOMBARDEMENT. Feu violent d'artil-
lerie ayant en général pour Imt de détruire
les j)rincipaux moyens de résistance d'une
place, de démoraliser la garnison et de jeter
la terreur dans la ])opulation civile, qui se-
rait ainsi amenée à exercer une pression sur
le gouverneur pour le forcer à capituler pré-
maturément. Un homhardement peut aussi
servir uniquement à anéantir les ressources
d'une place.
Le corps de bombardement doit être assez
fort pour repousser les sorties de la garnison
et pour investir la place ou tout au moins
en surveiller les issues. Ce corps est pourvu
d'une iirtillerie nombreuse et spéciale, car le
rôle princi|ial apiiartient en pareil cas à cette
ar-me, qui construit des batteries de bombar-
dement. Pendant la construction de ces bat-
teries, le gétiie établit les communications
nécessaires, soit pour y accéder, soit pour
les relier entre elles. Il procède également à
une organisation défensive permettant de
repousser les sorties de l'assiégé sur un ter-
rain préparé.
Le bombardement peut êtie employé, soit
isolément, soit concurremment, avec d'autres
procédés d'attaque ; s'il sert à préparer une
attaque de vive force, on le dirige principale-
ment sur les ouvrages à assaillir. Comme
complément d'un blocus, on tire surtout sur
les magasins et les maisons; comme auxi-
liaire d'un siège en règle, on fait tirer a la
fois contre les fortifications et sur l'intérieur
de la ville, si c'est possible.
BOMBARDER. Ouvrir contre une place
un feu violent d'artillerie : l'écraser de bom-
bes, lui faire subir un bombardement.
BOMBARDIERS. Corps créé par
Louis XIV jioui- le seivice des mortiers et
des obusiers, et dont le roi était colonel ; il
fut réuni en 1720 à l'artillerie.
BOMBE. Projectile creux, de forme sphé-
rique, et percé d'un œil pour introduire la
])Oudre et loger la fusée. On est obligé quel-
quefois de le munir de deux anses iorsrpi'il
est très grand et très lourd. Le nombre des
éclats va en diminuant avec le volume du
j)rojectile, tandis que les effets de pénétra-
tion, sans être proportionnels à la giosseur
du calibre, vont en croissant avec celui-ci.
La ])énélration dépend de la vitesse de chute
de la bombe ; elle va donc en augmentant
avec les angles et la distance du tir.
Les bombes, qui sont les projectiles des
mortiers, servent au tir vertical, c'est-à-dire
à enfoncer les voûtes et les abris horizon-
taux.
BON. Reçu par écrit, établi d'avance,
que le corps de troupe et les parties pre-
nantes individuelles présentent aux officiers
comptables ou aux entrepreneurs pour per-
cevoir des vivres, des fourrages, du chauf-
fage, des effets, du matériel, etc. Les quan-
tités portées sur les bons doivent être
exprimées en toutes lettres.
Dans les corps de troupe, les bons de
vivres, de fourrage et de chauffage sont
établis et signés par le trésorier et visés par
Je major. Les parties prenantes isolées rela-
tent sur les bons leur nom, grade et emploi.
Ces bons sont appelés bons partiels ; ils
sont récapitulés trimestriellement sur des
espèces de bordereaux nommés bons to-
taux, qui sont soumis à l'acceptation des
l)arties prenantes. Ils tiennent alors lieu des
bons partiels, que l'on annule.
Les effets au compte de la masse d'ha-
billement et d'entretien sont perçus, chaque
mois, par les capitaines-commandants, qui
remettent à l'officier d'habillement des bons
mensuels d'un modèle spécial.
BOND. Mouvement d'im corps qui re-
jaillit en rencontrant un autre corps.
BONDS successifs. Marche intermit-
tente en avant, irrégulièrement coupée d'ar-
rêts. Cette marche est em|)loyée dans les
mouvements en avant de la chaîne des ti-
railleurs. La longueur des bonds varie de
100 mètres à 50 mètres, suivant la distance
où l'on se trouve de l'ennemi.
BONI. Somme restée en caisse dans une
opération.
— de l'ordinaire. Somme représentant
l'excédent des recettes sur les dépenses de
l'ordinaire. Il reste déposé entre les mains
du capitaine commandant l'unité. Toute-
fois, quand ce boni dépasse le maximum
fixé, l'excédent est déposé, le 1" de chaque
mois, dans la caisse du trésorier. Lorsque
les circonstances l'exigent, le capitaine de-
mande au chef de corps l'autorisation de
retirer tout ou parti(> des fonds ainsi dé-
posés.
BONNET. Coiffure en tricot de coton que
l'on donne aux soldats, pour la nuit, et aux
malades dans les hôpitaux militaires.
— à poil. Coiffure de grande tenue de
ceitains l'orps dans l'armée française. Actuel-
lement supprimée.
— de police. Coiffure de petite tenue,
sans visière, et dont les côtés pouvaient se
BONNETTES.
101
BOUCHE A FED.
rabattre, qui a précédé l'emploi du képi dans
rarmée française.
— • de prêtre. Retranchement composé
de deu\ redaus à faces inégales, accolés par
leurs faces courtes et présentant à l'extérieur
leurs faces longues. Ce retranchement n'est
plus guère usité aujourd'hui ; on l'employait
jadis comme tète de pont.
BONNETTES. Les bonnettes sont des
exhaussements du parapet servant à pro-
téger la tète des hommes qui tirent par-
dessus ce dernier. A cet efiFet, dans la forti-
fnation, on dispose, à O'",7o les uns des
autres, des espèces de créneaux de 0™,2o de
profondeur, de 0™,0o de largeur à l'inté-
rieur, allant en s'élargissant vers l'extérieur,
avec des joues aussi raides que possible.
Dans la fortification de campagne, les bon-
nettes sont construites plus solidement, au
moyen de tas de terre de 0™,40 de hauteur
et 0'",60 d'épaisseur, laissant de mètre en
mètre un créneau évasé vers l'intérieur. Il
est plus facile et plus avantageux de con-
struire ces bonnettes à l'aide de sacs à terre,
lorsqu'on en a de disponibles. Ce genre de
bonnettes doit servir également à protéger
les servants placés sur la plate-forme d'une
barbette.
Il ne faut pas se dissimuler qu'avec la
pénétration des balles actuelles, les bonnettes
ne constituent guère qu'une protection fic-
tive ; elles se détachent d'ailleurs sur l'ho-
rizon si l'on n'a pas soin de les masquer.
On a aussi donné le nom de bonnette à
une espèce de lunette ou flèche.
BORD. Rivage d'un cours d'eau ; limite
d'un chemin ; extrémité d'une surface d'une
lame de sabre, etc.
BORDÉ. Galon qui entoure le chapeau
des officiers généraux.
BORDÉE. Salve de toutes les pièces de
l'un des bords d'un navire, par exemple
pour préparer un abordage. Vulgairement,
on dit : tirer une bordée, lorsqu'un soldat fait
une fugue.
BORDER. On dit border un parapet, un
relrancliement, pour occuper la banquette
de ces ouvrages par un ou deux rangs de
troupes. Border la haie signifie garnir d'un
rang de troupe le chemin que doit parcourir
un cortège ou un personnage important ; on
dit plutôt : former la haie.
BORDEREAU. État ou note détaUlée
des différents documents que l'on adresse à
ime administration ou à une autorité mili-
taire ; le destinataire le revêt de son leçu et
le renvoie à l'expéditeur.
Récapitulation de recettes et dépenses.
BORDURE. Ce qui garnit ou lenforce le
bord d«' quelque ciiose.
BORI. Nom donné par les Turcs à leur
trompette militaire.
BOSSE. Grosseur contre nature qui se
forme au dos ou à la poitrine par la dévia-
tion de la colonne vertébrale, du sternum ou
des eûtes. Cette infirmité exempte du service
militaire.
BOSSETTE. Ornemement en forme de
bosse qui est attache aux deux côtés du mors
d'un rheval.
BOSTELLES. Propriétés assignées, en
Suède, aux miUtaires de tous grades pour y
établir leur demeure. Chaque bostelle doit
se composer d'une chambre, d'une écurie,
d'une grange et, autant que possible, d'un
champ et d'un pré.
BOTTES. Chaussure de cuir à tiges mon-
tantes qui enferme le pied et la jambe. On
donne le nom de bottes à l'écuijère à des
bottes à tiges rigides, qui se portent par-
dessus la culotte; cette chaussure est régle-
mentaire pour les officiers montés.
On donne encore le nom de botte à l'as-
semblage de plusieurs choses de même na-
ture liées ensemble ; par exemple, une botte
de foin, une botte de paille. Le foin et la
paille distribués aux ti'oupes, en France,
sont livrés en bottes représentant la ration
journalière du cheval.
En escrime, une botte est un coup que
l'on poitf avec la pointe du fleuret.
BOTTELEUR. Ouvrier qui fait des bottes
de foin ou de paille.
BOTTIER. Ouvrier qui fait principale-
ment des bottes et des bottines. 11 existe un
1" ouvrier bottier dans tous les corps de
cavaleiie, d'artillerie et du train des équi-
pages.
BOTTILLON. Espèce de botte de paUle
de forme cylindrique, emploj'ée pour le char-
gement des selles en chemin de fer à raison
d'un bottillon pour quatre selles ; on en
emploie également pour amortir le choc des
roues de voiture sur le plancher des wagons,
à raison de deux par truc. Les bottillons
pour les selles ont 1™,30 de long et yièsent
12 kilogr.; ceux pour les voitures ont 0™, 80
de long et pèsent 7'',oOÛ : les uns et les au-
tres ont 0",40 de diamètre.
BOTTINE. Petite botte dont la tige a
peu di' liauteur. La bottine est la chaussure
de la cavalerie française, ainsi que de tous
les hommes montés dans l'artillerie, le génie
et le train des équipages.
BOUCHE à feu. Désignation générale
donnéi' à toutes les pièces d'artillerie. On les
distingue, suivant leur longueur et la nature
de leur ser\ice, en canons, obusiers et mor-
tiers.
Dans une bouche à feu. ou distingue:
BOUCHER
10^
BOUILLON.
Vâme, ovi intérieur dn la pireo ; la bouche,
extrémité fintérieure de la pièce ; la culasse,
partie postérieure de la pièce ; la chambre,
partie où l'on met la charge ; le canal de
la lumière, petit trou qui seit à mettre le
feu : les tourillons, qui sont les deux bras
sur lesquels la pièce pivote sur Vaffût ; la
volée, ou partie voisine de la bouche. Les
bouches à feu sont lisses, quand l'intérieur
de l'àme n'a pas de rayures, et rayées, dans
le cas contraire. Toutes les pièces lisses se
chargent par la bouclie, tandis que les pièces
rayées se chargent, les unes par la bouche,
d'autres ]iar la culasse,. Les projectiles sont
sphériques pour les pièces lisses et ol)longs
pour les pièces rayées.
Autrefois, on désignait les bouches à feu
par le poids de leur projectile en livres;
mais, actuellement, on les désigne par le
calibre de l'âme mesurée à In boucIie de la
pièce et e\])rimée en millimètres.
Suivant l'usage auquel elh^s sont desti-
nées, les bouches à feu sont ein'ore divisées
on : bouches à feu de campagae, pour
la guerre de campagne : de siège, pour
l'attaque des places ; de place, puu: In dé-
fense des forteresses ; de CÔte, pmir les Jiat-
teries de côte.
Les bouches à feu sont construites en
bronze, en fonte ou en acier. Elles sont gé-
néralement frettées, c'est-à-dire consolidées
par des anneaux extéiieurs ou frettes, avec
ces deux derniers métaux, qui peuvent
éclater. Pour la même raison, la pièce peut
être tubée. quand on place nu tube en acier
à l'inléiiein- de l'àine.
BOUCHER. Celui qni tue le bétail et qui
en débite la chair.
Dans les troupes d'administration, on uti-
lise les bouchers pour l'aliatage et la distri-
bution du bétail en campagne et aux ma-
nœuvres. Il en est de même dans les corps
de troupe, pour le cas où le bétail serait
livré sur pied. A cet effet, chaque corps de
troupe a été po\irvu, dès le temps de paix,
d'une S('rie d'outils de boucher.
BOUCHERIE. Endroit où l'on dé])it.> l(>
bétail. S'emploie au figuré ])Qnv désigner une
tuerie, un massacre, un carnage.
BOUCHES. Ce mot sert à désigner les
individus ù nourrir dans une place forte ;
de là vient aussi qu'on appelle bouches inu-
lUes les ]iersonnes qui ne sont pas susi'epti-
bles de rendre des services à. la défense de
la place. 11 est recommandé, lorsqu'on pré-
voit avoir à soutenir un siège dans une )ilace
forte, d'en faire sortir les bouches inu-
tiles.
BOUCHON. Ce qui sert à boucher l'ou-
yerlure d'un récipient, et plus particulière-
ment d'une bouteille. Poignée de paille ou
de foin tortillé.
— en acier. Dans les obus à tenons,
un liouchon en acier, qui forme culot, ferme
le logement ménagé sur la tranche posté-
lieure de l'obus.
BOUCHONNER. Frotter un cheval avec
un bouchon de paille.
BOUCLE. Sorte d'anneau, de forme très
variable, qui est muni d'une ou plusieurs
pointes mobiles fixées sur ini axe, et qui seit
à tendre une ceinture, une counoie, une
sangle, etc. Telles sont les boucles de pan-
talons, de bretelles de fusil, de certains cein-
turons, etc.
BOUCLETEÂ.U. Courroie ou partie do
courroie différant d'un contre-sanglon en ce
qu'il enclmpe une boucle à l'une de ses
extrémités.
BOUCLIER. Arme défensive très an-
cienne, de forme très diverse, mais toujours
bombée en dehors, qui se portait au bras,
à la main ou au cou, et avait pour but de
se couvrir le corps et de se préserver, pen-
dant le combat, des coujis de l'ennemi. Le
jjonclier, souvent richement orné, était géné-
ralement fait de métal, ou encore de bois on
d'osier recouvert de cuir. Il a disparu à peu
près à l'époque où est apparue l'artillerie,
contre laquelle il ne pouvait protéger,
BOUDIN. Fusée ou mèche avec laquelle
on communique le feu à un fourneau de
mine, tin dit plutôt saucisson.
BOUÉE. Baril ou corps flottant employé
dons les travaux de pontage.
BOUFFETTES. Nœuds de rubans fai-
sant auticfois [)artie de l'uniforme de cer-
tains officiers.
BOUGE ou BOULGE. Masse dont on se
servait jwur assommer les blessés ; on l'ap-
pelait aussi plombée, parce que la tète était
pleine de plomb, La bouge, qu'on lançait
au lieu de la manier, s'appelait bouge pro'
jcctile on mélras.
BOUGIE. Chandelle de cire, de blanc do
baleine, ou d'acide stéarique. Ce sont ces
dernièies qui sont les plus répandues, à cause
de leur bas prix. Les bougies peuvent être
admises dans l'armée, comme combustible
d'éclairage. Elles doivent être de la bonne
qualité courante. On les achète au |)oids et
non à la pièce.
BOUILLI. Viande de bœuf ou de vache,
cuite dans l'eau, et qui a servi à faire du
bouillon. Entre au moins i)0ur moitié dans
l'alimentation de la troupe.
BOUILLON. Eau dans laquelle on a fait
bouillir pendant quelque temps de la viande
ou des herbes que l'on emploie comme nour-
riture ou connne remède. Par extension, on
BOULANGER.
103
BOURGUIGNOTTE.
donne le nom de houiUon concentré à des
conserves de légumes et de viande, qui ser-
vent à préparer du bouillon.
BOULANGER. Ouvrier qui fait du pain.
Ce sont, en général, des boulangers mili-
taires qui préparent le pain de la troupe.
BOULANGERIE. Endroit où l'on fait le
pain. Dans les manutentions militaires, la
boulangerie consiste en un local où se trou-
vent les pétrins et les fours. Elle est tou-
jours située au rez-de-chaussée des bâti-
ments : ses dimensions sont en rapport avec
l'importance de l'établissement. L'aire doit
être carrelée ou dallée, ou être faite en ciment.
— de campagne. Boulangerie destinée à
faire le pain nécessaire aux armées en cam-
pagne. Chaque corps d'une armée est pourvu
d'une boulangerie de campagne composée de
i8 fours roulants, avec les tentes-baraques
nécessaires pour abriter le personnel, les
tentes à distributions et les étagères néces-
saires pour recevoir le pain. Chaque boulan-
gerie se fiactionne en trois sections identi-
ques de 6 fours, ce qui permet la séparation
des éléments et facilite le service pratique.
En station, le rendement journalier des
18 fours de la boulangerie de campagne est
de 35,000 rations, en travaillant jour et
nuit, à brigades relevées, c'est-à-dire en fa-
briquant 11 fournées par 24 heures.
Lorsque la boulangerie se déplace, le ren-
dement pour la journée de marche est réduit
au moins de moitié, et encore faut-il que le
levain ait été emporté au départ dans un
certain état, et, s'il y a lieu, qu'il ait été ra-
fraîchi en route.
BOULE. Ancien projectile ou globe de
plomb qui se tirait avec l'aie et la fronde.
BOULET. Masse de fonte coulée, de
forme sphérique. En pierre, au début, il
était trop léger et tiés fragile. Des cercles de
fer ne remédièrent qu'en partie à ce dernier
inconvénient. Le boulet de plomb, qui vint
ensuite, était assez lourd, mais se déformait
trop facilement. Aussi, construisit-on les
boulets en fonte de fer, dès qu'on sut couler
la fonte suivant des modèles donnés, et ce
sont ceux qu'on a employés jusqu'à l'adop-
tion dos i-anons rayés.
Mais pour employer toute la force de pro-
jection de ceux-ci. il aurait fallu augmenter
la masse du projectile pour conserver sa vi-
tesse ; ce qui aurait conduit à augmenter le
calibre de la bouche à feu, qui n'eût plus été
transportable. C'est ce qui amena la recher-
che des projectiles oblongs. Il n'existe plus
actuellement en service dans notre artille-
rie, comme boulets sphériques, que ceux de
4, 6, ou 8 livres, que l'on emploie avec les
mortiers de 22^ 27<' et 32^
— de rupture. Boulet en acier sans
soufflure, employé contre les murailles cui-
rassées, et qui, d'abord cylindrique avec
tète plate, est actuellement de forme ogivale,
mais toujours massif.
— ramé. Boulet formé de deux demi-
boulets réunis par une barre de fer, et prin-
cipalement employé jadis contre les bâti-
ments en mer, pour détruire les mats, les
cordages et les voilures.
— rouge. Boulet chauffé au rouge cerise
et lancé sur les villes ennemies pour y allu-
mer des incendies. Ce genre de projectile est
actuellement remplacé par les projectiles
creux, dans lesquels on peut introduire toute
espèce de composition incendiaire.
BOULETTE. Petite boule de pierre ou
de plomii, lauiée autrefois par les fron-
deurs.
BOULEVARD ou boulevart. On dési-
gnait ainsi, au XVF siècle, une enceinte ex-
térieure, généralement en terre, servant à
couvrir l'enceinte intérieure dune place. Plus
tard, le mot a été employé comme syno-
nyme d'enceinte bastionnée. (]e terme n'est
plus employé ai-tuellement en fortification.
BOURDÀLOU. Tresse plate attachée au-
tour d'un chapeau. Large galon fixé à la
partie supérieure du bandeau de certains
képis et de certains shakos,
BOURDON. Lance de chevalier d'une
longueur double de celle du glaive, avec une
hampe très forte et un fer en forme de lo-
sange. Employé aussi dans le sens de
pique.
BOURDONNANTE. Bombarde de fort
calibre, ainsi nommée autrefois à cause du
bruit qu'elle faisait.
BOURDONNASSE. Lance à grosse poi-
gnée creuse, en forme de poire.
BOURGEOIS. Citoyen dune ville. Se dit
aussi par opposition à noble ou à militaire.
BOURGEOISE. Mot employé autrefois
pour désigner une bombarde ou une pièce du
plus gros calibre.
BOURGERON. Petite casaque en toile
blanche que portent les caporaux et les sol-
dats pour les corvées, pour les travaux à
l'intérieur du quartier, et même pour les
exercices militaires. Cet effet est générale-
ment porté par-dessus la veste, dans la mau-
vaise saison.
BOURGUIGNOTTE. Armure de tète
pour homme de cheval, empruntée à la
Bourgogne au XV siècle. C'était un casque
ouvert par-devant, à auvent ou petite vi-
sière mobile, saillante et se renversant sur
la crête de la coiffure. Elle garantissait le
visage au moyen d'un masque percé d'ouver-
tures. D'antres avaient des visières fixes et
BOURLETTE.
lOi-
BOUSSOLE.
quclquos-nnes ]ioitaient un cimier et \m plu-
mail.
BOURLETTE. Ancienne masse rVarme,
garnie rie pointes de fer.
BOURNOUS ou burnous. Sorte de
manteau de laine à capuchon, dont l'usage
empiunté aux Arabes s'est introduit dans
l'armée française.
BOURRADE. Atteinte donnée par un
chien au lièvre qu'il poursuit. Coups donnés
à quelqu'un avec la crosse d'un fusil.
BOURRAGE. Remplissage, sur une cer-
taine longueur, et après chargement d'un
fourneau de mine, du rameau ou de la gale-
rie chargée, afin d'empêcher l'explosion de se
produire dans le vide, en arrière.
La longueur du bourrage doit être telle
que la résistance qu'il oppose soit supérieure
à celle qu'elle rencontre sur les côtés où l'on
veut faire agir le fourneau. Elle dépend
aussi de la nature des matériaux employés
au bourrage, lesquels consistent en terre,
gazons, briques crues, sacs à terre, bois, etc.
d^s divers matériaux sont utilisés, soit iso-
lément, soit mélangés ; mais le moyen le
plus expéditif consiste à employer des sacs à
terre.
On admet, en général, que la longueur du
bourrage L doit êti'e égale à deux fois le
rayon H de rupture du fourneau ordinaire.
Mais il est toujours préférable, quand on a
le temps, de faire un bourrage largement
suffisant, pour éviter le refoulage en arriére
d'un bourrage incomplet ainsi que l'infection
des galei'ies.
BOURRE. Petit tampon en ]>apier, en
étoupe ou en feutie, que l'on interpose entre
la poudre et la balle dans le chargement
par la bouche d'une arme à feu.
La bourre de canon ou tampon de charge
employée actuellement pour quelques pièces,
est formée de foin pressé et d'algue marine ;
elle sert à remplir le vide existant entre la
gargousse et ]v projectile.
BOURRE-NOIX. Ancienne pièce de né-
cessaire d'armes, dont la tige servait à chas-
ser les goupilles.
BOURREAU. Exécuteur des arrêts ren-
dus en matière criminelle. Honuue cruel,
inhumain. Les arrêts de mort de la justice
militaire sont exécutés par des pelotons de
12 hommes, commandés spécialement pour
ce sei'vice.
BOURRELET. Gaine de toile remplie de
bourre ou de crin, qu'on adapte aux bords
intérieurs des portes et des fenêtres, pour
qu'elles ferment exactement. Rond d'étoffe
qui est au bout du chaperon que les doc-
teurs, les licenciés et certains magistrats
))ortent sur l'épaule.
Petite saillie qui se trouve à l'extrémité
inférieure de l'étui de certaines cartouches,
pour donner prise à l'extracteur.
Renflement venu de fonte qui, dans les
obus de 11'^^ de la marine, prend le nom de
bourrelet.
BOURRELIER. Ouvrier qui fait les har-
nais des chevaux et des animaux de b:U. Il
existe xm certain nombre de ces ouvrieis
dans les régiments d'artillerie, du génie et
dans le train des équipages.
BOURRER. Enfoncer la charge dans les
armes à feu ou les bouches à feu se char-
geant par la bouche, en pressant cette charge
à l'aide du gros bout de la baguette ou du
refouloir.
C'est aussi exécuter l'opération du bour-
rage d'un fourneau de mine.
BOURREZ. Un des commandements de
l'ancienne cjuirge en douze temps, ayant pour
objet d'assujettir solidement la charge dans le
canon du fusil en le frappant deux fois foi-
tement avec la tête de la baguette, saisie par
le jietit bout et enfoncée de toute la force du
bras.
BOURRIQUET. Machine servant à ex-
traire, dans les mines militaires, les terres
de fond d'un puits. Elle comprend une caisse
ou panier qui contient la terre et un treuil
qui sert à l'élever.
BOURSE. Petit sac seivant à contenir de
l'aigent. Pension fondée dans un établisse-
ment d'instruction publique, soit civil, soit
militaiie, pour l'entretien d'un élève pen-
dant le cours de ses études. L'Etat peut ac-
coider seulement la moitié ou le quart de
cette pension : on dit alors que l'élève a la
demi-bourse ou le quart de bourse.
On désigne encore sous le nom de Bourse
le lieu public où s'assemblent, à certaines
heures, les agents de change, les courtiers,
l(>s banquiers et les négociants pour traiter
d'affaires. Par extension, ce nom se donne
à la réunion même d(i ces personnes.
BOURSIER. Celui qui jouit d'une bourse
dans un établissement d'instiuction publique.
Celui qui joue à la Bouise.
BOUSSOLE. La boussole se compose
essentiellement d'une aiguille aimantée tour-
nant librement sur un pivot, lequel est fixé
sur un cadian muni d'un limbe gradué.
Le tout est contenu dans une boîte. Cet
instrument est fonde sur la propriété de l'ai-
guille aimantée, de se touiner vers le nord,
lorsqu'elle est suspendue librement par son
centre de gravité. L'aiguille de la boussole a
la forme d'un losange allongé ; l'une des moi-
tiés, celle qui regaide vers le nord, est colo-
rée en bleu, tandis que l'autre, qui est
blanche, indique le sud. A sa partie centrale
i
BOUT.
105
BOUTONNER.
se trouve une chape d'agate qui repose sur
une pointe verticale d'acier, constituant le
pivot. Un petit levier, auquel est adapté un
anneau, soulève la chape de manière à mo-
dérer l'amplitude des oscillations, ou à sou-
lever le pivot lorsque l'appareil ne fonc-
tionne pas. Ce mouvement s'opère de
l'intérieur au moyen d'un bouton qui com-
munique avec le levier. Au centre de la face
intérieure de la boite, se trouve un axe de
rotation que l'on peut rendre vertical au
moyen d'un genou à coquilles , dont la
douille peut être fixée sur un trépied ; enfin,
sur le côté de cette boîte, parallèle au dia-
mètre 0 — 180° du limbe, est fixé un viseur
ou une lunette tournant autour d'un axe qui
est horizontal, quand celui de la boîte est
lui-même vertical, de telle sorte que la ligne
de visée décrit alors un plan vertical paral-
lèle au diamètre 0 — 180°. On conçoit
qu'avec un pareil instrument on puisse me-
surer les angles des côtés d'un canevas, soit
entre eux, soit plutôt avec la direction, sup-
posée fixe, du méridien magnétique. En
effet, si on dirige le viseur de telle sorte que
l'aiguille corresponde au diamètre 0 — 180°
du limbe, c'est qu'on vise dans le plan
même du méridien magnétique. Si on fait
ensuite tourner l'instrument de manière que
la ligne de visée fasse avec ce méridien un
angle de 20». 40°, le diamètre 0 — 180»
aura tourné précisément du ruème angle, et
l'aiguille aimantée étant restée fixe, on lira,
en regard de la pointe nord, l'angle dont
l'instrument aura tourné.^
— à éclimètre (V. ÉcUmètre).
BOUT. Extrémité d'un corps. Tirer un
coup de fusil à bout portant, c'est tirer
lorsque le bout du canon touche en quelque
sorle le but que l'on veut atteindre.
BOUTEILLE. Vase à goulot, étroit gé-
néralement, destiné à contenir des liquides.
— en tôle. Récipient ayant la forme
d'un tronc de cône, terminé à chacune de ses
extrémités par une calotte sphérique. Une
ouverture circulaire de O^'jOô est ménagée à
sa partie supérieure pour l'introduction de
la poudre. Son diamètre extérieur est de
0"%26o ; sa longueur, de i™,09 pour le type
n° 1, qui contient 30 kilogr. de poudre; et
de 1™,.34 pour le type n° 2, qui contient
40 kilogr. de poudre.
Les bouteilles en tôle sont affectées exclu-
sivement au chargement des dispositifs de
mines forées de 0™.30 de diamètre.
BOUTE-CHARGE. Sonnerie de trompette
qui sert à |)rèveiiii' les cavalieis de placer la
charge sur les chevaux ou les voitures dans
les convois et les c-olonnes expéditionnai-
res.
BOUTE-FEU. Baguette d'environ O^^.QO
de longueur, taillée en pointe d'un bout et
recevant dans l'autre une mèche servant
jadis à mettre le feu à la pièce d'artillerie
ou aux arquebuses à croc.
BOUTEROLLE. Partie renforcée de forge
qu'on réserve dans certaines pièces d'armes
à feu portatives.
Garniture métallique du bout d'un four-
reau d'èpée.
BOUTE-SELLE. Sonnerie de trompette
pour avertir les cavaliers de seller les che-
vaux et de se tenir en.suite prêts à monter en
selle.
BOUTIQUE. Lieu où travaille un ar-
tisan. Lieu où un commerçant étale et vend
sa marciiandise.
BOUTOIR. Instrument avec lequel le
maréchal ferrant enlève la coine superflue
du pied d'un cheval avant de le ferrer.
Coup de boutoir, trait d'humeur, épi-
gramme blessante.
BOUTON. Petite pièce en métal, en os
ou en corne, qui sert à attacher les différentes
parties d'un vêtement. 11 existe un type spé-
cial de boutons pour chaque arme ou ser-
vice, mais non pour chaque corps. La cou-
leur du bouton métallique est la même que
celle des galons des officiers, c'est-à-dire
jaune ou blanche, suivant l'arme. Les bou-
tons des effets hors de service doivent être
détachés avant cpie ces derniers ne soient
remis au Domaine. Ces boutons sont utilisés
pour les besoins du corps ; l'excédent est
versé dans le magasin administratif le plus
voi.sin, qui en rembourse le montant au
corps.
Des boutons en métal pu en cuir servent
également à tenir fermées certaines parties
de l'équipement.
— de culasse. SailUe située en avant
du renfort du cylindre de culasse des fusils
français. Ce bouton engrène dans une mor-
taise correspondante ménagée sous la queue
du renfort de la tête mobile, de manière à
rendre ces deux pièces solidaires dans le sens
longitudinal, tout en les laissant indépen-
dantes dans les mouvements transversaux.
— de levier de manœuvre. Bouton
quadrillé relié au levier de manœuvre, et qui
sert à faire glisser ce levier dans la position
du tir coup par coup ou du tir à répétition.
BOUTONNER. Attacher, arrêter un vête-
ment ou quelque partie d'un vêtement au
moyen de boutons que l'on passe dans des
lioutoiniières ou daus des ganses.
En terme d'escrime, boutonner veut dire
donner un coup au moyen du fleuret mou-
cheté.
La capote et la tunique sont boutonnées :
BOUTONNIÈRE.
106
BRAIE OU BRAYE.
à droite, pendant la l'''" quinzaine du mois;
et à gauckfi, pendant la 2*.
BOUTONNIÈRE. Petite fente pratiquée
à un vêtement pour y passer un bouton.
Diverses pièces métalliques ou en cuir
portent également des boutonnières.
BOX. Stalle fermée dans laquelle on en-
ferme un cheval, sans l'attacher.
BOXE. Sorte de combat à coups de poinj,'.
La boxe est enseignée dans certains corps de
troupe, mais facultativement.
BOYAU de communication; de tran-
chée. Tranckée scvvnwl k reliei- les ^)arai/è/c.>!
entre elles. Ces tranchées se dirigent sur la
capitale de l'ouvrage attaqué aussi directe-
ment que possible ; mais, pour éviter l'enfi-
lade, on les trace en zigzag, de manière à
laisser l'ouvrage tantôt à droite, tantôt à
gauche de leur prolongement. De même.
pour que les coups A'écharpc ne soient pas
trop dangereux, on ne donne pas plus de
250 mètres de longueur à un zigzag dans sa
partie la plus éloignée, et cette longueur va
en diminuant d'autant plus que le danger
augmente, c'est-à-dire qu'on se rapproche de
la place (V. fig. 20).
En principe, on limite ces cheminemenls
sur le plan, à droite et à gauche de la capi-
tale de l'ouvrage, en leur donnant une lar-
geur de 40 mètres lorsqu'ils sont arrivés à
(iO mètres des saillants de la contrescarpe et
de 80 à 200 mètres à la distance do
1000 mètres de ces saillants. On établit, à.
l'extrémité de chaque branche ainsi limitée,
un retour de 10 i'i. 12 mètres, qui seit de
garage, tle dépôt provisoire et de point de
surveillance. Le profil du boyau de commu-
nication est donnée dans la ligure 31 : elle
Fi?. 31.
r--
'^^'Ë
■MlrO^
J Ji
''''•%.
ti
*
E-
rftfa.
—
->i
^-;
^i^M' ^-•
s-.
"j^.
W
^^^S^
■ •■■' 1
t--
.2T0O
» >l
Tr.iÈipliie simple ou sape à terre roulante transformée en boyau do (•ommunioalioii.
est exécutée en tranchée simple, en !<ape vo-
lante, en sajje dérobée ou en sape à terre
roulante, suivant la disposition du terrain,
l'attitude de la défense, la nature du sol et
l'éloignement des ouvrages.
BRABANÇONS. Aventuriers venant de
l'Allemagne et de la Flandre, qui devinrent
la souche des troupes mercenaires et des ar-
mées permanentes. C'était, en général, un
ramassis de bandits, qui se livraient nu vol
et à tous les désordres.
BRABANÇONNE. Air national de la Bel-
gique.
BRACELET. Anneau d'or ou d'argent,
porté au bras, décerné comme récompense
militaire chez les Romains. Huban de soie
frangé que les aides de camp portaient autre-
fois comme marque distinctive de leurs fonc-
tions. Anneau de fer fixé autour de la partie
supérieure du fourreau de sabre en tôle.
Certains sabres comportent un second bra-
celet. Chaque bracelet est terminé par un
piton dans lequel s'engage un anneau mo-
bile dans lequel s'engage la bélière.
BRACHIAL. Qui appartient, qui a rap-
]>orl au bras.
BRACONNIÈRE. Partie de l'armure
des chevaliers qui était attachée au bas de
la cuirasse et descendait jusqu'à mi-cuisse.
BRAGUE. Cordage qui sert à limiter le
recul d'un canon.
Corruption du mot braies, synonyme de
culotte.
BRAGUETTE. Dérivé en corruption du
mot braie, synonyme de culotte.
Pièce de l'armure du moyen âge, destinée
à loger ou à protéger les parties génitales.
Cette pièce s'est aussi appelée brayette.
Fente de devant d'une culotte ou d'un
pantalon.
BRAIE ou BRAYE. Avant-mur ou espèce
de tambour, qui faisait saillie à l'extérieur
de la tour sous laquelle passait la voûte
d'entrée d'une forteiesse. On a donné le nom
de fausse braie à une crête basse organisée
en avant d'un parapet plus élevé dont les
fossés inondés ne pouvaient être revêtus, et
formant ainsi une double enceinte. Celle-ci,
i
BRANC ou BRAND.
101
BRASSARD.
d'abord simple niasse couvrante, ne tarda pas
à devenir défensive, et on l'employa ainsi
en France jnsqu'.iprés Vauban.
BRANC ou BRAND. Sabre à un seul
tranchant, que les chevaliers du moyen âge
maniaient à deux mains, et pouvant servir
de hache d'armes.
BRANCARD. Espèce de civière à bras
servant à transporter les malades et les
blessés. Les brancards employés en temps de
pai\ sont fournis et entretenus par le ser-
vice du génie ; ils .sont déposés dans les corps
de garde de police des casernes.
Se dit de deux pièces de bois ou de fer
qui, dans les voitures à timon et à 4 roues,
réimissent le train de derrière et celui de
devant.
BRANCARDIER. Soldat qui est chargé
de relever les blessés sur le champ de ba-
taille et de les transporter, sur un brancard,
à l'ambulance. ]1 en existe quatre dans
chaque compagnie d'infanterie et dans chaque
batterie d'artillerie ; il en existe de même
un certain nombre attachés à chaque am-
bulance que l'on nomme brancardiers d'am-
bulance. V
Les brancardiers d'infanterie sont fournis
par les musiciens et les réservistes ; ceux de
l'artillerie, par les musiciens de l'École d'ar-
tillerie ; ceux des ambulances sont recrutés
parmi les réservistes musiciens et ouvriers
d'infanterie en excédent, et parmi les réser-
vistes et hommes à la disposition des sections
d'infirmiers et des régiments d'infanterie.
BRANCHE. Parties ou divisions de l'ar-
mement, de la fortification, de l'art mili-
taire, etc. Dans l'armement, on distingue la
branche de baïonneiie, de gâchette, de garde
d'arme blanclie, de monte-ressort, de grand
ressort, de pontet, de tournevis, d'écus-
son, etc.
— d'ouvrage de fortification. On
donne ce nom à certaines parties rectilignes
de la fortification permanente, telles que les
différentes parties du chemin couvert et du
fossé, les faces ou les flancs de bastions, etc.
Ces branches doivent être soustraites à l'en-
filade.
BRANCHES. Fascines de bois sec gou-
dronnées que l'on lançait à bras ou au
moyen d'engins en vue de mettre le feu aux
maciiines de guerre des ennemis.
BRANCHER. Peine de mort que les pré-
vôts des armées pouvaient infliger sans forme
de procès et qui consistait à pendre, à la
première branriie d'un arbre, les espions,
maraudeurs ou soldats pris en flagrant délit.
BRANDEBOURG. Galon servant d'orne-
ment et ])orté sur le devant de la jioitrine,
dans l'unifornie de certaines troupes.
BRANDIR. Secouer, agiter dans sa main
uni- arme ou un ])àton.
BRANDON. Esiièce de flambeau fuit avec
de la paille tortillée.
BRANLE-BAS de combat. Se préparer
au combat ; s'emploie surtout dans la ma-
rine.
BRAQUEMART ou JACQUEMART.
Sabre court, large, épais, ;i deux tranchants,
et pointu, employé au temps des croisades.
C'était au.ssi une épée longue, à lame droite
et lourde, au bout arromli et aussi à double
tranchant.
BRAQUER. Faiie pivoter une pièce et
son nlfiil pour la diriger veis un but déter-
miné.
BRAS. Nom du membre supérieur dans
le corps humain.
En anatoraie, on nomme propiement 6ras
la partie du membre supérieur qui s'étend
depuis l'épaule jusqu'au coude, et avant-
bras, celle qui va du coude au poignet.
On désigne encore sous le nom de bras un
des courants d'un fleuve qui en a plusieurs,
ou un détroit de mer.
S'emploie dans cette locution : avoir une
ai'mée entière sur les bras, ce qui signifie
avoir à combattre une armée entière.
BRASER. Unir intimement, au moyen
d'un métal intermédiaire (alliage composé
de laiton et de zincj, deux parties métalli-
ques dont les parties à braser doivent avoir,
au préalable, été bien ajustées. Le métal in-
termédiaire doit être en fusion quand on
remploie.
BRASSARD. Partie de l'ancienne ar-
mure, qui couvrait le bras. Tout ornement
porté au bras en signe de reconnaissance.
Les officiers attachés à l'état-major d'un
général de brigade portent le brassard bleu;
ceux qui sont attachés à l'état-major d'un
général de division portent le brassard rouge ;
et enfin, ceux qui .sont attachés à l'état-
major d'un général commandant un corps
d'armée portent le brassard blanc.
Le personnel du service de santé en cam-
pagne, médecins, pharmaciens, infirmiers,
brancardiers d'ambulance, conducteurs de
mulets ou de v^oitures médicales portent le
brassard de la convention de Genève (blanc
à croix rouge).
Les coiulucteurs des voitures régimen-
taires et d'état-major portent un brassard en
drap du fond, avec passepoil distinctif et
attribut de l'arme. Les brancardiers régi-
mentaires portent le même brassard, sauf
que l'attribut de l'arme est remplacé par
une croix de Malte en drap blanc, renversée
et reposant sur ses deux branches.
BRASSE.
108
BREVETÉ.
Les auxiliaires de la lélégiaphie militaire
employés à l'intérieur, et qui n'ont pu être
habillés avec des effets militaires, portent
un brassard bleu avec foudres blanclies.
Les conducteurs d'animaux et de voitures
de réquisition, ainsi que les hommes em-
ployés dans le service d'alimentation de
l'armée, reçoivent un brassard en toile ca-
chou avec plaque métallique portant en
exergue : Réquisitions militaires.
Des galons en or ou en laine sont apposés
sur le brassard des gradés.
BRASSE. Mesure qui correspond à la
longueur des deux bras étendus et qui a été
fixée uniformément à 5 pieds ({"".ôô).
BRASURE. Opération de braser ; la bra-
sure est plus coûteuse que la soudure, qui
n'exige pas l'ajustage préalable des parties
à l'éunir.
BRAVACHE. Faux brave, fanfaron.
BRAVADE. Action, parole ou geste par
lequel un délie quelqu'un.
BRAVE. Honune vaillant et courageux.
Brave [adjeclif) signifie également un hon-
nête honune.
BRAVER. Affionter les dangers, s'y ex-
poser. Défiei- quelqu'un, lui témoigner ouver-
tement qu'on ne le craint pas, en même
temps qu'on le méprise.
BRAVOURE. Courage du brave ; vertu
militaire qui fait braver les dangers.
BRAYETTE {\. Braguette).
BRÈCHE. Ouverture faite avec le canon
ou la 7iiine aux remparts d'une place assiégée,
pour permettre le passage des colonnes d'as-
saut. Les brèches doivent avoir au moins de
40 à 60 mètres de largeur. Elles ne sont
pratiquées à la raine que lorsqu'il n'est pas
possible de faire autrement (V. Attachement
du mineur). Elles peuvent généralement être
faites, ou du moins largement amorcées de
loin avec le canon. Des batteries de brèche sont
chargées de les amener à la forme voulue au
dernier moment. On peut établir, au besoin,
des batteries armées de pièces légères dans
le couronnement du chemin couvert, mais ce
moyen n'est plus praticable aujourd'hui.
Dans la fortification bastionnée, la brèche
est faite dans le voisinage d'un saillant,
tandis que dans la polygonale elle est prati-
quée dans le voisinage de la caponnière afin
d'en masquer les flanquements par les débris
de la brèche. On fait sauter, au besoin, à la
mine les portions ou murs qui masquent ou
gênent.
La brèche est pratiquée, autant que pos-
sible, au tiers inférieur de la hauteur dans
les escarpes pleines et au quart dans les
escarpes détachées. La brèche, pour ôti'e pra-
ticable, doit permettre de livrer un passage
d'un accès facile et sur une largeur suffi-
sante, non seulement aux colonnes d'assaut,
mais aussi pour les assiégés obligés d'éva-
cuer.
On fait généralement deux brèches à un
même ouvrage, afin de pouvoir employer
simultanément deux colonnes d'assaut de
front et d'obliger le défenseur à diviser son
attention et son feu sur deux côtés diffé-
rents.
BRÊLAGE. Ligature en corde, ayant
pour but de relier deux ou plusieurs pièces
de bois.
BRELOQUE et berloque. Batterie de
tambour indiquant que les soldats peuvent
rompre les rangs et se disperser.
BRETÉCHE ou bretesche. Fortifica-
tion en bois à plusieurs étages, crénelée au
moyen âge, était destinée à défendre les
abords d'une phwe.
BRETELLE. Double bande qui porte sur
l'une et l'autre épaule, et qui sert à soute-
nir le pantalon, la culotte. Le port de cet
effet est réglementai le dans l'armée française.
Bande de cuir ou d'étoffe qui, passée sur les
épaules, sert à porter une civière, un bran-
card.
— de fusil. Bande de cuir placée sous
le fût, fixée d'une paît au battant de grena-
dière et de l'autie au battant de crosse, et
qui sert k porter l'arme derrière l'une ou
l'autre épaule ou en bandoulière.
BRETTE. Longue épée à lame étroite,
sorte de rapière originaire de la Bretagne,
d'où son nom.
BRETTEUR. Duelliste se servant de la
brette, aime employée dans les duels.
BREUVAGE. Boisson, liqueur à boire.
Médicament liquide qu'on administre aux
chevaux malades.
BREVET. Titre, diplôme délivré au nom
d'un souverain, d'un gouvernement. Le bre-
vet d'état-major est un diplôme délivré aux
officiers qui ont satisfait à des examens dé-
terminés, passés devant une commission spé-
ciale.
BREVETÉ (officier). Officier qui est
pourvu du brevet d'état-major. Le plus
grand nombre des officiers brevetés sortent de
l'Ecole supérieure de guerre, où ils ont suivi
des cours spéciaux pendant deux ans. Les
officiers sortant de l'Ecole supérieure de
guerre et qui ont obtenu le brevet d'état-
major, sont immédiatement appelés à faire
dans un état-major un stage de deux ans, à
la suite duquel ils peuvent, suivant les be-
soins du service, être mis hors cadres pour
être maintenus dans le service, soit être ren-
dus jusqu'à nouvel ordre à leur arme. Au
cours de ces deux années de stage, ils accom-
BRICOLE.
100
BRIMADE.
])lissout dans li-s arme;; autres que leur arme
d'origine, iiu service de troupe dont l'épo-
que et la durée sont déterminées par le Mi-
nistre.
Les capitaines, les commandants et les
colonels brevetés d'état-major ne peuvent
être nonunés en grade supérieur qii'aprés
avoir exercé dans leur arme d'origine un
commandement effectif de troupe correspon-
dant à leur grade pendant une durée de deux
ans au moins. Sont dispensés de cette obliga-
tion, les capitaines qui ont exercé ce com-
mandement avant l'obtention du brevet,
ainsi que les colonels qui, comme lieute-
nants-colonels, ont commandé pendant deux
ans un régiment.
BRICOLE. Espèce de catapulte ou de
viangonneau du moyen âge. Plus ancienne-
ment sorte de fronde de cuir lançant des
balles. Espèce de tir à ricochet ou à répéti-
tion. Sangle de cuir ou de chanvre, se ter-
minant par une corde d'attelage, à laquelle
les canonniers s'attelaient aux pièces de cam-
pagne ; fut employée jusqu'en 1810. Partie
du harnais du cheval de trait, représentée
par une large courroie s'appuyant sur le poi-
trail quand le che\al tire.
BRICK. Navire à voiles n'ayant que deux
mats ; le grand mât et le mât de misaine.
BRIDE. Ensemble de pièces en cuir et en
métal dont on se sert pour conduire le che-
Hl ? S
1. Dessus de tête.
2. FroDtal.
3. Sons-gorge.
4. Montants.
5. Porte-mors,
fi. Mors de bride.
7. Mors de filet.
8. Gonrmette.
9. Gonrmette de re-
change.
10. Rênes de bride.
11. Rênes de filet.
12. Collier d'attache.
13. Longe en chaîne.
val. La bride actuelle de cavalerie comprend
la monture, les mors, les rênes et la têtière
{fin. 32).
Le mors est un instrimient de fer plus ou
moins compliqué, suivant qu'il est destiné à
exercer une action plus ou moins violente
On le place dans la bouche du cheval, où il
est maintenu par la têtière, et sur laquelle
il agit par l'intermédiaire des rênes.
— de bassinet. Partie prolongée du de-
vant du bassinet dans les fusils à bassinet.
— d'épaulette. Petite bande appliquée
sur la veste, la tunique ou la capote, pour
maintenir le corps de l'épaulette.
— de noix de platine. Partie en acier
qui assujettit entre elle et le corps de platine
la noix, de manière à ne pas entraver le jeu
de cette dernière.
BRIDER. Mettre la bride à un cheval.
L'expression brider une forteresse signifiait
qu'on avait fermé une ou plusieurs de ses
issues.
BRIDON. Espèce de bride légère, dont
le mors sans iDranches est généralement
brisé. Fatigue moins la bouche que la bride
et diffère du filet en ce qu'il est employé
seul.
BRIGADE. Ce mot désignait jadis un
groupe d'un petit nombre d'hommes, com-
mandé par un bas officier appelé brigadier.
Sous Henri IV et ses successeurs, la brigade
se composa de 8 bataillons d'infanterie ou
de 8 escadrons de cavalerie commandés par
un officier général. Sous la Révolution, la
brigade se composa de 6 bataillons divisés en
2 demi-brigades. De nos jours, la brigade se
compose de 2 régiments ; elle est commandée
par un général de brigade. Dans la gendar-
merie, la brigade est de 4 hommes, com-
mandés par un brigadier. On donne encore
le nom de brigade, dans le génie, les pon-
tonniers et l'administration, à de petits
groupes de travailleurs ayant une fonction
déterminée dans un travail d'ensemble, tel
que la construction d'un pont, etc.
BRIGADIER. Sous-officier qui commande
une ]>rigade de gendarmerie. On désigne éga-
lement sous ce nom, dans les armes à cheval,
le premier grade de la hiérarchie militaire,
ayant pour insignes deux galons de laine sur
chaque bras.
BRIGANDAGE. Pillage, vol commis à
main armée, et le plus souvent par des mal-
faiteurs réunis en troupe.
BRIGANTINE. Espèce de cotte de mail-
les ou de lorselet porté d'abord par les ban-
des d'arenturiers.
BRIGANTINE. Petit navire à voiles â
deux mâts, gréé conmie un brick et qui n'a
qu'un pont.
BRIN d'estoc. Demi-lance ou javelot à
courte hampe.
BRIMADE. Action do brimer, c'est-à-dire
BRIQUE.
de soumettre les uouveaux venus dans un
corps de troupe ou dans une Ecole militaire,
à toutes sortes d'épreuves plus ou moins pé-
nibles et souvent vexatoires. Les brimades
sont sévèrement interdites dans l'armée fran-
çaise.
BRIQUE. Sorte de pierre artificielle en
terre argileuse, pétrie et moulée, qu'on fait
cuire dans des fours spéciaux et qui sert à
bâtir. Toutes ses dimensions sont nmltiples
l'une do l'autre.
— pilée. Poudre de brique humectée
d'huile, employée pour enlever les petites
taches de rouille des armes portatives.
BRIQUET. Espèce de sabre court à l'u-
sage do l'infanterie; aujourd'hui supprimé.
BRIQUETTE. Espèce de brique faite
avec de la poussière de houille et de la terre
grasse (en\iroii 1/8 de cette dernière). Em-
ployée comme comliustible.
BRIS. Rupture faite avec violence, d'une
fenêtre, d'une porte fermée, d'un meuble,
d'une clôture, etc.
BRISE. Qui a été mis en pièces par une
action violente. Se dit aussi d'un tracé de
retranchement composé de lignes droites for-
mant alternativement des saillants et dos
rentrants.
BRISEMUR. Bouche à feu à tir direct
employée au XV siècle pour abattre les murs.
BRISURE. Toute partie brisée dans un
ouvrage de fortiûcation, c'est-à-dire toute
partie composée de deux lignes formant un
saillant ou un rentrant par rapport au tracé
de la crête de feux de l'ouvrage.
BROCHAGE. Action de brocher un livre,
c'est-à-dii'o d'assembler et de coudre solide-
ment les feuilles qui le composent, mais sans
le recouvrir en carton. Les règlements ad-
ministratifs prescrivent de brocher, chaque
semestre, la partie supplémentaire du Bulle-
tin officiel du Ministère de la Guerre.
BROCHE. Instrument de cuisine, qui sert
à rôtir la viande. Petite tige de fer pointue
dont on se sert pour assembler les différentes
parties d'un chevalet de pont.
— à expansion. Instrument de vérih-
cation pour s'assurer du diamètre intérieur
des fretles de bouches à feu.
BRODEQUIN. Espèce de bottine ouverte
et lacée par-devant, qui constitue actuelle-
ment la chaussure de l'armée française, con-
curremment avec le soulier bas. Le brode-
quin offre l'avantage de bien adhérer au
pied, et de pouvoir être chaussé et dé-
chaussé très rapidement; enfin^ il dispense
du port des guêtres.
BRODERIE. Bordure brodée en or ou en
argent et servant de marques distinctives
de grades ou de fonctions ; les broderies sont
-l-IO BRUIT.
portées généi'alement au bandeau du képi,
au collet, au parement des manches, et quel-
quefois aux basques de l'habit.
BRONZAGE. A pour but de garantir le
métal de certaines parties de l'armement
contre l'oxydation et d'empêcher les reflets
qui décèlent au loin la présence d'une
troupe. Le canon du fusil, la boîte de cU'
lasse, le fourreau d'épée-baïonnette sont
bronzés chimiquement. Les garnitures le-
çoivent une application d'un mélange d'huile
de lin, de térébenthine et d'huile hydrofuge.
BRONZE. Alliage de cuivre et d'étain
additionné parfois d'un peu de zinc ou do
plomi) ; il est beaucoup plus dur que le cui-
VI e. Le bronze employé auticfois en France
pour la fabrication dos canons était compose
de 11 parlies d'étain et de 100 parties de
cuivre: il était donc environ à 10 p. 100
d'étain.
BRONZE-ACIER. Bionze homogène et
très tenace, composé de 92 parties de cuivre
et de 8 d'étain, adojjté en Autriche pour la
fabrication des canons, mais employé d'après
un pi'océdé particulier dû au général Ucha-
lius. Ce procédé consiste à couler les canons
avec le bronze précédent, puis à les forer à
un diamètre un peu inférieur au calibre défi-
nitif et à chasser a l'intérieur de l'âme, pour
l'amener aux dimensions voulues, une série
de mandrins coniques dont le diamètre croît
progressivement. Le métal ainsi obtenu pré-
sente une dureté et'des propriétés compara-
bles à colles de l'acier.
BROQUEL. Boucher d'nifanterie ou de
piquior.
BROSSE. Ustensile fait de poils durs de
certains animaux, ou de brins de chiendent,
et qui sert à nettoyer les vêtements, à grais-
ser les armes, etc. Les brosses en usage dans
l'ai niée sont : la brosse double et la brosse
à reluire, pour la chaussure ; la brosse
ordinaire, pour les vêtements; la brosse
à patience, pour astiquer les boutons ; la
brosse à graisse , pour les armes ; la
brosse en chiendent ou en crin, pour
panser los chevaux.
BROUETTE. Petite voiture à une roue
à l'avant et à deux bras à l'arrière, servant
à la faire manœuvrer par un homme. Em-
ployée dans les travaux du génie, des poly-
gones, et pour le nettoyage des quartiers.
BROUILLER. Alettre du trouble, du dé-
sordre, (lo la confusion dans les affaires.
Mettre le désaccord, la mésintelligence entre
des personnes ou des États.
BRUGNE. Espèce de hriycmtine plus
ajustée ot il'uii tricot plus sûr.
BRUIT. Mélange confus de sons. Dires^
nouvelles qui circulent dans le public : tels
^'- ri
•■■ if V
'«^
i
BRULE POURPOINT 111
sont les bruits de irueire, les faux Ijiuits, etc.
Tumulte, mouvement séditieux.
BRULE-POURPOINT. De très près.
Dire une chose à Inùle-pourpoiut, la dire
en fare.
BRULER. Consumer une chose par le
feu. S'emploie au figuré dans un grand
nombre d'expressions : ce cavalier brûle le
pavé, c'est-à-dire qu'il va avec une rapidité
extrême, etc.
BRULOT. Projectiles formés de matièi'es
incendiaires, employés au moyen âge pour
incendier les hélepoles ou auties machines
cValtaque. employées par l'assiégeant. On
emploie encore quelquefois des brûlots (ba-
teaux ou radeaux chargés d'artifices et de
matières enflanunées) pour incendier un
jiont, contre lequel on les lance. Une meule
de foin en feu portée par un radeau, consti-
tue ini excellent brûlot, à cause de la cha-
leur qu'elle répand autour d'elle.
BRUNISSAGE. A pour but de donner
aux lames de sabre, d'épée, de baïon-
nette, etc., un brillant mat. On emploie, à
cet effet, des meules de bois dur, sur les-
quelles on a incrusté une certaine quantité
de poussière de chanbon.
BRUSQUÉ; BRUSQUÉE. (V. Attaque
des places).
BRUSQUER, brusquer une attaque, un
siège, un poste, signifie qu'on arrive direc-
tement au but décisif sans passer ou sans
s'arrêter aux préliminaires ou aux phases de
l'action.
BUANDERIE. Lieu où l'on a établi un
fourneau et des cuviers pour faire la lessive.
On a établi des buanderies militaires dans
certains corps de troupe, notamment dans la
16" région de corps d'armée.
BUCCELLAIRE. Soldat romain chargé
du service des vivres ou à qui la nourriture
était spécialement fournie.
BUCCIN. Espèce de trombone en usage
autrefois dans le service militaire.
BUCCINATEUR. Sonneur de buccine,
dans les légions de la milice romaine.
BUCCINE. Instrument à vent, en forme
de trompe et recourbé en G, dont on faisait
usage dans les armées anciennes, pour les
signaux ou le commandement.
BUCÉPHALE. Nom du cheval d'Alexan-
dre. Se dit (jnelquefois d'un cheval de pa-
rade, de bataille.
BUCHE. Morceau de bois de chauffage.
La longueur des bûches livrées pour le
chauffage des troupes ne doit pas dépasser
1 mètre ; le pourtour doit être au minimum
de 10 centimètres et au maximum de 30 cen-
timètres; si elles dépassent cette dernière di-
mension, elles doivent être refondues.
BUGLE.
BUCHERON. Celui qui est employé à
abattre les arbres dans les forêts et à pré-
parer le bois de chauffage.
BUDGET. Acte par lequel sont prévues
et autorisées les recettes et les dépenses an-
nuelles de l'État. Le budget de l'État se di-
vise en deux sections : les dépenses, et les
voies et moyens d'y faire face, c'est-à-dire
les lecettes. Les dépenses comprennent les
fonds nécessaires pour assurer l'exécution des
divers services dans des limites définies. Les
recettes comprennent l'impôt, les revenus
publics et les recettes accessoires des divers
ministères, qui sont toutes versées au Tré-
sor public. Chaque ministre établit annuel-
lement l'aperçu des dépenses probables de
son ministère, pour l'année suivante, et le
remet au ministre des finances. Celui-ci éta-
blit alors l'aperçu des recettes probables,
d'après les années antérieures. Il coordonne
ensuite les budgets particuliers et en forme
un tableau d'ensemble qui présente, d'une
part les dépenses afférentes à chaque minis-
tère et à chaque service, et, d'autre part,
les recettes par lesquelles il pouria être fait
face à ces dépenses.
Ce travail est ensuite remis à la Chambre
des députés qui le fait examiner à loisir par
une commission prise dans son sein et nom-
mée commission du budget.
Le budget est voté par chapitre et article,
pour chaqtie ministère, d'abord par la Cham-
bre des députés, puis par le Sénat : il est
nécessaire que les Chambres se mettent d'ac-
cord sur tous les points pour que le budget
soit promulgué par le Chef de l'État et re-
çoive ensuite son exécution.
Indépendamment du budget Ordinaire,
dont il vient d'être parlé, certaines circon-
stances excejjtionnelles telles que la réfec-
tion du matériel de guerre, l'exécution de
grands travaux, etc., nécessitent parfois des
dépenses considérables auxquelles on fait
face au moyen d'enqirunts. Ce l^udgct porte
le nom de budget extraordinaire.
BUFFLE. Bœuf sauvage dont la peau
servait autrefois à faire des justaucorps que
les gens de guerre portaient en guise de cui-
rasse. On en faisait également des baudi'iers.
des ceinturons, etc.
BUFFLETERIE. Nom collectif sous le-
quel on désigne les di\ erses bandes do
buftie ou de cuir fort qui font partie de
l'équipement d'un soldat, tel que le porte-
épée, le ceinturon, la bretelle de fusil.
BUGLE. Espèce de trompette imaginée
yiai' Weidengor, avec tube percé et armé de
clés. Un grand et un petit bugle font partie
do la musique militaire.
.\ibc
BULGARIE.
412
BUTOIR.
BULGARIE et son armée. Le service
niilitaiie est obligatoire à partir de l'âge de
20 ans et sa durée est de 25 ans, dont 10
dans l'armée active et sa réserve, 7 dans
l'armée de réserve ou de 2" ligne, et 8 dans
la milice nationale.
Dans Varmce active, le temps de service
sous les drapeaux est de 2 ans pour l'infan-
terie et de 3 ans pour les autres armes, mais
il y a une sorte de 2" portion du contingent
qui ne reste que 2 mois. Les hommes d'in-
fanterie passent 8 ans dans la réserve de
l'armée active et, ceux des autres armes,
5 ans. Les réservistes peuvent être convo-
qués à des périodes d'instruction d'une durée
de 4 semaines au plus.
Les hommes de Varmée de 2° ligne ne sont
astreints à aucune convocation d'instruction,
mais simplement à des revues de contrôle.
11 en est de même pour les hommes de la
milice.
Les effectifs de l'armée bulgare seraient
ainsi de 46,500 hommes :
Armée active et
sa réserve.... 207,000 h™^'«.
Armée de 2Migne. 128,000 —
Milice 130,000 —
L'infanterie est armée du fusil autrichien
système Mannlicher à répétition, du calibre
de 8™™ (V. Autriclie).
BULLETIN. Écrit par lequel on rend
compte, rhn(iue jour, de l'état actuel d'une
chose importante pour le public.
— administratif. Petit état ou écrit
servant à constater certaines opérations
telles que réparations aux armes ou aux
efifets, versements d'armes ou d'effets, etc.
de l'armée. Récit officiel d'une ou
de plusieurs opérations de l'année.
— officiel du Ministère de la
guerre. Recueil dans lequel sont publiés
les lois, ordonnances, décrets, décisions mi-
nistérielles, règlements, notes, circulaires.etc,
(•oncernant l'organisation et l'administration
de l'armée de terre. Chaque bulletin porte
un numéro et, sur la première page, le som-
maire des matières qui y sont contenues ; il
paraît à des époques quelconques.
Le Balletin olficiel est divisé en deux par-
ties : l'une, dite réglementaire, contient
toutes les lois, règlements, décrets, déci-
sions, etc., qui ont un caractère permanent;
l'autre, dite supplémentaire, ne contient que
les décrets, décisions, notes, etc., d'une uti-
lité momentanée.
Toute disposition insérée au BaUelin offi-
ciel devient réglementaire et exécutoire à
partir de la date de la réception du fascicule
qui la contient, à défaut de notification an-
térieure, aux autorités militaires qu'elle
concerne.
Chaque semestre, la partie réglementaire
est reliée en un ou plusieurs volumes car-
tonnés, suivant l'abondance des matières, et
la partie supplémentaire est brochée en un
volume. • .
Des tables alphabétiques et des tables
chronologiques, placées au dernier volume
de chaque semestre, facilitent les recher-
ches; il est établi, en outre, une table géné-
rale, tenue à jour semestriellement, pour l'en-
semble de la collection du Journal militaire
et du Bulletin officiel, partie réglementaire.
BUREAU. Meuble composé d'une table
pour écrire et de tiroirs ou casiers dans les-
quels on enferme des papiers, de l'argent, etc»
Local où travaillent iiabituellement les
commis, les employés.
Se dit aussi de certains établissements qui
dépendent de l'administration publique et
qui sont destinés à quelque service public
ou militaire. Tels sont : les bureaux de la
guérie, au Ministère ; les bureaux du niajor,
du trésorier, de l'officier d'iiabillement, dans
les corps de troupe; les bureaux du génie,
de l'artillerie, de l'état-major de la place, de
la sous - intendance, du recrutement, etc.,
dans les villes de garnison.
BUSQUE. Partie de la crosse du fusil
qui s'unit à la poignée ; le nez et le talon en
sont les extrémités.
BUSQUÉ. Cheval dont la tète est arquée
en forme de buse.
BUSTE. La tète et la partie supérieure
du corps d'une personne.
Les salles d'honneur des corps de troupe
doivent être ornées du portrait en buste du
Président de la RépuJjlique.
BUT. Point où l'on vise. La fin qu'on se
propose. L'intention que l'on a.
— en blanc Le second point d'inter-
section de la trajectoire d'un projectile avec
la ligne de mire. La portée de but en blanc
est la distance du but en blanc à la bouche
de l'arme à feu.
BUTE. Instrument qui sert à couper la
corne des chevaux.
BUTER. Frapper, toucher au but. Sou-
tenir un nmr, une voûte à l'aide d'un con-
trefort. Se dit d'un cheval qu'une irrégula-
rité de terrain fait broncher.
BUTIN. Ce qu'on enlève à l'ennemi.
Tout le butin pris sur l'ennemi devient la
propriété de l'État. Dans certaines circon-
stances seulement, le général en chef peut
accorder aux partisans une part du butin
dont ils se sont emparés, atin de les encou-
rager.
BUTOIR d'auget. Pièce du fusil à répé-
CABJfcLE.
113
CADDOR.
titioii français, fini sert à soulever et à
abaisser l'auget pour le tir à répétition. La
tranche inférieure de ce butoir, en prenant
appui sur la nervure droite du corps de mé-
canisme , fait également relever l'auget
lorsque, celui-ci étant à l'abattu, on met le
levier de manœuvre à la position du tir coup
par coup.
— de relèvement. Partie de Vauget
qui, dans le tir cuiip par coup, arrête le
tenon inférieur de la tète mobile lorsqu'on
ramène la culasse mobile en arriére.
BUTTE. Massif de terre élevé dans les
champs de tir pour y appuyer les cibles et
dans lequel doivent venir se perdre les balles
tirées. 11 doit être assez élevé pour inter-
cepter au passage toutes les balles tirées
dans des conditions à peu prés normales.
BUTTURE. Espèce de fusil de rempart
dont la longueur allait parfois jusqu'à
3 mètres.
Longue arquebuse à raie ou carabine à
rouet dont le canon était rave.
CABACLE. Habit militaire des Grecs
modernes.
CABAN. Capote à capuchon et à man-
ches, ne dépassant pas le genou. A été en
service dans l'armée française jusqu'à l'adop-
tion de la i-apote-manteau actuelle.
CABARET. Auberge de rang inférieur.
L'autorité militaire fait surveiller les caba-
rets après la retraite ou dans les marches,
pour empêcher les hommes de troupe de s'y
arrêter clandestinement.
CABAS. Espèce de grand bouclier em-
ployé autrefois pour protéger les archers et
les arbalétriers, ainsi que les assaillants d'un
ouvrage.
CABASSET ou CABACET. Casque ru-
dimentaire, couvrant seulement la partie
supérieure de la tète, de manière à permettre
de mettre en joue les armes a feu. 11 n'avait
ni crête, ni gorgerin, ni visière, et sa partie
supérieure se terminait à vive arête et en
pointe arrondie. Appelé aussi cerreliére.
CABESTAN. Treuil à axe vertical mis
en mouvement à l'aide de barres horizon-
tales en crois, sur lesquelles agissent des
hommes. Sert à faire effort sur un câble pour
lui donner une tension plus ou moins grande,
ou pour haler un fardeau.
CABILLOT. Espèce d'olive en bois tourné,
dont on se sert pour le gréement des cordages
des ballons.
CABINET. Petite pièce servant de lieu
de retraite pour travailler. Se dit encore du
ministère, considéré dans son ensemble, et
du conseil, où se traitent les affaires géné-
rales de l'État.
Un cabinet, contenant deux baignoires et
un lavabo, doit exister dans chaque in6r-
merie régimentairc.
CABLE. Gros cordage employé pour les
manœuvres de force ou pour l'établissement
de certains ponts militaiies. On en fabrique
en chanvre, en acier, en /('/ de fer, etc.
On emploie, dans la télégraphie militaire,
un câble formé d'une âme consistant en sept
fils de cuivre tressés de 0™™,4 de diamètre,
entourés d'une enveloppe isolante de gutta-
percha et d'une deuxième enveloppe isolante
et protectrice en fdin tressé et goudronné.
Son diamètre total est de 4™™, 5 ; il pèse
28 kilogr. le kilomètre.
CA60. Nom du caporal espagnol.
CABULE. Espèce de bélier employé au
XIP siècle.
CACHET. Petit sceau métallique dont les
fonctionnaires civils et militaires appliquent
l'empreinte, à l'encre indélébile, à côté de
leur signature, pour la rendre authentique.
Dans ce cachet, les caractères et les em-
blèmes sont en relief. Ces mêmes fonction-
naires sont pourvus d'un second cachet,
semblable au premier, mais dont les carac-
tères et les emblèmes sont en creux, et qu'ils
appliquent sur de la cire pour fermer les plis
officiels, lorsque c'est nécessaire.
CACHE-TÊTE. Capote en usage dans les
corps pour protéger les yeux des chevaux
qu'on abat.
CACHOT. Petit local obscur où l'on en-
ferme les prisonniers, par punition.
CACOLET. Espèce de aiège à dossier que
l'on adapte de chaque côté du bât des mulets,
pour servir au transport des blessés qui peu-
vent se tenir assis.
CADAVRE. Corps privé de \ie. Se dit
du corps humain, principalement. Il est
prescrit, à la suite de chaque combat ou ba-
taille, d'enterrer les morts et d'enfouir les
cadavres des chevaux tués.
CADDOR. Longue épée à lame droite que
les .</>()/().< attai'liaient à la selle de leurs che-
CADENCE.
vaux pour sV'ii servir en monièrc de lance
ou à (li'faut de leur sabre.
CADENCE. Mesure qui règle la longueur
et la vitesse du pas du soldat ; ce mouve-
ment doit être égal et bien réglé.
La vitesse du pas accélère, de 0™,75 de
longueur, est de 120 pas par minute ; celle
du pas gymnastique, de 0™,80 de longueur,
est de 170 par minute. Le pas de route n'est
pas cadencé ; sa longueur et sa vitesse sont
variables. Le pas de clcarge est cadencé ; il
est exécuté d'après les mêmes règles que le
pas accéléré, mais à la vitesse de 140 pas à
la minute.
CADËNE. Cbahie à laquelle étaient atta-
cbés les gabM'iens.
CADENETTE. Ti-esse ou natte de clie-
velure miliL;iire ; petite cbaîne double se
retroussant de chaque côté de la tête sous le
chapeau.
CADET. Fils de seigneur servant volon-
tairement, sans paye et sans être enrôlé,
comme aspirant officier. Le corps des cadets,
organisé par Louvois, a disparu à la Révo-
lution après diverses vicissitudes. Cette
institution est conservée dans un certain
iiomljre d'armées étrangères, notamment en
Allemagne et on Autriche.
CADI. Magistrat qui remplit des fonctions
analogues à celles de nos juges de paix, en
Algérie et en Tunisie, mais seulement en ce
qui concerne les indigènes.
CADIS. Étofl'e de laine croisée presque
semblable au drap.
CADRE. Ensemble des ofliciers d'un ré-
giment ; des officiers, sous-officiers et capo-
raux d'une compagnie, d'un escadron ou
d'une batterie. La loi du 18 mars 1875,
modifiée par quelques lois postérieures, a
organisé les cadres de l'armée française
(armée active, réserve et armée territo-
riale).
— de mine. Employé dans la construc-
tion des puits de mines militaires. 11 se com-
pose de quatre pièces équarries, de mêmes
dimensions , dont les
deuxinférieures portent
le nom de semelles et,
les deux supérieures, le
nom de chapeaux. On
en distingue de deux
espèces: 1° le cadre à
oreilles (/i(/. 33), placé
à la partie supérieure
du puits, et dans lequel
les bouts des semelles
et des chapeaux dépas-
sent le hors-d'œuvre du cadre de 0°\30 à
0™,50, suivant la grandeur du puits (on
supprime quelquefois les oreilles des cha-
33.
4U. CAHIER.
peaux dans les petits puits) ; 2° le cadre
uni, dans lequel les extrémités des chapeaux
et des semelles affleurent le hors-d'œuvre
du cadre. On appelle faux cadre un cadre ujii
dont les dimensions hors œuvre sont de
C^jOS à 0'",04 plus grandes ; on l'emploie
comme cadre intermédiaire en cas de mau-
vais terrain.
Pour les puits de petite dimension, no-
tamment pour ceux de 0'",80 de largeur
dans œuvre, ou pour ceux
de 0™,80 surO™,6S, on
emploie des cadres cof-
frants composés chacun
de 4 planches de 0"',25 à
0™,30 de largeur, assem-
blées de champ au moyen
d'entailles de la moitié
de leur largeur (fig. 34).
Le cadre supérieur est à
oreilles, comme dans les
puits ordinaires, mais pour les semelles seu-
lement.
CADUCÉE. Baguette entourée de deux
serpents et formée de deux ailerons. Les an-
ciens en avaient fait le symbole de la paix.
11 constitue actuellement l'emblème distinetif
du personnel militaire du service de santé.
CAFË. Graine du caféier que l'on tor-
léfie et que l'on réduit en poudre pour en
faire une infusion dans l'eau bouillante. Le
café est un stimulant énergique qui a tous
les avantages des boissons spiritueuses sans
en avoir les inconvénients. Cette vertu est
attribuée à l'un des éléments essentiels qu'il
contient, la caféine. Le café veit se conserve
assez bien, mais le café torréfié perd son
arôme, malgré tout le soin que l'on prend de
le conserver dans des récipients parfaitement
clos. Pour cette raison, le café ne doit pas
être torréfié longtemps à l'avance, et il ne
doit être moulu qu'au moment même de s'en
servir. Le bon café torréfié doit avoir bonne
odeur, bon goût et une nuance marron, plutôt
rousse que foncée.
Le taux de la lation de café est de
16 grammes, mais elle est réduite à 10 gr.
pour les troupes disposant de percolateurs.
CAGE. On entend par cage d'un escalier,
les murs qui limitent l'espace occupé par
l'escalier. La cage du barillet est l'espace
i-ectaiigulaire dans lequel il se meut.
CAHIER. Assemblage de plusieurs feuil-
lets de papier réunis. 11 y a, dans l'armée,
des cahiers de rapport, de prescription des
médecins, de visites médicales, de muta-
tions, etc., réglementaires pour divers objets
ou services.
■ — des charges. État des clauses et con-
ditions auxquelles sera faite une adjudica-
%
CAHUTE.
tiou publique, et qui règlent les obligations
véi'iproques des deux parties.
CAHUTE. -Mauvais bâtiment. Se dit en
terme de mêpiis d'une petite place ou d'un
poste mal fortilié et en mauvais état.
CÂID. Oflîeier public qui remplit en Al-
gérie, vis-à-vis des indigènes, des fonctions
presque analogues à celles de nos maires en
France (V. Administration de l'Algérie).
CAISSE. Golïre en bois dans lequel on
met des maicbandises pom* les conserver ou
pour les transporter. Cofïre-fort dans lequel
on dépose de l'argent. Tous les comptables
en deniers de l'administration de la guerre
doivent être pourvus d'une caisse. Les con-
seils d'administration des corps de troupe
sont également pourvus d'une caisse fermée
par deux serrures fonctionnant cliacuue au
moyeu d'une clef spéciale : l'une de ces clefs
est entre les mains du président du conseil
d'administration, et l'autre entre les mains
du major.
— à archives. Les corps doivent possé-
der des caisses d'un modèle particulier pour
le transport de leurs arcbives (Décision mi-
jiistérielle des 11 avTil et 3 juillet 1869).
— à bagages. Les dimensions de la
caisse à bagages sont : O'^.ôlO sur O'^.dîo
et 0™,2oO. Poids maximum de la caisse
vide 5 kilogrammes, pleine 14 kilogrammes.
Les capitaines ont droit à 6 kilogrammes de
supplément. Les officiers subalternes et les
adjudants ont cb'oit à emporter avec eux,
en campagne, une caisse à bagages ; les chefs
de bataillon, ou assimilés, 2 ; les lieutenants-
colonels, ou assimilés, 3 ; les colonels, ou assi-
milés, 4.
Les sous-officiers rengagés peuvent ache-
ter des caisses à bagages peintes en noir
(Décision ministérielle du 23 fé\Tier 1886).
— à charbon. Caisses mobiles en bois,
placées dans les chambres pour recevoir le
charbon de chauffage.
— à cartouches. Chaque fourgon à ba-
gages des régiments d'infanterie et des ba-
taillons de chasseurs à pied transporte une
caisse chargée de cartouches à balles.
— à effets. La voiture dite d'équipe-
ment des régiments d'infanterie est chargée
de 6 caisses; o pour les effets et la sixième
pour une partie du matériel de réparations
(Décision ministérielle du 26 décembre 1874,
21 juin 1877 et 31 décembre 1883).
— de tambour. Cylindre du tambour.
— des dépôts et consignations. Eta-
blissement fonctionnant sous le contrôle de
l'Etat et dans les caisses de laquelle sont
versées, au titre de l'armée, les sommes
pouvant revenir aux héritiers des militaires
4i5
CALEÇON.
décédés, ou celles qui, pour une raison pré-
vue, ne peuvent être payées directement par
les caisses militaires aux ayants droit.
— d'outils d'art. Caisse transportée sur
la voiture régimentaire d'outils de pionniers
et contenant un certain nombre d'outils d'art.
— de réparations. Chaque chef armu-
rier a une caisse d'outils et pièces d'armes,
qui est chargée sur les voitures à bagages de
l'état-majoi-.
— d'instruments de chirurgie vété-
rinaire. Une décision ministérielle du
29 juillet 1873, prescrit l'usage, dans- les
corps de troupes à cheval, d'une caisse d'in-
struments de chirurgie vétérinaire, payée
par la masse de harnachement et ferrage.
CAISSON à munitions. Voiture à qua-
tre roues, destinée à porter des munitions.
La partie essentielle d'un caisson est formée
par des coffres, renfermant les projectiles,
gargousses, étoupilles et autres objets néces-
saires au service de la bouche à feu et au
transport de son approvisionnement normal
en munitions.
Un caisson se compose d'un avant-train
portant un seul coffre et d'un arrière-train
portant un ou deux coffres semblables à ce-
lui de V avant-train, ou un seul coffre d'un
modèle spécial. Ces divers coffres sont orga-
nisés de manière à pouvoir servir pour le
transport des sacs des servants, et, au be-
soin, des servants eux-mêmes.
Le caisson transporte, en outre, des pièces
de rechange, des moyens d'attache pour les
chevaux, et des outils pour la construction
des ouvrages en terre.
Il y a, dans une batterie de campagne,
6 caissons de première ligne et 3 caissons de
deuxième ligne, portant ensemble 143 coups,
y compris ceux contenus dans l'avant-train
de l'affût.
CALAT R A VA. Ordre de chevalerie espa-
gnol, fondé en 1158; d'abord militaire et
religieux, ne constitue plus qu'une distinc-
tion honorifique.
CALCANS. Nom que les Turcs donnaient
à leurs boucliers au moyen âge.
CALCAR. Nom donné par les anciens ù
l'éperon du cavalier.
CALCUL. Compte, supputation. Se dit
des moyens que l'on combine pour le succès
d'une affaire. Ce même mot s'applique encore
à toutes les branches de la science des nom-
bres qui emploient des méthodes parti( n-
lières. C'est ainsi qu'où dit calcul intégral,
calcul différentiel, etc. On a imaginé un
grand nombre d'instruments et de machines
pour faciliter ou effectuer les calculs. Les
plus usités sont les abaques.
CALEÇON. Espèce de culotte de dessous
CALÉIE.
desceiidaDt deiniis la reiiiture jusqu'à la
cheville. Dans l'armée française, chaque
homme de troupe est pourvu de deux cale-
çons en tode de coton.
— de bain. Caleçons en toile de coton
nécessaires pour l'école de natation et payés
par la masse d'habillement et d'entretien.
CALÉIE. Massue d'un poids énorme que
les anciens lançaient sur les ennemis pour
les écraser.
CALEPIN. Petit morceau de papier en-
roulé autour de la partie cylindrique des
balles de fusil qui n'ont pas d'enveloppe
métallique; il sert à empêcher Vemjdombage
des rayures.
CALIBRAGE. Opération de fixer et de
vérifier le calibre do Vdme des bouches à feu.
Les contrôleurs d'armes, dans leurs visites
annuelles de l'armement, doivent spéciale-
ment procéder à cette vérification au moyen
d'un projectile vérificateur.
CALIBRE. Diamètre intérieur de Vdme
d'une bouche à feu, mesuré à la bouche. Le
calibre des projectdes se mesure extérieure-
ment ; c'est son diamètre pour le projectile
cylindrique ou cylindio-conique ; s'il est
ovoïde, c'est le plus petit diamètre de son
milieu. On désignait autrefois la longueur
du canon par le nomljre des calibres ; actuel-
lement, on désigne souvent ainsi la longueur
de la cartouche. L'instrument servant à ca-
librer s'appelle aussi le calibre.
11 y a aussi des calibres pour la véi'ifica-
tion des fers confectionnés ; ils sont fournis
par le Ministre.
CALIBRER. Régler le calibre de l'âme de
la bouche à feu et celui du projectile qui lui
convient, suivant des règles déterminées.
CALIGA. Espèce de sandale constituant
la chaussure des soldats romains.
CALOT. Partie supérieure du schako ou
du képi.
CALOTTE. Petit bonnet en drap, dont
sont pourvus les hommes montés pour le ser-
vice des écuries et pour les corvées.
La calotte d'écurie est confectionnée avec
du drap provenant des effets hors de service.
La calotte de coton est le bonnet de nuit
que portent les soldats.
Partie du revolver qui termine la carcasse
à son extrémité inférieure.
CAMAIL. Partie supérieure de la colle
de mailles qui, en se rabattant sur la tète
comme un capuchon, formait une espèce de
bonnet appelé cap de mailles, d'où camail.
Dans les dépôts de remonte, il doit exister
un certain nombre de camails, confectionnés
avec de vieilles couvertures, destinés aux
chevaux malades, lors de la mise en route
des convois.
I1() CAMOUFLET.
CAMARADE. Celui qui partage le même
genre de vie, les mêmes dangers. Lorsque
les soldats couchent par deux, en billet de
logement, on nomme camarades de lit les
deux hommes qui doiveirt partager le même
lit ; les camarades de chambrée sont ceux
qui font partie de la même chambrée ; les
camarades de combat sont ceux qui ne
doivent pas se quitter pendant les manœu-
vres en ui'dre dispersé et pendant le combat.
CAMARADERIE. Union familière qui
existe entre camarades.
CAMBOUIS. Vieux oing dont on a
graissé les roues d'une voiture, et qui est
devenu noir par le frottement.
CAMBRURE. Courbure légère qui, dans
les chaussures militaires, va du devant du
talon à l'avant-pied.
CAME. Disque calé sur un arbre et des-
tiné à transformer un mouvement circulaire
continu en mouvement alternatif, rectiligne
ou ciri-ulaire, en exerçant une action inter-
mittente. On en trouve dans les fusils à ré-
pétition et dans les viilrailleuses.
CAMIONNAGE. Transport par camion.
On doiuie plus particulièrement ce nom au
transport du matériel de la gare à l'adresse
du destinataire et vice versa. Le camionnage
à l'arrivée et au départ doit s'effectuer par
les corps de troupe eux-mêmes, lorsqu'ils
possèdent des moyens de transport; à dé-
faut, on a recours au train des équipages,
lorsqu'il en existe dans la place; enfin, à
défaut d'autres moyens, on a recours à un
entrepreneur civil, avec lequel le service de
l'intendance jiasse un marché.
CAMISADE. Nom donné aux surprises
de places fortes ou de postes pendant la
nuit, aux XVI'= et XVII" siècles. Les troupes
assaillantes mettaient quelquefois leur che-
mise par-dessus l'armure, pour se recon-
naître.
CAMOUFLET. Fourneau de mine à fai-
ble charge, qui ne produit pas d'effet exté-
rieur, et dont le but est seulement d'agir
contre une galerie voisine. Employé surtout
pai' la défense, il doit être établi rapidement,
tantôt au moyen d'un rameau, tantôt au
moyen d'un forage. Jadis, le camouflet con-
sistait à souffler une fumée très épaisse ou
puante sur le mineur ennemi, à travers des
trous de tarière ou des canons de fusil ou-
verts aux deux Ijouts.
— Contrepuits. Fourneau de mine pré-
paré d'avance de l'intérieur des galeries, au
moyen de la machine à camouflets, et des-
tiné à détruire les puits ou autres ouvrages
de l'attaque, sans nuire aux galeries de la
défense. La machine à camouflets se compose
essentiellement d'une tarière de 0'",18 de
CAlfcP.
Ul
CANAL.
largeur, mise en mouvement au moyen d'eii-
5:rena?es qui lui impriment un double mou-
vement de rotation et de translation.
CAMP. Terrain choisi et préparé d'a-
vance sur lequel une troupe en armes s'éta-
blit, soit sous des tentes, soit dans des bara-
ques, pour un séjour de quelque durée.
Les troupes ne sont campées que dans des
cas particuliers, par exemple lorsqu'il s'agit
d'occuper une position fortifiée, d'assiéger ou
d'investir xme place forte, sans qu'il soit
possible de cantoyiner. Le choix de l'empla-
cement d'un camp, sa forme, son installa-
tion, dépendent du but qu'on se propose et
de sa durée présumée.
L'établissement d'un camp, dans l'anti-
quité, constituait \ine opération très impor-
tante, au moyen de laquelle un camp deve-
nait une vraie position militaire, plus ou
moins fortifiée.
— d'instruction ou de manœuvre.
Rassemblement de troupes, fait le plus sou-
vent en temps de paix, dans des emplace-
ments convenables, pendant un temps plus
ou moins considérable, en vue de développer
l'instruction ou d'expérimenter des manœu-
vres. Sont presquc-complètemeut supprimés
et remplacés par les grandes manœuvres.
— de rassemblement. Lieu où l'on
réunit toutes les troupes qui doivent former
une armée au début d'une campagne. 11 peut
avoir pour but l'envahissement du pays
étranger (camp de Boulogne), soit de s'op-
poser à l'envahissement des armées enne-
mies. Ne sera plus guère employé à cause
des effectifs considérables des armées mo-
dernes.
— retranché. Camp établi autrefois
sous les murs d'une place de guerre et que
l'on protégeait par des retrancliements de
fortification passagère venant s'appuyer à
l'enceinte de la place. Actuellement, un
camp retranché n'est autre chose qu'une po-
sition militaire assez étendue et importante
qui est fortifiée de manière à pouvoir abriter
une armée qui a besoin de se refaire ou de
compléter ses approvisionnements. Ces forti-
fications peuvent être établies soit à l'avance,
soit au moment même d'une guerre comme
à Plewna.
Les places fortes actuelles, avec forts dé-
tachés, ne sont pas des camps retranchés,
puisqu'elles n'ont pas été construites dans ce
but, à l'exception de Paris; mais elles pour-
raient, en général, être utilisées dans ce
sens.
— volant. Camp occupé par une troupe
légère, composé surtout de cavalerie, dans
le but d'observer et de harceler l'ennemi.
CAMPAGNE. Grande étendue de pays.
En terme militaire, ce mot désigne le temps
que dure une guerre ou une grande expédi-
tion militaire.
Pour la retraite, les campagnes des mili-
taires se comptent de la manière suivante :
une demi-campagne, pour chaque année de
service fait à bord d'un vaisseau en temps
de paix ; une campagne, pour chaque année
de service de guerre en Europe, ou à bord
d'un vaisseau eii temps de guerre ; deux
campagnes, pour le service de guerre fait à
une armée hors de l'Europe. Par exception,
le service fait en Ci'imée a été compté comme
fait hors de l'Europe, et le senice fait
actuellement en Algérie, au Tonkin ou aux
colonies est assimilé au service fait en Eu-
rope.
CAMPEMENT. Action de camper. Lieu
où des troupes sont campées. Matériel néces-
saire pour camper et service chargé de fournir
ce matériel. Réunion du personnel chargé de
reconnaître et de préparer un cantonnement
ou un bivouac. Ce personnel comprend: pour
un régiment d'infanterie, 1 adjudant-major,
1 adjudant par bataillon, 1 fourrier, 1 ca-
poral et 2 soldats par compagnie ; pour un
régiment de cavalerie ou un groupe de bat-
teries, 1 officier et 1 adjudant, et, par esca-
dron ou batterie, 1 fourrier, 1 brigadier et
2 soldats.
Le campement de cliacun des services du
corps d'armée ou de la division comprend un
seul oflîcier ou sous-officier, assisté d'un ou
de plusieurs soldats.
CAMPER. Opération de dresser et d'or-
ganiser un camp ; séjourner temporaire-
ment.
CAMPESTRE. Espèce de jupon court ou
tablier de cuir descendant des reins aux ge-
noux et employé par les soldats grecs ou
romains pour certains exercices où le reste
du corps demeurait nu.
CAMPHRE. Composé neutre, analogue à
la résine, blanc, transparent, d'une odeur
vive et pénétrante. Est employé dans les
magasins d'habillement, concurremment avec
d'autres substances, pour la conservation des
effets de laine et de drap.
CAMPIDUCTEUR. Instructeur ou direc-
teur des exeii'ices d'un camp romain.
CAMPYLOMÈTRE. Instrument servant
à mesurer les distances sinueuses sur une
carte. C'est un curvimèlre perfectionné, au-
quel on a ajouté des éciielles permettant de
lire directement les distances parcourues par
une roue dentée que l'on fait circuler sur les
lignes à mesurer.
CAMUS. Qui a le nez court et plat.
CANAL. Cours d'eau artificiel. Se dit de
CANAPSA.
U8
CANON.
toute espèce de voie qui sert de passage aux
liquides.
— de baguette. Rainure pratiquée dans
le bois d'un fusil pour servir de logement à
la baguette.
— de lumière. Petit trou percé dans la
culasse d'une bouclie à feu pour mettre le
feu à la charge.
CANAPSA. Espèce de carnassière en toile
0X1 en cuir que les lansquenets portaient en
sautoir et qui est devenue le havresac de
l'infanterie et le sac à avoine de la cavalerie.
CANARDER. Tirer, d'un endroit cou-
vert, un peu à tort et à travers.
CANARDIÈRE. Soite de guérite ou
ècUnuguelle faisant saillie dans les anciens
chdlcaux forts, et d'où l'on pouvait tirer de
très loin, et en sûreté, sur les assaillants.
CANCER. Tumeur qui se développe dans
tous les tissus du corps. Celui du testicule
est un cas de réforme.
CANDIDAT. Celui qui postule une place,
un emploi, un grade, ou qui est insoit pour
un examen. Les règlements ou décisions mi-
nistériels indiquent les conditions à remplir
par les candidats.
CANDIDATURE. État d'un candidat ;
poursuite que fait un candidat.
CANDJIAR. Espèce de sabre court à
deux tranchants, dont la lame est légère-
ment recourbée. C'était l'arme des Janis-
saires.
CANEVAS polygonal. Ensemble des
polygones contigus, qui forment l'ossature
B'un terrain à lever et qui sont déterminés
de façon qu'il soit facile d'y rapporter tous
les détails à j-eprésenter sur le plan. Ce ca-
nevas a pour but d'éviter l'accumulation des
erreurs dans le lever des détails.
CANNE. Bâton léger dont on se sert pour
marcher.
Il y a des cours de canne facultatifs dans
les régiments d'infanteiie.
— de tambour-major. Longue canne
terminée par un pommeau à l'une de ses
extrémités et entourée d'un cordon portant
des pompons. Elle sert, au tambour-major,
pour diriger les batteries des tambours et les
sonneries des clairons. Les caporaux tam-
bours en ont une à peu près semblable.
CANNELURE. Évidement existant dans
les lames de sabre.
CANNETILLE. Petite lame très fine d'or
ou d'argent tortillé, qui est placée comme
ornement sur les képis et les collets des offi-
ciers d'administration, des adjoints du génie,
des gardes d'artillerie et des archivistes
d'état-niMJor.
CANON. C'est la bouche à feu organisée
pour tirer de In poudre 1p rendement maxi-
mum, c'est-à-dire pour imprimer la plus
grande vitesse possible à un projectile de
poids donné. 11 y a des canons de calibres,
de longueurs et de poids très divers, pour
répondre aux conditions de puissance, de
mobilité et de service auxquelles doit ré-
pondre l'artilleiie dans les chvers cas. Au
point de vue de la longueur et du poids, les
canons se divisent en longs, appelés aussi
lourds, et en courts ou légers. La longueur
des canons varie avec la vitesse de combus-
tion de la poudre employée, et, pour per-
mettre aux gaz de la poudre de produire
leur maximum d'effet utile, elle est d'autant
plus grande que la combustion est plus lente.
Le poids est limité surtout par des considé-
rations de résistance des atTùts et de mobi-
lité pour les canons de campagne ; pour
le matériel de siège, on ne peut (k^jtasser
3,S00 kilogr. pour des raisons de mobilité ;
il n'y a pas de limite de poids pour les ca-
nons de place, de côte et de marine,
qui n'ont pas à être déplacés.
On a indiqué, au mot bouches à feu, la
division et le rôle des diverses espèces do
pièces. Le tableau ci-contre résume les don-
nées générales sur les diverses esi^èces de
canons, leurs projectiles et leurs affûts.
Les canons employés par la marine sont,
en général, très puissants et très lourds. Les
principaux sont : 1'' les canons modèle 1875,
de 10"™, â?"^"", 34<^™ et 42«™, avec une vi-
tesse maxima de 530 mètres ; 2° le canon
modèle 1875-79, de 10°^, 55 de longueur ;
3° les canons modèles 1881, en service, jus-
qu'au calibre de Si*"™ et construits sans
tubage; 4" les canons modèle 1884, de lO"^"",
14cm^ 16"™, 24"", 27"™, 34"™, de 28 à 30
calibres de long, et devant donner une vi-
tesse de 620 mètres : le canon est frellé jus-
qu'à la bouche et la pièce organisée pour
l'emploi des poudres brunes prismatiques.
CANON automatique Maxim. M. Hi-
rand Maxim, outre ses mitrailleuses lançant
automatiquement des balles de fusil, a in-
venté une série de canons à tir rapide, et un
canon automatique de 37™™ qui tire des
projectiles de 5'',65. C'est la force de recul
du canon qui produit automatiquement les
différents mouvements de la charge. Notre
marine étudie ce genre de canon.
— à balles. Le canon à balles, destiné
à la défense des fossés, est formé de 25 tubes
en acier, du calibre de 13™™, disposés par
séries de 5 et enfermés dans une enveloppe
en bronze. Il peut lancer très rapidement un
grand nombre de projectiles. La culasse mo-
bile est un plateau d'acier percé de 25 trous
pour recevoir les cartouches. Ce canon, dont
la portée et la vitesse ne sont guère supé-
CANbN.
-119
CANON.
I.OX-
POIDS
POIDS
POIDS
du
PORTÉE
ESPÈCES DE PIÈCES.
du
canon.
de
de
de la
OBSERVATIONS.
l'affi\t.
la pièce.
charge.
tile.
inaxima.
1» de campagtiP.
met.
kil.
kil.
kil.
kil.
met.
/ Les 3 pièce? de campagne sont
en acier, rayées, frettées, du sys-
tème de Banse. Elles tirent des
SO"" de campagne.
2,300
500
430
1,500
5,500
7,000
obus ordinaires, des obus à balles,
80"" de montagne.
1,200
117
105
0,400
5,850
»
j à mitraille. Les projectiles du
90 mm (Je campagne.
2 , 280
710
530
1,900
8,000
7,500
1 canon de montagne sont tirés
avec une charge plus faible que
celle du 80"" de campagne; aussi
2e de siège.
la portée est inférieure.
f On utilise encore provisoire-
95°"°
2,. 500
710
710
2,100
10,950
8,000
ment comme pièces de siège,
quelques pièces ancien modèle de
r'O""
3,600
3,700
1 440
1 200
4 500
18 000
9 000
12 et de 24. Les pièces de 120"",
lôômm et 220"" sont en acier,
ravées, frettées, du système de
155mm court
1,125
1,025
7,000
34,000
9,000 ^
155°"° Ion:;
4,200
3,270
2,530
8,750
40,000
10.000
Bange. — Le canon de 95"", le
SÎO""
..
5,650
6,027
»
..
»
plus mobile, a encore une effica-
cité suffisante contre les obsta-
13§mm PU lironze. .
3,104
-00
1,940
3,540
23,500
7,700
cles. — Le r.anon de 138"" en
V bronze se charçe par la culasse.
3' de place.
En dehors des canons indi-
qués ei-eontre, on utilise en-
12 He campagne
transformé
core, comme matériel de place,
2,982
1,193
610
1,400
11,500
4,700
les canons de siège ci-dessus, et
l'ancien matériel des calibres ci-
Canon à balles...
»
„
„
»
0 072
» \
après : 5 et 7 rayé, en bronze, se
Canon-revolver. . .
1-800
'•
»
»
0,032
chargeant par la culasse ; 4 de
montas^ne : 4, 8 et 12 de cam-
pagne '; 12 et 24 de siège et de
4» de côte.
place, tons en bronze rayé et se
chars^eant par la bouche.
19-«>
3,800
„
8,000
8,000
52,250
» /
Toutes les pièces de côte se
24':»'
4,580
»
14,500
16,000
100,000
1
charsent par la culasse. Les ca-
nons" de 19'", 24'", 27'" et 32'"
27'°"
5,380
6,700
»
23,200
39,000
42,000
66,000
180,000
286,500
„ i
sont en fonte, rayés, tuhés et
Irettés ; le canon de 240"" est en
acier rayé et fretté. Les frettes
32'"
240""
4,940
I)
15,660
28,000
120,000
i
et les tubes sont en acier.
lieures à celles du fusil à répétition actuel,
et dont le mécanisme est délicat, est supprimé
en principe et remplacé par le canon-re-
volver.
— à fils d'acier. Canons entourés de
frettes posées sans serrage, ce qui augmente
d'autant plus la résistance des tubes qii'il y
a davantage de rangées de frettes superpo-
sées. Des essais des canons de ce genre, faits
dès I800 par un ingénieur anglais, M. Lou-
gridge, ne réussirent pas mais furent repris
avec succès, en 1871, par le capitaine Schulz,
de l'artillerie française, qui trouva un pro-
cédé pratique pour attacher les fils sans pres-
sion. Divers types ont été construits et sont
encore en expérience dans quelques puis-
sances.
— démontables. La difficulté de trans-
porter et de mettre eu batterie, dans les
tranchées ou pendant les diverses périodes
du siège, les pièces de gros calibres de l'as-
siégeant, a donné l'idée, au colonel russe
Kolokolzone, de partager ces pièces en plu-
sieurs parties faciles à démonter et à re-
monter, dans un temps relativement court,
avec des moyens méi'aniques fort simples,
sans que la résistance et la sécurité de la
pièce fussent compromises. Il y est parvenu
Fig. 35.
eu fractionnant le canon en deux parties et
eu y introduisant un tube central {/ig. 33).
Le colonel anglais Le Jlesurier a admis le
même ordre d'idées pour des pièces de mou-
CA.NON.
tagne plus lourdes que celles du type actuel ;
les deux tronçons sont assemblés au moyen
d'un écrou et munis d'un obturateur empê-
chant les fuites de gaz par le joint.
La question des canons démontables n'est
pas encore parfaitement résolue, mais elle
est en bonne voie et elle ne peut que contri-
buer au développement de l'artillerie.
— pneumatiques. L'effet destructeur
des projectiles creu\ de l'artillerie chargés
de poudres brisantes telles que la dynamite,
la nitro-glycérine, est considérable et rien
n'y résiste ; mais le tir de ces projectiles
dans les canons, et par les procédés ordi-
naires, n'avait pas d'autre résultat que des
accidents et la destruction des pièces em-
ployées pour les essais. Pour y remédier, on
a cherché à supprimer ou à atténuer sensi-
blement le choc au départ auquel sont soumis
ces projectiles. Deu\ moyens ont été pro-
posés pour résoudre la difticulté: 1° conserver
la poudre comme propulseur, mais en inter-
calant entre le projectile et la gargousse un
tampon destiné à amortir le choc au départ ;
2° en employant l'air comprimé à une pres-
sion déterminée comme force de projection.
Au lieu d'employer uniquement l'air com-
primé, comme le fait le capitaine Zalinski,
de la marine des États-Unis, dont nous ve-
nons d'indiquer la méthode, M. Maxim ajoute
une certaine quantité d'un hydrocarbure vo-
latil, comme la gazoline. Le mélange gazeux
ainsi produit est introduit sous pression der-
rière le projectile qui, après un certain par-
cours dans Vm'me, fait agir un détonateur
produisant l'explosion du mélange gazeux.
D'après M. Maxim, la pression initiale em-
ployée pourrait être moitié moindre qu'avec
le procédé Zalinski et, par suite, les dangers
d'explosion prématurée beaucoup moindres.
— revolver. Engin intermédiaire entre
le canon de campagne et la mitrailleuse. 11
tient du canon en ce qu'il lance des projec-
tiles creux en fonte faisant explosion au
point de chute, au moyen d'une fusée per-
cutante ; il ressemble à la mitrailleuse par la
multiplicité des canons (5 ou 6), dont le
chargement se fait automatiquement, et par
son tir, qui est continu sans produire de
recul ; mais il en diffère parce qu'il ne pos-
sède qu'un seul mécanisme de culasse pour
tous les canons.
Depuis 1879, l'artillerie française a admis,
pour l'armement des caponniéres, le canon-
revolver Hotchkiss, dont les 5 tubes de 40™™
de diamètre ont une rayure de pas différent ;
cette différence de pas permet de cribler de
projectiles un espace correspondant à la lon-
gueur et à la largeur d'un fossé de fortifica-
tion. Un mécanisme simple et solide, ren-
420 CANON.
fermé dans un manchon-enveloppe, permet,
au moyen d'une manivelle et d'une vis sans
fin, de tirer sans interruption, l'extraction
se faisant automatiquement. L'alimentation
peut se faire, soit à la main, soit à l'aide
d'une trémie. L'absence de recul permet de
ne pas renouveler le pointage à chaque coup
et, par suite, de tirer par le brouillard,
l'obscurité, etc. (/?(/. 36, p. 999).
Fis. 36.
— à tir rapide. Le canon à tir rapide
lance des projectiles creux (obus ordinaires,
obus à balles ou boîtes à mitraille) avec une
vitesse pouvant atteindre 36 coups par mi-
nute, mais en moyenne de 10 à 12. 11 ne
comporte qu'un seul tube, de calibre infé-
rieur à celui des canons de campagne. Ces
canons sont utilisés pour la défense des
places, principalement pour l'armement des
caponniéres de flanquement. En vue de sup-
pléer à l'insuflisance du canon-revolver, la
marine a étudié les systèmes de canons à tir
rapide Hotchkiss et NordenfeU, au point de
vue de l'armemeut des navires et des com-
pa.îïnies de débarquement.
Les canons Hotchkiss sont des calibres
de 37™™, 47™™ et 57™™ ; leur mécanisme de
culasse est à bloc ; en tirant à soi un levier
fixé à droite du canon, on abaisse le bloc et
le percuteur se trouve armé, en même temps
que l'extracteur a expulsé l'étui vide. Une
cartouche est introduite et l'on ferme la cu-
lasse, qui est fixée à une espèce de crosse de
pistolet dont on presse la détente pour faire
partir le coup. On distingue deux groupes :
les canont longs, dont la vitesse initiale at-
teint 620 mètres, et les canons courts, dont
la vitesse varie de 435 à 4o0 mètres. L'effet
du tir des canons longs est suffisant pour
perforer les organes essentiels des torpilleurs
(chaudière et machine). Le 47™™ est en ser-
vice dans la marine française ; le 57™™ est
adopté par l'amirauté anglaise. On étudie
des canons à tir rapide de 67™™ et de
100™™.
Les canons Nordenfelt. plus compliqués,
mais à tir plus rai)ide que les Hotchkiss, ont
i
CANONNADE.
m
C ANTONN EMENT.
un mécanisme de culasse comprenant un bloc
et un coin, articulés ensemble. Ils ont des
calibres bien plus variés (de 32'""" à 107™-")
et un plus grand nombre d'affectations, mais
ils n'ont pas été admis en France.
11 existe encore divers systèmes de canons
à tir rapide, dont on doit se borner à donner
ici le titre : tels sont les systèmes Griison,
Armstrong, Krupp, 3/axiHi, dont les calibres
vont jusqu'à 13"^™ et même IS'^™.
CANONNADE. Feu souteim d'une ou
plusieurs pièces de canon ; effet que produit
l'explosion du canon dans une bataille ou
dans un combat.
CANONNER. Battre à coups de canon ;
lancer des projectiles avec le canon.
CANONNIER. Soldat d'artillerie chargé
du service des bouches à feu; synonyme
d'artilleur. Ceux qui sont montés sont
nommés canonniers conducteurs; ceux qui
sont à pied portent le nom de canonniers
servants.
— gardes-côtes. Canonniers affectés spé-
cialement à la défense des côtes ; créés par
Louis XIV ; n'existent plus actuellement.
— vétérans ^ou sédentaires. Sous-
arme de l'artillerie à pied ; devenaient partie
intégrante de l'armée sédentaire après avoir
servi activement dans l'artillerie. Un arrêté
du 12 floréal an xi distinguait 4 compagnies
de canonniers vétérans parmi les sédentaires.
Actuellement, on désigne sous le nom de
canonnier vétéran un sous-officier ou [quar-
tier-maître de marine qui, après avoir sem
à bord 4 ans comme canonnier, est envoyé
sur un vaisseau spécial pour perfectionner
son instruction dans la manœuvre et le ser-
vice des pièces de l'artillerie de marine.
La f" région de corps d'armée comprend
2 bataillons de canonniers sédentaires (là
Lille et 1 à V'alenciennes) , créés depuis le
siège de ces villes en 1792, et que l'on a
maintenus à cause de leur valeureuse défense
à cette époque. Ces 2 bataillons font partie
de l'arntée territoriale et se recrutent par
enrôlements volontaires parmi les hommes
de l'armée territoriale, ou sa résene, ou
même libérés définitivement du service mili-
taire.
CANONNIÈRE. Au début, tente servant
à abriter 4 canonniers, puis toutes les tentes
portèrent ce nom jusque vers 1830. On
donnait aussi ce nom, autrefois, à des ou-
vertures pratiquées dans les murs, analogues
à nos embrasures couvertes.
En terme de marine, une canonnière ou
plutôt une clialoupe-canonnière est un petit
navire à faible tirant d'eau et pourvu d'une
puissante artillerie ; elle est employée sur
les côtes ou dans les grands cours d'eau pour
coopérer au bombardement des ports ou au
servii-e des stations navales.
CANOT. Petite embarcation; petit ba-
teau.
CANOTAGE. Action de conduire un ca-
nut. Les pontonniers et les soldats du génie
sont exercés au canotage.
CANTABRE. Habitant de la Tarraco-
naise. 11 y a eu à plusieurs reprises, dans
l'armée française, des corps basques, bis-
caïens, pyrénéens, nommés Cantabres et
coiffés d'un béret.
CANTINE. Lieu où l'on vend à boire et
à manger, dans une caserne ou autre établis-
sement. Elles ont pour but principal de pour-
voir à la nourriture des sous-officiers. Il en
existe généralement une par bataillon, dans
l'infanterie ; deux par régiment, dans la ca-
valerie ; trois par régiment, dans l'artillerie ;
et quatre par régiment, dans le génie; mais
ces chiffres n'ont rien d'absolu.
— d*ambulance vétérinaire.
— à vivres. Coffre à compartiments des-
tiné à contenir les vivres et les ustensiles
nécessaires aux officiers en campagne. Il en
est alloué une pour 4 ou 5 officiers. Elle
renferme 2 rations de vivres par officier,
ainsi que le matériel nécessaire pour faire la
cuisine et pour prendre les repas.
— médicale, il existe, dans chaque
corps, une paire de cantines médicales desti-
nées uniquement à être utilisées en cam-
pagne.
CANTINIER. Celui qui est chargé de
tenir une cantine. En temps de guerre, les
cantiniers civils autorisés à suivre les armées
en campagne seront pourvus d'un uniforme
en drap gris bleuté et devront porter une
plaque.
CANTINIÈRE. L'épouse du cantinier.
Elle est pourvue d'une commission délivrée
par le conseil d'administration. Elle est tenue
de nourrir, à des tarifs fixés par le colonel,
les sous-ofliciers et les caporaux ou soldats
autorisés à ne pas vivre à l'ordinaire. Elle a
la permission de tenir, dans la caserne, un
débit de boissons et de denrées alimentaires.
Elle n'est plus astreinte à porter un uni-
forme, comme jadis, mais seulement une
plaque sur le bras. Elle a le droit d'em-
mener, en campagne ou aux manœuvres, une
voiture portant certaines inscriptions régle-
mentaires et qui marche avec le train régi-
mentaire.
CANTONNEMENT. Lieux habités que
les troupes occupent sans y être casernées.
L'établissement des troupes au cantonne-
ment doit être aussi fréquent que possible,
d'après le règlement sur le service en cam-
pagne. Pour cantonner, on utilise toute la
CANTONNER.
422
CAPONNIÈRE.
superficie couverte ; toutefois, les habitants
ne sont jamais délogés. de la chambre et du
lit où ils ont l'habitude de coucher. Lorsque
l'armée est couverte à gi-ande distance, les
cantonnements peuvent être étendus, de
façon à assurer aux hommes des abris con-
venables ; dans le voisinage de l'ennemi, et
quand il est nécessaire de se concentrer, les
cantonnements sont plus resserrés. La répar-
tition du cantonnement est faite par les gé-
néraux ; la préparation du cantonnement est
faite par le détachement du campement, de
la manière indiquée à l'article 44 du Service
en campagne.
Dans les investissements, les cantonne-
ments des troupes de siège sont situés hors
de portée du canon de la place, soit à 8 ou
10 kilomètres des ouvrages les plus avancés.
On utilise, pour leur installation, les vil-
lages, hameaux, fermes, etc., et, exception-
nellement, on crée à cet effet des camps bara-
ffués.
CANTONNER. Action de s'installer dans
un cantonnement.
CAP. Tête [armé de, pied en cap).
— de mailles (V. Camail).
— d'escouade. Chef d'escouade, quelque
chose comme le caporal actuel.
— de more. Cheval à poil rouan, avec
tète et pieds noii's.
CAPARAÇON. Armure de fer ou couver-
turc qui enveloppait le cheval, au temps de
la clicvalerie.
CAPE. Manteau militaire des anciens,
fait en poil de chèvre. Il recouvrait et ca-
chait l'armure des chevaliers sous une forme
ressemblant un peu à notre capote de troupe.
CAPELINE. Espèce de casque de fer en
usage dans l'infanterie. C'était un ;jo( garni
de quelques accessoires.
CAPITAINE. Officier subalterne qni com-
mande une compagnie, un escadron ou une
batterie. Il porte comme insignes de grade
trois galons d'or ou d'argent au képi et sur
les manclies. Le capitaine est responsable de
l'instruction théorique et pratique, de la
discipline des officiers et des hommes de
troupe, ainsi que de l'administration de sa
compagnie. Il veille à ce que les militaires
sous ses ordres soient pourvus des effets ré-
glementaires et soient constamment prêts à
marcher. Les titres : capitaine de distribu-
tion, de piquet, de semaine, de visite, s'expli-
quent d'eux-mêmes.
— adjudant-major. (V. Adjudant-ma-
jor).
— d'habillement. Officier qai est chargé
de la comptabilité et de la gestion de tout le
matériel du régiment. Il est membre du
conseil d'administration; il commande la
section ou le peloton hors rang, et le petit
état-major. Dans un bataillon formant corps,
les fonctions d'officier d'habillement sont
rempbesparun lieutenant ou sous-lieutenant.
Il est secondé par un officier adjoint.
— trésorier. Officier qui est chargé de
la comptabilité en deniers du régiment, ainsi
que de toutes les opérations relatives à cette
gestion. Il est membre et secrétaire du con-
seil d'administration ; il est archiviste du
corps. Dans les bataillons formant corps et
dans la gendarmerie, les fonctions de tréso-
rier sont remplies par un lieutenant ou
sous-lieutenant. Le capitaine trésorier est
secondé par un adjoint.
— d'armes. Sous-officier ayant le rang
d'adjudant, qui remplit les fonctions d'in-
structeur pour les manœuvres d'infanterie, à
liord des navires de guerre.
— de louveterie. Officier civil chargé
de la destruction des loups et des fauves.
CAPITAINERIE. Etendue de la juridic-
tion d'un capitaine de louveterie.
Le capitaine de gendarmerie commande
la gendarmerie d'un arrondissement, comme
les lieutenants et sous-lieutenants.
CAPITAL. Principal. Peine capitale,
peine de mort. Dans le langage commercial,
on donne le nom de capital à toute somme
qui produit un intérêt.
CAPITALE. La capitale d'un bastion ou
d'un ouvrage de fortification quelconque, est
la bissextrice de l'angle saillant formé par
les faces.
CAPITULATION. Convention fixant les
conditions auxcjuelles une troupe ou une
place de guerre consent à cesser les hostilités
et à rendre les armes ou la jjlace. Tout com-
mandant d'une place qui a capitulé, doit en
rendre compte devant un conseil de guerre.
Autrefois, il ne pouvait capituler que lors-
qu'il existait une brèche praticable et qu'il
avait été livré un assaut. Le conseil de
guerre est actuellement chargé d'apprécier
si le commandant ou gouverneur a rendu la
jilace qui lui était confiée, sans avoir épuisé
tous les moyens de défense dont il disposait
et sans avoir fait tout ce que prescrivaient
le devoir et l'honneur. Le commandant
d'une troupe armée qui capitule en rase
campagne est puni de la destitution, s'il a,
au préalable, épuisé tous les moyens de ré-
sistance ; il est puni de mort dans tous les
autres cas. La capitulation d'une place avec
les honneurs de la guerre signifie que la gar-
nison a le droit de se retirer avec armes et
bagages.
CAPITULER. Conclure une capitulation.
CAPONNIÈRE. A une double acception
dans la fortification française : 1° Suréleva-
CAPOI^IÈRE.
tion de terrain servant de communication, à
ciel ouvert, dans les fossés; elle est organisée
dêfeusivement, c'est-à-dire en forme de pa-
rapet ; elle est double quand elle couvre des
Fis. 37.
123 CAPONNIÈRE.
A l'origine, c'était un petit corps de garde
casemate et h meurtrières, d'où l'on pouvait
en quelque sorte se battre en capon. Elle fut
Fis. 38.
coups des deux côtés, et simple quand elle
n'abrite que d'un côté. — 2° Construction
casematée servant au flanquement des fossés
d'un ouvrage de fortification permanente.
ensuite employée sous le nom de basse-cour
et de moineau. Avec la fortification polygo-
nale, le flanquement est obtenu par des
caponnières placées au fond du fossé et dou-
Fie. 41.
CAPONNIÈRE.
-124
CAPORAL.
naiit des feux rasants dans le sens de la
longueur de celui-ci. Elle peut affecter
toutes les formes, pourvu que ses faces
flanquantes soient à peu près normales à la
direction du tir ; mais sa forme la plus géné-
rale comporte deux faces, à peu près perpen-
diculaires aux fossés, et une tête, c'est-à-dire
une partie qui la termine vers la contres-
carpe. Cette tète affecte des formes tiès va-
riées : à redan (fiy. 37), en as de pique
{fig. 38), en fer à cheval (fig. 39), à oreilles
Fia-. 39.
de chat {fuj. 40). Ces différentes dispositions
très compliquées de la tète de la caponnière
ont été employées surtout en Allemagne
et en Autriche pour flanquer les fossés du
corps de place , mais cette tête demande
à son tour à être flanquée par une brisure
du parapet en arrière {fig. 41); elles sont
souvent à deux étages, mais paraissent
abandonnées dans les constructions actuelles.
Dans les autres, la tête se flanque par elle-
même, c'est-à-dire au moyen de créneaux-
mâchicoulis, disposition plus avantageuse
sous tous les rapports. Les caponnières qui
ne donnent des feux que d'un côté sont
Fig. 40.
simples ; celles qui donnent des feux des
deux côtés sont doubles. On peut aussi flan-
quer la caponnière par elle-même au moyen
d'un orillon. Un fossé-diamant, flanqué par
des galeries d'escarpe, précède le mur de
masque par lequel on tire, afin d'em])êcher les
créneaux d'être embouchés (/?</. 41). Ton tes les
fois qu'une caponnière est exposée aux feux
directs ou plongeants, on la protège par une
voûte placée en avant et que l'on appelle
visière ou voûte-tunnel. La voûte qui sert de
toit aux caponnières est recouverte d'une
épaisseur de 3 mètres de terre, au moins ;
malgré cette épaisseur et les précautions
prises pour masquer le mieux possible les
caponnières, il est à peu près reconnu qu'elles
ne résisteraient pas suffisamment aux pro-
jectiles de siège actuels ; on étudie les
moyens de les améliorer ou de les rempla-
cer.
CAPORAL. Premier grade de la hiérar-
chie militaire. Les insignes distinctifs de ce
grade consistent en deux galons de laine
rouge ou jonquille sur chaque manche. Le
caporal commande une escouade, sous la
direction des sous-officiers et des officiers de
la compagnie. Indépendamment de ces attri-
butions essentielles, il peut remplir les
fonctions suivantes : caporal de chambrée,
qui est chargé de la police et de la propreté
de la chambrée, ainsi que de la conservation
des effets de casernement qui y sont conte-
nus ; caporal d'ordinaire, qui est chargé de
tous les détails du service de l'ordinaire de
la compagnie, sous la direction du sergent-
major, du lieutenant et du capitaine ; capo-
ral de semaine, qui est chargé de seconder
le sergent de semaine dans tous les détails
du service de semaine ; caporal de pose, qui
est chargé de poser et de relever les senti-
nelles, quand il est de garde.
— armurier, qui est adjoint au chef
armurier, pour le seconder dans son ser-
vice.
— clairon, qui est chargé, sous les
ordres du tambour-major, de l'instruction
des clairons du régiment.
— d'infirmerie, qui est chargé de la
surveillance des malades à l'infirmerie, ainsi
que de l'exécution des ordres du médecin
chef de service, et de la tenue des écritures
de l'infirmerie.
— moniteur d'escrime, qui est chargé
de seconder le sous-oflicier maître d'escrime,
pour l'enseignement de l'esrrime dans un
corps de troupe.
— l^'' ouvrier tailleur , cordon-
nier, etc., qui est placé à la tète des ou-
vriers composant l'atelier des tailleurs, ou
celui des cordonniers, etc., pour exécuter
les confections, les retouches et les répara-
tions des effets d'habillement et de chaus-
sure, sous la direction de l'officier d'habil-
lement.
— sapeur, qui connnande aux sapeurs
du régiment, et qui est responsable de leur
instruction.
— secrétaire, qui remplit les fonctions
de secrétaire auprès du major, ou du tréso-
CAPOTE.
)âo
CARNET.
lier, ou de l'ofûcier d'habillement, ou de
l'oflicier d'armoment du régiment.
— tambour , qui est chargé, sous les
ordres du tambour-major, de l'instruction
des tambours du bataillon.
CAPOTE . Effet d'habillement long et
ample que portent les soldats et les officiers
des armes à pied. La capote est en drap
gris bleuté pour les hommes de troupe, et
en drap bleu foncé pour les officiers.
CAPSULE. Petit godet de cuivre au fond
duquel est déposée une couche de poudre
fulminante, que Ton enflamme au moyen
d'un mécanisme de percussion. Etait em-
ployée avec les fusils à piston. Pour les
canons, à cause de leur épaisseur, la capsule
surmonte une éloupille qui porte le feu
jusqu'à la gargousse. Avec les fusils à
aiguille, la capsule en forme de chapeau fait
partie intégrante de la carlouche ; chaque
capsule contient 13 grammes d'une poudre
fulminante composée de 2 parties en poids
de fulminate de mercure, 1 partie de sal-
pêtre et une partie de sulfure d'antimoine.
Dans les fusils modèles 1874 et 1886, la
capsule est une simple alvéole en cuivre
sans rebord, de 4™™ environ, contenant à
peu prés 1/2™™ de poudre fulminante de la
composition précédente. La détonation de la
poudre fulminante, par le percuteur, est
provoquée par l'intermédiaire d'une pièce
métallique {enclume ou enclumette), contre
laquelle le ciioc vient la comprimer. Cotte
enclumette est formée par le métal même du
culol, embouli en conséquence. Les explosifs
tels que la dynamite, etc., ne peuvent faire
explosion qu'au moyen de capsules spéciales
appelées détonateurs, dont la charge de ful-
minate de mercure varie suivant le but à
obtenir ; les dimensions de la capsule varient
de même.
CAPTAL. Titre en usage jadis chez les
Romains ; il a quelque analogie avec celui
de général d'armée, de gouverneur d'une
forteresse ou d'une région frontière.
CAPTIF. Celui qui a été pris à la guerre
et rendu esclave. Cette coutume barbare
n'existe plus chez les nations civilisées. Les
militaires, pris à la guerre, sont maintenant
appelés prisonniers de guerre.
CAPTIVITÉ. Privation de la liberté, soit
comme captif, soit comme prisonnier.
CAPTURE. Prise faite à la guerre par
des soldats. Arrestation d'une personne. Sai-
sie de marchandises de contrebande.
CAPUCE. Pièce faisant partie de la garde
des sabres modèle 1817, pour officiers; elle
surmontait la branche de la garde et était
entourée par la calotte.
CAPUCHON. Vêtement servant à recou-
vrir la tète ; collet à capuchon.
CAPUCINE. Anneau de fer ou de cuivre,
à bec coupé droit, qui sert à maintenir le
canon d'une arme à feu sur sa monture.
C'est une des pièces de garniture.
CARABIN. Soldats de cavalerie légère
ciiargés d'escarmoucher et de protéger les
retraites aux XVF et XYIl" siècles. Rem-
placés depuis Louis XV par les carabiniers,
supprimés en 1871. Etudiant en médecine.
CARABINE. Arme à feu portative plus
courte et plus légère que le fusil, mais ti-
rant la même cartouche que ce dernier. Elle
constitue l'armement de certaines troupes à
cheval. Cette arme est du môme système que
le fusil, c'est-à-dire du modèle 1886 à répé-
tition, mais le levier est recourbé pour éviter
les chocs accidentels à cheval, et permettre
le port de cette arme à la botte.
CARABINER. Creuser des rayures dans
le canon d'une arme à feu.
CARABINIER. Soldat de grosse cava-
lerie armé d'une carabine : les deux régi-
ments existant en France en 1814 étaient
cuirassés et furent fondus en un seul sous le
second Empire, avec le titre de carabiniers
de la garde. Ils furent supprimés en 1871.
Dans l'infanterie légère , les carabiniers
étaient des soldats d'élite, comme les grena-
diers dans l'infanterie.
CARACOLE. Mouvement de cavalerie
consistant à faire par le flanc, puis à décrire
un cercle ou un demi-cercle.
CARACOLER. Manier de côté et d'autre
un clieval isolément.
CARCAMUSE ou CARCAMOUSSE.
Espèce de bélier en usage sous Charles le
Simple, pour renverser les murailles.
CARCAS. Un des noms donnés au car-
quois au moyen âge.
CARCASSE. Projectile de guerre, explo-
sif et incendiaire, de la forme d'un œuf et
tiré comme les bombes au moyen de mor-
tiers ou de pierriers. Inventé en 1672, ce
projectile a été peu employé. Actuellement,
partie du revolver recevant les diverses piè-
ces démontables de l'arme.
CARDINAL. Un des soixante et dix pré-
lats du sacré-collège ou conseil du pape. Ils
sont nommés directement par le pape, après
entente avec leurs gouvernements respectifs,
pour ceux qui sont étrangers. Us portent la
soutane, le chapeau et la barrette rouges.
La France compte actuellement 6 cardinaux.
Us avaient droit aux mêmes honneurs mili-
taires que les maréchaux ou amiraux.
CARNAGE. Massacre, tuerie.
CARNET. Petit livre de notes que l'on
porte avec soi. Pour le service militaire, on
CAROBALISTE.
en emploie un certain nombre qui portent
les titres suivants : des malades et blessés,
de ferracje des maréchaux, des mutations, des
bons des médecins, des accidents de tir, de
l'cglaye des armes, de caisse, de comptabilité,
de compte courant avec le Trésor, de muni-
tions, des brigades de gendarmerie, des dé-
serteurs, des économies de fourrages, des
efjets prélevés, des fonds divers, des opéra-
tions journalières, des pointures, de mobili-
sation, de ?-epîts e< d'ordres, de réquisition,
de réparations à Varmement, etc.
CAROBALISTE. Espèce de be/ier ou ha-
liste moyenne portée sur un train à quatre
roues, traîné par deux animaux qui étaient
protégés par un caparaçon de mailles.
CAROBOTANE. Nom sous lequel on dé-
signait autrefois la bombarde.
CARONADE. Bouche A feu à âme lisse,
très courte et très légère, en usage dans la
marine. Elle est très simple et très facile à
manœuvrer, mais son recul est considé-
rable.
CAROTTE. Plante potagère à racine co-
mestilile. Elle fait partie des légumes admis
pour les ordinaires de la troupe. Elle peut
aussi être substituée au fourrage dans les
proportions suivantes : à la paille, pour
deux fois le poids ; au foin, pour trois fois
le poids ; à l'avoine, pour six fois le poids.
CARQUOIS. Etui à flèches, porté sur
l'épaule au moyen d'une attaclie.
CARRE. Face d'une lame d'épée, de
baïonnette ou de fleuret,
CARRE. Figure qui a quatre côtés égaux
et quatre angles droits. Ordre de formation,
naguère en usage dans l'infanterie, pour ré-
sister aux attaques de la cavalerie en masse. .
Cette formation est remplacée, depuis 1873,
par la colonne contre la cavalerie.
CARREAU. Le remplacement des car-
reaux de fenêtre est à la charge de la masse
de casernement, dans les corps où elle existe,
et par la masse d'habillement et d'entretien
dans les autres corps. Un carreau de chaque
fenêtre est remplacé, dans chaque chambre,
par une toile métallique, pour assurer l'aéra-
tion (Instr. du 4 mai 1883).
CARRELET. Sorte d'épée dont la lame
est très mince et triangulaire.
CARRER. Former le carré, d'où est venu
le mot contrecarrer, opposer carré à carré.
Se carrer, avoir un maintien qui dénote la
prétention, l'arrogance.
CARRIÈRE. Lieu fermé de barrières et
disposé pour les courses, les exercices à che-
val.. Lieu d'où l'on tire la pierre, l'ardoise,
le marbre, etc. Celles d'une certaine éten-
due peuvent être organisées défensivement
126 CARTOUCHE.
comme les chemins creux. Au figure : pro-
fession que l'on embrasse.
CARROUSEL. Autrefois tournois, consis-
tant principalement en courses de chevaux
et de chariots, en joutes, jeux guerriers, etc.
Actuellement, fête militaire donnant une
image d'un combat représenté par plusieurs
groupes ou (fuadrilles de cavaliers se livrant
à certaines courses (de bagues, de tètes), et
à certains exercices plus ou moins compli-
qués et cUf fi elles.
CARROUSSE ou CARROUZE. Char ou
machine roulante sur laquelle les Italiens,
au moyen âge, plantaient l'étendard de la
patrie, et qui ne marchait qu'avec le géné-
ral de l'armée.
CARRURE. Largeur du dos à l'endroit
des épaules.
CARTE. Feuille de papier sur laquelle
est représentée quelque partie de la surface
du globe terrestre. Les principales cartes
employées dans l'armée française sont : la
carte de l'état-major à l'échelle de 5075^,
par feuilles ou par quart de feuilles, et sa
réduction à l'échelle de
fo- pour les
études d'ensemble.
Ces cartes sont noires et le relief du ter-
rain est représenté par des hachures et des
côles d'altitude.
Le service du génie a publié une carte
coloriée en trois couleurs, à l'échelle de
iTôfôô^' '^'^"^ laquelle le relief du terrain
est indiqué au moyen de courbes horizon-
tales, et par des teintes bistrées plus ou
moins foncées, suivant l'altitude.
La lecture des cartes exige la connaissance
de la topographie et des signes convention-
nels adoptés.
CARTEL. Espèce de convention qui,
même jusqu'au XVIll^ siècle, réglait le nom-
bre d'honmies dont pouvait être composé un
parti à la guerre, les balles de fusil à em-
ployer, etc. Accord stipulant au moyen âge
la rançon (somme à payer) d'un prisonnier
vaincu dans un comhat. Promesse récipro-
que faite par des puissances limitrophes de
se rendre leurs déserteurs ; c'est alors un car-
tel d'extradition. Provocation ou déû eu
usage dans les guerres du moyen âge.
CARTOGRAPHIE militaire. Le service
géographique est chargé de tout ce qui con-
cerne la confection, la mise à jour, la pré-
paration et la distribution des cartes de toute
espèce qui peuvent être nécessaires à l'armée
en temps de paix ou en cas de mobilisation .
CARTOUCHE. Dans les armes se char-
geant par la bouche, la cartouche consistait
en une bande de carton ou de gros papier
enveloppant la balle et la poudre, de ma-
nière à accélérer le chargement.
CARTOUCHE.
Ul
CARTOUCHE.
Avec les armes se chargeant par la ca-
lasse , la cartouche comprend i'étui , la
charge, la bnlle et Yamorce.
Il y en a de deux espères princiiiales :
1° les cartouches à étui combustible,
dans lesquelles tous les résidus sont brûlés ou
disparaissent par le tir, conmie notre an-
cienne cartouche du fusil modèle 1866. A
côté de leurs avantages balistiques, de légè-
reté, de facilité de fabrication et de sup-
pression de l'extracteur, ces cartouches pré-
sentent de nombreux inconvénients qui ont
forcé de les délaisser, savoir : emploi d'une
aiguille longue et fragile, obturation incom-
plète du mécanisme et crachements, ratés
assez nombreux, encrassement de l'arme,
défaut de résistance à l'humidité ; 2^ les
cartouches à étui métallique, qui peu-
vent être à percussion périphérique ou à
percussion centrale.
Dans la cartouche à percussion périphéri-
que, telle que la cartouche Yetterli [pg. 42),
adoptée eu Suisse, le fulminate est placé dans
un bourrelet ménagé au pourtour du culot
de l'étui, et l'inflanmiation est produite par
un percuteur agissajit sur un point quelcon-
que du bourrelet ; en cas de raté, il suffit de
faire tourner un peu la cartouche pour ame-
ner un autre point du bourrelet en contact
avec le percuteur; ce genre de cartouches,
Fis. 42. Fie-. 43. Fisr. 44.
exigeant un bourrelet très mince
et peu solide, ne peut supporter
un effort considéralile et produit
des crachements ; il ne convient que pour
des armes tirant à faibles charges, et on lui
a préféré les cartouches à percussion centrale ,
dans lesquelles Yamorce est placée au centre
du culot.
Il y en a de deux types principaux : le
type Boxer (fig. 43), adopté en Angleterre,
dans lequel l'étui en clinquant, fortement
attaché à un culot en laiton, est renforcé à
sa partie postérieure par deux ou trois
culots métalliques s'emboitant les uns dans
les autres; le type Berdan, dont l'étui a la
forme de deux cylindres raccordés par une
portion tronconique, et dont la base est re-
poussée en deux sens différents, pour former
au centre une sorte d'enclume contre laquelle
se place l'amorce {fig. 44).
Les cartouches à étui métallique résistent
bien à l'humidité, sont d'une fabrication ra-
pide, facile et économique, et ne produisent
point de ratés.
Les cartouches réglementaires actuelle-
ment en service en France, sont du système
Berdan et comprennent : 1° la cartouche
du fusil modèle 1874, employée aussi pour
la carabine de cavalerie et celle de gendar-
merie, pour le mousqueton d'artillerie, le
fusil de la marine, le canon à balles et le
canon-revolver. Elle a été modifiée en 1879
et en 1883 ; elle comporte actuellement :
re'^MJ en laiton pesant 12 grammes; la
charge de S gr. 25 de poudre F ; Yamorce
ou capsule en cuivre rouge avec couvre-
amorce en laiton ; le lubrificateur, ou bourre
en cire, qui sépare la balle de la poudre;
la balle en plomb durci, pesant 23 grammes ;
la longueur de cette cartouche est de 75™"i,
son diamètre de lliiim, son poids de 43 gr.,
et sa vitesse initiale de 430 mètres [fig. 23);
2» la cartouche du fusil modèle 1886
(fig. 24) ; elle a 70""™ de longueur et pèse
environ 29 grammes, avec une charge de
2 gr, 1/2 de poudre sans fumée et une balle
en plomb avec chemise en maillechort et du
poids de 15 grammes; 3° la cartouche du
revolver modèle 1873 (fîg. 23), qui pèse
16 grammes et comprend Yétui en laiton, le
tampon en carton comprimé, l'appareil d'a-
morce, la charge de 0 gr. 65 de poudre su-
perfine de chasse, la balle cordée, en
plomb pur, de forme cylindro-ogivale, pesant
11 gr. 6 et ayant 11™"»,? de diamètre.
Il existe aussi des cartouches de tir ré-
duit, confectionnées par les corps pour le fusil
modèle 1874, et comprenant un étui amorcé,
une charge de 0 gr. 4 de poudre et une
jjalle sphérique en plomb de 11"»™, 35 de
diamètre et pesant environ 8 gr. 7, Il y a
en outre des cartouches sans balle pour les
exercices préparatoires de tir et les manœu-
vres, et enfin des cartouches avec fausse
balle pour le fusil modèle 1886.
Les cartouches de canons à balles
sont en carton, avec culot métallique et
amorce fulminante ; elles contiennent des
rondelles de poudre comprimée et une balle
de plomb ; leur longueur est double de
l'épaisseur de la culasse mobile.
Les cartouches des canons à tir ra-
pide IlotchLisa sont niétalli(|ues, avec amorce
centrale placée dans le culot; le projectile
CARTOUCHERIE .
128
CASEMATE.
est réuni à la (JouiUe, do sorle que, pour
charger la pièce, il suffit d'introduire la
cartouche dans la chambre du canon.
Les cartouches de dynamite sont de
iOO et de 200 gr. L'enveloppe se compose
d'une feuille de papier fort sur laquelle une
feuille d'étain est soudée. D'autres explosifs
s'emploient également en cartouches.
CARTOUCHERIE. Atelier spécial dans
lequel on confectionne les munitions pour
armes portatives ; il y a en France 9 éta-
blissements d'artillerie de ce genre, dont les
uns sont chargés de la fabrication des étuis,
les autres de la confection des balles et du
chargement des cartouches.
CARTOUCHIÈRE. Espèce de pochette
en cuir, suspendue au ceinturon de l'homme
et servant à recevoir des cartouches. Cet
objet a subi bien des transformations depuis
1870, aussi il en existe plusieurs modèles
en service. Le système le plus récemment
adopté consiste en une pochette à soufflet
en cuir. Chaque homme sera pourvu de
trois de ces cartouchières, afin de pouvoir y
placer tout son approvisionnement de car-
touches. Des courroies, passant derrière les
épaules de l'homme, et fixées à. chaque car-
touchière, serviront à soulager la charge des
hanches.
CAS. Ce qui est advenu ou pourrait
advenir; occasion, hypothèse, circonstance;
fait pouvant donner des droits à la réforme,
à une indemnité, etc. Les cas de force ma-
jeure, spécifiés dans les règlements, déchar-
gent les intéressés de toute responsabilité pé-
cuniaire (V. En-cas mobile).
CASAQUE ou CASAQUIN. Espèce de
manteau qui se portait sur l'armure.
CASE. Divisions d'un registre formées
par des lignes qui coupent les colonnes
transversalement ; elle est souvent employée
dans les contrôles ou registres militaires.
CASEMATE. Local souterrain, à l'abri
des coups de l'artillerie, servant de logement
pour les hommes ou de magasin pour les
approvisionnements et les munitions dans
les forts et dans les places fortes. La case-
mate servant de logement est généralement
à deux étages ; elle se compose de deux pié-
droits espacés de 6 mètres, supportant une
voûte surbaissée d'une épaisseur de 0'",80
à la clef, et recouverte d'une couche de terre
de 3 mètres d'épaisseur au moins. Les pié-
droits ont 4 mètres de hauteur ; un plancher
sur charpente en fer, placé à 2 mètres du
sol, sépare l'étage inférieur de l'étage supé-
rieur. Les casemates sont le plus souvent
accolées et placées sous le massif du cavalier,
avec façade tournée du côté opposé aux
coups. Les casemates pour munitions sont
placées sous les traverses; elles se composent
de deux piédroits de l'",80 de hauteur,
supportant une voûte en plein cintre de
0™80, recouverte de 3 mètres de terre au
minimum. Cette épaisseur est insuffisante
actuellement, et il est nécessaire de bétonner
les casemates.
Pour assainir les casemates d habita-
tion, on les sépare des terres à l'arrière par
une gaine-enveloppe, et des chaim imperméa-
bles facilitent l'écoulement des eaux.
Les casemates défensives comprennent
les casemates de flanquement, les caves à mor-
tiers ou à canons, les casemates à canons pro-
prement dites, enfin les galeries d'escarpe et
de contrescarpe.
Les casemates de flanquement sont
généralement employées sous forme de capon-
nières ou cofjres flanquants. On les dispose
quelquefois derrière l'escarpe, dans le pro-
longement des fossés à flanquer. Le flanque-
ment peut aussi avoir lieu au moyen de ca-
semates d'escarpe, avec le tracé baslionnc
ou ie)}aillé, en casematant sur toute la lar-
geur du fossé la partie de l'escarpe placée
dans le prolongement de ce dernier, ou au
moyen de casemates de contrescarpe,
disposées sous le glacis aux saillants d'un
front; ces dernières, rarement employées,
prennent aussi le nom de casemates de
revers.
Les caves à mortiers, proposées par
Carnot, sont des batteries couvertes à l'é-
preuve de la bombe pour le tir indirect ;
elles sont ouvertes à leurs deux extrémités et
placées en arrière d'un parapet.
Les caves à canons sont de simples
voûtes recouvertes de 2 à 3 mètres de terre
et placées en arrière des remparts ou dans
les parties basses de la fortification, en lais-
sant un espace de 6 à 8 mètres, de manière
à permettre la circulation en conservant le
défilement.
Les casemates à canon sont destinées
à recevoir des pièces tirant de plein fouet et
établies sur le parapet; elles doivent donc
être organisées solidement et de manière à
présenter la plus petite ouverture possible.
Mais la protection obtenue par différents
moyens (murs de tète très épais, casemates
à la llaxo) est devenue insuffisante actuelle-
ment, et, depuis 1871, on a dû recourir aux
cuirassements pour couvrir la tète de ces ca-
semates, et on est arrivé ainsi aux batteries
cuirassées et aux coupoles.
Les casemates à la Haxo, imaginées
par le général de ce nom, consistaient en une
voûte fermée à la partie antérieure par un
mur percé d'une embrasure aussi petite que
possible ; ce niur était protégé en-dessous et
CASEMATE.
•29
CASSE.
latéralement i)ar un parapet eu terre, et, a
sa partie supérieure, par un épais blindage
en bois de chêne. Ces casemates seraient
absolument insut'tisaiiles aujourd'liui.
Les casemates à tir indirect, qui ont
rendu de très grands sen'iœs à la défense de
Belfort, consistent en voûtes de o à 6 mètres
de largeur sur 2™,o0 de hauteur environ,
dont la partie antérieure est légèrement ré-
trécie. Ces voûtes sont toujours placées dans
un massif de terre et cachées à l'ennemi.
Leur partie antérieure est recouverte par la
terre même du massif ; leur ouverture exté-
rieure est presque entièrement bouchée par
un parapet laissant en haut une faible em-
brasure. La partie postérieure de la casemate
est complètement ouverte ou donne sur une
large gaine de circulation et d'aérage. Ces
lasemates offrent peu de résistance lorsque
l'ennemi a pu découvrir leur emplacement
exact.
CASEMATE. Lo'-al construit sous forme
de casemate. Etre logé, abrité sous une rase-
iitate.
CASERNE. Bâtiment servant au loge-
jnent des troupes. J^es casernes sont con-
struites et entretenues par le service du
génie, sauf en ce qui concerne les sapeurs-
pompiers de la ville de Paris, dont les
casernes sont construites et entretenues par
cette dernière, et les casernes de gendar-
merie, qui sont construites et entretenues
par les départements. Dans les ouvrages de
fortification permanente, les casernes sont
disposées sous forme de casemates.
CASERNEMENT. Ensemble des établis-
sements affectés, soit au logement, au ser-
vice et à l'instruction des troupes, soit aux
divers services administratifs de la guerre
ou à celui de la justice militaire. Le caser-
nement d'un régiment comprend tous les
locaux affectés soit au logement, soit au
ser\nce, soit à l'instruction des troupes.
L'état d'assiette détaillé est arrêté de con-
cert avec le commandant d'armes, le chef du
génie, le sous-intendant militaire et un
médecin-major de la garnison. Le logement
ilu régiment doit toujours être établi selon
l'ordre des bataillons, compagnies, esca-
drons ou batteries. Des locaux spéciaux sont
affectés aux tables des sous-officiers et,
quand les ressources du casernement le per-
mettent, des salles spéciales sont désignées
pour les repas des hommes. Le major est
chargé de la direction du casernement ; il a
sous ses ordres, pour en suivre les détails,
un lieutenant ou un sous-lieutenant appelé
officier de casernement.
CASERNIER. (Concierge chargé de veiller
à tout ce {|ui intéresse la garde et la conser-
\ation des bâtiments et des objets d'ameu-
lilement affectés au logement des troupes.
Les caserniers sont nommés par le ministre
de la guerre et sont sous les ordres immédiats
des chefs du génie. Ils sont dépositaires de
toutes les clefs des chambres et des parties
des bâtiments non occupés; ils sont respon-
sables de la consei'vation du mobilier déposé
dans ces locaux.
CASIER. Compartiment dans lequel sont
classés ou conservés les livrets ou autres
papiers dans les bureaux militaires.
L'extrait du casier judiciaire est exigé
pour certaines propositions faites en faveur
des militaires, et c'est le trésorier des corps
qui doit acquitter les frais en résultant.
CASQUE. Partie de Varmure servant à
protéger la tête. Il est le plus généralement
eu métal, mais, en usage depuis la plus
haute antiquité, il a eu les formes les plus
variées et la composition la plus diverse :
en acier ou en peau, recouvert de bandes de
métal, ou bien en cuivre, en acier, en fer, etc.
Des appendices ou des ornements de toute
espèce y furent ajoutés, soit pour désigner le
rang, le grade ou le degré de noblesse, soit
simplement pour l'orner ou le rendre plus
pratique. Sa partie principale est la bombe
ou timbre, qui emboîte la tète et protège le
crâne. On connaît le casque à pointe des
Allemands. Dans l'armée française, les cui-
rassiers, les dragons et les sapeurs-pompiers
seuls portent le casque.
CASQUET. Casque ouvert, très léger, en
usage sous François I", dans l'infanterie.
CASQUETTE. Espèce de coiffure très lé-
gère, qui a porté aussi le nom de bonnet de
police ou de képi. La sonnerie « Aux
champs », des clairons, a pris le nom de
« la Casquette », parce qu'elle fut composée
en Algérie du temps du maréchal Bugeaud,
appelé par les soldais le père la Casquette.
CASSATION. Annulation d'une nomi-
nation eu ce qui concerne les caporaux et
les sous-officiers. La cassation, portant at-
teinte à toute la carrière militaire, n'est pro-
noncée que pour les fautes très graves ou
l'incorrigibilité bien reconnue. La marche à
suivre, pour casser un caporal ou un sous-
oflicier, est tracée par l'article 318 du Uègle-
ment sur le service intérieur des troupes
d'infanterie.
En terme de jurisprudence, la cassation
est l'annulation, pour contravention à la loi,
d'une décision judiciaire délinitive et en der-
nier ressort. Ce jugement est rendu par la
Cour de cassation, qui est la juridiction su-
prême en France.
CASSE. Mot employé, de 1768 à 1800,
pour signilier rassatinn. C'était aussi, au
V
CASSER.
;ju
CAVALERIE.
moyen âge, une espèce de caisson à compar-
timents pour les projectiles d'artillerie.
CASSER. Action de prononcer une cas^
snlion. Briser, rompre.
CASSE-TÊTE. Petite wassmc en bois très
dur ou en pierre en usage depuis la plus
haute antiqifité ; n'est plus employé que par
les sauvages pour le combat. C'est aussi un
petit bâton court, flexible et plombé à une
extrémité.
CASSINE. Place de peu d'importance ;
■poste ou ville ne pouvant être défendus.
CASTEL. Château fort du moyen âge.
Engin de la même époque, employé comme
befjyoi.
CASTELAIN ou CASTELAN. Gowm-
neur de forteresse ou commandant de caslel.
Actuellement inusité.
CASTILLE. Simulacre d'attaque d'un
château ou d'un bastion ; exei'cice de cheva-
lerie, un des principaux jeux des carrousels
et des tournois. Il n'est plus usité.
CASTRAMÉTATION. Art de disposer
le campement d'une aimée d'après des dis-
positions prévues et surtout lorsque le camp
doit subsister un certain temps. S'applique
tout particulièrement aux camps perma-
nents.
CATALOGUE. Liste, dénombrement mé-
thodique. 11 ebt tenu, pour le classement des
archives des différents services de l'armée,
des catalogues qui sont de véritables réper-
toires divisés en un certain nombre de par-
ties et donnant pour chacune d'elles les ren-
seignements nécessaires pour faciliter les
reclierches.
Dans les corps ou établissements, il y a
le catalogue des archives, des écoles, des par-
titions et morceaux de musique. Un cata-
logue est également tenu dans chaque biblio-
thèque miUlaire.
CATAPHRACTE. Soldat des milices
grecques et romaines portant une espèce de
cuirasse appelée cataphracte.
CATAPULTE. Machine de guerre du
genre de la batiste, servant à lancer des
pierres et des traits dans Vattaque des places
anciennes. Elle se bandait à l'aide de leviers
et de moulinets.
CATARACTE. Changement brusque du
niveau d'un cours d'eau, produisant une
chute plus ou moins considérable. Maladie
qui consiste dans l'opacité du cristallin ou
de sa membrane. Espèce de herse de fortifi-
cation.
CATÉGORIE. Classe dans laquelle on
range plusieurs individus ou objets de même
nature. On entendait par revue des catégo-
ries l'examen, par un général inspecteur,
des militaires se trouvant daus le même cas.
Les effets se divisaient autretbis en mléyo-i
ries, se distinguant suivant leur jn.Qde de
remplacement ou de décompte de durée.
Les blessures ou infirmités sont classées
en catégories, donnant des droits différents.
Les chevaux, dans les corps de troupes à
cheval, forment diverses catégories au point
de vue de la remonte des ofliciers. Dans le
recensement des chevaux et mulets pour la
mobilisation, ces animaux sont classés en
9 catégories répondant aux catégories éta-
blies au budget pour les achats annuels de
la remonte.
CATÈRE on CATÊJA. Espèce de jarelol
ou arme de bois mince, que l'on ramenait à
soi à l'aide d'une corde après l'avoir lancée.
Employée par les Gaulois et les Germains,
CATERVE. Infanterie gauloise, ou corps
d'infanterie composé de barbares et ne fai-
sant usage ni de phalanges, ni de légions.
Comme nomlire, elle représentait à peu près
ce qu'est le réqimeni.
CATOGAN ou CADOGAN. Genre de
coiffure formée par les cheveux roulés et
noués en pelote vers le milieu, mais ne des-
cendant qu'à la hauteur prescrite. Il a suc-
cédé à la cadenette et a été remplacé par la
queue en 1792; il était jusqu'alors obliga-
toire pour l'infanterie.
CATTUS. Espèce de cliecal île frise em-
ployé par les Romains. Dans la milice fran-
çaise, c'était une espèce de tortue ou d'abri
roulant servant à s'approcher à couvert des
murs d'uni' place pour les saper.
CAUTION. Celui qui répond pour un
autre, qui s'engage à satisfaire à l'obligation
contractée par un autre, dans le cas oii
celui-ci n'y satisferait pas.
CAUTIONNEMENT. Somme qu'on dé-
pose comme garantie d'une gestion. Les en-
trepreneurs du département de la gueri'e
sont tenus de réaliser, comme garantie de
l'exécution de leurs marchés, un cautionne-
ment en numéraire ou en valeurs sui- l'État
français, au titre de la Caisse des dépôts et
consignations. Le montant du cautionnenrent
est déterminé d'après l'importance du mar-
ché. Les entrepreneurs peuvent, sur leur
demande et si le Ministre le juge convenable,
être autorisés à remplacer le cautionneineut
par une affectation hypothécaire présentant
des garanties suffisantes. Le cautionnement
est restitué aux ayants droit après lapura-
tion des comptes de l'entreprise.
CAVALCADE. Troupe ou marche de
gens à cheval.
CAVALERIE. Enseniljle des corps de
troupes à cheval. La composition de la ca-
valerie française a été indiquée au jnol
armée.
cavaIier.
131
CÉLÉBRATION,
La 'as aleiifi se divLie en trois catégories :
la cavalerie légère, chargée du servies des
avant-postes, des reioimaissaui-es et de tout
l'e qui exijie une criaude rapidité : elle com-
prend les eliasseurs et les hussards : la cava-
lerie de ligne, diargée de coopérer au ser-
vice des avaul-postes et aux reconnaissances,
et qui est exercée à combattre à pied : elle
<-omprend uniquement les dragons ; la cava-
lerie de réserve, qui sert à soutenir les
autres e3>alerieset à agir par son choc contre
riiifanterje déjà éhranlée. Enfin, toute la ca-
valerie a pour rôle commun la poursuite de
l'ennemi, lorsque celui-ci lommence à battre
en retraite, et les surprises lorsqu'il se garde
mal.
La cavalerie française est répartie dans
l'armée de la manière suivante : 1° une bri-
gade composée de 1 régiment de dragons et
de 1 régiment de chasseurs ou de hussards,
avec chaque corps d'armée ; 2° un certain
nombre de divisions de cavalerie indépen-
dantes, c'est-à-dire qui ne sont attachées à
aucun corps d'armée en particulier, et qui se
composent de trois brigades, la première de
cavalerie légère, la seconde de cavalerie de
ligne, et la troisième de cavalerie de ré-
serve.
Le rôle de la cavalerie indépendante est,
dés les débuts de la guerre, de couvrir la
mobilisation et la concentration à la fron-
tière, avec l'appui des batteries à cheval et
de certaines autres troupes ; pendant le cours
des opérations, elle est chargée du service
d'exploration eu avant du front et sur les
lianes de l'armée : sur le champ de bataille,
son rôle est de couvrir les flancs de l'année,
de chercher quels soiit les points faibles de
la ligne ennemie et de se précipiter à propos
sur l'infanterie ennemie pour la mettre en
fuite ; en cas de revers, elle est chaz'gée de
protéger la retraite avec le concours des
troupes d'arrière-garde, et surtout d'arrêter
les charges de la cavalerie ennemie.
CAVALIER. Homme à cheval ; militaire
qui sert dans la cavalerie.
En fortilication, on donne le nom de ca-
valier à un massif de terre qui dépasse le
relief des retranchements environnants et
qui est, généralement, destiné à donner un
étage supérieur de feux. Tels sont les cava-
liers, flans (les forts, et les cavaliers de
tranchée dans les travaux d'attaque des
)ilace>.
CAVALOT. Sorte de fusU de roiiparl.
CAVE à mortier (V. Casemate).
CAVEÇON nu CAVESSON. Espèce de
bride emplo>ee pour icduire les chevaux
vicieux ou indociles à l'obéissance. Elle est
composée d'une bande de fer cintrée, L'arnie
de trois anneaux, montée avec têtière et som-
gorge. Pour ne point nuire à l'action du
mors et de la biide, il doit être placé un pey
plus haut Cfue l'œil de la branche de la
bride.
GAVER. Creuser des cavités.
En terme d'escriote, signifiait se découvrir
pour doinier à l'épée de l'adversaire la faci-
lité d'aiiiver.
CAVIN. Cavité naturelle, chemin creux,
foi)driére ou ravin qui, dans le voisinage des
places, devaient être remblayés ou occupés
par l'assiégé pour empêcher l'assiégeant d'eu
profiter.
C£CIT£. Privation de la faculté de voii':
C'est un cas de réforme, et, pour la pensiotf,
de retraite, elle est considérée comme égale
à la perte de deux membres.
CEDULE. Invitation signée d'un rappor-
teur miUtaire à un témoin, d'avoir à cqn)T
paraître pour déposer devant un conseil de
guerre.
CEINDRE. Entourer, environner; exem-
ple : ceindre une ville de lemparts, ceij^dre
un camp de retranchements, de fossés, etc.
Se dit des choses qui entourent le corps à la
ceinture, telles qu'une écharpe, un ceintu-
ron. Geindre l'épée, signifie mettre l'épée au
côté.
CEINTURE. Bande de cuir, de sangle ou
d'étoile, servant à ceindre le milieu du
corps. Telles sont, dans l'armée, les ceintu-
res de gymnastique, de natation.
Une ceinture de flanelle est distrihuée
aux hommes de troupe, en cas d'entrée en
campagne, en cas d'épidémie, et pour les
grandes manœuvres, de même qu'en Afrique
et aux colonies.
Les généraux, les membres du contrôle,
les intendants rnilitaiies, etc., portent une
ceinture comme marque de leur rang.
Les troupes particulières d'Afrique et des
colonies portent une ceinture de laine rouge,
pour les cavaliers, et bleue, pour les fantas-
sins.
On donne aussi le nom de ceinture aux
remparts qui entourent une ville, aux forts
et autres ouvrages qui environnent une
place forte, un camp :etranché.
CEINTURON. Sorte de ceinture de cuir,
qui sert à poiter une arme blanche, ainsi
(jue les cartouchières du soldat. Les ofticitTs
ont un nrodèle de ceinturon difféiept de celui
du soldat ; il en est de même des sergents-
majors.
CÉLÉBRATION. Au ponit de vue mili-
taire, la ctUebration des mariages, à la suite
d'une autorisation régulièren»ent obtenue*
est j)urement civile et constatée par un adt'
qui en fasse foi.
CÉLEUSTIQUE.
CÉLEUSTIQUE. Art de transmettre des
ordres militaires au moyen de signaux ou
d'instruments. Comme brandie de la tacti-
que, c'est la science qui applique le cri, le
son des Instruments, les vibrations modulées
aux maniements d'armes, aux marches ou
aux manœuvres, à l'excitation des guerriers.
Ce mot est maintenant peu usité.
CELLULE. Petit local ovi l'on enferme
isolément les soldats punis de cellule. C'est
la punition la plus grave qu'un soldat puisse
subir au corps ; elle ne peut ètre-intligée que
par le chef de corps et pour une durée de
8 jours au maximum. Les soldats punis de
cellule ne sont pas employés aux corvées de
quartier, ni exercés au peloton de punition ;
ils sont séquestrés pendant toute la durée de
cette punilion. Ils reçoivent pour nourriture
le pain et deux soupes, dont une sans
viande. Ils couchent sur un lit de camp et
ne reçoivent qu'une couverture.
CELT. Hache gauloise en bronze, avec un
manche pénétrant dans une douille placée
dans le prolongement du manche, ce dernier
étant maintenu par un lieu en bronze pas-
sant dans un anneau placé à la partie infé-
rieure de la haciie.
CENDRE. Résidu de la combustion du
bois vl autres matières inllainmables. On
l'emploie i)0ur la lessive du linge, à cause
des sels de potasse qu'elle contient. Les cen-
dres, s'il y a lieu, font partie de la vente
des issues diverses provenant de l'ordinaire.
CENTAINE. Représentait la troupe d'un
cenlarijuc dans la milice du moyen âge.
CENTARQUE. Chef d'une" centaine; à
peu près capitaine connnandant une compa-
gnie.
CENTENIER. Officier de la milice ro-
maine, dont la charge succéda à celle de
centurion. W y eut également des centeniers
sous Cbaiiemagne et François l", répondant
au grade de capitaine. En 1792, on fit une
levée en niasse, par compagnies de iOO hom-
mes, conmiandées pai' un centenier.
CENT-GARDES. Garde d'élite créée en
1834 et qui éiait chargée spécialement de la
garde de rem[)eieur Napoléon 111. Ce corps
se composait au début de 100 hommes,
mais cet effectif fut augmenté par la suite.
Le corps des cent-gardes a été supprimé en
1870, lors de la chute du secoiul Empire.
CENTIMES de poche. Partie de la
solde des hommes de troupe qui leur est re-
mise directement, et qui n'est pas versée à
l'ordinaire. Le chef de corps doit fixer le
montant du versement à l'ordinaire, de fa-
çon qu'il reste au moins à chaque soldat
5 centimes de poche par jour. Les centimes
de poche des hommes ]mius de prison ou de
132 CENT-SUISSES.
cellule, ainsi que ceux des hommes absents
illégalement le dernier jour du prêt, sont
versés à l'ordinaire.
CENTON. Vêtement fait de pièces et de
morceaux. Ouvrage fait de morceaux em-
pruntés.
CENTRAL. Qui est ou qui a rapport au
centre. (V. Conseil d'administration.)
CENTRAGE. Opération qui a pour but
de déterminer l'axe d'une bouche à feu brute
avant de la dégrossir extérieurement et de
la forer. Cet axe se détermine par ses tracés
sur les deux bouts de la pièce.
CENTRALISATION. Réunion des di-
verses attributions de la puissance publique
au centre du gouvernement.
Dans_ les corps de troupe et les établis-
sements militaires considérés comme tels, il
est tenu un registre de centralisation piésen-
tant, pour les recettes et les dépenses, autant
de colonnes distinctes qu'il y a de natures
de fonds.
On y reporte avec un libellé sommaire,
toutes les recettes et les dépenses portées au
Registre-Journal, en ayant soin d'inscrire
les sommes dans les colonnes convenables.
Ce registre est tenu par trimestre d'exer-
cice ; dès que la dernière inscription relati\ e
au trimestre a été faite, on totalise toutes
les colonnes, puis on ajout(>,. en une seule
ligne, pour chaque portion détachée, le total
des recettes et des dépenses pour ce même
trimestre, distinguées par nature d(^ fonds ;
ou fait ensuite le total général du registre.
puis la balance, et un certain nombre d'au-
tres opérations telles que les virements, la
comparaison avec les résultats de la revue
de liquidation, et l'on a la situation exacte
des diveis fonds, solde, masses, etc., du
corps à la tin du trimestre d'exercice, c'est-
à-dire les excédents ou les déficits que |iré-
sente chaque fonds.
Ces excédents et ces délicits font l'objet
d'explications données sur le registre lui-
même, à la suite de la récapitulation trimes-
trielle.
CENTRE. Dans les formations tactiques,
le centre est la partie d'une tioupe qui oc-
cu]ie à peu [irès le milieu de l'ordre de ba-
taille, dont celles qui occupent les extrémités
forment les ailes; celles-ci étaient fournies
par des tjrenadiers ou des voltigeurs dans
l'infanterie, alors que les soldats du centre
n'avaient pas de sabre pour sortir en ville.
Actuellement, ces distinctions ont disparu.
Dans les marches de front, Valignement se
prend au centre; dans certains cas, on pi-
vote sur le centre, mais ces expressions s'en-
tendent d'elles-mêmes.
CENT-SUISSES. Troupe d'infanterie
CENTtJRIE
^33
CERTIFICAT.
recrutée en Suisse et dont l'origine paraît
remonter à 1481. C'était un corps privilégié,
faisant partie de la maison du roi et qui
disparut définitivement eu 1830.
CENTURIE. Compagnie de 100 hommes
d'armes ciiez les Romains; il en fallait 6
pour une cohorte et 60 pour une légion.
Comparahle à la compagnie d'infanterie.
CENTURION. Officier qui commandait
la centurie militaire. Le premier centurion
de chaque légion s'appelait principiiaire ,
grade qui venait immédiatement après celui
de tribun. Le cep de vigne était l'insigne de
son rang.
CERCLE. Surface plane limitée par la
circonférence. L'aire du cercle ^ -R^. En
terme de manège, le cercle est la courbe
fermée décrite par le cheval travaillant dans
un espace restreint.
Disposition en forme de circonférence que
prennent les rangs des soldats pour entendre
la leclure de la décision du rapport ou des
ordres.
Division du territoire militaire algérien .
En astronomie et en géodésie, ou donne
le nom de cercles à divers instruments qui
servent à mesurer tes angles au moyen d'un
l'ercle gradué sur toute sa circonférence.
Un cercle militaire est la réunion, dans
un établissement unique, de tous les offi-
ciers d'une même garnison. Le cercle ren-
ferme une bibliothèque, des salles de lec-
ture, de réunion, etc.
Cerceau employé dans les caisses de tam-
bour pour maintenir les peaux sur le fût.
CERCUEIL. (Y. Bière.)
CÉRÉALES. Plantes dont les graines
servent à faire le pain. Tels sont : le blé, le
seigle, le méteil, Vorge, le maïs, Vavoine.
CÉRÉMONIAL. Ensemble des disposi-
tions prescrites pour les cérémonies aux-
quelles prennent part les troupes.
CÉRÉMONIE. Actes d'un appareil public
qui sont militaires en tout ou en partie. On
peut citer les cérémonies de réception du
drapeau, dans la Légion d'honneur, les cé-
rémonies funèbres, etc. Divers décrets ou
règlements déterminent les conditions, rangs
et préséances, suivant lesquels les militaires
doivent participer aux cérémonies publiques,
civiles ou militaires.
CERF. Espèce d'abatis formé par les sol-
dats romains au moyen de branches d'ai-
bre.
CERNER. Entourer d'un cercle. A en
général le même sens qxi'iiivestir. Cerner une
trou]ie, c'est ou l'envelopjjer complètement
ou l'acculer à une situation sans issue. Cer-
ner une place, un poste, c'est les priver de
loute communicatinn avec l'extérieur au
moyen d'un cordon de troupes occupant des
positions fortifiées ou non.
CERTIFICAT. Ecrit qui fait foi de quel-
(|ue chose. Il est piivé, lorsqu'il émane d'un
simple particuliei' ; il est public ou authenti-
que, lorsqu'il est délivré en forme d'acte
public par une autorité compétente. Les
[trincipaux certificats authentiques qui peu-
vent être nécessaires aux militaires sont les
suivants :
— d'acceptation. 11 est délivré par le
chef de corps ou par le connnandant du bu-
reau de recrutement au jeune homme qui est
admis à contracter un engagement volon-
taire. 11 est signé également par le médecin
militaire qui a constaté l'aptitude physique
de l'intéressé.
— d'aptitude. Il est délivré par le chef
de corps aux militaires qui sont admis à
contracter un rengagement. Il est signé par
le médecin militaire qui a constaté l'apti-
tude physique de l'homme.
— de bonne conduite. Ce certificat
est délivré aux militaires ayant accompli
sous les drapeaux plus d'un an de service,
et qui se sont bien conduits pendant ce laps
de temps ; mentioa de l'obtention ou du
refus de ce certificat est faite sur les livrets.
Il est accordé ou refusé par le gênerai de
brigade, sur la proposition d'une commission
présidée par le chef de corps qui signe, seul,
le certificat. Il ne peut être refusé aux sous-
oflli'iers, aux caporaux et aux soldats de
l''" classe. 11 ne peut être délivré aucune
autre attestation de bons services ou de mo-
ralité.
— de cessation de payement. 11 est
établi par les conseils d'administration, pour
les officiers des corps de tioupe, et par les
sous-intendants militaires chargés de l'or-
donnancement de la solde pour les officiers
sans troupe et pour les employés mili-
taires.
Ce do('ument relate jusqu'à quelle date
inclusivement l'intéressé a reçu sa solde, et,
s'il y a lieu, l'indication des retenues qu'il
doit subir sur sa solde, ou s'il n'y a point
de retenue à opérer.
Pour les officiers sans troupe et les era-
|iloyés militaires, le certilicat de cessation
de payemeiil est établi sur le livret de solde.
— de contre-visite. Il sert à contrôler
le précédent. 11 est délivré par un médecin
militaire de grade supérieur ou plus ancien
dans le grade que le signataire du certificat
de visite, dans les cas 3° et 4° ci-dessus ;
dans les cas 5° et 6°, la contre-visite est
passée par deux médecins désignés par le
président de la commission spéciale de ré-
forme.
CERVELIÈRE.
■13^
— d'examen. II est établi par deux mé-
decins qui visitent le militaire en présence
du conseil d'administration et du sous-inten-
dant militaire. H est destiné à justifier la
demande de retiaite des militaires de tous
trrades, et la réforme n° i des hommes de
troupe, poui- cause de blessures et d'infirmi-
tés contractées dans le service militaire.
— d'incurabilité. Il est établi par le
rnédecin-chef de l'hôpital pour justilier la
demande de mise en réforme des officiers et
assimilés pour infirmités iiuurables ne j)0u-
vant être attribuées au service.
— d'origine de blessures ou d'infir-
mités (V. Blessure).
— de présence sous les drapeaux.
Il est délivré ]iar les conseils d'administra-
tion aux tnilitaires qui sont présents sous les
drapeaux à l'époque des séances de conseil
de révision cantonaux et qui n'auront pas
cessé d'être présents au l*""^ novembre do la
inème année. Il doit donc- êtie refusé aux
militaires qui ne font qu'une année de ser-
vice et à ceux qui doivent passer dans la
réserve au 1" novembre de la même année.
— de vérification. Il a pour but de
contrôler le précédent. 11 est établi par deux
médecins d'un grade supérieur ou plus an-
ciens dans le grade que ceiix qui ont délivré
le certificat d'examen. Ils visitent le mili-
taire en ptésetice d'un officier général et dli
.sous-iiltendant militaire. Ce certificat est
joitit au dossier de retraite de l'intéressé.
— de vie. Acte qui constate l'existence
d'un individu. 11 est indispensable pour ob-
ténil le payement d'une pension ou du trai-
tement de la Légion d'honneur ou de la mé-
daille militaire. Il est délivré par les
fonctionnaires de l'intendance, pour les mili-
taires eti activité de service, et par les
notaires, pour U'S militaires en retraite.
— de visite. Il est délivré par un mé-
decin militaire dans les cas suivants :
1*' Admission d'un etifànt de trou|!e ;
2" Changenlelit d'aliue ;
3" Congé de convalescence ;
4" Évacuation d'un malade siii- un éta-
blissement d'aliénés ou sur l'hôpital du Val-
dë-Gl'âce ;
S** Réforme u" 2 des soits-officiers et sol-
dats ;
6" Mise en non-activité d'un officier pour
infirmités temporaires (dans ce dernier cas,
le certificat est établi par deux médecins).
CERVELIÈRE. Casque ouvert, employé
.■uiiieriiiemfnt pour les hommes de pied.
CERVICALE. Partie de l'armure du
cheval bardé, servant de pièce défensive
pour la partie supérieure du cou.
CHALIT.
CESSATION. Discontinuatioii, fin. Ex.:
cessation d'hostilités ; cessation de pâyeMêfll ;
cessation de poursuites.
CESSION. Action de céder, d'abandoiihër
à un autre ce dont on est prOpriétAlfe.
Des cessions peuvent être fait(>s d'un set-
vice à l'autre du département de la guerre,
avec l'autorisation dii Winistie de la gtlérrc,
ou dii général en chef potlr lés afiîK^PS eu
cainpagne.
CESTRE. Espèce de dard court que les
Crées lançaient au moyen d'une fronde.
CÈTRE. Bouclier rond et léger, de 0"',60
de diamètre, employé j)ar les troupes ro-
maines. Il était de peau d'éléphant oit du
cuir d'une espèce dé <"hèvre appelée ori/x.
CHAGRINER. Contrarier les projets de
l'ennemi par des chicanes de toute espèce ;
chercher à entraver ses entreprises. Peu
usité.
CHAINE. Espèce de lien formé d'une
suite d'anneaux de métal. Suite non inter-
lompue d'objets semblables. Des chaînes
sont employées pour suspendre les bat-flancs
dans les écuries, pour attacher les chevftux,
pour enrayer les voitures, etc.
— de titailleurs. La chaîne de tirail-
leurs est le premier échelon de combat ; elle
comptend en moyenne un peloton pour le
front de combat de la compagnie, c'est-à-
dire pour loO mètres environ, soit 2 hommes
pour 3 mètres. Cette chaîne est ainsi une
espèce de ligne continue dans laquelle les
hommes sont formés sur Un rang, avec un
intervalle ou créneau entre chaque groupe
de deux hommes ou camarades de combat.
C'est la chaîne qui engage le cottlbât par
soft feu, et elle le continue jusqu'à ce ([u'il
lui soit matériellement impossible d'avaiicet ;
elle est alors renforcée par des fractions
empruntées au soutien.
— de sécurité. Chaînes fixées aux tra-
verses extrêmes des wagons et dés ttttcs, et
terminées par des crochets que l'on passe
l'un dans l'autre. Elles ont pour but de sup-
pléer le tendeur en cas de rupture de l'atte-
lage, en route. Elles sont accrochées salis
être tendues, pour laisser libre le jeu des
ressorts de traction.
CHAINETTE. Pièce du revolver, (\m sett
à relier le chien au grand ressort.
CHAISE. Siège à dossier supporté par
quatre pieds. Cet objet entre dans la coin-
position des ameublements de sous-officier,
d'adjudant et d'officier. Il en existe aussi
dans les infirmeiies et les écoles régiraerl-
taires.
CHALIT. Bois de lit. Les châlits destinés
à servir de supports aux fournitures des lits
militaires, se composaient priuntivement de
CHAMADE.
138
CHAMP.
denx tréteaux en l)ois. Leurs incotivétiients
étaient d'être fragiles et de servir de récep-
tacles aux punaises. On remplace ces châlits
au fur et à mesure de leur mise hors de
service, par des châlits en fer composés
d'une tète avec galerie et tréteau en fer ; et
d'un tréteau en fer formant le pied. La
partie supérieure do ces tréteaux présente
trois goujons qui viennent s'engager dans
des trous pratitfués dans chacune des trois
planches composant le plancher du châlit,
de telle sorte qu'elles soieht maintenues
jointives. On peut adapter aussi à ces châlits
un sommier élastique appelé sommier
Thuau. Les chàhts sont la propriété de
l'Ftat.
CHAMADE. Batterie et sonnerie que les
assiégeants employaient au moment de las-
saut pour amener l'assiégé à composition en
le prévenant du danger qui le menaçait.
CHAMAILLER. Espèce d'escarmouche,
û' engagement de partisans sans importance.
CHÀMBRAGE. Opération de préparer la
cluimbre de mine dans les forages et les pétar-
dements. Le chamhrage se pratique alors au
moyen d'explosions soit en tète, soit sur
une longueur plus ou moins grande du
forage. On introduit la charge nécessaire en
gargousses, en cartouches, ou pétards ficelés
jointivement sur une baguette. Dans le roc
calcaire, on peut employer l'acide chlorhy-
drique.
CHAMBRE. Local dans lequel couchent
les militaires dans les casernes. La capacité
d'une chambre de troupe doit être telle que
le cube attribué à chaque homme soit de
12 mètres cubes dans les troupes à pied et
de 14 mètres cubes dans les troupes à che-
val, et qu'il y ait une distance de 0^,25
au ininimum entre deux lits voisins. 11 est
attribué, autant que possible, une chambre
Spéciale à chaque adjudant ou sergent-major
et à chaque sous-officier rengagé, et une
i-hambre pour deux, aux autres sous-offi-
ciers.
— d'une arme à feu. Partie de l'âme
dé l'arme où l'on met la charge.
— de lUine. Espace préparé poUr rece-
voir les explosifs destinés à faire joUer une
mine. Cette chambre prend le nom de four-
neau quand les poudres y sont déposées. On
doit la disposer autant que possible sur le
flanc des puits ou des rameaux ; on la coffre
sommairement.
Si l'on est pressé par le temps, on ne
creuse pas de chambre, et c'est à l'extré-
mité du rameau lui-même que la charge est
déposée.
Quand la charge est considérable, comme
elle occuperait une trop grande longueur.
soit sur le côté, soit suivant l'axe du rameau,
on constitue la chambre par deux portions
de rameau formant, avec le rameau primitif,
un T ou une croix, ce qui ramène le centre
de la charge à peu près dans l'axe du ra-
meau.
CHAMBRÉE. L'ensemble des hommes de
troupe qui logent dans la même chambre.
CHAMBRER. Tenir enfermé dans une
cliambre. Prendre quelqu'un à part pour le
circonvenir. Pratiquer la chambre d'un four-
neau de mine.
CHAMEAU. Quadrupède ruminant qui a
une ou deux bosses. Le chameau à une
bosse, ou dromadaire, est celui que l'on ren-
contre dans l'Algérie et dans toute l'Afrique
septentrionale. La sobriété de cet animal, sa
résistance aux privations et au climat, l'ont
rendu précieux au point de vue du service
des convois, à la suite des lolonnes opérant
dans ces pays. Il peut porter jusqu'à 300 kilo-
grammes et faire jusqu'à 50 kilomètres dans
une journée ; mais ordinairement, on ne lui
fait porter que la moitié de cette charge, et
faire des étapes ordinaires de 25 à 30 kilo-
mètres. Il peut ainsi, tout en marchant,
brouter l'alfa, le diss et toutes les plantes
ligneuses ou herbacées qu'il trouve sur son
passage, de sorte qu'on n'est pas obligé de
lui allouer des rations spéciales pour sa
subsistance, sauf lorsqu'on le fait Voyager
par troupes nombreuses, serrées, et qu'il ne
trouve pas de quoi se nourrir en arrivant
au gîte. Les chameaux de course, ou meliari,
parcourent de 200 à 300 kilomètres par
jour.
Le chameau à 2 bosses est l'hôte des
régions tempérées; on le rencontre princi-
palement en Asie.
CHAMP. Corruption ou homonyme du
mot ca)np. La batterie aux champs ne s'em-
ploie que pour le chef de l'État.
— de bataille. Terrain qui sert de
théâtre à un combat, à un engagement de
deux armées.
Au point de vue de l'organisation déféii'
sive à donner suivant les différents cas, on
emploie fréquemment les dénominations sui-
vantes pour les champs de bataille :
Champ de bataille offensif. A orga-
niser dans le coiiihat offensif, eu se cOnten^
tant d'une seule ligne à grands intervalles,
lonsistant presque entièrement en profils lé-
gers, avec quelques ouvrages plus forts en
arriére comme point d'appui au cas où l'on
<(Mait réduit à la défensive.
Champ de bataille défensif. Pour le
combat défensif, à organiser très fortement,
à peu près comme il suit : une ligne princi-
pale lie combat, précédée d'une ligne d'acant-
CHAMPION.
13(5
CHANGEMENT.
postes ou avant-ligne, et suivie d'une position
de retraite. Sur les parties de la ligne prin-
cipale dont la conservation est la plus im-
portante, on pourra organiser des lignes con-
tinues, sinon des ouvrages ordinaires ou des
localités mises en état de défense. L'avant-
ligne, placée à 1800 mètres environ en avant
de la ligne principale, seia formée d'ou-
vrages légers, mais placés en des points sur-
veillant bien les abords. Enfin, la position
de retraite, à 1000 mètres environ en arrière
de la ligne principale, sera composée d'ou-
vrages assez forts disposés aux points qui
commandent les lignes de retraite.
Champ de bataille défensif-offensif.
Sera organisé d'une nianièic analogue au
cas précédent, mais en ménageant des intei-
valles plus considérables dans les parties
favorables à l'offensive, en supprimant les
lignes continués et en constituant des groupes
d'ouvrages placés sur les saillants du terrain
et sépares par un intervalle moyen de 1500
à 2,000 métrés.
— clos. Lice dans laquelle les clievaliers
vidaient un différend par les armes.
— de feu. Ancienne dénomination de
l'espace parcouru pai- un projectile lancé par
une arme à feu. Ce n'est pas autre cbose
que la trajectoire.
— de Mai ou de Mars. Assemblées des
chefs et guerrieis francs, qui se tenaient
d'abord en mars, puis en mai. Exclusive-
ment militaires à l'origine, elles ne tardèrent
pas à s'occuper également de questions
administratives et mômes ecclésiastiques..
Par imitation de l'ancien Champ de Mars
lomain, on donna ce nom au terrain de
manoeuvre créé en 1770 devant l'Ecole mili-
taire, et qui vient d'être abandoinié à la
Ville de Paris après avoir servi aux fêtes dé
la Fédération, au Champ de M'ai de 1815,
et aux Expositions universclb's de 1867,
1878 et 1889.
— de manœuvre. Champ ou terrain (le
manœuvre, situé à proximité d'une garnison
pour les exercices d'ensemble de cette der-
nière.
— de tir. Teirain aménagé pour le tir
au fusil ou au revolver des tioupes de la
garnison. Le champ de tir de l'artillerie
])rend le nom de polygone.
S'emploie aussi dans le sens d'étendue de
terrain à l)attre en avant d'un ouvrage ou
d'une position.
CHAMPION. Gladiateur mercenaire ou
volontaire qui, dans un duel judiciaire, re-
présentait l'absent ou l'accusé hors d'état
d'entrer en lice et subissait même la peine
de mort, s'il était vaincu, dans le cas où son
client était condamné à cette peine.
CHANCELER. Vaciller, n'être pas ferme
sur ses pieds, sur son assiette. Ce mot s'ap-
plique surtout à des troupes qui faiblissent
dans un engagement.
CHANCELIER. 11 y eut en France des
chanceliers d'armée, dont les fonctions res-
semblaient à celles de chef d'état-major et
d' intendant d'armée.
Les divers ordres de chevalerie, et notam-
ment la Légion d'honneur, ont eu ou ont
des chanceliers, grands chanceliers, qui ont
pour mission de tenir les registres concer-
nant les membres do l'ordre, de conserver
les archives et de piésider le conseil de
l'ordre.
CHANCELLERIE. Siège d'un ordre de
clievalcrie où réside le chanceUer et où se
trouvent les bureaux chargés d'expédier les
affaires <'t de régulariser les questions se
rapportant à cet ordre.
CHANDELIER. Ustensile qui sert <à
porter la chandelle et qui fait partie des
ameublements militaires.
Appareil à pivot, qui sert à porter le
canon-revolver Hotchkiss.
CHANDELLE. Petit cylindre de suif au
centre duquel se trouve une mèche de fils
de coton.
La chandelle est utilisée pour l'éclairage
des chambres de troupe ; elle doit être de
suif pur ; la mèche, du diamètre de O'",004,
doit être un double lil de coton cardé. Ces
chandelles doivent être de 16 au kilogr.
CHANFREIN ou CHAMFRAIN. Pièce
d'a)'(;(M/c en métal ou en cuir bouilU qui
couvrait la partie antérieure de la tête du
cheval, de|misles oreilles jusqu'à la bouche.
CHANGE. Troc d'une chose contre une
autre. Négociation relative à l'échange des
monnaies, des valeurs, des matières d'or ou
d'argent, etc.
Donner ou prendre le change signilie que
l'on cherche à tromper l'ennemi sur ses vé-
ritables intentions, au moyen de faux mou-
vements.
CHANGEMENT. Mutation, conversion ;
action de changer. Les changements de rési-
dence ou de garnison sont des mutations ;
les changements de direction d'une troupe
sont des conversions exécutées soit en ligne,
sur l'une ou l'autie aile, soit en marchant
])ar le flanc à droite ou à gauche.
— de voie. Appareil nonmié aiguille.
qui sert à faire communiquer une voie avec
une ou deux autres.
— de corps. Les changements de corps
pour convenances personnelles sont pio-
noncés : par le Ministre, poui- les officiers et
les sous-oflBciers rengagés ; par les généraux
de brigade, ou par les directeurs de service.
CHANGER.
i37
CHAPITEAU.
pour les autres hommes de troupe. Le con-
sentement des deux chefs de corps est indis-
pensable. On y joint l'état signalétique et
de services, ainsi que le relevé des punitions,
pour les liommes de troupe.
— d'arme. Les changements d'armes
sont prononcés d'office par les généraux
commandant les corps d'armée, par mesure
de discipline, pour raison de service et pour
inaptitude physique. Dans ce dernier cas, la
commission spéciale de réforme est appelée à
ilonner son avis.
Les changements d'arme par convenance
personnelle sont prononcés par le Ministre
de la guerre, après constatation que le mili-
taire réunit les loiiditions d'aptitude voulue.
Ces changemiMits S(jnl très rares.
— de dimension ; de pente. Dans
l'exécution des galeries de mine, les change-
ments de dimension consistent à passer à une
galerie plus petite ou plus grande; les chan-
gements de pente, à une pente différente de
relie qui est commencée.
— de direction dans les mines
(V. Retours).
— de garnison. En cas de changement
de garnison, les règlements ont prévu les
effets que les corps doivent laisser ou em-
porter.
— de sape. Passage d'un mode d'exécu-
tion de la sape à un autre mode plus avan-
tageux dans les circonstances particuliéies
où l'on se trouve.
CHANGER. Remplacer une chose par
une autre : modifier radicalement l'état d'une
chose.
CHANGEZ LE PAS. Mouvement d'exer-
cice que l'on fait exécuter aux soldats en
marche. 11 consiste à placer à terre et à sa
distance le pied qui est levé, à rapprocher le
pied qui est en arriére à côté de l'elui qui
est à terre et à repartir de le deruiei pied.
CHANSON ou CHANT militaire. Dès
la plus haute antiquité, on a employé des
hynmies ou chants avant ou après le combat.
Chaque nation a un cliant national et, dans
l'armée, on ne fait guère usage de chan-
sons, pendant le service, qui' dans les routt's
et exclusivement par des chanteurs de bonne
volonté. L'école de chant pour les soldats
est facultative et elle est :i peu près aban-
donnée.
CHANTRE ou CHANTEUR. Ce genre
d'emploi, autrefois réglementé, n'existe plus
dans l'armée française. Quelques armées
étrangères, l'armée russe notamment, ont
conservé des chanteurs en titre.
CHAPARDEUR. Sobriquet donné aux
soldats maraudeurs de l'armée d'Afrique.
CHAPE. Partie d'une boucle par laquelle
elle est fixée à l'objet et sur laquelle appuie
et roule l'ardillon. Garniture supérieure, en
cuivre généralement, des fourreaux en cuivre ;
a produit le mot enchapure. La chape d'une
voûte est l'enduit au ciment qui est posé
sur l'extrados de la voûte.
CHAPEAU. Genre de coiffure, de forme
assez variée, qui, à diverses époques, a été
employé dans l'armée. Le chapeau a rem-
placé le casque sous Louis XIII et il a été en
usage pour certaines troupes (la garde im-
périale, la gendarmerie) jusqu'actuellement.
Orné de galons, de plumets ou d'autres
signes distinctifs, il a servi à indiquer les
grades, à distinguer certains officiers et
fonctionnaires ; il était porté, généralement,
par tous les officiers sans troupes. Actuelle-
ment, les généraux et assimilés seuls l'ont
conservé. Celui des maréchaux et des com-
mandants d'armée ou de corps d'armée est
garni de plumes blanches ; pour les autres
généraux, la plume est noire.
Le chapeau militaire a été à deux cornes
(bicorne), à trois cornes (tricorne) et même
à quatre cornes.
CHAPEL. Espèce de casque ou de paï-
en-tète.
CHAPELAIN. Prêtres autrefois attachés
à l'armée, à raison d'un par chaque compa-
gnie d'infanterie.
CHAPELET . Paire d'étrivières avec
étriers, attachée au pommeau de la selle
pour aider à monter à cheval.
— de torpilles. Réunion de plusieurs
torpilles entre deux eaux, sur une même
corde placée au fond.
CHAPELLE. Petite église militaire ou
même simple autel, en plein vent, construit
dans les camps. Se disait aussi du lieu où
se célébraient, en campagne, la messe ou
autres cérémonies du culte. 11 existe des
cha])elles de campagne dans les approvi-
sionnements du service de. santé. Elles com-
prennent strictement les objets nécessaires
pour célébrer la messe et pour administrei-
l'extrème-oiiction.
CHAPERON. Casque d'une espèce parti-
culière que portaient les arbalétriers au
moyen âge.
Petit toit que l'on place au sommet d'un
mur pour faciliter l'écoulement des eaux.
Pièce de cuir qui lecouvre les fontes des
pistolets pour les préserver de la pluie.
— de mailles. Armure de tète qui em-
boîtait tout h' lieaume, (juand le chevalier
combattait. Il constitua également une arme
défensive des arclwrs, arbalétriers ou autres
Cor|)s d'infanteiie.
CHAPITEAU. Couronnement du corps
de la rliape du fourreau de certaines armes
CHAPLE. 438
biciflchps; il est fornit" d'une demi-bairuette
df- cuivre.
CHAPLE. Cdmbrtt de chevalier par roiiple
(deux) oti par quadrille (ffitatre).
( GHAPSKA. Ancienne coiffure des lan-
ciers.
CllÂR; Voilure k deilx roues chez les
.■iilciens.
— à faux. En usage depuis la plus
haute afltifjnitê, ils étaient hérissés d'armes
tianchantés et pointues, et ils transportaient
des combattants protégés à dos par le char.
Chacun des deux chevaUx bnrdès attelés au
char était monté par un cal aphr acte.
-^ â foudre. Rudiment des canons
aetueis employé par les Mongols dès 1251.
^— dé guerre. Char à deux ou à quatre
rotiés de formes diverses attelé de plusieurs
îtnimaUx de trait, et dans lequel se trouvaient
un certain nombre de combattants (Jus-
qu'à 25). Ne sont plus en usage depuis
longtemps.
CHARBON. Maladie qui s'obsefve chez
l'homme et chez les animaux, et qui con-
siste dans l'apparition de tumeui's inflam-
tnatoires et ftangféneuses.
Menu bois chauffé, jusqu'à prendre la
couleur noire, et qui ne jette plUs de flamme
quand on l'allunie. Le chafbon de bols est
le résultat de la carljonisatioU, c'est-à-dire
de la combustion imparfaite du bois. Dans
les cas exceptionnels oU il en est fait usage
dans l'aimée, les livraisons sont faites en
jjros morceaux et ne doivent contenir ni
fumerons, ni poussiers. Le châibon doit être
sec, sonore, provenir de bois d'essence dnic
et être emmagasiné à couvert.
— de terre. fV. Houille).
CHARBONNIER. Celui qui fait ou vend
du chaiiioii.
CHARDON. Crampon façonné eii forme
d'ejjeroti, dont on s'est quelquefois servi
pour monter à Yassaid.
CHABGE. F^ardeau qlie peut portet- un
h(jmme, un animal. Action 'de charger Une
arme à feu. Quantité de poudre et projectiles
(JU'on met dans une arrrie à fexl ou dans une
mine. l^OUr le fusil, on emploie la charge
en quatre temps et la charge à volonté.
Signal d'attaque donné par les tambours
et les clairons. Attaque impétueuse poUr
déloger l'ennemi des positions qu'il occupe ;
se dit surtout des attarjUes de la cavalerie.
Emploi honorifique militaire. Conditions
imposées aux abonnatairès OU à ceux qui
passent des marchés avec l'administtation
militaire.
CHARGÉ D'AFFAIRES. (V. Ambassa-
ileur).
CHARGEMENT. Ouantité de denrées.
CHARIOT.
de marciiandises ou de matériel chargée SOi'
Une voiture, un wagoU, Un navire. Action
de faire constater, sot les registres de la
poste, l'envoi d'une lettre, d'un paquet.
Action et manière de chatget Une arme ù
feu. Le chargement peut se faire pàt- la
bouche, ce qui était l'ancien procédé, ou par
la culasse, qui est le procédé adopté actuel-
lement d'une manière générale. Les avan-
tages de ce dernier mode de chatgement
sont : chargement plus rapide et forcémeni
plus grand du projectile; en outre, pout les
canons, facilite et séi'urité du service.
— d'un fourneau. Action de plaeerune
charge de jioudre ou d'un explosif quelconque
dans une chambre de mine. Il est préférable
de charger avec des gargousses ou de mettre
en place les récipients tout chargés et de leur
communiquer le feu rtu moyen d'une bnile
d'amorce. Eviter les chocs ; réduire au
minimum le nombre des lumières et les
supprimer au besoin.
CHARGER. Mettre Une charge sur Un
animal, sur un véhicule ou sur Un navire.
Exécuter une charge.
CHARGEZ . Commandement adressé à
une troupe de cavalerie pour lui faire exé-
cuter une charge, ou à une troupe quel-
conque pour lui faire charger ses armes.
CHARGEUR. (V. Magasin mobile.)
CHARIOT. Voiture à quatre roues ser-
vant à transporter les fardeaux assez volu-
mineux, et faisant généralement partie du
train des équipages de l'armée.
Le chariot de batterie affecté à chaque
batterie, se compose d'un coffre avec avant-
traih et d'un arrière-train ; il est destiné au
transport des outils, rechanges et objets
d'approvisionnement nécessaires à l'entretien
du matériel de toute espèce dont dispose la
liatterie en campagne.
Le Chariot-fourragère de batterie est
allongé de manière à permettre le transpoit
des fourrages ou autre matériel volumilieux
nécessaires pour les troupes de l'artillerie.
Le chariot de parc est une voiture solide,
d'une assez grande capacité et d'un modèle
spécial, servant à réapprovisionner les batte-
ries auprès des parcs de campagne.
Le chariot porte-corps est une voiture
plus forte que la précédente et destinée au
transport des lourds fardeaux, ainsi qu'à
celui des mortiers, des obusiers de 16 et de
32, et des gros projectiles. Un treuil, placé
à l'arrière, sert à hisser les fardeaux.
Les chariots à Canoflà sont des véhicules
encore plus solides que les précédents et
employés pour le ti-ansport des bouchés à
feu les plus lourdes, telles qUe le 18, le 24
et le 27f*. 11 v en h de trois modèles :
CHARPENTIER.
139
CHASSIS.
Le 11" 1, pour le canon de 18"" (poids,
8,000 kilOKi.), de 24"-°^ (poids. 16,000 kil.),
de 27''*n (poids, 30.000 kilo?r.), pèse lui-
mi'me 3,000 et 3,000 kilogr., et est attelé
de H et 20 chevaux.
CHARPENTIER. Ouvrier qui travaille
^h charpente, c'est-à-dire qui façonne et qui
assemble les pièces de hois servant à une
construction. Les charpeiitiers sont ilicor-
jiofés de préférence dans les régiments du
L'énie et dans les pontonniers, ou bien dans
la marine.
CHARPIE. Filaments jirovenant de mor-
ceaux de \neille toile qu'on a effilés. Est
employée pour le pansement des plaies.
CHARRETTE. Pour les sièges, l'artillerie
emploie des charrettes à deux roues, particu-
lièrement destinées aU transport, dans les
tranchées, des divers objets qui y sont néces-
saires pour l'approvisionnement des batteries
de siège. Peilvént être attelées à un ou à
deux chevaux.
CHARROI. Les charrois avaient pour
objet le transport en campagne aes bagages
des corps. Ils S'exécutaient d'abord par cor-
vées, mais ils ont été^rettiplacés pat les divefs
trainx : des équipages militaires, de Tartil-
lefie, du génie.
CHAS; CHAS-CHATEIL. (V. Chastpa).
CHASSE. Impulsion que le chien d'iine
arine à feu exerce par sa cjiute et soli cboc
contre la batterie.
CHASSE D'EAU. OuvertUfe brusque dés
portes d'une écluse, qui a pour résultat de
lâcher une masse d'eau, laquelle balaye
tout devant elle. Cette méthode est égale-
ment employée dans les places fortes avec
fossés pleins d'eau, pour détruire les tia-
vaux de passage des fossés faits paf l'assié-
geant.
CHASSE -Noix. Espèce de poinçon
émoussé dont on se sert pour démonter les
petites armes à feU.
CHASSEPOT {fusil}. Le fusil modèle
1866, dit chasse|)nt, du nom de son inven-
teur, est une arme à verrou établie pour
le tir d'une cartouche combustible à per-
cussion centrale, à laquelle le feu est com-
muniqué par une aiguille. L'obturation,
obtenue par la compression d'une rondelle
en caoulchouc, h'einpèche qii'iuipalfaltettlent
les crachements.
CHASSEUR. 11 existe dans l'arniée fran-
çaise, différentes troupes, soit à pied, soit à
cheval, qui portent le hom de chasseurs.
Tels sont les chasseurs à pied, les chasseurs
forestiers, l(\s chasseurs à rheral et les rhm-
seurs iV Afrique.
Les chasseurs à pied ont été ct-ëés le
W iioviMubre 1838, sous le nom de chaS-
senrs de Vincennes le 28 décetobfe 1840.
ils furent portés à 10 bataillons, et jirirent
le nom de chasseurs d'Orléans, nldis ce ndtri
disparut en 1 848 et fiit templâcé par celui
de chasseurs à pied, il existe actuélleniènt
30 bataillons de chasseiits à pied, dofit l'ef-
fectif normal est de 6 compaghies, plus ilil
état-major. Un petit état-majol- et uJie sec-
tion hors rang. Leur uniforme consiste eri UM
pantalon gris bleuté avec passepoil jdn-
qnille, tUnique et képi bled, ce dernier avec
passepoils jonquilles, la capote gris bleuté.
Toutefois, les chasseurs à pied faisftht pattie
des groupes alpins portent ilhe vareuse et Url
béret bleus, en remplacemetit de la tutlique
et du képi.
— fotestiefS. Ce corps comprend les
agents des forêts qui ont été organisés mi-
litairement en deux catégOties : 1" les uni-
tés de forteresse, constituées en compagnies,
sections ou détachements, comprenant les
agents à proximité des forteresses et qui
sont chargés de collaborer à ta défense dés
places fortes ; 2° les unilês actives constituées
en compagnies et comprenant les agents des-
tinés à seconder les opérations de l*àrmée
active dans la région de leUi- service de paix.
En Algérie, les agents du service des forêts
ont été organisés en 3 escadrons à cheval.
Ils portent l'uniforme ordinaire des fores-
tiers, c'est-cà-dire le pantalon gris bleu, tu-
nique et képi verts.
— à cheval. Les chasseurs à cheval ont
paru pour la première fois en 1740 et for-
maient une légion. En 1776, il en fut atta-
ché 1 escadron à chacun des 24 régiments
de dragons, puis ils furent réunis en un seul
corps dont on fit 6 régiments. Actuellement,
les chasseurs à cheval forment 21 iégiments
à o escadrons, dont 1 de dépôt.
Leur uniforme consiste en pantalon et un
képi rouges, à passepoils bleu clair, veste et
manteau bleu clair, schako bleu clair atec
chaînette, doltaàn bleu avec tresses lioires et
collet rouge.
— d'Afrique. Les deUx preùiiers régi-
ments de chasseurs d'Afrique fureftt créés le
17 novembre 1831 ; le 3", le 6 janvier
1833; le 4«, le 31 octobre 1839; les 5= et
6% le 20 septembre 1887. Ils ont la inènle
composition et le même Uniforme que les
chasseurs à cheval, avec cette différence que
le collet du dolman est jaune, et que le
schako est l'em placé pai- la chéchia.
CHASSIS. Ouvrage en fer ou en bois
qui sert a encadrer une porte, une fenêtre,
une lucarne.
— d'affût de place. PoUi- permettre le
tir sous les grands angles et ;"i diverses hau-
teurs, les anciens affùlx île place compre-
CHASTEL.
i/iO
CHAUDIÈRE.
liaient un grand et un petit châssis. Il existait
3 modèles de grands châssis, ne différant
que par leurs dimensions et se composant
essentiellement : de deux côtés, reliés par un
lisoir, une cntreloise du milieu et une e)itre-
toise de derrière, d'une directrice terminée à
l'arrière par une bride de via^ia'uvi'e et s'ap-
puyant sur les entretoises et sur le lisoir.
Ce châssis tourne autour d'une cheville ou-
vrière, dans laquelle il est engagé à sa partie
antérieure, cheville qui fait corps avec une
foite semelle lixée en terre et appelée le
petit châssis. La partie postérieure du grand
ch;lssis est munie de deux roulettes qui se
déplacent sur une voie circulaire.
Les nouveaux affûts de place en tnlc
d'acier ne l'Oiniiortent pas de châssis.
— de mine. Espèce de cadre en char-
pente formé d'une semelle, sur laquelle re-
posent deux montants supportant un cha-
peau. Le chapeau est fixé sur les montants
nu moyen de tasseaux, doués aux angles. Ce
châssis est employé dans les mines militaires
pour soutenir le coffrage et les terres (/(</. 45).
— coffrant. Châssis dont les différentes
parties : semelle, montants, chapeau, sont
formées de madriers de 0™,2S à 0"',30 de
largeur, et qui sonl posés jointivemeiit. de
Fie. 4.^. Fisc. 4»!.
manière à former coffrage. Ils ne sont em-
ployés que pour des rameaux de petites di-
mensions, tels que le rameau hoUandais et
le rameau de combat; ils ne peuvent conve-
nir ])our les galeries de mines, à cause de
la grande épaisseur qu'il faudrait leur
donner (fiq. 4'}),
CHASTEL ou CHAT CHATEIL. Sorte
de galerie couverte flanquée de tours, ima-
ginée par saint Louis pour protéger les tra-
vailleurs.
CHAT. Animal domestique de l'ordre des
carnassiers. On recommande d'en entretenir
dans les magasins pour détruire les ron-
geurs.
— ou CHAT offensif. Tour mobile en
charpente, que l'on approchait d'une place
assiégée à l'aide de rouleaux ; sa plate-forme
était garnie de soldats qui manœuvraient
une poutre armée d'un harpon de fer en
guise de bélier ou de corbeau. D'autres au-
teurs en parlent comme d'un mangonneau,
((ui faisait voler dans les airs de petits cail-
loux.
CHATEAU fort. Demeure féodale forti-
fiée. C'est le type de la forteresse féodale du
moyen âge, dont le sol de la France était
hérissé. Au déhut, c'était une simple tour
crénelée, élevée dans un endroit aussi inac-
cessible (jue possible, mais commandant tou-
jours une vallée, un cours d'eau ou un point
de passage.
Cette toul-, nommée donjon, de forme
ronde ou carrée, ou comprenant quatre tours
ai l'olées, .servait de refuge au seigneur et à
ses vassaux. Puis lorsque ceux-ci vinrent
construire leurs habitations sous la protec-
tion immédiate du donjon, on fut amené à
construire des fortifications plus étendues ou
castels. Ceux-ci, situés de manière à n'être
abordables que d'un seul côté, où se trou-
vait également la porte d'entrée, avaient
une enceinte extérieure formée de hautes et
épaisses murailles crénelées, précédée au be-
soin par un fossé autant qu(> possilile plein
d'eau, souvent précédé d'autres ouvrages.
La fortification de l'ensemble comprenait
plusieurs enceintes ou lignes de défense éta-
gées les unes derrière les autres. La porte
était bien protégée et généralement un sou-
terrain servait à communiquer secrètement
avec la campagne. (]es derniers vestiges de-
là féodalité disparurent en 1626 par ordre
de Richelieu.
CHATEL. Diminutif de château ; pris
ici seulement dans le sens de petit château
fort. Espèce d'engin d'attaque du genre des
bastilles, beffrois, kélépoles.
CHATELAIN. D'abord grade de noblesse
signifiant seigneur ayant un château fort.
Ensuite grade militaire répondant à celui de
commandant de place ou de gouverneur de
forteresse, qui subsista jusqu'en 1316, épo-
que à laquelle il fut supprimé à la suite
d'abus de pouvoir.
CHATELET. Petite demeure seigneuriale,
sou\eiit synonyme de siège de justice. Le
Graiid-Châtelet de Paris était le reste d'un
château fort bâti par Jules-César.
CHATIMENT. Peine qui a pour but la
lorrectioii de celui à qui on l'inflige. Les
châtiments corporels sont depuis longtemps
jnohibés dans l'armée française ; les peines
ou punitions infligées consistent dans l'exé-
cution de corvées, la privation de la liberté
pendant un temps plus ou moins long cl
l'envoi dans les corps disciplinaires.
CHAUDIÈRE. Vaisseau de métal où l'on
fait cuire on bouillir quelque chose. Les
CHAUF
^AGE.
U1
CHAUSSURE.
t'haudières sont encore employées pour pro-
duire la vapeur dans les machines à vapeiii-
et les locomotives. Elles ont alors une forme
appropriée à leur destination. La chaudière
des locomotives consiste en un long cjlindre
fermé aux deux extrémités, et traversé, dans
le sens de sa longueur, par une quantité de
120 à 200 tul)es en cuivre de 4 à o centi-
mètres de diamètre.
Ces tubes sont creux et ouverts aux deux
bouts; ils communiquent au foyer par une
de leurs extrémités, et à la cheminée par
l'autre; c'est entre eux que se trouve l'eau
à vaporiser.
On conçoit que ces tubes augmentent nota-
blement la surface de chauffe et produisent
la vapeur plus rapidement et en plus giande
quantité que les chaudières ordinaires.
CHAUFFAGE. Utilisation de la chaleur
])roduile par la com])ustion pour divers be-
soins de l'homme. Dans l'armée, le service
du chauffage a pour but de pourvoir à la
cuisson des aliments, à la préparation du
café, au chauffage des locaux affectés au
casernement, et divers besoins.
Les allocations sont faites en deniers et
les corps achètent directement le combus-
tible nécessaire. 11 a été créé, à cet effet,
dans chaque corps de troupe et établissement
militaire, une masse de ckauffagc.
Le chauffage et l'éclairage des bibliothè-
ques et des corps de garde sont assurés par
un corps de troupe désigné dans chaque
place, d'après les bases indiquées au règle-
ment du 15 janvier 1890, articles 23, 24
et 2o.
Les dépenses de chauffage des ateliers lè-
gimentaires incombent aux premiers ou-
vriers; celles du chauffage des magasins
d'habillement et d'aiinement sont supportées
pai- l'Etat.
Les officiers qui ont des bureaux les chauf-
fent au moyen de leuis frais de bureau.
CHAUFFER. Terme trivial pour expri-
mer que le comliat est chaud.
CHAUSSE. Espèce de long bas ou de ca-
leçon qui sçr\ait de culotte au moyen ùge.
Chaussure de l'époque des croisades.
— de mailles. Partie de Varvuin' à
haubert, consistant en une sorte de pantalon
de peau, garni extérieurement de vmilles de
fer, excepté aux endroits qui touchent la
selle.
CHAUSSEE. Ce mot est em|tloyé dans le
sens de roule m\ langage militaire. On prend
les disitositioHS suivantes pour l'oiganiser
défensivement an besoin. Si la c/iaussee com-
porte un remblai peu élevé, on occupe le
talus opposé à l'ennemi et on organise la
chaussée en y lacis ifif/. 47). Si le lemblai est
trop élevé, on construit une tranchée au
sommet du talus qui fait face à l'ennemi
(fig. 48). Le^ cliaussées en déblai s'oiganisent
comme les grands fossés secs ; si le déblai
Fiç. 48.
est très profond, il peut servir d'obstacle, et
celui-ci peut être leiiforcè par des défenses
accessoires [liij. 49). Dans les routes au niveau
du sol, ou occupe et on lenforce le fossé situé
du côté de l'ennemi.
CHAUSSES-TRAPES. Pièces en fer forgé
ou en fonte coulée, présentant quatre poin-
tes formant les sommets d'un tétraédie régu-
lier. Cette disposition a pour conséquence
qu'en jetant les chausses-trappes sur le sol,
elles y reposent toujours pai- trois pointes,
la quatrième étant en l'air. Ce genre de dé-
fense accessoire s'emploie sur les glacis ou
dans le fond des fossés, mais surtout pour
rendre un f/«e ou un marais impraticable.
Peuvent facilement être enlevées à la main.
CHAUSSETTE. Demi-bas de coton ou
de laine, dont les militaires sont autorisés à
se ])OUiV()ir à leurs frais.
CHAUSSON. Chaussure en laine, en li-
sières ou en flanelle, que l'on porte généra-
lement par-dessus les bas. Distribué régle-
mentairement aux hommes montés, campés
ou baraqués.
CHAUSSURE. Ce qui .sert à chausser les
j)iedî5. La chaussure militaire doit remplir
les conditi(ms suivantes : 1" protéger le pied
contre les corps extérieurs; 2° ne pas pré-
senter de défauts pouvant nuire à la santé
du pied; 3° être légère et conunode; 4° pou-
voir être enlevée et remise facilement et ra-
pidement ; 5" être solide; 6° ne pas être
trop encuudiraiite pour le paquetage; 7" être
CHAUX.
c.g.oii.on)i,qB.e ; 8° ètrie jép;,uabU' aviu-c l'aL-i-
Les chaussures réglementaires dans l'ar-
niée française sont : le brodequin et le sou-
lier pour les hommes de troupes à pied ; la
hotiine, le soulier |)our les hommes de troupe
montés, ce dernier servant de chaussure de
repos; enfin, les boties à l'écuyère pour les
officiers montés.
CHAUX. Protoxyde de calcium. Lu
l'haux vive est celle qu'où a déijarrassée de
son acide carbonique en la faisant cuire dans
des fours à chaux; la chaux éteinte n'est
autre chose que la chaux hydradée refroi-
die. Cette dernière est employée pour le
blanchissage des bâtiments militaires, aj)rès
avoir été étendue d'eau.
CHÉCHIA. Calotte louge, de forme cylin-
drique, avec houppe, que portent les Ara-
bes, et qui a été adoptée comme coiffure de
nos troupes indigènes de l'Algérie et de la
Tunisie, ainsi que des chasseurs d'Afrique.
CHEF. Celui qui commande et auquel on
doit obéissance. Dans l'armée, le mot chef
désigne en généial les officiers, les sous-offi-
ciers et tous les gradés. Ternie générique
sous lequel on désigne tous les militaires
ayant un grade. On appelle ainsi, par abré-
viation, le maréclial des logis chef.
— d'attaque. Ofiicier du génie com-
mandé cliaque jour et dans chaque attaque
ou portion importante d'attaque (V. Chemi-
nements); il dirige l'exécution des travaux
d'après les indications du commandant du
génip du siège.
•rr- de bataillon. Officier supérieur d'in-
fanterie et du génie, dont le grade, immé-
diatement au-dessus de celui de capitaine, a
été créé en 1793.
— d'escadron. Gjade créé eu 1774 et
corrfispojidant, pour l'artillerie, la cavalerie
et le tiain des équipages à celui de clief de
bataillon. On désigne aussi le chef de ba-
tiiillon ou d'escadron sous le nojn de com-
mandant-
— de corps. Counnandant d'un corjis,
quelque soit son grade, colonel, beutenant-
colonel on counnandant.
— d'état-major. Officier chargé de rem-
Jtlir auprès d'un général ou d'un cl»ef de
service des fonctions déterminées par les rè-
glements, et différentes suivant le géjiéral
auprès duquel il «st placé. En principe, le
chef d'élat-niajor est chargé de la correspon-
dunce, de la partie adminislrative, de la
transmission des ordres, des renseignements
à donner ou à rej:evoir, de la surveillance
du tbnctionneinent de l'ensentble des diffé-
rents servijces se rattachant à l'état-majuJ'
dont U est le chef.
142 CHEF^
— d état-major de l'armée- Cetii
fonctinn a été ciéée, en Fiance, par le dé-
cret du fi mai 1890. Cet officier général est
chargé, sous l'autorité di| Ministre de la
guerre, de la direction du service d'état-
major, ainsi que du choix et de l'instruction
des officiei's de ce servjce.
Kn temps de guerre, le thi^f d'état-niajor
général de l'armée passe sous les ordres du
commandant en chef du groupe piincjpal
d'armées, en qualité de mqjor-général.
— de chambrée. Généralement un m-
porfil, responsable de la propreté, du bon
ordre et de la discipline des hon^mes d'une
chandjre. Remplacé eji cas d'absence par le
plus ancien soldat.
rr- de complot ou de révolte. Le ou
les instigateurs ou promoteurs d'une révolte,
d'un complot, d'une désertion, etc. Si l'insti-
gateur n'est |)as connu, le plus élevé en
grade d'entre les coupables ou le plus ancien
à. grade égal, est déclaré cjief de complot.
— de convoi ou d'escorte. Counnan^
dant d'un eunvoi ou d'une escorte.
— de détachement Le gradé, généra-
lement officier, qui commande un détache-
ment de tioupes, quel qui; soit son grade et
quelle (|ue soit la force du détachement, 11 est,
pendant la durée de celui-ci, chargé de la
tenue, de la police, de la discipline, de l'ad-
ministration, de l'instruction et aussi de la
bonne exécutLon de la mission de la troupe
qui lui est coidiée. Ses pouvoirs et ses attii-
butions varient d'ailleurs suivant son gi-aile
et suivant les circonstances.
— de fanfare. Musicien ayant rang de
sergent-major qui, dans les corps où il existe
des fanfares, a à peu près les altrdmtions
d'un chef de musique.
— de file. Soldat qui est le premier
d'une file de soldats, soit à pied, soit à che-
val.
— du génie. Officier du génie, du grade
de capitaine au moins, qui exen-e daiis la
circonscription où il est employé les fonc-
tions de détail dont il est chargé par les rè-
glements.
— de musique. Musicien ayant iang de
sous-lieutenant, ou de lieutenant après dix
ans de grade, qui est chargé de la direction,
de l'instruction, de la pobce et de la disci-
pline de la musique dans un régiment.
— de peloton, de section. Celui qui,
dans les exercices, dirige un peloton, une
section.
— de pièce- Sous-ûfficier d'artillerie ijui
dirige }a manieuvre d'une i)iéce.
— de poste ou de patrouille. Offi-
cier, sous-oflicier ou capoial, qui conunandc
un poste, mu' patrouille^
i
CHEFPERIE
n-3
CHEMISE.
— d'escouade t^V. Caporal d' escouade).
— armurier (V. Annurier).
— ouvrier |V, i/rt/Ov-ourmr).
CHEFFERIE. Circonscriptiou dans la-
ijm'Ue un i-liel" du ^.'éiiie exerce ses foiic-
lioiis.
CHEF-LIEU. Sié^re d'une division adnii-
iiistiati\e du territoire. Exemple : clief-lieu
de corps d'artiiée, clief-lieu de subdivision de
région, chef-lieu d^ canton, d'arrondissement,
de d-Jj/ortenient.
CHEMIN (V. Cluiussèe, Route).
— de fer. Chemiu formé de deux jau-
^èea de rails paiallèles, fixées solidenieut sur
le sol, par différeuts moyens, sur lequel
peuvent cinuler des véhicules spécijiux ap-
pelés wagons, traînés par des locomotives.
L'avantage des chemins de fer est de di-
minuer le flottement de roulement dans une
proportion telle que la résistance au niouve-
meut des voitui'es se trouve être, suivant
les cas, de six à sept fois moindre que sur
les meilleures routes.
Pour uiaintenii- les rails dans une posi-
tion stable, on les a fixés, soit sur des piè-
ces de bois longitudinales appelées longrines,
soit sur des pièces de bois transversales ap-
pelées traverses ; soit enfin sur des dils en
maçonnerie ou en pierre, suffisamment rap-
prochés les uns des autres.
Lorsque le chemin de fer cojiipreud uue
seule paire de rails parallèles, il est dit à
voie simple ; lorsqu'il en comprend deux
paires, il est dit a double voie.
Eulin, il existe un ^eure tout particulier
de voie ferrée assemblée d'avance et pouvant
être posée directement sur le sol, sans tra-
verses; c'est le cliejnin de fer du système
Decauville. La largeur de la voie varie de
0°»,oO à i mètre.
La largeur de la voie normale en France
est de i™,4o; celle de la voie étroite de
1 mètre ; on a même adopté, pour les \ oies
ferrées des places fortes une voie ayant
0",60 de largeur.
— couvert. Retranchement qui boide la
contrescarpe à 4 ou 5 mètres de distance et
qui enveloppe toute la fortilication d'une
place, corps île place et dcliors compris. Il a
poui- but de renforcer la défense de front, de
mieux surveillei- la campagne et de prévenir
les surprises contre le corps de place ; il sert
aussi de lieu de rassemblement pour les sor-
ties.
Il s'adapte à tous les tracés et est spécia-
lement organisé pour la défense par la
mousqueterie, mais en y ménageant des em-
placements pour les mortiers et les pièces de
campagne. On y crée des abris défensifs à
l'épreuve pour recevoir les petits jjostes et
les muiutions. Des traverses, souvent oigaui-
sè*s dèfensivement, sont installées sur l*^
branches du chemin couvert, pour empêcker
celles-ci d'être enfilées. Des places d'armes
sont ménagées aux. saillants et aux ren--
trants pour servir de lieu de rassembfefuent
pour les sorties.
Pour s'emparer du cjiemin couvert, l'asr
saillant est obligé d'employer un procédé
spécial, appelé couronnement du chemin cou-
vert.
— ds ronde. Espace ou berme de 1 à
2 mètres de lai'geur laissé entre le pied du
talus extérieur et l'escarpe détachée d'un pa-
rapet. C'est un corridor de surveillance qui
permet aux officiers de s'assurer que les sen-
tinelles font leur service régulièrement. N'est
guère admissible actuellement, car ce long
couloir encaissé serait facilement destruc-
tible au canon.
CHEMINÉE. Petit cylindre saillant qui,
dans les armes à percussion, reçoit la cap-
sule d'amorce servant à communiquer le feu
à la charge de poudre, par l'iutermédiaire du
canal de lumière,
CHEMINEMENT. Méthode de lever, qui
consiste a rapporter, de proche en proche,
sur la planchette, à une échelle déterminée,
les divers côtés du polygone que l'on veut
lever. Ou se transporte successivement d'un
sommet à un autre de ce polygone, eu eu
mesurant tous les angles et tous les côtés.
Méthode très générale, parce qu'elle est
presque toujours possible.
Marche piogre.-^sive des travaux d'attaque
dans un siège. l-]nsemble des travaux de
sape exécutés méthodiquement à partir de la
première parallèle pour s'approcher à cou-
vert jusqu'aux fossés d'une place assiégée
(V. Approclw et Attaque des places).
— tactique. Procédés pour mesurer les
divers genres de pas, de marches et d'allures
des différentes arme^. Marcher sur un che-
min, sur une route.
CHEMINER. Gagner progressivement du
terrain \ ers une place assiégée au moyeu de
cheminements.
CHEMISE. Chaque homme de troup*^ doit
être pourvu de trois chemises de coton.
On fait actuellement des expérienco pour
sulisiituer à celles-ci des chemises de fla-
nelle de coton.
— de batterie. Epaulnncnt de batterie.
— de fer ou de mailles (V. Cotte de
mailles.
— de fortification. Signi6e surtout
l'enceinte d'un ou\rage en terre. En fortifi-
cation permanente, le mot chemise signifie
aussi le corps de place lorsqu'il est peu ré-
sistant.
CHENET.
44-4
CHEVALERIE.
CHENET. Ustensile de ehemiaêe que l'on
ciniiloie par paire pour tenir le bois soulevé
dans les cheminées. Les ameublements d'of-
licier fournis par le service des lits militaires
comprennent une paire de chenets.
CHEVAL. Quadrupède de la famille des
Equidês, de l'ordre des Pachydermes. Son
corps est élevé, musculeux et couvert d'un
|)oil ordinairement ras et court en été ; la
queue est garnie de crins ; les jambes sont
hautes et finissent toutes les quatre par un
seul doigt apparent muni d'un sabot semi-
circulaire.
1 Les oreilles.
2 La nuque.
3 Le toupet.
4 Le iront.
.'i Les salières,
(î L'œil.
7 Le chanfrein.
8 Les joues.
9 Les naseaux .
10 Les lèvres.
11 Le menton.
12 Le menton.
L^ La barbe.
14 L'auge.
15 La ganaebe.
16 Le gosier.
17 L'encolure.
18 La crinière.
19 Le garrot.
20 Le poitrail.
21 L'épaule.
22 Le bras.
23 L'avant-bras.
24 Le coude.
25 La châtaigne.
26 Le genou.
27 Le canop.
28 Le tendon-
29 Le boulet.
30 Le fanon.
:il Le paturon.
32 La couronne.
33 Le sabot.
34 Les ijuartier.s.
35 Le taloD.
3C> La pince.
Le corps.
■M Le dos.
38 Les reins.
39 Passage des sangles.
10 Les côtes.
1 1 Le ventre.
42 Les lianes.
43 Le fourreau.
L'arricrc-inaiii.
44 La croupe.
45 La'i|ueue.
46 Les fesses.
47 Les hanches.
48 La cuisse.
19 La jambe.
50 Le grasset.
51 Le jarret.
52 I>a pointe du jarret.
Le cheval (!st herbivore et granivore.
La durée de sa vie est en général de 20 à.
23 ans. La femelle, appelée jument, porte
11 mois et quelques jours, et assez souvent
12 mois entiers. Elle ne fait qu'un petit ap-
pelé poulaiii.
Les allures naturelles du cheval sont le
pas, le trot et le galop; les allur(>s artificiel-
les ou vicieuses sont Veiitrepas, l'amble, Vau-
bin, le traquenard.
La figure (fin. 50) indique quelle est la no-
menclature des différentes parties du cheval.
Les différentes espèces de pelages ou robe
du cheval sont : l'alezan, le bai, le rouan,
l'isabelle, le pie, et dans chacune de ces
robes, on distingue des nuances, exemple :
Ijai-cerise, bai-brun, etc.
Les principales races de ciievaux sont : la
race arabe, la race barbe, la race persane,
la race andalouse, la race anglaise, la race
hongroise, la race allemande, et les diverses
races françaises.
Au point de vue de l'année, les chevaux
sont distingués en chevaux de cavalerie
légère, chevaux de cavalerie de ligne, che-
vaux .de cavalerie de réserve, chevaux de
trait léger et chevaux de gros trait; parmi
les chevaux de selle, ceux qui sont les plus
vigoureux et en même temps les plus élé-
gants, sont nommés chevaux de tète et ser-
vent à remonter les officiers (V. Remonte,
Harnachement, Ferrage) .
— de frise. Défense accessoire formée
par des poutrelles de O'^.âO d'équarrissage,
dans lesquelles sont engagées des fuseaux
placés alternativement dans deux sens per-
pendiculaires ; ces fuseaux ont de 3 à 4 mè-
tres de long. Ce genre de défense est facile
à détruire ; c'est pourquoi il ne faut l'em-
ployer que comme barrière de fermeture des
ouvrages dont la gorge ne sera pas en prise
au feu di' l'artillerie ennemie.
CHEVALERIE. Institution militaire du
moyen âge et qui paraît lenionter à Charle-
magne ; c'était la plus haute dignité à la-
quelle un homme de guerre pût aspirer el
l'on n'y arrivait qu'en remplissant certaines
conditions assez difficiles. La réception d'un
chevalier se faisait avec un cérémonial im-
posant.
H n'existe plus actuellement de chevalerie
en Fiance, la Légion d'honneur ne pouvant
être assimilée à un ordre nobiliaire.
Partout où elle a existé, la chevalerie n'a
pas fait progresser l'art militaire, car elle
comptait trop exclusivement sur sa bra-
voure individuelle, sans se préoccuper de la
cohésion et de l'ordre des formations de
combat.
— régulière. Chevalerie d'un genre
mixte, c'est à-dire militaire et monacale,
créée à l'époque des Croisades et composée
d'associations libres et hospitalières ; elle
prononçait des vœux religieux plus ou moins
austères; elle était soumise à. une règle
écrite. Elle disparut à la fin du XV^IU» siècle.
CHEVAÏiET.
lib
CHEVRE.
CHEVALET. Le chevalet employé pour
la (onstrut-lioii des ponts militaires se com-
pose d'un chapeau, supporté par quatre
piedx qui sont assemhlés avec lui à queue
Fis. 51.
d'hi ronde ; de deux traverses, de quatre
écharpes et de deux cojissinets. Toutes ces
pièces sont réunies par des che\illes ou des
l)roclies (fig. oi).
Le chevalet à 2 pieds, qui fait partie
de l'équipage du pout français, se compose
d'un chapeau percé, près de ses extrémités,
de 2 mortaises inclinées, dans lesquelles
viennent coulisser deux pieds terminés, à
leur extrémité supérieure, par une partie
cylindrique à laquelle viennent s'accrocher
des chaînes de suspension, à leur extrémité
inférieure, par une pointe dans laquelle
\ient s'engager une semelle que l'on tixe au
moyen d'une broche en fer pour donner jilus
d'assiette {(ig. 32).
Le chevalet Birago. employé dans l'ar-
mée autriciiieinie.est analogue au précédent,
avec cette différence que les mortaises du
chapeau sont |)lus larges, de manière à per-
mettre le [lassage de deux pieds pour le cas
où la profondeur de l'eau est de 4 mètres.
— d'armes. Chevalet très primitif ser-
\ant de support aux fusils dans les camps,
— de corps de garde. Chevalet servant
à scier le Ijois, faisant partie du mobilier des
corps de garde.
CHEVALIER. Au moyen âge, celui qui
avait reçu l'oKlre de la chevalerie ; actuel-
lement, celui qui a reçu lyi décoration d'un
ordre existant. En France, il n'existe plus
que des chevaliers de la Légion d'hon-
neur el du Mérite agricole, mais il y avait
sous la monarchie des chevaliers de Saint-
Louis et d'autres ordres du même genre.
— du gaet. Espèce de maréchaussée qui
peut être considérée comme l'origine de la
gendarmerie.
CHEVALIÈRE (V. Éperon).
CHEVAUCHÉE. Service que le vassal
devait à son seigneur dans les guerres privées
au moyen âge. Se dit aujourd'hui d'une
course longue et rapide à cheval.
CHEVAUCHER. Aller à cheval.
CHEVAU - LEGERS. Cavalerie légère
créée par Louis XII, et dont un escadron
faisait partie de la maison du roi. Ils furent
supprimés en 1787; mais la compagnie de
chevau-légers de la maison du roi fut réta-
blie sous la première Restauration et dis-
parut définitivement en 1830.
CHEVAUX. 11 y a dans l'armée deux
grandes classes de chevaux : ceux d'officier
et ceux de troupe. Ces derniers se subdivisent
en chevaux de selle, pour la cavalerie; de
trait léger, pour les cadres de l'artillerie,
du génie et du train des équipages ; de
gros trait, pour traîner les voitures de ces
corps ; des équipages régimentaires, pour
l'infanterie ; de bât, quand ils servent à
porter des fa idéaux.
CHEVELURE. L'ensemble des cheveux.
La chevelure a été portée de bien des ma-
nières au point de vue militaire : tresses,
queues, cadenetles, catogans, chevrettes, cra-
pands, etc.
La chevelure longue fut abolie en 1804
dans l'armée française. L'exemple fut donné
par la division de grenadiers d'Uudinot, à
Arras.
CHÉVETAIN ou CHÉVETAINE. A
l'origine, capitaine ou colonel de la milice
française, puis ce nom fut donné aux mili-
taires qui avaient les droits attachés au titre
de chef et tenant le chevet ou la tète.
CHEVEUX. Hoil particulier à la partie
de la peau qui recouvre le ciàne dans l'espèce
humaine.
Les cheveux des militaires doivent être
coupés courts et ne jamais formm- de touffe
ni de boucle.
CHEVILLE. Morceau de bois ou de fer
qu'on fait entrer dans un trou pour le bou-
cher, pour assembler deux pièces ou pour
accrocher un objet.
— ouvrière. Grosse cheville eu fer qui
sert à assembler l'avant-lrain avec le train
de deriière des fourgons, des caissons, etc.
CHEVRE. Sorte de trépied qui, au moyen
d'un treuil et d'un certain nombre de pou-
lies, sert a soule\er des fardeaux. L'artillerie
emploie deux modèles de chèvres : la chèvre
modèle 1840, el la chèvre modèle 1869. dite
10
CHEVRETTE.
U6
chèvre de tranchée, parce qu'elle na que
2™, 25 de hauteur, de manière à ne pas dé-
passer les épaulemeats.
CHEVRETTE. Plaque de rorne ou de
cuir bouilli i{ui servait de lieu et d'ornement
aux calogtms.
Petit trépied à bascule que les corps d'in-
fanterie sont autorisés à acheter pour pro-
céder au nettoyage des voitures.
CHEVRON. Galons en or ou en Saine
assemblés en forme de chevron de charjwnte,
que les hommes de troupe portaient sur le
haut de la manche gauche après un certain
temps de service. Les chevrons ont été su]i-
primés et remplacés, pour les sous-officiers
rengagés, par un galon de soutache en ar-
gent ou en or, selon l'arme, mélangé de soie
rouge, porté sur le bord supérieur des pare-
ments des manches.
CHEVROTINE. Balle de très petit ca-
libre, qui est plutôt un gros plomb.
CHICANE. Escarmouche ou affaire de
peu d'importance, ayant pour objet de fuir-
celer l'ennemi, de lui disputer le terrain par
des marches ou conti-emarches.
Ce mot désigne aussi les ent^ins, ouvrages,
mines, etc., établis parles assiégés pour dis-
puter le terrain aux assiégeants.
CHIEN de fusil. Pièce extérieure de la
platine du fusil. Dans les armes à silex, le
chien tient la pierre à feu entre deux mâ-
choires ; dans les armes à percussion ù che-
minée, il vient frapper sur la capsule placée
sur la cheminée ; dans les armes actuelles, le
(•bien est la partie massive située à l'arrière
de la culasse mobile qui, par l'action de la
détente, entraîne brusquement le percuteur
en avant pour enflammer l'amorce. 11 se
compose essentiellement d'un coips cylin-
drique, surmonté d'un renfort qui se pro-
longe en avant et est terminé en arrière par
une crête quadrillée. Sous le renfort est uu
cran d'arrêt et, à la partie inférieure du
chien, on remarque le cran de repos et le
craii de l'abattu.
— de guerre. Les clùens ont été em-
ployés à la guerre comme auxiliaires depuis
les Gi-ecs, qui leur faisaient (jarder des camps
et des forts ; les Romains s'en servirent dans
le même but. Les Celtes en tirent usage
comme combattants et des limiers de la
Grande-Bretagne furent employés dans la
guerre des Gaules. A Granson et à Morat
(1476) des troupes de chiens de montagne
entamèrent l'action contre les chiens bour-
guignons. Les chiens d'Ecosse se distin-
guèrent dans plusieurs grandes batailles.
Dans les guerres d'Espagne, les Français uti-
lisèrent des chiens comme vedettes dans les
places fortes. Pendant la conquête de l'Al-
CHOIX.
gérie, on s'en servit aux avant-postes pour
tenir les sentinelles en éveil et pour accom-
pagner les rondes et patrouilles.
Tout récemment, on a préconisé de nou-
veau l'emploi de ces auxiliaires, surtout aux
;ivant-])0stes, ou comme porteurs de dépê-
ches, ou connue pourvoyeurs de munitions
sur le champ de bataille.
L'expérience [n'ayant pas encore été faile
d'une manière suffisante, il n'est pas pos-
sO)le de se prononcer sur les avantages et les
inconvénients de ce genre de service.
CHIFFRE (V. Cryptographie).
Des cliiffres d'un modèle spécial sont em-
ployés pour marquer les effets de toute espèce
des militaires et les sabots des chevaux.
CHILIARCHIE. Cori»s de 1024 hommes
chez les Grecs ; la phalange macédonienne
com|)renait 16 chiliarchies.
CHILI ARQUE. Commandant d'une chi-
lùirchie grecque. Chez les Romains, c'était
le chef des soldats qui constituaient l'équi-
page d'une flotte.
CHIROBALISTE. Arme de trait en usage
dans la milice romaine et consistant en une
sorte d'arbalète.
CHIRURGICAL. Oui se rapporte à la
i'])irurgie.
CHIRURGIE. Partie de l'art de guérir
qui s'occupe des maladies externes exigeant,
pour leur traitement, le secours d'une opé-
ration ; telles i\nr les blessures de guerre, etc.
CHIRURGIEN. Celui qui exerce la chi-
rurgie. Ce titre a été donné pendant long-
tcmjjs aux médecins militaires, notamment
pendant les guerres de la Révolution et du
premier Empire.
CHLAMYDE. Manteau court dont se ser-
\ ait la milice grecque et qui se portait par-
dessus l'armure en temps de guerre. U ve-
nait se rattacher par une agrafe, soit devant
le cou. soit sur l'épaule.
CHOC. Combat coips à corps de deu\
troupes ennemies. Se dit surtout du momenl
où un corps de cavalerie qui charge rencon-
tre le corps qui lui est opposé.
CHOIX. Préférence donnée à une per-
sonne on à une chose sur une ou plusieurs
autres (V. Avancement).
— du point d'attaque. Dans l'attaque
régulière d'une place, on procède à un en-
semble d'opérations et de travaux méthodi-
ques (V. Attaque des places) seulement en
un certain point, qui présente le moins de
difficultés. Les études faites pendant la paix
et les premiers renseignements permettent
de déterminer approximativement le point
d'attaque, que l'on arrête définitivement à
la suite de reconnaissances faites pendant
l'investissement. Li- choix doit se porter sur
CHOLÉRA.
m
CIMETERRE.
les ouvrages dont il e^t le plus facile de
s'emparer en tenant compte de la valeur de
la fortification, de la coniiguration et de la
nature du terrain. 11 y a lieu de faire entrer
aussi en ligne de compte la proximité des
voies de communication.
CHOLERA. Maladie très grave, caracté-
risée par des évacuations abondantes, une
grande faiblesse et du refroidissement. Il est
sporadique ou épidémique.
Une instruction du 20 juillet 1883 pres-
crit, en cas d'épidémie de choléra, de dispo-
ser des annexes aux infirmeries régimen-
taires ou des locaux spéciaux pour recevoir
les malades.
CHOSE MILITAIRE. Tout ce qui se
rapporte à la science, à l'ait de la guerre.
CHOU. Plante potagère de la famille des
crucifères. Fait partie des légumes admis
pour Vordinnire des troupes.
CHOUMARA. Ancien officier supérieur
du génie qui a imaginé un système de four-
neau particulier pour la cuisson des ali-
ments des troupes. Ce système est cai'actérisé
par une meilleure utilisation de la chaleur,
et par l'augmentation de la surface de
chauffe des marmites, d'où il résulte une
économie notable de combustible, par rapport
aux systèmes précédemment employés. La
ration journalière de combustible est fixée a
24 kilogr. de charbon de terre ou 42 kilogr.
de bois pour le fourneau à double marmite,
d'une contenance de 75 litres et au-dessous,
et à 23 kilogr. de charbon de terre, ou
43 kilogr. de bois pour les fourneaux à
double mai-mite, d'une contenance de 73 à
100 litres.
CHRONOMÈTRE. Montre de précision,
qui indique les plus petites divisions du
temps avec la plus grande exactitude. Le
mécanisme, combiné en conséquence, reste à
peu près insensible aux effets de la tempéra-
ture et aux perturbations extérieures. Cet
instrument est surtout usité dans la marine.
CIBLE. Appareil servant de but, pour
exercer les soldats au tir des armes à feu.
La i.'ible dont il est fait usage en France
pour les tirs individuels d'instruction, est un
panneau carré de 2 mètres de côté, formé
d'un cadre en bois de peuplier, dont l'inté-
rieur est garni dune toile d'emballage ten-
due, à laquelle on donne de la rigidité au
moyen de vieux papiers collés sur ses deux
faces; la face antérieure est ensuite recou-
verte avec de grandes feuilles de papier
blanc. Le poijit à viser, déterminé par un
tir sur appui fait par l'officier de tir, est
marqué sur la cible à l'aide d'un carré ou
d'un cercle eu papier noir, dont le diamètre
ou le côté est égal au millième de la distance
de tii".
Pour le tir individuel à la distance de
600 mètres et le tir au revolver, on emploie
une ou plusieurs cibles rectangulaires de
1 mètre de large sur 2 mètres de haut, ainsi
que pour les tirs collectifs dans certains
cas. 11 existe aussi des cibles silhouettes :
1° d'homme debout, employées dans les tirs
individuels d'application, les tirs collectifs,
les tirs de combat et les tirs de perfectionne-
ment; 2" d'homme à genou, utilisées comme
les précédentes, excepté dans les tirs collec-
tifs; 3" d'homme couché, pour les tirs indi-
viduels d'application et, éventuellement, pour
les tirs de perfectionnement. La cible de
buste sert à l'exécution des deux derniers tirs
d'application, et, au besoin, des tirs de per-
fectionnement.
— pour tir réduit. Il existe dans chaque
corps, pour les exercices de tir réduit, un
certain nombre de cibles en fer de 0'",60 de
côté.
CICATRICE. Marque des plaies ou bles-
sures après leur guérison. Dans certains cas,
la cicatrice peut devenir une cause de ré-
forme.
CIDRE. Boisson fermentée faite avec le
jus de pommes. Le cidre peut être admis
comme boisson hygiénique, à défaut de vin,
dans la proportion de 1/2 litre de cidre pour
1/4 de litre de vin.
CIEL. L'expression à ciel ouvert signifie
à découvert. Le ciel d'une galerie de mine
est la partie supérieure de cette galerie ;
dans les mines militaires, ce ciel est quel-
quefois voûté, mais il est le plus souvent
formé de planches de ciel qui sont placées
jointivement sur les chapeaux des châssis.
Le ciel d'une coupole en est la partie supé-
rieure.
CILICE. Etoffe épaisse inventée en Cilicie
et fabriquée avec du crin ou du poil de cha-
meau. On en faisait des espèces de masques
ou de matelas pour préserver les machines
de guerre des assiégeants, ou pour protéger
les murailles assiégées. Ces matelas étaient
rembourrés avec des herbes marines, des
matières sjiongieuses, de la bourre, etc.
CIMAISE. Partie de la garde d'épée
modèle 1817, qui supporte la calotte.
CIMBALE. Plateaux en cuivre servant
d'accompagnement aux musiques militaues.
CIMENT. Variété de chaux liydiaulique
renfermant do 23 à 35 UjU d'argile. Les
ciments les plus renommés sont ceux de
Portland, de N assy, de Grenoble, de Pouilly.
de Boulogne, etc. Employé dans la compo-
sition du bt'ton.
CIMETERRE. Espèce de sabre fort lourd
CIMETIERE.
■148
CISELAGE.
à poignée en forme de manche, à lame
recourbée et assez courte, s'élargissant vers
la pointe, qui est trandiante des deux côtés.
CIMETIÈRE. Lieu où l'on enterre les
morts. Dans les pays civilisés, les cimetières
sont toujours entourés d'un mur plus ou
moins élevé, de sorte qu'ils ont servi bien
souvent de réduits fortifiés, après avoir été
crénelés ou organisés définitivement. Dans
un camp, le cimetière doit être éloigné autant
que possible, pour n'avoir pas à souffrir des
émanntions délétères.
CIMIER. Ornement en métal qui sur-
monte le casque, et dont on faisait, au
moyen âge, un insigne de noblesse, que les
chevaliers seuls avaient le droit de porter.
CINQUAIN. Ordre de bataille dans lequel
l'armée était divisée en cinq masses, s'appe-
lant alors bataillons, avec lesquels on formait
trois lignes. Employé aux XVI® et XVII" siè-
cles.
CINQUANTAINE. Compagnie d'arbalé-
triers, d'infanterie, même de bounjeois,
composée de SU hommes et commandée par
un cinquanlenier .
CINQUANTENIER. Officier subalterne
qui connnandait une cinquantaine.
CINQUENELLE. Cordage ou câble mé-
tallique qu'on tend au travers d'une rivièi'e
pour y amarrer les supports flottants d'un
pont. La cinquenelle est amarrée sur l'une
des rives à un pieu, à un arbre, etc., et est
attachée, sur l'autre rive, au treuil d'un
cabestan ou d'un vindas.
CINTRER. Se dit d'une ligne qui, dan-
une marche, s'infléchit au centre.
CIPÂHIS. Soldat hindou, au service du
gouvernement français. 11 en existait une
compagnie affectée à la protection de jios
établissements de l'Inde ; elle vient d'être
supprimée par la loi de finances fixant le
budget de 1891.
CIPAYE. Soldat hindou, au service du
gouvernem(Mit anglais.
CIRAGE Ingrédient employé pour noircir
la chaussure et les harnais. Le cirage pour
la chaussure est acheté au compte des ordi-
naires: c'est généralement un mélange de
noir d'ivoire, d'eau, de vinaigre, de mélasse,
de gomme, d'huile, d'acide sullurique et
d'acide cbloriiydrique. Le cirage pour les
harnais est acheté au compte de la masse de
harnachement et ferrage : il se compose gé-
néralement de noir d'ivoire, de l'b'e, d'huile
et d'essence de térébentiiine.
CIRCONFÉRENCE. Ligne courbe fermée
dont tous les points sont à égale distance
d'un point intérieur nommé centre. La lon-
gueur de la circonférence est approximative-
ment égale à celle de son diamètre multipliée
par 3,1416, c'est ce qu'on exprime pai la
formule 2 t: R.
CIRCONSCRIPTION. Limite qui borne
l'étendue d'un corps. Division administra-
tive, militaire, judiciaire, etc.
CIRCONSTANCE. Particularité qui ac-
compagne un fait. En terme de droit, les
circonstances sont dites ayyravantes loi's-
qu'elles rendent le crime ou le délit plus
grave au point de vue moial ; elles sont dites
atténuantes dans le cas contraire. Les cir-
constances de guerre sont les événements
particuliers qui surgissent plus ou moins
inopinément; on conçoit qu'elles jouent un
grand rôle à la guerre, et qu'il faut en tenir
compte dans la conduite des opérations.
CIRCONVALLATION (Ligne de). Ligne
de tianchèes destinées à protéger le corps de
siège contre les armées de secours, et distantes
de' 3,000 à 3,600 mètres de la place.
(V. Attaque des places). Les lignes de ce
genre sont en général abandonnées aujour-
d'hui; la cavalei'ie et des colonnes légères
sont chargées de couvrir les troupes. Cepen-
dant, pour protéger celles-ci contre les ten-
tatives d'une armée de secours, on organise
(juelquefois en arrière certaines positions
importantes, sur lesquelles on prépare des
ouvraijes et des batteries pouvant être facile-
ment arnu^s et défendus au moment du
besoin.
CIRCULAIRE, (jui a la forme d'un
ceicle. Lettre écrite dans les mêmes termes
et adressée à différentes personnes pour le
même sujet. Telles sont les circulaires minis-
térielles, etc.
— de tir. Cercle gradué eu cuivre, ser-
vant, dans les coupoles, pour le pointage en
direction.
CIRCULATION. Les senlinellas doivent
maintenir la circulation, c'est-à-dire empê-
cher de statioinier au point d'entraver le
mou\ement des gens et des voitures.
CIRE. Substance jaunâtre, produite pai'
les abeilles. Ce mot s'applique également à
diverses substances analogues, d'origine soil
animale, soit végétale. On l'emploie pour
astiquer les fonr)ii)iienls.
CIRQUE. Encenile circulaire couverte
destinée au spectacle donné par des écuyers.
En topographie, on donne le nom de cirque
à tout espace plus ou moins circulaire, doni
la circont'érencc est formée par des hauteurs
ou des rochers.
CISEAU. Instrument tranchant par un
boni. Au pluriel : instrument formé de deux
lames tianchantes. Chaque soldat est pourvu
d'une paire de ciseaux dans sa trousse.
CISELAGE. Opération qui consiste à ci-
seler au burin certaines parties d'une bouche
cistAe.
] i!)
CLASSE.
à feu, telles que les anses et certains évide-
luents, puis à les égaliser à l'aide d'un
marteau à panne bombée.
CISTRE. Instrument de musique à cordes,
ressemblant à un luth, employé chez les
anciens.
CITADELLE. Petite forteresse située à côté
dune ville et attenant à l'enceinte de celle-ci
lorsqu'elle est fortifiée. Son but principal était
non-seulement de servir de refuge à la gar-
nison en cas d'émeute, mais aussi de soutenir
un nouveau siège après la chute de la ville,
puis prolonger la résistance ou de ménager
lies conditions de capitulation plus favorables.
Ine citadelle devait être située de telle ma-
nière que l'ennemi n'eût pas de raison d'en
faire le point d'attaque; elle devait com-
mander le corps de place et être séparée de
la \nlle par un espace dérouvert (esplanade)
hien battu par la citadelle: enfin, elle
devait être assez vaste, assez bien fortifiée,
approvisionnée, organisée pour faire une
bonne résistame. Dans les grandes places
actuelles, la citadelle sera généralement l'un
des forts, mieux organisé et plus puissant
ou mieux situé que les autres.
CITATION. Acte par lequel on appelle
quelqu'un devant les juges. Passage emprunté
a un auteur. Des militaires peuvent obtenir
des citations à l'ordre de l'armée (V. Action
iVéclat), qui sont inscrites sur leurs états de
service.
CITERNE. Réservoir fait pour recueillir
et conserver les eaux de pluie. Dans les
forts où il n'existe ni souives, ni puits, on
établit des citernes d'une capacité suffisante
pour appro\isionner d'eau la garnison pen-
dant six mois an moins. Les citernes sont
placées dans les sous-sols, voûtées et munies
de quelques évents, ne laissant cependant
pas entrer trop de lumière. Les citernes
destinées à recueillir l'eau des pluies, se
divisent en deux chambres de grandeur iné-
gale : le citerneau, où les eaux se réunissent
et déposent les matières qui les troublent,
et la citerne proprement dite, où elles se
conservent.
CITOYEN. Titre sous lequel les mili-
taires sont compris, sauf les modifications
indispensables, dans les dispositions de
l'état civil qui régissent tous les habitants
d'un pays.
CIVIÈRE. Espèce de brancard dont on
fait usage pour le transport des fardeaux à
bras. Tous les corps doivent avoir un certain
nombre de civières pour enlever le fumier
des écuries.
CIVIL. Qui concerne tous les citoyens.
Désignation, dans l'armée, des personnes
non militaires.
CIVIQUE. (V. Couronne).
CLAIE. Surface plane, confectionnée au
moyen de gaulettes entrelacées sur des pi-
quets ; elle affecte les dimensions de la
surface à revêtir quand le l'iayonnage est
fait sur place, et ordinairement celles d'un
rectangle de 2 mètres de long sur 0™,80 à
i^jâO de haut, si la claie est confectionnée
à l'avance. Pour cela, on place le long d'un
cordeau tendu, 6 piquets à 0"",40 l'un de
l'autre et on les enfonce de O^.iS. Le
dayonnage étant monté à la hauteur voulue,
on l'arrête au moyen de harts. Les claies
servent, soit au revêtement des talus, soit
pour franchir des petits fossés ou certaines
défenses accessoires.
CLAIMOR ou CLAYMORE. Grande et
large épée dont font usage les Ecossais. Elle
se distingue surtout par sa poignée, fabri-
quée de manière à couvrir complètement la
main.
CLAIRON. Instrument de vmsique en
cuivre à son clair et perçant, en usage dans
l'armée. Le clairon nouveau modèle a la
forme d'un cor de chasse ; son pavillon est
dirigé en arrière par rapport à celui qui en
joue. On donne également le nom de clairon
au soldat qui joue de cet instrument . Il en
existe un par compagnie, ainsi qu'un élève
clairon.
11 était employé déjà par les Romains,
sous le nom de lituus, et au moyen âge,
sous celui de buccine.
CLAMEAU. Morceau de fer d'environ
0™,22 de long, portant à chaque extrémité
une fort(> pointe perpendiculaire à l'une des
faces. Le clameau est à une face, lorsque les
deux pointes sont parallèles; il est à deux
faces, lorsque les deux pointes ont des direc-
tions à peu près perpendiculaires.
CLAMEUR. Cris séditieux, punis par le
Code de justice militaire lorsqu'ils ont été
proférés par des militaires.
CLAMPIN. Soldat retardataire, trahiard.
écloppè.
CLAN. Sorte de tribu en Ecosse et en
Irlande ; a joué un grand rôle comme mi-
l'ce.
CLAQUE. Grand chapeau à deux cornes,
à l'usage des officiers sous Napoléon I".
CLAQUETTE. Espèce d'instrument de
musifiup, servant à imiter le claquement du
fouet.
CLARINETTE. Inf;trument à vent, à bec
et à mèche. Il en existe un certain nombre
dans les musiques régimentaires de l'armée
française. On donne également le nom de
clarinette an musicien qui joue de cet instru-
ment.
CLASSE. Ordre suivant lequel sont ran-
CLASSEMENT.
gées diverses personnes ou diverses choses.
Ensemble des jeunes gens appelés, chaque
année, à concourir au tirage au sort ; elle
elle est appelée classe de recrutement.
On distingue encore la classe de mobili-
sation, qui est celle avec laquelle les hommes
doivent marcher en cas de réunion, revue
ou appel sous les drapeaux. Cette dernière
n'est pas la même que la classe de recrute-
ment ; par exenrple, pour les engagés volon-
taires, qui ont le point de départ de leur
service avancé, ainsi que pour les déserteurs,
les insoumis, les condamnés, qui ont le point
de départ de leur service retardé, c'est la
classe de mobilisation qui est inscrite sur la
couverture du livret individuel des hommes.
Les capitaines et les lieutenants, ainsi que
les soldats, sont, au début, de 2" classe, puis
sont élevés à la l''" classe dans des conditions
déterminées.
CLASSEMENT. Action de classer, de
mettre dans un certain ordre. Tel est, par
exemple, le classement des officiers dans un
corps de troupe, le classement des candidats,
des chevaux, des effets de toute espèce, etc.
CLAUDICATION. Action de boiter. La
claudication permanente, même légère, est
un cas d'exemption ou de réforme.
CLAVETTE. Petite cheville plate passant
en travers d'un tenon pour servir à fixer un
objet sur un autre ; par exemple : la plaque
du collier des tambours sui' le collier.
CLAVICULE. Os qui sert d'arc-boutanl
à l'épaule.
CLAYONNAGE. Espèce de tressage fait,
autour de piquets plantés en terre, au moyen
de clayons ou menus branchages que l'on
entrelace les uns avec les autres et autour
des piquets. On s'en sert pour faire des claies
et des gabions.
CLÉ ou CLEF, instrument en fonte mal-
léable ou en acier, qui sert à ouvrir ou à
fermer une porte (V. Caser nier, Portier-con-
signe, Caisse du Conseil).
— tactique. Points dominants qui
jouissent d'une influence décisive sur le ré-
sultat du combat ; telle était la hauteur de
Pratzen à la bataille d'Austerlitz, celle de
Ghlum à la bataille de Sadowa.
— d'arbalète. Clef en saillie au-dessous
de Varbrier et remplissant le rôle de la dé-
tente pour les fusils.
CLERC. Toute personne entrée dans l'état
ecclésiastique. Se cUt par opposition à laïque.
Compter de clerc à mailre, ne rendre compte
que de la recette et de la dépense, sans être
tenu d'aucune responsabilité particulière. Ce
régime est appliqué actuellement aux répa-
rations à l'armement.
CLIBANNAIRE. Milice grecque de Da-
1.30 CLOTURE.
rius. Ce soldat était vêtu d'une tunique en
cotte de mailles et armé d'un arc tirant des
CLIDE. Engin du moyen âge servant à
lancer des pierres sur les assiégeants. C'était
une calapulte à bascule, ressemblant beau-
coup au bacule.
CLIENT. Personne qui confie ses intéiêts
ù un homme d'affaires ; qui confie à un mé-
decin le soin de sa santé. S'emploie encore
abusivement comme synonyme de chaland.
Nom donné dans la milice féodale à des
guerriers d'un certain rang, attachés au ser-
vice d'un maître très puissant, qui leur don-
nait le titre de seigneur.
CLIENTÈLE. Tous les chents d'un
homme d'affaire, d'un médecin, d'un com-
merçant.
Il est interdit aux maîtres ouvriers des
corps de travailler pour la clientèle bour-
geoise autre que la famille directe des mili-
taires (femmes et enfants).
CLIQUETIS. Bruit que font des armes
qui s'entrechoquent.
CLISE. Mouvement qui, dans la milice
grecque, représentait le mouvement indivi-
duel par le flanc, ou un changement de front
individuel sur un quart de cercle.
CLOCHE. Instrument d'airain produisant
des sons retentissants à l'aide d'un battant
suspendu dans l'intérieur.
Jusqu'à l'emploi du canon, les cloches ser-
vaient de signaux d'alarme, d'ouverture ou
de fermeture des portes, des alertes, etc.
CLOCHER. Bâtiment élevé au-dessus
d'une église, dans lequel sont suspendues les
cloches.
Les clochers servent d' observatoires) pour
suivre les mouvements de l'ennemi, mais ils
ont l'inconvénient de servir de points de re-
père pour le tir de l'artillerie, de soite qu'il
est recommandé d'éviter de grouper des
troupes dans les abords immédiats d'une
église.
CLOISON. Intervalle plein qui sépare
deux rayures voisines dans une bouche à feu.
On a reconnu que la largeur minima de la
cloison devait être de 2™™, 5, afin de ne pas
être rasée par le projectile.
Parties du barillet qui séparent les cartou-
ches. Il existe aussi des cloisons dans les car-
touchières ou gibernes.
CLORE. Fermer, pris dans un sens très
vaste. Ainsi; on dit : cette ville est close de
murailles, ce passage est fermé.
CLOS. Espace de terre cultivé et fermé
de murailles.
CLOTURE. ' Enceinte de murailles, de
haies, de palissades, etc. Les clôtures sont
CLOtl.
151
COFFRE A MUNITION?
utilisées dans l'organisation défensive des
localités.
Fin des opérations de l'exercice financier,
du conseil de révision, etc.
GLOD. Petite tige de métal avec tète et
pointe. Les acceptions militaires de ce mot
sont :
— à glace, qui, pour permettre aux che-
\aHX de mardier sur la glace, ont une tète
se terminant en pointe pour empêcher les
chevaux de glisser en pénétrant dans la glace.
On en a proposé de différents modèles dont
le plus pratique est celui dont la tige se visse
dans le fer.
— de rue. Clou, morceau de verre, etc.,
qui s'enfonce dans le pied du cheval en
marchant et qui peut occasionner un abcès,
ou tout au moins un peu de repos.
— de fer à cheval. Clou fabriqué à la
main et qui sert à maintenir le fer au pied
du cheval.
— de souliers. Clous à tête large et
à courte tige servant à garnir la semelle
des chaussures de la troupe. Ces clous sont
de l'espèce dite à vis, c'est-à-dire que la tige
porte des semblants de filets de vis qui em-
pêchent le clou de sortir de la semelle une
fois placé.
CLOUER. Fixer ou placer des clous :
maintenir un objet avec des clous.
CLYPE ou CLYPEUS. Grand bouclier
rond et convexe, de i-uivre ou de fer, servant
à armer les soldats romains de la classe des
princes et des triaires. D'abord très lourd, ce
bouclier s'allégea par la suite et on lui donna
toute espèce de formes.
CO ACCUSE. Celui qui est accusé avec un
ou plusieurs autres.
COALISÉS. Troupes de diverses puis-
sances associées dans un intérêt commun.
COALITION. Association réglée par traité
de diverses puissances en vue d'obtenir un
même but. La plus célèbre est celle de 1792,
qui eut un insuccès complet. Aussi, bien que
les armées réunies en 1814 pour abattre
Napoléon I*"" aient réellement formé une con-
lition, on préféra leur donner le nom d'ar-
Diées (lihées, ou simplement û'alliés.
COALTAR. Espèce de vernis-résine em-
ployé pour préserver de l'humidité les outils
en fer en magasin.
COCARDE. Insigne aux couleurs natio-
nales que les troupes portent à la coiffure.
La cocarde est, ordinairement, une petite
plaque roule de métal. Elle a remplacé la
toufle, ordinairement de plumes de coq (co-
quarde) aux couleurs du prince, que les sol-
dats français avaient à leurs chapeaux. Ce[
ornement ne devint général que vers 1700;
elle fut blanche ou verte d'abord, puis en-
tièrement blanche jusqu'en 1791, où l'on
adopta la cocarJe tricolore qui fut remplacée
par la cocarde blanche par la Restauration,
pour redevenir détinitivement tricolore en
1830.
COCHE. Entaille faite à un corps solide.
Ex.: la coche d'une arbalète, c'est-à-dire
l'entaille qui est sur le fût et qui sert pour
arrêter la corde quand ou bande l'arbalète.
A le sens d'encoche.
COCHER. Disposer une (lèche dans l'en-
taille ou ciiche d'un arc.
COCHON. Porc. La viande de porc est
utilisée dans l'armée pour des salaisons. On
n'admet que des animaux dont le poids
est compris entre 50 kilogr. au moins et
130 kilogr. au plus. Les truies ayant porté,
les verrats et les cochons ladres sont refusés.
Ce mot s'emploie au figuré pour désigner
un homme sale, malpropre, ayant des habi-
tudes ou des goûts vils et crapuleux.
CODE. Corps de lois renfermant un sys-
tème complet de législation sur une matière
déterminée. Les Codes français datent du
premier empire ; ils comprennent le Code
civil, le Code de procédure criminelle, le
Code de commerce, le Code d'instruction cri'
minelle, le Code pénal et le Code forestier.
Ils sont généralement réunis en un seul vo-
lume, avec les lois usuelles que nul Français
n'est censé ignorer.
11 existe un Code spécial de justice mi-
litaire.
COFFIN. Accessoire de fourniment en
usage sous Henri III. C'était un cylindre
contenant une charge de poudre à mousquet,
non compris Yamorce. A été remplacé par la
poire à poudre et la gibecière dans l'infan-
terie française.
COFFRAGE. Planches dont on garnit les
parois des puits et des galeries de mine non
permanents, pour s'opposer à l'éboulement
des terres. Ces planches sont maintenues, de
distance en distance, par des cliàssis pour
les galeries et des cadres pour les puits.
COFFRE à munitions. Coffres portés
sur les avant-trains d'atîùt et de caisson et
sur les arrière-trains de caisson et destinés à
contenir les munitions nécessaires aux batte-
lies de campagne et aux munitions de cara-
bine et de revolver de la cavalerie indépen-
dante attachée aux batteries de 80. Ces
coffres sont fixés à demeur(^ sur les trains des
voitures et, dans chacun d eux, les obus sont
disposés dans des porte-obus mobiles, conte-
nant chacun 5 projectiles, et les gargousses
dans des porte-charges en cuivre, contenant
chacun o charges dans des tubes fixés. Ces
coffres contiennent, en outre, des éloupitles,
des armements et divers objets qui trouvent
COFFRE-FORT.
V-\i
place dans des tiroirs occupant des parties
libres. Il y a également des coffres pour les
munitions d"infanterie et de cavalerie.
— à avoine. Il existe, dans chaque
unité de cavalerie, un coffre fermant à clef
contenant la provision d'avoine. La clef de
ce coffre est entre les mains de l'adjudant de
semaine.
— de fortification. Ouvrajre blindé
dont on se scivait anciennement en travers
d'un fossé d'un ])astion pour en défendre le
passage : il n'était en saillie que d'un mètre
sur le fossé et a été remplacé par la rapon-
nière.
Les Allemands appellent encore colfre
notre caponnière double servant au flanque-
ment des fossés et donnant des feux des deux
côtés; notre caponnière simple est un demi-
rofjre.
— de mine. Nom donné autrefois à la
chambre ou fourneau de mine.
— flanquant. Dans les ouvrages impor-
tants de lortifii-ation passagère, on emploie
des coffres flanquants ou espèces de blockliaus
qu'on ]ilace dans les fossés pour les flanquer
et supprimer l'angle mort. Ces coffres, qui ne
peuvent avoir que des dimensions restreintes,
sont le plus souvent remplacés, en pareil cas,
par des caponnières.
COFFRE-FORT (V. Caisse).
COFFRET de flèche. L'affùl du canon
de gO'""'^ contient un coffret de flèche formé
latéralement par les flasques et limité par
deux entretoises. Il est aménagé intérieure-
ment de manière à renfermer, dans les meil-
leures conditions, divers outils ou pièces de
lechange de la bouche à feu.
— de giberne ou de cartouchière.
Petit coffre en cuir qui lenfernic un certain
nombre de cartouches.
COHORTE. Corps d'infanterie lomaine,
se composant de la dixième partie d'une
légion et comptant, en principe, 420 hommes.
La cohorte disparut après l'établissement de
l'empire d'Orient.
Au début de l'institution, Napoléon I'^^
organisa la Légion d'honneur t'u cohortes.
Vers la fin de .son règne, il forma des cohortes
de gardes nationaux, qui combattirent bra-
vement pendant la campagne de Fiance en
1814.
COIFFE. Effet de toile blanche qui est
placé sur le kepi et auquel vient s'adapter
le couvre-nuque. Toutes nos troupes d'Algé-
rie, de Tunisie sont pourvues de cet etlet.
Chaque effet de coiffure est doublé d'une
coiffe en basane v'ernie.
COIFFER. Couvrir la tète.
COIFFURE. La coiffure de l'infanterie,
de l'artillerie de forteresse et du génie se
COL.
compose d'un képi avec carcasse rigide pour
la grande teiuie et sans carcasse pour la
petite tenue : toutefois, un certain nom-
bre de ces troupes portent encore le schako,
pour utiliser le stock existant. La coiffure
de l'artillerie montée et à cheval, de la
cavalerie légère et du train des équipages,
est le schako pour la tenue de guerre ou de
parade, le képi pour la petite tenue et les
manœuvres. La coiffure de la cavalerie de
ligne et de la cavalerie de réserve, est le
casque en cuivre pour la tenue de guerre ou
de parade, et le képi pour la petite tenue.
Tous les hommes montés sont, en outre,
pourvus d'une calotte d'écurie.
COIN. Morceau de bois ou de fer ayant
la forme d'un prisme quadrangulaire. S'em-
ploie dans les travaux de uiine, pour faire
appuyer ou écarter suffisamment les planches
de ciel ou de coffrage.
Appareil de fermeture de certaines bouches
à feu se chargeant par la culasse. Cette fer-
meture, adoptée en Allemagne, est effectuée
par un coin simple ou double glissant sous
une ouverture pratiquée à l'arrière du
canon, perpendiculairement à l'axe de lu
bouche à feu.
— d'arrêt. Pièce du chien, qui seit à
arrêter ce dernier dans la position de l'armé
en prenant appui, par son arête antérieure,
sur le cran de l'armé du cylindre. Elle est
située sous le renfort du chien et s'engage
dans l'entaille correspondante du cylindre,
lorsque le mécanisme est à l'abattu. L'une
de ses faces est taillée en rampe hélicoïdale
à la demande de celle de l'entaille du
cylindre. C'est le frottement de ces deux
surfaces l'une contre l'autre, qui produit
Varmé automatique.
— de mire. Employé pour le poin-
tage en hauteur des mortiers lisses ; il est
engagé entre la face supérieure de la plaque
mobile et la volée du mortier.
— tactique. Disposition donnée autre-
fois à une colonne d'infanterie grecque ; elle
se terminait en pointe par le front et s'élar-
gissait à la base, en dessinant uue espèce
de trapèze sur le teirain. Le dispositif, ap-
pelé aussi ordre rostral, triangles ou têtes de
porc, avait pour but de rompre en un point
la ligne ennemie en y faisant converger une
grande quantité de traits.
COL. La partie d'un effet qui entoure le
cou ; espèce de cravate en satin qui s'agrafe
derrière le cou. Le col est réglementaire dans
la cavalerie.
En géographie, un col désigne un passage
étroit entre deux montagnes. Le passage, la
défense et l'attaque d'un col sont des opéra-
tions de guerre très délicates (V. Défilés).
COLBACK.
i5:î
COLONIE.
COLBACK. Sorte de bonncl ù innl en
forme de cône tronqué, renversé ; la partie
supérieure se termine par une espèce de
poche conique en étotî'e venant tomber sur
le côté avec un jjland au bout.
COLICHEMARDE ou COLISMARDE.
Arme d'estoc, principalement consacrée à
['escrime. C'est une épée longue et mince,
dont la lame s'élargit brusquement en se
rapprochant de la garde et l'orme un talon
peu épais mais large, atin d'augmenter l'op-
position des parades.
COLIS. Caisse, ballot d'effets ou de ma-
tériel, considéré comme formant un objet
unique, au point de vue de l'expédition.
COLLE. Préparation gluante qui sert à
joindre d'une manière fi\e des objets. Au
figuré : bourde, menterie.
COLLECTIF. Qui renferme, qui embras^^
plusieurs personnes ou plusieurs choses.
COLLECTION d'effets. Les effets de
toute nature en la possession des troupes
doivent être répartis en trois collections, dont
la composition est déterminée p.ir le com-
mandant de corps d'armée. En principe, les
collections doivent contenir :
Collection n" i. Les effets d'habille-
ment (et képis des troupes à pied), de guerre
et de parade, une réserve d'effets d'équipe-
ment et de campement, etc., égale au 1/7
de l'effectif de paix, et les chaussures n" 1,
lorsqu'elles doivent être déposées en ma-
gasin.
Collection n" 2. Tous les effets formant
la tenue extérieure et dont, en principe, les
soldats doivent toujours être pourvus.
Collection n'' 3. Tous ks effets inqno-
pres au service de guerre et à la tenue d'ex-
térieur; utilisés dans les coivées, exercices
<^t pour rhabillemenl des léservistes et des
tei'ritoriaux.
— d'effets de pansage. Cette collec-
tion comprend : une brosse a cheval, un tor-
chon, une serviette, une éponge, une étrille,
une pane de ci.seaux, une corde à fourrage,
un sac ;i avoine, un fouet et nue musette
enfermant le tout.
COLLÈGE. Synonyme d'école militaire.
COLLET. Partie d'un vêtement qui est
autour du coa. Paitie supérieure de l'étui de
cartouche et dans lequel la balle est engagée.
COLLIER. (Chaîne d'or que portent les
chevaliers de certains ordres, et à laquelle
est suspendu le signe de l'ordre ; tel est le
collier de l'ordre du Saint-Esprit, celui de
la Toison d'or, etc.
Partie du harnais des chevaux de trait,
à laquelle les traits sont attachés. Dans
l'armée française, le collier est remplacé par
la bricole, pour les chi-vaux de trait.
La caisse du tambour est portée par un
collier.
COLLIMATEUR (niveau). Il se com-
pose essentiellement d'un pendule oscillant
autour d'une double suspension; la ligne de
visée liorizontale est donnée par un collima-
teur lié invariablement au pendule. C'est un
petit tube en laiton, fermé à l'une de ses
extrémités par une lentille convergente et. à
l'autre, par un verre dépoli: un fil de cocon
de soie teint en noir est fixé sur un dia-
pbiagme un peu en deçà du foyer principal
de la lentille. Le plan passant par ce tll et le
centre optique de la lunette doit être hori-
zontal par construction, quand le pendule
est librement suspendu et en repos.
COLOMBIER militaire. Local destiné
à l'élevage et à l'éducation des pigeons
militaires. 11 suffit que ce local remplisse
les conditions hygiéniques voulues pour
éviter les épidémies auxquelles ces oiseaux
sont facilement sujets, que le séjour en soit
absolument i)rotégé contre les rongeurs, et
que l'installation intérieure .soit organisée
de manière à plaire assez aux jugeons pour
qu'ils tiennent à y rentrer.
COLONEL. Ofjicier supérieur comman-
dant un régiment ou exerçant des attribu-
tions et un commandement de ce grade dans
les différentes armes. Ce fut sous Louis XII
que ce titre parut pour la première fois pour
désigner les chefs des bandes d'infanterie ;
les régiments de .-avalerie étaient commandés
par des mestres de camp. Ce dernier titre et
celui de colonel furent donnés ensuite simul-
tanément et successivement aux comman-
dants de régiment. Ceux-ci prirent le titre
de chefs de demi-brigade du 21 février 1793
au l""' vendémiaire an xii ; mais, h partir de
cette dernière date, la dénonw'nation de co-
lonel a prévalu. Les attributions générales
et les pouvoirs du colonel sont réglés par le
décret du 28 décembre 1883, portant règle-
ment sur le service intérieur des troupes.
— général. Un des grands offices de la
couronne. La charge de colonel général de
l'infanterie, créée par François 1", et qui était
la plus considérable de l'armée, disparut
sous la Révolution pour reparaître pendant
la Restauration et disparaître définitivement
en 1830. Celle de colonel général de la cava-
lerie date de Louis XII et fut supprimée en
179).
COLONELLE. Se disait de la l""" com-
l)agnie d'un régiment.
COLONIE. Population qui s'est formée
dans un pays étranger. Possession d'une na-
tion européenne dans une autre partie du
monde.
COLONNE.
loi
COMBATTANT.
Les colonies françaises, y compris les pays
de protectorat, sont les suivantes :
En Afrique : l'Algérie, la Tunisie, le Sé-
négal, le Soudan français, le Gabon-Congo,
la Guinée, Oboek et les îles de Madagascar,
de Sainte-Marie, de Nossi-Bé, des Comores,
de Mayotte et de la Réunion;
En Asie: les établissements français de
l'Inde (Pondidiéry, Chandeinagor, Yanaon.
Karikal et Mahé), la Gochinchine, le Cam-
bodge, l'Annam et le Toiikin ;
En Amérique : la Guyane française et les
îles de la Martinique, la Guadeloupe et dé-
pendances, Saint-Pierre et iliquelon :
En Ocêanie : la Nouvelle-Calédonie, les
îles sous le Yent, les Nouvelles-Hébrides,
Tabiti , Vallis. Futuna, Kerguelen.
COLONNE. Disposition de troupes occu-
pant en profondeur une étendue beaucoup
plus considérable qu'en largeur. Les divers
genres de colonnes employés dans l'armée
française, pour l'infanterie, sont :
Colonne de compagnie, dans laquelle
les 4 sections viennent se placer à 6 pas
l'une derrière l'autre sur une compagnie des
ailes (babituellement,en arrière de la l""" sec-
tion).
Colonne à distance entière, dans la-
quelle les sections sont disposées l'une der-
rière l'autre à distance de section.
Colonne de route : la compagnie marcbe
babituellenient par le flanc sur 4 rangs, les
deux rangs doublés occupant toujours le côté
droit de la route ; si l'on ne peut prendre
cette formation, chacun de s deux rangs dou-
blés maiche sur un des côtés de la route. La
moitié de la chaussée, ou le milieu de
celle-ci, doit rester absolument libre.
Colonne contre la cavalerie, qui se
forme avec la colonne de compagnie, les sec-
tions intermédiaires fermant l'intervalle
entre les sections extrêmes, dont celle de
queue serre au préalable sur la précédente
et fait demi-tour. Les soldats mettent d'eux-
mêmes la baïonnette au canon.
Colonne de biataillon, dans laquelle les
compagnies, en colonne de compagnie, sont
placées l'une derrière l'autre ayant entre
elles une distance égale à un fi'ont de section
plus 6 pas.
Colonne double, formée de deux co-
lonnes séparées par un intervalle de 6 pas,
de 24 pas ou même davantage ; chacune
d'elles se compose de deux colonnes de coni'
■pagnies placées l'une derrière l'autre à la
distance indiquée.
Colonne de bataillon en masse, dans
laquelle les compagnies, en ligne déployée,
sont placées l'une derrière Tautre à une dis-
tance de 6 pas.
Colonne de régiment, où les batail-
lons, formés eu colonne de bataillon, sont
placés l'un derrière l'autre à distance de
front de section plus 12 pas.
Colonne de bataillons en masse, avec
les bataillons en niasse placés l'un derrière
l'autre à distance de front de compagnie
plus 12 pas.
Colonne d'attaque, formée pour l'at-
taque des positions ou l'assaut des retran-
chements et des ouviages (V. Attaque des
places). Actuellement, dans le combat, l'at-
taque est conduite par la fraction de la
troupe qui l'a engagée, soutenue et renforcée
successivement par les échelons en arriére.
Il y a également, dans les situations, con-
trôles, feuilles de journées, états, etc., à éta-
blir pour l'administration ou le commande-
ment, diverses ro/oxHfS dont l'en-tête indique
l'objet et dont l'ensemble résume les effec-
tifs, droits à la solde, etc.
COLOUGLIS. Race d'indigènes de l'Al-
gérie résultant du croisement des anciens
soldats turcs de la régence d'Alger et des
femmes indigènes.
COMBAT. Diminutif de bataille, action
partielle, précédant quelquefois une bataille.
Un combat peut être engagé par une troupe
quelconque, d'arant-garde, de reconnais-
sance, d'exploration, etc., et les résultats
sont en lapport avec le nombre des forces
qui ont pris part à l'action, avec l'impor-
tance de la position enlevée ou défendue, etc.
Des instructions précises doivent régler la
part d'initiative que peut prendre tout chef
de troupe exposé à se trouver en présence de
l'enueini, afin que le fait d'un engagement
partiel n'entraîne pas la mise en action des
diverses forces présentes dans des conditions
défavorables ou d'une manière imprévue.
Le duel de deux individus ou de deux
parties s'appelle aussi combat.
— à la barrière. Jeux militaires du
moyen âge entre chevaliers qui combattaient
à pied.
— judiciaire. Coutume importée dans
la Gaule vers la lin du X' siècle et abolie par
saint Louis en 1261. Il s'appelait nus&iduel
judiciaire ou jugement de Dieu et consistait
dans les épreuves de l'eau froide, de l'eau
bouillante et du fer chaud.
COMBATTANT. Soldat qui prend part
à un combat ; homme armé pour la guerre.
On donne le nom générique de combattants
aux soldats des armes combattantes (infan-
terie, cavalerie, artillerie, génie, train des
équipages), à l'exclusion des employés et
troupes des services administratifs, médi-
caux, vétérinaires, etc.
COMBATTRE
V.
COMMANDANT.
COMBATTRE. Livrer combat; prendre
part à un combat. Lutter.
COMBE. Vallée entre deux montagnes,
COMBINER. Assembler plusieurs choses
en les disposant deux à deux. Dispositions
que l'on prend ; calculs que l'on fait pour
■ irriver à un certain résultat. Armée com-
binée : armée composée de troupes apparte-
nant à deux ou plusieurs puissances alliées ;
flotte combinée : flotte composée de navires
appartenant à deux ou plusieurs puissances
alliées.
COMBLE AU. Fort cordage employé par
les artilleurs pour soulever les canons et* au
hesoin, atteler les pièces et autres véhi-
cules.
COMBLEMENT ; COMBLER. Remplir
un fossé, une dépression, etc. Se dit surtout
lie l'opération de combler les tranchées de
l'assiégeant dans les sorties faites par l'as-
-léw.
COMBUSTIBLE. Les combustibles admis
par l'administration de l'armée sont, pour
le ckauffafie : le bois, le charbon de terre et,
exceptionnellement, le charbon de bois ; pour
V éclairage : le (ja:, -l'huile, les mèches, les
chandelles et les bougies (V. Chauffage et
l'éclairage).
COMESTIBLE. Ce qui convient à la
nourriture di; l'homme.
COMITE. Officier préposé à la chiourme
d'une galère.
COMITÉ. Réunion de généraux, d'offi-
ciers supérieurs et de hauts fonctionnaires
militaires, commis par le Ministre de la
guerre, pour l'examen de certaines questions
qu'il leur .soumet. Ces comités siègent au
Ministère de la guerre ; leur rôle est pure-
ment consultatif; ils portent le nom de co-
mités techniques. Les comités techniques
sont ceux de ['état-major de l'infanterie, de la
cavalerie, de l'artillerie, du génie, de l'iii-
tendance et du service de santé. Ils sont
composés de 9 membres et présidés chacun
par l'officier général ou assimilé le plus élevé
en grade.
11 a été créé, |)our la gendarmerie, un
comité distinct composé de 6 membres, dont
4 de l'arme.
Il existe, dans chaque dépôt de remonte,
un comité d'achat, composé du président
de l'établissement et de deux officiers, pour
procéder à l'achat des chevaux dont le
nombre a étc- prescrit par le Ministre.
COMMANDANT. Militaire qui com-
mande une troupe, ou un détachement.
S'emploie particulièrement pour désigner les
chefs de bataillon ou d'escadron.
— d'armes. Officier le plus élevé en
'.'rade dans une place de garnison en temps
de paix. Il est chargé de la police des mili-
taires de la place et du maintien de l'ordre
public. Ses fonctions sont indiquées en détail
par les articles 14 à 21 du service des places.
Dans les places de guerre, ses fonctions ces-
sent dès la publication du décret de mobili-
sation ou la proclamation de l'état de siège,
et SOS attributions passent au gouverneur.
— de fort isolé. Les officiers qui doi-
vent remplir ces fonctions sont désignés dès
le temps de paix. Leurs devoirs et leurs
attril)utions sont ceux des gouverneurs.
— de fort détaché. Les commandants
particuliers des forts détachés et autres ou-
vrages faisant partie du système de fortifi-
cation d'une place forte sont choisis et
nommés par le gouverneur parmi les offi-
ciers sous ses ordres; ils sont responsables
envers lui seid.
— de corps n'ayant pas de conseil.
Les officiers qui ont l'administration d'une
partie de corps sans conseil réunissent les
attributions et les responsabilités des conseils
d'administration. Ils peuvent se faire aidei-
par un lieutenant ou un sous-lieutenant
dans les écrituies et détails de l'administra-
tion dont ils sont chargés.
— d'unités administratives. Ils sont
chargés de la garde, de l'entretien et de
l'emploi du matériel qui leur est confié, ainsi
que de tous les détails et écritures qui ont
pour objet l'administration de la troupe
placée sous leurs ordres, lis font tenir les
écritures par les sergents-majors ou maré-
chaux des logis chefs et les founiers.
— d'étapes. Officier supérieur ou capi-
taine chargé du lommandement dans une
station tête d'étapes ou dans un gîte d'étapes
de route. Il est chargé d'assurer l'exécution
des transports, le mouvement des détache-
ments et des isolés, les distributions de
vivres, les soins à donner aux malades et
aux blessés, ainsi que le logement des troupes
de passage.
Sur les lignes d'étapes parallèles aux voies
ferrées, le service des étapes peut être confié
aux coinmissaires militaires ou aux comman-
dants de gares.
Dans les stations-magasins créées au delà
de la base d'opérations, le commissaire mili-
taire ou commandant de gare est toujours
en tnènie temps commandant d'étapes.
— de gare. Officier qui a, dans un com-
mandement de gare situé au delà de la base
d'opérations, un rôle analogue à celui du
commissaire de gare dans les stations en deçà
de cette base, c'est-à-dire qu'il remplit les
fonctions de commandant d'armes à l'égard
des isolés ou des corps de troupe de pas-
sage.
COMMANDE.
I.IG
COMMISSAIRE
COMMANDE. Corde qui sert à faire
mouvoir ou à diriger une pièce d'un certain
poids, dans la construction des ponts mili-
taires.
COMMANDÉ. Commandé de service si-
gnide être di'sigiié pour faire un certain ser-
vice.
Seuls, les accideiUs ou blessures surve-
nus dans un service commandé peuvent ou-
vrir des droits à une pension.
COMMANDEMENT de gare (V. Com-
mission de i-heiiiin de fer de campagne).
COMMANDEMENT. Auloriu' mililaire
ayant le droit de commander les diverses
tractions de troupes ou de diriger les opéra-
tions d'une armée. Se dit surtout des chefs
les plus élevés, actuellement les maréchaux
de France et les commandants de corps d'ar-
mée. Les maréchaux ont un bâton de com-
mandement ; des lettres de commandement
confèrent aux chefs désignés les pouvoirs de
commander, même éventuellement en cam-
pagne, en cas de mort du titulaire.
L'expression commandement s'entend aussi
de la fraction du territoire ou des troupes
placées sons les ordres d'un même comman-
dant.
Ordre bref donné à haute voix pour faire
exécuter un mouvement, une mameuvre. Il
y en a de deux espèces : les commande-
ments préparatoires et les commandements
d'exécution. Les premiers sont prononcés
distinctement et dans le haut de la voix, en
allongeant un peu la dernière syllabe ; pour
l'exécution, les commandements, générale-
ment d'une syllabe, sont prononcés d'un ton
ferme et bref.
En fortification, le commandement est la
diflerence d'altitude entre deux points.
Le commandement absolu d'un ouvrage
sur un antre ou sur un terrain déterminé
est la hauteur verticale de sa ci été au-dessus
de l'autre ouvrage ou du terrain. Le com-
mandement d'un ouvrage faisant partie
d'un ensemble doit être offensif, c'e.st-
à-dire avoir ses crêtes commandées par celles
des ouvrages en arrière.
COMMANDER. Exercer le commande-
ment sur une arnu^e ou une troupe quel-
conque, sur un corps d'armée, une place
forte, etc.; donner des ordres; occuper une
position dominante L'enceinte d'une place
commande les dehors.
COMMANDERIE. Nom que portait,
dans certains ordres religieux et militaiies,
l'administration de divers biens ou revenus
que l'on confiait à un ou plusieurs mem-
bres.
COMMANDEUR. Les chevaliers des or-
dres pmirvus d'une l'ommanderip prenaient
le titre de commandeurs. C'était un grade
dans l'ordre de Saint- Louis. C'est le troi-
sième grade dans la Légion d'honneur, dont
la progression est : chevalier, officier, com-
mandeur, grand-officier, grand-croix.
COMMENCER. Exécuter la partie ini-
tiale d'une opération ou d'un mouvement
militaire.
COMMENCEZ ! Seul ou accompagnéd'un
complément direct, est un commandement
signifiant qu'il faut aussitôt mettre à exécu-
tion le mouvement prescrit.
COMMERCE. Fonction économique qui
a pour objet d'effectuer entre les produc-
teurs, ainsi qu'entre les pi'oducteurs et les
consommateurs, l'échange des produits.
Au figuré, se dit des relations, des liai-
sons que les hommes ont les uns avec les
autres.
Les militaires de l'armée active ne peu-
vent exercer aucune profession industrielle
ou commerciale, ni prendre un intérêt dans
les affaires dont ils ont la surveillance admi-
nistrative ou la gestion, ni enfin se consti-
tuer agents ou mandataires d'une entreprise
quelconque.
COMMETTRE. Préposer à une .hose.
Charger de faire une chose.
COMMIS. Celui qui est chargé par une
administration puljlique ou par une personne
privée, de quelque fonction dont il doit ren-
dre compte.
— aux écritures (V. Sections de trou-
pes d'administration).
COMMISSAIRE. Fonctionnaire de l'or-
dre militaire, judiciaire ou civil, chargé tem-
porairement ou d'une manière permanente
d'une mission particulière ou de fonctions
.spéciales.
— d'artillerie. Ofiicier qui, avant 1789,
était spécialement commis pour surveiller le
matériel de l'artillerie.
— de la marine. Fonctionnaire qui
remplit, à l'égard des troupes de la marine
et des équipages embarqués, les mêmes fonc-
tions que les fonctionnaires de l'intendance
dans le département de la guerre.
Il en existe deux catégories, ayant un
avancement distinct l'un de l'autre : les
commissaires coloniaux et les commissaires
de la marine proprement dits.
— des guerres. Fonctionnaires mili-
taires qui étaient chargés, jadis, de l'admi-
nistration de l'armée.
Un arrêté du 29 janvier 1800 partagea
leurs attributions entre deux corps distincts :
les ijtspecteurs aux revues et les commis-
saires des guerres.
Les inspecteurs furent chargés de la levée,
COMMISSARIAT.
l.iT
COMMISSION.
de rorganisatioii, du licenciemenl, de la
solde et de la comptabilité des corps, de la
tenue des contrôles et de la formation des
revues.
Les commissaires eurent dans leurs attri-
butions la surveillance des approvisionne-
ments eu tout genre, la levée des contribu-
tions en pays ennemi, la police des étapes et
des convois militaires, de l'artillerie, des
ambulances, des hôpitaux, des prisons, des
corps de garde et de tous les autres établis-
sements militaires; les distributions de vi-
vres, de fourrage, de chauffage, l'habille-
meut et l'équipement ; enfin, la vérification
de toutes les dépenses autres que la solde.
h' inspection aux revues et le commissariat
lies yuerres ont été supprimés par ordon-
nance du 29 juillet 1817 et remplacés par
V intendance militaire.
— du Gouvernement. Officier supé-
rieur ou assimilé qui remplit le rôle de mi-
nistère public auprès des conseils de guerre,
il cela près qu'il ne peut poursuivre une af-
faire que sur l'ordre du général en chef.
On donne également ce nom aux ofliciers
généraux ou autres chargés d'une mission
spéciale, telle que cdle d'assister le Ministre
de la guerre dans la discussion du hudget,
devant les Chamiires. etc.
— général de la cavalerie. Officier
supérieur qui commaudait la cavalerie lé-
gère sous l'autorité du colonel général et du
mestre de camp général, ou en leur ab-
sence.
— militaire de gare (V. Commissions
de qare).
COMMISSARIAT. Fonction, emploi de
rijinmissaire. L'ensemble du corps des com-
missaires.
COMMISSION. Réunion de personnes
chargées de quelque fonction spéciale, de
quelque travail, de l'examen de quelque af-
faire.
Espèce de brevet ou de lettre de ser-
vice que l'on délivre a certaines catégories
d'hommes de troupes, pour les maintenir
sous les drapeaux en qualité de commis-
sionnés.
— arbitrale. Conmiission constituée
dans toutes le< places où il est fait des distri-
liutions, pour juger les contestations qui peu-
\ eut s'élever entre les parties prenantes dune
fiart, et l'officier d'administration comptable
du service on l'entreiireiieur de l'autre.
— d'abatage (V. Abaldiie <lix clteranx).
— d'achat d'effets de petit équipe-
ment (\'. Acluils}.
— de défense. Commission chargée, dés
le temps de paix, de préparer la défense
d'une plan-. Elle se compose du gouverneur
désigné, président; du connnandaut de l'ar-
tillerie, du chef du génie et du sous-inten-
dant militaire. Elle peut s'adjoindre un
médecin militaire pour les questions se rap-
portant au service de santé et appeler le
maire à titre consultatif.
Les travaux de la commission qui consti-
tuent le plan de mobilisation et de défense
de la place comportent : 1» la défense pro-
prement dite, comprenant l'établissement du
projet de défense, les dispositions à prévoir
pour l'armement, la garnison et le matériel
nécessaire à la place; 2° les approvisionne-
ntenls administratifs; 3° le service de santé:
4° les intérêts civils.
Lors de l'état de guerre, elle est rem-
placée par le conseil de défense.
— de certificat de bonne cenduite.
Une commission spéciale, dont la composi-
tion varie suivant les corps ou unités, et
présidée par le chef de corps, examine les
droits des sous-officiers et soldats à l'obten-
tion d'un certificat de bonne conduite, que
le président signe seul.
— de classement des chevaux. Tons
les deux ans, le Ministre peut faire procéder
au classement et à l'inspection des chevaux
et mulets ayant atteint l'âge de 5 ans au
l""" janvier. Il y est procédé par des commis-
sions mixtes, qui se transportent dans i-haquc
commune et qui sont composées d'un oflicier
président, d'un membre civil choisi dans la
commune, ayant voix délibérative, et d'un
vétérinaire militaire ou civil, ayant voix
consultative.
— de classement du personnel fai-
sant l'objet d'une proposition. A lissue
de l'inspection générale, le classement des
officiers, assimilés et employés militaires,
figurent sur les états arrêtés par le comman-
dant de corps d'armée pour l'infanterie et,
de concert avec l'inspecteur général pour les
autres armes ou services, est elfectué, sui-
vant le grade, par des commissions d'armes
ou, sur la présentation de celles-ci, par une
commission supérieure.
Les commissions d'armes, instituées
chacune pour une arme ou service, pronon-
i-eut l'inscrijttion définitive au tableau d'a-
vancement jusqu'au grade de chef de bataillon
indus ou assimdé et pour tous lç> grades de^
t'ni[iloyés militaires.
La commission supérieure de clas-
sement endjrasse toutes le> arme^ et tous les
ser\ices ; elle prononce, sur la pré>entation
des commissions d'armes, l'inscription défi-
nitive au tableau d'avancement pour les
grades de lieutenant-colonel et de colonel.
Elle classe, par ordre de ()référence et par
arme, les candidats au grade de général de
COMMISSION.
1o8
COMMISSION,
brigade ou assimilé, présenté par les commis-
sions d'arme. Elle dresse des listes de pré-
sentation pour le irrade de général de divi-
sion ou assimilé.
C'est le consfil supérieur de la ijuerrc qui
classe, par ordi-e de préférence et séparé-
ment, suivant leur arme d'origine, les géné-
raux de brigade ou assimilés présentés pour
le grade supérieur.
— de classement des sous-officiers.
Établie auprès dn Ministre, pour dresser la
liste de classement des sous-officiers candi-
dats aux emplois civils.
— des ordinaires. Commission chargée
de procurer les denrées nécessaires à l'ali-
mentation des hommes vivant à l'ordinaiie
dans les corps de troupe composés de plus
d'une compagnie.
Elle comprend, dans un régiment : 1 chef
de bataillon ou d'escadron, président; 4 ca-
pitaines, menibrea : et 1 lieutenant ou 1 sous-
lieutenant, secrétaire ; ànns 1 bataillon ou
détachement de plusieurs unités : 3 officiers,
y compris le président, et 1 lieutenant ou
1 sous-lieutenant, secrétaire.
Le chef de détachement n'en fait jamais
partie. Elle est constituée trois lois par an.
le l^f janvier, le 1'='^ mai et le l^'"" septem-
bre ; les membres sont renouvelés par moitié
6 fois par an.
Dans les corps de cavalerie, la commis-
sion des ordinaires est constituée le l*"" jan-
vier de chaque année ; le président est
changé tous les ans.
Le chef de corps peut désigner Vofficier
d'approvisionnement pour remplir en perma-
nence les fonctions de secrétaire de la com-
mission des ordinaires dans la cavalerie ;
ces fonctions sont toujours remplies par le
porte-étendard.
La commission peut délihérei' au nombre
de trois memljres.
— de réception d'effets (V. Hécep-
iion).
— d'expérience. Le service de l'artil-
lerie a des commissions d'expérience qui
fonctionnent à Bourges, à Calais, à Ver-
sailles, au camp do Chàlons.
— militaire supérieure des chemins
de fer. Commission consullalive instituée
dès le temps de paix sous la présidence du
chef d'état-major général du Ministre, com-
posée de membres militaires et de membres
civils.
Elle est chargée d'émettre des avis sur
toutes les questions relatives à la prépara-
tion des transports stratégiques, aux projets
de lignes nouvelles, de raccordements ou
d'aménagements, à l'organisation et h l'in-
struction des troupes de chemin de fer, au
matériel roulant, etc. Son vice-président est
le général désigné pour exercer aux armées
la direction des chemins de fer et des
étapes.
— de réseau. Commission qui, en
lem|)s de paix, est chargée de l'étude de
toutes les questions se rattachant au service
des chemins de fer sur son réseau, et qui,
en temps de guerre, est chargée de l'exécu-
tion du service sur le même réseau.
Il en e\iste sept : une pour chacune des
six grandes compagnies de chemins de fei',
et une pour le réseau de l'Etat.
Chaque commission se compose de deux
membres : un agent de la compagnie, coiii-
ndssaire technique, et un officier supérieur,
commissaire militaire.
A la mobilisation, elle est secondée dans
l'exécution du service par des sous-commis-
sions de réseau et des commissions de gare.
— de gare. Elle est chargée, en temps
de guerre, dans la station qui lui a été assi-
gnée, de l'exécution des transports, des dis-
tributions de vivres, des soins à donner aux
malades et aux blessés, ainsi que du loge-
ment des militaires isolés et des troupes de
passage.
Elle est composée : d'un agent des che-
mins de fer, commissaire technique, et d'un
officier supérieur ou capitaine, covitnissaire
militaire.
Le commissaire teclinique est spécialemoiiL
chargé de l'exécution des transports et du
mouvement des trains; le commissaire mili-
taire exerce les fonctions d'un commandant
d'armes k l'égard des isolés ou des corps de
troupe qui s'embarquent à la gare, qui la
traversent ou qui y debanjuenl.
— de chemin de fer de campagne.
Commission qui, eu temps de guerre, est
chargée de l'exécution des transports par
chemin de fer, au delà de la base d'opéra-
tions.
Son rôle est analogue à celui d'une com-
nussion de réseau.
Elle est composée d'un officier supérieur.
président; d'un officier du génie, comman-
dant les troupes spéciales ; d'un fonction-
naire de l'intendance et d'un ingénieur des
chemins de fer. Elle est sous les ordres de
la direction des chemins de fer de campagne.
Elle est secondée par des commandements de
gare, composés d'un officier commandant mi-
litaire, et d'un chef de gare pris dans le
peisonnel des sections techniques ; le rôle de
ces commandements de gare est le même que
celui des commissions de gare.
— mixte des travaux publics. Com-
mission composée de membres militaires et
(le membres civils, qui est chargée d'exa-
COMMISSIONNÉ.
1o9
COMMUNICATION.
miiK'i" et de disiuter les [irojels tloiit l'exô-
cntion, dans Tétondue de la zone frontière
et dans le rayon dos serWtudes des enceintes
fortifiées, peut intéresser à la fois la défense
du territoire et un ou plusieurs des services
livils et maritimes.
— de réquisition. Au moment d'une
mobilisation, des commissions désignées d'a-
vance procèdent par canton à l'examen et au
classement des animaux dusses ou remplis-
sant les conditions voulues. Les voitures
sont également présentées.
— spéciale de réforme. Il en existe
une par subdivision de région. Elle est
composée de quatre membres : le fjénéral de
liricade, président; le sous-intendant mili-
taire, le commandant du bureau de recrute-
ment et l'officier de gendarmerie de l'arron-
dissement. En las de partage des voix, celle
du président est prèpandérante.
Deux médecins militaires assistent à la
commission ; à défaut, le président désigne,
pour les suppléer, des médecins civils.
Ces médecins procèdent, en présence de la
commission ." à la contrevisite des hommes
présentés pour la réforme et constatent les
résultats de leur examen par un lertificat.
La commission décide si le militaiie doit
être réformé ou non, puis elle examine s'il
convient do lui domiçr un confie n" 1 ou un
co«</e n° 2.
Dans le cas où elle accorde un congé n" 1 ,
la commission apprécie s'il y a lieu de pro-
poser le titulaire pour une gratification re-
nouvelable.
Elle émet, à «"e sujet, un avis motivé, qui
est transmis, avec tout le dossier, au Minis-
tre de la guerre, par la voie hiérarchique.
COMMISSIONNÉ. Homme de troupe
pourvu d'une connnission qui lui permet de
rester sous les drapeaux après avoir accom-
pli son temps de service.
Peuvent être conimissionnés : 1° les sous-
'iffii-iers de toutes armes, dans les conditions
indiquées par la loi du 19 mars 1889 ;
2° les militaires de la gendarmerie, ceux du
régiment des sapeurs-pompiers de Paris et le
liersonnel des Ecoles militaires ; 3" les capo-
raux ou brigadiers et soldats affectés dans
les divers corps et services à certains em-
plois.
Les militaires coramissionnés peuvent être
mis à la retraite après 25 ans de services ;
ils ne peuvent être maintenus sous les dra-
peaux que jusqu'à l'âge de 50 ans, à l'ex-
ception des militaires de la gendarmerie et
de la justice militaire.
Les commissionnés ont droit à la haute-
paye de leur grade, dans les mêmes condi-
tions que les rengagés.
En cas d'iuconduite, le Ministre de la
guerre peut, sur l'avis conforme d'un con-
seil de discipline, soit suspendre les effets de
la commission, soit révoquer définitivement
le militaire commissionné.
Les commissionnés ont droit à une pen-
sion proportionnelle au bout de 15 ans de
service. Ils sont soumis aux lois et règle-
ments militaires. Ils ne peuvent quitter leur
emploi sans avoir reçu notification de l'ac-
ceptation de leur démission.
En cas de guerre, les démissions ne sont
jamais aceptées.
COMMISSIONNER. Délivrer une com-
mission.
COMMODE. Meuble à plusieurs tiroirs,
faisant })artie de l'ameublement d'officier
(ou d'adjudant) fourni par le service des lits
militaiies.
COMMODORE. Titre donné en Angle-
terre et en Amérique, au capitaine de vais-
seau qui a momentanément plusieurs na-
vires sous ses ordres.
COMMUN. Se dit de ce qui est d'un
usage étendu ou qui s'applique à plusieurs ;
droU coiiimun. délit rounnun, etc.
COMMUNAL. Qui appartient à une com-
mune, ou qui la concerne. (V. Infanterie
communale. Milice communale).
COMMUNES. L'institution des commu-
nes appartient au régne de Louis le Gros.
Les habitants des villes, pour lutter contre
le pouvoir presque sans frein des seigneurs,
éprouvèrent le besoin de se réunir et reçu-
rent le droit de bourgeoisie ; une force armée
locale fut créée et chaque autorité eut ses
soldats. On appelait également commune, la
partie de la milice ou infanterie communale
qui était mise en campagne par les ordres
du maire ou de certains seigneurs ; en temps
de paix, elle faisait le service qu'on appelait
le guet et formait quelquefois seule la ijar-
nison du pays.
COMMUNICATION. Se dit en général
de toutes les voies ou moyens qui servent à
faire communiquer les armées ou corps d'ar-
mée entre eux ou avec le pajs.
En fortification, les communications sont
les moyens d'aller dun point à un autre des
diverses parties des ouvrages. Elles se font
ou à ciel ouvert, au moyen de rampes, esca-
liers, hahas, sorties de chemin couvert ou sou-
tcrrainement au moyen de poternes voûtées.
Les comuiunications de ce genre doivent :
1° être indépendantes; 2° ne pas supprimer
l'obstacle passif; 3° n'être point vues do l'as-
siégeant ; 4° être battues par les ouvrages
qui ne sont pas encore pris (V. Boyau de
rommunicntion).
On appelle ligne de coniinunicalionx l'en-
COMMUTATEUR.
nio
COMPAGNIE.
semble des voies permettant à une armée de
communiquer librement avec les points d'où
elle doit tirer ses ressources.
Les ordres doivent se transmettre par
commu7iirations\-erha\es, télégraphiques, par
pigeons, par vélocipèdes, par ballon, etc.
Un officier aux arrêts de rigueur ne doit
avoir aucune espèce de communication avec
l'extérieur.
COMMUTATEUR. Organe qui sert a
faire aboutir un courant électrique au récep-
leur ou à la sonnerie d'un appareil télégra-
phique, ou à l'envoyer dans des directions
variables, dans le cas où plusieurs lignes
viennent aboutir à un même poste.
Lorsqu'on s'empare d'une ligne ennemi(^
et (ju'on disy)Ose d'un peu de temps, il est
toujours haljile d'essayer de surprendre les
dépèches envoyées par l'adversaire et même.
.i^ne
si on le peut, de lui en envoyer de fausses
pour l'induire en erreur. On emploie dans ce
but un commutateur de ligne (/i?/. 53)
formé d'une barre AB de matière isolante
(ébonite ou autre) el munie à chaque extré-
mité de mâchoires métalliques M et N dans
lesquelles on engage le lil de la ligne, que
l'on coupe entre les deux. Le courant arri-
vant en M, par exemple, passe dans le fd G
qui communique avec la mâchoire M par la
poupée métalliciue P et revient, par l'autre
extrémité D du circuit dérivé CD, dans la
poupée Q, puis dans la mâchoire N et enfin
dans le til de la ligne. 11 suftit d'installer un
parleur dans le cinaiit CD pour rerevoir les
dépêches de l'ennemi et, au besoin, lui en
envoyer de fausses.
COMMUTATION. Changement d'une
peine en une autre moins grave.
COMPAGNIE. Groupe de militaires en-
cadrés, et commandés par un capilaine. Elle
constitue l'unité de combat et l'unité admi-
nistrative. Généralement, elle n'est qu'une
subdivision du bataillon, mais il existe cer-
taines compagnies formant corps : telles
sont les compagnies d'artifieiers, d'oavriern
iCarlillerie, de (jendariiierie, de dincipline.
La compagnie se divise en 2 pelotons
commandés chacun par un oflkkr du grade
de UevAenant ou de sous-lieulennnt; chaque
peloton se divise en "1 sections, donl l'une
est commandée par le c/te/ de peloton; l'au-
tre, par un officier de réserve, ou par un
adjudant ; chaque section se divise en
2 demi-sections commandées par des ser-
gents, et chaque demi-section en 2 escoua-
des, commandées par des caporaux.
Ainsi, la compagnie d'infanterie se divise
en 2 i!elotons, ou 4 sections, ou 8 demi-
sections, ou 16 escouades.
Toutefois, en temps de paix, vu la fai-
blesse des elTectifs, le nombre des escouades
n'est que de 12; les escouades complémen-
taires sont foimées au moment de la mobili-
sation.
En temps de paix, la compagnie d'in-
fanterie possède : 3 officiers, dont 1 capi-
taine et 2 lieutenants ou sou.s-lieutenants ;
9 sous-officiers, dont 1 adjudant, 1 sergent-
major, 1 seigent-foui'rieret 6 sergents; 12 ca-
poraux; 1 tambour, 1 clairon et 102 soldats,
soit en tout 125 hommes de troupe, mais
cet effectif est rarement atteint.
En temps de guerre, la compagnie d'in-
fanterie possède 4 officiers, dont 1 de la ré-
serve ; 2 adjudants, dont 1 de réserve ; 1 ser-
gent-major, 8 sergents, 1 sergent fourrier,
1 caporal fourrier, 16 caporaux, 2 tam-
bours, 2 clairons, 1 infirmier, 4 brancar-
diers, 1 conducteur de nuilets d'outils et
217 soldats, soit en tout 256 hommes de
troupe.
La compagnie de fusiliers de disci-
pline possède 4 officiers, 20 sous-ofticiers.
19 caporaux, 3 tambours ou clairons, et un
effectif indéterminé de soldats.
La compagnie du génie a la même
composition que relie d'infanterie, mais elle
a 2 capitaines, dont 1 en second, et 4 maî-
tres-ouvriers; son effectif est de 108 hommes
de troupe en temps de paix.
La compagnie de pontonniers a, eu
temps de paix, 4 ofticiers, comme celle du
génie, et 104 honnnes de troupe, dont 1 ad-
judant, 1 maréchal des logis chef, 7 maré-
chaux des logis, 1 fourrier, 6 brigadiers,
10 maitres-ouvriers, 2 ouvriers, 2 trom-
pettes, et 70 soldais.
La compagnie d'ouvriers d'artillerie
a 4 officiers, 10 sous-offiriers, 8 brigadiers,
12 maîtres-ouvriers, 2 trompettes et J50 sol-
dats.
La compagnie d'artificiers possède
4 officiers, 8 sous-ofticiers, 6 Itrigadiers,
12 maîtres-artificiers, 2 trompettes et 73 sol-
dats.
— d'élite. C'étaient les compagnies de
yrenadiers et de voltigeurs, qui ont été sup-
primées.
COMPAGNON. Désignait autrefois une
cs[ière de (/c/'/c ou de raïuj ; dans une ordoti-
COMPAÏISES.
le-i
COMPTE.
nance de François P"", datée de 1334, le
mot compagnon est employé comme syno-
nyme légal de fantassin ou de soldat rotu-
rier.
Les chevaliers du moyen âge s'appelaient en
général compagnons et compagnons d'ar-
mes. Ce dernier terme donne aussi l'idée,
d'une amitié étroite, impliquant secours en-
tier et absolu dans le danger et communauté
d'intérêts inséparables.
COMPARSES. Personnages qui figu-
raient dans les évolutions e.^écutées avant
les joutes ou les quadrilles ; troupes de cbe-
valiers au moyen âge.
COMPAS. Instrument à deux branches
mol)iles autour d'un axe et dont les pointes
servent à décrire des arcs de cercle ou à me-
surer des distances ou des épaisseurs. Sous
le nom de compas d'épaisseur, compas
à pression constante, etc.. il existe dans
le service de l'artillerie des modèles de
compas disposés en vue du genre de vérifi-
cation auquel ils sont destinés.
COMPARTIMENT. Division d'une caisse
ou d'un wagon à voyageurs. Les militaires
conduits sous l'escorte de la gendarmerie,
doivent occuper un co'rnpartiment de 2*^ classe,
avec les gendarmes qui les conduisent.
COMPARUTION, .\ction de comparaître
devant un tribunal ou un juge.
COMPASSEMENT. Action de compasser.
COMPASSER les feux. Déterminer et
régler lo point de départ du saucisson ou
cordeau-porte- feu, pour arriver à produire
l'explosion simultanée de plusieurs four-
neaux ou leur explosion successive à des in-
tervalles pi-évus.
COMPENSATION. La compensation d'un
trop-perçu avec un nioins-perçu est autori-
sée, dans la limite d'un même trimestre,
pour les denrées qui sont de nature à être
substituées les unes aux autres : tels sont le
biscuit et le pain, le bois et le charbon. Les
trop-perçus en foin et en paille ne se com-
pensent pas avec uu moins-perçu en avoine.
COMPÉTENCE. Pouvoirs et limites des
pouvoirs que peuvent exercer certains con-
seils ou tribunaux militaires pour juger de
crimes et déUts déterminés. Par extension,
se dit aussi de l'autorité atTérente à chaque
grade.
COMPLÉMENT. Ce que l'on doit ajouter
à une chose pour la rendre complète.
COMPLET. Ce qui est entier, achevé.
On dit qu'un régiment, un bataillon, ime
compagnie ou une troupe quelconque, sont
au complet lorsqu'ils possèdent tous leurs
éléments constitutifs.
Le complet réglementaire d'une masse in-
dividuelle est la somme fixée comme maxi-
mum de l'avoir à la masse. Tout ce qui
excède ce complet est remboursé à l'inté-
ressé, trimestriellement.
COMPLÉTER. Rendie complet en ajou-
tant ce qui manquait.
COMPLICATION. Cas où un coyiseil de
guerre reconnaît qu'un accusé a commis un
délit militaire, différent de celui pour lequel
il est traduit à la justice.
COMPLICE. Militaire qui a pris part au
crime ou délit d'un autre. Le complice est
passible des mêmes peines que le fauteur
principal.
COMPLICITÉ. Participation à un crime
ou à un délit.
COMPLOT. Révolution concertée secrète-
ment entre plusieurs complices dans un but
coupable, parmi lesquels la loi désigne un
chef de complot.
COMPOSITION. Assemblage des élé-
ments nécessaires pour former une armée,
un corps, le conseil d'administration, les
musiques militaires ou fanfares, les ateliers
des corps, ou pour l'entretien des e/fets. pour
la constitution des approvisionnements, etc.
Proportion des divers corps ou substances
qui entrent dans la composition des poudres
ou autres s-ubstances explosives, etc.
— (d'une armée). Action de former
une armée pour l'assemblage bien entendu
des divers éléments qui doivent y entrer.
Cette composition, essentiellement variable,
dépend des ressources dont on dispose, de
l'ennemi que l'on a à combattre, du genre
d'opérations que l'on veut entreprendre, etc.
Suivant les cas, il y entre, en principe, une
proportion prévue des différentes armes.
COMPRESSION. Formation dans la-
quelle les langs ou colonnes de l'infanterie
sont le plus serrés. .Actuellement, on em-
ploie plutôt l'expression à rangs serrés, co-
lonne serrée en masse, etc.
COMPTAEILITÉ. L'ensemble des mé-
thodes relatives à l'établissement des comptes.
Comprend deux grandes divisions : la comp-
tabilité-fniances et la compiabililé-maliéres .
Se dit par extension des comptes tenus.
COMPTABLE. Celui qui fait profession
de tenir une comptabilité dans une adminis-
tration publique, et qui est assujetti à ren-
dre compte. Les deniers et les matières dé-
livrés à l'armée sont sous la responsabilité
d'agents comptables, tels que : trésoriers, of-
ficiers d'Iiabillement, officiers d'administra-
tion, adjoints du génie, gardes d'artille-
rie, etc.
Les pertes ou avaries sont à leur charge,
sauf le cas de force majeure dûment constaté.
COMPTE. Action de compter, résultat
de cette action.
fi
COMPTE RENDU.
'Iti2 CONCORDANCE des charges.
11 existe, dans radministration, différentes
espèces de comptes : i° les comptes élé-
mentaires, qui sont fourni.s par les officiers
comptables, par les conseils d'administration
et par les entrepreneurs ; 2° les comptes
généraux, fournis par les Ministres, et qui
sont la centralisation des comptes élémen-
taires de chaque ministère ; 3° le compte
général de l'Etat, formé par la réunion
des comptes généraux.
Ce compte est soumis à l'approbation des
Chambres après vérification par la Cour des
comptes.
— en deniers, ils s'appliquent à toutes
les recettes et à toutes les dépenses en de-
mers. Ils sont trimestriels, et vérifiés avec
les pièces à l'appui et l'existant en caisse.
— matières. Us s'appliquent à toutes
les entrées et à toutes les sorties de matiè-
res. On en distingue de deux espèces : les
entrées et sorties réelles, qui accroissent ou
léduisent l'actif de chaque service du dépar-
tement de la guerre ; les entrées et sorties
d'ordre, qui comprennent les versements de
comptable à comptable du même service
ainsi que la réintégration d'effets prêtés ou
mis en dépôt.
Les comptes-matières sont distincts pour
le matériel appartenant à l'Etat et pour le
matériel appartenant aux corps de troupe.
— de gestion. Compte annuel du maté-
riel appartenant à l'Etat, présentant dans
l'ordre de la nomenclature réglementaire,
par numéro détaillé, la situation de chaque
espèce de matière.
La balance, au 31 décembre, donne l'exis-
tant et sa valeur, et, par suite, tient lieu
d'inventaire.
Le compte de gestion est établi en deux
expéditions, dont l'une est envoyée au Mi-
nistre, à la fin de l'année, avec les pièces à
ra])pui.
COMPTE RENDU. Etat ou rapport pro-
duit sur les opérations d'un certain ordre
(recrutement, réservistes, etc.) et les résumant.
COMPTEUR. Des compteurs à eau et
à gaz sont employés dans les établissements
militaires, quand il y a lieu, pour mesurer
la quantité d'eau ou de gaz consommée, afin
d'en payer le montant à qui de droit.
COMPTER. Calculer, nombrer, compren-
dre dans un compter
COMPULSEUR. Fonctionnaire militaire
qui avait aucienneraent pour mission de
pousser et d'exciter les soldats au combat.
COMTE. Grade anciennement en usage
dans les milices romaines et bj'santines,
puis dans la milice française et pendant la
féodalité au IV' siècle ; c'étaient des officiers
civils et militaires, qui étaient généralement
gouverneurs des villes ou des diocèses. Sous
les rois barbares, le titre de comte appartint
à tous les officiers de leur maison.
CONCAVE. Ligne courbe, dont la partie
courbe se replie intérieurement. Comme ex-
pressions militaires où figure ce mol, il faut
citer : courtine concave, face ou flanc con-
cave, ordre concave, etc.
CONCENTRATION. Action de faire con-
verger, de lassembler en un lieu déterminé
divers (»rps de troupe en vue de la guerre
ou d'opérations d'ensemble en temps de paix
[camps ou grandes manœuvres). La concen-
tration, précédant une mobilisation, est une
opération très délicate, très compliquée, qui
exige l'étude et l'emploi bien entendu de
tous les moyens de transport, suivant leur
maximum de rendement, sans confusion et
sans à-coup. La préparation de la concen-
tration fait l'olijet d'études continuelles.
Dans les idaces, on doit prendre les me-
sures nécessaires pour obtenir la concen-
tration du tir sur un même objectif au
moyen d'observatoires, des téléphones, de
refiles de repère, de planchettes de tir, etc.
CONCENTRIQUE. Se dit de marches ou
de -inouvciiients curvilignes et parallèles.
CONCERT. Accord entre plusieurs puis-
sances ou plusieurs i)ersonnes tendant à un
même but. Peut s'entendre aussi dans le
sens de complot.
CONCERTER. S'entcndie pour agir dans
le même sens dans une attaque ou une opé-
ration.
CONCESSION. Terres que l'État donne
aux particuliers dans une nouvelle colonie,
à la condition de les défricher et de les cul-
tiver. Les concessions ne sont faites qu'aux
nationaux, c'est-à-dire aux Français et na-
turalisés. Les titulaires d'une concession ne
peuvent vendre le terrain concédé qu'au
bout d'un certain temps, qui a été fixé à
cinq ans en Algéi'ie.
CONCIERGE. Celui qui garde une mai-
son, un établissement militaire un une ]iri-
son. Les concierges des établissements
militaires ont le grade de sergent.
CONCILIATION. Action de concilier.
Accord que le juge de paix cheiche à amener
entre deux individus qui ont un différend.
Les différends qui surviennent entre les
})articuliers et les commissions d'évaluation
des dégâts pendant les manœuvres sont d'a-
bord portés devant le juge de paix, qui
cherche à les régler en conciliation.
Action de faire concorder des textes ou
des lois qui paraissent en opposition.
CONCORDANCE des charges. Suivant
l'espèce de poudre employée, il peut être
I nécessaire de faire varier la charge des pro-
CONCORDAT.
103
CONFÉDÉRATION.
jeotiles pour obtenir la concordance d'effets.
Un tableau do concordance des charges per-
met d'obtenir ce résultat.
CONCORDAT. Accord contractuel par
lequel les ofticiers assuraient, autrefois, en
France, une prime à un nouveau promu
qui consentait ix quitter le service, ce qui
jusqu'à un certain point établissait la véna-
lité des grades. Cette coutume, prohiijée à
partir de 1731, ne disparut réellement qu'à
la Révolution.
CONCOURS. Épreuves ou examens à
subir pour obtenir certains emplois ou pour
entrer dans certaines Ecoles militaires, entre
autres l'Ecole poli/tecliniqae, l'Ecole spéciale
militaire {Saint-djr) , l'Ecole supérieure de
guerre, les Ecoles de médecine ou vétérinaire,
les Ecoles de sous-officiers candidats offi-
ciers, les candidats adjoints du génie, gardes
d'artillerie, etc.
Ces concours comprennent une partie
écrite éliminatoire et un examen oral.
Il y a aussi, annuellement, des concours
de tir pour décerner les 2)rix de tir, des
concours de conduite des voitures, etc.
CONCURRENCE. Compétition de plu-
sieurs individus qui" aspirent au même avan-
tage et s'efforcent à l'envi de l'obtenir. En
jurisprudence, égalité de droit entre plu-
sieurs personnes sur une même chose.
Les corps de troupe et l'administration
militaire doivent provoquer la concurrence
pour les achats ou adjudications qu'ils ont à
faire.
CONDAMNATION. Jugement par lequel
on est condamné, ou par lequel on con-
damne. Se dit aussi des amendes et des
d!)mniages-intérêts auxquels on a été con-
damné.
CONDAMNÉ. Celui contre lequel a été
prononcée une peine afflictive ou infamante.
Les condamnés par les conseils de guerre
ont un délai de 24 heures pour se pourvoir
en révision .
CONDENSATION, CONDENSER. Em-
ployé r;i rement dans le sens d'ordre serré,
de rangs serrés.
CONDENSEUR. Cylindre fermé et vide
d'ail-, dans lequel arrive un jet continu d'eau
froide qui perniet la condensation de la va-
peur dans les niacliines à vapeur.
CONDITION. Situation d'une personne
ou d'une chose. Circonstance qui limite un
droit ou qui peut exercer une influence sur
une ol)li;.'ation, une convention. Il y a des
conditions à remplir pour l'avancement, pour
entrer dans une Ecole militaire, etc.
CONDOTTIERE. Nom sous lequel on
«h-signait en Italie, aux XIII» siècle cl
.\IV« siècle, les caiiitaines de soldats merce-
naires, et qui, plus vantards que redouta-
bles dans les combats, rançonnaient en gé-
néral sans merci les vaincus. Actuellement
le mot s'emploie dans le sens d'aventurier
s'engageant à servir une cause dans un inté-
rêt personnel.
CONDUCTEURS. Soldat chargé de la
conduite du matériel roulant. Il y a des
conducteurs du train des équipages militaires,
d'artillerie (canonniers-conducteurs) et du
génie (sapeurs -conducteurs).
L'infanterie en a également pour con-
duire son convoi régimentaire et ses caissons
de munitions.
Se disait au moyen âge pour chef de sol-
dats aventuriers.
Pour les télégraphes de campagne et pour
les mines, on fait usage de conducteurs (fils
ou câbles) de divers modèles. Dans les mines,
ils servent à transmettre, à distance, le feu
aux fourneaux. 11 y a les COnducteurs-
maîtres, consistant en 7 fils fins, réunis en
torsade, recouverte d'une enveloppe isolante,
et les conducteurs secondaires (à em-
ployer entre les conducteurs-maîtres et les
fourneaux) et consistant en un câble de deux
fils de cuivre isolés l'un de l'autre.
CONDUIRE. Mener ou diriger un convoi,
des recrues, des chevaux de remonte, etc., à
leur destination.
CONDUITE. Action de mener, de guider.
Se dit du commandement des peuples et des
armées. Manière d'agir, de se comporter.
Direction de travaux de construction, de
fortification, de siège, etc.
Les militaires qui se comportent liien au
régiment, reçoivent au moment de leur dé-
part en congé, un certificat de bonne con-
duite.
Des gi'adés sont désignés pour servir de
cadres de conduite aux recrues qui rejoignent
leur corps.
CONFECTION. Action par laquelle on
fait, on faltrique quelque chose. La confec-
tion des effets d'habillement, de grand et de
petit équipement, de harnachemtmt, néces-
saires à l'armée, est exécutée par des ate-
liers civils et par les ateliers régimentaires.
Il y a tendance à augmenter la quantité des
confections confiées à ces derniers.
Les corps sont également chargés de la
l'onfection des fascinages, des cartouches de
tir réduit et de certains objets nécessaires à
leur inslrui'lion.
CONFECTIONNÉ. Effet fabriqué.
CONFECTIONNEUR. Celui qui confec-
tionne des ell'els.
CONFÉDÉRATION. Union ou alliance
de plusieurs Etats en vue de défendre une
cause commune: chaque puissance .s'engage
CONFÉDÉRÉ.
'I(ii
CONGE,
à fournir un certain contingent de troupes
en cas de liesoin.
CONFÉDÉRÉ. Les forces qui se réunis-
sent par confédération sont des forces confé-
dérées. On dit simplement les confédérés pour
signifier l'armée confédérée.
CONFÉRENCE. Réunion de plusieurs
militaires, souvent de différents services,
pour s'entretenir sur une affaire ou une
question importante. Espèce de cours fait
devant une réunion de plusieurs personnes :
telles sont les conférences faites chaque an-
née devant les officiers sur les différentes
parties de l'art militaiie.
CONFIRMATION. Appiobation donnée
par un conseil de révision à un jw/einent
qui lui a été renvoyé.
CONFLIT. Choc, lutte. En droit admi-
nistratif, on donne le nom de conflit à une
lutte de compétence entre deux autorités,
deux juridictions.
11 y a conflit de juridiction, lorsque les
deux autorités sont de même ordre.
11 y a conflit d'attributions, lorsque la
lutte s'élève entre le pouvoir judiciaire et
le pouvoir administratif.
Le droit d'élever le conflit appartient au
préfet ; il doit proposer d'abord à l'autorité
judiciaire un déclinatoire d'incompétence;
si celle-ci persiste, il prend dans la quinzaine
un arrêté de conflit.
On surseoit alors à toute procédure et
l'affaire est portée devant le tribunal des
co)ifUls.
CONFORMATION. Manière dont sont
disposées entre elles les différentes parties
d'un corps organisé, tel que l'homme, le
cheval .
Les vices de conformation qui s'opposent
à la marche ou à l'exécution du service mi-
litaire sont des cas de réforme.
CONFRONTATION. Entrevue d'un ac-
cusé et des témoins à charge avant le com-
mencement du procès. N'est plus en usage
actuellement dans \a. justice mililaire.
CONGÉ. Permission de s'absenter pen-
dant plus de 30 jours ; autorisation donnée
à un militaire de rentrer dans ses foyers.
Les différentes espèces de congés accordés
aux militaires sont : les congés pour affaires
personnelles, les congés de convalescence, les
congés â titre de soutien de famille, les con-
gés pour aller faire usage des eaux, les
congés pour aller à l'étranger, les congés
de réforme.
— à titre de soutien de famille. Us
sont délivrés par les chefs de corps ou de
service aux militaires ayant un an ou deux
ans de présence sous les drapeaux, jusqu'à
concurrence de 1 p. 100 de l'effectif des
hommes de la classe, après la première an-
née, et i p. 100 après la seconde. Ces con-
gés sont valables jusqu'à l'époque du pas-
sage des titulaires dans la réserve de l'armée
active ; il est fait mention de leur renvoi sur
le livret individuel.
Chaque demande doit comprendre à l'ap-
pui : 1" un relevé des contributions payées
par la famille et certifié par le percepteur;
2° un ceitificat modèle n° o portant l'avis
motivé de trois pères de famille, ainsi que
celui du Conseil municipal.
— de convalescence. Ils sont accordés
dans la limite de trois mois pour les officiers
et de six mois pour les hommes de troupe,
par le général de brigade commandant la
subdivision de région, ils peuvent être pro-
longés dans les mêmes conditions de durée ;
toutefois, les propositions formées en f'aveui-
des officiers sont transmises au Ministre,
quand elles ont pour effet de porter à plus
de six mois la durée totale de l'absence.
Les demandes de congé et de prolongation
de congé de convalescence sont appuyées des
certificats de visite et de contrevisite déli ■
vrés par les médecins traitants et les méde-
cins chefs des hôpitaux ; lorsque les mili-
taires sont en liaitement dans des hospices
civils, la contrevisite est alors passée par des
médecins militaires.
Les généraux de brigade qui accordent les
congés de convalescence peuvent, en même
temps, accorder la solde de présence pour
une durée d'un mois; cette solde peut être
accordée, pour une durée plus longue, jjar
les généraux commandant les corjis d'armée.
— de réforme. Ils sont dèhvrés par la
commission spéciale de réforme. 11 y en a de
deux espèces : le congé n° 1 est délivré
lorsque la réforme a été prononcée, soit pour
blessures reçues dans un service commandé,
soit pour infirmités contractées dans les ar-
mées de terre ou de mer, soit enfin pour
infirmités existant avant l'incorporation,
mais ayant ultérieuiement acquis, en raison
des fatigues du service, un développement
entraînant l'incapacité de servir.
Les titulaires du congé n° 1 ouvrent, en
faveur de leurs frères, la dispense prévue
par le paragraphe 6 de l'article 21 de la loi
du 15 juillet 1889.
Ce congé peut ouvrir des droits à une
gratification renouvelable, dans le cas où les
blessures ou infirmités diminueraient la ca-
pacité de travail du titulaire.
Les titres de ces congés sont établis et
signés par le commandant de recrutement.
visés par le sous-intendant militaire et le
général de brigade, et approuvés par le gé-
néral commandant le corps d'armée.
CONGÉDIER.
Le congé n" 2 est délivré par la coHnHt.s-
sion spéciale de réforme, dans les cas où la
réforme a été prononcée, soit pour des bles-
sures rerues hors du service, soit pour des
infirmités contractées hors des armées de
terre ou de mer.
li n'est pas délivré de titre de congé n° 2,
le commandant de recrutement se borne à
porter la date et les motifs de la réforme
sur les livrets matricule et individuel de
l'homme.
— pour affaires personnelles, lis sont
accordés dans la limite de trois mois au.K
officiers et aux hommes de troupe rengagés
et comrnissionnés, par les gouverneurs mili-
taires, par les généraux commandant les
corps d'armée ou les troupes d'occupation
dans les protectorats ; au delà de trois mois,
ils sont accordés par le Ministre.
Ces mêmes officiers généraux peuvent ac-
corder des congés, sans limite de durée, aux
militaires en instance de retraite.
Les congés pour affaires personnelles sont
accordés : avec solde d'absence aux officiers
assimilés et aux sou s-of liciers rengagés ou
commissionnés ; sans solde, à tous les autres
militaires.
Les demandes de prolongation de congé
sont adressées au général commandant la
subdivision territoriale, qui les transmet à
qui de dioit.
— pour aller à l'étranger. Ils ne sont
accordés que jjar le Ministre, qui en règle
les conditions ;iu point de vue de la solde.
— pour aller faire usage des eaux.
Ces congés, dont la durée ne peut dépasser
deux mois, sont délivrés par les gouverneurs
militaires et les généraux commandant les
corps d'armée ; les demandes sont accompa-
gnées de certificats de visite spéciaux indivi-
duels.
La solde de présence est allouée pour
toutes les journées passées aux eaux et pour
les délais de route et de tolérance.
CONGÉDIER. Envoyer en congé. Ren-
voyer quelqu'un.
CONGRÈS. Réunion de plénipotentiaires
de divers pays après une guerre pour régler
les diverses questions soulevées par l'état de
guerre l'ntre les puissances intéressées.
CONGRE VE (Y. Fum-).
CONIQUE. La chambre du fusil se com-
pose de troncs de cône successifs raccordés
et dont le dernier, qui sert de logement à la
balle, raccorde la chambre avec l'âme. On
dit que la chambre est conique. Il y a éga-
lement des projectiles coniques.
CONJURATION. Conspiration contre le
•nouvel, lin ou l'Htat.
165 CONQUÊTE.
CONJURÉ. Celui qui prend part à une
cuiijuvntion , à un coniplol.
CONNAISSANCE. Se dit pour science.
Ainsi, ciDinaiasiance du, terrain, signifie qu'on
sait distinguer les formes et les propriétés du
terrain pour en tirer le meilleur parti au
point de vue militaire.
De même, pour chaque concours, il est
exigé certaines ra/*Ham«Hces, c'est-à-dire cer-
taines parties des sciences civiles ou mili-
taires.
La connaissance du cheval est exigée
des officiers de cavalerie.
CONNAISSEMENT. Etat signé des ob-
jets faisant partie d'une cargaison. C'est une
police de chargement par laquelle celui qui
transporte des marchandises sur un navire,
s'engage à les remettre à destination à des
conditions prévues.
CONNAÎTRE. Avoir autorité pour sta-
tuer sur certaines affaires.
CONNÉTABLE. Un des grands officiers
de la couronne sous l'ancienne monarchie ;
chef des armées en l'absence du roi à partir
de 1191. A partir de cette époque, le conné-
table prit une importance considérable, qui
inquiéta souvent les rois ; il avait des privi-
lèges fort nombreux, des pouvoirs considé-
rables dans toute la France et une juridic-
tion presque absolue sur les armées. Il était
inamovible et avait le droit de mettre la
main sur les plus liants seigneurs de l'Etat,
tandis qu'il était inviolable pour tout autre
que le roi. Cette charge resta quelquefois
vacante et elle fut réellement supprimée
sous Louis XIU, par Richelieu, en 1627.
CONNÉTABLIE. Fonctions de connéta-
ble. Juridiction du connétable et des maré-
chaux de France (même après la suppres-
sion du connétable) sur les gens de guerre
et sur ce qui concernait la guerre, tant au
civil qu'au militaire.
Il y eut une compagnie de connétablie éta-
blie en 1760, et que l'on croit être l'origine
de la maréchaussée. Après la suppression du
connétable, cette compagnie devint la garde
du tribunal des ninréchau.v de France ; elle a
subsisté jusqu'en 1790.
CONQUÉRANT. Celui qui a fait des
conquêtes. Les grands conquérants n'ont ja-
mais pu rien fonder de stable.
CONQUÉRIR. Soumettre par les armes
une ri'rtaiiie étendue de pays.
CONQUÊTE. Occupation à main armée.
par le droit du plus fort, de pays étraiigei^s.
(^'esl un nom honnête donné à une usurpa-
tion ou à une spoliation dont la guerre est
l'occasion et l'armée le moyen. Les conquêtes
ont presque toujours été la cause d'inimitiés
CONQUISITEUR.
prolongées, de rivalités redoutables et de
guerres nouvelles.
CONQUISITEUR. Sortes d'officiers re-
cruteurs pour les milices romaines.
CONSCRIPTION. Système de recrute-
me.nl inauguré en France en 1798, et qui
consiste à inscrire tous les citoyens ayant
l'âge déterminé et appelés par la loi à faire
partie de l'armée, puis à faire désigner par
le sort ceux qui seront appelés sous les dra-
peaux.
Ce système a duré jusqu'en 1872, épo-
que à laquelle le service militaire devint
obligatoire pour tous les Français valides, et
le mot de recrutement a été substitué à celui
de cmncriptian.
Pourtant, on désigne encore sous le nom de
conscription des chevaux, lé recensement
des cbevaux et mulets remplissant les con-
ditions voulues pour le service de l'armée
en cas de guerre,
CONSCRIT. Celui qui était appelé au
service militaire pendant la période de 1798
à 1872. La loi n'admet plus cette dénomi-
nation qui est remplacée par celle de jeuue
soldai appelé.
Se dit quelquefois ironiquement pour dé-
signer un novice dans la profession des
armes.
CONSEIL. Ce mot sert à désigner un
grand nombre de corps de nature fort di-
verse. Nous allons passer successivement en
revue ceux qui intéressent l'armée.
— d'administration. Conseil qui est
cbargé d'exercer l'administration dans cba-
que corps de troupe. Le conseil d'adminis-
traion d'un l'égiment et d'un corps organisé
sous le titre de bataillon ou escadron, se com-
pose de cinq membres : le chef de corps, pré-
sident; le 'major, lapporteur; le trésorier,
secrétaire; Y officier d'habillcmeut ; un capi-
taine commandant une unité administrative.
Lorsque le corps est divisé, le conseil
d'administration de la portion centrale est
présidé par le commandant de cette frac-
tion.
Dans le cas où le major commande la
portion centrale, il prend la présidence du
conseil, et celui-ci se trouve réduit à quatre
membres ou même à trois, s'il ne reste que
trois officiers.
La portion séparée est administrée par
un conseil éventuel, si elle comprend au
moins 6 compagnies. Le conseil éventuel
comprend les cinq membres suivants : le
commandant du détachement, président;
l'officier faisant fonctions de major, rappor-
teur ; Y officier payeur, secrétaire ; Y officier
délégué pour riiabiUement ; un capitaine
commandant vue unilé administrative.
166 CONSEIL.
Le conseil d'administration délibère en
séance.
Les membres se réunissent sur la convoca-
tion du président ; ils ont voix délibérative,
les moins élevés en grade votant les pre-
miers.
Les décisions sont prises à la majorité des
voix et sont inscrites sous forme de procés-
verhal, sur le registre des délibérations.
— de défense, il est constitué par le
gouverneur d'une place dés la déclaration
de Yétat de guerre, pour prendre la place de
la commission de défense, et composé de la
même manière que celle-ci, 11 est réuni sur
un ordre du gouverneur et délibère sur tou-
tes les questions intéressant la défense dont
il est saisi, mais les délibérations ne sont
valables que si tous les membres ou sup-
pléants sont présents. Le secret le plus ab-
solu doit être observé.
Dans les cas graves, le gouverneur con-
sulte séparément les divers membres réunis
en conseil, mais, dans tous les cas, il décide
seul et sous sa responsabilité.
— de discipline. Il est chargé d'émettre
des avis au sujet des soldats que les capi-
taines jugent passibles d'être envoyés dans
une compagnie de discipline, en raison des
punitions qui leur ont été infligées.
Ce conseil se compose de cinq membres
pour un régiment, savoir : un clief de batail-
lon ou d'escadron, président; les deux plus
anciens capitaines de compagnie et les deux
plus anciens lieutenants, membres; tous pris
liors du bataillon, de l'escadron ou de la bat-
terie de l'inculpé.
Dans un bataillon foiinant corps, ce con-
seil se compose également de cinq membres,
savoir : le plus ancien capitaine, président ;
les deux plus anciens lieutenants ; et les
deux plus anciens sous-lieutenants, membres.
Dans un détacbement commandé par un
officier supérieur, la composition du conseil
de discipline est celle qui est fixée pour le
régiment, si c'est possible ; dans le cas con-
traire, elle est analogue à celle du conseil de
bataillon formant corps.
Dans les petits détachements, le général
de brigade commandant la subdivision de
région, désigne les officiers qui doivent com-
poser le conseil de discipline, lorsque c'est
nécessaire.
— d'enquête. 11 est chargé de donner
un avis motivé sur la reddition de toute
place forte, en indiquant ce qui, dans la dé-
fense, paraît mériter l'éloge ou le blâme.
11 est composé d'un maréchal de France,
et, à son défaut, d'un amiral ou d'un géné-
ral de division, président ; et de quatre offi-
ciers généraux, dont un de l'artiileiie et un
CONifelL.
<67
CONSEIL.
du génie, quel qiie soit le grade de l'officier
qui commandait la place.
Vu intendant général ou un intendant
militaire y est adjoint avec voix consulta-
tive, en ce qui concerne les approvisionne-
ments des subsistances.
Il existe une autre espèce de cotist'il d'en-
quête, qui est chargé d'émettre un avis sur
la mise en réforme d'un officier. U y a trois
sortes de ces conseils if enquête : i° le conseil
de régiment (ou corps de troupe formant ba-
taillon ou escadron), pour les officiers subal-
ternes de ces corps. Les membres en sont
nommés par le général de division et pris
parmi les officiers du corps, ou à défaut, de
la division ; 2° le conseil df région ou de
corps d'armée, pour les officiers sans troupe,
de grade subalterne, et pour tous les offi-
ciers supérieurs. La nomination des mem-
bres revient au général commandant le
corps d'armée, qui les choisit parmi tous les
officiers de la région ; S** les conseils spé-
ciaux, pour les officiers généraux et assi-
milés dont le Ministre a seul le droit de
désigner les membres, pris dans le cadre de
l'état-major général.
Lo conseil d'enquête se compose toujours
do cinq membres, en activité, tous plus
élevés en grade, ou plus anciens en grade
que l'officier objet de l'enquête. Ces membres
sont choisis, à tour de rôle, sur une liste
générale dressée dans les corps, les régions
ou au ministère de la guerre. Deux des
membres du conseil doivent être de l'arme
ou du service de l'officier inculpé ; de plus,
il partir du grade de capitaine, il y a tou-
jours deux officiers du grade de l'inculpé et
jamais plus de deux.
Le chef de l'Etat ne peut mettre en ré-
forme l'officier inculpé que si le conseil d'en-
quête émet un avis défavorable à ce dernier.
— de guerre, il en existe un par corps
d'armée à l'intérieur et un par division en
Algérie, en temps de paix ; aux armées en
campagne, il en existe un ou deux pour
i-haque quartier général d'armée ou de corps
d'armée, un ou deux par division active, et
deux dans chaque place forte investie.
En temps de paix, le conseil de guerre se
compose de 7 membres : 1 colonel ou lieute-
nant-colonel, président ; 1 chef de bataillon,
2 capitaines, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant
l't 1 sous-officier. Cotte composition varie,
d'ailleurs, avec le grade de l'accusé, mais
sans qu'il y ait jamais d'officiers du grade
inférieur, ni jamais plus de deux officiers du
même grade que l'accusé.
Eu campagne, le conseil de guerre n'est
composé que do 5 membres, savoir : 1 co-
lonel ou lieutenant-colonel, président ; l chef
de bataillon ou d'escadrons, i capitaine.
i lieutenant ou sous-lieutenant et 1 sous-
officier.
Dans les places assiégées, la composition
du conseil de guerre est, en principe, le
même qu'aux armées ; mais, ù défaut d'of-
ficiers de l'armée active, le gouverneur peut
désigner des officiers en congé, en retraite
ou en non-activité, et, au besoin, la totalité
des juges peut être d'un grade inférieur à
celui de l'accusé.
Tout conseil de j/weiTe comprend, en outre,
nu commissaire du Gouvernement et un rap-
porteur, pris parmi les officiers supérieurs
ou les capitaines en activité ou en retraite,
enfin, un officier d'administration greffier, un
adjudant commis-greffier et un sergent huis-
sier-appariteur.
La compétence des conseils de guerre
s'étend à tous les crimes et délits commis par
les militaires, qu'ils soient prévus par le
Gode spécial militaire ou par le Code pénal
civil, à l'exception, toutefois, des contra-
ventions pour infractions aux lois sur la
diasse, la pèche, les douanes, les octrois, les
forêts, les contributions indirectes, etc.
— de régiment, il est chargé d'émettre
un avis au sujet des demandes de rengage-
ments des sous-officiers. 11 est composé de
8 membres, savoir : le colonel, le lieutenant-
colonel, 2 chefs de bataillon et 4 capitaines.
11 siège à la portion centrale pour toutes les
fractions du corps stationnées eu France.
Le général commandant le corps d'armée
ne peut refuser l'autorisation de rengage-
ment que si ra\is du conseil est défavorable
au sous-officier.
— de revision. Tribunal supérieur qui
est, pour les militaires, ce qu'est la Cour de
cassation pour les civils, c'est-à-dire qu'il ne
peut que confirmer les jugements des con-
seils de guerre, ou les annuler, et renvoyer
l'accusé devant un autre conseil de guerre.
En temps de paix, il existe deux conseils
de révision, l'un à Paris, l'autre à Alger; en
temps de guerre, il en existe un au quartier
général de chaque armée et un dans chaque
place assiégée.
En temps de paix, le conseil se compose
de 5 membres : 1 général de brigade, prési-
dent ; 2 colonels ou lieutenants-colonels et
2 cliefs de bataillon ou d'escadrons.
Aux armées en campa^rne, le conseil de
revision peut être réduit à 3 juges : 1 co-
lonel ou lieuteiuint-colonel et 2 chefs de
bataillon ou d'escadrons. Dans une place
assiégée, sa composition est la même qu'en
campagne ; majs le gouverneur peut dési-
gner, au besoin, des officiers eu congé, en
retraite ou cri iion-;u'tivité.
CONSEIL.
168
CONSERVE.
Un officier supérieur est, en outre, dé-
signé en qualité de commissaire du Gouver-
nement ; l'un des juges, à tour de rôle,
remplit les fonctions de rapporteur; enfin,
xui officier d'arlniinistratioii est greffier.
— de re vision cantonal. Il est chargé
de revoir les opérations de recrutement dans
chaque canton, d'entendre les réclamations
auxquelles ces opérations peuvent donner
lieu, et enfin de juger en séance publique les
causes d'exemption et de dispense prévues
par la loi.
Il se compose du piéfet, président ; d'un
conseiller de préfectuie, d'un membre du
conseil général, d'un membre du conseil
d'arrondissement et d'un officier généial ou
supérieur désigné par l'autorité militaire.
Le préfet peut être remplacé par le secré-
taire général ou par un conseiller de préfec-
ture ; le conseiller général et le conseiller
d'arrondissement sont pris dans un canton
antre que celui ou siège le conseil de revi-
sion. Tous ces meinbies ont voix délibéra-
tive. En cas d'absence de l'un d'eux, autre
que le généial ou l'officier supérieur, le con-
seil peut néanmoins délibérer, mais les déci-
sions doivent être prises à la majoiitê de
trois voix, sinon elles sont ajournées.
Assistent également aux opérations du
lOiiseil : un sous-intendant militaire. |)onr
remplir les fonctions de commissaire du (îou-
vernement ; le commandant de reciutement,
pour prendre les signalements et les ren-
seignements sur l'aptitude des hommes a.u\
différentes armes ; un médecin militaire,
pour donner son avis sni' l'ajiUtude phy-
sique des hommes.
Les décisions du conseil de revision sont
définitives ; elles peuvent, néanmoins, être
attaquées devant le Conseil d'Etat pour in-
compétence, excès de pouvoir ou violation de
la loi.
— de revision départementaL 11 est
chargé de prononcer, en séance publique,
sur les demandes de dispense, à titre de sou-
liens de famille, stipulées à l'article 22 de
la loi du 15 juillet 1889. Il est composé
comme le conseil de revision cantonal, mais
il lui est adjoint deux autres membres du
conseil général.
— supérieur de la guerre. Conseil
consultatif S])écialement chargé de l'examen
des questions qui se rattachent à la prépa-
ration de la guerre. Il est composé de
12 membies, dont 4 membres de droit et
8 membres nommés par décret.
Les 4 membres de droit sont : le Ministre
de la guerre, président ; le chef d'état-major
général, rapporteur ; le j)résident du comité
technique d'artillerie et le président du comité
technique du génie.
Les 8 membres nommés par décret sont
pris parmi les généraux de division que
leurs services désignent pour prendre des
commandemenls importants en temps de
guerre.
Les directeurs de divers services du minis-
tère de la guerre peuvent être admis au
conseil à titre consultatif pour la discussion
des affaires de leur ressort. Le sous-chef
d'état-major général, chargé du bureau des
opérations militaires, remplit les fonctions de
seciétaire.
CONSEILLER. Celui qui donne un con-
seil ; celui qui est membre d'un conseil.
CONSENTEMENT. Autorisation donnée
par celui i|ni a le droit de conclure un acte.
Le consentement du père est exigé pour le
jeune Jiomme qui veut s'engager avant
21 ans. Pour changer de corps, le consente-
ment des deux chefs de corps est nécessaire.
CONSERVATEUR des bâtiments mi-
litaires. Ancienne dénomination des caser-
niers.
CONSERVATION. Des règles et des dis-
|)Ositioiis |»articulières sont prévues pour la
conservation des chevaux, des locaux, du
matériel et des effets entretenus dans les
magasins ou mis par l'administration à la
disposition des particuliers ou des unités
dans l'intérêt du service.
CONSERVATOIRE. C'est au Conserra-
toire de musique, à Paris, que les candidats
chefs ou sous-chefs de musique vont subir leur
concours d'admission .
CONSERVE. Substance alimentaire pré-
paiée de manière à se conserver longtemps.
Les conserves utilisées dans l'année sont
celles de légumes frais, de viande, les po-
tages condensés et les salaisons.
Les conserves de légumes frais des-
séchés et comprimés se composent, soit de
légumes d'une seule espèce, soit d'un amal-
game de diverses espèces. Les tablettes sont
conservées dans des boîtes de fer-blanc ou de
zinc. On doit pouvoii' les conserver deux ans.
Les conserves de viande sont préparées
avec du bœuf ou du mouton cuit et désossé
renfermé dans des boîtes en fer-blanc fer-
mant hermétiquement, de manière à le
mettre à l'abri de l'action de l'oxj'gène de
l'air. La viajide provient des meilleures par-
ties de l'animal ; elle est placée dans les
boîtes avec sa gelée et sa graisse et doit pou-
voir se conserver plus de deux ans. La con-
tenance de ces boîtes est de 1 kiiogr. , soit
S rations normales de 200 giammes, ou
4 rations fortes de 250 grannnes.
Les conserves de bœuf-mode sont pré-
CONSERVER les distances.
4 09
CONSUL.
parées comme les précédentes avec du bœuf
et des carottes cuits placés dans des boîtes de
1 kilogr. fermant hermétiquement. Au-des-
sous de la boîte se trouve soudée une petite
lampe à alcool -irarnie de mèches, qui suffit
à réchauffer le contenu. Ces conserves sont
destinées aux. avant-postes qui ne peuvent
pas faire de feu.
CONSERVER les distances. Pour éviter
les à-coups dans les marches, chaque file,
chaque partie d'une colonne, chaque corps
ou unité doit conserver toujours la distance
prescrite.
CONSIGNATION. Dépôt d'une somme
ou d'un objet entre les mains d'une per-
sonne publique.
CONSIGNE. Punition qui, pour les ca-
poraux et soldats, a pour effet de les priver
de sortir du quartier pendant un nombre de
jours fixés. Pour les sous-officiers, il y ^ 1*
consigne au quartier, qui léporid à la
précédente, et la consigne à la chambre,
pendant laquelle ils ne doivent quitter la
chambre que pour le service et où ils doi-
vent même prendre leurs repas.
Ensemble des ordres ou instructions qu'un
rlief de poste ou une sentinelle doit con-
naître, exécuter et faire observer. Ce genre
de consigne doit être mentionné par écrit au
poste ou dans la guérite de la sentinelle ;
néanmoins, celle-ci doit la répéter verbale-
ment, en présence du aipural de pose, à la
sentinelle qui la relève de faction. Il y a, en
outre, la consigne générale non écrite pour
rendre les honneurs ou arrêter les rondes on
patrouilles, et des consignes verbales, qui ne
peuvent être que pour un jour.
On appelle aussi consigne le crochet en fer
employé pour attiser le feu dans les poêles
de troupe.
— (portier-). Ancien sous-officier pré-
posé à la surveillance d'une porte de forte-
resse pour examiner les entrants et les sor-
tants et s'opposer à certaines infractions.
Logé près de son poste .
CONSIGNE. Militaire puni de consigne.
11 doit répondre à des batteries ou sonneries
spéciales, faites pour s'assurer de sa pré-
sence au quartier ; il doit également faire
certaines corvées.
CONSIGNER. Infliger une punition de
consigne. Notitier certaines exceptions ou
pi'ohihitioiis.
CONSOMMATION. Action de consom-
mer, '•'est-à-dire de se servir de choses qui
se détruisent par l'usage qu'on en fait, telles
que les denrées, les li([uides, etc. Les con-
sunmiations, dans les corps de troupe, doi-
vent être justifiées par des pièces comptables
et répondre à des besoins jjrévus.
CONSPIRATION ; CONSPIRER. En-
tente établie entre plusieurs pour renverser
les pouvoirs établis.
CONSTATATION. Action de constater,
de certifier. La constatation des services
militaires est faite par les conseils d'admi-
nistration des corps au moyen des registres
matricules .
CONSTITUANT. Qui entre dans la cohi-
position d'un corps de troupe.
CONSTITUER. Former, organiser une
troupe.
CONSTITUTIF. Qui fait partie inté-
grante, qui entre dans la constitution
d'un corps de troupe, des cadres, de l'ordre
de bataille.
CONSTITUTION. Au point de vue mili-
taire, la constitution exprime le principe de
l'organisation des forces nationales consti-
tuant l'armée, c'est-à-dire tout ce qui touche
au recrutement, à V administration, au com
mandement, à la hiérarchie, à la composition
des diverses parties ou armes dont l'en-
semble forme V armée.
La constitution militaire doit surtout
être en harmonie avec la constitution politique
du pays, avec le génie de la nation, et tenir
compte des conditions générales de la nation
et de celles des puissances voisines, de la
position géographique, de la sûreté des fron-
tières, de la situation probable des théâtres
d'hostilité, etc.
Les diverses branches dont l'ensemble
forme la constitution militaire d'un pays
devraient êtie fondues en un tout bien har-
monique et non discutées séparément de ma-
nière, tout en s'améliorant sans cesse, à ne
pas être continuellement revisées au gré des
ministres ou des asseniljlées.
Le mot constitution signifie aussi organi-
sation ; e.T. : constitution d'un corps, d'une
place forte, etc.
CONSTITUTIONNEL. Qui est réglé par
une constitution ; qui défend la constitution
(garde constitutionnelle)
CONSTRUCTION. La construction des
bcUiments militaires, des ouvrages de forti-
fication permanente ou de cantjiiHfne est, en
général, dirigée par le génie militaire, qui
en prépare les projets ou plans, en fait le
tracé et en surveille Ve.vécution.
L'artilUerie construit ses batteries et di-
rige la construction de ses bâtiments et de
son matériel.
CONSOLE. Partie du revolver qui porte
la douille dans laquelle est vissé le canon.
CONSUL. Nom donné à deux magistrats
qui exerçaient l'autorité suprême, cirile et
militaire, dans la République romaine. Avec
la nmltiplication des armées romaines, les
CONSULAIRE.
170
CONTRE.
consuls durent être représentés ou secondés
par des proconsuls, ou espèce de sous-con-
suls. La constitution de l'an viii confia le
Gouvernement de la République française à
trois consuls, dont Bonaparte, premier consul,
devint empereur en 1804, après s'être fait
nommer consul à vie en 1802.
Agent diplomatique envoyé par un Gou-
vernement dans une place maritime étrangère
pour y pi'otéger les nationaux et les opéra-
tions commerciales auxquelles ils se livrent.
Les consuls français tiennent un registre
des nationaux soumis par leur âge aux obli-
gations de la loi de recrutement et leur faci-
litent leur rapatriement en cas de mobilisa-
tion générale.
Les consuls en résidence hors d'Europe
donnent avis aux préfets des jeunes gens qui
se sont établis à l'étranger avant l'âge de
19 ans et qui y occupent une situation régu-
lière. Ces jeunes gens sont dispensés du ser-
vice militaire en temps de paix, mais ils
doivent justifier de leur situation chaque
année fart. 50 de la loi du 15 juillet 1889).
CONSULAIRE. Qui appartient aux con-
suls. La fiarde consulaire de l'an viii fut
l'origine de la garde impériale.
CONSULTATIF. Commission ou comité
constitué pour donner son avis sur certaines
matières spéciales.
CONTACT. Opération qui a pour but de
suivre constamment et de près la trace de
l'ennemi dans tous ses mouvements, de s'at-
lachei' en quelque sorte à ses pas.
CONTENIR. Renfermer, retenir, main-
tenir.
Contenir Vennemi, c'est arrêter ses mou-
vements et l'empêcher de donner suite à ses
opéiations.
CONTENTIEUX administratifs. Diffi-
cultés i[ui ont leur origine dans l'antago-
nisme entre l'intérêt public et l'intérêt privé.
Elles sont résolues par la juridiction admi-
nistralire.
CONTESTATION. Débat entre deux ou
plusieurs personnes au sujet de quelque
affaire.
Désaccord au sujet des conventions d'un
marché A'ahonnemenl, de la nature des ré-
parations à faire aux effets, de leur imputa-
tion. Est, en principe, tranché par le major
et, en dernier ressort, par le sous-intendant
militaire.
CONTINGENT. La part que chacun doit
recevoir ou fournir. Le nombre de jeunes
soldats qu'une classe doit fournir.
Lorsque les nécessités budgétaires ne per-
mettent pas de conserver la totalité du con-
tingent sous les drapeaux pendant trois ans,
le Ministre de la guerre fixe, après l'achève-
ment des opérations du recrutement, sur la
liste du tirage au sort de chaque canton, et
proportionnellement en commençant par les
numéros les plus élevés, le nombre d'hommes
qui sei'ont envoyés dans leurs foyers en dis-
ponibilité, après leur première année de ser-
vice. Ces hommes constituent la 2° portion
du contingent, tandis que ceux qui doivent
accomplir trois années de service sous les
drapeaux forment la 1'"'= portion du contin-
gent.
CONTONDANT. Se dit d'une arme qui
blesse sans couper ni percer.
CONTOUR. Garniture qui entoure le mi-
lieu du gland d'un cordon de drapeau ou
qui, dans une épaulette, masque la jonction
de la frange et du corps.
CONTRACTER. Faire une convention
telle qu'une alliance, un mariage, un euga-
gem.ent, etc.
Se dit aussi des maladies que détermine
l'influence des milieux, un principe conta-
gieux, etc.
CONTRACTUEL. Qui est stipulé par un
contrai.
CONTRADICTOIRE. Qui exprime des
choses directement opposées l'une à l'autre.
Se dit de certains actes de procédure faits
en présence des deux parties.
CONTRAINTE. Violence que l'on em-
ploie contre quelqu'un pour le forcer à faiie
quelque chose malgré lui.
Ordre de payer décerné contre un rede-
vable de deniers publics.
CONTRAT. Convention par laquelle une
ou plusieurs personnes s'obligent envers une
ou plusieujs autres à donner, à faire ou à ne
pas faire quelque chose.
— de mariage. Un extrait du contrat
de mariage des officiers ou assimilés doit être
envoyé au Ministre dans le mois qui suit la
célébration du mariage.
CONTRAVENTION. Action contraire à
ce qui est prescrit par une loi, une ordon-
nance ou un règlement.
CONTRE. S'unit à un grand nombre de
mots, dont nous donnons ci-après les princi-
paux ayant un sens militaire.
— amiral. Officier général dans la ma-
rine dont le grade est équivalent à celui de
général de brigade.
— appel. Second apjwl fait la nuit et à
l'improviste pour s'assurer que personne ne
s'est absenté irrégulièrement depuis l'appel
précédent.
— approche. Tranchées et ouvrages que
les assiégés exécutent aux abords de la place
pour retarder l'avancement des travaux d'ap-
proche.
— attaque. Travaux exécutés d'avance
CONTRE-FORT.
i:\
CONTRE-PUITS.
et à une certaine distance de la place par la
fiarnison, à l'approche d'un siège, pour
prendre d'enfilade et de revers les tranchées
ou les batteries de l'assiégeant. En réalité,
les travaux de contre-attaque peuvent être
compris dans ceu\ de contre-approche, dont
l'emploi a pris une grande extension avec
les opérations extérieures de la défense ac-
tive, car l'on peut y rattacher tous les tra-
vaux défensifs faits par l'assiégé pour se
rapprocher de l'ennemi.
— batterie. Batterie de deuxième posi-
tion dont Tobjet est de démonter les pièces
de llanquement. On désigne en général sous
ce nom les batteries d'attaque chargées de
faire cesser ou ralentir le feu de l'artillerie
ennemie.
— battre. Opposer des batteries à celles
de l'adversaire,
— carrer. S'opposer directement aux
opérations ou aux mouvements de l'ennemi.
— changement. Terme de manège si-
gnifiant la manœuvre du cavalier qui décrit
une équerre à l'angle de laquelle le cheval
change de côté.
— cœur. Rail coudé qui, dans les croi-
sements de voie, supporte le bandage de la
roue pendant le passage de l'interruption de
rail.
— d'escrime. Mouvement d'épée qui
consiste à parer en dégageant, ou à dégager
sur un dégagement. Il y a des contre de
tierce, de quarte, doubles, contre-appels et
contre-dégagements.
— épaulettes. Corps d'épaulette dé-
pourvu de franges. Employée autrefois pour
les musiciens militaires.
Les officiers qui n'ont qu'une épaulette à
franges portent une contre-épaulette sur
l'autre épaulette.
CONTRE-FORT ou CONTREFORT. Pi-
lier en maçonnerie construit en saillie de
distance en distance, sur un mur qui a be-
soin d'être renforcé pour résister à la poussée
des terres.
C'est aussi une pièce de cuir destinée à
renforcer le talon des chaussures.
En géologie, ce sont des ramifications de
montagne à peu près perpendiculaires à la
chaîne principale.
— fossé. Mot employé anciennement
jiùur avant-fossé.
CONTRE-GARDE ou CONTREGARDE.
Enveloppe foitifiée disposée en avant des faces
d'un bastion ou d'une demi-lune; elle doit
être tenue sous le feu de l'ouvrage enve-
loppé, dont elle protège les faces, et force
ainsi l'assiégeant à s'en emparer avant de
prendre l'ouvrage principal.
— manœuvre, Disj)osition tactique
qu'on est obligé d'exécuter à l'iraproviste
devant l'ennemi en renonçant aux disposi-
tions primitives.
— marche. Mouvement employé autre-
fois pour faire marcher une colonne dans la
direction opposée, en restant la droite en
tête. Se dit encore de la marche d'une armée
en sens contraire ou opposé à celui vers
lequel elle se dirigeait précédemment.
— mine. Travaux de mine exécutés
d'avance sous les glacis des ouvrages exposés
à une attaque en règle, dans le but de s'op-
poser à l'effet des mines de l'assiégeant ou
d'en retarder les progrés.
Les travaux de contre-mines permanents
sont complétés, au moment du besoin, par
des dispositifs improvisés. Un système de
contre-mines doit satisfaire aux conditions
suivantes : 1 ° permettre de bouleverser tout
le terrain supérieur, mais sans endommager
ses propres galeries ; 2° enfoncer suffisam-
ment les galeries pour que le défenseur oc-
cupe toujours le dessous du terrain ; 3° per-
mettre de faire surveiller tout le terrain en
avant par des écouteurs placés dans les gale-
ries et rameaux ; 4° se prêter aux retours
offensifs, à l'emploi de forages, à la guerre
de chicanes ; o" ne compromettre en aucun
cas la sécurité de la place ; 6° être facile à
détruire pour en interdire l'usage à l'en-
nemi.
— mineur. Qui construit ou défend un
système de contre-mines.
— mot. -Mot qu'on donne en réponse au
mot d'ordre et signifie alors mot de rallie-
ment. Peut signifier aussi second mot donné,
aux avant-postes et sentinelles, dans le cas
où l'on craint que le premier a été surpris
par l'ennemi.
— mur. Mur extérieur construit en
avant du mur principal d'une ville.
— ordre. Second ordre donné pour em-
pêcher l'exécution d'un premier.
— pas. Demi-pas qui sert à reprendre le
pas lorsqu'un soldat l'a perdu. Se dit aussi
de l'homme qui ne marche pas au pas.
— platine. Pièce de métal opposée à la
platine dans les armes à feu portatives ; elle
porte la tète des vis qui servent à fixer la
platine et prend aussi le nom de porte-vis.
— pointe. Partie tranchante du bout du
dos de la lame d'un sabre.
Escrime du sabre de la cavalerie, que l'on
manie partie en hachant, partie en poin-
tant.
— puits. Cavités préparées par l'assiégé
à 2 mètres ou 2"', 50 au-dessous de la sur-
face du sol pour recevoir, au moment op-
portun, les charges de poudre destinées à
agir contre les puits ou contre les travaux
CONTRESCARPE.
172
CONTRIBUTION.
supérieurs de l'attaque et calculés de ma-
nièie à ne pas endommager les galeries de
la défense.
La botte aux poudres cominunique avec la
galerie la plus rapprochée par l'intermé-
diaire d'une gaine en bois dont l'emplace-
ment est préparé, de l'intérieur de la galerie,
avec la machine à camouflets ou, à défaut,
avec im trépan ordinaire {V. Camouflets).
— rail. Bouts de rails qui, dans les croi-
sements de voie, agissant sur le boudin de
la roue conjuguée, empêchent celle-ci de sortir
de la voie.
— rondes. Rondes extraordinaires faites
inopinément pour s'assurer que les rondes
ordinaires ont été bien faites et que les sen-
tinelles sont vigilantes.
— saaglon. Lanière ou morceau de cuir
percé de trous, lesquels viennent s'engager
dans Vardillon d'une boucle d'équipement.
Courroie lixée à l'arçon de la selle et dans
laquelle on passe la boucle de la sangle pour
la maintenir en place .
— seing. Signature ou cachet de celui
qui contresigne. La correspondance militaire
circule en franchise avec le contreseing de
celui qui a le droit de l'expédier.
— signal. Signe double et réciproque de
reconnaissance employé autrefois dans les
places assiégées pour éviter les surprises.
Précaution analogue au contre-mot.
— sortie. Dispositions actives des ^aî'tto
de tranchée ou d'autres troupes des assié-
geants pour s'opposer aux sorties des as-
siégés.
— temps. Terme de manège qui signifie
le passage subit et inopiné de l'action à
l'inaction.
— visite. Visite contradictoire à laquelle
on soumet des recrues ou des malades pour
constater l'exactitude et la sincérité d'une
première visite médicale.
— volte. Seconde volte qui, dans la ca-
valerie, détruit l'effet d'une première.
CONTRESCARPE. Talus d'un fossé de
fortification opposé à l'escarpe et tourné vers
l'ennemi.
Dans les ouvrages de fortiflcalion de cam-
pagne, la contrescarpe, simplement en terre,
est tenue aussi raide que possible, soit 3/1
à 2/1, pour empêcher l'adversaire d'y des-
cendre trop facilement.
En fortification permanente, elle doit avoir
au moins 6 mètres de hauteur pour consti-
tuer un obstacle sérieux et être revêtue avec
voûtes en décharge ou galeries parallèles
(V. Revêtements) à moins que des conditions
partiiHilières ne permettent de les laisser en
terre.
CONTREVALLATION (ligne de). Ligne
de tranchées établies par l'assiégeant, au
début de ses opérations d'attaque, pour isoler
complètement les défenseurs et pour protéger
le premier contre les sorties de ceux-ci. L'or-
ganisation de la ligne de contrevallation, qui
a subi de nombreuses modifications par la
suite des temps, est actuellement semblable
à celle des lignes d'investissement.
CONTRIBUTION. Ce que chacun doit
donner pour sa part dans une dépense ou
une charge commune. Se dit spécialement
en matière d'i)npôt.
Il existe en France deux grandes classes
de contributions : les contributions directes
et les contributions indirectes.
Les contributions directes sont ainsi
nommées parce qu'elles atteignent directe-
ment les personnes ou les biens, et qu'elles
sont perçues d'après un rôle nominatif des con-
tribuables. Elles sont au nombre de quatre :
la contribution foncière ou taxe sur les re-
venus de la propriété foncière ; la cote per-
sonnelle ou mobilière, qui frappe les per-
sonnes et la valeur locative des bâtiments
d'habitation ; la contribution des portes et
fenêtres; enfin, les patentes.
Les contributions indirectes compren-
nent toutes les autres sources de revenus du
Trésor, c'est-à-dire les droits sur les bois-
sons, le sucre, le sel, les cartes à jouer ; le
produit des douanes, des forêts, de la pèche,
de l'enregistrement, des domaines, du tim-
bre ; l'impôt sur les valeurs mobilières ; le
dixième des revenus d'octroi ; les deux
dixièmes du revenu des places dans les che-
mins de fer, etc.
— de guerre. Ce que les habitants d'un
pays occupé par l'ennemi sont oliligés de
donner ou de payer à ce dernier. On en dis-
tingue de deux espèces : les contributions en-
nature et les contributions en. argent.
— personnelle et mobilière. Les offi-
ciers des corps de troupe en sont exempts, à
la condition toutefois que le logement qu'ils
occupent soit en rapport avec celui que leur
fournirait l'Etat, s'il les logeait ; dans le cas
contraire, ils ne seraient exemptés que jus-
qu'à concurrence du montant de la retenue
exercée sur leur solde lorsqu'ils reçoivent le
logement en nature.
Tous les autres officiers ou employés mili-
taires sont soumis aux mêmes contributions
ou prestations que les autres citoyens.
Tous les généraux ont autorité pour
frapper de contributions en nature un
pays ennemi occupé par leurs troupes ; mais
le général en chef a seul le droit d'ordonner
des contributions en argent en pays en-
nemi.
CONTROLE.
173
CONVENTION.
Daus aucun cas, une contribution de j,'ueiTe
ne peut être imposée à un territoire français,
allié ou neutre.
CONTRÔLE. Vérification, surveillance
des opérations administratives. Il a pour but
de sauvegarder les intérêts du Trésor et
d'assurer à chacun ce qui lui est dû.
Il existe trois degrés de contrôle dans
l'armée française : le contrôle local, le con-
trôle central et le contrôle extérieur.
— local. Celui qui est exercé d'une ma-
nière constante et sur place par les direc-
teurs des services de l'artillerie, du génie,
de l'intendance, de santé, sur toutes les
opérations du personnel sous leurs ordres;
de plus, les fonctionnaires de l'intendance
sont chargés de la surveillance administra-
tive des corps de troupe et des établisse-
ments considérés comme tels.
— central. Celui qui est exercé par les
bureaux de l'administration centrale au mi-
nistère, par les inspecteurs généraux et par
les cotilrùteurs de l'administration de l'armée
auxquelles le Ministre confie le soin d'aller
contrôler sur place.
Le corps du contrôle de l'administration
de l'armée, créé par la loi du 16 mars 1882,
a été constitué définitivement comme ci-
après par la loi de finances du 29 dé-
cembre 1883 : 6 contrôleurs généraux de
1"^^ classe ; 9 contrôleurs généraux de
2*^ classe; 16 contrôleurs de 1'"'' classe;
16 contrôleurs de 2« classe ; 5 contrôleurs
adjoints ; au total, 52 membres.
Le personnel du contrôle ne relève que du
Ministre de la guerre ; il n'a aucune assimi-
lation avec les diflFérents grades de l'armée ;
il procède à des vérifications inopinées, soit
avec des pièces, soit au moyen de revues ou
de recensements. Son action s'étend sur tous
les services du département de la guerre ; il
rend compte au .Ministre seulement.
— extérieur. Celui qui est exercé par
la Cour des Comptes, puis par les Chambres.
Le mot contrôle se dit aussi de l'état no-
minatif des militaires qui appartiennent à
un corps ou à certaines catégories. Il y a
entre autres : le contrôle de la disponibilité,
des engagés, des non-disponibles, des détache-
ments de recrues, des clievaux, des Iwtnmes,
pour le tir réduit, pour la visite des ar-
mes, etc.
— annuel. H comprend le contrôle no-
minatif des officiers, celui des hommes de
troupe et celui des chevaux appartenant à
chaque unité administrative.
Le contrôle des hommes est divisé eu au-
tant de catégories qu'il y a de grades ; dans
chaque catégorie, les militaires sont classés
par grade et emploi, et, dans chaque grade
et emploi, par numéro matricule. Le con-
trôle est tenu annuellement et présente, en
regard de chaque nom, quatre cases affé-
rentes aux quatre trimestres de l'année. Les
mutations sont inscrites sommairement dans
la case du trimestre auquel elles se rappor-
tent.
On passe un trait diagonal dans les cases
du militaire rayé définitivement de la caté-
gorie où il est inscrit.
Les contrôles servent à justiGer l'effectif
de l'unité administrative et à passer les rc'
vues d'effectif.
CONTRÔLEMENT. Obligation du comp-
table à être souihis au contrôle.
CONTRÔLEUR. Celui ([ui exerce le con-
trôle.
Membre du corps du contrôle de l'admi-
nistration de l'armée.
— d'armes. Employés militaires de l'ar-
tillerie divisés en o classes. Ils sont chargés,
de concert avec des capitaines d'artillerie, de
la vérification de l'armement des arsenaux
et de celui des corps de troupe.
CONTUMAX ou CONTUMACE. État de
celui qui, mis en accusation pour un crime
emportant une peine afflictive ou infamante,
ne se présente point au moment du juge-
ment.
CONVAINCU (d'un crime, don dé-
lit). Auteur d'une faute anieiié à reconnaître
les faits qui lui sont reprochés.
CONVALESCENCE. Période de transi-
tion entre la guérison de la maladie et le
retom' parfait des forces.
Les militaiies convalescents sont envoj'és,
sur leur demande, en congé de convalescence,
ou dirigés sur des dépôts de convalescents.
CONVALESCENT. Des salles de conva-
lescents devraient être ouvertes dans toutes
les garnisons afin de soustraire les militaires
sortant de l'hôpital aux occasions de rechute
lorsqu'ils reprennent immédiatement leur
service et vivent à l'ordinaire.
CONVENTION. Accord entre deux ou
plusieurs personnes, entre deux ou plusieurs
Etats.
Assembh'e nationale munie de pouvoirs
extraordinaires pour établir ou modifier la
constitution de l'Etat.
— de Genève. Conclue en 1864 et mo-
difiée en liS68. Ses principales dispositions
sont les suivantes ; neutralité des ambu-
lances et des hôpitaux militaires, ainsi que
du personnel attaché à ces établissements ;
permission à ce personnel de continuer à
remplir ses fonctions après l'occupation par
l'ennemi, et stipulation qu'il sera reconduit
CONVERGENT.
aux avant-postes lorsque l'oL-cupant pourra
le faire sans inconvénient pour ses opéra-
tions ; décisio7i que les malades et les blessés
recueillis dans les maisons particulières ser-
viront de sauvegarde à ces maisons ; assu-
rance de soins communs aux Liesses des
deux partis ; enfin, l'article 7 établit comme
signe distinctif, pour les hôpitaux, les am-
bulances et le personnel neutralisés, le dra-
peau ou le brassard portant croix rouge sur
fond blanc.
Cette convention est obligatoire pour tons
les Etats qui l'ont signée, c'est-à-dire pour
tous les Etats européens.
CONVERGENT. Se dit, en parlant du
tir, lorsque les trajectoires se dirigent sur un
même point.
CONVERSION. Changement de direction
du front d'une troupe, en faisant tourner ou
pivoter celle-ci sur l'une de ses extrémités. 11
s'exécute de pied ferme et alors le pivot est
fixe, ou en marchant, et alors l'homme qui
est au pivot exécute le pas d'environ 0™,25.
CONVEXE. Courl)e dont la saillie se pré-
sente extérieurement. Ce mot s'applique à
des courtinex, faces ou ordres coni'ei'es.
CONVOCATION. A.-tion d'appeler, d'or-
donner de se réunir.
Les réservistes sont convoqués à deux
périodes d'exercices ne pouvant dépasser
quatre semaines chacune : la première con-
vocation a lieu pendant la deuxième année,
et la seconde, pendant la sixième année de
leur service dans la réserve de Vannée active.
Les territoriaux sont convoqués à une
période d'exercices ne pouvant dépasser deux
semaines, pendant le temps qu'ils passent
dans Vannée territoriale.
Ces convocations ont lieu par voie d'affi-
ches pour les catégories dont l'appel a lieu
en une seule fois ; elles ont lieu par ordre
d'appel individuel pour les catégories dont
les appels sont échelonnés, c'est-à-dire en
général pour les non-combattants.
CONVOI. Réunion de transports condui-
.sant des denrées, du matéiiel de guerre, des
munitions, ou des malades ou des blessés.
Le règlement da 26 octobre 1883 sur le ser-
vice en campagne, indique en détail (art. 202
à 208), quelle est la composition de l'escorte,
suivant les cas, et quelles sont les disposi-
tions à prendre pour la marche et la défense
d'un convoi, en temps de guerre.
— régimentaire (V. Train régimen-
laire).
— administratif. Réunion des trans-
^jor<sconduisantclesdenrées, des liquides, etc.,
nécessaires à la subsistance de l'armée.
11 existe un de ces convois pour le quar-
tier général de chaque corps d'armée, et un
i74 COQUILLARD.
pour chaque division; toutefois, ces convois
peuvent marcher réunis, sur l'ordre du géné-
ral commandant le corps d'armée.
Le convoi administratif est divisé en qua-
tre sections portant chacune 1 jour de vivres
et 1 jour d'avoine pour le groupe auquel elle
est affectée.
— auxiliaire. 11 en existe un par corps
d'armée ; il est formé de voitures réquisi-
tionnées dans chaque région, à la mobilisa-
tion. 11 est composé de quatre sections
égales.
Les cadres de chaque section sont pré-
parés en vue de l'encadrement d'un nombre
de voitures susceptilile de porter 1 jour com-
plet de vivres pour le coi'ps d'armée et
2 jours de vivres régimentaires pour son
propre effectif.
Les convois auxiliaires sont rattachés au
service des étapes de route.
— de poudre. Les convois de poudre ou
autres substances explosives doivent être
accompagnés par une escorte suffisante sur
les voies de terre.
— ordinaire. — En temps de paix,
les troupes en marche ont droit, au titre du
service des convois, à une voiture à un col-
lier pour tout détachement de 2o à
160 hommes, et à 1 collier supplémentaire
pour chaque fraction de 160 hommes en plus
de cet effectif.
Le détachement a droit à une voiture et à
1 collier, quel que soit son effectif, s'il est
commandé par un officier.
Le sous-intendant peut augmenter ce
nombre dans le cas où il y aurait beaucoup
de malades et d'éclopés.
CONVOYER. Servir d'escorte, marcher
comme défenseuis et gardiens d'un convoi.
COPHTE. En 1799, le général Kléber, ne
recevant pas de renforts, forma une légion
cophte , au moj'en d'habitants de l'Egypte
favorables à la France. Lors de l'évacuation,
ceux qui désirèrent venir en France furent
incorporés dans les mamehicks.
COPIE. Ecrit qui eu reproduit un autre.
Une copie peut tenir* lieu de document
authentique lorsqu'elle est certifiée conforme
à l'original par l'autorité compétente.
COQ. Les Gaulois représentaient cet oi-
seau sur leurs enseignes. Il fut adopté en
1792 pour remplacer les fleurs de lis jus-
qu'en 1804, reparut comme emblème en
1830 et fut remplacé par l'ai'^fc impériale en
1862.
COQUILLAGE. Terme de passementerie
qui s'applique aux glands des cordons de
bonnet.
COQUILLARD. Surnom donné aux cui-
COQUILLE. Mo
COQUILLE. Partie de la garde d'une
'■pée. eu forme de double coquille, pour pro-
téger le poignet, elle est généralement ornée
d'attributs.
COR. Sorte d'instrument à vent.
Tumeur épidermique et dure qui survient
aux orteils ou à la plante des pieds, et qui
est ordinairement causée par la compression
qu'exercent les chaussures trop étroites et
trop dures.
CORACE. Type originaire du mot cui-
ra-ssi'.
CORBEAU. Machine de guerre, consistant
on une espèce de grue, armée de griffes de
fer dont on se servait dans les sièges et les
combats sur mer, pour amener le combat
corps à corps.
Le corbeau à griffe servait aux assié-
geants pour monter à l'assaut ; le corbeau
à tenaille avait une forte pince ou tenaille
à l'aide de laquelle les assiégés accrochaient
et enlevaient le bélier de l'assiégeant ; le
corbeau défensif servant dans les forte-
resses maritimes à détruire les vaisseaux
assiégeants; le corbeau double avait pour
objet d'abaisser par son poids le bélier de
l'assiégeant et d'en rompre ainsi le choc ; le
corbeau offensif ou démolisseur, monté
sur roues, consistait en une poutre ou une
perche à deux crochets servant à arracher et
à renverser les pierres des remparts.
CORBEILLE. Espèce de petit gabion de-
forme tronconique, employé autrefois.
CORDAGE. Cordes assez grosses em-
ployées pour les équipages d'artillerie.
Un cordage de caisse est une petite
lorde de l'hanvre que l'on emploie à serrer
les cercles des cai'.sses de tambour.
CORDE. Torsion à plusieurs brins, faite
au moyen de chanvre, de crin ou d'autre
matière tlexible.
Les cordes d'arbalète ou d'arc étaient
en bogau ou composées d'une certaine quan-
tité de fils cachés par une cordelette montée
en spirales.
Les cordes de baliste. de catapulte
et autres machines de guerre étaient de
composition très variée ; il y entrait de la
soie, du chanvre, de l'étoupe, du crin, des
cheveux, des boyaux, des nerfs, etc., en
combinaisons et en proportions diverses.
La corde à fourrage, câblée à 4 brins,
est terminée par un anneau en fer et sert à
attacher ou à. maintenir les bottes do four-
rage.
La corde de timbre, ou simplement le
timbre, dune caisse de lanibour, rend plus
éclatant le sou au moyen de la répercussion
([u'olie iiroduit.
Dos cordes de poitrail sont prévues pour
CORDON.
l'emljarquement des chevaux en chemin de
fer en cas de mobilisation. Il y a aussi des
cordes de gymnase, de chariots-fourragères,
de suspension, etc., dont le sens s'explique
de lui-même.
CORDEAU. Petite corde servant à tracer
des alignements.
On emploie des cordeaux de tirage et
des cordeaux de piquet dans le montage
des tentes.
On fait l'exercice au cordeau, lorsque,
faute d'un nomljre d'hommes suffisant, on
remplace les files qui manquent par des cor-
deaux tenus à leurs extrémités ; ne s'em-
ploie guère que pour l'instruction des
cculres.
— porte-feu (V. Amorce).
COR de chasse. Des cors de chasse en
or ou en argent, avec ou sans épinglettes et
chaînes eu argent, sont délivrés comme prix
de lir de l'année ou de concours dans l'in-
fanterie et dans le génie. Des cors de chasse
eu drap écarlate sont cousus sur la manche
gauche des capotes et tuniques des tireurs
de l""" classe comme insignes de tir.
CORDELIÈRE. Partie du dessus de la
frange des épauleltes des officiers supérieui's.
CORDITE. Espèce de j^oudre sans fumée
qui prend son nom de sa foime. On la croit
composée de gélatine détonante ordinaire,
mélangée avec de la nitro-cellulose liquide
et un dissolvant, de manière à obtenir une
pâte de la consistance d'une gelée d'une
épaisseur modérée.
On la passe à travers des trous poui on
formel- des cordes de section circulaire ou
rectangulaire qui, après desssiccation, sont
coupées de la longueur voulue et empaquetées
dans des douilles.
Prête pour le service, elle ressemble beau-
coup à la ballistite. A l'air libre, elle brûle
sans bruit et assez lentement i^^n donnant
une belle flamme jaune.
Cette poudre a été expérimentée on Italie
dans les canons Armstrong à tir rapide. Elle
paraît avoii- étt^ adoptée eu Angleterre jjour
les fusils à répétition et les canons à lir
rapide.
Dans les canons elle ne laisse, dit-on,
aucun résidu et ne produit qu'un léger voile
qui se dissipe rapidement.
Avec des charges moitié de celles de la
j)Oudie ordinaire, la corditc donne do [dus
grandes vitesses et do plus faibles pressions.
On aurait obtenu une vitesse do 700 mètres
avec une pression légèrement supérieure à
700 kilogr.
CORDON. Le cordon de coiffure ser-
vait d'ornement à certains schakos ou bon-
nets à poil.
CORDONNET.
i76
CORPS.
En (orlijicalwn, le cordon est la partie
saillante du sommet des maçonneries (escarpe
et contrescarpe) servant à rejeter les eaux
pluviales.
Un cordon de troupes ou de postes se
compose d'une série de petits détachements
établis pour couper des communications,
observer une portion de pays, ou protéger
certains points ou certaines fo)inations.
Un cordon sanitaire a surtout, pour
objet d'empêcher la propagation d'une épi-
démie.
Il y a, en usage dans l'armée, des cor-
dons de canne, de clairon, de plaque
d'identité, de sabre, de trompette, etc.
CORDONNET. Sorte de petit cordon des-
tiné à masquer des coutures.
CORDONNIER. Celui qui l'onfectioinie
des chaussures en cuir.
Dans tous les corps de troupe à pied, il
existe un premier ouvrier cordonnier, chef
d'atelier, qui a le grade de caporal, et trois
ouvriers cordonniers à la section hors rang ;
de plus, chaque compagnie comprend dans
le rang un ouvrier cordonnier et un apprenti
cordonnier.
CORNE. Partie dure qui est au pied du
cheval.
Saillants que présentent certains ouvrages
anciens de fortification, appelés ouvrages à
cornes.
Pli que l'on fait au coin d'un feuillet
pour marquer l'endroit que l'on veut retrou-
ver.
Instrument à vent ou cornet rustique, fait
d'une corne.
CORNER. Sonner d'un cornet ou d'une
rurne.
Faire une corne à un livre.
CORNET. Petit cor, petite trompe.
CORNETTE. Petite troupe d'honnnes à
cheval réunis sous les ordres d'un oisi'igiw
nommé cornette et faisant partie de la caivi-
lei'ie française sous Louis Xll.
Espèce d'étendard à cornes et aux cou-
leurs du capitaine, qu'avait chaque compa-
gnie ou escadron de cavalerie.
Sous Louis Xlll, c'était simplement un
porte-étendard.
Sous Louis XIV, ce n'était plus qu'un
sous-lieutenant de cavalerie.
CORNICULAIRE. Officier de la milice
romaine qui était lieutenant du tribun.
Soldat (jui avait leçu comme récompense
le corniculc.
CORNICULE. Ornement ou marque dis-
tinctive qui se portait sur le casque pour
supporter V aigrette .
CORNU. Cheval dont les hanches sont
plus élevées que la croupe.
Partie du casque formant ornement chez
les anciens.
CORPORATIONS religieuses et mili-
taires. Ordres de chevalerie qm se formèrent
du temps des croisades et dont quelques-uns
ont subsisté jusqu'à nos jours.
CORPOREL. Qui concerne le corps.
Exem})le ; yeine corporelle.
Les punitions corporelles sont interdites
dans l'armée française.
CORPS. Réunion de troupes d'une même
armée : se dit d'ime armée entière, d'une
fraction de troupes, d'un régiment. Se dit
surtout de ce dernier au point de vue admi-
nistratif, mais à ce point de vue, il y a des
bataillons et même des compagnies formant
corps.
On donne aussi le nom de corps aux ditFc-
rentes a.r)nes, surtout aux armes spéciales :
corps de l'artillerie, du génie, de santé, etc.
— d'armée. Le corps d'armée est la base
de toute formation d'armée.
Dès le temps de paix, il est pourvu de ses
éléments ; il est toujours prêt à être mobi-
lisé (Service en campagne, art. 1'^'').
Le corps d'armée, en France, est composé
de deux divisions d'infanterie avec tous les élé-
ments et services accessoires, d'une brigade
de cavalerie, d'un bataillon de chasseurs à
pied, de 8 batteries d'artillerie de corps avec
2 sections de munitions d'artillerie, d'un
parc d'artillerie, d'un parc du génie avec
une compagnie du génie, d'un équipage de
ponts avec une compagnie de pontonniers,
d'une ambulance, de 12 hôpitaux de cam-
pagne, du convoi administratif et du convoi
auxiliaire des subsistances, d'un escadron, du
train des équipages, d'un quartier général
comprenant les états-majors et les directions
des différents services, la pi'évôté, le trésor
et les postes et, éventuellement, une section
télégraphique de i''*^ ligne.
En temps de paix, les troupes du corps
d'armée occupent une position déterminée
du territoire national appelée région de corps
d'armée.
— de délit. Ensemble de preuves maté-
rielles constatant qu'il a été commis un délit
militaire et dont il s'agit de rechercher les
auteurs.
— de garde. Local pourvu d'un mobi-
lier sonnnairc {lit de camp et râtelier d'armes)
et destiné à recevoir un poste d'hommes de
garde.
— de mécanisme. Plaque à oreilles sur
laquelle sont assemblées les pièces du méca-
nisme de répétition du fusil modèle 1886, en
même temps que celles qui forment le méca-
nisme de détente de l'arme.
— déplace. Ensemble de la fortification
CORRECTION. 177
{enceinte avec fossé.'; flanqués) ijui entoure
une ville ou une position militaire. Le corps
(le place doit commander la cani])afrne et les
ilfltors, n'être pas commandé, flanquer com-
plètement toutes ses parties, qui doivent
être soustraites aux coups de revers, d'ê-
charpe et d'entilade.
— de platine. Pièce en acier d'une arme
à feu portative sur laquelle sont fixées les
pièces qui composent la platine.
— de support. Dispositif fixe ou flottant
i-mployê dans le passaire des cours d'eau
pour supporter les poutrelles sur lesquelles
viendra reposer le tablier du pont. Les sup-
ports, plus ou moins éloignés les uns des
autres, sont disposés parallèlement au cou-
rant .
— étranger. Auxiliaires de pays étran-
gei's prêts à se mettre au service de tout
gouvernement qui les paye. Ce furent d'abord
des bandes d'aventuriers, puis des régiments
réguliers, recrutés surtout en Suisse. Sous
Napoléon I*''", il y eut des régiments ou lé-
yions étrangères a. peu près de tous les pays.
Actuellement, nous n'avons plus que deux
régiments étrangers à 4 bataillons de 4 com-
pagnies et ime compagnie de dépôt.
— francs. Troupes mercenaires des an-
ciennes armées françaises.
Bataillons de volontaires non soumis à la
discipline militaire et qui, sous la République
et l'Empire, causèrent souvent des dom-
mages sérieux aux ennemis. Pourtant, ceux
qui furent constitués en 1870-71 ne ren-
dirent, en général, que des services fort con-
testables. La loi des cadres les a supprimés,
tous les corps eu armes devant relever de
l'autorité militaire.
— indigènes. Coips de troupe formés
par la France en Algérie, en Tunisie et dans
les colonies, au moyen d'indigènes encadrés
par des Français. Ces corps sont les sui-
vants : 4 régiments de tirailleurs algériens à
4 bataillons de 4 compagnies et 1 compa-
gnie de dépôt ; 4 régiments de spahis à
6 escadrons ; 1 régiment de tirailleurs anna-
mites à 3 bataillons de 4 compagnies ; 3 ré-
giments de tirailleurs tonkinois ;i 3 batail-
lons de 4 compagnies ; 1 régiment de
tirailleurs sénégalais a. 3 bataillons de 4 com-
pagnies.
— mort. Poutrelle de O^.aO environ
d'équarissage établie sur la rive de départ
d'un cours d'eau au point où l'on veut éta-
blir un pont ; le corps mort, établi perpen-
diculairement à l'axe du pont, à bauteur des
corps de support, est maintenu par des pi-
quets.
CORRECTION. Action de châtier, de
punir, d'enlever un défaut.
COSAQUE.
— du tir. Rectifier Ir^ tir au moyen des
observations faites.
CORRECTIONNEL. Se dit des tribunaux
qui connaissent des actes qualitiés délits par
la loi ; de ces déUts eux-mêmes ; des peines
qu'on leur applique.
CORRESPONDANCE. Choses qui se rap-
portent, qui cadrent ensemble.
Les peisonnels militaires assimilés ont la
correspondance des grades des officiers.
Se dit encore des lettres, des communica-
tions écrites échangées entre les différents
services.
L'échange de la correspondance officielle
des militaires a lieu hiérarchiquement et en
franchise.
CORRIDOR. La propreté des corridors
est sous la surveillame de l'adjudant i-t du
capitaine adjudant-major de semaine.
Etait employé autrefois dans le sens de
chemin couvert.
CORROIS ou COUROI. Signifiait ordre
de bataille, troupe, compagnie.
CORROYER. Alélanger différents métaux
pour en façonner un métal ayant des qua-
lités particulières, comme on le fait, par
exemple, pour les lames des armes blanches.
CORSECQUE ou CORSESQDE. Espèce
de javeline a trois dents, dont i-elie du milieu
plus allongée. En usage au XV siècle dans
l'infanterie corse et italienne. Rappelle la
forme de la fleur de lis.
CORSELET. Partie principale de l'an-
cienne cuirasse, celle qui protégeait la poi-
trine et les épaules ; elle était portée par l;i,
cavalerie jusqu'à l'emploi de l'artillerie qui,
en la faisant alléger et simplifier, la fit
adopter pour l'infanterie sous François P"".
Sous Henri II, on nommait corselets les pi-
quiers et les hallebardières. Le corselet fut
supprimé en principe en 1641.
CORSES. Ancienne milice du pape qui
fut supprimée, en 1664, à la suite d'une in-
sulte qu'elle fit à l'ambassadeur de France.
CORT. Nom donné anciemiement à la
courtine.
CORTEGE. Réunion de personnes qui en
accompagnent une autre (V. Escorte).
CORVÉE. Travaux que font tour à tour
les soldats d'une compagnie, d'un escadron
ou d'une batterie.
Les gradés peuvent aussi infliger des cor-
vées hors tour, comme punitions, aux sol-
dats.
CORVETTE. Ancien bâtiment de guerre,
à trois mâts, à voiles, et qui tenait le milieu
entre la frégate et le brick.
COSAQUE. Population russe, en partie
nomade, provenant d'un mélange de Slaves
et de Tartares. Cette peuidade est organisée
COSTUME.
■178
COTUE.
juilitairement depuis 1516 ; elle forme des
corps de cavalerie légère dont l'arme prin-
cipale est. la lance ; leur chef général prend
le titre A'helman ou d'attaiiian Quelques ré-
giments réguliers de Cosaques font partie de
la garde impériale russe.
COSTUME. Habillement. Le costume mi-
litaire est actuellement uniforme dans chaque
arme, grade ou service.
COTE. Indii'ation de VaJtiluiIe d'un lieu,
exprimée en mètres et fractions de mètre,
COTE. Os courbe et plat qui concourt à
formel' les jiaiois de la poitrine.
Se dit aussi du rivage de la jner, de la
montée d'une colline.
— (bouches à feu de). Le tableau sui-
vant donne les indications générales suffi-
santes sur les diveis modèles de pièces em-
ployées pour le service des côtes :
MODE
LON-
POIDS
POIDS
POIDS
DÉNOMINATION.
MODÈLE.
de
charge-
GUEDR
delà
delà
du
projec-
tile.
OBSERVATIONS.
ment.
totale.
pièce.
charge.
met.
kil.
kil.
kil.
Obusier de O^/^li de côte li?se. .
„
B
2,780
3,036
3,000
27,000
Ed fonte.
Canon de 0<ij,30
1864
B
B
3^66
2,527
3,130
3,700
3,750
5,000
11,440
79,800
En fonte fretlce, provient
d'obusiers lisses modifiés
Obusier rayé de 0°',22.
Canon ravii de 0",30
1804
1858-60
1873
B
C
C
C
C
3,106
2,550
2,821
3,140
3,040
8,000
1,200
3,000
3,500
10,000
3,100
31,490
31,490
75,400
12,000
En fonte frettée.
— et lubi'o.
En acier fretté et tube.
de O^ilG
— de O^iig
— de0'»,24
Canons raves et frettés
— " — deO-,!!.
1870
c
3,130
2,090
4,100
21,000
En fonte frettée et tubée.
— — de 0"',1I.
1864
c
2,000
1,900
2,000
18,650
—
— ~ deO",10.
1864
c
3,385
5,000
5,000
31,490
—
_ —de 0"°,19.
1870
c
4,150
7 , 900
15,000
62,500
—
_ _ de 0'",i9.
1864
C
3, SOU
8,000
8,000
52,250
_ _ de0"',24.
1870
c
4,940
15,660
28,000
120,000
—
_ _ de 0m,24.
1804
c
4,560
14,500
10,000
100,000
—
— — de O",??.
1870
C
.5,380
23,20'i
42,000
180,000
—
— — de 0"",27.
1864
c
4 , 000
20^500
21,000
144,000
-^
_ _ ae0'",32.
1870
c
0,700
06,000
06,000
286,500
—
CÔTÉ. Lignes qui forment la limite d'une
ligure, le contour d'une surface.
Se dit aussi des petites faces d'un corps.
Ex.: le côté droit, le côté ifauche d'un
koviiiie.
Se dit également des parties ojjposées, la-
térales d'une chose. Ex.: le côte droit, le
cOté gauche d'une rouie, etc.
— extérieur. Ligne qui joint les deux,
points où s'appuie le front de fortification
à construire (V, Bastion).
COTEAU. Penchant d'une colline.
Se dit par extension de la colline elle-
même,
COTEREAUX on COTTEREAUX.
Bande d'aventuriei's qui ont figuré en France
vers le douzième siècle.
COTEREL ou COTERIAU. Arme à
manche analogue à nos couteaux de chasse.
COTHURNE. Chaussure de hauteur
moyenne, semblable au Jnodequin, dont fai-
saient usage les guerriers grecs ou romains.
COTON-POUDRE. Le coton-poudre, ap-
pelé aussi fulmicolon ou pyroxile, est obtenu
par la réaction de l'acide azotique concentré
ou d'un mélange d'acide sulfurique et d'acide
azotique sur le coton, lequel peut être con-
sidéré comme de la cellulose presque pure.
Cet explosif est inaltérable à l'eau ; d est
peu sensible aux chocs ordinaires et s'en-
llamme vers la température de 180 degrés,
mais alors il ne fait que brûler. Pour le
faire détoner, il faut employer des amorces
fulminantes, comme pour la dynamite, mais
plus fortes que pour cette dernière sub-
stance.
Le coton-poudre est employé à l'état im-
mide, par la marine, pour !c chargement des
torpilles.
COTTE d'armes. Sorte de casaque ou
de lunique dont les dimensions, les formes
et l'étolie ont beaucoup varié, que les che-
valiers et les hommes d'armes mettaient
par-dessus la cuirasse ou la cotte de mailles,
soit à la guerre, soit dans des tournois.
— de mailles. Armure défensive en
forme de chemise ou de blouse et faite d'un
tissu de petits anneaux ou mailles de fer.
COTUE. Sorte de masse d'armes très mas-
sive en usage chez les Francs qui, en la lan-
çant dans les rangs ennemis, écrasaient
ceux-ci par son poids. D'autres la manreu-
i li -^^ si >
Ï0
:m ^^
COUCHAGE. 479
viaieiit à deux iiiaius el s'en servaieut
comme assommoir.
COUCHAGE. Le service du couchage a
liuur olijel de piocurer aux militaires, lo!.'ês
daus les locaux dont dispose le ministère de
la guerre, les effets de couchage et d'ameu-
hlement qui leur sont nécessaires ; de fournir
les capotes de sentinelle, ainsi qu'une partie
du mobilier des corps de garde ; de hlancliir
le linge de corps de la troupe lorsque le chef
de corps désire confier cette opération à
l'entrepreneur du service.
Le matériel de couchage d'un soldat se
compose d'un diàlit en fer, d'un sommier ou
d'une paillasse, d'un matelas, d'une paire de
draps, d'un traversin, d'une couverture, et,
daus la saison froide, d'un couvre-pied.
Ce matéiiel, à l'exception du châlit, qui
appartient à l'Etat, est fourni et entretenu
par un entrepreneur.
Eu cas d'insuffisance de fournitures de
l'entrepreneur du service des lits militaires,
le service du campement assure le couchage
au moyen d'un matériel composé de : 1 sac
de couchage ou 2 sat-s tentes-abris tenant lieu
de draps, d'un sac à paille (traversin) en
toile, d'une paillasse et d'une couverture par
homme.
COUCHE. Forme plus ou moins courbée
donnée à la crosse d'an fusil pour faciliter
la mise en joue ; la plaque de couche est
l'armature en fer qui protège la semelle de
la crosse du fusil.
COUCHEPOINT. Partie eu cuir plus
forte que la Irépointe du soulier et intercalée
entre la seconde semelle, entre l'allonge de
la dernière semelle et la partie inférieure de
l'empeigne.
COUCHER. Renverser, incliner une arme
naturellement droite. Ex.: coucher la lance.
Etre étendu pour prendre son repos. La gar-
niture d'un lit.
— en joue. Ajuster un fusil et viser
jiour tiier sur quelqu'un ou sur quelque
chose.
COUCHETTE. Petit lit en fer d'une seule
l»iéi-e. qui est attribué de préférence aux
sous-ofHciers, au lieu du cliàht. Elle est
destinée à éti-e employée avec un somTuier
systcnii- Tliuau.
COUDE. La partie de rarliculatimi du
l)ras avec l'avant-bras, qui est opposée ;i l;i
saignée.
Endroit de la niamhe ijui correspond au
ou de.
Brusque chanyemeiU <<c direction.
COUDE A COUDE. Ahgnement ou mardie
dans lequel les soldats d'un même rang doi-
vent se sentir le coude.
COULEUVRINE.
COUILLARD Espèce de calapulk- ser-
vant M lancer des ]iierres.
COUIN ou COVIN. Chars de guerre
armés de faux ou do lames tranchantes, dont
on fit usage dans les Gaules et dans la
Grande-Bretagne.
COULAGE des bouches à feu. Opéra-
tion de fonderie consistant à donner aux
bouches à feu en bronze, en fonte ou en
acier leur forme générale aussi rapprochée
que possible de leur forme définitive. Pour
le bronze et la fonte, on moule les modèles
dans du sable à mouler et l'on coule le
métal dans les moules. Les pièces en acier
présenteraient des soufflures si on employait
le procédé précédent ; aussi l'acier est coulé
dans des lingotières produisant des lingots
ayant la torme de troncs de pyramide et une
section 4 à o fois plus grande que celle de
la bouche à feu à obtenir. Une série d'opé-
rations de forgeage, de dégrossissage el d'usi-
nagi' tei'ininent les pièces.
COULANT. Anneau plal, métallique, au
moyen duquel on maintient l'extrémité du
ceinturon rapprochée de ce dernier, après
avoii- été repliée.
COULE. Eu terme d'escrime, un coule ou
coulement consiste à glisser la lame le long
de celle de l'adversaire, en dégaijeanl ou
non.
COULEE des projectiles. Pour couh r
les projectiles en fonte de l'artillerie, on
emploie de la fonte très liquide qu'on a|i-
porte aux moules au moyen de poches en
fer, en ayant soin qu'il n'y ait pas d'inter-
ruption dans la coulée d'un même projec-
tile.
COULEUR. Le mot peut s'appliquei- aux
couleurs qui entrent dans la composition des
uuifornies, qui peuvent servir à distinguer
les diverses armes ou ariuées, etc.
On appelle couleurs nationales les trois
couleuis du drapeau français.
COULEUVRE. Ancienne évolution d'in-
fanterie.
COULEUVRINE OU COULEVRINE. Une
des plus anciennes armes à feu à tir direct.
dont l'usage était déjà très lépandu en 1380
el il en a été construit dès 1258.
D'abord employée par l'infanterie, la
coulevrine consistait en un tube de métal
(fer ou cui\re) auquel on mettait le feu au
moyen d'une mèche ; la crosse très allouArèe
portait une entaille (fui s'adaptait à l'épaule
du tireur. Elle avait environ 1 pouce(0™,03)
de calibre et tirait des balles de plomb.
Pour le cavalier, elle était plus courte et
s'appuyait sur une fourche engagée à l'avant
de la selle ; un chien à longue détente com-
muniquait le feu. On fit aussi usage de cm-
COULEVRINIER.
180
COUPOLE.
Icvriiies raoïitéfs sur chevalet ]ioni' tirer et
((ui, du poids de 10 à 30 kilo.sframmes, exi-
geaient 2 homwies pour leur service.
Malgré ses imperfections, la COulevrine à
main rendit de grands services pour l'épo-
({ue et perçait toutes les cuirasses.
De 1330 à 1480, on fabriqua également
des coulevrines de siège en fer forgé, qui
étaient très légères et étaient montées sur un
affût en bois. Mais depuis, on a fait des bou-
ches à feu de ce genre très variées comme
forme et comme calibre et comme cliarge;
celles-ci variaient de 10 à 70 kilogrammes
de balles.
COULEVRINIER. Soldats qui maua-u-
vraient la coulrrriiii'. Ceu\ à pied furent
organisés ))ar le due de Bourgogne, et ceux
à cheval par Charles VllI.
COULISSE. Ilahuire pratiquée dans
l'épaisseur des murs pour laisser glisser la
lierxr seivant à fermer un passage voûté
dans les forteresses.
COUP. Effet produit par un. corps qui en
frappe un autre.
La décharge d'une arme à feu ; exemple :
coup (le fusil, coup de cano)i, etc.
La charge de l'arme.
Blessure, contusion.
COUP-DE-POING (ou exploseur Bré-
guet) (V. Kxploscur).
COUPABLE. Celui (pii a commis une
faute, un (lèlit, un crime.
Se dit aussi des choses : un dessein cou-
pable.
COUPE-CHOUX. Terme d'argot mili-
laire, servant à désigner le sabre du fan-
tassin.
COUPÉ (pan). On ai)pelle pan coupé la
jonction du saillant de la crête intérieure de
deux faces d'un ouviage à 3 ou 4 métrés' de
ce saillant.
COUPELLE. Petite pelle en cuivre dont
on se sert pour mettre la poudre dans les
gargousses.
COUPER. Diviser un coriis avec un
instrument tranchant.
Barrer, intercepter des connnunications.
une colonne, etc.
COUPLET. Fusil dont le canon est formé
de deux pièces vissées ensemble.
COUPOLE. Les coupoles présentent, sur
les batteries cuirassées, l'avantage :
i° D avoir un champ de tir illimité;
2" De n'avoir pour amsi dire pas à crain-
dre les coups d'embrasure;
3° De donner un tir plus rapide;
4° De mieux atteindre un but mobile.
Elles présentent l'inconvénient d'être d'un
prix assez élevé, mais la nécessité de se
couvrir à tout prix et l'impossibilité d'uti-
liser l'artillerie à ciel ouvert dans les ou-
vrages de fortitication permanente, forcent à
donner la préférence aux coupoles, sans
compter qne le champ de tir illimité qu'elles
procurent en réduit sensiblement le nombre
et diminue ainsi la dépense.
Des expériences faites depuis 1885 et tout
récemment, ont permis de constater que les
plaques en fer laminé, en acier laminé, en
nickel-acier entre autres, présentaient une
résistance suffisante aux projectiles que l'on
peut employer dans l'attaque des places.
Une coupole se compose en général du
pourtour, du ciel ou plafond, du mécanisme
et des canons. La tourelle elle-même se
meut dans un bâti ou parapet, surmonté
d'un anneau (ixe ou avant-cuirasse.
Lvjxnirtour doit être formé d'un petit
nombre de voussoirs, afin que la masse de
chaque élément soit considérable par rappoit
à celle des projectiles. Le ciel ne comprend
qu'une <à trois plaques, afin d'éviter les dif-
ficultés de consliuction et d'assemblage ,
ainsi que les causes de faiblesse résultant de
nombreux joints.
{.l'expérience a démontré que les plaques
(de pourtour et du plafond) résistent mieux,
à épaisseur égale, lorsqu'elles sont faites
d'une seule épaisseur de métal que lors-
(ju'elles sont composées de plusieurs plaques
superposées et boulonnées.
Le mécanisme, l'espèce des bouches à feu,
la forme et les dimensions des coupoles
varient suivant la destination de celles-ci.
En général, on doit prendre pour les cou-
jioles des dispositions ])0ur que leurs embra-
sures ne soient exposées aux coups de
l'ennemi qu'au moment où les pièces font
feu. afin d'éviter le jilus possible les coups
d'embrasure, les seuls dangereux ; pour em-
pêcher de pénétrer dans l'intérieur les balles
et éclats de projectiles, ainsi que les gaz exté-
rieurs ; pour assurer Véclairage, la ventila-
tion et les mouvements de matériel.
Les coupoles peuvent être à 1 ou à 2 ca-
nons. Ces dernières doublent les coups d'em-
brasure, immobilisent 2 pièces en cas de
cessation inopinée du fonctionnement; l'in-
flammation non simultanée des deux canons
est une cause de déviation dans le tir ; elles
sont plus vite démontées qu'un nombre
double de coupoles à 1 canon ; enfin, la ma-
nœuvre en est plus difficile.
Par contre, une coupole à 2 canons coûte
environ 40 p. 100 moins cher que deux cou-
poles à 1 canon ; son emploi permet de ré-
duire les dimensions des ouviages et par
suite leur piix, ainsi que le personnel.
Gomme, d'autre part, divers procédés permet-
tent de supprimer presque complètement les
COUPOLE.
-181
COUPOLE.
coups d'embrasure, il eu résulte que les cou-
poles à 2 canons sont les plus avantageuses.
La forme des coupoles peut être cylindri-
que ou spliêrique.
Les expériences ont prouvé que la forme
sphérique est moins visible, ce qui diminue
les chances d'atteinte, et facilite le mouve-
ment de glissement des projectiles, auxquels
elle fait perdi-e une partie de leur force vive ;
les embrasures, évidées en forme de gorge,
sont atteintes près de leur pourtour, par les
projectiles qui ricochent sans nuire à la
pièce.
La forme cylindrique (à laquelle s'applique
plutôt le nom de tourelle) présente en outre
l'inconvénient d'augmenter le danger résul-
tant des coups d'embrasure, car les projec-
tiles refoulent ainsi le métal vers l'intérieur
et atteignent la volée de la pièce.
Au point de vue de leur emploi, il faut
deux espèces de coupoles :
1° Celles qui sont destinées à ne lii-er
quà grande portée; elles sont armées de
canons longs de gros calibre (15o™™) ; on les
protège contre les coups d'embrasure au
moyen d'une bonnette dont la hauteur est
réglée par l'inclinaison de la ligne de tir;
2° Celles qui sont destinées au tir indi-
rect, et, par suite, plus spécialement à la
lutte d'artillerie rapprociiée. Elles sont
armées de préférence d'obusiers ou de mor-
tiers de gros calibre qui, en raison de leur
genre de tir, peuvent être installés dans des
batteries basses où ils sont complètement
dérobés aux vues.
Diverses expériences ayant paru faire
craindre que, quelle que soit la forme adoptée,
il n'est pas possible qu'une coupole résiste
longtemps si elle est constamment exposée à
un feu de longue durée, on a proposé l'em-
ploi de coupoles à éclipse, pour remédier
à cet inconvénient. De cette manière, elles
n'auraient plus à se montrer que pendant
les quelques secondes nécessaires pour tirei',
et elles disparaîtraient aussitôt pour toute la
période nécessaire au chargement, au poin-
tage, etc.
11 existe divers modèles très pratiques de
coupoles à éclipse, entre autres ceux du
colonel Hussiére et du colonel Soariau, pour
les canons de gros calibres, car celles pour les
canons-revolvers ou pour les mitrailleuses ne
présentent pas de difficultés pratiques. Nous
(lonuous, figure 34, celle du colonel Bussière.
Mais le conmrandant Jlougin, convaincu <[ue
la forme cylindrique, qui s'impose pour les
cou|)oles à éclipse, résiste mal aux effets du
tir en brèche et aux projectiles à méliuite
des mortiers rayés, a cherché à substituer à
leur mécanisme délicat et coûteux, un méca-
nisme simple et plus résistant au moyen de
sa coupole oscillante.
L'oscillation se produit autour d'un axe
horizontal passant par le centre de la sphère
dont la calotte cuirassée fait partie et sur
laquelle calotte les canons ne font pas saillie.
Les deux canons, longs de 13 centimètres,
solidaires de la coupole, n'ont ni affût, ni
recul propre ; il se produit, au moment du
tir, une légère oscillation de la coupole, qui
est amortie par des tampons à ressort Belle-
ville.
L'engin, très simple et peu coûteux, peut
être manœuvré à bras d'hommes.
Le mouvement de rotation des coupoles
peut s'effectuer au moyen d'un pivot qui, s'il
est hydraulique, est plus rapide que lorsqu'il
s'effectue sur une couronne de galets ou de bou-
lets. Mais cette couronne assure, plus facile-
ment que les pivots, la stabilité des coupoles
et l'invariabilité de leur axe ; en outre, ce-
mode de rotation convient seul aux coupoles
à 2 canons et assure la régularité du tir en
mouvement.
Fig. 54.
h'cmplacement des' coupoles dépend de
nombreuses conditions ou considérations :
nature du métal, genre de coupole, rôle à
remjdir par cette dernière, organisation des
ouvrages, etc.
Comme indication générale, il faut éviter
de placei- les coupoles en des points où les
coups qui leur sont destinés viendraient, en
les mau(|uant, atteindre les parties impor-
tantes des ouvrages situés en arriére ou sur
les côtés. Les saillants paraissent désignés
omme emplacement.
.Malgré l'économie et la solidité résultant
(lu gniupemenl , on aura le \i\\is souvent
recours à l'emiiloi de coupoles isolées qui
sont moins faciles à atteindre.
COUPOLE.
182
COUPURE.
' Le jjoiiitiKje des coupolos \\onl se l'aire
directement ou indirectement.
Le pointage direct, le plus simple et géné-
ralement le j)lus exact, peut s'effectuer :
i° Par V embrasure, mais on ne peut alors
empèclier l'introduction des gaz extérieurs;
2" Par le trou tllioniiiit', praticjué dans la
calotte ; ce mode de pointage très délicat est
assez compliqué cl n'est pas toujours pos-
sible ;
3° Par la rainure de visée, avec hausse et
guidon, percée dans la calotte cuirassée du
côté opposé aux embrasures ; procédé offrant
plus de sécurité, mais donnant des résultats
moins certains que le précédent, qu'il peut
servir à compléter.
Le pointage indirect, offre une grande
sécuiité aux pointeurs, mais il est plus com-
pliqué et moins exact que le tir direct,
attendu qu'il exige l'aide d'observateurs qui
peuvent se tromper.
11 se fait, en principe, au moyen d'une
planchette de tir et d'une règle île direction
que l'on dirige d'après les indications d'ob-
servateurs intelligents placés en dehors de
la tourelle et qui correspondent avec celle-ci
à l'aide de téléphones ou de tuyaux acous-
tiques.
A la rigueur, le pointage indirect pour-
rait se faire simplement à l'aide de tables
lie tir.
Le tir indirect permet de tirer par tous
les temps, de concentrer les feux, de battre
les plis de terrain invisililes, de sorte qu'il
est seul possible la nuit et contre des buts
invisibles, mais il ne convient pas lorsqu'il
s'agit d'atteindre des buts mobiles ou se pré-
sentant à l'improviste.
Le tir avec la cou))ole en mouremenl est
le seul efficace contre des buts mobiles ; il
présente, en outre, l'avantage de rendre
plus difficile !e groupement des corps de
l'ennemi et de diminuer les chances des
coups d'embrasure.
Pour les affûts, deux principes sont en
discussion : lier l'affût à la cuirasse, ou
avoir des affûts spéciaux.
La liaison de rafjùt au cuirasseinent pro-
cure une grande simplicité au uK^canisme,
et, en y ajoutant l'emploi d'un seul canon
du calibre de 12" et la réduction de l'épais-
seur de la cuirasse à 0'°,12, on peut obtenir
une grande mobilité des cuirassements, faci-
liter l'éclipsé et diminuer notablement le
prix de revient. C'est en se basant sur ces
conditions que le major allemand Scliu-
mann a construit des a/fûts cuirassés diffé-
rant sensiblement des coupoles ordinaires.
Dans l'affût cuirassé à éclipse pour canon
de 12''. la cuirasse est formée d'une calotte
spliérique cl d'une partie cylindrique, le
tout reposant par l'intermédiaire d'un étrier
sur un pivot équilibré par un levier.
Pendant le tir, la pièce pivote autour de
sa bouche, guidée par des coulisseaux et
une tige spéciale qui est elle-même guidée
entre deux galets, dont l'un sert de poulie
de renvoi à la chaîne d'un contrepoids équi-
librant la pièce.
Le mou\ement d'éclipsc se fait automati-
quement au moyen d'un mécanisme com-
mandant le levier; l'éclipsé ne dure que 2".
Le ])ointage en direction et en hauteur
est très rapidement exécuté (lar i ou
2 hommes.
Le |)oids total de la construction est de
62 tonnes.
Il y a aussi des affûts cuirassés pour
mortiers et pour canons à tir rapide de
Les affiits hydrauliques, très coûteux,
ont causé des accidents provenant de l'énornio
pression que subit la glycérine pendant le
recul.
La supjiression du recul, qui peut s'effec-
tuer sans inconvénient au moyen de dispo-
sitions particulières, entraîne celle des affûts
hydrauliques. Mais les alfûts cuirassés Schu-
mann ne paraissent pas résoudre la ques-
tion, car il est nécessaiie que les affûts
soient indépendants du cuirassement, si l'on
veut éviter leur mise hors de service à la
suite d'une déformation de celui-ci.
Divers systèmes d'affûts sans recul ont
d'ailleurs été présentés.
En l'ésumé, les diverses espèces de cou-
poles existantes peuvent se distinguer,
d'après le principe de leur construction : en
coupoles à 1 ou 2 canons ; en coupoles à
éclipse ou non ; en coupoles à affûts cui-
rassés ou affûts indépendants ; en couitoles
pour canons longs, canons ordinaires, canons
à tir rapide, mitrailleuses ou canons-revol-
vers, obusiers ou mortiers rayés.
Cette question des coupoles est actuelle-
ment à l'ordre du jour, car cet engin est
api)elé à jouer un lôle considérable, sinon
prépondérant, dans la nouvelle fortification ;
elle n'est pas encore résolue en ce moment
(1891).
COUPON. Petit reste d'une pièce d'étoffe.
Papier à détacher d'une pièce administra-
tive comme mandat de fourniture.
COUPURE. Petite plaie faite avec un
instrument tranchant.
Retranchements, fossés, palissades, qui se
font en arriére d'une brèche ou d'un sail-
lant d'un ouvrage do fortitication.
Ouvrage tracé on ligne droite, assez fré-
quemment employé dans la fortification im-
COUR.
183
COURONNE.
provisée. C'est le tracé ordinaire des tran-
chées-abris. On l'emploie, sous des dimension?
restreintes, pour barrer ou couper les voies
de communication : routes, déâlés, rues de
villages, etc. ; dans ce cas. la coupure prend
généralement le nom de barricade. Les cou-
pures doivent être appuyées à des obstacles
naturels ou à des ouvrages fermés, afin que
l'ennemi ne puisse les tourner.
COUR. Espace clos qui dépend d'une ha-
bitation.
Se dit de la société particulière qui vit au-
tour d'un souverain.
Se dit des tribunaux supérieurs tels que
la cour d'appel, la cour de cassation,
la cour d'assises, la haute cour de jus-
tice.
On a d'ailleurs donné le nom de cour à
des juridictions fort différentes dont beau-
coup n'existent plus aujourd'hui : c'est ainsi
que les conneils df guerre s'appelaient jadis
cours martiales ; les prévôtés, cours pré-
vôtales, etc.
— des comptes. Elle est chargée
d'exercer le contrôle sur tous les comptes
élémentaires ou généraux de l'Etat.
Elle a été créée pai' la loi du 16 sep-
tembre 1807.
Elle se compose : d'un premier président,
(le 3 présidents de chambre et de plus de
100 conseillers, dont 18 conseillers-maîtres,
tous inamovibles.
Elle forme trois chambres, qui ont cha-
cune leur président et leur spécialité.
Les conseillers-maîtres sont seuls attachés
à l'une ou à l'autre des chambres ; les autres
rapportent les affaires qui leur sont distri-
1 tuées par toutes les trois.
Les trois ciiambres sont réunies pour pro-
noncer des arrêts ou des déclarations de con-
formité concernant les comptes généraux des
ministres ; la Cour des comptes est alors pré-
sidée par son premier président.
COURANT. Mouvement de l'eau, dans la
direction de sa pente.
Par extension, se dit d'un fluide quel-
conque lorsqu'il se meut dans une certaine
direction.
— électrique. Mouvement de l'électri-
cité qui sert à dédiarger un corps électrisé.
Si l'on considère une pile électrique dans
laquelle on a établi, à l'aide d'un fil métal-
lique, la communication entre les deux
pôles, on supi)Ose que l'électricité positive
parcourt la pile ainsi que le (il conducteur
dans un sens et l'électricité négative dans un
autre. Le courant n'est décelé par aucun
phénomène extérieur, mais il se reconnaît
facilement par l'action qu'il exerce sur l'ai-
guille aimantée, laquelle, si ou l'approche
du lil, dévie de sa position et se met en •
croix avec la direction du courant après plu-
sieurs oscillations. On obtient de même un
courant en faisant communiquer, par un fil
métallique, le pôle positif d'une pile avec le
pôle négatif d'une autre pile.
Ampère a aussi constaté que les courants
agissent les uns sur les autres et il a été re-
connu que deux courants parallèles s'atliiont
lorsqu'ils marchent dans le même sens et
qu'ils se repoussent quand ils marchent en
sens contraire. Un courant qui traverse un
fil conducteur peut faire naître un courant
dans un fil voisin ; ce nouveau courant prend
le nom de courant par induction. 11 se ma-
nifeste au moment où le courant électrique
«■ominence à traverser le fil voisin et au mo-
ment où il cesse. Le courant qui commence
fait naître un courant par induction dans le
même sens; le courant qui finit fait naître
un courant par induction en sens contraire.
COURBE de niveau ou horizontale.
Courbes qui sont toutes au même niveau et
qui, en topographie, représentent en plan
toutes les sinuosités du terrain . Une série de
courbes de ce genre, équidistantes, donne
une figure semblable à celle que tracerait
sur le terrain le niveau de la mer qui, ayant
recouvert d'abord toute la surface, s'abaisse-
rait successivement d'une quantité égale ;i
l'équidistanee des courbes.
COURBETTE. Terme de manège s'a)»-
pliquant à un mouvement que fait le cheval
en levant également et simultanément les
deux pieds de devant ; les hanches suivent
le mouvement du devant.
COUREUR. Cavalier appartenant à uni>
espèce de cavalei'ie légère employée ancien-
nement et qui a précédé nos éclaireurs.
COURIR. S'emploie dans le sens de courir
aux annes, prendre les armes avei; précipi-
tation, ou de courir sus; faire des courses
ou des incursions chez l'ennemi, à la manière
des partisans.
COURONNADE. Mot employé autrefois
pour exprimer une attaque en coiironne.
c'est-à-dire circulaire et enveloppante.
COURONNE. D'abord récompense mili-
taire chez les Grecs et les Romains ; plus
tard, ornement des casques des nobles au
moyen âge ; actuellement, il existe en Hon-
grie un ordre de la Couronne de fer.
Les officiers de la couronne étaient des di-
gnitaires, plutôt civils, chargés des offices
on grandes charges de la cour.
En fortification, la couronne on ouvrage
à couronne est un ouvrage avancé dont le
front de tète est formé de deux fronts bas-
tionnés, accolés et complétés par deux lon-
gues ailes ou flancs, lesquels doivent être
COURONNEMENT.
1^
COURTINE.
flanqués par la place. Dans la double cou-
ronne, le front de tète se coinpose de trois
fronts biisltonnés accolés. C'est une véiitable
portion de lempart avancé. On ne construit
jilus ce genre d'ouvrages.
— de galets (V. Coupole).
COURONNEMENT du chemin cou-
vert. Opération d'occuper les crêtes du clie-
min couvert ou du (ilacis par une place
d'armes d'une espèce particulière, munie de
(iradins de fusillade et de même largeur que
les parallèles. Elle suit la crête à une dis-
tance de 5 à 7 mètres, nécessaire pour le
parapet, et elle est protégée par des tra-
verses et des couvre-faces contre les coups
à'enfdade et de revers auxquels elle est alors
directement exposée. Ce couronnement s'exé-
cute de vive force ou pied à pied. Pour l'exé-
cuter de vive force, il faut procéder comme
pour une attaque de vive force : à la suite
d'un violent bombardement et un peu avant
la nuit close, les troupes d'attaque, rassem-
blées dans la dernière parallèle, s'élancent
dans le cbemin couvert ; des soldats du génie
sont placés en tête pour détruire les défenses
accessoires et ils sont suivis par des travail-
leurs qui exécutent le couronnement en
ayant soin de s'approfondir avant tout, le
reste de l'œuvre devant être accompli et
perfectionné par des brigades successives de
travailleuis.
Pour le couronnement pied à pied, on
longe la crête par une sape double à tra-
verses ou, lorsque c'est possible, par une
sape simple. On peut souvent se borner à
faire cette opération sur les saillants, et vis-
à-vis des brèches, en leliant ensuite ces por-
tions par une simple tranchée.
— de gabiounade. Opération qui con-
siste à placer longitudinalement trois ran-
gées de fascines sur une (jabionnade.
COURONNER. Ce verbe s'applique à
certaines opérations telles que couronner le
chemin couvert, des hauteurs, un entonnoir,
une contrescarpe. Elles ont pour objet d'oc-
cuper les ("rêtes en y établissant au besoin
un parapet, de les organiser défensivement
et, parfois, de les relier par de bonnes com-
munications avec les positions eu arrière. On
dit aussi que des ouvrages et forteresses cou-
roiuient les points culminants.
COURPENTIER ou COURPENTIÈRE.
Pourpoint d'armure servant de doublure à
la cuirasse et à la cotte de mailles.
COURRE. S'employait autrefois pour le
mot courir. 11 en est resté l'expression chasse
à courre.
COURRIER. Soldat employé à porter des
dépêches. Vhi courrier volant ou boulet lues-
saijer désignait autrefois un projectile creux
renfermant une dépêche. Les courriers muets
étaient des soldats détachés d'un poste
éloigné d'une place menacée d'un siège qui
venaient donner communication au poste
voisin des renseignements concernant l'en-
nemi.
COURROIE. Bande étroite de cuir ou de
tissu, qui seit à lier, à attacher. Telles sont
les courroies du havresac, du harnache-
ment, etc.
COURS. Mouvement de l'eau dans les
fleuves, les rivières ou les ruisseaux.
Au figuré, suite, enchaînement, conti-
nuité.
Se dit du prix, des marciiandises constaté
par les mercuriales, du taux de la rente et
autres valeurs cotées dans les Bourses de
commerce.
— d'eau. Les cours d'eau constituent un
obstacle de valeur plus ou moins grande,
suivant leur largeur, leur profondeur, la na-
ture des rives, la forme des vallées, etc.
Si l'obstacle est de faible valeui', on le
renforce en tentant une inondation au moyen
de digues, ou bien on obstrue les gués au
moyen de défenses accessoires. En tous cas,
ce sont les points où les passages sont le plus
faciles qu'il faut surveiller le plus active-
ment, et en face desquels l'organisation doit
être particuliciement forte.
L'organisation défensive comporte aussi la
préparation, par les troupes du génie, des
moyens de passage pour l'offensive.
COURSE. Action de courir. Pas militaire
plus rapide que le pas gymnastique. Trajet
parcouru ou à parcourir à pied, à cheval ou
en voiture.
Les courses de chevaux sont des espèces
de jeux qui ont lieu sur des terrains spé-
ciaux et qui ont pour but de comparer la
vitesse des chevaux à différentes allures,
leur habileté à franchir des obstacles, etc.
COURSIER. Cheval de bataille. N'est
usité qu'en poésie et dans le style soutenu.
COURT bâton, .irme du genre des cannes
d'armes, des demi-piques, etc.
COURTAUD. Cheval robuste et vigou-
reux, mais de taille moyenne, qui servait
de second cheval ou de monture de route
aux chevaliers du moyen âge.
COURTE-ÉPÉE. Armes blanches dont la
lame a peu de longueur, telles que: la dague,
la miséricorde, etc. Le terme est peu usité
aujourd'hui.
COURTINE. Partie d'un front bastionné
comprise entre deux bastions voisins et les
reliant entre eux. Les courtines sont ordinai-
rement rectilignes ; cependant, on eu a fait
de concaves et de convexes, de brisées ou à
ressauts: d'autres ont eu une de leurs parties
COURT JOINTE.
183
COUVRE-FEU.
disposée en flanc oblique ou ont été doublées
d'un second flanc ; mais ces dispositions
n'ont pas subsisté. La courtine mise à l'abri
de l'enfilade, et généralement couverte par
une tenaille, est la partie la plus forte d'un
front et c'est vers son milieu que l'on fait
aboutir les jjontx dormants et les portes.
COURT-JOINTÉ. Cheval dont les arti-
culations inférieures sont trop courtes.
COURTOIS. Affable dans ses paroles et
dans ses manières.
Se dit aussi des choses. Ex. : armes cour-
toises.
COURTOISIE. Urbanité, déférence, for-
mes convenables apportées au moyen âge et
jusqu'au XYlIl^ siècle dans les joutes et les
conibats.
COUSSIN. Bloc de bois que l'on pose à
l'arrière de l'affût pour supporter la culasse
du canon.
COUSSINET. Petit coussin de selle, de
cuirasse.
Cylindre ou demi-cylindre en bois ou en
métal dans lequel tournent les tourillons
d'une machine.
— de chevalet (V. Chevalet).
COUSTILLADE ou COUTILLADE. Ba-
lafre ou blessure faite par une couslille ou
autre aime tranchante.
COUSTILLE ou COUTILLE. Espèce de
couteau ou de poignard dont étaient armés
les cousiilliers au XV'' siècle.
COUSTILLIER, COUTILLIER ou
GUISARMIER. Ecuyers ou valets armés
de la coustiUe et souvent aussi d'une gui-
sarnie, sorte de liMche d'armes ou hallebarde
à long manche, de forme irrégulière sur
l'ave.
COUTAL. Sabre qui formait baïonnette
et s'ajustait aux carabines.
COUTEAU. Instrument tranchant com-
posé d'une lame et d'un manche, qui sert à
couper.
COUTELAS. Sorte d'épée courte et large
qui ne coupe que d'un côté.
COUTELIER. Celui qui fabrique des
couteaux et autres instruments tranchants.
COUTIL. Toile lissée et fort serrée, faite
en til de chanvre, et qui sert à confectionner
les pantalons blancs des officiers, les ten-
tes, etc.
COUTURE. Action de coudre, résultat de
cette action.
Se dit aussi de la cicatrice qui reste d'une
plaie, qu'elle ait été recousue ou non.
Au ligure, battre une armée à plaie cou-
ture signifie la défaire coinitlètement.
COUVERCLE. Ce qui sert à couvrir un
récipient à large ouverture.
COUVERT. Abri contre les vues ou contre
les coups de l'ennemi; tels sont : les bois, les
murs, les haies, les hautes cultures, les mai-
sons, etc.
Partie du profil qui protège le défenseur
contre les coups de son adversaire et lui
permet de faire usage de ses armes dans de
bonnes conditions. Est généralement con-
stitué par une masse de terre appelée pa-
rapet.
COUVERTURE. Ce qui sert à couvrir ;
s'entend ordinairement de la couverture
d'un lit.
La couverture des lits militaires est
en laine brune ou beige; elle a 2'", 75 à
3 mètres de longueur sur l°',6o à 1™,90 de
largeur ; elle doit peser, Jieuve, de 3'^,500
à 4^,400.
La couverture du service du campe-
ment est en laines grise et blanche mélan-
gées ; elle mesure 2°^, 30 de longueur et i™,7o
de largeur; elle pèse 3^^,100. Elle porte deux
bandes jaunes tressées dans le sens de la
chaîne, et des liteaux d'encadrement, égale-
ment en laine jaune, sur le pourtour et au
milieu, ce qui permet de la diviser en deux
parties égales formant deux petites couver-
tures.
Il est affecté aussi une couverture eu
laine grise à chaque cheval.
On désigne sous le nom de troupes de
couverture, des troupes tenant garnison
dans des places-frontières, dès le temps de
paix, et destinées, en cas de guerre, à pro-
téger la mobilisation des régions-frontières,
ainsi que la concentration des armées. Ces
troupes sont maintenues à un effectif ren-
forcé.
COUVRE-AMORCE (V. Cartouclw).
COUVRE-BASSINET. Pièce de cuir
servant a couviir le bassinet.
COUVRE-CHEF. Toute espèce de coif-
fure ser\ant ;'i couvrir la tète.
COUVRE-COLBACK. Pièce de toile cirée
arrondie que l'on adapte sur le dessus du
colback pour garantir celui-ci de la pluie.
COUVRE-CUISSE. Pièce d'armure ou de
fer forgé, qui avait à pou prés la forme d'un
demi-cylindre et servait à protéger la cuisse
quand l'homme était à cheval.
COUVRE-FACE. Ouvrage de fortification
servant à couvrir les faces de cette dernière
et ne différant de la contregarde qu'en ce
que Yescarpe est en terre au lieu d'être en
maçonnerie et qu'elle n'est pas organisée dé-
fensivenient. N'est employée que dans la
fortilication bastionnée.
COUVRE-FEU. Au début, c'était une
sonnerie de cloches, ou. à défaut, une
sonnerie de la retraite pour annoncer la fer-
meture des portes des forteresses et défendre
COUVRE-GIBERNE .
aux habitants de conserver de la lumière.
Au siècle dernier, c'était encore le signal de
la fermeture des portes, mais aussi celui de
ne plus sortir dans la rue sans porter de la
luiriière, pour pouvoir être aperçu et reconnu
par les postes.
COUVRE-GIBERNE. Etui servant, il y a
peu do temps encore, à recouvrir la 71-
bernc.
COUVRE-LUMIÈRE. Petit dôme en
plomb ou en cuivre qu'on dispose sur la lu-
mière des canons de manière à préserver
cette partie contre l'introduction de corps
étrangers.
COUVRE-NUQUE. Autrefois partie du
cmitTC-KchaLn qui, en s'abaissant, servait à
protéger la nuque. Actuellement, le couvre-
nuque est cousu au manchon en toile blanche
que l'on donne aux troupes d'Afrique.
COUVRE PIED. Petite couverture qui
sert à couvrir les pieds et que l'on délivre au
soldat pendant la saison d'hiver. Est géné-
ralement faite avec des couvertures hors de
service dans certaines limites de poids.
COUVRE -PLATINE. Enveloppe de cuir
employée autrefois pour mettre la platine du
fusil à l'abri de la pluie et de l'humidité.
COUVRE-SHAKO. Enveloppe de toile
cirée employée autrefois pour couvrir le
shako , qui n'était découvert que le di-
manche, les jours de revue ou pour certains
services.
COUVRIR. Mettre une chose sur une
autre ou devant une autre pour la cacher
ou la protéger.
Eu terme d'art militaire, couvrir veut
dire protéger ; c'est ainsi qu'on dit : couvrir
une frontière, couvrir une place, couvrir la
letraite d'une armée.
COVIN. Char de guerre armé de faux,
dont les Bretons et les Belges faisaient usage
autrefois (V. Couin).
CRACHAT. Terme figuré et populaire
pour signifier une plaque indiquant un grade
supérieur dans les ordres de chevalerie,
CRACHER. On dit qu'un fusil crache
lorsque la fermeture de culasse n'est pas assez
parfaite pour empêcher le passage de la
poudre ou d'étincelles.
CRAIE. Calcaire tendre, de couleur
blanche. On l'emploie dans les cantonne-
ments pour indiquer sur les portes des mai-
sons le nombre d'hommes et de chevaux qui
doivent y être abrités, ainsi que le corps,
l'unité et la fraction d'unité à laquelle ils
appartiennent.
CRAMOISI. Couleur d'un rouge foncé.
Est employé poui' la teinture des drapeaux.
CRAMPON. Morceau de fer ou de bronze
dont les doux extrémités appointées sont re-
'I8G
CRANEQUINIER,
liées en équerre. Outre leur usage dans le
sens général, les soldats se servaient autre-
fois d'un crampon d'assaut ou chardon
qu'ils attachaient à leurs chaussures pour
monter à l'assaut.
CRAN. Petite entaille dans une pièce
métallique.
— de départ. Partie de la branche an-
térieure du corps cylindrique du chien qui
s'appuie, à l'armé, contre la tête de gâ-
chette.
— de l'abattu. Entaille située à la
partie inférieure du chien, en arrière du cran
de repos.
— de mire. Saillie placée à la plate-
bande de la culasse et au bourrelet, ou à la
plate-bande de la bouche d'anciennes pièces
d'artillerie et servant le guidon à déterminer
la ligne de mire naturelle. Dans les nouvelles
bouches à feu, c'est-à-dire celles qui se char-
gent par la culasse, le cran de mii-e est rem-
placé par un œilleton mobile porté par la
hausse latérale.
Les crans de mire des armes à feu porta-
tives sont placés dans le fusil actuel, savoir ;
sur la planche mobile de hausse, celui de
250 mètres ; sur le pied de la planchette
rabattue en avant, celui de 2,000 mètres
(marqué 20) ; sur le sommet de la planclœ,
et un troisième pratiqué dans le talon de lu
planche et donnant les lignes de mire de 400
cà 800 mètres lorsqu'on fait reposer le cur-
seur sur les différents gradins du pied ; en
outre, le curseur porte le cran de mire mo-
bile pour les distances de 900 à 1900 mètres.
Dans le revolver, le cran de mire est pra-
tiqué dans une légère saillie de la partie
postérieure de la carcasse.
— de repos. Entaille pratiquée sur le
chien dans une position convenablement
choisie entre les crans de départ et de l'a-
battu, de telle sorte que, l'arme étant
chargée, si l'on provoque le départ du chien
de cette position, le percuteur n'ait plus à
courir qu'une distance de 1™™,5 environ
pour atteindre le couvre-amorce de la car-
touche, course insuffisante pour faire détoner
la capsule.
CRANE.- Partie supérieure de la boîte
osseuse de la tête.
Se dit d'un homme hardi, audacieux, et
aussi d'un homme qui fait le rodomont, te
tapageur.
CRANEQUIN. Instrument dont l'an-
cienne milice française se servait pour bander
son arbalète et qui consistait en une mani-
velle en forme de pied de biche mettant
en mouvement une roue dentée qui tendait
la corde de l'arc.
CRANEQUINIER. Arbalétrier à cheval
crapaVd.
<87
CRENEAUX.
qui se servait d'arbalètes légères tendues à
l'aide du cranequi».
CRAPAUD. Petite bourse en étoffe de
laine noire qui servait à enfermer la partie
postérieure de la chevelure militaire après
les cadenettes et avant la queue C'était aussi
un a/}ùt de mortier ou de pterrier, en bronze
ou en bois, plat et sans roue, inventé en
176.=>.
CRATES. Claies sous lesquelles les Ro-
mains s'abritaient lorsqu'ils se trouvaient
devant des retrait chements.
CRAVACHE. Sorte de fouet à manciie
flexible et :i mèche courte dont font usage les
envaUerx.
CRAVATE. -Morceau d'étoffe bleue en co-
ton que les soldats portent autour du cou.
Elle doit faire deux fois le tour du cou et se
nouer par-devant.
( )n donne également ce nom à un morceau
d'étoffe de soie qu'on attache au haut de la
hampe des drapeaux et des éteniards.
CRÉANCE. Droit qu'on a de demander
à quelqu'un le payement d'une somme d'ar-
gent.
Les créances contre les militaires suivent
le droit commun. Il ne peut être fait sur la
solde des militaires d'autres retenues que
pour les dettes contractées pour leur nourri-
ture, leur logement ou leur entretien.
CRÉANCIER. Celui à qui il est du une
somme d'argent.
CRÉATION. Action de fonder, d'orga-
niser une institution nouvelle, un corpx de
troupe ou un service nouveau.
CRÉDIT. Confiance qu'on inspire au
point de vue de la solvabilité et qui permet
de se procurer des capitaux. En terme de
comptabilité, se dit des sommes dont on est
créancier par opposition à débit.
CRÉMAILLÈRE. Le /race ou ligne à cré-
maillère est formé de lignes droites alterna-
tivement longues et courtes qui viennent se
couper sous des angles voisins de 00" ; les
côtés courts, ou flancs, sont dirigés de ma-
nière à prendre en flanc l'assaillant et à flan-
quer les cotés longs qui sont, le plus possible,
pinvUlèlcs au terrain des attaques (fiq. S5;.
Ce genre de tracé convient surtout en pays
de montagne et pour éviter le tir d'enfilade.
Pour ménager un passage autour des tra-
verses du chemin couvert, une des méthodes
employées, dite à crémaillère, consiste à
limiter extérieurement la crête intérieure de
chaque traverse au prolongement du chemin
couvert et à tracer les diverses branches de
ce dernier entre chaque traverse en longue
branche de crémaillère passant à 2 mètres
de la crête avec un petit flanc tracé à
2 mètres au delà du pied du talus extérieur
de chaque traverse. Dans la sape double,
lorsque plusieurs retours se présentent du
même côté, on a une communication à cré-
maillère.
CRÉNEAUX. Dans la fortification im-
provisée, les créneaux sont des ouvertures de
forme irrégulière pratiquées dans les murs
pour permettre aux défenseurs de faire feu
à couvert. Ils sont généralement espacés de
mètre en mètre et sont évasés vers l'inté-
rieur ou l'extérieur pour permettre un champ
de tir suffisant. L'ouverture ménagée pour
le passage du fusil est de 0»,10 de largeur
sur 0"»,40 à »)™,80 de hauteur pour les cre-
neaux verticaux et de 0°',40 à 0™,80 de
largeur sur 0™,40 de hauteur pour les cré-
neaux horizontaux ; ces derniers, qui don-
nent un plus grand champ de tir, affaiblis-
sent les murs et ne doivent être employés
qu'en cas de murs très solides. Avec des
murs épais de plus de 0™,60, on fait un
évasement de chaque côté. Les créneaux sont
percés à l'aide de pioches, de pics à roc ou
de pinces, soit aussi à l'aide de pétards de
mélinite. On peut aussi créer des créneaux
sur la plongée d'un ouvrage au moyen de
sacs à terre; on en ménage également de
mètre en mètre dans les palissades.
Les créneaux de la fortification perma-
nente sont construits avec soin, de la ma-
nière la plus avantageuse, pour couvrir les
défenseurs tout en facilitant leur tir. Le cré-
neau est droit lorsque son axe est perpendi-
culaire à la direction du mur ; il est oblique
lorsque cet axe est oblique. Les formes sont
plus variées et compliquées que dans la for-
tification de campagne.
Au début, les créneaux étaient la partir
pleine des maçonneries dentelées qui couron-
naient les murailles des châteaux forts, dont
les vides à ciel ouvert et seivant à tirer s'ap-
pelaient archicres.
Les créneaux sont verticaux (//</. 50)
lorsqu'ils sont formés de deux plans s'èva-
sant et laissant une ouverture de 0™,10 au
maximum.
Les créneaux horizontaux {fig. 37)
sont formés d'une voùle très surbaissée, de
1 mètre de large environ, recouvrant une
sorte de plongée en pierres placées au-des-
sous.
l)n donne aussi le nom de créneau à l'in-
tervalle laissé entre les diverses unités pla-
cées en ligne déployée.
CRÉNEAUX
— mâchicoulis. Créneau peiraettaut de
faire le coup de feu verticalement, de haut
(Il bas ; on l'appelle aussi créneau de
pied.
Anciennement, ces créneaux étaient orga-
nisés dans des espèces de balcons en encor-
bellement, dans la partie inférieure desquels
011 pratiquait des ouvertures.
Fis. :>■
Actuellement ces créneaux sont obtenus,
le plus souvent, au moyen d'un retrait du
mur de fond entre les deux pieds-droits d'une
voûte en décharge, de (elle sorte que le
188 CRI.
sommet du parement extérieur de ce mur se
trouve un peu en arrière du mur de revête-
ment, laissant ainsi un large créneau hori-
zontal qui sert en même temps d'évent pour
la fumée.
La figure 58 représente un dispositif qui
donne aux créneaux de pied un champ de
tir complet dans toutes les directions, avec
une ouverture réduite au minimum.
CRÊPANT. Nom donné autrefois à cer-
taines bouches à feu.
CRÊPE. Sorte d'étoiïe noire très légère
que l'on porte en signe de deuil.
Les militaires le portent au bras pour les
deuils privés et les officiers le jinrtent au
sabre ou à l'épée lorsqu'ils assistent à l'enter-
rement d'un personnage auquel on rend les
honneurs funèbres.
CRËPIDÂ. Sorte de sandale d'un usage
général dans les armées grecques.
CRÉSYLITE. Espèce de mclinite.
CRÊTE. Arête saillante formant l'inter-
section de deux pians ou talus de fortitica-
tion.
Dans un parapet, on distingue générale-
ment : la crête intérieure ou ligne de feu,
intersection de la plongée et du talus inté-
rieur, qui est la partie la plus élevée du
profil et sur laquelle on appuie les armes
pour tirer ; la crête extérieure, intersection
de la plongée et du talus extérieur. La crâte
du chemin couvert est l'intersection du glacis
avec le talus intérieur du chemin couvert.
— du chien. Le chien du fusil est une
partie saillante située à l'arrière du renfort
et qui, pour faciliter l'action à laquelle elle
peut être soumise, est munie d'un quadril-
lage destiné à donner prise aux doigts.
— militaire (V. Hauteurs).
CREUX. Cavité, espace vide dans l'inté-
rieur d'un corps. Dépression de terrain.
Chemin en déblai.
CREVASSE. Défaut des bouches à feu
en bronze.
CREVER. Rompre avec un eflfort plus ou
moins considérable. Ex.: un canon, un pro-
jectile crève ; crever une ligne.
CRI. Ton de voix élevé que l'on emploie
pour se faire entendre : tels sont les cris des
sentinelles.
— de guerre. Paroles que l'on pronon-
çait jadis en criant, chez les différents peu-
ples de l'Europe, pour animer les soldats au
combat et pour se faire connaître sur les
champs de liataille.
En France, sous la féodalité, les cris de
guerre n'étaient autres que les noms des
princes et seigneurs ; plus tard, on adopta
celui du roi : « Montjoye — Saint-De7iis » ;
sous la Révolution, les soldats criaient :
CRIBLER.
189
CROISADE.
.> Vire laimlion » eu marcliant à l'ennemi;
sous l'Empire, les troupes aguerries ne pous-
saient généralement aucun cri ; mais, dans
les moments eritiques, on les lançait sur
Tennenii, pour hriser définitivement sa ré-
sistance, aux cris de: « Vive l'Empereur ».
Actuellemmt, notre cri de guerre est celui
de: « Eu avant >■>, qui est poussé au moment
de l'attaque décisive ; celui des Allemands
est le " Htirrah ou Hourra » plusieurs fois
répété.
CRIBLER. Nettoyer avec un «rible. L'a-
voine et l'orge livrées aux troupes doivent
être préalablement criblées.
Percer en beaucoup d'endroits (par allu-
sion aux trous du crible). Ex.: cet homme
est criblé ds blessures.
Ecraser une position ou une troupe sous
le nombie des projectiles.
CRIC. Macbine servant à élever des ma-
tériaux. C'est un treiiil dont la manivelle est
la roue, et le pignon le cylindre ; à simple ou
à double engrenage, suivant qu'il y a un ou
deux axes entre l'arbre moteur et la crémail-
lère: celle-ci porte en baut une grifTe et en
J)as une patte. La force est babituellenienl
indiquée sur le corps du cric.
CRIC ou CRISS. Espèce de jjoiijiiard qui
est l'arme nationale des liabitants de la Ma-
laisie et de l'in'le. La lame plate, large de
trois doigts au talon, a la longueur d'une
petite baïonnette : elle est quelquefois on-
dulée et à talon en crochet et presque tou-
jours empoisonnée.
CRIER. Pousser un ou plusieurs cris.
Paroles qu'on articule d'un ton élevé pour
avertir.
CRIEUR. Sorte de héraut 'faones ou
d'excitateur existant dans les armées an-
ciennes.
CRIME. Violation grave de la loi impli-
quant un haut degré de perversité et à laquelle
sont appliquées les peines les plus sévères.
Les crimes de droit commun sont justicia-
bles des cours d'assises lorsqu'ils sont commis
par des civils, et des conseils de fjuerre lors-
qu'ils sont commis par des militaires. Lors-
qu'il y a complicité de civils et de militaires,
tous les complices sont traduits devant la
cour d'assises.
CRIMINEL, ('elui ({ui a commis un
crime. Ce qui est condamnable au point de
vue moial.
CRIMÉENNE. Petit collet à capuchon
que l'on adapta à la capote d'infanterie pen-
dant le siège de Sébastopol.
CRINIËRE. Longs crins qui garnissent le
cou du cheval et retombent sur les côtés.
Touffe de ciins de cheval qui \ont tomlier
deii'ière le casque des cuii'assiers et des dra-
gons.
CRINOLINE. Etoffe de crin dont on fait
des cols, des jupons.
Il y a des affûts à crinoline (V. fig. o9).
CRIQUE. En çicoloçiie, ravine de terrain
submersible ; géographiquement. petite anse
ou petit port creusé au milieu des terres ou
des rochers.
Les armuriers donnent ce nom à des lis-
sures ou fentes transversales presque imper-
ceptibles que l'on rencontre dans les pièces
' de fer forgées et qui sont une cause de
rejet.
Enfin, on appelait autrefois criques des
fossés ou des canaux, creusés en divers sens
dans les environs d'une place forte pouvant
être inondée, pour empêcher ainsi l'assiégeant
de creuser des tranchées.
CROATES. Troupes de cavalerie légère
provenant, en général, de la Bosnie, de la
Croatie et de la Hongrie, qui se mettaient à
la solde des puissances qui voulaient les
payer. En Allemagne, on leur donnait le
nom de pandours. Us remplissaient, en gé-
néral, le rôle de batteurs d'estrade, surpre-
naient les convois et les isolés, coupaient les
comiiiunications, etc. Employés en France de
Louis XIII à la Révolution.
CROCS. Espèce de fourches en fer de
diverses formes avec une pointe recourbée
ou un crochet en hameçon dont on faisait
usage au moyen âge, dont les assiégés fai-
saient usage surtout comme armes de pa-
rapet. Plus tard, on en utilisa dans les sor-
ties pour disperser les fascines et renverser
les gidnons ennemis.
CROCHET. On donne ce nom à diverses
pièces de fer servant à accrocher certaines
parties de V armement ou de V équipement.
En tactique, un crochet est un retour oblique
formé par une troupe à l'extrémité d'une
ligne ; il est défensif quand le retour se fait
en arrière pour protéger un flanc menacé et
offenxif quand il est fait en avant pour me-
nacer un des flancs de l'ennemi.
En fortification, on donne le nom de cro-
chet à l'espèce de recouvrement forme en
prolongeant d'une dizaine de mètres en
arriére un boyau qui change de direction :
ce crociiet a pour but d'éviter les coups d'é-
charpe et le feu des sorties.
CROCHU. Courbé en forme de crochet.
CROISADE. Expédition faite au moyen
âge contre les infidèles ou les hérétiques. On
sait que ces expéditions furent ainsi nom-
mées parce que ceux qui en faisaient partie
porlaiiMit une croix sur leur habit on leur
armure.
CROISE.
490
CROUPIERE.
CROISÉ. Nom donné à ceux qui fai-
saient partie d'une croisade.
CROISÉE. Nom générique donné à toutes
les épéesi dont la garda n'avait que deux
hraiulies en quillons droits et dont les pom-
meaux étaient très pesants pour faire con-
trepoids à la lonîjueur de la lame.
CROISEMENT. Action de croiser les
épées, les fleui'ets.
Action d'accoupler des animaux du même
genre, mais de races ou même d'espèces dif-
férentes.
Endroit où deux routes, deux voies fer- '
rces se croisent.
CROISER. Disposer quelque chose en
forme di' croix.
CROISETTE. Partie de certaines mon-
tures d'armes hlanches qui termine la poi-
irnée en simple croix, sans aucune protection
pour la main.
CROISEUR. Navire de guerre qui va et
vient dans un paragc déterminé.
CROISEZ la baïonnette t Commande-
ment du inaniement d'armes qui se pro-
nonce : croisez... cite! et s'exécute en deux
mouvements en partant de la position du
soldat reposé sur l'arme ou au port d'arme.
Le mouvement exécuté, le fusil est placé le
canon en dessus, la main droite à la poignée
appuyée à la hanche, la pointe de la baïon-
nette à hauteur de l'œil.
CROISSANT. Antique symbole de la
ville de Bysance, devenu celui de l'empire
turc.
Vordre du Croissant a été institué par
Sélim 111 pour les chrétiens qui auraient
rendu service à la Tuiquie.
CROIX. Considéré dans le sens de déco-
ration, c'est l'insigne d'un ordre,
La Croix de Saint-Louis a été fondée en
1693 par Louis XIV pour récompenser les
belles actions des ofliciers ; peu à peu, elle
fut également donnée après un certain
nombre d'années de service. Une loi du
6 août 1791 substitua à l'ordre et à la croix
de Saint-Louis la dénomination de décora-
tion militaire. Une ordonnance de Louis XVlll
a fait revivre l'ordre de Saint-Louis, qui a
été supprimé en 1830.
L'ordre prussien de la Croix de Fer a été
créé par Frédéric-Guillaume 111 en 1813.
CROQUIS pittoresques. Très utiles à
joindre à tout lever topographique. Lors-
qu'on ne peut les exécuter à vue, on peut
employer la chambre claire ou un instru-
ment de perspective quelconque.
CROSSE. Partie recourbée du bois d'une
arquebuse, d'un mousquet, d'une carabine,
d'un fusil, disposée de manièie qu'elle puisse
se loger contre l'épaule pour le tir.
La crosse du fusil modèle 1886 comprend,
entre autres, le bec, le t;ilon, le buse, les
joues et la poignée; elle porte la plaque de
couche ; sur la joue gauche, sont imprimés la
lettre de série et le numéro de l'arme. La
joue droite porte une estampille donnant
des indications sur la fabrication et la récep-
tion ; au centre, est collée une cheville mar-
quée M. A. (manufacture d'armes).
La crosse de l'affût est la partie de la
flèche d'alTùt qui vient reposer sur le sol quand
la pièce est en batterie. Cette crosse est ferrée
pour résister aux frottements sui' le terrain .
Dans les canons-revolvers du système Hol-
chkiss, la culasse est tixée à une sorte de
crosse à jour, terminée par une pièce
d'épaule cintrée, en bois recouvert d'un tube
en caoutchouc. Ce caoutchouc a ])our but de
contribuer à amortir reffet durecul {fig. 59).
Fii.-. .'S'J.
La crosse du ^nstolet est la partie arrondie
qui termine le bois du pistolet et qui per-
met de manier plus facilement l'arme. La
crosse du revolver n'existe pas sous ce nom:
elle est formée par la poignée et ses jjIu-
quettes de recouvrement.
Mettre la crosse en l'air, signifie rendre
les armes, cesser la résistance, se rendre,
CROUPE. Partie du cheval qui s'étend
dejiuis les reins jusqu'à l'origine de la
(jueue.
Prendre en croupe signifie qu'un second
soldat, et, généralement un fantassin, vient
se placer à cheval derrière le premier cava-
lier.
Le sommet d'une montagne s'appelle aussi
croupe, ainsi que le point où la crête
s'abaisse en colline de moindre hauteur.
CROUPIÈRE. Morceau de cuir rem-
liourré qu'on passe sous la queue d'un chevnl
CROUTE.
l'JI
CUIRASSE.
ot qui lient à la selle ou au bât pour l'em-
pècher d'avancer siu' le garrot.
CROUTE. La partie extérieure du pain
qui a été durcie par la cuisson. La croûte
doit être bruue, sans iHre brûlée.
En terme de médecine, toute plaque plus
ou moins dure qui se forme à la surface de
la peau.
CRU. Qui n'est pas cuil.
A cru, sur la peau nue; exemple : montei-
un cheval à cru.
CRUCHE. Vase de terre ou de grès muni
d'une anse.
Les chambres de la troupe doivent être
munies de cruches en grès achetées au compte
des ordinaires.
— à feu. Pots de terre remplis de gre-
iMdes à main enterrées dans une couche de
poudre et que les assiégés lançaient à la
main sur les assiégeants, surtout au moment
de l'assaut. L'orifice de ces cruches était
fermé par une peau de mouton percée pour
laisser passer la mèche.
CRUPELLAIRE. Gladiateur armé de
pied en cap.
CRYPTOGRAPHIE. Moyen de rendre
incompréhensible une dépèche pour toute
autre personne que le destinataire, au moyen
de signes, de mots ou de phrases convenues
d'avance et dont il faut connaître le sens ou
la valeur.
De nombreuses méthodes peuvent èti'e
employées, mais il faut avant tout qu'elles
ne se laissent pas déchiffrer.
On appelle chiffre chiffrant, un tableau
qui contient les lettres et les mots dont on
doit se servir, ainsi que les nombres, chif-
fres ou caractères qui les représentent.
Le chiffre déchiffrant est un tableau sem-
blable, mais inversement disposé.
Ces deux tableaux peuvent être à simple
clef, quand la môme figure désigne toujours
la même lettre, ou à double clef, quand on
change d'alphabet à chaque mot ou bien
qu'on emploie des mots inutiles.
Une méthode fort simple consiste à con-
venir d'un livre peu connu, qui sert pour
ainsi dire de vocabulaire. On forme alors
une clef de 3 chiffres, dont le premier indi-
que la page, le deuxième la ligne et le troi-
sième le mot.
On emploie aussi des cMffres à grille».
La grille est une feuille de carton qui
porte deux points de roiière et dans laquelle
on a découpé un vide suivant des lignes irrè-
guliéres.
Pour correspondre, il faut avoir deux
grilles identiques.
Pour composer la dépêche, on place la
grille sur une feuille de papier, et l'on écrit
couramment sur la (lartie du papier que la
grille laisse à découvert, apiès avoir marqué
les points de repère. Eu suivant les
inflexions du vide de la grille, les lettres
sont disposées tantôt de droite k gauche,
tantôt de haut en bas.
L'inscription de la missive terminée, on
remplit le reste de la feuille, de lettres, de
chiffres ou de signes n'ayant aucune signifi-
cation.
Pour déchiffrer la dépèdie, on place la
grille sur cette dernière à l'aide des points
de repère, et on lit couramment la commu-
nication à travers les vides.
11 existe d'ailleurs uiite grande variété de
chiffre».
CUBE. Corps solide compris entre 6 faces
carrées et égales, et dont les angles sont
droits.
Nombre formé par l'élévation d'un autre
nombre à la troisième puissance.
CUBILOT. Four à manche employé pour
obtenir la fonte de S"* fusion nécessaire pour
la fabrication des projectiles.
Ce genre de fourneau peut être utilisé
dans une place assiégée et épuisée de pro-
jectiles pour refondre les affûts mélangés
avec d'autres fontes et en faire des projec-
tiles.
CUBIQUE. Qui appartient au cube :
exemple : racine cubique, projectile cubique.
CUBISTIQUE. Etait, dans les usages an-
tiques, une partie de la gymnastique et un
des genres de la danse ; c'était une série de
tours de force.
CUBITIÈRE. Partie de Varmure défen-
sive, en métal battu, qui enveloppait le
coude et passait sur le pli du bras, de ma-
nière à garantir surtout le côté opposé à ce
pli sans gêner les mouvements de flexion.
Cette pièce se rattachait aux deux parties
du brassard par divers systèmes de ligature*
CUILLER. Ustensile de table dont on se
sert pour manger le potage.
Chaque ordinaire fait également usage
d'une cuiller à pot.
Outil en forme de cuiller dont on se sert
pour exécuter certains tiavaux dans les sapes
et dans les mine».
CUILLERON. Espèce de grande cuiller
servant, dans la balisle et la aitapulte, à
recevoir les projectiles (généralement des
blocs de pierre) lancés par le bras de ces
engins.
CUIR. La peau des animaux, quand elle
est séparée de la chair et tannée.
Sert à la confection des chaussures, de
l'équipement et du luirnachement.
CUIRASSE. Arme défensive destinée à
protéger la poitrine et le dos. En usase
CUIRASSE.
11)2
CUIRASSEMENT.
(lopiiis l;i plus haute anliquiti'-. elle fut sup-
cessiveinoiit en peau ou Landes de cuir, en
tissus, en cuivre battu ou en métal plein, en
cuir bouilli, en écailles, en feutre, en lin, en
mailles, etc. ; et enfin elle fut faite avec les
divers métaux cuivre, or, argent, fer, acier.
L'usage de la cuirasse ne parut en France
que vers le IX" siècle; elle se composait dès
lors d'un plaatron ou pectoral et d'une dos-
sirre ou huiiiériil.
L'emploi de la cuirasse, supprimé au
début du XVII" siècle ne fut repris que vers
1703.
Certains corps de grosse cavalerie en
faisaient usage à partir de la Révolution :
cuirassiers, carabiniers, cent-gardes ; actuel-
lement, les cuirassiers seuls subsistent et por-
tent une cuirasse, composée de deu\ ])arties
écbancrées près du cou et autour des bras :
le plastron, à l'épreuve de l'ancienne balle,
est tant soit peu bombé et forme une arête
dans son milieu; la dossiére, à l'épreuve de
Vanne blanche, prend la forme des épaules
et des reins. Ces deux parties, dont l'inté-
rieur est matelassé, sont réunies par une
i-einture à boucle à la partie inférieure du
corps.
Jusqu'en 1875, les sapeurs du génie por-
taient pour les travaux de sape, une cui-
rasse solide et devant résister à la balle.; on
l'a supprimée parce que, à la distance à
laquelle ces travaux s'exécutent devant une
jjlace, il aurait fallu les rendre beaucoup
trop lourdes pour les mettre à l'épreuve des
balles des armes à feu portatives actuelles ou
des fusils de rempart.
Ensemble des plaques métalli(jues ([ui ser-
vent à protéger une ou plusieurs bouches à
feu contre les coups de l'artillerie ennemie,
dans un ouvrage de fortification permanente;
ou à protéger un navire de guerre dans toute
la partie située au-dessus de la ligne de
flottaison, et même à quelques métrés au-
dessous de celle-ci.
CUIRASSÉ. Navire de guerre protégé
par des cuirassements contre l'artillerie enne-
mie. Ce sont actuellement les navires les
plus puissants et qui remplissent le rôle des
anciens vaisseaux de ligne (V. Batterie cui-
rassée).
CUIRASSEMENT des navires. A une
époque très leculée déjà, on a essayé de pro-
téger les navires par des plaques métalli-
ques. iMais depuis l'emploi des canons lan-
çant des obus qui percent de larges trous
dans les parois des navires, on a dû revêtir
celles-ci de plaques métalliques en mesure de
s'opposer à la pénétration des projectiles. 11
en est résulté une espèce de lutte entre les
canons, dont on a augmenté sans cesse les
effets destructeurs et les plaques de blindage
que l'on a dû épaissir de plus en plus et
fabriquer en métal de choix.
— de la fortification. Ainsi qu'il a été
indiqué aiLX mots Batteries cuirassées et
Coupoles, on a dû recourir à l'emploi de pla-
ques métalli(iues, portant le nom de cuiras-
sement, pour donner dans certains cas une
protection assurée à l'artillerie nécessaire à
la défense des ouvrages de fortification per-
manente.
Nous avons indiqué au mot blindage les
divei'ses espèces de métaux employés pour la
fabrication des plaques de cuirassement.
Des expériences récentes ont permis de
déduire exactement l'épaisseur de métal qui
est traversée par un projectile d'une force
vive donnée ; cette épaisseur est, en général,
égale au calibre du piojectile. On peut en
déduire l'épaisseur des plaques directement
exposées au tir, épaisseur qui varie d'ailleurs
avec la nature du métal, le genre de tir,
l'emplacement , l'espèce de projectiles à
craindre, etc. L'épaisseur des plaques de la
calotte sphérique peut être suffisante dans
tous les cas avec 0'",25.
— de tranchée - abri. Coupoles pour
canons àtir rapidede S?""™ et de 57">'" mon-
tées sur roues et pouvant être transportées
en campagne par un seul cheval (//(/. 00).
D'après le major Schumann, leur inven-
teur, ces cuirassements, en tôle de 0™,02o
d'épaisseur à la partie supérieure, sont à
l'abri des balles et des éclats d'obus ; ils
sont enterrés dans les tranchées établies en
avant, sur les côtés, ou en arrière des batte-
ries intermédiaires des places fortes, pour
)epousser les attaques de vive force dirigées
contre ces batteries. Leur canon tire, par
minute, 20 boites à mitraille, contenant
chacune 20 balles sphériques. L'inventeur
considère l'emploi de ces coupoles comme
possible, même dans les combats défensifs,
et elles ont été expérimentées à ce point de
vue en Allemagne. Elles pouiraient égale-
ment être utilisées pour la défense des ou-
vrages de campagne assez importants. Leur
CUIRASSIERS.
1'J3
CULASSE.
prix de revient, y loinpris celui du canon,
n'est que de 4,400 francs.
En France, on n"a pas admis ce genre de
cuiraxsenieut, qui serait facilement détruit
par l'artillrric.
CUIRASSIERS. Soldats qui portent une
cuirasse (ainsi qu'un casque). Ce n'est guère
qu'en 1791 qu'on «Téa un certain nomhre
de régiments de cuirassiers, qui fut porté à
14 sous le premier Empire et réduit à 10
sous la Restauration. On y ajouta un régi-
ment de cuirassiers de la garde, sous Napo-
léon 111, dont on forma le n° 11 en 1871,
ainsi que le n° 12 avec le régiment de cara-
biniers de la irarde.
Depuis 1872, on a allégé le casque des
cuirassiers, qui ne pèse plus que l'^,2o0. La
cuirasse est toute en acier et pèse Gi^.OQO.
En 1880, on avait décrété la suppression
des cuirassiers et leur remplacement par des
carabiniers de taille moyenne ; mais, après
avoir immédiatement opéré la transforma-
tion des régiments pairs, on leur rendit la
cuirasse en .1883 et les douze régiments l'ont
conservée depuis.
Ces douze régiments forment six brigades
spéciales faisant partie des divisions de cava-
lerie indépendante. Ils doivent être portés à
14 régiments par la création de deux régi-
ments nouveaux.
Leur uniforme consiste en un pantalon
rouge avec passepoil bleu clair ; une tunique
ample et courte de couleur bleu foncé, avec
collet et parements rouges : une veste et un
manteau également de couleur bleu foiicé ;
un képi rouge pour la petite tenue et un
casque en métal blanc avec une crinière
garnie d'une aigrette à la partie supérieure
et un plumet rouge sur le côté, pour la
grande tenue.
CUISINE. Local dans lequel on prépare
les mets de l'ordinaire des soldats.
Elle contient un certain nombre de four-
neaux pour la cuisson des aliments et un
percolateur pour la préparation du café. Ce
mobilier est fourni par le service du génie,
ainsi que les tables, les tablettes, le che-
valet pour scier le bois et le billot pour le
fendre. Les scies et les haches sont achetées
et entretenues par la masse d'habillement et
d'entretien; les ustensiles sont achetés et
entretenus au compte des ordinaires.
Une consigne, afiichée dans chaque cui-
sine, indique la manière de conduire le feu
et de surveiller le chauffage des fourneaux
de cuisine, de préparer la snupe, les aliments,
le café, d'entretenir le percolateur et les
ustensiles.
Dans les camps, les cuisines sont de sim-
ples . rigoles creusées dans le sol, assez
étroites pour que les marmites de campement
puissent y reposer en travers sur les bords,
et juste assez profonde pour qu'on puisse y
placer le bois.
CUISINIER. Soldat chargé de la prépa-
ration et de la cuisson des aliments dans
chaque compagnie formant ordinaire. Le
même soldat ne peut remplir les fonctions
de cuisinier pendant plus de trois mois ; il
ne peut y être appelé deux fois dans le cours
d'une année. 11 reçoit le prêt franc. Il est
secondé par un aide-cuisinier relevé toutes
les semaines. Un soldat, désigné par le chef
de corps, est chargé de la préparation du café
au moyen du percolateur. Ces militaires sont
exempts de tout service.
CUISSARD. Pièce de Varmure qui, au
moyen âge, couvrait la cuisse et formait le
prolongement antérieur de la cuirasse.
CUISSIÈRE. Morceau de cuir que. les
tambours portent sur la jambe gauche pour
recevoir leur instrument et préserver ainsi
leur pantalon d'une détérioration rapide.
CUISSON. Action de faire cuire une
chose; le résultat de cette action.
Douleur particulière que fait éprouver une
brûlure.
" La cuisson du pain et du biscuit doit
avoir lieu dans des fours convenablement
chauffés ; sa durée est de 50 minutes pour
le pain ordinaire, de I h. 10' pour le pain
biscuité, et de 2 heures environ pour le bis-
cuit.
CUISSOT. Partie supérieure du ca/ssan/,
garantissant les hanches et le haut de la
cuisse.
CUIVRE. Métal de couleur rougeàtre,
doué d'un vif éclat quand il a été frotté.
11 est employé pour la fabrication des bou-
tons d'uniforme, pour les garnitures de cer-
taines armes à feu, etc.; il forme avec Vclain
un alliage appelé bronze, et avec le zinc un
autre alliage appelé laiton.
CUL de dé. Tissu des galons ou che-
rrons dont les fils s'entrecroisent régulière-
ment et formant un dessin semblable à celui
des dés à coudre.
— de-lampe. Espèce de pyramide ren-
versée formant encorbellement et servant à
soutenir, à une certaine hauteur du rem-
part, une tourelle ou une guérite.
Se dit aussi de la partie dn canon qui
comprend le relief de la culasse et du
bouton.
— de-poule. Talon de la plaque de
couchr du lusil.
CULASSE. Partie postérieure d'une arme
à feu. Toutes ces armes se chargent actuel-
lement par la culasse; il a donc été néces-
13
CULBUTER LKNNEMl.
194
CURETTE SPATULE.
saire de fermer celle-ci par des appareils de
jei'iïïêture et des obturateurs.
— mobile. Appareil de fermeture et
d'obturation du fusil modèle 1874 et du
fusil modèle 1886.
La culasse mobile du fusil modèle 1874
se compose de 7 pièces, savoir : le cijUndre,
la tête mobile, l'extracteur, le percuteur, le
ressort à boudin, le manchon, le chien.
La culasse mobile du fusil modèle 1886
comprend, eu outre, la vis d'assvmbhige du
cylindre et de la tète mobile (fig. (il).
CULBUTER l'ennemi. Forcer renuemi
à se replier vivement ; rem]jorler sur lui un
avantage marqué dans un combal, une
charge.
CULÉE. Organisation du support lixe d'un
])ont sur chacune des rives d'un cours d'eau.
Une culée se compose d'un corps mort pour
supporter les poutrelles et d'un madrier placé
de champ à 0™,15 en arrière du corps mort
pour arrêter l'extrémité des poutrelles. Le
corps mort et les madriers sont maintenus
par des piquets.
CULOT. Partie d'une frauile ijui rcvoiL
le projectile à lancer.
Partie plate formant le fond d'une car-
touche, d'une gargousse, d'un obus.
Partie renforcée d'une bombe qui se trouve
à. l'opposé de l'ouverture appelé wil.
CULOTTE. Morceau de métal creux et
arrondi terminant la poignée d'un pistolet.
Partie du vêtement des officiers montes
qui couvre depuis la ceinture jusqu'aux ge-
noux.
CULTE. Hommage qu'on rend à Dieu par
des actes de religion.
Les cultes reconnus par l'État sont les
suivants : catholique, calviniste, luthérien,
israélite et mahomôtan (ce dernier en Algérie
seulement).
Les cultes lecoiuius sont salariés i)ai'
l'Etat ; leurs minist)es jouissent de certains
privilèges ; les édifices attachés à chaque
culte sont entretenus par les comnmnes ;
enfin, il est réservé un cimetière pour chaque
culte.
Le scrcice des cultes est assuré, dans
l'armée, par des aumôniers qui entrent en
fonction seulement en temps de guerre, pour
la plupart.
Les frais de culte, quand ils sont néces-
saires, sont im[iutés au service des hô])itau\.
CUMUL. Action d'occuper plusieurs em-
plois, de toucher plusieurs traitements à la
fois.
En matière administrative, on appelle
cumul la réunion de deux ou plusieurs fonc-
tions publiques rétribuées. Ce cumul esl
défendu dans l'armée. De plus, d'après la
loi de finances du 25 décendjrc 1890, un
militaire ne peut cumuler un traitement
d'activité avec sa pension de retraite que
jusqu'à concurrence de la solde du grade
qu'il occupait avant de quitter l'armée.
CUNETTE. Petit fossé, de 0«>,gO à
1 mètre de profondeur, que l'on établit
ordinairement au milieu des fossés princi-
paux des ouviages de fortification perma-
nente pour recueillir et faciliter l'écoulement
des eaux de pluie. Dans les fosses pleins
d'eau, la cunette est large et profonde pour
permettre le curage des fossés et pour aug-
menter la valeur de l'obstacle.
CUPELLAIRE. Soldat éduen. i)esam-
mcnt ci complèlement armé.
CURATELLE. La charge du curateur,
c'est-à-dire de celui qui est nommé par le
conseil de famille pour assister le mineur
émancipé quand on lui rend les comptes de
sa succession.
La curatelle est obligatoire pour tous les
citoyens ; elle est facultative seulement pour
les militaires.
CURE-PIED. Instrument employé poui'
nettoyer l'intérieur du sabot des chevaux.
CURETTE. Petit morceau de bois garni
de peau ou de buffle pour servir au net-
toyage des parties métalliques des armes du
soldat.
— de mineur. Tige en fer terminée en
cuiller à un bout et ayant pour objet lé
nettoyage des trous de pétardement.
CÛRETTE-SPATULE. Morceau de lil
CURftSUX
VJ.)
DAMAS.
de fer aplati cl teruiiné en pointe d'un côté,
tourne en boucle de l'autre pour donner prise
aux doigts ; sert à, nettoyer les logements des
différentes pièces de la culasse mobile.
CURIEUX. Sorte de gendarmes de police
créés p:ir Diodétieu.
CURSEUR. Bois ((ui traverse la flèche de
l'arbalète.
n y a aussi un curseur à rallonge qui
fait partie de l'appareil de hausse du fusil et
qui glisse à frottement doux sur lu planche
de hausse ; c'est le bord supérieur du cur-
seur qui doit être amsné en regard des traits
de graduation de la hausse. Les deux côtés
sont quadrillés pour donner prise aux doigts.
La rallonge, qui fait lorps avec le curseur,
est semblable à la planche, mais ne porte
pas de graduation.
CURVIGRAPHE. Instrument eu forme
de montre, d'invention récente, qui donne
non seulement la mesure des distances sur
la carte, mais aussi le temps qu'on mettrait
a les parcourir.
CURVIMÈTRE. Instrument permettant
de mesurer directement, sur une carte géo-
graphique, la longueur d'une ligne sinueuse
quelconque en suivant tous ses détours.
CUVETTE. Vase dont on se sert pour les
ablutions.
Les ))iobiliers d'adjudant et d'ofliciei',
fournis par le service des lits militaires, doi-
vent comprendre une cuvette en poicelaine.
— de chape. Partie qui couronne le
haut de la chape des fourreaux de sabre
d'officier ou d'épée ; elle se recourbe intérieu-
rement pour recouvrir l'épaisseur du cuir et
faciliter l'introduction de la lame.
CYLINDRE. Le cylindre est la pièce de
fermeture proprement dite du fusil modèle
1874 et du fusil modèle 1886. Il est creux et
renferme le ressort a boudin ainsi ijue le
percuteur. A l'intérieur se trouve le renfort
qui sert à guider les mouvements de la cu-
lasse mobile, mais surtout à fermer le canon.
Un levier, avec pommeau et renfort, sert à
manieuvrer le cijlindre. On y trouve aussi la
rainure <le départ, la rampe hélicoidale Ct le
cran de l'ariné (V. la /((j. (31).
— extracteur. CyUndre faisant partie
de l'outillage des chefs armuriers et destine
à enlever rapidement les fragments d'étui ou
d'enveloppes de balle restés dans le canon
des armes de 8™".
CYLINDRES incendiaires. ArtiQces
composés de cylindres renfermant une com-
position propre à incendier. Ceux que l'artil-
lerie française transporte dans ses coffres à
munitions permettent de transformer en in-
cendiaires tous les obus ordinaires, en lem-
plaçant une partie de la charge intérieure
par un certain nombre de ces artifices, qui
brûlent pendant 2 minutes enviion au mo-
ment où le projectile éclate.
— lunettes. Cylindres servant à véritier
les diamètres de la c-einture et du plus grand
renflement de l'ogive dans les obus à cein-
ture. Employés aussi pour véritier les dia-
mètres du corps de l'obus brut de fonte dans
les projectiles à cordons de plomb ou à ai-
lettes.
CYLINDRO-OGIVAL. Oui a la forme
d'un cylindre à la partie jiostérieure, et
celle d'une ogive à la partie antérieure. C'est
la forme actuelle des balles et des projectiles
de l'aitillerie.
CYLINDRIQUE. Oui a la forme du cy-
lindie.
CYOLODIATOMIE. Calcul des directions
et des inclinaisons des projectiles en balis-
ti(lHC.
CYMBALE. Instrument de uuisique com-
posé de deux disques de cuivre de grandeur
égale, ayant à leur centre une petite cavité
percée d'un trou par lequel passe la courroie
double, dans laquelle l'instrumentiste engage
la main pour frapper les surfaces intérieures
des disques l'une contre l'autre.
D
DAGUE. Poignard de moyenne dimen-
sion dont les chevalieis du moyen âge étaient
quelquefois armés et qu'ils portaient au côté
droit. Elle se composait d'un fer gros et
pointu, assez court, à un ou deux tran-
chants, de foi-rae triangulaire et cannelée.
Elle s'appelait aussi miséricorde ou poignard
de miséricorde, parce qu'on s'en servait pour
achever le chevalier renversé de che\al s'il
refusait de crier miséricorde.
Les archers a pied, les coulevrinieis et
autres espèces d'infanterie légère ont égale-
ment porté la dague.
DAGUETTE. JJague de petite dimen-
sion.
DAMAS. Lame de sabre fabriquée dans
le Levant et nolaunnent à Damas, avec nu
acier fondu particulier, plus chargé de car-
bone que les aciers ordinaires. Leur trempe,
qui est restée un secret, était excellente et
DAMASQUINAGE.
1%
DANOISE (armée).
permettait de donner un affilage tivs tran-
chant.
On imite actuellement ee ireiu-c de lame a
la perfection.
DAMASQUINAGE mi DAMASQUI-
NURE. Dessins moirés très variés, ou veines
alternées de diverses eouleni's que présentent
les lames de Dainnu.
DAMASQUINER. Incruster des filets ou
orncnienls d'or el d'arirent dans le fer ou
l'acier.
DAME. Massif de terre laissé ou resté
intact entre diverses excavations, pour en
jnarfjuer la hauteur.
En fortificaiion, c'est une petite tour en
maçonnerie pleine, terminée en forme de
cône, qui surmonte le milieu d'un bntardeau
pour empèi'iier de traverser le fossé en sui-
vant la crête du bàtardeau.
On donne également ce nom à un outil
en bois, avec une partie plate ou ronde em-
manchée, qui sert à battre les terres des
talus ou des remblais pour leui' donner toute
la consistance possible.
DAMER. Battre les terres avec des
dames.
DAMOCLÈS (épée de). Terme hguré
représenté par une épée nue suspendue par
un fil au-dessus de la tète et que la moindre
cause peut faire tomber.
S'emploie ]»our parlei' d'un danger per-
manent.
DAMOISEAU. Au moyen âge, c'était un
jeune gentilhomme, faisant l'apprentissage
du métier des armes et qui n'était pas encore
reçu liacbelicr.
DANE6R0G. Ordre danois institué en
1219. renouvelé en 1671 et réformé en
180S.
DANGER. Péril qui expose à une perte,
à un dommage; exemple : les dangers de la
guerre.
DANOISE. Espèce de hache d'armes
qu'employaient surtout les Danois.
DANOISE (armée). Elle comprend :
1» Une armée de ligne, formée de 10 régi-
ments d'infanterie à 3 bataillons, i batail-
lon de la garde ; 4 régiments de cavalerie à
4 escadrons, 1 escadron de la garde ; 4 régi-
ments d'artillerie de campagne à 3 batteries
de 8 pièces et 1 compagnie du train d'artil-
lerie ; 2 régiments d'artillerie de forteresse à
4 bataillons ; 3 compagnies d'ouvriers d'ar-
tillerie; 10 compagnies du génie, 1 compa-
gnie de pontonniers, 1 compagnie de chemin
de fer, 2 compagnies de télégraphistes ;
2° Une armée de rés'vve composée de
1 régiment d'infanterie à 4 bataillons, 5 ré-
giments à 3 bataillons, 1 bataillon, de la
garde, 4 batteries de campagne, 4 bataillons
Fis. C-'.
d'artillerie de forteiesse et des troupes
techniques ;
3° Une landaehr divisée en deux levées :
la première, comprenant les hommes âgés de
moins de 42 ans, pour la défense des places;
la seconde, comprenant les hommes de 42 à
52 ans, pour la défense des côtes.
L'infanterie danoise est armée du fusil
modèle 1889, du système Krag-Jorgenso»:
c'est une arme à verrou du calibre de 8"°',
permettant le tir coup par coup ou à répéti-
tion ; son magasin, fixé sous la boîte de
culasse, peut contenir 5 cartou<'hes et se
charger, soit à la main, soit avec un cliar-
geur, sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir la
culasse (//;/. 62). Le canon est entouré d'une
DAltSE.
497
DEBARQUEMENT.
cheinbe iiiétalli({ue. La baïonnelte est lon-
gue de 0™,35.
La carlouclie, pesant 33 grammes, est chai-
gée de 5 iriammes de poudre comprimée ; la
balh', avei- enveloppe de cuivre, pèse 15?'',4.
La vitesse initiale est de 540 mètres.
On étudie actuellement une poudre plus
puissante, développant moins de fumée et
devant peunettre d'atteindre une vitesse ini-
tiale de 640 mètres.
11 est probable que chaque homme portera
sur lui 120 cartouches; il y en aura eu
outre 50 par fusil sur les voitures de compa-
gnie et oO dans les sections de munitions.
DANSE. L'enseignement de la danse est
sinon prescrit, du moins encouragé dans
l'armée.
Comme danses militaires, on peut citer :
la danse de l'épée. en usage aux XVII^ et
XVIII^ siècles, et consistant en une sorte de
ballet exécuté par des militaires, l'épée nue
à la main ; la danse persique, sorte de con-
Ireinpuclie en usage dans la milice grecque ;
la danse pi/rrhique , simulacre dramatique
d'une action de guerre, apprentissage élé-
mentaire des évolutions de la phalange,
exercice gymnastique qui passa des Grecs
aux Romains.
DARD ou DART. Projectile à main ou
à trait plus ou moins robuste, qui fait
partie des armes dardelles.
Le fer, généralement plat, se terminait en
pointe avec dent en retour; quelquefois
même, le fer était barbelé ou à crochets, ce
qui ne permettait de retirer le dard de la
plaie qu'en la déchirant.
Certaines batistes lançaient des poutres en
forme de dard, ou de grands dards nommés
tracules.
DARDS à feu ou enflammés. Dards
lancés ordinairement à l'aide d'arcs ou d'en-
gins, quelquefois à la main, que l'on em-
ployait contre des troupes retranchées, mais
surtout contre des navires en mer.
Plus tard, dans la marine, c'était une
baguette d'artilice qu'on lançait dans les
voiles d'un navire pour l'incendier; ce genre
de dard a été remplacé par la fusée à la
ronfiri're.
DARD à main. Employé depuis la plus
haute antiquité, et qui consistait en une
espèce de bâton de 2 mètres de long environ,
garni d'une pointe de for.
— de fourreau de sabre. Garniture en
métal qui renforce l'extrémité inférieure du
fourreau de sabre, pour que le bout de ce
fourreau ne s'use pas en traînant à terre.
DARDAIRE. Soldat lançant des dards.
Nom doimé aussi aux arbalétriers.
DARDE. Sorte de trait lancé au moyen
d'une arbalète et dont la pointe était munie
de deux crochets recourbés qui retenaient le
fei' dans la blessure.
DARDELLE ou DARDILLE. Petit dard
liarbelé ou petite flèche qu'on lançait avec
l'aibalète.
DARDEUR ou JACULATEUR. Troupes
des niilircs grecques ou des légions romaines
qui lançaient le dard.
DARTRE. Affection cutanée telle que
l'eczéma, le psoriasis, le pityriasis, le
lupus, etc.
Ces maladies, lorsqu'elles sont incurables,
entraînent l'exemption du service militaire
ou la réforme.
DATE. Indication du temps et du lieu où
un acte a été fait, où un document a été
établi, où une lettre a été écrite, etc.
En droit, la date est nécessaire pour la
validité des actes ; elle doit nidiquer le lieu,
l'année, le mois et le jour du mois.
DATTE. Fruit du dattier. Elle constitue
l'aliment principal des Arabes de la région
saharienne en Algérie et en Tunisie.
DÉ. Mandrin de fer qui sert à vérifier le
calibre d'un canon d'arme à feu.
— en pierre. Bloc de pierre taillée sous
la forme d'un parallélipéde rectangle de
0™,60 de côté et 0™,3o de hauteur, qui ser-
vait de support aux rails dans les premiers
chemins de fer.
Ce genre de support est encore conservé
par la Bavière, mais elle a dû pour cela di-
minuer la vitesse des trains, et intercaler des
traverses à l'endroit des joints, dans les
courbes, afin de maintenir l'écartement.
— à coudre. Objet aidant à pousser
l'aiguille et qui fait partie de la trousse de
[letit équipement dont clia({ue soldat est
pourvu.
DÉBÂCLE. Synonyme de revers subit
occasiuiinaut désordre, confusion et déroute.
DÉBAILLER. Action de tirer de l'arba-
lète h travers une baille ou meurtrière.
DÉBALLAGE. Action de défaire un em-
ballage. 11 doit être effectué par les maîtres-
ouvriers abonnataires, chacun en ce qui les
concerne.
DÉBANDADE. Se disperser en désordre,
.■oiifusi'inent.
DÉBANDER. Comme verbe actif s'entend
pour' cesser de bander un arc, mettre en dés-
ordre et disperser des troupes.
DÉBARQUEMENT. Action par laquelle
on fait passer sur le rivage les personnes ou
les choses que contient un navire.
Les troupes de débarquement sont celles
([ui .sont destinées à faire une descente sur
la côte.
Ce mot s'applique, par extension, à l'ope-
DÉBET.
198
DÉCATISSAGE.
ration qui consiste à faire descendre d'un
train de chemin de fer les hommes et les
chevaux.
DÉBET. Ce qui reste dû après l'arrêté
d'un compte.
Se dit piincipalement en ce qui concerne
les masses des corps de troupe, et les masses
individuelles des militaires.
Les officiels doivent être invités à verser
les sommes dont ils sont débiteurs, avant
d'être constitués eu débet, et de s'exposer
ainsi à des retenues sur leur solde.
DÉBIT. Le passif, le doit d'un compte.
Se dit par opposition à crédit.
Le débit d'une fontaine, d'un cours d'eau,
signitie ce que fournit la fontaine, le cours
d'eau dans un temps donné.
DÉBITEUR. Celui qui doit; se dit par
opposition à créancier.
DÉBLAI. Excavation pratiquée dans le
sol naturel pour fournir le massif de terre
nécessaire à la formation du parapet ou
remblai; cotte excavation prend le nom de
fossé.
Dans les ouvrages do campagne, Vécjuilibre
des déblais et des remblais doit être obtenu,
c'est-à-dire que les terres du fossé doivent
suffire à constituer le parapet, en tenant
compte pour ce dernier du foisonnement, ou
place plus grande occupée par les remblais
que par les déblais.
DÉBLOCUS. DÉBLOQUER. Faire ,esser
ou lever un blocus.
DÉBOÎTEMENT. DÉBOÎTER. Place-
ment dans la iiouvoUo diio(>tion des pre-
mières lilos d'une troupe par le flanc qui
doit s'engager dans une direction perpendi-
culaire à coUp qu'elle occupe dans b^ mouve-
ment de « jjar files à di'oite ou à fjauche ».
DÉBORDER. Action de dépasser un flanc,
une aile do ronnorai, de manière à être
maître de ce flanc ou à prendre cette aile
(Vécharpe, à tourner l'adversaire.
Etre débordé, c'est commencer à être pris
en flanc et bientôt à être tourné.
DÉBOUCHÉ. Sortie d'un défilé du côté
de l'ennemi.
Une armée en campagne doit toujours
s'assurer des débouchés, que l'avaiit-garde
doit tenir libres dans une marche en avant.
— de sape. A pour objet d'entreprendre
une sape à tiavors le parapet d'une tranchée
existante.
Peut s'exécuter seulement après l'élargis-
sement de la tranchée (V. Retour de sape),
DÉBOUCHER. Action de sortir d'un
défilé: on débouche toujonis en colonnes.
DÉBOURRAGE ou DÉBOURER. En-
lever le bourraçie d'un fourneau de mine ;
ôter la bourre d'une arme à feu.
DEBOUT ! Commandement d'exécution
pour faire relover les troupes quand elles se
sont agenouillées dans une cérémonie reli-
gieuse, ou quand elles sont dans la position
du tireui- à genou ou couché.
DÉBRIDER. Enlever la bride d'un
cheval.
Sans débrider, signifie sans interruption.
DÉBRIS de houille. Dans la houille ou
charbon de terre, destiné au service du
chauffage dans l'armée, la proportion des
menus débris, ne passant pas dans des
barreaux espacés de 0™,01, ne doit pas être
supérieure aux 2/3 de la distribution.
DÉBROUILLER (Se). Se sortir d'affaire
dans toutes les circonstances, savoir prendre
de l'initiative.
Go principe, poussé autrefois trop loin
dans l'armée française, ne doit pas exclure
la prévoyance et la prudence.
DÉBUSQUEMENT ; DÉBUSQUER.
Expulser l'ennemi d'une position avanta-
geuse où il était embusqué.
DÉCADE. Chez les Grecs, escouade de
10 liommes dont le chef s'appelait décan.
DÉCAGONE. Ouvrage de foi lilication
composé do dix bastions.
DÉCALIBREMENT. Modification du
calibre d'une Jiouche à feu, soit par suite
d'un accident, soit par suite d'une transfor-
mation de l'âme de la pièce.
DÉCAMPER. Action de lever le camp
formé de lentes.
En temps ordinaire, cette opération se
fait méthodiquement, mais en cas d'alerte
marquée par la générale ou la sonnerie à
cheval, les troupes courent aux armes et se
forment rapidement en avant du camp.
DECAPAGE. Pour relier ensemble les
extrémités do conducteurs électriques, il est
nécessaire d'enlever au moyen de papier do
verre ou de sable, c'est-à-dire de décaper,
l'oxydation ou les im|)urotés qui les recou-
vrent, do manièie que le contact du métal
soit intime.
Les gamelles individuelles et les ustensiles
de campement sont également décapés avant
d'être étamés. Pour cela, on les plonge dans
un bain d'acide sulfurique étendu d'eau.
DÉCARQUE. Clief d'une décurie de
10 cavaliers bysantins.
DÉCATISSAGE. Opération par laquelle
on ôte l'apprêt donné aux draps des troupes
au moment du tissage. 11 se pratique en ]ila-
çant l'étolfe sur une table métallique percéi'
de trous dans le sens de la largeur, de ma-
nière à ne pas dépasser les trous de la table.
On maintient fortement les pièces de drap
en plaçant sur elles un plateau en bois serré
par une vis de pression, puis l'on fait arriver
DÉCADE.
199
DÉCLARATION.
par-dessous la table , au moyen d'un tuyau,
de la vapeur bien sèche qui traverse tous
les plis du drap.
Les pièces sont ensuite fortement éventées,
puis séchêes pendant deux jours au moins.
Le dëcatissage s'opère dans les manufac-
tures des entrepreneurs ou dans les maga-
sins de l'Etat.
DECAUVILLE (V. Cheviin de fer).
DECEDE. Se dit d'une personne qui est
morte.
La solde due aux officiers décédés, est
versée entre les mains des trésoriers-payeurs
généraux, au titre de la Caisse des dépôts et
lonsignations.
On opère de même pour la solde et les
indemnités dues aux sous-officiers rengagés
ou commissionnés qui viennent à décéder.
DÉCENTRALISATION. Action de dé-
truire la centralisation.
État de choses opposé à la centralisation.
Se dit en matière de gouvernement, d'ad-
ministration, de commandement.
DÉCÈS. -Mort d'une personne.
Quand un militaire présent au corps vient
à décéder, le médecin chef de service con-
state le décès et établit un certificat provi-
soire sur le vu duquel le corps est reçu à
l'hôpital militaire ou à l'hospice civil du
lieu, à titre de dépôt.
11 rend compte au chef de corps, dans un
rapport circonstancié, des causes du décès ;
ce rapport est transmis au Ministre.
En cas de mort violente, le corps ne peut
être enlevé et transporté à l'hôpital ou à
l'hospice civil que lorsqu'un officier de police
judiciaire a rempli les formalités légales.
Les conseils d'adm.inistration préviennent
la famille du décédé par un télégramme
adressé au maire de la commune ; ils font
également, dans les vingt-quatre heures, la
déclaration du décès à l'ofticier de l'état civil.
En cas de décès d'un militaire dans un
hôpital civil ou militaire, le directeur de cet
établissement, ou l'officier d'administration
gestionnaire, suivant le cas, donne avis du
décès, par télégramme, au maire de la com-
mune où habite la famille du décédé ; il en
donne également avis au commandant d'ar-
mes et au corps; enfin, il doit, dans les
vingt-quatre heures, transmettre la déclara-
tion du décès à l'officier de l'état civil du
lieu.
En campagne, les actes de décès sont
dressés par l'officier de l'état civil aux
armées, sur l'attestation de trois témoins :
les extraits sont envoyés, dans un délai de
10 jours, au Ministre de la guerre et à l'offi-
cier de l'état civil du dernier domicile du
décédé.
Les chefs de corps ou de service adressent
chaque mois, au commandement, un état
des militaires décédés qui étaient décorés ou
médaillés.
DÉCHARGE. Série de coups de canon ou
de fusil tirés avec ensemble.
— juridique. Déclaration de la non-cul-
pabilité et de l'absolution d'un prévenu.
Déclarer qu'une dette a été acquittée.
DÉCHARGER. Enlever la charge d'une
arme à feu ou d'un fourneau de mine.
DÉCHÉANCE. Perte d'un droit ou d'une
faculté, faute d'en avoir usé dans les délais
fixés par la loi, ou selon les formes et les
conditions prescrites.
Perte de la couronne, du tiône.
DÉCHET. Perte qu'une chose éprouve
dans sa quantité, sa quahté, sa valeur.
Les déchets de distribution doivent être
justifiés par des procès-verbaux établis ou
approuvés par le sous-intendant dans un
délai lie 48 heures.
DÉCIMALES. Fractions de l'unité pla-
cées à la droite de la virgule et qui re-
présentent des dixièmes, centièmes, mil-
lièmes, etc., de l'unité.
Sur les pièces de dépenses, les décomptes
en deniers ne doivent pas comprendre de
millième. On force d'une unité la seconde
décimale lorsque la troisième est o ou au-
dessus.
DÉCIMATION ; DÉCIMER. Peine en
usage dans l'armée romaine et qui consistait
à livrer à la hache du licteur chaque dixième
homme (dont le nom était tiré au sort)
d'une troupe lâche ou insubordonnée. Cette
punition barbare a été employée plus tard
dans d'autres armées. Quelquefois, au lieu
du dixième homme, ce n'était que le
vingtième, le trentième qui était conduit au
supplice.
DÉCISIF ; DÉCISIVE. Une bataille est
décisive quand son résultat met fin à la
guerre, à une opération.
DÉCISION. Jugement prononcé. Résolu-
tion que l'on prend.
En matière d'administration, les décisions
ministérielles ont pour but de fixer les points
de détail d'une loi, d'un décret ou d'un
règlement et de prononcer sur les questions
de droit individuel.
DÉCLARATION de décès (V. Actes de
l'état-civil}.
— de guerre. Action de déclarer la ces-
sation de la paix entre deux puissances, à
la suite de laquelle les hostilités vont com-
mencer.
Cette déclaration a généralement été faite
avec des formes plus ou moins solennelles,
et actuellement cette formalité, que les évé-
DECLASSEMENT.
iOO
DÉCORATION.
nemeiits ont pu faire prévoir au moins
quelques jours à l'avance, s'accomplit par
voie diplomatique sous forme d'une déclara-
tion remise par l'ambassadeur au Gouverne-
ment auprès duquel il est accrédité et après
laquelle cet ambassadeur regagne son pays.
— de quittance. Mention faite sur l'une
des expéditions (bleue) des états de solde
que le payement de la somme portée sur cet
état a été fait à qui de droit : elle est ren-
voyée à l'ordonnateur de la dépense après
payement pour servir de pièce à l'appui de
la revue de liquidation.
— de versement au Trésor. Tout
conseil d'administration ou tout militaire
qui doit une sonnne à l'Etat eu fait le ver-
sement dans les caisses du Trésor, qui doit
en donner un seul récépissé, mais autant de
déclarations de versement qu'il est nécessaire
aux intéressés pour justifier auprès de qui
de droit qu'ils se sont acquittés de leur
dette.
DÉCLASSEMENT ; DÉCLASSER. Faire
changer de classe des effets ou matières.
Cette opération se fait au moyen d'un certi-
ficat administratif établi par le sous-inten-
dant militaire.
On dit qu'une place ou un ouvrage est
déclassé lorsqu'il y a lieu de le démanteler,
parce qu'il n'atteint plus son but.
Il faut une loi pour autoriser le déclas-
sement.
DÉCLIC. Mouvement de détente brusque
(lu ressort d'une machine de guerre [haliste,
catapulte) ou de la platine d'une arme à feu.
C'est aussi un appareil destiné à arrêter, à
un moment déteriniué, la marche d'un mé-
canisme, comme dans la sonnette à battre les
pilots.
DÉCLIN ou CLIQUET. Ressort d'une
arme à feu servant à abattre le chien sur le
bassinet.
DÉCLINAISON. On a donné ce nom au-
trefois au mouvement de Tournez à droite
iyauche) d'une colonne en marche (V. .4«-
(jiaUe aimantée).
DÉCLINATOIRE. Petite boussole de
forme rectangulaire dont on se sert surtout
pour faire des levés de reconnaissance ; elle
donne avec précision la déclinaison de l'ai-
guille aimantée.
Exception par laquelle le défendeur d'une
cause demande son renvoi devant une autre
juridiction.
DÉCOCHER. Lancer une flèche ou un
trait en le faisant partir de la corde de l'arc,
de l'arbalète ou de toute autre machine ser-
vant à le projeter.
DÉCOIFFER une fusée. Enlever la
garniture se i vaut à la préserver contre une
inllainmation accidentelle jusqu'au moment
du tir.
DECOMMANDER. Ordonner de ne pas
exécuter un ordre précédemment donné.
DÉCOMPOSITION. Corruption, altéra-
tion profonde. Résolution d'un corps en ses
principes ou parties simples.
— de l'effectif. Des états de décompo-
sition de l'effectif, réunis en un cahier par
corps ou service, dressés à la date du 1*'' jan-
vier de chaque année, sont envoyés directe-
ment au Ministre le 15 du même mois. Cette
décomposition est établie sous les rapports
du titre en vertu duquel les militaires sont
liés au service, de la taille, de la durée du
service restant à faire, de l'instruction pri-
maire, de l'âge, de l'ancienneté de service,
de l'ancienneté de grade, des professions, des
quantités de promotions faites, des diverses
positions des militaires en mission, du nombre
des militaires libérables étant en congé, des
gains et des perte-, du nombre des engage-
ments et des rengagements effectués, etc.
— en triangles. Dans certaines inè-
tiiodes de lerés, par exemple par chemine-
ment ou pour les détails, on décompose eu
triangles les diverses parties à rapporter sur
le plan.
DÉCOMPTE. Supputation de ce qu'il y a
a rabattre sur un compte, sur une somme
qu'on paye. C'est aussi établir le compte
de ce qu'il y a à payer dans certains cas,
par exemple, aux abonnataires, ou la va-
leur de certains effets, suivant leur classe-
ment.
La durée des effets se décomptait autrefois
par trimestre ou par an.
Le décompte de la masse indivi-
duelle, dans les corps où cette masse existe
encore, a pour objet de déduire de l'avoir à
la masse de chaque homme les fournitures,
les dégradations, les imputations au compte
de cette masse.
Le décompte de libération est un ta-
bleau qui termine la reçue de liquidation,
qui récapitule tous les payements effectués
pendant le trimestre et établit la balance d(!
ces payements avec les crédits, de manière
à faire ressortir les trop ou moins-perçus.
DÉCORATION. Marque ostensible, signe
distinctif doiiiiô comme récompense de ser-
vices rendus un témoignage de gratitude à
certaines personnalités.
Les décorations {croix de Saint-Louis, de.)
furent supprimées eu France en 1792, puis
remplacées sous le Directoire par des armes
d'honneur, auxquelles succéda, en 1802,
l'ordre de la Légion d'honneur. Une déco-
ration dite de juillet a été également ac-
DECOUCHER.
i^Ol
DÉFENSE.
coidoe aux combattants qui ont pris paît à
la Révolution de 1830.
Toute personne qui iiorte publiquement
une décoration qui ne lui appartient pas est
l>assible d'un emprisonnement d'un mois à
deux ans.
Le port des décorations étrangères doit
être autorisé par le Gouvernement français
(V. Insignes. Légion d'honneur, Médailles,
Ordres mililoires, etc.).
DÉCOUCHER. Coucher hors de chez soi.
Dans l'armée, ce mot signifie que le soldat
a passé la nuit sans permission hors de la
caserne.
DÉCOURONNER. Expulser les troupes
qui couromient une hauteur.
DÉCOUVERT. Une position, une ville,
une troupe sont découvertes ou à découvert
lorsque aucun couvert, moyen de défense ou
fortification ne les dérobe à la vue ou au feu
ennemi.
DÉCOUVERTE. Aller à la découverte
c'est aller en reconnaissance en pays ennemi
pour être fixé sur les positions et les moyens
d'action de l'adversaire.
DÉCOUVRIR (SE). Une troupe se dé-
couvre lorsqu'elle cesse d'utiliser l'abri, la
fi-otection que lui assuraient le terrain, des
obstacles ou des fortifications.
DÉCRET. Ordre, ilécision émanant du
chef de l'Etat pour assurer l'exécution des
lois. Il résulte de cette définition qu'un dé-
cret n'est valable qu'autant qu'il n'est pas
contraire aux lois.
DÉCROISER les échelons. Dans les
mouvements par échelons obliques, décroiser
les échelons c'est les redresser pour les re-
mettre perpendiculairement en bataille.
DÉCULASSER. Enlever la culasse d'une
bouche à feu.
Le déculassement se produit quelque-
fois accidentellement par défaut de précau-
tions dans la fermeture de culasse.
DÉCURIE. Escouade de dix honmies de
l'armée romaine, surtout de cavalerie.
DÉCURION. Chef d'une décurie ; il avait
pour insigne une canne faite d'un cep de
vigne.
DÉDOUBLEMENT. Mouvement qui con-
siste à faire mettre sur deux rangs les soldats
qui étaient sur quatre, ou à faire mettre sur un
rang les soldats qui étaient sur deux rangs.
Dédoubler un régiment, une compa-
gnie, etc., c'est faire d'un régiment deux ré-
giments, etc.
Les compagnies, escadrons ou batteries sont
dédoublés, en vertu des lois ou décrets, d'a-
près les instructions spéciales du Ministie.
par les généraux assistés d'un fonctionnaire
de l'intendance. Toutes les opérations consta-
tant ces dédoublements sont rapportées dans
des procès-verbaux établis par les fonction-
naires de l'intendance. Ces actes sont signés
tant par ces fonctionnaires que par les géné-
raux et les conseils d'administration ou les
conmiandants des corps n'ayant pas de con-
seil. Ils sont ensuite transcrits au registre
des délibérations du conseil d'administration
du corps.
DÉDUCTION. Conséquence tirée d'un
raisonnement. Ce que l'on retranche, ce que
l'on retient d'un compte (V. Retenues sur la
solde), ou des services en cas de non-conti-
nuité.
DÉFAITE. Perte d'une bataille. Échec
en rnsH cam[iagne ; désavantage marqué.
DÉFAUT. Imperfection physique ou mo-
rale : le manque de quelque chose.
Défaut de la cuirasse, l'intervalle qui
existe enUe la cuirasse et les autres pièces
de l'anneau qui s'y joignent.
Le défaut de l'épaule, l'endroit où
l'épaule se joint au corps.
Faire défaut signifie manquer à une as-
signation, eu ternie de jurisprudence (V. .46-
sent ' ar défaut).
DÉFECTION. Troupes qui abandonnent
traîtreusement leurs chefs ou leurs alliés.
DÉFENDRE. Résister à l'ennemi pour
l'enipi-çhcr d'occuper une position.
DÉFENDRE (se). Opposer une résistance
aux attaques de l'ennemi.
DÉFENSE. Action de défendre ou de se
défendre.
Une guerre de défense ou guerre dé-
fensive est celle que l'on fait avec une armée
inférieure en nombre en n'acceptant le
combat que dans de bonnes conditions que
l'on renforce au besoin en harcelant l'ennemi
et faisant trauier les choses en longueur.
Une place de défense ou en état de
défense 'St celle qui est fortitiée, armée,
approvisiormée, pourvue du personnel et du
matéiiel pour soutenir un siège.
Une ligne de défense est constituée par
une position assez étendue et organisée de ma-
nière à permettre à l'armée qui l'occupe de
résister à un adversaire, même supérieur en
nombre.
— des places. Ensemble des prépara-
tifs, des mesures d'organisation et des niogens
de défense employés pour résister aux di-
vers genres d'attaque que l'ennemi peut
tenter contre une place, mais surtout à l'at-
taque en règle, dont nous parlerons unique-
ment ici, en supposant que la place est en
mesure de faire toute la résistance pos-
sible.
En principe, la tactique de la défense con-
siste à entraver le plus possihle les entre-
DEFENSE.
302
DEFENSE.
prises de l'adversaire, c'est-ii-dira de subor-
donner presque constamment ses opérations
à celles de l'assiégeant, une fois que celui-ci
a refoulé la garnisan. Nous indiquerons dans
l'ordre où ils doivent se succéder, suivant les
périodes de l'attaque, les procédés méthodi-
ques ou spéciaux qui sont applicables sui-
vant les circonstances et dans la mesure du
possible.
En règle générale, la défense ne doit pas
attendre l'assiégeant dans la limite de pro-
tection des canons des ouvrages, mais se
porter au-devant de lui, en faisant tout d'a-
bord une défense extérieure et active aussi
prolongée que possible, suivant la force
et l'étendue de la place, la valeur et la
composition de la garnison. Les opérations
de ce genre, exécutées par le corps mobile,
sont plutôt du ressort de la guerre de cam-
pagne et conduites d'après les lôgles de la
guerre défensive.
Pendant la période d'observations, le corps
mobile, pourvu de tous les moyens d'action
voulus pour lutter en rase campagne et de
nombreux outils, se porte aussi loin que
possible à la rencontre de l'adversaire pour
connaître ses intentions et ses forces, re-
fouler les avant-gardes, désorganiser le ter-
rain et détruire ou emporter les ressour-es
sur la plus grande étendue possible.
Pendant la période de refoulement, c'est-
à-dire dans la période des opérations effec-
tuées dans la zone qui s'étend à 10 ou IS ki-
lomètres en avant des forts, le corps mobile
peut s'établir sur les positions les plus favo-
lables pour entraver l'investissement. Les
troupes se retranchent dans ces positions,
étudiées à l'avani'e si elles en ont le temps
et les moyens, et font duier la lutte assez
longtemps pour arriver à être fixées sur le
choix du point ou de la zone d'allaquc.
Pendant la période d'investissement défi-
nitif, la défense active doit opposer des me-
sures très énergiques pour forcer l'assiégeant
à. reporter le plus loin possible la ligne d'in-
vestissement et en entraver l'organisation
afin de s'opposer à l'établissement des parcs
et empêcher la construction des batteries de
première position. Le corps mobile s'attaque
alors surtout aux détachements (jue l'assié-
geant lance sur ses ailes pour se prolonger
autour de la place ; il cherche par tous les
moyens à forcer l'ennemi à n'agir qu'avec
des forces respectables, à lui disputer le ter-
rain pied à pied, sans s'engager jamais à
fond, mais en profitant de la connaissance
du terrain et en cherchant h. aguerrir les
troupes et à exalter leur moral par des succès
partiels. L'artillerie des forts et des batteries
de circonstance, construites dans les inter-
valles de ces derniers, 'peut, jusqu'à l'établis-
sement solide des lignes d'investissement et
des batteries de première position, soutenir
puissamment, lorsque la portée le permet,
les troupes mobiles, gêner tout mouvement
ou tout établissement de l'ennemi dans la
zone d'investissement et appuyer les retours
offensifs. Mais, à partir du moment où l'as-
siégeant a assis solidement ses lignes d'in-
vestissement, il ne reste plus pour ainsi dire
qu'à défendre chaque ouvrage pied à pied et
avec la derniéie énergie. Les troupes mobiles
se replient sur la première ligne de défense
appuyée aux forts, ligne qui forme la base
de nouvelles opérations offensives, si la place
est simplement soumise à un blocus, ou qui
devient le champ de bataille principal de la
défense dans le cas d'un siège en règle.
Dans l'intervalle, on a dû être fixé sur la
zone d'attaque et on complète en conséquence
l'organisation de la première ligne de dé-
fense, en arrière et sous la protection de
laquelle on installe généralement la première
ligne d'artillerie, dont l'objet principal est
de contrebattre les batteries de siège de pr(>-
niière, puis de deuxième position. Lorsque
celles-ci ouvrent le feu, l'assiégé doit mettre
en jeu toutes les pièces de fort calibre qui
peuvent entrer en ligne pour résister avec
avantage à, la latte d'artillerie engagée par
l'assiégeant.
On tire d'abord de plein fouet, puis k
feux courbes. On fait contribuer le plus
possible les ouvrages collatéraux au déga-
gement du secteur d'attaque.
L'assiégé doit se maintenir sur la pre-
mière ligne de défense avec la dernière
énergie, lorsque l'assiégeant, voyant la lutte
d'artillerie tourner à son avantage, com-
mence à attaquer cette ligne. Si un des
points de cette ligne tombe au pouvoir de
l'adversaire, l'assiégé devra immédiatement
chercher à l'empêcher de s'y installer au
moyen de )etours offensifs, de canonnades
brusques et violentes, mais courtes.
La défense s'oppose aux travaux d'ap-
proche, et surtout à Vouverlure de la pre-
mière parallèle, par tous les moyens indiqués
en pareil cas : lumière électrique, patrouilles,
sorties, artillerie, mousqueterie, contre-ap-
proches, chicanes de toute sorte, de manière
à entraver les progrès de ces travaux, sur-
tout des premiers.
Pour s'opposer à l'établissement des bat-
teries de deuxième position, le défenseur re-
prend la lutte d'artillerie avec la plus
grande vigueur et toutes les pièces disponi-
bles ; on y joindra même le tir de l'infan-
terie.
Après l'écrasement de son artillerie de
DEFENSE.
203
DÉFENSE.
premiéio ligue, le défenseur procède à l'or-
ganisation de la deuxième ligne d'artillerie
et retire une partie de larniement des forts
et batteries qui ont pris part au combat. Les
feux de cette deuxième ligne, les sorties et
les contre-approches sont les seuls moyens à
employer alors pour ralentir les travaux de
l'assiégeant.
La défense prend également en temps op-
portun toutes les dispositions possililes pour
réparer les brèches et repousser les assauts,
ou pour organiser un retranchement inté-
rieur, si c'est possible.
Avant d'évacuer les forts de première
ligne, on aura soin de dètiuire tout le ma-
tériel qu'on n'a pu faire replier en arrière
aupaiavant et de faire sauter les ouvrages
au moyen de fourneaux de mine.
On a alors à défendre la zone comprise
entre la ligne des forts et le noyau. Cette
seconde ligne de défense, organisée de la
même manière que la première, est solide-
ment appuyée à des forts collatéraux ou à
des localités mises en état de défense. Cette
ligne, qui n'est pas continue, se compose
d'une série d'ouvrages semi-permanents, ou
même de campagne, reliés par des batteries
de circonstance, dont l'ensemble constitue la
deuxième ligne d'artillerie et qui sont proté-
gées par des tranchées-abris et des emplace-
ments pour pièces de campagne. Dans cette
phase de la lutte, le défenseur s'efforce de
rendre aussi difflcile que possible, à l'assié-
geant, l'occupation de sa nouvelle base d'al-
taque.
La défense mobile doit se multiplier sur
les ailes et diriger, pendant la nuit, des
attaques répétées sur les flancs de l'assié-
geant.
Malgré son affaiblissement, l'assiégé fait
en sorte de mettre à profit les avantages qui
résultent de sa position flanquante et du
concours de l'enceinte pour n'abandonner ce
terrain qu'après avoir forcé l'assiégeant à
) lasser par toutes les phases de l'attaque
régulière devant un certain nombre des ou-
vrages de deuxième ligne.
Lorsque l'assiégé est refoulé dans l'en-
ceinte, la défense mobile, bien que très ré-
duite et très diflicile, neu doit pas moins,
dans la limite du possible, continuer à har-
celer l'assiégeant, en dirigeant sur ses flancs
des attaques fréquentes. L'artillerie, ren-
forcée par toutes les pièces disponibles, doit
être aussi puissante que possible sur le front
il' attaque.
Après la prise de l'enceinte, il reste à dé-
fendre l'intérieur de la ville au moyen d'une
nouvelle ligne défensive, de coupures inté-
rieures, etc.
S'il est possible, on organisera, à l'aide de
forts encore en état de résister, un réduit
qui deviendra une espèce de citadelle. Malgré
les difficultés de la défense à ce moment cri-
tique, la pénurie des ressources, il est du
devoir de la garnison de se défendre jusqu'à
la dernière extrémité, car chaque jour de
résistance peut avoir des conséquences im-
menses pour l'ensemble des opérations mili-
taires.
Il ne faut jamais négliger de rassembler
aux points voulus les forces et moyens de
défense, tout en prenant toutes les mesures
et les précautions possibles pour n'exposer
que le strict indispensable, pour préserver
des effets de l'artillerie et pour réparer le
mieux possible les dommages causés par le
tir ennemi.
Lorsque le gouverneur juge que le der-
nier terme de la résistance est arrivé, il
prend sous sa seule responsabilité, mais après
avoir consulté le conseil de défense et en
s'inspirant de l'avis le plus énergique, s'il
n'est absolument impraticable, les résolu-
tions que le sentiment de son devoir et de
sa responsabilité lui suggère. Mais, en cas de
capitulation, il ne peut se séparer son sort de
celui de ses officiers et de ses troupes et il
doit toujours détruire les drapeaux. En
outre, il ne peut comprendre dans la capi-
tulation les forts et les ouvrages isolés de la
place qui seraient encore en état de prolonger
leur résistance.
La défense d'une place sans forts détaches
ou d'un fort isolé se déduit aisément de la
marche générale des opérations qui vient
d'être exposée.
— d'un accnsé. Arguments qu'un ae-
cusé ou son défenseur pioduit devant un tir-
bunal militaire ou civil pour se disculper du
fait dont il est accusé ou pour atténuer sa
faute.
A partir du moment où la notification du
jugement a été faite à l'accusé, notification
qui doit avoir lieu au moins trois jours
pleins avant la date fixée pour les débats
publics, le défenseur peut communiquer libre-
ment avec son client et j)rendre a\i greffe
coimaissance ou même copie de toutes les
pièces du dossier.
La défense doit être libre. Fendant les dé-
bats, le défenseur doit toujours avoir la
parole le dernier. Eniin, avant de prononcer
la clôture des débats, le président doit tou-
jours demander à l'accusé s'il n'a rien à
ajouter pour sa défense.
— d'un convoi. En principe, le com-
mandant il un convoi évite les occasions de
combattre ; s'il y est obligé et qu'il puisse
entamer la lutte sans une trop grande infé-
DÉFENSE.
204
DEFENSE.
rioiitè on noinbie, il fait serrer le iilus pos-
sible les liles de voilures et continue sa
marche.
Si l'ennemi l'a devancé dans un délilé ou
dans une position qui commande la loute, il
l'attaque avec la plus gi'ande partie de sa
troupe et fait tous ses elForts pour le re-
pousser, mais sans le poursuivre, alin de ne
pas s'éloigner du convoi.
Quand l'ennemi dispose de forces très su-
périeures, le conmiandant du convoi fait
former le parc à ses voitures, hors de la route
et en carré.
Lorsqu'il n'est pas possible de sortir de la
route, les voitures doublent les (lies ou occu-
pent les deux côtés de la route ; chaque voi-
ture serre sur la précédente, le plus possible,
le timon placé en dedans de la route, mais
obliquement ; en tète et à la queue du
convoi, des voitures sont mises en travers
pour fermer le passage.
Les tirailleurs tiennent le plus longtemps
possible rennemi loin du convoi ; le com-
mandant les fait renforcer, si c'est nécessaire,
mais en ayant soin de ne pas ti'op se dé-
garnir, alin de pouvoir résister à l'assaut de
l'ennemi.
Lorsque après une défense opiniâtre, et la
perte de la majeure partie de sa troupe, le
commandant se sent trop faillie pour résister
plus longtemps, et s'il ne peut espérer aucun
secours, il fait mettre le feu au convoi, puis
il tente, par une action vigoureuse, de se
frayer une issue et d'enunener ses chevaux
d'attelage ; il les tue plutôt que de les aiian-
donner à l'ennemi.
La défense d'un coDvoi de prisonniers
présente des difficultés particulières : si l'on
est forcé de s'arrêter pour résister à l'ennemi,
il faut les obliger à se tenir (touchés avec me-
nace de tirer sur eux s'ils veulent se relever
avant d'en avoir reçu l'ordre. IJaus tout
autre cas, il faut presser leur marche, at-
teindie un village et les enfermer dans un
grand bâtiment dont on défend les appro-
ches.
— d'un bois. La défense d'un bois n'est
autre que celle de la lisière.
L'organisation défensive se borne donc à
détruire ou à incendier tous les couverts
situés sur les abords , puis à fortifier la
lisière au moyen de tranchées-abris et
d'abatis.
On barie les débouchés des chemins du
côté de l'ennemi et on crée en arrière des
chemins de communication artificiels.
Les saillants auront surtout besoin d'être
renforcés par la fortification passagère.
Lorsque la piofondeur du bois est consi-
dérable, on cherche à y organiser une dé-
fense par échelons successifs.
On utilise pour cela les grandes coupures,
les clairières, les carrefours, etc.
Les troupes occupent la lisière de la forêt,
sur une seule ligne autant que possible; au
cas où elles sont repoussées, elles se replient
par des chemins indiqués d'avance, jusque
sur les réserves placées en arrière du bois.
— de lieux habités. Les lieux habités
peuvent constituer des points d'appui pour
la défense ; dans ce cas, il y a avantage à
les organiser défensivement.
La mise en état de défense comprend :
1° La constitution d'mie ligne extérieure
de défense au moyen de haies, des murs de
clôture, etc., que l'on relie par des bouts de
tranchée-abri, de manière à former une en-
ceinte continue ;
2" La création d'une deuxième ligne de
défense au moyen des maisons extérieures,
reliées au besoin par des retranchements ou
des barricades à travers les routes;
3" L'organisation de la défense pied à
pied, permettant de défendre séparément
chaque îlot de maisons ;
4° La fortification d'un réduit formé d'un
groupe important de constructions , d'un
cimetière, etc., battant bien les rues qui y
aboutissent et permettant la retraite;
5° Le dégagement des vues aux abords de
la première ligne ;
6" Le percement de communications entre
les dilïérentes ligues de défense, lorsque c'est
nécessaire, ainsi qu'entre les maisons d'un
même îlot.
La défense est divisée en secteurs : la
chaîne et les renforts occupent la première
ligne ; les soutiens, la deuxiénu^ ligne ; enfin
les réserves occupent le réduit ou se tiennent
sur les ailes de la localité.
L'artillerie s'établit généralement derrière
des épaulements s'appuyant à la localité.
L'organisation défensive d'une ferme ,
d'une maison isolée, se fait en constituant
une première ligne de défense au moyen des
clôtures extérieures, la maison servant alors
de première ligne et de réduit.
— d'un défilé. La défense d'un défilé
peut se faire soit en arrière, soit à l'inté-
rieur, soit en avant du débouché.
La défejise du détilé eu arriére est très
avantageuse ; elle permet de déployer ses
troupes et de prendre une position envelop-
pante par rapport à l'ennemi qui débou-
chera sur un front très étroit.
On défendra le défilé à l'intérieur lorsqu'on
pourra en même temps grimper sur les hau-
teurs qui le bordent.
Enfin, le défilé sera défendu en avant
DÉFENSE. iU-'l
loi-squ'il sera indispensable d'avoir les deux
dêboiu'hês, ou lorsque le terrain en avant
t'ommaiide celui qui est en arrière.
Il faudra alors iragner du terrain en avant,
de manière à orciiper un front d'une certaine
larireur. afin de mieux utiliser les feux de
l'artillerie et de l'infanterie.
On se couvrira par des retranchements
qui seront particulièrement renforcés en
trois points : Tun au milieu du défilé, et un
de chaque côté de celui-ci.
Les règlements sur les manœuvres donnent
les règles à suivre pour la défense ou l'atta-
que des détilès dans les difTêrents cas.
— d'un pont. La défense d'un pont par
une arrière-garde se fait an moyen d'une
tête de pont formée de trois échelons, savoir :
une première ligne de tranchées-abris ; une
deuxième ligne formée d'ouvrages de cam-
pagne, reliés par des tranchées ; enHn. une
tlèche formant réduit eu avant du pont.
Dans le cas où l'eflFectif de l'arrière-garde
est peu élevé, la tète de pont ne comporte
que deux échelons, savoir : une ligne de
retranchements d'une étendue en rapport
avec le nombre des défenseurs, et un réduit.
Des batteries peuvent être disposées sur la
rive amie pour flanquer le réduit.
Enfin, la destruction ilu pont a dû être
]jréparée d'avance; elle a lieu lorsque toutes
les troupes ont frani'hi le cours d'eau.
DÉFENSE des positions. Cette défense
suppose, en général, que l'on est inférieur
en nombre ; elle comporte les dispositions
suivantes :
1" Reconnaissance des abords ;
2° Division des troupes par secteur de
défense ;
3" Organisation défensive du front, ou
tout au moins de certains points d'appui;
4° Rendre les retours offensifs possibles ;
5" Avoir des réserves spéciales d'ailes, se
prémunir contre les mouvements tournants
de l'eimemi.
DÉFENSES accessoires. Obstacles que
l'on dispose en avant des retranchements,
surtout de ceux de champ de bataille, pour
en augmenter les difficultés d'accès.
Les défenses accessoires se placent en
avant des ouvrages et sous leurs feux rap-
prochés : dans les fossés, pour empêcher
l'enneini d'y descendre et pour supprimer
Vamjle mort ; à la gorç/e des ouvrages ouverts
ou mi-fermés, pour les mettre à l'abri des
surprises ; à travers certains passages que
l'on veut obstruer; enfin sur tous les points
que. pour une raison (liiclconque. on vent
interdire à l'ennemi.
Les défenses accessoires les j)lus fréquem-
ment employées, en raison de leni valeur et
DÉFILÉ,
de leur facilité d'exécution, sont : les abatis,
les réseaux de fil de fer et les jmlmades.
Les autres défenses : fraises, cheratix de
frise, petits piquets, chansses-trapes, trous île
loup, fowjnsses. etc.. sont d'un emploi moins
fréquent.
' DÉFENSEUR. Mot qui a la même oii-
gine que défmxe et qui signifie : ou Varocat
chargé de défendre un accusé ou les troupes
chargées de défendre une place, une posi-
tion, etc.
DÉFENSIF (VE) (adjectif). Convenant
particulièrement à la défense : combat dé-
feiisif, position défensive, etc.
DÉFENSIVE (substantif). Attitude d'une
troupe réduite à une résistance prolongée
en rase campagne, où elle est obligée de se
borner à se défendre sans attaquer, par
suite d'une grande infériorité du nombre.
La défensive tire sa force principale des
feux et de l'emploi judicieux du terrain.
Ln principe, l'hypothèse d'une défense
passive doit être absolument repoussée.
La défense active, la seule à envisager, ne
doit chercher, dans le choix du terrain et
dans la situation d'attente, qu'un surcroît
de force et le moyen d'attirer le combat sur
une position qu'elle connaît, afin de frapper
l'ennemi plus sûrement et dans de meil-
leures conditions.
Se tenir, rester sur la défensive, est le
contraire de prendre l'ofiFensive.
DÉFI. Provocation à un combat ; employé
surtout dans le sens de combat sinijuVœr.
DÉFICIT. Ce qui manque dans un maga-
sin, dans une caisse, d'après la comparaison
entre les écritures et les existants réels.
Ces déficits font l'objet de procès-verbaux
rapportés par les directeurs de service ou les
fonctionnaires de l'intendance.
Les comptables en deniers ou en matières
sont responsables des déficits, sauf le cas de
force majrure.
Les conseils d'administration sont égale-
ment responsables des pertes ou déficits de
fonds jusqu'à concurrence de la sonnne qiu"
le conseil aurait laissée entre les mains du
trésorier en excédent des besoins du service.
DÉFIER. Provoquer à un combat.
Braver, affronter.
DÉFILÉ. Passage resserré qui ne peut
être franchi que sur un front restreint.
Certains défilés, tels que les cols, les
gorges, les petites vallées, etc.. ont leurs
fronts plus ou moins praticables ; les autres,
tels que les ponts, les digues, les gués, ont
leurs flancs inaccessibles.
Parmi ces derniers, il y a encore lieu do
distinguer ceux dont les flancs, quoique inac-
DEFILEMENT
tW)
DEGAT.
cessibles aux troupes, peuvent ''-tre battus
par le feu.
Quelle que soit là nature des détilés, les
combats qui s'y livrent présentent un carac-
tère commun : l'importance qu'on doit atta-
cher à la possession des issues autour des-
quelles se l'oncentrent tous les efforts de
l'attaque et de la défense.
DÉFILEMENT. Défiler un ouviage, c'eil
le disposer de manière que son intérieur soit
masqué, par des crêtes de parapet ou des
masses couvrantes spéciales, aux vues de
l'extérieur dans uq rayon donné. Toutes
les lignes de cet ouvrage, ou au moins les
principales, doivent être soustraites à l'action
des coups d'enfilade (défilées horizontale-
ment) pour tout le terrain que l'ennemi peut
occuper.
Le résultat s'obtient en déterminant des
plans, dits ijlans de déjUetiient, qui soient
supérieurs aux terrains d'où partent les vues
et viennent raser les crêtes à couvrir.
Il faut surtout se défiler du point ou du
terrain qui dominent le plus les ouvrages,
et que l'on appelle points ou terrain danye-
reux.
Le plus souvent on ne peut se défiler de
ceux-ci que jusqu'à 4,000 ou 5,000 métrés.
On opère le (téfdeiiienl de deux manières :
1° Par la masse couvrante, disposition
consistant, après avoir déterminé le plan de
défilement passant par un saillant ou une
crête, à tenir la surface, à couvrir d'une
quantité convenable au-dessous de ce plan ;
2° P.'ir la surface à couvrir, disposition
consistant à relever cette surface d'une quan-
tité suffisante, puis à élever la masse con-
viante jusqu'au plan de défilement déter-
miné ])ré ilablement.
DÉFILER. iMarcher par files (générale-
ment 4) et sur un front peu étendu.
Alarche en colonne terminant une revue,
devant le personnage en l'honneur duquel on
a pris les armes, ou devant le personnage le
plus élevé en grade ; les fonctionnaires du
contrôle et de l'intendance ir'ont pas droit
aux bonneuis du défUê.
— la parade. Délilé de troupes qui a
lieu à la parade d'une garnison ou d'un
camp.
— (Se). Se glisser derrière un abri.
DÉFLAGRATION. Combustion rapide
accompagnée d'un dégagement considérable
de chaleur, d'une flamme vive et d'un bruit
plus ou moins fort, mais souvent répété.
La poudre et les différents explosifs brû-
lent avec déflagiation.
DEGAGEMENT du champ de tir.
Opération consi^tant à supprimer tous les
obstacles ou couverts qui, dans la limite de
la boime portée des armes, peuvent entraver
l'efficacité du tir. En avant de toute organi-
sation défensive, il est de la plus grande im-
portance de dégager le champ de tir poui-
que l'assaUlant ne puisse trouver aucun
couvert. On abat les arbres, broussailles,
baies ; on biùle les maisons, les meules de
foin ; on comble les dépressions, les fossés,
ou bien on adoucit leurs talus de manière à
les faire battre par le feu des défenseurs ; on
foule aux pieds ou l'on fauche les moissons
et les hautes herbes, etc. Ce travail doit
précéder celui de l'organisation même, ou du
moins marcher sinmltanément avec celui-ci.
DÉGAGER l'épée. En escrime, c'est
jiilacer sa lame ])ar rapport à celle de son
adveisaire autrement que celui-ci n'avait
prévu pour le coup qu'il méditait.
— le pivot. Dans les changements de
direction o|)posès au guide, l'homme qui est
au jnvot l'ait le pas d'environ O'^.SS et
gagne ainsi du terrain imi avant en se con-
formant au mouvement de l'aile marchante,
et eu décrivant un arc de cercle de maniérf
à dégager le point de conversion.
— une troupe. Sicourir une troujje
engagée dans de inauvaises conditions; la
préserver d'une défaite imminente.
— le champ de tir. Opération consis-
tant à enlever eu avant de toute organisa-
tion défensive, les divers objets qui peuvent
servir de couvert à l'assaillant dans le rayon
de bonne portée des armes. Cette opération,
très importante, doit marcher en même
temjjs que l'organisation même, si elle ne la
précède.
DÉGAINER. Tirer un couteau, un sabre,
une époe de sa gaine. Mettre l'épée à la
main.
DÉGARNIR une place. Lui enlever
une partie de sa garnison ou de ses res-
sources.
— le centre, les ailes. Diminuer le
nombre des troupes afl'ectées à ces parties de
la ligne de combat.
DÉGÂT. Dommage, ravage, dévastation.
Consommation de vivres et de denrées faite
avec désordre et sans mesure.
Les dégâts occasionnés par les troupes
dans leurs logements sont à leur charge s'ils
proviennent de leur négligence. Ils sont con-
statés par un procès-verbal dressé contradic-
toirement par le maire et par l'officier dé-
légué par le commandant de la troupe. La
dépense est payée parla masse d'habillement
et d'entretien.
Les dégâts commis dans les propriétés
pendant les grandes manœuvres sont évalués
par une commission spéciale conformément
aux dispositions de l'instruction ministérielle
DÉGONFI^EMENT.
-201
DEHORS.
(lu 'lu ;ivnl 188i, pour l'application de la
lui (lu 3 juillet 1877 sur les r(^(fuisitioiis.
Le montant de l'évaluiition des dégâts est
immédiatement payé aux intéressés, au
compte de l'Etat.
Les dispositions ci-dessus sont également
applicables aux dégâts faits dans les pro-
priétés privées par toute réunion de troupe
exécutant des manœuvres, marches, exer-
cices, etc.: mais la commission cliaigée de
régler les indemnités ne comprend qu'un
officier délégué et le maire de la commune.
En temps de guerre et en cas de départ
inopiné des troupes logées chez l'habitant,
si aucun officier n'a été laissé en arrière pour
recevoir les réclamations, celles-ci sont re-
çues par le juge de paix ou, à défaut, par le
maire, qui dresse un procés-verbal et le
remet à la personne intéressée pour faire
valoir ses droits comme en matière de réqui-
sition.
DÉGONFLEMENT. Dégonfler un ballon,
c'est en enlever le gaz.
DÉGORGEOIR.' Poimoii qu'on introduit
dans la lumière d'une Louche à feu pour
percer la charge, avant de placer Vélou-
pille.
DÉGRADATION. Détérioration commise
dans les bâtiments militaires, à la literie, à
l'armement, etc.
Le montant de ces dégradations est sup-
porté par la masse d' liabillement et d'entre-
lien lorsqu'elles ont été occasionnées par la
faute des hommes : il est mis au compte de
l'Etat lorsque les dégradations proviennent
des intempéries, de l'user naturel ou de cas
de force majeure.
Les dégradations doivent être immédiate-
ment réparées par le service institué à cet
effet.
Les pertes et les dégradations causées par
les troupes logées chez l'habitant sont ré-
glées comme il a été dit pour les dégâts.
— militaire. Peine prononcée par un
conseil de guerre et qui consiste dans la
destitution de la qualité de militaire comme
étant indigne de porter les armes.
La dégradation militaire a lieu devant un
détachement de chacun des corps de la
garnison, devant les recrues ayant moins de
trois mois de sei-vico et devant le corps entier
auquel appartient le condamné. Celui-ci est
dégiadé après que la lecture de sou jugement
a été faite par le greffier. Le commandant
des troupes réunies prononce à haute voix
la formule de dégradation. Le plus ancien
sous-oflicier lui enlève les insignes de grade
et les décorations, s'il y a lieu, les épaulettes
et tous les accessoires de l'uniforme qui sont
des marques distinctives. Le condamné, con-
duit par un caporal ou brigadier et quatre
soldats, passe ensuite devant le front des
troupes, ([ui sont au poit d'armes.
— de chevalier de la Légion d'hon-
neur ou de la Médaille militaire. Elle
est prononcée par le chef de l'Etat sur la
]iroposition du conseil de l'Ordre de la Lé-
gion d'honneur, à moins qu'elle ne résulte
d'une condamnation à la dégradation mili-
taire prononcée par un conseil de guerre.
Aucune peine infamante ne peut être prise
contre un membre de la Légion d'honneur
sans qu'auparavant il n'ait subi la dégrada-
tion militaire ; par conséquent, les membres
civils de la Légion d'honneur et les membres
militaires non condamnés sont purement et
simplement destitués, avec défense de porter
les insignes de l'Ordre.
DÉGRADER. Dépouiller, avec ignominie,
d'un grade ou d'une dignité.
Commettre une détérioration.
DÉGRAISSAGE. Action de dépouiller
une chose de la matière grasse dont elle est
imprégnée; c'est une des préparations qu'on
fait sirbir aux laines avant de les filer pour
servir ensuite à la fabrication des draps de
troupe.
Action d'enlever les taches faites par
quelque substance grasse.
Le dégraissage des effets militaires est
généralement opéré au moyen du savon ou
de la benzine»
Les effets réintégrés dans les magasins
doivent être pnialablement dégraissés, sinon
cette opération est faite immédiatement par
des hommes de corvée.
DÉGRAS. Liqueur savonneuse chaude
qui n'est autre chose qu'une lessive de cen-
dres de bois neuf ou de potasse à 2 degrés
de Baume.
DÉGROSSISSAGE. Opération qui a pour
but d'eidever une partie du métal en excé-
dent dans une bouche à feu ou dans un fusil
et de faire disparaître les iriégularités de la
forme extérieure. Ce trav;iil s'effectue sur un
chariot de tournage à l'aide de deux outils :
l'outil à dégrossir, qui laisse des séries de sil-
lons sur le métal et l'outil à planer, qui les
enlève et nHahlit une surface unie.
DÉGUSTATION. Essai qu'on fait des
liqueurs en les goûtant.
DÉHANCHÉ. Oui a les hanches dislo-
quées. Ex. : ce cheval est tout déhanché.
DEHORS. On nomme ainsi en fortifica-
tion pcnnanente les ouvrages en dehors du
fossé du corjts de place qui reçoivent leur
flanquemenl de celui-ci et sont envoloppi's
par le chemin couvert; ils servent à com-
pléter l'action de l'enceinte. Les dehors les
plus usités sont : le chemin cuurerl, la
DELAI.
conlre-çiardc , la cuupuir. la demi-lune, les
places d'amies, les rèduiis de places d'armes
et \i\ tenaille {firj. (J3).
DÉLAI. Temps ai-cordé iiour faire une
chose.
— d'arrivée. Temps dont ilis])Ose tout
militaire pour se rendre à destination.
— de grèiCe {\. Doser leurs et Insoumis).
— de recours. Les décisions rendues
208 DÉLÉGATION.
par le Ministre, et régulièrement notifiées,
ne peuvent être attaquées que par voie de
recburs au Conseil d'Etat et dans les 3 mois
après le jour où la notification en a été
faite.
— de repentir. Délai accordé à un mi-
litaire en absence illégale avant d'être déclaré
déserteur ou insoumis. Ce délai varie de
6 jours à 1 mois, suivant les cas.
— de tolérance. Délai de 4 jours ac-
cordé en sus du nombre de jours réglemen-
taires à tout officier qui change de lésidence.
Ce délai ne donne droit à aucune indemnité
supplémentaire ; il doit être considéré comme
une simple permission.
DÉLÉGATAIRE. Celui qui a reçu une
délégation pour agir au lieu et place du
mandant.
Dans l'administration militaire, on donne
spécialement ce nom aux officiers et aux
fonctionnaires qui reçoivent la délégation des
crédits du Ministre de la guerre : ce sont : :
les directeurs de l'artillerie, du génie, du
seivice de santé, de l'intendance et des pou-
dres et salpêtres. ,
Les directeurs du service de l'intendance
ont le pouvoir de sous-déléguer les crédits,
nécessaires aux sous-intendants sous leurs
ordres.
DÉLÉGATION. Acte par lequel on auto-
rise quelqu'un à toucher une somme qui
nous est due.
Les officiers qui font partie d'une ai'méc
DÉLIBÉRATION.
•209
DEMI-BRIGADE.
mobilisée ou d'un corps expéditionnaire peu-
vent déléguer la moitié de leur solde en fa-
veur de leur famille et le quart de leur
solde en faveur d'un tiers.
Les sous-officiers renjjagés ou commis-
sionnés peuvent déléguer, dans les mêmes
cas que les officiers, en faveur de leurs fa-
milles seulement, leurs hautes payes, indem-
nités, gratification, etc., autres que leur
solde proprement dite.
Ces délégations sont faites par-devant les
conseils d'administration pour les officiers
et les sous-officiers des corps de troupe, et
par-devant les sous-intendants militaires,
pour les officiers sans troupe.
Les formalités à remplir sont indiquées à
l'article 19 du règlement du 29 mai 1890
sur la solde.
La durée des délégations est détenninée
par les déclarants, mais leur efTet ne peut
se prolonger au delà de la limite d'un mois
après la cessation de l'état de guerre ; elles
cessent également de plein droit à partir du
jour où le sous-intendant militaire chargé
du payement est avisé du décès, si elles sont
faites eu faveur de la famille, et du jour du
décès pour les autres délégataires.
DÉLIBÉRATION. Discussion entre les
membres d'une commission, d'un conseil,
d'une assemblée, sur une question à ré-
soudre, sur une résolution à prendre (V. Con-
seil d admituslrntion).
DÉLIMITATION. Action de fixer, de
tracer des limites. Ex.: la délimitation des
frontières, la délimitation des zones- autour
d'une place forte.
DÉLINQUANT. Celui qui a commis une
faute, une contravention.
DÉLIT. Infraction à la loi.
Notre législation civile, de même que la
législation militaire, divisent les délits en
trois grandes classes : la contravention, le
délit et le crime.
Le délit proprement dit est une infraction
que les lois punissent de peines correction-
nelles.
DÉLIVRANCE. Se dit dans le sens de
délivrer aux troupes des chevaux, des armes,
des munitions, des effets ou du matériel de
toute nature, en se conformant aux règles
prescrites par les instructions ministérielles.
DÉLOGER. Repousser ou expulser par la
force des armes l'ennemi d'un poste, d'une
position, d'un ouvrage.
Se dit aussi du départ précipite et en dé-
sordre d'une troupe surprise par l'arrivée
inopinée de l'ennemi.
DEMANDE. Action d'exprimer à quel-
qu'un qu'on désire quelque chose de lui.
Ecrit qui contient une demande.
Les demandes des hommes de troupe sont
portées sur la situation-rapport de la com-
pagnie par le sergent-major ; le capitaine y
ajoute les demandes des officiers de sa com-
pagnie et les siennes propres. Le chef de
corps examine ces demandes au rapport et
prononce sur celles qui sont de sa compé-
tence ; il transmet les autres demandes aux
généraux.
Les demandes des officiers sans troupe
sont adressées à qui de droit par la voie hié-
rarchique.
Les demandes d'effets, d'armes, de
munitions, d'outils, de matériel sont
établies sur des états spéciaux de demande,
suivant les règles adoptées par le service
auquel la demande doit être adressée.
DÉMANTÈLEMENT; DÉMANTELER.
Raser les fortifications, démolir les remparts,
détruire les murailles et les défenses d'une
place. Jusqu'alors, cette opération ne se fai-
sait en général que comme opération de
guerre, pour détruire une forteresse ennemie
par l'artillerie et la mine. Actuellement, par
suite de l'insuffisance de résistance de la plu-
part des places fortes existantes à l'artillerie
de siège, on démantèle toutes celles que l'on
ne peut transformer.
DÉMARCATION. Ligne tracée sur un
terrain, sur une carte, etc., pour marquer
les limites de deux territoires, de deux pro-
priétés.
Lorsqu'on conclut un armistice, il est in-
dispensable d'établir une ligne de démarca-
tion entre les armées belligérantes.
DÉMASQUER. Découvrir un mouvement
qu'on avait dissimulé, une batterie qu'on
avait cachée.
D'EMBLÉE. A Itaque brusque, sans donner
le temps à l'ennemi de se reconnaître.
DÉMENCE. Action, conduite qui indique
de l'extravagance, de la déraison (V. Alié-
nation).
DEMI-A-DROITE. Huitième partie d'un
cercle. Mouvement dans lequel le soldat
tourne sur le talon gauche d'un demi-quart
de cercle à droite (gauche), en élevant un
peu la pointe du pied gauche et le pied
droit ; il rapporte ensuite le talon droit à
roté du gauche et sur la même ligne.
DEMI-BASTION. Parties de fortification
qui se composent d'un flanc et d'une face de
bastion. Us forment le front des ouvrages à
corne ou à couronne.
DEMI-BATAILLON. Dénomination qui
s'appliquait, dans certains mouvements, à la
moitié de droite ou de gauche de chaque
bataillon.
DEMI-BRIGADE. Corps organisé en 1793
U
DEMI-CANON.
2-10
DEMISSION.
et qui se composait de trois bataillons. Ap-
pelée de nouveau régiment en 1803.
DEMI-CANON. Ancienne pièce d'artil-
lerie de H pieds de longueur en usage jus-
qu'à la fin du Xyil"^ siècle et qui tirait des
boulets de 25.
DEMI-CAPONNIÈRE (V. Caponniére).
DEMI-COULEVRINE. Bouche à feu à
tir direct, allongée, qui tirait des boulets de
4, de 5 ou de 10.
DEMI - CUIRASSE. Cuirasse composée
d'un plastron sans dossière et qui ne cou-
vrait que le devant du buste. On en fait
encore usage dans certains corps de la cava-
lerie allemande et autrichienne.
DEMI-CUISSARD. Partie de l'armure
qui terminait la genouillère et couvrait seu-
lement le devant de la cuisse.
DEMI-ESPADON. Epée à lame droite et
courte qui a longtemps constitué l'armement
des officiers d'infanterie.
DEMI-GUÊTRE. Guêtre ne montant qu'à
rai-jambe, du modèle actuel de la guêtre de
l'infanterie.
DEMI-LUNE. Dehors de la fortification
permanente établi en avant de la courtine
et de la tenaille. Son nom lui vient de ce
qu'on la faisait autrefois demi-circulaire. On
l'appelle ravelin dans les fronts polygonaux.
C'est un ouvrage généralement en forme de
redan, avec des flancs de 20 à 30 mètres de
longueur, parallèles à la capitale du front.
Les fossés de la demi-lune sont flanqués par
le corps de place, qui doit commander légè-
rement cet ouvrage (//_</. 63).
Le but de la demi-lune est de donner au
loin des feux sur les glacis et la campagne
et des feux croisés sur les saillants des bas-
tions ; de dérober en partie les flancs des
bastions et les courtines aux vues des batte-
ries de l'assiégeant ; de masquer aux vues
les communications conduisant dans la cam-
pagne, surtout les portes et les ponts ; de
forcer l'ennemi à s'emparer de cet ouvrage
avant de s'attaquer au corps de place. Mais
la demi-lune a pour inconvénient de mas-
quer les feux du corps de place sur la partie
directement en arriére et de créer, par ses
fossés, une trouée par laquelle on pourrait
faire une brèche au corps de place. Elle a
généralement un réduit ayant pour objet de
recevoir les défenseurs de la demi-lune ex-
pulsés de cet ouvrage et de prolonger la
résistance.
DEMI-PARALLÈLE. Portions && paral-
lèle de 60 à 80 mètres de longueur que l'on
construit, après la deuxième parallèle, à
droite et à gauche des zones de chemine-
ments, et sans s'arrêter, pour remplacer en
partie les parallèles dont la construction fort
longue ralentit la marche en avant et en-
combre le terrain des attaques.
DEMI-PIQUE. Pique de demi-longueur
en usage au XVI l" siècle et qui fut remplacée
par Vesponton.
On a fait usage des demi-piques en guise
de chevaux de frise pendant les guerres de la
Révolution,
DEMI-REDOUTE. Ouvrage de fortifica-
tion qui se compose d'une face et de deux
flancs obliques. Il permet de battre ses
abords par des feux de front ; il a peu de
profondeur et les défenseurs des flancs sont
bien soutenus.
DEMI-REVÊTEMENT. Parties des fossés
dont la contrescarpe n'est revêtue que jus-
qu'au niveau de la campagne.
DEMI-TOUR. Ce mouvement, qui s'exé-
cute toujours à droite, a pour but de l'aire
faire front à une troupe dans la direction
opposée.
DEMI-VOLTE. Changement de main très
court en décrivant une courbe sur une piste
ou à l'un des bouts du manège.
DEMI-FOURNITURE auxiliaire de
campement. El h' se compose d'une pail-
lasse garnie de 10 kilogr. de paille, d'un
sac de couchage qui tient lieu de draps de
lit, d'un sac à paille (traversin) garni de
2 kilogr. de paille, d'une grande couverture
et d'une demi-couverture. Cette dernière est
délivrée en hiver seulement.
Les demi-fournitures ne sont distribuées
aux troupes (ju'à défaut de fouinitures com-
plètes des lits militaires, c'est-à-dire princi-
palement pendant les périodes d'appel des
réservistes et des territoriaux.
DEMI - SIGNALEMENT. Signalement
sonnnaire des militaires, inscrit sur les li-
vrets des lieutenants ou sous-lieutenants au
chapitre intitulé : « Contrôle des demi-signa-
lements » (V. le modèle VIII annexé au
Règlement du 28 décembre 1883 sur le Ser-
vice intérieur des troupes).
DEMI-SOLDE. Qui est la moitié de la
solde ordinaire ou de présence.
La demi-solde est, d'une manière géné-
rale, la solde d'absence en congé ou à l'hô-
pital des officiers ou des sous-officiers ren-
gagés ou commissionnés.
DÉMISSION. Acte par lequel un officier
ou assimilé renonce à son grade. La demande
doit être écrite et signée par l'intéressé ; elle
est transmise au Ministre de la guerre par
la voie hiérarchique.
L'acceptation par le chef de l'État est
indispensable pour rendre valable la démis-
sion. Jusqu'à ce moment, l'officier est forcé
de rester au service et conserve toutes ses
obligations comme tous ses droits.
DÉMOLITION
i11
DENT:
Les officiers démissionnaires ne peuvent
plus reprendre de service actif, mais ils res-
tent soumis aux obligations des hommes de
leur classe de mobilisation.
Les hommes de troupe commissionnés peu-
vent également donner leur démission. Ils ne
peuvent quitter leur emploi sans avoir reçu
la notification de l'acceptation de leur dé-
mission, qui doit être faite dans le délai
maximum de deux mois après sa remise,
augmenté hors de France des délais de dis-
tance.
En cas de guerre, les démissions ne sont
jamais acceptées.
DÉMOLITION. Action de détruire, d'a-
battre pièce à pièce : se dit surtout eu par-
lant des constructions.
Le mot démolition s'entend dans le sens
de destruction pour mettre hors de service
par des explosions des ouvrages de fortifica-
tion, du matériel de guerre, des bâtiments,
magasins, casemates, etc., qu'on ne peut
garder.
Les démolitions peuvent être effectuées de
différentes manières: 1° à l'aide d'outils tels
que pioches, pics, pelles, haches, béliers ;
c'est le procédé le plus long, mais il a l'a-
vantage de conserver les matériaux et con-
vient surtout en temps de paix, ou dans une
place assiégée, pour des démolitions peu im-
portantes; 2° par l'incendie, lorsqu'on a à
démolir des maisons isolées, des clôtures eu
bois, des barricades composées de matériaux
inflammables, etc.: ce procédé est simple et
expéditif, mais il exige de grandes précau-
tions pour empêcher la propagation de l'in-
cendie, et, pour cette raison, il ne peut con-
venir dans certains cas : 3° par la minp,
r'est-à-dire au moyen de substances explo-
sives telles que poudre, dynamite, etc.
Les précautions voulues doivent être prises
pour que, dans le cas où ce genre de démo-
lition n'est effectué qu'au dernier moment,
le mineur chargé de mettre le feu ait sa re-
traite assurée. Les règles à employer font
l'objet de ['Ecole des tyiines et leur applica-
tion est du ressort des troupes du génie.
Pour le tir de démolition, V. Tir.
Au pluriel, se dit des matériaux prove-
nant de constructions démolies.
DÉMONSTRATION. Manœuvre que fait
une troupe pour donner le change à l'en-
nemi.
La démonstration n'est pas une manœuvre
'ompléte par elle-même, mais elle est l'ac-
compagnement de presque tous les mouve-
ments dont elle est destinée à assurer l'exé-
cution et le succès. Elle constitue une ruse
stratégique au moyen de laquelle on entraîne
l'ennemi à des fautes dont on sera d'autant
mieux à même de profiter qu'on les aura
provoquées.
DÉMONTAGE ; DÉMONTER. La théorie
sur le démontage et le remontage des armes
doit être faite aux recrues.
Démonter un canon, c'est le descendre
do r.itîùt sur lequel il est installé pour tirer.
Démonter une pièce, les pièces de
Veniienii, c'est les mettre, à coups de canon,
Jiors d'état de continuer le feu,
DÉMORALISATION. État d'un homme,
d'une troupe qui a perdu le courage, qui
s'est laissé abattre par quelque revers.
Cet état enlève toute valeur à une troupe ;
les chefs doivent réagir par tous les moj'ens
possibles pour remonter le moral à leurs sol-
dats.
DÉMOUCHETER. Enlever le bouton
d'un fleuret.
DÉMUNIR. Oter les nmnifions d'une
place.
DÉNI. Refus d'une chose due.
Déni de justice. Refus d'un juge de sta-
tuer.
Action de nier.
DENIER. Ancienne monnaie française de
cuivre.
Se dit d'une somme quelconque en numé-
raire. Exemples : allocations en deniers, allo-
cations en numéraire ; comptabilité en deniers,
comptabilité des sommes en numéraire.
DÉNOMBREMENT. Calcul de la force
numérique des troupes comptées homme par
homme, ou énumération collective des di-
verses catégories de troupes. Diverses situa-
tions du personnel concourent à ce but.
DÉNOMINATION (V. Appellations mi-
litaires).
DÉNONCER. Déclarer, publier, signifier
la fin d'un traité, d'un armistice, etc.
Signaler quelqu'un ou révéler quelque
chose à la justice ou à l'autorité supérieure.
DENRÉE. Toute production de la terre
destinée à la nourriture des hommes ou des
animaux. Telles sont les céréales, la farine,
le pain et ses dérivés, le vin et les liquides,
le sucre, le café, le riz. les légumes, etc.
DENSIMÉTRE. Appareil servant à pren-
dre la mesure de la densité réelle de la
poudre.
DENSITÉ. Rapport du poids au volume
(\'. Grain île poudre).
— gravimétrique. Poids en kilogr. de
i litre de poudre non tassée.
DENT. Saillie dans une pièce de bois ou
de fer employée à l'armement.
Chacun des petits os qui sont enchâssés
dans les mâchoires et qui servent à mâcher.
La perte d'un certain nombre de dents
n'est plus une cause absolue de réforme.
DÉPART.
romrae à l'époque où le soldat était obligé
de déchirer la cartouche avec ses dents ; la
réforme n'est prononcée que dans le cas où
l'homme a perdu un jrrand nombre de dents,
et n'est plus en état de mastiquer convena-
blement ses aliments, et par suite de se
nourrir d'une manière suffisante.
DEPART. Action de partir.
En campagne, les troupes doivent tou-
jo-L.rs être prêtes à partir, de jour comme de
n„it. Dans ce but, les armes, les effets, le
harnachement sont disposés avec ordre pour
(ju'un départ imprévu s'exécute rapidement
et sans confusion.
Les rassemblements ont lien sans batte-
ries ni sonneries ; les diverses fractions sont
réunies sur place, puis conduites au point de
rassemblement d'ensemble. La colonne se
forme en marchant par l'arrivée successive,
au point initial, des unités de marche et de
commandement.
Les lieures de départ de divers éléments
sont échelonnées d'après les durées d'écoule-
ment des éléments qui les précèdent, la dis-
tance qui les sépare du point initial de
marche et les haltes horaires déjà faites au
moment de leur départ.
DÉPARTEMENT. Partie de l'adminis-
tration des affaires puldiques qui est attri-
buée à un ministre spécial.
Chacune des grandes divisions administra-
tives du territoire français.
La division de la France en départements
date du 4 mars 1790; ces derniers sont
actuellement au nombre de 86.
Cliaque département est administré par
un 2)réfet assisté d'un secrétaire général,
d'un conseil de préfecture et d'un conseil
oénéral.
Le préfet est également seconde, dans
chaque arrondissement, par un sous-préfet
et par un conseil d'arrondissement ; dans
chaque commune par un maire avec son
conseil municipal.
DÉPÊCHE. Lettre concernant les affaires
publiques.
Se dit aussi de toute communication,
même privée, envoyée par le télégraphe (V.
Franchise des correspondances).
DÉPENSE. Argent employé à toutes
choses qu'on se procure, qu'on fait ou fait
faire.
Lieu où l'on serre les provisions et les
objets de consommation journalière, dans un
hôpital militaire.
Dans l'administration militaire, toutes les
dépenses sont justifiées par des pièces telles
que : feuilles de prêt, états d'émargement,
factures, mémoires, quittances; ces pièces
doivent être établies en observant les
212 DÉPOSITION.
prescriptions du règlement du 3 avril 1869.
sur la comptabilité du département de la
guerre.
Les dépenses sont inscrites au registre-
journal des recettes et dépenses et au registre
de centralisation des corps de troupe et éta-
blissements considérés comme tels.
DÉPENSES d'administration. Elles
sont acquittées par le trésorier, sans autori-
sation préalable du conseil, en ce qui con-
cerne la solde, les accessoires de solde, les
primes et indemnités fixes, le montant des
fournitures, travaux et réparations réglés
par abonnement.
Le trésorier ne peut acquitter les autres
dépenses que sur l'autorisation du conseil ;
il peut également acquitter les dépenses non
prévues, lors de la dernière délibération, sur
le « Vu bon à payer » signé par le major,
pourvu que chacune d'elles ne dépasse pas
200 francs.
DÉPLACEMENT. Action de changer do
place.
Les militaires ne peuvent se déplacer
qu'en vertu d'un ordre ou d'une autorisa-
tion de l'autorité militaire compétente.
Tout déplacement qui a lieu en vertu
d'un ordre supérieur, donne droit à une in-
demnité qui est payée soit au titre des frais
de route, si le militaire voyage isolément, soit
au titre de la solde, si le militaire voyage
en corps ou en détachement.
DÉPLOIEMENT. DÉPLOYER. Mouve-
ment par lequel on forme en ligne déployée
une troupe qui était en colonne ou par le
flanc.
DEPORT (appareil). Appareil de poin-
tage permettant de donner l'angle de tir à
une pièce, sans connaître la distance.
DÉPORTATION. Peine afflictive ou
infamante pour les crimes énumérés aux ar-
ticles 82, 84, 89, 94 et 124 du Code pénal.
Elle s'applique également aux crimes
politiques et notamment à la rébellion ou à
la révolte à main armée.
Un décret du 16 février 1852 a décidé
que la déportation serait appliquée à tous
les condamnés aux travaux forcés.
La loi établit deux degrés dans la dépor-
tation : la déportation simple dans certaines
colonies, et la déportation dans une enceinte
fortifiée, également dans des colonies spécia-
lement désignées.
DÉPOSER les armes. Cesser toute résis-
tance , capituler , rem.ettre ses armes à
l'ennemi.
DÉPOSITION. C- qu'un témoin affirme
en justice.
Les dépositions des témoins sont reçues
devant les tribunaux militaires, en audience.
DÉF^T.
2i3
DÉPÔT.
en commençant par les témoins à charge et
en terminant par les témoins à décharge.
Chacun d'eux est introduit dans la salle
d'audience, après l'achèvement de la déposi-
tion de celui qui le précède, de manière
qu'il ne puisse en avoir connaissance.
DÉPÔT. Partie d'un corps qui ne fait pas
campagne, le lieu où elle est établie.
Jusqu'en 1870, on désignait sous ce nom
les bataillons ou compagnies recevant les
recrues et les exerçant pour les faire passer
aux bataillons de guerre.
Actuellement, les dépôts ne seraient
formés qu'eu cas de guerre.
C'est le siège des ateliers régimentaires,
des divers magasins, etc.
— central de l'artillerie. Fondé en
1820; comprend une collection d'armes
offensives et défensives de tous les temps et
de tous les pays, une bibliothèque d'ouvrages
spéciaux, un atelier chargé de faire les mo-
dèles, des dessinateurs.
— d'éclopés. Les hommes momentané-
ment indisponibles et qui n'ont besoin que
d'un repos de courte durée, sont réunis en
petits dépôts d'éclopés sur les lignes d'étapes,
par les soins du commandement.
Ces petits dépôts sont établis et régis con-
formément aux prescriptions du règlement
sur le ser\'ice des étapes.
— de convalescents. Établissement
hospitalier destiné à recevoir les militaires
qui, à leur sortie de l'hôpital, ne sont pas
en état de reprendre immédiatement leur ser-
vice.
Ces militaires sont désignés par les géné-
raux commandant les subdivisions, sur la
proposition des médecins chefs des hôpitaux
militaires, et des salles militaires dans les
hospices civils.
11 est attaché, à chaque dépôt de conva-
lescents, un personnel d'officiers, de méde-
cins militaires, et de sous-officiers, caporaux
et soldats, d'après les fixations arrêtées par
le Ministre.
L'officier le plus élevé eu grade prend le
commandement du dépôt ; le médecin chef
dirige le service comme dans une infir-
merie.
Lorsqu'il y a possibilité, la préparation
de l'alimentation est confiée à une cantinière.
Ces établissements doivent être installés
dans une localité salubre et dans une posi-
tion largement aérée.
En campngne, des dépôts de convalescents
peuvent être ouverts le long des lignes de
marche et d'évacuation.
Ils ont pour but d'éviter l'évacuation à
grande distance ou le maintien dans les hô^
pitnux des militaires qui sont capables de
reprendre leur service après quelques jours
de repos ou de traitement.
Ils sont organisés par le directeur des
étapes et fonctionnent, autant que possible,
comme il vient d'être dit pour les dépôts de
convalescents à l'intérieur.
Les moyens de couchage sont fournis par
réquisition .
— de fonds au Trésor. Ces dépôts se
font par sommes rondes de lOOJ francs,
sauf pour les reliquats de compte de l'armée
territoriale.
Les corps établissent , à cet effet , un
extrait de la délibération du conseil d'admi-
nistration, faisant ressortir l'excédent des
sommes en numéraire existant dans la caisse ;
cet extrait est revêtu du mandement du
sous-intendant, puis remis au trésorier en
même temps que la somme à verser.
Celui-ci la verse sur-le-champ au Trésor,
contre un récépissé à talon qui est déposé, le
jour même, dans la caisse du conseil.
Les récépissés sont rendus aux agents des
finances, au moment où le corps retire la
totalité ou la solde des dépôts que ces docu-
ments concernent.
Dans le cas de retraits partiels, les agents
des finances inscrivent successivement au dos
des récépissés le montant des sommes i-em-
boursées au corps.
Tous ces mouvements de fonds sont
inscrits, à la date où ils s'effectuent, sur un
livret de compte courant avec le Trésor; ce
livret est déposé dans la caisse du conseil.
— d'effets en magasin. Indépendam-
ment des effets particuliers des hommes fai-
sant au plus un an de service, qui sont
déposés dans le magasin particulier de la
compagnie, on y dépose également, après les
avoir visités, les effets militaires de tout
homme entrant en position d'absence ; un
bulletin dit de dépôt, signé par l'homme et
par le sergent-major y est joint. Ce bulletin
est rendu, ave." les effets, à l'homme ren-
trant dans la position de présence.
— des fortifications Créé en 1744 et
séparé en 1791 du dépôt de la guerre.
Il renferme les archives du génie et reçoit
les mémoires et plans relatifs aux fortifica-
tions; il possède une bibliothèque spéciale.
La collection des plans en relief des villes
fortes de France, réunie aux Invalides, autre-
fois rattachée au Dépôt, ainsi que le Dépôt
des instruments de précision: est actuelle-
ment du ressort du Service iiéographique,
— de prisonniers de guerre. Ces
dépôts sont établis au moment d'une guerre,
sur le territoire national. Us sont com-
mandés par un officûer ou un sous-officier
de gendarint'rie.
DÉPÔT.
iU
DÉRIVATION.
Dans les dépôts renfermant plus de
SOO hommes, un officier ou un sous-officier
en retraite est chargé de la tenue des con-
trôles et des distributions à faire, suivant le
mode adopté pour les corps de troupe.
La police et la discipline de ces dépôts
sont régies par les dispositions du règlement
du 6 mai i859.
— de remonte. Établissements mili-
taires chargés de l'achat des chevaux et
mulets nécessaires à l'armée, et des soins à
donner aux animaux achetés jusqu'à ce
qu'ils soient livrés à un corps.
Le personnel comprend des officiers supé-
rieurs et des vétérinaires, hors cadres, et des
officiers inférieurs détachés de leur corps en
qualité d'acheteurs.
Il faut ajouter à ce personnel 8 compa-
gnies de cavaliers de remonte, dont 4 sont
attachées à chacune des quatre circonscrip-
tions de remonte en France; la cinquième
fournit les cavaliers nécessaires aux écoles,
et les trois dernières sont affectées à l'Al-
gérie.
Par décret du 27 décembre 1890, l'effectif
des 4 compagnies de cavaliers de remonte
de l'intérieur est réduit, par voie d'incom-
plets, aux hommes de troupe du cadre ; les
cavaliers employés dans les dépôts comptent
à l'effectif des régiments de cavalerie, mais
sont mis en subsistance dans les compagnies
de remonte.
— des cartes et plans de la marine.
Établissement créé en 1720 et qui est chargé
du service des cartes (préparation et publi-
cation) , des instruments de navigation
(achat, réparation, etc.)
— des modèles. Établissement situé
à Paris, où sont conservés les différents
modèles-types de tous les effets à l'usage dès
troupes. C'est lui également qui envoie aux
corps les modèles-types qui leur sont néces-
saires.
— de tranchée. Immédiatement en ar-
rière de la queue des cheminemenls , on
installe des dépôts de tranchée où les travail-
leurs se rassemblent et reçoivent les maté-
riaux et les outils.
Ces dépôts sont masqués aux vues de la
place par le relief du terrain, ou au besoin
par des levées de terre ; on y installe des
blindiKies, s'il y a lieu.
— générai de la guerre. Créé en 1688,
pour recueillir les archives anciennes et
récentes se rattachant à l'histoire des cam-
pagnes et à la guerre en général.
DÉPOTS intermédiaires. Indépendam-
ment des grands parcs d'artillerie et du
génie, organisés pour l'attaque des places,
on installe des dépôts intermédiaires, pouvant
être alimentés de jour comme de nuit, et,
par conséquent, disposés de manière à être
bien défilés des vues de la place, tout en
restant à pioximité des batteries de première
position ,
DEPOUILLEMENT. Le dépouillement
d'un blessé est puni de réclusion, et de mort
si on lui a fait de nouvelles blessures
(art. 219).
DÉPOUILLES. Tout ce qu'on enlève à
l'ennemi.
Toutes ces dépouilles deviennent la pro-
priété de l'Etat, et il est défendu aux mili-
taires de se les approprier.
Se dit aussi de la peau et du cadavre
entier des animaux.
— des chevaux morts. Le produit de
la vente des dépouilles des chevaux ou mu-
lets morts ou abattus, appartenant à l'Etat,
doit être versé à la masse de haruachemenl
et ferrage.
Ces dépouilles sont vendues à un adjudi-
cataire, comme les fumiers.
Un modèle de cahier des charges est
annexé à la circulaire du 22 septembr;-
1885.
— opimes. Armes enlevées par un chef
romain au général ennemi qu'il avait tué de
sa main dans une bataille rangée.
Il est défendu de dépouiller les morts sans
ordre.
DÉPRÉCIATION des chevaux. La
dépréciation des chevaux livrés pour le ser-
vice, lorsqu'ils sont réintégrés à l'Etat, est
supportée, suivant le cas, par les détenteurs,
si la commission de remonte a décidé que
leur responsabilité est engagée, et par l'Etat,
dans le cas contraire.
La commission indique, sur le procès-
verbal de réintégration, le montant de la dé-
préciation, ainsi que le nouveau prix d'esti-
mation du cheval.
DÉPRESSITDDE. Distance verticale d'un
point au-dessous du plan de comparaison.
DÉRIVATION. Déplacement latéral du
centre de gravité d'un projectile par rap-
port au plan de tir.
Elle est, dans une certaine mesure, pro-
portionnelle à la distance. 11 en résulte que
si la ligne de visée était parallèle à l'axe de
la bouche à feu, le coup porterait à droite
ou à gauche du but, suivant le sens des
layures. Pour corriger cet écart ou dériva-
tion, il a été nécessaire de pouvoir déplacer
l'œilleton de la hausse dans le sens hori-
zontal, de manière que la ligne de visée ne
soit plus complètement parallèle à l'axe de
la bouche à feu.
Opération qui a [lour but île faire passer
DÉRIVE
21 o
DESCENTE.
une partie d'un courant par ua conducteur
qui réunit deux pointes d'un circuit.
DÉRIVE. Angle que fait la quille ou
l'axe longitudinal d'un bateau avec la direc-
tion réelle de sa route, par suite de l'impul-
sion du vent ou d'un courant latéral.
On applique cette expression à tout corps
qui flotte abandonné au srré du vent, du
courant.
DÉROBER. Déguiser une intention,
faire prendre le change.
Dérober des travaux d'approche, des
marches, des mouvements à l'ennemi, c'est
arriver à les exécuter sans que ce dernier
s'en aperçoive.
— (Se). Cheval qui cherche à désar-
çonner son cavalier au moyen de mouve-
ments désordonnés et imprévus.
Troupe qui évite le combat.
DÉROGATION. Modification aux règle-
ments en vigueur dans certains cas.
DÉROUILLEUR. Soldat mis à la dispo-
sition du service de l'artillerie pour entre-
tenir l'armement de réserve qui est renfermé
dans les arsenaux.
DÉROULEUR. Ouvrier qui a pour mis-
sion de guider le déroulement des bobines
d'un câble télégraphique, dans la construc-
tion des lignes télégraphiques militaires.
Il est immédiatement suivi d'un aide-
dérouleur qui rejette le câble hors de la
route, sur les accotements ou l'accroche au
moyen d'une lance à fourche aux appuis
naturels qu'il peut trouver à sa portée.
Le dérouleur et son aide sont aussi chargés
d'exécuter les joints destinés à réunir l'ex-
trémité du câble d'une bobine à l'extrémité
du câble de la bobine suivante, opération
qui a lieu à chaque kilomètre.
DÉROUTE. Dispersion d'une troupe qui,
à la suite d'une surprise ou d'une bataille
perdue, s'enfuit en désordre et avec panique
de tous les côtés.
DERRIÈRES. Terrain situé en arrière de
l'armée et dont la possession doit être
assurée pour marcher en avant ou combattre
sans crainte de voir les communications avec
l'arrière coupées.
DÉSAMORÇAGE. Les étuis de cartouches
l'onsommées au tir à la cible et recueillies
par les corps (excepté ceux de cartouches
de rtîvolver) sont désamorcés, au moyen
d'une pince à désamorcer, par le maître ar-
murier qui reçoit une indemnité.
DÉSAPPROVISIONNEZ. Commande-
ment que riiistructeur fait pour faire vider
le vtagasin du fusil à répétition. Ce mouve-
ment est fréquemment répété avec les fausses
cartouches en bois.
DÉSARÇONNER. Faire vider les arçons
de la selle ; jeter un cavalier à bas de la
selle.
DÉSARMEMENT. Réduire l'effectif d'une
armée passant du pied de guerre au pied
de |)aix. Faire faire rendre les armes à des
soldats renvoyés dans leurs foyers.
Le désarmement d'une place consiste à
réintégrer dans les magasins et arsenaux de
l'Etat les bouches à feu ou autre matériel
qui servaient à l'armement des remparts.
Certains utopistes préconisent un désar-
mement général, c'est-à-dire la suppres-
sion des années permanentes. D'excellentes
raisons militent en faveur d'un désarme-
ment général ; malheureusement, il n'y a
pas de moyen pratique de le réaliser. 11 fau-
drait arriver à faire mettre d'accord le.s
grandes puissances sur les conditions de ce
désarmement, et, tant que chacune d'elles
ne sera pas arrivée au terme de son ambition
ou de ses désirs, ce qui ne peut guère avoir
heu pour chacune simultanément, on peut
i-egarder la solution de cette question comme
une utopie. La justice seule, en se chargeant
de la défense générale, rendra inutile la
défense personnelle. C'est pourquoi le désar-
mement ne se peut concevoir pratiquement
sans une certaine organisation d'une justice
internationale, et encore celle-ci aurait be-
soin d'une force armée considérable poui-
faire exécuter ses décisions.
DÉSARMER. Enlever l'armure ou les
armes; faire sauter l'epe'e de l'adversaire.
— un canon. C'est en enlever le pro-
jeclile.
— un fusil. C'est mettre le chien à
l'abat lu ou au cran de repos.
— un ouvrage, une place. C'est lui
enlever son arniemenl.
DÉSARROI. Trouble, confusion, désor-
dre dans les dispositions prises.
DÉSASTRE. Calamité, événement fu-
neste, tel que la perte d'une bataille, etc.
DÉSAVANTAGE. Cause d'infériorité par
rapport à l'ennemi, soit en ce qui concerne
le nombre, l'armement, le terrain, etc.
DÉSAVEU. Déclaration par laquelle on
affirme n'avoir pas dit ou fait quelque chose,
ou n'avoir pas autorisé une personne à faire
ou à dire ce qu'elle a dit ou fait.
DESCENDANT, Se dit d'une troupe
qu'on relève d'un service; exemple : garde
descendante.
En terme de droit, se dit de la postérité
d(> i|uel(|n'uu.
DESCENTE de fossé. Passage d'une
espèce particulière exécuté par les sapeurs
du génie pour descendre du haut de la con-
trescarpe dans le fond du fossé.
La descente est d'habitude dirigée norma-
DESCRIPTION. ^^6
lement à la contrescarpe et en ligne droite ;
sa pente autant que possible uniforme, ne
doit pas dépasser 1/3. Elle débouche au
niveau du fond, dans les fossés secs, et à
O'^,40 au-dessus du niveau de l'eau avec
des fossés inondés.
La descente peut être faite à ciel ouvert
avec une contrescarpe peu élevée, et elle est
protégée au moyen de la sape hlindèe. Mais le
plus souvent, la descente est souterraine ;
la méthode ordinaire consiste à creuser dans
le couronnement même du chemin couvert.
Fis. 61.
5 jï,iiiiillii!ii((ililllliiWMllis*>li!!!)'«i^
un fuils de mine, d'où l'on débouclie simul-
tanément d'une part en galerie souterraine
pour descendre jusqu'au fond du fossé, et
d'autre part en sape blindée ])our remonter
jusqu'au couronnement (/îy. 64).
Cependant, en mauvais terrain, au lieu
d'une seule descente de 20 mètres de haut
sur 2™, 10 de large, il est préférable d'exé-
cuter à proximité les unes des autres deux ou
trois descentes de 1 mètre de large (grande
galerie) seulement.
On accélère la construction de la partie
souterraine par la méthode de double atta-
que, imaginée par le commandant Damarey,
et qui consiste à pratiquer la fouille en deux
étages successifs , ayant cliacun la hauteur
de la tjalerie moyenne (/î//. 65).
DESCRIPTION. Action de décrire, de
dépeindre les diverses parties de l'uniforme,
les modèles ou types d'effets ou d'objets en
usage dans l'armée.
DÉSERTION.
Indication détaillée des objets mobiliers,
des papiers compris dans un inventaire ou
dans un état descriptif, tels que ceux qui
sont établis par le service du génie pour le
casernement.
DÉSEMPARER. Abandonner la place, le
camp, etc., où l'on est.
DÈSENCLOUER. Enlever le clou à vis
ou barbelé placé dans le canal de lumière
d'une bouche à feu pour la mettre momenta-
nément hors de service.
Une légère charge de poudre, bien bourrée
au fond de l'âme, et que l'on enflamme par
la Ijoucbe, peut amener le résultat cherché.
DESERTEUR. iMilitaire qui est en état
de désertion.
Les déserteurs sont rayés des contrôles
lorsque leur absence s'est prolongée au delà
de six mois, mais ils ne sont pas rayés de la
matricule, et ils sont de plus inscrits sur le
carnet des déserteurs.
C'est au corps qu'il appartient de signaler
les déserteurs à la gendarmerie et de faire
effectuer des recherches pour les retrouver.
Les déserteurs arrêtés par la gendarmerie
sont livrés à l'autorité militaire.
En campagne, les sentinelles auxquelles
se présentent des déserteurs ennemis, leur
ordonnent verbalement ou par signes de
déposer leurs armes, et, s'ils sont à cheval,
de mettre pied à terre et de dessangler leurs
chevaux.
Elles font feu sur eux, s'ils n'obéissent
pas.
Le chef du petit poste vient reconnaître
les déserteurs et ne les laisse approcher que
successivement. Ils sont ensuite amenés au
commandant de la graud'garde, puis au
commandant des avant-postes, et sont enfin
dirigés sur le quartier général de la brigade,
après avoir été interrogés.
DESERTION. Acte d'un militaire qui
abandonne son corps sans ordre ou sans per-
mission de l'autorité supérieure. On distin-
gue la désertion à l'intérieur, c'est-à-dire sur
le territoire français, la désertion d l'étran-
ger et la désertion à l'ennemi.
— à l'intérieur. Elle existe après 6 jours
à.'absence illégale et seulement après un mois
lorsque le militaire n'a pas 3 mois de ser-
vice .
Lorsque le militaire est en permission ou
en congé, la désertion n'existe qu'après
lo jours d'absence illégale.
En temps de guerre, ces délais sont réduits
de moitié.
Les peines sont, en temps de paix, de 2
à 5 ans d'emprisonnement ; en temps de
guerre, de 2 à 5 ans de travaux publics,
pour les hommes de troupe ; elles sont de
DESINFECTION
'2V
DESTRUCTION.
6 mois à un au de priiûii en temps de paix,
et de 2 à o ans de prison en temps de
ijuerre, outre la desUlution, pour les ofiiciers
(art. 231, 232 et 233 du Code de justice mi-
litaire).
— à l'étranger. Elle consiste à franchir
le territoire français, ou à abandonner, hors
de France, le corps auquel on appartient.
La désertion existe après 3 jours d'ab-
sence illégale; elle est punie de 2 .à 5 ans
de travaux publics en temps de paix, et de
5 à 10 ans de travaux publics en temps de
iruerre, pour les hommes de troupes.
L'ofiicier, convaincu de désertion à l'étran-
jrer, est puni de la destitution, et, en outre,
de 1 à o ans de prison eu temps de paix et
de la détention en temps de guerre (art. 233,
'236 et 237 du Code de justice militaire).
— à l'ennemi. Elle consiste à entrer
dans les rangs de l'ennemi ou de rebelles
armés.
Elle est punie de la peine de )iiott et de la
dégradation inilitaire (art. 238 et 239 du
Code de justice militaire).
Toutes les peines ci-dessus sont encore
aggravées lorsque la désertion a lieu avec
emport d'effets, d'armes ou de chevaux ap-
partenant à l'Etat, ou si elle a eu lieu avec
i-omplot, c'est-à-dire si elle a été concertée
entre deux ou plusieurs militaires.
DÉSINFECTION. Action d'enlever à un
local ou à des effets les miasmes méphiti-
<{ues et dangereux dont ils peuvent être
chargés.
La désinfection des baquets de propreté se
fait au moyen de l'huile lourde de houille ;
celle des effets de literie et des effets des
liommes atteints de maladies contagieuses se
fait à l'aide de vapeurs d'acide sulfureux,
dans des locaux fermés, par les soins des
corps de troupe, des hôpitaux ou du pré-
posé des lits militaires, suivant le cas ; la
désinfection du casernement se fait par les
soins des corps de troupe, au moyen de ma-
tières désinfectantes, telles que le sulfate de
fer et l'Ijuile lourde de houille, fournies par
le service du génie ou le service de santé ;
la désinfection des écuries occupées par des
chevaux atteints de maladies contagieuses et
des objets qu'elles renferment, doit être
opérée conformément aux prescriptions de
l'article 18 du règlement du 26 décembre
1876; enfin, la circulaire du 2 mars 1883
prescrit de désinfecter les écuries-infirmeries
tous les trois mois, et les écuries ordinaires,
une fois chaque année, à l'époque des mu-
n(jeuvres
DÉSOBÉISSANCE. .Manque ou refus
'l'obéissame.
Tout militaire uni refuse d'obéir à son
supérieur est passible du conseil de guerre.
La peine prononcée varie suivant le degré
de gravité de la faute.
DÉSORDRE. Confusion, manque d'ordre,
trouble, tumulte. Exemple : une retraite en
désordre.
Se dit aussi des dégâts commis par une
troupe, par la populace.
DÉSORGANISATION. Troubles dans
l'organisation militaire, pouvant provenir de
circonstances fâcheuses , de mesures mal
prises ou d'un mauvais esprit.
Tendance à la décomposition.
DESSANGLER. Lâcher ou enlever les
sangles d'une bète de somme.
DESSIN militaire. Art de rapporter sur
le papier la figure ou le plan des divers
objets, positions ou terrain qu'on a besoin
d'étudier au point de vue militaire.
DESSOUS. DESSUS. Avoir le dessous
dans un combat c'est avoir le désavantage ;
avoir le dessus, c'est être le plus fort, avoir
la supériorité sur l'adversaire.
DESTINATION. Le lieu où doit .se ren-
dre une personne, où une chose est envoyée :
l'emploi auquel une chose est destinée.
Le règlement sur le service des transports
indique les dispositions à pi'endre pour faire
parvenir le personnel et le matériel militaires
à destination.
DESTITUTION. Privation du grade.
La destitution d'un officier ou assimilé ne
peut être prononcée que par le Chef de
l'Etat, d'après l'avis conforme exprimé par
un conseil d'enquête; cet avis ne peut être
modifié par le Chef de l'Etat que dans un
sens favorable à l'intéressé.
La destitution peut également résulter
d'une condamnation prononcée par un con-
seil de guerre.
DESTRIER ou DEXTRIER. Nom donné
au cheval de bataille pendant le moyen
âge, et venant de ce que l'écuyer qui le con-
duisait en main le tenait toujours à sa
droite.
DESTRUCTION. Action de détruire, de
miner totalement un ouvrage, un objet, des
approvisionnements.
En cas de siège d'une place, le gouverneur
fait détruire le plus loin possible tous les
objets qui pourraient être utiles à l'attaque
et qu'il n'aurait pu faire rentrer ou utiliser
pour la défense de la place.
Les destructions sans explosifs se
font avec les outils et les ressources dont on
dispose, en tenant compte des conditions où
l'on se trouve et des résultats à obtenir.
Ces destructions peuvent se faire méthodi-
quement, quand on aura le temps, ou rapi-
dement, quand on est pressé. Dans ce cas, on
DESTRUCTION.
M 8
DESTRUCTION.
opérera généralement la destruction par le
feu pour peu que les objets à détruire soient
inflammables, ou susceptibles d'être mis hors
de service par le feu.
Les destructions avec explosifs, pour
les obstacles, défenses ou objets dont les
armées en campagne peuvent avoir besoin
de se débarrasser rapidement, se font en
général avec des cartouches de diinamite ou
des pétards de mélinite , que l'on dispose
contre les parties à détruire, en charges plus
ou moins fortes.
On peut employer les explosifs sans bour-
rage, mais l'on perd alors une partie no-
table des effets destructeurs ; il faut donc
toujours, quand c'est possible, recouvrir les
charges d'une certaine quantité de terre, ou
les caler d'une manière quelconque.
L'eiïet de la poudre n'est pas considé-
rable, comparé à celui des explosifs brisants,
lorsque les charges ne peuvent pas être
bouirées sérieusement ; aussi ne faut-il y
avoir recours, si l'on est pressé, que faute
d'explosifs brisants.
Cependant, la poudre est employée pour
la destruction des grands ouvrages d'art en
maçonnerie : ponts, viaducs, tunnels, etc.,
pan-e que cette destruction se fait au moyen
de dispositifs préparés dès le temps de paix.
Ces dispositifs consistent en chambres
pratiquées dans l'intérieur des maçonneries
(piles et culées) pour les ponts et viaducs,
et au-dessus de la voûte ou derrière les
piédroits pour les tunnels.
Les principales destructions que l'on peut
avoir à faire à la guerre sont : 1° celles des
défenses accessoires, telles que : ahatis, bar-
rières, chevaux de frise, fraises, (/rilles en
fer, palanques, palissades, les réseaux de fil
de fer ; 2° celles des murs et des tnaisons
d'habitation ; 3° celles du matériel de guerre
ou du matériel roulant; 4° celles des ou-
vrages de fortification ; S° celles des ponts ;
6° celles des routes; 7" celles des voies fer-
rées.
I. DESTRUCTION SANS EXPLOSIFS :
— des abatis. Arracher les piquets et
les tringles qui relient les abatis au sol et
entre eux, ou bien déplacer ceux-ci à la
main ou au moyen de cordages.
— des barrières, fraises, grilles,
palanques et palissades. Faire brèche à
la hache, à la scie ou à coups de pioches,
pics ou masses, etc. On peut aussi se con-
tenter de renverser les piles en dégageant le
pied et en les faisant tomber ensuite avec
des pinces ou des cordes.
— des chevaux de frise. Les déplacer
ou briser les fuseaux à la hache.
— des chausse-trapes. Les enlever à
la main ou les balayer.
— des petits piquets. Les couper, les
briser ou les arracher à l'aide des outils
dont on dispose. Pour un passage rapide, les
recouvrir de claies, de bottes de paille ou de
foin.
— des planches armées de clous,
des herses, etc. Les détacher du sol avec
des pinces, liaches ou masses, puis les en-
leviu'.
— des réseaux de fil de fer. Anachei
ou couper les pieux, ou bien couper les fils
avec des pinces, cisailles ou haches.
— des murs. On peut les détruire avec
les outils de destruction, tels que pioches,
pics, etc. A défaut d'outils, on peut les ren-
verser à l'aide d'une forte poutre suspendue
horizontalement au-dessus du sol à une
chèvre improvisée.
— des maisons d'habitation. Un des
procédés les plus usités à la guerre consiste
à les incendier, après y avoir répandu du
pétrole ou des matières intlaramables. Tou-
tefois, ce mode de destruction ne peut con-
venir que pour des maisons ou des groupes
de maisons isolées.
— des ponts. On incendie les ponts en
Ijois en disposant des matières inflammables
sur le tablier. Les ponts de bateaux peuvent
aussi être incendiés, ou bien ou peut les
couler en chargeant les bateaux de piei'res,
en perçant les fonds après avoir défait les
assemblages du tablier ; il faut couper les
cordages d'ancre au moment où le pont
coule. Les ponts suspendus se détruisent en
coupant les câbles de suspension à la hache
ou à la tranche.
— des lignes télégraphiques. On dé-
truit ou on emporte les appareils de trans-
mission. On abat les poteaux à la hache ou
à la scie, de préférence dans les courbes, et
on coupe les fils à la hache ou à la cisaille ;
on brisé les isolateurs. Si les lignes sont sou-
terraines, on les recherche au moyen d'une
tranchée, puis on coupe les fils à la hache de
charpentier,
— du matériel de guerre. Pour un
canon, enlever ou détruire les mécanismes
de culasse ou leurs pièces les plus impor-
tantes ; détruire toutes les pièces servant au
pointage, tant sur la pièce que sur l'afl'ût.
— du matériel roulant. Il est, le plus
souvent, mutile de détruire ce matériel ; on
se contente d'enlever ou de détruire les
pièces les plus délicates, et particulièrement
celles qui sont difficiles à remplacer ou d'un
assemblage difficile.
— des routes. En remblai, on fait des
l'oupures aux points les plus élevés. En dé-
DESTRUCTION.
249
DESTRUCTION.
blai, faire ébouler les talus sur la route.
A flanc de coteau, provoquer des éboule-
ments dans les talus, tant en remblai qu'en
déblai.
— des voies ferrées. Pour une (/es/î-«<:-
tioii méthodique, on démonte la voie pièce
par pièce et on évacue le matériel sur des
wagons. Si ou ne peut évacuer ce matériel,
on brûle les traverses et on enterre ou on
noie les rails. On peut encore mettre des
rails hors de service eu les chauffant vers le
milieu, les extrémités étant appuyées; sous
l'action de la chaleur et de son poids, le rail
se courbe et ne peut plus être employé. Pour
la destruction des points spéciaux, on opère
aussi par le démontage.
S'il s'agit simplement d'une interruption
rapide, ou déclisse un joint et, au moyen de
pinces ou de pioches, on déplace légèrement
les deux éléments voisins de la voie, en sens
inverse ; le déraillement ne peut manquer
ainsi de se produire. Dans les points spé-
ciaux, on enlève ou on brise les pièces déli-
cates, et surtout les appareils de manœuvre
de changement de voie.
Pour opérer les destructions, on choisit de
piéférence les parties de la voie en courbe,
les passages sur les grands remblais, sur les
viaducs et dans les tunnels, et dans les tran-
chées profondes.
II. DESTRUCTIONS AVEC EXPLOSIFS !
— des abatis. On place des charges de
4 à 6 kilogr. de mélinite sous de gros troncs
d'arbres et on obtient des brèches de 3 à
4 mètres par rangée d'abatis. Les charges
sont fixées, concentrées, à l'extrémité de
perches le long desquelles se développe le
bickford. Si on éprouvait trop de difficultés
pour la mise en place sous le tronc, on se
contenterait de jeter sur les abatis les charges
préalablement amon'ées et enflammées.
— des barrières. On suspend en tra-
vers de la porte, ou à hauteur de la barre
de fermeture de la barrière, un chapelet de
pétards de mélinite auquel on met le feu.
— des chevaux de frise. On dispose
le long du corps d'arbre central, et sur une
longueur de 4 mètres, des pétards de méli-
nite aux({uels on met le feu.
— des fraises. On place un chapelet de
pétards de mélinite au-dessous et dans l'angle
formé par les fraises avec le talus de l'ou-
vrage, puis on y met le feu.
— des grilles en fer. portes. Deux
pétards, bien appliqués à chaque point d'at-
lache d'une grille en fer, suffisent pour la
rompre. La même charge renverse une porte.
S'il s'agit de portes il'habitations ordinaires.
il est avantageux d'appliquer la charge
contre la serrure ou les gonds.
— des palissades. Placer à leurs pieds
une cliarge allongée de 2 kilogr. de méli-
nite par mètre courant. Si l'on a à détruire
de grosses palissades défensives, doubler la
charge.
— des palanques. 11 faut 8 kilogr. pai
mètre courant.
— des réseaux de fil de fer. La des-
truction avec explosifs n'est pas avanta-
geuse.
— des murs. Pour un mur ordinaire de
0™,oO d'épaisseur, il faut :
En charges concentrées au pied du mur,
sans bourrage, 6'', 300 pour obtenir une ou-
verture de l'",15, qui constitue une bonne-
brèche ; avec bourrage, il suffit de l'^.SOO.
En charges allongées (réparties uniformé-
ment sur toute la longueur à détruire), po-
sées au pied du mur ou suspendues à une
certaine hauteur, 2'', 500 par mètre courant.
Ces charges allongées s'obtiennent en fixant
les pétards bout à bout, avec de la ficelle,
le long d'une baguette ou d'une tringle.
Si le mur a plus de 0™,70 d'épaisseur, il
faut, pour ne pas employer de trop fortes
charges, pratiquer, à 1 mètre environ au-
dessus du sol, des logements ou rainures
devant contenir la charge définitive.
— des maisons d'habitation. Avec de
la mélinite, on détruit les trumeaux et les
murs de refend en développant, entre les
ouvertures, des chapelets de pétards dont la
charge par mètre courant est calculée comme
il a été dit pour les murs.
Si l'on n'a que de la poudre, on pratique,
dans les trumeaux de la façade et des murs
de refend, des pétards auxquels on donne le
feu simultanément. Dans le cas où l'on n'au-
rait pas le temps de pratiquer les pétards,
on disposerait des barils ou des caisses de
poudre de 50 kilogr. à 2 mètres de distance
les uns des autres, le long des murs que l'on
veut détruire, puis on donnerait le feu si-
multanément.
Lorsqu'on emploie la poudre, on la place
dans les caves, eu ayant soin de boucher les
ouvertures et de charger le plancher. Si le
bâtiment n'a pas de caves, on place la poudre
au rez-de-chaussée, en ayant soin de charger
le plancher de l'étage de manière à assurer
l'action de la destruction latérale.
— du matériel de guerre. Pour dé-
truire un canon, par exemple, on place,
dans l'âme de la pièce, une charge de 5 pé-
tards de mélinite à laquelle on met le feu.
Avec 7 ou 8 pétards, on peut mettri' hors
de service une pièce quelconque.
— du matériel roulant. Pour une lo-
DESTRUCTION.
220
DESTRUCTION.
COmotive, il convient de distinguer le cas
où l'on aura prescrit la mise hors de service
momentanée et celui d'une dégradation plus
grave.
Dans le premier cas, il suffit de briser
quelques tubes, si la machine est froide (ces
tubes se présentent quand on ouvre la porte
d'avant d'une locomotive), ou mieux encore
la bielle, avec une charge de 3 pétards.
Cette dernière destruction peut se faire avec
une machine chauffée. On peut aussi briser
la tringle de manœuvre, la vis de manœuvre
de l'injecteur, avec 2 pétards.
Dans le deuxième cas, briser chaque bielle
au moyen de 4 pétards placés près de la tête
de la bielle sur la barre d'excentrique, et
briser les cylindres avec une charge de 5 pé-
tards, bien appliquée en un point de leur
surface.
Pour mettre un tender hors de service,
briser les caisses à eau au moyen de 2 ou
3 pétards de ciiaque côté, ou la vis du
robinet- vanne d'alimentation.
Pour détruire un wagon, placei- 3 pé-
tards entre la boîte à graisse et l'étrier main-
tenant les feuilles de ressort.
Pour briser l'essieu d'une voiture ordi-
naire, il faut 4 pétards.
— d'un réservoir d'eau. La détonation
d'un pétard, suspendu à un réservoir à l'aide
d'une ficelle, suffit pour crever la tôle au
point de contact du pétard ; il se fait un
trou de 0™,10 de diamètre. La mise hors de
service est plus complète si on brise le ro-
binet-vanne. 11 suffit, pour l'atteindre, de
briser d'abord la porte d'accès de la chambre
placée sous la cuve où il se trouve.
— des lignes télégraphiques. Faire
au poteau une ceinture avec des pétards
bout à bout ; mettre le feu à l'un d'eux ; le
poteau renversé, briser les isolateurs et
couper les fils.
— des ouvrages de fortification. S'il
s'agit d'ouvrages de campagne, on détruit
les coffres et tambours de flanqueinent, ain«i
que les galeries qui y aboutissent, et on rase
les parapets en plaçant à l'aplomb du milieu
de la plongée une série de fourneaux sur-
chargés, à 1 mètre de profou'ieur, et distants
d'environ 4 mètres les uns des autres. Ces
fourneaux doivent, autant que possible, jouer
simultanément.
Pour démolir les ouvrages de fortification
permanente, on renverse les murs de revête-
ment par des fourneaux placés contre le pa-
rement intérieur, à peu près au tiers de la
liauteur. La charge en est calculée comme
lelle du fourneau ordinaire, qui aurait pour
ligne de moindre résistance la distance du
centre des poudres au parement extérieur.
On détruit d'abord les caponnières, les po-
ternes, les abris voûtés et les magasins ;
s'il y a des contrescarpes, on les renverse
sur les points qui pourraient fournir les
moyens d'accès les plus faciles.
— des routes. Pour interrompre une
route, on choisit de préférence les passages
obligés, boit dans une partie encaissée, soit
dans une portion en remblai dont les alen-
touis sont marécageux, soit dans une partie
qui couronne un escarpement en pays acci-
denté. Dans ce but, on établit sur la lon-
gueur de la brèche à produire des fourneaux
de 3 mètres environ de ligne de moindre ré-
sistance, dont on double la charge théorique,
et qu'on écarte à 6 mètres de distance les
uns des autres. Selon la longueur de la route,
on les établit sur une ou deux files.
Dans le cas où la route couronnerait un
escarpement, ou serait portée d'un côté par
un mur de soutènement, on placerait les
fourneaux à une distance de 4 mètres de
l'escarpement ou du parement du mur. Il y
a toujours avantage à donner le feu à tous
les fourneaux à la fois pour obtenir un effet
de destruction plus complet.
— des ponts en bois. Un pont eu bois
se détruit en brisant ses supports, que l'on
considère comme des arbres (V. Abalage des
arbres) au point de vue des charges à ob-
tenir. Il faut, autant que possible, mettre
la charge de mélinite sous l'eau, car celle-ci
fait bourrage, et, la rupture se faisant au-
dessous du niveau de l'eau, la réparation est
plus difficile. On peut aussi détruire le ta-
blier, en biisant les fermes ou poutres qui le
supportent.
On peut également placer de la dynamite
sur le tablier, dans le sens de la longueur, à
raison de 5 kilogr. par mètre courant, puis
découvrir les formes en enlevant une portion
du tablier et en appliquant la dynamite le
long d'une face verticale de chacune des
pièces de charpente ; une seule amorce suf-
fira alors pour déterminer la rupture suivant
un profil.
— des ponts en maçonnerie. On dé-
truit les piles au moyen d'une file de four-
neaux placés dans leur axe, et dont la ligne
de moindre résistance est la demi-épaisseur
de la pile. Les fourneaux sont surchargés de
manière qu'en les espaçant de 3 à 4 mètres
leurs entonnoirs se recroisent. Les chambres
de mine de ces fourneaux sont, le plus sou-
vent, ménagées dés la construction du pont,
sinon, on les établit à l'aide de puits verti-
caux ou de rameaux.
Avec la mélinite, ou place des ciiarges
concentrées sur l'extrados. Des charges de
1. G et 15 kilogr. produisent, sur des voûtes
DESTRUCTION.
ii\
DETACHEMENT
de O^.aO, 0",60 et 0",90 d'épaisseur, des
ouvertures égales à l'épaisseur de la voûte.
Pour obtenir une coupure continue, on peut,
avec bourrage, espacer les charges du double
de l'épaisseur de la voûte.
— des ponts métalliques. Il faut
rompre toutes les pièces longitudinales que
le protil rencontre, sans s'occuper des pièces
de contreventement. Le profil de rupture
doit être choisi à 1 ou 2 mètres du support
(culée ou pile), car, vers les extrémités de la
portée, les épaisseurs sont généralement plus
faibles et le placement des charges est plus
facile.
Pour chaque partie, on détermine séparé-
ment la charge qui convient à l'épaisseur
du métal d'après les données ci-dessous :
Epaisseur sans les ri-
vets, en millimètres. 10. 20. 30, 40, oO.
Nombre de files » fer. . . 1, 3, 4, 8,14.
de pétards ., I acier . 1, 4, 6,10,16.
— des voies ferrées. C'est, en général,
par la démolition des ouvrages d'arts, ponts,
tunnels, etc , ou par le bouleversement des
grands remblais qu'on cherche à assurer
l'interdiction des voies ferrées.
S'il ne s'agit que de destructions de peu
d'importance, ruptures de rails, d'aiguil-
lages, de plaques tournantes, etc., on a in-
térêt à employer la mélinite ; les indications
à ce sujet seront données au mot rupture.
Il va de soi qu'il faut répéter cette opéra-
tion sur plusieurs points de la voie, et sur-
tout dans les positions courbes, pour que
l'interruption ait quelque valeur.
— des tunnels. Pour détruire un
tunnel, on établit dans chacun des piédroits,
à 2 mètres au minimum en arrière du pa-
rement, des fourneaux auxquels on arrive
par un rameau coudé à son extrémité, afin
que la longueur du bourrage soit d'au moins
une fois et demie la distance au parement.
Chaque fourneau est surchargé de ma-
nière que les entonnoirs de deux fourneaux
voisins se recroisent. Le feu est mis simul-
tanément k toutes les charges.
La destruction volontaire d'édifices,
bâtiments, ouvrages militaires, magasins,
chantiers, vaisseaux, navires, bateaux à
l'usage de l'armée, est punie de 5 à 20 ans
de travaux forcés, ou, en cas de circon-
stances atténuantes, de 5 à 10 ans de réclu-
sion ou de 2 à 5 ans d'emprisonnement
(art. 252).
La destruction en présence de
l'ennemi des moyens de défense, de tout
ou partie d'un matériel de guerre, des ap-
provisionnements en armes, vivres, muni-
tions, effets de campement, d'équipement,
d'habillement, est punie de mort avec dégra-
dation militaire, ou de 5 à 20 ans de déten-
tion, si elle a eu lieu hors de la présence do
l'ennemi (art. 253).
La destruction ou le bris volontaire
d'armes, ou d'elfets appartenant à l'Etat, est
punie de 2 à 5 ans de travaux publics, ou.
en cas de circonstances atténuantes , de
2 mois à 5 ans d'emprisonnement (art. 234).
La destruction de registres, minutes, ou
actes originaux de l'autorité militaire, est
punie de 5 à 10 ans de réclusion, ou, en cas
de circonstances atténuantes, d'un empri-
sonnement de 2 à 3 ans (art. 253).
DESUNI. Cheval qui traîne les hanches,
galope faux ou sur un mauvais pied.
DÉTACHE. Militaire appartenant à un
corps de troupe ou à un établissement, et qui
est provisoirement employé dans un autre
corps de troupe ou autre établissement, ou
qui fait partie d'un détachement.
DÉTACHEMENT. Troupe qui est
séparée, détachée de la portion principale du
corps ou de l'établissement auquel elle ap-
partient.
L'administration des détachements est
exercée :
1° Dans les portions de régiment com-
posées de 6 compagnies, au moins, par un
conseil rP aitminislration éventuel;
2'' Dans les portions de corps composées
de moins de 6 compagnies, par l'officier
commandant ;
3° Dans toute fraction de compagnie, par
l'officier ou le sous-officier commandant.
Au point de vue du ser\ice de marche, on
considère comme détachement tout groupe de
6 hommes et au-dessus, faisant partie d'un
même corps ; le détachement a droit alors à
la solde de route et aux prestations ordi-
naires en nature, mais non aux frais de
route, qui ne sont alloués qu'aux isolés.
En campagne, les détachements sont, au-
tant que possible, composés de fractions con-
stituées. Ils peuvent comprendre des troupes
de difl'érentes armes. Ils sont fournis d'après
un tour de service établi dans les régiments
d'une brigade, les bataillons, escadrons ou
batteries d'un régiment, et les compagnies
d'un bataillon. Le général désigne l'officier
qui doit prendre le commandement du déta-
chement : si cette désignation n'a pas été
faite, le détaciiement est commandé par l'of-
ficier le plus élevé en grade ; à grade égal,
par le plus ancien.
Les commandants de détachement ont la
même autorité que les chefs de corps pour
la police, la discipline et le .service des
troupes sous leurs ordres. Ils sont respon-
sables du bon ordre dans les marches, bi-
DETAIL.
Mi
DETTES.
vuuacs ou cantouneuienls, de rétablissemenl
•linsi que de la sûreté de la troupe, et, jus-
qu'à un certain point, du j'ésultat des com-
bats qu'ils peuvent avoir à livrer ou à sou-
tenir. Ils sont autorisés à se retrancher, au
besoin, en se servant de tous les moyens que
les localités peuvent leur fournir.
A la rentrée d'un détachement, le com-
mandant rend compte au général si le dé-
tachement comprend des troupes de plusieurs
corps ou de plusieurs armes et, au chef de
corps, si c'est un détachement de régiment.
DÉTAIL. Question, affaire secondaire,
relative au commandement ou à l'adminis-
tration des troupes.
On désigne sous le nom d'officier île ilél<iii,
un lieutenant ou sous-lieutenant adjoint au
commandant d'un détachement de plusieuis
compagnies, sans conseil d'administration ,
pour l'aider dans les différents détails de
l'administration et pour tenir les écritures.
Le lever des détails d'un terrain s'opère
généralement par abscisses et ordonnées, par
ilècomposilion en. triangles ou par rayonne-
ment.
DÉTENTE. L'appa)eil de délenle se
compose d'un ressorl-gàchelli' portant une
tète de gâchette qui fait saillie dans l'inté-
rieur de la boîte pour maintenir le chien à
l'armé, et d'une détente (fui permet de vain-
Fier. 0(1.
Teto Sc^cj:^
cre la force du ressort et jiar conséquent
d'abaisser la tète de gâchette, ce qui laisse
le chien libre de se porter en avant pour
faire partir le coup (//(/. 66).
La détente se termine inférieureraent par
une queue recourbée sur laquelle agit le
doigt du tireur.
DÉTENTION. Etat d'une personne
privée de sa liberté, qui est retenue en
[irison.
La détention préventive est celle que
l'accusé subit avant son jugement.
Un militaire peut être en détention, soit
par suite de condamnation, soit par suite
d'une peine disciplinaire.
DÉTENU. Militaire qui subit la peine de
la détention.
L'officier détenu discijdinairement a droit
à la solde de présence pendant toute la durée
de sa punition.
Les officiers et les sous-officiers rengagés
ou commissionnés reçoivent la solde d'ab-
sence pendant le temps de leur détention
préventive ; s'ils sont acquittés, ils sont rap-
pelés du surplus de la solde de présence ;
s'ils sont condamnés, ils continuent à tou-
cher la solde d'absence jusqu'à l'expiration
de leur peine, à moins que la condamnation
n'entraîne la perte du grade.
Les hommes de troupe en détention n'ont
droit à aucune solde ; ils emportent les effets
indiqués par le tableau B, annexé au Règle-
ment du 16 novembre 1887.
DÉTÉRIORATION. Dégât, dégradation.
DÉTERMINER une ligne de bataille ou
un alignement consiste à placer des jalon-
neurs ou des ijiddes.
DÉTERMINATION du relief (V. Ee-
lief).
DÉTONATEUR. Capsule de fulminate de
mercure destinée à faire détoner la mélinite.
DÉTONATION. Action de faire détoner
ou de mettre le feu à une charge de poudre
ou d'un explosif quelconque.
DÉTOURNEMENT. Le détournement ou
la dissipation d'armes, de munitions, effets
ou autres objets remis pour le service, est
puni de 6 mois à 2 ans de piison en vertu
de l'article 245 du Code de justice mili-
taire.
DETTES des corps. Les Irop-perçus
constatés pai- les revues générales île liquida-
tion trimestrielles sont portés en déduction
sur le premier état de payement de la solde
courante.
— des officiers. Il est prescrit aux
officiels de ne pas se livrer à des dépenses
qui les mettent dans le cas de contracter des
dettes.
Ceux qui font des dettes sont sévèremenl
punis ; il est fait meution de leur incon-
duite sous ce rapport sur les feuillets du
personnel.
S'ils ne tiennent pas compte des avertis-
sements qui leur sont donnés, ils sont si-
gnalés au Ministre.
Lorsque des officiers font des dettes, soiL
pour leur nourriture, soit pour leur loge-
ment, leur tenue ou d'autres fournitures
relatives à leur état, une retenue de I/o
peut être exercée sur leur solde et môme h-
chef de corps peut retenir la totalité de leur
traitement, moins ce qui est nécessaire pour
les dépenses courantes et indispensables.
Lorsque des ofiiciers ont des dettes d'une
autre nature que celles indiquées ci-dessus,
l'action de l'autorité militaire est exclusive-
ment disciplinaire.
DE
A]
±13
DIGUE.
Les actions,en recouvrement de rrêaïui's
-ont du ressort des magistrats civils.
Les retenues sur la solde ont lieu de plein
droit i[uand elles sont ordonnées par le
Ministre de la guerre ou requises en vertu
d'opposition ou de saisies judiciaires.
Les indemnités, les gratitications et le
traitement de la Légion d'iionneur ne sont
pas passibles de retenues.
Les armes, les olievaux, les livres, les
instruments d'études, les effets d'Iiabillement
et d'équipement réglementaires ne peuvent
être ni saisis, ni vendus au profit des créan-
ciers.
— des hommes de troupe. H est in-
terdit aux hommes de troupe de contracter
des dettes et les créanciers sont sans recours
sur leur solde. Toutefois, ils sont punis sé-
vèrement et les gradés peuvent être rétro-
gradés ou cassés, en cas de récidive.
DEUIL. Les officiers, les sous-officiers,
les caporaux et les soldats qui sont en deuil
de famille peuvent porter un crêpe noir au
Ijras gauche.
Le deuil militaire se porte par un crêpe
au sabre ou à l'épée.
Tous les drapeaux et étendards de l'année
prennent le deuil à la mort du chef de l'Etat
et le gardent jusqu'à l'entrée en fonction de
son successeur.
Le drapeau ou étendard d'un corps de
troupe prend le deuU du chef de corps et le
garde jusqu'à ce qu'il soit remplacé.
Le deuil du drapeau consiste en un crêpe
noué à la lance.
Tous les officiers portent, pendant im
mois, le deuil de leur chef de corps (Service
des places, art. 333 et 334).
DEVANCEMENT d'appel. Le devance-
ment d'appel jteut avoir lieu à partir du
moment où un liomme de la classe est
inscrit par le conseil de revision sur la liste
de reciutement cantonal, et seulement pour
entrer dans la marine ou dans les troupes
«oloniales (Art. 59 de la loi du 15 juillet
1889).
DÉVIATION. Action par laquelle un
corps s'écarte de sa direction (V. Dérua-
Direction vicieuse que prennent certaines
parties du corps de l'homme ou des ani-
maux.
DEVIS. Ktat détaillé des allocations d'é-
toffes à faire pour la confection d'un effet
d'habillement, ou des travaux à exécuter
pour la construction d'un bâtiment.
DEVISES militaires. Sentence ou méta-
phore souvent employée, et depuis la plus
haute antiquité, par les princes, les cheva-
liers et les guerriers qui en iiisi-rivaienl fré-
quemment sur leurs armes.
DEVOIR militaire. Le devoir militaiic
consiste à faire tout ce que prescrivent les
lois et règlements militaires, à le faire non-
seulement littéralement et sans murmure,
mais avec intelligence et dévouement. C'est
en raison de l'importance de chaque grade
que s'accroît la responsabilité et, par suite,
l'étendue du devoir envers ses supérieurs,
envers ses égaux, envers ses inférieurs, en-
vers l'Etat, envers ses concitoyens. Le devoir
doit être accompli bien plus par conscience
que par crainte des jinnitions ou par espoir
des récompenses.
Les devoirs généraux ou fonctions
inhérentes aux différents grades sont indi-
qués dans les Règlements sur le service inté-
rieur des différentes armes.
DIABLE ou TRIQDEBALLE. Train
monté sur deux roues élevées, au-dessous
duquel on suspend les fortes pièces de bois
ou les canons à transporter à l'intérieur des
places.
DIAGRAMME. Figure ou construction
quelconque qui seit à faire comprendre une
chose, à faciliter une démonstration {V. Gra-
phique).
DIANE. Batlerie ou sonnerie qui s'exé-
cute au point du jour pour marquer le réveil
des troupes.
DICTATEUR. Général romain dictant,
du haut du prétoire, des ordres absolus.
Ce pouvoir souverain, qui n'était accordé
à un homme que dans des circonstances
graves, ne pouvait durer que 6 mois.
DICTIONNAIRE militaire. Recueil
des mots ayant une signification ou un sens
mibtaire et classés par ordre alphabétique.
DIETE. L'un des régimes alimentaires
des hôpitaux militaires ; il comporte trois
degrés composés, au repas du matin ou du
soir, de la manière suivante : diète avec
aliments, deux aliments du tarif; diète
lactée, 1 litre de lait; diète absolue.
néant,
DIEUX de la guerre. Divinités que les
peuples anciens invoquaient avant de s'en-
gager dans une iruerre ou dans les combats,
afin de se rendre le sort favorable. Mars était
le dieu de la guerre chez les Romains, les
Gaulois et les Scj-thes et Teutatès chez les
Celtes.
DIGNITAIRE. Oui occupe un rang élevé,
une dignité, dans l'armée ou la Légion d'hon-
neur.
DIGUE. Ou appelle digues défensives
celles qui, dans les places fortes, sont desti-
nées à contenir les inondations artificielles
et sont précédées d'un fossé rempli d'eau.
DILOCHIE.
DIRECTION.
l'our organiser défensivement les digues
ordinaires et levées de terre, il sufllt de
tailler, pour permettre le tir, une banquette
àl™,''20 ou à 1™,30 au-dessous du sommet,
en maintenant le talus intérieur aussi raide
que possible ; l'obstacle est constitué par des
libatis naturels ou artificiels.
DILOCHIE ou DILOQUIE. Moitié de la
létrarchie grecque, comprenant 2 files à'ho-
plites sur 16 de profondeur.
DIMACHÈRE ou DIMAQDE. Guerrier
qui combat de deux nianièies; gladiateur
tenant une épée d'une main et un poignard
de l'autre.
DIMANCHE. Jour consacré au repos
dans l'armée française.
Il est recommandé aux cbefs de corps de
laisser les hommes de troupe libres de .sortir
du quartier, dès le matin, pendant cette
journée.
DIMENSIONS. Les dimensions des effets
ou objets de toute nature qui en comportent
sont prévues et indiquées minutieusement
dans les descriptions d'uniforme et les tables
de construction du matériel.
DIMINUTION. Somme à retranclier
d'une feuille de jwH, d'un état de solde,
d'une revue de liquidation, pour compenser
le trop-perçu, pour rectifier une erreur.
DIOGMIT.£. Corps de troupes légères em-
ployé, sous l'empire romain, pour maintenir
l'ordre et s'opposer aux incursions sur les
frontières.
DIPHALANGARCHIE. Réunion de deux
petites phalanges grecques, comprenant la
moitié d'une armée.
DIPLOME. Titre qu'un corps, une fa-
culté délivre aux personnes qui satisfont à
certaines épreuves ; tels sont : les diplômes
de bacheliers, de licenciés, de docteurs, etc.
Dans l'armée française, les maîtres maré-
chaux ferrants sont pourvus d'un diplôme
qui leur est délivré par l'Ecole de marécha-
lerie de Saumnr.
DIRECTEUR. Celui qui dirige, qui ad-
ministre.
11 en existe un à la tète de chaque direc-
tion de l'administration centrale du Minis-
tère de la guerre, du grade de colonel ou de
général ; il en existe également un à la tète
de chacune des directions territoriales de Var-
tillerie, du génie, de l'intendance, du service de
santé, des poudres et salpêtres. Ces directeurs
ont le grade de colonel ou de général de bri-
gade, ou assimilé ; exceptionnellement,
l'emploi de directeur peut être rempli par
un lieutenant-colonel ou assimilé.
— de la manœuvre. Officier qui dirige
et juge les résultats d'une manœuvre de
deux troupes opposées l'une à l'autre. 11 va
de soi que cet officier doit être d'un grade
supérieur à celui des deux commandants des
troupes, ou tout au moins plus ancien, s'il
est du même grade que ces derniers.
DIRECTION. Action de diriger.
Partie de l'administration publique ou
circonscription territoriale confiée à un direc-
teur.
Les directions du Ministère de la guerre
sont au nombre de huit, savoir : i° Infan-
terie; 2° Cavalerie; Z° Artillerie ; i° Génie ;
5° Services administratifs ; 6° Poudres et Sal-
pêtres ; 1° Service de santé ; et enfin, 8" la
Direction du Contrôle.
Les directions territoriales de l'artillerie
sont au nombre de 31 ; celles du génie, au
nombre de 31 ; celles des services adminis-
tratifs et de santé, au nombre de 22 pour
chaque service, savoir : 1 par corps d'armée
à l'intérieur, 1 par division en Algérie, et 1
en Tunisie.
— des chemins de fer de campagne.
Elle a pour mission de diriger tous les trans-
ports par chemin de fer entre les stations de
transition et l'armée, au delà de la base
d'opérations.
Elle se compose d'un général ou d'un co-
lonel directeur militaire, et d'un ingénieur
en chef, directeur technique.
Le directeur militaire a voix prépondé-
rante et a sous ses ordres : 1 officier supé-
rieur de l'artillerie ; 1 officier supérieur du
génie, commandant les troupes spéciales de
chemins de fer ; 1 fonctionnaire de l'inten-
dance ; un personnel technique et militaire,
dont la composition est fixée par décret.
— des ballons. L'importance que pré-
sente, au point de vue militaire, la direction
des ballons, est évidente, et, dès l'année
même de la découverte des aérostats (1793),
on a cherché la solution du problème. Pen-
dant longtemps, on a procédé un peu au
hasard ; mais, peu à peu, des expériences
méthodiques et scientifiques ont donné des
résultats qui ont fait avancer sensiblement
la question.
Une première méthode consiste à chercher
à se diriger à l'aide d'une puissante machine
motrice ; c'est celle qui a été le plus généra-
lement suivie.; mais, jusqu'en 1850, les
essais ne firent pas avancer la question, qui
ne fut réellement étudiée que par le général
. Mcusnier, en 1784.
Les premiers résultats pratiques résultent
des expériences de M. Giffard en 1852, qui
donna au navire aérien une forme allongée
et chercha à le faire marcher à l'aide d'un
moteur à vapeur.
Les frères Tissandier firent entrer la ques-
tion dans une phase nouvelle en 1881, en
DIRECtriVE.
iio
DISPARU.
clierchant à appliquer rélectricité à la pro-
pulsion des aérostats.
Mais il appartenait surtout aux capitaines
Renard et Krebs, de notre établissement
d' aérostation militaire de Chalais-Meudon ,
de perfectionner les divers éléments ou paf-
ties des ballons, de manière à leur donner la
forme, les dimensions, le poids le plus ratio-
nel et le plus pratique, et surtout de diriger
réellement un aérostat au moyen d'une ma-
chine dynamo-électrique, dont le générateur
d'électricité était formé par une pile et d'un
ballonnet compensateur d'une puissance et
d'une légèreté exceptionnelles.
A l'aide de cette machine actionnant une
hélice, ou put, à diverses reprises, faire
revenir le ballon en forme de cigare à son
point de départ, après avoir évolué dans
l'air comme un navire dans l'eau.
Il est vrai que le temps était favorable et
que la vitesse du vent ne dépassait pas 8 ki-
lomètres à l'heure.
Le commandant Renard s'occupe de per-
fectionner son œuvre et de réaliser les pro-
grés qui sont encore nécessaires pour que la
question soit parfaitement résolue.
Dès l'origine des ballons, on a également
cherché à se servir des courants pour se diri-
ger dans l'atmosphère, mais pendant long-
temps on n'a fait que des essais sommaires
et peu étudiés.
D'ailleurs , les expériences méthodiques
faites dans ces dernières années ont prouvé
que l'utilisation des courants ne peut être
mise à profit que dans des cas particuliers,
car elle dépend des conditions atmosphéri-
ques; elle ne permet, en outre, la direction
que dans deux sens déterminés, qui peuvent
n'être pas ceux dont on a besoin, tandis que
la véritable navigation aérienne, surtout
militaire, exige que l'on puisse se diriger à
volonté dans tous les sens.
— de la télégraphie militaire. En
temps de guerre, il en existe une par armée
ou par corps d'armée opérant seul. Elle a
pour mission de prescrire, d'après les ordres
qu'elle reçoit du chef d'état-major général,
la construction des lignes et l'établissement
des postes télégraphiques, de surveiller la
prompte installation des communications
électriques, de répartir le personnel et le
matériel suivant les nécessités et les circon-
stances.
DIRECTIVE. Mot (MU ployé surtout par
les Allemands pour indiquer les traits prin-
cipaux d'une opération militaire, les règles
générales pour la dirigiM'.
DIRECTRICE d'embrasure. Ligne
droite imaginaire.qui est censée passé par le
milieu d'une embrasure et qui sert à tracer
celle-ci et à indiquer la direction qu'elle doit
battre.
DISCIPLINAIRE. Qui tient à la disci-
pline.
Militaire qui fait partie d'une compagnie
de discipline.
Ces compagnies sont au nombre de quatre ;
et sont stationnées en Algérie ou en Tunisie.
Elles sont destinées à recevoir les soldats
qui, sans avoir commis des délits justiciables
des conseils de guerre, se montrent dans leur
corps, par leur mauvaise conduite, d'un dé-
plorable exemple pour la discipline.
A cet effet, ces hommes sont traduits
devant un conseil de discipline, et le général
de division prononce, s'il y a lieu, et sur
l'avis motivé de ce conseil, leur incorpora-
tion dans une compagnie de discipline.
La 4^ compagnie a une section spéciale
pour les hommes qui se sont mutilés volon-
tairement dans le but de se soustraire au
service militaire.
Il existe, en outre, dans chaque compa-
gnie, une section de pionniers pour recevoir
les disciplinaires incorrigibles.
DISCIPLINE. Soumission passive aux
règlements et autorités militaires, obéissance
prompte et littérale à tous les ordres donnés
par les supérieurs, ou à grade égal, par le
plus ancien.
Mais, si l'intérêt du service demande que
la discipline soit ferme, il veut en même
temps qu'elle soit paternelle.
Le meilleur moyen d'obtenir une bonne
discipline, c'est que chacun connaisse ses
devoirs, les remplisse et sache les faire rem-
plir, sans brusquerie comme sans faiblesse.
Sans la discipline, l'armée ne pourrait
exister.
DISLOCATION. Séparation de diverses
troupes formant une armée, après une cam-
pagne ou un rassemblement.
DISPARITION. Action de disparaître
d'un corps de troupe en temps de guerre.
La disparition est constatée par un acte,
qui peut être délivré aux familles des inté-
ressés.
Il est fait mention de la disparition sur le
registre malriculr du corps.
Les hommes qui ont été l'objet d'actes de
disparition réguliers peuvent être rayés ;
quant à ceux sur le sort desquels on n'a
aucun renseignement et qui sont présumés
décédés, ils sont considérés connne étant en
état d'nbsrnci' illègdh'.
DISPARU. Militaire qui a cessé de pa-
raître dans un corps de troupe.
Un état des hommes tués, blessés ou dis-
parus, doit être transmis au Ministre après
chaque affaire.
15
DISPENSAIRE.
226
DISQUE.
DISPENSAIRE. Cudex ou foiiuulairo de
mOdi'ciiie.
DISPENSE. Exemption de la règle com-
mune coiKeniaut le service militaire, et qui
réduit à 1 an au lieu de 3 ans la duiêe du
service actif.
Les cas de dispenses du service militaire
sont prévus par les articles 21, 22, 23 et
50 de la loi du 15 juillet 1889, sur le
recrutevicnt de Varmèe.
DISPENSE. Homme qui bénéficie d'une
dispense du service actif dans l'armée, en
temps de paix.
En cas de guerre, les dispensés sont ap-
pelés et marchent avec les hommes de leur
classe.
DISPERSION des projectiles. Direc-
tions un peu différentes de celle du but que
les projectiles suivent dans le tir et qui in-
fluent sur le point de chute de ces derniers
(V. Ecarts).
DISPONIEILITÉ. Position spéciale dans
laquelle sont placés les officiers généraux
ou assimilés, en activité, qui n'ont provisoi-
rement pas d'emploi, mais qui peuvent en
recevoir un à chaque instant et conservent
en attendant leur grade et un certain traite-
ment.
Position des hommes qui sont renvoyés
dans leurs foyers avant d'avoir accompli
3 ans de sei-vice actif, jusqu'au moment où
ils sont versés dans la réserve de l'armée
active.
Ce sont, en général, les dispensés de toutes
les catégories.
DISPONIELE. Homme apte à prendre
les armes, sur lequel on peut compter pour
marcher.
Homme qui fait partie de la disponibilité.
En temps de guerre, ds rejoignent lés
corjis ou services auxquels ils sont affectés.
DISPOSITIF. Partage d'une troupe en
fractions ayant i-liacune un rôle particulier à
remplir pour concourir au même but.
Chambres de mine qui doivent servir à
mettre hors de service les principaux ou-
vrages d'art d'une voie ferrée, d'une route
ou d'un fleuve; ponts, viaducs, tunnels, etc.
Ces dispositifs peuvent être permanents,
c'est-à-dire établis dès le temps de paix, et
ils consistent alors en chambres pratiquées
dans l'intérieur des maçonneries (piles et
culées) pour les ponts et viaducs, et au-
dessus de la voûte ou derrière les piédroits
pour les tunnels ; on accède aux chambres
par des puits verticaux.
Ils peuvent également être improvisés et
on se borne alors à détruire une pile, une
culée, une arche, suivant les circonstances
locales et les ressouices dont on disi>ose.
Dans ce cas, les explosifs brisants doivent
être préféiés à la poudre.
DISPOSITION. Préparatifs d'un plan de
campagne, arrangement tactique, placement
ou formation tactique, mesures prises pour
organiser ou disperser des troupes suivant
certaines règles, instructions données pour
agir.
— (hommes à la). Cette catégorie com-
prenait sous l'empire de la loi du 27 juillet
1872, tous les hommes non instiuits, mais
reconnus aptes au service militaire jusqu'à
leur passage dans la réserve de l'armée
active, tels étaient, par exemple, les dis-
pensés, les hommes en sursis d'appel, etc .
La loi de 1889, appelant sous les dra-
peaux, pour une année au moins, tous les
hommes aptes au service militaire, il n'existe
plus d'iiommes à la disposition que ceux des
classes de 1887 et de 1888, jus(ju'à l'époque
du passage de ces deux classes dans la ré-
serve.
DISPOSITIONS intérieures des ou-
vrages. Les divers ourrnges de campagne
ne peuvent remplir complètement leur but
qu'au moyen de dispositions particulières
permettant le tir de l'artillerie {embrasures ,
barbettes) ou celui de l'infanterie {créneaux,
bonnettes). H y a lieu également de prendre
des dispositions pour augmenter la valeur du
couvert {traverses, pare-éclats, parados, tran-
chées de revers), ou pour assurer la sécurité
des défenseurs au repos {abris blindés) ou la
circulation dans l'ouvrage {tranchées de com-
munication). Enfin, pour que les ouvrages
soient praticables en tout temps, on doit
prendre également des dispositions pour l'é-
coulement des eaux tombant dans l'intérieur
de l'ouvrage ; on construit à cet effet, sur
tous les points bas, des puisards, ou bien on
ménage des caniveaux à travers le parapet,
(jui amèneront les eaux dans le fossé.
11 ne faut pas perdre de vue que, en
principe, l'artillerie doit être bannie de l'in-
térieur des ouvrages poui être phicée en ar-
rière ou dans les intervalles. Dans ce cas,
on la protège, autant que possible, par des
épauleme7its isolés, laissant entre euv des in-
tervalles de 15 à 20 mètres pour l'offensive ;
les épaulements seront en nombre suffisant
pour permettre le déplacement des pièces sur
lesquelles l'ennemi exécuterait un feu réglé
et dangereux.
DISPUTER. Action de contester pai' les
armes à l'ennemi le succès d'un combat,
d'un passade.
DISQUE. Plaque de métal circulaire ser-
vant a orner la hampe des aigles romaines .
Par extension, le mot s'applique à cer-
^1
DISSIPATION
m
DIVISION.
tains boucliers ronds qui furent quelque
temps eu usajre dans la milice romaine.
Appareil circulaire servant de xùinal sur
les voies ferrées et pouvant tourner autour
d'un axe vertical pour prendre deux posi-
tions : l'une, parallèle à la voie, indique
que celle-ci est libre ; l'autre, perpendicu-
laire à la voie, présente au train une face
rouge le jour et un feu rouge la nuit, pour
rndiquer que le train doit s'arrêter.
Dans les casemates cuirassées en fer, Vem-
bi'osure est fermée par un disque de 2 mètres
ennron de diamètre, pesant 4,000 kilogr.
11 est percé de deux ouvertures symétriques ;
en tournant le disque de 90", ou amène sous
la plongée l'ouverture qui se trouvait en
haut.
DISSIPATION. La dissipation ou le dé-
tournement d'armes, de munitions, effets ou
autres objets remis pour le service, est puai
de 0 mois ;i 2 ans de prison.
DISSOLUTION d'un corps de troupe
Un corps de troupe est dissous d'après les
instructions spéciales du Ministre, par un
officier général assisté d'un fonctionnaire de
l'intendance chargé de rapporter au procès-
cerhal toutes les opérations de la dissolu-
tion.
Cet acte est transcrit sur le registre des
délibérations du conseil d'administration.
Une copie est adressée au Ministre, une
autre est adressée aux archives du corps.
Les fonctionnaires de l'intendance con-
statent l'entière et complète reddition des
comptes du corps dissous.
Cette constatation donne lieu à l'établis-
sement d'un procès-verbal qui est également
transcrit au registre des délibérations.
Une copie de cet acte est adressée au Mi-
nistre. ,
DISTANCE. Espace entre deux troupes
ou fractions de troupe en colonne, ou entre
les rangs d'une même troupe, soit en ligne
déployée, soit en colonne, soit eu formation
de combat, compté dans le sens de la profon-
deur,
La distance entre les rangs d'une même
troupe est mesurée de la poitrine de l'homme
du deuxième rang au dos ou au havresac
de son chef de ille.
La distance entre deux fractions de troupe
en colonne est mesurée guide à guide.
Entre deux troupes en colonne l'une der-
rière l'autre, comprenant chacune jilusieurs
fractions, la distance est mesurée du guide
de queue de la troupe ([ui est eu avant au
guide de tète de celle qui est eu arrière.
Dans le combat offensif, la distance des
échelons est déterminée par la nécessité de
soustraire, autant que possible, aux effets du
feu, les forces obligées à se mouvoir à décou-
vert ; ces distances doivent aller en dimi-
nuant à mesure qu'on se rapproche de
l'ennemi, puisque chaque échelon doit être
eu mesure d'arriver en temps utile au
secours de l'échelon plus avancé, en cas
d'offensive de l'ennemi.
Dans le combat défensif, la distance entre
les échelons doit être notablement moindre
que dans l'offensive, et le règlement indique
le chiffre de 500 mètres pour la profondeur
totale occupée depuis la chaîne jusqu'aux
réserves.
— de tir. Distance à laquelle se trouve
le but à atti'iudre.
DISTINCTIF. Galon, ornement, signe
servant à distinguer les grades, armes,
bataillons, etc.
DISTINCTION. Action de distinguer,
de reconnaître les signes qui différencient ;
mais se dit surtout des décorations.
DISTRIBUTIONS. Toutes les denrées
délivrées aux liommes et aux chevaux sont,
avant d'être délivrées aux parties prenantes,
reconnues, sous le rapport de la qualité et du
poids, par un officier de distribution désigné
a cet effet.
Le Règlement du 28 décembre 1883 in-
dique les formalités à rempUr pour l'examen,
l'acceptation ou le refus des denrées (Infan-
terie, art. 377 à 388 ; Cavalerie, art. 371
à 380; Artillerie, art. 396 à 404).
Ces distributions sont faites par l'admi-
nistration ou par les entrepreneurs, sur la
production de bons.
Les distributious de literie, de paille de
couchage, d'armes, de munitions, d'effets
d' habillement et de campement, d'objets de
casernement, etc., ont lieu également sur la
production de bons ou d'états de demande
établis suivant les règles spéciales à chacun
de ces services.
DIVERSION. Opération faite pour donner
le change à l'ennemi et consistant à diriger
des troui>es sur un point où l'ennemi n'est
pas en forces, alin de l'obliger à y en en-
voyer et à dégarnir ainsi une autre position
où il sera facile de le battre.
DIVISION, Première unité stratégique
d'un corps d'arrdée.
La division d'infanterie se compose de
2 brigades, sous les ordres d'un général de
division ; elle comprend également de Tartil-
lerie, du génie, du train des équipages et
autres services accessoires nécessaires pour
son fonctionnement, indépendant au besoin.
La division de cavalerie se compose
de 3 brigades : une de cuiiassiers, une de
diagons. une de cavalerie légère et un groupe
de 3 batteries d'artillerie •. elle comitreud
DIVISIONNAIRE
228
DONATION.
également des services administratifs et une
ambulance.
— administrative. Circonscription ter-
ritoriale dont l'administration ressort à un
même chef militaire ou fonctionnaire.
La division administrative de !'='■ or.lre
est la région de corps d'armée, qui se subdi-
vise en 8 subdivisions de région.
Les divisions administratives de l'artillerie
sont les directions qui se subdivisent en ar-
rondissements ; celles du génie sont égale-
ment les directions qui se subdivisent en
ckefferies ; celles de l'intendance sont les ré-
gions de corps d'armée qui se subdivisent en
arrondissenic7its administratifs.
DIVISIONNAIRE. Qui appartient à une
division, en fait partie : artillerie division-
naire.
DIXAINIER. Espèce de caporal dans les
troupes du moyen âge.
DOCKS. Etablissements comprenant des
bassins, des quais, de vastes bangars et ma-
gasins destinés à loger toutes sortes de pro-
duits et pourvus de tous les ajjpareils
mécaniques pouvant ai^tiver et faciliter la
réception, le pesage, l'arrimage et la réex-
pédition des marchandises.
DOCTEUR. Grade le plus élevé d'une
faculté. Se dit particulièrement des méde-
cins.
DOCUMENT. Ecrit servant à renseigner
sur un fait, sur un événement.
DOIGTIER. Petit sachet en bulïle rem-
bourré dans lequel le chef de pièce introdui-
sait le pouce de la main gauche, lorsqu'il
s'agissait de boucher la lumière pendant
qu'on déchargeait un canon se cliargeant par
la bouche.
DOLMAN. Espèce de veste allongée, très
ajustée, garnie de tresses ou ornements, qui
faisait partie de l'uniforme des hussards et
des guides.
Ce vêtement, fort modifié dans sa coupe
et ses dimensions, constitue l'uniforme de la
cavalerie légère, de l'artillerie, du train des
équipages et de la plus gramie partie des
officiers de l'armée française. La description
est donnée au tableau B du lo mars 1879.
DOLLEQUIN. Ancienne dpec courte à
deux tranchants.
DOLOIRE. Espèce de pioche dont les Ro-
mains se servaient dans les sièges.
Au moyen âge, c'était une hache d'armes
destinée au combat corps à corps; elle avait,
par suite, un manche court et solide.
DOMAINE de l'Etat. Se compose de
tous les meubles et immeubles appartenant
à l'Etat.
Il est régi par l'administration de l'enre-
gistrement, des domaines et du timbre, sauf
en ce qui concerne les forêts et le domaine
militaire.
— militaire. 11 comprend : .1° tous les
terrains des fortifications des places de guerre
ou des postes militaires ; 2" les bâtiments,
établissements ou terrains appartenant à
l'Etat et affectés au service militaire.
Ce domaine est régi par le service du
génie pour tout ce qui concerne les terrains
des fortifications et des bâtiments militaires,
à l'exception des établissements de , l'artil-
lerie et des poudres et salpêtres, qui sont
régis par les chefs de ces services.
Tous les produits du domaine militaire
tels que herbages, chevaux, elîets ou objets
hors de service, sont remis à l'administration
du domaine pour être vendus aux enchères
publiques.
DOMESTIQUES. Aux armées en cam-
pagne, les domestiques des ofiiciers, des em-
ployés de l'armée, des vivandiers et des
marcliands. autorisés, sont tenus d'avoir une
attestation de la personne qui les emploie,
indiquant qu'ils sont à son service. Cette
attestation est visée, dans les corps, par les
colonels ; dans les états-majors et les admi-
nistrations, par les prévôts.
Il est défendu de prendre à l'armée un
domestique, s'il n'est porteur d'un titre
attestant qu'il est définitivement libéré du
service.
Un domestique qui, pendant la campagne,
abandonne la personne qui l'emploie, est
réputé vagabond et arrêté comme tel.
DOMICILE. Demeure d'une personne.
Le domicile est indépendant de l'habita-
tiou ; c'est le lieu où une personne jouit de
ses droits civils et politiques ; il ne doit pas
être confondu avec la résidence.
Le domicile des militaires se trouve fixé
à l'endroit qui leur a été assigné comme
résidence par le Ministre de la guerre ; tou-
tefois, au point de vue des droits politiques,
et particulièrement du droit de vote, il reste
lixé à l'endroit où était établi leur deinier
domicile, au moment où ils sont entrés dans
l'arnK'e.
DOMMAGE. Défjdt, })réjudi<:e causé à
quelqu'un.
DOMMAGES - INTÉRÊTS. Indemnité
due à quelqu'un pour le dommage qui lui a
été causé.
DONATION. Contrat par lequel une
personne se dépouille gratuitement, actuel-
lement et irrévocablement, en faveur d'une
autre personne qui accepte. Ce contrat doit
être fait dans les formes déterminées par la
loi ; il est subordonné à certaines conditions.
II ne s'agit ici que de la donation propre-
ment dite, c'est-à-dire entre vifs ; la dona-
DONDAINE
22M
DOUBLE.
tion testamentaire sera définie au mot tesld-
vient, sous lequel elle est plus généralement
connue. I
DONDAINE. Espèce de mortier ou de
tube gros et court, comparable à la cata-
pulte, et servant autrefois à lancer dos
pierres sphériques nommées bedaines.
DONJON. Partie principale, et la plus
élevée d'un château fort, qui servait à ob-
server la campagne et, en cas de siège, con-
stituait le dernier retrancbement, la citadelle
des assiégés. C'était une construction mas-
sive flanquée de tours avec murailles créne-
lées et disposée à l'intérieur pour une dé-
fense par étages.
Il y avait quelquefois un petit château
fort enfermé dans le premier et qui, avec la
tour principale, constituait le donjon, dont
l'accès devait être difficile, et qui était géné-
ralement placé en un point dominant.
Beaucoup ont servi de prisons et, jusqu'à
ces derniers temps, le donjon de Vincennes
a reçu des prisonniers d'Etat.
DONNÉES. Résultats d'expériences, points
acquis sur lesquels on se base pour un rai-
sonnement ; formules.
DONNER. S'emploie dans le sens de
donner sur ou contre l'ennemi, c'est-à-dire
prendre une part active à un combat, en-
tamer le feu, charger l'ennemi. C'est ainsi
qu'on dit : faire donner l'infanterie, l'aile
droite, la réserve, etc.
Activement, le verbe donner a de nom-
breuses acceptions qui s'appliquent d'elles-
mêmes : donner l'alarme, la chasse,
l'assaut, le change, le mot, etc.
DORMANTS de bretelles. Parties su-
périeures des bretelles fixées au havresac,
auxquelles viennent s'adapter les conlre-
sanglons.
DORYPHORE . Soldat de la milice grecque
portant une lance, ou armé d'une demi-
pique.
DOS. A de nombreuses acceptions mili-
taires comme partie postérieure d'un objet,
• d'un effet, d'une pièce d'arm.c, etc.
DOSAGE. Proportion relative des divers
corps ou substances qui entrent dans la com-
position de la poudre ou des substances
explosibles (V. Grains de poudre).
DOSSIER. Liasse de pièces relatives à
une même affaire, à un même individu et,
ordinairement, réunies dans une même ciie-
mise.
DOSSIËRE. Derrière de la cuirasse.
Large bande de cuir qui passe sur le dos
du cheval de limon et s'engage dans les
brancards pour tenir ceux-ci toujours i'i la
même hauteur.
DOT. Bien que la femme apporte au
mari pour l'aider à supporter les charges du
ménage.
Les femmes des officiers doivent apporter
en mariage une dot réglementaire de 23,000
flancs de capital, ou de 1200 francs de re-
venu non viager.
Il n'est pas exigé de dot pour les femmes
des officiers dont la solde est de 5,000 francs
et au-dessus (V. Apport dotal).
DOTATION. Revenus attribués à un éta-
blissement (les Invalides, la Légion d'hon-
neur) d'utilité publique, ou à certains
princes ou généraux ayant remporté des vic-
toires).
de l'armée . Institution créée en
185o dans le but de consacrer l'argent pro-
venant des remplacements au rengagement
des sous-officiers et soldats. Supprimée en
1868.
DOUANE. Administration chargée de per-
cevoir les taxes imposées sur certaines mar-
chandises, soit à l'entrée, soit à la sortie du
territoire national.
DOUANIER. Employé de la douane.
Un décret du 22 septembre 1882 a orga-
nisé militairement, pour le cas d'une guerre,
le corps des douaniers propres à un service
en campagne, et les a formés en deux caté-
gories : i° les unités de /'or<ere.s-se, composées
des douaniers à proximité des places fortes,
et constituées en sections, compagnies ou
bataillons ; 2° les unités actives, comprenant
le reste du personnel, et constituées en 32 ba-
taillons destinés à seconder les opérations de
l'armée active dans la région de leur service
de paix.
En Algérie, le personnel des douanes a
été organisé en 3 compagnies actives, 1 com-
pagnie, 2 sections et 2 pelotons de forte-
resse.
L'uniforme des douaniers se compose d'un
pantalon bleu clair à bande rouge, d'une
vareuse vert foncé à deux rangées de bou-
tons blancs, d'un képi bleu clair à bandeau
vert foncé et passepoils rouges, d'une capote
et d'un collet à capuchon bleu clair.
Leur armement consiste en un fusil mo-
dèle 1886 avec épée-baïonnette et un re-
volver.
DOUBLE. Entre en composition avec
plusieurs mots ayant un sens militaire :
double page, double ration, etc., en marquant
([ue la proportion qu'ils indiquent doit être
(loublée.
— caponnière (V. Caimuniére).
— couronne (Y. Couronne).
— redan ou redan à flancs. Redan
dont les faces sont brisées au moyen d'un
DOUBLEMENT.
230
DRAP,
Fi?. 67.
petit flanc de 10 à lo mètres, qui a l'avaii
tage de donner des
feux vers le saillant ;
en outre, les deux por-
tions de chaque face
ont des directions diffé-
rentes pour diminuer
les inconvénients de
l'enfilade (fig. 67). Malgré ses avantages, cet
ouvrage est peu employé , car il présente
l'inconvénient d'être d'une construction trop
compliquée.
DOUBLEMENT. Se dit de l'opération de
rendre les rançjs ou les files deux fois plus
forts.
DOUBLER. Porter au double les rangs
ou les files d'une troupe.
En terme de manège, c'est faire quitter à
angle droit une piste pour se porter directe-
ment au mur opposé où l'on reprend la
même direction qu'auparavant sans changer
de main.
DOUBLURE. Étolïe qui est destinée à
en doulder une autre.
Les effets d'habillement des hommes
de troupe sont pourvus, en certaines par-
ties, de doublure en toile de chanvre ou en
toile de coton.
Défaut des fers, consistant en lamelles se
détachant de la surface des barres,
DOUILLE. Partie creuse et cylindrique
de la baïonnette par laquelle on l'engage
dans le fusil, d'une pelle, d'une bêche dans
laquelle on engage le manche ; la douille
d'un projectile n'est autre chose que Vétui
métallique renfermant la poudre.
Partie de la console du revolver, dans la-
quelle est vissé le canon.
DOUVE. Partie étroite d'un fossé de for-
tifications pouvant se remplir d'eau ; cunette
d'un fossé.
DRACONNAIRE. Sous-officier de la mi-
lice romaine portant une enseigne sur la-
quelle était peint un dragon.
DRAGON à feu. Bouche à feu W tir direct
d'environ o mètres de long et portant de 32
à 40 livres de balles. Le dragon volant en
était une variété. Le dragon à feu a cessé
d'être en usage depuis 150 ans.
— à hampe. Euseirpie d'une cohorte ro-
maine, représentant un grand dragon fixé
sur une lance.
DRAGONNE. Courroie en cuir, terminée
par un gland, que l'on noue autour du sabre
et que l'on passe dans l'avant-bras pour
empêcher le sabre de tomber, s'il échappe
de la main.
Pour les officiers, la dragonne est un
cordon de passementerie en cuir, en soie ou
en or, suivant le genre de tenue, et qui est
noué à la poignée du sabre ou de l'épée.
Les employés militaires, ayant la posses-
sion de f état d'offlcier sans avoir l'assimi-
lation des grades, n'y ont pas droit.
DRAGONS. Soldats de grosse cavalerie,
armés pour combattre à pied et à cheval
(carabine et latte), coiffés d'un casque avec
crinière à longue queue.
Créés par Henri II, au moyen des arque-
liusiers à cheval et à pied, les dragons ne
tardèrent pas à prendre une grande impor-
tance et le nombre des régiments fut porté
jusqu'à 43 en 1690.
De 17 régiments en 1792, le nombre en
fut successivement augmenté jusqu'à 30
pour revenir à 13, puis à 12, sous la Res-
tauration.
Il y a actuellement 30 régiments de dra-
gons et le nombre doit en être porté à 32 ;
12 régiments font partie de la cavalerie in-
dépendante ; les autres sont attachés aux
corps d'armée en raison de 1 régiment par
brigade de cavalerie de corps, soit 18 en
tout ; deux des régiments à créer sont des-
tinés à concourir à la formation d'une nou-
velle division de cavalerie indépendante.
Leur tenue comprend un casque, une tu-
nique bleue à collet blanc avec épaulettes
rouges, une veste bleu foncé pour la petite
tenue, un pantalon rouge à passepoils bleu
clair, un képi rouge à passepoils bleu foncé
et un manteau bleu foncé.
DRAGUE. Outil qui a la forme d'une
pelle recourbée et qui est employé dans les
travaux de sape et de mine.
DRAINAGE. Opération faite pour assainir
les terres trop humides au moyen de rigoles
souterraines ou de tuyaux.
Quand il est nécessaire de drainer l'em-
placement d'un camp, on choisit, d'après la
forme du terrain, la position d'un fossé con-
duisant les eaux dans une dépression du sol
et dans lequel on évacue les eaux croupis-
santes par une série de rigoles que l'on rem-
plit de pierres grossièrement concassées :
quand il est possible, on dispose sur leur
fond une ligne de tuyaux en poterie.
DRAP. Le drap de troupe est un tissu
lisse ou iioisé, fabriqué exclusivement avec
de la laine.
L'étoffe, après le tissage, est assez sem-
blable à de la flanelle ; on la soumet alors à
l'action des fouloirs pour l'épaissir et la ré-
trécir dans les deux sens, puis on l'apprête
pour lui donner une apparence unie et bril-
lante, surtout du côté de l'endioit.
Les laines employées sont d'abord lavées,
dégraissées et teintes, avant d'être filées.
Les draps employés dans l'armée sont de
DRAPS^E LIT.
231
DRAPEAU.
nuances diflférentes : blaiu-, jonquille, beige
bleu, gris de fer, gris bleuté, bleu de ciel,
bleu foncé, rouge garance, rouge écarlate,
marron et noir. Ces draps sont fabriqués
par des entrepreneurs, sous la surveillance de
l'administration ; ils sont reçus par des com-
missions spéciales et sont livrés aux corps de
troupe par les magasins administratifs.
La fourniture des draps aux corps de
troupe est faite au compte de la viasse d'Iia-
billen^ent et d'entretien.
DRAPS de lit. Les draps de lit du nou-
veau modèle, fournis par l'entreprise des lits
militaires, doivent avoir 3™, 30 de longueur
sur l™,oO de largeur.
Ils sont échangés, pour être blanchis, aux
époques périodiques ci-après : draps des four-
nitures occupées par les adjudants-majors et
les officiers de semaine coucliant au quartier,
toutes les semaines ; draps des fournitures
d'officier, tous les 15 jours pendant la pé-
riode du 1" mai au 30 septembre, et tous
les 20 jours pendant la période du 1*' oc-
tobre au 30 avril ; draps des fournitures de
soldats et d'infirmerie, tous les 20 jours, du
1" mai au 30 septembre, et tous les mois
pendant le reste de l'année.
Les draps des fournitures d'infirmerie
sont, en outre, échangés à chaque mutation
de malade, ou chaque fois que le médecin
chef de semce le juge nécessaire.
DRAPEAU. Ce mot, employé dans le
même sens que bannière, enseigne, étendard,
représente actuellement l'emblème de la
patrie. Pendant longtemps, le serment au
drapeau fut exigé des ti'oupes et il l'est
même encore en ce moment dans un certain
nombre d'armées.
Au début, les enseignes avaient les formes
les plus variées et servaient surtout de si-
gnaux ou de points de ralliement.
Actuellement, le terme drapeau s'emploie
pour désigner les enseignes de rinfanterie,
tandis qu'on donne le nom d'étendard à
celles de la cavalerie et de pavillon à celles
de la marine.
Le drapeau français actuel date du 17 juillet
1789 ; il est tricolore (bleu, blanc et rouge)
et porte l'inscription, en lettres d'or, des
principales batailles auxquelles le régiment
a assisté. U se compose de trois parties
principales : la hampe en bois peint, sur-
montée d'un fer de lame doré ; Vétamine,
pièce d'étoffe, ordinairement de soie, carrée
ou à peu près, clouée à la hampe ; la cra-
vate, morceau d'étoffe long, étroit, oniè
d'une frange d'or ou d'argent, qu'on attache
immédiatement au-dessous du fer de lance.
En temps ordinaire, le drapeau reste dé-
posé chez le chef de corps. Les nouveaux
drapeaux français ont été distribués solen-
nellement à l'armée le 14 juillet 1880.
Les drapeaux des corps de troupe sont
achetés, sur l'ordre du Ministre, au compte
de la masse d'habillement et d'entretien; ils
doivent être pourvus d'un étui. Ceux des
bâtiments militaires sont fournis et entre-
tenus par le service du génie.
Dans un régiment, le drapeau est non seu-
lement un signe de ralliement, mais encore
un emblème auquel on rend une sorte de
culte, un symbole, et sa perte dans une ba-
taille est considérée comme un déshonneur.
Un officier est spécialement chargé de le
porter et une garde particulière est chargée
de le défendre. Des honneurs particuliers
sont rendus au drapeau chaque fois qu'il est
présenté aux troupes (V. Salut du drapeau).
— blanc. Ancien drapeau de la France
sous la royauté. Actuellement, c'est en se
faisant accompagner d'un drapeau de cou-"
leur blanche qu'un parlementaire se fait or-
dinairement reconnaître. De même, une place
de guerre qui veut entrer en communication
avec l'assiégeant l'indique en arborant le
drapeau blanc.
— jaune. Dans les ports de mer, un
drapeau de couleur jaune sert à indiquer les
points où se trouvent en sui-veillance les
personnes ou les marchandises provenant de
pays dont l'état sanitaire est considéré comme
suspect.
— ronge. A la fin de 1789, l'Assemblée
nationale avait décidé d'emploj'er un dra-
peau de couleur rouge, qui devait être dé»
ployé à la maison commune pour signifier
aux attroupements formés d'avoir à se dis-
perser ; c'était un avertissement précédant
l'application de la Loi martiale récemment
décrétée. Mais lorsque celle-ci fut abolie par
la Convention, le drapeau rouge resta comme
le symbole de l'insurrection. On sait que, en
1848, la tentative de faire adopter ce dra-
peau par le Gouvernement provisoire n'é-
choua que grâce à la courageuse attitude de
Lamartine, qui prononça à cette occasion ces
mémorables paroles : n Votre drapeau rouge
n'a jamais fait que le tour du Champ de
Mars ; le drapeau tricolore a fait le tour du
monde. »
— snr la ligne. Au commandement de
Drapeau sur la ligne, le porte-drapeau ouïe
porte-fanion du bataillon se porte en avant
du front au centre du bataillon et fait face
au chef de bataillon, placé à l'une des ailes,
qui l'assure snr l'alignement dans la direc-
tion choisie, en même temps que les deux
guides de droite ou de gauche prévus dans
le règlement de manœuvres.
— et guides à vos places. A ce com-
DRESSAGE.
mandement, fait à la suite d'un alignement,
le porte-drapeau (ou porte-fanion) et tous
les guides reprennent la place qui leur est
assignée dans la formation où l'on se trouve.
DRESSAGE. Opération qui a pour but
de faire disparaître tous les défauts que peut
présenter l'intérieur du canon d'une arme à
feu portative, après l'alésage et avant le
rayage.
Se dit aussi de l'opération de former les
jeunes chevaux et de les habituer à obéir à
certains mouvements de la bride et des
aides.
DRESSER. S'emploie avec un complé-
ment direct et donne lieu ainsi, notannnent,
aux expressions :
Dresser le camp, c'est-à-dire dresser
les tentes qui forment l'ensemble du camp.
Dresser les recrues. Former les jcuȔes
soldats, leur donner l'instruction et l'éduca-
tion nécessaires. On dit qu'un soldat est
dressé lorsqu'il est au courant de tous les
détails du service, qu'il a terminé ses classes
de recrue.
DREYSE (fusil). Fusil à aiguille avec
lequel l'armée prussienne a fait la guerre
de 1870. C'est une arme à verrou Ijrùlant
une cartouche en papier portant son amorce.
L'obturation s'obtient par l'emboîtement de
deux surfaces coniques, après avoir d'abord
consisté en une rondelle métallique produi-
sant de nombreux crachements. Le fusil
Dreyse n'est plus en service depuis 1873.
DRILLE. Dressage du soldat en anglais.
Mauvais soldat, vagabond, soudard,
DROGUE. Espèce de jeu de cartes au-
quel jouent souvent les soldats dans les
camps ou les corps de garde et où le perdant
a sous le nez un morceau de bois fendu jus-
qu'à ce qu'il soit délivré par les hasards du
jeu. De là le verbe droguer, signifiant at-
tendre en maugréant.
DROIT administratif. Partie du droit
écrit, qui trace les règles à suivre afni de
pourvoir aux besoins généraux des citoyens
ainsi que celles qui régissent les rapports des
citoyens avec l'administration.
Le droit militaire est une des subdivisions
du droit administratif.
— de la guerre. Expression dont le
sens n'est pas bien détini et dont les règles
ne sont pas bien flxèes. Presque tout, dans
la guerre, étant régi par les circonstances et
par la force, et le principe du salut de
l'armée ou de la patrie devant passer avant
tout, il est bien diflicile, en effet, d'indiquer
ce qu'il est permis honnêtcmcnl de faire à
des armées en cas de guerre et en pays en-
nemi. Cependant, il semble qu'on ne peut
jamais admettre que des troupes ou des sol-
232 DROIT.
dats se livrent à des massacres inutiles, à
des exactions non justifiées, à des pillages
ou à des rapines non motivées, à des incen-
dies, des rançons, des otages ou autres
moyens semblables frappant les gens inno-
cents et inoffensifs, lorsqu'on ne peut punir
les coupables.
Il ne peut jamais être permis de faire
souffrir des prisonniers, d'égorger des soldats
malades ou blessés en dehors du combat,
détruire sans nécessité les monuments, etc.
Ou pourrait pousser assez loin ces indica-
tions ou interrogations, sans pouvoir sinon y
faire une réponse catégorique, du moins
trouver une sanction, à des lois qui leur
donnent une forme et un sens précis. Le
célèbre axiome « la force -prime le droit »
sera longtemps encore en vigueur et les seuls
droits du vaincu ou du faible résideront
dans la générosité ou la manière de voir du
vainqueur. Cependant, on est arrivé à con-
venir de certaines règles, mal définies, mais
généralement admises et fondées à la fois
sur la tradition et la justice, règles dont la
violation devient de plus en plus rare à me-
sure que la civilisation se développe.
Comme droit international écrit, il n'existe
que deux conventions ; l'une connue sous le
nom de Convention de Genève, dont nous
avons reproduit précédemment les princi-
pales dispositions; l'autre, sous le nom de
Déclaration de Saint-Pétersbourg, qui date
du 15 décembre 18(58, par laquelle les puis-
sances se sont engagées à ne jamais faire
usage de projectiles explosibles d'un poids
inférieur à 400 grammes.
Les principes sur lesquels reposent les
dioits de la guerre, mais qui ne font l'objet
d'aucune convention écrite, sont les sui-
vants : interdiction de toute cruauté inu-
tile ; respect de la foi jurée ; respect des
personnes en dehors de la lutte même; res-
pect de la propriété privée autant qu'il est
compatible avec les nécessités de la guerre.
— des gens. Ensemble des régies qui
sont généralement observées dans les rela-
tions entre les divers Etats.
Le principe sur lequel ce droit est naturel-
lement fondé, d'après Montesquieu, peut se
résumer en ce que les diverses nations doi-
vent se faire, dans la paix, le plus de bien,
dans la guerre le moins de mal possible, sans
nuire à leurs véritables intérêts.
— des neutres. Concessions ou conven-
tions réglant les actes, surtout maritimes et
commerciaux, que les puissances beUigé-
rantes accordent aux Etats qui ne prennent
pas parti pour une des nations en guerre.
— militaire. Ensemble des lois et règle-
ments qui établissent les droits et les devoirs
DROITE.
233
DYNAMITE.
des membres de rarmée en général et en
partieiilier.
— public militaire. Code de législa-
tion , de jurisprudence et de justice mili-
taires.
DROITE. On dit la droite d'une troupe,
d'une armée, pour signifier l'aile droite, la
partie située à droite.
Le mot droite est aussi le conmiandenient
d'exécution du mouvement par le flanc droit
exécuté de pied ferme.
Changement de direction à droite, veut
dire qu'une troupe exécute une conversion
vers la droite, celle-ci servant de pivot.
DROITS. Jouissance ou usage de ce que
les lois ou règlements militaires accordent,
suivant les cas et les grades, au point de
vue du commandement, de l'avancement,
des récompenses, des allocations ou indem-
nités, etc.
DROMADAIRE. Espèce de chameau à
une seule bo>3e, qui a été employé dans les
années dès la pins haute antiquité.
On sait qu'un régiment de dromadaires
fut créé en Egypte en 1799 par Bonaparte,
pour servir au transport des approvisionne-
ments, pour empêcher les communications
entre les divers corps ennemis, et aussi pour
charger dans les combats.
Aujourd'hui encore, on s'en sert comme
bêtes de somme dans les pays où il en
existe.
DRONGE. Corps de 2,000 chevaux dans
l'ancienne cavalerie grecque; bataillon de
1000 honmies dans la milice bysantine ;
agglomération de soldats chez les Germains.
Végèce se sert du mot dronue pour donner
l'idée de colonnes mobiles ou de camps vo-
lants.
DUALINE. Explosif dans lequel le rùle
principal est joué par la nitro -glycérine
(50 p. 100) qui est associée à 30 parties de
sciure de bois, traitée préalablement par
l'acide azotique et à 20 parties d'azotate de
potasse.
11 produit des efifets analogues à ceux de
la dynamite, mais il est plus dangereux à
manier.
DUBBING (graisse). Employée pour le
graissage du harnachement, cette graisse est
composée, en principe, par parties égales,
d'huile de pied de bœuf et de suif de
mouton.
DUC. Au point (le vue militaire, ce titre
fut employé d'abord comme conunandant
des troupes, gouverneur de places ou de pro-
vinces ; d'abord le mot dux signifie chef.
DUC (en allemand herr-zoy, conducteur
d'armée). Commandant militaire d'un dis-
trict dans les derniers temps de l'empire
romain.
Les Francs maintinrent ce titre après
avoir conquis la Gaule ; chaque duc avait
sous ses ordres plusieurs comtes. Seulement
les nouveaux ducs cessèrent d'être de simples
commandants militaires; ils réunirent dans
leurs mains la triple administration de la
force publique, de la justice et des finances.
Enfin, sous Charles le Chauve, les ducs
secouèrent le joug de la royauté et s'arrogè-
rent la souveraineté des pays confiés à leur
administration.
Leurs privilèges, comme ceux de toute la
noblesse, furent abolis le 4 août 1789, par
l'Assemblée constituante.
DUEL. Combat entre deux personnes,
suivant certaines règles, et en présence de
témoins.
Suivant les époques, le duel s'est appelé :
duel judiciaire ou jugement de Dieu, combat
singulier ou en champ clos, duel à mort sans
autorisation, enfin duel dans la forme ac-
tuelle.
Les règles du duel autorisé ont varié,
mais depuis 1569 le duel est défendu en
droit sans l'être en fait.
Pourtant, il est maintenu dans l'armée
pour les officiers et les soldats qui ont à
vider des querelles, à la suite des injures où
des coups ont été échangés, on dans certains
cas dont l'autorité militaire doit toujours
être jugi^.
DUPLICATA. Double d'un acte adminis-
tratif.
Ne doit être délivré que lorsqu'on a la
certitude que l'acte primitif a été égaré et
doit porter en gros caractères le mot Dupli-
cata.
Dans le cas où il s'agit d'un mandat de
payement, l'agent du Trésor est avisé de
l'émission du duplicata, et prend ses dispo-
sitions en conséquence.
DURÉE. Espace de temps pendant lequel
un effet ou un objet doit être maintenu en
service.
Il n'est plus assigné de durée, actuelle-
ment, aux effets et objets de toute nature
dont le remplacement a lieu au compte des
niasses.
11 n'en est pas assigné non plus aux effets
ou objets dont le remplarcment a lieu au
compte de l'Etat ; ce matéiiel est réformé
par l'inspecteur général, lorsqu'il n'est plus
susceptible d'être maintenu en service.
DURILLON. Défaut d'homogénité du
niital d'un camin d'arme portative, qui
oicasionne dans le calibre un manque d'uni-
formité.
DYNAMITE. Substance explosil.le ob-
DYNAMO.
tenue l'u faisant absorber de la iiitro-glyeé-
rine par de la silice ou même par toute
autre substance inerte ou poreuse.
Ce mélange donne une matière plastique,
un peu grasse au touclier qui, en quantité
pas trop grande, brûle sans explosion quand
on l'entlamme à l'air libre, mai qui détone
avec une extrême violence quand on y met
le feu avec une amorce au fulminate de
mercure.
Elle gèle facilement (à + 8"), et quand
on opère par un temps froid, on doit avoir
soin, pour éviter des ratés, de faire dégeler
au moins la cartouche dans laquelle on place
l'amorce et d'employer des capsules forte-
ment chargées en fulminate.
— gomme. La dynamite -gomme, ou
flélatinc explosive, est une substance décou-
verte par M. Nobel, et qui se compose de
94 p. 100 de nitro-glycérine et de 6 p. 100
de coUodion, mélangés de manière à former
une substance présentant une grande
ressemblance avec la gélatine.
On y met le feu par les mêmes procédés
que pour la dynamite ordinaire et ses effets
sont plus considérables.
— paille ou poléine. Composée par
parties égales de nitro-glycérine et de fulmi-
paille.
Celui-ci est une nitro-cellulose préparée
en faisant agir un mélange de 3 parties
d'acide azotique et de 7 parties d'acide sul-
furique sur de la paille d'avoine très
divisée.
DYNAMO. Abréviation pour dire machme
dynamo-électrique.
234. EAU-DE-VIE.
électrique. Machine produisant un
courant électrique semblable à celui que
fournissent les piles, mais par le déplace-
ment rapide d'un circuit, formé de bobines
recouvertes de fil de cuivre isolé avec ^ou
.sans noyau de fer doux, entre les pôles d'un
aimant ou d'un électro-aimant puissant
(V. FAeclrkitè).
DYNANOMÈTRE. Instrument destiné à
mesurer les forces, c'est-à-dire à les com-
parer au kilogramme.
Les commissions militaires de réception
se servent de dynanomètre pour vérifier le
degré de résistance des étoffes, dans les con-
ditions piévues par les cahiers des charges.
DYSPEPSIE. Maladie de l'estomac.
Elle peut être un cas à'exem'ption ou de
réforme lorsqu'elle est i-hronique, et qu'elle
est réfractaire à toute inédicamentation.
DYSSENTERIE. Inflammation aiguë du
tube intestinal qui est essentiellemmt carac-
térisée par un besoin fréquent d'aller ii la
selle, ainsi que par la nature des déjections,
qui sont mucoso-sanguinolentes.
Cette maladie, qui est assez fréquente
dans les armées en campagne, peut être
occasionnée par l'alternance des nuits froides
avec des journées très chaudes, l'habitation
des lieux bas et marécageux, l'absorption de
fruits non parvenus à maturité, etc.
Les remèdes préventifs consistent naturel-
lement à éviter toutes les causes de la ma-
ladie et à se garantir le ventre par une cein-
ture de flanelle, etc.
E
EAU. Une bonne eau potalde doit être
limpide, incolore , légère, aérée, sans odeur,
fraîche, d'une saveur agréable, ni saumàtre,
ni fade, ni piquante, ni salée, ni douceâtre.
Elle doit cuire parfaitement les légumes et
dissoudre le savon sans former de grumeaux.
11 peut être fait des transports d'eau aux
troupes casernées dans des bâtiments éloi-
i^nés de plus de 500 mètres de toute eau
potable. Ils se font à raison de 5 litres en
été et de 3 litres en hiver (du 1" octobre au
15 avril) par homme et par jour.
La quantité d'eau par cheval et par jour
est de 40 litres en toute saison.
La question de l'approvisionnement de
l'eau est une question très importante et,
lors de l'établissement d'un fort, on doit
prévoir les moyens de s'en procurer dans
l'intérieur même du fort.
— (cours d'). Les rivières sont des ob-
stacles à la marche des armées. Le défenseiir
détruira facilement les ponts existants, après
les avoir utilisés pour se replier. Si, pour
une cause quelconque, cette destruction n'a
pu être faite, on peut encore empêcher l'ad-
versaire de se servir des ponts en y dirigeant
le feu de troupes, relativement peu nom-
breuses, que l'attaque doit repousser au préa-
lable.
EAU-DE- VIE. L'ean-de-vie de l'admi-
nistration de l'armée doit provenir de la dis-
tillation du vin ou du marc de raisin. Les
eaux-de-vie d'autres provenances peuvent, à
défaut, être admises.
EAUX GRASSES.
23o
ÉCART.
L"eau-de-vip doit être (iaire et brillante,
blaïuiie, ambrée ou jaunâtre, selon son degré
d'ancienneté. Elle doit être agréable au goût
et d'une odeur aromatique. Elle doit mar-
quer, à la température de 13 degrés centi-
grades, 47 degrés, au minimum, a l'alroo-
métre de Gay-Lussac.
Le taux de la ration ordinaire d'ean-de-vie
est de 0,0623 (i/16. de litre); celui de la
ration bygiénique est moitié moindre, soit
de 1/32 de litre.
A l'intérieur, la ration d'eau-de-vie est
remplacée par une indemnité représenta-
tive.
Aux armées en campagne, l'eau-de-vie est
généralemeni distribuée en nature ; elle est,
habituellement, transportée dans des barils
de 50 litres.
EAUX grasses. Le produit de la vente
des eaux grasses provenant des ordinaires
d£S corps de troupe constitue l'une des re-
cettes additionnelles de ces ordinaires. Cette
vente est faite, en même temps que celles
des issues diverses, par les soins de la com-
mission des ordinaires, et, à défaut, par le
capitaine.
— minérales. Les militaires malades,
admis à faire usage des eaux minérales, sont
traités au compte de l'administration de la
guerre, dans certains établissements choisis
par le Ministre de la guerre.
Les conditions spéciales d'admission et de
traitement sont indiquées dans le Règlement
du 23 novembre 1889 sur le service de santé
(art. 332 à 333, 341 et 342, et notice n» 18
annexée audit règlement).
ÉBARBER. Enlever les bavures ou par-
ties inutiles et mal venues d'une pièce de
fonte, d'acier, ete.
ÉBADCHAGE. Opération qui consiste à
enlever, dans un projectile à ceinture de
plomb, la partie de l'enveloppe de plomb qui
ne correspond pas aux couronnes. D'une
manière générale, ce mot se dit pour dégros-
sissage.
ÉBONITE. Sorte de caoutchouc ^^^lca-
nisé, qui contient jusqu'à 60 p. 100 de
soufre. Sert à faire des supports isolants pour
appareils électriques, des plaques et des dis-
ques pour madiincs électriques et des élec-
lio|)liones.
ÉBOULEMENT. Chute de constructions
de talus ou dr terrassements.
On doit prendre les précautions voulues
pour empêcher les éboulements, surtout dans
l'établissement de tranchées piofondes ou de
lalus élevés, de même que dans la construc-
tion des PUITS et des galeries de mi\es mi-
litaires.
ÉBRANLEMENT ;
ÉBRANLER. Un.
troupe ébranlée est une troupe chancelante,
hésitante, à peu près démoralisée ; une troupe
qui s'ébranle, qui se met en mouvement.
ÉBROUER ou S'ÉBROUER. Cheval qui
se se-oue avec fone, cm reniflant bruyam-
ment.
ÉBULLITION. Mouvement qui se pro-
duit dans un liquide soumis à l'action de la
chaleur, lorsqu'il passe à l'état de vapeur.
Cet état est très favorable à la cuisson de la
viande et des légumes qui peuvent se trouver
plongés dans le liquide ; il constitue la mé-
thode le plus généralement employée pour
la préparation des aliments du soldat.
ÉCARLATE. Couleur rouge très vive et
étoffe de cette couleur employée pour cer-
taines parties de l'uniforme (épaulettes delà
troupe, bandes de pantalon de l'artillerie et
du génie, parements et collets des dolmans
des artilleurs, etc.). Cette nuance, trèf déli-
cate, est obtenue au moyen de la cochenille ;
elle exige ou qu'on la ravive à l'aide d'une
eau spéciale ou que l'on remplace assez fré-
quemment les parties faites avec les étoffes
de cette couleur.
ÉCART. Distance qui, dans le tir, sépare
le point visé du point touché par la balle
{point d'impact).
L'écart vertical moyen ou moyen en Imu-
teur est le quotient de la somme des dis-
tances des points d'impact à une ligne hori-
zontale passant par le point moyen par le
nombre des coups tirés.
L'écart horizontal moyen ou moyen en di-
rection est obtenu en faisant la somme des
distances des points d'impact à une ligne
verticale passant par le point moyen et en
divisant cette somme par le nomljre des coups
tirés.
L'écart absolu moyen est obtenu en me-
surant la distance . de chacun des points
d'impact au point moyeu ; on en fait la
somme que l'on divise par le nombre des
coups tirés et le quotient donne l'écart ab-
solu moyen.
L'écart d'éclatement en hauteur d'un point
est la différence entre sa portée d'éclate-
ment et la hauteur théorique moyenne d'é-
clatement.
L'écart (l'éclatement en portée d'un point
est la différence entre sa portée d'éclatement
et la portée théorique moyenne d'éclate-
ment.
Si, par le point moyen d'éclatement, on
mène un plan normal à la trajectoire
moyenne, l'écart d'éclatement d'un point sui-
va)tt la trajectoire est la distance de ce point
au plan normal.
D'une manière générale, rtVa?'^ d'un point
par rapport à une droite on à un plan donné,
ÉCARTEMENT des forts.
236
suivant une diredion donnée, est la longueur
de la parallèle à cette direction, menée par
le point considéré, comprise entre ce point
et la droite ou le plan donné.
h'écarl innijen est la moyenne aritlimé-
tique des écarts pris en grandeur absolue
sans tenir compte de leur sens.
Dans un tir qui comprend un très grand
nombre de coups, la iprobabUitè d'un écart
est le rapport du nombre de fois qu'un écart
égal à cet écart s'est produit, au nombre
total des coups tirés.
L'écart qui est tel que le nombre de ceux
qui lui sont supérieurs soit égal au nomljre
de ceux qui lui sont inférieurs, est Vécart
probable. C'est, en d'autres termes, celui qui
a la probabilité 1/2 de ne pas être dépassé,
La notion de l'écart moyen et de l'écart
probable s'étend aux écarts en portée, en di-
rection, en bauteur, d'éclatement, etc.
Les causes des écarts, c'est-à-dire par suite
desquelles on n'obtient pas à chaque coup
la même trajectoire, sont multiples : les va-
riations dans les poids des charges, dans les
conditions balistiques de la poudre, dans le
poids des projectiles , les variations atmo-
sphériques, celles du pointage, etc.
On admet que ces variations éprouvent
des oscillations de telle nature que le point
moyen soit, dans toutes les circonstances,
celui qui a la plus grande probabilité de
correspondre au cas où tous les éléments du
tir resteraient constants. Cette hj^pothèse est
fondamentale ; l'exactitude de ses consé-
quences a été vérifiée dans l'immense majo-
rité' des cas de la pratique du tir ; elle a
conduit aux lois qui règlent la question de
la répartition des écarts et de la combinaison
de l'écart.
ÉCARTEMENT des forts (V. Forts).
ECCLÉSIASTIQUE. Au point de vue
militaire, les ecclésiastiques ont successive-
ment été étrangers à la profession des armes,
libres de faire la guerre, forcés ou dispensés
de servir activement.
L'article 23 de la loi du 15 juillet 1889
dispense les élèves ecclésiastiques du service
actif, après un an de présence sous les dra-
peaux. Toutefois, ceux qui, à l'âge de 26 ans,
ne seraient pas pourvus d'un emploi de mi-
nistre de l'un des cultes reconnus par l'Etat,
seraient tenus d'accomplir les deux ans de
service actif dont ils avaient été dispensés.
Kn cas de mobilisation, ils sont versés
dans le service de santé.
ÉCHANGRER; ÊCHANCRURE. Partie
d'un vêtement arrondie en forme de crois-
sant.
Vkhancrure de la douille de la baïonnette
consistait en deux fentes verticales reliées
ÉCHAUFFOUREE.
par une fente horizontale et dans lesquelles
passait le tenon de la baïonnette.
ÉCHANGE. Acte par lequel on transfère
à quelqu'un la propriété d'une chose et l'on
acquiert, comme équivalent, la propriété
d'une autre chose.
— de draps (V. Draps de lit).
— d'effets. Les effets de même nature
peuvent être échangés à l'amiable, sans écri-
tures, entre les commandants d'unités d'un
même corps ; il en est de même des échanges
d'effets neufs entre le magasin du corps et
ceux des unités administratives.
— d'effets ou d'ustensiles de cam-
pement. Les corps doivent échanger au
magasin de campement, contre des effets
neufs ^ou lions, tous les effets et ustensiles à
réparer ou à proposer pour la réforme.
— d'effets de literie, de paille (V. Ma-
nutentions).
— de prisonniers. Remise réciproque
de piisonniers faite, de part et d'autre, par
deux belligérants.
Cet échange se fait, le plus souvent,
noaibre pour nombre dans chaque catégorie,
officiers ou soldats, à moins qu'il n'en ail
été' convenu autrement.
Ces échanges n'ont généralement lieu que
dans la guerre de siège, lorsque l'assiégeant
tient à épargner à ceux de ses soldats qui
sont prisonniers les inconvénients du bom-
Ijardement ou de la famine.
ÉCHANTILLONSi. Modèles ou types des
divers objets d'équipement ou partie de l'u-
niforme des troupes qui doivent exister dans
les corps pour servir de comparaison lors de
la réception d'effets similaires. Les uns sont
envoyés par le Ministère de la guerre ; d'au-
tres sont remis par les fournisseurs d'une
connnande h. livrer.
ÉCHAPPER (s'). S'évader, s'enfuir.
ÉCHARGUET. Ancienne dénomination
de la sentinelle faisant le guet,
ÉCHARPE. Bande d'étoffe qui se j)orle
en sautoir ou comme ceinture et qui, dans
l'armée, a été, suivant les tenrps et les lieux,
un ornement, une livrée, un insigne, une
ceinture de commandement. Depuis long-
temps, elle n'est plus en usage dans l'armée
frant'aise à ce dernier titre, mais elle l'est
encore dans certaines armées étrangères, no-
tamment dans l'armée allemande.
Les pièces de bois disposées obliquement
entre les pieds et les chapeaux d'un chevalet
de pont s'appellent aussi écharpes.
Une B.iTTERiE d'écharpe est celle qui tire
obliquement sur le point à battre.
ÉCHARPER. Rompre l'ennemi, le tailler
en pièces, lui faire jieaucoup de mal.
ÉCHAUFFOUREE. Opération entreprise
ECHAUOUETTE.
£37
ECLAIRAGE.
à- la légère, sans préparation suffisante, et
qui se termine mal. C'est aussi une rencontre
imprévue de l'ennemi , donnant lieu à un
combat sans e >nséqiuMiee, mais dans des con-
ditions peu avantageuses.
ÉCHAUGUETTE. Petite guéritk en
pierre, placée ordinairement aux angles sail-
lants des tours et quelquefois sur les cour-
tines des châteaux forts du moyen âge; elle
recevait une sentinelle cliargée d'observer au
loin l'ennemi, à travers des meurtrières pra-
tiquées dans les parois.
ÉCHÉANCE. Le jour où expire un délai,
où une obligation duit être remplie, où l'on
duit faiii- un payement.
ECHEC. Des troupes ont subi un échec
lorsqu'elles ont subi des pertes sérieuses, ou
qu'elles n'ont pu remplir la mission dont
elles étaient chargées.
Une armée ou une place sont tenues en
échec lorsqu'on les tient dans l'incertitude du
[loiut et du moment où elles peuvent être
attaquées, en les laissant sous la menace de
l'être incessamment.
Echelle. En toi)Ographie ou en dessin,
l'érbelle indique la proportion dans laquelle
les divers objets sont réduits sur un plan,
en prenant le métré pour unité de compa-
raison. L'échelle de 1/1000 veut dire que les
objets sont représentés sur le dessin 1000 fois
plus petits qu'en réalité.
Pour l'assaut ou l'escalade des ouvrages,
on a employé de tout temps des échelles ser-
vant à gravir les talus, les escarpes ; elles
sont alors aussi légères que possible. D'autres,
appelées ponts-échelles, servent à traverser
les fossés des ouvrages de fortification, lorsque
leur largeur est supérieure à 6 mètres. Le
pont-échelle se compose de 2 montants de
8 mètres de longueur, reliés par 3 traverses
et supportant un tablier en planchettes de
sapin de 0™,oo de largeur, laissant entre
elles des intervalles de 0™,04. Ce pont-
échelle pèse 53 kilogr. et peut être manœuvré
par 4 hommes. 11 est mis en place au moyen
d'un rouleau en bois disposé sur le bord de
la contrescarpe, et sur lequel on fait glisser
le pont.
ÉCHELON. Troupes disposées en arriére
les unes des autres, de telle sorte qu'elles se
débordent en totalité ou en partie, c'est-à-
dire que les diverses parties puissent se
soutenir ou se remplacer.
Marcher en cchelonx, c'est avancer ou
reculer en conservant l'ordre en échelon.
ÉCHELONS de parc. Le parc d'artil-
lerie du corps d'armée mobilisé est divisé en
deux échelons : le premier, destiné à fournir
à l'infanterie et aux batteries du corps d'ar-
mée un premier approvisionnement, com-
prend "2 SECTIONS DE MUNITIONS d'infaiitefie
et 4 de munitions d'artillerie : le deuxième,
porte les munitions d'infanterie et d'artil-
lerie pour le réapprovisionnement des sec-
tions du premier échelon ; il contient, en
outre, des rechanges et objets nécessaires
aux réparations.
Il comprend 17.'j voitures réparties en
4 SECriONS HE PARC.
ÉCHELONNER. Ranger des troupes en
échelons.
ECHEVEAU. Assemblage des cheveux,
crins, tils ou nerfs tordus qui, par leur tor-
sion, donnait à certains engins ou machines
de guerre (catapultes, balistcs, etc.) le
ressort nécessaire pour lancer les projectiles.
ÉCHIQUIER. OitDRE TACTIQUE consistant
à former [)lusieurs carrés ou subdivisions
sur deux ou plusieurs lignes, en laissant
entre chaque unité autant de vide que de
plein, les vides et les pleins se croisant.
ÉCLAIRAGE. Les combustibles employés
pour l'éclairage dans l'armée sont les chan-
delles, les bougies, le ga:, l'huile, les mèches.
Des études ont lieu pour employer égale-
ment Vèleclncitê comme éclairage des bâti-
ments iniUtaires.
L'éclairage des chambres de la troupe et
des cuisines est assuré par les ordinaires ;
celui des corridors, des escaliers, des la-
trines, des infirmeries, des bibliothèques,
salles de lecture, écuries, manèges, etc., et
en général dans tous les locaux accessoires
au casernement, est au compte de la masse
de harnacliement et ferrage, pour les corps
où cette masse existe, et au compte de la
masse d'habillement (fonds commun) pour les
autres corps; l'éclairage des ateliers régimen-
taires est assuré par les maitres-ouvriers du
corps ; l'éclairage des bibliothèques de gar-
nison, des salles de conférence des réunions
d'officiers, des corps de garde, des loges de
concierge et des magasins est assuré au
compte de l'Etat par un corps de troupe dé-
signé dans chaque garnison par le comman-
dant d'armes, ce corps est remboursé trimes-
triellement de ses avances par le service de
l'intendance, dans les conditions indiquées
par les articles 23 à 27 du règlement du
13 janvier 1890.
L'éclairage extérieur des casernes, forts,
citadelles, camps, prisons, etc., est assuré
au co.'npte de l'Etat par le service du génie,
qui fournit les appareils, et par le service
de l'intendance, qui assure la fourniture du
combustible et des mèches, ainsi que les
opérations journalières de nettoyage.
En ce qui concerne particulièrement
l'éclairage au giz, la fourniture et la pose
des conduits sont opérées par les soins et à
ÉCLAIRCIES.
238
ECLIMETRE.
la charge du service du génie : quant à la
fourniture et à la pose des appareils tels
qu'appliques, becs, compteurs, etc., ainsi qu'à
la fourniture du gaz, elles incondtent, soit au
service de l'intendance, soit aux occupants,
suivant ce qui est déterminé par le Ministre.
ÉCLAIRCIES. Espace sans arbres dans
une forêt.
ÉCLAIRER. Eclairer une troupe dans les
diverses positions revient à reconnaître et à
surveiller le terrain dangereux autour d'elle
au moyen d'ÉCLAiREURs.
Ce service est plus particulièrement dévolu
à la cavalerie.
ÉCLAIREURS. Hommes cliargés de pré-
céder une troupe en marche ou en formation
de coni])at, pour fouiller le terrain en avant
d'elle et lui éviter toute surprise.
Les grand'gardes servent à éclairer une
troupe au camp, au cantonnement ou au
bivouac.
— de position. Groupes de 2 ou 3 ca-
valiers qui gagnent rapidement les points
élevés voisins de la route, suivis par une
colonne en marche et qui y restent jusqu'à
ce que cette dernière ait défilé ou jusqu'à ce
qu'ils sont relevés par des hommes désignés
à cet effet.
— volontaires. La loi des cadres a prévu
pour le temps de guerre la création d'escadrons
d'éclaireurs à cheval, composés de volon-
taires s'habillant à leurs frais et fournissant
leur monture.
ÉCLAT. Morceaux de bois, de pierre ou
de maçonnerie, détachés des constructions ou
de la fortification par les projectiles.
— de projectiles. Parties qui se sépa-
rent des projectiles au moment où ils
éclatent.
■ Diverses dispositions ont été prises pour
régler l'éclatement des projectiles ; on a em-
ployé d'abord des obus à double paroi, coulés
séparément et présentant une série de sail-
lies qui correspondent à des parties creuses
de l'autre paroi. On les a remplacés par des
ocus A BALLES qui sout plus efficaces.
Les BOMBES et les boîtes a iViruAiLLE sont
également des projectiles d'éclatement.
En général, les éclats de projectile sont
destinés uniquement à agir contre les masses
de troupe.
ÉCLATEMENT. Action d'éclater pour un
projectile.
L'éclatement est prématuré quand le pro-
jectile éclate avant le moment prévu.
Avec des projectiles armés de fusées fu-
santes, dont un même êvp.nt est débouché,
on peut appliquer les défmitions suivantes,
dans l'hypothèse où le sol n'arrêterait aucun
projectile avant son éclatement :
Le point Moyen d'éclatement est le point
par lequel passerait la résultante de toutes
les forces égales et parallèles qu'on peut sup-
poser appliquées à chaque point d'éclate-
ment. Ce point peut être considéré comme
situé sur la trajectoire moyenne ;
La hauteur théorique muyenne d'éclatement
est la hauteur du jjoint moyen d'éclatement
au-dessus du sol.
Si l'on projette les points d'éclatement sur
le plan horizontal de la bouche de la pièce,
la portée d'éclatement d'un point est la dis-
tance de la projection de ce point à la bouche
de la pièce.
' La portée théorique moyenne d'éclatement
est la portée d'éclatement du point moyen.
On peut la supposer égale à la moyenne
arithmétique des portées d'éclatement.
ÉCLIMÉTRE. Instrument qui sert à
mesurer les pentes du teirain, et, par suite,
à faire du nivellement.
11 se compose essentiellement d'un cercle
ou d'un segment vertical portant un niveau
à bulle d'air ; autour de ce cercle est fixée
une alidade à laquelle est adaptée une lunette
et dont les rerniers parcourent les divisions
du limbe gradué.
Lorsque l'instrument est réglé, si l'on in-
cline l'alidade, et par s\iite la lunette, d'une
certaine quantité, l'angle marqué par les
verniers sur le limbe donnera la valeur de
l'inclinaison prise pai' l'axe optique de la
lunette sur l'horizon.
L'éclimètre est généralement annexé à
notre boussole.
Il existe une grande variété de ces instru-
ments.
Le capitaine Marcel a inventé un écli-
mètre-pendule, qui mesure les pentes du
terrain jusqu'au dixième de millimètre, sans
mire ni auxiliaire.
Il se compose de deux miroirs placés dos
à dos et portés par des couteaux ; un des
miroirs s'emploie pour les angles au-dessus
de l'horizon, l'autre pour ceux au-dessous.
Une ligne horizontale est tracée dans l'es-
pace et déterminée quand l'œil de l'opérateur
s'aperçoit lui-même dans le miroir placé ver-
ticalement.
Un cylindre donne ensuite à l'appareil
l'inclinaison voulue pour diriger le rayon
visuel sur l'objet servant de mire. Ce rayon
de tiiangle rectangle fait alors avec l'ho-
rizontale un angle égal à l'angle de pente, et
la ditïércnce de niveau se lit sur le cylindre
en regard d'un index fixe.
Il existe un second modèle plus portatif
de cet appareil, qui a les dimensions d'une
montre et peut être utilisé dans le réglage du
tir de l'artillerie à longue portée.
ËC(tl.ES
23ÎI
ÉCOLES.
ÉCLIPSE (V. Affût d cdip^c).
ÊCLISSE. Plaque on fer que l'on bou-
lonne l'ontre les rails îi l'endroit des joints,
afin de réunir les rails les uns aux autres
et d'en former une file continue dans le sens
longitudinal.
ËCLOPÉS. Hommes de troupe momenta-
nément hors d'état de marcher dans le rang
et comprenant les blessés, malades ou indis-
posés n'ayant pas besoin d'entrer à l'hôpital
ou en route pour s'y rendre (Y. Dépôt d'é-
clopès) .
ÉCLUSE. Une place dont on peut à vo-
lonté remplir d'eau les fossés ou les rendre
secs, est une place a manœuvres d'eau.
Des écluses ou portes mobiles pour lâcher ou
retenir l'eau sont alors nécessaires :
1° Une écluse de chasse pour faire
monter l'eau :
2° Des écluses d'entrée et de fuite,
permettant de remplir ou de vider les
fossés : elles prennent le nom d'écluses de
manœuvre, lorsqu'elles sont disposées pour
sei-\ir à la fois d'écluses d'entrée et d'écluses
de fuite.
ÉCOLE. Manière ou formes d'enseigne-
ment employées pour dre.sser les soldats et
leur apprendre les divers points de la science
militaire qu'ils doivent savoir : théories ou
instructions détaillant les principes d'après
lesquels l'enseignement doit être donné poui'
obtenir les résultats et l'uniformité désira-
Ijles; établissements où l'on donne une cer-
taine instruction d'après des programmes
donnés pour former des candidats sous-o'ti-
ciers ou officiers, ou pour perfectionner l'in-
struction dans une brandie spéciale et for-
mer des instructeurs.
Nous ne parlerons pas ici des théories,
INSTRUCTIONS OU RÈGLEMENTS trés nomhreux
que les ofticiers, sous-ofliciers ou soldats doi-
vent savoir en tout ou en partie et dont
rénumération seule nous entraînerait trop
loin, tels que : Ecole de soldat, de compu-
ijnie. de batterie ou d'escadron, de bataillon,
de régiment, de brigade; Règlements sur le
service intérieur, sur le service des places, sur
le service en campagne; Instruction sur les
7nanœuvres de brigade avec cadre, sur le
transport des troupes par voies ferrées ; Ma-
nuel de l'instructeur de tir, etc., etc.
Mous ne parlerons que des écoles mili-
taires et des ÉCOLES régimentaires.
ÉCOLES militaires. Les écoles mili-
taire existant actuellrnient en France, sont :
1° L'Ecole supérieure de guerre, à
Paris, qui a remplacé l'iincienne Ecole dap-
plication détat-major. Cette Kcole, insti-
tuée par la loi du 13 mars \ 875 reçoit au con-
cours des candidats au l)revet d 'état-major.
provenant des capitaines, lieutenants et
sous-lieutenants de toutes armes, ayant
accompli 5 années de service comme ofti-
ciers, dont 3 années de service effectif dans
les troupes. La durée des cours est de
2 ans. Les officiers supérieurs et les capi-
taines de toutes armes peuvent également
obtenir directement le brevet sous des con-
ditions et à la suite d'épreuves déterminées
par un règlement ministériel. Dans les deux
cas, les programmes sont publiés au B. U.
au moins 6 mois à l'avance ;
2° Le Prytanée militaire de La Flèche,
réorganisé par les décrets des 8 novembre
1859 et 16 mars 1878, est destiné à l'édu-
cation des fils d'officiers sans fortune ou de
sous-officiers morts au champ d'honneur
pour les préparer spécialement à la carrière
des armes. L'Etat y entretient 300 boursiers
et 100 demi-boursiers; l'entrée à l'Ecole a
lieu par voie de concours. Un certain nom-
bre d'élèves payant pension sont admis
(50 à inO) ;
3° L'Ecole polytechnique, à Paris, fon-
dée le 28 septembre 17'.)4 et réorganisée par
décret du lo août 1873, est destinée à former
des élèves pour les services publics ci-après :
l'artillerie de terre et de mer, le génie mili-
taire et le génie maritime, la marine et le
corps des ingénieurs hydrographes, les ponts
et chaussées et les mines, le service des pou-
dres et salpêtres, les lignes télégraphiques et
l'administration des tabacs. On ne peut en-
trer à l'Ecole que par voie de concours et
l'on en sort au bout de 2 ans pour entrer
dans une Ecole d'application des services
ci-dessus désignés. Les élèves doivent à leur
entrée à l'Ecole contracter un engagement de
3 ans ; ceux qui ne sont pas classés dans les
services militaires à leur sortie de l'Ecole,
accomplissent leur troisième année dans l'ar-
tillerie ou le génie, en qualité de sous-lieu-
tenant de réserve ;
4° L'Ecole spéciale militaire, à Saint-
Cyr, souvent réorganisée, est destinée à former
des officiers pour l'infanterie de terre et de
marine et pour la cavalerie. On n'y entre
qu'à la suite d'un concours et l'on en sort
connue sous-lieutenant au bout de 2 ans.
L'option pour la cavalerie est faite au clas-
sement de Pâques. Les élèves doivent con-
tracter un engagement de 3 ans ù leur entrée
à l'Ecole ;
5" L'Ecole dapplication de l'artillerie
et du génie, à Fontainebleau, organisée
au[>aravanl à Metz, provient de la réunion,
le i octobre 1802, de l'Ecole d'artillerie dé
Cbàlons-snr-.Marne et de l'Ecole du génie de
Met/. Réorganisée par décret du 16 août
1867, modifié par celui du 13 a\ril 1878.
ECOLES.
;io
ECOLES.
elle reçoit, sous le titre d'officiers-élèves, des
sous-lieutenants sortant., de l'Ecole poly-
technique et destinés à l'artillerie de terre et
de .mer ou du génie ; elle peut recevoir aussi
des sous-lieutenants sortant des sons-offi-
ciers, après constatation d'aptitude. La durée
des cours est de 2 ans ;
6° L'Ecole d'application de cavalerie,
à Saumur, est destinée spécialement à com-
pléter et à perfectionner l'instruction des
sous-lieutenants et .lieutenants de cavalerie,
d'artillerie et du génie. Elle est, en outre,
chargée de poursuivre l'instruction des élèves
de la section de cavalerie de l'Ecole spéciale
militaire, de donner aux candidats officiers
de la cavalerie l'instruction nécessaire pour
le grade de sous-lieutenant ; de former des
instructeurs d'équitation pour les troupes de
toutes armes ; d'initier au service régimen-
taire les aides-vétérinaires stagiaires nouvel-
lement promus ; de donner l'instruction
hippique aux officiers de gendarmerie ne
provenant pas de la cavalerie. Une école de
maréchalerie est rattachée à cette école pour
former les premiers ouvriers marécliaux né-
cessaires au corps ; il y a, en outre, comme
annexes, deux cours de télégraphie militaire
pratique pour un certain nomhre de jeunes
cavaliers ; une école de dressage, pour per-
mettre aux élèves de se former au dressage;
un atelier d'arçonnerie, qui est chargé de
l'établissement des modèles de harnaciiement
et de la confection d'arçons pour chevaux de
troupe ;
7° L'Ecole d'application des poudres
et salpêtres, organisée par décision du
25 mars 1878, reçoit des élèves ingénieurs
provenant de l'Ecole polytechnique ; ils
suivent des cours à l'Ecole des mines et à
celle des manufactures de l'Etat, ainsi que
des cours spéciaux faits par les ingénieurs
du service au dépôt central des poudres et
salpêtres, oii ils sont classés.
8" L'Ecole normale de gymnastique,
à la Faisanderie, prés Vincennes, a été orga-
nisée par le règlement du 25 mars 1878. Elle
est destinée à donner à des sous-officiers, ca-
poraux et soldats de toutes armes, les con-
naissances nécessaires pour faire de bons
moniteurs de gymnastique ou d'escrime dans
les corps.
9° Les Ecoles régionales de tir, au
nombre de 3, au camp de Chàlons, au camp du
Rucliard et au camp de la Valbonne, ont été
créées par décisions ministérielles des 29 no-
vembre et 2 septembre 1874, modifiées par
décret du 9 décembre 1879. Elles ont pour
but de donner aux officiers et aux sous-offi-
ciers qui en suivent les cours les connais-
sances nécessaires pour faire de bons instruc-
teurs de tir et pour propager dans les corps
toutes les notions théoriques et pratiques re-
latives au tir ou à la fabrication des armes
et des munitions. La durée des cours, qui
s'ouvrent deux fois par an, est de 4 mois
pour les officiers et de 3 mois pour les sous-
officiers ou caporaux.
10° L'Ecole centrale de pyrotechnie
militaire, à Bourges, a été instituée pour
former des praticiens habiles destinés à ap-
porter, dans les régiments d'artillerie et du
génie, un mode d'enseignement et des mé-
thodes uniformes en ce qui concerne l'emploi
et la confection des artifices de guerre. Il y a,
en outre, des ateliers où se font les travaux
d'étude et d'expérience, ainsi que ceux com-
mandés par le AJinistre pour les approvision-
nements d'artifices de guerre.
H" L'Ecole normale de tir, créée par
décret du 9 septembre 1879, comprend une
commission d'expériences et la commission
des feux de guerre. Elle a i)0ur but :
1° De proposer les perfectionnements à
apporter aux armes et aux munitions en ser-
vice dans l'infanterie ;
2° D'expérimenter les armes en usage dans
les armées étrangères ;
3° De proposer au Ministre les mesures
propres à tenir les écoles régionales et l'armée
au courant de tous les progrés faits à l'é-
tranger ;
4° De rechercher les règles à suivre dans
l'exécution des feux, les modifications à ap-
porter dans les règlements de manœuvres,
les meilleures méthodes d'instruction au
point de vue du tir et de soumettre au Mi-
nistre le résultat de ces études et de ces
expériences ;
5" De former pour les écoles régionales
des professeurs et des instructeurs d'une ca-
pacité assurée, destinés à donner à l'infan-
terie une connaissance approfondie des armes
à feu portatives et d'entretenir dans les corps
de troupe un personnel susceptible de diiûger
avec compétence le service du tir et de l'ar-
mement.
D'après une note ministérielle du 4 fé-,
vrier 1890, il est fait chaque année, à l'Ecole
normale de tir : un cours théorique et pra-
tique de tir d'une durée de 5 mois, du l*"" fé-
vrier au 30 juin, ; un cours pratique sur
l'armement en service, d'une durée de
30 jours, du l''"' au 31 octobre. Chaque ré-
giment d'infanterie ou bataillon de chasseurs
à pied envoie, tous les deux ans, un capi-
taine au l*''^ ou au 2'^ de ces cours.
12» L'Ecole de sous officiers de l'ar-
tillerie et du génie, à Versailles, a été insti-
tuée par décrets des 10 janvieret 26 mai 1884.
Elle remplit, pour les sous-officiers de l'ar-
ECOLES.
2M
ÉCOLES
tillerie de terre et de mer, pour ceuv du
génie et du train des équipages militaires, le
même but que l'Ecole militaire d'infanterie
pour les sous-officiers d'infanterie. Les con-
ditions d'admission sont à peu près les mêmes
que pour cette dernière, ainsi que la durée
des cours ; mais les programmes de concours
sont différents.
Il y a trois divisions d'élèves pour l'artil-
lerie, le génie et le train des équipages, pour
les parties dont l'enseignement ne peut être
commun.
13° L'Ecole militaire d'infanterie, à
Saint-Maixent, a été instituée par décret du
22 mars 1883, modifié le 19 juin 1886.
Elle a pour objet de compléter l'instruction
des sous-officiers d'infanterie (sections d'in-
firmiers, de commis et ouvriers d'adminis-
tration comprises) jugés susceptibles, à la
suite d'un concours, d'être nommés sous-
lieutenants.
Nul sous-oflScier ne peut être promu sous-
lieutenant au titre français, en temps de
paix, s'il n'a suivi avec succès les cours de
cette école, qui commencent en avril et
finissent au mois de mars de l'année sui-
vante.
Les candidats doivent avoir au moins
deux ans de grade de sous -officier au 31 dé-
cembre de l'année où ils sont proposés.
1 4° Les Ecoles préparatoires d'enfants
de troupe, créées par la loi du 19 juillet 1884
pour donner à ceux-ci une instruction et une
éducation qui les mettent à même de servir
utilement leur pays dans l'armée. L'âge
d'admission est fixé à 13 ans révolus ; le
nombre maximum des élèves pour chaque
école est de 500. Les dépenses qu'elles occa-
sionnent sont à la charge de l'Etat. Il y en
a 4 pour l'infanterie, à Saint-Hippolyte du
Fort, à Montreuil-sur-Mer, aux Andelys et
à Rambouillet ; une poui- la cavalerie, à
Autun, et une pour l'artillerie, le génie et
le train, à Billom.
15° L'orphelinat Hériot. institué à la
Boissiére (Seine-et-Uise) en 1886 pour des en-
fants de troupe de l'armée de terre, orphelins
âgés de 5 ans au moins et de 13 ans au plus.
Le connnandant Hériot a construit cette école
à ses frais.
16° L'Ecole d'instruction aérosta-
tique, à Chalais-Meudon, a pour but, d'après
le Règlement du 8 décembre 1890, sur son
fonctionnement :
l) De donner l'instruction technique aux
officiers des compagnies d'aérostiers, aux
officiers du génie chargés, en temps de paix,
de la conservation du matériel aérostatique
des places fortes, enfin à un certain nombre
d'officiers du service d'état-major ;
2) De compléter l'enseignement pratique
d'un certain nombre de sous-officiers et
d'hommes de troupe des compagnies d'aé-
rostiers, destinés à former, dans chacune de
ces compagnies, des groupes d'instructeurs;
3) De former à des travaux professionnels
spéciaux quelques sapeurs aérostiers des ré-
giments du génie, destinés au service des
parcs aérostatiques.
17° L'Ecole de dessin, créée au dépôt de
la guerre par décision ministérielle du 29 avril
1883 pour former des dessinateurs topogra-
]ihes pour le service spécial de géographie.
Elle est gratuite. Les élèves, tous externes,
sont au nombre de 10, reçus à raison de
5 par an pour 2 ans.
18° Les écoles d'artillerie, au nombre de
19 (une par brigade d'artillerie), sont chargées
de donner l'instruction d'école commune aux
deux régiments de la brigade. Cette instruc-
tion comprend: 1° des cours spéciaux, tech-
niques et scientifiques, destinés à compléter
l'instrnction des lieutenants et sous-lieute-
nants, ou des sous-ofliciers aptes à devenir
sous-lieutenants ou gardes ; 2° des confé-
rences pour tous les capitaines d'artillerie en
résidence dans la place et auxquelles assis-
tent tous les officiers supérieurs d'artillerie.
Ces écoles fonctionnent aussi comme établis-
sements pour les bâtiments et le matériel
atïectés à leur fonctionnement particulier.
19° Les écoles du génie, au nombre de 4
(une par régiment, exccptéxpour le 5^), ont en
principe, pour le génie, le même but et la
même organisation que les écoles d'artillerie,
sauf les modifications provenant de la difïé-
rencc des travaux de l'arme, qui font l'objet
de cours théoriques et pratiques.
20° Les écoles des travaux de cam-
pagne, au nombre de 4 (une par école du
génie), ont été réorganisées par circulaire mi-
nistérielle du 16 avril 1885. Elles ont pour but
de donner à un certain nombre de capitaines
d'infanterie un enseignement leur permettant
de rapporter, dans leurs régiments, des no-
tions théoriques et pratiques suffisantes pour
l'exécution des travaux de campagne dont
peut être chargée l'infanterie. Une seule de
ces écoles fonctionne chaque année, pendant
quatre semaines, à dater du premier lundi
qui suit le 20 septembre. Les corps d'infan-
terie sont répartis entre les 4 écoles.
21° Le département de la guerre entretient
60 élèves militaires dans les écoles natio-
nales vétérinaires, savoir : 30 à Alfurt,
15 à Lyon et 15 à Toulouse. Ces places sont
données aux jeunes gens qui en font la de-
mande et, d'après l'ordre de mérite, à ceux
déclares admissililes par le jury d'examen.
22° Les écoles régimentaires propre-
16
i;coi,ES. 24^
n]ent ^\\çs cqmpiPOHtînt |es ÔGoles crépps dans
l'iptérieiir des coriis de Ijoupe, c}es manu-
factures d'arjnes et flps poudrières, ^es cfipi-
pagnies 4e gei^dai inerjp et (les ét£^t)Ussepiepts
péuifputi^ires. Ce sont les suivantes :
ff) XJççole primaire de compagnie et le
cuw^ prèpçiraloirç . Ces époles pi^t ppur but
de former une pépinièrp de sujets capables
pour les emplois de sous-officiers et pour
les écoles des sous-ofOcjprs élèves ofljciers ;
b) L'école d'escrime. L'ensejgneiTient de
l'escrime est obligatoire et gratuit dans tpus
les corps de l'armée, excepté di^ns les com-
pagnies de 4iscipUne ef daps les sections
formant corps. Dans l'infanterie, l'escrime à
l'épêe ou la pointe est seule obligatoire.
Dans les trpixpes à clipval, il y a en outre
l'enseignement de l'escrime à la cpntre-
poipte. Un personnel de inoniteurs spéciaux
est chargé dp cet enseignpment ;
c) l^'école de gifomastique. L'enseigne-
ment gratuit de la gymnastique, de la bqxe,
du bâton et de la canne est obligatoire dans
l'armée. Des iiistructions spéciales indiquent
la manièrp dont cet enseignement est donné ;
d) L'école de tir. Cette école a pour
objet l'instruction théorique et Tinstruction
pratique des cadres, ainsi que la pratique
du tir. Elle est dirigée conformément aux
règlements et instructions ministérielles ;
e) L'école dea travaux de campagne. Cette
école est diiigée, dans les corps d'infanterie,
par l'un des capitaines ayant suivi les cours
de celle d'un régmaent du génie ;
f) L'école de natation. A pour but de
perfectioui''er et d'entretenir les connais-
sances natatoires et d'apprendre à nager à
ceux qui ne le savent pas :
g) L'école des tambours, clairons et des
trompettes. Dans l'infanterie, le tamboui-
niajor est le moniteur général de cette école,
avec les caporaux tamhpurs et les caporaux
clairons pour moniteurs ; le chef de musique
est l'instructeur en chef des clairons, et un
adjudant-major en a la surveillance. Dans
la cavalerie, le trompette-major remplace le
tambour-major pour l'instruction des trom-
pettes.
h) L'école de voltige. La voltige a poui'
but de développer la souplesse, l'agililé et la
hardiesse du cavalier ; elle fait partie do
l'enseignement à donner aux recrues et aux
anciens soldats.
i) L'école de musique. Dans tous les corps
où il existe une musique militaire, il a été
créé, sous la direction du chef de musique,
une école destinée à former des n:(usiciens,
dans le but d'assurer au personnel de musi-
que un recruteincnt facile.
ÉCOLPS.
2a° Ecolp dans les manufacturps-
Dans les iiianuf;ictures d'arnies, des cpurs de
fraiiçais, d arithnrétique, de géonrétrie, 4p
dessin linéaiip, de niachjnes, de fabrication
des armes, sont fî^its dji l"^"" octphre au
30 juin aux candidats aux efpplois de con-
trôleur de 3" classe e^ de chef arr^iurier,
ainsi qu'à un certain nombre de jeunes ou-
vriers désignés par le directeur.
24° Ecole d?ins la gendarmerie. U
n'existe pas, dans la gendarmerie, d'école
dans le sens propre du mot. Mais les genr
darmes des brigades tieiinent, pour aniéliorer
leur instruction élémentaire, des pahjers d'é-
criture vus et corrigés par le chef de brigade.
En outre, des allocations spécialps sont ac-
cordées aux gendaimes qqi désirent prendre
des leçons auprès des instituteurs.
23° Ecoles primaires dans les péni-
tenciers militaires. U existe, dans chaque
pénitencier militaire, une école d'enseigne-
ment mutuel du premier degré, c'est-à-dire
de lecture, d'écriture et d'arithmétique.
26° Ecole d'administration militaire.
Elle est installée à Yincennes et a pour but
de former, par un enseignement spécial, les
adjudants-élèves d'administration des ser-
vices de l'intendance et des hôpitaux mili-
taires, destinés à recruter les officiers de ces
différents services.
Les sous-ofliciers de toutes armes, pro-
]iosés à l'inspection générale, peuvent prep-
dre part au concours pour cette école, à Iei
londition de ne pas être ngés de plus de
27 ans au 1'='' octobre de l'année du con-
l'ours, et d'être rengagés.
Le programme des connaissances exigées
des candidats à cette école est inséré au ^ul-
Ictin officiel du '2.'^ semestre 189Q, page
1211.
La durée des cours est d'une apnée ; les
élèves qui ont satisfait aux examens de
sortie sont nommés adjudants-élèves d'ad-
ministration.
27° Ecole du service de canté mili-
taire. Elle a été créée à Lyon par décret du
23 décembre 1888, auprès de la Faculté de
médecine de cette ville.
Elle a pour but d'assurer le recrutement
des médecins de l'armée et de seconder les
études universitaires des élèves jusqu'à leur
passage à l'Ecole d'application de médecirte
et de pharmacie militaires (Val-de-Grâce).
Les élèves sont admis, chaque année, par
voie de concours, en justifiant préalable-
ment : 1° qu'ils sont Français ou natura-
lisés; 2° qu'ils ont 17 ans au moins et
22 ans au plus au 1'='^ janvier de l'année du
concours ; 3° qu'ils ont l'aptitude physiqup
requise pour le service militaire ; 4° qu'ils
sopl [tounus du diplôme de bachelier è»
lettres et du diplôme de bachelier è§ sciences
complet ou restreint, pour la partie mathé-
matique, ainsi que du nombre d'iascriptions
et d'examens probatoires déterminés par le
Ministre de la guerre.
Les élèves contractent, à leur entrée à
l'Ecole, l'engagement de sei-vir au moins
pendant 6 ans dans le corps de santé de
l'armée active, à partir de leur promotion
au grade de médecin aide -major de
2'^ classe.
38° Ecole d'application de médecine
et de pharmacie militaires. Cette école
est établie au Val-de-Grcîce, à Paris, et reçoit
les élèves ayant satisfait aux examens de
sortie de l'Ecole du service de santé militaire
de Lifon, ou qui peuvent satisfaii'e à des
épreuves déterminées.
La durée des cours est de 2 ans. Pendant
la première année, les élèves subissent les
épreuves définitives et sont reçus docteurs
en médecine ou maîtres eu pharmacie; ils
sont alors nommés aides-majoi"s stagiaires et
complètent les études spéciales au ser^"i/e
militaire, pendant la deuxième année.
Ils subissent ensuite de nouveaux examens
à la suite desquels ils sont nommés aides-
majors de 2'= classe.
Les études sont aux frais de l'Etat, toute-
fois les années d'ajournement sont aux frais
de l'élève ; deux ajournements entraînent le
licenciement.
Dans ce dernier cas, de même qu'en cas
de démission avant d'avoir accompli 6 ans
de senice comme aide-major de 2^ classe,
l'intéressé doit faire intégralement les 3 ans
de service militaire prévus par la loi.
ÉCOLES à feu. Exercices pratiques de
tir pour l'artillerie. Les écoles à feu aux
grandes distances se font généralement sur
des polj'gones spéciaux, en dehors des gar-
nisons des régiments d'artillerie. L'emploi
de la télégraphie et du téléphone est tout
indiqué en pareil cas, pour l'observation des
coups.
ÉCONOME. Celui qui, dans un collège
ou un hospice est chargé de la recette et de
la dépense, et, en général, de toute l'admi-
nistration matérielle.
Comme adjectif, se dit de celui qui sait
épargner la dépense.
ÉCONOMIE. Juste distribution des par-
ties d'un tait.
Emploi judicieux et prudent des choses.
Se dit au pluriel de ce qui est épargné.
Dans le langage militaire, ce mot est
-ynonyme A'administratimi militaire par ges-
tion directe.
i43
ËCePERGHl.
Se dit quelquefois des moins-perçus ^n
pain et en moine.
— politi|IU^. Science qui montre copir
ment la richesse se fonpe, se distribue ef ^e
consomme.
La connaissance de cette science est très
utile, sinon indispensable, à tous les admi-
nistrateurs, même militaires,
ÉCOPE. Sorte de pelle en bois creuse et
recouibée avec laquelle on puise et l'on jettp
l'eau qui entre dans les pontons et les ba-
teaux, lors de la construction des ponts mi-
litaires.
ÉCOPERCHE. Machine employée pmv
le transport vertical des terres prises dans
un fossé.
Lécoperche simple (fig. 68) se com-
pose d'un seul arbre de sapin, ayant au
moins lo mètres de hauteur sur i)^,io en-
viron d'équarrissage, dressé à peu près ver-
ticalement au pied du mur d'escarpe et
08.
maintenu par 3 haubans. Une grande poulie,
placée dans la .partie supérieure, et une
autre plus petite dans la partie inférieure,
reçoivent un câble destiné à l'enlèvement
d'une brouette. Un cheval est employé pour
hi manœuvre.
l)n se sert le plus généralement de l'éco-
perche double pour les terrassements iin-
ECORCHER.
244
ECRITURE.
portants. Dans ce cas, on emploie deux éco-
perches simples, espacées entre elles de 20
à 2i mètres (cette distance variant suivant
la liauteur à laquelle on doit élever les
terres) et supportant chacune, à leur partie
supérieure, une roue à gorge ou grande
poulie de 1°\40 de diamètre, et une plus
petite à leur partie inférieure. Les poulies
de renvoi sont placées de manière à se
trouver entre les deux arl)res. Un câble de
80 mètres de longueur environ s'enroule sur
ces 4 poulies, de telle sorte que les 4 cor-
dons correspondant aux grandes poulies
soient dans une position verticale, taudis
que la partie située au-dessous des poulies
de renvoi est horizontale. A cette partie
horizontale du câble est fixé un point d'at-
tache sur lequel s'exerce la traction du
cheval cheminant au fond du fossé. La lon-
gueur du câble est déterminée de façon que
l'une des extrémités est amenée à la par-
tie inférieure de la machine pour prendre
le fardeau à élever, tandis que l'autre extré-
mité, qui correspond à la seconde écoperche,
se trouve, à la partie supérieure, à une hau-
teur convenable pour qu'on puisse prendre
le fardeau déjà élevé. Par cette disposition,
le cheval, dans son mouvement de va-et-vienl ,
fait toujours monter un fardeau.
ECORCHER. Enlever la partie extérieure
de la fortilication, l'endommager extérieure-
ment.
ÉCORNER. Enlever les cornes.
Se dit d'un convoi dont on surprend une
des extrémités.
ÉCOULEMENT des eaux. Pour assui cr
l'écoulement des eaux pluviales dans les
ouvrages ou les tranchées de communica-
tion, il faut ménager une pente dans les
diverses parties et, si on ne peut évacuer les
eaux au dehors, en faciliter l'absorption par
le sol au moyen de puisards.
ÉCOUTE. Les galeries démine sont aussi
api)elées croules, parce qu'elles peuvent éga-
lement servir à écouter si le mineur ennemi
travaille ou est jnoche.
Les écoutes sont organisées en ijalerics
majeures dans la première jiarlie de leur
longueur, et en grandes galeries dans la
partie la plus avancée vers l'extérieur; on
les f;iit même au besoia en demi-galeries.
ÉCOUTILLE. Ouverture pratiquée au
pont d'un navire, pour descendre à l'inté-
rieur. Se ferme connue une trappe.
ÉCOUVETTE. Balai pour asperger d'eau
le charbon dans l'àtre d'une forge de maré-
<^hal ferrant.
Cet objet est fourni au comjite du maré-
chal ferrant dans chaque corps de troupe.
ÉCOUVILLON. Instrument dont les ar-
tilleurs se servent pour nettoyer les canons
et éteindre les flammèches qui pourraient y
être restées. Il consiste en un long manche
à l'une des extrémités duquel se trouve une
brosse pour le nettoyage, et à l'autre extré-
mité un gros cylindre de bois, nommé refou-
loir, qui sert au bourrage.
On emploie également un écouvillon court
pour le n ettoyage, par l'arrière, de la chambre
d'une bouche à feu.
ÉGOUVILLONNER. Nettoyer une bou-
clie à feu avec Vécouinllon.
ÉCRAN. Châssis dont on se sert pour se
garantir de l'ardeur du feu; par extension,
on donne ce nom à une plaque de tôle
placée devant les canons à tir rajiide dans
certains cas, pour parer une certaine partie
des éclats.
ÉCRASEMENT; ÉCRASER. Anéantir
une troupe, r.iccabler, la briser.
ÉCRASITE. Explosif plus puissant que
la dynamite, inventé par M. Siersch. direc-
teur de la fabrique de dynamite de Pres-
bourg. C'est un composé de forme compacte,
d'une manipulation facile et sans danger,
et qui, tout en étant doué d'une puissance
destructive énorme, est assez peu sensible
pour pouvoir être employé au chargement
des projectiles creux. Ainsi une voûte de
l mètre d'épaisseur, recouverte d'une couche
de 2™,50 de terre et de l'",90 de portée, a
été traversée par une seule bombe, qui y a
fait une ouverture de 2°',40 de long et de
1™,70 de large.
En conséquence, l'Autriche a admis l'écra-
site pour le chargement des projectiles des-
tinés aux mortiers de 15 et de 21". L'obus
de 15" a 428 millimètres de long, pè.se
33 kilogr. et contient 21^,220 d'écrasite.
Les projectiles chargés en écrasite son!
destinés à être employés dans tous les cas
où il .s'agit de détruire des obstacles ti'ès
résistants ou d'enfoncer des abris très puis-
sants.
ÉCRÊTER. Enlever à coups de canon la
crèti' intérieure d'un parapet, raser la partie
supérieure de cette ciète de manière qu'elle
ne puisse plus protéger suffisamment les dé-
fenseurs placés derriéi(\
ÉCREVISSE ou ÉCREVICE. Espèce de
cuirasse formée d'écaillos s'euiboîtant les
unes dans les autres et dont on faisait au-
trefois usage.
ÉCRITURE. Représentation des idées au
moyen de signes.
Ecritures. En terme de comptabilité se
dit des registres et des documenls tenus et
établis dans les corps de troupes et établisse-
ments, ainsi que dans Vadmitiislraliou mili-
taire.
ECRIVAIN.
«45
ÉDUCATION MILITAIRE.
Les écritures doivent être établies dans les
formes prescrites par les règlements et con-
stamment tenues à jour, pour permettre le
travail de vérification, de coordination et de
contrôle.
ÉCRIVAIN. Se dit d'un auteur distingué
par les qualités de son style et par l'impor-
tance des sujets qu'il traite.
Se disait autrefois des agents comptables
à bord des navires de l'Etat.
£CROn. Frocés-verbal inscrit sur le re-
gistre d'une prison où l'on indique le jour où
une personne a été incarcérée, la cause pour
laquelle elle a été arrêtée, et par l'ordre de
(jui s'est faite l'arrestation.
Lorsque le général commandant un corps
d'armée donne l'ordre d'informer contre un
militaire détenu à la prison du corps, il
délivre en même temps un ordre d'écrou
pour le faire incarcérer dans une prison
livile.
ÉCROUER. Inscrire une persoinie sur le
registre d'écrou et l'incarcérer.
ÉCROULEMENT. Cliute d'une muraille,
éboulement des terres d'un talus.
ECU. Ancienne monnaie d'argent valant
environ 3 francs.
Bouclier réservé exclusivement aux che-
valiers et aux hommes d'armes. De forme
tantôt en losange, tantôt ovale et surtout en
forme de cœur; il se passait au bras au mo-
ment du combat et était jusqu'alors porté au
cou ou à l'arçon de la selle, ou derrière le
dos et même sur la cuisse gauche le plus
souvent par l'écuyer qui accompagnait le
chevalier. 11 était ou en métal, ou en cuir
bouilli, ou en bois nerve recouvert de cuir
et de lames d'acier.
Les nobles faisaient peindre ou graver sur
leur écu leurs armoiries et leur devise.
ÉCUBIER. Trou rond percé à l'avant
d'un navire pour y faire passer les câbles.
ÉCUEIL Rocher dans la mer.
Se dit des choses dangereuses à certains
points de vue.
ÉCUELLE. Pièce de vaisselle en terre ou
en bois, où l'on met généralement la soupe.
Est désignée sous le nom de gamelle dans
le langa?e militaire.
ÉCUMOIRE. Ustensile de cuisine entre-
tenu par les compagnies et acheté par le
fonds commun de la masse d'habillement et
d'entretien.
ÉCURIE. Les écuries doivent être suffi-
santes pour loger tous les chevaux du corp*,
ainsi que ceux des officiers et assimilés
montés à n'importe quel titre.
Les officiers et assimilés montés à titre
onéreux, sont autorisés néanmoins à loger
leurs chevaux en ville, à leurs frnis.
En cas d'insuffisance d'écuries dans les
bâtiments militaires, le logement est d'abord
assuré aux chevaux de la troupe, puis aux
chevaux à titre gratuit des officiers les
moins élevés en grade, en ayant soin de
loger d'abord ceux dont la troupe occupe la
caserne; puis les chevaux à titre onéreux,
en commençant par l'officier le moins élevé
en grade.
Lorsqu'il n'y a pas assez de place pour
ces derniers, ils sont logés en ville aux frais
de leur propriétaire.
Le mobilier fixe et une partie du mobi-
lier mobile est fourni, entretenu et remplacé
par le service du génie, tels sont : les bat-
flancs, les mesures à avoine, les vannettes à
avoine, les hache-paille, les civières, les
sceaux , les baquets , les planchettes , les
augcts; les ustensiles non compris dans la
nomenclature précédente sont fournis, entre-
tenus et renouvelés par les corps, sur les
fonds de la masse d'entretien du harnacbe-
nient et ferrage ; tels sont : les fourches,
pelles, paniers, vannettes à crottin, ba-
lais, etc.
ÉCUSSON. Écu d'armoiries.
— de fusiL Pièce en fer faisant partie
de la sous-garde des anciens fusils.
— à numéros. Les corps ont la faculté
de faire confectionner les écussons à numéros
dans leurs ateliers, mais seulement dans le
cas où ces objets ne peuvent être fournis
par les m;igasins administi'atifs.
Ils sont payés par la masse d'habillement
et d'entretien.
ÉCUYER. Mot provenant de Técu du che-
valier, que l'écuyer était généralement
chargé de porter.
C'était un gentilhomme qui avait été page
au moins jusqu'à 14 ans et qui ne pouvait
être armé chevalier qu'à 21 ans.
Il accompagnait un chevalier, l'aidait à
s'armer, lui tenait prêts ses chevaux de re-
change, portait quelquefois sa bannière, etc.
Il y en avait de diverses sortes : écuyei'
de corps, êcuyer de la chambrée ou cJiambel-
lart,, ccuyer tranchant, d'écurie, de véne-
rie, etc.
Tous devaient être rompus à l'équitation
et au maniement des armes.
Acluellemeut, dans l'armée française, les
écuyers sont les instructeurs d'équitation des
écoles militaires.
ÉDIT. Ordonnance faite par le souve-
rain. Nous rappellerons simplement ici les
èdUs de pacification, l'édit de Xantes et sa
révocation.
ÉDUCATION militaire. Art de dresser,
de former le caractère des officiers et des
soldats, de leur inculquer les principes qni
EFFECTIF.
246
EFFETS.
doivent les guidôlr dans les diveiijes cii-con-
Btânces et dans l'accompliâSiment de leurs
dêVoirBi
L'éducation, qu'il ne faut pas confondre
fevec l'instruction, doit marcher de pair avec
celle-ci, mais la vivifier, la rendre ihtelli-^
gente et pratique pour en tirer tout le profit
possible.
EFFECTIF. Le nombre réel des soldats
d'une armée, d'un corps de troupe.
Au pouit de vue administratif, les effec-
tifs des hommes et des chevaux présents
étant la basé de toutes les allocations, il est
nécessaire de les justitier et d'en permettre
le contrôle matériel.
La justification des effectifs se fait jour-
nellement au moyen des situations-rapports
et des situations administratives ; la vérifica-
tion matérielle peut être opérée au moyen
des contrôles nominatifs tenus dans chaque
unité administrative, contrôles qui servent
à passer les revues d'effectif lorsque le com-
mandement en donne l'ordre.
On distingue : l'effectif dtt pied de
paix, qui est fixé par la loi des cadres, mais
qui est rarement au complet dans les corps
dé troupe ; l'effectif du pied de guerre,
qui est également fixé par la loi des cadres:
l'effectif budgétaire, qui est fixé chaque
année par la loi des finances ou budget, et
qui indique le nombre d'Iiommes et de clie-
vaux à entretenir pendant l'année ; enfin,
l'effectif moyen, que l'on obtient en divi-
sant par ;t65 oU 366, suivant le caë, le
nombre total de journées de présence des
hommes et des chevaux pendant l'aûnée
écoulée.
EFFETS. Les effets composant les ap-
provisionnements des corps de troupe se
divisent en trois grandes catégoriels :
1° Les effets de la 1"= portion, com-
prenant l'habillement, le grand équipement,
la chaussure, les petits bidons, les effets de
cuisine et, en général, tous les effets que les
tîOrps reçoivent haliituellement des magasins
administratifs, ou qu'ils sont autorisés à
faire confectionner ;
2» Les effets de la 2*' portion, com-
prenant le petit équipement et, en général,
tous les effets que les corps achètent direc-
tement dans le commerce, ou qu'ils reçoi-
vent exceptionnellement des magasins admi-
nistratifs ;
Ces deux catégories d'effets sont fournies,
entretenues et remplacées au compte de la
masse d'habillement et d'entretien',
3» Les effets appartenant à l'Etat et
mis gratuitement à la disposition des corps
de troupe, tels que l'armement, le Campe-
ment, le harnachement, la litetie, etc.
Les effets à emporter par les hommes fai-
sant mutation sont indiqués au tableau B
annexé au Règlement du 16 novembre 18^7.
— de cuisine. Les bourgerons, les pan-
talons, les torchons et les sacs à distribution
nécessaires aux cuisiniers des l'ompagnies
sont fournis et remplacés par le fonds commun
et entretenus par les ordinaires.
— hors de service. Sont versés paf les
compagnies au magasin du corps au com-
mencement de cliaque trimestre. Le corps,
ni les compagnies, n'ont aucune part dans
le produit de la vente de ces elïets par l'ad-
ministration des Domaines.
Ceux de ces effets qui ont été employés
aux réparations sont inscrits au registre îles
entrées -et sorties ; la signature du capitaine
suffit pour certifier la sortie.
— de SOUS - ofiiciers rengagés (V.
Sous-officiers renfjngès) .
— délivrés contre remboursement.
Une note ministérielle du 23 .loùt 1887 au-
torise les corps à céder aux officiers et aux
adjudants des effets de petit équipement h
titre de remboursement. Le capitaine d'ha-
billement récapitule mensuellement les bons
d'effets de cette catégorie et le trésorier en
retient le montant aux intéressés au ptofit
du fonds commun.
— des fourneaux de mine (V. Four-
neaux de mine).
— des projectiles. Sur les troupes,
l'artillerie agit par l'effet moral et par l'effet
meurtrier.
L'effet moral dépend de k vitesse d'ar-
rivée et du bruit de l'explosion dès projec-
tiles, du nombre et du sifflement des balles
et des éclats. Les projectiles actuellement
en service ont toutes les propriétés néces-
saires pour agir sur le moral des troupes
plus ênergiquement que ceux des anciens
modèles.
L'effet meurtrier dépend du mode d'é-
clatement dans le tir, c'est-à-dire du nombre,
de la forme, de la grosseur, ainsi que de la
vitesse et de la distance des éclats. Il dépend
aussi de la position relative du but à at-
teindre et du point où se fait l'éclatement.
Pour étudier les projectiles au point de
vue de l'effet meurtrief, on les fait éclater
au repos, ce qui donne leur mode de frag-
mentation, puis dans des tifs réels exécutés
contre des panneaux, de façon à déterminèi-
la relation qui doit exister, pouf obtenir le
meilleur effet possible, entre la distance du
but, l'intervalle d'éclatement, et la hauteur
d éclatement, s'il y a lieu.
Les effets des obus sur les troupes
sont différents suivant qu'on emploie le tir
fusant ou le tir percutant; les résultats d'ex-
EFFETS. 24-7
périence sont indiqués dans des tableaux
spéciaux. Les bo'ites à initraïUe ne convien-
nent que contre des troupes rapprochées,
parce que l'enveloppe de la boîte s'ouvre au
sortir de la bouche à feu ; les balles s'en
(échappent et forment une gerbe assez ou-
verte, mais elles perdent rapidement leur
vitesse.
En ce qui concerne les effets des pro-
jectiles sur les terres, la pénétration
des projectiles ogivaux est assez variable
dans les mêmes conditions de tir : ces pro-
jectiles, dans l'intérieur des terres, dévient
beaucoup de leur direction à l'enti'ée. Les
effets produits par l'explosion d'un projec-
tile dans les terres dépendent de la charge
intérieure, de la profondeur de la pénétra-
tion au moment de l'explosion, de la nature
du sol. Dans un terrain horizontal, l'explo-
sion produit un entonnoir, les terres sont
désagrégées, mais retombent en partie dans
l'entonnoir.
L'obus de 90™™ à fusée percutante produit
Un entonnoir de 2 mètres de large, i™,10 de
long et 0™,60 de profondeur. Les coups qui
produisent l'éboulement le plus considérable
sont ceux qui viennent frapper le talus exté-
rieur à 1 mètre environ au-dessous de la ciète.
Les effets des projectiles sur les ma-
çonneries varient avec la nature des pièces,
des projectiles, des murs, du tir et avec la
distance. Les obus, tirés normalement à la
distance de 600 métrés, traversent un mur
de 0™,oO d'épaisseur et de 2 mètres de hau-
teur, avec contrefort ; à la même distance,
et les obus arrivant sur le mur avec une
incidence de 30° avec la normale, la maçon-
nerie est encore traversée et les projectiles
se brisent ; la brèche produite par un coup
est plus considérable que dans le premier
cas. Les effets produits par les obus ordi-
naires et les obus à balles sont analogues.
A plus grande distance, les obus qui écla-
tent dans un mur produisent un entonnoir
de O'^.SO à la sortie. Les murs de ferme,
d'habitation, de clôture sont généralement
insuffisants & protéger contre le tir des obus
de gO""".
EFFRACTION.
NATCRE
des milieux.
Pierre dare.
DIMENSIONS
des
entonnoirs.
Profondeur
Larseur. ..
„. .il Profondeur
Pierre tendre. i,j^^^^^^__^
mST.VNCES.
•-'0
1.000
tnètres
mètres
m
m
0,55
0,50
0,40
0,S0
0.80
0,70
(1,40
0.60
à 3,000
mètres
0,35
0,65
0,00
0,60
Daiis les maçonneries épaisses, telles que
les escarpes, les obus de 90™i" produisent
tantôt des entonnoirs, tantôt des trous cylin-
driques, dans lesquels il reste ordiùftirefflent
un grand nombre d'éclats.
Les effets des projectiles à là ffléli-
nite ou à la pyroxyline (obus-torpilles} %on[
plus considérables. En France, un projectile
à mélinite, tiré arec le canoti dé 138"™,
détruit des voûtes de 1 mètre d'épaisseur,
et un seul coup du mortier de Sa''™, conte-
nant 32 kilogr. de mélinltei suffit à ruiner
un magasin à poudre ou à produire une
brèche de 12 â 15 mètres de largeur der-
rière des revêtements avec voûtes en dé-
charge. En outre, le canon de 27"^™ fait,
dans le blindage des navires cuirassés, des
brèches de 1 mètre de diamètre. Les voûtes
de béton de ciment ne reçoivent qu'une em-
preinte de 0™,30 environ de profondeur sur
l^.SO à l™,o0 de diamètre.
De même, les coupoles et les tourelles cui-
rassées résistent fort bien aux obus-tor-
pilles, qui n'y produisent pas plus d'effet
que des obus ordinaires arrivant sous le
même angle et avec la même vitesse res-
tante. Les obus très longs en aciei*, à parois
minces, sont moins redoutables pour les cui-
rassements et pour les maçonneries efi béton
de ciment d'une grande dureté que les obus
ordinaires contenant trois fois moins de
poudre brisante, par la raison que les pre-
miers se déforment ou se brisent fréquem-
ment au point d'impact, et par suite n'écla-
tent pas.
Outre les effets directs produits par les
obus à la mélinite, il faut ajouter qUe les
gaz de ces projectiles ont des propriétés
asphyxiantes fort redoutables, et que le vent
produit par leur course dans l'aif et leUr
rencontre avec le but est très violent»
EFFET de rotation du projectile.
Un projectile oblong, animé d'un mouve-
ment de rotation autour de son axe, pré-
sente des avantages de portée, de justesse et
de pénétration qu'il n'aurait pas s'il n'était
animé que d'un simple mouvement de pro-
jection dans le sens de la ligne de tir.
— utile du tir. Nombre de balles que
100 hommes mettent dans le but en une mi-
nute.
EFFORT. Emploi plus qu'ordinaire des
foncs physiques, intellectuelles oU morales,
pour faire quelque chose.
Douleur vive survenue dans le corps d'Un
nnisde, ou vers ses points d'attache, à l'oc-
casion d'une violente contraction muscu-
laire.
EFFRACTION. Bris, fracture que fait
un voleur pour dérober. Certaine circon-
stance ngoti-avantp du vol.
EFFROI.
ELEVAGE.
EFFROI. Epouvante, terreur, grande
frayeur qui dure un certain temps.
iSGALISATION des pelotons. Pour
assurer la réguluritê dans les manœuvres, à
partir de l'école de balaillon, on égalise les
subdivisions des diverses unités et les unités
elles-mêmes.
ÉGIDE. Bouclier divin de Minerve. Em-
ployé aussi dans le sens de cuirasse, bouclier,
protection.
ÉGLISE. Bâtiment affecté à la célébra-
tion du culte catholique.
Dans les cérémonies auxquelles les troupes
prennent part en service commandé, elles
ne doivent plus entrer dans les églises ou
temples.
ÉGOHINE (scie). Scie à main faisant
partie des outils portatifs du génie.
ÉGORGER. Couper la gorge, massacier.
ÉGOUTTOIR. Ustensile employé dans
les cuisines militaires à vapeur. Il est acheté
au compte de la masse d'habillement et d'en-
tretien.
ÉGRATIGNURE. Blessure légère et peu
dangereuse qui consiste en une simple déchi-
rure de la peau.
ÉGUEULER. Détériorer la bouche d'une
pièce d'artilleiie.
ÉJECTEUR. Petite vis faisant saillie
dans la boîte de culasse des fusils de guerre ;
elle fait basculer et projeter en dehors la
douille de la cartouche vide, que l'extrac-
teur a ramenée en arriére quand on a ou-
vert la culasse mobile pour recharger.
ÉLARGISSEMENT. Mise en liberté de
militaires détenus.
— de la tranchée. La tranchée, dans
les parallèles, n'est pas portée tout d'abord
à la largeur voulue parles sapeurs du génie,
qui l'exécutent généralement la nuit, mais
par des travailleurs d'infanterie qui vien-
nent la terminer le lendemain dans la jour-
née. 11 reste alors environ les deux tiers du
travail à effectuer.
ÉLECTEUR. Celui qui élit.
Les militaires en activité de service ne
sont électeurs que s'ils se trouvent régulière-
ment en congé au moment d'une élection.
Ils ne peuvent faire usage de ce droit lors-
qu'ils sont simplement en permission.
ÉLECTRICITÉ. Pour mettre le feu aux
fourneaux de mine, on emploie le plus sou-
vent des procédés électriques. On distingue
dans l'électricité deux genres d'appareils :
Les uns fournissent de l'électricité à faible
tension, ou électricité dynam(/MP, et peuvent
produire l'incandescence d'un fil très fin de
platine placé entre les extrémités de deux
conducteurs non isolés, mais de section assez
forte et pour des distances relativement peu
considérables. A ce genre appartiennent les
piles et certains appareils fondés sur ['induc-
tion magnéto-électrique, telles que les ma-
chines de Ladd, de Siemens, de Gramme, etc.
On emploie de préférence ces appareils
lorsqu'on opère à loisir et que la mise du feu
est préparée assez longtemps avant le mo-
ment de l'explosion ;
Les autres fournissent de l'électricité stati-
que, ou de l'électricité d'mducftoji, à forte ten-
sion, mais en quantité insuffisante pour dé-
terminer rincandes('ence d'un fil de platine,
et susceptible seulement d'enflammer une
poudre fulminante, en franchissant une
courte interruption ménagée entre les extré-
mités des deux conducteurs. Le diamètre des
fils conducteurs peut être très faible et l'ex-
plosion peut être produite à très grande dis-
tance ; mais il est indispensable que l'un des
conducteurs soit parfaitement isolé. A ce
genre appartiennent les machines électriques
à flottement, dont le type est la machine
Holtz, et les appareils ordinaires d'induc-
tion, à rotation ou à choc. On préfère géné-
ralement les appareils de cette catégorie
quand on doit opérer rapidement et à l'im-
proviste, parce qu'ils sont légers, peu déli-
cats, toujours prêts à agir, et qu'on n'a à se
préoccuper ni de la perfection des contacts,
ni de la distance du fourneau.
ÉLÉMENT. Dans toute formation mili-
taire, les éléments sont les diverses parties
qui la composent : armée, corps d'armée,
divisions, brigades, régiments, etc.
11 en est de même en ce qui concerne tous
les ouvrages, produits, armes, etc., employés
dans un but militaire ; les éléments, par leur
assemblage ou leur juxtaposition, constituent
le tout.
ÉLÉPHANT. L'emploi des éléphants à la
guerre remonte aux temps les plus reculés
et l'art de les dresser dans ce but est né
dans les contrées d'où ils sont originaires.
On cessa de faire usage des éléphants dans
les armées romaines après les guerres pu-
niques, car on avait reconnu qu'une fois
blessés ils devenaient indomptables ; c'est
pourquoi leur cornac avait ordre de les tuer
lorsqu'ils devenaient indomptables.
Les Anglais se sont servis d'éléphants
comme bétcs de somme ; on les a employés
aussi pour porter des canons.
ÉLEVAGE. Art d'élever les chevaux et
les bestiaux.
L'élevage des chevaux n'est autorisé que
dans un seul établissement militaire : la ju-
menterie de Tiaret, qui est chargée de pro-
duire des étalons reproducteurs pour l'Al-
gérie.
Dans les corps de troupe et établissements,
ÉLÉVATION.
les poulains qui peuvent provenir acciden-
tellement des juments appartenant à l'armée,
sont remis au humaine pour être vendus.
ÉLÉVATION de terrain. Point domi-
nant qui peut couvenir à certains buts mili-
taires.
ÉLÈVES. Les élèves musiciens, tam-
bours, clairons ou trompettes, reçoivent l'in-
struction dans les écoles rëgimentaires: les
autres élèves reçoivent ou complètent leur
instruction dans les écoles mililaires spéciales
pour chaque latêgorie.
ÉLIGI6LE. Les militaires en activité de
service ne sont éligihles ni au Sénat ni à
la Cb ambre des députés. Exception est faite
pour les généraux ayant commandé en
chef devant l'ennemi. Ils le sont pour les
conseils généraux et d'arrondissement, mais
dans une circonscription autre que celle où
ils exercent un commandement.
ÉLITE. Soldats choisis dont on formait,
en guerre, des corps d'élite (garde, volti-
geurs, grenadiers, etc.).
Actuellement, ces soldats sont nommés de
i^^ classe et répartis en raison de 2 par
escouade.
ÉLOIGNEMENT des forts. Distance
des forts k Venceitde ou nojiau, (V. Fort).
ÉLOQUENCE militaire. L'art de parler
aux soldats n'a rien de commun avec l'élo-
quence du barreau ou de la tribune : il ne
comporte pas d'autres régies que la brièveté
et pas d'autre science que de savoir parler
au cœur du soldat et le frapper par quelques
phrases incisives et bien en circonstance pour
animer leur courage et enflammer leur or-
.i,'ueil légitime.
ÉMARGEMENT. Quittance donnée en
marge d'un compte, d'un mémoire.
La feuille d'émargement des officiers
est un état nominatif établi par le trésorier
le premier jour de chaque mois et conte-
nant, par grade et par ancienneté, tous les
ofQciers du corps, avec indication, en regard
de chaque nom, de la solde et des diverses
indemnités revenant à l'intéressé, ainsi que
des différentes retenues qu'il doit subir.
L'officier signe (émarge), en recevant la
solde.
Il est établi, pour le payement des indem-
nités spéciales aux sous-ofliciers rengagés ou
commissionnés, une feuille d'émargement
mensuelle analogue à celle des officiers.
EMBALLAGE. L'emballage des armes se
fait dans des caisses d'armes fournies par le
service de l'artillerie ; les munitions sont
également expédiées en caisses spéciales; les
effets d'habillement, d'équipement, de har-
nachement et, en général, tout le matériel
susceptihle de se détériorer, est expédié sous
249 EMBARQUEMENT.
emballage, soit en caisses, soit en ballots
confectionnés avec de la toile d'emballage et
de la paille.
Les matériaux d'emballage sont fournis,
aux frais de l'Etat, par les établissements ou
corps livranciers, qui les facturent aux corps
ou étabblissements destinataires, lesquels les
prennent en charge dans leurs comptes.
EMBARCATION. Nom donné, en gé-
néral, à tout navire ; mais se dit surtout du
bateau à rames.
EMBARQUEMENT. Action de sembar-
quer ou d'embarquer quelque chose sur un
navii'e. Se dit par extension de l'action de
faire monter les troupes en chemin de fer
et de charger le matériel de guerre sur wa-
gons. Les régies à suivre, dans ce dernier
cas, sont données par le Règlement sur les
transports militaires des troupes en chemin
de fer. Nous ne parlerons ici que des embar-
quements sur des navires.
Le chef d'un détachement qui doit s'em-
barquer reçoit de l'officier général ou supé-
lieur commandant le port d'embarquemeut
un ordre écrit indiquant le jour de l'embar-
quement et le nom du navire. Cet ordre est
immédiatement remis au sous-intendant mi-
litaire chargé des passages en même temp.s
que des états de filiation (en double expé-
dition), nominatifs et par grades, de tous
les officiers, sous-officiers et soldats qui doi-
vent s'emljarquer sur chaque navire ; en
outre, un état signalétique des chevaux et
mulets, établi en trois expéditions, est éga-
lement remis au sous-intendant militaire,
qui récapitule tous ces états dans des états
d'embarquement.
Les armes doivent être encaissées, les mu-
nitions embarillées la veille ou, au plus tard,
le matin du jour de l'embarquement.
Le matériel, dont les corps ne doivent
jamais se séparer, est embarqué sur les
mêmes na^^res et avant la troupe.
Les hommes ne conservent, pendant la
traversée, que la capote ou la veste, le képi,
une couverture de campement fournie avant
l'embarquement, ou, à défaut, une couver-
ture de bord.
Les chevaux n'ont que la couverture et le
bridon d'écurie.
Le sous-intendaïit consl.ate, par une revue,
l'effectif des hommes et des chevaux ; il en
inscrit le résultat sur la feuille de route.
L'embarquement terminé, il arrête les états
de filiation et remet à chaque chef de corps
ou de détachement sa feuille de route dû-
ment complétée.
Les isolés à destination de l'Algérie ou
de la Tunisie sont embarqués à bord d'un
navire de la Compagnie transatlantique, soit
EMBARRAS.
EMBRASURE.
à Marseille, s'ils sont ou résidence h l'est de
la ligne fictive ])assant par Cliprljourg'Mont-
pellier, soit à Port- Vendres, s'ils sont à l'ouest
de cette même ligne. Leur ti Ire d'absence ou
leuf feuille de route indique la date et le
port d'embarquement ; ils doivent y être
rendus dès la veille et se présenter au sous^
intendant chargé du service d'embaïque-
ment.
Les isolés à destination de la Corse s'em-
barquent tous à Marseille, dans les mêmes
conditions que ci-dessus.
Les isolés à destination des autres colonies
s*embarquent dans celui dés 5 ports mili-
taires qui leur a été assigné sur leur feuille
de route ou sur leur titre d'absence.
EMBARRAS. Obstacle qu'on rencontre
dans un passage, sur une route.
EMBARRER (s'). Se dit d'un cheval
qui, après avoir pa-sê une jambe au delà de
la barre qui limite sa stalle dans l'écUrie,
lie peut plus se dégager. Cet inconvénient
est évité lorsqu'on emploie le bat-flanC avec
rappal'eil de dédanchement appelé mule-
reltr.
EMBASE. Sorte de talon circulaire ser-
vant à supportel- une pièce de l'armement.
C'est aussi un renfort de métal placé aux
tourillons des bouches à feu, polir empêcher
ceui-ci de fléchir et la pièce de vaciller,
EMBASTONNER. Vieux mot qui si-
gnifie pourvoir a l'armement d'un pays,
fournir d'armes une troupe.
EMBAUCHAGE. Délit consistant à cher-
cher à entraîner un soldat à servir à l'é-
tranger ou à prendre part à des menées
insurrectionnelles.
L'embauchage à l'ennemi est puni de
mort (art. 208) et, de plus, de la dégrada-
tion militaire, si le coupaljle est militaire.
EMBOITEMENT ; EMBOITER. Dispo-
sition d'après laquelle les soldats eu arrière
du premier rang devaient serrer le plus pos-
sible les rangs, marcher rigoureusement au
même pas et à la même cadence que le pre-
mier rang, de manière que le pied de chaque
homme vînt se poser à la place où était
celui de l'homme qui le précédait.
EMBOLOÏDE. Disposition en embolon.
EMBOLON. Ordre tactique usité dans la
milice grecque et consistant à disposer une
troupe dans une forme plus ou moins con-
vexe du côté ennemi, ayant par suite plus
de profondeur que de front. Cette disposition
était toute offensive.
EMBOSSAGE. Position d'un navire de
guerre lorsque, étant k l'ancre, il présente
le flanc ou le travers à un poittt détermitié.
EMBOUCHER. On ]jeut emboucher des
créneau.f auxquels on peut accédei' et qlli
sont assez peu élevés pour que les titeurs
puissent y engager le canon de leur fusil.
EMBOUCHOIR. Pièce de garniture mo-
bile en fer servant à maintenir sur le bois
l'extrémité supérieure du canon de fusil. Il
sett également à maintenir la bagUette dans
son canal. Il présente, en avant, une êchan-
crure pour le passage du tenon et du guidon.
EMBOUCHURE. Partie des instruments
de musique qui s'applique à la bouche.
Partie antérieure d'un canon où se trouve
la bouche.
t'artie extérieure des créneaux ou des em-
brnsurcs.
EMBRANCHEMENT. Point de rencontre
de deux oU plusieurs cliemins.
En terme de chemin de fer, chemin de
second ordre qui part de la ligne principale
ou qui y aboutit.
EMBRASURE. Édiancrure de forme
prismatique pratiquée dans l'épaisseur d'un
parapet pour permettre le tir dans les direc-
tions éompi'ises entre certaines limites, en
procurant aux pièces et aux servants le plus
grand couvert possible.
Fia. 69.
o«»eHi<^& c^eiâ^iéià^
La iiguip 69 donne le plan d'une embra-
sure et la nomenclature de ses diverses par-
ties.
Elle est direcle qUand la directrice est
perpendiculaire à la direction de la crête
intérieure du parapet, et oblique dans les
autres cas.
Ces embrasures, compliquées^ pi-ofoiides
et revêtues, étaient autrefois seules régle-
mentaires.
Elles présentent les inconvénients d'être
trop visibles de loin, de faciliter par leur
ouverture l'introduction des projectiles en-
nemis da,ns l'intérieur de l'ouvrage, d'avoir
les revêtements de leurs joues facilement
détruits par le tir et d'être ainsi obstruées
par les terres.
Ces inconvénients se sont aggravés par
EMBRIGADEMENT.
•milite de l'adoption do nouvellos pièces beau-
coup plus précises que les anciennes et tirant
souvent des charges plus f jrles. Four ces
différentes causes, on emploie généralement
un autre système d'embrasures ayant O^.ÔO
de profondeur, des joues tenues à l'inclinaison
naturelle des terres, le fond autant que pos-
sible à contrepente, enlin des contours ar-
rondis sans ariHes vives. Les embrasures de
plus de 0",70, que nécessitent les bouches
à feu montées sur affûts bas et tirant de
plein fouet sous de petits angles, ne sont
guère admissibles que pour des parties de la
fortification peu exposées aux coups directs
de l'artillerie ennemie. Les embrasures du
temps de guerre, dans les places, ne sont
revêtues que si elles ont une profondeur de
plus de 0",60 ou 0",70.
Dans les pièces sous casemates, les embra-
sures sont au besoin protégées par des
visières en maçonnerie contre les coups ra-
sant la crête des glacis. Ce genre d'e»ibra-
mre, qui prend aussi le non d'embrasure-
tllDIiel, est surtout employé pour protéger les
casemates de caponniêres, qui sont exposées
ù être détruites par l'artillerie ennemie
lorsque celle-ci peut prendi'e le fossé d'enfi-
lade.
Pour toutes les embrasures percées dans la
maçonnerie, on cherche à en réduire l'ou-
verture au Hu'nùnMH*. correspondant au champ
de tir que l'on veut obtenir pour la pièce,
en supposant que Ton peut faire pivoter
celle-ci, dans le sens horizontal et dans le
sens vertical, autour d'axés passant par le
centre de sa bouche.
En Allemagne, pour le service dans les
tourelles cuirassées des canons de lo"™, on
a adopté des affûts à embrasure nwiimum
permettant de faire tourillonuer la pièce au-
tour du centre de l'embt-asùre (système
Gruson).
En Angleterre, pour les affûts de place ou
de côte métalliques, on ne donne pas, comme
pour l'affût allemand, un tourillonnement de
la pièce autour du milieu de l'embrasure ;
ils sont simplement disposés de façon à per-
mettre à la pièce d'occuper deux hauteurs
différant de O'",30 à 0°»,40, à chacune des-
quelles correspond un champ de tir déter-
miné. C'est ce qu'on appelle des affûts à
embrasure réduile.
Dans les ouvrages cnitassés, les embra-
sures (sabords) ont des dimensions aussi res-
treintes que possible ; de plus, elles ne sont
démasquées qu'au moment du tir. La bouche
à feu est d'ailleurs placée sut* affût à embra-
sure minimum.
EMBRIGADEMENT ; EMBRIGADER.
251 EMBUSCADES.
Réunion de 2 régiments pour en former une
brigade.
On peut aussi embrigader des troupes en
en formant des fractions qui se relèvent réci-
proquement à des heures fixées pour faire
marcher un travail sans interruption.
EMBROCHER. Traverser quelqu'un d'un
coup d'épée.
Passer une broche à travers le corps d'une
volaille.
EMBUCHE. Piège tendu à l'enneini.
EMBUSCADE. Endroit favorable où des
troupes bien dissimulées attendent au pas-
sage des troupes en marche que l'on a atti-
rées en ce point par de fausses nouvelles, ou
surveillant un point obligé de passage.
Quahd un of licier est chargé de dresser
une embuscade, il dérobe soigneusement sa
marche et ses projets, il s'assure de la force
de l'ennemi, de l'espèce de ses troupes, de
leur emplacement, de la position de leurs
postes et vedettes, enfin des chemins par où
l'on peut arriver sur lui.
Les temps de pluie, de brouillard, de
grande chaleur, la nuit surtout, sont favo-
rables aux embuscades.
Lorsque l'ennemi se garde mal, elles ont
lieu de préférence à la pointe du jour.
On peut tendre une embuscade non seu-
lement sur le chemin que doit suivre l'en-
nemi, mais encore chercher à l'attirer au
moyen de petits détachements qui se laissent
poursuivre.
Dans l'embuscade, le chef fait observer
par sa troupe le plus grand silence, main-
tient ses hommes cachés et réprime l'impa-
tience ou la curiosité de chacun, l'attaque
ne devant avoir lieu que lorsqu'il en donne
le signal.
11 se fait couvrir par quelques sentinelles,
qui se dissimulent avec soin. Si l'attaque
échoue, le détachement se rallie sur un point
de rassemblement qui a toujours dû être dé-
signé à l'avance.
EMBUSCADES pour tirailleurs. II
peut être souveni nvant:igeu\ d'établir en
Fig. 70.
Aii)i.nir«i.iiiiiiiiMmMimMmii
.yjniiinmiwiiivwnn'in,w"B»wi>
avant des lignes, des abris ou enibuseades
pour sentinelles doubles ou pour petits postes
do 4 a 5 hommes. On leur donne la ferffle
indiquée par la figui-e 70.
ËMERI.
252
EiMPEREUR.
Nom donné à la troupe cachée ou embus-
quée.
ËMERI. Substance minérale dure et gri-
sâtre employée autrefois pour le nettoyage
des parties gravées des pièces métalliques du
fusil.
ÉMERILLON. Ancienne bouche à feu
d'environ 1™,80 de longueur et tirant un
boulet de plomb d'une livre.
ÉMÉRITE. Soldats romains ayant ter-
miné leur service militaire, dont la durée
était de 20 ans pour les légionnaires et de
15 ans pour les prétoriens.
ÈMIGRANT. Celui qui sort de son pays
pour aller s'établir ailleurs.
Aux ternies de l'article 50 de la loi du
15 juillet 1889, les jeunes gens qui, avant
l'âge de 19 ans révolus, ont établi leur rési-
dence à l'étranger, hors d'Europe, et qui y
occupent une situation régulière, pourront,
sur l'avis du consul de France, être dis-
pensés du service militaiie en temps de paix,
pendant la durée de leur séjour à l'étran-
ger.
S'ils rentrent en Kiance avant l'âge de
30 ans, ils devront accomplir 3 ans de ser-
vice actif, sans toutefois pouvoir être rete-
nus sous les drapeaux au delà de l'âge de
30 ans.
Ils sont ensuite soumis à toutes les obli-
gations de la classe à laquelle ils appar-
tiennent.
S'ils rentrent après l'âge de 30 ans, ils ne
sont soumis qu'aux obligations de leur
classe.
En temps de guerre, ils doivent rejoindre
le corps auquel ils sont affectés, dans le
délai d'un mois s'ils sont en Algérie, en Tu-
nisie ou en Europe, et dans le délai de
3 mois s'ils sont hors d'Europe.
ÉMINENCE. Elévation de terrain au-
dessus du sol environnant : buttes, collines,
montagnes.
ÉMISSAIRE. Agent qui est envoyé
secrètement pour porter un avis, semer des
bruits, tramer quelque intrigue, etc.
Ils sont plutôt de l'ordre civil que de
l'ordre militaire, mais on les utilise égale-
ment pour le service de l'armée.
EMMAGASINEMENT. Action de mettre,
de déposer des denrées ou du matériel en
vtafinsiii .
EMMANCHER. Mettre, ajuster un man-
che à un outil.
EMMANTELER. Entourer une place
d'une enceinte fortifiée.
EMMENSITE. Substance explosive très
puissante récemment inventée par le docteur
américain S. -H. Emmens. Il eutre prhicipa-
lement, dans sa composition chimique : 1" un
nouveau produit nitrè, tiré de certains hydro-
carbures des catégories aromatiques, lequel
s'obtient parla distillation du charbon à une
basse température ; 2° un sel minéral peu
cbei'. On peut y ajouter d'autres ingrédients
chimiques en vue de certains résultats, mais
il y a toujours unité d'action et certitude de
combustion complète.
Le caractère le ]j1us singulier de cette sub-
stance est la facilité avec laquelle elle peut
être fondue et recevoir ainsi toutes les formes
voulues ; elle brûle alors sans détonation et
sans fumée. Sa puissance explosive, bien
supérieure à celle de la dynamite, est estimée
à 283 tonnes par pouce carré.
EMMURER. Entourer d'un mur.
EMOULU. Rendre des armes bien tran-
chantes.
ÉMOLUMENTS. Traitement, appointe-
ments.
Se dit quelquefois des profits et avantages
usuels.
ÉMOUSSÉ. Des armes sont émoussées
lorsque leur ti-anchant est moins affilé ou la
pointe moins piquante.
EMPAILLAGE. Action d'envelopper île
paille.
Cette mesure n'est appliquée, en prin-
cipe, qu'aux bat-flancs servant à limiter les
emplacements occupés par les jeunes che-
vaux.
La dépense est supportée par la masse
d'entretien du harnachement et ferrage.
On emploie également des enveloppes de
paille pour les obus ; elles sont analogues à
celles dont on se sert dans le commerce pour
le transport des bouteilles.
EMPANON. Partie de la flèche qui était
garnie de plumes.
EMPAQUETAGE des cartouches. Les
cartouches de fusil terminées sont réunies 6
par 6 en paquets, dans l'intérieur desquels
elles sont placées tète-bèche, chacune étant
isolée des voisines par une petite bande de
papier goudronné.
Les cartouches de revolver, d'abord réu-
nies 6 par 6 en petits paquets, sont ensuite
l'éunies en grands paquets en contenant
3 petits.
EMPARER (S'). Se rendre maître de
vive force d'un ouvrage, d'une position.
EMPÂTEMENT. Maçonnerie qui sert de
base à un mur de fortification.
EMPEIGNE. Partie de la chaussure qui
couvre la partie antérieure du pied.
EMPEREUR. Ce titre d'abord donné au
général victorieux fut, depuis César, le sym-
bole de l'autorité suprême.
EMPILAGE qps projectiles.
253
Il est actuellement donné aux souverains
les plus puissants.
EMPILAGE des projectiles. Les pro-
jei-tiles sont empili-s par espèces et par cali-
bres sous des hangars ou dans des lieux
aérés aussi secs que possible et où la circu-
lation de l'air e<t bien établie.
EMPLACEMENT. 11 est établi, chaque
année, un livret officiel indiquant Vempla-
ceinent (lieux de garnison) des ditTérents
corps ou services de l'armée française.
— des batteries. Des règles ou des
principes indiquent, pour chaque espèce de
batterie, les dispositions les meilleures à
prendre pour leur emplacement.
D'une manière générale, l'artillerie doit
être disposée de manière que son tir ait toute
l'efficacité dont il est susceptible. Il est bon
aussi qu'elle soit dérobée le mieux possible
aux vues de l'ennemi, et qu'elle puisse
changer facilement de position.
On recherche les points culminants, à con-
dition qu'ils ne dominent pas trop le but,
car alors le tir deviendrait trop fichant et
moins bon.
On profite des couverts du terrain tels
que haies, cultures, et des ondulations du
sol pour défiler les pièces.
On évite de se placer à proximité de
constructions, de bouquets de bois, ravins et
autres couverts dangereux et difficiles à sur-
veiller.
On évite les terrains pierreux ou rocail-
leux, à cause de la projection d'éclats dan-
gereux ; on recherche, au rontraire, un ter-
rain uni et ferme.
On fait en sorte que la ligne des pièces
ne soit prise ni de flanc, ni d'écharpe, tout
en s'efforçant d'atteindre l'ennemi oblique-
ment.
Toutes ces conditions se trouvent rare-
ment réunies ; il faut discerner, dans chaque
■ as particulier, quel est l'emplacement qui
icmplit le mieux les l'onditions voukn'S.
— des brèches et des parallèles
(V. AUa<[w (les places).
EMPLOI. Fonctions spéciales affectées à
certains grades, par exemple : sergent-ma-
jor, fourrier, pour les sous-officiers ; tréso-
rier, officier d'habillement, d'armement, etc.,
jiour les officiers.
La loi sur l'état des officiers spécifie que
l'emploi est distinct du grade: ce dernier
est la propriété de l'officier, auquel il ne
peut être retiré que dans des conditions
fixées, mais l'emploi est à la disposition du
Ministre, qui peut affecter ou non l'officier à
l'une des places vacantes de son grade et le
maintenir dans la position de disponibilité
EMPLOYÉ MILITAIRE.
ou de non-aclivilé dans des limites et régies
prévues.
L'emploi des troupes dans les divers cas,
des engins dont elles disposent, est soumis à
des règles inscrites dans les règlements.
EMPLOIS civils. Des emplois civils sont
attribués, d'abnrd aux sous-officiers rengagés
ou commissionnés ayant 13 ans de service,
dont 4 ans avec le grade de sous-of licier, et
en second lieu aux sous-officiers ayant passé
10 ans sous les drapeaux dans l'année ac-
tive, dont 4 ans avec le grade de sous-offi-
cier.
Ces emplois sont désignés au tableau B,
annexé à la loi du 18 mars 1889 {B. ().,
1" 89, page 498). Cette loi indique les
formalités à remplir pour demander un em-
ploi civil (art. 14 à 29 inclus du Règlement
d'administration publique du 4 juillet 1890
{B. 0., p. r., 2« 90, page 17), fixe les ma-
tières et le mode d'examen destiné à con-
.stater l'aptitude professionnelle du candidat.
Des emplois civils sont également attri-
bués aux sous-officiers retraités ou réformés
pour blessures ou infinnités contractées au
service, quel que soit le temps passé par eux
sous les drapeaux.
— du matériel. L'emploi du matériel
appartenant au corps est réglé par le conseil
d'administration, responsable dans les limites
tracées par les règlements.
L'emploi du matériel appartenant aux
unités administratives est laissé à la dispo-
sition des capitaines commandants, dans les
conditions posées par le Règlement du 16 no-
vembre 1887.
L'emploi du matériel appartenant à l'Etat,
et mis gratuitement à la disposition des corps
de troupe, est également réglé par les conseils
d'administration.
Les effets et le matériel de la réserve de
guerre ne doivent être employés qu'en ras de
mobilisaliuii.
EMPLOMBAGE. Traces de plomb que
laissent les projectiles en plomb ordinaire
dans les rayures des canons, ce qui, pour les
fusils de petit calibre, a conduit à entourer
la balle d'une chemise nu'tallique.
Pour forcer les projectiles d'artillerie, on
les a d'abord recouverts d'une ciiemise de
I)lomb qui pénétrait dans les rayures pour
obtenir le forcement ; on disait que les pro-
jertil'S c'Uiii'nt ewplombcs.
EMPLOYÉ militaire. <tn désigne sous
ce nom certaines catégories de militaires
jouissant de l'état d'officier et qui aident au
fonetionnement de certains services. Tels
sont : les officiers d\idministration, les ad-
joinls du génie, les gardes d'artillerif, les
arrliirisles, les Mutrôleurs d'armes et les in-
EMPQRIUM.
m-
ENCEINTE.
lerprèles niilitaircs. Cos employés ont le rang
d'officier et une hiérarchie spéciale composée
de 5 classes, mais ïians assimilation avec
les difïérenls grades de l'armée.
D'une manière générale, on appelle encure
employés de la guerre des ouvriers ou commis
civils attachés à certaines administrations de
la gueire, mais sans droits précis à la re-
traite.
EMPORIUM. Localité ennemie où les
Hûnuiius étaljlissaient un marché fortifié pour
jiourvoir à la subsistance d'une armée et
assurer la cons(>rvation de ses vivres.
EMPORT d'effets. Un déseiteur qui
emporte des armes, des efl'ets, ou qui emmène
son cheval en désertant, ne peut être pimi
de moins de .3 ans d'emprisonnenient ou de
travaux publics (V. Ef]els).
EMPORTER d'assaut. Prendre de vive
iqrcp une position, un ouvrage attçiqué, en
lui faisant subir un assaut.
EMPREINTE. iMarque, figure imprimée
à l'aide d'un cachet, d'un sceau.
Trace appaiente laissée sur le sol.
EMPRISE ou PAS d'armes. Prouesses
accomplies volontairement par les chevaliers
en temps de paix.
EMPRISONNEMENT. Etat de celui qui
(;st retenu dans une prison.
ÉMULATION. Sentiment noble qui ex-
cite à égaler ou à. surpasser quelqu'un ou
quelque chose. C'est un des sentiments qu'on
cherche à développer parmi les soldats et
surtout parmi les gradés.
EN ARRIÈRE Commandement au moyen
duquel on fait marcher des trou|ies quelques
pas en arrière, soit pour un alignement, soit
pour dégager un front.
EN AVANT. Commandement d'avertis-
sement fait soit |)Our faire cesser une cou-
version ou marcher à l'assaut ou faire
avancer qpe unité quelconque en ligne dé-
ployée. Ce mot est en quelque sorte le cii de
guerre usité dans l'armée française.
EN BATAILLE' Expression remplacée
par celle de liçine déployée.
EN BATTERIE. Comniandement indi-
quant que les i)ièces d'une batterie doivent
aller occuper les emidaceinents pu elles de-
vront se tenir jirètes à ouvrir le feu.
ENCABLURE. Distance de 120 }irasses,
soit 195 mètres.
EN GARDE. Commandement d'avertis-
.sement pour faire prendre au soldat la posi-
tion de la f^arde pour l'escrime à la baïon-
nette.
EN L'AIR. Tirer en l'air est une action
qui a pour but d'intimider des ômeutiers
a-fin qu'il ;^ se dispersent sans efifusion de
sang ; mettre la crosse en l'air signifie que
l'on cesse la lésistance, que l'on so pend ;
être en Tair, être trop avancé sans être sou-
tenu.
EN MASSÇ. Ti'oupes sprrées autant qu'il
est possiiile pour occuper moins de place.
EN PANNE. Laisser une troupe immo-
bile exposée au feu de l'ennemi.
EN PLACE, REPOS. Commandement
pour suspendi'e momentanément la manœu-
vre, mais en conservant un des talons sur
l'alignement.
EN VENIR aux mains. Arriver à la
inèlèe, au corps à corps dans le combat. Ac-
tuellement, cette expression signifie plutôt
entamer le combat.
ENCADREMENT; ENCADRER. Des
troupes sont encadrées quand elles sont pour-
vues de cadres.
Les jeunes troupes doivent être soutenues,
appuyées (encadrées) par des troupes so-
lides.'
ENCAISSAGE. Disposer et arranger des
arpies jiortatives ou des nninitions dans des
caisses destinées à cet usage. Placer dans un
ordre convenu les divers objets ou outils qui
doivent entrer dans les caisses des voitures
que doivent emmener les divers corps en
campagne.
ENCAISSE. Somme existant réellement
dans une ca'ssi;.
ENCAISSÉ. Partie de rivière dont les
bords sont esi'ar[)és.
ENCAISSEMENT. Action de recevoir de
l'argent et de le mettre en caisse. Se dit
surtout de la perception des mandats.
ENCASTREMENT. Opération d'unir
deux parties au moyen d'entadles, de ma-
nière à ne laisser subsister aucun jeu.
Signifie aussi enchâssement, emboîtement,
incrustation et s'applique à diverses parties
de l'armement.
— d'afflit. Entailles circulaires juati-
quées sur les flasques d'un afïùt pour rece-
voir les tourillons.
ENCAUSTIQUE. Préparation composée
de cire jaune et d'essence de térébenthine
dont on se se\t pour asliqaer les fourniments
des hommes de troupe (ceinturon, porte-
épée, bretelle de fusil, cartouchière, giberne,
courroies du havresac, etc.). Cet ingrédient
est acheté au compte des ordinaires de la
trovipc.
EN-CAS MOBILE. Train de subsistances
militaires toujours formé sur chaque ligne
de transport, en avant de la slaliou-iuagasin
la plus rapprochée de l'armée, et pouvant
être expédié au premier signal sur la station
tète d'étapes de (fuerre.
ENCEINTE. Ensemble des murailles qui
ENCH^PURE
entomen'- u»e place qu ijn nnvvîigi-' ^ip fpi't'-
Ijcation.
I^'enceinte doit être continue pour èti-e
mieux 4 l'abri des surprises et des attaques
de yiye force.
Pour hi mèrpe rajson, elle dpit sp siiffire
à elle-nième, c'est-à-dire que ses diverses
parties doivent se flauqijei- réciproquement
et sont, à cet effet, dispqséps e}i fronts dont
le tracé répond aux conditions youlues. Elle
doit aussi être en état de résister à l'artil-
lerie et n'avoir aucune solutiop de conti-
nuité.
L'enceinte des anciennes places porte ie
nom de corps de place, et, dans les places à
forts détachés, elle s'appelle HOifau.
ENCHAPURï;. -Morceau de cuir qui eni-
brasse l'un des çùtés d'une boucle d'équipe-
ment, poiu" la fixer à une courroie ou à une
bretelle.
11 y a quantité d'enchapures qui pren-
nent leur noni de l'etfet aiiquel ils appar-
tiennent.
ENCHÈRE. OtTre d'un prix supérieur à
la mise à prix ou à un pfix déjà offert pour
une chose (jui se vend ou se loue au plus
offrarit.
La vente aux enchères est pratiquée par
l'administration des Domaines poui' la vente
des chevaux et du matériel hors de service
qui lui sont remis par l'administration de la
Guerre.
Il en est de niènie pour les locations des
herbes ou autres produits des terrains de la
fortification.
ENCLOUAGE. ENÇLOUER. Enfoncer
avec force dans la lumière d'un canon, un
clou d'acier de forme triangulaire ou carrée,
préparé à cet effet, dans le but de mettre
hors d'état de servir les pièces qu'on est
obligé d'abandonner.
A défaut de clou, un intioduit du j,na-
vier dans la lumière.
ENCLUME. 11 est fouini par le service
du génie aux corps de troupe, une enclume
de 7o à 80 kilogrammes par feu, pour le
ferrage des chevaux.
ENCLUMETTE (V. Capsule).
ENCOCHER. Appliquer la coche d'unp
llèihe sur la corde d'un arc.
ENCRASSEMENT. Crasse qui se forme
dans l'intérieur des armes à feu par suite
de la combustion imparfaite des gaz de la
poudre.
On atténue cet inconvénient pendant le
tu-, en nettoyant sommairement l'âme de
l'arme à l'aide de la baguette et d'un linge,
s'il s'agit d'un fusil, et à l'aide de l'écou-
villon et d'un linge mouillé, s'il s'agit dun
canon.
2p ENFANTS PBRfiUS.
Après le tir, ce» amies doivent ètrti fip-
montées et nettovées à fond.
ENCRE DAGRON. Encre indélébile, de
couleur noire, qvù sevt à pKvrquer les effets
des hommes de troupe.
Elle est achetép au corqpte de la niassp
d'habillement et d'entretien.
ENCYCLOPÈPIE militaire, ûuyrage
traitant de toutes les sciences militaires.
Cet ouvrage fort difficile pt fort long ji
préparer, d'autant plus que les sciences ipi-
litaiies progressent sans cesse, n'existe pas
d'une manière complète jusqu'à présent.
ENDIVISIONNEMENT ; ENDIV^-
SIONNER. Réunir des troupes formées ei|
brigades jiour en constituer des divisions.
ENDOSSEMENT. Ordre qu'on met au
dos d'un billet à ordre, d'une lettre de
change, pour en transférer la propriété à
quelqu'un.
ENDOSSER. Revêtir un costume distinc-
tif d'une profession, une armure, etc.
Action de faire qn endossement à un bil-
let.
ENDUIT. Couche de peinture ou d'une
préparation spéciale que l'on emploie ponr
protéger contre la rouille les parties en fer,
fonte ou acier des bouches à feu ou l'ext;p-
rieur des projectiles, ou bien pour préserver
de l'humidité les chapes des yoùtes des case-
mates.
ENFANT de troupe. La loi du 19 juil-
let 1884 a décidé que les fils des soldats,
caporaux ou brigadiers, sous-officiers, offiT
ciers jusqu'au grade de capitaine inclusive-
ment, admis jusqu'alors en qualité d'enfants
de troupe sur la proposition des conseils
d'administration, seraient laissés dans leurs
familles jusqu'à l'âge de 13 ans et ne percer
vraient plus de vivres.
En compensation, les familles de ces ciIt
fants reçoivent les allocations suivantes :
100 francs pour les enfants de 2 à 0 ans;
130 francs pour les enfants de o i^ 8 ans;
180 francs pour les enfants de 8 à 13 ans.
A l'âge de 13 ans, ces enfants sont admis
dans l'une des 6 écoles militaires prépara-
toires, dans les conditions déterminées par
les articles 2 à 8 delà loi du 19 juillet 1884
et des décrets du 3 mars 1883.
Un certain nombre de ces enfants peiiyent
èlre admis à Vorpluiinat Hériot, à partir 4e
lâge de 3 ans jusqu'à 13 ans, dans les con-
ditions indiquées par }e décret du 14 décem-
bre 1886.
ENFANTS perdus. Corps de volont;ure^
formés autrefois dans certaines compagnies
pour leur confier des missions dangereuses,
forcer un poste, donner un îissaut.
Dans le siège de Sébasto|)o!, des enfants
ENFERRER.
236
ENGIN.
perdus ont été appelés à exécuter des coups
de main audacieux.
ENFERRER. Enferrer son adversaire,
c'est le percer avec une arme pointue.
S'enferrer, c'est se jeter .sur l'épée de .son
adversaire, se percer avec une arme pointue.
ENFIELD-SNIDER (armes). Des armes
de ce modèle (fusils et caïahines) ont été en
service dans l'armée anglaise jusqu'à ces
derniers temps.
ENFILADE. Des branches de fortifica-
tions, des tranchées, des lignes de troupes,
disposées en ligne droite sont exposées à être
balayées dans toute leur longueur par l'ar-
tillerie placée sur leur prolongement, c'est-à-
dire exposées à l'enfilade.
Les batteries qui peuvent les enfiler sont
dites d'enfilade.
Le remède pour les fortifications consiste
à les munir de traverses, ou à briser les
l'rêtes de manière à réduire le plus possible
la longueur des lignes.
ENFILER. Action de prendre d'enfilade.
Percer l'adversaire.
ENFONCER. Rompre l'ennemi, briser sa
résistance.
ENFUIR (S'). Prendre la fuite, se sauver
du danger.
ENGAGÉ. Celui qui a contracté un enga-
gement pour servir, soit dans l'armée de
terre, soit dans l'armée de mer.
ENGAGEMENT. Combat partiel pour
l'attaque ou la défense de positions ou de
localités. Commencement d'action qui, sou-
vent, n'est (ju'une escarmouche et se borne
à un combnt d'avant-poste. .Mais quelquefois
un engagement partiel peut produire un
engagement général, qui est alors mal
préparé le plus souvent.
— volontaire. Les engagements volon-
taires peuvent se classer en quatre catégo-
ries :
1" Les etigagements volontaires propre-
ment dits ;
2° Les engagements your la durée de la
guerre ;
3° Les engagements spéciaux:
4" Les engagements dans les troupes eulu-
niales.
Les engagements volontaires sunt
contractés pour 3, 4 ou o ans, dans les con-
ditions prévues par l'article S9 de la loi du
13 judlet 1889 et les articles 2 à J6 du dé-
cret du 28 septembre 1889.
Les engagements ne peuvent être reçus
que pour les corps de troupe d'infanterie,
de cavalerie, d'artillerie et du génie.
Les engagements pour la durée de la
guerre sont reçus dans les conditions indi-
quées par l'article 18 du décret précité.
Les engagements spéciaux prévus aux
articles 28 et 29 de la loi du 15 juillet
1889, s'appliquent aux jeunes gens reçus à
l'une des écoles suivantes : École polytechni-
que. École forestière, École centrale des arts
et manufactures. École du service de santé
militaire. Écoles vétérinaires (pour les élèves
militaires seulement).
Tous ces engagements sont souscrits pour
une durée de 3 ans, sauf ceux des élèves de
l'École centrale, qui sont souscrits pour
4 ans, la durée des cours étant de 3 ans.
Ils sont contractés dans les conditions in-
diquées aux articles 19 à 24 du décret du
28 septembre 1889.
Les élèves de TÉcole polytechnique, non
classés dans un service militaire, et les
élèves de l'École forestière accomplissent, à
leur sortie de ces écoles, une année de service
dans un corps de troupe, en qualité de sous-
lieutenants de réserve.
Les élèves de l'École centrale accomplis-
sent également, à leur sortie de cette école,
une année de service dans un corps de
troupe, mais en qualité de simples soldats;
toutefois, ils peuvent, en satisfaisant à cer-
taines épreuves, être nommés sous-lieute-
nants de réserve à l'expiration de leur année
de service militaire.
Les élèves renvoyés de ces écoles ou qui les
quitteraient volontairement, devraient ac-
complir dans un régiment, en qualité de
soldats, le complément du temps de service
restant à faire pour terminer leur engage-
ment.
Les élèves de l'École de service de santé
militaire, et les élèves militaires des Écoles
vétérinaires souscrivent un engagement de
3 ans et s'obligent à servir pendant 6 ans
dans l'armée active, à paitir de leur nomi-
nation au grade d'aide-major de 2^^ classe ou
d'aide-vétérinaire.
Les engagements dans les troupes
coloniales ont lieu dans les mêmes condi-
tions que les engagements volontaires pro-
pi'eraent dits ; mais lorsqu'ils sont souscrits
pour une période de cinq années, ils donnent
droit à une prime et à une haute paye pen-
dant les deux dernières années (Art. 60 de
la loi du 15 juillet 1889).
ENGAGEMENTS (prendre des). Sous-
crire des actes ou des billets pour assurer le
payement des dettes contractées.
ENGERBER. Ranger ou disposer métho-
diquement des caisses ou des barils de poudre
ou d'explosifs dans les magasins, des alïùts,
voitures, attirails, bateaux, baquets, etc.,
dans les docks ou magasins destinés à les
conserver.
ENGIN. Nom générique donné au moyen
ENGRENAGE.
ENSEIGNE.
âge à toutes les machines de guerre.
Se dit encore de toutes les machines ou
instruments autres que les armes, employés
dans l'année.
ENGRENAGE. Système de roues dentées
disposées de telle sorte que lorsqu'on im-
prime un mouvement de rotation à l'une des
roues, celle-ci fait nécessairement tourner
toutes les autres avec des vitesses détermi-
nées.
Les vitesses des diflFérentes roues sont in-
versement proportionnelles au nombre de
dents qu'elles possèdent. Exemple : la ^'i-
tesse d une roue de 15 dents, actionnée par
30
une roue de 30 dents, sera de — :^ 2, par
lo
rapport à la dernière.
ENHARDIR. Donner du courage, de la
hardiesse au\ soldats.
ENLÈVEMENT ; ENLEVER. S'emparer
de vive force ou par surprise d'un poste,
d'une position, d'une place, les emporter
dassaut.
ENNEMI. Adversaire que l'on combat ou
ave- qui l'on est en guerre.
ENOMOTIE. Subdivision de la phalange
;rrecque, dont la force variait entre 20 et
50 homme>.
ENQUÊTE. Recherche faite au moyen
du témoignage des hommes , pour vérifier
l'existence et les circonstances de faits allé-
gués, ou dont la connaissance est indispen-
sable pour éclairer l'autorité supérieuie et
servir de base à une décision.
Dans rarniée, ces enquêtes sont confiées,
en ce qui concerne les officiers, à des com-
missio)ts iViut quête.
ENRAYAGE. Accident qui n'arrête que
momentanément le fonctionnement du mé-
canisme d'uu fusil à répétition, sans pro-
venir des forces mises en jeu par l'inflam-
mation de la cartouche. Ils sont de deux
espèces et peuvent provenir :
1° D'un défaut de l'arme : ressort d'arrêt
de cartouche, ressort du magasin, trop faible
ou cassé, griffe d'arrêt de cartouche cas-
sée, etc.; dans ce cas, les pièces doivent être
remplacées et l'arme réparée par le chef
armurier ;
2° D'une manœuvre défectueuse, soit le-
vier incomplètement rabattu à droite, et
alors il suffit de rabattre vivement et com^
plètemeut ce levier à droite et d'ouvrir de
nouveau le tonnerre, soit de ce que le ti-
reur, ayant fait descendre avec la main
l'auget chargé, a omis de repousser dans le
magasin la cartouche, qui en sort partielle-
ment.
Pour plus de détails, voir l'Insb^uclion de
1888 sur r armement, les munitions, etc., de
l'infanterie.
ENRAYER. Empêcher une voiture d'aller
trop vite en serrant le frein.
ENRÉGIMENTER. Incorporer dans un
régiment. Former un régiment au moyeu
d'hommes de divers corps.
ENREGISTREMENT. Formalité qui
consiste à présenter un acte, un marché, etc..
à un receveur de l'enregistrement, pour que
celui-ci le transcrive ou l'analyse sur un
registre ad hoc, moyennant le payement
d'un droit. Cette formalité a pour objet di-
compléter les garanties destinées à assurer
la sincérité des actes publics et aussi à le
constituer en impôt très productif pour
l'Etat.
Tous les marchés de l'administration de
la guerre sont soumis à la formalité de l'en-
registrement, à l'exception : 1° des marchés
passés par les commissions des ordinaires
pour la fourniture des denrées ; 2° des mar-
chés par les corps avec des négociants pour
la fourniture de matières ou d'effets, ces
marchés étant considérés comme des actes
privés. En revanche, les marchés passés di-
rectement par l'administration, de même que
les marchés passés par les corps de troupe
poui" la vente des fumiers et des dépouilles
de chevaux, doivent être timbrés et enre-
gistrés aux frais des titulaires ou adjudica-
taires, mais à la diligence des corps de
troupe intéressés ou de radministration, sui-
vant le cas.
ENROCHEMENT de la poudre. Dans
les obus, une partie de la jiuudre reste en-
rochée, après le tir, au culot contre une
partie des parois et près de l'œil. Les enro-
chements sont dus au choc au départ, à la
force centrifuge et au choc à l'arrivée.
ENRÔLÉ. Soldat ou matelot qui est
inscrit sur les lôles de l'armée de terre ou
de l'armée de mer.
ENRÔLEMENT. Action d'inscrire un
soldat ou un matelot sur un rôle.
ENSABOTER. Garnir un boulet d'un
sabot de bois au sommet de la gargousse
pour ({u'il entre avec cette dernière dans le
canon.
ENSACHER. Mettre en sac. L'avoine des
approvisionnements de 1"''^ ligne doit être
ensachée.
ENSEIGNE. Synonyme de drapeau, ser-
vant de signe do ralliement.
Au moyen âge, corps de troupe do 200 à
500 hommes, marchant sous le même éten-
dard.
Officier appelé aus;i porte-enseigne, qui
17
ENSEIGNEMENT.
258
ENTREE.
dans l'ancienne organisation militaire, por-
tait l'enseigne ou drapeau.
Dans la marine, officier du grade équiva-
lent à celui de lieutenant de l'armée de
terri'.
ENSEIGNEMENT. Dans l'armée fran-
çaise, l'enseignement est donné, soit dans
les écoles rcgimentaires, soit dans les écoles
militaires.
Les dépenses des écoles régimentaires sont
supportées par la masse des écoles, dans
chaque corps de troupe ; celles du personnel
des écoles militaires sont supportées par le
service de la solde; celles du matériel de ces
mêmes écoles sont supportées par l'Etat, qui
alloue annuellement à chaque école le crédit
nécessaire.
ENSELLÉ. Cheval qui a le dos Las et
enfoncé.
ENSEMBLE. Exécution exacte et simul-
tanée des mêmes mouvements.
ENSEVELISSEMENT . L'ensevelisse-
ment des militaires morts en activité de ser-
^ice a lieu dans l'hôpital militaire ou, à.
défaut, dans l'hospice civil, aux frais de
l'Etat, dans les conditions indiquées par le
llèglement sur le service de santé du 23 no-
veinljre 1889.
ENSIS Un des noms que les Romains
donnaient à l'épce.
ENTAILLE. Incision, coupure faite dans
i-ertaines parties de l' armement.
On appelle quelquefois ainsi les assem-
blages.
ENTAMER. Commencer des opérations.
Commencer à rompre, à faire fléchir l'en-
nemi.
ENTERREMENT. L'enterrement des mi-
litaires décédés au corps ou dans un hôpital
a lieu aux frais de l'Etat, comme Tenseve-
lissement.
Des honneurs funèbres sont rendus aux
militaires décorés de la médaille militaire
ou de la Légion d'honneur, ainsi qu'aux offi-
ciers.
ENTIER ; ENTIÈRE. Mots qui, en com-
position, signifient qu'il y a lieu de prendre
la totalité, par exemple de la distance entre
les colonnes, d'une ration, etc.
ENTONNOIR. Lorsqu'on met le feu à
une charge de poudre placée souterraine-
ment, sa déflagration produit une niasse
considéraLle de gaz à une température très
élevée, et ce gaz, après avoir comprimé les
terres dans toutes les directions, détermine
généralement un effet extérieur de projec-
tion. Dans ce cas, la terre supérieure est sou-
levée plus ou moins haut, en tonnant une
gerlie, et il reste, à l'endroit où l'explosion a
eu lieu, une excavation de forme à peu près
conique à laquelle on donne le nom à'en-
tonnoir {fig. 71).
Fiq. 71.
Les lèvres de l'entonnoir sont constituées
par la partie des terres retombées au-dessus
du terrain naturel. La base de l'entonnoir,
à la surface du sol, est généralement un
cercle dont le rayon r s'appelle le rayon de
l'entonnoir.
Instrument servant à verser la poudre
dans les récipients ou dans la lumière des
canons.
ENTRAINEMENT des pigeons. Eloi-
gner progressivement les pigeons de leur
colombier, en leur faisant parcourir des dis-
tances de plus en plus grandes: 10, 20, 30,
40, 50 kiloni., etc., mais sans jamais dé-
passer 600 à 700 kilomètres.
ENTRAVES. Liens que l'on place aux
jambes des chevaux, au bivouac, pour les
empêcher de s'enfuir.
ENTRE-AXE. Distance qui sépare les
axes de dispositifs qui se répètent, tels que
embrasures, pièces, traverses, etc.
ENTRÉE. En administration, on dis-
tingue les entrées réelles d'effets ou de
matières, qui accroissent ou réduisent l'exis-
tant dans un magasin ou dans un service,
et les entrées d'ordre, consistant en écri-
tures qui ont pour but de changer la classi-
fication d'un effet ou d'un objet, de le faire
passer d'un chapitre à un autre sans ac-
croître l'existant du magasin.
L'entrée d'un ouvrage de fortifica-
tion, d'une place forte, est l'endroit par
lequel on pénèlie a l'intérieur de l'ouvrage
ou de la place forte.
L'entrée d'un fort détaché est située
à la gorge. Elle consiste en un passage de 3
à 4 mètres de largeur et de 4 à 5 mètres de
hauteur. Elle peut se faire, soif à côté de la
caponnière, soit eu traversant celle-ci jwir
un(> ]>oterne fermée par un pont-levis.
L'entrée d'un fort isolé est protégée
par une place d'armes dans laquelle est
installé un abri pour un poste de 15 à 20
iiommes Cet abri est à l'épreuve de la
bombe et crénelé du côté du passage qui vieat
se faire auprès de lui. Le passage du fossé
se fait comme pour un fort détaché.
ENTREE. 2-j'J
L"entrée ou plutôt les entrées d'une
ville foitillée sout oommaudées par les
routes qui y aboutissent. Elles doivent être
au nombre de deux au minimum ; mais
généralement elles sont plus nombreuses.
Elles se font généralement au milieu d'un
front, de manièie à être battues par les deux
bastions ou par les deux caponnières voi-
sines. Toutes ces entrées se font par un pas-
sage en ligne brisée, de manière à défiler
la porte. Dans les forts, ce passage est légè-
rement enfoncé au-dessous du terrain na-
turel afin de mieux protéger le ponl-levis.
— à l'hôpital. Les officiers et les sol-
dats sout admis à l'hùpital militaire (ou
mixte) sur la présentation d"un billet d'en-
trée, délivré par le médecin cbargé de recon-
naître l'état du malade daus les corps de
troupe, par le commandant d'armes ou le
commandant de la gendarmerie du lieu pour
les militaires sans troupe et les isolés.
— aux Invalides. Seuls, les militaires
en possession d'une pension de retraite peu-
vent être admis à l'Hôtel des Invalides.
Les candidats doivent avoir été pensionnés
pour perte de la vue ou pour perte d'un ou
de deux membres ; ou bien, s'ils ont été
pensionnés pour ancienneté de service, être
âgés de 60 ans au moins. Toutefois, à défaut
de postulants remplissant les conditions pré-
cédentes, des militaires non retraités pour
ancienneté de service peuvent être admis
s'ils justifient de blessures ou d'infirmités
équivalentes au moins à la perte absolue de
l'usage d'un membre.
— dans les casernes. Nul individu
non militaire ne peut entrer dans un bâti-
ment militaire sans une permission du cbef
de corps, ou un laissez-passer du comman-
dant d'armes, du sous-intendant ou du chef
du géuie. Toutefois, l'entrée ne peut être
refusée aux agents de l'autorité civile, lors-
qu'elle est réclamée dans les formes légales,
ni aux facteurs des postes ayant à recouvrer
des etTets de conuuerce.
— en acticn. Moment où une troupe
s'engage dans le combat, pour prendre une
part etfective à l'action. La tactique donne
les règles que doivent appliquer les diverses
armes pour agir suivant les circonstances.
— en campagne (V. Indemnité).
— en solde. Les di-oits à la solde sont
ouverts :
Pour les officiers et les employés mili-
taires, du jour de leur nomination, excepté
pour les élèves des écoles militaii'es promus
étant en congé, qui n'ont droit qu'à la solde
de congé jusqu'à leur arrivée à destination ;
Pour les bonnnes de troupe, voir Solde.
— en galerie. Oi)ératious préliminaires
ENTREPRISE.
à exécuter pour pouvoir commencer une ga-
lerie de mine dans un talus, dans un mur
de revêtement ou au fonds d'un jjuits.
ENTRE-LIGNES. Espace entre deux li-
gnes.
ENTREPAS. En terme de manège, c'est
une espèce û.'ambh'.
ENTREPOT. Lieu où sont déposés des
marchandises, du matériel, des denrées, et
où l'on va les prendre au fur et à mesure
des besoins.
ENTREPRENEUR. Personne qui se
charge d'exécuter un service, à des prix et
dans des conditions déterminées par un mar-
ché et par un cahier des charges.
Les entrepreneurs du département de la
guerre doivent remplir les conditions sui-
vantes : 1" être Français ou naturalisés;
2" ne pas être en état de faillite ou de li-
quidation judiciaire ; 3° présenter les garan-
ties d'aptitude, de solvabilité et de moralité
nécessaires pour le service à entreprendre;
4" vei-ser un cautionnement , dans certains
cas, ou présenter une caution solidaire re-
connue solvable.
Les entrepreneurs sont tenus de produire,
un certain nombre de jours avant l'adjudi-
cation, les litres justifiant qu'ils remplissent
les conditions requises ; ces titres sont exa-
minés par une commission spéciale, qui dé-
cide de l'admission ou du rejet des entrepre-
neurs à l'adjudication.
En Algérie et aux colonies, les étrangers
peuvent être admis à soumissionner lors-
qu'ils remplissent certaines conditions, et
lorsqu'ils sont agréés par la commission spé-
ciale.
Toutefois, à égaljté d"ofi"res des moins di-
sants, la préférence est toujours accordée aux
Fiançais.
ENTREPRISE. Mode de gestion qui a
pour objet de faire exécuter un service par
un entrepreneur.
L'entreprise a l'avantage d'exonérer l'Etat
des avances à faire, du matériel à fournir
et du personnel à entretenir pour assurer
l'exécution du service; elle est même géné-
ralement plus économique que la (jestion
directe, lorscpi'il y a eu une concurrence suf-
fisante pour l'adjudication.
Eu revancjie, elle présente les inconvé-
nients suivants : 1° elle exige une surveil-
lance rigoureuse de la part de l'administra-
tion pour éviter la fraude ; 2" elle oblige à
divulguer et même à publier les besoins de
l'Ktat, par suite de la nécessité de traiter par
adjudication pulilique; 3o elle est imprati-
cable à la guerre, dans la zone des opérations
des armées ; 4° si elle était employée exclu-
ENTRETIEN.
260
ÉPAISSEUR.
sivement, elle ne permettrait pas de former
le matériel nécessaire pour assurer le service
de la gestion directe aux armées; 5" elle
peut devenir très onéreuse lorsqu'elle est
trop considérable, et nécessite des capitaux
trop élevés, parce qu'alors elle ne permet
pas une concurrence suffisante : tel est le
cas de l'entreprise du service des lits mili-
taires.
ENTRETIEN. Action d'entretenir, de
conserver.
L'entretien des effets de la 1'''= et de
la 2'= portion, des armes et du matériel
de toute nature appartenant aux corps de
troupe, ainsi que du matériel appartenant à
l'Etat et dont la garde leur est confiée, a lieu
par les soins et sous la responsabilité des
conseils d'administration des corps intéressés,
qui font exécuter toutes les manutentions
conservatrices nécessaires.
Toutes les dépenses nécessitées par cet
entretien, sont supportées par la vmsse d'ha-
billement et d'entretien.
L'entretien du harnachement, des
chariots-fourragères, des équipages ré-
gimentaires, etc., est supporté par la
masse d'entretien dn harnachement et ferrage ;
l'entretien du matériel des écoles est sup-
porté par la masse des écoles ; l'entretien
du casernement (bâtiments et mobilier) est
assuré par le service du ginie, ou, dans
certaines places désignées, par la masse de
casernement.
L'entretien des denrées appartenant à
l'Etat, dans les places en entreprise, est
confié aux entrepreneurs moyennant le paye-
ment d'une prime de conservation et de dis-
tribution, dont le taux est fixé par les cabiers
des charges régissant les entreprises.
La fourniture, l'entretien et le renouvel-
lement de certaines denrées pour vivres de
l''" ligne, tels que saindoux, graisse, riz,
légumes secs, par les fournisseurs des ordi-
naires, a lieu par les soins de ces derniers,
dans les conditions stipulées au marcbé passé
par la commission des ordinaires.
Cet entretien peut donner lieu au paye-
ment de certaines indemnités dont le taux
est alors fixé au marclié.
L'entretien du matériel des lits mili-
taires est assuré par les soins de l'entre-
preneur, dans les conditions indiquées par
le règlement du 30 septembre 1887.
L'entretien du matériel de couchage
auxiliaire a lieu par les soins de l'adminis-
tration militaire.
L'entretien du matériel et des appro-
visionnements de toute nature existant
dans les magasins ou établissements apparte-
nant à l'Etat, a lieu par les soins et sous la
responsabilité des officiers comptables des
services intéressés : artillerie, génie, inten-
dance, santé, poudres et salpêtres.
Les frais d'entretien sont supportés par
l'Etat.
ENTRETOISE. Pièce de bois ou de fer
que l'on place entre deux autres, pour les
consolider ou les unir.
ENTRE-VOIE. Espace qui sépare les
deux voies d'une ligne ferrée. Dans le léseau
français, la largeur de celte entre-voie est de
2 mètres, et on laisse en outre, de chaque
côté, des intervalles de l mètre environ.
ENTURE. Réparation faite par un ar-
murier à un bois de fusil, en remplaçant
par un morceau neuf une partie dégradée.
ENVAHISSEMENT; ENVAHIR. Pé-
nétrer par violence dans un pays, une
place; s'étendre, s'engager en pays ennemi.
ENVELOPPANT (mouvement). A pour
but d'entourer l'ennemi, de le prendre par
derrière, de le mettre entre deux feux.
ENVELOPPE. En fortilication, c'est un
ouvrage qui en précède un autre pour en
couvrir les points faibles (V. Contre-garde).
Divers objets d'équipement ou de campe-
ment ont une enveloppe en drap ou en cuir,
notamment les petits jjidons dont l'enve-
loppe est faite en drap gris bleu ou bleu
provenant d'efl'ets hors de service.
ENV£LOPPER. Exécuter un mouvement
enveloppant (dit tourfjant) pour cerner l'en-
nemi.
ENVIRONNER. Entourer , enfermer
une troupe, une armée, une forteresse, etc.
ENVIRONS. Lieux circonvoisins.
ENVOI. Action d'envoyer, d'expédier,
soit des fonds, soit du matériel.
Se dit de la chose qu'on a envoyée.
— de fonds. Les envois de fonds d'un
corps à un autre, ou à un détachement
peuvent se faire soit au moyen de viandais
sur le trésor, soit par lettre chargée, s'il
s'agit de l'envoi de la solde à un détache-
ment.
Ce dernier mode ne doit être employé
qu'autant qu'il sera plus économique, pour
l'Etat, que le mode habituel de faire cher-
cher la solde par un officier.
ÉPAGOGUE. .Manœuvre de la phalange
grecque ressemblant à celle de colonne de
bataillon formée avec la ligne déployée.
ÉPAISSEUR. L'une des trois dimensions
d'un corps solide, par opposition à la lon-
gueur et à la largeur.
L'épaisseur du parapet des ouvrages
(le fortification, celle des tourelles, coupoles
et autres cuirassements sont 'léterminées par
la condition de ne pas se laisser traverser
par les projectiles des bouches à feu de plus
ÉPAISSIR.
261
gros calibre que l'on puisse mettre en bat-
terie contre eux.
Cette même règle s'applique à l'épaisseur
des couches de terre, de béton ou autres
matériaux qui recouvrent les casemates, les
magasins, les traverses creuses, etc. L'épais-
seur du parapet, pour résister à la balle, doit
être de 1™,20 au minimum, celle du parapet
des ouvrages de campagne, destinés à couvrir
seulement les troupes contre les projectiles
de l'artillerie de campagne , doit être de
i mètres au moins ; celle du parapet des
ouvrages de fortification permanente a été
fixée à 8 mètres, mais elle est insuffisante
pour résister à un tir prolongé des canons de
gros calibres lançant des projectiles chargés
de mélinite.
En ce qui concerne les cuirasses métalli-
ques, on admet, comme règle empirique,
que leur épaisseur doit être au moins égale
au diamètre du plus gros projectile auquel
elles auront à résister.
ÉPAISSIR. Rendre plus denses les di-
verses parties d'une ligne, surtout de la ligne
de combat.
Augmenter la profondeur des troupes,
l'épaisseur des rangs.
ÉPÂRCHIC. Division territoriale et mili-
taire de l'ancien empire d'Orient.
ÉPARGNER. Ménager ses troupes, leur
éviter des fatigues ; épargner l'ennemi, c'est
ne pas en tirer tous les avantages que com-
porte la situation.
ÉPARPILLEMENT ; ÉPARPILLER.
Disperser ses forces, ses troupes ; les répartir
de divers côtés. Cette disposition est presque
toujours synonjTiie de désordre.
ÉPARVIN. Tumeurs osseuses qui se dé-
veloppent dans l'articulation du jarret du
cheval.
EPAULE dun bastion. Angle formé
par la face et le liane contigus d'un bastion
(V. Angle d'enfilade).
ÉPAULEMENT d'artillerie. Masse cou-
vrante ou parapet uniquement fait pour
couvrir et protéger les défenseurs d'un ou-
vrage et protéger les pièces d'artillerie expo-
sées au feu de l'ennemi. L'épaulement n'est
pas organisé défensivement. 11 y a des épau-
lements d'artillerie pour une ou plusieurs
pièces ; ces derniers sont aussi appelés batte-
ries. Les épaulemeiits pour pièces isolées
sont préférables à ceux pour plusieurs
pièces, car ils offrent un but moins favo-
rable au tir de l'artillerie ennemie et faci-
litent les mouvements en avant pour l'offen-
sive. Ils sont généralement construits par les
servants à l'aide des outils portés par les
caissons. La figure 72 représente un type
d'épaulement pour pièce isolée.
ÉPAULETTE.
— pour caissons et avant-trains.
Les caissons et les avant-trains transportant
les munitions qui doivent servir au tir des
pièces ne doivent guère s'éloigner de celles-ci.
Fis. -■2.
A défaut de couvert naturel à proximité, on
les abrite derrière des épaulements, consis-
tant en une tranchée de 2 mètres de lar-
geur au fond et i mètre de profondeur avec
parapet de même hauteur {fig. 73).
73.
— pour la cavalerie. Dans les cas fort
rares où l'on aurait à abriter des cavaliers
derrière un épaulement, la hauteur du cou-
vert devrait être de 2 mètres si les cavaliers
mettent pied à terre et de 2™, 23 à 2™, 50
s'ils restent en selle. 11 faut compter un
espace de 2™, 50 de profondeur et 1 mètre
de largeur par cheval [fig. 74).
ÉPAULER. Appuyer une arme à feu
contre l'épaule pour tirer.
Le terme épauler, pour signifier couvrir
par un épaulement, n'est guère usité, j***
ÉPAULETTE. Partie de Ihabillemeni
qui se porte sur l'épaule et qui, après avoir
ser\'i au début a maintenir le baudrier et à
garantir l'épaule du soldat y ayant le mous-
ÉPAULIÈRE.
262
EPIDEMIE.
quel, a été employée ensuite pour distinguer
les grades des officiers et orner la tenue des
soldats.
Les épaulettes des officiers sont en or ou
en argent avec franges fines pour les officiers
subalternes et franges à graines d'épinards
pour les ofliciers supérieurs. Toutes celles de
la troupe sont en laine, avec tournante mé-
tallique pour les sous-officiers rengagés.
Toute épaulette se compose du corps, ou
partie plate supérieure, de la tournante, ou
torsade qui borde l'extrêtnitê arrondie, et de
la frange, qui sert d'ornement. La contre-
épaulette n'a pas de fi-angcs.
Les épaulettes de la troupe reçoivent,
pour garnir le corps, une doublure ou gar-
niture, qui est faite avec du vieux drap.
D'une manière abstraite, l'épaulette dé-
signe aussi la position d'officier : arriver à
l'épaulette.
ÉPAULIÈRE. Pièce de V armure qai en-
veloppait l'épaule et couvrait la jonction du
brassard avec la cuirasse de manière à pro-
téger l'épaule
ÊPEAUTRE. Espèce de froment d'hiver,
qui peut constituer un bon fourrage vert
admis dans certains cas et dans certaines
proportions pour l'alimentation des chevaux
de l'armée.
ÉPÉE. Arme demain, offensive et défen-
sive, pointue et à deux tranchants, dont
l'usage est très ancien. A, suivant les épo-
ques et les pays, pris les formes et les noms
les plus divers. Elle comporte une lame, une
poignée, un founeau. La lame, dont la lon-
gueur a été très variable, a été successive-
ment en pierre, en bronze, en fer et en acier.
La poignée comprend : i" la poignée propre-
ment dite où se place la main ; 2° la garde,
qui sépare la main de la lame et préserve
de ce côté ; 3° le pommeau, qui sert à fixer
la lame et est placé au-dessus de la poi-
gnée. Les parties de la poignée peuvent être
faites de divei's métaux et recevoir des dis-
positions, ciselures et ornements, très va-
llées. La garde, d'abord simple traverse en
croix, prit ensuite la forme de branches avec
ou sans coquilles Le pommeau, très varié,
était surtout disposé pour y faire graver des
armoiries et des sceaux.
L'épée. dans l'armée actuelle, n'est plus
qu'une arme de parade; on en distingue
deux modèles principaux: l'épee d' officier
(modèle 1883), à fourreau d'acier, et l'épée
de sous-officier du génie, à fourreau de
cuir, dont le modèle est le même pour la
gendarmerie.
— à deux mains. Épée employée au
moyen âge et qui, en raison de son poids,
ne pouvait être maniée qu'avec les deux
mains. Elle disparut à la fin du XVI^ siècle.
— baïonnette (V. Baïonnette).
— de défense. Epée qui convient poui'
le duel.
— fourrée. Épée h poignée, sans garni-
ture, aussi lourde que l'épée à deux mains.
— lance. Epée dont la lame, non fixée
à la poignée, sortait du fourreau au moyen
d'un ressort et pouvait former une espèce de
lance.
ÉPÉES-JUMELLES. Deux épées de duel
de même forme et de mêmes dimensions en-
fermées dans un seul fourreau.
ÉPÉE LONGUE ou ÉPÉE de lon-
gueur. Arme de demi-longueur, qui fait
partie des armes distribuées sur un vaisseau
de guerre en cas d'abordage.
On dit : l'épée dans les reins, pour si-
gnifier qu'une troupe est poursuivie avec
une telle vigueur qu'elle n'a pas le temps
de se reconnaître, de faire volte-face.
L'expression homme d'épêe est sjiionyme
d'état militaire ou de profession des armes.
ÉPÉE (ordre de 1'). Ordre suédois créé
par Gustave 1<=' eu 1522.
Ordre portugais créé par Alphonse V en
1449.
ÉPERON. Instrument de métal ordinai-
rement en fer, avec branches venant con-
tourner le talon de la botte du cavalier et
se fixer dans ce talon ; il est terminé par un
aiguillon à une ou plusieurs pointes servant
k exciter le cheval pour lui faire accélérer
l'allure. L'éperon doit être un aide et non un
moyen de châtiment.
L'éperon moderne en usage dans les
troupes de cavalerie se compose du corps de
l'éperon, espèce de fer à cheval qui embrasse
le talon, et du collet, ou tige qui porte la
molette.
Pour les bottes de cheval des officiers, on
emploie l'éperon dit à la chevalière, qui
s'adapte au pied à l'aide de courroies et peut
s'enlever facilement, tandis que l'éperon or-
dinaire est fixé à la chaussure.
En terme de marine, l'éperon est une
armature en forme de pointe placée à lavant
des bâtiments de combat et destinée à percer
un navire cuirassé au-dessous de sa cui-
rasse.
En fortification permanente et en géo-
logie, le mot éperon signifie contrefort.
ÉPHIPPARCHIE. Corps qui, chez les
Grecs comptait 1024 cavaliers.
ÉPIDÉMIE. Maladie qui attaque en
même temps un grand nombie d'individus
et se développe dans des proportions plus
qu'ordinaires et que rien, dans l'état actuel
de la science, ne paraît rattacher à une cir-
constance locale.
EPIDERME.
263
EPIZOOTIE.
Les épidémies sont très redoutables pour
toutes les agglomérations d'hommes et sur-
tout pour l'armée. On n'a pas encore trouvé
de remèdes certains, et absolument efficaces,
contre les épidémies.
EPIDERME. .Membrane transparente qui
recouvre toute la surface du derme, c'est-
à-dire de la peau.
EPIER. Surveiller attentivement, obser-
ver, guetter l'ennemi pour se rendre compte
secrètement de ses mouvements, de ses in-
tentions.
ÉPIEU. Ancienne arme de guerre de
demi-longueur, à fer pointu et aplati ; l'in-
fanterie de la milice française s'en servait
sous Philippe-Auguste. Actuellement, arme
de chasse au sanglier.
^ ÉPILARCHIE. Troupe qui, chez les
Grecs, comptait 1 28 hommes et ressemblait
à notre escadron.
_ ÉPILEPSIE. Affection cérébrale, carac-
térisée par la perte subite de connaissance
et par des convulsions. Elle entraîne l'exemp-
tion ou la réforme du service militaire.
Toutefois, comme cette maladie est fré-
quemment simulée, il est recommandé aux
conseils de revision de se renseigner exacte-
ment par l'intermédiaire de la gendarmerie,
et de ne pas prononcer l'exemption dans les
cas douteux.
ÉPINGARD. Mot sous lequel on dési-
gnait autrefois un petit canon tirant une
livre de Iialies.
ÉPINGLETTE. Aiguille de fer servant
à débomlier la lumière des anciens fusils et
que le soldat portait suspendue à un bouton
au moyen d'une chaînette en fil de laiton.
L'adoption des fusils à percussion a rendu
l'épinglette inutile.
Petite tige de fer servant aux artilleurs à
percer les gargousses pour les amorcer.
Des épinglettes, avec chaîne en argent,
sont distribuées comme prix rfe tir.
ÉPISODE. Événement particulier qui se
produit dans le cours d'un événement plus
général.
ÉPISSURE. Réunion de deux bouts de
cordage en un seul, au moyen de l'entrela-
cement convenable des torons des extrémités
de ces cordages.
Le génie et les pontonniers font deux
espèces d'épissures : l'épissure courte [fig. 7o)
et l'épissure longue Qig. 76).
Fi-. 75.
ÈPISTATE. Espèce de serre-file de la
phalange de la milice grecque.
ÉPISTROPHE. Mouvement des milices
grecques consistant en un quart de conver-
sion exécuté par un rang ou une subdivision
à files et à rangs ouverts, avec un chef de
file servant de pivot.
ÉPITAGME. Agrégation, arme, corps,
-lande subdivision de la milice grecque.
ÉPITAXE. Maniéie dont étaient rangées,
dans la milice grecque, les troupes en se-
conde ligne
ÉPITOXIS. Partie de la catapulte dans
laquelle était placé le trait à lancer
ÉeIZOOTIE. Maladie épidémique qui
sévit sur les animaux domestiques.
Les épizooties sont assez fréi{uentes parmi
les bestiaux co^mposant les troupeaux qui
ÉPOINTER.
264
ÉPROUVETTE
marchent à la suile des armées en cam-
pagne.
Pour les éviter, dans la mesure du pos-
sible, on a réduit Ces troupeaux au strict
minimum nécessaire, et on les a fractionnés
en plusieurs échelons.
ÉPOINTER. Emousser ou enlever la
pointe d'une arme blanciie, d'un couteau,
d'une aiguille.
ÉPONGE. Substance provenant d'un zoo-
phyte marin, très légère et poreuse.
Les éponges sont employées dans les in-
firmeries et les hôpitaux, comme matériel
d'exploitation ; elles font également partie
des objets de pansage des hommes de tioupes
montés. Dans ce dernier cas, elles sont ache-
tées au compte de la masse d'Iiabillement et
tienirelii'n .
ÉPOUSSETTE. Morceau de feutre gros-
sier faisant autrefois partie de la collection
d'effets de pansaye; a été remplacé par le
torchon-serviette .
ÉPOUX; ÉPOUSE. Celui, celle qui a
épousé, qui est conjoint par mariage.
Ces mots s'emploient dans le style nolile
pour désigner le viari et sa femme.
ÉPREUVE. Engagement corps à corps
dans un carrousel, dans un tournoi.
Les diverses parties de l'armement (armes
portatives, canons, cuirasses, fourreaux,
lames de sabre, etc.), ainsi que les poudres
ou autres substances explosives sont, avant
d'être admises définitivement, soumises à
(les épreuves, qui consistent en essais ou
expériences permettant de constater que les
conditions prévues ont été remplies pour
que ces armes ou poudres puissent remplir
le but et rendre les services qu'on en attend.
Les poudres sont éprouvées : 1° sous le
rapport de la grosseur des grains; 2° au
point de vue de la dureté; 3° à celui de
riiygrométricité; 4° à celui de la densité
gravimétrique ; 5° au point de vue balis-
tique. Sous ce dernier rapport, on mesure la
vitesse qu'un poids fixé d'une poudre im-
2)rime à un projectile donné, tiré dans des
conditions déterminées. A cet effet, on se sert
de chronograjyhes, d'éprouvettes et de pen-
dules balistiques.
Les canons de fusil sont soumis à un tir
d'épreuve, immédiatement après les opéra-
lions d'usinage intérieur et de garnissage
avant d'être rayés. Pour cela, le canon est
chargé au moyen d'une charge de poudre
triple environ de la ciiarge ordinaire ; la
balle est également trois fois plus lourde
(jue la balle ordinaire.
Après le tir d'épreuve, les canons sont
lavés, sèches, puis envoyés au contrôleur,
qui les vérifie minutieusement, rebute tous
ceux qui présenteraient quelques défauts, et
marque de son poinçon ceux qui sont recon-
nus satisfaisants, et qui sont alors admis.
L'acier servant à la fabrication des bou-
ches à feu est également soumis à des épreuves
de choc et de traction. Ces épreuves portent
sur des barreaux de dimensions déterminées,
provenant de rondelles que l'on a enlevées
aux deux extrémités de la bouche à feu,
après coulée (la longueur de la pièce coulée est
calculée en conséquence). Ce n'est qu'après
avoir obtenu des résultats satisfaisants, que
ces pièces sont usinées. Une fois terminées,
elles sont soumises à des tirs d'épreuve, avec
des charges bien supérieures aux charges or-
dinaires.
On conçoit, que dans ces conditions, nos
armes à feu peuvent être employées en toute
assuram'e.
D'une manière générale, tout le matériel
à l'usage de l'armée est soumis, avant sa
réception, à des épreuves permettant de juger
si les effets ou objets ne présentent pas, sous
le rapport de la qualité ou de la confection,
des défauts qui constituent une cause d'in-
fériorité ou de mauvais service.
L'instruction ministérielle du 3 avril 1879
indique en détail quelles sont les épreuves à
faire subir aux draps, toiles, cuirs, étoffes,
métaux et effets confectionnés (J. M., p. r.,
p. 4S9 à 601).
ÉPROUVETTE (mortier). Petit mortier
en fonte dont ou se sert pour faire l'épreuve
balistique des poudres.
L'éprouvette modèle 1839 est en fonte,
avec une chambre d'un diamètre notable-
ment inférieur à celui de l'âme. L'axe est
incliné à 45° sur la semelle.
Pour les épreuves, on tire 1 coup par
1000 kilogr. et, si la quantité à essayer est
de moins de 3,000 kilogr., on tire 4 coups
et la moyenne est prise sur les 3 derniers.
Les éprouvettes s'altèrant par le service,
et donnant par suite des portées de plus en
plus faibles, on corrige les résultats de l'é-
preuve au moyen d'une poudre-type, choisie
parmi les poudres à canon de boime fabrica-
tion courante et soigneusement conservée
dans des bouteilles cachetées. La portée de
cette poudre, au moment de la mise en ser-
vice de l'éprouvette, est fixée par le tir de
6 coups, en prenant la moyenne des 5 der-
niers.
Pour chaque série de 25 coups de l'éprou-
vette, on tire 4 coups avec la poudre-type.
Les 3 derniers donnent une moyenne qui,
comparée à la portée primitive, fait connaître
la perte due à l'altération de l'éprouvette et,
par conséquent, la correction à faire aux
portées réelles des poudres éprouvées.
ÉQUBRRE.
265
ÉQUIPÉE.
Lorsque les portées aver la poudre-type
descendent au-dessous de 200 mètres, on re-
nouvelle le globe sphérique en fonte de l'é-
prouvette ; lorsque, avec le globe renouvelé,
elles sont de nouveau descendues au-dessous
de 200 mètres, le mortier-éprouvette est mis
hors de seivice.
ÉQUERRE. Instrument qui sert à tracer
des angles droits et à élever des perpendi-
culaires. Fait partie du matériel d'enseigne-
ment des écoles régimentaires.
— d'arpenteur. Se compose d'un prisme
à 8 pans ou d'un cylindre en laiton, percé
suivant 4 génératrices de fentes qui déter-
minent 2 à 2 des plans de visée perpendi-
culaires entre eux. La plupart des équerres
portent, en outre, des fentes dont les plans
font des angles de SD^ ou de 45° avec les
précédents. L'instrument est monté sur une
douille pouvant s'emmancher sur un bâton
ferré formant pied. Les plans de visée sont
généralement déterminés, d'un côté par une
fente étroite, et de l'autre par un crin tendu
dans une fenêtre. Pour faire une visée, l'opé-
rateur pince son œil à quelques centimètres
de la fente.
L'équerre d'arpenteur sert à tracer des di-
rections faisant entre elles des angles droits
(100g ou 43°), et même des angles de
oO^ (4.5°).
ÉQUES. Ciievalier romain. Cavalier ro-
main autorisé à se monter à ses frais.
ÉQUESTRE. Militairement, le mot éques-
tre est l'opposé de pédestre, et devrait s'ap-
pliquer à tout ce qui est à cheval.
ÉQUIDISTANCE. Distance verticale sé-
parant deux courbes de niveau sur le ter-
rain. Cette distance est d'autant plus grande
que le terrain est plus accidenté et l'échelle
du dessin plus petite.
ÉQUILIBRE des déblais et des rem-
blais. Dans tout retranchement de fortifi-
cation passagère, on doit prendre les dispo-
sitions voulues pour que, l'ouvrage terminé,
le volume des terres du parapet et du glacis
soit à peu près égal à celui des terres ex-
traites du fossé et de la tranchée intérieure, en
tenant compte du foisonnement. C'est ce que
Ton nomme l'équilibre entre les déblais et les
re}iihlai.<.
ÉQUIPAGES. Voitures et matériel de
toute nature, avec les moyens d'attelage,
qu'une armée est obligée d'emmener à sa
suite.
ÉQUIPAGES de campagne. En tout
temps, les corps de troupe de l'armée active
sont pounus, par les soins du service de
l'artillerie, et d'après les ordres du comman-
dement, de toutes les voitures (y compris le
harnachement) qui leur seraient nécessaires
en campagne pour le transport des bagages
des otliciers, des vivres de l''" ligne, du
matériel appartenant à l'Etat : papiers,
effets, finances, etc.
Les voitures affectées aux généraux, aux
états-majors ou aux divers services de l'in-
tendance, ainsi que celles des corps territo-
riaux, sont tenues également prêtes et con-
fiées à la garde, soit d'un corps actif, soit
d'un officier ou service quelconque. Les che-
vaux nécessaires pour atteler ces voitures ne
sont délivrés qu'eu partie en temps de paix;
le sui])lus provient de la réquisition en cas
de mobilisation. Les conducteurs sont pris
dans les corps et instruits^ à cet effet, dés le
temps de paix.
ÉQUIPAGE de pont. A chaque corps
d'armée est attaché un équipage de pont, dit
de corps d'armée , qui comprend 38 voi-
tures, toutes attelées à 6 chevaux. Cet équi-
page est servi par une compagnie de ponton-
niers forte de 130 hommes et attelé par une
compagnie du train d'artillerie. Les princi-
paux éléments constitutifs sont : les bateaux,
les nacelles, les chevalets à deux pieds, les
corps morts, les poutrelles et les madriers,
les cordages, les ancres. Il peut fournir un
pont de 12â™,88, en portant tous les cheva-
lets, ou un pont de i00™,tJ8 en n'en portant
aucun.
L'équipage de pont d'armée se com-
pose de la léunion de deux équipages de
pnnt de corps d'armée , et comprend, par
suite, 76 voitures attelées par 2 compagnies
du train d'artillerie. Il peut fournir un pont
de 241", 20, en portant tous les chevalets,
ou de 196™, 68 en n'en portant aucun.
ÉQUIPAGES de siège. Un équipage de
siège de Tartillerie comprend l'ensemble des
pièces, affûts, munitions et attirails néces-
saires pour faire l'attaque d'une place. Cet
équipage varie avec le genre de place, la
force et l'armement des ouvrages, et il est à
déterminer, suivant la place considérée. La
réunion de ces divers éléments forme un en-
semble considérable ; pour en donner une
idée, il suffira d'indiquer que l'équipage de
siège, nécessaire pour l'attaque d'une grande
place à forts détachés, contiendrait au moins
400 bouches à feu de siège, de calibres
divers.
Les équipages particuliers à l'artillerie et
au génie, en ce qui concerne le matériel spé-
cial à ces armes, prennent le nom de parc.
ÉQUIPAGE d'un navire. Ce mot désigne
tout le personnel d'un navire de guerre ou
d'un navire marchand, à rexception des
passagers.
ÉQUIPÉE. Entreprise folle et témérairo.
ÉQUIPEMENT. 2(36
ÉQUIPEMENT. Ensemble des effets et
objets qui sont nécessaires à un soldat.
Les effets d'babillement et de campement
sont de ce nombre.
On donne le nom d'effets de grand équi-
pement à tous les effets qui servent à porlci
les armes ou les munitions, tels sont : les
ceinturons, les porte-épées baïonnettes, les
gibernes, les cartouchières, les bretelles de
fusil et de mousqueton.
Les effets de petit équipement com-
prennent le linge, les brosses, la chaussure
et les menus objets nécessaires au soldtit.
Cette classilication des effets n'a plus rien
d'absolu, ni même de réglementaire, depuis
l'application du règlement sur le service de
l'habillement, du 16 novembre 1887, qui
classe tous les effets en 2 catégories seule-
ment : la l''<' et la 2^ portion.
ÉQUITATION. Art de dresser les che
vaux et de Itien les monter ; il constitue à
peu prés toute la gymnastique des hommes
de cheval.
Cet art a existé de tout temps et partout
oii il y avait des chevaux, mais au début, on
ignorait l'usage de la selle et des étriers.
Diverses méthodes ont été employées pour
obtenir les meilleurs résultats.
Dans l'armée française, le dernier mot de
l'enseignement officiel de l'équitation est
donné à V Ecole de Satimur.
EQUITES. Nom sous lequel on désignait
les Romains servant dans la cavalerie.
Le cheval leur était fourni par l'Etat,
sous certaines conditions d(^ fortune et de
mœurs.
ÉRAFLEMENT. Déchirement produit
par un boulet Ijrisé dans l'âme d'un canon.
ÉRAFLURE Ecorchure légère.
ÉREINTER. Rompre les reins. Fatiguer
extrêmement. Exemple : éreintcr une troupe,
un cheval
ÉRICIUS. Espèce de défense accessoire
inventée par César et ressemblant à notre
cheval de frise.
ERIGER. Dresser, établir, élever, créer.
Exemple : ériger une statue, une fonction.
S'ériger, s'attribuer un droit ou une auto-
rité qu'on n'a pas. Exemple : s'ériger en ar-
bitre, en critique.
ÊROGATEOR. Sorte de sous-officier
chargé ciiez les Romains de distribuer la
solde et les vivies.
ÉROSION. Petites stries longitudinales
qui, dans les pièces en acier, apparaissent
d'abord à la partie supérieure du cône du
raccordement et finissent par s'étendre à la
chambre et à la partie rayée.
ERYMOMACHIE. Mot grec qui donne
ESCADRON.
l'idée de l'attaque et de la défense des
places.
ERRATUM (au pluriel ERRATA). Re-
lèvement d'une faute d'impression dans un
ouvrage.
ERREUR. Action de se tromper, faute,
méprise, inexactitude dans un compte ou
dans un calcul.
Les erreurs de comptabilité relevées par
le major doivent être redressées eu temps
utile par les soins et sous la responsabilité
des conseils d'administration.
Les erreurs relevées dans les comptes par
les fonctionnaires de l'Intendance, sont si-
gnalées au corps ou établissements intéressés
au moj'en de feuilles de vérification ; si les
corps reconnaissent ces erreurs, elles sont
rectifiées immédiatement, sinon, les feuilles
de vérification sont adressées, revêtues des
réponses des parties intéressées, à l'intendant
militaire directeur, qui prononce et peut
faire rectifier les erreurs au moyen de feuilles
de rectification.
Les corps de troupe peuvent toujours en
appeler au Ministre des décisions prises par
les intendants.
ESCADRE. Signifiait autrefois une
escouade de cavalerie de 25 hommes.
A produit le mot escadron.
Se dit aussi de la réunion, sous les ordres
d'un même chef, de deux divisions navales
au moins.
ESCADRON. Unité qui, dans la cavale-
rie, correspond à la compagnie dans l'infan-
terie; elle comporte généralement 120 che-
vaux pour la cavalerie de corps et 160 pour
la cavalerie indépendante, et est commandée
par un capitaine; il y a ordinairement un
chef d'escadrons, du grade de commandant,
pour 2 escadrons ; toutefois, les régiments
de nouvelle formation n'ont plus qu'un seul
chef d'escadrons.
Dans le train des équipages militaires,
l'escadron représente le bataillon et se com-
pose de 4 compagnies.
Les effectifs des escadrons existant avant
la loi du 25 juillet 1887, portant création de
nouveaux régiments de cavalerie, sont les
suivants :
Cuirassiers, chasseurs, dragons, hussards :
i capitaine commandant, 1 capitaine en se-
cond, 1 lieutenant en 1 •"■, 1 lieutenant eu
second, 2 sous-lieutenajats, 1 maréchal des
logis chef, 6 maréchaux des logis, 1 maréchal
des logis fourrier, 1 brigadier fourrier,
12 brigadiers, 1 maître maréchal et 2 aides,
4 trompettes et 122 cavaliers, dont 32 de
l""'' classe.
Spnhis : Même composition que ci-dessus
en officiers, mais avec 3 sous-lieutenants.
escadAonner.
267
ESCARPE.
1 marécbal des logis chef, 8 maréchaux des
logis, 1 maréchal des logis fourrier, 1 hri-
gadier fourrier, 16 brigadiers, 1 brigadier-
maréchal et 3 aides, 4 trompettes, 143 ca-
valiers, dont 32 de l"'^ classe.
Chasseurs d'Afrique : Même cadre que les
spahis en ofOciers et sous-officiers, 16 bri-
gadiers, 1 brigadier-maréchal et 2 aides,
4 trompettes et 122 cavaliers, dont 32 de
1" classe.
Pour les régiments de nouvelle formation,
la composition de l'escadron est la suivante :
1 capitaine, 1 lieutenant en 1^', 3 lieute-
nants en second ou sous-lieutenants, i ma-
réchal des logis chef, 6 maréchaux des logis,
d maréchal des logis founier, 12 brigadiers,
1 brigadier-maréchal et 3 aides, 4 trompettes
et 122 cavaliers.
"ESCADRONNER. Manœuvrer avec en-
semble en escadron.
ESCALADE. Assaut qui a lieu par sur-
prise, à l'aide d'échelles, sans passer, pour
ainsi dire, par aucun préliminaire de siège.
de manière à n'avoir à combattre qu'à l'in-
térieur de la place.
Les conditions de succès sont une connais-
sance complète de la ville et des environs,
ainsi que de ses ressources, le seciet le plus
absolu de leutreprise, et des préparatifs
bien entendus.
L'escalade ne peut réussir dans une place
où le défenseur est vigilant et la fortifica-
tion en bon état.
ESCALADER. Monter à l'assaut à l'aide
d'échelles ; surprendre , prendre une place
par escalade.
ESCALE. Espèce d'échelle servant jadis à
porter un pétard contre une porte, à tiavers
un fossé.
Elle avait une longueur supérieure à la
largeur du fossé et basculait de manière à
venir s'appliquer contre la porte.
ESCALIER Les escaliers doivent être
tenus dans le plus grand état de propreté
par les troupes qui occupent le casernement;
ils doivent être balayés au moins une fois
par jour, après le réveil, et, de plus, toutes
les fois que cette mesure est jugée néces-
saire.
L'éclaiiage des escaliers est assuré au
compte de la masse d'entretien de harna-
chement et ferrage, dans les corps de troupe.
En ce qui concerne les escaUers de la for-
tification 'V. Coiiniiunii.-aliotts).
ESCAMOTER 1 arme. Ou entend par Ib
.supprimer ou adélérer certains temps de la
charge ou du maniement d'armes pour arri-
ver plus vite a la fin du mouvement.
ESCAMPETTE. Prendre la poudre d'es-
campette, signifie s'enfuir, se sauver au plus
^^te.
ESCARMOUCHE. Engagement de peu
d'importance entre les édaireurs de deux
armées ou leurs tirailleurs ; ce combat a
souvent pour but de tàter l'ennemi, d'enga-
ger l'action ou d'arrêter un instant l' avant-
garde ennemie, de masquer un mouvement
ou une opération, etc.
ESCARPE. Dans un fossé de fortification,
l'escarpe est le talus le plus rapproché du
parapet.
On le fait aussi raide que possible pour
empêcher l'escalade.
Son inclinaison varie de l/i à 2/1, quand
elle n'est pas revêtue, comine dans les ou-
vrages de campagne ; elle est généralement
revêtue dans la fortification permanente et
tenue alors à 10/1.
Les escarpes revêtues (fig. 7"^) sont
dites attachées ou pleines quand le mur
est appliqué contre le remblai ; détachées
{fig. 78) quand le mur est séparé du remblai
par un chemin de ronde de 1 à 2 mètres
de largeur ; avec voÛtes en décharge
{ftg. 79) quand le mur consiste en une série
de piédroits supportant des voûtes accolées
sur lesquelles repo.sent les terres.
C'est à l'escarpe que s'attaquent les batfe-
riex de brèche.
Pour les escarpes demi-détachées
avec mur à bahut |V. Bahut).
L'escarpe détachée est plus facile à
garantir que l'escarpe attachée, et, lorsque
l'ennemi est parvenu à la renverser, ses dé-
liris, non recouverts de terre, forment pour
l'assaillant un obstacle plus difficile à fran-
chir que les parapets éboulés des murs
ESCARPEMENT. 268
pleins ; on la considère aussi, d'une manière
générale, comme présentant plus de diffi-
cultés à l'escalade que l'escarpe pleine, car il
faut d'abord en atteindre le sommet, puis en
ESCORTE.
descendre pour atteindre le pied du talus
extérieur. Toutefois, elle résiste moins bien
à l'artillerie et aux destructions à l'aide
d'engins explosifs, de sorte qu'elle inspire
moins de confiance.
Kf «^ i>^ i, U-jp^ i^ C4sJ,1l;>;;
Les escarpes avec voûtes en décharge
procurent une économie sérieuse de maçon-
nerie.
Les escarpes demi-détachées présen-
tent les avantages et les inconvénients des
précédentes.
ESCARPEMENT. Fente très raide, qu'on
ne peut francbir sans y pratiquer des
rampes ou des gradins.
ESCARPINE. Sorte de forte arquebuse .
ESCARPINS. Cbaussons de cuir qui en-
veloppaient les pieds dans les soulieis en fei-,
faisant partie de l'arnuire des clievaliers
ESCLAVAGE. Condition de celui qui est
sous la puissance absolue d'un maître ; se
dit par extension d'un peuple qui est soumis
à une domination étrangère.
L'esclavage n'est pas toléré par les lois
françaises, même dans les colonies et dans
les pays de protectorat.
ESCOMPTE. Prime payée au banquier
ou à toute autre personne qui fait l'avance
du montant d'un effet non encore arrivé à
l'ëcliéance.
ESCOPETTE. Sorte d'arquebuse à rouet,
del™,10 de long, en usage depuis Charles VIII
jusqu'à Louis Xlll dans la cavalerie fran-
çaise; avec des perfectionnements, elle devint
le mousquet, puis la carabine.
Certaine espèce d'escopette plus longue, à
canon évasé vers l'extrémité, a été employée
jusqu'au XVI1I<= siècle.
ESCOPETTERIE . Décharges d'esco-
pettes.
A l'époque, synonyme de mousqueterie.
ESCORTE. Troupe armée qui est com-
mandée pour accompagner une ou plusieurs
personnes, un convoi, etc.
Dans une place de guerre, l'escorte des-
tinée à accompagner des personnes arrêtées
ou des prisonniers se compose toujours d'un
nombre de soldats double du nombre des in-
dividus à conduire. Elle est toujours en
armes. Les hommes marchent de manière à
envelopper les prisonniers. Le chef de l'es-
corte se tient en arrière ou sur le flanc ; il
défend aux prisonniers de s'arrêter et de
communiquer avec qui que ce soit ; il évite
les quartiers populeux, les foules, et se dé-
tourne au besoin de la voie la plus directe
pour prendre les rues les moins fréquentées.
— d'honneur. Il est fourni une escorte
d'honneur au Président de la République
lorsqu'il fait son entrée dans une ville ou
au moment de son départ.
11 en est fourni une également, sur leur
demande, aux ministres, maréchaux ou ami-
raux, généraux, lors de la prise de possession
de leur poste, de leur première entrée dans
une ville de leur commandement, et la der-
nière fois qu'ils voient les troupes.
Les préfets ont également droit à une
escorte d'honneur le jour de la prise de pos-
session de leur poste ; il en est de même des
présidents de cours d'assises le jour de leur
entrée.
Le Sénat, la Chambre des députés, les
grands corps de l'Etat et les Cours de justice
se rendant en corps et en costume officiel
auprès du chef de l'Etat ou à une cérémonie
publique ont également une escorte d'hon-
neur.
Ces escortes sont composées, soit de gen-
darmerie, soit de troupes à cheval, soit de
troupes à pied, soit de troupes combinées,
suivant l'importance des personnages offi-
ciels ou des corps constitués. La composition
et l'effectif de ces escortes sont indiqués aux
articles 299 à 303 du Règlement du 23 oc-
tobre d883 sur le service des places.
— d'un convoi. En temps de paix, il
n'est attribué une escorte qu'aux convois de
ESCaUADE
269
ESPAGNE.
poudre, de munitions de guerre, de dynamite
et autres explosifs, et seulement pendant le
oours des trajets par roulage (terre ou eau),
ou lorsque les convois quittent la voie ferrée
et sont réexpédiés par voie de roulage.
Les escortes sont fournies dans les condi-
tions indiquées par la circulaire du 22 oc-
tobre 1882, modiliée par celle du 2 no-
vembre suivant (/. M., page 367).
Eu temps de guerre, les convois de mu-
nitions de guerre, d'argent, de subsistances,
d'effets d'habillement et de campement, de
malades, etc., sont protégés par des escortes
dont la force et la composition sont déter-
minées d'après la nature du convoi, son im-
portance, les dangers qu'il peut avoir à
courir, les localités à traverser, la longueur
du trajet, etc. L'ofiîcier général chargé d'or-
ganiser et de mettre en route un convoi
donne au commandant une instruction écrite
très détaillée. Celui-ci a pleine autorité sur
toutes les troupes de l'escorte, ainsi que sur
les agents de transports et des équipages
militaires.
Le titre XI du Règlement du 26 octobre
1883 sur le service en campagne indique en
détail quelles sont les mesures à prendre et
la conduite à tenir, par le commandant de
l'escorte, dans les différentes éventualités qui
peuvent se présenter.
ESCOUADE. Fraction de la compagnie
d'infanterie, qui est sous les ordres d'un ca-
poral. C'est la plus petite fraction de la com-
pagnie ; il en faut deux pour former une
section. L'assiette du logement militaire s'é-
tablit, autant que possible, par escouade et
le caporal d'escouade est responsable de la
police et de la propreté de la chambre oc-
cupée par ses hommes, lorsqu'il est le plus
ancien caporal de la chambrée.
ESCOULTES. Nom sous lequel on dési-
gnait les sentinelles au mojen âge.
ESCRIME. Art de faire des armes, de
manier l'épée, le sabre, etc. ; il est enseigné
officiellement dans l'armée française ( V . Ecole
(l'escrime). Cet enseignement est donné d'a-
près des principes et une méthode dévelop-
pés dans le Manuel du 18 mai 1877.
L'escrime française comporte des at-
taques et des parades, des engagements et
des .légagements, des coups francs et des
feintes, des ripostes et des contre-ripostes.
Dans la cavalerie, l'enseignement de la
contre-pointe est donné concurremment avec
celui de la pointe.
— à la baïonnette. Genre d'escrime qui
fait partie de l'école du soldat dans tous nos
régiments d'infanterie et du génie. 11 consiste
à apprendre au soldat, ayant la baïonnette
au bout du fusil, à se servir de ce genre
d'arme blanche pour se défendre au be.soin
contre plusieurs cavaliers, mais en réalité
plutôt à donner de la souplesse et de l'agilité
au fantassin qui, en outre, pourra avoir
plus de confiance dans son arme quand il
saura en tirer parti dans toutes les circon-
stances.
ESCRIMER (s'). S'exercer à l'escrime,
se battre avec des armes d'escrime.
ESCRIMOUR ou ESCRIMEUR. Vieille
locution pour signifier maître d'escrime.
ESLINGUE. Genre de flèche employé au
moyen âge.
ESPACE. Intervalle réglé, qui doit exister
entre les rangs, les files et les serre-files
d'une ligne déployée; c'est le calcul du ter-
rain nécessaire à chacun, qu'il doit occuper
individuellement.
Il en est de même pour la place à occuper
par les Iiommes, les chevaux, les pièces ou
les voitures dans les casernes, les écuries, les
cam|)s ou cantonnements, etc.
ESPADE ; ESPÉE. Noms donnés à
l'épée au moyen âge.
ESPADON. Grande et large épée, que
l'on manœuvrait à deux mains, et qui exi-
geait des hommes d'une force exceptionnelle.
Elle avait une lame droite, très longue et
très large, à double tranchant, et taillée en
biseau à la pointe ; son pommeau avait un
pivot, qui permettait de l'appuyer contrela
cuirasse. C'était l'arme de certaines troupes
d'élite, surtout du XIV au NVIi^ siècle.
Plus tard, on a donné le nom d'espadon à
un sabre de cavalerie à lame longue et
droite.
ESP ADONNER. Frapper de toute ma-
nière, d'estoc ou de taille.
ESPADRILLES. Chaussures légères avec
semelles en jute, que l'on distribue dans les
corps de troupe aux moniteurs et élèves des
cours de boxe, de canne et de bâton.
L'achat des espadrilles est fait au compte
de la masse des écoles.
ESPAGNE et son armée. Le service
militaire est personnel et obligatoire, mais
avec des tempéraments nombreux. La durée
du service est de 3 ans (2 ans en réalité),
au bout desquels les militaires passent dans
la 1" réserve, où ils restent jusqu'au mo-
ment où ils entrent dans leur 7" année de
service ; ils entrent alors dans la 2'' réserve,
où ils achèvent leur temps de service. Les
six classes de cette dernière réserve peuvent
être appelées diaque année pour une période
d'instruction n'excédant pas un mois ; en
réalité, elles ne l'ont pas été encore.
Chaque année, les Cortès votent le chiffre du
contingent à appeler sous les drapeaux, et qui
est en moyenne de 60,000 hommes. Toute la
ESPALET.
270
ESPLANADE.
partie de la classe uon appelée sous les dra-
peaux esl iûscrite dans les bataillons de
dépôt, où elle figure sur les contrôles pen-
dant 3 ans, et ne reçoit aucune espèce d'in-
struction.
L'armcc aclicc , qui compte environ
150,000 lionnnes, en a près de 40,000 dans
ses colonies, sous le nom de troupes colo-
niales. Il n'est pas donné de chiffres officiels
en ce qui concerne l'effectif des réserves.
Après de longues expériences ou études
sur divers systèmes de fusils à répétition,
l'Espagne, surtout par raison d'économie,
s'est bornée, par décret royal du 13 avril
1889, à modifier son fusil Rcmincjloii, d'après
le système de MM. Freyre et Brulle, officiers
de l'arlillerie espagnole (/?</. 80). Cette modi-
Fi-. 80.
flcation consiste à fraiser la cliambre, afin
de lui donner une forme permettant une
meilleure utilisation de la charge. Ou a
adopté en même temps une nouvelle car-
louche, avec; une charge de 4 gr. 73 de
poudre Rottweil, et une balle de 25 grammes
à enveloppe de laiton; la vitesse initiale
n'est que de 4f<0 mètres. Ce palliatif n'em-
j»èche pas la continuation des études sur les
armes de petit calibre.
ESPALET. Coude ou épaulement de
l'ancien chien de fusil servant d'appui au
chieii quaml il s'abat.
ESP ARE. Sorte de flèche à fer recourbé,
employée surtout au moyeu âge.
ESPÈCES. Pièces de monnaies; on dit
souvent : espèces sonnantes, par opposition
aux billets de banque ou au papier mon-
naie.
ESPINGARD ou ESPINGARDE. Espèce
de canon à main ou d'arquebuse, portant au
plus une livre de balles.
ESPINGOLE; SPINGOLE ou TROM-
BLON. Arme à feu portative dont la bouche
est évasée et dont la charge de ckevrolines se
disperse sur une certaine surface dans le tir.
Employée à partir du XVP siècle, surtout
en Espagne, elle est abandonnée depuis
longtemps dans les armées européennes.
ESPIONNAGE. Faire action ou métier
d'espion. Ce métier, fort honorable s'il est
désintéressé, est vil et méprisable s'il est
exercé dans l'intention d'en tirer profit: il
est infâme, lorsqu'il est exercé par des na-
tionaux dans leur propre patrie, en faveur
de l'étranger.
De nos jours , l'espionnage est organisé
dès le temps de jiaix, par toutes les grandes
nations de l'Europe. Les renseignements
fournis par les espions sont recueillis, classés
méthodiquement, et coordonnés de manière
(jue l'on soit toujours au courant de c« qui
concerne les armées étrangères.
ESPIONS. Dans toutes les armées et à
toutes les époques, on s'est servi d'espions
pour se renseigner sur les forces de l'ennemi,
sur ses positions, sur ses projets, sur les
renforts qu'il attend, sur la valeur des
places fortes, les plans des ouvrages, l'im-
portance des appiovisionuements, l'effectif
des garnisons, etc., etc. Ou choisit pour
celte mission des nationaux de bonue vo-
lonté, intelligents, sûrs, et parlant la langue
du pays où on les envoie.
Eu temps de guerre, leur mission est
extrêmement périlleuse, car, en cas où ils
seraient pris, ils seraient passés par les
armes ; on s'attachera donc à ne prendre
que des hommes courageux et animés d'un
grand patriotisme. Malheureusement, ces
espions sont insuffisants et l'on est obligé
d'avoir recours à des individus de nationa-
lité étrangère dont on stimulera le zèle par
l'appât de fortes récompenses, proportionnées
à l'importance des renseignements fournis,
et payées seulement lorsque ces renseigne-
ments sont reconnus exacts.
On choisira de préférence pour ce rôle des
commis voyageurs, des colporteurs, des con-
trebandiers et on les fera surveiller si c'est
possible, ou tout au moins on en désignera
deux ou plusieurs ne se connaissant pas, et
n'ayant aucun rapport entre eux, de manière
à pouvoir contrôlei' les uns par les autres les
renseignements qu'ils fournissent.
Les espions pris par l'ennemi ont toujours
été punis de mort, après avoir été jugés par
des commissions militaires.
Les militaires qui espionnent pour le
compte de l'ennemi, ou lecèlent des espions
ou des ennemis, sont punis de mort avec
dégradation militaire (Art. 206).
En temps de paix, les dispositions pé-
nales édictées par les lois françaises contre
les espions sont relativement bénignes ; un
projet de loi spécial a été déposé pour per-
mettre de condamner les espions à des peines
pi ILS sévères.
ESPLANADE. ïenain uni et découvert
que l'on laissait subsister entre les glacis
d'une citadelle et les premières maisons d'une
ville de guerre. Cet espace était ordinaire-
ment de 200 à 400 mètres de long pour
forcer l'assiéifeant à ouvrir la tranchée et à
ESPONTON
271
ESTOC.
faire des clieuiiiiements contre la citadelle.
Se dit aussi de la plate-forme d'une bat-
terie.
ESPONTON. Demi-pique qui, au XSH"
siècle, était la marque distinctive des com-
viUsaires des guerres. Elle fut aussi une espèce
d'insigne pour les mousquetaires et les offi-
ciers d'infanterie sous les règnes de Louis XIV
et de Louis XV et fut supprimée eu 1736.
C'était une canne d'environ 2 mèties, sur-
montée d'un petit fer de lance avec orne-
ment en laine, avec douille en fer a. l'autre
extrémité.
L'esponton servait dans la marine pour
l'abordage.
ESPRIT militaire. « Cet esprit consiste
ncu seulement en l'amour du métier, c'est-
à-dire de la gloire, en l'observation rigou-
reuse de la discipline et le respect que la
morale prescrit pour le bien d'autrui, mais
eu une fi-aternité générale, une solidarité qui
fait de l'armée une véritable famille, où les
succès et les revers, les joies et les peines
sont également ressentis par tous les mem-
bres qui la composent. » {Chesnel.)
11 consiste non seulement à faire tout ce
que commande le devoir militaire, mais à le
faire avec plaisir, à prendre goût au métier
des armes et à le préférer à tout autre.
ESQUIF. Embarcation frêle et légère.
ESQUIVER. Eviter adroitement un coup.
S'esquiver, se retirer sans rien dire, en évi-
tant d'être aperçu.
ESSAIS (V. Epreuves). Se dit particu-
lièrement de la vérification des qualités que
doivent remplir les métaux, les diverses par-
ties des aimes ou canons, des frettes, etc.
ESSAYAGE et AJUSTAGE des effets.
Ces opérations se font par les soins des capi-
taines commandant les unités administra-
tives ; les frais de retoucbe, s'il y a lieu,
sont supportés par le fonds particulier de
l'unité.
ESSE. Cheville de fer tordue qu'on met
au bout de l'essieu d'un affût, d'un fourgon
ou d'un véhicule quelconque pour empêcher
que la roue n'en sorte.
ESSÉDA ou ESSÈÛE. Char de guerre
à deux roues, découvert, fermé seulement
sur les côtés et dont faisaient usage les an-
ciens gueriiers bretons, gaulois et belges. 11
était traîné par deux chevaux et un guerrier
nommé essedarius y combattait.
ESSIEU. Pièce de fer ou d'acier fixée sous
une voiture et autour de laquelle tournent
les roues.
Dans les wagons, au contraire, les roues
sont calées sur les essieux et ceux-ci tour-
nent dans les boîtes qui sont fixées sous les
véhicules.
ESTABLIE. Vieille locution signifiant
garnison îles anciens châteaux forts.
ESTACADE. Dispositif étabU à 1000 ou
1200 mètres en amont des ponts pour les
garantir contre le choc des corps lancés pai
l'ennemi dans le courant.
L'estacade flottante se compose de
grosses pièces de bois réunies bout à bout
par de fortes chaînes, les pièces extrêmes
étant solidement amarrées à de solides pieux
plantés sur les lives. La direction de l'esta-
cade doit faire un angle assez prononcé (22°
en moyenne) ave^: la direction du courant,
pour augmenter la résistance de l'estacade
et rejeter plus facilement, vers les bords du
cours d'eau, les corps flottants qui viennent
la heurter.
L'estacade en pilotis est formée avec
des pilots plantés assez rapprochés les uns
des autres dans la rivière et réunis à fleur
d'eau par des moises ou chapeaux. Elle est
ou inclinée sur le courant comme l'estacade
flottante, ou disposée en forme de V dont la
pointe est tournée vers l'amont.
On tend également des estacades quand on
craint des tentatives de l'ennemi de ce côté.
ESTAFETTE. Soldat ciiargé de porter
des dépècJies.
ESTAFIER. Emploi semi-militaire jadis
rempli par un homme adroit et résolu attaché
à un maréchal, seigneur, etc. Sa mission cour
sistait à tenir l'étrier à son maître, à porter
son épée, à remettre ses missives, et, comme
il était armé lui-même, à défendre son maître
ou même à assassiner ses ennemis.
Spadassin, assassin et estafier ont été sy-
nonymes.
ESTAFILADE. Entaille faite par un
couj) de saljre. Blessure faite par un estafier.
Balafre au visage. S'appelait autrefois tail-
lade.
ESTAMPILLE. Empreinte ou cachet
que le ministère de la guerre fait apposer
sur les échantillons et modèles-types qu'il
adresse aux corps de troupe.
ESTIVAUX. Bottines en cuir souple et
teint dont se servaient les nobles et les gens
de gueire aux XI1I<= et XIV siècles.
ESTOC. Sorte d'épée longue et étroite
dont on se servait uniquement pour frapper
par la pointe et qui était employée dans les
armées françaises a partir du XV'^ siècle.
Au moyen âge. c'était aussi un bâton
ferré dont on se servait pour combattre.
Le mot estoc n'est [dus employé qu'adver-
bialement : frapper d'estoc, c'est pointer, par
ojtposilion à frapper île taille, qui signifie
tailler, tranclier de haut en bas.
Une arme. d'estoc est une arme qui sert à
ESTOCADE. 272
pointer; un coup d'esloc ou estocade est la
blessure produite avec la pointe de l'estoc.
ESTOCADE. Coup de pointe.
Epée en spatule dont on se servait à cheval
comme d'une lance. Le fer, assez long et
pointu, n'avait qu'une partie de 0™,25 à
0™,30 pouvant blesser. On en faisait usage
à deux mains pour la faire pénétrer davan-
tage.
A signifié aussi un genre de bretle et une
bottr d'escrime.
ESTRADE. On disait autrefois battre
l'estrade pour parcourir la campagne avec la
cavalerie, aller à la découverte.
ESTRAMAÇON. Sorte d'épée lourde et
courte, à large lame et à deux tranchants,
dont on se servait au moyen âge.
A signifié plus tard porter un coup avec
un poignard ou une arme tranchante.
ESTRAPADE. Supplice consistant à ar-
racher ou à briser les bras ; il était employé
dans l'armée française et, au commencement
du XVIP siècle, on l'employait encore pour
punir les sentinelles coupables.
En terme de manège, l'estrapade est un
saut-de-mouton du cheval qui s'arrête en
lançant des ruades, en même temps qu'il se
cabre, afin de désarçonner son cavalier.
ESTROPIÉ. Celui qui a perdu l'usage
d'un membre d'une manière accidentelle, soit
par blessure, soit par chute de cheval, soit
par quelque coup (V. Blessure).
ÉTABLISSEMENT. Employé souvent
dans le sens de construction : établissement
lies fourneaux de mines, etc.
Les établissements militaires sont : les
poudreries, dépendant du Service des pou-
dres et salpêtres ; les arsenaux et les ateliers
de construction, dépendant de l'artilleiie ; les
liôyitaux et les magasins de réserve des mé-
dicaments, dépendant du Service de santé ;
les manutentions, les magasins à fourrage, h^s
magasins d'habillement et du campement,
les magasins des lits militaires, dépendant du
Service de l'intendance ; les écoles militaires
autres que les écoles régimentaires, qui sont
administrées suivant les mêmes règles que
les corps de troupe.
— des parcs de siège. L'artillerie éta-
blira ses parcs devant une place dés que l'iu-
restissement pourra être considéré comme
l'omplct. L'équipage de siège doit être, à cet
effet, dirigé sur la place en temps utile.
— pénitentiaires. Comprenant les ate-
liers de tracaux publics, les pénitenciers mi-
litaires et les prisons militaires.
— spéciaux. On distingue sous ce titre
les établissements civils d'eaux minérales et
les établissements d'aliénés.
Les premiers sont soumis aux mêmes
ÉTANÇONS.
règles militaires que les hospices, après
qu'une convention a été passée avec l'Etat.
Quant aux autres, ils sont d'abord dési-
gnés par le Ministre de la guerre ; la con-
vention est réglée avec le préfet du départe-
ment et soumise à l'approbation du Ministre
par le commandant de corps d'armée. Les
militaires qui y sont admis sont traités aux
frais du département de la guerre, dans les
conditions stipulées par la convention et
jusqu'à ce qu'il ait été statué sur leur posi-
tion .
ÉTAGÈRES. Rayons en planches sur les-
quels on range des effets dans les magasins.
Les étagères des magasins d'habillement des
corps de troupe sont fournies et installées
par le service du génie au compte de l'Etat.
ÉTAIN. Métal blanc, très mou, très duc-
tile, très fusible et très malléable. On l'em-
ploie pour les soudures des ustensiles en fer-
blanc, pour Vemptombage des obus, de même
que pour Vétamage. Il entrait également
dans une proportion de 10 a 11 parties pour
100 de cuivre dans la composition du bronze
à canon.
ÉTALON. Type de poids et de mesure dé-
terminé par la loi.
Se dit aussi du cheval entier destiné à la
reproduction.
ÉTALONNAGE. Action de constater si
des poids ou des mesures sont conformes à
Vètalon.
Dans les mesures au pas, l'opération d'éta-
lonner son pas consiste à vérifier aussi exac-
tement que possible le nombre de pas que
l'on fait pour 100 mètres.
ETAMAGE. Opération qui a pour but de
recouvrir les gamelles, bidons et autres usten-
siles en fer ou fer-blanc, d'une légère couche
d'étain, afin d'empêcher l'oxydation ou l'al-
tération du métal recouvert.
L'étamage des gamelles, quarts, cuillers,
petits bidons, doit être effectué exclusive-
ment au moyen de bains d'étain pur et fin
dit Banca. Les frais d'étamage sont sup-
portés par le fonds particulier de la masse
d'habillement et d'entretien. Cette opération
est confiée aux chefs armuriers des corps de
troupe.
ÉTAMINE. Pièce d'étoffe à peu prés
carrée, de soie ordinairement, qui fait partie
du drapeau ou de l'étendard. Elle est aux
couleurs nationales et porte au centre soit
les armoiries du souverain, soit, comme en
France, l'inscription des batailles les plus
célèbres auxquelles le régiment a pris une
grande part.
ÉTANÇONS. Fortes pièces de bois ser-
vant à soutenir les talus des tranchées,
lorsque celles-ci deviennent profondes ou que
ÉTANG.
273
ETAT.
les terres ne se soutiennent pas bien. On em-
ploie également des étançons dans les puits
et dans les galeries de mines.
ÉTANG. Peut constituer un obstacle sé-
rieux, mais seulement quand il a une cer-
taine étendue. Les abords eu sont souvent
marécageux.
ÉTAPE. Lieu où des troupes en marche
s'arrêtent pour passer la nuit.
On donne également ce nom à la distance
qui sépare deux g'ttes d'étapes consécutifs.
Cette distance doit être en moyenne de
24 kilomètres, mais, par suite, de l'obliga-
tion de ne choisir, comme gîtes d'étapes,
que des localités offrant des ressources né-
cessaires pour la subsistance et le couchage
des troupes de passage, on a été conduit à
prendre, comme distance d'étape, des dis-
tances inférieures ou supérieures à 24 kilo-
mètres.
Les localités désignées comme g'ites d'étapes
à l'intérieur, sont désignées dès le temps de
paix (V. Bulletin officiel, livret des gîtes
d'étapes et carte d'étapes) ; le service de l'in-
tendance est chargé de traiter dans chacun
de ces gîtes, avec des préposés pour la four-
niture des vivres et des fourrages aux troupes
de passage, et de prévenir ces préposés au
moins 24 heures à l'avance, par l'intermé-
diaire du maire, de l'effectif des hommes
et des chevaux à pourvoir.
En temps de guerre, le service des étapes
a pour objet d'assurer les communications
et les transports par terre et par eau, et
d'exploiter les ressources en arrière des ar-
mées. La direction de ce service, dans chaque
armée, appartient au directeur des étapes,
sous la haute surveillance du directeur gé-
néral des chemins de fer et des étapes. Le
fonctionnement du service a lieu de la ma-
nière suivante : 11 est désigné dans chaque
région de corps d'armée, à l'intérieur, une
gare de chemin de fer, dite gare de rassem-
blement. De cette station, les transports du
personnel sont dirigés sur leur destination,
les transports de matériel et d'approvision-
nements sur les stations-magasins. Au delà
de ces stations-magasins, aux points où cesse
l'exploitation des voies ferrées, sur les ligties
de communication, se trouvent les stations
têtes d'étapes de guerre. A partir de ces
points, les mouvements du matériel et d'ap-
provisionnements s'effectuent sur les routes
ordinaires. Sur le parcours de ces routes,
on organise des gîtes d'étapes, distants entre
eux de 20 à 30 kilomètres au maximum.
Le gîte le plus rapproché de l'armée, où
s'opère le contact avec les services des corps
d'année, prend le nom de tète d'étapes de
route. Lorsque la ligne d'étapes de route se
prolonge au delà de 4 étapes, il devient né-
cessaire d'établir un gUe principal d'étapes à
chaque distance de 3 ou 4 étapes.
ÉTAT. L'étendue de pays soumise à une
seule souveraineté politique; se dit, par ex-
tension, de l'administration suprême d'un
pays.
Situation dans laquelle se trouve une per-
sonne, une chose, une place, une contrée.
^ Document donnant la situation d'un ma-
gasin, d'un corps de troupe ou d'une unité,
d'une catégorie quelconque du personnel ou
du matériel de l'armée.
— civil. Situation qu'occupe un indi-
vidu quelconque dans la famille, et par con-
séquent, dans la société. 11 est constitué par
la naissance, le mariage, le décès. Chacun
de ces faits donne lieu à l'établissement
d'actes authentiques, dressés par les officiers
de Véiat civil.
En temps ordinaire, les fonctions d'offi-
cier de l'état civil sont remplies par les
maires, et les militaires sont soumis, en ce
qui concerne ces actes, aux mêmes règles
que les autres citoyens, avec l'obligation
supplémentaire, en ce qui concerne les ma-
riages, de produire une autorisation du gé-
néral commandant le corps li'armée, du
gouverneur militaire ou du Ministre, sui-
vant le grade de l'officier.
Aux armées en campagne, les fonctions
d'officier de l'état civil sont confiées aux of-
ficiers suivants : 1° à l'officier payeur pour
les militaires appartenant à des corps de
troupe ayant un conseil d'administration, et
à l'officier commandant , pour les autres
corps ; 2° aux fonctionnaires de l'intendance,
pour les officiers sans troupe, les employés
militaires et les isolés ; 3° aux officiers d'ad-
ministration comptables des hôpitaux et
ambulances, mais seulement pour les décès
surv'enus dans les établissements dont ils ont
la gestion. Aux armées, il n'est tenu qu'un
seul registre de l'état civil pour chaque corps
de troupe, et un à l'état-major du corps
d'armée pour les militaires n'appartenant
pas à des corps de troupe.
Aux armées, les naissances doivent être
déclarées dans les 10 jours; les mariages
sont soumis aux mêmes formalités qu'en
temps de paix ; les décès doivent être déclarés
par trois témoins, sinon l'ofticier de l'état civil
dresse un acte de disparition, qui est enre-
gistré sur le registre de l'état civil, jusqu'à
ce qu'on ait pu compléter les trois signa-
tures exigées par la loi.
Une copie de tous ces actes est immédiate-
ment adressée à l'officier de l'état civil du
dernier domicile des parties ; toutefois, pour
les militaires des corps de troupe, ces copies
ETAT.
274
ETAT.
sont d'abord envoyées à la portion centrale,
afin que celle-ci confronte l'acte avec le si-
gnalement du registre matricule; elles sont
ensuite transmises à l'officier de l'état civil
du dernier domicile des parties.
S'il arrivait qu'un événement donnant lieu
à la rédaction d'un acte de l'état civil se
passât à une distance telle que les témoins
ne pussent se rendre auprès de l'officier de
l'état civil, tout fonctionnaire de l'inten-
dance, ou à défaut l'officier présent le plus
élevé en grade, recevrait par écrit la décla-
ration des témoins, en dresserait procès-
verbal qu'ils signeraient avec lui et l'enver-
rait à l'offi'-ier de l'état civil qui transcrirait
celte pièce sur son registre.
— de défense. La mise en état de dé-
fense d'une place ou d'un fort est préparée
par la commission de défense, qui prévoit
tout ce qui est nécessaire pour l'armement,
le personnel, les approvisionnements de toute
espèce et les travaux de défense à exécuter
au moment du besoin.
La mise en état de défense consiste à
mettre en place les diverses bouches à feu, à
compléter la garnison et les approvisionne-
ments, à expulser les bouches inutiles, à
organiser les divers services accessoires, à
exécuter les travaux de fortification prévus,
tant pour les ouvrages existants que pour
ceux à créer, à procéder aux démolitions né-
cessaires, à préparer des abris, à assurer les
communications, en un mot à prendre toutes
les mesures prévues par le plan de mobili-
sation pour assurer la défense de la place
dans les meilleures conditions possibles.
— de guerre. Il résulte, dans une place,
de la publication de l'ordre de mobilisation,
ordonnée en vertu d'une loi ou d'un décret.
Le gouverneur désigné ou son suppléant
prend aussitôt le commandement effectif de
la place. 11 constitue et réunit le comité de
surveillance des approvisionnements, ainsi
que le conseil de défense.
Le service et la police sont soumis aux
mêmes règles générales que dans l'élal de
paix ; toutefois, l'autorité civile ne peut
rendre aucune ordonnance de police sans
s'être entendue avec le gouverneur, ni re-
fuser de prendre les arrêtés que celui-ci juge
nécessaires à la sûreté de la place.
Le gouverneur a l'exécution des parties
du projet de défense qui se rapportent à
l'état de guerre; il prend toutes les disposi-
tions et se conforme à toutes les prescriptions
indiquées dans le titre IV du Règlement du
23 octobre 1883 sur le service des places de
guerre.
— de paix, il existe toutes les fois que
la place n'est pas constituée en è(at de guerre
ou de siège.
— de filiation. Etat qui sert à l'em-
harquement des militaires pour une traversée
sur mer.
Il est nominatif pour les officiers, sous-
officiers et soldats qui doivent s'embarquer
sur un même navire.
Il est établi en double expédition par le
commandant du détachement, et remis, la
veille du départ, au sous-intendant militaire
chargé des passagers.
— de réforme. Etat détaillé du maté-
riel appartenant à l'Etat et proposé pour la
réforme dans un corps de troupe ou établis-
sement militaire.
Il -en existe de deux modèles différents : le
modèle A, pour les effets ayant accompli le
terme de leur durée réglementaire ; et le
modèle B, pour les effets qui n'ont pas en-
core atteint ce terme.
— signalétique et des services. Etat
indiquant l'état civil et le signalement du
militaire qui y est dénommé, ainsi que le
détail des services militaires. 11 est signé
par le chef de corps ou de service.
— de solde. Etat servant à percevoir la
solde des militaires.
11 en existe de deux espèces : Yèlat de solde
des officiers et Vétat de solde de la troupe.
— de solde des officiers. 11 est établi
le l"^ de chaque mois pour le mois précé-
dent.
Les officiers du corps ou du détachement y
sont portés nominativement et par grade ;
on indique, en regard de chaque nom, les
mutations, le nombre de journées de pré-
sence et d'absence, ainsi que le décompte en
deniers de ces journées et des diverses in-
demnités dues aux officiers, puis on totalise.
On ajoute ensuite, ou l'on retranche, sui-
vant le cas, le résultat des mutations sur-
venues parmi les hommes de troupe, dans la
dernière quinzaine du trimestre. Enfin, on
retranche, s'il y a lieu, les retenues à faire
aux officiers, par déduction, pour le loge-
ment, pour pensions alimentaires, ou en
vertu de délégations. L'état est ensuite ar-
rêté en toutes lettres et signé par le conseil
d'administration ou par le chef de détache-
ment, et envoyé au sous intendant mili-
taire, chargé de le vérifier et d'en ordon-
nancer le montant. Cet état est établi en
double expédition, dont une, sur papier
blanc, porte le nom de quittance et est con-
servée par l'agent du Trésor qui en a ac-
quitté le montant ; l'autre, sur papier bleu,
est appelée déclaration de quittance et ren-
voyée, après payement, par l'agent du Trésor
au sous-intendant militaire ordonnateur.
%
ÉTAT.
275
ÉTAT.
pour être portée au débit de la revue de
liquidation du corps.
La déclaration de quittance n'est pas no-
minative et ne comprend que le résumé des
décomptes portés sur la quittance. Elle com-
porte le même arrêté et les mêmes signatures
que cette dernière.
— de solde de la troupe. 11 est établi
le 1^"^ et le 13 de chaque mois pour la quin-
zaine future.
Il est basé sur les payements effectués
pendant la quinzaine précédente. A cet efifet,
ou totalise le montant des trois prêts de
cette quinzaine et, comme le troisième prêt
n'est pas encore connu, on répète deux fois
le deuxième prêt. On porte ensuite les aug-
mentations et les diminutions résultant des
mutations survenues pendant la quinzaine
écoulée, en ayant soin de tenir compte éga-
lement des augmentations ou diminutions
importantes prévues pour un motif quel-
conque, par exemple, celles qui proviennent
du 31'= jour du mois, etc.
Ces états sont établis en double expédi-
tion : la quittance, sur papier blanc, et la
déclaration de quittance, sur papier bleu,
comme il a été dit pour les états de solde des
officiers ; ils reçoivent les mêmes destina-
tions que ces derniers états.
Lorsqu'un militaire, détaché ou isolé de
son corps, est payé de sa solde dans le lieu
de sa résidence, le sous-intendant militaire
eu fait une troisième expédition, sur papier
bleu, et l'envoie, comme ampliation, à son
collègue chargé de la surveillance adminis-
trative et de la portion centrale du corps.
Pour la préparation de la défense, il peut
être formé, dès le temps de paix, des groupes
de places sur lesquelles un officier général
ou supérieur étend son action. Cet officier
porte alors, en temps de paix, le titre d'in-
specteur de la défense du groupe.
Le titre 111 du Règlement du 23 octobre
1883 sur le service des places de guerre in-
dique quels sont les devoirs et les attribu-
tions des gouverneurs désignés, des comman-
dants d'armes, des officiers et employés
militaires sous leurs ordres. 11 doune en dé-
tail les régies du service des places en temps
de paix.
— de siège. L'état de siège d'une place
de guerre ou d'un poste militaire est déclaré
par une loi ou par un décret, et même, dans
certains cas, par le commandant militaire.
Aussitôt que l'état de siège est déclaré, les
pouvoirs, dont l'auloiité civile était revêtue
pour le maintien de l'ordre et de la police,
passent tout entiers à l'autorité militaire.
Le gouverneur peut déléguer aux magistrats
telle partie de ces pouvoirs qu'il juge conve-
iialile.
L'état de siège a été réglé par la loi du
23 mars 1878, par le décret du 23 octobre
1883, titre V, sur le service des places de
guerre, et par le décret du 26 octobre 1883
sur le service en campagne.
Duiant cet état de siège, l'autorité mili-
taire peut faire des perquisitious domici-
liaires, éloigner les repris de justice et les
individus qui n'ont pas leur domicile dans
les localités soumises à l'état de siège, or-
donner la remise des armes et des inunitions
et procéder à leur recherche et à leur enlè-
vement ; interdire les publications et les
réunions qu'elle juge de nature à exciter et
à entretenir le désordre, etc.
Lorsque l'état de siège est déclaré en temps
de guerre, le gouverneur peut et doit prendre
toutes les mesures jugées utiles pour la dé-
fense de la place, c'esfe-à-dire expulser les
étrangers, faire sortir les bouches inutiles
dans la mesure des instructions qu'il a re-
çues ; faire entrer dans la place les bestiaux,
denrées et autres moyens de subsistance ;
faire exécuter tous les travaux qu'il juge
utiles pour la défense. Il doit également éloi-
gner sa famille et celles des commandants
de troupes et chefs de service de la gar-
nison.
L'état de siège est levé, suivant le cas,
par une loi, par un décret ou par une déci-
sion du commandant militaire, quand les
causes qui l'ont fait déclarer ont cessé.
— légal des militaires. Les militaires
ont les mêmes droits et les mêmes charges
que les autres citO}'ens, sauf les exceptions
suivantes :
i" Obligation de rester dans un lieu fixé
et de ne pouvoir s'en absenter, même pour
24 heures, sans une permission de l'autorité
militaire supérieure ;
2" Obligation de l'obéissance passive ;
3° Interdiction de se réunir, même pour
un repas de corps, ou de fonder un cercle
sans l'autorisation de l'autorité compétente ;
4° Interdiction de contracter mariage sans
autorisation du Ministre et de ses délégués ;
0° Interdiction de se livrer à aucun com-
merce ;
6° Interdiction de publier cpioi que ce
soit, dans les journaux ou dans les livres,
sans autorisation du Ministre :
7° Interdiction de toute pétition ou de
toute démarche collective ;
8° Soumission au Code do justice mili-
taire ;
9° Interdiction du droit de vote, sauf
lorsqu'ils sont en congé (et non en permis-
sion), à l'endroit do ieur dernier domicile ;
ÉTAT.
276
ETAT.
10° Suspension du droit d'éligibilité au
Sénat, à la Chambre des députés et aux con-
seils municipaux pendant toute la période
d'activité de service.
Les privilèges spéciaux aux militaires sont
les suivants :
1° Le grade des officiers, c'est-à-dire leur
état, est garanti par la loi ;
2° Les militaires à l'armée ou en mission
sont protégés dans leurs biens par la loi;
3° Ils sont dispensés de l'obligation de la
tutelle et de la curatelle;
4» En certains cas, le lieu de leur rési-
dence peut être considéré comme leur domi-
cile légal;
'6° Ils ont droit à une retraite;
6° Les officiers des corps de troupe et de
l'état-inajor sont affranchis de la cote per-
sonnelle, et même de la cote mobilière, à
condition que le logement qu'ils occupent
soit en rapport avec l'indemnité de logement
attribuée à leur grade.
Les officiers sans troupe, ainsi que les
employés militaires sont astreints à payer
tous leurs impôts, au môme titre que les
autres citoyens.
— des officiers. La loi du 19 mai 1834
pose en ]trincipe que le grade est la pro-
{iriété de l'oflicier et ne peut être perdu que
dans certains cas définis, savoir : 1° Démis-
sion acceptée parle Chef de l'État; 2° perte
de la qualité de Français prononcée par un
jugement ; 3° condamnation à une peine
afflictive ou infamante ; 4<» condamnation
à une peine correctionnelle pour vol, escro-
querie, abus de confiance ; 5° destitution
prononcée par jugement d'un conseil de
guerre; 6° absence illégale de son corps
après 3 mois, pour l'officier en activité, et
résidence liors de France sans autorisation
après 15 jours, pour l'officier en activité ou
en non-activité.
11 faut toutefois distinguer entre le grade
et l'emploi ; le premier est la propriété de
l'officier, le second dépend de la volonté du
gouvernement.
Les positions de l'officier sont : l'activité,
la disiwnibilité, la non-activité, la réforme,
la réserve, la retraite.
L'officier en activité est seul pourvu d'un
emploi; celai qui se trouve dans l'une des
autres positions est sans emploi, soit tem-
porairement, soit définitivement.
11 convient d'ajouter que la réforme ne
peut être prononcée que par le Chef de
l'État, après l'avis d'un conseil d'enquête,
et seulement dans le cas où cet avis est
défavorable à l'officier.
— major. L'état-major comprend l'en-
semble du personnel chargé du commande-
ment supérieur des troupes et des services
de l'armée.
En temps de paix sa mission principale
est la préparation à la guerre ; en temps de
guerre, il est chargé de la conduite des opé-
rations militaires.
En temps de paix, l'ensemble des états-
majors comprend : la maison militaire du
Président de la République et V état-major
jjarliciilier dti Ministre de la ijuerre ; Vétat-
major de l'armée ; les états-majors des gou-
vernements militaires de Paris et de Lyon;
les états-majors des corps d'armée, des divi-
sio7is et des brigades d'infanterie et de cava-
lerie ; les états-majors des divisions et des
subdivisions territoriales ; les états-majors des
gouvernements de places fortes ; les officiers
mis à la disposition des maréchaux de France,
du grand cliancelier de la Légion d'honneur,
des généraux membres du conseil supérieur
de la guerre, inspecteurs généraux de corps
d'armée, et des généraux pourvus d'emplois
spéciaux ; les missions militaires à l'étranger ;
les états-majors des commandements de l'ar-
tillerie et da génie.
Le décret du 3 janvier 1891 (B. 0., p. 67)
indique la composition et les attributions de
ces divers états-majors en temps de paix.
L'ensemble des états-majors à constituer
en temps de guerre, comprend : l'état-ma-
jor du grand quartier général des armées;
les états-majors généraux des armées, les
états-majors des corps d'armée , des divi-
sions et des brigades d'infanterie ou de ca-
valerie ; les états-majors des brigades mixtes
ou autres formations temporaires et spé-
ciales ; les états-majors du service des che-
mins de fer et des étapes ; les états-majors
des commandants de l'artillerie et du génie
des armées, des corps d'armée et des forma-
tions temporaires et spéciales, telles que :
ailes, centres, réserves, corps de siège, etc. ;
les états-majors des gouvernements de places
fortes.
On constituerait, eu outre, à l'intérieur,
les états-majors suivants : les états-majors
de commandement de région ; les états-
majors des commandements de dépôts ; les
états-majors des commandements de l'artil-
lerie et du génie ; les états-majors des gou-
vernements de places fortes.
Ces deux dernières catégories d'états-
majors sont constituées dès le temps de paix.
Le décret du 3 janvier 1891 (B. ()..
p. 79) indique, dans son titre II, la com-
position et les attributions de ces divers
états-majors en temps de guerre.
— général de l'armée. Comprend les
maréchaux de France et les officiers géné-
raux. Us se divisent en deux sections :
ÉTATS-UNIS.
l" Vactivité, comptant 100 généraux de di-
vision et 200 de brigade, plus les généraux
de division qui ont commandé en chef de-
vant l'ennemi ; 2<> le cadre de réserve, com-
prenant tous les généraux cessant de faire
[lartie de l'activité et qui restent indéfini-
ment à la disposition du Ministre en cas de
mobilisation.
— (service d'). Le corps spécial d'état-
major, créé par l'ordonnance du 6 mai 1818,
et modifié par diverses ordonnances, a été
supprimé par la loi du 20 mars 1880, qui
a organisé un service d'état-major. Ce ser-
vice est assuré : 1° par un personnel d'offi-
ciers de toutes armes, munis du brevet
d'état-major et placés hors cadre, au nombre
de 640, dont 30 colonels, 40 lieutenants-
colonels, 170 chefs d'escadrons et 400 capi-
taines ; 2° par un personnel d'archivistes et
de secrétaires des bureaux d' état-major.
Les officiers du service d'état-major sont
les agents du commandement pour les rela-
tions avec les corps de troupe et les divers
services.
Pour l'obtention du brevet d'état-major,
voir Ecole supérieure de (juerre.
— de régiment, de bataillon. Tous les
officiers qui ne comptent pas à l'effectif des
unités combattantes, font partie de l'état-
major du corps.
Le petit état-major comprend les sous-
officiers, caporaux et soldats qui n'ont pas
leur place dans les diverses unités, tels que :
chefs ouvriers, vaguemestre, caporaux, clai-
rons ou tambours, tambour-major, musi-
ciens, etc.
— particulier de l'artillerie. Com-
posé d'officiers u'artillerie (284) de tout
jrrade, chargés d'un service spécial en dehors
des troupes d'artillerie. 11 a pour auxiliaires
et sous ses ordres 514 gardes d'artillerie,
160 contrôleurs d'armes, 177 ouvriers d'état
et 260 gardiens de batterie.
— particulier du génie. Comprend
486 officiers de tout grade faisant partie de
l'arme du génie, mais chargés d'un service
spécial en dehors des troupes du génie. 11 a
jiour auxiliaires, et sous ses ordres, 330 ad-
joints du génie, 6 ouvriers d'état et 292 por-
tiers-consignes.
— de la flotte. Com|u'end les officiers
de marine des différents grades.
ÉTAT de mutation. Situation indi-
quant les modifications survenues dans l'ef-
fectif, et qui ont pour objet de justifier les
augmentations ou ies diminutions de solde,
de renseigner sur les mouvements survenus
dans les ordres ou le personnel, de signaler
les vacances dans les grades, etc.
ÉTATS-UNIS (leur armée). Tous les
277
ÉTENDARD.
hommes doivent être recrutés par enrôle-
ment volontaire. Ils doivent être bien con-
stitués, âgés de 16 ans au moins, de 33 ans
au plus, enfin avoir une taille minimum de
3 pieds 3 pouces (1™,60). L'engagement est
de 5 ans et peut être renouvelé.
L'effectif légal du temps de paix est de
30,000 hommes au maximum.
L'armée se compose de : 25 régiments
d'infanterie, 10 régiments de cavalerie, 5 ré-
giments d'artillerie, 1 corps du génie, 1000
scouts (éclaireurs) indiens.
Un régiment d' infanterie est de 10 com-
pagnies, comprenant chacune 3 officiers,
14 sous-officiers ou caporaux et 46 soldats ;
ce dernier chiffre peut être porté à 100.
Un régiment de cavalerie se divise en
12 troops, comptant chacun 3 officiers,
16 sous-officiers ou caporaux et 44 cava-
lie^s.
Un régiment d'artillerie est de 12 batte-
ries, dont 2 légères. Une batterie comprend
3 officiers. 14 ou 16 sous-officiers et capo-
raux, 46 ou 49 canonniers.
Le corps du génie comprend 3 compagnies
et un état-major particulier. Chaque com-
pagnie a 10 sous-officiers, 10 caporaux et
128 sapeurs.
L'armée des États-Unis n'a pas, à propre-
ment parler, de réserves ; mais, en cas de
danger national, la constitution impose l'o-
bligation de servir à tous les hommes de 18
à 43 ans. On peut citer cependant, au
nombre des forces territoriales, organisées
dés le temps de paix, les milices des diffé-
rents Etats, milices qui sont une sorte de
garde nationale. L'effectif pei^t en être évalué
à 107,000 hommes, formant 106 troops de
cavalerie, 97 batteries d'artillerie et 1337
compagnies d'infanterie.
L'armement de l'infanterie consiste en un
fusil Springfield, qui est une arme à bloc se
relevant autour d'une charnière transversale
antérieure et maintenu fermé à l'arriére par
un loquet à ressort que l'on mameuvre à
l'aide d'une oreille en saillie sur la droite du
bloc. A percussion centrale, le percuteur et
son ressort étant logés dans le bloc. Le fusil
neuf est du calibre de ll'"™,,23.
Des études très complètes, et qui ne peu-
vent tarder d'aboutir, ont été faites pour
changer ce fusil d'un modèle très ancien
contre une arme à répétition.
ÉTAU. Sorte de presse à vis en fer. Il
doit en exister un pour deux feux, et deux
pour trois feux dans les ateliers de maré-
chaux ferrants des corps de troupe.
Ces étaux sont fournis et remplacés par
le service du g(Miie.
ÉTENDARD. Enseigne de guerre qui
ÉTENDRE.
278
ÉTOUPILLE.
jemplace le drapeau dans la cavalerie, à rai-
son d'un par régiment.
L'iitendard est porté par un sous lieute-
nant, qui prend le titre de porte-élendard,
et est en même temps chargé des détails du
casernement, et secrétaire de la commission
des ordinaires.
L'étendard royal, de forme carrée et
de couleur blanche, était porté dans les ha-
laiiles devant le souverain, au moyen âge.
ÉTENDRE. Donner une plus grande
extension à un front, à une ligne, à une at-
taque. Se dit dans quelques cas pour dé-
ployer.
ÉTHER. Produit chimique liquide, doué
d'une grande fluidité et d'une grande vola-
tilité, obtenu par l'action des acides sur l'al-
cool. Le plus connu est l'éther sulfurique,
qui a la propriété de dissoudre les huiles
essentielles et les matières grasses.
ETHNOGRAPHIE. Science qui a pour
objet l'étude et la description des divers
peuples.
ETHNOLOGIE. Science qui traite des
diverses races d'hommes.
ÉTIA6E. État d'une rivière au moment
du plus irrand abaissement de ses eaux.
ÉTIQUETTES. Les étiquettes pour les
hommes, pour les fusils, pour les effets de
coiffure et de grand équipement, de même
que celles qui sont nécessaires pour les ma-
gasins d'habillement et pour les selleries,
sont fournies et remplacées au compte de la
masse iV habillement et d'entretien {\ . Plan-
chettes).
ÉTOFFES. Les étoffes nécsssaires aux
confections et aux réparatious des effets
d'habillement et de coiffure dans les corps de
troupe sont les draps et les toiles à dou-
blures. Elles sont achetées au compte de la
masse dliahillement et d'entretkn.
ÉTOILE. Ornement en forme d'étoile qui
sert à distinguer les officiers généraux : le
général de division en a 3, le général de bri-
gade, 2.
L'étoile constitue aussi l'ornement du képi
et du shako des troupes d'administration.
Un ordre de C Etoile a été créé en France, en
1561, par Jean le Bon, à l'imitation de celui
de la Jarretière. ^
L'ordre de VÉtoile polaire, suédois, a été
réorganisé en 1748.
L'étoile de la Légion d'honneur indiqua
la forme de cette décoration, qu'on appelle à
tort croix puisqu'elle a 5 branches.
— mobile. Instrument employé pour
vérifier l'âme des bouches à feu. Le principe
consiste à appliquer contre les parois de
l'àme, et suivant un diamètre, 2 pointes
convenablement guidées, dont on fait varier
l'ôcartemeut à l'aide d'un plan incliné.
— d'artifices (V. Artiiices).
ÉTOUPILLE. Tube contenant une prépa-
ration destinée a enflammer la charge des
bouches à feu (fig. 81).
L'étoupille fulminante se compose de :
1» un grand tube extérieur, en cuivre rouge
embouti • 2° un tube intérieur, ou petit tube,
Fis. SI.
en cuivre rouge embouti ; ce tube reçoit la
composition fulminante, formée de i/3 de
chlorate de potasse et 2/3 de sulfure d'anti-
moine. La composition fulminante, percée
suivant l'axe, occupe le tiers de la longueui
du petit tube ; 3° un rugueux, en fil de
ruivre ronge ; ce fil est passé dans le trou de
la composition du petit tube par le bout
lilne, i)uis dans une rondelle en caoutchouc
vulcanisé destinée à faire obturation, et le
crochet est assujetti sur l'extrémité du petit
tube ; il est passé ensuite par le côté libre
dans le grand tube et dans le trou du
tampon, et poussé à fond de façon que la
rondelle de caoutchouc soit légèrement pressée
entre le tampon et le bout chargé du petit
tulie • le fil de cuivre est alors tordu sui
ÉTOUPILLON
279
ETUI.
lui^môme, en réservant une boucle, puis re-
plié sur le grand tube.
Le ville intérieur est rempli de poudre de
chasse fine tassée. Le poids de l'étoupille est
de 6 grammes environ. Les étoupilles sont
exclusivement fabriquées par l'Ecole de pyro-
technie.
L'étoupille agit en tirant \nvement le ru-
gueux à l'aide d'une ficelle ; le rugueux en-
flamme alors, par l'effet de la friction, la
poudre fulminante, qui met le feu à la
charge.
ÉTOUPILLON. Cordelette ou mèche d'é-
toupe suiffée qu'on introduit dans la lumière
d'une pièce de canon chargée pour préserver
la charge de l'humidité.
ÉTOUPIN. Peloton d'étoupe servant au-
trefois à bourrer la poudre quand on cliar-
geait un canon.
ÉTOUTEAU. Rivet planté sur la douille
de la baïonnette pour borner le mouvement
de circulation de la bague.
ÉTRANGER. Individu qui est dun autre
pays que celui où il se trouve.
Aucune législation en Euiope ne traite les
étrangers aussi favorablement que la légis-
lation française ; aussi les voit-on abonder
dans notre pays
Des lois récentes ont eu pour but de faci-
liter la naturalisation des étrangers et de
prendre, envers ceux qui ne se font pas na-
turaliser, des mesures commandées par notre
propre sécurité, c'est-à-dire la déclaration de
résidence. De plus, l'article 11 de la loi du
15 juillet 1889 sur le recrutement prescrit
de porter d'office, sur les talUeaux de recense-
ment, les individus nés en France de parents
étrangers. Ils peuvent réclamer contre leur
inscription lors de l'examen des tableaux de
recensement et lors de leur îonvocation au
conseil de revisio \. S'ils ne réclament pas,
le tirage au sort éqidvaut pour eux à la dé-
claration prévue par l'article 9 du Code
civil, c'est-à-dire qu'ils sont, par le fait,
naturalisés Français. Ces différentes mesures
ont produit les meilleurs effets.
ÉTRANGERS (régiments). La France
entretient, pour le serviie de l'Algérie et des
colonies, 2 régiments étrangers comprenant
chacun un état-major, un petit état-major,
une section hors rang, 4 bataillons de 4 com-
pagnies et une compagnie de dépôt. Ces ré-
giments sont encadrés par des officiers fran-
çais : mais une grande partie des cadres
inférieurs, et la presque totalité des soldats,
■^ont de nationalité étrangère.
Les régiments se recrutent uniquement
par voie d'engagements volontaires Ces en-
gagements peuvent être de 2, 3 ou 5 ans, et
sont contractés devant un sous-intendant
militaire sur la présentation d'nu certificat
d'acceptation délivré par un commandant de
recrutement, d'un acte de naissance ou d'une
pièce équivalente et d'un certificat de bonnes
vie et rari'urs. S'il s'agit de déserteurs étran-
gers, incapables de produire ces deux der-
nières pièces, il peut être passé outre sur la
décision du général commandant le corps
d'armée. Il convient d'ajouter que parmi ces
étrangers se trouve un bon nombre d'Alsa-
ciens-Lnrrains annexés, qui forment les meil-
leurs éléments d>-s cadres de ces troupes.
De grandes facilités sont accordées aux
.soldats des régiments étrangers pour se faire
naturaliser Français, et un grand nombre
d'entre eux en profitent.
ÉTRANGLEMENT. Rétrécissementbrus-
que d'un passage, d'un col, d'un défilé, d'un
cours d'eau.
ÉTRÉSILLON. Pièces de bois que Ton
intercale de force entre deux murs menaçant
ruine ou entre deux parois de tranchée.
ÉTRIER. Sorte d'anneau de fer ou d'autre
métal retenu à la selle par les étrivières et
qui sert d'appui au pied du cavalier pour
monter ou descendre de cheval ou pendant
la course. On y distingue : l'œil, destiné au
passage de l'étrivière ; le corps, qui relie
l'œil à la planclip sur laquelle repose le
pied ; celle-ci, de forme ovale, peut être
pleine ou vide.
L'étrier ne paraît guère avoir été employé
avant le V siècle. La forme en est des plus
variées, mais nous ne nous en occuperons
pas ici.
— d'arbrier. Anneau de fer à peu près
carré qui garnissait l'extrémité antérieure de
l'arbrier de l'arbalète et dans lequel on met-
tait le pied pour bander la corde de l'arc.
L'étrier servait aussi à suspendre l'arbalète
à une boucle qui tenait à la bandoulière.
ÉTRILLE. Instrmnent de fer avec lecpiel
on enlève les ordures qui se sont attachées
aux poils des chevaux et des mulets. Ces
objets sont achetés au compte de la masse
d'habillement et d'entretien.
ÉTRIVIÈRE. Courroie qui supporte les
ètriers et permet de les disposer à la hauteur
convenable.
ÉTUI. Sorte de boîte ou de récipient qui
sert à porter, à mettre ou à consei-ver
quelque chose.
— de cartouches. On en distingue de
deux espèces : l'étui combustible, qui
brûle et disparait par le tir, en même temp.s
que la cartouche, et l'étui métallique qui
reste dans l'àme après le départ du coup.
L'étui combustible était celui de la cartouche
de notre ancien fusil modèle 181)6; il pré-
sentait l'inconvénient de se déformer, de ne
ETUVE.
280
ÉVALUATION.
donner qu'une obturation incomplète, de ne
pas résister suffisamment à l'immidité et
d'occasionner de nombreux ratés. L'étui
métallique a, au contraire, l'avantage
d'être parfaitement calibré, de ne pas se dé-
former, de résister à Hinmidité, et de n'oc-
casionner que peu ou point de ratés. Il a été
adopté par toutes les nations européennes, y
compris la France, pour ses cartoucbes des
fusils modèles 1874 et 1886, et pour ses
cartouches de revolver.
Après chaque tir, les étuis métalliques
doivent être recueillis, lavés et désamorcés.
La fabrication des étuis métalliques s'o-
père de la manière suivante : on les découpe
dans des bandes de laiton, nommées flans,
que l'on transforme en calots par deux em-
boutissages successifs. Une série d'opérations
donne à l'étui sa forme définitive. Ces opé-
rations fatiguant le métal et lui ôtant une
partie de son élasticité, chacune d'elles est
suivie d'un recuit de l'étui, d'un décapage,
d'un lavage et quelquefois d'un graissage
pour le remettre eu état.
— d'outil. Les divers outils portatifs de
l'infanterie et du génie sont enveloppés dans
des étuis en cuir qui ont pour objet d'en
permettre la conservation et le port. Ces
étuis sont fournis gratuitement par le ser-
vice du génie, mais l'entretien et le rempla-
cement ont lieu au compte de la masse d'ha-
billement et d'entretien .
— de drapeau et d'étendard. Les
drapeaux et étendards des corps de troupe
sont placés en temps ordinaire, ainsi qu'en
route, dans des étuis en coutil, avec coiffe
en cuir.
Les frais d'entretien et de remplacement
de ces étuis sont supportés par le budget de
l'artillerie.
— d'instruments de musique. Les
instruments de nuisique les plus fragiles
doivent être placés dans des étuis en basane.
Ces étuis sont achetés et remplacés au compte
de la masse d'habillement et d'entretien.
— de revolver. Les revolvers sont
jiorléi dans des étuis en cuir fauve, pour la
troupe, et en cuir noirci pour les officiers.
Les étuis de la troupe sont achetés , entre-
tenus et remplacés au compte de la masse
d'habillement et d'entretien.
ÉTUVE. Local où l'on donne des bains
de vapeur ou d'air cliaud.
Par extension, se dit des locaux où l'on
donne des bains chauds aux soldats.
ÉVACUATION. Sortie d'un malade d'un
hôpital, d'une ambulance, pour être dirigé
sur un autre établissement hospitalier.
En temps de paix, les évacuations peu-
vent être individuelles ou collectives. Elles
ont lieu sur la proposition des médecins
chefs, et sur l'autorisation du général eu
chef, si elles se font sur des hôpitaux du
même corps d'armée, ou du Ministre, si elles
se font sur une place d'un corps d'année.
Les formalités à observer, de même que
les soins à prendre pour l'alimentation en
route, et la réception à l'arrivée, sont indi-
qués dans les articles 297 à 318 du règle-
ment du 23 novembre 1889, sur le service
de santé.
En temps de guerre, on évacue sur l'inté-
rieur du pays tous les malades ou blessés
qui sont transportables.
Les évacuations ont lieu par les routes de
terre, par les voies navigables et par les
voies ferrées.
— par les routes de terre. Les con-
vois d'évacuation sont composés au moyen
de voitures spécialement aménagées, prove-
nant de la réquisition ou prêtées par les
divers services de l'armée, de voitures de la
Société française de secours, ou, exception-
nellement, de voitures d'ambulance.
L'alimentation, en route, est assurée par
les infirmeries de gare et de gîtes d'étapes.
— par les voies navigables. Toutes
les fois qu'elle le peut, la direction des étapes
organise des convois par eau, pour le trans-
port des malades et blessés grièvement at-
teints. On réquisitionne et on ménage à cet
effet : sur mer, les transports de l'Etat ou
des grandes compagnies ; sur les fleuves, les
bateaux à vapeur ou les remorqueurs à
touage ; sur les canaux et rivières navi-
gables, les bateaux plats à halage.
Le service est fait comme dans les hôpitaux
de campaipie.
— par les voies ferrées C'est le
mode d'évacuation qui sera le plus généra-
lement employé en campagne.
Les régions désignées pour recevoir les
malades et blessés provenant de chacune
des armées, sont arrêtées à l'avance par le
Ministre. D'après cette base, le directeur
général des chemins de fer et des étapes
règle l'ensemble des mouvements du service
des évacuations par voie ferrée.
Les mesures d'exécution sont concertées,
pour chaque armée, entre le directeur de
santé de l'armée, le directeur des étapes et
la commission de ligne ou de chemin de fer
de campagne intéressée. Chaque train d'éva-
cuation est accompagné par un personnel
comprenant en moyenne : 3 médecins,
1 comptable et 39 infirmiers.
ÉVALUATION des distances. En de-
hors des conditions indiquées jiour V appré-
ciation des distances, on peut évaluer ces
dernières d'après la vitesse du son, sachant
EVASEMENT. 28<
que le son parcourt 1 kilomètre en 3 se-
condes; les montres font entendre 15 batte-
ments pour i kilomètre.
EVASEMENT. Ouverture extérieure
d'une embrasure. Amincissement des bords
d'une bouche à feu, causé par un long usage.
ÉVASION. Les auteurs ou complices
d'évasion de prisonniers de guerre ou déte-
nus, sont, en cas de négligence, punis d'un
emprisonnement de 6 jours à 5 ans, et, en
cas de connivence, de o à 10 ans de réclu-
sion, de 5 à 20 ans de travaux forcés et
même des travaux forcés à perpétuité
(art. 216).
ËVEIL (donner 1'). Donner l'alerte.
ÉVÉNEMENT. Fait, accident survenu
en dehors des circonstances normales et pou-
vant occasionner des pertes ou des dégrada-
tions. Les règlements prescrivent de rendre
compte de tous les événements pouvant avoir
un intérêt au point de vue militaire.
— de force majeure. L'événement de
force majeure doit toujours être constaté par
un procès-verbal du sous-intendant militaire
ou de son suppléant.
Sont considérés comme événements de
force majeure :
Les vols à main armée, à force ouverte
ou avec effraetion ;
Les vols par disparition de détenteurs de
matériel ;
La prise ou la destruction par l'ennemi,
la destruction ou l'abandon forcé à son ap-
proche ;
L'incendie, les inondations, les submer-
sions, les écroulements de bâtiment , les
événements de route par terre et par eau,
les épizooties constatées ;
La chute d'un cavalier, la chute ou la
fuite d'un cheval dans le service ;
La destruction des effets par les animaux
rongeurs ;
La détérioration des effets par la morsure
des chevaux ;
La rupiure d'un effet de harnachement,
sous l'effort de traction d'un cheval.
ÉVENT. Petits trous percés dans les
fusées de guerre pour permettre le dégagement
des gaz (V. Fusées). Ils servent aussi à fa-
l'iliter le réglage du tir.
Défaut de fabiication d'un canon de fusil
ou d'une pièce d'artillerie, qui se manifeste
par une fente ou une ouverture plus ou
moins sensible et apparente à r(jeil après
l'épreuve. C'est une cause de rebut pour la
pièce.
ÉVENTER. Découvrir une chose cachée.
Eventer une niine. signilie découvrir l'en-
droit où existe le fourneau de mine et en
''mpêcher l'effet.
EXAMEN.
ÉVENTUEL. Cet adjectif, qui signifie
parer à une éventualité , s'applique aux
mots militaires suivants : conseil d'adminis-
tration, dépense, grade, ■prestation, retenue,
situation, etc.
ÉVÊQUE. Les évêques ont concouru
avec les leudes à la confection de la loi mi-
litaire, et quantité d'entre eux ont été guer-
riers et chevaliers. Actuellement, les évêques
n'ont plus droit à aucun honneur militaire.
ÉVITER. On évite le combat, une attaque,
en déplaçant la ligne attaquée de manière
qu'elle ne fasse plus front directement à
l'attaque.
ÉVOCATES. Milices qu'on levait préci-
pitamment dans l'antiquité.
EVOCATI. Vétérans de l'armée romaine
qui s'enrôlaient de nouveau comme volon-
taires après avoir accompli leur temps de
service.
ÉVOLUER. Exécuter des évolutions, des
manœuvres de bataillon au moins. Faire
application à un certain nombre d'unités,
des principes et des mouvements qui ont été
enseignés en détail.
ÉVOLUTION. Manœuvres d'ensemble
que l'on fait exécuter à un ou plusieurs ré-
giments, et, autant que possible, aux diverses
armes, pour leur donner une idée aussi
exacte que possible des manœuvres et des
mouvements qu'elles auraient à exécuter en
campagne. Les grandes manœuvres consti-
tuent la meilleure école à ce point de vue.
Mouvements réguliers, exécutés par plu-
sieurs bataillons pour passer d'une formation
à une autre.
Se dit également du mouvement que fait
un navire ou une flotte pour prendre une
nouvelle disposition.
EXAMEN Épreuve orale, interrogation
que l'on fait subir pour constater l'aptitude
et le savoir des candidats aux divers grades,
ou aux écoles militaires.
Des examens complets, passés à la tin des
études, dans les diverses écoles, servent à
constater le degré d'instruction et à déter-
miner le rang de sortie des élèves.
Jusqu'au grade de capitaine inclus, les
candidats au choix au grade supérieur, doi-
vent subir un examen écrit et un examen
oral pour obtenir le certificat d'aptitude ad-
ministratire et le certificat d'aptitude profes-
sionnelle. Pour ce dernier, la note assez bien
ne dispense pas de recommencer l'année sui-
vante.
— des denrées. Les denrées présentées
en distribution sont examinées par le capi-
taine ou l'officier de distribution. Il s'assure
qu'elles possèdent les qualités requises ; il
en vérifie le poids ou la mesure, suivant le
EXAMINATEURS.
282
EXCUSE.
cas ; îles excédents de poitls profitent à la
partie prenante ; en cas de différence en
moins, le poids est complété par l'addition
des quantités nécessaires. 11 inscrit le ré-
sultat de cet examen sur le registre des dis-
tributions. Dans le cas où les denrées ne lui
paraissent pas acceptables, il arrête la dis-
tribution et rend compte immédiatement au
major, qui informe aussitôt le commandant
d'armes ainsi que le chef de corps et avise
le sous-iuten'iant militaire. Le commandant
d'armes convoque le plus tôt possible la com-
mission, qui se réunit et prend une décision,
conformément aux dispositions des articles
383 et 384 du Règlement du 28 décembre
1883 sur le serrice iulérieur des troupes.
EXAMINATEURS. Officiers chargés de
procéder aux examens oraux des candidats
ayant le grade de sous-officier et proposés
pour les écoles militaires d'officiers ou pour
le grade d'adjoint du génie, de garde d'artil-
lerie, etc., ou d'examiner les élèves des di-
verses écoles militaires à la fin des cours.
EXARQUE. Celui qui commandait en
Italie pour le compte des empereurs d'O-
rient.
EXCAVATION. Pli de terrain naturel
assez ijrofoud ; trou pratiqué dans la terre
dans un bul militaire, par exemple les tran-
chées, les fourneaux de mine, etc.
EXCÉDENT. Qui dépasse en nombre, en
poids, en valeur ou en dimensions.
— de bagages. Les détachements voya-
geant en chemin de fer ont dioit à 30 kilogr.
de bagages par homme, en sus des bagages
de main, c'est-à-dire du fusil et du sac que
les hommes portent avec eux et qu'ils pla-
cent dans leurs wagons respectifs. L'excédent
de bagages seul est taxé ; le poids de cet
excédent doit être arrêté en toutes lettres,
sur le bon de chemin de fer, par le sous-in-
tendant militaire.
En principe, les corps ou détachements ne
doivent pas avoir d'excédents de bagages,
sauf dans le cas où ils voyagent avec leurs
magasins.
— de masse. Les excédents des diffé-
rentes masses des corps de troupe restent
acquis à ces corps ; toutefois, le Ministre
peut prescrire le versement d'une certaine
partie de l'excédent de la masse du harna-
chement et ferrage par les corps où celte
masse est prospère, à d'autres corps où elle
est dans une mauvaise situation. La même
mesure peut être prise en ce qui concerne
l'excédent de la masse d'entretien et de re-
monte de la gendarmerie.
L'excédent du complet réglementaire de
la masse individuelle des gendarmes, des
spahis et des hommes de lioupe de la marine
leur est payé trimestriellement, après l'ar-
rêté de cette masse.
— en magasin. Les excédents en ma-
gasins, constatés par les fonctionnaires du
contrôle ou de l'intendance, sont pris en
charge au moyen de procès-verbaux établis
par ces derniers et relatant les explications
des gestionnaires intéressés. Ces procès- ver-
baux sont établis en simple expédition ; il
en est délivré des extraits ou des co^iies.
EXCELLENCE. Qualification honorifique
que l'on donnait autrefois aux ambassa-
deurs, aux ministres, aux présidents du
Sénat, de la Chambre des députés et du
Conseil d'État, aux cardinaux, etc.
Cette qualification n'est plus usitée actuel-
lement en France, mais on en fait toujours
usage envers les hauts dignitaires étrangers.
EXCEPTION. Ce qui n'est pas soumis à
la règle générale.
En terme de droit, se dit de toute déroga-
tion légale au droit commun.
EXCÈS. Ce qui dépasse les limites de la
température, ou la juste mesure en toute
chose.
Violences, outrages.
Il est recommandé de s'opposer de la ma-
nière la plus formelle aux excès des soldats
en pays enn(mii.
EXCLUSION du service. D'après l'ar-
ticle 4 de la loi du 15 juillet 1889 sur le
recrutement de l'armée, sont exclus de l'ar-
mée, mais mis, soit pour leur temps de
service actif, soit pour le cas de mobilisation,
à la disposition du Ministre de la marine :
1° Les individus qui ont été condamnés à.
une peine affliclive et infamante, ou à une
peine infamante dans le cas prévu par l'ar-
ticle 177 du Code pénal;
2° Ceux qui, ayant été condamnés à une
peine correctionnelle d'emprisonnement de
deux ans et au-dessus ont été, en outre,
frappés de l'interdiction de tout ou partie de
l'exercice des droits civiques, civils et de
famille ;
3° Les lelégués collectifs.
EXCORIATION. Écorchure ou plaie lé-
gère généralement produite par la chaussure.
Il importe d'y remédier immédiatement, eu
temps de guerre, pour conserver les hommes
disponibles.
EXCULTATEUR. Soldat de l'armée ro-
maine armé, à la légère et servant d'éclai-
reur.
EXCURSION. Irruption rapide de troupes
légères ou de partisans sur un point et dans
un but déterminés.
EXCUSE. Raison qu'on allègue pour se
disculper ou pour disculper un autre. Cii'-
constance qui diminue la gravité d'un crime.
EXÉCyTER.
Faire des ex.ouseà à quoiqu'un, c'est lui té-
moigner le regret qu'on a de l'avoir offensé
volontairement ou involontaii'ement.
EXÉCUTER. Efifectuer une opération de
guern'. un tir.
Exécuter un coupable, c'est le fusiller.
Exécuter militairement un pays, une
localité, etc., c'est les châtier, leur faire subir
certaines rigueurs en les frappant d'une ma-
nière rapide et sommaire.
EXÉCUTION. Tout ce qui concerne l'exé-
cution des jugements des conseils de guerre,
les exécutions à mort, est indiqué dans les
articles 129, 130 et 131 du Règlement sur
le service des places de guerre.
Le major de la garnison indique le lieu et
l'heure de l'exécution, ainsi que le nombre
d'hommes armés qui doivent s'y trouver. 11
prend toutes les mesures propres à assurer le
maintien de l'ordre.
Une exécution à la peine capitale a lieu
en présence des troupes de la garnison en
armes, le corps auquel appartient le con-
damné tenant la droite.
Le peloton d'exécution est composé d'un
adjudant, de 4 sergents, 4 caporaux et 4 sol-
dats les plus anciens du corps; il est com-
mandé en outre un 5*' soldat et un o" ser-
gent. Les armes sont cbargées avant l'arrivée
du condamné. Celui-ci est amené sur le ter-
rain par un détachement de 50 hommes ; il
n'est pas porteur de ses insignes. Lorsqu'il
arrive devant les troupes, elles portent les
armes, les tambours ou les clairons battent
ou sonnent aux champs Le condamné est
placé au lieu de l'exécution. Pendant la lec-
ture de l'extrait du jugement par le greffier,
le o® soldat lui bande les yeux et on le fait
mettre à genuu. Le piquet, sur deux rangs,
s'approche à 6 mètres du condamné et
celui-ci, étant laissé seul, l'adjudant, placé
en avant et à droite du piquet, lève son
épée. A ce signal, les 12 hommes mettent en
joue et tirent au commandement de Feu ! de
l'adjudant. Le S*' sous-officier donne ensuite
le cuup de grâce. L'exécution terminée, les
troupes défilent devant le mort et sont re-
conduites dans leurs quartiers.
Si le jugement porte condamnation aux
travaux forcés, à la déportation, à la déten-
tion, à la réclusion, au bannissement ou aux
travaux publics, l'exécution a lieu devant
un détachement de chacun des corps de la
garnison et devant les recrues ayant moins
de 3 mois de service. Le corps auquel appar-
tient le condamné s'y trouve en entier et
occupe la droite.
— des brèches. Les batteries chargées
de l'exécution des brèches peuvent obtenir
283 EXÉCUTION.
ce résultat soit par le lir direct, soit par le
tir plongeant.
Le tii' direct est en pareil cas plus précis
et plus puissant que le tir plongeant ; le
procédé le plus expéditif consiste alors à
couper le mur d'escarpe, à abattre par une
tranchée horizontale d'abord, puis par deux
tranchées verticales partant des extrémités
de la première.
ilais l'emploi du tir direct aux grandes
distances n'est possible que loi'sque l'escarpe
est suffisamment découverte, ce qui est rare-
ment le cas. 11 faudra donc, en général, avoir
recours au tir plongeant.
11 peut arriver d'ailleurs que l'artillerie
soit impuissante à ouvrir la brèche, et alors
il faut employer la mine. Pour cela, l'assié-
geant doit être déjà établi dans le fossé et il
commence son travail par Vattacliement du
mineur. Dès que la maçonnerie est tra-
versée, on dirige des rameaux à droite et à
gauche dans les terres derrière les murailles;
on leur donne 6 à 7 mètres de longueur de
chaque côté, sur chacun desquels on dispose
3 fourneaux séparés ; l'explosion simultanée
de ces 6 fourneaux, légèrement surchargés,
donne une brèche de 20 mètres environ. Cette
méthode, très longue et très dangereuse, ne
peut guère être employée que dans des cir-
constances exceptionnelles.
— des marches (V. Marches).
— des ordres. Au point de vue de la
discipline, l'exécution des ordres doit se
faire littéralement et sans murmure ; l'auto-
rité qui les donne en est responsable et la
réclamation n'est permise à l'inférieur que
lorsqu'il a obéi.
— des réparations (Y. réparations).
— des réquisitions. La loi du 3 juillet
1877 spécifie que l'ordre de réquisition doit
être remis au maire de la commune, ou à
l'autorité civile équivalente en pays étran-
ger.
Toutefois, cet ordre peut être donné di-
rectement aux habitants lorsque, au mo-
ment de l'arrivée de la troupe, il n'y a pas
de municipalité en fonction, ou lorsqu'il
s'agit d'une réquisition urgente, exercée
dans un hameau éloigné.
L'ordre de réquisition est extrait d'un
cahier à souche spécial ; il doit mentionner
clairement le corps ou le détachement re-
quérant, la quantité et la nature des den-
rées, matières, objets, animaux ou moyens
de transport réquisitionnés, la date, l'heure
et le lieu de livraison ; enfin, il doit être
signé de l'officier qui requiert.
Le maire fait la répartition de la réqui-
sition entre les habitants de sa commune.
Il doit être assisté (sauf dans le cas de force
EXEMPT.
majeure ou d'extrême urgence) par deux
membres du conseil municipal, pris dans
l'ordre du tableau, et par deux des habi-
tants les plus imposés de la coimnune.
Quel que soit, d'ailleurs, le nombre de
personnes qui répondent à cette convocation,
le maire procède avec elles, et même seul,
au besoin, à la répartition des réquisitions.
Ses décisions sont exécutoires sans appel.
La répartition est faite par l'autorité mi-
litaire dans deux cas : 1° lorsqu'elle remet
la réquisition directement à l'habitant ;
2" lorsque, par suite du mauvais vouloir ou
de la négligence du maire, les prestations
lequises ne sont pas fournies dans les délais
prescrits.
Dés que les habitants ont reçu communi-
cation des denrées ou objets qu'ils doivent
fournir, ils doivent les apporter au lieu fixé.
Le maire en prend livraison, les inscrit sur
un registre ad hoc, et on donne reçu à chaque
habitant.
A l'heure indiquée, l'autorité militaire
vient enlever les denrées ou objets réquisi-
tionnés, et en donne au maire un reçu col-
lectif, extrait d'un carnet à souche spécial.
Dans le but de ne pas rendre la réquisition
trop draconienne, la loi fixe d'une manière
précise les prestations que l'on pourrait re-
quérir, savoir : 1" les vivres nécessaires ;i
l'alimentation des familles, pendant une
durée de trois jours ; t° les denrées alimen-
taires de toute sorte, qui se trouvent dans
un établissement agricole, industriel ou
autre, et qui ne dépassent pas la consom-
mation de l'établissement pendant huit jours;
3" les fourrages d'un cultivateur, néces-
saires pour la nourriture de ses bestiaux
pendant 15 jours.
L'exécution des réquisitions de chevaux et
de voitures attelées, au moment de la mobi-
lisation, a lieu d'une manière spéciale, qui
sera indiquée au mot réquisitions.
— des terrassements. Dans la forti-
fication passagère, la fouille du déblai s'exé-
cute par couches horizontales de 0™,50, en
taillant les talus d'escarpe et de contrescarpe
en gradins, de manière à ménager le plan
du talus lui-même, qui est dressé en recou-
pant les gradins.
Le remblai s'exécute de la même manière,
par couches horizontales qu'on dame au fur
et à mesure, en ayant soin de disposer les
mottes de gazon ou les gros blocs de terre
vers les talus, afin de leur donner plus de
consistance.
EXEMPT. Grade qui existait avant 1789
dans la connétablie, la prévôté, la maré-
chaussée et les gardes du corps. Dans la
connétablie, ces officiers avaient rang de
284 EXERCICE.
capitaine et étaient chargés de notifier les
ordres des maréchaux de France et d'arrêter
les personnes compromises.
Les 12 exempts de la prévôté rele-
vaient le guet et informaient des délits
commis à la cour.
Les exempts de la maréchaussée et
du guet étaient des officiers subalternes
chargés de notiiier les ordres du roi et de
procéder aux arrestations.
Les exempts des gardes du corps, au
nombre de 48, occupaient le 4^ emploi d'of-
ficiers dans les compagnies ; ils portaient le
bâton ; il y avait des corps où ils avaient
rang de capitaine de cavalerie.
EXEMPTION. D'après l'article 20 de la
loi du 15 juillet 1889 sur le recrutement,
l'exemption du seivice militaire n'est ac-
cordée qu'aux jeunes gens que leurs infir-
mités rendent impropres à tout service actif
ou auxiliaire. Il leur est délivré, pour justi-
fier de leur situation, un certificat qu'ils
sont tenus de représenter à toute réquisition
des autorités militaire, judiciaire ou civile.
EXEQUATDR. Acte en vertu duquel un
gouvernement constate les pouvoirs d'un
consul étranger, et lui donne l'autorisation
d'exercer ses fonctions.
Ordonnance par laquelle les tribunaux
rendent exécutoires en France les arrêts ou
jugements rendus en pays étranger.
EXERCICE. Dispositions prises pour
apprendre au soldat le maniement des ar-
mes, les divers mouvements simples, la gym-
nastique , le tir, etc., en un mot, donner
au soldat l'instruction militaire complète,
qui lui est nécessaire, pour pouvoir maud'u-
vrer dans le rang, exécuter tous les mouve-
ments qui lui seront commandés, et être en
mesure de supporter les fatigues d'une cam-
pagne, en sachant tirer le meilleur parti
possible de ce dressage dans toutes les cir-
constances. Les séances d'exercice sont des
séances d'apprentissage au métier des aimes.
Toutes les parties de l'instruction militaire,
différentes suivant les armes et le degré
d'ancienneté du soldat, doivent faire l'objet
d'exercices dont les programmes ont été ar-
rêtés par le Ministre, et dont le développe-
ment est indiqué dans des règlements dits
à'exercice. Les exercices peuvent être prépa-
ratoires ou d'application.
Au point de vue administratif, un exer-
cice est la période à laquelle se rapportent
les recettes et les dépenses à régler dans les
corps ou établissements, à la suite des lois
budgétaires, c'est-à-dire la période pendant
laquelle les droits sont acquis, ou pendant
laquelle on a exécuté les services ayant donné
lieu à ces recettes ou dépenses, quelles que
EXERGUE.
28o
EXPEDITION.
soient les dates auxquelles elles ont été réel-
lement efifectuées.
D'après la loi de finances, l'exercice em-
brasse l'espace d'une année, du i^'' janvier
au 31 décembre.
— d'embarquement et de débarque-
ment. Ils ont lieu, dans les corps de troupe,
conformément aux prescriptions du règle-
ment du 28 décembre 1883 sur le service
intérieur, et des instructions qui sont insé-
rées dans le règlement sur le service des
transports en chemin de fer.
Les corps ont droit, pour chacun de ces
exercices, aux allocations de paille sui-
vantes : cavalerie, infanterie et génie 500
grammes de paille par cheval, et 33 kilo-
grammes par régiment pour l'embarque-
ment des voitures (toutefois, les bataillons
isolés ou formant corps, de même que les
bataillons du génie, ont droit à 1 7*^,300 de
paille, lorsqu'ils sont pourvus de leur ma-
tériel roulant) ; artillerie, 400 grammes de
paille par cheval et 33 kilogrammes par
batterie, pour l'embarquement du matériel ;
train des équipages, 400 grammes par che-
val et 70 kilogrammes par séance, pour
l'embarquement du matériel complet d'une
compagnie.
EXERGUE. Petit espace réservé sur une
médaille, une décoration ou un brassard
pour y mettre une inscription. Se dit de
l'inscription elle-même.
EXIL. Etat de celui qui est obligé de
vivre hors de son pays, à l'étranger. Se dit,
par extension, de tout séjour obligé dans un
lieu qui déplaît.
L'exil est prononcé par un ordre de l'au-
torité ; il se distingue en cela du bannisse-
v}£ni, qui est prononcé par un jugement.
EXISTANT. Ce qui est actuellement
dans une caisse, dans un magasin.
Les existants doivent être vérifiés par le
major, par les fonctionnaires de l'intendance
et par les membres du contrôle.
Les différences constatées entre les exis-
tants et les écritures doivent faire l'objet
de procés-verbaux , relatant les explications
données par les comptables intéressés.
EXISTENCE (certificat d). Certificat
établi par un conseil d'administration, ou
un fonctionnaire de l'intendance en France
et aux armées, ou par une autorité locale
ou un agent consulaire à l'étranger, par
lequel un militaire fait constater qu'il est
en vie. Ce certificat doit, de plus, être signé
par l'intéressé. Il a pour but d'empêcher la
déclaration d'absence du militaire, ou de la
faire cesser si elle a été déclarée,
EXONÉRATION. Exemption du service
militaire accordée par la loi de 183o, moyen-
nant le payement d'une certaine somme à la
caisse de dotation de l'armée.
L'exonération a été abolie par la loi du
27 juillet 1872 et n'a pas été rétablie par
celle du 13 juillet 1889.
On donne encore le nom d'exonération à
la décharge accordée par le Ministre de tout
ou partie d'une dette envers l'Etat, prove-
nant, soit d'erreurs involontaires dans l'ad-
ministration d'un corps ou dans la gestion
d'un établissement, soit de malversations
commises par un agent d'un conseil d'admi-
nistration, et que ce conseil aurait dû empê-
cher, s'il avait exercé sa surveillance comme
le prescrit le règlement.
Ces exonérations sont motivées par les
circonstances qui ont fait commettre les
erreurs involontaires, ou qui n'ont pas per-
mis au conseil d'administration de relever
et d'empêcher les malversations d'un de ses
agents ; elles ont toujours lieu « par mesure
bienveillante et à titre gracieux », c'est-à-
dire qu'elles ne peuvent être invoquées
comme précédent, dans des cas analogues,
EXOSTRE ou EXOSTRA. Espèce de
pont-levis ou de pont à coulisse que les assié-
geants jetaient, du haut de leurs tours rou-
lantes, sur le rempart des assiégés, afin de
pouvoir gagner ce rempart et s'y répandre.
EXPATRIATION. Etat de celui qui a
été obligé de quitter sa patrie pour vivre à
l'étranger.
Action d'expatrier.
EXPÉDITEUR. Celui qui fait un envoi.
EXPÉDITION. Opération entreprise au
dehors par une armée dans un but déterminé
et généralement de courte durée.
Les diverses pièces administratives mili-
taires sont établies en une ou plusieurs
expéditions, c'est-à-dire en un ou plusieurs
exemplaires.
— (d'effets, de matériel). Les forma-
lités à remplir sont les suivantes :
L'expéditeur adresse au sous-intendant
militaire, une demande d'ordre de transport :
ce fonctionnaire la vérifie, la vise et détache
d'un registre à souche un avis d'expédition
adhérent à un ordre de transport servant de
lettre de voiture, qu'il envoie à l'expédi-
teur.
Celui-ci remplit ces imprimés, sauf en ce
qui concerne la date, et les renvoie au sous-
intendant qui les vérifie, les date, les signe
et les enregistre au talon et au registre mo-
dèle H.
Il remet l'avis d'expédition et l'ordre de
transport, toujours adhérents, soit au corps,
si celui-ci effectue ses transports lui-même,
soit au préposé des transports, dans le cas
contraire. . ■.
EXPÉDITIONNAIRE.
286
EXPLOITATION.
Cet agent se concerte alors avec l'expédi-
teur pour la reconnaissance et l'enlèvement
du matériel.
Après la remise du matériel, là lettre de
voiture est signée par l'expéditeur et par le
préposé.
Ce dernier prend charge du matériel et en
donne récépissé au bas de l'avis d'expédi-
tion, qui est alors détaché de l'ordre de
transpoit et remis à l'expéditeur.
Cet avis est renvoyé immédiatement au
SQUs-iutendant militaire, qui le transmet
d'urgence à' son collègue du lieu de destina-
tion, lequel le remet au destinataire.
En cas d'insuffisance du cadre de la lettre
de voiture et de l'avis d'expédition, on com-
plète ces deux pièces par un appendice
établi en quatre expéditions.
Dès que le matériel est arrivé à destina-
tion, la reconnaissance en est faite sans dé-
semparer par le destinataire, en ce qui con-
cerne le nombre, le poids et le bon état
extéiieur des colis.
11 délivre alors au préposé des transports
un récépissé provisoire.
Lorsque la vérification du matériel con-
tenu à l'intérieur des colis est terminée, le
destinataire signe la lettre de voiture et
l'avis d'expédition, puis il adresse ces deux
pièces au sous-intendant qui remet au pré-
posé la lettre de voiture en échange du
récépissé provisoire et renvoie au destina-
taire l'avis d'expédition revêtu de son visa
et de la mention d'enregistrement au regis-
tre H.
En cas d'ararte ou de perte, il est procédé
comme il a été dit au mot Avarie.
EXPÉDITIONNAIRE. Écrivain mili-
taire chargé de faire les expéditions des
pièces.
Corps faisant partie d'une expédition mili-
taire.
EXPÉRIENCE. Essai, épreuve en vue de
constater d'une manière complète le degré de
confiance que comportent les divers objets,
sur la valeur desquels on n'est pas fixé.
— de tir. Exécution d'un certain nom-
bre de tirs dans toutes les conditions, en vue
d'être fixé d'une manière certaine sur la va-
leur pratique d'une arme à feu au point de
vue du tir.
EXPERT. Celui qui, ayant la connais-
sance de certaines choses, est commis pour
les vérifier et pour en décider.
Des experts commissionnés et salariés par
l'Etat sont chargés de vérifier les draps, les
toiles, les cuirs et autres matières fournies
4iar les entrepreneurs et de signaler aux
commissions de réception les défectuosités
qu'ils auraient constatées.
Des experts sont également chargés de
trancher les différends qui peuvent survenir
entre les corps de troupe et le service des
lits militaires, dans le cas où le préposé de
ce service n'accepte pas la décision du sous-
intendant.
Les frais d'expertise sont supportés par
la partie qui a été condamnée.
Deux experts [notables idoines) font égale-
ment partie des commissions d'examen des
denrées existant dans les magasins des entre-
pi eneurs des ' vivres ou des fourrages, ou
présentées en distribution et refusées par
l'officier de distribution.
L'un de ces experts est désigné par l'en-
trepreneur intéressé, l'autre par le sous-in-
tendaait militaire ou le commandant d'armes,
suivant le cas.
Ils sont choisis tous deux sur une liste de
notables idoines établie par la municipalité.
Des experts peuvent également être ap-
pelés pour constater les avaries résultant
d'un transport, dans le cas où le préposé du
service ne pourrait tomber d'accord avec le
sous-intendant militaire au sujet de l'éva-
luation de ces avaries, ou de la détermina-
tion des responsabilités.
EXPERTISE. Visite et opération d'ex-
perts.
Dans l'administration militaire, ces opéra-
tions font toujours l'objet d'un procès-verbal
lapporté par le sous-intendant militaire; ce
document est signé par les parties intéres-
sées, par les membres de la commission et
par les experts.
EXPLICATION. Démonstration d'une
théorie, d'un fait.
On explique la diversité des armes porta-
tives actuellement en service, surtout parce
que, suivant leur génie national, suivant la
force moyenne des hommes qui les compo-
sent et le genre de guerre auquel elles se
sentent plus particulièrement destinées, les
dilTérentes armées, bien que poursuivant le
même but général, ont cru devoir donner
la préférence à des armes possédant des qua-
lités contraires et organisées, par suite, très
diversement.
EXPLOIT. Fait d'armes, action d'éclat,
accompli à la guerre.
Acte que l'huissier signifie pour assigner,
notifier, saisir.
EXPLOITATION. Action de faire valoir,
de tirer le produit de quelque chose.
Ce mot s'applique aux différents services
en gestion directe dans l'armée, tels que les
vivres, les fourrages, V kabillement et le cain-
penient.
Dans certains corps de troupe, on se livre
à l'exploitation des jardins potagers;
EXPLOI'^.
ATION.
287
EXPLOSEUR.
enfin, il est recommandé aux armées en
«.'ampague d'exploiter le plus possible les
ressources locales existant dans la zone d'opé-
nilions.
En campagne, l'exploitation des voies
ferrées a lieu suivant les ordres donnés par
l'autorité militaire.
Les prescriptions générales à observer en
pareil cas sont les suivantes, pour l'exploi-
tation normale d'une voie ferrée.
Le service de l'exploitation et du mouve-
ment comporte l'organisation, la formation
des tracés, suivant les besoins du trafic, et
leur circulation suivant les règles techni-
ques.
Le nombre des trains journaliers, leur
composition, sont arrêtés en permanence,
pour chaque semestre d'été ou d'hiver ; ils
portent une série de numéros qui servent à
la fois à les distinguer entre eux et à les
souder avec les trains des sections, af-
fluents, etc. Des prescriptions précises et
rigoureusement suivies forment un ensemble
de régies par lesquelles se trouvent assurés
en toute sécurité le mouvement des trains,
leur croisement, leur ordre de succession, de
chevauchement ou d'intercalation.
L'ensemble des prescriptions nécessaires
pour assurer la régularité du service s'ob-
serve, dans la pratique, à l'aide d'un sys-
tème de signaux optiques (disques, feux,
.drapeaux), acoustiques (cloches, sifflets), ou
électriques, dont la combinaison forme la
langue réglementaire des agents de la voie,
des mécaniciens et des conducteurs de train.
Tous les départs de trains, qui se croisent
(ligne à une voie), qui se succèdent ou che-
vauchent (ligne à deux voies), ne doivent se
faire qu'à des intervalles déterminés. Ce sont
les battements qui, dans aucun cas, ne peu-
vent être inférieurs à 10 minutes et dont
chacun correspond sur les (jraphiqties, pour
les trajets rectilignes, à une coupure paral-
lèle ;'i l'axe des temps.
On évalue généralement à 60 ou 70 le
nombre maximum de trains pouvant circuler
chaque jour dans chaque sens, sur une ligne
à deux voies. C'est la puissance logistique
d'une ligne. Sur une ligne à une voie, la
puissance logistique dépend de l'espacement
des stations. Elle est de lo à 20 trains dans
chaque sens, pour un espacement de 6 à
7 kilomètres.
EXPLORATION. Action d'aller à la dé-
couverte dans un pays, pour reconnaître les
circonstances locales pouvant intéresser
l'armée.
Ce rôle est confié à la cavalerie, et parti-
culièrement aux divisions de cavalerie indé-
pendante, soutenues par des batteries d'artil-
lerie à cheval.
Dans les régions montagneuses telles que
les Alpes et les Vosges, le rôle d'exploration
est confié aux bataillons de chasseurs à pied
soutenus par des batteries d'artillerie de
montagne.
Un bataillon de. chasseurs et une batterie
d'artillerie constituent un groupe indépen-
dant, du moins jusqu'à un certain point.
Ces troupes contribuent également à la
défense du territoire.
EXPLOSEUR. Appareil électrique disposé
pour mettre le feu aux mines ou pour expé-
rimenter la puissance des explosifs.
Uexploseur Bréguet, appelé fréquemment
coup-de-poing Bréguet, est le plus répandu
des appareils électriques à choc. Il utilise le
courant induit formé par l'arrachement
Fie. 82.
brusque et la remise en place de l'armature
d'un aimant puissant.
Pour mettre le feu, on fixe les deux con-
ducteurs aux bornes de l'appareil, on tire le
verrou de sûreté, et, au signal donné, il
suffit de donner un coup de poing sur une
poignée ù ressort pour produire l'explosion.
Cet appareil, très simple et tiès portatif,
n'exigeant aucun liquide, ne permet pas,
comme tous les appyreils à étincelle, d'ail-
EXPLOSEUR.
leurs, de vérifier si les conducteurs sont bien
établis et si le courant passe {fig. 82).
M. Bréguet a construit également un petit
appareil de poche, avec aimant à lames,
pouvant mettre sûrement le feu à une
amorce Abel.
La partie arrondie de l'aimant reste en
dehors de la boîte et sert de poignée pour le
transport.
MM. Siemens et Halske ont disposé, en
vue des usages militaires, un exploseur qui
produit des effets de tension (étincelle) au
lieu des effets de quantité (incandescence des
Fis. 84.
fils de platine) que donne leur machine ordi-
naire. Pour cela, le fil des bobines est changé
et le courant ne peut passer dans le circuit
extérieur dont fait partie l'amorce que
lorsque le mouvement d'une came a inter-
rompu le circuit extérieur {fig. 83).
288 EXPLOSIF.
L'exploseur Markus se compose d'une
longue boîte dont deux côtés et le fonds for-
ment un aimant en fer à cheval ; les deux
autres côtés sont en caoutchouc durci. Un
axe vertical porte une armature de fer doux
sur lequel est enroulé un fil isolé très fin ;
une poignée extérieure permet de faire tourner
cet axe et un ressort puissant le ramène à
sa position première. Au moment du choc
qui résulte de ce brusque mouvement, une
lame métallique intérieure s'écarte momen-
tanément de l'axe et force le courant produit
dans la bobine à passer par les deux pôles.
Pour mettre le feu, il suffit de bander le res-
sort eu tournant la poignée, de placer les
conducteurs aux deux pôles et, au signal
donné; d'appuyer le pouce sur un bouton
extérieur (fig. 84).
Nous avons indiqué au mot électricité
d'autres exploseurs.
EXPLOSIF. Substances ou corps explo-
sifs, simples ou composés, employés pour
produire des explosions.
La poudre de guerre a été pendant long-
temps l'unique explosif employé dans l'armée.
Pour obtenir certains effets de rupture, on a
été conduit à lui substituer d'autres explo-
sifs plus énergiques, désignés sous le nom de
poudres brisantes.
Les principaux explosifs qu'on peut sub-
stituer à la poudre pour certains usages
sont :
Le coton-poudre ou fulinicoton, saturé ou
non de nitrate ;
La xyloïdine ;
Les dynamites, la mélinite, les lithofrnc-
teurs, etc. ;
Les poudres au chlorate ou au picrate de
potasse ;
Les explosifs à l'acide azotique ou aux
composés oxygénés de l'azote. Ces explosifs
se composent d'un combustible liquide, tel
que le sulfure de carbone, mélangé à l'acide
azotique, par exemple la hellofite, la pjan-
clastite, la romiie, etc.
Enfin, il existe encore un grand nombre
d'explosifs divers, car la chimie a fait
connaître un grand nombre de corps qui,
étant pour ainsi dire en état d'équilibre
instable, se décomposent sous l'influence
d'une action souvent minime avec une ex-
trême violence, en restituant très rapidement
l'énergie emmagasinée. Mais ces genres d'ex-
plosifs ne peuvent être utilisés au point de
vue militaire, à cause des dangers d'explo-
sion spontanée qu'ils présentent ou de l'im-
possibilité de régler leur action.
Il y a lieu pourtant de donner quelques
détails sur l'explosif Favier, qui a été
essayé récemment par le génie militaire, à
EXPLOSION.
289
EXTRACTEUR.
Anvers. C'est an mélange de monouitro-
uaphtaline et de nitrate d'ammoniaque. Cette
poudre est pulvérulente, grasse au toucher,
hygroscopique, avec une odeur d'amandes
et un goût amer. La densité gravimétrique
est égale à 0™,9o0. Elle détone à l'air libre
avec une capsule de 2 grammes de fulmi-
nate de mercure ; mais si la poudre est com-
primée, soit dans un trou de mine, soit dans
un saucisson, l'explosion n'a plus lieu. Dans
ce cas, il faut, au centre de chaque car-
touche de 60 grammes, placer i4 grammes
de la même poudre à l'état pulvérulent pour
servir d'amorce. Dans ces conditions, la car-
touche ne détone plus à l'air libre.
EXPLOSION. Effet produit par la charge
d'un fourneau de mine ou d'une arme à feu
quand on y met le feu. Pour la mise du feu,
voir Amorces, Électricité ou Exploseurs,
Deux procédés peuvent être employés pour
obtenir l'explosion simultanée de plu-
sieurs fourneaux ; dans la méthode du circuit
unique, les amorces sont placées dans un
même circuit et le même courant les traverse
toutes; dans la méthode des circuits dé-
rivés, chaque amorce est placée dans un
circuit particulier, formé par les deux con-
ducteurs secondaires qui y aboutissent, et
que l'on relie aux deux conducteurs maîtres,
en formant ainsi une succession de circuits
dérivés.
EXPORTATION. Commerce qui consiste
à vendre et à transporter à l'étranger les
produits du sol et de l'industrie nationale.
EXPOSITION. Action d'exposer aux re-
gards ; état de la chose exposée.
Les expositions ont pris de nos jours une
importance de plus en plus considérable,
aussi bien au point de vue du nombre des
exposants que de la quantité et de la variété
des choses exposées.
L'exposition militaire, à l'Exposition uni-
verselle de 1889 à Paris, comprenait un
pavillon spécial avec un terrain annexe, où
les différentes armes et les différents services
de l'armée fi-ançaise avaient chacun leur
installation spéciale, savoir : Etat-major gé-
néral. Infanterie, Cavalerie, Artillerie, Génie,
Télégrapliie et Aérostation militaires, Pou-
dres et Salpêtres, Service géographique de
l'armée, Services administratifs, Service de
santé. Armes anciennes et Armes de luxe.
Costume militaire.
EXPRESSION des pentes. Les pentes
des divers talus sont indiquées généralement
par le rapport de leur hauteur à leur base.
Un talus à 2/3 a 2 mètres de hauteur pour
3 mètres de base.
En principe, c'est le rapport do la diffé-
rence de côtés de deux points à la longueui-
de la ligne projetée sur la carte.
EXPROPRIATION. Dépossession, par
voie légale, d'uu propriétaire; elle n'a lieu
que pour les propriétés immobilières.
Pour les travaux de la guerre, un décret
détermine les teirains à exproprier ; l'admi-
nistration offre directement aux proprié-
taires les indemnités qu'elle juge à propos
et, en cas de refus, elle en réfère au jury
d'expropriation, conformément aux règles
oi'dinaires.
EXTERMINATION (guerre d'). Guerre
qui ne doit finir que par la destruction de
l'un des deux partis ou de l'une des deux
nations!
EXTINCTEURS Zapfle. Espèce de petite
pompe pouvant contenir 20 à 23 litres d'un
liquide qui a pour propriété d'étouffer rapi-
dement le feu dans un local clos, tel qu'un
magasin.
Des appareils de ce système ont été en-
voyés à tous les corps d'armée en 1882,
ainsi que des bonbonnes du liquide extinc-
teur.
Ces appareils sont déposés dans les maga-
sins d'habillement, à terre ou sur une éta-
gère peu élevée ; ils sont revêtus de l'éti-
quette rouge (incendie). A côté sont les
bonbonnes cachetées à la cire.
Le premier samedi de chaque mois, le
sergent garde-magasin doit visiter et faire
manœuvrer ces pompes à l'eau ordinaire.
Ce matériel est pris en charge et mis en
service comme objet de casernement.
EXTINCTION des feux. Le signal de
l'extinction des feux dans les chambres des
soldats est donné par un roulement de tam-
bour ou une sonnerie de clairon ou de trom-
pette. A ce signal, les caporaux ou brigadiers
doivent faire éteindre immédiatement la lu-
mière de leur chambrée.
L'extinction des feux a lieu, en hiver, à
9 heures, et, en été, à 10 heures du soir.
EXTORSION. Exaction, concussion com-
mise avec menace ou violence. Elle est
expressément défendue dans l'armée.
EXTRACTEUR. Pièce du fusil français
servant à faire revenir en arrière la douille
de la cartouche ; cette douille vient alors
buter contre Vcjccteur, qui l'expulse hors du
tonnerre.
L'extracteur du, fusil niodèle 1874 se
compose de deux branches formant ressort et
d'un pivot flxé à la branche supérieure par
lequel celte pièce se relie à la tête mobile.
La brandie supérieure se termine par un
plan incliné de l'cchancrure. La branche in-
férieure porte une griffe pour saisir le bour-
19
EXTRADITION.
relet de la cartouche (fig. 85). Par cette
disposition, la griffe passe aisément par-
dessus le bourrelet, quand on pousse la car-
Fis. 85.
touche; mais, une fois à fond, le ressort est
fortement tendu et lend l'extraction de la
douille assurée.
Dans le fusil modèle 1886, l'extracteur
fait partie de la tête mobile et consiste sim-
plement en un talon taillé en queue d'a-
ronde.
EXTRADITION. Action de remettre un
individu prévenu d'un crime à un Gouver-
nement étranger qui le réclame.
Depuis 1830, la désertion n'est plus au
nombre des crimes pour lesquels l'extradition
peut être demandée.
290 FABRICATION.
EXTRADOS. La surface convexe et exté-
rieure d'une voûte.
Dans la fortification, elle est toujours re-
couverte d'une chape et d'un enduit en ci-
ment.
EXTRAITS d'actes. Copie certifiée de
tout ou partie d'un document, d'un acte
contenu dans un registre ; tels sont : les
extraits des actes de naissance, de mariage,
de décès ; les extraits du casier judiciaire ;
les extraits des registres des transports (mo-
dèle H), des registres des distributions; les
extraits des procès-verbaux destinés à être
mis à l'appui des comptes, etc.
EXTRAORDINAIRES (budget; dé-
penses). Dépenses qui sont occasionnées par
des événements imprévus et non destinés à
se reproduire périodiquement, telles que la
réfection de l'armement, de l'outillage na-
tional, de grands travaux, le payement des
frais et d'une indemnité de guerre [N .Budget).
On désignait autrefois sous le nom à'extraor-
dinaire de la guerre le fonds que l'on faisait
payer pour la dépense extraordinaire' de la
guerre.
FABRICANT. La fourniture des tissus,
ainsi que de certains effets, est concédée à
la suite d'adjudications publiques ou de mar-
chés de gré à gré, moyennant certaines con-
ditions de fabrication, de cautionnement, etc. ,
énumérées dans le cahier des charges. Les
fabriques des adjudicataires doivent être
situées sur le territoire continental français.
Elles sont visitées à Timproviste par des
officiers d'administration ayant le titre de
vérificateurs du matériel.
FABRICATION des armes blanches.
Les armes blanches, en service dans l'armée
française, se fabriquent exclusivement à
Chàtellerault. C'est l'acier fondn qui a été
adopté comme métal de la lame des armes
blanches. Toutefois, cet acier est soumis,
après la coulée, à un travail de forge, qui a
pour but d'augmenter sa ténacité et sa mal-
léabilité.
Les différentes opérations de la fabrica-
tion sont les suivantes : 1° confectionner la
maquette sous la forme d'un tronc de pyra-
mide quadrangulaire allongé, avec un ren-
fort au gros bout ; un second tronc de pyra-
mide plus petit y est accolé pour former la
$oie; 2° forger la lame en répartissant con-
venablement le métal et en exécutant les
évidements à l'aide d'étampes; 3° faire les
chanfreins du tranchant ; 4° tremper la
lame; 5" l'aiguiser; 6° la repasser, c'est-à-
dire lui donner une nouvelle trempe plus
ou moins forte, suivant qu'elle a été plus ou
moins détrempée par l'action des meules;
7° la graver; 8° la polir; 9° la brunir;
10° lui faire subir les épreuves de réception;
11° fabriquer la poignée; 12° fabriquer la
calotte et la garde; 13° adapter la monture
à la lame; 14° fabriquer le fourreau en tôle
d'acier fondu.
La fabrication de la monture et celle du
fourreau se font en même temps que celle
de la lame, et par des ouvriers spéciaux.
— des armes à feu portatives. En
principe, toutes les armes à feu portatives,
en service dans l'armée française, sont fa-
briquées dans les manufactures d'armes de
l'Etat, à l'aide de machines-outils qui per-
mettent d'obtenir rapidement et économique-
ment des produits d'une grande régularité.
La fabrication du canon du fusil est dis-
tincte de celle de la monture. Elle comprend
les opérations suivantes : 1° la forge du
canon en acier fondu : 2° le perçage, qui
^''^^^,
*.^
FABRICATION.
•291
FABRICATION.
consiste à forer, dans l'axe dn canon de
forge et dans le sens de sa longueur, nn
trou cylindrique d'un diamètre un peu infé-
rieur à celui que devra présenter le canon
terminé; 3° l'usinage intérieur, qui com-
prend : Valésage et le dressage; 4° l'usinage
extérieur, qui a pour but d'enlever an tour
ou à la machine à raboter l'excès de métal
du canon à l'extérieur, puis de linir l'opéra-
tion sur une meule en grès ; 5° le garnissage,
comprenant le fraisage et le filetage du bou-
ton, le fraisage et le tournage de l'embase,
le fraisage des pans du tonnerre, le coupage
du canon de longueur, le fraisage du des-
sous du canon, le brasage et le finissage du
guidon et des deux tenons, l'ébauchage du
logement de l'obturateur et celui de la car-
toucbe, etc.; 6° l'épreuve; 7° le rayage :
8° le polissage intérieur; 9° le finissage de
la chambre; iO" le brasage delà hausse;
11° l'ajustage de la boîte de culasse ; 12° la
fabrication de la culasse mobile et de l'ap-
pareil de répétition; 13° la fabrication do
la garniture; 14° le bronzage.
La fabrication de la monture comporte
également plusieurs opérations. Cette mou-
ture est eu bois de noyer ; elle est en deux
parties, dans le fusil modèle 1886 : la crosse
et le fût. Le bois est d'abord débité en
pièces, offrant grossièrement l'image d'une
ci'osse ou d'un fût, puis il est desséché par
des procédés artificiels, appelés lessivage et
essorage; il est ensuite façonné à l'aide de
machines à copier.
— des bouches à feu. Ou ne fabrique
actuellement, en France, que des bouches à
feu en acier et en fonte. Les premières sont
coulées, forgées, dégrossies et trempées dans
des établissements industriels, sous la sur-
veillance d'officiers d'artillerie, puis elles
sont usinées dans les arsenaux ; les bouches à
feu en fonte sortent des fo4ideries de la ma-
rine, et l'artillerie de terre leur applique seu-
lement la fermeture de culasse.
L'usinage des bouches à feu dans les ar-
senaux comprend les opérations suivantes :
1° le dégrossissage intérieur ; 2° le forage;
3° Valésage; 4° le rayage; 5° le tubage et le
freltage ; 6° le rabotage et le ciselage ; 7° le
finissage de la pièce ; 8° le réglage de la ligne
de mire; 9° la fabrication de la culasse mo-
bile et de ses accessoires.
Ces opérations se font en deux fois au
moins. Elles débutent par le dégrossissage,
dans lequel l'outil enlève de fortes quantités
de métal, et se terminent par le finissage
qui s'exécute par des passes de plus en plus
faibles, jusqu'à ce qu'on obtienne la forme
demandée avec une précision que l'on ne
retrouve nulle part ailleurs et qui atteint.
pour certaines parties, le centième de milli-
mètre. Les différents travaux se font de la
même façon, quel que soit le métal de la
bouche à feu. Ce dernier n'a d'influence
qu'en ce qui concerne l'angle à donner aux
outils, leurs formes et leurs vitesses rela-
tives.
— des cartouches. Les cartouches,
aujourd'hui uniformément métalliques, sont
fabriquées exclusivement dans les établisse-
ments de l'artillerie. La fabrication consiste
dans le découpage d'une rondelle de laiton,
à laquelle on fait subir plusieurs emboutis-
sages successifs. Après chaque emboutissage,
les culots sont recuits, décapés et lavés.
Lorsque la douille a sa forme définitive,
on y adapte l'amorce, puis on y verse la
poudie, et l'on fixe la balle par-dessus.
— de la poudre. Toutes les poudres et
tous les explosifs employés en France, aussi
bien par les particuliers que par les troupes,
sont fabriquées daus les poudreries et raffi,-
neries de l'Etat,
Les procédés de fabrication de la poudre
blanche, ainsi que de la mélinite sont tenus
secrets ; quant aux anciennes poudres noires,
nous décrirons sommairement leur fabrica-
tion, lorsque nous parlerons de la composi-
tion de ces poudres.
— des projectiles. Elle comporte les
opérations suivantes : 1° le moulage, qui se
fait en sable pour les projectiles en fonte
ordinaire, et en coquille pour les obus de
rupture ; 2° la coulée, qui se fait d'une ma-
nière différente, suivant que le moule est
en sable ou en coquille ; 3° le nettoyage
extérieur et intérieur ; 4° l'alésage de la lu-
mière; S° le dressage de la tranche ; 6° le
taraudage de l'obus.
Toutes ces opérations sont faites dans des
établissements industriels, appelés forges :
les projectiles sont alors soumis à la vérifi-
cation des ofliciers d'artillerie et des contrô-
leurs d'armes attachés à ces établissements,
puis ils sont envoyés dans les arsenaux pour
y être montés.
Nous ne parlerons ici que du montage des
projectiles avec ceinture de cuivre, qui sont
ceux des canons en acier. La ceinture a été
placée d'avance dans l'intérieur du moule,
de telle sorte qu'an moment de la coulée do
la fonte, celle-ci l'emprisonne et fasse corps
avec elle en se refroidissant. La section in-
terne de cette ceinture est polygonale, afin
de l'empôchor de tourner après sa mise en
place. Le montage consiste alois simplement
à l'amener sur le tour à ses dimensions ré-
glementaires, à part un petit excès d'un
dixième de millimètre. Le renflement de
l'ogive est tourné cxacteuent, et l'on adoucit
X^f" *s
FABRICIEN.
292
FAILLITE.
à la meule les ressauts qui pourraient sub-
sister entre la surface de l'obus et celle du
renflement.
Lorsque les obus sont complètement ter-
minés, on les soumet à une nouvelle vériS-
cation, qui a pour but de constater si les
dimensions des diiïérentes parties sont bien
conformes aux tables de construction^ et si
la ceinture est bien adhérente.
FABRICIEN. Nom donné aux ouvriers
armuriers qui travaillaient autrefois dans
les arsenaux de Rome.
FABRIQUE d'armes. V. Mamifaclure
(V armes.
FAC-SIMILE. Imitation exacte, impri-
mée ou gravée, d'une inscription, d'un des-
sin, etc. Le livret matricule des hommes de
troupe doit porter le fac-similé de la plaque
d'identité au bas de la couverture.
FACE. Les expressions : face à droite, à
(jauche, etc., signifient que l'on fait face, que
le devant du corps est tourné vers le côté
désigné.
Les faces d'un ouvrage sont les longs
l'ôtés, par rapport aux flancs qui sont plus
courts.
FACTION. Fonction que remplissent les
sentinelles, pendant les heures où elles sont
préposées à la surveillance des abords d'un
poste, à la garde d'un établissement, à l'exé-
cution d'une consigne. Les caporaux et les
sous-officiers sont exempts de faction.
La durée de la faction est de 2 heures
habituellement, excepté pendant les temps
froids, où elle n'est que d'une heure.
FACTIONNAIRE. Soldat qui monte la
faction. Est armé de son fusil. Synonyme de
senliiielle.
FACTURE. Etat détaillé faisant con-
naître la nature, les quantités, les prix et
le montant d'une fourniture. Lorsqu'une
fourniture faite par un service du départe-
ment de la guerre ne comporte qu'une seule
livraison, il est établi une facture à talon,
tenant lieu de la facture ordinaire et du
récépissé comptable.
Les factures établies par les entrepreneurs
et les fournisseurs de l'administration de la
guerre, sont soumises à l'obligation du tim-
bre ; dans le cas où il en est établi plusieurs
expéditions , une seule d'entre elles est
tunbrée.
FAGOT. Faisceau de menus branchages.
Dans un Ijut de simplification, il n'est plus
alloué aux corps de troupe de petits fagots
pour l'allumage du charbon de terre.
Pour compenser cette diminution d'allo-
cation, le prix du charbon de terre est ma-
joré de 2 à 5 p. 100, de manière à per-
mettre l'achat des fagots d'allumage. Cette
majoration est appliquée en raison inverse
du prix du charbon. (Règlement du 13 jan-
vier 1890 sur le service du chauffage.)
FAIBLESSE de constitution. V. Con-
stitution.
FAIBLIR. Se dit d'une troupe qui mol-
lit dans sa résistance, qui perd courage.
FAILLITE. État d'un commerçant qui
a cessé ses payements. Dans les trois jours
qui suivent la suspension des payements, le
failli est tenu d'en faire la déclaration et de
déposer son bilan. Le tribunal de commerce
rend alors un jugement déclaratif de faillite ;
les actes des dix derniers jours sont en partie
annulés. Le jugement nomme un commis-
saire et des syndics provisoires pour sur-
veiller la gestion de la faillite.
Le commissaire convoque les créanciers,
qui nomment les syndics définitifs.
Ceux-ci lèvent les scellés, exercent les
droits du failli, transigent avec les créan-
ciers, avec approbation du commissaire ou
du tribunal de commerce.
Trois solutions peuvent être prises à
l'égard du failli :
1° Le concordat, en vertu duquel il est
rerais à la tète de ses affaires moyennant
le payement d'un dividende de tant pour
cent;
2" L'union des créanciers, qui liquident
eux-mêmes la faillite et s'en partagent le
produit portionnellement à leurs créances ;
3° La clôture de la faillite pour insuffi-
sance de l'actif, lorsque l'actif de la faillite
ne peut pas couvrir les frais d'opération.
En cas de faillite d'un entrepreneur du
département de la guerre, les créanciers sont
d'abord tenus d'assurer, pour leur propre
compte, l'exécution du marché ; faute par
eux de le faire, le Ministre peut prononcer
la résiliation du marché, ou passer un mar-
ché par défaut total ou partiel.
Sur leur demande, ils peuvent être auto-
risés à continuer, pour leur compte, l'exécu-
tion du service jusqu'au terme d'expiration
du marché.
S'ils préfèrent se dégager de toute obliga-
tion, ils notifient à l'administration mili-
taire le jugement déclaratif de faillite, et le
marché se trouve résilié de plein droit deux
mois après cette notification.
Le Ministre de la guerre se réserve d'ail-
leurs, d'après une disposition insérée dans
les cahiers des charges, le droit de résilier
le marché dès que le fait de la faillite lui est
officiellement connu , indépendamment de
toute demande en notification de la part des
créanciers.
FAIRE. 293
Il ne faut pas confondi-e la faillite avec la
banqueroute, qui est l'état d'un failli con-
vaincu d'avoir commis des fraudes ou des
négligences coupables.
Enfin, la loi du 4 mars 1889, a conféré
à tout commerçant qui cesse ses payements,
le droit d'obtenir le bénéfice de la liquida-
tion judiciaire, en se conformant à certaines
dispositions.
FAIRE. Ce verbe, complété par un autre
mot. a de nombreuses acceptions militaires,
qu'il suffira d'indiquer pour en comprendre
le sens : faire brèche, établir une brèche;
faire campagne, être en campagne ; faire
demi-tour, se replier; faire des armes, ap-
prendre l'escrime ; faire tête , attendre
l'ennemi ; faire face, faire front, faire feu,
faire halte, faire grâce, faire prisonnier , faire
par le flanc, etc.
FAISCEAU. Assemblage de fusils dis-
posés par trois, de manière à se tenir debout
en se soutenant par l'entrecroisement des
quillons des épées-baïonnettes.
— du canon-revolver. Formé par la
réunion de o canons identiques (sauf les
rayures), dont les axes sont parallèles ; ils
sont fixés autour d'un arbre par 2 disques
d'assemblage.
FAIT. Événement accompli, chose faite.
Fait d'armes (V. Action d'éclat).
F AL A. Espèce de tour en bois assez
élevée employée par les anciens dans les
sièges.
FALARIQUE. Espèce de lance dont le
fer était muni de paquets d'étoupe garnis de
matières inflammables ; la hampe était en-
duite de matières combustibles et imprégnée
d'huile de sapin.
Leur usage répondait à celui de nos lances
à feu et leurs dimensions étaient variables.
Les plus légères étaient lancées à la main
et les plus lourdes au moyen de balistes.
mwxgonneaux , etc.
FALCAIRE. Sabre à manche et en forme
de faux, dont les milices communales fai-
saient usage.
Ce mot désigne aussi le soldat armé de ce
sabre.
FALOT. Espèce de grande lanterne que
l'on place dans les corps de garde des postes
et qui sert à reconnaître les rondes et les
patrouilles pendant la nuit.
De même, les sous-officiers de ronde doi-
vent être porteurs d'un falot, et les ofllciers
de ronde sont accompagnés d'un homme por-
tant cet appareil d'éclairage.
Ces falots sont déposés au corps de garde
de la place, ou d"un autre corps de garde
désigné comme point de départ des rondes.
FANION.
Il existe deux espèces de falots réglemen-
taires : le falot réflecteur, pour lecpiel il est
alloué 7o grammes d'huile par jour, et le
falot nouveau modèle, pour lequel l'alloca-
tion journalière n'est que de 30 grammes
d'huile.
Dans les corps de troupe montés, les
gardes d'écurie et les sous-officiers de ronde
doivent être pour%-us d'un falot acheté sur
les fonds de la masse d'entretien du harna-
chement et ferrage.
FALSIFICATION. Action d'altérer, de
dénaturer des aliments ou des boissons avec
l'intention de tromper.
La falsification, par un militaire, de sub-
stances, matières, denrées ou liquides confiés
à sa garde ou placés sous sa surveillance,
est punie de o à 10 ans de réclusion, et, en
cas de circonstances atténuantes, de 1 à
5 ans d'emprisonnement.
FâLTES. Lames ou plaques de fer qui
formaient la partie inférieure mobile de la
cuirasse.
FANFARE. Corps de musique ne com-
prenant que des instruments de cuivre.
Il existe une fanfare dans chacun des
corps suivants : bataillons de chasseurs à
pied, bataillons d'infanterie légère d'Afrique,
régiments de tirailleurs algériens, régiments
de cavalerie.
La fanfare d'un bataillon d'infanterie
légère d'Afrique se compose d'un sergent-
major chef de fanfare, d'un caporal clairon,
de 12 instrumentistes pris dans les compa-
gnies, et de 3 clairons par compagnie.
La fanfare d'un régiment de tirailleurs al-
gériens se compose d'un sergent-major chef
de fanfare , de 2 caporaux clairons , de
20 clairons musiciens et de 24 clairons de
compagnie.
La fanfare d'un régiment de cavalerie se
compose de : ■ 1 maréchal des logis, trom-
pette-major; 1 brigadier trompette: 6 sol-
dats musiciens pris dans les escadrons :
4 trompettes par escadron et 2 élèves.
Les instruments destinés à ces fanfares
sont choisis parmi ceux désignés dans la
nomenclature du 26 mai 1861, par la note
du 11 août 1873 et par la décision ministé-
rielle du 18 juillet 1875.
Le chef de fanfare peut prendre un instru-
ment à son choix.
Ces instruments sont achetés au compte
de la masse d'iuibiliement et d'entretien.
FANION. Pièce d'étofife suspendue au
bout d'une lance pour servir à l'aUgnement
et au ralliement des troupes.
Les régiments d'infanterie font usage de
ces fanions, à raison de 1 par bataillon, et
la cavalerie à raison de 4 par escadron.
FANTASIA. 294
Les fanions sont achetés au compte de la
masse d'habillement et d'entretien, mais les
lances sur lesquelles sont fixés les fanions
de la cavalerie sont fournies gratuitement
par l'artillerie.
En campagne, les officiers généraux (sauf
les généraux de brigade subordonnés) doivent
être pourvus pour le jour d'un fanion, et
pour la nuit, d'uue lanterne avec couleurs
et dispositions distinctives.
Le fanion est porté par un cavalier ou
canonnier de l'escorte.
FANTASIA. Espèce de course militaire
exécutée par les Arabes en signe d'honneur
ou de réjouissance.
Elle consiste à lancer les chevaux au
galop, dans tous les sens, à les arrêter
court, et à tourbillonner de toutes les ma-
nières, en poussant de grands cris et en
tirant des coups de fusil.
FANTAISIE (tenue de). Effets non
réglementaires ou d'une coupe plus élégante
et d'un drap plus fin que celui du type mi-
nistériel, que les soldats, et surtout les sous-
officiers, cherchent à porter et dont l'emploi
est défendu.
FANTASSIN. Nom donné au soldat d'in-
fanterie, par opposition au cavalier.
Longtemps employé par les autres armes
presque comme terme de mépris, le mot n'a
plus que la signification qu'il doit avoir et
qui n'a rien que de très honorable.
FARGIN. Inflammation, quelquefois
aiguë, le plus souvent chronique, des gan-
glions et des vaisseaux lymphatiques du
cheval.
Aucun cheval affecté de farcin ne doit être
traité dans les corps de troupe.
Aussitôt que les symptômes de cette ma-
ladie apparaissent, il en est rendu compte
au chef de corps ou de détachement qui con-
voque immédiatement la commission d'aba-
tage.
Cette commission propose Vabatage immé-
diat, si la maladie est évidente, et la mise
en observation si la maladie ne paraît pas
bien confirmée (art, 66 du règlement du
28 décembre 1883 sur le service intérieur
des troupes de cavalerie).
FARDIER. Sorte de chariot à vapeur
inventé par l'ingénieur Cugnot (V. Locomo-
bile) .
FARINE. Il y a trois espèces de farine :
1° La farine de blé dur, qui est d'un blanc
jaune, ronde et granuleuse au toucher, peu
piquée de son ;
2° La farine de blé tendre, qui est d'un
blanc mat, tirant un peu sur le jaune, douce
à la main, soyeuse, à. peine piquée ;
FASCICULE.
3° La farine de blé mitadin, qui tient le
milieu entre les deux autres.
Ces trois qualités de farine sont admises
pour la fabrication du pain de troupe, mais
elles doivent réunir les conditions sui-
vantes :
1° Provenir de froment pur, parfaitement
criblé ;
2° Contenir l'intégralité des fleurs et
celle des gruaux reposés sur la meule ;
3" Être blutées au taux réel d'extraction
qui est fixé à 20 p. 100 pour le blé tendre,
16 p. 100 pour le blé mitadin et 12 p. 100
pour le blé dur ;
4° Passer au tamis de soie n" 90, avec
une tolérance maximum de 4 p. 100;
5° Contenii-, en parties affleurées suscep-
tibles de passer au tamis de soie n° 120,
savoir : de 65 à 75 p. 100 pour l'essence
dure, et de 88 à 92 p. 100 pour l'es-
sence tendre ou mitadine ;
6° Contenir une proportion minimum de
gluten humide pouvant varier de 35 à
;58 p. 100 pour l'essence dure, et de 26 à
29 p. 100 pour l'essence tendre ou mita-
dine.
Les entrepreneurs peuvent, à leur choix,
faire usage de farines de ce type, ou em-
ployer des farines dites de commerce, qui
doivent être d'une qualité équivalente à
celle des farines réglementaires, et contenir
la proportion minimum indiquée de gluten
humide.
La farine peut se conserver sans altéra-
tion pendant 6 mois au moins.
— d'orge. Farine faite avec de l'orge
moulue, sans êti'e blutée, c'est-à-dire conte-
nant toute la boulange.
Cette farine est distribuée aux corps de
troupe, à titre de stibstittition, avec d'autres
denrées fourragères, quand la santé des che-
vaux l'exige.
FASCICULE. Le fascicule forme le com-
plément du livret individuel des réservistes
et des territoriaux ; il est cousu dans ce
livret au moment où l'homme passe dans la
disponiljilité ou dans la réserve de l'ai'mée
active.
Le fascicule est établi par le commandant
du bureau de recrutement ; il renferme :
1° L'ordre de route, qui sert pour rejoin-
dre en cas de mobilisation ;
2" Le récépissé du livret individuel qui
doit être délivré à l'homme chaque fois
qu'il dépose son livret à la gendarmerie ;
3° La feuille spéciale, qui est employée
exclusivement pour les convocations rela-
tives aux exercices et manœuvres.
FASCINAGE. Objets exécutés en bran-
chages, tels que fascines, gabions, claies, etn.
FASCBÎES.
29o
FAUX.
FASCINES. Espèces de fagots formés de
branchages dépouillés de leurs feuilles ; leur
Fis. 86.
diamètre est de 0'^,:20, leur longueur de
l™,oO ; ils sont liés au moyen de 4 harts
ijig. 86).
Les fascines sont habituellement employées
à coui'onner les gabions, à. blinder les abris
ou à revêtir les talus.
On les emploie également à constituer des
digues pour le passage des fossés pleins
d'eau.
— goudronnées. Petits fagots enduits
d'une composition incendiaire, que l'on em-
ploie soit comme moyen d'incendie, soit
comme moyeu d'édairatre ou comme signaux
de nuit.
FAUBOURG. La partie d'une yille qui
est au delà de son enceinte ou des limites de
l'octroi; ce nom a été conservé à des par-
ties qui sont actuellement réunies aux
villes.
FAUCHARD ou FAUCHON. Arme de
guerre des Germains, des Francs et des An-
glais.
Avait quelque ressemblance avec la faux,
mais dont la lame plus courte, en forme de
serpe et accompagnée de pointes, était lixée
droite à une hampe ti-ès longue.
FAUCEÈRE. Tringle de bois disposée de
manière à servir de croupière aux mulets
de bât.
FAUCHEURS. Bandes armées de faux,
({ui ont su, en diverses insurrections, no-
tamment eu Vendée et en Pologne, faiie, de
cet instrument agricole, uue arme redou-
table.
FAUCILLE. Instrument dont on se sert
pour couper les récoltes sur pied.
11 en existe un certain approvisionnement
dans les magasins du campement, pour le
cas d'une mobilisation.
FAUCON. Petites pièces traînées sur
deux roues et sans avant-train, comme les
fauconneaux, mais plus petits.
FAUCONNEAU. Petite pièce d'artUlerie,
d'enviion 2 mètres de long sur 0™,0o à
0™,lo de diamètre.
On l'appelait aussi bombarde allongée, et
elle tirait des balles de O^.SOO à 3 kUo-
grammes.
FAUCHE. Accessoire de la cuirasse des-
tiné à recevoir le bout de la lance des che
valiers lorsqu'ils la mettaient en arrèt.
FAUSSE AIGUILLE. Opération consis-
tant, pour amener un déraillement dans uue
voie ferrée, à enlever, par exemple, les èclisses
opposées de 2 rails, ainsi que les crampons
ou autres attaches qui les relient aux tra-
verses, puis à dé\"ier légèrement ces rails
après les avoir ainsi rendus libres, sur une
double voie ; il faut avoir soin de disposer la
fausse aiguille de manière que le mécanicien
d'un train circulant sur l'une des voies
n'aperçoive pas les dispositifs préparés sur
l'autre.
FAUSSE ATTAQUE. Attaque simulée
ou accessoiie ayant pour but de dissimuler
et de favoriser l'attaque véritable.
FAUSSE BRAIE. Second parapet défensif
qui, avec les fossés pleins d'eau, a quel-
quefois été employé eu avant du parapet
principal, pour obtenir un double étage de
feux et supprimer Vangle mort.
FAUSSES BOTTES. Morceaux de cuir
qui entourent le bas des pantalons de che-
val des hommes de tioupe montés.
Elles font partie des effets de la première
portion et sont achetées au compte de la
masse d'habillement et d'entretien.
FAUSSES CARTOUCHES. EHes sont
en bois, à culot métallique ; elles servent
pour les charges et les feux simulés.
Chaque homme de troupe à pied en pos-
sède dix.
Elles ont été fournies gratuitement par
l'État ; elles sont remplacées, en cas de perte
ou de mise hors de service, au compte de la
tnasse d'habillement et d'entretien.
FAUTE. Manquement au service , aux
règlements, à la discipline militaires.
Les fautes sont toujours plus graves
quand elles sont réitérées et surtout habi-
tuelles ou collectives, et quand elles ont Ueu
pendant la durée de la guerre.
Elles sont réprimées par des punitions
disciplinaires, au besoin par la rétrograda-
tion et même la cassation.
FAUTEAU. Espèce de bélier employé an
moyen âge.
FAUTEUIL. Grand siège élastique à dos
et à bras, recouvert en cuir, qui fait partie
du mobilier de la salle des délibérations du
conseil d'administration des compagnies de
gendarmerie départementale.
FAUTEUR. Celui qui favorise ou facilite
les fautes, désordres, crimes et délits.
FAUX. Action d'altérer sciemment, et en
\Tie d'en tirer profit, une pièce écrite, ou de
se servir d'ua écrit que l'on sait faux.
Le faux sur des états de situation ou de
revues est puni de 5 à 20 ans de travaux
forcés (art. 237), ou, eu cas de circonstances
FAUX ou FAULX.
296
FERMETURE.
atténuantes, de 5 à 10 ans de réclusion ou
de 2 à 3 ans d'emprisonnement.
Est puni de la dégradation militaire, celui
qui a obtenu de faux certificats de mala-
die d'un médecin militaire par dons ou pro-
messes (art. 262).
FAUX ou FAULX. Instrument d'agricul-
ture qui a été transformé, dès l'antiquité, eu
arme de guerre.
Les peuples anciens avaient des chars
hérissés de faux.
Au moyen âge, c'était une arme d'abor-
dage et de parapet.
Pour les temps modernes (V. Faucheurs) .
La faux aratoire est emmanchée perpendi-
culairement au manche; comme arme, on
l'a emmanchée aussi dans le prolongement
du manche.
FÉDÉRÉS. Bataillons de volontaires
formés dans les départements en 1792 et en
1815.
Nom donné aux combattants des États de
l'Amérique du Nord dans la guerre de Séces-
sion, et aux insurgés de Paris pendant la
Commune en 1871.
FEINTE. Terme d'escrime qui signifie
tromper sur le genre de coup qu'on a réelle-
ment l'intention de porter.
FELD-MARÉCHAL. Correspond à notre
titre de maréchal en Allemagne, en Autri-
che et en Russie.
FELDZEUGMEISTRE. Grade de l'ar-
mée autrichienne qui répond vaguement à
celui de connuandant de corps d'armée.
FÉLON ; FÉLONIE. Acte de désobéis-
sance ou outrage commis par un vassal en-
vers son suzerain ; trahison, rébellion, four-
berie.
Chevalier manquant à son serment.
FEMMES de militaires. Les femmes
légitimes des militaires ont droit aux avan-
tages suivants :
1° Au passage gratuit à bord des navires
faisant le service de l'État, lorsqu'elles se
rendent, pour la première fois, avec leur
mari en Algérie ou en Tunisie ou dans une
colonie, ou lorsqu'elles en reviennent ; ou
lorsqu'elles accompagnent leur mari allant
en congé de convalescence. Dans les autres
cas, elles ont droit seulement au passage à
prix réduit ;
2" A la délégation, d'une partie de la solde
du mari, lorsque celui-ci est en campagne
ou aux colonies ;
3° A une pension de veuve, lorsqu'elles
remplissent les conditions fixées par la loi
du 11 avril 1831 ;
4° Il peut être accordé éventuellement
des secours aux veuves de militaires, lors-
qu'elles ne remplissent pas les conditions
voulues pour obtenir une pension.
— de mauvaise vie. En campagne, la
gendarmerie doit écarter de l'armée les
femmes de mauvaise vie (art. 234 du ser-
vice en campagne).
FENDRE. Séparer un corps en deux ou
plusieurs parties, généralement dans le sens
longitudinal.
Le bois de chauffage destiné à la troupe
ou aux manutentions militaires, doit être
fendu lorsqu'il dépasse 0™,30 de pour-
tour.
Se fendre. Mouvement d'escrime qui
consiste à porter le pied droit en avant, le
pied gauche restant immobile et le corps
bien assis sur les hanches.
FENÊTRES. Dans les casernes, les fenê-
tres doivent être ouvertes immédiatement
après le réveil, pour renouveler l'air des
chambrées; elles doivent être nettoyées au
moins une fois pa) semaine, le samedi.
FÉODALITÉ. Ensemble des institutions
féodales.
Ancienne confédération féodale des nobles
et régime politique qui en fut la consé-
quence.
FER. Métal dur et malléable qui a servi
pendant longtemps pour la fabrication des
bouches à feu et des armes à feu portatives.
Comme métal à canon , le fer forgé a
l'avantage d'avoir une limite d'élasticité et
une limite de rupture bien supérieures à
celles du bronze et de la fonte ; mais il a
l'inconvénient de ne pouvoir être forgé d'une
manière satisfaisante sous des masses assez
grandes, et il est moins dur et moins élas-
tique que l'acier, de sorte que ce dernier
métal lui a été préféré.
Le fer est employé à un grand nombre
d'usages, aussi bien dans l'industrie civile
que dans l'armée.
— à cheval. Ancien ouvrage de fortifi-
cation ou dehors de forme demi-circulaire.
Sole dont on garnit les pieds des chevaux
et des mulets.
La description des fers à cheval est donnée
dans le modèle réglementaire de marché
d'abonnement pour le ferrage (/. M., p. r.,
2« semestre 1887, page 197).
FERME. Organisation défensive (V.
Groupe de maisons).
Assemblage de pièces de charpente, ser-
vant a supporter les combles des bâtiments .
FERMES (Ouvrages). Ouvrages dont
l'enceinte est continue.
Dans les ouvrages mi-fermés, la gorge est
fermée par une tranchée à faillie relief ou
un obstacle peu important (jmlissades) .
FERMETURE. Autrefois, la fermeture
FERMETURE.
297
FERMETURE
des portes de forteresse s'effectuait à la
retraite, avec un cérémonial prescrit par le
règlement sur le service des places.
Depuis 1832, les portes restent ouvertes
continuellement en temps de paix, et des
mesures doivent être prises pour s'assurer
qu'elles sont toujours en état de fonctionner
eu cas de besoin.
La fermeture de culasse des armes se char-
geant par la culasse, qui présente certaines
difficultés, a été réalisée, pour les bouches à
feu, par les trois méthodes générales sui-
vantes :
1° Fermeture à coin, employée en Alle-
magne (V. Coin);
2° Fermeture à vis, dont il y a trois
systèmes principaux :
a) Le système de Reffye, dans lequel la
fermeture est obtenue au moyen d'une vis
qui vient former le fond de l'âme de la
bouche à feu et qui est à filets interrom-
FiîT. 87.
pus, pour faciliter son dégagement de son
logement. Une lunette à charnière, appelée
volet, vient former recouvrement et complète
la fermeture {fig. 87);
b) Le système de Bange, perfectionnement
du précédent (V. de Bange) ;
c) Le système des pièces de gros calibre,
dans lequel le volet du système de Bange a
été remplacé par une console à charnière
tournant autour d'un axe vertical {fig. 88);
30 Fermeture à piston. Qui consiste en
un cylindre lisse introduit dans l'arrière du
canon, de manière à le fermer.
Pour être en état de résister à la pression
des gaz, ce cylindre est maintenu en place
par un verrou qui les traverse de part en
part, ainsi que le canon.
Les pans sont coupés en arrière du ver-
rou, pour alléger le piston, qui est terminé
par une partie filetée avec manivelle per-
mettant d'obtenir un serrage supprimant
toute espèce de jeu : ce genre de fermeture
n'est pas employé en France.
Pour les armes à feu portatives, il y a
deux grandes classes d'appareils de ferme-
ture, savoir :
1° Les armes à culasse mobile par ylisse-
ment, qui se divisent en deux groupes :
Fi", ss.
T^fe^^itl^^
a) Les armes à verrou, dans lesquelles la
fermeture est obtenue par une culasse mobile,
se déplaçant dans le sens de l'axe en arrière
du canon.
Ce système est celui des fusils Ghassepot,
Gras, Lebel, Dreyse, Werder, etc., c'est le
plus avantageux et le plus généralement
usité en Europe ;
Fis. 89.
b) Les armes à tiroir, dont le mécanisme
de culasse est fermé par un bloc de culasse,
actionné par la sous-garJe {fig. 89) ;
FERMETURE.
m
FERRAILLER.
2° Les armes à cula>tse mobile par rota-
tion, que l'on peut classer en 5 groupes prin-
cipaux :
a) Les armes à tabatière, dans lesquelles
le mécanisme de fermeture consiste en un
bloc mobile autour d'une charnière, ce qui
permet d'ouvrir ou de fermer la culasse
comme une tabatière [fig. 90). Un bouton
poussé au moyen d'un ressort maintient la
fermeture. Ce système, très défectueux, a
l'avantage de pouvoir s'adapter facilement à
Fia;. 90.
nn canon quelconque et a été employé pour
transformer, avant 1870, tous nos anciens
fusils en armes se chargeant par la culasse.
b) Les armes à barillet, dans lesquelles
le tonnerre est femié par un barillet, servant
simplement de fermeture (fusil Wemdl) ou
formant tonnerre comme dans le revolver et
le fusil Spilalsky.
c) Les armes à pêne, avec fermeture de
l'ulasse obtenue au moyen d'un bloc qui se
rabat d'arrière en avant. On empêche la
culasse mobile de tourner autour de son axe
par suite de la pression des gaz, en reliant
le bloc à l'arrière de la boîte par un pêne
qui s'engage dans une mortaise de la culasse
mobile. Ce système, comme celui à tabatière,
n'a guère été employé que pour des transfor-
mations d'armes anciennes.
d) Les armes à culasse tombante ont pour
culasse un bloc solide qu'un levier coudé
fait tourner autour d'un axe situé à l'arrière
de la boite de culasse. Ce levier forme pontet
lorsque l'arme est fermée. Pour ouvrir le
tonnerre, il suffit d'amener en avant la
grande branche du levier ; ce mouvement
fait descendre le bloc dans la boîte, où il est
arrêté lorsque l'ouverture de la chambre est
dégagée (Voir Fusils Martini, Peabody,
Werndl).
e) Les armes à charnière en-dessous, dans
lesquelles le bloc de culasse, qui s'applique
hermétiquement contre le tonnerre, est mo-
bile autour d'une forte charnière située au-
dessous du canon. Pour empêcher l'explosion
des gaz de faire rétrograder ce bloc, on le
maintient dans sa position par un arrêtoir,
qu'on abaisse pour ouvrir le tonnerre et
qu'on relève pour fermer ce dernier (V. Fusil
Remington).
f) Les armes à canon mobile, dans les-
quelles le canon bascule, ce qui rend ce type
impropre au service de guerre. Le fusil Le-
faucheux est le type le mieux réussi de ce
système, qui convient surtout pour les armes
de chasse.
FÉRIR. jVc s'emploie que dans cette
expression: sans cou^ /"eVir, c'est-à-dire sans
en venir aux mains, sans se battre.
FÉROCITÉ. Cruauté froide et réfléchie;
brutalité habituelle.
FERRAGE. Le ferrage des chevaux de
troupe et ceux d'officiers appartenant à l'Etat
sont confiés, dans les corps de troupe montés,
à des ouvriers militaires, et, dans les corps
de troupe à pied, ou pour les officiers sans
troupe dans les garnisons oij il n'existe pas
de corps de troupe monté, à des ouvriers
civils, avec lesquels il est passé des marchés
d'abonnement, ou, à défaut de marché, à
prix débattu.
La dépense du ferrage est supportée par
la masse d'entretien du harnachement et fer-
rage des corps de troupe, et, dans la gen-
darmerie, par la masse d'entretien et de re-
monte.
Chaque corps de troupe d'infanterie doit
avoir un aide-maréchal ferrant chargé, pen-
dant les marches, de faire les réparations à
la ferrure des chevaux.
En campagne, le ferrage des chevaux de
ces corps sera assuré par l'artillerie.
Les marchés à passer pour le ferrage des
chevaux doivent être conformes au modèle
donné par la circulaire ministérielle du
18 octobre 1877 (J. M., p. r., 2« semestre
1877, page 197). Ce modèle indique les di-
mensions des différentes espèces de fers de
devant et de derrière pom* chaque catégorie
de chevaux et de mulets, les époques de re-
nouvellement de la ferrure, la qualité du fer
à emploj'er, etc., etc.
Les frais de ferrage des chevaux apparte-
nant à l'Etat, et fournis gratuitement aux
officiers sans troupe, sont mis à la charge de
la masse d'entretien du harnachement et fer-
rage du corps de troupe à cheval ou de l'é-
tablissement le plus à proximité, ou du
corps d'infanterie, s'il n'y en a pas d'autre
dans la garnison. Ces dispositions sont ap-
plicables aux officiers régulièrement détachés
de leur corps et aux assimilés.
Les officiers supériems ou autres, re-
montés à titre onéreux, supportent les frais
de ferrage de leurs chevaux.
FERRAILLER. Se battre à l'épée, faire
FERRET. 299
do bruit en eatrechoquant des lames de
sabre on d'épée.
FERRET. Ganiiture en métal qui ter-
mine les aifiuillettes.
FERRUM. Le fer; un des noms sous les-
quels les Homains désignaient l'épée.
FERRURE. Le fer employé à ferrer un
cheval ; la manière de ferrer.
Le système de ferrure est décrit dans le
modèle de marché d'abonnement (/. M., p. r.,
2e semestre 1877, page 197),
En temps de paix, la ferrure doit être
posée à chaud ; la ferrure à froid n'est auto-
risée qu'exceptionnellement, en temps de
guerre.
Des instructions ministérielles fixent les
quantités de ferrures de réserve à entretenir
pour chaque corps.
Dans les corps de troupe à cheval, un des
vétérinaires doit faire aux maréchaux fer-
rants un cours théorique de ferrure (art. 71,
Cavalerie, et 8o, Artillerie, du Règlement
du 28 décembre 1883).
FERS. Punition infligée dans la marine
et qui consiste à attacher l'homme par les
che\âlles des pieds à une barre de fer.
FÊTE NATIONALE. Elle est célébrée
actuellement en France le 14 juillet.
Il est alloué, à cette occasion, à tous les
hommes de troupe présents au corps pendant
cette journée, une demi-journée de salde
dont le taux est fixé par les tarifs, et une
ration de vin. De plus, les corps sont auto-
risés à effectuer, sur les fonds des ordinaires,
des menues dépenses telles que location de
vaisselle, de draps, achats de papier de cou-
leur, etc., pour l'ornementation des cham-
bres. Le montant de ces dépenses ne doit pas
dépasser 20 francs par compagnie, escadron
ou batterie.
FEU. Commandement d'exécution dans
les tirs ; pour le fusil, il est généralement
précédé du commandement Joue.
Les diverses espèces de feux avec le fusil
d'infanterie sont :
1° Le feu à volonté, dans lequel chaque
soldat, après le commandement Commencez
le feu, tire, charge et continue à tirer sans
interruption jusqu'au signal de Cessez le
feu ;
2° Le feu de salve, qui est un feu dans
lequel l'unité désignée ne tire qu'au com-
mandement ;
3° Le feu rapide, exécuté comme le tir
à volonté, mais en augmentant progressive-
ment la vitesse de la charge, de manière à
arriver à tirer au moins 12 fois par mi-
nute ;
4" Le feu à répétition, qui s'exécute
lomme le feu à volonté, mais sans que le
FEUX.
j soldat ait à charger tant que les 10 cartou-
ches du magasin et du fusQ ne sont pas
épuisées ; le soldat doit arriver progressive-
ment à épuiser le magasin en 30 secondes ;
S» Le feu de salve à répétition, exé-
cuté comme le fen de salve, mais en épuisant
sans charger les cartouches du magasin.
Ces diverses espèces de feux peuvent être
exécutés debout, à genou ou couché.
Dans certains cas exceptionnels, ou peut
exécuter le feu de masse, qui consiste à
faire tirer deux subdivisions placées l'une
derrière l'autre à distance de rang, la pre-
mière tirant à genou, la seconde debout.
Dans l'ordre dispersé, il j^ a aussi le feu
de 3 cartouches, qui est commandé par
le caporal à son escouade.
Les règles pour l'emploi des feux prescri-
vent notamment d'éviter une consommation
prématurée des cartouches, de concentrer les
coups sur l'objectif indiqué, de charger vite
mais de viser attentivement.
Les feux de salve par escouades sont
employés environ de 800 à 1200 mètres,
suivant l'étendue du but. Les salves à répé-
tition peuvent être employées même aux
distances supérieures à 1200 mètres, sur des
troupes en formation compacte, qui ne doi-
vent être visibles que pendant quelques
instants.
Les feux à volonté et les feux à car-
touches comptées sont employés de 700
à 400 mètres. Lorsque le feu à volonté ne
doit pas être intense, les meilleurs tireurs
seuls l'entretiennent sur la ligne.
Les feux rapides coup par coup ou à
répétition sont employés aux petites dis-
tances, au moment décisif d'une action ; ils
peuvent aussi être exécutés, quelle que soit
la distance, chaque fois que l'adversaire pré-
sente momentanément des objectifs très vul-
nérables.
Les feux d'artillerie se divisent en feu
par pièce et en feu de salve par bat-
terie. Le feu par pièce est la règle générale;
le feic de salve n'est employé que dans cer-
tains cas exceptionnels, lorsqu'il s'agit, par
exemple, d'atteindre des troupes réunies mo-
mentanément sur un espace restreint, ou une
batterie qui exécute des mouvements d'avant-
train, ou bien encore s'il faut prévenir une
charge de cavalerie. La chute simultanée
d'un grand nombre de projectiles produit un
effet moral considérable.
FEUX d'éclairage. Synonyme de lu-
mières pour les camps, les cantonnements,
les casernes, etc.
il est interdit d'avoir de la lumière dans
les locaux disciplinaires (V. Extinction des
feux).
FEUX.
300
FEUILLE
FEU croisé (V. Croisement des feux).
— de billebaude. C'est ainsi qu'on ap-
pelait autrefois le feu à volonté.
— de file. Feu dans lequel chaque file
tire successivement et sans interruption.
N'est plus usité.
— de flanc. Feu destiné à assurer le
flanqueinent.
— direct, oblique, de revers, d'é-
charpe. d'enfilade (V. Tir).
FEUX de rangs. Inventés par Gustave-
Adolphe ; ressemblaient à nos feux de masse.
Il y eut aussi des feux de rangs, un à un,
ou feux successifs d'un seul rang.
— par rang. Usité jadis par l'infanterie
rangée sur 6 rangs et plus, les rangs et les
files étant ouverts. Après que le premier
rang avait tiré, il faisait demi-tour et ve-
nait, en passant par les vides des rangs ou
files en arrière, se reformer derrière le der-
nier rang. Le deuxième rang faisait feu et
venait se reformer en arrière de la même
manière.
FEU grégeois. Mélanges incendiaires de
diverses sortes qui paraissent être originaires
de l'Inde.
On s'accorde à croire que leurs procédés
de fabrication furent apportés en Grèce, vers
670, par l'architecte Gollicinus.
On prétend que ce feu pouvait brûler dans
l'eau, et les Grecs l'employaient contre les
Musulmans. Il se composait, d'après divers
auteurs, de naphte, de bitume et de soufre ;
il y entrait aussi de la poix, de la gomme, etc.
Les Orientaux surent perfectionner ce feu,
que l'on tirait par pelotes avec des armes à
vent et des armes de jet. On l'employa éga-
lement sous une forme qui rappelle nos
bombes.
Les Croisés le rapportèrent en Europe, où
on l'employa jusqu'à ce que l'invention de la
poudre vint le remplacer et le faire oublier
à tel point qu'on n'en connaît plus exacte-
ment la composition.
FEUX de signaux. Artifices servant à
faire des signaux (V. Fusées).
— incendiaires. Armes ou liquides en-
flammés que, dans l'antiquité, on lançait
sur l'adversaire ou que l'on y faisait porter.
FEU rasant. Feu dont la trajectoire rase
le sol ; est employé surtout pour le flanque-
ment des fossés des ouvrages de fortifi-
cation.
— roulant. Feu continu de mousque-
terie.
FEUDATAIRE. Grand vassal qui devait
foi et hommage au souverain pour la pos-
session d'un fief.
FEUILLARDS ou FOULARDS. Bandes
ou troupes qui portaient un rameau vert en
guise de cocarde.
FEUILLE. On donne le nom de feuille,
dans l'administration militaire, à certains
états ou documents dont les principaux sont :
la feuille (ow état) d'émargement, la feuille
de journées, la feuille de prêt, la feuille de
rectification, la feuille de route, la feuille de
vérification, etc.
— d'émargement (V. État d'èmarye-
ment).
— de journées. Elle a pour but d'éta-
blir les droits des unités administratives
aux allocations en deniers ou en nature,
résultant du nombre de journées de présence
des hommes ou des chevaux, pendant un
trimestre.
LeS- feuilles de journées sont nominatives
pour les officiers, pour les spahis et pour la
gendarmerie, c'est-à-dire qu'elles indiquent,
en regard de chaque nom, les diCférentes
allocations qui reviennent à l'intéressé.
Les feuilles de journées sont mimériques
pour les hommes de troupe de tous les autres
corps de troupe et établissements militaires
considérés comme tels. Elles ne sont autre
chose que le relevé des situations administra-
tives fournies journellement par les capi-
taines.
L'inscription du nombre de journées des
di^«ers grades donnant droit à la solde, est
suivie de l'indication du nombre de rations
de toute espèce allouées à la même date.
On peut donc se rendre compte, chaque
jour, par de simples additions, des droits
acquis à l'unité administrative depuis le com-
mencement du trimestre et comparer ces
droits avec les perceptions en deniers et en
nature.
Cette manière de procéder présente sur-
tout l'avantage de permettre d'arrêter rapi-
dement les comptes en cas de mobilisation.
Il est établi des feuilles de journées dis-
tinctes pour les hommes et pour les che-
vaux.
— de journées spéciale de chauf-
fage. Elle est destinée à constater :
1° La nature et la quantité des combus-
tibles auxquels le corps a eu droit pendant
le trimestre, savoir : en rations collectives
pour la cuisson des aliments, pour la pré-
paration du café et pour le chauffage des
chambres ; en rations individuelles pour la
table des sous-officiers, pour les troupes ca-
sernées ne faisant pas usage de fourneaux
économiques, ou campées, ou baraquées, ou
bivouaquées ; en rations fixes pour les
besoins généraux du corps;
2" Les allocations attribuées au corps
pour le chauffage et l'éclairage des biblio-
FEUILLE.
301
FEUILLET.
thèques et des salles de conférences des offi-
ciers et des corps de garde ;
3" A présenter le décompte en deniers de
ces allocations.
La feuille de journées spéciale de chauf-
fage est établie trimestriellement par le tré-
sorier, pour l'ensemble du corps.
— de prêt. État numérique établi par
le capitaine pour percevoir la solde de ses
hommes, les 1", 6, 11, 16, 21 et 26 de
chaque mois.
Le prêt est perçu, à terme échu, dans les
cas suivants :
1° En station, sur le pied de paLs ;
2° Lorsque les vivres de campagne sont
fournis à la troupe ;
3° Lorsque la fourniture des vivres de
l'ordinaire est assurée par des marchés.
Le décompte s'établit d'après le nombre
de journées de présence qui figure sur la
feuille de journées pour la période compo-
sant le prêt.
Le prêt est perçu à' avance :
i° Par les troupes en marche ;
2° Par les troupes qui appliquent le mode
d'achats directs pour les ordinaires.
Le décompte s'établit eu prenant pour
base l'efTectif des présents au jour de la per-
ception, en multipliant par le nombre de
jours composant le prêt.
Les augmentations et les diminutions
résultant des variations de l'effectif sont
alors portées sur la feuille de prêt suivante,
à l'exception de celles qui concernent le der-
nier prêt du trimestre. Celles-ci donnent
lieu à l'établissement d'une feuille de prêt
supplciiteiitaire.
Lorsque, dans le courant d'un prêt, par
suite du grand nombre d'incorporations, le
capitaine se trouve dépourvu de fonds
(mode du prêt payé d'avance), il peut per-
cevoir sur une feuille de prêt spéciale la
somme nécessaire pour satisfau-e à ses
besoins jusqu'à la fin de la période com-
mencée.
— de rectification. Feuille sur la-
quelle l'intendant du corps d'armée consigne
ses décisions en ce qui concerne les erreurs
relevées dans un service.
— de route, de militaire isolé. Titre
délivré au militaire qui se déplace par ordre,
pour le service.
La feuille de route est extraite d'un re-
gistre à souche.
Elle est délivrée :
1° Par le chef de corps ou par le trésorier
délégué, ou par le chef de détachement, aux
militaires faisant partie du corps ou du dé-
tachement ;
2° Par le sous-intendant militaire ou par
son suppléant légal, aux officiers sans troupe,
aux isolés et aux militaires de la gendar-
merie.
Elle porte les renseignements nécessaires
pour établir l'identité du titulaire, l'itiné-
raire qu'il doit suivre, et l'inscription des
sommes qu'il a reçues pour frais de route.
Elle confère les droits suivants :
1° Le transport, au tarif militaire, sur
les chemins de fer ;
2° Le transport gratuit de 30 kilogram-
mes de bagages sur les chemins de fer, l'ex-
cédent étant taxé au prix réduit ;
3° Le droit au logement chez l'habitant,
dans les gîtes d'étapes compris sur l'itiné-
raire.
— de détachement Les feuilles de
route de détachement sont délivrées par les
fonctionnaiies de l'intendance, sur la pro-
duction de l'ordre de mouvement établi par
l'autorité militaire compétente , indiquant
l'itinéraire à suivre.
Ce document relate :
1° L'effectif du détachement en officiers,
hommes de troupes et chevaux ;
2° L'itinéraire tracé par le commande-
ment i
3° Les bons de chemin de fer, mandats
d'étapes, bons de convoi, délivrés pour la
route.
— de vérification. Feuilles établies par
les fonctionnaires de l'intendance ou du con-
trôle, et relatant les observations que leur a
suggérées la vérification d'une comptabilité,
d'un magasin ou d'un document quelconque.
Ces feuilles sont divisées en deux colonnes,
de manière à permettre au conseil d'admi-
nistration ou au comptable intéressé de pré-
.senter ses explications.
Toutes les obsenations non admises par
le conseil ou le comptable sont soumises à
l'autorité administrative supérieure, et au
besoin au Ministre de la guenv.
FEUILLET du personnel des offi-
ciers. Les feuillets du personnel des offi-
ciers sont mobiles et renfermés dans un por-
tefeuille à serrure.
Le lieutenant-colonel y inscrit, à mesure,
les punitions infligées aux officiers, et au
moins deux fois par an, en janvier et en
juillet, des notes sur leur conduite militaire
et privée, leur instruction et leurs aptitudes
au service.
Dans les bataillons, escadrons ou compa-
gnies formant corps, ces feuillets sont tenus
par le chef de corps : pour les officiers sans
troupe, ils sont tenus par les chefs d'êtat-
major, ou directeurs de service, suivant le
cas. (Modèle IV annexé au règlement du
28 décembre 1883.)
FEUTRE.
302
FILET.
Ces feuillets suivent l'officier dans toutes
ses afifectations, en guerre comme en paix.
Quand un officier est rayé des contrôles,
son feuillet personnel est envoyé au Ministre
de la guerre pour être joint à son dossier.
— de punitions. Il est affecté à chaque
liomme, au moment de son incorporation,
un feuillet destiné à recevoir l'inscription de
ses punitions, sauf les punitions de consigne
d'une durée inférieure à quatre jours.
Ces feuillets sont réunis dans chaque
compagnie, escadron ou batterie, dans un
registre à écrous.
Le feuillet de punitions suit l'homme dans
ses différentes affectations, jusqu'au moment
de sa libération définitive, époque à laquelle
il est renvoyé au bureau de recrutement.
FEUTRE. Petit morceau de cuir fixé à
l'extrémité de la bretelle de fusil et destiné
à recouvrir le bouton de cette dernière pour
qu'il ne frotte pas directement sur le bois.
Des rondelles en feutre gras sont employés
dans les cartouches à balles, modèle 1874,
et des cartons -feu Ires dans les cartouches
sans balle de revolver, modèle 1873.
FICHANT (V. Flanquemcnt).
FICHES. Documents établis sous forme
de petits tableaux par le Ministre de la
guerre et les généraux commandant les corps
d'armée pour les transports de troupe et de
matériel en cas de mobilisation.
Ces fiches sont remises sous pli cacheté
aux chefs de corps ou de service qui ne doi-
vent en prendre connaissance qu'au reçu de
l'ordre de mobilisation.
FICTIF. Qui n'existe pas.
Écritures qui ont pour but de dissimuler
un déficit, un détournement, au moyen
d'opérations imaginaires.
Elles constituent des fmix et sont punies
comme tels.
FIEF. Domaine noble du temps de la
féodalité.
FIÈVRE. Maladie caractérisée par l'ac-
célération du pouls et une augmentation de
la chaleur animale.
Les fièvres les plus répandues dans l'armée
sont : la fièvre typhoïde en France ; la
fièvre paludéenne et la fièvre jaune aux co-
lonies.
Cette maladie est très contagieuse.
FIÉVREUX (substantif). Qui est ma-
lade de la fièvre.
Dans les hôpitaux, ambulances et infir-
meries , les fiévreux occupent toujours des
locaux spéciaux et sont séparés des autres
malades.
— (adjectif). Qui est sujet à la fièvre.
Qui cause la fièvre.
FIFRE. Petite flûte à 6 trous ayant un
son très aigu.
Soldat qui joue de cet instrument.
Encore employé dans quelques armées
étrangères.
Dans la nôtre, on l'a essayée pendant un
certain temps pour les enfants de troupe.
A existé dans l'infanterie avec le tam-
bour.
FIGURÉ (ennemi). Dans les exercices
en terrain varié, l'ennemi est figuré lors-
qu'on n'emploie pour simuler l'ennemi
qu'un nombre d'hommes relativement res-
treint.
FIL. Ce qui est fait de petits brins de
soie, de chanvre, de lin ou de coton, toi-dus
ensemble.
Le m employé pour les confections mili-
taires doit être de très bonne qualité ; il est
fourni par les entrepreneui-s ou les maîtres-
ouvriers, et compris dans le prix de la con-
fection.
Les commandants d'unités administra-
tives sont autorisés à acheter dans le com-
merce le fil nécessaire à l'exécution des répa-
rations aux effets ; la dépense est supportée
par le fonds particulier de la masse d'habil-
lement et d'entretien.
Enfin, chaque soldat doit posséder dans
sa trousse, sur une bobine, une petite provi-
sion de fil noir, de fil rouge et de fil ïjlanc,
pour recoudre les boutons et exécuter les
réparations de minime importance.
En terme de droit : descendance de l'en-
fant à l'égard du père et de la mère.
FIL à plomb. Masse pesante (morceau
de plomb) suspendue à l'extrémité d'un fil,
servant à indiquer la direction de la verti-
cale.
— de fer (V. Reseau de fil de fer).
— télégraphique (V. Lignes télégra-
phiques et Télégraphe).
FILE. Une file se compose de deux
hommes l'un derrière l'autre dans le rang.
Le chef de file est l'homme qui est de-
vant.
Une file est creuse lorsqu'il n'y a pas
d'homme au second rang.
Les serre-files sont les gradés placés der-
rière le second rang.
On double les files dans la marche par le
flanc, en portant de 2 à 4 le nombre des
hommes placés les uns à côté des autres sur
le môme alignement.
FILER. Terme d'argot signifiant s'é-
clipser.
Faire filer des troupes, c'est les faire
quitter le pays, en dissimulant le plus pos-
silile leur passage.
FILET. Sous-bride sans muserolle ni
FILIATION.
303
FIXE.
gourmelte, à mors brisé. Elle accompagne la
bride du cavalier et sert à rafraîchir la
bouche des chevaux (fig. 32).
FILIATION (états de). État nominatif
et par grade de tous les officiers, sous-offi-
ciers et soldats qui doivent s'embarquer sur
un même navire. 11 est établi en double
expédition et remis au sous-intendant mili-
taire la veille de V embarquement.
FILIGRANE. Petits filets eu cuivre qui
entourent la poignée des épées et des sabres.
FILLES des membres de lOrdre de
la Légion d'honneur. Les membres de lu
Légion d'honneur ont la faculté de faire
élever gratuitement une de leurs filles dans
l'une des trois maisons d'éducation sni-
vpntes :
Saint-Denis, pour les filles légitimes de
légionnaires ayant au moins le grade de ca-
pitaine en activité de service, ou une posi-
tion équivalente ;
Ècouen, pour les filles de capitaines en
retraite, des autres officiers subalternes et
des légionnaires civils ayant une position
équivalente ;
Les Loges, pour les filles des hommes de
troupe et des autres légionnaires civils.
FILTRE. Appareil destine à la purifica-
tion et la clarification des eaux.
Le filtre adopté dans l'armée pour les ca-
sernes et les établissements militaires est le
filtre Chamberland, du système Pasteur.
FINANCE. Argent comptant. Se dit de
la profession de ceux qui font de grandes
spéculations, de grandes affaires de banque,
ou qui manient les deniers de l'État.
FINISSAGE des grains de poudre.
Le finissage des grains de poudre comprend
les opérations suivantes :
1° Le lissage, qui a pour but, en bou-
chant les pores extérieurs, de rendre la
poudre moins hygrométrique et de faciliter
l'action de la charge. Il s'obtient en faisant
user les unes contre les autres les grains
que l'on place dans une tonne animée d'un
mouvement de rotation modéré. Le résultat
varie suivant la nature (proportion d'eau),
la densité et la grosseur des grains, et aussi
avec la vitesse circonférencielle de la tonne
et avec la charge ;
2° Le sécimge, qui n'a pour but que de
laisser à la poudre 1 p. 100 d'eau (propor-
tion normale) ; la température doit être mo-
dérée au début et les vapeurs formées doi-
vent être enlevées immédiatement pour la
ventilation ;
3° Le sure'galisage et V époussetage , qui ont
pour but d'enlever les poussières et de pro-
céder à un nouvel égalisage des grains an
moyen de tonnes.
— d'un canon. Le finissage d'un canon
en acier comprend les opérations suivantes :
1"> Tournage et dressage de la tranche de
culasse pour mettre le canon de longueur ;
2° Creusage du logement de la vis-culasse
de l'obturateur et filetage de l'écrou ;
3° Tournage de l'emplacement du volet,
de la partie postérieure, de la frelte-culasse
et de la gorge du couvre-culasse ;
4° Tournage de la tranche de la bouche,
du chanfrein et de la plate-bande de volée ;
0° Tracé, sur la surface intérieure du
canon, de quatre lignes qui soient l'intersec-
tion de cette surface et de deux plans per-
pendiculaires, dont l'un, horizontal, passe
par le centre des tourillons, et l'autre, ver-
tical, passe par l'axe de la pièce ;
6° Elulèvement du métal jusqu'au fond
des filets sur trois secteurs égaux, afin de
permettre l'entrée de la vis-culasse ;
7" Creusage d'une mortaise pour la char-
nière du volet :
8° Perçage des trous pour le logement du
boulon de la charnière, pour celui du four-
reau de la hausse et pour celui de la
gâche ;
9° Préparation des logements des pièces
accessoires telles que la gâche, le fourreau de
la hausse, le guidon^ puis ajustage et pose
de ces pièces.
Le finissage d'un canon de fusil comprend
l'achèvement de la chambre, le brasage de la
hausse et l'ajustage de la boîte de culasse.
FIOLES. Petites bouteilles de verre. Elles
sont généralement fournies pom- le Service
de santé aux hôpitaux militaires et aux in-
firmeries. Elles ne sont qu'exceptionnelle-
ment achetées directement dans le commerce
par ces établissements.
FIRMITATES. Le^ places fortes furent
appelées de ce nom par les Français de la
première race, d'où est venu le nom de fer-
metés (ferlés), qui a été donné à un certain
nombre de vUles ou bourgades.
FISC. L'administration des finances pu-
bliques.
FISSURES. Crevasses, arrachements des
molécules du métal des bouches à feu en
bronze.
FISTULE. Ulcère en forme de canal
étroit.
Les fistules uréthrales motivent l'exemp-
tion ou la réforme.
FIXATION. Action de déterminer, d'ar-
rêter d une manière invariable.
La fixation des approvisionnements de la
réserre de guerre à entretenir est faite parle
Ministre de la guerre et ne peut être modi-
fiée que par lui.
FIXE. Commandement d'exécution signi-
FLAGRANT délit. 304
fiant qu'on doit replacer la tète directe, si
elle ne l'est pas, et conserver l'immobilité.
A ce commandement, les chefs de peloton et
les guides reprennent leurs places dans cer-
tains mouvements de l'école de section et de
compagnie.
FLAGRANT délit. Surprendre l'auteur
d'une faute au moment même où il la
commet.
FLAMBARD ou FLAMMARD. Sorte
d'épée dont les arêtes tranchantes, au lieu
d'être droites, étaient sinueuses, ce qui don-
nait à la lame l'apparence d'une flamme.
FLAMBE. Espèce de dague à lame on-
dulée.
FLAMBEAU. Artifice employé pour l'é-
clairage extérieur.
Les flambeaux actuellement en usage dans
l'armée, dits flambeaux Lamarre, du nom
de leur inventeur, sont des espèces de cylin-
dres irréguliers se composant d'une enve-
loppe en tissu caoutchouté remplie d'une
pâte fusante. Ils ont 0"\75 de longueur
avec un calibre de 40 ou de 18 millimètres
et donnant en brûlant une flamme blanche
ou rouge, qui est indiquée par la couleur
extérieure des flambeaux.
FLAMBER une bouche à feu, c'est y in-
troduire un peu de poudre pour enlever les
détritus qui pourraient y être restés et s'as-
surer que rien n'obstrue la lumière.
FLAMBERGE. Employé souvent comme
synonyme d'épée.
En réalité, le mot désigne l'épée la plus
lourde et la plus massive du moyeu âge,
avec lame longue, large et épaisse.
FLAMME. Insigne et ornement en forme
de petit drapeau qui flottait sur le casque ou
sur la tête des chevaux.
Bannière différant du drapeau en ce qu'elle
était découpée en longues pointes.
Banderole placée près du fer de la lance
de nos lanciers.
Banderoles de diverses couleurs employées
comme signaux pour les navires.
FLAMMÈCHE. Débris de gargousse eu-
llammée, qui s'envole dans l'air après le tir
d'une pièce.
FLANC. Côté droit ou côté gauche d'une
troupe en ordre plus ou moins profond.
On fait par le flanc droit (gauche) en
tournant sur le talon gauclie d'un quart de
cercle à droite (gauche), en élevant un peu
la pointe du pied gauche et le pied droit et
en'rapportant ensuite le talon droit à côté
du gauche et sur la même ligne.
Le flanc d'un bastion est la partie qui
relie la face à la courtine.
Dans une lunette, les flancs sont de pe-
FLANQUEUR.
tites branches parallèles à la capitale de
l'ouvrage.
On appelle marche de flanc celle qui
longe la ligne à laquelle on faisait face.
Présenter le flanc signifie présenter le
côté droit ou gauche à l'ennemi, soit dans
une marche, soit en position.
Dans une position, les flancs sont la
partie faible qu'il faut avoir soin de bien
ap])uyer.
FLANC-GARDES. Les flanc-gardes sont
destinés à protéger les flancs ou le flanc de
couvert d'une colonne en marche. Ils sont
composés de fractions constituées dont la
force est en rapport avec l'importance de la
colonne, et avec les craintes que peuvent
inspirer les tentatives auxquelles elles doi-
vent résister. Elles occupent, pendant le pas-
sage de la colonne, les points importants
d'où l'ennemi pourrait inquiéter la marche,
et ne les quittent que lorsque la colonne
s'est complètement écoulée.
FLANC de chargement; FLANC de
tir (V. Ranure).
FLANCOIS. Sorte de caparaçon formé
de lames de fer ou de cuir bouilli, servant à
couvrir les flancs et la croupe du cheval de
bataille du moyen âge.
FLANCONADE. Coup d'estoc dans le
flanc ou botte en quarte forcée.
FLANELLE (Y. Ceintures de flanelle).
FLANQUANT (V. Angle).
La partie flanquante d'un ouvrage ou
d'une ligne de bataille est celle (flanc) qui
sert à flanquer ou à défendre les approches
d'autres parties.
FLANQUEMENT. Disposition prise pour
supprimer l'angle mort des fossés des ou-
vrages de fortification, ainsi que le secteur
privé de feux en avant des saillants.
On y arrive directement par le tracé des
ouvrages.
Dans le tracé bastionné, le flanquement
est fichant, c'est-à-dire que les corps sont
dirigés de haut en bas; dans le tracé poly-
gonal, il est rasant, c'est-à-dire qu'il part
d'un point à peu près au même niveau que
le fossé (V. Tracé).
On peut encore organiser le flanquement au
moyen d'ouvrages spéciaux disposés en con-
séquence dans le voisinage.
Le flanquement peut aussi donner des feux
croisés en avant d'un ouvrage, d'une posi-
tion.
FLANQUER. Protéger les flancs d'une
troupe, d'un ouvrage, d'une position.
Des ouvrages se flanquent réciproquement
lorsqu'ils peuvent voir et battre les chemins
d'accès à ces ouvrages.
FLANQUEUR. Soldat protégeant les
FLA6QUE.
303
FLIBUSTIERS.
flancs de la troupe dont il fait partie (V.
Flanc-gardes).
FLASQUE. Pièces latérales d'un affût
dont la partie antérieure supporte les tou-
7'iUons de la bouche à feu et repose elle-
même sur l'essieu.
Autrefois en bois, les flasques sont généra-
lement en tôle d'acier,
FLËAU d'armes. Sorte d'arme de guerre
ressemblant au fléau servant à battre le
grain, sauf que la partie destinée à frapper
était ou en fer ou en bois dur garni de
pointes de fer.
FLÈCHE. Arme de jet la plus ancienne
que l'on connaisse : se composait d'une verge
et d'une pointe de fer ; le talon de la verge
était empenné, c'est-à-dire garni de plumes
ayant pour objet de donner plus de tension
à la trajectoire.
On les lançait d'abord avec une fronde,
puis au moyen d'arcs ou de batistes.
Le fer, dont la forme était des plus va-
riées, était souvent empoisonné.
Les peuplades sauvages se servent encore
de flèches empoisonnées.
FLËCHE. Petit redan, dont les faces ne
doivent pas avoir plus de 30 mètres de long.
Ne peut servir qu'à couvrir une grand'-
garde, à fermer l'entrée d'une redoute, à
couvrir un pont, à défendre un avant-fossé
ou un avant-chemin couvert.
Timon des voitures à deux chevaux.
— d'affût. Partie qui réunit les flasques
à l'avant, à hauteur des essieux.
— de la trajectoire. Hauteur du som-
met de la trajectoire au-dessus de l'horizon-
tale passant par l'origine de la trajectoire.
La flèche maximum est donnée par l'élé-
vation maximum de la trajectoire au-dessus
de sa base.
FLÈCHES à feu. Flèches enflammées
employées dans l'antiquité pour l'attaque et
la défense des places.
On s'en servit encore au moyen âge.
FLEUR AGE. Dans la fabrication du
pain de troupe, le fleurage nécessaire pour
saupoudrer les pannetons et la pelle, afin
d'empêcher la pâte d'y coller, doit provenir
exclusivement du remoulage des parties infé-
rieures de la farine de blé et être frais, sans
vice ni odeui .
FLEURET. Sorte d'èpée à lame carrée
très ilexible, terminée par un bouton garni
de cuir.
On l'emploie pour apprendre l'escrime.
Le fleuret est démoucheté quand, pour
le duel, on enlève le bouton et on affile la
pointe.
FLEURON. Ornement en forme de fleur
que l'on plaçait jadis sur la couronne des
souverains et même des seigneurs, tels que
ducs, marquis, comtes, barons.
Se dit au figuré pour désigner la chose la
plus avantageuse pour une personne.
FLEUVE. Cours d'eau considérable qui
se jette dans la mer.
Un fleuve peut constituer une bonne ligne
de défense, lorsqu'il est large et profond,
mais à la condition de détruire tous ses
ponts, et de le faire surveiller, afin d'empê-
cher le passage de l'ennemi.
La valeur militaire d'un fleuve ou d'un
cours un peu important, au point de vue
militaire, dépend de sa direction, de sa lar-
geur, de sa profondeur et de la nature de
ses rives. Avant tout, pour constituer un
obstacle sérieux, il ne faut pas qu'il puisse
être traversé à gué.
Lorsqu'ils sont parallèles à la marche des
armées, les cours d'eau n'ont qu'une in-
fluence médiocre au point de vue de la
défensive. En efl'et, lorsqu'on est maître des
deux rives, il est toujours facile d'établir un
moyen de communication pour traverser le
fleuve et permettre aux troupes circulant de
chaque côté, de se prêter un mutuel con-
cours ; l'opération de franchissement du
cours d'eau présente cependant de sérieuses
difficultés quand ce dernier est large et que
le courant est rapide.
Les cours d'eau perpendiculaires à la
marche des armées ont une grande valeur
comme obstacle à cette marche, parce que les
ponts peuvent toujours être détruits, et que,
dans tous les cas, ce sont des défilés à fran-
chir. Un cours d'eau large et profond peut
constituer un obstacle insurmontable pour
l'assaillant si le défenseur est vigilant et s'il
dispose de forces suffisantes, car on sait que
les opérations de passages de rivières de vive
force sont des plus difficiles et des plus péril-
leuses qu'on puisse avoir à exécuter à la
guerre.
Un grand fleuve forme une assez bonne
frontière défensive, mais pour qu'il pré-
sente les mêmes avantages au point de
vue de l'ofi^ensive, son action doit être com-
plétée par la possession, sur la rive opposée,
de quelques têtes de pont fortifiées, qui per-
mettent de déboucher en forces et de se
déployer.
On peut donc conclure de ce qui précède
que les cours d'eau, même larges et profonds,
ne constituent des lignes de défense ou des
bases d'opérations offensives sérieuses, que
s'ils sont appuyés par des troupes suffisantes
ou par des fortifications.
FLEXION. Kmployé comme synonyme de
clianireiiiont di> direction.
FLIBUSTIERS. Corsaires français qui,
âO
FLIC ou FLICH.
306
. FONDS.
au XVII" siècle, firent une guerre acharnée
aux Es[iagnols qui attaquaient à chaque
instant nos possessions des Antilles.
FLIC ou FLICH. Noms donnés aux petites
flèches au mo5'en âge.
FLISSA. Sorte de yatagan à fourreau en
bois dont on fait usage en Algérie.
FLOBERT (carabine). Arme à feu de
petit calibre dont on fait usage pour le tir de
salon.
Elle tire une cartouche très petite, avec
une très faible charge, et présente cette par-
ticularité que le percuteur est fixé au chien
qui sert d'obturateur.
FLOTTE. Ensemble des navires de guerre
composant la mnrine d'un pays.
La flotte se divise en groupes principaux
appelés escadres, lesquelles comprennent cha-
cune plusieurs divisions.
FLOTTEMENT. A-coups survenant au
front d'une troupe en marche et qui ont
pour effet de la faire dévier de la ligne
droite.
FLOTTEUR. Instrument flottant à la
surface des liquides et destiné à en indiquer
le niveau ou à soutenir les corps qu'on y
plonge.
Dans les machines à vapeur, un flotteur
d'alarme avertit, par un bruit aigu, les
chauffeurs du manque d'eau.
FLOTTILLE. Réunion de petits navires
portant le plus souvent de l'artillerie.
FLUTE. Instrument de musique à vent,
en forme de cylindre percé de trous, garni
de clefs.
La musique de cliaque régiment doit
avoir deux flûtes, une grande et une petite.
Cette dernière a le tinibi'e plus perçant.
FOCALE. Nom donné à l'étoffe servant
de crarale aux soldats romains.
FOIN. Herbe des prairies fauchée et
séchée au soleil.
Le loin destiné aux chevaux de l'armée
doit être de bonne qualité, suffisamment
ressué, en parfait état de conservation.
Il doit être dégagé de poussière, de
graines de foin, d'herbes non nutritives (laî-
ches, ros.jaux, joncs, etc.).
Le bon foin se reconnaît aux signes sui-
vants : couleur légèrement verte , odeur
agréable et aromatique, tiges rondes,
noueusfs, fines et flexibles, difficiles à cas-
ser, garnies autant que possible de leurs
feuilles et de leurs fleurs ; saveur douce plus
ou moins sucrée.
Le foin est mauvais quand ses tiges sont
plates et anguleuses, grossières, coriaces, li-
gneuses et velues, ou bien pâles, grêles et
effilées, quanfl son odeur est nauséabonde et
sa saveur acre et brûlante, ou bien vireuse
et repoussante; quand ses feuilles sont pi-
quantes ou tranchantes.
Le mauvais foin doit être refusé.
— pressé. Foin comprimé par des
presses hydrauliques ou autre.;, jusqu'à la
densité de 200 à 300 kilogrammes au mètre
cube, afin d'en permettre le transport par
cliemin de fer.
Le foin pressé doit être d'aussi bonne
qualité que le foin ordinaire; aucune tolé-
rance n'est admi?P à cet égard.
FOISONNEMENT. Excédent de volume
des terres du déblai (fossé) sur le volume
du fossé même et évalué à I/IO pour les
terres moyennes. Autrement dit, les terres
du fossé constituent un parapet dont le vo-
lume est de 1/10 supérieur à celui de l'exca-
vation.
FOLIE (V. Aliénalion mentale).
FONCER. Employé pour enfoncer l'en-
nemi, fondre sur l'ennemi.
FONCTION. Action propre à chaque em-
ploi ou cliarge.
Se dit par extension de l'emploi lui-même
ou de la charge.
FONCTIONNAIRE. Celui qui remplit
une fonction.
Ce titre pourrait s'appliquer à tous les
militaires gradés, et particulièrement aux
non-combattants; toutefois, l'usage habituel,
de même que la lettre des règlements, n'ont
attribué ce nom qu'à une seule catégorie :
les fonctioimaires de Vinkndance militaire.
FONCTIONNEMENT. Action de fonc-
tionner; la manière dont un service fonc-
tionne, ou le mécanisme d'une arme.
FONDS commun. Partie de la masse
dliahiUement et d'entretien des corps de
troupe, destinée à pourvoir aux dépenses
communes, à l'ensemble du corps, et, dans
certains cas, à venir en aide aux compa-
gnies. Il est géré par le conseil d adminis-
tration qui, par des secours en deniers équi-
tablement répartis entre les unités, fait
disparaître le plus possible les pertes ou iné-
galités résultant des mutations, des journées
d'absence, des détachements, exercices ou
manneuvies, etc. Ce conseil prend toutes les
mesures d'ordre néces.saires pour préparer la
répartition de ces secours.
— particulier. Partie de la masse pré-
citée destinée à pourvoir aux dépenses spé-
ciales à chaque unité administrative; il est
géié par le commandant de cette unité. Le
conseil d'administration détermine la nature
des dépenses que ces commandants peuvent
engager, et les prix maxima auxquels ils
peuvent traiter. Le numéraire appartenant
aux fonds particuliers, reste déposé dans la
caisse du trésorier.
FOND DE*LA RAYURE.
3o:
FORAGE.
FOND de la rayure. Partie inférieure
de la rayure concentrique à l'àme.
— du fossé. Le fond du fossé n'est géné-
ralement pas horizontal dans le sens du
profil, mais il doit avoir certaine pente pour
eu permettre l'assèchement.
Les eaux viennent s'écouler dans une
rigole placée le long de la contrescarpe, ou
dans les ouvrages permanents, le jjIus sou-
vent dans un petit fossé creusé au milieu du
grand et nommé cunette.
Le fond du fossé peut recevoir diverses
espèces de défenses accessoires.
FONDELLE Grande fronde qui jetait
une grande quantité de pierres et qui fut
employée encore après l'invention de la
poudre.
FONDERIE. Usine où l'on fabrique les
canons.
Le service de l'artillerie ne possède, en
France, qu'une seule fonderie de canons,
celle de Bourges; elle fait fondre une no-
table quantité de ses bouches à feu dans nos
grandes usines métallurgiques, notamment
au Creusot, à Terrenoire, etc.
FONDS. Le sol d'un champ, d'un do-
maine.
Somme d'argent, valeurs.
On distingue, dans l'armée, différentes
espèces de fonds : les [onds des corps de
troupe, les fonds particuliers des détenus mi-
litaires, les fonds divers, les fonds de l'ordi-
naire, les fonds d'économie, les fonds de
masse.
— des corps de troupe. Ces fonds
sont conservés en principe dans la caisse du
conseil d'administration; toutefois, ce der-
nier doit remettre au trésorier les fonds né-
cessaires :
i» Pour le payement approximatif de
deux prêts;
2° Pour les payements exigibles d'après
les pièces probantes que présente cet offi-
cier.
— des détenns. Le fonds particulier de
chaque militaire d.'tenu dans un établisse-
ment pénitentiaire s'alimente au moyen du
quart du produit de son travail et de tous
les fonds qui lui sont adressés.
Lorsqu'un détenu est renvoyé dans l'ar-
mée, ce fonds est adressé au conseil d'admi-
nistration de son corps, lequel le verse à la
Caisse d'épargne; il n'est remis à l'intéressé
que lorsqu'il est rentré dans ses foyers.
— diVers. Fonds n'appartenant pas aux
corps de troupe, mais dont ils ont la gestion
pour le compte de l'Etat. Ils comprennent
principalement les avances que les corps
sont obligés de faire pour des dépenses in-
combant a l'Etat; ce fonds reçoit aussi le
dépôt des bonis d'ordinaires, les cautionne-
ments des fournisseurs, etc.
— de l'ordinaire (V. Ordinaire).
— d'économie (V. Boni de l'ordinaire).
— de masse (V. Masses).
FONTAINE. Eau vive qui sort de terre.
Dans les marches, il faut autant que pos-
sible empêcher les soldats de se désaltérer
aux puits et aux fontaines qu'ils trouvent
sur leur passage.
Dans les cantonnements, dans les camps
et en station, il est important de se rendre
compte de la qualité de l'eau des fontaines
et de défendre à la troupe celles dont l'eau
aurait été reconnue nuisible à la santé.
FONTE. Etui en cuir fixé à l'arçon de l;i
selle et destiné à recevoir un pistolet.
Alliage de fer et de carbone. Comme métal
à canon, la fonte a l'avantage de se prêter
très bien au moulage, d'être plus dure, plus
homogène et moins flexible que le bronze,
enfin de coûter moins cher que l'acier.
iMalbeureusement, la limite de rupture de la
fonte est tellement voisine de la limite d'é-
lasticité qu'elle se confond avec cette der-
nière ; de plus, ce métal manque de malléa-
bilité, de sorte qu'il ne peut être employé
que sous de très fortes épaisseurs.
On n'a pu employer les canons en fonte
que pour les services exigeant peu de mobi-
lité, comme par exemple l'artillerie de ma-
rine ; mais on a dii renforcer ces canons par
un freltage en acier et par un tubage inté-
rieur en acier doux.
FORAGE. Trou cylindrique de laible
diamètre et d'une certaine longueur que l'on
Fig. 91.
pratique dans la terre, soit à l'aide d'appa-
reils spéciaux, soit avec uue barre d mities
FORAGE.
308 FORCEMENT des projectiles.
à rallonges. C'est un procédé d'établissement
des fourneaux de mine beaucoup plus rapide
que par la construction de puits et de ra-
meaux.
Ces forages permettent de porter, à 10 mè-
tres au maximum, une petite charge de
dynamite ou de mélinite, dont l'explosion
dans les terres produit une chambre dans
laquelle il suffit de verser de la poudre pour
obtenir un fourneau très rapidement. Ce
procédé dispense, en outre, de l'emploi du
bourrage. Ils doivent avoir une certaine in-
clinaison, pour que la poudre puisse aboutir
naturellement à la chambre {fUj. 91).
On appelle aussi forages ou mines fo-
rées des conduits cylindriques, habituelle-
ment de 0",10 à 0™,30 de diamètre, que
l'on pratique à l'aide d'outils spéciaux et à
l'extrémité desquels on phice une charge de
poudre, soit dans le foiage lui-même, soit
dans une chambre d'un diamètre plus grand
ifig.n).
Opération consistant à pratiquer dans les
pièces d'artillerie le trou qui doit constituer
l'âme.
Le forage des canons se fait sur une ma-
chine constituée par un tour et un banc de
forage, ce dernier supportant un chariot qui
possède un mouvement automatique d'aller
et de retour.
L'outil employé est un foret annulaire
appelé foret russe. La lame de cet outil, au
lieu d'entamer tout le métal, n'en enlève
qu'une partie ayant la section d'une cou-
ronne et laisse au milieu une tige cylin-
dpque pleine que l'on enlève ensuite. A cet
effet, la barre de forage et la tète porte-outil
sont creuses. Afin de faciliter encore davan-
tage le travail, l'outil tranchant est disposé
en gradins.
— du canon de fusil. Cette opération
consiste à faire subir à un lingot d'acier de
0™,63 de longueur, ayant une section carrée
de 0'°,12 de côté, un martelage énergique
qui a pour but de donner à l'acier plus de
ténacité. Ce martelage se fait à chaud, à
l'aide d'un marteau-pilon, puis le lingot est
passé au laminoir qui l'étiré en une barre
carrée de 0'°.,03 de côté et 5 à 6 mètres de
longueur. On découpe cette barre en mor-
ceaux de 0™,78 de longueur, fournissant la
matière nécessaire à deux canons. Chaque
morceau est ensuite façonné à l'aide du mar-
teau-pilon et d'étampes convenables, de ma-
nière à être transformé, à la suite de plu-
sieurs chaudes, en deux canons pleins, soudés
l'un à l'autre du côté du tonnerre ; on les
sépare ensuite à l'aide de la tranche et du
marteau, et l'on obtient deux canons de
forge.
FORCE armée. On donne le nom de
force publique, force armée, ou même sim-
plement d'armée, à l'ensemble des troupes
de toutes armes, y compris la gendarmerie,
composant les forces militaires d'un Etat.
La haute mission dévolue à l'armée, à
savoir la défense de la patrie contre l'étran-
ger, la protection de l'honneur national, le
maintien de l'ordre public et du respect des
lois, doit être pour tous les gouvernements
une raison d'apporter un soin constant à
en assurer la bonne organisation, à la main-
tenir rigoureusement en dehors de toute
action politique, à ne l'employer qu'à bon
escient comme auxiliaire de la police ou
pour la répression des émeutes et la disper-
sion des rassemblements.
— majeure. Force à laquelle on ne
peut résister.
Evénement qu'on ne peut empêcher, dont
on n'est pas responsable (V. Eccnement de
force majeure).
— motrice. C'est la pression exercée
par l'explosion sur le culot du projectile.
Elle est égale au produit de l'accélération
par la masse du projectile.
— d'inertie. Quand un corps exerce
sur un autre une certaine force motrice, cet
autre exerce sur lui, en retour, une force
d'inertie égale à la force motrice et de sens
contraire. C'est là le principe de l'égalité de
l'action et de la réaction.
— centrifuge. C'est la force d'inertie
exercée par un corps mobile sur le corps
qui le contraint à décrire sa trajectoire
courbe,
— centripète. Celle qui maintient le
corps mobile sur sa trajectoire courbe, mal-
gré sa tendance naturelle à s'échapper sui-
vant la tangente.
— vive d'un corps. Produit de sa
masse par le carré de sa vitesse au moment
où on le considère.
FORCES. Les forces militaires d'un pays
sont constituées par les armées de terre ou
de mer, avec leur matériel et leurs moyens
d'action disponibles pour la guerre.
La force d'une armée est donnée par
son importance en hommes et en matériel.
La force d'une troupe est représentée
par son effectif.
La force d'une place dépend de l'im-
portance et de la nature de ses moyens de
défense qui comprennent les fortifications et
leur armement, la garnison et ses ressources.
FORCÉE. Une marche forcée est celle
qui dépasse la longueur habituelle de l'é-
tape.
FORCEMENT des projectiles. Le prin-
cipe du forcement du projectile consiste en
F0RCEMEN1 des projectiles. 300
FORGE.
ce que ce deruier, étant d'un diamètre plus
grand que celui de Tàme de la bouche à feu,
mesuré entre les cloisons, il est nécessaire
que le métal du projectile, sous la pression
des gaz qui le poussent en avant, s'épa-
nouisse dans les rayons de l'àme. Or la ré-
sistance opposée par le métal à ce change-
ment de forme est une force retardataire qui
mahitient le projectile plus longtemps sous
l'action des gaz de la poudre et, par consé-
quent, lui donne une vitesse initiale plus
grande. Mais, pour que le projectile puisse
être forcé, il faut qu'il soit d'un métal moins
dur que celui de l'arme à feu : tel est le cas
de la balle de plomb dans un fusil rayé.
Pour appliquer ce même principe aux
projectiles des canons, on a dû employer,
soit des ailettes, soit des tenons, soit des clie-
mises de plomb, soit enfin des ceintures de
cuivre.
Les projectiles à ailettes furent les pre-
miers que l'on essaya pour les premiers ca-
nons rayés de 4, 8, 12 et 24 (Y, Ailettes).
Les projectiles à tenons diffèrent des pré-
cédents en ce que les ailettes sont remplacées
par trois tenons, destinés à coulisser dans
les rayures, et par une couronne de trois
plaques isolantes destinées, au contraire, à
reposer sur ces cloisons pour empêcher le
ballottement de l'obus dans l'âme de la
bouche à feu. Ces obus ont été destinés aux
premières pièces rayées de la marine.
Fis. 92. Fig. 03.
Dans les obus à chemise de plomb, l'en-
veloppe de plomb commence au-dessous de
l'ogive par un tronc de cône et s'étend
jusque près du culot en présentant parfois
une interruption sur sa partie moyenne. Elle
forme un certain nombre de bourrelets dont
le diamètre est égal, ou même un peu supé-
rieur, à celui de la bouche à feu, mesuré à
partir du fond des rayures. La largeur et
l'espacement de ces bourrelets ont été déter-
minés par l'expérience. Enfin, les rainures
circulaires séparant les bourrelets ont été
remplies d'une matière grasse appelée savon
de cuivre, destinée à lubréfier l'àme de la
pièce. Les ceintures de plomb présentent
l'inconvénient d'être fréquemment arrachées
du projectile et de ne pouvoir convenir aux
canons à raj'ures progressives (fig. 92).
L'appareil de forcement actuellement
adopté pour les obus est la ceinture de
cuivre. Le forcement résulte de la différence
en plus existant entre le diamètre de la cein-
ture et celui de l'àme de la bouche à feu,
mesuré à partir du fond des rayures. La
ceinture est encastrée dans la fonte pendant
la coulée, afin de la rendre plus adhérente
au projectile ; de plus, sa section interne est
polygonale. On ménage dans cette ceinture
une ou deux rainures extérieures pour rece-
voir le métal refoulé par les rayures, pen-
dant le trajet du projectile dans l'àme de la
bouche à feu (fig. 93).
FORCER une jjlace, un défilé, etc. ; em-
porter la place, le passage de vive force.
FORÊTS. En campagne, les forêts sont
utilisées, tantôt comme rideaux masquant la
position des réserves et leurs mouvements,
tantôt comme points de résistance sur le
front même de la position ; mais si elles se
trouvent en avant de la position occupée,
elles sont toutes a l'avantage de l'assaillant,
qui échappe, dans sa marche offensive, au
feu du défenseur. Leur intérêt est même si
considérable pour l'assaillant que les parties
du champ de bataille recouvertes de forêts
s'imposent en quelque sorte à lui comme
direction dans ses attaques principales En
conséquence, on devra autant que possible
occuper les forêts, ou se reporter en arrière,
de manière que le front de la position soit
situé à une bonne portée de canon de la
lisière des forêts. On organisera défensive-
nient les forêts occupées (V. Bois).
FORGE. Le casernement de la cavalerie
comprend comme accessoire un local spécial
servant d'atelier et de forge aux maréchaux
ferrants.
— de campagne. Forge portative rou-
lante moutée sur 4 roues, contenant les
outils nécessaires pour les maréchaux fer-
rants et servant aux corps de cavalerie en
marche.
L'artillerie a des forges particulières pour
les réparations courantes et le ferrage des
chevaux; elles varient, dans les détails, sui-
vant l'espèce de pièce.
FORGES. 310
— de montagne. Aux batteries de mon-
tagne est affectéo une forge spéciale trans-
portée à dos de mulet dans des caisses ana-
logues aux caisses à munitions.
FORGES. Etablissements appartenant à
l'industrie privée, où l'on fabrique la plus
grande partie des projectilles de l'artillerie
française.
Des officiers d'artillerie sont détachés dans
ces usines pour surveiller la fabrication et
assurer la réception des projectiles.
FORJOUTER. Demeurer vainqueur de
ceux qui venaient de vaincre dans une joute.
FORMALITÉS. Dispositions en règles
suivant lesquelles on doit procéder dans l'é-
tablissement des diverses pièces administra-
tives militaires.
FORMAT. Dimensions d'un document en
longueur et en largeur.
Les modèles annexés aux règlements, in-
stnictions, circulaires ou notes ministérielles,
indiquant quels sont les formats des états
ou des situations à. produire.
Les formats les plus usités sont les sui-
vants ;
1° Le format 3i sur 20, qui est celui du
papier pot ou du papier écolier ;
2° Le format 33 sur 22, qui est celui du
papier tellière ;
3° Le format de 32 sur 21, qui est celui
des documents à fournir pour les inspections
générales.
FORMATION. Placement régulier de
toutes les fractions d'une troupe disposée en
ligne, en colonne, par le flanc ou pour le
combat.
— d'un conseil d'administration.
Cette opération est effectuée par un officier
général .
Le sous-intendant dresse le procès-verbal
de l'installation du conseil; cet acte est signé
par l'olficier général et par les membres du
conseil. Il est transcrit au registre des déli-
bérations.
Si la formation d'un conseil éventuel s'o-
père dans une localité autre que la résidence
du conseil d' administralion central, le sous-
intendant adresse à ce dernier une amplia-
tion du procès- verbal.
— d'un corps de troupe. Tout corps
de troupe créé en vertu d'une loi est formé
d'après les instructions spéciales du Ministre
de la guerre, par un officier général assisté
d'un fonctionnaire de lintcndance militaire.
Toutes les opérations de formation sont
constatées par un procès-verbal signé par
l'officier général, par le conseil d'administra-
tion et par le fonctionnaire de l'intendance
qui rapporte le procès-verbal. Ce document
doit présenter :
FORMATIONS.
1" Les résultats de la revue d'effectii
passée par le fonctionnaire de l'intendance
en présence de l'officier général ;
2° Le tableau nominatif par grade des
officiers, médecins, vétérinaires et chef de
musique, qui doivent faire paitie du nou-
veau corps, avec indicatmn de leur corps ou
service d'origine ;
3° L'effectif et la composition (nomina-
tive pour les officiers) des cadres de chaque
compagnie, escadron ou batterie ;
4° La composition du conseil d'adminis-
tration ;
5° L'époque à laquelle le corps doit en-
trer en jouissance des allocations qui lui sont
attribuées.
Ce procès-verbal est dressé en une seule
expédition originale qui reste entre les mains
du fonctionnaire de l'intendance. Deux copies
de cet acte sont adressées au .Ministre, en
suivant la voie hiérarchique : l'une par l'of-
ficier général (Bureau de l'arme), l'autre par
le fonctionnaire de l'intendance (Bureau de
la Solde et des Revues) ; une troisième copie
est déposée dans les archives du corps. Cet
acte est transcrit sur le registre des délibé-
rations du conseil d'administration et, à dé-
faut, sur le registre-journal.
— d'une compagnie, d'un escadron
ou d'une batterie. Cette opération s'ef-
fectue d'après les règles indiquées ci-dessus
pour !a formation d'un corps de troupe.
FORMATIONS tactiques. Les forma-
tions tactiques de V infanterie sont: la lig^ie
déployée, les colonnes et les lignes de co-
lonnes.
En ligne déployée, toutes les sections d'une
compagnie sont placées sur la même ligne :
les compagnies d'un même bataillon sont
séparées par un intervalle de 2 pas ; les ba-
taillons d'un même régiment ont entre eux
25 pas d'intervalle.
En colonne (V. Colonne).
En ligne de colonnes, les compagnies étant
en colonne de peloton ou de compagnie ont
leur front placé sur une même ligne et sont
séparées entre elles, suivant les circonstances,
par des intervalles de 6 pas, de 24 pas, ou
par des intervalles égaux à l'espace qui
serait nécessaire au déploiement.
La cavalerie se forme en bataille, en co-
lonne et en ligne de colonnes.
Dans l'escadron en bataille, les cavaliers
placés sur deux rangs à 1",50 de distance
sont rangés les uns à côté des autres, sans
intervalles. Les escadrons conservent entre
eux 12 mètres d'intervalle, et les régiments
24 mètres. C'est la formation normale de
combat.
Les formations en colonne sont ; la colomie
FOR^iA-TIONS.
de route, dans laquelle les cavaliers sont
placés par groupes de 4 Aies ou, au besoin,
de 2 files ; la colonne arec distance, dans
laquelle les subdivisions se succèdent avec
des distances égales à leur front ; la colonne
double, formée de deux colonnes avec dis-
tance, accolées à 12 mètres d'intervalle ; la
colonne serrée, formée par 4 escadrons dé-
ployés l'un derrière l'autre, et à une distance
de 18 mètres du précédent.
La ligne de colonnes est formée d'esca-
drons ployés chacun en colonne avec dis-
tance, dont les premiers pelotons sont à
même hauteur et séparés par la distance
nécessaii'e au déploiement. Quand ces inter-
valles sont réduits à 12 mètres d'un escadron
à Tautre, le régiment est dit formé en masse.
Les formations tactiques de l'artillerie
sont : la formation en bataille, la formation
en colonnes, la formation en ligne de co-
lonnes et la formation en batterie.
Dans la formation en bataille, chaque
batterie est disposée sur trois lignes compre-
nant: la i"^^ les pièces avec leurs avant-
trains, la 2« les servants, et la 3^ les cais-
sons.
L'intervalle entre les files est de 13 mètres
pour les batteries montées et de 16 mètres
pour les batteries à cheval. Chaque batterie
est séparée des batteries voisines par un in-
tervalle de 25 mètres. Les lignes peuvent
être ouvertes ou serrées. Lorsqu'elles sont
ouvertes, les servants sont à 6 mètres de la
volée des pièces et les caissons à lo mètres.
Lorsqu'elles sont serrées, les servants à pied
sont à 2 mètres, les servants à cheval à
1 mètre seulement, et les caissons à 8 mètres
de la volée des pièces.
L'artillerie se forme en colonne par pièce,
par section ou par batterie.
La formation en colonne par pièce
est la formation de route. La dislance entre
les voitures est de 1 mètre lorsque les ser-
vants sont montés sur les sièges, ou lorsqu'ils
marciient à droite et à gauclie de leur pièce ;
s'ils sont réunis en peloton, ils marciient à
1 mètre en arrière de la volée et sont suivis
du caisson à 3 mètres de distance. Dans les
batteries à cheval, le peloton des servants se
place entre la pièce et le cais.son et la dis-
tance entre les divers éléments est de 1 mètre.
Dans la colonne par sections, les voi-
tures marchent sur deux files, les pièces
étant précédées ou suivies de leur caisson,
les servants étant montés sur les sièges ou
placés à côté des pièces. L'intervalle entre
les tiles est de 10 mètres pour les batteries
montées et de 13 mètres pour les batteries à
cheval ; les pièces, pelotons de servants et
caissons se succèdent à 1 mètre de distance.
311 FORMATIONS.
La colonne par batteries ou colonne
Sôrrée se compose de batteries formées en
bataille les unes derrière les autres, à une
distance de 10 mètres pour les batteries
montées et de 13 mètres pour les batteries
;i cheval.
Dans la formation en ligne de co-
lonnes, chaque batterie formée en colonne
par sections est séparée de la batterie voi-
sine par un intervalle de déploiement, ou
seulement par un intervalle de 25 mètres
quand il s'agit d'une formation de marche.
La formation en batterie, véritable
formation de combat de l'artillerie, est celle
où les pièces, séparées de leurs avant-trains,
sont placées face en avant. Les avant-trains
et les caissons forment alors deux lignes pa-
rallèles distantes de 10 mètres les unes des
autres.
Sur le champ de bataille, la batterie de
guerre est scindée en deux groupes dont le
premier, composé de 6 pièces et de 6 cais-
sons, est désigné sous le nom de batterie de
combat ; le second, appelé réserve, comprend
les 3 antres caissons, le chariot de batterie
et la forge.
La batterie de combat elle-même ne se
présente pas au complet sur l'emplacement
qui lui est assigné pour se mettre en batterie ;
elle laisse en arrière d'elle, à une distance
de 200 à 500 mètres, suivant les abris
qu'offre le terrain, la moitié de ses caissons
et la partie de son personnel qui n'est pas
strictement nécessaire au service des pièces.
Les pièces, séparées de leurs avant-trains, ne
peuvent, en raison même de la configuration
du terrain, être astreintes à un alignement
rigoureux, et leurs intervalles peuvent varier
entre 15 et 20 mètres. Les avant-trains,
portés à 15 ou 20 mèti'es en arrière, sont
dissimulés autant que les circonstances le
permettent ; enfin, les 3 caissons qui forment
le l'^^ échelon sont également abrités et
placés de manière que les pourvoyeurs
n'aient pas à parcourir des trajets trop con-
sidérables pour se rendre à leurs pièces. La
réserve rejoint le 2'= échelon et s'établit à
côté de lui, s'il existe des abris, sinon, elle
forme un 3^ échelon à 500 mètres environ
en arrière du 2^ échelon. L'emplacement
choisi doit être en communication constante
et facile avec la batterie, en dehors des
routes, et à l'abri des vues de l'ennemi, s'il
est possible.
— de combat. Formations le plus gé-
néralement adoptées pour le combat. Ces
formations ont varié suivant les époques, les
peuples, les armées et les armes.
La formation en ligne, .«ur 2 ou 3 rangs
serrés, avait prévalu dans les temps mo-
FORMATIONS.
312
FORMATIONS.
dénies, sauf quelques cas exceptionnels, jus-
qu'en 1870. Depuis, on a donné la préférence
à l'ordre dispersé.
La formation de combat de la compagnie
d'infanterie difiFère suivant qu'elle est enca-
drée ou isolée. La compagnie encadrée ne
comporte qu'une chaîne et un soutien, tandis
que la compagnie isolée comprend en outre
une réserve.
La formation de combat du bataillon en-
cadré ou isolé comporte dans les deux cas une
chaîne, une ligne de soutien et une réserve.
La chaîne et le soutien constituent la ligne
de combat proprement dite du bataillon ; au
début, ils sont formés par les mêmes unités.
La ligne de combat peut, d'ailleurs, être
formée avec 1 , 2 ou 3 compagnies.
Les distances qui séparent les différentes
fractions peuvent varier en raison du ter-
rain.
Il n'est pas possible de prescrire une for-
mation tactique normale de combat pour
chacune des grandes unités (régiment, bri-
gade, division), cette formation étant subor-
donnée aux circonstances. Il est pourtant
certains principes qu'il est utile d'énumérer,
parce qu'ils sont applicables dans la plupart
des cas.
L'ensemble d'un dispositif de combat of-
fensif doit avoir pour objet une attaque
concentrique sur un des points de la ligne
ennemie ; ce point, quand on n'a pas de mo-
tifs sérieux d'agir autrement, est le liane, ou
plus exactement, l'aile de l'adversaire la plus
rapprocbée de sa ligne d'opérations.
Les dispositifs ayant pour objet des actions
divergentes doivent être proscrits d'une ma-
nière absolue.
Dans tout dispositif de combat, offensif ou
défensif, on doit se préoccuper des lianes et
couvrir en arrière, par des échelons, ceux
qui ne sont pas protégés par des obstacles
naturels.
Les grandes unités prennent leur forma-
tion de combat en deux groupes principaux,
dont la force peut varier suivant les circon-
stances et les effectifs. Le l""" se subdivise
en i'''' et en â'^ ligne, l'autre forme la
3e ligne.
Le régiment et la brigade se foruîent sur
2 ou 3 lignes ; cependant, quand le régiment
ou la brigade sont isolés, ils se forment tou-
jours sur 3 lignes, ainsi que la division,
qu'elle soit encadive ou isolée.
Le commandant en chef dispose, d'ailleurs,
ses unités tactiques comme il l'entend, sui-
vant les circonstances et la configuration des
lieux.
Les bataillons qui sont en ordre de combat
forment, soit une ligne continue, soit une
ligne offrant des intervalles, suivant la con-
figuration du terrain et les obstacles qu'il
présente, ou selon la nécessité d'augmenter
la densité de la ligne sur certains points.
Le terrain en avant des espaces non occupés
doit toujours pouvoir être battu parles feux
des bataillons voisins.
Les bataillons de 2« et de 3"^ ligne sont
séparés par des intervalles qui permettent à
la cavalerie et à l'artillerie de se mouvoir à
l'aise ; ils prennent les formations les plus
convenables, suivant le terrain et les circon-
stances ; ils peuvent être échelonnés vers la
droite ou vers la gauche, de manière à per-
mettre une rapide extension du front à un
moment donné.
Il est difiicile de fixer les distances qui
doivent séparer les lignes les unes des au-
tres ; elles dépendent surtout de la forme du
terrain ; mais, s'il y a danger à exagérer la
profondeur des formations, il peut y avoir
de grands inconvénients à trop rapprocher
les lignes ; dans le premier cas, la direction
devient difficile et l'arrivée en ligne des
troupes qui sont en arrière peut être tardive
et inefficace ; dans le second cas, plus les
lignes sont rapprochées, plus elles ont de
tendance à s'engager prématurément, et plus
elles facilitent les attaques de flanc de l'en-
nemi et ses mouvements tournants
Néanmoins, dans les exercices, les dis-
tances entre les lignes seront habituellement
comprises entre 300 et 600 mètres, comptés
du dernier élément des lignes précédentes.
La formation normale de combat de la
cavalerie n'est autre que la formation en ba-
taille, dont il a été question précédemment,
^artillerie n'a qu'une formation de com-
bat : la formation en batterie.
L'unité de combat est le groupe, formé
ordinairement de 3 batteries, alignées, éche-
lonnées ou étagées.
Dans la formation de combat, la batterie
se fractionne en 2 parties : batterie de tir,
échelon de combat. La batterie do tir com-
porte une l'^'^ hgne de 6 bouches à feu, avec
intervalle de 13 mètres, une 2^^ ligne de
3 caissons à 15 mètres en arrière, et une
3'= ligne des 6 avant-trains. L'échelon de
combat s'arrête à une distance maximum de
500 mètres.
— de marche. V infanterie marche ha
bituelleinent par le flanc sur 4 rangs. La
profondeur d'un rang est de 1™,40. Une
compagnie à 200 hommes occupe une lon-
gueur d'environ 100 mètres.
Les compagnies dans le bataillon se sui-
vent à 10 mètres.
Le bataillon a une longueur d'environ
450 mètres (distances comprises).
FOIVME.
313
Le régiment à 3 bataillons occupe tiOO
mètres de long.
La vitesse de marche est de 80 mètres à
la minute, ou 4 kilomètres eu oO minutes
de marche efifective. Dans ces conditions,
une tète de colonne met 75 secondes pour
franchir 100 mètres, et 12 minutes 1/2
pour franchir un kilomètre.
Dans Varlillerie, l'unité de marche est la
batterie, qui a 2 formations de marche : la
formation normale, loin de l'ennemi, c'est-
à-dire chaque pièce suivie en principe de son
caisson ; à proximité de l'ennemi, la batterie
est fractionnée comme pour le combat, en
batterie de tir et en échelon de combat, qui
forment deux colonnes distinctes.
La cavalerie marche par 4 ou par 2, et les
voitures pai- une.
Ces formations, qui répondent à la lar-
geur moyenne des routes (7™, 30), sont ad-
mises eu principe pour éviter les arrêts et
n'avoir pas à réduire le front pendant le
gouvernent.
— de rassemblement. Elle consiste,
pour l'infanterie, dans la ligne de colonne
de compagnie à 6 pas, la colonne double
à 6 pas, le bataillon en masse. Dans le
régiment, les bataillons peuvent être placés
sur une seule ligne u intervalle de 30 pas,
ou sur plusieurs lignes à distance de 30 pas.
Lorsque la brigale doit passer à une for-
mation de rassemblement, le général indique
l'ordre dans lequel les régiments doivent se
placer l'un par rapport à l'autre, soit sur
2 lignes parallèles, chacune d'elles étant
formée des 3 bataillons du même régiment,
l'un à coté de l'autre, soit sur 3 lignes, les
régiments accolés ayant leurs bataillons l'un
derrière l'autre.
Les bataillons d'un régiment sont sépares
par des intervalles ou des distances de 30
pas, et les régiments d'une brigade par des
distances ou des intervalles de 40 pas.
Lorsque la division prend la formation de
rassemblement, les brigades sont accolées ou
placées l'une derrière l'autre ; dans les deux
cas, elles sont séparées par des distances ou
des intervalles de 60 pas.
Les intervalles et les distances indiqués
ci-dessus peuvent être modifiés en raison des
circonstances et du terrain.
FORME. Disposition extérieure et pro-
portion des objets.
La foi me des projectiles a été déterminée
d'après des données d'expérience.
Four la balle, il a été reconnu que les
projectiles cylindro-ogivaux ayant une hau-
teur totale d'environ 2 fois 1/2 le diamètre
de leur partie cylindrique, sont dans les
FORT.
meilleures conditions pour vaincre la résis-
tance de l'air.
FORMER. Dresser, instruire des soldats,
des marins, les habituer à la discipline, leur
inculquer l'esprit militaire.
Former une colonne, c'est l'organiser
dans les conditions prévues.
Former les faisceaux (V. Faisceau).
Former la haie, disposer une troupe de
manière qu'elle ait un de ses rangs de chaque
côté d'une rue, d'un cortège.
— (Se). Se ranger en un endroit indiqué
et suivant un ordre tactique.
On se forme sur la droite ou sur la gau-
che, en bataille ou en colonne, en avant ou
en arrière, etc.
FORMULE. Texte même suivant lequel
un acte doit être rédigé : formule d" juge-
ment , de plainte , de réception , de ser-
ment, etc.
Expression algébrique s'appliquant à tous
les cas semblables et résumant des données
d'expérience : formule de l'abaissement de la
trajectoire au point de chute, de la flèche de la
trajectoire, de la portée, de la vitesse tangen-
tielle, etc.
FORT. Ouvrage de fortification perma-
nente d'étenlue assez restreinte et ne ren-
fermant pas de population civile.
Indépendamment de l'espèce de tracé, il y
en a de deux sortes : les forts détachés et les
forts isolés.
Les forts détachés sont ceux qui entou-
rent une place forte, en en recevant une
certaine protection par l'artillerie et à une
distance suffisante du nogau central pour
mettre celui-ci à l'abri du bombardement.
Chaque fort doit pourvoir lui-même à sa
propre défense et au flanquement de ses
fossés.
Pour remplir leur but, les forts détachés
doivent être distants de o kilomètres au
moins du noyau, qui forme le réduit de la
place, et de 3 à 4 kilomètres les uns des
autres.
Ces distances varient d'ailleurs, car, pour
déterminer l'emplacement d'un fort, il faut
tenir compte des considérations suivantes :
1° Par sa situation, le fort doit donner
le plus d'avantages possibles à l'action de
l'artillerie et à la défense éloignée ;
"2° 11 doit bien battre les approches et être
disposé de façon à résister à l'attaque rap-
prochée ;
3° Il doit pouvoir être soutenu par le
noyau et par les forts voisins.
La forme à donner à un de ces forts dé-
pend de la position et du terrain.
C'est le plus souvent celle d'une lunette
FORTS.
31/
FORTS.
très aplatie (fig. 94) ou d'un quadrilatère
plus ou moins régulier (py. 95), mais dont
Fis. 9t-
la grande face, brisée en avant, est parallèle
au front de la position.
Le profil dépend de la disposition de l'ar-
mement des crêtes.
On a adopté diverses dispositions pour la
répartition des hommes et des pièces pour le
dr :
Fis. %.
1° Les forts avec créle basse bordant le
fossé pour l'infanterie, et la crêle haute pour
l'artillerie destinée à la défense éloignée
(ftg. 96) ; quelques emplacements , notam-
ment aux saillants, sont ménagés sur la crête
basse pour la défense rapprochée d'artillerie ;
2° Les forts avec crête basse d'artillerie
(occupant l'emplacement de celle d'infan-
terie) ijîg. 97, moitié gauche), comportant
en arrière un massif central avec parapet
d'infanterie destiné plutôt à la surveillance ;
3" Les forts avec crête unique (sans mas-
Fig. 97
sif central), dont la plus grande partie est
réservée à l'artilieiie {fig. 97, moitié droite).
Les forts CÔtiers élevés sur les côtes, en
des points propices aux débarquements ,
pour s'opposer à ces derniers.
Leur emplacement doit être choisi de telle
FOii^TS. 3^0
sorte que leur artillerie puisse exercer effica-
cement son action sur les navires de l'atta-
i|ue et à Lien voir le terrain en avant et
latéralement.
Le flanquemfnt des faces et des flancs a
lieu généralement au moyen de caponnières,
celui de la gorge par un tracé bastionné
{/î;/. 96 et 97).
Des coupoles feront probablement de plus
en plus partie de leur organisation.
Les forts isolés, ayant pour but d'inter-
cepter des voies de communication impor-
tantes, sont surtout construits aux points
de bifurcation de plusieurs voies ou pour
barrer un défilé.
On les appelle, en ce cas, forts d'arrêt.
En pays de montagnes, les forts isolés
FORTS.
peuvent aussi servir de points d'appui pour
les partisans. Devant se suffire à eux-mêmes
et pouvant être attaqués de tous les côtés,
ces forts doivent posséder toutes les
Fig. 98.
ressources qui leur sont nécessaires et avoir
un parapet suffisamment fort partout.
Fis. 90 bis.
Fis. 99.
FORTS.
316
FORTERESSE.
La grandfur d'un de ces forts dépend du
cliiffre de la garnison et de l'armement.
Le tracé sera polygonal, et, par suite, le
flanquement se fera au moyen de canon-
nières.
On appelait fort étoilé un ouvrage com-
prenant de 4 à 8 fronts bastionnés [fig. Qx) ;
n'est plus employé.
— du nouveau système. Nous croyons
devoir donner, pour lixer les idées et pré-
ciser l'état de la question, le type du fort
adopté en Helgique, d'après les plans du
général Brialniont, pour la construction des
nouvelles forlifîcations de la Meuse {fig. 99).
Il y aura deux types d'ouvrages, tous
deux de forme triangulaire. La garnison
d'un fort se composera d'une compagnie d'in-
fanterie et d'une batterie d'artillerie, soit
450 hommes en tout. II sera pourvu de
9 coupoles, armées les unes de 2 canons de
do"^™, les autres d'un obusicr et d'un canon
à tir rapide. Les contrescarpes seront en
principe revêtues et flanquées par des ca-
nons à tir rapide, pouvant lancer par mi-
nute 30 boîtes à mitraille, contenant cha-
cune 153 balles.
La garnison du fortin ne sera que de
200 hommes ; il n'y aura que 5 coupoles,
organisées comme celles des forts.
L'organisation générale du fort est la sui-
vante :
Au centre, se trouve un massif de béton,
dans lequel sont disposés les magasins à
poudre ; de là partent des communications
avec les logements de la garnison, qui sont
installés à la gorge. Le nombre des coupoles
varie suivant l'importance de l'ouvrage ;
nous avons dit que certains forts ont jusqu'à
0 coupoles, comprenant ensemble 8 canons
de gros calibre, 4 de calibre moyen, 6 de
petit calibre- et 3 mitrailleuses ; toutes ces
coupoles sont installées à la partie supérieure
du massif central. Les coupoles pour mor-
tiers sont masquées aux vues et disposées
pour le tir indirect entre -j- ^° et -f- 35°.
L'artillerie, destinée au flanquement (mitrail-
leuses et pièces légères), est placée dans des
cofl'res de contrescarpe. Au saillant se trou-
vent les cofl'res de flanquement des deux
fossés des faces ; à l'une des extrémités de
la gorge, du côté le moins exposé à l'enfilade,
est placé le coffre servant à flanquer la gorge.
On ne doit employer pour la construction
que le béton de ciment ; les murs et les
voûtes auront jusqu'à 3 mètres d'épaisseur;
ces dernières seront recouvertes d'une couche
de terre de 6 mètres d'épaisseur au mini-
mum. On sait que, à la suite d'un concours,
ce sont les coupoles du Greusot qui ont été
adoptées.
Le profil, difficile à déHnir dans un pareil
fort, est forcément variable pour chaque cas
particulier. La. fig. 99 6ts donne celui résultant
d'une coupe faite normalement au fossé de
la face droite de l'ouvrage.
Les crêtes d'infanterie (car il n'y a plus
de crête d'artillerie proprement dite dans un
pareil système de fortitication) sont tracées
parallèlement aux fossés sur les trois côtés
du fort. Elles sont interrompues aux trois
saillants, pour faire place aux coupoles pour
canons à tir rapide, puis sur le milieu de la
gorge.
La forme triangulaire qui ne convient que
pour les ouvrages détachés d'une grande
place, n'a pas de réduit ; pour ce cas, on orga-
nise des forts ayant généralement 6 côtés,
ayant par exemple pour armement : G ca-
nons de 15<^™ dans 3 coupoles; 4 canons de
12"™ dans 4 coupoles (2 à éclipse); 4 obu-
siers de 21"™ dans 4 coupoles; 9 ou 18 ca-
nons à tir rapide de 57™™ dans 9 coupoles à
éclipse; 2 canons à tir rapide de 57™™,
dans les locaux du réduit ; 1 canon à tir
rapide de 57™™ dans le local central du
front de gorge. Une crête d'infanterie règne
tout autour du fort ; une sorte de rue de
rempart est située en arrière, avec les cou-
poles pour mortiers de 21"™, qui font saillie
sur ce terre-plein tout en restant masquées
aux vues par la crête qui les domine de plus
de 2 mètres : au-dessous de ces coupoles se
trouve une galerie circulaire avec les locaux
souterrains. Le réduit contient une coupole
pour 2 canons de 15"™, et 4 coupoles pour
canons à tir rapide, ces dernières destinées à
la défense rapprochée du réduit.
En outre, dans les intervalles des forts
d'un camp retranché, distants l'un de l'autre
de plus de 4,000 mètres, le général Brial-
niont demande la construction de batteries
intermédiaires permanentes qui, devant se
suffire à elles-mêmes, sont pourvues de fossés
flanqués avec contrescarpes revêtues. Ces
batteries seront armées de canons de 12"™
poui' le tir éloigné, de canons à tir rapide
pour la défense et le flanquement, et de
mortiers de 21"™. Ceux-ci seront remplacés
par des obusiers dans les secteurs non atta-
qués.
FORTERESSE. Ville ou place fortifiée
d'une manière permanente, ayant une cer-
taine étendue et comprenant une population
civile (V. Camp retranché, Fort ei Place
forte) .
L'organisation défensive d'un Etat com-
prend de grandes et de petites forteresses.
Les grandes forteresses sont appelées
à proléger des centres importants ou des po-
sitions stratégiques de premier ordre.
FORTIFICATION.
317
FORTIFICATION.
Elles comprennent généralement , lors-
qu'elles sont mises en état de défense, trois
lignes d'ouvrages, savoir : les ouvrages dé-
tachés de première ligne, ceux de deuxième
ligne (ou ligne intermédiaire) et le noyau
central.
Les petites forteresses ont pour but
d'interdire à l'ennemi certains passages,
d'étendre le rayon d'action d'une place forte,
de relier deux places fortes entre elles.
FORTIFICATION. D'une manière géné-
rale, on appelle fortifications toutes les dis-
positions matérielles du terrain ayant pour
but d'ofTrii une certaine pi'otection aux
troupes qui l'occupent, tout en permettant à
celles-ci de faire usage de leurs armes.
Cette protection est assurée par deux élé-
ments essentiels : un couvert, qui cache le
défenseur aux vues de l'assaillant et le pré-
serve de ses coups ; un obstacle, qui arrête
ce dernier dans l'assaut; la réunion du cou-
vert et de l'obstacle constitue le jjrofil.
La fortification est définie, non seulement
par le proiil, mais encore par le tracé, ou
projection des lignes principales de la fortifi-
cation sur un plan horizontal.
D'après le tracé, la fortification se di-
vise en tenaillée, bastionnée ou polygo-
nale.
L'art de la fortification a subi de nom-
breuses transformations depuis son origine
aussi vieille que le monde. Elle a dû se mo-
difier et suivre les variations apportées par
l'état d'avancement des arts industriels dans
les armes et engins de destruction.
Avant l'invention de la poudre, elle con-
sistait en murailles épaisses et élevées, avec
tours pour le flanquement. Le rempart seul
suffisait.
Après l'invention de la poudre, de nom-
breux systèmes ou tracés ont été successive-
ment employés pour remédier à la puissance
des machines de jet, et il fallut avoir recours
. à l'obstacle pour tenir l'ennemi éloigné du
pied des remparts.
Après quelques tâtonnements, le tracé bas-
tionné ne tarda pas à prévaloir et il a été
successivement perfectionné en France sur-
tout par Evrard, de Vaille, Pagau, Vauban,
Cormontaigne et Noizet, qui eurent chacun
leur système.
A partir de 1816, le tracé pohjrional, dont
Montalembert et Carnot furent les institu-
teurs, commença à être appliqué.
Actuellement, les perfectionnements de
l'artillerie et les nouveaux projectiles à mêli-
nite ou substances explosives ont forcé à
employer le bétonnemcnt et les coupoles cui-
rassées comme éléments de fortification.
On divise les fortili cations en deux grandes
classes : la fortification permanente et la for-
tification passagère.
La fortification permanente a pour
but de renforcer certaines positions appelées
à jouer un grand rôle dans le cours d'une
guerre : telles sont les positions qui domi-
nent des points de passaj,'es importants, les
villes frontières situées dans une région qu'il
importe d'interdire à l'ennemi, les villes de
l'intérieur situées sur les grandes voies de
communication , celles qui renferment de
grands approvisionnements de toute na-
ture, etc.
En raison de l'importance de ces positions,
il y a un intérêt capital à s'en assurer la
possession dés le temps de paix, par des
dispositions bien étudiées et susceptibles
d'otTrir tout le degré de force compatible avec
les ressources budgétaires du pays.
On désigne sous le nom de fortifica-
tions passagères toutes celles qui sont
construites pendant le cours d'une cam-
pagne.
L'importance de ces fortifications varie
suivant les positions sur lesquelles on les
construit, suivant le rôle qu'elles sont appe-
lées à jouer^ suivant le temps dont on dis-
pose, etc.
Dans ces fortifications, l'obstacle est sou-
vent réduit à des proportions presque insi-
gnifiantes, quelquefois même il est sup-
primé. Le couvert est toujours conservé.
La fortification passagère comprend des
ouvrages en terre de diverses dimensions
ainsi que l'utilisation de certains couverts
ou obstacles naturels, tels que bois, villages,
maisons, murs, haies, fossés, etc., que l'on
rencontre souvent en campagne.
L'organisation de ces obstacles ou couverts
constitue une fortification dite naturelle,
par opposition au nom de fortification arti-
ficielle que l'on donne aux ouvrages eu
terre.
Au point de vue de son degré de résis-
tance, la fortification passagère, qu'elle soit
artificielle ou naturelle, comporte certaines
subdivisions qui sont :
1° La fortification improvisée, c'est
celle que l'on construit à la veille du com-
bat, ou quelquefois pendant le combat même ;
on ne dispose ainsi que de quelques heures
au plus, parfois de quelques minutes seule-
ment. C'est la vraie fortification de champ
de bataille, celle que l'infanterie et la cava-
lerie auront le plus souvent a exécuter avec
leurs seules ressources ; elle ne peut, en
général, être disposée que pour résister à la
mousqueterie.
2" La fortification de campagne, ou
fortification de position, qui s'emploie
FORTIN.
318
FOUDRE.
lorsqu'on dispose d'un temps plus considé-
rable, un ou deux jours au moins. Elle sert
il renforcer les positions importantes des
lignes à défendre, ou à occuper des points
isolés qui doivent être particulièrement forts.
Cette fortification exige, outre le temps, des
ressources plus considérables et plus variées
que la fortification de champ de bataille;
aussi l'intervention des troupes du génie
est-elle absolument nécessaire, et c'est ce qui
constitue la différence essentielle entre ces
deux genres de fortification. Néanmoins,
l'infanterie, quelquefois peut-être la cava-
lerie, pourront être appelées à la construction
d'ouvrages relativement forts. La fortilication
en question doit pouvoir résister aux projec-
tiles des canons de campagne, soit sur la
ligne des forts, soit en arrière de cette
ligne.
3° La fortification semi-permanente,
dite aussi provisoire, qui est destinée à
défendre certaines positions que l'on a in-
térêt à défendre pendant toute la durée des
opérations; tel serait le cas d'un centre d'ap-
provisionnement, d'un point de passage im-
portant sur la ligne de ravitaille;nent. Ou en
fait également usage pour remplacer la for-
tification permanente en certains points d'une
place forte.
Les ouvrages de fortification semi -perma-
nente par leur rôle, leur force, leur relief,
leur armement et leurs di.spositions géné-
rales, se rapprochent beaucoup de ceux de
la fortification permanente ; ils en différent
par la nature des matériaux. Ils sont géné-
ralement entrepris à l'ouverture des hosti-
lités et, par suite, les projets doivent être
élaborés d'avance et les matériaux nécessaires
se trouver sur place.
Il n'y a d ailleurs pas de démarcation
bien tranchée entre ces diverses espèces de
fortilication de campagne ; les ouvrages les
plus faibles sont quelquefois susceptibles de
transformation et peuvent, avec le temps
et les circonstances, acquérir un degré de
force bien supérieur à celui qu'on leur avait
attribué tout d abord.
Fortifier une place, une position, c'est
la renforcer au moyen de travaux de forti-
fication, de manière à donner à celui qui l'oc-
cupe un avantage sur l'adversaire.
FORTIN. Fort de petite espèce, construit
généralement à la hâte et dans le genre des
ouvrages de campagne.
FOSSÉ. Excavation pratiquée en avant
du purapet des retranchements pour consti-
tuer l'obstacle. Le fossé porte le nom de
tranck'e lorsqu'il est placé en arrière du
parapet, c'est-à-dire lorsqu'il ne forme pas
obstacle.
Le fossé extérieur doit former un obstacle
difficile à franchir, ce qui exige une largeur
de 4 mètres au moins à la partie supérieiue
et une profondeur minima de i™,90. II doit
en outre fournir les terres pour le parapet
et le profil est établi, dans les retranche-
ments de campagne, de manière à obtenu"
l'équihbre entre les déblais et les remblais.
Dans la fortification permanente, le fossé
doit être plus large et plus profond, pour
constituer un obstacle sérieux à l'escalade ;
d'un autre côté, il doit couvrir l'escarpe de
manière qu'elle ne puisse pas être détruite
par le tir plongeant. Des fossés de 8 à
12 mètres de largeur, sur 6 à 8 mètres de
profondeur, répondent pour le mieux à ces
conditions.
On distingue dans le fosse : i° l'escarpe;
2° la contrescarpe; 3° le fond; 4° le haut
ou jm-tie supérieure {fig. 100).
Fig. 100.
Haut.
■:.i\
F.md
Les fossés sont dits revêtus, lorsque leurs
talus sont recouverts de maçonnerie.
Il y a des fossés secs et des fossés
pleins d'eau ou inondés ; ces derniers
sont préférables lorsqu'on peut y entretenir
une profondeur d'eau suffisante (2 mètres) ;
ils sont alors plus larges et moins profonds.
Des précautions doivent être prises en cas de
gelée.
Les faces des caponnières de flanquement
sont mises à l'abri des coups de main au
moyen d'un îossé diamant (V. Capon-
niére).
Les fossés des routes et des chemins peu-
vent être organisés comme obstacles. Les
petits fossés secs, jusqu'à 1™,20 ou l'°,30
de profondeur, sont facilement utilisables
sans aucune espèce de travail, au besoin,
que de raidir les talus. Avec une pro''ondeur
moindre, on les transforme en trancliées-
abris. Si la profondeur est plus grande, on y
taille une banquette à la hauteur néces-
saire.
Les fossés pleins d'eau, les canaux, les
ruisseaux forment un obstacle; on constitue
alors le couvert au moyen d'une tranchée en
arrière.
FOUDRE. Ornement en forme de foudre,
qui constitue l'embième distinctif des offi-
FOUET. 319
liers d'état-inaior, des archivistes et des
hommes de troupe des sections et secrétaires
de l'état-major et du recrutement. Ces fou-
dres se porte;it au collet et sont brodées en
fil blanc pour les hommes de troupe et en or
pour les archivistes ainsi que pour les offi-
ciers.
Les attributs distinctifs du personnel de la
télégraphie militaire sont aussi des foudres
portées au collet du vêtement et sur le ban-
deau du képi. Cet ornement est brodé en or
pour les fonctionnaires ayant le rang d'offi-
cier : en or et soie pour les agents ayant un
rang inférieur à celui d'officier.
FOUET. Lanière de cuir attachée à un
bâton appelé manche, et dont on se sert pour
conduire les chevaux. Cet objet est acheté,
dans les corps de troupe, au compte de la
masse d'habillement et d'entretien ; il fait
partie des effets ou objets de la 2^ portion.
La peine du fouet existait jadis dans
l'armée française ; mais elle était considérée
comme tellement infamante qu'on ne l'infli-
geait à un soldat qu'après l'avoir dégradé.
Elle disparut de notre Code militaire en
1790. Cette peine existe encore dans l'armée
autrichienne et dans l'armée russe.
— d'armes. Sorte de fouet terminé par
une ou plusieurs boules de plomb ou de fer,
souvent hérissées de pointes de fer, reliées à
un manche court par des cordes ou des chaî-
nons en fer.
FOUGASSE. Petits fourneaux de mine
destinés à bouleverser le terrain sur le pas-
sage des assaillants ou à projeter sur ces
derniers une gerbe de pierres. On distingue:
1° Les fougasses ordinaires, consti-
tuées au moyen de petits puils de 2 à 3 mètres
de profondeur au fond desquels on place la
charge de poudre :
2° Les fougasses-pierriers, qui se con-
stituent en excavations en forme d'entonnoh-
rectangulaire tronqué, sur la grande base
duquel on place la charge de poudre ; celle-ci
est recouverte ensuite par un fort plateau
eu bois, en avant duquel on dispose 3 à
4 mètres cubes de pierres.
Fiç. 101.
Les terres provenant de la fouille sont
disposées en bourrelet, pour augmenter la
résistance du terrain en arriére de la charge
FOUR.
et éviter des projections du côté des défen-
seurs (/?gr. 101).
L'efl'et produit est plus considérable en-
core quand on dispose les fougasses-pierrierx
de manière à ne laisser aucune trace à la
surface du sol [fuj. 102) ; mais il est néces-
saire alors d'augmenter l'inclinaison de l'axe
de la fougasse.
La fougasse du capitaine belge Piron
(pg. 103) est plus facile à construire ; elle
103.
peut être construite et chargée en 1 h. 1/2.
Mais elle a l'inconvénient d'être dangereuse
pour les défenseurs.
Les fougasses s'emploient en avant des
ouvrages de campagne, dans les défilés et sur
tous les passages que doivent suivre les co-
lonnes ennemies.
FOUGUETTE. Sorte de petite fusée de
guerre.
FOUGUEUX. Ardent, impétueux. Se dit
surtout des chevaux.
FOUILLE. Travail consistant à creuser
et à enlever les terres des fossés ou tranchées
de la fortification.
On appelle généralement la fouille le dé-
blai de ces excavations.
FOUILLER des obstacles. Faire exé-
cuter une reconnaissance pour être fixé sui'
la nature de ces obstacles, leurs moyens de
défense, etc.
L'artillerie fouille un terrain en le cri-
blant de ses projectiles pour forcer l'ennemi,
qui s'y est embusqué, d'en déloger.
FOULE. Ballet qu'un groupe de cava-
liers evécutaient à .lieval dans les carrou-
sels.
FOULONNER. Action de presser, dap-
prcter les draps et autres étolïes de laine.
Les couvertures des lits militaires doivent
être lavées et foulonnées tous les dix-huit
mois.
FOUR. Ouvrage de maçonnerie, en forme
de voûte, qui sert à faire cuire le pain.
FOURS.
Les fours employés dans les manutentions
militaires en temps de paix sont : le four
Lespinasse au bois ; le four Lesjnnasse à la
houille ; enfin, le four Lnmouretix, d'inven-
tion récente, et qui est de beaucoup plus
avantageux que les deux types précédents ;
il peut être disposé pour le chauffage au
Itois ou à la houille.
— de campagne. On en distingue de
différentes espèces :
1° Les fours de construction ;
2° Les fours portatifs en tôle;
3° Les fours roulmits ;
4° Les fours démontables.
Les trois dernières espèces de fours sont
mobiles et entrent dans la composition des
boulangeries de campagne.
1° Les fours de construction sont
formés de briques ou de moellons que l'on se
procure ; ils ont une contenance de 200 ra-
tions et sont construits pour le chauffage au
bois ou à la houille, suivant le combustible
dont on dispose. 11 faut un atelier de 14 ou-
vriers d'art, pour construire un four en
24 heures, si les matériaux sont rendus à
pied d'œuvre ;
2° Les fours portatifs en tôle sont
composés de pièces de tôle que l'on accroche
à des formes métalliques pour les assembler.
320 FOURCHE.
briques réfractaires et protégés extérieure-
ment par uneenveloppe métallique (/13. 10b);
Fiff. 105.
On les recouvre ensuite de terre, puis on fait
le trou du brigadier. Ces opérations exigent
de 2 à 3 heures. Ces fours ont une conte-
nance de 180 rations en enfournant à 4 bai-
sures et 200 rations en enfournant à 6 bai-
sures (fig. 104).
Le démontage du four se fait très rapide-
ment, si l'on ne veut pas attendre qu'il soit
fomplètement refroidi. Pour décharger la
voûte, enlever et redresser les tôles, et enfin
encaisser, il faut 4 heures environ. Si l'on
veut attendre que le four soit refroidi, il
faut 20 à 24 heures ;
3° Les fours roulants. Chaque voiture
porte deux fours superposés, de la conte-
nance de 80 rations chacun ; elle est accom-
pagnée d'un chariot de parc portant l'arme-
ment du four, du sel, du fleurage et de la
farine. Ces fours roulants peuvent être mis
en route à tout instant et continuer à cuire
le pain en marchant. Ils sont construits en
4° Les fours démontables, composés
de 5 travées métalliques que l'on assemble
sur le sol en les juxtaposant et en les ren-
dant solidaires au moyen de chaînes que l'on
tend avec des tendeurs à vis. Le terrain
sur lequel on élève le four doit être hori-
zontal et à l'abri de l'eau. Deux hommes
Fis. 106.
peuvent, en 10 minutes, monter le four. 11
reste à construire le trou du brigadier, tra-
vail qui exige environ 2 heures. La terre
retirée de ce trou peut être jetée sur les côtés
du four ; une partie sert à garnir les joints
des feuillures des travées (fig. 106).
Le four démontable est destiné à être
transporté à dos de mulet. Il faut 6 mulets
pour le porter. La contenance de ce four est
de 80 à 84 rations ; on peut obtenir, par
24 heures, 12 fournées, soit 1000 rations
environ, en travaillant jour et nuit, à bri-
gades relevées. Le four se démonte en quel-
ques minutes ; les parties qui le composent
demandent 1 heure 1/2 pour être suffisam-
ment refi'oidies et maniables. Le chargement
à dos de mulet exige environ 15 minutes.
Le four démontable convient surtout pour
les colonnes expéditionnaires, dans les pays
où les communications sont difliciles, tels
que l'Algérie, la Tunisie et les colonies.
FOURBIR. Polir, faire briller une pièce
de fer ou d'acier par le frottement.
FOURCHE. Arme de guerre employée
autrefois par les défenseurs d'une place au
moment de l'assaut ; elle servait à accrocher
les échelles ou à renverser les hommes qui y
montaient. Les unes ressemblaient aux four-
ches ordinaires en fer, d'autres avaient de
larges lames, d'autres étaient munies de
crocs ou de crochets de diverses formes.
FOURCHETTE.
321
FOURNEAU.
Ustensile d'écurie aciieté et remplacé au
compte de la masse d'entretien du harna-
chement et ferrage. Cet ustensile peut être
en bois ou en fer.
— caudiaes. Coutume de l'antiquité de
faire passer les vaincus sous un joug en
forme de gibet, appeler fourche. Accepter
une capitulation.
— d'arquebuse ou fourquine. Bâton
garni d un fer en forme de fourche et qui
servait à supporter l'arquebuse ou le mous-
quet pendant le tir.
— de sape. Fourche à 3 pointes, dont
2 parallèles et la 3<^ perpendiculaire à la
direction du manche de l™,oO de longueur.
Sert aux sapeurs du génie pour le couronne-
ment des gahionnades.
FOURCHETTE. A le même sens que
fourche d'arquebuse.
Ustensile de table qui a 2, 3 ou 4 dents.
Chaque soldat doit être pourvu d'une four-
chette au compte de la masse d'habillement
et d'entretien.
Lorsque deux hausses différant d'une
quantité donnée ont permis d'envoyer des
coups de part et d'autre du but, le point
moyen obtenu avec une liausse moyenne a
une certaine probabilité d'occuper une posi-
tion donnée relativement au but. On appelle
fourchette la fraction déterminée du tour
de manivelle que l'on doit faire subir à la
pièce pour passer d'un coup court à un coup
long. Cette fraction est en rapport avec la
distance déterminée, savoir de :
1 tour de manivelle pour les distances
au-dessous de 2,00 ) mètres ;
2 tours pour les dislances comprises entre
2,000 et 4,000 mètres;
4 tours pour les distances supérieures à
4,000 mètres.
FOURGON. Voiture à 4 roues couverte
et servant au transport des vivres, des ba-
gages ou des munitions.
Les fourgons adoptés dans l'armée fran-
çaise sont attelés de 2 chevaux; il en est
affecté au titre du train régimentaire 3 à
chaque régiment d'infanterie, 6 à chaque
régiment do cavalerie, 4 à chaque bataillon
de chasseurs, 3 à chaque batterie d'artil-
lerie, 2 à chaqne compagnie du génie, et un
nombre variable aux quartiers gént'raux.
aux ambulances, aux équipages de pont, aux
.sections de munitions, etc.
Lorsque les corps changent de garnison, ils
laissent sur place tout leur matériel de mo-
bilisation, y compris les fourgons, à moins
que le corps ne soit pas remplacé par un
autre dans la garnison qu'il évacue.
Les fourgons modèle 1874, employés pour
le service journalier dans la cavalerie, sont
entretenus en dehors de l'aboimement.
FOURNEAU. Appareil qui sert à la cuis-
son des aliments.
Les divers systèmes de fourneaux écono-
miques utilisés dans l'armée sont :
1° Les fourneaux à 1 marmite, de 23
à 73 litres;
2° Les fourneaux ancien modèle à
2 marmites ;
3° Le fourneau système Choumara, à
2 marmites ;
4° Le fourneau système François
Vaillant, à 2 marmites ;
o" Le fourneau François Vaillant
(modèle dit à réservoir), à 4 marmites de
100 litres et à cafetière;
6° Le fourneau pour cuisine à va-
peur (système Egrot) ;
7° Le fourneau système Bernard, avec
marmites d'une contenance variant de 200 à
800 litres.
11 est attribué, pour le chauffage de ces
divers appareils, une ration journalière dite
collective, dont le taux est fixé par le tarif
n'' 1 annexé au règlement du 13 janvier
1890 sur le service du chauffage.
Les fourneaux indiqués aux paragraphes
numérotés 1 à 3 peuvent utiliser comme
combustible, soit le bois, soit le charbon de
terre ; les fourneaux du système Egrot et
ceux du système Bernard n'utilisent que le
charbon de terre.
— de l'artillerie. Dans les établisse-
ments de l'artillerie, on emploie des four-
neaux de deux espèces :
1° Les fourneaux, dits de l""'^ espèce, où
la flamme est en contact a\ec le fond el les
parois latérales de la chaudière;
2° Les fourneaux, dits de 2« espèce, où la
flamme ne touche que le fond de la chau-
dière.
Ces derniers sont réservés pour les prépa-
rations très inflammables.
11 y a enfin un fourneau spécial pour la
ré ludion des crasses de plomb.
Tous ces fourneaux peuvent être ou per-
manents, c'est-à-dire construits en briques,
plaques de fer, etc., ou de campayne, c'est-
à-dire construits en gazon ou creusés en
terre.
— de machine à vapeur. Un bon four-
neau doit :
i" Envelopper la chaudière de toutes
parts et la mettre à l'abri des refroidisse-
ments extérieurs ;
2° Pouvoir brûler une quantité de com-
bustible suffisante pour fournir plus de va-
peur qu'oii n'en doit con:ommcr ;
21
FOURNEAU.
322
FOURNIMENT.
3° Avoir un tirage suffisant pour brûler
son combustible à une température élevée ;
4° Brûler complètement le combustible en
ne donnant que peu de fumée ;
5° Offrir à la flamme et aux gaz cliauds
des passages d'un développement suffisant
pour assurer le refroidissement de ces gaz à
300° environ.
— de mine. Poudres disposées dans une
clmmbre de mine, pour produire par son
inflammation, un effet destructeur nuisible
à l'ennemi.
L'indice du fourneau, que l'on désigne
généralement par la lette n est le rapport
r
-7- du rayon de l'entonnoir à la hauteur ou
profondeur du centre des poudres au niveau
du sol.
On appelle fourneau ordinaire {fuj. 107)
celui qui produit un entonnoir AB dont le
rayon 0 A est égal à la ligne de moindre
résistance CO (LMR).
Centre des poudres.
Pour obtenir en kilogrammes de poudre la
charye d'un fourneau ordinaire dont la ligne
de moindre résistance h est donnée en mètres,
faire le cube de cette longueur et multiplier
le résultat ainsi obtenu par un coeflicient y
qui dépend de la nature du terrain.
Cette règle se traduit par l'expression
C = (j h\
Les valeurs de (j sont : 1,20 dans les
terres légères, 1,50 dans les terres ordi-
naires, 1,75 dans le sable fort, 2,23 dans
l'argile mêlée de tuf, 3 dans la bonne ma-
çonnerie neuve, et 3,50 dans la bonne
maçonnerie vieille.
On admet, dans la pratique, que les effets
d'une charge donnée de poudre restent les
mêmes, quelle que soit la profondeur à la-
quelle est placé le fourneau.
Soit h la pi'ofondeur pour laquelle la
cliarge considérée produirait un fourneau
ordinaire. Le raijon de bonne rupture, dis-
tance en deçà de laquelle une galeri^B ennemie
serait brisée et rendue impraticable, est égal
à h dans le sens vertical et à /i j/2 = 1,41 h
dans le sens horizontal; le rayon de rupture
limite, distance au delà de laquelle une ga-
lerie n'éprouverait pas de dommages sérieux,
est égal à /t >/2 ::= 1,41 /i dans le sens ver-
tical, et à 1,75 h dans le sens horizontal.
Dans les fourneaux surchargés, le
rayon de l'entonnoir est plus grand que la
ligne de moindre résistance.
On les appelait autrefois globe de compres-
sion, parce que leur charge, supérieure à
celle du fourneau ordinaire, produit dans le
sol des effets de compression plus étendus.
La charge correspondante est donnée par
la fonnule : C = y hs (y/TIf^^ — 0,413).
Le fourneau sous- charge est celui qui
produit un entonnoir dont le rayon est plus
petit que la ligne de moindre résistance.
Les fourneaux à charge après bour-
rage sont disposés d'une manière analogue
ù celle des contre-puits; dans ce système,
une gaine établie dans le massif même du
bourrage aboutit, d'une part dans la boîte
aux poudres, et de l'autre dans la galerie ou
dans la portion du rameau restée vide, de
telle sorte qu'on peut charger le fourneau à
volonté.
Quand deux fourneaux établis dans le
même rameau sont disposés de telle manière
que le second doive jouer dans l'entonnoir
du premier, celui-ci s'appelle le fourneau
de tête et l'autre la relirade.
Pour établir un fourneau à une certaine
profondeur au-dessoUS de l'eau, on con-
struit un bàtardeau permettant ensuite de
creuser un fourneau ordinaire.
On peut aussi enfermer la charge dans
une enveloppe étanche : bouteille ou jarre,
baril goudronné, caisse en bois ou métal-
lique.
FOURNÉE. La quantité de pain que l'on
peut faire cuire à la fois dans un four.
En général, les pains sont disposés par
rangées de manière à se louclier légèrement
les 4 côtés, où il se produit alors des par-
ties dépourvues de croûte, que l'on appelle
des baisures. Cette méthode est la plus com-
mode pour l'enfournement et le défournement
du pain. Toutefois, en campagne, dans le
but de placer un plus grand nombrede pains
dans le four, on les dispose de manière
qu'ils se touchent par 6 côtés ; on peut
alors placer un nombre de pains supérieur
de 1/10 environ à ceux qui auraient trouvé
place dans le même four avec la disposition
a 4 baisures. Les pains ont alors l'inconvé-
nient d'avoir 6 baisures, c'est-à-dire moins
de croûte que dans la disposition précédente;
de plus, l'enfournement et le défournement
sont plus longs et exigent plus d'habileté de
la part du brigadier.
FOURNIMENT. Mot dont le sens a
varié suivant les modifications survenues au
FOURNISSEUR.
323
FOURRAGES.
chargement des armes à feu. Pendant l'usage
de Varqiu'buse et du mousquet, le fourniment
comprenait tout ce qui fait partie de l'équi-
pement du fantassin, mais surtout des objets
nécessaires pour renfermer la poudre et les
balles. Actuellement, c'est l'ensemble des
dififérents effets de grand équipement sup-
portés par le ceinturon, y compris ce der-
nier.
FOURNISSEUR. Celui qui a entrepris
la fourniture d'une quantité déterminée de
denrées, matières, effets ou objets. Les con-
ditions de chaque fourniture sont indiquées
dans les marchés intervenus entre les corps
de troupe ou l'administration de la guerre,
d'une part, et les fournisseurs d'autre part.
Lorsque ces conditions sont nombreuses, on
les réunit dans un cahier des cliarges qui
régit alors la fourniture.
Le fournisseur se distingue de l'entrepre-
neur en ce que le premier traite pour une
quantité déterminée de dem'ées ou marchan-
dises, tandis que le second s'oblige à effectuer
un certain service pendant une période de
temps déterminée, mais pour des effectifs
qui peuvent varier dans de certaines limites.
FOURNITURE. La chose fournie ou à
fournir.
Les fournitures de denrées, matières, effets
ou objets fabriqués doivent être faites dans
les magasins de l'administration de la guerre
ou dans ceux des corps de troupe, suivant
le cas ; elles doivent avoir lieu dans les délais
fixés par les marchés, sous peine de péna-
lités ; elles doivent être de bonne qualité, et
conformes aux modèles types, pour les effets
ou objets confectionnés. Elles sont reçues,
soit par des ofûciers comptables, soit par des
commissions spéciales. En cas de refus, par
le comptable ou la commission réception-
naire, le fournisseur peut recourir à une
commission dont la composition est fixée par
le marclié ou par le cahier des charges, et
dans laquelle . il entre, notamment, deux
experts ou notables idoines, désignés l'un
par l'administration, l'autre par le fournis-
seur.
— de couchage auxiliaire. Elle com-
prend : une enveloppe de paillasse, une en-
veloppe de traversin, un sac de couchage,
une grande couverture et une petite couver-
ture.
Les généraux commandant les corps d'ar-
mée peuvent, au besoin, accorder des cou-
vertures ou demi-couvertures de supplément
pendant l'hiver.
La paillasse est garnie de 10 kilogr. de
paille et le traversin de 2 kilogr.
— de soldat. Elle comprend : une pail-
lasse, un matelas, un traversin, une paire
de draps, une couverture en laine grise, et,
en hiver, un couvre-pieds de même étoffe
(V. Couchage).
Cette couverture est destinée aux hommes
de troupe de tout grade et, en cas de be-
soin, aux officiers.
— d'infirmerie. Elle est semblable à
celle du soldat ; mais les effets qui la com-
posent subissent des manutentions plus fré-
quentes et sont marqués 1. R., afin de les
distinguer des autres effets.
— d'officier. Elle se compose de : une
paillasse, deux matelas, deux couvertures,
un traversin et une paire de draps. Ces
effets sont d'un modèle différent des effets
similaires des hommes de troupe.
Les fournitures d'officier sont destinées aux
officiers logés dans les bâtiments militaires,
aux adjudants-majors de semaine et aux
officiers détenus par mesure de discipline.
Ces mêmes officiers ont droit, en outre, à un
ameublement d'officier, fourni par l'entrepre-
neur du sen'ice des lits militaires.
— de salle de police. Elle comprend:
une paillasse, un sac à paille servant de
traversin, une couverture et un couvre -
pieds, mais pas de draps.
FOURRAGES. Denrées que l'on donne
pour nourriture aux chevaux et aux bes-
tiaux.
Les denrées dont se compose la ration
ordinaire sont : le foin, la paille de fro-
ment, l'avoine en France, et l'orge eu Algérie
et en Tunisie.
Les denrées de substitution sont : la lu-
zerne et le sainfoin première coupe ; la
deuxième coupe peut être admise quand elle
est suffisamment nutritive ; les pailles de
seigle, d'avoine el d'orge ; l'orge k l'intérieur,
l'avoine en Afrique ; le son, la farine d'orge;
les fourrages verts, dans la saison de la mise
au vert et à l'arriére-saison, si ce régime
est reconnu nécessaire ; les carottes et les
panais.
Les substitutions sont prescrites par le
commandement et sont renfermées dans les
limites prévues par le règlement.
En campagne ou dans les places assié-
gées, les circonstances peuvent forcer à rem-
placer l'avoine par l'orge, le seigle, le blé, le
maïs, le sarrasin, les vesces, les féveroles.
Ces substitutions exigent de grandes précau-
tions et une gradation bien entendue. On
consultera à ce sujet les habitudes loL-ales.
On pourra encore utiliser les aliments sui-
vants :
La dréche, résidu de l'orge qui a servi à
faire la bière, est très favorable à l'engrais-
sement, mais donne peu de vigueur aux
chevaux, qui ne peuvent la quitter sans être
FOURRAGES.
324
FOURREAU.
exposés à des maladies lorsqu'ils en ont pris
- l'habitude.
L'ajonc ou genâl cpine.ux est très nutritif
et propre à soutenir la vigueur des chevaux.
Ne le donner qu'après l'avoir macéré ou pilé
au marteau ou à la meule, à cause de ses
feuilles rondes et piquantes.
Les gousses du caroubier sont employées
avec avantage en Espagne et en Italie; le
(Uss et Valfa en Algérie et en Tunisie.
En cas de nécessité, on peut donner aux
chevaux des feuilles sèches, du mil, de la
graine de Un, de la racine de gazon bien
lavée, des ècorces d'arbres, et même du bois
sec réduit en copeaux.
Pour la distribution, les foins et pailles
sont préparées en bottes de une ou deux ra-
tions réglées au poids fixé par les tarifs.
Les bottes au-dessous de 6 kilogr. doivent
avoir 2 liens ; celles de 6 kilogr. et au-
dessus, 3 liens.
Les liens de même nature et do même
((ualitê que la denrée distribuée entrent dans
le poids de la ration ; autrement, ils en sont
défalqués en totalité.
Les liens en frosnent ou en seigle sont
admis : pour leur pnds intégral avec la
paille, pour moitié de leur poids avec le
foin, pourvu qu'ils ne pèsent pas plus de
125 grammes.
L'avoine et l'orge ne peuvent être mises
en distribution que parfaitement nettoyées
et criblées ; elles ne peuvent contenir que
des graines résultant de la nature du ter-
rain qui les a produites.
— verts. Les fourrages verts se compo-
.sent de sainfoin, luzerne et trèfle, et de tous
les autres produits de prairies naturelles ou
artificielles, selon la culture locale.
Les fourrages verts sont fournis, soit à
l'écurie, à la ration entière ou au quart de
ration, soit à la soûlée, à la prairie, aux
chevaux et mulets désignés pour être mis à
ce régime.
La mise au vert est ordonnée par le gé-
néral commandant le corps d'armée, sur la
proposition du directeur du Service de l'in-
tendance, et commence aussitôt que la saison
et l'état des prairies le permettent ; elle se
prolonge pendant tout le temps que ce ré-
gime est reconnu favorable.
La fourniture du vert comprend toutes les
dépenses accessoires, savoir :
a) Vert distribué au quartier: i" la va-
leur de 21^,500 de paille de litière par cheval
et par jour ; 2o tous les frais d'apports des
denrées.
b) Vert pris à la soûlée dans la prairie :
l» la valeur de 21^,500 de paille de litière ;
2° la fourniture du logement pour l'oflicier
et les hommes du détachement chargés de
soigner les chevaux ; 3° la fourniture d'écu-
ries, hangars ou abris pour les chevaux ;
4° la jouissance d'un puits ou d'une fon-
taine avec les auges et baquets nécessaires
pour abreuver les chevaux ; 5° les frais de
piquets, cordes, clôtures, etc.
On peut être forcé, par les circonstances,
en temps de guerre, à faire usage d'aliments
verts pour les chevaux. Au premier rang est
l'orgs carrée ou escourgeon ; au second sont
les autres céréales. Ces plantes doivent être
coupées au moment où les épis commencent
à se faner. Si l'on est forcé d'en faire usage
à un degré de maturité plus avancé, en
faire un usage modéré. Oter les épis dans
les premiers jours ; ne jamais en laisser de
barbus. Au troisième rang sont : la luzerne,
le trèfle, le sainfoin ; préférer la première
coupe au regain ou seconde coupe ; ne les
donner que privés d'humidité.
On peut, au besoin, employer les carottes,
les pommes de terre, les betteraves et les pa-
nais crus et coupés, ou bien cuits et mé-
langés avec du son et des graines; enlin,
jeunes pousses d'arbres, tels que l'acacia sans
épines, la viqne, Volivier.
FOURRAGÈRES (CHARIOTS-). Chaque
régiment de cavalerie doit être pourvu de
deux chariots-fourragères fournis par le ser-
vice de l'artillerie. L'achat, l'entretien et les
réparations de ces voitures et de leurs har-
nais incombent à la masse d'entretien du
harnachement et ferrage.
L'artillerie et le train des équipages se
servent de voitures mises à leur disposition
par les écoles d'artillerie pour le transport
de leurs fourrages. Ces voitures sont entre-
tenues au compte du service de l'artillerie ;
quant aux harnais, lesquels appartiennent
aux corps, ils sont entretenus au compte de
la masse d'entretien du harnachement et
ferrage.
Le génie fait usage, pour le transport de
ses foun-ages, de voitures mises à sa dispo-
sition par les écoles du génie, d;ins les mêmes
conditions que celles indiquées ci-dessus pour
l'artillerie.
FOURRAGEUR. Soldat qui, en temps
de guerre, enlève dans les champs et les
granges les fourrages nécessaires pour l'en-
tretien des chevaux.
L'expression charger en fourrageur,
signifie que la cavalerie, au lieu de charger
à rangs serrés, charge sur un seul rang, et
les hommes plus ou moins rapprochés les
uns des autres.
FOURREAU. Gaine métallique en tôle
d'acier fondu, servant à recevoir et à pro-
téger le sabre, l'épée ou l'épée-baïonnette.
FOURRER . 323
Toutefois, le fourreau de l'épée des sous-
officiers du génie est en cuir, cette arme
n'étant que de parade.
Le fourreau en tôle d'acier est d'abord
confectionné droit ; lorsqu'il doit présenter
une coiubure, on le dispose sur une pièce
de bois échancrée, et on frappe sur son mi-
lieu à coups de marteau. On introduit en-
suite dans le fourreau, de force, mais pro-
gressivement, et en s'y prenant à plusieurs
reprises, un mandrin en fer bien graissé,
ayant la courbure et les dimensions inté-
rieures du fourreau terminé. On coupe alors
le métal en excédent à la partie inférieure ;
on lime et l'on arrondit cette partie, puis
ou la rabat sur le mandrin. Il ne reste alors
qu'une petite ouverture, qui est bouchée
par un dard, en acier ra'lhié, brasé sur le
fourreau, puis trempé, afin de le rendre
plus dur. Le bracelet est en fer forgé et
brasé sur le corps du fourreau. La cuvette
est fixée à l'intérieur du fourreau par deux
rivets.
FOURRER. Mettre une chose dans une
autre pour la cacher. Exemple : boite de
foin, botte de paille fourrée, botte dans la-
quelle , parmi de bon foin ou de bonne
paille, on a mêlé du foin ou de la paille de
moindre qualité.
FOURRIER. Les fourriers (jenèrnnx et
les fourriers majors étaient jadis des offi-
ciers chargés de pourvoir au logement des
troupes.
Vers le milieu du XVIIP siècle, on donna
le nom de fourrier à un sous-officier qui fut
chargé, en outre, de la comptabilité de la
compagnie, escadron ou batterie.
Actuellement , l'emploi de fourrier est
rempli par un sergent fourrier ou par
un caporal fourrier.
Le fourrier est aux ordres immédiats du
sergent-major ; il tient, sous la direction de
ce sous-officier, toutes les écritures de la
compagnie. Il est chargé du casernement et
du couchage, des réceptions, distributions
ou versements d'armes et d'effets de toute
nature, des perceptions et distributions de
denrées autres que celles de l'ordinaire ;
enfin, il tient le registre d'ordres et le com-
munique aux officiers de la compagnie.
Un fourrier de semaine est en ontre com-
mandé à tour de rôle, dans chaque bataillon,
pour seconder l'adjudant de bataillon dans
ses fonctions.
FOYER. Endroit où l'on fait le feu. Se
dit au pluriel , pour maison , demeure.
Exemple : renvoyer un lionime dans ses
foyers.
"fraction. Partie d'un tout. On ap-
pelh' fraction constituée, toute partie
FRAIS.
d'un corps de troupe dont la constitution est
prévue par la loi des cadres de l'armée.
La plus petite fraction constituée est la
compagnie, l'escadron ou la batterie.
FRACTIONNEMENT. Division de cer-
taines unités militaires en petites fractions.
Séparation de ces unités en diverses parties,
dans certains cas. Ainsi, pour les marches
en campagne, chaque batterie d'artillerie est
fractionnée en 3 groupes : 1° batterie de
combat ; 2° résen'es, ces 2 groupes marchant
habituellement réunis; 3° subsistances, for-
mant une colonne spéciale avec les groupes
correspondants des autres batteries, ou des
éléments de la colonne dont ce groupe fait
partie.
En chemin de fer, en cas de fractionne-
ment d'un train, chaque fraction doit
contenir les officiers appartenant aux frac-
tions de troupes qui s'y trouvent embar-
quées. Si le train doit franchir une bifur-
cation ou une gare présentant un rebrousse-
ment, il doit être formé, au point de vue
des wagons contenant des munitions, de
façon que l'ordre des voitures pour la marche
ne soit pas changé.
FRACTURE. Solution de continuté
d'un ou de plusieurs os qui résulte d'une
cause accidentelle.
Réduire une fracture, c'est rétablir les
fragments déplacés dans leurs rapports nor-
maux.
Toute fracture mal réduite, ayant occa-
sionné un cal vicieux, une déviation ou
une faiblesse dans un membre, est un cas
d'exemption ou de réforme.
FRAGMENTATION. Division d'un pro-
jectile en éclats. Pour se rendre compte de
l'effet meurtrier des projectiles, on les fait
éclater au repos, ce qui donne leur mode de
fragmentation, puis dans des tirs réels diri-
gés contre des panneaux, de façon à déter-
miner, pour obtenir le meilleur effet possible,
la relation qui doit exister entre la distance
du but, l'intervalle d'éclatement et la hau-
teur d'éclatement, s'il y a lieu.
FRAIS. Dépense. On peut comprendre
sous cette rubrique toutes les dépenses de
l'armée, mais il ne sera parlé ici que des/Vajs
de bureau, des frais de culte, des frais
d'inhumation, des frais de justice, des frais
de route, des frais de service et des frais de
traversée.
— de bureau. Indemnité accordée à
certains officiers, à titre d'abonnement, pour
les dépenses de leurs bureaux, y compri.s le
chautTage, l'éclairage, les fournitures do
bureau, et, dans certains cas, le loyer des
locaux. Cette indemnité est journalière : elle
est allouée le jour de l'entrée en fonction>
FRAIS.
326
FRAIS.
du titulaire, et cesse avec ces mêmes fonc-
tions. Les absences légales n'en suspendent
pas la jouissance, à charge, bien entendu,
pour les titulaires, de pourvoir à la dépense
de leurs bureaux. L'indemnité n'est due à l'in-
térimaire qu'en cas de vacance de l'emploi.
Le tarif en vigueur est celui qui est an-
nexé au décret du 27 décembre 1890 (B. 0.,
p. r., p. 1436) ; il s'applique aux étals-
majors et services divers, aux majors, capi-
taines-majors, officiers d'habillement, tréso-
riers, officiers paj^eurs des coips de troupe,
ainsi qu'aux ofliciers supérieurs commandant
la portion centrale ou principale d'un régi-
ment, sans exercer le commandement supé-
rieur du corps, et aux ofliciers commandant
soit la poition centrale d'un bataillon de
chasseurs à pied, soit un détachement com-
posé d'au moins deux compagnies, soit un
petit dépôt de zouaves ou de tirailleurs à
l'intérieur ou en Algérie ; soit un dépôt
d'isolés en Algérie.
Un paragraphe spécial indique quelles
sont les allocations accordées aux officiers
commandant les sections de secrétaires
d'état-major, de commis et ouvriers mili-
taires d'administration, d'infirmeries mili-
taires, pour faire face à toutes les dépenses
de bureau; enfin, un dernier paragraphe
donne le tarif des frais de bureau accordés
aux médecins chefs d'une infirmeiie et à
l'ofllcier secrétaire de la commission des or-
dinaires. {B. 0., p. r., p. 1454.)
Un tableau spécial est consacré au taiif
des frais de bureaux des officiers des corps
de troupe de l'armée territoriale. (B. 0.,
p. r., p. 1456.)
A la suite de ces tarifs, se trouve annexée
la nomenclature des dépenses à la charge
des frais de bureau du major, de l'officier
d'habillement et du trésorier. Ce dernier
doit prélever sur son abonnement les in-
demnités de frais de bureaux aux adjudants,
sergents-majors ou maréchaux des logis
chefs. (B. 0., p. r., p. 1464.)
— de culte. Ces frais sont acquittés
par le service de santé, après autorisation
ministérielle.
— d'inhumation. Les militaires décé-
dés soit à l'hôpital, soit au corps, sont
inhumés par les soins des établissements du
service de santé, et à leurs frais. Le règle-
ment sur le service de santé indique quelles
sont les dépenses autorisées à cet effet.
Lorsque les familles ou les corps veulent
donner de l'extension à la cérémonie, les
dépenses supplémentaires sont à leur charge.
Dans les places où il n'y a pas d'hôpital
militaire, ni hospice civil recevant des ma-
lades de l'armée, les militaires qui décèdent
dans les quartiers sont inhumés par les soins
et aux frais des corps. La dépense est sup-
portée par la masse d'habillement et d'en-
tretien.
— de justice. Ces frais sont mis à la
charge des militaires ayant subi des con-
damnations, jusqu'à concurrence de la
somme de 40 francs, fixée uniformément
pour toutes les armes. Le montant de ces
frais est recouvré par les soins des établis-
sements pénitentiaires dans lesquels sont
détenus les militaires .
— de route. Les frais de route ont pour
but de procurer aux militaires voyageant
isolément, pour cause de service ou de santé,
l'argent nécessaire au payement des dé-
penses occasionnées par leurs déplacements.
Le service des frais de route est régi ac-
tuellement par le décret du 12 juin 1867,
portant règlement, et modifié par le décret
du 19 juin 1888.
L'indemnité pour frais de route se divise
en deux parties distinctes : Vindemnilé de
transport et V indemnité journalière.
L'indemnité de transport comprend elle-
même ; 1° l'indemnité kilométrique allouée
en raison du nombre de kilomètres à par-
courir en chemin de fer ou en diligence,
toutes les fois que cette distance est égale
ou supérieure à 37 kilomètres ; 2° l'indem-
nité fixe, allouée aux ofliciers seulement,
pour leur permettre de pourvoir au transport
de leurs bagages de leur domicile à la gare,
et vice versa, tant au départ qu'à l'arrivée.
Elle est invariablement fixée à 5 francs,
lorsque l'officier doit revenir dans la place, et
n'est accordée que pour les voyages dont la
durée est supérieure à 24 Iieures, c'est-à-
dire qui forcent l'officier à découcher et,
par suite, à emporter des bagages. Au con-
traire, lorsque l'officier change défiiiitive-
ment de garnison ou de résidence, l'indem-
nité fixe de transport est de 12 francs pour
les officiers supérieurs, de 10 francs pour
les capitaines, de 8 francs pour les lieute-
nants et sous-lieutenants. 11 est, de plus,
alloué à ces ofliciers une ind^^mnité dont le
taux est déterminé par le tarif annexé à la
décision présidentielle du 27 décembre 1890
{B. 0., p. 1345).
L' i7idc7nnité journalière est allouée poui'
toutes les journées passées en route, quel
que soit le mode de transport ou de loco-
motion employé. Elle est fixée à 10 francs
pour les officiers supérieurs ou assimilés,
8 francs pour les capitaines ou assimilés,
5 francs pour les lieutenants, sous-lieute-
nants ou assimilés, 3 francs pour les adju-
dants, 1 fr. 75 pour les sous-officiers, 1 fr.
25 pour les caporaux et soldats.
^RAIS. 327
On alloue la journée de route pour 360 ki-
lomètres en chemin de fer, 120 kilomètres
en diligence ; on ne tient pas compte des
fins de parcours plus petites que 40 kilo-
mètres en chemin de fer, et 12 kilomètres
en diligence.
Toutefois, si les exigences du service ou
toute autre cause s'opposent à ce que le re-
tour ait lieu le jour du départ, l'indemnité
journalière est allouée par voie de rappel
pour toutes les journées de séjour.
Les officiers généraux et assimilés ont
droit au titre de frais de route à une indem-
nité de déplacement, lorsqu'ils voyagent en
dehors du territoire de leur commandement,
ou lorsqu'ils vont remplir une mission.
Cette indemnité est unique et fixée à 0 fr. 173
par kilomètre en chemin de fer, et à
0 fr. 48 par kilomètre en diligence.
Les frais de route sont payés directement
aux militaires des corps de troupe, par le
trésorier, qui appose le cachet PAYÉ sur
la feuille de route ; ils sont payés par les
agents du Trésor aux officiers sans troupe,
et aux isolés, sur la production d'un mandat
qui leur est délivré, en même temps que la
feuille de route, par le sous-intendant mili-
taire ou son suppléant légal.
Les corps de troupe sont remboursés
mensuellement, par les soins du sous-in-
tendant, des avances qu'ils ont faites pour
frais de route,
— de service. L'indemnité pour frais
de service est distribuée aux officiers géné-
raux, supérieurs ou autres, pourvus de cer-
tains commandements ou de certaines fonc-
tions.
Le tarif n" 17, annexé au décret du 27 dé-
cembre 1890 (B. 0., p. r., page 1428),
indique quels sont les officiers ayant droit à
des frais de service, ainsi que le taux de
l'indemnité journalière allouée à chacun
d'eux pour cet objet.
L'indemnité pour frais de service est due
pour le temps de présence au poste à partir
du jour de la prise de possession et pendant
les deux premiers mois ou le premier mois
d'absence, suivant que le déplacement a ou
n'a pas pour cause le service ; mais à charge
pour les titulaires de pourvoir aux dépenses
de leurs bureaux. Cette indemnité, affectée
à l'emploi, est acquise ;i l'officier chargé de
remplir cet emploi, comme titulaire ou inté-
rimaire, quel que soit son grade ; mais elle
n'est payée à ce dernier que lorsque le titu-
laire cesse d'y avoir droit.
En principe, l'officier remplissant plu-
sieurs fonctions, cumule leurs indemnités
pour frais de service ; mais si les fonctions
sont celles d'officier général ou assimilé et
FRAMEE.
de colonel ou lieutenant-colonel chef de corps,
l'intéressé reçoit l'indemnité la plus élevée
et I/o seulement des autres.
— de traversée. Les hommes de troupe
qui n'ont pas obtenu, avant leur départ, le
passage gratuit, doivent verser le prix de
leur traversée (aller et retour) entre les
mains du conseil d'administration, qui leur
délivre en échange un certificat constatant
ce versement. Sur la présence de ce certi-
fica t,le sous-intendant du port d'embarque-
ment les fait embarquer au compte de
l'Etat.
Les sous-officiers qui ont obtenu des pas-
sages gratuits de faveur doivent verser les
frais de nourriture (aller et retour) entre les
mains du conseil d'administration, qui leur
délivre un récépissé distinct pour l'aller
et pour le retour. Mention de ce versement
est faite, en outre, sur le titre de permis-
sion.
Le montant des sommes ainsi déposées
dans les caisses des conseils d'administration
est versé au Trésor à la fin de chaque tri-
mestre ; ces versements donnent lieu à la
délivrance de récépissés qui sont adressés à
l'administration centrale par l'intermédiaire
de l'intendant du corps d'armée.
Les officiers et assimilés, admis au pas-
sage gratuit de faveur, acquittent directe-
ment le prix de leur nourriture entre les
mains des agents de la Compagnie.
Les prix de nourriture et de transport
sont fixés par le tarif du 2 mars 1883, pom'
les services entre la France, l'Algérie et la
Tunisie, et par celui du 10 août 1882 pour
la Corse (./. M., p. r., 2" 83, page 72).
FRAISES. Palissades disposées à peu
près horizontalement au
sommet d'une escarpe ou
d'un talus dont on veut
empêcher l'escalade. Elles
nécessitent, pour leur mise
en place, un remaniement
considérable du parapet et
sont facilement détruites
par l'artillerie ; aussi se-
ront-elles peu employées à
l'avenir (/((/. 108).
Outil d'acier employé
dans l'armement en forme
du fruit ainsi désigné.
FRAISER; FRAISURE. Pratiquer avec
l'outil nonnné fraise le logement d'uue tète
de vis ou d'une pièce quelconque à la sur-
face d'une jiièce d'uroiurerie,
FRAMËE. Arme dont les Francs et les
Germains ont fait usage jusque vers le
VIP siècle.
Il parait y en avoi.- eu de diverses espèces :
Fi^. lOS.
FRANC-ARCHER.
328
FRANGE.
on forme de pique ou de lance pour les cava-
liers, et en forme de long javelot pour l'in-
fanterie. On a même voulu en faire une f'pc'e
à deux tranchants.
FRANC-ARCHER. Une ordonnance de
Charles VU prescrivait, en 1448, à chaque
paroisse du royaume, de clioisir un homme
rohuste, toujours prêt à entrer en campagne,
armé d'un nrc, de flèches et d'une daç/ue.
Comme cet liomine était exempt de la taille
et d'autres ciiarges ou impôts, on donna à
leur ensemble la dénomination de francs-
archers, et même aussi de francs-taupins,
quand ils furent employés à creuser des
mines. *
Abolis en 1480 par Louis Xf, ils furent
l'établis en 148.5 par Charles YIII et sup-
piiniés délinitivement en 1509 par Louis Xll.
FRANC-BORD. Se disait autrefois de
l'espace situé entre le pied du talus extérieur
d'un parapet et le sommet de l'escarpe. Cette
bande de terrain est désignée sous le nom
de berne.
FRANC-TIREUR. Dénomination prise,
sous la première République, par les sol-
dats de certains corps d'infanterie légère.
Au siège de Sébastopol, les francs-tireurs
étaient des soldats choisis parmi les meil-
leurs tireurs français et qui étaient chargés
de chercher à atteindre les Russes qui se
montraient aux embrasures ou au-dessus des
parapets.
Pendant la guerre de 1870-71, il se forma
de nombreux corps de francs-tireurs volon-
taires, en dehors de l'armée régulière ; mais
on n'eut pas, sauf quelques exceptions, à se
louer en général de leurs services.
FRANC-ALLEU. Terre libre de tous
droits seigneuriaux.
FRANCHIR. Traverser hardiment des
obstacles ou des passages difficiles (Voir
Gradin).
FRANCHISE. Exemption des droits ;
par exemple, des droits de poste, de télé-
graphe.
— postale. Les correspondances mili-
taires de service ont droit à la franchise pos-
tale en tout temps, dans les conditions indi-
quées au Journal militaire du 20 décembre
1878, page 437, et par les notes du 30 dé-
cembre 1882, page 589; du 7 août 1883,
page 143.
Les correspondances de service doivent
porter sur la suscription le contreseing de
l'officier ou fonctionnaire expéditeur. Cette
disposition a pour objet d'assurer aux cor-
respondances officielles, quel que soit leur
poids, la franchise et la priorité pour l'ex-
pédition et la distribution.
La franchise postale est également ac-
cordée pour les envois d'archives, d'im-
primés, de registres de comptabilité, à la
condition de ne pas dépasser 5 kilogr. pour
les paquets.
Les lettres adressées aux militaires en
campagne ou expédiées par eux jouissent de
la franchise, à la condition de ne pas dé-
passer le poids de 15 grammes.
— télégraphique. Elle est accordée,
pour les dépèches officielles urgentes, aux
généraux pourvus de commandement, aux
chefs de corps ou d'établissements militaires,
aux commandants d'armes, aux contrôleurs
de l'administration de l'armée, aux fonction-
naires de l'intendance et à leurs suppléants
légaux, aux inspecteurs généraux des pou-
dres et salpêtres, aux directeurs du Service
de santé, etc. (Voir le tableau B, annexé à
l'arrêté ministériel du 1" juillet 1875, /. M.,
p. r., page 457).
Tout destinataire d'une dépèche officielle
impliquant réponse est admis, sur la présen-
tation de la dépêche, à user du droit de
franchise pour la transmission de cette ré-
ponse.
FRANCISATION. Acte constatant qu'un
navire est français ou l'est devenu.
FRANCISQUE. Nom donné à une hache
à deux tranchants, ou plutôt à une double
hache, dont se servaient itlus particuliére-
Fiff. 109
ment les Francs. Elle pouvait servir à pour-
fendre l'ennemi ou était lancée comme arme
de trait {/îg. 109), 11 y en avait aussi à un
tranchant.
FRANGE. Tissu d'où pendent des filets.
Les drapeaux et les étendards français sont
garnis de franges d'or ; les épaulettes des
officiers subalternes et des adjudants, de
FRAPPER.
329
FREIN.
mrme que celles des hommes de troupe, sont
garnies de franges d'or, d'argent ou de
laine.
FRAPPER de taille et d'estoc. Donner
des coups de pointe ou de tranchant.
FRASER (canons). Les bouches à feu
que l'on fabrique à l'arsenal de Woolwich
(Angleterre) sont construites d'après le sys-
tème Fraser. Files se composent d'un tuljc
en acier, foré et trempé à l'hnile, qui est
introduit à chaud dans une pièce de culasse
en fer forgé, obtenue en soudant bout à bout
plusieurs manchons fabriqués par l'enroule-
ment en hélice de i, 2, quelquefois même
3 barres de fer chauffées au rouge ; les dif-
férentes barres sont enroulées en sens in-
verse les unes des autres.
FRATER. Au début, c'était un militaire
qui était à la fois aide-chirurgien et baibier.
Un peu plus tard, les fraters furent simple-
ment barbiers et prirent bientôt après le nom
de perruquiers.
FRATERNITÉ d'armes. Pacte solennel
par lequel les contractants s'engagent à se
défendre dans le péril, à se protéger mutuel-
lement, à épouser les mêmes causes, les
mêmes querelles, les mêmes ennemis. Cette
coutume n'existe plus guère que chez cer-
taines tribus algériennes.
FRAUDE. Acte de mauvaise foi et de
tromperie.
Toutes fraudes ou manœuvres par suite
desquelles un jeune homme a été mis sur un
tableau de recensement, ou bien s'est fait
exempter ou dispenser par un conseil de
revision, sont déférées aux tribunaux ordi-
naires et punis d'un emprisonnement d'un
mois à un an, sans préjudice de peines plus
graves en cas de faux. Les auteurs ou com-
plices sont punis des mêmes peines.
Le jeune homme indûment exempté ou
indûment dispense est rétabli en tête de la
première partie de la classe appelée, après
qu'il a été reconnu que l'exemption ou la
dispense avait été indûment accordée (art. 69
de la loi du lo juillet 1889).
FRÉGATE. Xavire à batterie, remarqua-
ble en général par sa grande vitesse.
— cuira?: sée. Frégate dont les bords,
au-dessus de la ligne de flottaison, sont blin-
dés ou cuirassés, c'est-à-dire revêtus de pla-
ques de métal.
FREIN. Mors ou partie de la bride qu'on
met dans la bouche du cheval pour le gou-
verner.
Appareil qui sert à gêner ou à arrêter le
mouvement de rotation des roues des véhi-
cules.
Pour les voitures, on emploie, soit des
sabots d'enrayage retenus par des chaînes,
soit des patins que l'on manœuvre au moyen
d'une mécanique.
Dans les trains de chemin de fer, le frein
le plus simple et le plus habituellement
employé, consiste essentiellement en deux
sabots aa (ftg. 110), articulés par des
bielles 6 6, avec des manivelles calées sur un
arbre c dont l'axe est fixe.
Fir. 110.
i^f^'^^î^^s:^^!^
Le nombre et la disposition des sabots va-
rient ; ils pressent toujours simultanément
sur les quatre roues, mais cette pression
s'exerce soit intérieurement, soit extérieure-
ment aux roues.
L'arbre c tourne dans le sens de la llèche
lorsqu'on tire au moyen d'une tige D, sur
une autre manivelle c, également calée sur
l'arbre en son milieu.
Cette tige est articulée avec un levier
coudé F dont l'autre branche s'articule à une
branche verticale <i qui monte le long du
petit côté de la voiture.
Cette tige se termine par une vis sur la-
quelle le garde-frein agit par un volant-
manivelle T.
11 faut de 14 à 17 secondes pour serrer
les freins à sabots, et pendant ce temps le
FRÉMAILLET. 330
train parcourt un espace de 300 mètres en-
viron, ce qui peut être un grave inconvénient
dans certains cas.
Aussi, a-t-on recherché et imaginé une
grande variété de freins arrivant instanta-
nément au contact et pouvant arrêter un
train à moins de 70 à 100 mètres.
Ces freins peuvent se classer en trois caté-
gories : les freins électriques, les freins
à vide et les freins continus.
II serait trop long d'en donner ici la des-
l'ription, d'autant plus que tous présentent
des avantages et des inconvénients, et qu'au-
cun d'eux, n'a été adopté définitivement pour
l'ensemble des grands réseaux français.
Los freins sont également employés dans
l'artillerie pour limiter le recul des bou-
ches à feu, même de campagne.
Pour ces dernières, on emploie les sabots
d'enrayage en fer, maintenus à l'affût par
de solides chaînes.
A la suite d'expériences faites en 1887, on
a adopté en France le frein Lemoine, pour
les affûts de campagne.
Ce frein, qui sert à enrayer dans les mar-
<"hes, agit automatiquement pendant le tir
pour limiter le recul de la bouclie à feu.
Pour les pièces de siège, on emploie éga-
lement les sabots d'enrayage et des coins.
Pour les pièces de place, placées sous des
coupoles, et pour les pièces de côtes et de
marine, on fait usage de freins hydrauli-
ques.
FRÉMAILLET. Agrafe ou boucle de mé-
tal servant à retenir les panaches sur les
casques des chevaliers.
FRÈRE. Celui qui est né de même père et
de même mère, ou de l'un des deux seulement.
On désigne sous le nom de frères germains
ceux qui sont nés de même père et de même
mère, de frères consanguins, ceux qui sont
nés de même père seulement, de frères uté-
rins, ceux qui sont nés de même mère seu-
lement.
Au point de vue de la dispense du service
militaire, la loi française ne fait aucune dif-
férence entre les frères germains, consan-
guins ou utérins.
Tout militaire lié au service pour trois
ans au moins confère la dispense de deux
ans de service actif à son frère puîné, à la
condition d'être présent sous les drapeaux
au moment où ce dernii r est appelé, c'est-
à-dire au i'^'^ novembre de l'année du con-
seil de revision.
Loisque deux frères concourent au même
tirage, la dispense est due à l'aine, du mo-
ment que le cadet est inscrit par le conseil
de revision sur l'une quelconque des 7 par-
ties de la liste du recrutement cantonal.
FRIGORIFIQUE.
C'est dans le cas seulement où le cadet
est exempté pour infirmités que la dispense
n'est pas prononcée.
— d'armes. Se disait autrefois des che-
valiers qui avaient contracté une alliance
d'armes, en se jurant réciproquement d'être
toujours unis et de s'entraider envers et con-
tre tous.
— jumeaux. Frères qui sont nés le
même jour, d'un même accouchement.
Lorsque deux frères jumeaux concourent
au même tirage, la dispense est acquise à
celui qui, d'après son acte de naissance, est
venu au monde le premier, à la condition
que l'autre frère jumeau soit déclaré bon
pour le service.
— naturel. Celui qui est né du même
père et de la même mère, mais non en ma-
riage légitime.
Un frère naturel peut conférer la dispense
à son frère légitime, mais il ne peut la rece-
voir de ce dernier.
FRET. Le louage d'un navire, soit en to-
talité, soit en partie.
— ou FRETTE. Anneau que l'on pas-
sait au bout du fer de la lance ou de l'épée.
FRÈTE. Flèche sans pointe, en usage au
moyen âge.
FRETTAGE. Munir do freUes\es bouches
à feu.
Le frettage a pour but d'obvier aux dé-
fauts inhérents à l'acier et à la fonte, dont
la résistance à la rupture est moindre que
celle du bronze.
Les frottes sont mises en place à chaud,
de manière à exercer par le refroidissement
un serrage diamétral énergique sur le corps
du canon, qui est refroidi rapidement par
des jets d'eau fioide.
FRETTE. Cercle en acier puddlé bien
corroyé, trempé à l'eau et tourné au tour,
servant au frettage de certains canons en
acier ou en fonte.
Lien ou cercle de fer dont on entoure
l'extrémité du- moyeu des roues, la tête des
pilotis, pour empêcher qu'ils n'éclatent, ou
qu'ils ne se fendent.
FRIGORIFIQUE. Qui détermine le froid.
On sait que les viandes congelées peuvent
se conserver pour ainsi dire indéfiniment, si
on les maintient à une température suffisam-
ment basse.
Cette propriété est utilisée pour la conser-
vation des viandes mortes que l'on trans-
porte sur des wagons ou sur des navires fri-
gorifiques, ou que l'on conserve dans des
chambres réfrigérantes pour les livrer au
fur et à mesure des besoins de la consomma-
tion.
On étudie, au ministère de la guerre,
FRINGALE.
331
FRONTAL.
l'installation de dépôts frigorifiques pour la
conservation des viandes dans les grandes
places fortes et notamment à Paris.
FRINGALE Sorte de maladie rpii se
manifeste chez l'homme par un besoin irré-
sistible de manger, qu'il faut satisfaire à
l'instant.
Cette maladie se remarque aussi chez le
cheval : c'est une sorte de névrose.
FRISE V. Clfi-al de frise).
FROBERGE. Synonyme de flnmberge.
FROMENT. Céréale de la famille des
crraminées.
Est désigné plus communément sous le
nom de bic.
FRONDE. Arme de jet propre à lancer
des balles ou des pierres, en usage depuis
la plus haute antiquité et même dans
les armées européennes jusqu'à la fin du
XVl^ siècle.
Elle consiste en un calot de cuir sur
lequel on place le projectile ; le cuir porte
deux ou trois cordes réunies dans la main
pour imprimer à la fronde un mouvement
de rotation de plus en plus rapide.
Au moment convenable, on lâche une des
cordes et le projectile s'échappe en vertu de
la force centrifuge, en décrivant une parabole.
La distance à laquelle cette arme pouvait
porter ne dépassait guère 200 mètres.
FRONDEURS. Soldats armés de la
fronde.
Se disait autrefois des partisans de la
guerre civile connue sous le nom de Fronde .
FRONT. Espace occupé on largeur par
une troupe, soit en ligne, soit en colonne.
On évalue le front d'une troupe à rangs
serrés à raison de 0",70 par homme, y
compris 0™,lo d'une file à l'autre.
Une troupe par le flanc se remet en ligne
ou en colonne au conuuandement de : A
droite (à gauche i front, qui s'exécute
par un à-droite {(jauche).
Le front de bataille e.t formé par l'en-
semble des troupes en première ligne.
L'attaque ou la marche de front est
celle qui a lieu on ligne déployée sur un
ou deuv rangs.
Un changement de front consiste à
donner à une ligne une direction oblique ou
perpendiculaire par rapport à celle qu'elle
occupait.
Le front dune position est le terrain
situé en avant de la position occupée par
une force militaire.
L'étendue du front à occuper par une
unité dépend du nombre de bataillons que
cette unité est obligée de mettre en première
ligne, c'est-à-dire des nécessités du combat ;
elle doit permettre à la direction de s'exercer
facilement et assurer, dans une juste me-
sure, la succession et la simultanéité des
efforts.
Un front trop étroit a l'inconvénient
d'immobiliser une grande partie des forces
et do faciliter les mouvements enveloppants
de l'ennemi, par suite, de conduire à une
action divergente; un front trop étendu
augmente la difficulté de direction et afi"ai-
blit la force d'impulsion et de résistance.
En général, dans l'ofTensive, le front ne
doit pas dépasser 700 mètres pour le régi-
ment, 1400 mètres pour la brigade, et
2,100 mètres pour la division ; dans la dé-
fensive, il peut être plus étendu si la force
naturelle de la position ou celle que lui
donnent les travaux préparés pour la ren-
forcer permettent d'occuper moins fortement
certains points de la ligne.
Dans la détermination de ces fronts, il
n'est pas tenu compte des emplacements
éventuels de l'infanterie.
— de bandiére. Ligne indiquant le
développement d'un camp sur la face tournée
vers l'ennemi.
Les drapeaux et étendards ou fanions ser-
vent à le tracer.
— de fortification. Ensemble de la
fortification permanente se rattachant à un
côté extérieur du polygone fortifié, et dis-
posée de manière que chaque côté de ce po-
lygone soit en état de se flanquer lui-même.
Suivant le mode de flanquement employé,
le front est dit bastionnê, polygonal ou te-
naillè.
11 n'existe pas, en France, de type officiel
pour le front polygonal ; on se borne à indi-
quer, dans un front d'étude, les disposi-
tions à appliquer, le cas échéant.
Dans un fort faisant partie d'une place,
on appelle front de tète celui ou ceux qui
font face vers l'extérieur du camp re-
tranché.
— d'attaque. Partie de la fortification
d'une place vers laquelle l'assiégeant dirige
ses travaux d'attaque (V. Choix du point
d'attaqne).
— stratégique ou front d'opération.
Ligne fictive qui réunirait toutes les têtes
de colonne d'une armée, soit en station, soit
on marche.
C'est par l'indication dos localités dans
lesquelles doivent se trouver les tètes de co-
lonnes, que le commandement détermine cha-
que jour le front stratégique et qu'il peut
coordonner les mouvements dos difi"érents
corps .
FRONTAL . FRONTAIL , FRON-
TEAU. Partie de la tèlièro d'une bride qui
passe au-dessus des yeux du cheval.
FRONTEAU. 332
FRONTEAU d'arbalète ou de mine.
Finnule placée sur l'arbrier, percée de 2 pe-
tits trous superposés, à travers laquelle on
pointait le canon de l'arbalète, en se servant
en même temps d'un grain de mine ou d'une
alidade suspendue à l'extrémité du fût.
FRONTIÈRE. Limites qui séparent un
État d'un autre État.
11 est défendu aux militaires de franchir
la frontière sans autorisation, surtout la
frontière allemande.
Les frontières sont marquées sur le terrain
par des bornes parallélipipédiques en pierre,
posées par les commissions de délimitation
composées d'agents accrédités par les deux
États intéressés; sur les routes principales,
il existe généralement, à côté de la borne-
frontière, un poteau-frontière très visible,
afin de prévenir toute méprise.
Les frontières peuvent être naturelles ou
artificielles.
Les frontières tracées par la nature
.sont seules durables ; elles sont constituées
par des obstacles naturels importants et diffi-
ciles à franchir, tels que montagnes, cours
d'eau, mers, déserts, etc.
Leur valeur a beaucoup diminué depuis
les progrès de l'art militaire et de l'art des
constructions, qui permettent d'exécuter des
ponts, tunnels, etc., pour les franchir, ou
des fortifications pour les annihiler.
Les frontières politiques, déterminées
par les traités, sont appelées aussi artifi-
cielles ou conventionnelles ; elles varient
avec les circonstances.
Toutefois, les nations civilisées ont cher-
ché à donner à ces frontières une certaine
stabilité en y créant des obstacles artificiels
à la marche des armées, c'est-à-dire en les
protégeant par des fortifications permanentes.
FRÛHWIRTH (fusil). Fusil à répétition
adopté en 1831 par l'Autriche pour la gen-
darmerie. C'est une arme à verrou, ayant
quelque analogie avec le kropatschek de la
marine française.
Le mécanisme de répétition comprend le
tuhe-magasin placé sous le canon et conte-
nant 6 cartouches Werndl et un aïKjct qui
amène les cartouches du tube-magasin en
face de la chambre.
FUGITIF. Celui qui fuit. Se dit de ce
qui est passager et peu durable. Ne pas con-
fondre avec fuyard.
Le militaire qui disparaît après avoir
commis un crime ou un délit à raison duquel
il n'a pas encore été mis sous la main de la
justice, doit immédiatement être mis en ju-
gement par contumace ou par défaut. 11 est
en outre signalé comme déserteur.
FUMIER.
FUIR. Prendre la fuite.
FUITE. Mouvement rétrograde précipité,
non ordonné, pour se soustraire aux dangers
du combat.
FULMICOTON (V. Coton-poudre).
FULMINANT (ANTE) (V. Amorce.
Poudres).
FULMINATE. Sel détonant composé de
protoxyde de mercure combiné avec l'acide
fulminique, qui est lui-même formé de cya-
nogène et d'oxygène.
Les amorces pour cartouches modèle 18 fi G
ou 1874 sont chargées avec de la poudre au
fulminate de mercure composée au poids
de deux parties de fulminate de mercure,
une partie de salpêtre et une partie de sul-
fure d'antimoine.
FUMÉE (cartouche à). Cartouche de
fusée de signal de 3Û°^"\ destinée à figurer
l'éclatement des projectiles.
FUMIER. Les fumiers des corps de troupe
et des dépôts de remonte sont vendus au
profit de la masse d'entretien du harnache-
ment et ferrage.
Les conseils d'administration ont le droit
de vendre les fumiers, soit par lot, soit au
moyen de l'abonnement par tète de cheval,
suivant les avantages qu'offrent les localités.
Les marchés doivent être passés autant
que possible par adjudication et avoir pour
point de départ le 1" janvier ; leur durée ne
doit pas dépasser trois années.
L'adjudication a lieu par les soins du
conseil d'administration, sur soumissions ca-
chetées, selon la forme réglementaire pour
la passation des marchés de l'Etat.
Le modèle du cahier des charges est in-
séré au Journal militaire (circulaire du
22 septembre 1875).
Un prix-limite, arrêté par le sous-inten-
dant militaire, est déposé cacheté sur le
bureau avant l'ouverture des soumissions.
Un procès-verbal, dressé séance tenante,
constate les résultats de l'adjudication.
En cas d'insuccès, et après un délai de
48 heures pour tout nouveau concours des
soumissionnaires, il peut être passé un
marché de gré à gré.
Les adjudications et les traités de gré à gré
doivent être soumis à l'approbation du sous-
intendant militaire pour être définitifs.
Dans le cas oîi l'adjudication a donné lieu
à des protestations, le marché est soumis à
l'approbation du Ministre.
Le marché doit être enregistré dans les
20 jours qui suivent la date de son appro-
bation.
Les fumiers des chevaux d'officiers logés
en ville ne doivent être abandonnés en toute
propriété aux détenteurs de ces chevaux que
FUNDA.
333
FUSEE.
lorsque rinsuflisance du logement au quar-
tier a été ofllcielleiueiit constatée.
Les fumiers employés pour l'engrais des
jardins potagers des corps de troupe sont
remboursés par les ordinaires, au prix d'ad-
judication, à la masse d'entretien du harna-
chement et ferrage.
Les fumiers provenant des chevaux des
gendarmes leur appartiennent en commun ;
toutefois, le produit de la vente des fumiers
des chevaux d'oflîcier appartenant à l'Etat
doit être versé à la masse d'entretien et de
remonte.
FDNDA et FUNDERLA. Nom donné à
leurs frondes par les Homains.
FUNDIBALE. Espèce de baliste.
FDNÈBRE. Qui appartient aux funé-
railles.
Le Règlement du 23 octobre 1883 sur le
Service des places indique quels sont les
honneurs funèbres militaires à rendre aux
présidents dés deux Chambres, aux minis-
tres, aux maréchaux, amiraux, généraux,
officiers de tous grades et assimilés, sous-
officiers, caporaux et soldats des armées de
terre et de mer, aux dignitaires de la Légion
d'Jionneur ou de la Médaille militaire, aux
sénateurs, députés, conseillers d'Etat, etc., etc.
(art. 313 à 340)
FUNÉRAILLES. Cérémonies qui se font
aux entcrrenioils.
Elles ont lieu aux frais de l'Etat, pour les
militaires décédés au corps, dans un hôpital
militaire ou dans un hospice mixte (V. Eti-
terrements, Frais d'inhumaUon).
FUSANT (V. Fusée, Réglage du tir).
FUSÉE. Appareil destiné à produire l'in-
flammation de la charge intérieure d'un pro-
jectile creux.
Les fusées fusantes ou fusées à
temps sont disposées de manière à provo-
quer l'éclatement du projectile pendant son
trajet dans l'air et au bout d'un temps dé-
terminé après le départ du coup.
Les fusées percutantes sont destinées à
produire l'éclatement par l'effet du choc au
moment où le projectile rencontre le but.
Enfin, les fusées mixtes ou à double
effet sont organisées de manière à être à
volonté fusantes ou percutantes.
Le principe des fu':ées fusantes consiste
dans l'emploi d'une composition à combus-
tion lente, telle que le pulvérin, tassée dans
un canal, s'enflammant par un bout quand
le projectile part, brûlant petit à petit et
comnniniquant le feu à la charge d'éclate-
ment renfermée dans le projectile.
Cette fusée présentait l'inconvénient d'é-
clater prématurément ou trop tard, si l'on
s'était trompé dans l'appiéciation de la dis-
tance. Elle a été abandonnée depuis que l'on
a trouvé la fusée à double effet.
Les fusées percutantes sont pourvues d'une
capsule fulminante qui détone et fait éclater
le projectile lorsqu'elle vient à rencontrer un
obstacle résistant.
Les fusées adoptées en France sont la fusée
modèle 1875, inventée par le capitaine
Budin pour l'arlillerie de
campagne {fig. 111) et la
fusée modèle 1878 pour
l'artillerie de siège et l'artil-
lerie de montagne (fig. 112)..
Ces fusées sont dites à
inertie , c'est-à-dire basées
sur ce piincipe que le per-
cuteur peut se mouvoir li-
brement dans l'intérieur du
projectile. II s'ensuit qu'au
moment du départ de ce
dernier, le percuteur aura un mouvement
relatif dirigé en .sens inverse de celui du
projectile, puis, lorsque celui-ci viendra à
être arrêté par un choc, le percuteur conser-
vera le mouvement acquis et viendra per-
Fis:. 112.
1^=
Fis. 113.
forer la composition fulminante et, par
suite, produire l'inflammation de la charge
intérieure.
On emploie les fusées percutantes pour
régler le tir.
On se sert des fusées fusantes pour fouiller
les plis de terrain, pour tirer contre les
troupes aux grandes distances, lorsque les
fusées percutantes ne donnent plus de bons
résultats, lorsque le terrain occupé par l'en-
nemi est mou et permet aux projectiles de
s'enterrer facilement.
— à double effet. Ce sont des fusées
qui contiennent à la fois un appareil per-
cutant et un appareil fusant. La ligure 113
représente la fusée à double effet adoptée
dans l'artillerie française. Cette fusée pré-
sente les avantages cuivants :
FUSIL.
334
FUSIL.
1° L'un des deux appareils peut suppléer
à l'autre, ce qui diminue considérablement
le nombre des ratés ;
2° Elle permet d'employer à volonté le
tir fusant ou le tir percutant, suivant les
circonstances ;
3° Elle facilite le réglage.
— de signal. La fusée de signal ou
fusée volante se compose d'une cartoucbe
chargée de composition d'un pot rempli
d'artifices, de garniture et d'une baguette de
direction. Cette fusée ne doit jamais être
tirée non équipée de sa baguette de direc-
tion.
— instantanée ou cordeau porte-feu
(V. Anwrce).
— lente ou cordeau Bickford (Voir
Amorce).
FUSIL. Arme à feu portative qui lance
un projectile nommé balle et qui constitue
l'armement des troupes à pied de toutes les
puissances.
Au début, vers 1380, ce furent des canons
à main ou coulevrines à main, qui se trans-
formèrent peu à peu en haquebutes ou arque-
buses, dont l'usage en France date du com-
mencement du XVl'^ siècle.
D'abord à croc, les arquebuses eurent en-
suite une platine en serpenlin ou à mèche ;
l'arquebuse à mèche de 20 à 22 fut intro-
duite, en lc)30, dans l'armement régulier
des troupes françaises pour lesquelles on
adopta, en 1572, le mousquet à mèche de
12 à 16, dont la balle, double de celle de
l'arquebuse, avait une plus grande portée et
une plus grande force de pénétration ; le
mousquet était surtout employé pour la dé-
fense des places. Mais, dés 1517, un armu-
rier de Nuremberg avait inventé la platine à
rouet qui, appliquée au pistolet, devint d'un
emploi très général dans la cavalerie fran-
çaise vers la fia du XX" siècle.
La cavalerie avait aussi des arquebuses
raccourcies et des carabines rayées, car il est
certain que, dés la fin du XV siècle, on
connaissait les rayures, qu'on n'adopta pas
dés lors à cause de la lenteur du charge-
ment, exigeant un maillet.
Vers 1630, apparut le fusil à pierre
(fusil vient de fucille, briquet), auquel on
n'accorda d'abord aucune confiance, car les
troupes de Louis XIV firent usage aupara-
vant du mousquet-fusil, arme intermé-
diaire entre le mousquet à mèche et le fusil
à pierre, dont il réunissait les deux modes
de mise de feu : la mèche et la pierre. C'est
seulement en 1703, sur la proposition de
Vauban, qui venait de perfectionner la
baïonnette, que le fusil fut adopté comme
arme unique pour toute l'infanterie et
supprima la pique. Ce fusil, à la fois arme
d'hast et arme de jet, constituait le meilleur
armement qu'on eût connu jusqu'alors. Ce
fut vers la même époque que l'on adopta la
cartouche (réunion de la poudre, de la balle
et du pulvérin d'amorce d'origine espagnole).
L'ancienne baguette en bois fut remplacée
par une baguette en fer (1746), puis par
une baguette en acier (1763), avec tète en
forme de poire.
En 1777 seulement, on arrêta un ensemble
de modèles d'armes à feu portatives, avec
lesquelles on fit les guerres de la Révolu-
tion. L'expérience fit alors ressortir la né-
cessité d'appoiter quelques améliorations à
ce sjstéme, et adopter de nouveaux modèles
dont l'ensemble est connu sous le nom de
système de l'an ix (1801).
De nouveaux modèles d'armes portatives,
donnant moins de ratés et utilisant une
poudre plus fine, furent adoptés en 1816,
perfectionnés en 1822, et complétés par la
création des mousquetons (1825).
Les armes à percussion donnèrent lieu à
de longues recherches, et ne furent adoptées
qu'en 1840, et perfectionnées en 1842, sous
le nom de système d'armes modèle 1840-42.
Les calibres des différents fusils, depuis 1777,
varièrent entre 17"™, 7 et 18™°^, et le
diamètre de la balle de 16™™,3 (26 gr.) à
17mm (29 gr.).
Mais ces derniers fusils produisaient en-
core des ratés et n'avaient ni justesse ni
portée suffisantes, et, pour obtenir ce résul-
tat, on songea, dès 1826, à revenir à
l'usage des rayures. Après de longs tâton-
nements, tant dans le système des rayures
que dans la forme des balles, on décida, en
1857, que toutes les armes à feu lisses,
alors en service, porteraient 4 rayures au
pas de 2 mètres, et tireraient une balle cylin-
dro-conique, allongée et évidée, du poids de
32 grammes, et contenant 4ë'',5 de poudre,
dite balle expansioe. Cette balle fut, en 1863,
portée au poids de 36 grammes.
Le problème de la portée cl de la jus-
tesse des armes portatives était loin encore
d'être résolu, et il ne reçut une solution sa-
tisfaisante que par la réduction du calibre
et le chargement par la culasse.
L'infanterie prussienne était armée depuis
1841 du fusil à aiguille, système Dreyse.
L'opinion pubhquc, en France, était généra-
lement opposée à l'adoption d'un modèle
d'armes de ce genre, surtout dans la crainte
de voir l'homme gaspiller ses munitions et
en être dépourvu au moment critique. Il
ne fallut rien moins que l'expérience des
guerres de 1864 et de 1866, dont les succès
rapides furent dus en grande partie au fusil
F06IL.
3J5
FUSIL .
à aiguille, pour amener la France à se
rendre à révidence. Après avoir expéri-
menté de nombreux modèles d'armes , ne
différant d'ailleurs du fusil à aiguille prus-
sien que par des dispositions de détail, on
finit par adopter le système présenté par le
contrôleur d'armes Chassepot, qui prit le
nom de fusil modèle de 1866 {pg. 114).
Fis. 114.
' "^^-ifer
Les carabines et les mousquetons furent éga-
lement du même système et tiraient la
même cartouche. On adopta, en même temps,
le système de fermeture à tabatière (fîg. 90),
pour transformer les anciennes armes se
chargeant par la culasse.
Après la guerre de 1870-71, on reconnut
que le fusil modèle 1866 présentait les dé-
fauts suivants : encrassement du canon et
du mécanisme ; ratés ; départs prématurés ;
poids trop élevé du sabre-haïonnette ; enQu,
surtout, manque de solidité des cartouches.
L'adoption d'une cartouche métallique per-
mettait de remédier à la plupart des défauts
signalés, mais comme il fallait modifier le
mécanisme et le canon, pour ne pas rester
désarmé pendant la transformation, on
adopta en 1874, le modèle présenté par le
capitaine d'artillerie Gras (fig. 113), et qui
prit le nom de fusil modèle 1874. De>
Fis. 115.
carabines et des mousquetons du même sys-
tème furent créés en même temps, pour
avoir un système d'armes portatives com-
plet. En même temps, on entreprit, dans ce
système, la Iranformation des diverses
aimes modèle 1866. On obtint ainsi des
armes à un coup (modèle 1874 ou modèle
1866-74), excellentes sous fous les rapports.
Mais, depuis la guerre de la Sécession,
où les Ami'rii-ains avaient employé des
fusils à répétition, l'attention fut attirée
sur cette question, surtout après la dernière
FUSIL.
jjuerre d'Orieut, où l'on avait constaté que
l'on pouvait avoir dans bien des cas intérêt
à tirer rapidement le plus grand nombre de
balles possible. On sait que le tir à rcpéli-
Hon, ou à magasin, a pour but d'augmenter
la rapidité du tir au moment voulu par la
diminution du temps nécessaire au charge-
ment. L'idée première de ce genre de tir
était également fort ancienne, mais ne pût
être réalisée qu'après l'invention d'un sys-
tème de fermeture parfait pour le cbarge-
ment par la culasse et l'adoption d'une car-
touche métallique, supprimant les causes
principales qui s'opposaient à sa réalisation
pratique et, dès 1873, l'armée suisse était
dotée du fusil à répétition Vetlerli.
336 FUSIL.
On peut obtenir la répétition dans les
armes à feu portatives de 4 manières diffé-
rentes :
1° Avez des armes à canons multiples,
comme dans les mitrailleuses, mais ce moyen
est impraticable avec des armes à feu por-
tatives ;
2" Par le système des revolvers, avec un
barillet et un canon unique (système Spi-
talsky) ; mais il y a déformation de la balle
et perte de force, d'où diminution de pré-
cision et de portée ;
3° Au moyen de magasins mobiles ou
chargeurs, pouvant s'adapter à volonté au
fusil à un coup, pour eu accélérer le tir.
Mais ce palliatif n'a pas été admis p;ir la
Fis. 116.
Sl^rïl-^ti^"^
Fis-. 117
raison que si le magasin présente réellement
des avantages, il vaut mieux qu'il soit fixe
que mobile ;
4" Avec des fusils à magasin, et c'est
le seul système usité pour l'armement de
l'infanterie.
On distingue trois grandes catégories de
fusils de ce genre :
a) Ceux qui ont le magasin dans la crosse
[Spencer, Hotchkiss, Schulhof, Evans, etc.) ;
aucun modèle de ce genre n'a été adopté
par les armées européennes ;
b) Ceux qui ont le magasin en forme de
tube placé dans le fût sous le canon (Henry-
Winchester, Velterli, Kropalschek, Rcming-
toa , Mannlichcr, Dreijse , Fruhuirth, Jar-
mann, Krag-Peterson, Lebel, modèle 1886).
c) Ceux qui ont le magasin fixé sous la
boite de culasse, en avant du pontet, et se
garnissant d'une seule fois au moyen d'une
bo'ile-chargeur (fusils récemment adoptés
pour les armées allemandes, anglaises, au-
tricliiennes, belges, suisses, etc.).
Chacune de ces catégories et ciiacun des
modèles, dont nous n'avons que cité les
principaux, présente des avantages et des
inconvénients particuliers.
Le principe de la répétition offre, d'ail-
leurs, au point de vue général, comme avan-
tages : la rapidité plus grande des feux, par
la suppressian d'un travail mécanique à un
moment critique; comme inconvénienls :
FUSIL.
337 FUSIL
une complication plus grande , des arrêts
dans le fouctionnenient du mécanisme et le
jraspillage possible des munitions. Aussi, ce
principe fort controversé pendant longtemps,
ne s'imposa que lorsque l'Allemagne eut
adopté une arme de ce genre. Alors la France,
avant d'entrer dans cette voie, voulut réunir
dans le nouvel armement les avantages de
la réduction du calibre, qui sont permanents,
à ceux de la répétition, qui ne sont que
momentanés. La découverte d'une poudre ne
produisant pour ainsi dire ni fumée, ni en-
crassement, contribua puissamment à ré-
soudre pratiquement la question des armes
de petit calibre. En conséquence, après avoir
d'abord adopté un fusil à répétition en 1884,
et un autre en 1883, tous deux du calibre
de 11™™, on adopta définitivement le mo-
dèle 188(5, actuellement en service.
Le fusil modèle 1886 se divise en six par-
ties principales (fig. 117) :
1° Le canon, en acier trempé, avec âme
cylindrique du calibre de 8™™ et 4 rayures
en hélice, tournant de droite à gauche et
faisant un tour sur 0™,24 ;
2° La culasse mobile, qui est à verrou,
comme celle de tous nos fusils précédents se
chargeant par la culasse ;
3° Le mécanisme de répétition, avec auget,
arrêt de cartouche et levier de manœuvre;
4° La monture, dont le filt contient le
magasin pour 8 cartouches ;
o° Les garnitures ;
0° L'épée-baïonnette (fig. 117), à lame
quadrangulaire et poignée en bronze de
nickel.
La figure 118 donne la vue du mécanisme
de répétition au moment de l'extraction et la
figure 116 l'auget relevé.
Le tableau (p. 338) résume les données
principales concernant les fusils en service
dans les diverses armées européennes.
Fi?. 118.
— à soufflet. Espèce de sarbacane à
crosse lançant de petits projectiles ou de
petites flèches à l'aide d'un soufflet contenu
dans la crosse et sur lequel le tireur agit au
moyen d'un ressort et de la détente.
— à tir continu. Fusil à répétition dont
toutes les cartouches du magasin peuvent
être tirées sans désépauler.
Ce système n'a pas été appliqué aux
armes militaires, mais pourrait l'être un
jour.
— à vapeur. Le mécanisme des fusils
de ce genre consiste généralement en un jet
de vapeur continu, que l'on introduit dans
un long tube et qui projette avec force les
balles qu'on y amène au moyen d'un enton-
noir.
On a vu à l'exposition de Londres, en
1836, un fusil à vapeur tirant 70 balles en
4 secondes, soit isolément, soit par salves.
Le canon, tournant sur pivot, peut prendre
la direction voulue, comme un jet de pompe.
On n'est pas arrivé à rendre cette invention
pratique pour l'armée.
— à vent (V, Aérotone). Il est prohibé
en France.
— automatique. Fusil dans lequel on
utilise la l'or'-e du recul pour armer, char-
ger et fermer la culasse.
Le type le plus connu est celui de l'Amé-
ricain Iliram-Maxim.
Dans celui-ci, le bout d'une ceinture de
toile contenant 333 cartouches est fixé à la
main, dans la culasse.
Le mécanisme du fusil est mis en mouve-
ment par une pression opérée sur un bouton
22
FUSIL.
338
FUSEL.
-'■ a i i
t:
£ ■" «"3
Z
O
c
ai
q=3 >" i a
1 , -S S .2
■s.| a g-g
= t> « 3
11^ »J
-<
>
o
o £ 1=
Z "
a -2 c^i o
"cl,
Z
O
H
>
Si
H
'J2
CQ
•gramoiu ^«d
o lO
O' o o C-)
-T- C-J o
o
saoï.'od
^H 1— (
O
;; a Q « —
SMOIXlMllIÎ
'illii
1
•spiod
u
M " "* 1 • • • ■
o -T< o in
o
'^
■^ 8 s 'bC &<
1 •^) m i-o (M
CO
"^
^ ^^ -^ -v-
.•
•SEd
•^ ir. Ci la
;
*
ai
•
o o o d
<
( a. 2
c -3
g
.s ^.2 5
B
S
'o, o
=S "^
■a -^^ -a
^c
«
•ejqraofj
c: t o CD
w I,
fl
B
&-
,
1 -o
îfl
o J!0
W
O
ip
/ "nOUBD
l^'
-1< -M 5 s
i'^
;
in o
X o Tf o
o o c» o
O
in
tip
j -^ppa
tD
-Tt* If;'
art Tî^ in in
in œ ^ o
-f
1— 1
00
O =
j
l
■eneq ej
00 t- ?t O
« I^ <N C-<
l
-
r.
/ S.
&. ^
ap
a
0 0 = 0
s
"œ-S 9
'3 'S
"d ë S S
1 £ ïi fe
u
.£
es
o
•eqo
CO O) i- m
a es
fd ~
À
53 <
a. uci*^
o
eu
3 ^
q
-no}aBOB]
ep
a
p.
d d d d
3
0
0
^ ap
>« o t- 1 m c3 o o
t^ (^i es oo 00 fo 05
Ci Oî (M |<^' =^ M <^>
o o 00 o
m oï Ci in
c
ai
o
CD
08AB
einjBj ap
-ij
oc X X t^
o
•„„auuiBq ^
c
m m X ro
rH o m en
\
9<
/ '''PIA
_; -01
o o
o in '»
M C5 03 o
o
3
^ U'^'iJ "P
:3 ^
CO Tt<
-^ -S< -*
-Tt< ^ -il T?
-^
eraaej ap "
•9è.iBqa ^
o M o Ô
(
•nusjiioQ
IB
m x
m in lO »
TT ^ X 00
C-)
X
Bi ap ^n
• H
in in —' in
'£.
■H
te
3
•aiIBii Bi
o o 1-- ^
1
pi
s
5
„•
<
<
i
H
II
o
o s g
-2 "S 3 œ s
_tS-|
(3
o
o
p.
ep
tr)
in in fo -i*
(N IM 5<( (M
•8110 1
O O X m
w
c a
a
a œ 3
s œ
S
-noîaE3 Bi ! ^p
O
ap 1
O
T.
Q r«
W
1/2
_j
_J
^
•ojinuoiBq
m o = o
t^ o o îi
w
a
a
a>'
c
SUBS
15
o (^) in ~3
E o S
a
.1 § • .
^
a
\ iisnjnp
-i" •* -f CO
-a
S •^
o
J3
5
■M m X B
tf
e
3
ssaiiA
^ T m
-iî
<
<
•saaiauiiKun na
1^ o
o o rH o
m
assaiiA
2
o ce
tî) m o
m '* ^ in
"
"
<!„..,. ,
f-H r-( rH rH
1
-; : t-' :
in in
•sejiaranmn u9
en t~
o o o o
o en .M o
in
'*
X M] 00 .
auarivo
t^ t-
ce t- 00 »
r-i Cl o -Jj
'"
V.»
O
s-S a •
< t:^
z
cà oo'
0^ o
H _aj
2 S a
00
<x i5
00
z; m
■"* ^ -o ^
'"'
'"'
K O
bcÏÏ g^a
S a
-a
-tu' T3 ni c
o
s ^
s s s
5 ^"'S
s
S
X^.xi
■ji
.2
t/2
W
trj
w
O
o
z
a ^
œ CD
œ Œ
1
c
a
- t
' i
5
'5
z
ce
B
» 1 .' '
te (u « -S
.«.
eu
-C <
= a ^ u.
< œQù-
œ ;Szii
s
«;
Ç-H
eu
'I^ -i X ^
FUS/L. 339
placé devant l'homme, ou en abaissant une
détente, placée sous le bouton.
Lorsqu'un coup a été tiré, l'effet du recul
relève le chien, amène la cartouche suivante
dans la chambre, ferme la culasse, tire la
détente, fait partir le coup et expulse
l'étui.
On peut tirer à volonté coup par coup ou
à magasin, avec une vitesse de 666 coups
par minute et avec une grande précision.
Le poids de cette arme rempèclie d'être
portative; ce pourrait être un fusil de rem-
part.
— de rempart. Fusil plus long et plus
fort que les fusils ordinaires, que l'on emploie
dans la défense des places en l'appuyant sur
le parapet ou sur des chevalets. Il y en eut
de divers modèles, lançant des balles de 8
ou de 16 H la livre, ou des pierres et même
des grenades. Quelques-uns se composaient
de plusieurs canons disposés sur un même
fût, et d'autres de plusieurs canons et de
plusieurs fûts. En 18-26, on adopta un mo-
dèle de fusil de rempart se chargeant par la
culasse et à amorce fulminante, avec platine
à percussion.
Les divers modèles existant actuellement
en France sont :
Modèle 1831. Canon de 1™,19 se char-
geant par la culasse, calibre de 21™™, 8,
12 rayures. La boîte de culasse est munie
d'un pivot mobile pour appuyer l'arme sur
le chevalet. Hausse Sxe et hausse mobile ;
platine à percussion: poids, 10 kilogr.
Modèle 1838 ou grosse carabine. Calibre
de 20™™, 5; 6 rayures; plaque découche à
bec ; poids, 6 kilogr. Ce modèle peu portatif
donna naissance : 1° au modèle allégé de
même calibre, mais ne pesant que o kilogr.;
2° et au modèle 1840, semblable au précé-
dent, mais un peu plus lourd (o'',200).
Modèle 1842. Ne diffère du modèle al-
légé que par de légères modiûcations (5 ki-
logr.).
— électrique. On a songé à employer
l'èlectricile pour enflammer la cartouche des
fusils.
On obtient ce résultat au moyen d'un fil
de platine que le passage du courant pro-
duit en pressant sur une détente, porte à
l'incandescence.
Des expériences ont prouvé que cette in-
vention n'est pas applicable aux armes de
guerre.
— mousquet. Ne différant du fusil
qu'eu ce que la batterie se découvrait pour
recevoir le feu de la mèche compassée et
mise au serpentin placé à l'autre extrémité
de la platine. Cette précaution avait été ima-
ginée par Vauljan pour le cas où le chien
FUSION.
portant la pierre à fusil viendrait à man-
quer.
FUSIL-GIFFARD. M. Paul Giffard a
inventé récemment un fusil, dans lequel la
cartouche est un récipient métallique conte-
nant du gaz liquéfié.
Chaque fois que l'on tire , une goutte
plus ou moins grosse du gaz liquéfié (sui-
vant la force qu'on veut donner au projec-
tile) sort du récipient et projette ce projec-
tile avec une régularité et une justesse
absolues ; il ne se produit pas d'encrasse-
ment.
Jusqu'à présent, cette arme n'a pas donné
des résultats pratiques bien connus et ne
paraît pas être sortie de la période de tâton-
nements.
FUSIL-PENDULE. Se compose d'un ca-
non de fusil adapté à un pendule et sert à
éprouver les poudres à mousquet dans les
poudreries, par l'évaluation de l'effet du
recul mesuré par le mouvement que celui-ci
a communiqué au pendule.
FUSIL-PIQUE. Fusil ordinaire, dont le
bois moins élevé et plus large était muni
d'anneaux permettant de recevoir une pique,
dont le pied venait s'appuyer sur la crosse
du fusil.
FUSILIER. Nom donné au début aux
soldats de la cavalerie légère, armés de l'ar-
quebuse à rouet, pour les distinguer des ca-
valiers armés du mousquet.
Les fusiliers à checal, qui avaient rem-
placé en grande partie les carabins et les
dragons, disparurent vers 1714.
Les fusiliers du roi, créés en 1671, furent
les premiers fantassins armés du fusil à
baïonnette; ils avaient, en outre, une épée.
On a ensuite donné le nom de fusiliers à
tous les soldats d'infanterie armés d'un
fusil, à l'exception des voltigeurs et des gre-
nadiers formant les compagnies d'élite quand
elles existaient.
FUSILIERS marins. Soldat des équi-
pages de la flotte qui assure à bord le sei-
vice de la mousqueterie et sert à constituer
la compagnie de débarquement de chaque
navire.
FUSILLADE. Décharge simultanée d'un
certain nombre de coups de fusil.
FUSILLÉ. Militaire passé par les armes
en vertu d'un jugement (V. Exéculioii mili-
taire).
FUSILLER. Atteindre par des coups de
fusil.
Exécuter par les armes un condamné à
mort.
FUSILLETTE. Fusée très petite.
FUSION Liquéfaction.
Se dit au figuré pour alliance, combinaison.
FUSTIBALE.
340
GABION.
— des corps de troupe. Cette opéra-
tion consiste dans la dissolution d'un corps
de troupe, et le versement de ses éléments
dans un autre corps de troupe.
On peut aussi fusionner plusieurs batail-
lons, plusieurs compagnies, lorsque par suite
de la faiblesse des effectifs ou de toute autre
cause, on réunit plusieurs de ces unités pour
en former une seule.
Cette mesure n'est généralement prise
que pour une troupe assiégée ou un corps
d'expédition en pays lointain, ne recevant
pas de renforts.
L'opération administrative consiste tou-
jours dans la dissolution des unités suppri-
mées et dans leur versement dans les unités
conservées (V. Dissolution des corps de
troupe) .
On peut aussi, sans dissoudre les unités
momentanément supprimées, verser tout
leur effectif dans d'autres unités, sauf à les
reconstituer plus tard, lorsque les circon-
stances le permettent.
La fusion d'unités stratégiques, telles que
divisions, corps d'armée en campagne, est
une simple affaire de commandement, et
ne nécessite pas l'intervention de l'adminis-
tration.
FDSTIBALE Percbc d'environ i^.^O de
long, servant à faire tourner avec rapidité
une fronde qui était fixée vers son milieu et
que les anciens employaient pour lancer des
pierres avec une grande violence.
FUSTIGATION ou FUSTUAIRE. Châ-
timent ou peine disciplinaire infligée autre-
fois aux soldats et consistant en coups de
bâton, de fouet, de baguette de fusil, de
verges, etc., donnés par d'autres soldats.
FUT. Partie de la monture du fusil qui
supporte le canon et la boîte de culasse.
Lorsqu'il doit contenir le magasin de car-
touches comme notre fusil, cette partie est
naturellement plus forte.
FUTAIE. Bois, forêt composée de grands
arbres.
Les futaies seules se prêtent à une organi-
sation défensive, car les taillis sont le plus
souvent impénétrables et se prêtent mal aux
combats de tirailleurs.
FUYARD. Nom donné autrefois à celui
qui évitait de tirer à la milice, ou aux sol-
dats de la réquisition qui n'avaient pas
rejoint leurs corps.
Actuellement, ce mot s'applique au soldat
qui se soustrait au combat par la fuite.
G
GABARE. Navire à voiles de la marine
de guerre, d'une charge de 200 à 800 ton-
neaux, servant à transporter des approvi-
sionnements d'un port à l'autre.
GABARIT. Modèle en fer ou en bois,
donnant en plein ou en creux le profil exact
des parties ou assemblages d'une construc-
tion délicate, surtout dans les bouches à
feu.
11 existe, dans chaque corps de cavalerie,
trois gabarits en fer (un par pointure), pour
vérifier l'écartoment des bandes de selle et
leur aplomb.
— de chargement. Appareil utilisé sur
les voies ferrées, et qui sert à régler les di-
mensions à donner aux wagons chargés en
vrac, de manière qu'ils puissent passer sous
les tunnels.
GABIER. IMatelot délite des
de la llollr.
GABION. Panier cylindrique sans fond
{fuj. 119), exécuté en clayonnage, ou excep-
tionnellement avec des bandes de fer feuil-
lard.
équipages
Fis. 119.
^A.4
On les dispose le long d'un tracé et on les
remplit de terre ; ils servent ainsi à obtenir
des parois plus raides et des revêtements.
Le gabion du génie a 0™,60 de diamètre
hors œuvre et 0°^,80 de hau-
teur de clayonnage.
Jusqu'en 1870, on em- ■
ployait en télé de sape de^ J
gabions farcis ayant 1™,30 !.*•. , ,3Ï.
de hauteur ou de diamètie^ * |
et 2™, 30 de longueur, rein- 'p, |
plis (farcis) de fascines onii- \ -i
naires que l'on faisait roulei t ^
au fur et à mesure de l'avan- ], __ \
cernent du travail. | J
Le gabion est emploje*^^- , :^^
comme revêtement dans les ^"^ ^
sapes et dans les batteries de siège ; il pro-
cure l'avantage de couvrir raijidement les
travailleurs.
On emploie également des gabions pour
couronner les buttes de tir.
Ces gabions sont demandés à titre gra-
cieux au génie ou à l'arlillerie ; à défaut, ils
sont confectionnés par les corps do troui e
GABIONNADE.
avec des matériaux achetés au compte de la
masse des écoles.
GABIONNADE. Parapet formé au moj-en
de qabions remplis de terre.
GACHETTE. Pièce de fer ou d'acier sur
laquelle on appuie pour faire partir la détente
d'un fusil.
On y distingue le ressort plat, fixé par
deux vis au-dessous du canon, la tète, qui
fait saillie à l'intérieur du canon et sert à
arrêter le chien ; enfin, l'articulation qui la
relie avec la détente (V. fig. 66).
GAFFE. Instrument en fer pointa avec
une branche recourbée en croc, emmanchée
au bout d'une perche de 3 à 4 mètres de
longueur.
La gaffe est emploj'é dans les travaux de
pontage pour faire accoster des bateaux ou
diriger des chevalets el aider à les manœu-
vrer .
GAGE. Tout ce qui peut servir de ga-
rantie.
Au pluriel, se dit pour salaire.
— de combat. Signe de défi porté au
moyen âge par celui qui demandait le com-
bat singulier ou duel judiciaire.
11 consistait généralement en un gant,
gantelet ou chaperon.
GAGISTE. Musicien servant autrefois dans
les régiments sans être lié au service, avec
un traitement particulier.
A été remplacé par le commissionné.
GAGNER. Remporter un avantage, par
exemple dans une bataille.
Tirer un profit de quelque chose.
Gagner l'ennemi, signifie l'atteindre ou
même le dépasser.
GAIN. Avantage que l'on remporte.
Profit.
Rénéfice.
Se dit aussi d'une mutation portant aug-
mentation de l'effectif.
GAINE. Synonyme de fourreau.
On emploie, pour la ventilation des mmes
militaires, des gaines formées de tuyaux en
tôle s'emboîtant par leurs extrémités et rac-
cordées par des coudes aux changements de
direction.
Pour isoler, dans les forts, les casemates
d'habitation du massif des terres et les ren-
dre moins humides, on organise une gaine
(ou corridor) de circulation à la partie
postérieure des chamlires, et les gaines des
divers étages sont reliées par des escaliers
disposés de distance en dislance.
Pour donner plus de sécurité aux travail-
leurs de l'attaque, dans la guerre souter-
raine, on peut avoir recours à l'emploi du
rameau ou gaine Laloy {fig 120).
Cette gaine se compose d'une série de
34! GALERIE de mine.
tronçons formés de châssis solidement reliés
entre eux par de fortes planches clouées sur
les montants.
La construction et la composition d'un
élément de gaine peuvent varier suivant la
résistance qu'on croit nécessaire de lui don-
ner en raison des circonstances ; pour les
Fis. 120.
rendre plus maniables, on en réduit quel-
quefois les dimensions dans œuvre a 0™,60
sur 0°^,oO.
Pour les fourneaux à charge après bour-
rage, on emploie également une gaine en
bois servant à introduire, au moment du
besoin, les gargousses de décharge au moyen
d'un refouloir articulé.
GALE. Affection de la peau due à une
espèce particulière d'animalcule de la famille
des acarus.
Cette maladie est contagieuse, mais elle
est facilement et rapidement curable; aussi
les galeux sont-ils traités dans les infirme-
ries ou hôpitaux militaires, sans être isolés
des autres iiialades.
GALÈCHE. Synonyme de cuirasse lé-
gère.
GALÈRE. Ancien navire de guerre, long,
étroit, calant peu d'eau, allant à la voile et
à la rame.
Les soldats déserteurs ou maraudeurs
étaient autrefois condamnés aux galères.
La peine des galères consistait jadis à être
employé au maniement des rames à bord des
navires appelés galères.
A l'époque de la suppression des navires
à rames, cette peine fut maintenue dans
notre législation, mais on se contenta d'en-
fermer les condamnés dans de vastes établis-
sements appelés bagnes, et de les employer
aux travaux les plus pénibles des arsenaux.
La peine des galères prit alors le nom de
travaux forcés, et les galériens, celui de
forçats.
GALERIE de mine. Couloir souterrain
en maçonnerie ou en bois, servant à con-
duire à l'emplacement des fourneaux. Les
GALERIE.
cheminements principaux sont appelés gale-
ries ou écoules; ceux fie moindre dimension
sont des rameaux. Une galerie, qui réunit
deux ou plusieurs écoutes, est une galerie
transversale. Généralement, les écoutes
s'embranchent sur une galerie qui longe la
contrescarpe et qu'on appelle galerie de con-
trescarpe ou galerie-enveloppe.
Dans une galerie, on désigne, sous le nom
de tête, l'extrémité opposée k l'entrée, de
ciel la paroi supérieure, de sol la paroi in-
férieure.
Les galeries de mine construites par les
sapeurs-mineurs, ont les dénominations et
les dimensions suivantes :
Galerie moyenne, 2 mètres de hau-
teur, 2", 10 de largeur.
Grande galerie ordinaire, l-^jSS à
2 mètres de hauteur, 1 mètre- de largeur.
Demi-galerie ordinaire, 1"!, 30 à 1°», 50
de hauteur, 1 mètre de largeur.
Les diverses espèces de galerie sont con-
struites au moyen de châssis, servant à sup-
porter les planches de coffrage et les planches
de ciel (fig. 121).
Fis. 121.
342
GALON.
— descarpe. Galerie voûtée longeant
1 escarpe et percée de créneaux, dans le
voisinage d'une caponnière pour servir à la
défense de cette dernière. (V. Casemates
descarpe.)
— de contrescarpe. Les galeries ou
casemates de contrescarpe {fig. 122), peuvent
servir non seulement au flanquement des
fossés, mais encore servir de base à un
système de contremines comme voie de com.-
munication entre les diverses écoutes et
avec l'mténeur de l'ouvrage ; elle contient,
en outre, les magasins aux matériaux, les
abris des honnnes et les emplacements des
ventilateurs.
— des plans-reliefs. Établissement du
service géographique à l'hôtel des Invalides,
à Paris, où l'on conserve les plans-reliefs
des diverses places de France, et d'un cer-
tain nombre de places étrangères.
-j*i
GALETAGE. Opération destinée à ame-
ner la pâte dont se compose la pondre à
former une pâte plus ou moins dense. On
emploie, à cet effet, des pilons, des meules,
des presses et des laminoirs.
GALETS. Dans les coupoles, des galets
tournés, en fonte, roulent sur une circulaire
conique en fonte, soigneusement tournée et
fixée par des boulons de scellement sur une
voûte en béton de ciment. Une autre circu-
laire identique, boulonnée sous la plate-
forme, repose sur les galets.
GALETTE. Mélange intense et aussi
homogène que possible, des éléments qui
entrent dans la composition de la poudre,
de manière à obtenir par la trituration et
le galelage une espèce de galette consistante,
que l'on conservera pour en former les
grains.
GALEUX. Les galeux sont, en principe,
soignés à l'infirmerie des corps.
GALOCHE. Chaussure dont le dessus
est en cuir, et la semelle de bois. Elle est
utilisée dans l'armée, sous le nom de sabot-
galoche. Elle fait partie des effets de la
2« portion et elle est achetée au compte de
la masse d'haijillement et d'entretien.
GALON. Bande étroite de tissu de laine,
d'argent, d'or, ou encore d'argent ou d'or
mélangés de soie, qui sert d'insigne des
grades dans l'armée française.
Les galons de laine ont 0^,022 de lar-
geur ; ils sont de couleur rouge ou jonquille,
et servent d'insignes aux soldats de 1 ■'c classe,
ainsi qu'aux caporaux ou brigadiers. Le.s
tambours, clairons et trompettes portent
G4.L0P. 343
également au collet des galons de laine ba-
riolés de iilanc, de bleu et de rouge.
Les galons en argent ont 0'°,0-2i de lar-
geur et servent d"insignes aux sous-officiers
(adjudants exceptés) dans les corps de
troupe qui portent les boutons blancs.
Les galons en or ont également 0™,022
de largeur et servent d'insignes aux sous-
officiers (adjudants exceptés) dans les corps
de troupe qui portent les boutons jaunes.
Des galons en or, en argent ou en laine,
de 0™.012, sont employés pour les capotes
de sergent-major, les manteaux et les bour-
gerons.
Les galons-SOUtaches d'argent ou d'or,
mélangés de soie, constituent les insignes
des adjudants, dans les corps de troupe où
les officiers ne portent pas l'épaulette. Dans
les autres corps de troupe, les insignes des
adjudants consistent en un galon du genre
dit tresse-plate, de couleur opposée à celle
du bouton.
Un galon-soutache spécial, or ou argent,
mélangé de soie, sert d'insigne honorifique
aux sous-officiers rengagés. Ce galon se
porte sur chaque manche, immédiatement
au-dessus du parement.
Les officiers qui ne portent pas l'épau-
lette ont comme insignes distinctifs des ga-
lons-soutaches, de même couleur que le
bouton de leur uniforme.
Les officiers qui portent l'épaulette (cui-
rassiers, geudaimerie) , de même que les
non-combattants ayant la correspondance
du grade, portent aux manches et au képi
des galons façon dite tresse plate, de même
couleur que le bouton de leur uniforme.
Unesoutache d'or ou d'argent, de 4™°» 1/2
de largeur, constitue, pour la vareuse des
officiers et assimilés, leS marques distinc-
tives des grades ou emplois sur cet effet.
GALOP. Le galop est l'allure la plus
élevée et la plus rapide du cheval. On en
distingue de trois sortes : le galop de manège,
qui a une vitesse de 330 mètres, environ,
par minute ; le galop de chasse, qui a une
vitesse approximative de 600 mètres, et le
galop de course, qui a une vitesse de 800 à
900 mètres.
On dit qu'un cheval galope à droite lors-
que le pied droit marque sa piste plus en
avant, et qu'il galope à gauche, lorsque
c'est, au contraire, le pied gauche qui est
le plus en avant.
GALVANOMÈTRE. Appareil destiné à
reconnaître l'existence des courants élec-
triques et à en mesurer l'intensité. C'est une
aiguille aimantée placée au centre d'une
bobine, à laquelle on donne généralement
la forme d'un cadran vertical, et que l'on
GANSE.
intercale dans le courant ; lorsque celui-ci
traverse la bobine, l'aiguille oscille.
GAMACHES. Guêtres de cuir épais dont
la cavalerie a fait usage autrefois, et qui
ont été remplacées par les fausses bottes,
GAMBESON ou GAMBESSON. Sorte
de vêtement formant matelassure et porté
jadis sous la cuirasse par les chevaliers.
GAMELLE. Récipient senrant à conte-
nir les aliments du soldat, ou à différents
autres usages.
On en distingue de différentes espèces :
les gamelles de campement, les gamelles de
cuisine et les gamelles individuelles.
Les gamelles de campement sont pour
4 hommes ; elles sont en fer battu et por-
tent deux anses mobiles en fer, pour per-
mettre de les manier, et aussi de les fixer
sur le sac, au moyeu de la grande courroie.
Ces ustensiles sont mis gratuitement, par
l'Etat, à la disposition des corps de troupe ;
mais ils ne doivent être mis en service
que pour les troupes campées ou aux ma-
nœuvres.
La gamelle de cuisine est un grand
récipient en fer battu. Il en est attiibué une
à chaque compagnie, escadron ou batterie
faisant usage de cuisines à vapeur.
La dépense de cet ustensile, dont le prix
limite est fixé à 11 francs, est supportée
par la masse d'habillement et d'entretien.
La gamelle individuelle est un réci-
pient en fer battu, mmii d'un couvercle et
de deux petites anses mobiles, à l'une des-
quelles est attachée une chaînette seiTant à
retenir le couvercle. La contenance est de
1 litre 300 dans les troupes à pied, et 1 litre
700 dans les troupes à cheval. Ces gamelles
sont marquées par le chef armurier, à rai-
son de 0,013 par gamelle; elles portent le
numéro du régiment et le numéro matricule
de l'homme. Elles sont étamées chaque fois
que les commandants d'unités administra-
tives en reconnaissent la nécessité. Les dé-
penses d'achat, d'étamage et de marquage
sont supportées par la masse d'habillement
et d'entretien.
GANACHE. La mâchoire inférieure du
cheval.
GANGRÈNE. Extinction complète et
définitive de la vie dans une partie du
corps.
Cette maladie est fort redoutable pour
les blessés, car sa marche est très rapide,
et elle peut tuer le malade en vingt-quatre
heures. On la prévient au moyen de soins
donnés à temps, et surtout au moyen de
pansements antiseptiques.
GANSE. Cordonnet de coton, de soie,
d'argent ou d'or servant d'orûemeut.
GANT.
344
GARDE.
On donne également ce nom à un cordage
replié parallèlement sui- lui-même. Lorsque
l'extrémité du cordagç est pourvue d'un
œillet, la ganse est dite à œillet coulant.
On fait usage des ganses pour les travaux
de pontage.
GANT. Partie de l'habillement qui
couvre la main.
Les hommes de troupe à pied portent des
gants de coton blanc, ceux de troupe à che-
val portent des gants blancs en peau ; ces
effets font partie de la deuxième portion
et sont aclietés au compte de la masse
d'habillement et d'entretien. Les oflîi.-iers
portent les gants blancs, mais ils sont auto-
risés à faire usage, pour les exercices et
pour la tenue du jour, de gants en peau de
nuance chamois.
— d'escrime. Gants en peau, d'une
forme spéciale, que l'on porte à la main
droite pour l'école d'escrime. Ces gants sont
fournis, de même que tout le matériel d'es-
crime, par les soins de l'intendant militaire
du gouvernement de Paris. La dépense est
supportée par la masse des écoles.
— moufles. Gants dans lesquels le
pouce seul est séparé.
Les corps de troupe à pied peuvent être
autorisés par les généraux commandant les
corps d'armée à pourvoir leurs hommes de
gants moufles en laine, au compte de la
masse d'habillement et d'entretien.
GANTELET. Gant très fort, dont le
dessus des doigts était garni d'acier ; il mon-
tait assez haut sur l'avant-bras et faisait
partie de Varmure du chevulier.
GARANCE. Plante dont les racines four-
nissent une belle couleur rouge, laquelle
servait naguère à la teinture des draps
rouges de la troupe, avant que l'on n'uti-
lise à cet effet une teinture extraite du gou-
dron de houille.
Les draps de cette nuance continuent à
être désignés sous le nom de drajys garance.
GARANTIE. Engagement par lequel on
se rend garant, c'est-à-dire responsable, de
la qualité d'une chose, de l'exécution d'un
marché ou d'une convention.
On donne encore ce nom au dédommnge-
ment auquel on s'est obligé : tel est le cau-
tionnement que versent les titulaires de cer-
tains marchés conclus avec l'administration
de la guerre ou avec les corps de troupe.
GARÇON-MAJOR. Nom que l'on don-
nait autrefois a l'inlirmier-major et au sous-
officier chargé de l'inlirmerie.
GARDE. Partie de la monture d'un sabre,
d'une cpée, etc., qui protège la main.
On appelle aussi garde le cylindre qui
contient une gargousse.
En terme d'escrime, garde signifie la ma-
nière de prendre la position du corps et de
tenir l'épée pour se tenir à couvert des bottes
de l'adversaire.
Poste ou troupe, dont le service se fait à
tour de rôle, chargé ordinairement, pendant
24 heures, de surveiller le bon ordre, de
faire observer une consigne, etc. Les mili-
taires, pendant qu'ils sont chargés de ce ser-
vice, s'appellent hommes de garde.
La garde montante est celle qui prend
le service ; la garde descendante, celle
qui le quitte.
La garde de police, des portes, du
camp, de la place, de tranchée, d'écu-
rie, etc., sont des variétés de ce genre de
service.
GARDE. On a donné le nom de garde
aux troupes spéciales généralement chargées
de la garde du souverain ou des corps con-
stitués. On peut citer, parmi les plus con-
nues, la garde consulaire, les gardes du corps,
les gardes françaises, la garde impériale, la
garde nationale, la garde nationale mobile,
la garde républicaine, la garde royale, les
gardes suisses.
GARDE-A-VOUS. Commandement d'a-
vertissement signifiant d'avoir à reprendre
la position régulière du soldat reposé sur
l'arme. Il était suivi du mot peloton, com-
pagnie, bataillon, etc.
Ce mot est seul employé aujourd'hui
pour fixer l'attention et commander l'immo-
bilité.
GARDE-BRAS. Cubitiére de grande di-
mension, sans articulation.
— champêtre. Agent communal chargé
de prévenir et de constater les délits commis
dans les propriétés rurales.
GARDE civique. Nom donné dans quel-
ques pays, à ce que nous appelons garde
nationale.
— collet. Pièce qui, dans les anciennes
armures, servait à garantir le cou.
— côte. Navire fortement cuirassé armé
de pièces de très fort calibre ; il est destiné
à la défense des côtes ou à l'attaque des
fortifications ennemies, et peut aussi, en cas
de beau temps, prendre part à un combat
d'escadre.
— consulaire. Troupe formée par le
premier Consul, après le 18 brumaire an viii,
pour servir de garde d'honneur et de sûreté
aux consuls, et qui fut le noyau de la garde
impériale.
— d'artillerie. Agent du service de l'ar-
tillerie et placé sous les ordres immédiats
des officiers d'artillerie. Les soins d'entretien
et de conservation du matériel et des atti-
rails de l'artillerie, les détails du service de
GARDE 3i5
i^e matériel dans les places, ceux de la sur-
veillance des magasins, la responsabilité des
objets qui y ^^ont enfermés et la tenue des
comptabilités-matières et finances sont con-
fiés aux gardes d'artillerie.
Les gardes d'artillerie ont une hiérarchie
propre comprenant 5 grades, comme les
adjoints du génie, mais sans assimilation
avec les grades de l'armée. Ils ont le rang
d'officier et se recrutent exclusivement parmi
les sous-officiers d'artillerie, après concours.
L'effectif des gardes d'artillerie a été fixé
ainsi qu'il suit par la loi du 13 mars 1875 :
GRADES.
ASSIUILATIO.N
pour
la solde.
z
IG
90
90
138
181
Gardes principaux de 1" cl.
— de 2e cl.
Gardes de l'e classe
— de 2' classe
— de 3« classe
Cbef debatailoD.
Capitaine
li
Lieutenant ....
Sous-r.eutenant. .
Total
— d'écurie. Soldats qui sont placés
dans les écuries des chevaux pour les sur-
veiller, pour prévenir ou empêcher les acci-
dents, et pour exécuter certaines consignes
particulières ou générales qui leur sont don-
nées, notamment en ce qui concerne l'aéra-
tion, l'éclairage, etc. Des lanternes porta-
tives sont à leur disposition afin qu'ils
puissent porter secours aux chevaux qui en
auraient besoin et allumer les lampes si cela
est nécessaire. Les gardes d'écurie sont sans
armes.
Au bivouac, les gardes d'écurie sont com-
mandés en nombre suffisant pour se relever
de deux heures en deux heures.
Au cantonnement, les chevaux sont sur-
veillés directement par leurs cavaliers ; il
n'est organisé de garde que pour les écuries
contenant plus de 12 chevaux.
— de la place. Elles sont chargées de
la garde des places de guerre et de leurs
portes ; leur force est déterminée par le
commandant d'armes.
Elles déférent aux réquisitions de l'auto-
rité civile et militaire, en vue du rétablisse-
ment de l'ordre public, s'il a été troublé ;
elles se conforment, du reste, aux consignes
générales et aux consignes particulières qui
leur ont été données, soit par écrit, soit ver-
balement.
Elles sont sous les ordres directs du com-
mandant d'armes et des officiers qui lui sont
adjoints; le chef de poste doit fournir chaque
jour un rapport, qu'il envoie au bureau de
la place.
— de police. Les gardes de police sont
GARDE.
chargées de la surveillance et de la police
des quartiers occupés par les troupes.
Leur force est déterminée par le comman-
dant d'armes, sur la proposition des chefs
(le corps. Elles sont sous la surveillance spé-
ciale de l'adjudant-major de semaine. Elles
défèrent, comme les gardes de la place, aux
réquisitions de l'autorité militaire ou civile.
Elles se conforment aux prescriptions des
consignes générales et particulières des pos-
tes ; mais elles ne reçoivent pas de consignes
des officiers adjoints au major de la gar-
nison.
La garde de police sort en armes et se
forme devant le poste larme au pied ou le
sabre au fourreau, quand le chef de corps
passe devant elle.
En campagne, la garde de police d'un
régiment d infanterie est composée d'une
.section de la compagnie de jour ; celle d'un
régiment de cavalerie se compose d'un pe-
loton ; dans l'artillerie, chaque batterie et
chaque section de munitions fournit sa garde
de police. Il y a toujours un tambour, clairon
ou trompette avec chaque garde.
Le service des gardes de police consiste à
assurer Tordre dans les cantonnements et les
bivouacs et à faire observer les règles de
police. Leur devoir est indiqué par les arti-
cles 83, 8't et 8o du Règlement du 26 oc-
tobre 1883 sur le Service en campagne.
La garde du camp n'est autre chose cpie
la garde de police du camp ou du bivouac.
— de tranchée. Troupes chargées de
la défense des tranchées et des travaux d'ap-
proche construits devant une place assiégée.
L'effectif de ces troupes est déterminé par le
commandant du corps de siège ; il doit être
suffisant pour permettre de repousser les
sorties que pourraient tenter les assiégés.
Les gardes de tranchée ne rendent pas
d'honneurs ; en cas de visite du comman-
dant du corps de siège, elles se placent au
pied de la banquette reposées sur les armes.
— d'honneur. Il est attribué une garde
d'honneur au Président de la République,
aux Ministres et à certains officiers géné-
raux, lorsqu'ils en font la demande (art. 266
et suivants du Règlement du 23 octobre 1883
sur le Service des places).
Les commandants de ces gardes doivent
prendre les ordres de la pei-sonne auprès de
laquelle ils sont placés ; ils sont tenus de
faire un rapport journalier au commandant
d'armes.
Les gardes d'honneur sont soumises aux
consignes générales; toutefois, elles ne ren-
dent d'honneurs qu'à la personne prés de
laquelle elles sont placées et à celles qui lui
sont supérieures ou égales en rang.
GARDE.
346
GARDE.
— du corps. Compagnies de gentils-
hommes montes, chargés de garder les châ-
teaux et les palais royaux, de servir auprès
des rois et des princes de la famille royale
et de les escorter lorsqu'ils sortaient ou qu'ils
voyageaient.
La l''" compagnie fut créée par Charles Vil
en 1453, avec des gentilshommes écossais,
ce qui lui fit donner le nom de garde écos-
saise, qu'elle conserva bien que, plus tard,
elle se recrutât parmi les Français d'origine
noble.
Louis XI créa la 2" et la 3*^ compagnie,
uniquement avec des Français, et Fran-
çois l" organisa la 4" compagnie de la même
manière. Ce corps fut licencié en 1791 et
rétabli, le 12 mai 1814, à 6 compagnies.
Supprimés en 1814, rétablis de nouveau
en ISlo, les gardes du corps furent détini-
tivemenl licenciés en 1830.
— du génie. Ancienne dénomination
des adjoints du génie.
— feu. Partie de la batterie d'un fusil
qui recouvre le bassinet.
— forestier. Agent chargé de la sur-
veillance et de la conservation du domaine
forestier appartenant à l'Etat.
Les agents forestiers ont été organisés
militairement, pour le cas de guerre, en
chasseurs forestiers.
L'assimilation des grades est la suivante :
Garde-forestier : soldat ou caporal ;
Brigadier: sous-officier;
Gardes généraux: sous-lieutenants et lieu-
tenants ;
Sous-inspecteurs : capitaines ;
Inspecteurs : chefs de bataillon ;
Conservateurs : lieutenants-colonels.
— impériale. La garde impériale fut
créée en 1804 par Napoléon l", au moyen
de la garde consulaire dont il renforça consi-
dérablement l'efTectif. Elle comprenait des
troupes de toutes armes et atteignait un
effectif de 50,000 hommes et même davan-
tage. On y distinguait la jeune garde, formée
de recrues nouvellement admises, et la vieille
garde, composée d'anciens soldats ayant au
moins 4 campagnes, des blessures ou des
actions d'éclat.
La garde impériale avait une solde plus
forte que le reste de l'armée, et, à grade
égal, les sous-officiers et officiers de cette
garde avaient le pas sur les sous-officiers et
officiers des autres armes.
Elle fut licenciée en 1814, rétablie en
IBlo, aux Cent Jours, puis supprimée après
la chute de Napoléon I".
Napoléon III créa également une garde
impériale le 1" mai 1834. Elle se compo-
sait de troupes de toutes armes et avait un
effectif d'environ 30,000 hommes. Elle fut
supprimée après la guerre de 1870.
— magasin. Sous-officier ou employé
militaire chargé de la garde, de l'entretien et
de la distribution de certains efifets.
— nationale. Troupe de citoyens armés
ou de milices, qui exista sous différents
noms à toutes les époques, mais qui fut
organisée sous ce nom en 1789. Remaniée,
réorganisée et même dissoute depuis, à dif-
férentes reprises elle refusa de se laisser
désarmer en mars 1871 et fut ainsi le prétexte
de l'insurrection de la Commune. A la suite
de celle-ci, toutes les gardes nationales de
France ont été supprimées.
— nationale mobile. Elle fut créée par
la loi du 1" février 1868 sur le recrutement
de l'armée et comprenait tous les jeunes
gens qui, à raison de leur numéro de tirage
au sort, n'avaient pas été compris dans le
contingent de l'armée active, ou qui s'étaient
fait remplacer. La durée du service fut fixée
à 5 ans.
Cette nouvelle milice avait ses cadres
spéciaux, en dehors de ceux de l'armée ac-
tive ; ses officiers étaient nommés par le chef
de l'Etat. Elle était organisée par départe-
ment et pouvait être soumise, au chef-lieu
de canton, à des exercices n'exigeant pas un
déplacement de plus d'une journée et ne
pouvant se répéter plus de 15 fois dans
l'année.
Cette organisation était à peine ébauchée
lorsque éclata la guerre de 1 870 ; néanmoins,
ces soldats improvisés firent preuve de cou-
rage et de dévouement, mais ne purent
ramener la victoire sous nos drapeaux.
Elle fut licenciée en 1871, à la fin de la
guerre.
— nationale mobilisée. Elle fut formée
en 1870 avec les célibataires âgés de 25 à
33 ans, et n'ayant pas encore servi dans
l'armée. (Les hormnes ayant déjà servi fu-
rent incorporés dans l'armée active.)
La garde nationale mobilisée fut licenciée,
comme la garde nationale mobile, à la fin
de la guerre de 1870-71.
— reins. Pièce d'armure articulée à 2
ou 3 lames pour protéger les reins.
— républicaine. La garde républicaine
n'est autre chose qu'une troupe de gendar-
merie spéciale à la ville de Paris.
L'origine de ce corps est très ancienne et
paraît lemonter au XIU" siècle.
II porta successivement les noms de guet,
au XIll" siècle ; de garde de Paris, sous
Louis XV ; de légioii de police générale, sous
la Révolution ; de garde municipale, sous le
Consulat ; de gendarmerie impériale, sous le
premier Empire ; de gendarmerie royale de
GARDE.
347
GARE.
la ville de Paris, sous la Restauration ; de
garde innmcipale, sous Louis-Philippe; de
garde républicairie, en 1848; de garde
de Paris, en 1852 ; et, enfin, de garde répu-
blicaine, en 1870.
Elle forme actuellement une légion com-
prenant un état-major, un petit état-major,
3 bataillons à pied de 4 compagnies chacun,
et 4 escadrons à cheval.
Son entrelien est supporté, moitié par la
ville de Paris, et moitié par l'Etat.
Les honunes de troupe sont recrutés parmi
les sous-ofliciers, caporaux et soldats ayant
uue bonne conduite, 25 ans d'âge, 3 ans de
service au minimum, et une taille de i™,6tj.
Toutefois, on peut admettre des élèves-
gardes ayant un an de ser-vice et 22 ans
d'âge, s'ils remplissent les conditions néces-
saires.
Les officiers appartiennent à la gendar-
merie et concourent, pour l'avancement,
avec ceux de la gendarmerie départemen-
tale.
— royale. Elle fut créée en 1813 par
Louis XVllI, pour remplacer la garde impé-
riale.
Elle comprenait des troupes de toutes
armes, plus 2 régiments suisses, et les gardes
du corps : le tout formant un effectif d'en-
viron 26.000 hommes.
Elle fut supprimée en 1830.
GARDES-FLANCS. Escadrons de cava-
lerie placés sur les flancs d'une division de
cavalerie pour protéger ses ailes 'contre les
attaques de flanc. Ces escadrons sont em-
pruntés, soit à la première ligne, soit à la
deuxième ligue, et sont placés, aux ailes
mêmes de la première ligne, en deux éche-
lons à 50 ou 60 mètres de distance.
Dans les combats où la force de cavalerie
engagée est d'un régiment, les gardes-flancs
sont fournis, soit par les deux escadrons des
ailes, soit par les deux demi-escadrons ex-
trêmes.
Dans les combats où la force de cavalerie
est moindre encore, on s'astreint néanmoins
à conserver, sinon sur les deux ailes, au
moins sur l'un des côtés, une fraction en
échelon qui joue alors le double rôle de
garde-flanc et de flanc ofjensif.
— françaises. Ce corps fut créé en loG3,
et formait un corps d'infanterie d'élite d'un
fort effectif.
Ce régiment comptait près de 3,000 hom-
mes en 1789 et tenait garnison à Paris.
Louis XVI le licencia le 31 août 1789, à
cause de la part qu'il avait prise aux pre-
miers troubles de la Révolution. Les gardes
françaises prirent alors du service dans la
garde nationale parisienne, puis ils furent
répartis, en 1792, dans les bataillons de
nouvelle formation de l'armée active.
— suisses. Les deux premières compa-
gnies de gardes suisses furent formées en
1373 par Charles IX; mais d'autres compa-
gnies vinrent successivement s'ajouter à
celles-ci et, plus tard, Louis XIII les orga-
nisa en un régiment, dont chaque compa-
gnie se recrutait dans un canton spécial de
la Suisse.
Ce corps avait une solde double de celle
des gardes françaises ; il fut licencié après la
journée du 10 août 1792.
GARDIEN de batterie. Employé mili-
taire du service de l'artillerie, chargé de
veiller à la conservation du matériel de l'ar-
tillerie dans les ouvrages de fortification per-
manente, tels que : forts, batteries, enceintes
de place forte.
Les gardiens de batterie ont le rang d'ad-
judant ; ils sont au nombre de 260, dont
130 de l-^e classe et 130 de 2 ^ classe.
Ils sont recrutés uniquement parmi les
sous-ofliciers d'artillerie.
— de la paix. Agent de la police muni-
cipale de la ville de Paris.
Ces agents sont recrutés, autant que pos-
sible, parmi les anciens militaires remplis-
sant les conditions de moralité et de capacité
requises.
Ils sont sous les ordres du préfet de po-
lice, fonctionnaire de l'Etat, qui les nomme
et les révoque, quand il y a lieu ; mais leur
entretien est à la charge de la ^ille de
Paris.
GARE. Lieu qui sert à garer, soit des
voitures, soit des wagons, soit des bateaux,
c'est-à-dire à les placer de telle façon qu'ils
n'embarrassent pas la circulation et qu'ils
soient à l'abri des mcuvements des autres
véhicules.
— de chemin de fer. On donne ce
nom à l'ensemble des bâtiments servant à
abriter les voyageurs, les marchandises et aux
dispositifs de voie servant à assurer le service
d'exploitation, la construction ou les répara-
tions.
— de bifurcation. Servant à répartir la
circulation sur deux ou plusieurs lignes qui j"
convergent ou qui s'y coupent.
— de dépôts. Etapes auxquelles les ma-
chines locomotives se relayent ; elles sont
régulièrement espacées.
— station. Ne servant qu'à la liaison
de la ligne avec un groupe de localités rive-
raines.
— (grande). Les grandes gares sont in-
stallées dans les localités importantes et réu-
nissent les caractères et les éléments d'orga-
nisation propres aux variétés secondaires.
GARGOUSSE.
348
GARGOUSSIER.
La figure 123 indique quelles sont les dispo-
sitions principales d'une gare d'une certaine
importance. On y remarque : la gare des
voj'ageurs, V ; la gare des marchandises, M ;
les t^oies de formation des trains A ; les voies
de garage ou d'évitement B ; la voie de
triage C; la voie de manœuvre et de ser-
vice D ; la voie de débord E, en cul-de-sac.
La longueur des voies de garage corres-
pond à celle des trains ; des poteaux d'arrêt
sont placés à une distance du croisement
telle que les wagons puissent stationner sans
crainte d'être lieurtés par ceux en mouve-
ment sur la voie latérale.
L'écartement entre les voies de service et
les voies principales est de 4 mètres environ,
afin de permettre la manœuvre sur ces voies
de service sans gêner la circulation sur les
autres.
Dans les gares où se fait un grand mou-
vement de trains, les voies de service sont
disposées de manière que les trains entiers
puissent y entrer directement et se composer
ou se décomposer par des manœuvres exé-
cutées à la machine. Pour arriver à ce ré-
sultat, toutes les voies destinées à ces grandes
manœuvres sont reliées entre elles par une
suite non interrompue de changements de
voie, formant une voie spéciale recoupant
toutes les autres.
Fig. 123.
— halte. Halle couverte pour ahriter
les hommes pendant les repas en cours de
route, en chemin de fer. Elle comprend des
cuisines pouvant préparer un repas pour
1200 hommes, des réservoirs d'eau potable,
une ambulance provisoire de gare et des la-
trines.
— de rassemblement. Afin de pré-
venir toute confusion dans les transports
militaires en temps de guerre, il a été dé-
signé, dans chaque région de corps d'armée,
une gare de rassemblement sur laquelle les
corps ou établissements appartenant à cette
région expédient tout le personnel, le maté-
riel et les approvisionnements à destination
des armées d'opération.
A partir de cette gare, les transports,
réunis autant que possible par trains spé-
ciaux, sont dirigés sans rompre charge, soit
sur leur destination, s'il s'agit de personnel,
soit sur les stations-magasins, s'il s'agit de
matériel ou d'approvisionnements.
De même, tous les envois de l'armée
vers l'intérieur, à l'exception des malades
et blessés, sont divisés par régions de
corps d'armée destinataires et dirigés ensuite
vers la gare de rassemblement de chaque ré-
gion.
GARGOUSSl!. Charge de poudre des-
tinée à faire partir un coup de canon.
Cette charge a, pendant F'S- 124.
longtemps, été enfermée dans
un sac en toile, en parchemin,
en soie ou en laine. Mais les
gargousses actuelles sont à
enveloppe métallique et elles
jouent, en outre, le rôle à' ob-
turateur automatique par ex-
pansion. Ce genre de gar-
gousse préserve la chambre,
dans laquelle celle-ci est pla-
cée, de dégradations que pro-
duit aisément, dans cette
partie toujours délicate de
l'âme de la pièce, l'énorme
pression des gaz provenant
de la combustion de la charge.
La gargousse comprend gé-
néralement trois parties prin-
cipales :
1" La douille, ou enve-
loppe de papier recouverte
de fer-blanc mince ;
2" Le culot, godet en lai-
ton, destiné à communiquer le feu ;
3" Les rondelles, formées de cylindres
creux de poudre comprimée {fig. 124).
GARGOUSSIER. Récipient en cuir ou en
bois servant à transporter les gargousses au-
près des pièces pour le tir.
GARGOUSSIÈRE. 340
GARGOUSSIÈRE. Espèce de giberne où
l'on mettait les petites yargousses ou car-
tourkes.
GARNISAIRE. Militaii-e placé chez un
particulier que l'on voulait punir de certains
délits ou que l'on voulait contraindre à payer
des contributions de guerre ou directes. 11
prenait logement et pension chez l'intéressé
et jecevait, en partant, une somme déter-
minée.
GARNISON. Au moyen âge signillait
ajjprovisionnenients et matériel de toute sorte
dont une armée ou une place était garnie.
Actuellement, on désigne sous ce nom l'en-
semble des troupes chargées de garder, de
défendre ou d'occuper une ville. Au début,
il n'y avait de garnisons que dans les places
de guerre ; actuellement, en temps de paix,
la répartition des garnisons dépend des cir-
constances et des localités.
Par extension, on a donné le nom de gar-
nison k la ville occupée normalement par
les troupes.
Le commandant d'armes et le major de la
garnison ont remplacé, pour ce qui concerne
le service général des troupes de la garnison,
l'ancien état-major des places.
L'efifectif et la composition des garnisons
des places et des forts isolés, sont fixés, dés le
temps lie paix, pour le cas de mobilisation.
Ces garnisons peuvent être composées de
deux éléments :
1° La garnison de sûreté, minimum
de troupes pour résister à une surprise ou à
une attaque de vive force ;
2° Un complément de troupes, destiné à
assurer à la défense une puissance et une
durée proportionnées à son rôle dans la dé-
fense générale. La réunion de ces deux élé-
ments constitue la gamison de défense.
GARNITURES. Parties accessoires du
fusil qui servent à relier le canon et la boîte
de culasse a. la monture, à charger ou à
protéger certaines parties du fusil contre de
trop rapides détériorations.
Dans le fusil français, ce sont : la baguette,
V embauchoir , la grenadière, la sous-garde,
le pontet, le battant de crosse et la plaque de
couche.
— de tète. Partie du harnachement
servant à garnir la tète des chevaux ou
mulets, et comprenant une bride et un
bridon, avec ou sans licol.
GARROT. Partie du corps du cheval, qui
s'étend du sommet des épaules à l'extrémité
du cou.
GARROT, GAIROT, GARRIAUS.
Noms donnés au moyen âge, dans le nord
de la France, à certains projectiles de forme
oblongue, employés pour le canon.
GAUTIER.
GASTADOUR ou VASTADOUR. Nom
donné autrefois aux pionniers.
GATE ou GHATE. V. Chat offensif.
GAUCHE. Extrémité gauche d'une troupe
en ligne. Les mouvements à gauche se font
de la même manière que ceux à droite, mais
en avançant l'épaule droite au lieu de l'é-
paule gauche.
GAUTIER (télémètre). Le télémètre
de poche, inventé par le commandant d'ar-
tillerie Gautier, se compose d'un tube cy-
lindrique [fig. i2o), renfermant deux
miroirs A et B, dont l'inclinaison normale
de 45° peut varier dans certaines limites,
au moyen d'une vis \^ Ces miroirs sont
disposés de telle sorte que les rayons lumi-
neux, qui entrent par une petite porte laté-
rale, sont, après une double réflexion, ren-
voyés dans une petite lunette L, qui termine
le tube en arrière. L'oculaire de cette
lunette est recouvert d'une fente étroite,
par laquelle se fait la visée. Sur la partie
antérieure du tube est monté un anneau
mobile contenant un prisme qui réfracte et
125.
dévie les rayons lumineux venant de l'avant.
L'anneau porte une graduation , et le tube
un point de repère.
Pour opérer avec cet instrument, on st>
place eu un point d'où l'on aperçoit à la
GAZ.
fois le but et un point P dans la campagne,
dont l'image dans la lunette coïncide avec
l'image du but réflécbie sur les miroirs. Dn
se déplace ensuite dans ta direction de ce
point F, d'une longueur que l'on mesure ; à
cette nouvelle station, on dirige l'instru-
ment de manière à recevoir l'image du but, et
on agit sur l'anneau mobile pour amener
en coïncidence l'image de l'objet auxiliaire P.
On lit sur la graduation de l'anneau le
nombre inscrit en regard du repère, et le
produit de ce nomljre par la longueur de la
l)ase donne la distance chercbée si l'angle
des miroirs, est de 45°.
GAZ d'éclairage. Gaz hydrogène car-
boné, que l'on obtient par la distillation de
la houille dans des cornues.
L'édairage au gaz peut être employé à
l'extérieur des casernes, forts, citadelles,
camps, prisons, etc., de même qu'à l'inté-
rieur des bâtiments militaires, à l'exception
des écuries, à cause des chances d'incendie
que présente ce mode d'éclairage dans ces
locaux.
Lorsqu'il y a lieu de fournir l'éclairage
au gaz, l'admini^ralion traite avec les com-
pagnies qui fabriquent et exploitent le gaz,
soit par abonnement, soit en payant les
quantités relevées par les compteurs. Des
procès-verbaux, dressés par les sous-inten-
dants militaires, déterminent le nombre, le
calibre et l'emplacement des becs dont les
corps doivent faire usage.
La fourniture et la pose des conduits sont
effectuées par les soins et au compte du
service du génie ; la fourniture et la pose
des appareils, tels qu'appliques, compteurs,
becs, etc., incombent au service de l'inten-
dance ou, dans certains cas particuliers lixés
par le Ministre, aux occupants,
— (pression des), dans une bouche à
feu, le volume des gaz pcimanents déve-
loppés par une charge de poudre augmente
à chaque instant, la pression maximum
n'est pas toujours la même pour une charge
donnée; elle varie avec la nature de la
poudre, la forme et les dimensions du grain,
avec le tracé intérieur de la bouche à feu,
le poids et la nature du projectile, dont dé-
pendent les volumes offerts successivement
à, la détente du gaz.
GAZE à pansement. Espèce d'étoffe
très claire, que l'on emploie pour le panse-
ment des blessures.
GAZONS. Mottes d'herbe taillées en
forme de briques, et employées, dans cer-
tains cas, au revêtement des talus, des em-
brasures, etc. Il y en a de deux grandeurs :
les boutisses ont 0^,30 sur 0'",40. et les
pannej-esses on coins, 0'",30 sur 0™,30.
350 GENDARMERIE.
GÉLATINE explosive. V. DyaamUe-
gomme.
On a essayé en Autriche une cjclatine ex-
plosive, mélangée de 4 p. 100 de camphre;
ce dernier corps, très soluble dans la nitro-
glycérine, assure à la gélatine une grande
insensibilité à l'action de l'eau et aux chocs.
Elle ne détone pas h. la température d'explo-
sion de la poudre ordinaire (300 à 330°) ;
elle brûle simplement en produisant des
étincelles.
GEL6ITE. Poudre sans fumée, obtenue
en traitant d'une manière particulière l'Em-
mensite.
Cette poudre, essayée en Turquie, ne don-
nerait qu'une légère bouffée de fumée, rapi-
dement dissipée et accompagnée d'une déto-
nation sèche et forte.
Sa puissance serait trois fois plus forte
que celle de la poudre ordinaire,
GENDARME. Militaire appartenant à la
gendarmerie.
A l'origine, le mot avait le sens de genl
d'armes ou homme d'armes, et il signifiait
un cavalier cuirassé maniant la lance, ou
la troupe qu'un seigneur conduisait en
guerre.
Charles VII créa 15 compagnies de gen-
darmes en 1453, tous nobles et ayant une
lance fournie (1 écuyer, 1 page et plusieurs
archers). Ce corps fut réorganisé à plusieurs
reprises, mais comme troupe de campagne.
Le corps de la gendarmerie était le plus dis-
tingué dans la cavalerie, et avait le premier
rang après la maison du roi.
Actuellement, sauf la garde républicaine,
les gendarmes sont chargés uniquement de
la sûreté publique, en temps de paix et en
campagne.
. GENDARMERIE. Corps militaire, com-
prenant des hommes montés et des hommes
à pied, qui a pour mission de veiller à la
sûreté publique, et à assurer en tout temps
et partout, le maintien de l'ordre et l'exé-
cution des lois et des arrêts de justice. En
temps de paix, elle est particulièrement
destinée à la sûreté des campagnes et des
voies de communication, et elle a remplacé
à ce titre la maréchaussée, à partir de 1791.
La gendarmerie est dans les attributions du
Ministre de la guerre pour l'organisation,
l'avancement, la discipline et le matériel ;
du Ministre de l'intérieur pour l'ordre pu-
blic, la sûreté de l'État et le casernement;
du Ministre de la justice pour l'exécution
des mandements de justice et la police judi-
ciaire; du Ministre de la marine pour la
surveillance à exercer sur les troupes de la
marine jusqu'à leur embarquement, et pour
GENDARMERIE.
331
GÉNÉRAL.
la recherche des déserteurs de l'armée do
mer, et pour la gendarmerie coloniale.
Le corps de la gendarmerie fait partie
intégrante de l'armée, où il prend rang à la
droite des troupes de ligne. Les dispositions
générales des lois militaires lui sont appli-
cables, sauf les modifications et les excep-
tions que son organisation et la nature
mixte de son service rendent indispensables.
En cas de guerre et de mobilisation , la
gendarmerie fournit des détachements char-
gés de la police relative aux cantinières et
personnes non militaires qui suivent l'armée,
de la surveillance à exercer sur les équi-
pages et les convois. Elle est, en campagne,
la force publique chargée d'arrêter les pil-
lards, les maraudeurs, et de faire rejoindre
les traînards, d'organiser et de surveiller le
service de sauvegarde et la police générale
des lieux qu'occupent l'armée ou ses déta-
chements. Les commandants des détache-
ments de gendarmerie employés aux armées,
exercent, sur le territoire étranger, les
fonctions de prévôt.
Exceptionnellement, la gendarmerie peut
être organisée en unités faisant partie des
brigades de l'armée active.
La gendarmerie se recrute exclusivement
parmi les hommes ayant servi dans l'armée
ou dans la marine pendant 3 ans au moins,
aj-ant 23 ans d'âge, une taille de 1™,66 au
minimum, une bonne conduite soutenue, et
sachant lire et écrire correctement.
Les gendarmes sont tous commissionnés.
On peut admettre des élèves-gendarmes
ayant 1 an de service et 22 ans d'âge, s'ils
remplissent d'ailleurs les conditions néces-
saires.
La moitié des emplois de sous-lieutenant
et de lieutenant vacants est donnée aux
sous-ofliciers de la gendarmerie, l'autre moi-
tié aux officiers de l'armée ;îgés de plus de
2o ans et de moins de 3i ans.
Un quart des emplois de capitaine est ré-
servé aux capitaines de l'armée âgés de
30 ans au moins et de 36 ans au plus, et
ayant deux ans de grade.
Pour les grades supérieurs, l'avarcement
roule exclusivement parmi les officiers de la
gendarmerie.
La gendarmerie départementale se
compose de 27 lé!.'ions, réparties par corps
d'armée et portant le même numéro que
celui-ci, à l'exception des 6^, 7°, 14"^, io",
16'= et 17° corps d'armée qui ont, en outre,
une légion bis, plus une 20"^ légion en Corse
et une 21« à Paris.
Il y a, en outre, un détachement en Tu-
nisie.
Ces légions sont commandées par des colo-
nels ou des lieutenants-colonels.
Chaque légion est divisée en compagnies,
commandées par des chefs d'escadron ou des
capitaines, à raison d'une compagnie par
département, à l'exception de l'Algérie et de
la Corse qui en ont deux.
Chaque compagnie est, en principe, subdi-
visée en arrondissements correspondant aux
arrondissements politiques et commandés
par un capitaine ou un lieutenant.
Enfin, la gendarmerie de chaque arron-
dissement est répartie dans les cantons et
communes par brigades à pied ou à rheval.
La légion de la garde républicaine
forme une 28<= légion de la gendarmerie dé-
partementale (V. Garde républicaine).
La gendarmerie coloniale se compose
de 4 compagnies stationnées à la Martini-
que, à la Guadeloupe, à l'île de la Réunion
et à la Nouvelle-Calédonie, plus de 6 déta-
chements en Extrême-Orient , en Cochin-
chine, à la Guyane, en Océanie (Taïti), aux
îles Saint-Pierre et Miquelon et au Sénégal,
Le personnel appartient au Ministre de la
guerre, qui le met à la disposition du Minis-
tre de la marine.
La gendarmerie maritime est formée
de 5 compagnies à pied, à raison de une
dans chacun des o ports militaires.
Elle est employée :
1° A l'exécution du service de l'inscrip-
tion maritime ;
2" A la police judiciaire des ports et arse-
naux ;
3" A la police de la navigation et des
pèi'bes.
GÉNÉRAL. Officier de rang élevé appar-
tenant à l'état-major général de l'armée.
11 n'y a, en principe, que des généraux de
brigade (auparavant maréchaux de camp) et
des généraux de division (précédemment
lie u ten an ts gén éra ux) .
— de brigade. Le général de brigade
commande une brigade, soit 2 régiments
d'une arme quelconque ; il peut être appelé
à remplir les fonctions d'adjoint au gouver-
neur, ou même de gouverneur d'une place
forte, ou bien celles de chef ou de sous-clief
d'clai-major.
Les généraux commandant les brigades
d'infanterie sont en même temps chargés du
commandement territorial de 2 subdivisions
de région et de la haute surveillance de deux
bureaux de recrutement, sous l'autorité su-
périeure du général de division et du géné-
ral commandant le corps d'armée.
Le général de brigade remplit, à l'égard
des troupes, établissements et services placés
sous ses ordres, les devoirs du commande-
GËNËRÂ.L.
352
ment et de l'administration, tels qu'ils sont
définis par les règlements.
En ce qui concerne le commandement, il
dirige et surveille l'instruction militaire, la
discipline et la tenue des troupes sous ses
ordres.
Il rend compte au général de division.
Il préside les commissions de réforme qui
doivent se réunir au moins une fois par
mois au chef-lieu de chaque suhdivision de
région ; il est membre du conseil de revision
cantonal et dqmrtemenlal ; il passe la revue
de départ des jeunes soldats au moment de
l'appel des classes.
Le général de Ijrigade ou directeur de
service assimilé peut accorder des permissions
de 8 jours avec solde de présence aux chefs
de corps ou de service ; de 30 jours avec
solde de présence aux officiers et assimilés,
ainsi qu'aux sous-officiers rengagés ou com-
missionnés ; enfin, de 30 jours sans solde
aux autres militaires.
Il peut accorder des congés de convales-
cence dans la limite de 3 mois pour les offi-
ciers et de 0 mois pour les hommes de
troupe.
Il peut également accorder la solde de
présence pour une durée d'un mois, en même
temps qu'il accorde le congé de convales-
cence.
Il prononce la rétrogradation des capo-
raux et des sous-officiers, lorsque ces der-
niers ne sont ni rengagés, ni décorés de la
médaille militaire ou de la légion d'hon-
neur, ainsi que la cassation des caporaux.
Il peut infliger 30 jours de prison aux
hommes de troupe de tout grade, et 30 jours
d'arrêts simples ou 15 jours d'arrêts de ri-
gueur aux officiers.
En ce qui concerne l'administration, le
général de brigade veille à ce que les troupes
sous ses ordres soient pourvues de tout ce
qui leur est alloué par les règlements ; il
s'assure que les approvisionnements des ma-
gasins sont au complet et en bon état; il
tient la main à ce que les lois et règlements
soient exactement appliqués dans tous les
services.
Il peut, en dehors des cas prévus par les
ordonnances, décrets et règlements, donner
l'ordre de pourvoir et de distribuer, sans
l'autorisation préalable du commandant de
corps d'armée, mais seulement dans le cas
d'urgence et de force majeure.
Il doit alors donner cet ordre par écrit,
sous sa responsabilité, même pécuniaire, et
en rendre compte immédiatement au com-
mandant du corps d'armée, qui en avise, à
son tour, le Ministre.
— de division. Le général de division
GÉNÉRAL.
commande, en principe, une division d'in-
fanterie ou de cavalerie, ou une arme spé-
ciale ; il peut également remplir les fonctions
de chef d'êtat-major ou celles de gouverneur
d'une place forte.
Le grade de général de division étant ac-
tuellement le grade le plus élevé de l'armée
(le maréchalat étant une dignité et non un
grade), il en résulte que certains généraux
de division sont appelés à commander les
corps d'armée, les armées et même les
groupes d'armées, ainsi qu'il sera dit plus
loin.
Le général commandant une division d'in-
fanterie exerce également le commandement
territorial de 4 subdivisions de région ; il a,
par conséquent, sous ses ordres directs, les
deux généraux de brigade commandant les
subdivisions territoriales.
Il a, au degré supérieur, les mêmes devoirs
et les mêmes attributions que les généraux
de brigade, en ce qui concerne le comman-
pement et l'administration des troupes, des
établissements et des services placés sous ses
ordres.
Le général de division ou directeur de ser-
vice assimilé peut accorder des permissions
de lo jours avec solde de présence aux chefs
de corps ou de service.
Il prononce la cassation des sergents et
des sergents-majors non rengagés ou décorés
de la médaille militaire ou de la Légion
d'honneur.
Il peut infliger 60 jours de prison aux
honnnes de troupe, et 60 jours d'arrêts sim-
ples ou de forteresse.
Il prononce l'envoi des soldats, après avis
conforme du conseil de discipline, dans une
compagnie de discipline.
— commandant un corps d'armée.
Général de division nommé par décret du
Chef de l'Etat, au commandement d'un corps
d'armée.
Il a autorité sur tout le personnel mili-
taire de son corps d'armée, y compris les
généraux de division.
Dans chaque région, le général comman-
dant le corps d'armée a sous son comman-
dement le territoire, les forces de l'armée
active, de la réserve, de l'année territoriale
et de sa réserve, ainsi que tous les si'rvices
et établissements militaires qui sont exclusi-
vement affectés à ces forces.
Les établissements spéciaux destinés à
assurer la défense générale du pays, ou à
pourvoir aux services généraux des armées,
restent sous la direction immédiate du Mi-
nistre de la guerre ; toutefois, le comman-
dant du corps d'armée exerce une siirvcil-
GÉI^ÉRAL.
333
GÉNÉRAL.
lance permaueiite sur ces établissements et
transmet ses observations au Ministre.
En temps de paix, le commandant d'un
corps d'armée ne peut exercer sou comman-
dement que pendant ti'ois ans, à moins qu'à
l'expiration de ce délai il ne soit maintenu
dans ses fonctions par un décret spécial
rendu en conseil des ministres. (Loi du
24 juillet 1873, art. 14.)
Le général commandant un corps d'armée
a sous ses ordres un service d'état-major
placé sous la direction de son chef d'état-
uiajor général et divisé en deux sections :
1° Une section active marchant avec les
troupes en cas de mobilisation ;
2° Une section territoriale attachée à la
légion d'une manière permanente, et chargée
d'assurer le fonctionnement de tous les ser-
vices territoriaux.
Il est, sous l'autorité supérieure du Minis-
tre, le chef responsable de l'administration
dans son corps d'armée (V. Administration
de V armée).
En ce qui concerne le commandement,
nous nous bornerons à indiquer quels sont
les principaux pouvoirs du général comman-
dant le corps d'armée :
1° Il est inspecteur général des troupes
d'infanterie, ainsi que des services d'état-
major, du recrutement et de la justice mili-
taire dans son corps d'armée;
2° Il a le pouvoir d'autoriser le mariage
des officiers jusqu'au grade de colonel, inclu-
sivement ;
3° Il a le pouvoir d'autoriser les sous-ofB-
ciers à contracter un rengagement, lorsque
la commission de rengagement a donné un
avis favorable ;
4° Dans le cas de plainte en conseil de
guerre contre un militaire, c'est lui qui
donne l'ordre d'informer, et qui délivre l'or-
dre d'ècrou : puis, après V instruction, il
peut rendre une ordonnance de non-lieu, ou
faire comparaître le prévenu devant le con-
seil de guerre ;
o° Il peut accorder des permissions de
30 jours avec solde de présence, aux chefs
de corps ou de service ; des congés pour af-
faires personnelles, dans la limite de 3 mois,
avec solde d'absence aux officiers et aux
sous-ofiiciers rengagés ou commissionnés, et
dans la limite de li mois, sans solde, aux
autres hommes de troupe;
Des congés pour aller faire usage des eaux,
dans la limite de 2 mois, avec solde de pré-
sence ; enfin, il peut ai-corder la sohk de
présence, pour une durée quelconque, aux
officiers ainsi qn'aux sous-ofiiciers rengagés
ou commissionnés en congé de convales-
cence ;
6° Il prononce la rélrogrodalion ou la
cassation des sous-officiers lengagés et des
adjudants, celles des sous-ofiQciers nommés
par le Ministre, ainsi que celles du chef-
armurier et du sous-chef de musique, et la
révocation ou mise à la retraite d'office des
sous-officiers commissionnés, sur l'avis con-
forme du conseil d'enquête des sous-ofii-
ciers ;
7" Il peut infliger des punitions ou les
augmenter dans les mêmes limites que le
général de division.
— commandant une armée. Général
de division désigné pour commander, en cas
de mobilisation, une armée formée de plu-
sieurs corps d'armée.
Les désignatious des généraux comman-
dant les armées d'opération sont faites dès
le temps de paix ; mais elles ne doivent être
publiées officiellement qu'au moment de la
mobilisation. Cette désignation ne leur con-
fère aucune prérogative en temps de paix
néanmoins, le Ministre peut confier à cer-
tains d'entre eux des missions spéciales,
telles que l'inspection supérieure de plu-
sieurs corps d'armée, en ce qui concerne
spécialement la préparation à la guerre.
L'état-major de chaque armée est égale-
ment désigné dès le temps de paix.
— commandant un groupe d'ar-
mées. Général de cbvision désigné pour
commander, en cas de mobilisation, l'en-
semble des armées opérant sur une même
frontière, sur un môme théâtre d'opéra-
tions.
Les désignalions des généiaux comman-
dant les groupes d'armées sont faites dès le
temps de paix ; mais elles ne doivent être
puldiées officiellement qu'au moment de la
mobilisation,
L'élat-major de chaque groupe d'armées
est également désigné dès le temps de paix.
— en chef. Titie sous lequel on désigne
le général commaiulant un corps d'armée en
temps de paix, et une armée de force quel-
conque opérant isolément en temps de
guère.
Ce titre n'a plus rien d'officiel actuelle-
ment ; les seules désignations réglementaires
sont celles qui viennent d'être indiquées
plus haut.
— inspecteur. Officier général désigné
spécialement par le .Ministre de la guerre
pour le renseigner sur l'état organique des
corps de trou])e, sur la marche imprimée au
.service, à la discipline, i\ l'instruction et à
l'administration, sur l'état des corps au
point de vue de la préparation à la mobili-
sation et à la guerre, ainsi que sur l'apti-
tude physique des officiers de tous grades à
Î3
GÉNÉRALAT.
354
leurs fonctions du temps de paix et à celles
qui leur sont dévolues en campagne. Il a en
outre pour attribution essentielle d'examiner
les titres des militaires aux diverses récom-
penses, d'écouter leurs demandes et leurs
réclamations, d'y faire droit dans la limite
de sa compétence, et de suppléer l'action
propre du Ministre, pour tous les cas où elle
peut être suppléée (V. Inspecteurs géné-
raux).
GÉNÉRALAT. Grade de général; durée
des fondions du général.
GÉNÉRALE, pour alarme générale.
Batterie de tambour servant à donner l'a-
larme aux troupes. ^
Hors le cas d'incendie, d'inondation, 1 au-
torité militaire setdc peut faire battre ou
sonner la générale : elle avertit toujours l'au-
torité civile.
GÉNÉRALISSIME. Général en chef,
placé au-dessus de tous les autres généraux.
Ce titre s'applique surtout au général ap-
pelé à prendre le commandement supérieur
de diverses armées alliées.
GÉNÉRATEUR. Appareil (généralement
chaudière à bouilleurs) employé à la produc-
tion de la vapeur.
Les générateurs des machines fixes consis-
tent en une chaudière en tôle, cylindrique,
sans ou avec un ou deux bouilleurs, ou à
foyer intérieur.
La surface de chauffe se compose de la
surface des bouilleurs ou du foyer intérieur
et de la partie de la surface de la chaudière
comprise au-dessous du niveau supérieur des
carneaux. Le niveau de l'eau doit dt^passer
toujours de 0™,10 le niveau supérieur de la
surface de chauffe.
On compte dans les machines fixes, par
cheval-vapeur, 1"^- de surface de chauffe et
même 1^^,50 pour ne pas fatiguer la chau-
dière ;
i/10 de la surface précédente pour celle
(le la grille ;
1/6 de cette dernière, pour section des
carneaux et d'une cheminée de 8 à 10 mètres
de hauteur ;
4 kilogr. de houille à l'heure et seule-
ment 1 kilogr. dans les machines les plus
Iterfectionnées ;
10 à 30 litres d'eau vaporisée ou d'ali-
mentation à l'heure ;
6 à 7, et même 10 fois le volume précé-
dent pour l'eau à contenir dans la chau-
dière ;
2 à 2.5 fois le volume de l'eau vaporisée
à l'heure pour le volume de la chambre de
vapeur ou espace occupé par celle-ci dans la
chaudière, soit environ 1/4 de la capacité
totale de la chaudière ;
GÉNIE MARITIME.
18 à 40 fois le volume de l'eau d'ali-
mentation pour l'eau d'injection à envoyer
au condenseur pendant le même temps.
On empêche la formation de dépôts adhé-
rents à la chaudière en mettant dans celle-ci
des rognures de zinc ou des pommes de
terre.
Les générateurs des machines non fixes
sont généralement tubulaires. Leur surface
de chauffe réduite s'évalue en ajoutant à la
surface de la chaudière voyant le foyer le
tiers de la surface dos tuljes ; le mètre carré
de surface réduite vaporise, en moyenne,
100 kilogr. d'eau à l'iieure, et, dans la loco-
motive, jusqu'à 160 kilogr. en raison du
tirage forcé produit par les jets de vapeur.
Les chaudières k foyer amovible ont un
foyer intérieur et des tubes ; par le démon-
tage d'itn seul joint, on peut mettre à nu
tout l'intérieur de la chaudière et le nettoyer
facilement.
Les chaudières à tubes chauffés extérieu-
rement contiennent une quantité d'eau très
faible relativement à leur surface de chauffe
(chaudières Belleville, Field). Elles convien-
nent spécialement au cas où la mise en pres-
sion doit être rapide (8 à 15 minutes). Con-
duite délicate.
GENESTAIRE ou GÉNÉTAIRE. Autre-
fois soldat de cavalerie légère espagnol ou
italien, monté sur un genêt.
GENETTE. Espèce d'esponton que por-
taient les capitaines de l'infanterie espa-
gnole.
Ensemble du mors et de la gourmette (en
forme de grand anneau) des brides arabes.
GÉNIE maritime. Corps chargé de la
construction, de la réparation des navires et
des machines servant à faire mouvoir ceux-ci.
L'application des hautes sciences mathéma-
tiques et de l'art de l'ingénieur à ce genre
d'emploi a fait recruter ce corps presque
exclusivement parmi les élèves de l'Ecole
polytechnique.
Les maîtres entretenus des directions des
constructions navales peuvent également con-
courir pour le grade de sous-ingénieur.
— militaire. Corps chargé, en temps de
paix, de la construction et de l'entretien des
fortifications et, en général, des bâtiments
ntilitaires.
Le génie aux armées est chargé :
1° Des travaux de fortification perma-
nente ;
i° Des travaux pour l'attaque et la dé-
fense des places, et des reconnaissances qui
s'y rattachent ;
3" Des travaux de fortification passagère
que les généraux jugent à propos d'établir,
tels que : épaulements, tranchées, redoutes.
GENIE MILITAIRE. l
fortins, tète do pont, lignes et camps retran-
chés, digues d'inondation, etc., et des recon-
naissances qui en dépendent ;
4" Des travaux de marche et d'opérations,
tels que : l'ouverture des passantes, la con-
struction, le rétablissement ou la destruction
des routes, des ponts en maçonnerie, des
ponts en bois sur pilotis ou sur chevalets ;
il peut être également chargé de l'établisse-
ment de ponts mobiles, construits avec des
matériaux trouvés dans le pays ;
S" De fournir à la direction des chemins
de fer de campagne des troupes spéciales
chargées des travaux de réparation et de
destruction des chemins de fer ;
6" Du service de l'aérostation militaire et
de la télégraphie optique.
Pendant longtemps, le génie n'eut pas
d'existence propre ; les ingénieurs [emjei-
gneurs) chargés de diriger les engins (ma-
chines) de guerre dans les sièges n'existèrent
réellement comme corps que sous Louis XI V
qui, en 1690, l'organisa et mit à sa tète un
commissaire général des fortifications. Vauban
occupa cet emploi et fut le véritable orga-
nisateur du service et du corps du génie, qui
ne reçut un uniforme spécial qu'en 1732.
Vers 17o0, le génie, réuni à l'artillei'ie,
en fut séparé délinitivement en 1738.
Une école du génie, établie à Mézières en
1748, fut supprimée en 1793 et reconstituée
à Metz en 1793. Fondue en 1802 avec
l'école d'artillerie de Chàlons, il n'y eut plus
dés lors qu'une seule école pour former les
officiers de l'artillerie et du (jênie.
Les troupes du génie apparaissent pour la
première fois, d'une manière spéciale, en
1793.
Le corps du génie, comme toutes les au-
tres armes ou servii-es, a été l'objet de nom-
breuses modilications ou transformations. Il
conaprend actuellement :
1° Des troupes réparties en o régiments,
dont les 4 premiers comprennent 19 batail-
lons à 4 compagnies de sapeurs-mineurs, et
le 5'', dit d'ouvriers militaires de chemins de
fer, compte 3 bataillons à 4 compagnies.
Chaque régiment du génie comprend, en
outre, un petit état-major, une section hors
rang, et une compagnie de sapeurs-conduc-
teurs ;
L'uniforme du génie (troupes à pied)
comprend : 1 képi bleu foncé avec cordon-
net écarlate, 1 capote bleu foncé avec pattes
de velours au collet, 1 veste semblable,
1 pantalon bleu foncé avec double bande et
passepoils écarlate.
Sous le rapport de l'instruction technique,
•ies troupes sont rattachées aux Écoles du
génie.
a GENIE MILITAIRE
2" Un état-major particulier , qui com-
prend : 1° 473 officiers du grade de colonel
à celui de capitaine, inclusivement ; 2° 330
adjoints du génie ; 3° 290 portiers-consignes ;
4" des bateliers aides-portiers, des caserniers
et les concierges des quartiers généraux. Le
territoire français est divisé en un certain
nombre de directions et de cheff cries, pour
l'exécution du service.
Les sous-lieutenants élèves du génie à
VEcole d'application, sont également classés
dans cet état-major : leur nombre varie sui-
vant les besoins du recrutement de l'arme.
En outre, des sous-officiers stagiaires,
dont le nombre est déterminé par le Mi-
nistre, peuvent être attachés à l'état-major
du génie pour remplir les fonctions d'ad-
joint. Ces sous-ofûciers doivent disparaître
par extinction.
Enfin, une décision ministérielle du
16 avril 1880, a fixé à 26 le nombre des
officiers du génie, du grade de colonel à
celui de capitaine inclus, qui peuvent être
placés hors cadre au service A' état-major.
Indépendamment de ces Ecoles, le corps
du génie possède comme établissements : la
section technique du génie, l'établissement
central d'aérostalion militaire de Chalais,
la Direction du service de la télégraphie mi-
litaire à Paris.
La composition des troupes du génie, dans
les armées étrangères, est sommairement la
suivante, sur le pied de paix :
Allemagne : 23 bataillons de pionniers, à
4 compagnies, dont 1 de pontonniers, 2 de
sapeurs et 1 de mineurs ;
Angleterre : 42 compagnies actives, dont
5 de campagne, 17 de forteresse, 11 de
raines sous-marines, 2 de chemins de fer et
4 de topographes, 1 bataillon de ponton-
niers, 1 bataillon de télégraphistes, 2 parcs
de campagne et 12 compagnies de dépôt ;
Autriche-Hongrie : 2 régiments du génie
à 3 bataillons, 1 régiment de chemins de
fer et télégraphes à 3 bataillons ;
Belgique : 1 régiment à 3 bataillons,
3 compagnies spéciales : pontonniers, che-
mins de fer, télégraphes, artitîciers et ou-
vriers ;
Danemark : 1 régiment à 5 compagnies ;
Espagne : 5 régiments de pionniers ,
1 bataillon de ciiemms de fer et 1 de télé-
grapiies ;
Grèce : 1 régiment à 2 bataillons de 3
compagnies, dont 1 de chemins de fer et
1 de télégraphes ; 1 compagnie de pom-
piers ;
Hollande : 3 compagnies de campagiio,
3 de forteresse, 1 de chemins de fer et tc-
légraplies, 1 de dépôt et école ;
GENOUTERRE.
Italie ; 4 régiments donnant un ensemble
de 32 compagnies de sapeurs, 8 de ponton-
niers, 2 de laguniers, 4 de cliemins de fer,
1 de télégraphes, 10 du train, 4 de mi-
neurs et 1 de spécialistes;
Portugal : 2 bataillons et 1 compagnie
de torpilles ;
Russie : 15 bataillons de sapeurs, 8 de
pionniers, 4 de chemins de fer;
Suède : 1 bataillon de sapeurs et 1 de
pontonniers et télégraphistes ;
Suisse : 9 bataillons ;
Turquie : 7 bataillons.
GENOU-TERRE. Commandement fait
jusqu'en 1883, pour prescrire aux troupes
prenant part à une cérémonie religieuse de
mettre le genou droit à terre en pliant le
genou gaui'he et contenant l'arme, présentée
avec la mam gauche, la main droite étant
placée à hauteur de la visière de la coif-
fure.
GENOU (à). Commandement fait pour
prendre la position du tireur à genou, à une
troupe.
GENOUILLÈRE. Partie de l'armure
qui, au moyen âge, servait à garantir les
genoux.
Dans les épaulements de batterie, la hau-
teur do genouillère est la distance verticale
du dessous de la pièce à la plate-forme sur
laquelle celle-ci est placée, distance qui est
de 0™,80 à 1 mètre pour les pièces de cam-
pagne.
Pour l'exécution de certains travaux de
sape, on emploie des genouillères en cuir,
avec courroies à boucles, lorsque les sapeurs
doivent travailler à genoux.
GENS d armes. Nomcollectif donné jadis
à tous Ici militaires. Par corruption : gen-
darme.
GENTILHOMME. Gens de la noblesse,
tenus à un certain service armé envers le
roi. Sous l'ancienne monarchie, il fallait, en
principe, être gentilliomme pour devenir of-
ficier.
GÉODÉSIE. Branche de la géométrie
pratique, qui a pour but de déterminer la
grandeur et la forme, soit de toute la terre,
soit d'une portion considérable de sa surface.
La géodésie ordinaire se propose un double
but : obtenir des éléments très précis, pour
connaître la figure mathématique de notre
globe, et fournir le canevas rigoureusement
exact de la carte civile et militaire d'un
pays, que l'on peut parcourir en tous sens.
GÉOGNOSIE. Science traitant de la
composition, de la forme et de l'étendue des
couches solides constituant le globe ter-
restre. C'est Jine des branches de la géo-
logie.
3:(i GEOLOGIE.
GÉOGRAPHIE militaire. Ensemble de
la géographie étudiée au point de vue mili-
taire, et qui doit comprendre les divisions
suivantes :
1° La géographie mathématique,
indispensable aux officiers pour dresser les
cartes topographiques nécessaires pour les
opérations militaires ou l'établissement des
travaux de défense ;
2° La géographie physique, donnant
la clef des échiquiers stratégiques des di-
verses régions de la terre, et faisant con-
naître leurs propriétés offensives ou défen-
sives ;
3'' La géographie politique, pour
connaître l'organisation .sous tous les rapports
des pays avec lesquels on peut être en
guerre, et étudier les campagnes des grands
capitaines, étude qui est la base de toute édu-
cation militaire;
4° La géographie économique, per-
mettant de se rendre compte des ressources
que l'on peut trouver dans chaque pays,
pour la nourriture, l'habillement, l'approvi-
sionnement des troupes;
5° Enfin, la statistique, en vue d'ap-
précier, d'une manière complète, la force
militaire d'un État, laquelle lésulte de son
commerce, de son indusfiie, de ses produc-
tions, de son organisation, etc.
GEOLAGE. Vieille expression signifiant
droit des geôliers au remboursement des
dépenses faites par eux pour le couchage et
la nourriture des détenus militaires.
GÉOLOGIE. Étude de la terre à ses dif-
férents âges. Elle s'occupe de la forme et
de la disposition des masses minérales qui
constituent l'écorce solide du globe terrestre.
Cette étu'le peut être très utile au général,
à l'ofiicier d'état-major et au topographe,
parce qu'elle peut servir de base à des opé-
rations de guerre, à des combinaisons straté-
giques' à des plans de bataille, etc.
La géologie indique les joints des assises
qui composent chaque élément de la surface
terrestre, et, par suite, les crêtes ou acci-
dents de terrain susceptibles de constituer de
bonnes lignes de défense.
Ces joints correspondent à des accidents
de terrain ayant une grande valeur au point
de vue tactique et stratégique ; aussi l'iiis-
toire militaire permet de constater que les
grandes batailles se sont livrées très souvent
dans des localités situées aux joints des as-
sises terrestres. On peut donc dire que si ce
n'est pas la géologie elle-même qui influe
sur les comljinaisons de la guerre, elle in-
tervient pourtant indirectement par le i-elief.
par le modelé de la croûte terrestre qu'elle
explique.
GÉOMÉTRIE. 357
A ce point de vue, elle est le conipléincnt
nécessaire de la i/éoçiraphic militaire.
Un simple coup d'iieil jeté sur une bonne
carte géologique fera immédiatement con-
naître les points importants des lignes natu-
relles de dcfetise.
GÉOMÉTRIE. S.ience qui traite des
propriétés de l'étendue ou de l'espace figuré.
On la divise en çiéomélrie élémentaire,
géométrie descriplire, géométrie analytique et
géométrie transcendante.
La connaissance des deux premières di-
visions de la géométrie est indispensable à
tous les officiers, à cause des applications
que l'on en fait à la topograpliie, à la forti-
llcalion et au dessin ; la géométrie analy-
tique et la géométrie transcendante sont
nécessaires seulement aux. officiers du génie
et de l'artillerie.
— élémentaire. Elle traite seulement
des lignes droites et des cercles, des figures
terminées par des lignes droites ou des
cercles, et des solides limités par ces figures.
— descriptive. Elle a pour but de
représenter graphiquement t utes les formes
extérieures des corps, et de résoudre sur les
figures considérées dans l'espace, à l'aide
de constructions effectuées sur le papier,
considéré comme un plan , tous les pro-
blèmes qui peuvent se présenter.
Deux méthodes sont employées à cet
effet :
Dans la première, la situation des points
dans l'espace est représentée par leurs pro-
jections orthographiques sur deux plans
disposés à angle droit, l'un par rapport à
l'autre ; c'est la géométrie descriptive à
deux plans ; dans l'autre méthode, la si-
tuation des points dans l'espace est repré-
sentée par leurs projections orthographiques
sur un plan horizontal, que l'on suppose
au niveau de la mer, et par des cotes ou alti-
tudes, indiquant la distance verticale de ces
points au plan de projection ; c'est la géo-
métrie descriptive par cotes, que l'un
appelle aussi méthode des plans cotés.
— analytique. Elle consiste dans l'em-
ploi des notations algébriques aux procédés
de la géométrie élémentaire, c'est-à-dire,
dans l'application de l'algèbre à la géo-
métrie.
— transcendante. Elle ne dillère de la
géométrie analytiijw [troprement dite, qu'en
ce qu'elle appelle à son aide les procédés du
calcul inli'gral et infinitésimal.
GÉRANCE. Administration pour le
compte d'autrui.
Ce mode d'adininistralion, qui n'est autre
que le régime de clerc à maître, est adopté
par le service du génie militaire, lorsqu'il
GESTION.
n'est pas possible de trouver d'entrepreneur
pour l'exécution de travaux de construction
ou de fortification, ou encore lorsque l'entre-
preneur n'exécute pas ses obligations, ou les
exécute mal et avec un esprit de fraude.
Ce régime est plus onéreux et plus incom-
mode que celui de l'entreprise, aussi ne l'em-
jiloie-t-on que comme pis aller.
GÉRANT. Celui qui gère, qui adminis-
tre pour le compte d'autrui.
Dans le service du génie, le gérant est un
adjoint du génie qui agit en vertu de la si-
gnature du chef du génie.
Il est pourvu d'une certaine avance de
fonds par les soins du directeur du génie.
GERÇURE. Dégradation des bouches à
feu consistant en petites crevasses plus ou
moins imperceptibles.
C'est également un défaut des bois.
GÉSATE. Milice gauloise armée d'une
gèse et qui se mettait à la solde des étran-
gers qui réclamaient ses services.
Paraît avoir existé de l'an 250 av.
.J.-C. à l'an 400 de l'ère chrétienne,
GÈSE, GESSA, GESSUM. Espèce de
dard à main ou do demi-pique.
GESTION. Exécution d'un service sui-
vant des régies définies, avec obligation de
rendre compte.
Dans l'administration de la guerre on dis-
tingue deux degrés dans la gestion ;
1° La gestion manutentionnaire , ou ma-
niement des deniers et des matières employés
à Texploitalion des services; elle est confiée
à des comptables et donne lieu à des comptes
distincts pour les deniers et pour les ma-
tières ;
2° La gestion administrative, ou impul-
sion donnée aux manutentionnaires par des
ordres, et ensuite justification des résultats.
Exemple : le conseil d'administration d'un
régiment exerce une gestion administrative ;
tandis que le trésorier et l'officier d'habille-
ment exercent une gestion manutention-
naire.
11 existe deux modes de gestion princi-
paux : l'entreprise dont il a été parlé anté-
rieurement, et la gestion directe ou voie éco-
nomique.
— directe. Gestion sans bénéfice exé-
cutée par des comptables recevant leurs
moyens de l'Etat.
Us sont responsables, même pécuniaire-
ment, et obéissent aux règles tracées par les
luis et règlements.
ils tiennent une comptabilité dans la
forme prescrite et doivent être en mesure de
justifier à chaque instant de leurs opéra-
tions.
Ce régime est le seul que l'on puisse ap-
GIBAULT.
3o8
GITE d'étapes.
pliquer aux armées en campagne pour les
services des subsistances, de l'habillement,
du campement ; on est donc obligé de
l'adopter en temps de paix, dans une cer-
taine mesure, afin de former et d'utiliser les
agents nécessaires à ces services en temps de
guerre.
Son seul inconvénient est d'exiger du per-
sonnel militaire, et d'avoir des frais géné-
raux plus élevés que ceux de Yenircprise.
Ces considérations ont abouti à employer
le régime de la (jeslion directe, en temps de
paix, dans les garnisons importantes seule-
ment, et en campagne, à tous les services
de l^'^ ligne; les sei'vices de 2'' ligne étant
généralement exécutés à Ventrepi'ise.
GIBAULT. Arme dont se servait l'in-
fanterie du moyen âge et qui consistait en
une espèce de fronde, suivant les uns, ou
en une sorte de massue, suivant les autres.
GIBECIÈRE. Effet de grand équipe-
ment qui a remplacé le carquois des archers,
le sac à pierres des frondeurs, et qui a été
en usage vers 1750. C'était une sorte de
giberne.
GIBERNE. Coffret en bois ou en cuir,
recouvert d'une pattelette, et dont les com-
partiments sont destinés à recevoir un cer-
tain nombre de cartouches. Au début, la
giberne se portait suspendue à une ban-
doulière appelée porte-cjiberne ; en dernier
lieu, elle était engagée dans le ceinturon.
Elle est remplacée dans l'armée française par
la cartouchière.
GIGUE. Ancienne dénomination de la
crosse des armes à feu.
GILET. Ancien effet d'uniforme se por-
lant sous l'habit à la française.
Quand on y ajouta des manches, ce fut
une veste.
Le gilet actuellement autorisé pour les
officiers, dans certains cas, est en diap bleu
foncé, coupé droit, et fermant sur la poi-
trine au moyen de 9 petits boutons d'uni-
forme ; une poche de gousset sur chaque
côté des devants ; une petite poche sur le
haut du côté gauche.
— de laine. Sorte de camisole de laine
qui se porte ordinairement sur la chemise.
Les soldats qui désirent en faire usage sont
autorisés à s'en procurer directement, dans
le commerce, mais il est interdit aux corps
de troupe d'en acheter au compte de la
masse d'habillement et d'entretien.
— de flanelle. La circulaire du 23 mars
1883 autorise les hommes à se pourvoir, à
leurs frais, de gilets de flanelle et en tricot.
GINGOL. Fusil avec canon très long dont
se servent les Tartares.
GIREL. Partie de l'armure qui cachait
le giron du cheval.
GITE d'rtapes. Localité où les troupes
passent la nuit lorsqu'elles voyagent.
Les gîtes d'étapes, à l'intérieur, en temps
de paix, ont été déterminés par le Ministre
de la guerre, qui a fait graver à cet effet,
par le service géographique de l'armée, une
carte des étapes de la France et a fait pu-
blier un livret des gîtes d'étapes.
Le service de l'intendance est tenu de
traiter, dans chaque gîte d'étapes, avec des
préposés chargés d'effectuer la fourniture
des vivres et celle des fourrages aux troupes
de passage. Pour assurer cette fourniture
d'une façon régulière, les généraux avisent
le service de l'intendance de tous les mouve-
ments, des détachements par étapes ; les
sous-intendants donnent alors l'ordre aux
préposés des g'ttes d'étapes de préparer, pour
la date fixée, les quantités de vivres et de
fourrages nécessaires à la troupe. Ces ordres
sont adressés aux maires des localités gîtes
d'étapes ; ces fonctionnaires les communi-
quent aux préposés intéressés et en accusent
réception au sous-intendant.
En temps de guerre, les glles d'étapes
sont établis sur les lignes d'étapes et sont
distants d'une marche les uns des autres.
Il existe dans chacun d'eux un comman-
dement d'étapes, une infirmerie d'étapes, ou
un liôpital improvisé, et un relai postal. Le
commandant d'étapes désigne les logements,
cantonnements et emplacements pour par-
quer.
Les isolés et les petits détachements re-
çoivent des billets de logement ; les fractions
plus nombreuses sont cantonnées dans le
gîte même et dans les localités voisines.
L'alimentation est assurée : pour les isolés
et petits détachements, par la nourriture
chez l'habitant ; pour les troupes ou con-
vois d'un effectif plus considérable', au
moyen de distributions, sur des bons établis
par le chef de détachement, et visés par le
commandant d'étapes, à défaut du sous-
intendant.
La municipalité désigne des fournisseurs
chargés d'assurer le service, ou forme un
magasin.
Si le gîte doit être occupé pendant quel-
que tem_ps , l'intendance assure le service
par voie d'entreprise au moyen de conven-
tions. (Service des étapes, art. 97 et 98.)
— principal d'étapes. Quand une
ligne d'étapes s'allonge, on la divise en cir-
conscriptions d'étapes en éi-hetonnant à 3
ou 4 marches les uns des autres, des gîtes
principaux d'étapes qui forment centres de
commandement, d'exploitation et de ravi-
GAâiCE.
3o9
GLOBE.
taillement, et auxquels sont subordonnés les
commandements des (jïles d^étapes intermé-
diaires. Ils sont établis dans des localités
présentant des ressources pour le logement,
les magasins, les Iiùpitaux, les denrées ali-
mentaires, les transports.
On y rassemble des approvisionnements
qui servent au ravitaillement de l'armée,
ou qui forment réserve pour le cas de mou-
vement rétrograde.
On y installe de même des hôpitaux qui
concourent au service général des étapes.
On y organise enfin les moyens de transport
qui assurent le mouvement du personnel ,
des évacuations, des approvisionnements et
du matériel.
Les services de l'intendance, qui fonc-
tionnent dans un g'ite j)rincipal d'étapes,
sont : une sous-intendance, une gestion des
subsistances, et éventuellement, dans le
gîte principal le plus rapproché de la lêle
d'étapes de route, une ou plusieurs boulan-
geries de campagne.
Le commandant d'étapes , dans un gîte
principal, est ordinairement désigné comme
commandant d'un arrondissement d'étapes.
A ce titre, il a autorité sur les commandants
des (j'ites d'étapes ordinaires de son ressort,
et centralise leur service.
— de plate-forme. V. Plate-forme.
GL/^CE. Eau congelée et durcie par le
froid. Lorsqu'elle atteint une certaine épais-
seur, elle peut supporter le poids des
hommes, des chevaux et des voitures ; elle
supprime, par conséquent, l'obstacle pré-
senté par les cours d'eau ou les fossés pleins
d'eau des fortifications.
On peut avoir à rompre la glace , soit
pour maintenir libre un chenal de naviga-
tion, soit pour conserver à des fossés de
fortification ou à des bassins d'inondation
leurs propriétés défensives. A cet effet, on
pratique à la pioche ou à la hache, parallè-
lement à la rive, une petite tranchée de la
longueur voulue, et de 0™,04 à O'",0o de
profondeur ; on lui donne une section trian-
gulaire, et l'on y place un saucisson de toile
cirée, renfermant de la dynamite, à raison
de 300 à 400 grammes par mètre courant,
entouré de sciure de bois et recouvert de
sable ou de quelques sacs à terre.
Il est prudent d'employer comme amorce
des capsules doublées, placées dans une car-
touche non congelée , et de mettre le feu
aussitôt après avoir posé le saucisson, car
la dynamite gelée détone difficilement.
Si l'on est pressé, on peut produire une
rupture de la glace suivant un profil, en
posant simplement sur la surface de celle-ci
un chapelet de cartouches de dynamite.
donnant une charge de 1 kilogramme au
mètre courant.
Si, par suite de la trop grande épaisseui'
de la glace, l'explosion ne produit qu'une
rainure, on place une nouvelle charge longue,
et on produit une 2^ explosion.
Quand on opère avec la mélinite, un pé-
tard détonant sur la glace, en brise une cer-
taine quantité ; en agissant de proche eu
proclie, on peut rapidement briser de grandes
étendues de glace.
GLACIS. Talus à pente très douce, qui
relie le sommet de la contrescarpe ou du
chemin couvert au terrain naturel ; l'inter-
section avec ce dernier est la queue du glacis.
La pente du glacis est tenue assez douce
pour que son plan passe en dessous du
prolongement de la prolongée du parapet
en arriére (au plus de 1™,S0), afin que
le défenseur puisse l'apercevoir entièrement
pour le battre d'une manière complète ; ce-
pendant, en donnant une trop grande pente,
le terrain occupé deviendrait considérable
et créerait une dépense exagérée. C'est pour-
quoi l'inclinaison de ce glacis est ordinaire-
1 1
ment comprise entre - et — {fig. 63).
— masque. Sorte de glacis disposé à
l'entrée du fossé de la demi-lune dans le
fossé du corps de place, pour masquer la
trouée qui pourrait être faite à la face du
bastion dans le prolongement du fossé de demi-
lune, et pour empêcher, en même temps,
l'ennemi ayant pénétré dans ce dernier fossé,
de pénétrer sans difficulté dans celui du
corps de place.
GLADIATEUR. Esclaves , prisonniers
de guerre ou malfaiteurs qui, à Rome, com-
battaient les bêtes féroces dans le cirque, où
se livraient des duels meurtriers pour l'amu-
sement de la galerie.
GLAIVE. Sabre assez long, à deux tran-
chants ; par extension, épée, ou arme tran-
chante en général.
GLANS. Lingot ou balle de plomb, que
les anciens employaient, au lieu de pierres,
pour être lancé par une fronde.
GLOBE. Corps sphérique.
Espèce de manœuvre circulaire, employée
par les Romains.
— de compression. V. Fourneau (le
mine.
— fumant. Boule d'étoupes garnie de
débris d'étoupilles et de bouts de mèche
soufrée, qu'on trempait dans une compo-
.sition diaude et poisseuse. On le lançait
anciennement dans les ouvrages, où il pro-
duisait une fumée épaisse et suffocante.
— terrestre. Sphère de bois ou de car-
GLOIRE MILITAIRE.
3G0
GOUJAT.
ton sur laquelle toutes les parties de la terre
sont représentées dans leurs situations et
avec leurs dimensions relatives.
Les corps de troupe sont autorisés à faire
l'acquisition d'un fjlobe terrestre, comme
matériel d'enseifjnement au prix de 30 francs,
au compte de la masse des écoles.
GLOIRE militaire. Célébrité, renom-
mée acquise par l'éclat des victoires et des
services rendus à la patrie.
L'amour de la gloire devient un défaut
quand il manque de contrepoids. Ce senti-
ment porte à l'orgueil et à la jalousie (témoin
iMoreau). L'orgueil et l'amour de la gloire
peuvent se résumer par l'ambition.
GLYCÉRINE. Liquide sirupeux, que la
saponification sépare de toutes les graisses.
La nitru-ghjcérine se prépare en traitant
la glycérine par un mélange d'acide nitrique
et d'nride sulfurique.
GODEBERT. Espèce de cnmail qui re-
couvrait entièrement \'armure.
GODET de support. Dans les lignes
télégraphiques aériennes, alin d'éviter les
déperditions d'électricité par les supports,
on fait rejioser ceux-ci sur des godets en
porcelaine, tixés par des aimatures en fer
aux arbres, aux maisons, ou, le plus sou-
vent, à. de grands poteaux établis de dis-
tance en distance. Dans la télégraphie
militaire, on fait parfois usage de godets
en ébonite.
GODILLE. Aviron placé à l'arrière d'une
petite embarcation et servant à gouverner
celle-ci.
GOÉLETTE. Navire à voile léger, étroit
et allongé, surtout apte à la course.
GOITRE. Tumeur qui consiste dans
l'hypertrophie ou les kystes de la glande
thyroïde, le développement du lobe médian,
quand il atteint la fourchette sternale et
se prolonge au-dessous d'elle. Elle motive
l'exemption du service militaire, sauf lors-
qu'elle est récente, peu développée, sans
induration et sans complication de kystes.
GOMER (mortier à la). V. Mortier.
GONFALON ou GONFANON. Ce fut
d'aboi'd la bannière des souverains ; sous la
2"^ race, les comtes faisaient porter les gon-
fanons à la tète de leurs troupes. Plus tard,
ce nom fut réservé aux bannières sous les-
quelles se rangeaient les vasseaux convo-
qués pour la défense des églises et des tours
eccli'siastiques.
GONFALONIER ou GONFANONIER.
Porte-étendard d'une troupe féodale. Chef
militaire chargé de porter le gonfanon et
de conduire les vasseaux des évèques ou
abbés à la guerre.
60NIASM0MÈTRE. Instrument de le-
ver pour la mesure des angles. Se compose
essentiellement de 2 tambours circulaires
en cuivre, de même diamètre, superposés
l'un à l'autre, et pouvant tourner indépen-
danmient l'un de l'autre. Ils sont percés
chacun d'une fente et d'une fenêtre, placées
aux deux extrémités d'un même diamètre.
Les plans de visée du tambour inférieur
correspondent aux divisions 0° — 200°, et,
pour le tambour inférieur, aux zéros de deux
verniers tracés sur le bord inférieur. Le
tambour supérieur porte, on outre, deux
autres ouvertures déterminant un â" plan
perpendiculaire au l'"', ce qui permet d'em-
ployer l'instrument comme équerrc.
GORGE. Côté d'un ouvrage qui est op-
posé à celui par où l'on attend l'ennemi, et
que l'on défend ; l'ouvrage est ouvert à la
gorge, quand celle-ci n'a pas de parapet;
il est ferme à la gorge, quand celle-ci
est fortifiée comme les autres parties.
La gorge d'un bastion est l'espace qui
sépare les angles de flanc de celui-ci ; pour
les redoutes, lunettes, redans, etc., c'est
l'ouverture qui existe entre l'extrémité des
faces on des flancs opposés au saillant. Dans
les forts, la gorge, qui a surtout pour objet
de mettre l'ouvrage à l'abri d'une tentative
de vive force, doit recevoir une organisation
en conséquence.
La monture arrondie, qui sert d'ornement
au canon, s'appelle aussi ijorije.
— Passage resserré qui forme le point
de communication par lequel on débouciie
entre deux liantes montagnes dans les val-
lées. (V. Défilé.)
GORGERIN ou GORGERETTE. Partie
de l'armure servant à protéger la gorge et
le cou.
GOUDRA. sorte de fascine goudronnée,
que l'on jetait autrefois tout enflammée sur
les assiégeants.
GOUDRON. Matière noirâtre, épaisse et
collante, provenant de la distillation de la
houille, ou que l'on extrait des arbres rési-
neux.
Le premier produit est appelé goudron
minéral: le second, goudron végétal.
Le goudron minéral est un produit
fort complexe, d'où l'on retire actuellement
des substances très diverses, notamment des
matières colorantes, des huiles lourdes, que
l'on emploie comme désinfectants, dans les
latrines des bâtiments militaires, du coaltar
qui sert à badigeonner les soubassements
des bâtiments, etc.
Le goudron végétal est employé le
plus souvent comme médicament.
GOUJAT. Synonyme de soudarl. Valet
GOULET. 3G1
tlo soldat qui. dans nos anciennes armées,
servait uniquement pour son pain. L'armée
anglo-indienne se sert de goujats.
GOULET. Ouverture ménagée dans une
bombe pour y loger la fusée, et nommée
au.ssi (Vil.
L'entrée d'un port, quand elle est étroite
et a une certaine longueur.
GOULIER. Le colonel du génie Goulicr
a inventé ou perfectionné un grand nombre
dinstruments de lever ou servant à la me-
sure des distances. Parmi ces derniers, nous
citerons les deux suivants, qui sont employés
par l'artillerie
La lumtle GouUer porte au foyer de l'ob-
jei-tif une plaque de verre sur laquelle sont
tracées deux écbelles rectangulaires divisées
en parties égales, l'n tableau graphique,
tracé sur la surface extérieure de la lunette,
permet de lire immédiatement la distance
cberchée, d'après la grandeur supposée de
l'objet visé et le nombre de divisions inter-
ceptées par son image sur l'échelle micromé-
trique. Le tracé du tableau graphique se fait
par la formule D = rf — ; H étant la hau-
n
teur de l'objet, n le nombre de di\-isions
interceptées par son image, et d le rapport
de la distance focale de la lunette à la lon-
gueur d'une division de l'échelle micromé-
trique.
Le lélénièlre ou tèlomètre GouUer se com-
pose de deux instruments distincts et sem-
blables, comprenant chacun un voyant avec
ligne de foi peinte en noir et fenêtre centrale,
un viseur et un prisme pentagonal dont
deux faces sont étamées. Ces deux appareils
A et B sont reliés par un fil en bronze d'alu-
rniniura. Les prismes sont disposée de telle
sorte qu'on voit devant soi, par double ré-
flexion, dans l'instrument A les objets qu'on
a à sa droite, et dans l'instrument B ceux
qu'on a à sa gauche. Les viseurs reçoivent
par leur partie inférieure les rayons ainsi
réfléchis, et par leur partie supérieure les
rayons directs.
En outre, l'instrument A porte une bo-
bine sur laquelle s'enroule le fil métallique
qui sert à mesurer la base, que l'on fixe à
'20 ou à 40 mètres; on choisit l'une ou
l'autre de ces bases suivant la distance du
but et l'approximation nécessaire. De même,
l'appareil B porte, entre la fenêtre et le vi-
seur, un prisme réflecteur formé par deux
lentilles de même fover : l'une mobile, plus
grande et plan convexe; l'autre fixe, nlus
petite et plan concave. Dans la position ini-
tiale, ces deux lentilles superposées forment
une glace à faces parallèles ; quand on fait
GOUTTIÈRE.
agir la vis de rappel commandée par la plus
grande lentille, les rayons lumineux des
objets sont réfractés à droite ou à gauche
d'une quantité indiquée par une graiualion
en distance portée par la coulisse.
On peut faire usage de l'instrument avec
un ou avec deux opérateurs, mais de préfé-
rence avec deux,
60UM. Troupe de cavaliers arabes irré-
guliers.
En cas d'insurrection, en Algérie, on
utilise quelquefois, pour le service de notre
armée, les goums des tribus restées fidèles,
mais on ne les emploie qu'avec une grande
circonspection.
GOUPILLE. Petite broche cylindrique
en acier, employées dans diverses pièces du
fusil.
GOURBI. Espèce d'abri en branchages
ou en clayonnage , dont l'usage, imité des
Arabes, a été employé par nos troupes en
Algérie et en Crimée.
Les gourbis ou baraques -gourbis sont em-
ployés dans les camps de quelque durée,
quand on n'a pas de bois assez longs pour
ta construction de véritables baraques. Les
Fis. m.
branchages ou clayonnages sont revêtus
d'une couche de torchis. Ces gourbis ont
une longueur calculée à raison de 0™,7o
pour 2 hommes, et le profil indiqué dans la
figure 126. Ils ont l'avantage de pouvoir
être construits par les hommes de toutes
armes.
GOURGON. Sorte d'ancien dard ou
flèche.
GOURMETTE. Chaînette de fer qui
s'attache au mors de la bride après avoir
passé sous la ganache du cheval.
GOUSSET. Pièce de l'armure en forme
de triangle et servant à préserver l'aisselle,
(îaine ménagée dans la coiffure pour le pas-
sage de la lige du jompon.
GOUTTIÈRE. Évidement creusé entre
les arêtes , le long des faces de la lame de
baïonnette. L'épée baïonnette du fusil mo-
dèle 1886 est pourvu de gouttières.
Intersection de deux faces de glacis à leur
rentrant.
GOUVERNAIL.
362
GOUVERNEUR.
Plaques de tôle vissées à la partie supé-
rieure de la charpente cylindrique des cou-
poles ou tourelles cuirassées. Cette gouttière
sert en temps de paix à recueillir et à éva-
cuer les eaux pluviales ; en temps de guerre
elle empêche les éclats de projectile de péné-
trer dans la gaîne de la tourelle.
Appareil en fil de fer, formant une es-
pèce de voûte, que l'on place par-dessus
un membre blessé ou fracturé, pour l'isoler
et soutenir le poids des couvertures du lit.
Dans les hôpitaux militaires et dans les
ambulances, il existe des gouttières spé-
ciales pour le bras, pour la jambe, pour la
cuisse et la jambe.
GOUVERNAIL. Appareil placé à l'ar-
rière d'un navire et qui sert à le diriger.
Jadis, le gouvernail était manœuvré à bras,
par un certain nombre d'hommes, sous la
direction du pilote ou d'un officier. Actuel-
lement, il est actionné par la vapeur et
manœuvré par l'officier de quart, à l'aide
d'un appareil très simple, qui est à la portée
de sa main.
GOUVERNEMENT. Ensemble des au-
torités qui sont chargées de gouverner ;
unité des forces physiques et morales éta-
blies pour maintenir les lois et la constitu-
tion d'un État.
Dans le sens militaire, il y a les gouver-
nements militaires de Paris el de Lyon,
dont les commandants ont les mêmes attri-
butions que les commandants de corps
d'armée.
11 existe également des gouvernements de
places fortes. (V. Gouverneur.)
GOUVERNER. Diriger, conduire un ba-
teau, un navire.
Exercer le pouvoir de régner, de conduire
un peuple.
GOUVERNEUR de place. Oflicier
chargé de diriger la défense d'une place
forte ou d'un fort. Il est nommé par décret,
dés le temps de paix, pendant lequel il n'est
que gouverneur désigné.
Les commandants des forts dépendant
d'une place sont choisis par le gouverneur
parmi les officiers sous ses ordres, qui sont
responsables envers lui seul. En pays en-
nemi, et en temps de guerre, les comman-
dants d'armée nomment ou changent les
gouverneurs, s'il y a lieu.
En temps de paix, le gouverneur a le
droit d'être informé de tout ce qui se rap-
porte à la défense de la place, et il doit
prendre connaissance des travaux de la com-
mission de défense, à laquelle il soumet les
propositions nécessaires sur les mesures à
prendre pour assurer la défense. Il étudie à
fond le système de fortification et les res-
sources qu'on en peut tirer, reconnaît les
abords de la place, prend connaissance de
tous les documents se rapportant à sa dé-
fense, et doit être informé de tous les événe-
ments importants pouvant modifier les con-
ditions de la défense.
En temps de guerre , il prend immédia-
tement le commandement effectif de la place
et de la garnison qui la constitue. Dès la
proclamation de l'état de siège, son autorité
est absolue; les pouvoirs dont l'autorité
civile était revêtue pour le maintien de
l'ordre et de la police , passent à l'autorité
militaire. Enfin, le gouverneur dirige tous
les services, l'épartit son personnel et est
seul responsable des mesures prises ou à
prendre.
Les gouverneurs de places et les comman-
dants de forts isolés, situés dans la zone
d'opérations d'une armée ou d'un corps
d'année opérant isolément , sont sous les
ordres du commandant de cette armée ou de
ce corps d'armée. Mais en territoire national,
celui-ci ne peut toucher aux approvisionne-
ments de la place, ni faire aucune réquisi-
tion de vivres ou de matériel de guerre dans
son périmètre, ni distraire aucune fraction
de la garnison de défense déterminée par le
Ministre.
Le commandant de l'armée doit donner
aux gouverneurs et commandants de forts
tous les renseignements qui peuvent inté-
resser la défense. Ceux-ci sont tenus de cor-
respondre chaque jour avec lui.
La garnison d'une place ou d'un fort isolé
peut, sur l'ordre du commandant de l'ar-
mée, être associée à des opérations actives
en dehors du rajon d'investissement, fixé à
10 kilomètres des ouvrages les plus avancés.
Mais, si le gouverneur ou commandant juge
que l'éloignement momentané de tout ou
partie de ses troupes est de nature à com-
promettre la sûreté de la place ou du fort,
dont il a la responsabilité, il soumet par
écrit ses observations au commandant de
l'armée qui, s'il passe outre, est tenu de lui
délivrer un ordre écrit et sigrté.
Le commandant d'une armée qui, en se
retirant, laisse une place forte ou un fort
exposé à être investi, complète la garnison et
les approvisionnements par tous les moyens
qui sont en son pouvoir.
Lorsqu'un officier général ou supérieur
commandant des troupes, se trouve à la tête
de ses troupes dans le rayon d'investisse-
ment d'une place forte ou d'un fort, sans
lettre de service qui lui donne droit de
commandement sur cette place ou ce fort,
il doit, sur la demande du gouverneur, faire
publier les ordres et fournir les postes néces-
GRACE.
saires à la conservation et à la police de la
place. Ces gardes passent sous les ordres du
gouverneur.
Lorsque des troupes, des officiers isolés
ou assimilés, inférieurs en grade ou en rang
au gouverneur ou au commandant, se trou-
vent enfermés dans une place ou un fort,
sans faire partie de la garnison, celui-ci en
dispose pour le service de la défense. Si le
commandant de ces troupes est supérieur en
grade ou en rang au gouverneur, il ne peut
se dispenser de déférer aux réquisitions qui
lui sont faites par ce dernier, seul respon-
sable du sort de la place ou du fort {Service
en campagne, art. 272 à 273).
— général. Général ou fonctionnaire
ci\-il chargé du gouvernement d'une province,
d'une colonie (V. Algérie).
GRACE. Pardon accordé par un chef
d'État à un criminel, et par lequel il lui
fait la remise de sa peine.
On donne encore ce nom à la lettre même
qui confère la remise de la peine. La grâce
n'efface pas la faute ni les effets qui en sont
la conséquence ; elle remet simpleaient la
peine à subir par le condamnée ; elle ne doit
donc pas être confondue avec V amnistie.
On donne encore le nom de grâce à toute
faveur qu'on fait à quelqu'un sans y être
obligé.
On désignait, jadis, sous le nom de com-
manderies de grâce celles dont le maître d'un
ordre avait la libre disposition, par opposi-
tion à commanderies de seigneur, celles que
les chevaliers obtenaient à leur rang.
GRADE. Degré de la hiérarchie mili-
taire, impliquant commandement sur les
degrés inférieurs.
Avant 1 789, les grades, qu'on appelait alors
charges, étaient achetés ou conférés arbitrai-
rement par le roi. Actuellement, le grade
d'officier est la propriété de celui-ci, et elle
ne peut lui être enlevée que dans des cas et
avec des formes déterminés (V. État des
officiers).
Le grade, conféré par le chef du pouvoir,
est différent de l'emploi, qui dépend du mi-
nistre ; mais, d'un autre côté, aucun grade
ne doit être donné avant la vacance de l'em-
ploi, sauf des cas exceptionnels prévus par
la loi.
Les grades d'officier sont les suivants :
sous-lieulenaid, lieutenant, capitaine, com-
mandant {chef de bataillon, d'escadron,
viajor), lieulenanl-colonel, colonel, gênerai
de brigade, général de division et maréLhal
de France.
Les lieutenants et les capitaines sont di-
visés en deux classes et nommés à la l^"
363 GRADE.
par le Ministre. En principe, la 1" classe
comprend la première moitié de la liste d'an-
cienneté, dans les grades de lieutenant et de
capitaine.
Les personnels non combattants ont une
assbnilation indiquée sommairement ci-
après :
Maréchal de France ;
Général de division: Intendant général,
médecin inspecteur général ;
Général de brigade : Intendant militaire,
médecin ou pharmacien inspecteur ;
Colonel : Sous - intendant militaire de
1'"'= classe, médecin ou pharmacien principal
de l"^* classe;
Lieutenant-colonel : Vétérinaire principal
de l'''^ classe, sous-intendant militaire de
2^ classe, médecin ou pharmacien principal
de 2'' classe;
Chef de bataillon, d'escadron ou major :
Sous-intendant militaire de 3° classe, mé-
decin ou pharmacien major de 1"^^ classe,
vétérinaire principal de 2" classe ;
Capitaine : Adjoint à l'intendance, mé-
decin ou pharmacien major de 2'' classe,
vétérinaire eu l^'^ ;
Lieutenant : Médecin ou pharmacien aide-
major de l'^o classe, vétérinaire en 2"= ;
Sous-lieutenant : Médecin ou pharmacien
aide-major de 2<= classe, aide-vétérinaire.
Les hommes de troupe peuvent avoir les
grades suivants, auxquels ils sont nommés
par le chefs de corps : caporal ou brigadier,
sergent ou marécJial des logis, sergent-major
ou maréchal des logis chef, adjudant. Le
fourrier peut être caporal ou sergent.
Adjudant sous-officier, adjudant élève
d'administration, sous-chef de musique ;
Sergent-major (clairon), maréchal des logis
chef, chef artilicier, maître forgeron, maître
cordier ;
Sergent, sergent fourrier, maréchal des
logis (fourrier ou trompette), sous-chef arti-
ficier ;
Caporal fourrier, brigadier fourrier ;
Caporal (tambour, clairon, sapeur), bri-
gadier, brigadier trompette.
Les grades de la hiérarciiie spéciale des
employés militaires ayant l'état d'officier,
mais sans avoir l'assimilation des grades,
sont les suivants (p. 364).
Un projet de loi déposé à la Chambre des
députés et revêtu de ta signature de 2oS dé-
putés a pour but de conférer, aux officiers
d'administration des divers services, l'assi-
milation des grades, telle qu'elle est indi-
quée au tableau ci-dessous pour la solde. Ce
projet de loi sera très probablement voté par
les deux Chambres.
GRADE.
364
GRAIN DE LUMIÈRE.
ADMINlSTnATION.
HOPITAUX
MILITAIRES.
JUSTICE SliLITAIRE.
ARTII.i.EniE.
ÉTAT-
MAJOR.
GÉME.
AFFAIRES
INDIGÈNES.
DIVERS.
ASSIMILATION
pour
la solde,
la retraite,
l'indemnité
de route.
Officier
d'administration
pi'incipcil.
Garde d'artillerie
principal
de Jre classe.
Coutrùleur d'armes
principal
de Ire classe.
^. rchivisle
principal
de
1" classe.
Adjoint
principal
de
l'-e classe.
Interprèle
de
Ir» classe.
■■
Chef
de bataillon.
Officier
d'ailministration
de l'o classe.
Garde d'artillerie
principal
de 2<! classe.
Contrôleur d'armes
ppincipal
de 2c classe.
Archiviste
principal
de
2" classe.
Adjoint
principal
de
2e classe.
Capitaine
de Ire classe.
Officier
d'administration
de 2c idasse.
Garde d'artillerie
de Irc classe
Contrôleur d'armes
de Ire classe.
Archiviste
de
Ire classe.
Adjoint
(le
l'« classe.
Interprète
de
2e classe.
Aumôniers
en
temps de guerre.
Capitaine
de 2e classe.
Officier
d'administration-
adjoint
de Ire classe.
Garde d'artillerie
de 2e classe.
Contrôleur d'armes
de 2« classe.
Archiviste
de
2e classe.
Adjoint
lie
2° classe.
Interprète
de
3e classe.
Chef
de musique
après 10 ans.
Lieutenant.
Officier
d'administration-
adjoiot
de 2c classe.
Gardes d'artillerie
de 3c clas<;e.
Contrôleur d'armes
de 38 classe.
Archiviste
de
3c classe.
Adjoint
de
3e classe.
Interprète
auxiliaire
de
1™ classe.
Chef '
de musique
avant 10 ans.
Sous-
lieutenant.
Grade. Division de la circonférence par-
tagée en 400 parties égales, au lieu de 360
degrés.
Cette division serait très avantageuse au
point de vue des calculs pour la mesure des
angles ; mais elle n'a pas prévalu contre
l'usage de la division en degrés.
GRADÉ. Celui qui possède un grade.
GRADINS. On garnit généralement les
parallèles, sur presque toute leur longueur,
de gradins de fusillade, pour pouvoir
accéder sur la berne et faire feu par-dessus
le parapet, et de gradins de revers pour
permettre de sortir de la tranchée. On dis-
pose en outre, de distance en distance, par
portions de 20 à 30 mètres de longueur, des
gradins de franchissement, pour per-
mettre à la garde de tranchée de franchir le
parapet et de se porter au-devant des sorties
de l'assiégé.
Ces divers gradins sont exécutés par les
sapeurs du ffème.
GRADUATION de la hausse. La hausse
des canons ou des fusils porte un certain
nombre de divisions ou graduations pour
permettre le tir aux diverses distances.
La hausse des nouveaux canons rayés est
triangulaire {ftg. 127) et, sur les trois faces
de cette tige sont gravées :
i ° Une graduation en portées ;
2° Une graduation donnant, pour chaque
portée, le nombre de millimètres de hausse ;
3° Une graduation en degrés permettant
de lire Vanglc de tir correspondant ;
4° Une graduation donnant le nombre de
millimètres de dérive pour chaque hausse ou
angle de tir ;
S° Une graduation indiquant en secondes
et dixièmes de seconde la durée du trajet
correspondante, pour permettre le réglage
des fusées à double effet des obus à balles.
GRAIN de lumière. Morceau de mé-
tal, moins fusible que le bronze, que l'on
vissait à froid dans les canons de ce métal
et dans lequel était percé le trou communi-
quant le feu à la charge. Cette partie pou-
vait ainsi facilement être remplacée.
— de mire. Sorte d'alidade sphérique
située à la partie antérieure de Varbrier
d'une arbalète; pour viser, l'œil devait
chercher le point de mire à travers le trou
du fronteau de mire.
— de poudre. La grosseur des grains
de poudre, leur forme, leur densité, leur
dureté et leur hygrométricité exercent, non
moins que la composition physique de la
poudre, une influence sur l'effet produit par
la charge sur le projectile.
L'expérience a démontré qu'on aurait in-
térêt à faire le grain d'autant plus gros que
le poids de la charge est plus considérable ;
mais le temps que met le projectile à sortir
GRAINS LE POITDRE.
36o
GRAISSE.
de Is. houclie à feu vient limiter cette gros-
seur, pour permettre la coml)ustioii complète
des grains avant leur sortie de l'ànie de la
pièce. Par suite, les dimensions des jrrains
de poudre augmentent avec le calibre et avec
la longueur dàine de la bouclie à feu. On a
dû prendre des moyennes tant pour l'espèce
■de poudre nécessaire à une catégorie de bou-
ches à feu à peu près semblables que pour la
grosseur des grains de chaque espèce de
poudre.
La forme du grain permet de régler la
combustion par la détermination de la sur-
face soumise à l'inflammalion. Pour éviter
linconvénient de la combustion des grains
par couches concentriques de l'extérieur à
l'intérieur, on a clierché à obtenir des pou-
dres progressives, dégageant des quantités
successives de gaz croissant avec le temps.
On a, dans ce but, donné aux grains une
forme prismatique, ou prismatique avec
trous, ou de rondelles.
Ces formes régulières et géométriques
n'ont pas été adoptées en France, car les
résultats n'ont pas été satisfaisants, les grains
se brisant dans les premiers moments de l'in-
flammation et se comportant alors comme
des grains de poudre ordinaires.
La deiisUé réelle de la poudre est le rap-
port du poids d'un grain de poudre à son
volume. Elle permet de diminuer la vitesse
de combustion, d'avoir des poudres brûlant
par couches concentriques et de donner un
fort lissage à la pouilre.
La densité absolue est le rapport du poids
de la poudre à son volume, abstraction faite
des pores intérieures.
La densité gravimétrique est le rapport du
poids d'une charge de poudre au volume de
la chambre qui la contient.
La dureté des grains rend les poudres
moins hygrométriques. On l'obtient par une
forte compression et par le lissage.
L'hygrométricité de la poudre augmente
avec la proportion de charbon qu'elle con-
tient, car le charbon est le seul des compo-
sants de la poudre qui alisorbe l'eau. L'hu-
midité du grain diminue notablement la
vitesse des projectiles ; elle provoque égale-
ment la dissolution de la poudre et la for-
mation de différents corps. Une légère humi-
dité, sans efllorescences, peut ne rien enlever
des propriétés balistiques de la poudre, si ou
a soin de la faire sécher lentement.
GRAINS. On désigne sous ce nom le fruit
des céréales et de certaines légumineuses,
tels que le froment, le méteil, le seigle,
l'orge, l'avoine, le sarrasin, les vesces, les
féveroles, etc.
GRAISSAGE. Opération denduire de
grnisbe les effets d'armement, de grand et
de petit équipement, de harnachement, les
essieux des voitures, ou autres parties du
matériel, soit pour les entretenir eu bon
état, soit pour en permettre le fonctionne-
ment.
GRAISSE. Substance non azotée et
pauvre ou oxygène, mais très riche en car-
GRAKRUT.
366
GRANDE HALTE.
hone et en hydrogène, onctueuse et aisée à
fondre.
Ou emploie, dans l'armée, des graisses
appropriées aux usages auxquels on les des-
tine, savoir :
La graisse d'armes, pour graisser toutes
les parties des armes en service ou en ma-
gasin.
La graisse verte, pour les armes blan-
ches et les parties extérieures des armes à
feu en magasin.
L'huile d'olive purifiée, pour la partie
délicate des organismes.
L'huile de pied de bœuf, à défaut de
graisse d'armes, pour le graissage des parois
du canon, des filets de vis et des hois de
monture.
L'huile de pétrole raffinée, pour le
graissage des armes eu magasin et pour le
dérouillage des pièces d'armes ; mais elle
n'est pas employée pour les armes en ser-
vice à cause de sou odeur.
La graisse pour les casques, qui est
un mélange de suif de mouton et d'huile
d'olive.
La graisse pour la chaussure, qui
consiste en une préparation appelée nourri-
ture Mironde, ou en différents autres mé-
langes de graisse et d'huile.
Tous ces ingrédients sont aclietés au
compte des ordinaires de la troupe, quand
ils sont destinés au graissage des effets en
service, et au compte de la masse d'habille-
ment et d'entretien quand ils sont destinés
au graissage des effets en magasin.
La graisse pour le harnachement,
qui est achetée par l'abonnataire sellier,
pour les effets du service courant, et par la
masse d'entretien du harnachement et fer-
rage pour les effets du service de réserve.
La graisse pour les voitures, qui est
achetée au compte de la masse d'entretien
du harnachement et ferrage ; la graisse em-
ployée est, de préférence, la muciline : h
défaut, on fait usage de graisses du com-
merce.
La graisse pour les sabots des che-
vaux, appelée aussi onguent de pied, qui
est également achetée au compte de la masse
d'entretien du harnachement et ferrage.
GRAKRUT. Poudie sans fumée inventée
par l'ingénieur suédois S. Koglund, et qu'on
suppose être à base de nitro-cellulose. Ne
produit qu'une légère vapeur transparente,
visible seulement pendant 5 secondes.
GRAND. L'adjectif grand est ajouté à un
grand nombre de mots militaires, auxquels
il ne fait en général que prêter un sens plus
étendu. Pourtant, nous devons signaler les
termes suivants, qui ont une acception toute
particulière.
GRANDE ARMÉE. Nom donné à l'armée
française formée au camp de Boulogne, et
qui fit les campagnes de 180i à 1812,
GRAND CHASSIS (V. Châssis d'artil-
lerie).
GRAND'CROIX de la Légion d'hon-
neur. La plus haute dignité dans la Légion
d'honneur.
Les titulaires portent un grand cordon en
sautoir et une jilaque à gauche.
GRAND ÉQUIPEMENT (V.^g«Jijmen<).
GRAND'GARDE. Partie d'un avant-
poste qui a pour mission de fournir, de ren-
forcer et au besoin de recueillir les petits
postes. Les grand'gardes sont établies der-
rière le centre de la ligne des petits postes
qu'elles fournissent, autant que possible,
dans le voisinage dun chemin et hors des
vues de l'ennemi.
Une compagnie de grand'garde déLache la
moitié de son effectif en petits postes et sen-
tinelles doubles. L'autre moitié, formant la
grand garde proprement dite, est de soutien
et fournit des rondes et des patrouilles. Le
quart de la grand'garde proprement dite
reste de piquet, prêt à marcher au premier
signal. Le piquet fournit une sentinelle de-
vant les armes, et les hommes nécessaires
pour observer les signaux des petits postes.
Le reste de la grand'garde bivouaque au
repos ; les feux sont masqués du côté de l'en-
nemi, et l'on prépare du gazon ou de la
terre mouillée, pour les éteindre au premier
ordre.
Le commandant de ia grand'garde reçoit
ses instructions du commandant des avant-
postes, et lui transmet ses rapports. 11 l'in-
forme, ainsi que les commandants des grand'-
gardes voisines, des événements survenus
sur la ligne des sentinelles.
Quand les grand'gardes ont été placées
très près ou eu vue de l'ennemi pendant le
jour, il leur est assigné pour la nuit un poste
plus en arriére ; elles en prennent possession
à la chute du jour.
Toutes les grand'gardes placées sous les
ordres d'un même commandant d'avant-
postes sont numérotées à partir de la droite.
GR.4NDE HALTE. Dans les marches, il
n'est fait de grande halte que lorsque la dis-
tance ou la température le rendent indispen-
sal)le. En général, quand il n'y a que 4 ou
3 heures de marche, il vaut mieux franchir
l'étape d'une seule traite.
Quand la grande halte est nécessaire, on la
fait toujours sous la protection de l'avant-
garde, et autant que possible après avoir
parcouru les 2/3 ou les 3/4 de la route.
GRAND MAITRE.
36:
Elle a lieu en campagne près d'un village,
près d'un cours d'eau ou dans le voisinage
d'une fontaine assez abondante pour fournir
de l'eau à la colonne. L'ordre de mouvement
indique la durée de cette halte, le lieu où
elle doit se faire et la distance qui la sépare
du point initial de marche.
Les unités arrivent successivement; un
officier du seivice d'état-major leur indique
l'emplacement où elles doivent se former ;
chacune d'elles reprend la marche après le
temps de repos prescrit. Pendant la halte,
les troupes font un léger repas de café ou de
viande froide ; les chevaux sont déhridés et
légèrement dessanglés ; on leur donne un peu
de nourriture. Ils peuvent être attachés.
GRAND MAITRE. Chef de certains or-
dres religieux militaires.
— de l'artillerie. Grand officier de la
couronne, dont la charge exista de looO
environ à 1762.
Il dirigeait tout ce qui concernait le ser-
vice de l'artillerie et, lors de la suppression,
ses fonctions furent confiées à des inspec-
teurs. Il avait les attributions du ministre
pour son arme.
— des arbalétriers. Commandant en
chef de l'infanterie française (y compris ce
qui existait d'artillerie et de génie), de 12:26
à 1467. 11 marchait immédiatement après
le connt- table.
GRANDES MANŒUVRES. Réunion de
troupes de toutes amies, en vue de leur
donner une idée aussi complète que les opé-
rations le permettent des opérations qu'elles
auraient à exéniter en campagne, se rap-
prochant autant que possible de celles de la
guerre de campagne.
Elles se font généralement, en France,
dans le courant du mois de septembre,
époque à laquelle les principales récoltes
sont rentrées et où la présence des réser-
vistes au corps est le plus utile pour com-
pléter les effectifs, sans nuire aux travaux
de la campagne.
GRAND OFFICIER de la couronne.
Personnage occupant un office royal et, en
général, non militaire.
On y comprit peu à peu des militaires
occupant des charges importantes et, comme
les titulaires des divers offices, au début
simples domestiques, en vivant auprès du
roi, arrivèrent à prendre sur celui-ci une
grande influence, ils finirent par obtenir les
titres et les honneurs les plus élevés,
GRAND - OFFICIER de la Légion
d'honneur. Grade qui suit immédiatement
celui de grand'croix.
Ils n'ont pas le grand cordon et portent
la plaque à droite.
GRAPHIQUE.
GRAND-PRÉ VOT. Commandant de la
(jendarmerie d'une armée en campagne.
GRAND RESSORT. Ressort à deux
branches constituant la pièce principale de
la platine des anciens fusils. 11 servait à
déterminer l'abatage du chien par l'inter-
médiaire de la noix.
GRANDE TENDE. Tenue des troupes
en ellets aussi bons que possible, et quel-
quefois d'un modèle particulier.
Elle est prise quand elle est indiquée par
l'ordre et se porte généralement les diman-
ches et jours de fête, pour une revue, une
parade, une cérémonie, le service, etc.
Elle varie suivant les armes, les saisons
et les corps d'armée.
GRAPHIQUE. Description, opération qui.
au lieu d'être énoncée par un discours, est
donnée par une figure. Cette représentation
par des figures a l'avantage de permettre de
saisir l'opération d'un seul coup d'œil, aussi
l'emploi des graphiques est actuellement très
répandu, pour la statistique, pour la méde-
cine, etc.
Dans l'armée, on fait surtout usage des
graphiques pour la marche des troupes et
pour la marche des trains.
— de marche. Tableau sur lequel est
représenté simultanément le mouvement de
toutes les unités, et qui permet la solution
rapide de toutes les questions qui peuvent
être intéressantes pour le commandement au
point de vue de la combinaison des mouve •
ments ou de l'expédition des ordres.
Pour la construction de ce tableau on
prend pour abscisses des longueurs propor-
tionnelles au temps, et pour ordonnées, des
longueurs proportionnelles aux distances. Si
la vitesse est uniforme, le mouvement sera
représenté par une droite inclinée, tout
cliangement de vitesse par un changement
dans l'inclinaison de cette droite, toute
marche irrégulière par une courbe plus ou
moins simple, tout arrêt par une partie ho-
rizontale. Pour compléter les renseignements
que peut offrir un pareil tableau, on con-
vient de représenter en marge les princi-
paux accidents du terrain par leur signe
conventionnel, en s'astreignant non seule-
ment à les placer à leur distance exacte du
point initial, mais à leur faire occuper dans
le sens de l'une des ordonnées, l'étendue
même qu'ils occupent sur le terrain.
Le graphique ci-dessous [fig. 128) repré-
sente la marche du gros d'une division à la
vitesse normale de 72 mètres par minute
avec halte horaire de 10 minutes.
On a supposé que, la colonne étant en
marche on a expédié jusqu'en tète de la co-
lonne, l'ordre de faire une grande halle
GRAPHIQUE.
«l'une heure à 8 Ji. 30, i;our dégager la route
et permettre à un régiment de cavalerie de
passer en tète ; on voit qu'il a suffi que le
cavalier porteur de l'ordre et raarcliant à la
vitesse de 10 kilomètres soit parti à 7 h. 12,
pour avoir communiqué à temps cet ordre à
308
GRAPHIQUE.
tous les groupes, jusqu'à la tète de la co-
lonne. On voit également que le régiment
de cavalerie, pour avoir la route libre, a dû
accélérer sa marche entre les kilomètres o
et 14, et atteindre la vitesse de 9 kil. 1/2,
Un simple coup d'œil permet de se rendre
Fis. 128.
5^;
n-
?>•>•
w
o-
■.o-
7''-7^ .
y
20- !
o-
..■ 7^
»•
j-
a.
rff
fo'i
j,V,
J.
o-
Jo-i
0'
y _
,,, ,,
i.
\
\ \
l\
'h
M \l
J
1
V ^.
. ^^
çN
■<<:
iy
\
\^
.^
^
V.
'?
'\
\',
^g
■^
1
c:
h\r"
^^
^
1;
/
\
"^
f^cN
1
5
\~ ^
!n'
N \
^1
■
■\
~i
^^\
-1
ç
3*
— ^
1. 1 ii\
^ ^i.
\
^
\
\IV.
-\
■>
1
^pT.
^i
■^
\^
%
\
s :
'
<\\çN
-â
V
^^
■\
K
\
4=-^^A
;5_
.5
=^\
%^
[\,
.-_
!
<:-
h
^\U"
n'
5*
s
>
\
i\
1
\
\
\0.
'-
-\
%
i
-~j — 'Fcnt-
\ 6"
..
%
M-
\
- \
s\l\
•sS
■>-
-■
■j^
^,
^
t
\
\w-
1'
'
~-,
^^
■\^
\
\
•.
\k
II--., 7'*'
5
â
\,^^
K
^^
\
1 — 1
\
\\
1 0^
s^-^
\
^>
c
.X
'^"
>
\\
\
A
—
K
V
\
\
\^\
K^^
-1
^
\^
s
fe\
\
'^
;
\
A JO"
*"
\'
^J
\
\,
^ \
^
V^
fe
V
\j
V _ 1
%\ "*
"^
K^r V
raCM
^XK-'
^
\<^l
12'--
s
\
1
n'"
l-^\.
\
73^
\
1 H^
■§1
\,
\
IS^
i
IG^
_i
_<i Tèle de la division airivaiU au pont à 6l> 27.
-à> Ballei-ies divisionnaires entrant dans le bois à 7 h 4.
-" — — sortant du bois à 7 1' 28.
Officier ciargé de se rendre au pont pour s'assurer si la vitesse de marche est
observée et de rendre compte. Départ du point initial à 5 heures ; arrêt de
35 minutes au pont ; retour au point initial à 61' 9.
Cavalier portant aux divers Cfroupes l'ordre de faire, à 8 b 30, une -rande halte
de 1 heure en colonne, pour laisser passer le régiment de cavalerie.
compte du passage de chaque élément à cha-
cun des accidents de terrain figurés en marge
du graphique, par exemple au petit pont
situé à 5"^, 700 du point initial, au bois
situé à 7 kilomètres avec une longueur de
600 mètres, etc. (Figure extraite du cours
de logistique de l'École d'application de
l'artillerie et du génie, à Fontainebleau).
GRAPHOMETRE.
— de marche des trains. C'est un ta-
bleau analogue au précédent (auquel il a
d'ailleurs servi de modèle) que l'on remet à
tons les agents du mouvement, mécaniciens,
chefs de train, etc., pour leur servir d'iti-
néraire.
Pour la construction de ce tableau, on
prend pour abscisses les divisions du temps,
et pour ordonnées les distances kilomé-
triques; on indique en marge les noms de
stations, les distances cumulées depuis le
point d'origine et entre deux stations consé-
cutives.
3Glt GRATIFICATION.
La figure 129 donne un exemple de gra-
phique pour une ligne à deux voies. Les
gros traits continus représentent les trains
express. Les traits fins continus représentent
les trains de voyageurs omnibus. Les gros
traits en pointillé représentent les trains de
marchandises réguliers. Les traits fins en
pointillé indiquent les trains facultatifs. On
ajoute généralement au graphique un profil
en lonfi de la ligne, avec des indications sur
les prises d'eau, les voies de garage et les
dépôts de machines.
Les contmissions militaires de chemins de
flacon
Bifurcation
Pont deVeyle
^oTmas
Mezeriat
Oolliat
Bifùrcation
o
La\'avrette
Pont d'Ain
Ambronay
Amterieu
Fis. 129.
3^ 3o'
i'-
fer de campagne établissent des tableaux
journaliers de marche des trains sur leur
section, en y comprenant un certain nombre
de trains facultatifs, qu'on peut utiliser
pour le personnel on le matériel venant de
stations situées en dehors de la section. Ces
commissions peuvent former des trains spé-
ciaux extraordinaii-es, mais seulement dans
les deux cas suivants :
1° Nécessité de pourvoir à la sécurité du
chemin de fer;
2° Ordre exprés du directeur général des
chemins de fer et des étapes.
GRAPHOMETRE. Instrument de lever
employé pour la mesure des angles; se com-
pose d'un demi-cercle ou limbe gradué mo-
bile autour d'un axe perpendiculaire à son
plan.
Aux extrémités du diamètre sont fixées
deux pinnules déterminant, au moyen de
fentes et de fenêtres, un premier plan de
visée passant par le centre de l'instrument
et perpendiculaire à son plan.
Autour du centre se meut une alidade
portant également deux pinnules, qui déter-
mine un deuxième plan de visée ; cette ali-
dade est munie de vevniers.
GRAPPE. Assemblage, à l'aide de gou-
dron, de balles de plomb ou de fer autour
d'une tige, de manière à obtenir le calibre
de la pièce dans laquelle on devait tirer
cette espèce de projectile. Le tout était en-
fermé dans un sac de toile poissée et assu-
jetti avec du fil de fer. A été remplacé par
la bo'itt' à mil raille.
GRAPPIN. Grande fourchette de 0°\.80
de longueur, employée dans les cuisines a
vapeur de la troupe, à raison de une par
marmite. Cet ustensile est acheté au compte
delà masse d'habillement et d'entretien.
Petite ancre à quatre ou cinq branches re-
courbées et dont on se sert pour les cha-
loupes, les canots.
GRAS (fusil). V. Fusil module 1874.
GRATIFICATION. Somme qu'on accorde
comme rccomponso aux hommes de troupes
et aux ouvriers ou employés de l'adminis-
tration de la guerre qui n'ont pas le rang
d'officier.
Des gratification-î peuvent être accordées
2i
GRATIFICATION.
370
GRECE.
annuellement, par les inspecteurs généraux,
à différentes catégories de militaires, tels
que le garde-magasùi de VhabiUement, les
moniteurs de gymnase, de natation, les
maîtres d'escrime, les meilleurs tireurs, le
vaguemestre, etc. Les instructions sur les
inspections indiquent dans quelles conditions
et dans quelles limites ces gratifications
peuvent être octroyées.
— de réforme. Elle est accordée aux
sous-officiers, caporaux et soldats réformés
par congé n° \, lorsqu'ils n'ont pas droit à
la pension de retraite. Cette gratification
est renouvelable de deux eu deux ans, tant
que dure pour ces militaires, une diminu-
tion notable dans la capacité de travail.
C'est la commission spéciale de réforme,
siégeant au cbef-lieu de la subdivision, qui
a l'initiative des propositions pour la grati-
fication de réforme.
Les mémoires de proposition sont établis
jiar les cbefs de corps, visés par le sous-
intendant, et approuvés par le général com-
mandant le corps d'armée qui les transmet
au minisire de la gueire. Ces mémoires sont
accompagnés :
1° Des certificats d'examen et de vérifi-
cation, très explicites sur les blessures ou les
infirmités ;
2" Du certificat d'origine de blessures ou
d'infirmités, ou, à défaut, da procès-verbal
d'enquête sur cette origine ;
3° De l'état signalétique et des services ;
4° De l'extrait d'acte de naissance ;
5° De l'avis motivé de la commission spé-
ciale de réforme, au sujet du droit à la gra-
tification.
La quotité de la gratification de reforme
est la suivante :
Adjudant 300 fr.
Sergent- major 250
Sergents 225
Caporaux 210
Soldats 200
Les payements ont lieu par semestre et
d'avance sur mandat délivré par le sous-
intendant militaire.
Tous les deux ans, les titulaires d'une
gratification renouvelable sont convoqués
devant la commission spéciale, siégeant au
chef-lieu de canton, le jour du conseil de
revision, afin de faire constater l'état dans
lequel ils se trouvent au point de vue de
leur capacité de travail.
Suivant leur situation, la commission
maintient la gratification pour deux nou-
velles années, ou la rend permanente si
l'état de l'intéressé n'est pas susceptible de
s'améliorer, ou la supprime s'il a recouvré
la faculté de travailler sans aucune gène.
— aux gendarmes. Les gendaitues re-
çoivent des primes ou gratifications pour la
bonne exécution de leur service dans cer-
tains cas : arrestation de déserteurs, etc.
GRATTAGE. Les grattages de même que
les surcharges sont formellement interdits
dans les pièces comptables de l'administra-
tion militaire.
Les chiffres ou les mots erronés doivent
être rayés de manière à rester parfaitement
lisibles, et la rature doit être approuvée de
la manière suivante : Approuvé la rature
de (nombre en toutes lettres) mots.
S'il s'agit d'une somme en toutes lettres,
répéter également en renvoi la sonnne véri-
table.
Ces renvois doivent être signés par ceux
qui ont établi ou signé le document, et par
le fonctionnaire administratif qui a visé les
pièces.
GRATTOIR. Morceau de fer dont les
artilleurs font usage pour nettoyer l'inté-
rieur du mortier.
Petit instrument en acier très affilé, et
propre à effacer l'écriture en grattant le
papier .
GRAVELLE. Petites concrétions ayant
à peine le volume d'une tête d'épingle, qui
se forment dans les reins, dans la vessie ou
dans les conduits excréteurs de l'urine, et
qui occasionnent des douleurs très vives.
La gravelle reconnaît les mêmes causes
générales que la goutte, et son traitement
est à peu prés le même.
GRAVIMÈTRE. Appareil pour mesurer
la densité gravimétrique .
GRÈCE et armée grecque. Le service
est obhgatoire à partir de 21 ans pour tous
les hommes reconnus aples à porter les
armes .
L'armée grecque se compose de quatre
parties :
1" L'armée active, pendant un an dans
l'infanterie, et 2 ans dans les autres armes;
' 2'^ La réserve de l'armée active, 10 ans
dans l'infanterie, et 9 ans dans les autres
armes ;
3" L'armée territoriale, 10 ans (de 32 à
41 ans) ;
4° La réserve de l'armée territoriale ,
pendant 10 ans (de 42 à 5i ans).
L'yrmée active et sa réserve, qui com-
prend 10 classes, pourrait être sur le pied
de guerre à un effectif maximum de 120,000
hommes.
L'armée territoriale, qui formerait l'armée
de 2" ligne, compterait une centaine de
mille hommes, mais n'ayant reçu pour la
GRÉEMENT
371
GRENADE.
plupart aucune instruction ; celte armée
n'est pas organisée, faute de cadres.
La réserve de larmée territoriale ne peut
ctre citée que pour mémoire; créée en vue
d'une invasion et pour la dernière extré-
mité, ce service supplémentaire constitue
une obligation plutôt morale qu'efTective.
En temps de paix, l'armée a la compo-
sition suivante : 10 régiments de ligne à
3 bataillons, 8 bataillons d'evzones (chas-
seurs), 3 régiments de cavalerie à 4 esca-
drons, d'environ 100 sabres chacun ; 3 ré-
giments d'artillerie . comprenant ensemble
8 batteries d'artillerie de campagne, 8 d'ar-
tillerie de montagne et 4 d'artillerie de
position; cliaque batterie à 6 pièces; 1 régi-
ment du génie à 2 bataillons de 5 compa-
gnies. Son etfectif est d'environ 25,000 hom-
mes, plus 5,630 gendarmes.
Les bataillons de chasseurs et les gendarmes
se recrutent exclusivement par engagements
volontaires.
L'infanterie de ligne, les chasseurs et le
génie sont armés du fusil Gras, modèle 1874
français.
GRÉEMENT. L'ensemble des vergues,
voiles, cordages, poulies et matériel néces-
saires pour qu'un navire soit en état de
naviguer.
GREFFE. Lieu destiné à recevoir les
archives des tril)unaux. Ces archives com-
prennent, dans la justice militaire, les mi-
nutes de tous les jugements et actes émanés
de cette justice.
On donne encore le nom de greffe à l'en-
semble du personnel charge d'établir et de
conserver les archives, et de servir de secré-
taires aux membres des tribunaux militaires.
GREFFIER, officier d'administration de
la justice militaire, nommé par le Chef de
l'Etat, pour tenir le greffe d'un Conseil de
(jucrre ou d'un Conseil cl; révision.
Ces employés militaires ont le rang d'of-
ficier et une hiérarchie spéciale comportant
cinq grades, mais sans assimilation avec
ceux de l'armée.
Chaque officier d'administration greffier
est assisté d'un adjudant commis greffier,
nommé par le Ministre, et, au besoin, de
soldats secrétaires, désignés, à titre tempo-
raire, par le général commandant le corps
d'armée.
Dans les prévôtés, les fondions de greffier
sont remplies par un officier, un sous-officier
ou un brigadier de gendarmerie.
GRÉGEOIS (feu). On désignait jadis
sous ce nom une grande variété de mélanges
inflammables, essentiellement composés de
soufre et de substances grasses ou rési-
neuses, telles que l'huile, le naphte, le gou-
dron, la poix, etc.
Ces préparations étaient surtout employées
par les Grecs (d'où le nom de feu grégeois)
dans les sièges et les combats maritimes. On
les lançait, soit à l'aide d'armes de jet, et
alors on les enfermait dans des pots de terre
ou des fioles de verre qui se brisaient en
tombant; soit au moyen de pompes, ou bien
encore en en remplissant des brûlots pour
incendier les navires ennemis.
Les Grecs réussirent à cacher aux autres
peuples la composition du feu grégeois, jus-
qu'au commencement du XllP siècle, mais
elle fut connue à cette époque , par les
Arabes, qui la perfectionnèrent, et en firent
usage contre les croisés; ceux-ci l'adoptèrent
à leur tour, et en firent fréquemment usage,
jusqu'à l'époque de l'invention de la poudre.
GRÈGUES. Ancienne culotte de grosse
peau en usage du teihps des armures de fer.
GRELIN. Cordage composé de 3 à 4 aus-
sières connnises ensemble. L'aussière est un
cordage composé de 2 à 4 torons.
GRENADE. Projectile sphérique , qui
paraît avoir été inventé vers 1536. Son
calibre et son jwids ont été très variables ;
il a été fabriqué en carton, en verre, en
bronze et en fonte de fer. La grenade existe
dans nos approvisionnement de siège sous la
forme d'un petit obus de 81™™ de diamètre,
dont les parois n'ont que 18™™ d'épaisseur.
Il pèse, vide, 11^,040, contient une charge
intérieure de 110 grammes de poudre, et
est armé d'une petite fusée spéciale en bois.
Le projectile chargé et avec une fusée, pèse
1^^,162, et est lancé à la main : 1° au
moyen d'un bracelet en cuir, qu'on attache
au poignet, et qui permet de lancer la gre-
nade à 20 mètres par-dessus un parapet:
2° à l'aide d'une fronde avec laquelle on
peut jeter la grenade à 50 mètres.
L'appareil Moisson permet le tir des gre-
nades dans les mortiers.
La grenade est aussi un ornement en drap
ou en métal de diverses parties de l'uni-
forme. Les grenades en drap sont découpées
par les corps de troupe ; les grenades métal-
liques ou brodées sont fournies par l'admi-
nistration.
— éclairante. Sorte de sphère en caout-
chouc vulcanisé, pouvant contenir environ
190 giamines de composition Lamarre à feu
blanc, et armée d'un tube d'amorce destiné
à conunencer le feu. Le tout pèse environ
250 grammes. Après avoir déchiré la gaine
en papier du lujje d'amorce, on y met le feu
et on lance la grenade ù la main ou à la
fronde. Cette grenade brûle de 60" à 90» en
GRENADIER.
éclairant suffisamment un cercle de 5 mètres
de diamètre.
Cet artifice peut aussi servir pour incen-
dier des travaux, de fascincuje.
GRENADIER. Fusil de rempart ne lan-
çant que des fircnadcs.
GRENADIÈRE. Pièce de (jarnilure des
armes à feu portatives, servant à maintenir
le canon vers le milieu, et portant un des
battants à pivot, et auquel se fixe la bre-
telle.
Porter l'arme à la grenadière , c'est la
porter en bandoulière [fUj. 130).
Espèce de gibecière dans laquelle les gre-
nadk'TS portaient autrefois les grenades [12
à 13).
GRENADIERS. Au début soldats d'élite
spécialement cbargés de laucer les grenades
à la main.
Vers 1673, il y eut une compaj^nie de
grenadiers dans cliaque bataillon d'infante-
rie.
De 1743 à 1789, on forma des régiments
spéciaux de grenadiers, pour revenir alors à
l'organisation précédente. Ces compagnies
d'élite furent supprimées par décret impérial
du 22 juin 1860 qui créa en remplacement
les soldats de 1'''= classe.
Il y eut aussi, à diverses reprises, des
grenadiers à cheval qui cessèrent d'exister
en 1830.
GRENAGE. Opération qui a pour but
de réduire la poudre en grains plus ou
moins gros.
GRENOUILLE. Dans l'argot nnlitaire,
on désigne sous ce nom les fonds dont le
sergent-major est dépositaire.
Manger la grenouille, signifie que le dé-
positaire a été infidèle.
GRÈVES. Pièces de l'armure envelop-
pant entièrement les jambes qu'elles ser-
vaient à garantir.
GRIBEAUVAL (système de). Le sys-
4ème proposé par le général Gribeauval,
372 GROMATICIEN.
adopté en 1763, supprimé en 1772 et repris
en 1774, a pour traits caractéristiques la
distinction établie entre les pièces de ba-
taille et les pièces de siège ou de place, la
suppression des chambres porte-feu et
l'adoption des hausses pour les pièces de
campagne.
Les mortiers à la Gomer de 12, de 10 et
de 8 pouces (32% 27<^ et 22'=) ont pris rang
plus tard dans ce système, ainsi que le
pierrier modèle 1822.
GRIFFE. Empreinic imitant la signa-
ture d'une personne; instrument servant à
faire cette empreinte. L'emploi de la griffe
est interdit pour les signatures des pièces
comptables ou justificatives, dans l'adminis-
tration militaire.
— de noix. Partie évidée de la noix
faisant face aux deux crans de la noix.
La griffe du grand ressort devait
appuyer sur la griffe de la noix pour faire
roder le cliien.
GRILLE. Visière du casque d'armuro,
formée d'un treillis de fer seiré.
Partie de Vélrier sur lequel repose le pied
du cavalier.
Clôture faite avec des barreaux de fer et
dont l'emploi est recommandé dans certains
cas, comme obstacle dans les fossés de la
fortillcation permanente, lorsque ces grilles
peuvent être dérobées au canon.
Elles tiennent lieu alors d'escarpes déta-
chées, et sont beaucoup moins coûteuses que
ces dernières.
Dans la fortification naturelle, les grilles
peuvent être organisées défensivemcnt. eu
constituant un couvert au moyen d'une
tranchée en arrière.
Dans la fortification permanente , des
grilles en fer sont quelquefois installées au
pied de l'escaipe, pour remplacer un revête-
ment et renforcer l'obstacle (V. Destruc-
tions).
GRIPPEMENT. Frottement anormal n
très difficile à vaincre de deux pièces de fer
ou d'acier glis-^ant l'une sur l'autre.
GRIS DE FER bleuté. Le drap de cette
couleur est employé à la confection des ca-
potes d'infanterie et du génie, et de divers
effets d'uniforme des autres armes.
GROGNARD. Nom donné aux soldats de
la vieille garde de Napoléon P'', et, après
Napoléon, à tous les vétérans qui avaient
fait les campagnes de l'Empire. Se dit, en
général, d'un vieux soldat.
GROMA. Mesure de longueur, d'environ
6™, 50, en usage dans l'armée romaine pour
mesurer le développement d'un camp et
l'espacement des tentes.
GROMATICIEN. Arpenteur militaire.
GROS DE ^'armée.
373
GROUPE DE MAISONS.
i.-hargé surtout de la castrawètation chez les
Romains.
GROS (de larmée). Corps principal ou
partie la plus considérable de l'armée.
Dans toute troupe, dans tout poste, il y a
le gros, espèce de réserve qui sert à soutenir
les éclicloiis précédents.
GROSSE ARTILLERIE. Artillerie de gros
calibre, généralement employée à l'attaque
ou à la défense des places, des côtes et dans
la marine.
GROSSE CAISSE. Caisse de tambour,
de diamètre assez grand et de hauteur rela-
tivement petite, sur laquelle on frappe avec
un tampon, et qui fait partie des musiques
militaires. Dans les marches , le tampon
indique surtout la cadence de la jambe
gauclie.
GROSSE cavalerie. Jusqu'en 1871, elle
se composait des cuirassiers et des carabi-
niers. Actuellement, en France, elle ne com-
prend que des cuirassiers.
GROSSES BALLES. On a adopté, en
1882, des boUes à mitraUle k grosses balles,
analogues à celle; de la marine, pour les
canons de 19S2i-^et 27'\
GROUPE. On appelle (jroiipe, dans l'ar-
tillerie, la réunion des batteries placées sous
le commandement d'un même chef d'esca-
dron. C'est à peu près Vabtheilung des Alle-
mands.
Le groupe se compose généralement de
2 batteries à cheval ou de 3 batteries mon-
tées.
— d'armées. Lorsque plusieurs armées
opèrent sur un même théâtre de guerre, elles
sont habituellement réunies sous un com-
mandement unique.
— de batteries de place. Lorsque les
batteries annexes ou dêtacivjes d'une place
sont très rapprochées , elles peuvent être
reliées entre elles et même au réduit com-
mun qu'on leur constitue. Ce réduit ren-
ferme, en principe, les réserves et les appro-
visionnements des batteries ; il n'est, en
général, organisé que pour recevoir des
pièces légères pour la défense rapprochée.
S'il est sur une position dominante, il peut
recevoir quelques pièces puissantes et même
une coupole.
— de places fortes. Pour la prépa-
ration de la défense, il peut être formé en
temps de paix des groupes de places, sur
lesquelles un officier général étend son
action. Cet ofQcier général porte alors, en
temps de paix, le titre d'inspecteur de la dé-
fense du groupe.
— de maisons. L'occupation des grou-
pes de maisons (fermes, usines, etc.), est
plus fréquente en campagne que celle des
maisons isolées ; il y a lieu alors de les or-
ganiser défensivement d'une manière plus
Fig. 131.
Coupe AB.
Coupe CD
solide, car ces bâtiments constituent des
points d'appui plus sérieux.
Ces maisons sont toujours entourées de
clôtures, murs, haies, etc., que l'on utilise
pour créer une première et principale ligne
de défense a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k
{fig. 131). Si l'enceinte formée par ces ob-
stacles n'est pas continue, on la complète
au moyen à'abalis, de palissades ou de re-
tranchements. Cette enceinte est flanquée
GROUPEMENT des coups.
GRUE.
liar une bonne utilisation des saillants et
des rentrants, ou au moyen de tambours ; on
peut aussi construire, à cet effet, quelques
tranchées-abris protégées par des défenses
accessoires.
Il faut ensuite assurer les communica-
tions et la retraite, en perçant des ouver-
tures dans les clôtures en arrière. Les routes
d'accès doivent être barrées, mais en se
ménageant la possibilité de prendre l'offen-
sive. La 2"= ligne est formée par les maisons,
organisées défensivement.
Pour assurer une défense opiniâtre, on
constitue à travers les bâtiments et à tous les
étages un couloir défensif continu avec cré-
neaux sur toutes les faces. On choisira pour
le réduit, un bâtiment isolé et à proximité
de la ligne de retraite, n'ayant aucune
communication avec les autres maisons du
groupe et on lui donnera une organisation
défensive aussi forte que possible.
— d'ouvrages. Quelquefois, pour l'oc-
cupation d'une position sur le polygone
extérieur d'une place, un fort unique ne
suffit pas pour battre toutes les directions
importantes qui sont vues de cette position ;
on est contraint alors, pour les battre toutes,
d'occuper deux ou trois points voisins de
celui sur lequel est établi l'ouvrage pi'in-
cipal. On obtient ainsi un groupe d'ouvrages,
auxquels on donne à tous le nom de
forts .
Fis. ]3?.
G
H
K
L
B
i?
;
M
i
N
D
GROUPEMENT des coups. Manière
dont sont disposés les points de chute des
projectiles par rapport au but à atteindre.
Au premier abord, il semble que les points
de chute ne suivent aucune espèce de loi et
se répartissent sur le sol tout à fait au ha-
sard. Pourtant, si l'on tire un grand nombre
de coups, et si l'on reporte à une certaine
échelle tous les points de chute sur une
feuille de papier quadrillé, on recoimaît à
première vue les phénomènes suivants :
1° Un certain carreau est atteint plus
souvent que les autres, et le centre de ce
carreau est appelé point moyen ;
2° Les carreaux contiennent d'autant plus
de points de chute qu'ils sont plus rappro-
chés du carreau mojen;
3° Les lois de la dispersion sont habituel-
lement représentées graphiquement par une
figure analogue à celle qui précède, se compo-
sant d'une série de rectangles dont le centre
commun P est le ijoint moyen. La légende
fait connaître le nombre de projectiles qui
tomberaient dans chaque rectangle {fig. 132).
GRUE. Maciiine servant à soulever et à.
manœuvrer de pesants fardeaux, au moyen
d'un mouvement de rotation ou de transla-
tion. On en emploie de trois espèces princi-
pales, dans le service des chemins de fer,
savoir :
1" Les grues fixes ou pivotantes dont la
force varie de 3,000 à 8,000 kilogr. Elles
sont placées soit sous des halls couverts,
soit dans la cour des gares [fig. 133);
2° Les grues roulantes, qui peuvent se
déplacer sur les rails et servent à la ma-
GRUSON.
37o
GUERRE.
iiœuvre des fardeaux d'un poids inférieur à
3,000 kilogr., dans les gares et sui" les
voies ;
3" Les grues à pierres ou treuils-char iols.
Cet appareil de levage se compose d'un
treuil auquel est suspendue la charge à ma-
nœuvrer, et d'un chemin de roulage qui
supporte le treuil de levage. Le chemin de
roulement peut lui-même être supporté par
un chariot se mouvant sur une voie établie
à la surface du sol.
Les rails du chemin de roulage sont à
12 mètres d'écartement, de manière à com-
prendre entre eux la voie ordinaire sur la-
quelle circulent les vagons à charger ou à
décharger.
Ces appaieils sont généralement mobiles
dans les deux sens, leur force est de 15 à
20 tonnes.
— hydraulique. Appareil de distribu-
tion d'eau utilisé dans les chemins de fer
pour renouveler l'approvisionnement d'eau
des locomotives. C'est une espèce de fontaine
à bras, mobile, autour d'un axe vertical.
Sa hauteur est de 3™, 50 à 4 mètres au-
dessus des rails.
GRUSON (V. Embrasure minimum).
GDÉ. Endroit d'une rivière dont le fond
est solide et l'eau assez basse pour que les
troupes puissent y passer sans nager et sans
s'embourber.
La profondeur des gués ne doit pas excé-
der 1 mètre pour l'infanterie, 1™,30 pour
la cavalerie et les voitures pouvant être
mouillées. G™, 70 pour les autres voitures.
Le moyen le plus sûr de trouver les gués,
est de descendre le cours d'eau en nacelle,
en laissant plonger en arrière une perche de
longueur convenable, qui en touchant le
fond indique, après s'être assuré qu'il en
est ainsi sur toute la largeur, que la rivière
est guéable.
On les améliore au besoin, au moyen de
claies chargées de pierres, ou en débarras-
sant les obstacles au passage. On les rend
impraticables à l'ennemi, en faisant hausser
en ce point le niveau des eaux, en y fixant
des chausse-trappes, des herses, des planches
armées de clous, etc.
GUËRILLâ. Nom espagnol des corps
francs qui font la guerre en partisans.
GUÉRILLEROS. Partisane composant
une guérilla.
GÙÉRISON. Recouvrement de la santé.
Les militaires traités dans les infimieries
doivent reprendre immédiatement leur ser-
vice, à moins que le médecin-major ne les
en dispense comme convalescents.
Les militaires traités dans les hôpitaux
ou dans les hospices doivent être renvoyés
à leur corps aussitôt après leur guérison ; tou-
tefois, si leur étal de faiblesse ne leur per-
met pas de reprendre immédiatement leur
service, ils peuvent être proposés pour un
congé de convalescence.
GUÉRITE. Abri généralement en bois,
quelquefois en pierre, servant de refuge aux
sentinelles. A partir du moyen âge et jus-
qu'en 1789, les guérites étaient fixes et pla-
cées aux angles de l'enceinte du corps de
place.
Le département de la guerre ne fournit
les guérites que pour les sentinelles placées
dans un intérêt militaire. Ces guérites sont
placées et entretenues par le service du
génie.
GUERRE. Lutte à main armée entre
deux ou plusieurs nations.
La guerre aussi ancienne que le monde,
a toujours servi à trancher les querelles ou
les rivalités des peuples. Elle a changé sou-
vent de forme et les armes ou moyens les
plus variés ont été employés pour triompher
de l'adversaire.
Dans l'antiquité la plus reculée, les
hommes se ruèrent les uns sur les autres,
sans règles et presque sans annes. Pendant
longtemps, la supériorité du nombre et la
force physique constituèrent les seuls élé-
ments du succès, ilais, peu à peu, les armes
se perfectionnèrent, des combinaisons de
troupes ou de mouvements furent l'origine
de Vart de la guerre, qui acquit des déve-
loppements remarcpiables chez les Macédo-
niens, les Grecs, les Romains et les Cartha-
ginois. .Mais les invasions des Barbares firent
reculer cette science à peu prés à ses débuts
et, encore pendant tout le moyen âge, les
combats corps à corps, les luttes isolées dans
les combats, la valeur individuelle, formaient
les principaux moyens de vaincre l'adver-
saire. Mais, à partir de l'invention de la
poudre et des canons, on reconnut la néces-
sité de modifier complètement la manière de
faire la guerre, de créer des règles de tac-
tique s'adaptant aux conditions nouvelles et
qui durent progresser sans cesse en même
temps que les armes à feu.
D'ailleurs, jusqu'à la Révolution frarçaise,
les guei-res, bien que très fréquentes, se fai-
saient avec des forces relativement peu consi-
dérables et avaient en général pour objectif la
chute d'une place forte. Les communications,
peu nombreuses, forçaient également à ne
pas trop s'éloigner de sa 6a.se et à cesser
toute campagne en liiver. Napoléon I" sut
vaincre ces difiicultés, faire mouvoir rapide-
ment de nombreuses armées et, actuelle-
ment, celles-ci ont atteint partout des effec-
tifs inconnus jusqu'alors, .\ussi la guerre
GUERRE.
370
GUERRE.
est-elle devenue plus savante, plus difficile,
et sera-t-elle décisive plus rapidement, car
toutes les ressources, préparées autant que
possible a l'avance, seront mises en jeu
simultanément et ne pourront que s'épuiser
plus vite.
— (état de). L'élat ds guérie dans une
place résulte de la publication, dans cette
place, de l'ordre ds mobilisation. Dès ce mo-
ment, le gouverneur réunit tous les pouvoirs
et met à exécution les parties du projet de
défense qui se rapportent à cette situation.
GUERRE offensive (défensive). Dans
la guerre offensive, on est décidé à prendre
l'offensive et à porter la guerre en pays en-
nemi ; dans la guerre défensive, on veut
rester sur la défensive et profiter des avan-
tages de cette dernière. Une guerre est d'ail-
leurs rarement complètement ofîensive ou
défensive ; mais les circonstances forcent à
avoir recours tantôt à l'une, tantôt à
l'autre.
— de siègs (V. Attaque et défense des
places).
— civile. Celle qui s'allume entre les
citoyens d'un même pays.
— souterraine. Lutte qui a lieu en
partie sous terre entre l'assiégeant et l'as-
siégé, dans le voisinage immédiat de la con-
trescarpe, lorsque l'assiégé a pu construire
un système de contre-mines.
Lorsque le cas se présente, l'assiégeant
doit, au préalable, établir un logement des
mines (parallèle d'une profondeur de l'",oO
à 1™,80) à 20 ou 30 mètres des fourneaux
les plus avancés de la défense.
Fie-. 13-1.
La marche générale des opérations de l'at-
taque est à peu près la suivante :
Partir du logement des mines ; en débou-
cher en rameau incliné ou en puits et rameau
horizontal (fig. 134), ou en forage; s'a-
vancer le plus possible ; dissimuler les terres
extraites, charger, créer des entonnoirs. Re-
lier ceux-ci au logement des mines par des
conmiunications défilées ou même couvertes.
S'avancer de ces entonnoirs, comme on s'est
avancé du logement des mines, et ainsi de
suite. Éventuellement, employer des puits
dans une tranchée ou dans les entonnoirs
peu profonds. Les fourneaux sont surchargés
de manière à étendre les effets de rupture et
à créer des entonnoirs profonds et bien
évidés. L'entrée des rameaux et des puits
doit être protégée par des abris contre les
explosions de la défense. Réduire au strict
nécessaire l'effectif des travailleurs dans les
entonnoirs et les défendre par des gardes de
tranchée installées à proximité. Exécuter de
nombreux forages : i° sur les flancs, pour
écraser les rameaux de la défense cherchant
à tourner l'attaque; 2" en tète, pour tromper
la défense. De temps en temps, interrompre
le travail pour écouter.
Lorsqu'on découvre un fourneau de la
défense, ou coupe les transmetteurs de feu
ou l'on noie les poudres. Si l'on trouve un
rameau, on s'y avance le plus possible, on
débourre les fourneaux et l'on coupe les
transmetteurs. Au cas où l'on y rencontre
l'eimemi en force, on se barricade et on
installe un fourneau.
L'attaque brusquée (dite à la Giltot) ne
doit être tentée que devant un système de
mines mal organisé ou une défense peu vigi-
lante. Elle consiste à établir, au commen-
cement de la nuit, une sape volante en tra-
vers du système et le plus prés possible du
chemin couvert. On creuse, au fond de celte
sape, une série de pulls sans coffrage ou des
forages chambrés, dont la profoii'leur, l'espa-
cement et la charge sont calculés de manière
à enfoncer les écoutes. A défaut d'autre in-
dication, on adopte une profondeur de 3"\50
à 4 mètres, un espacement de 7 à 8 mètres
et des charges de 200 à 400 kilogrannnes de
poudre ou de dynamite. Bourrer dans la
mesure du possible et donne)' le feu simul-
tanément.
Défense. Le plan de mobilisation et de
défense de chaque place comprend la dési-
gnation du matériel et du personnel néces-
saires à l'emploi des contie-mines ; il n'y a
qu'à exécuter les dispositions de ce plan pen-
dant la période de mise en état de défense.
Quelles que soient les dispositions adop-
tées, le système de contre-mines se compose
toujours essentiellement d'un certain nombre
d'écoutes h peu près parallèles (fig. 135)
débouchant dans une galerie de contrescarpe
ou partant de la contrescarpe même. La
GUERRE. ;
distance entre les écoutes peut varier de 30
à 40 mètres ; leur sol est maintenu à 8 ou
10 motres au-dessous du glacis autant que
possible. A celte profondeur, les galeries
donnent le moyen d'agir à la fois contre les
travaux supérieurs, par des contre-puits et
des camouflets contre-puits, et, contre les
travaux souterrains, par des fournemix i\
faible charge, qui détruisent les puits ou les
rameaux de l'attaque en cours d'exécution
sans ouvrir d'entonnoirs à la partie supé-
rieure. Un système de rameaux, exécuté
généralement au moment du besoin, part
des écoutes et permet de placer des four-
neaux aux points utiles, d'écouter le mineur j
ennemi et de se porter à sa rencontre.
La marche à suivre par la défense est
indiquée sommairement ci-après :
Règle générale. AfiFecter toujours les mêmes
iiommes aux mêmes postes. Éviter, en prin-
cipe, l'emploi du fourneau surcliargé, qui
consomme beaucoup de poudre, et créer des
entonnoirs où l'attaque peut s'installer. Si
l'on dispose de mineurs nombreux et exercés.
; GUERRE.
adopter une défense active ; pousser les ra-
meaux à la rencontre de l'ennemi et ne les
changer que lorsque les fourneaux pourront
jouer utilement. Dès quun fourneau a joué,
le débourrer et placer une nouvelle charge
le plus en avant possible. Si les bois brisés
empêchent le débourrage, passer un rameau
sur les côtés. Ave: des mineurs moins nom-
breux, garder une défense passive, charger
et bourrer les fourneaux à l'avance, attendre
que l'assiégeant vienne se mettre à leur
portée ; au besoin, employer la charge après
Ijourrage. Dans tous les cas, employer les
forages chambrés, si le terrain est assez argi-
leux.
En cas d'explosion de l'attaque, se rendre
compte immédiatement des effets produits
sur le système de mines ; reprendre le tra-
vail avec les précautions nécessaires. Prendre
les précautions voulues contre les surprises
ou l'invasion de l'ennemi par une galerie.
La figure 133 donne une idée de l'ensemble
des opérations de la défense.
On prévient les attaques brusquées par
Fis;. 135.
Système de Tpansversale.s ^
S-s'stème Allemand
K.r,,/,
tï:
un éclairage fréquent des glacis et l'on agit
par les feux supérieurs ; on fait des sorties
et on lance des charges dans les puits d'at-
taque ; on fait jouer les contre-puits et l'on
improvise des camouflets contre-puits.
La guerre souterraine est exclusivement
GUERRIER. 378
du ressort des sapeurs niinrars du génie.
C'est une des opérations les plus difficiles et
les plus minutieuses d'un siège, bien plus
par les efj'ets moraux que par les pertes
réelles qu'elle occasionne. Elle prolonge la
durée du siège ; mais l'on peut se demander
si, avec les moyens de destruction dont dis-
pose actuellement l'assiégeant, il sera sou-
vent possible à l'assiégé de prolonger la résis-
tance jusqu'au terrain rapprocbé sous lequel
se fait la guerre de mines.
GUERRIER. Homme qui fait Ja guerre,
qui s'entend à faire la guerre.
GUERROYER. Faire la guerre.
GUET. Gardes de nuit à la cliarge des
communes.
Détacbemcnt de gardes du corps chargés
de surveiller la demeure du roi pendant la
nuit (V. Chevaliers du guet).
GUÊTRES. Partie du vètenrent qui couvre
le dessus de la chaussure et monte à une
certaine hauteur de la jambe.
Les guêtres ont, depuis longtemps, fait
partie de la chaussure des armées ; elles mon-
taient d'abord jusqu'au-dessus du genou,
puis jusqu'à mi-jambe.
Celles que porte l'armée française ne
montent que jusqu'au mollet et sont plutôt
des demi-guêtres. Elles sont confectionnées,
soit en cuir, soit en drap, soit en toile grise
ou blanche, et se portent avec le soulier dit
Godillot. Elles font partie des efifets de la
2° portion et sont aciietées au compte de la
masse d'habillement et d'entretien.
GUEULARD. Ancienne dénomination de
l'espiiigoJe.
Pistolet à gueule évasée.
GUIDE. Sous-officier, caporal ou solJat,
et sur lequel une troupe règle sa marche.
Sous-officiers servant de base aux aligne-
ments.
Les deux guides extrêmes et le guide du
centre d'un bataillon s'appelaient autrefois
guides généraux. Les autres guides se por-
tent sur l'alignement, jalonné par les trois
précédents, au commandement de Guides sur
la ligne, et s'y placent à la distance voulue
pour leur subdivision.
Au commandement de Guides à vos places,
tous les guides reprennent leur place.
Dans la marche en colonne, pour faire
prendre l'alignement et la dislance aux sub-
divisions, on commande : Guides à vos chefs
de file !
GUIDES. Gens du pays que les armées en
campagne sont souvent obligées de prendre
pour les diriger dans les contrées ou localités
qu'ils connaissent.
Le choix des guides doit porter sur des
hommes intelligents, et particulièrement sur
GUINDAGE.
des chasseurs, des braconniers, des bergers,
des cliarbonuiers, des bûcherons, des gardes
champêtres ou forestiers.
11 est prudent d'en prendre plusieurs, de
les questionner séparément et de les con-
fronter ensuite, si les renseignements qu'ils
donnent diffèrent les uns des autres.
Quand on n'a qu'un guide, on le fait
marcher à l'avant-garde, entre deux hommes
chargés de le surveiller, et, au besoin, d'user
conti'e lui de rigueur ; quelquefois même, on
l'attache.
Guides, troupe à cheval qui a été em-
ployée comme garde ou escorte, comme plan-
tons ou estafettes, et même de cavalerie lé-
gère, comme le régiment des guides de la
garde de Napoléon IIL
GUIDE-NOIX. Pièce du mécanisme de
fermeture de certains fusils à répétition et
participant au mouvement de translation
du cylindre et non à son mouvement de ro-
tation.
GUIDE-ROPE. Longue corde garnie de
pointes de fer que les aèronaules laissent
traîner, lorsque le ballon arrive près de
terre, pour ralentir sa marche.
GUIDON. Petit drapeau qui existait an-
ciennement dans chaque compagnie de cava-
lerie ; il était large dans la partie supérieure
et se terminait en pointe.
Titre de l'officier qui portait ce drapeau.
Aujourd'hui, se dit dans le sens de fa-
nion.
Dans les armes à feu, le guidon est l'un
des deux points servant à déterminer la
ligne de mire.
Dans les bouches à feu, il afîecte une des
trois formes indiquées dans la figure 136 ;
Fiç. 13G.
-A- J^ J^L
il est fixe et placé sur le côté droit de la
pièce, non loin des tourillons.
Pour les fusils, c'est une petite pièce de
métal, brasée sur le canon vers son extré-
mité antérieure et placée exactement dans le
plan vertical passant par l'axe du canon.
Le guidon a une section triangulaire dont le
sommet est légèrement arrondi.
GUINDAGE. Système employé pour con-
solider les madriers formant le tablier d'un
pont.
Ce système comprend des poutrelles de
guindage, disposées en travers et aux extré-
mités des madriers, et des commandes de
guindage, petits cordages qui embrassent
GUI5JDARD.
379
HABILLEMENT.
les poutrelles de guindage et les poutrelles
du pout.
GUINDARD. Manivelle servant autrefois
à faire tourner un rouleau sur lequel venait
s'enrouler la corde de l'arc qu'on voulait
bander.
GUINDRELLE. Ëpée mince et flesihle
dont 011 se servait au mojen âge pour
trouver le défaut de l'armure au-dessous de
l'aisselle.
GUISARME. Sorte de lance ayant un
peu, au-dessous de la pointe, une hache à
un ou deux tranchants.
GUISARMIER. Franc-arclier ou gentil-
homiH' armé de la guisarme.
GUTTA-PERCHA. Gomme-résine ana-
logue à du caoutchouc, et qui provient d'un
arbre originaire de l'Inde, appelé Isonandra-
percha.
Pour l'obtenir, on pratique des incisions
dans le tronc de l'arbre, on recueille le suc
qui en découle, on le fait évaporer, et la
partie qui reste n'est autre chose que la
gutta-percha.
Elle est surtout employée comme enve-
loppe isolante des lîls conducteurs d'électri-
cité et de certains fils et câbles télégraphi-
ques.
GUTTONNAIRE. Soldat de grosse cava-
lerie romaine ou de la milice byzantine.
GTMNASE. Établissement militaire où
l'on s'exerce à la gymnastique.
11 en existe un pour chaque corps de
troupe et pour chaque école miUtaire.
Le matériel des gymnases se divise en
deux catégories : le matériel fixe et le maté-
riel mobile .
Le matériel fixe comprend : un portique
avec échelle, une planche à rétablissement,
des barres de suspension, une poutre hori-
zontale, une échelle horizontale, des barres
parallèles, un sautoii" et un cheval de vol-
tige (ce dernier pour la cavalerie seule- |
ment).
Les dépenses pour le matériel fixe, soit à
titre de première mise, soit à titre de rem-
placement par suite de réforme, doivent faire
l'objet d'états de prévision soumis à l'appro-
bation ministérielle.
Ce matériel est établi par les soins du
génie, mais à charge de remboui"sement.
Le matériel mobile comprend : une corde
lisse, une corde à nœuds, une corde de trac-
tion, deux cordes à anneaux, un trapèze
avec barre en fer, une corde pour le sautoir,
cinq perches à sauter, deux perches oscil-
lantes, deux chevalets de natation, un râ-
teau, une pioche, une bêche et une caisse
pour contenir tout le matériel mobile.
Ce matériel ne doit être remplacé qu'à la
suite de réformes ou de mises hors de ser-
vice, régulièrement prononcées.
Lorsque le Ministre a statué sur les états
de réforme, les demandes d'objets mobiliers
sont adressées hiérarchiquement à l'inten-
dant militaire du gouvernement de Paris,
qui fournit le matériel et acquitte directe-
ment la dépense.
En cas de changement de garnison, le ma-
tériel mobile du gymnase reste à demeure,
comme le matériel flxe.
En Allemagne, on donne le nom de gym-
7iases à des établissements d'instruction ana-
logues à nos collèges et à nos lycées.
— musicaL Établissement institué à
Paris, pendant un certain temps, pour former
les musiciens destinés à devenir sous-ch?fs
et cliefs lie musique.
GYMNASTIQUE. Exercices physiques
qui ont pour but d'assouplir le corps du
soldat, de lui apprendre à marcher, à courir,
à sauter, à escalader, à gravir des murailles,
à se maintenir en équilibre en passant sur
des poutres fixes, horizontales ou incli-
nées, etc.
Ces exercices, qui sont d'une grande uti-
lité pour le soldat, sont enseignés méthodi-
quement, dans l'armée française, par des
moniteurs formés à Vécole normale de gym-
nastique, et en suivant la progression indi-
quée dans la théorie sur renseignement de
la gymnastique.
H
HABILLEMENT. Tout ce qui sert à
couvrir le corps, y compris la chaussure et
la coiffure.
Dans l'armée française, le service de
l'habillement comprend la fourniture aux
troupes :
1° Des matières premières, telles que
draps, toiles, velours :
2° Des effets d'habillement, de coiffure,
de grand et de petit équipement, de chaus-
sures ;
3° De tous les accessoires de ces effets ;
4° Des elïets de campement.
Les matières premières et les effets d'ha-
billement sont livrés aux corps de troupe,
par l'Etat, ou achetés dans le commerce, au
HABILLEMENT.
380
HABILLEMENT.
compte de la masse d'habillement el d'enlrc-
tien. Les effets de campement sont fournis
!,'ratuitement aux corps de troupe, à l'excep-
tion des petits bidons avec leurs courroies.
Les effets d'habillement sont confectionnés
par des entrepreneurs qui reçoivent les draps
et les matières premières de l'État. Les com-
mandes leur sont adressées trimestriellement
en indiquant les types et subdivisions de
tj'pes des effets.
Les livraisons s'effectuent par tiers, chaque
mois, dans les magasins administratifs. Les
effets sont reçus dans ces magasins par une
commission composée de 1 officier supérieur
et 4 capitaines, assistée d'un ofiicier cî'admi-
nistration vérificateur.
L'officier d'administration comptable du
magasin assiste généralement aux séances
de réception ; il doit èlre entendu dans ses
observations.
Le sous-intendant ciiargé du service de
l'Iiabillement règle l'ordre des travaux et
assiste, aussi souvent que possible, aux
séances de réception.
La commission peut accepter, ajourner
pour réparations, ou rejeter les effets.
Le rejet est prononcé à la majorité des
voix, et après que l'officier vérificateur a
donné son avis. En cas de rejet ou d'ajour-
nement, l'entrepreneur peut se pourvoir dans
les 24 heures contre la décision. Le litige
est alors jugé par une connnissiou de trois
arbitres : l'un nomme par l'entrepreneur, le
deuxième par l'intendant, le troisième est le
président flu tribunal de commerce.
Les draps de troupe sont également fabri-
qués par l'industrie civile ; ils sont reçus
par la même commission de réception que
pour les effets confectionnés.
Les épreuves de réception sont au nombre
de trois : le décalissage, la vérification du
poids par mètre, et la mesure de laigeur.
Les effets et ustensiles de campement sont
achetés dans le commerce, par adjudication;
la livraison et la réception ont lieu comme
pour les autres effets.
Enfin, les corps de troupes peuvent être
autorisés à faire confectionner directement
certains effets, tels que ceux des sous-offi-
ciers, les effets de pointure hors type, etc.
Les approvisionnements du service de
l'Iiabillement sont placés dans les )nagasins
administratifs (il en sera parlé plus loin) et
dans les corps de troupe.
Les approvisionnements des corps de
troupe conipreiment : i° le matériel appar-
tenant à l'Etat ; 2" le matériel appartenant
au corps ; 3° le matériel appartenant aux
unités administratives.
i° Le matériel appartenant à l'État se
compose des effets d'habillement, de grand
et de petit équipement, de chaussure, de
coiffure et de campement nécessaires, au mo-
ment d'une mobilisation, aux hommes de
l'armée active, à l'exception des hommes de
l'effectif de paix, et aux hommes de l'armée
territoriale. Cet approvisionnement est créé
et entretenu suivant les instructions du Mi-
nistre de la guerre. Les effets qui le com-
posent sont livrés gratuitement au corps,
par les magasins centraux, ou achetés par
les corps, d'après un ordre ministériel; mais
alors leur valeur est remboursée au corps.
Four assurer la conservation de cet ap-
provisionnement, il est prescrit aux corps de
tioupe d'y verser les effets reçus au titre de
l'approvisionnement du corps, et d'en reti-
rer, en échange, le même nombre d'effets
similaires de confection plus ancienne. Ces
mouvements de magasin s'opèrent sans écri-
tures, sauf un carnet de pointures ;
2° Le matériel appartenant au corps con-
stitue une réserve destinée surtout à servir
d'intermédiaire entre les magasins adminis-
tratifs et les compagnies. Il est placé dans
des magasins distincts de ceux contenant
l'approvisionnement de l'Etat, ou tout au
moins arrimé séparément.
L'approvisionnement du corps comprend
des e/Jets de la !''<= et de la 2^^ portion.
1'"^' portion. Les quantités de matières et
e/]ets de la i '"'= jiortion doivent correspondre
aux besoins des unités administratives pen-
dant six mois au moins.
Pour maintenir cet approvisionnement
dans les limites prescrites, chaque corps éta-
blit, dans les huit derniers jours du tri-
mestre, une demande des effets nécessaires
pour combler le déficit créé par les consom-
mations des unités administratives.
Le conseil d'administration a toute lati-
tude dans le choix des matières et effets à
porter sur cette demande, mais son impor-
tance, en valeur, doit être au moins égale à
50 p. 100, pour les troupes à cheval, et
60 p. 100, pour les troupes à pied, du mon-
tant total des primes journalières acquises
pendant le trimestre qui finit, au titre des
fonds particuliers.
Les demandes des corps, établies en simple
expédition et accompagnées des états de
pointures, sont adressées, le dernier jour du
trimestre, au plus tard, au sous-intendant
chargé de leur surveillance administrative.
Ce fonctionnaire les transmet à son collègue,
qui a la surveillance du magasin régional,
chargé d'y donner satisfaction.
Les effets doivent parvenir au corps dans
les trente jours qui suivent. Lorsque ce délai
est expiré, le corps peut être autorisé par le
HABILLEMENT.
38 1
HABILLEMENT.
général commandant le corps d'armée à
faire coufeotionner dans ses ateliers les effets
dont il a nu unjeut besoin.
Le général rend compte au Ministre et
avise le directeur du service de l'intendance,
qui informe à son tour le sous-intendant
militaire. Ce fonctionnaire se fait fournir
par le corps, un état des effets confectionnés,
a(in de les déduire sur la demande trimes-
trielle.
Dans le cas où ce moyen est insuffisant
pour faire face, en temps opportun , aux
besoins du corps, il peut être fait, sur l'au-
torisation du général en cbef, des prélève-
ments temporaires sur l'approvisionnement
de l'État.
Les effets ainsi prélevés sont inscrits sur
un carnet auxiliaire et sont remplacés aus-
sitôt après l'arrivée des effets dont la non-
livraison avait motivé le prélèvement.
Les effets de la l^^ portion ayant déjà été
reçus définitivement dans les magasins admi-
nistratifs, les corps n'ont pas à procéder à
une nouvelle réception. Ils peuvent néan-
moins formuler leurs observations critiques
sur leur qualité, leur confection et leurs
dimensions dans un bulletin spécial indi-
quant les propositions du corps et l'évalua-
tion de la dépense nécessaire pour réparer
les effets ou objets.
Le sous-intendant, après un examen at-
tentif des effets, y mentionne son opinion et
la transmet au directeur de l'intendance, qui
statue quand les réparations ou retouches
peuvent être effectuées dans la limite de
oO centimes par effet critiqué. Au delà, la
solution est réservée au Ministre.
Si, à l'arrivée, le corps croit reconnaître
des avaries ou des déficits, il doit les faire
constater par le sous-intendant.
Dès que les effets ont été reçus par le
corps, celui-ci doit en rembourser la valeur
au Trésor. Ce remboursement doit avoir lieu,
au plus tard, le 1'^'^ du mois pour b'S effets
reçus dans le courant du mois précédent.
'^'portion. L'importance de l'approvision-
nement des effets de la 2'= portion peut va-
rier entre trois mois au minimum et une
année au maximum des besoins normaux
des unités administratives. Cet approvision-
nement est maintenu à la hauteur presi^iite
par des aciiats effectués dans le commen-e,
et éventuellement par des livraisons, à titre
remboursable, de matières, effets ou objets
provenant des magasins administratifs, ou
tirés de l'approvisionnement de l'État dont
le corps est détenteur.
Les achats ont lieu à la suite de marchés
passés par le conseil d'administration central.
Ils doivent comprendre des effets réglemen-
taires et couforjnes aux types ministériels.
Toutefois, les fractions détachées pouvent
passer des marchés pour leurs propres be-
soins, mais après entente avec le conseil
central. Lorsque ce dernier comprend dans
ses marchés les effets nécessaires aux be-
soins des fractions détachées, il doit stipuler
l'obligation, pour les fournisseurs, d'effec-
tuer leurs livraisons aux divers détache
ments.
La passation d'un marché doit toujours
être précédée d'un appel à la concurrence.
Le conseil d'administration reçoit les offres
du plus grand nombre de fournisseurs pos-
sible ; il se fait adresser des échantillons et
traite dans les conditions des prix limites,
fixés par Je Ministre.
La délibération relative à la passation du
marché reproduit les offres faites, et in-
dique, s'il y a lieu, les motifs pour lesquels
le fournisseur le moins disant n'a pas été
accepté.
Les effets sont reçus par une commission
composée d'une délégation du conseil d'ad-
ministration, et d'un nombre de comman-
dants d'unités, calculé de manière à donner
la majorité des voix à ces derniers.
Cette commission comprend, pour un ré-
giment :
Le major, \
L'officier d'habillement, ( Membres
• Le trésorier, i du Conseil.
Un capitaine commandant, )
Deux capitaines commandants, désignés
par le vote des commandants d'unités.
Dès leur réception, les effets sont pris en
charge et le payement est effectué sur la
production de factures à talon.
Le talon est destiné à l'ufiicier d'habille-
ment, la facture au trésorier. Ces facturées
sont revêtues de l'acquit du fournisseur, ou
appuyées de traites acquittées, pour justi-
fier la dépense.
3° Matériel appartenant aux unités admi-
nistratives. — Ce matériel comprend les
effets ou objets nécessaires pour habiller et
équiper les hommes de l'armée active eu
temps de paix, et au moment de la mobili-
sation, plus les effets ou objets nécessaires
pour habiller et équiper les hommes appelés
à faire une période quelconque d'instruction
(hommes à la disposition, réservistes, terri-
toriaux) .
Cet approvisionnement est placé dans un
local distinct, désigné sous le nom de maga-
sin particulier de la compagnie {escadron ou
batterie).
Le règlement du IG novembre 1887, sur
le service de l'habillement dans les corps de
troupes, en temps de paix, a défini les
HA.BILLEMENT.
382
HABILLEMENT.
obligations des Conseils d'adiuinisdation des
chefs de corps, des chefs de bataillon ou
majors, ainsi que des capitaines comman-
dants, en ce qui concerne l'exécution de ce
service dans les unilès administralhvs.
Ce règlement a apporté une amélioration
considérable et fort apprciée dans l'armée
en substituant aux allocations en nature,
des allocations en deniers, au moyen des-
quelles les capitaines et les conseils d'ad-
ministration eflectuent les achats des ma-
tières, effets ou objets dont les hommes ont
besoin, et pourvoient, en outre, à certaines
dépenses d'entretien.
Ces recettes et ces dépenses font l'objet
de la masse d'habillenient et d'aitniien,
dont il sera question plus loin.
Le règlement du 16 novembre 1887
donne la libre disposition des ressources de
l'unité administiative au capitaine , et ne
lui impose d'autre obligation que celle de
gérer avec économie son fonds parUculvr
(V. Masse d'habillement et d'entretien), et
de mettre en service les elTets de confection
ancienne, en leur faisant subir, au besoin,
les retouches nécessaires. 11 lui indique en
outre clairement le triple but à atteindre :
a) Constituer pour chaque homme de
l'effectif de paix (tel qu'il est fixé par la
loi des cadres), une collection de guerre et de
parade, ou n" 1, composée d'effets neufs ou
très bons. Ces effets, conservés dans le ma-
gasin de la compagnie, sont remis aux
hommes, en temps de paix, pour les exer-
cices de mobilisation et pour les revues pas-
sées en tenue de campagne ou depa^-ade.
b) Pourvoir chaque homme de l'armée
active d'une bonne collection d'effets d'exté-
rieur ou collection n° 2. Ces effets sont les
meilleurs, après ceux de la collection n° 1.
Us restent entre les mains des hommes et
leur servent pour sortir en ville isolément,
ou pour les revues ordinaires.
c) Posséder, pour chaque homme appelé
à accomplir une période d'instruction, une
collection d'effets convenables ou collection
n" 3.
Les hommes de l'armée active sont éga-
lement détenteurs de ces effets, et s'en ser-
vent à l'intérieur des casernes et à l'extérieur
pour les différents exercices et les corvées.
Les collections .n" 3, destinées aux hom-
mes appelés à accomplir des périodes d'in-
struction, sont conservées en magasin, dans
les intervalles de ces périodes.
Elles servent également à l'habillement
des hommes de l'armée territoriale convo-
qués annuellement.
L'approvisionnement de l'unité adminis-
trative est entretenu au moyen de bons
mensuels, établis par le capitaine, le pre-
mier jour de chaque mois. Ces bons com-
prennent deux parties : la première fait
ressortir le crédit en deniers de Vmiité
administrative au dernier jour du mois pré-
cédent ; la deuxième contient le détail dé-
compté des effets demandés par le capitaine.
l..a valeur de ces effets doit être inférieure
au ciédit, de manière à laisser disponible
au fonds particulier, la somme jugée néces-
saire au payement des réparations, dégra-
dations, etc., imputables à ce fonds.
Le bon est remisa l'officier d'habillement,
chaj-gé de délivrer immédiatement les effets
indiqués, d'après les pointures portées à la
quatrième page. Ce dernier ne peut exiger
d'autres modifications que celles aj^antpour
but de rectifier une erreur matérielle, ou
d'assurer_ l'écoulement d'effets de modèles
anciens.
Toutefois, lorsqu'un capitaine, pour exé-
cuter un ordre donné, demande des effets
pour une valeur supérieure à l'avoir de son
fonds particulier, Vofjicier d'habillement doit
prendre les instructions du major, qui en
réfère, s'il y a lieu, au conseil d'adminis-
tration. Ce dernier peut alors accorder un
secours.
Le capitaine peut distribuer des effets à
ses hommes chaque fois qu'il le juge néces-
saire ; il doit habiller et équiper les jeunes
soldats aussitôt après leur incorporation,
1«3 réservistes et les hommes à la disposi-
tion, aussitôt après leur arrivée au corps ;
enlin, il doit fournir, pour l'habillement
des territoriaux, la quantité d'effets de la
collection n° 3 que fixe le chef de corps,
d'après les ressources du magasin particu-
lier de l'unité administrative.
Au moment de la mobilisation, chaque
capitaine commandant prélève sur son ma-
gasin les effets de la collection n° i, et tous
les effets ou objets réservés pour l'effectif
de paix à mobiliser. 11 y fait reverser, au
contraire, les effets en service que les hom-
mes ne doivent pas emporter. Il perçoit, au
magasin du corps, les effets portés sur son
bon do mobilisation, préparé dès le temps
de paix , et y verse les effets militaires ap-
portés par les hommes appelés.
Les effets civils, apportés par ces hommes,
leur sont rendus ; toutefois, si le temps leur
manque pour s'en défaire, ces effets sont
laissés au corps, mis en ballots par com-
mune et renvoyés aux muniL-ipalités, char-
gées de les remettre aux familles. Le capi-
taine arrête ensuite ses écritures, et fait la
remise du matériel existant dans son maga-
sin particulier à l'officier d'habillement, qui
en prend charge sur place.
HABIT.
383
HACHEPAILLE.
En temps de ^'uene, le ser\àce de l'ha-
oiUemeiit est régi par le règlement du
G novembre 1889.
La masse cV habillement et cVentretien est
supprimée, et tous les effets nécessaires aux
hommes de troupe sont fournis au compte
Je l'État.
Les dépôts et les portions de corps non en
campagne, s'approvisionnent de la même
manière qu'eu temps de pais, c'est-à-dire
par des demandes aux magasins adminis-
tratifs, par des confections et par des achats.
Les corps en campagne se réapprovision-
nent par les magasins administratifs, par
des envois des dépôts, par des achats ou
éventuellement par des réquisitions, par
des prises sur l'ennemi, par des confections
organisées dans les localités occupées.
En régie générale, les magasins adminis-
tratifs pourvoient les corps djs effets de la
{"^ portion, et des effets gratuits du régime
Je paix ; les dépôts envoient ceux de la
2"= })ortion.
Les e.Tets sont remplacés lorsque leur état
l'exige. La mise hors de service, proposée
par le conseil d'administration, est pro-
noncée par le sousintenJant et, s'il y a
désaccord, par le général de brigade. Elle
est justifiée par un pro'és-verbal.
HABIT. Un liabit, de forme variable,
suivant les époques, a pendant longtemps
été employé dans l'armée française, dans les
mêmes conditions que la tuniqus actuelle,
qu'il a précédée. Comme cette dernière,
il constiluait plutôt un vêtement de pa-
rade.
HABITANT. Les habitants des loca-
lités doivent le logement aux troupes do
passage. Toutefois, ils ne peuvent jamais
être délogés de la chambre ou du lit où ils
iint l'haljilude découcher.
HACHE. Instrument tranchant fixé au
bout d'un manche. A été employé de tout
temps à la guerre, eu affeciant les formes les
plus diverses.
On les a confectionnées d'abord en silex
ou en pierre, puis en airain, en fer, en acier.
On s'en est servi comme armes trancluintes
sous les formes et les noms suivants :
Hache à deux tranchants (V. Fran-
cisijur, Guiannucj.
Hache d'armes. Surtout employée par
les chevaliers, qui la portaient suspendue à
l'arçon de la selle.
La forme la plus générale consistait en
une hache en forme de croissant, avec manche
en métal le plus souvent, et, du côté opposé
à la hache, une espèce de pic ou de mar-
teau (fig. 137).
Hache de gendarmes. Employée par
les gens d'armes (cavalerie légère) ; ne dif-
férait de la précédente qu'en ce que la
douille du fer se terminait en pointe.
Fii.'. 137.
Hache d'abordage. Hache tranchante
d'un côté et en forme de pic de l'autre.
Le marin la porte suspendue au côté
gauche du ceinturon et, dans les abordages,
s'en sert comme arme et comme outil. Sous
celte dernière forme, on fait usage de :
Hache à maio. Outil portatif de des-
truction distribué à raison de 3 par compa-
gnie d'infanterie.
Hache de bûcheron. Transportée dans
la voiture d'outils de l'infanterie au nombre
de 20.
Sert à. abattre des arbres, aux travaux de
construction de défenses accessoires ou à la
destruction de tons tes ouvrages en bois.
Hache portative du génie. Outil
presque semblable au précédent et affecté
aux mêmes usages, que les sapeurs du génie
portent sur leur sac, au nombre de 38 par
compagnie.
HAGHEREAU uu SERPE d'armes. Pe-
tite ha-lie ayant à peu prés la forme d'une
serpe ordinaire et réservée pour le combat
corps à cor[)s.
HACHETTE de campement. Petite
hache à main servant à couper et i fendre
le bois de chaufl'age dans Ifs camps" et dans
les bivouacs.
HACHER. Frapper dans un tournoi
avci- le sabre et l'épée comme avec une
haclie.
HACHEPAILLE. Instrument qui sert à
hailier eu menus morceaux la paille des-
tinée à la nourriture des animaux, surtout
des chevaux.
H en existe un dans chaque corps de
troupe à cheval.
Il est fourni et remplacé par le sen'ice du
HACHURES.
381
HALTE.
génie et enlretenu au compte de la masse du
harnachement et ferrage.
HACHURES. Traits servant à indiquer
le degré d'intensité des pentes sur un plan.
Elles sont toutes tracées suivant les lignes
tie plus grande pente et limitées à 2 courhes
horizontales consécutives.
HACQUEBUTEou HAQUEBUTE. Cou-
lerrine à ninin (V. Fuail).
HACQUEBUTIER. Soldat armé d'une
hncquebule.
A précédé les arquebusiers.
HACQUENÉE. Cheval hongre, servant
de monture à un page.
HAHA. Interruptions de 4 métrés de lar-
geur ménagées dans les paliers des escaliers
de fortification et que l'on recouvre d'un
petit pont mobile pouvant facilement être
retiré lorsqu'on veut interrompre les com-
munications (Jijj. 138).
Fis:. 138.
_ Pont mobile en.' madi'iers.
■"H
G'est aussi une interruption constituée
par un petit fossé de 4 métrés, recouvert
d'un pont mobile, que l'on pratique à l'in-
térieur d'une poterne, au point où celle-ci
vient déboucher au niveau du fond du
fossé .
HAIE. Les haies et clôtures en planches
constituent un couvert et un obstacle, mais
généralement insuffisants.
Fiî. 139.
Pour les organiser convenablement, on
creuse en arrière un petit fossé dont les
terres sont rejelées contre l'obstacle et on
perce des créneaux.
Si l'on a besoin d'une grande épaisseur
de l'obstacle, on organise un fossé extérieur
à 2 mètres de la haie et on jette les terres
contre la haie.
Avec une haie très épaisse, on construit
en arriére une tranchée pour tireurs cou-
chés et on pratique, au besoin, des créneaux
au pied de la haie (fUj. 139).
Haie (V. Former la haie).
HALAGE. Action de tirer à soi avec
force un cordage, soit pour le tendre, soit
pour entraîner un bateau ou quelque autre
objet qui y est attaché.
Le halage peut se faire, soit à bras
d'hommes, soit à l'aide d'un cabestan, soit
par la traction des chevaux.
HALECRET. Corselet de fer battu, plus
léger que la cuirasse, plus particulièrement
à l'usage des archers à pied.
HALLEBARDE. Sorte de pique de di-
mension moyenne avec un fer de hache à un
ou deux trancliants de forme très variée.
Servit d'abord à armer l'infanterie d'élite,
puis les sergents qui s'en servaient pour
langer leurs soldats en bataille.
HALLEBARDIER. Soldat armé d'une
hallebarde.
11 y eut des corps de hallebardiers eu
France, comme infanterie d'élite, depuis
François P'' jusqu'en 17S6.
HALTE. Pause que fait un corps de
troupe en marche.
Dans les routes à l'intérieur, elles ont
lieu toutes les 50 minutes et durent 10 mi-
nutes.
La grande halte se fait, autant que
possible, aux deux tiers de la route, ou au
moins à moitié chemin ; elle a lieu dans un
lieu habité et peut durer une heure. La
dernière halte se fait à l'entrée du nouveau
gîte ; on y rétablit la tenue.
En campagne, les haltes horaires ont lieu
à heure lixe et cessent à l'heure précise sans
commandement.
Il n'est fait de grande halte que lorsque
la température ou la distance la rendent in-
dispensable.
— horaire. Pause de 10 minutes qui
est faite après chaque période de 50 minutes
de marche.
L'ordre de mouvement fixe l'heure de la
première halte ; les suivantes se font sans
de nouveaux ordres.
Chaque chef d'unité de marche arrête et
remet en marche, à l'heure précise, l'unité
qu'il commande.
Au moment de l'arrêt, les troupes et les
voitures serrent sur la tète de l'unité.
Les troupes à pied forment les faisceaux
et déposent les sacs; les troupes à cehval
HALTE.
385
HANCHE.
mettent pieJ ù tenc, ressangleut leurs che-
vaux et rectifient le paquetage.
A la première halte, les officiers passent
l'inspection et font jeter les effets qui ne
sont pas réglementaires ou qui dépassent le
nombre déterminé.
— des trains. Le commandant fait con-
naître au\ ofliciers les stations où la troupe
pourra descendre et la durée des haltes.
Ou profite des arrêts de 5 à 10 minutes
pour s'assurer que tout est en ordre, rece-
voir les réclamations et autoriser quelques
Iiommes à descendre.
Dans les haltes de plus de 10 minutes,
tous les hommes peuvent descendi-e ; des fac-
tionnaires sont placés principalement pour
empêcher de circuler sur les voies, de sortir
des gares, etc.
Les hommes ne descendent qu'à la son-
nerie Halte ! Ils laissent leurs armes dans
les ^vagons et ne sortent que par les por-
tières ouvertes sur le quai ou le trottoir. Ils
remontent en -wagon à la sonnerie En avant !
qui est faite 3 minutes avant le départ.
Le commandant profite des arrêts pour
faire visiter les wagons à chevaux et exa-
miner si les chargements de matériel sont en
ordre.
— (grande). La grande halte dure en-
viron une heure et permet par conséquent
aux hommes de se reposer plus complète-
ment et de se restaurer.
11 n'est fait de grande halte que lorsque la
distance ou la température la rendent indis-
pensable.
En général, quand il n'y a que 4 ou
5 heures de marche, il vaut mieux franchir
l'étape d'une seule traite.
Quand la grande halte est nécessaire, on
la fait toujours sous la protection de l'avant-
ijarde et, autant que possible, après avoir
parcouru les deux tiers ou les trois quarts
de la route.
Elle a lieu prés d'un village, prés d'un
cours d"eau, ou dans le voisinage d'une fon-
taine.
L'ordre de mouvement indique la durée
de la grande halte, le lieu où elle doit se faire
et la distance qui la sépai-e du point initial
de marche.
Les unités arrivent successivement ; un
officier du service d'état-major leur indique
l'emplacement où elles doivent se former ;
chacune d'elles reprend la mai'che après le
temps de repos prescrit.
Pendant la halte, les troupes font un léger
repas de café ou de viande froide ; les che-
vaux sont débridés et légèrement dessanglés ;
on leur donne un peu de nourriture.
— gardée. Pendant que le gros des
troupes est au repos, V avant-garde qui cou-
vrait sa marche s'arrête sur un point favo-
rable, sur une position militaire, et continue
son rôle de protection en se bornant à ren-
forcer au besoin le premier de ses échelons
de marche.
Une ligne de sentinelles est fournie par la
pointe d'avant-garde, ainsi que les petits
postes.
La tête forme une ou plusieurs grand'-
ganles ; le gros de l'avant-garde forme la
réserve de ces avant-postes temporaires.
Si le pays est couvert et favorable aux
surprises, le commandant de Vavant-garde
complète les mesures de sécurité indiquées
ci-dessus en organisant immédiatement un
système de patrouilles et de reconnais-
sances.
On se couvre sur les flancs et en arrière
au moyen de postes détachés.
HALTE ! Commandement que Ton fait
pour prescrire aux troupes eu mouvement
de s'arrêter.
HALTE-LA! Avertissement que doit crier
la sentinelle à une troupe ou autres per-
sonnes pour leur enjoindre de suspendre leur
marche ; il est suivi du cri de : Qui vive !
pour reconnaître militairement ces personnes.
Le chef d'une ronde ou d'une patrouille pro-
cède de même.
HAMAC. Sorte de filet ou de lit sus-
pendu en usage sur les navires pour le cou-
chage. A bord des bâtiments de l'État, les
officiers sont couchés sur des cadi'es ou, à
défaut, sur des hamacs. Les sous-officiers et
les soldats sont couchés sur des hamacs
comme les hommes de l'équipage.
En principe, les passagers militabres sont
couchés comme il est dit ci-dessus à bord
des bâtiments de commerce.
HAMEAU. Groupe de maisons écartées
de la commune dont elles font partie.
L'organisation défensive se fait comme
celle d'un groupe de maisons.
HAMËE. .Manche de Vécouvillon.
HAMPE. Long manche d'une arme, d'un
drapeau.
L'dtoila mobile est munie d'une hampe
composée de trois tubes, dont l'un est fixe à
la tète et les deux autres peuvent se visser
bout à bout.
Les projectiles vérificateurs se vissent à
l'extrémité d'une hampe de longueur conve-
nable, ainsi que les vérificateurs de la butée.
HANAPIED ou HANEPIED. Armure
plate servant à proléger la poitrine.
HANCHE. Partie du corps qui est formée
parl'évasement de l'os iliaque, et qui se con-
tinue avec la cuisse par l'articulation du
fémur.
25
HANG.
386
HARNACHEMENT
Le tiaiu de derrière d'un cheval, depuis
les reins jusqu'au jarret.
Mettre uu clieval sur les hanches, le dres-
ser de façon qu'en galopant il se soutienne
sur le train de derrière.
HANG. Javelot entièrement garni de
lames de fer avec lequel les Francs combat-
taient de près ou qu'ils lançaient au besoin.
La pointe du javelot était armée de crochets
en forme d'hameçons, que l'on ne pouvait ni
arracher, ni couper du bouclier dans lequel
ils avaient pénétré.
HANGAR. Construction légère et cou-
verte ayant, en ce qui concerne l'armée, les
affectations suivantes : hangar aux ma-
nœuvres, au ferrage, pour les opérations vé-
térinaires, pour abriter les voitures des
corps .
HAQUET. Voiture faisant partie des
équipages de pont français. 11 y en a de
deux espèces : le baquet modèle 1853, à
deux trains, qui sert au transport des sup-
ports et des ancres; le chariot de parc,
pour le transport des madriers, cordages et
agrès.
HARANGUE. Discours d'apparat qui n'a
rien de commun avec l'éloquence militaire.
Pourrait convenir en temps de paix, dans la
présentation du drapeau aux recrues, etc.
HARAS. EtabUssement où l'on entretient
des étalons et des juments destines à la re-
production. 11 en existe de deux espèces :
les haras privés, et les /taras publics.
Les haras publics ou de YElat ont été or-
ganisés en France par Colbert, en 1683 Ils
furent supprimés en 1790, puis rétablis en
1793 par la Convention.
L'administration des liaras est actuelle-
ment régie par le décret du 17 juin 1832 et
forme une des divisions du ministère de
l'agriculture. Sa mission consiste moins à
entretenir des établissements spéciaux pour
le compte de l'État, qu'à développer, au
moj^en d'encouragements, ramôlioration de
Ma race par l'industrie privée, en vue de fa-
voriser la remonte de l'armée.
Les établissements de l'administration des
haras sont au nombre de 23. Chaque an-
née, les étalons qu'ils renferment sont dis-
tribués, pendant la saison de la monte, entre
un certain nombre do loca'ités, ou stations,
pour être mis à la disposition des agricul-
teurs et des éleveurs, moyennant un droit
modique.
En Algérie, ce sont les dépôts de remonte
de l'armée, qui remplissent la mission dévo-
lue en France à l'administration des haras.
HARAUX. Manœuvre ou ruse de guerre,
ayant pour but d'enlever les fourragères de
l'ennemi.
HARCELER l'ennemi, inquiéter l'en-
nemi par de h'équentes escarmouches, par
des attaques à l'improviste mais non pous-
sées à fond ; l'importuner sur les flancs ou
les derrières, afin de le priver de repos et de
le forcer à la retraite ou à Vattaque dans de
mauvaises conditions.
HARDIESSE. Audace dans l'exécution
d'une opération militaire.
HARICOT. Fruit de la plante légumi-
neuse qui porte ce nom.
Le haricot est très nourrissant et peut se
conserver pendant deux ou trois ans ; tou-
tefois, il devient plus difficile à cuire au fur
et à mesure qu'il vieillit. 11 est employé
pour l'alimentation des troupes et entre pour
une quantité de 60 grammes dans la ration
ordinaire et dans la ration normale de guerre
et pour 100 grammes dans la ration forte
de guerre.
Le plus estimé des haricots est celui de
Soissons, dont la graine blanche, grosse et
plate est très farineuse.
Les liaricots achetés pour l'alimentation
de l'armée doivent être de la bonne qualité
du pays, provenir de la dernière récolte, être
nets, sans mélange de graines ou de se-
mences étrangères, d'un aspect luisant, cou-
lant à la main, cuisant rapidement.
On doit préférer les graines les plus déve-
loppées et celles dont l'écorce est la plus fine ,
Les haricots pèsent de 75 à 78 kilogr. à
l'hectolitre.
HARIDELLE. Clieval maigre et de qua-
lité très inféiieure.
HARNACHEMENT. L'ensemble des har-
nais d'un cheval.
On utilise dans l'aimée française, diffé-
rents modèles de harnachement, suivant les
armes auxquels ils sont destinés : cavalerie,
artillerie, train des équipages, génie, infan-
terie.
— de la cavalerie. Les effets et ma-
tières premières nécessaires aux corps de ca-
valerie sont fournis, sur l'ordre du Ministre,
soit par les magasins centraux, soit confec-
tionnés dans les corps. Des situations trimes-
trielles font connaître les besoins des corps.
Les réceptions de harnachement dans les
magasins centraux ont lieu d'une manière
analogue à celle du matériel de l'iiabille-
ment, par une commission spéciale. Ils sont
ensuite expédiés aux corps de cavalerie, à
titre gratuit.
La nomenclature du harnachement de la
cavalerie est insérée au Journal militaire à
la date du 2 octobre 1882, page 537 ; elle a
été moditiée, de même que la description des
effets et objets, par un assez grand nombre
HARNACHEMENT.
38:
HARNACHEMENT
de décisions ministérielles ultérieures, insé-
rées également au Journal militaire.
Le personnel affecté à l'entretien du har-
nachement, dans un régiment de cavalerie,
se compose d'un maréchal des logis ma'ttre
sellier, d'un brigadier et d'un cavalier
ouvrier.
Les effets de harnachement en service et
en magasin, dans la cavalerie, sont entrete-
nus par le nia'ilre sellier par ahonnement.
Les marelles sont passés aux clauses et con-
ditions déterminées par la circulaire du
30 novembre 1867, et par le modèle qui y
est joint (/. M., p. r., p. 906).
Les remplacements et réparations néces-
sités par des pertes ou dégradations prove-
nant de la faute ou de la négligence des
hommes sont imputés à la masse d'h<tbille-
menl et n'entrclien.
Sur le pied de guerre, le matériel de har-
nachement des corps de troupe est entretenu
sous le régime de clerc à maître, et les dé-
penses sont imputées à la masse d'entretien
du harnachement et ferrage.
Les effets de harnachement ne sont rem-
placés qu'après avoir été réformés à l'inspec-
tion générale, suivant les règles tracées par
les instructions ministérielles. Toutefois, le
remplacement des effets perdus ou mis hors
de service avant réforme s'opère dès que le
fait a été iJùment constaté, sauf imputation,
s'il y a lieu, de leur valeur k qui de
droit .
Les modifications à apporter aux effets
de harnachement, en exécution des ordres
ministériels, sont réglées par des instructions
spéciales, et la dépense qui en résulte est
imputée à la masse d'entretien du harna-
chement et ferrage.
Un décret du"" 1 1 octobre 1S89 (B. 0.,
p. r., p. 740) a institué un nouveau règle-
ment sur le .service du harnachement dans
les corps de troupes de toutes armes, à par-
tir du 1" janvier 1890.
D'après ce règlement, il est pourvu, au
moyen de prestations en dt-niers, aux dé-
penses concernant le harnachement, la fer-
rure et le traitement des chevaux et mulets
en cas de maladie. L'ensemble des presta-
tions allouées à un corps de troupe consti-
tue sa masse de harnachement.
Ce règlement présente de grandes analo-
gies avec celui du service de l'habillement ;
néanmoins, il apporte des modifications si
profondes au système actuel, qu'on doit
s'attendre, dans la pratique, à rouconlrer
des difflcultès de détail qu'il n'était pas pos-
sible de prévoir d'avance. Aussi, ce règle-
ment n'a-t-il été appliqué, à titre d'essai,
qu'aux corps de troupe dont la portion cen-
trale est stationnée dans les If^, 14« et 18« ré-
gions de corps d'armée.
Cet essai n'a pas encore été généralisé,
jusqu'à présent.
— de l'artillerie, du génie et du
train des équipages militaires. Ce
harnache nient comprend d'abord les harnais
nécessaires pour le service , en raison du
nombre et de l'affectation des chevaux et
mulets qui figurent à l'effectif du pied de
paix. Les effets des modèles anciens ou
étrangers, ou qui sont plus ou moins défec-
tueux, sont affectés à l'instruction des re-
crues, aux corvées et au service de l'infir-
merie vétérinaire.
L'ensemble de ce matériel porte le nom
de harnachement de service.
Chaque corps reçoit , en outre , un excé-
dent, qui forme le harnachement supplémen-
taire de service.
Le harnachement de réserve est conservé
dans les établissements de chacune de ces
armes. 11 est calculé de manière à former,
avec le harnachement de service, un total
égal à l'effectif de guerre, augmenté du tiers
du nombre des animaux de l'effectif de
paix. 11 est également entretenu, dans les
établissements de l'artillerie, un harnache-
ment supplémentaire de réserve.
Le matériel de harnachement de l'artille-
rie, du génie et du train des équipages mi-
litaires est fourni par le service de l'artil-
lerie, ou confectionné dans les corps.
Les demandes d'effets sont adressées au
Ministre.
Lorsque les corps ne sont pas éloignés de
plus de i-2 kilomètres des établissements
livranciers. ils sout tenus de prendre livrai-
son du matériel de bainachement dans ces
établissements. Les effets sont visités con-
tradictoirement par le maître-sellier du corps
et par l'ouvrier d'état du service de har-
nachement, ou par un sellier désigné par
le directeur de l'établissement, en présence
de l'officier d'habillement et de l'un des
of;iciers de l'établissement.
Les différends sont soumis au général
commandant l'artillerie, qui prononce et
rend compte au Ministre.
Lorsque la livraison nécessite un trans-
port , les effets sont visités à l'arrivée par
le conseil d'administration, et peuvent être
refusés s'ils ne remplissent pas les condi-
tions voulues. Dans ce cas, le général com-
mandant l'artillerie, avant de se prononcer
sur le sujet de la contestation, fait constater,
s'il y a lieu, l'état des effets par un expert
pris, autant que possible, parmi les mili-
taires idoines de la garnison. L'établisse-
ment livrancier peut se fairj représenter à
HARNACHEMENT.
388
HARPE.
celte expertise, par un oflicier ou par un
employé militaire.
L'entrjtien du harnachement a lieu au
moyen d'un abonnement passé avec le
maître-sellier ou bourrelier, au compte de
la viasse d'enlretien du harnachement et fer-
rage (Règlement du 11 juin 1883, et mo-
dèle annexé J. M. p. r., p. 897).
L'entretien du harnachement aux armées
en campagne a lieu sous un régime mixte ;
l'abonnement est conservé pour les répara-
tions journalières n'exigeant que delà main-
d'œuvre ou des fournitures de peu de valeur,
et un marché est passé, à cet effet, par le
capitaine commandant l'unité avec un ou-
vrier bourrelier ; les autres réparations et
les remplacements sont faits sous le régime
de clerc à maître.
Les effets de harnachement ne sont rem-
placés qu'après avoir été réformés à l'inspec-
tion générale, comme il a été dit pour la
cavalerie, et sous la réserve des mêmes
exceptions.
Les modifications à apporter aux effets
de harnachement, en exécution des ordres
ministériels, sont réglées par des instructions
spéciales, et la dépense qui en résulte, est
imputée à la niasse d'entretien du harnache-
ment et ferrage.
— des équipages régimentaires. Le
matériel de harnacliement des équipages
régimentaires de l'infanterie, de la cavalerie
et du génie est fourni par le service de
l'artilleiie. Il comprend des harnais d'atte-
lage, des couvertures, des guides, des bri-
dons, des licols, des longes, des surfaix,, des
musettes-mangeoires, des fouets, des bats
complets pour cantines médicales et pour
mulets porteurs d'outils, du matériel d'at-
tache des chevaux, etc.
Les effets hors de service par suite d'usure
régulière sont réformés par les capitaines
inspecteurs d'armes, de même que les objets
perdus ou détériorés par cas de force ma-
jeure. Des ordres sont donnés pour le rem-
placement de ces effets par le service de l'ar-
tillerie, en même temps que la réforme est
prononcée.
Les objets manquants sont regardés
comme ayant été perdus par la faute des
corps et sont remplacés à titie onéreux. Les
demandes sont adressées, par la voie du
commandement, au. directeur de l'artillerie.
Elles sont appuyées des récépissés de verse-
ment au Trésor et d'une déclaration de ver-
sement. Dans tous les autres cas, les de-
mandes de matériel sont adressées au Ministre
par l'intermédiaire du commandement.
L'entretien du harnachement des équi-
pages régimentaires est au compte de la
'liasse d'entretien du harnachement et fer-
rage ; ce matériel est entretenu en dehors de
l'abonnement du maître sellier ; les dépenses
annuelles relatives à cet entretien ne doi-
vent pas dépasser 14 francs pour chaque
harnais ou bât en service, et 1 fr. 40 pour
chaque harnais ou hdt en magasin.
La surveillance et l'entretien de ce maté-
riel sont confiés à l'officier d'approinsionne-
ment.
— des chevaux d'officier. Les offi-
ciers de tout grade, montés à titre gratuit ou
onéreux, se procurent à leurs frais les effets
de harnachement réglementaires.
Pour les couvrir des frais de première
mise, 1 État a alloué aux officiers des troupes
à cheval une indemnité de première mise d'é-
quipement plus élevée que celle des officiers
des troupes a. pied ; de plus, il a attribué
une indemnité de première mise d'équipe-
ment aux capitaines de troupes à pied, au
moment de leur nomination à un emploi
monte, de même qu'aux lieutenants désignes
pour des emplois montés ; mais alors, ils
n'ont plus droit à cette indemnité quand ils
passent capitaines.
HARNAIS. Appareil que l'on adapte
sur le corps du cheval, du mulet et de l'âne,
dans le but de les gouverner et de leur faire
exécuter des transports, soit par traction,
soit à dos.
Le harnais comprend : la bride, la selle
avec ses accessoires ou le bât avec ses acces-
soires, pour le transport à dos ; le collier ou
bricole et les traits, pour le transport par
traction, ainsi qu'un appareil de recul con-
sistant en une bande de cuir enveloppant le
haut des cuisses de l'animal et appelée ava-
luire.
Quand on attelle un cheval à une voiture
à deux roues, on lui pose sur le dos une sel-
lette qui porte une large bande de cuir
nommée dossiére, destinée à recevoir les
brancards. Une sous-ventrière, opérant dans
le sens opposé, les empêche de s'élever au
delà d'une certaine limite.
Parmi les accessoires du harnais, on peut
citer : le licol, qui sert à attacher l'animal ;
le surfaix, la couverture ; le caveçon, pour
le dompter au manège.
HARNEMENT. Harnachement complet
du ch(!val de guerre du chevalier.
HARNOIS ou HARNOYS. Armure com-
plète du chevalier.
— de gueule. Dénomination triviale
que l'on donnait autrefois aux approvision-
nements de bouche.
HARPE. Sorte d'épée recourbée à l'usage
des Thraces et des gladiateurs.
Arme étrusque en forme de faucille.
HARÇIN.
Espèce de barrière ou de ponl-levis, de
lierse ou de cataracte, servant à fermer un
ouvrage.
HARPIN ou HARPON. Arme en usage
dans les sièges, aux XVI« et XVII" siècles,
pour frapper à distance et accrocher l'en-
nemi qu'on ne pouvait aborder. Elle était
terminée en pointe, au-dessous de laquelle
se trouvait une double fourche dont les dents
allaient dans divers sens (/)(/. 140 et 141).
Fis. 110.
Fis
HARPON. Instrument terminé à une
extrémité par un taillant, à l'autre bout par
un piton à talon muni d'un anneau.
Il sert à arrêter les corps flottants et fait
partie du matériel des pontonniers.
H ART. Lien formé d'une gaule de bois
vert tordu, et dont on se sert pour lier les
fascines ou consolider les gabions ou les
claies.
Les harts peuvent être aussi confection-
nées en fil de fer galvanisé.
HAST. De haste, lance. On a .!omné le
nom générique d'armes d'hast h toutes celles
dont le fer est fixé au bout d'un long manche
(hampe).
HAST AIRES. Soldats romains armés
d'une lance, d'une épée droite, d'un casque,
il'une cuirasse de mailles et d'un bouclier.
Ils combattaient au premier rang.
HASTE. Nom générique donné par les
Romains à toutes les armes lancées comme
projectiles.
HATE. Diligence, promptitude, précipi-
tation. Ex.: prendre les armes à la hâte, se
préparer à la hfite au combat, envoyer un
exprès à la hâte, l'ennemi s'enfuit à toute
hâte.
HAUBERGEON. Petit kaubert, consistant
en une sorte de colle ou de chemise de mailles
formée de petits anneaux de fer ou d'acier.
389 HAUSSE.
HAUBERT. Armure complète de mailles
que les chevaliers seuls avaient le droit de
porter.
Elle comprenait une tunique longue a
manches, une coifl'e de mailles et des cfiatisscs
complètes.
HAUBÏTZ. Nom allemand de Vobusier.
HAUBITZE. Xom allemand de Vobus.
HAUSSE. Appareil au moyen duquel on
peut faire varier à volonté la hauteur du
cran de mire, des armes à feu portatives ou
de l'œilleton des bouches à feu.
Pour les armes à feu portatives, les appa-
reils de hausse doivent être simples, solides,
de construction et de réparation faciles,
enfin pouvoir se rabattre en avant et en
arriére. Il en existe de deux espèces princi-
pales : la hausse à curseur et la hausse à
cadran.
— à curseur. Cette hausse se compose
d'une planche pouvant tourner de 180° au-
tour d'un axe horizontal fixe au canon. Elle
porte un curseur dont le cran de mire peut
être déplacé à volonté, suivant la distance
prévue. Les moyens de pointage restent en-
suite invariables.
La hausse du fusil français modèle 1886
se compose [fig. 142) :
Fis. 112.
1° D'un pied avec gradins au-dessous de
chacun desquels est inscrit, sur la face gauche
du pied, la distance de tir entre 400 et 800
mètres à laquelle correspond ce gradin ;
i° De la planche mobile, qui porte 3 crans
de mire : celui de 2r>0 mètres, sur le pied
de la planche rabattue en avant; celui de
2,000 mètres (marqué 20), sur le sommet
de la planche; le 3^, pratiqué dans le talon
de la planche et donnant des lignes de mire
de 400 à 800 mètres lorsqu'on fait reposer
le curseur sur les différents gradins du pied ;
la planche est graduée à droite pour les dis-
tances de 100 en 100 mètres, à gauche pour
HAUSSE. 3P0
les distances de oO en 30 mètres ; au-dessus
de chaque trait de la graduation de droite
est le chifTre indicateur de la distance (de
900 à 1900 mètres) ;
3" Du curseur, qui porte le cran de mire
mobile pour les distances de 900 à 1900
mètres.
— à cadran. Consiste (fig. 143) en une
planchette mobile autour d'un axe et por-
tant un cran de mire unique ; les distances
sont indiquées sur un cadran et l'on fait
pivoter la planchette jusqu'à ce qu'elle af-
HAUSSE.
Dans les bouches à feu actuelles, la réglette
porte Wvilleton, qui y est fixé d'une manière
invariable ; elle est évidée dans le sens de
sa longueur, reliée par ses extrémités avec
une vis horizontale qui se meut dans un
écrou porté par la tcte de la tige verticale
(V. fig. 145). Les tiges verticale et horizon-
tale portent chacune une graduation en mil-
limètres. En outre, pour les canons de cam-
pagne, la tige verticale porte une graduation
en distances pour les divers projectiles qu'ils
tirent.
La figure 144 représente la hausse de
notre canon de campagne de 80™™, modèle
1877.
Fi-. 114.
fieure le trait indiquant la distance à laquelle
on veut tirer.
Les avantages de la hausse à cadran
consistent en un maniement très simple et
un seul cran de mire, tandis que la hausse
à curseur en a plusieurs. Les inconvénients
sont de présenter peu de fixité, la planchette
étant susceptible de se déplacer par le seul
effet du tir. Elle manque donc de précision
et c'est ce qui l'a fait rejeter en France.
Néanmoins, quelques puissances étrangères
l'ont adoptée.
Outre les deux types qui viennent d'être
décrits, il existe un certain nombre de
hausses qui ne sont que des applications plus
ou moins imparfaites des premières ; telles
sont : la hausse à trous, la hausse
Minié, la hausse à lunettes, etc.
Dans les bouches à feu, la construction
de la hausse varie suivant les systèmes d'ar-
tillerie.
Dans les bouches à feu antérieures à 1870,
la tige horizontale, dite réglette, est main-
tenue dans une coulisse profonde creusée sur
la tête de la lige verticale et est mise en
mouvement au moyen d'une crémaillère et
d'un pignon portant un bouton mollcté.
La figure 145 donne la hausse du 24 de
place.
Les canons de campagne ont :
1° Une hausse latérale sans planchette,
l'inclinaison du canal de hausse corrigeant la
dérivation ;
2° Une hausse médiane (sauf le canon de
montagne).
Les hausses des pièces de siège et de place
ont toutes le même équarrissage ; il en est
de même pour toutes les pièces de cam-
pagne ; mais la distance du centre de l'œil-
leton au-dessous du curseur à 0 est va-
riable.
Toutes les tiges portent sur la face posté-
rieure l'indication du calibre et de l'espèce
de pièce à laquelle la hausse appartient, et,
s'il y a lieu, la mention du tir spécial auquel
les graduations se rapportent.
En Allemagne, la hausse comprend une
tige verticale, tiiangulaire, en laiton, à an-
gles abattus, mobile, dans une glissière et
pouvant être arrêtée au moyen d'une vis, à
la hauteur voulue et indiquée par les gra-
HAUSSE-COL.
'laations de la tigo. Une branche horizon-
tale, également graduée, surmonte Textrémitê
391 HAUTES PAYES.
de la tige verticale ; elle porte l'œilleton,
qui peut être arrêté au point voulu au moyen
d'un curseur (//f/. 127) (1).
HAUSSE-COL. Ancien gorgerin ou gor-
gerette de l'armure du chevalier, dont il ser-
vait à rattacher diverses pièces. Plus tard,
sous forme de plaque de métal en forme de
croissant doré ou argenté, il a servi d'in-
signe de service aux officiers des troupes à
pied qui le portaient au-dessous du cou. Est
actuellement supprimé.
HAUSSER. Augmenter la hauteur, lin-
teusité, l'acuité, le prix, etc.
HAUT. Elevé; se dit par opposition à
bas. En parlant des pays, se dit de ceux
qui sont plus élevés, comparativement à
d'autres, au-dessus du niveau de la mer, el
par conséquent plus voisins des sources, des
i.'ours d'eau ; ex. : la Haute-Loire, la Haute-
Garonne, etc. En parlant des eaux, haut se
dit de leur élévation relativement au fond ;
' .r. : les eaux sont hautes.
HAUTBOIS. Instrument de musique à
veut et à anche, dont le ton est fort clair.
(1) C'est par erreur que la (iguro 127 a été inter-
l'alée an mol graduation de la hausse. Ce mot ne
l'omportait pas de figure.
Le hautbois en usage dans les musiques
militaires est du système Hoéhan, ou préfé-
rablement, du système du Conservatoire de
Paris. Il est en bois de palissandre lin, garni
de quinze clefs en maillechort, y compris la
clef d'octave à bascule ; il est muni d'un
levier à double effet faisant correspondre les
clés de si bémol et d'«i avec le pouce de la
main gauche.
On donne également le nom de hautbois
au musicien qui joue de cet instrument.
Chaque musique militaire doit comprendre
deux hautbois.
HAUT -LE-CORPS. Bond que fait un
cheval. Mouvement involontaire que l'on
éprouve lorsque l'on a quelque vive surprise
ou contrariété.
HAUT-DE-CHAUSSES. Espèce de cu-
lotte, qui couvrait le corps de l'homme de
la ceinture aux genoux.
HAUTES PAYES. Allocations mensuelles
ou journalières que la France paye aux
hommes de troupes liés au service soit
comme rengagés, soit comme commissionnés.
Les hautes payes des caporaux ou briga-
diers et sol lats sont allouées pour chacun
des jours donnant droit à la solde. Elles
sont au nombre de deux : la première leur
est allouée à partir du jour où ils ont con-
tracté un rengagement ayant poiir effet de
les maintenir dans l'armée active après 3 ans
de service, ou, s'ils sont commissionnés, dès
qu'ils entrent dans leur quatrième année de
service ; la seconde haute paye est due, tant
aux rengagés qu'aux com»>issionnés, après
5 ans de rengagement ou de commission.
Ces hautes payes sont., payées aux caporaux
et soldats en même temps que le prêt.
Les hautes pages des sous-ofBciers sont
payées mensuellement. Elles sont allouées
dans toutes les positions donnant droit à une
solde quelconque, et même dans le cas de
congé sans solde, sauf celui où le sous-officier
va en congé en attendant la liquidation de
sa pension de retraite. Elles sont au nombre
de trois :
La première haute paye, fixée à 9 francs
par mois, est attribuée aux sous-ofTlciers
rengagés à partir du jour où le premier
rengagement devient effectif;
La seconde haute paye, fixée à !o francs
par mois, est due après S ans de renga-
gement ;
La troisième haute paye, fixée à 21 francs
par mois, est allouée après 10 ans de ren-
gagement.
Quant aux sous-officiers commissionnés,
ils ont droit ; à la première haute paye dès
qu'ils sont entrés dans leur quatrième année
de service; à la deuxième haute paye, après
HAUTEURS.
392
HÉBERGER.
8 ans de service ; à la troisième haute paye,
après 13 ans de service. Les taux sont les
mêmes que ceux des hautes payes des sous-
officiers rengagés.
— des maîtres d'escrime. Une haute
paye mensuelle peut être accordée dans des
conditions déterminées, sur les fonds des
écoles, aux maîtres d'escrime des corps qui
sont, à cet effet, l'objet d'une proposition
des inspecteurs généraux d'armes. Le Ministre
désigne ceux auxquels les corps peuvent la
payer.
HAUTEURS. Élévation de terrain, col-
line, éminence.
En pays accidenté, on occupera de préfé-
rence les hauteurs, qui présentent des
avantages tactiques considérables : facilité
de surveillance des abords, nécessité pour
l'ennemi d'une escalade pénible, accroisse-
ment de l'action des feux de l'artillerie de
la défense, facilité pour celle-ci de cacher les
mouvements de troupes en arrière, etc. Mais
il faut que, des points occupés, on puisse
bien battre les pentes par lesquelles l'ennemi
peut arriver.
Cette considération conduit à rechercher
quel est l'emplacement, sur la hauteur, qui
convient le mieux pour les lignes ou retran-
chements à y organiser. Les hauteurs pré-
sentent généralement le profil indiqué par la
figure 146, vers le milieu, une pente assez
raide b c, raccordée, d'une part avec la val-
lée, et d'autre part avec le sommet, par des
Fia. IIG,
pentes douces a, b, c, d. Pour Ijien battre la
pente b c, il faut donc occuper la crête b.
Cette crête si importante pour la défense des
hauteurs, s'appelle crête militaire.
— de genouillère (V. Genotdllère).
— du parapet. La hauteur ou relief dit
parapet ou }iiasse couvrante au-dessus du
terrain naturel dépend, avant tout, des
formes du terrain que l'ouvrage doit couvrir
de ses feux et du temps dont on dispose
pour l'exécution. Il varie aussi suivant l'es-
pèce de fortification, depuis Oi^jeO dans la
tranchée-abri, 2°i,o0 dans la fortification de
campagne et 12 mètres pour la fortification
permanente. A l'exception de cotte dernière,
il ne faut pas perdre de vue que, plus le
relief est grand plus le travail à effectuer
s'augmente dans des proportions notables,
c'est pourquoi les ouvrages de campagne ne
devront pas, en piincipe, dépasser 2™, 50, et
l'on devra même faire en sorte de ne pas
dépasser 2 mètres. Il faut remarquer, en
outre, que la création d'une tranchée inté-
rieure augmente la valeur du couvert, san^
créer de trop grands reliefs, et en offrant
ainsi à l'artillerie un but moins visible et
plus difficile à atteindre.
On a, jusqu'à ces derniers temps, attache
une certaine importance à un grand relief
pour mieux voir et mieux commander le
terrain extérieur. Slais, même pour la forti-
fication permanente, depuis les progrés du
tir plongeant et l'apparition des obus-tor-
pilles, on a reconnu les inconvénients des
reliefs élevés qui présentent celui d'être vus
de loin et de servir de but à l'artillerie en-
nemie ; il y a donc une tendance générale à
réduire les reliefs et à masquer les retran-
chements le plus possible.
HAUT LE PIED. Cheval sans emploi que
l'on affecte aux jjflcf.? pour remplacer un
cheval de trait devenu indisponible.
HAUVET ou HAVET. Trident ou fourche
ferrée, servant d'arme de parapet.
HAVILDAR. Sergent indigène servant
dans un régiment de cipayes.
HAVRESAC (Étymologie : haver sac, en
allemand sac à avoine), était appelé ra-
napsa, par les Romains.
Sac de toile goudirnnée ou de peau, dans
lequel les soldats des troupes à pied en-
formcnt leurs effets et qu'ils portent sur leur
dos à l'aide de deux bretelles. Il fait partie
de la première portion des effets d'habil-
lement.
Le havresac doit contenir : une chemise,
des brosses, une calotte de coton, un mou-
choir, une trousse garnie, une paire de
guêtres en toile, une paire de souliers, le
nécessaire d'armes, un morceau de savon,
la cuiller, une boîte à graisse, le livret in-
dividuel, les paquets de cartouches dans la
case à cartouches, le biscuit et les petits
vivres dans leurs sachets ; certaines armes
ont en outre un pantalon de treillis.
HEAUME, HEAULME ou HEALME.
Casque le plus ancien de ceux qui furent
en usage du temps de la chevalerie. En fer
battu, il enveloppait la tète entière et ne
laissait respirer que par une grille qui pou-
vait se glisser sur le front.
HÉBERGER. (P^tymologie : allemand.
hcer, troupe, bergen-loger). Loger et nour-
rir une troupe ou des militaires isolés. Se
dit aussi pour les particuliers qu'on reçoit
chez soi (V. Nourriture chez l'Itabitant).
HÉCATONTARCHIE.
393
HÉCATONTARCHIE. Subdivision delà
phalange grecque, coniparalile .i la centurie
romaine et composée de 128 soldats d'infan-
terie légère.
HÉCATONTARQUE. Commandant d'une
lu'catontarchie.
HEIDDQUE, HAYDUC. ?oldat d'infan-
terie hongroise. On donnait autrefois ce nom
en France, à des valets de pied des grands
seigneurs costumés en hussards hongrois.
HÉLÉPOLE. Macliine de guerre roulante
employée par les Grecs dans l'attaque des
forteresses. Elle consistait en une grande
tour en bois à plusieurs étages, à chacun
desquels se trouvaient des engins (béliers,
balisies), propres à battre les murailles ou
à lancer des projectibs.
HÉLICE. Le filigrane des poignées d'épée
ou de sabre est enroulé en hélice.
Propulseur des navires à vapeur. Elle
consiste en une ou plusieurs ailes hélicoï-
dales fixées sur un axe et traînant dans
l'eau, h l'arrière du bâtiment. Elle reçoit
son mouvement de l'arbre d'une machine à
vapeur.
HÉLICOÏDAL. (V. Rampe hélicoïdale,
rayure hélicoïdale).
HÉLIOSTAT. Appareil employé dans la
tL-légraphie optique de campagne, destiné à
donner par réflexion une direction constante
aux rayons du soleil. Léger et de petite di-
mension, il se compose d'un mouvement
d'horlogerie et de deux miroirs psychés cir-
culaires de même diamètre disposés de telle
sorte que leurs centres soient constamment
sur l'axe de ce mouvement d'horlogerie.
HÉLIOGRAVURE. Applicalion de la
photographie à la gravure sur métaux.
Ce procédé, fort économique et plus ra-
pide, permet d'obtenir la reproduction exacte
des gravures anciennes ou la gravure directe
des dessins faits à la plume.
HÉLIOTROPE. Instrument qui, par une
disposition particulière de la réflexion des
rayons lumineux, donne le moyen de faire
des signaux optiques à de grandes distances.
HELLOFITE. Substance explosive qui
se compose d'une dissolution de produits
organiques nitrés, tels que la naphtaline,
le phénol, etc., dans l'acide azotique fu-
mant. Elle sert comme charge explosive
il'une certaine espèce d'obus-torpillcs, dans
lesquels on introduit les substances qui,
séparément inoA^ensives, forment par leur
mélange, un explosif puissant.
HÉMILOCHIE. Moitié du /oc/105 de l'in-
fanterie gre-que (environ 3,000 hommes).
HÉMITHORACIUM. Sorte de demi-cui-
rasse des soldats £:recs.
1 HEROS.
HÉMOPTYSIE. Crachement de sang. Si
cette infirmité est fréquente et périodique,
elle peut être un cas de réforme.
HÉMORRHOIDES. Flux de sang amené
par une dilatation des veines de l'anus.
Lorsqu'elles sont ulcérées, périodiques, incu-
rables, elles entraînent la réforme.
HENNISSEMENT. Cri du cheval.
HEPTARCHIE. Ensemble des 7 royaumes
fondés dans la Grande-Bretagne par les An-
glo-Saxons, et qui dura du 11° siècle jus-
qu'en 830.
HÉRAUT d'armes. Sorte de messagers
attachés aux armées ou aux souverains et
qui, dans la suite des siècles, remplirent des
missions fort diverses. La plus générale et
la plus connue consistait à porter les décla-
rations de guerre ou à annoncer les publi-
cations de paix. Supprimés en France de-
puis 1830.
HERCULIENS. Gardes de la milice
romaine formée par l'empereur Maximilien
Hercule.
HÉRISSER. Accumuler des chicanes, des
difficultés, des défenses accessoires.
HÉRISSON. Sorte de chausse-trape em-
ployée en Algérie et composée de trois lances
attachées ensemble vers leur milieu de telle
sorte que les extrémités allassent en diver-
geant.
— roulant. Porte bérissée de nom-
breuses pointes de fer et que, à l'aide de
deux roues, on pouvait rouler devant une
brèche pour en interdire l'accès.
— stable. Sorte de cheral de frise du
genre du hérisson roulant, mais dépourvu de
roues.
— tactique. Carré de 3,000 à 4,000
Suisses armés de longues piques servant à
hérisser les faces du carré.
HÉRITAGE. Biens transrais par succes-
sion.
HÉRITIER. Celui qui a le droit de re-
cueillir une succession.
Les héritiers des militaires ont à accom-
plir certaines formalités pour recueillir les
successions provenant de ces militaires (Voir
Absence, Successions de viilifaircs'.
HERMINETTE. Sorte de hache ter-
minée de l'autre côté par un marteau. Fait
partie des outifs portatifs du génie.
HERNIAIRE (V. Bandage).
HERNIE. Tumeur molle formée par di-
vers organes sortis, en partie, d'une cavité
viscérale.
Lorsqu'elle est réJuclible, on délivre un
bandage herniaire; dans le cas contraire,
cette inliiinitè entraîne la réforme.
HÉROS. Guerrier d'une grande valeur :
soldat célèbre par son courage et ses exploits.
HERPE.
394
HIVER.
HERPE ou HERSE. Défense accessoire
imitée de la herse des laboureurs, mais avec
les dents eu fer dirigées droit en l'air.
HERSE de forteresse. Grille en fer
suspendue en arriére du ponl-levis et que l'on
manœuvrait tout d'une pièce au début pour
former un deuxième obstacle au passage, au
cas où, pour une cause quelconque, le i^ont-
levis n'aurait plus pu résister.
On lui substitua, comme plus avantageux,
des pieux ferrés qui fonctionnaient séparé-
ment et que l'on appelait orgue de mort,
à cause de leur aspect semlilable à celui des
orgues d'église.
HERSILLON. Défense accessoire consis-
tant en une planche de 3 à 4 mètres garnie
(le clous, qui peut être disposée dans tous les
endroits dont on veut rendre le passage dif-
ficile et dangereux.
HETMAN ou ATTAMAN. Généralissime
des Cosaques.
HEURTOIR. Poutrelle équarrie placée
sur le devant d'une plaie-forme de pièce et
destinée à donner appui au-devant des
roues, pour maintenir la pièce à distance
convenable de Vépaulement, afin que les
roues ne viennent pas endommager ce der-
nier.
HEUSE ou HOUSE. Chaussure de guerre
des clievaliers : le dessus était en fer.
HIÉRARCHIE. Classement des grades ;
leur subordination rigoureuse du haut en
bas des échelons.
La hiérarchie militaire, fixée par la loi de
1832, comprend onze grades, depuis le ca-
poral jusqu'au maréchal de France, grand
dignitaire de l'État.
Il existe encore des hiérarchies spéciales,
sans assimilation avec la première; ce sont:
celles du contrôle de l'administration de
l'armée, celles des adjoints du génie, des
archivistes, des contrôleurs d'armes, des
gardes d'artillerie, des interprètes, des offi-
ciers d'administration, etc.
HIÉRARCHIQUE ; HIÉRARCHIQUE-
MENT. Suivant les régies de la iiiérar-
ihie.
HIPPARCHIE. Division de la cavalerie
grecque.
HIPPARQUE. Chef d'une hipparchie ;
rhef des chevanx.
HIPPIATRIQUE. Ce qui a rapport à
l'art vétérinaire en ce qui concerne les soins
à donner aux chevaux
HIPPIQUE. Tout ce qui appartient ou
se rapporte aux chevaux : coticours hip-
pique, science hippique.
HIPPOLOGIE. La science de tout ce qui
com-erne le cheval.
HIPPOTOXOTE. Cavaliers armés d'arcs,
qui étaient employés dans les armées de l'an-
tiquité.
HIRONDELLE. Cet oiseau fut employé
par les Romains assiégés dans une forteresse
pour correspondre avec l'extérieur, comme
on le fait actuellement des pigeons voya-
geurs.
On étudie de nouveau, actuellement, ce
genre d'emploi.
HISTOIRE militaire. Récit des faits ou
des événements présenté surtout au point
de vue militaire.
C'est une des branches de l'arl miiilaire
et l'une des plus fécondes en enseignements
pour tous les officiers, mais surtout pour les
généraux. « Quand l'histoire, dit Bossuet,
serait inutile aux autres hommes, il faudrait
la faire lire aux militaires ; les histoires ne
sont composées que de choses qui les occu-
pent, tout semble y être fait pour leur
usage. »
HISTORIQUE des corps. Exposé de
l'origine, des développements d'un corps de
troupe, avec le récit des faits d'armes des
militaires de ce corps, de la participation
aux batailles ou combats auxquels il a as-
sisté, etc. C'est un des moyens les plus effi-
caces d'entretenir l'esprit de corps, de vivi-
fier l'amour de la patrie et du drapeau qui
en est l'emblème, de faire espérer en l'a-
venir, d'inspirer confiance dans les chefs,
d'exciter l'émulation.
L'historique de chaque corps est rappelé
sommairement au commencement du pre-
mier volume de la matricule.
HIVER. Saison qui commence le solstice
d'hiver et qui finit à l'équinoxe de prin-
temps.
Au point de vue du chauffage d'hiver, le
tarif n" 4, annexé au Règlement du 15 jan-
vier 1890, divise la France en 5 régions :
ire région très chaude, dans laquelle le
chauffage dure 2 mois, du 16 décembre au
15 février inclus ;
2'' région chaude, dans laquelle le chauf-
fage dure 3 mois, du l<"^ décembre au 28 fé-
vrier inclus ;
3'' région tempérée, dans laquelle le chauf-
fage dure 4 mois, du 16 novembre au
1 5 mars inclus ;
4'' région froide, dans laquelle le chauf-
fage dure 5 mois, du 1^"^ novembre au
3 1 mars inclus ;
S'' région très froide, dans laquelle le
chauffage dure 6 mois, du 16 octobre au
15 avril inclus.
L'Algérie, au point de vue du chauffage
d'hiver, est également divisée en 5 régions :
P'^ légion très chaude, aucune allocation
de chauffage ;
HOGUÈNE.
3»1o
HOLLANDE.
2* région chaude, iO jours de chauffage ;
3* région tempérée, 60 jours de chauf-
fage ;
4^ région froide, 60 jours de chauffage ;
o^ région très froide, 90 jours de chauf-
fage.
La Tunisie, au point de vue du chauffage
d'hiver, est divisée en 3 régions :
l^e région très chaude, aucune alloca-
tion ;
2<^ région chaude, 40 jours de chauffage ;
3^ région tempérée, 60 jours de chauffage.
HOGUÈNE ou HOUGUÉNE. Pièce de
l'armure qui, pour la joule ou le tournois,
protégeait le bas des reins, le ventre et les
hanches.
HOLLANDAIS (rameau). ?et\t rameau
de 0™,80 de hauteur sur 0"',8o de largeur.
11 se compose de châssis cojfrants que l'on
pose jointivement ou avec des intervalles,
suivant la nature du terrain (V. pg. 4.5).
HOLLANDE (armée hollandaise).
h' armée régulière se compose :
1° De volonlaires (nationaux ou étran-
gers) recrutés avec prime et formant en gé-
néral les cadres ;
2° De miliciens dont l'effectif ne peut pas
dépasser oo.OOO hommes, et composés au-
tant que possible par un tirage au sort
annuel.
Le remplacement est autorisé.
La milice est réunie chaque année pour
une période d'instruction de 3 semaines. Une
portion du contingent de la milice est affectée
au service de mer ; chaque année, le mi-
nistre détermine le nombre des miliciens à
retenir pour compléter l'armée permanente.
Cette désignation se fait par voie de tirage
au sort.
L'effectif de paix est fixé à 28,000 hom-
mes ; mais il est difficilement maintenu.
Celui du pied de guerre devrait atteindre
60,000 hommes environ, qui se partagent
en troupes de campagne et en troupes de
garnison destinées à occuper les lignes de
défense (23,000 hommes).
L'armée de campagne, comptant 34,000
fantassins avec une faible proportion des
autres armes, forme 3 divisions sur le pied
de guerre. Elle comprend : 8 régiments d'in-
fanterie à 4 bataillons, 1 régiment de chas-
seurs, 1 régiment de grenadiers à cheval,
3 régiments de hussards, 3 régiments d'ar-
tillerie de campagne à 6 batteries, 2 batte-
ries à cheval, 10 compagnies d'artillerie de
forteresse, 2 compagnies de pontonniers,
2 compagnies de torpédistes, 1 corps du
génie (3 compagnies de campagne, 3 com-
pagnies de place, 1 compagnie de chemin de
fer et télégraphes, 1 compagnie de dépôt).
Fis-, U7.
En dehors de l'armée régulière, il y a la
Schutler'y, sorte d'armée territoriale orga-
nisée depuis 18 lo, et dans laquelle doivent
servir tous les citoyens de 2o à 34 ans.
C'est une sorte de garde communale, d'asso-
ciation de tireurs, qui nest soumise à aucun
exercice militaire et qui paraît impropre à
un service de guerre. Ses membres ne sont
pas des soldats, mais simplement des bour-
geois armés.
L'infanterie hollandaise est armée du fusil
à répétition de Beaumont-Vitali modèle
1871-88 (fig. 147). C'est l'ancien fusil
de Beauinont, du calibre de 14™™, auquel
on a adapté un magasin fixe (système Vitali)
pouvant contenir 4 cartouches ; le magasin
se remplit à la main ou au moyen d'un
chargeur ; le tir peut s'exécuter coup par
coup ou à répétition. La cartouche, chargée
on poudre noire, pèse 43 grammes.
HOMMES.
396
HONNEURS.
On prépare actuellement une nouvelle loi
militaire, qui est une reproduction plus ou
moins lidèle du système prussien, et qui
consacre le principe du service personnel.
L'armée active ne dépasserait pas le chiffre
de 110,000 hommes. La lanJiceer compte-
rait 50,000 hommes et les troupes de la
réserve complémentaire monteraient à 1 3 1 ,000
hommes.
La durée du service serait de 6 ans dans
la marine active, de 8 ans dans l'armée ac-
tive et de 5 ans dans la zeivcer et la land-
weer.
On distinguerait, mais dans l'armée de
terre seulement, l'exercice complet et le
court exercice.
La durée du service sous les drapeaux se-
rait, en règle générale, de 1 2 mois dans la
marine, de 12 mois dans l'armée pour les
corps non montés, de 18 mois pour les corps
montés, et de 3 mois s'il s'agit du court exer-
cice. Pendant leur temps de service, les
hommes astreints à l'exercice complet peu-
vent être rappelés chaque année sous les
drapeaux, pour des exercices de répétition,
pendant 6 semaines au plus.
HOMMES à la disposition (V. Dispo-
sition).
— des services auxiliaires (v. Ser-
vices auxiliaires).
— en affectation spéciale, llonnnes
appartenant à des administrations (Chemins
de fer. Postes, Télégraphes, Douanes, Fo-
rêts) relevant, à un moment donné, des dé-
partements de la guerre ou de la marine
auxquels ils sont appelés à rendre des ser-
vices dans leurs spécialités respectives. Ils
forment des unités spéciales dont les cadres
sont recrutés dans le personnel supérieur de
ces administrations.
En temps de paix, ces hommes sont, à
l'expiration du temps de service qu'ils doi-
vent dans l'armée active, dispensés des pé-
riodes d'instruction, ainsi que des formalités
exigées pour les changements de domicile ou
de résidence, car, au point de vue militaire,
leur domicile est toujours le siège de l'ad-
ministration à laquelle ils appartiennent. Au
moment de la mobilisation, ils rejoignent
les postes auxquels les ont destinés leurs
chefs de service, ou sont, suivant le cas,
maintenus dans leur affectation spéciale.
— non disponibles. Hommes que les
services publics conservent temporairement,
dans l'intérêt général, après l'ordre de mo-
bilisation, alin que ces derniers ne soient
pas désorganisés par un départ subit.
Les catégories de non-disponibles sont dé-
signées aux tableaux A, B, C, annexés à la
loi du 15 juillet 1889.
Ils comprennent notamment les préfets,
les sous-préfets et autres administrateurs ;
les agents du ministre des finances, ceux qui
sont chargés de la perception de l'impôt, les
employés des contributions indirectes, le
personnel du service pénitentiaire, etc., etc.
En temps de paix, ces hommes sont, à
l'expiration de leur service actif, affranchis
des mêmes obligations militaires que les
hommes en aifectation spéciale.
A partir de la publication de l'ordre de
mobilisation, tous ces hommes doivent se
considérer comme mobilisés et ils sont soumis
aux lois qui régissent l'armée ; mais ils res-
tent à leurs postes respectifs, où ils atten-
dent les ordres de l'autorité militaire qui
leur seront transmis, s'il y a lieu, par leurs
chefs de service.
— de confiance (V. Ordonnances).
— de troupe. On désigne sous ce nom
génér.que les suus-ofllciers, caporaux ou bri-
gadiers et soldats des corps de troupe, c'est-
à-dire tous les militaires qui n'ont pas rang
d'ofjicicr.
HOMOLOGATION. Sanction que l'auto-
rité administrative ou judiciaire donne à
certains actes émanés d'une autorité moins
élevée pour les rendre exécutoires.
Les procès- verbaux rapportés par les sup-
pléants légaux des sous-intendants militaires
doivent être soumis à Yhomologation de ces
derniers.
HONGRE. Cheval qui a subi la castra-
tion.
HONNEURS. Dans l'armée, les honneurs
à rendre sont l'ensemble des dispositions
prévues par les règlements militaires pour
que ces membres reçoivent en toutes circon-
stances, soit individuellement, soit collecti-
vement, les marques extérieures de respect
ou le témoignage de la déférence qui leur est
due suivant le grade ou la mission.
Les honneurs militaires sont de di-
verses sortes, ainsi classées par le décret du
23 octobre 1883, portant Règlement sur le
Service dans les places de guerre et les villes
de garnison :
1° Honneurs à rendre par les corps d'of-
ficiers et les personnels des divers services
{ Visites de corps ) ;
2° Honneurs à rendre par les troupes
(chap. 34 dudit décret) ;
3° Honneurs à rendre par les postes,
gardes et piquets (chap. 35) ;
4° Honneurs à rendre par les sentinelles
et plantons (chap. 36) ;
5° Escortes d'honneur (chap. 37) ;
6° Salves d'artillerie (chap. 38) ;
7" Mot d'ordre à titre d'honneur (chap.
39) ;
HONORAIRES.
397
HOPITAL MILITAIRE.
8° Visites individuelles el saluts (chap.
40);
9° Honneurs funèbres (chap. 41").
— de la guerre. Conservation de ses
armes accordée à une garnison d'une place
assiégée, en raison de sa belle défense. Eu
outre, la garnison emaiène ses bagages et
sort tambours en tète et drapeaux déployés
(V. Capitulation).
HONORAIRES. Les honoraires à payer
aux médecins civils requis, à défaut de mé-
decins militaires, pour le service de l'armée,
sont déterminés par un tarif spécial arrêté
par le Ministre pour chaque région et chaque
place sur la proposition du général comman-
dant le corps d'armée.
La constatation des sommes à payer a
lieu au moyen d'une déclaration établie en
double expédition, dont une timbrée, par le
médecin civil requis.
Les honoraires à payer aux vétérinaires
civils requis pour donner des soins à des
animaux appartenant à l'armée sont réglés
par l'intendant du corps d'armée, sur la
proposition du---conseil d administration du
corps de troupe intéressé.
La dépense est supportée par la masse
d'entretien du karnadicment et ferrage.
— (grade). Grade supérieur à celui dont
il était titulaire, que l'on accordait quelque-
fois à un of.icier partant en rci aite, pour
lui assurer une pension plus uvantageus?.
Cette mesure a été supprimé" en 1873.
HONORIAQUE. Corps privilégié de la
milice romaine.
HONTE. Sentiment pénible excité dans
rame par Ti lée de quelque affront, ou par
la conséquence d'une faute qui l'avilit.
HONTEUX. Qui cause de la honte, du
déshonneur; ex. : une fuite honteuse, une
capitulation honteuse.
HOPITAL militaire. Ëlablissement où
les malades militaires sont traités, lorsqu'ils
ne peuvent être soignés dans les infirmeries.
Le personnel de l'hôpital est subordonné
à l'autorité militaire, en ce qui concerne la
police et la discipline intérieures de l'hôpi-
tal. 11 se compose des médecins militaires, des
pharmaciens militaires, des officiers d'admi-
nistration du service des hôpitaux, d'S in-
firmiers militaires ou des sœurs hospitalières,
el éventuellement des aumôniers.
Sont admis dans les hôpitaux militaires,
à la charge du département de la guerre :
1° Les officiers de tout grade et les assi-
milés, les employés militaires, ainsi que les
hommes de troupe appartenant à Varmèe
active, y compris la gendarmerie et les en-
fants de troupe présents ou absents ;
2° Les militaires de la réserve et de l'ar-
mée territoriale, de même que les fonction-
naires et agents de la télégraphie militaire,
mais seulement pendant la durée des exer-
cices auxquels ils sont astreints ;
3° Les caserniers, les ouvriers immatri-
culés de l'artillerie et les employés de l'ad-
ministration centrale du ministère de la
guerre ;
4'^ Les élèves des écoles militaires.
Sont admis dans les hôpitaux militaires,
à charge de remboursement :
i° Les officiers, sous-ofticiers et soldats
du régiment des sapeurs-pompiers de la
ville de Paris :
2^ Les militaires de l'armée de mer ou
de l'armée coloniale ;
3° Les douaniers et les agents forestiers;
les employés des administrations civiles en
Algérie; le personnel du service des poudres
et salpêtres ; le personnel de la trésorerie et
des po-tes pendant la durée des exercices
militaires auquel il est convoqué;
4° Les prisonniers de guerre, les mili-
taires étrangers et même les réfugiés poli-
tiques ;
5° Les militaires jouissant d'une pension
de retraite, d'une solde ou d'une gratifica-
tion de réforme, avec l'autorisation du gé-
néral commandant la subdivision.
Les entrées se font au moyen de billets
d'entrée; les soins sont donnés par les mé-
decins traitants et par le personnel hospita-
lier, dans les conditions déterminées par le
titre III du règlement du 23 novembre 1889
sur le service de santé.
La sortie p ir guérison s'effectue au moyen
de billets de sortie; la sortie par convales-
cence s'effectue au moyen d'un congé de
convalescence ; la sortie pour cause d'incura-
bilité s'effectue par congé de réforme; la
sortie par évasion est constatée par un pro-
cèS'Verbal administratif, dressé par le mé-
decin-chef de l'hôpital, qui annexe à ce
document une expédition du rapport d'en-
quête, signé par toutes les parties interve-
nues ; la sortie par évacuation s'effectue,
comme il a été dit, pour les évacuations;
enfin, la sortie par décès donne lieu aux
formalités qui ont été indiquées au mot
décès.
Le matériel des hôpitaux militaires est
fourni : soit par des expéditions des maga-
sins d'approvisionnement du service de santé,
soit par des marchés ou par des achats sur
place.
Les prescriptions d'aliments et de médica-
ments sont faites à la visite du matin pour
toute la journée, sauf les modifications qui
pourraient être jugées nécessaires lors de la
HOPITAL MILITAIRE.
398
HOPITAL DE CAMPAGNE
visite du soir. Le régime alimeutairc de?
malades se compose des alinieuts détaillés
au tarif indiqué à la notice n° 17, annexée
au règlement sur le service de santé (B. 0.,
y. r., p. 313). Les malades sont traités
suivant un des régimes ci-aprés : grand ré-
gime, petit régime, régime des diètes.
Le grand régime comprend quatre degrés,
composés au repas du matin ou du soir de
soupe, de viande, de légumes et de pain,
dans des proportions variables; les officiers
ont droit à cinq aliments du tarif.
Le petit régime comprend trois degrés,
composés au repas du matin ou du soir de
soupe ou potage, pain et deux aliments du
tarif, dans des proportions vai'iables, sui-
vant le degré. Les ofliciers ont les mêmes
allocations de pain que les hommes de
troupe, mais ils ont droit à cinq aliments
du tarif.
Le régime des diètes a été indiqué au
mot diéle.
Chaque sous-officier ou soldat peut , à
quelque régime qu'il soit, recevoir à chacun
des repas, sur la prescription du médecin
traitant, de 10 à 20 centilitres de vin, 23
ou 50 centilitres de lait, de bière, de cidre,
ou 23 centilitres d'une infusion légère de
thé sucré. Chaque officier peut recevoir,
dans les mômes conditions, 23 à 30 centi-
litres de vin ou de lait, ou d'une infusion
légère de thé sucré , ou 73 centilitres de
bière ou de cidre.
Les médicaments prescrits par les méde-
cins traitants sont préparés par le phar-
macien militaire, qui les remet ensuite à
l'infirmier de visite.
A défaut de pharmacien militaire, les
médicaments sont préparés en présence du
médecin de garde ou du médecin traitant.
Ils sont distribués par les infirmiers de vi-
site, sous la surveillance du médecin aide-
major attaché à la division.
Les pansements simples sont faits par les
infirmiers de visite ; tous les autres le sont
par les médecins traitants ou les aides-majors.
— annexe. Établissement du service de
santé, qui est rattaché, pour la direction et
la gestion, à un hôpital militaire.
On en établit dans les villes de garnison,
où les ressources hospitalières sont insuffi-
sautes pour recevoir les malades militaires.
Le service de santé y est assuré, soit par des
médecins détachés des hôpitaux militaires,
soit par des médecins appartenant aux corps
de troupe de la garnison.
On se conforme, pour l'exécution du ser-
vice et pour radministratii'n, aux disposi-
tions réglementaires en vigueur dans les
hôpitaux militaires.
— d'eanx minérales. Cet établisse-
ment n'est autre chose qu'un hôpital mili-
taire installé auprès de sources d'eaux mi-
nérales.
Les conditions spéciales d'admission et
de traitement sont indiquées dans les ar-
ticles 333 à 333 du règlement du 23 no-
vembre 1889, sur le service de santé, et
dans la notice n° i 8, annexée à ce règle-
ment. Le traitement est fait par saisons
déterminées par le règlement précité pour
chaque établissement.
Ces militaires sont traités dans ces hôpi-
taux selon les mêmes règles que dans les
hôpitaux militaires.
En principe, les officiers supérieurs ne
sont pas hospitalisés dans les hôpitaux
d'eaux minérales ; leurs demandes sont trans-
mises séparément au Ministre, qui leur
accorde un congé à solde entière.
Les résultats obtenus sont consignés par
le médecin traitant, à la fin de chaque sai-
son, sur la deuxième partie du certificat
individuel.
— de campagne. Établissement orga-
nisé pour traiter, à proximité du champ de
bataille les blessés gravement atteints, et,
aux cours des opérations, les malades qu'il
est impossible d'évacuer sur l'intérieur, ou
de diriger sur un établissement hospitalier
de la contrée traversée.
Le personnel d'un semblable hôpital se
compose de 6 médecins, 2 pharmaciens,
2 officiers d'administration et 46 infirmiers.
Un hôpital de campagne comprend un ap-
provisionnement de matériel et de médica-
ments porté par huit fourgons, plus une
voiture à bagages et une voiture pour le
personnel. Il peut se fractionner en deux
sections. Dés que des blessés sont reçus à
rhôjiital, la première section cesse d'être
disponible.
Quand le nombre des blessés dépasse 100,
l'hôpital tout entier est établi.
Le nombre des hôpitaux de campagne
affectés à chaque corps d'armée, est fixé par
le Ministre de la guerre.
Tant que la présence de la totalité de
ces hôpitaux n'est pas nécessaire dans les
corps d'armée, le commandant de l'armée
fixe le nombre de ceux qui doivent, jusqu'à
nouvel ordre, marcher en seconde ligne et
demeurer sous l'autorité du directeur des
étapes.
Lorsque le commandant du corps d'armée
prévoit un engagement à bref délai, il fait
avancer le nombre d'hôpitaux de campagne,
présumés nécessaires. Ils marchent à la suite
des sections de munitions.
Le combat étant engagé, le directeur du
HOPITAL DE OASIPAGNE. 399
service de santé du corps d'armée, après
s'être renseigné sur l'état des pertes éprou-
vées, désigne les hôpitaux qui doivent suc-
cessivement entrer eu action, et leur assigne
leur rôle.
Habituellement, ces hôpitaux s'établissent
à proximité des ambulances qu'ils relèvent,
c'est-à-dire à une distance suffisamment
éloignée du théâtre du combat pour être à
l'abri des projectiles, et suffisamment rap-
prochée, pour permettre aux voitures des
ambulances de faire plusieurs voyages dans
la même journée.
On choisit de préférence les localités bien
situées au point de vue hygiénique, placées
à des nœuds de routes, et, si c'est possible,
à proximité d'une voie ferrée ou navigables.
On tient compte des i-essources locales en
bâtiments, en moyens de couchage , en
moyens de transports et en vivres.
En cas d'engagement meurtrier, ou lors-
que le front de Ijataille est très étendu, les
hôpitaux de campagne peuvent être placés
de façon à recevoir des blessés apportés di-
rectement des postes de secours, sans passer
par l'ambulance.
Le médecin chef procède, ou fait procéder
aux réquisitions nécessaires. Elles compren-
nent, avant tout, des objets de couchage et,
eu cas d'insufasance de ceux-ci, on emploie
de la paille.
Les réquisitions de matériel de cuisine,
de vivre- et de denrées sont faites en même
temps que celle des effets à l'usage des ma-
lades.
Le service hospitalier est organisé de
façon à se rapprocher, autant que possible,
de celui des hôpitaux militaires de l'inté-
rieur. Les malades et blessés sont répartis
dans des locaux différents ; les hommes at-
teints de maladies contagieuses, sont isolés.
Eu cas de mouvement rétrograde de l'ar-
mée, les hôpitaux de campagne établis res-
tent avec leurs blessés sous la protection de
la convention de Genève. Le personnel, main-
tenu sur place, y reste jusqu'à ce que le trai-
tement des blessés y soit parfaitement assuré.
Lorsque, par suite de la marche en avant
de l'armée, un hôpital de campagne entre
dans la zone de l'arrière, il passe immédia-
tement sous l'autorité du directeur des étapes,
et fonctionne sur place, soit jusqu'à son
relèvement, soit jusqu'au moment où les
malades qui y sont traités sont guéris ou
évacués sur d'autres établissements.
Les hôpitaux de campagne sont relevés,
soit par des hôpitaux impr()visés sur les
lignes d'étapes, au moyen des ressources
locales, soit par les hôpitaux auxiliaires de
la Société française de secours aux blessés.
HOQUEBUS.
— d'évacuation. Établissement du ser-
vice de l'arrière, destiné à évacuer sur l'in-
térieur du pays, les malades et les blessés
transportables, provenant des armées en
campagne. Il relève du commandant d'é-
tapes.
Le personnel se compose de 6 médecins,
1 pharmacien, 2 officiers d'administration
et 48 infirmiers.
Lorsque le nombre des évacués devient
inopinément très considérable et rend insuf-
fisantes les fixations réglementaires, le per-
sonnel est renforcé par prélèvement sur la
réserve sanitaire des étapes ; le matériel est
complété à l'aide des ressources locales ou
de celles des stations-magasin s.
Un hôpital d'évacuation est placé à chaque
têtes d'étapes de route et à chaque station
tête d'étapes de guerre. Les hommes dési-
gnés pour être évacués y sont reçus, triés,
classés par catégories et soignés jusqu'au
moment de leur mise en route.
A la station tète d'étapes de guerre, le
fonctionnement d'un hôpital d'évacuation
nécessite des locaux spéciaux, situés dans le
voisinage immédiat de la gare.
Lorsque l'on prévoit un stationnement
prolongé, le médecin chef provoque l'envoi
d'un nombre suffisant de tentes, ou même
la construction de baraquements.
Les malades et les blessés, destinés à être
évacués par les voies ferrées, sont classés
dans l'une des trois catégories suivantes :
a) Malades et blessés ne pouvant être
transportés que dans les trains sanitaires et
permanents ;
b) Malades et blessés pouvant être trans-
portés dans les trains improvisés ;
c) Malades et iilessés pouvant être trans-
portés dans les trains ordinaires.
Les malades et les blessés de cette der-
nière catégorie sont évacués journellement
dans des voitures à voyageurs, réservées à
cet effet, dans un certain nombre de marches
de trains.
Les deux premières catégories compren-
nent des hommes qui sont ordinairement
dirigés sur les hôpitaux du territoire.
Les hommes atteints de maladies conta-
gieuses sont dirigés sur des hôpitaux spé-
ciaux, et sont l'objet de mesures spéciales,
ordonnées par le médecin chef de l'hôpital
d'ériirunlion .
HOP LITE ou OPLITE. Infanterie grecque
pesamment armée.
H 0 Q U E . Petite casaque portée par-dessus
ïarmuvi'.
HOQUEBUS. Dénomination ancienne
d'une sorte de pique, cl du soldat qui en
était armé.
HOQUETON.
HOQUETON ou AUQUETON. Cotle
d'armes des simples soldats, des archers à
pied. C'était une casaque épaisse et rem-
bourrée à la poitrine.
HORION. C'était une sorte de casque,
qui a laissé au mot le sens de coup violem-
ment asséné sur le horion, c'est-à-dire sur la
tète et sur les épaules.
HORIZONTALES. Lignes d'intersection
de la surface du sol par des plans horizon-
taux généralement èquidistants.
Ces lignes portent aussi le nom de courbes
de niveau ou de sections horizontales.
HORS CADRE. On dit qu'un ofiicier est
liors cadre lorsqu'il ne compte pas dans l'ef-
fectif normal tel qu'il est fixé par la loi des
cadres du corps ou service où il est placé.
Tel est le cas des ofticiers appartenant au
service d'état-major, qui sont répartis dans
les difTérentes armes ; il en est de même
pour les capitaines et les ofliciers supérieurs
employés dans le service de recrutement,
dans les bureaux arabes, dans la justice mi-
litaire, etc.
HORS DE COMBAT. Hors d'état de
combattre.
HORS LA GARDE. Honneur rendu, jus-
qu'en 1883, au chef de corps et consistant
en ce que la garde de police se mettait en
l'ang et sans armes à l'entrée ou à la sortie
du quaitier de cet officier.
HORS RANG. Tout militaire qui ne fait
pas partie d'une unité active, susceptible
d'être mobilisée en te;nps de guerre, se
trouve dans la position hors rang (abrévia-
tion de hors du rang des combattants).
L'ensemble des hommes hors rang, dans
un corps de troupe, forme un groupe spécial
portant le nom de section hors rang dans les
troupes à pied, et de jieloton hors rang dans
les troupes à cheval et dans l'artillerie.
Cette section ou peloton comprend : le
vaguemestre, les maîtres ouvriers et les ou-
vriers, le mcùtre et les moniteurs d'escrime,
les secrétaires du colonel, du major, du tré-
sorier, de l'officier d' habillement et de l'offi-
cier d'armement, le sous-officier ou le caporal
chargé de Vinfirm rie, les conducteurs des
équipages et des chevaux de main, etc.
L'unité administrative, formée par le
2}etit état-major et la section (ou le peloton)
hors rang, est commandée et administrée
par l'of licier d'habillement.
C'est avec raison que l'on a mis à part,
dans chaque corps de troupe, les militaires
qui sont appelés à exercer leurs fonctions au
dépôt, même en temps de guerre, et d'en
débarrasser ainsi les unités de marche.
Jusqu'en 1871, les unités hors rang
avaient un effectif assez élevé et portaient le
400 HOSPICE.
nom de compagnies hors rang. Elles étaient
chargées alors de la presque totalité des con-
fections, mission dont elles s'acquittaient
d'une manière très satisfaisante.
Après la guerre de 1870-71, on réorganisa
ces unités eu sections ou pelotons, en les
réduisant à un strict minimum ; dans ce
Jjut, on confia les confections militaires à
l'industrie civile.
Il y a tendance, actuellement, à confier
aux maîtres ouvriers des corps de troupe
une partie plus importante des confections,
sans augmenter pour cela l'effectif hors rang,
mais en prescrivant aux maîtres ouvriers,
devenus de véritables entrepreneurs, de re-
courir à la main-d'œuvre civile.
HORS-TOUR. Avancement au choix qui
a lieu en dehors des tours déterminés par la
loi, dans le but de pourvoir à certains em-
plois, tels que trésorier, officier d'habille-
ment, etc. Toutefois, le nombre total des
propositions hors-tour et de celles faites au
choix ne peut dépasser celui des promotions
à l'ancienneté.
HOSPICE. Établissement civil analogue
à nos hôpitaux militaires, mais qui a quel-
quefois une affectation spéciale ; par exem-
ple pour les vieillards, pour les femmes, etc.
Au point de vue de leur utilisation pour
les besoins de l'armée, les hospices civils sont
divisés en trois catégories :
i° Les hospices civils mixtes ou milita-
risés ;
2° Les hospices civils situés dans les villes
de garnison ;
3° Les hospices civils non situes dans les
villes de garnison .
— civil mixte ou militarisé. Hospice
civil dans lequel des salles spéciales sont
réservées aux malades militaires, et oii
ceux-ci sont traités par des médecins mili-
taires.
Des conventions passées avec les com-
missions administratives de ces hospices, par
les soins du directeur du Service de santé,
déterminent quels sont les locaux affectés
spécialement aux militaires, le nombre des
lits qu'ils peuvent recevoir, le prix de rem-
boursement par journée, etc., etc. Ces con-
ventions, avant de devenir exécutoires, sont
soumises à l'approbation des Ministres de la
guerre et de l'intérieur.
Ces hospices établissent les mêmes comptes
et tiennent les mêmes registres que les hôpi-
taux militaires.
Les contestations que pourrait soulever
l'exécution d'une convention sont soumises
au général commandant le corps d'année,
qui en fait un rapport au Ministre de la
guerre.
HO^T.
401
HOTEL.
Lorsque le Ministre juge convenable d'in-
troduire une instance auprès du conseil de
préfecture, le directeur du Service de santé
est chargé d'ouvrir et de suivre cette in-
stance.
— civil situé dans une ville de gar-
nison. Les militaires admis dans ces hos-
pices sont soumis au régime particulier
de l'établissement ; ils sont soignés par les
médecins civils de l'hospice.
Les médecins militaires de la garnison ont
le droit de les visiter ; mais ils ne peuvent
s'immiscer dans le traitement ni donner
aucun ordre dans le service.
Des conventions sont passées avec les
commissions administratives de ces hospices,
comme il a été dit pour les hospices civils
mixtes ou militarisés.
Les militaires traités dans ces hospices
sont placés sous la surveillance spéciale du
commandant d'armes.
Les contestations sont réglées de la même
manière que pour les hospices de la l''^ ca-
tégorie.
— civil non situé dans une ville de
garnison. Des conventions sont passées avec
ces hospices, pour le traitement des malades
militaires, d'après les mêmes règles que pour
les hospices de la i" catégorie.
L'entrée et la sortie de chaque militaire
sont signalées au commandant de la gendar-
merie. L'oflicier de gendarmerie comman-
dant l'arrondissement en rend compte immé-
diatement au directeur du Service de santé .
La commission administrative tient les
registres, fournit les états et établit les
comptes dans les formes prescrites par l'ad-
ministration de la guerre pour les hospices
civils.
HOST ou OST. Camp ou guerre. S'est
dit aussi du service des vassaux convoqués
par le roi à la défense du pays.
HOSTILITÉ. Acte d'ennemi. Ouvrh- les
hostilités, commencer la guerre, chercJier à
nuire à l'ennemi par tous les moyens permis
par le droit des gens.
Les droits de la guerre ne reconnaissent
pas aux belligérants le droit d'employer :
1° Des moyens perfides, tels que : empoi-
sonner les sources, faire usage du drapeau
parlementaire, du brassard ou du drapeau
de Genève, en dehors des cas où l'emploi en
est autorisé; il est permis, toutefois, de des-
sécher les sources, de détourner les rivières
ou de mêler à l'eau des substances qui l'em-
pêchent manifestement d'être potable ; se
servir, avant le combat, de l'uniforme, des
sonneries de l'ennemi, pour l'approcher et
l'attirer dans une embuscade ;
2° Des moyens barbares; par exemple,
employer des armes et des projectiles cau-
sant des souffrances inutiles ; frapper et
blesser un ennemi qui se rend, à moins de
tentatives d'évasion ou de rébellion ; on a
seulement le droit de le désarmer, de le sur-
veiller, de le mettre dans l'impossibilité de
nuire. On ne doit pas refuser de faire quar-
tier ni même menacer de cette rigueur.
HOTCHKISS. Outre les systèmes de ca-
nons à tir rapide qui portent le nom de cet
inventeur, il existe un système de fusil à
répétition du même nom, qui a été expé-
rimenté aux États-Unis. Il peut contenir-
o cartouches dans son magasin, qui est dans
la crosse.
HOTE. Au point de vue militaire, nom
donné à l'habitant qui loge des militaires.
HOTEL. Édifice destiné à un établisse-
ment public : tel est l'hôtel du ministère de
la guerre, V hôtel des Invalides, les hôtels des
quartiers généraux.
— du ministère de la guerre, il est
situé à Paris, boulevard Saint-Germain.
n° 231, et a deux entrées rue Saint-Domi-
nique, n°^ 10 et 14.
Il renferme le cabinet du Ministre de la
guerre, son état-major particulier, l'état-
major général de l'armée, le service géogra-
phique de l'armée et les bureaux des huit
directions de l'administration centrale.
Les officiers qui ont des renseignements à
demander au .Ministère de la guerre doivent
observer les formalités suivantes :
Les officiers peuvent se présenter tous les
jours (à l'exception du dimanche et des
jours fériés), au ministère (entrée par le
boulevard Saint-Germain), où une salle leur
est réservée pour attendre que les personnes
auxquelles ils ont à parler leur ait accordé
audience, en leur faisant parvenir un laissez-
passer qui leur permet de pénétrer à l'in-
térieur.
Le public est admis les mercredis et sa-
medis, de 2 heures à 4 heures, à la section
de l'enregistrement et des renseignements
(rue Saint-Dominique, 14).
— des Invalides. 11 est situé à Paris,
place des Invalides, et sert à recevoir les
militaires retraités qui, sur leur demande,
sont autorisés à être admis dans cet établis-
sement, en échange de leur pension de re-
traite (V. Invalides).
— du quartier général, il eu existe
un au ciief-lieu de chaque région de corps
d'irmèe ; il contient le logement du général
connnandant le corps d'armée et les bureaux
de son étal-major.
26
HOTELLE.
402
HUSSARDS.
Le mobilier est fourni et entretenu par
l'État. L'immeuble appartient généralement
à la ville, qui le met à la disposition du
Ministre de la guerre pour être affecté à
l'usage d'hôtel du quartier général.
HOTELLE. Ancienne dénomination du
fer de la lance.
HOUILLE. Matière combustible que l'on
trouve eu masses slratiflécs dans l'intérieur
de l'écorce tej'restre, et que Ton uoumie vul-
gairement charbon de terre. On la distingue
en liouilie grasse, demi-grasse et maigre,
suivant sa propriété de s'agglutiner' plus ou
moins facilement, de se coller, de se fondie
sous l'action do la chaleur par suite du prin-
cipe gras qu'elle contient en proportion plus
ou moins grande.
Sous le rapport de la grosseur des mor-
ceaux, on l'appelle tout venant, gros, jiérat
ou roche, gaillette, petite gaillette, poussier
ou fin.
La houille livrée à l'adminislration de la
guerre et aux corps de troupe doit contenir
3/S de gros, dont les plus petits morceaux
ne traversent pas des barreaux espacés de
0™,027, et 2/3 de menus débris ne passant
pas dans des barreaux espacés de 0'",01.
Le poussier ne doit pas dépasser d/10,
quand il est admis pour le service des
troupes, et 3/10 pour le service des manu-
tentions.
Les résidus de la combustion ne doivent
pas dépasser de 3 à 10 p. 100.
La houille est livrée au poids et non à
l'hectolitre. Le mètre cube de houille en tas
pèse de 830 à 875 kilogr.
On la conserve en tas à l'air libre ou,
préférablement, sous des hangars.
HOUPE ou HOUPETTE. Espèce de
pompon servant autrefois à distinguer lés
bataillons ou compagnies d'un même régi-
ment.
HOUR, HOURD, HOURDE, HOURT.
Espèce de créneau mâchicoulis employé au
moyen âge pour battre directement le pied
des murailles d'une forteresse ; c'était une
sorte de galerie en bois placée en saillie au
sommet des murs.
HOUSARD AILLE. Pointe rapide et ino-
pinée de quelques cavaliers, à la manière
des hussards.
HOUSEAUX ou HOUZEAUNE. Sorte
de fortes guêtres ou de fausses bottines, qui
peuvent se porter sur un pantalon ordi-
naire et servir à monter à cheval. En usage
chez les dragons au siècle dernier. Étaient
quelquefois complétées par des genouillères,
destinées à garanti)- le genou du cavalier,
HOUSSE. Cayaraçon de la selle d'arme
des chevaliers. Couverture de la selle des
chevaux.
HUILE à brûler. L'huile à brûler doit
être de colza, sans mélange, épurée, de la
bonne qualité du pays. Elle doit être ache-
tée au poids. On la conserve dans des fûts en
tôle brute de 225 Htres au plus, placés
dans un endroit fi-ais, à l'abri de l'air.
Les corps de troupe sont également auto-
risés à se servir d'huile minérale ou pc-
irole.
— antozyde. Huile employée pour
graisser les ustensiles de campement, pour
les préserver de la rouille. Les corps et
établissements doivent se pourvoir de cette
huile auprès de MM. Bourgeois et C'^, nie
Erard, 30, à Paris.
Le prix du kilog., à l'usine, est de 0,9o,
sans fût, et frais de transport et d'octroi en
sus ; il est de 1 fr. 40 le kilogramme, frais
de transport, d'octroi et bidon compris, et
1 fr. 20 si le bidon est renvoyé franco
(Note ministérielle du 6 mars 1877, /. M.,
p. r., p. 273).
— lourde de houille. Huile extiaite
du goudron de houille, et qui sert à désin-
fecter.
Le règlement du 28 décembre 1883, suj
le service intérieur, prescrit de corriger avec
cette, huile les odeurs qui se dégagent des
baquets de propreté placés dans les salles
de discipline. La désinfection doit être faite
chaque jour. La dépense est supportée par
la jnasxc d'IiabilUnicnt et d'entretien .
— d'olives. (V. Graisse d'armes).
— de pied de bœuf. (V. Graisse
d'ar)iies).
HUISSIER appariteur. Sous-officier,
du grade de sergent, attaché à un conseil de
guerre, pour signifier et faire exécuter les
actes nécessaires à l'instruction du procès et
du jugement.
11 doit avoir 25 ans accomplis, avoir une
bonne conduite et remplir certaines condi-
tions de capacité. Il est nommé par le Mi-
nistre.
Les conseils de guerre les plus importants
ont deux ou plusieurs huissiers appari-
teurs.
HULAN, HOULAN, UHLAN. Cavale-
rie légère, du genre des lanciers. Existe
encore en Allemagne, en Autriche et en
Russie.
HUMËRAL. Dossière de l'ancienne cui-
rasse.
HUMIDITÉ. État d'un corps plus ou
moins imbibé d'eau. (V. Grain de jioudre.)
HUSSARDS ou HOUSARDS. Sorte de
cavalerie légère dont la Hongrie est le ber-
ceau.
HUTIS:.
403
Avant la Révolution, chaque régiment de
hussards portait le nom du colonel qui
l'avait organisé, et se distinguait par des
ornemeuts différents dans l'uniforme. Sous
le second empire, chaque régiment de hus-
sards avait un uniforme dont le dolman et
la veste étaient de nuance spéciale.
Le pantalon, très large et rétréci vers le
has, était dit â h hussarde.
Actuellement, les régiments de hussai'ds
ont tous la même tenue, qui consiste, pour
les hommes de troupe, en un pantalon et
un képi rouges, à passepoils bleu clair,
veste et manteau bleu clair, s<;hako bleu
clair avec chaînette, dolman bleu clair, avec
tresses blanches, et collet en diap du fond.
Les ofûciers ont une tenue de mêmes
nuances que celles de la troupe, mais le
pantalon rouge porte deux bandes bleu clair,
et le dolman porte des tresses noires.
HUTTE ou TAUPINIÈRE. Désignée
aujourd'hui sous le nom de yoiirbi ou de
baraque-ijourbi.
HYDROCÈLE. Infirmité affectant les
parties génitales de l'homme, et qui est un
cas de réforme quand elle est volumineuse
et incurable.
HYDROGRAPHIE. Science de la topo-
graphie militaire.
On applique encore ce nom à la partie
théorique de l'art de naviguer, c'est-à-dire à
la science qui enseigne à résoudre tous les
problèmes relatifs à la position des navires
sur mer.
HYDROPHOBIE. Horreur de l'eau et
des liquides en général. C'eit un des symp-
tômes caractéristiques de la raye.
HYDROTHÉRAPIE. Traitement des
maladies uniquement par l'eau.
HYGIÈNE. Science qui traite de la con-
servation de la santé.
Il serait puéril de faire ressortir combien
il e-t important d'appliquer les préceptes
de l'hygiène dans l'armée, et pourtant on
les a longtemps négligés, au grand détri-
ment de l'état sanitaire des hommes, et
même des chevaux.
— des hommes. Les principales pres-
criptions relatives à l'hygiène des hommes
sont indiquées dans le règlement du 28 dé-
cembre 1883 (art. 333 à 360). Ces prescrip-
tions sont relatives aux soins de propreté
personnelle; à laération et à la tenue des
chambres; à l'entretien des cours, cuisines,
corns de garde, salles de discipline, lieux
d'aisances; à l'habillement; à l'alimentation ;
aux boissons ; aux soins à prendre pour les
HYPSOMÉTRIE.
marches et les manœuvres; enfin, aux pré-
cautions à observer pour les troupes cam-
pées ou bivouaquées.
— des chevaux. Les principales pres-
criptions relatives à l'hygiène des chevaux
sont indiquées dans le règlement du 28 dé-
ceiiibre 1883 (art. 361 à 276, infanterie;
art. 334 à 370, cavalerie; art. 379 à 395,
artillerie).
Le règlement indique quelles sont les
de)u-ées qui composent la ration du cheval ;
quelles sont les précautions à prendre pour
l'usage des fourrages verts ; comment doi-
vent être donnés les repas, l'abreuvage :
quels sont les soins à donner à l'aération el
à la propreté des écuries, à la litière, aux
chevaux avant et après le travail, comment
doit être fait le pansage. Il prescrit égale-
ment les mesures à prendre pour l'hygiène
des membres, les soins à donner aux pieds,
au dos du cheval, l'entretien des crins de
la crinière et de la queue, les bains, la tonte
des chevaux.
HYGROMÉTRICITÉ. Propriété qu'ont
certains corps d'absorber l'humidité. (V.
Grain de pondre.)
HYPACONTISTE. Cavalier grec armé
de javelots.
HYPERTROPHIE du cœur. Accrois-
sement excessif des parois de cet organe,
par suite d'une nutrition anormale et trop
active.
Cette affection entraîne ïexemption ou la
rèfort)ie.
HYPORYTIQUE. Opérations du genre
de la guerre souterraine.
HYPOTAXE. Évolution de la milice
grecque consistant à protéger les flancs de la
phalange au moyen des soldats armés à la
légère, disposés en potence ou en crocitets.
HYPOTHÈQUE. Droit réel sur les im-
meubles affectés à l'acquittement d'une
obligation. Elle confère au créancier hypo-
thécaire le droit d'être payé sur le prix de
l'immeuble avant d'autres créanciers.
HYPOTHÈSE. Supposition vraie ou non,
sur laquelle on s'appuie pour arriver à des
conséquences exactes.
On est obligé fréquemment d'avoir re-
cours à des hypothèses dans les sciences
militaires.
HYPSOMÉTRIE. Art de mesurer la
hauteur d'un lieu.
Les courbes horizontales , employées en
topographie, portent aussi le nom de courbes
hijjjsomctrtques.
ICHTYOSE.
401
IMBÉCILLITÉ.
I
ICHTYOSE. Maladie de la peau, qui
est alors couverte d'espèces de petites écailles
assez semblables à celles des poissons. Elle
motive l'exemption ou la réforme lorsqu'elle
occupe de grandes surfaces et qu'elle est
rebelle à tout traitement.
ICONOGRAPHIE fourragère. Ou-
vrage qui a pour objet la représentatiou
par des images et la description de toutes
les plantes fourragères.
Le Ministre de la guerre a prescrit aux
corps de cavalerie et aux établissements de
remonte de souscrire pour un exemplaire à
l'ouvrage de MM. Naudin et Gourdon, inti-
tulé : Iconographie fourragère, suivie d'un
traité d'alimentation de cheval (dépèche
ministérielle du 9 novembre 1886.
Les corps de troupe d'artillerie et du train
ont été autorisés, par des décisions ministé-
jielles ultérieures, à faire également l'ac-
quisition de cet ouvrage.
ICONOMÈTRE. Appareil qui permet de
mesurer les distances sur les plans, sur les
gravures.
IDENTITÉ. Qualité qui fait qu'une
chose est la même qu'une autre, que deux
ou plusieurs personnes ne sont qu'une.
En termes de jurisprudence, Vident iié est
la reconnaissance d'une personne, la certi-
tude qu'elle est bien ce qu'on croit ou ce
qu'elle dit être.
Il est nécessaire de reconnaître l'identité
des militaires mis en état d'arrestation ou
décédés. Cette reconnaissance se fait à
l'aide du livret individuel et de la /j'A^we
d'identité.
Les officiers et assimilés sont pourvus
d'une carte d'identité poui' faire reconnaître
leur droit au quart du tarif sur les chemins
de fer. Cette carte porte la photographie de
l'intéressé, en tenue bourgeoise ; elle doit
être renouvelée chaque année, au ic"" jan-
vier.
A défaut de carte, les officiers et assi-
milés peuvent, comme les autres militaires,
faire reconnaître leur identité sur les
chemins de fer, au moyen de leur titre
d'absence, congé, permission, feuille de
route, etc.
IDIOTIE. (V. Aliénation mentale.)
IDOINE. Apte à quelque chose.
Ce vieux mot français a été conservé dans
le vocabulaire administratif pour désigner
les personnes que leur profession ou leurs
connaissances rendent particulièrement aptes
à quelque chose, par exemple à servir
d'p.rperts dans les commissions.
IF. Pièce de charpenterie, de forme trian-
gulaire, qui sert à porter des lampions dans
les illuminations.
On en place deux à la porte principale
de chaque caserne ou quartier. Ces appareils
sont fournis et entretenus par le service du
génie.
ILE. La plus petite subdivision de la
cavalerie grecque ; elle comptait 64 cava-
liers et répondait à peu près à notre es-
cadron.
ILES. Les garnisons des îles françaises
sont autorisées, dans certains cas particu-
liers, à toucher des vivres de campagne en
temps de paix contre remboursement.
ILLÉGAL (V. Absence).
ILLÉGALITÉ. Caractère, vice de ce qui
est contraire à la loi. Se dit de tout ce qui
est contraire à la loi.
ILLETTRÉS. Les hommes illettrés, c'esl-
à-dire ne sachant ni lire ni écrire, ne sont
pas admis à contracter un engagement vo-
lontaire dans l'armée française.
Les illettrés ne sont pas non plus admis
dans la cavalerie, môme comme appelés.
Tout illettré qui est appelé à apposer sa
signature sur un acte ou un document la
remplace par une croix, en présence de deux
témoins, qui signent au-dessous.
ILLUMINATION. Les corps de troupe
sont autorisés à illuminer, dans certaines
circonstances, et notamment le jour de la
fête nationale, d'après l'ordre du comman-
dement. On emploie à cet usage des ifs et
des lampions.
La dépense est supportée par la masse
d'habillement et d'entretien des corps de
troupe et ne doit pas dépasser 25 francs
pour chaque illumination.
IMAGINARI ou IMAGÉNIFÉRÉ. Porte-
étendard, sous l'Empire, dans les armées
romaines.
IMBÉCILLITÉ. Faiblesse d'esprit qui ôte
plus ou moins la faculté de comprendre, de
raisonner.
Lorsqu'elle est poussée chez un homme à
un degré tel qu'il serait incapable de faire
son service militaire, elle est qualifiée d'i-
diotie et entraîne l'exemption ou la réforme.
Au point de vue civil, l'imbécillité est une
cause d'interdiction.
IMMATRICULATION. 405
IMMATRICULATION. Action d'ins.niro
un nom snr un registre appelé matricule.
Dans l'arniêe, ce mot est presque syno-
nxine d'incorporation.
La première immatriculation pour les
appelés est celle qui est opérée par le com-
mandant du bureau de recrutement de la
subdivision de région à laquelle appartient
riiomnie. Elle est faite sur un registre ma-
tricule sur lequel sont portés tous les jeunes
gens inscrits sur les listes du recrutement
i-antonal. Ce registre mentionne l'incorpora-
tion de chaque homme inscrit ou la position
dans laquelle il est laissé et, successivement,
tous les changements qui peuvent survenir
dans sa situation jusqu'à sa libération dé fi-
nit ire.
La deuxième immatriculation, pour les
appelés, est celle qui est faite à la portion
centrale des corps de troupe. Elle a lieu,
pour les appelés et les engagés volontaires,
sur des feudlets mobiles assemblés sous
écrous, par groupes de 250. A cet effet, le
service du recrutement doit envoyer au corps
les livrets des jeunes soldats de la classe,
trois jours au moins avant la mise en route ;
quant aux engagés volontaires, les corps
doivent les immatriculer sur le vu de l'acte
d'engagement, sans attendre l'arrivée des
livrets.
Chaque homme reçoit deux numéros ma-
tricules, dont l'un est celui qui lui est affecté
sur le registre matricule du commandant du
liureau de recrutement, et l'autre celui qui lui
est affecté sur le registre matricule du corps.
11 est tenu en outre, dans chaque corps de
tioupe, un registre matricule spécial pour les
officiers (V. Matricule).
L'immatriculation des chevaux ap-
partenant à l'Etat a lieu dans les corps ou
établissements détenteurs, sur des registres
matricules comprenant 200, 1000 ou loOO
cases, selon l'effectif à y inscrire.
Les chevaux appartenant aux officiers
sont inscrits sur un registre matricule spé-
cial, tenu par le trésorier.
IMMATRICULÉ. Soldat ou employé de
la guerre inscrit sur les contrôles de l'armée.
IMMOBILITÉ. L'immobilité doit être
conservée dans les rangs au commandement
de : Fixe !
IMPACT (point d'). Lieu où le projec-
tile rencontre le but.
IMPEDIMENTA; IMPEDIMENTUM.
Chez les Romains, ce mot désignait les ba-
gages de l'armée.
On comprend aujourd'hui sous ce nom
tous les convois nécessaires aux transports
des bagages, des vivres et des munitions, en
IMPOT.
un mot tous les objets qui ne sont pas direc-
tement nécessaires pour le combat.
IMPÉRIALE. Dessus d'une tente.
Partie de la barbe du menton taillée en
pointe,
IMPÉRITIE. Ignorance de ce qu'on doit
savoir dans sa profession.
IMPÉTUOSITÉ. Qualité de ce qui est
violent, véhément, rapide. Vivacité extrême
dans l'esprit, dans le caractère, dans les
manières.
Cette qualité (ou ce défaut) est attribuée
à la nation française et à son armée par les
étrangers.
IMPORTANCE. Considérations, circon-
stances qui donnent de l'intérêt ou exercent
une influence. Citons quelques cas.
— de l'angle mort. Pour remédier aux
inconvénients de Vangle mort, pour le sup-
primer, on a dû organiser le flanquement.
— des abris. Le tir de l'artillerie étant
actuellement très précis et très meurtrier,
il est indispensable d'organiser dans les ou-
vrages et dans la mesure du possible, des
abris autant que possible en mesure de ré-
sister aux projectiles qui peuvent les at-
teindre. Dans les ouvrages permanents sur-
tout, ces abris doivent exister en nombre
suffisant et présenter le degré de solidité
voulu.
— des grandes vitesses initiales.
Plus la vitesse initiale est grande, plus la
portée du but en blanc est considérable pour
une même arme. La portée augmente en
même temps que la vitesse initiale de son
projectile, et la zone dangereuse sera d'au-
tant plus grande que cette vitesse sera plus
grande. Enfin, les grandes vitesses assurent
aux projectiles une marche plus régulière
dans l'air, et par suite une plus grande pré-
cision et^lui conservent plus de vitesse, c'est-
à-dire plus de force de pénétration.
IMPOT. La quote-part que chaque ci-
tojen paye à l'État pour l'exécution et la
lémunération des services dont ce dernier est
chargé (V. Contributions).
En Algérie, on a continué à percevoir,
sur les indigènes, les impôts tels que les rece-
vaient les Turcs, savoir : l'ackour, préle\é
sur les l'éréales ; le zecca, prélevé sur les
troupeaux ; Veussa, ou impôt de capitation :
l'Iioccar, ou location des terres du Beylick.
Les officiers attachés aux affaires indigènes
doivent prêter leur concours aux agents des
finances pour l'établissement de l'assiette et
pour la perception de l'impôt en territoire
militaire.
Les Européens habitant l'Algérie payent
un impôt fixe de o francs par hectare, pour
IMPOTENT.
406
INACCESSIBLE.
les terres dont ils seraient propriétaires, plus
une cote personnelle et mobilière, des droits
de patente, de timbre, etc., et enfin l'oclroi
de mer.
IMPOTENT. Qui est privé de l'usage
d'un bras, d'une jambe, ou atteint d'infir-
mités incurables l'empècliant de pourvoir à
sa subsistance.
Dans les trois premiers cas de dispense
visés par l'article 21 de la loi du IS juillet
1889, concernant les aînés de veuves, d'or-
phelins, d'un père aveugle ou entré dans sa
70'' année, d'une famille de sept enfants, la
dispense est conférée au frère puîné lorsque
l'aîné est aveugle ou impotent. La constata-
tion de cette situation de l'aîné doit être
faite par le conseil de revision.
IMPRENABLE. Qui ne peut être pris.
Ne se dit qu'en parlant des places de guerre,
et encore ce terme est tout à fait relatif, car
une ville peut toujours être prise par la
famine, ainsi qu'on en a vu des exemples à
:Metz et à Paris en 1870.
IMPRIMERIE. Art d'imprimer les li-
vres.
Il existe, au quartier général de chaque
corps d'armée, une imprimerie porta-
tive, installée dans une voilure spéciale et
composée d'une presse portative avec l'as-
sortiment de caractères et d'ustensiles néces-
saires pour imprimer les ordres.
Cette innovation est appelée à rendre de
^'rands services, car elle permet de tirer avec
une grande rapidité les nombreuses expédi-
tions des ordres du quartier général, en évi-
tant d'avoir recours à des copistes, ce qui
présente le double avantage de ne pas dis-
traire les hommes du rang et d'éviter les
erreurs de copie.
IMPRIMÉS. On donne ce nom aux états,
formules, situations, etc., qui sont tracés et
imprimés d'avance. ♦
Les imprimés nécessaires à la mobilisation
sont fournis par l'État ou achetés par les
corps de troupe au compte de la masse d'ha-
billement et d'entretien.
Les imprimés nécessaires au service cou-
rant des corps de troupe et établissements
sont fournis en partie par l'État et en partie
par les chefs de service ou officiers compta-
bles intéressés, sur leurs frais de service ou
de bureau.
Le tarif annexé au décret du 27 décembre
1890, sur le service de la solde (B. 0.,
page 1438) indique quels sont les imprimés
à la charge du major, du trésorier, de l'of-
ficier d'Jiabillement, etc.
IMPROPRE au service. Cette incapa-
cité de servir est constatée par les médecins
dans les formes réglementaires, soit devant
les conseils de révision, soit devant les co»h
missions spéciales du réforme. Elle motive
Yexemption ou la réforme.
IMPULSION. Pour une force, c'est le
produit de l'intensité de la force par la durée
de son action.
IMPUTATION. Déduction d'une somme
sur une autre.
Somme portée au débit d'un compte.
— aux conseils d'administration.
L'intendant militaire peut imputer aux con-
seils d'administration toutes les sommes dont
ils sont constitués débiteurs par suite d'illé-
galité, de controversion, de négligence dans
leur gestion.
La répartition de ces sommes est faite
entre tous les membres qui ont autorisé,
commis ou confirmé les illégalités ou négli-
gences, au prorata de la solde du grade dont
chacun d'eux était alors titulaire. Les offi-
ciers compiis dans cette répartition peuvent
appeler de la décision de l'intendant mili-
taire au Ministre, dans un délai de 3 mois ;
mais leur réclamation n'est pas suspensive
de l'imputation prescrite.
— aux officiers. On peut imputer aux
capitaines ou autres officiers commandant les
unités administratives les pertes d'effets ap-
partenant à l'Etat ou au corps, ainsi que les
distributions de toute nature faites en excé-
dent des droits des parties prenantes.
Les trop-perçus en denrées sont imputés
aux officiers signataires des bons et non aux
ordinaires (V. Revues de liquidnlion).
Le montant des imputations est versé di-
rectement par les officiers entre les mains
du trésorier.
— à la masse d'habillement et d'en-
tretien. Dans tous les corps de troupe où
cette masse existe, on lui impute le montant
des pertes et dégradations provenant du fait
des hommes.
— aux hommes. Dans les corps de
troupe où fonctionne encore la masse indivi-
duelle, le montant des pertes et dégradations
provenant de la faute des hommes est im-
puté à leur masse individuelle, à l'exception
des adjudants et des chefs armaiiers, qui
remboursent fUrectement.
IMPUTATION à l'État. L'État sup-
porte le montant des dégradations commises
au casernement, à la literie ou au campe-
ment par les réservistes et les territoriaux,
pendant la durée des périodes d'instruction,
de même que toutes les pertes ou détériora-
tions provenant de cas de force majeure.
INABORDABLE. Une rive, une côte
qu'on ne peut aborder.
INACCESSIBLE. Dont l'accès est im-
possible; dont on ne peut approcher.
INATTAQUABLE.
Ex. : un di'Glé dont les flancs sont inacces-
sibles.
INATTAQUABLE. Qu'on ne peut at-
taquer. Une place forte, un fort, peuvent
être inattaquables sur un ou plusieurs côtés.
INCAPACITÉ. Défaut de capacité; im-
péritie. En termes de jurisprudeuce, se dit
du défaut de capacité pour faire quelque
acte prescrit par la loi.
INCARCÉRATION. Action d'emprison-
ner. (V. Emprisonnement.)
INCENDIE. Le service et la police de
la place, pour les cas dincendie, sont pré-
vus et concertés à l'avance entre l'autorité
municipale et le commandant d'araies.
Les différents corps de la garnison re-
çoivent communication , dés leur arrivée
dans la place, de» consignes générales et
spéciales qui règlent leur action en cas d'in-
'■endie.
Lorsque l'avis d'un incendie parvient à
une caserne, les hommes de piquet sont mis
immédiatement sur pied, moitié en travail-
leurs, moitié en armes. L'adjudant - major
de semaine fait prévenir à leurs logements
les officiers de service, et, sans attendre
d'ordres, il dii'ige le piquet sur le lieu de
l'incendie.
Le commandant d'armes prend toutes les
mesures nécessaires pour le maintien de
l'ordre et la protection des manœuvres qui
ont pour objet d'éteindre ou de couper l'in-
cendie ; il arrête ces mesures avec le repré-
sentant de l'autorité civile, le commandant
de gendarmerie, le chef du génie, s'il y a
lieu, et le commandant des sapeurs-pom-
piers, auquel incomhe la direction des ma-
nœuvres.
En campagne, l'incendie peut être em-
ployé comme moyen de destruction, pour
dégager le champ de tir, pour forcer l'en-
nemi à évacuer une position, etc.
Des précautions particulières ont été
prises en vertu d'ordres du Ministre, pour
empêcher les incendies dans les casernes et
autres txilimenls militaires. D'abord l'usage
des allumettes chimiques phosphoriques or-
dinaires y est rigoureusement interdit. En-
suite, une pompe à incendie, manœnvrée
souvent, existe dans chaque quartier. Enfin,
un extincteur Zappfle est déposé dans tout
magasin d'habillement.
L'incendie d'édifices, bâtiments ou ou-
vrages militaires, des magasins, chantiers,
vaisseaiLX, navires ou bateaux à l'usage de
l'a.'mée, par un militaire, est puni de mort
avec dégradation militaire.
En cas de circonstances atténuantes, la
peino est de 5 à 20 ans de travaux forcés
(art. 231).
iOT INCOMPLET.
INCESSIBLE, ijui ne peut être céié à
une autre personne. Tel est le cas des pen-
sions militaires, du traitement de la Légion
d'honneur et de la médaille militaire.
INCINÉRATION. Le Ministre ou l'in-
tendant autorisent, quand il est nécessaire,
la destruction par incinération des objets,
issues, etc., qui ne peuvent être ni utilisés
ni vendus.
De même, les papiers hors de sernce qui
peuvent avoir un caractère confidentiel, tels
que registres d'ordres, sont incinérés au lieu
d'être remis aux domaines.
INCLINAISON magnétique. Angle
que fait avec l'iiorizoïitale, dans le plan
vertical, l'aiguille aimantée mobile autour
de son centre de gravité.
— des revêtements. Dépend de lu
nature et de l'espèce de revêtpvients.
— des talus. Les talus sont tenus plus
raides , suivant la nature de la terre , le
genre de tir auquel ils doivent se prêter ou
auquel ils ont à résister, qu'ils sont ou non
revêtus, qu'ils ont une surcharge plus ou
moins grande à supporter. Les talus revêtus
en maçonnerie sont inclinés de 20/1 à 10/1 :
les talus extérieurs non revêtus, sont tenus
à l/i, les plongées ordinairement à 1/6, et
les glacis à 1/24. Une contrescarpe non re-
vêtue est tenue plus raide qu'une escarpe
de même nature, parce que, pour celle-ci, il
y a lieu de tenir compte de la surcharge
causée par le parapet.
INCOMPATIBILITÉ. ImpossibiUté qu'il
y a, selon les lois, à ce que certaines fonc-
tions puissent être exercées en même temps
par un même individu.
En ce qui concerne l'armée, il y a incom-
patibilité entre les fonctions d'un mihtaire
en acti\'ité de ser\nce, et toute espèce d'autre
fonction civile, même élective.
Toutefois, les généraux ayant commandé
en chef devant l'ennemi, et maintenus en
activité, sans limite d'âge, peuvent exercer
un mandat électif, de même que les géné-
raux ou assimilés du cadre de réserve, mais
ces dermers rentrent dans la règle générale,
puisqu'ils ne sont pas en activité de ser-
vice.
INCOMPÉTENCE Un tribunal miUtaii-e
est incompétent quand il n'a pas le pouvoir
de statuer sur les crimes, délits ou contes-
tations qui lui sont soumis [\. Compétence).
On confond souvent ce mot, et bien à
tort, avec le défaut de savoir, d'expérience.
INCOMPLET. La loi du 13 mars 1873.
sur l'organisation de l'armée, a prévu pour
les cadres, un complet qu'il n'est pas pos-
sible de dépasser. Depuis quelques armées,
on a pris pour habitude au Parlemeut de
INCONDUITE.
108
INDÉLÉBILE.
diminuer, dans les prévisions budgétaires,
un certain nombre d'emplois dont on admet
que le besoin n'est pas justifié. On arrive
ainsi, sans reviser là loi des cadres, à réa-
liser des économies assez importantes.
L'arme du génie, la cavalerie et l'inten-
dance sont particulièrement visées à ce point
de vue.
INCONDUITE. Mauvaise conduite
Les militaires dont l'inconduite est sou-
tenue, et contre lesquels on a employé sans
succès les moyens ordinaires de répression
prévus par le règlement , sont traduits de-
vant un conseil de discipline, à l'efïet d'être
renvoyés dans une compagnie de fusiliers, de
discipline.
INCONNUS. Les mandats de route en-
voyés au corps pour des militaires qui y
sont inconnus, sont rejetôs; les lettres,
dans le même cas, sont rendues à la poste
par le vaguemestre. Dans les deux cas, le
motif de rejet ou de refus est indiqué.
INCONTINENCE d'urine. L'inconti-
nence d'urine nocturne, dûment attestée par
un acte de notoriété publique, a des consé-
quences en rapport avec la gravité de cette
lésion.
Dans les cas incurables, elle motive
Vexemption ou la réforme.
— des matières fécales. Cette infir-
mité est généralement la suite d'une para-
lysie étendue à d'autres organes que le
rectum; elle peut être aussi déterminée par
le relâchement du spbincter et par une
chute du rectum.
Dans tous les cas, elle est une cause
d'exemption, et elle peut motiver la réforme,
si elle est au-dessus des ressources de l'art.
INCONVÉNIENTS. Mauvais côtés, dés-
avantages, résultats fâcheux que présentent
en général toutes les questions. Exemples :
— des forts détachés. Par suite du
grand périmètre à défendre, il faut immo-
biliser des garnisons très nombreuses. Ils
entraînent de grandes dépenses et, pour pro-
téger la place contre un coup de main, ils
exigent la construction de nombreux travaux
dans leurs intervalles et une grande sur-
veillance de la part de la garnison.
— des forts calibres. Dans les armes
à feu portatives, l'augmentation du calibre
entraîne l'augmentation de la charge pour
conserver les mêmes effets au projectile,
mais comme cette charge est limitée, il en
résulte pour ce dernier une diminution de
vitesse initiale, c'est-à-dire de portée, de
justesse et de force de pénétration.
INCORPORATION. Action de recevoir
les jeunes soldats dans les corps de troupe
dont ils doivent faire partie, et de les im-
matriculer dans ce corps.
L'incorporation prend date, savoir :
1° Pour les jeunes soldats et pour les
hommes venus de la disponibilité et de la
réserve, à compter du jour où ils ont été
mis en route pour se rendre au corps ;
2° Pour les engagés volontaires et pour
les rengagés provenant de la réserve, à
compter du jour de l'engagement ou du ren-
gagement ;
3° Pour les hommes venant d'un autre
corps, à compter du jour où ils ont cessé
d'appartenir à ce corps.
INCORRIGIBLE; INCORRIGIBILITÉ.
Qu'on ne peut corriger.
Lorsque tous les moyens de répression ont
été employés contre un militaire qui con-
tinue à commettre des fautes contre la dis-
cipline, il ne reste qu'à l'envoyer dans une
compagnie de discipline.
INCULPÉ. Individu désigné comme ayant
commis un délit ou un crime.
Cette qualification n'est appliquée aux mi-
litaires que jusqu'au moment où le général
commandant le corps d'armée donne l'ordre
d'informer ; l'inculpé est alors qualifié de
prévenu et sa détention provisoire de préven-
tion. Enfin, lorsque, à la suite des conclu-
sions de l'information, le général en chef
traduit le militaire devant un conseil de
guerre, il est alors qualifié d'accusé.
INCURABLE; INCURABILITÉ. Qui
ne peut être guéri.
foutes les fois que les médecins militaires
constatent que la maladie dont un militaire
est atteint n'est pas susceptible de guérison,
ou que son état le met dans l'impossibilité
de rester au service d'une manière active,
ils le constatent par un certificat indiquant,
d'une manière précise, la nature des infir-
mités ou des blessures, et spécifiant si elles
proviennent ou non des fatigues ou des évé-
nements de la guerre. Ce certificat, visé par
le sous-intendant militaire, est le point de
départ d'une réforme ou d'une pension de
retraite.
INCURSION. Irruption à main armée,
généralement faite par la cavalerie. C'est une
action brusque, passagère, un coup de main
après lequel on se retire aussitôt.
INDÉLÉBILE. Qui ne peut être effacé.
L'encre employée pour la comptabilité mili-
taire et pour la rédaction des documents
authentiques doit être indélébile. Il en est
de même de Yencre Dagron, employée pour
le marquage des effets des hommes de
troupe.
Ce mot s'emploie aussi au figuré.
INDEMNITÉ. i09
INDEMNITÉ. Accessoire de solde allouée
aux. militaires dans certains cas prévus par
les règlements et qui se cumule avec la
solde.
Les principales indemnités auxquelles ont
droit les militaires sont les suivantes :
— à l'occasion de la Fête natio-
nale. Elle est accordée aux hommes de
troupe présents sous les armes le 14 juillet.
— attribuée aux officiers en retraite
faisant partie du personnel adminis-
tratif permanent et soldé de l'armée
territoriale, ou pourvus d'emplois
dans le service du recrutement. Elle
est allouée à partir du lendemain de l'ar-
rivée au poste ou du jour de la ladiation
des contrôles de l'activité, si l'ofticier est, en
ce moment, en possession de l'emploi.
Elle est due pour toutes journées de pré-
sence, en station et en route, en mission et
à l'hôpital.
— au logeur. La commune qui réclame
une indenniité pour logement ou cantonne-
ments de troupes doit fournir la preuve,
pour chaque habitant qui réclame une in-
demnité, qu'il a reçu des troupes chez lui
pendant plus de trois nuits dans le même
mois (V. Règlement du 2 août 1877).
— aux enfants de troupe laissés
dans leur famille. Cette indemnité a été
iixée, par le Règlement du 29 mai 1890, au
taux annuel ci-après :
100 francs pour les enfants de 2 à 5 ans ;
1.50 francs pour les enfants de 3 à 8 ans;
180 francs pour les enfants au-dessus de
8 ans.
Le droit commence le jour de l'admission ;
il cesse du jour de la radiation des contrôles
ou de la mise en route sur une école prépa-
ratoire.
— aux instructeurs. Due seulement
aux fonctionnaires, agents et sous-agents des
télégraphes chargés par décisions ministé-
lielles spéciales de l'instruction de militaires
de l'armée active. Elle est en outre allouée
aux agents et sous-agents instructeurs du
personnel de la télégraphie militaire.
— aux maîtres et aux prévôts
d'escrime (V. ces mots).
— aux médecins civils. En cas d'in-
suftisance de médecins militaires, le com-
mandant de corps d'armée requiert, sur la
proposition du directeur du service de santé,
des médecins civils pour assurer le service
régimentaire. Ceux-ci sont payés d'après un
tarif spécial arrêté par le Ministre pour
l'haque région et par place.
— aux membres des commissions
de recensement des chevaux et des
voitures. Les officiers de l'armée active, les
INDEMNITÉ.
vétérinaires militaires et les sous-officiers ou
brigadiers secrétaires qui opèrent hors de
leur résidence ont droit à une indemnité
journalière pour chaque journée comprise
entre le premier et le dernier jour des opé-
rations de classement.
Cette indemnité est fixée, savoir :
Pour les officiers de l'armée active et les
vétérinaires militaires, à 12 francs ;
Pour les sous-officiers ou brigadiers secré-
taires, à 5 francs, qui se cumulent avec la
solde et la haute paye à l'exclusion des
prestations en nature.
Ils ont droit également à l'indemnité de
route pour se rendre de leur résidence à la
localité où commencent les opérations, et
pour rentrer à leur résidence, à la fin des
opérations, si la distance à parcourir ne leur
permet pas d'accomplir ce trajet le jour de
la séance.
Les officiers de la réserve ou de l'armée
territoriale présidents, et les vétérinaires ci-
vils reçoivent les indemnités ci-après, exclu-
sives de toute allocation de solde et de toute
autre indemnité, savoir :
Par journée d'opération, dans le lieu de
la résidence, 10 francs ;
Par journée d'opérations, hors du lieu de
la résidence, 18 francs.
Les officiers de l'armée active peuvent être
autorisés à emmener un ou deux chevaux de
trait du corps pour être attelés à une voiture
de louage, ainsi qu'un cavalier pour être
chargé du soin de ces animaux. Ces derniers
ont droit à une indemnité journalière de
2 fr. 50, exclusive de toute autre prestation
en deniers ou en nature.
— aux membres des conseils de
revision. Les indemnités ta allouer aux
membres des conseils de revision, au sous-
intendant, au commandant de recrutement
et au médecin militaire qui accompagnent
sont fixées à 15 francs pour toute journée de
voyage du conseil, avec ou sans séance, et
10 francs pour toute journée de séance sans
voyage ou de repos sans séance, soit au chef-
lieu du département, soit hors du chef-lieu.
Ces indemnités sont de 20 et 15 francs eu
Corse et en Algérie.
Les sous-officiers de recrutement ont droit
à l'indemnité de 6 francs (8 francs en Corse
et en Algérie) pour chaque journée passée en
dehors du lieu de leur résidence.
Aucune indemnité n'est due lorsque le
conseil opère au lieu de la résidence de l'une
des parties prenantes.
Lorsqu'un membre militaire voyage isolé-
ment pour rejoindre ou pour quitter le con-
seil de revision, s'il prend part à la séance
le même jour, il a droit à l'indemnité de
INDEMNITE.
410
INDEMNITÉ.
15 francs ; si le vojvage isolé s'effectue un
jour où il n'y a pas séance, l'oflicier n'a
droit qu'à l'indemnité ordinaire de route.
L'indemnité fixe de transport ne peut être
allouée, sous aucun prétexte, plus d'une fois
(aller et retour), quel que soit le nombre des
déplacements pendant la durée totale des
opérations.
— aux militaires employés dans les
dépôts de prisonniers de guerre. Les
officiers en retraite ou eu réforme qui sont
employés dans ces dépôts ou à la conduite
des convois, reçoivent, par journée de pré-
sence, l'indemnité suivante qui se cumule
avec la pension de retraite :
Commandant un dépôt
ou un convoi 100 f 50 par mois.
Chargé du détail dans
un dépôt 75 00 —
Interprète 75 00 —
— aux officiers d'approvisionne-
ments (V. ce mot).
— aux réquisitionnés. Les indemnités
dues aux réquisitionnés sont évalués par des
commissions départementales, auxquelles les
m'aires transmettent, par l'intermédiaire du
préfet, un état nominatif portant décompte
des fournitures. La commission émet son
avis, formule ses propositions et les trans-
met au sous-intendant qui fixe l'indemnité
pour chacun des intéressés. Sa décision leur
est transmise dans les 2i heures par le
maire. Les intéressés ont 15 jours pour ac-
cepter ou refuser la somme qui leur est
offerte. Le refus est motivé et doit indiquer
la somme réclamée.
L'affaire est portée ensuite devant les tri-
bunaux civils. L'état des allocations deve-
nues définitives est établi en trois expédi-
tions par le maire et le montant en est
mandaté par le sous-intentant chargé du
règlement des indemnités.
— aux troupes en marche. Elle est
accordée aux militaires voyageant en delà-
chemenl et aux officiers sans troupe ou assi-
milés appelés par leurs fonctions à faire
partie de troupes en marche.
Elle est allouée pour toutes les journées
de marche et de séjour, y compris les jours
de départ et d'anivée.
Elle n'est pas due quand les trouiws en
marche reçoivent les vivres de campagne.
— de ferrure. Les gendarmes détachés
à la prévôté des corps d'armée pendant la
durée des grandes manœuvres, reçoivent une
indemnité de ferrure montant à 4 francs,
snr les fonds de la masse d'entretien et de
remonte.
— de fonctions. 11 est allouée des in-
demnités de fonctions, fixées par le tarif
(V. Règlement du 29 mai 1890, page 73),
savoir :
1° Aux cadres des compagnies de disci-
pline (officiers et troupe) ;
2° Aux chefs de bataillon, capitaines,
lieutenants et sous-lieuteuants du service de
la justice militaire (ateliers, pénitenciers,
prisons) ;
3" Aux sous-officiers élèves officiers de
l'Eeole de Saumur, non promus sous-lieute-
nant en fin de cours.
Ils ont droit, en attendant au corps leur
nomination au grade de sous-lieutenant, à
une indemnité jiour parfaire la solde d'é-
lève officier qu'ils recevaient à l'école de
Saumur ; cette indemnité n'est acquise que
pour les journées de présence effective air
corps.
— de logement. Elle est accordée aux
sous-officiers rengagés ou commissionnés, ma-
riés ou veufs avec enfants, autorisés à loger
en ville, ainsi qu'aux maîtres ouvriers logés
en ville faute de place dans les bâtiments
militaires.
Elle est allouée par mois, à terme échu ;
en cas de cessation des droits, pour un motif
quelconque, toute quinzaine commencée à
partir des !'='■ et 16 est due en entier.
Les sous-officiei's conservent cette indem-
nité quand ils sont en campagne ou en po-
sition d'absence, sauf celle en jugement ou
en détention ; quant aux maîtres ouvriers
logés en ville, ils ne conservent, dans les
mêmes positions, le droit à l'indemnité que
pour la quinzaine commencée au moment
où ils s'absentent, et recouvrent ce droit à
dater du lendemain de leur retour.
— de monture. Elle est acquise aux
officiers montés autres que lesofliciers géné-
raux, dans toutes les positions de présence
et d'absence, d'après le nombre de chevaux
qu'ils doivent réglementairement posséder.
— d'entrée en campagne. Elle est
due à tout officier ou adjudant qui reçoit
l'ordre de se rendre à une armée active, ou
à ceux qui sont attachés à une place forte,
du jour où est arrivé l'ordre de constituer
la garnison de défense de cette place.
L'officier ou le sous-officier qui avance en
grade, sans cesser de faire partie d'une
armée active, a droit au complément de
l'indemnité fixée pour son nouveau grade.
L'indemnité n'est pas due à l'officier envoyé
à l'armée pour y remplir une mission tem-
poraire. L'officier qui, après avoir reçu l'in-
demnité, reste à l'intéi'ieur, est tenu de la
rembourser.
En Algérie et en Tuniae, lorsque des co-
lonnes expéditionnaires sont organisées, les
officiers qui en font partie, jusqu'au grade
INDEMNITÉ.
411
INDEMNITE.
de colonel inclusivement, ont droit, avant le
départ, à une indemuiié d'un mois de solde
qui ne iieut être renouvelée qn'après nn délai
de deux ans.
— de l'^^ mise de harnachement.
Elle est attribuée à tout officier passant pour
la première fois dune position non montée
à une position montée.
Sont exceptés de cette mesure les officiers
(jni ont re.'u la 1""* mise décpiipenieut fixée
pour les troupes à cheval, ainsi que les offi-
ciers payeurs, les officiers d'approvisionne-
ment et les officiers d'administration montés
temporairement pour les manœanes.
— de 1" mise d'équipement. Elle est
allouée aux militaires promus à certains
grades, ou nommés à des emplois indiqués
au tarif, comme, par exemple, les sous-offi-
ciers nommés adjudants ou officiers, etc.
Elle est payée au moment de la promotion
ou de la nomination.
— de rengagement (V. Rengagement).
— de responsabilité. Indemnité allouée
aux officiers d'administration comptables des
différents services du département de la
guerre.
Cette indemnité est fixée par décision pré-
sidentielle du l*"" mars 1888, comme il est
indiqué au tableau ci-dessous :
SERVICE
CLASSE
des
établisse-
SERVICE
de l'habille-
SERVICE
des
ment
et du cam-
pement.
des
ments.
suLsistances
hôpitaus.
Hors classe.
2,800
900
900
1" classe. . .
1,200
600
600
2« — ...
800
300
300
3e - ...
480
240
240
4o — ...
320
180
160
5« — ...
200
120
120
0'^ — ...
80
60
60
— de route (V. Frais de rovete).
— de séjour (V. ce mot).
— de transport (V. Frais de roxUe).
— de vaguemestre (V. Vaguemestre),
— en rassemblement. Elle est accordée
aux militaires de tous grades stationnés
dans les camps et dans certaines places dési-
gnées au tarif. Elle peut encore être ac-
cordée, par décision présidentielle, aux mili-
taires faisant partie de rassemblements
extraordinaires, lorsque la cherté locale des
vivres justifie cette mesure.
Les officiers qui se déplacent avec leurs
troupes, soit pour prendre part aux exercices
d3 tir ou de feux de guerre, soit pour exé-
cuter des travaux de préparation ou d'in-
stallation de champs de tir, peuvent obtenir
cette indemnité pendant la durée de leur
séjour sur le terrain, en vertu d'un ordre du
général commandant le coqis d'armée.
— en remplacement de vivres ou
indemnité représentative- Elle est des-
tinée à remplacer les allocations de vivres en
nature, tels que : la viande, les vivres de
campagne, le vin, l'eau-de-vie, etc., dans
certains cas p^é^^l3 par les règlements.
Cette indemnité n'est accordée qu'en temps
de paix, à l'intérieur, lorsque les troupes
peuvent facilement se procurer, à prix d'ar-
gent, les vivres pour lesquels ils touchent
l'indemnité représentative.
— extraordinaire de voyage. Cette
indemnité, fixée en raison des distances,
peut être allouée aux officiers de tout grade
en vertu d'un ordre de mission extraordi-
naire. Elle n'est accordée pour le retour que
si la mention en est exprimée dans l'ordre.
Le Ministre et les généraux commandant les
corps d'armée, dûment autorisés par lui,
peuvent seuls donner un ordre de mission
extraordinaire. Hors de la République, ce
pouvoir est dévolu aux commandants en
chef et aux intendants en chef d'armée ou
de corps d'armée.
Le taux de l'indemnité extraordinaire est
fixé par kilomètre (Y. la Décision ministé-
rielle du 19 mai 1869).
— pour changement d'uniforme.
Elle est attribuée aux officiers subalternes
et adjudants passant d'un corps dans un
autre ayant un uniforme différent, sans pro-
motion et par suite de circonstances indé-
pendantes de leur volonté.
Le Ministre détermine la quotité de l'in-
demnité dans chaque cas particulier.
— pour cherté de vivres. Une indem-
nité en raison de la clierté plus ou moins
grande des vivres est allouée aux brigades
de gendarmerie désignées au Journal militairt'
(1"8.3, p. 112).
— pour frais de bureaux (Y. Frais de
bureaux).
— pour frais de service (Y. Frais di
service).
— pour perte de chevaux. Elle est
due aux officiers montés à leurs frais qui.
dans une affaire contre l'ennemi, ont eu des
chevaux tués, ou qui ont été faits prison-
niers autrement que par capitulation.
Eli temps de paix, les officiers remontés
à titre onéreux peuvent obtenir une indem-
nité pour perte de chevaux. La demande doit
être motivée par des causes extraordinaires ;
elle est adressée au Ministre, qui peut ac-
corder une indemnité jusqu'aux 2/3 du prix
de la remonte de l'arme.
— pour perte d'effets. Elle est ac-
INDEMNITÉ,
41:
INDIGNE.
cordée aux officiers, adjudants, chefs armu-
riers qui, ayant été faits inisonniers de
guerre autrement que par capitulation, et
étant de retour de captivité, reçoivent l'ordre
de rentrer en campagne.
Les pertes éprouvées dans un service com-
mandé ou par suite d'événements de force
majeure ne peuvent ouvrir droit à une indem-
nité qu'en vertu d'une décision niinislérielle,
rendue sur un rapport motivé.
— pour résidence dans Paris. Elle
est acquise aux officiers en garnison dans
l'enceinte des nouveaux forts de Paris, ainsi
qu'à ceux venus en mission, quand ils ne
reçoivent pas d'indemnité sur les fonds des
frais de route, de l'artillerie, du génie ou
des missions.
— pour résidence en Algérie ou
en Tunisie. Elle était allouée, jusqu'au
l*"^ janvier 1891, pour toutes les journées
de présence passées sur le sol de la colonie
ou de la régence, à tous les officiers ou assi-
milés employés en Afrique.
Le décret du 27 décembre 1890 a sup-
primé, en principe, cette indemnité, et on ne
l'attribue plus, à partir du {"''janvier 1891,
qu'aux officiers ou employés militaires em-
ployés en Tunisie ou dans les garnisons ou
postes du lerriloire militaire en Algérie.
Transitoirement, les officiers ou employés
militaires en résidence dans le territoire civil
de l'Algérie, antérieurement au l"^"" janvier
1891, continueront à jouir de l'indemnité
ancienne jusqu'à leur prochaine promotion.
— pour travaux topographiques et
géodésiques. Elle est allouée aux officiers
désignés par le Ministr'^ ou le général com-
mandant le corps d'armée, soit pour des tra-
vaux topographiques ou géodésiques, soit
pour des rei'ounaissanccs, manœuvres de bri-
gade avec cadres, voyages d'état-major, re-
visions des états de logement et de canton-
nement.
L'allocation de cette indemnité entraîne
la suppression des distributions en natuie
pour l'ordonnance et pour les chevaux de
l'of licier ou de son ordonnance ; mais ces
distributions sont remplacées par des indem-
nités journalières, tant pour l'ordonnance
que pour chaque cheval.
Cette indemnité peut être perçue par
avance, en totalité ou en partie, en vertu
d'un ordre du général commandant la région
de corps d'armée sur laquelle s'exécute le
service.
— représentative de fourrage. Al-
louée dans le régiment de sapeurs-pompiers,
pour le nombre de chevaux auxquels les
officiers ont droit, à raison de 2 francs par
jour et par cheval.
Il est alloué aussi aux militaires qui
suivent les reconnaissances, une indemnité
de nourriture de chevaux, à raison de 2 francs
par jour, quand il est impossible de perce-
voir le fourrage dans les magasins de l'Etat.
Enfin, les généraux commandant les di-
visions en Algérie peuvent, après approba-
tion des corps d'armée, faire allouer une
indemnité représentative de fourrage aux
spaliis. Le taux en est lixé par le Ministre.
— spéciale. Une indemnité, fixée à
I fr. 25, est allouée à l'exclusion de la solde
et des vivres, pour la journée de leur arri-
vée, aux disponibles, réservistes, territoriaux
et hommes à la disposition qui rejoignent
directement leur corps et qui, ayant â fran-
chir une distance de 24 kilomètres et au-
dessous, n'ont pas droit à l'indemnité de
route .
Cette indemnité spéciale est accordée dans
les mêmes conditions, mais seulement en cas
de mobilisation, aux hommes de recrue qui
se rendent isolément à leur corps.
INDÉPENDANCE de l'escarpe et du
parapet. Principe d'après lequel l'escarpe
et le parapet d'une fortification ne doivent
pas nécessairement avoir des tracés paral-
lèles, c'est-à-dire que la magistrale et la
crête intérieure sont indépendantes.
INDÉPENDANT. Qui n'est pas subor-
donné ou rattaché à un corps d'armée
(V. Cavalerie).
INDICE. Annotation spéciale employée
dans certains cas ou dans certaines branches
des sciences pour distinguer rapidement di-
verses particularités. Ainsi l'indice d'un
fourneau de mine, désigné généralement par
la lettre n, est le rapport -^, »• étant le rayon
de l'entonnoir et h la profondeur des cliarges.
Si l'on place des charges différentes à une
même profondeur h, l'ouverture de l'enton-
noir varie ainsi que l'indice.
INDIGÈNE. Qui est originaire du pays.
En ce qui concerne les indigènes de l'Al-
gérie, voir Administration de l'Algérie, Af-
faires indigènes, Impôt en A Igérie.
INDIGESTE. Qui est difficile à digérer.
II est recounnandé d'exclure les denrées indi-
gestes de l'alimentation du soldat. Le pain
trop frais étant lourd et indigeste, il a été
défendu de le distribuer avant qu'il n'ait
subi au moins 12 heures de ressuage.
INDIGNE. Qui ne mérite pas, qui n'est
pas digne.
Le service militaire dans l'armée française
étant considéré comme un honneur, tous les
individus condamnés à une peine afllictive
ou infamante sont déclarés indignes de servir
et sont exclus de l'armée. Toutefois, afin de
INDJGO.
413
INFANTERIE.
ne pas donner une prime aux malfaiteurs et
aux criminels, en exemptant ces individus
de l'impôt du sang, la loi du lo juillet 1889
les a mis à la disposition du ministre de la
marine, aussi bien pour lo temps de leur
service actif qu'en cas de mobilisation.
INDIGO. Matière colorante extraite de
l'indigotier et qui sert à teindre en bleu.
Elle est employée pour la teinture en bleu
de toutes nuances, des draps destinés à
l'armée.
INDIRECT. Qui se pratique d'une ma-
nière détournée (V. Tir).
INDISCIPLINE. Transgression et viola-
tion des lois de la discipline.
INDISCIPLINÉ. Soldat ou troupe qui
ne veut pas se soumettre à la discipline.
INDISPONIBLE. Soldat qui, pour une
cause quelconque, n'est momentanément pas
disponible pour le service.
INDIVIDU. Être organisé, soit animal,
soit végétal, qui ne peut se diviser sans que
l'être périsse.
INDI"VIDUEL. Qui concerne une seule
personne ou appartient à un seul individu.
Cet adjectif s'applique surtout, dans l'ar-
mée, aux ternies : livret individuel, masse
individuelle, position individuelle, gamelle
individuelle, etc.
INDOMPTÉ. Qui n'a pas encore été
dompté.
Se dit d'un cheval fougueux, sauvage.
INDUCTION. Action qu'un corps électrisé
exerce à distance sur un autre corps neutre.
Cette dénomination est surtout usitée lors-
qu'il s'agit des effets produits par l'électri-
cité dynamique (V. Courants j^ar induction.
Électricité}.
INDUSTRIE. Métier, profession, qui a
pour but de façonner, de modifier ou même
de transformer la matière, pour lui donner
une utilité à satisfaire les besoins de
l'homme.
On divise l'industrie en trois classes :
l'industrie agricole ou agriculture, l'industrie
commerciale ou commerce et l'industrie ma-
nufacturière ou industrie d'art.
Les jeunes gens exerçant les industries
d art, qui sont désignés par un jury d'état
départemental formé d'ouvriers et de patrons
sont, en temps de paix, après un an de pré-
sence sous les drapeaux, envoyés en congé
dans leurs foyers, sur leur demande, jusqu'à
la date de leur passage dans la réserve.
Le nombre de ces jeunes gens ne peut, en
aucun cas, dépasser un demi pour cent du
contingent à incorporer pour trois ans (art. 23,
§ 3 de'^la loi du lo juillet 1889).
INÉLIGIBILITÈ {V. État légal des mi-
litaires).
INERTIE. Propriété qu'ont les corps de
ne pouvoir modifier d'eux-mêmes leur état
de mouvement ou de repos (V. Force d'i-
nertie).
Le moment d'inertie est la somme de
tous les produits qu'on obtient en multi-
pliant chaque niasse élémentaire, ou chaque
molécule d'un corps, par le carré de sa dis-
tance à un axe fixe.
Les axes principaux d'inertie sont
trois droites rectangulaires passant par le
centre de gravité ; deux de ces droites sont
telles que la somme des moments d'inertie,
prise par rapport à l'une est un minimum
et, par rapport à l'autre, un maximum.
INEXPLOSIBLE. Qui ne peut faire
explosion.
INEXPUGNABLE. Qu'il est impossible
de prendre par les armes.
INFAMANT. Qui porte infamie, c'est-
à-dire qui est flétri par les lois et par l'opi-
nion publique (V. Peine).
INFANTERIE. Partie de l'armée com-
prenant, d'une manière générale, les troupes
qui marchent et qui combattent à pied.
Dans l'antiquité, l'infanterie constituait la
force principale des armées.
Les Grecs avaient trois sortes d'infan-
terie :
i° Les Hoplites, formant le noyau de
l'armée, étaient destinés à agir en masse :
ils portaient une cuirasse, un casque et un
bouclier de fer ; ils étaient armés d'une épée
et d'une pique longue de plusieurs mètres ;
2° Les Peltastes, armés plus légèrement
et combattant en masse ou en corps déta-
chés ;
3° Les Psililes, qui n'avaient que des
armes offensives, le javelot, l'arc ou la fronde,
et combattaient en tirailleurs.
Les Romains avaient deux espèces d'infan-
terie : les légionnaires, ou infanterie de
ligne, et les vêlites, ou infanterie légère.
Les armées barbares qui détruisirent l'em-
pire romain étaient presque entièrement
composées d'infanterie.
Sous nos rois de la première race, l'infan-
terie constituait presque entièrement l'armée
et le service personnel était alors obliga-
toire.
Sous le régime féodal, ce fut la cavalerie
qui devint l'arme prédominante dans toute
l'Europe et les troupes à pied ne jouèrent
qu'un rôle secondaire sur les champs de
bataille jusqu'au moment où les Suisses,
avec leurs gros bataillons armés de piques,
vainquirent dans des combats célèbres les
Imiiériaux, les Espagnols, les Bourguignons
et les Italiens.
Sous le régime féodal, les troupes étaient
INFANTERIE.
il 4
INFANTERIE.
levées par les seigneurs sur leurs propres
domaines, et elles furent employées plus sou-
vent pour leur propre compte que poui- le
service du roi.
Les milices coinmiinales, levées aux frais
des conimuaes, apparurent sous Louis le
Gros.
Philippe-Auguste eut les grandes compa-
gnies, soudoyers (soldats), routiers, etc.
L'infanterie ne fut organisée, en France,
d'une manière permanente, que sous Char-
les VII, Lien que certains rois aient eu au-
paravant des corps d'infanterie réguliers.
L'invention de la jwudre et l'usage des
armes à feu rendit de nouveau une grande
importance à l'infanterie, dont le nombre
des régiments s'accroît sans cesse et l'organi-
sation se complète.
Après les légions provinciales de Fran-
çois I^'', vinrent, sous Henri II, les premiers
régiments (4) avec subdivisions eu batail-
lons, auxquels Charles IX ajouta les gardes
françaises, puis vinrent, en 1665, des com-
pagnies d'élite.
Les hommes commencèrent à être imma-
triculés sous Louis XIV.
11 y avait, en i776, 94 régiments d'in-
fanterie, dont la composition était d'ailleurs
variable , et dont le total s'élevait à
179,000 hommes environ.
Pendant les guerres de la Révolution et
de l'Empire, le nombre des régiments et leurs
effectifs ont été considérablement augmentés,
pour être ramenés ensuite au chiffre d'envi-
ron 100 régnuents, qui a été conservé jus-
qu'en 1870.
Pendant la campagne contre l'Allemagne,
après que la plupart des régiments eurent
été faits prisonniers, on dut organiser et
créer des régiments de marche, formés d'élé-
ments fort hétérogènes, qui rendirent cepen-
dant de réels services, quoique composés de
conscrits plus ou moins bien encadrés.
Pour prévenir le retour de semblables in-
convénients, on a organisé: 1° des régi-
ments actifs, à 8 bataillons, avec un cadre
complémentaire pour un 4^ bataillon ; 2° des
régiments territoriaux, avec un nombre va-
riable de bataillons, mais au moins égal à
4 bataillons ; 3° enfin, des régiments mixtes
à 3 bataillons qui seraient formés, au mo-
ment de la mobilisation, à l'aide de 1 ba-
taillon de régiments actifs et de 2 bataillons
provenant des régiments territoriaux.
En ce qui concerne la proportion de l'in-
fanterie par rapport aux autres armes, elle a
été constanament en augmentant depuis l'in-
vention de la poudre et des armes à feu,
jusqu'à l'époque des guerres de la Révolu-
tion et du premier Empire, où elle formait
environ les 3/4 de l'effectif des armées ; cette
proportion est celle qui existe encore actuel-
lement dans la composition du corps d'année
sur le pied de gueiTe.
Le rôle de l'infanterie est certainement
très important, et on l'a résumé par la qua-
lification de reine des batailles, attribuée à
cett« amie. Le général Bardin a d'ailleurs
fait ressortir les divers services qu'elle peut
rendre, dans les lignes suivantes : « Élément
principal, haute catégorie des milices bien
organisées, l'infanterie en est la base en
temps de paix ; elle en est le levier eu temps
de guerre. Elle peut agir seule; ce qui
l'entoure ne se meut que pour la seconder;
aussi, elle est la vraie force des empires.
Tout ce qui est militaire, se ressent de sou
importance ; ses postes gardent l'armée ; son
service est de tous le plus simple, le plus
facilement réglé et assuré. En tout temps, le
service de l'ingénieur et de rartilleur est
plus savant; en temps de guerre, celui de
la cavalerie est plus brillant, mais celui de
l'infantei'ie est universel ; elle est la planète,
dont tous les corps environnants sont les
satellites.
« Des attaques ou des résistances de tout
genre, la descente du fossé ou la défense de
la brèche, la tranchée et le rempart, l'in-
sulte de la palissade ou le feu du parapet,
l'embuscade ou le champ de bataille, oc-
cupent l'infanterie , attestent son impor-
tance.
M Toutes les espèces de troupes se prê-
tent sans doute un appui et un secours
mutuels, et c'est l'emploi habile de leurs
moyens, de leurs efforts, de leurs colonnes
combinées qui constitue la science du géné-
ral en chef. Mais l'infanterie est le genre de
troupes dont les autres ne peuvent se pas-
ser ; elle n'a besoin, pour se façonner, que
de résider quelques mois dans un camp
d'instruction. »
Il est permis de dire que ce tableau d'en-
semble, tracé de main de maître par un
général d'infanterie, n'a jamais été rigou-
leusement exact, mais personne n'oserait
affirmer, quels que soient les services et la
valeur de l'infanterie, que cette arme pour-
rait actuellement se suffire à elle seule.
Elle a besoin de la cavalerie pour l'éclairer,
de l'artillerie pour préparer le combat et
briser les obstacles matériels et, si elle est
la reine des batailles, c'est par le nombre,
et si elle est le nombre, c'est parce que,
comme le dit le général Bardin, elle peut
être instruite et façonnée le plus rapidement,
et en outre que, pour compléter son in-
struction, il faut non seulement moins de
temps, mais moins de matériel, et, par
INFAXTJiRIE.
415
INFANTERIE.
saite, d'argent. Aucune aime ne doit se
vanter d'être au-dessus des autres ; chacune
a uiie part assez belle pour essayer de la
remplir entière, sans avoir ricu à envier aux
autres. 11 y a des spécialités parce qu'elles
sont uécessaires, parce que le même soldat
ne peut remplir tous les rôles, mais le pre-
mier de tous est de faire son devoir dans le
milieu où l'on est placé. S'il en était autre-
ment, même dans l'infanterie, on pourrait
discuter sur la valeur relative des chasseurs
à pied, de l'infanterie de marine, des ba-
taillons alpins ou de l'infanterie de ligne.
Chaque homme doit être persuadé que son
régiment, sa compagnie sont les premiers du
monde, mais sans pour cela dédaigner ou
dénigrer les autres: voilà le vrai esprit de
corps.
Le mot infanterie de ligne, sous le-
quel sont désignés actuellement tous les
régiments d'infanterie, n'ajiparait que vers
la fin du siècle dernier, comme opposition
aux balaillons de gardes nationaux d'abord,
puis à l'infanterie légère ou à l'infanterie
de la garde des consuls. Cette dénomi-
nation, synonyme d'infanterie ordinaire
ou d'infanterie de bataille, a fini par
prévaloir après que l'infanterie légère
eut cessé d'exister. Cette derniihe, qui
n'exista d'abord au XV111'= siècle, que x>en-
dant les guerres où elle remplissait le rôle
de corps francs ou de partisans, d'enfants
perdus ou de tirailleurs ; elle devait se suf-
fire à elle-même et pouvoir facilement être
détachée pour remplir une mission détermi-
née. Organisée en bataillons réguliers, sons
la Révolution , puis en légions départemen-
tales en 1818 et en régiments en 1820,
l'infanterie légère a fini par disparaître en
1854, lorsqu'on eut bien constaté qu'il était
inutile de donner une dénomination diffé-
rente à deux troupes qui avaient même or-
ganisation, même armement et même in-
struction.
Il convient de mentionner en passant que
l'infanterie des diverses catégories fut tou-
jours grandement représentée dans les
troupes d'élite attacliées à la garde des sou-
verains et des consuls.
On se rappelle encore les grenadiers, vol-
tigeurs, cliasseurs, zouaves de la gai-de im-
l)ériale de Napoléon III.
De même, pendant longtemps, une cer-
taine partie de l'infanterie française fut re-
crutée à l'étranger et constituait des corps
de mercenaires qui, sous les noms les plus
divers, servirent avec bravoure la nation
qui les payait.
Sous Napoléon l«', il y eTit des régiments
frmco-suis^s, fratico-Haliens, etc.
Cependant, en dehors des 163 régimcjits
d'infanterie de ligne, il existe en France di-
verses subdivisions de «ette arme, dont nous
avons donné l'énumération au mot armée.
L'armement de l'iofanterie a été indiqué
au mot fusil.
Le fusil étant pourvu d'uite baionnette,
est à la fois une arme de jet et une arme de
main, mais l'action prédominante de l'in-
fanterie s'est accentuée au fur et à mesuie
des progrés accomplis par le fusil comme
arme à feu.
Au XVill* siècle, l'action de la baion-
nette était considérée comme supérieure à
celle du feu, ce qui faisait dire au marédial
de Saxe que le dommage causé par la mous-
queterie n'était jamais assez considérable
pour empêcher d'aller en avant, et de s'en
venger à grands coups de baïonnettes.
Depuis cette époque, les luttes d'homme
à homme sont devenues de plus en plus
rares, et depuis plus d'un siècle, le succès
d'une attaque à la baïonnette est considéré
comme dû principalement à l'effet moral
produit sur le défenseur, au moment où il
est sur le point d'être abordé ; car la marche
résolue d'un ennemi que le feu n'a pu ni ar-
rêter, ni désuuii-, agit plus que l'arme elle-
même pour provoquer la retraite du défen-
seur.
Rien ne fait mieux ressortir le rôle se-
condaire que joue actuellement la baïon-
nette dans le combat que la proportion des
pertes subies ou des blessures produites par
les diverses armes dans les luttes récentes.
Ainsi, dans la guerre de 1870, le feu de
l'infanterie y figure pour 70 p. iOO, du
côté des Français, et 88 p. 100 du côté des
Allemands.
Le feu de l'artillerie y figure pour 25 p. iOO,
du côté des Français, et 10 p. 100 du côté
des Allemands, dont o p. 100 par les mi-
trailleuses.
Les blessures par les armes blanches fi-
gurent seulement pour S p. 100 du coté
des Français et 2 p. 100 du côté des Alle-
mands, et parmi ces blessures, celles pro-
duites par la baïonnette ne représentaient
qu'une proportion insignifiante.
Il en sera de même, à l'avenir, avec les
fusils de petit calibre à répétition, et faisant
usage de poudre sans fumée, néanmoins, la
baïonnette a été conservée à cause de son
effet moral au moment de l'assaut décisif.
L'organisation du temps de paix de l'in-
fanterie , dans les diverses années euro-
péennes, est à peu près la suivante ;
Allemagne : 11 y a 171 régiments (dont 9
do la garde) à 3 bataillons et 21 bataillons
de chasseuis, soit 334 latîiillous.
INFANTERIE de marinf.
41 G
INFIRMERIE.
Autriche-Hongrie : Comprend 103 régi-
ments à 4 bataillons de campagne et 1 ba-
taillon de dépôt, 32 bataillons de chasseurs
et 8 bataillons bosniaques.
Angleterre : Comporte 141 bataillons à
8 compagnies, groupés en 72 régiments. 11
existe en outre 68 dépôts.
Belgique : 58 bataillons actifs et 20 non
actifs.
Danemark : 1 régiment de la garde à
5 bataillons, 10 régiments à 4 bataillons
(dont 1 de renfort), en tout 45 bataillons.
Espagne : 60 régiments de ligne, 20 ba-
taillons de chasseurs, 140 bataillons de ré-
serve.
France : 163 régiments de ligne à 3 ba-
taillons, 4 régiments de zouaves et 4 de
tirailleurs algériens à 4 bataillons, 2 régi-
ments étrangers à 4 bataillons, 30 batail-
lons de chasseurs et 5 d'infanterie légère
d'Afrique.
Grèce : 9 bataillons de chasseurs et 27 de
ligne.
Hollande : 45 bataillons.
Italie : 96 régiments d'infanterie de ligne
et 12 de bersagliers à 3 bataillons, 98 com-
pagnies de district, 7 régiments alpins avec
22 bataillons et 75 compagnies.
Portugal : 24 régiments de ligne et 12 de
chasseurs, à 2 bataillons actifs et 1 de
réserve.
Russie ; 12 régiments de la garde, 16 de
grenadiers, 164 d'infanterie de ligne, tous à
4 bataillons et 78 bataillons de chasseurs.
Roumanie : 75 bataillons.
Serbie : 45 bataillons.
Suède ; 48 bataillons.
Turquie : 56 régiments à 4 bataillons.
INFANTERIE de marine. L'infanterie
de marine est affectée à la garnison des
ports et des colonies; elle fournit au besoin
des détachements à bord des vaisseaux dfc
l'État. Elle se compose actuellement de
8 régiments ayant en France leur portion
centrale et 3 bataillons chacun, plus un cer-
tain nombre de détachements aux colonies.
Les 8 régiments restés en France avec leurs
24 bataillons, peuvent former un corps d'ar-
mée au complet de guerre, après avoir reçu
leurs réservistes.
On prépare en ce moment le rattache-
ment de l'infanterie de marine à l'armée de
terre.
INFÉRIEUR. Celui qui est au-dessous
d'un autre en rang, grade ou dignité. Dans
l'armée, se dit de tout militaire d'un grade
moins élevé que celui d'un autre mili-
taire .
Le soldat est l'inférieur du caporal, le
caporal celui du sergent, etc. C'est dans ce
sens le synonyme de subordonné.
L'expression inférieur en nombre s'ex-
plique d'elle-même.
INFÉRIORITÉ. Désavantage, inégalité
en ce qui concerne le rang, le grade, la
force, le nombre, l'armement, l'outillage, la
préparation à la guerre, l'instruction mili-
taire, etc.
INFESTER. Ravager une contiée au
moyen de troupes circulant partout et se
livrant à des actes de violence et de brigan-
dage.
INFIDÉLITÉ. Manque de loyauté, d'exac-
titude dans le service ou l'administration.
Ce genre d'infidélité est puni de 1 à 5 ans de
prison (art. 264).
L'infidélité dans les états de situation de
la troupe est punie de 5 à 20 ans de tra-
vaux forcés, ou, en cas de circonstances atté-
nuantes, de 5 à 10 ans de réclusion ou de
2 à 5 ans d'emprisonnement (art. 257).
Enfin, l'infidélité dans les poids ou me-
sures des rations est punie de 1 à 5 ans de
prison (art. 2o8).
INFIRME. Celui qui est sujet à des in-
dispositions ou des maladies habituelles, qui
a une constitution faible.
INFIRMER. Se dit d'un juge supérieur
qui annule ou réforme la sentence prononcée
par un juge inférieur.
INFIRMERIE. Etablissement sanitaire
où sont traités les malades atteints d'afl'ec-
tions peu graves, ou les blessés n'ayant que
des blessures très légères.
On distingue : les infirmeries régimen-
taires, les infirmeries de garnison, les infir-
meries-hôpitaux, les infirmeries de gare, les
infirmeries de gîtes d'étapes, les infirmeries
vétérinaires.
— régimentaire. Établissement sani-
taire institué pour permettre de traiter au
corps les militaires atteints d'affections dont
la gravité n'exige pas l'envoi à l'hôpital.
On peut y recevoir également les militaires
sortant des hôpitaux, pendant la durée de
leur convalescence.
Tout détachement d'un bataillon ou de
deux escadrons, s'il est isolé dans une place,
doit avoir une infirmerie.
Les détachements d'un effectif moindre et
les compagnies formant corps n'ont pas d'in-
firmerie ; les militaires appartenant à ces
détachements, de même que les isolés, sont
reçus à l'infirmerie régimentaire désignée par
le général commandant la subdivision.
Le nombre de lits à affecter à une infir-
merie régimentaire est fixé à 2 1/2 p. 100
de l'etTectif normal, dans les troupes à pied
INFIRIiOîRIE. m
et 3 p. 100 du même effectif dans les troupes
à cheval.
Les fournitures sont marquées du timbre
I R ; lorsque leur nombre est insuffisant, il
y est suppléé par des fournitures de troupe.
Ce matériel est fourni par le service des lits
militaires.
Lemédeein-major, chef de service, dirige
et surveille, sous l'autorité du chef de corps,
tout ce qui concerne le fonctionnement et la
police de l'infirmerie.
Un sous-officier ou un caporal est désigné
par le chef de corps, pour être chargé des
détails de l'infirmerie.
Les hommes de troupes sont admis à l'in-
firmerie d'après la désignation du médecin
chef de service à la visite du matin, lis ap-
portent avec eux leurs effets d'habillement
et de petit équipement et reçoivent en en-
trant un pantalon, une capote et une paire
de pantoufles. Ils rendent ces effets à leur
sortie et emportent ceux qu'ils avaient ap-
portés.
Le régime alimentaire des malades sou-
mis au régime spécial comprend : la portion
entière avec ou sans vin ; la demi-portion,
avec ou sans vin ; le bouillon avec pain : le
bouillon ; la diète absolue.
La portion entière se compose, à chaque
repas, d'une soupe grasse ou maigre avec
40 grammes de pain ; de 300 grammes de
pain à la main et de 75 granmies de viande
bouillie, rôtie ou préparée avec des légumes.
Suivant le cas, le médecin peut remplacer
la soupe et la -s-iande par des légumes, du
lait, des œufs, des pruneaux, etc., et d'après
un tarif établi sur sa proposition par le chef
de corps.
La portion entière de nn se compose d'un
huitième de Utre par repas.
11 est expressément défendu d'apporter
aux malades aucune espèce de comestibles,
de boisson, ou des médicaments sans l'auto-
risation du médecin clief de ber\4ce.
Les malades soumis au régime spécial
sont nourris au compte de la masse d'infir-
merie.
Le chauffage des divers services de l'infir-
merie et des bains est assuré au compte de
la masse de cluiufjage, qui reçoit à cet effet
les 7/12 de la ration lixe annuelle pour les
besoins généraux du corps. (Tarif n" 2 an-
nexé au règlement du 15 janvier 1890, sur
le ser\"ice du chauffage.)
Le conseil d'administration peut modifier
cette répartition, s'il le juge convenable.
L'éclairage des corridors et des escaliers
de l'infirmerie est effectué au compte de la
masse d'entretien du harnacliement et ferrage.
Le médecin chef du service soumet au chef
INFIRMERIE.
de corps les propositions relatives à l'éclai-
rage des chambres et des latrines.
Les locaux affectés à une infirmerie doivent
être installés dans un pavillon spécial ou
tout au moins séparés de ceux de la troupe.
Ils doivent comprendre, autant que pos-
sible :
1° Des salles pour les malades fiévreux,
blessés et vénériens, et pour les conva-
lescents ;
2° Une chambre pour le traitement des
sous- officiers ;
3° Une salle de visite pouvant servir en
même temps de logement au sous-officier
d'infirmerie ;
4° Une salle servant de réfectoire et de
lieu de réunion aux malades et aux conva-
lescents ;
5° Une chambre à usage de magasin pour
les effets des malades, les ustensiles et les
approvisionnements de l'infirmerie;
6° Une chambre pour la tisanerie et le
chauffage des bains ;
7° Un cabinet attenant à cette chambre,
pouvant recevoir deux baignoires et des la-
vabos ;
8° Des latrines indépendantes de celles de
la troupe et spéciales à l'infirmerie :
9° Un local spécialement disposé pour
recevoir' le matériel de réserve du service de
santé ;
10° Une cour ou un jardin servant de
promenoir ;
ii° Un local pour la désinfection.
Les infirmeries régimentaires sont pour-
vues du matériel et des médicaments com-
pris dans la nomenclature spéciale arrêtée
par le Ministre.
Du 15 au 20 du deuxième mois de chaque
trimestre, le médecin chef de service établit
des demandes spéciales, l'une pour le maté-
riel, l'autre pour les médicaments et objets
de consommation de pharmacie nécessaires
pour le trimestre suivant; elles sont adressées
par le conseil d'administration au directeur
du service de santé du corps d'armée, qui
fait expédier le matériel et les médicaments
par l'hôpital militaire le plus voisin.
Les objets hors de service sont réformés
par l'inspecteur général d'armes, après avis
du directeur du service de santé.
La gestion de l'iniirmerie régimentaire
appartient au conseil d'aduiinistration ; le
médecin chef de service est, pour l'exécution
du service, l'agent du conseil, sous la sur-
veillance du major. Il est secondé par le
sous-officier ou caporal d'infirmerie.
Les registres tenus à l'infirmerie sont les
suivants :
1" Le registre médical d'incorporation ;
il
INFIRMERIE.
41 J
INFIRMERIE.
2" Le registre des malades à la chambre ;
3° Le registre des malades à l'infir-
merie ;
4° Le registre des malades à l'hôpital ;
5° Le registre des catégories ;
6° Le registre des vaccinations ;
7° Le registre des blessures de guerre et
accidents survenus dans un service com-
mandé ;
8° Le registre d'alimentation ;
9" Le registre des médicaments et du ma-
tériel ;
10° Le carnet d'enregistrement des bons;
11° Le registre de correspondance.
(Modèles numérotés "20 à 30 annexés au
règlement du 25 novembre 1889, sur le
service de santé, p. 63 à 98)
— de gare. Etablissement du Sermce de
santé en campagne, destiné à pourvoir à la
nourriture des malades et des blessés en
cours de transport ; à leur donner les secours
médicaux urgents et à recevoir les malades
dont l'état se serait aggravé en route; à pro-
curer, avec le concours des autorités d'étapes
ou des autorités militaires de l'intérieur, le
logement aux malades pendant les arrêts
prolongés des trains ; à assurer l'évacuation
des blessés ou malades provenant des éta-
blissements hospitaliers du voisinage.
On organise des infirmeries de ijare dans
des localités ou bifurcations importantes si-
tuées sur le parcours de lignes d'évacua-
tion, au delà comme en deçà de la ligne
d'opérations.
Elles fonctionnent dans la gare même et
relèvent du commandant ou du commissaire
militaire de gare pour la discipline ou le
service intérieur.
Le personnel est fourni par l'armée terri-
toriale ou par la Société française de secours
aux blessés.
Un service d'alimentation doit toujours
être prêt à fonctionner dans les infirmeries
de gare qui, pour ce motif, sont placées de
préférence dans les stations halte-repas ou
dans des gares pourvues de bufTets.
Les distriijutions doivent être faites dans
les voitures mêmes aux malades qui ne peu-
vent se déplacer.
Quand il n'existe pas d'établissements
hospitaliers à proximité, le Service de santé
improvise des hôpitaux en recourant, au
besoin, à la Société française de secours aux
blessés.
— de garnison. Dans les places où se
trouvent des détachements appartenant à di-
vers corps, il peut être créé, avec l'autorisa-
tion du général commandant le corps d'ar-
mée, pour toutes ces fractions de corps, une
infirmerie commune dite de garnison.
Le général commandant la subdivision dé-
signe le détachement chargé de l'administra-
tion de cette infirmerie. Celles des dépenses
qui incombent aux niasses d'entretien sont
supportées par les divers corps, proportion-
nellement au nombre de journés de ma-
lades.
Les dépenses pour fournitures de registres
et imprimés à la charge des tré^oriers des
corps, sont réparties proportionnellement au
nombre de journées de chaque détachement,
entre les trésoriers des divers corps dont re-
lèvent les détachements. Les avances sont
faites par le trésorier du corps gestion-
naire .
Le médecin de la garnison chargé de la
direction du service est dé.-igné par le gé-
néral commandant la subdivision.
Le service est exécuté comme dans les
infirmeries régimentaires.
— de gîtes d'étapes. Établissement du
Service de santé en campagne, destiné à as-
surer l'alimentation des blessés et des ma-
lades de passage, ainsi que le transport dans
un hôpital de ceux qui ne peuvent continuer
leur route.
Elles sont organisées au moyen des res-
sources locales.
— hôpitaL Établissement du service de
santé installé dans les villes de garnison
dépourvues de ressources hospitalières et
situées à une trop granle distance d'un
hôpital militaire ou d'un hospice mixte.
Il reçoit, outre les malades atteints d'af-
fections qui doivent être soignées dans les
inlirmeries régunentaires, ceux qui, en prin-
cipe, ne peuvent être traités que dans un
hôpital.
Le personnel qui, sous l'autorité du mé-
decin du corps, concourt à l'exécution du
service, comprend des infirmiers régimen-
laires et, s'il est nécessaire, des infrmiers de
visite et d'exploitation dont le nombre est
fixé par le général commanJant le corps
d'armée.
h' infirmerie-hôpital est toujours installée
dans un pavillon complètement séparé du
casernement ; elle comprend les mêmes lo-
caux qu'une infirmerie régimentaire, mais
plus spacieux, et, en plus, un local spécial
pour le traitement des affections contagieuses
et une salle mortuaire.
L'alimentation des malades est assurée de
la même manière que dans les infirmeries
règimentaires ; toutefois, loi'sque le régime
spécial est insuffisant, il est alloué aux ma-
lades qui devraient être traités à l'hôpital
des suppléments de nourriture dont le corps
gestionnaire assure la fourniture d'après les
INFIR»|ERIE. 419
bons fournis par le médecin chef de service.
Ces bons sont totalisés et le montant en est
remboursé, sur les fonds du Service de santé,
au corps qui a fait l'avance.
L'approvisionnement de médicaments est
le même que celui des hôpitaux annexes ;
mais les demandes sont établies tous les trois
mois, comme il a été dit pour les infirmeries
régimentaires.
L'inftr)iierie-hôpital reçoit, du Service des
lits militaires, les fournitures attribuées aux
infirmeries régimentaires, plus des couchettes,
des objets mobiliers et du matériel du Ser-
vice de sanlé dans la proportion reconnue
nécessaire. Ce dernier matériel est entretenu
par les soins du corps gestionnaire, qui fait
faire sur place les manutentions et répara-
tions nécessaires, et qui est remboursé de
ses avances sur les fonds du Service de
santé.
Le médecin chef de service tient tous les
registres presi'rits pour les infirmer es régi-
mentaires, plus les registres et imprimés en
usage dans les hôpitaux militaires et dési-
gnés à l'annexe n° 10 du Règlement du
23 novembre 1889 sur le Service de santé.
Toutes les autres dispositions concernant
les infirmeries régimentaires sont applica-
bles aux infirmeries-hôpitaux.
— vétérinaire. Éiablissement sanitaire
institué dans chaque corps de troupe à
cheval pour traiter les chevaux malades. Il
doit comprendre : deux écuries pour les che-
vaux atteints de maladies non contagieuses,
deux écuries pour les chevaux atteints de
maladies contagieuses, une pharmacie, une
salle de désinfection, un hangar pour les
opérations.
Le vétérinaire en premier a la direction
de l'infirmerie vétérinaire ; il passe tous les
matins la visite des chevaux à l'infirmerie ;
il prescrit le traitement des chevaux ma-
lades et pratique lui-même, ou fait pratiquer
par les vétérinaires placés sous ses ordres,
les opérations chirurgicales.
L'administration des médicaments et le
pansement des plaies sont faits par les ma-
réchaux ferrants en présence des vétéri-
naires.
Un maréchal des logis est chargé, sous les
ordres du vétérinaire en premier, de la po-
lice et de la tenue des écritures de l'infir-
merie, des soins et de l'entretien des che-
vaux qui y sont en traitement. 11 est
secondé par des cavaliers, dont le nombre
est fixé par le colonel en raison des chevaux
malades.
Les médicaments et objets de pansement
nécessaires aux infirmeries vétérinaires sont
demandés au directeur du service de santé.
INFIRMIERS.
qui donne l'ordre à un hôpital militaire de
les fournir contre remboursement.
La dépense est supportée par la masse
d'entretien du harnachement et ferrage.
Les objets susceptibles d'être achetés sur
place sont indiqués par les lettres A. P. sur
la nomenclature.
Le matériel hors de service est réformé par
l'inspecteur général d'armes.
INFIRMIERS régimentaires. Soldats
désignés par le chef de corps, pour seconder
le médecin chef de service et le sous-officier
chargé des détails de l'infirmerie régimen-
taire.
Ils sont employés aux soins à donner aux
malades à la préparation des tisanes, des
bains, à l'entretien et à la propreté des
locaux et des ustensiles.
Ils sont aussi employés comme moniteurs,
à l'instruction des brancardiers réyiinen-
laires.
Ils reçoivent un manuel, ainsi qu'une
trousse, mais ils laissent ces objets à l'infir-
merie, en cas de mutation ou de libération.
— militaires. Soldats chaigés de secon-
der les médecins dans l'exécution du service
de santé dans les hôpitaux ou en cam-
pagne.
Ils ont été organisés en 25 sections for-
mant corps, tant pour l'administration que
pour le commandement, sous l'autorité im-
médiate d'un officier d'administration assisté
d'un officier d'administration adjoint.
Les sections d'infirmiers sont régies par le
règlement du 28 décembre 188.3, sur le ser-
vice intérieur des troupes d'infanterie.
L'avancem.nt est conféré à ces militaires
par les directeurs du service de santé, dans
les conditions communes aux troupes d'in-
fanterie.
Chaque section comprend : des infir-
miers commis aux écritures, des in-
firmiers de visite et des infirmiers
d'exploitation.
Les infirmiers commis aux écritures
sont chargés de seconder les médecins et les
officiers d'administration dans la tenue des
écritures.
Les infirmiers de visite sont chargés,
sous la direction iinmédiale des médecins
aides-majors, de la tenue des cahiers de vi-
site, de l'établissement des relevés journa-
liers de prescriptions, de la distribution dos
médicaments et des aliments, ainsi que de
l'exécution des pansements simples ; ils alter-
nent, chaque mois, pour les difîérentes par-
ties du service.
Chaque jour, un ou plusieurs de ces infir-
miers sont de garde et placés sous les ordres
du médecin de garde.
INFIRMITÉ.
Les infirmiers de visite, attachés à la
pharmacie, sont chargés, sous la direction
immédiate du pharmacien, de la tenue des
écritures, de la préparation des tisanes et
des manipulations élémentaires.
Les infirmiers d'exploitation sont
chargés des gros travaux.
En cas de nécessité, les trois catégories
d'infirmiers peuvent concourir aux divers
services de l'hôpital.
Leur instruction technique générale com-
prend : la manœuvre du brancard, le char-
gement et le déchargement des voitures
d'ambulance, des litières et des cacolets,
des opérations de montage et de démontage
des tentes et baraques, ainsi que la connais-
sance et l'emploi du matériel de campagne,
les soins à donner aux malades, la prépara-
tion et la conservation des aliments.
INFIRMITÉ. Indisposition ou maladie
habituelle.
Au point de vue de l'aptitude physique
au service militaire, l'instruction ministé-
rielle du 1 7 mars 1 890 indique quelles sont
les infirmités compatibles avec les services
auxiliaires, et celles qui motivent l'exemp-
tion ou la réforme.
Les infirmités susceptibles de guérir moti-
vent l'envoi à l'hôpital, ou aux eaux, ou
aux bains de mer, ou en congé de convales-
cence ; elles peuvent aussi nécessiter, pour
les officiers, la mise en non-aclivilé pour in-
firmités temporaires.
Les infirmités incompatibles avec le service
militaire et incurables, motivent la réforme
et elles ouvrent des droits, soit à une pen-
sion, soit à un con(jè de réforme n° 1 ou
n° 2, suivant qu'elles ont été, ou non, con-
tractées dans un service commandé.
INFLAMMATION. Action d'enflammer
les substances explosibles (V. Amorces, E tou-
pilles et Fusées).
INFLEXION. Contre-marche qu'exécu-
tait la milice grecque par deux quarts de
conversion.
INFLIGER. Appliquer une peine.
Ordonner une punition.
INFLUENCE de la force du projec-
tile sur celle de la trajectoire. La ré-
sistance que l'air oppose à la marche du
projectile sortant du canon a pour consé-
quence de faire dévier celui-ci et de le faire
tomber rapidement. Pour permettre à ce
projectile de suivre le plus possible la ligne
droite, on a reconnu que, tout en lui pro-
curant une grande vitesse initiale, il était
avantageux de lui donner une forme ogi-
vale avec une hauteur d'ogive ayant environ
3 fois le rayon de la base.
420 INGENIEUR.
On a, en effet, reconnu expérimentale-
ment :
i° Que, à vitesses égales, la résistance de
l'air sur des projectiles semblables est pro-
portionnelle à la section droite sur laquelle
elle s'exerce, c'est-à-dire à la projection du
projectile sur un plan perpendiculaire à la
direction de sou mouvement ;
2° Que, pour une même hauteur de
pointe, il y a avantage à remplacer la géné-
ratrice du cône par un arc de cercle (ou d'el-
lipse) tangent à la génératrice du cylindre ;
3° Que la résistance de l'air diminue
quand la hauteur de la pointe augmente, et
que cette diminution cesse d'être sensible
pour les hauteurs supérieures à 3 ou 4 fois
le rayon de la base.
INF0RM.4TI0N. Renseignement re-
cueilli à la suite de lecherches.
En terme de jurisprudence, l'information
ou instruction est un acte où l'on rédige les
dépositions des témoins.
En ce qui concerne la justice militaire,
l'information est faite par les soins du rap-
porteur et comprend :
1° L'interrogatoire du ou des prévenus;
2° L'interrogatoire des témoins ;
3° La lecture au prévenu, des procès-
verbaux de déposition des témoins.
Le rapporteur rédige ensuite un rapport
exposant la nature du crime ou du délit,
ainsi que le fait, avec les circonstances ag-
gravantes ou atténuantes, s'il y en a, et il
termine eii donnant son avis (V. Procédure
devant les tyibunau.v militaires).
INFRACTION. Manquements aux lois ou
règlements militaires, à la discipline.
11 y eu a de trois espèces : les contraven-
tions, les délits et les crimes.
Les crimes et délits sont justiciables des
tribunaux militaires (conseils de guerre) ; les
fautes contre la discipline font l'objet de pu-
nitions disciplinaires, infligées et subies au
corps.
INFRASTRUCTURE. Travaux de ter-
rassement ou travaux d'art destinés à donner
à une voie ferrée une suiface régulière, ne
présentant que de faibles pentes et des cour-
bes d'un grand rayon, sur laquelle on pose
les rails.
INGÉNIEUR. Celui qui dirige des tra-
vaux d'art exigeant l'application des sciences.
Les ingénieurs de l'État sont de droit
officiers de réserve ou de l'armée territoriale
et ont, dans l'armée, un grade correspon-
dant à leur titre ou classe d'emploi civil.
La décision ministérielle du 22 septembre
1882, modifiée le 8 août 1884, les décrets
du 20 mars 1876 et 23 juillet 1884 ont
réglé les grades ou assimilations.
INGREDIENT.
m
INONDATION.
— des chemins de fer. Les ingéuieius
des chemins de for attaiiiés au service des
compagnies, font partie, tant qu'ils sont
assujettis au service militaire à un titre
quelconque, du cadre des officiers de réserve
et affectés aux sectio7is techniques d'ouvriers
de cli"i»ins de fer.
— des poudres et salpêtres. La di-
rection de la fabrication des poudres et au-
tres substances explosives monopolisées est
confiée à un corps spécial d'ingénieurs, placé
sous l'autorité directe du Ministre de la
guerre.
— militaire (V. Génie militaire).
INGRÉDIENT. Ce qui entre dans la
composition d'un mélange quelconque.
— de propreté. On désigne sous ce nom,
dans l'armée, le savon, le blanc d'Espagne,
la cire, l'encaustique, le cirage et autres
substances qui sont nécessaires pour la pro-
preté corporelle, l'entretien de la chaussure,
du grand équipement, etc.
Ces ingrédients sont achetés au compte
des ordinaires.
— pour l'entretien des armes. Ce
sont les différentes graisses dont il a été parlé
antérieurement.
Elles sont achetées au compte de la masse
d'habillement et d'entretien pour les armes
en magasin.
— pour l'entretien et le marquage
des effets d habillement en magasin.
Ces différents ingrédients, tels que l'encre
Dagron, la nourriture Mironde, l'huile au-
toxyde, le camphre, la poudre de pyrè-
thre, etc., sont achetés au compte de la
masse d'habillement et d'entretien.
— pour l'entretien et le marquage
des effets de harnachement. Les ma-
tières et ingrédients nécessaires au graissage,
à l'entretien et au marquage des effets de
harnachement, sont au compte de l'abonna-
taire.
INHABILETÉ. Incapacité, inaptitude au
service militaire.
INHUMATION. Action de déposer un
cadavre dans le sein de la terre.
Les militaires décédés dans les hôpitaux
sont inhumés par. les soins de ces établisse-
ments aux frais du service de santé.
Ceux décédés à proximité des hôpitaux, de
mort violente, etc., y sont transférés après
accomplissement, par un officier de police
judiciaire, des formalités qui doivent précé-
der la levée des cadavres.
Ils sont ensuite inhumés dans les délais
légaux.
Les frais d'inhumation sont supportés par
le service de santé (notice n° 13 annexée au
règlement du 23 novembre 1890).
Lorsque les familles ou les corps veulent
donner de l'extension à la cérémonie, les
dépenses supplémentaires sont à leur charge
(V. Décès, Enterrement).
INITIAL. (V. Vitesse initiale. Point ini-
tial.)
Lettre qui commence un nom, un livre,
un chapitre.
INITIATION. Affiliation à la chevalerie,
entrée dans la carrière militaire.
INITIATIVE. Prendre l'initiative pour
une armée, signifie en général prendre l'of-
fensive dans les opérations ; dans le combat,
c'est avoir le choix de la décision à prendre,
de la marche à suivre.
INJECTEUR GIFFARD. Mécanisme em-
ployé généralement pour alimenter la chau-
dière de la machine à vapeur de l'eau néces-
saire à la vaporisation.
Celui adopté pour les chemins de fer est
celui qui a été inventé par l'ingénieur Giffard
et ne fonctionne qu'avec de l'eau à moins de
40°.
INJONCTION. Ordre formel, commande-
ment impératif.
INONDATION, INONDÉ. En fortifica-
tion permanente, on appelle inondation une
certaine étendue d'eau que l'on peut élever
k une hauteur voulue sur les abords d'une
place pour les rendre inabordables.
Une inondation est obtenue en barrant les
cours d'eau au moyen d'écluses.
Elle est dite supérieure lorsqu'elle se fait
en amont de la place, moyenne quand elle
se produit sur un des côtés, et inférieure
lorsqu'elle a lieu en aval de la place.
Les inondations ont beaucoup pei'du de
leur importance depuis que les places sont
entourées de forts à grande distance.
Des fossés inondés, c'est-à-dire dans les-
quels ou peut amener l'eau, constituent un
obstacle assez puissant pour permettre de
réduire sensiblement le genre et la nature
des obstacles que l'on est obligé de créer
dans la fortification à fossés secs. Ainsi, si
l'eau se trouve à une hauteur de 2 mètres
au moins au-dessus du terrain naturel, on
pourra se dispenser de fossés et se contenter
d'une simple enceinte de sûreté avec flan-
quements.
Lorsque l'eau n'existe pas à la profoti-
deur de 2 mètres, on creuse un fossé large
de 40 à oO mètres à la profondeur néces-
saire pour obtenir 2 mètres d'eau. Une large
cunette est alors creusée au milieu de ce
fossé, dont ni l'escarpe, ni la contrescarpe ne
sont revêtues.
On peut faire rentrer dans la catégorie
des défenses accessoires les inondations que
l'on produit en retenant, au moyen d'une
INQUIÉTER.
digue, les eaux qui existent dans le voisi-
nage d'une position.
Lorsque le pays est peu accidenté, on
n'pbiient souvent qu'un blaiic d'eau, c'est-
tà-dire une couche d'eau peu profonde, mais
assez étendue pour constituer une entrave
aux mouvements des troupes.
Dans tous les cas, pour qu'une inondation
ait une certaine valeur, il faut qu'elle ne
puisse être saignée, c'est-à-dire que l'ennemi
ne puisse en dériver les eaux.
En cas d'inondation, dans une ville de
garnison, il est pris des dispositions analo-
gues cà celles qui ont été indiquées pour le
cas d'incendie (Service des places, art. 180).
Au point de vue légal, 1 inondation est un
cas de force majem'e.
INQUIÉTER. Inquiéter l'ennemi, c'est le
harceler, le tenir en éveil.
INSAISISSABLE. Qui ne peut être saisi
valablement.
Tel est le cas des pensions militaires, des
gratilications de réforme, du traitement de
la Légion d'honneur et 'le la Médaille mili-
taire, des livres, armes et effets militaires
appartenant aux officiers en activité de ser-
vice, etc.
INSCRIPTION à faire sur les livrets
{V. Livris). Les paragraphes 3, 24 et -J6
de l'annexe 2, faisant suite au Règlement
du 14 janvier 1889 sur l'administration et
la comptabilité des corps de troupe, donnent
les indications nécessaires à ce sujet.
— de pension. Tout titulaire d'une
pension de retiaite reçoit l'extrait d'inscrip-
tion de sa pension au Trésor public du mi-
nistre des finances, et par la voie du sous-
intendant militaire du département de sa
résidence.
— maritime. Mode de recrutement qui
consiste a inscrire sur des registres ad hoc
tous ceux qui se livrent à la p^'cbe ou à la
navigation, ou qui exercent des professions
maritimes.
Cette création remonte à Colbert ; elle a
pour objet de fournir à la flotte la plupart
des marins et, aux arsenaux maritimes, la
plupart des services dont ds ont besoin.
Les inscrits peuvent être requis jusqu'à
l'âge de 50 ans ; mais, à moins de circon-
stances extraordinaires, leur service n'at-
teint pas trois années consécutives.
Les levées sont faites par les soins des
commissaires de l'inscription, qui dési-
gnent les hommes dont le toui- de partir est
arrivé et les dirigent sur les porls où ils doi-
vent être employés.
Les homme- assujettis à Vinscriptiou ma-
ritime sont exempts du tirage au sort et
jouissent de certains avantages particuliers.
422 INSIGNE.
Leur inscription a lieu, soit sur leur de-
mande, soit d'office.
— sur les tableaux de recensement
(V. Recrutement).
INSECTES (poudre insecticide). Pour
la destruction des punaises, des puces et
autres insectes qui incommodent les troupes
dans les casernes et autres locaux qu'elles
occupent, on emploie la poudre de pyrèthre
du Caucase.
Cette poudre insecticide est fournie par les
hôpitaux militaires à raison de 6 grammes
par homme et par insufflation. Une circu-
laire ministérielle du 12 mars 1861 indique
la manière de l'employer.
Les locaux sont en outre assainis chaque
année au moyen de fumigations à l'acide
sulfureux.
Les écuries sont également désinfectées
périodiquement.
INSIGNE. Marque distinctive des grades
ou des ordres de chevalerie.
Les insignes en usage dans l'armée doi-
vent être simples, apparents et facilement
reconnaissables dans toutes les tenues.
Les insignes des combattants et assimilés,
dans l'armée française, sont les suivants :
Soldat de l'''' classe. Un galon de laine :
un sur chaque manche.
Caporal ou brigadier. Deux galons de
laine rouge sur chaque manche, pour l'armée
de terre ; de laine jonquille, pour l'infan-
terie de marine, les tirailleurs algériens et
les spahis. Toutefois, le brigadier de gen-
darmerie, qui est sous-officier, porte un galon
d'argent sur chaque manche
Sergent ou maréchal des logis. Un
large galon d'or ou d'argent, suivant l'arme
(façon dite losange; largeur, l^"""").
Sergent major ou maréchal des logis
chef. Deux galons parallèles sur chaque
manche, en or ou en argent, suivant l'arme,
comme ceux des sergents.
Adjudant. Un galou-soutache en forme
de uieud hongrois, en or ou en argent mé-
langé de soie rouge, suivant l'arme, aux
manches et au képi. Dans les cuirassiers et
les troupes d'administration, les adjudants
portent un galon en tresse plate, en or, aux
uianclics et au képi.
Sous-lieutenant ou assimilé. Un galon
en forme de nœud hongrois sur le dolman et
en forme de chevron sur la vareuse ; au
képi, un galon analogue à celui des man-
ches à chaque couture. Les cuirassiers et
assimilés portent le galon circulaire en tresse
plate. Le galon est en or ou en ar^'cnt, sui-
vant que le bouton d'uniforme est jaune ou
blanc ; cette règle est commune à tous les
grades d'ofiiciers. Les cuirassiers et la gen-
INSIGNE.
423
INSOUMIS.
daimerie portenl, de plus, l'épaolette à
franges sur l'épaule droite.
Lieutenant ou assimilé. Deux galons,
de même façon et de même couleur que celui
du sous-lieutenant : êpaulette à franges blan-
ches sur l'épaule gauclie pour les cuirassiers
et la gen larmerie ; au kepi, 2 galons paral-
lèles au bandeau et 1 montant.
Capitaine on assimilé. Trois galons,
comme celui du smis-lieutenant, deux épau-
lettes à franges blanclics (cuirassiers, gen-
darmerie) ; au kepi. 3 galons parallèles au
bandeau et 2 montants.
Commandant ou assimilé. Quatre ga-
lons, de même façon et do même couleur
gue celui du sous-lieutenant, une êpaulette
à torsade blanche sur l'épaule gauche (cui-
rassiers, gendarmerie) ; au képi, 4 galons
parallèles au bandeau et 3 montants ; plumet
tricolore pour les combattants seulement.
Lieutenant-colonel ou assimilé. Cinq
galons de même façon que celui du sous-
lieutenant, mais dont 3 en argent et 2 en
or, alternant, pour les corps ayant le bouton
d'uniforme blanc, et 3 en or et 2 en argent,
alternant pour les corps ayant le bouton
d'uniforme jaune. Deux épaulettes à torsades
blanches et le dessus jaune (cuirassiers, gen-
darmerie) ; plumet tricolore pour les com-
battants seulement.
Colonel ou assimilé. Cinq galons en or
ou en argent, suivant larme, et de même
façon que celui du sous-lieutenant. Deux
épaulettes à torsades blanches (cuirassiers et
gendarmes) ; aigrette blanche pour les com-
battant* seulement.
Général de brigade ou assimilé. Une
guirlande de feuillage en or ou en argent,
suivant la couleur du bouton, autour du
ba'ndeau du képi et aux parements des man-
ches. De plus, les généraux de brigade por-
tent deux étoiles sur les manches, sur le
corps des épaulettes en or, et sur la dra-
gonne de l'épee ; enfin, ils portent un cha •
peau à pluMies noires.
Général de division ou assimilé. Deux
guirlaniles de feuillage en or ou en argent
sur les parements des manches et sur le
bandeau du képi. De plus, les généraux de
division portent trois étoiles blanches sur les
manches, sur le corps des épaulettes et sur la
dragonne.
Général commandant un corps d'ar-
mée. -Mêmes insignes que le général de di-
vision ; mais le cordonnet placJ au-dessus
des deux guirlan-ies île feuillage est en ar-
gent et la plume du chapeau est blan-he.
Maréchal de France. Trois guirlandes
de feuillage en or, sur les parements des
manches et sur le bandeau du képi. Trois
étoiles, comme les généraux de division.
Bâton de maréchal.
Employés militaires non assimilés.
Les employés militaires non assimilés por-
tent comme insignes des broderies au collet
et au bandeau du képi. Ces insignes, d'ail-
leurs très compliqués, ne sont guère connus
que des intéressés ; il serait trop long d'en
donner ici la description.
— de tir. Prix de tir consistant en cors
de chasse, épinglettes et médailles, décernés
comme récompense dans l'armée à la suite
des exercices annuels de tir.
INSOLATION. Malaise produit par le
soleil et qui se traduit par une forte chaleur
à la tête, la sécheresse de la gorge, la dé-
marche vacillante. Pour y remédier, on fait
sortir l'homme des rangs, on lui donne de
l'eau par petites gorgées, on desserre les vê-
tements ; on emploie en même temps les lo-
tion< froides sur la tête et sur la poitrine.
INSOUMIS, INSOUMISSION Militaire
engagé ou appelé n'ayant pas servi qui ne
se rend pas à son corps dans les délais pres-
crits. Il en est de même des disponibles, ré-
servistes ou territoriaux lors des convoca-
tions pour les périodes d'instruction aux-
quelles ils sont appelés.
Tout jeune soldat appelé qui n'est pas
arrivé à sa destination au jour fixé par son
ordre de route est, après un délai d'un mois
en temps de paix et de deux jours en temps
de guerre, passible d'un emprisonnement de
un mois à un an, en temps de paix, et de
deux à cinq ans en temps de guerre. Dans
ce dernier cas, à l'expiration de sa peine, il
est envoyé dans une compagnie de disci-
pline.
En temps de guerre, les noms des insoumis
sont affichés dans toutes les communes du
canton de leur domicile ; ils restent affichés
pendant toute la durée de la guerre. Le con-
damné pour insoumission en temps de guerre
est en outre pri\é de ses droits électoraux.
Ces dispositions sont applicables à tout
engagé volontaire qui, sans motifs légitimes,
n'est pas arrivé à sa destination dans le dé-
lai fixé par la feuille de route.
A l'égard des appelés, le délai est porté ù
deux mois s'ils demeurent en Algérie, en
Tunisie ou en Europe, et à six mois, s'ils
demeurent dans tout autre pays. En temps
de guerre ou en cas de mobilisation, les dé-
lais sont diminués de moitié.
Le temps pendant lequel un eugagé vo-
lontaire ou un jeune soldat appelé a été
insoumis ne compte pas dans les années de
service exigées.
La prescription contre l'action publique
résultant de l'insoumission ne commence à
INSPECTEUR.
42i
INSPECTEUR.
courir que du jour où l'insoumis a atteint
l'âge de cinquante ans (loi du lo juillet 1889,
nrt. 73).
En temps de paix, les militaires en conj^é
rappelés sous les drapeaux, les hommes de
la réserve et ceux de l'année territoriale con-
voqués pour des manœuvres ou des exer-
cices, ou appartenant à des classes rappelées
par décret, qui ne sont pas rendus le jour
fixé au lieu indiqué par les ordres d'appel
ou affiches, sont passibles d'une punition
disciplinaire.
En cas de récidive, les pénalités de l'ar-
ticle 73 ci-dessus, concernant l'insoumission
des jeunes soldats appelés, leur sont appli-
cables.
En cas de )iiohilisation, les hommes ap-
pelés sont déclarés insoumis, s'ils n'ont pas
rejoint dans le délai de deux jours ; toute-
fois, ceux qui sont en voyage ou qui ont fixé
leur domicile à l'étranger, après avoir fait
les déclarations réglementaires, ont droit à
des délais supplémentaires pour rejoindre,
calculés d'après la distance à parcourir.
Tout homme qui n'a pas rejoint au jour
indiqué pour des manœuvres ou exercices
peut être astreint par l'autorité militaire à
faire ou à compléter dans un corps de troupe
le temps de service pour lequel il était ap-
pelé (art. S6 et 75 de la loi du i5 juillet
1889).
INSPECTEUR. Celui qui est chargé
d'examiner avec autorité ou en vertu d'une
mission spéciale.
— aux revues. (V. Commissaires des
guerres.)
— de la défense du groupe. Officier
général di'signé, eu temps de paix, pour pré-
parer la défense d'un groupe de places fortes.
Son action cesse dés la publication de l'ordre
de mobilisation, et les gouverneurs particu-
liers rentrent alors dans la plénitude de
leurs attributions et de leur responsabilité.
(Service des places, art. 9.)
— général. Officier général ou assimilé
qui reçoit du iMinistre de la guerre la mis-
sion d'inspecter un corps de troupe, un ser-
vice ou un étahlissement militaire. Cette
mission n'est valable que jusqu'à la fin de
l'année pendant laquelle elle a été con-
férée.
Le gouverneur militaire ou le général com-
mandant un corps d'armée est inspecteur
général des troupes d'infanterie situées sur
son territoire, des services d'état-major, du
recrutement et de la justice militaire, et,
pour le 19'= corps d'armée, des affaires indi-
gènes et du personnel des interprètes mili-
taires.
Ces officiers généraux peuvent, avec l'au-
torisation du Ministre, déléguer leurs pou-
voirs aux généraux de division ou aux
commandants supérieurs de la défense, pour
procéder aux opérations de l'inspection géné-
rale des troupes d'infanterie placées sous
leurs ordres. Ils peuvent aussi déléguer leur
chef d'état-major pour l'inspection générale
des services du recrutement et de la justice
militaire ; le commandant du 19^ corps peut
déléguer, pour l'inspection de ces mêmes
services et des affaires indigènes, les géné-
laux commandant les divisions d'Algérie ou
la brigade d'occupation de Tunisie.
Des officiers généraux ou fonctionnaires
assimilés sont spécialement désignés par le
Ministre pour procéder à l'inspection géné-
rale des troupes ou services de cavalerie, de
gendarmerie, d'artillerie, du génie, de l'in-
tendance, de santé. II est formé, à cet effet,
dans chacune de ces armes ou chacun de ces
services, un certain nombre d'arrondisse-
ments d'inspection.
Les inspecteurs généraux d'arrondisse-
ment, ainsi désignés, doivent avant de com-
mencer leurs opérations, se présenter chez
le gouverneur militaire ou le commandant
du corps d'armée dans la région duquel ils
auront à opérer; ils font une demande ana-
logue, en fin d'inspection, pour procéder de
concert à l'arrêté des propositions pour
l'avancement, la Légion d'honneur et la mé-
daille militaire.
Les généiaux de brigade, les comman-
dants ou directeurs régionaux peuvent être
employés aux détails de l'inspection des
troupes ou services sous leurs ordres ; ils
adressent à l'inspecteur général les rapports
qu'il leur a demandés.
Le chef d'état-major général de l'armée,
les directeurs du ministère et les présidents
des comités techniques sont inspecteurs gé-
néraux des personnels militaires employés
respectivement dans les sei'vices relevant de
l'état-major général de l'armée, dans les bu-
reaux de l'administration centrale et dans
les sections techniques.
Les inspecteurs généraux de TP^cole supé-
rieure de guerre et des autres écoles mili-
taires sont l'objet de désignations spéciales.
Les droits et les attributions des inspec-
teurs généraux sont définis :
i° Par l'instruction ministérielle du
l'^^'mars 1891 sur les inspections générales,
dispositions communes à toutes les armes et
à tous les services ;
2" Par les instructions spéciales à chaque
arme ou service {Bulletin officiel, partie sup-
plémentaire, fascicules spéciaux). (V. géné-
raux inspecteurs).
INSPECTION.
423
INSTALLATION.
INSPECTION. Action d'examiner, fonc-
tion do surveiller quelque chose.
Se dit aussi de la charge et de l'emploi
d'inspecteur.
— générales. Les inspections générales
ont spécialement pour but de permettre au
Ministre de la guerre de constater l'état des
corps dans toutes leurs parties constitutives
et organiques, d'apprécier si l'on imprime
au service, à la discipline, à l'instruction, à
l'administration une marche active et régu-
lière, et de réformer tout ce qui serait con-
traire aux lois et règlements.
Ces missions sont confiées à des iiispec-
teurs généraux, qui ]endent compte au Mi-
nistre le l"'^ octobre au plus tard.
Les opérations de l'inspection générale
commencent, en France, le l*^'' mai, pour
prendre fin après les manoeuvres d'automne :
en Algérie et en Tunisie, les opérations de
l'inspection générale commencent le ("-'^mars.
— médicales. Elles ont lieu conformé-
ment aux dispositions de l'article 288 du
Règlement du 28 décembre 1883 sur le Ser-
^^ce intérieur des troupes d'infanterie.
— périodiques. Les généraux passent,
aux époques déterminées par les règlements,
et dans les conditions prescrites, des inspec-
tions périodiques.
Indépendamment de ces inspections, ils
inspectent les régiments placés sous leurs
ordres toutes les fois qu'ils le croient utile.
Les généraux commandant les subdivisions
de région agissent de même à l'égard des
troupes qui ne sont pas embrigadées (Ser-
vice intérieur, art. 284).
INSTALLATION au bivouac. Les
troupes sont arrêtées au point designé et,
sous aucun prétexte, personne ne doit quitter
les rangs avant le retour du commandant
du campement. Le commandant des troupes
donne ses ordres généraux et le signal de l'in-
stallation ; les corps, guidés par les chefs de
leur campement, se dirigent vers les em-
placements qui leur sont assignés et éta-
blissent leurs bivouacs.
Les chefs de corps font immédiatement
placer les factionnaires réglementaires et
remplacer par des hommes de service les
faclioiniaires provisoires qui ont été placés
pour la conservation des eaux, des récoltes
et des approvisionnements. Ils prennent
toutes les mesures nécessaires pour main-
tenir l'ordre et assurer la propreté dans les
bivouacs (V. art. 64 du Règlement sur le
Service en aDiijjarjtic).
— au cantonnement. Les mêmes dis-
positions préliminaires ne sont prises que
pour l'installation au bivouac. Afin de faci-
liter la réunion des troupes, les soldats oc-
cupent de préférence le rez-de-chaussée des
maisons ; chacun d'eux a droit, dans son
logement, à l'abri, au feu et à la lumière.
En outre, il est nourri par l'habitant lorsque
le commandant l'a prescrit.
Les gardes de police vont directement
prendre possession des postes reconnus par
elles. Les ambulances s'établissent dans les
locaux qui leur sont assignés et arborent
leurs drapeaux.
Chaque cantonnement est commandé par
le chef de la troupe qui l'occupe. S'il y a des
troupes de divers régiments ou de diverses
armes, l'officier le plus élevé en grade prend
le commandement (V. art. 45 du Règlement
sur le Serrire en campagne).
— de l'artillerie. Le mode d'installa-
tion de l'artilleiie dans les ouvrages varie
suivant le genre de fortification.
Dans les ouvrages de campagne, on ne
place plus guère l'artillerie à l'intérieur :
1° parce qu'elle y tient trop de place;
2° parce qu'elle y est à peu près immobi-
lisée ; 3° parce que l'ennemi dirige de préfé-
rence son feu contre elle, ce qui contribue à
rendre l'ouvrage intenable.
Les pièces strictement nécessaires pour la
défense de Touvrage même sont disposées
dans celui-ci de manière à être bien proté-
gées et tirent, soit derrière des embrasures,
soit à barb'Hte. Les autres canons sont placés
latéralement ou en arrière derrière des épaii-
lements.
Dans les ouvrages permanents, au con-
traire, les bouches à feu, généralement des
plus forts calibres, employées par la défense,
doivent recevoir une protection suffisante de
la fortification, dont les remparts sont orga-
nisés plus spécialement pour le tir de l'artil-
lerie et, notamment, pourvus d'abris so-
lides.
Les pièces installées à ciel ouvert tirent à
embrasure et sont protégées, eu outre, par
des pare-éclats et des traverses. Mais, avec
l'efficacité et la justesse du tir actuel, il sera
bien difficile d'employer des pièces de ce
genre pour la défense des places.
Les piècei sous casemates en maçonnerie
ne résistent pas non plus suffisamment et
l'on a été obligé de recourir aux cuirasse-
ments pour assurer à l'ai lillerie de la défense
un abri à peu près complètement à l'épreuve
des projectiles actuels.
— des conseils d'administration. Les
conseils d administration sont installés im-
médiatement après la formation des corps ou
portions de corps.
Les sous-intendants militaires constatent
cette opération par un procès-verbal où sont
relatés les noms et grades des membres titu-
INSTIGATEUR.
laires ou de leurs suppléants ; cet acte est
signé par tous les membres présents et trans-
crit au registre des délibérations.
INSTIGATEUR. Celui qui excite à com-
mettre un cridie ou un délit (V. Chef de
complot) .
L'instigateur de pillage en bande, soit
avec arme ou force ouverte, soit avec le bris
de clôture ou violence, est passible de la
peine de mort avec dégradation militaire
(Art. 2 "16).
INSTITUTION. Action par laquelle on
établit quelque chose de nouveau. Se dit
atissi de la chose instituée.
Les institutions militaires comprennent
l'ensemble des lois organiques de l'armée et
des choses qu'elles instituent.
Les prin -ipales institutions militaires sont :
la hiérarchie, le commamlemeni , la disci-
pline.
Commander, c'est ordonner dans la limite
des pouvoirs confiTés par la loi.
Il existe deux sortes de commandement :
le commandement en chef et le commande-
ment hiérarchique.
Le commandement en chef est une délé-
gation des pouvoirs publics faite par le chef
de l'Etat ; il peut résulter aussi de circon-
stances militaires qui isolent de ses supérieurs
un chef militaire quelconque placé en pré-
sence de l'ennemi. Ces pouvoirs principaux
sont: toute faculté de diriger les opérations,
de livrer bataille, de conclure des trêves, des
suspensions d'armes, d'imposer des contri-
butions, des réquisitions, de nommer aux
grades et fonctions, etc. Les pouvoirs du
commandant en chef sont indépendants de la
situation hiérarchique du titulaire ; ce sont
des pouvoirs de fonctions, tout à fait excep-
tionnels.
Le commandement hiérarchique résulte da
grade et de l'ancienneté dans le grade (à
grade égal) ; ses pouvoirs sont déterminés
par les règlements militaires.
INSTRUCTEUR. Militaire de tout grade
chai'gé d'euseigner aux jeunes soldats, réser-
vistes et territoriaux, l'exercice, le manie-
ment des armes ou travaux qu'ils doivent
connaître ; en un mot celui qui, dans l'armée,
est chargé de donner l'instruction militaire
voulue pour son arme à celui qui ne la pos-
sède pas.
INSTRUCTION. Ensemble des voies et
moyens employés pnur donner aux militaires
des notions théoriques et pratiques suffi-
santes p'iur le rôle que chacun d'eux, sui-
vant S'U grade, son arme ou son service,
peut avoir à remplir en campagne.
On peut dire que l'instruction militaire
est mutuelle, car elle part du sommet de la
i26 INSTRUCTION.
hiérarchie pour passer par tous les échelons
et arriver au simple soldat.
— ministérielles. D'une manière géné-
rale, les instructions ministérielles sont des
ordres de détail, des explications ou des
avis au sujet le questions concernant l'or-
ganisation, l'administration ou l'instruction
de l'armée. Telles sont les instructions sur
les opérations des conseils de révision, sur
l'appel et le renvoi des classes, sur les
grandes manœuvres, sur les inspections gé-
nérales, sur l'application des règlements
administratifs, etc., etc.
Certaines instructions ministérielles sont
des ouvrages où l'on trouve les détails sur
les régies à suivre pour donner aux soldats
un enseignement uniforme dans les diffé-
rentes branches ; et, dans ce cas, c'est le
synonyme de règlements.
En principe, le nom A'instruclion devrait
s'appliquer uniquement aux documents mi-
nistérii Is indiquant les règles à suivre et les
formalités h observer dans un service, mais
qui, vu leur peu d'importance, ne sont pas
divisés en chapitres.
— primaire. Celle qui est donnée dans
les écoles dites primaires, c'est-à-dire du
1er degré. Elle comprend les notions élémen-
taires que tout liomme a intérêt de pos-
séder, même dans les professions manuelles,
c'est-à-dire la lecture, l'écriture, le calcul et
des notions générales de géographie. Cette
instruction est exigée pour les jeunes gens
qui demandant à contracter un engagement
volontaire.
Les instructions ministérielles prescrivent
également de ne pas incorporer dans la ca-
valerie les jeunes soldats appelés qui ne
savent ni lire ni écrire.
La constatation de cette instruction se fait
au moyen d'un certificat d'études primaires.
— secondaire. Celle qui est donnée
dans les collèges et les lycées, et qui com-
prend l'étude de la langue française, de
l'histoire, de la géographie, des mathémati-
ques élémentaires, du dessin et, facultative-
ment, des langues grecque et latine, ou d'une
langue vivante étrangère.
La constatation de cette instruction est
faite au moyen de diplômes de baccalauréat
obtenus à la suite dexamens passés devant
des jurys spéciaux. Ces diplômes sont de dif-
férentes espèces ; mais les uns ou les autres
sont indispen-'-ables pour se présenter au
concours pour l'admission à l'Ecole militaire
spéciale de SairJ-Cijr, à ÏÉcole poli/technique
ou à l'Ecole du service de santé militaire.
— supérieure ou spéciale. Elle com-
prend l'etu le approfondie des lettres ou des
sciences. Elle est constatée par les diplômes
INSTRUMENT.
de licencié es lettres ou es sciences, d'agrégé,
de docteur, ou par le classement de sortie
de l'Ecole polytechnique.
— des demandes de pension (V. Pen-
sions).
INSTRUMENT balistique. Instrument
servant à lancer des projectiles (V. Baliste
et Balistique).
— de chirurgie (Y. Caisses d'inslru-
ments de cltinirgie vétérinaire et Cantine
d'ambulanci').
— de guerre. D'une manière générale,
les armes, engins, machines, outils, poudres
employés par les armées à la guerre. Les
troupes elles-mêmes peuvent être considérées
comme les premiers des instruments de
guerre.
— de levers (V. Levers).
— de musique. Les instruments dont
la musique militaire est autorisée à faire
usage sont indiqués comme nomhre et types
dans un décret du 2(5 mars 18H0 et par la
note ministérielle du 11 août 1873 insérée
au Journal militaire. Ils sont achetés, entre-
tenus et remplacés au compte de la niasse
d'habillement et d'entretien.
— des écoles régimentaires. Les
instruments de dessin, de topographie et
autres, en usage dans les écoles régimen-
taires, sont achetés et entretenus au compte
de la masse des écoles.
— des tambours, clairons et trom-
pettes. Ils sont achetés, entretenus et rem-
placés au compte de la masse d'habillement
et d'entretien.
Les élèves tambours, clairons ou trom-
pettes ne reçoivent que les instruments les
plus anciens ou les moins bons.
— de vérification et de visite. Des
instruments divers et d'une grande précision
sont employés par le service de l'artillerie
pour vérifier les bouches à feu neuves et
pour visiter les bouches à feu en service.
11 existe aussi des instruments vérificateurs
pour projectiles ; leur énumération ne serait
d'aucune utilité et leur description, fort
longue, ne pourrait servir qu'aux officiers
appelés à les employer.
— pour la mesure des distances
(V. Mesure des distances).
INSUBORDINATION. Manque de su-
bordination qui se traduit par le refus per-
sistant d'ohéir aux ordres des supérieurs.
L'insubordination est plus grave que la
désobéissance, car celle-ci peut rester passive
tandis que la première se manifeste tou-
jours avec mouvement et violence. On doit
tenir compte, dans l'appréciation de ce délit,
des temps, des cas, des habitudes reconnues.
427 INTENDANCE militaire.
de la récidive, du grade, de l'état de paix,
de l'état de guerre.
INSUFFISANCE de numéros (V. Ti-
rage au sort).
INSULTÉ. Agression brusque à main
armée, coup de main hardi, opération ayant
en général le caractère de la surprise et de
l'audace, c'est-à-dire d'un coup de main
tenté contre une place mal gardée, des
troupes isolées ou imprévoyantes, mais qui
en général n"a qu'un hut limité et ne peut
pii curer un succès sérieux.
Attaque avec outrage, quelquefois avec
voies de fait. L'insulte envers une sentinelle
est punie de 6 jours à 1 an de prison
(art. 220).
INSURGÉ. Individu qui fait partie d'une
insurrection.
Les insurgés sont jugés par les conseils
de guerre. L'autorité militaire est chargée
de faire exécuter les sentences prononcées
par ces tribunaux militaires.
INSURRECTION. Action de se soulever
en nomhre considérable contre le gouverne-
ment établi.
L'insuriection à main armée est passible
de la peine de mort. Les dernières insurec-
tions en France sont celles qui ont eu lieu
en 1871 à Paris et dans quelques autres
grandes villes.
INTELLIGENCES. Avoir des intelli-
gences dans la place, c'est être tenu au cou-
rant de ce qui s'y passe au moyen d'émis-
saires, d'espions ou de signaux.
INTENABLE. Une position est intenable
quand elle ne peut être défendue.
INTENDANCE militaire. L'un des cinq
services chargés de Vadministration de l'ar-
mée française sous les ordres du commande-
ment. II comprend les services de la solde,
des subsistances militaires, de rbabillement,
du campement, du harnachement de la ca-
valerie, de marche, des transports, des lits
militaires, l'ordonnancement des dépenses
relatives à ces services, ainsi que de celles
des corps de troupe et des établissements
considérés comme tels, la vérification et la
régularisation des dépenses des bureaux de
recrutement et du seivire de la justice mili-
taire, enfin, l'administration des personnels
sans troupe et des isolés jouissant d'une
solde , d'un traitement ou d'une gratifi-
cation.
Ce service a été établi par ordonnance du
29 juillet 1819, pour remplacer Vinsfiection
aux revues et le commissariat des guerres.
Le service de l'intendance est dirigé par
le corps de l'intendance militaire , il est
exécuté par les officiers d'administration du
service de l'intendance.
INTENDANT.
INTERDICTION.
Le tableau ci-après indique la composi-
tion actuelle du corps de l'intendance, ainsi
que la correspondance du grade de ses
membres.
DÉSIGNATION
CORRESPONDANCE
des
1
du
fonctionnaires.
S
grade.
Intendants généraux.
J
Général de divi-
sion.
Intendants militaires.
21
Général de bri-
gade.
Sous-intendants mili-
taires de Ire cl,. . .
62
Colonel.
Sous-intendants mili-
taires de 2' cl
87
Lieutenant-colo-
Soup-intendonts mili-
nel.
taires de 3e cl
!l."i
Clief de bataillon.
Adjoints à l'inten-
dance militaire
TOTAI
43
Capitaine.
31.5
Observations. — Il e.xiste éa
alement des fonc-
tionnaires de l'intendance de"
la réserve et de
l'armée territoriale portant le t
itre à'attachés de
1^= classe et à'attac/œs de 2e
classe, ayant res-
pectivement la correspondance
du grade de lieu-
tenant et de sous-lieutenant.
Le recrutement des fonctionnaires de l'in-
tendance s'opère, à la suite d'un concours,
de la manière suivante :
Les adjoints à l'intendance sont pris parmi
les capitaines de toutes armes et les ofiiciers
d'administration de l'"'' et de 2<= classe âgés
de moins de 42 ans, et comptant au moins
un an d'ancienneté au 31 décembre de
l'année pendant laquelle la proposition est
faite.
Les sous-intendants militaires de S^^ classe
sont pris dans la proportion des 4/o parmi
les adjoints à l'intendance, et dans la pro-
portion de d/o, parmi les chefs de bataillon
ou d'escadion, les majors et les officiers
d'administration principaux âgés de moins
de 45 ans, ainsi que parmi les capitaines et
les officiers d'administration de l''" classe
ayant 4 ans de grade et proposés pour
l'avancement à l'inspection générale.
Les sous-intendants militaires de 2'^' classe
sont pris, dans la proportion de 4/o parmi les
sous-intendants de 3<= classe et dans la pro-
portion de 1/5 parmi les cbefs de bataillon ou
d'escadron et les majors, ayant trois ans de
grade, qui ont été proposés pour l'avancement
à l'inspection générale (sans limite d'âge).
Le service de l'intendance d'un corps d'ar-
mée ou d'un gouvernement militaire est di-
rigé par un intendant général ou un inten-
dant militaire. Dans les corps d'armée où
l'importance du service exige la présence de
deux intendants, l'un d'eux prend le titre
de directeur du service de Tintendance du
corps d'armée.
Le Ministre détermine, dans chaque ré-
gion ou gouvernement militaire, le nombre
des fonctionnaires de l'intendance et des
officiers d'administration de divers grades
affectés à chaque place ou service.
En cas de formation d'armée (c'est-à-dire
en temps de guerre) la direction du service
de l'intendance de l'armée est confiée, sous
l'autorité du général en chef de l'armée, à
un intendant général ou à un intendant mi-
litaire qui prend le titre d'intendant de l'ar-
mée. Ses attributions, ses relations avec les
chefs supérieurs des services de l'adminis-
tration de l'armée et avec les directeurs des
services des corps d'armée sont définies et
réglées par les articles 5 et 14 de la loi du
16 mars 1882.
Les fonctionnaires de l'intendance rem-
plissent, aux armées, les fonctions d'officier
de l'état civil. Us ont qualité pour recevoir
les testaments, délivrer les procurations et
les certificats de vie et apposer les scellés.
L'article 14 du règlement du 26 octobre
1883 sur le service en campagne indique
nettement la responsabilité des généraux et
des intendants. « L'ordre de pourvoir et de
distribuer, l'indication des lieux de distribu-
tion, constituent, avec les opérations mili-
taires, la responsabilité du commandement.
Les mesures d'exécution pour pourvoir et
distribuer, la justification du payement et
de la distribution constituent la responsa-
bilité des intendants envers le comman-
dement. »
INTENDANT généraL Grade le plus
élevé du corps de l'intendance. 11 correspond
au grade de général de division,
— militaire. Avant-dernier grade supé-
rieur du corps de l'intendance. 11 correspond
au grade de i.'énéral de brigade.
INTENSITÉ. Degré de force, de tension,
d'énergie, d'activité. Ex. : L'intensité du
feu.
— d'un courant électrique. Est dé-
terminée par les effets que produit ce cou-
rant.
INTENTION. Désir, volonté. L'intension
est une circonstance aggravante en ce qui
concern(î les crimes et les délits militaires.
INTERCEPTER, Arrêter au passage;
s'emparer par surprise.
— les communications. Venir se pla-
cer sur les voies de communication de l'en-
nemi pour les empêcher de fonctionner.
— un convoi. S'en emparer par sur-
prise.
INTERDICTION. Défense de faire quel-
r
INTERET.
429
INTERROMPRE.
que chose. En termes de droit civil, l'inter-
diction est la déclaration faite par le juge
qu'une personne est privée de l'exercice des
actes de la vie civile. Elle ne peut être pro-
noncée que pour imbécillité, démence, ou
fureur, quand elles constituent un état ha-
bituel.
L'interdit est assimilé au mineur et reçoit
un tuteur. Dans certains cas, l'incapacité de
l'interdit est plus étendue que celle du mi-
neur ; ainsi, il ne peut ni tester, ni con-
tracter mariage. L'interdiction cesse avec les
causes qui l'avaient fait naître. Elle doit
être levée par jugement.
INTÉRÊT. Le revenu qu'on tire d'un
capital. En principe, l'Etat paye tous ses
créanciers dans les délais légaux, et ne doit
pas d'intérêts pour les sommes qui, pour une
raison ou pour une autre, ont été payées
après l'expiration de ces délais. Exception
est faite "pour les emprunts de l'État, et
pour les cautionnements.
De même les sous-officiers rengagés en
vertu de la loi du 23 juillet 1881 avaient
droit, pour la somme de 2,000 francs repré-
sentant leur prime de rengagement, à des
intérêts calculés au taux de 5 p. 100 par
an, et pajables à raison de 25 francs par
trimestre. La loi du 28 mars 1889 sur le
rengagement des sous-officiers a supprimé
ces intérêts et les a remplacés par une gra-
tification annuelle de 200 francs, payable
par trimestre.
INTÉRIEUR. Ce qui concerne l'inté-
rieur des corps. Ex. : l'administration inté-
rieure, le service intérieur, etc.
INTÉRIM. Entre temps. Fonctions que
l'on remplit provisoirement, pendant l'ab-
sence ou à défaut du titulaire,
INTÉRIMAIRE. Celui qui remplit une
fonction par intérim. Dans l'armée, l'ofii-
cier ou assimilé qui remplit des fondions à
titre d'intérimaire, a droit aux indemnités
pour frais de service ou pour frais de bu-
reau, dans les conditions qui ont été indi-
quées précédemment, mais il n'a droit qu'à
la solde de son grade.
INTERNATIONAL. Qui a lieu de na-
tion à nation. Ex. : La Convention de Ge-
nève et la déclaration de Saint-Pétersbourg
sont des conventions internationales.
INTERNÉS. Lorsque des combattants
isolés ou des corps organisés passent, pour
échapper à l'ennemi, sur le territoire d'un
Etat neutre, celui-ci peut et doit les désar-
mer et les interner jusqu'à la fin de la
guerre. Les officiers peuvent être laissés
libres, sur parole, de ne pas quitter le pays
sans autorisation. A défaut de convention
préalable, l'humanité oblige l'État neutre à
pourvoir à l'entretien des internés, sauf à se
faire rembourser ultérieurement ses dé-
penses. _
Les États neutres doivent s'abstenir d'au-
toriser le passage des convois de blessés et
de malades sur leur territoire, avant de
s'être assuré l'assentiment des deux belligé-
rants. Le passage peut être permis aux
blessés se présentant isolément ou par
petits groupes, mais on peut les soumettre
à l'internem' nt.
INTERPRÉTATION. Le droit d'expli-
quer au besoin le texte des actes ou déci-
sions ministériels appartient au ministre
seul.
D'une manière générale, le droit d'inter-
prétation d'une décision appartient à l'auto-
rité militaire qui a pris cette décision.
INTERPRÈTES militaires. En temps
de paix, ce senice est spécial a l'Algérie. 11
a pour but de permettre aux officiers déta-
chés dans le service des affaires indigènes de
s'entendre avec les Arabes pour régler tout
ce qui concerne leurs affaires.
Les intei-prètes militaires ont le rang d'of-
ficier et une hiérarchie spéciale comprenant
différents grades, mais sans assimilation
avec ceux de l'armée.
Le cadre de ce personnel a été fixé par la
loi du 13 mars 1875 et comprend:
DÉ = IGNATIO>-
ASSIMILATION
des
a
■s,
pour
fonctionnaires.
z
la solde.
Interprète? principaux
•5
Chef de bataillon.
Interprètes île Ir" cl..
8
Capitaine.
Interprètes de 2e cl..
12
Capitaine.
Interprètes de 3e cl..
15
Lieutenant.
luterpréte^ auxiliai-
res de l'e e\
15
Sous-lieutenaut.
Interprèles auxiliai-
res de 2e cl
20
Solde spéciale de
l,800fr.paran.
Total
75
— de réserve. Corps organisé pour
servir d'interprètes aux états-majors, en
campagne.
Il se recrute, en temps de paix, à la suite
d'examens.
INTERROGATOIRE. En termes de lé-
gislatiuu militaire, l'interrogatoire est l'en-
semble des questions adressées par un membre
ou par le président d'un tribunal militaire,
et des réponses que fait cehii qui est inter-
rogé (V. Justice iiiililairc).
INTERROMPRE. Rompre la continuité
d'une chose.
* •= - ,\
^
INTERRUPTION.
Les colonnes de troupes en marche ne
doivent pas se laisser interrompre.
INTERRUPTION. Action d'interrompre,
état de ce qui est ititei'rompu.
On désigne sous ce nom les coupures et
les destructions pratiquées sur les routes ou
sur les voies ferrées, et qui empêchent la
circulation.
INTERSECTION. Dans les levers, on
appelle méthode dea inlerseclions celle qui
consiste à mesurer une base et, à l'aide de
stations faites de chacune des extrémités de
cette hase, à déterminer les angles que font
avec celle-ci des directions ahoutissant aux
sommets du canevas polygonal. Ces sommets
sont facilement reportés sur le plan au moyen
de triangles semblables dont on connaît la
base et les angles adjacents.
La mesure et la construction des angles
étant une opération assez longue, il importe
de faire usage d'instruments assez précis,
dans le but d'abréger, de même que pour
éviter les erreurs.
La méthode des intersections convient
parfaitement à la détermination de points
inaccessibles ou trop éloignés, mais visibles ;
elle n'est pas applicable à des terrains cou-
verts, qui ne permettraient pas de découvrir
beaucoup de si immets des mêmes stations.
C'est la méthode employée pour les levers de
fortifie ition.
INTERVALLE. L'espace entre deux
liommes, ou entre deux troupes ou deux
fractions d'une troupe, compté dans le sens
du fnmt.
L'intervalle se mesure : entre 2 hommes,
du coude gauche de chaque homme au coude
droit de son voisin de gauche ; entre 2
troupes ou 2 fractions de troupes voisines,
du coude gauche du dernier homme de la
fraction de droite au coude droit du premier
homme de la fraction de gauche.
— de bataillon. Dans l'ordre constitutif
du régiment, les bataillons sont séparés l'un de
l'autre par un intervalle de 30 pas (22™, 50).
— de compagnie. Les compagnies sont
formées à 6 pas d'intervalle, d'après l'ordre
de leurs numéros, dans l'ordre constitutif du
bataillon.
— de déploiement. Espace nécessaire à
une troupe ])our se former en ligne déployée.
— des forts (V. Forts).
INTERVENTION. Action par laquelle
on prend part à une chose, par exemple à
une affaire controversée, à une querelle, à
une guerre.
Se dit aussi d'une personne supérieure,
d'un Etat puissant, qui interpose son auto-
rité, sa médiation dans une affaire.
430 INVALIDES.
INTIMER. Signifier avec autorité. Se dit
d'une signifii'ation légale.
INTONATION (école d'). Exercices
vocaux faits en vue d'amener, dans les corps
de troupe, l'unité de prononciation et d'in-
tonation des commandements militaires, d'a-
près les règles tracées dans ce but.
INTRADOS. Surface intérieure d'une
voûte.
INTRÉPIDITÉ. Courage inébranlable
dans le péril
INVALIDES. Militaires que leur âge,
leurs infirmités ou leurs blessures rendent
incapables de servir et de pourvoir à leur
subsistance.
En France, les anciens militaires retraités
peuvent échanger la jouissance de leur pen-
sion de retraite contre l'admission à VHùlel
des Invalides. Cet hôtel a été créé par
Louis XIV en 1670 ; il jouissait, en 1789,
d'un revenu de 1,700,000 livres.-
A la suite des guerres de la Révolution
et du piemier Empire, Napoléon créa 3 suc-
cursales de cet établissement à Versailles,
Gand et Avignon ; mais elles furent succes-
sivement supprimées et il ne reste plus, ac-
tuellement, que l'Hôtel des Invalides de
Paris, dont une partie seulement est occupée
par ces derniers.
Les invalides sont organisés militairement
sous le commandement d'un général, secondé
par un personnel d'officiers en rapport avec
l'effectif des pensionnaires. L'administration
est exercée par un conseil d'administration
ayant pour agent comptable un ofucier d'ad-
ministration. Le service médical y est lar-
gement organisé. Tout le personnel d'admi-
nistration, de commandement et de service
médical est pris, depuis 1877, parmi les
officiers en retraite.
Pour l'admission, les inspecteurs généraux
indiquent simplement, sur l'état de propo-
sition pour la pension de retraite, ceux des
militaires qui sont dans le cas d'être admis
aux Invalides et qui en font la demande.
Les anciens militaires retraités adressent
leur demande au commandant du corps
d'armée.
Les conditions d'admission sont l'une des
suivantes :
1° Être amputé d'un ou plusieurs mem-
bres ;
2° Etre atteint d'infirmités équivalentes
à la perte d'un membre ;
3° Avoir au moins 60 ans d'âge ; à 70
ans, l'admission est de droit.
Les demandes sont transmises au Ministre,
qui déi-ide.
Les invalides reçoivent tous les soins né-
I cessaires appropriés à leur état et à leur
INVALIDITE.
431
INVESTISSEMENT.
ancien grade ; ou y ajoute une solde journa-
lière, dite des menus besoins, et diverses in-
demnités.
Chacun d'eux peut renoncer au bénéfice
de son admission et rentrer dans sa famille
lorsqu'il le juge à prop s. Il rentre alors en
jouissance de sa pension de retraite.
INVALIDITÉ. En terme de législation
militaire : manque de validité d'un acte, dun
document, qui est alors considéré comme nul.
INVASION. Entrée agressive, irruption
de troupes dans un pays ennemi pour l'en-
vahir. C'est un acte essentiellement offensif.
L'histoire présente de nombreux exemples
d'invasion.
INVENTAIRE. État détaillé indiquant
tout le matériel appartenant, soit à l'État,
soit aux masses, dans un corps de troupe ou
établissement militaire. Ce document est
désigné sous le nom de compte de gestion
portant inventaire en ce qui concerne le ma-
tériel de l'État. Il en est établi un pour
chaque catégorie de matériel appartenant à
un même service de la guerre et ayant une
nomenclature distincte.
Il est également établi des inventaires dé-
comptés pour le matériel appartenant au i
corps et acheté au compte des différentes
masses. Ces inventaires sont adressés annuel-
lement au Ministre, en même temps que les
comptes des masses. Ils sont préalablement vé-
rifiés par les fonctionnaires de l'intendance.
— des bibliothèques. Il existe, dans
chaque bibliothèque principale, un registre
d'inventaire sur lequel on inscrit, par ordre
d'arrivée, tous les ouvrages qui entrent dans
la bibliothèque et tous les prêts qu'elle fait
aux bibliothèques temporaires et aux biblio-
thèques des corps. Ce registre est indépen-
dant du catalogue méthodique sur lequel
tous les ouvrages sont inscrits.
— des effets des hommes absents.
Les effets que les hommes entiant en posi-
tion d'absence ne doivent pas emporter avec
eux, sont déposés au magasin de l'unité
avec un bulletin de dépôt ou inventaire
qui en présente exactement la désignati m.
— des lits militaires. Chaque année,
dans le courant du mois de décembre, le
sous-intendant militaire procède, en pré-
sence du piéposé des lits militaires, et avec
l'assistance de deux notables idoines dési-
gnés, l'un par le sous-intendant militaire,
l'autre par l'entrepreneur, à l'inventaire du
matériel composant la fixation de chaque
place, afin de constater l'état dans lequel ce
matériel est entretenu, de signaler les effets
et objets manquants et de ramener l'entre-
preneur à l'exécution de ses engagements.
Pour les effets et objets en service, l'opé-
ration a lieu, en outre, en présence de l'of-
ficier de casernement du corps et de l'un des
officiers de la compagnie, escadron ou bat-
terie dont on inventorie le matériel.
Lors de cet inventaire, le sous-intendant
militaire, assisté des idoines, classe le maté-
riel dans les catégories : bon, à réparer, hors
de service. Il constate les résultats de son
opération dans un procès-verbal établi à la
date du 31 décembre.
— des objets qui ne sont pas entre-
tenus par le service du génie. Les objets
et les ustensiles que possèdent les corps, mais
qu'ils n'emportent pas avec eux, et qui, lors
des changements de garnison, sont confiés
momentanément à la garde des agents du
génie, tels que le matériel des écoles régi-
mentaires, celui du tir, celui des infirmeries
régimentaires, les chariots à fourrage, etc.,
et, plus généralement, tous les objets et
ustensiles qui ne sont pas entretenus par le
service du génie donnent lieu à un inven-
taire dressé a la diligence du sous-intendant
militaire.
A chaque nouvelle occupation des établis-
sements, une expédition de cet inventaire
est remise à l'adjoint du génie, qui la pré-
sente à l'ofiicier de casernenient, pour la vé-
rification des objets qui s'y trouvent portés.
Après cette vérification, l'expédition, rec-
tifiée s'il y a lieu, est signée par l'officier
de casernement et déposée au bureau du
sous-intendant militaire qui la vise, et en
délivre une copie à ce dernier.
INVERSION ou INTERVERSION.
L'ordre constitutif de toutes les formations
se prenant régulièrement par la droite ; on
considérait autrefois comme inversion toute
formation en bataille par la gauche.
Ues mouvements très compliqués étaient
prévus pour éviter les inversions et replacer
les unités la droite en tète.
Actuellement, on ne lient plus aucun
compte de l'ordre dans lequel les diverses
fractions sont placées et l'on manoeuvre in-
dilféremment par le i""^ ou le f rang, la
droite ou la gauche en tète.
INVESTISSEMENT. Opération qui a
pour but de refouler le défenseur d'une
place dans ses ouvrages, afin de l'empêcher
de recevoir aucun secours ou aucune com-
munication de l'intérieur.
A cet effet, il faut s'empresser d'entourer
la place d'un cordon de troupes assez fort
pour empêcher le dèfensinir de le percer, et
c'est à la cavalerie qu'incombe ce rôle, sou-
tenue qu'elle sera par des troupes d'avant-
garde qui la suivront a intervalles aussi rap-
prochés que possible
Le corps d'investissement occupera d'abord
INVITATION.
432
ISOLÉ.
des positions formant au début uae ligne
trop irréguliôre ou avec certaines parties
trop éloignées de la place. Au moyen de ren-
forts que l'assaillant recevra, il livrera quel-
ques combats pour prendre possession des
positions qui lui sont nécessaires pour orga-
niser sa ligne d'investissement définitive.
Il fortifie alors très solidement ces posi-
tions, sur lesquelles, en cas d'attaque de la
garnison, il aura à repousser les sorties avec
le secours des réserves.
La zone occupée par le corps d'investisse-
ment est divisée en secteurs.
L'organisation défensive de chacun d'eux
se fait d'une manière indépendante, en
tenant compte de leur importance relative.
Les travaux de défense sont tracés et diri-
gés par les commandants des secteurs, con-
formément à un plan d'ensemble arrêté par
le commandant du siège.
Dans chaque secteur, il y a des troupes
de première ligne et des réserves.
Ces troupes alternent entre elles pour le
service, mais il y a avantage à faire occuper
chaque secteur par les mêmes troupes pen-
dant toute la durée de l'investissement.
Le gros des troupes de première ligne est
établi hors de la portée eflicace de l'artil-
lerie des ouvrnges les plus avancés, un peu
en arrière des positions sur lesquelles les
troupes d'investissement devraient combattre
pour repousser les sorties.
La distance à laquelle ce gros est éloigné
des forts peut varier, suivant les cas, entre
3,500 et (5,000 nn'tres.
Ces troupes sont couvertes par un réseau
d'avant-postes comprenant : une ligne de
sentinelles doubles, des petits postes, des
grand'gardes, une réserve.
Les réserves de secteur sont placées à 4 ki-
lomètres environ en arrière du gros.
Elles sont étroitement cantonnées ou bara-
quées et toutes les dispositions sont prises
pour leur permettre de se porter sur les po-
sitions de résistance principale.
Des emplacements sont indiqués pour les
rassemblements en cas d'alerte.
11 doit être formé, en outre, une ou plu-
sieurs réserves générales, postées à proximité
des secteurs les plus menacés.
L'artillerie destinée à repousser les sorties
est placée en arrière de la ligne de combat ;
ses épaulements sont espacés de manière à
obtenir la division du feu ennemi.
Cette artillerie n'a pas à engager la lutte
avec les ouvrages de la défense ; elle occupe
des points lui permettant d'enfiler les routes
venant de la place et de couvrir de ses feux
le terrain sur lequel les troupes de la garni-
son peuvent avoir intérêt à se déployer.
INVITATION de feuille de route.
Document qui est produit au sous-inteudanl
militaire par les commandants des détache-
ments de gendarmerie ou par les chefs de
service, dans le but de faire délivrer une
feuille de route à un militaire sous leurs
ordres.
Cette invitation doit être accompagnée de
l'ordre qui motive le mouvement ou d'une
copie de cet ordre.
Dans les corps de troupe, il n'est délivré
de feuille de route que sur une invitation
collective ou individuelle, signée par le chef
de corps ou le major, et qui engage la res-
ponsabilité de celui qui l'a délivrée.
IRRÈGULIER, ÈRE. On appelle corps
irréguliers les troupes qui n'appartiennent
pas à l'armée régulière et opèrent en général
isolément.
En général, les irréguliers n'ont rendu
que pou de services à la guerre, et ont été le
plus souvent une cause de trouble et d'em-
barras pour les généraux.
On ne les a employés que dans des mo-
ments de crise, et à défaut de troupes régu-
lières.
A l'avenir, il n'y aura plus d'irréguliers
dans les armées françaises, car la loi du
15 mars 1875 sur les cadres, dispose que
tout corps de troupe armé est sous les ordres
du Ministre de la guerre, qui les a pourvus
de cadres dès le temps de paix, et a déter-
miné leur emploi en temps de guerre, dans
l'armée régulière.
La fortification irrégulière est celle
dont le tracé est fait en dehors des mé-
thodes ou principes réguliers.
La tenue, la manière de servir, d'adiiii7iis-
trer, etc., etc., sont irrégulières, lorsqu'on
ne se conforme pas pour ces différents points,
aux instructions ou règlements ministériels.
Les irrégularités sont redressées de la
même manière que les erreurs.
IRRUPTION. Entrée soudaine et vio-
lente d'une troupe en pays ennemi.
Cette opération doit affecter le caractère
de vive force et de surprise.
ISABELLE. Robe de chevaux dont le
poil a une couleur mitoyenne entre le blanc
et le jaune, mais dans laquelle le jaune do-
mine.
ISOLÉ. Militaire qui ne se trouve pas
avec le corps de troupe auquel il appar-
tient.
En temps de paix, des mesuies spéciales
sont prises pour permettre aux isolés de re-
joindre leurs corps respectifs ; les comman-
dants d'armes, les fonctionnaires de l'inten-
dance ont pour mission de donner à ces
hommes les moyens de se rendre dans la
ISOLES. 'i
%
garnisou où se trouve leur corps, en les fai-
sant accompagner au besoin par la gendar-
merie.
En temps de guerre, les hommes de troupe
isolés, qu'il ne faut pas confondre avec les
tra'inanU, sont nombreux dans les quartiers
généraux et dans les divers états-majors.
Us comprennent les secrétaires, les plan-
tous, les conimis aux écritures, ks ordon-
nances des officiers sans troupe, les escortes,
les conducteuis de voitures, etc., etc.
Us sont formés eu trois groupes et sont
mis en subsistance dans le détachement du
tiain des équipages qui attelle les équipages
de l'élément.
L'administration est assurée par l'officier
du train commandant le détachement, avec
le concours et par l'intermédiaire des offi-
ciers de détail de chaque groupe.
ISOLÉS (dépôts des). Pour recueillir
les isolés, dans les ports, en attendant le mo-
ment de l'embarquement, on a constitué
dans chaque port iniportant un dépôt
d'isolés, chargé de la discipline, de l'admi-
nistration et de la subsistance dei hommes
de troupe isolés, pendant leur séjour au port
d'embarquement.
ISOLEMENT du projectile. Disposi-
tion qui consiste à dunner aux ailettes une
saillie plus grande sur le corps du projectile
que l'exige la profondeur des rayures, afin
d'éviter des flottements préjudiciables à la
bouche â feu et nuisibles à la régularité du
mouvemefit du projectile.
ISSUE. Sortie, passage, ouverture ; se dit
aussi de la tin d'un événement.
ISSUES de la boucherie. Les viscères
et les extrémités des animaux de boucherie.
Ces issues ne doivent pas être livrées aux
troupes.
— de la meunerie. Ce qui reste des
moutures aprè.s la l'ariue, c'est-à-dire la re-
coupe, le son, etc.
— des ordinaires. Les os, les eaux
grasses, les cendres, etc.
Les issues sont vendues au profit des or-
dinaires et portées aux recettes addition-
nelles sur le cahier d'ordinaire de chaque
unité.
ITALIE. Armée italienne. Depuis
1875, le principe fondamental inscrit dans
la loi de recrutement est que tout Italien
valide doit personnellement le service mili-
taire depuis 20 ans ju.squ'à 39 ans révolus.
Cette période peut s'accomplir de trois
manières, suivant le numéro de tirage au
sort ou les exemptions que les appelés peu-
vent faire valoir : d'où trois catégories :
La l""' catégorie comprend, depuis 1883,
un effectif uniforme de 82,000 hommes pré-
33
ITALIE.
levés aiuiuellement >uj- les listes de th'age au
sort.
Ceux qui font partie de la cavalerie pas-
sent 4 ans sous les drapeaux, o ans dans la
disponibilité de l'armée active et 10 ans
dans la milice territoriale.
Ceux des autres armes passent 3 ans sous
les drapeaux, o ans dans la disponibilité de
l'armée active, 4 ans dans la milice mobile
et 7 ans dans la milice territoriale.
La 2*^ catégorie se compose des inscrits en
excédent du nombre précédent, qui uont
pas de cas d'exemption valable.
Us servent 8 ans dans la disponibilité de
l'armée active, 4 ans dans la milice mobile
et 7 ans dans la milice territoriale.
Les hommes de cette catégorie sont
astreints uniquement à une période d'in-
struction de 3 mois.
Les exemptés valides forment la 3'' caté-
gorie et accomplissent tout leur temps dans
la milice territoriale.
Celle-ci ne peut être appelée sous les dra-
peaux qu'en cas de guerre, ou pour des périodes
d'instruction d'une durée totale de 30 jours,
à répartir sur une série de quatre années.
L'étendue du territoire est divisée en
12 corps d'armée, de force différente en
temps de paix.
Eu cas de guerre, chaque corps d'armée
se compose de 2 divisions à 2 brigades ; cha-
que brigade comprend 2 régiments d'infan-
terie et 3 batteries,
11 y a, en outre, comme troupes indépen-
dantes, 1 régiment de bersagliers, 8 batte-
ries d'artillerie, 1 régiment de cavalerie,
2 compagnies du génie avec équipage de
pont et 1 bataillon de carabiniers, soit pour
l'ensemble du corps d'année : 28 bataillons,
6 escadrons, 14 batteries et 2 compagnies, ou
29,000 hommes avec 112 pièces.
La milice mobile forme, en outre, 12 di-
visions en cas de guerre.
Enfin, la milice territoriale mettrait sur
pied 300 bataillons d'infanterie, 100 compa-
gnies d'artillerie à pied et 30 compagnies du
génie, servant de troupes de garnison.
Au 30 juin 18H0, l'armée permanente
comptait 813,080 officiers et soldats, la
milice mobile 368,398, la milice territoriale
l,63i,4o9, ce qui avec les officiers en ser-
vice auxiliaire ou de réserve, donne un total
de 33,972 officiers et de 2,817,323 hommes
de troupe.
L'infanterie italienne est armée du fusil
Vetterli, modèle 1870, du calibre de 10"'™, i,
qui a été transformé en fusil à répétitiou
en 1887. par l'addition d'un magasin fixe
sous la boite de culasse, d'après le svstèrae
Vitali (fig. I48j.
ITINÉRAIRE. 434
Le magasin contient 4 cartouches et peut
être rempli à la main ou au moyeu d'un
chargeur.
Le tir peut se faire coup par coup ou à
répétition.
Cette armi a une grande ressemblance
avec le fusil hollandais.
Le fusil italien tire une cartouche chargée
de2S',4 de balistUe;h balle, avec chemise en
JALONNEMENT.
laiton, pèse 16 grammes et possède une vi-
tesse de 615 mètres ; le poids de la cartou-
che est de 29 grammes.
11 est question tout récemment de doter
l'armée italienne d'un fusil à répétition du
calibre de 6'^'",o0. Toutefois, les études,
bien que très avancées, ne sont pas encore
entièrement termmées et toutes les difficultés
ne sont pas résolues.
ITINÉRAIRE. Route à suivre pour aller
d'un endroit à un autre.
En ce qui concerne les militaires isolés et
les détachements , l'itinéraire est toujours
indiqué sur la feuille de route.
Pour le service des trains de ciiemin de
fer, les itinéraires sont calculés de manière
à ne permettre à aucun train rapide d'en
atteindre un plus lent, en dehors d'une gare,
avant que le temps nécessaire pour le ga-
rage du second ne soit écoulé.
Ces itinéraires sont des espèces de feuilles
de route que l'on remet à tous les agents du
mouvement, mécaniciens, chefs de train, etc.,
et qui portent le nom de graphiques.
Le tableau des itinéraires ou du service
journalier s'établit, d'après les graphiques,
sur un horaire ou livret de marche que les
compagnies font dresser chaque semaine, et
dont l'ensemble constitue le livret Ohaix,
mis entre les mains du public, sous le nom
d'Indicaleur des chemins de fer.
IVRESSE. État d'une personne qui a le
cerveau troublé par l'action du vin ou de
l'alcool.
Dans le but de réprimer l'ivresse dans
l'armée française, le Code de justice mili-
taire spécifie que l'ivresse ne peut, en aucun
cas, être considérée comme une circonstance
atténuante.
JACQUEMART. Vieux mot qui désignait
un homme armé d'une cuirasse et embar-
rassé de ses ainios.
JACULATEURS ou JACULATORES.
Soldats des troupes légères qui, dans les ar-
mées romaines, étaient armés du javelot.
JALETS ou GALETS. Petits cailloux
ronds ou balles sphériques lancés avec l'ar-
bnléle ou la fronde.
JALON. Bàtou ou perche de 2 mètres
environ de longueur que l'on plante poui"
marquer une direction dans certaines opéra-
lions de lever, ou pour indiquer dans une
marche la route à suivre aux troupes dans
certaines circonstances.
JALONNEMENT. Opération de tracer
un alignement au moyen de jalomieurs ou
une direction au moyen de jalons.
JALONNEUR.
43d
JARRETIERE.
JALONNEUR. Sous-ofliciers ou soldats
quo l'on place pour servir de base à UQ ali-
yuemenl ou à un changement de direction.
JAMBE. La partie du corps comprise
eatre le genou et le pied.
Les jambes déviées, cagneuses ou bancales
peuvent' apporter dans la marche une gène,
une irrégularité allant jusqu'à la claudica-
tion ; le rapprochement excessif des genoux
s'oppose à la jonction des talons ; leur éloi-
gnement détermine dans la marche un balan-
cement disgracieux et devient rapidement
une cause de fatigue. Ces difformités, sui-
vant leur degré, entraînent l'incapacité de
servir ou la désignation pour le service auxi-
liaire.
L'anomalie, l'inégaUté des jambes, l'atro-
phie d'une ou de deux jambes, les lésions
pathologiques, les varices au 2* degré, les dif-
formités, etc., motivent également l'exemp-
tion ou le classement dans le service auxi-
liaire.
Les jambes de bois nécessaires ans mili-
taires de l'armée active sont fournies gra-
tuitement par le service de santé sur bon
signé du médecin traitant.
JAMBIÈRES. Partie de l'ancienne ar-
mure qui couvrait le bas de la jambe depuis
la cheville jusqu'au-dessus du genou.
Des jambières en peau de mouton fauve
iOnt en usage dans les régiments de zouaves
pour cacher le bas du pantalon et le haut
de la guêtre. Elles ont été adoptées pendant
quelque temps pour toute l'infanterie.
JANISSAIRES. Soldats d'infanterie de
la milice turque, chargés de la garde du
sultan et de la défense des frontières.
Dereiius trop puissants et insubordonnés,
le sultan Mahmoud 11 les fit exterminer en
1826.
JANTE. Pièce de bois courbée qui fait
partie de la roue d'un avant-train, d'un
caisson, d'un fourgon ou d'un chaiùot.
JAQUE. Espice de blouse ou de casaque
.que portait l'infanterie du Xll" au XH*^
siècle.
C'était l'arme défensive des liommes de
pied et de la milice communale. Elle dis-
parut lors de la suppression des francs ar-
cliers.
Sorte de cotte de mailles à l'usage des ar-
chers et des arbaktriers.
JAQUETTE. Dans les coupoles pour ca-
nons avec alTùl sans recul, les tenons d'une
jaquette coulissent dans les rainures des
flasques, qui ont pour axe de rotation le
centre d'une pièce sphérique ajustée à l'em-
brasure. Le canon est emboîté dans cette
jaquette, en arriére des tourillons. Cette dis-
position a pour effet de supprimer le recul
et de transmettre en grande partie le5 réac-
tions à la masse supérieure du corps mobile
de la coupole. Le pointage en hauteur s'ef-
fectue au moyen d'un secteur denté, ûxé à
la partie inférieure de la jaquette et actionné
par une roue à manches à laquelle sont
fixés des engrenages.
JARDIN potager. Terrain appartenant
généralement à l'État et qui est mis à la
disposition des corps de troupe, dans cer-
taines villes de garnison, pour y cultiver des
légumes en vue d'améliorer l'ordinaire de la
troupe.
A défaut de terrain de l'État, le Ministre
peut autoriser les corps de troupe à louer
des terrains particuliers pour y installer des
jardins potagers. Les frais de location, s'il y
a lieu, ainsi que tous les frais d'exploita-
tion, sont imputés aux fonds de l'ordinaire
et répartis proportionnellement entre les
compagnies, escadrons ou batteries.
Les fumiers pris dans les corps sont rem-
boursés par les ordinaires au prix d'adjudi-
cation, au profit de la masse d'entretien du
harnachement et ferrage.
L'officier secrétaire de la commission des
ordinaires tient un registre de gestion des
jardins potagers.
JARDINIER. Celui qui cultive un jardin.
Les jardiniers attachés à l'exploitation des
jardins potagers des corps de troupe reçoi-
vent, sur le fonds des ordinaires, des grati-
fications journalières dont le taux a été fixé
ainsi qu'il suit par l'article 5 du Règlement
du 24 décembre 1883, savoir : sous-officier,
0 fr. 23 ; caporal, 0 fr. 18 ; soldat, 0 fr. 13.
Au moyen de cette allocation ils sont pour-
vus, à leurs frais, d'une paire de sabots,
d'un sarrau, d'un pantalon de toile et d'un
chapeau de paille.
JARMANN (fusil). Fusil à répétition
adopté pour l'armée suédoise.
Le magasin, dans le fût, peut renfermer
9 cartouches au calibre de 10™™, 15. La
culasse mobile comprend, comme notre fusil
modèle 1874, la tète mobile, l'extracteur,
le percuteur, le ressort à boudin. L'appareil
de fermeture, qui fonctionne à peu prés
identiquement comme dans notre fusil pré-
cité, ne comporte aucune vis et peut se dé-
monter sans le secours d'un outil [fig. 1 49).
La cartouche, du poids de 21?'f,8o, a une
charge de 4?'', 46 de poudre excellente, qui
donne au projectile une vitesse initiale do
495 mètres.
JARRETIÈRE. Courroie inférieure d'une
cuissicre de tambour.
— accessoire d'embarquement. Sert
à relier les roues dos voitures entre elles
sur les trucs et à maintenir provisoire-
JASER AN.
menl le* timons élevés pendant l'embarque-
ment. .
(Ordre de la). Ordre de chevalerie
anglais créé par Edouard III en 1349. 11 ne
compte que 26 membres, y compris le sou-
verain, qui en est le chef.
JASERAN, JASSERANS ou JASE-
RON. Tricot ou cotte de mailles. Sorte de
cuiras$e de mailles.
436 JEU.
JAVELIDE. Dérivé de clide. Ancienne
machine de guerre.
JAVELINE. Sorte de lance à main ou de
demi-pique en usage chez les Romains et
qu'on lançait contre le pilum, c'est-à-dire
qu'elle portait une courroie qui servait à la
ramener à soi après l'avoir projetée sur l'ad-
versaire.
JAVELOT. Arme de jet employée jus-
qu'à la fia du moyen âge. Sa hampe était
plus courte, son fer plus large et sa pointe
plus acérée que pour la lance et la pique.
Celui employé par les Gaulois était un long
dard très mince lancé à la main. Les Ro-
mains firent usage de deux sortes de jave-
lots : 1° Vhast ou telum, sorte de flèche
longue de 1 mètre et grosse comme le doigt ;
2° le pilum, un peu plus gros et un peu plus
fort que le précédent. Chaque soldat en por-
tait 7.
La corsecque se substitua au javelot à
main dès la troisième race.
JEMADAR. Officier des régiments indi-
gènes de l'armée anglo-indienne. Il prend
rang après les enseignes anglais.
JET (V. Armes de jet ou Machines d ; jet) .
JETER. Le verbe jeter, accompagné d'un
complément direct, a de nombreuses accep-
tions militaires qui s'expliquent d'elles-
mêmes ou au sujet desquelles il y a lieu de
se reporter aux mots servant de complément.
Nous citerons : jeter l'alarme, le gant, la
grenadi', les armes, un pont, etc.
JEU. Exercice de récréation, qui est
soumis à certaines règles.
Se dit aussi des objets ou appareils qui
servent pour jouer, tels que : les cartes, les
dés, les pièces, etc.
On dislingue les jeux en quatre catégo-
ries :
1° Les jeux corporels, qui sont encou-
ragés dans l'armée (gymnase, danse, etc.) ;
2" Les jeux intellectuels, comprenant
les jeux d'esprit et les jeux de calcul ou de
combinaison, tels que : le jeu de la guerre,
les échecs, les dames, etc.;
3° Les jeux de hasard, parmi lesquels
on peut citer le baccarat, le lansquenet, le
loto, la roulette, etc., et qui sont sévère-
ment prohibés dans les établissements mili-
taires ;
4° Les jeux mixtes, où l'on peut, à
l'aide de certaines combinaisons et du calcul,
corriger plus ou moins les chances du hasard ;
tels sont : le wihst, l'écarté, le piquet, les
dominos, le trictrac, etc.
Ensemble des objets constituant un assor-
timent complet ; ex.: un jeu d'accessoires
d'armes, jeu de marques, etc.
— de bois. On désigne sous ce nom
JEUNE GARDE.
43^
JOURNAL.
les jeux d'échecs, de dominos, de trictrac,
de dames. Ce sont les seuls qui soient tolérés
dans les établissements militaires, écoles, ca-
sernes, infirmeries, hôpitaux, etc., et à la
condition qu'ils soient désintéressés, c'est-
à-dire qu'on ne joue pas d'argent.
— du mécanisme. Le jeu du méca-
nisme des armes portatives est l'ensemble
des mouvements que doivent exécuter les
diverses pièces qui le composent pour arriver
à le faire fonctionner, c'est-à-dire à armer
et à faire parlir le coup.
JEUNE GARDE (V. Garde in.pèriale).
— soldat. On désigne sous ce nom les
appelés et les engagés volontaires, jusqu'au
moment où ils ont terminé leurs classes de
recrues. Toutefois, au point de vue admi-
nisiratif, on désigne sous le nom de jeunes
soldats les appelés de la dernière classe in-
corporée sous les drapeaux, à l'ex^'lusion des
engagés volontaires.
JOINT des rails. Pour permettre la dila-
tation naturelle des rails, on laisse, au mo-
ment de la pose, un léger intervalle entre
deux rails consécutifs, et on donne au trou
que traversent les boulons une forme al-
longée grâce à laquelle le déplacement lon-
gitudinal peut s'effectuer.
JOINTE. Ne se dit qu'en parlant des
chevaux : court jointe, qui a le paturon trop
court ; long jointe, qui a le paturon trop
long.
JONCTION. Action de réunir des choses
en mouvement ; ex. : la jonction de deux
armées, la jonction de deux cours d'eau.
JONQUE. Navire de 200 à 300 tonneaux
employé par les Chinois et les .annamites
pour la navigation maritime. Ces bâtiments
sont très lourds, marchent mal et ne peu-
vent guère s'éloigner des eûtes. Aussi les
Chinois font construire actuellement en Eu-
rope des navires cuirassés, des croiseurs et
des torpilleurs des types les plus perfec-
tionnés.
JONQUILLE. Tetitc Heur d'une couleur
jaune d'or, de la famille des amaryllidées.
C'est la nuance qui a été adoptée pour le
collet des tuniques d'infanterie, pour les ga-
lons, les broderies en soutache et les épau-
lettes de l'infanterie de marine, des tirail-
leurs algériens et des spahis.
Les corps de troupe doivent entretenir les
collets, les soutaches et les galons jonquilles
au moyen de préparations chimiques ache-
tées dans le commerce au compte de la
masse d'habillement et d'entretien.
JOUE (EN). Commandement fait au soldat
pour épauler son arme et viser en attendant
le commandement de feu.
— d'embrasure. Surfaces gauches qui
raccordent la plongée avec le fond de l'em-
brasure.
JOUG (V. Fourches caudines).
JOUKER ou JUNCKER. Sous-ofticier
russe appartenant à la noblesse et destiné
à devenir officier.
JOUR. Intervalle de temps que la terre
met pour faire un tour complet sur elle-
même, en supposant qu'elle soit animée d'une
vitesse moyenne invariable. Cet intervalle
de temps est divisé en 24 heures.
Le jour dont nous venons de parler est le
jour civil ou légal : on distingue encore le
jour naturel, c'est-à-dire l'espace de temps
pendant lequel le soleil reste au-dessus de
l'horizon ; le jour sidéral, le jour lu-
naire, etc., dont nous n'avons pas à nous
occuper ici.
— de mobilisation. Se compte de mi-
nuit à minuit. Le premier jour est fixé par
l'ordre de mobilisation ; on ne compte pas
par quantièmes de mois, mais bien par jour-
nées de mobilisation. De la sorte, chaque
homme connaissant le jour de mobilisation
où il doit se présenter à son corps, le corps
sachant d'avance les opéiations à effectuer
chaque jour de la mobilisation et les effec-
tifs à. recevoir successivement, toutes les me-
sures peuvent être prévues et prises de ma-
nière que tout se passe avec ordre et célérité.
— férié. Si le 1" ou le 16 du mois se
trouve être un jour férié ou un dimanche,
le payement de la solde par le payeur est
renvoyé au lendemain à moins que, faute
d'argent dans la caisse, le corps ne réclame
le montant de la solde de la troupe le jour
même.
JOURNAL. Relation jour par jour de ce
qui s'est passé en quelque endroit, eu quelque
affaire.
Ouvrage quotidien qui se publie par
feuilles.
Registre sur lequel sont inscrites des opé-
rations administratives ou commerciales au
jour le jour.
Les comptables militaires tiennent, pour
ciiacnn des services dont ils sont chargés, un
registre-journal destiné à l'inscription som-
maire de tous les mouvements d'entrée, de
manipulation, de consommation, de trans-
formation ou de sortie, qui s'opèrent dans
le magasin ou l'établissement dont la gestion
leur est confiée.
— de mobilisation. Il est tenu, dans
chaque corps de troupe et dans chaque ser-
vice de l'armée, un journal de mobilisation
relatant le détail des mesures prises dès le
tiMups de paix, ou à prendre au moment du
besoin pour le cas d'une mobilisation.
Les commandants de compagnie, escadron
JOURNAL. 438
ou Laiterie tiennent, en ce qui les concerne,
un carnet de mobilisation donnant toutes
les indications nécessaires pour opérer la mo-
bilisation de l'unité que chacun d'eux com-
mande. Ces documents sont tenus secrets.
Chaque compagnie tient constamment
prêt et au courant un dossier composé de
tous les étals à fournir ou utiles pendant la
période de mobilisation, entre autres :
La liste nominative extraite du répertoire
général pour chaque classe de réservistes et
disponibles ;
La liste alphabétique de tous les réservistes
et disponibles;
L'état nominatif en double et par classe
des réservistes et disponibles pour servir au
payemmt et au reversement de leur indem-
nité de route ;
Les bons d'effets et de vivres de toute
espèce à toucher ;
Le bulletin de dépôt des ballots des réser-
vistes ;
Le contrôle nominatif de la compagnie
après la mobilisation ;
L'état des effets de toute nature entre les
raaiBS des iiommes qui ne sont pas suscepti-
bles de supporter les fatigues d'une cam-
pagne ;
Les livrets de section et d'escouade pour
les gradés réservistes ;
L'état nominatif indiquant les gains et
les pertes delà compagnie au moment de la
mobilisation (active et réserve) ;
L'état nominatif indicpiant les gains et les
pertes à signaler aux bureaux de recrute-
ment ou à des corps étrangers ;
Les divers imprimés nécessaires en cam-
pagne et dont la fourniture incombe à la
compagnie.
— de route. Pour les troupes à cheval,
et dans les 3 jours qiii suivent l'arrivée à
destination, il est rédigé par le vétérinaire
un rapport spécial et raisonné destiné a faire
connaître l'état sanitaire des chevaux dans
les marches auxquelles ils ont été soumis.
— des haras. Une dépèche ministérielle
du 18 mars 1874 autorise les dépôts de re-
monte à recevoir ce recueil.
La dépense est supportée par la masse
d'entretien du harnaciiement et ferrage.
— de siège. Dans un siège, les divers
'•hefs de service tiennent un journal des tra-
vaux et opérations du siège.
— des marches et opérations. Il est
tenu, dans chaque corps de troupe, un journal
des marches et opérations, conformément à
l'instruction ministérielle du 3 décembre 1874
(/. M., p. r., p. 735). Ce registre est tenu
également par tous les chefs de sei-vice.
Le Ministre est terni régulièrement au
JOURNAL.
courant du service par les rapports que lui
adressent mensuellement les commandants
de corps d'armée.
— d'opérations. Tenu par les comman-
dants d'étapes, suivant un modèle annexé au
Règlement du 21 août 1884.
— la France chevaline. Une circulaire
ministérielle du 28 mars 1878 autorise les
commandants de remonte et les dépôts de
remonte, en France, à s'abonner à ce journal.
La dépense incombe à la masse d'entretien
du harnachement et ferrage.
— militaire officiel. Le Journal mih-
tairc a été fondé en 1791 par l'un des pré-
décesseurs de l'éditeur Baudoin, à Paris.
Au début, ce recueil était purement privé :
mais le succès qu'il obtint par la publica-
tion des lois, décrets, règlements, déci-
sions, etc., démontra qu'il répondait à une
nécessité.
En 1815, une décision royale lui conféra
le titre d'officiel et une autre ordonnance
royale, eu date du 31 déi^embre 1830, pres-
crivit l'envoi du Journal militaire officiel
aux principaux fonctionnaires du départe-
ment de la guerre. Enfin le Ministre de la
guerre décida, le 23 décembre 1831, que
l'insertion au Journal militaire d'une déci-
sion quelconque de l'autorité tiendrait lieu
désormais de notification pour tout fonction-
naire militaire à qui son exécution est attri-
buée par les règlements.
Un décret présidentiel du 26 novembre
1886 a créé le Bulletin officiel du Ministère
de la guerre pour continuer et remplacer le
Journal militaire. Ce dernier, qui est la pro-
priété de la maison Baudoin, continue à pa-
raître, mais à titre privé, comme ù l'époque
de sa fondation. Le prix de l'abomiemeut
annuel est de 18 francs.
Les corps de troupe composés de 2 batail-
lons ou escadrons au moins, les bataillons
de chasseurs et les écoles militaires reçoivent
deux exemplaires du Bulletin officiel du Mi-
nistère de la guerre, dont un pour le clief de
corps ; les autres corps, les compagnies de
gendarmerie et les dépôts de remonte n'en
reçoivent qu'un exemplaire. Les détenteurs
en font la remise à leurs successeurs en cas
de mutation.
— officiel. Journal quotidien destiné à
la publication officielle de documents inté-
ressant la généralité des citoyens et notam-
ment des mutations, nominations et promo-
tions dans l'araiée, dans la marine, dans les
divers ministères et dans l'ordre de la Lé-
gion d'honneur. Il publie aussi les comptes
rendus i?t extenso des séances des académies,
dn Sénat et de k Chambre des députés, ainsi
JOURNAUX.
439
JUGEMENT.
que los ilocuments parlementaires. Enfin, il
contient une partie non officielle.
Le Journal officiel est envoyé à tous les
chefs de corps ou de services, moyennement
un abonnement annuel de 40 francs qui est
déduit des allocations attribuées par les ta-
rifs, de telle sorte que les sommes nettes à
payer pour frais de service figurent seules
dans les comptes des ordonnateurs et dans
ceux des corps, l'administration centrale res-
tant chargée d'effectuer et de régulariser les
opérations relatives au remboursement.
La collection du Journal officiel doit être
conservée pour l'année courante et pour les
deux années antérieures ; le surplus doit
être versé annuellement au Domaine pour
être vendu.
JOURNAUX de musique. Les corps
ayant des musiques sont autorisés à s'abon-
ner à des journaux de musique tels que le
Moniteur musical, le Métronome, etc., au
oompte de la masse d'habillement et d'entre-
tien (fonds commun).
JOURNÉE. Espace de temps qui s'écoule
depuis le moment où l'on se lève jusqu'à
l'heuj-e où l'on se couche.
Se dit aussi pour le jour d'une bataille.
En administration militaire, la journée
comprend l'espace de temps qui s'écoule de-
puis l'heure de minuit jusqu'à celle du mi-
nuit suivant, c'est-à-dire 24 heures.
Elle est donc synonyme de jour légal.
La journée est la base des droits aux allo-
4:ations pour les hommes et pour les che-
vaux.
Les journées de présence sont constatées
cjiaque jour au moyen des situations admi-
nistratives qui sont ensuite inscrites et tota-
lisées sur les feuilles de journées trimes-
trielles.
— de marche. Chemin que fait une
colonne composée de troupes do toutes armes,
dans l'espace d'une journée, sur les routes
ordinaires.
On l'évalue, en moyenne, à 24 kilomè-
tres, mais ce chiffre n'a rien d'absolu.
— de nourriture. En langage adminis-
tratif, la journée de nourriture fournie par
l'habitant consiste en deux repas pour les
hommes, et dans la fourniture de la ration
journalière, ou de son équivalent, aux che-
vaux (V. Nourriture chez riiabitant).
— de travail. La journée de ti-avail
exigée des ouvriers cinls employés par les
seiTices de l'artillerie, du génie, de l'admi-
nistration, de santé, etc., est de 10 heures,
en principe.
Chaque heure de travail en plus ou en
moins est ajoutée ou retrancliéc, suivant le
cas, du prix de la journée, à raison de I/IO
du salaire fixé pour cette dernière.
JOUTE. Combat à cheval d'homme à
homme, avec la lance, qui avait lieu jadis
dans les tournois.
Ces combats se faisaient toujours à nom-
bre égal de part et d'autre, mais les jou-
teurs de chaque parti pouvaient être plus ou
moins nombreux.
JUDICIAIRE. Qui est relatif à la jus-
tice.
JUGE . Celui qui est préposé par Fautorité
publique pour rendre la justice.
Dans l'armée, les juges des tribunaux mi-
litaires portent le titre de membres du con-
seil de guerre, ou de conseil de re vision, et
le juge d'instruction celui de rapporteur.
Les prévôts sont également des juges à
l'ompéteuce restreinte, en temps de guerre.
— de paix. Magistrat civil, à compétenci^
restreinte, et qui juge seul.
On peut toujouis appeler de ses juge-
ments au tribunal de première instance.
Il existe un juge de paix dans chaque
canton.
Lorsqu'un militaire appartenant à un
corps vient à décéder, le juge de paix du
lieu doit aussitôt en être prévenu ; il met le
scellé sur les effets du défunt, scellé qui est
levé dans le plus bref délai possible, en pré-
sence d'un délégué du conseil d'administra-
tion .
En temps de guerre et en cas de dépai t
inopiné des troupes, si aucun officier n'est
laissé en arrière pour recevoir les réclama-
tions, tout individu qui croit avoir à se
plaindre de dégâts commis par des soldats
logés chez lui et qui n'a pu faire sa récla-
mation avant le départ de la troupe, porte
sa plainte au juge de paix, ou à défaut au
maire de la commune.
Cette plainte doit être remise moins de
3 lieures après le départ de la troupe.
JUGEMENT. Décision prononcée par un
tribunal ou par un juge.
L'ordre de mise en jugement devant un
conseil de guerre est donné par le général
commandant le corps d'armée ; il est adressé
au commissaire du gouvernement en même
temps qu'un ordre de convocation du con-
seil.
La notification de la mise en jugement
doit être faite à l'accusé au moins trois jours
avant la date fixée pour les débats publics ;
le défenseur peut alors communiquer libre-
ment avec son client et prendre au greffe
coniuiissance ou même copie de toutes les
pièces du dossier.
Au jour fixé, le conseil se réunit; l'au-
dience est publique.
JUGULAIRE.
yo
JURE.
Le président constate d'abord l'identité de
l'accusé, puis il fait donner lecture :
1° De la liste des témoins à charge et à
décharge, lesquels, après avoir répondu à
l'appel de leur nom, se retirent dans une
salle particulière ;
2° De l'acte d'accusation : des pièces de la
procédure dont la connaissance peut être
utile au tribunal.
Alors a lieu l'inlerrogaloire de l'accusé,
puis l'audition des témoins, en lommençant
par les témoins à charge.
Le commissaire du gouvernement pro-
nonce ensuite son réquisitoire qui est suivi
de la plaidoirie du défenseur; le commis-
saire du gouvernement a le droit de répli-
que, mais le défenseur doit toujours avoir lu
parole le dernier.
Le président demande alors ;i l'accusé s'il
n'a rien à ajouter; il le fait ensuite recon-
duire en prison et le trijjunal se retire dans
une salle particulière pour délibérer.
Le président pose alors aux membres du
conseil une première question en ces termes :
« L'accusé est-il coupable de ? »
Les votes sont recueillis en commençant
par le membre le moins élevé en grade, ou,
à égalité de grade, par le moins ancien.
Pour que la culpabilité soit reconnue, il
faut que 5 des membres du conseil sur 7 se
prononcent contre l'accusé.
Dans ce dernier cas, le président pose en-
suite deux questions :
1° Y a t-il des circonstances aggravantes?
2° Y a-t-il des circonstances atténuantes?
Il est répondu à ces questions à la majo-
rité de 4 voix sur 7.
Enfin, on délibère sur la peine à pronon-
cer.
Celle-ci doit être votée, comme la culpa-
liilité, à la majorité de o voix sur 7, sinon
l'avis le plus favorable est appliqué à l'ac-
cusé.
Le conseil rentre alors en séance publique ;
le président donne lecture à haute voix de
la décision du tribunal, m.ais l'accusé n'est
pas présent.
C'est le greffier du tribunal qui est chargé
fie donner lecture du jugement à l'accusé,
devant la garde assemblée, et en présence du
commissaire du gouvernement.
Ce dernier doit avertir le condamné qu'il
a 24 heures pour se pourvoir en révision.
JUGULAIRE ou MENTONNIÈRE.
Courroie de cuir servant de mentonnière à
la coiffure militaire.
Dans les casques, la jugulaire est recou-
verte de plaques de cuivre.
La jugulaire des képis de sous-officier est
en or ou en argent, suivant la couleur des
boutons de l'uniforme.
JUMEAUX. Se dit de deux ou plusieurs
enfants nés d'un même accouchement.
Lorsque deux frères jumeaux se présentent
devant le conseil de revision, la dispense est
acquise à celui qui est venu au monde le
premier, à la condition que son frère soit
reconnu propre au service.
Si l'acte de naissance n'indique point l'or-
dre de primogéniture, et s'il s'élève une con-
testation à ce sujet, le conseil de revision fait
procéder à une enquête sur les lieux et ren-
voie au besoin la contestation devant les tri-
bunaux civils.
JUMELLE. Ancienne pièce de canon
ayant deux bouches et une seule lumière.
" JUMELLES. Lorgnette double, ou lon-
gue-vue double, dont on se sert avec avan-
tage aux manœuvres et en campagne.
JUMENT. La femelle du cheval.
Les juments sont admises aussi bien que
les chevaux pour le service de l'armée.
Des juments poulinières peuvent être
mises en dépôt chez les éleveurs, par le ser-
vice de la remonte.
Lorsqu'il y a lieu de répaitir entre les
établissements de remonte des juments de
l'armée destinées à la reproduction, la de-
mande de concession en est adiessce au com-
mandant du dépôt de remonte dans la cir-
conscription duquel habite le pétitionnaire.
Cette demande, visée par le maire, indi-
que l'importance de l'exploitation agricole et
de l'élevage.
La livraison en est faite au dépôt, dans
la limite des ressouices disponibles, et du
mois d'octobre au mois de mars.
Les détenteurs sont tenus de faire saillir
les juments par des étalons de l'État ou ap-
prouvés, et de déclarer ensuite par écrit, au
commandant de remonte, la naissance du
poulain.
Celui-ci reste la propriété de l'éleveur,
mais l'État se réserve le droit de l'acheter.
Ces juments sont inspectées dans le •i'^ tri-
mestre de chaque année par des officiers de
remonte.
Les détenteurs qui ne veulent plus con-
server les juments à eux confiées, en infor-
ment le sous-intendant militaire.
JURÉ. Citoyen qui peut être appelé à
prendre part au jugement de quelque affaire
judiciaire, soit civile, soit criminelle.
Tout Français âgé de 30 ans accomplis et
jouissant de ses droits politiques, civils et
de famille, peut être juré.
11 n'y a d'exception que pour les domesti-
ques, pour les individus qui ne savent ni
lire ni écrire en français, pour les militaires
JURIDICTION.
4'il
JUSTICE.
en activité et pour la plupart des fonction-
naires publics.
Avant de siéger dans une affaire, les jurés
sont tenus de prêter serment : de là leur
nom.
JURIDICTION. Le pouvoir de celui qui
a le droit de ju;:er.
— administrative. Celle qui est char-
gée de résoudre, de juger, toutes les difficul-
tés, tous les différends qui surviennent entre
l'administration et les particuliers.
Cette juridiction comporte trois degrés,
savoir :
Administration civile : 1^' degré, conseils
de préfecture ; — 2° degré , Ministres ;
— 3« degré, Conseil d'État,
Administration militaire : f"" degré, gé-
néral commandant le corps d'armée; —
2^ degré. Ministre de la guerre : —
3* degré. Conseil d'État ;
Adtninislration maritime : 1^' degré, pré-
fets maritimes ; — 2" degré. Ministre
de la marine ; — 3« degré, Conseil
d'État.
Le Conseil d'État est donc la juridiction
administrative supérieure pour toutes les
administrations de l'État.
JURIDIQUE. Qui est conforme au droit.
JURISPRUDENCE. La science du droit
et des lois.
Se dit aussi de l'ensemble des principes
de droit qu'on suit dans chaque matière.
JURY. Réunion des jurés chargés de
juger en matière criminelle.
Dix jours au moins avant l'ouverture des
assises, le premier président de la Cour tire
au sort, sur la liste annuelle, les noms des
36 jurés qui doivent former le jury de la
session, ainsi que ceux de 4 jurés supplé-
mentaires.
Sur ces 36 jurés, 12 sont désignés par le
sort pour juger dans chaque affaire.
Les membres du jury n'ont à se pro-
noncer que sur la culpabilité ou la non-cul-
pabilité de l'accusé, de même que sur l'ad-
mission ou le refus des circonstances
atténuantes.
C'est la Cour qui prononce ensuite l'ap-
plication de la peine, d'après le jugement
prononcé par le jury.
On donne, par extension, le nom de jury
à certaines commissions chargées de mi3-
sions particulières, tels sont : le jury d'ex-
propriation ; le jury de l'Exposition des
beaux -arts; le jury chargé d'après l'arti-
cle 23 de la loi du lo juillet 1889, de dé-
terminer, dans ciiaque département, quels
sont les ouvriers d'art ayant droit à la dis-
pense du service militaire, après un an de
service, etc.
JUSTAUCORPS ou JUSTE - AU -
CORPS. Vêtement ajusté et à manche- qui
descend jusqu'aux genoux.
11 se mettait par-dessus la veste ou en
tenait lieu.
Les gardes-françaises portèrent ce genre rie
vêtement dés 1653.
JUSTESSE dune arme. La justesse
d'une arme est donnée :
1° A laide de l'écart absolu moyen, qui
dépend de groupement des coups autour du
point moyen ;
^° A l'aide du rayon du cercle contenant
oO p. 100 des coups, mais il faut posséder
le tableau figuratif du tir;
3° A l'aide du pour cent, mais il faut
avoir des panneaux quadrillés pour les
expériences de tir.
JUSTICE. Régie de ce qui est conforme
au droit de chacun, et qui oblige de rendre
à chacun ce qui lui appartient.
— administrative. Dans l'ordre miU-
taire, la justice administrative est exercée
au l"^"" degré par les commandants de corps
d'armée, au 2*^ degré par le Ministre de la
guerre.
S'il y a lieu, les intéressés peuvent se
pourvoir devant la juridiction supéiieure du
Conseil d'Etat.
— militaire. La justice militaire est le
complément nécessaire des moyens de disci-
pline ; elle a pour base l'intérêt primordial
de l'armée ; son éxecution ne peut donc être
confiée qu'à ceux-là mêmes qui sont chargés
du maintien de la discipline, c'est-à-dire
aux officiers et aux sous officiers.
La justice militaire est aujourd'hui régie
par le Code du 9 juin 18.o7. modifié par la
loi du 18 mai 1873.
Ce Code organise les juridictions militaires
pour le temps de paix, pour le temps de
guerre et pour l'état de siège ; il détermine
les régies de procédure, spécifie les crimes et
délits contre les devoirs militaires et fixe les
règles à appliquer.
Un extrait du Code pénal militaire est
imprimé et placé à la fin du livret indivi-
duel de chaque homme de troupe.
La justice militaire est rendue par des
conseils de guerre, des conseils de revision et
des prévôtés (ces dernières ne fonctionnent
qu'en temps de guerre).
Les tribunaux militaires, à l'exception
des prévôtés, ne statuent que sur Vaclion
publique; l'action civile ne peut être pour-
suivie que devant les tribunaux civils.
Ils peuvent cependant ordonner la re>titu-
tion des objets saisis.
La compétence des tribunaux militaires
résulte de trois éléments :
JUSTICE.
442
JUSTICE.
1° La qualité da prévenu, c'est la ques-
lion de personne;
2° La nature de riiifrartion, c'est la
question de fait;
3" L'endroit où la faute a été coiimiise,
c'est la question de lieu.
1° Question de personne. Sont justi-
ciables des conseils de guerre :
a) Tout individu (Français ou étranger)
lié au service ou non, pendant qu'il est di-
rectement sous les ordres de l'autorité mili-
taire.
b) Tout militaire en congé ou en permis-
sion, mais seulement pour les crimes et dé-
lits prévus par le Code de justice militaire.
Ce dernier cas s'applique aux officiers en
disponibilité ou en non-activité, et aux
liommes de la réserve et de l'armée territo-
riale, lorsqu'ils sont revêtus de leur uni-
forme, même en dehors des appels.
Aux armées, il faut ajouter aux justicia-
bles précités :
c) Les employés des services de la Tré-
sorerie et des postes, des chemins de fer, des
télégraphes, etc., qui sont attachés à l'ar-
mée ;
(?) Toutes les personnes qui suivent l'ar-
mée en vertu d'une permission, d'un brevet
ou d'une commission, tels que les emploj'és
des entrepreneurs de certains services de
l'armée, les cantiniers et cantinières, les do-
mestiques, etc. ;
e) Tous les nationaux ou étrangers qui,
sur le territoire français, dans le cercle des
opérations , sont coupables d'espionnage,
d'embauchage, d'incendie ou destruction
d'ouvrages ou objets utiles à la défense;
/') En territoire ennemi, tout individu
prévenu d'un crime ou délit prévu par le
Code pénal militaire (en France, cette clause
ne concerne que les étrangers).
Lorsque la poursuite d'une infraction
comprend des individus non justiciables des
conseils de guerre, tous les prévenus, sans
distinction, sont renvoyés devant les tribu-
naux civils.
En temps de paix, tout prévenu militaire
peut être traduit indistinctement, soit devant
le conseil de guerre de la région où le crime
a été commis, soit devant le conseil de
guerre de la région où l'accusé a été arrêté,
soit devant le conseil de guerre de la région
où se trouve son corps, et c'est le cas gé-
néral.
Une exception est faite pour les insoumis
qui sont toujours jugés dans la circon-
scription où ils sont arrêtés.
2» Question de fait. La compétence
des ti'ibunaux militaires s'étend à tous les
crimes et délits indistinctement, commis
par les militaires, qu'ils soient prévus par
le Code pénal militaire où par le Code pénal
civil, à l'exception des contraventions pour
infractions aux lois sur la pêche, sur la
chasse, sur les douanes, sur les forêts, sur
les octrois, sur les contributions indirectes,
sur la grande voirie, etc.
Ce sont également les tribunaux civils qui
jugent les gendarmes pour les crimes, délits,
contraventions commis dans l'exercice de
leurs fonctions spéciales, c'est-à-dire judi-
ciaires et civiles ;
3° Question de lieu. Aux armées, les
conseils de guerre des divisions jugent tous
les militaires jusqu'au grade de capitaine in-
clusivement; les conseils de guerre des corps
d'armée jugent les of liciers supérieurs ou
assimilés et les militaires faisant partie du
quartier général ; les conseils de guerre du
quartier général de l'armée jugent les offi-
ciers généraux et les militaires employés au
quartier général de l'armée.
La procédure des conseils de guerre com-
prend :
a) V action de la police judiciaire ;
b) L'information ;
c) Le jugement.
a) L'action de la police judiciaire a pour
objet de rechercher les crimes et les délits,
d'en rassembler les preuves et d'en livrer
les auteurs à l'autorité militaire. Elle est
exei'cée suivant le cas par les adjudants de
place, par les gendarmes, par les chefs de
poste, par les adjoints du génie et les gardes
d'artillerie, par les rapporteurs prés les con-
seils de gueiTe, en cas de flagrant délit. Les
commandants et majors de place, les chefs
de corps, de service et les membres de l'in-
tendance peuvent aussi exercer les fonctions
d'officiers de police judiciaire, mais ils ont
le droit de requérir pour ces fonctions les
officiers de police judiciaire proprement dits.
Le chef de corps peut déléguer ses droits à
un capitaine pour un homme de troupe, et
au lieutenant-colonel, pour un officier.
Dans la pratique, dés qu'un commandant
de compagnie est informé qu'un militaire
sous ses ordres a commis un crime ou un
délit, il en rend compte à son chef de corps.
Celui-ci désigne un capitaine pour procéder à
l'information.
S'il y a lieu de poursuivre, le chef de
corps dresse une plainte en conseil de guerre,
et l'adresse avec pièces à l'appui au général
commandant le corps d'armée, par la voie
hiérarchique. Ce dernier juge alors, s'il y a
lieu, de donner Vordre d informer ; dans
l'affirmative, il envoie au chef de corps le
récépissé de la plainte et un ordre d'êcrou
concernant le prévenu ; dans la négative, le
JUSTIFICATION.
ii3
JUTE.
gêuêial envoie au chef de corps un refus
dinfonner motivé et rend compte au ^]i-
nistre de la guerre.
b) L'information ou instruction a lieu
comme il a été dit prOrédemment, par les
soins du rapporteur et du commissaire du
Gouvernement. Le rapport est adressé au
général commandant le corps d'armée, qui
peut alors ordonner la mise en jugement, ou
rendre une ordonnance de non-lieu, en en
lendant compte au Ministre de la guerre.
c) Les diverses opérations et formalités du
jugement ont été exposées précédemment, de
même que l'exécution des jugements.
Le coniamné peut recourir en conseil de
révision, de même que le ministère public,
mais ce dernier, seulement pour fausse ap-
plication de la peine. Le recours doit être
fait dans les 24 heures qui suivent le pro-
noncé du. jugement.
La procédure devant le conseil de revision
est aussi simple que rapide Aussitôt qu'il a
connaissance de l'acte de recours, le commis-
saire du Gouvernement du conseil de guerre
adresse ce document à son collègue du con-
seil de revision ; il y joint une expédition du
jugement, toutes les pièces de la procédure
et la requête de l'accusé. Ces pièces sont dé-
posées pendant 2i heures an greffe, où le
défenseur du condamné peut en prendre
connaissance ; elles sont ensuite envojées au
rapporteur. Le conseil doit statuer dans un
délai de trois joui's, à dater du dépôt de ces
pièces.
Au jour fixé, le conseil se réunit en au-
dience publique. Le rapporteur expose les
moj'ens de recours et présente ses obsei-va-
tions. Le défenseur est ensuite entendu, puis
le commissaire du Gouvernement discute et
donne ses conclusions. Le défenseur peut
faire ses observations sur les conclusions du
commissaire, puis les juges se retirent pour
délibérer. Ils statuent sans désemparer, à la
majorité des voix, sur chacun des moyens
proposés. Le jugement doit être motivé ; il
est prononcé en séance publique par le pré-
sident.
Si le l'eeom's est rejeté par le conseil de
revision, le commissaire de ce tribunal, après
en avoir rendu compte au général comman-
dant le corps d'armée, transmet le jugement
avec toutes les pièces au commissaire du
conseil de guerre, qui requiert alors l'exécu-
tion de ce jugement, dont il adresse une ex-
pédition au chef de corps du condamné. Si,
au contraire, le conseil de revision a an-
nulé le jugement, il renvoie l'affaire devant
la juridiction compétente, ou devant un
autre conseil de guerre.
Le conseil de guerre dont le jugement est
annulé est prévenu.
Un deuxième jugement peut également
être annulé, mais le troisième ne peut être
attaqué que par voie de cassation, et seule-
ment dans l'intérêt de la loi.
Si l'accusé est absent, il est jugé par dé-
faut, s'il s'agit d'un délit, par contumace,
s'il s'agit d'un crime. Le conseil de guerre
sursoit pendant 10 jours au jugement, lors-
qu'il s'agit d'un crime. Si l'accusé ne s'est
pas présenté, il est alors jugé sans circon-
stances atténuantes.
Le jugement est mis à l'ordre du jour de
la place.
Pour les délits, le jugement est rendu par
défaut, mais avec admission, s'il y a lieu,
de circonstances atténuantes.
L'accusé peut former opposition dans les
cinq jours qui suivent la signification du ju-
gement.
(Y. les mots : amnistie, dégradation mili-
taire, destitution, frais de justice, grâce,
peine, pénitencier, prescription, prévôtés, pri-
son, réhabilitation, travaux forcés, travaux
publics.
JUSTIFICATION. Action de prouver
l'innocence de quelqu'un, de montrer qu'une
chose était bien fondée et qu'elle n'est pas
fausse ni erronée. Preuve que l'on fait d'une
chose par témoins, par titres, etc.
Dans l'administration militaire, tous les
comptes sont appuyés des justifications pres-
crites par les règlements. Ces justifications
sont toujours écrites et portent le nom géné-
rique de pièces à l'appui.
JUTE. Plante à écorce fibreuse, delà fa-
mille des Tiliacés. On s'en sert, comme ma-
tière textile, pour fabriquer des toUes gros-
sières telles que la toile d'emballage, des
cordes, les semelles des espadrilles ; on l'em-
ploie même, mélangée à un autre textile,
pour la fa'orication du treillis destiné à la
confection des pantalons de treillis en usaire
dans l'armée.
KAABA.
444
KHAN.
K
KAABA ou KASBA. Nom donné par les
Arabes à la «itatlelle ou au palais du souve-
rain. On en trouve encore dans les grandes
villes d'Algérie, où elles servent de casernes,
notamment à Alger et à Oran.
KABYLES. Habitants de la Kabylie, dont
Aumale et Lagbouat sont les principales
villes. Ils paraissent descendre des Maures,
des Berbères et des Numides ; ils sont en
général pasteurs et agriculteurs, mais savent
travailler le fer et l'or et sont susceptibles
de civilisation. Ils sont en outre fort braves
et leur conquête n'a été faite par les Fran-
çais qu'au prix de sérieux sacrifices.
Les Kabyles forment une race bien dis-
tincte des Arabes, et ne sont pas d'origine
sémitique comme ces derniers. Ils sont sobres,
intelligents et laborieux, tandis que les
Arabes sont en général paresseux; ils sont
monogames et possèdent à un haut degré
l'amour de la famille, tandis que les Arabes
sont polygames et ne considèrent la femme
que comme un instrument de plaisir et de
travail.
Au point de vue de la civilisation, ils pa-
raissent plus assimilables que les Arabes,
car ils sont plus sédentaires et moins fana-
tiques ; toutefois, l'œuvre d'assimilation sera
longue et difficile.
Les Kabyles se rasent la tète, à l'exception
de la partie supérieure où ils laissent pousser
une longue mèche appelée marabout (sacré).
Ils se coiffent avec une chéchia ou calotte
rouge, autour de laquelle ils enroulent le
plus souvent un turban blanc. Leur habil-
lement se compose d'un pantalon flottant,
serré au genou, d'une longue chemise de
toile de coton blanchi (gandourah) et d'un
burnous en laine blanche ou brune. Leur
chaussure consiste en larges pantoutles sans
talons (babouches).
Les Kabyles incorporés dans nos troupes
indigènes forment d'excellents fantassins et
des cavaliers incomparables.
KAÏD (V. Cdid).
KAISERLICK. Soldat des armées impé-
riales du Saint-Empire.
KALMOUKS. Peuple nomade de la fa-
mille monirole. Une partie a émigré en
Chine et l'autre partie campe sur le Volga
et la Kouma, où la lîussie en a formé
quelques troupes légères qui sont employées
à défendre la frontière contre les incursions
des Kirghiz.
KANDJAR (V. Candjiar).
KARKI-MESRAC. Lance ornée d'une
banderole en usage dans la cavalerie légère
turque.
KARL (fusil). Ce fusil, qui provient
d'une transformation, est encore indiqué
comme étant en service dans l'infanterie
russe. C'est une arme à aiguille, avec obtu-
rateur en caoutchouc. La boîte de culasse n'a
ni échancrure, ni rempart; le verrou est
maintenu au moment du tir, par deux
oreilles analogues à celles que porte le cy-
lindre du fusil Vetterli. Une came avec le-
vier, fixée à l'arrière du cylindre, ramène
le porte-aiguille au premier temps de la
charge, et bande le ressort à boudin au der-
nier temps. Pour retirer la culasse mobile,
on ouvre le tonnerre eu pressant sur la dé-
tente.
KÉPI ou KÉPY. Coiffure militaire con-
sistant en une sorte de casquette en drap
avec visière légèrement cintrée et jugulaire.
Elle est en usage dans l'armée française de-
puis la conquête de l'Algérie. Pendant long-
temps, le képi n'a été employé que comme
coiffure de petite tenue, mais depuis quel-
ques années, il constitue l'unique coiffure
des troupes à pied, dont chaque honnnc en
reçoit deux : l'un pourvu d'une cuiffe, rigide
et pouvant recevoir une plaque et un pom-
pon, sert pour la grande tenue et la tenue
du jour; l'autre, dépourvu delà coiffe rigide
et de tout accessoire, sert pour la petite te-
nue et les manœuvres.
KÉRATITE. Affection de la cornée de
l'ceil. Les kératites anciennes, spécialement
les kératites vasculaires, panniformes, éten-
dues, nécessitent l'exemption ou la réforme
si elles sont incurables.
KERMÈS. Mot arabe qui signifie écar-
late. C'est la couleur des manteaux des
caids, arjhas et bachagas, qui constitue, pour
ces chefs indigènes, les insignes du comman-
dement.
KHAN. Mot arabe qui signifie caravan-
sérail, c'est-à-dire une construction couverte
et souvent fortifiée, disposée pour permettre
aux voyageurs d'y passer la nuit en sécu-
rité. On en trouve en Algérie sur les princi-
pales routes ; ils sont situés à distance d'étape
les uns des autres, et toujours aux points
d'eau.
Titre porté par certains chefs de tribus de
la Russie d'Asie, du Caucase, de la Perse, et
KILOGRAMMETRE.
KROPATCHECK.
notammeut par ceu\ de Boukhaia, de Kiva
et de Balk.
KILOGRAMMETRE. Moyen d'évaluer
la puissance, eu force, ou travail utile d'une
machine. Le kilogranmiètre représente la
quantité de travail correspondant à un poids
de 1 kilogramme élevé à i mètre de hau-
teur. C'est l'unité de travail, que l'on dé-
signe par A' m .
EIRGHIZ. Peuplade nomade et guerrière
du Turkestan, vivant presque toujours à
cheval.
EIST. Sorte de javelot assez gros dont se
servent les Ottomans.
KLEPHTES. Nom donné aux peuplades
dispersées sur tout le territoire de la Grèce
moderne et qui, après avoir longtemps ba-
taillé contre les Turcs, Onii-ent, en s'unis-
sant en 1821 aux Armatoles, par assurer
l'indépendance du pays.
KNOUT. Instrument de correction et de
supplice, consistant en un fouet solide dont
le manche,^ de la longueur du bras, est
flexible ; on y attache un fléau composé de
plusieurs lanières de nerf de bœuf entrela-
cées dont l'extrémité inférieure se termine
par des fils de fer. Est employé comme pu-
nition pour certaines fautes, dans l'armée
russe.
KOLBACK (V. Colback).
KOPECK. Pièce de monnaie de cuivre,
en Russie, delà valeur de 0 fr. 04.
KORAN. Livre sacré des mahométans.
Il ne contient pas seulement la loi religieuse
des musulmans, mais encore la loi civile,
et, jusqu'à un certain point, la loi poli-
tique. Ce livre, suivant Mahomet, son au-
teur, lui a été révélé par l'archange Gabriel,
fragment par fragment, dans l'espace de
23 ans.
Les indigènes de l'Algérie et de la Tunisie
ont la plus profonde vénération pour le
Koran, aussi, c'est sur ce symbole qu'on leur
fait prêter serment lorsqu'ils contractent un
engagement dans l'armée française, de même
que lorsqu'ils sont appelés en témoignage
devant un triljunal militaire ou civil.
KORASSAN . Province de Pei-se où l'on
fabrique des lames de sabre de ce nom, qui
sont d'une excellente qualité.
KODLODGLIS. Descendants des Turcs et
des Mauresques. Cette ra':e croisée est dune
grande beauté, mais elle tend à disparaître
de l'Algérie en se mélangeant de nouveau
aux Arabes. On en trouve encore des échan-
tillons dans quelques grandes villes, notam-
ment à Tlenicen.
KRAG-PÉTERSON (fusil). Arme à ma-
gasin, avec fermeture à bloc, présentant la
particularité que le ressort à boudin du ma-
gasin, u'avauce les cartouches que jusqu'au
bloc de culasse, d'où elles doivent èlre en-
gagées à la main dans la chambre. On a pu
réaliser ainsi une simplification très grande
dans le mécanisme de fermeture. Le ma-
gaxin, qui est dans le fût, peut recevoir huit
cartouches du calihre de li™'",i7. A été
mis en essai pour l'armement de l'infanterie
suédoise.
Un arrètoir de répétition, placé sur la
droite de la boîte de culasse, permet le tir
coup par coup. Il y a une neuvième car-
touche dans la chambre.
Le fonctionnement du nn-canisme a lieu
de la manière suivante : appuyer sur la crête
du chien pour l'armer et abaisser le bloc,
dont l'évidement se place en regard du ma-
gasin et reçoit ainsi une cartouche ; laisser
remonter le bloc, qui vient buter contre
l'épaulement de l'extracteur ; pousser à fond
dans la chambre la cartouche, dont le bour-
relet entraîne l'ei tracteur en dégageant le
bloc, qui re\nent alors complètement à la
position de fermeture.
KREUTZER. Pièce de monnaie de cuivre
en Allemagne et en Autriche, de la valeur de
0,0353.
KRIÉPOSTE. Nom que donnent les
Russes à une sorte de redoute constituée par
un parapet en terre et une palissade. Em-
ployée surtout sur la ligne du Caucase.
KRINK (fusil). Arme à bloc à platine
eu arrière, La fermeture est « tabatière,
mais avec charnière à gauche. Le percuteur
est composé d'une pièce antérieure qui trans-
met le choc à la capsule, et dune pièce ex-
térieure placée derrière, sur laquelle s'abat
la tète coudée du chien. Tire une cartouche
métallique eu laiton, du système Berdan.
Cette arme est en service en Russie dans
l'artillerie et les parcs de forteresse ; elle est
également distribuée aux troupes locales. Il
y en a aussi au Monténégro.
KROPATCHECK (fusil). Le fusil de ma-
rine, modèle 1878, est une arme à répéti-
tion du système Kropalchecl: et tire la même
cartouche (11"™) que le fusil modèle 1874,
dont il reproduit toutes les dispositions gé-
nérales, sauf ce qui concerne le mécanisme
de répétition et quelques modifications de
détail.
Le mécanisme de répétition comprend :
1° Le tube-magasin placé sous le canon
et pouvant contenir sept cartouches ;
2° L'augel, qui sert à transporter les car-
touches du tube-magasin à l'entrée de la
chambre ;
3<» L'arrêt de cartouche.
La longueur de ce fusil sans épée-baïon-
KREINER.
44^6
KRUPP.
nette est de 1",'240; sou poids est alors de
4^400 {fig. 150).
KREINER. Le système Kreiner, ou fer-
meture à double coin, a élé appliqué pour
la première fois aux canons de campagae al-
lemands construits en lS6i; un culot de
carton assurait l'obturation. Le même sys-
tème modifié a été appliqué, on Allemagne,
Fis. 150.
à une partie des canons de siège et de place
adoptés depuis 1864, ainsi qu'aux canons
de campagne construits en 1867; le culot
obturateur en carton a été remplacé par un
anneau expansif en cuivre placé dans le
coin.
KRUPP. Ciraud industriel prussien, qui
possède des usines métallurgiques très consi-
dérables et ayant une grande réputation.
C'est lui qui a inventé l'acier employé par
la Prusse pour la fabrication des premières
bouclies à feu en acier se chargeant par la
culasse. Depuis cette époque, la plupart des
nations européennes et notamment la France,
ont également trouvé un acier pouvant ser-
vir de métal à canons, et dont la qualité est
égale, sinon supérieure à celle de l'acier
Krupp. Cet industriel fabrique toutes les
bouches à feu de l'Allemagne, et d'an cer-
tain nombre de nations européennes et
étrangères.
Depuis 1872, ou n'emploie plus en' Alle-
magne, comme mécanisme de fermeture de
culasse, que le système Krupp à coin ci/lm-
dro-j)risi)Hilique, pour les canons de nouvelle
construction.
Ce coin (fhj. 151) qui a la forme d'un
trapèze, se déplace dans une mortaise ; il a
sa face antérieure normale à l'axe de la
bouche à feu et la face postérieure légère-
ment oblique à cet axe. On a ménagé dans le
coin, en haut et à droite, une e.\cavation
servant de logement à la "vis de serrage, for-
mée de trois gros filets carrés, dont les deux
derniers sont rasés jusqu'au noyau sur une
demi-circonférence. Cette vis est manœuvrée
au moyen d'une manivelle qui peut exécu-
ter un demi-tour complet, et ses filets
viennent s'adapter dans une moitié d'écrou
creusée dans la mortaise.
Afin qu'il ne soit pas nécessaire de sortir
le coin de son logement pour le chargement,
ce coin est percé, à son extrémité droite,
d'un trou de chargement, appelé fausse âme,
qui vient se placer dans le prolongement de
l'àme lor.-qu'on ouvre la culasse; une vis
l'arrête exactement à cette position. L'avant
de la fausse âme est garni d'un manchon eu
bronze, disposé de façon à s'avancer lors-
qu'on relire le coin, et à établir la conti-
nuité entre la fausse âme et l'àme du
canon .
Le coin prismatique Krupp ne diffère guère
du système à coin cylindro-prismatique que
par la forme arriére du coin, qui est plate.
KURTCHISS.
LADRE.
La ris de fermeture, destiuée à foicer le
coiu daas sa mortaise, se compose d'une vis
à filets non interrompus qui s'engage dan^
un êcrou cylindrique présentant, sur la moi-
tié de sa surface extérieure, des bourrelets
placés perpendiculairement à l'axe ; des rai-
nures de même forme creusées dans la mor-
taise correspondent à ces bourrelets. Lors-
qu'on serre la vis, l'écrou entraîné parcelle-ci
tourne jusqu'à ce que ses bourrelets soient
engagés dans les rainures de la mortaise.
En continuant le mouvement de la vis, le
coiu se trouve forcé . Le mouvement inverse
permet de desserrer et de dégager l'écrou.
Dans certaines bouelies à feu de gros ca-
libre, on a supprimé le trou de cbargemeut
du coin C3lindro-prismatique, de façon à
diminuer la longueur du coiu et à l'alléger
le plus possible.
KURTCHISS. Corps de cavalerie per-
sane, composé de l'ancienne noblesse.
KURTKA. Habit-veste des lanciei's polo-
nais qui étaient au senice de la France so«s
Napoléon 1'^.
KYSTE. Sorte de poche sans ouverture,
ordinairement membraneuse, qui se déve-
loppe accidentellement dans une cavité na-
turelle du corps, ou dans le tissu. Il en
existe de grandes variétés : les uns sont
mous, d'autres sont fibreux, cartilagineux,
osseux, etc.
Les kystes motivent l'exemption, soit par
leur nature, soit par la gène qu'ils apportent
dans les fonctions ; ils déterminent la ré-
forme dans les cas où la chirurgie ne peut
intervenir.
LâBâRUM. Étendard portant une croix,
que Constantin avait donné à la milice by-
santine.
LÂBBEZ (télémètre). Consiste en un
tube cylindrique avec fenêtres et visières. 11
renferme 2 miroirs, dont l'un, mobile, se
meut par l'intermédiaire d'une vis et d'un
excentrique portant sur la tranche une gra-
duation correspondant à une base de 40
mètres et, sur le plat, une autre graduation
répondant à une base de iO mètres. Pour en
faire usage, on vise d'abord le point par
double réflexion de l'une des extrémités de
la base, puis on fait une visée de l'autre
extrémité.
LABORATOIRE. Local où un chimiste
exécute ses opérations.
Par décision ministérielle du 17 octobre
1890, un laboratoire central d'expertise des
farines a été créé à Paris dans le but de
vérifier les farines emplojées par les entre-
preneurs des fournitures de pain à la ra-
tion.
Au début du marché, chaque entrepre-
neur est tenu d'envoyer au laboratoire cen-
tral le ou les types de farine qu'il se propose
de fournir. En cas de refus du type, il est
astreint à en fournir de nouveau.\ répondant
aux conditions requises.
A chaque entrée d'un lot de faiine, l'en-
trepreneur peut être astreint à fournir, en
sachet, un écliantillon de 2"^, 700 et à l'ex-
pédier à ses frais, par colis postal, au labo-
ratoire central. Si l'examen au laboratoire
ne donne lieu à aucune observation, la fa-
rine est admise; dans le cas contraire, elle
est refusée et le sous-intendant la fait sortir
du magasin.
L'entrepreneur a le droit, s'il le juge con-
venable, de demander la réunion de la com-
mission locale de vérification.
Lorsque la farine a été définitivement
exclue de l'approvisionnement, l'entrepre-
neur subit la pénalité prévue au cahier des
charges.
LABRUM. Nom sous lequel les Romains
désignaient le fosse ou la tranchée placée eu
dehors d'un mur de fortification.
LACERNA ou LACERNE. -Manteau de
guerre à l'usage des homines de troupe des
légions romaines.
LACHE. Homme sans courage, sans bra-
voure, sans énergie. Ternie de mépris ; in-
jure.
LÂCHETÉ. .\cte de faiblesse et de pol-
troiuierie, très punissable chez le soldat, car
elle suppose l'abandon absolu du devoir et
l'incapacité de le remplir.
LADRE. Se dit d'un cheval qui a le tour
des yeux, le bout des naseaux ou le tour
des lèvres dénués de poil.
Se dit d'un porc atteint de ladrerie, ma-
ladie qui est caractérisée par le développe-
ment de corps d'apparence tuberculeuse dans
le tissu cellulaire. 11 est démontré aujour-
d'hui que ces prétendus tu])ercules ne sont
autre chose que des i)arasites appartenant à
LAHITOLLE.
l'espèce appelée cijsllcerqac du tissu cellu-
laire.
Bien que cette maladie ne rende pas la
chair du porc al)Soluilient impropre à la con-
sommation, il est néanmoins prescrit de re-
fuser formellement les cochons ladres, en ce
qui concerne l'alimentation de l'armée.
LAHITOLLE (système ai). Pièces en
acier frettées ; projectiles très allongés, avec
ogive relativement courte ; le foicement est
assuré par une ceinture étroite, en cuivre
448 LAME.
rouge, tronconique, munie d'une gorge et
placée vers le culot. Les raijures multiples
sont progressives sur toute leur étendue. Le
■mécanisme de culasse ditïère peu de celui du
système de Refjije. Le volet ne porte que
2 vis-guides, le verrou jouant le rôle de la 3^.
11 n'y a pas de dispositif de sûreté pour la
mise du feu ; l'obturation du mécanisme de
fermeture est obtenue par une tète mobile
à courte ftige et un obturateur plastique
(/?</. 152).
Un canon de 9o'°™ de ce modèle a été
adopté en 1875; il ne fait plus partie, de-
puis 1879, des équipages de corps d'armée,
car il a été reconnu trop lourd et peu ma-
niable pour le service de campagne. Il a
été classé comme pièce légère de siège et de
place et est doué de propriétés balistiques
remarquables.
LAICHES. Plantes herbacées ayant l'as-
jiect de graminées, mais ne renfermant pas
de principes nutritifs pour les animaux. On
les rencontre dans les endroits marécageux
et dans les landes incultes.
Le foin renfermant une proportion appré-
ciable de laîches doit être refusé pour le ser-
vice de l'armée.
LAINAGE. Nom donné aux lissus qui se
fabri(|uent avec de la laine, tels que : les
draps, la flanelle, les couvertures, etc.
LAITON. iMétal employé pour la fabri-
cation des garnitures des armes blanches et
de certaines armes à feu portatives. Celui
d')nt on se sert pour cet usage se compose de
80 parties de cuivre, 17 de zinc et 3 d'èlain.
Le laiton est employé également comme
métal de brasure.
LAMARRE (V. Balle à feu, flambeau
Lamarre).
LAMBEL. Xœud de rubans qui se portait
autrefois sur le casque, pour distinguer les
célibataires ou les enfants.
LAMBOURDE. Pièce de charpente,
équarrie, employée pour former la plate-
forme des bouches à feu de siège, de place
et de côte.
Les lambourdes qui sont placées sur le sol
pour soutenir le plancher sont appelées lam-
bourdes-gîtes.
L'artillerie emploie également des lam-
bourdes pour ses manœuvres de force.
LAMBREQUIN. Découpure d'étoffe, de
tôle ou de bois, imitant le coutil, qui cou-
ronne une tente.
LAME. Fer d'une aime tranchante. Se
dit pour épée.
Il y en a pour différentes armes : épée,
baïonnette, sabre, etc.
De plus, cette lame peut affecter des for-
mes très diverses : droite, courbe, longue,
courte, etc.
Toutes les lames de sabre sont aujour-
d'hui fabriquées avec des barres d'acier
fondu. Lorsque les diverses opérations de
la fabrication et de la trempe sont termi-
nées, on soumet ces lames à des épreuves de
flexibilité, d'élasticité et de solidité.
Pour les armes tranchantes, la forme doit
être déterminée de manière à faciliter l'ac-
tion tranchante de la lame. Pour les armes
d'estoc, la forme droite est celle qui con-
vient le mieux pour la lame, parce que l'ef-
fort dirigé normalement à la résistance con-
court tout entier à la pénétration de la
pointe dans l'obstacle. Avec une lame courbe,
on nuliliserait qu'une des composantes de
l'effort.
• — de rechange. Les lames de rechange
des fleurets employés dans les salles d'armes
militaires sont fournies par les soins de
M. l'intendant militaire du gouvernement
de Paris. Ces lames sont soumises, au préa-
lable, à la vérification d'une commission spé-
ciale instituée au magasin central d'habille-
ment. La dépense est supportée par la masse
des écoles.
— de tournevis. Fait partie du néces-
LAMPE. 449
saire d'armes ; la boite de ce dernier lui sert
de manclie.
LAMPE. Appareil d'éclairage. Les corps
de troupe sont autorisés à faire l'acquisition
de lampes, au compte des ordinaires, pour
l'éclairage des chambres de la troupe et de
l'infirmerie, si ce mode d'éclairage est plus
écou'imique. Ils soni également autorisés à
acheter, au compte de la masse des écoles,
les lampes nécessaires pour l'éclairage des
chambres où se font les cours du soir. Ces
lampes doivent être en fer-blauc bronzé,
brûlant de l'huile de pétrole, à mèche ronde
de 12 lignes, munies d'une suspension et de
deux réflecteurs abat-jour. 11 faut en mojenne
deux de ces lampes par compagnie, escadron
ou batterie.
Les lampes employées pour l'éclairage des
<!orridors et des escaliers peuvent être, soit
des lampes à main ordinaires ou à pompe,
ou encore des lampes-appliques. L'achat et
l'entretien de ces appareils est effectué au
compte de la masse d'eiilretien du harna-
chement et ferraxje. Le nombre des becs à
allumer et leur emplacement sont déterminés
par un procès-verbal du sous -intendant mi-
litaire.
Les lampes nécessaires pour l'éclairage
extérieur des forts sont fournies par le ser-
vice du génie, de même que celles qui sont
nécessaires pour l'éclairage extérieur des ca-
sernes, quartiers, camps, prisons, cita-
delles, etc.
Les lampes dont on se sert dans les appa-
reils optiques seront décrites au mot télé-
graphie optique.
LAMPION. Petit vase de terre ou de
verre dans lequel on met du suif ou de l'bude
avec une mèche pour faire des illuminations.
Les corps de troupe sont autorisés à en faire
l'acquisition jusqu'à concurrence de la somme
allouée pour chaque illumination.
On appelait lampion de parapet un
vase de fer plein de résine, que l'on em-
ployait dans les sièges pour éclairer diverses
parties de la fortification.
LANCASTER-SNIDER. Les troupes du
génie anglaises étaient armées de la carabine
Lancaster-Snider transformée, modèle 1867,
avant sou remplacement par le fusil Marlini-
Henry.
LANCE. Arme otïensive consistant en
une hampe de bois de frêne ou de bambou
de 2 mètres environ de longueur, munie à
l'une de ses extrémités d'une lame d'acier
triangulaire d'environ C^jl'i de longueur et
à l'autre d"uu sabot en fer qui a pour but de
mettre le centre de gravité de la lauce dans
la main du cavalier.
LANCE.
La lauce se retrouve chez tous les peuples
et à toutes les époques ; elle a été, pendant
longtemps, l'arme principale de la cavalerie
française qui, depuis Henri IV, ne conserva
plus qu'un certain nombre de régiments de
cette arme.
Le peu de services que cette arme a rendus
dans la dernière guerre, ainsi que la diffi-
culté, avec le service de 3 ans, d'avoir des
cavaliers suffisamment exercés pour se servir
avec avantage de cette arme, avait fait sup-
primer la lance dans l'armée française. De-
puis quelque temps elle revient en honneur
et on l'a donnée aux cavaliers du 1" rang
des régiments de dragons.
On prétend qu'une troupe de cavalerie
armée de lances a une supériorité matérielle
et morale sur celle qui n'est armée que du
sabre ; cette question est fort controversée
par les cavaliers eux-mêmes et l'on ne sau-
rait dire si la lance n'a pas plus de détrac-
teurs que de partisans dans l'armée fran-
çaise.
Comme toute autre arme, elle a ses avan-
tages et ses inconvénients. Dans la mêlée
corps à corps avec la cavalerie ennemie, elle
exige une grande habileté et une connais-
sance exceptionnelle de son maniement. Dans
la poursuite et dans une charge contre l'in-
fanterie, elle est préférable au sabre. Mais
la lance embarrasse le cavalier plus que toute
autre arme. En outre les cavaliers, auxquels
on donne déjà la carabine, le revolver, le
sabre, seront bien chargés et l'instruction
difficile à donner. En Allemagne, on serait
unanime à reconnaître que la lance en ser-
vice augmente extraordinairemeut la puis-
sance de combat de la cavalerie.
— à feu. Sorte de fusée à main servant
autrefois à mettre le feu aux pièces d'artil-
lerie. C'était une espèce de cartouche con-
sistant en baguettes de bois trempées dans
une dissolution de nitrate de plomb, que
l'on attachait à un long manche en bois et
qui brûlait lentement comme l'amadou.
— à fourche. Sorte de crochet en fer
emmanché à un long manche en bois et ser-
vant à soulever le câble télégraphique pour
le placer sur les arbres.
— (artifice). Tubes de T""™ environ de
diamètre intérieur, remplis de composition,
que l'on fixe sur des pièces de décoration
pour en dessiner et en varier les couleurs.
— fournie ou garnie. Ensemble de
soldats comprenant le chevalier ou gendarme
porteur d'une lance et escorté de ses clients,
comprenant 1 page ou varlet, 3 archers et
1 coustillier.
— torpille. Projecteur employé dans la
marine pour envoyer les torpilles aussi puis-
20
LANCEMENT.
450
santés que possible aux distances les plus
considérables qu'il se peut.
LANCEMENT. Opération de mettre un
navire à la mer, d'établir un pont sans sup-
ports intermédiaires.
LANCER. Mettre en mouvement un pro-
jectile au moyen d'une arme. Projeter des
grenades à la main ou à l'aide d'une fronde.
Laisser tomber sur l'adversaire, du haut d'un
parapet ou d'une maison, des objets lourds
pour l'empêcher d'escalader.
LANCIER. Cavalier armé de la lance.
Organises et supprimés à diverses reprises,
les lanciers constituèrent en France, jus-
qu'en 1871, la cavalerie de ligne avec les
dragons. Dans les combats d'homme à
homme, ou par petits groupes, le sabre pa-
raît préférable à la lance, qui est plus diffi-
cile à manœuvrer ; il n'en est pas de même
dans le choc de deux masses de cavaliers,
chargeant au galop. Dans ce cas, toutes
choses égales d'ailleurs, les cavaliers armés
de lances doivent l'empoiter sur ceux armés
de sabres. Toutefois, dans ces charges en
masses, ce sont les lances du 1" rang qui,
seules, agissent ; on s'est donc contenté de
donner la lance aux cavaliers du 1" rang
des régiments de dragons, en plus de leur
armement habituel ; mais on ne songe pas à
réorganiser les lanciers.
LANDSTURM. Soulèvement de pays,
levée en masse.
En Allemagne, le landsturm se compose
de tous les hommes de 17 à 45 ans qui
n'appartiennent ni à l'armée, ni à la ma-
rine. 11 est divisé en deux parties : la 1"^^
comprend les classes de 17 à 39 ans et est
formée presque exclusivement d'hommes non
exercés ; la 2" comprend les classes de 39 à
45 ans, c'est-à-dire des soldats exercés, qui
forment des corps spéciaux. Ou peut com-
parer le landsturm à la réserve de notre
armée territoiiale.
Le landsturm n'est convoqué qu'en cas de
guerre, par l'Empereur ; si les circonstances
Texigcnt, il peut l'être même par les géné-
raux de corps d'armée ou les gouverneurs de
forteresse.
LANDWEHR (garde du pays). Nous
avons vu, dans l'organisation de l'armée
allemande, que tout homme propre au ser-
vice fait 3 ans dans le 1" ban de la landwehr
et 6 ans dans le S*' ban.
Les diverses armes ont leurs hommes du
1" ban convoqués pour deux fois, pour des
exercices de 8 à 14 jours, à l'exception de la
cavalerie, qui n'est pas appelée. Les plus
jeunes classes de la landwehr peuvent servir
à compléter l'armée active. Les hommes de
cavalerie qui ont fait volontairement 4 ans
LANSQUENET.
de service actif ne seiTcnt que 3 ans dans
le 1'^'' ban.
Le i^ ban comprend, outre les hommes
qui ont servi dans le i"^' ban, ceux qui sor-
tent de la réserve de complément, laquelle
comprend autant d'hommes qu'en exigent
les besoins de la mobilisation. Le 2" ban de
la landwehr n'est pas convoqué en temps de
paix.
Le l'"' ban de la landwehr allemande ré-
pond à peu près à la réserve de notre armée
active et le 2"^ ban à notre armée territo-
riale.
LANGUE militaire . A proprement
parler, il n'existe pas de langue militaire, à
part quelques expressions plus ou moins
lecbniciucs qui font l'objet de ce diction-
naire.
Les^militaires se servent de la langue offi-
cielle de leur pays.
— allemande. La connaissance do la
langue allemande est obligatoire pour l'ad-
mission aux Ecoles polytechnique et spé-
ciale militaire de Saint-Gyr (lecture et tra-
duction sans dictionnaire).
L'enseignement de cette langue est obli-
gatoire dans les collèges et dans les lycées,
ainsi que dans les Ecoles polj technique, de
Saint-Gyr et à l'École d'application de l'ar-
tillerie et du génie.
— étrangères. L'étude des langues
étrangères est facultative dans les collèges et
dans les lycées ; toutefois, il est accordé des
points de majoration aux candidats à Saint-
Gyr et à l'Ecole polytechnique, lorsqii'ils
possèdent une ou plusieurs langues euro-
péennes.
— de bœuf. Oulil employé dans les
mines et servant principalement à pratiquer
Fis. 153.
des rainures dans les terres pour y engager
l'extrémité des planches de ciel et de cof-
frage (/)(■/. 153).
LANIÈRE. Courroie longue et étroite,
qui est employée pour suspendre le revolver,
pour faire des fouets, etc.
LANSQUENET (de l'allemand lands-
knecht, serviteur du fief). Au début, c'était
des valets d'armée qui accompagnaient les
reitres ou cavaliers allemands.
Depuis Charles VIH à Henri IV, une
grande partie de l'infanterie française fut
composée de ces aventuriers, que l'on orga-
nisa en corps de piquiei-s, de coulevriniers
et de hallebardiers, et ^lui, malgré leur bra-
LANTERNE.
451
LARGEUR DU FOSSÉ.
Toure à la bataille de Ravenne, ne tardèrent
pas à se rendre impossibles par leur esprit
dindiscipline et de pillage. Pendant les
guerres de religion, ces troupes mercenaires
ser\'iri'nt dans les deux partis.
LANTERNE. Ustensile de verre ou de
corne dans lequel ou enferme une lumière.
On se sert de lanternes ordinaires et de lan-
ternes-appliques pour léclairage des corri-
dors et des escaliers des bâtiments mili-
taires, ainsi que pour l'éclairage extérieur.
Pour l'éclairage des magasins à poudre,
ou emploie des lanternes à réflecteurs
ou des lanternes de sûreté (système
Massou).
On fait aussi usage de lanternes appelées
falots dans les postes et dans les écuries
militaires.
Aux armées, des lanternes de couleur
servent à indiquer, pendant la nuit, les dif-
férents groupes, savoir :
Général commandant une armée ou un
corps d'armée ; lanterne avec verre blanc ou
incolore ;
Général commandant une di^^sion d'in-
fanterie, ou de cavalerie, ou l'artillerie, ou
le génie d'une armée : lanterne avec verre
rouge ;
Général commandant la brigade d'artil-
lerie ou de cavalerie d'un corps d'armée :
lanterne avec veiTC de couleur vert-foncé ;
Ambulance : deux lanternes, dont une à
verre rouge et l'autre à verre blanc ;
Poste télégraphique : lanterne avec verre
incolore et bleu ;
Section de munitions d'infanterie, caisson
de bataillon, i^*^, 2^ et 3"= sections de parc
d'artillerie: lanterne avec verre jaune;
Section de munitions d'artillerie et 4*^ sec-
tion de parc d'artillerie : lanterne avec verre
bleu.
Les lanternes sont délivrées par le sei-vice
du campement, contre remboursement, aux
ofûciers généraux, et gratuitement aux au-
tres formations.
Sorte de grande cuiller de cuivre à long
manche dont on se servait autrefois pour
porter la poudre dans l'âme du canon.
— à gargonsses. Etui dans lequel on
porte les gargousses.
— à signaux. Dans l'équipage de po)its
se trouvent des lanternes, sourdes au be-
soin, permettant 3 changements de feu (blanc,
vert, rouge).
— pour l'éclairage des coupoles
cuirassées. Les appareils d'éL-laiiage em-
ployés dans chaque coupole et sa gaine con-
sistent en lanternes à bougie de modèles
spéciaux, savoir : 1 lanterne de suspension
et i lanternes-appliques à l'intérieur, 1 lan-
terne de suspension, 1 lanterne à main et
2 lanternes-appliques dans la gaine. Tous
ces appareils brûlent de la bougie de 14 au
kilogr., dont la durée est de o heures.
LAPIDATION. xManière d'exécuter à
mort les soldats grecs ou romains à coups de
pierres. Ce supplice fut même usité en
France sous les rois de la 1'''^ race.
LAQUAIS. Au début des armes à feu,
les laquais portaient les armes de leur
maître ; ils étaient attachés au service de la
noblesse et constituaient une 2^ classe de
domestiques d'épée ou de tardes du corps,
dont les pages étaient la 1"^^ classe.
LARD. La partie grasse qui se trouve
entre la peau et la chair du porc.
Le lard salé de l'administration doit pro-
venir d'animaux pesant 50 kilogr. au moins
et 150 kilogr. au plus, parfaitement sains et
dont la viande a été bien saignée. L'épais-
seur du lard sur le dos doit être de 3 centi-
mètres au moins et de 7 centimètres au plus.
La viande de truie ayant porté, celle des
verrats et cochons ladres et celle des ani-
maux maigres ou trop chargés de graisse ne
sont pas admises ; on rejette également les
pieds, les tètes, les panses, les fressures et
toutes les autres parties qui ne sont pas de
garde.
On reconnaît un lard de bonnsî qualité à
sa chair, très vive à l'extérieur, rosée à l'in-
térieur, une odeur franche, une consistance
ferme, un goût agré ible, une saumure inco-
lore ou très légèrement colorée, un sel abon-
dant et en beaux cristaux dans le baril.
Le lard salé est conservé dans des barils
d'une contenance de 45 kilogr. ou de 90
kilogr.
La limite théorique de conservation est
d'un an.
LARDER. PereiT l'adversaire de coups
nombieux.
LARGEUR des voies ferrées. La lar-
geur des voies ferrées entre rails est de 1™,44
à l™,4o pour tous les réseaux européens,
sauf ceux de l'Espagne (1"",736) et de la
Bussie (1™,523). 11 en résulte que le maté-
riel de ces deux derniers États ne peut cir-
culer sur les lignes des autres pays et réci-
proquement, considération qui doit entrer
en ligne de compte an point de vue mili-
taire.
— du fossé. En tenant compte de la
grande précision de l'artillerie actuelle,
même sous les grands angles, la largeur du
fossé des ouvrages permanents ne peut dé-
passer 20 mètres, atln de ne pas éloigner
trop la crête du glacis de l'escarpe et de cou-
vrir mieux le sommet de celle-ci. D'un autre
côté, il ne faut pas trop restreindre cette
LASCAR.
LAVOIR.
largeur pour ne pas enlever sa valeur à l'ob-
stacle formé par le fossé, qui serait facile-
ment comblé en grande partie par les débris
de la contrescarpe ; c'est pourquoi on admet
que la largeur de 10 mètres au moins est
indispensable.
LASCAR (on arabe el askar : le soldat).
Épitbi'te donnée, dans l'armée d'Afrique, à
un soldat vigoureux, entreprenant, débrouil-
lard et résistant à la fatigue.
LATRINES ou LTEUX d'aisances. Lieu
où l'on satisfait les besoins naturels.
Les latrines en usage dans les casernes
sont de deux espèces :
1° Les latrines avec fosses fixes, que
l'on vide lorsqu'elles sont pleines ou à des
époques périodiques ;
2° Les latrines du système Goux, à ti-
nettes mobiles, et contenant une matière
absorbante ou désinfectante, qui sont enle-
vées et vidées chaque jour ou à des époques
très rapprochées par les soins de l'entrepre-
neur du service.
Les corps doivent entretenir la plus grande
propreté dans les latrines, qui ont besoin d'être
nett lyées et lavées chaque jour. Les tuyaux
doivent bien fonctionner; on s'assure qu'il
ne s'y produit ni fissures, ni infiltrations.
On fait, dans ces locaux, de fréquentes
aspersions avec une solution de sulfate de
fer ou de l'eau phéniquée. On peut égale-
ment faire usage de l'huile lourde de houille.
Ces matières désinfectantes sont fournies par
le service du génie.
Les latrines avec fosses fixes doivent
être parfaitement étanches et être vidangées
assez fréquemment, surtout en été, afin d'é-
viter les inconvénients graves que présente,
au point de vue de l'hygiène, l'aggloméra-
tion d'une aussi grande quantité de matières
fermentescibles.
Les latrines avec tinettes mobiles
sont bien préféral)les, au point de vue liygié-
nique; malheureusement leur entretien coûte
fort cher, par suite de l'obligation d'avoir
un double jeu de tinettes mobiles et de les
vidanger à des époques très rapprochées.
Néanmoins, ce système prend chaque jour
plus d'extension et l'on peut prévoir qu'il
remplacera complètement les latrines avec
fosses fixes dans un avenir plus ou moins
rapproché.
En campagne, les latrines sont, le plus
souvent, de simples tranchées masquées, du
côté de la campagne, par le remblai prove-
nant de l'excavation et, du côté du camp,
par des branchages piqués en terre ou, plus
rarement, par des murs en gazon ou en
clayonnage.
LATTE. Grand sabre droit à l'usage de
la grosse cavalerie.
LAVABO. Meuble de toilette garni de
tous les ustensiles nécessaires pour se laver.
Les chambres des sous-officiers doivent être
pourvues d'un lavabo pour deux sous-offi-
ciers, par les soins du service du génie.
Les lavabos des soldats sont installés dans
les chambres du rez-de-chaussée des ca-
sernes et se composent d'un certain nombre
de robinets en cuivre, d'une planche placée
au-dessus pour permettre aux hommes d'y
poser leur savon, et d'une auge placée au-
dessous pour évacuer l'eau sale. Ces cham-
bres sont dallées ou pourvues d'une aire en
ciment.
LAVAGE (V. Blanchissage). Le lavage du
linge de corps des hommes est effectué au
compte des ordinaires et, au besoin, par les
hommes eux-mêmes ; dans ce cas, le savon
est acheté au compte des ordinaires.
Le lavage des draps, couvertures, couvre-
pieds, enveloppes de paillasse, de matelas
et de traversins du service des lits mili-
taires, est effectué par les préposés de l'en-
trepreneur de ce service.
Le lavage des effets de campement et de
couchage auxiliaire a lieu par les soins du
service du campement.
LAVOIR (V. Accessoires d'armfs).
Il doit y avoir, dans ciiaque quartier, les
lavoirs nécessaires pour permettre aux hom-
mes de laver leurs effets.
Réservoir d'eau où on lave le linge.
Dans les buanderies militaires, le la-
voir se compose généralement de deux bassins
étanches en maçonnerie dont les bords supé-
rieurs, d'environ 0™,oO à 0™,60 de largeur,
sont disposés en pente vers l'intérieur pour
permettre d'y laver le linge. Ces deux bas-
sins communiquent, à leur partie infé-
rieure, par un petit conduit qui est habi-
tuellement fermé. Le bassin supérieur, situé
auprès du robinet d'adduction d'eau, est ap-
pelé bassin à rincer ; le bassin inférieur,
situé en aval, porte le nom de bassin à
laver. Le linge est d'abord lavé dans ce der-
nier bassin, puis on le passe ensuite, après
l'avoir tordu, dans le bassin à rincer, où le
lavage se termine avec de l'eau claire.
Les lavoirs sont généralement couverts ;
on dispose auprès d'eux le cuvier à lessive
et la chaudière où l'on fait chauCFer l'eau
nécessaire à la lessive : l'ensemble de cette
installation porte le nom de buanderie.
En campagne, on installe dans les camps
des lavoirs sur radeaux ou sur pilotis, quand
il existe un cours d'eau ; s'il n'y a que des
puits, on installe auprès d'eux des baquets
ou des planches sur tréteaux en organisant.
LAZARET. '-i
1
avec le plus grand soin, l'écoulement des
eaux sales.
— mécanique. Espèce de grand cylindre
creux pourvu d'une cloison rayonnante et
qui est animé d'un mouvement de rotation
rapide. On y place le linge à laver, avec de
l'eau de lessive, c'est-à-dire contenant de la
potasse ou du savon ; on imprime un mou-
vement de rotation très énergique et, au
bout de quelques minutes, on retire le linge,
qui doit être ensuite rincé.
Ces lavoirs mécaniques sont employés par
le servii^e des lits militaires.
LAZARET. Lieu destiné, dans un port
de mer, à placer en observation, à mettre en
quarantaine les navires, les personnes ou les
objets qu'on suppose susceptibles de pouvoir
communiquer une maladie contagieuse, et,
notamment, le choiera.
En Allemagne et en Autriche, on donne
le nom de lazaret à une ambulance ou à un
hôpital temporaire, en campagne,
LE BOULENGÉ (télémètre ou chro-
nographe;. Instrument fondé sur la vitesse
du son pour la mesure des distances. II con-
siste en un tube en cristal hermétiquement
fermé et rempli de benzine ; ce tube ren-
ferme un curseur en argent formé de deux
disques légèrement bombés, réunis par une
tige centrale. Une bulle d'air est emprisonnée
à l'une des extrémités du tube par une cap-
sule de cuivre. L'intérieur de l'instrument
porte une graduation en distance, qu'une
fenêtre laisse apercevoir.
Pour faire usage de l'instrument, on le
tient horizontalement dans la main droite,
le pouce en-dessous et le curseur étant ra-
mené au zéro. Dès qu'on perçoit la lumière
ou la fumée du coup de canon, on tourne
rapidement le poignet pour rendre l'appareil
vertical et, aussitôt qu'on entend le son, on
ramène l'instrument à l'horizontalité, ce qui
arrête le curseur. 11 ne reste plus qu'à lire la
distance.
LECLANCHÉ (pile). Fait partie du ma-
tériel militaire de télégraphie électrique. Elle
se compose de 12 éléments assemblés en ten-
sion, c'est-à-dire que le pôle positif de chacun
d'eux est relié au pôle négatif de l'élément
voisin, et ainsi de suite (V. Piles).
LEÇONS. Instruction donnée dans un
cours ou une théorie.
Les militaires reçoivent des leçons d'armes
ou d'escrime, des leçons de danse, de mu-
sique, de lecture, d'écriture, etc., au moj'en
des diverses écoles existant dans les régi-
ments.
LECTURE. Lecture doit être faite, aux
soldats, des extraits des différents règlements
ii
LEGATION.
qu'ils doivent connaître ; c'est ce qui fait
l'objet des théories dans les chambres.
Les soldats doivent assister à la lecture de
l'ordre du jour, pour laquelle on leur fait
former le cercle.
Lecture de leur acte de condamnation doit
être faite aux condamnés militaires par le
grelïier du conseil de guerre, devant la garde
en armes.
— des cartes. La lecture des cartes
exige la connaissance des signes convention-
nels employés pour représenter le terrain.
Ce genre de lecture est nécessaire aujour-
d'iiui non seulement à tous les officiers et
sous-officiers de toutes amies, mais, jusqu'à
un certain point, encore aux caporaux et,
pour ainsi dire, à tous les cavaliers, qui
peuvent avoir besoin de se diriger ou de
diriger leur troupe sur des terrains inconnus
uniquement avec le secours de la carte.
LEFAUCHEUX (revolver). L'Italie fait
usage du revolver Lefaucheux court pour les
carabiniers royaux, pour les hommes montés
de l'artillerie et des trains, ainsi que pour
les carabiniers roj'aux (gendarmerie).
La Norvège a un revolver Lefaucheux mo-
dèle 1864 pour les officiers, sous-officiers et
trompettes de cavalerie et d'artillerie de
campagne.
La Suède a un revolver modèle 1871
(Lefaucheux-Francotte) pour la cavalerie,
l'artillerie de campagne et les signalistes.
LÉGâL. Qui est conforme à la loi posi-
tive.
LÉGALISATION. Déclaration par la-
quelle un fonctionnaire public compétent
atteste la vérité des signatures apposées à
un acte.
Les extraits des registres de l'état civil
doivent être signés par l'officier de l'état civil
et légalisés par le juge de paix ou par le
président du tribunal de i'''^ instance.
Pour les naissances et les décès survenus
en pays étranger, on doit admettre les docu-
ments rédigés suivant les formes usitées
dans le pays, mais ils doivent être : i ° \isés
par la légation française dans le pays ou par
la légation du pays en France ; 2° légalisés
par le iMinistére des affaires étrangères, en
France ; 3° accompagnés d'une traduction
par un traducteur assermenté, dont la signa-
ture et la qualité sont certifiées par l'auto-
rité compétente.
Les signatures des fournisseurs de l'armée
sur les factures destinées à un corps de
troupe ou à l'administration de la guerre
n'ont pas bosoin d'être légalisées.
LÉGATION. L'ensemble du personnel
atta?hé à une ambassade, à un chargé d'af-
faires d'un iiays dans un autre, à une mis-
LÉGION.
45i
LÉGION l'honneur.
sion diplomatiqiie, etc. Par extension, on
donne ce nom a l'hôtel occupé par la léga-
tion,
LÉGION. Corps de troupes choisies qui
comprend les diveises armes.
La légion romaine se composait, lors-
qu'elle fut arrivée à un haut point de per-
fection, de troupes et de macliines de toute
espèce, de manière à se suffire à elle-même.
Elle était formée de 10 cohortes dont la l""^,
dite cohorte militaire, se composait de ilOO
fantassins et de 132 cavaliers cuirassés ;
chacune des 9 autres comptait 555 fantas-
sins et 66 cavaliers, soit, pour la légion,
6,095 fantassins et 726 cavaliers.
Il exista, sous Philippe-Auguste, des lé-
gions formées de milices communales et
d'autres troupes.
François I", pour ne pas avoir recours
aux mercenaires, essaya d'instituer 7 lé-
gions d'infanterie, recrutées chacune dans
une province ; mais l'idée dut être reprise et
mise à exécution par Henri II.
Louis XV fit usage de légions d'étran-
gers.
A la Restauration, des légions départe-
mentales remplacèrent momentanément les
anciens régiments d'infanterie.
— étrangère. La légion étrangère a été
créée en Afrique par la loi du 9 mars 1831.
Elle se composait d'un nombre variable de
bataillons ayant la même composition que
l'infanterie de ligne.
Pour être admis, les étrangers devaient
contracter un engagement de 3 à 5 ans de-
vant le sous-intendant militaire ; ils de-
vaient être âgés de 18 ans au moins et de
40 ans au plus ; ils devaient produire un
acte de naissance, un certificat de bonne vie
et moeurs, et un certificat d'acceptation de
l'autorité militaire ; toutefois, le général
commandant la division militaire pouvait
accorder l'autorisation de s'engager sans la
production des deux premières pièces.
Un décret du 14 septembre 1864 spécifia
que les engagements et rengagements, pour
le régiment étranger, devaient être contractés
pour 5 ans.
La loi du 13 mars 1875 réorganisa la
légion étrangère à un nombre variable de
bataillons à 4 compagnies. Enfin, le décret
du 14 décembre 1884 porta dédoublement
de la légion étrangère en deux régiments
composés chacun de 4'bataillons de 4 com-
pagnies et une compagnie de dépôt (V. Ré-
giments étrangers, page 279).
L'uniforme des régiments étrangers est le
même que celui de l'infanterie de ligue, mais
les pattes du collet de la veste et de la ca-
pote sont noires au lieu d'être rouges et le
collet de la tunique est rouge au lieu d'être
jonquille.
— d'honneur. L'ordre de la Légion
d'iionneur a été créé en 1802 pour récom-
penser les services militaiics et civils.
Le chef de l'État, qui en est le grand
maître, est aidé, en ce qui concerne l'admi-
nistration, par un grand chancelier, assisté
lui-même d'un conseil composé de hauts di-
gnitaires de l'ordre ; ce conseil est chargé de
donner son avis sur la légalité des promo-
tions, ainsi que sur toutes les questions de
discipline ou autres soumises à son examen.
Le tableau ci-dessous indique le nombre
des titulaires militaires de chaque grade,
leur traitement annuel, les conditions d'an-
cienneté nécessaires pour être nommé aux
différents grades, ainsi que la description des
insignes ;
GRACES.
NOMBRE.
TRAITEMENT
annuel.
ANCIENNETÉ
requise
en temps de pai.K.
INSIGNES.
Chevaliers
Officiers
Commandeurs.. .
Grands-ofliciers.
Orauds-eroi.x . . .
Illimité.
4,000
1,000
200
SO
250 Ir.
500
1,000
2,000
3,000
20 ans de services,
campagnes com-
prises.
4 ans de grade de
cbevalier.
i ans de grade
d'officier.
.3 ans de grade de
commandeur.
5 ans de grade de
grand- ol'ûcier.
Étoile de 4 (■entimètre? de diamètre, en
argent émaillé, sur le côté gauche de la
poitrine, avec ruban rouge.
Etoile comme celle du chevalier, mais en
or fmaillé, avec une rosette sur le ruban.
Etoile de 6 centimètres, portée en sau-
toir, avec un ruban rouge.
Plaque de 9 centimètres, à 5 rayons dou-
bles, diamantée, tout en argent, sur le côté
droit de la poitrine.
Plaque de 9 centimètres, comme celle des
grands-officiers, sur le coté gauche de la
poitrine, et large ruban ronge en ècharpe,
au bas duquel est attachée une crois do
7 centimètres de diamètre.
Il est toléré, sur les habits civils, de {xtr-
ter un simple ruban, ou même des croix
d'un diamètre plus petit que celui prescrit ;
maLs sur les costumes officiels ou les uni-
LÉGION.
formes, ou ne doit porter que les insignes
régleineutaires.
Nul ue peut être admis dans l'ordre de la
Légiou dlionneur que comme chevalier, et
les éi.helons de la hiérarchie doivent tou-
jours être franchis successivement, sans
qu'aucun puisse être sauté.
Les seroces exceptionnels rendus à l'Etat
en temps de paix ou en temps de guerre,
les actions d'éclat ou les blessures graves
reçues à la guerre ou dans un service com-
mandé , peuvent dispenser des conditions
d'ancienneté indiquées au tableau ci-dessus.
Les présentations et les propositions pour
l'admission ou l'avancement des militaires
dans la Légion d'honneur, sont faites dans
les mêmes formes et suivant les mêmes règles
que celles de l'avancement dans le grade.
Toutefois, les capitaines ne peuvent être
présentés pour officiers de la Légion d'hon-
neur que dans des cu'constances exception-
nelles, et pour des services de très haute
importance ; de même, les hommes de troupe
ne peuvent, à moins de circonstances de
guerre, être proposés pour la Légion d'hon-
neur, s'ils ne sont pas décorés de la médaille
militaire.
Au 1^' juin et au 1^'' décembre de chaque
année, le Conseil de l'Ordre, sous la prési
dence du grand chancelier, arrête les ta-
bleaux des nominations à faire dans l'ordre
civil et dans l'ordre militaire, d'après le
nombre des extinctions survenues pendant
le semestre. Ces tableaux sont présentés au
chef de l'État , qui répartit les croix à
donner entre les différents ministères. Chaque
ministre, en ce qui le concerne, prépare un
projet de décret, qui est soumis au Conseil
de l'Ordre, avant d'être présenté à la signa-
ture du chef de l'État . Dès que le décret
est signé, il est inséré au Journal officiel:
les ministres envoient des lettres d'avis aux
intéressés, et la grande chancellerie envoie
les décorations.
La réception des membres de la Légion
d'honneur a lieu devant la troupe, avec un
cérémonial particulier, fixé par les décrets
des 10 mai et 16 novembre 1886, et la note
ministérielle du 18 janvier 1889,
Un procès-verbal de la réception, signé
par le nouveau membre et par celui qui l'a
reçu, est envoyé à la grande chancellerie,
qui déhvre alors le brevet.
Les membres de la Légion d'honneur ont
l'avantage de pouvoir faire élever gratuite-
ment une de leurs filles dans le5 maisons
d'éducation dites de la Légion d'honneur ;
les membres militaires ont un traitement
annuel incessible et insaisissable , dont le
montant a été indiqué au tableau ; enûn.
455 LÉGION.
les membres civils et militaires ont droit à dés
honneurs funèbres qui sont :
Pour les chevaliers, ceux attribués aux
lieutenants ;
Pour les officiers, ceux attribués aux
chefs de bataillon ;
Pour les commandeurs, ceux attribués
aux colonels ;
Pour les grands-officiers, ceux attribués
aux généraux de brigade ;
Pour les grand-croix, ceux attribués aux
généraux de division.
Les mesures de disiùpliue envers les mem-
bres de la Légion d'honneur sont : la censure,
la suspension et l'exclusion.
La C'^nsure est infligée par le grand chan-
celier de la Légion d'honneur aux légion-
naires qui lui sont signalés par les autorités
civiles et militaires, comme se rendant cou-
pables de faits pouvant porter atteinte à la
dignité de l'ordi-e.
La suspension est prononcée par décret
du chef de l'État, rendu sur le rapport du
grand chancelier, dans les cas suivants :
1° Contre tout militaire décoré de la Lé-
gion d'honneur, envoyé dans une compagnie
de discipline ;
2" Contre tout officier décoré de la Lé-
gion d'honneur, mis en non-activité à la
suite de l'avis d'un conseil d'enquête favo-
rable à la réforme, et pendant une durée
qui ne peut dépasser celle de la peine disci-
plinaire prononcée contre l'officier ;
3° Contre tout membre militaire ou ci%-il
de la Légion d'honneur, condamné à une
peine correctionnelle (prison ou travaux
publics), ou privé de ses droits cinls on
politiques.
L'exclusion est également prononcée par
décret du chef de l'État, rendu sur le rapport
du grand chancelier, dans les cas suivants :
1° Contre les membres de la Légion
d'honneur qui perdent la qualité de Français ;
2° Contre ceux qui sont condamnés à une
peine afflictive ou infamante ;
3° Contre ceux qui sont condamnés par ju-
gement, quand la nature du délit ou la gravité
de la peine rendent cette mesure nécessaire ;
4° Contre ceux qui se rendent coupables
d'une faute contre l'honneur, ou contre tout
ofiicier qui est mis en réforme ou à la re-
traite d'office pour inconiuite habituelle.
Toutefois, dans ce dernier cas, l'exclusion
n'est prononcée qu'après avis conforme du
Conseil de l'Ordre, rendu à la majorité des
deux tiers des votants.
Les étrangers peuvent également être dé-
corés de l'Ordre de la Légion d'hoimeur,
sans aucune espi'ce de condition d'ancien-
neté, par le chef de l'État; mais ils sont
LÉGIONNAIRE.
simplement admis et non rerus dans ■ cet
ordre.
LÉGIONS de gendarmerie (V. Gen-
darmerie départementale) .
LÉGIONNAIRE. Soldat faisant partie
d'une légion. Membre de la Légion d'hon-
neur.
LÉGISLATION. L'ensemble des règles
écrites ou lois, qui tracent et précisent les
devoirs de ciiaque homme. Il existe trois
sortes de législations : 1° la législation
générale, qui trace les devoirs de tous les
citoyens ; 2° les législations d'excep-
tion, parmi lesquelles la Icfiislation viili-
taire, s'ajoutant, pour les militaires, à la
précédente; 8" la législation adminis-
trative ou administration qui fixe les pro-
cédés et les méthodes auxquels doivent avoir
recours les administrateurs.
— militaire. Ensemble des lois mili-
taires, non seulement de celles qui ont été
régulièrement élaborées, consenties et pu-
bliées, mais encore des règlements, décrets,
décisions, instructions, ordonnances, etc.,
qui sont, en général, réunis dans le Journal
militaire officiel ou Bullelin officiel du Mi-
nistère de la guerre.
Les lois fondamentales de notre législa-
tion militaire sont énumérées plus loin.
LÉGITIMATION. Faveur de la loi qui
donne les droits d'enfants légitimes à ceux
qui ne sont pas nés tels. La légitimation ne
peut avoir lieu que par le mariage des
père et mère de l'enfant.
Voici le texte même du Code civil : « Les
enfants nés hors mariage, autres que ceux
nés d'un commerce incestueux ou adultérin,
pourront être légitimés par le mariage sub-
séquent de leurs père et mère, lorsque ceux-ci
les auront légalement reconnus avant leur
mariage ou lorsqu'ils les reconnaîtront dans
l'acte même de célébration (art. 331). » —
« La légitimation peut avoir lieu, même en
faveur des enfants décédés qui ont laissé
des descendants, et, dans ce cas, elle profite
à ces descendants (art. 332). »
Les officiers qui remplissent, aux armées
en campagne, les fonctions de l'état civil
ont qualité pour recevoir les déclarations de
légitimation, et les inséi'er dans les actes
de mari:ige qu'ils rédigent.
LÉGITIME. Qui est conforme au droit,
à la justice. Qui a les conditions, les qua-
lités requist's par la loi.
LÉGUME. Plante potagère employée
comme aliment. On les distingue en légumes
frais et en légumes secs.
Les légumes frais comprennent les pom-
m :s de terre, les choux, les raves, les navets, les
4.j6 lentille.
fèves, les oignons, les poireaux, etc. On fait
également des conserves de légumes frais.
Les légumes secs comprennent les hari-
cots, les lentilles et les pois. Ces légumes doi-
vent être de bonne qualité, nets et sans mé-
lange de graines ou de semences étrangères. Ils
doivent être, au moment de l'achat, de la
récolte la plus récente. Leur limite de con-
servation est d'environ deux ans.
LENTILLE. Légume dont la graine est
petite, plateet ronde, d'une couleur roussâtre.
Les lentilles destinées à l'alimentation de
l'armée doivent provenir de la dernière ré-
colte, être de bonne qualité, nettes, d'un
aspect luisant, coulanl à la main et cuisant
rapidement.
On doit préférer les graines les plus dé-
veloppées, et celles dont l'écorce est la plus
fine. Elles pèsent de 78 à 85 kilogrammes à
l'hectolitre.
En optique, on appelle lentille, un corps
transparent terminé par deux surfaces sphé-
riques ou par une surface plane et une sur-
face sphcrique. Elles sont généralement en
verre ou en cristal.
Cin les distingue en lentilles convergentes,
lorsqu'elles ont la propriété de faire conver-
ger, de rapprocher les uns des autres les
rayons lumineux qui les traversent, et en
lentilles divergentes, lorsqu'elles ont la pro-
priété de faire diverger ces mêmes rayons.
iËS|<
ON.
Les lentilles convergentes sont de trois
sortes : lo hi lentille biconvexe («) ; 2° la
lentille plan convexe (b) ; 3° la lentille à
ménisque convergent {c) (fig. loi).
Les lentilles divergentes sont égale-
ment de trois sortes: i'-' la lentille bicon-
cave (d) ; 2'^ la lentille plan concave (e) ; 3° la
lentille à ménisque divergent (/") {fig. lo4).
Les lentilles sont employées pour les
instruments d'optique, tels que : lunettes,
longues-vues, jumelles, ainsi que dans les
appareils de la télégraphie optique.
Les appareils de télégraphie optique sont
pourvus de lentilles et miroirs destinés à
concentrer les rayons de la source lumineuse
en un faisceau cylindrique.
LÉSION. Blessure, altération d'un organe
inierne, tel que : le poumon, le cœur, etc.
LESSIVE Eau chaude chargée de sels
alcalins qui sert à blanchir le linge.
LEST. Sacs remplis de terre que l'on
emporte dans la nacelle des ballons, et que
l'on vide lorsque ceux-ci se refroidissant,
tendent à descendre, de manière à les faire
remonter pour continuer l'ascension. On s'en
sert aussi, concurremment avec le guide-
rope et l'ancre, pour régler l'atterrissage.
LESTE. Qui a de la légèreté dans ses
mouvements. Qui est vêtu ou équipé de
manière à exécuter avec facilité tous ses
mouvements.
LETTRE. Caractère de l'alphabet. Dé-
pèche, missive, épître.
— de change ou traite. Effet de com-
merce par lequel un créancier ordonne à son
débiteur de payer une certaine somme à une
tierce personne ou à son ordre.
— de créance (V. Ambassadeur).
— de crédit. Lettre par laquelle on
mande a quelqu'un de mettre à la disposi-
tion du porteur une certaine somme ou
toutes les sommes dont il aura besoin.
Dans ce dernier cas, elle porte le nom de
crédit illimité.
— de rappel (V. Ambassadeur).
— de rebut. Les lettres de rebut sont
rendues par le vaguemestre à la poste, sans
avoir été décachetées, après que le motif de
refus a été inscrit au dos ; le port en est rem-
boursé, s'il y a lieu, par le receveur des postes.
Si la lettre est décachetée, le port reste à
la charge de celui qui l'a ouverte, à moins
qu'elle ne l'ait été par erreur ou par con-
formité de nom.
Toutes les lettres adressées à des mili-
taires déclarés inconnus, doivent être re-
mises au trésorier, qui ne les rend au vague-
mestre qu'après avoir certifié par son visa
que ces militaires ne figurent pas au registre
matricule du corps.
4o7 LETTRE.
Les lettres chargées ou recommandées et
les mandats adressés à des militaires qui
sont décédés, qui n'appartiennent plus au
corps ou qui sont absents, doivent être ren-
dues au receveur des postes.
Le délai pour la remise à la poste des
lettres ordinaires, des lettres chargées ou re-
commandées et des mandats qui ont été dis-
tribués au vaguemestre est de 8 jours.
— de service. Brevet ou diplôme
adressé à un officier et constatant qu'il a été
promu à un grade ou à une classe, ou qu'il
est désigné pour remplir certaines fonctions.
Cette lettre sert de titre pour l'exercice
des fonctions ou du grade.
La lettre de service équivaut aussi à un
ordre de route lorsque l'of.icier qui en est
l'objet doit changer de garnison.
— de voiture. Document établi, sur une
formule spéi-iale, et qui accompagne tout en-
voi de matériel militaire.
Les lettres de voiture sont délivrées par
les sous-intendants militaires qui les déta-
chent de registres à souche, sur la demande
des corps, des établissements ou des ofliciers
intéressés.
Il y en a de spéciales pour le service cou-
rant (bleu foncé), pour le service de réserve
(bleu pâle), et pour les transports particu-
liers fjaunes).
Tout transport de matériel et de denrées
donne lieu à l'établissement d'une lettre de
voiture mentionnant : le poids total de l'ex-
pédition, en toutes lettres; la date et le nu-
méro de l'ordre de transport ; le service expé-
diteur; le destinataire; les marques et
numéros des objets, caisses ou colis (V .
Transports).
— des compagnies. Indépendamment
de leurs numéros respectifs, les diverses
compagnies d'un même régiment d'infan-
terie se distinguent les unes des autres par
une lettre initiale , qui est A pour la
l''^ compagnie du i'^'" bataillon, B pour la
2"^ compagnie du i'^'' bataillon et ainsi de
suite pour toutes les compagnies du régiment.
La section hors rang a pour lettre ini-
tiale Z.
— particulières. Elles sont remises di-
rectement aux officiers par le vaguemestre,
ainsi qu'aux sous-officiers, caporaux et sol-
dats du petit état-major et de la section
liors rang ; celles des hommes de troupe des
compagnies sont distribuées par le vague-
mestre aux sergents de semaine, qui les
remettent aux intéressés.
LEUDES. Sortes de gardes du corps des
premiers rois francs, ayant pour terres les
fiefs ou bénéfices.
Ils devaient suivre le suzerain à la guerre.
LEUDES.
1-58
LEVIER.
Devenus seigneurs terriens, les leudes con-
servèrent leurs armes et leurs troupes, ce
qui leur donnait une influence considérable
sur les décisions du souveiain, dont ils for-
maient le conseil avec les évèques.
LEVAIN. Morceau de pâte aigiie qui,
mêlée à la pâte dont on veut faire le pain,
sert à la faire fermenter et à la faire lever .
LEVEE. Action d'enrôler des soldats, en
désignant une certaine catégorie de citoyens
pour être appelés sous les drapeaux.
La levée est v.olonlaire pour les hommes
qui s'engagent volontairement ; elle est forcée
dans tous les autres cas.
La loi sur le recrulement de l'armée indi-
que les conditions de durée du service auquel
sont soumis les citoyens français remplissant
les conditions d'aptitude physique.
— d'un siège. Fin des opéiations d'un
siège par la retraite des troupes de l'attaque.
— en masse. Appel au service militaire,
dans des circonstances critiques, de tous les
hommes en état de porter les armes.
Avec le service obligatoire jusqu'à un âge
assez avancé, les levées en masse n'auront
plus leur raison d'être à l'avenir, ou plutôt
l'appel des disponibles, des réservistes et des
territoriaux, en cas de guerre européenne,
sera une véritable levée en masse.
LEVER. Opérations ayant pour but de
déterminer les éléments de la représentation
des cartes ou plans topographiques ; ces opé-
rations comprennent la planimélrie et le ni-
vellement ou allimétrie.
Four faire le lever d'un terrain, on déter-
mine d'abord le canevas polygonal ou d'en-
semble qu'on lève d'abord par cheminement
ou par triangulation, puis on procède au
lever des détails. Enfin on procède au ni-
vellement.
On distingue les levers :
i° Sous le rapport des instruments qui
ont servi à les exécuter ou levers à la bous-
sole, à la planchette, au mètre, à l'éclimètre,
a. la chaîne et à Véquerre, etc. ;
2" Au ])oint de vue du genre de levers :
de bâtiment, de fortification, lopogi'aphi^iie,
de reconnaissance, etc.
Les méthodes de levers varient avec la
nature du lever el l'espèce d'instrument em-
ployé ; elles font l'objet de règles précises
dans le détail desquelles nous ne pouvons
entrer ici.
Seuls les levers de reconnaissance ou
levers expédiés sont des levers irréguliers
qui ne donnent qu'une représentation appro-
ximative du terrain et qui sont exécutés avec
des instruments simples et très portatifs.
Ces levers sont employés dans le cas où
l'on est pressé par le temps et où l'on a in-
térêt à sacrifier, dans une certaine mesure,
rexaetitude à la rapidité d'exécution.
C'est ainsi qu'on exécute, par exemple, le
lever de l'itinéraire d'une troupe en
marche, celui d'une position occupée par un
corps de troupe, la reconnaissance des envi-
rons d'une place forte assiégée, etc.
On emploie dans ce genre de lever les
mêmes méthodes que pour la topographie
régulière ; seulement l'opérateur doit, non
seulement procéder avec plus de rapidité en
négligeant certains détails, mais eucoi-e sup-
poser qu'il ne lui sera pas possible de reve-
nir sur ses pas, et s'occuper, enconsécpience,
à chaque station, du lever du canevas, de
celui des détails et du nivellement.
Les levers à vue, pour présenter une
certaine exactitude, ne peuvent être exécutés
que par des topographes exercés, car ils doi-
vent être faits rapidement.
Le canevas est obtenu en amplifiant une
carte à petite échelle et en notant les re-
pères avec soin.
Les détails sont intercalés à vue.
Le nivellement se fait souvent avec un
baromètre anéroïde de poche.
On exprime le relief, soit par des amorces
de courbe, soit mieux encore par un petit
figuré à Festampe, accusant les pentes, el
l'on signale les cotes des points culminants".
— une contribution (V. Contribution
de guerre).
LEVIER. Pièce de bois ou de métal dont
on se sert pour lever les fardeaux.
L'artillerie emploie, pour divers usages,
des leviers de di\ers genres, tels que : leviers
à galets, à lunettes d'a/Jàt, à pied de biche,
d'abatage d'affût, de soulèvement, de chè-
vres, d'embarrage, de rouleau, de frein, de
treuil, etc., ainsi que les suivants :
— de manœuvre. Pièce de bois ferrée à
une des extrémités, et que l'on emploie
pour les manœuvres d'artillerie ou pour le
chargement et le déchargement des voitures.
Il en existe 4 avec chaque équipage régi-
mentaire pour l'embarquement en chemin de
fer et le débarquement du matériel.
Fig. 155.
tpjjuâr-OZè:
Sert dans le fusil modèle 1886 à per-
mettre le tir coup par coup ou le tir à répé-
LÈVRES d'on entonnoir. 4S9
tition, suivant que son bouton quadrillé est
poussé en avant ou en arrière {fig. 153).
On y dislingue : l'axe, qui sert à assem-
bler Vauget et la gâchette au corps de méca-
nisme; sa came, qui agit sur la griffe du
butoir ; le bras de levier en forme d'S ; le
bouton quadrillé et son collet qui le relie au
levier.
Un ressort de levier de («««opjtrre maintient
ce levier en place dans ses deux positions.
— de pointage. Pièce de bois cylindri-
que, mais dont les deux extrémités sont
légèrement troncouiques, pour permettre de
l'engager'dang la lunette de crosse de l'affût
et servir à mancuvrer l'affût de la bouche à
feu pour obtenir le pointage en direction.
LÈVRES d'un entonnoir (V. Enton-
noir).
LIASSE. Amas de papiers liés ensemble.
On met généralement en liasse tous les
documents se rapportant à l'instruction
d'une même pension de retraite ; pour les
autres affaires administratives ou de com-
mandement, on conserve les documents
réunis dans une même chemise pour un
même objet
LIBÉRABLE. Militaire qui se trouve
dans les conditions d'être prochainement li-
béré du service.
LIBÉRATION. Affranchissement du ser-
vice militaire.
Tout Français reconnu apte au service
militaire est libéré après avoir accompli le
temps de service prescrit par la loi, dans
l'armée active, dans sa réserve, puis dans
l'armée territoriale et dans sa réserve, c'est-
à-dire après 25 ans de services.
On donne improprement le nom de libé-
ration au renvoi des soldats dans leurs foyers,
après accomplissement de leur service dans
l'armée active ; le ternie officiel à employer
d'après l'article 40 de la loi du 15 juillet
1889 est celui de : passage dans la disponi-
bilité, ou suivant le cas, dans la réserve de
l'armée active, etc..
Mention de ces divers passages et de la
libération est faite sur le livret individuel.
Il n'est plus délivré de congé de libération
( V . hn ma tricidat io n ) .
— de comptable. Notification faite à
tout officier comptable que ses comptes ont
été reconnus exacts après la vérification mi-
nistérielle.
Si des erreurs sont reconnues, des expli-
cations sont demandées au comptable, dont
la responsabilité est engagée ; mais ce n'est
qu'après avoir opéré le redressement de
toutes If s erreurs que la libération est notifiée.
Le coinptaiile peut alors rentrer en pos-
session du cautionnement qu'il a versé.
LIEN.
LIBÉRÉ. Homme qui a accompli le temps
de service militaire prescrit par la loi.
Militaire détenu mis en liberté après avoir
subi sa peine ou après être gracié.
LIBERTÉ. Pouvoir d'agir selon sa vo-
lonté.
Se dit par opposition à captivité.
Il a été apporté, dans l'intérêt de la disci-
pline, un certain nombre de restrictions à la
liberté des militaires en activité de service,
notamment en ce qui concerne la liberté
de parler, d'écrire, d'adresser des péti-
tions, etc., etc. (V. Etat légal des mili-
taires.)
LICE. Lieu fermé où combattaient au
moyen âge les tenants de tournois.
LICENCE. Liberté excessive, sans borne
ni frein.
Grade universitaire qui se place entre
celui du baccalauréat et du doctorat.
LICENCIEMENT. Action de congédier
des troupes.
Le licenciement peut être effectué de deux
manières : soit en congédiant un nombre
d'hommes plus ou moins grand, sans dissou-
dre les corps de troupe dans lesquels ils ser-
vaient, soit eu dissolvant les corps de troupe
(V. Dissolulion des corps de troupe),
LICOL ou LICOU. Lien de cuir, de fer
ou de corde dont on se sert pour attacher
un cheval par la tète ou par le cou.
Le licol d'écurie est un effet réglementaire
de harnachement.
Les chevaux dofficier doivent être pour-
vus d'un licol de parade.
— de force ou COLLIER de force.
Appareil employé pour maintenir les che-
vaux lors de certaines opérations vétéri-
naires.
Il en existe 3 dans chaque régiment de
cavalerie, et 1 dans chaque régiment d'ar-
tillerie et dans chaque escadron du train des
équipages.
LICORNE. Nom d'un animal fabuleux,
appliqué il une espèce à'obusier long, em-
ployé par la milice russe vers 1745.
Cette pièce était ainsi nommée parce que
ses anses représentaient des licornes.
LICTEUR. Officier subalterne ou garde,
chargé à Home, d'accompagner et de garder
les principaux magistrats, en écartant le
peuple sur leur passage.
Leur dénomination provient de ce qu'ils
avaient la coutume de lier les coupables.
Les licteurs portaient sur leui-s épaules
des faisceaux de verges, du milieu desquelles
sortait une hache dont ils se servaient pour
exécuter les criminels.
LIEN. Ce qui sert à lier, à attacher, à
LIER.
460
LIEUTENANT.
serrer, par exemple, les bottes de foin ou de
paille.
Les bottes de foin an-dessous de 6 kilogr.
ne peuvent avoir plus de 2 liens, et celles de
6 kilogr. et au-dessus, plus de 3.
Si les liens sont de même nature et de
même qualité que la denrée distribuée, ils
entrent dans le poids de la ration.
Si les liens sont en paille de froment ou
de seigle, le poids de chacun, qui ne doit
pas excéder 125 grammes, entre pour moitié
de son poids dans la ration.
Les liens de denrées, impropres au service,
sont défalqués en totalité.
De même, si les bottes de paille de fro-
ment présentées en distribution ne sont pas
liées avec la même paille ou avec de la paille
de seigle, il est fait déduction du poids des
liens.
LIER. Attacher, serrer avec un lien quel-
conque.
Joindre, unir différentes parties.
LIEU. Kndroit, place.
Au point de vue militaire, les diverses
acceptions composées de ce mot s'expliquent
d'elles-mêmes : lieu de départ, de destination,
de garnison, de naissance, de passage, de
asseniblement , d'habitation, d étape, for-
tifié, etc.
LIEUX habités. Les lieux habités pré-
sentent à l'assaillant un obstacle bien plus
sérieux que la plupart des retranchements
de campagne, mais leur occupation peut être
dangereuse s'ils sont en prise aux coups de
l'artillerie.
Les maisons isolées doivent être masquées,
par le relief du sol ou tout autre couvert, à
l'artillerie placée au delà de la bonne portée
du fusil.
Des dispositions spéciales sont prises dans
ce but pour les g)oupes de maisons ou les
villages.
En termes de jurisprudence, la question
de lieu signifie l'endroit où le crime ou le
délit a été commis, ou bien encore, l'en-
droit oii l'accusé a été arrêté. (V. Justice
militaire.)
LIEUE. Ancienne mesure itinéraire,
dont il est interdit par la loi de faire usage.
Dans le langage olliciel, on ne doit prendre
comme mesure légale de ce genre, que le
myriamètre ou le kilomètre. Nous croyons
cependant devoir donner certaines valeurs
de l'expression lieue, qui a prévalu malgré
tout dans certains cas. La lieue commune de
France, de 23 au degré, valait 4,44o™,40;
la lieue de poste légale, de 28 1/2 au degré
= 3,834™ ; la lieue marine ou géographique,
de 20 au degré = 5,555™ ; la lieue moyenne,
de 22 2/9 au degré = 5,000™ ; la lieue
d'Anglderre est de 5,506™ ; la lieue d'Es-
pagne, de 7,006™ ; la lieue de Portugal, de
6,180™; la lieue d'Allemagne, de 7,407™.
La lieue de paijs est déterminée par les
usages locaux; c'est l'espace moyen que
l'on peut parcourir en une heure.
LIEUTENANT. Étymologie : Tenant
lieu d'un autre. Officier qui est immédiate-
ment au-dessous d'un chef, et qui est
chargé de le suppléer en cas d'absence.
Dans l'armée de terre et dans l'armée
coloniale, le lieutenant est l'officier du grade
immédiatement inférieur au capitaine. Il
aide celui-ci dans ses fonctions et le rem-
place en cas d'absence.
Les lieutenants sont divisés en deux
classes, d'après leur ordre d'ancienneté dans
chaque arme : la l""*^ moitié de la liste d'an-
cte/meh' comprend les lieutenants de 1'''^
classe, et la 2'= moitié, les lieutenants de
2<^ classe.
Les insignes de grade sont les mêmes
pour les deux classes et consistent en deux
galons d'or ou d'argent, suivant la couleur
du bouton, sur les manches et au-dessus du
bandeau du képi ; de plus, les lieutenants
de cuirassiers et de gendarmerie portent,
dans la grande tenue, une épaulette à
franges en argent sur l'épaule gauche, et
une contre-épaulette sur l'épaule droite.
Les fonctions et les devoirs généraux du
lieutenant sont indiqués dans le règlement
du 28 décembre 1883, sur le sei'vice inté-
rieur (art. 98 à 112, infanterie; art. 109
à 126, cavalerie; art. 123 à 137, artil-
lerie).
— colonel. Officier supérieur dont le
grade est immédiatement inférieur à celui
de colonel. Il est l'intermédiaire habituel
du colonel dans toutes les parties du ser-
vice, et remplace ce dernier lorsqu'il est
absent. Il surveille les détails de l'instruc-
tion et ceux des écoles régimentaires. Il a la
haute surveillance de l'infirmerie. Lorsqu'il
commande le dépôt, il préside le conseil
d'administration central et veille particu-
lièrement à tous les détails de la prépara-
tion à la mobilisation.
Lorsque le colonel est absent, le lieute-
nant-colonel lui adresse, toutes les semaines,
sur le service et la discipline du régiment,
un rapport général qui est le sommaire des
rapports journaliers ; il lui rend aussi un
compte succinct de la marche de l'instruction,
des ordres reçus et des dispositions prises
en conséquence. Il envoie en même temps
au colonel l'analyse des rapports que le
major lui a remis sur l'administration.
Ces rapports hebdomadaires ne le dis-
pensent pas d'écrire immédiatement au
LIEUTENANT général.
iOI
LIGNE.
colonel sur tout objet urgent. Il fait exécu-
cuter les ordres que le colonel a laissés et
ceux qu'il reçoit de lui pendant son absence;
si un motif puissant s'oppose à leur exécu-
tion, il en réfère au général de brigade.
Le lieutenant-colonel tient : 1° le registre
d'ordres du régiment; i" le double du ta-
bleau d'avaucement des sujets propres au
grade de caporal et de sous-officier ; 3° le
journal des marcbes et opérations ; 4° le
registre des conférences réginientaires faites
aux oûBciers; 5° les feuillets du personnel
des officiers.
Le règlement du 28 décembre 1883, sur
le service intérieur, indique la manière de
tenir ces ditTérents registres, ainsi que les
détails dont la surveillance incombe au lieu-
tenant-colonel (infanterie, art. 16 à 23;
cavalerie, art. lo à 19; artillerie, art, 17
à -22).
Dans la cavalerie, les régiments peuvent
être commandés par les colonels ou des lieu-
tenants-colonels (loi du 23 juillet 1887).
Dans ce dernier cas, le lieutenant-colonel
est chef de corps, et a toutes les prérogatives
du colonel.
Les insignes du lieutenant-colonel con-
sistent en o galons aux manches et au képi;
trois de ces galons sont de la couleur du
bouton, et les deux autres, alternant, sont
d'une couleur différente. Dans les cuiras-
siers et la gendarmerie, le lieutenant-colonel
porte en outre, pour la grande tenue, deux
épaulettes avec torsades en argent, et le
corps de l'épaulette eu or.
— généraL Officier général du grade
l'orrespondant à celui de général de division,
sous l'ancienne monarchie et sous la Res-
tauration. Les lieutenants généraux com-
mandaient les divisions territoriales et les
divisions de l'armée active, et pouvaient, en
outre, être investis du commandement en
chef d'un corps d'armée ou d'une armée.
— de vaisseau. Officier de marine
dont le grade correspond à celui de capi-
taine dans l'armée de terre.
Dans la marine, ce grade est intermé-
diaire entre i-elui d'enseigne de vaisseau et
celui de capitaine de frégate. Il y a deux
classes de lieutenant de vaisseau, d'après
leur ancienneté dans leur grade.
Le lieutenant de vaisseau préside aux
manœuvres; il commande le quart à bord
des bâtiments, et seconde le commandant du
bord, pour différents détails.
Les insignes consistent en trois galons en
or à la casquette et aux manches ; de plus
il porte, dans la grande tenue, deux épau-
lettes d'or mat, à petites torsades, avec une
ancre d'or brodée sur le corps de l'épaulotle.
LIGATURE. En chirurgie : opération
par laquelle on lie les vaisseaux, les po-
lypes, pour empêcher une hémorragie.
Morceau d'étoffe ou cordon dont on se
sert pour lier. Se dit par extension des
liens.
Pour le foin et la paille pressés, les moyens
de ligature en fer fcuillard ou fil de fer,
doivent être suffisamment solides pour ré-
sister pendant les transports et les transbor-
dements. Les balles doivent pouvoir tomber
d'une hauteur de 3 mètres, sans que les
liens se brisent. La ligature ne comporte de
planchettes de soutien qu'autant que, eu
égard au mode de pressage, ces planchettes
sont jugées indispensables pour que les
balles réunissent les conditions requises de
solidité, et n'éprouvent pas de trop forts
déchets dans les transpoi'ts.
LIGE. Vassal attaché à un seigneur par
un droit féodal plus puissant que le simple
vassal.
LIGNE. Trait simple, considéré seule-
ment sous le rapport de la longueur.
Dans le langage militaire, ce mot donne
en général l'idée d'un tracé en ligne droite,
et c'est de ce sens que sont venus aligne-
ment, aligner. Ce mot a de nombreuses ac-
ceptions militaires, mais comprises dans
deux sens généraux : une position est dé-
fendue par des lignes, qui peuvent être des
lignes de fortification ou de simples lignes
de bataille, de manœuvre.
En fortification, une ligne ou ligne de
retranchements est constituée par un en-
semble d'ouvrages ou d'obstacles naturels,
disposés de manière à couvrir une position
d'une certaine étendue. Ces lignes peuvent
être continues, quand les ouvrages ou obsta-
cles sont placés les uns à la suite des autres
sans interruption, ou à intervalles, quand
les ouvrages ou obstacles laissent entre eux
de larges intervalles ou travées. Les lignes
doivent remplir les conditions générales
suivantes :
i° Leur développement et l'importance
des travaux entrepris doivent être propor-
tionnés au nombre des défenseurs, au temps
et aux ressources matérielles dont on dis-
pose;
2° Les différentes parties doivent se sou-
tenir réciproquement, et les extrémités des
lignes doivent être appuyées à des obstacles
infranchissables, ou à défaut, être fortement
organisées ;
3" Les lignes doivent présenter des sail-
lants établis aux points où l'accès est le
plus difficile, et dont les abords sont en
même temps bien battus ;
4° Le tracé doit être déterminé de telle
LIGNES.
462
LIGNES.
façon qne tout le terrain en avant soit bien
battu, c'est-à-dire que la fortification doit
se plier au terrai»..
Les lignes continues peuvent être tra-
cées :
1° En liijne droite, mais alors il n'y a
pas de flanquement, toutes les parties sont
également vulnérables ; ce tracé est employé
lorsqu'il s'agit de barrer un passage, un
défilé de peu de largeur ;
2° A redans et courtines, au moyens de
redans de 30 à 60^ de côté, réunis par des
Fis. 156,
_A.
7\_
courtines de 150 à 600™ {pg. loG) ; ce tracé
très simple se plie bien aux accidents du
sol, mais les saillants sont trop faibles ;
3° A demi-redoutes , en remplaçant dans
le tracé précédent les redans par des demi-
Fis. 157.
/^
redoutes (fig. io7), mais les saillants sont
encore moins prononcés ;
4° A tenailles {fig. 158), constituées par
une série de lignes droites, formant alternati-
vement des rentrants et des saillants ; à re-
Fi^. 158.
jeter, parce qu'il se plie mal au terrain,
donne un nombre exagéré de saillants, de
faces enfilables, etc. ;
5° A redans et A tenailles {fig. i59), ou
tracé tenaillé dans les rentrants duquel on
établit de petits rodans ; est trop compliqué
et ne donne pas des saillants assez pro-
noncés ;
6° A crémaillères, formé de faces assez
longues, lOO à 400"" et de flancs relative-
ment courts (20 à 40™) ; est avantageux
pour descendi'e des pentes raides, en ayant
soin de diriger les feux de flancs vers la
bauteur.
Les lignes continues présentent les incon-
vénients suivants : 1° il faut beaucoup de
temps pour les construire et beaucoup de
monde pour les défendre ; 2° elles tombent
entièrement dès qu'elles sont percées en un
point ; 3° elles ne laissent pas assez d'élasti-
cité pour le cboix des positions d'artillerie ;
4° elles ne se prêtent pas à l'offensive. C'est
pourquoi ces lignes ne sont admissibles que
pour la défense passive d'une position d'un
faible développement.
Les lignes à intervalles exigent moins
de monde pour leur défense, se plient mieux
au terrain et permettent l'olfensive. On a
renoncé aux lignes du général Rognât et à
celles du général autricbieu de Pidoll, comme
exigeant trop de travail et de défenseurs.
Ces Ugnes sont de préférence constituées
aujourd'liui au moyen d'ouvrages mi-fermés
généralement ou de groupes d'ouvrages lais-
sant entre eux de grands intervalles, savoir :
1° Ligne d'ouvrages à grands inter-
valles {fig. 160), se composant de redoutes,
de demi-redoutes ou de lunettes espacées de
500 à 1200 mètres l'une de l'autre ; chaque
ouvrage est livré à lui-même pendant l'at-
taque, n'a qu'un développement insuffisant
de feux et devient un nid à projectiles ;
2" Ligne de groupes d'ouvrages
<^T».
{fig. 161), dans laquelle, pour éviter les in-
convénients ci-dessus, on a remplacé les ou-
'^a^.rt,.
vrages isolés par des groupes d'ouvrages.
Dans chaque groupe, les ouvrages sont
LIGNES.
espacés de 300 à 40§ mètres et reliés par
des tranchées-abris.
Pour ne pas augmenter outre mesure le
travail total d'organisation, on peut porter
la longueur des intervalies à 2,500 mètres.
Dans ces intervalles, et à oOO mètres en ar-
rière de la ligne, ou établit des batteries
d'artillerie, appuyées elles-mêmes par des
tranchées-abris.
— de bataille. C'est l'ancienne dénomi-
nation de la ligne déployée actuelle.
Se porter sur la li'jne, c'est aller occuper
le point de cette ligne qui a été désigné ;
entrer ou rentrei' en ligne, c'est venii* se
placer ou se replacer dans la direction géné-
rale indiqué* pour la ligne de bataille ; mar-
cher en ligne, c'est marcher en conservant
l'alignement général donné et l'alignement
partiel dans les diverses unités ; se mettre ou
être en ligne, c'est occuper une place dans la
ligue de bataille ; rompre la ligne, c'est oc-
cuper une position en avant ou en arrière
de la direction générale. Le commande-
ment : section en ligne a pour but de faire
passer une troupe marchant par le flanc à
la position de c'olonne à distance entière par
sections.
Le nom de troupe de ligne, à' infanterie
de ligne provient de ce que l'infanterie est
principalement destinée à combattre en ligne.
— de bataille ou de manœuvre. Dans
la ligne déployée, les compagnies sont pla-
cées sur le même alignement. C'est la direc-
tion générale des troupes, tant pour les
combats que pour les manœuvres, dans
l'ordre constitutif, ayant entre elles un inter-
valle de 6 pas, les bataillons à 30 pas d'in-
tervalle.
— de bataillons en masse. Les ba-
taillons en masse sont formés sur une seule
ligne, séparés par un intervalle de 30 pas.
— de chemin de fer (V. Chemin de fer).
— de circonvallation (V. Circomal-
lation).
— de colonnes de compagnie. Les
compagnies, en colonne de compagnie, ayant
leur section de tète sur le même alignement,
sont halàtuellement séparées l'une de l'autre
par un intervalle de 24 pas ; elles peuvent
aussi être placées à intervalles de déploie-
ment. Dans tous les cas, c'est une formation
de manœuvre.
— de colonnes doubles. Les bataillons
en colonnes doubles, ayant leur section de
tète sur le même alignement, sont séparées
par un intervalle de 30 pas. Cette ligne et
celle de bataillons en masse sont des for-
mations de rassemblement.
— de contre vallat ion (V. Contreval-
lation).
463 LIGNES.
— de départ ou de projection. Tan-
gente à la trajectoire à son origine.
— de défense. Déterminée par la face
du bastion prolongée jusqu'à son intersection
avec la coar/iHe; va généralement aboutir au
sonunet de Vangle rentrant du bastion voi-
sin. Sa longueur ne doit pas dépasser celle
de la bonne portée des armes à feu portatives.
— de direction. Ligne que doit suivre
une troupe pour se porter d'une position à
une autre.
— d'eau. Coupes horizontales faites
dans la carène d'un navire, parallèlement
à la flottaison.
— de feux. Crête intérieure d'^m pa-
rapet, ainsi nommée parce que c'est de cette
crête que partent les coups de feu.
— de flottaison. Ligne tracée par le
niveau de l'eau sur la carène d'un navire
supposé complètement chargé, et qui sépare
la partie immergée de celle qui est au-dessus
de l'eau.
— d'invasion. Direction que suivraient
de préférence des troupes cherchant à en-
vahir un pays ennemi. Suit généralement les
vallées parallèles aux grands cours d'eau.
— d'investissement. Ensemble des
travaux à exécuter par l'assiégeant dans le
but d'être en mesure de repousser sûrement
toutes les tentatives que pourrait faire l'as-
siégé pour le déloger du terrain occupé après
l'investissement définitif.
Cette ligne comprend :
1° La ligne de combat, formée par les
deux lignes principales d'ouvrages indiqués
au mot investissement ;
2° Une seconde ligne de défense, établie
rn arrière et destinée à maintenir ou arrêter
l'assiégé qui aurait réussi à percer la pre-
mière.
— de mire. Ligne droite déterminée,
dans une bouche à feu, par le rayon visuel
passant par le cran de mire pratiqué sur la
culasse et par le sommet du guidon (ou par
le cran) placé sur l'extrémité antérieure du
canon.
Les lignes de mire fixes sont celles qui
passent par le fond de chacun des crans de
mire de la planche mobile convenablement
placée, à l'exclusion de celles qui sont dé-
terminées par les diverses positions des crans
de mire du curseur.
La ligne de mire naturelle est celle qui est
obtenue quand la hausse et sa planchette
sont fixées toutes deux au zéro de leur gra-
duation.
— de moindre résistance. Distance
du centre des poudres d'un fourneau de mine
à la surface du sol ou au vide le plus voisin.
— de retraite. Ligue que devraient
LIGNES.
suivre les troupes on cas de retraite et qui a
dû être organisée en conséquence.
— d'opérations. On donne ce nom au
faisceau de voies de communication qui con-
duisent de la base d'opérations à l'objectif
et sont comprises dans la zone d'opérations
de l'armée.
On distingue la ligue d'opérations d'une
armée par les points remarquables que tra-
verse la voie principale; mais il est entendu
que l'armée utilise également toutes les voies
de même direction situées dans la zone d'o-
pérations. C'est par cette ligne d'opérations
que l'armée reçoit ses renforts et ses ravi-
taillements de toute nature ; c'est par elle
qu'elle reste en communication constante
avec le pays, qu'elle évacue ses blessés, ses
malades, ses prisonniers.
Les conditions reclierchées pour la ligne
d'opérations d'une armée sont les sui-
vantes :
1° Qu'elle traverse une zone fertile;
2° Qu'elle offre de bonnes voies de com-
munications et, notamment, une ou plu-
sieurs voies ferrées internationales ;
3° Qu'elle soit sûre.
Les dispositions qu'on prend pour assurer
la sécurité de la ligne d'opérations sont les
suivantes : on lui donne de distance en dis-
tance des points d'appui naturels ou arliliciels
et on organise un service d'étapes avec le
nombre de troupes suffisant pour surveiller la
ligue dans toute sa longueur et la défendre
contre les partis ennemis. On cherche, autant
que possilile, à donner pour limites à la
zone d'opérations, au moins du côté le plus
exposé aux entreprises de l'ennemi, quelque
grand obstacle naturel : fleuve, chaîne de
montagnes, région de parcours difficile et de
surveillance facile. Lorsque cet obstacle est
un grand tleuve, on y crée quelques tètes
de pont qu'on occupe solidement. Si la zone
est limitée par une chaîne de montagnes, on
fait occuper les principaux cols par des corps
spéciaux, on détruit les passages secondaires
et l'on établit des postes se reliant les uns
aux autres.
Pour les forêts, on est de mémo conduit,
ou à en surveiller les passages principaux,
ou à s'en assurer la possession jusqu'à la
lisière opposée.
A défaut d'obstacles naturels, on crée sur
les flancs de la zone des opérations une série
de postes, de places du moment, qui sont
occupés et défendus par les réserves straté-
giques.
On prend des dispositions spéciales pour
protéger les ponts que l'armée utilise en ar-
rière, même dans l'intérieur de la zone des
opérations.
i6i LIGNES.
Napoléon a posé le principe suivant rela-
tivement à la situation qu'il convient de
donner à la ligne d'opérations par rapport
au front stratégique : « La ligne d'opéra-
tions d'une armée qui a ses deux ailes ap-
puyées peut appuyer indifféremment du côté
de la gauclie ou de la droite. Si elle n'a
qu'une aile appuyée, la ligne d'opérations
doit appuyer à l'aile soutenue, si les deux
ailes sont en l'air, elle doit être perpendicu-
laire sur le milieu de la ligne de marclie de
r armée ».
— de tir. Axe du canon d'une arme à
feu, supposé prolongé indéliniment. C'est la
ligne théorique que suivrait le projectile
sous l'effet de la résistance de l'air et de la
pesanteur.
— en terrain accidenté. Les divers
tracés indiqués devront subir des modifica-
tions quelquefois considérables, pour qu'ils
puissent être appropriés aux divers accidents
qu'on rencontre sur les champs de bataille.
Il faut donc avant tout bien utiliser les
formes du terrain et bien battre le terrain
en avant : toute ligne doit donc être tracée le
long des crêtes militaires et, dés lors, se plier
aux inflexions du terrain.
— intermédiaire (V. Ouvrages île 2°
ligne).
— manœuvres. On appelle lignes-ma-
nœuvres l'ensemble des directions qu'une
armée projette de suivre pour aborder l'ob-
jectif quelle poursuit.
Ces lignes, si l'on considère seulement leur
direction générale, se confondent avec les
lignes d'opérations elles-mêmes, mais elles
s'en distinguent si l'on considère l'action de
chacune des masses de l'armée, lesquelles,
tout en ayant une ligne d'opérations com-
mune, conservent dans leurs mouvements des
directions différentes pour aborder l'objectif.
On dit qu'une armée manœuvre en lignes
simples lorsqu'elle reste concentrée et pour-
suit tout entière un même objectif de ma-
nœuvres à l'aide d'une ligne d'opérations
unique.
On dit qu'une armée manœuvre en lignes
doubles ou eu lignes multiples lorsque,
sur un même théâtre d'opérations, elle pour-
suit simultanément plusieurs objectifs de ma-
nœuvres éloignés l'un de l'autre, bien que
l'objectif final soit le même, ou lorsqu'elle
se divise pour aborder l'objectif suivant des
directions distinctes.
L'emploi des lignes nmltiples est moins
sûr que l'emploi des lignes simples ; aussi
est-il presque toujours imposé par les cir-
constances : soit lorsque le pays à traverser
présente peu de ressources pour le mouve-
ment et la subsistance des troupes, soit
LIGNES.
t
lorsque plusieurs armées très nombreuses
concourent à l'exécution d'une même opé-
ration, comme c'est le cas pour des armées
alliées, soit lorsque l'ennemi opère lui-même
en lignes multiples, etc., etc.
Les militaires s'accordent à considérer les
lignes multiples comme dangereuses, à
moins que l'on ne possède sur l'adversaire
une telle supériorité numérique que l'on
puisse, sur chaque ligne, avoir la supério-
rité sur l'ennemi.
La difûculté et le danger d'un pareil sys-
tème d'opérations augmentent, d'ailleurs,
avec la distance qui sépare les armées, sur-
tout si de grands obstacles rendent leur iso-
lement tel qu'il soit impossible de les ame-
ner à se porter mutuellement secours.
Les nioj^ens d'atténuer les dangers des
lignes multiples sont les suivants : unité de
commandement, liaison télégraphique des
corps opérant dans des directions différentes,
rattachement de chacun des forts stratégi-
ques à la base d'opérations ou aux bases
secondâmes, création de points d'appui inter-
médiaires destinés à raccourcir les moyens
de communication des divers corps.
Les lignes multiples peuvent être paral-
lèles, dirergcnti s ou convergentes.
Les lignes parallèles sont celles qui
partent de points différents et éloignés et
s'étendent parallèlement les unes par rap-
port aux autres.
Dans ces conditions, elles sont rarement
employées par une armée unique, car elles
reviennent à augmenter, dans une propor-
tion considérable, le front stratégique.
Toutefois, les nécessités de la subsistance
des troupes obligeront généralement les ar-
mées à marcher sur plusieurs routes paral-
lèles, à raison d'un corps d'armée sur cha-
que route; mais alors ces routes sont peu
distantes les unes des autres, et la liaison
des corps d'armée est maintenue par la ca-
valerie, de sorte que l'armée ne forme en
réalité qu'une seule masse, dont les divers
éléments obéissent à une impulsion unique
et peuvent se prêter un mutuel secours.
Une armée manœuvrant ainsi opère, en
réalité, en ligne simple et non en lignes pa-
rallèles, mais il était nécessaire de bien pré-
ciser cette situation, pour éviter toute con-
fusion dans l'esprit du lecteur.
Les lignes divergentes sont celles qui
partent de points rapprochés pour atteindre
des objectifs distincts et éloignés les uns des
autres.
Elles sont souvent employées, par exem-
ple, au début d'une campagne, pour couqué-
lir certaines positions stratégiques, s'assurer
des débouchés, conquérir ou annuler cer-
4Go LIGNES.
taines places de la ligne de défense ennemie.
De même, après une victoire, en présence
d'un ennemi dont on a peu à redouter une
attaque énergique, on peut se diviser pour
conquérir à la fois plusieurs objectifs, et
arriver à se constituer des points d'appui
pour les entreprises ultérieures.
La défensive peut également opérer en li-
gnes divergentes, par exemple après une dé-
faite, pour entraîner l'ennemi à se diviser et
échapper plus facilement à sa poursuite.
Lorsqu'une place est menacée d'investis-
sement, les forces actives chargées de sa dé-
fense opèrent forcément en lignes diver-
gentes, mais cette manffiuvre ne présente
aucun inconvénient, puisque ces troupes sont
obligées de se maintenir dans un rayon res-
treint.
En général, les lignes divergentes ne pré-
sentent d'inconvénients graves que lorsque
les divers fronts d'opération sont trop éloi-
gnés du point de départ commun, car si
l'une des colonnes éprouve un échec partiel,
elle peut être détruite avant d'avoir été
secourue.
Les lignes convergentes sont celles qui
partent de points éloignés d'une même base,
ou de bases distinctes et qui tendent vers
un même objectif.
Elles peuvent présenter de réels avantages
dans l'offensive, pour amener, dans les con-
ditions les plus favorables l'enveloppement
tactique de l'ennemi.
L'emploi des lignes convergentes est dan-
gereux, en principe, comme celui de toutes
les lignes multiples ; toutefois, ce danger va
en diminuant constamment, car chaque pro-
grès rapproche les colonnes isolées au début,
et si l'adversaire n'a pu arrêter ces progrès
en temps utile, s'il n'a pu placer ses masses
concentrées entre ces colonnes avant qu'elles
aient opéré leur jonction, il peut se trouver
dans une position des plus critiques.
Il est important de faire remarquer que,
pour réussir, ces manœuvres exigent la supé-
riorité numérique et une grande unité de
commandement, car, en cas d'échec, elles
peuvent conduire à de grands désastres,
attendu que les différentes colonnes peuvent
être anéanties successivement, par l'ennemi
concentré, avant d'avoir opéré leur jonction.
Les lignes-manœuvres peuvent encore
être intérieures ou extérieures, par rapport
aux lignes de l'ennemi.
« Les lignes intérieures, dit Jomini,
sont celles qu'une armée forme pour s'opposer
à plusieurs lignesde l'ennemi, mais auxquelles
on donne une direction telle qu'on puisse
rapprociier les différents corps et lier leurs
mouvements avant que l'ennemi ait la possi-
30
LIliNES.
4G(j
LIGNES.
bilité de leur opposer une plus grande ;
masse. »
Le caractère principal des lignes inté-
rieures est la possibilité, pour l'armée qui
les emploie, d'effecLuer la concentration de
ses forces contre chacune des lignes enne-
mies, plus rapidement que ne peut le faire
l'ennemi, qui suit des lignes extérieures,
puisque les dislances à parcourir sont moin-
dres pour celui qui occupe la position cen-
trale.
Celui qui manœuvre en lignes intérieures
peut donc arriver à opposer successivement
à chacune des niasses séparées de l'adver-
saire, la masse principale de ses forces, et
par conséquent, à s'assurer la supériorité
numérique et à les battre l'une après l'autre.
Cette manière est très avantageuse lorsque
l'ennemi a divisé ses forces.
Toutefois, le succès ne peut être obtenu
qu'à la condition qu'il existe entre les co-
lonnes de l'adversaire, soit entre ces colonnes
et l'objectif commun qu'elles poursuivent,
certaines relations de distances.
Le maréchal de Moltke pose, à propos de
cette manœuvre, le principe suivant : « S'il
y a avantage à se placer sur la ligne centrale
d'opérations, pour en profiter, il faut néces-
sairement avoir autour de soi assez d'espace,
pour qu'il soit possible d'aller chercher un
de ses adversaires à une distance de plusieurs
journées de marche, et d'avoir assez de
temps pour revenir ensuite sur l'autre. Si
cet espace est très restreint, on court le ris-
que d'avoir affaire à ses deux adversaires à
la fois; quand une armée, sur le champ de
bataille, est attaquée de front et de flanc,
peu importe qu'elle soit sur la ligne inté-
rieure, ce qui était pour elle un avantage
au point de vue stratégique, est devenu un
désavantage au point de vue tactique ».
Les principes d'exécution d'une manœuvre
en lignes intérieures peuvent être résumés
ainsi qu'il suit :
Répartir sei forces de manière à s'assurer,
contre une des masses ennemies, une supé-
riorité marquée ; porter l'offensive assez loin
de la position centrale pour qu'on ait toute
liberté de mouvement, et qu'un insuccès
partiel ne puisse en aucun cas entrahier la
jonction immédiate des forces de l'adver-
saire, assurer, en tout état de cause, la con-
servation des lignes d'opérations.
Les lignes extérieures sont celles qu'une
armée formera en même temps sur les deux
extrémités d'une ou plusieurs lignes enne-
mies (Jomini).
Leur emploi présente les avantages et les
inconvénients qui ont été indiqués plus haut
pour les lignes convergentes.
On a vu que l'emploi de ces lignes, bien
que présentant de grands dangers, peut of-
frir, dans certains cas, des avantages consi-
dérables.
Il convient d'ajouter que les lignes exlé-
rieures présentent moins d'inconvénients
qu'autrefois, attendu qu'elles sont mainte-
nant en relations constantes au moyeu du
télégraphe, et qu'elles peuvent ainsi combi-
ner leurs mouvements, même à distance.
Cette manœuvre en lignes extérieures a été
employée avec le plus grand succès par les
Prussiens, dans la campagne de Bohême en
1866.
En se plaçant à un point de vue très gé-
néral, on ne peut donc pas dire à priori que
l'emploi de tel genre de lignes-manœuvres
est préférable à tel autre ; le succès dépend
de r«£fectif des troupes, de l'a-propos des
combinaisons, du génie du général en chef,
ainsi que de la rapidité et de la vigueur de
l'exécution.
— télégraphiques. Lignes qui servent
à établir la communication télégraphique
entre différents points.
On distingue deux espèces de lignes télé-
graphiques : les lignes permanentes et les
lignes provisoires.
Les lignes permanentes sont celles qui
S3ut construites par la télégraphie civile en
temps de paix, et quelquefois aussi en temps
de guerre.
Elles se composent d'un conducteur en fil
nu, supporté par des supports, auxquels il est
fixé au moyen d'isolateurs en verre, en por-
celaine ou en caoutchouc.
Le fil nu employé en France est du fil de
fer galvanisé de i^^ de diamètre pour les
grandes lignes, et de 3™™ pour les lignes
secondaires.
Ces lignes sont dites susj)endues ou
aériennes.
Un certain nombre de lignes permanentes
sont souterraines ; dans ce cas, le conducteur
est constitué au moyen d'un câble isolé,
composé de 7 fils de cuivre, entourés d'une
enveloppe isolante en gutta-percha ; l'en-
semble est protégé par une armature en fil
de fer.
Le câble est disposé au fond d'une tran-
chée que l'on comble ensuite.
Les lignes provisoires sont celles qui
sont construites par la télégraphie militaire
en campagne ou aux manœuvres.
Elles peuvent être aériennes, rampantes ou
mixtes.
Les lignes provisoires aériennes sont con-
struites en fil nu, qui doit être isolé de ses
supports au moyen d'isolateurs.
Le fil employé est le fil de fer galvanisé
LIGNES. 407
%
des ligues permanentes, ou du fil de fer de
gmm ou du fil d'acier de 1™™,7, pour des
lignes provisoires ne dépassant pas 50 à
60 kilomètres.
Les lignes procisoires rampantes sont con-
struites au moyen d'un câble isolé reposant
sur le terrain naturel, et disposé de telle
sorte qu'il ne soit pas foulé aux pieds des
chevaux ou détérioré par les voitures, par
exemple dans le fond des fossés.
Les lignes provisoires mixtes se compo-
posent de parties en ligne aérienne, de par-
ties en ligne rampante, et même de parties
en ligne souterraine. Ce sont celles que l'on
emploie le plus fréquemment à la guerre,
parce qu'elles se prêtent à toutes les cir-
constances locales. Ainsi, l'on établit en
ligne rampante toutes les parties qui ne
courent pas le risque d'être détériorées par
le passage des chevaux ou des voitures ; en
dehors de ces circonstances , on élève le
câble au-dessus du sol, soit au mojen des
appuis naturels qu'on rencontre , soit au
moyen d'appuis artificiels, créés à l'aide du
matériel dont on dispose; enfin, on établit
le câble en ligne souterraine pour la tra-
versée des routes, et lorsqu'on veut le dis-
simuler. L'inconvénient de ce dernier sys-
tème, c'est d'exiger beaucoup de temps pour
sa construction.
Eu campagne, les lignes télégraphiques
doivent servir :
1° A relier le quartier général principal
avec les quartiers généraux d'armée et de
corps d'armée, et à assurer les communica-
tions avec le réseau d'opérations ;
2° A relier à l'un des quartiers généraux
ci-dessus le chef d'une troupe temporaire-
ment détaché pour une mission spéciale.
En ce qui concerne le tracé des lignes
télégraphiques, il faut distinguer deux cas :
la marche en avant et la marche en retraite.
1" Cas. — Marclia en avant. Deux
systèmes peuvent être employés pour l'éta-
blissement des communications télégraphi-
ques entre les différents corps d'armée et le
quartier général de l'armée : le système d-j
parallèles et le système de transversales.
Système de parallèles. Supposons une ar-
mée composée de trois corps d'armée, 1, II,
111, ayant sou quartier général eu A.
Le système des parallèles consiste à dé-
velopper les lignes sur les routes que sui-
vent les quartiers généraux ; on a ainsi une
ligne centrale A',A-, A', AS suivant les
étapes du grand quartier général et flanquée
d'autant de lignes parallèles qu'il y a de
corps d'armée {fig. 16 2, partie gauche).
Toutes ces lignes partent nécessairement
d'une transversale A*, 1', IlS III^ comme base.
LIGNES.
La communication d'un cfaartier général I*,
par exemple, au quatrième jour, avec le
grand quartier général établi ce jour-là
en A*, se fait alors par l'intermédiaire de
tout le réseau laissé en arrière, et suit la
ligne IMM2,I',A',A2,A3,A*.
Lorsqu'on est trop éloigné de la base pri-
mitive A, 1,11,111, on peut la déplacer par
exemple en A*, P, 11*, III*, et repartir de cette
nouvelle base pour les communications au
delà.
Le système des parallèles présente les
avantages suivants :
1° Le fil télégraphique suit immédiate-
ment les troupes, et la communication est
toujours possible ;
2° Les ateliers, opérant sur la route
principale suivie par l'armée, sont bien
protégés ;
3° Dans la pratique, les travaux d'éta-
blissement des lignes seront souvent sim-
plifiés, attendu cpie les ateliers, suivant
comme les corps eux-mêmes les grandes
voies de communication, pourront souvent
utiliser les parties non détruites des lignes
existantes.
En revanche, ce système offre les incon-
vénients d'exiger une grande cpiantité de
câble et d'épuiser les provisions de matériel.
On remédie à cet inconvénient en relevant
le matériel en arrière par tous les moyens
possibles, et en le reportant en avant par
les voies les plus rapides ; en même temps,
on reporte en avant la transversale qui
avait servi jusqu'alors de base.
Le système des transcersaks consiste à éta-
blir pour chacune des positions successives
occupées par l'armée, après chaque jour de
marche, des lignes qui se développent trans-
versalement aux directions suivies jiar les
corps, et qui rattachent entre eux et avec
le grand quartier général A de l'armée, les
quartiers généraux des corps d'armée 1, II,
III, par lintermédiaire de l'un d'eux, II,
par exemple {fig. 102, partie droite). Dans ce
LIGUE.
/iG8
système, on est obligé de relever, à chaque
journée de marche, les lignes transveisales
devenues inutiles ; toutefois, pour maintenir
les communications en arrière de l'armée, on
ne relève pas les lignes A' , A^, A3, A*, qui re-
lient les différents emplacements occupes
successivement par le grand quartier géné-
ral de l'armée, ou plutôt les sections de
2"^ ligne remplacent ces licfnes provisoires par
une U(jne permanente.
Le système de transversales a l'avantage
de développer le moins de fil possible, mais
il présente les inconvénients suivants :
1° Les troupes sont privées de la com-
munication électrique depuis le moment où
elles quittent leurs positions jusqu'à celui
où, après l'arrivée à l'étape, elles sont re-
jointes par les ateliers de télégraphistes
ayant accompli leur tâche ;
2° Les ateliers, dans les intervalles entre
les corps, sont peu protégés contre les en-
treprises de la cavalerie ennemie.
De la comparaison des deux systèmes, il
résulte qu'on emploiera plus généralement
celui des parallèles, à cause de l'avantage
qu'il présente de conserver la communication
en marchant; le système des transversales
sera le plus souvent réservé pour les cas où
l'on ne disposera pas d'une quantité sufti-
sante de matériel pour construire des lignes
parallèles.
2« Cas. — Marche en retraite. Dans
ce cas, le système des transversales est tout
à fait impraticable , car il serait impossible
de relever ses lignes avant qu'elles soient
enlevées par l'ennemi.
Avec le système de parallèles, au con-
traire, on peut conserver la communication
télégraphique entre les quartiers généraux,
en relevant les lignes à mesure que les
troupes abandonnent le terrain, ou en les
détruisant au besoin. Ce système est donc
le seul praticable dans le cas d'une marche
en retraite.
LIGUE. Confédération, association for-
mée entre plusieurs Etats pour arriver à un
résultat commun.
LIMAÇON. Évolution d'infanterie, au-
trefois pratiquée par les Espagnols, les
Suisses et les Bourguignons. Elle consistait
dans le déroulement du hérisson, dont les
rangs partaient succcessivement par le flanc.
LIMITE d'âge (V. Age).
— d'États (V. Frontières).
LIMONIÈRE. Brancard double réuni à
une extrémité par deux traverses ou entre-
toises ; sert à y atteler un cheval.
LIN. Plante de la famille des linacées,
dont la tige fournit un fil très fin. La toile
LIQUEUR.
de lin était jadis l'étoffe employée pour
l'habillement des soldats grecs et romains.
Sert à doubler certains effets d'habille-
ment de l'armée.
LINCEUL. Drap, ordinairement de toile,
dont on se sert pour ensevelir les morts.
Les frais d'inhumation des militaires
comprennent la fourniture d'un linceul ou
suaire.
LINGE. On désigne sous ce nom les ef-
fets en toile de coton, de chanvre ou de lin.
Le linge de corps des hommes de troupe com-
prend des chemises, des caleçons, des mou-
choirs et des serviettes. Ces effets portent le
numéro matricule de l'homme, marqué à
l'encre indélébile {encre Dagron). Chaque
homme a droit à faire blanchir, par se-
maine, au compte de l'ordinaire : une che-
mise, un calejon, un mouchoir et une ser-
viette.
LINGERIE. Endroit où l'on répare et
où l'on range le linge, dans les hôpitaux
nnlitaires et dans les magasins des lits mi-
litaires.
LUGULA ou LINGULA. Petit glaive en
forme de langue, dont se servirent les Ro-
mains au début.
LIN GUET. Pièce de sûreté en acier qui,
dans certains fusils à répétition, sert à pré-
venir les départs fortuits.
LIQUEUR. Boisson obtenue, soit direc-
tement par la fermentation, soit en mélan-
geant avec l'alcool diverses substances aro-
matiques, auquelles on associe fréquemment
du sucre.
Les liqueurs alcooliques comprennent : le
cognac, le rhum , le kirsch, Panisettc, le
curaçao, l'absinthe, etc. Leur action est sti-
mulante et digestive, lorsqu'on n'en abuse
pas, et lorsqu'elles ne sont pas frelatées ;
malheureusement, l'industrie civile a trouvé
le moyen de les falsifier plus ou moins, ce
qui les rend dangereuses. C'est ainsi que le
cognac est obtenu trop souvent en étendant
d'eau les alcools de pommes de terre ou de
grains et en les colorant avec des copeaux
de chêne ou de hêtre ; quelquefois on y
ajoute du poivre et du gingembre, qui leur
donnent plus de vigueur, mais les rendent
insalubres et toxiques ; le rhum est souvent
fabriqué de toutes pièces, avec de mauvais
alcool étendu d'eau et aromatisé avec du
cuir tanné; le kirsch, le plus souvent, est
fait avec de l'alcool additionné d'eau et
d'huile d'amandes amères, provenant des
noyaux (acide cyanhydrique), etc., etc.
Il est expressément recommandé aux ad-
judants-majors et aux officiers du service
de santé, de s'assurer fréquemment de la
LIQUIDATION.
46l>
LIQUIDE.
qualité des liqueurs débitées dans les can-
tines.
LIQUIDATION. Action par laquelle on
arrête un compte en comparant le débit
avec le crédit, et eu faisant ressortir l'excé-
dant ou le déflcit de ce dernier, par rapport
au premier.
La liquidation des comptes des corps de
troupes et établissements considérés comme
tels, comporte deux opérations :
1° L'établissement d'une revue de liqui-
dation de toutes les allocations jyaijables sur
revues, c'est-à-dire, qui résultent de l'effectif
des hommes et des chevaux ;
2" L'établissement de la centralisation,
qui fait ressortir la situation financière du
corps, par nature de fonds, d'après le ré-
sultat de la revue de liquidation et la ba-
lance des recettes et des dépenses effectuées
pendant le trimestre d'exercice.
Cette liquidation est établie trimestrielle-
ment. La liquidation des frais de route
porte le nom de régularisation.
— judiciaire. État d'un commerçant
qui a cessé ses payements et qui a obtenu,
par jugement du tribunal de commerce, le
bénélice de liquider ses affaires avec le con-
cours de liquidateurs et de contrôleurs nom-
més par les créanciers.
Lorsque les comptes sont liquidés et que
l'actif et le passif du débiteur sont nette-
ment déterminés, les créanciers sont convo-
qués en assemblée par le juge-commissaire,
à l'effet de traiter avec le débiteur.
Le concordat peut être accordé par la
majorité des créanciers, il est alors homo-
logué , et le tribunal déclare la liquidation
judiciaire terminée. Si le concordat n'est
pas accordé, la liquidation judiciaire conti-
nue jusqu'à la réalisation et la répartition
de l'actif, à moins que le tribunal ne déclare
la faillite du débiteur ; dans ce cas, il est
procédé conformément aux articles 329 et
suivants du Code de commerce.
Lorsqu'un entrepreneur du département
de la guerre cesse ses pajements et est ad-
mis au bénéfice de la liquidation judiciaire,
le Ministre a la faculté de l'ésilier le marché
sans mise en demeure et sans aucune in-
demnité pour l'entrepreneur, même dans le
cas où ce dernier serait autorisé par le tri-
bunal à continuer l'exploitation de son com-
merce ou de son industrie.
Les commerçants en état de liquidation
judiciaire ou de faillite, ne sont pas admis
à prendre part aux adjudications pour les
fournitures du département de la guerre.
LIQUIDE. Toute substance qui coule ou
qui tend à couler.
Les liquides distribués à titre réglemen-
taire, dans l'armée, sont : Veau, le vin, le
cidre, la bière et l'eau-de-vie.
La ration de vin est de 1/i de litre; celle
de cidre et de bière, de 1/2 litre; celle
d'eau-de-vie, de 1/16 de litre, et seulement
de 1/32 de litre, comme ration hygiénique.
La fourniture en est faite directement en
Algérie et aux armées en campagne ; partout
ailleurs, elle est remplacée par des indem-
nités représentatives dont le tarif est établi
annuellement, par département.
Les hommes de troupe présents sous les
armes ont droit aux rations de liquide
lorsque des décisions du Ministre ou des gé-
néraux commandant en chef aux armées en
prescrivent la distribution.
Cependant, à l'intérieur, les généraux
commandant les corps d'armée peuvent, en
cas d'urgence, autoriser des distributions, à
condition d'en rendre compte au Ministre.
Les distributions, en temps de paix, sont
faites aux hommes de troupe à titre hygié-
nique ou à titre extraordinaire.
Les distributions à titre hygiénique ont
lieu en vertu de décisions spéciales, moti-
vées par des conditions climatériques ou par
des épidémies. Il en est fait également pen-
dant la saison des chaleurs, à raison d'une
ration d'eau-de-vie pour toutes les journées
de présence, pendant la période du io juin
au 31 août, dans le Midi, et du 15 juillet
au 31 août dans les régions du Centre et du
Nord (Décision ministérielle du 1'^"^ octobre
1888).
Les distributions extraordinaires ont lieu :
1° A l'occasion de la Fête nationale;
2' Pendant l'inspection générale, à raison
d'une ration de ^in ou d'eau-de-vie pour les
hommes présents à la revue d'honneur;
3" A la première revue, dite d' « instal-
lation », que passent les généraux comman-
dant le corps d'armée, lors de la prise de
possession de leur commandement ;
4° Aux grandes manœuvres, à raison
d'une ration de vin au plus tous les 3 jours
et d'une ration par jour dans les manœu-
vres de montagne ; d'une ration d'eau-de-vie
pour chaque journée ou nuit passée au bi-
vouac et pour chaque marche de nuit pen-
dant les manœuvres de montagne ;
3° Aux hommes de troupe envoyés aux
bains de mer et placés en subsistance dans
un corps, à raison d'une ration de vin par
jour.
L'indemnité représentative d'eau-de-vie
allouée à titre hygiénique pendant les cha-
leurs, peut se cumuler avec les rations
allouées à titre extraordinaire.
La qualité des liquides débités par les
LIRE,
cantinières est contrôlée par les médecins des
corps de troupe.
En garnison, les cantinières doivent le
droit de détail pour les liquides ; toutefois,
dans les camps, forts et citadelles, elles sont
affranchies de la déclaration préalable si
elles ne reçoivent que des militaires. Il en
est de même du droit de circulation.
Pour les spiritueux, les droits de circula-
tion et de détail sont remplacés par un droit
dit « de consommation ».
Les liqueurs, fruits à l'eau-de-vie, les
eaux-de-vie en bouteille et l'absintbe sont
taxées comme les spiritueux en cercle, sui-
vant la capacité réelle des bouteilles et la
richesse alcoolique du liquide. Toutes les
boissons sont en outre frappées d'un droit
d'entrée dans les villes de 4,000 habitants
et au-dessus.
Pendant la durée des grandes manœuvres
annuelles, les vins et les cidres vendus par
les cantinières doivent être frappés du droit
de circulation et non du droit de détail.
LIRE. Parcourir des yeux, avec connais-
sance de la valeur des lettres, ce qui est écrit
eu imprimé.
Les engagés volontaires, de même que les
appelés pour la cavalerie, doivent justifier
qu'ils savent lire et écrire.
LISÉRÉ. Raie plus ou moins étroite qui
borde un ruban de médaille ou de décora-
lion.
LISOIR directeur. Sorte d'affût em-
ployé surtout pour le tir du canon de 12"
de place et des pièces de campagne sur affût
de 1 2" de place ; ce lisoir peut tourner au-
tour d'une cheville ouvrière (V. Châssis
d'a/Jùt).
LISSAGE. Action d'unir et de polir la
surface d'une étoffe, du papier, de la pou-
dre, etc.
Le lissage des grains de poudre s'opère
comme il a été dit au mot finissage.
LISSE. Uni, poli. Les canons lisses sont
ceux dans lesquels l'âme n'est pas rayée.
LISTE. Série de noms de personnes ou
de choses, mis à la suite des uns des autres.
— d'admissibilité Liste qui donne les
noms des jeunes gens ayant subi avec succès
les épreuves écrites, et qui, par suite, sont
autorisés à subir les épreuves orales, pour
l'admission dans une école militaire. Cette
liste contient généralement un nombre de
noms double du nombre des candidats à
admettre définitivement.
— d'admission. Liste qui donne les
noms des jeunes gens admis à suivre les
cours d'une école militaire, après avoir satis-
fait aux épreuves écrites et orales fixées par
le Ministre de la guerre.
470 LISTE.
— d'ancienneté. Il est établi, dans
chaque corps de troupe, établissement mili-
taire ou service, à l'époque de l'inspection
générale, une liste sur laquelle sont portés
tous les oIBciers appartenant au corps, et
établissement ou service, dans l'ordre des
grades, et par rang d'ancienneté dans chaque
grade, quelles que soient les fonctions qu'ils
exercent.
L'ancienneté compte du joiir où a été signé
le décret de nomination, défalcation faite du
temps passé en non-activité pour infirmités
temporaires, ou par mesure de discipline ; à
égalité de date, on se reporte au rang oc-
cupé dans le grade inférieur.
L'inspecteur général arrête dans chaque
corps les listes d'ancienneté qui sont signées
par les officiers et les transmet au Ministre
avee4«s réclamations qui lui ont été présen-
tées. Ces listes servent à l'établissement des
listes d'ancienneté par arme ou service, les-
quelles sont rendues publiques par la voie
de l'Annuaire militaire.
— d'appel. Liste nominative des hom-
mes de la chambrée. Ces listes sont collées
sur des planchettes ou des cartons et doivent
rester affichées dans les chambrées, où elles
servent à faire les appels. Leur fourniture
incombe à la masse d'iiabillement et d'en-
tretien.
— d'aptitude. Il est dressé chaque
année, k l'époque de l'inspection générale,
des listes d'aptitude pour les sous-lieutenants
et les lieutenants proposés pour certains
emplois spéciaux tels que : trésorier, officier
d'habillement. A cet etTet, les états de pro-
position établis par les chefs de corps sont
accompagnés de l'avis du sous-intendant
militaire sur la capacité et les connaissances
administratives des candidats proposés pour
officiers comptables. Les sous-lieutenants et
les lieutenants proposés dans ces conditions
doivent en même temps être proposés pour
l'avancement. Ils subissent, devant une com-
mission siégeant au chef-lieu du corps d'ar-
mée, un examen qui sert à classer par arme
et par grade les candidats ayant satisfait aux
épreuves. Les lieutenants proposés pour les
emplois de capitaine trésorier ou d'habille-
ment qui ont satisfait aux examens d'apti-
tude et ont été classés au tableau d'avance-
ment sont dispensés de subir à nouveau les
examens.
Les listes d'aptitude, jointes au travail de
la commission d'armes, sont envoyées au
Ministre, qui fait établir une liste unique
par arme et par rang d'ancienneté. Les offi-
ciers classés au tableau d'avancement au
choix, qui sont portés sur ces listes d'apti-
tude, peuvent alors être nommés au choix
LISTE.
4:i
LISTE.
en dehors des tours déterminés par la loi
(hors tour). Mais le nombre total de ces
promotions et de celles faites au choix ne
peut dépasser celui des promotions faites à
l'ancienneté.
Une liste d'aptitude des colonels suscepti-
bles d'être nommés au grade de général de
brigade est établie chaque année par la co?n-
mission supérieure de classement, d'après les
listes de présentation fournies par les commis-
sions d'armes.
Une liste d'aptitude des généraux de bri-
gade susceptibles d'être nommés au grade de
général de division est établie également
chaque année par le conseil supérieur de la
guerre, d'après les listes de présentation
fournies par la commission supérieure de
classement. Il donne également son appré-
ciation sur les candidatures qui lui sont sou-
mises par le Ministre, pour les fonctions de
commandant de corps d'armée.
— de présentation. Les commissions
d'arme, lor< de leur réunion annuelle pour
l'établissement du tableau d'avancement
jusqu'au grade de chef de bataillon inclus,
dressent des listes de présentation pour les
grades de lieutenant-colonel, de colonel et
de général de brigade.
La commission supérieure de classement
dresse à son tour, à la même époque, des
listes de présentation pour le grade de général
de division ou assimilé, en séparant les can-
didats suivant leur arme d'origine.
— de recrutement cantonaL Cette
liste est arrêtée par le conseil de revision
cantonal, après avoir statué sur les cas
d'exemption ainsi que sur toutes les récla-
mations auxquelles les opérations peuvent
donner lieu. Elle est divisée en sept parties
et comprend par ordre de numéros de ti-
rage :
1° Tous les jeunes gens déclarés propres
au service militaire et qui ne doivent pas
être classés dans les catégories suivantes ;
2° Les jeunes gens dispensés en vertu de
l'article 2 1 ;
3° Les jeunes gens dispensés en vertu des
articles 23 et 50 ;
4° Les jeunes gens liés au service en
vertu d'un engagement volontaire, d'un
brevet ou d'une commission, et les eunes
marins inscrits ;
b° Les jeunes gens qui sont ajournés con-
formément à l'article 27 ;
6° Les jeunes gens qui ont été classés
dans les services auxiliaires de l'armée ;
7° Les jeunes gens exclus en Aertu des
dispositions de l'article 4. (Art. 33 de la loi
du 15 juillet 1889.)
— de tirage au sort. Elle est établie
par le sous-préfet, au moment du tirage an
sort dans chaque canton. 11 inscrit en tête
de cette liste :
1" Le nom des jeunes gens qui se ti-ou-
vent dans l'un des cas préms par l'article 69
de la loi du 13 juillet 1839 (manœuvres
frauduleuses) ;
2° Le nommes jeunes gens qui se trou-
vent dans l'nn des cas prévus par l'article 15
de ladite loi (omis) et qui n'ont pas déposé
à la sons-préfecture, huit jours au moins
avant le tirage du canton, une demande
tendant à faire excuser leur non-inscription
sur le tableau de recensement des années
précédentes, et justifiant que l'omission de
leur nom sur ce tableau ne pouvait être
imputée à leur négligence.
Les premiers numéros leur sont attribués
de droit.
La liste de tirage est dressée à mesure
que les numéros sont proclamés. Elle est lue
à haute voix, puis arrêtée et signée de la
même manière que le tableau de recense-
ment et annexée, avec ledit tableau, au
procès-verbal des opérations. Elle est pu-
bliée et affichée dans chaque commune du
canton.
— des indemnités de route dues
aux réservistes. Pour le payement des
indemnités de route dues aux réservistes, les
corps de troupe établissent eu double expé-
dition une liste nominative (modèle 139 A)
portant décompte des sommes à payer. Le
montant de chaque liste est perçu au Trésor,
après l'ordonnancement du sous-intendant
militaire, et est ensuite réparti entre les in-
téressés. La formalité de l'émargement de la
liste restée entre les mains du corps ou du
chef de détachement n'est plus exigée ; les
capitaines ou chefs de détachement certifient
le payement au pied de chaque liste.
— des réservistes. Il est tenu, dans
chaque compagnie, escadron ou batterie,
une liste nominative et par classe des réser-
vistes et des disponibles comptant dans
chaque unité. Ces listes sont extraites du
répertoire. Il en est établi également une
pour la section hors rang des régiments d'in-
fanterie.
Les mutations gains reçues du recrutement
sont envoyées à ces unités par le major, en
même temps que le lii^ret matricule, au
moyen d'un carnet modèle n° 12, formant
bordereau d'envoi.
Les mutations pertes sont adressées à ces
mêmes unités au moyen d'un cahier modèle
n" 13 présentant les mutations survenues
pendant l'année.
Enfin, les mutations n'affectant pas l'ef-
fectif sont communiquées parle même cahier
LIT,
472
LITS MILITAIRES.
Il" i3, et un trait est passé sur les mots :
prière de rayer, etc.
Il est clabli un carnet et un cahier pour
chaque compagnie. Tous ces imprimés sont
achetés au compte de la masse d'habillement
et d'entretien.
— matricule. Liste nominative tenue
dans chaque bureau de recrutement, sur la-
quelle sont inscrits les hommes qui, n'ayant
pas satisfait à la loi du recrutement dans la
subdivision, viennent y établir leur domi-
cile. Cette liste est établie par classe de re-
crutement et tenue à jour de la même ma-
nière ; elle constitue, en quelque sorte, une
annexe du registre matricule du bureau de
recrutement.
LIT. Meuble composé d'une couchette ou
d'un chdlil sur lequel est placée une fourni-
ture de literie.
LIT DE CAMP. Appareil fixe formé de
l)lanches inclinées par-dessus lesquelles on
fixe un madrier tenant lieu de traversin,
qui sert de lit dans les corps de garde et
dans les locaux de discipline. Sa longueur
est de 2 mètres ; sa largeur est déterminée
par le nombre d'honnnes à couclier, à. raison
de 0™,60 par homme. Une traverse débor-
dante, clouée à la partie inférieure, sert de
point d'appui aux pieds pour empêcher les
hommes de glisser à terre.
Les lits de camps sont construits, entre-
tenus et renouvelés par le service du génie .
LITERIE. Matériel qui entre dans la
composition d'un lit.
LITS militaires. Le service des lits mi-
litaires a pour objet :
i° De procurer les effets de couchage
nécessaires aux militaires en station logés
dans les bâtiments de l'Etat ;
2° De fournir des ameublements de
chambre aux sous-officiers, adjudants ou
assimilés, sous-officiers rengagés ou commis-
sionnés, logés dans les mêmes conditions,
ainsi qu'aux portiers-consignes logés dans
les ouvrages détachés et les forts isolés ;
3" De pourvoir les corps de garde du
matériel dont la fourniture n'incombe pas
au service du génie.
Le service des lits militaires est confié à
l'entreprise. A cet effet, le territoire na-
tional a été divisé en deux arrondissements
de fournitures dont l'un comprend toute la
France, et l'autre, l'Algérie et la Tunisie.
Le service est assuré par deux marchés
(un pour chaque arrondissement de fourni-
tures) passés pour une durée de 20 années,
à partir du l'''" avril 1887, et régis par le
Règlement du 30 septembre 1886.
Dans cliaque corps d'armée et, en Afrique,
dans chaque division, le service est centra-
lisé par un agent régional résidant au chef-
lieu de la région.
Dans chaque place où il est entretenu au
moins 300 fournitures, le service est exécuté
par un préposé ; les places ayant une fixa-
tion inférieure à ce chiffre sont rattachées,
comme annexes, à la place de fixation la
plus voisine.
Les agents régionaux et les préposés sont
tenus d'obtempérer aux ordres des fonction-
naires de l'intendance, ou de leurs sup-
pléants, en ce qui concerne l'exécution de
leur service. Ils doivent être Français ou
naturalisés et leur nomination est soumise
à l'approbation du Ministre de la guerre,
qui peut également demander leur révoca-
tion ou leur déplacement lorsqu'il le juge
convenable.
La moilié des emplois vacants doit être
attribuée à d'anciens sous-olBciers.
Le matériel se divise en deux catégories :
La première catégorie, appartenant à l'en-
trepreneur, comprend : les ameublements de
chambres d'officiers et d'adjudants ; les four-
nitures d'oflicier, de soldat, d'infirmerie, de
salle de discipline ; les mobiliers de corps de
garde et les capotes de sentinelles.
L'entrepreneur est chargé de l'achat, de
l'entretien et du remplacement de ce maté-
riel moyennant un double loyer comprc-
iiant :
1° Un loyer d'entretien payé par l'État,
pour tout le matériel compris dans la fixa-
lion à entretenir, à l'exception des mobiliers
de corps de garde ;
2" Un loyer d'occupation, dû pour le
nombre le plus élevé des objets occupés à la
fois, ne fût-ce qu'un jour, pendant le cours
du même mois, et pendant le cours du tri-
mestre pour les mobiliers de corps de garde.
La deuxième catégorie, appartenant à
l'Étal, comprend : les couchettes d'officier
et de soldat, les châlits à tréteaux avec plan-
ches ou sommier Thuau.
L'entrepreneur est tenu de conserver, de
distribuer et d'entretenir ce matériel, moyen-
nant un abonnement d'entretien et de con-
servation calculé sur le nombre des objets
comprenant la fixation, qu'il soit en service
ou non.
Le Règlement du 30 septembre 1886,
précité, détermine, pour chaque catégorie,
la composition du matériel, ainsi que son
emploi (V. Ameublement, Fourniture, Infir-
merie).
Les ameublements d'of liciers et d'adju-
dants, ainsi que les couchettes, châlits, pail-
lasses, sommiers de foin et sacs à paille,
restent à demeure dans les bâtiments pen-
dant que les locaux ne sont pas occupés.
lilTS MILITAIRES. i
L'entrepreneur est tenu de les entretenir
en ])on état. Il peut faire enlever à ses frais
les paillasses, sommiers et sacs à paille, à
charge par lui de les garnir de paille fraîche
ou de foin neuf, lorsque ces effets sont de
nouveau distribués. Ceux de ces objets inoc-
cupés sont réunis par les soins de l'entre-
preneur dans un local du quartier et placés
sous la garde du casernier.
Les fournitures de lit, couchettes et châ-
lits peuvent, avec l'autorisatiun du sous-
intendant militaire, être transportées d'un
quartier à un autre. Le préposé doit être
avisé de ces mouvements.
Le matériel composant la fixation doit
être constamment entretenu en bon état par
l'entrepreneur.
Les effets ou objets perdus ou mis hors
de service par l'occupant et ceux à réparer
doivent être remplacés ou remis en état
dans le délai d'un mois à partir du jour de
hi constatation ; ce délai est porté à deux
mois en Algérie et en Tunisie.
Tout effet qui cesse de réunir les condi-
tions réglementaires est réformé à toute
époque par le sous-intendant militaire ; un
examen minutieux de tout le matériel est
fait par ce dernier, accompagné de deux no-
tables idoines, au moment de Vinventaire
annuel de décembre.
Les manutenlions h faire subir au maté-
riel des lits militaires sont ijcriodiques ou
accidentelles.
Les manutentions pcriodirjues compren-
nent :
1° La reconfection des matelas et traver-
sins, le lavage et le foulonnage des couver-
tures tous les ans pour les fournitures d'of-
ficier et d'infirmerie, tous les 18 mois pour
celles de soldat et les couvertures des salles
de discipline ;
2° Le blancliissage des paillasses tous les
ans pour les fournitures de soldat, tous les
6 mois pour celles de Tmlirmerie, tous les
4 mois pour celles des salles de discipline ;
3° Le nettoyage des rideaux de lit et des
fenêtres des ameublements d'officiers, tous
les ans, et le blanchissage des rideaux de
lits d'adjudants tous les 6 mois ;
4" Le blanchissage des draps de Ut,
comme il a été dit page 231 ;
5° Le blanchissage des serviettes et des
taies d'oreillers toutes les semaines, des ri-
deaux de vitrage tous les 6 mois pour les
officiers et les adjudants, tous les 3 mois
pour les corps de garde d'officier ;
6° Le renouvellement de la paille des
paillasses et des sacs à paille tous les 6 mois
pour les fournitures de soldat et d'infir-
3 LITS MILITAIRES.
merie, tous les 4 mois pour celles de salles
de discipline.
Les inanulent'Ons et les écltanges acciden-
tels ont pour objet d'effectuer avant le temps
prescrit :
1° Le lavage et le foulonnage des couver-
tures et des couvre-pieds ;
2^ Le blanchisssage des enveloppes de
paillasses, de sommiers et de sacs à paille;
3° L'échange des draps do lit, des sacs de
couchage, des serviettes, des taies d'oreillers
et des rideaux de vitrage ;
4° Le peinturage des couchettes et chcâlits,
y l'ompris les sommiers Tliuau ;
o" La désinfection des fournitures, quand
elle n'est pas effectuée par les soins du
corps ;
6° La sanification des couchettes, châlits
et fauteuils de corps de garde, lorsqu'ils
sont infestés d'insectes.
Toutes ces manutentions accidentelles sont
effectuées sur l'ordre du sous-intendant mi-
litaire, par les soins et aux frais de l'entre-
preneur, à l'exception des deux dernières,
qui sont aux frais de l'État.
Les distributions sont faites :
1" Sur un état nominatif aux officiers
sans troupe et employés militaires ;
2° Sur un état numérique aux corps de
troupe et établissements;
3° Sur un état spécial pour les capotes
de sentinelle, les mobiliers de corps de garde
et les matelas des postes de la garde répu-
blicaine.
Ces états sont soumis, préalablement à la
distribution, au visa du sous-int^^n lanl.
Les distributions se font par compagnie,
escadron ou batterie, en présence de l'offi-
cier de casernement et d'un officier de l'unité
intéressée.
Ces officiers examinent les effets; ils fout
suspendre la distribution de ceux qui ne
sont pas en bon état de service, et exigent
l'apposition de la marque Vu, sur les taches
indélébiles.
En cas de contestation, la distribution est
suspendue ; les officiers rendent compte au
major, lequel avise le sous-intendant mili-
taire qui prononce, après examen, la récep-
tion ou le refus des effets.
Le matériel doit être pris en magasin,
sauf lorsque le quartier est éloigné de plus
de 2 kilomètres de ce dernier, et dans les
places de l'aris, Lyon, Lille et Marseille, où
l'entrepreneur est tenu de faire transporter
le matériel au quartier.
Les réintégrations sont faites de la même
manière que les distributions et avec les
mêmes formalités.
La reconnaissance contradictoire du maté-
LITHOFRACTEUR.
liel a lieu au magasin, lorsque la trausporl
est exécuté par l'entrepreneur.
Les effets perdus sont imputés aux corps
ou parties prenantes individuelles qui en
étaient détenteurs ; il eu est de même des
dégradations prévues par le tarif n° 5 an-
nexé au règlement du 30 septembre 1886,
précité, lorsque ces dégradations proviennent
de la négligence ou de la malveillance de
l'occupant.
Les détériorations sont évaluées contradic-
toirement par l'officier de casernement ou la
partie occupante individuelle et le préposé.
En cas de désaccord, le sous-intendant
militaire est appelé et prononce après exa-
men.
Toutefois, la partie condamnée peut de-
mander qu'un expert soit entendu ; le sous-
intendant désigne cet expert, et, après avoir
pris son avis, statue définitivement.
Les pertes, mises hors de service et; dété-
riorations résultant d'un événement de force
majeure, ainsi que les détériorations faites
par les animaux rongeurs sont à la cliarge
de l'État.
L'entrepreneur peut être soumis à des
pénalités dans les cas prévus par les arti-
cles 167 à 172 du règlement du 30 septem-
bre 1886, savoir :
1° Pour retard dans l'exécution des ordres
d'augmentation de fixation ;
2° Pour retard dans le remplacement des
agents dont la révocation ou le déplacement
a été demandé par le Ministre ;
3° Pour retard dans l'exécution des répa-
rations, manutentions et remplacements,
après expiration des délais fixés ;
4° Pour retard dans le renouvellement de
la paille et du foin, dans les échanges de
draps, sacs de couchage, litières, serviettes,
taies d'oreillers, rideaux de vitrage, et dans
le remplacement des objets faisant partie des
mobiliers de corps de garde ;
5" Pour retard dans l'expédition du ma-
tériel, quand il a reçu l'ordre d'en expédier
dans une autre place.
LITHOFRACTEUR. Explosif du genre
de la duahnc et de la glyoxyline.
LITIÈRE. Paille ou autre espèce de
plante qu'on répand dans les écuries, sous
les chevaux, afin qu'ils se couchent dessus.
En temps ordinaire, il n'est pas alloué de
paille spéciale pour la litière des chevaux,
dans l'armée française.
La paille de litière est prélevée sur la ra-
tion de paille alimentaire, au gré des corps
de troupe ou des parties prenantes indivi-
duelles.
Toutefois, les corps de troupe ont droit à
de la paille de litière dans les cas suivants :
474 LIVRAISON.
i° Lorsqu'un corps arrive dans une gar-
nison ; la ration est de 5 kilogr. par cheval ;
cette fourniture est à la charge de l'adjudi-
cataire des fumiers ;
La même allocation est due, à recevoir des
dépôts de remonte ou d'autres corps;
2° Pour les chevaux malades, à raison de
2 kilogr. de paille de seigle par cheval et
par jour ;
La dépense est imputable sur les fonds de
la masse d'entretien du harnachement et
ferrage ;
3° Pour la litière des chevaux embarqués
au chemin de fer, à raison de 2^,500 par
cheval ;
4° Pour le rempaillage des bat-flancs dans
les emplacements occupés par les jeunes
chevaux, et pour l'empaillage des barres
tenant- lieu de bat-fiancs, dans certaines
écuries ;
La dépense est supportée par la masse
d'entretien du harnachement et ferrage;
3° Pour les chevaux mis au vert, à raison
de 2"^, 500 par cheval et par jour.
Cette paille est fournie par l'entrepreneur
et comprise dans le prix de la ration de
vert.
LITIGE. Contestaiion en justice.
Par extension, se dit de toutes sortes de
contestations (V. Contentieux administra-
tif).
LITTERALEMENT. Qui est conforme à
la lettre.
Les théories militaires doivent être ap-
prises et récitées littéralement, sauf certains
passages, imprimés en caractères différents
et dont il suffit de connaître l'esprit.
LIVRAISON. Action de remettre à quel-
qu'un une chose qu'on lui a vendue.
En termes de librairie, se dit de chaque
partie d'un ouvrage qu'on publie par
cahiers à des époques plus ou moins rappro-
chées.
— de chevaux. Les chevaux des offi-
ciers subalternes, jusqu'au grade de capi-
taine inclusivement, leur sont livrés à titre
gratuit (V. Remonte).
Les officiers des corps de troupe à cheval
sont tenus de se remonter dans leur régi-
ment ; ceux des corps de troupe à pied, ains
que les officiers sans troupe, sont tenus d'al-
ler prendre livraison de leurs montures au
régiment qui leur a été assigné par le géné-
ral commandant le coi"ps d'armée.
— de denrées. Les livraisons de den-
rées à l'administration de la guerre sont ton-
jours faites dans les magasins ou dans les
endroits spécifiés aux marchés de livraison.
Les livraisons de denrées aux ordinaires
des troupes sont faites à la caserne, en pré-
LIVRE DE DÉTAIL.
«
sence d'un membre délégué par le président
de la commission des ordinaires, à moins
qu'il n'ait été convenu, dans le marché, que
les distributions auraient lieu chez le four-
nisseur.
— d'effets. Les effets achetés dans le
commerce par les corps de troupe doivent
toujours être livrés en magasin.
Les eflfets fournis par les magasins admi-
nistratifs sont liviés en gare, aux corps de
troupe qui disposent d'attelages et de
moyens de transport, et en magasin pour
les autres corps.
Toutefois, si les corps sont dans la place
même où se trouve le magasin administratif,
ils sont informés par un bulletin, du jour et
de l'heure où ils peuvent se présenter au
magasin, ainsi que de la quantité et de la
nature des effets, matières ou objets qu'ils
peuvent recevoir.
Les livraisons ne peuvent être faites qu'à
un officier délégué par le conseil d'adminis-
tration, ou dans les compagnies formant
corps ou les détachements, à un sous-officier
porteur d'une autorisation écrite du com-
mandant du corps ou du détachement.
LIVRE de détail. Registre qui contenait
le détail de la comptabilité de la compagnie,
escadron ou batterie.
n a été remplacé, depuis le 14 janviet"
1889, par le registre de comptabilité.
— (poids). L'ancienne livre équivalait
à 0^489o0o847 (V. Poids).
LIVRES des écoles régimentaires.
Les livres des écoles régimentaires sont
achetés au compte de la masse des écoles, à
l'exception des suivants, qui sont fournis et
remplacés, après réforme, par l'administra-
tion centrale : géométrie, arithmétique, his-
toire, géographie, grammaire, topographie,
fortification.
Le remplacement a lieu après la réforme
prononcée par l'inspecteur général, comme
pour les théories.
LIVRET d'armement. Tenu dans cha-
que corps ou unité formant corps, pour per-
mettre de se rendre compte de l'effectif de^
armes de cijaque espèce dont le corps est
détenteur.
— Chaix. Tableau semestriel des trains
journaliers à mettre eu circulation sur les
réseaux français, que l'on établit au moyen
de graphiques, et qui constitue ensuite ce
que Ton appelle le Livret des chemins de fer
ou Liiret-Chaix.
— de bouche à feu. Chaque pièce
d'artillerie est toujours accompagnée d'un
livret qui renferme le signalement, des
renseignements sur l'état de la bouche à
47o LIVRET.
feu, l'état de ses services et de ses mouve-
ments.
— de comptes courants avec le
Trésor. Ce livret porte l'inscription des
dépôts de fontls au Trésor, ainsi que des re-
traits de fonds par les conseils d'adminis-
tration.
La somme nette restant en dépôt au Tré-
sor est justifiée par des récépissés à talon.
Ce livret, ainsi que les récépissés qui l'ap-
puient, restent déposés dans la caisse du
couieil.
— de solde. Livret sur lequel les
agents du Trésor inscrivent les sommes
qu'ils payent aux corps de troupe et aux
officiers sans troupe ou employés militaires,
ainsi qu'aux personnes au profit desquelles
il est exercé des retenues sur la solde pour
aliments, ou qui sont autorisées à recevoir
des avances sur la solde des prisonniers de
guerre.
Ces livrets sont collectifs pour les corps
et établissements qui doivent se les procurer
à leurs frais; ils sont individuels pour les
parties prenantes isolées, auxquelles ils sont
délivrés gratuitement par les fonctionnaires
de l'intendance.
Ils portent en tète l'indication de l'armée
où ils doiv^ent servir, et en outre :
Pour les militaires sans troupe, l'arme,
le service auquel ils appartiennent, leurs
noms, prénoms, grades et résidences ;
Pour les délégations et les personnes au-
torisées à recevoir des avances de solde de
certains militaires, les noms, prénoms et
résidences des parties prenantes, les noms,
prénoms, grades, emplois et résidences des
délégants ou des militaires sur la solde
desquels les avances sont autorisées, et la
mention des délégations eu vertu desquelles
les ordonnancements ont lieu.
Pour les parties prenantes collectives,
l'arme dont elles font partie, leur dénomi-
nation ou numéro, le nom du militaire
commandant, ainsi que les noms et grades
des officiers comptables autorisés à percevoir
les fonds au Trésor.
Les livrets de solde sont cotés et para-
fés par les fonctionnaires de l'intendance,
qui les délivrent ; chaque livret doit porter
la signature de la partie prenante, et, s'il
s'agit d'un corps de troupe ou d'un déta-
chement, celle des membres du conseil d'ad-
ministration, et, à défaut de conseil, celle
de l'officier commandant.
— d'infirmerie. Il en est établi un pour
chaque cheval d'officier ou de troupe, en
môme temps que le livret matricule.
Le livret d'infirmerie contient, à la
LIVRET.
i""" page, un tableau indiquant les numéros
matricules, le nom, le sexe, l'année de nais-
sance, la taille, la robe et les particularités,
le prix et la date de l'achat, ainsi que le
dépôt acheteur du cheval.
Sur les pages suivantes, on inscrit les
séjours à l'infirmerie, les dates de l'entrée et
de la sortie, la durée du séjour, le genre de
maladies, les opérations et régimes employés,
— d'ordinaire. Hegislre annuel de
comptabilité de lonUnaire dans une unité
administrative.
Les recettes et les dépenses de l'ordinaire
sont inscrites sur deux pages en regard, pour
chaque période de prêt.
La page de gauche sert à l'inscription
des recettes et à la balance de ces dernières
avec les dépenses. Elle contient également le
tableau numérique des hommes vivant à
l'ordinaire, l'état nominatif des caporaux et
soldats n'y vivant pas, et l'état nominatif
des hommes qui, comptant à l'ordinaire,
n'y ont pas mangé, par suiHî de permission et
pour lesquels aucune denrée n'a été achetée.
La page de droite est destinée à recevoir
l'inscription des dépenses.
L'enregistrement est fait par livrancier et
par catégorie de denrées. Les denrées et
objets fournis par la commission des ordi-
naires sont inscrits après les fournitures
des autres livranciers. Les denrées de l'État,
reçues à titre remboursable, sont également
inscrites distinctement. Le livret d'ordinaire
est tenu au jour le jour par le sergent-major
ou maréchal des logis chef. Ce sous-oflicier
arrête les deux pages du livret à la fin de
chaque prêt, et le présente, le 1^' jour du
prêt suivant, à la vérification de l'officier
chargé de la vérification de l'ordinaire.
L'arrêté fait ressortir l'avoir des fonds de
l'ordinaire, ou boni.
Lorsque plusieurs unités administratives
font ordinaire ensemble, la compagnie ges-
tionnaire ajoute à ses recettes les versements
faits par les autres unités, et elle porte en
dépense le détail de tous les achats qu'elle
effectue. Les autres unités administratives
continuent de tenir leur livret en inscri-
vant le . détail de leurs recettes, et comme
dépense, en bloc, la part contributive versée
à l'unité qui gère l'ordinaire.
Le livret d'ordinaire est acheté au compte
de l'ordinaire. Il doit contenir, dans les pre-
mières pages, l'inventaire des effets et ob-
jets en service à la cuisine, dans les chambres
ou dans les réfectoires, avec indication des
prises en charges successives par les capo-
raux ou brigadiers d'ordinaire.
Quand il est terminé, il est déposé aux
archives du corps, où il reste pendant 5 ans.
476 LIVRET.
— individueL Tout homme, inscrit sur
le registre matricule du recrutement, reçoit
un livret individuel, qu'il est tenu de repré-
senter k toute réquisition des autorités mili-
taire, judiciaire ou civile.
Ce livret est ouvert par le commandant
du bureau de recrutement; il reçoit les
mêmes inscriptions que le livret matricule,
dont il sera parlé plus loin.
Il contient, en outre, des enseignements
sur la vaccination ; un tableau des résultats
obtenus au tir à la cible ; l'inscription des
brevets, mentions et numéros de classement,
obtenus dans les écoles d'escrime, de gymnas-
tique, etc. ; l'enregistrement successif des
effets de la !•''= et de la 2" portion; les dis-
positions des lois et règlements dont les mili-
taires doivent avoir constamment le texte
sous les yeux ; le résumé des obligations im-
posées à ceux qui ne sont plus sous les dra-
peaux ; les feuillets concernant les ordres de
route ; les feuilles spéciales aux appels et les
récépissés du livret individuel.
Ce livret doit toujours être entre les mains
de l'homme qui l'emporte avec lui en cas de
mutation.
— matricule de l'homme de troupe.
Ce livret est ouvert par le commandant du bu-
reau de recrutement pour tout jeune soldat ou
engagé volontaire. Cet officier mentionne, à
la i'"^ page du livret, l'état civil de l'homme,
son signalement et le titre sous lequel il est
lié au service ; à la 3'^ page, les dates du
passage de l'homme dans la disponibilité ou
dans la réserve de l'armée active, dans
l'armée territoriale ou dans sa réserve.
Le jour où l'homme est dirigé sur le
corps auquel il est affecté, le livret matricule
est adressé audit corps par le commandant
du bureau de recrutement. Le trésorier y
insciit le numéro sous lequel l'homme est
porté au registre matricule du corps. Le
livret est ensuite tenu par le commandant
de l'unité administrative, qui y mentionne
successivement :
A la page 1, la date de l'arrivée au corps,
la date de chaque rengagement et l'époque
à laquelle l'homme a été maintenu sous les
drapeaux comme commissionné ;
A la page 2, les services et positions di-
verses , les campagnes, blessures, actions
d'éclat et les décorations;
A la page 3, l'admission aux chevrons et
à la haute paye d'ancienneté, les déduc-
tions sur la durée des services, et les causes
qui motivent la radiation anticipée ;
A la page 4, le degré d'instruction à
l'arrivée au corps et au départ, la progres-
sion de l'instruction militaire, les renseigne-
ments sur les cours de l'école régimentaire
LIVRET. 477
%
de gymnastique et d'escrime suivis par
l'homme.
Dans les pages suivantes, on inscrit les
punitions infligées à l'iiomme, avec l'indi-
cation des motifs, les efifets et armes dont
l'homme est détenteur au corps, les effets
militaires qu'il emporte dans ses foyers, les
mesures de l'homme et les types d'effets
correspondant à ces mesures.
Dans l'infanterie, un feuillet spécial est
intercalé entre les pages 4 et 5, pour les
élèves du peloton d'instruction.
Les livrets matricules des hommes comp-
tant à l'effectif, sont classés dans une boîte
en chêne ; ils sont disposés par ordre alpha-
bétique, immédiatement après ceux des of-
ficiers et avant ceux des chevaux.
En cas de perte d'un livret matricule, il
en est établi un duplicata par le corps ; ce
duplicata est signé pour copie conforme par
le major.
— matricule des chevaux. Il en est
établi un pour chaque cheval d'officier ou
de troupe, par le trésorier, au moment de
l'arrivée au corps des jeunes chevaux ve-
nant de la remonte, ou achetés dans le com-
merce par les officiers tenus de se remonter
à leurs frais. Le major vise les livrets dés
qu'ils sont établis, et les remet aux com-
mandants des unités administratives , qui
sout, dès lors, chargés de les tenir.
Les livrets matricules des chevaux et
mulets qui ne comptent pas dans une unité
administrative, sont tenus par le trésorier.
Chaque livret contient les renseignements
suivants :
1° Nom, sexe, signalement et nature
d'emploi de l'animal (selle ou trait) ;
2° Date et prix d'achat, date de l'arrivée,
numéros matricules au dépôt de remonte et
au corps ;
3° Numéros matricules et noms des mili-
taires auxquels il a été successivement attri-
bué ;
4° Mutations et affectations diverses ;
o° Séjours à l'infirmerie avec indication
des maladies ;
6° Effets de harnachement en service
appartenant à l'État ;
7° Classements successifs faits aux in-
spections générales ;
8° Date et motif de la radiation des con-
trôles.
Les livrets dos chevaux changeant d'es-
cadron ou de corps, sont remis au nouveau
capitaine ou envoyés au nouveau corps, par
le trésorier; ceux des chevaux morts, vendus,
sont mis aux archives du corps et conservés
pendant deux ans.
LOCATION.
— matricule des officiers. Ce livret
est établi par le trésorier, d'après les ren-
seignements consignés sur le registre matri-
cule. Il est soumis au visa du major et
remis, par ses soins, au commandant de
l'unité dont fait partie Tofûcier. A partir
de ce moment, le commandant de l'unité
est chargé de la tenue du livret. Les chan-
gements qui se produisent dans la position
de l'officier sont inscrits successivement dans
les cases à ce destinées. Le livret suit l'offi-
cier dans ses différentes positions ou affec-
tations. Il est envoyé au sous-intendant
militaire chargé de l'ordonnancement de la
solde, lorsque l'officier vient à être mis en
non-activité.
Le livret de l'ofrcier retraité, ou décédé,
est envoyé au Ministre de la guerre par la
voie hiérarchique.
— de munitions. Destiné à l'enregis-
trement des munitions et des objets divers
y relatifs que le corps reçoit ou consomme
à quelque titre que ce soit.
LOCAL. Lieu considéré par rapport à sa
position et à son état.
L'article 24 du règlement du 30 juin
1856, sur le casernement, indique le nombre
et la composition des locaux affectés au
logement des troupes, des chevaux, et aux
accessoires de casernement (J. M. p. r.,
p. 234, édition refondue, t. VII).
LOCAUX disciplinaires. Comprennent
la salle de police, la prison et la cellule de
correction.
Les locaux disciplinaii'es des honunes
gradés sout distincts de ceux des simples
soldats.
Les caporaux et les brigadiers sont sépa-
rés des sous-officiers toutes les fois que les
locaux le permettent.
LOCATION. Action de prendre une
chose à loyer.
Aucune location n'est faite pour les be-
soins militaires que sur une autorisation du
Ministre de la guerre, sauf les cas d'urgence.
La nécessité de cette mesure doit être con-
statée, au préalable, par un procès-verbal
qui est dressé par le sous-intendant mili-
taire, de concert avec le chef du génie, et,
s'il s'agit du commandant des troupes, avec
le concours du commandant d'armes. Ce
procès-verbal indique le but de la location,
la désignation de la chose à louer, le degré
de convenance qu'elle offre pour la destina-
tion qu'elle doit remplir, le prix du loyer et
toutes les conditions à insérer dans le bail,
soit il la charge du preneur, soit à celle du
bailleur. Il est transmis au Ministre par la
voie hiérarchique. Les formalités qui pré-
LOCH.
478
LOCOMOTIVE.
cèdent s'appliquent aussi au renouvellement
et à la prorogation des baux de location.
LOCH. Petit instrument employé pour
mesurer la vitesse d'un navire. C'est un
corps flottant qui, par sa forme, reste à peu
près immobile pendant que le navire con-
tinue à marcher. Une cordelette graduée,
attachée à ce corps flottant, sert à compter
le nombre de mètres parcourus pendant un
temps donné.
LOCHÉE ou LOCHOS. Division infé-
rieure des milices grecques, sur la valeur de
laquelle on n'est pas bien fixé.
LOCOMOBILE. Machine à vapeur de
petite dimension et facilement transpor-
table.
Des perfectionnements sérieux ont permis
d'appliquer les locomobiles aux travaux de
construction, d'éclairage, de transports sur les
routes, etc Sa force, variable de 2 à 20 che-
vaux, est de 6 en moyenne. Sa machine, à
haute pression, à détente sans condensation,
est montée sur 2 ou 4 roues ; elle est à chau-
dière tubulaire horizontale et à cylindre
horizontal placé au-dessus de la chaudière.
LOCOMOTION. Fonction par laquelle
un être animé se porte d'un point à un
autre. Elle comprend : la marche, la course,
le saut, la natation pour l'homme et pour le
plus grand nombre des animaux, le vol
pour les oiseaux, la reptation pour les rep-
tiles.
La longueur du pas accéléré étant de
0™,75 et sa vitesse de 120 par minute, le
fantassin parcourt ainsi 4,800 mèti-es par
heure.
Le j)as de route n'est pas cadencé ; sa lon-
gueur et sa vitesse sont variables, mais elles
sont en moyenne celles du pas accéléré ; ce-
pendant, il ne faut compter, avec une
troupe, faire que 4 kilomètres à l'heure, y
compris les petites haltes horaires.
La longueur d'une étape devrait être, en
moyenne, de 23 kilomètres.
Un cheval parcourt au pas 110 mètres
par minute, soit 6,600 mètres en une heure ;
au trot, cette vitesse est de 134 mètres à la
minute et, au galop, de 600 mètres.
La cavalerie marchant par étapes fait,
moyennement, 4 kilomètres en trois quarts
d'heure.
LOCOMOTIVE. Moteur à vapeur qui
sert à remorquer les tiains do chemin de fer.
Se compose de trois organes principaux : la
Fis. 163.
chaudière, le mécanisme, le train de voi-
ture.
Les locomotives peuvent se classer en
trois espèces principales : grande, petite et
moyenne vitesse.
Celles pour la grande vitesse, générale-
ment du système Crampton, n'ont qu'un seul
essieu moteur et de grandes roues motrices ;
elles servent pour les trains-poste et les
express et parcourent 50 à 80 kilomètres à
l'heure.
Les locomotives à petite vitesse sont em-
ployées pour les trains de marchandises ;
elles ont une vitesse de 15 à 30 kilomètres
à l'heure et, comme elles sont destinées à
exercer de grands efl'orts de traction, elles
n'ont que de petites roues toutes motrices.
Elles conviennent particulièrement aux trans-
ports militaires, surtout en cas de mobilisa-
tion, pour cfl'ectuer la concentration des
troupes.
Les locomotives à moyenne vitesse serrent
LOCOMOTIVE.
LOCOMOTIVE.
pour les trains mixtes, transportant à la fois
des voyageurs et des marchandises avec une
vitesse de 30 à 30 kilomètres à l'heure.
Elles ont des roues moyennes et deux essieux
couplés seulement.
La figure 1(33 représente une locomotive
à 4 roues accouplées.
Il existe en outre des locomotives d'un
système particulier pour les voies étroites ;
elles sont semblables à celles qui sont em-
ployées sur les voies normales, mais un peu
plus petites.
Toutes les locomotives sont à haute pres-
sion (4 à 10 atmosphères), à détente sans
condensation.
La figure 164 indique les divers appa-
reils nécessaii-es pour la manœuvre de la
locomotive.
Fi?. 164.
a Levier sifffet,
b Manomètre
c Manette du souffleur.
d Levier du régulateur.
e Volant qui commande l'écliappement
f Appareil de changement de marcbe.
g Manivelle de manœuvre de l'injecteur pour
la marche à contre-vapeur.
h Tiroir de distribution d'eau et Je vapeur de
cet injeeteur.
i Tuyau d'arrivée de l'eau.
/ Tuyau d'arrivée de vapeur.
k Robinet du récbauffeur.
l Robinet du fumivore.
m Indicateur du niveau.
n Robinet indicateur de niveau d'ean,
0 Manette de la valve de la sablière.
p Manette des purgeurs,
q Volant qui manœuvre le jette-feu.
7' Injeeteur aliment:int la chaudière.
S Manette de la prise de vapeur de cet in-
jeeteur.
Avant le ilc[iart, s'assurer que les appro-
visionnements de toute espèce sont au com-
plet et que le frein fonctionne bien. Le
graissage doit être fait méthodiquement et
toujours dans le même ordre pour éviter
toute omission. Au repos, le régulateur doit
être fermé, l'appareil de marche au point
mort, le frein du tender serré.
Pour la mise en marche, allumer le feu
3 heures avant le départ, après s'être assuré
que la chaudière est pleine. Ou excite le
tirage en ouvrant le souffleur. Pour se mettre
en marche, le mécanicien siffle un coup,
ouvre légèrement sou régulateur et complè-
tement l'appareil de marche, qu'il ramène
ensuite un peu en arrière pour démarrer
sans secousse ; quand il a démarré, il ouvre
le régulateur et l'appareil de marche sui-
vant la vitesse à obtenir.
Pendant la marche, le mécanicien se tient
auprès du régulateur, le chauffeur à portée
du frein ; tous deux surveillent la voie et les
signaux. Le feu, maintenu dans un état de
combustion active, est chargé par petites
quantités, de préférence dans les parties des-
cendantes de la voie. On évite de charger le
feu pendant l'alimentation de la chaudière.
Ou active le tirage en réduisant l'orifice de
l'échappement. Le mécanicien {maintient le
niveau de l'eau aussi élevé que possible, en
évitant toutefois l'entraînement de l'eau
dans les cylindres et les crachements de la
machine. Il aborde les rampes avec le feu
complètement chargé, la chaudière pleine,
la vapeur à une forte pression, le régulateur
et l'appareil de marche entièrement ouverts.
Dans le parcours des pentes, il met cet ap-
pareil au dernier cran et ferme le régula-
teur.
L'emploi de l'appareil de marche à contre-
vapeur est destiné à modérer la vitesse des
trains sur les pentes et à produire, concur-
remment avec les freins, un arrêt rapide.
Pour le faire fonctionner, on doit : 1° ouvrir
les robinets de prise de vapeur et d'eau ;
2" renverser la distribution eu mettant le
levier au premier cran de la marche en ar-
rière ; 3° ouvrir le régulateur ; 4" faire
varier la position du levier de changement
de marche en s'éloignant du point mort sui-
vant la résistance à obtenir.
Pour cesser de le faire agir, il faut ;
1° amener la distribution au premier cran
en arrière ; 2° fermer le régulateur ; 3° fer-
mer les robinets de prise de vapeur et
d'eau.
— routière. Machine à vapeur ambu-
lante destinée à circuler sur les routes pour
remplacer la traction par chevaux. Elle
tient le milieu entre la locomotive des
chemins de fer et la locomobile, mais devrait
s'appeler plutôt locomobile routière.
Les quantités considérables de voitures ou
de matériel à traîner à la suite des armées
ont fait étudier l'emploi de ces moteurs dans
LOCOMOTIVE. 1
la plupart des armées, mais surtout dans les
pays qui, comme l'Italie, n'ont pas assez de
chevaux.
Il résulte des expériences faites que l'em-
ploi des locomotives routières présente de
grands avantages pour le transport des con-
vois, tant sous le rapport de la vitesse
(marciie ininterrompue de jour et de nuit)
que sous celui du poids considérable trans-
porté. En réalité, ces maciiines n'ont leur
place absolument marquée que pour V arme-
ment ou le désarmement des places, où il
s'agit de charger, de décharger, de mettre
en place des quantités considérables de ma-
tériel très lourd. La grue placée à l'avant
des locomotives facilite le transbordement
des objets lourds et le transport peut s'ef-
fectuer même dans des chemins peu pratica-
bles et avec des voitures assez pesamment
chargées pour qu'il soit pour ainsi dire im-
possible de les faire circuler avec des che-
vaux.
L'Angleterre emploie des routières aux
Indes pour le transport des bagages, appro-
visionnements, etc., surtout pour les déta-
chements de troupes éloignés des stations de
chemins de fer.
En Europe, malgré les essais faits dans la
plupart des armées, il n'j' a guère qu'en
Italie où, pour la raison indiquée, on ait
donné au service des routières une organisa-
tion assez développée. Partout ailleurs, le
développement des réseaux ferrés serait suf-
fisant dans la plus grande partie des cas et,
s'il était besoin de machines de ce genre
pour des cas particuliers, il serait facile alors
de diriger sur les points convenables les
locomotives routières que chaque puissance
possède dés le temps de paix ou qu'elle
pourrait se procurer alors.
Les locomotives routières employées en
France par l'artillerie sont du .système Cail,
de 30 ou de 40 chevaux. Le mouvement de
l'arbre moteur est transmis à chacune des
roues motrices par l'intermédiaire de pignons
et d'une roue différentielle, folle sur un
arbre intermédiaire ; celte disposition permet
aux roues motrices de prendre la différence
de vitesse nécessaire dans les tournants.
L'avant-train ou tender est porté par deux
roues folles sur un essieu qui peut osciller
dans le sens vertical et tourner par l'action
d'une manivelle autour de sa cheville ou-
vrière.
L'artillerie se sert aussi de locomobiles
anglaises du système Aveling de 6 à 8 che-
vaux ; quelques-unes portent à l'avant une
grue à vapeur pouvant enlever 3,000 kilo-
granmies, d'autres des treuils à câble métal-
lique [fuj. 163).
3 LOGEMENT.
Le service du génie emploie, pour le
transport des cuirassements, des routières
Aveling de 12 chevaux ; elles portent un
tambour calé sur l'essieu et sur lequel est
enroulé un câble métallique, afin qu'on
puisse les faire agir comme machines fixes
lorsqu'il faut faire franchir au fardeau un
passage difficile. Elles remorquent 40 tonnes
Fi?. 1G5.
sur une bonne route avec rampes acciden-
telles de 0™,01 à 0"i,02, 3a à 20 tonnes
aux rampes de 0'",02 à O-^.Oi, 20 à 10
tonnes avec rampes de 0™,04 à 0,07, pour
arriver h ne plus pouvoir se déplacer sur
rampes de 0™,12 à 0™,14. Avec 5 voitures
à la remoi'quc, elles peuvent tourner dans
un espace de iO à 15 mètres; leur vitesse
ne peut guère dépasser o à 6 kilomètres à
l'heure sur une bonne route horizontale.
LOGEMENT. Le lieu où on loge.
Détachement qui est chargé de faire pré-
parer le logement des troupes, au gîte d'é-
tapes, lors des marches à l'intérieur, en
temps de paix. Ce détachement est composé
des adjudants de bataillon, du plus ancien
adjudant de compagnie de dépôt, des four-
riers, des caporaux adjoints aux fourriers
et du nombre de soldats strictement néces-
saire pour les corvées. Il est commandé par
un capitaine de compagnie désigné à tour
de rôle.
Le logemejit part quelque temps avant
la troupe, à l'heure fixée par le chef de
corps. Il remplit sa mission conformément
aux prescriptions du règlement sur le ser-
vice intérieur. (Art. 413 à 416, infanterie;
407 à 410, cavalerie ; 430 à 433, artil-
lerie.)
— des bouches à feu. Dans les bou-
clies à feu, on appelle logement une dégra-
dation consistant en une dépression du
métal cà l'emplacement du projectile ; cette
dépression résulte de la pression qu'exercent
sur le projectile les gaz de la poudre s'échap-
pant par l'issue due au vent.
— des chevaux. Tous les chevaux du
LOGISTIQUE.
♦.
corps et ceux des oflkiers montés à n'im-
porte quel titre, sont logés dans les bâti-
ments militaires.
Les officiers et assimilés montés à titre
onéreux, sont autorisés néanmoins à loger
leurs chevaux en ville à leurs frais.
En cas d'insuf.isance d'écurie dans les
quartiers, la préférence est accordée aux
chevaux des officiers le moins élevés en grade,
et, dans tous les cas, à ceux des officiers
dont la troupe occupe la caserne, avant ceux
des autres corps ou fractions de corps. Dans
tous les cas, l'État doit pourvoir au loge-
ment des chevaux qui lui appartiennent.
— des mines. Place d'armes particu-
lière construite en avant de la parallèle la
plus rapprochée de la place et d'où partent
tous les travaux de l'attaque en vue de
ruiner les galeries et rameaux du défenseur.
Le logement des mines est flanqué de ciiaque
côté par d'autres places d'armes spéciales ou
par la parallèle, dont il a les dimensions.
— des troupes. Le logement des troupes
dans les bâtiments militaires est effectué
conformément à l'état d'assiette du logement
arrêté par le Ministre de la guerre, sur la
proposition de la commission de casernement.
Les logements des différents corps sont,
autant que possible, distincts et séparés.
Dans les pavillons et les casernes, le loge-
ment des troupes doit, ainsi que les diffé-
rents accessoires nécessaires au casernement,
être établi, autant que les localités le per-
mettent, conformément au tableau de répar-
tition annexé à l'art. 2i du Règlement du
30 juin 1836 sur le casern-ment (J. M., édi-
tion refondue, tome Vil, page 231 et suiv.).
Lei sous-dfûciers mariés et les maîtres
ouvriers logés en ville, faute de place, re-
çoivent une indemnité de logement.
— d'officiers. Lorsque les bâtiments
militaires sont susceptibles de fournir des
logements convenables pour les officiers su-
périeurs et autres, ces logements sont établis
d'après les bases indiquées au tableau précité.
Les chambres à réserver spécialement dans
les casernes, pour l'adjudant-major et le
médecin de semaine, sont distinctes des lo-
gements permanents d'officiers.
LOGISTIQUE. La logistique o. pour but
de donner les règles suivant lesquelles on
fait vivre, marcher et reposer les troupes en
campagne dans les meilleures conditions
d'ordre et de sécurité. Elle constitue une
science toute de détail ; mais son importance
est capitale car, avec les puissants effectifs
dont se composent les armées modernes, il
faut que tout soit étudié, préparé pour ob-
tenir l'ordre et, d'un autre côté, il est facile
de comprendre que tout désordre se traduit
481 LOI.
pour les troupes par des fatigues et des re-
tards.
Les règles de la logistique sont posées
dans la série des règlements et instructions
publiés depuis 1875 et dont les plus impor-
tants sont : le Règlement sur le Service en
campagne, le Règlement sur le Service des
transports, le Règlement sur le SerAÏce des
étapes, l'Instruction sur le fonctionnement
du Service de l'alimentation en temps de
guerre, etc.
LOI. Expression des rapports nécessaires
qui dérivent de la nature des choses.
Règle qui s'applique à certains phéno-
mènes de physique ou autres; par exemple :
loi de la résistance de l'air, de lu chute des
corps, etc.
Règle commune à tous les citoyens d'un
même pays ; elle émane de la puissance
législative. Généralement, elle n'avait que
des principes qui sont développés dans des
décrets, actes émanant du pouvoir exécutif.
Il existe en France deux sortes de lois :
1° Les lois politiques, fixant la forme du
Gouvernement et les rapports du Gouverne-
ment avec les citoyens et réciproquement ;
2° Les lois civiles, fixant les rapports des
citoyens entre eux.
Certaines professions ont besoin de lois
spéciales qui s'ajoutent aux lois ordinaires ;
par exemple : la magistrature, l'armée, etc.
Les lois fondamentales concernant l'armée
sont les suivantes :
Loi du 13 juillet 1889 sur le recrutement ;
Loi du 24 juillet 1873, relative à l'orga-
nisation générale de l'armée ;
Loi du 3 janvier 1873, relative à l'orga-
nisation des commandements supérieurs de
Paris et de Lyon ;
Loi du 13 mars 1875, relative à la con-
stitution des cadres et des effectifs de l'armée
active et de l'armie territoriale ;
Loi du 20 mars 1880, relative au service
de l'etat-major;
Loi du 16 mars 1882, sur l'administra-
tion de l'armée ;
Loi du "24 juillet 1883, sur la formation
de l'artillerie de forteresse ;
Loi du 23 juillet 1887, relative à l'orga-
nisation de l'infanterie :
Loi du 23 juillet 1887, portant création
de nouveaux régiments de cavalerie ;
Loi du 28 décembre 1888, portant modi-
fication à l'organisation de l'artillerie ;
Loi du 27 février 1889, portant création
de deux bataillons d'infanterie légère d'A-
frique;
Loi du 11 juillet 1880, relative à la crca-
tioa d'un 3" régiment du génie, diirégimcnl
des clicmins ih; fer ;
31
LONGE.
Loi du 14 aviil 1832, sur lavancement
dans l'aruiée ;
Loi du 1 1 avril 1831, sur les pensions de
larmée de terre (iiiodifiée par les lois du
25 juillet 1801, du 10 a^ril 1869, du
10 juillet 1874, 'lu 20 juin 1878, du 22 juin
1878, du 17 août i87n, du 18 août 1881,
du 1d avril lH8o, du 18 mars 1889, pen-
sions proportionnelles des sous-ofliciers) ;
Lois du 27 juillet 1872 et du 26 juin 1889,
sur la condition civile et politique des mili-
taires ;
Loi du 19 mai 1834, sur l'état des officiers:
Loi du 7 juin 1848, sur les attroupements ;
Code de justice pour l'armée de terre, du
9 juin 1857 ;
Loi du 3 juillet 1877 sur les réquisi-
tions, etc., etc.
Une loi ne peut être modifiée, complétée ou
abrogée que par uueautre loi (V. Abrogation).
— martiale. On désigne sous ce nom
l'ensemlile des lois rendues contre les attrou-
pements. L'autorité civile décide de son appli-
cation : la force armée en est l'instrument.
LONGE. Courroie ou corde qui sert à
attacher un cheval ou à le conduire quand
on ne le monte pas.
En principe, les chevaux de l'armée sont
attachés au moyen de chaînes d'attache four-
nies par le service du génie ; mais, à défaut,
on emploie des longes en cuir ou en corde.
Il est également alloué, pour les exercices
de voltige :
A chaque régiment de cavalerie, 20 longes ;
A chaque régiment d'artillerie division-
naire. 20 longes ;
A chaque régiment d'artillerie de corps,
28 lon-es ;
A chaque escadron du train des équi-
pages, 2 longes.
LONG- JOINTE. Cheval qui a le paturon
trop long.
LONGERON. Espke de poutrelle dont
on se sert pour la construction des ponceaux
ou pouls en bois de peu do longueur.
LONGRINE ou LONGUERINE. Pou-
trelle de 8 a 9 mètres de longueur, sur
0™,lo à 0™,20 d'équarrissage au diamètre
moyen, portant une cheville d'arrêt au petit
bout et cinq bras de manœuvre à l'autre ex-
trémité [fig. 166). Sert à jeter des ponts de
chevalets. A cet eflfet, on dispose 2 longrines
sur des rouleaux à 1 mètre ou 1™,20 de part
et d'autre de l'axe du pont, de manière qu'elles
débordent de 1 mètre environ, par l'extré-
mité manie de la cheville, la culée ou le der-
nier support en place ; le chevalet est ensuite
amené, les pieds en l'air, sur les longrines
contre les chevilles, en faisant contrepoids
au bras de manœuvre ; on le fait basculer
482 LOTISSEMENT.
les pieds dans l'eau et on le brèle sur les
longrines ; on porte ensuite le chevalet à
Fig. 16(5.
. (1 n A ,1 n
'""iiiiiiiri;imi',,ih-ii.llilnr]llll|p^pa'.j)^
l'emplacement qu'il doit occuper en faisaat
avancer les longrines sur les rouleaux.
On emploie aussi des longrines d'un mo-
dèle spéciale pour les mameuvres de force
de l'artillerie, ou comme support des ram2)es
(ï embarquement .
LONGUEUR des éléments des co-
lonnes. \J Aide-mémoire de campagne du
Génie donne, au service de marche, les indi-
cations nécessaires sur l'ordre de marche, les
longueurs occupées par les différents éléments
d^ une colonne, et les durées d'écoulement.
Nous en résumons ci-après les domiées
principales :
Durée
Lougueur. d'écoulem'.
met. h. m.
Division d'infante/ie. . 15,890 3,38
Corps d'armée sur une
route 3o,590 8,3i
Corps d'armée sur deux
routes 23,893 5,39
Colonne mixte (2 esca-
drons, 1 brigade d'in-
fanterie, 2 batteries,
gi'nie et ambulance). 7,880 1,38
Convoi administratif du
quartier général.... l,16i 21
Convoi administratif
d'une division 723 13
Boulangerie de campa-
gne <ie cor[)s d'armée
(y compris 140 voi-
tures de réquisition). 2,2oO 31
Parc darlillerie 4,000 1,00
LOPIN. Portion de quelque chose qui
était à partager.
LORICATUS. Nom donné autrefois à
l'homme armé d'une cuirasse, d un corselet
ou d'une cotle de maiUes.
LORICULE. On appelait ainsi jadis un
rempart ou ])arapet peu élevé.
LORILLART. Espèce de lance ou de
jn relût en usage au moyen âge et dont lofer
avilit la forme d'une oreille.
LORIQUE. La plus ancienne des cui-
rasses grecques ; elle se composait de deux
pièce-; de métal séparées.
LORROISE. Sorte de hache de combat
employée au moyen âge.
LOT de compagnie (V. Lolissemeni).
LOTISSEMENT. Action de grouper,
d'arriuier en lots.
LOTISSEMENT.
483
LUNETTE.
— des effets du service courant.
Les approvisionnements du service courant
sont einmauasiués séparément de ceux du
service de réserve. Ils sout disposi's par
espèces d'effets et, dans chaque espèce d'ef-
fets, par pointure et subdivision de pointure
ou taille ; enfin, dans chaque pointure ou
subdivision de pointure, par année de con-
fection.
— des effets du service de réserve.
Les approvisionuemenls du service de ré-
serve sont séparés de ceux du service cou-
rant ; ils sont placés dans des magasins
distincts, ou tout au moins allotis distincte-
ment, pour l'armée active et ;pour l'armée
territoriale.
11 est formé dans chaque corps de troupe,
pour chaque compagnie, escadron ou bat-
terie appartenant a la portion mobile ou à
la portion disponible, des lots d approvision-
nements dits lots de compagnie. Ces lots
contiennent un nombre de collections égal a
la différence entre l'effectif de guerre et l'ef-
fectif de paix, augmenté, pour les effets con-
fectionnés sur plusieurs tailles ou pointures,
dans des proportions variant suivant les dif-
ficultés d'essayage, et indiquées aux tableaux
d'approvisionnements.
Les appruvisi .nnemeuts du service de ré-
serve, en excédent de ceux entrant dans la
composition des lots de compagnie, formeutun
lot de corps. Toutefois, les effets à charger
sur les voitures régimentaires, compris dans
les fixations des tableaux d'approvisionne-
ments, forment un lot spécial.
Tous ces approvisionnements sont dis-
posés par espèces d'effets, etc., comme il a
été dit pour ceux du service courant.
LOUCHET. Sorte de bêche dont on se
sert dans les travaux de terrassement du
génie.
LOUP défensif. Arme de parapet con-
sistant en une espèce de tenaille en fer à
l'aide de laquelle ou cherchait, dans les
sièges de l'antiquité, à saisir par la tète le
bélier des assiégeants.
LOUSTIC. Soldat jovial, toujours de
bonne humeur, qui a le talent par ses sailli_^s
et son entrain d'amuser ses camarades et de
les faire rire.
LOYER, l'rix convenu pour l'usage d'une
chose louée (V. Bail, Location, Jardins po-
tagers).
— d'entretien; d'occupation (Y. Lits
militaires).
LUBRIFICATEUR (V. Cartouche).
LUBRIFICATION. Action de rendre
onctueux, glissant.
LUMIÈRE d'une bouche à feu. Trou
cylindrique qui traverse une paroi du canon
et qui sert à amorcer la pièce. A été rem-
placé par le grain de lumière.
Existe dans les fusils à pierre ou à capsule.
— des projectiles oblongs Les lu-
mière-; adoptées pour les projectiles ordi-
naires sont au nombre de trois. On les a
dénommées respectivement : lumière de â-ï™™,
de 30"™, d; 40"^™, d'après la dimension du
taraudage mesuré au fond des filets. Les
lumières des obus à balles peuvent recevoir
des dimensions spéciales.
— électrique. Des appareils de lumière
électrique seront employés, par les assiégés,
pour découvrir les travaux exécutés par les
assiégeants pendant la nuit, surtout pour
empêcher l'exécution de la première paral-
lèle.
Ces appareils seront fréquemment dé-
placés, pour empêcher l'ennemi de les répé-
ter et de les détruire.
On évitera également de les placer dans
les ouvrages dont ils pourraient indiquer la
position exacte.
Ou peut encore se servir de la lumière
électrique pour faire des observations en bal-
lon la nuit, ou pour éclairer une marche de
nuit, ou enfin pour éclairer instantanément
un point attaqué par surprise.
— oblique , zénithale. Pour l'éclai-
rage du terrain sur les cartes, on emploie
la lumière zénithale et la lumière oblique.
La lumière oblique tombe suivant la
diagonale du cube dont la projection hori-
zontale est dirigée du nord-ouest au sud-
est. Presque toutes les cartes françaises sont
giavées dans l'hypothèse de la lumière zé-
nithale.
La lumière zénithale tombe sur le ter-
rain, suivant la verticale.
— vitesse. D'après xM. Cornu, la vi-
tesse de la lumière est de 300, UOO kilomè-
tres, ou 73,000 lieues environ par seconde.
LUND (armement). En Norvège, les
hommes de troupe de la cavalerie et de
l'artillerie à pied sont armés de la carabine
de 4 lignes, du système Lund. Le fu-il long
de 4 lignes, du même système, entre en
partie dans la composition de l'armement de
réserve.
LUNETTE. Ouvrage de fortification se
composant de deux faces {fig. Iti?) se cou-
pant sous un angle asse^ obtus, et de deux
flancs.
Les intersections des flancs avec les faces
forment les angles d'Jpaule.
Instrument d'optique composé d'une ou
plusieurs lentilles, et destiné à faire voir les
objets d'une manière plus distincte.
Au pluriel, se dit le plus souvent des be-
sicles.
LUNETTE. •î
Des lunettes peuvent être délivrées gra-
tuitement aux hommes de troupe présents
167.
au corps, par le service de santé, sur des
bons établis par les médecins-majors des
c-orps et visés par le chef de corps.
L'artillerie se sert de divers genres de lu-
nettes, pour la vèrijication des bouches à feu,
pour lègler V étoile mobile, pour la réception
des projectiles, échancrèe à vis de réglage,
de démoulage des projectiles, etc.
— de cantonnier. Appareil composé de
deux, ronds en loile métallique, placés de-
vant les yeux pour les protéger contre les
éclats de pierre, etc.
Il en est alloué trois par emplacement de
cil)le, pour les marqueurs.
— de chevaux. Petits ronds de feutre
qu'on met, dans les manèges, à côté des
yeux des chevaux ombrageux, pour les mon-
ter plus facilement.
Cet appareil est entretenu et réparé au
compte de l'abonnement, par le maitre-sellier.
— des appareils de télégraphie
optique (V. Télégraphie optique).
Fig. 168.
k
■-2s\
s
; ^„
^
i-15
\ ?'■
M
\t//'
\^%^i"2
ri'"iH:;
^
— micrométrique. Lunette astrono-
MACARONI.
raique ou terrestre, servant à la mesure des
distances inaccessibles. Elle est munie d'un
réticule composé de fils également espacés
et horizontaux, ou d'une plaque de verre,
sur le bord de laquelle sont tracées deux
échelles divisées en parties égales, l'une ver-
ticale, l'autre horizontale. On vise un objet
de hauteur connue, et l'on a ainsi les élé-
ments d'un triangle semblable {fig. 168).
LUTTE. Engagement, combat en vue
d'obtenir la supériorité sur l'adversaire.
— d'artillerie. Dans un siège, l'attaque
ne peut poursuivre ses opérations, qu'après
avoir écrasé l'artillerie assiégée dans un com-
bat engagé spécialement dans ce but.
— sur le terrain extérieur. Combat
que les troupes d'investissement doivent en-
gager contre les troupes de la défense exté-
rieure, pour 'es déloger des positions qu'elles
occupent et les lefouler sous la protection de
la fortilication.
LUZERNE. Plante légumineuse employée
comme fourrage pour les herbivores.
Elle est admise comme denrée de substi-
tution dans la ration de fourrage des che-
vaux de l'armée, en remplacement du foin,
jusqu'à concurrence de la moitié de la ration
normale.
La substitution se fait poids pour poids.
On prendra, en principe, de la luzerne
première coupe ; toutefois , la deuxième
coupe peut être admise lorsqu'elle est suffi-
samment nutritive.
LYRE. Instrument de musique à cordes,
qui était en usage chez les anciens.
La lyre constitue actuellement l'emblème
de la musique.
Les cliefs et les sous-chefs de musique
portent comme attribut une lyre brodée d'or
sur le bandeau du képi, et sur les deux
côtés du collet et du dolman; de même, les
soldats musiciens portent actuellement ,
comme attribut, sur le bras, une lyre dé-
coupée en drap rouge.
M
MACADAM. Empierrement d'une route,
d'après la méthode de l'ingénieur anglais
Mac Adam. Il consiste en une seule couche
de pierres de petites dimensions, ayant gé-
néralement une épaisseur de O^jlo sur les
abords, et de 0™,25 au milieu.
Cet empierrement est employé lorsque le
sol sur lequel il repose est suffisamment sec
et résistant ; il donne d'excellents résultats
au point de vue de la viabilité de la chaus-
sée.
C'est un des points sur lesquels doit se
porter l'attention des reconnaissances mili-
taires.
MACARONL Pâte alimentaire ayant la
forme de tubes creux et allongés ; on eu fait
MACHEFRONDE. 483
%
qiieltpiefois usage pour les ordinaires de la
troupe.
MACHEFRONDE ou MACEFRONDE.
Machine de guerre employée autrefois pour
lancer de-^ pierres.
MACHÉRE. Poignard à deux tran-
chants, suivant les uns ; sorte d'épée à un
seul tranchant, suivant les autres, qui était
en usage chez les Grecs, les Romains et les
Orientaux.
MACHETE ou MACHETTE. Sabre
américain ayant la forme de l'ancien sabre
hriquel de l'infanterie française.
Employée par les Mexicains, en guise de
serpe ou de hachette pour abattre les bran-
ches d'arbres et pour tous les usages domes-
tiques en remplacement du couteau, tout en
servant d'arme défensive.
MÂCHICOULIS ou MÂCHECODLIS.
Galerie supérieure faisant saillie sur les
tours ou les murailles des an-
ciennes fortifications, et sup-
portée par des consoles ou cor-
beaux , dans les intervalles
desquels on perçait des meur-
trières ou ouvertures, permet-
tant de jeter des corps pesants
ou des matières destructives
sur l'assaillant jusqu'au pied
des murs (/îf/. 169).
Dans la fortification permanente actuelle,
les créneaux étant placés à une assez grande
hauteur, laissent au pied des murs un es-
pace non battu. Lorsqu'on ne peut battre
cet angle mort par des feux de flanc, on est
obligé d'avoir recours à des créneaux per-
mettant de faire le coup de feu presque
verticalement, de haut en bas, auxquels on
a donné le nom de créneaux-màchicoulis
ou créneaux de pied (fig. 58).
MACHINE. Tout instrument destiné à
produire du mouvement.
Les inrlications générales ci-après s'ap-
pliquent aux machines dont on peut avoir
à faire usage pour le service militaire ; les
applications particulières à des besoins spé-
ciaux sont nombreuses et ne peuvent trou-
ver place ici, telles que, par exemple : ma-
chines à rayer, à triturer, à comprimer les
balles, à sertir les cartouches, à remandriner
les étuis, etc.
— à camouflet (V. Camouflet contre-
puits).
— à colonne d'eau. Machine dans
laquelle l'eau agit par pression, sur le pis-
ton d'un cylindre. Elles sont à simple ou à
double effet, et conviennent quand on dis-
pose d'une grande chute et d'un petit volume
il'eau.
MACHINE.
On les emploie surtout pour l'épuisement
des eaux des mines.
— à coudre. L'emploi de cette ma-
chine est autorisé dans les ateliers des pre-
miers ouvriers et dans ceux des unités ad-
ministratives.
Les premiers ouvriers tailleurs se procu-
rent ces machines à leurs frais ; les comman-
dants d'unités administratives peuvent en
faire l'acquisition au compte du fonds par-
ticulier de la masse d'habillement et d'en-
tretien.
— à gaz. Leur fonctionnement se rap-
proche de celui des machines à vapeur.
Les plus usitées sont les machines Otto,
de 1/2 cheval à 8 et même 50 chevaux, qui
consomment de 1™'' de gaz d'éclairage par
cheval et par heure.
— à peler les pommes de terre.
Les corps de troupe sont autorisés à faire
l'acquisition d'une machine à peler les
pommes de terre, inventée par le sieur
Dufour, demeurant à Paris, rue Vanneau,
n° 81.
Le prix d'achat, qui est imputable sur les
fonds de Vordinaire, varie de 40 francs
pour la machine pelant '2 litres en 35 se-
condes, à 250 francs, pour celle qui pèle
30 litres dans le même temps.
— à vapeur. Consistent essentiellement
en un ou plusieurs cylindres, dans chacun
desquels oscille un piston sous la pression
de la vapeur d'eau.
D'après V Aide-mémoire des officiers du
génie (chap. 11), on peut les classer :
1° En machines à simple ou à double
effet, selon que la vapeur n'agit que sur
une face du piston, ou qu'elle agit alterna-
tivement sur les deux:
2" En machines à basse, moyenne ou
haute pression, selon que la tension de la
vapeur est inférieure à 1,5, est comprise
entre 1,5 et 4, ou est supérieure à 4 at-
mosphères; on dépasse rarement 10 atmo-
sphères ;
3" Dans la machine à détente, la vapeur
n'agit à pleine pression que pendant une
partie de la course du piston ; cette fraction
mesure l'indice de la détente ;
4° En machines à condensation ou sayis
condensation : dans la machine à conden-
sation, on diminue la contre-pression, c'' est-
à-dire la pression de la vapeur sur la face
qui se trouve en avant de la course du pis-
ton, en la faisant communiquer avec un
réservoir refroidi, soit par injection directe
d'eau, soit par circulation [condenseur à sur-
face) ; dans les machines sans condensation,
la vapeur en avant de la course du piston
s'échappe directement dans l'atmosphère :
MACHINE.
486
MADRIERS.
la contre-pression y est par suite un peu
supérieure à l'atmosphère ;
5° En machines à petite et à grande vi-
tesse, selon la vitesse moyenne du piston et
selon le nombre de tours de l'arbre moteur
par minute. Ce nombre de tours est de 25
à 30 dans les grandes machines d'extrac-
teur, de 30 à 60 dans celles des manufac-
tures, de 120 à 150 dans les locomobiles et
les mi-fixes, de 120 à 300 dans les locomo-
tives, de 130 à 140 dans les machines de la
marine, etc. ;
Q" En machines horizontales, verticales,
inclinées, oscillantes, rotatives, suivant la
disposition du cylindre.
On les distingue encore : en machines fixes,
dont les plus usitées sont horizontales, mais
que, lorsqu'on manque de surface horizon-
tale, on peut remplacer par des machines
verticales, les unes et les autres convien-
nent bien pour des marches rapides et pour
toute puissance. Pour des vitesses moindres
et de grandes puissances, on emploie sou-
vent les machines à balancier; en machiiies
mobiles, telles que : locomobiles, locomotives
routières et machines marines. Ces dernières
se rapproche)it des machines flxes ; elles
sont à détente et à condensation ; on y
substitue la haute pression à la moyenne
pression ; leur puissance eti'ective va jusqu'à
6,000 à 8,000 chevaux ; eu machines demi-
fixes qui, comme les locomobiles, sont sans
condensation et à marche rapide ; les unes
sont verticales, à chaudière tubulaire ou
non avec mécanisme latéral ; les autres sont
horizontales et ne difTérent des locomobiles
que par la suppression des roues et des es-
sieux, qui sont remplacés par des patins.
— de guerre. Instruments de diverses
espèces qui, avant l'emploi de l'artillerie,
servaient à remplacer celle-ci, soit pour lan-
cer des projectiles, soit pour attaquer ou
pour défendre les fortiticalions. Ils furent
employés dès la plus haute antiquité, et
perfectionnés sans cesse ; leur nombre et
leur variété sent considérables , et nous
indiquons à leurs places les plus remarquables
et les plus connus.
— électrique (V. Moteurs électriques).
— ioferoaies. Employées au début de
l'invention de la poudre et consistant en
récipients assez compliqués , remplis de
poudre, de projectiles, de pièces d'arti-
fice, etc., dont in faisait usage, surtout
dans les sièges. C'était des sortes de grandes
fougasses portatives, dont on ne trouve pas
trace d'emploi bien pratique à la guerre, et
qui ne sont plus employées depuis long-
temps.
— outils. Le meilleur outil, ou Youtil-
ijipe, est celui qui enlève une quantité dé-
terminée de copeaux au moindre prix de
revient, en exécutant un travail soigné.
Les principales machines de ce genre ser-
vent à tourner, à percer, à raboter, à frai-
ser, à poinçonner et à cisailler, à taraudci'
et à fileter, à scier, etc.
Les machines doivent être construites de
manière à avoir une grande stabilité dans
toutes leurs parties ; on évite ainsi les vi-
brations qui font brouter les outils. Sans
cependant ménager la matière, il ne faut
pas donner aux pièces qui doivent être en
mouvement des poids exagérés, alln de ne
pas augmenter beaucoup les frottements.
— servant à élever les matériaux.
Éviter dans toutes ces machines de soulever
des fardeaux trop lourds pour la résistance
de leurs divers organes. Les machines de ce
genre le plus employées dans les divers ser-
vices de l'armée, sont : la bigue, le cabestan,
la chèvre, le cric, l'échelle, Véroperche , la
grue, le monte-charges, la moufie, le palan,
le plan incliné, la presse hydraulique, la
sapine, le treuil, le vérin, le vindas, etc.
— servant à enfoncer ou à arracher
des pilotS. Pour enfoncer les pilots, on se
sert du mouton à bras ou de la sonnette à
déclic, ou de la sonnette à tiraude.
Pour arracher un pilot, on l'amarre soli-
dement, en entourant sa tète d'un collier
armé de griffes, ou d'un double collier à
charnière, ou d'un cordage, ou d'une chaîne,
arrêtés au moyen d'une cheville en fer tra-
versant le pilot. On produit l'elTort vertical
néd-ssaire pour l'arracher au moyen de
leviers, de l'érins, de palans ou de treuils.
— servant à la préparation des mor-
tiers et des bétons. Les principales sont :
le couloir à béton, le manège à mortier et le
louneau-brogeur.
— servant aux épuisements. Pour
les épuisements un peu iuiportants, on em-
ploie le chapelet, la noria, les pompes, le
pulsométre, la vis d'Archiméde, etc.
MÂCHOIRE. Espèce d'étau portant la
pierre de l'ancien clùen de fusil.
Chaque corps de troupe à cheval doit
posséder une collection de mâchoires de
cheval avec une série de dents divisées
transversalement et longitudinalement.
MADRIERS. Planches de 0'",03 à 0™,05
d'épaisseur tervant à former le tablier des
ponts ou des plates-formes des pièces.
On emploie également des madriers de
diverses épaisseurs (jusqu'à 0™,10i, pour la
construction d'abris dans les batteries, de
portières d'embrasure, de châssis coffrants,
de rampes d'embarquement, etc.
MAGASIN.
487
MAGASIN.
MAGASIN. Lieu où sont déposés des ef-
fets, des denrées, etc.
En termes île logistique, on donne le nom
de maganns à tout rassemblement de den-
rées, d'effets ou de munitions, que ces ob-
jets soient déposés dans des locaux, qu'ils
soient chargés sur wagons ou sur voitures.
Les premiers sont désignés sous le nom de
magasins fixes et les autres sous le nom
de magasins roulants ou convois.
Au XVII"^ et au XVI1I'= siècle, les armées
eu campagne subsistaient uniquement au
moyen de leurs magasins et réglaient leurs
opérations sur la possibilité de déplacement
de ces derniers, ce qui entravait les combi-
naisons stiatégiques et empêchait le plus
souvent d'obtenir des résultats décisifs.
Vers la fin du XVUP siècle, on subsista
tant bien que mal sur le pays, faute de ma-
gasins, et Napoléon I""^ sut, en combinant
l'emploi simultané des réquisitions et des
magasins, donner à ses armées une mobilité
inconnue jusqu'alors, ce qui contribua en
grande partie à ses brillants succès. C'est
cette dernière méthode combinée qui est
préconisée par nos règlements pour assurer
la subsistance et le ravitaillement des ar-
mées en campagne.
Les magasins de l'armée peuvent se di-
viser en huit catégories prinf-ipales : les ma-
gasins administratifs, les magasins des corps
de troupe, les magasins des lits militaires,
les magasins des unités administratives, les
magasins à poudre, les magasins mobiles ou
chargeurs, les magasins à munitions, les wa-
gasins aux rirres, les magasins à fourrages.
— administratifs. Ce sont des maga-
sins où sont réunis les approvisionnements
de draps, de toiles, de matières, d'objets et
d'effets confectionnés.
Il en existe un par corps d'armée en
France, un par divi.-;ion en Algérie et un en
Tunisie.
Ces magasins sont divisés en 3 classes :
1° Les magasins généraux ;
2"» Les magasins centraux ;
3° Les magasins régionaux ou division-
naires (ces derniers n'existent qu'en Algérie).
Les magasins généraux sont établis à
Paris, Lyon, .Marseille et Bordeaux. Ils ren-
ferment, outre les approvisionnements du
service courant, les réserves générales de
l'armée en draps, matières, objets et effets
confectionnés.
Les magasins centraux ne renferment
que le service courant et sont, de plus,
chargés de confectionner des effets pour un.
deux ou trois corps d'armée. Ils sont établis
à Lille, Besançon, Bourges, Rennes, Nantes,
Toulouse, Montpellier et Alger,
Les magasins régionaux ne renferment
que les effets confectionnés appartenant au
service courant, à l'exclusion des draps et
des toiles. Ils n'ont pas d'ateliers de confec-
tion. Ils sont établis à Amiens, Rouen, le Mans,
Orléans, Chàlons, Tours, Limoges, Clermont-
Ferrand, Oran, Constantine et la Gouletîe.
A la tète de chaque magasin se trouve un
officier d'administration gestionnaire, qui
fournit un cautionnement et reçoit une in-
demnité de responsabilité.
— à gargousses. La présence des gar-
gousses dans les batteries constituant un
danger, on les conserve dans de petits maga-
sins suffisants pour la consommation des
24 heures.
De construction aussi simple et solide que
possible, bien abrités, ces magasins ne doi-
vent pas être trop éloignés de la batterie,
pour ne pas rendre trop pénible le service
des pourvoyeurs,
— à poudre. Magasins dans lesquels
sont placés les approvisionnements de pou-
dre, de munitions et de substances explo-
sibles dans une place forte ou dans un fort.
Ils doivent être garantis complètement con-
tre les coups et être préservés de l'humidité.
Dans les places, on les construit sous des
massifs isolés et bien délilés; dans les forts,
on choisit l'endroit le moins exposé aux
coups et aux vues. La largeur des magasins
est de 6 mètres ; leur longueur varie avec la
contenance, qui ne doit pas dépasser 30,000
kilogr. Les murs ou voûtes, de 1™,20 à
l™,oO d'épaisseur, doivent être recouverts
d'une couche de terre de 7 ji 8 mètres, et
encore, actuellement, n'est-il pas sûr que
cette épaisseur soit suffisante et est-il ques-
tion de bétonner les magasins à poudre.
Pour préserver ceux-ci de l'humidité, on les
entoure d'une gaine -enveloppe et on les
munit d'un plancher reposant sur de petites
voûtes d'assèchement {fig. 170).
Fi^. 170.
:M,.
É^
On recommande, lorsqu'il existe des escar-
pements rocheux, inaccessibles à l'ennemi,
MAGASIN.
de les utiliser pour y creuser des emplace-
ments de magasins à poudre, appelée maga-
sins-cavernes. Ces magasins, dont les maçon-
neries sont isolées du roc, présentent une
grande sécurité.
Des précautions particulières doivent être
prises pour les magasins contenant des ex-
plosifs, tels que le colon-poudre, la dyna-
Miite, la inélinite, etc.
— à poudre centraux. Servent à ap-
provisionner un groupe de batteries, dans
l'attaque d'une place, et situés à 1000 mètres
au pins en arrière de ce groupe, mais en-
tièrement à l'abri des vues de la place. Ne
contiennent que des munitions confection-
nées et sont construits solidement en gale-
ries de mine profondément enterrées ou re-
couvertes de terre.
— à poudre principaux. Construc-
tions improvisées qui sont destinées à rece-
voir et à abriter l'approvisionnement de
poudre nécessaire au service des pièces dans
l'attaque d'une place. Ces magasins, qui con-
tiennent de 50,000 à 100,000 kilogr. de
poudre, doivent être espacés de 200 mètres
les uns des autres et être complètement à
l'abri des feux de la place (soit à 10 kilo-
mètres au moins des forts les plus avancés).
— aux vivres. Ils font généralement
partie des manutentions militaires et con-
sistent en locaux distincts pour les farines,
le biscuit, les vivres de campagne, les li-
quides et les salaisons.
Le magasin à farine doit être situé, au-
tant que possible, au premier étage, et
pourvu d'une salle de mélange et d'un local
pour les farines mélangées, avec cases et
poches en tôle ou en toile pour chaque pétrin.
Les denrées encaissées, telles que le bis-
cuit, le sucre et le café, sont, autant que
possible, emmagasinées au rez-de-chaussée,
si celui-ci n'est pas trop humide. Les caisses
doivent être arrimées sur des sous- traits iso-
lants, si le sol n'est pas planchéié.
Les liquides et les salaisons sont placés
dans les caves ou celliers ; les sous-traits ou
chantiers à y placer doivent laisser entre
eux un passage de 2 mètres de largeur.
Les conserves de viande sont déposées de
préférence au rez-de-chaussée.
Les magasins à fourrages sont destinés
à contenir les approvisionnements de four-
rages du service courant et du service de
réserve, dans les places de garnison. Ils ap-
partiennent soit à l'État, soit aux entrepre-
neurs. Ils doivent être suffisamment vastes
et, autant que possible, isolés, pour dimi-
nuer les chances d'incendie.
— des corps de troupe. Les magasins
des corps de troupe comprennent des maga-
8 MAGASIN.
sins d'armement, à fourrages, d'habillement,
de harnachement, aux munitions, des ordi-
naires.
Les magasins d'armement doivent con-
tenir :
1° Les armes non en service destinées ta
l'eiïectif de paix ;
2° Le nombre d'armes qui est nécessaire
au corps pour passer du pied de paix au
pied de guerre, c'est-à-dire la réserve de
guerre, mais seulement dans le cas où ces
armes ne peuvent être conservées dans les
salles d'armes de l'artillerie.
Ces magasins doivent toujours être orga-
nisés dans des locaux bien secs ; les armes
sont placées sur des râteliers.
11 existe également, dans les corps de
troupe à cheval, des magasins à fourrages
de distribution, pour chaque escadron, bat-
terie ou compagnie. Ces magasins doivent
être installés dans les conditions indiquées par
la circulaire du tO mars 1861 \^J. M., p. 22).
Les magasins d'habillement comprennent
des locaux distincts pour l'approvisionne-
ment de l'État et pour celui du corps.
Lorsque les ressources du casernement ne
permettent pas d'avoir ces approvisionne-
ments dans des locaux séparés, ils sont tout
au moins arrimés séparément dans le ma-
gasin commun du corps. Tous ces magasins
sont organisés de manière que les effets y
soient suffisamment préservés de la chaleur
et de l'humidité (V. Mobilier).
Les magasins de harnachement com-
prennent, autant que possible, des locaux
distincts pour les effets de la réserve de
guerre et pour ceux du service courant.
Les selles sont placées sur des porte-selles
dont la fourniture incombe au service du
génie. Les effets de harnachement en ser-
vice dans les escadrons, batteries ou compa-
gnies, sont placés dans des magasins appelés
selleries.
Les magasins à munitions sont, autant
que possible, des petits bâtiments isolés
placés loin des bâtiments d'habitation et
dans des endroits bien secs. On les dispose
de manière à en rendre la surveillance facile
et on les isole des murs de clôture par des
couloirs de 1 mètre de largeur. Ils doivent
être précédés d'une antichambre ; les fenê-
tres sont garnies de volets munis de plaques
de tôle et les portes de deux serrures recou-
vertes d'une forte couche de peinture.
Les magasiiis des ordinaires sont choisis
parmi les locaux du casernement, par la
commission de casernement. Ils sont appro-
priés à cet usage par le service du génie.
Ils se composent au minimum d'un local
pour la réception des denrées, d'un local
MAGASIN.
489
MAGASIN.
pour les distributions et d'une pièce servant
de bureau et de logement au sous-ofticier
adjoint au secrétaire de la commission des
ordinaires.
— des lits militaires. Lieux où sont
déposés les approvisionnements de matières
et d'effets des lits militaires, dans chaque
place de fixation. Ils appartiennent en prin-
cipe aux entrepreneurs du service, mais il
en est qui sont la propriété de l'État ; dans
ce cas, l'entrepreneur doit payer un loyer
dont la quotité a été tîxée par les annexes
C et D au Règlement du 30 septembre 1886.
Chaque magasin des lits militaires com-
prend au minimum : une buanderie, une
lingerie, un atelier de reconfection des ma-
telas et des traversins, un local pour rece-
voir les effets confectionnés, un séchoir à
air libre et souvent un séchoir couvert.
— particuliers des unités adminis-
tratives. Chacun des approvisionnements
d'unité administrative est placé dans un
magasin distinct qui prend le nom de ma-
gasin particulier de la compagnie (ou, sui-
Aant le cas, de l'escadron ou de la batterie).
Dans les compagnies et sections formant
corps, l'approvisionnement de l'État et celui
du corps peuvent être placés dans le même
magasin que l'approvisionnement de compa-
gnie, mais les trois approvisionnements doi-
vent être arrimés séparément.
Dans les corps divisés, lorsque les néces-
sités du service, le défaut de ressources du
casernement, la fréquence des mouvements
des détachements, ne permettent pas de
laisser toujours, à chaque commandant d'u-
nité, la disposition entière de ses ressources,
le chef de corps peut près ■lire la réunion
momentanée de tout ou partie de plusieurs
approvisionnements de compagnie dans un
magasin commun, en prenant les précau-
tions nécessaires pour éviter la confusion.
— des armes à répétition. Pour per-
mettre le tir successif d'un certain nombre
de cartouches sans re.-liarger le fusil, on a
adopté récemment, dans la plupart des ar-
mées européennes, des fusils dans lesquels
sont ménagés des récipients ou magasins
dont les cartouches peuvent n'être tirées
qu'au moment où on le juge avantageux.
Les conditions générales auxquelles doi-
vent satisfaire ces magasins sont :
1° Chargement fai.ile et rapide, sans le
secours d'aucun instrument ;
2° Garantie contre tout départ accidentel
ou déformation des cartouches ;
3° Possibilité de conserver le magasin in-
tact jusqu'au moment du besoin.
Le magasin est disposé en principe de
trois manières différentes :
1° Dans le fût, sous le canon, comme en
France, en Portugal, ce qui a pour incon-
vénient d'exiger un certain temps pour le
chargement, de faire varier sensiblement le
centre de gravité à chaque coup ;
2" Dans la crosse, inventé au début; n'est
adopté dans aucune armée parce qu'en gé-
néral le chargement est long, le fonctionne-
ment du mécanisme très délicat et l'arme
trop lourde ;
3" Au centre de l'arme, en avant du
pontet, comme il a été indiqué aux char-
(jeurs ou magasins automatiqties. Les der-
nières armes à répétition adoptées sont de ce
système, qui a également ses inconvénients.
— mobile ou chargeur. Magasin ren-
fermant un certaia nombre de cartouches et
pouvant s'adapter facilement au fusil, pour
transformer celui-ci en arme à répétition.
Il en existe de nombreux modèles, que l'on
peut ramener à deux groupes principaux :
i° Les magasins ayant uniquement pour
but une meilleure disposition des cartouches
pour le tir : ce sont des cartou bières per-
fectionnées, servant à éviter au soldat le
mouvement de prendre chaque cartouche
isolément, ce qui permet ainsi de gagner du
temps pour le tir. Ces espèces de chargeurs
peuvent s'adapter à toutes les armes, au
mécanisme desquelles elles n'apportent au-
cune morlilication (fig. 171). Toutefois, ces
magasins s'appliquent mal aux armes à char-
nière transversale, dont l'espace compris entre
le mécanisme et la hausse n'est pas dispo-
nible; avec les armes à bloc, ils compliquent
les mouvements au lieu de les simplifier. En
outre, si le magasin, tout en contenant un
grand nombre de cartouches, ne surcharge
l'arme qu'au moment de l'employer, il a le
grave inconvénient de faire sortir le centre
de gravité du plan de symétrie et, par suite,
de nuire à la justesse du tir. En fait, le
principe n'est admis dans aucune armée ;
2° Les chargeurs ou magasins automa-
tiques, qui amènent directement les cartou-
ches dans la chambre de l'arme, mais exi-
geant pour cela quelques modifications au
mécanisme. Le plus connu, et le plus pra-
tique, est celui du système Lee, qui a été
appliqué à la transformation des fusils Iwl-
landais et italiens, et même aux fusils nou-
veaux adoptés récemment par l'Angleterre
et la Belgique. C'est une boîte-chargeur, in-
dépendante de l'arme, qui peut recevoir un
certain nombre de cartouches superposées
sur un ou deux rangs, reposant sur un res-
sort, et que l'on intro luit en une fois dans
un logement ménagé à l'avant du pontet,
logement qui constitue, à proprement parler,
le magasin {fig. 18, 30, 147 et 148).
MAGASIN.
490
MAGNÉTISME.
Ce genre de chargeur peut s'apçliquer à
tous les fusils à verrou. Il donne une grande
vitesse de tir et garantit contre la défonna-
tion des cartouches ■; mais il rend diflicile le
tir coup par coup et exige de grands appro-
visionnements de cartouchi s.
La figure 172 représente un chargeur du
svstème Fosbérv.
Fig. 171.
Fis. ir-3.
MAGISTER equitum (V. Maître de la
^avalcv'e).
MAGISTRALE. Ligne qui, dans la for-
tificalioH permanente, forme l'intersection
du plan de la berrae et de la face extérieure
du mur d'escarpe supposé prolongé. Elle
marque la séparation entre le parapet et le
fossé ; c'est d'après cette ligne que le tracé
des ouvrages permanents est exécuté.
MAGISTRAT. Fonctionnaire civil re-
vêtu d'une autorité administrative ou judi-
ciaire ; mais se dit plus particulièrement de
l'autorité juilieiaire.
MAGISTRATURE. La dignité, la charge
de magistrat ; le corps des magistrats. Ce
corps comprend deux catégories : la magis-
trature assise, qui se compose des juges ina-
movibles, et la magistrature debout ou par-
quel.
MAGNÉTISME. Ou donne ce nom à
l'agent auquel ['aimant doit h propriété
d'attirer le fer et qu'on identifie aujourd'hui
avec l'électricité (V. Aimantation, Aiguille
aimantée. Courants).
La force qu'exerce le courant d'une pile
sur le magnétisme d'une aiguille aimantée
s'appelle force électro-magnétique.
La télégraphie élictrique repose sur le
principe fondamental de l'électro-magnë-
tisme, établissant que tout barreau de fer
doux entouié d'un fil conducteur traversé
par un courant acquiert instantanément les
propriétés de l'aimant et les perd aussitôt
que le courant disparaît.
On donne le nom d'électro-aimant au
système formé d'un barreau de fer doux et
d'un til de cuivre recouvert de soie isolante,
enveloppant le barreau d'un grand nombre
de tours, comme une bobine Si, en regard
d'une extrémité de l'électro-aimant, ou
place une lame en fer doux, celle ci se trou-
vera attirée chaque fois que le courant
MAHDI.
491
MAIRE.
passera, et l'attraction cessera dès qu'on
interrompra le courant. Le barreau est gé-
néralement recourbé en forme de fer à che-
val, afin que ses deux extrémités puissent
concourir a l'attraction de la lame de fer doux.
Si, à celle-ci, se trouve adapté un ressort
qui la ramène dans une position déterminée
toutes les fois que l'attraction cesse, on peut,
par une suite d'interruptions et de rétablis-
sements du courant produit à des distances
plus ou moins considérables de l'électro-
aimant, provoquer des mouvements de va-
et-vient de la lame, qui peuvent être uti-
lisés comme signaux télégraphiques.
MâHDI. En arabe, prophète. Musulman,
qui prétend avoir le don de prophétie.
Ce sont des imposteurs de cette catégorie
qui ont le plus souvent fomenté en Algérie
des insurrections contre la domination fran-
çaise. Us jouissent d'une grande influence
sur les indigènes.
MAHEUTRE. Soldat d'infanterie qui
portait une espèce de pourpoint rembourré,
au XV^ siècle.
MAHOMÉTAN. Celui qui professe la
religion de Mahomet.
Le culte mahométan est reconnu par le
gouvernement français en Algérie et en
Tunisie.
MAIEUR Se disait autrefois pour major
et même pour maire.
MAIL, MAILLE, ou MAILLET d'ar-
mes. Sorte de marteau en plomb à long
manche, dont il exista différents modèles,
et dont on se servait pour combattre au
moyen âge.
MAILHEE. Nom sous lequel on dési-
gnait d'une manière générale toutes les
parties faites en tissu de mailles.
MAILLES, MACLES. Petits anneaux
de fer, ou sorte de tricot de fil métallique,
servant à composer ou à renforcer l'armure
du moyen âge. 11 y avait des chemises,
cottes, hauberts, haubergeons, gants, jase-
rans, solerets, jaques de mailles, etc.
MAILLOCHE, MAILLOTIN. Sorte de
maillet d'armes eu bois; à long manche.
MAIN. Extrémité du bras terminé par
cinq doigts servant à saisir les objets.
Les principales expressions du langage
militaire dans lesquelles ce mot entre en
composition, sont :
Avoir sa troupe en mains : être sûr de
l'instruction, de l'obéissance, de la discipline
de sa troupe.
Faire main basse : saisir, enlever tout ce
qui tombe sous la main, n'épargner per-
sonne.
Main de fer : sorte d'arme à crochets
employée autrefois pour saisir à distance
l'ennemi qu'on ne pouvait approcher. Au
figuré, signifie une discipline sévère, une
direction rigoureuse.
Main militaire : force publique armée,
chargée d'une exécution, d'une expulsion.
Mettre l'épée à la main : se battre, enga-
ger le comljat.
Coup de main : entreprise hardie, aven-
tureuse.
Prêter main-forte : assistance donnée à
quelqu'un qui en a besoin ; les militaires
doivent prêter main-forte à l'autorité.
En veyiir aux mains : engager le combat.
Se maintenir : rester dans une position
sans pouvoir en devenir maître.
Les lésions ou nmtilations suivantes de
la main motivent l'exemption ou la ré-
forme :
i° Perte ou luxation du pouce ou d'une
de ses phalanges ;
2° Perte de l'indicateur droit ou de deux
de ses phalanges avec ankylose ou exten-
sion permanente de la phalange conservée;
3° Perte de deux doigts ou de deux pha-
langes de deux doigts;
4° Perte simultanée de trois phalanges
intéressant l'index et le médius;
o° Perte simultanée d'une phalange de
l'index, du médius et de l'annulaire.
La raideur, l'incurvation, la flexion ou
l'extension permanente d'un ou plusieurs
doigts de la main déterminent l'incapacité
de servir, excepté dans les cas où elles sont
très limitées et n'entravent pas les fonctions
de la main, ou lorsque la flexion, quoique
assez marquée, porte sur l'auriculaire, dis-
position assez fréquente chez les hommes
habitués aux travaux manuels.
Les doigts surnuméraires sont une cause
d'exemption ; il en est de même des doigts
palmés, lorsque la membrane qui les réunit
s'oppose au libre exercice de leurs fonctions.
— à denrées. — Kspèce de pelle creuse
en fer-blanc, pourvue d'un manche court et
qui sert à prendre les denrées pour effectuer
les pesées lors des distributions.
— à poudre. Instrument en cuivre
sans manche, dont on se sert pour puiser la
poudre dans les caisses à poudre.
MAINTENIR. Conserver une position.
MAIRE. Magistrat municipal chargé de
l'administration d'une commune , où il
exerce en même temps les fonctions d'officier
de l'état civil et d'officier de police judiciaire.
11 administre les propriétés de la commune,
gère ses revenus, dirige les travaux com-
munaux, etc., avec l'assistance d'un conseil
municipal. 11 est également agent du gou-
vernement, et, à ce titre, il doit fournir les
MAIS.
492
MAISON.
renseignements demandés et exécuter les
ordres donnés par l'autorité supérieure, en
ce qui concerne sa commune.
Le maire est supJDléant légal du sous-
intendant militaire dans toutes les communes
où il n'existe pas de troupe commandée par
un officier. A ce titre, il est chargé :
1° D'assurer la distribution des presta-
tions en nature dues aux troupes de pas-
sage ;
2° De pourvoir à l'hospitalisation des
militaires malades ;
3" De déliver aux isolés des sauf-con-
duits jusqu'à la procliaine résidence d'un
sous-intendant ou d'un suppléant militaire;
4° De délivrer des bons de convoi, aux
détachements, pour une seule étape, aux
isolés, jusqu'à la résidence du sous-inten-
dant ou du suppléant militaire;
5° De constater, s'il y a lieu, par des
procès-verbaux, toujours soumis à l'homolo-
gation du sous-intendant, les pertes ou ac-
cidents qui lui sont signalés.
Le maire absent ou empêché est remplacé
par son adjoint ou, à défaut, par un membre
du conseil municipal, désigné d'avance. Il
peut être suspendu par le préfet, pour un
délai de deux mois ; il peut être révoqué par
le Président de la République.
11 est élu par le conseil municipal et tou-
jours pris parmi les membres de ce conseil.
Maïs. Plante de la famille des grami-
nées, appelée vulgairement blé de Turquie,
dont l'épi fournit des grains pouvant servir
à la nourriture des liommes et aussi des
chevaux.
La paille de mais elle-même, consommée
en vert, fournit un bon fourrage, et sèche,
elle fait une très bonne litière pour les che-
vaux.
En Franche-Comté . dans nos départe-
ments du Midi, en Italie, en Espagne et
dans les contrées méridionales, on réduit le
maïs en farine avec laquelle on fait une
bouillie plus ou moins épaisse, appelée
gaude, polente, miliasse, suivant la façon
dont on )a prépare.
L'absence de gluten dans la farine de
maïs la rend impropre à la panification ; ce-
pendant, on en fait quelquefois, par l'addi-
tion d'un quart à un tiers de farine de fro-
ment, une sorte de pain assez lourd.
Le maïs employé à la nouiTiture des che-
vaux est distribué en grains, en remplace-
ment d'avoine ou d'orge ; mais il faut être
très prudent dans cette substitution, surtout
au début.
MAISON militaire. Ensemble des offi-
ciers et des troupes qui sont chargés de la
gai'de du chef de l'Etat : empereur, roi,
président de la République.
Sous l'Empire et la Royauté, la maison
militaire comportait de nombreuses troupes
spéciales ou gardes. Actuellement, la maison
militaire du Président de la République
française ne se compose que des officiers de
divers grades attachés directement à sa per-
sonne, et faisant partie de Vctat-major.
— isolées. Peuvent être utilisées comme
poste avancé, poste détaché, point d'appui
d'une ligne de bataille ou réduit d'une posi-
tion de faible étendue ou d'un ouvrage en
terre.
Les maisons à mettre en état de défense
doivent être de construction solide et peu
exposées à être détruites par les incendies.
On commence d'ailleurs toujours par éloi-
gner les matériaux facilement inflammables.
Afin de former un ol)stacle et un couvert
continus, on barricade toutes les ouvertures
à l'aide de matériaux et meubles que l'on
trouve dans la maison ou à proximité, en
ménageant ou perçant dans ces barricades
des créneaux pour le tir partout où c'est
nécessaire, ainsi que dans les murs. On
creuse un petit fosse au pied des murs, ou
on flanque ce pied par des murs en aile, des
tambours en palanques ou des mâchicoulis
improvisés {fi(j. 173). Il faut enfin prévoir
l'organisation d'une ligne de retraite par la
porte la moins exposée.
Fig. 173.
Si la défense doit être opiniâtre, on crée
des barricades intérieures, on crénelé les
murs de refend et l'on prend les dispositions
nécessaires pour faire participer les étages à
la défense du rez-de-chaussée ou, si c'est
MAISTRANCE.
493
MAJOR.
possible, ou organise le premier étage coaiuie
ou Ta fait pour le rez-de-chaussée.
Si le temps fait défaut pour exécuter une
otganisation aussi complète, on se contente
de barricader toutes les ouvertures exté-
rieures, de percer des créneaux et de prendre
des précautions contre les incendies.
— de la Légion d'honneur (Saint-
Denis, Écoueu, les Loges). — Y. Filles des
membre^ de la Légion d'honneur. Légion
d'honneur.
MAISTRANCE. Cadres subalternes em-
ployés par la marine, soit dans les arse-
naux, soit à bord, et qui sont des sous-ofii-
ciers de tout grade chargés des différents
détails du service.
MAÎTRE de la cavalerie ou MA-
GISTER equitum. Lieutenant que se choi-
sissait à Rome le dictateur après son élec-
tion par les consuls. Il commandait la
cavalerie.
— de la milice. Oflîcier qui avait, dans
les préfectures romaines, l'autorité sous les
ordres du préfet du prétoire.
— d'escrime. Sous-officier ayant le
grade d'adjudant ou celui de sergent, qui
est chargé d'enseigner l'escrime dans les
corps de troupe. 11 est secondé par un ca-
poral ou brigadier, moniteur d'escrime, et
par des prévôts.
L'article 3i de la loi du 13 mars 1875 a
fixé à 100 le nombre des maîtres d'escrime
pouvant être pourvus du grade d'adjudant.
— armurier. Qualification impropre que
l'on donne souvent au chef armurier [V . Ar-
murier).
— maréchal ferrant. 11 existe, dans
chaque corps de troupe à clieval. un maré-
chal des logis premier maître maréchal fer-
rant, et, daus chaque escadron de cavalerie,
dans chaque batterie d'artillerie, dans chaque
compagnie de sapeurscondu'teurs du génie,
dans chaque compagnie du train des équi-
pages militaires, un brigadier maréchal fer-
rant chargé du ferrage des chevaux ou mu-
lets de l'unité dont il fait partie. 11 est
secondé par deux aides-maréchaux ferrants
non gradés.
— ouvrier. Il existe dans chaque com-
pagnie de sapeurs-mineurs du génie, 4 maî-
tres ouvriers portant comme insignes deux
galons de laine en forme de chevrons sur
la manche gauche.
Ces militaires ont une solde spéciale ; ils
remplissent les foactions de premiers ouvriers
sur les chantiers et c'est à eux que l'on
confie les travaux les plus difficiles et les
plus délicats. Leur emploi ne leur confère
aucune prérogative ni aucune autorité sur
les autres soldats ; néanmoins, lorsque, dans
une chambrée, le caporal est absent, c'est le
maître ouvrier qui remplit de droit les fonc-
tions de chef de chambrée, quelle que soit
son ancienneté.
Il existe également, dans chaque compa-
gnie d'ouvriers d'artillerie, 12 maîtres ou-
vriers ayant des insignes et une situation
analogue à ceux des maîtres ouvriers du
génie, et 10 daus chaque compagnie de pon-
tonniers.
Dans les corps de troupe, on désigne im-
proprement sous le nom de maître ouvrier :
les premiers ouvriers tailleurs, cordonniers
ou bottiers.
— artificier. 11 existe, dans chaque
compagnie A' artificiers, 12 maîtres artificiers
ayant la même situation et les mêmes insi-
gnes que les maîtres ouvriers du génie et
de l'artillerie.
— sellier. Militaii-e chargé d'entretenir
et de réparer le harnachement et le grand
équipement dans les corps de troupe à
cheval. 11 a le grade de maréchal des logis
dans la cavalerie et dans l'artillerie et de
brigadier dans le train des équipages mili-
taires.
MAÎTRISER. Se rendre maître, gou-
verner en maître.
MAJOR. Officier supérieur du grade de
commandant, dans les régiments.
Tl est spécialement chargé de surveiller et
de contrôler toutes les parties de l'adminis-
tration et de la comptabilité ; il exerce les
droits du conseil à l'égard des commandants
de compagnie, du trésorier et de l'officier
d'habillement ; il est personnellement res-
ponsable dans les cas prévus par les règle-
ments, sauf recours contre les officiers comp-
tables.
Il dirige l'officier chargé du casernement
dans l'exécution des dispositions relatives au
casernement et au couchage.
Le major est meml)re et rapporteur du
conseil d'administration ; toutes les dépè-
ches et décisions concernant l'administration
lui sont remises par le président du conseil.
11 tient les contrôles de la réserve et as-
sure l'exécution de toutes les prescriptions
administratives relatives à la mobilisation.
11 a les attributions du chef de bataillon
envers les officiers comptables ainsi qu'en-
vers le petit état-major et la section hors
rang.
Lorsque le dépôt est séparé de la portion
principale, le major a le commandement du
dépôt, à moins qu'il ne se trouve au dépôt
un ciicf de bataillon plus ancien que lui.
Les attributions du major sont données
MAJORA.TION.
494
MALADE.
en détail par les articles 37 à 44 dn Règle-
ment du 28 décembre i8S3 sur le Service
intérieur et par les articles 43 a oo du Règle-
ment du 14 janvier 1889 sur l'administra-
tion des corps de tioupe.
Dans un bataillon formant corps, ou dans
un escadron du train des équipages, le capi-
taine-viajor remplit toutes les fonctions attri-
buées au major d'un régiment, mais il n"a
aucune surveillance à exercer sur les regis-
tres de compagnie. Ce soin est laissé au chef
de corps.
— de la garnison. Dans les places de
guerre et dans les %illes de garnison, le
commandant d'armes, lorsqu'il est d'un
grade supérieur à celui de chef de bataillon
ou d'escadrons, est secondé dans les détails
du service par- un oflicier supérieur d'un
grade immédiatement inférieur au sien (i
l'exclnsiou des officiers généraux) qui porte
le titre de ma;or de la garnison. Il établit
les consignes des différentes gardes ; il en-
voie le mot aux corps, fixe le nombre, les
beures et l'itinéraire des rondes et des pa-
trouilles ; il reçoit les rapport:; des postes,
des officiers et des sous-officiers commandés
pour les différents services ; il rend compte
au commandant d'armes.
Il est secondé, dans les places où il y a
plusieurs corps, par des officiers et sous-offi-
ciers adjoints, et, dans les places fortes, par
des portiers-consignes.
Les devoirs et les attributions du major
de la garnison sont indiqués en détail dans
le Règlement du 23 octobre 1ô83 sur le
Service des places, art. 22 à 30.
— général. Officier général adjoint au
commandant en chef d'une armée, ou d'un
groupe d'armées pour le seconder. Ces fonc-
tions sont altrijuéc-s, en France, au chef de
l'élat-major général de l'année, auprès du
commandant en chef du groupe principal
d'armées.
Tout officier général qui a rempli avec
distinction les fonctions de major général de
l'armée en temps de guerre, peut être main-
tenu en acti^^té sans limite d'âge.
— de tranchée. Officier supérieur sous
les ordres du yénérat de tranchée.
Les fonctions du major de tranchée, qui
n'est pas changé pendant toute la durée
d'un siège, co sistent a organiser les ser-
vices particuliers de l'artillerie et du génie,
à diriger les travailleurs sur les points où
ils doivent être employés, à s'assurer de
l'exécution des ordres, à exercer la police
des tranchées et des dépôts de tranchée, etc.
11 lui est alj.iint un ou plusieurs ofiiciers du
grade de ca|iit line ou de lieutenant.
MAJORATION. Action de grossir, de
forcer un nombre ou tme proportion, pour
tenir compte de certaines circonstances.
La majoration d'essayage port<';e sur les
tableaux d'approvisionnements d'effetsajustés
comprend une certaine proportion d'effets
que l'on ajoute aux nécessaires, pour tenir
c 'mpte des effets qui ne poun-aient convenir
aux hommes lors de l'essayage. Cette majo-
ration a été fixée expérimentalement ; elle
est d'environ 1/7.
MAJORITÉ. La pluralité des votants.
On appelle majorité absolue celle qui se
compose de la moitié des voix plus une, et
majorité relative celle qui se forme de la
supériorité des voix obtenues par l'un des
concurrents.
Dans les conseils d'administraiioii, d'en-
quête, de révision, etc., les décisions sont
prises à-la majorité absolue ; eu cas de par-
tage des voix, celle du président est prépon-
dérante.
Dans les conseils de guerre, les condam-
nations, en temps de paix, ne peuvent être
prononcées qu'a la majorité de 5 voix sur
les 7 membres présents.
En jnrisprudoice, on appelle majorité
l'âge presciit par la loi pour qu'une per-
sonne puisse jouir de ses droits civils. Cet
âge a été fixé à 21 ans. pour les deux sexes.
par l'article 488 du Code civil ; toutefois,
dans certains cas définis, le mineur peut être
soustrait à l'autorité paternelle ou à la tu-
telle, c'est-i-dire éaiancipé.
L'émancipation est tacite dans le cas de
mariage du mineur, c'est-ànlire qu'elle a
lieu de plein droit. Hors ce cas, l'émanci-
pation doit être expresse et conférée en
connaissance de cause, par le juge de paix,
sur la demande du père ou du conseil de
famille.
MALADE. Celui qui éprouve quelque
altération dans sa santé.
Les of.iCiers qui ne peuvent faire leur ser-
vice pour cause d'indisposition sont tenus
de garder la chambre pendant au moins
24 heures.
Les lieutenants on sous-lieutenants infor-
ment sur-ie-chanip leur capitaine; les capi-
taines, leur ciief de bataillon ou d'es.-adrons ;
les officiers comptables, le major ; les offi-
ciers supérieurs, les médecins, le porte-dra-
peau et le chef de musique informent le
lie u t enant-colonel .
L'officier malade a le droit de se faire
soigner chez lui : mais, dans des circon-
slanes spéciales, sur l'avis du médecin
major, le colonel peut ordonner l'entrée de
l'officier à l'hôpital.
L'officier qui se fait soigner chez lui est
tenu de se fournir de médicaments.
MALADE.
495
MAMELOUCK.
Les hommes de troupe malades en font la
déclaration au sergent de semaine à l'appel
du matin ; à défaut, leurs noms sont donnés
par le caporal de chambrée. Ces noms sont
inscrits sur le cahier de visite ; le sergent
de semaine présente au médecin-major les
malades qui peuvent marcher et donne le
numéro des chambres de ceux qui ne peu-
vent pas se rendre à la visite, l-e médecin-
major examine attentivement ces hommes
et, suivant le cas, les dispense de service et
leur administre des soins comme malades à
la chambre ou bien les fait entrer à ['infir-
merie ou à l'hôpital, suivant la gravité de
leur maladie.
Les hommes qui ne sont pas reconnus
malades sont punis di<ciplinairement.
Dans le cas de routes à l'intérieur, les
malades et les éclopês sont visités et pansés
tous les jours, à l'heure flxée, au poste de
police. Le médecin désigne :
1" Ceux qui sont autorisés à placer le
havresac sur les voitures, mais qui mar-
chent avec leur compagnie ;
2° Ceux qui, dans le même cas, sont de
plus autorisés à marcher avec les équi-
pages ;
3° Ceux qui sont autorisés à monter sur
les voitures :
4® Ceux qui entrent à l'hôpital.
Les chevaux et les mulets malades sont
soignés par les vétérinaires militaires des
corps de troupe à cheval ou, à défaut, par
des vétérinaires civils désignés par les com-
mandants d'armes.
En principe, aucune opération impor-
tante ne peut être faite à un cheval ou à
un mulet appartenant à l'État sans l'autori-
sation du chef de corps ou du détachement :
cependant, dans des cas urgents, le vétéri-
naire peut opérer aussitôt, sauf à en rendre
compte.
Un cheval atteint d'une maladie conta-
gieuse est immédiatement isolé dans un local
affecté à cet usage; ses voisins d'énirie,
celui de droite et de gauche, sont considérés
comme suspects et placés dans une écurie
spéciale, si le casernement le permet ; dans
le cas contraire, ils sont isolés à l'extrémité
de l'écurie et observés aussi longtemps que
leur état le comporte.
Le harnachement et les effets de pansage
des chevaux atteints sont désinfectés en pré-
sence du vétérinaire ; les trois places qu'oc-
cupaient le cheval malade et ses deux voi-
sins sont également désinfectées. Ces chevaux
sont toujours pansés par les mêmes ho'iimes;
ils ne Sont pas conduits aux abreuvoirs et
ne sont promenés que dans des endroits re-
tirés.
Les ciievaux ayant des plaies suppurantes,
des vésicatoires ou des maladies internes
sont soignés à l'infirmerie vétérinaire.
Les mé ligaments nécessaires aux chevaux
malades et les ingrédients employés pour la
désinfection sont fournis par la masse d en-
tretien du harnache 'tient et ferraye.
MALADIE Altération de la santé. Les
maladies, inlirmités ou rices de conformation
qui rendent impropre au service militaire
sont indiqués dans l'Instruction ministérielle
du 17 mais 1890.
MALINGRE. Homme d'une complexion
délicate, ou qui est affaibli, soit par des fa-
tigues, soit à la su'te d'une maladie.
MALLÉABILITÉ. Propriélé qu'ont cer-
tains métaux de pouvoir être battus, forgés,
étiré*, étendus à coups de marteau.
MALLÉOLE. Sorte de flèche dont la
partie antérieure était garnie de matières
combustibles et qu'on lançait en gui.se de
bombe dans les ouvrages ennemis pour les
incendier.
Employée par les Normands au siège de
Paris, en 887, la malléole disparut lors de
l'invention de la poudre.
MALTE (ordre de). Continuation de
l'ordre des hospitaliers de Jérusalem, qui
comprenait des clicvaliers, des chapelains et
des servants, aj'ant à leur tète un grand
maître investi du pouvoir suprême.
La mission de cet ordre, au début reli-
gieuse et militaire, ne tarda pas à dégénérer
après les croisades. Actuellement, ce n'est
plus qu'une institution purement honori-
fique.
MALVEISINE ou MALVEZINE. An-
cienne machine de guerre du genre des pier-
riers.
MAMELIÈRE. Partie de la CHiras.se des
chevaliers qui protégeait le défaut de l'é-
paule.
MAMELON. Petitecolline anondie, point
culminant de pays de montagne (V. Monti-
cule).
Elévation isolée de toutes parts et qui,
d'après sa hauteur, reçoit les noms de :
tertre, butte, colline, montagne, et, d''après
sa forme, les noms de : mamelon, ballon,
dôme, table, d(Mit. cône; |»nis pic aiguille.
MAMELOUCK ou MAMELUCK. Milice
égyptienne dont la puissance devint redou-
table aux sultans et qui devinrent plusieurs
fois les maîtres de l'Egypte.
Ils furent massacrés en 1827 par ordre de
Méhémet-Ali, après avoir été battus en 1798
par Bonaparte, qui en ramena en France un
certain nombre dont il forma, en 180i, un
escadron de la garde impériale, qui fut
licenciée en 181 S.
MANCHE.
MANCHE. Partie dune arme, d^un outil
servant à l'empoigner pour en faire usage.
Partie d'un vêtement dans lequel on entre
les bras.
MANCHON. Coiffe blanche que l'on
porte sur le képi dans les manœuvres, pour
distinguer les troupes d'un parti opposé à
un autre. Cet effet est fourni gratuitement
par le service de 1 habillement et du campe-
ment.
Pièce de la culasse viobile du fusil mo-
dèle i87i. Il sert à relier le chien au per-
cuteur et présente, à cet effet, un logement
pour le T du percuteur; il s'emboîte dans
un autre logement pratiqué à l'arrière.
Fis-, IT-l.
iToènt chiT
Deux ailettes formant saillie au-dessus du
logement des deux branches du T, viennent,
en se plaçant dans un logement correspon-
dant du chien, renlre ces pièces solidaires
avec le chien (fig. 174).
MANCHOT. Estropié, privé de la main
ou du liras.
MANDANT. Celui qui donne un man-
dat à une autre personne.
MANDAT. Acte par lequel une personne
donne à une autre, qui l'accepte, le pouvoir
de faire quelque chose pour elle et en sou
nom. (V. Procuratioii.)
— de convoi. Bon de convoi délivré
par le sous-intendant militaire ou son sup-
pléant légal à une troupe en marche, pour
assurer la fourniture des voitures qui lui
sont nécessaires.
Ces bons sont délivrés par le sous-inten-
daut, à raison de un pour chaque étape,
jusqu'à destination, ou jusqu'à la plus pro-
chaine sous-intendance située sur la route à
parcourir. Les convoyeurs sont payés sur
les fonds généraux de la caisse du corps ou
du détachement, après avoir acquitté les
bons de convoi; ces bons, soumis à la for-
malité du timbre s'ils dépassent 10 francs,
sont ensuite remboursés par le sous inten-
dant militaire, sur la production d'un relevé
trimestriel.
— d'étape. Bon délivré par le sous-
intendant ou son suppléant légal à une
troupe en marche, pour lui permettre de
percevoir, à l'étape, les vivres et les four-
rages. Ces mandats sont distincts pour les
vivres et les fourrages ; ils sont remplis,
quant à l'effectif, et signés par le chef de
498 MANDAT.
détachement, à l'arrivée à l'étape. Le sous-
intendant du point de départ remet au chef
de détachement un mandat d'étape pour les
vivres et, s'il y a lieu, un pour les four-
rages, pour chaque gîte d'étapes, jusqu'à
destination ou jusqu'à la plus prochaine ré-
sidence du sous-intendant.
— d'indemnité de route. Mandat
délivré par le sous-intendant militaire ou
par son suppléant légal à un officier sans
troupe, un militaire isolé ou uu gendarme
voyageant isolément, pour ses frais de
route.
Ces mandats sont payés dans le délai de
24 heures après la date de leur émission,
par les trésoriers payeurs généraux , les
receveurs particuliers ou les percepteurs. Us
doivent être présentés aux agents du Trésor,
en même temps que la feuille de route ;
ceux-ci conservent le mandat et rendent la
feuille de route à l'intéressé, après y avoii'
apposé le cachet PAYÉ.
Les mandats des officiers ou assimilés
doivent être acquittés par les intéressés.
Ceux qui dépassent dix francs sont pas-
sibles du timbre-quittance de 10 centimes.
— de payement. Pour la solde des
corps de troupe et des militaires détachés
de ces corps, les mandats de payement sont
établis sur les états de solde. Il en est de
même pour le payement des primes des
différentes masses.
La solde des officiers sans troupe et des
assimilés, le remboursement des avances
faites par les corps de troupe, les paye-
ments des fournitures faites par des entre-
preneurs ou des fournisseurs, etc., sont
payés par les trésoriers payeurs généraux et
les receveurs particuliers, sur la production
de mandats de payement, établis sur formule
spéciale soit par les fonctionnaires do l'in-
tendance, soit par les direi-teurs de l'artil-
lerie, du génie, du service de santé, suivant
le service qu'ils concernent.
La signature de l'ordonnateur d'un man-
dat doit être légalisée par l'apposition d'un
timbre sec spécial, dit timbre à orLlonuan-
cement. Les mandats dont le montant est
supérieur à 10 francs sont passibles du
timbre de 0,10 centimes.
— sur la poste. Les mandats sur la
poste sont remis au vaguemestre du corps,
qui est chargé d'en percevoir le montant et
de le remettre aux intéressés.
Le vaguemestre, en recevant un mandat
pour en toucher le montant, doit, lorsque
ce mandat lui est présenté, exiger à l'appui
la production de l'enveloppe de la lettre
d'enviii. Il s'assure que l'enveloppe et le
mandat appartiennent à celui qui les pré-
MANDAT.
497
MANIEMENT des armes.
seule, et que les deux pièces ont le même
point de départ. Il inscrit sur le mandat le
numéro matricule du titulaire, appose son
parafe au-dessous et reproduit le numéro
matricule sur son registre après le nom du
titulaire. Ces précautions prises, le vague-
mestre exige, au moment de payer, la pro-
duction de l'enveloppe de la lettre et celle
du livret iadividuel du titulaire, afin de
constater, par l'inspection du numéro ma-
tricule du militaire qui se présente, que
celui-ci est bien le véritable destinataire.
Le vaguemestre présente à la poste, tous
les jours , ou au moins deux fois par se-
maine, les mandats à toucher poui' les
militaires du corps. Il remet ensuite l'argent
aux intéressés, à l'heure désignée par le
chef de corps , en présence du sergent de
semaine, qui signe avec les destinataires au
registre.
— sur le trésor. Ces mandats peuvent
être employés pour l'envoi de fonds pour
la solde, les masses, le traitement de la
Légion d'honneur et de la médaille mili-
taire, le service des remontes, des subsis-
tances, de l'artillerie, du génie, de santé, etc.,
mais il est défendu d'en faire usage pour
rembourser les fournisseurs. Ces mandats
sont sans frais d'aucune espèce.
Lorsqu'il y a lieu d'envoyer des fonds
par l'entremise de la trésorerie générale, le
trésorier du corps établit une demande de
mandat, qui est signée par le conseil d'ad-
ministration et visée par le sous-intendant
militaire. Le trésorier verse les fonds en
même temps qu'il remet la demande de
mandat au trésorier pajeur général; celui-ci
établit alors un mandat de la somme reçue,
payable par son collègue du département où
le payement doit avoir lieu; il adresse à ce
dernier un avis d'émission par l'intermé-
diaire du directeur du mouvement général
des fonds, qui le vise pour confirmation.
Les délais d'échéance de ces mandats
sont fixés comme il suit :
i° Au cinquième jour de la dizaine qui
>uit celle de l'émission, pour les mandats
payables, soit à la caisse centrale ou à la
recette générale de la Seine, soit dans un
autre département;
2° Au cinquième jour de la deuxième di-
zaine qui suit celle de l'émission, pour les
mandats tirés dans des départements sur
l'Algérie ou réciproquement ;
3" A 45 jours de date, pour les mandats
tirés de France ou d'Algérie sur les dépar-
tements.
— télégraphique. Lorsqu'un militaire
reçoit un mandat télégraphique . il doit,
pour en toucher le montant, le remettre au
vaguemestre, qui le présente, à la première
distribution, au receveur des postes et des
télégraphes ; celui-ci remet immédiatement
au vaguemestre la valeur du mandat télé-
graphique, qui est versée sans retard dans
les mains du destinataire, d'après les règles
fixées pour le payement des mandats postaux.
MANDATAIRE. Celui qui reçoit un
mandat d'une autre personne.
Les mandataires des créanciers, des en-
trepreneurs et des fournisseurs du départe-
ment de la guerre doivent être munis d'une
procuration .
MANDEMENT. Lettre, billet qu'on
donne à quelqu'un, portant ordre à un tiers
de payer quelque somme.
La lettre de change n'est pas autre chose
qu'i.n mandement.
MANDRIN de bourrage (V. Foumeaji
à citarge après bourrage).
— pour le canal de hausse. Tige en
fer à poignée, dont on se sert pour débour-
rer le canal de hausse.
MANEGE. Le manège est un local clos
et couvert, où l'on apprend l'équitation aux
jeunes soldats et où l'on dresse les jeunes
chevaux.
Le manège découvert ou carrière est un
terrain étendu et accidenté, servant à com-
pléter l'instruction des cavaliers et des che-
vaux.
On appelle encore manège, une machine
se composant d'un arbre vertical portant
une ou plusieurs flèches horizontales, éga-
lement espacées, à l'extrémité de chacune
desquelles on attelle un cheval ou autre
animal de trait. L'arbre porte un tambour
cylindrique ou hyperbolique, une poulie,
un engrenage ordinaire ou conique, pour
transmettre son mouvement à la machine
opératrice. On s'en sert dans l'armée, sur-
tout pour la préparation du mortier, pour
actionner des pompes, etc.
MANGASSE ou MANGANELLE. Petit
mangonneau.
MANGEOIRE. L'auge où mangent les
chevaux.
Dans les écuries militaires, les mangeoires
sont en pierre, en ciment ou en fonte, à
l'exclusion du bois.
MANGONNEAU. Espèce de calapulte
fort puissante, employée au moyen âge. On
a également donné le nom de mangonneau
au projectile lancé par cette machine ou par
la catapulte, la baliste, etc.
On continua à se servir de mangonneaux,
en France, 50 ans après qu'on eut com-
mencé à se servir du canon.
MANIEMENT des armes. Exercices
ayant pour objet d'apprendre aux soldats
32
MANIER.
les divers mouvements qu'ils doivent exé-
cuter avec leur arme.
La vitesse de chacun des mouvements du
maniement de l'arine, d'abord très lente,
est amenée progressivement à celle du pas.
MANIER. Savoir conduire, diriger une
troupe, un cheval.
MANIPULAIRE. Centurion romain qui
commandait une mnniimlc.
MANIPULATEUR. Organe de l'appareil
de télégrapliie du système iMorse; il est
destiné à produire ies interruptions et les
rétablissements du courant au poste expédi-
teur.
11 se compose d'un levier en laiton mo-
bile autour d'un axe et qu'un ressort main-
tient en communication avec le butoir du
récepteur ou du repos.
Dans cette position, le courant est inter-
rompu ; pour le rétablir, on appuie sur la
poignée pour mettre le levier en contact
Fi"-. 173.
498 MANŒUVRE.
portaient dans la plus haute antiquité au
bras gauche, entre le coude et le poi-
gnet.
MANIVELLE de pointage. Dans les
canons de 80, 90 et 95, on peut modifier
le pointage dans de certaines limites, sans
déranger la hausse, au moyen d'une mani-
velle, dite de pointage, placée au milieu de
l'alTût.
Avec les canons de 80 et de 90, un tour
de manivelle correspond à une variation de
hausse de T""™ environ à toutes les dis-
tances ; avec les canons de 93, cette varia-
tion est de lO""™ environ. Pour le calcul en
millimètres d'un certain nombre de tours de
manivelle, on admet, pour les canons de
80 et de 90, que 4 tours équivalent à 27"i"
de hausse.
Les- variations de portées correspondant à
"un tour de manivelle sont indiquées ci-
après :
])0.sle
avec le butoir de la pile ; le circuit et les
deux pôles de la pile se trouvent alors reliés
par le manipulateur, le lil de ligne, l'elec-
tro-aiinant du récepteur de la station d'ar-
rivée et la terre {fuj. 173).
MANIPULATION du télégraphe. Em-
ploi du manqjulatcur pour les transmis-
sions télégraphiques. Les débutants devront
avoir soin d'aller lentement et d'espacer
beaucoup les caractères.
MANIPULE. Fraction de la légion ro-
maine, qui en comprenait 30 ; elle était
comparable à notre compagnie d'infanterie.
Enseigne primitive des Romains ; elle
consistait d'abord en une poignée de foin
attachée à une perche ; cette poignée de fuin
fut ensuite remplacée par une main au-des-
sous do laquelle on plaçait des petits bou-
cliers, les images des dieux, puis celle des
empereurs.
On est arrivé à donner le nom de mani-
pule aux hommes venant se ranger sous la
même enseigne.
MANIQUE. Espèce de grappin en fer,
employé dans la marine pour les abor-
dages. Sorte de brassard que les archers
Jlèlres.
1000
2000
3000
4000
5000
Canons de 80 et 90. Canons de 93
280
200
14f>
110
93
380
300
230
180
130
MANNEQUINS. Les corps de troupe de
cavalerie sont autorisés à faire confectionner
deux mannequins par escadron, pour les
exercices de voltige.
On peut employer, pour recouvrir les
mannequins dont il est fait usage pour les
exercices du sabre à pied, de la toile d'em-
ballage hors de service, à raison de 0,04 le
kilogramme.
Le remboursement au service de l'habille-
ment est fait par voie de versement au
Trésor.
Les mannequins, dont les corps de troupe
d'infanterie font usage pour l'escrime à la
baïonnette, doivent être confectionnés par
ces corps à l'aide de matériaux réformés.
La confection de ces mannequins ne donne "
lieu à aucune allocation.
MANŒUVRE. Application des èvolu-
tions combinées avec le terrain, la position
et les mouvements de l'ennemi. Il existe
des règlements de manœuvre pour chaque
arme.
Celui de V infanterie , du 29 juillet 1884,
comprend : titre l*"^. Bases de l'instruction;
titre II, École du soldat; titre 111, Ecole de
compagnie; titre IV, Ecole de Ijataillon;
titre V, École de régiment ; application aux
unités plus fortes; instruction pour les re-
vues et défllés. (V. Grandes manœuvres.)
MANŒUVRE.
493
MANŒUVRE.
Celui de la cavalfrie comprend : titre 1'^,
Bases de l'instruction ; titre II, Instruction
à pied : école du cavalier, école du peloton,
école de l'escadron; titre III, Instruction à
cheval : école du cavalier, école du peloton,
école de l'escadron, école du régiment;
titre IV, Instruction des corps de cavalerie
composés de plusieurs régiments.
L'artillerie reçoit l'instruction à pied, à
cause de ses servants ; l'instruction à che-
val, à cause de ses condiictiurs , et l'instruc-
tion spéciale d'artillerie, qui prend le nom
de manœuvres de batteries attelées, et qui
fait l'objet d'une école de batteries et d'une
école de régiment.
On appelle encore manœuvre, tout tra-
vail, de force ou non, exigeant le concours
de plusieurs soldats ayant besoin d'une
instruction ou dune direction spéciale.
— d'automne. On désigne , sous ce
nom :
l'' Les manœuvres de corps d'armée, de
division et de brigade;
2° Les manœuvres de division de cava-
lerie ;
3° Les évolutions de brigade de cavalerie ;
4° Les manœuvres alpines;
a° Les manœuvres dans les Vosges;
6° Les manœuvres de forteresse;
1° Les ynanœuvres à feu de masses d'ar-
tillerie ;
8° Les manœuvres de ponts.
L'instruction ministérielle du 28 février
1889, modifiée le 4 mars 1890 et le 14 mars
1891, donne les principes de préparation
et d'exécution des manœuvres, ainsi que
ceux de l'organisation et du fonctionnement
des différents services [B. 0., p. r., le^sem.
1890, n° 1-2).
L° Les manœuvres de corps d'ar-
mée, de division et de brigade sont pré-
parées et réglées par les soins des comman-
dants de corps d'armée, dans la limite des
crédits budgétaires. Ces crédits permettent,
généralement, 20 jours d'absence pour l'en-
semble des troupes qui exécutent des ma-
nœuvres de corps d'armée, 13 jours d'ab-
sence pour les troupes qui exécutent des
manœuvres de division, et 14 pour celles
qui font des manœuvres de brigade ;
•2° Les manœuvres de division de ca-
valerie ont lieu, habituellement, au camp
de Chàlons. Leur durée est de 12 jours, y
compris l'exécution préalable des évolutions
de brigade. Les batteries à cheval de chaque
division manœuvrent avec leur division ;
3° Les évolutions de brigade ont une
durée de 8 jours, non compris le temps né-
cessaire pour l'aller et le retour, pour toutes
les brigades qui ne participent pas à des
manœuvres de division de cavalerie.
Le programme général des évolutions do
brigade est préparé par les généraux com-
mandant les divisions, pour les brigades de
cavalerie indépendante ; par les généraux
inspecteurs permanents de cavalerie, pour
les brigades de cavalerie de corps d'armée.
Sur les 8 journées d'évolutions, 2 jours
peuvent être consacrés à des manœuvres
exécutées d'après un thème général et des
thèmes particuliers, établis par le général
de brigade, la première de ces journées com-
portant des manœuvres simples, la seconde,
une manœuvre à double action :
4° Les manœuvres alpines font l'objet
d'instructions spéciales, en ce qui concerne
l'organisation et l'exécution des mouve-
ments;
o" Les manœuvres dans les Vosges
comprennei.t des marches - manœuvres de
10 jours pour certaines troupes, et pour
d'autres, un stationnement d'été au cours
duquel ces troupes exécutent également des
marches-manœuvres.
Le commandant du 6« corps d'armée sou-
met à l'approbation du Ministre les pro-
grammes des manœuvres dans les A'osges ;
6° Manœuvres de forteresse. Le Mi-
nistre désigne les places dans lesquelles il
doit être fait des man eun-es spéciales de
forteresse, ainsi que les troupes appelées à
prendre part à ces exercices.
Le programme et le détail des manœuvres
sont préparés, sous l'autorité du comman-
dant du corps d'armée, par le commandant
supérieur de la défense du groupe auquel
appartient la place, et soumis à l'approba-
tion du .Ministre ;
7" Les manœuvres à feu de masse
d'artillerie ont lieu génèialement au camp
de Chàlons. Les troupes qui y prennent
part sont désignées chaque année par le Mi-
nistre.
La durée de ces manœuvres est de
12 jours ;
8° Les manœuvres de ponts ont lieu
chaque année, suivant des instructions don-
nées par le Ministre.
Les troupes qui y prennent part com-
prennent le personnel nécessaire au service
d'un équipage de pont de corps d'armée.
On profite, autant que possible, de ces
exercices pour habituer les troupes de toutes
amies à pa>ser sur les ponts de bateaux.
— de garnison. Manœuvres qui sont
exéi'utées par les troupes d'une garnison,
en terrain varié, ou même par des troupes
appartenant à plusieurs garnisons, qui vien-
nent se réunir sur un terrain favorable.
MANŒUVRE.
situé à une certaine distance des différentes
garnisons.
Ces manœuvres peuvent avoir lieu toute
l'année.
Le général commandant le corps d'armée
règle le nombre et la nature des manœuvres
de garnison à exécuter par les troupes sous
ses ordres.
Les exercices à exécuter comprennent des
exercices pratiques de marche, de service en
campagne et de combat, k double action ou
contre un ennemi figuré.
Il est fait en outre un certain nombre
d'exercices de nuit.
Les programmes des manœuvres aux-
quelles plusieurs corps participent, sont
arrêtés, savoir :
1° Par le commandant d'armes pour les
manœuvres combinées, exécutées par les
troupes d'une même garnison :
2° Par le général de brigade, le général
de division, le commandant du corps d'ar-
mée ou le gouverneur militaire, suivant le
cas, pour des manœuvres combinées, exé-
cutées par les troupes de deux ou de plu-
sieurs garnisons voisines.
Les autorités qui ont arrêté le programme
dirigent personnellement l'exercice, ou en
désignent le directeur.
Suivant les ressources disponibles, il
peut être consacré à chaque exercice, une,
deux ou trois journées au maximum.
Les régies d'exécution des grandes ma-
nœuvres d'automne sont applicables, d'une
manière générale, aux manœuvres de gar-
nison, en ce qui concerne la préparation et
la conduite des opérations.
Chaque exercice donne lieu à une cri-
tique faite par le directeur sur le terrain
même, à l'issue de l'opération.
Les dispositions relatives aux cantonne-
ments, aux allocations, aux transports, aux
dégâts aux propriétés, sont indiquées en
détail dans l'instruction ministérielle du
16 janvier 1891 (fi. 0., p. r., 1" semestre
1891, p. 15).
— d'eau. Ensemble des dispositions
prises pour inonder à volonté les fossés des
places fortes. (Y. Écluse.)
— de force. Dans l'artillerie, on dé-
signe sous ce nom, les manœuvres exigeant
l'emploi de machines ou d'un grand nombre
de bras, soit dans l'armement ou le désar-
mement des places, soit dans les exercices
de ponts. Ces opérations sont, en général,
les suivantes : sortir do l'eau un bateau et
le charger sur son baquet ; décharger un
bateau du baquet et le lancer à l'eau ; lan-
cer à l'eau les bateaux du commerce et les
retirer; charger un bateau sur une voiture;
500 MANQUEMENT.
charger des arbres sur des voitures; embar-
quer ou débarquer des arbres ou des bouches
à feu; embarquer sur deux bateaux d'équi-
page une pièce de campagne ou un caisson
sur avant-train; embarquer des projectiles,
de la poudre, etc.
— spéciales. Employées par les ponton-
niers pour remettre à flot un bateau échoué
ou coulé , repêcher une ancre, retirer une
pièce du fond de l'eau, mouiller un panier
d'ancrage ou un autre corps perdu, rempla-
cer un corps de support d'un pont, planter
des piquets ou des pieux avec le mouton à
bras, planter des pilots avec la sonnette,
arracher des pieux, etc.
MANŒUVRER. Exécuter une manœu-
vre ; faire exécuter des évolutions ; manier
des troupes
MANŒUVRIER. Chef qui connaît bien
et sait bien faire exécuter les manœuvres.
Une troupe est manœuvrière, lorsqu'elle est
rompue aux marches et aux évolutions de
toute espècp.
MANOMÈTRE. Appareil permettant de
mesurer la diUereiico entre la pression at-
mosphérique et celle d'un gaz ou d'une
vapeur renfermés dans un récipient.
Le manomètre à air libre consiste en
un tube recouiiié, ouvert à ses extrémités, et
contenant de l'eau ou du mercure. Une des
extrémités étant mise en contact avec le
récipient, la dilTérence de niveau du liquide
dans les deux tubes indique l'excès de la pres-
sion du gaz sur la pression atmosphérique,
à raison de 0,91 par centimètre carré, par
millimètre d'eau, ou de ls''3o9 par milli-
mètre de mercure. L'atmosphère exerçant
une pression de 1033 grammes par centimètre
carré, la hauteur d'eau représentative est
de 10™336 et celle de mercure de 0'"760.
Le manomètre à air comprimé (pour
les fortes pressions) ne diffère du précédent
que par une de ses extrémités qui est fer-
mée; il contient, en général, du mercure.
Une graduation gravée sur le tube indique
la pression correspondant à chaque diffé-
rence de niveau.
Le manomètre métallique est un tube
en laiton, contourné en hélice, dont on fait
communiquer l'intérieur avec le récipient ;
il se redresse nu fur et à mesure que la
pression intérieure augmente. Une aiguille
fixée à une de ses extrémités indique cette
pression sur un limbe gradué.
MANQUANTS (V. Délicit).
MANQUEMENT à l'appel. Tout
homme de troupe qui manque à un appel
est signalé au sergent-major et à l'adjudant
de compagnie par le sergent de semaine.
Celui qui manque à l'appel du soir est porté
MANTEAU.
oOl MANUTENTION militaire.
manquant sur le billet d'appel remis par
l'adjudant de compagnie à l'adjudant-major
de semaine.
Lorsqu'un homme de troupe a manqué à
son service et aux appels pendant 2i heures,
il est considéré comme absent illégalement.
On établit pour lui un bulletin de manque-
ment à l'appel, et il est porté en mutation
sur la situation administrative, sur la si-
tuation-rapport et sur le registre de comp-
tabilité de l'unité à laquelle il appartient.
11 perd dès lors ses droits à la solde et aux
différentes prestations.
Lorsqu'il vient à rentrer, il est porté ren-
trant sur les situations et sur le registre de
comptabilité, et on établit un bulletin de
rentrée.
Après 6 jours consécutifs d'absence illé-
gale à l'intérieur, le militaire est porté dé-
serteur.
MANTEAU. Vêtement ample, qui se
porte par-dessus les vêtements. Tous les
hommes de troupes à cheval en sont pour-
vus. Cet effet d'habilleaient fait partie de
la première portion.
— d'armes, l'ièce de la cuirasse du
chevalier ; elle était fixée sur le côté gauche
pour renforcer et protéger la poitrine.
Sorte de petite tente de forme conique,
servant à recevoir et à abriter les armes
dans les camps.
MANTELET. Sorte de parapet portatif
et roulant, dont on se servait autrefois dans
les sièges pour couvrir les pionniers, et
qui fut remplacé plus tard par le gabion
farci. Ce mantelet consistait en gros ma-
driers doubles, ayant l™,oO à 3 mètres de
haut sur o mètres de long ; il était arrondi
ou pouvait présenter deux faces.
MANUBALISTE. Arme de jet tenant le
milieu entre la baliste et Varbaléle, et ser-
vant à lancer des dards très aigus.
MANUEL. Livre de petit format et com-
mode à consulter, dont on fait un fréquent
usage, et qu'on doit, pour ainsi dire, avoir
toujours sous la main.
Les principaux manuels utilisés dans
l'armée, sont ceux d'administration et de
législation de Beaugé — des brancardiers —
des circonscriptions militaires — des cours
des écoles — hippique — de l'infirmier —
de maréchalerie — de l'officier de police ju-
diciaire — du service postal — de tir, etc.
MANUFACTURE d'armes. Jusqu'en
1717, on laissait aux capitaines le soin de
se procurer dans le commerce les armes
nécessaires à leurs soldats. Mais lorsque ces
armes devinrent plus précises, on reconnut
les inconvénients de ce mode de procéder,
et l'on créa en 1718 des manufactures d'ar-
mes, à Charleville et à Maubeuge, dont la
direction et la surveillance furent confiées a
des ofliciers d'artillerie.
Il existe actuellement 3 manufactures
d'armes : à Saint-Étienne, Tulle et Châtel-
lerault, où sont fabriquées toutes les armes
portatives de l'armée.
Elles ont encore à effectuer les réparations
d'armes, qui ne peuvent être exécutées par
les armuriers des corps de troupe.
Les manufactures sont soumises au régime
de Ventreprise. Les entrepreneurs, d'après
un marché passé avec l'État, se chargent de
payer les ouvriers et de fournir les appro-
visionnements de matières premières né-
cessaires. Ils ne peuvent s'immiscer en rien
dans la fabrication, et reçoivent un prix
fixé pour chaque arme finie et reçue.
Chaque manufacture est dirigée par un
officier supérieur d'artillerie, ayant en sous-
ordre le nombre d'officiers, de contrôleurs
d'armes et de gardes d'artillerie nécessaires,
pour la direction et la surveillance des divers
ateliers, le contrôle des différentes opérations,
la réception et l'expédition des produits.
— d étoffes. Les approvisionnements
de draps et de toiles nécessaires à l'armée
sont fournis par adjudication et doivent être
fabriqués dans des manufactures situées
sur le territoire continental français. Ces
fabriques sont visitées à l'improviste, sur
l'ordre du Ministre, par des officiers d'ad-
ministration ayant le titre de vérificateurs du
matériel.
MANUTENTION militaire. Établisse-
ment où se fait le pain pour la troupe.
Une manutention militaire complète com-
prend les locaux suivants :
1° Un magasin à blé avec emplacement
pour les réceptions et les expéditions, un
dépôt pour les ustensiles et les criblures ;
2° Un moulin avec ses dépendances ;
3° Un magasin à farine pourvu d'une
salle de mélange et d'un local pour les fa-
rines mélangées ;
4° Un magasin au biscuit ;
5° Une boulangerie avec ses dépendances :
hangar au bois, ou chantier au charbon,
local pour le sel et le fleurage, braiserie,
vestiaire et salle de lavage pour les boulan-
gers, paneterie avec étagères, petit bureau
pour le distributeur, salle de ressuage pour
le biscuit, avec étagères;
6° Des magasins aux denrées ;
7° Une pièce pour la sacherie et le mo-
bilier ;
8° Vn atelier de raccommodage des sacs ;
9" Un dépôt de pompes à incendie ;
10° Vn logement de concierge;
11'' Un corps de garde ;
MAQUETTE.
12° Le logement et les bureaux de l'ofli-
cier comptable.
Il est très peu de manutentions aussi
complètes que celle qui vient d'être décrite;
on réduit le plus possible le nombre des
locaux, suivant les localités et les exigences
du service.
Les manutentions appartiennent à l'Etat
dans les localités où le service est en gestion
directe.
Lorsque le service est exécuté par un en-
trepreneur, celui-ci est tenu de fournir les
bâtiments nécessaires à l'exploitation; tou-
tefois,, lorsque l'État dispose d'une manu-
tention dans une place où le service est
exécuté à l'entreprise, il met généralement
cet établissement à la disposition de l'entre-
preneur.
MAQUETTE. Barre d'acier ayant la
forme d'un tronc de ]iyramide quadrangu-
laire allongé, avec un renfort au gros bout,
et qui sert à fabriquer la lame d'une arme
blancbe. Un sei-ond tronc de pyramide, plus
petit, y est accolé pour former la soie.
MARABOUT. (En arabe : Marbouth,
champion de la religion). En Algérie et en
Tunisie, on désigne sous le nom de mara-
bouts, des musulmans affectant une piété
profonde et ayant une connaissance appro-
fondie du Coran , qui est à la fois la loi
civile et religieuse des sectateurs de Ma-
homet.
Ces saints personnages jouissent d'une
grande influence dans leurs tribus, et ils
s'en sont servis trop souvent contre nous pour
fomenter des insurrections.
On donne également le nom de marabout
k une espèce de petite chapelle élevée par
les Arabes sur le tombeau de chacun de ces
individus.
MARAIS. Par suite de la nature .de
leur fonds, les marais forment un sérieux
obstacle à la marche des armées , même
lorsqu'ils ont peu de profondeur, s'ils ont
une grande étendue suivant le front des
armées. L'assaillant est alors obligé de les
tourner, ce qui lui fait perdre beaucoup de
temps, ou de les franchir quand ils présen-
tent des points de passage, qui constituent
ainsi des défilés.
L'artillerie n'est pas beaucoup à redou-
ter pour les défenseurs, car le réglage du tir
dos projectiles à fusée percutante est très
difficile sur un pareil objectif.
Les travaux à faire consistent en petits
ouvrages pour la défense des chaussées qui
traversent les gués , et en tranchées-abris pour
couvrir les soutiens, si cela est nécessaire.
S'il existe des rigoles d'assèchement, on
les engorgera pour renforcer l'obstacle.
502 MARCHE.
MARAUDAGE, MARAUDE. Vols ou
pillages, consistant surtout en vivres, com-
mis par des soldats.
MARAUDEUR. Soldat qui se livre à la
maraude.
MARC ou MARK. Unité monétaire de
l'Allemagne. Sa valeur est de 1 fr. 24.
MARCHAND. Celui qui fait profession
d'acheter ou de vendre.
M,A.RCHANDISES. Toutes les choses
qui s'achètent et se vendent soit en gros,
soit en détail, dans les magasins, boutiques,
marchés, etc.
MARCHE ! Commandement d'exécution
pour commencer ou cesser divers mouve-
ments où il y a lieu de marcher.
Composition musicale que l'on joue pen-
dant la marche ou le défilé des troupes.
Pour distinguer au besoin les différents
corps, on exécute dans chacun d'eux une
marche spéciale, que l'on appelle la marche
du régiment, et dont une reprise précède
chaque batterie ou sonnerie.
Nom sous lequel on désignait , au moyen
âge, les provinces-frontières d'un empire.
Mouvement de locomotion exécuté par
une troupe pour se porter d'un lieu à un
autre.
Au point de vue de la vitesse de la
marche, elle varie suivant la proportion de
la route faite aux différents pas : accéléré,
gymnastique, de route ou de charge; mais
en principe les marches de route se font au
pas de route, dont la longueur et la vitesse
sont variables, mais avec lequel le kilo-
mètre est ordinairement parcouru en lia
i2 minutes, non compris les repos ou
haltes.
Sous le rapport du chemin parcouru à
pied dans une journée, on distingue les
marches ordinaires, qui comprennent une
étape, et les marches forcées, qui consis-
tent à doubler l'étape ou à parcourir un
trajet déterminé dans le moins de temps pos-
sible.
En ce qui concerne les sortes de chemins,
on appelle marches de routes celles qui
se font sur les routes ordinaires, et mar-
ches de guerre, celles pour lesquelles on
emploie des chemins de toute espèce, à tra-
vers tous les terrains, au besoin en se frayant
un passage à travers les obstacles.
Ces derniers qui n'ont lieu que dans le
voisinage de l'ennemi, exigent l'emploi do
mesures de précaution et la combinaison
des mouvements des différents corps.
On les distingue :
1" En marches d'attaque, ayant pour
but de joindre l'ennemi et de lo combattre ;
2° En marches de retraite, lorsqu'on
MARCHE.
503
MARCHE.
veut échapper aux entreprises de l'a-iver-
saire ;
30 En marches-manœuvres, lorsqu'il
s'agit d'opposer des mouvements combinés
à des forces supérieures.
Les marches-manœuvres sont des mar-
ches de front, en avant ou en retraite,
lorsqu'on s'avance perpendiculairement à la
ligne de bataille, et des marches de flanc,
lorsqu'elles s'exécutent parallèlement à celte
•ligne.
Rigoureusement, la march" de flanc est
la marche d'une troupe, quelle que soit sa
formation (en colonne ou par le flanc), qui
se prolonge parallèlement à son front.
Le titre YIII du règlement sur le service
des armées en campagne, indique les dis-
positions à prendre pour le service des
marches en campagne ; voici comment sont
intitulés les différents chapitres : I, Orga-
nisation des colonnes; II, Protection des
colonnes ; IIl, Préparation de la marche ;
IV, Exécution de la marche ; V, Disposi-
tions concernant les trains régimentaires et
les convois d'approvisionnements.
On trouve dans le titre III du Règlement
sur le service intérieur des troupes d'infan-
terie ce qui a trait aux routes dans l'inté-
rieur : préparation, logement, départ et
marche, arrivée au gîte, séjours, punitions,
équipages , marches pendant les grandes
man't'uvres, transport par les voies ferrées,
détachements, escortes ( Y, à-coup, allonge-
ment, etc.).
— des trains. Pour éviter les colli-
sions, il importe de régler avec soin la
marche des différents trains, en tenant
compte de leur vitesse.
La vitesse de marche des trains omnibus,
qui est la vntesse maxhna des trains mili-
taires, est d'environ 30 kilomètres à l'heure;
celle des trains express peut atteindre jus-
qu'à 80 kilomètres.
En principe, sur les lignes à 2 voies,
deux trains de même nature ne peuvent se
suivre qu'à 10 minutes d'intervalle ; ce der-
nier est réduit à 5 minutes quand le pre-
mier train est plus rapide que le deuxième.
On a d'ailleurs adopté presque partout le
blocic-sijstéme sur les lignes à double voie.
Sur les lignes à voie unique, il faut avoir
recours aux voies d'évilcment.
— (service de). Ce service comprend
tout ce qui est relatif aux mouvements des
isolés et des détachements, ainsi qu'au
transport du matériel. Ce service comprend
les subdivisions suivantes :
1° Mouvements des isolés (Voir Feuille
de rouie, Frais de route) ;
2° Mouvements des corps et détachements
par étapes. Ces mouvements ont lieu sur
l'ordre du Ministre ou, en cas d'urgence,
sur l'ordre des généraux commandant les
corps d'armée. L'ordre de mouvement trace
l'itinéraire. La veille du départ, le sous-in-
tendant militaire constate l'effectif par une
revue, puis il délivre la feuille de route de
dèlachem-nl , les mandats d'étapes pour les
vivres, les fourrages et les voitures, jusqu'à
la plus prochaine résidence de sous-inten-
dant, sur la route à parcourir.
Ce dernier fait les mêmes opérations que
le sous-intendant du point de départ, et le
mouvement se continue ainsi , de sous-in-
tendance en sous-intendance, jusqu'à l'ar-
rivée du détachement à destination.
Chaque sous-intendant inscrit sur la feuille
de route l'effectif constaté, ainsi que les
allocations accordées.
Les détachements ont droit à des moyens
de transport, suivant l'importance de leur
effectif (Voir Convoi, mandat de convoi) ;
3" Transports des troupes par chemin de
fer. Ce service s'applique au personnel, aux
chevaux et aux bagages que les troupes
transportent avec elles ;
4° Transports généraux. Ce service s'ap-
plique uniquement au matériel ;
5° Transports maritimes. Ce service
s'applique au personnel et au matériel.
MARCHÉ. Convention renfermant les
conditions d'un achat, d'une i-ente.
Les marchés de l'administration de la
guerre sont des conventions faites entre
l'État et un particulier, ou une société
commerciale. Les marchés peuvent être pas-
sés par voie d'adjudication publique, ou de
gré à gré ou par concours [\. Achats).
Quel que soit le procédé adopté pour pas-
ser le marché, on distingue encore celui-ci
au point de vue de l'oljjet qu'il concerne,
en marché de livraison, marché à la ration
et marché d'abonnement.
Le marché de livraison est un engage-
ment de livrer dos quantités fixées à des
époques et dans des endroits désignés. Tels
sont les marchés de l'administration pour
l'achat des denrées, les maichés des corps
de troupe, pour les efïets de la 2^ portion.
Le marché à la ration est un engage-
ment de distribuer aux troupes des denrées
rationnées, pendant une période déterminée.
Le marché d'abonnement est un enga-
gement d'exécuter im service pendant un
temps fixé moyennant des prix convenus.
Les marchés de l'administration de la
guerre sont régis par le Gode de commerce
pour toutes les clauses et conditions qui ne
sont pas contenues dans la convention elle-
même ou dans le cahier des charges.
MARCHEPIED.
o04
MARECHAL.
Toutefois, les différends qui pourraient
s'élever entre l'administration et les entre-
preneurs ou les fournisseurs, seraient ré-
solus par l'administration (V. Contentieux
administrniif:.
— des fumiers (V. Fumiers).
— des ordinaires (V. Ordinaires).
MARCHEPIED de chargement. Plan-
chette disposée à l'arrière de l'affût pour
faciliter le chargement. 11 y en a de 4 mo-
dèles : de 153, de 120, d'affût de siège et
de place pour modèle 1880, d'affût de ca-
non-revolver.
MARÉCHAL FERRANT. Celui dont la
profession est de ferrer les chevaux (V. Maître
inarc'clial ferrant).
— de camp. Officier général dont le
grade était équivalent à celui de général de
brigade, sous la monarchie.
— de France. Ce terme désigne la
plus haute dignité dans l'armée, en France.
Cette dignité existe aussi en Allemagne et
en Autriche, sous le nom de feld-maréchal.
En France, le maréchal fut pendant long-
temps le premier lieutenant du connétable,
mais, lorb> de la suppression de ce dernier,
sous Richelieu, le maréchal devint le plus
haut dignitaire de l'armée. Supprimé par
un décret du 21 janvier 1793, le marécha-
lat fut rétabli par le sénatus-consultc du
19 mai 1804, qui institua les maréchaux
d'empire, nu nombre de 18.
A la Restauration, ceux-ci prirent la dé-
nomination de maréchaux de France, qu'ils
ont toujours conservée.
La loi du 24 août 1839, qui a fixé les
bases de l'organisation de l'état-major géné-
ral, et qui est encore en vigueur, en ce qui
concerne les maréchaux, porte que le nombre
de ceux-ci est au plus de 6 en temps de
paix, et de 12 en temps de guerre.
Elle ajoute que cette haute dignité ne
pourra être conférée qu'aux généraux de
division, qui auront commandé devant l'en-
nemi, soit une armée, soit un corps d'ar-
mée , composé de plusieurs divisions de
différentes armes, soit enfin les armes de
l'artillerie et du génie dans une armée
composée de plusieurs corps d'armée.
La loi du 13 mars 1875 stipule, dans son
article 8, que le nondjre des maréchaux de
France, ainsi que les conditions de leur
nomination seront réglées par une loi spé-
ciale. C'est à ce propos que le général
Chanzy prononça devant l'Assemblée natio-
nale ces paroles caractéristiques : « Que le
général qui voudra le bâton de maréchal
aille le chercher de l'autre côté du Rhin )>.
Depuis cette époque, il n'a plus été
question, au Parlement, du maréchalat, et
aucun général n'a été promu à cette haute
dignité depuis la guerre de 1870.
— des logis. Sous-officier du grade in-
férieur, dans la cavalerie , l'artillerie, le
train et les sapeurs-conducteurs du génie.
11 est chargé, sous l'autorité de l'o'ïicier de
peloton ou de section, des détails de l'in-
struction des brigadiers et des soldats, de
la surveillance, de la tenue des chambres,
de la conservation et de la propreté des
effets et des armes, ainsi que des soins à
donner aux chevaux.
Les fonctions et les devoirs du maréchal
des logis sont tracés par le Règlement du
28 décembre 1883 sur le service intérieur
(art. 171 à 189, cavalerie; art. 196 à 214,
artillerie).
Le maréchal des logis porte, comme in-
signe de son grade, un galon façon losange,
en or ou en argent, suivant la couleur du
bouton, sur chaque bras.
Ce galon est posé obliquement, sur chaque
manche, dans la cavalerie, et en forme de
chevron dans l'artillerie et le train des équi-
pages militaires.
— des logis chef. Sous-officier du
grade supérieur au maréchal des logis, dans
l'escadron de cavalerie, la batterie d'artille-
rie, ou la compagnie du train des équi-
pages ou de pontonniers, ou de sapeurs-
conducteurs du génie.
11 est l'agent du capitaine-commandant
pour tout ce qui concerne l'administration
et la comptabilité ; il est responsable envers
cet officier de la tenue des registres, con-
trôles, livrets, etc., et de la conservation du
matériel de l'unité administrative. Il com-
mande aux sous-officiers, brigadiers et sol-
dats, en tout ce qui est relatif au service, à
la tenue et à la discipline.
Ses devoirs sont tracés par le Règlement
du 28 décembre 1883, sur le service inté-
rieur (art. 159 à 170, cavalerie; art. 18 i
à 195, artillerie).
Il porte, comme insignes de sou grade,
deux galons parallèles, en or ou eu argent,
suivant la couleur du bouton, et disposés
sur chaque manche, comme ceux du maré-
chal des logis de même arme,
— des logis fourrier. Sous-officier
ayant le même grade que le maréchal des
logis, mais dont l'emploi consiste à tenir,
sous la direction du maréchal des logis chef,
toutes les écritures de l'unité administra-
tive, dans la cavalerie, dans l'artillerie et
dans le train des équipages. 11 est chargé
du casernement et du couchage ; il assiste à
toutes les distributions de vivres ; il rem-
place, au besoin, le maréchal des logis chef
pour les réceptions, les distributions ou les
MARÉCHAL,A.T.
50o
MARIAGE.
versements d'armes et d'effets de toute na-
ture.
Ses devoirs sont tracés par le Règlement
du 28 décembre 1883 sur le service inté-
rieur (art. 190 à 191, cavalerie; art. 216
à 218, artillerie).
Il porte au bas des manches les mêmes
insignes que le maréchal des logis, et à la
partie supérieure des manches, un deuxième
galon métallique, analogue à celui du bas,
et posé obliquement.
MARÉCHALÂT. Dignité de maréchal de
France.
MARÉCHALERIE. Tout ce qui se rap-
porte au ferrage des chevaux dans les corps
de troupe à cheval.
L'atelier de maréchalerie est sous la di-
rection du vétérinaire en premier, qui est
responsable de la confection et de l'appli-
cation de la ferrure.
Il fait ou fait faire par un des vétéri-
naires sous ses ordres un cours aux maré-
chaux sur tout ce qui se rapporte à la fer-
rure, à l'application de certains pansements,
ainsi qu'aux soins à donner aux pieds ma-
lades ou défectueux. Il exerce les maréchaux
au fonctionnement de la forge de campagne.
MARÉCHAUSSÉE. Au moyen âge, ce
mot signifiait le droit, pour le seigneur, à
la prestation aux fourrages pour ses che-
vaux dans les prairies de ses vassaux ; l'of-
ficier féodal chargé d'exiger ces prestations
s'appelait maréchal.
Plus tard, la maréchaussée se composait
des troupes dépendant de la juridiction des
maréchaux de Fi-ance ou connétables. Enfin,
elle comprenait les troupes à cheval placées
dans les provinces pour assurer la sûreté
publique et faisant le service qui est actuel-
lement confié à la gendarmerie départemen-
tale.
MARGRAVES. Seigneurs ou officiers
chargés de la défense des marches ou pro-
vinces frontières.
MARIAGE. Union légitime d'un liomme
et d'une femme.
— des officiers. Les officiers de tout
grade, en activité de service, ne peuvent se
marier qu'après en avoir obtenu l'autorisa-
tion par écrit du Ministre de la guerre, qui,
par décision du 18 juillet 1877, a délégué
ses pouvoirs aux généraux commandant les
corps d'armée, pour tous les officiers, jus-
qu'au grade de colonel inclus.
L'officier ou assimilé, qui contracterait
mariage sans cette autorisation, encourrait
la perte de tout droit à une pension pour sa
veuve ou pour ses enfants ; de plus, il
serait puni disciplinairement et pourrait
même être mis en non-activité.
Les formalités à remplir sont les sui-
vantes :
1° Demande de l'intéressé adressée au
Ministre par la voie hiérarchique ;
2° Certiiicat du maire constatant l'état
des parents de la future, le sien, la réputa-
tion dont elle jouit, ainsi que sa famille, le
montant et la nature de la dot qu'elle doit
recevoir, et la fortune à laquelle elle peut
prétendre ;
3° Extrait, par acte notarié spécial, du
projet de contrat de mariage relatant l'ap-
port de la future (V. Apport dotal).
Le chef de corps et les généraux doivent,
en transmettant les demandes, y joindre
leur avis motivé sur la moralité de la future
épouse, sur la constitution de sa dot et sur
la convenance de l'union projetée.
A cet effet, ils doivent recueillir, par
l'intermédiaire de rautorité militaire et la
gendarmerie, des renseignements analogues
à ceux que doit constater l'autorité civile.
Les conditions d';ige pour contracter ma-
riage sont, pour l'homme, 18 ans, pour la
femme, 15 ans révolus.
Le mariage est prohibé entre tous les
ascendants légitimes ou naturels et entre le
frère et la sœur, le beau-frère et la belle-
sœur, l'oncle et la nièce, la tante et le ne-
veu. Néanmoins, le Chef de l'État peut,
pour des motifs graves, lever ces prohi-
bitions.
Le fils qui n'a pas atteint l'âge de 23 ans
accomplis, la fille qui n'a pas atteint l'âge
de 21 ans accomplis, ne peuvent contracter
mariage sans le consentement des père et
mère, ou tout au moins du père, ou enfin
du dernier survivant si l'un des deux est
mort. S'il n'existe plus ni père, ni mère, ni
a'ieul, ni a'ieule, c'est le consentement du
conseil de famille qui est nécessaire.
Le fils âgé de 25 à 30 ans, et la fîUe
âgée de 21 à 23 ans accomplis, peuvent
contracter mariage sans l'autorisation de
leurs parents ; cependant, ils sont tenus de
leur adresser des actes respectueux , trois
fois de suite, de mois en mois. Passé l'âge
ci-dessus, un seul acte respectueux suffit.
Les publications de mariage doivent être
faites :
1° Au domicile de chacun des futurs ;
2° A celui des ascendants de chacun
d'eux.
La loi exige 6 mois d'habitation pour le
domicile dans une localité ; ce délai ne peut
être maintenu pour les militaires, il suffit
qu'ils justifient tt mois de présence au corps.
Le Code civil prescrit deux publications
faites par l'officier de l'état civil, à 8 jours
d'intervalle, un jour de dimanche, devant
MARIAGE. 506
la porte de la maison commune ; dans les
communes importantes, l'affii^hage devant
la maison commune tient lieu de publica-
tion. Un registre spêdal constate l'accom-
plissement de ces formalités. Le mariage
peut être célébré trois jours après celui de
la dernière publication.
Les publications de mariage des militaires
aux armées en campagne sont faites au lieu
de leur dernier domicile ; elles sont mises en
outre, 25 jours avant la célébration du ma-
riage, à l'ordre du jour du régiment (du
corps d'armée ou de l'armée pour les officiers
sans troupe et assimilés).
L'opposition est l'acte par lequel une per-
sonne empêche un mariage jusqu'à décision
expresse de l'autorité judiciaire. Les seules
personnes qui peuvent former opposition,
sont :
1° Les ascendants des futurs conjoints,
quel que soit l'âge des futurs ;
2° En indiquant les motifs, et sous le
risque d'être condamnés à des dommages-
intérêts : les frères et sœurs, à défaut d'as-
cendants, de même que toute personne qui
se prétendrait déjà mariée avec l'un des
conjoints, etc.
Un acte d'opposition est notifié au domi-
cile des parties et signifié à l'officier de
l'état civil. Celui-ci le vise et l'enregistre;
dès lors, il ne peut célébrer le mariage avant
qu'on lui ail remis une mainlevée de l'op-
position.
Aux armées, c'est à l'officier militaire de
l'état civil qu'il appartient de recevoir l'op-
position ; de même qu'en France , il ne
pourra célébrer le mariage avant d'avoir
reçu un jugement de mainlevée.
Après toutes ces formalités, les futurs
conjoints se rendent à la mairie, assistés de
quatre témoins. L'officier de l'état civil
donne lecture des articles du Code relatifs
aux droits et aux devoirs respectifs des deux
époux, demande à chacun d'eux s'il con-
sent à prendre l'autre pour mari ou pour
femme, puis, sur leur réponse affirmative,
il les déclare unis au nom de la loi. 11
dresse sur-le-champ l'acte de mariage. Cet
acte doit énoncer : les noms, prénoms, pro-
fessions, âges, lieux de naissance et domi-
ciles des époux, ainsi que des père et mère
et des témoins ; le consentement des père et
mère ou les actes respectueux, les publica-
tions, oppositions, permissions de mariage
exigées des militaires, etc. Toutes les pièces
officielles restent annexées à l'acte de ma-
riage.
Aux armées, l'officier de l'état civil en-
voie immédiatement une expédition de cet
MARIAGE.
acte à l'officier de l'état civil du dernier do-
micile de chacun des époux.
Dans le mois qui suit la célébration du
mariage, l'officier fait parvenir au Ministre,
par la voie hiérarchique :
1" Un certificat constatant la célébration
du mariage ;
2° Un extrait du contrat de mariage en
ce qui concerne l'apport de sa femme, déli-
vré par le notaire dépositaire de l'acte.
Cette pièce n'est pas exigée des officiers
dont la solde annuelle est de 5,000 francs.
— des sous-officiers. Les sous-officiers
et soldats en activité de service ne peuvent
se marier qu'après avoir obtenu l'autorisa-
tion du conseil d'administration de leur
corps.
Lorsqu'un conseil d'administration croit
devoir refuser une autorisation de mariage à
un sous-officier rengagé ou commissionné, il
est tenu d'en rendre compte au général com-
mandant le corps d'armée, en indiquant les
motifs. Cet officier général décide en dernier
ressort .
Le mariage d'un sous-officier rengagé ou
commissiimné ne peut être autorisé que si
la future réunit les conditions de moralité
désirables, ce qui est prouvé par un certi-
ficat du maire de sa commune et une en-
quête de la gendarmerie, si l'autorité mili-
taire croit devoir y recourir. De plus, la
future doit justifier, par acte notarié, d'un
apport minimum de 5,000 francs, ou d'un
revenu de 250 francs.
L'apport doit consister en terres ou en
valeurs offrant de sérieuses garanties ; quant
au revenu de 250 francs, il peut consister
en une pension annuelle et non viagère,
mais présentent une entière sécurité.
La valeur attribuée aux effets et objets
mobiliers appartenant à la future ne peut
entrer dans la constitution de sa dot.
Dans l'intérêt de la discipline, il est in-
terdit aux femmes de sous-officier de tenir
un café, un débit ou une cantine.
La loi du 18 mars 1889 a fait aux sous-
officiers rengagés ou commissionnés les avan-
tages suivants :
1° Ils peuvent être autorisés à loger en
ville et touchent, dans ce cas, une indeninilc
de logement payable par mois ;
2° Qnand un sous-of.icier est autorisé à
se marier, la prime de rengagement, lors-
qu'elle lui est acquise, ou la part propor-
tionnelle à laquelle il a droit, est mise à sa
disposition, sur sa demande, à dater du jour
de son mariage ;
3° La veuve d'un sous-officier rengagé a
un privilège sur tout autre héritier ; c'est
elle qui reçoit la prime ou la part propor-
MARIN.
507
MARINE.
tionnelle do prime acquise au sous-oftlcier.
MARIN. Se dit de tous les gens de mer,
depuis le simple matelot jusqu'à l'amiral.
MARINE. Le persoimel et le matériel du
service de mer d'une nation.
On distingue deux espaces de marines : la
marine marchande, comprenant les bâti-
ments et les équipages employés par le com-
merce, et la mariyie militaire.
La ^ marine militaire se compose de
deux parties : le personnel et le matériel.
Le personnel comprend les différents corps
et individus attachés au service de la ma-
rine, savoir : les équipages de ligne, l'artil-
lerie de marine, l'infanterie de marine, la
gendarmerie maritime (V. Armée de mer), le
corps du génie maritime chargé des construc-
tions navales, le corps du commissariat,
chargé du service administratif de la marine,
et le corps de V inspection des services admi-
nistratifs, qui ne relève que du Ministre de
la marine.
Les ofBciers des équipages de la flotte
sont les suivants, dans Tordre hiérarchique ;
Amiral (maréchal de France).
Vice-amiral (général de division).
Contre-amiral (général de brigade).
Capitaine de vaisseau (colonel).
Capitaine de frégate (lieutenant-colonel).
Lieutenant de vaisseau (capitaine).
Enseigne (lieutenant).
Aspirant de !''<= et de 2® classe (sous-lien-
tenant).
Les officiers se recrutent parmi les élèves
de l'École navale et de l'École polytechni-
que, parmi les capitaines au long cours
ayant servi 2 ans comme enseignes auxi-
liaires sur les bâtiments de l'Etat, et parmi
les premiers-maîtres qui ont satisfait à un
examen théorique et pratique.
Les Écoles de la marine sont :
1° L'Éiole navale, établie sur le vaisseau
Vlphigénie, à Brest.
Les élèves y sont admis par voie de con-
cours, de 14 à 10 ans, puis après 2 ans
d'études , ils sont nommés aspirants de
2"^ classe lorsqu'ils ont satisfait aux examens
de sortie ;
2° L'École d'application du génie maritime,
dans l'hôtel du Ministère de la marine, à
Paris.
Les élèves proviennent de l'École poly-
technique; après 2 ans d'études, ils sont
nommés sous-ingénieurs du génie maritime ;
3° h'Ecole du commissariat de la marine,
k Brest, desrinée à former des commissaires
de marine.
Les élèves proviennent, soit de l'École po-
lytechnique, soit des licenciés en droit qui
ont satisfait aux épreuves d'un concours;
4" Les Écoles d'hi/drograpJiie qui sont
placées dans nos principaux ports de mer, et
qui ont pour but de former des capitaines
au long cours et des maîtres au cabotage ;
5° Les Écoles de maistrance, établies à
Brest, Toulon et Rochefort, et qui sont des-
tinées à former des maîtres et des contre-
maîtres pour les différents ateliers des ser-
vices de la marine ;
6° L'École des torpilleurs, qui a pour but
de former des officiers, des sous-officiers et
des matelots pour le service des torpilleurs.
Le territoire maritime de la France est
partagé en 5 arrondissements, dont les chefs-
beux respectifs sont nos o grands ports mili-
tiiires : Cher])ourg, Brest, Lorient, Roche-
fort et Toulon.
A la tète de chaque arrondissement est
placé un préfet maritime qui est chargé de
la direction supérieure de tous les services et
établissements de la marine compris dans sa
circonscription.
Les préfets maritimes sont ordinairement
choisis parmi les vice-amiraux ou les contre-
amiraux ; ils correspondent directement avec
le Ministre de la marine.
Le matéri"l naval comprend plusieurs élé-
ments : la flotte, l'armement, les ports, les
arsenaux et les chantiers de construction.
La flotte française est actuellement com-
posée de: 59 cuirassés, dont 14 sont de
types anciens et 13 en chantier; 58 croi-
seurs, dont 32 anciens ; 68 avisos, dont
54 anciens ; 43 canonnières, toutes d'un
vieux modèle; 190 torpilleurs et contre-tor-
pilleurs, dont 40 en chantier.
Nous résumons ci-après les données essen-
tielles se rapportant à la marine, en ce qui
concerne les systèmes d'artillerie, les batte-
ries de côte, les armes, les transports et l'or-
ganisation du service.
Systèmes d'artillevie. Les bouches à feu en
usage au l^'' juin 1880 étaient :
1° Des jnèces en fonte, rayées, frettées et
tubées, se chargeant par la culasse, savoir :
des pièces de 19c, 24«, 27^ modèle 1864,
transformées par l'addition d'un tube inté-
rieur en acier, prolongé à la volée au delà
du corps du canon (tube long) par le tracé
de Bange; des canons n tubes courts, de 14'',
16^ lOS n"* 1 et 2, 24s 27c, 32^, n»* 1 et
2, modèle 1874, modèle 1870 modifié à
chambre allongée, modèle 1870-79 à lon-
gueur d'âme augmentée ;
2° Des movtiers en fonte, rayés, frettés et
tubes, se chargeant par la bouclie, de 30"^ et
de 24=;
3" Des pièces en acier, rayées, frettées et
tubées, se chargeant par la culasse.
11 y a des canons de 10'', 27'". n'' 2, à tube
MARINE.
508
MARINE.
court, modèle 1875 transformé; 27", n» 1,
34c, 42"^, à tuLe long, modèle 187S, tracé
de Lahitolle (le corps du canon peut être en
2 morceaux).
Il y a, en outre, des canons des modèles
1875 modifié et 1875-79 comme pour le
modèle 1870;
4° De l'arlillerie d'embarcation et de dé-
barquement , comprenant des canons en
bronze comprimé de 65 et de 90™™, des
canons-revolvers Hotchkiss , de 37 et de
Les projectiles cylindro-ogivaux sont mu-
nis de tenons et de plaques isolantes.
Les hausses ou curseurs sont formées d'une
tige à crans, en acier, graduée en encablures
(200 mètres) ; la visée se fait à l'aide d'un
cran de mire mobile le long d'une traverse.
Les fronteaux de mire (guidons), sont en
bronze.
Les services de la marine emploient des
poudres Fj, R, S, AS diverses, A B, G^ et
W (de Wetteren), ainsi que des poudres
picratées pour torpilles ou pour projectiles
de rupture.
Batteries de côte. L'objet général des bat-
teries de côte est de contrebattrc l'artillerie
puissante des flottes ennemies. Les fronts de
mer des places maritimes et des forts côtiers
ont un rôle analogue. Au point de vue de
leur organisation, les batteries de côte
peuvent se classer en 3 catégories :
1° Les batteries cuirassées, système dont
le principe n'est pas prescrit en France, où
il n'a cependant reçu aucune application ;
2° Les batteries casematées et non cuiras-
sées peuvent être employées dans la fortifi-
cation de mer. Elles présentent des parties
visibles réduites d'ailleurs au strict mini-
mum, mais ces points faibles résistent mieux
que devant l'artillerie de terre, l'artillerie
navale ne pouvant à volonté répéter ses
coups sur un point donné. On rend les coups
d'embrasure moins fréquents par l'emploi
de boucliers métalliques. Les casemates ont
l'avantage de protéger les batteries basses
contre les coups de mer, contre le bombar-
dement, contre les feux de mousqueteiie des
vaisseaux et des hauteurs dominantes; elles
exigent en outre relativement peu de place
pour l'installation du matériel. Par contre,
les servants sont exposés à y être incommo-
dés par la flamme et la fumée, et le champ
de tir des pièces est restreint, à cause de la
profondeur des embrasures;
3° Les batteries à ciel ouvert, qui sont
des épaulements d'un profil analogue à celui
des fortifications ordinaires. Ce sont les plus
économiques; elles se prêtent à toutes les
modifications nécessitées par les changements
de matériel, elles ont un champ de tir plus
considérable que les batteries casematées,
mais sont exposées à être bombardées et
mitraillées ; elles peuvent aussi être sub-
mergées par les coups de mer, etc. Ces in-
convénients ne sont réels que pour les bat-
teries très basses.
L'armement de ces batteries comprend des
canons de 16, 19, 24, 27 et 32, des obusiers
de 22" rayés et frettés et quelques mortiers
à plaques.
Les batteries se réduisent en général à un
parapet de faible relief établi sur le sol na-
turel. Son épaisseur ordinaire est de 8 mètres,
mais peut être réduite à 6 mètres pour les
batteries élevées. L'inclinaison normale de
la plongée est réduite au 1/20 pour les bat-
teries liasses, et peut atteindre 1/6 pour les
batteries élevées. En général les pièces sont
disposées pou/ le tir à barbette, et, pour ce
genre de tir, le champ de tir ordinaire est
de 90°. La tendance actuelle est de ne plus
employer que des affûts à pivot central,
permettant de tirer dans toutes les direc-
tions possibles.
Armes. La plupart des armes en service
dans la marine sont empruntées à l'armée
de terre. Toutefois, il existe quelques mo-
dèles propres à la marine, établis en vue de
ses services spéciaux; ce sont les suivants :
Fusil de marine^ modèle 1878, arme à
répétition du système Kropatschek ;
Pistolet-revolver, modèle 1870, du sys-
tème Lefaucheux, à double mouvement et à
percussion centrale ;
Pistolet-revolver, modèle 1858 transformé,
qui est à double mouvement et à percussion
centrale et tire la même cartouche que le
précédent ; il a été obtenu par la transforma-
tion du modèle 1858, qui était à simple
mouvement et tirait une cartouche à broche ;
Sabre d'abordage, modèle 1833, à lame
large et légèrement courbe;
Poignard, modèle 1837, à lame triangu-
laire;
Pique d'abordage, modèle 1833, semblable
à la lance modèle 1816, mais à hampe plus
courte et sans sabot;
Hache d'abordage, modèle 1833 ;
Sabre d'officier supérieur d'infanterie de
marine ;
Sabre d'officier inférieur d'infanterie de
marine.
Pour le transport des troupes et du ma-
tériel par mer, voir Transports.-
Organisation du service. Le système géné-
ral de défense du littoral embrasse la dé-
fense fixe ou permanente et la défense mobile
ou passagère.
MARINE.
509
MARMITE.
La di'fense fixe comprend l'ensemble des
ouvrages de fortification élevés et armés :
1° Pour défendre les ports militaires, les
grands ports marchands et les embouchures
des fleuves ;
2° Pour défendre les îles et les posses-
sions lointaines;
3° Pour protéger les mouillages propres
aux escadres de guerre ;
4° Pour protéger les ports marchands
d'une certaine importance.
La défense mobile consiste dans l'emploi
des forces de terre et de mer. La flotte et
l'armée de terre en sont conjointement char-
gées. La défense mobile de terre est princi-
palement destinée à s'opposer aux débarque-
ments ou à combattre les troupes débar-
quées. Le développement des chemins de fer
et du réseau télégraphique du littoral faci-
lite beaucoup le rôle de la défense mobile et
a eu comme conséquence la suppression de
la plupart des batteries fixes qui avaient
pour but de battre les points de la côte où
l'on supposait un débarquement possible. La
défense mobile de mer est assurée, indépen-
damment des navires d'escadre, par un ma-
tériel flottant, dont une partie remplit le
double rôle de matériel d'attaque et de dé-
fense, et dont une autre partie ne peut ser-
vir qu'à la défense.
Le matériel employé spécialement à la
défense des côtes comprend :
1° Des navires cuirassés;
2° Des navires non cuirassés;
3° Des bateaux-torpilleurs (V. Navires) ;
4" Des torpilles.
Pour barrer les passes, on emploie les bar-
rages fixes (vaisseaux coulés), pilots à inter-
valles remplis de pierres, pilots jointifs,
chevaux de frise en bois, en fer ou en rails,
groupes de pilots en quinconce avec ra-
deaux, etc., ou des barrages flottants
(chaînes, troncs d'arbres, etc.). Tous ces
barrages doivent offrir des parties qu'on
puisse ouvrir (portières) pour laisser passer
les navires armés ; ils doivent être assez so-
lides pour résister au choc des gros navires.
Contre les tentatives de débarquement, les
batteries de côte remplissent le rôle de forts
détachés chargés de tenir l'ennemi à dis-
tance. On supprime tous les signaux, bouées,
balises, feux flottants; on dissimule les
phares par une couche de peinture foncée,
on installe des faux fanaux. Si l'on n'a pu
réussir à empêcher le débarquement, on aura
à se défendre d'après les régies indiquées
pour les places de terre.
MARMITE. Récipient en fonte ou en fer
battu, où l'on fait ordinairement cuire les
viandes et la soupe.
— de campement. Récipient en fer
battu, étamé, pourvu d'une anse en fil de
fer et d'un couvercle, dans lequel les hommes
de troupe préparent et font cuire leurs ali-
ments en campagne et aux manu'uvres.
11 est distribué une marmite pour quatre
hommes ; toutefois, il existe encore une cer-
taine quantité de marmites à huit hommes,
et ces récipients sont distribués de préfé-
rence aux autres, en temps de paix, afin de
les faire disparaître des approvisionnements.
— de cuisine. Récipient en fonte em-
ployé dans les fourneaux économiques des
différents systèmes en usage dans l'armée,
pour les troupes en station.
Les marmites système Choumara et P'ran-
çois Vaillant ont des contenances variant de
23 à 123 litres ; celles des cuisines à vapeur,
système Egrot, sont de 300 litres ; celles du
système Bernard sont de 200, 400, 600 et
800 litres.
En réalité, la contenance réelle des mar-
mites est supérieure de 10 litres à leur con-
tenance nominale, et l'on tient compte de
cette circonstance lors de l'allocation de ces
récipients; c'est ainsi qu'une marmite de
100 litres peut être attribuée pour un ordi-
naire de 110 hommes.
La ration collective de cbauff"age, pour
l'ordinaire, est allouée en raison du nombre
et de la capacité des marmites mises à la
disposition des troupes.
Le nombre des marmites à allouer aux
troupes d'un corps occupant le même caser-
nement doit être réglé, non d'après l'effectif
total de ce corps, mais de manière que les
ordinaires par compagnie, escadron ou bat-
terie, ne soient pas, autant que possible,
morcelés.
A l'arrivée d'un corps de troupe ou d'une
portion de corps dans une place où il existe
des fourneaux de cuisine économiques, le
sous-intendant militaire détermine, de con-
cert avec le commandant du génie et contra-
dictoirement avec le major ou tout autre offi-
cier désigné par le conseil d'administration,
le nombre de marmites à lui accorder.
En cas de départ d'une ou de plusieurs
unités administratives, le sous-intendant
militaire réduit proportionnellement les
droits du corps au combustible et fait opérer
le retrait des marmites devenues inutiles.
La délivrance et le retrait des fourneaux
sont constatés par un état conforme au mo-
dèle n° 11 annexé au règlement du 13 jan-
vier 1890 sur le service du chauffage.
Afin d'éviter l'emploi de marmites d'une
capacité supérieure aux besoins, les corps
sont autorisés à acheter, si la situation de
la masse de chauffage le permet, des mar-
MARQUE.
310
MARQUE.
mites mobiles d'une coiileaance de 23 à
40 litres.
MARQUE, MARQUAGE. Caractères,
rhifïres, que l'on met sur les effets et les
armes, pour les distinguer et les recon-
naître.
— des armes. Les armes reçoivent dans
les manufactures des estampilles et des poin-
çons, ainsi qu'un numéro matricule avec
une lettre de série.
Les nécessaires sont marqués du numéro
de l'arme à feu.
Les fusils, carabines ou mousquetons, por-
tent en outre, sur la plaque de couche, la
marque du corps auquel ils appartiennent.
Les projectiles, affûts, armements, bou-
ches à feu de toute espèce, matériels divers
de l'artillerie, reçoivent également les mar-
ques prescrites par les soins de ce service.
— des caisses à bagages et des can-
tines à vivres. Ces récipients portent, sur
la face où est apposée la serrure, les indica-
tions du corps, du bataillon, de la compa-
gnie, et de plus un numi-ro de série.
Ces inscriptions sont faites en lettres et
en chiffres blancs, peints à l'huile, de
40 millimètres de Jiauteur pour les grandes
lettres et de 20 millimètres pour les petites.
Le marquage est effectué par les soins du
corps, sur les fonds de la masse d'habille-
ment et d'entretien, sans aucune indemnité
de main-d'œuvre.
— des caisses de fonds. Elles sont
marquées comme les caisses à bagages, mais
portent seulement l'indication du régiment,
les lettres P et C (fonds et comptabilité) et
un numéro de férié.
— des chevaux. Les chevaux d'officier
et de troupe appartenant à l'Etat portent
sur le sabot antérieur droit, la marque du
corps, et. sur le sabot antérieur gauche, le
numéro de l'animal au corps.
Les clievaux appartenant en propre aux
officiers ne sont pas marqués au sabot.
L'achat des marques nécessaires est effec-
tué au compte de la masse d'entretien du
harnachement et ferrage.
Les marques sont apposées, dans l'infan-
terie, par les chefs armuriers ou par les ma-
réchaux ferrants chargés .de l'entretien de la
ferrure, au com[ite de la masse du harnache-
ment et ferrage; dans les corps de troupe à
cheval, par les maréchaux-ferrants et à leu)-
charge.
Les chevaux de réquisition reçoivent, au
moment môme où ils sont reçus par la com-
mission, un numéro matricule d'achat, sur
le sabot antérieur gauche, et, à droite de ce
numéro, la lettre du corps d'armée.
Les jeux de chiffres et la lettre indicative
du corps d'armée sont achetés par les bu-
reaux de recrutement, dès le temps de paix.
— des effets d'habillement de grand
et de petit équipement. Les effets d'ha-
liillement (!''«' et t^ portion) reçoivent les
marques suivantes :
1° Par les soins des entrepreneurs de con-
fection, la lettre du type et le numéro cor-
lespondant à la subdivision du type ;
2° Au magasin du corps, par les soins de
l'officier d'habillement, le numéro du régi-
ment ;
3° Dans l'intérieur de la compagnie, par
les soins du capitaine, la marque de la com-
pagnie (lettre ou numéro), le numéro matri-
cule de l'homme et l'indication de la collec-
tion par un chiffie romain correspondant.
Toutefois, pour les effets de la collection
n° i, la marque de la compagnie et le nu-
méro matricule de l'homme sont apposés,
non sur l'effet lui-même, mais sur un mor-
ceau de toile cousu à l'intérieur de la dou-
blure de l'effet.
Les effets de la collection n" 3 portent un
signe apparent permettant de vérifier d'un
seul coup d'(eil si l'homme est bien dans la
tenue prescrite.
Les effets en cuir, en bois ou en métal,
sont marqués à l'aide de poinçons en acier,
chiffres et lettres.
Les marques à l'encre et au poinçon sur
les cuirs sont apposées dans l'intérieur des
compagnies.
Le marquage des objets en métal est effec-
tué par le chef armurier, à raison de 0 fr. 75
par 100 objets frappés des marques géné-
rales du corps, et de 1 franc par 100 objets
frappés des signes distinctifs des compa-
gnies.
Les tambours, les clairons et les trom-
pettes reçoivent le numéro du corps, la mar-
que de la compagnie et un numéro de série
qui sert au capitaine à distinguer entre eux
les instruments de sa compagnie (escadron
ou batterie).
Le fonds commun de la masse d'habille-
ment et d'entretien supporte les frais rela-
tifs à l'apposition des marques générales du
corps ; le fonds particulier supporte les au-
tres frais de marquage et de pose de signes
apparents.
— du harnachement. Dans l'infante-
rie, le marquage des effets de harnachement
est effectué par le chef- armurier, au compte
de la masse d'entretien du harnachement et
ferrage ; dans la cavalerie, l'artillerie et le
train des équipages, le marquage est effectué
par le maître-sellier abonnataire, et à son
compte, excepté en ce qui concerne les acces-
soires en fer (étriers, mors et fleurons), qui
MARQUE.
sout uiaii|ués par le clief-armuner, au
compte de son abounenient spécial.
Les principaux effets de hamachemiut
sont numérotés et marqués de manière à
former autant de séries qu'il y a d'espèces
d'effets, sans distinction des divers modèles
d'une même espèce.
Les effets du harnachement de paix et
ceux de taille exceptionnelle, étant compris
dans la série générale des effets de même
espèce, sout respectivement distingués de ces
derniers par les marques spéciales P et EX.
L'instruction du 19 janvier 1876 indique
la manière de marquer les effets de harna-
chement de la cavalerie, et la note ministé-
rielle du 17 octobre 1883 indique comment
doit être effectué le numérotage et le mar-
quage des effets de harnachement de l'artil-
lerie, du génie, de l'infanterie et du train
des équipages.
— des instruments de musique. Ils
sont marqués par le chef armurier, en
compte du fonds commun de la masse dha-
billement et d'entretien, et reçoivent : la
marque du régiment, le millésime et un
numéro d'ordre dans chaque série d'instru-
ments.
— du matériel des équipages. Le
matériel des équipages, y compris le malé-
riel de réquisition, reçoit les marques indi-
quées par les tableaux du 13 janvier 18<S6.
modifiés par diverses feuilles rectilicatives.
— des outils. Les outils de bât et ceux
des voitures régimentaires, sauf ceux de la
caisse d'outils d'art, reçoivent la marque du
corps.
Les outils portatifs reçoivent cette même
marque, et à la suite, un numéro de série.
11 y a six séries de numéros correspondant
aux six espèces d'outils.
— distinclives. Galons ou insignes par-
ticuliers employés pour indiquer les gradi s
ou fonctions dans l'armée. Les épauletles en
or ou en argent constituèrent pendant long-
temps bs marques distinclives de tous les
officiers de l'armée.
— extérieures de respect. Marques
de la déférence et du respect que tout mili-
taire doit, en toutes circonstances, soit de
jour, soit de nuit, même hors du service, à
ses supérieurs des armées de terre ou de
mer, quels que soient l'arme ou le corps
auxqpiels ils appartiennent.
Le règlement du 28 décembre 1883 sur
le service intérieur des troupes indique en
détail en quoi consistent ces marques exté-
rieures de respect (.Art. 218 à 244, infante-
rie; art. 2-24 à 230, cavalerie; art. 233 à
239 artillerie).
;ii
MARTEAU.
l'n extrait de ce règlement doit être pla-
cardé d >ns chaque cliambrée.
MARQUER LE PAS. Simuler le pas eu
marquant simplement la cadence du pas en
soulevant alternalivement l'un et l'autre
pied.
MARQUEUR. Soldat chargé d'indiquer,
au moyen de signaux convenus, le point où
un tireur a touché la cible.
MARQUIS. Synonyme français de mar-
fjnui'. Ensuite titre de noblesse donné à
celui qui possédait une terre érigée en mar-
quisat,
MARQUISE. Grande tente à double toit,
anciennement employée dans l'armée.
MARRON. Plaques de métal employées
pour s'assurer que le service des rondes et
patrouilles s'accomplit dans les conditions
prescrites : ce sont alors des marrons de
service. Les marrons de distribution
sont remis au fournisseur de combustible et
d'éclairage des corps de garde, pour constater
ses droits au payement de la fourniture.
— d'artitices. Boites cubiques en car-
Ion remplirs de poudre à fusil.
MARS. Le dieu de la guerre, chez les
Païens. 11 était surtout très honoré par les
Romains, grâce à la tradition qui faisait
naître Uomulus et Rémus de ce dieu et de
la vestale Khéa Sylvia.
Ils le considéraient comme une divinité
tutélaire de la ville; ils lui avaient érigé
plusieurs temples; ils avaient créé pour son
culte un collège spécial de prêtres, celui des
Saliens; eufin, ils lui avaient dédié leur
champ de manœuvres, et consacré un des
mois de l'année, qui porte encore son nom
actuellement.
MARSEILLAISE. Hymne national fran-
çais. Composé en une nuit, paroles et mu-
sique en 1702, par le lieutenant du génie
Rouget de l'isle: il fut d'abord intitulé Cliant
de l'armée du Rhin. Mais la musique de la
garde nationale de Marseille l'ayant adopté,
le batadlon dit des Marseillais le ch.ntait en
arrivant à Paris, et c'est ce qui fit sa célé-
brité.
MARTEAU. Outil bien connu faisant
paitie des outils iiortatijs. Avec la poudre,
ou emploie des marteaux en cuivre, aiusi
qu'avec le canon à balles, afin d'éviter les
explosions accidentelle.s.
— d'armes. Instrument de guerre eu
forme de marteau, mais a manche plus long.
Outre la partie en forme de marteau, la
partie opposée était en forme de pic, de croc
et de hache. C'est à un martel d'armes de ce
dernier genre que Charles .Martel dut son
surnom. Le martel d'armes s'appelait aussi
amillet d'armes et marteau.
MARTELAGE.
MARTELAGE. Action de marteler; em-
preinte faite îivec un marteau.
MARTIAL. Qui a des qualités guerrières ;
une physionomie, une allure semblant an-
noncer qu'on est propre à faire la guerre.
MARTINET. Sorte de petite arbalète
servant conuue machine de guerre à lancer
des pierres.
Instrument de petite monture consistant
en un manche sur lequel sont clouées des
lanières de cuir, servant à battre les effets
en drap pour en faire sortir la poussière.
MARTINGALE. Courroie de cuir venant
s'attacher aux sangles sous le ventre du che-
val en partant de la muserolle et servant à
empêcher le cheval de jeter violemment la
tête en l'air.
Lant'uette de cuir cousue à la giberne.
MARTINI -HENRY. Fusil adopté en
1871 par l'Angleterre; cette arme à bloc ou
à culasse tombante, est rayée d'après le
système Henry, et a un mécanisme de cu-
lasse proposé par M. Martini. Ce fusil tire
une cartouche métallique à percussion cen-
trale , et un sabre-baïonnette est fixé au
bout du canon. 11 a été remplacé en 1890,
dans Vannée anglaise, par le Lée-Malford.
MASHS. Les mashs sont donnés :
1° Aux ciievaux en mauvais état d'em-
bonpoint, fatigués, à appétit capricieux;
2° Aux chevaux, échauffés par l'avoine
ou atteints d'inflammation chronique de
l'intestin.
La composition des mashs est différente
pour chacune de ces catégories de chevaux.
Elle est indiquée dans le Règlement du
28 décembre 1883, art. 362, infanterie;
art, 335, cavalerie; art. 380, artillerie,
modifié par Verrata du 13 mai 1887 {B. 0.,
j). r., p. 846, 1" sem. 1887).
MASQUE. Partie de l'ancien casque du
chevalier servant à cacher le visage.
Pour l'escrime, ou se sert encore actuel-
lement de masques en mailles de fil de fer
très serré.
Kn fortification, on donne le nom de
masque naturel à tout objet ou couvert du
sol (lisières de bois, rideaux d'arbres, pli
de terrain, haies, cultures élevées, etc.),
qui peuvent servir à dérober les troupes aux
vues de l'adversaire, et celui de masque
artificiel à un couvert en terre, en sacs à
terre, etc., élevé dans le but de tenir lieu
de masque naturel (V. CajJonnière).
Plateaux de bois solidement assujettis,
ou simples rondins, morceaux de palissades
superposés et encastrés dans les parois laté-
rales du rameau, que Ton emploie quel-
quefois pour renforcer le bourrage dans les
milles vnlitaires.
312 MASSE.
De même, dans la construction des gale-
ries ou rameaux en mauvais terrain, quand
on a à redouter des éboulements en tète de
la fouille, le faux châssis ne suffit pas, et il
faut, en outre, employer un masque. Celui-
ci consiste en un nombre suffisant de plan-
ches de coffrage, que l'on dispose en travers
de la fouille, en avant du dernier intervalle,
en commençant par le haut (ciel), et que
l'on engage successivement jusqu'au sol, si
c'est nécessaire, en les arc-boutant contre
les montants du dernier châssis, au moyen
de bouts de tringles.
MASQUER. Cacher, dissimuler un
mouvement, une batterie, etc., en les déro-
bant à la vue de l'ennemi par un rideau de
troupes ou par des couverts naturels, ou
même par des ouvrages.
— une place forte. Se contenter de
faire observer par des détachements une
place forte, qu'une année d'opérations ne
juge pas assez importante ou assez dangereuse
pour l'assiéger avant de se porter en avant.
MASSACRE. Tuerie, carnage.
MASSE. Gros marteau de fer massif,
dont les deux tranches sont carrées. Fait
partie des outils de l'artillerie et du génie.
Une troupe en niasse est une formation
de troupes en colonnes, aussi rapprochées
que possible.
Dans les lignes de bataillons en masse,
chaque bataillon, ayant ses 4 compagnies
en lignes serrées, à 6 pas l'une derrière
l'autre, est à 30 pas du bataillon voisin ;
dans la colonne de bataillons en masse, cha-
que bataillon, massé comme il vient d'être
indiqué, est placé derrière le précédent, à
distance de front de compagnie, plus
12 pas.
— couvrante. Parapet qui sert à cou-
vrir les défenseurs d'un ouvrage et à leur
faciliter le lir à couvert.
— à feu. Espèce de torche formée de
matériaux 1res inflammables, que l'on em-
ployait autrefois pour jeter l'alarme ou le
désordre dans les rangs ennemis, surtout
dans la cavalerie.
— d'armes. Espèce de bloc, générale-
ment de bois, cylindrique, sphérique ou
carré, fixé au bout d'un manche et dont on
se servait, au moyen âge, pour briser les
armures. Ce bloc était quelquefois hérissé
de pointes de fer.
— mécanique. La signification du mot
masse, en mécanique, est bien la même que
celle qu'on lui attribue dans le langage or-
dinaire. Dans les formules employées en ar-
tillerie pour représenter la chute des corps, on
dit que la force capable de donner une cer-
taine vitesse à un corps, en agissant sur lui
MASSE.
ol3
MASSE.
pendant une seoondi', est égale au produit
de la masse par la vitesse considérée.
Fonds spéciaux qui. dans les corps de
troupes et les établissements considérés
comme tels, sont destinés à subvenir à une
certaine dépense particulière. C'est un véri-
table abonnement passé entre l'État et un
corps de troupe, pour assurer une certaine
fourniture, uu certain service.
Ce système donne d'excellents résultats,
parce qu'il intéresse les corps de troupe à
la gestion, tout en leur donnant une lati-
tude plus grande pour effectuer leurs opé-
rations, et eu simpiiûant les écritures ; il
permet aussi de réaliser de sérieuses écono-
mies; aussi a-t-il été étendu dans ces der-
nières années, à la presque totalité des
fo'-irnitures nécessaires aux troupes.
Les principales masses existant dans les
corps de troupe, sont :
^° La masse de casernement ;
2° La masse de ckaufjage ;
3° La masse des écoles;
4° La masse d'entreUeu du ftarnacliemeul
et ferrage ;
o° La masse d'entretien et de remonte ;
6° La masse des fourrages ;
1° La masse d'habillement et d' entrelien;
8° La masse du harnachement ;
9° La masse individuelle;
10° La mmse d'infirmerie;
11° La masse de remonte;
12° La masse de secours.
— de casernement. Elle a pour but
de permettre à certains corps de troupe ou
établissements désignés par le Ministre,
d'entretenir eux-mêmes les casernes ou bâ-
timents qu'ils occupent.
Elle est alimentée :
1° Par une prime annuelle fournie par
le budget du génie, pour toutes les places
compi'ises dans le casernement dont le corps
a la jouissance ;
2° Par une subvention fournie par la
masse d'habillement et d'entretien, fixée
par place d'iiomme et par an, à 0,44 pour
l'infanterie et les troupes assimilées, et à
i fr. 40 pour les troupes à cheval;
3° Par une subvention fournie par la
masse de harnachement et ferrage, fixée à
1 fr. 40 par place de cheval et par an.
Le règlement provisoire du 20 juin 1888
(B. 0., p. r., p. 67o), indique la manière
de gérer la masse de casernement, les écri-
tures à tenir, ainsi que la nomenclature des
travaux d'entretien et de réparation qui
doivent être exécutés par les corps occu-
pants. Cette nomenclature a été modifiée
par la note ministérielle du 9 mai 1891
(B. 0., p. r., p. 653).
— de chauffage. Elle est destinée à
pourvoir à toutes les dépenses résultant de
l'achat du combustible nécessaire pour la
cuisson des aliments et pour le chaufTage,
en hiver, des locaux affectés au caserne-
ment dos corps de troupe et des établisse-
ments considérés comme tels (les écoles
militaires et les établissements pénitentiaires
exceptés).
La masse de chauffage est alimentée au
moyen d'allocations en deniers, représentant
la valeur des rations de combustible dues
aux corps de troupe, d'après les droits
constatés par la feuille de journées spéciale
de chauffage, selon les règles déterminées
au règlement du lo janvier 1890, et d'a-
près les tarifs n°' 1, 2 et 3 qui y sont an-
nexés.
La masse de chauffage fait encore re-
cette :
1' De la valeur des rations attribuées
aux militaires qui sont mis en subsistance
dans les corps ;
2° Des sommes reçues de l'État ou de
divers, en remboursement du combustible
fourni par le corps, pour le chauffage de
certains locaux (corps de garde, maga-
sins, etc.) ;
3° De la valeur du combustible cédé à
divers, dans les conditions prévues par les
règlements;
4° Des allocations exceptionnelles et des
secours qui auraient été accordés à celte
masse par le Ministre ;
o° Du montant des pénalités en deniers,
infligées aux fournisseurs, par application
des dispositions des cahiers des charges.
L'indemnité de chauffage attribuée au
corps, en remplacement d'allocations en na-
ture, est calculée en appliquant au total des
quantités de combustible dues, d'après les
tarifs n°* 1, 2 et 3, le prix moyen du com-
bustible fixé par le Ministre, pour chaque
place de garnison, d'après les cours de la
place.
Lorsqu'il se produit dans le cours des
combustibles des variations pouvant léser
les intérêts de l'État ou ceux des corps, la
revision des prix précédemment fixés est
demandée au Ministre par qui de droit.
En cas de déplacement, toutes les alloca-
tions de chauffage sont décomptées d'après
le prix fixé pour les localités occupées avant
le départ, pour tout le mois pendant lequel
il a eu lieu.
Pour le mois qui suit le changement de
garnison, le décompte est effectué sur le
pied de la nouvelle résidence.
Il en est de même pour les journées pas-
sées en route, daus le cas où des rations do
33
MASSE.
314
MASSE.
coniLustible seraient dues au corps dans
(-•eJte position.
La masse de chauffage est gérée par le
conseil d'administfation , conformément
aux dispositions du règlement du IS janvier
1890, mais les achats de combustible sont
effectués par la commission des ordinaires,
d'après le mode fixé par le conseil d'admi-
nistration.
Les tarifs n°* 4, 5 et 6 annexés au règle-
ment précité, indiquent la durée du chauf-
fage d'hiver à l'intérieur, en Algérie et en
Tunisie ; les tarifs n°^ 7 et 8 indiquent la
durée du chauffage et le tarif des allocations
déclairage pour les corps de garde; le mo-
dèle n- 9 est celui de l'état à produire par
les corps de troupe pour obtenir le lemhour-
sement des fournitures de chauffage et
d'éclairage qu'ils ont faites aux corps de
garde pendant le trimestre.
— des écoles. Elle est chargée d'ac-
quitter les dépenses des écoles régimentaires,
des gymnases, des écoles de tir (£i l'excep-
tion de la fourniture des cibles métalliques
et des prix de tir), des écoles de tambours,
flairons et trompettes, des écoles d'escrime,
de boxe, de canne et de bcàton, de l'ensei-
gnement des travaux de campagne et du
service des signaleurs.
A ces dépenses s'ajoutent en plus, pour
la cavalerie, l'entretien du matériel d'in-
truction équestre et des pistes cavalières,
ainsi que les dépenses des exercices de des-
truction par la dynamite.
Dans l'artillerie et le train des équipages,
la masse des écoles supporte les mêmes dé-
penses que dans l'infanterie, à l'exception
de celles concernant les écoles de tir, l'en-
seignement des travaux de campagne et le
service des signaleurs ; en revanche , elle
supporte, dans l'artillerie de campagne,
l'entretien des carrières sablées. Dans les
régiments du génie, la masse des écoles sup-
porte les mêmes dépenses que dans l'infan-
terie, à l'exception des écoles régimentaires,
de l'enseignement des travaux de campagne
ainsi que du service des signaleurs.
Cette masse est alimentée par une allo-
cation annuelle, dont le taux a été fixé
pour chaque arme et subdivision d'arme,
par le décret du 27 novembre 1887, modifié
par les notes ministérielles des 13 avril et
â7 mai 1889, et du 8 décembre 1890
{U. O., p. r., p. 1536).
Cette allocation est perçue par douzième
et à terme échu.
Une instruction ministérielle du 22 dé-
cembre 1887 {B. 0., p. r., p. 1103) a
tracé les règles de détail pour l'application
du décret du 27 novembre précité.
— d'entretien du harnachement et
ferrage. Elle pourvoit à toutes les dépenses
nécessaires à l'entretien des animaux de
selle, de trait ou de bât, ainsi que du maté-
riel des écuries et des équipages régimen-
taires.
Ces dépenses sont relatives à l'entretien
du harnachement, au ferrage, à la fourni-
ture des ustensiles d'écurie, à l'entretien du
mobilier, à l'éclairage des écuries, des cor-
ridors, des escaliers, des latrines, des ma-
nèges et, en général, de tous les locaux ac-
cessoires du casernement. Toutefois, l'en-
tretien des harnachements de réserve et de
l'armée territoriale, dans les régiments de
cavalerie, est à la charge du budget ordi-
naire du harnachement des chevaux et non
au compte de la masse d'entretien.
Les^-ecettes de cette masse consistent :
1° Dans l'abonnement annuel et la prime
d'entretien fixée par le tarif du 23 décembre
1873 pour les corps de troupe à cheval, et
le tarif des 12 janvier et 28 février 1883
pour l'infanterie ;
2° Dans le produit de la vente des fu-
miers des chevaux logés dans les écuries de
l'État et des chevaux détenus à titre gra-
tuit, logés en ville par convenance person-
nelle ;
3° Dans le produit de la vente des dé-
]30uilles des chevaux et mulets morts ou
abattus, appartenant à l'État ;
4° Des secours accordés par le Ministre.
Cette masse est due pour toutes les jour-
nées de présence des cjievaux de troupe et
d'officiers appartenant à l'Elut, tant eu sta-
tion qu'en route ou sur le pied de guerre.
Elle est due également pour toutes les jour-
nées dunnant droit à l'indemnité de nourri-
ture. Elle est décomptée par jour et d'après
le taux annuel fixé par le tarif. Elle est
payée tous les mois et à terme échu aux con-
seils d'administration des corps ou portions
de corps y ayant droit. Le montant du dé-
compte est compris, par un article parti-
culier, sur l'état de solde des officiers. En
cas de division d'un corps, chaque portion
perçoit la prime d'entretien du harnache-
ment et ferrage pour ses chevaux.
Lorsque des clievaux et mulets apparte-
nant à l'État sont placés en subsistance dans
d'autres corps, la prime est perçue par ces
corps, lesquels sont chargés de pourvoir à
l'entretien de la ferrure.
— d'entretien et remonte. Elle est
spéciale a la gendarmerie, et elle est desti-
née à indemniser en commun les sous-offi-
ciers, brigadiers et gendarmes de la perte et
du remplacement de leurs chevaux et de
leurs effets.
MASSE.
Cette masse est alimentée :
1° Par une allocation annuelle, décomp-
tée par jour, fixée par le tarif n° 2i annexé
à la décision du 22 février 1873 (./. M.,
p. r., p. 192), modifié par la décision pré-
sidentielle du 2G juin 1883 (/. M., p. r.,
p. 839);
2" Par le produit de la vente des fumiers
des chevaux d'officier appartenant à l'Etat;
3" Par le produit des amendes infligées
aux fournisseurs poui" retard dans les livrai-
sons;
4° Par le produit de la vente des objets
hors de service achetés sur les fonds de cette
masse.
Le décret du 18 février 18G3, article 261,
page 71 du Journal militaire, donne la no-
menclature des dépenses à imputer à cette
m£isse.
— des fourrages. EUe a été créée par
décret du 18 février 1889 et mise en essai
dans un certain nombre de corps de troupe.
Le but de cotte masse est de pourvoir à
toutes les dépenses nécessaires à la nourri-
ture des chevaux et des mulets du corps, au
moyen de prestations en deniers, savoir :
1° Une prime fixe attribuée à l'ensemble
du corps et fixée annuellement, par le Ali-
uistre, sur la proposition des généraux com-
mandant les corps d'armée.
Cette prime constitue le fonds conuaun,
géré par le conseil d'administration ;
2" Des primes journalières, formant les
fonds particuliers des unités administratives,
et gérés par les commandants de ces unités.
Le Ministre fixe annuellement, ou tri-
mestriellement par département; arrondis-
sement, place de corps de troupe, la valeur
des primes journalières calculées en tenant
(«mpte du prix des denrées et du taux de la
ration allouée à chaque catégorie de cheval.
Dans l'infanterie, la prime fixe et les
primes journalières sont versées au fonds
commun qui seul existe.
En cas de séparation, le conseil d'admi-
nistration présidé par le chef de corps, dé-
1 ide la part de la prime fixe du fonds com-
mun, qui sera attribué à chaque fraction.
En cas de changement de garnison, la
prime fixe de l'ancienne garnison est allouée
pendant tout le mois dans lequel a eu lieu
le départ.
Pour les troupes en marche, le Ministre
fixe tous les ans et par corps d'armée le
montant de la prime journalière. Il fixe
également chaque année la prime journa-
lière allouée à chacune des catégories de
chevaux, pendant les voyages en chemin de
fer.
La fourniture du vert est assurée par les
515 MASSE.
corps de troupe, à l'aide de leurs alloca-
tions.
La prime fixe est perçue par mois et
d'avance, à raison du douzième de l'alloca-
tion armuelle, sur l'état de solde des offi-
ciers.
Le décompte des prestations de la prime
journalière s'établit d'après les mêmes règles
que les prestations du service de la solde.
Le service est exécuté par les conseils
d'administration qui passent tous les mar-
chés concernant la fourniture des denrées et,
à défaut de locaux de l'État, des baux de
location. Ces baux ne deviennent définitifs
qu'après approbation du Ministre.
Le conseil d'administration est secondé
par une commission des fourrages dont la
composition, variable suivant les armes, est
déterminée par le décret précité.
Ses membres sont nommés par le chef de
corps.
C'est en réalité la commission qui est
chargée des détails d'exécution du service :
réceptions, manutentions, distributions et
comptabilité s'y rapportant. Chaque fois que,
dans la place, il existe un service des four-
rages en gestion directe, les corps doivent
prendre leurs denrées au magasin adminis-
tratif. La valeur des denrées est versée tous
les quinze jours au Trésor, d'après le tarif
fixé par le Ministre.
Lorsque ce service n'existe pas, les corps
peuvent ou faire des achats directs, ou pas-
ser des marchés avec des entrepreneurs, ou
même combiner les deux modes, s'ils y
trouvent avantage.
La comptabilité, tenue par le secrétain-
de la commission des fourrages, comprend :
le registre des délibérations, le registre des
marchés et des dépenses, le registre des en-
trées et des sorties des denrées, le registre
du matériel.
Les fonctionnaires de l'intendance exercent
leur surveillance administrative sur ce ser-
vice.
Ils vérifient la comptabilité et procèdent
à des recensements des approvisionnements
du service courant et du service de réserve
que le corps doit entretenir lorsqu'il emploie
la gestion directe.
Les comptes sont liquidés d'une façon
analogue à ceux de la masse d'hahillement
et d'entretien ; tous les trimestres, le tré.so-
rier établit le compte trimestriel de cette
masse.
— d'habillement et d'entretien. Elle
pourvoit il toutes les dépenses de l'habille-
ment des corps de troupe, y compris l'entre-
tien de tous les approvisionnements de ce
service, ainsi que les indemnités à allouer
MASSE.
516
MASSE.
aux gestionnaires de ces approvisionnements.
Elle supporte certaines dépenses générales
déterminées par les instructions ministé-
rielles, ainsi que les dépenses de la musique
ou de la fanfare dont le corps a l'adminis-
tration.
Elle fait les avances nécessaires pour payer
les dépenses du service de l'habillement qui
doivent être ultérieurement reniijoursées.
La masse d'habillement et d'entretien du
corps se divise en fonds commun et en fonds
particuliers.
Le fonds commun est destiné à pourvoir
aux dépenses communes à l'ensemble du
corps et, dans certains cas, à venir en aide
aux compagnies; il est géré par le conseil
d'administration.
Les fonds particuliers sont destinés à
pourvoir aux dépenses spéciales à chaque
unité administrative; ils sont gérés par les
commandants de compagnie, d'escadron ou
de batterie.
Les principales dépenses des fonds parti-
culiers sont :
1" L'achat des effets de toute nature
fournis à l'unité administrative par le ma-
gasin du corps, à titre remboursable ;
2° L'achat des ustensiles, substances et
matières employées à l'entretien ou à la ré-
paration des effets du magasin de l'unité ;
3° Les frais relatifs à l'apposition des
inarques et signes apparents, pour distin-
guer les effets de chaque unité;
4" Le montant des réparations, dégrada-
lions et imputations;
5" Les frais de retouche et d'ajustage des
effets;
6° Les frais de pose de galons, écussons
ou insignes ;
7° Le i)ayement des primes temporaires
de travail des ouvriers ;
8° Les frais d'étamage des petites ga-
melles, quarts, cuillers et fourchettes;
9" L'achat du registre des entrées et sor-
ties du magasin de l'unité;
10' Les frais de bureau alloués aux ca-
pitaines pour le service de l'habillement, et
dont le conseil fixe la quotité ;
dl° Le remboursement de la valeur des
effets venus d'autres portions du corps ou
d'autres corps, etc., etc.
Les recettes normales de cette niasse sont
les suivantes :
1 ■ Les primes journalières, les supplé-
ments de primes journalières, les primes
fixes et les primes mensuelles déterminées
au tarif n° 1 annexé au règlement précité,
niadilié par la note ministérielle du 2S dé-
cembre 1889 {B. 0., p. r., p. 1636);
2° Le montant des mandats de rembour-
sement d'avances, ou de payement d'effets
passés à un autre corps ;
3" La valeur des matières et effets cédés
par le corps dans les conditions prévues par
les règlements.
Les recettes éventuelles sont les suivantes :
1" Les allocations accordées par le Mi-
nistre pour remboursement des pertes subies
dans les cas de force majeure;
2° Un prélèvement égal à la quotité de
la prime journalière du fonds particulier, y
compris les suppléments de cette prime à
opérer sur les allocations spéciales payées à
certains militaires placés dans une position
ne donnant pas droit à la solde, ainsi que
sur les salaires des travailleurs en ville, de;
moissonneurs, etc.;
3" Un prélèvement dont la quotité est
déterminée par le conseil d'administration,
sur les indemnités qui peuvent être accor-
dées par les municipalités et administrations
civiles, après services rendus ;
4° Les secours accordés par le Ministre,
dans certains cas, sur les fonds du service
de rhabillement.
Le montant des recettes prévues aux pa-
ragraphes 2*^ et 3", ci-dessus, revient inté-
gralement aux fonds particuliers des com-
pagnies auxquelles les hommes appar-
tiennent.
Lorsque le corps est divisé ou sur le point
de se diviser, le conseil d'administration,
présidé par le chef de corps, décide si la
partie de la masse d'habillement et d'entre-
tien, autre que celle conliée à la gestion des
commandants d'unités administratives, sera
perçue et administrée à la portion centrale,
pour l'ensemble du corps, ou si elle sera
divisée entre les diverses fractions, et, dans
ce dernier cas, quelle sera la part à attri-
buer à chaque fraction du corps.
Des copies autJientiques des délibérations
sont adressées au sous -intendant militaire
chargé de rordonnancement de la solde ;
celui-ci en informe ses collègues intéressés.
Les différentes allocations de la masse
d'habillement et d'entretien sont perçues par
mois, à terme échu, en même temps que la
solde des officiers.
Le montant du décompte est compris sur
des états collectifs présentant par parties
prenantes les droits acquis pendant le mois
écoulé, aux différentes primes de la masse.
Ces états sont établis en deux expéditions
dont une, portant quittance est faite sur pa-
pier blanc, et l'autre, déclaration de quit-
tance, sur papier bleu.
Us reçoivent la même destination que les
états contenant la solde.
Les feuilles de journées font ressortir
MASSE.
d'une façon distinote l#iionibre de journées
de prime d'habillement acquises pour les
hommes de la compagnie et pour les subsis-
tants d'autres unités du corps.
Les primes journalières des hommes en
subsistance dans d'autres corps sont données
à leur compagnie par des certificats mo-
dèle m, établis par les corps où ces hommes
sont en subsistance.
Les compagnies auxquelles les hommes
appartiennent portent distinctement ces al-
locations sur la feuille de journées, dans le
tableau de la masse d'habillement qui est
alors totalisé de manière à présenter l'en-
semble des droits acquis pendant le tri-
mestre.
Le paragraphe 3 de la 1'''' partie du re-
gistre de comptabilité de chaque unité, in-
dique les opérations faites, courant le tri-
mestre, au compte du fonds particulier de
la masse d'habillement.
Il est envoyé, en fin de trimestre, à l'offi-
cier d'habillement, quile rapproche des écri-
tures, fait redresser les erreurs et l'envoie
ensuite au trésorier.
Celui-ci le vérifie à son tour, avec les
éléments dont il dispose et établit la situa-
tion du fonds parliculier de chaque compa-
gnie.
Il établit ensuite le compte trimestriel du
fonds commun dans la forme d^s comptes de
compagnie.
L'ensemble de tous ces comptes lui sert à
établir le compte général de la masse d'ha-
billement et d'entietien du corps suivant les
règles ordinaires de la comptabilité.
La liquidation en deniers du compte de la
masse d'habillement et d'entretien s'opère
comme celle de la solde, sur un tableau an-
nexé aux revues de liquidation. Le trop ou
le moins-peri;u ressortant d'une revue est
porté en diminution ou en augmentation sur
le premier état collectif, sauf pour le 4" tri-
mestre de l'année pour lequel le moins-perçu
est ordonnancé immédiatement sur un état
spécial et le trop-perçu versé au Trésor.
— de harnachement. Elle a été créée
par décret du 11 octobre 1889 {B. 0.,
p. r., p. 742) et mise en essai dans les corps
de truupe dont la portion centrale est sta-
tionnée dans les l''", 14'^ et 18*= régions de
corps d'armée. Cet essai n'a pas encore été
généralisé jusqu'à présent.
Cette masse est destinée à pourvoir, au
moyen de prestations en deniers, aux dé-
penses concernant le harnachement des che-
vaux et mulets, leur ferrure et leur traite-
ment en cas de maladie, et en outre à cer-
taines dépenses générales déterminé s par
les instructions ministérielles.
517 MASSE.
Elle fait les avances nécessaires pour payer
les dépenses du service du harnachement,
qui doivent être ultérieurement remboursées
au corps.
Dans les corps de troupe de cavalerie,
d'artillerie, du génie et du train des équi-
pages, la masse de harnachement se divise
en fonds commun et en fonds particuliers,
qui sont gérés comme il a été dit pour la
masse d'habillement et d'entretien.
Toutefois, dans les régiments du génie,
les compagnies de sapeurs-conducteurs sont
les seules qui aient un fonds particulier.
Dans les troupes d'infanterie, les batail-
lons d'artillerie de forteresse et les régiments
de pontonniers, la masse de harnachement
ne comprend que \e fonds commun.
A la formation d'un corps de troupe, ou
au moment de son passage au système pres-
crit par le règlement du il octobre 1889,
précité, le Ministre fixe la première mise qui
lui est allouée au titre de la masse de har-
nachement.
Ensuite, cette masse fait normalement
recette :
1° De toutes les allocations déterminées
au tarif n° 1 annexé au règlement précité
{B. 0., p. r., p. 76d), comprenant les primes
mensuelles et les primes journalières ainsi
que leurs suppléments, s'il y a lieu ;
2° Du montant des mandats ordonnancés
au profit du corps et de tout envoi de fonds,
soit pour remboursement d'avances, soit
pour payement d'effets passés à un autre
corps ;
3° De la valeur des effets cédés par le
corps, dans les conditions prévues par les
règlements.
Elle peut éventuellement faire recette :
1" Des allocatinns accordées par le Minis-
tre pour remboursement des pertes subies
dans les cas de force majeure ;
2" Des secours que le Ministre peut lui
accorder sur les fonds du harnachement.
Lorsque le corps est divisé ou sur le point
de se diviser, on procède comme il a été dit,
dans le même cas, pour la masse d'habille-
ment et d'entretien.
La niasse de harnachement est payée au
corps, au mois et à terme échu.
Le sous-intendant militaire ordonnateur
déduit de la somme revenant au corps le
montant du produit de la vente des fumiers,
encaissé par le trésorier pendant le mois
écoulé, et n'ordonnance que la différence.
Le décompte des prestations du service du
harnachement est établi sur un tableau
annexé aux revues générales de liquidation
("oncernant le service de la solde et d'après
MASSE.
518
MASSE.
les règles jiosées dans le règlement spécial à
re service.
— individuelle. Elle n'existe plus, ac-
tuellement, que dans la gendarmerie, dans
ks sapeurs-pompiers de la ville de Paris et
dans les spaJi's.
Dans la gendarmerie, la masse individuelle
est destinée à pourvoir le? sous-ofliciers,
brigadiers et gendarmes, d'effets d'habille-
ment, d'équipement, de harnachement, de
literie, de chevaux, et à payer les répara-
tions des effets de toute nature.
Elle est alimentée par une première mise
d'équipement, par des versements volon-
taires, par des retenues sur la solde et sur
la haute paye, par des, versements faits par
la masse d'entretien et de remonte, par le
produit de la vente des chevaux réformés et
de la dépouille de ceux morts ou abattus,
par le montant de l'indemnité de literie, par
les retenues aux hommes débiteurs à la
masse, de la moitié des parts d'amendes,
gratifications, indemnités et fiais de capture
qui leur sont acquises.
Celte masse est arrêtée trimestriellement,
d'après une feuille de décompte établie par
le trésorier.
L'excédent du complet réglementaire est
payé intégralement aux hommes présents,
en même temps que la suide du premier
mois qui suit le trimestre expiré.
L'avoir à la masse des hommes quittant
le service ou des sous-officiers promus sous-
lieutenants est payé aux premiers à l'épo-
que de leur radiation des contrôles, et aux
autres, lors de leur promotion, d'après un
bulletin émargé.
Dans les sapeurs-pompiers de la ville de
Paris, la masse individuelle est destinée à
pourvoir et à entretenir les effets d'habille-
ment, de grand et dé petit équipement ; elle
est formée par une première mise dfe
150 francs, et est alimentée par une prime
journalière de 0 fr. 36 pour les militaires
non rengagés, et de 0 fr. 50 pour les mili-
taires rengagés ou commissionnés.
Les recettes accidentelles de cette masse
sont : les versements faits par les hommes ;
le remboursement, par la ville de Paris, des
débets laissés au corps parles hommes rayés
des contrôles et de l'avoir à la masse des
déserteurs réintégrés après radiation ; le
produit des ventes d'effets dans l'intérieur
du corps , les indemnités pour effets dété-
riorés dans les incendies.
Les excédents du complet réglementaire
de la masse, constatés par la feuille de dé-
compte établie par le capitaine, sont payés
le l'^'' ou le 16 du premier mois de chaque
trimestre.
L'avoir à la masse des hommes rayés des
contrôles, après déduction de certaines re-
prises effectuées par la ville de Paris, est
payé aux ayants droit par le trésorier.
L'instruction ministérielle du 20 août
1889 (B. 0., p. r., p. 428), indique en dé-
tail comment s'effectue le fonctionnement de
la masse inditnduelle des sapeurs-pompiers de
la ville de Paris.
La masse individuelle des spahis est des-
tinée à pourvoir et à entretenir les hommes
de troupe de tout grade (les adjudants, sous-
chefs de musique, chefs armuriers et maîtres-
ouvriers exceptés) des effets de linge et
chaussure, de pansage et autres quelcon-
ques, compris dans la nomenclature insérée
au Journal militaire du l*"" avril 1883,
p. 325).
Lajlescription de l'uniforme détermine le
nombre et la nature des effets que les
honmies doivent posséder eu tout temps.
Cette masse est administrée par les soins
des conseils d'administration, aidés des com-
mandants d'escadron (art. 91 à 93 de l'or-
donnance du 10 mai 1814, modifiée par le
décret du l-^^' mars 1880, p. 363).
Les recettes et les dépenses de cette masse
sont prévues par l'article 166 de l'ordon-
nance précitée.
Elle est formée par une première mise, et
alimentée par des primes journalières, et
éventuellement par des versements volon-
taires.
Les excédents du complet réglementaire,
constatés d'après la feuille de décompte éta-
blie par le capitaine, sont payés aux ayants
droit après le règlement de chaque trimes-
tre, par le trésorier.
L'avoir à la masse des hommes rayés des
contrôles leur est payé, au moment de leur
départ, par le trésorier; si les hommes sont
absents, leur fonds de masse leur est envoyé
au lieu où ils ont déclaré vouloir se retirer.
— d'infirmerie. Elle est affectée à l'ali-
mentation des malades soumis au régime
spécial, et accessoirement à la fourniture des
objets d'entretien et de propreté et aux me-
nues dépenses que le chef de corps juge à
propos d'ordonner dans l'intérêt de la santé
ou du bien-être des malades.
Les militaires qui doivent être soumis au
régime spécial continuent h. compter à leur
compagnie, mais les commandants de ces
unités versent au médecin chef de service :
pour les caporaux et soldats, la portion de
la solde journalière qui est prélevée jiour
l'ordinaire; pour les sous-officiers, celle qui
est fixée par le chef de corps comme taux de
leur pension à la cantine ou au mess.
Les divers suppléments ou indemnités
MASSE. olO
s'appliqnant à la noiimture, >ont compris
ilans ce versement.
Le pain et les autres prestations en na-
ture, normales ou supplémentaires, sont
remplacés par une indemnité représentative
dont le taux est Gxé par le Ministre, et qui
est versée à l'infirmerie.
Le médecin chef de service reçoit égale-
ment du trésorier les sommes allouées pour
le diauffage.
Ces versements constituent la masse d'in-
llrmerie et sont inscrits réguli'-^rement à la
'Olonne des recettes du registre d'alimenta-
tion.
En cas d'insuffisance de cette masse, le
chef de corps, avec l'autorisation du général
commandant la brigade, peut ordonner un
prélèvement à son profit sur les bonis des
ordinaires des compagnies, escadrons ou bat-
teries.
En dehors de ces versements et prélève-
ments, il ne peut être fait aucune autre al-
location, soit en argent, soit en nature.
Les bons de la masse d'infirmerie sont dé-
posés dans la caisse du corps .
— de remonte. Cette masse est spéciale
aux régiments de spahis: elle est destinée à
pourvoir à l'achat des chevaux appartenant
à l'Etat ; au remplacement des chevaux ap ■
partenant aux spahis indigènes ; au paye-
ment des gratifications accordées comme
prime de conservation des chevaux, aux
frais de ferrage, de médicaments et de soins
pour les chevaux appartenant à l'Etat.
Elle est alimentée pai- un prélèvement de
0 fr. 20 par homme et par jour sur la prime
des sous-officiers, brigadiers et cavaliers
montés, et évenluellemeut par les indem-
nités allouées pour pertes de chevaux ; par
le produit de la vente des chevaux réformés
et des dépouilles de ceux morts ou abattus;
par le montant des imputations aux masses
iuJividuelles pour remboursement de la va-
leur des chevaux livrés aux cavaliers feu-
U'ant de captivité ou de désertion, à ceux
l'imis non montés, enfin à ceux qui ont
perdu leurs chevaux par défaut de soin.
— de secours. Cette masse est spéciale
a la gendarmerie et aux spahis.
Dans la gendarmerie, la masse de secours
est destinée à èlre distribuée en totalité ou
en partie par le Ministre de la guerre, aux
sous-officiers, brigadiers et gendarmes les
plus nécessiteux; elle est alimentée au moyen
dune allocation annuelle de 10 francs faite
à chaque homme, à titre d'abonnement.
(Décret du i8 février 1863 et décision pré-
sidentielle du 22 février 1873).
Le Ministre de la ffuerre autorise annuel-
MASSUE.
lement, dans chaque compagnie, la réparti-
tion d'une partie de la masse de secours.
Les états de distribution, dressés par les
conseils d'administration, sont soumis à l'ap-
probation ministérielle par les inspecteurs
généraux.
Le montant de chaque secours ne peut
être inférieur à 23 francs.
Dans les cas urgents, les chefs de corps ou
de légion sont autorisés à accorder, sur la
demande des conseils d'administration, des
secours qui ne peuvent s'élever à plus de
50 francs par homme.
Le Ministre peut aussi accoi'der, sur la
proposition des chefs de corps ou de légion,
un secours une fois payé aux veuves ou or-
phelins des sons-officiers, brigadiers et gen-
darmes récemment décédés.
Les prix des médicaments fournis aux
hommes de troupe de la gendarmerie et à
leurs familles, peut être imputé à la masse
de secours, et c'est la règle générale.
Enfin, les sous-officiers, brigadiers et gen-
darmes appelés hors de leur résidence pour
faire partie des forces publiques aux armées,
reçoivent une indemnité journalière de
1 franc sur les fonds de la masse de se-
cours.
Dans les régiments de spahis, la masse de
secours créée par décret du 6 janvier 1874,
a pour but de donner des secours aux
hommes de troupe de ces régiments, dans
les conditions indiquées par ce décret, qui a
été calqué sur celui du 18 février 1863, rela-
tif à la gendarmerie.
Cette masse a été constituée par une pre-
mière mise de 10,000 francs prélevée sur la
masse de Smala, dans chaque régiment.
Elle est alimentée au moyen d'une rete-
nue de 0 fr. Oo par journée de présence sur
la prime journalière d'entretien de la masse
individuelle de chacun des hommes pouvant
participer aux secours.
MASSER. Disposer des troupes en
niasses ; les grouper en colonnes serrées.
MASSIER. Soldat franc armé de la
))iasse d'armes.
On en forma des corps qui devinrent plus
tard la garde particulière des premiers rois
capétiens
MASSIF. En fortification, un massif de
terre est constitué par une masse plus ou
moins considérable de terre qui sert à con-
stituer ou ;') supporter un parapet.
MASSU-E. C'est la première arme offen-
sive dont il soit question ; son usage a été
universel.
C'est un gros bâton noueux, de 1 mètre à
1™,30 de long, beaucoup plus gros au bout,
qui frappe et qui est souvent hérissé de
MATELAS.
flous, qu'à l'autre extrémité qui sert de
manche.
: La masse d'armes en fut un perfectionne-
ment.
MATELAS. Le mnteL-ts de la fourniture
de lit de sol'Jat et d'infirmerie se compose
d'une enveloppe en toile de lin ou de chanvre,
contenant 8 kiiogr. de laine mère et 2 kilogr.
de crin pur. Le crin est étendu au centre du
matelas en une seule couche afifectant la
forme d'une ellipse; il est placé entre deux
couches égales de laine. Le matelas est main-
tenu par 8 piqûres; il a 1™,950 de lon-
gueur, 0™, 67 5 de largeur et 0™, 135 d'épais-
seur.
— élastique. Dans les navires, la mu-
raille cuirassée se compose, en allant de
l'extérieur vers l'intérieur, d'une plaque en
fer, d'un matelas élastique généralement
formé de deux pans croisés de bois, enfin
d'un bordé en tôle. Le matelas élastique
augmente la résistance de la cuirasse et fa-
cilite l'aveuglement des voies d'eau; les
fibres du bois se rejoignent quelquefois après
le passage d'un projectile.
Dans les ouvrages cuirassés sur terre, le
matelas en bois est remplacé par du sable
bien bourré, placé entre la plaque et un
appui rigide, tel qu'un massif de béton.
MATELASSDRE. Espèce de coussin rem-
bourré placé à l'intérieur de chacune des
deux parties de la cuirasse, pour amortir
les chocs et l'empêcher de blesser les hommes
qui la portent.
MATELOT. Soldat de l'armée de mer.
Désigne tout homme de service à bord d'un
vaisseau de l'Etat.
MATÉRIAUX. Tout ce qui entre dans
la composition d'un Ijàtimcnt, mais, au point
de vue militaire, d'un retranchement.
Pour ces derniers, la terre et le bois, que
l'on trouve à peu près partout, sont généra-
lement employés.
Le bois, sous diverses formes, sert aux re-
vêtements et aux abris, mais il ne doit pas
être exposé directement aux coups de l'ar-
tillerie.
Le fer est aussi employé pour les abris.
Les pierres, à défaut d'autres matériaux,
servent aux revêtements, mais seulement à
la base des talus, où elles ne peuvent être
atteintes par l'artillerie.
Les bois et les métaux sont également mis
en œuvre pour la fabrication du matériel de
guerre de l'artillerie ou du génie.
MATÉRIEL. Sous cette dénomination
on comprend, dans l'armée, tout ce qui n'est
pas le personnel.
L'ensemble du matériel du département
520 MATERIEL.
de la guerre a été, pour la clarté des écri-
tures et des comptes, partagé en raison des
services auxquels il était affecté, et compor-
tant chacun une nomenclature spéciale, sa-
voir :
A pour le service de l'adnrinistration cen-
trale.
B — du dépôt de la guerre.
C — de l'état -major général
(mobilier).
D — des vivres,
E — du chauffage et de l'éclai-
rage.
F — des fourrages.
G — des hôpitaux.
H — de l'habillement.
1 — du campement.
K — de la justice militaire.
L — de la remonte générale.
M — du harnachement.
N — de l'artillerie et des équi-
pages.
0 — des poudres et salpêtres.
F — du génie.
Q — des écoles militaires.
R — des invalides de la guerre.
S — des lits militaires.
Le service du matériel, dans toutes les
branches du département de la guerre, a
pour but de pourvoir à la fourniture, à
l'entretien, à la conservation en magasin,
aux distributions et aux expéditions des
objets matériels servant à l'ameublement, à
l'installation des divers locaux, au fonction-
nement des mécanismes dans les usines, à
la construction, fabrication ou transforma-
tion des effets, armes, instruments, voitures,
ustensiles et autres objets de toute nature
compris sous la désignation générique de
valeurs mobilières permanentes.
Le matériel du département de la guerre
est déposé, soit dans les corps de troupe,
soit dans les magasins et établissements de
la guerre. La comptabilité du matériel des
corps de troupe est soumise aux règles spé-
ciales à son fonctionnement; celle du maté-
riel en service ou en dépôt dans les maga-
sins et établissements du département de la
guerre est régie par le règlement du 9 sep-
tembre 1888, sur la comptabilité des ma-
tières, et par l'instruction du 23 décembre
1888 pour l'application de ce règlement.
Les matières, denrées et objets de con-
sommation qui ne sont pas destinés à con-
courir à la formation des approvisionne-
ments, ne donnent lieu qu'à des écritures
intérieures et ne figurent pas dans la comp-
tabilité du matériel de la guerre (B. 0.,
p. r., 2^ semestre, li
MATIERES. 5:1
Dans cliaque servie^ le matériel com-
prend :
1° La réserre de guerre, que constitue le
matériel entretenu d'une manière perma-
nente en vue de la mobilisation de l'armée;
2° Le xerrice courant, qui se compose de
tout le matériel en excédent de la réserve.
Des états, arrêtés par le .Ministre, déter-
minent la nature et les quantités du maté-
riel à entretenir comme réserve de guerre
pour l'ensemble de chaque service, pour
chaque place et pour chaque gestion (éta-
blissements militaires).
Le Ministre seul peut modifier ces états de
fixation.
Les approvisionnements fixés doivent être
constamment maintenus au complet et en
état d'être employés pour un service de
guerre.
Il est formellement interdit de les mettre,
même temporairement, en service, en deliors
des cas réglementairement prévus ou d'un
ordre du Ministre.
Les prélèvements destinés à assurer le re-
nouvellement des approvisionnements de la
réserve doivent toujours être compensés par
des entrées préalables.
L'approvisionnement du service courant
comprend une quantité de matières et objets
suffisante pour qu'il puisse être subvenu aux
besoins réguliers du service courant, sans
que la réserve de guerre soit jamais enta-
mée. La moyenne des approvisionnements à
entretenir dans ce but est déterminée par le
Ministre de la guerre.
Les achats effectués par les différents ser-
vices doivent être réglés de manière que, au
31 décembre de l'année, la situation de
l'ensemble des existants accuse des quantités
supérieures aux fixations arrêtées par le
Ministre.
— d'artillerie. Comprend l'armement,
les munitions, les équipages, le harnache-
ment des chevaux de trait et des anitnaux
de bât (V. en outre Affûts, Artillerie, Bouche
à feu. Canon, Coupole, Cuirassement, Fusil,
Mortier, Obusier, Projectiles, etc.).
— d'emballage (V. Emballage).
— de télégraphie (V. Télégraphie mi-
litaire).
— des chemins de fer (V. Trans-
ports) .
— des écoles (V. Masse des écoles).
— hors de service (V. Effets hors de
service).
MATERIS. Sorte de javeline à fer très
large dont se servaient les Belges,
MATIÈRES. Les matières (draps, toi-
les, etc.) nécessaires à l'armée sont fournies
MATRICULE.
par voie d'adjudication publique ou de mar-
chés de gré à gré (V. Fabrir/ue).
Les commandes générales de drap sont
faites par le Ministre dans le courant des
6 premiers mois de chaque année pour l'an-
née suivante.
Des commandes supplémentaires peuvent
encore être adressées dans les limites de
chaque lot adjugé ; il y est satisfait dans
un délai de 3 mois pour la moitié et à la fin
du 4^ mois pour l'autre moitié.
L'artillerie emploie également en quanti-
tés plus ou moins restreintes, diverses ma-
tières premières d'importance secondaire tels
que le cuir, les cordages, la bourre, les
graisses, les goudrons, les enduits, les hui-
les, etc., que nous ne ferons que mentionner
ici.
MATRAS. Gros trait ou javeline à fer
crocliu lancé avec les arcs ou les arbalètes.
MATRICE. Pièce qui a reçu en creux
l'empreinte de l'objet qu'on veut produire
en relief.
Le service de l'artillerie en emploie sur-
tout pour remandriner les étuis de car-
touches de fusil ou pour confectionner les
cartouches de revolver.
MATRICULE. Le registre sur lequel on
inscrit les noms des hommes faisant partie
de l'armée; il en est tenu également pour
les chevaux.
Il est tenu, par le commandant du bu-
reau de recrutement de chaque subdivision
de région, un registre matricule sur lequel
sont portés tous les jeunes gens inscrits sur
les listes de recrutement cantonal.
Ce registre mentionne l'incorporation de
chaque homme inscrit ou la position dans
laquelle il est laissé, et successivement, tous
les changements qui peuvent survenir dans
sa situation jusqu'à sa libération définitive.
Un registre matricule est ouvert pour
chaque classe ; il existe donc 2o de ces re-
gistres dans chaque bureau de recrutement.
Les corps de troupe tiennent également
des registres matricules spéciaux pour les of-
ficiers, pour les hommes de troupe et pour
les chevaux.
Le registre matricule des officiers
est tenu par le trésorier: il est divisé en
deux parties ayant chacune une série de nu-
méros distincte, l'une pour l'armée active,
l'autre pour la réserve.
Ce registre est destiné à recevoir l'inscrip-
tion détaillée de l'état civil des ofliciers, leur
signalement, le titre sous lequel ils sont in-
corporés, la relation successive de leurs ser-
vices, le motif et la date de leur radiation
des contriMes. ainsi que le lieu ovi ils se re-
MATRICULE.
MECANISME.
tirent, et, pour les décèdes, le genre de mort
et le lieu.
Les ofllciers sont inscrits au fur et à me-
sure de leur affectation au corps, en distin-
guant les médecins par la lettre M et les vé-
térinaires par la lettre V.
L'inscription commence à la première
page pour les officiers de l'armée active et
à la dernière pour ceux de la réserve.
Lorsque ces deux sections viennent à se
lejoindre, le registre est remplacé.
Le registre-matricule des hommes
de troupe est destinée à recevoir, outre
l'historique du corps, l'inscription détaillée
de l'état civil des militaires de tout grade
qui font partie du corps, leur signalement,
le titre sous lequel ils sont incorporés, la re-
lation successive de leurs services, les causes
qui les maintiennent éventuellement sous
les drapeaux au delà du temps fixe par la
loi, le motif et la date de leur radiation des
contrôles, ainsi que le lieu où ils se retirent.
Ces registres-matricules mentionnent en
outre : la délivrance ou le refus du certificat
de bonne conduite, l'obtention de médailles
d'honneur ou de sauvetage, les cassations
ou rétrogradations et leur motif, l'obtention
de la médaille militaire, la disparition, les
condamnations.
Les hommes sont immatriculés sur des
feuillets mobiles conformes au modèle n' 1 ,
annexé à la note ministérielle du 6 mars
1883 {B. 0., p. r.,p. 265).
Ces feuillets sont assemblés sous écrous
par groupe de 2o0, et chaque groupe con-
stitue un volume.
Une table alphabétique est placée à la fin
de chaque volume.
Dans tous les groupes de corps d'armée,
les séries numériques d'immatriculation sont
renouvelées par périodes décennales (1'='^ jan-
vier 1000, 1910, etc.).
Le registre-matricule des chevaux
d'officiers et de troupe appartenant à
l'Etat est tenu par le trésorier, dans chaque
corps.
Les chevaux y sont inscrits par ordre
d'arrivée, sur le vu des pièces établissant
qu'ils appartiennent au corps.
Les registres-matricules comprennent 200,
1000 ou loOO cases, selon l'effectif des che-
vaux à y inscrire.
Lorsqu'un premier registre est épuisé on
en ouvre un deuxième.
Dans les corps dont l'effectif est peu con-
sidérable, on y reporte les chevaux figurant
sur le premier ; dans les autres corps, ou
continue la série de numéros; à l'établisse-
ment du troisième registre, on recommence
toujours la série des numéros matricules en
reportant en tète les quelques chevaux qui
se trouvent encore sur le premier, de telle
sorte qu'il n'y ait jamais plus de deux re-
gistres-matricules en service.
il est tenu dans chaque corps un registre-
matricule spécial, de 200 cases, destiné à
l'inscription et à l'immatriculation des che-
vaux appartenant aux officiers et percevant
des rations au compte de l'Etat.
Ce registre est comme le précédent tenu
par le trésorier.
MATTIAIRE. Hache d'armes dont les
marteaux étaient munis de barbes et de
pointes ou crochets.
MAUSER (fusil). Ce fusil modèle 1871
est une arme à verrou qui présente de
.«randes analogies avec le fusil français mo-
dèle 1874.
Le calibre est de 11™'^!; la culasse mo-
bile est composée de pièces analogues à
celles de notre fusil 1874 et se manœuvre
absolument de la même manière. A été rem-
placé par un fusil a. répétition modèle 1888
( V. Allemarine).
MAXIMES de guerre. Principes énon-
cés et mis en pratique par les chefs mili-
taires et les généraux les plus illustres, en
ce qui concerne l'art militaire.
Ces maximes sont enseignées dans l'armée
et dans les Écoles militaires ; on va même
jusqu'à les afficher dans les salles d'étude,
afin de les mieux graver dans l'esprit des
élèves-officiers.
MAZâRO. ^'om sous lequel le soldat dé-
signe la prison du corps.
MAZETTE. Cheval usé dont on ne peut
plus tirer aucun service.
MÉCANICIEN. Ouvrier qui construit
des machines.
Celui qui est chargé de diriger une raa-
cliine à vapeur, une locomotive.
Les mécaniciens de la marine for-
ment un corps spécial.
MÉCANISME à friction. Nom donné à
un système de fusée percutante de la ma-
rine.
La sensibilité de ce mécanisme est réglée
de manière que l'obus n'éclate pas au tir
rasant sur l'eau et éclate toujours à terre,
sous un angle de 25°, ou bien au tir ho-
rizontal sur un parapet en terre.
— de culasse. Dans les bouches à feu
se chargeant par la culasse, la fermeture de
cette dernière est une partie délicate qui
exige un mécanisme particulier dont il existe
trois groupes principaux qui ont été indiqués
au mot Fermeture de .culasse (V. Obtura-
teur).
— de fermeture. Dans les fusils en
service se chargeant par la culasse, le niéca-
MÉCANISME.
iiismedefeimetiuv, vM^aljlo dans les détails,
doit peiTuettre en principe :
1° La séparation momentanée du canon
d'avec la culasse, pour introduire sans diffi-
culté la cartouche dans sa chambre ;
2° La réunion de ce» deux parties pour
tirer, mais avec une obturation complète et
durable.
En outre, ce mécanisme doit être simple
et solide.
Pour les bouches à feu, il y a des méca-
nismes de fermeture à coin et a lis (V. Fer-
meture).
— de répétition. Mécanisme qui, dans
les fusils à migasiu. sert à amener successi-
vement dans la chambiv les cartouches du
magasin.
o23 MECHE.
r Ce mécanisme doit être simple, solide cl
d'un fonctionnement sûr.
En outre, le passage du tir coup par coii[i
au tir à répétition, ou inversement, doit
s'efifectuer rapidement, simplement et dis-
tinctement.
Le mécanisme de répétition varie suivant
le sjstème d'armes et suivant le système de
répétition.
Nous donnons simplement ci-après ce qui
concerne le mécanisme de répétition du fusil
modèle 1886.
Ce mécanisme proprement dit {fi(j. 176)
comprend les pièces suivantes : la tus de mé-
canisme, Vauget, le butoir d'augel, le levier
de manœuvre, le ressort de ce le\ier, l'arrêt
de cartouche (composé d'un levier, d'un res-
Fig. 17G.
sort et d'une vis de ressort) et la vis-gou-
pille d'arrêt de cartouche.
Ces pièces sont assemblées sur une plaque
à oreilles, appelée corps de mécanisme, en
même temps que celles qui forment le mé-
canisme de détente de l'arme.
C'est cet assemblage des deux mécanismes
que l'on désigne simplement sous le nom de
mécanisme de répétition.
— de détente. Comprend, dans le fusil
modèle 188t3, la gâchette, la délente à double
bossette, la goupille de détente, le ressort de
gâchette et sa ris (V. fig. 66).
MÈCHE. Cordon de colon, de chanvre ou
de soie, qu'on place dans une lampe.
Les m-cbes employées pour les lampes
d'éclairage usitées dans l'armée doivent
èlre eu coton ou en soie, non éventées ; elles
doivent bien s'adapter aux becs des appa-
reils d'éclairage.
Elles se vendent à la douzaine.
Petite corde ou éloupes de chanvre ren-
dues combustibles et dont on se servait au
début pour mettre le feu aux pièces ou aux
fusils.
La mèche d'arquebuse fut employée jus-
qu'à l'invention des arquebuses à serpenliri.
Avec le fusil à pierre, la mèche était la
partie de la pierre à fusil taillée en biseau
qui venait frapper sur la batterie.
L'expression : il n'y a pas mèche, signifie
qu'une chose est aussi impossible que do
tirer une arme à laquelle on ne peut mettre
le feu qu'avec une mèche; éventer la mèche,
c'est découvrir l'eudroit où une raine existe
et en enlever la mèche en temps utile.
— à canon. Simple corde détordue, em-
ployée pour la mise du feu aux explosifs et
qui brûle avec une vitesse moyenne de
0™,16 par heure.
A cet effet, elle est immergée d'une ma-
nière prolongée dans une dissolution bouil-
lante d'acétate de plomb.
A défaut de cet acétate, on prépare la
mèche à canon à l'aide d'une dissolution de
salpêtre, et la vitesse de combustion n'est
plus que de 0°>,13.
On obtient également une sorte de mèche
à canon, brûlant dans les conditions précé-
dentes, en trempant une feuille de papier
ordinaire un peu fort dans une dissolution
de salpêtre ; cette feuille de papier est en-
suite enroulée et collée.
— à étoupille. La mèche d'étoupilles
ou mèche en coton est la réunion de plu-
sieurs brins do coton imbibés et recouverts
d'une composition propre à communiquer le
feu.
— de sûreté ou fusée lente (V.
Amorces).
— incendiaire. Mèche à canon ordi-
naire que l'on fait bouillir dans de l'eau de
MÉDAILLE.
524
MÉDECIN MILITAIRE.
salpèti'e, et que, après dessiccation et décou-
page en morceaux, on trempe dans de la
roche à feu fondue.
MÉDAILLE. Pièce de métal de forme
circulaire, que l'on décerne aux militaires
comme signe distinctif ou marque honori-
fique.
— commémorative. Ce genre de mé-
daille, distribué à la suite de campagnes
glorieuses, n'a été employé que tardivement
en France, où les premières furent distri-
buées à la suite des guerres de Crimée
(1854), d'Italie (1859), de Chine (1860),
du Mexique (1864), du Tonkin (1883), de
Madagascar (1887).
La médaille de Sainte-Hélène, créée en
1857, a été donnée aux militaires français
qui avaient servi de 1792 à 1815.
— d'honneur. Instituée en 1815 et dé-
cernée par le ministère de l'Intérieur à tous
les citoyens qui se distinguent par des actes
de dévouement.
Peut être suspendue à la boutonnière au
moyen d'un ruban tricolore, qui ne peut être
porté sans la médaille.
— militaire. Instituée par décret des
•22 janvier et 29 février 1832, et destinée à
récompenser spécialement les sous-officiers et
soldats des armées de terre et de mer qui se
sont distingués par leurs faits de guerre ou
leurs bons services.
Elle donne droit à une rente viagère de
100 francs.
La médaille militaire est accordée aussi
exceptionnellement aux généraux qui ont
rempli les fonctions de ministre ou com-
mandé en chef une année, on qui ont exercé
le commandement d'un corps d'armée pen-
dant deux périodes triennales au moins, et
qui, en outre, ont siégé au conseil supérieur
de la guerre et ont obtenu le grade de grand'-
croix de la Légion dbonnenr.
La médaille militaire peut être accordée à
tout homme de troupe ayant 7 ans de ser-
vices accomplis ou 4 années de serAnces et
4 campagnes.
Elle peut également être donnée, sans
condition de temps de service, à tout homme
de troupe qui a été cité à l'ordre de l'armée,
qui a été blessé devant l'ennemi ou dans un
service commandé, ou qui s'est signalé par
un acte de courage et de dévouement.
Les propositions sont faites d'une manière
analogue à celles de la Légion d'honneur.
Le nombre des militaires qui peuvent être
décorés de la médaille militaire n'est pas
limité.
— obtenue par la musique. Les mé-
dailles remportées par les musiques mili-
taires dans les concours ne sont pas attri-
buées au chef de musique : elles sont
conservées dans les archives du corps.
— de sauvetage. Les militaires sont
autorisés à porter ostensiblement les mé-
dailles de sauvetage qui leur ont été accor-
dées.
Ces médailles sont décernées aux mili-
taires sur la proposition des généraux : elles
sont accordées par le Ministre de l'Intérieur.
Elles se portent avec le ruban tricolore.
Les puissances étrangères font, en géné-
ral, un usage considérable de médailles de
toute espèce.
MÉDAILLON. Décoration que l'ordon-
nance de 1771 accordait aux hommes de
troupe ayant 24 ans de services et fait
3 congés dans le même corps.
11 consistait en une plaque ovale de drap
entourée d'un cadre de cuivre.
11 donnait droit à une haute paye et fut
aboli en 1791.
MÉDECIN militaire. Officier du corps
de santé militaire, chargé d'assurer le ser-
vice médical dans les corps de troupe, dans
les hôpitaux militaires et dans les ambu-
lances.
Le cadre du corps des médecins militaires
a été fixé par la loi du 16 mars 1882,
comme l'indique le talileau ci-dessous :
•
^
D E s 1 0 X A T I 0 K
a
^
ASSIMILATION.
lies grades.
7-
S
iiéilecin inspecteur
2:énéral
1
9
Général de division.
Général de brig-ade.
Médecin inspecteur.
Médecins principau.x
de 1" classe
45
Colonel.
Médecins principaux
de 2<' classe
45
Lieu tenant-colonel .
Médecins-majors de
Irc classe
320
Chef de bataillon.
Médecins-majors de
de 2? classe
480
Capitaine.
Médecins aides-ma-
jors de Ire classe.
300
Lieatenant.
Médecins aides-ma-
jors de 2c classe. .
TOTA-u
100
Sous-lieutenant.
1,300
Les médecins militaires ont l'assimilation
des divers grades de la hiérarchie générale
des officiers combattants.
Ils se recrutent parmi les élèves du ser-
vice de santé militaire.
Us sont secondés par des phartnaciens ini-
Utaires, des officiers d'administration et de>
infirmiers militaires.
11 existe, dans chaque corps de troupe, un
médecin-major de 1'''' ou de 2<' classe, chef
de service ; il est secondé par un ou plu-
MEDECINE.
MÉLANGE.
sieurs autres médecins-majors de 2" classe
ou aides-majors, placés sous ses ordres.
Les médecins des corps de troupe n'ont à
s'occuper qu'au point de vue technique,
c'est-à-dire de ce qui concerne l'hygiène ou
la science médicale.
Ils sont subordonnés, en ce qui concerne
la marche de leur service, au chef de corps
ou de détachement, au lieutenant-colonel et
à l'officier supérieur de semaine.
Leurs devoirs généraux sont tracés par les
articles 66 à 78 du règlement du 28 décem-
bre 1883 sur le service intérieur des
troupes.
Les médecins chefs dans les hôpitaux et
les ambulances sont, au contraire, chefs de
service.
Comme tels, ils ont autorité sur tout le
personnel attaché à l'établissement.
Le médecin le plus élevé en grade, ou à
égalité de grade, le plus ancien, prend le
titre de médecin chef, et il exerce toutes les
prérogatives attachées à cette fonction.
Les devoirs et les attributions des méde-
cins chefs et des médecins en sous-ordre, sont
indiqués dans le règlement du 23 novembre
1889 sur le service de santé (art. 130 à
132).
Le médecin directeur du service de santé,
dans chaque corps d'armée, est cbargé de
l'ordonnancement de toutes les dépenses con-
cernant ce service.
— civils. En cas d'insuffisance du per-
sonnel médical, le directeur du service de
sauté rend compte au général commandant
le corps d'armée, qui informe le Ministre.
S'il y a urgence, le général prescrit au di-
recteur de convoquer des médecins de la
l'éserve ou de l'armée territoriale, et, à dé-
faut de ces derniers, il requiert des médecins
civils qui reçoivent alors les indemnités
fixées par la notice n" 2, annexée au règle-
ment du 23 novembre 1889 sur le service de
santé.
MÉDECINE. La médecine est la science
qui a pour objet la conservation de la santé
et la guérison des maladies.
Dans un sens vulgaire, ce mot se dit sou-
vent pour un médicament purgatif.
MÉDICAL. Qui appartient à la méde-
cine.
MÉDICAMENT. Substance étrangère à
l'état de santé, ou au moins réduite sous
une forme étrangère à ce régime, qu'on fait
prendre à l'intérieur ou qu'on applique exté-
rieurement, dans un but curatif.
Les médicaments compris dans la nomen-
clature sont les seuls qui puissent être em-
ployés dans l'armée, sauf les cas d'urgence .
Les médicaments nécessaires au service
des hôpitaux sont envoyés du dépôt des mé-
dicaments au Val-de Grâce, tous les six
mois, d'après les demandes faites par les
établissements hospitaliers ; ceux-ci sont à
leur tour chargés d'approvisionner les corps
de troupe, d'après leurs demandes trimes-
trielles.
Les médicaments sont préparés par les
pharmaciens, dans les hôpitaux militaires,
et, à défaut, par les médecins traitants ;
c'est le cas général pour les infirmeries.
Les médicaments destinés à l'usage externe
sont toujours renfermés dans des fioles de
verre coloré portant une étiquette jaune-
orange.
Le Ministre a décidé récemment que les
officiers et leur famille directe, ainsi que les
sous-officiei's mariés, pourraient se procurer,
dans les hôpitaux militaires, les médica-
ments qui leur sont nécessaires.
MEHARI (au pluriel MEHARA). Clia-
meau de course qui peut parcourir 200 à
300 kilomètres par jour.
On en tire un parti très avantageux sous
ce rapport, au Maroc, en Algérie, en Tunisie,
en ïripolitaine, en Egypte, et surtout dans
le Sahara.
MEHARISTE. Celui qui monte un mé-
hari.
On a organisé, à El-Goléah , oasis du
Sahara algérien, un corps franc de maha-
ristes, capable, par sa mobilité et sa compo-
sition, d'exécuter des reconnaissances rapi-
des, de relever des points d'eau et de dres-
ser avec précision la carte du Saiiara.
Les crédits afll'ectés à cette création en
1891, ont permis de monter en méharis 60 ti-
railleurs indigènes de la garnison d'EI-Go-
léah ; en 1892, le peloton des meharistes
sera porté à 120 hommes.
Les tirailleurs indigènes qui ont été appe-
lés à entrer dans cette formation sont tous
des Berlîères de la grande Kaliylie et non
des Arabes du Sui.
D'après les expériences faites, les meha-
ristes peuvent fournir une marche quoti-
dienne de 70 kilomètres pendant une période
de 12 à 15 jours, en portant eux-mêmes
leurs vivres et leur eau.
Cette création a déjà produit un excellent
résultat ; les nomades sahariens savent au-
jourd'hui que les Français sont aussi mo-
biles qu'eux, et que, pas plus qu'eux, ils ne
craignent la longueur des étapes, le sable, le
soleil et tous les petits désagréments du
désert.
MÉLANGE. Pendant longtemps, dans le
combat, la cavalerie et l'infanterie devant
se prêter un appui réciproque sans se quitter
élaieut mélangées ou plutôt entremêlées.
MÊLÉE.
S26
MÉNESTREL.
dans des proportions et des formations con-
venables. L'apparition de l'artillerie a fait
cesser ce mélange.
MÊLËE. Combat acbarné qui avait lieu
à l'arme blancbe, pour décider l'issue d'un
coml^at par un assaut ou une charge ; avant
l'invention de la poudre, les mêlées ou abor-
dages étaient Lien plus fréquents et meur-
triers que chez les modernes. Cette lutte
suprême, corps à corps, qui échappe à toute
régie et, pour ainsi dire, à toute autorité,
sera fort rare et fort courte à l'avenir.
MÊLINITE. S'obtient sous forme de
matière gélatineuse, cristallisée en cubes
irréguliers, en traitant un dérivé de la
houille par l'acide azotique. Sa fabrication
et sa manipulation peuvent s'effectuer sans
danger et la mélinite est insensible aux
chocs ordinaires, aux frottements et aux
effets de la température. Elle s'emploie pour
le chargement des projectiles à la manière
du fuliid-colon; les effets produits par les
projectiles de ce genre sont considérables
(trois fois environ ceux de la poudre) sur les
terres et les maçonneries, mais peu sensibles
sur les cuirassements et coupoles.
MEMBRE. Chez l'homme et chez les
mammifères, on désigne sous le nom de
membre les appendices mobiles, articulés
avec le tronc et disposés par paires latérales,
qui servent à l'exécution des mouvements.
L'anomalie dans le nombre, dans la forme,
dans les rapports des membres ; l'inégalilé
des membres tlioraciques ou abdominaux ;
la déviation, l'atrophie, les difformités, etc.,
des membres, sont incompatibles avec le
service militaire et entraînent l'exemption
ou la réforme.
— militaire faisant partie des diverses
roiniiiissions, da conseil d'administration, du
conseil de discipline ou autres conseils, de la
Léijion d'honneur ou d'un ordre quelcon-
que, etc.
MÉMOIRE. État des sommes dues à un
l'ommerçant, pour ses fournitures, à un ar-
tisan pour son travail, etc.
Les chefs ouvriers des corps produisent
des mémoires pour toutes les dépenses d'en-
tretien, de confections, de réparations, de
menues fournitures, de nett05'age d'effets ou
d'armes. — Ces mémoires sont détaillés, les
dates précises des livraisons ou des répara-
tions y sont indiquées. — Ils sont vérifiés
par le sous-intendant militaire qui s'assure
de l'exactitude des inscriptions, et si les
prix portés sont conformes aux tarifs. — Ils
sont timbrés et portent quittance.
Lorsque le montant des fournitures ou
réparations est inférieur à dix francs, on se
i-ontente d'établir une simple quittance.
On donne encore le nom de mémoire à
une dissertation sur quelque objet de science,
d'art militaire, de littérature, etc. Tels sont
les mémoires de médecine et de pharmacie
dont l'acquisition par les corps de troupe est
autorisée au compte de la niasse d'habille-
ment et d'entretien.
Tout lever doit être accompagné d'un
■mémoire donnant la description physique du
pays. Ce mémoire est établi conformément
à l'instruction ministérielle du 30 septembre
1874.
— de proposition. État de proposition
d'un militaire pour l'avancement, pour la
décoration ou pour une fonction spéciale.
Cet état indique quels sont les titres de l'in-
téressé à la récompense pour laquelle il est
proposé ; il porte généralement les avis suc-
cessifs jio ses différents supérieurs hiérar-
chiques.
MÉMORIAL. Titre adopté pour diffé-
rentes publications. — Se dit aussi pour une
espèce de journal où l'on enregistre au jour
le jour certains événements.
— de la gendarmerie. L'achat de cet
ouvrage est autorisé, au compte de la masse
d'entretien et de remonte de la gendarmerie,
pour les chefs de légion, conseils d'adminis-
tration, commandants de compagnie, d'ar-
rondissement, de bri;,'ade.
— des actes conservatoires des
intérêts civils des militaires. Aux
armées en campagne, toute procuration,
tout certificat de vie, tout testament, doit
être enregistré à sa date sur un mémorial,
sans entrer dans aucun détail, en énonçant
simplement que tel jour il a été fait une
procuration ou un certificat de vie pour un
tel, ou qu'on a reçu le testament d'un tel.
Ce registre est tenu par chaque oflicier de
l'état civil aux armées ; il est renvoyé au
Ministre de la guerre lors de la rentrée sur
le territoii'c français à la fin de la guerre.
MÉMPHITIQUE. Danse guerrière des
Egyptiens.
MÉNADIER. Meneur, conducteur ou
chef de troupe tians les anciennes milices.
MÉNARCHIE. Subdivision de la pha-
lange grecque. Elle comprenait 128 files
d'oplites sur 16 de profondeur.
MENER. Ce mot a donné lieu aux ex-
pressions mener de front, conduire en même
temps ; tambour battant, poursuivre l'en-
nemi l'épi'e dans les reins,
MÉNESTREL. Sorte de chanteurs mili-
taires qui, pendant longtemps, recueillaient
les hauts faits des guerriers et enflammaient
les soldats par des chants, comme l'avaient
fait les hérauts primitifs des milices grec-
ques.
MENEUR.
•
MENEUR. Se dit du militaii-e, gradé ou
uoii, qui excite les autres à la rébelliou ou
à l'indiscipline. Est toujours très sévèrement
puni, lorsiju'il peut être découvert.
MÉNISQUE. Verre couvexe d'un côté et
oncave de l'autre. (V. Lenlillrs.)
MENSEURS ou MENSORES. Soite de
fourriers cliargés, dans l'armée romaine, de
mesurer le terrain ou de di-esser le camp.
MENTONNET. Anse qui, dans les
hombes, reçoit les anneaux servant à porter
ces projectiles.
MENTONNIÈRE. Partie du casque de
cltevalier qui avait pour objet de protéger le
menton et la partie inférieure du visage et
qui était disposée de manière à envelopper
cette dernière. Dans les sbakos, la menton-
nière a été remplacée par la jugulaire.
MËRARCHIE. Réunion de deux chiliar-
■hies: elle comptait :2,04S hommes.
MERCENAIRE. Soldat étranger dont ou
achète les services à prix d'argent. Pendant
longtemps, la France a eu à sa solde des
Irlandais, des Écossais, des Allemands _^et
sm'tout des Suisses.
MERCURIALE. État périodique du prix
courant de certaines denrées comme les
grains, les farines, les fourrages. Cest l'au-
torité municipale qui établit les mercuriales ;
elle détermine les prix moyens d'après les dé-
clarations d'achats ou de ventes sur le mar-
ché, et consigne les résultats sur un registre
spécial. Le 13 et le 30 de chaque mois, un
extrait de ces registres est adressé au sous-
préfet qui le transmet au préfet. Ces mer-
curiales sont établies dans les chefs-lieux de
département et dans les villes où il y a des
marchés de quelque importance.
Elles servent à l'administiation de la
guerre, non seulement comme guides pour
ses achats, mais aussi pour fixer le prix de
remboursement des fourrages distribués aux
jeunes clievans par les propriétaires des dé-
pôts de transition.
MÉRIDIEN. Tout plan vertical ou grand
' •rcle passant par les pôles et perpendicu-
laire à l'Equateur. 11 y en a un nombre illi-
mité. Chaque méridien divise, par suite, le
globe terrestre eu deux hémisphères : orien-
tal et occidental.
— terrestre. Grand cercle, ou plutôt
ellipse formée par lintersectiou de la sur-
face de la terre avec le plan qui passe par
les pôles et le lieu de l'observation.
MÉRIDIENNE. Tracé du plan méri-
dien d'un lien sur le plan de l'horizon.
— magnétique. La trace du plau mé-
ridien qui passe par les deux extrémités
opposées aux pôles de l'aiguille de la bous-
sole.
7 MESSE MILITAIRE.
MÉRIS. Sorte de javelot employé dan-
les armées anciennes.
MÉRITE MILITAIRE (ordre du). In-
stitué par Louis XV', en 1739, pour rem-
placer la croix de Saint-Louis que ne pou-
vaient obtenir les ofûciers non catholiques.
Supprimé en 1793, rétabli en 1824, cet
ordre a disparu définitivement en 1830.
— agricole (ordre du). Créé en 1883
pour récompenser les services rendus par
tous ceux, militaires ou civils, qui se sont
distingués dans les questions agricoles. Il y
a des chevaliers et des oflicieis du Mérite
agricole.
MERLEE. Nom donné autrefois au cré-
neau d'une tour.
MERLETTE. Sorte de casque employé
au moyen âge.
MERLIN, ilassue; marteau à long
manche ; hache pour fendre le bois.
MERLON. Massif de terre ménagé entre
les jours de deux embrasures voisines.
MERS. Constituent une excellente fron-
tière défensive, attendu que, avec les télé-
graphes , les débarquements deviennent
presque impossibles, puisque le défenseur,
renseigné sur les projets ou tentatives de
l'ennemi, est eu mesure de les déjouer et de
s'y opposer en temps utile en portant ses
troupes aux points nécessaii-es avant que
l'assaillant ait eu le temps de débarquer.
Cependant la mer n'est pas un obstacle à
l'oflfensive pour une nation qui a une supé-
riorité marquée de forces maritimes et mili-
taires sur celle de l'état qu'elle attaque.
MESS. Établissement installé dans cer-
tains bâtiments militaires, où les officiers, et
quelquefois aussi les sous-olficiers prennent
leurs repas. Ces mess sont gères directement
par les intéressés, ou quelquefois par nu
gérant, au gré des parties prenantes. L'État
n'intervient en aucune façon dans cette ges-
tion, qui a lieu aux risques et périls des
membres faisant partie de ces établissements ;
toutefois, les mess d'officiers sont placés
sous la surveillance du colonel et du lieute-
nant-colonel, et ceux des sous-ofliciers sous
la surveillance des chefs de bataillon et des
adjudants-majors.
Une circulaire ministérielle du 2i mars
1881 accorde : 1° j.ux mess d'officier, qu'ils
soient gérés directement ou non, uu cuisi-
nier par groupe et un homme par douze
officiers mangeant ell^emble ; 2° aux mess
de sous-ofluiers organisés dans les casernes,
deux hommes par bataillon ou pour deuv
escadrons et demi.
MESSAGER (pigeon). V. Pigeon voya-
geur.
MESSE militaire. Messe qui autrefois
MESTRE DE CAMP.
o28
MESURE.
devait èlre célébrée, par les auiiiôuiers mili-
taires, les dimanches et jours de fête dans
les camps ou eu campagne.
MESTRE DE CAMP. Grade créé par
François P"" pour commander les régiments
de cavalerie légère et qui correspondait à
peu prés à celui de colonel actuel. Ce grade.
supprimé par Louis XV en 1730, rétabli
par Louis XVI en 1780, fut définitivement
supprimé et remplacé par le titre de colonel,
pour toutes les armes, à partir de 1788,
— général. 11 existait un mestre de
i:amp général pour chaque arme et subdivi-
sion d'arme jusqu'en 1700. Ces places,
inutiles pour le bon fonctionnement du ser-
vice, n'étaient avantageuses qu'à ceux qui
les possédaient.
MESURAGE. Le lever de la ptanimélrie
d'un terrain comprend le mesurage de dis-
tances et celui d'angles réduits à l'horizon.
La mesure des distances s'opère di-
rectement au moyen des mesures légales de
longueur, que l'on emploie sous forme de
règles divisées, de chaînes d'arpenteur, de
décamètres en ruban, etc. Pour de petites
distances ou lorsqu'on n'a pas besoin d'une
grande précision, la mesure au pas suffit.
Mais lorsque le terrain est couvert d'obs-
tacles, on est obligé d'avoir recours à des
instruments de mesure indirecle, permettant
d'évaluer les distances sans les parcourir,
tels que lunettes, sladias, etc.
La mesure directe des angles ; on
emploie généralement Yèquerre d arpoitcur.
On les mesure indirectement au mètre ou à
l'aide d instruments géométriques, tels que
le graphomètre, le goniasmomètre, le ver-
nier, etc., ou de la boussole, de la plan-
dietle, etc.
MESURE. Unité pour évaluer la lon-
gueur, le volume, le poids d'une chose.
Employé aussi dans le sens de disposition.
Au début, la charge de poudre employée
pour le mousquet à main était mesurée
d'abord, puis cette mesure fut remplacée
par un coj'fin.
— conservatoires. Mesures que l'on
emploie pour conserver en bon état les
denrées, les liquides, les effets.
Le blé est conservé dans les magasins
ordinaires, soit en sacs, soit en couches de
0°i,70 à 0™,80 de hauteur. Les mesures
••onservatoires consistent en pelletages et
«riblages.
Pour une conservation plus parfaite, sur-
tout dans les pays chauds, on emploie les
silos, qui sont des récipients hermétique-
ment fermés, et les greniers Huart. Ce der-
nier système, basé sur l'aération et le mou-
vement , consiste en un vaste appareil à
compartiments jointifs à tôle. Le grain est
versé à la partie supérieure, et conduit au
compartiment voulu par des vis d'Archi-
mède.
Lorsqu'on veut vider un compartiment,
pour lui faire subir une manutention con-
servatoire, on ouvre une trappe qui permet
au blé de s'écouler dans un auget horizon-
tal, d'où il est monté à la partie supérieure
au moyen d'une chaîne à godets.
Les inconvénients de ce système, sont :
une installation et un entrelien coûteux,
ainsi que des pertes de poids assez sensibles,
par suite des manipulations.
La farine est conservée en sacs disposés,
autant que la contenance des locaux le
permet, debout, sur une seule rangée de
hauteur ou sur deux rangées au plus. On
laisse, si c'est possible, un intervalle entre
chaque rangée de sacs et la suivante. Les
mesures conservatoires sont la siccité des
magasins et le genouillage, qui consiste à
déplacer les sacs et même à les retourner
bout pour bout, afin d'empêcher la farine de
s'échauffer.
Le pain est conservé sur des étagères, oii
il est placé de champ, afin de pouvoir res-
suer.
Pendant les transports, notamment lors
des grandes manoeuvres, il y a intérêt à
sortir le pain des voitures et à le disposer
dans des locaux, en le plaçant d'une ma-
nière qui se rapproche le plus possible de
la disposition sur des étagères.
Le biscuit doit être fréquemment visité;
les mesures conservatoires consistent dans
le brossage des galettes , la séparation de
celles qui sont le plus atteintes, et au be-
soin le passage au four.
Les autres denrées doivent être conservées
dans des locaux bien secs, et visités fré-
quemment, afin d'éliminer les parties qui
présenteraient des indices de détérioration.
Les conserves de viande, le lard salé et
les liquides, sont conservés dans des locaux
bien frais, à basse température.
La saumure du lard doit être visitée fré-
quemment et renouvelée dés qu'elle n'est
plus parfaitement claire et limpide.
Le tun et Veau-de-vie sont ouillès au
moins une fois par mois, c'est-à-dire, que
l'on remplit les tonneaux qui contiennent
ces liquides, avec du liquide de môme es-
pèce, pour empêcher, autant que possible,
le contact de l'air et la fermentation.
Les effets de drap et de laine, en maga-
sin , sont conservés au moyen de divers
ingrédients, tels que la poudre de pyrèthrc,
le camphre, la naphtaline, etc. ; de plus, ils
sont battus et manutentionnés fréquem-
MESURE.
ment. Ces effets sont enveloppés de papier
goudronné et sont placés sur des étagères.
Les planchers des magasins sont laves à
l'acide phéuique, et les fenêtres pourvues
de rideaux opaques.
Les effets de cuir sont graissés légèrement
et à des époques périodiques.
Les ustensiles de campement sont en-
duits d'huile autoxjde.
Les armes sont graissées et placées sur
des râteliers. Elles sont toujours entretenues
en état par le chef-armurier.
Les cartouches ne sont délivrées aux
hommes que par paquets entiers ; il est
interdit de les ouvrir. Les paquets de car-
touches sont assujettis dans le sac ou dans
les cartouchières avec du papier, de l'étoupe
ou des chiffons, de manière à ne pas ballot-
ter. Après les tirs à la cible et les exercices
à feu, les cartouches libres sont retirées aux
hommes.
— des distances accessibles. On
emploie, à cet effet, un grand nombre de
moyens, dont les principaux sont les sui-
vants :
1° Lorsqu'il est possible et qu'on a be-
soin d'une grande exactitude, on se sert de
la chaîne d'arpenteur, du diamètre à ruban
d'acier ou de cordeau-roulette ;
2° Pour les mesures au pas, on com-
mence par étalonner le pas sur une route
kilométrée, puis on fait une échelle por-
tant d'un côté les pas, et de l'autre les
mètres. Le ■podomètre, instrument assez peu
exact, sert de compte-pas ; il peut se régler
sur le pas ou sur le mètre, et est utile sur-
tout lorsque la distance à mesurer est assez
longue; •
3° Pour les mesures à cheval, on étalonne
l'allure du cheval et l'on compte : au pas
par le mouvement de l'épaule droite, au
trot, par le nombre d'assis en selle (monter
à l'anglaise) ; au f/alop, par le nombre de
foulées. On construit des échelles graphiques
de conversion. Il faut en moyenne, pour un
kilomètre : 600 pas, 400 assises au trot à
l'anglaise, et 300 foulées au galop ;
4° Pour les mesures à la montre, on éta-
lonne l'allure aussi bien à pied qu'à cheval
pour le pas, le trot et le galop. On compte
en moyenne, pour parcourir un kilomètre :
à pied, 10 à 11 minutes ; à cheval, au pas,
10 minutes; au trot, 4 minutes, et au ga-
lop, 3 minutes. Connaissant le temps mis à
parcourir un kilomètre dans ces diverses
conditions, on trace des échelles graphiques
de conversion.
— des distances inaccessibles. On
emploie, à cet effet, l'alidade auto-rc'ductrice.
la lunette micrométrique, la sladia ou le té-
529 METHODE.
lémèfre. On peut aussi improviser des in-
struments basés sur le principe de la stadia.
L'estimation des dislances à vue ne donne
que des résultats fort douteux, en raison
des illusions d'optique.
On a aussi recours aux mesures par la vi-
tesse du son. On sait que le son parcourt
1 kilomètre en 3 secondes ; les montres font
entendre un battement de 1/5 de seconde,
soit lo battements pour 1 kilomètre. On
observe la fumée, puis l'instant où l'on en-
tend le coup.
— d'effets d'habillement. Les me-
sures des effets d'habillement et de chaus-
sure sont prises aux mihtaires, chaque fois
qu'ils passent sous les drapeaux, et inscrites
au livret matricule.
— de la justesse d'une arme. On
l'obtient à l'aide de l'écart absolu moyen,
puisque la valeur de celui-ci dépend du
groupement autour du point moyeu, et que,
quelle que soit la position de celui-ci par
rapport au point visé, l'arme employée a
d'autant plus de justesse que ce groupement
est plus concentré.
— du travail des forces. Si l'on
porte sur une ligne d'abcisses des longueurs
mesurant le chemin parcouru , et qu'on
élève à l'extrémité de cliaque abscisse une
ordonnée égale à la valeur correspondante
de la force, le travail produit par la force
seia mesuré par l'aire de la surface comprise
entre l'axe des abscisses, la courbe des va-
leurs des forces correspondant aux chemins
parcourus et les deux ordonnées extrêmes.
— d'un cours d'eau. On mesure la
largeur, si la rivière n'est pas trop considé-
rable, en tendant d'une rive à l'autre un
cordage dont on mesure la longueur. Dans
le cas d'une grande largeur, on emploie des
télémètres ou des procédés géométriques.
— étrangères. Le tableau de la page
suivante indique les mesures employées dans
les différents pays étrangers. Ceux qui ont
adopté le système métrique, en 1882, sont
marqués d'un astérisque ; ce système est fa-
cultatif en Angleterre, et peut être employé
eu Russie pour les opérations de douane.
MÉTATEUR. Officier romain ayant sur-
tout pour fonctions de déterminer l'emplace-
ment et l'assiette d'un camp.
MÉTAUX. Pour la fabrication des armes
ou projectiles de toute espèce et pour d'au-
tres usages militaires, on emploie différents
métaux ou alliages qui sont : l'acier, le
bronze, le cuivre, l'étain, le fer, la fonte,
le laiton, le plomb, le zinc, etc.
MÉTHODE. Disposition raisonnée, ordre
lèfléchi et suivi pour enseigner et faire une
chose. Les méthodes de guerre, d'instruction
34
MÉTHODIQUE.
530
MEUBLE.
PAYS.
UNITÉ DE LONGUEUR.
VALEUR.
MULTIPLES ET SOUS-MULTIPLES.
Angleterre et
États-Unis..
Autriche-Hon
grie
Danemark. . . .
Italie
Prusse
Russie
Suède
Suisse
Tunisie
1° Miesur
Pied
Pied
i
es de longueur.
„ L'unité indiquée est égale à :
0,304794 1/6 fathom, 1/3 yard, 12 pouces.
0,316102 1/6 klafter (toise), 12 pouces, 144 lignes.
0,788590 Le nouveau pas métrique est de 0°',75.
0,313850 1/10 perche, 1/16 toise, 12 pouces, 144 lignes.
0,313850 1/2 perche, 1/6 brasse, 12 pouces, 144 lignes.
0,753200
0,304794 1/7 sagène, 3/7 archine, 7/48 verschock,
12 pouces, 120 lignes.
0,296900 1/10 perche, 10 pouces, 100 lignes.
0,300000 1/10 perche, 1/6 toise, 10 pouces, 100 lignes,
1000 traits.
0,484
0,637
0,667
Pas .
Pied du Rhin
Système décimal français....
Pas
Pied
Pied. ...
PAYS.
MESURE.
KILOM'".
OBSERVATIONS.
Allemagne ...
Angleterre . . .
Autriche
Belgique
Danemark. . . .
Espagne
Etats-Unis . . .
Italie
Pays-Bas
Portugal
Russie
Suède
Suisse
Turquie
Tunisie
S» Mlesu
res itin
1,000
7,500
1,609
1,852
5,556
7,856
1,000
1,000
7,532
6,680
1,609
1,852
1,000
7,408
1,000
6,174
1,067
10,688
4,800
5,067
• 5,001
1,452
éraires.
Système métrique français.
24,000 pieds.
Système métrique français,
Mille
Mille, 1760 yards
Mille marin, de 60 au degré. . .
Lieue marine, de 20 au degré.
Mille
Lieue royale de 8,000 varia. .
Mille (statute mile)
Mille, de 60 au degpé
' Mille, de 15 au degré
Lieue, de 18 au degré
Verste, 500 sagènes
Mille
Lieue, 16,000 pieds
Borri, de 66 2/3 au degré
Agatacdi, de 22 2/i) au degré.
Mille 3 000 dra
militaire, etc., ont fait l'objet de nombreux
règlements, discussions, traités, etc., sans
avoir jamais rien d'absolu, parce qu'elles ne
peuvent s'appliquer partout de la même
manière et qu'elles sont essentiellement per-
fectibles ou modifiables en raison des pro-
grès survenus ou des leçons de l'expérience.
Les corps de troupe sont autorisés à acheter
des méthodes pour leurs musiques, au
compte de la masse d'habillement et d'entre-
tien.
MÉTHODIQUE. Ce qui s'exécute avec
méthode. L'attaque miilhodique est l'attaque
régulière d'une place.
MÉTRAGE. Opération qui a pour but
de mesurer une pièce d'étoffe à l'aide du
mètre ; par extension, se dit de la longueur
d'une pièce d'étoffe exprimée en mètres. Les
pièces de drap livrées à l'administration de
la guerre doivent être métrées au pli du
milieu.
MÉTROBATE, Métronome ou Podo-
mètre. Petit pendule mis en mouvement
par un ressort d'horlogerie ; il sert à mar-
quer la mesure d'un morceau de musique,
à compter le nombre de pas fait par mi-
nute.
MEUBLE. Objet susceptible de garnir
une chambre, dans un but d'utilité, et qui
peut être déplacé. (V. Ameublement.)
MEULE.
S31
MILITAIREMENT.
MEULE. Mouceau de paille ou de foiu
établi de manière à assurer le mieux pos-
sible la conservation de ces denrées en plein
air.
Meule en fonte grise, aussi dure et aussi
résistante que possible, employée pour la
fabrication de la plupai't des poudres. C'est
le procédé le plus geuéralement employé.
Les trois éléments de la poudre (salpêtre,
soufre et charbon), après avoir été mélangés
dans des Unes (sorte de tonneaux) et hu-
mectés de 5 à 7 p. 100 d'eau, pour eu for-
mer une espèce de pâte, sont placés sur une
aire horizontale, et soumis pendant trois
heures à la trituration d'une paire de meules
verticales, du poids de 3,000 à 3,300 kilo-
grammes. Ces meules, en roulant, écrasent
le^ matières, qui sont agglomérées, par des
repoussoirs, en galettes ne contenant plus
que 2 p. 100 d'eau environ.
MEURTRE. Homicide volontaire non
prémédité. Le meurtre commis par un mili-
taire sur la personne de son hôte, de sa
femme ou de ses enfants est puni de mort
(art. 236).
MEURTRIERE. Ouverture verticale pra-
tiquée dans un mur pour tirer à couvert sur
les assaillants. Elle est évasée à l'intérieur
et est disposée pour recevoir un seul homme
tirant avec son fusil. La meurtrière n'est
autre chose qu'un créneau vertical.
MEZâIL. Ensemble des parties qui,
dans le casque, étaient destinées à protéger
la figure.
MEZRAG. Mot arabe signifiant lance,
mais désigne aussi le gage d'union qui lie
irrévocablement deux compagnons d'armes.
MICROMÈTRE. L'artillerie emploie un
micromètre Lugeol, à cadran Lorieux,
pour la mesure des distances, déduite de la
grandeur supposée d'un objet voisin du but.
Cet appareil consiste en une longue-vue dont
l'objectif est coupé en deux par un plan
passant par son axe. Loisque les deux moi-
tiés sont appliquées l'une contre l'autre, de
manière à reconstituer la lentille primitive,
on n'obtient qu'une image de l'objet ; si
l'on déplace les deux moitiés de l'objectif,
en les faisant glisser l'une contre l'autre, on
obtient deux images.
MI-GLAIVE. Glaive ou épée de longueur
moyenne. Nom donné à une espèce de hal-
lebarde.
MIGRAINE. Premier nom donné aux
grenades d'artifices, et provenant de ce que
dans le Midi ou appelle ainsi le fruit du gre-
nadier.
MIL. Mot peisan qui signifie massue.
Cette massue, en bois dur, pèse de deux à
cinq kilogrammes.
MILBANK-AMSLER. Avant l'adoption
du fusil à répétition Vetterli, il y avait en
service dans 1 armée suisse des fusils et des
carabines du système Milbank-Amsler. Armes
à bloc se relevant autour d'une charnière
transversale antérieure ; pièce de fermeture
reliée au bloc par une vis-goupille ; platine
séparée ; inflammation périphérique.
MILICE. Expression qui signifie armée ;
on l'a employée aussi comme synonyme
d'art de la guerre.
Aux époques les plus reculées, les milices
ou levées des citoyens constituaient les ar-
mées et avaient une organisation militaire.
Les Barbares n'eurent pas de milices, mais des
levées en masse, des hordes sans cohésion et
sans instruction militaire. Pendant tout le
moyen âge, il n'y eut de milice nationale
permanente qu'à Bysance et à Venise. Au
xv^ siècle, on donna en France le nom de
milices communales ou urbaines aux levées
temporaires de bourgeois ou de pays faites
dans des cas déterminés. Les milices ur-
baines sont devenues la garde, bourgeoise, la
garde civique, îa garde nationale. Le nom
de milice a été conservé en Angleterre et
aux États-Unis.
En 1771, on forma avec les milices oi
régiments provinciaux qui reçurent chacun
un nom de ville.
Le terme de milice, à l'époque actuelle,
se rapporte plutôt à des forces militaires de
2^ ligne, qui ont reçu divers noms dans les
différents états : armée territoriale, lands-
turm, etc.
— (maître de la). Charge militaire
créée par Constantin qui avait un maître de
la milice pour la cavalerie et un pour l'in-
fanterie.
MILICIEN. Soldat de la milice.
MILITAIRE. Synonyme de soldat. Se
dit de tout membre de l'armée en activité
de service ou présent sous les drapeaux. Se
dit comme opposition du mot civil. Signifie
également la profession des armes. La loi de
1791 appelait militaiies tous ceux qui com-
posent l'armée, sans distinction de grade, de
fonction, de position. Il nous semble que la
définition n'est exacte que pour les membres
de Varnnk' active, c'est-à-dire pour ceux qui
sont considérés comme présents sous les dra-
peaux, même temporairement comme réser-
vistes et territoriaux, car pendant cette
période, ils n'ont pas d'autre profession.
Connue adjectif, le mot militaire s'appli-
que à tout ce qui a rapport au soldat, à la
guerre.
MILITAIREMENT. Qui s'effectue dune
manière militaire, c'est-à-dire éncrgique-
nient, d'une manière ponctuelle.
MILITANT.
MILITANT. Qui est propre ou disposé
au combat.
MILITARISME. Néologisme signifiant
esprit militaire ou plutôt influence exercée
par les militaires.
MILLE. (V. Mesures de longueur.)
MINE militaire. On désigne sous ce
nom une certaine quantité de poudre dis-
posée souterrainement pour produire, par
son inflammation, un eiïet destructeur nui-
sible à l'ennemi. Cette poudre est disposée
dans une chambre de mine on fourneau. Par
extension, on nomme aussi mines les che-
minements souterrains qui conduisent aux
emplacements des charges de poudre. L'en-
semble des communications souterraines,
établies en vue de donner au défenseur le
moyen de placer méthodiquement les four-
neaux destinés à contrarier les progrès de
l'ennemi, constitue un système de mines ou,
plus exactement, de contre-mines. Les che-
minements principaux sont cfi'ectués au
moj'en de galeries ou d'écoutes, et les com-
munications de moindre dimension ont lieu
à, l'aide de rameaux. (V. Guerre souter-
raine.)
On emploie aussi quelquefois la mine
pour faire brèche.
MINISTÈRE de la guerre. Le minis-
tère de la guerre, ou administration cen-
trale du d&parlemenl de la guerre, est chargé
de l'organisation, des appels, de l'armement,
de la mise en mouvement et du traitement
de l'armée de terre.
Cette administration comprend les divi-
sions suivantes : 1° le cabinet du Ministre;
2° l'état-major général ; 3° la direction du
contrôle ; 4° le service intérieur ; 5° les
afl'aires concernant le personnel et le ma-
tériel de l'armée, réparties entre 7 direc-
tions, qui sont celles de l'infanterie, de la
cavalerie, de V artillerie , du génie, des ser-
vices administratifs, des poudres et salpêtres
et du service de santé.
L'administration centrale ou bureaux de
la guerre prépare les principaux actes d'ad-
ministration, donne l'impulsion, résout
toutes les difficultés qui peuvent se présenter
dans l'exécution, répartit les crédits, reçoit
les comptes et procède à leur apurement.
Pour embrasser le degré d'avancement de
tous les services de son département, le Mi-
nistre est tenu constamment au courant de
la situation du personnel et du matériel.
Dans cette administration, on ne doit voir
que le Ministre lui-môme, les agents ou em-
ployés n'ont pas de caractère officiel ; ils
n'ont aucune autorité propre, aucune res-
ponsabilité matérielle, et ils ne peuvent
S32 MINUTE.
agir qu'en vertu de délégations spéciales et
expresses du Ministre.
— public. Dans l'organisation judiciai-
re, on donne le nom de ministère public à
des fonctionnaires nommés par le Ministre
de la justice et portant le titre de procureur
général, d'avocat général, de procureur de
la République ou de substitut, suivant le
tribunal auquel ils sont attachés pour y re-
présenter la société, y requérir l'exécution
et l'application des lois, et sauvegarder
l'ordre public et les bonnes mœurs.
Dans les tribunaux militaires, le ministère
public est représenté par le commissaire du
gouvernement, nommé par le Ministre de la
guerre.
MINISTRE de la guerre. Celui qui
est chargé d'assurer l'exécution des lois con-
cernant l'armée. 11 est seul responsable ; il
dispose des personnes et dirige l'emploi de tous
les crédits ; il contrôle les faits administratifs
et présente, pour chaque exercice, ses comp-
tes généraux à la Cour des comptes, puis
aux Chambres. Il développe les lois par des
règlements, des instructions, des décisions
ou des notes. Tous ces actes sont enregistrés
par le Bulletin officiel du Ministère de la
guerre. Il est secondé, pour l'accomplisse-
ment de sa mission, par le personnel de
l'administration centrale, composé comme il*
est dit plus haut.
Le Ministre de la guerre est nommé par
le chef de l'État ; il peut être choisi parmi
les militaires ou parmi les civils, attendu
que ses pouvoirs résultent de ses fonctions
et non de son grade.
— plénipotentiaire. Représentant d'un
État auprès d'un autre État. Il remplit les
mômes fonctions qu'un ambassadeur, mais il
est d'un grade moins élevé.
MINORITÉ. Le petit nombre par oppo-
sition à majorité. Dans les conseils de
guerre, lorsque l'accusé est déclaré coupable
par quatre voix seulement sur sept mem-
bres, il est acquitté et bénéficie de la mino-
rité de faveur, attendu que la loi exige que
la culpabilité soit prononcée par cinq voix
sur sept.
En termes de droit, la minorité est l'état
d'une personne qui n'a pas atteint l'âge de
la majorité.
MINUTE. La 60<= partie du degré,
comme division de la circonférence du cer-
cle ; la 60'^ partie de l'Iieure, comme divi-
sion du temps.
L'original, le brouillon de ce qu'on écrit
d'abord pour le mettre ensuite plus au net.
L'original des actes qui demeurent chez les
notaires, ou des documents qui demeurent au
grelTe des tribunaux militaires ou civils.
^^i^.
''A
' V
i ,v
-*v:,^'
MIQUELET.
MIQUELET. Non donné primitivement
à des paysans espagnols qui combattaient
en partisans et s'assemblaient au son du
tocsin. Plus tard, on s'en servit dans l'ar-
mée comme éclaireurs ou enfants perdus.
mais jamais comme troupes de ligne. Des
corps de miquelets français, composés de
montagnards habitués à chasser dans les
Pyrénées, furent formés et rendirent de
grands services dans les guerre contre l'Es-
pagne, notamment en 1689, en 1744 et en
4808.
Des miquelets espagnols se sont fait re-
marquer encore, en 1875 et en 1886, dans
les guerres contre l'insurrection carliste.
MIRE. (V. Angle de mire, Lirjne de
mire.)
Instrument dont on se sert pour faire les
nivellements. La mire à coulisse se com-
pose de deux règles de 2 mètres glissant l'une
dans l'autre et divisées en centimètres; un
voyant mobile, que l'on arrête au point
voulu à l'aide d'une ^ds, indique la hauteur
donnée par le niveau.
Avec la mire parlante, l'observateur
fait lui-même les lectures, ce qui évite des
pertes de temps et des erreurs.
La règle sans coulisse est divisée en déci-
mètres, dont la couleur et le groupement
facilite la lecture des mètres et des déci-
mètres ; les centimètres s'estiment à vue.
Les mires des niveaux à lunette sont
divisées en centimètres.
MIROIR. Petite glace qui entre dans la
composition des appareils de télégraphie op-
tique, de certains instruments de nivellement
et de quelques télémètres.
Il y a un certain nombre de miroirs-ré-
flecteurs dans toutes les unités pour pas-
ser l'inspection des canons de fusil.
Le service de l'artillerie emploie aussi des
miroirs, dans certains cas, pour éclairer les
objets dans l'intérieur des magasins à poudre
ou pour vérifier l'opportunité de l'aération
d'un de ces magasins.
Un miroir fait partie de l'ameublement
des adjudants et sous-officiers rengagés.
MISE au vert (V. Fourrages verts).
— de feu. Les moyens employés pour
déterminer, sans danger pour soi-même, la
détonation d'une charge de substances ex-
plosibles convenablement disposée, sont ou
des procédés pyrotechniques, tels que le cor-
deau porte-feu, le cordeau Bickford, la
mèche à canon, le moine, le saucisson, la
tramée de poudre, etc., ou en procédés élec-
triques, comme les exploseurs ou les piles.
— en accusation. Décision par laquelle
on met un prévenu en accusation.
En ce qui concerne l'armée cette décision
533 MITRAILLE.
est prise par le général commandant le corp?
d'armée auquel appartient le prévenu, et
porte le nom d'ordre d'informer (V. Justice
militaire).
— en dépôt (V. Dépôts de fonds au Tré-
sor).
— en état de défense. Les troupes
d'infanterie et de cavalerie sont chargées de
procéder elles-mêmes à l'organisation défen-
sive des obstacles naturels, tels que murs,
haies, barrières et palissades, maisons, fermes
et villages; routes, bois, cours d'eau, etc.
— en gage. Engager un objet contre
une certaine somme d'argent.
La mise en gage d'effets d'armement,
d'équipement, d'habillement ou de tout
autre objet confié pour le service est puni
de 6 mois à 1 an de prison.
— en station. Pour obtenir avec la
planchette les projections horizontales des
directions aboutissant à une station, il
faut :
1° Que la planchette soit horizontale;
2" Que la planchette soit au point;
3° Que la planchette soit orientée.
La réalisation de ces trois conditions con-
stitue la mise en station.
— en subsistance. Action de placer
un militaire dans une autre compagnie ou
dans un autre corps, pour y recevoir toutes
ses prestations en deniers et en nature.
L'ordre de mise en subsistance dans un
autre corps est établi, en temps de paix, par
le commandant d'armes, et aux armées en
campagne, par le général commandant le
corps de troupe qui reçoit le subsistant.
Cet ordre doit énoncer les motifs de l'ad-
mission ; il est envoyé au corps chargé de
recevoir provisoirement le militaire en sub-
sistance.
— hors de service. (V. Destructions et
Ruptures.)
MISÉRICORDE. Poignard ou dague de
dunl, que les chevaliers du moyen âge en-
fonçaient au défaut de l'armure des vain-
cus, si ceux-ci ne demandaient pas merci.
MISSION. Charge temporaire confiée à
un officier par le Ministre de la guerre.
Les officiers en mission sont considérés
comme présents à leur corps, au point de
vue administratif, et reçoivent, par consé-
quent, la solde de présence, plus une in-
demnité accordée directement par le Mi-
nistre, si la mission a lieu à l'étranger.
MITRAILLE. Vieux mot signifiant dé-
chet de métal, objets en métal à mettre en
rebut.
Le tir à mitraille à l'aide des canons ne
remonte qu'au XVP siècle en Europe, car
on prétend que les Chinois en ont fait usage
MITRAILLER.
200 ans avant l'ère chrétienne. C'était
d'abord des balles de fer ou biscaïens, ordi-
nairement mêlées de ferraille, que l'on ren-
fermait dans des boîtes ou des sacs, pour
tirer aux coartes distances sur l'ennemi, sur-
tout dans les sièges, car la mitraille ne porte
pas loin.
On employa aussi des grappes de mi-
traille formées de balles en fontes.
Mais, avec les canons rayes, ces diverses
espèces de projectiles, détériorant rapide-
ment les rayures, ne purent plus être em-
ployés et on les remplaça par des boUes â
mitraille (fig. 177).
MITRAILLER. Tirer à mitraille.
531 MITRAILLEUSE.
Se mitrailler, se dit de deux troupes qui
tirent à mitraille l'une contre l'autre.
MITRAILLEUSE. Arme non portative,
pourvue de plusieurs canons de très petit
calibre et pouvant lancer rapidement un
grand nombre de projectiles.
Il existe un grand nombre de modèles de
mitrailleuses, mais ils peuvent tous se ra-
mener à trois types bien distincts :
1° Le canon à balle;
2° Le canon-revolver ;
3° La mitrailleuse Gattling.
La mitrailleuse Gattling est le type
de la mitrailleuse à feu continu.
Elle se compose d'un certain nombre de
tubes ou canons disposés autour d'un arbre
central auquel deux disques en bronze les
relient.
Un pignon à cartouches est placé en ar-
rière des canons; il consiste en un cylindre
en fonte sur la surface duquel sont creusés,
dans le prolongement des tubes, des loge-
ments pouvant contenir une cartouche. Au-
dessus de ce pignon se trouve une trémie
dans laquelle on verse les cartouches desti-
nées au chargement.
Un barillet renfermant, dans des canaux
longitudinaux, autant de percuteurs qu'il y
a de tubes, est disposé en arrière du pignon.
Chaque canon est muni de deux oreilles
s'engageant dans une rainure dirigée suivant
les génératrices du cylindre en fonte et ne
lui permettant ainsi qu'un mouvement de
va-et-vient.
Fie. 178.
Ce mouvement est communiqué à chaque
canon par un talon dont il est pourvu et qui
vient s'engager dans des rainures hélicoï-
dales.
Le feu est mis à la cartouche par une ai-
guille, qui est chassée en avant par la dé-
tente d'un ressort à boudin (fig. 178).
La vitesse de tir de cette mitrailleuse
varie de 800 à 1000 coups par minute.
'^ La mitrailleuse Albertini, inventée par
le colonel autrichien de ce nom, comprend
10 canons de fusil disposés dans un même
plan.
En arrière de chaque canon se trouve un
piston de chargement muni d'un extracteur
et contenant un percuteur et un ressort à
boudin.
L'ensemble des pistons est fixé h une tra-
verse commune, à laquelle un excentrique
communique un mouvement de va-et-vient.
Cette mitrailleuse, qui a une vitesse de
800 coups par minute, possède un mouve-
ment de dispersion automatique, qui est
obtenu par un excentrique calé sur l'arbre
de manœuvre.
La mitrailleuse Gardner, dont il existe
MITRAILLEUSE. o3o
plusieurs modèles, cou^ste, dans celui adopté
par la marine anglaise, en une boîte rectan-
gulaire, à l'extrémité antérieure de laquelle
se trouve ralimentateur ou chargeur, qui
est amovible et disposé dans une coulisse.
Ce chargeur est muni d'un verrou destiné
à le maintenir en place.
L'alimentation des cartouches se fait con-
tinuellement par la coulisse pendant le fonc-
tionnement.
Le mécanisme est actionné par un arbre
transversal à manivelle.
Fig. 179.
MOBILIER.
La figure 179 représente un des systèmes
de mitrailleuse automatique, inventés
par M. Maxim.
La force du recul est employée pour pro-
duire automatiquement tous les mouvements
de la charge; après avoir chargé une pre-
mière fois, on règle la vitesse du tir, on vise
et on presse la détente ; à partir de ce mo-
ment, la machine agit seule et fonctionne
tant qu'il reste des munitions, qu'on ne l'ar-
rête pas ou qu'elle ne s'arrête pas par suite
d'un raté.
Ce genre d'engin permet, en outre, de tirer
coup par coup au moment choisi par le ser-
vant.
Un frein hydraulique donne la possibilité
de régler à volonté la vitesse du feu, entre
300 et 600 coups, dans le tir automatique.
— Nordenfelt. Il eu existe plusieurs
modèles, dont le plus pratique comprend
4 canons placés côte à côte, et horizontale-
ment, dans un cadre en fer, dont les côtés
sont reliés par 3 traverses. Un bloc de bat-
terie, pouvant recevoir un mouvement alter-
natif d'avant en arrière ou d'arrière en
avant, est placé en arrière de la traverse
médiane. Il est précédé de 4 obturateurs en
acier pourvus d'un extracteur ; chaque ob-
turateur est mis en mouvement par un chien
et un ressort à boudin. Une plaque de fer-
meture de culasse, disposée au-dessous du
bloc de batterie, sert à imprimer aux cn-
/asses mobiles un mouvement de va-et-vien
qui fait fonctionner tout le mécanisme.
L'emploi des mitrailleuses, dont le rôle à
la guerre est très discuté, est admis sans
conteste :
i" Pour flanquer les fossés des fortifica-
tions ;
2° Sur mer, pour protéger les iiavires
contre les bateaux contre-toi pilles et en cas
d'abordage.
MIXTE (régiment). Qui est compocé
d'unités appartenant, les unes à l'armée ac-
tive, les autres à l'armée territoriale.
Les régiments mixtes actuels d'infanterie
comprennent un bataillon de l'armée active
et deux bataillons de l'armée territoriale.
Chacun de ces régiments est commandé par
le lieutenant-colonel du régiment auquel ap-
partient le bataillon actif.
— (compagnie). Les compagnies du
train des équipages en Algérie et en Tunisie
sont mixtes, c'est-ii-dire qu'elles compren-
nent à la fois des hommes h pied, condui-
sant les animaux de bât, et des hommes
montés, conduisant les voitures.
MOBILE. Troupe pouvant se déplacer,
se mouvoir rapidement, facilement.
Colonnes mobiles, détachements de diffé-
rentes armes chargés de parcourir un pays
agité et d'y opérer isolément dans toutes les
directions où il en est besoin (Y. Tir sur un
but mobile).
MOBILIER. L'ensemble des meubles
d'un local, d'un service ou d'un militaire.
On a indiqué au vao\, ameublement Xa^ com-
position des mobiliers suivants ; d'une
ehambre de troupe, de sous-officiers, d'adju-
dant, d'officier, de Vhôtel d'un général com-
mandant un corps d'armée.
— des ateliers. La composition du mo-
bilier des ateliers régimentaires est domiée
par le Règlement du 30 juin 1856 sur le
casernement, articles 48 et 49.
— des corps de garde. La composi-
tion du mobilier de corps de garde d'officier
et de corps de garde de soldat est donnée
par le devis annexé au Règlement du 30 sep-
tembre 1886 sur le service des lits mili-
taires. Les chefs de poste sont responsables
de ce mobilier.
Les réparations et remplacements sont
exécutés par l'entreprise des lits militaires
au compte des ciiefs de poste ou des hommes
en défaut, ou au compte de l'État, si les
pertes ou dégradations ont eu lieu par cas
de force majeure.
Le service du génie foumit les lits de
camp, les tables, les bancs, les planches à
bagages, les planches à pain, les planchettes
MOBILISATION. 536
à consignes, les râteliers d'armes et les
porte-manteaux.
— des cuisines (V. Cuisine ; V. Règle-
ment du 30 juin 1856, art. 45).
— des écoles régimentaires. La com-
position du mobilier des écoles régimentaires
est donnée par le Règlement du 30 juin
1856, art. 51 à 56, et par le Règlement du
31 janvier 1879.
— des écuries (V. Écuries) (V. Règle-
ment du 30 juin 1836, art. 43 et 44).
— des infirmeries régimentaires
(V. Règlement du 30 juin 1856, art. 57).
— des magasins. La composition du
mobilier des magasins d'habillement, d'ar-
mement et de harnachement, dans les corps
de troupe, est donnée par l'article 50 du rè-
glement du 30 juin 1856, précité.
MOBILISATION. Période de transition
du pied de paix au pied de guerre.
Elle consiste à pourvoir les différents
corps, et services du personnel et du matériel
nécessaires pour passer au pied de guerre.
Il ne faut pas la confondre avec la concen-
Iration qui est l'opération par laquelle on
transporte, on rassemble en un lieu déter-
miné, les corps de troupe mobilisés.
Des instructions spéciales sont données à
cet effet, et d'une façon permanente, à tous
les officiers ou fonctionnaires, du sommet au
degré inférieur de la hiérarchie, sur les obli-
gations et le travail qui incombe à chacun
d'eux en cas de mobilisation.
Tous doivent étudier sans cesse les meil-
leurs moyens d'exécution, les nombreux dé-
tails qu'ils comportent, et provoquer les
mesures qu'il leur paraît nécessaire d'a-
dopter.
Chaque commandant de corps d'armée,
de division, de brigade, de corps de troupe
ou service, est chargé et responsable de la
mobilisation des troupes sous ses ordres ou
du service dont il est chargé.
Tous doivent préparer et prévoir, dès le
temps de paix, tous les papiers ou mesures
propres à assurer et à hâter la mobilisation
des troupes qui les concernent.
Les jours de mobilisation se comptent de
minuit à minuit ; le premier est lixé par
l'ordre de mobilisation.
Les réservistes et disponibles rappelés en
cas de mobilisation, sont transportés gratui-
tement par les chemins de fer ; cliacun d'eux
connaît le jour de la mobilisation où il doit
être rendu à son corps ou service et l'en-
droit où est caserne celui-ci, de sorte que
tous ces mouvements de personnel peuvent
s'exécuter régulièrement et sûrement.
Dès la réception de l'ordre de mobilisation.
MODIFICATIONS.
le maire de chaque commune prévient les
propriétaires des animaux classés par les
commissions de recensement et de ceux qui
ont atteint l'âge ou la taille depuis le der-
nier recensement, que tous ces animaux doi-
vent être conduits aux jour, heure et lieu
fixés par l'autorité militaire de chaque can-
ton.
Il prévient en même temps les proprié-
taires des voitures.
Les animaux doivent avoir leur ferrure
en bon état, un bridon et un licol pourvu
d'une longe.
Les commandants de compagnie font ar-
rêter toutes les écritures du temps de paix
et ouvrir les nouveaux registres à emporter
en campagne.
Ils font de mi'me verser tout le matériel
et tous les objets qui ne doivent pas être
emportés et toucher dans les divers maga-
sins ce qui leur est nécessaire pour complé-
ter leur matériel de toute espèce, tant pour
les hommes de l'armée active que jiour les
réservistes.
On organise une administration séparée
pour les diverses unités prévues.
MODE. Manière d'attaquer les places ou
les positions, d'exécuter les divers travaux
spéciaux des groupes techniques, de repré-
senter le terrain, les ouvrages, etc.
MODÈLES d'armes. Ensemble des dis-
jjositions arrêtées pour une arme particu-
lière ou une bouche à feu et décrites minu-
tieusement dans des tables de constrtiction,
afin d'obtenir des armes absolument identi-
ques pour un môme modèle.
Celui-ci se désigne par l'année de son
adoption : fusil modèle 1874, fusil modèle
1886, etc.
On ajoute à une arme transformée le mil-
lésime de la transformation à celui du mo-
dèle primitif.
— d'effets. De même que pour les ar-
mes, afin d'obtenir partout des effets identi-
ques quant à la forme et à la dimension,
des modèles-lypes sont adoptés et envoyés à
tous les intéressés, et on en trouve la des-
cription détaillée dans le Bulletin officiel.
— d'imprimés. Des modèles ou for-
mules ont été arrêtés par les Ministres de la
guerre et des finances pour justifier les dé-
penses faites pour les différents services, et
chacun est tenu de s'y conformer.
Des modèles ont également été arrêtés
pour les états et pour les situations à fournir
au commandement ou à l'autorité adminis-
trative.
MODIFICATIONS. Changement apporté
aux règlements, instructions, dispositions,
travaux, etc., en vigueur, soit pour les araé-
MOINE.
o37
MONNAIE.
liorer ou les simplifier, soit i^our les adapter
à des cas particuliers.
MOINE. Disposition très primitive em-
ployée pour mettre le feu aux explosifs. Elle
consiste en un simple morceau d'amadou
taillé eu pointe et engagé dans une fente
pratiquée au centre d'une feuille de papier
que l'on place sur la charge de poudre à en-
flammer. Un autre morceau d'amadou de
même longueur, nommé témoin, est allumé
en même temps que le moine, et l'homme
qui a mis le feu à ce dernier emporte le té-
moin en se retirant pour permettre de se
rendre compte de la vitesse de combustion
du premier.
MOINEAU. Sorte de ravelin ou petit
bastion plat construit au milieu d'une cour-
tine trop longue pour être complètement
flanquée.
MOINS-PERGU. On distingue, dans
l'administration militaire, les moiiis-perçus
eu deniers et les moins-j)erçus en nature.
Les moins-perçus en deniers sont tou-
jours remboursés aux ayants droit. Ils ressor-
tent sur un état comparatif établi par le
trésorier après l'arrêté du décompte de libé-
ration par le sous-intendant militaire, lors-
qu'il a terminé la vérification des revues de
liquidation.
Les moins-perçus en nature restent,
en principe, acquis à l'État, sauf en ce qui
concerne le pain et l'avoine (ou l'orge, en
Algérie). Pour ces deux dernièies denrées,
on reporte sur le trimestre suivant les trop
ou les moins-perçus du trimestre précédent,
et l'on n'établit la balance définitive qu'en
fin d'année. La moitié de la valeur des
moins-perçus en pain est alors versée aux
ordinaires de chaque unité administrative ;
l'autre moitié reste acquise à l'État. Les
moins-perçus en avoine ou en orge restent
acquis entièrement à l'État, la faculté de
reporter les trop ou les moins-perçus jus-
qu'en fin d'année n'ayant été accordée que
pour permettre aux corps de troupe de dimi-
nuer la ration d'avoine ou d'orge à certaines
périodes de l'année, pour l'augmentera d'au-
tres périodes lorsque les chevaux travaillent
davantage et ont besoin d'une nourriture
plus forte.
MOINS-VALUE. Les moins-values d'ef-
fets ou d'ol^jets de toute nature en service
font l'objet de bulletins d'imputation, dont
le montant est supporté par la masse d'ha-
billement et d'entretien, si les moins-values
proviennent de la faute ou de la négligence
des détenteurs, et par l'État, si elles pro-
viennent de cas de force majeure dûment
constatés.
MOIS. Mesure de temps qui représente
environ la douzième partie de l'année. Les
mois du calendrier ont une durée de 28,
29, 30 ou 31 jours ; mais, au point de vue
administratif, le mois est considéré comme
ayant uniformément 30 jours. 11 est fait
exception à cette dernière règle, en ce qui
concerne la solde de la troupe et les droits
aux prestations en nature, qui sont calculés
d'après le nombre exact de jours dont se
compose le mois.
MOISSON (V. Appareil Moisson).
MOLETTE. Partie de l'éperon garnie
de pointes servant à piquer le cheval.
Maladie particulière aux chevaux, con-
sistant en une sorte d'hydropisie des cap-
sules synoviales qui environnent les tendons
fléchisseurs du pied.
MOLIÈRES. Synonyme de pierre meu-
lière, employé au début pour désigner les
boulets de pierre employés comme projectiles
au moyen âge.
MONANCONE ou MONANGON. Sorte
de catapulte ou (Vancjon à un seul bras.
MONGRIEFF (affûts). Affût à éclipse
basé sur le soulèvement pendant le recul
d'un contrepoids qui, après que la pièce a
été chargée à couvert, permet de la ramener
au-dessus du parapet.
Au début, on ne pouvait abaisser la
pièce que de 1™,29 ; actuellement, tout en
simplifiant la construction de l'affût, celui-ci
permet l'abaissement à 2™, 13.
MONITEUR. Militaire non gradé, qui
est chargé d'instruire ses camarades sur
une certaine partie, tels sont : les moniteurs
d'escrime, de gymnastique, de boxe, de
canne, ou encore, les moniteurs de l'ensei-
gnement primaire dans les écoles régimen-
taires.
— général. Celui qui a la surveillance
et la direction des autres moniteurs.
— de l'armée. Journal militaire qui
avait autrefois le monopole de la publica-
tion des nominations, promotions et muta-
tions concernant l'armée.
Ce monopole a été transféré depuis quel-
ques années au Journal officiel.
MONNAIE. Instrument qui, dans les
échanges, sert de mesure, et qui, par lui-
même, est un équivalent.
Toute monnaie doit remplir les conditions
suivantes :
i" Avoir une valeur réelle et non de con-
vention ;
2" Que cette valeur soit stable et peu al-
térable, chimiquement;
3° Qu'elle puisse être divisée, pour ainsi
dire, indéfiniment ;
4° Qu'elle ait une grande valeur sous un
petit poids et un petit volume ;
MONOMACHIE.
5° Que cette valeur soit facile. à constater
par tout le monde.
La monnaie de billon a une valeur réelle
inférieure à la valeur nominale ; par suite,
la loi a fixé à 5 francs le maximum que
l'on est tenu d'accepter en sous, dans un
payement.
Les monnaies divisionnaires d'argent de
2 francs et au-dessous, sont au titre de 0,83S
en France, en Belgique, en Grèce, en Suisse
et en Italie, puissances qui constituent l'ii-
nion monétaire.
Les particuliers peuvent refuser une
somme de ces monnaies au-des>us de 50
francs, et les caisses de l'État au-dessus de
100 francs, attendu que la valeur nominale
de ces pièces est supérieure à leur valeur
réelle.
Les pièces de 5 francs sont au titre de
9/10 partout; elles doivent être acceptées
en payement pour n'importe quelle somme.
La monnaie française a deux étalons :
l'étalon d'or et l'étalon d'argent.
La loi française a admis que l'or vaut
15 fois i/2 l'argent; maison conçoit fort
bien que ce rapport n'est qu'accidentel,
attendu que l'or et l'argent sont des mar-
chandises commerciales dont les cours su-
bissent des fluctuatio-ns . 11 en résulte que,
lorsque le rapport de l'or a l'argent est de
15 3/4, par exemple, tout notre or va à
l'étranger, et est remplace par de l'argent ;
l'inverse aurait lieu si le rapport était de
15 1/4.
— obsidionale. Pièces monnayées avec
des métaux ou objets sans valeur, que le
gouverneur d'une place se trouvait autrefois
dans la nécessité de frapper, si la défense
se prolongeait après l'épuisement du Tré-
sor. Aujourd'hui, on aurait, en pareil cas,
recours au papier- monnaie, à des bons de
caisse émis par le gouverneur {Service dés
places, art. 2il).
MONOMACHIE. Sorte de duel judi-
ciaire, autorisé par l'Église au moyen âge.
MONOTAXE. Ordre de la phalange
grecque, déployée sur une seule ligne. C'est
la ligne déjiloyée.
MONT. Point culminant, formé par une
masse de terre ou de roche faisant saillie
au-dessus du terrain avoisinant.
Lorsqu'il est peu important , c'est un
monticule; au contraire, lorsqu'il est plus
élevé et assez étendu, c'est une montagne.
MONTAGE des projectiles (V. Fa-
brication des jyrojectiles).
— d'un poste télégraphique (V. Poste
télégraphique).
MONTAGNE. L'or<?anisation défensive
538 MONTE CHARGES.
d'une montagne se fait comme celle d'un
monticule, si tlle est isolée.
Lorsqu'il y a des groupes de monts ou
des relèvements plus ou moins étendus ou
considérables, on peut les utiliser pour cou-
vrir les mouvements d'une armée , pour
servir de point d'appui, ou pour combattre,
en les organisant comme un plateau étendu.
Les chaînes de montagnes jouent uu rôle
très important au point de vue militaire.
Lorsqu'elles sont perpendiculaires aux
lignes d'invasion , elles constituent un véri-
table rempart, ou du moins un obstacle
très difficile à franchir si elles ne sont tra-
versées que par un petit nombre de routes
(les tunnels qui les traversent, pour le pas-
sage des voies ferrées ou des routes étant
rendus impraticables). Pour empêcher de
les franchir, il suffira de défendre les cols
et les détilt 3, en ayant soin de concentrer le
gros des forces en arriére, en un point cen-
tral d'où l'on puisse arriver rapidement au
débouché de tous les défilés, avant que
l'ennemi, qui aurait pu surprendre ou for-
cer un point de passage, ait eu le temps de
se déployer en nombre suffisant. Mais si les
chaînes de montagne constituent, comme on
vient de le voir, une excellente frontière
défensive, au point de vue de l'offensive,
elles présentent les mêmes difficultés pour
les deux riverains, si les deux versants,
également accidentés et à pentes semblables,
sont possédés chacun par l'un des Etats ; il
en serait tout autrement pour la nation qui
posséderait les deux versants, ou disposerait
d'un versant plus avantageux que l'ad-
versaire.
Les chaînes de montagnes, parallèles aux
lignes d'invasion, peuvent forcer l'assaillant
à diviser ses forces en deux groupes, qui ne
sont pas en mesure de se prêter un mutuel
appui.
S'il se bornait à opérer sur l'un des
versants, le défenseur, maître des points de
passage et de l'autre versant, pourrait tom-
ber sur les derrières de l'envahisseur.
MONTANT. Pièce de bois servant de
support vertical pour les abris, les bar-
rières, les châssis de mine, les tentes, etc.
MONTÉ. Adjectif qui s'applique à tout
militaire pourvu d'une monture. L'artil-
lerie montée est celle dont les cadres et les
conducteurs seuls sont à cheval, etc.
MONTE-CHARGES. Pour le transport
vertical des terres, c'est une machine formée
de deux écoperches simples, accolées sur le
même bâti à 4 montants. La chaîne de trac-
tion passe à. la partie inférieure, suit la
poulie à dents, noix simple ou double, qui
reçoit son mouvement d'un harnais d'engre-
MONTER.
nage, actionné par nue manivelle mne à
bras d'hommes. La poulie de manœuvre est
munie d'un déclic de retenue et d un frein
modérant le mouvement lorsqu'on descend
un fardeau au lieu de le monter.
Les monte-charges destinés à amener les
projectiles des étages inférieurs des coupoles
jusqu'à la chambre supérieure où se trou-
vent les bouches à feu, sont de modèles va-
riables, comme les coupoles elles-mêmes.
Cependant, en principe, ils doivent débou-
cher en arrière des canons, sous des grues
qui saisissent les projectiles et facilitent
leur introduction dans la culasse.
MONTER En composition,, ce mot a
diverses acceptions militaires.
~ — à l'assaut. Attaquer de vive force
une place, une position, pour la prendre
d'assaut.
— en grade. Avancer en grade.
— la garde. Faire un service de garde
pendant ii heures.
— une batterie. Ou plutôt armer une
batterie, c'est disposer toutes les pièces de
cette batterie sur leurs affûts, pour être
prêtes à tirer.
MONTE-RESSORT. Petit instrument
servant à comprimer le ressort d'une pla-
tine d'arme à feu pour l'enlever ou le re-
mettre en place.
MONTICULE. Montagne peu élevée et
isolée ; faible élévation de terrain. Le mon-
ticule peut :
1° Constituer une position d'avant-garde
ou d'arrière-garde. S'il n'a qu'une faible
étendue, un seul ouvrage, dont les faces
suivront la crête militaire, suffira pour la
défense ; s'il est trop étendu, on occupera
les points les plus saillants par des ouvrages
fermés ou mi-fermés, que l'on reliera au
moyen de tranchées-abris suivant la crête
militaire.
L'artillerie sera établie sur les points do-
minants ;
2° Être intercalé sur la ligne de bataille.
S'il }" a des positions dominantes en ar-
riére, les ouvrages seront mi-fermés et battus
par ces positions.
Si le monticule constitue le point le plus
élevé du terrain en\"ironQaat, il constitue ce
qu'on appelle la clef de la position ; l'ou-
vrage ou les ouvrages, dans ce cas, devront
être fermés et bien battre les pentes dans
toutes les directions.
MONTOIR. Côté gauche du cheval, par
où niunte le cavalier. Hors montoir est le
côté droit.
MONTRE. Durant le mojen âge, et jus-
qu'au XVl^ siècle, le mot montre signifiait
339 MORS.
montrer, donner la liste des gens de guerre
à fournir en certains cas.
Une revue de troupes s'appelait, par
extension, montre ou monstre. Cela ressem-
blait à une revue d'effectif, dont on profitait
pour payer la solde des hommes dont on
avait ainsi constaté la présence.
C'est aussi un instrument d'horlogerie
marquant les heures et les minutes, que l'on
peut mettre en poche.
Les montres des chefs de troupe doivent
être réglées sur celle de l'état-major pour
prendre le point initial.
MONTURE. On désigne souvent ainsi
le cheval qui sert à monter le cavalier.
C'est aussi la partie qui sert à porter ou à
réunir les diverses pièces d'une anne à feu.
— de bride. Ensemble de ce qui porte
la partie du mors entrant dans la bouche
du cheval.
— du fusil. La monture du fusil, mo-
dèle 1886, comprend le fut et la crosse.
La monture , généralement en bois de
noyer, sert à porter le canon et permet de
s'en servir soit comme arme d'hast , soit
comme arme de jet.
MORA. Garde du glaive pour les Ro-
mains. Coi-ps d'infanterie lacédémonienne
dont la force était de 300, 300, 700 ou 900
hommes.
MURAILLES ou MORAILLONS. Sorte
de piton s'engageaut dans une mortaise et
servant à assembler les différentes pièces
des anciennes armures.
MORALE militaire. Ensemble des règles
ou principes à observer pour faire convena-
blement ce que comporte le métier des
armes. Si la morale est une vertu, les dif-
férentes vertus dont les militaires ont be-
soin ne sont pas les mêmes que celles qui
sont nécessaires à d'autres catégories de ci-
toyens. La morale militaire devrait tenir en
quelques axiomes ou aphorismes faisant
mieux ressortir- les devoirs à pratiquer et les
gravant plus vivement dans l'esprit. A vrai
dire, la morale militaire c'est le devoir mi-
litaire.
MORION. Sorte de casque léger et sans
visière emprunté aux Mores et employé
comme coiffure des arquebusiers et des
mousquetaires.
C'était aussi autrefois une espèce de châ-
timent militaire, qui consistait à donner sur
les fesses des coups avec la crosse d'un mous-
quet ou la hampe d'une hallebarde, aux
soldats ayant commis des fautes au corps de
garde.
MORS. Morceau de fer qu'on engage dans
la bouche du cheval et qui sert à diriger ses
mouvements ; les rênes de la bride y sont
MORSE (alphabet).
540
MORSE (ALPHABET).
Lettres.
éèv
/■•■
9--
a k
el
Chiffres (o signes).
Bane de fraction.
Dans l'expédition et surtout dans le collationnement de longues dépèches chiffrées, on
remplace les signes précédents par les suivants :
^^
8
0..
9
V..
Uarre de fraction
0
Ponctuations (6 signes).
Point ss
Point et virgule hr
Virgule rh
Deux points os
Point alinéa al
Point d'interrogation itnion ud
Point d'exclamation txt
Apostrophe ao c
Trait d'union du
Parenthèse k h
Guillemet rr
Souligné uk ou igl
Indications de service.
Commencement de transmis-
sion ou appel ctd
Attente as
Invitation à transmettre. ... br
ide service a
officiel 0 f f
d'Ktat s
. , I urgent . .
prive < ?• .
^ { ordinaire
I collationné ....
1 recommandé . . .
' à faire suivre . .
Avis télégraphique av
Numéro d'enregistrement , . nr
Mots m
Télé-
,'ramme
d
P
te
tr
Sépara- [ préamb. et adresse. . . tv
tion } adresse et texte rd
entre f texte et signature. ... es
Accusé de réception cr
Accusez réception cr
Réponse payée rp
Port payé pp
Exprès payé xp
Fin de transmission ar
Réception terminée rrr
Compris ou reçu ir
Répétez ou pas compris ud
Erreur série de e
Fin de correspondance pendant
les heures de service eft ou sk
Abréviations usuelles.
Immédiatement ÏDidi
Nous ns
Vous vs
Général gai
Directeur dir
Commandant cdt
MORSE.
attachées. Ou distin-uo le mors de bride,
le mors de bridon et le mors de filet.
Dans lei deux premiers, le mors est en deux
pièces nommées cauons ; dans le troisième,
il est en trois pièces et agit avec plus de
finesse que les autres.
MORSE (^alphabet). Dans la plupart des
systèmes de télégraphie, les lettres consti-
tuant les mots sont remplacées par des signes
particuliers empruntés à un alphabet ima-
giné par raméricain Morse. Cet alphabet a
l'avantage d'être généralement connu et de
n'exiger que des traits et des points combi-
nés ensemble pour représenter tous les
signes, lettres ou chiffres dont ou a besoin
(Voirie tableau ci -contre).
Les traits sont trois fois plus longs que
les points; on laisse l'intervalle d'un point
entre les diverses lignes d'une lettre, l'in-
tervalle d'un tracé entre les diverses lettres
et l'intervalle de deux traits entre les mots.
— (système). Le système Morse de
transmission et de réception de dépêches
comprend deux appareils distincts : un ma-
nipulateur et un récepteur.
MORT. Cessation définitive de la vie
corporelle (V. Décès en ce qui concerne les j
hommes).
Dans l'intérêt des familles et pour la ré-
gularité de l'état c\\i\, les belligérants se
communiquent les listes des morts tombés
en leur pouvoir. 11 ne faut donc jamais,
même sur le champ de bataille, procéder à
l'inhumation d'un ennemi décédé, sans con-
server son livret, sa plaque d'identité, ou
sans recueillir, à défaut, le numéro de son
régiment et de sa compagnie et tous les
autres indices de nature à établir son iden-
tité. Ces indications sont communiquées le
plus promptement possible à l'ennemi, à
qui l'on remet en même temps les objets
trouvés sur les défunts, et qui étaient leur
propriété personnelle.
La mort d'un cheval ou d'un mulet ap-
partenant à l'armée est constatée par un
procès-verbal dressé dans les 2i heures par
le sous-intendant militaire, assisté du vété-
rinaire et du major (Modèle n° IX annexé au
règlement du 28 décembre 1883, art. 68,
cavalerie, et 82, artillerie).
Pour l'infanterie, le procès-verbal est du
modèle XXV annexé audit règlement
(art. 234).— \.Abatage.
La mort donnée par un militaire à un
cheval ou bête de trait employé au service
de l'armée, est punie de 2 à o ans de tra-
vaux publics, ou d'un emprisonnement de
2 mois à o ans en cas de circonstances atté-
nuantes (art. 2o4).
— violente. Celle qui est due à des
o4l MORTIER.
causes extérieures telles que coups, bles-
sures, suicide (V. Décès).
MORTALITÉ. Proportion pour cent du
nombre de militaires morts dans des condi-
tions déterminées.
Des statistiques ont fait ressortir ce fait
singulier que la mortalité du soldat en cam-
pagne, aussi bien dans le combat que dans
les sièges, est moins grande que celle de
l'ouvrier emplojé dans les manufactures.
MORTE-PAYE. A signifié demi-paye du
soldat en temps de paix et aussi du soldat
ne pouvant plus faire de service avant la
création des vétérans et des invalides.
MORTIER. Bouche à feu très courte (lar-
geur deux à trois fois le diamètre du pro-
jectile), destiné à lancer des projectiles sous
de très grands angles. Le calibre des mor-
tiers s'indique par le nombre rond de centi-
mètres contenus dans le diamètre du pro-
jectile.
Il y a, en service dans l'armée, des mor-
tiers lisses , des mortiers rayés et des
mortiers à plaque (ces derniers pour la ma-
rine). Le tableau de la page suivante en
reproduit les données essentielles.
Les mortiers sont employés pour battre
les couverts, les tranchées d'approche, pour
ruiner les abris, pour lancer des balles à feu.
Le mortier rayé de 220 (système de
Bange) est en acier, avec 60 rayures pro-
gressives allant de gauche à droite. 11 se
compose de deux parties principales : le
corps du mortier et le mécanisme de culasse.
11 est représenté sur son affût (fig. 180).
Cette bouche à feu est la plus puissante
de celles qui, dans les places, sont destinées
au tir sous les grands angles; on l'emploie
pour détruire les abris exceptionnellement
solides (magasins à poudre, caves, etc.).
Les mortiers lisses de 32s 27c, 22'^
et lo<^ ont comme propriété caractéristique
l'amplitude de leur angle de chute, mais
MORTIER.
842
MOT.
POIDS
MODE
LON-
, M-
POr.TÉE
DÉSIGNATION.
de
charge-
GUEUR.
de la
delà
du
projec-
tile.
moyenne.
OBSERVATIONS.
ment.
pièce,
kil.
charge.
met.
kil.
met.
Outre l'obus de 15'-""', tire UD
Mortier lisse de 15,
mod. 1838
B
0.424
70
15 à U06'-
7,560
GOO
appareil 2Joisson contenant
1 4 ûbus de 12 ou 13 grenades
et 1 boite à balles.
/Lancent quatre espèces de pro-
Mortier lisse de 22,
mod. 1839
B
0.552
290
120 à 1406r
23.200
2,000
jectile ;
11» 1 bombe ou 1 obus dont les
Mortier lisse de 27,
mod. 1839
; ^
0.765
930
340 à 3t670
51.550
2,800
/ données sont ci-contre ;
2o 1 appareil Moisson;
Mortier lisse de 32.
mod. 1839
; B
Q.S9G
1,300
440 à 5K4G0
75.550
2,800
3° 1 appareil à tige cannelée;
4o 1 boite à boulets, balles et
\ caffàts.
Mortier rayé de 220,
mod. 1880
1 ^
»
2,000
6k350
98.000
5,500
Ne tire qu'un seul projectile.
Il existe un mortier rayé de
Mortier rayé de 270.
1 ^
3,200
"
"
»
1 270 de sièce et un de côte.
Mortier à plaque de
; B
1^
4,300
Ut
94.000
4.000
iNe tire que le projectile indi-
32 de coté (lisse).
leur tir est très incertain. Les mortiers de
32"^ et de 27c, à grandes portées et à grande
puissance, sont lourds et d'un service pé-
nible. Le mortier de 22<=, plus maniable,
sera employé de préférence, quand il ne sera
pas nécessaire de produire des effets de des-
truction particulièrement puissants ou de
tuer au delà de 2,000 mètres. Le mortier
de IS*^ pouvant se transporter à bras, on
s'en seiTira surtout dans la période de dé-
fense rapprochée.
La figure 181 représente le mortier lisse
de 32= monté sur son affût. Les mortiers
de lo*', de 22*', de 27c, ont la même forme
que celui de 32<', mais des dimensions
moindres. Ces divers mortiers sont en bronze
et se chargent par la bouche.
MORTIER-ÉPROUVETTE. (V. Éprou-
vette.)
MORUE. Poisson salé dont l'usage a été
autorisé en 1887, pour les ordinaires de la
troupe.
MORVE. Maladie du cheval qui se ma-
nifeste principalement par l'affection de la
muqueuse nasale et par un écoulement mu-
queux abondant dont cette membrane est le
siège.
Aucun cheval affecté de morve ne doit
être traité dans les corps de troupe. Aussitôt
que les symptômes de cette maladie appa-
raissent, il eu est rendu compte au chef de
corps ou de détachement qui convoque im-
médiatement la covimission d'abaiage.
Si la maladie est évidente, la commission
propose l'abatage immédiat ; le chef de corps
ou de détachement prononce. Si le cheval
est douteux, c'est-à-dire si la maladie ne
parait pas bien conlirmée, il est placé en
observation et visité de nouveau, à de courts
intervalles, par la commission, jusqu'à ce
que les symptômes aient disparu, ou que
l'abatage ait été jugé nécessaire.
Lorsque les symptômes de morve ont dis-
paru, le cheval doit subir encore trois se-
maines d'observation à l'infirmerie, et plu-
sieurs épreuves aux allures vives, avant
d'être remis dans le rang .
Les gardes d'écurie ne doivent jamais cou-
cher dans les écuries des chevaux atteints de
morve ou même simplement douteux.
Le vétérinaire met du savon à la dispo-
sition des hommes employés aux écuries de
ces chevaux, il exige qu'après chaque pan-
sage ils ^e lavent les mains et le visage.
MÛT. Signe de reconnaissance pour les
rondes et patrouilles, employé dans l'armée
et qui se compose du mot d'ordre et du moi
de ralliement.
— d'ordre, ^'om d'un grand homme,
MOTEUR.
?.43
MOULIN A FARIXE.
d'uu géuéral célèbre ou (fun brave mort au
champ d'honneur.
— de ralliement. Nom d'une bataille,
d'uue ville, d'une vertu civique et guerrière.
Ces deux mots qui commencent par la même
lettre, sout changés tous les jours. Les capo-
raux donnent le mot de ralliement aux sen-
tiuelles qui ue sout pas devant les armes.
Dans les rondes et patrouilles, c'est le
chef de celles-ci qui donne le mot d'ordre et
reçoit le mot de ralliement.
MOTEUR. Machine ou force motrice.
Les moteurs les plus usités sont les moteurs
animés, à savoir : l'homme, le cheval, le
bœuf et le mulet qu'on utilise au moyeu d?
manèges.
Les moteurs ou récepteurs hydrau-
liques sont destinés à utiliser comme tra-
vail moteur la force ou puissance d'une
chute ou d'un cours d'eau.
Un moteur hydraulique serait parfait si
l'eau y entrait sans choc et en sortait sans
vitesse. Les roues reçoivent l'eau par un
seul point et ont généralement leur axe ho-
rizontal, tandis que les turbines la reçoivent
habituellement sur toute une circonférence
et ont leur arbre vertical. Le moteur hy-
drauhque le plus avantageux est la roue
Sage bien.
Les moteurs à vapeur ou à gaz, c'est-
à-dire les machines à vapeur et les machines
à gaz, dont il a déjà été question.
Les moteurs électriques, dont l'em-
jîloi n'est pas encore très pratique. L'emploi
de deux machines dynamo-électriques à cou-
rant continu (Gramme, Siemens et congé-
nères) fournit un moyen très simple de
transmettre le travail mécanique à distance,
mais en en perdant au moins la moitié.
MOUCHARABY. Sorte de créneau, en
forme de petit balcon en pierre fermé par
des murs de tous les côtés et permettant la
défense verticale. C'est l'origine des mâchi-
coulis.
MOUCHE- Touffe de barbe au-dessous
de la lèvre inférieure. Se peut être portée
dans l'armée sans les moustaches.
Petit crampon en saillie a la partie pos-
térieure du fer de derrière des chevaux pour
relever le talon.
bouton qui termine les fleurets dont on
se sert pour enseigner l'escrime dans les
salles d'armes.
MOUCHETER. ilarquer sur le plastron
de l'adversaire les coups portés au moyen
du fleuret çrarni de sa mouche
MOUCHETTE, MOUSGHETTE ou
MOUSQUETTE, d'où sont dérivés mous-
quet et mousqueton.
Projectiles des grands engins ou machines
de guerre employés avant l'invention de
l'artillerie.
MOUCHOIR. Morceau carré de toile
dont on se sert pour se moucher. Chaque
soldat est pourvu de deux mouchoirs, au
compte de la masse d'habillement et d'en-
tretien.
11 existe également des mouchoirs, dits
d'instruction, sur lesquels on a imprimé les
marques extérieures de respect, la manière
de disposer les effets, et divers autres ren-
seignements utiles aux soldats.
MOUFLARD. Partie du chanfrein qui
couvrait le nez du cheval caparaçonné.
MOUFLE. Réunion de plusieurs poulies
sur le même axe et la même chape à com-
partiments.
Employé surtout sous forme de palan.
MOULAGE. Pour les bouches à feu
en bronze, on les coule dans un moule
présentant en creux la forme de la pièce.
Le modèle est le plus souvent métal-
lique, afin qu'il puisse résister aux chocs et
qu'U conserve bien son poli.
Le moulage en châssis, seul régle-
mentaire, s'opère au moyeu de tronçons
convenablement ajustés et réunis à l'aide
de boulons et de feuillures. Un fort châssis
est disposé autour de chacune des parties du
modèle, dont les formes simplifiées se rap-
prochent de celles que l'on veut obtenir.
Entre le châssis et le modèle, on introduit
et on tasse fortement un mélange d'argile,
de sable quartzeux et de crottin de cheval,
appelé terre à mouler. Ce tassement étant
bien fait, on peut démouler, c'est-à-dire
retirer le modèle, puis l'on recouvre l'inté-
rieur de ce moule d'un enduit sur deux
couches (cendrage). Il ne reste plus alors
qu'à le sécher et à le cuire.
Pour les projectiles, le moulage se
fait comme il vient d'être dit pour les pro-
jectiles en fonte. Mais pour les obus de
rupture, on emploie le moulage en co-
quille. Dans celui-ci, le moule se compose
de deux parties métalliques, séparées par
un plan diamétral et appelées coquilles.
Celles-ci, exécutées avec le plus grand soin,
sont assemblées de manière que les deux
parties soient maintenues solidement en-
semble.
MOULIN à farine. Pour transformer
le blé en farine, on emploie des moulins à
vent ou des machines mues par l'eau ou la
vapeur.
Les moulins à vent sont peu utilisés,
en général, et tcndeut à disparaître, parce
que le vent est un moteur assez défectueux,
à cause de ses fréquentes variations. Un
moulin à vent se compose d'uu arbre prin-
MOULINET.
544
MOUTURE.
cipal, incliné de 10 à 15° sur l'horizon, et
portant 4 ailes de 10 à 12 mètres de lon-
gueur. La vitesse de l'extrémité des ailes,
le moulin marchant à vide, est égale à 4 fois
celle du vent; il faut la réduire aux 2/3
quand le moulin est chargé.
L'n moulin à farine complet, en dehors
du moteur actionnant les appareils, se
compose :
1° D'appareils pour le nettoyage, le
transport et la compression des grains et
qui sont : l'émotteur, le tarare, le trieur, le
laveur et le comprimeur;
2° De tournants comprimant le grain en
farine ;
3° D'appareils séparant les diverses qua-
lités du produit, et qui sont le refroidisseur
et les bluteries à farine et à son ;
4° D'une chambre à mélanges, où se fait
l'ensachement des farines.
Les moulins à bras sont construits
d'une façon analogue aux grands moulins;
leurs meules, souvent en fonte dure, sont
d'un plus petit diamètre.
Les moulins portatifs sont de divers
systèmes, à meules verticales ou horizon-
tales ; ils produisent environ 25 kilogrammes
de mouture par heure et par cheval.
Un moulin à café portatif est distribué
par 20 hommes lorsque les troupes doivent
être campées, cantonnées ou baraquées.
MOULINET. Ancienne évolution, qui
s'exécutait par une double conversion sur
un point intermédiaire ou sur le centre d'un
bataillon en bataille.
Aujourd'hui, on donne ce nom au mou-
vement circulaire décrit avec vivacité, à
l'aide d'un sabre ou d'un bâton.
MOUSQUET. Ancienne arme à feu, dif-
férant du fusil par sa crosse, qui était moins
recourbée; par son calibre et sa charge, qui
étaient doubles de ceux du fusil. Au début,
on ne pouvait s'en servir qu'à l'aide d'un
chevalet en fourche.
Comme mécanisme, il y a eu les mêmes
espèces de mousquet que de fusil. Ce der-
nier resta seul employé dans la troupe a
partir de 1703.
MOUSQUETADE. Décharge d"un ou
plusieurs mousquets.
S'emploie aussi pour mousqueterie.
MOUSQUETAIRE. Désignait au début
tout soldat armé d'un mousquet. S'est en-
suite particulièrement appliqué aux compa-
gnies de mousquetaires du roi, qui formaient
la garde ordinaire des rois Louis XIII et
Louis Xl\ . Supprimés à la Révolution, ils
furent rétablis ;i la Restauration, pour dis-
paraître définitivement en 1830.
MOUSQUETERIE. Décharges simulta-
nées de plusieurs armes à feu ; concerne
plus spécialement le feu d'infanterie.
MOUSQUETON. Mousquet diminué
comme calibre et comme longueur du canon ;
il était destiné à l'armement de la cavalerie,
pour laquelle il a été remplacé par la cara-
bine, dans l'année française.
Des mousquetons Re77iington et Syencer
pourraient éventuellement être mis en ser-
vice.
Il existe actuellement, pour l'armement
des servants d'artillerie et des aérostiers, un
mousqueton d'artillerie, modèle 1874. Les
mousquetons sont plus courts et plus légers
que les fusils et que les carabines. Ils tirent
les mêmes cartouclies que les fusils mo-
dèle 1874. Les garnitures, le pontet et la
plaque de couche sont en laiton.
La Belgique a un mousqueton modèle 1 882
(Albini), pour la gendarmerie;
L'Espagne, un mousqueton modèle 1871
(Remington), pour les hommes montés du
génie ;
La Grèce, un mousqueton d'artillerie mo-
dèle 1874 (Gras) français, pour les servants
d'artillerie, le train et les infirmiers ;
L'Italie, un mousqueton transformé au
chargement par la culasse (Carcano), pour
les carabiniers ;
La Suisse, un mousqueton à répétition,
modèle 1871 (Vetterli), pour les dragons.
MOUSTACHE. Partie de la barbe qui
surmonte la lèvre supérieure.
Dans l'armée, la moustache ne peut être
portée sans la mouche.
MOUTON. Mammifère ruminant dont on
utilise la chair, la graisse et la laine. Les
moutons livrés à l'administration de l'ar-
mée doivent peser au moins 25 kilogrammes ;
ils doivent être dans la force de l'âge, dans
un état d'eml)onpoint convenable, parfaite-
ment sains, exempts de blessures ou d'infir-
mités, et capables de supporter la marche.
La viande de mouton n'est admise que dans
la proportion de 1/4, au maximum, pour
l'alimentation de l'armée.
— Masse pesante en bois ou en fonte,
mue à bras ou à l'aide d'une machine, dont
on se sert pour enfoncer des pieux ou des
pilots (V. Sonnette).
On emploie le mouton à bras, pour
planter des pieux ou des piquets dans l'eau,
lorsque la masse en bois est insuffisante.
MOUTURE. La mouture a pour objet
de transformer les grains en farine.
Les opérations sont : le nettoyage, la
mouture et le blutage.
Le nettoyage se fait à l'aide de cribles
sasseurs, châssis rectangulaires comprennant
I deux grilles en toile métallique, à mailles
MOUTURE. i
%
de différentes grosseurs; uu mouvement de
va-et-vient et un ventilateur complètent le
système.
Pour débarrasser le blé des terres, il est
conduit à sa sortie des cribles sasseurs, dans
des colonnes verticales, composées de deux
cylindres placés l'un dans l'autre, et ayant
leurs enveloppes distantes de 0™,03. Celles-ci
sont taillées en râpe en sens inverse, celle de
l'intérieur est fixe, l'autre est mobile et
animée d'un mouvement rapide. Le grain,
en passant, est projeté contre l'enveloppe
extérieure; les bavures le frottent et le dé-
barrassent des impuretés, qui sont ensuite
expulsées par un ventilateur. Le grain a
ensuite besoin dètre débarrassé des pierres.
Pour cela, on le passe entre deux cylindres
de fonte tournant en sens opposé, et écartés
à la distance voulue pour que les graines
puissent passer sans être écrasées, tout en
étant légèrement comprimées. Les pierres
sont cassées, et lorsque le tout retombe sur
un tamis, les pierres passent à travers.
La mouture se fait Je deux manières,
au moyen des meules et au moyen des
cylindres. Dans le premier système, le grain
est broyé et moulu entre deux meules liori-
zontales, dont l'une, inférieure ou gisante
est fixe, tandis que la meule supérieure est
volante ou mobile. Des arêtes rayonnantes
entretenues par le rhabillage sont disposées
de façon à se rencontrer à arêtes vives et à
se quitter par un plan incliné.
Le travail des meules donne lieu à une
chaleur humide ; on y remédie en faisant uu
appel d'air frais au moyen d'un aspirateur
qui entraine la vapeur d'eau.
Le travail de 24 heures, pour une paire
de meules, est de 15 à 20 quintaux métriques
de blé.
La mouture à cylindres se fait au
moyen de systèmes composés de deux cy-
lindres métalliques, tournant en sens inverse
dont les vitesses sont différentes.
Ces cylindres se divisent en trois séries :
les 6roi/eMcs, qui dégrossissent; les convertis-
seurs, qui écrasent les graines, et les désagré-
fjetirs, qui finissent la mouture.
Les broyeurs et les désagrégeurs sont en
fonte maléable et cannelés; les convertis-
seurs sont en acier et sans cannelures.
Souvent, les cylindres sont groupés par
trois ou quatre ; l'appareil est alors dit
double et fait deux passages.
La mouture à cylindres n'a commencé à
fonctionner que depuis 1878 ; mais elle a
fait des progrès très rapides notamment dans
les grandes minoteries, et les moulins à
meules disparaissent rapidement.
11 résulte des expériences faites par l'ad-
5 MOUVEMENT.
ministratiùu militaire , que les meules
donnent plus de rendement, uu peu plus
de gluten, un pain se conservant frais plus
longtemps, ayant meilleur goût. Les cy-
lindres donnent une farine plus propre et,
par suite, se conservant mieux, cette farine
contient moins de son, et par suite donne uu
pain plus blanc.
Le blutage a pour but de séparer les dif-
férents produits de la boulange et notam-
ment d'en extraire le son. L'opération se
fait dans des blutoirs.
Le blutoir est un prisme hexagonal incliné
ayant un mouvement de rotation ; ses parois
sont formées avec des toiles de gazes dont
les mailles sont de dimensions variables, les
plus fines à la tête. La boulange y est ver-
sée ; un mouvement de trépidation favorise
le passage de la farine à travers les mailles.
On obtient les produits suivants : fleurs de
farine l''^ et 2*^, gruaux blancs, gruaux bis,
recoupettes, petit et gros sou.
Dans la mouture militaire, on fait repas-
ser les gruaux non affleurés. Le déciiet total
est d'environ 3 p. 100.
On peut donc eu conclure que 103 kilo-
grammes de blé tendre donnent 80 kilo-
grammes de farine et 20 kilogrammes de
son.
MOUVEMENT. Marche ou manœuvre
d'une armée. Division d'un temps dans le
maniemen t d'armes.
— des malades. On désigne sous ce
nom les entrées et les sorties des malades
dans une infirmerie, une ambulance, un hô-
pital ou autre établissement hospitalier.
— de matériel. L'artillerie désigne
sous ce nom les manœuvres de force qu'elle
exécute pour le placement et le déplacement
de son matériel, tant dans la guerre de
siège que pour les travaux de pontage.
Au point de vue administratif, les mou-
vements de matériel comprennent des entrées
et des sorties, qui sont justifiées par des
pièces comptables, et inscrites sur les registres
ad hoc.
— de troupes. Les mouvements de
troupes ont lieu par ordre du ministre, ou
en cas d'urgence, par ordre du général com-
mandant le corps d'armée. Ils peuvent être
effectués par les voies ordinaires ou par les
voies ferrées.
L'ordre de mouvement est toujours écrit
et trace l'itinéraire, ainsi que le mode de
locomotion à employer. Cet ordre est com-
nmniqué au sous-intendant militaire, la
veille, au plus tard, du jour de départ. Ce
fonctionnaire constate l'effectif du détache-
ment par une revue, puis il établit unii
feuille de route de détachement.
33
MOUVEMENT. 346
Si le trajet doit être effectué par les voies
orHiuaires, c'est-à-dire par étapes, le sous-
mtendant militaire délivre en outre les man-
dats pour les vivres, les fourrages et les
voitures nécessaires jusqu'à la plus prochaine
résidence de sous-intendant, sur la route à
parcourir ; celui-ci en fait autant pour la
continuation de la route, et ainsi de suite
jusqu'à destination.
Chaque sous-intendant adresse aux maires
des gîtes d'étapes où doit passer la troupe,
des avis de mouvement qu'ils doivent com-
muniquer aux préposés des sei"vices des
vivres et des fourrages, afin que ceux-ci
puissent préparer tout ce qui est nécessaire
à la subsistance du détachement.
Lorsque la troupe doit voyager par voie
ferrée, le sous-intendant militaire établit
une feuille de route de détachement ainsi
que les bons de chemin de fer, comme il est
dit plus loin pour les transports des IroiqK's
•par chemin de fer.
Aux armées en campagne, l'ordre de mou-
vement a pour objet de régler la marche des
troupes ; il est précédé ou accompagné des
instructions préparatoires de la marche.
L'ordre de mouvement est donné par
chaque chef d'unité de commandement et
par chaque chef de colonne. 11 fait connaître
l'heure de départ des convois, la route qu'ils
devront suivre et les points où ils devront
s'arrêter.
— enveloppant. Mouvement exécuté à
l'une des ailes de la ligne pour déborder et
menacer l'ennemi sur un de ses flancs tout
eu conservant la liaison avec l'attaque de
front.
— des projectiles. (V. Trajectoire).
— de terrain. En topographie, les mou-
vements de terrain peuvent se ramener à
quatre :
10 La croupe, angle dièdre convexe dont
l'arête est ligne de faîte ou de partage des
eaux, et les faces sont les versants;
2° La vallée, angle dièdre concave, dout
l'arête est le thalweg ou ligne de réunion
des eaux, et les faces sur les lianes ;
3° Le mamelon, élévation isolée de toutes
parts ;
4° Le col, abaissement dans une crête on
ligne de faite de montagne permettant de
franchir la cliaîne d'un versant à l'autre.
— tournant. Manœuvre stratégique qui
a pour but de déborder, de tourner l'en-
nemi, soit sur l'une de ses ailes ou sur les
deux à la fois. Dans le premier cas, le mou-
vement est simple, et dans le second cas il
double.
Pour qu'au mouvement tournant réus-
MUET.
sisse, il faut qu'il réunisse autant que pos-
sible les conditions suivantes :
1° La supériorité numérique sur l'ennemi,
attendu que l'offensive exige, pour une
même étendue de front, une condensation
plus grande des forces afin de surmonter les
difficultés résultant de la position même que
la défense a choisie et souvent organisée ;
2" Une bonne direction menaçant les
communications de l'adversaire, tout en as-
surant les siennes propres. Pour remplir
cette dernière condition, il est souvent né-
cessaire de préparer pour les forces qui exé-
cutent le mouvement tournant, une ligne
d'opération accidentelle, car sans cet appui
spécial, ou peut dire d'une manière générale
que celui qui tourne est tourné, et l'on doit
considérer comme défectueuse une manœuvre
qui, en cas d'insuccès, serait aussi compro-
mettante pour celui qui l'exécute, qu'elle
pouvait être dangereuse pour l'ennemi dans
le cas d'un succès;
3° Une forte démonstration de front, de
manière à tromper l'ennemi sur les inten-
tions véritables que l'on a, ou à l'immobi-
liser dans la position qu'on veut tourner;
4° Une grande précision dans l'échelon-
nement des troupes et une grande vigueur
dans l'exécution, car il est indispensable
d'être prêt à accepter la lutte pendant l'exé-
cution même de la manœuvre, et les mou-
vements des colonnes doivent toujours èti'e
combinés de manière qu'à un moment quel-
conque, on soit en mesure d'opérer sa con-
centration dans des conditions avanta-
geuses.
11 convient d'ajouter qu'il ne sufBt pas de
tourner son adversaire, mais qu'il faut en-
core le battre, sans quoi la situation de ce
dernier qui était mauvaise pour accepter la
lutte, devient bonne au contraire s'il obtient
malgré cela un succès, puisque ce succès
aura généralement pour conséquence la î'm/j-
ture stratégique des forces ennemies.
MOYEN (sub&t.). Mesure, disposition
prise pour exécuter une manœuvre, pour
arriver à un résultat.
— (adject.). Situation intermédiaire
entre deux situations extrêmes. (V. Ecart,
Point, Portée.)
MUCULE ou MUCULUS. Machine de
guerre employée au moyen âge et assez sem-
blable au cliat offensif.
MUET. Celui qui est privé de l'usage de
la parole.
Le mutisme, qu'il soit congénital ou ac-
quis, exclut du service militaire ; toutefois,
cette intirmité est souvent invoquée, devant
les conseils de revision, par des simulateurs;
aussi il est prescrit d'examiner minutieuse-
MULET. o4-7
%
ment les individus qui prétendent être at-
teints de cette infirmité, et même de recou-
rir il renquète.
MDLET. Anbnal produit par le croise-
ment de l'âne et du cheval ; toutefois, on
appelle plus spécialement mulet le produit
issu de l'âne et de la jument, tandis qu'on
nomme bardot ou bardeau l'animal issu du
cheval et de l'ùnesse.
Le mulet proprement dit a la taille du
cheval, mais il a la tète plus grosse et plus
courte, les oreilles plus longues, la queue
presque nue et les jambes sèches comme
celles de l'âne.
Le bardeau est de la taille de l'âne, mais
il a les oreilles plus courtes et la queue
garnie à peu près comme celle du cheval.
Ces deux métis ont une grande vigueur
et une grande sobriété; ils sont rarement
malades et sont aptes à supporter la faim,
la chaleur et la fatigue. On les emploie
avantageusement comme bêtes de somme,
surtout dans les pays chauds ou monta-
gneux, tels que l'Algérie et la Tunisie.
Leurs défauts communs sont : la stérilité
et une grande obstination.
— de bât. Mulet qui est chargé de
transporter à dos, du matériel ou des hom-
mes. 11 est harnaché au moyen d'un bât
disposé de manière à permettre l'arrimage
commode de la charge.
Fi?. 1>*2.
Les outils sont portés sur 2 ellipses, ac-
crochées de chaque côté du bât (fig. 182),
symétriquement, à peu près horizontalement
et aussi haut que possible. On y engage en-
suite successivement et simultanément de
chaque côté : 6 pelles, 4 pioches et 2 ha-
ches (en tout : 1 2 pelles, 8 pioches et 4 ha-
ches).
MUNITIONNAIRES. Se disait des four-
nisseurs chargés de procurer aux troupes les
munitions de bouche, de pourvoir à la
subsistance des armées eu campagne.
MUNITIONS. Approvisionnements de
toute espèce nécessaires dans une armée ou
MUNITIONS.
dans une place de guerre. Mais le mot con-
cerne plus particulièrement les approvision-
nements en armes et bouches à feu, y com-
pris les projectiles, cartouches, poudres, etc.,
nécessaires à leur service, ainsi que les
outils de l'artillerie et du génie, dont l'en-
semble s'appelle munitions de guerre.
(V. Projectiles.)
Les approvisionnements en vivres sont les
munitions de bouche.
Aujourd'hui, le mot munitions s'applique
surtout aux cartouches, que l'on distingue :
1° En munitions de sûreté, cartou-
ches distribuées aux troupes pour être uti-
lisées à l'intérieur, quand elles sont appelée^
à faire usage de leurs armes, et aussi pour
habituer les fantassins au port du sac
chargé ;
2° En munitions d'instruction, c'est-
à-dire en cartouches d'exercice (à hlanc);
3° En munitions de mobilisation,
qpii sont conservées dans les magasins de
l'artillerie, à raison d'un nombre dét'îinnné
par arme.
— d'une armée. Les munitions d'une
armée se répartissent en :
1° Munitions de la ligne de bataille (coi ps
de troupe et leur train de combat) ;
2° Munitions des parcs de corps d'armée;
3° Munitions du parc d'armée ou graid
parc.
— de la ligne de bataille. Sont con-
stituées de la manière suivante :
Pour l'infanterie :
1° Les cartouches portées par les hommes
et celles contenues dans les caissons de ba-
taillon ;
2° Les cartouches portées par les caissons
des sections de munitions d'infanterie.
Pour l'artillerie :
1° Les munitions renfermées dans les
cofifres des batteries ;
2° Les munitions portées par les caisson>
des sections de munitions d'artillerie.
Les sections de munitions d'infanterie et
d'artillerie font partie du train de combat
dans les colonnes ; elles portent une première
réserve d'approvisionnements , destinée ù
être distribuée, en cas de besoin, sur le.
champ de bataille. Bien qu'affectée plus spé-
cialement à une division d'infanterie ou à
un groupe de batteries déterminé, elles doi-
vent, sur le champ de bataille, sil y a ur-
gence, délivrer des munitions à une troupe
quelconque placée dans leur voisinage.
Pour la cavalerie et les divers services
du corps d'armée :
Les corps de cavalerie et les divers ser-
MUNITIONS.
548
MUR.
vices du corps d'armée, lorsqu'ils ont à rem-
placer une partie de l'approvisionnement
porté par les hommes, se ravitaillent, en
principe, aux sections de munitions d'infan-
terie, et, éventuellement, aux sections de
parc.
Les batteries attachés aux divisions de ca-
valerie indépendante comprennent, par bat-
terie, un caisson d'infanterie modèle 1858;
l'avant-train de ce caisson est chargé en
cartouches de revolver.
Quel que soit le corps d'armée auquel
elles demandent des munitions, les divisions
de cavalerie doivent être ravitaillées au
même titre que les troupes du corps d'armée
lui-même.
— des parcs de corps d'armée. Chaque
corps d'armée est suivi d'un parc d'artillerie,
échelon intermédiaire entre la ligne de ba-
taille et le jja/T d'année ou grand parc. Ce
parc porte les munitions d'infanterie et
d'artillerie destinées au réapprovisionnement
des sections de munitions. Il porte, en
outre, les rechanges et objets nécessaires
aux réparations du matériel d'artillerie et
du matériel des équipages du corps d'armée.
Le parc comprend quatre sections.
Les trois premières, de même composi-
tion, transportent chacune des munitions
d'infanterie et d'artillerie ; la quatrième ne
transporte que des munitions d'artil-
lerie .
Les sections de parc ne sont pas af-
fectées à telle ou telle fraction du corps
d'armée.
Le commandant d'une section de parc
doit, à moins de raisons majeures, donner
satisfaction à toute demande de munitions,
alors même qu'elle émaneiait d'une troupe
n'appartenant pas au corps d'armée.
Dans ce dernier cas, la délivrance des
munitions n'a lieu qu'après autorisation du
directeur du parc.
Cette autorisation n'est cependant pas
obligatoire, si les caissons des sections de
parc ont été envoyés exceptionnellement sur
le champ de bataille pour y ravitailler di-
rectement des batteries.
— du parc d'armée ou grand parc
A chaque armée est atïectê un grand parc.
L'ensemble des approvisionnements du
grand parc est destiné à pourvoir au rem-
placement des approvisionnements des parcs
de corps d'armée.
Le grand parc comprend, en principe, une
division de grand parc pour chacun des
corps d'armée dont l'armée se compose et,
en outre, une réserve de grand parc pour
l'entretien du matériel et pour divers ap-
provisionnements spéciaux.
Chaque division du grand parc est pour-
vue d'un équipage de transport composé de
38 chariots de parc (V. Ravitaillement,
Remplacement et Répartition des munitions).
MUR. Les murs forment obstacle; ils
constituent aussi un bon couvert contre les
balles, mais insuffisant et même dangereux
contre l'artillerie, car, aux éclats venant des
obus, s'ajoutent des débris du mur.
Il en résulte que, pendant le tir d'artil-
lerie, les défenseurs doivent se tenir suffi-
samment en arrière, et ne prendre leur
poste de combat que lorsque les tirailleurs
ennemis arrivent à bonne portée, car l'ar-
tillerie de l'attaque doit alors cesser son tir
pour ne pas atteindre ses propres troupes.
S'il existe un 2" mur un peu en arrière du
premier, il formera un abri assez sûr, car
les obus éclatant à la rencontre du l*^"^, il
en résultera que le 2^ n'aura qu'à résister
aux éclats.
L'organisation défensive d'un mur dé-
pend de sa hauteur et de son épaisseur ; ou
peut tirer soit par-dessus le mur, soit à tra-
vers en y perçant des créneaux. Cette der-
nière disposition a l'avantage de mieux cou-
vrir les défenseurs, mais elle donne un
champ de tir plus restreint.
Si le mur a une hauteur inférieure à
1™,30, on creuse une petite tranchée en
arrière. S'il a 1",30, on l'utilise tel qu'il
est pour tireurs debout, ou, si on en a le
temps, on remplace le chaperon par des
bonnettes ou créneaux en gazons ou en sacs
à terre. On peut aussi accroître la valeur
défensive de l'obstacle et empêcher l'ennemi
d'utiliser un mur dont il se serait emparé,
au moyen d'un petit fossé en avant. Pour les
murs de hauteur comprise entre l'^.SO et
1™,80, on fait une banquette ou bien on
perce des créneaux à ciel ouvert. La ban-
quette peut, si l'on est pressé, être consti-
tuée au moyen de bancs ou de planches
posées sur des chaises, des caisses, etc.
L'organisation avec banquette peut servir
pour les murs allant jusqu'à 2™, 20. Mais, à
partir de 2°"-, 20, il est préférable de percer
des créneaux à hauteur convenable, pour
Fis. 183.
1S4.
qu'ils ne puissent être embouchés ifig. 183).
La disposition de la figure 184 peut auss
MUR.
être adoptée, si la hautetft- du mur est suf-
fisante , malgré le bourrelet , pour faire
obstacle. S'il est nécessaire d'avoir un feu
très nourri, on pourra organiser deux étages
de feux : l'un pour tireurs couchés, à ge-
noux, ou debout; l'autre, pour tireurs de-
bout, placés sur un échafaudage {fig. 185 et
1S5.
186). Dans ce cas, les hommes de l'étage supé-
rieur sont très exposés aux coups d'écharpe.
Fis.-. 1S6
La figure 187 indique le dispositif le plus
solide pour la mise en état de défense d'un
mur assez élevé.
187.
Si l'on veut organiser un mur pour ré-
sister contre l'artillerie, il faut le renforcer
par une épaisseur de terre de 3 mètres au
moins ; mais cette organisation, qui exige
beaucoup de temps, n'est pas souvent ad-
missible et ne peut convenir que pour des
murs peu élevés.
MURAILLE. Mur épais et élevé, consti-
tuant les remparts et auquel sont adossées
des terres. Dans l'antiquité , sur une ou
plusieurs lignes parallèles, elles formaient
l'enceinte des villes ou protégeaient une
549 MUSIQUE.
étendue plus ou moins considérable d'un
pays contre les irruptions de l'ennemi.
La muraille, telle qu'on la construisait
vers l'époque romaine, avait de 10 à 20
mètres de hauteur, sur une épaisseur de 5
à 7 métrés.
Les murailles de Babyloue et de Ninive
avaient 24 mètres d'épaisseur sur autant de
hauteur.
La grande muraille ou muraille de la
Chine avait près de 3,000 kilomètres de
développement, avec une largeur permet-
tant à 6 cavaliers d'y passer de front sur
son sommet.
— d'un navire. Enveloppe intérieure
d'un navire.
MURIAX. Nom donné par les Romains
aux machines de guerre placées sur les mu-
railles.
MUSÉE d'artillerie. Formé en 1794,
dans un ancien couvent, prés Saiut-Thomas-
d'Aquin, au moyen d'armes et d'armures en-
levées à la Bastille. Cette collection des
modèles tant anciens que modernes de tous
les objets se rapportant à l'artillerie, s'est
rapidement enrichie et complétée au point
de constituer un ensemble remarquable, per-
mettant de se rendre compte des perfection-
nements successifs apportés à l'armement
depuis les temps les plus reculés jusqu'à
nos jours.
Ce musée est actuellement aux Invalides.
MUSELIÈRE. Espèce de bride passant
sur le nez du cheval, pour l'empêcher de
mordre.
MUSEROLLE. Partie de la bride ou
téliére, qui se place sur le nez du cheval.
MUSETTE-MANGEOIRE. Espèce de
sac en treillis , percé de petits trous garnis
d'œillets en cuivre, dans lequel on fait
manger l'avoine aux chevaux et aux mulets,
en route, en manœuvre ou en campagne.
Cet effet de campement est pourvu d'une
sangle qui sert à le fixer à la tète du cheval ;
les œillets ont pour but de permettre l'en-
trée de l'air, pour faciliter la respiration de
l'animal, sans cependant laisser passer les
grains d'avoine ou d'orge.
MUSICIEN. Celui qui fait profession de
composer ou d'exécuter de la musique.
MUSIQUE. Chaque régiment d'infante-
rie, du génie et chaque école d'artillerie
possède une section de musique, composée
ainsi qu'il suit :
1 chef de musique,
1 sous-chef de musique,
38 soldats musiciens.
Total.
40
MUSIQUE.
Les anciens musiciens classés peuvent être
admis à rester comme rengagés ou commis-
sionnés, mais ils doivent disparaître par
extinction.
La section de musique relève du chef de
musique, pour l'instruction et pour la dis-
cipline, et de l'offlcier d'habiUement pour
l'administration.
Afin d'assurer le recrutement des musi-
ciens, le règlement autorise à former 24
élèves-musiciens dans chaque régiment. Ces
élèves sont instruits à solfier, à vocaliser et
à jouer d'un instrument de musique mi-
litaire.
La composition instrumentale d'une mu-
sique militaire est la suivante :
Flûtes (une grande et une petite) . 2
Petites clarinettes 2
Grandes clarinettes 4
Hautbois 2
Saxophones sopranos 2
— altos 2
— ténors 2
— barytons 2
Cornets à piston 2
Trompettes à cylindre 2
Trombones 3
Saxhorns contraltos si bémol 2
Saxos-trombas altos mi bémol. ... 3
Saxhorns barytons si bémol 2
— basses si bémol à quatre
cylindres 3
Saxhorns contrebasse mi bémol. . .
— contrebasse grave si bémol
Caisse claire ou roulante. . -
Grosse caisse
Cymbales (paii-es de)
Total 40
Les dépenses de la musique, y compris
l'achat et l'entretien des instruments, des
partitions de musique, les abonnements aux
j ournaux de musique, etc., sont supportées
par la masse d'habillement et d'entretien
(fonds commun).
ifni en est de même des primes mensuelles
de fonctions au chef de musique, au sous-
chef de musique et aux musiciens (soldats
ou commissionnésl.
330 MYRIARQUE.
MUSULMAN. Synonyme de mahométan.
MUTATION. Changement, remplace-
ment d'une personne par une autre. Les
mutations des officiers, des hommes de
troupe et des chevaux sont portées au verso
de la situation administrative, ainsi que sur
les contrôles annuels ; elles sont également
inscrites numériquement au | 1" de la
1" partie du registre de comptabilité.
MUTILATION. Retranchement d'une
partie extérieure du corps. On a indiqué
quelles sont les mutilation de la 7nnin qui
entraînent l'exemption du service militaire,
ou la réforme. Les mutilations de la face
ayant occasionné des pertes de substance des
os maxillaires, suites de coups de feu ou
d'une opération chirurgicale, sont incompa-
tibles avec le service militaire.
La perte totale et la luxation non réduite
du gros orteil ou d'une de ses phalanges, la
perte simultanée do deux orteils voisins, la
perte totale d'une phalange aux quatre der-
niers orteils, entraînent également l'incapa-
cité de servir.
Tout homme prévenu de s'être rendu im-
propre au service militaire par suite de mu-
tilation volontaire est déféré aux tribunaux,
soit sur la demande des conseils de revision,
soit d'office. S'il est reconnu coupable, il est
puni d'un emprisonnement d'un mois à un
an, et envoyé dans une compagnie de disci-
pline, à l'expiration de sa peint\ pour y ac-
complir le temps de service militaire prescrit
par la loi.
MYOPIE. État de celui qui ne voit les
l'boses que de près. La myopie entraîne
l'exemption et la réforme :
1° Quand elle est supérieure à 4 diop-
tries ;
2° Quand l'acuité visuelle n'a pas été ra-
menée, par les verres correcteurs, au moins
à 1/2 pour un œil et 1/10 pour l'autre ;
3° Quand les altérations de la choroïde
sont assez étendues et assez profondes pour
indiquer une myopie progressive ;
4° Quand il existe une asthénopie mus-
culaire prononcée ou un strabisme divergent
accompagnés d'une diminution de l'acuité
visuelle dans les limites précitées.
MYRIARQUE. Commandant d'un corps
de 1 0,000 hommes dans les milices grecques.
NACAIRE.
531
NAISSANCE.
N
NACAIRE, NAQUAIRE, ANACAIRE,
etc. Instrument de musique militaire em-
ployé eu Orient autrefois et consistant en
tambours de diverses espèces, et même aussi
en timbales.
NACELLE. Petit bateau n'ayant ni
mât, ni voile. Les corps de troupe peuvent
être autorisés à acheter ou à louer, au
'Ompte de la masse des écoles, une nacelle ou
barque destinée à être montée par des na-
geurs habiles chargés d'observer les élèves
pendant les leçons de natation. Ils sont mu-
nis de grands cordages pour attacher les
sauveteurs.
Dans les places où le service de l'artillerie
est pourvu d'équipages de pont, on peut lui
demander des nacelles ou toute autre em-
barcation. Elles sont réintégrées à la clôture
des exercices.
Petit bateau entièrement en sapin trans-
porté dans l'équipage de pont; il a 9™, 08 de
long et 1™,57 de large; il pèse 450 ki-
logrammes. La hauteur de son bordage
est calculée de manière qu'il puisse aisé-
ment passer sous le tablier du pont de ba-
teaux. Il peut être employé sur tous les
cours d'eau et sert à l'établissement des
ponts et au débarquement des troupes.
Des nacelles ordinaires, trouvées dans le
pays, peuvent constituer un excellent moyen
de passage d'un cours d'eau pour des troupes
d'un faible efiFectif.
On donne également le nom de nacelle au
panier suspendu au-dessous d'un ballon et
dans lequel se placent les aéronautes. Dans
le ballon dirigeable de l'école de Chalais-
ileudon, la nacelle, très légère et de forme
élégante, a environ 33 mètres de longueur
et 2 mètres de hauteur au milieu, vers le-
quel sont ménagées trois petites fenêtres.
Cette nacelle, tenue très près du ballon, porte
à l'avant une hélice de 7 mètres environ de
diamètre, formée de deux palettes concavo-
convexes recouvertes de soie, et à l'arriére
un gouvernail rectangulaire rattaché au bal-
lon à sa partie supérieure.
NAISSANCE. Origine, commencement.
Sortie de l'enfant du sein de sa mère. Se dit
aussi des animaux.
En temps ordinaire, les déclarations do
naissance sont faites, dans les trois jours de
l'accouchement, à l'officier de l'état civil, au-
quel l'enfant est présenté. La naissance est
déclarée par le père, ou à défaut du père par
d'autres personnes qui ont assisté à l'accou-
cliement. L'acte est rédigé de suite, en pré-
sence de deux témoins. Il énonce le jour,
l'heure et le lieu de la naissance, le sexe de
l'enfant et les prénoms qui lui sont donnés,
les prénoms, noms, professions et domicile
des père et mère et ceux des témoins.
Les noms en usage dans les calendriers et
ceux des personnages connus dans l'histoire
ancienne, peuvent seuls être reçus, sur les
actes de naissance.
L'enfant conçu pendant le mariage a pour
père le mari. Néanmoins, celui-ci peut le
désavouer, s'il prouve que pendant le temps
qui a couru depuis le 300* jusqu'au 180<^
jour avant la naissance il était, soit pour
cause d'éloignement , soit par l'effet de
quelque accident, dans l'impossibilité phy-
sique de cohabiter avec sa femme. Mais le
mari ne peut, en alléguant son impuissance
naturelle, désavouer l'enfant.
Le désaveu n'est même pas admis pour
cause d'adultère, à moins que la naissance
n'ait été cachée au mari. Celui-ci est alors
admis à présenter tous les faits propres à
justifier qu'il n'est pas le père de l'enfant.
De plus, l'enfant né avant le 180^ jour du
mariage ne peut être désavoué par le mari
dans les cas suivants :
1° S'il a eu connaissance de la grossesse
avant le mariage ;
2° S'il a assisté à l'acte de naissance, et
si cet acte est signé de lui, ou contient sa
déclaration qu'il ne sait pas signer ;
3" Si l'enfant n'est pas né viable.
La légitimité de l'enfant né 300 jours
après la dissolution du mariage peut égale-
ment être contestée.
Dans les divers cas où le mari est autorisé
à réclamer, il doit le faire dans le mois, s'il
se trouve sur les lieux, de la naissance de
l'enfant ; dans les deux mois après sou re-
tour, si, à la même époque, il est absent ;
dans les deux mois après la découverte de
la fraude, si on lui avait caché cette nais-
sance.
Les déclarations de naissance aux armées
sont faites dans les dix jours qui suivent
l'accouchement. L'oflicier de l'état civil aux
armées doit, dans les dix jours qui suivent
l'inscription d'un acte de naissance au re-
gistre, en adresser un extrait à l'officier de
l'état civil du dernier domicile du père de
l'enfant (lieu de naissance du militaire), ou
NAPHTALINE.
532
NATURE DE LA TERUE.
de la mère, si le père est inconnu. Cet en-
voi se fait par l'intermédiaire du dépôt du
corps.
En cas de désaveu de paternité, les offi-
ciers de l'état civil iie peuvent point pro-
noncer, mais ils doivent indiquer aux inté-
ressés la marche à suivre pour porter leur
réclamation devant les tribunaux.
— d'un poulain. La naissance d'un
poulain dans un corps de troupe ou dans un
établissement dépendant du ministère de la
guerre est constatée par un certificat admi-
nistratif de prise en charge , qui sert de
pièce à l'appui du registre des entrées et
des sorties (remonte générale).
NAPHTALINE. La naphtaline est une
matière cristalline, incolore, d'une odeur
empyreumatique, d'une saveur acre, qu'on
obtient dans la distillation du goudron de
houille.
Une circulaire ministérielle du 20 mars
1891 (B. 0., 2}- r., p. 339), prescrit l'em-
ploi de cette substance pour la conservation
des lainages et des brosses.
La naphtaline s'emploie seule, ou bien
associée au camphre, suivant le mode ci-
après indiqué, savoir :
Naphtaline pure. La naphtaline pure
s'emploie pour la conservation des effets de
laine ne nécessitant pas de manutentions
fréquentes et emmagasinés dans des locaux
suffisamment aérés , afin d'atténuer ou
d'éviter les inconvénients que peut occa-
sionner l'odeur pénétrante dégagée par ce
produit. 11 sera préférable d'employer la
naphtaline pure, livrée par le commerce,
sous forme de tablettes qu'on placera direc-
tement au milieu des effets à conserver.
Naphtaline mélangée. Le produit mé-
langé de naphtaline pure et de camphre,
dans la proportion de une partie de cam-
phre et de 3 parties de naphtaline atténue
l'odeur de la naphtaline pure, en conser-
vant à cette substance les propriétés insec-
ticides nécessaires ; il peut être employé
sans inconvénients par les ouvriers de ma-
gasins. On prépare le mélange en grains, à
la main, au fur et à mesure des besoins; il
est réparti dans de petits sachets qu'on
place dans les effets à conserve)-.
NASAL ou NASELLE. Partie du casque
qui servait à garantir le nez.
NATATION. Art de nager, c'est-à-dire
de se soutenir et d'avancer sur l'eau.
La natation est enseignée dans les corps
de troupe, d'après les prescriptions conte-
nues dans le Manuel de gymnastique.
Les conseils d'administration sont auto-
risés à faire directement l'achat du matériel
de natation, décrit dans le manuel précité.
sauf en ce qui concerne les bateaux ou na-
celle et la literie, pour lesquels il doit être
demandé des autorisations spéciales.
Les chevaux de la cavalerie sont égale-
ment exercés à passer les cours d'eau à la
nage , toutes les fois que les localités le
permettent. (Service intérieur des troupes
de cavalerie, art. 267.)
NATION. Agglomération d'hommes qui
sont nés dans un même pays, et vivent sous
les mêmes lois.
Une nation constitue en quelque sorte
une même famille, caractérisée par la com-
munauté de langage, des traditions, de
mœurs, et souvent même par un génie par-
ticulier.
11 ne faut pas confondre le mot nation
avec le mot peuple, qui désigne simplement
une multitude d'hommes vivant sur le même
territoire et obéissant au même gouverne-
ment.
Ainsi, par exemple, le peuple autrichien
comprend la nation hongroise ou magyare,
la nation tchèque , et une partie des na-
tions allemande , polonaise , roumaine , ita-
lienne , etc. ; de même le peuple anglais
comprend les nations anglaise, irlandaise,
écossaise.
NATIONAL. Qui appartient à une na-
tion.
NATIONALITÉ. La nation à laquelle
appartient un individu, soit par sa nais-
sance, soit par suite de naturalisation.
NATURALISATION. Acte en vertu
duquel un étranger obtient dans un pays les
droits et les privilèges dont jouissent ceux
qui y sont nés ; en revanche, il doit sup-
porter les mêmes charges que les nationaux,
et notamment le service militaire.
Les individus devenus Français par voie
de naturalisation , réintégration ou déclara-
tion faite conformément aux lois, sont
portés sur les tableaux de recensement de
la première classe formée après leur chan-
gement de nationalité. Ces individus ne
sont astreints qu'aux obligations de service
de la classe à laquelle ils appartiennent par
leur âge (art. 12 de la loi du 13 juillet
1889).
En ce qui concerne les individus nés en
France d'étrangers et résidant en France,
ils sont également portés sur les tableaux
d'avancement de la classe dont la forma-
tion suit l'époque de leur majorité (V. Etran-
gers).
NATURE de la terre. Pour déterminsr
le nombre d'hommes à affecter à la fouille
d'un déblai, on a besoin de connaître la
nature de la terre, c'est-à-dire, combien de
NAUMACHIE.
o-"}3
NETTOYAGE
piocheurs sont nécessaires pour fournir la
terre que peut enlever un pelleteur.
Ou appelle terre à 1 homme, celle qui
peut être enlevée directement par le pelle-
teur, sans aucun piocheur ; terre à 1 homme
et demi, celle où un piocheur suffit à deux
pelleteurs; terre à 2 hommes, celle où il
faut 1 piocheur pour 1 pelleteur, etc. En un
mot, on prend pour unité de travail le tra-
vail d'un pelleteur, en adjoignant à ce der-
nier le nombre de piocheurs suffisants pour
hii fournir de la terre bien remuée.
NAUMACHIE. Spectacle d'un combat
naval et enceinte dans laquelle avait lieu
la représentation.
NAVIGABLE. Pour qu'un cours d'eau
soit navigable sur une certaine étendue, il
faut que la pente moyenne ne dépasse pas
1/1000, que la profondeur ne soit pas
inférieure à 1 mètre, et qu'il n'j' ait pas de
ressauts brusques.
NAVIGATION. Circulation des navires
sur l'eau.
Les équipages de ponts sont quelquefois
transportés par eau ; on forme alors, avec
les bateaux, des trains sur lesquels on ré-
partit tout le matériel. On emploie aussi
des bateaux ou des nacelles pour faire tra-
verser les cours d'eau aux troupes. Pour
naviguer, l'équipage se compose de 5 hom-
mes, dont l'un (chef de bateau) a les fonc-
tions de pilote. (V. Transports maritimes.)
NAVIRE. Toute espèce de bâtiment
ponté pouvant aller sur mer.
Le navire marchand sert uniquement
au commerce; le navire armé en course,
armé en guerre par des particuliers , a
une commission lui permettant d'attaquer
les navires ennemis ; le navire de guerre
est celui qui est attaché à la défense
de l'État et ne transporte ni marchandises,
ni passagers ; le navire cnirassé a ses
parties les plus exposées recouvertes de
blindages ou de cuirassements, etc. Les bou-
ches à feu sont placées soit dans des batteries
cuirassées, couvertes ou non, soit sur des
tourelles fixes, soit dans des tourelles tour-
nantes ; les tourelles ne contiennent que 1
ou 2 pièces ; les batteries contiennent sur
chaque bord un nombre de pièces variable.
Les navires cuirassés sont :
1° Les garde-côtes de l""^ et de S" classe,
et les batteries flottantes pour la défense
des côtes ;
2° Les cuirassés de liaute mer.
Les navires non cuirassés compren-
nent :
1° Des canonnières, des chaloupes-canon-
nières et des bateaux-torpilleurs , pour la
défense des cotes ;
2° Des croiseurs, des avisos, des canon-
nières, des torpilleurs et des contre-torpil-
leurs, comme navires de combat.
NÉCESSAIRE d'armes. Étui de forme
ovale, en tôle d'acier, renfermant les objets
indispensables au montage et au démontage
d'une arme à feu. Chaque soldat a un né-
cessaire pour fusil modèle 1886, compre-
nant : la boîte du nécessaire, en tôle de fer,
percée d'une fente à une extrémité pour le
passage du tournevis, et fermée à l'autre
extrémité par un huilier : une lame de
tournevis et une spatule-cuvette, réunies par
une petite trousse en drap, et renfermées
dans la boîte.
— de bouche à feu. Ensemble de
pièces de rechange nécessaires pour pourvoir
aux premiers besoins en campagne ou en
route.
NERVURES. Parties saillantes ménagées
dans diverses parties de l'amiement, no-
tamment dans la culasse mobile du fusil
modèle 1886.
NETTOYAGE. Action de rendre net,
propre.
— des armes. Est effectué par les dé-
tenteurs des armes en service, conformément
aux instructions réglementaires. Les armes
réintégrées en magasin et dont la propreté
n'est pas jugée suffisante, sont nettoyées
par le chef armurier du corps, au compte
de la masse d'habillement et d'entretien.
Les armes non en service existant au
corps sont entretenues et nettoyées par le
chef armurier du corps , moyennant une
prime annuelle.
Les armes existant dans les arsenaux et
dans les établissements de l'artillerie, sont
entretenues et nettoyées par le service de
l'artillerie, qui peut demander des militaii'es
de corvée pour effectuer le nettoyage.
— des casernements. Les corps de
troupe sont chargés de la propreté intérieure
et extérieure des casernes qu'ils occupent. A
chaque évacuation , les locaux doivent être
remis propres et en ordre. En cas de départ
précipité, le chef de corps doit laisser des
hommes de coi'vée, sous le commandement
d'un officier ou d'un sous-ofiicier. Si le
génie se trouve dans la nécessité de faire
opérer le nettoj^age, il en est rendu compte
au commandant d'armes et au sous-inten-
dant militaire, et la dépense, résultant de
cette opération, est constatée et remboursée
comme il a été dit pour les dégradations.
(Hèglemeut du 30 juin 1836, "art. 98 à
100.)
— des effets. Le nettoyage des effets
réintégrés par les hommes est opéré par les
soins des capitaines-commandants, qui fout
NEUF.
NEUTRES.
ffectuer cette opération, autant que pos-
sible, par les détenteurs des effets au mo-
ment de la réintégration.
Les ingrédients employés, sont :
1° L'eau tiède, autant que possible;
2° Le savon blanc ordinaire pour les dou-
blures ;
3° L'ammouiaque liquide ou alcali volatil
pour l'enlèvement des taclies grasses sur les
parties de drap qui ne sont pas doublées ou
parementées ;
4° Le savon à détacher pour les taches
grasses des parties pliées ou parementées ;
5° L'acide oxalique pour les taches an-
ciennes qui résistent aux agents énoncés
ci-dessus.
Les frais d'achats d'ingrédients sont sup-
portés par le fonds particulier de la masse
d'habillement et d'entretien.
Les règles ci-dessus s'appliquent égale-
ment aux effets réintégrés par les réservistes
et les territoriaux.
— du harnachement. Le nettoyage des
effets de harnachement en service est effectué
par les détenteurs.
Le harnachement non en service existant
au corps est entretenu et nettoyé par le
maître sellier.
NEUF. Qui n'a point encore servi. C'est
la première classification des effets de toute
nature du département de la guerre, aussitôt
après leur achat ou leur fabrication.
Tout effet qui a été mis en service, même
un seul jour, n'est plus considéré comme
neuf (N) mais comme très bon (T B).
On ne distingue plus, actuellement, dans
la comptabilité de la guerre, les effets neufs
des effets très bons ; ils forment une seule et
même catégorie, à laquelle on applique les
mêmes prix de la nomenclature.
NEUTRALITÉ. La neuiralité est la si-
tuation d'un État qui, dans une guerre, ne
prend pai'ti pour aucun des belligérants. La
neutralité est dite simple, lorsque l'Etat
neutre se borne à déclarer ses intentions, et à
ne rien faire pour ou contre les belligérants ;
elle est dite armée, lorsque l'État neutre
fait des préparatifs militaires pour main-
tenir sa neutralité, même par la force, si on
tentait de la violer. Ce sera le cas général, à
l'avenir, pour tous les États limitrophes de
l'un ou l'autre des belligérants.
Quelques pays faibles tels que la Suisse,
la Belgique, le gi-and-duché de Luxembourg,
ont été déclarés neutres par des traités spé-
ciaux, aGn de les mettre à l'abri des at-
taques des États puissants qui les entourent ;
mais cette neutralité n'oblige les puissances
qui se sont engagées à respecter l'indépen-
dance de ces pays, qu'autant que ces der-
niers ne prennent pas parti pour l'un ou
l'autre des belligérants.
NEUTRES. Les neutres doivent s'abste-
nir de tout acte hostile, soit direct, soit in-
direct envers les belligérants ; de même
ils ne doivent faire aucun acte militaire qui
puisse favoriser un des partis ennemis au
détriment de l'autre ; enfin, ils sont tenus
d'accorder les mêmes faveurs commerciales
aux deux belligérants et de la même ma-
nière.
Les sujets d'un État neutre qui résident
sur le territoire d'une des parties conten-
dantes doivent être respectés dans leurs per-
sonnes et dans leurs biens meubles. Quant
à leurs propriétés immeubles, elles subissent
la loi commune en ce qui concerne les contri-
butions militaires et les autres charges dont
peuvent être frappées celles des habitants
du pays.
Les droits et les devoirs des neutres dans
les guerres maritimes sont difficiles à déter-
miner, car chaque État a admis à ce sujet
des lois particulières. Les seules règles uni-
versellement admises sont celles relatives à
la contrebande de guerre et à la violation
des blocus.
D'après ces règles, tout navire neutre qui
porte à l'un des belligérants, soit des armes,
soit des munitions, soit du matériel de
guerre, peut être saisi par les navires de
l'autre belligérant et conduit dans un de ses
ports, où l'on confisque tout ce qui est con-
trebande, après quoi le navire est libre de
continuer sa route avec le reste de sa car-
gaison.
En France, le règlement de 1778, qui
est encore en vigueur, déclare que le navire
coupable et sa cargaison sont de bonne prise
lorsque la partie qualifiée de contrebande
forme les trois quarts de la valeur totale du
chargement.
En ce qui concerne le blocus, il est do
droit naturel que tout État qui s'empare de
la totalité ou d'une portion de mer apparte-
nant à son ennemi, en devient le proprié-
taire, et a nécessairement le droit d'en per-
mettre ou d'en interdire l'accès aux nations
neutres. Tout navire qui viole ces ordres
peut être confisqué avec sa cargaison. Tou-
tefois, le congrès de 1836 a posé le principe
que pour qu'un blocus soit respecté, il n'est
pas suffisant qu'il soit sur le papier, c'est-
à-dire simplement déclaré, ainsi que le pré-
tendait l'Angleterre, mais il faut encore qu'il
soit réel, c'est-à-dire que l'État qui l'a dé-
claré possède sur les points bloqués une
force navale suffisante pour faire respecter
sa déclaration.
Aux ternies de la Conventimi de Genève, le
NÉVROBALISTIQUE,
personnel des hùpitato. et celui des ambu-
lances sont reconnus neutres en cas de guerre
et, comme tels, protégés et respectés aussi
longtemps qu'il se trouve des malades ou des
blessés dans ces établissements.
Le personnel neutralisé en temps de
guerre, doit être pourvu d'un brassard dont
la délivrance est laissée à l'autorité mili-
taire .
NÉVROBALISTIQUE. Se disait des
armes de jet, dont les projectiles étaient lan-
cés au moyen d'une corde, tels que l'arba-
lète, l'arc, etc.
NEZ. Partie saillante située au milieu de
la face de l'homme et qui forme la partie
extérieure de l'organe de l'odorat. La dilfor-
mité du nez portée au point de gêner mani-
festement la respiration et la parole, ou seu-
lement l'une de ces fonctions, est un cas
d'exemption ou de réforme : la racine trop
enfoncée, les ailes trop rapprochées et comme
pressées contre la cloison, ou au contraire
un volume excessif sont les conditions de
cette difformité.
Les polypes des cavités nasales doivent
faire exempter ; ils ne doivent fau'e l'objet
d'une demande de réforme qu'autant qu'ils
ont résisté aux moyens de traitement ap-
propriés.
La jmnaisie ou ozéne (fétidité de la respi-
ration par le nez) entraîne l'exemption,
voire même la réforme, si elle n'est pas cu-
rable.
NICKEL. Métal blanc, dur, ductile, mal-
léable, polissable, dont on se sert surtout à
l'état d'alliages ; ainsi le maillechort est un
alliage de cuivre et de nickel. Une légère
proportion de nickel dans les plaques de cui-
rassement (Y. Blindage) donne à ces pla-
ques des propriétés.
NID DE PIE. Sape que les assaillants
construisent après l'assaut pour couronner
le sommet de la brèche ; on la trace sur le
terre-plein de l'ouvrage, à 6 mètres du talus
du rempart. Ce retranchement doit pouvoir
contenir au moins 50 hommes.
NITRO-GLYCÉRINE. Corps détonant
que l'on obtient eu versant de la glycérine
goutte à goutte dans un mélange d'acide
azotique et d'acide sulfurique. Elle entre
dans une proportion de 30 à 90 p. 100 dans
les diverses espèces de dynamite à base
inerte.
NIVEAU. Instrument servant à trouver
la différence de hauteur de deux points,
c'est-à-dire au nivellement. Les principaux
employés dans l'année sont les suivants :
— à bulle d'air. Fiole ou tube de verre
un peu bombé, fermé à ses deux extrémités
i NIVEAU.
et imparfaitement rempli par un liquide très
mobile, tel que l'alcool ou VétherQig. 188).
11 existe ainsi une petite bulle d'air qui
tend toujours à occuper la partie la plus élevée
du tube. Deux traits gravés sur le verre
marquent la position occupée par la bulle
lorsque la réglette sur laquelle repose le ni-
veau est liorizontale.
— à collimateur. (V. ColUmaieur).
— à lunette. Se compose essentielle-
ment d'une lunette mobile autour d'un axe
de rotation perpendiculaire à son axe op-
tique. On rend l'axe de rotation parfaite-
ment vertical, en se guidant à cet effet sur
les indications d'un niveau A bulle d'air;
Fi?. 180.
l'axe optique décrit alors un plan horizontal
qui constitue le plan de visée. Cet instru-
ment est sujet à se dérégler pendant les opé-
rations, et il faut chercher à compenser, par
le mode d'observation, les erreurs pou-
vant résulter d'un petit défaut de réglage
(/?(,. 189).
— Burel. Se compose essentiellement
[fig. 190) d'un pendule librement suspendu.
auquel est fixée une petite glace qui est ver-
ticale lorsque le pendule a pris sa position
NIVEAU.
5i6
NIVELLEMENT.
d'éf[iinibre. Si un opérateur se place à
quelque distance en avant de cet instrument,
la ligne de visée passant par son œil et
l'image de cet œil dans. la glace est horizon-
tale, et il suffit pour obtenir la hauteur de
mire d'un point situé en avant d'amener sur
cette ligne le voyant de la mire placée au
point considéré. Pour amortir les oscillations
du pendule sous l'action du vent, on fait
plonger la masse pesante qui la termine dans
une boîte cylindrique en cuivre remplie
d'eau.
— d'eau. ?e compose d'un tube cylin-
drique en fer-blanc ou en cuivre, recourbé à
à angle droit à ses deux extrémités et ter-
miné à chaque bout par une fiole en verre.
Une douille placée en son milieu permet de
le placer sur un trépied où il peut tourner
librement. Ce niveau est fondé sur ce prin-
cipe que, lorsqu'un liquide homogène est
contenu dans des vases ouverts communi-
quant entre eux, tous les points de sa sur-
face dans les divers vases sont au même ni-
veau. La ligne de visée est déterminée par
les circonférences qui limitent la surface de
l'eau contre les parois des deux fioles; habi-
tuellement la visée se fait en diagonale, en
se plaçant à environ 1 métré en arriére de la
première fiole.
— de maçon. Triangle isocèle (généra-
lement rectangle) formé de deux règles en
bois réunies par une traverse. Un fil à plomb
suspendu au sommet peut osciller librement
au-dessous de la traverse, au milieu de la-
quelle se trouve une ligne de foi que le fil
doit recouvrir exactement quand le côté du
triangle opposé au sommet forme une ligne
horizontale.
Fis. 191.
— de pointage. Pour donner aux ca-
nons et aux mortiers rayés l'inclinaison
exacte nécessaire pour que la trajectoire ne
soit ni trop longue, ni trop courte, hors des
limites de la graduation de la hausse, on
emploie le niveau de pointage {fig. 191).
Cet instrument se compose :
1° D'un arc gradué en degrés et demi-
degrés, sur une face de 0 à 45°, sur l'autre
de 4.^) à 90" ; il est muni d'un vernier per-
mettant délire les angles à 1/5 prés;
2° D'un niveau à bulle d'air, mobile au-
tour d'une charnière dont l'axe correspond
au centre de l'axe;
3" D'une vis de pression servant à fixer
le niveau à l'inclinaison voulue.
Pour opérer le pointage, on iixe le niveau
à bulle d'air au degré précis d'inclinaison à
donner à la bouche à feu, puis on place le
quart de cercle et on agit sur la vis de poin-
tage jusqu'à ce que la bulle d'air soit entre
ses deux repères. fec??^
— lyre. L'instrument, qui repose sur le
même principe que le niveau à collimateur,
est beaucoup plus petit; il se tient à la
main, peut se replier en deux parties et se
mettre dans la poche [fig. 192).
Fiir. 192.
NIVELETTE. Pour déterminer le nivel-
lement de points intermédiaires devant se
trouver dans le même plan que des puints
extrêmes donnés, on emploie un jeu de
3 niveleUes. Chaque nivelette se compose
d'une tringle d'environ 0™,80 de hauteur,
terminée par une plaque ou régie. Les 3
nivelettes étant de même hauteur, on amène
la nivelette intermédiaire au plan des deux
autres, en abaissant de la quantité voulue
un piquet sur lequel elle est placée, et qui
est d'abord plus élevé.
NIVELLEMENT. A pour objet de dé-
terminer les distances verticales des divers
points d'un terrain à une même surface de
comparaison, dite de niveau, normale en
chacun de ses points à la direction de la
verticale. Dans les nivellements de peu
d'étendue, cette surface se confond sensible-
ment avec un plan horizontal. La surface
de compa)aison que l'on prend habituelle-
ment en France, pour l'exécution des cartes
topograpbiques et même de nivellements
quelconques, est celle du niveau moyen de
la mer, supposé prolongé au-dessous des
contments.
La différence de niveau de deux points
quelconques d'un terrain est égale à la dis-
tance verticale d'un de ces points à la sur-
NICHAM.
oo7
NŒUD.
face de niveau passant par l'autre, ou encore
à la différence des cotes de ces points prises
par rapport à la même surface de compa-
raison. Le problème du nivellement consiste
à déterminer les dififérences de niveau des
divers points du terrain considérés successi-
vement deux à deux. Ces différences de ni-
veau étant connues, les cotes des autres
points se calculent simplement par addi-
tions ou soustractions.
Pour déterminer la différence de niveau
de deux points, il faut deux instruments :
le niveau, destiné à mesurer l'horizontalité
d'une ligue de visée, et la mire.
Le nivellement par rayonnement
consiste à déterminer les cotes d'un certain
nombre de points du terrain au moyen d'une
station du niveau en un point central.
Le nivellement par cheminement
consiste à partir d'un point et à déterminer
successivement les altilwies des divers points
à niveler.
Les deux procédés précédents peuvent au
besoin se combiner.
Les instruments servant au nivellement
direct, sont la mire et les divers mveaujc,
dont il a été question plus haut.
Pour le nivellement indirect, on em-
ploie la boussole d écUmèlre ou boussole ni-
velante, l'alidade nivelatrice, etc.
NICHAM-IFFTIKAR {Ordre du) (Voir
Ordres).
NOBLE (Obturateur système). Obtu-
rateur adopté pour les dernières bouches à
feu anglaises, se chargeant par la culasse.
C'est une coupelle en acier, appliquée contre
la tranche intérieure de la vis de culasse
légèrement convexe ; ses rebords sont en
contact avec une bague en cuivre, encastrée
dans les parois de la bouche à feu. L'obtu-
rateur est maintenu contre la vis par un
boulon fixé à l'aide d'un écrou; entre l'écrou
et la vis est interposé un ressort à boudin,
qui laisse à l'obturateur un certain jeu, et
permet de le rendre in lépendant du mou-
vement de rotation de la vis.
NOBLESSE militaire. Caste privilé-
giée et formée eu général au début par des
chefs militaires ayant rendu des services au
souverain. Les Gaulois avaient l'ordi'e des
guerriers (ou chevaliers), qui les distinguait
du reste de la nation. Les Romains, après
avoir conquis le pays, substituèrent une
noblesse d'étrangers à celle des indigènes.
Enfin les Krancs apportèrent une troisième
espèce de noblesse, héréditaire, dés avant
l'époque de leur arrivée eu France. Ces
trois espèces de noblesse se maintinrent dans
des conditions variées jusqu'au XI"= siècle.
où le système féodal ayant atteint sou plus
trrand développement , les possesseurs de
liefs, ou barons, prirent insensiblement la
première place, et finirent par absorber les
trois autres. Pendant toute la féodalité, les
nobles jouirent de privilèges considérables,
mais ils étaient tenus de fournir un certain
nombre d'hommes pour la défense du sou-
verain, et de se ranger sous sa bannière.
On sait comment ils cherchèrent à se rendre
indépendants , et les luttes que la royauté
eut à soutenir pour briser l'esprit de la féo-
dalité.
La chevalerie ne fut pas autre chose qu'une
corporation ou affiliation ayant pour but,
plus ou moins avoué, la défense d'intérêts
communs.
Pendant longtemps, jusqu'à la Révolu-
tion, les grades d'ofliciers dans l'armée ne
pouvaient être accordés qu'aux membres de
la noblesse. Exceptionnellement, quelques
roturiers, à force de prodiges de valeur,
pouvaient arriver aux grades subalternes
d'officiers, et, le plus souvent, ils étaient
anoblis de ce fait.
Il y eut des intermittences, mais eu 1781,
le comte de Saint-Germain, ministre de la
guerre, fit rendre un décret aux termes du-
quel les nobles seuls pouvaient être nommés
au grade d'officier (édit du :22 mai 1781).
Actuellement la noblesse ne jouit plus d'au-
cun privilège.
NŒUD. Plateau culminant auquel vien-
nent se rattacher un ou plusieurs chaînons
montagneux.
— de la position. Partie de la position
dont la prise a le plus d'importance.
— d'épaule. Ornement qui tenait la
place de l'aiguillette d'uniforme. C'est l'ori-
gine de l'èpaulette.
— d'épée. Sorte de dragonne portée
par les officiers en deuil ou non en uni-
forme.
— de cordage. Pour assembler les di-
verses pièces de bois dont ou a à faire usage
pour l'établissement rapide de jmnts mili-
taires, on emploie des nceuds de cordage de
certaines espèces, que l'on apprend à faire
aux pontonniers et aux sapeurs-mineurs.
Les principaux nœuds employés, sont :
1° Les nœuds simples, comprenant :
le nœud simple, le nipud double, le nœud
simple gansé, le mruil allemand ;
"2° Les nœuds de jointure, savoir : le
iKeud droit, le nœud droit gansé, le nœud
du tisserand, le joint anglais ;
3° Les nœuds d'amarrage suivants :
le nœud coulant simple, le uirud coulant
sur double clef, le nœud de batelier, le nœud
de poupée, le nœud d'ancre, le nœud de
NOIX.
galère, le nœud de cabestan, le nœud double-
fixe, le nœud de maçon, le nœud de palan.
— de loch. Mesure marine de 1/120 de
mille marin = 13™,4â2.
NOIX. Dans le fusil modèle 1886, c'est
la partie du chien qui s'appuie sur la tête
de gâchette, lorsque la pièce d'arrêt est vis-
à-vis la rainure de départ ou de sûreté.
NOLÂN (télémètre). Télémètre en ser-
vice dans l'armée anglaise pour l'artillerie
do campagne. Il comprend 2 appareils gra-
phométriques semblables, gradués en sens
inverse, que l'on monte chacun sur la cu-
lasse d'un des canons de la batterie. Chaque
graphomètre se compose de deux lunettes :
l'une fixe, l'autre mobile, liée à une alidade
qui se déplace sur un cercle gradué. Les
axes optiques sont perpendiculaires entre
eux lorsque la lunette mobile est un zéro.
Chacune des lunettes fixes est munie d'une
mire ou d'une ligne de foi sur laquelle on vise
avec la lunette mobile de la station opposée.
Un cylindre calculateur permet de connaître
immédiatement la distance aux fonctions
des angles mesures, pour une base de 70
yards (04™).
NOLISEMENT. Le nolisemcnt, ou affrè-
tement d'un navire, est un acte par lequel
une partie dite affréteur, loue à une autre
partie dite fréteur, un navire pour effectuer
un transport par mer. L'affrètement est
total ou partiel; quand il est partiel, il
peut être permanent pour l'exécution d'un
service régulier, ou à la cueillette pour le
transport de matériel, de denrées ou de
bestiaux.
En temps de paix, le nolisement est fait
d'après l'ordre du ministre delà guerre; en
temps de guerre, dans le territoire d'opéra-
tions des armées, il est fait d'après l'ordre
du général en chef, par les fonctionnaires
de l'intendance.
L'autorité qui ordonne le nolisement, dé-
termine les quantités de personnes, d'ani-
maux ou de matériel qui doivent être em-
barquées ; les ports dans lesquels doit avoir
lieu l'embarquement; la destination des
navires ; le nombre des navires à vapeur à
organiser d'une manière permanente, soit
en navires-hôpitaux, soit en navires- écuries.
Les marchés ou contrats de nolisemenl
portent le nom de chartes parties; ils sont
passés conformément aux règles générales
des marchés par les sous-intendants mili-
taires, qui les soumettent à l'approbation
de l'intendant dont ils relèvent.
Les chartes parties sont établies sur des
modèles différents, suivant qu'il s'agit d'af-
fréter un navire :
1" Au vovaire ;
5S8 NOMBRE de travailleurs.
2° Pour un service de remorquage ;
3° Pour magasin, au mois ;
i° A la voile.
Dans le cas de nolisement au voyage, on
indique : le prix du fret, le prix du ton-
neau de portée, le prix du tonneau de jauge
et le prix par tête. Les chartes-parties font
connaître le temps que- le fréteur doit em-
ployer au chargement et au déchargement ;
elles indiquent également les indemnités dues
au fréteur dans le cas de retard apporté
au chargement ou au déchargement.
Quand il s'agit de transporter des hommes
ou des animaux, une commission spéciale,
instituée dans chaque port, donne son avis
sur les navires à noliser. Cette commission
comprend le sous-intendant militaire chargé
du service des transports maritimes.
NOMt Le mot dont on se .'ert pour dé-
signer une personne ou une chose ou une
collectivité.
Les noms des militaires sont inscrits en
gros caractères de bâtarde sur le registre
matricule, sur la couverture et sur la pre-
mière page du livret matricule et du livret
individuel de l'homme. Ces noms sont écrits
de la même manière que sur l'acte de nais-
sance de l'intéressé ; s'il existait des diffé-
rences dans l'orthogi-aphe d'un nom sur les
différents documents concernant un militaire,
il y aurait lieu d'en référer à l'officier de
l'état civil qui a fourni la copie de l'acte de
naissance.
Aux armées en campagne , l'officier de
l'état civil ne doit recevoir, pour les actes
de naissance, que les noms en usage dans
les calendriers et ceux des personnages histo-
riques.
— de guerre. Nom que chaque soldat
prenait autrefois eu entrant au service.
Par extension, on appelle actuellement
nom de guerre, le nom supposé que l'on
prend quand on ne veut pas être connu sous
son nom véritable.
NOMBRE de travailleurs. Dans la
construction des ouvrages de campagne, le
nombre de travailleurs nécessaires dépend
de la nature de la terre et de l'importance
du retranchement.
En ce qui concerne ce dernier point, on a
constaté qu'un bon pelleteur lance en
moyenne la terre à 4 mètres horizontale-
ment, et à 2 mètres verticalement ; avec des
travailleurs peu exercés, cette dernière dis-
tance doit être réduite à 1™,60. En combinant
les diverses données, on peut admettre qu'on
placera dans chaque atelier pour une terre
à n hommes, 1 piocheur et un nombre de
pelleteurs égal au 1/4 de la distance hori-
zontale séparant le centre du déblai de celui
NOMBRE DE TRAVAILLEURS.
du remblai augmenté de la moitié de la
hauteur du relai vertical. On ajoute, par
•1 ateliers, 1 régaleur et 1 clameur.
Pour les travaux de champ de bataille, on
admet qu'on utilisera les outils fortatifs ou
ih transport dont disposent les troupes d'in-
fanterie et qui comportent généralement
deux fois plus de pelles que de pioches,
c'est-à-dire que l'on suppose de la terre à
un homme et demi. Le nombre de travail-
leurs se déduit naturellement du genre de
travail à exécuter et du nombre d'outils dis-
ponibles.
A titre d'indication, nous donnons ci-
après le nombre de travailleurs et d'outils
nécessaires pour la construction de l'ou-
rrage de compaynie du type qui sera indiqué
i ce dernier mot :
NOMBRE DE TRAVAILLEURS.
PARTIES
DE l'oCVRAGE.
Faces
Flancs
Retours de flancs. .
Parados de sorge
( partie centrale ).
fossé
Parados de gorsre
(partie centrale ),
tranchée
Parados de gorge,
ailes en tranchées-
abris
Totaux
N O M B R E
4U
6
316
de
PELLES.
120
4,s
de
PIOCHES
Sur un chantier de cette nature, des acci-
dents peuvent se produire, quelques hommes
peuvent être trop fatigués pour terminer
leur tâche ; en outre, les angles d'épaule ou
le saillant, aussi bien que les talus aux ex-
trémités de l'ouvrage, sont des points déli-
■ ats pour lesquels il faut prévoir quelques
ouvriers supplémentaires; enfin, pour que
l'exécution du travail ne subisse aucun re-
tard, il importe de constituer une réserve de
travailleurs ; c'est pourquoi ou comptera,
pour l'établissement d'un ouvrage de com-
pagnie, sur deux compagnies d'infanterie.
En ce qui concerne les outils, le nombre
de 3iG indiqut; plus haut est exactement
celui des outils de transport dont dispose un
régiment d'infanterie. L'ouvrage d'infanterie
pourrait donc à la rigueur être établi entiè-
rement ave(' ces seuls outils ; mais, comme
pour les travailleurs, il est indispensable de
se constituer une réserve d'outils, soit en vue
du remplacement de ceux qui pourraient être
5o0 NOMENCLATURE.
cassés au cours du travail, soit en vue de
l'exécution des travaux délicats ou supplé-
mentaires ; aussi sera-t-il préférable de n'em-
ployer les gros outils qu'aux terrassements
des faces, des flancs et du parados, eu uti-
lisant les outils portatifs des deux compa-
iïuies pour les tranrhées-abris.
NOMENCLATURE. L'ensemble des
noms employés pour désigner les différents
objets composant le matériel de chaque ser-
vice du département de la guerre. Dans
chaque nomenclature spéciale, le matériel
est classé par unité sommaire et par imité
détaillée sous des chapitres distincts qui cor-
respondent aux différentes branches du ser-
vice.
Les numéros de nomenclature attribués
aux unités sommaires forment une seule
série par unité sommaire. Certaines unités
détaillées peuvent être formées de divers
objets susceptibles d'être groupés en raison
de leur destination commune. Il est dressé,
à la suite des nomenclatures, un tableau
indicatif des éléments dont se composent les
unités de cette nature.
Un prix spécial est attribué à chaque
unité détaillée de la nomenclature ; ce prix
est le même dans toutes les places du terri-
toire, quel que soit d'ailleurs le prix de re-
vient de l'unité, lequel peut varier d'une
place à une autre.
La nomenclature des crimes et dé-
lits militaires doit être affichée, sous
forme de placard, dans les chambrées.
— Désignation des diverses parties qui
constituent une arme, une bouche à feu, un
profil, le matériel d'un service quelconque.
— des bouches à feu. Les tableaux ci-
après(p.o60)donnent, d'après le cbapitreXXlI
de ï Aide-mémoire d'artillerie, la nomencla-
ture et des renseignements généraux sur les
bouches à feu en service en France et à
rétranger,
— des dépenses. Une nomenclature gé-
nérale des dépenses, dressée avant le 1"="^ jan-
vier de chaque année, indique par diapitres,
articles et paragraphes, l'ordre suivant le-
quel elles doivent être classées pour la déli-
vrance des ordonnances et des mandats de
payement.
— des infirmités. Une instruction du
17 mars 1890 donne la nomenclature des
infirmités qui rendent impropre au service
actif ou armé, et de celles qui ne rendent
pas impropre au serricc auxiliaire.
— des maladies. La même instruction
donne la nomenclature des maladies, infir-
mités ou difformités qui sont incompatibles
avec le service actif ou armé, mais qui ne
rendent pas impropre au service auxiliaire.
NOMENCLATURE.
S60
NOMENCLATURE.
•snao.i aa a
tO O "M -H .
•saasn 9g î9 a.,T
) ç-( co 00 ,o in ^ c-t C'* o lO co o if:
I ^f c^t 1* 'O o o r^ ^H Ci i/: T# »o c»
! ^ iO c^ o
lO -* m >ra X
: »o ir: -f « ft K
■auoUBq B] V
rf O 00 00 O
•MO m t^ o lO m «o
irîcOTr^o=)Or»«ftcC'r*ir;Oinc^cOiO r-^^cc -î- coascoçoc-iS-?
s -^ ^ s ï IM KO
■sj9QdB.n]S no
sajisq B snqo
t X 00 in c>i (N
C<( ■<:}' CO C') liî ;•( ry co
s = in if: t^ ft x C-»
•snqo
cio^-^x =00 m
CO ITÏ tM C^ I— ( t* CO
; lO M 02 tZ-^OO CD •*
œ ■* co lo o n< Tji i^
( « lO s 00 o
•aiJlBJlIUl B
« O -* f! w ;r-«
t ^ (N eO R £^C^ C^ K « Tî<
•s[9ndBji[s no
ç8][Eq B snqo
(MOQOOOOOXMO « SO-*C<3 îi,Sf,tD t^ «
rtrH!M(Mr-l.-lrtr-< .-IrtrtCOO "-''-1
î 00 lO
<N (N
= ift lO oj M 00 00
rt -H -^ -H
snqo
■=OC£) O <Nftf>ÏCC'
IM r-H CO l-H r-H rt '
•aaaid bj sues
sano.1 xnB
\'e%oi spioj
•3uo|[unoi ssp
axBj ep and}nEii i
f^:>ir5iniOOC)X05 r
m lO o o t^ CD -^ m
ri nH -!)• I
! O »0 O O
_lO ZD t^ iT. ^^
OOO o ^OiCOt^OiOO^
-^ c* »o CD CO -ïT in ira -^ -^ c-j
c^ rî K -^ c
<0=0^ = RR=Rr-(C^iOR =
a
a
ci
u
•a
9)
<
saijBq ap 8.iquio\T
o o >>> -M o o o o
o o C^( 'T* X t^ 00 o
oin-^-^^oocDt^io
o o o o o m
o o o o o 1.0 o c-i
= ri:cD0500^ rO t— <.^
m t, — < t» CD ■^ -* i-
OOO
c!,:::^ilo o o
"^^ " as m X '°,^,'^',
CD *^-'^-^t.iO in X
CD CD o o CD o -M o
r-H —1 rH CO r-l
oxincocûco^,
? C:5CDQ0C'*X _L,^
IM C^ — ■ CD CO -*
: O o r^ iO lO X
O o
ce in
»n '1
in 00
1 o œ 1
t CD t^ '
Tii X X' in -
■^ Tf CD CD
X 00
t^ in
o o Ci t
Ci Ci -^ ^
'o_2 2 a S
•sajjBq ap 9aqai0{j
o o o o cj m (
R lO o in t^ CD li^ '
CO in Ci o o '
I CD CD î^ CO ^H ^'
CO o CO ira CO in lO X in o c->- - o*
C^rHicOj_'!jl'OCDOCSCD05 ~
r-ie<^lO^+r-(t-1rHrHr-(
■-fcDO ooi^ X ooioinoooo
C5 es o CD X
'^ COOSCDCD-^OOCOI
X ^ ^ ^ 1^ I
o o 'H — CO <
lO i^ ~T -^ 1^ in ^
, o o o c
1 CD o r
-•«1 CD o Tii cD^in X ;
OO C35CÎOOOO
lO CO '^» r^ t^ X o O o
rocii^ t^ ooc^ïXX-^NcDx
-^TfcD o t^incDCD^
•ainauajui l
1 OoJBqo Bj ap spio j
m. o «M Cl as ■* X in o
CTiXr-i^OOOCl— ( o
r— I C^ C) C-l lO r— I rH C-l S S tM
O o'o o^o o o o o
o o o o o o
-) r^ t-
I CO c
ooo rH xasoooooo
xr^t^-^ 0"^o in -^cDOOi— iTi*--*x
o o o o o o
o o o o oooooooo
•a|E}oi jnatvsnoi
; CO o
o in * - th X'O
o c X 7' "■ ■ ■"
C-l OJ o o
= = ï c =oi-ino> =
CD CD -
: C-* C>l -^ ï
cv* c^ in
•aaaid B] ap I.
iB}oj spiod r.
■ o o -? lO o -a> (>. o o Tf <
I CO -î^ -^ Cî CD l
I o o in X X o in o (^ '
1 o o o o lo
> c^ -* CO ■* I
CO rs o t^
! -^ -ï# o -5* CD in (
•saan^Bj ap
ajquiof.j
-!■ -f CO CO CO
r^ ^^ Ot C^
o a
■ m t
l-H Cl
O O a
; ^ -+. ^
C^ï f>t C^i
•snosioja saj jns
atnfij ap ajjaiuEiQ
' X O) CD CD '
) o O o o
. 00 t~^ 00 X
o o
_ _ 't'-p"
t^ 00 X as os X 00
in o
X^t^ o o 1
OOO
in in t^
t^ i~ X 00 Ci •
o o t» o o O
CD t^ (^ t^ O -rf -^ in
100 X o X 00 o
; ; -* o ti t
fi : X X 2 ;
o . CD X rH ";^ '
te 3 — — -^
■^ '^ es Oi CD
» 2 X X g
» '^ X X -
. — — I -rH .-H a
• c^ ^ c^
• X X t~
• rH X »
't. ii CO xood- •;
■~x C- œ — I 'H _ ■ ;
1 rH _, X ■ a ■ ■
■•7 CD
•rî CD
• e^ X
• 00 ri
^xosi^xxxasxosasxx
<jrc m
« s o - 3
NOMENCLATURE .
561
NOMENCLATURE.
Ci
a
c6
•*^
a
o
S
«
snqo,i sp
! L-: z-.
-»
t-
o
r»
„
_
Zi
k^
C5
X
31
Eiiini ^^^^JI \^
1 ?' "
*<
'
,
-^
^r~
—
— o
-.
>%ï
■'9Ajas3j) auSii ,r.
!
X
^-
=
-
=
S
m
1
1 ?
^,
3
—
-^
-r X
D
<ft
"IBqnioo ap aiianeg
""
*^
2
'^
t^
'
X
H
•a^iwitm E sajTog
X
-
-
=
=r
-
^
z i Œ
= 5 §
s « ■ J
1 -SBiieq B ?nqo
~ =
X
^'
—
-
^'
-
- ^
^
O S S <
e „ 2
i^
"*^ ;
s^ -
S
X î
X
-^
L-5
2
LT
t^
te =
-
" "!
o
M
■>i
qT
^
, o o
^ — = m u
5 '-=
^
—
_
-s- — '
*
a:
■= 1 ° 1 -l
g
X
i;
—
-
z "
I
b
"" a ^
—
"■-
^
< 1
~"
«- —
^
r*
lO
-L.
•sno|junoi sap
«= CD
ô
if.
O
_
f;
S ;
-
axBj ap juainEji
1 O o"
o
o"
o"
o"
="
■^ —4
00
3
o
O
o
o
^
•^
O
o
o
ce ^
•pBjOî spio<i
X -■_
^,
rc
c^ -
N ro
"
If;
~
-r"
^
r:
^^
a
Q
a
a
Q
"^^
j^
•sa]pq ap ajqinox
O X
2
is
X
S
çp
X
- ,-
=
^
i^ i^
X
T
~
1 --* "^
^,
g
3
^
o
X ^
1
o
ta
■[E}01 spiod
^. —,
"^.
•",
— _
=
'-"v"".
- i
S
a 3;*
' r; r^
"
»--.
~
—
^
^ ^
s:
n "5
^ -
^.
•< s
•ajnaiigini
a a
-
c
"
^-
-
-
r- X
î 1
1
< i >
aSjEtja B[ ap spioj
^ ]Z
r^
5
2
1.';
£
X C-.
1
1 = j
a
^s
-
i.
^
r
r
Q
'p
-
•sajpeq ap ajqniojj
-) —
^.
—
—
o
—
"
xT. X
' .5
■^ o
o
*r
'~*
"^
-f"
, — ^
I
1
,^
'-'- -^
«
IT"
c
g
X
o
O —
ç
5 a
X
O
o
\
1 3 ^ 3
£- cô
X
„-
_~
f^
?-"
l 1
2
3
\
"'
"3
-T3
2 <
3
•ajnauaitn
aSjBqa Ej ap spioj
2Ç T(
o''
o"
1
o
o
o"
^
o''
■ 1
O
1
~^ rt
o
^-^
—
"5
â
-L'i
l
•ajBioi jnansnoi
c^ p
-
çp
H
'
X
''
L*; r*
y
- =
1
•aaaiJ b[ ap
X
o
in rî
^
^
p 1
o X
o
=
— X
o
< ]
JEIOI spioj
X
""
'^
t^
'^
o C3
^3
1
ai <
sajn-ÎBj ap ajqtaov^
r^ X
X
r"
li
~
—
-
r
1
o
[d 1
■w
3
U 1
o
1 5
S f
■snoiioia saj jus
*'>'"'_
— _
o_^
"-",
o_
—
'^_^
?> LT
c
-
;:2
= \
acQEj ap ajjaaiBTQ
S 5
•3
X
x^
i^
t^ ï5
IT
-
;J2
"t'
; :
O
ST : cT
X
2
.£
■S
z
£ :£
_2
X
X
X
-3
M
ïï
B
S
3
»
X
'. r:^
=o
■a
3
0,
U
b
o o «
g2g
00
X
•3
_5
X
il
5
<
i
a
;V2
2
<S 3
O o S
-a
1
"3
o
a
s
^
X ^^
X , •
^ œ 1 —
^ ta
ôc
^
^
es
a
i;5
' r^
:=o_
1
Z
O
i> r*
tt
E
i
t*
i^ ^Ic
n ?>
r*
'Ji
^
^«— -v— ^
'«^VW.
V— N— '
— ^^^^
I— 1
S
.£
<
Q
g
i •
s
Z
o
|.?'
te
c
c
to
2
=}
!>
«
5 1
-H
"ô
"3
o
S
4
^
Q
<
a
^
~
-^
z
■^
C?
36
NOMENCLATURE.
.•jfj2
NOMENCLATURE.
4)
bu
1 3J »
■^^
X X ce m
— «
1 ■" is
^
-" ir: 0 fo 00 >n ift
M
■^
ceoioooin»»inoo
ocïocseeïr-t.-co eooin
^ f>» oî m N 00 Tf eo
» -1
0 (N C>1 t-- ^ rH
S^ -)< os
r-xinooee-f:e
1 ** ■'
2 o
-îf CO "* N co ^ s-
"-H
c*
'^ -^ -^ en -^ c^
!>» !M IM
in ^ C) ce ce C-! (M 0
ee « en "
2
j > ^
e-
1 ^
,
0 0
in-fcoœot^o-^
000000
rt
e
3
GO 0
-H t^ en eo i 1
CD ^ —
m —1
ce 0 in -H 0 0
f "'
iC 10 Ift »rt ifS OJ lA
^
m iT
00 — ininOTooc^mjN
XOOlMrHrlint-t^
in t^ ^ —1 m Cl
1 ~^
a
a
rn"— rC<5"-H^w"o'-*'o
"-To-
—* en ^ -^ os i-H
Ci ^ in
rf"l>"ce"rH"c^''-l''cr lO
0 0 -< rH in Cl
a
/ m -a
1 "H —
.o
7"
3J
0
ooinoomiftO'M
it
in m en -*
0 M CT
0 0 0 ce 0 0 —1 C)
^H
30 co as 0 co c^ 0
3î
^ i>
m X t-- = = c>
t~ rH O-
oxx-1-.r.^c^cn
t^ Cï w5 lO ^ C^ oc
cr
0 ri in 0
0 en r-
X 0 0 ce m m' 0 ee
-^
) ^ 2
li
rH <N e-
o
\ ^
,
^ ^^ '
' ■
H
1 ^
3
0
u-
0 m 0 in m m m
0 0 0 CD 0
l^ 0
«
a
m
t>
en 0 i^ -<■
^ ee -t-
0 0 es es es
t~- -rll
b
f 3 -o
1 :a
•^
0
en =
iT"
s c^
X Ci 00 s = ^5
rî ^ ee
^CSCSXXX * -
a = t» s œ s
i
u^
-<
-a
^
"^
0
■"
rt ri rH ri
i-{ r-\ r^
n ,-1
/ 1
^
—
«"m m c 0 0
m (N in in 0
pooooo
Cl 0
3
c« rs ■* lO in irt î
a
X •* in m Tf I
ee -^ 'î ::; a -
C
-) <N e-i eo
et lO X c* ^ -^ "
^
l ^
'ï-
1
0 t- t^ t-'
V t^
Œ 0 0 0 0 0
0 t~
'
u
10 ^ -Tf -jH
i.O 0 t ^ X
0 0 0 c 0 0
0 -^
a
y "^
pD
r-( => -0 0 0 10
-^ 0 0 es t^
inosocDxx
n os _
eu
\ "o
1 ^
= a
X o'c: -H rt 0" ^
rH X 0 in ;•»
a-S'^'-n^xa^ "
in r- ** ' " '^
a
i)
r-l rH fO ce CO
r^^mcziTi
ri ce CD ri Ci (^J
w
f 1
S
0 M 0 « !N in
m 0 -# co ^M
0 0 0 n 0 0
^ 10
3
f-H -f in 0 0 (M s
:o 00 en X es -
i-xoxoo ;c I
CD os - = ; î
\ o
^* S^ -^ "^ rjt-.:o
Cl ce in (M ï; CD
\ Z
-^
C2 0
"5
00 0 co
t^
t- ^ '—-
1
r— < 0 in c>> in in
m
in 0 0 eî -rr n
00-^
t-
t~r-j a ci-
( "
0 ^H (M 0 C^ (^
S
r^
«_rH tO Cl^rt ^ lO_iXl -ï
0 m ^ m m m 0
M 00 ^ in J;r^in
i "^
2
t- in CD t^ t^ ï^ 0 t>
"t~"c
rl'oo'o'œ'c^" n
■^ rH r-
CD — H CD ^ t^ 1^ X t^
^"cD"-*'i''""rO
"
rH r-l (M (M M X
Î4 X
ririencninen-^xx
rHCeiDrHCJ«.VeQX
n rH os Cl
1 s>
"7
O)-
0 m m 0 t- 0
0 0
0001^ os-in en 0 en
00000000
in 0 0 0 0 0
J CD
ooc>icoo-HOinoooin
os en ce es œ c~
rH X OS
■0 in in Cl 0 0 0 in
0 in irt in 0 0
C3
a
3
CirHOCiOiOïC^C^OSC^
^__OS__<N OS_^OS_rH
X in 0
ost-.*asxxxi^
rH Cl ^ ^ Oî os
^
O
'S
o"-rr-rr-ro'rH'"-i<
0
rH ^
o'o ee'ee'ee'en
"n'co'cD
o^no •-< '^ a) ^i
o'o^o^o'o'o
f
l- t^
t^
f Ï3
^
in 0 in o'o 0 «
lO o'm
«5^ CD « X CO
S'-^^
' -rj^^rHeneexin
i O
0-) 0 C-» co as co
OJ CO (M
C^ ^ 0 00 ri 0
ennoot-t>nc(
a s R K ^ a
\ ^
3
c< co ce m C-! co
iM en in
en en ^ ^ lO •»
CicoC!
- ci-Tincecece-3.in
lO
m
in
,
/ 'Ti~!S
£
(M -0 0 C«5 0 0
ioooo<Minooo
OOOOXCDn'?^
0 0 00 00 X
a
.-Hinoo^s-MO-*
R Ô
rH X in X C^ rH
en ^ ca
0 0 c os in 0 0 1^
0 If 0 0 0 0 os
1 '5 O
>
3
Tf m M U-: .0 0 Cl
0
^ os 0 (N 0 m es
X en .^^
t^ Cl 0 ^ X CD c« X
<M -Tf 0 CD t^ n
0^
1 0- -
a
-2
as rt ^ T'f co c-i
M
rH ce in 'J"
ri c-i ce
n ce Cl n Cl n Cl ^
rHrH ce ce
) S"^ ^
^ x 0 -rf -!< Tt< 3
^
= C
ceoeceeeceoo-*-*
0CÛOTi<Or(<00
3
1 z J 2'ï
0>^ n 01 -M O»
«v-
(N d
ceceTi<<Nencioeee
f ^
« —, ^_, ce
r-( cr
X
COe-IIM rfrlrlXC
'ri* in es os r- t^
ce
_o
00 -J -H Cl 15 '35 m
"00 03 o-
INtH 0 0 l- c
t-eeee 0 os 0 0 os os cd 0-
X -H os os rH n
"oT
\ S 3
0
X .r* C-i ^ -^ -^ 0
00 ^ C
oiNcocDr^toœoo c>i^xin-=--toc
i^ os — 1 — Ln m
0
7,.
1;
r-( — 1 — . — 1 rt c
-HIM ,_(rtrH.-<.-lr-
M Cl e-
t-^
0
M
oc
X CD ee
_2
X X r-
S
-1 -H X
•<
re
^ 'Tï* r-H
11:1
3-2 "0
-T3
œ 2 3 S
£
.2 fl ? c
Z
3:
X m ^ " - i
? ^
0 0-3
■S 52 0
^^ - - - - a
= = s Ç
cï a> <t> d
:
O
0
■u e œ 0 s -5 a
_a
rH ce to m #
? f
a
-*=-*i "2
œ m I as 0
CD « 1
'.
! ! ii) j;
z
a
"^ 0 ~ -a .7 0 "^
E
... .OS -^
.5 .S .i .- -'
; :J|
o
H
liillU
0
a
o-
m ^
in 0 'I' 0 0. Q
c:. c Q
. c» in 00 0 in m t^ -
X os Cl in
55
-a
a
^^
ri C
es( -* 0 00 i- t£
ÎD X Ot
-InrHrlrlrHrHC
-1 rH
il
u
T3
-a
d -a
J
-a
■<
2
"3
tM
Ui ^
-3
2
a
.2
3
a .2
a
.3^
Q
0
0
C
o
i
<
^
0
3
6
1
a
3
0
/Can
Autriche- )
Hongiie.
(iVIot
a
m
1
NOMENCLATURE.
363
NOMENCLATURE.
• Oi s ft in^p ftO^^Oiiîrc fto
rî C-* s'i c-i -^ c< r^ r? :t5 -7-
cooooooooo
1^ 4.T o o o o = :
C iTS -V !N O C^ O I
O O O O O 1
0000000 00000 oooot-00 0000
lOo «inoo^3= x — 00
'Ooo >noo 00000
'cociirîoovûinirî-o xotcxoos
lt; t:* 00 ïS --^ o
' »n o M 0 o ltî
, o -< -< Tf -o :
■ C^ -^ î-i TT -M JS o
o — I ce O r-^ r3 -^ ■
' o m rt ce i-H o
1 i-H N -^ o
«■« to i-H ^î i-H r-, o
T^ -«# — <
CO 3> 05
•^ ^ 1.-5
3> 05 KO ~
loo 00000000
■-" - -■ --sinoOi
' -r » o
(iO CsilCiTSifiOOiOO
1 !C — •^^ -H
o « -r o
o à^ O ITÏ
ïXrHC-. o= œx»x
0000
o 000
; X XXX
0000
cïifioot^ 10 o 00
^
0
^■l ^( 0
0 0 Oî 0
,0000
0 1~ Ifi l-O
35
-^ X 0 0
= rs — 1 — 1
w
«>
in in ce
— ■ — • ^ -1<
-<t ■* o o
o " t» t»
r-1 î» S-( ?(
O ift O ÏA t~
3 X ■>< X -H
R O » 'T' S "S" -*
0000000000 00
00-rOOOOOO~ " "
■^ m m to :
^ ro o X C5 X :
-H w re c^ï (
c o — • — o
o X Ci m o
Xtrtco ot^oox
0000 o
o o o ce ro
i.- r: o — • o
o OTî*oooot^
— < ce œ M r» co -^
cic^o 00 ooc
~. ■^■1 ^ 00 T o o
c^ — ce cce ooc<ce
x-HX ceco t^^— «
i> ce t> 'r co -H ce
00000
t- o o o o c o
ce o c~ o o o o
: X l:~ ce X O -O O
00 O O ^ ^ O
000 O
0000000
000
X-HX
X — ic: -^ Ci
ce c^ ce c^i Ci o o r— T
X o irt m o
lOtO— 'S SîSS i5=^=:X=X«;
inifttr-oooo 00 ooceoo
ce œ 00 ce <
losoo oociceoï -?< —
ini-eo-* ocoooooooi-eo
Ci o
■ri. »
rt ce
i^0O^<0c*-rLexo R ^(N-^t^osîe-î-î^ := 00
1 7^ in ce ^
f-( --1 — 4 ce o '-* c*
oieciTf-^ — 000
-' — I -H —• ce m -H
o -n o ■•- o
o ce i^ x o
= -= x-.rxxoo
C-» ce -r — -j: o
cicecococececece ^h (Nc4(Nwc^ct-^c^-^
— < --t ■*■*■*■
I -^ -^ c* "* {>*
— * O 05 et lO »
c>i<Mwc«*ceoco t^in moo
. - iftinicïinoino «oin ocï-r.
— > 3J O
X X 05 Ô
^r in »n O
a o
o c^ »c irt
■ § c a = c^
CQ<OOOOCQDacQ > _|- -_.
(^^c*c^»^nC5»n-HC5ih^ --* — ' *"
,-l-H— 1— 1— l-HN f-lCi c»
. =
a
c
X
a
c
° • -• -S
3 =:
o M .
o X i
NOMENCLATURE.
06 4-
NOMENCLATURE.
0 c
■"^
a;'
i
^j "3
.-i
^
i'' ■* ~* y r*
0 — 1 et •.; — 1 O' 0 0 œ c->
0
c;
0
0
— 1""
® ^
-. -p c- X 0
t--.coco— •ooio^œc-
0 c
-r -r -* -i" m
'»^^-*-*COCO-*-:li-a'
p
>• =
^
1
)
1
'x
i
à
3
1.0
OOïlr^t-lflinOSCDCO
o__
0
0
"^
x'cî X "N Lt
CO ào c-» ^ X X aj c^ "T -^
■^
0
0 cT
^ in t^ 0
r- irHff^COCOCO^C^OO
-T CO
l
G
s
0( C-(
.
_
■s
00 0
10 ^' X lO 05 0 X 0
lO
j^
0
_
s
c-( 0 0
— C-» X X r: CO ai CO
-- 0 ^ « i'^
— OincO'N'MCOX ï K
X «
s
-r?îinkni>c^c-Ci
0
iXi
« -i J
■J.
^
ir. C 0
o-*oowc-)^a5
0
et
0
0
^x^c:^-î'-^t^
0
a
— ct^c^-r-ï-t-ï^ « "
"rt
r-^ ni Cl 0 CO CO ir: iT.
CO
CO
s-
k
^
-~
Ê
1
^
'■"
,
^
a>
s aT
0 t^ in 0
— ■^t-O— 1— 'CO^ÎOO
0
0
S _o
S ^
<N 0 CD ce
000-*'!S''S'COCO'N^
in
C<î CO •* S 05
XXOO— 'OOOO -H^O
a
^
±
^
C-» r) C-> -M
c'o' 0" -Tr-T rt" o~ 0" -T co"
M
■M
[
.^
.-•
-r" 1.0 -^ CO rï — ' t^ 0 »o 0
ce 0 0 X ïO 0 »o t^ 0 0
g
ZL-
îi-
CO,
CO ^
l
^
Te
ire^L-î o_eo^o_
ocot^^xinocsr-o
0
0 1.0 c_ 0
in 0
1
"ô
in 00 « t' if:
—T—T o'~cd"oq"oo"co'"o —''"1^
liîX^X-^r^c-it^r^-o
0" "
oTo"-
-1 CO
0
C) in
1
3-
eo 05 £-5 •>> «^
CO CO CD UO
CO Cl
P
\
u
C-i CO t^
M ri îl Ci CO CO t~ 0
-H ^ 01 Cl
01
Cl lO
) —
1.-; 0 0 0 0
^r^l.0XœO3îr— C3
^-,
0 C 0 0
E
/
©
t^ ir: 0 0 0
co-^airt^mt^coin
ôô
0000
<:
CO C^ Lt 0 o_
^O'^^HOCO'^COO*
CD
m 0 iT. m
0
\
S
c
t
r-Tcrcî'l-o'c) CO-*"lO l~
— 10 CO CO
j
,y-
1—
"-'
"
1
f
3
■» r) 0 0 —
^.
0 X 0 X c- 0 C-l
'-v
!^-
oT^'x'oc'— 1 lO x"
ce 0
f
©
r^ CO ^ -^ r'
^X-TCC-HCÎOCO A :
CO
y:
CT 0
l
s
CO »r. ^^ X — 1
-5' rr 1.0 es t- t^ i- X
,r
CD 0
\
^^
^
'
. — ,
(
ce ^X X CO t^ lO 10 o-> 1.0
'î:
-^ ^lO CO CO CO X CTi <33 0
'd
t~ 0 m w 0
■^t^C50-^05*^COO<— t
CD
UO
0
CO
Cl^O
"a
ri
t^ 0:1 X x 0
0> X r-. Cï lO X -^ lO LO rt
X
^ -^
0.
c^ t^ 0 c: — '
in -X — 1 00 -r PO X t~ t»
f
t^
CO -^î-
<
1
c
a^ M 0
0 r- ,— ?J -M C) CO t-
"^
0.
^
Cl •*
1
0
■"^^
00000
— cDc~xin-fCO-*t^.o
0
0
0 0
00000
s t^ t~ — 1 X c: c> ^ 0 ^
0
0
c 0
a
05 0 CO 0 ^:
05 X lO 0 — H •'J' rH i-H -M C«*
X
1,0
in ^
c:
0
Cl
.£
rt >.o t~ 0 r:
co" -^'' tcccaîc^i-^ x'co"!^"
CD
CO ço
U
■"
'»-.
--• ro
r-( rt ^ — Cl
'"'
'"'
J
&i
t~ 0 0 0 0
rHCCXC0Ot~OOO
m
c>_
0
s
^
o'co'o'o'o'
x"co'co'^'M'~co''x'oi'in"x'' s
^ s
'7'''
■<i*
t»
X 0
CD 7-1 0 -S" C^/
^ CO ^ c-i (^ CE co r~ CO
0
— 0
""
ïp
CO lO t^ X — 1
1.0 C^ CO CO t^ X t^ X 0
1.0
•~
■-
X 0
00000
ooocooooot^
0 0
0
0
0
— ,^
'^ 0
0 in 0 0 0
<— t^oxo505inoin-3*
0 0
0
0
in 0
c
o_^32_àn_o_^o
rHr^rHc» cocoir:cooco
^ 0
m
m
CO
»
S z
0 0
"
-/cTh-'cD'c-)
t~ ci'oîxinin'tnx^ ^-T
m -^
t-
0
CO X
§
1
fc *"
-a -;^
C-( CO 1-
rH-<(M!NCtC0XO
^
c.
c»
Cl lO
/ -SajOifE.!
9P
aaqinofj
-fi 0 0 -M 0
'N CO CO r^ 03
cîTj-coi^oiooJîjix
CO ^
(M
CO
cÔ
05
œ 0
i~~
œ
•3
.-H CO 0 0 0
X (N
0 0
TT
0
■c*
Tf
« 1
3
t. c
0 0 0 m 0
t^coos-^Cioinxco— 1
0 0
iC lO
A
OQ °
T« 0 X 0 0
t^ 0 (M 10 X 0 0 — c lO
— X
ço
X
X
X in
\.
^ "
— 1 (N (NCO '^
1-1 « C-1 C-( OJ CO CO CO -T -:?
J^
Cl
Cl CO
-
■■
(^
« • .
t^ . !
X . ,
ï- '
b
3
; — • 1 j ; :
■l
&. : :
a
a
<
'fi
0 '. !
„ S-^>xinin^"o 0
c
E
-i
a :
5 *, ;
S; • •
i-, • •
a ; ;
2 ; ".
a
"^ oj
" » ;
3
eu
i
if :
p. C-. ►- X: c-i o> " -J X ,.^
■» ■£ ■» ■£ ■« S » ifî « "^^
u
es
s| :
■<
- 0
iictiiccTc^
c ja
c. « T.
t/3
w
lÔ .^ X 0 ô
l^ X Ci 0 -— < 01 Cvl c* — t-
ir. y
;*
X
ÎJ
b:
, ■ ;^=.-x^l^
^ .^
^
^H CO
z
0
0
T3
-S
-S
^
c
a
a
S
B
0
0
0
0
ï^
c
a
B
a
0
0
a
ô
"*" -^
'"*"'■
"^
'
— V».
Q
1 ê
0 ^
i"
1 .
2,^
m
-,
a 5
0 ~
NOMENCLATURE.
NOMENCLATURE.
.- y.
'*
= :;:
c o
Î-) =î i--. 1- o -
^.
X Œ X r» e
c l^
"
X J>
^*
Cl «
r-, r: -j: p
''
~' "^
_
„
_
.- c
_
_
""
1- —
^^ •■' -■ "*
.-
_
_
1" o
_
o
_
c* t^
o
~
-
« !M ^ M
<M
^.
^
o o
^
o
o L-:
s 04
S Lt
*^ s s
C 3
o
R e< -T
s
- a
; = «s-SRS
s
;ï ?. «
~~
~
^'
e<
rî r:
<=^
X
^
o o
-.
--
«
o o
îSu-
S
â
o
B t^ o
-^ O
— X
CO X ?» in —1
"
"
" 2
— 1 oim
n
3
~-
î»
.
_
T> o
X
~
_u-:
*
X c>
-
c ■-
X
— c
tr. ■-
X ri
"^
^H
^^
~^
"'
'
* '
~
— -M -T — . î)
—
o
o o ;
2 O
~ 2
o
o o o
o o
X ~ -^ -r» -■ -r r) o
c =
o o o
X C-j w C5
O O O O
X ir: o o
05 X î^ î^
O O O O O O
r; o o g o L.^
Lt t^ X r; -r o
r: 2 — . X o o t- o
ôxortiHuix^
r: r: C-. i.-: t~. x^m'^o
o r^ ^ o
C-» o
te o X
c t!- o -^
■5- 05 ^ (^
o o — ' o o o
-? -!■ 2> l^ '^ X
■^ -r r< -i >? •-; -^ -rr
•>> ir: n X. Ci i!: X. ~^
L': 117 o ?» i^ r: ■>< t~
X to =
«^ «^ £
X 00 00
s ° ° s
i s s 3
ô •-- --• -J
— ^ es X X
t^ 2 i X ci .
^^ — ^ o ".
-i -13
z i
NOMINATION
506
NORVEGE.
Une circulaire ministérielle du 3 janvier
1879 indique, dans un tableau, la classifi-
cation des infirmités ouvrant des droits à la
pension suivant Ips catégories fixées par les
lois des H cl 18 avril 1831.
NOMINATION. Action de nommer à un
grade, à un emploi, à une dignité (V. Aran-
cement).
Les nominations sont faites par le chef de
corps, pour tous les grades et emplois de ca-
poraux ou brigadiers et de sous-ofBciers,
jusqu'à adjudant inclusivement; elles sont
faites par le chef de l'État pour tous les
grades d'officier, à partir du grade de sous-
lieutenant. Toutefois, les nominations à la
1"''^ classe pour les lieutenants et les capi-
taines ont lieu par décision ministérielle.
Les décrets de nominations d'officiers sont
insérés au Journal officiel ou au Bulletin
officiel, aussitôt après la signature du prési-
dent de la République, ou du ministre sui-
vant le cas. De plus, une lettre de service
signée par le ministre de la guerre, est
adressée à l'intéressé par la voie hiérar-
chique, elle lui sert de titre pour rcxcrcice
de ses fonctions dans son nouveau grade.
Toute nomination est définitivement ac-
quise à un officier ou assimilé, dès qu'elle a
été insérée au Journal officiel, alors même
qu'il n'aurait pas été mis en possession de
son brevet et qu'il y aurait erreur commise,
saut pour le cas où l'officier promu n'aurait
pas l'aptitude légale nécessaire.
Les nominations des militaires de tout
grade des corps de troupe sont mises à
l'ordre du corps d'armée, de la division, de
la subdivision ou de la place, suivant que
leur autorité doit s'exercer dans l'une ou
l'autre de ces circonscriptions.
NON-ACTIVITÉ (V. Activllé (non-).
Voir règlement du 28 décembre 1883 sur le
service intérieur, art. 323, infanterie; 316,
cavalerie; 341, artillerie).
— combattant. Personnel niililaire qui
n'est pas appelé, par ses fonctions, à com-
battre en ligne. Toutefois, dans les armées
modernes, qui comprennent des organes si
nombreux et si complexes, il est extrême-
ment difficile de tracer la ligne de démarca-
tion qui sépare le combattant du non-com-
Imilant. Si l'on s'en tenait à la définition
ci-dessus, les troupes du train des équipages,
les pontonniers, les ouvriers d'artillerie, les
artificiers, les troupes de chemins de fer du
génie, les aérostiers, les sapeurs-conducteurs
du génie, les adjoints du génie et les gardes
d'artillerie employés aux armées, etc., etc.,
devraient être considérés comme des non-
combaltanls, et pourtant, ils sont qualifiés
de combattants.
De même, dans les corps de troupes, le
major, le trésorier et l'officier d'habillement
devraient être considérés comme des non-
combattants, à l'exemple de leurs similaires
dans les armées étrangères et pourtant dans
l'armée française, ils sont qualifiés de com-
battants.
En général, on désigne sous le nom de
non-combattanls les contrôleurs de l'admi-
ninistration de l'armée, les fonctionnaires de
l'intendance, les troupes d'administration,
les médecins, les pharmaciens militaires, les
infirmiers, les vétérinaires, les aumôniers.
les personnels des services des trésors et
postes, de télégraphie militaire, etc., etc.
— disponibles. (V. Hommes non dis-
ponibles.)
— exercés. Hommes qui n'ont pas ac-
compli au moins trois mois de service mili-
taire actif.
— lieu. Ne se dit que dans cette locu-
tion : Ordonnance de non-lien, par laquelle
un général commandant un corps d'armée,
après avoir pris connaissance de toutes les
pièces de l'instruction et du rapport du com-
missaire du gouvernement, dérlare qu'il n'y
a pas lieu de poursuivre l'affaire, ni de la
soumettre au jugement d'un conseil de
guerre.
Le général rend compte de cette décision
au ministre de la guerre. Le prévenu est
immédiatement mis en liberté, à moins qu'il
n'ait à subir une punition disciplinaire à
son régiment.
— valeur. Hommes décodés, dispo-
nibles, ayant obtenu des sursis, etc. en un
mot inscrits sur la 1'''' partie de la liste du
contingent d'une classe et ne pouvant re-
joindre avec cette classe. Les non-valeurs
sont supportées par toutes les armes, sans
distinction d'armée de terre ou de mer.
NORD. Point cardinal opposé au midi;
c'est celui qu'indique ionjouisl' aiguille ma-
gnétique duns la boussole.
NORIA. Machine d'épuisement, compo-
sée dune cliaine double sans fin, articulée,
dont une extrémité plonge dans l'eau où les
seaux qu'elle porte se remplissent, pour ve-
nir se déverser à la partie supérieure.
NORVÈGE et son armée. Eu temps
de paix, il n'y aura en Norvège que des
troupes norvégiennes, et il n'y aura pas de
troupes norvégiennes en Suède. L'armée et
la flotte du royaume de Norvège ne pourront
être employées pour une guerre ofTensive sans
l'assentiment du Storthing (Assemblée na-
tionale du pays).
D'après l'Acte d'union signé en 1815
entre la Suède et la Norvège, ces deux puis-
sances se doivent l'appui mutuel de leur ar-
NORVÈGE.
oGi
NOTE.
uioo.delour flotte et dl leurs capitaux, dans
le cas où une guerre menacerait leurs inté-
rêts respectifs.
D'après la loi sur le recrutement, votée le
16 juin 1883, le servii;e est obligatoire pour
tons et il est organisé dès le temps de paix
trois bans : Varmêe de ligne, dans laquelle
le service est de 3 ans ; la landtvecr, réserve
qui ne doit pas être employée eu dehors des
frontières, pendant une période de 4 ans; le
landstorm, également pendant 4 ans, réservé
en principe à la défense locale, mais qui
peut, dans l'intérieur du royaume, être ap-
pelé à renforcer les deux bans précédents.
La durée du service militaire est donc de
13 ans dans les trois bans, pour toutes les
armes, mais sa durée totale est de 32 ans,
parce que tous les hommes valides de 18 à
00 ans non incorporés dans l'un des trois
bans font partie du renfort du landstorm.
Les jeunes gens sont incorporés au cours de
leur 22^ année.
L'infanterie comprend la garde norvé-
gienne du roi et o brigades comprenant cha-
cune 1 bataillon de ligne, 1 de landneer et
1 de landstorm ; le bataillon est à 4 compa-
gnies. Dans leur ensemble, ces 5 brigades
présentent sur le pied de guerre un effectif
total de : 17,000 combattants avec la garde,
effectif qui sera bien supérieur lorsque l'effet
de la nouvelle loi sera complet.
La cavalerie comprend 3 corps formant
8 escadrons et une section d'ordonnance
dans chaque ban. L'effectif total delà cava-
lerie sur le pied de guerre serait d'environ
3,700 combattants.
h'artillerie de campagne a 9 bataillons,
dont 3 de chaque ban et comprenant cha-
cun 3 batteries de 6 pièces, plus 1 compagnie
de pontonniers.
h'.artillerie de forteresse et l'artillerie de
montagne sont réunies en un seul corps
formé d'un bataillon dans chaque ban ;
chaque bataillon a 2 compagnies de forte-
resse et 2 de montagne à 6 pièces. L'effectif
total de mobilisation de l'artillerie dépasse
8,000 hommes.
Le génie compte 3 bataillons (1 dans chaque
ban) à 5 compagnies : 2 de sapeurs, i de
pontonniers, 1 de télégraphistes, 1 de parc
avec équipage de pont. Son effectif total est
de 2,801 hommes.
Il existe en outre les trains et services
accessoires correspondants.
L'armée de ligne a le fusil Jarmaun à ré-
pétition, du calibre de 10™™, 15, pouvant
contenir 8 cartouches dans le magasin et une
dans la chambre. Le magasin est dans le
fût comme dans le fusil français (/?;/. 111).
La culasse mobile ressemble beaucoup aussi
à celle de notre fusil modèle 1874,
Ce fusil paraît lui-même destiné à être
remplacé par une arme de calibre réduit,
car, dès 1889, on a fait en Norvège des essais
comparatifs avec diverses armes de 8™™ et
de 7™™,. 3.
NOSTALGIE. Désir tellement ardent de
revoir le sol natal qu'il peut amener l'alté-
ration des fonctions de nutrition et déter-
miner la mort. Cette affection s'observe
quelquefois chez les jeunes soldats.
Le lemède consiste à traiter avec bienveil-
lance ceux qui en sont atteints, de manière
que les habitudes du présent ne heurtent pas
trop de front celles du passé. Si ces moyens
échouent, le seul remède efiBcace est de ren-
voyer le militaire en congé ou en permission
dans ses foyers.
NOTABLE. Se dit des citoyens les plus
considérables d'une ville, d'une province.
En cas de refus de denrées présentées en
distribution, on réunit une commission dans
laquelle entrent deux notables idoines re-
présentant , l'un l'entrepreneur , l'autre
l'État. Il en est de même pour les différends
qui peuvent s'élever entre l'administration
et les entrepreneurs au sujet de la qualité
des denrées ou des matières fournies.
NOTE. Indication succincte. Appréciation
sommaire, faite par un supérieur sur son
ii.férieur. Dans l'armée, les notes d'examen
sont données par des chiffres, dont l'échelle
va de 0 (nul) à 20 (parfait).
Dans les corps de troupe, les notes des
officiers sont données parle lieutenant-colonel
qui les inscrit sut les feuillets du personnel,
renfermés dans un portefeuille à serrure.
Pour les offiviers sans troupe, les notes sont
donni^es par les chefs et par les directeurs de
service.
Il est également produit une feuille de
notes pour chaque officier ou assimilé, au
moment de l'inspection générale.
Les notes sur les sous-officiers, caporaux
ou brigadiers et les soldats, sont données
au l*^"" degré par le capitaine-commandant
l'unité, puis par tous les autres supérieurs
hiéraivhiques de cet officier, jusqu'au colo-
nel inclusivement.
On donne encore le nom de note à un
petit mémoire, une petite facture d'uue
somme à payer ou à recevoir.
Les notes minstérielles , ou les notes de
scmce, ont pour objet de donner des indi-
cations sommaires ou des ordres de détail.
Enfin, on appelle note diplomatique.
toutes communications écrites entre agent»
diplomatiques : c'est, en général, par un
NOTICE.
oG8
NOURRITURE.
«^change de noies, qu'on arrive à la conclu-
sion d'une négociation.
NOTICE. Extrait condensé et raisonné
d'un ouvrage ou d'un sujet spécial.
NOTIFICATION. Acte par lequel on
donne connaissance ofliciellenienl de quelque
chose, dans les formes légales ou juridiques.
Les notifications des ordres du Ministre
doivent toujours être faites à l'armée par
l'intermédiaire du général commandant le
corps d'armée, ou par le gouverneur mili-
taire. Elles sont souvent accompagnées de
prescriptions détaillées pour l'exécution de
ces ordres.
Dans les coi'ps de troupe, lorsque le con-
seil d'administration décide qu'il y a lieu
de notifier l'extrait d'une délibération aux
capitaines commandants et aux officiers
comptables, c'est le major qui est chargé de
délivrer et de signer ces notifications.
Aux armées en campagne, le commandant
en chef notifie à ses troupes les armistices,
les suspensions d'armes, etc., qu'il a con-
clus avec l'ennemi.
— de pension. Le titulaire reçoit l'ex-
trait d'inscription de sa pension au Trésor
])ublic du Ministre des finances, et par la
voie du sous-intendant militaire du dépar-
tement de sa résidence. Mais cet envoi est
précédé, un mois à l'avance au moins, d'une
lettre du Ministre de la guerre, portant
notification de la liquidation, avec l'indica-
tion des bases sur lesquelles elle repose, et
des moyens de recourir contre cette liqui-
dation.
NOTIONS. Connaissance générale d'une
question.
Des notions plus ou moins détaillées sur
les diverses branches des connaissances que
doivent posséder les militaires, suivant leur
spécialité ou les cas qui peuvent se pré-
senter, sont données sous forme d'inslrue-
lions, règlements, conférences, théories, etc.,
qui doivent toujours précéder la mise en
pratique.
NOURRITURE à bord. Les militaires
de tous grales voyageant en détachement,
ou ayant droit au transport gratuit, sont
nourris au compte de l'État pendant toute
la durée de la traversée, à dater du jour de
l'embarquement, s'il a lieu avant midi, à
dater du lendemain, s'il n'a lieu qu'après
cette heure.
Les officiers et les assimilés nourris à
bord des bâtiments de l'État, sont ainsi
répartis (armée active, réserve et armée ter-
ritoriale) :
i^° Table: l''^ catégorie, officiers géné-
raux ; 2^ catégorie, officiers supérieurs ;
2^ Table : Capitaines et lieutenants;
3*= Table : Sous-lieutenants;
4^ 7'a6/c ; Adjudants , chefs artificiers,
adjudants du service de la justice militaire ;
sergents-majors, maréchaux des logis chefs,
sous-chefs de musique, ouvriers d'état de
1" et de 2" classe du génie et de l'artillerie,
chefs armuriers, gardiens de batterie, por-
tiers-consignes de l"^*^ et de 2° classe, télé-
graphistes;
5" Table : Les sergents et assimilés à ce
grade.
Tous les hommes de troupe et assimilés
d'un service militaire quelconque, non dé-
signés ci-dessus, vivent à la ration.
Pour le personnel ne jouissant pas de la
correspondance de grade, la répartition ré-
sulte d'une circulaire du Ministre de la ma-
rine, du 22 avril 1880 :
l'*^ Table : 1^^ catégorie, payeurs géné-
raux ; 2"^ catégorie, olliciers d'administra-
tion principaux , interprètes principaux,
directeurs et chefs de service de la télégra-
phie militaire, payeurs principaux et par-
ticuliers;
2'' Table : chefs de musique, gardes prin-
cipaux d'artillerie, contrôleurs d'armes prin-
cipaux, adjoints principaux du génie, officiers
d'administration, aumôniers, interprètes,
payeurs adjoints, chefs de section de la télé-
graphie militaire ;
3'= Table : garde d'artillerie , contrôleurs
d'armes, adjoints du génie, officiers d'ad-
ministration adjoints, interprètes auxiliaires,
commis de la trésorerie et des postes, chefs
de poste de la télégraphie militaire, élèves
de l'École polyteclinique et de l'École spé-
ciale militaire de Saint-Cyr.
— des chevaux et mulets. Les corps
de troupe, ainsi que les officiers de tous
grades du cadre d'activité régulièrement
montés, ont droit aux fourrages dans toutes
les positions. Les officiers de tous grades
passant de l'activité à la retraite, d'une
situation montée à une non montée, ou à
une position qui leur donne droit à un nom-
bre de chevaux inférieur, conservent pen-
dant un mois le droit aux fourrages pour le
nombre de chevaux dont ils sont pourvus au
moment de la mutation, mais seulement
tant qu ils en restent pourvus.
Ces dispositions s'appliquent aux officiers
décédés étant en activité.
Les officiers qui vont en congé, en atten-
dant la liquidation de leur pension de re-
traite, n'ont droit aux fourrages que pen-
dant un mois à compter du jour de leur
départ en congé.
Pour les officiers prenant part aux tra-
vaux topographiques ou géodésiques, ou
allant en reconnaissance, les fourrages leur
NOURRITURE.
oG9
NOURRITURE.
sont alloués pendant loi trajets d'aller et
retour, mais ils reçoivent, pour les journées
passées en opérations, une indemnité re-
présentative pour leurs propres chevaux, et
pour ceux des cavaliers qui les accompa-
gnent. Cette indemnité est de 2 francs.
Les oflicers de toutes armes, en congé
ou en permission , autorisés à emmener
leurs chevaux, perçoivent les fourrages dans
leur résidence, quelle que soit la durée des
congés ou permissions , mais ils doivent
prendre leurs denrées au magasin à four-
rages le plus voisin.
Le dernier tarif de la composition des
rations de fourrages à l'intérieur, en Al-
gérie, en Tunisie et aux armées, est celui
du 12 octobre 1887 divisé en 4 classes (voir
annexe n° il au cahier des charges du 29 août
1891, tarif A, B. 0., p. r.).
Sont autorisés à faire usage, à leur choix,
du tarif du 12 octobre 1887 ou de celui du
10 octobre.1881, à l'intérieur (annexe n° H
précitée, tarif B) :
1" Les régiments de dragons, de clias-
seurs et de hussards ;
2° Les régiments d'artillerie (sauf pour
les batteries attachées aux divisions de ca-
valerie) ;
3° Les régiments d'artillerie pontonniers;
4° Les bataillons d'artillerie de forte-
resse ;
5° Les régiments du génie (pour les che-
vaux des compagnies de sapeurs conduc-
teurs, mais d'après le taux de la ration des
chevaux d'artillerie) ;
6° Les escadrons du train des équipages ;
7° Les officiers sans troupe ;
8° Les officiers des régiments du génie.
Les parties prenantes, désignées ci-des-
sus, peuvent faire usage, en Algérie et en
Tunisie, du tarif du 12 octobre 1887, ou
de celui du 12 mai 1833 (annexe n" 11
précitée, tarif G).
Les of liciers brevetés conservent la ration
de la 2*^ classe, quels que soient les corps
ou services dans lesquels ils sont employés.
Lorsque des officiers sans troupe non bre-
vetés, fonctionnaires ou employés militaires,
placés dans la 3° classe, se trouvent dans
des conditions qui justifient une ration su-
périeure, les gouverneurs militaires de Paris
et de Lyon, les généraux commandant les
corps d'armée, le général commandant la
brigade d'occupation de Tunisie et les gé-
néraux commandant l'École supérieure de
guerre, l'École de cavalerie de Saumur,
l'École d'application de l'artillerie et du
génie, l'École spéciale militaire de Saint-Cyr.
peuvent leur accorder, exceptionnellement ,
pour un temps fixé, la ration de 2"^ classe.
Il sera parlé plus loin des subslUutions di;
denrées fourragères et des bases d'après les-
quelles elles s'opèrent.
— des chevaux de réquisition. La
nourriture des chevaux et des mulets re-
quis, en cas de mobilisation, est assurée au
moyen de bons établis au titre des corps
destinataires, par les présidents des commis-
sions de réception, tant au chef-lieu de
réquisition que pendant le trajet de ce chef-
lieu au corps destinataire. Ces bons sont
visés par les maires et acquittés par les
chefs de détachements. La ration se compose,
pour toutes les armes, de 4 kilogrammes de
foin et de o kilogrammes d'avoine.
— des hommes. En station, les capo-
raux et soldats sont nourris à ïordinaire de
leur compagnie, escadron ou batterie. Us
prennent deux repas par jour, et reçoivent,
en outre, un quart de café le matin. Lad-
ministratioii leur fournit par jour une ra-
tion de 0,730 grammes de pain et 1/4 de
ration de sucre et café gratuitement; le com-
plément est acheté au compte des urdinaires.
Les hommes, à l'infirnierie, sont nourris,
en principe, par les ordinaires, à l'excep-
tion de ceux qui sont au régime spécial,
lesquels sont alors nourris par la canti-
nière.
Les sous-ofliciers sont également nourris
par la cantiuière ; il est formé des tables
spéciales pour les sergents et les fourriers,
pour les sergents-majors ou maréchaux des
logis chefs et pour les adjudants.
En route, la soupe se fait, autant que
possible, par escouade, dans les logements
des caporaux ; ceux-ci sont responsables de
la tranquillité et du respect pour les pro-
priétés.
Les hôtes sont tenus de fournir pour les
hommes la place au feu et à la lumière,
ainsi que les ustensiles nécessaires pour
faire et manger la soupe. Lorsque la soupe
ne peut se faire par escouade, elle se fait
dans chaque logement.
Dans le cas où les troupes sont canton-
nées, la soupe se fait par escouade, sous la
responsabilité et sous la surveillance des
caporaux. On se sert alors des ustensiles de
campement. Le bois pour la cuisson des
aliments est acheté ou réquisitionné par les
officiers d'approvisionnement.
C'est le cas général aux manœuvres et en
campagne.
— Mironde. (V. Graisse pour la chaus-
.,m>.)
— des poulains. Les poulains nés de
juments appartenant à l'État louchent une
demi-ratiou à partir de leur naissance jus-
NOURRITURE.
Hu'à leur radiation des contrôles, mais ils
doivent être vendus le plus tôt possible.
— des troupes chez l'habitant. Eu
campagne, pendant la période des opérations
actives, l'alimentation des troupes est assu-
rée : par la nourriture chez l'habitant; par
la distribution directe des denrées réunies
sur les lieux par les officiers d'approvision-
nement ou les services administratifs ; par
des prélèvements sur les trains régimeu-
taires et les convois administratifs ; à défaut
d'autres ressources, par les vivres du sac,
sur l'ordre du commandement.
Les trains régimentaires et les convois
administratifs sont complétés eux-mêmes,
soit par le produit de l'exploitation locale,
soit par les approvisionnements rassemblés
en arrière. L'ensemble du service comprend
ainsi deux genres d'opérations ; l'exploita-
tion des ressources locales et le ravitaille-
ment par l'arrière. Ces deux modes de vivres
sont employés simultanément ou successive-
ment, suivant les circonstances.
On exploite le paj's par la nourriture chez
l'habitant, par l'achat, par la réquisition,
et dans quelques cas, par des procédés ex-
ceptionnels, tels que récolles sur pied,
coupes de bois, etc.
La nourriture par Vltabitanl qui loge est le
mode le plus pratique et le plus favorable à la
liberté des mouvements. Elle doit être exi-
gée quand les cantonnements sont larges, le
pays riche et peuplé, ou encore pendant la
période des marches rapides et des pour-
suites. En tout temps, elle est à recomman-
der pour les petits détachements, les cour-
riers, les isolés.
On peut demander la nourriture à raisoji
de 4 cà 6 hommes par feu, ou même par ha-
bitant, en cas de nécessité extrême. Les
ordres sont donnés sous forme de réquisi-
tions. On peut aussi procéder par conveii-
tions amiables avec les municipalités ; dans
ce cas, la nourriture est assimilée aux achats.
La composition des repas pour la troupe
et les officiers, ainsi que le prix de rembour-
sement, s'il y a lieu, sont notifiés aux po-
pulations au moyen des affiches générales
dont les états-majors et les corps de troupe
sont pourvus à l'avance (Service en cam-
pagne, art. 107).
L'habitant requis de fournir la nourriture
doit donner, soit la ration réglementaire du
soldat, soit une alimentation substantielle
équivalente, au mojen des aliments quels
qu'ils soient, dont il est approvisionné, ou
de ceux en usage dans le pays. Néanmoins,
en aucun cas, il ne peut être exigé une nour-
riture supérieure à l'ordinaire de l'individu
requis.
> NOURRITURE.
La nourriture est toujours demandée et
fournie par demi-journée, c'est-à-dire par
repas, ou par journée entière.
Les officiers ne peuvent demander une
alimentation difi"érente de celle du soldat,
mais il leur est loisible de s'entendre avec
leurs Ilotes, pour la fourniture de supplé-
ments, dont le prix est directement et im-
médiatement payé.
L'habitant n'a pas seulement la charge
de fournir les aliments ; il peut être tenu
d'effectuer la préparation culinaire ; il four-
nit, en tous cas, les condiments et le com-
bustible nécessaires à cette préparation.
La réquisition est faite à la commune par
l'autorité militaire, qui fixe également le
taux de la demi-journée de nourriture. La
fixation du nombre d'hommes à nourrir dans
chaque famille est faite par le maire et est
notifiée par un billet de nourriture analogue
au billet de logement.
Chaque corps de troupe ou chaque état-
major, par l'organe de son officier d'appro-
visionnement donne reçu, en bloc, à la com-
mune ; celle-ci règle avec les habitants, in-
dividuellement. Lor.-que la nourriture n'est
demandée que pour quelques hommes isolés,
le reçu peut être remis directement au
traiteur.
Les traiteurs ou maîtres d'hôtels sont pré-
venus que, lorsqu'ils sont requis de nourrir
des militaires, ils doivent les s rvir de pré-
férence à toutes personnes payantes. S'ils ne
se conforment pas à cette disposition, l'au-
torité militaire consigne leur établissement
à la troupe.
La nourriture demandée à l'habitant de-
vra, le plus souvent, pour les détachements
importants, être associée à une distribution
régulière de pain prélevé sur les convois ré-
gimentaires. Cette mesure, outre qu'elle
allège l'habitant, permet de renouveler par
consommation le pain des convois. Les com-
munes et les habitants en sont prévenus à
l'avance, et il est délivré des reçus de jour-
nées ou de demi-journées de nourriture sans
pain.
Aux manœuvres d'automne, on peut re-
quérir la nourriture chez l'habitant, dans
les conditions prévues à l'article 5 de la loi
du 3 juillet 1877 sur les réquisitions mili-
taires, pour les isolés et les petits détache-
ments, ainsi que pour les troupes de cava-
lerie, mais sans dépasser la hmite de six
hommes par feu.
On ne doit avoir recours à ce moyen que
lorsqu'il sera impossible de pourvoir autre-
ment à la subsistance des troupes. Toute-
fois, la nourriture chez l'habitant peut, par
exception, être requise d'une façon habi-
NOUVEAU. 571
tuelle pour les catégories d'isolés désignées
L-i-apiès, auxquelles rindemuité journalière
exceptionnelle n'est pas allouée :
1° Secrétaires d'état-major ;
2° Conducteurs des voitures des officiers
généraux ;
3° Secrétaire et ordonnance de l'officier
d'approvisionnement d'un corps de troupe
ou d'un groupe de batteries.
11 doit être rappelé aux troupes que, lors-
iju'elles sont nourries par l'habitant, celui-ci
n'est pas tenu de leur fournir une autre
•ilimentation que la sienne.
NOUVEAU. Disposition ou modèle le
plus récent. L'expression nouveau modèle
est surtout très usitée dans l'armée pour
établir une distinction sommaire entre le
modèle le plus récemment adopté et les
autres.
NOYAU central. Groupe d'habitations
et d'établissements militaires situé au centre
de la ligne des forts constituant une place
forte. Ce noyau est en général fortitié, pour
mettre la ville à l'abri d'un coup de main et
pour avoir une ligne de défense intérieure à
celle des forts. Il doit servir de soutien et de
réduit à la ligne des forts détachés, et sa po-
sition centrale le met en mesure d'appuyer
au besoin un point quelconque de cette
ligne.
Après la chute d'un des forts, le noyau
arrête la marche de l'assaillant et appuie
efficacement la ligne des ouvrages que l'un
a dû préparer en temps utile un peu en ar-
rière du front attaqué. En uu mot, c'est un
soutien qui permet d'opiniàtrer la défense
par la création de lignes successives d'ou-
vrages, qui ne pourraient pas être organi-
sées sans cela.
Si dans quelques places de construction
récente (Dijon, Reims), on n'a pas fortifié le
noyau, cela tient à ce que Ton a commencé
par le plus piessé, mais on ne manquera
pas de l'entourer, surtout au moment du
besoin, d'une enceinte provisoire. On a d'ail-
leurs discuté sur le plus ou moins d'oppor-
tunité d& faire de l'enceinte du noyau autre
chose qu'un obstacle au passage, c'eit-à-
dire que, au lieu de la fortifier sérieuse-
ment, on se bornerait à entourer la place
d'un simple mur crénelé, ou même d'une
grille en fer.
S'il était pos.sible de maintenir cet obstacle
toujours intact et infranciiissable, il est cer-
tain que, dans bien des cas, ce pourrait être
suffisant.
Mais, comme le noyau constitue un ré-
duit devant recevoir du matériel et des ap-
provisionnements qu'il importe de conserver
intacts jusqu'au dernier moment de la lutte.
NUMERO.
et qu'en outre il ne peut appuyer sérieu.se-
ment les forts détachés ou les lignes succes-
sives d'ouvrages en arrière, qu'a la condition
d'être lui-même en état de faire une résis-
tance complète par lui-même, on sera
amené presque toujours à donner à ce no} au
une fortification aussi solide que possible.
Dans ce cas, le tracé polygonal conviendra
mieux en général pour les fossés secs et le
tracé bastionné pour les fossés pleins d'eau.
Dans les deux tracés, les fronts seront aussi
longs et aussi simples que possible, en sup-
primant les dehors, sauf le chemin couvert,
en réduisant le flanquement au minimum,
ainsi que le profil. Les locaux généraux pour
la garnison, les munitions, l'artillerie, les
vivres, les hôpitaux, etc., seront situés d'une
manière générale à l'intérieur de l'enceinte
et non loin de celle-ci, dans les parties les
mieux défilées. On construira en dehors de
l'enceinte, dans des endroits bien délités, les
magasins contenant la poudre nécessaire
jusqu'à la chute des forts.
Le surplus de ces magasins se trouvera à
l'intérieur de l'enceinte, mais tous devront
être disséminés, afin de localiser les acci-
dents possibles.
NOYER. Les bois de fusil sont en noyer,
parce que cette essence est facile à travailler
dans tous les sens, et que ses fibres présen-
tent une grande résistance à la séparation :
c'est un bois doux et liant.
NUIT. D'après le règlement sur le ser-
vice des places, le nombre des hommes à
fournir par chaque corps, pour le service,
est réglé de manière qu'ils aient au moins
six nuits de repos.
NULLITE. Vice, défaut qui rend un acte
de nul ffïot, de nulle valeur.
NUMÉRO. Le chiffre que l'on met sur
un effet ou sur un objet pour le reconnaître :
le chitTre que l'on attribue à un homme, à
une fraction constituée, pour les désigner.
C'est ainsi que les différents légiments de
chaque arme, les bataillons et les escadrons
ou batteries de chaque régiment, et les com-
pagnies de chaque bataillon poitent des
numéros à partir de 1 pour la l''" unité,
2 pour la 2^, et ainsi de suite jusqu'à la
dernière.
11 en est de même jiour les pelotons, sec-
tions et escouades.
Les hommes de troupe portent diverses
espèces de numéros : le numéro matricule.
le numéro du répertoire des réservistes et
disponibles , et le numéro au contrôle an-
II uel.
— matricule. Les numéros matricules
sont de deux sortes : le premier est le nu-
méro de la case que l'homme occupe sur le
NUMÉROTAGE. oli
registre matricule du commandant du bu-
reau de recrutement, le second est le numéro
de la case que l'homme occupe sur le registre
matricule du corps auquel il appartient.
— du répertoire des réservistes et
disponibles. Lorsqu'un homme de troupe
passe du service actif dans la disponibilité ou
dans la réserve de l'armée aclice, il est af-
fecté à un corps de troupe de même arme,
stationné, autant que possible, dans la sub-
division de région ou dans la région territo-
riale dans laquelle il se retire. Il est alors
inscrit sur un carnet-répertoire, tenu par le
major, et il reçoit un numéro correspondant
à la case qu'il occupe sur ce carnet.
Pour distinguer ce nouveau numéro du
numéro matricule, on le fait précéder d'un
zéro. Ex. : 01224.
— du contiôle annuel. Numéro attri-
bué à chaque homme de troupe sur le con-
trôle annuel de l'unité administrative à la-
quelle il appartient.
NUMÉROTAGE. Action de donner, d'at-
tribuer des numéros.
OBLIGATIONS militaires.
— des armes. Les armes reçoivent
dans les manufactures des estampilles et
des poinçons, ainsi qu'un numéro matricule,
avec une lettre de série. Ce numéro est
conservé pendant toute la durée de l'arme.
Les nécessaires d'armes sont marqués du
numéro de l'arme à feu. Les épées de sous-
officiers, modèle 1857, et les sabres de ca-
valerie légère, qui n'ont pas reçu de numé-
ros matricules en manufacture, reçoivent un
numéro de série dans les corps. Les fusils,
carabines et mousquetons portent, en outre,
sur la plaque de couche , la marque du
corps auquel ils appartiennent.
— des caisses et cantines, des ef-
fets, etc. (V. Marquage).
NUTATION d'un projectile. Mouve-
ment oscillatoire, à périodes restreintes,
dont est animé l'axe d'un projectile pendant
qu'il parcourt le cône de la précession (mou-
vement conique de l'axe autour d'une pa-
rallèle à la résistance de l'air, menée par le
centre de gravité).
0
OBÉISSANCE. Action d'exécuter les
ordres donnés, de s'y soumettre. Dans l'ar-
mée, l'obéissance des subordonnés aux supé-
rieurs doit être entière et la soumission de
tous les instants ; les ordres donnés doivent
être exécutés sans hésitation, ni murmure;
l'autorité qui les donne en est responsable,
et la réclamation n'est permise à l'inférieur
que lorsqu'il a obéi.
Le refus d'obéissance pour marcher contre
l'ennemi ou contre des rebelles armés est
puni de mort avec dégradation militaire;
sur un territoire en état de guerre ou de
siège, de 5 à 10 ans de travaux publics;
dans tous les autres cas, de 1 à 2 ans de
prison (art. 218).
OBJECTIF. Point ou but à atteindre par
une troupe dans l'exécution d'une ma-
nœuvre. 11 est dit principal, quand il repré-
sente le point d'anivée en fin d'opération; il
est dit secondaire quand il vise une position
facilitant l'occupation de l'objectif prin-
cipal.
OBLAT militaire. Soldat qui, lorsqu'il
n'existait ni pensions de retraite, ni inva-
lides, était, à la lin de ses services, nourri
dans des couvents en vertu de clauses réser-
vées. C'était aussi ce qu'on appelait un
moine lay (ou laïc).
OBLIGATIONS militaires. Liens de
droit qui astreignent tous les Français au
service militaire. L'obligation du service mi-
litaire est égale pour tous. Elle a une durée
de 25 années.
Le service militaire s'accomplit selon le
mode dcterminé par la loi du 15 juillet 1889
sur le recrutement de V armée. Nul n]est ad-
mis dans une administration de l'Etat s'il
ne justifie avoir satisfait aux obligations
imposées par ladite loi (art. 7).
Tout Français reconnu propre au service
militaire fait partie successivement :
De l'armée active pendant trois ans ;
De la réserve de l'armée active pendant
sept ans ;
De l'armée territoriale pendant six ans;
De la réserve de l'armée territoriale pen-
dant neuf ans.
— des disponibles, des réservistes
et des territoriaux. Ces hommes sont af-
fectés aux divers corps de troupe et services
de l'armée active ou de l'armée territoriale.
Us sont tenus de rejoindre leur corps en cas
de mobilisation, de rappel de leur classe or-
donné par décret, et de convocation pour
des manœuvres ou exercices. Mention du
corps d'affectation est portée sur le livret
individuel.
Les hommes de la réserve de l'armée ac-
tive sont assujettis, pendant leur temps de
OBLIQUE. o73
service dans ladite rffierve, à prendre part à
deux manœuvres, chacune d'une durée de
quatre semaines.
Les hommes de l'armée territoriale sont
assujettis à une période d'exercices d'une
durée de deux semaines.
Peuvent être dispenses de ces manœuvres ou
exercices, comme soutiens indispensables de
famille, les hommes de la réserve et de l'ar-
mée territoriale qui en font la demande au
maire de leur commune. Celui-ci soumet ces
demandes au conseil municipal qui les an-
note et les envoie au général commandant
la subdivision, lequel statue, jusqu'à con-
currence de 6 p. lOJ des hommes appelés.
Sous les drapeaux, les hommes de la ré-
serve et de l'armée territoriale sont soumis
à toutes les obligations imposées aux hommes
de l'armée active par les lois et régleiuents
en vigueur. Ils sont justiciables des tribu-
naux militaires.
Lorsque les hommes de la réserve et de
l'armée territoriale, même non présents sous
les drapeaux, sont revêtus d'effets d'uni-
forme, ils doivent à tout supérieur hiérar-
chique en uniforme les marques extérieures
de respect prescrites par les règlements mili-
taires.
Le seul fait, pour les disponibles, rései-
vistes ou territoriaux, de se trouver revêtus
d'effets d'uniforme dans un rassemblement
tumultueux et contraire à l'ordre public, et
d'y demeurer contrairement aux ordres des
agents de rautorité ou de la force publique,
les rend passibles des peines édictées à l'ar-
ticle 2-2o du Code de justice militaire.
Tout homme disponible, réserviste ou ter-
ritorial est astreint, s'il se déplace, aux obli-
gations suivantes :
1° S'il se déplace pour changer de domi-
cile ou de résidence, il fait viser, dans le
délai d'un mois, son livret individuel parla
gendarmerie dont relève la localité où il
transporte son domicile ou sa résidence ;
2° S'il se déplace pour voj'ager pendant
plus d'un mois, il fait viser son livret, avant
son départ, par la gendarmerie de sa rési-
dence habituelle ;
3° S'il va se fixer en pays étranger, il
fait de même viser son livret avant son dé-
part, et doit, en outre, dès son arrivée, pré-
venir l'agent consulaire de France, qui lui
donne récépissé de sa déclaration et en en-
voie copie, dans les huit jours, au Ministre
de la guerre.
A l'étranger, s'il se déplace pour changer
de résidence, il en prévient, au départ et à
l'arrivée, l'agent consulaire de France qui
ea informe le Ministre de la suerre. I
OBLIGATIONS militaires
Lorsqu'il rentn' en France, il se conforme
au paragraphe l""" ci-dessus.
Les homme de la réserve de l'armée ac-
tive, de l'armée territoriale ou de sa réserve,
sont justiciables des tribunaux militaires, en
temps de paix comme en temps de guerre,
pour les crimes et délits prévus et punis par
les articles du Code de justice militaire énu-
mérés dans le tableau D annexé à la loi du
lo juillet 1889, lorsque, après avoir été ap-
pelés sous les drapeaux, ils ont été renvoyés
dans leurs foj'ers.
L'application de ces articles est faite aux
inculpés sous la réserve des dispositions spé-
ciales indiquées audit tableau. Toutefois, les
hommes appartenant à l'armée territoriale
ou à la réserve de cette armée ne sont plus
justiciables des tribunaux militaires, en
temps de paix, pour les crimes et délits
prévus par le tableau I), lorsqu'ils ont été
renvoyés dans leurs foyers depuis plus de
six mois, à moins que, au moment où les
faits incriminés ont été commis, les délin-
quants fussent revêtus d'effets d'uniforme.
Les hommes de la disponibilité, de la ré-
serve de l'armée active, et de l'armée terri-
toriale peuvent se marier sans autorisation.
Us restent soumis, néanmoins, à toutes les
obligations de serviceimp isées à leur classe.
Les réservistes qui sont pères de quatre
enfants vivants passent de droit dans l'ar-
mée territoriale.
OBLIQUE. Se dit de tout alignement,
marche, manœuvre, etc., qui n'est ni paral-
lèle, ni perpendiculaire au front, mais qui
s'exécute en inclinant sur la droite ou sur la
gauche de la ligne de bataille.
— à droite (à gauche). Commandement
pour faire exécuter aux troupes le mouve-
ment d'obliquer à droite ou à gauche.
OBLIQUITÉ du tir. In projectile quel-
conque arrivant obliquement sans se briser,
contre une muraille cuirassée, exige pour la
traverser, une vitesse telle que sa compo-
sante suivant la normale soit égale à la vi-
tesse nécessaire pour son passage dans le
sens de cette normale.
Le tir oblique a pour effet de déplacer les
plaques et, par suite, de disloquer et briser
plus ou moins les vis. Les effets sont plus
considérables que ceux du tir normal dans
le cas où il y a pénétration complète du pro-
jectile. Le tir oblique est celui qui se pré-
sente le plus S'iuvent dans la réalité.
OBLITÉRATION. Maculation par une
empreinte des pièces de comptabilité ou
autres qui n'ont plus de valeur après vérifi-
cation. S'emploie particulièrement pour
l'amiulation des timbres-poste et des tim-
OBSÈQUES.
bres-qail tance pour qu'ils ne i)ui3sent servir
une seconiJe fois.
OBSÈQUES. Les derniers devoirs et les
dernieis honneurs qu'on rend à un mort.
(V. Enterrement, inhumalion, honneurs fu-
nèbres).
OBSERVATEUR. Celui qui est chargé
d'observer les points de chute des projec-
tiles, et d'eu rendre compte.
OBSERVATION (armée d'). Armée
laissée en position d'observer les mouvements
de l'ennemi dont on ignore les intentions,
afin d'agir suivant les circonstances.
Se dit aussi d'une armée placée sur la
frontière d'un pays neutre, mais dont on
suspecte les intentions.
— des coups. L'observation des points
de chute a pour objet de fournir des rensei-
gnements sur le sens et la grandeur des er-
reurs en direction et en portée; elle se fait
à la vue simple, ou mieux avec une ju-
melle.
On peut aussi, dans certains cas, se ser-
vir de la lunette de batterie (V. Réglage du
tir).
De même pour indiquer le point de la
cible qu'il faut viser, l'ofîicier de tir doit,
au début de chaque espèce de tir, détermi-
ner le point moyen à viser à l'aide d'un tir
préalable dont on marque soigneusement la
trace des projertiles.
OBSERVATOIRE. Dispositif employé
pour l'observation des coups auprès des
batteries de siège, afin de rectifier le tir pour
qu'il ait toute l'efficacité possible. Cet obser-
vatoire est établi en un point favorable dans
la communication même qui conduit à la
batterie, soit en dehors dans une petite ex-
cavation couverte par une gabionnade. Une
lunette de batterie y est installée et les
moyens les plus pratiques pos-ibles, télé-
phone, signaux optiques, etc., sont employés
pour assurer la communication entre la bat-
terie et l'observatoire.
On a proposé, pour la fortification perma-
nente actuelle, de construire des observa-
toires spéciaux cuirassés ; le prix élevé de ce
genre d'observatoire, disposé dans le genre
des coupoles, paraît de nature à en res-
treindre l'emploi, pour ne pas dire à le sup-
primer.
En raison de l'absence de fumée de la
poudre, qui rendra plus difficile l'observa-
tion des lignes ennemies dans le combat, on
a proposé, à défaut d'arbres, de clochers ou
d'objets élevés, de construire des observa-
toires improvisés de diverses espèces, mais
la question ne paraît pas encore résolue pra-
tiquement.
Point élevé d'où, pendant une bataille ou
o7i OBSTACLE.
un siège on peut suivre les mouvements de
l'ennemi ou se rendre compte de l'effet pro-
duit par les projectiles. Ces observatoires
sont naturels lorsqu'ils consistent en mon-
ticules, clochers, bâtiments élevés existant
sur le terrain ; ils sont artificiels lorsqu'on
est obligé de les créer ou de les apporter aux
points où il en est besoin. Ces derniers, en
général, des échelles ou des échafaudages lé-
gers et rapidement construits.
Avec la poudre sans fumée, des observa-
toires permettant de voir sans être vus au-
ront une grande importance, et il faudin
faire le possible pour s'en procurer.
Les ballons constituent également une es-
pèce d'observatoire qui ne peut être utilisé
que dans des conditions déterminées.
06SIDI0N. Vieux mot qui était syno-
nyme de sièi/e offensif.
OBSIDIONAL. Qui a rapport au siège
d'une ville. Couronne obsidionale, monnaie
ûbsidionnie.
OBSTACLE. Accident ou couvert de
terrain, difficulté matérielle qui gène les
mouvements des ti'oupes; celles-ci évitent
ou tournent l'obstacle, s'il est sérieux, ou,
si elles le peuvent, elles le fouillent et pren-
nent des dispositions particulières pour le
traverser.
Dans toute fortification, un obstacle, con-
sistant généralement en un fossé, doit arrê-
ter l'ennemi dans la dernière période di'
l'attaque.
Dans tout profil de fortification, il y a
un obstacle destiné à arrêter la marche de
l'ennemi dans l'assaut de l'ouvrage. Cet
obstacle est constitué par un fossé, de lar-
geur et de profondeur variables, suivant la
nature des ouvrages ; il est naturellement
plus fort dans les ouvrages permanents que
dans les ouvrages de campagne.
En raison du temps nécessaire à la con-
struction des retraiiL-hcments en terre, il
sera toujours avantageux d'utiliser les ob-
stacles et couverts naturels du terrain,
et de les organiser de façon qu'ils présentent
un bon couvert et un obstacle, tout en faci-
litant le tir. Lorsque le temps fera défaut,
l'obstacle pourra être sacrifié et tous les
soins devront être portés sur l'amélioration
du couvert.
On peut également constituer des ob-
stacles improvisés, au moyen d'objets
très divers, dont le but essentiel est de re-
tarder, ne fût-ce que de quelques minutes,
la marche de l'assaill int sans gêner toute-
fois le tir de la défense Les grilles en fer,
rails, solives de planchers, peuvent jouer le
rùle de palissades ; les herses de laboureurs
renversées, les planches années de clous,
OBTURATEUR.
les débris de verre, et<'., peuvent être dis-
posés dans tons les endroits dont on veut
rendre le passage difficile et dangereux.
Un fouillis d'objets de toute sorte, tels que
roues de voitures, charrues, lattes, etc.,
enchevêtrées les unes dans les autres, peu-
vent servir à fermer la gorge des ouvrages.
OBTURATEUR. Organe particulier fer-
mant toute issue aux gaz du côté de la
culasse dans les appareils de fermeture des
armes se chargeant par la culasse; car, si
perfectionnés qu'ils soient, ces appareils
présentent des joints par où les gaz pour-
raient s'éihapper.
Il y a des obturateurs de deux catégories :
1" Obturateurs changeant à chaque
coup. Le type de ces obturateurs est celui
du colonel de Rejjije. L'obturation est con-
stituée par la gnrgoiisse même (fig. 124).
2° Obturateurs fixes. Le type princi-
pal est l'obturateur de Bange, qui a été
adopté pour les bouches à feu françaises. Il
a beaucoup d'analogie avec l'obturateur
Cliassepot, avec cette différence que la ron-
delle en caoutchouc est remplacée par une
rondelle d'amiante, renfermée dans une en-
veloppe de toile, interposée entre deux cou-
pelles en étain, précédées de bagues en
laiton. Cette rondelle est protégée en avant
Fur. 193.
par une tête mobile (fig. 193), qui n'est
pas fixée invariablement à la rondelle, mais
dont la tige ne fait que traverser celle-ci
pour pénétrer dans la vis-culasse, où elle
peut tourner librement. Cet obturateur fonc-
tionne de la même manière que celui du
Chassepot, mais avec une efficacité absolue.
L'obturateur Chassepot {fig. 194) se
l'omposait d'une rondelle en caoutchouc.
Fi- 194.
placée en avant du cylindre fonnant culasse
mobile, et garantie par une tête mobile con-
tre l'action directe des gaz.
Lors de l'explosion, la pression des gaz
appliquait fortement la tête mobile contre
la rondelle qui, se trouvant comprimée.
6 OBUS.
augmentait de diamètre et fermait toute
i^sue aux gaz.
Les inconvénients de cet obturateur étaient
de se brûler à la flamme des gaz de la pou-
dre, dans toutes les parties qui dépassaient
la tète mobile, ou au moment de l'explosion,
et par suite, d'occasionner des crachements.
Actuellement, l'obturateur, dans les armes
à feu portatives, est assuré au moyen de la
douille métallique de la cartouche.
L'obturateur Broadweli se compose
d'un anneau en cuii' ou en acier, d'un dia-
mètre égal à celui de la bouche à feu, et
que l'on dispose à la partie antérieure du
système de fermeture. Son pourtour porte
une gorge de section triangulaire, qui tend
à s'épanouir sous la pression des gaz et à
fermer par suite les joints contre lesquels
vient s'appliquer l'obturateur.
Ce genre d'obturateur, qui s'encrasse ra-
pidement, convient peu aux pièces de cam-
pagne.
(V. Noble (Obturateur).
OBUS. Projectile en fonte, de forme cy-
lyndro-ogivale , avec un vide intérieur de
même forme, se terminant en goulot de
bouteille, de manière à ménager une plus
grande épaisseur de fonte vers la tête du
projectile; ce vide est rempli de poudre
constituant la charge d'éclatement, à laquelle
le feu est transmis par une fusée métallique
traversant la lumière.
Au début, l'obus était sphérique, mais
creux, avec un œil permettant l'introduction
de la charge de poudre, et qui était fermé
par une fusée en bois, avec canal contenant
une composition fusante qui communiquait
le feu.
Les obus sphériques ne sont plus em-
ployés.
Ùe/Jet des obus a été indiqué au mol
Effet des projectiles.
Les canons actuels tirent les diverses es-
pèces d'obus ci-après :
l» L'obus ordinaire cylindro-ogival eu
fonte, muni d'une ou plusieurs ceintures de
cuivre ou cordons de plomb, destinés à l'ob-
turation et au forcement (fig. 193).
L'obus à double paroi, de même forme
et dimensions extérieures que lobus ordi-
naire, mais dont la partie cylindrique et la
base de la partie ogivale, sont formées dune
double enveloppe (fig. 19ô). Un manchon
cylindrique, muni extérieurement d'un cer-
tain nombre de petites pyramides rectangu-
laires saillantes, constitue un noyau sur
lequel on coule la partie extérieure de l'obus.
On obtient ainsi la fragmentation systéma-
tique du projectile, mais la forme des frag-
ments rend leur marche difficile dans l'air.
OBUS. 576
ce qui a conduit à abanrionner en iniucipe
ce genre de projectile. Le procédé même de
fabrication était pour les projectiles à double
paroi une cause do. faiblesse exposant l'obus
à éclater dans l'âme du canon, ou à se
briser au contact d'un obstacle matériel.
3° L'obus à balles {fîg. 197) qui, en
f'énéral, ne diffère extérieurement de l'obus
OBUSIER.
ordinaire que par la position de la ceinture
et qui contient intérieurement un certain
nombre de couronnes de balles en fonte de
j7mm g (ig diamètre, noyées en partie dans
sa paroi. Dans certaines armées étrangères,
l'obus à balles se nomme shrapnel ;
L'obus à balles est uniquement employé
contre les troupes; son importance s'accroît
Fiff. 195.
Fi:-. 191-..
Fi-. 197.
on raison de ses effets meurtriers et de son
rayon d'action, et, comme il se perfectionne
continuellement, il ne tardera pas à être le
projectile normal de l'artillerie de cam-
pagne.
4° L'obus de rupture. Employé pour
la pierre, les cuirasses et les matériaux très
résistants. On découpe, dans de l'acier en
barre, des morceaux de longueur convenable
que l'on martèle et matrice pour leur donner
la forme générale de l'obus. On les tourne
ensuite et on les trempe.
L'obus agit à la fois comme projectile
plein et comme projectile creux. Dans le
premier cas, les effets de pénétration sont
ceux des projectiles pleins. Comme projectile
creux, la gerbe d'éclats de l'obus agit effica-
cement contre les troupes. Dans les terres,
il éclate après y avoir pénétré et produit
ainsi l'effet d'une fougasse ; dans un massif
en bois , l'obus produit des décbirements
considérables, dont les conséquences pour-
raient être désastreuses dans la muraille d'un
navire.
En Allemagne, on emploie des obus in-
cendiaires, qui sont des obus ordinaires,
dans lesquels on a remplacé une partie de
la charge intérieure par des cylindres incen-
diaires.
En Autriche, les obus incendiaires soni
des obus à simple paroi, dont le vide inté-
rieur est rempli de composition incendiaire.
Au point de vue du mode de forcement,
il faut citer les obus à expansion, dans
lesquels la partie qui doit se mouler dans
les rayures ne reçoit pas d'avance le dia-
mètre voulu, mais ne l'acquiert qu'au mo-
ment du départ par l'effet de la pression des
gaz. On peut les ramener à deux types :
1" A chemise; le corps du projectile se
termine par une partie cylindrique qui s'em-
boîte dans un culot creux, dans lequel
l'obus n'est pas enfoncé à fond ; la position,
relative des deux parties de l'obus est main-
tenue par une chemise de plomb qui se
trouve refoulée dans les rayures parle culot
au moment du tir ;
2° A ceinture expansive ; celle-ci, en
forme d'U renversé, est placée comme une
bague autour du culot.
L'expansion produite par les gaz force la
ceinture dans les rayures et fait prendre au
projectile son mouvement de rotation.
OBUSIER. Bouche à feu qui tient à la
fois du canon et du mortier, et qui est em-
ployé surtout pour le tir courbe et contre
des buts de faible résistance, principalement
contre le personnel. Elle est relativement
OCCUPATION.
577
OCTOGONE.
courte par rapport au diamètre (8 à 12 fois)
de ce projectile. Le calibre des obasiers est
indiqué par le nombre rond de centimètres
du diamètre de leur projectile. La charge de
poudre nécessaire pour lancer les obus étant
relativement faible, l'âme des obusiers a
au fond un rétrécissement, nommé chambre,
d'une longueur à peu près égale à celle de
la charge.
Il existe en France des obusiers lisses
de i6<^ et de 15'= modèle 1828, en bronze,
se chargeant par la bouche, et des canons-
obusiers de ii'^ légers modèle 1853. On les
utilise encore pour la défense des abords de
la fortilication, et, en particulier, pour la
défense des fossés.
L'obusier rayé de 22" de côte est moins
puissant et moins précis que le mortier de
220™™.
OCCUPATION. Action d'occuper une
province, une place, une position, etc.
L'ne armée d occupation est celle qui,
s'étant emparée d'un pays, en occupe mili-
tairement les ditférentes parties pour empê-
cher l'ennemi de les surprendi-e ou de les
envahir ; cette armée peut aussi occuper
dans le même but les provinces d'une puis-
sance amie, qui n'est pas en mesure de le
faire elle-même. Enfin une armée peut en-
core occuper certaines provinces d'un pays
étranger, même après la conclusion de la
paix, comme garantie du payement de l'in-
demnité de guerre.
— des bâtiments militaires. Dès que
le commandant d'armes a reçu l'avis de l'ar-
rivée d'un corps de troupe dans la place, il
en fait part au sous-intendant militaire et
au chef du génie et leur fait connaître les
bâtiments à occuper par le corps, son effectif
et le jour de son arrivée.
L'of/ickr de casernement, qui précède le
régiment, se présente à son arrivée chez le
commandant d'armes pour lui remettre une
situation d'effectif et connaître de lui les
bâtiments assignés au corps. Cet officier se
rend ensuite chez le sous-intendant qui, sur
le vu de l'ordre dont il est porteur, lui dé-
signe les chambres et autres locaux à occu-
per. L'ofiïcier de casernement, accompagné
d'un adjoint du génie, visite les locaux ; il
vérifie l'état descriptif des lieux, ainsi que
l'inventaire des objets mobiliers, et prend
possession des bâtiments eu se conformant
aux prescriptions du Règlement du 28 dé-
cembre 1883 sur le Service intérieur des
troupes (art. 334, infanterie; art. 327, ca-
valerie; art. 3.52, artillerie).
— d'un pays ennemi. L'occupation
résulte non seulement de la présence en
force des troupes ennemies dans une loca-
lité, mais du fait que le gouvernement
légal est dans l'impossibilité d'y exercer son
autorité, tandis que l'occupant est en état
d'y exercer la sienne.
L'occupant a le droit :
1° De prendre toute mesure nécessaire
poui*" assurer la sécurité de ses troupes et de
ses agents ;
2" D'établir des amendes et de recouiir à
des peines disciplinaires pour la répression
des contraventions ;
3° D'opérer pour lui-même la perception
de tous les impôts existants ;
4" De s'approprier tous les biens mobi-
liers appartenant à l'État et notamment les
sommes contenues dans les caisses publi-
ques ;
5° De jouir des revenus de toutes les
propriétés de l'État ;
6" De saisir les armes et les munitions
de guerre en quelcjues mains qu'elles se
trouvent ;
7° D'établir des réquisitions en argent ou
en nature pour tous les besoins de l'armée ;
8" De requérir des guides, des convoyeurs,
des ouvriers, pourvu que les services récla-
més n'engagent pas les personnes requises
dans des actes d'hostilité vis-à-vis de leur
pays ;
9° De remplacer les fonctionnaires ou
agents qui auraient quitté leur poste ou qui
refuseraient de rester en fonctions.
L'occupant a, d'un autre côté, le devuir :
1° D'assurer et de maintenir l'ordre et
de favoriser le maintien ou la reprise de la
vie sociale ;
i° De respecter les personnes et les pro-
priétés privées ;
3° D'assurer les services généraux et de
ne pas détourner de leur destination les
fonds affectés, soit aux services locaux, soit
aux établissements d'instruction ou de bien-
faisance ;
4° De donner des reçus réguhers
toute réquisition ;
0° De ne réclamer, ni des fonctionnaires
qui consentent à rester en fonctions, ni des
habitants, rien qui les obligerait à manquer
à leur devoir ou à l'honneur.
Les règles édictées aux deux alinéas qui
précèdent ne s'appliquent qu'à l'occupation
d'un pavs ennemi, en temps de guerre.
OCTANT. Instrument d'observation astro-
nomique employé dans la marine et propre
à mesurer la hauteur de la mer. Il comprend
un secteur de cercle de 43° ou la 8*^ partie
du cercle de ^tiO".
OCTOGONE fortifié. Ouvrage de forti-
fication qui comprend 8 bastions ou 8 côtés
extérkurs.
37
pour
OCTROI.
OCTROI. Taxe perçue par une munici-
palité sur les objets destinés à la consom-
mation locale.
Les villes Je çiarnison doivent verser à
l'État, sur les recettes de leur octroi, une
somme annuelle de 7 francs par homme
monté et de 3 francs par homme à pied.
— de mer. Taxe perçue par le gouver-
nement général de l'Algérie sur les objets
destinés à la consommation de ce pays.
Cette taxe est perçue à l'entrée dans les
ports de mer du littoral ; son produit est
réparti entre les départements et les com-
munes de l'Algérie, au prorata de leur popu-
lation européenne et indigène.
ŒIL. Organe de la vision ; sujet à de
nombreuses maladies, dont plusieurs sont
des causes de réforme. Les principales sont :
la myopie, l'hypermétropie, l'astygmatisme,
l'anisométropie, l'amblyopie, les affections
de la cornée, de l'iris, du cristallin, du corps
vitré, de la rétine, du nerf optique, du globe
oculaire, etc.
— de projectile. Ouverture opposée au
culot dans les projectiles creux.
ŒILLÈRES. Plaques de cuir placées de
chaque côté des yeux du cheval dans la
têtière des harnais.
ŒILLETON. Petite plaque percée d'un
trou adaptée à une extrémité des alidades
ou lunettes employées en topograiMe ou
dans les levers ; elle sert à fixer la position
de l'œil de l'observateur.
Petit appareil mobile adapté à la hausse
des bouches à feu, et auquel l'œil vient s'ap-
pliquer pour faire passer la ligne de visée,
qui est déterminée par Vœilleton et par le
guidon.
L'œilleton peut être déplacé, tant dans le
sens vertical que dans le sens horizontal,
mais en restant toujours dans un plan per-
pendiculaire à l'axe de la pièce.
On distingue trois types principaux d'œil-
letons :
1» Celui qui affecte la forme d'une ron-
delle percée d'un trou au centre ; il avait
été jadis adopté par l'artillerie française,
mais il a été rejeté, parce qu'il masquait le
but et donnait lieu à des recherches assez
longues pour trouver le point ifig. 198) ; .
Fis. 199.
Fia. 200.
2° Celui qui consiste
ayant un évidement en
eu une rondelle
forme de croix
578 OFFICIEL.
{pg. 199). Il permet de viser plus rapide-
ment qu'avec le type précédent, mais il ne
détermine pas aussi rigoureusement la ligne
de visée ;
3° Celui qui présente la forme d'une ron-
delle percée d'un trou au centre, et entourée
de quatre segments évidés qui permettent de
distinguer rapidement le but (fig. -200). Ce
dernier type est le plus avantageux, car il
réunit à la fois les conditions de précision et
de rapidité du pointage.
OFFENSIF. Qui attaque ou est propre
à attaquer, à offenser; armes oljensives, ser-
vant à attaquer. Traité offensif, par lequel
deux États s'engagent conjointement à en-
trer en guerre, à diriger une action offensive
contre une autre puissance.
OFFENSIVE. Opposé de défensive et si-
gnifiant attaquer l'emiemi. De nombreuses
théories ont été émises sur les avantages et
les inconvénients de l'offensive ou de la dé-
fensive, el, à ce sujet, il ne peut y avoir de
principes absolus.
Il est incontestable que toute action, tout
engagement ne peut se terminer que par
l'offensive, que celle-ci déconcerte l'ennemi,
permet l'initiative, exalte le moral. Tous les
auteurs sont unanimes à reconnaître et à
proclamer les avantages de l'offensive, et
l'on peut citer h cet égard les parole du ma-
réchal Bugeaud : « C'est un fait que l'of-
fensive, indépendamment des avantages tac-
tiques, excite l'ardeur et le courage des
soldats, et la force morale est supérieure
à la force physique. »
Nos règlements actuels préconisent V offen-
sive, qui convient tout particulièrement au
caractère du soldat français, et prescrivent
de ne garder la défensive qu'en cas d'une
grande infériorité numérique ou autre.
(( Seule, l'offensive permet d'obtenir des ré-
sultats décisifs. Ce principe doit servir de
base à l'éducation militaire et de guide dans
les exercices et les manœuvi'es. » (Ecole de
comjjagnie).
OFFENSIVEMENT. Agir en attaquant,
en prenant l'offensive, l'initiative.
OFFICE. A produit le mot officier. Si-
gnifiait d'abord une charge politique, pour
laquelle un brevet était délivré, puis comme
l'autorité politique ne pouvait être effective
que par l'autorité militaire, l'expression
« d'office » a fini par ne plus s'appliquer
(ju'aux personnages de l'armée ayant rang
d'officier.
OFFICIEL. (Jui émane du Gouverne-
ment, qui est publié par lui. Eu ce qui con-
cerne l'armée, les organes officiels de pubh-
cation sont : le Journal officiel et le Bulletin
OFFICIER.
officiel du Ministère de la guerre (partie ré-
gleuieutaire et partie supplémentaire).
La marine a pour organe officiel de pu-
bliiatiou : le Journal officiel et le Bulletin
officiel du Ministère de la marine.
OFFICIER. Xom générique donné à tous
les militaires qui tiennent leur grade du
chef de l'État, grade qui est leur propriété
et qui ne peut leur être retiré que dans les
conditions prévues par la loi du 19 mai 1834.
L'ordre hiérarchique des grades actuels
date de la Révolution. Ce sont ceuxdesous-
lieuienant, lieutenant et capitaine, qui sont
des officiers subalternes ; de chefs de
bataillon ou d'escadron ou majors, de lieute
nant-colonel et de colonel, qu'on appelle
officiers supérieurs ; de général de brigade
et de (jénèral de dicision, qui sont des offi-
ciers généraux.
Les personnels d'officiers non affectés di-
rectement aux corps de troupe ont des assi-
milations de grade (V. Assimilation) et la
possession de l'état d'officier. Jusqu'à la Ré-
volution, en principe, les nobles seuls pou-
vaient être officiers.
Le recrutement des officiers dans l'armée
française, provient de deux sources ; les
Écoles polytechnique et de Saint-Cyr, où l'on
entre directement par voie de concours et
d'où l'on sort comme officier ; la troupe,
d'où l'on est admis comme sous-officiers et
par voie de concours dans les écoles mili-
taires de Sain t-M axent, Saumur, Versailles
et V^inceunes.
Le tiers des emplois vacants de sous-lieu-
tenant doit être réservé aux candidats pro-
venant dos sous-officiers, mais cette propor-
tion n'est qu'un minimum qui est toujours
dépassé dans la cavalerie et dans l'infanterie,
où la moitié des emplois de sous-lieutenants,
environ, est attribuée aux sous-officieis.
Au point de vue des emplois que l'officier
des corps de troupe peut occuper, on dis-
tingue les suivants :
— acheteur. (V. Acheteur.)
— à la suite. Officiers existant en sur-
nombre momentanément. Ils suppléent les
titulaires de leur grade absents ou employés
à des fonctions spéciales. Ils concourent,
d'après leur ancienneté, pour tous les ser-
vices avec les officiers de leur grade.
— adjoint à 1 habillement. (V. Ccqu-
taine d'Iiahillement.)
— changeant de corps ou de rési-
dence. Les changements de corps ou de
résidence des officiers et assimilés sont pro-
noncés d'office par le Ministre de la guerre.
Toutefois les généraux commandant les corps
d'armée peuvent prononcer les changements
de résidence des employés militaires des di-
9 OFFICIER.
vers grades des services de l'artillerie et du
génie d'une même direction, ceux des offi-
ciers du corps de l'intendance et du corps
de santé, ainsi que des officiers d'adminis-
tration d'une même région, à l'exception de
ceux qui sont chefs de service.
Les changements de corps ou de résidence
pour motifs de convenance personnelle sont
également prononcés par le Ministre de la
guerre, en ce qui concerne les officiers et les
assimilés. Les propositions sont établies dans
les conditions prescrites pour les permuta-
lions pour convenance personnelle. Une note
ministérielle du :26 juin 1887 prescrit de ne
proposer les officiers pour ces changements
de corps ou de résidence que lorsqu'ils au-
ront deux ans révolus de présence dans leur
régiment ou leur résidence, à moins de motifs
très sérieux.
Dans les armes où le passage à la
i^<= classe d'un grade a lieu par régiment, et
non sur toute l'arme, les officiers changeant
de corps pour convenance personnelle
prennent rang, quelle que soit leur ancien-
neté sur toute l'arme, après le plus jeune
officier de leur grade dans leur nouveau ré-
giment. Leurs demandes doivent être accom-
pagnées d'une renonciation à leur ancien-
neté relative dans ce régiment ; mais il est
bien entendu que ces officiers conservent
leur rang d'ancienneté sur la liste générale
de l'arme.
— chargé de l'ordinaire. C'est le
plus ancien lieutenant de chaque compagnie
dans l'infanterie, et chaque officier de pelo-
ton dans la cavalerie. Il veille à l'inscription
régulière des recettes et des dépenses, vérifie
l'arrêté du livret à la fin de chaque prêt, et
signe le compte.
— chargé des écoles- Les diverses
écoles instituées dans les corps nécessitent
des dépenses qui sont faites d'après l'auto-
risation du conseil d'administration, sous la
surveillance des officiers chargés des diffé-
rents cours ; ces officiers vérifient et certi-
fient les factures, et ils sont chargés de la
marche de l'instruction, de la bonne exécu-
tion des cours, de l'instruction des moni-
teurs, du bon entretien du matériel, etc.
— chargé du matériel. Dans certaines
écoles militaires, un officier est chargé du
matériel et exerce les attributions dévolues
dans les corps aux officiers d'habillement.
De plus, il prépare tout pour les adjudi-
cations.
— d'administration. Officier qui est
chargé de la gestion d'un étalilissemeut ad-
ministratif, ou qui est adjoint à un directeur
ou à un chef de service pour le seconder
dans ses travaux de vérification et dans la
OFFICIER.
S80
OFFICIER.
tenue des écritures. Les officiers d'adminis-
tration appartiennent à trois services diffé-
rents : le service de l'intendance, le service
de santé et le service de la justice militaire.
Les officiers d'administration du service de
l'intendance sont repartis en trois sections :
i° Les bureaux de l'intendance;
2" Les subsistances ;
3" L'habillement el le campement.
Les officiers d'administration des bureaux
de l'intendance secondent les fonctionnaires
de l'intendance dans tous leurs travaux ;
ceux des subsistances, de l'habillement et du
campement sont chargés de l'exploitation et
de la gestion des établissements adminis-
tratifs. Dans chaque établissement, l'oflicier
le plus élevé en grade porte le titre de comp-
table et est responsable. Ces officiers peuvent
être employés à l'un ou à l'autre de ces ser-
vices suivant les décisions du ministre.
Les officiers d'administration du ser-
vice des hôpitaux sont chargés de la ges-
tion des établissements du service de santé
et de la tenue des écritures sous les ordres
des médecins militaires. Ils ne peuvent chan-
ger de service, mais les officiers d'adminis-
tration de 2*^ classe peuvent, comme les
capitaines de l'armée active, concourir pour
l'admission dans le corps de l'intendance.
Tous ces officiers d'administration se re-
crutent exclusivement parmi les adjudants-
élèves d'administration ayant servi au moins
un an dans cet emploi. Ces derniers se re-
crutent parmi les élèves-stagiaires de l'Ecole
d'administration de Vincennes.
Les officiers d'administration de la
justice militaire se recrutent parmi les
adjudants commis greffiers proposés à l'in-
spection générale. Ils remplissent les fonc-
tions de greffiers auprès des conseils de
guerre et des conseils de revision.
Tous ces officiers d'administration ont une
hiérarchie spéciale, composée de cinq grades ;
le tableau ci-dessous indique quel est le
nombre de ces ofiiciers dans chaque grade :
DÉSIGNATION
des grades.
SERVICE
des
bureaux
de l'inten-
dance.
SERVICE
des subsis-
tances.
SERVICE
de
l'habille-
ment
et du cam-
pement.
SERVICE
• des
hôpitaux.
SERVICE
de la justice
militaire.
ASSIMILATION
au point de vue
de la sohie
et de la retraite.
Officier d'administration
20
80
80
160
100
17
68
68
130
136
5
15
15
35
35
14
56
56
112
112
2
10
12
12
14
Chef de bataillon.
Capitaine.
Capitaine.
Lieutenant.
Sous-lieutenant.
Officier a'administration
de 1" clause
Officier d'administration
Officier d'administration
adjoint de l" classe. .
Officier d'administration
adjoint de 2e classe.. .
Totaux ....
500
425
105
350
50
— d'approvisionnement. En temps
de paix, l'officier d'approvisionnement de
corps de troupe est chargé, indépendamment
des fonctions de son grade, et sous l'autorité
spéciale de l'officier d'iiabilleinent, de la
garde, delà surveillance- et du lotissement
des vivres de l^'^ ligne, lorsque ces vivres
sont confiés au corps, des mesures à prendre
pour en assurer le renouvellement en temps
utile, de la surveillance et de l'entretien
des voitures régimentaires du corps et de
leurs harnais, et enfin des fonctions de ca-
pitaine de distribution dans certains cas.
En temps de guerre, les officiers d'appro-
visionnement sont chargés du commande-
ment du train régimentaire et de l'entretien
du matériel, de la prise en charge, de la
conservation et de la garde des denrées que
contient ledit train, des distributions aux
parties prenantes, du réapprovisionnement
dudit train, soit en puisant aux convois ad-
ministratifs ou aux magasins, soit au moyen
d'achats ou de réquisitions. En principe, ces
officiers exercent leurs attributions sous
l'impulsion technique du sous-intendant mi-
litaire chargé du service des subsistances de
l'unité, et sous la responsabilité des conseils
d'administration. (Voir l'Instruction minis-
térielle du 17 mars 1882, sur le fonction-
nement des officiers d'approvisionnement.)
— d'armement. Officier du grade de
lieutenant, placé sous la direction immédiate
du capitaine d'habillement, pour être chargé
de ce qui concerne la conservation et la
comptabilité des armes et des munitions ap-
partenant au corps.
OFFICIER.
581
OFFICIER.
— de casernemeilit. Le porie-drapeau
est chargé des détails du casernement et du
couchage, et est appelé de ce fait officier de
casernement.
Il tient les registres relatifs à ce service,
sous la surveillance du major. Il est chargé
des détails relatifs à l'éclairage des casernes
et de leurs accessoires. Un ou plusieurs
hommes sont mis à sa disposition, à cet et-
fet. Il centralise les détails du service du
blanchissage du linge de la troupe. Il prend
part à l'instruction théorique et pratique
des officiers, dans les limites fixées par le
colonel. Il est exempt du service déplace.
— de détail. Officier chargé des détails
d'exécution ou d'administration dans les dé-
tachements composés de plusieurs unités
administratives, mais n'ayant pas de conseil
d'administration.
— de distribution. Dans chaque corps
de troupe à pied, d'artillerie, du génie et
du train, un capitaine est chargé chaque
semaine, sous les ordres et la direction du
major, de présider à la réception des distri-
butions.
Dans la cavalerie, cette mission est dévo-
lue à un officier désigné spécialement à cet
effet.
L'officier de distribution entre seul dans
le magasin, examine la qualité des denrées
et vérifie les quantités. Lorsque cet officiera
refusé les denrées pour quelque cause que
ce soit, il arrête la distribution et en informe
aussitôt le commandant d'armes et le colonel,
et il avise le sous-intendant.
Le commandant d'armes convoque le
plus tôt possible les commissions prévues
par le règlement sur le service intérieur
(art. 383, infanterie; 377, cavalerie, et 401,
artillerie).
— de l'état civil. Officier chargé de
l'établissement des actes de l'état civil, soit
à l'intérieur, soit aux armées en campagne.
— d'état-major (V. État-major, ser-
vice d').
— de gendarmerie (V. Gendarmerie).
— d'habillement (V. Capitaine d'ha-
billement).
— de l'armée territoriale. Les offi-
ciers de l'armée territoriale proviennent :
•1° Des officiers de la réserve de l'armée
active, qui sont versés dans l'armée territo-
riale en même temps que la classe de mobi-
lisation à laquelle ils appartiennent ;
2° Des sous-officiers appartenant par leur
;'ige à l'armée territoriale ou à sa réserve et
qui ont été nommés sous-lieutenants sur la
proposition de leurs chefs directs, sprés
avoir satisfait à certaines conditions d'apti-
tude déterminées par le Ministre de la
guerre ;
3° Des engagés conditionnels d'un an ap-
partenant par leur âge à l'armée territoriale
ou à sa réserve, et qui ont été nommés sous-
lieutenants après avoir satisfait à des examens
déterminés par le Ministre de la guerre ;
4° Des officiers retraités pendant les cinq
années qui suivent la date de leur mise à
la retraite.
Selon les besoins du service, le Ministre
de la guerre est autorisé à affecter, en cas
de mobilisation, au service de l'armée terri-
toriale les sous-lieutenants et les sous-offi-
ciers de l'armée active. Ces officiers et sous-
officiers n'en restent pas moins soumis, en
temps de paix à toutes les obligations de
leur classe.
L'avancement dans l'armée territoriale est
réglé par le décret du 31 juillet 1881. Aux
termes de l'article 3 de ce décret, les nomi-
nations par avancement aux différents grades
d'officier de l'armée territoriale sont exclu-
sivement faites au choix, d'après les propo-
sitions spéciales des commandants de corps
d'armée, sur des listes où sont inscrits, par
ordre d'ancienneté, les officiers reconnus
aptes à passer au grade supérieur. Dans
chaque région, il est établi une liste unique
par arme.
Le droit au commandement des officiers
de réserve et de l'armée territoriale est réglé
par le décret du 25 octobre 1883 (art. 3)
sur le service en campagne, et le décret du
28 décembre 1883 sur le service intérieur
des troupes d'infanterie (Principes généraux
de la subordination).
— de police judiciaire (V. Justice
militaire).
— de peloton. L'officier de peloton
s'applique à connaître complètement ses su-
boidonnés et tout particulièrement les sous-
officiers et les caporaux. 11 les dirige et les
surveille. Il maintient un ordre invariable
dans son peloton ; il y exerce l'émulation, y
entretient l'union, y développe le goût du
service et prend toujours pour règle l'impar-
tialité et la justice.
Il visite tous les jours son peloton ; il se
fait rendre compte par le sergent de section
des Ululations, punitions, permissions, dis-
tributions, etc. Il tient lui-même pour son
peloton le livret prévu par l'article 101 du
règlement sur le service intérieur. (V. art. 99
à 106 inclus.)
— d'ordonnance. Officier attaché à la
personne d'un général ou du Ministre de la
guerre pour porter ses ordres et ses mes-
sages, pour le seconder dans certains détails
OFFICIER.
o82
OFFICIER.
de son service et pour l'accompagner dans
ses tournées ou inspections.
— de recrutement. Officier attaché à
un bureau de recrutement.
A la tète de chaque hureau est placé un
officier supérieur (chef de bataillon ou lieu-
tenant-coloiiel)^ ayant sous ses ordres des
officiers subalternes chargés, les uns du
recrutement proprement dit, les autres de la
mobilisation, des réquisitions des chevaux
et des voitures; enfin, d'autres sont chargés
de l'armée territoriale.
Tous ces officiers sont choisis parmi les
officiers en activité ou en retraite. Les pre-
miers sont alors mis hors cadre, s'ils sont
officiers supérieurs ou capitaines, ou bien
placés surnuméraires dans les régiments,
s'ils sont lieutenants ou sous lieutenants.
— de réserve. Officier provenant :
d° Des engagés conditionnels ou des sous-
officiers ayant accompli la durée légale de
leur service dans l'armée active, et qui ont
été nommés sous-lieutenants après avoir
satisfait aux épreuves d'un concours ;
2° Des officiers de l'armée active démis-
sionnaires, et qui appartiennent par leur
âge à la réserve ;
3° Des officiers retraités, pendant les cinq
années qui suivent la date de leur mise à la
retraite.
Ces derniers peuvent être affectés par le
Ministre de la guerre, soit à la réserve de
l'armée active, soit à l'armée territoriale,
selon les besoins du service.
Les officiers de réserve remplissent, pen-
dant le temps de leur présence au corps, les
fonctions de leur grade. Us concourent, pour
tous les services, avec les officiers de leur
grade de l'armée active. A grade égal, le
commandement appartient toujours aux offi-
ciers de l'armée active; toutefois, pour les
officiers de la réserve provenant des officiers
retraités, le commandement appartient au
plus ancien, et on leur compte comme an-
cienneté le temps passé dans leur grade dans
l'armée active.
— de ronde. Des officiers du grade de
capitaine, de lieutenant ou de sous-lieute-
nant, sont désignés pour faire des rondes
d'officiers. (V. Ronde.)
— de semaine (V. Service de semaine).
— des douanes. Les officiers des doua-
nts conservent, en cas de mobilisation, les
grades qui leur sont attribués dans leur ad-
ministration en temps de paix. Us sont
chargés du commandement des sections,
compagnies et bataillons de douaniers.
— des chasseurs forestiers. Ces of-
ficiers sont choisis parmi le personnel du
service des forêts, et ont les assimilations
de grade suivantes :
o
CRADES.
ASSniILATION.
1>
Conservateur des fo-
rêt-
Lieutenant-colonel.
Chef de bataillon.
Capitaine.
Lieutenant ou sous-
lieutenant.
Inspecteur des forêts..
Sous-inspecteur
Garde général
— du service de santé. Les officiers
du service de santé comprennent : les méde-
cins militaires, les pharmaciens militaires el
les officiers d'administration du service des
hôpitaux mi'itaires.
— en mission. Officier qui accomplit
une mission extraordinaire en vertu d'un
ordre du Ministre de la guerre ou des géné-
raux commandant les corps d'armée, dû-
ment autorisés par lui.
Aux armées en campagne, ce pouvoir est
dévolu aux commandants en chef et aux in-
tendants d'armée ou de corps d'armée, pour
les officiers sous leurs ordres. Les oliiciers
en mission ont droit à Vindemnité extraor-
dinaire de roijage.
— indigène. Officier de race indigène-
servant dans une troupe indigène au ser-
vice de la France.
La moitié des emplois de sous-lieutenant
et de lieutenant dans les troupes indigènes,
est réservée aux indigènes. Us ont la même
solde et jouissent des mêmes droits et pré-
rogatives que les officiers français employés
dans les mêmes corps de troupe.
— payeur. En cas de mobilisation, Vad-
joint au trésorier remplit, aux bataillons de
guerre, les fonctions attribuées au trésorier ;
il prend alors le titre d'officier payeur et
tient certains registres. U a alors, pour ce
qui concerne sa gestion, la même responsa-
bilité que le trésorier.
— retraité. Officier rendu h la vie ci-
vile et pourvu d'une pension. Les officiers
retraités dans les conditions de la loi du
22 juin 1878 sont inscrits sur les contrôles
généraux par arme et par grade tenus au
ministère de la guerre et à l'état-major de
la région dans laquelle ils sont domiciliés.
Les pièces concernant ces officiers sont
adressées à l'administration centrale (bureau
de l'arme) par envoi spécial, aussitôt qu'ils
se trouvent en instance de retraite. Les offi-
ciers d'infanterie ressortissent à deux bu-
reaux dilTérents du ministère : bureau du
personnel de l'infanterie pour les officiers de
OFFRE. o83
réserve, bureau de Taftnée territoriale pour
les officiers de cette armée. Pour les autres
;innes et services, il n'est établi qu'un seul
contrôle ; les officiers et assimilés qui y fi-
gurent sont affectés, suivant leur aptitude
et les besoins du service, et d'après leur de-
mande et la proposition dont ils ont été
l'objet, soit à un emploi d'officier de réserve,
soit à un emploi d'officier de l'armée territo-
riale, de leur spécialité autant que pos-
sible.
Tant que les officiers et assimilés restent
à la disposition du ministre, ils sont tenus
de faire savoir au commandant de la région
sur les contrôles de laquelle ils figurent,
leurs changements de domicile ou de rési-
dence, dans le délai de deux mois, ainsi que,
s'il y a lieu, les circonstances qui les met-
traient hors d'état de remplir les obligations
de l'emploi pour lequel ils étaient désignés.
En cas de transfert de son domicile hors de
la région, l'officier ou assimilé est rayé du
contrôle de cette région et inscrit sur celui
de la région où il se fixe.
— sans troupe. Ofncier qui n'a pa
sous ses ordres directs une fraction consti-
tuée de troupe. Tels sont les officiers du
service d' état-major, des états-majors parti-
culiers de l'artillerie et du génie, des services
de l'intendance, de santé, etc.
— secrétaire de la commission des
ordinaires. Lieutenant ou sous-lieutenant
faisant fonctions d'officier comptable de 1 1
commission des ordinaires. Il est assisté
dans son travail par un ou deux sous-offi-
ciers et a voix consultative dans les délibé-
rations.
— surnuméraire. Qui est en sus du
nombre des officiers de son grade, d'après les
fixations de la loi des cadres. Tels sont les
lieutenants et les sous-lieutenants détachés
dans les bureaux de recrutement.
OFFRE. Action d'offrir. Aux adjudica-
tions de l'administration du département de
la guerre, les offres sont faites par écrit, sur
papier timbré et portent le nom de soumis-
sions.
Aux concours restreints, les offres sont
également présentées par écrit ; mais pour
les marchés de gré à gré, elles peuvent être
faites de vive voix. Le soumissionnaire ou
le concurrent qui a présenté l'offre la moins
élevée est appelé le moins disant.
OMIS. Jeune homme qui n'a pas été
inscrit sur le tableau de recensement de sa
commune à l'époque fixée par la loi, c'est-
à-dire au l" jamier de l'année qui a suivi
celle où il a accompli sa 20* année.
Lorsque le jeune homme a été omis par
suite de fraudes ou manoeuvres, il est déféré
OPÉRATION.
aux tribunaux ordinaires et puni d'un em-
prisonnement d'un mois à un an (art. 69 de
la loi du lo juillet 1889). Les auteurs ou
complices, s'il en existe, sont punis de la
même peine.
Tous les omis, à quelque titre que ce soit,
sont inscrits sur les tableaux de recensement
de la classe qui est appelée après la décou-
verte de l'omission, à moins qu'ils n'aient
4o ans accomplis à l'époque de la clôture
des tableaux, et sont soumis à toutes les
obligations de cette classe Toutefois, ils sont
libérés à titre définitif à l'âge de 47 ans au
plus tard (art. io).
Le sous-préfet inscrit en tète de la liste
du tirage au sort le nom des jeunes gens qui
se trouvent dans l'un des cas prévus par
l'article io et qui n'ont pas déposé à la
sous-préfecture, huit jours au moins avant
le tirage du canton, une demande tendant à
faire excuser leur non-inscription sur le ta-
bleau de recensement des années précé-
dentes, et justifient que l'omission de leur
nom sur ce tableau ne peut être imputée à
leur négligence. Les premiers numéros leur
sont attribués de droit. Ces numéros sont en
conséquence extraits de l'urne avant l'opéra-
tion du tirage.
Quant aux omis qui ont déposé à la sous-
préfecture la demande susindiquée , ils
prennent part au tirage au sort, et le conseil
de revision, après avoir entendu leurs expli-
cations, leur maintient leur numéro, ou les
inscrit en tète de la liste de tirage au sort
(art. 17).
OMISSION de numéros. Dans le cas
d'omission de niunéros dans l'urne, lors du
tirage au sort, les jeunes gens non pourvus
de numéros sont inscrits à la suite avec des
numéros supplémentaires, et tirent entre eus
pour déterminer l'ordre suivant lequel ils
seront inscrits ; mais l'opération du tirage au
sort ne peut être recommencée sous aucun
prétexte.
ONAGRE. Sorte de baliste dont l'un des
bras consistait en une espèce de cuiller per-
mettant de lancer des pierres ou autres pro-
jectiles.
ONDES. Défaut d'usinage des bouches à
feu en bronze.
ONÉREUX (Titre). Terme d'adminis-
tration indiquant qu'un effet, un objet, un
cheval a été payé par son détenteur, de ses
propres deniers. Ex, : la remonte à titre oné-
reux.
OPÉRATION. Action ayant pour objet
d'atteindre un but déterminé. 11 y a par
suite un grand nombre de sortes d'oiiérations
militaires, au point de vue administratif,
stratégique, tactique, etc. Toute opération
OPERCULE.
384
ORDINAIRE DE LA TRODPE.
de guerre doit être parfaitement prévue avant
l'exécution, afin d'en assurer le succès avec
toutes les chances possibles, mais en laissant
à chacun la part d'initiative indispensable.
On donne encore ce nom à tout ce que
fait un chirurgien sur un corps vivant, à
l'aide d'instruments.
OPERCULE. Les ojwrcules nécessaires
pour les obus à balles sont en laiton embouti
et sont fournis aux arsenaux par VÉcole de
pyrotechnie. Ils consistent en un petit godet
en cuivre qui, dans certains obus à balles,
ferme l'ouverture cylindrique percée dans la
cloison qui sépare les deux chambres, afin
d'éviter le mélange de la poudre, qui rem-
plit la chambre supérieure, avec les balles
contenues dans la chambre inférieure.
OPHICLÉIDE. Basson en cuivre et à
neuf clefs, qui fait partie des instruments de
la musique militaire, où il sert de contre-
basse.
OPIMES. Les Romains appelaient dé-
pouilles opimes celles que remportait un
général d'ar.née qui avait tué de sa main le
général de l'armée ennemie.
OPINIÂTRE. Se dit des clioses où l'on
met de la persévérance, de l'achai-nement.
Ex. : un combat opiniâtre, une résistance
opiniâtre.
OPLITE. (V. HopUte.)
OPPOSITION au mariage. (V. Ma-
riage.)
— juridique. Obstacle que l'on met,
suivant les formes judiciaires, à une chose
ou à l'exécution d'une chose. C'est ainsi
qu'on forme opposition à un commandement
de payer, aux deniers de la vente d'objets
saisis, etc.
L'opposition ne peut être levée que par le
consentement de la partie qui l'a faite, ou
par un jugement valable. L' ojiposition au
mariage est également une opposition juri-
dique.
OPTION. Action de choisir entre deux
ou plusieurs choses qu'on ne peut avoh- en-
semble.
La faculté d'option pour la nationalité
française avait été laissée jusqu'en 1873 aux
Alsaciens-Lorrains des pays annexés, à la
condition de venir s'établir en France.
OPTIQUE. (V. Signaux el Télégraphie).
ORDINAIRE de la troupe. Fonds spé-
cial établi pour payer les dépenses de nour-
riture, d'éclairage des chambres, d'ingré-
dients de propreté, etc., des hommes de
troupe vivant en commun.
En principe, il est formé un ordinaire par
compagnie, escadron ou batterie; mais le
règlement permet au chef de corps de grou-
per plusieurs unités, jusqu'à un bataillon,
dans le cas où ce système lui paraîtrait pré-
férable par suite de réduction des effectifs.
Dans ce dernier cas, une seule unité ad-
ministrative tient l'ordinaire ; elle est dési-
gnée à tour de rôle, tous les trois mois, par
le chef de corps, pour s'occuper des détails
de la gestion.
Le capitaine de cette unité a seul la di-
rection des achats, de la préparation et de
la distribution des aliments..
Les autres capitaines conservent la libre
disposition do leur boni; ils continuent à
faire tenir leurs livrets d'ordinaire, mais n'y
inscrivent, pour les achats communs, que la
part contributive de leur unité.
La préparation des aliments est confiée à
des cuisiniers à raison de un par compagnie.
Chaque cuisinier est secondé par un aide
de cuisine relevé toutes les semaines.
La préparation du café au moyen de per-
colateurs est effectuée par un ou plusieurs
hommes désignés par le chef de corps.
Les recettes des ordinaires sont de deux
sortes : les recettes ordinaires et les recettes
additionnelles.
Les recettes ordinaires comprennent :
1° Le prélèvement sur la solde des liommes
vivant à l'ordinaire, prélèvement fixé par le
chef de corps et qui doit être calculé de
manière à laisser au moins 5 centimes par
jour au soldat, comme sou de poche;
2° Le montant des différentes indemnités
représentatives : viande, liquides, etc. ;
3° Les indemnités accordées dans des cir-
constances particulières : Fête nationale,
marche, etc. ;
4o Le versement journalier d'un centime
à faire par les sous-officiers, les caporaux et
les soldats ne vivant pas à l'ordinaire pour
part contributive à l'éclairage et aux ingré-
dients de propreté;
5° Le versement fait par les sous-officiers
et les hommes ne vivant pas à l'ordinaire,
pour le sucre et le café perçus à titre rem-
boursable, quand ils prennent le café à la
compagnie ;
6° Dans les compagnies de discipline, la
moitié du produit de chaque journée de tra-
vail.
Les receltes additionnelles sont :
1" Les centimes de poche des caporaux
et soldats punis de prison ou de cellule, de
ceux absents irrégulièrement le dernier jour
du prêt et de ceux décédés dans le courant
du prêt;
2" Le produit de la vente des issues di-
verses : os, eaux grasses, cendres, boîtes
vides de conserve provenant de l'ordi-
naire, etc. ;
ORDINAIRE DE L\ TROUPE.
ORDINAIRE DE LA TROUPE.
3° Le remboursemerti du blancliissage du
liugc des sous-officiers, caporaux et soldats
ne Aivant pas à l'ordinaire, lorsqu'ils usent
de la faculté de faire blanchir leur linge
avec celui de la troupe ;
4° La moitié de la valeur du moins-perçu
en pain pendant l'année:
o° Le tiers de l'excédent des recettes de
la masse de chauffage ;
6° Les produits des jardins potagers,
lorsque le corps en possède ;
7" Les services payés.
Le règlement du 23 octobre i887 donne
la nomenclature des dépenses supportées par
les ordinaires, et les classe en dépenses nor-
males et en dépenses accidentelles.
Les dépenses nurmales comprennent :
1° L'achat de toutes les denrées et li-
quides, autres que ceux fournis gratuite-
ment par l'État ;
2° Le payement des vivres perçus à titre
remboursable ;
3° Le versement, à la masse d'infirmerie,
des perceptions faites par les hommes admis
au régime spécial;
4° L'éclairage des chambres et des cui-
sines ;
5° L'achat, l'entretien et le nettoyage
des effets des cuisiniers, aides et soldats
chargés du percolateur;
6° Le payement au cuisinier de l'indem-
nité de viande quand cette denrée est distri-
buée en nature;
7° Les dépenses pour la propreté corpo-
lelle des hommes et le blanchissage de leur
linge;
8° L'achat du livret d'ordinaire et la
part proportionnelle d'achat des registres de
la commission des ordinaires;
9" L'achat des paniers de viande et le
remplacement anticipé, s'il est nécessaire,
des paniers à charbon ;
10" Les menues dépenses (jusqu'à la li-
mite de 20 francs) à l'occasion de la Fête
nationale.
Les dépenses accidentelles comprennent :
1° Les versements faits à la masse d'in-
firmerie, en cas d'insuffisance, sur l'ordre
du chef de corps et avec l'autorisation du
général de brigade ;
2° L'achat de machines à peler; de filtres
à café; de cosmétique du marcheur, etc. ;
3° L'achat de vaisselle et de récipients
pour la boisson ;
4° Les mêmes frais pour l'aménagement
des tables, des bancs et des réfectoires ;
5° Les frais de rôtissage, etc.
Il appartient au chef de corps d'autoriser
les dépenses accidentelles, lorsqu'il le juge
utile et que l'état des bonis le permet.
Le chef de corps peut, avec l'assentiment
du général de brigade, autoriser les_ capi-
taines à engager d'autres dépenses que celles
énumérées au règlement, pourvu qu'elles se
rattachent directement à l'alimentation des
hommes, mais ces dépenses exceptionnelles
doivent être calculées de manière à ne ja-
mais faire descendre les bonis au- dessous du
chiffre de 2 francs par homme.
Le registre de comptabilité de l'ordinaire
d'une compagnie porte le nom de livret d'or-
dinaire.
Les corps peuvent se procurer les denrées
de l'ordinaire de deux manières différentes :
1° Par des achats effectués directement par
les soins des capitaines, pour leur compa-
gnie;
2° Par des acliats effectués par la commis-
sion des ordinaires.
1" cas. — Pour les achats de gré à gré,
le capitaine donne cliaque jour au sergent-
major la somme nécessaire pour les achats
du lendemain.
Cette somme est remise par ce sous-ofii-
cier au caporal d'ordinaire, ainsi qu'une note
indiquant les denrées, objets ou ingrédients
à acheter.
Ce caporal, accompagné de soldats de cor-
vée, se rend chez les fournisseurs.
Les hommes ont le droit de débattre les
prix et d'aller chez d'autres vendeurs.
L'accord étant fait, le caporal doit veiller
aux pesées et prendre livraison des achats,
dont il devient alors responsable.
11 paye immédiatement, en présence des
hommes de corvée, et les fournisseurs lui
donnent quittance en émargeant sur le li-
vret d'ordinaire :
2^ cas. — La commission des ordinaires
peut, aveo l'assentiment du chef de corps,
employer l'un des moyens ci-aprés pour pro-
curer les denrées ou objets nécessaires aux
ordinaires, savoir : passer des marchés par
voie d'adjudication, passer des marchés de
gré à gré, opérer à la halle, traiter directe-
ment avec le producteur, acheter sur facture
en gros ou en demi-gros.
Les marchés ne deviennent définitifs
qu'après l'approbation du chef de corps.
Toutefois celui-ci peut, s'il le juge avan-
tageux, autoriser l'achat direct de la viande
pour chaque compagnie, par les soins du
capitaine.
Le chef de corps n'approuve les marchés
de viande qu'après la notification au corps
du taux de l'indemnité représentative de
viande pour le semestre futur.
Les denrées ou objets doivent èt:e livrés
•1 la caserne, dans des locaux appropriés à
l'usage de magasins. Les réceptions sont
ORDONNANCE.
faites par un membre de la commission dé-
légué chaque semaine par le président,
d'après l'ordre d'ancienneté. En cas de con-
testation avec les fournisseurs, la commis-
sion se réunit et prononce sans appel.
Les distributions sont faites sous la sur-
veillance du capitaine de distribution. Le
caporal d'ordinaire, muni de la note des
denrées ou objets à recevoir, assiste aux pe-
sées, et devient alors responsable des quan-
tités.
Les fournisseurs sont payés par le tréso-
rier, d'après un bordereau établi en double
expédition par l'officier secrétaire de la com-
mission des ordinaires, à la fin de chaque
prêt.
Le trésorier retient sur la feuille de prêt
de chaque compagnie, le montant des
sommes dues aux fournisseurs de l'ordi-
naire. Ceux-ci donnent quittance en marge
des deux cxpédi lions du bordereau.
ORDONNANCE. Règlement, décision,
ordre, qui émane d'une autorité compétente.
Ce terme n'est plus guère en usage dans
l'armée, dans l'acception ci-dessus; on em-
ploie actuellement les mots règlement, déci-
sion, ordre, afin d'éviter toute confusion
avec les autres acceptions du mot ordon-
nance.
Soldat de cavalerie chargé de porter des
ordres et des dépêches.
Se dit encore de l'habillement uniforme
et réglementaire que les officiers et soldats
doivent porter dans chaque corps ou ser-
vice.
— de délégation. Acte par lequel un
ministre délègue ses pouvoirs à un ordon-
nateur secondaire.
— de non-lieu. (V. Justice militaire,
non-lieu.)
— d'officier. Soldat mis à la disposition
d'un officier pour l'entretien de ses armes et
de ses effets militaires, de même que pour
panser ses chevaux.
Chaque officier a droit à un soldat -ordon-
nance par deux chevaux et un de plus pour
chaque cheval en sus d'un nombre pair.
Ces soldats sont choisis parmi les soldats
de 2^ classe qui ont terminé l'école de ba-
taillon ou d'escadron : ils sont dispensés de
service et de corvées, mais ils assistent aux
inspections et prennent part aux marches,
aux manœuvres à pied ou à cheval; ils exé-
cutent leur tir annuel.
Les officiers qui changent de position sont
autorisés à faire conduire leurs chevaux par
leur soldat-ordonnance ; ils peuvent con-
server ce soldat-ordonnance dans leur nou-
velle position.
Les officiers sans troupe ou assimilés
S86 ORDRE.
n'ont droit à un soldat-ordonnance qu'au-
tant qu'ils sont montés. Ces soldats sont
pris dans les corps de troupe et passent au
train des équipages militaires sur la demande
qui est adressée par l'officier intéressé au
général commandant le corps d'armée.
Les officiers payent pai mois à leur soldat-
ordonnance 5 francs pour le service personnel
et 4 francs par cheval. Il n'est fait aucune
retenue sur ce salaire.
— de payement. Mandement fait par
un ministre â un agent du Trésor de payer
une certaine somme. Les ordonnateurs secon-
daires établissent des mandats, mais les mi-
nistres seuls peuvent établù' des ordonnances
de pai/emcnt.
ORDONNANCEMENT. Action d'écrire
au bas d'un état, d'un mémoire, d'une fac-
ture, l'ordre d'en paj^er le montant. L'or-
donnancement se fait après la vérification et
la liquidation des droits du créancier. L'or-
donnateur avise le payeur de tous les ordon-
nancements qu'il établit payables à sa
caisse .
ORDONNATEUR. Celui qui établit les
ordonnancements des dépenses.
Les ministres sont les ordonnateurs des
dépenses de l'État, chacun en ce qui con-
cerne son département. Ils peuvent déléguer
leurs pouvoirs à des ordonnateurs secon-
daires, par une ordonnance de dé'cgalion.
Les ordonnateurs secondaires du Mi-
nistre de la guerre sont : les directeurs de
l'artillerie, du génie, des poudres et sal-
pêtres et les fonctionnaires de l'intendance
militaire.
Dans une place forte investie, les chefs
locaux des services de l'artillerie, du génie,
de l'intendance et de santé sont ordonna-
teurs secondaires pour toutes les dépenses
de leurs services, sans qu'en aucun cas les
fonctions d'ordonnateur puissent être réunies
à celles de comptable.
Les crédits nécessaires sont ouverts par le
gouverneur.
— ORDONNÉE. Ligne droite tirée d'un
point d'une courbe perpendicnlairement à
son axe.
ORDRE. Prescription formelle d'avoir à
exécuter une mesure ou un mouvement in-
diqué.
— d'appel. Ordre délivré par le com-
mandant du bureau de recrutement aux
jeunes gens faisant partie de la classe à ap-
peler sous les drapeaux, pour se rendre au
chef-lieu de la subdivision de la région, où
ils sont formés en détachements et conduits
à leurs corps respectifs.
— de bataille. L'ordre de bataille tac-
tique est celui qui est prescrit par les règle-
ORDRE.
587
ORDRE.
ments militaires ; Toidie de bataille straté-
gique est celui qui est indiqué par le général
d'après les reconnaissances, en tenant compte
de la nature des travaux, des conditions
données, etc.
Disposition ou arrangement pris par une
troupe pour combattre ou manœuvrer.
L'ordre mince signifie qu'une troupe oc-
cupe un front très étendu avec une faible
profondeur ; l'ordre profond est la disposi-
tion contraire; Vordre concave est celui dans
lequel on refuse le centre pour agir contre
les ailes de l'ennemi ; l'ordre convexe ou
rostral rappelle le coin de la milice grecque;
Vordre oblique consiste à engager le combat
par une aile en refusant l'autre; Vordre com-
pact ou serré est celui dans lequel les
troupes manœuvrent à rangs serrés ; l'ordre
dispersé indique la manœuvre en tiraiUeurs:
Vordre en potence est celui dans lequel une
partie de la troupe se tient parallèlement et
l'autre perpendiculairement à l'ennemi ;
Vordre en muraille ne laisse aucun inter-
valle dans la ligne de bataille ; Vordre en
échiquier a pour but de disposer les unités
faisant face du même côté, mais en retraite
les unes sur les autres, etc. (V. Formations
de combat.)
L'ordre de bataille pour les réunions de
troupes, parades, revues, cérémonies pu-
bliques, en temps de paix est réglé par les
articles 250 et 251 du règlement du 4 oc-
tobre 1891 sur le service des places.
— de convocation. Ordre adressé par
le commandant du bureau de recrutement
aux réservistes et aux territoriaux convoqués
pour faire une période d'instruction. Ces cou-
vocations peuvent avoir lieu par voie d'af-
fiches, et c'est le cas général actuellement :
toutefois, les officiers et assimilés faisant
partie de la réserve ou de l'armée territoriale
reçoivent toujours un ordre de convocation
du Ministre de la guerre ou du général com-
mandant le corps d'armée.
— d'écrou (V. Écrou, Justice militaire).
— d'informer (V. Justice militaire).
— du jour. Les dispositions impor-
tantes, dont on doit conserver la trace, sont
mises à l'ordre du régiment; tels sont les
nominations et mutations des oDBciers, les
promotions concernant la troupe, les déci-
sions ministérielles qui doivent être connues
et appliquées par tous, etc.
Ces ordres sont transcrits sur des registres
d'ordres pour chaque compagnie, escadron
ou batterie ; le lieutenant-colonel tient celui
du régiment.
En campagne, les décisions des comman-
dants d'armée, les dispositions arrêtées par
eux à l'égard de l'armée ou du pays occupé.
les communications que les généraux et les
chefs de corps ont à faire à leurs troupes
doivent généralement paraître sous le titre
et dans la forme d'ordres.
Les ordres rédigés de préférence dans le
style militaire, sont généraux et donnés seu-
lement chaque fois qu'il y a lieu par le com-
mandant de toute réunion de troupes depuis
une armée jusqu'à un régiment, pour indi-
quer les mesures concernant les mouvements
d'ensemble, les éloges ou les reproches aux
corps ou aux individus, les dispositions, lois,
décrets, dé:-isions, en un mot tout ce dont
il importe que l'armée soit instruite.
Les ordres particuliers sont ceux qui sont
donnés par le commandant d'une troupe à
une partie seulement de cette troupe pour
des mesures de détail ou des ordres qu'il
n'est pas nécessaire de faire connaître aux
troupes.
— de marche. Disposition réglemen-
taire prise par les troupes dans les marclies.
Les unités de marche et de combat sont
suivies de leurs trains de combat: elles
marchent dans l'ordre commandé par l'ur-
gence de leur arrivée sur le champ de ba-
taille.
Les ambulances, sauf celle du quartier
général, marchent avec les trains de com-
bat.
Les trains régimnitaires suivent à des dis-
tances variables, subordonnées aux circon-
stances, les unités auxquelles ils appar-
tiennent.
Us forment une colonne distincte, et
peuvent, s'il est nécessaire, marcher sur des
routes différentes de celles suivies par les
troupes.
Les convois constituent toujours des co-
lonnes séparées. (Art. 113 du Service en
campagne.)
Afin d'égaliser le plus possible le service
et les fatigues, les unités de commandement,
et dans celles-ci les unités de marche, al-
ternent entre elles pour occuper successive-
ment des places différentes dans la colonne
(art. 115).
Ordre normal de marche. L'ordre normal
de marche pour une troupe en campagne est
indiqué dans l'art. 133 du Service en cam-
pagne.
11 peut d'ailleurs être modifié suivant les
circonstances.
Nous le résumons ci-après :
Colonne d'une division de cavalerie :
1° Avant-garde;
2° Gros de la colonne;
3° Train de combat;
4° Arrière-garde;
5° Train régimentaire;
ORDRE.
388
ORDRE.
6° Convoi administratif.
Colonne d'une division d'infanterie :
i" Service d'exploration et de sûreté;
2° Avant-garde ;
3'^ Gros de la colonne, etc.
Colonne de corps d'armée, comme la co-
lonne précédente.
Colonne mixte :
1° Service d'exploration et de sûreté;
2» Avant-garde;
3° Gros de la colonne;
4° Arrière-garde;
5° Train régimentaire de la colonne.
Colonne en retraite. Les éléments des co -
lonnes marchant dans un ordre inverse de
celui adopté pour la marche en avant.
Ordre de marche des éléments composant
les trains. Les éléments composant les trains
régimentaires marchent dans l'ordre ci-
après (art. Iod) :
\° Train de régiment;
2° Train de brigade;
3" Train du quartier général d'une divi-
sion ;
4" Train du quartier général du corps
d'armée ;
5'^ Train d'une division d'infanterie;
6° Train de corps d'armée.
— militaires. Signes honorifiques por-
tés d'une manière apparente qui ont servi
de distinction, de récompense ou de décora-
tion pour ainsi dire dans tous les temps et
dans tous les pays.
Nous nous bornerons à indiquer ci-après
les ordres militaires les plus célèbres exis-
tant encore actuellement ou ayant existé,
sans parler dos médailles commémoratives :
Angleterre. Ordres du Bain, du Chardon,
de la Jairetière, de Saint-Georges, de Saint-
Michel, de Saint-Patrice.
Allemagne et Prusse. Ordres de l'Aigle
noir, de l'Aigle rouge, de la Croix de fer,
du grand-duché de Bade, du Hohenzollern,
du Lion de Zaringhem, du Mérite militaire,
de Saint- Georges.
Autriche Hongrie. Ordres de la Croix étoi-
lée, de la Couronne de fer, d'ÉIisabeth-Thé-
rèse, de François-Joseph, de Léopold, de
Marie-Thérèse, de Saint-Étienne, Teuto-
nique, de la Toison d'or.
Bavière. Ordres de Maximilien-Joseph,
royal de Louis, de Saint-Georges, de Saint-
Hubert, de Saint-Michel, de Thérèse.
Belgique. Ordres de la Crois de fer, de
Léopold.
Danemark. Ordres du Danebrok, de l'Élé-
phant.
Église. Ordres du Christ, de l'Éperon d'or
ou de Saint-Sylvestre, de Pie IX, de Saint-
Grégoire-le-Grand .
Espagne. Oidres d'Alcantara, de Cala-
trava, de Saint-Jacques de l'Épée, royal de
Charles III, royal d'Isabelle-la-Catholique,
royal de Marie-Louise-Isabelle, de Sainte-
Herménégilde, de la Toison d'or.
France. Ordres de la Couronne de fer, de
la Légion d'honneur, du Mérite militaire,
du Saint-Esprit, de Saint-Louis, de Saint-
Michel, Médaille militaire.
Grèce. Croix d'honneur, ordre du Sau-
veur.
Hanovre. Ordres des Guelfes, de Saint-
Georges.
Hollande. Ordres de la Couronne de
chêne, de Guillaume P"", du Lion de Bel-
gique ou Lion néerlandais, Teutonique.
Halic. Ordres de l'Annonciade, des Saints-
Maurice et Lazare, médaille de Sardaigne,
royal de la Couronne d'Italie, royal et mili-
taire de Savoie.
Pologne. Oi dres de l'Aigle blanc, des deux
Épées, du Mérite militaire.
Portugal. Ordres du Christ, de Notre-
Dame, de la Conception de Villaviciosa, de .
Sainte-Elisabeth, de Saint-Benoît d'Avis, de
la Tour et de l'Épée.
Russie. Ordres de l'Aigle blanc, de Saint-
Alexandre-Nevvski , de Saint-André , de
Sainte-Anne, de Sainte-Catherine, de Saint-
Georges, de Saint-Jean-de-Jérusalem, do
Saint-Stanislas, de Saint-Wladimir.
S'axe. Ordres d'Albert le Valeureux, de la
Couronne de Rue, du Mérite civil, de Saint-
Henri.
Suéde. Ordres de l'Épée de Suède, de
l'Etoile polaire, de SaintOlaiis, des Séra-
phins, de Wasa.
Tunis. Ordre du Nicham.
Turquie. Ordres du Medjidié, du Nicliam,
de rOsmanié.
Wurtemberg. Ordres de la couronne de
Wurtemberg, de Frédéric, de l'Aigle d'or,
du Mérite militaire.
Annam. Ordre du Dragon de l'Annam.
Cambodge. Ordre du Cambodge.
Le port des ordres étrangers n'est permis
dans l'armée française qu'avec l'autorisation
du Ministre de la guerre, lequel prend tou-
jours l'avis de la grande chancellerie de la
Légion d'honneur.
— de mouvement. Ordre prescrivant
le mouvement d'une troupe ou d'un déta-
chement.
Cet ordre ne peut être donné que par le
Ministre de la guerre, ou par le général com-
mandant le corps d'armée.
Lorsque la troupe doit voyager par les
voies ferrées, l'ordre de mouvement est noti-
fié cà l'agent supérieur de la compagnie rési-
dant au chef-lieu du corps d'armée, si le
ORDRE. 589
transport doit être effectué par un train spé-
cial ; il est simplement communique au chef
de gare par le chef de corps ou de détacJie-
ment lorsque le transport peut être effectué
par les trains ordinaires de l'exploitation.
Cet ordre est également communiqué au
sous-intendant militaire chargé d'établir la
feuille de route et les bons de chemin de fer
du détachement.
Aux armées en campagne, l'ordre de mou-
vement a pour objet de régler la marche des
troupes ; il est basé sur les instructions gé-
nérales émanant du commandant de l'armée
ou du corps d'armée opérant isolément.
11 est donné par chaque chef d'unité de
commaudement et par chaque chef de co-
lonne ; il contient tous les renseignements et
toutes les prescriptions qui intéressent la
troupe à laquelle il est adressé. 11 fait con-
naître le point initial de la marche, l'heure du
départ des convois, la route qu'ils devront
suivre et les points où ils devront s'arrêter.
Lorsqu'il n'est pas possible de donner dans
l'ordre de mouvement les indications rela-
tives aux canlonnements et aux bivouacs, on
les donne pendant la marche, et assez à
temps pour que l'avant-garde puisse, en
arrivant, prendre ses positions, et pour que
les campements qui marchent avec elle
puissent préparer les diverses installations.
— de mouvement rapide. Ordre de
mouvement destiné à tenir lieu de feuille
de route, et contenant des bons de chemin
de fer, pour assurer le transport par chemin
de fer des hommes et des chevaux en cas de
mobilisation.
Ces ordres sont extraits de registres à
souche spéciaux, l'un de couleiir violette,
pour les isolés, l'autre de couleur jaune,
pour les détachements.
Les chefs de corps et de service, les com-
mandants des dépôts, les commandants des
écoles militaires et les commandants des bu-
reaux de recrutement sont autorisés à déli-
vrer des ordres de mouvement rapide, en
cas de mobilisation, et même en temps de
paix, dans les circonstances urgentes, mais
à charge d'y joindre l'ordre du Ministre ou
du général commandant le corps d'armée,
qui a prescrit le mouvement.
Les présidents des comités d'achats peu-
vent aussi en faire usage pour les chevaux
de remonte achetés dans uue résidence qui
n'est pas celle d'un sous-intendant militaire
ou d'un suppléant légal.
— public. Le maintien de l'ordre iniblic
est confié en principe à l'autorité civile ;
l'autorité militaire ne peut intervenir que
lorsqu'elle en est requise par les autorités
compétentes.
ORDRE.
Cette réquisition doit être écrite, et doit
exprimer clairement les motifs et l'objet qui
l'ont nécessitée.
Le choix et l'exécution des mesures à
prendre appartiennent exclusivement à l'au-
torité militaire dont la responsabilité à cet
égard reste entière.
L'article 71 du règlement du 4 octobre
1891 sur le service des places, rappelle aux
commandants des gardes, piquets et pa-
trouilles, les obligations que leur impose
l'article 234 du Code pénal, ainsi conçu :
« Tout commandant, tout officier ou
sous-officier de la force publique qui, après
avoir été légalement requis par l'autorité
civile, aura refusé de faire agir la iorce sous
ses ordres, sera puni d'un emprisonnement
de un mois à trois mois, sans préjudice des
réparations civiles qui pourraient être
dues. »
Les autorités civiles qui sont en droit de
faire des réquisitions sont : les préfets, les
sous-préfets, les maires, les adjoints aux
maires, les procureurs généraux prés les
cours d'appel, les procureurs de la Répu-
blique près les tribunaux de première in-
stance et leurs substituts, les présidents de
cour ou de tribunaux, les juges d'instruc-
tion, les juges de paix et les commissaires
de police.
En cas d'alarme, les chefs de poste
tiennent leur troupe sous les armes. Ils ne
laissent jamais de rassemblement ou d'at-
troupement se former dans les environs du
corps de garde ; si les rassemblements per-
sistent, les chefs de poste l'ecommandent aux
sentinelles d'être alertes, précisent les cir-
constances dans lesquelles elles doivent se
replier sur le poste, et font charger les
armes en cas de péril imminent.
Le commandant d'armes, le commissaire
de police et les postes voisins sont immédia-
tement avertis, si les communications le
permettent.
En cas d'attaque, le commandant de la
garde défend énergiquement son poste par
tous les moyens en sou pouvoir et jusqu'à
la deiniêre extrémité, en se conformant
d'ailleurs, pour cette défense, aux disposi-
tions écrites que le commandant d'armes a
arrêtées pour chaque poste, en vue d'événe-
ments de ce genre.
Hors des cas d'attaque, les troupes ne
peuvent faire usage de leurs armes, en vue
du rétablissement de l'ordre, que dans les
circonstances et sous les conditions prévues
par la loi du 7 juin 1848 sur les attroupe'
ments et rappelées à Tarlicle 169 du règle-
ment du 4 octobre 1891, sur le service des
places.
OREILLARD.
590
ORGANISATION.
— de réquisition. Ordre détaché d'un
carnet à souche, qui est remis aux officiers
appelés à exercer des réquisitions. Cet ordre
doit porter en tontes lettres l'espèce et la
quantité de prestations à fournir, ainsi que
la date, l'heure et le lieu de livraison. 11
doit toujours être signé par l'oflicier déten-
teur du carnet à souche.
— de route. Ordre établi sur un feuil-
let individuel de cliaque liomme faisant par-
tie de la disponibilité ou de l'armée active,
ou de la .réserve de l'armée territoriale, et
qui lui sert de feuille de route pour rejoindre
son corps en cas de convocation par affiches,
et en cas de mobilisation.
Sur la présentation de cet ordre de route,
les titulaires sont autorisés à prendre le
chemin de fer pour rejoindre leur destina-
tion.
Chaque livret individuel d'homme de
troupe est muni d'un certain nombre d'ordres
de route en blanc. Deux de ces ordres de
roule sont remplis par le commandant du
bureau de recrutement, l'un pour le cas de
période d'exercices à accomplir, l'autre pour
le cas de mobilisation.
A leur passage dans l'armée territoriale,
les réservistes reçoivent une nouvelle affec-
tation, il est établi pour eux un nouvel ordre
de route.
— de service. L'ordre dans lequel les
troupes sont appelées à prendre part aux
divers services est réglé selon leur rang dans
Vordre de bataille.
Les divers genres de services sont répartis
en trois tours. L'ordre dans lequel ces ser-
vices sont commandes sera indiqué au mot
tour de service.
— de transport. Ordre délivré par le
sous-intendant militaire pour le transport
du matériel appartenant à l'Etat, ou à des
militaires. Cet ordre est extrait d'un re-
gistre à souche contenant un talon, un avis
d'expédition et un ordre de transport avec
lettre de voiture.
Ce document est de nuance bleu clair pour
les transports de matériel du service de
réserve ; bleu foncé pour les transport du
matériel du service courant, et jaune orange
pour les transports particuliers du matériel
appartenant à des militaires.
— de versement au Trésor. Ordre
délivré par un fonctionnaire de l'intendance,
pour faire verser au Trésor une somme due
à l'Etat comme remboursement d'une four-
niture à titre onéreux d'un trop-perçu, etc.
OREILLARD. Sorte de hallebarde ou de
lance employée au moyen âge.
OREILLE. Organe de l'ouïe. Un certain
nombre de maladies de l'oreille entraînent
l'exemption ou la réforme, ce sont les sui-
vantes : le perte du pavillon, l'atrophie,
l'hypertrophie et les tumeurs du pavillon ;
l'atrésie, l'oblitération complète et la dévia-
tion du conduit auditif; les affections aiguës,
chroniques de l'oreille externe et de l'oreille
moyenne; l'inflammation des cellules mastoï-
diennes et enfin la surdité.
OREILLON ou OREILLARD. Partie du
casque qui, en couvrant l'oreille, se prolon-
geait en mentonnière. L'oreillon de cabi-
tière consistait en rosettes de métal qui gar-
nissaient extérieurement le coude d'un
brassard: on l'a aussi appelé fjousset.
OREILLON ou ORILLON. Partie ren-
trante de l'angle de flanc des bastions à flanc
concave; il était à pan coupé ou arrondi et
avait pour but de tenir à couvert, pour les
derniers moments de la lutte, 1 ou 2 canons
placés dans ce flanc retiré.
On y a renoncé depuis longtemps, car ce
genre de construction est très dispendieux et
entrave l'action des feux destinés à battre le
saillant du bastion voisin.
11 existe également des oreillons dans cer-
taines canonnières, pour protéger les flancs
de ces constructions.
ORGANIQUE. Qui se rapporte à l'orga-
nisation. Telles sont les lois organiques de
l'armée.
ORGANISATION de l'administration
de l'armée. La base de cette organisation
est la loi du 16 mars 1882 sur Vadminislra-
tion de V armée (V. Administration, Artillerie,
Co7itrôle, Génie, Intendance, Médecins mili-
taires , Ministère de la guerre , Officiers
d'administration, Pharmaciens militaires.
Poudres et Salpêtres, Santé).
— défensive. iMise en état de défense
des divers obstacles naturels ou artificiels ;
dispositions à prendre pour permettre aux
divers ouvrages de fortification, aux loca-
lités, aux accidents du sol, de faire la meil-
leure résistance possible, soit isolément, soit
dans un ensemble.
Se reporter aux divers mots s'y rappor-
tant pour le détail de ces dispositions.
— de l'armée (V. Armée, Armée terri-
toriale. Armée de mer. Cadres, Recrute-
ment).
— des logements (V. Bâtiments mili-
taires. Casernement, Logement).
— d'un corps de troupe. Action de
doter un corps de troupe des organes de
commandement et d'administration qui lui
sont nécessaires pour qu'il puisse exister et
remplir sa mission de la manière la plus
efficace.
Cette organisation est conforme à la loi
des cadres du 13 mars 1875, ainsi qu'aux
ORGE.
différentes lois organises postérieures à
cette dernière (Y. ForniaUon d'un corps de
trouiH') .
— dun détachement. Elle a lieu
d'après les mêmes principes que celle des
corps de troupe, mais sm' une plus petite
échelle.
C'est le commandement qui fixe la compo-
sition et l'effectif de chaque détncliermnl, et
qui ludique le hut pour lequel il est orga-
nisé.
— du travail. Dans les divers travaux
que les différentes armes peuvent avoir à
exécuter, il y a lieu de prendre les disposi-
tions les plus convenables et les plus prati-
ques pour tirer le meilleur parti des élé-
ments ou des ressources dont on dispose,
pour arriver au résultat demandé dans les
meilleures conditions possibles.
Des instructions et des exercices spéciaux
sont faits à ce sujet, en cherchant à prévoir
les différents cas (V. Placement des travail-
leurs).
— militaire. Ensemble des règles ou
dispositions prises pour assurer à l'armée
un fonctionnement régulier et normal, la
pourvoir de tous les rouages qui lui sont
nécessaires, lui procurer régulièrement tout
ce qui lui i-evient, lui donner les moyens de
vivre, d'assurer son instruction, de régler
les droits et les devoirs de chacun, la pour-
voir du personnel et du matériel dont elle a
besoin, afin que rien ne lui manque sous
aucun rapport pour être en mesure de com-
battre dans les meilleures conditions.
Le mot organisation est également employé
dans le sens de formation, composition;
c'est dans ce sens qu'il faut comprenre :
organisation de l'avant-garde d'une co-
lonne, etc.
ORGE. Grain produit par une plante
herbacée de la famille des graminées.
Il existe de nombreuses espèces d'orge.
Quelle qu'en soit la variété, l'orge doit être
grosse, compacte, luisante, de couleur jaune
paille, sillonnée dans sa longueur, angu-
leuse, dégagée de matières et de graines
étrangères.
Son odeur est agréable, sa fécule sen'ée,
d'un blanc mat, d'un goût fade, légèrement
sucré.
La mauvaise orge est terne, légère, petite,
spongieuse, de couleur jaune foncé, si elle
est vieille.
L'orge entre dans la composition de la
ration normale de fourrage en Algérie et en
Tunisie , en remplacement d'avoine.
Elle peut être aussi admise en France
comme substitution, mais on fait plutôt
usas,'e de la farine d'orge.
o91 ORNEMENT.
L'orge pèse de 36 à 62 kilogi'. l'hecto-
Utre.
Elle ne doit pas être distribuée sans avoii-
été crii^lée.
Le déchet de nettoyage ne doit pas dépas-
ser 2 p. 100.
ORGUE. Ensemble de grosses pièces de
bois qui servaient à intercepter le passage
voûté en arrière d'une porte de ville; les
pièces retenues au sommet de la voûte
venaient tomber séparément, tandis que,
dans la herse, les pièces tombaient en une
seule fois.
— à feu. C'était une espèce de mitrail-
leuse, employée dès l'origine des armes à feu,
et comprenant 7, 8, 10 canons de mousquet,
à moitié engagés parallèlement dans un
madrier et auxquels une traînée de poudre
mettait le feu à tous simultanément.
On employait surtout ce genre d'arme à
la défense des brèches, des parapets et des
remparts.
ORIENTATION. Action de déterminer
ou de rapporter la situation d'un objet
relativement aux quatre points cardinaux.
Dans un plan ou carte topographique, il
faut toujours indiquer la direction nord-sud,
qu'on appelle la méridienne astronomique et
s'arranger autant que possible pour que le
nord se trouve en haut du dessin.
L'orientation donne à une troupe le
moyen de se porter dans une direction déter-
minée par rapport à la ligne nord-sud, et
permet ainsi de parcourir un terrtjin inconnu
et d'arriver à destination sans s'égarer.
Le moyen le plus simple de reconnaître la
direction du nord, est la boussole ; à défaut,
on peut y arriver au moyen du soleil ou de
l'étoile polaire, comme il est indiqué dans
l'Instruction pratique sur le service de l'in-
fanterie en campagne.
ORIFLAMME. Étendard que les anciens
rois de France faisaient porter devant eux
en campagne, et qui, à la paix, était déposé
dans la basilique de Saint-Denis ; au début,
c'était d'ailleurs la bannière de l'abbaye de
Saint-Denis.
ORIGINAL- La minute, le manuscrit pri-
mitif d'un procès-verbal, d'un marché, d'un
traite, dun document quelconque.
Une copie certiûée conforme à l'original
par une autorité compétente, peut tenir lieu
d'original.
ORIGINE de blessure (V. Blessure, Cer-
tificat).
-ORNEMENT. Ce qui sert à parer, à em-
bellir une chose, par exemple, un uniforme
militaire.
Ils consistent généralement en pompons.
OROGRAPHIE.
plumets, panaches, cocardes, en galons et en
soutaehes de laine, de soie, d'or ou d'argent.
Ces ornements, tant qu'ils sont adhérents
aux effets, ont le même classement que ces
derniers.
On ne les enlève généralement des effets
d'uniforme que lorsqu'ils sont hors de ser-
vice.
OROGRAPHIE. Partie de la géographie
qui s'occupe de la description des monta-
gnes, c'est-à-dire des élévations du sol au-
dessus des vallées et des plaines.
Cette étude permet de constater que les
montagnes influent par leur situation, leur
masse, leurs ohstacles et leur composition
géologique, sur la climatologie, l'esprit et le
caractère des habitants, sur la civilisation
et les destinées d'un pays.
ORPHELIN. Enfant qui a perdu son
père et sa mère, ou l'un des deux. L'aîné
d'orphelins de père et de mère, ou l'auié
d'orphelins de mère dont le père est légale-
ment déclaré absent ou interdit est, en temps
de paix, après un an de présence sous les
drapeaux, envoyé en congé, sur sa de-
mande, jusqu'à la date de son passage dans
la réserve.
Les orphelins de militaires ont droit à un
secours annuel lorsque leur père est mort,
soit sur le champ de bataille, soit des suites
de blessures ou infirmités contractées dans
un service commandé, ou encore lorsque leur
père est mort en jouissance d'une pension
de l'etraite ou après 25 ans de services efïec-
tifs. 11 faut de plus que ces enfants soient
orphelins de père et de mère, à moins que
le divorce n'ait été prononcé à la requête
du mari contre son épouse, dans lequel cas
celle dernière est déi;hue de ses droits à la
jjension de veuve.
Le montant total de ce secours annuel est
fixé au taux même de la pension de veuve,
il est partagé entre les enfants, quel qu'en
soit le nombre, jusqu'à la majorité du plus
jeune d'entre eux.
La part de ceux qui atteignent leur ma-
jorité est, au fur et à mesure, réversible sur
les mineurs.
ORTEIL. Doigt du pied. La perte totale
et la luxation non réduite du gros orteil ou
d'une de ses phalanges, la perte simultanée
de deux orteils voisins, la perte totale d'une
phalange aux quatre derniers orteils, les or-
teils surnuméraires, lorsqu'il en existe plus
d'un à chaque pied, sont des causes d'exemp-
tion du service militaire.
D'autres affections ou difformités des or-
teils peuvent également entrauier l'exemp-
tion, lorsqu'elles sont assez développées pour
gêner la marche, ce sont : le chevauchement
592 OURSIN.
complet d'un ou de plusieurs orteils, l'orteil
en marteau assez prononcé pour amener
l'ongle au contact du sol, les orteils palmés,
lorsqu'ils sont tous entièrement accolés entre
eux jusqu'à leur phalange inguéale inclu-
sivement, enfin, l'exostose sous-inguéale du
gros orteil.
OS. Les os provenant de l'ordinaire sont
vendus en même temps que les issues, au
profit de Vordinaire.
OST ou HOST. Nom sous lequel, au
moyen âge, on désignait l'armée, le camp
ou une expédition militaire ; il a même si-
gnifié ordre de bataille.
OTAGE. Personne hvrée ou gardée pour
garantir l'exécution d'une convention. Mais
les Allemands pendant la guerre de 1870, et
la Commune en 1871, ont donné à ce mot
un sens qu'il ne comporte pas, en s'empa-
rant de gens inoffensifs et en dehors de
toute convention.
L'histoire flétrira au même degré les vain-
queurs qui ont voulu étoulTer le patriotisme
par la terreur (aime qui peut être retour-
née) et les insurgés qui ont massacré sans
droit et par vengeance des personnes qu'ils
détenaient plutôt pour sauvegarder leurs
personnes.
On prend des otages, si on le juge néces-
saire ou utile, lorsqu'on est cantonné en
pays ennemi; de même les reconnaissances,
avant de s'engager dans les villages, peuvent
faire prendre au besoin des otages parmi les
habitants.
L'officier envoyé en partisan, et qui se
trouve contraint de séjourner dans une loca-
lité, peut de même prendre pour otages les
notables du lieu.
Il n'est pas conforme aux lois de la guerre
de placer des otages sur les locomotives.
OTELLE. Sorte de lance employée au
moyen âge.
OUILLAGE. Action d'ajouter à un ton-
neau de vin ou d'eau-de-vie la quantité de
liquide de même espèce pour remplacer le
déchet et maintenir le vase plein. Ce procédé
de conservation des liquides est employé
dans l'administration militaire.
OURAGUE. Soldat d'élite ou sous-officier
de la milice grecque; adjoint au diicurion de
l'infanterie alliée dans la milice romaine.
OURS. Synonyme de salle de police dans
le langage militaire.
OURSIN. Bonnet à poil d'importation
prus^ienne qui a servi de coiffure, sous les
deux empires, aux grenadiers, aux carabi-
niers et à la gendarmerie d'élite. Genre de
coiffure supprimé dans l'armée française
depuis 1870.
OUTILLAGE.
393
OUTILS.
OUTILLAGE. Euîemble des outils ou
eugius nécessaires pour les différents ser-
viees de l'armée en temps de paix ou eu
campagne.
— à distribution. Le petit outillage à
distribution a pour but de permettre aux
officiers d'approvisionnement d'àssaier la ré-
partition des denrées entre les parties pre-
nantes, dont ils sont chargés d'assurer les
besoins.
Cet outillage ne comprend que quelques
objets de première nécessité, formant des
collections composées de : 2 aiguilles d'em-
ballage, 1 ciseau à froid, 4 couteaux à con-
serves, 1 marteau, i pelote de ficelle, 1 ro-
maine oscillante (d'uue portée de30kilog.),
1 sac de pesage eu toile, 1 tenaille, 1 tour-
nevis emmanché, le tout enfermé daus un
sachet en forte toile. Il permet d'ouvrir ou
de fermer les divers récipients.
— de tir réduit. Chaque corps de
troupe reçoit uu certain nombre de jeux
d'outillage complets pour la fabrication des
cartouches de tir réduit.
OUTILS. Pour l'exécution des travaux
que les troupes peuvent avoir besoin de
faire en campagne, on a mis à leur disposi-
tion des outils de diverses sortes, qui peuvent
être classés d'abord eu outils portatifs, du
modèle du génie ou de l'infanterie, c'est-.i-
dire qui sont portés par les hommes, et en
outils de transport du modèle des parcs
du génie, qui sont placés dans des voitures
suivant les troupes.
Ces divers outils sont des catégories sui-
vantes :
Outils de destruction, c'est-à-dire
haches à main, pics à tète, serpes, scies ar-
ticulées, etc.; ils servent à percer des cré-
neaux, abattre des arbres, construire des
défenses (tccessoires, etc.
— de terrassier, comprenant les pelles-
bêches et pioches portatives du modèle de
l'infanterie, et les pelles et pioches du mo-
dèle des parcs du génie.
— d'ouvriers d'art. Chaque régiment
d'infanterie dispose d'uue caisse d'outils d'ou-
vriers d'art contenant : 1 bédane, i ciseau bé-
dane, 1 ciseau de charpentier, i hache à maiu,
2 limes tiers-point, 1 marteau de charpen-
tier, i plane de charron, 1 rénette tourne-
à-gauche, i scie égohine, 2 tarières, 1 te-
naille, 2 vrilles, 1 burin de serrurier, 1 pince
plate, l pince coupante, 1 masse à tranche,
\ pierre à afOler et 2 kilogrammes de
pointes.
Ces outils, qui ne doivent être confiés qu'à
des ouvriers d'art, servent à exécuter les ré-
parations les plus urgentes au matériel et à
faire des travaux de proQlemeut, palissade-
ment, passerelles, etc.
L'artillerie et la cavalerie disposent égale-
ment des outils nécessaires pour leur ser-
vice.
Des caisses d'outils de sellier, de cor-
donnier et de tailleur sont prévues pour
les diverses unités en cas de mobilisation.
Il en est de même pour les outils que les
armuriers ou maréchaux ferrants au-
raient à emporter en campagne. Ou eu trou-
vera la nomenclature au fî. 0., 2* sem. 1891,
p. 132.
Les outils des premiers ouvriers tailleurs,
cordonniers et bottiers, ainsi que ceux des
maîtres maréchaux ferrants, selliers et bour-
reliers sont fournis par ces chefs ouvriers et
sont entretenus et remplacés à leurs frais.
Toutefois, le service du génie fournit un
certain mobilier dont la nomenclature est
donnée par les articles 48 et suivants du
règlement du 30 juin 18o6.
— de boucher. Pour permettre aux
officiers d'approvisionnement d'abattre et de
débiter le bétail qui leur est livré sur pied,
chaque corps est muni d'une série d'outils
de boucher composée ainsi qu'il suit :
1 boutique de boucher avec courroie;
2 couteaux à saigner ;
3 couteaux à dépouiller ;
1 couperet;
1 feuilleret ;
1 fusil;
1 masse-hache ou merlin ;
1 caisse renfermant le tout.
— des champs de tir. Ces outils com-
prennent une clef double à écrous et une
clef anglaise à écrous, par régiment ou ba-
taillon formant corps, pour la pose et l'enlè-
vement des voies ferrées et du chariot por-
tant le but mobile.
Les pelles, pioches, serpes, brouettes né-
cessaires pour l'exécution des tranchées et la
confection des gabions sont prêtés par le
génie, si la garnison ne possède pas ces ou-
tils.
— des cours des quartiers. Les ou-
tils nécessaires aux réparations des cours des
quartiers (pelles, pioches et brouettes) sont
prêtés aux corps par le service du génie.
— des jardins potagers. Ces outils
sont achetés au compte des ordinaires de la
troupe.
La dépense est répartie proportionnelle-
ment entre les compagnies ou escadrons.
— du chef armurier. Le ciief armu-
rier est tenu de se pourvoir à ses frais de
tous les outils, instruments vérificateurs et
calibres nécessaires à l'exécution des répara-
38
OUTILS.
594
OUTILS.
-o
•aaaai y snvs.
1
1
« A
O . =
o
1
'
ss =^
^ ^ ^
O O O
a a t; '
OC
X
X
•savi
s X
ij c'i ri
-
1
a a X
-^
e Ci Cl
Ci c: 00
•qjB^p sa9UAno,p
;:; = î
•5 5
- s R
co
a a R
-
a a a
o a a
siiiao,a sj.>iai«a3UVH0
^^
"^
•lJB,p SJ9T.IAnOJ3
î R i-H
^ S
R s K
■*
a a a
s
a a a
a a a
S'iiiQO^a sassivj
•sqoiq-dp-peid ^
C ï co
e» K
R R a
1 "^^
a a a
R
= R R
R a a
saONid
'"'
1 "
! ^
1
^ 'rf
Ci
rz ^
Ci O'
•sadHas
<M
C3 Ci
1
...,
J-
^
—
o
o ^
g-j •sgqoBqtio
C-(
S
~ - a
a R a
ç.
R a R
co 5
a a < soid 'saqaoï^j
ss
lO
o
C
o
c C-.
E ;; [ '^susd
s -
^
a a
"
-"
"oaud ap
«««
^ «
Cl A a
Cl
«
R o a
Cl çj a
1 •8uaia-8jui,p
■^ co -+
--
CD
tO
r— 1 iT.
CJ
a R
!N
"^
R a ^
1 •=>
1
a R X
•4<
et ^ '^
X -1 X
•S9>J9Aip
Ci
1
2 ■ ■}no}.iEd-9ssi;d
^ « -^
o !>>
^ >--. m
1 Ci
1
a a Ci
O
00 t~ T
^ X a
1
"
c-i a '^
j W 1
iC. Ci -r
00
Ci - R
CiO a
^ -fgajnoii.iB
«3 O
Ci
1 ::^
1
^
•S3;IM000
= «
c. a a
Ci
R a a
«
R >r ■«■
c, a a ^^
/ "sosagAip
" S
g =■■ =^-
ce
o
1
R a CD
CD
O ■* O
« IT. CO
O -^ = ■
1
,
w.
Ci
1 =s
(^
f>i '^ f >
K 1 'Bjud ep
.-< t^
1
00 a
Ci a a
ïô
^
- a ^
^';^-
^ "X •9iuaS np
X R a
1 -f
1
cr. a a
J,
R s R
X X a
i S9A]HîlJ0d
n
«
1
co — ■
l 'euajnEjniiP
fO (M o
r-1 CO
^ a -*
c
00
2 =< -
' co "
OC co ;o
C< -:r
o m 00
oa
CO Ci
ç-
CO (33 C-
o CD CD'
/ •3Ji)d ap
* 1
fO c^
m ■*
in « -
fo a f:
o:
m -^ O
^^
L. (—1
■"*
ri rt
i.0 '-i
S j •ailles np
K = R
-. ^
o a a
O
1
a = a
^
gSa
o ^ s9Ai;BVod
L.
1 *"
1
OC O CD
X. ^
K R K
X
et a R
ft
R a R
axa
' sgAiiBiJod
m C5
/ "saa.uE.)
K n o
1
ot tr^i
■^ XT. -
œ
^' ''Ô.
X
s '^ ?i
-■• «
1 • ojEd ap
-a- o
O CT> «
CD
fT-i O
^-
rt m c
C5 C! C
^ J sapaoj
""*
^H
E J •aiua.S nji
' a K
A R
C
ir. a R
S
-. -, -
.
R a a
OCR
" J seAi^BiJod
1
CD
00
co
\ -saipaq
-
I— 1 « -
~ ■ • "
•_i •
c
â
JL
'^
C
i
■l
.'»^
Z
œ
s
%
"s
^cr
Si
s
o
s
-a
1
a
-a
O ^
>tLl
■S'il
S
5'0 .
=2 S •
'c
f-.r.
o
a
*
E-
C
.S
ils
-3
P-
3
C3
u
Mi
■|.§|
5 3 S
a ST
n3 o •
cr. E :
Osa
3
•a
5
a
S
-a
t-
s
S
Ifs
tà
m
'zii
C-.
Q
w
J
tlD
° m c ,
.2|.2-|
5-
1
s "3 J
.S '''■'ï
•£ — — .£
ucnc
Tf .*
o M t«
fn
CQOÛ <
Cl
n w ù-
o 0.H
OUTRAGE.
595
OUVERTURE.
tion?, aussi bien à la portion centrale que
dans les détachements.
La yaleur de cet outillage peut être avan-
cée au chef armurier sur les fonds généraux
de la caisse du corps; elle est remboursée
au moyen de retenues trimestrielles fixées
par le Conseil d'administration.
OUTRAGE. Injure grave, insulte.
Les outrages par paroles, gestes ou me-
naces envers un supérieur pendant le service
ou à l'occasion de ce service sont punis de
5 à 10 ans de travaux publics; hors de ce
cas, de 1 à 3 ans de prison (art. 224).
OUTRANCE. Jusqu'à l'excès.
Combat singulier ou duel qui ne doit se
terminer que par la mort de l'un des com-
battants.
Guerre à outrance signifie guerre d'exter-
mination.
OUVERTURE du cône renfermanl
les éclats, l'n des trois éléments dont dé-
pendent la position et la forme de la gerbe
dans le tir percutant.
Cette ouverture dépend de la vitesse res-
tante et de la vitesse de rotation du projec-
tile au moment de l'explosion ainsi que de
la vitesse imprimée par la charge intérieure
à chacun des éléments du projectile.
— d'une embrasure. L'entaille faite
dans le talus extérieur pour le passage d'une
embrasure, s'appelle oiu'er^are extérieure; sa
largeur, qui dépend du champ de tir que
l'on veut donner à la pièce, est prise ordi-
nairement égale à la moitié de la longueur
de la directrice entre les deux ouvertures ;
l'ouverlure intérieure, aussi petite que pos-
sible, est celle qui est faite dans le talus in-
térieur (fig. 69).
— du feu. Dans l'attaque des places, les
batteries de f* position doivent ouvrir le feu
simultanément et dès le point du jour, afin
de garder le bénéfice de la surprise et de
l'initiative et de manière à pouvoir rectifier
leur tir avant que la défense ait réglé le
sien.
On évite ainsi un échec partiel qu'on
pourrait subir en répondant aux coups que
l'assiégé a envoyés pendant la construction
des batteries.
Il est indispensable qu'alors les parcs
soient en état de subvenir aux consomma-
tions journalières en matériel et en muni-
tions, pour ne pas être exposé à interrompre
le feu, ce qui permettrait à l'assiégé de ré-
parer ses avaries et de contre-battre les tra-
vaux de l'attaque.
Les batteries de 2*' position ouvrent éga-
lement le feu au point du jour avec toutes
les pièces disponibles, sans avoir égard aux
quelques pièces qui ne se trouveraient pas
encore prêtes ; il est soutenu par la mous-
queterie et par les batteries de 1'® position.
— des portes. En temps de paix, les
portes des places de guerre restent ouvertes
jour et nuit. Cependant l'autorité militaire
conserve la faculté de fermer les portes
toutes les fois qu'il le juge nécessaire.
— de la tranchée. Etablissement de la
P^ parallèle.
La réussite de l'ouA'erture de la l'^ pa-
raltèle (dite ouverture de la tranchée) a une
importance considérable, car c'est cette pa-
rallèle qui est le point de départ de tous les
travaux d'approche.
Jusqu'alors cette opération pouvait s'ef-
fectuer en une seule nuit, mais actuelle-
ment, avec le développement à donner aux
travaux en raison de la portée de l'artille-
rie, il faudrait l'exécuter en une série de
nuits et par tronçons, ceux-ci étant réunis en-
suite pour former une bgne continue.
Mais cette méthode, sûre, est très longue,
et l'on préfère en général ouvrir la 1"^^ pa-
rallèle par surprise en une seule nuit.
Par surprise, l'opération a toujours lieu
par une nuit sombre et l'on prend les plus
grandes précautions pour conserver le secret,
pour éviter les méprises et les accidents,
donner le change à l'ennemi, assurer la
bonne direction des troupes, le placement
des travailleurs et des avant-postes, etc.
Quelques heures avant la nuit du jour
fixé pour l'ouverture de la parallèle, l'assié-
geant renforce aux endroits nécessaires les
avant-postes et les rapproche des ouvrages
de la place, à peu près à mi-distance de la
parallèle à la fortification.
Les dispositions nécessaires sont prises
pour repousser les sorties par un déploie-
ment rapide et subit des avant-postes con-
stituant la garde de tranchée, et que l'on
organise fortement dans ce but.
Cependant, si cette garde ne peut sufiSre
pour arrêter l'ennemi, les travailleurs, qui
sont munis de fusils à cet effet, sont au be-
soin engagés comme combattants.
Les travailleurs, ayant le fusil en bandou-
lière, reçoivent au dépôt de tranchée une
pelle et une pioche, puis sont dirigés au
moment convenable, par nu ofllcier du génie,
sur le lieu du travail où ils sont placés le
long du tracé par un sous-oflîcier du génie.
Tous ces mouvements sont exécutés dans
le plus grand silence, et le travail ne com-
mence qu'au commandement de haut les
bras, fait à voix basse.
Les hommes conomencent alors la fouille
de la tranchée.
Lorsqu'il n'est pas possible d'exécuter la
parallèle en une seule fois et par surprise.
OUVRAGE.
ou peut être forcé de cheminer méthodique-
ment à partir du dernier couvert pour arri-
ver à l'emplacement de la l"^" parallèle, que
l'on exécutera à la sape volante, par petits
bouts distincts, que l'on réunit ensuite.
De cette manière, il y a peu de monde
exposé à la fois, mais le travail est beau-
coup plus long et la durée du siège s'en
trouve ainsi augmentée.
OUVRAGE. En fortification, on donne le
nom d'ouvrage à toute disposition artifi-
cielle, à tout retranchement, permettant à
celui qui l'occupe de faire un usage avanta-
geux de ses armes.
On distingue, sous le rapport de la forme,
trois grandes catégories d'ouvrages, savoir :
Ouvrages ouverts, ne possédant pas de
parapet du côté de la défense (gorge) ; ils
sont employés pour fortifier des positions
qui sont soutenues en arrière, ou quand on
dispose de peu de temps pour les construire.
o9G OUVRAGE.
L'absence de parapet à la gorge permet
de bien battre l'intérieur de ces ouvrages,
si l'ennemi s'en empare, et facilite les re-
tours offensifs.
Ils ont l'inconvénient de pouvoir être em-
portés aisément, lorsque les troupes qui les
défendent sont peu solides ; il est donc né-
cessaire de les appuyer sur les flancs et en
arriére.
Ils sont plus rapidement construits et plus
faciles à reprendre au besoin.
Les principaux ouvrages ouverts sont : la
coupure, le redan simple ou double, la lu-
nette, le bonnet de prêtre, la demi-redoute,
l'ouvrage à corne, la couronne, etc.
Ouvrages fermés, dans lesquels l'en-
ceinte est continue ; ils ont les qualités et
les défauts inverses des ouvrages ouverts, et
doivent être seuls employés pour assurer la
défense d'un point par un ouvrage unique.
Ils prennent le nom de redoutes, lorsqu'ils
R=0.800 '^"^P^ =^iX«TVt:AB. p^^2 0C0
Fig. 202.
+ UO R=t,000
D 1,600
:?5: 50125! 1.00 :25i50:2£; soi 65! 3.00 J. 1.20 1 0.90 ! 1.10 ■ i5j
' --'•<"> .l'-'Ù-.-- i;?-'- i -?■•-''-?- i
; 10.80 j
sont d'une faible capacité ; ce sont des forts
ou fortins lorsqu'ils sont de dimensions assez
considOrablos.
Ouvrages mi-fermés, qui ont le même
tracé que les ouvrages ouverts, mais dont
la gorge est fermée par une tranchée à faible
relief ou par un obstacle peu important.
Ils sont employés lorsqu'on craint une
attaque vers la gorge, mais que néanmoins
on veut se réserver la possibilité d'en battre
l'intérieur ou de tenter des retours offensifs
après leur prise.
Le Règlement du 29 juillet 188 i recom-
mande l'emploi des demi-redoutes pour com-
OUVRAGE.
597
OUVRAGE.
pagnies à effectifs de 2êO hommes, que l'on
appelle pour cette raison ouvrages de compa-
gnie.
Louvràge-type de compagnie, repré-
sente par la figure 201 est une redoute
comprenant : un front de tète légèrement
brisé, dont chaque face a 30 mètres de lon-
gueur ; deux flancs de 12 mètres de longueur
et inclinés à 120° environ sur les faces; le
profil, semblable pour les faces et pour les
flancs, est indiqué par la figure 202.
La gorge de l'ouvrage est formée d'une
tranchée-abri normale de 36 mètres de dé-
veloppement, à laquelle est adossé, vers
l'intérieur de l'ouvrage, un parados de
20 mètres de longueur dont le profil est
donné figure 203.
La gorge est complétée par deux retours
en iranchée-abri normale soudés à l'extré-
mité des flancs, ayant 10 mètres de longueur
chacun, et laissant entre eux et la tranchée-
abri de gorge deux passages d'au moins
0 mètres de largeur.
Le développement total des crêtes de tir,
y compris les tranchées-abris de gorge est de
140 mètres.
L'ouvrage peut être occupé par une com-
pagnie entière, en comptant 0°',80 à
1 mètre de crête par tireur, une section ou
une demi-section étant constituée en réserve
à l'abri du parados, et enfin les tireurs pou-
vant être placés sur deux rangs à certains
moments de la lutte, sur des points parti-
culiers de l'ouvrage.
Pendant la période d'attente, lorsque les
défenseurs exposés au tir de l'artillerie ne
peuvent pas utilement faire usage de leurs
armes, ils doivent être massés à l'intérieur
de l'ouvrage à l'abri des vues et des coups.
Or, pendant cette phase de combat, le
terre-plein intérieur ne saurait être occupé,
les flancs ne donnent pas un abri suffisant
Fig. 203. — Coupe suivant CD de la Gg. 201.
0.80
+0.G0 D=l,800
D=o,800
v.?.3-i.-?^.^^Jil--0_Q:.53,Mifi ?iOO..-._;M?-i??i.J;??--i^?J
•^ _l,85__._i ^2.60 [__., 3._2_5. ,.i.^,.A-P.9 i
i . 9.70 j
puisqu'ils peuvent être pris d'enfilade ou
d'écharpe, enfin les tranchées-abris de gorge
n'off'rent aucune sécurité.
Seuls le front de tète et le parados donnent
un abri convenable ; c'est derrière eux que
les hommes seront massés, sur deux rangs,
adossés au parapet et aux banquettes.
En comptant 0™,80 de crête par file de
deux hommes, on voit que 60 mètres de
front donneront abri à 150 hommes, soit
trois sections, et les 20 mètres de parados à
50 hommes, c'est-à-dire à la 4*= section.
Lorsque l'effectif de la compagnie est dif-
férent de 200 hommes on modifie, suivant
la règle précédente, les dimensions des faces
et celles du parados.
Avant d'exécuter l'ouvrage, il faut en
déterminer la position sur le terrain et pro-
céder au jnquetage et au profilement.
Pour l'exécution des faces et des flancs, on
placera 3 hommes par mètre courant de
crête de la manière suivante : dans chaque
fossé, on disposera, sur une longueur corres-
pondant à 2 mètres de crête, 3 travailleurs,
soit 2 pelleteurs et 1 piocheur.
Le placement des travailleurs s'opérera
ainsi (fig. 204).
Fig. 201.
On partira du saillant de l'ouvrage ; les
hommes seront amenés munis de leurs outils
simultanément, à l'intérieur et à l'extérieur,
par le flanc et sur deux, dans l'ordre sui-
vant pour chaque file : une pioche, deux
pelles, et ainsi de suite.
Arrivés au saillant, les hommes feront
par file à droite et par file à gauche et se dis-
poseront par trois dans chaque atelier sur
OUVRAGE.
398
OUVRACS-E.
une longueur de 2 mètres de crête, comme
il est marqué sur la figui-e 9 et jusqu'à
l'extrémité des flancs.
Ils se répartiront sur remplacement des
fossés à creuser, et seront diriges, dans leur
installation, par les officiers et sous-officiers
qui, placés sur la crête, détermineront ap-
proximativement et la longueur de 2 mètres
de crête et les perpendiculaires à la crête
séparant les ateliers.
Aussitôt placés, les pioclieurs marqueront
par une rainure la limite de leur atelier.
Le placement des travailleurs des faces et
des flancs étant terminé, on procédera à
celui des travailleurs du parados.
Dans la tranchée, l'atelier est analogue à
celui de la tranchée couvrante, 2 hommes
par mètre (1 pelleteur et 1 piocheur).
Dans le fossé extérieur, l'atelier de 1 pio-
cheur et 1 pelleteur aura 2 mètres.
Pour la tranchée-abri, et afin d'éviter
que les hommes employés à l'exécution du
même ouvrage n'aient des tâches diirérente&,
il conviendra de tripler la longueur normale
des ateliers, et, par suite, d'attribuer à cha-
que homme une longueur variant de 2™, 50
à 3 mètres.
Les travailleurs étant placés, les: ofliciers
et les sous-officiers indiqueront la nature du
travail à exécuter, la manière de procéder,
les précautions à prendre pour éviter les
accidents.
Quand ils se seront assurés que les
hoimnes ont bien compris, les ti-availleurs
seront mis en chantier au commandement de
Haut les bras, prononcé par l'officier chargé
de la direction du ti'avail..
Cet ouvrage peut être terminé en 4 heures
au maximum par 2 compagnies d'infanterie,
dans les conditions indiquées au mot : Nom-
bre de trarailleurs.
Pouii' les modifications à apporter dans
certains cas, voir Relévcmenl des travail-
leurs.
La figure 20o représente un ouvrage mi-
fermé pour 2 compagnies d'infanterie de
160 à 200 hommes.
Le type de gauche est à flancs brisés pour
éviter l'enfilade, la gorge est fermée par des
palanques, et une communication relie la
gorge au front de tête.
j^: Le type de droite possède des traverses
sur ses flancs, un abri sous ses faces et une
gorge à faible profil avec parados.
L'ouvrage d'escadron (/?</. 206) a la
Fig-. 206.
50.00
15.00
.'— -V
> '-■ '-«■
même forme que le précédent, avec un déve-
=^'-->^
■w^
15.00
■V ''^'
i
loppement moindre ; son profil dépend aussi
du temps et des travailleurs dont on dispose.
11 peut être défendu par 100 cavaliers à
pied, armés de carabines.
Cet ouvrage peut rendre de grands ser-
vices à la cavalerie dans son service spécial
d'exploration,
Fig. 207.
Il permettra d'organiser des points d'ap-
pui ou points de ralliement sur les lignes de
retraite, ou encore de prendre possession
d'une position importante.
OUVRAGE. 399
Cet ouvrage pourrît de plus (Hre utilisé
ultérieurement par les troupes d'infanterie,
— à cornes {fig. 207). C'est un front
bastionné auq[iiel on ajoute deux longues
branches présentant l'inconvénient d'être
faciles à enfiler. Peu usité.
— annexes. Pour suppléer à l'insuffi-
sance des ouvrages de première ligne (\'.
Forteresse), surtout en ce qui concerne le
développement de la première ligne d'artil-
lerie, on établit des ouvrages annexes et des
ouvrages intermédiaires de première ligne.
Les ouvrages annexes sont :
1° Des batteries annexes (permanentes)
ayant leur armement propre ;
2" Des batteries annexes de circonstance,
à construire au moment du besoin par l'ar-
tillerie, sur le type des batteries de siège;
elles reçoivent une partie de l'armement des
forts sur les flancs desqpiels elles sont orga-
nisées.
— avancés. Ouvrages de la fortification
permanente situés en dehoi-s du corps de
place, mais à une distance assez peu éloi-
gnée pour que le flanquenient de leurs fos-
sés put avoir lieu directement par le corps
de place ou les dehors, mais ce flanquement
était souvent insuffisant à cause de la dis-
tance.
Leur gorge était fermée par un mur cré-
nelé, de 4 mètres de hauteur, ou appuyée à
des obstacles naturels. Ils occupaient soit
des points dominants qui n'avaient pu être
englobés dans l'enceinte, ou servaient à
battre des portions de terrain cachées aux
vues de la place.
Ces ouvrages cononiuniquaient avec le
corps de place au moyen de doubles capon-
niéres ou de galeries souterraines.
Us ont beaucoup perdu de leur importance
aujourd'hui que l'attaque rapprochée n'est
plus la plus à craindre.
Leur forme était généralement celle d'une
lunette ou d'un ouvrage à cornes.
— d'arrêts. (V. Forts d'arrêt et Ou-
vrages de position.
— d'art. Au point de vue militaire, ce
sont les ponts, viaducs, grands remblais et
grandes trandiées.
Pour leur desiruction et leur rétablisse-
ment, voir Démolition, Destruction, Dispo-
sitif, Réparation, Rétablissement.
— de position. Ouvrage de fortifica-
tion de position. Diffère des ouvrages de
champ de bataille :
i° Par des reliefs (2 mètres à 2™,oO) et
des épaisseurs de parapet (6 mètres) plus
considérables ;
2° Par des abris terrassés à l'épreuve de
l'arUllerie de campagne ;
OUVRAGE.
3° Par la création d'un obstacle plus sé-
rieux, constitué par l'agrandissement du
fossé et par des défenses accessoires.
Les ouvrages de ce genre sont utilisés sur-
tout sur les points spéciaux des théâtres d'opé-
rations, tels que tètes de ponts et défilés impor-
tants, postes d'arrêt sur les flancs des lignes
d'opérations, dans l'organisation défensive
des grandes positions d'arrêt, dans celle des
lignes de défense ou d'investissement des
places fortes, etc.
— détachés. Disposés en avant de l'en-
ceinte d'une place de manière à avoir leur
gorge battue par cette enceinte. Leur valeur
ne s'est fait sentir que depuis l'importance
qu'a prise l'attaque éloignée.
— intérieurs. Situés à l'intérieur du
corps de place, mais ayant une action sur la
campagne. Les plus usités sont les cavaliers,
les retranchementi intérieurs et les réduits.
— intermédiaires. Ces ouvrages de
première ligne peuvent être classés en trois
catégories :
1" Ouvraores en général permanents et
destinés à combler une lacune importante
(batteries, groupes de batteries avec réduit
commun, redoutes-batteries) ;
2" Ouvrages semi-permanents, batteries
ou plus souvent en terre, établis au moment
de la mise en état de défense et construits
par le génie ; leur armement est tiré de la
réserve générale et, à défaut, d'ouvrages
désarmés en partie ;
3° Ratteries de circonstance, construites
et armées généralement par les troupes mo-
biles avec leur matériel, et dont le comman-
dement de ces troupes détermine l'emplace-
ment suivant le besoin.
Les ouvrages intermédiaires de deuxième
ligne, permettent de ne céder le terrain que
pas à pas et sont établis dans les positions
favorables à la défense qui existent entre la
ligne et le noyau, souvent fort éloignés.
Ces ouvrages se lient à ceux de la pre-,
mière ligne, en défendent la gorge et sur-
veillent leurs intervalles. Us ne sont géné-
ralement pas construits en temps de paix et
consistent en ouvrages de fortification semi-
pirmanenle ou même de campagne étudiés
d'avance.
— simples. Parties isolées de la forti-
fication ne couvrant sur le terrain qu'un
espace relativement restreint. Doivent en
outre être d'un tracé et d'une construction
très simples.
■ — divers. Les corps de troupe et les
établissements considérés comme tels sont
autorisés à faire l'acquisition d'uu certain
nombre de publications et d'ouvrages con-
cernant l'armée, savoir :
OUVREZ VOS RANGS.
1° Au compte de la citasse d'habillement
et d'entretien :
L'Annuaire militaire, le Bulletin officiel
du Ministère de la guerre (y compris la re-
liure de la partie réglementaire et la bro-
chure de la partie supplémentaire chaque
semestre) ; le Guide à l'usage des militaires
et marins voyageant jso?emen<, par de Belle-
fonds; le Manuel des circonscriidions mili-
taires de la France, de Berger-Levrault ; le
Manuel de l'officier de police judiciaire, de
Champoudry; VEtat militaire des princi-
pales jmismnccs étrangères, par Rau ; l'in-
struction ministérielle du 28 mars 1883,
concernant les actes de l'état civil ; la
théorie sur la manœuvre des pompes à
incendie; le Recueil administratif, de Char-
bonneau ; le Manuel de législation, d'admi-
nistration et de comptabilité militaires, de
Beaugé, etc.
2° Au compte de la masse du harnache-
ment et fi-rrage :
Le Cours d'iconographie fourragère, de
Naudin et Gourdon ; le Cours complet d'hip-
pologie, de M. Vallon ; la Connaissance du
cheval, de M. Guyot ; le Dictionnaire j^ra-
tique de médecine, de chirurgie et d'hygiène
vétérinaires, de MM. Boulay et Raynal ;
l'Étude de pathologie comparée, de M. Ser-
voUes ; l'Hygiène des animaux domestiques,
de M. Sanson; le Journal de la France cheva-
line, de M. Cauchois ; le Journal des Haras,
de M. Houbel , le Manuel hippique sommaire,
de M. Gouin ; les Leçons de pathologie com-
parée, de M. Bouley; les Observations sur
les manœui^res de la cavalerie en campagne,
publié par M. Baudoin; le Traité de l'exté-
rieur du cheval, par MM. Goubeaux et Bar-
bier ; le Traité des désinfectants et de la désin-
fection, de Vallin; le Traité pratique de
maréchn'erie, de Goyau, etc., etc.
OUVREZ VOS RANGS ! Commandement
fait pour porter le 2" rang à 4 pas (3 mètres)
en arrière du 1" rang.
OUVRIERS d'administration. Dans
chacune des 25 sections de commis et ou-
vriers d'administration, ces derniers forment
deux catégories :
1° Les ouvriers du service des subsistances
(boulangers, meuniers, etc.);
2° Les ouvriers de l'habillement et du
campement (ferblantiers, voiliers, sel-
liers, etc.).
L'effectif de ces ouvriers est variable sui-
vant les exigences du service et le nombre
des établissements en gestion directe.
— d'art (Y. Sapeurs, Industries d'art).
— d'artillerie. Les militaires qui font
partie des 10 compagnies d'ouvriers d'artil-
lerie sont chargés de la construction d'une
«00 OUVRIERS.
partie du matériel de l'artillerie, du génie
et du train des équipages. Ils sont recrutés
parmi les hommes exerçant l'une des pro-
fessions suivantes : mécanicien, serrurier,
forgeron, tourneur, ferblantier, tonnelier,
charpentier, charron, menuisier, cartonnier,
peintre, bourrelier, boisselier et autres pro-
fessions analogues.
— des chemins de fer. En dehors du
régiment de sapeurs de chemins de fer(5<=du
génie), il existe 9 sections techniques d'ou-
vriers de chemins de fer, qui ne sont appelées
à servir qu'en cas de mobilisation ; elles sont
organisées en tout temps, d'une manière
distincte par les soins et avec les ressources
des diverses compagnies de chemins de fer.
Chaque section comprend 3 divisions ou
services :
1" Exploitation proprement dite,
effectif 459
2° Voie 429
3° Matériel et traction 277
Total, officiers compris. . . 11G5
Chaque service a un personnel qui lui est
propre et qui est recruté parmi les ingé-
nieurs et employés au service des compa-
gnies, soit volontaires, soit assujettis au ser-
vice militaire à un titre quelconque.
Les officiers font partie du cadre des offi-
ciers de réserve.
Pour faciliter le recrutement de ces sec-
tions, chacun des quatre premiers régiments
du génie détache, chaque année, sur chacun
des réseaux, 210 hommes n'ayant qu'un an
de service et devant terminer leurs 3 ans.
Les 400 hommes (200 par an avec les
déchets), doivent être répartis dans tous les
services de ces grandes compagnies, dans les
proportions suivantes : 4/6 à la voie, 1/6 à
la traction et 1/6 à l'exploitation.
— civils. Les chefs de corps peuvent,
s'ils le jugent avantageux, autoriser l'emploi
d'ouvriers civils et d'ouvrières pour l'exécu-
tion des confections et des réparations à
effectuer pour le service de l'habillement.
— d'état. Dans l'artillerie et le génie, il
existe un certain nombre d'ouvriers d'état,
ayant rang d'adjudant, recrutés parmi les
sous-officiers de ces armes, et chargés, dans
les Écoles de l'artillerie et du génie ou dans
les arsenaux, de remplir le rôle de premier
ouvrier ou de chef d'atelier.
Les ouvriers d'état de l'artillerie sont au
nombre de 177, dont 88 de 1" classe et 89
de 2" classe ; les ouvriers d'état du génie
sont au nombre de 6.
— des corps. Il existe, dans chaque
corps de troupe, un certain nombre d'ou-
vriers armuriers, bourreliers, cordonniers.
PACHA. 601
maréchaux, tailleurs, etc., chargés de la con-
fection et de l'entretien de l'armement, de
l'habillement , du harnachement , de la
chaussure, de la ferrure, etc., dans les pro-
portions et les conditions indiquées par les
règlements.
En dehors des ouvriers de ces catégories
qui sont classés à la section ou peloton hors
rang et qui constituent les ateliers du corps,
chaque unité doit comprendre le nombre de
cordonniers, tailleurs, maréchaux, bourre-
liers, etc., nécessaires suivant l'arme, pour
assurer le service prévu dans cette unité ;
les ouvriers des compagnies peuvent, en
temps de paix, travailler à l'atelier commun
-ur l'ordre du chef de corps.
Ces ouvriers sont placés sous les ordres
des caporaux ou brigadiers, premiers ou-
PAIEMENT.
vriers tailleurs et premiers ouvriers cordon-
niers ou bottiers, qui sont des chefs ou-
vriers.
Les compagnies d'ouvriers du génie ayant
été supprimées en 1871 , on les a rempla-
cées, dans chaque école régimentaire de
cette arme, par le nombre d'ou\Tiers des
professions nécessaires, qui sont groupés
pour les travaux à exécuter et forment les
ateliers de l'école du génie.
OUVRIR. Ce mot, en style militaire, si-
gnifie généralement commencer : ouvrir le
feu, la marche, la parallèle.
— les rangs (V. Ouvrez vos rangx).
OZÈNE. Odeur infecte qu'exhale la mu-
queuse pituitaire du nez chez certains
hommes. Motive l'exemption ou la réforme.
PACHA. Haut fonctionnaire politique et
militaire en Turquie.
L'insigne caractéristique de la dignité des
pachas consiste dans une queue de cheval
flottant au bout d'une lance surmontée d'un
croissant, qu'ils font porter devant eux dans
les grandes cérémonies et à la guerre.
On les distingue, d'après leur rang, en
pacha à une, à deux ou à trois queues.
FACIFICATEUR . PACIFICATION.
.\ctioQ de pacifier, de concilier, de mettre
un terme à la guerre, aux différents.
PACOLETS(derallemandPac/veri-Ieu<<'H,
gens de paquets).
Nom donné par les hulans polonais aux
valets chargés de soigner leurs chevaux et
leurs équipages.
PACOTILLE. Fourniture de mauvaise
qualité, ne pouvant faire un bon usage.
PAGA.IE. Aviron court, à pelle plate,
ordinairement plus large que celle de l'avi-
ron ordinaire.
On s'en sert en la plongeant presque ver-
ticalement dans l'eau.
PAGAYER. Ramer avec une pagaie.
PAGE. Mot dont le sens a varié; désigne
en général un jeune gentilhomme commen-
çant son éducation militaire auprès d'un
seigneur, d'un homme d'armes, d'un prince
ou d'un roi.
Plus tard, leur nom est presque toujours
accolé à celui de laquais.
On dit : insolent comme un page, parce
que rien n'égalait leur insolence.
Etre hors de pages, signifie être hors de la
puissance, hors de la dépendance d'autrui.
Supprimés pendant la Révolution , les
pages furent rétablis par Xapoléon.
Louis XVI II et Charles X entretinrent
un lycée de pages, d'où l'on sortait officier.
Les pages ont disparu depuis 1830.
PAIEMENT ou PAYEMENT. Acquitte-
ment dune dette au moyen d'espèces son-
nantes ou de valeurs ajant cours.
Dans les coips de troupe ou détachements,
tous les payements sont eflfectués par le tré-
sorier ou par le chef de détachement.
Le trésorier paye, après vérification sur
pièces et acquits réguliers, toutes les dé-
penses du corps.
li peut acquitter, sans autorisation du
conseil, la solde et les accessoires de solde,
les gages, primes ou indemnités fixes, les
fournitures, travaux ou réparations réglés
par abonnement, et le prix du travail des
ouvriers.
Toutes les autres dépenses sont payées
sur l'autorisation préalable du conseil.
Dans les établissements militaires , les
payements sont effectués par l'officier comp-
table, sur la production de factures, mé-
moires, états ou documents établis dans les
formes prescrites par les règlements de la
comptabilité publique.
— des chevaux et voitures de réqui-
sition. Les prix des voitures et dos harnais
sont fixés par les commissions de réquisition
d'après le prix courant du pays.
Quant aux animaux, leur prix est fixé
PAIEMENT.
60â
PAILLASSON.
par la loi, aux prix portés pour chaque ca-
tégorie au budget annuel, augmentés de 1/4
pour les chevaux de selle et les chevaux
d'attelage de l'artillerie.
— des dégâts (V. Dégâts).
— des pensions. Les payements des
pensions sont faits par trimestre, à terme
échu, sur la production d'un certificat de
vie établi par un notaire.
— des réquisitions. Dans chaque dé-
partement, une commission nommée par le
Ministre ou par le général commandant le
corps d'armée, est chargée d'évaluer les in-
demnités dues aux personnes et aux com-
munes qui ont fourni des prestations.
Cette commission, composée de 3, 5 ou
7 membres militaires ou civils, mais dans
laquelle ces derniers doivent être en majo-
rité, fonctionne dès l'ouverture de la pé-
riode des réquisitions, jusqu'à leur règlement
complet.
Elle établit, pour les différentes denrées
ou objets susceptibles d'être réquisitionnés,
des tarifs qui sont soumis à l'approbation de
l'intendant de la région.
Les maires dressent, en double expédition,
pour chaque service, des états nominatifs de
tous les habitants qui ont fourni des presta-
tions, avec l'indication des quantités et des
prix demandés, ainsi que leur avis personnel
sur ces derniers.
Cet état, accompagné de toutes les pièces
justificatives, est adressé à la commission
d'évaluation, qui donne son avis sur les
prix de chaque prestation et sur les diffé-
rences qui peuvent se produire entre les
quantités réclamées et celles qui résultent
des reçus.
Elle transmet cet avis à l'intendant de la
région qui fixe la somme que l'administra-
tion dé la guerre consent à payer à chaque
intéressé, et notifie sa décision au maire
dans un délai de trois jours.
Le maire n'a que 24 heures pour porter
cette décision à la connaissance des intéres-
sés, et les prévenir qu'ils sont tenus, dans
un délai de 15 jours, de lui adresser leur
acceptation ou leur refus, sous peine de
perdie tout droit de recours.
Dès que ce délai est expiré, le maire re-
tourne à l'intendant l'état nominatif après
y avoir indiqué la résolution prise par chaque
habitant.
Dans les huit jours, l'intendant délivre au
nom de la commune un mandat collectif dont
le montant est égal à la somme des offres
acceptées et de celles auxquelles il n'a pas été
répondu.
Le maire perçoit ce mandat au Trésor, et
paye alors les habitants en leur faisant
émarger l'état nominatif, pour acquit.
Toutefois, en temps de guerre, le paye-
ment peut être fait en bons du Trésor por-
tant intérêt à 5 p. 100 du jour de la livrai-
son.
Tout intéressé qui refuse comme insuffi-
sante, l'indemnilé offerte par l'intendant,
notifie ce refus par écrit au maire en faisant
connaître la somme qu'il réclame.
Le maire transmet cet écrit au juge de
paix, lequel appelle en conciliation l'inten-
dant ou son délégué ainsi que les réclainants.
Si les parties ne peuvent se mettre d'ac-
cord, le juge de paix statue dans la limite
de sa compétence, ou bien renvoie l'affaire
devant le tribunal de première instace.
— du traitement de la Légion d'hon-
neur et de la Médaille militaire. Ces
traitements sont payés chaque semestre et à
terme échu, les 1" décembre et 1" juin de
chaque année.
Dans les corps de troupe, les trésoriers
établissent chaque semestre deux états no-
minatifs, l'un pour les membres de la Lé-
gion d'honneur, l'autre pour les miUtaires
médaillés; ces états, quittancés par les con-
seils d'administration, sont présentés au tré-
sorier-payeur général, en même temps que
les certiticats d'inscription des intéressés,
afin que ce fonctionnaire puisse les frapper
de l'estampille.
11 remet alors le montant des deux états
au trésorier, qui paye les intéressés en les
faisant émarger sur des états spéciaux.
Les officiers sans troupe et les officiers
détachés de leurs corps sont payés indivi-
duellement par les agents du Trésor sur la
remise d'un certificat de vie délivré par un
fonctionnaire de l'intendance, quittancé par
les ayants droit, et sur la présentation du
certificat d'inscription.
PAILLASSE. Amas de paille enfermée
dans une toile.
Les paillasses du campement, con-
tiennent 10 kilogr. de p;iillc, renouvelée
tous les mois; la toile à paillasse est lavée
à chaque renouvellement de paille.
Les paillasses des lits militaires con-
tiennent également 10 kilogr. de paille, re-
nouvelée tous les 6 mois pour les lits de
troupe^ d'infirmerie et d'officier, et tous les
4 mois pour les demi-fournitures delà troupe
et les fournitures de salle de police.
Les enveloppes de paillasse sont lavées
tous les ans.
PAILLASSON. Natte de paille qu'on met
à l'entrée d'un appartement pour servir à
essuyer les pieds.
On en fait également usage dans certains
PAILLE.
C03
PAL.
cas pour isoler du somos fournitures auxi-
liaires du campemeut reposant sur le sol.
PAILLE. Le chaume desséché des céréales
après qu'on a séparé le grain de l'épi,
Eln principe, l'administration de la guerre
exige de la paille de froment pour la ration
des chevaux, mais, en cas de pénurie de
cette dernière, ou à titre de substitution,
elle accepte également la paille de seigle,
d'avoine et d'orge jusqu'à concurrence des
2/5 de la ration.
La paille livrée à l'armée doit être, au-
tant que possible, garnie de ses épis, en par-
fait état de conservation, exempte d'humi-
dité et d'altération quelconque, propre à
donner aux chevaux une bonne nourriture,
ou à faire, comme paille de couchage ou
comme litière, un service de tous points sa-
tisfaisant.
Cependant, si les accidents atmosphériques
ont altéré plus ou moins les produits de la
récolte locale, il ne peut être exigé rien de
plus que la meilleure qualité obtenue dans
un rajon de loO kilomètres de la place de
livraison.
Si, en distribution, les bottes de paille de
froment ne sont pas liées avec la même
paille ou avec de la paille de seigle, il est
fait déduction du poids des liens.
— de couchage. Voir le tarif annexé à
la circulaire du 17 août 1879 (./. M., p. r.,
page 92). (V. Paillasse.)
— "d'emballage. Elle est achetée par
les corps et détachements, au compte de la
masse d'JMbiUement et cT entretien.
Elle peut être demandée à l'administra-
tion, s'il y a avantage au point de vue du
pris.
— des exercices d'embarquement
et de débarquement (V. ces mot^).
— de litière. L'ne quantité de 2'^,o00
dfi paille de litière est allouée à chaque che-
val pour les transports en chemin de fer.
Pour les chevaux en station, la paille de
litière est comprise dans la ration journa-
lière de fourrage.
Toutefois, lorsqu'un corps de troupe à
cheval arrive dans une garnison, il a droit
à une distribution de 5 kilogr. de paille
fraîche par cheval, pour première mise de
litière.
La même allocation est due aux chevaux
à recevoir des dépôts de remonte ou d'autres
corps.
La fourniture de cette paille est à la
charge de l'adjudicataire des fumiers.
De même, les corps de troupe à cheval
sont autorisés à acheter de la paille de litière
pour les chevaux maigres ou malades, à rai-
son de â kilogr. par cheval et par jour.
Il ne doit être acheté que de la paille de
seigle à l'exclusion de toute autre,
La dépense est supportée par la masse
d'entretien de liarnacliement et ferrage.
PAILLES. Matières étrangères qui se
trouvent dans l'acier ou la fonte des bouches
à feu.
PAIN. Le pain est le produit de la cuis-
son d'un mélange de farine, d'eau et de sel,
avec un ferment nommé levain.
Le taux normal de la ration de pain est
de 7oO grammes: chaque pain correspond à
2 rations, soit l'',oOO, mais ce poid5 peut
être réduit lorsqu'on distribue en même
temps du biscuit.
Les pains doivent être de forme ronde,
ne pas présenter plus de 4 baisures, être
rassis de 12 heures au moins, avoir bon
goût, botme odeur, et pouvoir se conserver
au moins o jours en été et 8 jours en hiver.
La durée de la cuisson est de 50 mi-
nutes.
Le dosage du sel est de 0'',400 par 100
kilogr, de pain.
— biscuité. Ce pain est fabriqué de la
même manière que le pain ordinaire, mais
on lui donne une cuisson d'une durée de
1 h. 10.
Le poids de la ration est de 700 grammes
soit 1*^,400 par pain.
Ce pain a l'avantage de pouvoir se con-
server de 15 à 25 jours, suivant la saison
et les circonstances atmosphériques; il sup-
porte bien les transports et convient très
bien pour les armées en campagne : malheu-
reusement, la prolongation de la cuisson fait
que le rendement de la fabrication est nota-
blement inférieur à celui du pain ordinaire,
circonstance dont il faut tenir le plus grand
compte en temps de guerre,
PAILLERS. Nom donné anciennement à
certains soldats qui portaient de la paiUe à
leur coiffure comme signe de reconnaissance
dans les combats.
D'autres se servaient, pour incendier ce
qu'ils rencontraient sur leur passage, de
bouchons de paille qu'ils portaient toujours
sur eux dans ce but,
PAIR DE FRANCE. Officier de la cou-
ronne qui, sous la royauté, a formé pen-
dant un certain temps une espèce de conseil
suprême.
D'abord, au nombre de 12 seulement, ils
purent devenir très nombreux et firent de
droit partie des Parlements jusqu'en 18i8,
soit à titre héréditaire, soit à litre indivi-
duel.
PAIX. Situation d'un pays qui n'est pas
en i;uerre (V. Etat de paix).
PAL. Sorte de palis employé par les Ro-
PALANCHE.
604-
PALISSADES.
mains pour entourer leurs retranchements et
dont chaque légionnaire devait porter 12
(30 kilogr.).
PALACHE ou PALANCHE. Arme offen-
sive tenant de l'épée et de la lance, très
mince et de 1™,60 de longueur; elle était
portée à la selle des hussards, au début de
l'existence de ceux-ci.
Son peu de résistance a dû en faire ah m-
donner rapidement l'emploi.
PALADIN ou PALATIN. Au début, of-
liciers du palais investis d'un liaut pouvoir
sur les affaires intéressant la dignité royale
ou l'utilité générale.
Se dit aussi des seigneurs qui accompa-
gnèrent Charlemagne à la guerre, et au
moj'eu âge, des chevaliers qui erraient à la
recherche des aventures.
PALAN. Se compose de deux moufles.
Sert à tendre un câble, ou bien à traîner
ou à élever un fardeau.
Les liens réunissant les poulies d'une
moufle à l'autre se nomment courants, le
lien libre garant.
Si les moufles ont même nombre de pou-
lies, le garant part de la moufle munie de
l'anneau d'arrêt. Dans le cas contraire, le
garant part de la moufle qui a le plus de
poulies, et l'anneau d'arrêt est porté par
l'autre moufle.
— conjugués. Un deuxième palan agit
sur le garant du palan qui supporte la
charge, la force motrice agissant sur le ga-
rant du deuxième palan.
— avec chaînes. L'emploi de chaînes
au lieu de cordes supprime les glissements et
permet de faire la commande par des pou-
lies qui sont munies d'empreintes.
Dans le palan Verlinde, la poulie d'où
part le gaiant est roue par une vis sans fin.
Sa force va jusqu'à 4 et 6 tonnes. Dans ces
appareils le fardeau ne peut redescendre de
lui-même.
PALANQUES. Palis de 3°i,50 à 4 mètres
de longueur, formés de corps d'arbres non
équarris de 0'",20 au moins de diamètre.
que l'on dispose jointivement en les enterrant
de 1 mètre à 1™,50.
On pratique à la hauteur convenable des
créneaux pour la fusillade et on garnit les
joints avec des pièces de bois dont les som-
mets s'élèvent jusqu'à l'appui des créneaux
On creuse un petit fossé extérieur pour en
défendre l'accès {flg. 208). Servent à fermer
la gorge des ouvrages, à former des tam-
bours de flanquement, enfin à constituer un
parapet défensif partout où l'on n'a pas à
redouter le tir de l'artillerie. Sont préfé-
rables aux palissades défensives, f*our leur
destruction, v. Destructions.
PAL ARIEN. Exercice militaire employé
par les Romains et lieu où se faisait cet
exercice, qui consistait à s'escrimer avec des
armes en bois contre des poteaux ou pieux
plantés en terre.
PALAS. Sabre turc à lame droite.
PALATRE. Partie de la garde d'un
sabre ayant à peu près la forme d'une
pelle.
PALËE. File de julots enfoncés en terre
à refus de mouton parallèlement à l'axe de
la rivière et servant de support aux pou-
trelles dans les ponts sur pilotis.
Lorsqu'on ne peut obtenir la hauteur né-
cessaire avec une seule palée, on surmonte
celle-ci d'une sorte de chevalet ou palée su-
périeure assemblée avec la première.
PALEFRENIER, Homme chargé de
mettre le mors, le frein au cheval ; les lans-
quenets étaient palefreniers avant d'être
hommes de pied.
PALEFROI. Cheval de parade des sei-
gneurs et chevaliers du moyen âge.
PALET. Ancienne casaque. Pierre à feu
des anciens fusils de rempart.
PALETER. Espèce de combat ou d'escar-
mouche dans un paletis ; petites sorties exé-
cutées pendant un siège.
PALETIS. Sorte de combat du moyen
âge, qui avait lieu dans un endroit entouré
ou défendu par des palissades.
PALETOT. Manteau court à l'usage des
Gaulois.
PALICARE ou PALIKARE. Milices
grecques reconnues par le sultan ; soldats de
l'indépendance grecque.
PALIER. Partie horizontale d'une voie
ferrée, d'une route ordinaire. Plate-forme
servant de repos dans un escalier.
PALIFICATION. (V. Retour de mines.)
Ouvrage en pilotis destiné à consolider le
sol sur lequel on veut bâtir.
PALINTONE. Balisle ou catapulte à
deux bras en forme d'arc brisé.
PALISSADES. Files de pieux ou de
PALLISER. 605
palis placés à quelque? centimètres d'iuter-
valle.
Les palis sont constitués par des troncs
d'arbres de 0™,lo à 0°',20 de diamètre et
de 2™, 50 à 3 mètres de long, appointés à
leur sommet ; ils peuvent aussi être tirés de
pièces de bois équarries ou en grume beau-
coup plus grosses, refendues
diagoualement dans le pre-
mier cas, diamétralement dans
le deuxième.
Les palissades sont enfon-
cées en terre sur 0™,80 de
profondeur et reliées générale-
ment à 0™,70 de leur som-
met par un cours de liteaux
{fiy. 209). Servent à fermer
une brèche ou une ouverture
quelconque que l'on veut ob-
struer.
— défensives. Construites comme les
précédentes, mais sans intervalles entre les
palis ; il est bon de doubler la ligne pour ob-
tenir une protection plus efficace contre la
mousqueterie (fuj. 210).
On ménage des créneaux de mètre en
mètre et, si on a le temps, on creuse à l'ex-
térieur un petit fossé triangulaire, qui sert
à renforcer le couvert. Même emploi que les
PANETON.
>,AAA|A.^;^
palanques, mais celles-ci sont préférables.
Pour la destruction des palissades, v. Des-
tructions.
PALLADIUM. Image de Pallas, qui était
conservée et honorée par les anciens, comme
un gage de salut public.
Actuellement, ce mot s'emploie au figuré
eu parlant de tout ce qu'on regarde comme
le garant de la conservation d'une chose.
PALLISER (système). Système d'après
lequel ont été transformés les canons en
fonte anglais. 11 consiste, en principe, à
aléser l'âme de la bouche à feu de manière à
pouvoir y introduire un tube de fer forgé
enroulé, composé de plusieurs anneaux sou-
dés bout à bout, et fermé à l'une de ses ex-
trémités par un bouchon à vis formant le
fond de l'âme.
Les projectiles Palliser sont des pro-
jectiles de rupture destinés à agir contre les
cuirassements. La pointe ogivale, sans mé-
plat, est en fonte trempée.
PALLIUM. Vêtement amjjle en laine,
qui constituait la partie principale du cos-
tume grec, militaire et autre. C'était une
grande draperie qu'on pouvait disposer de
diverses manières, mais qui venait s'atta-
cher à l'épaule ou au cou.
PALOMBE. Nom que l'on donne au pi-
geon ramier. Synonyme de colombe,
PALONNIER. Pièce du train d'une voi-
ture où viennent s'accrocher les traits d'at-
telage.
PAMPAS. Immenses plaines de l'Amé-
rique du Sud, où soufflent souvent des vents
violents et où l'on nourrit d'innombrables
troupeaux.
PAN. Partie d'un vêtement, face d'un
ouvrage de maçonnerie. Nom donné à un
dieu de l'antiquité, qui frappait de terreur
et d'épouvante les ennemis de son peuple.
De là vient le nom de terreur panique.
— coupé. Partie supprimée à un angle
saillant de la fortification sur chacune des
deux faces et raccordée par une ligne
droite. Il y a un pan coupé à la barbette de
la figure 27.
— de canon. Partie extérieure aplatie
du canon d'une arme à feu portative et dis-
posée près de la culasse pour renforcer cette
partie.
— de cuirasse. Partie de la cuirasse
qui couvrait le haut des reins.
PANACHE. Touffe de plumes portée ja-
dis sur le casque ou la coiffure des guerriers.
Assemblage de plumes flottantes servant à
orner le casque des princes et des généraux.
Remplacé depuis par Vaigrette et le plumet.
PANAIS. Plante de la famille des ombel-
lifères, dont la racine peut être utilisée pour
la nourriture des chevaux. Les panais sont
admis , comme denrée de substitution ,
d'après les bases suivantes : foin, trois fois
le poids; jMille de froment, deux fois le
poids ; avoine ou oi-ge, six fois le poids.
PANARD. Cheval dont les pieds de de-
vant sont tournés en dehors.
PANCIÈRE ou PANCHIÈRE. Partie
de Varmure qui couvrait le ventre (panse) ;
plastron de cuirasse.
PANDOURS. Troupes irrégulières de la
Hongrie, qui ont servi surtout dans la mi-
lice turque, où le butin leur tenait lieu de
solde.
PANETON. Petit panier en osier ou en
PANETERIE.
606
PANNERESSE.
toile métallique, dans lequel on place le pâ-
ton avant l'enfournement.
PANETERIE. Local où se fait le res-
suage et la distribution du pain dens les
manutentions militaires.
PANIER. Récipient en osier ou en jonc,
qui sert à transporter les denrées, du char-
bon, etc.
— à charbon. Le nombre des paniers à
charbon est de quatre par compagnie, esca-
dron ou batterie. Leur durée réglementaire
est d'un an pour les panier en osier, brut, et
de 18 mois pour les paniers en osier blanc.
L'achat et le remplacement de ces réci-
pients, après durée légale expirée, sont au
compte de la masse d'habillement et d'entre-
tien. Les remplacements avant l'expiration
de la durée légale, et les réparations, sont
au compte des ordinaires.
Ces objets sont laissés à demeure lors des
changements de garnison.
— à viande. Ces paniers sont achetés,
entretenus et remplacés au compte des ordi-
naires, suivant les besoins.
— d'ancrage. Panier en dayonnage de
forme tronconique, d'une capacité de 0™3,500
environ. Ce panier peut contenir une charge
de 800 kilogrammes de gros gravier; il est
traversé par un arbre portant à l'une de ses
extrémités un anneau auquel ou amarre un
cordage d'ancre.
On emploie ce panier à défaut d'ancre ou
lorsque la nature du fond du cours d'eau
(vase, sable fin, rocher) ne permet pas à
une patte d'ancre de mordre sur le fond.
— défensif. Sorte de bouclier d'infante-
rie, recouvert d'une peau, et qui était sur-
tout en usage du temps des arbalétriers et
des archers pour se garantir contre l'atteinte
des traits.
— d'espadon. Garde en osier des fleu-
rets de bois employés par les maîtres d'es--
padon ou de contre-pointe.
PANIFICATION. Conversion de la farine
en pain.
Cette fabrication comprend les opérations
suivantes : fabrication du levain de tout
point, pétrissage de la pâte, tournage du pà-
ton, enfournement, cuisson, défournement
et ressuage.
PANIQUE. Épouvante subite qui, sans
fondement réel, gagne une foule, une armée,
au point de lui faire perdre le sentiment
réel de la situation, méconnaître son propre
intérêt et la voix de ses chefs, pour ne son-
ger qu'à fuir, à se soustraire au danger ima-
ginaire. (V. Pan).
PANNE. Partie d'un marteau opposée au
gros bout. Partie qui sert à supporter les
chevrons d'une toiture.
— (Être en). Ne pouvoir bouger; être
exposé à recevoir les coups de l'ennemi sans
pouvoir les rendre.
•PANNEAU. Espèce de cible représentant
soit un tirailleur à genou ou debout, soit
une escouade, une section, un peloton, etc.,
pour les exercices de tir.
— de selle. Chacun des deux coussinets
rembourrés de crin, qu'on met aux côtés
d'une selle, sous les arçons, pour empêcher
que le cheval ne se blesse.
PANCLASTITE. Série d'explosifs ima-
ginés par M. Turpin, et dans lesquels le
corps comburant est le peroxyde d'azote pur
et anhydre à l'état liquide.
Ce liquide bout à -f- 22° et se solidifie à
— 9°.
La découverte de ce principe a permis à
M. Turpin de produire plus de 100 explosifs
nouveaux, nombre considérable qui a exigé
une subdivision pai' groupes.
En principe, la panclastite se compose de
deux liquides solubles l'un dans l'autre,
inoffensifs pris isolément, et qu'il suffit de
mélanger simplement pour obtenir aussitôt,
sans réaction ni brassage, un explosif plus
puissant et plus instantané que la nitro-
glycérine pure.
Certains mélanges ainsi obtenus résistent,
à l'état liquide, infinmient mieux au choc
que tous les explosifs connus à l'état so-
Me.
Tous les composés inflammables de la pan-
clastite brûlent à l'air libre, mais on est
obligé d'employer une amorce de fulminate
pour déterminer l'explosion initiale.
Certains composés brûlent en produisant
une flamme tellement éclairante que M. Tur-
pin a eu l'idée d'utiliser cette propriété au
moyen d'un appareil spécial très portatif,
pour la télégraphie optique.
La panclastite, considérée comme explo-
sif, jouit encore de la curieuse et précieuse
propriété de pouvoir recevoir à volonté le
degré de sensibilité ou de puissance que l'on
désire, uniquement par la nature et les pro-
portions du mélange.
En outre, cette substance n'est pas su-
jette à la congélation, et, comme la nitro-
glycérine, on peut la faire absorber par une
substance poreuse active ou non.
PANNERESSE. Pierre ou brique qui
présente sa plus longue face en parement
dans une construction.
Ou donne également ce nom aux gazons
qui présentent leur plus longue face dans
un revêtement en gazon.
Par opposition, on donne le nom de bou-
tisses aux matériaux qui présentent leur
plus courte face à l'extérieur.
PANON. 60:
PANON. Extrémité dioii arc ou sorte de
flèche.
A été employé comme synonyme de jien-
non .
PANOPLIE. Armure complète du che-
valier.
Se dit actuellement d'une collection ou
trophée d'armes rangées dans un certain
ordre sur un mur.
PANSAGE. Action d'étriller, de brosser,
de nettoyer un cheval et de lui donner ce
(jui lui est nécessaii-e.
Tous les chevaux de l'armée doivent être
pansés deux fois par jour, aux heures fixées
par le chef de corps.
Le pansage est effectué comme il est
prescrit par le règlement sur le ser\ice inté-
rieur (art. 370, infanterie; 363, cavalerie;
388, artillerie).
PANSEMENT. Action d'appliquer mé-
thodiquement, sur une partie malade, les
appareils ou les remèdes convenables.
On a réalisé de grands progrès, depuis
quelques années, dans cette branche de la
chirurgie, par l'emploi des pansements anti-
septiques.
PANTALON. Sorte de culotte longue
qui descend jusque sur le cou-de-pied.
— de cheval. Pantalon de drap, de
nuance variable, suivant l'arme ou le corps,
et dont la partie inférieure, à partir du ge-
nou, est composée de basanes en cuir dou-
blées de toile.
C'est le pantalon réglementaire des
troupes à cheval ; toutefois, les sous -officiers
possèdent, eu outre, un pantalon d'ordon-
nance.
Il fait partie des effets de la première
portion.
— de coutil. Pantalon confectionné en
coutil, que les ofilciei-s sont autorisés à por-
ter dans toutes les circonstances où les
hommes de troupe portent le pantalon de
treillis.
— de cuisine (V. Effets d» cuisine).
— des maréchaux ferrants. Les ma-
réchaux ferrants sont autorisés à faire usage,
pour leur service particulier, en remplace-
ment d'un des deux pantalons de treillis,
d'un pantalon de toile bleue de même forme
et dimeusious que ces derniers.
Cet effet fait également partie de la
deuxième portion.
— d'ordonnance. Pantalon entière-
ment confectionné on drap, et dont la
nuance est variable suivant l'arme ou le
corps.
Ce vêtement est réglementaire pour tous
les officiers et sous-offieiers, ainsi que pour
les caporaux et soldats des armes à pied.
PAPIER
Il fait partie des effets de la première por-
tion.
— de treillis. Pantalon confectionné eu
treillis, et qui est utiUsé pour la tenue de
travail, de corvée, et même pour les exer-
cices et la tenue de sortie quand l'ordre en
est donné.
Il fait partie des effets de la deuxième
portion.
PANTOGRAPHE. Instrument fondé sur
le principe des triangles semblables et em-
ployé pour la réduction des dessins ou des
sculptures.
PANTOMÈTRE. Instrument servant à
mesurer les angles, les distances.
PANTOUFLE. Chaussure d'intérieur
dont sont poui'vus les malades dans les hôpi-
taux militaires, dans les hosfjices ou dans
les infirmeries.
Les pantoufles destinées aux infirmei-ies
sont achetées au compte de la masse d'habil-
lement et d'entretien.
PAPALIN. Nom donné aux soldats du
pape au XVII<= siècle.
PAPERASSE. Monceau de papiers écrits
n'ajant qu'un intérêt très secondaire ou
dont l'utilité est très discutable.
PAPERASSIER. Qui aime les pape-
rasses ; qui s'ingénie à vérifier la forme, à
exiger strictement le modèle et s'inquiète
plus de la lettre que de l'esprit des divers
états, situations, rapports, etc., demandés
par les divers services de l'armée.
PAPIER. Le papier nécessaire aux chefs
de corps ou de service, aux majors et aux
officiers comptables ayant des frais de service
ou des frais de bureau, est acheté au compte
des intéressés, sur leurs frais de service ou
de bureau.
Le papier pour les cibles est acheté au
compte de la masse des écoles.
Les saUes de lecture des hommes de
troupe doivent être munies de papier à
écrire et de papier à lettres avec enveloppes
qui sont achetés sur les fonds de la masse
des écoles et fournis gratuitement aux
hommes.
Il en est de même du papier et des four-
nitures des écoles régimentaires, à l'excep-
tion de celles des régiments du génie, qui
ont des fonds spéciaux.
— d'emballage. Ce papier est acheté
au compte des frais d'exploitation dans les
établissements militaires, et au compte de
la masse dhabillemeut et d'entretien dans
les corps de truupo et détachements.
— de musique. Ce papier est acheté
au compte de la masse d'habillement et
dentretien, de même que les partitions.
— goudronné. Ce papier est destiné à
PAPIERS.
envelopper les effets de drap et de laine
existant en magasin.
Il est acheté au compte de la masse d'ha-
billement et d'entretien,
PAPIERS. So dit des titres, mémoires,
documents, et plus particulièrement des pas-
seports et des actes qui certifient l'état civil
de quelqu'un.
Aussitôt après le décès d'un officier géné-
ral ou supérieur, chef de corps ou de service
ou d'un intendant militaire, en retraite ou
en activité de service, le juge de paix ap-
pose les scellés sur les papiers, cartes,
plans et mémoires militaires, autres que
ceux dont le décédé est l'auteur, et prévient
le général commandant le corps d'armée du
jour où ces scellés seront levés.
Le général nomme, dans les dix jours qui
suivent, un officier pour être témoin à la
levée des scellés et à l'inventaire des objets
ci-dessus mentionnés.
Lors de l'inventaire de ces objets, ceux
qui sont reconnus appartenir au gouverne-
ment, ou que l'officier délégué juge de-
voir l'intéresser, sont inventoriés séparé-
ment et remis audit officier sur son reçu.
Le général adresse tous ces objets au Mi-
nistre de la guerre qui, après examen, or-
donne le classement aux dépôts de la guerre,
de l'artiUerie, des fortifications, ou dans les
bureaux de l'administration centrale , de
ceux de ces documents qui ont été reconnus
bons à conserver.
11 renvoie les autres à la famille.
Si, parmi les premiers, il s'en trouve qui
appartiennent en propre au décédé, le iMi-
nistre, après estimation à l'amiable, en fait
acquitter la valeur à qui de droit (Instr. du
13 février 1848).
Lorsque le décédé est un officier supérieur
de l'artillerie ou du génie, chef du service
de son arme, l'officier délégué remet immé-
diatement au successeur provisoiz'e, intéri-
maire ou titulaire du décédé, les papiers,
cartes, plans et mémoires qui se rattachent
au service local de l'arme.
L'inventaire spécial en est fait et signé
par les deux officiers ; une expédition de cet
inventaire est jointe au rapport à envoyer
au Ministre sur les résultats de l'opération.
Hors du territoire français, l'apposition
des scellés est faite par les sous-intendants
militaires employés dans le pays occupé par
l'armée.
PAPILLON. Feuille de papier collée à
onglet sur une autre, pour recevoir certaines
inscriptions, tout en permettant de lire celles
qui se trouvent sur la feuille inférieure.
On a eu recours à ce procédé pour de
608 PARACHUTE.
nouvelles inscriptions à faire sur les livrets
individuels antérieurs à 1880.
PAQUEBOT. Navire léger et rapide qui
est employé pour le transport des lettres,
des colis postaux et des voyageurs.
PAQUET. Assemblage d'effets ou d'objets
attachés ou enveloppés ensemble.
Les paquets d'imprimés, de comptabilité
et d'archives peuvent être expédiés par la
poste à la condition de ne pas dépasser
S kilogr. ; les autres paquets sont expédiés
par les transports de la guerre.
Les effets et objets que les hommes ne
doivent pas emporter lorsqu'ils entrent dans
une position d'absence, sont inventoriés sur
un bulletin, puis mis en paquet et déposés
au magasin de la compagnie, avec le bulle-
tin.
PAQUETAGE. Manière de disposer les
effets du cavalier dans le portemanteau et
sur la selle, et, par extension, ensemble des
effets de toute espèce portés par le cheval.
D'une manière générale, on appelle aussi
paquetage la façon réglementaire dont les
soldats de toutes armes plient leurs effets et
les placent soit dans leur sac, soit sur les
planches à bagages.
PAR. Préposition qui entre en composi-
tion avec un grand nombre de mots pour
former des locutions militaires : ^;ar batail-
lon, jxir compagnie, par file, par intérim,
par la droite, par la gauche, par le centre,
par le flanc, etc.
PARABOLE. Ligne courbe résultant de
la section d'un cône coupé par un plan pa-
rallèle à l'un de ses côtés.
Tous ses points sont également distants
du foyer, pris sur l'axe, et d'une ligne ap-
pelée directi'ice, perpendiculaire à l'axe et
éloignée du sommet de la courbe, de la
quantité dont ce point est éloigné du foyer.
Tous les projectiles lancés par une bouche
à feu décrivent une parabole dans leur
course dans l'air ; le calcul de cette courbe
sert à déterminer l'élévation et la portée des
projectiles.
PARACHUTE. Appareil destiné à ralen-
tir la chute d'un cwps.
Celui qui est employé par les aéronautes
ne fut essayé pour la première fois qu'en
1797.
Le parachute ressemble assez à un im-
mense parapluie au centre duquel est prati-
quée une espèce de cheminée qui permet à
l'air de s'échapper, sans nuire cependant à
la descente de l'aéronaute.
Sa constiuction est fondée sur ce principe
que l'on suppose aux corps en mouvement
une résistance qui est proportionnelle à leur
surface et au carré de leur vitesse.
PARADE.
♦
On a trouvé qu'un parachute circulaire
ayant 9 mètres de diamètre et pesant, y
compris sa charge, 200 kil., acquerrait une
vitesse finale de 4 mètres par seconde, qui
équivaudrait à une chute libre de 0™,7o de
hauteur ce qui est très admissible.
PARADE. Réunion des troupes d'une
même garnison à propos d'un service ou
d'une revue.
Le mot s'applique encore aux effets de la
collection n° 1 ( tenue de guerre ou de parade) .
En terme d'escrime, la parade signifie
qu'on cherche à parer les coups portes par
l'adversaire.
— d'exécution. Réunion des troupes
ou fractions de troupe d'une garnison dési-
gnées pour assister à l'exécution d'un juge-
ment rendu par un conseil de guerre.
Les troupes défilent devant le condamné
après l'exécution.
PARADOS. Masses couvrantes construites
parallèlement au parapet de gorge d'un ou-
vrage, pour abriter ce parapet contre le tir
à levers ou le tir à dos.
Elles sont à peu prés perpendiculaires à
la direction des coups dangereux, mais ne
doivent pas avoir un relief supérieur à celui
du parapet pour ne pas servir de points de
mire à l'ennemi.
Dans les forts ou ouvrages construits de
1871 à 1883, on a le plus souvent utilisé
les parades pour y installer des poternes
permettant de circuler à couvert dans toute
la fortification. La figure 203 donne le profil
du parados de Vouvrage de compagni-e.
PARADODX ou PASSADOUX. Sorte de
flèche employée au moyen âge.
PAR AGE. Espace de mer ou portions de
Côte accessibles à la r.avigation.
Synonyme de parentage ou lignage pour
exprimer une origine noble.
PARAGOGE ou PARAGOGUE. Mouve-
ment de la milice grecque pour obtenir un
accroissement de profondeur de la ligne de
bataille, qui pouvait ainsi arriver à une
épaisseur de front de 4, 8, 16 hommes, par
des repliements parallèles au front.
PARALLAXE. Angle qui sert à mesurer
la distance des astres.
PARALLELE. On dé.signe ainsi en géné-
ral ou sous le nom de places d'armes, de
vastes lignes de tranchées, que l'assiégeant
établit à peu près parallèlement aux forts
ou aux saillants des ouvrages attaqués. Vau-
ban attribuait à ces Hgnes les buts suivants :
1 ° Protéger les tranchées à pousser en avant ;
2° Flanquer et dégager les boyaux de
communication ;
3° Garder les batteries de i^e position
(cette raison n'est plus valable aujourd'hui
609
PARAPET.
où l'artillerie peut établir ces batteries bien
avant la l'^ parallèle);
40 Contenir sur 2 rangs prêts à faire face
contre la place tous les bataillons chargés
de la garde de tranchée, en dégageant cette
dernière ;
5° Faire communiquer entre elles les dif-
férentes attaques de distance en distance :
6° Tenir lieu de contrevallation contre la
place, dont elle resserre et contient la gar-
nison.
Nous avons indiqué, dans l'attaque des
places, le rôle, la disposition, le nombre et
l'emplacement des parallèles en général.
Comme l'assiégeant peut avoir à y com-
battre, on les organisera dans de bonnes po-
sitions militaires, ayant des vues efficaces
sur le terrain qui précède la place.
On les établira donc autant que possible
sur les crêtes, en les défilant presque géné-
ralement par leur position seule. (F. aUaqite
des places).
PARALLÉLÉPIPÈDE ou PARALLÉ-
LIPIPEDE. Solide ou volume termine par
6 parallélogrammes, dont les opposés sont
égaux, semblables et parallèles entre eux
PARALLÉLOGRAMME. Quadrilatère
dont les côtés opposés sont égaux et parallèles.
— articulé. C'est un système de trans-
mission inventé par Watt et employé surtout
dans les machines à vapeur à balancier.
Il a pour but de transformer un mouve-
ment circulaire alternatif en un mouvement
rectiligne alternatif et réciproquement.
Toutefois le mouvement circulaire ainsi
transformé n'est pas complètement recti-
ligne, mais il a la forme d'un 8 très allongé,
qui se rappro he beaucoup de la ligne droite!
La transformation du mouvement circu-
laire alternatif en mouvement rectiligne al-
ternatif a été obtenue d'une manière*^ abso-
lue par le général Peaucellier, au moyen
d'un système de sept tiges articulées.
PARALYSIE. Les paralysies provenant
d'alléctions des centres nerveux sont graves
et souvent incurables; elles entraînent
l'exemption ou la réforme.
Au contraire, les paralysies de nature sy-
philitique, rhumatismale, par intoxication
saturnine ou par maladie infectieuse; celles
qui sont produites par une lésion trauma-
tique peu considérable, une contusion, une
compression prolongée, etc., étant suscep-
tibles lie guérison, ne motivent l'exemption
que si elles entraînent des troubles fonction-
nels importants.
PARAPET. De l'italien parapctte, pare-
poitrine.
Constitue l'obstacle ou masse couvrante
du frofû de tout retranchement.
39
PARATAXE.
La forme du parapet doit permettre com-
modément le tir des défenseurs, au moyen
d'une banquette et d'une plongée.
Nous avons vu que son épaisseur doit être
en rapport avec la pénétration des projec-
tiles auxquels il doit résister.
Sa hauteur ou relief varie suivant le
genre d'ouvrages, suivant les conditions, sui-
vant les syslèines.
PARATAXE. Nom d'un corps de 256
hommes de la milice grecque; nom d'un
ordre de bataille de cette milice.
PARATONNERRE. Appareil qui date
de la 2" moitié du XVITI'^ siècle, et qui est
destiné à préserver les édifices de la foudre.
Il se compose d'une tige de fer ayant plu-
sieurs mètres de longueur et terminée par un
cône de platine ; des barres de fer réunies
entre elles par des soudures à l'étain mettent
cette tige en communication avec le sol hu-
mide ou une nappe d'eau.
Toutes les parties métalliques de l'édifice
sont reliées à celte tige et aux barres de
conduite (conducteurs).
Pour préserver les opérateurs ou les ap-
pareils télégraphiques, on emploie des para-
tonnes à pointes ou des paratonnerres à
plaque isolante, venant se fixer sur les fils
et fp.isant écouler dans le sol le trop plein de
l'électricité, au risque d'interrompre les
communications.
Le paratonnerre à fil préservateur,
de construction très compliquée, permet de
préserver même les fils fixes des récepteurs.
PARC Enclos dans lequel sont renfermés
les approvisionnements, le bétail ou le ma-
tériel de l'armée. Par extension, on adonné
le nom de parc aux emplacements occupés
par ces approvisionnements et ce matériel,
ainsi qu'à ces objets eux-mêmes.
Ces parcs prennent les noms suivants :
parc d'armée, de corps d'armée, division-
naire, suivant qu'ils sont destinés aux uni-
tés dont ils portent le litre.
Leur composition varie en conséquence.
D'après ['Aide-mémoire de campagne du
génie, pour Vart(,llerie, le grand parc com-
prend 54 voitures et le parc de corps d'ar-
mée 195; pour le génie, le parc d'armée
comporte 06 voitures, le parc de corps d'ar-
mée 16 voitures, et le parc divisionnaire 4.
— de bétail. Ce parc comprend 12 jours
de viande sur pied répartis ainsi qu'il suit,
dans chaque armée :
1" Des parcs divisionnaires composés de
2 jours de viande sur pied marchant avec
chaque division et avec chaque quartier gé-
néral de corps d'armée;
2° Des parcs de corps d'armée composés
de 4 jours de viande sur pied, marchant à
GIO PARE-BALLES.
une journée de marche de chaque corps d'ar-
mée ;
3° Un parc d'armée composé de 2 jours
de viande sur pied, marchant à deux jour-
nées de marche de l'armée;
4" Un parc de réserve composé de 4 jours
de viande sur pied pour toute l'armée, el
dont l'emplacement est fixé à proximité de
l'armée, dans le voisinage immédiat de la
voie ferrée de ravitaillement, ou sur des
points déterminés de la ligne d'étapes.
— de siège. Dans un siège, l'artillerie
et le génie établissent des parcs, ou dépôts
de matériel de toute espèce nécessaires ;'i
l'exécutions des opérations.
L'artillerie a :
1° Un grand parc, dépôt générai établi à
portée du terrain des attaques et près des
lignes de ravitaillement et de retraite;
2° Un petit parc, à proximité d'un grand
village, renfermant les ateliers pour les ré-
parations et les emplacements pour la distri-
bution des objets journellement employés;
3" Un parc aux munitions, à l'abri des
vues de la place, entre les magasins à poudre
principaux et la zone occupée par les bat-
teries ;
4° Un parc séparé pour l'équipage de
ponts s'il y a lieu.
Pour le génie, il n'y a qu'un seul parc,
qui sert à alimenter les dépôts de tranchée.
— d'artillerie (Y. Munitions des parcs).
— télégraphique. A chaque section té-
légraphique de première ligne est attaché un
parc de section comprenant 2 voitures-
postes à 4 chevaux, 2 chariots de travail el
2 de réserve à 4 chevaux, et 3 voitures ré-
gimentaires à 1 cbrval.
A chaque section de deuxième ligne est
attaché un parc de réserve, comprenant
2 voitures-postes, 4 chariots de travail,
2 chariots de reserve, 1 chariot de forges,
1 chariot d'archives, attelés à 4 chevaux cl
3 voitures régimentaires à 1 cheval.
PARE -BALLES ou PARE -ÉCLATS.
Sortes de traverses destinées simplement i\
protéger contre les éclats de projectiles. Dans
Vis. 211.
la fortification de campagne, ils sont cou-
PAREMENT.
slruits en gabions (fi^. 211) ou en tonneaux
{fig. 212).
Dans la forlificalion permanente, ce sont
des traverses ne dépassant pas la crête et ne
l'ontenant pas d'abri voûté, mais d'une
épaisseur égale à celle des traverses ordi-
naires.
Fisr. 212.
PAREMENT. La partie qui est au bout
des mancbes du manteau, de la capote, de
la tunique, du dolman et de la veste. Le pa-
rement est généralement de la même étoffe
que l'effet ; toutefois, les parements du dol-
man sont en drap rouge dans l'artillerie, et
en velours bleu foncé dans le génie, en ve-
lours grenat pour les médecins militaù-es et
en velours vert pour les pharmaciens mili-
taires.
PARENTÉ. Rapport qui existe entre les
personnes unies par les liens du sacg
(V. Frères, Mariage, Naissance).
PARER. Empêcher une chose d'avoir
lieu, prévoir, remédier. Écarter avec sou
épée celle de l'adversaire.
PARIS. La capitale de la France (V. In-
demnité de résidence dans Paris).
PARLEMENTAIRE. Militaire ennemi
se présentant avec les pouvoirs nécessaires
pour faire ou présenter des propositions
d'arrangement. Il est toujours accompagné
d'un trompette et indique sa mission en ar-
borant un fanion blanc; sa personne doit
être inviolable et sacrée.
Lorsqu'un parlementaire se présente, les
sentinelles l'arrêtent en dehors des lignes et
le font tourner du côté opposé au poste et à
l'armée.
Le chef du petit ^jos^e vient le reconnaître,
prend ses dépêches et les envoie au cour-
mandant de la grand'garde. Celui-ci en
donne reçu et les fait parvenir sans retard
au chef des troupes, par l'intermédiaire du
■'ommandant des avant-postes.
Pour éviter toute indiscrétion, le chef du
petit poste reste auprès du parlementaire ; à
l'arrivée du reçu des dépêches, celui-ci est
imniédiatenient Jonj;édié.
Si le parlementaire demande à être reçu
par le commandant des troupes, le chef du
petit poste lui fait bander les yeux, ainsi
qu'à son trompette, et les conduit au petit
614 PAROLE.
poste où ils attendent l'ordre d'introduction.
Cet ordre ne peut être donné que par le com-
mandant des troupes lui-même.
Tandis que le trompette reste au petit
poste, le parlementaire est envoyé les yeux
bandés, à la grand'garde, d'où un officier le
conduit à la réserve des avant-postes, puis
au commandant des troupes. 11 est ramen'"-
avec les mêmes précautions au poste où il
s'est présenté.
Dans certains cas, le parlementaire doit
être retenu temporairement ; par exemple,
quand il a pu recueillir des renseignements
ou surprendre des mouvements qu'il importe
de tenir cachés à l'ennemi. Toute conversa-
tion avec un parlementaire est rigoureuse-
ment interdilc.
PARLEMENTER. Faire ou recevoir des
propositions pour la conclusion d'un armis-
tice, la reddition d'une place, pour un
échange de prisonniers, de blessés, etc.
PARLEUR. Petit appareil composé d'un
électro-aimant E, monté sur une boîte so-
nore. Lorsqu'on le rattache à une ligne L,
il fonctionne comme un récepteur ordinaire,
moins l'impression sur la bande de papier
qui est supprimée.
Le télégraphiste doit saisir le sens de la
dépêche au simple tic-tac de la palette-le-
vier P. R est un ressort antagoniste servant
à ramener la palette contre le butoir supé-
rieur après le passage du courant {fig. 2i3).
Fig. 213
PARME. Bouclier de forme circulaire et
d'environ i mètre de diamètre en usage dans
la milice romaine. Plus tarJ, les Romains
donnêiont également ce nom à de petits
boucliers ronds que les Francs suspendaient
à leur cou et savaient manier avec beaucoup
d'adresse.
PAROLE. Aftirmation qu'une chose est
vraie ou qu'elle est fausse, promesse verbale
par laquelle ou s'engage verbalement à faire
ou à ne pas faire une chose.
La parole ou parole d'honneur d'un mili-
taire doit être considérée comme une chose
PARQUER.
61^
sacrée et inviolable. C'est une raison pour
ne pas la donner à la légère, et notamment
lorsqu'on est fait prisonnier.
PARQUER. Procéder à l'installation d'un
parc dans les conditions réglementaires.
PARQUET. Lieu où les officiers du mi-
nistère public tiennent leurs séances. Par
extension ce mot s'emploie pour désigner les
officiers mêmes du ministère public, lorsqu'ils
tiennent le parquît.
Le parquet d'un conseil de guerre
comprend :
1" En temps de paix, un commissaire du
Gouvernement, un rapporteur, un ou plu-
sieurs substituts, un greffier, un adjudant
commis greffier et un ou plusieurs huissiers
appariteurs ;
2° Aux armées en campagne et dans une
place assiégée, un commissaire du Gouverne-
tnent faisant fondions de rapporteur, un
greffier et un commis greffier.
Le parquet d'un conseil de revision
se compose en tout temps d'un commissaire
du (Gouvernement, d'un juge désigné à tour
de rôle pour faire les fonctions de rappor-
teur, d'un greffier, d'un commis greffier et
d'un huissier appariteur.
PARRAIN. Celui qui autrefois dans un
duel servait de témoin.
Le parrain d'armes était le chevalier qui
accompagnait à l'autel l'aspirant à la cheva-
lerie. Aujourd'hui, ce mot s'applique aux
personnes qui, dans une cérémonie de récep-
tion, assistent un clievalier nommé dans un
ordre.
PART. Portion de quelque chose qui se
divise entre plusieurs personnes (V. Prises).
PARTAGE. Division d'une chose entre
plusieurs personnes (V. Prises).
PARTI. Troupes plus ou moins régu-
lières et peu nombreuses que, jusqu'à la fin
du siècle dernier, on détacliait du corps
prini'ipal, pour battre la campagne, lever
des contributions, observer et tàter l'en-
nemi et l'inquiéter par des alertes conti-
nuelles.
Ce rôle a été rempli sur une vaste échelle,
par les raids de la cavalerie américaine dans
la guerre de Sécession.
PARTIE civile. Celui qui, en matière
criminelle, agit en son nom contre un accusé
pour demander des intérêts civils. Pour se
eonstituer partie civile, il faut avoir un in-
térêt personnel à la réparation civile du
crime ou du délit.
On sait que la com|)élence des conseils de
guerre ne s'étend qu'à l'action publique ;
l'action civile est uniquement du ressort des
tribunaux civils, même pour les crimes et
délits militaires.
1 PARTISANS
— executive. Celui qui est chargé d'ef-
fectuer un pajement, une distribution, uu
partage, etc. Se dit par opposition à partie
pirenante.
— occupante. Celui qui occupe un lo-
gement, un immeuble quelconque.
— plaignante. Celui qui a porté plainte
en justice contre une autre personne.
— prenante. Celui qui participe à une
distribution de vivres, d'elïets ou d'objets
faite par l'administration; se dit aussi d'un
créancier de l'htat dont le payement a été
assigné sur un fonds particulier. Ex. : dans
une distribution de vivres faite par l'admi-
nistration à un corps de troupe, l'oflicier
d'administration comptable est Xa partie exe-
cutive et le corps de troupe est \à partie pre-
nante.
— publique. Le ministère public qui,
comme représentant de la société, a seul le
pouvoir de prendre des conclusions pour la
punition du crime ou du délit.
PARTIEL. Qui n'est qu'une portion d'un
tout. Ex. : totaux partiels.
PARTIES belligérantes. Les puissances
qui sont en guerre les unes centre les autres.
PARTIR. Comniv^'ncement de l'action de
se porter dun endroit à un autre (V. Départ).
PARTISANS. Le rôle des partisans est
d'éclairer au loin les flancs de l'armée, de
protéger ses opérations, de tromper l'en-
nemi, de l'inquiéter sur ses communications,
d'intercepter ses courriers et ses correspon-
dances, de menacer ou de détruire ses maga-
sins, d'enlever ses postes ainsi que ses
convois, ou tout au moins de relarder sa
marche en le forçant à protéger les uns et
les autres par de forts détachements.
En même temps que ces détachements
isolés fatiguent l'ennemi et gênent ses opé-
rations, ils ne négligent aucun moyeu pour
inspirer la confiance et le dévouement en
pays ami, et en pays ennemi, pour mainte-
nir les habitants dans la crainte et la sou-
mission.
Ils répandent, suivant les circonstances,
des nouvelles propres à rassurer ou à in-
quiéter ; ils paraissent inopinément sur di-
vers points, de manière qu'on ne puisse ni
apprécier leur force, ni juger s'ils sont des
corps isolés ou des corps d'avant-garde.
Le général en chef peut seul constituer
des détachements isolés destinés à agir en
partisans. La composition et la force de ces
détachements sont lixées en raison de l'objet
qu'ils ont à accomplir, des difficultés qu'ils
peuvent avoir à surmonter , de l'espace
qu'ils ont à parcourir et du temps présumé
de l'expédition.
Ces détachements sont quelquefois com-
PARTISANS. Cfî
posés de tronpes de différentes armes, mais
ce genre de service appartient plus particu-
lièrement à la cavalerie légère, qui, par des
marches rapi les, peut se porter avec célérité
sur un point éloigné, y surprendre l'ennemi,
l'attaquer à l'improviste et se retirer avant
d'être compromise.
L'officier qui commande un détachement
(le partisans est obligé, pour échapper à des
dangei"s de toute espèce, de suppléer au
nombre par la riise et l'audace; il doit donc
avoir l'expérience de la guerre et le carac-
tère nécessaire pour prendre des détermina-
tions soudaines et les exécuter avec adresse
et vigueur : le choix de cet officier a donc
une grande importance.
Les marches doivent avoir lieu le plus
souvent la nuit, et les repos se font de jour
dans des lieux couverts, eu prenant les pré-
cautions nécessaires.
La plus stricte discipline doit être obser-
vée et l'on évite les villes et les villages, en
suivant de préférence les vallons sinueux,
les bois, les fermes isolées avec des issues
commodes.
On ne s'avance que muni de renseigne-
ments qu'il importe de connaître et que l'on a
obtenus soit par les habitants, dont on doit se
concilier l'esprit, soit par des agents secrets.
Lorsque le chef du détachement est forcé de
traverser des lieux habités, il les fait fouil-
ler avec soin ; s'il est obligé d'y prendre dos
vivres et des fourrages, il se les fait appor-
ter au dehors, et les commande souvent
pour un nombre d'hommes et de chevaux
supérieur à celui de sa troupe; s'il est con-
traint d'y séjourner, il envoie des espions et,
s'il en est besoin, il prend en otages les no-
tables du lieu ; il empêche les habitants de
communiquer au dehors.
Il prend toutes les précautions pour ca-
cher à l'ennemi sa proximité, ou tout au
moins sa position et ses desseins; lorsqu'il
doit le combattre, il l'attaque vivement,
sans lui donner le temps de reconnaître sa
troupe ni d'en apprécier la force: il ne con-
tinue pas les engagements dont le sucrés lui
paraît douteux ou qui l'éloigneraient de son
but ; il change souvent et subitement de di-
rection.
En un mot, de telles opérations com-
prennent toutes celles de la petite guene ;
elles exigent vigilance, secret, énergie, promp-
titude et intelligence.
Les prises faites par les partisans leur ap-
partiennent, lorsqu'il a été reconnu qu'elles
ne se composent que d'objets enlevés à l'en-
nemi.
C'est surtout dans les guerres d'invasion
que les partisans peuvent rendre de grands
PASSAGE.
services en exécutant en temps utile des
opérations audacieuses.
PARTITION. Réunion sur la même
feuille de papier réglé de toutes les parties
instrumentales et vocales qui entrent dans
la composition d'un morceau de musique.
Les partitions nécessaires aux fanfares et
aux musiques militaires sont achetées an
compte de la masse d'habillement et d'entre-
tien (fonds commun).
PAS. Différentes manières de marcher
qui ont été adoptées pour les troupes (V. Ca-
dence, changez le pas, marquez le pas).
Il y a également, pour le cheval, dont le
pas est une des allures naturelles, diverses
espèces de pas, dont les principaux sont les
suivants :
Pas averti, dans lequel le cheval semble
compter ses pas, en posant son pied à terre
d'une manière bien réglée et régulière.
Pas de côté, travail de manège.
Pas écourté, pas raccourci d un cheval
qui se balance entre les talons.
Pas relevé, dans lequel le cheval relève
fortement les jambes de devant.
Pas d'âne. Garde d'épée qui couvre
toute la main.
Instrument employé pour maintenir ou-
verte la bouche d'un cheval, dont on veut
examiner l'intérieur.
Pas d'armes. Combat qu'un chevalier
posté en un défilé de son domaine offrait à
un autre chevalier qui aurait voulu passer
en ce point.
Celui qui n'était pas chevalier ne pouvait
passer qu'en payant, ou tout au moins en
recevant des coups.
Pas de souris. Petits escaliers accolés
contre le milieu du mur qui soutient eo ar-
rière les terres de la tenaille, et qui per-
mettent de monter du fond du fossé sur le
terre-plein de cet ouvrage.
Pas redoublé. Sorte démarche militaire
d'un mouvement plus rapide que la marche
militaire proprement dite.
PASSADÈ. Action de passer rapidement.
Rencontre et passage des jouteurs dans
un tournoi.
Course d'un cheval que l'on fait passer
plusieurs fois sur la même longueur de ter-
rain.
PASSAGE. Action de changer de corps,
de compagnie, d'être promu; se dit aussi du
lieu où l'on passe, où l'on doit passer
(V. Changement, de rnrp^. d'arme).
Le passage de l'armée de terre dans
l'armée de mer est soumis en principe
aux règles prescrites pour les chatigements
d'arme.
Ouverture ménagée dans la masse d'un
PASSAGE.
parapet pour permettre l'entrée dans un ou-
vrage de campagne.
Cette entrée est tenue aussi étroite que
possible et fermée par une barrière, un che-
val de frise ou un pont-levis improvisé.
Le passage est continué à travers le
fossé au moyen d'un pont de chevalets facile
à renverser.
— de bateau. Endroit où stationne un
bateau destiné à transporter les voyageurs
d'une rive à l'autre d'un cours d'eau.
Se dessine par un petit bateau amarré à
l'une des rives, et auquel on accède par des
sentiers aussi représentés.
— des cours d'eau. Un cours d'eau
considéré comme barrière lactique peut être
traversé de diverses manières, au sujet des-
quelles on fait un choix, en tenant compte
des renseignements que l'on possède, surtout
de ceux donnés par une reconnaissance des
ressources dont l'on peut disposer, du voisi-
nage de l'ennemi, etc.
— difficile. En campagne, il y a lieu
de s'informer chaque jour des difficultés de
la route du lendemain, et de partir de ma-
nière à franchir les mauvais pas à l'heure
la plus convenable, suivre les chemins les
mieux fi-ayés, alors même qu'ils seraient
plus longs ; prendre des guides et les sur-
veiller.
Au besoin un officier peut marcher avec
l'avant-garde.
En ce qui concerne les convois surtout, il
y a lieu parfois de faire des réparations aux
cliemins et d'employer du personnel pour
aider aux efforts des chevaux.
— à gué. La profondeur maxima est
pour l'infanterie de 1 mètre, pour la cava-
lerie de 1™,20, pour les voitures 0™,65 ou
liï',30, suivant que le chargement peut être
sec ou mouillé.
Les meilleurs gués ont un fond de gra-
vier dur et résistant.
Pour les rechercher, descendre le cours
d'eau dans une nacelle en suivant le thal-
weg et en laissant plonger une sonde rete-
nue par un cordage de longueur fixe.
Quand la sonde touche, on vérifie en cet
endroit si la rivière est guéable à partir de
ce point, normalement ou obliquement à la
rive.
Si le gué est interrompu ou présente un
fond mouvant en certains points, on y coule
des fascines chargées de pierres.
Les chemins ou sentiers aboutissant à une
rivière mènent ordinairement à un gué.
On marque la largeur et la direction du
gué par deux rangs de jalons, et l'on dis-
pose le terrain pour l'entrée et la sortie.
L'infanterie passe d'abord, puis l'artillerie
61/j- PASSAGE.
et enfin la cavalerie, dont les pieds des che-
vaux peuvent creuser les gués.
Toutes les troupes sont à rangs ouverts
et sur un front aussi étendu que possible
pour ne pas gêner le courant qu'il faut évi-
ter de regarder.
Lorsque le courant est rapide, on place,
en amont, des escadrons de cavalerie pour
le rompre, et en aval, une ligne de cavaliers
pour secourir les fantassins entraînés par
lui.
Si le gué est profond, on met en tête
quelques bons nageurs de haute taille, mar-
chant en files et se tenant par la main.
— à la nage N'est praticable que rare-
ment, pour de petits détachements et aver
un courant inférieur à \ mètre.
Les cavaliers peuvent plus facilement em-
ployer_ce moyen, mais ils doivent entrer
dans l'eau en amont du point où il faut
aborder et s'engager sur un front étendu en
serrant les files, pour mieux résister au cou-
rant, mais sans barrer la rivière entière-
ment.
Les nageurs d'infanterie ne peuvent em-
porter que des armes légères qu'ils placent
sur la télé, à moins de disposer de légers
moyens de transport pour faire passer sur
la rive opposée les armes et les vêtements.
— sur la glace. Quand ce moyen est
possible, il ne faut pas négliger d'y avoir
recours.
Pour porter des hommes isolés
marchant sur des madriers, il
faut une épaisseur minima de
glace de O^^jOi.
Pour des hommes marchant par
files espacées 0™ ,09.
Pour la cavalerie 0™ , 12.
Pour l'artillerie de campagne traî-
née à bras 0", 14.
Pour l'artillerie de campagne at-
telée 0"',16.
Pour les voitures les plus
lourdes O'",^?.
On s'assure que la glace repose sur l'eau,
et l'on ne s'inquiète des craquements que si
l'eau jaillit entre les fentes.
Les lignes de passage de chaque arme
sont déterminées avec soin, et l'on défend de
passer ailleurs qu'aux endroits désignés.
On augmente la force de la glace en la
couvrant de paille, de sable ou de terre.
On place sous les roues deux files de ma-
driers entre lesquels on verse de l'eau..
Les troupes délilent régulièrement et sans
s'arrêter, les chevaux tenus en main.
Les distances doivent être allongées.
— au moyen de corps flottants. C('
PASSAGE.
615
PASSAGE.
mode de passage, employé surtout pour j eter
sur la rive ennemie des troupes chargées de
protéger la construction des ponts, peut s'ef-
fectuer de diverses manières :
1° En bateaux; le chargement d'un ba-
teau d'artillerie est de 25 fantassins, celui
du demi -bateau du génie est de 12.
La cavalerie ne peut être embarquée que
dans de grands bateaux.
Avec des bateaux d'équipage, les hommes
seuls embarqués tiennent à la longe les che-
vaux qui traversent à la nage.
L'artillerie ne peut passer en bateaux que
démontée, à moins de disposer de très grands
bateaux, comme les bacs.
Le silence et l'immobilité sont exigés pen-
dant le passage, et il est défendu expressé-
ment de faire feu.
Sur les rivières de faible largeur et de
faible courant, le bateau est attaché à 2 cor-
dages un peu plus longs que la rivière et
servant à établù' un mouvement de va-et-
vient.
2" En bac, grand bateau plat rectangu-
laire, dont les becs ont peu de pente pour
l'embarquement et le débarquement des voi-
tures.
Il s'emploie sur des rivières à failjle cou-
rant, et on le fait mouvoir en Jialant sur
une cinquenelle tendue, passant sur des per-
ches fixées au plat-bord amont du navire.
S'' En radeau, qui est alors aussi grand
que possible.
L'infanterie passe debout, l'arme au pied
et immobile ; la cavalerie à pied, les che-
vaux tenus de court par la bride ; l'artil-
lerie dispose ses voitures les plus lourdes au
centre et se place de manière à répartir le
poids le plus unifoiméraent possible sur toute
la surface du radeau.
On prend des dispositions analogues aux
précédentes, suivant les cas, pour des pas-
sages sur des portières, des ponts-volants,
des trailles, etc.
Les mojens les plus généralement usités
sont les bateaux et les ponts.
Le passage en bateaux est fort long et
ne convient guère que pour transporter sur
la rive ennemie des détachements chargés
de surprendre les petits postes de l'adver-
saire et protéger les travailleurs chargés de
l'établissement des ponts.
Il faut, en effet, disposer de plusieurs
ponts pour transporter d'une rive à l'autre
une armée nombreuse, qui même alors a à
franchir un délilé pendant plusieurs jours,
de sorte que l'ennemi peut trouver une occa-
sion favorable pour battre séparément cha-
cune des colonnes avant leur réunicui.
Même après s'être déployée sur la rive
ennemie, une armée peut se trouver dans
une situation critique si elle est battue, car,
en cas de retraite, elle ne peut que défiler
sur les ponts.
En un mot, des difficultés très grandes
s'opposent à la réussite du passage d'un
cours d'eau en présence de l'ennemi.
Et cependant , l'expérience prouve que
jamais la défense n'a réussi à empêcher un
ennemi supérieur en nombre de franchir un
cours d'eau, même un grand fleuve ,
. En effet, le cours d'eau cache les projets
et les préparatifs de l'assaillant et masque ses
démonstrations.
Celui-ci, par de fausses alertes, parvient
facilement à fatiguer et à énerver l'ennemi
qui cesse alors de se tenir sur ses gardes, ce
qui permet à l'assaillant de forcer le passage
en un point.
Le passage est préparé avec soin dans
tous les cas, et l'on ne se risque à le tenter
que lorsque l'on a des chances de réussir.
L'opération de vive force et de surprise
doit toujours être faite de nuit.
Le passage du Danube par les Russes, en
présence des Turcs, dans la dernière guerre
d'Orient (1877), est un exemple des plus
instructifs à consulter.
Par contre, le défenseur placé derrière un
cours d'eau perpendiculaire à la ligne d'opé-
rations, doit d'abord chercher à gagner du
temps jusqu'à ce qu'il soit sufQsamment fort
pour tenter un coup décisif, d'autant mieux
qu'il a sa retraite assurée.
A cet effet, il établit le gros de ses forces
à une distance du cours d'eau telle qu'il
puisse les faire agir toutes avec ensemble si
l'ennemi tente le passage.
Sur le cours d'eau même, le défenseur ne
doit placer que des troupes d'observation,
qui serviront en même temps à empêcher
l'ennemi de voir ce qui se passe à la défense,
et à augmenter le sentiment du danger que
lui inspire le passage du cours d'eau.
— au moyen de passerelles ou de
ponts (V. ces mots).
— blindés Pour faciliter les mouve-
ments dans les tranchées et les batteries, on
établit des passages blindés du genre des
abris blindés.
Le blindage, composé des divers maté-
riaux résistants dont on dispose et recouvert
d'une couche de terre suffisante, est disposé
le plus souvent en forme de toit incliné dans
le sens même de la chute des projectiles
ennemis.
— des projectiles. Empreintes ou
trous creusés dans les divers milieux par le
passage des projectiles.
— de fossé. Dans l'attaque des places,
PASSAGE.
pour traverser le fossé d'un ouvrage qui
peut être battu, il faut employer certains
procédés qui sont du ressort des sapeurs du
génie.
Trois cas peuvent se présenter :
1° Le fossé est sec.
Dans ce cas, le passage consiste en une
sape ordinaire, dirigée du débouché de la
descente vers le pied du talus de la brèche.
Cette sape est habituellement faite pied à
pied; elle peut être simple ou double, sui-
vant que l'on a à craindre des feux d'un
seul côté ou des deux, à la fois ; si l'on est
exposé à recevoir des feux verticaux, il faut
même la blinder.
Avant de commencer le passage, il est bon
de se ménager des logements le long de la
contrescarpe, pour protéger les travaux con-
tre les sorties de l'assiégé et pour servir
d'entrepôt aux matériaux nécessaires à l'exé-
cution du psssage.
Au débouché de la contrescarpe (V. Des-
cente de fosse), les sapeurs se trouvent im-
médiatement protégés par les décombres
amoncelés au pied du mur et du côté des
coups à craindre, ils prolongent alors dans
le fossé la rampe de la descente jusqu'à la
profondeur normale de la sape, puis celle-ci
se poursuit par les méthodes habituelles.
2° Le fossé est plein d'eau.
Le passage consiste en une sape pleine,
double ou blindée, suivant la direction des
feux à craindre, établie sur un support, dé-
passant de 0™,40 environ le niveau de l'eau,
à l'aide de gabions, de fascines ou de sacs à
terre.
La largeur de ce support en haut doit
être au minimum de 6 métrés, s'il n'y a
qu'un parapet, et de 9 mètres s'il y en a
deux.
Pour faciliter le travail, on diminue ou
l'on détourne le courant s'il y a lieu, en
coupant les écluses, ou par tout autre pro-
cédé.
Les principales méthodes en usage pour
l'établissement du support sont exclusive-
ment du ressort des sapeurs du génie et nous
ne ferons que les indiquer sommairement :
1" Digues en fascines lestées.
Cette digue est construite à l'aide de terres
ou de pierres amenées à la brouette, ou,
plus habituellement, à l'aide de fascines or-
dinaires coupées en deux , pour être plus
maniables, et lestées de pierres.
Si l'eau est courante, la digue est faite
d'autant plus large que le courant est plus
rapide, et on la fixe au fond du fossé au
moyen de pilots.
2° Pont flottant en fascines.
Ce pont est construit à l'aide de différents
616 PASSAGE.
lits inclinés et superposés de fascines ordi-
naires, en protégeant les sapeurs en tête du
travail par 1,2 ou 3 petits radeaux sup-
portant des masques ordinairement en fas-
cines et madriers, suivant que l'on a des
coups à craindre de un, deux ou trois côtés.
3° Pont de radeaux avec tonneaux vides.
Chaque radeau de 3 mètres de longueur
sur 1™,50 de largeur, est formé de 6 ton-
neaux pour la partie qui doit supporter le
parapet et de 4 pour les autres parties.
Le pont comporte dans sa largeur 2 ra-
deaux de 6 et 2 ra leaux de 4 tonneaux s'il
n'y a qu'un parapet , on y ajoute 2 radeaux
de 6 tonneaux, s'il y a deux parapets.
Du côté des coups dangereux, les radeaux
placés au bord du pont sont protégés contre
les balles par un fort saucisson flottant, ou
par des madriers revêtus de plaques de fer
ou d'acier.
4° Digue en buses de gabions.
On forme des buses de 7 ou 8 gabions,
que l'on leste de quelques pierres; on couje
ces buses dans le fossé, parallèlement au fil
de l'eau, au moyen de cordes et de gaffes et
à mesure que la digue émerge de l'eau, on
la recouvre de fascines lestées de pierres,
puis de fascines ordinaires et de claies ou de
terre, et enfin on constitue le ou les para-
pets.
5° Pont de chevalets.
Si le feu de la place est peu à craindre,
on peut aussi établir sur le fossé des ponts
de chevalets, en employant toujours un ra-
deau-masque pour couvrir la tête du tra-
vail.
— militaire. Les passages militaires
entre la France, la Corse, l'Algérie et la
Tunisie peuvent avoir lieu à titre gratuit,
à prix réduits ou à titre onéreux.
Les passages militaires gratuits se divisent
en passages de droit et passages de faveur.
Les passages gratuits de droit com-
portent l'allocation gratuite des vivres et sont
acquis sans l'intervention du Minisire, aux
catégories de militaires (ainsi qu'à leurs
femmes et à leurs enfants) désignés à l'article
i^^ de l'instruction ministérielle du 23 mai
1891 (B. 0., p. r., l^^s. 91, p. 705).
Les passages gratuits de faveur com-
portent le passage sans vivres pour les l''", 2®
et 3<= classes ; le passage avec vivres n'est ac-
cordé qu'aux militaires voyageant en 4*^ classe,
et aux élèves du Prytanée militaire admis
à la 2'^ classe. Ils peuvent être accordés sur
le vu de demandes motivées, soit par le Mi-
nistre, soit par les généraux commandant
les 15", 16'= et 19" corps, suivant les cas,
aux catégories de militaires et de fonction-
naires (ainsi qu'à leurs femmes et à leurs
PASSAGER,
61'
PASSAVANT.
enfants) désignés aux ^tides 3 à 13 de l'in-
struction ministérielle précitée.
Le passage gratuit n'est jamais accordé
aux gens de service.
Les passages à prix réduits sont accor-
dés, sur les lignes de l'Algérie et de la Tunisie,
aux militaires de tous grades, ainsi qu'à
leurs femmes, leurs enfants et les ascen-
dants, du côté du mari seulement, qui n'ont
pas droit au passage gratuit.
Ces personnes peuvent, au mojen d'une
réquisition délivrée par le commissaire du
gouvernement, sur la demande du fonction-
naire de l'intendance du port d'embarque-
ment, être admises à bord, ainsi que les gens
de service qui les accompagnent, en ne
payant que le prix du tarif militaire.
Le tarif des prix de nourriture et de trans-
poit est inséré au Bulletin officiel, p. r.,
2^ s. 83, p. 92 et 93, pour le trajet entre
la France et la Corse ; 2^ s. 90, p. 1 169, pour
le trajet entre la France, l'Algérie et la Tu-
nisie.
Pour les passages à titre onéreux
(V. Frais de traversée). (Voir aussi B. 0.,
p. r.,l"s.91, p. 709.)
— dans la disponibilité. Il a lieu au
bout d'une année de service pour les dis-
pensés et pour les hommes de la 2"= portion
du contingent, qui ne font qu'une année
(V. Disponibililé}.
— dans la réserve de l'armée ac-
tive. Ce passaire a lieu au bout de trois ans
de service actif, ou de disponibilité, à moins
que les hommes ne soient retenus au ser-
vice actif par suite des punitions de prison
subies au corps.
— dans l'armée territoriale. Il a lieu
au bout de dix années passées dans l'armée
active y compris la disponibilité, s'il y a
lieu, et dans la réserve de l'armée active.
Toutefois, les hommes qui auront accompli
quatre années de service dans la cavalerie,
comme engagés volontaires ou comme' ren-
gagés, passeront dans l'armée territoriale
deux ans plus tôt que leur classe.
De môme les réservistes qui sont pères de
quatre enfants vivants sont versés immédia-
tement dans l'armée territoriale.
Les formalités administratives à remplir
pour ces passages successifs dans les diffé-
rentes catégories de l'armée française sont
indiquées en détail dans l'instruction minis-
térielle du 28 décembre 1879 (édition refon-
due insérée au •/. M-, 2"^ s. 8i ).
— du pied de paix au pied de guerre
(V. Mobilisation).
PASSAGER. Celui qui ne fait que pas-
ser dans un endroit. Se dit plus générale-
ment de celui qui fait une traversée par
mer.
Le classement des passagers à bord se fait
de la manière suivante :
fe classe. Officiers généraux et assimilés,
officiers supérieurs et assimilés, ingénieurs
en chef et ingénieurs de 1'^ classe des
poudres et salpêtres.
2« classe. Officiers subalternes et assimilés,
ingénieurs de 2<= classe, sous-ingénieurs et
élèves ingénieurs des poudres et salpêtres.
Toutefois, dans la limite des places dispo-
nibles au moment du départ, ce personnel
est admis à la i" classe, sur sa demande,
et sans avoir à solliciter l'autorisation du
commandant du bateau ou des passagers de
l''" classe, sous la seule condition d'acffuitter,
de ses deniers, la différence entre le prix de
la i" classe et celui de la 1""® classe.
Sont également admis à la 2'' classe, les
élèves des écoles indiquées ci-aprés :
École polytechnique. École spéciale mili-
taire. École de sous-officiers d'artillerie et
du génie. École militaire d'infanterie. École
d'application de cavalerie. École d'applica-
tion de médecine et de pharmacie militaires.
École du service de sanfe militaire. Écoles
vétérinaires (élèves militaires). École d'ad-
ministration militaire, Prytanée militaire.
3* classe. Sous-officiers de toutes armes et
militaires de la gendarmerie et de la garde
républicaine.
4^ classe. Caporaux, brigadiers et soldats
et enfants de troupe.
Les femmes et les enfants sont admis à la
classe attribuée au mari ou au père. Toute-
fois, lorsque les enfants d'officiers généraux
ou supérieurs ne sont pas accompagnés de
leurs parents, ils reçoivent un passage de
2" classe.
PASSANDEAU. Nom donné autrefois à
une sorte de Ucche, et plus tard à une
bouche à feu à tir direct de 18 à la livre.
PASSANT. Toute. espèce d'anneau de
fer, de cuir ou d'étoffe destiné à donner
passage à une courroie ou bretelle pour l'em-
pêcher de flotter.
Pour les distinguer les uns des autres, on
y ajoute généralement le nom de l'effet au-
quel ils sont adaptés : passant de giberne.
PASSATION de marché. Action de
passeï' un inarrhc.
PASSAVANT. C'était autrefois le terme
sous lequel on désignait les travaux desti-
nés à masquer aux assiégés les travaux des
assiégeants.
C'était aussi une machine de giwrre du
moyen âge servant à transporter des soldats
à couvert.
On donnait également le nom de passavant
PASSE.
an
PASSERELLE.
il un passage étaLU de i-haque côté d'un
grand vaisseau de guerre pour faire commu-
niquer les deux gaillards et recouvrir la bat-
terie immédiatement inférieure.
En termes d'administration un passavant
est un permis de circulation délivré par la
régie à un particulier qui transporte des
boissons de l'une à l'autre de ses caves.
PASSE. Petit canal que doivent suivre
les navires pour passer sans danger entre
deux écueils, deux bancs, etc.
Mouvement de l'escrime à la baïonnette,
dans lequel le mot a le sens de pas. Ainsi
double fiasse en avant, signifie faire nn double
pas en avant. C'est également un mouvement
de l'escrime à l'épée.
PASSE - BALLE ; PASSE - BOULET .
Mancbe percée de trous de la grandeur vou-
lue pour vérifier le calibre des balles, des
boulets, etc.
PASSE D'ARMES. Mot qui, pour les
tournois, exprimait la rencontre et le pas-
sage des jouteurs.
— -debout. Permis de circulation déli-
vré par la régie à un particulier qui a dé-
claré des vins ou spiritueux dans une ville
sujette aux droits d'entrée, et qui ne fait
que traverser cette ville.
11 est tenu de consigner ou de faire cau-
tionner le montant du droit à l'entrée., et le
■passe-dehoui lui sert à se faire restituer ou à
libérer la caution, après que la sortie du lieu
est justifiée.
— de sac. Retenue par le payeur de la
valeur du sac (0,iO) renfermant 1000 francs
en argent.
— -droit. Injustice qu'on fait à quel-
qu'un en lui préférant, pour un grade ou
une récompense, une autre personne qui a
moins de titres.
garde. Saillie des épaulières, simu-
lant une espèce de collerette, dans les ar-
mures de la fin du XV siècle.
Elle avait pour objet de rabattre le coup
de lance, pour l'empècber de glisser jusqu'au
coUetin.
— -mur. Ancienne bouche à feu à tir di-
rect, du genre des bombardes, et appelée
ensuite coulevrine.
— -parole. Commandement donné à la
tête d'une troupe et qu'on fait passer de
bouche en bouche jusqu'à la queue.
partout. Clef servant à ouvrir plu-
sieurs portes (V. Scie).
— -volant. Soldat non enrôlé que les
capitaines faisaient figurer frauduleusement
aux revues, afin de toucher sa solde comme
s'il avait servi régulièrement.
On lui donnait aussi le nom de passe-file,
de fausse-lance, fagot, homme de jJaille, et
le même servait quelquefois à répondre à
l'appel dans plusieurs compagnies.
Malgré des punitions sévères infligées aux
capitaines et à leurs complices pour ce fait à
partir de Louis XV et une prime aux déla-
teurs, cette fraude ne put être extirpée de
l'armée que par Napoléon 1'=' (V. Abonne-
ment).
Nom donné au XVP siècle à des pièce.s de
16 ou sarres, puis, après la disparition de
celles-ci, à des simulacres de canons en bois
peint dont on garnissait des remparts ou des
navires pour en imposer à l'adversaire.
PASSEPOIL. Liséré de drap, de
laine, etc., de couleur tranchée générale-
ment, qui borde certaines parties de l'uni-
forme, et sert à distinguer entre eux les
armes, les corps, les grades, etc.
PASSEPORT. Permis de circulation dé-
livré par l'Etat et servant sui tout à consta-
ter l'identité du détenteur.
PASSER. Aller d'un lieu à un autre, tra-
verser.
Changer de grade : passer sergent.
Passer une revue : inspecter des troupes
ou certaines parties de leur équipement, de
leur armement, etc.
Passer par les armes : fusilier.
Passer à l'ennemi : déserter.
Passer au fil de l'épée : égorger, tuer à
l'arme blanche.
Passer l'arme à gauche : mourir.
Passer sous les drapeaux : servir active-
ment.
Passer d'un ordre à un autre, d'une for-
mation à une autre, etc. : c'est changer de
formation, d'ordi-e de bataille, au moyen
d'une évolution, d'une manœuvre.
PASSERELLE. Petit pont de construc-
tion rapide destiné au passage de l'infanterie
marchant par le flanc à files non doublées.
Pour faire passer des troupes de cavalerie
ou du matériel d'artillerie, il faut construire
des ponts très résistants.
Les passerelles d'infanterie doivent avoir
2 mètres de largeur au minimum et être ca-
pables de supporter une charge de 300 kilo-
grammes par mètre courant.
Le travail de construction des ponts et
passerelles est confié aux troupes du géuic
et de pontonniers ; mais il s'agit de trouver
un petit cours d'eau, un fossé ou un canal
de faible largeur, les troupes de cavalerie ou
d'infanterie peuvent elles-mêmes, et avec
leurs seules ressources, exécuter les travaux
nécessaires.
Si le cours d'eau n'a qii'une faible lar-
geur (S à 6 mètres au plus), on appuie sur
les deux rives une série de poutrelles, sur
lesquelles on construit un tablier en ma-
PASSERELLE. 61
diiers, en rondins pintifs ou en fascines
ifig- 214).
On peut aussi placer les poutrelles join-
tiyes, les relier par des traverses et recou-
vrir le tout do terre.
PASSERELLE.
Les poutrelles ne doivent pas reposer à
terre sur les deux rives, mais sur des pièces
de bois (culées) maintenues par des piquets
comme l'indique la figure.
— sans supports intermédiaires. Si
les bois sont trop courts pour pnsser d'une
rive à l'autre, on doit les recroiser et les
arc -bouter oar l'interposition de traverses
(fig. 215)
avec des bois de faibles dimensions, ou si
la largeur de l'obstacle à franchir est con-
sidérable, il est plus simple de renforcer les
poutrelles au mojen d'étais verticaux
comme dans la {fig. 216).
Fis. 21'i.
Dans cette dernière, la passerelle consiste
en un tablier en planches clouées sur une
carcasse formée de deux perches reliées par
un certain nombre d'entretoises.
. Les deux bouts de chaque perche peuvent
être réunis par une corde, dont on assure la
tension au mo3en d'un chevalet en planches
dressé entre les cordes et la carcasse.
— sur cadres arc-boutés. Dans le cas
Fi-. --'17.
de berges escarpées, on peut créer des points
d'appui intermédiaires au moyen de deux
cadres arc-boutés {fiij. 217).
Enfin, pour franchir les rivières de
grande largeur, les passerelles doivent être
construites en plusieurs travées, au mojcn
de points d'appui formés avec des chevalets,
des gabions, des voitures, etc.
Ce travail est du ressort des troupes du
génie.
— sur petits pilots. Les corps de .sup-
port sont de petites pâtées formées de deux
ou plusieurs pieux reliés par un chapeau
brèlé.
— sur chevalets ordinaires en per-
ches. Ces chevalets, dits à 8 pieds, sont
composés comme l'indique la (fig. 218), sans
Fiç. 218.
assemblages, et chacun d'eux ne pèse que
261^,000.
Ce genre de passerelle, excessivement lé-
gère, présente en outie l'avantao;e de pou-
voir être préparé à distance du point de
passage et avec des éléments qui se trouvent
partout.
Cette passerelle, où l'infanterie ne peut
s'engager que sur une file, se compose d'élé-
ments de tabliers en claies do 0™,30 de large
sur 1 mètre de long.
Cec claies sont clouées ou liées avec du fil
de fer, transversalement, tant pleins que
vides, sur trois cours de perches-poutrelles
de 0™,00o à 0",07 de diamètre, avec une-
longueur maxima de 3™, 40.
— sur chevalets-palées (fig. 219),
Fi|ï. 2:9.
S!"??^»»
Les chevalets, à deux pieds, sont mis en
place comme des pâtées.
— sur chevalets bigues (fig. 220). Le
corps do support se compose d'un chevalet
primitif, que l'on construit à terre, et de
PASSERELLE.
GâO
PATENTE.
lieux arcs-boutants qui le consolident après
sa mise en place.
— sur chevalets en planches. La
{figure 221) donne un exemple de support
facile à improviser avec de simples planches
douées les unes sur les autres.
Pour empêcher ce clievalet de flotter, on
peut lester les montants en les remplissant
de sable ou de gravier.
— sur voitures. On dispose les voitures
en travers de la rivière sur le prolongement
l'une de l'autre ; on cale les roues et on relie
les fonds par quelques madriers pour établir
la continuité du passage.
— sur buses de gabions. Les corps de
support sont formés de buses de gabions su-
perposées (fig. 222).
On peut même, dans le cas d'un courant
très rapide, créer une passerelle pour le pas-
sage d'hommes isolés, en abattant sur le bord
un arbre d'une hauteur plus grande que la
largeur de la rivière.
Od jette l'arbre à l'eau, le sommet vers
l'amont, le pied maintenu contre un fort
piquet.
Le sommet, entraîné par le courant, va
s'appuyer sur la rive opposée.
Quelques madriers établis sur les branches
facilitent le passage.
Si la largeur de la rivière est supérieure
à la hauteur des arbres on fait la même opé-
ration à la fois sur les deux rives, et on di-
rige les arbres avec des cordes, . pour que
l'enchevêtrement se fasse en temps voulu.
— en radeaux légers. Dans le cas de
rivières sans courant sensible, on peut uti-
liser des passerelles en radeaux légers
Le tablier repose sur deux files de corps
d'arbres flottants, distants de 1 mètre.
— roulante. Le tablier de 1 mètre de
largeur repose sur deux longerons AB
(fig. 223), dont les extrémités sont suppor-
Fiar. 223.
tées par des arcs-boutants A G, BD, et en
leur milieu par une chandelle verticile EF.
Les arcs-boutants et les chandelles sont brê-
lés sur un essieu muni de ses roues, et le
système peut être mis en place et retiré
comme une voiture. Ne convient que pour
les cours d'eau de faible largeur et profon-
deur.
PASSIBLE. Qui a mérité, quia encouru
une peine, un jugement, une condamnation.
Passible d'un conseil de guerre.
PASSIF-VE (V. Obéissance). Sans l'obéis-
sance passive, l'armée ne saurait exister.
PASSOIRE. Ustensile en fer battu percé
de trous qui sert à passer, à épurer le bouil-
lon, dans les cuisines militaires. Chaque
compagnie, escadron ou batterie, doit être
pourvu d'une passoire au compte de la
masse d'habillement et d'entretien.
PATAUDS. Nom sous lequel les roya-
listes désignaient les soldats républicains
pendant les guerres de la Vendée.
PATE d'amorce. Sorte de fulminate au-
trefois employé pour charger les étoupilles
de guerre. Il était composé de la manière
suivante :
Antimoine 1, charbon 1, pulvéria 6, sal-
pêtre 7, soufre 1.
PATE de fortification. Ouvrage avancé
ou isolé, mais surtout lorsqu'il est placé
dans un terrrain inondé.
PATEIL. Ancien dard à grosse tète.
PATELETTE. Partie qui recouvre le
dehors de certains effets d'équipement; la
giberne, le havresac, etc.
PATENTE. Contribution directe à la-
quelle sont soumis ceux qui exercent une
profession industrielle et commerciale. Les
cantinières sont tenues de payer une pa-
tente.
PATHOLOGIE.
621
PATROUILLES.
— des lettres. \^eu\ mot qui désignait
autrefois les lettres ou les diplômes sccordôs
par le roi, par des corps, par les univer-
sités.
PATHOLOGIE. Élude des maladies au
point de vue de leurs c luses, de leurs symp-
tômes et de leur traitement.
PATIENCE. Planchette mince d'environ
0™,20 de longueur sur O^jOo de largeur,
percée d'une ouverture permettant le pas-
sage des boutons d'uniforme, laquelle est
prolongée par une rainure dans laquelle
s'engagent un certain nombre de ceux-ci
pour les astiquer.
PATIN. Chaussure à glisser sur la glace.
En JVorvège, les troupes d'infanterie sont
pourvues de patins, et sont exercées à pati-
ner. Elles sont arrivées à exécuter sur la
glace des évolutions militaires avec la plus
grande précision.
PATON. Le morceau de pâte qui sert à
faire du pain. Le pàton qui sert à faire le
pain de troupe doit peser l'',7oO avant l'en-
fournement.
PATRICE. Charge militaire qui date du
régne de Constantin, et qui conférait le com-
mandement des armées.
PATRIE. Le pays où l'on est né, la na-
tion à laquelle on appartient et que l'on
doit aimer et défendre comme sa piopie
mère. C'est d'ailleurs une grande famille,
dont totis les membres sont solidaires.
PATRIOTE. Qui a des sentiments pa-
triotiques, qui aime sa patrie.
PATRIOTISME. Sentiments d'amour,
de fidélité et de dévouement absolus au
pays qui nous a vus naître, où nous avons
été élevés, sous les lois duquel nous vivons,
qui a reçu les cendres de nos ancêtres et a
été témoin de leurs travaux, de leurs souf-
frances, de leur gloire, où nous trouvons
des gens qui ont les mêmes aspirations, les
méme-î sympathies, les mêmes regrets. C'est
le patriotisme qui, lorsque la patrie est me-
nacée, doit nous porter à oublier nos inté-
rêts, nos divisions, nos discussions, pour
nous porter au-devant de l'ennemi avec un
ensemble, un courage, une ardeur irrésis-
sistibles.
On ne saurait flétrir avec trop d'indigna-
tion les théoiies soi-disant humanitaires de
quelques utopistes malfaisants qui, sous le
prétexte que tous les hommes sont frére<,
prétendent qu'il n'y a plus de patrie, qu'il
n'y a que des intérêts communs et des
principes généraux à faire triompher, les
leurs.
11 est à remarquer, d'ailleurs, que ce sont
ceux qui exploitent les mauvaises passions
et qui en vivent qui veulent s'affranchir de
toute immixtion et de toute entrave; que ce
sont ceux qui sont en lutte constante avec
les lois de leur pays qui veulent supprimer
la patrie, que ce sont les lâches et les pol-
trons qui parlent de supprimer l'année; que
ce sont ceux qui ne respectent rien qui
cherchent à supprimer tout ce qui est res-
pectable.
PATRON. Modèle d'après lequel travaille
un ouvrier, d'après lequel on confectionne
une pièce d'armes, un effet, etc.
PATROUILLER. Employé primitive-
ment pour barboter, patauger, signifie sim-
plement faire patrouille.
PATROUILLES. Détachements de force
variable que, en temps de paix, les troupes
de garde envoient surveiller les rues de la
ville pour eu assurer la sécurité et que, en
temps de guerre, les petits postes, les grand'-
garcîes ou la réserve envoient au delà de la
ligne des sentinelles pour explorer le terrain
et observer l'ennemi.
Le règlement du 4 octobre 1891 sur le
service des places indique en détail quels
sont les devoirs des patrouilles, la manière
de les reconnaître, et la conduite qu'elles
ont à tenir dans les différentes circonstances.
En campagne, les patrouilles sont tou-
jours composées d'au moins 3 hommes,
commandés par un caporal, un sous-ollicior,
au besoin par un officier. On choisit de pré-
férence pour ce service des hommes intelli-
gents, adroits et capables de s'orienter sur
un terrain inconnu.
Le commandant de la grand'garde règle
le nombre, l'heure et l'itiuéraire des rondes
et patrouilles d'après la force de sa troupe,
le caractère du terrain et les possibilités d'at-
taque. Il ne perd pas de vue que la sûreté
de sa ligne dépend plutôt des patrouilles que
du nombre des sentinelles.
Le chef d'un pelil poste peut prescrire pen-
dant le jour les patrouilles qu'il juge néces-
saires.
Pour éviter les méprises de nuit, les petits
postes et les sentinelles sont avertis des
heures et des lieux de sortie, ainsi que des
heures et points probables de rentrée des
patrouilles.
Les rondes et patrouilles marchent lente-
ment et sans bruit, en faisant halte souvent
pour écouter et s'orienter; elles observent
avec soin le terrain qu'elles explorent.
En général, les petites patrouilles d'infan-
terie ne doivent pas, la nuit et en terrain
coupé, s'avancer à plus de 1 kilomètre de la
ligne des sentinelles. Si les circonstances
exigent qu'elles soient poussées plus loin.
PATROUILLES.
on augmente leur force et on leuv adjoint
quelques cavaliers.
Au point du jour, les patrouilles doivent
être plus fréquentes et explorer le terrain
plus au loin ; elles ne rentrent qu'au grand
jour.
Les patrouilles évitent d'engager le com-
bat et plus encore de se laisser couper; pour
cela elles prennent un autre chemin au re-
tour. Si elles rencontrent un détachetnent
de force inférieure, elles se dissimulent et
cherchent à l'attirer dans une embuscade.
Si l'ennemi est eu force, elles avertissent les
petits postes en arrière et continuent à ob-
server; s'il attaque, elles se replient en
combattant.
Tout chef de patiouille communique à
ses hommes le mot de rallieinent et les si-
gnaux, pour qu'ils puissent rentrer isolé-
ment dans les lignes, si la patrouille est
obligée de se disperser.
A sa rentrée, il rend compte de ce qu'il a
observé au chef qui l'a envoyé.
Tout renseignement important est trans-
mis au commandant des avant-postes.
Quand les avant-postes doivent séjourner
plusieurs jours sur un même terrain, l'heure
de sortie et l'itinéraire des patrouilles sont
changés chaque jour.
Les grandes patrouilles sont ordonnées
par le commandant des avant-postes ; elles-
rentrent dans le service des reconnais'
sances.
— de cavalerie. On en distingue lie
deux espèces : les patrouilles de sùretu ou
d'avant-postes et les imlrouilles de décou-
verte.
Les patrouilles d'avant-postes sont
généralement composées de 2 cavaliers com-
mandés par un brigadier ou un sous-offi-
cier.
Les cavaliers marchent les uns derrière les-
autres, sans cesser de se voir, ils avancent
par bonds, en suivant les chemins de terre ;
ils ne causent ni ne fument.
S'il fait jour, ils se faufilent le long des
haies, des murs, dans les chemins creux et
les ravins ; ils disparaissent dans les bois et
vont sur la lisière, du cûLé de l'ennemi, pour
observer ce qui se passe.
S'il fait nuit, ils suivent les chemins en-
caissés et le fond des vallons, et s'arrêtent
pour mieux entendre.
Les patrouilles s'embusquent quand elles
entendent un bruit suspect ; si elles aperçoi-
vent une troupe en marche, elles ne tirent
ni ne se montrent, mais elles cherchent à
connaître ses forces et ses projets, et, si l'un
des cavaliers peut se retirer sans être décou-
vert, il va prévenir.
(322 PATROUILLES.
Si elles rencontrent l'ennemi en force, et
si elles ne peuvent le devancer et prévenir
les grand'gardes en temps opportun, elles
n'hésitent pas à faire feu et se replient par
la route qu'elles ont suivie.
Les patrouilles de découverte com-
prennent, généralement, le tiers ou le quart
d'un peloton et sont commandées par un
sous-offlcier ou un brigadier.
Elles sont fournies par 2 pelotons d'un
même escadron, autant que possible en
ligne.
Chaque chef de peloton marche en arrière
de la ligne de ses patrouilles, accompagné
de 3 ou 4 cavaliers pour garantir sa sécurité
et assurer la correspondance.
Chaque chef de patrouille se conforme
aux règles générales indiquées pour les pa-
trouilles d'avant-postes et conserve, autant
que possible, ses cavaliers dans sa main.
Lorsqu'il aperçoit une hauteur en avant,
il détache 1 cavalier qui s'y porte rapide-
ment, se dissimule, observe de tous côtes
sans cesser d'être vu de la patrouille, et,
s'il aperçoit quelque indice intéressant, en
avertit aussitôt par un signal convenu.
Le chef de la patrouille arrête alors ses
cavaliers et se porte de suite sur le point
d'observation.
Si une troupe ennemie est en vue, le chcl
de la patrouille fait signe à ses hommes de
se rapprocher, continue à observer, et, an
besoin, fait connaître plus avant, alin de
pouvoir décider s'il doit avancer, attendre
ou se retirer.
Dans ces deux derniers cas, il avise aussi-
tôt le chef de peloton.
Si le cavalier envoyé en avant, n'ayant
rien aperçu d'intéressant, ne fait aucun
signal, la patrouille continue sa marche et
le cavalier la rejoint lorsqu'elle est à sa hau-
teur.
Quand le terrain est couvert et ne pré-
sente aucune hauteur permettant d'obser-
ver, le chef de la patrouille marche en se
faisant éclairer, à droite et à gauche, à une
distance de 200 à 400 mètres, par 2 cava-
liers flanc-gariles, et se lient au centre avec
2 ou 3 cavaliers.
Il suit ainsi l'itinéraire qui lui a été remis
par écrit par le chef de peloton.
Les patrouilles de découverte couchent au
point où elles sont obligées de s'arrêter, soit
par suite de la fatigue des chevaux, soit à
cause de la nuit.
Elles s'établissent dans une ferme isolf',
se barricadent et se font garder par l cava-
lier à pied, armé de sa carabine, lequel se
tient en faction sur le point le plus [uopre à
la surveillance.
PATURON. 623
Si les ordres ont été nien donnés, les pa-
trouilles ont pris le contact de l'ennemi après
2 ou 3 jours au plus, et renseigné suffisam-
ment le commandant de la division pour
qu'il puisse porter l'ofiFensive sur un point,
refouler les édaireurs ennemis et combattre
les troupes qu'ils précèdent.
La portion de l'escadron qui n'est pas
employée à fournir les patrouilles de décou-
verte, habituellement 2 pelotons, forme la
réserve des patrouilles et marche à 2 ou
3 kilomètses en arrière de celles-ci.
PATURON. Partie du bas de la jambe du
cheval comprise entre le boulet et la cou-
ronne.
PATTE. Bande d'étoffe généralement de
couleur voyante et souvent brodée en or ou
en argent, pour remplacer l'épaulette sur les
uniformes de certains fonctionnaii'es ou em-
ployés de l'armée.
Dans plusieurs armées étrangères, notam-
ment dans l'armée allemande, c'est sur la
patte d'épaule qu'est Indiqué le numéro du
régiment.
D'ailleurs, il y a des pattes dans bien
d'autres parties du vêtement : au collet, sur
les parements, etc.
— de lièvre (V. Traversée oblique).
PAULDRON. Mot anglais francisé, par
lequel on désignait une partie latérale supé-
rieure de certaines cuirasses.
PAULMEE Ancienne désignation du
mot accolade, marquant le coup léger frappé
avec la main au chevalier qui était reçu.
PADMOYER ou PAULMOYER Savoir
se servir d'une lance, la manier habile-
ment.
PAUSE. Suspension, interruption mo-
mentanée d'une action.
L'ne pause d'exercice est le repos que l'on
fait pendant la durée d'une séance d'exer-
cice.
PAVANE. Figure d'origine espagnole
• mployée dans les tournois et les carrou-
"Is, et que tous les assistants exécutaient à
la fois dans certaines cérémonies.
D'après Carré, pour la clôture d'un tour-
nois, etc., la chevalerie s'y livrait sans quit-
ter le harnois ni la cotte d'armes , les
iiommes approchant des femmes étendaient
les bras et les mantes en faisant la roue,
comme les coqs d Inde ou les paons {d'où
pavane).
PAVESADE. Sorte d'abri formé au
moyen de claies, mantelets, boucliers, pa-
vois, etc., derrière lesquels les archers se
mettaient pour tirer.
C'était une espèce de retranchement por-
tatif, en arriére duquel on creusait un petit
PAYEURS.
fossé dans lequel se plaçaient les défen-
seurs.
PAVIHERS, PAVISCHIERS, PAVES-
SIERS, PAVOIERS, PAVESIEUX. Sol-
dats du moyen âge portant des boucliers
carrés se terminant en pointe, qui pouvaient
facilement être fichés en terre pour abriter
les travailleurs dans un siège.
Les (jabions ont remplacé ces boucliers.
PAVILLON. Bannière ou étendard en
forme de carré long employé dans la marine
et qui a surtout pour objet de faire connaî-
tre à quelle nation appartient le navire sur
lequel il est arboré au mât de l'arriére
Les pavillons de commandement tels que
celui de vice-amiral, commandant en chef
une armée navale, celui du contre-amiral
commandant une escadre, etc., sont arborés
à des emplacements différents, suivant le
grade de ces chefs.
Les drapeaux ou pavillons à placer sur les
édifices militaires sont fournis, posés et en-
tretenus par le service du génie.
— de signaux. Sont faits de couleurs
variées, do manière à permettre de corres-
pondre à distance.
— Sorte de tente portative de forme
ronde ou carrée, terminée en pointe à la
partie supérieure et qui servait jadis de loge-
ment aux gens de guerre, dans les camps.
Par analogie, on a donné le nom de pavil-
lon à un petit corps de bâtiment, de forme
ordinairement carrée.
PAVOIS. Grand bouclier couvert de cuir
dont se servaient les Gaulois et les Francs
dans les premiers temps de la monarchie,
pour servir à l'inauguration du nouveau chef
ou du nouveau roi élu.
Les rois mérovingiens étaient élevés sur
le pavois et on leur faisait faire ainsi trois
fois le tour du camp où l'armée était réu-
nie. C était là le signe d'investiture de la
royauté.
PAVOISER. Orner un bâtiment, des
maisuns, etc., au moyen de drapeaux, de
pavillons en signe de fête.
PAYE. La solde des troupes.
— (Morte). Nom qu'on donnait autre-
fois aux soldats invalides qu'on entretenait
dans les place-: de peu d'importance dont
ils formaient la garnison.
PAYEURS. Agents supérieurs dépendant
du Ministre des finances, mais qui peuvent
être mis à la disposition du Ministre de la
guerre pendant les grandes manœuvres et
aux armées en campagne. Ils sont chargés
de la perception de toutes les recettes faites
pour le compte de l'État, et de l'acquitte-
ment de toutes les dépenses régulièrement
PAYS.
624
ordonnancées ou tirées sur les caisses de
l'État.
— généraux. Il y en a un par armée
en campagne ; les bureaux de sa comptabi-
lité sont toujours établis en deçà de la base
d'opérations. Us sont traités comme les gé-
néraux de brigade.
— principaux. Il y en a un par corps
d'armée en campagne. Ils sont traités comme
les colonels.
— particuliers. Il y en a un par divi-
sion d'infanterie ou de cavalerie en cam-
pagne. Ils sont traités comme les chefs de
bataillon.
— adjoints. Ils sont adjoints aux pré-
cédents, suivant les besoins du service. Ils
sont traités comme les capitaines.
PAYS. Région, contrée. Battre le pays,
signifie reconnaître, explorer une certaine
étendue de pays.
PÉCUNIAIRE.
La description physique du pays accom-
pagne le dessin d'un lever et le complète. Le
mémoire est établi conformément à l'instruc-
tion ministérielle du 30 septembre 1874.
PEABODY (fusil). Arme à bloc pour
cartouche métallique du génie dit à culasse
tombante, calibre de 11™'" avec 3 rayures
tournant de gauche à droite. Un levier-
pontet produit la rotation du bloc, il est
ranvoyé en arriére par l'action d'un ressort
à boudin ; un frein, porté par le bloc, main-
tient celui-ci soit dans la position de ferme-
ture, soit un peu au-dessus de la position
d'ouverture complète. La cartouche à boulet
plein est à inflammation centrale.
Un fusil de ce genre, modèle 1868, était
en service en Roumanie pour l'armement des
troupes à pied et un du modèle 1867 en
Suisse^ pour Tarm-enient des soldats du génie
et des parcs (ficj. 224).
Fiq. 224.
PEAU. Tissu membraneux qui revêt le
corps de l'homme et la plupart des ani-
maux.
— de caisse. Peau tendue sur la caisse
d'un tambour. Il en existe de deux espèces :
l'une dite peau de batterie, sur laquelle on
frappe avec des baguettes, et l'autre, plus
mince, dite peau de timbre, qui résonne par
suite des vibrations produites sur la pre-
mière. Ces peaux sont achetées au compte de
la masse d'habillement et d'entretien.
— (Maladies de la). Les maladies de la
peau ne motivent l'exemption et la réforme
que si elles sont chroniques, rebelles et sous
la dépendance d'une mauvaise constitution
ou d'une altération profonde de l'orga-
nisme.
PE6BLE (poudre). Mot anglais signi-
fiant poudre-caillou. C'est une sorte de
poudre à. gros grains.
PÊCHE (Délits de). Les déUts de pèche
commis par des militaires sont justiciables
des tribunaux civiLs.
PECTORALE. Cuirasse qui protégeait
les pectoraux et que portaient, dans la mi-
lice romaine les soldats les moins riches.
PÉCULAT militaire. Vol d'une part de
butin, ou des deniers publics par ceux qui
en sont comptables.
PÉCULE. Biens qu'un mihtaire romani
acquérait avec la part de butin qu'il avait
fait à la guerre.
PÉCUNIAIRE. Qui représente de l'argent.
Allocation pécuniaire, allocation en argent ;
responsabilité pécuniaire, être tenu de payer
les manquants, déficits, etc., dont on est
PECUNIAIREMENT.
comptable et dont on%e peut justifier l'em-
ploi.
PÉCUNIAIREMENT. D'une façon pé-
cuniaire, au moyen d'argent.
PÉDESTRE." Qui se fait à pied, marche
à pied. E.r. : lùijage pédestre.
PÉDIEUX. Sorte de soulier en fer, qui
s'ajustait aux grèves ou jambières des che-
valiers au ni'jven âge.
PÉDILUVÈ. bain de pieds. Par exten-
sion, on a donné ce nom a l'endroit où les
chevaux prennent des bains de pied. Il
existe un pédiluve dans les quartiers de tous
les corps de troupe à cheval.
PÉDOMÉTRE ou PODOMÈTRE. In-
strument mù par un mouvement d'horloge-
rie, qui sert à évaluer dans les reconnais-
sances ou dans les marches le nombre de pas
parcourus.
11 y en a de différentes espèces, mais tous
sont basés sur le même principe et ont la
forme d'une montre, dont les aiguilles sont
mises en mouvement par la marche et s'ar-
rêtent quand on cesse de marcher. Us sont
peu usités, car ils manquent d'exactitude.
PEIGNE. Instrument de corne, taillé en
forme de dents qui sert à démêler les che-
veux et à nettoyer la tête. Chaque homme
de troupe est muni d'un peigne au compte
de la masse d'habillement et d'entretien.
PEINE Châtiment infligé par un tribunal
civil ou militaire comme punition d'un
crime ou d'un délit.
Les peines en matière criminelle sont ou
afflictives et infamantes ou seulement infa-
mantes.
Les peines afflictives et infamantes
sont : la mort, les travaux forcés à perpé-
tuité, la déportation, les travaux forcés à
temps, la détention, la réclusion.
Les peines infamantes sont : le ban-
nissement, la déyradation civique.
Les peines en matière correctionnelle
sont : l'emprisonnement à temps dans un
lieu de correction, l'interdiction à temps de
certains droits civils, civiques et de famille,
l'amende.
Le Code de justice militaire prévoit huit
espèces de peine en matière de crimes, et
quatre espèces en matières de délits.
Pour les crimes, les peines sont les sui-
vantes :
1° La. peine de mort, cette peine n'est in-
famante que lorsqu'elle est accompagnée de
la dégradation militau-e ;
2° Les travaux- forcés, peine afflictive et
infamante ;
3° La déportation ;
4"^ La détention, subie dans une forte-
resse ;
62j Pélican.
b" La réclusion, subie dans une maison
centrale :
6° Le bannissement;
1° La dégradation militaire, qui est la
conséquence obligatoire de toutes les peines
afflictives et infamantes prononcées contre
les militab'es;
8° Le renvoi sous la surveillance de la
Mute police pour xm délai qui ne peut excé-
der 20 amiées.
Pour les délits, les peines sont les sui-
vantes :
1" La destitution, spéciale aux officiers.
Elle entraîne la perte du grade et du droit
d'en porter les insignes ; l'officier destitué
ne peut réclamer ni pension, ni récompense
quelconque en raison de ses services anté-
rieurs ;
2» Les travaux publics, ])eine spéciale aux
sous-officiers et soldats et subie dans un des
ateliers de travaux publics en Algérie ;
3° L'emprisonnement, pour une durée de
6 jours à o ans. Si la peine ne dépasse pas
un an, elle est subie dans une prison mili-
taire; au-dessus d'un an, elle est subie dans
un pénitencier :
4° L'amende. Cette peine correctionnelle,
assez peu compatiljle avec les lois militaires,
peut être changée en un emprisonnement de
6 jours à 6 mois.
L'emprisonnement et les travaux pubUcs
ne lendent pas indigne du service militaire ;
mais le temps passé dans cette position ne
compte pas pour le congé ; de plus, les mili-
taires sont, à leur sortie de ces étabUsse-
meuts, dirigés sur l'un des bataillons d'in-
fanterie lég're d'Afrique.
P£INrURAGE. Action d'enduhe d'une
seule couleur, sur une ou plusieurs couches.
PELADE. Maladie de la peau, qui con-
siste dans la perte des cheveux, accompa-
gnée de la chute de l'épiderme en lamelles.
C'est une maladie contagieuse qui motive
l'exemption ou la réforme.
Il faut prendre, de plus, des mesures de
désinfection, avant d'employer les efl^ets de
coiffure ayant appartenu à des militaires at-
teints de la pelade, il est même préférable
d'incinérer les képis et les calottes d'écurie
de ces hommes.
PÈLERINE. Vêtement composé d'un
grand coUet rabattu qui couvre la poitrine
et les épaules, surmonté d'un capuchon.
Il est réglementaire pour les officiers et
les adjudants, et se porte par-dessus la ca-
pote ou le manteau, ou bien encore sans ces
derniers.
La pèlerine des officiers montés est plus
lontrue que celle des officiers non montés.
PÉLICAN. Ancienne pièce d'artillerie,
40
PELISSE.
équivalant à un quart de coulevrine et por-
tant 3 kilog. de boulet.
PELISSE. Espèce de mantelet garni d'as-
trakan, que tous les officiers montés sont
autorisés à porter par-dessus la tunique ou
le dolman.
Ce vêtement ne comporte pas de galons
de grade, et les boutons sont remplacés par
des olives.
PELLE. Instrument en fer, avec manche
en bois, servant à enlever la terre, le
sable, etc.
L'armée en emploie de divers modèles,
savoir :
La pelle-bêche (fig. 225), outil poriaUf
(V. Bêche) qui peut s'employer comme oulil
de teirassier et comme hache ou comme
scie.
La pelle ronde, du modèle dos parcs du
génie, qui est transportée sur des voitures
(V. Outils) et qui est aussi considérée comme
outil portatif pour le génie.
La pelle carrée, servant à recouper les
gazons et les talus ; elle est employée seule
dans les travaux de terrassement lorsqu'on
n'a pas de pioches (V. Outils).
— Au point de vue administratif (\^ Ou-
tils) .
— à ftU. Les pelles à feu sont fournies
par le service du génie en même temps que
les poêles dans les casernes.
Elles sont fournies par le service des lits
iiiilitaires dans les corps de garde, ainsi
626 PENALITE.
qu'aux officiers et aux adjudants pourvus de
mobiliers appartenant aux lits militaires.
— d'Arras. Sorte de louchet recourbé,
que l'on emploie avec avantage pour les
forages dans les terrains à la fois consistants
et faciles à fouiller.
PELOTE à feu. Sorte de pièce d'artifice
lancée autrefois par les assiégés pour éclairer
le fond du fossé.
PELOTON. Fraction de troupe comman-
dée par un lieutenant ou un sous-lieutenant.
Dans l'infanterie et le génie, le peloton
est une demi-corupagnie et comprend, par
conséquent, 2 sections ou 8 escouades.
Dans la cavalerie, le peloton est le quart
de V escadron.
PELOTONNEMENT. Mot employé rare-
ment et faute d'autre expression, pour indi-
quer le ploiement en peloton d'une troupe
sur 3 rangs.
PELTA ou PELTE. Petit bouclier peu
lourd en forme de croissant et qui était à
l'usage des troupes légères.
PELTASTE. Nom donné en général à
tout soldat qui portait le pelta.
Corps réguliers de l'armée grecque, qui se
plaçaient sur les flancs comme infanterie lé-
gère
PENAL. Qui concerne les peines, qui as-
sujettit à une peine.
Notre législation pénale est contenue :
1° Dans le Code pénal décrété par la loi
du 10 février I8i0 promulguée le 22 du
même mois, et qui s'applique à tous les ci-
toyens ;
2° Dans le Code de Justice militaire, qui
vient s'ajouter au précédent, pour les mili-
taires.
Un extrait du Code de justice militaire est
placé à la fin du livret individuel de tous les
hommes do troupe.
PÉNALITÉ. Système de peines établies
par la loi.
Les pénalités infligées aux militaires ont
varié suivant les nations et les époques, ou
bien suivant que les fautes, crimes ou délits
étaient individuels ou collectifs.
Les corvées ont été infligées de tout temps
pour les fautes légères, ainsi que la baston-
nade et la fustigation, qui n'ont disparu que
depuis peu dans les armées européennes.
Des peines des genres les plus divers et
les plus cruels ont été mises en vigueur sur-
tout au moyen âge.
La peine de mort s'est toujours trouvée
inscrite en première ligne pour les crimes
ou délits militaires, mais le genre de mort
était très variable suivant les temps.
Une troupe- qui s'était rendue coupable de
révolte ou de lâcheté était décimée, c'cst-à-
PÉNARD.
Jiie que l'on mettait à'hiort un homme sur
dix, dont le nom était tiré au sort.
Pour le surplus (V. Punition, Peines).
PÉNARD. Poignard à double tranchant.
Les mots painard, pénard, panard,
-ont venus, en outre, de ce que jadis les épées
ourles servaient aussi pour couper le pain.
D'autres disent encore que ces mots, déri-
vant du latin penna, donnent l'idée d'une
flèche empennée ,
PENCEL. Nom donné autrefois au mot
' /iM'iH, ou bien au floquet qu'on attachait
i la lance ou à l'épée.
PENDULE (subst. fém). Horloge dont
le mouvement est réglé par un pendule.
Lorsque l'achat ou la location d'une pen-
dule est reconnu indispensable pour un corps
de garde de police, c'est la masse d'habille-
ment et d'entretien qui supporte cette dé-
pense.
— Sorte de bascule à l'aide de laquelle
les Romains lançaient des pierres au moyen
do cordes mues à bras d'hommes.
— balistique. Appareil longtemps em-
ployé exclusivement pour effectuer la me-
sure de la vitesse qu'un certain poids d'une
espèce de poudr-e peut imprimer à un pro-
jectile donné, tiré dans des conditions déter-
minées.
Cet appareil se compose essentiellement
d'un récepteur de grand volume mobile au-
tour d'un axe à la manière des pendules or-
dinaires.
Un autre pendule, placé à une faible dis-
lance du précédent, supporte une bouche à
feu, fusil ou canon (pendule-îusil).
Les deux pendules peuvent osciller libre-
ment sur des axes horizontaux et parallèles.
Au moment de l'explosion, le recul fait
rejeter en arrière le pendule qui porte la
bouche à feu, taudis que l'autre est poussé
en avant par le choc du projectile.
On mesure l'angle décrit par l'un de ces
pendules et on en déduit, par le calcul, la
mesure de la vitesse initiale du projectile.
— compensateur. Pendule dont la lon-
_ueur ne varie pas avec la température.
Dans ce but, il a été composé de deux
létaux qui se dilatent inégalement, de telle
irle que la dilatation de l'un compensant
celle de l'autre, le centre d'oscillation soit
toujours à la même distance de l'axe de sus-
pension.
— composé. Corps pesant, de forme et
de dimensions quelconques, assujetti à tour-
ner autour d'un axe fixe horizontal qui ne
passe pas par son centre de gravité.
— conique. Durée d'une oscillation pro-
duite par une révolution complète.
— électrique. Appareil formé d'une
627 PÉNÉTRATION.
balle de sureau suspendue à un 01 de soie.
En approchant un corps électrisé, il y a
attraction, puis contact, puis répulsion de la
balle. Un pendule électrisé à l'avance d'une
électricité connue est repoussé par les corps
possédant l'électricité semblable et attiré par
ceux qui possèdent l'électricité contraire. Ce
genre de pendule est l'électroscope le plus
simple.
— simple. Durée d'une oscillation pro-
duite par le simple parcours de l'arc.
La longueur du pendule simple qui bat-
trait la seconde est' de 0",9939 à l'Observa-
toire de Paris.
PENDULOGRAPHE. Instrument servant
à exécuter des croquis pittoresques. Lependu-
lographeGrandjean se compose d'une plan-
chette que l'on met eu station verticalement,
d'un œilleton et d'un pendule composé d'une
légère règle de bois et d'un fil à plomb. Un
crayon muni d'une gorge s'engage dans un
Fis. 2-2G.
trou de la réglette et la supporte. L'œil
suit les contours apparents des objets au
moyen d'une pointe-guidon fixée en haut do
la réglette et le crayon trace les mêmes con-
tours sur la planchette {fig. 226).
PÊNE (armes à) (V. Fermeture).
PÉNÉTRATION. Action de pénétrer.
(Juantité dont un projectile pénètre dans
un milieu.
Se dit dans le même sens qu'effets des
projectiles sur les terres.
Cet effet est assez variable dans les mêmes
conditions de tir; dans un terrain horizontal,
l'explosion produit entonnoir, les terres sont
désagrégées mais retombent en partie dans
l'entonnoir.
La profondeur de pénétration dans une
terre labourable bien damée étant prise pour
unité, celle de la terre moyennement damée
sera 1/5, de la terre fraîchement remuée,
1,9 ; de l'argile, 2 ; du sable, 0,6.
L'obus de 90, à fusée percutante, produit
PÉNÉTRATION.
G28
un entonnoir de 2 mètres de largeur, i™,10
de longueur et 0'",60 de profondeur ; 10 obus
de 95 produisent, à 1000 mètres, un enton-
noir de 2 mètres de large, 4°\70 de long et
jm 20 de profondeur.
Les coups qui produisent l'éboulement le
plus considérable sont ceux qui viennent
frapper le talus extérieur à 1 mètre environ
au-dessous de la crête.
D'une manière générale, l'épaisseur d'un
massif de terre, pour résister convenable-
ment à une pénétration donnée, doit être le
3/2 de cette pénétration.
Maçonneries et murs isolés. On fait facile-
ment brèche à 1300 mètres dans un mur
isolé de 0™,50 d'épaisseur avec des obus
de 80 ou de 90, à raison de 1 coup 1/2 par
mètre courant.
Les murs de ferme, d'habitation, de clô-
ture, sont en général insuffisants à protéger
contre le tir des obus de 90""™.
Maçonneries épaisses. Les obus de 90
produisent dans les escarpes tantôt des en-
tonnoirs, tantôt des trous cylindriques, dans
lesquels il reste ordinairement un grand
nombre d'éclats.
Dans une maçonnerie en moellons crayeux,
avec revêtement en briques tendres, l'obus
de 90 pénètre de 1 mètre à 1°%80 à bout
portant; de 1 mètre à 1™,50 à 1500 mè-
tres.
L'obus de 90, tiré à bout portant contre
un mur en béton comprimé de 0™,50, adossé
à une forte couche de teri-e, n'éclate que dans
la terre après y avoir pénétré de 0™,80 à
l°i,50.
Sur les palissades. Les obus de 90 et 95,
tirés à 1000 mètres, produisent peu d'effet
contre une rangée de palissades en chêne, à
section triangulaire, de 0™,18 à 0°^,20,
laissant entre elles un intervalle de 0™,06 à
0",08.
Les palissades atteintes par le milieu sont
coupées ; celles atteintes par le côté sont à
peine dégradées, le projectile n'éclatant qu'en
touchant le sol.
On obtient le meilleur effet lorsque le pro-
jectile éclate à 2 mètres en avant de la palis-
sade.
Sur les blindages en fer. La résistance des
plaques à la perforation croît rapidement
dès que l'épaisseur dépasse celle qui peut
être traversée par un projectile unique.
Des projectiles animés d'une vitesse de
380 mètres traversent généralement, dans le
tir normal, des plaques de fer d'une épais-
seur égale à leur diamètre.
L'obus de 95 (en acier) arrivant avec une
vitesse de 225 mètres sur une plaque de
0™,05, la traverse.
PÉNÉTRATION.
Pour percer une plaque de O'^.OS dans
les mêmes conditions, il faut 3 ou 4 coups
superposés ; pour une plaque de 0"^,12, 6 à
8 coups.
Avec une vitesse de 390 mètres, cet obus
traverse des plaques de 0",20 au bout de
5 à 6 coups superposés.
Un projectile tiré obliquement agit sur la
plaque comme s'il arrivait normalement
avec une vitesse de choc égale à la compo-
sante normale de sa vitesse restante.
L'appui d'un matelas élastique augmente
la résistance des plaques.
Sur les troupes. Un projectile armé d'une
fusée percutante, en arrivant sur le sol sous
un petit angle, creuse un sillon, se relève et
éclate sur sa 2"= trajectoire.
La hauteur toujours faible du point
d'éclatement au-dessus du sol est négli-
geable; la position et la forme de la gerbe
d'éclatement dépendent des trois éléments
suivants : retard de la fusée, angle du rico-
chet sur le sol, ouverture du cône renfer-
mant les éclats.
Le retard, avec la fusée Budin, est de
2 mètres environ à 1000 mètres; il diminue
à mesure que la distance augmente. Vers
1800 mètres et même avant, avec un sol
favorable, le retard devient nul et le projec-
tile éclatant en terre fait fougasse.
Vangle de ricochet pour un teriain ferme
et horizontal varie entre 1 fois 1/2 et 2 fois
l'angle de chute.
h'ouverture du cône renfermant les éclats
dépend de la vitesse restante et de la vitesse
de rotation du projectile au moment de l'ex-
plosion, ainsi que de la vitesse de transla-
tion imprimée par la charge à chacun des
éléments du projectile.
Pour un projectile donné, tiré à charge
constante, la forme et la position de la gerbe
pour un même terrain peuvent être consi-
dérés comme ne dépendant que de la dis-
tance du tir.
Les bollcs à mitraille ne sont employées
que contre les troupes rapprochées en deçà
de 600 mètres.
Dans l'attaque, la première position d'ar-
tillerie doit être entre 1400 et 1800 mètres,
pour avoir 25 p. 100 d'effet utile contre des
canons sans avant-trains.
Les bons effets du tir en masse conti-e les
troupes se produisent à loOO mètres; au
delà de 2,400 mètres, le tir est rarement
efficace, parce que le résultat est difficile à
observer.
La deuxième position d'artillerie se prend
entre 1000 et 1400 métrés, quelquefois
même à 700 mètres, mais avec des pertes
considérables.
PÉNICHE. 629
Entre 1000 et 12Ct> mètres, l'effet de
4 batteries divisionnaires est à peu près égal
à celui d'une division d'infanterie, soit que
l'on tienne compte du nombre de fusils que
la division peut mettre en ligne à un mo-
ment donné (4 bataillons sur oOO mètres
chacun, soit 1200 fusils), soit que l'on tienne
compte de l'approvisionnement de munitions
transporté respectivement par les fantassins
et par les batteries.
Dans la défense, ne se retirer qu'à la dis-
tance de 300 mètres ; les sacriGces sont
énormes, mais justifiés.
La pénétration des balles a été indiquée au
mot Cartouches et au mot Fusils.
Celle des obus-torpilles l'a été à ce dernier
mot.
PÉNICHE. Embarcation fine et légère,
gréée comme un lougre, rapide à la voile et
à la rame , qu'on emploie surtout comme
garde-côtes.
PÉNITENCIER. Etablissement péniten-
tiaire qui reçoit les militaires condamnés à
plus d'un an de prison.
Il existe 6 pénitenciers dans les trois pro-
vinces de l'Algérie. Le persf nnel de comman-
dement et de surveillance d'un établissement
de ce genre est le suivant : 1 chef de ba-
taillon ou 1 capitaine commandant ; 1 offi-
cier subalterne, directeur des ateliers ; 2 offi-
ciers d'administration de la justice mili-
taire ; 1 adjudant commis greffier ; Un nom-
bre variable de sous-officiers, suivant l'effec-
tif des condamnés.
L'établissement est considéré comme corps
de troupe et pourvu d'un conseil d'adminis-
tration.
Les hommes ont le costume gris. Le tra-
vail es* obligatoire ; le salaire est limité aux
3/4 de celui des ouvriers civils de la localité.
Des marchés sont passés avec des entre-
preneurs qui payent le travail exécuté sur
des feuilles de quinzaine, acquittées par le
conseil. Le produit en est versé : moitié au
Trésor, un quart à la masse individuelle et
un quart à l'homme. Les excédents de masse
et les fonds particuliers de l'homme sont
versés à la Caisse d'épargne.
Les détenus sont couchés sur des demi-
fournitures : ils reçoivent tous les jours deux
repas ; le régime disciplinaire est très
sévère.
Tous les six mois, des sorties anticipées
et des réductions de peines sont accordées
par le Chef de l'Etat aux condamnés qui ont
une bonne conduite.
Les militaires graciés et ceux qui ont
achevé leur peine sont versés dans un ba-
taillon d'Afrique pour y terminer leur temps
de service actif.
PENSION.
PENNE, PENNON ou PENNET de
flèche. Plumes servant à garnir les flèches
pour leur permettre d'arriver en pointe.
— de fortification. Dérivé de penna
(créneau), d'où par extension le nom donné
aux châteaux à créneaux.
PENNON ou PANON. Étendard diffé-
rant de la bannière, en ce que celle-ci était
carrée, tandis que la première se terminait
en pointe ou en queue. Lorsqu'un simple
gentilliomme était fait chevalier banneret,
on coupait la queue de son penuon pour en
faire une bannière carrée.
A la guerre, le pennon servait d'étendard
aux vassaux d'un gentilhomme servant sous
les ordres d'un chevalier banneret.
— royal. Bannière de forme et de cou-
leur particulière, que les rois faisaient dé-
ployer à la guerre et qui transmettait au
besoin des signaux,
PENSION. La pension est une dette que
l'État paye à ceux qui l'ont servi pendant
un temps déterminé ou qui ont contracté à
son service des blessures ou des infirmités
les empêchant de continuer à servir.
Il est fait, à tous les officiers et assimilés,
une retenue de 5 p. 100 de leur traitement,
pour leur pension de retraite.
Les pensions des militaires ne sont donc
point des libéralités, mais des dettes de
l'État envers eux, et comme telles, elles sont
inscrites au grand-livre de la dette publique,
et les titres de pension sont de véritables
titres de rente viagère. Elles sont person-
nelles, incessibles et insaisissables ; elles ne
peuvent être frappées de retenues que dans
le cas de débet envers l'État ou de condam-
nation à fournir une pension alimentaire.
Ces retenues ne peuvent excéder i/o, dans
le premier cas ; 1/3 dans le second.
En principe, le droit à l'obtention ou à
la jouissance d'une pension ne se perd ja-
mais, mais il est suspendu : l°Par la perte
de la qualité de Français (durant la priva-
tion de cette qualité) ; 2° Par le séjour hors
de France pendant plus d'un an, sans l'au-
torisation du chef de l'État (pendant la du-
rée de ce séjour) ; 3° Par la condamnation
à une peine afflictive ou intimante (pendant
la durée de la peine) ; 4° Par la réadmission
dans l'armée d'un homme de troupe à titre
de commissionné, car la pension ne peut se
cumuler avec la solde d'activité.
On dislingue plusieurs espèces dépensions
militaires :
1° Les pensions de reforme;
2° Les pensions de retraite ;
3° Los pensions pour services cminents;
40 Les pensions aux veuves.
PENSION.
630
PENSION.
— de réforme. Les officiers seuls peu-
vent obtenir des pensions de réforme.
Les conditions à remplir sont : i° Avoir,
au minimum, 20 aus de service ; 2° Avoir
été mis en réforme dans les conditions pres-
crites par la loi du 19 mai 1834.
La quotité de la pension est déterminée
d'après le minimum de la pension de retraite
du grade de l'officier, à raison de 1/30
pour chaque année de service effectif, s'il
s'agit de la réforme pour infirmités incu-
rables.
Si l'officier, au contraire, a été réformé
par mesure de discipline, la pension n'est
que de la moitié du minimum de la pen-
sion de. retraite, augmentée pour chaque
année de service au delà de 20 ans, du
taux de l'annuité d'accroissement fixée pour
la pension d'ancienneté (taux de la cam-
pagne).
Les campagnes ne sont jamais comptées
dans le calcul de la pension de réforme, qui,
de plus, n'est pas réversible sur la veuve ou
les orphelins.
L'instruction de la pension de réforme
par mesure de discipline est faite par le Wi-
iiistre de la gueri'e, d'après le dossier fourni
par le conseil d'enquête; mais si la réforme
est basée sur des infirmités incurables, le
général commandant le corps d'armée fait
examiner l'officier par un médecin chargé
d'établir un certificat d'incurabiUtc ; l'in-
struction se fait ensuite dans les mêmes
formes que pour une pension de retraite.
— de retraite. La pension de retraite
est celle qui est accordée à un militaire quit-
tant l'armée active après un nombre déter-
miné d'années de service, ou par suite de
blessures ou d'infii mités contractées au ser-
vice.
On en distingue de trois catégories : la
pension de retraite pour ancienneté de ser-
vices, la pension de retraite proportionnelle
et la pension de retraite par suite de bles-
sures et d'infirmi'és.
La pension de retraite pour ancienneté de
services varie entre un minimum et un
maximum, pour chaque grade.
Le droit au minimum est acquis, pour
les officiers, à 30 ans de services, et pour
les hommes de troupe à 25 ans. 20 années
de services ou de campagnes en sus déter-
minent le' maximum ; chaque année ou
chaque campagne au delà du temps qui
donne droit au minimum, ouvre droit à
1/20 de la différence entre le maximum et
le minimmii.
Le taux de la pension dépend encore du
grade ; toutefois, si le militaire qui demande
sa mise à la retraite n'est pas titulaire de
son grade depuis deux ans au moins, il n'a
droit qu'à la retraite du grade immédiate-
ment inférieur, à moins que la retraite ne
soit liquidée d'office.
Les tarifs des pensions de retraite sont
annexés à la loi du 22 juin 1878, pour les
officiers et assimilés et à celle du 18 août 1879
pour les hommes de troupe (/. M., p. r.).
Le point de départ des services remonte
au jour de la mise en roule des appelés et
des engagés volontaires ; on déduit le temps
passé en détention par suite de jugement et
les interruptions de services.
Les élèves de l'École polytechnique
comptent 4 ans de services au moment où
ils sont nommés sous-lieutenants ; les méde-
cins et pharmaciens, 5 ans au moment où
ils sont nommés aides-majors de 'l'^ classe,
et les vétérinaires 4 ans au moment où ils
sont nommés aides-vétérinaires.
Les pensions sont accordées par le chef
de l'État à la suite de deux opérations ;
l'instruction et la liquidation.
L'instruction consiste dans l'établisse-
ment, l'examen et la vérification des pièces
qui constatent les droits du militaire. Elle
est confiée aux conseils d'administration,
pour le-s militaires des corps de troupe, et à
un officier supérieur ou général désigné par
le commandant du corps d'armée, pour les
officiers sans troupes. Les pièces à fournir
comprennent : la demande motivée de l'in-
téressé, son acte de naissance, ses états de
services détaillés et accompagnés des pièces
probantes ; enfin, un mémoire de propo-
sition.
Le dossier ainsi établi est communiqué
au sous-intendant qui, après examen des
pièces, les vise et les renvoie au corps. Celui-
ci les adresse, par la voie hiérarchique, au
Ministre de la guerre.
La liquidation a pour objet de déterminer
le montant de la pension. Les formes sont
les mêmes pour toutes les pensions. Les dos-
siers transmis au ministère sont soigneuse-
ment vérifiés, puis le bureau des pensions
arrête provisoirement le décompte. Le dos-
sier est ensuite transmis au Conseil d'État,
qui vérifie encore et arrête définitivement le
décompte ; il est ensuite adressé au Ministre
des finances. Ce dernier informe alors le
Ministre de la guerre, si les ressources bud-
gétaires permettent le paj'ement incunédiat
de la pension ; notification en est fdite à
l'intéressé qui a trois mois, à partir du
payement des arrérages, pour réclamer
contre la liquidation.
Toutes ces formalités étant remplies, un
décret du chef de l'État concède la penriou,
qui est inscrite au grand-livre de la Dette
PENSION.
63'!
PENSION.
publique, et un titre ^ pension, sous forme
de certificat d'inscription de rente, est remis
au titulaire (V. Officiers retraités).
La pension de retraite proportionnelle est
accordée aux hommes de troupe seulement.
Le minimum est dû après lo ans de ser-
vices efTectifs ; le maxnuum est acquis à
2o ans de services et il est alors égal au mi-
nimum de la pension de retraite pour an-
cienneté de services.
Chaque année de services accomplie an
delà de 15 ans, ainsi que chaque campagne
donne droit à une augmentation égale à 1/10
de la difiFérenee entre le minimum et le
maximum. Mais, si les campagnes jointes
aux années de services font un total de plus
de 2.5 ans, celles qui sont en sus ne sont
plus calculées que sur le taux d'accroisse-
ment des pensions d'ancienneté de 2o à
45 ans.
Les lois du 22 juin 1878 et du iA mars
1889 indiquent quel est le minimum du
taux de la pension proportionnelle pour
chaque grade.
La pension se règle sur l'emploi dont le
sous-officier est titulaire, s'il en est investi
depuis deux années consécutives, et sur
l'emploi et le grade inférieur, dans le cas
contraire.
Les sous-officiers titulaires d'une pension
proportionnelle restent pendant 10 ans à la
disposition du Ministre, pour le service de
l'armée territoriale et pour celui de l'instruc-
tion militaire préparatoire.
La pension de retraite p)Our blessures ou
infirmités est accordée à tous les militaires
atteints de blessures ou d'infirmités incu-
rables, contractées dans le service ou à l'oc-
casion du service, qui mettent le militaire
dans l'impossibilité de continuer à servir,
et en outre, s'il est homme de troupe, dans
l'impossibilité de pourvoir à sa subsistance.
Ces pensions se divisent en six classes,
suivant la gravité des blessures ou infir-
mités : l'instruction ministérielles du 23 juil-
let 1887 indique la classification des bles-
sures ou infirmités ouvrant des droits à la
pension.
La perte complète de la vue ou l'amputa-
tioa de deux membres donne droit au
maximum de la pension d'ancienneté, aug-
menté de 20 p. 100 pour les officiers, et de
30 p. 100 pour les hommes de troupe.
La perte absolue de l'usage de deux
membres ou l'amputation d'un membre
donne droit au maximum, quelle que soit la
durée des services.
La perte absolue de l'usage d'un membre
(ou blessures ou infirmités équivalentes),
donne droit au minimum, lequel s'augmente.
pour chaque année de service ou chaque
campagne, de 1/20 de la différence entre le
minimum et le maximum, de telle sorte que
ce denier soit acquis à 20 ans de services,
campagnes comprises.
Enfin, pour des blessures on infirmités
moins graves, la pension fixée au minimum
ne s'accroît que lorsque le militaire a le
temps de service exigé pour la pension d'an-
cienneté.
L'insti'uction est faite par les soins du
conseil d'administration du corps, ou, si le
militaire est éloigné de son corps, par le
conseil d'administration d'un corps voisin de
sa résidence. Elle comprend : la demande,
l'acte de naissance, le relevé des états de
serace, le certificat d'origine de blessures ou
infirmités, et le certificat d'incurabilitê établi
par le médecin chef de l'hôpital où le mili-
taire a été traité en dernier lieu. Toutes ces
pièces sont soumises au sous -intendant mili-
taire, qui les vise et les transmet au général
de brigade. Celui-ci fait examiner le mili-
taire en sa présence par deux médecins; le
conseil d'administration et le sous-intendant
assistent à la séance. Cette opération donne
lieu à l'établissement d'un certificat de visite
et d'un procès-verbal d'examen. Le dossier est
ensuite adressé au général commandant le
corps d'armée, ou à l'inspecteur général qui
désigne deux autres médecins pour procéder,
en sa présence, à la vérification des causes
qui motivent la demande. Un certificat de
contre-visite et un procés-verbal de vérifica-
tion sont dressés.
On établit alors un mémoire de proposi-
tion qui est adressé au Ministre avec tout le
dossier. Le Ministre soumet le dossier au
conseil de santé, pour prendre son avis, puis
la pension est liquidée comme les pensions
de retraite pour ancienneté de sei-vices.
Quand, par suite d'une aggravation con-
sécutive, les blessures ou infirmités d'un
militaire semblent lui donner droit à une
pension plus forte que celle dont il jouit, il
peut en solliciter la revision, dans un délai
de 5 ans, à partir du jour de la cessation
d'activité.
— pour services éminents. Elles sont
accordées par les Chambres, par une loi spé-
ciale, et peuvent être réversibles en tout ou
en partie, sur la veuve ou les orphelins du
titulaire.
La loi détermine le taux de la pension.
— aux veuves. Les veuves des mili-
taires ont droit à une pension dans les con-
ditions suivantes :
1° Lorsque le mari est mort en jouis-
sance d'une pension de retraite ou ayant
2a ans de services effectifs, pourvu que lo
PENTACONTARCHIE.
632
PERCÉE.
mariage soit antéiieiir de deux ans à sa cassa-
tion de l'activité ou qu'il y ait eu un enfant
issu de ce mariage;
2° Lorsque le mari est mort, soit sur le
champ de bataille, soit des suites de Lies-
sures ou infirmités, contractées dans un ser-
vice commandé, soit enfin de maladies con-
tagieuses ou endémiques aux influences des-
quelles il a été soumis par les obligations de
son service, pourvu que le mariage ait été
contracté antérieurement aux blessures ou à
l'origine des infirmités et maladies.
Dans le premier cas, la pension de la
veuve s'ëléve au tiers du maximum de la
pension d'ancienneté, pour les veuves d'offi-
ciers et à la moitié pour celles des hommes
de troupe.
Les pensions des veuves sont instruites
par les soins du sous-intendant militaire de
la subdivision où elles résident; les pièces à
produire sont les suivantes : demande, cer-
tificat d'inscription, états-de service, acte de
mariage, acte de décès du mari, certificat
de non-séparation, etc.
Après examen, le sous-intendant trans-
met le dossier au Ministre par la voie du
général commandant la subdivision; la li-
quidation a lieu dans les formes ordinairtîs.
L'entrée en jouissance a lieu du lende-
main du décès du mari.
Les veuves qui se remarient continuent à
Jouir de leur pension, à moins qu'elles
n'épousent un étranger, dans lequel cas
elles perdent la qualité de Françaises.
PENTACONTARCHIE. Subdivision de
la phalange grecque, qui, d'après l'étymolo-
gie, devait comprendre 50 hommes, mais en
comptait en réalité 64.
PENTACOSIARCHIE. Subdivision de la
phalange grecque, devant comprendre 500
hommes, mais qui en avait en réalité 512.
PENTAGONE. Figure comprenant cinq
côtés.
La citadelle était généralement composée
autrefois d'un pentagone bastionné.
PENTARQUE. Commandant à 5 hommes,
équivalent de notre caporal dans la milice
grecque.
PENTE. Rapport de la différence, de ni-
veau qui existe entre les deux extrémités de
la ligne, à la distance horizontale qui sé-
pare les projections de ces deux points.
— des talus. L'écartement des horizon-
tales d'un dessin permet de déterminer la
pente des talus. Mais pour éviter toute opé-
ration graphique, on indique souvent cette
pente par une fraction dans laquelle le nu-
mérateur donne la hauteur et le dénomina-
teur la base. Cette fraction n'est donc autre
chose que le rapport de la hauteur à la base.
ou autrement dit la tangente trigonométrique
de l'angle que fait le plan du talus avec un
plan horizontal. Ainsi un talus à 2/3 est
celui qui a 2 mètres de hauteur sur 3 de base.
— limites accessibles. Dans les con-
ditions moyennes :
Fantassins isolés. . 4/5 à peu prés 39°.
Mulets (batteries de
montagnes) 11/20 — 29°.
Chevaux.. 2/5 — 22°.
Voitures munies de
sabot d'enrayage
(à la descente).. 1/7 — 8°.
Voitures non mu-
nies de sabot d'en-
rayage (à la des-
cente) 1/18 — 3°.
PENTECOSTYS. Subdivision de la mi-
lice Spartiate, comparable à la télrarchie et
qui comprenait 64 oplites, d'autres disent
50.
PENULA ou PŒNULA. Sorte de vête-
ment civil et militaire ressemblant à la pè-
lerine actuelle de nos officiers et fait de
grosse laine. Les soldats romains le portaient
pour se préserver de la pluie et du froid.
PÈPHLEGMENON. Croissant tactique
ou ordre concave employé par la milice
grecque.
PERÇAGE. Opération qui consiste à fo-
rer, dans l'axe d'un canon de fusil et dans
le sens de sa longueur, un trou cjdindrique
d'un diamètre légèrement inférieur à celui
que devra présenter le canon terminé.
Le perçage s'exécute avec de grandes pré-
cautions au moyen d'outils appelés forets,
ayant deux trancliants formant un angle de
120 degrés environ.
L'opération s'effectue à l'aide d'une ma-
chine à percer, qui imprime au foret un
mouvement de rotation, et au canonj un
mouvement de translation très lent et par-
faitement réglé.
Chaque fois que le foret est descendu de
5 centimètres environ, l'ouvrier le retire, le
plonge dans i'eau, renverse le canon pour
faire tomber les copeaux, et le passe à un
autre ouvrier appelé rectificateur, qui est
chargé de s'assurer que le trou est bien dans
l'axe, et d'en rectifier la direction, si c'est
nécessaire.
Moyennant ces précautions, on arrive à
une précision très grande.
PERCÉE. Opération ayant pour but de
s'ouvrir un passage de vive force cà travers
les lignes ennemies.
Cette opération, toujours entreprise dans»
des conditions désavantageuses, comme pai-
PERCEPTION.
633
exemple à la fin d'iiii*iège, donne rarement
des résultats favorables.
PERCEPTION. Action de recevoir.
La perception des denrées a lieu sur bons,
la perception du matériel et des munitions
a lieu, soit sur bons de forme spéciale sui-
vant le service, soit sur des états de de-
mande visés par les autorités compétentes ;
la perception de la solde a lieu sur des états
de solde.
PERCHE. Brin de bois de mojenne gros-
seur et de 3 à 4 mètres de long, employé
pour le piquetage ou le profilement.
Ancienne mesure agraire égale à la centième
partie d'un arpent. Sa contenance variait de
O'^re. 34189 à Oa'-e,5107-2.
PERCOLATEUR. Appareil économique
employé pour la préparation du café dans
les corps de troupe en station.
11 en existe de trois modèles : le percola-
teur de SoO rations, celui de 300 rations et
celui de 1000 rations.
Le taux des rations de combustible néces-
saire pour le chauffage des percolateurs est
indiqué au tarif n* 1, annexé au règlement
du 15 janvier 1890, sur le service du chauf-
fage.
L'emploi de ces appareils a permis de ré-
duire aux quantités de 10 grammes de sucre
et 10 grammes de café, la ration ordinaire
qui est de 16 grammes de café et 21 grammes
de sucre.
PERCUSSION (arme à). Arme porta-
tive dans laquelle le feu est communiqué à
la charge au moyen d'une platine à per-
cussion {percussion périphérique, centrale)
(V. Cartouche).
PERCUTANT. Système d'arme à feu avec
platine a percussion. (V. Tir percutant.)
PERCUTEUR. Petite tige d'acier cylin-
drique {fig. 227) qui, dans le fusil modèle
1874, remplace l'aiguille du chassepot. 11 y a
également un percuteur dans le fusil modèle
1886.
Il est terminé à l'arriére par le T.
La tête du percuteur vient frapper la
capsule de la cartouche et déterminer l'ex-
plosion.
PERDREAU ou PERDRIAU. Machine
de guerre du moyen âge, qui lançait des
pierres en forme de volée de perdreaux.
C'était aussi un groupe de grenades par-
tant d'un même mortier, lequel contenait
dans son contour 3 autres petits mortiers
pouvant lancer chacun une grenade.
PÉRIODES d'instructio.v.
La lumière du gros mortier communiquant
avec celle des petits, la bombe et les gre-
nades partaient d'un seul coup.
PÉRÉQUATION. Répartition égale des
charges et emplois. Le mot péréquation des
grades est donc employé pour signifier avan-
cement égal de tous les officiers au même
grade, dans les mêmes conditions. Ce système,
bien que désirable en principe, n'est pas pra-
tique, car il est à peu près impossible de
comparer des mérites ou des titres très dis-
semblables.
PERFIDE. Déloyal, traître.
Il est défendu de se servir envers l'ennemi
de moyens perfides, tels que manquer à la
parole donnée, ne pns observer les clauses
d'un armistice, d'une suspension d'armes,
l'attirer dans un guet-apens au moyen d'un
sauf-conduit, etc.
PERFORATEUR. Sorte de pièce en fer,
à pointe aciérée, pourvue d'une branche de
tourne à gauche, employée en télégraphie
pour planter les poteaux.
PERFORATION. Action de pénétrer les
corps, de les tra\erser de part eu part.
— des cuirasses. Pour perforer les jM-
ques de blindage ou cuirassements, il faut
que le projectile ait une force vive suffi-
sante, un métal assez malléable pour ne
point se briser au point d'impact, assez dur
pour ne pas se refouler et des formes conve-
nables pour le but à remplir.
Des études et des expériences faites, on a
déJuit que le meilleur métal est l'acier ou
la fonte durcie, que la forme cylindro-ogi-
vale est celle qui doit être préférée, enfin
que l'obus de rupture doit être préféré au
boulet plein.
PÉRIASTE. Machine de guerre balisti-
que que les Grecs employaient.
PÉRIBOLE. Employé autrefois dans le
sens de palissade, entourant un retranche-
ment.
PÉRIBOLOGIE. Art de l'ingénieur, ap-
pelé autrefois art de l'engignerie et plus
récemment le génie tnilitaire.
PÉRIMÉ. Terme de droit .
Se dit d'une inscription qu'on n'a pas
renouvelée à temps, d'une instance qui a
péri faute d'avoir été poursuivie en temps
utile.
PÉRIMÈTRE, Le contour d'une figure,
d'uiic forteresse, d'une place forte.
PÉRIODES d'instruction. Tous les mi-
litaires dispensés en vertu de l'article 23 de
la loi du 13 juillet 1889 (élèves ecclésiasti-
ques, personnel de l'enseignement, élèves do
certaines écoles, etc.) doivent accomplir une
période d'instruction de quatre semaines
PÉRIODIQUE.
dans le cours de l'aiinée qui précède leur
passage dans la réserve de l'armée active.
Les hommes appartenant à la réserve de
l'armée active sont assujettis, pendant leur
temps de service dans ladite réserve, à
prendre part à deux périodes d'instruction,
chacune d'une durée de quatre semaines.
Les hommes de l'armée territoriale sont
assujettis à une période d'exercices dont la
durée est de deux semaines. (Art. 49.)
PÉRIODIQUE. Qui revient à des temps
marqués.
On donne le nom de picL'es [iériodiques
aux états, situations, comptes rendus, rap-
ports et autres documents que l'on doit en-
voyer au bout de périodes déterminées.
PÉRISPASME. Évohition en usage dans
la milice grecque; elle signifiait une demi-
conversion d'une sub livision de la piialange
grecque, au moyen de laquelle une ligne
faisait face en arrière en bataille.
Ce dernier mouvement, autrefois très com-
pliqué, s'exécute par un simple demi-tour.
PERMANENT, TE. Qui est stable, im-
muable [V. Fortification, Conseil de gueire,
Armée, etc.).
PERMIS. Autorisation délivrée par l'au-
torité compétente, suivant le cas.
PERMISSION. Autorisation de s'absen-
ter pendant un temps déterminé, mais qui
ne peut être supérieur à 30 jours. En prin-
cipe, la durée de la permission comprend le
temps de l'aller et du retour. Toutefois, pour
les militaire? employés outre-mer, cette durée
est indépendante du fmps de la traversée.
La permission (ou le congé) ne commence
donc que du jour du débarquement, et, au
retour, le militaire est censé rentré à son
poste, du jour de son arrivée au port d'em-
barquement.
Les permissions peuvent être accordées
avec solde de présence aux officiers et aux
sous-officiers rengagés ou commissionnés ; en
dehors de ces cas, elles sont accordées avec
solde d'absence ; les autres hommes de
troupe n'ont pas dfoit à la solde pendant la
durée de leurs permissions.
Le règlement du 28 décembre 18H3 indi-
que la nature et la durée des permissions à
accorder aux officiers, sous-ofiiciers, capo-
raux et soldats, les autorités qui ont le pou-
voir de les accorder et de les prolonger,
enfin, les formalités à remplir pour obtenir
ces permissions ou prolongations. (Infanterie,
art. 290 à 300; cavalerie, art. 283 à 293;
artillerie, art. 308 à 317.)
PERMISSIONNAIRE. Le titulaire d'une
permission.
PERMUTATION. Échange d'un emploi
34 PERMUTATION.
contre un autre, soit dans le même corps,
soit dans la même arme ou service.
Les permutations sont de deux sortes :
1° n office ;
2° Par convenance personnelle.
— d'office. Elles n'ont lieu que pour
les officiers ou assimilés ; elles sont pronon-
cées par le Ministre de la guerre et donnent
droit à l'indemnité de route.
Les officiers ou assimilés qui ont permuté
conservent leur ancienneté de grade ou d'em-
ploi dans leur nouveau corps ou service.
— par convenance personnelle. Les
officiers ou assimilés qui demandent à per-
muter par convenance personnelle, doivent
en faire la demande par la voie hiérarchi-
que au général commandant le corps d'ar-
mée, et obtenir, au préalable, le consente-
ment, non seulement de leurs chefs de corps
ou de service, mais encore des généraux de
brigade et des généraux de division sous les
ordres desquels ils sont et seront placés, et
lies commandants de corps d'armée inté-
ressés. La demande de permutation est trans-
mise au Ministre de la guerre par l'un ou
l'autre de ces commandants de corps d'armée.
Il est fait exception à la règle ci-dessus
pour les officiers qui désirent passer, par
permutation, soit d'un régiment de l'inté-
rieur dans un des corps stationnés en Algé-
rie, en Tunisie ou au Tonkin, soit de ces
derniers corps dans l'intérieur. Ces officiers
sont proposés, au titre du service courant, par
le général commandant le corps d'armée, qui
en adresse la liste nominative au Ministre.
Les permutations par convenance person-
nelle ne donnent pas droit à l'indemnité de
route.
L'officier ou assimilé est admis dans son
nouveau corps ou service avec son ancien-
neté de grade ou d'emploi, mais dans les
corps de troupe où l'avancement à la
i^<^ classe se fait sur l'ensemble du corps,
l'officier prend, sous ce rapport, l'ancienneté
de son permutant.
Les officiers qui ont plus de six années
de séjour continu en Afrique ou deux années
au Tonkin, ont droit, ainsi que leurs permu-
tants, à toutes les indemnités accordées aux
officiers qui permutent d'office.
Les permutations entre les sous-officiers et
les caporaux ou brigadiers sont soumises au
général de brigade ou au directeur du service,
qui statue. Les pièces à fournir sont celles
indiquées pour les changements de corps.
Ces changements ne pouvant avoir lieu que
par convenance personnelle, ne donnent pas
droit à l'indemnité de route, sauf pour les
permutations avec des sous-officiers, capo-
raux ou brigadiers appartenant depuis plus
PERPENDICULAIRE.
es']
PERTE.
de hnit ans à la poftion permanente des
troupes d'Afrique. Dans ce cas, les deux per-
mutants ont droit à l'indemnité de route et
au passage gratuit, mais ces permutations ne
peuvent être autorisées que par le Ministre.
PERPENDICULAIRE (ordre). Forma-
tion dans laquelle une troupe est placée per-
pendiculairement à une autre. Tel est le cas
des troupes qui exécutent des attaques de
flanc.
PF.RRIER ou PERRIÈRE. Machine nê-
vrobalistique en usage chez les Romains et
an mojen âge et qui servait à lancer des
pierres, du feu grégeois ou des traits. Les
mortiers-perriers modernes rappellent jus-
qu'à un certain point les anciens pierriers.
Ce nom désignait aussi le soldat qui ma-
nœuvrait la machine.
PERRUQUE. La perruque à la briga-
dière, prise sous le règne de Louis XIV, a
duré jusqu'à la régence.
PERRUQUIER. Le perruquier est chargé
de la coupe des cheveux des hommes de
troupe de la compagnie, escadron ou bat-
terie ; il leur taille la barbe, ou les rase, sur
leur demande. Il ne lui est dû aucune in-
demnité.
Les instruments et objets nécessaires à
son service lui sont fournis au compte de
l'ordinaire. Il est dépositaire des tondeuses
et responsable de leur entretien. Il reçoit
des médecins du corps une instruction spé-
ciale qui le met à même de donner aux
hommes des conseils pour les soins et l'hy-
giène de la tète et de la barbe. Il est exempt
du service de garde et des corvées.
PERSIEN. Bouclier employé par les an-
ciens pour protéger les travailleurs contre
les coups de l'ennemi.
PERSONNEL. L'ensemble des personnes
qui appartiennent à un service, à une admi-
nistration, à l'armée. Se dit par opposition à
matériel.
On a indiqué au mot armée, et à chaque
arme ou service, la composition du per-
sonnel ressortissant à chacun d'eux.
— des ateliers. Il comprend : les pre-
miers ouvriers, les ouvriers des sections ou
pelotons hors rang, les ouvriers des compa-
gnies, et un personnel auxiliaire composé
d'hommes de troupe dont le nombre est fixé
par le chef de corps, et qui Ciit employé tem-
porairement aux confections, réparations et
retouches .
A défaut de militaires, les corps peuvent
employer la main-d'omvre civile, soit en
traitant directement avec des entrepreneurs,
soit en autorisant leurs premiers ouvriers à
employer des ouvriers civils.
— des écoles militaires. 11 comprend
le personnel de direction, les professeurs et
le personnel d'administration. La composi-
tion de chacun de ces personnels est fixée par
un décret spécial.
— des écoles régimentaires. Dans
chaque compagnie, escadron ou batterie, le
capitaine est le directeur de l'école primaire,
qui est obligatoire pour tous les illettrés. 11
est secondé par les officiers, sous-officiers et
caporaux sous ses ordres ; les moniteurs sont
pris parmi ces derniers gradés.
Les cours préparatoires sont enseignés et
développés par des officiers professeurs dési-
gnés par les chefs de corps.
— des magasins, n comprend, dans
chaque corps de troupe, un sous-officier,
garde-magasin, un caporal ou brigadier ad-
joint, et trois hommes employés en perma-
nence à l'entretien et à la manutention des
effets, dans le magasin.
En cas d'insuffisance de ce personnel, le
chef de corps désigne un certain nombre
d'hommes pour être employés temporaire-
ment au magasin commun du corps.
Chaque capitaine désigne, en outre, un
caporal ou soldat pour faire fonction de
garde-magasin dans sa compagnie.
PERTE. Disparition d'un effet ou d'un
objet. Ce mot s'emploi-^ aussi pour désigner les
diminutions que subissent les effectifs des
troupes, par suite de décès, de blessures ou
maladies, de disparition, etc.
Les pertes de matériel sont classées dans
quatre catégories, au point de vue admi-
nistratif :
i° Les pertes faites par les comptables;
2° Les pertes par cas de force majeure ;
3° La perte par la faute des Iiommes ;
4° Les pertes par la faute des transpor-
teurs.
— par cas de force majeure. Elles
sont constatées par des procès-verbaux éta-
blis par les fonctionnaires de l'Intendance,
et sont supportées par l'Etat (Y. Événement
de force majeure. Dégradation).
— par la faute des hommes. Elles
sont supportées par la masse d'habillement
et d'entretien lorsqu'elles proviennent de la
négligence ou de la maladresse des hommes
de troupe autres que les adjudants ; elles
sont imputées aux adjudants ou aux officiers
qui les auraient occasionnées par leur faute
(V. Dcyradalion).
— parles comptables. Les comptables
sont responsables de toutes les pertes prove-
nant de leur négligence, ou même simple-
ment qui ne peuvent être attribuées à un
événement de force majeure. Des procès-ver-
baux détaillés dressés par les fonctionnaires
de l'Intendance, les chefs de service de l'artil-
PERTUISANE.
lerie, du génie, de santé, suivant le cas, re-
latent ces pertes, les circonstances dans les-
quelles elles se sont produites et les explica-
tions du comptable intéressé. Le directeur du
service ou le Ministre, suivant l'importance
de la perte, décide si elle doit être attribuée
au comptable, ou à une masse, ou à l'Etat.
Le comptable intéressé peut toujours référer
au Ministre d'une décision prise par un direc-
teur de service (V. Dégradation , Avarie).
— par la faute des transporteurs.
Elles sont constatées par les fonctionnaires
de l'Intendance comme il a été dit pour les
avaries, et sont imputées à qui de droit,
suivant les conclusions du procès-verbal et
la décision du Ministre.
— du livret. Les livrets perdus par les
officiers et les hommes présents sous les dra-
peaux sont établis à nouveau par les corps
de troupe et certifies conformes par le
major.
Lorsqu'un homme de la disponibilité, de
la réserve, ou de l'armée territoriale a perdu
son livret individuel, il en fait la déclara-
tion à la gendarmerie, qui en informe le
commandant du bureau de recrutement.
Celui-ci fait établir sur-le-champ un nouveau
livret individuel qu'il envoie à l'intéressé
par l'intermédiaire de la gendarmerie, sauf
à infliger une punition disciplinaire, s'il y
a lieu.
— d'un cheval. De quelque manière
qu'elle arrive, elle doit être constatée par
le sous-intendant militaire, ou par son sup-
pléant légal.
— d'un livret de solde. Lorsqu'un
corps de troupe ou un détachement a perdu
son livret de solde, le conseil d'administra-
tion ou le commandant en fait la déclaration
au sous-intendant qui inscrit celte déclara-
tion sur le duplicata du livret.
Lorsqu'un officier sans troupe ou employé
militaire a perdu son livret de solde, il doit
en faire la déclaration par écrit au fonction-
naire de l'intendance et affirmer sur l'hon-
neur qu'il ne l'a point engagé entre les
mains d'un tiers. Il doit, en outre, produire
un certificat du payeur constatant le dernier
payement effectué. Cette déclaration est in-
scrite sur le nouveau livret délivré par du-
plicata .
— d'un mandat de payement. En cas
de perte d'un mandat, l'oflicier sans troupe
ou l'employé militaire en fait la déclaration
au sous-intendant et produit l'attestation
écrite du payeur que le mandat n'a été ac-
quitté, ni par lui, ni par un autre payeur
pour son compte.
PERTUISANE. Sorte de hallebarde
légère, dont la longueur dépassait à peine
636 PÉTARD.
celle d'un homme. Adoptée par l'infanterie à
partir de Louis XI, cette arme disparut vers
1670 et fut donnée alors aux soldats inva-
lides et aux gardes de la prévôté.
PERTUISANIER. Louis XI créa une
compagnie de pertuisaniers. Ils constituèrent,
vers 1689, des soldats d'élite dans les gardes
françaises.
PESADE. Mouvement dans lequel on fait
appuyer le cheval sur ses pieds de derrière,
ceux de devant relevés, pour le préparer à
sauter.
PESAGE. Action de peser.
Les corps et établissements sont autorisés
à acheter, au compte de la masse d'habille-
ment et d'entretien, une bascule avec acces-
soires, de la force de 150 kilogr. au maxi-
mum, pour le pesage des colis qu'ils ont à
expédier.
PESAMMENT. Le soldat pesamment
armé était celui que l'on appelait autrefois
armé de toutes pièces.
PESANT. Cheval qui ne s'enlève pas
facilement des pieds de devant.
PES£E. La quantité de ce qui a été pesé
en une fois.
Pour la vérification du poids du pain pré-
senté en distribution, on fait une pesée de
25 pains.
P ET AIL ou PÉTAL. Ancien dard à
main à grosse tête, en forme de pilon.
PÉTARD. Petite caisse contenant des
matières explosives et destinée à faire sauter
des portes d'ouvrages de fortification, des
barrières et même des murs de peu d'épais-
seur.
Cet appareil est aujourd'hui chargé au
moyen de dynamite ou de mélinite.
— de dynamite. Est constitué par une
enveloppe métallique non soudée, avec loge-
ment pour l'amorce.
11 y en a de 100 et de 25 grammes.
Le pétard de 100 grammes (fig. 228) est
prismatique, avec une longueur de 130™™ ;
chacun des fonds porte, en saillie dans l'in-
térieur, un petit tube formant logement
pour la capsule.
Fiir. 2-28,
Celui de 25 grammes est cylindrique, ne
mesure que 32™™ et n'a de logement pour
la capsule qu'à un de ses fonds,
— de mélinite. Le pétard de mélinite,
à l'usage de la cavalerie, se compose d'une
enveloppe de laiton de 0™,147 de longueur,
0™,035 de largeur et G™,0225 d'épaisseur;
il contient 135 grammes de matière. Sur cha-
PETARDER.
cun des fonds est souTO un petit tube faisant
saillie à l'intérieur et destiné à recevoir la
capsule. L'orifice de ce tube est recouvert par
un ruban qu'on arrache au moment de l'amor-
çage. Le tout est enveloppé de papier.
L'amorce est un cylindre ou capsule en
cuivre de 0'",0i de hauteur et 0^,006 de
diamètre, renfermant i^^^jO de fulminate de
mercure qui, par son explosion, provoque
celle du pétard.
Pour produire l'explosion de l'amorce, on
emploie le cordeau Bickford.
Pour faire V amorçage, on enfonce une des
extrémités du bickford fraîchement coupée
dans une capsule, de façon qu'elle touche le
fulminate , on étrangle avec une pince la
capsule vers son orifice, pour maintenir le
bickford sans l'étrangler (ftg. 229), On arra-
che le ruban du tube et l'on introduit la cap-
sule le plus à fond qu'on peut. A lin d'empê-
cher que la capsule sorte de son logement ou
que le cordeau se détache de la capsule, il est
bon de rattacher le bickford au pétard de la
façon suivante : on embrasse le bickford au
moyen d'une ficelle en formant en a un nœud
d'artificier, que l'on suraioate d'un nœud sim-
ple ; on rabat les bouts de la ficelle sur le pé-
tard, et on fait, avec une autre ficelle, un
deuxième nœud d'artificier b embrassant le
pétard et les brins libres de la première ; on
surmonte ce nœud d'un nœud simple et on
noue ensemble, en c, les quatre brins libres.
Pour mettre le feu au pétard, on rafraîchit
l'extrémité du cordeau en le coupant en bi-
seau afin de découvrir la composition fusante ;
on fend, sur une longueur de 0™,01, l'extré-
mité libre du cordeau. On met le feu au
bickford au moyen d'un morceau damadou
qu'on tient à la main, ou mieux encore avec
une mèche de fourneau ; on peut aussi se
servir simplement d'une allumette. En tenant
dans la main gauche les extrémités libres de
plusieurs cordeaux, on peut mettre le feu à
plusieurs charges à la fois. Si l'on donne aux
cordeaux des longueurs égales, on obtient des
explosions à peu près simultanées.
— de mines. Petits fourneaux que l'on
établit pour l'entretien ou l'excavation du
roc ou de la maçonnerie, quand cette opéra-
lion devient trop lente ou trop pénible avec
des outils de carrier.
A cet effet, on pratique un trou (de 0™,02
à 0™,04 de diamètre, dans le cas d'une pou-
637 PETIT.
dre brisante, à. employer de préférence) au
mo\ en d'une barre à mines ou d'un pistolet
de mineur.
La charge occupe le 1/3 au 1/4 de la lon-
gueur do trou, dont le reste est bourré ou
rempli de sable sec.
PETARDER. Détruire ou faire sauter un
obstacle ou un objet au moyen d'un pétard.
PÊTARDIER. Se dit des soldats chargés
de disposer des pétards et d'y mettre le feu.
Ce rôle, rempli exclusivement autrefois par
les soldats du génie, est actuellement aussi
du ressort de la cavalerie.
PETIT. Terme général qui, joint à un
grand nombre de mots militaires, implique
alors ridée de réduction, de diminutiL
Ainsi : petit bidon, petit calibre, petit
piquet, etc., pour distinguer ces objets d'au-
tres de même nature, qui sont plus grands.
— châssis (V. Châssis d'affût de place).
— poste. Fait partie du réseau des
avant-postjs. Son effectif varie entre une
escouade et une section.
Les petits postes sont étaljlis en arrière
des groupes de sentinelles qu'ils fournissent,
de manière à pouvoir communiquer facile-
ment avec ceux-ci, ainsi qu'avec la grand'-
garde dont ils dépendent. Leur emplacement
est autant que possible dérobé aux vues de
l'ennemi. Il y a, dans chaque petit poste,
une sentinelle devant les armes, et, s'il est
nécessaire, un ou plusieurs hommes chargés
d'observer les sentinelles doubles et de ré-
péter leurs signaux. Ils sont relevés d'heure
en heure. Pendant le jour, une patrouille
est toujours tenue prête à marcher. Les hom-
mes non de service peuvent se reposer, mais
sans quitter leur équipement. La nuit, tout
le monde veille. Dans les petits postes, il est
généralement interdit de fumer et d'allumer
des feux. Les aliments des hommes sont pré-
parés à la grand'garde.
Le chef du petit poste reçoit du comman-
dant de la grand'garde les indications sur le
service et la surveillance dont il est chargé,
sur la conduite à tenir en cas d'attaque, sur
l'emplacement des postes voisins, sur les
nouvelles qu'on a de l'ennemi. Il pose ses
sentinelles doubles, leur donne leurs consi-
gnes, les visite fréquemment et les déplace
s'il le juge nécessaire. 11 informe le comman-
dant de la grand'garde de tout ce qui se
passe sur la ligne des sentinelles, lui trans-
met les renseignements recueillis et lui en-
voie les personnes suspectes, les déserteurs
ennemis et les prisonniers.
Lorsqu'un petit poste doit changer de
position la nuit, il ne le fait qu'après que la
grand'garde est établie sur son nouvel em-
PETIT ÉQUIPEMENT.
placement ; il fait ensuite relever les senti-
nelles .
On envoie quelquefois, à la tombée de la
nuit, des postes isolés sur les chemins par
lesquels l'ennemi peut se présenter. Ils an-
noncent son apparition au moyen de signaux
convenus.
11 est souvent utile de placer des postes
en vigie sur des points dominants, tels que
clochers, mamelons, etc., pour observer le
terrain plus au loin.
PETIT ÉQUIPEMENT (V. Équipe-
ment).
— état-major. On désigne sous le nom
do petit état-major, dans un corps de troupe
à pied, les adjudants de bataillon, le tam-
bour-major, les caporaux-tambours ou clai-
rons, le caporal-sapeur, les sapeurs-ouvriers
d'art, le sous-chef de musique et les musi-
ciens, au total 61 hommes.
Dans un corps de troupe à cheval, le petit
état-major ne comprend que S hommes, sa-
voir : 2 adjudants de bataillon, 1 adjudant-
vaguemestre, 1 maréchal des logis trom-
pette-major et 1 brigadier trompette.
PETITE GUERRE. Diminutif de la
guerre en rase campagne; exercices ou ma-
nœuvres ayant pour but de s'y préparer en
se rapprochant le plus possible de ce qui se
passerait dans la réalité.
C'est une excellente école pour les offi-
ciers. Remplacée par les grandes manœuvres.
— monture. Les effets de petite mon-
ture comprennent les brosses, la patience, la
trousse garnie, la boîte à graisse, la fiole à
tripoli, le martinet, le peigne, la cuiller et
la fourchette, le tout contenu dans un sac
dit de petite monture.
— tenue (V. Tenue).
PETITES PLACES. Anciennes places de
guerre conservées, ou petites forteresses oc-
cupant une position très forte, que l'on con-
serve ou que l'on organise simplement avec
une enceinte, sans ouvrages détachés pour
maîtriser des voies de communication, des
passages, etc.
11 est essentiel d'y aménager des abris
assez nombreux pour recevoir la garnison et
la population civile pendant le bombarde-
ment.
Le nombre de ces places est très restreint
et il diminue de jour en jour par suite de
déclassements.
PETITS PIQUETS. Sorte de défense ac-
cessoire consistant eu piquets de 0^,50 à
O^.SO de longueur sur 0"',0i à 0™,06 de
diamètre que l'on enfonce de 0'",30 à 0™,40
en terre, et que l'on appointe ensuite. Ces
piquets sont enfoncés et espacés d'une ma-
nière irrégulière. Il eu faut environ 16 par
638 PHALA.
mètre carré de terrain. Ils peuvent rempla-
cer les abatis sur les glacis ou dans le fond
des fossés (V. Destruction).
PÉTITION. Demande, plainte ou vœu
adressé par écrit à une autorité quelconque.
Les militaires ne peuvent faire de péti-
tion ; leurs demandes ou réclamations doivent
être individuelles et transmises par la voie
hiérarchique à l'autorité compétente.
PÉTRIN. Espèce de coffre en bois dans
lequel on pétrit la pâte servant à faire le
pain et le biscuit. Les pétrins ordinaires sont
seuls employés par l'administration militaire
pour la fabrication du pain, à l'exclusion des
pétrins mécaniques, qui ne peuvent être em-
menés en campagne à cause de la difficulté de
trouver des moteurs pour les actionner. Tou-
tefois, on emploie les pétrins mécaniques
pour la fabrication du biscuit.
PÉTRINAL ou POITRINAL. Sorte
d'arme à feu qui tenait le milieu entre l'ar-
quebuse et le pistolet {jig. 230) et qui fut
inventée vers la fin du XVI'= siècle. Ou lui
Fii.% 230.
donna ce nom pai'ce qu'on était obligé de
l'appuyer sur la poitrine pour tirer. C'était
surtout une arme de cavalerie légère, avec
un rouet plus fort et plus vif que dans l'ar-
quebuse. Tout porte à croire qu'il a donné
naissance à l'espingole et au mousqueton,
PÉTRIR. Détremper la farine avec de
l'eau, la remuer, la brasser et la mêler, de
manière à en former une pâte.
Le pétrissage d'une fournée de pain de
troupe exige 30 à 33 minutes ; ou laisse en-
suite reposer la pâte pendant 23 minutes,
puis on la divise en pâlons.
PÉTROBOLE. .Machine de la miUce by-
santine qui .servait à lancer des pierres.
Sorte de pierrier.
PÉTROLE Huile minérale qui sert priu-
oipalement pour l'éclairage, mais que l'on
emploie aussi pour le graissage, et même
pour la destruction des insectes dans les
planchers et le mobilier des casernes. Dans
ce dernier cas, l'huile de pétrole est étendue
d'eau dans la proportion d'un dixième.
PEYRA. Projectile de forme arrondie em-
ployé par l'artillerie au moyen âge.
PHALA. Nom donne aux tours mobiles
en bois qu'on employait au moyen âge
comme forlificalion passagère.
PHALANGARCHIE.
039
PHARMACIEN.
PHALANGARCHI9; PHALANGAR-
QUE I V. Phalmuje).
PHALANGE L'un des trois os qui com-
posent chaque doigt de la main à l'excep-
tiou du pouce qui n'eu a que deux.
Mot signiflant grosse troupe.
Nom douué par les Grecs à leur plus
grosse formation d'iufauterie.
La phalange macéJonnienne constituait
une division de 8,000 hommes armés de
piques et de boucliers, et présentant un
front de bataille de 8, 10, 12 ou Itt hommes
placés les uns derrière les autres, 16 était
le chiËfre préféré.
La phalange avait les subdivisions sui-
vantes, à partir de la plus petite :
La file {lochos) était commandée par un
lûchagos ou prostate; le quart d'une file de
16 était une ênomotk, dont le chef s'appelait
énomotarque. Deux énomolies constituaient
une dimérie ou hémilochie. La réunion de
•2 files constituait le cyllochisme. Une dilochie
se composait de 32 hommes, une tétrarchie
de 64, une texarchie de 128, un syntagme
on xenarckie de 256, la pentachosiarchie de
312, la chiliarchie de 1024, la mérarchie ou
télarchie de 2,048, \a phalangarchie on stra-
tège de i.OQô, la dipliatangarchie de 8,192,
la iétraptuilangarchie ou phalange complète
de 16,384.
On voit que les diverses subdivisions al-
laient toujours en doublant, pour former des
unités qu'on peut comparer jusqu'à un cer-
tain point à nos escouades, sections, pelo-
tons, compagnies, bataillons, régiments, bri-
gades et divisions.
Le mot phalange se dit aujourd'hui d'une
Ijonne troupe bien aguerrie et disposée à
vaincre ou à mourir.
— macédonienne. Ce fut celle qui eut
la meilleure organisation et dont les succès
consacrèrent la réputation.
On lui adjoignait un certain nombre de
troupes légères pour moitié, un quart d'ar-
chers et de frondeurs et un quart de cava-
. lerie, ce qui doublait l'effectif de la phalange
et la portait à un véritable corps d'armée
de 32,768 hommes.
PHALÈBE. Ornement de forme ronde en
u-age chez les Romains, où il était décerné
aux soldats comme décoration.
Il formait une sorte de collier dont le
milieu tomltait sur la poitrine.
PHARE. Tour élevée que l'on construit
sur les côtes pour guider, par des feux puis-
sants, les navigateurs pendant la nuit.
Il y en a de 6 catégories :
1° A feu fixe;
2° A éclats, qui donne 5 éclats et 5
éclipses au plus dans une minute ;
3" Tournant, qui augmente et décroît
graduellement en tournant;
4» Fixe à éclats, dont l'éclat est précédé
ou suivi ife courtes éclipses ;
b° Intermittent ;
6° Alternatif, à lumière blanche et rouge
successivement sans éclipse intermédiaire.
PHARMACIE. Lieu où l'on prépare, où
l'on conserve et où l'on distribue les médi-
caments.
Il existe une pharmacie dans chaque éta-
blissement du service de santé militaire, in-
firmerie, ambulance ou hôpital ; de plus, il
a été créé des pliarviacies d'approvisionne-
ment et des pharmacies régionales pour ap-
provisionner les autres établissements.
— d'approvisionnement Les pharma-
cies d'approvisionnement sont chargées de la
constitutions des approvisionnements en mé-
dicaments, réactifs et accessoires, et en ma-
tériel spécial de pharmacie.
Les médicaments composés dont la qualité
est difficile à contrôler, ainsi que tous ceux
dont la préparation est avantageuse ou éco-
nomique, sont préparés dans les pharmacies
d'approvisionnement. Les autres médica-
ments sont demandés à l'industrie privée.
La gestion de ces établissements est con-
fiée à un pliarmacien militaire.
— régionale. Il en a été institué une
dans tous les corps d'armée dépourvus d'hô-
pital militaiie dans le but d'assurer :
1° La surveillance et l'entretien des mé-
dicaments et du matériel spécial qui existent
dans les approvisionnements du service de
santé en campagne entreposés dans la ré-
gion ; .
2° La livraison, aux infirmeries régimeu-
taires et vétérinaires du corps d'armée, des
médicaments et objets nécessaires;
3° L'exécution des analyses chimiques et
expertises qui sont demandées, par l'inter-
médiaire du directeur de service de santé,
dans l'intérêt des différents services.
Cet établissement est géré par un officier
d'administration, sous la direction d'un
pharmacien militaire.
PHARMACIEN militaire. Officier du
service de santé chargé de la conservation et
de la comptabilité des médicaments et du
matériel d'une pharmacie, dans un hôpital
militaire ou une pharmacie ; il est, en outre,
chargé de toutes les préparations médica-
menteuses, et de la préparation des livrai-
sons de médicaments ; il fait toutes les ana-
lyses nécessaires pour éclairer la commission
de réception; enfin, il participe chaque jour
à la dégustation des aliments destinés aux
malades.
Les pharmaciens aides-mnjors de 2'= classe
PHÉCI.
640
se recrutent parmi les élèves de VEcole du
service de santé militaire. En cas de mobili-
sation, le cadre est complélô par des phar-
maciens de réserve et de l'armée territoriale.
PHYSIQUE.
Le tableau ci-après indique la composi-
tion détaillée du cadre dos pharmaciens mi-
litaires, ainsi que leur ossimiwtion :
DÉSIGNATION DES GRADES.
Pbarmaclen inspecteur
— principaux de 1'° classe . . .
— principaux de S» classe. . .
— majors de 1''" classe
— majors de 2e classe
— aides-majors de Ire classe
— aides-majors de 2e classe.
TOTA
EFFECTIF
fixé
par la loi
réellement
du
en-
16 mars
tretenu.
1882.
1
1
G
4
6
o
46
35
68
50
43
35
15
10
140
COIÎRESrOMDANCE
des siadcs.
Général de brigade.
Colouel.
Lieutenant-colonel.
Clief de bataillon.
Capitaine.
Lieutenant.
Sous-lieutenant.
PHÊCI. Coiffure en forme de calotte que
portent les chasseurs d'Afrique et quelques
autres troupes françaises.
FHONÂCIE. Art de régler les intonations
de la voix, qu'il pourrait y avoir intérêt à
enseigner aux officiers.
PHONOGRAPHE. Inslruincnt inventé eu
1878 par Edison, et permettant d'enregis-
trer ou de reproduire la parole à volonté
ainsi que les sons. N'a pas d'application di-
recte à l'art militaire.
PHOSPHORE. Corps simple métalloïde,
solide, incolore, sans saveur et d'une odeur
fortement alliacée.
Certaines houilles françaises contiennent
du phosphore qui s'unit au fer lors de la
fabrication.
Le phosphore rend le fer facile à travailler
à chaud, très soudable, mais très dur et cas-
sant; dans la proportion de 2 à 3 millièmes,
il n'altère pas sensiljlement ses propriétés.
La fonte phosphoiense se moule facilement.
PHOTOGRAPHIE. Art de fixer les objets
par la lumière. La photographie est em-
ployée, dans l'armée, pour prendre des vues
rapides de certaines positions, et notamment
des ouvrages de fortifications.
L'inconvénient de la photographie appli-
quée à la représentation d'une position,
c'est qu'elle ne donne que le premier plan,
qui masque tout le reste, et qu'elle ne donne
pas les distances relatives des dilïérents
points.
On a fait des essais assez satisfaisants de
la photographie en ballon, laquelle donne
assez exactement la physionomie du terrain,
au point de vue de la planimétrie.
Enfin, les officiers et assimilés doivent
placer leur photographie, en tenue bour-
geoise, dans un petit carré de 4 centimètres
qui leur est réservé sur leur carte d'iden-
lité.
PHOTOGRAVURE. Procédé employé
pour transformer les épreuves photogra-
phiques en planches gravées, pouvant être
tirées à la presse comme les eaux-fortes et
les gravures en taillo-doure.
PHOTOLITHOGRAPHIE. Procédé de
gravure lithographique basé sur la propriété
que possède le bichlorale de potasse de
s'impressionner par la lumière lorsqu'il est
mélangé avec des matières gélatineuses. In-
venté en ISoii par M. Poitevin.
PHOTOMÈTRE. Instrument destiné à
mesurer l'intensité de la lumière; une espèce
particulière sert à mesurer exactement le
temps de pose devant l'appareil photogra-
phique,
PHOTOMICROGRAPHIE. Moyen de
produire des épreuves à échelles très petites
par la photographie et d'agrandir les épreu-
ves ainsi olitcnues (V. Piqeonvoyageur).
PHOTOTYPOGRAPHiE. Application de
riiélioffravnre :ï la tvpograpliie.
PHOTOZINCOGRAPHIE. Procédé d'hé-
liogravure sur zinc.
PHYSIOLOGIE . Science qui a pour objet
l'étude des phénomènes de la vie chez les
êtres organisés.
PHYSIONOMIE. L'expression particu-
lière qui résulte de l'ensemble des traits du
visage.
PHYSIQUE. Science qui a pour objet
l'élude des propriétés générales de la ma-
tière.
Le physique signifie la constitution natu-
PIAFFE.
641
PIECE.
relie de l'homme; se lit aussi par opposition
au moral.
PIAFFE. Se dit d'un cheval qui, en
marchant, lève les ja:nbes de devant fort
haut et les replace presque au même endroit
avec précipitation.
PIC. Sorte de pioche dont on a supprimé
le bout tranchant (fig. -231 ) ; elle est employée
comme outil de destruction, pour percer des
créneaux dans les murs.
Fis. 231.
Montagne élevée et isolée, ayant généra-
lement la forme d'un cône. Les pics les plus
élevés prennent le nom d'aiguilles.
— à roc Sorte de pic iestiné surtout à
percer le roc. Il en existe de six modèles
entièrement en a^-ier ou dont le pic et la
tète sont seuls aciérés.
PICORËE. Nom autrefois donné par les
soldats à la marandr.
PIGQUAIRE, PlCQUIERouPIQUIER.
Soldat régulier armé d'une pique ; à l'ori-
gine il y en eut même dans les dragons.
Les Suisses, les Flamands et les Espagnols
acquirent une grande iiabilet'^ dans le ma-
niement de cette arme. Leurs piques avaient
environ 6 mètres de longueur et on forma
avec les piquiers des bataillons carrés que
l'on nomma hérissons.
Ils étaient ainsi formés pour combattre en
masse, et, au début du règne de Louis XIll
encore, les piquiers français se tenaient sur
dix rang?, partagés par demi-files.
PICRATE. Sel de l'acide picrique. Ce
composé est par lui-même un explosif assez
violent, mais comme il ne renferme pas as-
sez d'oxygène pour brûler son charbon, on
le mélange à des oxydants énergiques pour
l'emplojer comme agent explosif et l'on ob-
tient alors des poudres au picrate d'ammo-
niaque, ou au picrate de potasse.
— d'ammoniaque. S'obtient en satu-
rant à chaud l'acide picrique brut par une
dissolution concentrée d'ammoniaque, ou
bien en traitant le carbonate d'ammoniaque
par l'acide picrique. Il ne détone dans au-
cune circonstance.
— de potasse. S'obtient en mélangeant
à chaud une dissolution de carbonate de po-
tasse et une dissolution d'acide picrique ; à
froid, il est très peu soluble dans l'eau.
C'est un explosif ieaucoup plus puissant
que la poudre ordinaire; il détone à la tem-
pérature de 300°, ou sous l'influence d'un
choc violent, ou au contact d'un corps en
ignition.
Un mélange de picrate de potasse et de
chlorate de potasse produit un explosif
d'une extrême énergie, mais dangereuse à
fabriquer.
PIÈCE. Morceau, partie d'un tout. Être
armé de toutes pièces (V. Chevalier) ; tail-
ler une armée eu pièces, la défaire entière-
ment.
Se dit aussi de tout document qui sert à
établir un droit, à constater un fait : telles
sont les pièces de comptabilité, parmi les-
quelles on remarque les pièces de dépense,
les pièces de recettes, les pièces à l'appui des
comptes.
— d'armes. Les pièces d'armes et acces-
soires employés pour les réparations des
armes doivent provenir des manufactures de
l'Etat. Les demandes sont adressées par les
corps au directeur de la manufacture qui
dessert la région dont ils font partie. Elles
sont produites en deux expéditions (Règle-
ment du 6 décembre 1883, J. M., p. r.).
Les pièces d'armes sont payées sur les
fonds généraux de la caisse des corps, au
moyen de mandats tirés par les entrepre-
neurs des manufactures sur les conseils d'ad-
ministration. Les frais de timbre, de factures
et de quittances sont à la charge de ces en-
trepreneurs.
Les corps doivent être pourvus en tout
temps des quantités de pièces d'aimes néces-
saires pour effectuer le chargement de la
caisse d'armes et outils à emporter en cam-
pagne.
Les pièces d'armes sont remises par le
conseil d'administration au chef armurier,
au fur et à mesure des besoins. La valeur
lui en est retenue en fin de trimestre.
— d'artillerie. On désigne généralement
une bouche à feu ou ca)ion sous le nom de
pièce. Dans l'artillerie, la pièce est l'unité
représentant l'escouade ; une section com-
prend 2 pièces ; la 4*= section d'une batterie de
guerre en comprend même 3.
Par pièce, on entend le personnel et le
matériel; cette unité est commandée par
1 maréchal des logis qui est chef de pièce,
41
PIED.
6i2
PIERRES.
et par 1 brigadier qui est ch'f de caisson.
Chacune des 3 premières sections possède
2 bouches à feu, soit 6 canons pir batterie.
La 7« pièce attelle 3 caissons, la 8"^ la
■forge, le chariot de batterie, etc., et la
90 attelle le train régimentaire (chariot à
fourrages, fourgons à vivres et à bagages,
etc . ) .
— de coiffure. Elles sont achetées au
compte de la masse d'habillement et d'en-
tretien.
— de grand équipement. Les pièces
de grand équipeiiicut sont ai-'hetées par les
corps, au compte de la masse d'habillement
et d'entretien, de même que les accessoires
d'effets divers.
Ces pièces et accessoires sont délivrées
aux premiers ouvriers au fur et à mesure
des besoins, et ceux-ci effectuent la pose
d'après un tarif fixé ou au compte de l'abon-
nement, suivant le cas.
— de rechange de harnachement.
Les arçons neufs entiers sont délivrés par
l'atelier d'arçonnerie de Sauraur, à titre gra-
tuit, pour la cavalerie, et à chaige de rem-
boursement pour les autres armes. Les
pièces d'arçon sont délivrées à titre onéreux,
par ledit atelier, sur la demande directe des
conseils d'administration, approuvée pai" les
fonctionnaires de l'intendance.
La valeur de ces pièces est remboursée
par le maître sellier abonnataire, au mojen
d'un versement au Trésor.
Les auti'es pièces, tels que mors, étriers,
etc., sont en principe fournies par les maga-
sins centraux, à la cavalerie, et achetées par
les maîtres selliers dans les autres armes.
PIED. Partie du corps de l'homme et des
bipèdes ou quadrupèdes, sur laquelle le
corps repose et qui sert à marcher.
Les pieds bots, les pieds plats avec saillie
anormale de l'astragale et du scaphoïde au-
dessous de la malléole interne et projection
de l'axe de la jambe en dedans de l'axe du
pied, le mal perforant, la déviation et l'hy-
pertrophie des ongles, la transpiration fétide
des pieds, et certaines difformités ou muti-
lations des orteils, sont des causes d'exemp-
tion ou de réforme.
Le mot pied s'emploie dans un grand
nombre d'expressions militaires : lâcher pied,
signifie reculer, s'enfuir ; meilre pied à
terre, signifie descendre de cheval; gens de
pied, s gnifiait les fantassins, les soldats qui
marchaient à pied ; mettre des troupes sur
pied, lever de^ troupes ; avancer piei à
pied, c'est-à-dire graduellement, pas à
pas, etc.
En terme de manège, le pied montoir est
le pied gauche de devant ; le pied hors nwn-
toir, est le pied droit de devant. Un cheval
galope sur le bon pied, lorsqu'il lève le pied
droit de devant le premier.
— de biche. Levier articulé servant à
tendre l'arbalète. C'est aussi une espèce de
pince servant à arracher des clameaux, des
clous, etc.
— de chevalet. La longueur des pieds
de chevalets (/ig. oi et o2), doit être réglée
exactement d'après la profondeur des points
sur lesquels ils doivent reposer, a!in que le
chapeau soit horizontal, ce que l'on obtient
au moyen de sondages. Cependant cette lon-
gueur ne peut guère dépasser 4 métrés sous
peine d'avoir des chevalets peu maniables et
peu solides.
Pour remédier aux inconvénients du che-
valet à 4 pieds, qui en outre n'est pas trans-
portable et ne peuvent servir sans modifica-
tion qtfaux endroits prévus, on a adopté le
chevalet à 2 pieds, on birago, facile à trans-
porter, à mettre en place et convenant aux
diverses profondeurs d'eau, mais moins so-
lide.
— de chèvre. Sorte de levier de fer,
dont l'extrémité inférieure est fendue en
forme de pied de chèvre.
— droit ou piédroit. Mur vertical
qui prolonge la courbe d'une voûte et reçoit
celle-ci.
— de guerre. État d'une troupe, d'une
aimée qui possède les effectifs, l'armement et
les approvisionnements de toute nature fixés
pour le temps de guerre (V. Positions.
Solde, État de guerre).
— de paix. État d'une troupe, d'une ar-
mée dont les effectifs, l'armement et les ap-
provisionnements sont conformes à ce qui a
été réglé pour^ le temps de paix (V. Posi-
tions, Solde, Etat depaij:).
PIÈGE. Petit engin dont on se sert pour
prendre les rats et les souris.
Les pièges nécessaires à la destruction
des rongeurs sont achetés au compte de la
masse d'habillement et d'entretien, en ce qui
concerne les magasins, et par la masse de
casernement ou par le service du génie, sui-
vant le cas, pour les autres locaux.
PIERRES. -Matériaux très résistants que
l'on trouve dans la terre à l'état de miné-
raux et qui ont de nombreux emplois dans
les constructions militaires.
Les pierres à chaux ou pierres cal-
caires servent à préparer les diverses espèces
de chaux. Les pierres dures à l'état brut,
peuvent être utilisées pour les revêtements
ou comme matériaux de remplissage dans
certains murs; quand elles sont taillées,
elles sont employées dans les constructions
de bâtiments, de fortifications, etc. ; les
PIERRIER.
643
PILE.
pierres siliceuses dk schisteuses ser-
vent uotamiueiit à la couverture des bâti-
ments sous forme d'ardoises, comme pierres
à feu dans les fusiU à pierre, etc.
PIERRIER. Pièce d artillerie ainsi nom-
mée parce qu'où la chargeait au moyen de
giosses pierres ou boulets arrondis ; elle
lançait aussi des grenades. On en fit usage
jusqu'à la fin du XV siècle.
Actuelle lient, le terme s'applique unique-
ment comma abréviation de morlier-pierrier,
ou comiiie synonjme de mortier à pierres
(V. Carcasse).
PIERRIÈRE. Machine de guerre em-
ployée au moyen âge ; elle servait à lancer
des blocs énormes de pierres brutes et con-
sistait en une sorte de fronde gigantesque
mise en mouvement au moyen de cordes ti-
rées à force de bras et roulant en sens inverse
sur un axe incliné.
PIÉTINER. Fouler avec les pieds. On
disait autrefois piétiner pom- marquer le
pas.
PIÉTISTE. Sobriquet donné aux soldats
d'infanterie pendant un certain temps.
PIÉTON. Homme qui marche à pied.
Le fantassin s'est appelé piéton depuis
l'usage de la langue romane jusqu'au
XIV« siècle.
PIEU. Morceau de bois pointu, qui a
servi de paUssade, de fraise, etc., et dont
chaque légionnaire romain était muni.
On s'en sert encore pour les revêtements,
pour construire des digues , des palis-
sades, etc.
— à vis. Pour simplifier l'établissement
des palées. on peut faire usage de pieux dont
l'extrémité inférieure est garnie d'un sabot
portant une vis à filet tranchant. Pour en-
foncer ces pieux, on les coiffe dun collier
auquel on communique un mouvement de
rotation a laide de leviers.
On peut o'otenir des pieux à vis impro-
visés en ferrant le bout pointu d'un pieu
ordinaire et en organisant une espèce de filet
à vis au moyen d'une feuille de tôle.
— de natation. Pieux en bois enfoncés
dans le sol des rivières ou sur les bords de
la mer, pour circonscrire l'espace aux exer-
cices de natation des militaires. Ces pieux
sont réunis par des cordages à leur partie
supérieure.
PIEUCHON. Ancienne hache d'armes
rappelant la forme d'une pioche.
PIGEON voyageur ou Pigeon mili-
taire. Depuis la plus haute antiquité, on a
su utiliser, pour donner ou recevoir commu-
nication de messages, le merveilleux instinct
qu'ont les pigeons de retrouver leur colom-
bier après en avoir été séparés.
On n'est pas d'accord sur les aptitudes qui
permettent aux pigeons de se guider dans
leurs pérégrinations, souvent très longues,
pour regagner leur pigeonnier malgré tous
les obstacles. Sans rechercher une cause par-
ticulière, qu'il est inutile de connaître pour
utiliser les effets, on peut admettre une com-
binaison des qualités suivantes : 1° Instinct
de l'orientation très développé ; 2° Vue
extraordinaire ; 3° Sens du tact poussé à
son extrême limite ; 4" Mémoire extraordi-
naire ; o° Rapidité de vol surprenante (800 à
900 mètres par minute en moyenne).
Nous rappellerons seulement les services
rendus par les pigeons pendant le siège de
Paris en 1870-71. En effet, si l'on était
parvenu par les ballons à donner à la pro-
vince des nouvelles de la capitale, le seul
moyen qui permit à celle-ci d'en recevoir de
la province, fut l'emploi des pigeons.
Du 23 septembre au 28 janvier, 360 pi-
geons furent envoyés en province par bal-
lons, 302 furent lâchés sur Paris, mais 73
seulement y rentrèrent.
Pour obtenii- le plus grand nombre pos-
sible de dépêches sous le faible volume à
faire porter par l'oiseau, on sait qu'on eut
recours en dernier Ueu à la méthode de ré-
duction phofomicrographique.
Ce procédé consistait à condenser, en les
typographiant comme dans un journal,
toutes les dépêches à envoyer, puis à les
photographier en une échelle fort réduite,
puis à envoyer par pigeon les pellicules
photomicrographiques, qu'on pouvait lire à
Paris avec le secours d'une loupe.
Malgré les importants services rendus alors
par les pigeons, leur organisation officielle
ne fut reprise qu'en 1876. Elle s'est étendue
à tous les États européens, et il existe ac-
tuellement partout des pigeonniers ou colom-
biers militaires.
L'éducation, l'élevage, les races, les ac-
couplements, la nourriture, l'installation
des pigeons militaires sont l'objet de soins
particuliers et de régies précises, prévues
de manière que, en cas de guerre, ces
oiseaux puissent rendre les services qu'on en
attend.
PIGEONNIER militaire (V. Colombier
militaire).
PIL ou PILÈTE. Sorte de masse d'ar-
mes ou de massue, dont les gastadours no-
tamment faisaient usage.
PILàNUS ou PILANI. Soldats les plus
âgés de la milice romaine; ils formaient le
troisième rang et étaient armés de javelots.
PILE. Synonyme de piUer.
Massif de maçonnerie servant à supporter
les arches ou les travées d'un pont.
PILE.
G44
PILE.
Le pile, ou pille, ou pilim, a élé, suivant
les époques, un épieu qui dans la milice
romaine a longtemps fait partie de la charge
du soldat d'infanterie, puis une sorte de
javelot que le soldat romain retirait à lui
après l'avoir lancé; plus tard, ce fut une
sorte de trait avec hampe de 1 à 2 mètres
de longueur; la framée était le pile des
Germains.
— électrique. Réunion d'un certain
nombre d'éléments formés de substances sus-
ceptibles de produire un courant d'électricité
allant d'un pôle à l'autre de la pile.
Les piles sont employées dans l'armée,
comme sources d'électricité pour la télégra-
phie militaire, et pour la mise du feu aux
fourneaux de mine.
— Leclanché. C'est la pile adoptée
dans la télégraphie de campagne.
Elle se compose de 10 éléments réunis et
cales dans des boîtes en bois, divisées en
compartiments. Chaque élément est composé
de la manière suivante {fig. 232) : 1° Un
vase extérieur A en ébonite, contenant une
Fis
Vase extériexu^
dissolution de sel ammoniaque ; 2° Un bâton
de zinc amalgamé B, plongeant dans cette
dissolution ; 3° Un vase poreux D contenant
un mélange de peroxyde de manganèse et
de charbon de cornue pilé, auquel on ajoute
une faible quantité de sel ammoniac; 4" Un
prisme de charbon E, terminé par une tige
de cuivre.
Une plaque en ébonite F forme le vase
extérieur et assujettit le bâton de zinc, ainsi
que le vase poreux : elle est percée d'une
tubulure G pour renouveler l'eau du vase
extérieur.
L'entretien de la pile Leclanché est très
simple; il suffit d'ajouter de l'eau de temps
en temps et d'y mettre, tous les six mois
environ, une nouvelle quantité de sel am-
moniac, qu'on peut remplacer au besoin par
du sel de cuisine.
— des parcs ou plongeante. Pile em-
ployée par le service du génie pour donner
le feu aux fourneaux de mine.
Elle se compose d'un vase extérieur cylin-
diique en gutta-percha et d'un cylindre de
même substance B, dit cylindre plongeur,
ou simplement plongeur; celui-ci est sur-
monté d'un anneau en cuivre A, qui sert à.
le manœuvrer, et de deux bornes également
en cuivre 66, constituant le pôle positif et
le pôle négatif.
Sur sa base inférieure apparaissent les
ouvertures de quatre cavités cylindriques,
dont chacune est tapissée, jusqu'à la dis-
tance de 10°i™ de son orifice, par une feuille
de zinc amalgamé, et contient, en outre,
une tige de charbon disposée suivant son
axe.
Ces quatre éléments (zinc-charbon) sont
fixés cà demeure dans le plongeur B
{l'O- 233).
Fis. 233,
Vase Gxtericiu^
Le liquide excitateur ordinairement em-
ployé est un mélange de 4 parties de chloro-
chromate de potasse (sel jaune) , et de
10 parties de bisulfate de potasse (sel blanc)
en dissolution dans 120 parties d'eau.
Pour produire l'explosion, on réunit les
conducteurs (fixés aux fils de l'amorce élec-
PILE. Gi
trique) aux deux pôles & 6 de la pile atte-
nant au plongeur, et l'on plonge ce dernier
dans le vase cylindrique extérieur contenant
le liquide excitateur ; le courant se pro-
duit.
— à renversement. Sorte de jnle plon-
geante composée d'un hloc en caoutchouc
durci, percé de trous cylindriques, au nom-
bre de 3 généralement, assez profonds pour
que les éléments zinc-charbon , qui sont
adaptés au couvercle, ne touchent pas au
liquide quand l'appareil est debout ou porté
'■n bandoulière (fiy. 234).
Fi-, m.
Les conducteurs du fourneau étant fixés
aux bornes, il suffit, pour mettre le feu, de
renverser l'appareil ; le liquide venant bai-
gner les éléments, le courant se produit.
PILÉMA. Cuirasse de lin ou de laine en
usage chez les Grecs.
Le tissu en était si solide et si serré que
les pointes de fer les plus aiguës ne pou-
vaient, dit-on, la percer.
PILEDS ou PILEUM. Sorte de bonnet
de feutre ou de peau, en usage surtout chez
les Daces et les Germains.
Il affectait la forme d'un .puf coupé par
le milieu et collait pour ainsi dire à la
tète.
PILLAGE. Action de s'emparer à main
armée ou avec violence du bien d'autrui.
Le pillage commis en bande, soit avec
arme ou force ouverte, soit avec bris de clô-
ture ou violence, est puni de mort avec dé-
gradation militaire ; le pillage, dans les au-
tres cas, est puni de la réclusion (art. 230).
Cet acte, puni actuellement avec tant de
sévérité , était autorisé par les lois ro-
maines.
i PINCES.
Sous les premières races, le pillage tenait
lieu de solde, et, sous la troisième, la paye
n'excluait pas le pillage, qui était considéré
à la fois comme l'exercice d'un droit et une
juste punition infligée aux pays conquis.
C'est le Code français de 1793 qui a le
premier désigné le pillage sous le nom de
crime.
PILON. Instrument très dur employé
pour broyer, pulvériser une substance ou un
objet dans un mortier.
On a en]plo5'é pendant longtemps le pro-
cédé des pilons pour opérer le mélange in-
time des trois éléments de la poudre. Ce pro-
cédé est à peu près abandonné aujourd'hui.
PILOT. Corps d'arbre. bien droit et taillé
en pointe à l'une de ses extrémités ; chaque
pilot est enfoncé dans l'eau au moyen d'un
mouton qui vient frapper la partie supé-
rieure (V. Pallie et Destructions).
PILOTAGE. Ensemble des connaissances
nécessaires pour conduire un navire, pour
le faire entrer dans un port et eu sortir
PILOTIS. Ensemble de pilols destinés à
constituer une charpente solide servant de
support à des constructions faites sur l'eau
ou dans des terrains marécageux et mou-
vants.
PILUM ou SPICULUM. Sorte de lance
dont le bois et le fer étaient d'égale lon-
gueur et qui constituait l'arme nationale de
l'infanterie romaine.
PINCEAU. Assemblage de poils attaché
fortement à l'extrémité d'un manche.
Les pinceaux nécessaires pour la confec-
tion et la réparation des cibles et des pan-
neaux de tir, sont achetés au compte de bi
masse des écoles. Ils ne sont pas emportés
par les corps changeant de garnison.
Les pinceaux nécessaires pour le blanchis-
sage des locaux du casernement sont fournis
par le service du génie.
PINCES. L'outillage des troupes com-
porte diverses espèces de pinces :
— à désamorcer. Sorte de pince em-
ployée pour enlever l'amorce des étuis do
cartouches qui ont été consommées pour le
tir à la cible.
— à pied de biche. Barre de fer ter-
niiui'e en pointe à l'une des extrémités et en
forme de pied de biche à l'autre.
Le chargement réglementaire de la voi-
tuie d'outils d'un régiment d'infanterie
comprend 3 de ces pinces : 2 de 0™,60 et 1
de 1 mètre de longueur.
— coupante. Sorte de tenaille dont les
deux mficlioires recourbées sont à arêtes
tranchantes.
— plate. Sorte de petite tenaille dont
le-< deux mâchoires sont plates.
PINCETTES.
PINCETTES. Ustensile à deux branches
dont on se sert pour accommoder le feu.
Les mobiliers d'officier et d'adjudant four-
nis par le service des lits militaires com-
portent un de ces ustensiles pour chaque
mobilier.
PINNULE. Petite plaque de cuivre per-
cée d'un trou ou d'une fente, qui s'élève
perpendiculah-ement à chaque extrémité
d'une alidade.
PIOCHE. L'outil de fer à long manche
que l'on emploie pour ameublir la terre fai-
sant partie du sol naturel.
Un des côtés est plat et tranchant jusqu'à
un certain point, tandis que l'autre est en
fonne de pic, ce qui permet de l'employer au
besoin comme outil de destruction.
Il y a deux sortes de pioches dans l'armée
française, savoir : la pioche ordinaire et la
pioche portative.
— ordinaire. Du modèle ordinaire des
outils du commerce, en usage surtout pour
le génie.
— portative [fig. 233). Pioche de di-
mensions réduites, pesant 1'^, 160 avec son
étui, et distribuée à raison de 8 par compa-
gnie d'infanterie.
Fig. 235.
S'emploie comme la pioche ordinaire, mais
il est préférable, à cause de la faible lon-
gueur du manche, de travailler à genou.
Cet outil n'est pas indispensable dans les
terres ordinaires, mais il est nécessaire dans
les terres fortes ou dans les terrains un peu
rocailleux, pour faciliter le travail de la
bèclie.
PIONNIER. Soldat chargé d'exécuter
des travaux de terrassement ou autres pour
la construction des fortifications, la mise en
état de défense des localités, la réparation ou
040 PIQUET.
la destruction des voies de communica-
tion, etc.
C'est le nom que l'on a donné aux soldats
du génie, en Allemagne, en Autriche et dans
un certain nombre de pays.
En France, il existait une compagnie de
pionniers de discipline, employée à divers
travaux en Algérie.
Elle a été supprimée en 1890, et l'on a
créé en compensation, une section de pion-
niers dans chaque compagnie de discipline,
pour recevoir les disciplinaires incorrigibles.
PIOUPIOU. Terme familier pour dési-
gner le soldat d'infanterie.
PIQUE. Arme primitive, formée d'un
long manclie en bois ou hampe, à l'une des
extrémités duquel se trouvait un fer qui af-
fecta diverses formes, mais qui était en prin-
cipe aplati et pointu.
Elle fut en usage depuis la plus haute anti-
quité et constitua l'armement principal des
Grecs et des Romains; elle changea de nom,
de formes, de dimensions suivant les nations,
les époques, les troupes.
La pique a été maintenue comme arme
de l'infanterie pendant tout le moyen âge et
jusqu'à l'adoption du fusil; elle a été en
usage dans toutes les guerres soutenues par
la France de 1 473 à 170o ; distribuée d'abord
concurremment avec les arbalètes, puis avec
les arquebuses, la proportion diminua pro-
gressivement avec l'apparition des ai-mes à
feu, et finit par disparaître quand l'infante-
rie fut pourvue de fusils et de baïonnettes.
Pendant la Révolution, on forma quelques
bataillons de piqueurs, et les volontaires de
la garde civique de Paris furent armés de
piques; mais ces essais n'eurent pas de suite.
Sous Napoléon 1'='^, les sous-ofiiciers char-
gés de la garde du drapeau furent les der-
niers qui portèrent cette arme.
— à feu. Demi-pique en fer, épée ou
sabre, adaptée au canon d'un fusil au moj^^en
d'un ressort. Elle constitua un achemine-
ment vers le fusil à baïonnette.
— d'abordage. Cette pique, du modèle
1833, ressemlile ;ï la lance modèle 1816,
avec une hampe pins courte et sans sabot.
PIQUENIER; PICQUENAIRE. Soldats
armés de la pique; ils avaient également
une épée.
Se distinguaient des piquicrs en ce qu'ils
constituaient des bandes irrégulières.
PIQUET. Troupe qui doit se tenir prête
à marcher au premier signal, pour un ser-
vice d'ordre, d'incendie, etc.
Détachements et gardes qui iieuvent être
appelés à marcher extraordinairement pen-
dant les 24 heures; lorsque le commandant
d'armes juge utile d'en commander, il dé-
PIQUET.
termine leur force poa# chaque corps et, au
besoin, pour chaque caserne.
Aux armées en campagne, on désigne
sous le nom de piquet la partie disponible
de la fraction de service de jour; il est
destiné à fournir les détachements et les
gardes qui peuvent être commandés extra-
ordinairement ; il est sous l'autorité de l'of-
ficier supérieur de jour.
Jusque sous le ministère Ghoiseul, le pi-
quet était une punition ou un châtiment in-
fligé pour des fautes graves. Le condamné
était attaché par un poignet dans une posi-
tion verticale, et se tenait, avec le pied nu
opposé sur la pointe d'un pieu ou piquet
ferré placé devant le corps de garde princi-
pal de la garnison.
— d'attache. Piquet ferré à une de ses
extrémités taillée en pointe, fretté à l'autre
extrémité qui est pounue d'un anneau pour
attacher les chevaux au bivouac.
Il a été remplacé, dans la cavalerie, à
l'intérieur, par un anneau de bivouac fait
avec des cordes à fourrages (décision minis-
térielle du 11 février 1883).
11 est encore utilisé en Algérie, en Tunisie
et aux colonies, de même que par l'artille-
rie, le train, le génie, l'infanterie et les of-
ficiers sans troupe, en France.
647 PIQUETAGE.
— de tente. Accessoire de campement
qui sert à retenir au moyen de cordages la
toile de tente sur le sol.
Il en existe de deux espèces : les grands
piquets, qui sont employés avec les grandes
tentes, et les petits piquets, qui sont em-
ployés avec les sacs tentes-abris, à raison de
3 par sac.
— On emploie de? piquets en bois pour la
confection des fascinages, la consolidation
des revêtements, le tracé des ouvrages de for-
tification passagère, la fixation des abatis,
l'attaclie des chevaux au bivouac, les plates-
formes d'artillerie, etc.
On fait usage de piquets ferrés et frettés
pour les ponts, comme tenon de manœuvre
des cliévres, comme arrêt d'afifùt de canon-
revolver, etc.
— (petit). Défense accessoire que l'on
emploie pour remplacer les abatis sur les
glacis ou dans le fond des fossés. Ce sont des
piquets de 0™,nO à 0™,80 de longueur et
de 0™,04 à 0'",06 de diamètre, que l'on
enfonce de 0™,30 à 0™,40 en terre et que
l'on appointe ensuite. Ces piquets sont en-
foncés et espacés d'une manière irrégulière.
Il en faut environ 16 par mètre carré.
PIQUETAGE. Opération consistant à
déterminer sur le terrain la projection des
différentes lignes d'un retranchement, dont
le tracé donne la projection des crêtes inté-
licures.
Pour obtenir les antres lignes, on élève à
l'extrémité de ciiaque face de l'ouvrage une
perpendiculaire à la crête intérieure, et on
y porte successivement l'épaisseur du para-
pet, la projection du talus extérieur, la
berme, la largeur du fossé, etc. On plante
un petit piquet en chacun de ces points et
l'on obtient ainsi au moins 2 points de cha-
cune des projetions des différentes lignes du
plan (Y. Profilcment). Ainsi le piquetage de
Vouvrage de compagnie se fait comme l'in-
dique la figure 230 (partie à gauche de la
capitale). On co nmence par déterminer la
direction A B, puis, sur cette ligne, on fixe
le point I correspondant à la capitale de
PIQUETER.
l'ouvrage. On construit sur le terrain le rec-
tangle ABCD d'après les dimensions indi-
quées : 73 mètres pour le grand côté,
18™, 50 pour le petit côté. Pour déterminer
pratiquement l'angle' droit, on fait usage
d'un triangle de cordes dont les côtés ont
respectivement 3, 4 et 5 mètres. On applique
d'abord l'un des côtés de 3 mètres ou de
4 mètres sur la direction donnée, de façon
que l'une des extrémités soit au sommet A
du rectangle à tracer ; on tend des deux
autres côtés et le troisième sommet se trouve
déterminer la perpendiculaire cherchée. On
jalonne cette dimension sur le terrain. Les
points déterminés sur le terrain y sont fixés
au moyen de piquets.
PIOOETER. Fixer au moyen de piquets.
PIQUOT. Nom donné à une épée ancien-
nement en usage.
PIQURE. Défauts des bouches à feu con-
sistant en trous plus ou moins grands, à pa-
rois grenues, provenant du retrait du métal.
PISÉ (Y. Revêlemeiit en pisé).
PISTAGERIE. Nom donné anciennement
à la boulangerie militaire, appelée aujour-
d'hui manutention.
PISTE. Se dit, en termes de manège, des
lignes tracées par le cheval qui travaille.
La pisle est simple quand elle est tracée
avec le train de devant ou le train de der-
rière; elle est double, quand elle l'est par
tous les deux à la fois.
PISTOLE; PISTOLET. Tire son nom
de Pistoïa, petite ville de Toscane.
Désigne une arme à feu portative, légère
et à canon très court, que l'on tire à bras
demi-tendu.
Au début, c'était une petite ari}uebuse à
rouet, qui portait le nom de pistole, et les
soldats qui en étaient armés s'appelaient
pistoliers; cette arme était alors montée sur
un fût sans crosse et réservée pour l'usage
de la cavalerie; il fallait alors l'appuyer sur
la cuirasse pour la tirer.
Peu à peu, les pistolets diminuèrent de
poids et de longueur et leurs crosses se re-
courbèrent, mais, jusqu'en 17ri3, ceux en
usage dans l'armée étaiinit de toutes les
formes et dimensions; il y en eut aussi à
plusieurs canons.
On arrêta en 1763, 1777, 1801, 1803,
1816 et 1822, des modèles de pistolets de
guerre ; les derniers se distinguaient en
pistolets de cavalerie et en pistolets
de gendarmerie.
Les pistolets sont dits d'arçon lors-
qu'ils sont grands, et de demi-arçon lors-
qu'ils sont petits.
Ci8 PIVOT.
Comme le fusil, le pistolet est devenu à
pierre et à percussion.
Est actuellement remplacé par le revol-
ver.
— à coffre. Sorte de pistolet dont le
mécanisme était renfermé dans une petite
jjoîte en cuivre.
— à la Mandrin. En usage dans la
marine en 1777 ; comme dans le modèle pré-
cédent, les ressorts étaient protégés par une
boîte.
— de mine. Barre de fer de 1 mètre de
long terminée par une tranche en acier et
servant au pétardement.
— revolver de marine, modèle 1870.
Armé à 6 coup^, à percussi m centrale et à
double mouvement, du calibre de 11™™, 1.
avec un canon de 121™™ de longueur. Le
mécanisme ressemble fort à celui du revol-
ver modèle 1873. La charge de 8 grammes
de poudre de chasse donne à la balle de
12 gr. 8 une vitesse initiale de 21o mètres.
PISTOLADE ou PISTOLETADE. An-
cienne expression fiour désigner un coup de
pistole ou de pistolet.
PISTOLIER ou PISTOLETIER. Soldat
armé d'une pistole ou d'un pistolet.
PISTON. Cylindre mobile dans un corps
de pompe (V. Fusil à piston).
PISTOYER. S'est dit d'une espèce de
ilafiue ou poignard.
PITANCE. Terme employé par le soldat
pour désigner sa portion, sa ration de vivres
et de boisson.
PITON. Montagne qui se termine en
forme de pointe ou de cône.
PITOY (appareil). Appareil de forage
instantané se composant d'une série de tubes
creux, se vissant à volonté les uns sur les
autres; à l'extrémité inférieure se trouve un
tube-flixhe, terminé en pointe, de manière à
pouvoir pénétrer facilement dans les terres.
A l'autre extrémité, on visse une têle de
Turc, sur laquelle on frappe à l'aide d'un
mouton manœuvré par deux hommes. On
visse de nouveaux tubes, en relevant chaque
fois la tète de Turc, jusqu'à ce que le tube-
flèche ait atteint la couche aquifère. On rem-
place alors la lèle de Turc par une pompe
aspirante permettant d'obtenir de l'eau, si
celle-ci n'est pas à plus de 8 mètres de pro-
fondeur.
PIVOT. Extrémité de la ligne autour de
laquelle tournent les troupes en exécutant
une conversion. C'est le côté opposé à l'aile
marchante. L'homme qui est au pivot, fait
le pas d'environ 0™,2o.
Dans l'armurerie, il y a de nombreux pi-
vots,' ou axes autour desquels tourne une
PLACARD.
619
PLACEMENT.
pièce : de battant de sous -garde, de bride de
noix, de grand-ressort, etc.
11 existe des affûts de côte à piiut central
et à pirot antérieur. Dans ce cas, il faut des
plates-formes spéciales.
Dans les coupoles, le moyeu de la plate-
forme emboîte, à frottement doux, la tète
d'un pivot en acier de 0™,30 de diamètre
et de 2 mètres de longueur. Ce pivot, qui
forme piston plongeur est logé, sur 1 mètre
de hauteur environ, dans un pot de presse
noyé dans la voûte en béton sur laquelle re-
pose la tourelle.
Le mouvement de rotation de la coupole
peut également s'elTectuer sur une couronne
de galets ou de boulets (V. Coupole).
— stratégique. En tenant compte du
rôle que remplissent les places fortes en con-
stituant un point d'appui pour les ma-
nœuvres des armées, on leur donne par-
fois le nom de pivots stratégiques.
PLACARD. Écrit ou imprimé que l'on
affiche dans les chambres et dans certains
locaux des casernes.
La nomenclature des placards à afficher
dans les ciiambrées est donnée par le règle-
ment du 28 décembre 1883 (art. 141, in-
fanterie; art. 163, cavalerie; art. 190, ar-
tUlerie).
PLACE. Diminutif de place de guerre, de
garnison.
— à forts détachés. Place qui, outre
Venceint^ ou noijau central, comprend une
ligne extérieure de forts ou d'ouvrages déta-
chés.
— d'armes Emplacement réservé dans
toutes les garnisons pour les réunions des
troupes ordonnées par l'autorité militaire.
Dans les cantonnements, le commandant
de la colonne, après qu'il a reconnu les lieux
et le terrain, désigne une place d'armes pour
les réunions générales en cas d'alerte. Elle
est choisie de manière à présenter des issues
commodes dans toutes les directions. Aussi-
tôt après leur arrivée, les chefs de corps re-
connaissent cette place d'armes et désignent,
dans leurs quartiers respectifs, des points
de coucentratiou qui sont reconnus par tous
les officiers (art. 63 du règlement sur le
service des armées en campagne).
Dans les lieux fortifiés, les places d'armes
sont des espaces assez larges, ménagés aux
saillants et aux rentrants du chemin couvert
et destinés à servir de lieux de rassemble-
ment pour les sorties (il en existe aussi aux
saillants des bastions) et elles sont obtenues
en arrondissant la contrescarpe aux sail-
lants.
Elles sont saillantes lorsqu'elles sont si-
tAiées aux saillants.
Elles sont rentrantes lorsque, situées dans
les angles rentrants des crêtes du glacis,
celles-ci sont brisées extérieurement en forme
de redan (fîg. 63) (V. Parallèles).
— assiégée. Place qui est investie, blo-
quée par l'ennemi (V. Assiégé, Conseil d'en-
quête. Conseil de défense, État de siège, Dé-
fense des places, Garnison, Gouverneur, Ca-
pitulation, Blocus, Investissement).
— comptable. Place principale où se
trouve un comptable de l'un des services du
département de la guerre (artillerie, génie,
intendance, santé, poudres et salpêtres), et
à laquelle sont rattachées comme annexes
les places les plus petites, en ce qui concerne
le même service.
— de guerre ou places fortes. La
dénomination de place de guerre s'applique
aux villes fortiiiées pourvues d'une simple
enceinte ou d'une enceinte à forts détachés,
ou d'un ensemble de forts détachés.
Le Ministre de la guerre détermine les
ouvrages qui dépendent de la place.
La même dénomination s'applique aux
forts isolés (forts, châteaux, citadelles,
postes militaires, etc.).
Toute place de guerre est classée par uni-
loi.
Les places fortes sont nécessaires :
1° Pour soutenir puissamment les lignes
d'approvisionnement ;
2" Pour renforcer la base d'opérations, si
elle est défensive ;
S"^ Pour protéger les approvisionnements
(^places de dépôt) ;
4" Pour barrer les voies de communica-
tion (places d'arrêt);
b° Pour appuyer les manœuvres des ar-
mées [places de manœuvre ou pivots straté-
giques) ;
6° Elles permettent aussi de changer de
théâtre d'opérations.
— de refuge. Place pouvant servir mo-
mentanément d'abri à une armée en cas
d'insuccès, ou de débouché pour ses opéra-
tions offensives.
Mais, en aucun cas, une armée ne doit se
laisser investir dans une place et elle doit
en sortir auparavant (Metz, Paris, Plewna).
— maritimes. Grandes places contenant
des dépôts considérables de matériel néces-
saire à la marine, qu'il est indispensable
de protéger contre le bombardement d'une
flotte ennemie et de mettre en état de résis-
ter à des attaques dirigées contre elles à la
suite d'un débarquement.
Ce sont, en gt'néral, les ports militaires.
PLACEMENT de l'arme à l'épaule.
Mouvement de la position du tireur debout,
dans lequel l'instructeur apprend au soldat
PLAIDOIRIE.
630
PLAN.
la manière dont son arme doit.èlre placée à
l'épaule et dont il doit la tenir dans cette
position, pour être en mesure de tirer cor-
rectement (V. 163 de l'École du soldat).
— des travailleurs. La manière géné-
rale de placer les travailleurs dans les meil-
leures conditions possibles pour l'exécution
d'un déblai, varie suivant le temps dont on
dispose, le nombre de travailleurs et d'ou-
tils, la nature de la terre, la qualité des tra-
vailleurs, etc.
Nous dirons plus loin la manière dont les
travailleurs sont disposés pour l'exécution
des diverses tranchées de la fortification de
champ de bataille ou de position, mais on
peut indiquer ici la règle générale suivante,
qui s'applique à un déblai de forme quel-
conque.
Disposer les pelleteurs le long du déblai
en les espaçant de 1 mètre et ajouter le
nombre de piocheurs nécessaires pour four-
nir de terre les pelleteurs.
Si la terre doit être jetée à 2, 3 re-
lais, doubler, tripler... le nombre de pelle-
teurs.
Selon le temps et le nomlire d'hommes
dont on dispose, on peut augmenter ou di-
minuer l'intervalle de 1 mètre entre les pel-
leteurs, sans pourtant serrer à moins d'un
pas.
PLAIDOIRIE. Action de défendre le droit
d'une partie devant un tribunal (V. Jugc-
nienl).
PLAIE. Solution des parties molles du
corps.
Les plaies traumatiques du cou, celles du
larynx ou d'autres organes essentiels peu-
vent, si elles sont graves, motiver l'exemp-
tion ou la réforme.
PLAINE. Terr-ain plat. C'est une vallée
basse très large, et qui est limitée par des
hauteurs s'abaissant insensiblement de ma-
nière à former une grande surface h peu près
horizontale. C'est généralement dans les
plaines que manœuvrent les grands armées
et que se livrent les batailles décisives. On
y trouve en effet des communications plus
faciles et des ressources plus nombreuses.
Elles sont en général favorables à l'offensive,
qui ne rencontre d'obstacles que dans les
cours d'eau importants, et qui peut y dé-
ployer des forces nombreuses et les concen-
trer rapidement.
PLAINTE. Accusation verbale ou écrite
contre quelqu'un.
— en conseil de guerre (V. Justice
militaire).
PLAN de campagne. Projet complet des
diverses opérations militaires à, exécuter et
des diveises mesures à prendre, sur un
théâtre d'opérations déterminé.
Un plan de campagne, dit le général
Gourgaud, doit avoir prévu tout ce que
l'ennemi peut faire, et contenir en lui-même
les mojens de le déjouer.
Napoléon ajoute que les plans de campa-
gne doivent se modilier à l'infini, selon les
circonstances, le génie du chef, la nature
des troupes et la topographie.
Le plan de campagne offensif comprend
naturellement deux périodes distinctes :
l'une, détermine d'une manière générale
l'objectif principal et les objectifs successifs
que l'armée devra chercher à atteindre et
évalue, aussi exactement que possible, la
quantité et la valeur des ressources qui
seront mises en œuvre par les deux parties;
l'autre, fixe les dispositions et manœuvres
qu'diïse propose d'adopter pour conquérir le
premier objet-tif.
La conquête des objectifs successifs forme
comme autant de périodes distinctes dans la
campagne; mais on conçoit que la première
période seule peut être étudiée en détail ,
puisque les événements ultérieurs peuvent
apporter des modifications profondes dont on
ne saurait tenir compte à l'avance.
« Il n'est pas possible, dit le maréchal
de Moltke, d'arrêter avec certitude un plan
d'opérations au delà de la première rencon-
tre avec le gros des forces de l'adversaire.
Un homme éti'anger à toute notion d'art mi-
litaire croit seul voir, dans le développement
d'une campagne, l'exécution d'un plan ar-
rêté dés le principe dans tous ses détails et
suivi facilement jusqu'à la fin. »
Les éléments nécessaires pour l'établisse-
ment d'un plan de campagne sont : la con-
naissance de l'ennemi, la connaissance du
thé::tre d'opérations, les renseignements sta-
tistiques et les renseignements historiques.
Le plan de campagne défensif est établi
au moyen des mémos éléments ; on cherche
à prévoir les efforts de l'ennemi, leur impor-
tance, leur direction, etc., et l'on arrête en
conséquence la répartition des forces natio-
nales, la préparation et la distribution des
réserves, les points d'appui à organiser, les
lignes suivant lesquelles on devra manœu-
vrer pour attirer l'ennemi dans des situations
difficiles ; enfin, le moment où l'on pourra
prendre une offensive générale ou partielle.
— de défilement (V. Défilement).
— de dépait ou de projection. Plan
vertical passant par la ligne de départ (tan-
gente à la trajectoire, à son origine).
— de guerre. Le plan de guerre em-
brasse tous les théâtres d'opérations sur les-
quels peuvent opérer les troupes opposées.
PLAN.
11 détermine l'attit^ie, la conduite géné-
rale des diverses années, le but à atteindre
par chacune d'elles, et, s'il y a lieu, l'appui
mutuel qu'elles doivent se prêter.
— de mobilisation. Comprend, pour
une place forte, l'étude de toutes les ques-
tions pouvant assurer, dans les meilleures
conditions possibles, la défense de la place
(armement, approvisionnements, troupes de
défense, abris, ouvrages à exécuter, popula-
tion civile, ouvriers, etc.).
Pour les corps de troupe et les services,
le plan de mobilisation fait l'objet du Jour-
nal de mobilisation.
— de site. Plan parallèle au plan de
défilement, situé verticalement à. l'",5() au-
dessous de lui .
— de tir. Plan vertical passant par la
ligne de tir.
— directeur des attaques. Plan sur
lequel on reporte les travaux exécutés pra'
Vattaqu'i, au fur et à mesure qu'on les exé-
cute, ainsi que les renseignements que l'on
peut se procurer sur les ouvrages et les tra-
vaux de la défense (V. Attaque des places).
— graphique. La délinéation, le dessin
d'une ville, d'une place de guerre, d'un bà-
timeut tracé sur le papier, et représentant,
à une échelle déterminée, la position et les
proportions relatives de ses différentes par-
ties.
— incliné. Les charges sont placées sur
des chariots roulant sur des voies de fer
posées sur les talus eux-mêmes. On les ac-
couple par 2, de manière qu'un chariot des-
cende quand l'autre monte. La traction se
fait au moyen d'un cheval attelé au câble
ou d'une loconiobile qui actionne une poulie
à gorge ou 2 tambours. Un cheval bien con-
duit monte, en 10 heures, avec cet appareil
à 2 brouettes pleines, iOO mètres cubes à la
hauteur moyenne de 10 mètres.
— relief. Plan dans lequel le relief des
objets est représenté à une échelle détermi-
née, mais généralement dix fois plus grande
que l'échelle de la planimétrie, pour les plans
à petite échelle (V. Galerie des plans re-
liefs).
Le matériel d'enseignement du cours pré-
paratoire dans les écoles rcgimenlaires com-
prend un plan relief représentant les diverses
formes du terrain avec tracé des courbes
horizontales équidistantes, et un plan relief
représentant un retranchement de fortifica-
tion passagère.
Ces plans reliefs sont fournis par le mi-
nistère de la guerre, au compte de la masse
des écoles.
— topographique. Carte dans laquelle
une certaine étendue de terrain est figurée
651 PLANCHETTE.
au moyen des procédés de la topographie,
et à une échelle déterminée.
PLANCHES à bagages. Planches fixées
au mur, dans les ciuuubres des hommes et
dans les infirmeries, pour recevoir les effets
des hommes de troupe, dans les casernes.
Ces planches ont 0™,30 de largeur; elles
sont placées à la tète des lits, ;i une hauteur
de 2 mètres au-dessus du plancher. Elles
sont munies de crochets pour recevoir le
grand équipement et la chaussure.
Chaque homme doit disposer d'une lon-
gueur de 1 mètre au moins, de planche à
bagage.
— à mouler. Plaque de fonte, horizon-
tale et unie, qui sert au moulage des projec-
tiles.
— à pain. Planches suspendues au mi-
lieu des chambres de troupe, pour recevoir le
pain des hommes. Leur largeur est de 0™,60
et leur longueur est calculée à raison de
0'",12 par homme.
— armée de clous. Planche dans la-
quelle on a planté de longues pointes à 0™,04
ou 0™,0o les uns des autres. Ces planches
sont placées sur le sol comme défense acces-
soire et peuvent tenir lieu de petits piquets.
— de ciel. Planches de i°',10 à 1°',20
de longueur, de 0™,20 à 0™,30 de largeur
et de 0™,03 à 0™,0i d'épaisseur, que l'on
place sur les chapeaux des galeries et ra-
meaux, pour soutenir les terres.
— de coffrage. Planches de même lon-
gueur et de même largeur que les planches
de ciel, mais de 0™,02 à 0™,03 d'épaisseur
seulement, que l'on place sur les côtés des
chdssis de mine ou des cadres des puits pour
maintenir les terres.
PLANCHETTE. Petite surface plane en
planches minces, sur laquelle on colle une
feuille de papier destinée à recevoir un plan,
un dessin.
— à astiquer. Planchettes en chêne
percées de trous, destinées au nettoyage et à
l'astiquage des buffleteries. Ces planchettes
sont fournies par le service du génie, n rai-
son de 8 par compagnie d'infanterie de ligne
ou du génie, ou par escadron do cavalerie,
et de 12 par compagnie do cliasscurs à pied
ou du train des équipages, ou par batterie
d'artillerie. Elles sont entretenues et rem-
placées au compte de la masse d'habillement
et d'entretien.
— de chargement. Planchette en fer
servant pour le chargement des canons de
siège et de place dont les projectiles sont
fort lourds. Deux tringles en fer, fixées longi-
tudinalement sur cette planchette, forment
une rainure.
La planchette est introduite dans le loge-
PLANIGRAPHE.
052
PLAQUES.
ment de la vis de culasse, sa face supé-
rieure à hauteur du fond de la rayure (n" 1)
qui a son origine au fond de l'àme sur la
génératrice inférieure, Le tenon inférieur de
l'obus est engagé dans la rainure de la plan-
chette et, guidé par celle-ci, s'engage dans
la rainu)-e n" 1 ; il ne reste qu'à pousser le
projectile avec le refouloir pour l'amener à
sa position de changement.
— de lever. Ces planchettes sont de di-
mensions variables, suivant les dimensions
du plan à lever. Elles sont composées d'un
certain nombre de planchettes de C^.OS à
0™,10 de largeur, assemblées à rainures et
languettes, et maintenues à leurs extrémités
par dos traverses dans lesquelles elles
viennent s'assembler de la môme manière.
Elles sont montées sur un trépied muni d'un
genou à coquille, de manière à faciliter leur
réglage (V. Lever à la planchette).
— de tir. La planchette de tir est un
tableau qui est établi d'avance pour cliaque
pièce de place en batterie sur un rempart.
Ce tableau fait connaître la distance delà
bouche à feu aux différents points intéres-
sants situés dans le champ de tir de la pièi-e
et à sa portée ; il fait connaître l'angle à
donner pour le pointage en hauteur ; l'angle
que doit faire l'axe de la pièce avec la direc-
trice, pour le pointage en direction ; la
charge de poudre à employer pour chacun
des coups indiqués.
— d'inflammation. Dispositif de deux
petites planchettes en bois et que l'on place
dans l'obus à balles de 90, modèle 1879,
dans le but de favoriser la rapidité de com-
bustion de la charge de poudre intérieure du
projectile et d'en rendre renrocliement plus
difficile.
— des dérives. Petite planchette métal-
lique et graduée qui se trouve à la partie
supérieure de la tige de hausse de nos ca-
nons; un pignon peut faire mouvoir cette
planchette vers la droite ou vers la gauche.
PLANIGRAPHE. Instrument servant à
copier les dessins, en augmentant ou en di-
minuant leur échelle dans des proportions
voulues.
PLANIMÈTRE. Instrument destiné à
mesurer la superficie des surfaces planes.
PLANIMÉTRIE. Opération d'un lever
consistant à représenter, sur une carte ou
sur un plan topographique, tous les objets
et toutes les lignes que l'on remarque à la
surface du sol, tels que routes, cours d'eau,
maisons, villages, villes, bois, escarpe-
ments, etc.
Pour faire la planimétrie d'un terrain, on
commence par déterminer un canevas polij-
gonal, que l'on lève par un des procédés
indiqués au mot Lever.
PLANTATIONS. Arbres- ou haies plan-
tés sur certaines parties de la fortification
permanente : haies vives sur les bei'mes des
talus pour retenir les terres éboulées et faire
obstacle à la marche de l'ennemi au mo-
ment de l'assaut, et sur les plongées, entre
les traverses, pour former un rideau : arbres
à racines rayonnantes, tels que les acacias,
sur les talus dans le but de retenir les
terres, et sur les glacis pour augmenter les
difficultés des travaux de sape ; enfin, nom-
breux arbres dans l'intérieur des ouvrages,
pour masquer les différents massifs de terre
et être employés à divers usages dans un
siège.
PLANTON. Soldat de service auprès d'un
officier général ou d'un chef de corps ou de
service pour porter ses ordres, ses dépêches.
Ces plantons peuvent être à cheval lors-
que les nécessités du service l'exigent.
Le trésorier de chaque corps de troupe a
également droit à un planton garde-caisse.
— à l'hôpital. Il est cimimandé chaque
jour un sous-officier de planton qui est de
service pendant 24 heures à l'hôpital.
Ce sous-officier se conforme aux disposi-
tions du règlement sur le service des hôpi-
taux qui sont mentionnées dans sa con-
si^^ne.
PLAQUES (V. Blindage, Cuiramment de
la forlijicntion).
— de ceinturon. Plaque en cuivre qui
sert à agrafer le ceinturon des hommes de
troupe, lorsque ce dernier est porté par-
dessus la tunique, comme cela a lieu dans
l'infanterie et dans le génie.
— de couche. Partie inférieure de la
crosse d'une arme portative. Elle est en acier
et sert à préserver la crosse des chocs contre
le sol. Elle est recourbée à angle droit pour
contourner le talon de la crosse et est fixée
à celle-ci au moyen de 2 vis.
— de garde. Appendices en fer situés
sur les côtés parallèles à la voie des châssis
des wagons et reposant sur les fusées des
essieux.
Les Iw'iles à graisse sont comprises entre
les branches des plaques de garde.
— d'identité. Tout militaire, en temps
de guerre, est pourvu d'une plaque d'iden-
tité suspendue au cou par un cordon en
coton noir, dans le but de permettre de le
reconnaître s'il vient à être tué ou blessé
grièvement.
Les plaques sont conservées au corps en
temps de paix et délivrées aux hommes au
moment de la raobiUsation.
Elles portent sur une face le nom, le pré-
PLAQUE. 653
PLATE.
nom usuel et la clqsse de riiomnie ; sur
l'autre face, l'indication de la subdivision
de région et du numéro du registre matri-
cule du recrutement.
— de shako et de képi de première
tenue- Flaque en laiton reproduisant l'em-
blème de l'arme ou du service, et qui est
fixée sur le devant du shako ou du képi de
première tenue.
Les plaques nécessaires sont demandées
aux magasins de l'État, et payées sur les
fonds de la masse d'habillement et d'entre-
tien.
— tournante. Dispositif employé dans
les gares pour faire passer des véhicules
isolés d'une voie sur une autre, faisant entre
elles un angle quelconque.
Les plaques tournantes servent aussi à
retourner le sens de la marche des locomo-
tives et de certains wagons spéciaux, mais
elles servent surtout à mettre en communi-
cation plusieurs voies parallèles par l'inter-
médiaire d'une voie transversale.
• Une plaque tournante comprend :
1° Un plateau inférieur ou croisillon, très
solide, qui porte un cercle de roulement ;
2° Une cave ou cloison circulaire pour
isoler la plaque ;
3" Des pivots et des galets comme sup-
port du plateau mobile ;
40 Un plateau mobile à la partie supé-
rieure consistant en une charpente en fer,
portant des rails croisés à angle droit, et
recouverte d'un parquet en bois ou en fonte.
PLASTRON. Partie antérieure de la cui-
rasse, nommée aussi devant de cuirasse.
Dans l'ancienne armée, toute la cavaleiie
avait le plastron, et seul le régiment de cui-
rassiers portait la cuirasse complète.
Sorte de demi-cuirasse en peau employée
pour se garantir des coups de fleuret à la
salle d'escrime. Le nombre des plastrons né-
cessaires à chaque corps de troupe est indi-
qué dans la circulaire du 7 décembre 1872,
/. M., p. r., page 845. Ce matériel est
fourni par les soins de M. 1 intendant mili-
taire du gouvernement de Paris.
PLAT de crosse. Partie aplatie de la
crosse qui est opposée à la joue.
— de lame de sabre. Partie unie, qui
dans certains sabres, relie le dos et le tran-
chant.
Les coups de plat de sabre constituaient
autrefois un genre de correction pour la
grosse cavalerie ; elle fut même appliquée
quelque temps à l'infanterie.
PLATE. Pièce de fer qui accompagnait le
bas de la cuirasse et qu'on nommait aussi
plaline de braconnière.
Fis. 237.
OUVRAGES AVANCÉS.
a batterie pour battre les routes.
b tranchée pour les soutiens de
celte batterie.
cd localités mises en état de dé-
fense.
e ouvrage ouvert pour assurer
la retraite des avant-gardes.
PHEMIERE LIGNE.
f bouquets de bois mis en état
de défense en avant du front.
g batterie pour le llanijuement
général des pentes.
/( ouvrages ouverts.
i traneiiées.
/i bois mis en état de défense et
appuyant la droite de la po-
sition ;\ la rivière (la gauplie
n'est pas représentée). Sur
cette partie du front, il y a
deux groupes d'ouvrages, l'un
sur la route partant de l'au-
berge d (de h en h), l'autre
des deux cotés du ravin qui
descend à e.
DECXIÈME I.IUKE.
l ouvrages fermés,
m ouvrages mi-fermés.
;i ouvrages fermés pour soutenir
la retraite.
PLATEAU.
Plaque de métal ou cuirasse de dessous,
dont l'usage se conserva jusqu'au XI V« siè-
cle.
A partir de cette époque, on employa des
armures à plate, c'est-à-dire composées de
plaques d'acier, par opposition aux cottes de
mailles.
On appelait anciennement coutel à plate
une épée fine et effilée, un peu plus longue
que la dague.
PLATEAU. Massif de terre élevé au-des-
sus du niveau de la mer. Plaine élevée.
Les plateaux que l'on rencontre ordinai-
remenl en campagne sont de simples som-
mets tronqués formant une surface plane.
Pour organiser défensivement un plateau
assez étendu, il est évident que la meilleure
position à occuper est celle qui fait face au
côté de l'attaque C'est donc sur cette crête
que devra être établie la ligne de défense
(fig. 237). On occupera les points les plus
importants, ceux qui permettent de voir le
mieux possible toutes les pentes praticables
à l'attaque. Les ouvrages, suivant leur rôle
et leur position, seront plus ou moins forte-
ment organisés, et précédés ou non de dé-
fenses acce-soires. L'artillerie s'établira un j
peu en arrière, sur les positions les plus fa-
vorables à sa mission ; quelquefois, on pla-
cera des épaulements sur la crête même d'in-
fanterie, pour battre d'un feu à mitraille
très intense les principales lignes d'assaut.
S'il se trouve des éperons saillants, qui per-
mettent de prendre des vues de flanc sur la
ligne, ils devront être occupés très forte-
ment. La crête militaire n'étant pas la ligne
de faite, on organisera sur cette dernière,
ou un peu en avant si elle se trouve trop
éloignée, une deuxième ligne d'ouvrages ;
ceux qui seront établis sur les points les
plus forts pourront être fermes et destinés à
protéger la retraite.
La défense d'un plateau en arrière de la
crête de faîte, n'es,t possible que contre un
ennemi inférieur, car, dans ces conditions,
on ne commande plus les abords de la posi-
tion, et la retraite serait difficile et péril-
leuse avec des pentes à dos.
On donne également le nom de plateau à
un asserpblage en forme de tablette d'un
certain nombre de madriers, recroisés dans
certains cas. Il y a des plateaux de ce
genre pour grand châssis d'affût de place,
de coussinet de pointage, d'affût de casemate
de côte, de plate-forme de place, pour fou-
gasse, etc.
PLATE-BANDE. Bande de fer qui passe
sur les tourillons du canon pour les relier à
l'afTùt.
— FORME. Sorte de plancher solide
es» PLATE-FORME.
établi sur le terre-plein où viennent agir les
roues de l'atfût dans le tir de siège oo de
place, pour que ce tir soit régulier. Ce plan-
cher est légèrement incliné de l'arrière à
l'avant, pour faciliter la mise en batterie
des pièces après chaque coup.
On peut classer les plates-formes de
siège en deux catégories :
i" Plates-formes à tablier continu,
avec gîtes parallèles à la directrice et élé-
ments du tablier perpendiculaires. Plus ou
moins longues à construire, elles offrent
toutes les garanties nécessaires de solidité et
de résistance; elles permettent le change-
ment de direction du tir dans une certaine
mesure, et, dans ce but, le tablier est géné-
ralement tenu horizontal ;
2° Plates-formes volantes, avec gîtc^
perpendiculaires à la directrice, formant une
voie sous chaque roue, et une sous la crosse.
Exigent moins de bois, sont plus rapide-
ment construites, mais ne permettent le tii'
que dans une seule direction. Inclinées de
0™,04 par mètre vers l'avant.
Il existe, dans les places, un certain nom-
bre de plales-^ormes de modèles actuellement
déclassés; elles sont conservées jusqu'à leur
mise hors de service et seront remplacées
alors par des types réguliers. En raison des
facilités que ces plates-formes présentent
pour le démontage, elles sont affectées de
préférence aux pièces de l'armement de
sûreté. Ou emploie des plates-formes vo-
lantes pour le canon de 24 de place sur affût
de siège; de 12 de siège sur affût de siège :
de campagne, sur affûts de campagne, de
120 et de 153 longs II y en a de diverses
espèces et les dispositions de détail varient
avec la bouche à feu et la nature des maté-
riaux.
Le matériel des chemins de fer permet
d'exécuter des plates-formes de circonstance
très résistantes.
Enfin, pour les emplacements de pièces
ne devant être occupés que pendant un
temps restreint, et pour pouvoir utiliser,
contre les sorties de la place, les pièces légè-
res de certaines batteries, on peut établir,
sur le sol naturel, des plates-formes en
terre, en préparant en conséquence l'empla-
cement.
On emploie, comme plates-formes de place.
celles de siège, lorsque les bouches à feu
mises en batterie sur les remparts simt mon-
tées sur affûts de siège. Mais lorsqu'elles
sont montées sur affûts de place, il faut
avoir recours à des plates-formes de place,
proprement dites. Il y en a de deux espè-
ces : pour affûts sur châssis pour le tir à
barbette, et pour affûts sur lisoirs direc-
PLATE-LONGE. 65o
leurs, pour le tir à embrasure et sous case-
mates.
Les p'ates-formes de côte sont, à la surface,
disposées généralement comme les plates-
formes de pUtce, mais les puissantes bouches
à feu employées dans ce cas exigent que ces
plates-formes soient appuyées sur de vérita-
bles fondations en maçonnerie ou en béton,
établies en même temps que la batterie de
côte.
PLATE-LONGE. Longue banle de cnir
ajoutée aux harnais d'un cheval pour l'em-
pêcher de ruer.
Longe ou courroie servant à attacher un
cheval .
Corde ou courroie avec laquelle un éeuyer
à pied fait trotter circulairemeut un cheval.
PLATINE. Plaque d'acier sur laquelle
sont assemblées les diverses pièces servant à
produire la décharge d'une arme à feu.
— à mèche. Le plus ancien mécanisme
de ce genre, d'invention espagnole, et con-
Bue sous le nom de pla'ine à mèche et à
ierpenliu. Une mèche, réglée à la longueur
Fis. 238.
convenable, était attachée au chien ; lors-
qu'on faisait effort sur la gâchette [fuj. 238),
eelle-ci agissait sur un levier coudé qui
amenait doucement la mèche en contact avec
la poudre contenue dans le bassinet.
— à rouet. Eu 1315, un arquebusier
allemand inventa la platine à rouet. Ce mé-
canisme comprenait, en principe, une pierre
à feu maintenue entre les mâchoires du
Fiff. 239.
chien, laquelle s'ab:>issait à volonté dans le
bassinet, au fond duquel se trouvait un
PLOIEMENT.
rouet d'acier, que faisait mouvoir un ressort
coudé (fîg. 239) et dont le frottement des
cannelures sur la pierre faisait jaillir des
étinrelles qui mettaient le feu à la poudre
d'amorce et déterminaient le départ du
coup.
— à batterie ou à silex. Simplifica-
tion de la précédente, dans laquelle le chien
portant une pierre s'abattait, par le jeu
d'une détente et l'intermédiaire d'une noix
sur la batterie, qui recouvrait le bassinet
contenant la poudre d'amorce {/ig. 240).
Fig. 240,
— à percussion ou à piston. Tout
l'effet du mécanisme se réduit au choc du
chien formant marteau, venant enflammer
le fulminate d'une capsule placé sur la che-
yninêe. Ce système fut appliqué dans les fu-
sils transformés en i84i.
— à secret. Celle dont on masquait à
volonté le bassinet par un cylindre à pivot,
ou dont un procédé d'arrêt suspendait à vo-
lonté le fonctionnement du mécanisme.
PLATINEUR. Ouvrier armurier qui fait
les platines.
PLEIN FOUET (V. Tir).
PLÉNIPOTENTIAIRE. Qui est muni de
pleins pouvoirs (V. Ambassadeur).
PLÉSION. Nom donné par les Gre.:s à
une disposition de la phalange en forme de
bricpie, c'est-à dire de carré long, dont le
centre était plein ou vide. Dans certains
systèmes tactiques, ce mot désigne aussi une
colonne d'infanterie.
PLI. Un double existant à une étoffe, à
du papier. Se dit aussi pour lettre, mis-
sive.
— de terrain Elévation de terrain de
faible hauteur, suffisante pour dérober des
troupes à la vue de l'ennemi.
PLIER. Troupe qui se laisse entamer et
cède du terrain; plier c'est faiblir, reculer,
commencer à être défait.
En termes de manège, plier un clieval.
c'est lui amener la tète en dedans ou en
dehors, afin de lui rendre l'encolure souple
et les épaules faciles.
PLOIEMENT. Manœuvre ayant pour
objet de faire passer une troupe de l'ordi-e
en ligne, à l'ordre en colonne.
PLOMB.
PLOMB. Métal gris bleuâtre, doué d'une
grande malléabilité et d'une grande ducti-
lité, se laissant facilement rayer à l'ongle et
couper au couteau; sa densité est de 11,44;
il est fusible à 3-2Q degrés.
Ces propriétés l'ont fait cboisir pour la
fabrication des balles des armes à feu por-
tatives.
Il est recommandé aux corps de troupe
de recueillir le plomb, après chaque tir. Les
débris recueillis sont inscrits au carnet
auxiliaire des munitions et utilisés pour la
fabrication des cartouches de tir réduit. Le
surplus est versé à l'artillerie.
— durci. Alliage de plomb et d'anti-
moine employé actuellement à la fabrication
des balles, afin de leur donner une plus
grande dureté (V. Emplombage).
PLONGEANT. Dont la direction est de
liant en 1ms.
PLONGÉE. Plan du parapet compris
entre la crête intérieure et la crête exté-
rieure; c'est sur la plongée que les défen-
seurs appuient leurs armes pour tirer. On a
donc intérêt à l'incliner le plus possible vers
l'extérieur, de manière que les tireurs
puissent bien voir et battre tout le terrain
en avant. Mais si l'inclinaison dépassait 1/6
à J/4, l'angle formé par le talus intérieur
et la plongée serait trop aigu, et par suite
trop facile à écrêler.
PLUMBATA. Projectile de forme ronde
employé au moyen âge pour le canon; ce
nom n'était admis que dans le Midi.
PLUMBAT.5;. Sorte de dards très courts
et garnis de plumb en usage chez les Ro-
mains. Ces dards, qui étaient lancés à la
main, avaient la forme d'une flèche, dont
le fer était barbelé et chaque soldat en por-
tait cinq dans l'intérieur de son bouclier.
PLUME. Plume d'autruclie préparée et
mise autour du chapeau des officiers géné-
raux et assimilés.
Elle est blanche pour les généraux com-
mandant les corps d'armée, les armées ou
les groupes d'armée; elle est noire pour les
autres généraux et assimilés.
PLUMEAU. Espèce de balai fait avec de
fortes plumes.
Les corps de troupe sont autorisés à ache-
ter des plumeaux pour l'époussetage des
magasins, au compte de la masse d'habille-
ment et d'entretien.
PLUMET. Bouquet de plumes que les
militaires de certaines armes portent à leur
coiffure, en grande tenue (artillerie, cava-
lerie, chasseurs à pied).
Lorsque le bouquet de plumes est effilé et
droit, il porte le nom d'aigrette.
PLUTEOS et PLUTEUM. Rempart de
656 POIDS.
planches ou tour mobile garni de peaux,
dont l'assiégeant faisait usage pour se ga-
rantir des coups de l'assiégé ou s'avancer à
couvert contre les murailles d'une ville que
l'on attaquait à l'époque romaine.
POCHE. Espèce de petit sac en étoffe fixé
au vêtement.
Tous les vêtements des militaires sont
pourvus de poches.
Cuiller de fer à long manche dont on se
sert pour puiser le bouillon.
Les corps de troupe faisant usage de cui-
sines à vapeur sont autorisés à acheter une
poche à bouillon par marmite, au compte de
la masse d'habillement et d'entretien.
PODESTAT. Magistrat remplissant au
moyen âge, dans certaines villes d'Italie, les
charges d'officier de police et de justice.
Il commandait comme général d'armée en
temps de guerre.
PODOMÈTRE (V. Pédomètre).
POÊLE. Espèce de fourneau en fonte qui
sert au chauffage des chambres de troupe,
et des corps de garde.
Les premiers sont fournis par le service
du génie, les autres, par le service des lits
militaires.
Le nombre des poêles à fournir à chaque
corps de troupe est déterminé de concert par
le sous-intendant militaire et le chef du gé-
nie, après avoir entendu un officier délégué
par le conseil d'administration.
La répartition est faite d'après les bases
suivantes :
Un poêle par chambre de sous-officiers,
ou de malades à l'infirmerie, ou par atelier
régimenlaire. Toutefois, en cas de commu-
nication de deux pièces contiguës, un seul
poêle est alloué ; deux poêles par unité ad-
ministrative d'un effectif réel moindre que
1 00 caporaux ou brigadiers et soldats ; trois
poêles par unité adminisîrative d'un effectif
supérieur.
Dans les baraquements, ce nombre peut
être augmenté, suivant la région à laquelle
ils appartiennent, jusqu'au maximum d'un
poêle par 120 mètres carrés pour les ba-
raques de plus grandes dimensions, étant
entendu qu'une fraction de tiO mètres carrés
au moins est nécessaire pour donner droit
à un puèle supplémentaire.
Les allocations pour le chauffage des
chamlires sont boisées sur le nombre de poêles
déterminé comme il a été dit ci-dessus.
POIDS. La mesure d'une chose pesante
en prenant pour base l'unité de poids. Mor-
ceau de fer, de cuivre, etc., d'une pesan-
teur réglée par la loi, et qui doit servira
évaluer la pesanteur des corps. Tous les ap-
pareils de pesage, tels que balances, bas-
POIGNARD.
(}o7
POINTAGE.
cules existant dans le^ corps de troupe ol
établissements, doivent être munis d'une
série de pouls vériûés et poinçonnés chaque
année par le vêrilicateur des poids et me-
sures. Les balances Roberval existant à l'in-
firmerie des hommes et à celle des dievaux
sont munies chacune d'uue série de poids
en cuivre.
POIGNARD. Arme à manche ou espèce
de couteau à lame courte, pointue et tran-
chante. 11 a fait partie de l'armement, sous
diverses formes, chez tous les peuples depuis
la plus haute antiquité jusqu'aux temps mo-
dernes. Ou l'a cependant plutôt considéré
comme une arme d'assasin que comme une
arme de combat. La marine française fait
usage d'un poignard, modèle 1837, à lame
triangulaire.
— de miséricorde (V. Dague).
POIGNÉE. La partie par laquelle on
prend une arme pour la tenir. La poignée
du fusil est la partie du fût située entre le
buse de la crosse et le pontet. La poignée
dune arme blanche est située à l'extrémité
opposée à la pointe. La forme de la poignée
a une influence sur le maniement de l'arme.
La force centrifuge tend à faire glisser la
poignée dans la main, et, d'un autre côté,
pour que la lame puisse acquérir une grande
vitesse angulaire, il faut que la poignée ait
beaucoup de jeu. L'expérience a prouvé que
la meilleure manière de satisfaire à cette
condition est de rendre la poignée étroite
dans le sens de la largeur de la lame.
POIGNET. L'endroit où le bras se joint
à la main. Le bord inférieur de la manche
d'une ciieniise, d'un vètemeut.
POING. Main fermée (coup de poing)
(V. Exjiloseur Bréguet).
POINT d'attaque (V. Choix du point
d'attaque).
— dangereux (V. Défilemeni).
— de conversion. Point auquel toutes
les troupes d'une colonne -.•ommencent un
mouvement de conversion. On y place un
jiilonneur .
— de chute. Point auquel un projectile
vient rencontrer le sol ou le but.
— de direction ou point de vue.
liut éloigné, très visible, isolé et fixe que le
commandant d'une troupe indique comme
base ou direction du mouvement à exécuter.
S'il n'existe pas d'accident naturel assez
élevé, l'adjudant-major va se porter au point
voulu.
— d'honneur. Ce qui touche à l'hon-
neur, à hi considération militaire.
— initial. Point où chaque élément
d'une troupe ou d'uue colonne doit, à heure
déterminée, avoir pris rang dans la colonne.
11 est pris en avant des cantonnements et
bivouacs. Les chefs de la colonne et des unités
de commandement le font reconnaître aus-
sitôt qu'ils ont reçu l'ordre de mouvement
et estiment le tem^is nécessaire à leur tète de
colonne pour y arriver par les routes ou à
travers champs. Lorsque les cantonnements
et bivouacs sont éloignés de la ligne de
marche, le général commandant peut dési-
gner un point initial intermédiaire.
— moyen. Position moyenne des points
où les projectiles ont frappé la cible. Lors-
qu'un tir est exécuté avec une même charge
et sous un même angle, le point moyen est
le point par lequel passerait la résultante
de toutes les forces égales et parallèles, qu'on'
peut supposer appliquées' au centre de cha-
cun des points de chute (V. Éclatement).
— stratégique. Les points stratégiques
sont ceux qu'il importe d'occuper, soit pour
menacer les communications de l'ennemi,
soit pour conserver les siennes propres. Ils
doivent être choisis de manière à faciliter
les combinaisons de mouvements des dififé-
rentes colonnes d'une armée. Tels sont les
nœuds de communication importants, les
tètes de ponts, les grands confluents, les pla-
teaux origines de plusieurs cours d'eau, les
cols importants, les débouchés de forêts ou
de marais, les grands centres de population
et notamment les capitales des États, les
places fortes, etc.
POINTAGE. Opération de pointer le ca-
non, c'est-à-dire de diriger l'axe d'une
bouche à feu de manière à atteindre un but
déterminé. Le pointage peut se faire de deux
manières : 1° au moyen de la hausse, lorsque
le but est visible et qu'on peut y faire pas-
ser la ligne de visée ; 2° en effectuant sépa-
rément le pointage en hauteur et le pointage
en direction, lorsque l'emploi de la iiausse
n'est pas possible, soit parce que le pointeur
ne peut voir le but, soit parce que le tir
doit avoir lieu sous de très grands angles ou
dépasse les limites de la hausse.
Le pointage direct à la hausse s'ob-
tient en déplaçant la pièce au moyen de la
vis de pointage et par des déplacements la-
téraux de l'affût.
Le pointage en hauteur consiste à don-
ner à la bouche à feu une inclinaison suffi-
sante pour que la trajectoire ne soit ni trop
longue, ni trop courte. Pour les mortiers
lisses, l'inclinaison en e^t donnée au moyen
d'un quart de cercle en bois muni d'un fil à
plomb. Cet appareil est appliqué contre la
branche de la bouche et on augmente pro-
gressivement l'inclinaison du mortier au
moyen d'un coin que l'on enfonce sous la
volée, jusqu'à ce que le fil à plomb marque
42
POINTAGE.
G58
POISON.
le degré que l'on veut obtenir. Pour donner
l'inclinaison aux canons et aux mortiers
layés, on se sert du niveau de foinlage.
Le pointage en direction est un peu
différent, selon qu'il s'agit des mortiers ou
des canons.
En ce qui concerne les mortiers, ou com-
mence par déterminer, à l'aide d'un cor-
deau, un plan vertical passant par le but.
Le cordeau est fixé par une extrémité à
l'épaulement, et par l'autre à une planchette
graduée en centièmes de sa distance au point
fixe du cordeau. On suspend un fil à plomb
au cordeau, et il n'y a plus qu'à amener
dans ce plan le plan vertical contenant l'axe
du mortier. Ce dernier plan est déterminé
par trois crans pratiqués sur le mortier.
En ce qui concerne les canons, on dispose
le cordeau comme il a été dit pour les mor-
tiers ; mais, de plus, on lui donne l'inclinai-
son que l'axe du canon devra avoir. On met
ensuite la pièce euliatterie, en se contentant
d'amener la volée à peu prés au milieu de
l'embrasure; puis le pointeur, après avoir
donné l'inclinaison au moyen du niveau de
pointage, place son ceil de manière que le
cordeau lui cache le cran de mire de la cu-
lasse. 11 fait ensuite porter la crosse à droite
ou à gauche, jusqu'à ce que l'autre cran soit
ainsi pointé exactement. On rend la ligne
de mire apparente en la marquant au moyen
d'une raie blanche, ou par une ficelle blanche
tendue entre les deux crans de mire. Pour
les bouches à feu rayées, il est bien entendu
qu'on doit diriger le cordeau, non pas sur
le but lui-même, mais sur un but fictif situé
du côté opposé à celui vers lequel se produit
la dérivation, et à une distance égale à cette
dérivation.
Lorsque la pièce a fait feu, le pointage
en direction se trouve naturellement dérangé
par suite du recul et du déplacement de
l'affût. C'eût été une opération trop longue
de recommencer à chaque coup le pointage
tel qu'il vient d'être indiqué. Aussi a-t-on
adopté des procédés de repérage qui, à l'aide
d'instruments très simples tels que la règle
Boyet et la règle Voilliard, permettent de
rendre à la pièce, après chaque coup, la di-
rection qu'elle avait au premier coup.
— sur un but artificieL Le pointage
en deux ojiérations, qui vient d'être décrit
est à la fois plus long et moins précis que
le pointage à l'aide de la hausse. Pour cette
raison on préfère toujours, lorsque la pièce
a été pointée et son tir réglé faire usage de
la hausse et d'un but artificiel pour redon-
ner à la bouche à feu son pointage primitif
après cliaque coup. Le but artificiel est choisi
de manière à être très visible et très facile
à retrouver même pendant la nuit. C'est le
plus souvent la pointe d'un clocher, l'extré-
mité d'une cheminée d'usine, etc.
POINTE. Partie aiguë de certaines armes.
Terme d'escrime : couper la pointe, faire
passer la pointe de son épée sur le fer de
l'adversaire.
Faire une pointe, c'est s'avancer par
une marche rapide et hardie en dehors delà
ligne d'opérations.
Être en pointe, signifie que l'on marche
en avant ou en dehors du gros des troupes.
A la f ointe de l'èpêe; de vive force.
— d'avant-garde. Échelon qui marche
en tête de l' avant-garde.
Cette pointe se couvre elle-même en se fai-
sant précéder d'une de ses fractions et de
quelques hommes en éclaiieurs.
— de cœur. Point où, dans un croise-
ment d€ voies ferrées, les deux rails en angle
aigu se réunissent en une seule pièce
(\'. Traversée oblique).
POINTER. Frapper avec la pointe, frap-
per d'estoc avec l'épée ou le sabre.
Diriger l'axe d'une arme à feu, à l'aide de
la ligne de mire, vers un but déterminé.
POIiNTEUR. Artilleur chargé du poin-
tage.
POINTURES. Marques composées de
lettres et de chiffres, apposées sur les effets
et sur les chaussures, pour indiquer a quel
type et à quelle subdivision de type ces
effets se rapportent, au point de vue des di-
mensions des différentes parties.
Toutes les demandes d'effets doivent être
accompagnées des états de pointures des ef-
fets demandés.
Les effets sont classés en magasins d'après
leurs pointures, et l'officier d'habillement
tient un carnet des pointures, au moyen du-
quel il peut connaître à tout instant le
nombre d'elïets de chaque pointure existant
eu magasin.
POIS. Fruit en forme de grain produit
par une plante de lafamille des légumineuses.
On les emploie à l'alimentation de l'armée,
comme légumes secs. Ils pèsent environ
79 kilogrammes à l'hectolitre. Ils se conser-
vent en sacs empilés pendant un an.
POIRE à poudre. Hécipient en corne ou
en fer, en forme de poire, destiné à recevoir
la poudre composant la charge et que por-
tait tout soldat armé d'une arme à feu, jus-
qu'à l'invention de la cartouche.
Il y avait également une petite poire ou
pulvérin pour l'amorce et le sac à balles.
POISON. Substance qui, introduite dans
un organisme vivant, est capable de détruire
la vie ou d'altérer les fonctions vitales. Us
sont néanmoins employés, mais à très faibles
POISSE.
659
POMPE.
doses, dans les préparations médicamen-
teuses, soit pour l'usage interne, soit pour
l'usage externe.
Dans les infirmeries régimentaires ou vé-
térinaires, les poisons sont renfermés dans
une armoire dont le médecin ou le vétéri-
naire, chefs de service, ont toujours la clef.
POISSE. Fascine enduite de poix, dont
le défenseur se servait autrefois dans un
siège.
POITRAIL. La partie de devant du
corps du cheval, du mulet ou de l'âne.
Se dit par extension du harnais qui se met
sur le poitrail.
POIVRIÈRE. Guérite de maçonnerie en
forme de boîte à poivre, qui était placée en
saillie à l'angle des anciens bastions au som-
met du mur.
P0KAL5M. Bonnet de police en drap,
avec une queue et une houppe, dont cer-
taines troupes françaises firent usaee à partir
do 1767.
POLAQUES.Cavalierspolonais qui étaient
au service de la France vers le milieu du
XVIl" siècle, en conservant leur costume
national et les armes de leur pays. Furent
détruits en grande partie au combat de Cas-
telnaudary (1632).
POLÉMARQUE. Officier de la milice
grecque, qui à Sparte était le général en
chef, tandis qu'à Athènes, il était subor-
donné au stratège.
POLICE. La police a pour mission d'as-
surer l'exécution des lois qui garantissent la
tranquillité de l'État, la sûreté et le bien-
être des particuliers.
— du casernement. La police mihtaire
du casernement est dans les attributions du
commandant d'armes; la police administra-
tive est dans les attributions du sous-inten-
dant militaire au point de vue de l'affecta-
tion des locaux, et dans celles du chef du
génie, au point de vue des dégradations, des
réparations et de l'entretien.
— judiciaire. Elle est chargée de re-
chercher les délits, d'en rassembler les
preuves, et d'en livrer les auteurs aux au-
torités chargées de les punir (V. Officier de
2Jolice judiciaire).
— militaire. Elle s'exerce par le com-
maadant d'armes, ou sous sa direction par
le major et les adjudants de la garnison,
pour tout ce qui concerne l'ordre puljlic dans
les cas prévus au règlement sur le service
des places, la garde des fortifications et des
établissements militaires, le service de la
place, la tenue et la police générale des
troupes de la garnison et des militaires de
passage (Règlement sur le service des places,
chap XIII).
POLIORCÉTIQUE. Branche de l'art mi-
litaire qui s'occupe de l'attaque et de la dé-
fense des places.
POLYBOLE. Machine de guerre pouvant
lancer plusieurs projectiles d'un seul coup.
POLYGONAL, ALE. Qui lient, qui se
rapporte au polygone (V. Fortification po-
lygonale, Tracé polygonal) .
POLYGONE. Nom donné au terrain assez
vaste où se font les exercices ou travaux
particuliers des écoles d'artillerie et du
génie.
— et traverses (Méthode des) (V. Che-
minement).
— à fortifier. Polygone embrassant le
périmètre du noyau fortifié d'une place et
dont les côtés constituent les côtés exté-
rieurs sur lesquels s'appuie la fortification.
POLYGRAPHE. Appareil qui sert à ob-
tenir facilement plusieurs copies du même
écrit.
POLYPES. Excroissances de nature di-
verses qui se développent à la surface des
muqueuses, et particulièrement de la mu-
queuse nasale (V. Nez).
POMME Ornement en métal en forme
de paire qui est fixé à la partie supérieure
de la canne du tamboui'-major ou des capo-
raux tambours.
— de pin. Ancienne cartouche de bouche
à feu, munie de ses projectiles, et compre-
nant un plateau de bois portant un petit
boulet et entouré de balles qui y étaient
fixées au moyen de poix ou de goudron.
— de terre. Tubercule produit par une
plante herbacée, de la famille des solanées.
Elle entre pour une part assez importante
dans l'alimentation des troupes, comme den-
rée d'ordinaire. Sa culture a pris une grande
extension, surtout en Lorraine, en Alsace et
en Allemagne. A poids égal, elle est six fois
moins nourrissante que le blé et renferme
peu de principes azotés, aussi convient-elle
surtout pour être consommée avec le fro-
mage, la viande, le lard ou la graisse.
POMMEAU d'épée, de sabre. Partie
de la monture qui surmonte la poignée et
sur laquelle est rivée la soie de la lame.
— de pistolet. Partie arrondie qui ter-
mine la crosse.
— de la selle. Partie élevée et arrondie
qui est disposée à l'arçon de devant.
POMPE. Machine hydraulique destinée
à élever l'eau.
— à douches. U en existe au moins
une, dans chaque corps de troupe à cheval,
pour donner des douches aux chevaux.
— à incendie. Pompe destinée à pro-
jeter l'eau avec force cà une certaine distance,
dans le but de combattre les incendies.
POMPIER.
660
PONCEAU.
Lorsqu'il existe des pompes à incendie dans
une place, elles doivent être entretenues par
le génie. Elles doivent être remisées dans un
hangar ou dans un local couvert. Il est
prescrit d'exercer les Hommes à la manœuvre
de la pompe (V. ExUncleur Zapflc).
POMPIER. Celui qui est chargé de ma-
nœuvrer la pompe. Les pompiers sont oiga-
nisés militairement dans les diverses localités
où il en existe ; leurs officiers sont nommés
et révoqués par le iMinistre de l'mté-
rieur. Les pompiers en uniforme doivent le
salut aux officiers de l'armée, et, récipro-
quement, les hommes de troupe de l'armée
doivent le salut aux officiers des pompiers.
De même, les officiers de pompiers et ceux
de l'armée active se doivent le salut réci-
proque, l'inférieur en grade saluant le pre-
mier. Les pompiers armés ne peuvent
prendre les armes, en corps, qu'avec l'auto-
risation du général commandant la subdivi-
sion (V. Sapeurs-pompiers).
POMPON. Houppe de laine, d'argent ou
d'or que les militaires portent à leur coiffure.
Dans l'infanterie de ligne, le l""^ bataillon a
le pompon bleu foncé ; le 2« bataillon, le
pompon garance ; le 3° bataillon, le pompon
jonquille"; le 4" bataillon, le pompon vert;
la section hors rang, le pompon mi-partie
vert et rouge et le petit état-major, le pom-
pon tricolore.
Dans la cavalerie, les couleurs distinctives
des pompons de shako sont : le bleu foncé
pour le 1" escadron, le cramoisi pour le 2*^,
le vert foncé pour le 3", le bleu de ciel pour
le 4", le jonquille pour le 5".
PONCEAU. Petit pont généralement
d'une seule travée jeté sur des rivières ou
sur des canaux de peu de largeur. Avec des
pièces de bois de longueur suffisante, on ap-
puie sur les deux rives, ou mieux sur des
culées, des loixjerons, poutres ou poutrelles,.
sur lesquels on construit un tablier en ma-
driers, en fascines ou en rondins jointifs re-
couverts de terre, ayant 3 mètres environ
de largeur entre les guindages. On a soin de
placer les gros bouts des longerons alterna-
tivement sur une rive et sur l'autre, afin
d'obtenir une résistance uniforme tout le
long de la travée. On augmente beaucoup
la solidité d'un ponceau, en reliant les lon-
gerons au moyen de traverses ou liernes
douées, chevillées ou brèlées, qui les rendent
sjlidaires.
Divers procédés qui ne peuvent être dé-
(■rits ici, sont employés pour faire passer les
longerons d'une rive à l'autre. Lorsqu'une
première poutre repose sur les deux rives,
on met la deuxième en place en la faisant
glisser sur la première; on fait avancer en-
suite les autres à l'aide de rouleaux disposés
sur celles-ci.
— avec traverses. Lorsqu'on ne peut
se procurer que deux poutres ayant la lon-
gueur et l'équarissage voulus, on les appuie
sur les deux culées et l'on place par-dessous
des traverses qui serviront de supports in-
termédiaires à des poutrelles de plus petite
dimension.
— avec étais. Si les poutres sont assez
longues pour être appuyées sur les deux rives,
mais trop faibles pour supporter la charge
du pont, on les étaye en un ou plusieurs
points (fig. 241).
Fi-. --Ml.
— avec- contre-fiches. Lorsqu'on ne
peut pas étayer les poutres sur le fond, on
les are-boute au moyen de contre-fiches
s'appuyant sur les bords. Pour une portée de
10 mètres, il suffit de 3 longerons, d'un
chapeau de 0'",20 d'équarrissage et de
4 contre-fiches de 0",13. Pour une portée
de io mètres, il faut ajouter 2 sous-longe-
rons et un chapeau de 0™,20 d'équarissage
illg. 242).
— sur cadres arc -boutés. Dans ce
dispositif (//(/. 243), les longerons reposent
sur un chapeau supporté lui-mèine par
2 calres arc-boutés qui s'appuient sur des
Fi- y 13.
semelles solidement établies sur les bords de
la brèche. Ces cadres, formés de 2 montants
réunis par 2 traverses et 1 écharpe, sont mis
PONTAGE.
en place par lotatioi^utour de leur parlie
iufêrieure, et le système est consolidé comme
l'indique la figure. On peut donner aux lon-
gerons deux autres points d'appui au moyen
de chapeaux supportés par des chandelles
verticales reposant sur les montants aux
points de réunion de ceux-ci avec les en-
traits.
— sur traverses en encorbellement
(Ponte-.MurceHa). Etablir sur chaque rive un
encorbellement de corps d'arbres [fig. 244),
puis franchir le vide ainsi réduit à l'aide de
longerons reposant sur des traverses.
Fis. 244,
— sur fermes simples. Créer un point
d'appui intermédiaire, en construisant sur
deux longerons disposés de chaque côté du
pont une ferme simple (fig. 245) dont ils
Fie. 245.
forment les tirants et en les suspendant au
poinçon. Dispositif applicable aux passe-
relles lorsqu'on ne dispose que de deux
poutres ayant la portée nécessaire.
PONTAGE. Manière de construire les
travées d'un pont.
PONTÉE. Matériel d'un pont correspon-
dant à une travée.
PONTET. Pièce de fer ou de cuivre en
forme de demi-cercle qui est placée au-
dessus de la détente pour protéger contre les
chocs accidentels.
PONTON. Bateau à fond plat, presque
entièrement en sapin, qui fait partie des
équipages de pont. 11 a 9"\30 de long et
1™,76 de large au milieu. 11 pèse environ
660 kilogrammes et peut supporter une
charge d'environ 8,S00 kilogrammes sans
être submergé.
PONTONNIER. Soldat cliargé de la con-
struction et du service des ponts de bateaux
ou pontons. 11 existe en France deux régi-
ments de pontonniers comprenant chacun
661 PONTS.
14 compagnies et 1 section hors rang. Ils
sont rattachés à l'arme de Vartillerie dont
ils portent l'uniforme. Dans toutes les ar-
mées étrangères les pontonniers font partie
des troupes du génie.
PONTS. Les jwnts militaires ou i-onts de
campagne se composent d'un tablier reposant
sur des corps de support fixes ou flottants
plus ou moins espacés et disposés parallèle-
ment au courant. Les corps de support ex-
trêmes, établis sut les rives, forment les
culées.
Les ponts militaires, de 4 mètres de lar-
geur ordinairement, ont à porter (tablier
compris) 800 kilogrammes au mètre carré
pour le passage de l'infanterie par le flanc
sur 4 files, de la cavalerie et de l'artillerie ;
le poids est double pour le passage d'une
foule compacte ou de l'artillerie de siège. La
résistance des corps de support dépend de la
disposition et de la section des bois qui la
composent s'ils sont fixes, de leur volume
s'ils sont flottants.
Les corps de support fixes sont constitués
par des gabions ou des voitures, des cheva-
lets, des pilotis.
Les supports flottants consistent en ba-
teaux et en radeaux.
— de gabions. Lorsque le cours d'eau
à traverser est peu profond et n'a pas un
courant très rapide, on peut former de bons
corps de support au moyen de 3 gabions de
l°i,SO de diamètre et de hauteur convenable,
qu'on dispose debout, en lile parallèle au
courant, et qu'on remplit de gravier et de
terre mêlée de pierres, après avoir enfoncé
au milieu de chacun d'eux un fort piquet
pour le maintenir,
— de voitures. Ne s'emploient que sur
des rivières à courant très faible et d'une
profondeur inférieure à l™,oO,
Les voitures sont placées à bras, parallè-
lement au courant, les roues calées, à des
distances qui dépendent do l'équarrissage
des poutrelles de tablier. Lorsque le fond
n'est pas résistant, on place des bouts de
madriers sous les roues. Si les côtés de la voi-
ture sont solides, on relie les doux ridelles
au moyen de traverses entaillées, sur les-
quelles on pose un cliapeau, qui servira de
point d'appui au tablier. Si les côtés de la
voiture ne présentent pas suffisamment de
résistance, on reporte la charge sur les
essieux au moyen d'une espèce de che-
valet.
— en buses de gabions. Lorsque le
courant est un peu rapide et la profondeur
supérieure à 1 mètre, on crée un passage en
formant une digue en buses de gabions, dis-
posées parallèlement au courant. Une buse
PONTS.
662
PONTS.
est formée de 7 à 8 gabions ordinaires de
sape, placés bout à bout et reliés par des
perches.
— sur piles de madriers ou de
planches. Lorsque la profondeur ne dé-
passe pas 1 mètre, on peut emploj'er comme
corps de support, des planches ou des ma-
driers empilés entre deux rangées de pieux
et maintenus, à leur partie supérieure, par
des cordes qui relient les tètes des pieux
correspondants des deux rangées.
— de chevalets. Conviennent pour des
rivières à fond ferme et uni ayant moins de
3 mètres de profondeur et moins de l"i,50
de vitesse de courant. Ce genre de ponts
peut être lancé de six manières différentes
par les procédés suivants :
1° Méthode des longrines (/?</. 246).
Amener le chevalet, les pieds en l'air, sur
les deux longrines disposées parallèlement
à l'axe du pont, à 1 mètre ou 1™,20 à
droite ou à gauche de cet axe ; le faire bas-
culer et le porter à l'emplacement qu'il doit
occuper, en faisant avancer les longrines
sur des rouleaux; disposer les 5 poutrelles
de travée, les clamauder ; placer les ma-
driers et guinder. Cette méthode est expédi-
tive, mais difficile avec un fort courant. Le
premier chevalet est difficile à poser, si la
rive de départ est fortement en pente ;
2° Méthode des cordes et gaffes (fîg. 247).
Mettre le chevalet à l'eau en aval du pont ;
l'amènera l'emplacement qu'il doit occuper*,
en le faisant flotter, les pieds du côté de la
Fiar. 247.
rive de départ ; le dresser en appuyant avec
des gaffes sur les extrémités des pieds, pen-
dant qu'on tire sur le chapeau avec des
cordes ; construire le tablier comme dans la
première méthode.
Cette méthode, n'exigeant aucun matériel
spécial, est simple et expéditive, mais peu
précise ; elle est surtout avantageuse avec
de petits chevalets et peu de courant;
S" Méthode du radeau de manœuvre
(fig. 248). Le radeau porte, à 2 mètres de
part et d'autre de son axe transversal,
2 fourches composées de 2 montants verti-
caux, distants de 0™,20 et percés de trous
pour recevoir une broche en fer, à diverses
hauteurs. Amener le radeau, construit de
Fiic. 248.
manière à pouvoir supporter 6 hommes,
contre la culée ; engager dans ses fourches
ou montants l'extrémité des poutrelles de
manœuvre opposée à la cheville et la main-
tenir au moyen de la broche à la même
hauteur que le bout qui porte sur la culée ;
pousser le radeau au large, au delà de l'em-
placement du chevalet, et amener celui-ci
sur les poutrelles, les pieds en l'air ; faire
basculer le chevalet les pieds dans l'eau et
le faire glisser sur les poutrelles jusqu'à
l'emplacement qu'il doit occuper ; abaisser
les poutrelles dans les fourches pour que les
pieds du chevalet reposent sur le fond de la
rivière .
Ce procédé est préférable aux précédents,
si le courant est rapide ; il présente l'incon-
vénient d'exiger un radeau, que l'on peut
d'ailleurs remplacer par 1 portière ou 1 ba-
teau unique de fortes dimensions;
4° Méthode des cadres (fg. 249). On fait
usage de deux cadres en perches, l'un trian-
gulaire, l'autre trapézoïdal, qu'on relie par
Fis. 249.
des cordes, de manière que leurs bases soient
superposées et que leurs plans fassent un
angle d'environ 110°. On attache des cordes
PONTS-
663
PONTS.
de retraite à la partfc supérieure du cadre
triangulaire, et on fixe sur la petite base du
cadre trapézoïdal deux petites chaînes por-
tant un crochet à l'un des bouts. Pour la
manœuvre, disposer le système des deux
cadres en tète du travail, de manière que
le cadre trapézoïdal soit à peu près hori-
zon'al, la petite base en avant et la grande
base contre la culée, ou au-dessus du der-
nier support mis en place ; le maintenir
dans cette position au moyen des cordes de
retraite attachées à des points fixes ; mettre
le chevalet à l'eau et le conduire, en le fai-
sant flotter sous la traverse d'avant du cadre
trapézoïdal ; accrocher le chapeau à cette
traverse ; soulever le chevalet en faisant bas-
culer les cadres à l'aide des cordes de re-
traite, puis le laisser redescendre jusqu'à ce
que les pieds reposent sur le fond ; mettre
en place les poutrelles et les madriers; enfin
porter les cadres en avant pour la construc-
tion de la travée suivante, et guinder.
Méthode très expéditive et très sûre ;
n'exige qu'un matériel facile à improviser,
ne disloque pas les chevalets et est applica-
ble à tous les courants ;
5° Méthode du bateau à contrepoids.
Equiper le bateau à contrepoids au moyen
de poutrelles de tablier et y fixer les pou-
trelles de man euvre ; cherclier sur la rive
un chevalet dont le chapeau est chargé, sur
l'extrémité, des petites poutrelles ; le con-
duire en tète du pont en laissant flotter les
pieds ; le pousser à distance avec les pou-
trelles à griffes; le dresser avec des gaffes.
Méthode très précise et la plus expéditive ;
elle est avantageuse surtout pour des cheva-
lets lourds et de grande dimension ; elle est
applicable à un courant violent ; en amar-
rant le bateau à une cinquenelle pendant la
pose du chevalet. Le matériel est facile à
improviser, et le bateau à contrepoids peut
être remplacé par 1 portière ou 1 radeau
quelconque ;
6° Ponts de chevalets à chapeau mobile
(Birago). Exige des chevalets spéciaux indi-
qués (/)(/. 32). Munir un demi-bateau d'un
contre[ioids formé de 4 poutrelles de tablier ;
brèler sur les plats-bords 2 poutrelles de
manœuvre de 2™, 50; amener ce bateau
contre la culée ou le dernier support en
place ; poser et brèler le chapeau sur l'ex-
trémité saillante des poutrelles de manœu-
vre, la face supérieure verticale et tournée
du côté du bateau, porter dans ce dernier
les autres parties du chevalet et les assem-
bler dans la position horizontale, en ne fai-
sant dépasser les pieds que de la quantité
nécessaire à la pose des semelles ; dresser le
chevalet, embrasser le chapeau avec les
griffes extérieures des poutrelles; pousser
au large pour embrasser le corps mort avec
les griffes postérieures ; enfoncer les pieds,
fixer les chaînes de suspension et poser le
tablier, pendant qu'on dégage le bateau.
Si l'on dispose 2 demi-bateaux, on les
équipe de la même manière, et chacun d'eux
à tour de rôle va recevoir, sur la rive, les
éléments d'un chevalet, les assemble et pré-
sente le chevalet tout monté à la tète du
pont, ce qui augmente considérablement la
vitesse du lancement.
Il est facile d'improviser du matériel Bi-
rago au moj^en de madriers, de tasseaux,
de chevilles, de cordes, etc.
— de pilotis. Ces ponts conviennent
pour des cours d'eau à fond solide, mais
pénétrable, et ayant moins de 3™, 30 de pro-
fondeur. Ils sont très solides et exigent un
certain temps pour leur construction, de
sorte qu'on ne peut guère les employer que
sur les derrières des armées.
Les corps de support sont formés de palées,
dont les pilots sont enfoncés soit à la masse
ou au mouton à bras, soit au moyen d'une
sonnette, suivant que le fond est plus ou
moins pénétrable. Quand tous les pilots
d'une palée sont enfoncés, on les recèpe à la
hauteur convenable, on les coiffe du cha-
peau et on les relie par des moises. On peut
simplifier l'établissement des palées en fai-
sant usage de pieux à vis. Les longerons
sont clamaudés aux chapeaux et les madriers
sont cloués sur les longerons. Il y a avan-
tage au point de vue de la stabilité du pont,
à faire le tablier très lourd. Les chapeaux
peuvent être formés de couples de madriers
boulonnés sur les tètes entaillées des pi-
lots.
— de cordages. Peuvent convenir pour
des cours d'eau à rives escarpées (torrent,
ravin, fossé de fortification, arche rompue),
à la condition que la portée ne dépasse pas
40 mètres. Il y en a de deux sortes :
— sur chaînette. Le système consiste
en 2 câbles ou cinquenelles fortement tendus
en travers de la brèche à franchir et sup-
portant un certain nombre de traverses ou
chapeaux sur lesquels repose le tablier. Les
cinquenelles passent sur des rouleaux et sont
reliées aux points d'amarrage par l'intermé-
diaire de palans. Afin de diminuer l'ampli-
tude des oscillations de ce pont pendant les
passages, on amarre le tablier à des points
fixes, à une dizaine de mètres de part et
d'autre de la culée.
— suspendus. Le tablier repose sur des
chapeaux suspendus, au moyen d'ordonnées
en cordes, à des cinquenelles (généralement
au nombre de 2 de chaque côté du poni
PONTS.
lendues en travers de la Lièche et mainte-
nues à une hauteur convenable au-dessus du
sol par 2 potences dressées sur les rives. Les
linquenelles sont reliées au point d'amar-
rage par des palans qui servent à les tendre.
Toutes les travées sont égales ; il y en a un
nombre impair et les 2 chapeaux qui sup-
portent celle du milieu leposent directement
sur les cinquenelles. Dans les deux cas, la
construction est longue et difficile, et exige
un certain matériel de cordages.
PONTS de bateaux. Sur des cours
d'eau à berges peu escarpées et ayant plus
de 0™,oO de profondeur. Ils conviennent
surtout pour les rivières larges, rapides et
profondes.
Pour les ponts de bateaux de commerce,
placer les bateaux par ordre de grandeur, de
manière que le tablier n'ait pas de ressauts ;
mettre près de chaque culée un bateau solide
et de grande capacité ; placer dans le plus
fort du courant les bateaux dont la forme
lui offre le moins de résistance et dont la
force de support permet les plus longues
travées. Les plats-bords trop bas sont élevés
au moyen de traverses avec 1 ou 2 supports
placés sur ces dernières, dans le sens de la
longueur des bateaux et maintenues par des
clameaux ou des commandes ; les plats-
bords trop élevés sont abaissés en lestant les
bateaux, ou en les entaillant à l'emplace-
ment des poutrelles. Si les bordages d'un
bateau sont trop faibles ou trop évasés, pla-
cer sur le fond un chevalet-support destiné
à recevoir les poutrelles. Celles-ci sont fixées
par des clameaux aux côtés extérieurs des
bateaux qui supportent leur bout du devant.
On jumelle chaque couple de 2 poutrelles
par des clameaux, ou, à défaut, par des
tringles.
Le itonlacje à ^^etUes portées consiste à
faire reposer les poutrelles de chaque travée,
sur les quatre plats-bords des deux bateaux
voisins ; c'est le plus résistant et le plus
général.
Pour ponler à grande portée, les pou-
trelles de la première travée sont posées sur
le corps mort et sur les 2 plats-bords du
premier bateau : les poutrelles impaires de
la deuxième travée sur le plat-bord exté-
rieur du premier bateau et sur les 2 plats-
fonds du deuxième ; les poutrelles parées
sur les 2 plats-bords du premier bateau et
sur le plat-bord intérieur du deuxième, et
ainsi de suite. Employé dans les ponts qui
n'ont pas à supporter de très lourds far-
deaux.
Pour le pontage à une très grande portée,
les poutrelles ne posent que sur un seul
plat-bord de chacun des 2 bateaux qui les
66i PONTS.
supportent. Les poutrelles de 2 travées con-
sécutives sont reliées entre elles par de
fausses poutrelles, allant d'un plat-bord à
l'autre du même bateau ; il faut être bien
sur de la résistance des bateaux employés.
N'avoir recours à ce procédé que tout à fait
exceptionnellement.
La construction peut avoir lieu par ba-
teaux successifs ou par portières.
Dans le cas du pont par bateaux success>fs,
la méthode est la même que pour les ponts
de radeaux.
Pour le pont par portières, construire sé-
parément, prés de la rive et en amont du
passage, des portières composées de 1 ou
2 travées, puis amener ces portières à l'em-
placement du pont et les réunir entre elles
au moyen de faux guindages. Les bateaux
d'une même portière sont -reliés par des cor-
dages tendus en diagonale ou croisières ; ils
sont maintenus bord k bord contre les ba-
teaux des portières voisines au moyen
d'amarres.
Dans les poiits de bateaux d'éiiuipage ou
de pontons, construits en France par les
pontonniers avec le matériel des équipages
de ponts, outre les procédés indiqués plus
haut, on emploie les deux modes de pon-
tage suivants :
1° La méthode par parties, dans laquelle
on prépare d'avance des parties de ponts
composées de 2 ou 3 bateaux incomplète-
ment pontés; on les amène successivement
en place et on les relie par des travées de
jonction, de manière à former un pont sem-
blable au pont par bateaux successifs; le
pont ainsi obtenu diffère essentiellement du
pont par jwrlières, en ce qu'il n'existe en
aucun des points 2 corps de support juxta-
posés ;
2° La méthode par conrersion, qui con-
siste à construire le pont le long de la rive
et à le mettre en travers du cours d'eau par
un quart de conversion.
Quels que soient le procédé et le mode de
pontage employés pour les ponts de bateaux.
ces bateaux doivent être solidement amarrés
en amont et en aval. On met ordinairement
une ancre d'amont à chaque bateau, tandis
que le nombre des ancres d'aval varie
d'après la longueur du pont et l'intensité
du courant.
— de radeaux. Peuvent être établis sur
toutes les rivières dont le courant ne dépasse
pas l'^.SO, et dont les rives sont peu escar-
pées. Ces ponts, très stables, ont l'avantage
d'être d"une construction facile et rapide,
lorsqu'on dispose d'une quantité suQisante
de liois de densité moyenne. Mais le tablier
de ces ponts est trop rapproché de l'eau, de
PONTS. 665
sorte que la destnictlln par les corps flot-
tants en est facile. Pour la construction ,
chaque radeau est amené contre la culée ou
contre le dernier corps de support placé, et
relié par des amarres à la rive ou à ce corps
de support. Après avoir apporté et clamaudé
les poutrelles de la travée à construire sur le
radeau, on pousse celui-ci au large jusqu'à
ce que les extrémités postérieures arrivent à
hauteur du madrier de culée, ou à 0^,00 en
arrière du support du milieu de l'avant-der-
nier radeau et on clamaudé les poutrelles,
puis l'on amarre le radeau à la cinquenelle
et l'on fait le tablier.
Si l'on intercale 1 portière mobile, on la
compose de 1 travée reposant sur 2 demi-
radeaux et reliée aux travées voisines par de
faux guindages; l'écartement des 2 demi-
radeaux de la portière est maintenu par
des amarres en diagonale, ou croisières. Les
supports extrêmes des 2 travées qui enca-
drent la portière sont également des demi-
radeaux .
— mixtes . Ponts dans la construction
desquels il entre à la fois des supports flot-
tants et des supports fixes. 11 faut avoir soin,
en pareil cas, pour tenir compte de l'enfon-
cement sensible des supports flottants au
moment du passage de lourds fardeaux, de
tenir la portion de tablier qu'ils soutien-
nent un peu plus élevée que celle qui repose
sur les supports fixes, pour éviter les ditTé-
rences excessives de niveau qui sans cela
pourraient se produire dans le tablier du pont
et compromettre la solidité de ce dernier.
— le vis. Petit pont mobile qui précède
immédiatement le passage qui pénètre dans
le parapet d'un ouvrage de fortilîcation per-
manente ; ce pont qui, au moyen de di-
verses sortes de mécanisme, peut se lever
ou s'abaisser facilement, permet d'interrom-
pre à volonté la communication d'une ville
avec la campagne. Étant fermé, il sert à
masquer la trouée de la porte.
Un pont-levis se compose essentiellement
d'un tablier de 4 mètres de portée, soutenu
et maintenu en équilibre dans toutes ses po-
sitions par un sj'stèmc de bascule ou de con-
trepoids disposé, dans tous les systèmes, de
manière à faciliter la manœuvre de l'appa-
reil. Les systèmes les plus usités sont le sys-
tème de bascule en dessous ou en dessus, le
système à la Derché, le système Poncelet, a.
poids constant, à poids variable, etc.
Pour les ouvrages de campagne, on em-
ploie quelquefois, sur des fossés de 4 à o
mètres de largeur, des ponts-levis improvi-
sés, d'un maniement facile. Le plus pra-
tique est celui qui consiste à faire rouler un
tablier de pont, soutenu par quelques pou-
PORT.
très, sur des rouleaux placés au bord de
l'escarpe.
— dormant. Pont fixe établi sur les
fossés des ouvrages de fortification perma-
nente et servant pour la circulation en temps
de paix. Son tablier est très mince, pour
pouvoir être détruit facilement. Ce pont
alioulit le plus souvent à un pont-levis.
— d'un navire. Plancher de chacun des
étages d'un navire; on donne plus particu-
lièrement ce nom au pont supérieur et à
celui qui porte l'artillerie.
— roulant Sorte de pont destiné à rem-
placer un pont-levis. Une partie instable,
d'environ la moitié la longueur, porte sur le
sol. Lue ouverture de 0™,oO de profondeur
permet de retirer le pont complètement à
l'intérieur et d'interrompre ainsi le passage.
N'est pas pratique.
— volant (V^. Bac). Portière retenue à
l'extrémité d'un cordage fixé en amont et
que l'on fait passer d'une rive à l'autre en
présentant obliquement les côtés des bateaux
au courant. Il peut être très utile sur des
rivières rapides, bien qu'il ne donne pas un
passage continu. 11 est ordinairement com-
posé de deux bateaux longs, étroits et pro-
fonds, dont les côtés se lapprocbent de la
verticale, dont le fond est très peu relevé
aux becs, et qu'on réunit en les éloignant
le plus possible l'un de l'autre. Le câble a
ordinairement pour longueur l fois 1/2 la
largeur de la rivière et est élevé au-dessus
du pont au moyen d'une potence établie sur
le tablier.
Lorsque le point d'amarrage est sur une
rive, le pont y revient facilement, mais il
s'en éloigne difficilement ; c'est pourquoi on
manœuvre quelquefois le pont avec deux
cordages, amarrés chacun sur une rive.
Quand la rivière est très large, on établit
une portière solidement amarrée et l'on fait
deux ponts volants.
Un autre genre de jwnt volant est destiné
à l'embarquement des chevaux et du maté-
riel, en chemin de fer, et à relier les trucs
entre eux. Il est fourni par les compagnies
de chemins de fer. 11 se compose de deux
fers à T matrices en foruie de grifl'e à leurs
extrémités et reliés par un plancher formé
de six bouts de madriers distants entre eux
de 10 à 15 centimètres. Les fers sont reliés
aux madriers par des rivets et des vis à
bois. Une plaque de tôle destinée à recevoir
les premiers chocs des voitures embarquées
est fixée sur les griffes à chaque extrémité du
pont. Ses dimensions sont : longueur 1™,40.
lartrcur 0™,70, poids 50 kilogrammes.
PORC (V. Cochon).
PORT. Mot venant de l'espagnol puerlo
PORT.
et signifiant col ou passage. Ce mot n'est
guère employé que pour désigner les cols des
Pyrénées.
— d'armes. Manière de porter le fusil,
la carabine ou le mousqueton réglementaire-
ment suivant les principes, qui sont les sui-
vants : l'arme dans le bras droit, le bras
très peu ployé, au défaut de l'épaule et
d'aplomb, le canon en arrière, le bras légè-
rement ployé, la main embrassant le cliien
et la sous-garde, le pouce au-dessus de la
sous-garde, le premier doigt au-dessous, le
petit doigt au-dessus de la crête du chien,
les autres au-dessous.
— de l'uniforme. Le port de l'uniforme
est obligatoire pour tous les militaires de
l'armée active dans le service. Les officiers
seuls peuvent porter des effets bourgeois, en
dehors du service.
Les réservistes et les territoriaux doivent
porter l'uniforme pendant les périodes d'in-
struction ou d'exercices, de même qu'à toutes
les réunions de service auxquelles ils sont
convoqués par l'autorité militaire En de-
hors de ces réunions, les officiers de réserve
et de l'armée territoriale peuvent porter leur
uniforme en public dans toutes les cérémo-
nies olficielles; dans toutes les fêtes (dîners,
bals, soirées) ayant lieu chez des fonction-
naires officiels; dans tous les actes qui se
rattachent directement à leur situation d'of-
ficier, tels, par exemple, qu'assistance à un
mariage ou à un convoi de militaires. Dans
tous les autres cas, ces officiers doivent
adresser une demande, par la voie du com-
mandant d'armes, au général commandant
le corps d'armée, à l'effet d'être autorisés à
paraître publiquement en uniforme.
L'uniforme militaire ne doit jamais être
porté en pays étranger, sans une autorisa-
tion spéciale du Ministre de la guerre ou des
ambassadeurs.
— illégal. Le port illégal de décorations,
d'uniformes ou d'insignes est puni de 2 mois
à 2 ans de prison (art. 266).
— maritime. Lieu sur une côte, où la
mer s'en fonçant dans les tej-res, offre aux
hàtiments un abri contre le vent et les tem-
pêtes.
— militaires. Les ports militaires ou
ports de guerre n'ont pas seulement pour
objet d'être des lieux de refuge et d'abri; ils
sont en outre des places fortes d'une impor-
tance considérable où se trouvent réunis les
ateliers et les divers établissements néces-
saires à l'entretien de la flotte et spéciale-
ment à la construction, au radoub et à l'ar-
mement des bâtiments. Ces ports se divisent
eu deux parties distinctes : le port propre-
ment dit et la rade. On désigne sous le nom
666 PORTE.
de port proprement dit, la partie intérieure
où se placent les bâtiments désarmés ou en
réserve, où s'exécutent les travaux et s'ef-
fectuent les premières opérations de l'arme-
ment. La rade est la partie intérieure du
port, celle où les escadres mouillent et appa-
reillent, où les navires complètent leur ar-
mement, stationnent à leur arrivée du large
et se placent au moment de partir.
Les cinq ports militaires de la France sont :
Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et
Toulon.
Les gouverneurs désignés des ports mili-
taires sont les vice-amiraux commandant eu
chef, préfets maritimes. Leurs devoirs et at-
tributions sont définis par le Règlement du
4 octobre 1891, titre III, chapitre IV et
titre VI, chapitre XXIX (V. Marine).
Dans ces ports, l'armée de mer est chargée
spécialement de l'armement, du service et
de la garde des batteries qui ont une vue di-
recte sur les ports, sur les rades intérieures,
sur les passes et goulets conduisant aux
rades intérieures, toutes les fois que les ou-
vrages auxquels appartiennent ces batteries
n'intéressent pas principalement le système
de défense du côté de la terre, de la place et
de ses dépendances. L'armée de terre est
chargée de la défense de tous les autres
ouvrages de côte.
PORTATIF (ve) (V. Outil, Arme).
PORTE. Entrée d'une place forte, d'un
fort, d'un ouvrage. Passage ménagé à tra-
vers le rempart pour permettre les commu-
nications avec la campagne; il est générale-
ment fermé par des jjor tes ou des jmnts-levis.
Les portes ont toujours constitué des points
faibles de la fortification et l'on a dû en tout
temps prendre des mesures spéciales pour
les couvrir avec soin. En général, elles
étaient autrefois flanquées par deux tours
réunies au-dessus de l'entrée pour donner
une masse plus imposante. Des embrasures
et des mâchicoulis à plusieurs étages et dans
toutes les directions en rendaient l'approche
difficile. Derrière une porte solide, bardée de
fer, se trouvait une lourde herse, nommée
aussi porte coulante ou porte coulis.
— -aigle. Officier qui, dans les armées
impériales, portait Vaigle d'un régiment.
— -baguette. Partie du collier de ta.m-
bour consistant eu deux petits cylindres
creux en cuivre dans lesquels on engage les
baguettes.
Rainure ou canal pratiqué le long du bois
d'une arme portative pour recevoir et conte-
nir la baguette.
baïonnette. Partie de l'équipement
destinée à supporter la baïonnette et qui
s'engage dans le ceinturon. Lorsqu'il s'agit
PORTE.
667
PORTEE.
de l'épée-baïonnetle, c' e^un jMrte-èpée-baïon-
nelte, et pour un sabre c'est un port';-sabre.
— -corps (V. Chariot porte-corps).
— -crosse. Sorte de sabot en cuir, fixé
par des courroies sur le côté droit de la selle,
destiné à maintenir rextrêmité de la crosse
du fusil, de la carabine ou du mousqueton
du cavalier.
— -drapeau. O.Ticier du graie de sous-
lieutenant ou de lieutenant, qui est chargé
de porter le drapeau du régiment. Il est
également chargé des détails du service du
casernement et du couchage. Il est exempt
du service de place.
— -épée (V. Porte-baïonnette). Les sous-
officiers et musiciens du génie ont un appen-
dice en cuir spécial pour porter leur épée.
éperon. Lanières de cuir qui relient
les branches de l'éperon.
étendard. Officier du grade de sous-
lieutenant ou de lieutenant, qui remplit,
dans la cavalerie, les mêmes fonctions que
le porte-drapeau dans les corps de troupe à
pied, mais il est en outre officier d'armement
et secrétaire de ta commission des ordinaires.
Il est exempt du service de place.
On donne aussi le nom de porte-étendard
an petit étui de cuir fixé à l'étrier droit de
l'officier qui porte l'étendard, et dans lequel
vient reposer le pied de la hampe de ce der-
nier.
étriers._ Courroie destinée à porter
les étriers (V. Etrivières).
— -etrivières. Anneaux de fer carrés
fixés à la selle pour supporter les etrivières.
— -fanion. Sous-officier de cavalerie
qui porte le fanion d'un général.
— -fer. Étui suspendu à la selle et dans
lequel est placé un fer à cheval.
— -feu. Bois d'une fusée à bombe ou à
grenade.
gamelle. Ustensile en fer, avec poi-
gnée en bois, qui sert à porter les gamelles
des hommes de garde et de service. Ciiaque
compagnie, escadron ou batterie doit être
pourvue de 2 porte-gamelles, au compte de
la masse d'Iiabillemcnt et d'entretien.
— -giberne. Bande de cuir servant à
supporter la giberne.
glaive (chevaliers). Ordre reli-
gieux et militaire fon lé en 1-201, en Livo-
nie, pour protéger les missionnaires contre
les idolâtres. 11 se fondit dans l'ordre teuto-
nique de 1237 à io'2o et finit en 1561,
époque à laquelle le grand maître embrassa
le luthérianisme.
— -hache. Étui en cuir d'une hache por-
tative. Se dit aussi des sapeurs porte-hache.
— -lance. Petit étui de cuir semblable
an porte-étendard, sur lequel repose la lance
lorsque le lancier est à cheval.
— -manteau. Morceau de bois ou de fer
fixé à la muraille et où l'on suspend les ha-
bits. Il doit exister des portemanteaux en
nombre suffisant dans les lavabos, dans les
salles d'écoles régimentaires et dans les bi-
bliothèques militaires.
Sorte de valise d'étoffe dont sont pourvus
les hommes montés dans l'artillerie, dans le
génie et dans le train des équipages.
— -mèche. Partie de l'équipement ser-
vant à porter la mèche dont avait besoin
l'ancien a-quebusier pour mettre le feu à son
arme.
— -mors. Morceau de cuir qui soutient
le mors et la bride.
— -mousqueton. Espèce de crochet qui
est en bas de la bandoulière d'un cavalier,
et qui l'aide à porter son mousqueton ou sa
carabine.
— -pompon. Gousset en cuir dans le-
quel s'engage le pompon.
— -rame. Anneau de forme particulière
fixé au bateau et dans lequel on engage la
rame pour la manœuvrer.
— -respect. Epée ou poignard que l'on
porte pour sa défense.
— -selle. Pièce de bois horizontale fixée
à la muraille, ou à des poteaux verticaux,
et qui sert à recevoir les selles dans les sel-
leries.
— -tolet. Garniture du plat-bord d'une
embarcation, à l'endroit où frotte la rame
ou l'aviron.
— tournante. Sert à donner des chasses
d'eau dans les fossés; l'axe de cette porte
n'est pas tout à fait au milieu. La résul-
tante de la pression de l'eau agit sur la
granie p.irtie de la porte et appuie celle-ci
contre les entailles d'arrêts des liajoyers ;
quand on ouvre la vanne pratiquée à l'ex-
trémité inférieure du grand côté, le point
d'application de la pression passe sur le petit
côté de la porte et la fait tourner pour la
placer dans le sens du courant. Pour refer-
mer la porte, il suffit de fermer la vanne et
de ramener légèrement la porte en dehors
de la direction du courant.
— -traits. Courroie pliée en deux, qui
sert à soutenir les traits des chevaux attelés.
— -vis. Synonyme de contre-platine.
PORTÉE. Étendue laissée vide entre
deux supports de pont, ou sous une pièce de
bois, de fer, etc. (généralement une poutre
ou poutrelle), posée horizontalement.
Distance à laquelle une arme de jet peut
lancer un projectile. Plus exactement, c'est
la distance comprise entre l'origine de la
trajectoire et le point de chute du projectile.
PORTER.
Celte distance dépend de la nature de l'arme,
de la charge, de l'espèce et de la qualité de
la poudre, du volume et du poids du pro-
jectile, de l'angle lie projection.
— de but en blanc (V. But en blanc).
— de canon. Varie en raison de la na-
ture de la pièce, de l'espèce de tir et de pro-
jectile. La portée maxima du canon de 90
est de 7,000 mètres, ainsi que celle du ca-
non de 80 et du canon de 95 ; celle du ca-
non à balles de 3,400 mètres; celle du ca-
non de 80 de montagne de 4,030 mètres ;
celle du canon de 120 de 9,200 mètres; celle
du canon de 155 de 9,100 mètres; celle de
l'ancien canon de 24 de siège de 5,150
mètres ; pour les mortiers de 32 et de 27
elle est de 2,800 mètres ; pour l'obusier de
22 de 5,220 mètres, etc.
— de fusil. Distance à laquelle la balle
du fusil peut atteindre sûrement le but. En
réalité, le fusil actuel porte à 3,000 mètres,
mais sa bonne portée ne dépasse pas 1,500
mètres .
— des poutrelles. Partie de leur lon-
gueur comprise entre leurs points d'appui,
sur deux supports consécutif.
— efficace. Distance où la justesse
d'une arme se perd par suite des déviations
inhérentes au système; ou bien c'est aussi la
distance correspondant à la position la plus
élevée du cran de mire.
— moyenne. Portée du point moypH.
On peut, sans erreur notable, la supposer
égale à la moyenne arithmétique des por-
tées.
PORTER l'arme, lépée, le sabre.
Prendre la position réglementaire du port de
l'arme en question en partant d'une position
donnée.
PORTEUR d'outils. Animal de bât,
cheval ou mulet, qui porte les outils d'une
compagnie d'infanterie, soit 12 pioches et 18
pelles. 11 est attribué 12 chargements d'ou-
tils, dès le temps de paix, à chaque régi-
ment d'infanterie.
— Cheval d'attelage par deux qui porte
le conducteur; l'autre est le sous-verge. 11
y a des porteurs de devant et des porteurs
de derrière; ceux-ci sont ceux qui sont at-
telés directement au timon.
— Decauville. Nom donné au chemin
de fer du système particulier inventé par
M. Decauville (V. Chemin de fer).
PORTIER-CONSIGNE. Les portiers-con-
signes sont chargés de l'ouverture, de la fer-
meture et de la police des portes des forte-
resses près desquelles ils sont établis. Ils re-
quièrent au besoin les chefs de poste de leur
prêter main-forte pour l'exécution des ordres
et consignes dont ils sont chargés. Lorsque
G68 PORTION.
l'autorité militaire en a donné l'ordre, les
portiers-consignes se font présenter par les
militaires de tout grade les ordres en vertu
desquels ils voyagent ou leur feuille de
route. En dehors de ces prescriptions, ils
sont complètement à la disposition du chef
du génie de la place pour tout ce qui con-
cerne le service spécial de l'arme du génie.
Ils prêtent serment devant le tribunal de
1''^ instance, et leurs procès-verbaux font
foi devant la justice jusqu'cà preuve con-
traire.
PORTIÈRE Partie mobile d'un pont de
radeaux. Partie d'un pont de bateaux com-
posée d'une ou deux travées.
— d'embrasure Sortes de masques qui
ferment les embrasures profondes des para-
pets dans la dernière période de la défense
d'un ouvrage, On ne laisse libre que juste
la place nécessaire au passage de la volée de
la bouche à feu. Ces portières sont faites gé-
néralement avec de forts cordages juxtapo-
sés et réunis que l'on suspend devant l'em-
brasure, au-dessus de la volée de la pièce,
à laquelle un écran pratiqué dans leur par-
tie inférieure livre passage.
— en bois. Il y a aussi des portières
en bois formées de deux panneaux symé-
triques en madriers de 0™,10 d'épaisseur
qui, en se rabattant l'un contre l'autre,
ferment l'embrasure.
PORTILLON. Porte on poterne de pe-
tites dimensions.
PORTION. La quantité de pain, de
viande, etc., qu'on donne à chaque soldat
pour un repas, notamment dans les hôpi-
taux militaires.
— centrale. La portion qui comprend
le dépôt central ainsi que les magasins,
lorsque le corps est divisé. L'administration
est confiée à un conseil d'administration
central.
— circulaire. Disposition adoptée au-
trefois dans l'attaque des places au moment
d'arriver au saillant du chemin couvert.
Elle consistait à établir, au débouché de la
dernière parallèle, 2 cheminements circu-
laires venant se réunir en une sape double
sur la capitale.
— détachée. Toute fraction du corps
qui se trouve dans un autre lieu que la
portion centrale. Cette fraction porte plus
généralement le nom de détachement.
— du contingent. Le contingent des
jeunes soldats appelés chaque année sous les
drapeaux est divisé en deux portions,
lorsque les ressources budgétaires ne per-
mettent pas de le conserver en totalité pen-
dant trois ans au régiment. Dans ce cas, la
1'"^ portion du contingent accomplit ses trois
PORTIQUE.
années de service aclit",tet la â"" portion est
renvoyée dans ses foyers, en disponibilité ,
après une année de service. Depuis l'appli-
cation de la loi du 15 juillet 1889, il n'a
plus été nécessaire d'établir une 2*= portion,
par suite de la faiblesse numérique des con-
tingents et de l'augmentation des cas de
dispense.
— principale. La portion qui est com-
mandée directement ])ar le cbef de corps,
lorsque le corps est divisé en plusieurs déta-
chements. Elle est administrée par un co)i-
seil d'adminislration éventuel. La musique
marche toujours avec la portion princi-
pale .
PORTIQUE. Passage couvert étahli dans
les tranchées. On peut le constituer à l'aide
de blindes, ou bien disposer sur les hermrs
2 cours de rondins, de traverses de chemin
de fer ou de fascines, sur lesquels on place
transversalement des poutrelles, des rondins
ou des rails jointifs, le tout recouvert de
fascines, puis de terre jusqu'au niveau su-
périeur des parapets. Si le portique ne doit
pas servir au passage, on emploie un sup-
port d'espèce intermédiaiie.
PORTUGAL et son armée. En prin-
cipe, le service est personnel et obligatoire.
Chaque année, les Chambres votent le con-
tingent qui doit être appelé, d'après les pro-
positions du Ministre de la guerre. Ce con-
tingent est d'environ 12,000 hommes pour
l'armée de terre, plus une 2'" portion de
3,000 hommes.
Pendant le temps de service, fixé à 12 ans
(de 20 à 32), les jeunes gens appartiennent
à l'une des catégories ci- après :
1" Appelés, passant 3 ans dans le corps
de troupe, mais dont le renvoi peut être an-
ticipé ;
2° Première réserve, provenant des ap-
pelés (o classes) pour 3 ans, mais sans faire
aucun exercice ;
3" Ajournés, comprenant : 1° les jeunes
gens qui peuvent devenir aptes au service
pendant les trois ans qui suivent le tirage ;
2" ceux qui exercent une certaine profession
ou in lustrie, dont un frère est à l'armée,
dont les études ne peuvent être retardées;
4° Deuxième réserve, comprenant pour
4 ans les hommes provenant de la 2*= ré-
serve, et pour 12 ans ceux qui, reconnus au
service actif, ne sont pas appelés, soit par
suite de leur numéro de tirage, soit par suite
de dispense. Les dispenses au nombre de 13
p. 100 au plus des appelés dans chaque
district, comprenant les élèves ecclésias-
tiques, les fils de septuagénaire, de
veuve, etc.
CG9 POSE.
11 a été établi une taxe militaire an-
nuelle .
L'armée portugaise doit comprendre, sur
le pied de guerre, 120,000 hommes, com-
posés comme il suit :
.'vrmée permanente, 3 classes,
réduites à 30,000 boni.
l"""^ réserve, 5 classes, ré-
duites à 43,000 —
2*' réserve. 4 classes, ré-
duites à 33,000 —
Total 110,000 hom.
La différence serait comblée parla 2° por-
tion, dont la quote-part est votée annuelle-
ment par les Cliambres.
L'infanterie est armé d'un fusil à réijéti-
lioii du système Kropatcheh, du calibre
de 8""™. La cartouche a une charge de
48,3 de poudre progressive et une halle de
16 grammes en plomb durci; avec chemise
en cuivre (V. Fusils). La vitesse initiale
obtenue est de 332 mètres.
POSE. Opération de placer des sentinelles
ou des avant-postes (V. Caporal de pose).
— de boutons En principe, la pose des
boutons est effectuée par celui qui confec-
tionne l'effet (1" ouvrier tailleur ou entre-
preneur). Dans le cas où des effets neufs
provenant de confection civile seraient livrés
à un corps, dépourvus de boutons, la four-
niture et la pose des boutons seraient à la
charge du service de l'habillement.
— de qalons, d'insignes, etc. La
pose des galons, insignes ou attributs sur
des effets d'habillement est effectuée, en prin-
cipe, par les ouvriers tailleurs des unités ad-
ministratives, et, à défaut, par le l'"' ouvrier
tailleur, au compte de la masse d'iiabille-
ment et d'entretien, fonds particulier.
— de la voie. Après avoir procédé au
piquetage des voies ferrées, on exécute la
pose de la voie, qui comprend 2 séries d'opé-
rations bien distinctes : 1° la pose de la
voie sur terre, c'est-à-dire sur la plate-forme
bien dressée; 2° des relevages successifs jus-
({u'à concurrence du profil transversal défi-
nitif, au moyen du ballast.
Ces opérations, ainsi que la pose des si-
gnaux ou autres appareils des gares étant
du ressort des troupes techniques, nous n'en-
trerons dans aucun détail à leur sujet.
— des lignes télégraphiques. Des
chariots de travail portent le matériel d'in-
stallation ou de réparation des lignes mili-
taires, l'outillage d'exécution des travaux et
un certain matériel de poste. L'atelier
cliargô de la pose est disposé dans l'ordre
suivant : 1" le chef d'atelier, qui indique les
POSITION.
points où la ligne doit passer ; 2° le mar-
queur, qui marque par des signes conven-
tionnels sur les maisons, les arbres, etc.,
les indications du ciief d'atelier ; 3° le cha-
riot portant le fil conducteur ; 4° le distri-
buteur placé sur cette voiture qui distiibue
aux aides le matériel nécessaire à la pose des
supports; o" un dérouleur, avec un aide,
pour assurer le déroulement du câble;
6° enfin, les monteurs, qui attachent le
câble aux supports.
POSITION administrative générale.
Situation commune à une catégorie plus ou
moins nombreuse de militaires. Les posi-
tions générales sont : le pied de paix et le
pied de guerre. La position du pied de paix
se subdivise elle-même en position en sta-
tion et position en route. Ces diverses posi-
tions donnent droit à des soldes et à des
prestations différentes pour chacune d'elles.
— administrative individuelle. Si-
tuation dans laquelle se trouve un militaire
au point de vue de ses droits à la solde et
aux différentes prestations. Ces positions
sont : VactivUc, la non-aclwité, la disponi-
bilité, le cadre de réserve, la réforme et lu
retraite.
La position d'activité se subdivise elle-
même en position de présence et en position
d'absence.
La position de présence est celle dans la-
quelle un militaire est présent à son poste
ou en route pour s'y rendre. Les militaires
en mission ou en témoignage sont également
considérés comme étant en position de pré-
sence.
La position d'absence est celle d'un mili-
taire en activité, qui se trouve en congé ou
en permission, à l'hôpital, en jugement ou en
détention, eu captivité à l'ennemi, absent de
son corps ou de son poste sans autori-
sation.
— du tireur. Pour le tir, le soldat peut
prendre trois positions : debout, à genou et
couché. Le détail de ces positions est donné
dans l'Ecole du soldat, art. 162 à 179.
— militaire. Lieu ou terrain réunissant
les conditions voulues pour permettre de
lutter avec avantage contre l'ennemi, soit
dans l'offensive, soit dans la défensive. Une
bonne position militaire doit assurer à celui
qui l'occupe des avantages de force, de sé-
curité et de mobilité.
La condition de force est réalisée lorsque
le front possède un développement en rap-
port avec les effectifs dont on dispose par
son occupation, s'il y existe des localités qui
se prêtent à l'organisation des points d'ap-
pui, et si le terrain en avant est découvert
et favorable à l'action des feux.
670 POSITION.
Pour assurer la sécurité des troupes, il
faut que la position ne puisse être tournée,
par conséquent que ses flancs soient bien
appuyés soit à des obstacles sérieux, soit à
des localités susceptibles d'une défense facile
et d'une grande résistance. Elle doit être
telle que l'ennemi ne puisse pas se dispen-
ser de l'attaque.
Pour assurer la mobilité des troupes, il
est nécessaire qu'à l'intérieur de la position
des communications nombreuses permettent
de faire arriver rapidement les réserves sur
les points menacés, et que le front, s'il pré-
sente sur quelques parties des points inac-
cessibles ou des obstacles sérieux, permette
néanmoins aux troupes d'occupation de
passer de la défensive à l'offensive sur une
étendue suffisante. Le tracé de la position
n'est autre que celui de la crête militaire.
Si les pentes en avant de cette crête sont su-
périeures à 1/4, se borner à placer une
tranchée le long de cette crête et reporter le
retranchement en arriére. On se place quel-
quefois au-dessous de la crête militaire pour
occuper un obstacle utiUsable : village, bois,
ferme, etc.
L'organisation défensive d'une position
doit en outre : i ° présenter des saillante
limitant le nombre des points d'attaque ,
2° occuper un développement proportionné
à l'eircctif (4 à 6 hommes par mètre comme
dans la défensive); 3° tenir compte du
temps et des moyens dont on dispose ;
4° placer les ouvrages de telle manière qu'ils
se soutiennent réciproquement et à bonne
portée des armes employées; 5° diviser la
position en zones défensives (lisières, locali-
tés, tranchées, étangs, marais) et en zones
offensives, où le terrain est libre entre ces
obstacles; 6° commencer l'organisation par
les saillants.
Les mamelons isolés sont occupés par les
postes d'avant-garde ou d'arrière-garde ; les
mamelons sur la ligne de défense reçoivent
un ouvrage mi-fermé, bien battu par les po-
sitions en arrière ; une chaîne de hauteurs en
première ligne est défendue par des épaule -
ments rapides, des ouvrages avancés de
faible profondeur sur les éperons, avec ou-
vrages plus solides (avec défenses accessoires)
soutenus par de nombreuses pièces placées
sur les côtés pour les cols; une chaîne en
deuxième ligne est organisée au moyen
d'ouvrages fermés ou mi-fermés sur les
cîmes, et au besoin à l'aide de batteries au-
delà du versant du revers sur les monti-
cules ; pour un plateau, on recule les points
d'appui en arrière de la crête militaire, de
manière à leur assurer un bon champ de
tir, et on occupe les principales «minenees
POSTE.
674
POSTE,
par de solides ouvrais fermés ou mi-
fermés.
Sur les abords et le front, on met en état
de défense les points d'appui, tels que vil-
lages, hameaux, fermes, châteaux, et bou-
quets de bois situés sur les abords. Ne con-
struire sur le front aucun ouvrage fermé, où
Tennemi puisse s'établir solidement ; sur les
points d'appui sérieux, établir des ouvrages
mi- fermés. En avant de la crête et sur des
points favorables, établir de petite tian-
chées pour une ou deux sections, afni d'avoir
des feux étages.
Dégager le champ de tir autant que pos-
sible jusqu'à 600 mètres.
Donner aux flancs une organisation sem-
blable à celle du front.
A Y intérieur, les soutiens des compagnies
de première ligne sont établis dans des tran-
chées-abris pouvant servir de point d'appui
en cas de mouvement rétrograde; on orga-
nise surtout les communications.
Une deuxième ligne est établie à bonne
portée de la première On se contente d'oc-
cuper les points dominants et les localités
(jui permettent de bien battre tous les ou-
vrages de la première, et, entre ces points,
on organise les couverts naturels ou on crée
quelques tranchées-abris.
La réserve est placée plus en arriére en-
core et près du flanc menacée; elle occupe
une position qui est défendue par des tran-
chées-abris ou des redoutes (ouvrages pour
une ou deux compagnies), et qui constitue
le réduit de la défense et un point d'appui
en cas de retraite.
POSTE. Lieu où un militaire a été placé
par son chef, où des troupes ont été placées
en vertu d'ordres de l'autorité militaire su-
périeure. Se dit aussi du lieu occupé par le
détachement qui fournit les sentinelles
(V. Avanl-posle, Petit poste).
Mission ou consigne particulière donnée à
un ou plusieurs militaires (V. Abandon de
son poste).
— aux lettres. Service quia pour but de
transporter et de remettre aux intéressés les
lettres, dépêches, imprimés, paquets, etc.,
qui lui sont conflés, moyennant une certaine
redevance appelée aflranchissement, pour
tous les plis ou paquets qui ne concernent
pas les différents services de l'Etat (V. Boite
aux lettres, Franchise postale. Vague-
mestre).
— avancé. Celui qui est le plus rappro-
ché de l'ennemi.
— d'honneur. Poste dangereux, où l'on
doit placer les meilleures troupes, où il y a
honneur à acquérir en payant de sa per-
sonne. C'est aussi un poste désigné pour
rendre honneur à un personnage impor-
tant.
— de secours. Poste sanitaire installé
à portée des troupes engagées, desservi par
les médecins et les infirmiers du corps, pour
assurer l'installation et le traitement des
blessés, jusqu'à l'entrée en action des am-
bulances. Il en est établi un par corps, dès
que la troupe prend sa formation de com-
bat ; son emplacement est choisi à l'abri du
feu de la mousqueterie et habituellement à
hauteur ou en arriére des ré.-erves de batail-
lon. Lorsque, par suite .du mouvement en
avant, la zone où sont tombés les blessés
est trop éloignée du poste de secours, le mé-
decin chef de service place un nouveau poste
de secours en avant du premier. Le poste
laissé en arriére rejoint aussitôt qu'il a éva-
cué ses blessés à l'ambulance. En cas de mou-
vement rétrograde des troupes, le poste
évacue ses blessés en commençant par les
moins gravement atteints. Si l'évacuation
du poste de secours ne peut être terminée à
temps, un médecin, désigné à l'avance par
le médecin chef de service, re^te auprès des
blessés sous la protection de la Convention de
Genève. Il est rendu compte au chef de corps.
Les corps de cavalerie n'établissent pas de
poste de secours. Lorsqu'ils combattent avec
l'infanterie, leurs blessés sont recueillis et
soignés par le personnel attaché aux corps
d'infanterie. Lorsqu'ils opèrent isolément,
leurs blessés sont recueiUis par les ambu-
lances ou dirigés en arrière par les soins des
médecins du corps ; en cas de nécessité, ils
sont remis aux municipalités qui en assurent
le traitement.
— fortifié. Localité fortifiée où sont éta-
blies des troupes, pour garder un point im-
f^.ortant ou pour assurer la sécurité du terri-
toire, dans un certain rayon. Les postes
fortifiés sont surtout employés eu Algérie et
aux colonies.
— télégraphique. Agencement des dif-
férents organes nécessaires pour assurer le
Fig. 250.
n!»^'-
fonctionnement d'an poste télégraphique mi-
litaire. Ces divers appareils sont disposés
POSTER.
sur une lable de la luaiiicie indiquée par la
ligure 250, laquelle représente uu poste
simple pouvant communiquer ave.- un seul
autre poste.
Les postes peuvent ; 1" être aune ou plu-
sieurs directions avec un seul appareil, au-_
quel cas on ajoute à celui-ci un double jeu
de commulat^urs et de sonneries: 2° être à
une distance telle que leurs piles soient in-
sufBsantes, ce qui oblige à recourir à la
translation automatique par poste-relai,
c'est-à-dire par l'adjonction d'une pile locale
et d'un appareil spécial destinés à renforcer
le courant de la ligne ; 3° ne disposer que
d'une seule pile pour 2 postes, et dans ce
cas on peut communiquer avec le poste sans
pile, en utilisant convenablement celle de
l'appareil qui doit correspondre avec lui.
— téléphonique. (V. Téléphonie).
POSTER. Prendre position. Placer un ou
plusieurs militaires dans un endroit où ils
soient en mesure d'observer l'ennemi et de
combattre au besoin avec avantage.
— (Se). S'établir militairement dans une
localité, une ferme, etc.
POSTPOSITION. Évolution des Grecs
par laquelle l'infanterie légère était renvoyée
à la queue de la pbalange.
POSTSIGNAIRES. Soldats de la nvUce
romaine, ainsi désignés par opposition aux
(inlêsignaires.
POT. Vase en terre, en faïence, tn por-
celaine ou en métal, qui sert à différents
usages. Chaque aitieuhUment iV officier on
d'adjudûnl fourni par le service des lits mi-
litaires, doit compr(!ndre un pot à eau en
porcelaine. Les pots en usage dans les in-
lirnieries sont fournis par le service de
santé .
— à feu. Sorte de pot en terre ou en
fer renfermant des artifices ou des matières
incendiaires, que l'on employait autrefois
surtout comme projectile éclairant, princi-
palement dans la défense du chemin cou-
vert .
— de presse. Sorte de cylindre creux en
fonte, tube en acier, noyé dans la voûte en
béton d'une tourelle cuirassée. Le pivot de
la tourelle, qui forme piston plongeur, y est
logé sur 1 mètre de hauteur environ.
— en tête. Casque très résistant que
l'on faisait porter autrefois aux sapeurs du
(jènie qui travaillaient en tète de sape
'(V. Chapel).
POTABLE. Qui peut se boire sans répu-
gnance et sans inconvénient pour la santé.
Se dit partiruliérement de l'eau.
POTAGE condensé. Se compose de
G72 POUDRE.
viande hachée mélangée à du saindoux et
renfermée dans des boîtes en fer-blanc fer-
mant hermétiquement. Porte le nom de sau-
cisse Boissonncl, du nom de son inventeur.
Est destiné à faire la soupe, lorsque les
hommes perçoivent des conserves de viande.
Pour préparer la soupe il sufBt, dès que
l'eau .est en ébuUition, de verser le con-
tenu des boîtes - saucisses à raison de
23 grammes par homme, de saler et de lais-
ser cuire un quart d'heure environ ; verser
ensuite le bouillon sur les tranches de pain
ou le biscuit.
POTEAUX télégraphiques. Perches
servant à supporter les lils des lignes télé-
graphiques aériennes. Le matériel de cam-
pagne comprend des perches doubles ou
triples, composées de tringles coulissant
l'une dans l'autre et maintenues par des vis
de pression (V. Godets de support).
POTENCE. Disposition de 2 troupes pla-
cées en équerre l'une sur l'autre.
POTERNE. Galeiie en maçonnerie, d'en-
viron 2™, 50 de hauteur et d'autant de lar-
geur, creusée au milieu de la courtine pour
permettre de descendre du corps de place
dans le fossé, en débouciiant générale-
ment à 2 mètres au-dessus du fond de
celui-ci. Un escalier ou rampe mobile en
bois, que l'on peut supprimer à volonté,
communique de la poterne au fond du fossé.
On peut aussi faire déboucher la poterne au
niveau du fond du fossé, en interrompant la
communication à l'intérieur par un haha
(V. Communications).
POUCE. Ancienne mesure égale à
0'",027d07.
POUDRE. Mélange intime de salpêtre,
de soufre et de charbon. Possède une grande
vitesse de combustion et produit une quan-
tité considérable de gaz, à une température
très élevée. Les effets de la poudre dé-
pendent : 1° de sa composition cliimique ;
2" de ses caractères physiques ; 3" de son
mode de fabrication.
1" Composition chimique. Pour donner à
la poudre de la consistance et la rendre
moins hygrométrique et plus facilement in-
llammable, on a dû la composer de deux
corps combustibles (soufre et charbon) et
d'un corps comburant (salpêtre).
Les poudres fabriquées en France sont
distinguées par des initiales, suivies de nu-
méros. Leur dosage qui, jusqu'à de cer-
taines limites, inilue peu sur les produits de
la combustion, varie suivant les armes ou
les usages auxquels elles sont destinées.
Le tableau suivant donne le dosage des
diverses poudres et leur usage :
POUDRE.
673
POUDRE.
DÉSIGNATION
de la pouJre.
1° A fusil.
Poudre A
— B
— Fl
— FgetFs
2o A cation.
Poudre M €35
— CC,„
— SP1SP2
— Wetteren, diteW.
30 Diverses.
Poudre de miae
— de chasse 6ne
SAL-
PÊTRE.
CHARBON.
7,5,00
12,50
74,00
15,50
77,00
15,00
75,00
15,00
75,00
12,50
75,00
75,00
75,00
15,00
15,00
13,00
62,00
18,00
78,00
12,00
1., .., Armes se chargeant par la bouche et fusils à
'' ( tabatière.
10
50 JF^^i'^ ^^ mousquetons modèle 1866, dits Chas-
'' ( sepots.
8 00 I Convient surtout aux armes portatives modèle
' ( 1874 (Gras).
10,00 En remplacement de la poudre F.
10,00
10,00
12,00
20,00
10,00
Pièces lisses, canons, mortiers, bouches à feu de
5 et de 7, du système de Reffye, chargement
des obus et bombes.
Canons de 80, de 90 et de 95.
Bouches à feu de siège et de place.
Canons de la marine.
Les poudres de chasse superfîue et extra-fine ont
la même composition.
2° Caractères physiques. Nous avons in-
diqué, au mol Grain de poudre, l'influence
de la grosseur, de la forme, de la densité,
de la dureté et de l'hygrométricité des grains
concernant l'effet produit par la charge sur
le projectile.
Les poudres vives sont celles à grains très
petits : la charge donne immédiatement la
plus grande partie de sa force et la pression
des gaz atteint son maximum avant le dé-
part du projectile, d'où il résulte des effets
de chocs préjudiciables à la pièce et à l'affût.
Les poudres lentes ont des grains assez gros,
donnant une pression plus lente et plus ré-
gulière et évitant par suite les inconvénients
ci-dessus.
Pour les poudres progressives (V. Grain de
poudre).
3" Mode de fabrication. Le procédé des
meules et celui des pilons employés pour la
trituration des éléments de la poudre don-
nent des résultats différents. Ainsi la poudre
fabriquée par le dernier procédé peut absor-
ber jusqu'à 6 et 7 p. 100 d'eau et reprendre
ensuite toutes ses propriétés balistiques par
un simple séchage, tandis que l'autre pro-
cédé ne peut donner une luuite aussi
élevée.
Le mode de fabrication varie avec
chaque espèce de poudre. La poudre à fusil
a besoin d'une forte trituration, d'une
grande densité et d'un lissage énergique. La
forme du grain djit se rapprocher le plus
possible de la forme sphérique. Les poudres à
canon ont surtout besoin d'une trituration
énergique, d'une densité moyenne et d'un
fort lissage. On prend la forme et la gros-
seur du grain convenables pour obtenir des
poudres progressives. La poudre la plus con-
venable, pour une arme déterminée, est
celle qui, brûlant complètement dans le
temps que le projectile met à parcourir
l'âme de la pièce, imprime à ce projectile^
non instantanément, mais progressivement,
toute la force de projection dont elle est sus-
ceptible.
Propriétés physiques et chimiques. L'aspect
extérieur de la poudre doit être ardoisé et
uniforme ; elle ne doit pas déteindre sur
une feuille de papier. La poudre ne doit pas
s'écraser ou se réduire eh poussière quand
on la presse dans la main. Pour chaque
espèce de poudre, les grains doivent avoir,
autant que possible, une grosseur uni-
forme .
La combustion de la poudre donne lieu à
la pro iuction de gaz et de résidus solides
dont les proportions relatives et la composi-
tion chimique semblent varier entre des li-
mites assez étendues, sans qu'il soit possible
d'apprécier la cause de ces variations.
L'inflammation superficielle d'un grain de
poudre en détermine la combustion, c'est-à-
dire la propagation du feu de la surface au
centre.
— au picrate, (in a expérimenté des
poudres consistant en un mélange de picrate
de potasse et de salpêtre, avec ou sans addi-
tion de charbon ; on obtenait ainsi des pro-
duits ayant plus ou moins de vivacité. On a
également fabriqué avec des proportions va-
riables de picrate de potasse, de charbon et
43
POUDRE-
674
POUDRE.
de salpêtre, des poudres pour torpilles, à
canon et ù mousquet ; elles ont donné de
bons résultats, mais ont rincouvénient d'exi-
jjer l'emploi du picrate de potasse, dont la
manipulation présente les mêmes dangers
que celle de la poudre ordinaire.
En mélangeant le picrate d'ammoniaque
avec une quantité suffisante de salpêtre, on
obtient des poudres lentes, dont la vitesse
de combustion varie avec la proportion des
deux composants. Cette poudre, qui ne dé-
tone que par le choc, a des propriétés balis-
tiques supérieures à celles de la poudre ordi-
naire ; elle se conserve mieux et donne
moins de résidus et de fumée. Le mélange le
plus convenable contient 54 parties de pi-
crate .
— fulminantes. Compositions qui dé-
tonent fortement par le clioc ou par le frot-
tement. La préparation et la manipulation
de ces poudres sont très dangereuses et
doivent être faites avec de grandes précau-
tions. Les poudres fulminantes employées
en artifices sont :
l» Le mélange de 2 parties de sulfure
d'antimoine et 1 partie de chlorate de po-
tasse (amorces pour fusées Démarest, pour
fusées de grenade à main, étoupilles) ;
â" Le mélange de 2 parties de fulminate
sec, 1 partie de salpêtre et 1 partie de sul-
fure d'antimoine (amorces pour cartouches
modèle 1874, pour cartouches à balles de
canon-revolver modèle 1879, pour fusées et
pour signaux à percussion) (V. Capsule) ;
30 Le mélange de 1 pai-tie de phosphore
amorphe, 2 parties de sulfure d'antimoine,
3 parties de minium de plomb et 4 parties
de chlorate de potasse (amorces pour car-
touches de tube à tir et pour cartouches de
canon à balles).
— prismatique. Poudre dont les grains,
assez gros, sont de forme prismatique. Em-
ployée en Allemagne et en Russie pour les
canons de très gros calibre.
— progressive. Poudre dont les grains
ont une structure telle que la combustion
s'y opère graduellement pendant le parcours
du projectile dans l'àuie de la pièce, pour
empêcher les eÛ'ets brisants de cette poudre.
On a obtenu des produits variés comme
forme, grandeur, degré de pression, et que
l'on a nommés poudre prismatique, pro-
gressive, chocolat, etc., mais sans résou-
dre parfaitement la question. Les poudres
brunes ont une condjustion lente et gra-
duelle qui convient spécialement aux gros
calibres.
— sans fumée. Nom donné aux poudres
qui produisent fort peu de fumée, car on
n'est pas parvenu à supprimer complète-
ment cette dernière dans la conflagration
d'une poudre. Après de longues recherches,
c'est en France que le problème a reçu en
premier lieu une solution pratique. Nous
voulons parler de la poudre inventée par
M. Vieille, ingénieur des poudres et salpê-
tres, pour la cartouche du fusil modèle
1886. On apprécia tout d'abord à leur juste
valeur les avantages résultant de l'accroisse-
ment de portée, de justesse et de force de
pénétration de cette nouvelle poudre, tandis
que ceux résultant de l'absence de bruit et
de fumée ne commencèrent à être discutés
que deux ans après. Ces propriétés pré-
cieuses étaient dues à la force d'expansion
considérable de la nouvelle poudre, dont
l'invention eut pour cause en grande partie
la question des fusils de petit calibre. En
effet, pour éviter l'encrassemenl trop rapide
du canon et pour vaincre la résistance de la
balle devant faire 3 tours dans le canon, il
fallait une poudre très puissante et dont
l'explosion, au lieu de produits solides, ne
donnât plus que des gaz et des vajieurs sans
poussièie venant les obscurcir, en rendant
pour ainsi dire une fumée invisible.
D'après la Nature, du 14 juin 1890, les
poudres sans fumée s'obtieiment par la dis-
solution d'une cellulose soluble dans un li-
quide volatil, seule ou mélangée à des corps
accessoires oxydants ou ralentissants. La
poudre française est un composé de pyroxi-
liiie (nitro-cellulose) dissoute dans du coUo-
dion, que l'on fait évaporer, de manière à
pouvoir en former des plaques, qui sont dé-
coupées eu lamelles laminées à l'épaisseur
voulue, puis en grains de grosseurs diffé-
rentes, suivant le genre de projectiles aux-
quels ils sont destinés.
En faisant varier la composition et la
forme des grains, on a également trouvé en
France une poudre sans fumée pour les
canons ; mais ce résultat ne paraît pas encore
acquis d'une manière aussi certaine que pour
les fusils.
Les puissances étrangères ont également
des poudres sans fumée, mais qui ne parais-
sent pas réunir toutes les conditions voulues
au même point que les poudres françaises,
surtout sous le rapport de la sécurité de
manipulation et de conservation. Bien que
le secret le plus profond ait été gardé jus-
qu'à présent à ce sujet, tout porte à croire
que la poudre sans fumée des Allemands a
une étroite parenté avec la dynamite. L'.A.n-
gleterre paraît avoir adopté une poudre à
la nitro-glycérine de Nobel, qui est mise
sous forme de tiges ou de fils réunis en pa-
q\iets. L'Autriche a une poudre Sekwab. La
Belgique expérimente une poudre-papier.
POUDRE.
L'Italie a adopté la ImUistite Nobel, aussi
bien pour les canons que pour les fusils.
Enfin, la Suisse a une poudre inventée par
MM. Schenker et Amsler pour son fusil du
calibre de T'^'^jO.
Les propriétés générales des poudres sans
fumée sont les suivantes : fabrication, ma-
niement et transport ne présentent aucun
danger, au moins en France; il n'y a plus
à craindre les combustions spontanées ou la
décomposition par exsudation ; propriétés
balistiques considérablement augmentées ;
diminution du recul, dû à l'instantanéité de
l'explosion qui a, en outre, pour effet l'uti-
lisation plus complète des propriétés de la
poudre; à lair libre, la combustion a lieu
lentement, silencieusement, avec une Ûamme
claire, en ne produisant qu'une vapeur pres-
que insensible, qui disparaît presque instan-
tanément et n'empêche jamais de distinguer
le but. Sa force ne se développe que lors-
qu'elle est en état de détention dans un
tube, avec un projectile par-devant. L'incen-
die d'un wagon chargé de munitions de
poudre sans fumée ne produirait que des
dégâts insignifiants.
L'adoption de la poudre sans fumée aura
pour conséquence de rendre beaucoup plus
difficiles l'offensive, la reconnaissance qui
précède le combat , le rôle de la cavale-
rie, etc., et de modifier sur bien des points
la tactique des diverses armes.
L'absence de fumée ne peut qu'exercer un
excellent effet sur le soldat français qui
aime à voir devant lui et dont les obstacles
ne font qu'enflammer le coui'age. La diminu-
tion du bruit et l'absem^e de fumée se feront
d'ailleurs sentir d'une manière différente,
suivant que les troupes seront engagées ou
non dans le combat, qu'elles prendront l'of-
fensive ou qu'elles se tiendront sur la défen-
sive, et même suivant le tempérament.
Il en résultera que la guerre deviendra
plus savante, exigera plus d'intelligence à
tous les degrés de la liiérarchie, de sang-
froid et de courage de la part de tous.
— de pyrèthre. Poudre insecticide dont
on fait usage pour la destruction des puces
et des punaises dans les casernements. Le
règlement du 28 décembre 1883 prescrit de
procéder, deux fois par an, à la destruction
des insectes au moyen de la poudre de pyrè-
thre. La quantité de poudre à employer
chaque fois est de 6 granmies par homme
présent. Cette poudre est insufflée, dans cha-
que chambre, au moyen d'un soufflet à en-
tonnoir. On a soin de maintenir la chambre
fermée pendant quelques heures après cette
opération. Les soufilets et la poudre de py-
673 POUDRERIES.
rèthre sont aciietés au compte de la masse
d'habillement et d'entretien.
POUDRERIES. Établissements où l'Étal
fait fabiiquer les diverses espèces de pou-
dres. Ils sont au nombre de 10, situés â
Angoulême , Esquerdes , le Pont-de-Buis
(avec annexe du Moulin-Blanc pour le coton-
poudre), Saint-Médard, Saint-Ponce, Sevian-
Livry, Toulouse, Vonges (avec une fabrifjne
de dynamite), le Ripault et Saint-Chamas
(anciennes poudreries militaires),
La poudrerie conservée par l'artillerie de
terre est celle du Bouchct. La commission
centrale de réception des poudi'es est instal-
lée à Versailles.
La poudrerie militaire est administrée,
comme les autres établissements de l'aiiil-
lerie, par un conseil d'administration.
POUDRES et SALPÊTRES. La fabri-
cation et la vente des poudres et salpêtres
constituent, entre les mains de l'État, un
monopole qui a été créé surtout dans l'in-
térêt de la sûreté publique et qui est régi
par la direction des poudres et salpêtres,
laquelle ressortit au ministère de la guerre
(6* direction). Seule, la fabrication de la
dynamite et d'autres explosifs à base de
nitro-glycérine peut s'effectuer dans des
usines particulières, moyennant le payement
d'un impôt ne pouvant dépasser 2 francs
par kilogramme de dynamite. La vente
même de la poudre n'est permise qu'aux
débitants spéciaux autorisés par l'adminis-
tration des contributions indirectes et sur-
veillés par elle.
Le service et les établissements des
poudres et salpêtres sont gérés et adminis-
trés par un conseil d'administration.
Le personnel de ce service comprend :
Inspecteur général de l""^ classe. . 1
— — 2e — . . 1
Ingénieurs en chef de l'« — . . 4
— — 2"= — . . 4
Ingénieurs de P^ classe 7
2^ ... 7
Sous-ingénieurs 12
Total 36
et un nombre d'élèves ingénieurs propor-
tionné aux besoins du service. Les élèves
ingénieurs sont recrutés exclusivement parmi
les élèves de l'École polytechnique. (Décret
du 9 mai 1876, /. M., p. r., p. 720.)
Le personnel d'exploitation comprend :
1° un personnel permanent composé d'em-
ployés, d'agents et d'ouvriers immatriculés ;
2° un personnel auxiliaire. Le Ministre de
la guerre détermine, suivant les besoins,
l'effectif du personnel permanent et du per-
POUDRIERES.
sonnel auxiliaire. 11 fixe les taux des sa-
laires du personnel auxiliaire. Les traite-
ments du personnel permanent ainsi que les
conditions d'admission, d'avancement, d'or-
ganisation, etc., sont indiqués dans la note
ministérielle du 23 mars 1878. (./. M.,
p. r., p. 153.)
POUDRIÈRES (V. Magasin a poudre).
Les poudrières doivent être munies de 2Mra-
tonnerres.
POULAIN. Le petit du cheval. Les pou-
lains nés de juments appartenant à l'État
touchent une demi-ration de fourrage depuis
leur naissance jusqu'à leur radiation des
contrôles, mais ils doivent être vendus le
plus tôt possible.
POULIE. Machine employée pour trans-
former un mouvement rectiligne en un autre
mouvement de même nature, mais de di-
rection diflërente. Consiste en un plateau
circulaire dont le contour est plat (légère-
ment bombé) pour le passage d'une courroie,
ou creusé d'une rainure appelée (jorge; au
centre se trouve un axe autour duquel la
poulie peut tourner.
— différentielle. La chaîne du palan
se déroule de lune des poulies pour s'en-
rouler sur l'autre, dont la vitesse circonfé-
rencielle est un peu moindre.
— fixe. Poulie dont les extrémités de
l'axe reposent sur les branches d'une cliape
soutenue par un crochet. 11 suffit d'attacher
un poids à une extrémité d'une corde pas-
sant sur la gorge de la poulie, pour que, en
agissant sur l'autre extrémité, on fasse mon-
ter le fardeau.
— folle. Poulie qui tourne librement sur
l'arbre de transmission et placée à côté d'une
poulie fixe; on fait passer la courroie qui
transmet le mouvement de cette dernière sur
la poulie folle, quand on veut arrêter le
métier, l'outil qui reçoit le mouvement,
sans arrêter le mécanisme général.
— mobile. Poulie qui repose sur une
corde passant sous sa gorge ; le fardeau est sus-
pendu à une chape qui est tournée vers le
bas. Une des extrémités de la corde est fixe,
l'autre extrémité reçoit l'application de la
force et peut passer sur une poulie fixe.
— simple. Employée pour changer la
direction dans laquelle s'opère une traction ;
dans ce cas la poulie est fixe. En réunis-
sant ensemble un certain nombre de pou-
lies, on constitue des moufles ou des palans,
qui servent à multiplier l'effet produit, mais
avec une vitesse d'élévation inverse de la
vitesse avec laquelle on hèle sur le bout
libre du palan.
POUPE. Arrière d'un navire. C'est le
poste d'honneur d'un bâtiment.
6'it) POURSUITE.
POURPOINT. Ancien vêtement de des-
sous, sorte de veste couvrant le corps du
cou à la ceinture. A brûle-pourpoint; sans
préparation, de très près.
POURSUITE. Action de suivre l'ennemi
avec vitesse, après l'avoir battu, de manière
à l'atteindre, à le désorganiser et à le faire
prisonnier, si c'est possible. On distingue la
poursuite tactique et la poursuite stratégique.
La poursuite tactique est celle qui a lieu à
la suite d'un combat entre deux troupes
d'un effectif peu important, et notamment à
la suite d'une charge de cavalerie quand
l'ennemi lâche pied. Le règlement prescrit
de faire exécuter cette poursuite par des es-
cadrons désignés qui chargent en fourra-
geurs, mais de limiter la distance à laquelle
ils doivent s'arrêter et de les faire soutenir
par quelques fractions à rangs serrés, car
sans cet appui on peut tomber dans quelque
embuscade, surtout si l'on a affaire aux
Arabes.
La potirsuite stratégique est celle que le
vainqueur effectue après une bataille victo-
rieuse, de manière à tirer tout le parti pos-
sible de sa victoire. Les principes suivant
lesquels doit s'exécuter une poursuite stra-
tégique peuvent être formulés ainsi qu'il
suit : 1° faire entamer immédiatement la
poursuite, même par des forces très infé-
rieures, et en général par la cavalerie soute-
nue par l'artillerie à cheval et par des bat-
teries montées; 2° agir en lignes multiples:
lancer des colonnes sur les flancs de l'ennemi
qu'on cherchera à gagner de vitesse pour
l'empêcher de se reposer et de se réorgani-
ser pendant qu'on le poursuit en queue ;
3" déterminer la ligne des positions nou-
velles sur lesquelles on arrêtera le gros de
ses forces qu'on maintiendra concentrées
autant que possible, et organiser ces posi-
tions; 4° faire continuer la poursuite seule-
ment par des avant-gardes ou des détache-
ments et mettre à profit l'espace parcouru
au delà des positions conquises pour s'éta-
blir solidement sur ces positions; 5° se sai-
sir des positions stratégiques momentané-
ment découvertes, des points importants,
des communications qui devront être ulté-
rieurement utilisées.
— en recouvrement de créance.
Celle qui est exercée devant les tribunaux
par un créancier contre son débiteur. Les
officiers et assimilés peuvent prendre con-
naissance des actions en recouvrement de
créance à l'armée et hors du territoire; dans
tous les cas, ils ne peuvent apporter aucun
obstacle aux poursuites et jugements
(V. Dettes, Oppositions juridiques).
Les retenues sur la solde, exécutées en
POURSUIVANTS.
6j"
PRÉFET.
verta d'oppositions juridiques, n'excluent
pas l'action des créanciers sur les biens
meubles et immeubles des officiers.
POURSUIVANTS d'armes. Aspirants
à l'oftice de lu'rauts d'armes, auquel ils ne
pouvaient arriver qu'après 7 ans d'appren-
tissajïe.
POURVOI. Acte par lequel on invoque
une autorité supérieure pour faire réformer
ou annuler une décision judiciaire, ou pour
qu'elle ne soit pas mise à exécution. Tels
sont : le potirroi en conseil de révision, le
pourvoi en Conseil d'État, le pourvoi en
grâce.
POURVOIR. Munir, approvisionner les
troupes de ce qui leur est nécessaire.
POURVOYEUR. Celui qui est chargé de
pourvoir. Ce rôle est attribué dans l'armée,
d'abord au commandement qui donne l'or-
dre de pourvoir, et ensuite aux services de
l'artillerie et de l'intendance, qui sont char-
gés de l'exécution de cet ordre, chacun en
ce qui concerne ses attributions.
POUSSE-BALLES. Nom donné au début
à la baguette qui servait à pousser la balle
à coups de maillet dans la carabine ou le
mousquet.
— goupilles. Instrument employé autre-
fois pour chasser les goupilles de la platine
du fusil lorsqu'il fallait démonter cette
arme.
POUSSER. Imprimer un mouvement.
Exciter, activer, presser. Les principales
acceptions militaires de ce mot sont les sui-
vantes :
— rennemi. C'est poursuivre une troupe
qui plie, en ne lui laissant pas le temps de
se reconnaître (l'épée dans les reins).
— une attaque. Lancer une troupe à
l'attaque ou bien engager vivement et con-
tinuer vivement l'attaque commencée.
— une charge. Signifie prendre une
allure très vive pour arriver rapidement à
un point déterminé.
— une découverte. Se lancer à la dé-
couverte pour être fixé sur la position de
l'ennemi.
— une reconnaissance. Effectuer une
reconnaissance à l'improviste et rapide-
ment.
POUSSIER. La poussière du charbon (V.
Cliarbnn, Houille).
POUTRE. Pièce de bois équarrie de
grande dimension. Les progrès de la métal-
lurgie ont permis de remplacer les poutres
en bois par des poutres en fer, de diverses
formes, qui ont l'avantage d'être incombus-
tibles. Elles peuvent être en forme de dou-
ble T, de fer à boudin avec cornières à la
partie supérieure, etc.
— armée. Sorte de poutre creuse formée
de quatre plaques de tôle, rivées à chaque
arête sur des cornières intérieures.
POUTRELLE. Petite poutre appuyée sur
les corps de support et servant à supporter
le tablier d'un pont.
— à griffes. Poutrelle dont chaque
extrémité porte une grifTe ou entaille qui
embrasse ses parties saillantes, le chapeau
des chevalets à deux pieds, afin de les mam-
tenir verticaux (fig. oi).
— de guiudage. Petites poutrelles qui
maintiennent en place les madriers formant
le tablier d'un pont (V. Guindage) .
POUVOIR. Autorité, droit de comman-
der. Droit, faculté d'agir pour un autre, eu
vertu du mandat qu'on en a reçu. Acte par
lequel on donne le pouvoir d'agir, de faire.
Cet acte, pour être valable auprès de l'ad-
ministration militaire ou des corps de troupe,
doit être une procuration.
PRAPILATA hosta. Javelot moucheté
dont les soldats romains se servaient pour
les exercices.
PRATICABLE. Ou'on peut employer,
traverser (V. Brèche, Chemin, Roule, etc.).
PRÉCAUTIONS. Mesures de prévoyance
à prendr-e dans diverses opérations mili-
taires, notamment dans les marclies, pour le
passage des ponts, etc.
PRÉCESSION des projectiles. Mouve-
ment conique de l'axe du projectile dans
l'air autour d'une parallèle à la résistance
de l'air menée par le centre de gravité (V.
Trajectoire).
PRÉCOMPTE. Prélèvement opéré sur un
état de solde, par un agent du Trésor, en
vertu d'un ordre du Ministre ou d'une oppo-
sition juridique, sans qu'il y ait lieu, pour
cet objet, à déduction sur les états de solde
et sur les revues.
PRÉFECTURE. Hôtel habité par un
préfet, et où sont établis ses bureaux.
PRÉFET. Haut fonctionnaire civil repré-
sentant de l'autorité administrative dans un
département. H assure l'exécution des lois
ainsi que celle des mesures votées par le
conseil général; il présente à ce conseil le
projet de budget du département et le
compte des dépenses; il dirige la police et
les services administratifs du département :
il préside le conseil de revision cantonal, etc.
Le préfet correspond directement avec tous
les Ministres, mais il relève plutôt de celui
de l'Intérieur. Les préfets sont nommés et
révoqués par décret du Chef de l'État.
— maritime. Vice -amiral ou contre-
amiral qui est diargé de la direction supé-
rieure de tous les services et établissements
PRELART.
578
PRÉPARATION.
de la marine dans son arrondissement mari-
time (V. Marine, Ports militaires).
PRÉLART. Toile goudronnée dont on
recouvre les objets qu'on veut mettre à
l'abri. Les prélarts sont utilisés par le service
des subsistances militaires, pour les distribu-
tions à effectuer en plein air, aux i(randes
manœuvres ou en campagne.
PRÉLÈVEMENT. Action de lever préa-
lablement une certaine somme sur un total .
Tels sont : les prélèvements sur la solde des
caporaux et soldats pour versement à l'ordi-
naire, les prélèvements temporaires sur la
réserve de guerre, en cas de nécessité, etc.
PRÉLIMINAIRE. Les préliminaires d'un
traité de paix sont les articles généraux qui
forment la bas;^ de ce traité et qui doivent
être réglés avant qu'on entre dans la discus-
sion des détails.
PREMIÈRE classe. La moitié des capi-
taines et la moitié des lieutenants les plus
anciens, sont de première classe. Leur nomi-
nation est faite par décision ministérielle in-
sérée au Bulletin officiel, partie supplémen-
taire. Les lieutenants de première classe ont
droit à une solde plus élevée que celle dos
lieutenants de deuxième classe.
En ce qui concerne les corps du contrôle,
de l'intendance, de santé, les vétérinaires et
tous les employés militaires, la première
classe constitue un grade supérieur à la
deuxième classe.
Les soldats peuvent aussi être nommés de
première classe, jusqu'à concurrence de 2
par escouade. Ils portent comme insignes
honorifiques un galon de laine sur cbaque
manche, mais ils n'ont droit à aucun avan-
tage spécial de solde.
— mise. Indemnité pécuniaire allouée
aux sous-officiers promus adjudants ou offi-
ciers, aux soldats musiciens promus sous-
chefs de musique, aux caporaux armuriers
nommés chefs armuriers, pour leur permet-
tre de s'équiper une première fois, au mo-
ment de leur nomination. Le tarif de ces
indemnités est inséré au Bulletin officiel du
27 décembre 18'!0, p. 1472. Les officiers pro-
venant des Ecoles militaires de Saint-Cyr,
polytechnique, et de santé à Lyon, peuvent
également recevoir une première mise d'équi-
pement, sur leur demande justifiée, par dé-
cision ministérielle spéciale.
Les adjudants promus officiers et les sous-
chefs de musique promus chefs de musique
ne perçoivent plus qu'un supplément de
première mise dont le taux est fixé par le
tarif précité.
Les sous-officiers rengagés perçoivent, au
moment où ils contractent leur rengagement,
une première mise d'entretien dont le taux
est fixé à 120 francs par année, jusqu'à con-
currence de 5 ans de rengagement, et à
100 francs par année, après 5 ans et jus-
qu'à 10 ans de rengagement.
PREMIÈRE parallèle (V. Parallèle,
Attaque <l"s places, Ap2)rocIies).
PRENANTE (partie) (V. Partie).
PRENDRE. Ce mot a, avec un complé-
ment, de nombreuses acceptions militaires
dont les plus usitées sont les suivantes :
— à revers, en flanc, d'enfilade.
Tomber sur les derrières, les flancs, etc., de
l'ennemi.
— d'assaut. S'emparer de vive force,
par un assaut, d'une position ou d'une
place.
— des quartiers d'hiver. Autrefois,
les opérations de guerre ne se poursuivaient
que pendant la belle saison, et dès l'arrivée
de l'hiver, les troupes se repliaient en ar-
rière dans des villes de garnison qui consti-
tuaient les quartiers d'hiver.
— la fuite. S'évader, s'enfuir.
— la garde, la semaine. Commencer
le service de garde, la semaine.
— les armes. Se rassembler en armes.
— les distances. Lorsqu'une troupe est
en colonne serrée, on fait ouvrir la colonne
à une distance indiquée par le commande-
ment (V. Colonne)^
PRÉPARATIFS. Dispositions prélimi-
naires, étude des moyens d'action, rassem-
blement du personnel et du matériel néces-
saires pour une opération militaire, telle
qu'un combat, un siège, une guerre.
PRÉPARATION. Action d'apprêter cer-
tains ingrédients, de faire des préparatifs.
— de l'attaque par l'artillerie. L'as-
saut d'un ouvrage quelconque doit toujours
être précédé d'une préparation suffisante par
l'artillerie. L'action de celle-ci doit avoir
pour objet de désorganiser les parapets et les
abris, de rendre l'ouvrage intenable; spécia-
lement en ce qui concerne l'attaque d'ou-
vrages permanents, l'artillerie de l'attaque
devra prendre les dispositions voulues pour
acquérir la prépondérance du feu sur l'ad-
versaire, dés le début (V. Attaque).
— de la défense. Dispositions prépara-
toires et mesures de précaution ou d'organi-
sation prévues pour défendre le mieux pos-
sible une -position, une place forte, etc. Pour
cette dernière (V. Défense des places).
— du temps de guerre. Dès la publi-
cation de l'ordre de mobilisation dans la
place, le gouverneur désigné en prend effec-
tivement le commandement et procède immé-
diatement aux mesures prévues pour le cas
par le plan de mobilisation et le projet de
défense. Ses attributions et ses devoirs sont
PREPARATOIRE.
G7Î>
PRESSE.
nettement tracés par les titres IV et V du
décret du 4 octobre ITOl sur le Service des
places.
— du temps de paix. Le gourcmeitr
désigne, sous la direction du commandant
supérieur de la défense du groupe, doit se
préparer à diriger la défense, en cas de
guerre ou de siège, de la place qui lui est
confiée. II est secondé par la commission de
défense (V. titre III du décret du 4 octobre
1891).
— des aliments et du café (V. Chauf-
fage, Combustible, Cuisiiu', Masse de chauf-
fage, PertolUenr, Fourneaux).
PRÉPARATOIRE (commandement).
Synonyme de commandement d'avertisse-
ment.
PRÉPONDÉRANCE de culasse (Voir
Tourillo^is.
PRÉPOSÉ. Commis que tout entrepre-
neur du département de la guerre est tenu
de mettre à sa place dans les localités dési-
gnées au marché, où il ne diiige pas lui-
même son service. Tous les préposés doivent
être Français ou naturalisés, sauf en Algérie
et en Tunisie, où les indigènes et les étran-
gers sont admis dans certaines circonstances.
Les préposés des entrepreneors du servi?e
des lits militaires doivent être agréés par le
Ministre ; ceux des services des vivres et des
fourrages doivent être agréés par les direc-
teurs du service de l'intendance du corps
d'armée. Les préposés peuvent être révoqués
par les autorités qui les ont agréés. Ils doi-
vent être munis de cartes d'identité qu'ils
sont tenus de présenter pour pénétrer dans
les casernes et dans les établissements mili-
taires.
PRESCRIPTION (droit). Impunité ac-
cordée par la loi aux individus coupables de
délits ou de crimes, au bout d'un certain
temps, lorsque, dans l'intervalle, il n'a été
fait aucun acte d'instruction ni de pour-
suite. Il y a deux sortes de prescriptions :
celle de l'action publique et celle de la
peine.
— de l'action publique. L'action pu-
blique est prescrite : pour une coutravention,
après 1 an ; pour un délit, après 3 ans ; pour
un crime, après 10 ans; pour la désertion
et l'insoumission, après làge de 47 ans.
— des peines. Les peines sont pres-
crites : pour les contraventions, au bout de
2 ans; pour les délits, au bout. de S ans;
pour les crimes, au bout de 20 ans, après
le jugement par contumace ou l'évasion du
condamné.
— des créances de solde. Les créances
de solde, accessoires de solde ou indemnités
•quelconques, sont prescrites et définitive-
ment éteintes au profit de l'État lorsqu'elles
n'auront pu être liquidées et payées dans un
délai de o ans.
— des médecins. Les prescriptions des
médecins sont relevées sur des cahiers dis-
tincts, en ce qui concerne l'alimentation et
les médicaments. Ces cahiers servent à éta-
blir les relevés journaliers de la dépense et
des médicaments ; ils constituent, en quelque
sorte, la base fondamentale de la comptabi-
lité des hôpitaux militaires et des infirme-
ries.
— Dispositions générales prescrivant les
règles à observer dans certains cas.
PRESCRIRE. Donner un ordre, imposer
une obligation.
PRÉSÉANCES. Ordre dans lequel doi-
vent se placer les personnages officiels dans
les réceptions ou cérémonies publiques ou
officielles, suivant leur rang ou leur assimi-
lation. Le titre VII du Décret sur le service
des places de guerre règle les rangs et pré-
séances à observer dans les armées de terre
et de mer.
PRÉSENCE. Action de se trouver, d'être
présent dans un endroit indiqué (V. posi-
tions).
— d'esprit. Sang-froid qui ne se perd
dans aucune situation et permet de se rendre
toujours compte de ce qu'il convient de dire
on de faire. C'est une qualité bien précieuse
à la guerre, où l'on doit savoir prendre rapi-
dement une décision en connaissance de
cause.
PRÉSENTER L'ARME. Partie du ma-
niement d'armes qui s'exécute en deux mou-
vements et qui ne s'emploie que pour i-endre
des honneurs. L'arme doit être placée d'a-
plomb, vis-à-vis du milieu du corps, le
canon en arrière, la main gauche saisissant
l'arme entre la hausse et la boîte de culasse,
le pouce allongé dans l'évidement du fût,
l'avaut-bras joint au corps sans être gêné,
la main à hauteur du coude.
PRÉSIDENT. Celui qui préside une
commission, un conseil, une assemblée, un
tribunal (V. commission spéciale de réforme,
conseil de guerre, conseil de revision, con-
seil de revision cantonal, départemental, con-
seil d'administration, etc.).
Les fonctions du président sont de main-
tenir l'ordre dans le conseil, l'assemblée, le
tribunal où il occupe la première place,
d'y donner la parole, de recueillir les voLx
et de prononcer les décisions.
— de la République. Le chef de l'Étal
dans un gouvernement républicain, comme
la France.
PRESSE HYDRAULIQUE. Employée
pour soulever des poids considérables d'une
PRESSION.
680
PRÉVOTÉ MILITAIRE.
petite quantité ou poui- produire de grands
efforts de compression. Pression du liquide:
600 atmosphères au plus; rendement : 0,8.
PRESSION. Action d'un corps qui fait
effort ponr en mouvoir un autre. La pres-
sion qu'atteignent les gaz produits par la
combustion d'une substance explosible dé-
pend du volume spécifique, c'est-à-dire du
volume qu'occupaient les gaz à la tempé-
rature 0" et de la température de ces gaz au
moment de l'explosion (V. Force motrice).
PRESTATION. (Latin : prœstare, don-
ner). Se dit de tout ce que l'État donne aux
militaires pour leur subsistance et leur en-
tretien.
— en deniers. La solde, les accessoires
de solde et les indemnités en argent que
l'État donne aux militaires.
— en nature. Les vivres, les fourrages,
le chauffage, l'habillement, le campement,
et en général tous les effets ou objets que
l'État donne aux militaires pour leur subsis-
tance et leur entretien.
PRÊT. La solde ou prestation en deniers
des hommes de troupe. Le prêt se divise en
deux parties : 1° le prélèvement fait pour
l'ordinaire de la troupe ; 2° les centimes de
poche, qui ne peuvent être inférieurs à la
somme de cinq centimes par soldat et par
jour (V. Feuille de prêt).
— franc. Le prêt exempt de tout prélè-
vement qui est alloué aux hommes de troupe
autorisés à ne pas vivre à Vordinaire.
PRÊTER SERMENT. Faire serment
devant un conseil d'enquête, un tribunal
(V. Assermenté).
PRÉTEUR. iMagistrat qui rendait la
justice ou gouvernait une province. Comme
gouverneur de province, il cumulait tous les
pouvoirs civils et militaires. Lorsque le Sé-
nat le chargeait d'une mission militaire sjié-
ciale, il devenait simplement général en chef
de 2« ordre.
PRÉTORIENS. Garde d'honneur donnée
d'abord aux préteurs, puis aux empereurs,
qui en portèrent le nombre à 10,000. Ils
devinrent tout -puissants au point de faire
et défaire les empereurs pendant plusieurs
siècles. Constantin les supprima.
PRÊTRE. Celui qui préside aux céré-
monies d'un cAÛteTeUgicux (Y. Ecclésiastique,
culte, bonnet de prêtre).
PREUVE. Ce qui établit ou tend à éta-
blir la vérité par un signe certain. En jus-
tice, la preuve peut se faire, soit par des
titres écrits, soit par des témoins.
PREUX. Brave, vaillant. Se disait sur-
tout des chevaliers de l'ancienne noblesse.
PRÉVARICATION. Agissement con-
traire au devoir de sa charge, La prévarica-
tion dans le service et dans l'administration
militaire est punie de 5 à 20 ans de tra-
vaux forcés, avec dégradation militaire, sui-
vant le cas ; avec circonstances atténuantes,
la peine n'est plus que de 5 à 10 ans de ré-
clusion (art. 261), ou de 3 mois à 5 ans
d'emprisonnement (art. 263).
PRÉVENTION. Détention provisoire que
subit un prévenu, jusqu'au prononcé du ju-
gement qui le condamne ou l'acquitte.
PRÉVENU. Ou donne le nom de prévenu
à tout militaire envers lequel le général
commandant le corps d'armée a donné l'ordre
d'niformer (V. Inculpe).
PRÉVÔT. Titre donné autrefois à des
juges seigneuriaux et royaux.
— de la connétablie (grand). C'était,
anciennement, le juge suprême de tous les
délits commis par les militaires. Il était quel-
quefois en même temps généralissime des
armées.
— de l'armée. Officier rjui avait autre-
fois dans ses attributions la haute police,
l'instruction des procès, l'administration de
la justice d'un certain nombre de régiments.
11 exerçait un pouvoir sans contrôle et dont il
fit souvent un usage sanglant et arbitraire.
— des maréchaux ou de la maré-
chaussée. Officier d'épée, chargéde réprimer
judiciairement le brigandage des troupes qui
déclinaient toute autre autorité que celle du
connétable ou des maréchaux. Il ne tarda
pas à se rendre indépendant et à prendre un
grand pouvoir, au point de juger toutes les
personnes qui faisaient partie de la cour.
Après de nombreuses transformations et vi-
cissitudes, ils furent abolis en 1791.
Les sentences de ces prévôts étaient ren-
dues en dernier ressort et sans appel.
— de danse, d'escrime. Sous-maître
qui donne des leçons de danse, d'escrime
aux soldats.
PRÉVÔTALES (cours). Tribunaux ex-
ceptionnels jugeant sans appel et dont les
arrêts étaient exécutoires dans les 24 heures.
Fondées en 181S pour juger les délits poli-
tiques, ces cours, dans lesquelles entrait
comme prévôt un ofticier du grade de co-
lonel au moins, ont laissé une triste célé-
brité.
PRÉVÔTÉ MILITAIRE. Service de la
gendarmerie aux armées. Ses fonctions sont
analogues à celles qu'elles remplissent à l'in-
térieur. La recherche et la constatation des
crimes, délits et contraventions, la rédac-
tion des procès-verbaux, la poursuite et l'ar-
restation des coupables, la police, le main-
tien de l'ordre sont de sa compétence et
constituent ses devoirs. Les officiers et les
PRIMAIRE.
681
PRIME.
hommes de troupe sont tonus de déférer aux
réquisitions de la geOTarmerie, lorsqu'elle
croit avoir besoin d'appui.
La juridiction des prévôtés comme tribu-
naux militaires ne s'exerce que snr le terri-
toire étranger ; elle a un caractère purement
correctionnel et sa compétence est limitée
aux infractions susceptibles d'être punies de
6 mois d'emprisonnement au plus et 200
francs d'amende. Les prévôtés n'ont pas de
siège proprement dit ; ce sont des juridic-
tions au pied levé ; les prévôts jugent seuls
et statuent sur le lieu même où ils trou-
vent un coupable. Ils sont assistés d'un offi-
cier ou d'un sous-officier de gendarmerie
qui remplit les fonctions de greffier.
Lorsque plusieurs armées sont réunies
sous un même commandement, le semce de
la prévôté au grand quartier général prend
la dénomination d'inspection générale des pré-
vôtés des années; il est dirigé par un gé-
néral, qui exerce sa juridiction sur tout le
territoire occupé par les armées, dirige et
surveille le service des prévôtés.
Le commandant de la gendarmerie d'une
armée est appelé grand prévôt, et a dans
ses attributions l'arrondissement occupé par
l'armée. Son devoir est surtout de protéger
les habitants du pays contre le pillage ou
toute autre violence.
Les prévôts (commandants de la gendar-
merie d'un corps d'armée) et les comman-
dants de la force publique d'une division
ont les mêmes attributions dans l'arrondis-
sement de leur corps d'armée ou de leur di-
vision.
Le prévôt d'étapes est le commandant
de la gendarmerie d'une direction d'étapes.
Tout ce qui concerne le service de la gen-
darmerie aux armées est réglé par le ti-
tre XIV du Décret sur le service des armées
en campagne,
PRIMAIRE. Qui est au premier degré
en commençant. Dans les corps de troupe,
l'école primaire a pour but d'enseigner aux
soldats : la lecture, l'écriture et la pratique
des quatre régies de l'arithmétique (V. Éco-
les, moniteurs).
PRIMAUTÉ DE GRADE. Le premier
rang dans le grade. A grade égal, la pri-
mauté est donnée au plus ancien, sauf pour
le cas d'officiers généraux pourvus de let-
tres de commandement spécial et de sous-
officiers pourvus d'un emploi leur conférant
autorité. De même, les officiers, fonction-
naires et agents de l'armée active ont la
primauté de grade sur les officiers, fonc-
tionnaires et agents de réserve et sur ceux
de l'armée territoriale (Service intérieur,
principes généraux de la subordination).
PRIME. Allocation en deniers qui a pour
but de rémunérer des services rendus, ou
d'alimenter une masse, un fonds spécial.
On a indiqué au mot masses, quelles sont
les primes journalières, mensuelles ou an-
nuelles qui étaient allouées pour constituer
l'avoir de ces niasses. Il reste à parler des
primes de rengagement, des primes de travail,
des primes de fonction.
— de fonctions. Ces primes sont spé-
ciales à la musique ; elles sont payées par
la masse d'habillement et d'entretien, d'a-
près le tarif annexé à la décision ministé-
rielle du 6 avril 1883 (J. M., p. r.,
page 360). Le chiffre de ces primes est fixé
par le conseil d'administration et doit être
compris entre le minimiim et le maximum
déterminé pour chaque grade et pour chaque
période de fonctions.
— de rengagement. Les soldats, ca-
poraux ou brigadiers autorisés à contracter
un rengagement conformément aux dispo-
sitions de l'article 63 de la loi du 15 juillet
1889, ont droit à une prime payable immé-
diatement après la signature de l'acte. Le
taux de cette prime a été fixé par le décret
du 29 mai 1890, tableau 3 ; il est de
200 francs pour 2 ans ; de 300 francs pour
3 ans ; de 600 francs pour o ans. Ceux qui,
ayant contracté un premier rengagement de
2 ou 3 ans, en contractent un second, de
manière à parfaire 5 ans de rengagement,
reçoivent le complément de la prime totale
de 600 francs.
Les sous-officiers qui contractent un ren-
gagement de 2, 3 ou 5 ans, ont droit à une j;re-
mière mise d'entretien ai k une prime de ren-
gagement dont le montant est de 300 francs
par an, soit loOO francs pour 3 ans. Après
5 ans de rengagement, les sous-officiers
n'ont plus droit à une nouvelle prime. La
prime de rengagement est payée au moment
où le sous-officier quitte les drapeaux ; tou-
tefois, s'il vient à se marier, la part pro-
portionnelle qui lui est acquise, est mise à
sa disposition, sur sa demande, le jour de
son mariage. Le sous-officier rengagé pas-
sant dans la gendarmerie, ou appelé à l'un
des emplois militaires prévus par les lois et
règlements, ou nommé officier, reçoit, sur
la prime de rengagement, une part propor-
tionnelle au temps de service qu'il a ac-
compli depuis le jour où compte son renga-
gement efTectif. Le sous-officier retraité ou
réformé par congé n° 1 , reçoit intégralement
la prime de rengagement. En cas de décès
sous les drapeaux dans les circonstances in-
diquées à l'article 19 de la loi du 11 avril
1831, cette somme est attribuée à sa veuve,
et, à défaut de veuve, à ses héritiers. Dans
PRINCES.
PRISON.
le cas de reforme par congé' n" 2, ou de
décès dans des circonslances autres que celles
indiquées plus haut, le sous-officier, ou sa
veuve, suivant le cas, reçoit la partie de la
prime de rengagement correspondant au ser-
vice accompli.
L'engagement, le l*""", le 2« et le 3" ren-
gagement d'un indigène pour un régiment
de tirailleurs algériens donnent droit à une
prime de 400 francs qui est payable :
230 francs le jour de l'engagement ou du
rengagement et loO francs, deux ans après.
Les rengagements contractés par les indi-
gènes qui sont entrés dans leur 16*' année
de service ne donnent droit à aucune prime.
— de travaU. Les primes de travail
allouées aux ouvriers militaires employés
dans les établissements de l'artillerie sont
réglées par le tarif du 25 janvier 1891
(B. 0., p. r., page 58).
Les primes de travail allouées aux ou-
vriers militaires d'administration sont ré-
glées par le tarif du 12 mars 1891 (B. 0.,
p. r., page 292).
Les primes de travail on salaires à allouer
éventuellement aux ouvriers employés dans
les ateliers des corps ou des unités adminis-
tratives, sont fixées par les conseils d'admi-
nistration des corps intéressés.
PRINCES OU PRINCIPES. Fantassins
pesamment armés qui constituaient la 2^ li-
gne dans l'ordre de bataille de la légion ro-
maine.
PRINCIPAL. Le capital, par opposition
aux intérêts. Ce qu'il y a de plus impor-
tant (V". Poi'tion principale).
Classe dans les emplois de médecin, phar-
macien, officiers d'administration, adjoint
du génie, archiviste, garde d'artillerie, etc.
PRINCIPE. Origine, commencement,
premier précepte. Se dit aussi pour maxime,
règle de conduite (Y. Maximes de rjuirre).
PRINCIPILAIRE OU PRINCIPILE.
Centurion commandant le 1'='^ manipule de
la légion romaine.
PRINGALLE OU PRINGOLE. Ancien
nom de Ve^pingole.
PRIORITÉ DE RANG. Primaulé selon
le raniT (V. Présence).
PRISE. Action de prendre, de s'em-
l^arer.
— d'armes. Rassemblement en armes
d'une troupe pour un service quelconque.
— d'une place. Occupation d'une place
forte par l'ennemi après une opération de
guerre.
— en charge. Action de porter en en-
trée dans un compte une certaine quantité
de mati;riel reçu ou trouvé en excédent lors
d'un recensement ou d'un inventaire. La
prise en charge doit être appuyée par une
facture, par un procès-verbal ou par un cer-
tificat de pri<e en charge, suivant le cas.
— sur l'ennemi. Les prises faites par
les partisans leur appartiennent, lorsqu'il a
été reconnu qu'elles ne se composent que
d'objets enlevés à l'ennemi; elles sont esti-
mées et vendues par les soins du chef de
l'état-major et de l'intendant ou du sous-
intendant, au quartier du général qui a or-
donné l'expédition, et, autant que possible,
en présence d'officiers et de sous-of liciers du
corps de partisans. Les armes, les munitions
de guerre ou de bouche, ne sont jamais par-
tagées ni vendues ; le général en chef déter-
mine l'indemnité à allouer à ceux qui les
ont prises. Quand, dans une prise, il se
trouve des chevaux ou d'autres objets ap-
partenant aux liabitants, ils leur sont ren-
dus. Les chevaux enlevés à l'ennemi sont
remis au service de la remonte qui les paye
d'après le tarif arrêté par le commandant en
ciief, ou les fait vendre aux enchères s'ils
sont impropres au service. Ces diverses dis-
positions s'appliquent à tout détachement
isolé qui fait une prise. L'article 219 du rè-
glement du 23 octobre 1883 sur le service
en campagne indique comment se fait le
parlaçje du produit des prises.
PRISMATIQUE. En forme de prisme
(V. Coin, Poudre).
PRISON. Emprisonnement (V. Peine,
Punition, Justice 7nilitaire); lieu où l'on en-
ferme les accusés, les condamnés à une peine
d'emprisonnement.
— militaire. Établissement péniten-
tiaire spécial à l'armée. Toute prison mili-
taire doit être disposée en trois sections oc-
cupant, autant que possible, des bâtiments
séparés, savoir :
1° La maison d'arrcl, recevant les offi-
ciers punis difciplinairement, les militaires
désignés pour les compagnies de discipline et
les militaires voyageant sous l'escorte de la
gendarmerie ;
2° La maison de justice recevant les mi-
litaires traduits devant les conseils de guerre
et les condamnés attendant l'exécution de
leur jugement ;
3° La maison de correction recevant les
officiers condamnés à la prison, et les hommes
de troupe condamnés à une peine d'empri-
sonnement ne dépassant pas une année.
Les prisons sont divisées en 3 classes :
celles de 1^'^ classe sont commandées par un
chef de bataillon ou un capitaine, .secondé
par un adjudant sous-officier qui porte le
titre d'agent principal; celles de 2^ et de
3^ classe sont commanlées par un agent
principal. Les prisons des 1"^^ et 2^ classes
PRISONNIER
083
PRIX.
sont considérées, au MÎnt de vue adminis-
tratif, comme des compagnies formant corps ;
celles de 3<= classe sont rattachées, pour l'ad-
ministration, à des prisons de l'^ ou de
i" classe.
Dans les prisons, les officiers détenus se
nourrissent à leurs frais; les hommes de
troupe reçoivent de l'État un repas avec
^^ande et une ration de pain de 730 gram-
mes, mais ils peuvent se procurer des sup-
pléments de nourriture moyennant paye-
ment.
Les hommes de troupe détenus sont au-
tant que possible astreints au travail; ce
travail est payé et les sommes qui en pro-
viennent sont ainsi réparties : 2/3 pour
l'Etat, qui abandonne 1/10 à l'agent prin-
cipal; 3/3 à l'homme, sur lequel on pré-
lève le coût du repas du soir (0,13).
En cas de nécessité, les militaires sont
renfermés dans des prisons civiles, moyen-
nant remboursement par le ministère de la
guerre, par journée de détenu. Ils sont sé-
parés des détenus civils.
La surveillance sur les prisons militaires
est exercée conformément aux dispositions
du règlement du 4 octobre 1891 sur le ser-
vice des places (art. 144 à 133).
PRISONNIER. Celui qui est détenu
dans une prison.
— de guerre. Celui qui a été pris à la
guerre (V. Captif). Le capteur a le droit de
soumettre le prisonnier de guerre à une sur-
veillance qui prévienne son évasion ; de lui
imposer un travail, pourvu que ce travail
n'ait pas un rapport dire>,'t avec les opéra-
tions du théâtre de la guerre; d'employer la
force contre celui qui cherche à s'évader et
ne s'arrête pas lorsque sommation lui est
faite (Y. Défense d'un convoi de prisonniers).
En revanche, le capteur a le devoir de
traiter le prisonnier avec humanité; de
pourvoir à sa nourritui'e et à son entretien ;
de n'exiger de lui aucun service qui serait
contraire à l'honneur et au devoir, ni, à
fortiori, qu'il porte les armes contre sa
patrie.
Le prisonnier a le droit de chercher à
s'enfuir, de sorte que s'il est repris avant
d'avoir rejoint les siens, il n'est passible que
de peines disciplinaii'es, et s'il est repris les
armes à la main après s'être évadé, il n'en-
court de ce fait aucune peine et le capteur
est seulement en droit de le soumettre à une
surveillance plus rigoureuse. Au contraire,
celui qui, ayant faussé sa parole, est repris
les armes à la main, est puni de mort. (Gode
de Justice militaire, art. 204.)
PRIVATION. La privation de sortir
après l'appel du soir est une punition légère
infligée aux sous-officiers qui font preuve de
paresse ou d'ignorance à l'instruction, ou
qui rentrent au quartier après l'heure fixée.
Elle est infligée aussi pour inexactitude dans
la remise des pièces et pour légères irrégu-
rités dans le service.
PRIVILÈGE. Faculté accordée à un par-
ticulier de faire une chose ou de jouir d'un
avantage qui n'est pas de droit commun. Les
militaires, en France, ne jouissent que d'un
seul privilège, celui de la propriété de leur
grade, lorsqu'ils sont officiers ou assimilés à
ce grade (V. État des officiers).
PRIX. La valeur d'une chose exprimée
en monnaie.
— de tir. Les prix de tir consistent en
épinglettes avec cor de chasse en argent
doré, ou en argent, et en cors de chasse
brodés cousus sur la manche gauche de la
tunique, de la capote et de la veste. Ces
prix sont attribués aux meilleurs tii-eurs do
chaque corps d infanterie; ils sont répartis
conformément aux dispositions du règlement
du 11 novembre 1882, page 104.
Indépendamment de ces prix de tir, il est
accordé, aux tireurs de 1'''= classe, à l'excep-
tion des sous-officiers, un cor de chasse en
drap écarlate pour les régiments d'infante-
rie, et en drap jonquille pour les bataillons
formant corps. Cet insigne est cousu sur la
manche gauche du vêtement; il n'est ac-
cordé que pour la durée d'une année seule-
ment, d'un classement à l'autre ; il est fourni
par le corps, au compte de la masse d'ha-
billement et d'entretien.
Les épinglettes sont la propriété de
l'homme; elles sont conservées pendant toute
la durée du service, et sont portées lorsque
le tireur est rappelé à l'activité. Elles sont
fournies gratuitement par le Ministre de la
guerre.
limite. Prix fixé par le Slinistre de
la guerre, ou par l'intendant militaire délé-
gué, et qui ne doit pas être dépassé pour
un achat par adjudication. Ce prix-limite est
renfermé dans une enveloppe cachetée de
S cachets à la cire; le membre technique
qui le reçoit, est tenu de le déposer sur le
bureau de la commission, en séance, en fai-
sant remarquer que les cachets sont intacts.
Lors de la vente par adjudication des fu-
miers provenant des corps de troupe, un
prix-limite débattu par le conseil d'adminis-
tration et le sous-intendant militaire, et ar-
rêté par ce dernier, est déposé cacheté sur le
bureau avant l'ouverture des soumissions.
On ne peut adjuger à un prix inférieur au
prix-limite.
Pour les effets de la 2« portion et pour
les objets achetés par les corps, soit par con-
PROBABILITE.
cours restreint, soit do grô à gré, les prix-
limites sont fixés par différentes iastructions
ministérielles insérées au Bulletin officiel du
Ministère de la guerre, partie réglementaire.
PROBABILITÉ du tir. Chance d'obte-
nir des écarts restant dans des limites ou des
proportions déterminées.
PROCÉDÉ. Manière d'agir, d'opérer pour
arriver à un résultat déterminé. Procédé
des meules, des pilons, de pointage, de repé-
rage, etc.
PROCÉDURE. Manière d'agir, de faire
certains actes avec les formalités requises en
justice. En ce qui concerne la procédure de-
vant les tril)unaux militaires (V. Jugement,
Justice militaire.)
PROCÈS. Instance devant un tribunal,
sur un différend entre deux ou plusieurs
parties.
— -verbal. Acte par lequel un magistrat,
un agent de l'autorité, un fonctionnaire ci-
vil et militaire, constate ce qu'il a vu ou
fait, dans l'exercice de ses fonctions.
En ce qui concerne l'administration mili-
taire, les conseils d'administration des corps
de troupe ou établissements ont à dresser
des procès-verbaux dans les cas suivants :
délibérations du conseil, réceptions, livraisons,
réintégrations ou cessions de chevaux, d'ad-
judication de la vente des fumiers, etc.
Les sous-intendants militaires ont à dres-
ser des procès-verbaux dans les cas suivants :
abandon d'un service ou non-exécution d'un
traité par un entrepreneur, adjudication pu-
blique, enquête, examen des effets ou armes,
expertise, excédent, événement de force ma-
jeure, déficit de caisse ou de magasin, ins-
tallation d'un conseil d'administration, for-
mation, dédoublement, licenciement d'un
corps; pertes, dégradations, chauffage des
chambres, éclairage, avaries, prises sur l'en-
nemi, réquisitions, vente, vérification extra-
ordinaire, abatage d'un cheval, refus de
denrées, etc.
Tout procès-verbal est daté en toutes
lettres. Il ne doit relater que les faits cons-
tatés di visu. Lorsque le rédacteur n'a pas
vu les faits, le procès-verbal est rédigé sous
forme d'enquête. Toute partie qui intervient
dans le procès-verbal a le droit d'y faire in-
scrire ses dires et protestations; elle signe
l'acte. Le procès- verbal dressé par un sup-
pléant est homologué par un sous-intendant
militaire.
Le procès-verbal doit relater : les causes
qui ont motivé l'établissement ; les quantités
de matériel existant en magasin ou en route
au moment de l'événement, d'après les livres,
états de situation et pièces justificatives; les
quantités conservées et celles perdues ou
68t PROFESSEUR.
avariées ; les démarches faites, les mesures
et précautions prises par le comptable ou
l'entrepreneur pour le préserver de l'événe-
ment, etc., etc., en un mot, il décrit les cir-
constances d'un fait ou d'une opération ; il
en conserve la trace et la preuve authen-
tique.
Quand la constatation du fait consigné au
procès-verbal exige plus d'une séance, l'acte
est signé à la fin de chaque séance.
PROCLAMATION. Action d'annoncer
une chose à haute voix afin de la rendre
publique et notoire; se dit aussi de l'écrit
qui contient ce qu'on publie. Telles sont les
proclamations à l'armée au moment de la
déclaration d'une guerre, etc.
PROCURATION, Acte par lequel une
personne donne à une autre, qui l'accepte,
le pouvoir de faire quelque chose pour elle
et en son nom. Les personnes qui veulent
se faire repi-ésenter à une adjudication par
un délégué doivent lui remettre une procu-
ration ; il en est de même des créanciers qui
veulent se faire représenter auprès d'un
corps de troupe ou de l'administration pour
recevoir le montant de leurs créances. Ces
procurations doivent être établies par acte
notarié, ou par écrit sous seing privé, sur
papier timbré ; les signatures doivent être
légalisées.
Aux armées en campagne, les fonction-
naires de l'intendance ont qualité pour dres-
ser les procurations des militaires. Le man-
dat donné par procuration peut être général
pour toutes les affaires du mandant, mais
il n'embrasse, dans ce cas, que les affaires
administratives. Il peut être spécial pour
une affaire telle que acte de propriété, alié-
nation, hypothèque, ou pour certaines af-
faires. Les femmes et les mineurs émancipés
peuvent être mandataires. La procuration
peut indiquer que le mandataire accepte le
mandat, mais cette énonciation n'est pas né-
cessaire pour la validité de l'acte. Ce docu-
ment peut être établi sur papier libre, pour
les militaires en campagne. Il est enregistré,
par le fonctionnaire qui l'a dressé sur le Mé-
morial des actes conscrvatoiris des militaires
aux armées.
PROCUREUR. Celui, celle qui a pou-
voir d'agir pour autrui. Officier établi pour
agir au nom de ceux qui plaident (Voir
Avoué) ou au nom de la société, pour requé-
rir l'application de la loi (V. Ministère pu-
blic).
PROFESSEUR. Celui qui enseigne une
science, un art. Dans les écoles militaires,
sauf à VÉcole pohjtechtiique et au Prytanéc
militaire, les professeurs sont militaires. Us
n'ont plus droit à aucun avantage spécial de
PROFESSION.
680
PROFIL.
solde, depuis le 1" ^nvier 1891. Ils sont
désignés par le Ministre de la guerre.
PROFESSION des armes. État mili-
laire, métier des armes, parcourir la car-
rière des armes.
Toutes les fois qu'un soldat en reçoit
l'ordre, il est tenu d'exercer, dans l'intérieur
du corps , la profession qu'il avait avant son
entrée au service.
PROFIL. Le profil d'un retranchement
est donné par une section faite par un plan
vertical mené perpendiculairement à la ligne
de feu. Il se compose essentiellement du cou-
vert ou parapet, de l'obstacle et du terre-
plein, et, en outre, pour la fortification per-
manente, du chemin couvert. Il indique la
nature des matériaux emplojés et fait con-
naître les reliefs et les profondeurs des diffé-
rentes parties de la fortification. Le genre et
la force du profil varient essentiellement
avec l'espèce de fortification; la forme a
aussi varié suivant les époques.
Le profil des ouvrages ou retranchements
de campagne se trouve indiqué aux mots :
Ouvrages, Retranchements, Épaulements ,
Tranchées. La discussion des difi'érentes par-
ties qui composent un profil de ce genre est
donnée aux mots qui désignent ces parties,
savoir : Couvert ou Parapet {épaisseur et
hauteur du parapet), Fossé ou Obstacle;
Cliemin couvert. Terre-plein; Banquette;
Talus (intérieur, extérieur de banquette) ;
Berme; Glacis; Plongée; Crête (intérieure,
extérieure, du glacis); Escarpe; Con-
trescarpe; Tranchée. Il importe de remar-
quer que la plupart des profils, surtout ceux
concernant les retranchements de champ de
bataille, ne comportent pas tous les éléments
indiqués ci-dessus.
Pour la fortification semi-permanente, le
profil est variable suivant le degré de
force et le temps dont on dispose. Si le
relief était supérieur à o mètres, ce qui ar-
rivera rarement à cause du surcroît de tra-
vail qui en résulterait, on organiserait, à
3 mètres au-dessous de la crête, un terre-
plein de 3 mètres de largeur. L'escarpe déta-
chée peut être construite avec des maté-
riaux très divers (troncs d'arbres, palissades,
grilles soigneusement enfoncées, etc.), mais
rarement en maçonnerie. On peut d'ailleurs
accroître la valeur de l'obstacle au moyen
de défenses accessoires. Le cliemin couvert
est le plus souvent supprimé. Aux emplace-
ments bien déterminés des pièces, on n'éta-
blit généralement que la banquette d'artil-
lerie.
Dans la fortification permanente, de sim-
ples murailles crénelées, quelquefois très éle-
vées, circonscrivaient, dans l'antiquité, le
terrain à défendre. On y adapta ensuite des
tours placées en saillie pour battre le pied
des murs. Ensuite, pour se préserver contre
les béliers et autres engins puissants de l'at-
taque, on bâtit les murailles au sommet
d'escarpements inabordables, ou bien on les
fit précéder d'un fossé large et profond. Au
moyen âge, on fit usage de mâchicoulis.
Après l'invention de la poudre, on ne tarda
pas à reconnaître la nécessité d'adosser les
murailles à une masse d'appui en terre, de
manière à rendre leur résistance bien supé-
rieure à celle des maçonneries isolées; on
prit aussi des dispositions particulières pour
le tir des armes à feu.
La figure 251 donne le profil d'un corps
de place du premier système de Vauban. Les
avantages de ce profil étaient : grande résis-
Fis. 2bl.
PTW^.?^^^
tance de l'escarpe, commandement très im-
portant sur la campagne, obstacle sérieux,
par la largeur du fossé et la hauteur de
l'escarpe, adjonction d'un chemin couvert
procurant des lieux de rassemblement com-
modes pour les sorties et défendant bien par
des feux rasants de mousqueterie l'approche
des fossés.
Depuis le profil île Cormontaigne {fig. 252)
qui a amélioré celui de Vauban, jusqu'à
l'adoption des canons rayés (18o9). le proQl
des remparts n'a guère subi de modifications
importantes. On s'est borné à donner des
reliefs un peu plus considérables au besoin,
mais sans élever le sommet de l'escarpe,
afin de toujours cacher les maçonneries aux
PROFIL.
vues. Eu outre, entre le terre-iilein et la
banquette d'itifantcrie, on a aménagé une
banquette d'artillerie (fig. 253).
La figure 254 donne le profil des forts dé-
686 PROFIL-
tachés construits après 1871, avec double
crôte, l'artillerie sur le rempart haut; dans
la figure 255, l'artillerie est sur le rempart
bas.
Fig. 25;;.
1 -si I
là
; J1>"Ç 'i •5''"' •'■ifiO' 1,00 L_19j"o. ^^
L'adoption des canons rayés et leurs per-
fectionnements successifs ont accru notable-
ment la portée, La justesse et la puissance
destructive de l'artillerie ; mais la propriété
nouvelle qui a le plus d'influence sur la
forme du profil des remparts, c'est la possi-
Fig. 254.
bilité de faire arriver, sous de grands angles
de chute, des projectiles encore animés d'une
vitesse considérable, et, par suite, doués
d'une grande force de destruction. 11 faut
donc non seulement cacher aux. vues la ma-
çonnerie des escarpes, mais encore défiler
PROFIL.
687
PROFIL.
la moitié de la hauteur totale de l'escarpe
eoutre les coups plongeants à l'iuciluaison
de 1/4.
Les diverses conditions à. réaliser ont con-
duit à l'adoption de dispositions à peu près
semblables à celles indiquées dans la
Fig, 256.
njoo
figure 236, où le parapet, de faible relief, a
une épaisseur considérable (13 mètres), avec
glacis très allongé, en partie enterré et cou-
vert de défenses accessoires sur une grande
profondeur (30 métrés) et avanl-glacis.
— des routes. Pour la construction des
roules, il faut en déterminer d'abord le
tracé et les profils.
Le profil en long représente la coupe de
la route par la surface cylindrique verticale
qui correspond à Taxe de la route. Ce profil
met en évidence les rampes et les pentes qui
ne doivent pas dépasser les limites suivantes,
pour ne pas trop augmenter les difficultés
de la circulation. Les pentes peuvent attein-
dre 0™,08 à 0™,10 et même 0'°,14 par mé-
tré sur de petites longueurs, 0™,17 pour 1" in-
fanterie et l'artillerie de montagne. Placer
ces fortes pentes au bas des rampes et non
vers leur sommet. Couper les longues pentes
par des. paliers ou des contrepentes. Pour
l'assécbement, il faut des pentes minima de
0'",006.
Le profil en travers est une coupe verti-
cale perpendiculaire à l'axe de la route. La
largeur minima pour le croisement de deux
voies est de 5 métrés. A défaut de temps ou
dans les passages difficiles, on la réduit à
3 métrés, eu établissant de distance en dis-
tance des gares d'évitement. On peut ré-
duire la partie empierrée à 2", 30, en lais-
sant des accotements en terre suffisants pour
le croisement des voies et la circulation des
piétons. La pente des accotements est de
1/3. Les fossés ont l'",30 de largeur en haut
et 0™,oO au fond, sur 0™,oO de profondeur ;
leur pente minima est de O'",00o par métré.
Le bombement varie de 1/30 a i/iOde lar-
geur. Le fond de la forme est horizontal.
— des voies ferrées. Le profil en long
donne les indications relatives aux pentes,
rampes, paliers et ouvrages d'art. Sur les
lignes à grand trafic, les rampes dépassent
rarement 0™,003 à 0'",00t). Pour les lignes
stratégiques, construites en temps de paix,
la limite réglementaire est de 0"',00jJ à
0™,009, Sur les lignes secondaires, elles at-
teignent 0™,018 et 0™,020, et même
0",030 à O'",03o dans le Midi et le massif
central de la France, mais alors les machi-
nes ordinaires ne peuvent remorquer qu'un
nombre très restreint de wagons. Au delà de
0'",040, le rendement de la ligne devient
presque nul. En rampe courbe, la résistance
due à la courbure de la voie s'ajoute à la
résistance provenant de la déclivité ; la pre-
mière varie avec le rayon, le développement
de la courbe et la vitesse des trains. Pour
les vitesses oi'dinaires des trains militaires et
des développements de courbes de 200 à
;-iO0 mètres, ou admet qu'une courbe de
800 mètres et au-dessus ne produit qu'une
résistance négligeable, tandis qu'une courbe
de 700 mètres équivaut à une rampe de
0™,003, une de 400 mètres à une rampe de
0™,003, une de 200 mètres à une rampe
de 0™,007, etc. Il faut associer les rampes
et les courbes de manière à ne pas dépasser
la résistance de la rampe fondamentale
(rampe maxima) admise dans la construc-
tion d'une ligne. En campagne, on limite
autant que possible la rampe fondamentale
à 0™,018 ou 0'",020. Ou ne doit pas varier
l'inclinaison des rampes sur l'étendue d'une
même courbe, et l'on sépare 2 déclivités de
sens inverse par un palier minimum de
100 mètres, lorsqu'elles se rencontrent dans
leur partie inférieure, et de 40 mètres dans
le cas contraire.
0.50 0.7S 1.00 GOÏi J.4i 60*. 1.00
»rr-v <o.4o> Xi:u^'[' ' ['-■-■ .-.- — — = — ... ■ — - — - ■:^-'ii}
Dans le profil en travers {fig. 237), l;i
plate-forme sur laquelle repose le ballast pré-
sente un bombement de 0'",02 à 0'",03 par
mètre. En campagne, on peut réduire les acco-
tements à 0™,60, la berme de la plate-forme
PROFILEMENT.
G88
PROFILEMENT.
de chaque côté du ballast à 0'",33, ce qui
ramène la plate-fonne pour une voie simple
de 6™, 07 à 4'", 07, et pour une voie double
de 0i\tt4 à 8°^,54.
— naturel, surhaussé, surbaissé.
Sur les plans, le profil est naturel, quand
les dimensions verticales sont à la même
échelle que la carte ou le plan ; il est sur-
liaussé ou surbaissé, si leur échelle est supé-
rieure ou inférieure à celle du plan. Les
pentes ne sont pas altérées dans les profils
naturels. Les profils surhaussés s'emploient
pour les tracés de routes, les calculs des dé-
blais et des remblais et le tracé de l'horizon
visible.
PROFILEMENT. Opération qui a pour
objet de faire connaître le terrain , les
formes complètes des diverses parties d'un
ouvrage à exécuter, au moyen de profils
construits avec des tiingles en bois ou des
iraulettes minces, pour guider les travailleurs
dans l'exêcutiou de l'ouvrage.
— des ouvrages de champ de ba-
taille. 11 est avant;igeux et souvent indis-
pensable, avec des hommes peu exercés, de
profiler les divers retranchements (à l'excep-
tion des tranchées-abris). L'ouvrage de com-
pagnie (V. pcj. 236) sera profilé de la ma-
nière suivante :
Le piquetage étant tei-miné. on trace sur
le sol des rainures correspondant au tracé
des lignes comprises entre les piquets, les-
quels en donnent les extrémités. A 2 mètres
environ des extrémités des crêtes, on élève
approximativement des perpendiculaires, et,
à partir de la ligne tracée sur le terrain, on
))orte intérieurement et extérieurement sur
ces perpendiculaires les longueurs marquées
aux profils. Pour les déblais, on ne marque
que les points extrêmes, les talus et les gra-
dins étant réglés au fur et à mesure de l'exé-
cution. Aux points correspondants à des
arêtes de remblai, on élève des perches
ayant au-dessus du sol le relief de ces
arêtes. On relie ensuite, par des tringles in-
clinées, les points élevés entre eux et avec
les piquets marquant sur le sol les points de
rencontre des talus; on définit ainsi l'incli-
naison des talus. Les limites des déblais sont
marquées entre les profils par des rainures
tracées sur le sol, comme il est indiqué sur
la partie de droite de la figure 236. Dans la
pratique on utilise, pour le profilement, des
tringles, perches ou branches que l'on relie
au moyen de clous, de ficelle ou de fil de fer ;
quelquefois même, pour aller plus vite, on
pourra se dispenser de faire le profilement
des talus, lorsque les limites des déblais et
des remblais sont bien tracées et que la hau-
teur des crêtes ou arêtes est donnée par 2 pi-
quets au moins pour chacune d'elles, on peut
être assuré d'une exécution convenable. On
Fis. 258.
a soin, en particulier, de déterminer sur le
sol, en prolongeant les limites des fossés au
delà des profils, les points d'intersection des
lignes correspondantes des faces et des flancs
(points MNOP, fuj. 236).
La figure 2o8"indique la manière dont est
établi un profil en tringles pour un ouvrage
de position. Dans ceux-ci, il peut être néces-
saire d'élever des profils d'angle aux inter-
sections des lignes. Ceux-ci sont établis en
plantant des perches aux points d'intersec-
tion des projections des diverses lignes, et
en dégauchissant les tringles de profilement
sur celles correspondantes des prolils déjà
placés. On peut éviter ces profils d'angle, en
établissant les profils voisins des angles assez
rapprochés des intersections des talus.
Les talus des extrémités des ouvrages, ou
ceux que l'on fait dans les coupures de para-
pet (passages de gorge, etc.), sont tenus à
Fi?. 259.
terre coulante (4/5). On marque sur le sol
le pied du talus et on appuie sur cette ligne
un certain nombre de profils à l'inclinaison
voulue {fig. 239).
PROFONDEUR.
G89
PROJECTILES.
PROFONDEUR des colonnes (V. Lon-
gueur des éléitients des lionnes).
— d'un cours d'eau. Pour relever les
profondeurs, tendre d'une rive à l'autre un
cordage divisé et sonder la rivière aux
points de division. Si le cours d'eau est trop
large, partager la distance en mettant une
ou plusieurs nacelles à l'ancre (V. Recon-
naissances).
— des rayures (V. Rayures et Projec-
tiles l'éripcateurs).
— du fossé (V. Fossé).
PROGRAMME. Énumération sommaire
et précise des différents exercices à exécuter
pendant une manœuvre, des connaissances
exigées pour les examens d'admission dans
les Écoles militaires, ou pour l'avancement,
ou pour l'admission dans certains corps, tels
que la gendarmerie, le corps du contrôle,
l'intendance, etc. Ces programmes sont ar-
rêtés d'avance et sont insérés au RuUetin of-
ficiel du Ministère de la guerre; ceux qui
concernent l'admission dans les Écoles mili-
taires de Saint-Cyr, du service de santé à
Lyon, à l'École polytechnique et dans les
Écoles vétérinaires, sont en outre insérés au
Journal militaire officiel.
PROGRESSION. Action de faire des pro-
grès, de marcher en avant. Se dit de la série
des exercices et des manœuvres que l'on fait
exécuter aux soldats dans un ordre pro-
gressif.
PROJECTEURS électriques. Des pro-
jecteurs électriques sont utilement employés
pour l'éclairage à distance des abords d'une
place forte ou d'un navire ; ils sont appli-
qués également aux intercommunications de
la télégra})hie optique.
Le projecteur Mangin, en usage en pareil
cas, est un appareil qui se compose d'une
boîte cylindrique dont le fond est formé d'un
morceau de verre taillé suivant deux sur-
faces sphériques, de courbure différente. La
surface antérieure transparente est concave ;
la surface postérieure argentée est convexe
et forme miroir. Il résulte de la double ré-
fraction que subissent les rayons réfléchis,
que le faisceau lumineux émergeant de l'ap-
pareil est sensiblement cylindrique, lorsque
la source lumineuse se trouve placée au
foj'er du miroir. La source lumineuse est
une lampe à arc voltaïqne se manœuvrant à
la main. Les charbons sont inclinés à 30°,
disposition qui correspond au maximum de
lumière utile.
Le projecteur est installé de manière à
pivoter autour d'un axe vertical et d'un axe
horizontal ; le faisceau lumineux peut ainsi
recevoir toutes les directions. La lumière est
fournie par une machine Gramme, actionnée
par une machine à vapeur Brotherlood. On
construit des projecteurs de divers modèles,
correspondant à des installations fixes, demi-
fixes et mobiles.
PROJECTILES. On appelle projectile,
dans le sens rigoureux du mot, tout corps
solide et pesant qui peut être projeté par
une force quelconque et continuer son par-
cours une fois abandonné à lui-même. En
terme d'artillerie le nom de projectile s'ap-
plique à tout corps lancé par une arme à
feu.
11 y a des projectiles de diverses espèces,
qui portent des noms différents, suivant leur
grandeur, leur nature et leur genre d'em-
ploi. On distingue les balles, les boites à mi-
traille, les bombes, les boulets, les obus et les
projectiles de rupture 11 nous reste à parler
de ces derniers.
Les projectiles de rupture sont ou des
obus avec charge intérieure, ou des boulets
pleins en métal très dur, destinés au tir
contre les coupoles, batteries, tourelles et
vaisseaux cuirassés. Cette dureté est néces-
saire pour que les déformations produites
par le choc contre les cuirassements ne nui-
sent pas à la pénétration. Une certaine té-
nacité est en même temps nécessaire pour
empêcher le projectile de se briser avant
d'avoir traversé la plaque de blindage afin
de produire le maximum d'effets destruc-
teurs. On a reconnu expérimentalement que
le métal le plus convenable pour les pro-
priétés de rupture est l'acier fondu, dur,
martelé.
9n ne fabrique de projectiles de ce genre,
dans l'artillerie de terre, que pour les canons
de lo5™™ et au-dessus, dans l'artillerie de
marine, pour les canons de 27™™ et de ca-
libre supérieur. La question est toujours à
l'étude.
Voir la nomenclature des bouches à feu
en service pour celle des divers projectiles
en usage en France et dans les armées étran-
gères.
— rames. Se dit de projectiles reliés
entre eux que l'on employait autrefois. Les
balles ramées étaient des lialles réunies au
nombre de 2 ou 3 par un fil d'archal. Les
boulets rames étaient des boulets réunis par
une chaîne ou une barre de fer.
— vérificateurs. Pour la vérification
de Vdme et des rayures des bouches à feu,
on emploie des projectiles d'un modèle spé-
cial, en fonte, munis d'ailettes correspon-
dant à chaque rayure, se vissant à l'extré-
mité d'une hampe graduée de longueur
convenable. Pour les pièces se chargeant
par la bouche, le vérificateur correspond au
projectile maximum ; il permet de s'assurer
PROJECTION.
690
PROMESSE DE PAIEMENT.
que ce dernier pourra pénétrer dans l'àme.
Pour les pièces se chargeant par la culasse,
le vérificateur est le même que celui de ré-
ception.
PROJECTION. Lancer en avant un
corps pesant (V. Angle de projection).
PROJET. Dessein , intention d'entre-
prendre quelque chose. Se dit aussi de la
première rédaction dune chose que l'on a
dessein d'exécuter, ou que l'on propose pour
èlre exécutée. Les projets peuvent com-
porter des mémoires, dessins, devis esti-
matifs, etc., ainsi que cela a lieu pour les
projets des travaux du génie, de l'artil-
lerie, etc.
— d'attaque et de défense. A étahlir
dés le temps de paix par les commandants
de l'artillerie et du génie, auxquels le gou-
verneur de la plai;e se joint de droit s'il est
nommé. Le rôle de la place dans toutes les
éventualités, la valeur de la fortification et
les moyens de la compléter, les voies de
communication, les modes d'attaque les plus
probables, les positions ou emplacements des
établissements de l'assiégeant doivent y être
l'objet d'études complètes et détaillées.
— de bâtiment. Les renseignements
qui doivent accompagner les projets de bâti-
ments et de machines sont réglés par l'in-
struction ministérielle du 17 juillet 1882.
Un projet comprend : 1° un mémoire rai-
sonné fournissant tous les renseignements
nécessaires pour la complète appréciation
des propositions ; 2" des dessins cotés en
nombre suffisant pour l'intelligence du pro-
jet ; 3" un ou plusieurs devis faisant con-
naître les dimensions, les quantités et les
prix des divers ouvrages ; 4° un cahier des
charges, et, s'il y a lieu, des marchés de
gré à gré.
— de siège. Ensemble des renseigne-
ments recueillis par l'assiégeant avant et
pendant la période d'investissement , au
moyen de reconnaissances, des déclarations
des déserteurs et des prisonniers, d'intelli-
gences dans la place, etc., pour obtenir des
indications aussi exactes que possible sur les
divers ouvrages, la nature de la fortification
et de ses abords, l'armement et la garnison
des diverses parties, les ressources de toute
espèce des localités avoisinantes, etc. La ré-
daction de ce projet de siège permet de
choisir définitivement le point d'attaque et
de servir de base à l'organisation de l'équi-
page de siège et à la fixation du personnel
nécessaire pour l'attaque de la place.
PROLONGATION. Extension, continua-
tion. Les militaires de tout grade peuvent
obtenir des prolongations de permission,
mais la durée totale de l'absence ne doit pas
dépasser les droits conférés, à cet égard, à
l'autorité qui a délivré le titre de permission.
Toute demande de prolongation doit être ac-
compagnée du consentement de cette auto-
rité ; elle est soumise au général comman-
dant la subdivision de région. En cas
d'urgence, le permissionnaire peut être au-
torisé à attendre la réception de l'autori-
sation qu'il doit> produire.
Les prolongations de congé sont accordées
dans les conditions indiquées au mot congé.
PROLONGE. Sorte de cordage dont se
servent les artilleurs pour les manœuvres de
force ayant pour but de traîner les bouches
à feu d'une batterie à l'autre.
Voiture à 4 roues très grossière et très
résistante employée dans les écoles ou les
trains pour le transport des objets lourds et
encombrants.
Lu, prolonge ordinaire est une voiture à
4 roues, découverte et dont les côtés laté-
raux sont fixes, mais dont le côté arrière est
mobile, pour permettre le chargement.
La prolonge à ridelles est une prolonge
ordinaire surmontée de rallonges à claire-
voie ou ridelles, que l'on peut placer au-
dessus des côtés fixes, lorsqu'on veut aug-
menter le chargement.
PROLONGEMENT des plates-formes
de siège. Les plates-formes de siège modèle
1880 et celles de mortier modèle 1882 sont
complétées, dans certains cas, par un pro-
longement disposé à l'arrière et destiné à re-
cevoir la crosse dans les tirs à fortes charges
sous de petits angles, surtout lorsque la
plate-forme est mouillée.
— des rayures. Dans les bouches à feu
de la marine, les rayures au nombre de 3
(à gauche) sont prolongées en ligne droite
(sauf pour l'obusier de 22*= dans lequel les
prolongements sont paraboliques) pour rece-
voir les plaques isolantes des projectiles ;
leur développement est parabolique et l'angle
final est le même (6°) pour toutes les bou-
ches à feu.
PROMENADE des chevaux. Dans
l'infanterie, tous les animaux appartenant à
l'État, qui ne doivent pas être montés ou at-
telés dans la journée, sont conduits à la pro-
menade à l'heure fixée par le colonel, sous
la direction du caporal conducteur des équi-
pages militaires (Service intérieur, infan-
terie, art. 263).
— militaire. Marche de quelques heures
que l'on fait faire aux troupes dans les en-
virons de leur garnison pour les exercer à
la marche, aux dispositions à prendre pour
les marches, au service en campagne, etc.
PROMESSE de payement. Billet sous
PROMOTION. 691
seing privé par lequel un s'engage à payer
une certaine somme d'argent.
PROMOTION. Acte cpii confère nn grade
nouveau à un militaire, soit dans la hiérar-
chie, soit dans les ordres de chevalerie [V . Xo-
mination).
PROMU. Celui qui a été' l'objet d'une
promotion.
PROMULGATION. Publication des lois
avec les formes requises pour les rendre exé-
cutoii'es.
PRONONCÉ. La décision d'un tribunal,
telle qu'elle a été prononcée à l'audience
(V. Jugement. Justice militaire).
PRONUNCIAMENTO. Mot espagnol qui
sert à désigner un complot militaiie suivi
d'actes insurrectiouuels.
PROPOSITION. Action d'indiquer une
personne comme capable de remplir un em-
ploi, comme méritant une dignité, une
récompense.
Les propositions pour l'avancement, pour
la Légion d'honneur et la médaille militaire,
pour les palmes universitaires, pour les
fonctions spéciales dans le corps, pour les
ouvriers et chefs -armuriers, pour les chefs
et sous-chefs de musique et les candidats à
ces emplois sont faites par les chefs de
corps ou de service, à l'époque de l'inspec-
tion générale, et dans les conditions indi-
quées par les instructions annuelles sur les
inspections générales.
Les propositions du service courant sont
les suivantes :
Propositions pour des emplois dans les
écoles militaires ;
Propositious pour des changements de
corps ou d'arme ;
Propositions pour l'admission à l'Ecole
d'administration de Vineenues ;
Propositions pour l'admission à l'École su-
périeure de guerre ;
Propositions pour suivre les cours de l'É-
cole d'application d'artillerie et du génie ;
Propositious pour le commandement d'un
bataillon formant corps ;
Propositions pour le corps du contrôle de
l'administration de l'armée ;
Propositions pour l'intendance militaire ;
Propositions pour le cadre auxiliaire de
l'intendance militaire ;
Propositions pour le sernce de recrute-
ment ;
Propositions pour le service administratif
de l'armée territoriale ;
Propositions pour les affaires indigènes en
Algérie et le service des renseignements en
Tunisie ;
PROSTAXE.
Propositions pour des emplois d'officier
dans les compagnies de discipline ;
Propositions pour le service de îa re-
monte ;
Propositions pour la gendarmerie ;
Propositions pour les sapeurs-pompiers de
Paris ;
Propositions pour l'emploi de chef de
fanfare ;
Propositions pour les divers services de
l'artillerie ;
Propositions pour l'état-major général du
Ministre, le semce géographique et le ser-
vice d'état-major ;
Propositions pour l'école d'escrime de l'é-
cole normale d'escrime et de gymnastique :
Propositions pour les médailles d'hon-
neur ;
Propositions pour les sections d'état-ma-
jor ;
Propositions pour la retraite, pour la pen-
sion proportionnelle, pour la mise en non-
activité, pour la reforme.
Les conditions à remplir pour être l'objet
d'une des propositions ci-dessus sont indi-
quées dans l'instruction ministérielle du
20 mars 1890, sur le service courant (B. 0.,
p, r. , pagination spéciale) ; cette même ins-
truction fait connaître en outre quelles sont
les pièces à produire et donne le modèle de
ces pièces.
PROPRETÉ. Qualité de ce qui est exempt
de saleté et d'ordure.
Le règlement du 28 décembre 1883 sur le
service intérieur des troupes, indique quels
sont les devoirs des officiers, des sous-offi-
ciers et des caporaux ou brigadiers en ce
qui concerne la propreté du quartier, des
écuries, des chambres et des hommes.
Le chapitre IV, consacré à l'hygiène des
hommes, fait connaître quels sont les soins
de propreté que doivent prendre les hommes,
pour eux, pour leurs effets et pom- leurs
chambres, afin de se trouver dans de bonnes
conditions hygiéniques.
Les dépenses nécessitées par les soins de
propreté corporelle sont supportées par les
ordinaires de la troupe.
PROPRIÉTÉ. Le droit de jouir et de
disposer d'une chose. Dans l'armée française,
les officiers et assimilés ont la propriété de
leur grade (V. Etat des officiers).
— des métaux, des poudres, etc.
Qualités propres, distinctives des divers
métaux ou substances.
PROPULSEUR. Machine qui imprime
un mouvement de propulsion.
PROSTAXE. Évolution des milices grec-
ques et bysautines qui avait pour objet de
PROTAXE.
692
PUITS.
combler les vides de la plialaoge par les ré-
serves, ou, suivant d'autres, de faire ap-
puyer l'une des ailes ou les deux ailes de la
phalange par une troupe spéciale.
PROTAXE. Disposition consistant à
placer en avant du front des phalangistes, à
distance du quart du front, les armés à la
légère.
PROTOLOGIE. Front ou 1" rang de la
phalange.
PROTOSTATE. Sorte de guide qui se
trouvait le i'^'^ d'une file ou d'une ligne de
la phalange.
PROUE. D'une manière générale, l'avant
d'un navire.
PROVINCE. Ancienne division territo-
riale de la France. Ce terme est encore em-
ployé pour désigner nos départements de
l'Algérie ; c'est ainsi que l'on dit province
d'Oran pour désigner le département d'O-
ran, etc.
PROVISION. Réunion des choses néces-
saires, soit pour la subsistance des troupes,
ou des particuliers, soit pour la défense
d'une ville (V. Approvisionnements).
PROVISOIRE. Qui se fait en attendant
une autre chose (V. Fortification).
PROVOCATION A LA DÉSERTION.
Par un individu non militaii'e, même peine
que la désertion.
PRUDENCE. Esprit de prévoyance, de
sagesse, dans les négociations, dans les dé-
cisions d'un chef, qui ne doit pas se laisser
entraîner par les mêmes considérations, à la
guerre, que s'il s'agissait de résolutions
n'ayant de conséquences que pour lui seul,
et qui doit éviter à ses troupes tous les dan-
gers inutiles lorsqu'ils peuvent être prévus.
PRYTANÉE MILITAIRE (V. École de
La Flèche).
PSILAGIE; PSILAGUE. Infanterie lé-
gère d'un corps grec dont le total ne dépas-
sait pas 512 oplites. Plus tard, ce fut une
demi-xénagile, se composant de 2 hécaton-
carchies (2o6 peltastcs) commandées par un
psilague.
PSILES; PSILITES. Infanterie légère
des troupes grecques, où ils entrèrent en pro-
portions différentes suivant les époques. Ils
n'avaient aucune arme défensive et ser-
vaient uniquement d'archers ou de fron-
deurs.
PUBLIC. Qui appartient à tout un
peuple, qui concerne tout un peuple (Voir
Ministère public).
PUBLICATION. Acte par lequel on rend
une chose publique. Se dit des journaux et
des revues périodiques (V. Élat légal des
militaires).
PUDDLAGE. Moyen d'obtenir le fer en
traitant la fonte à la houille dans des fours
à réverbères, dit fours à puddler (V. Acier).
PUISARDS. Sorte de puits que l'on
creuse, aux points les plus bas des camps
ou des tranchées peu inclinés, à une profon-
deur suffisante pour atteindre les couches
perméables, et où viennent se diriger les
eaux des autres parties du terrain, pai* des
rigoles toujours tenues en parfait état de
propreté; on les remplit de pierres grossiè-
rement concassées, pour éviter les accidents.
PUISSANCE. Pouvoir, autorité. S'em-
ploie aussi pour désigner un État souve-
rain.
— calorifique des combustibles.
Chaleur dégagée pendant la combustion,
par l'oxygène, de l kilogramme de combus-
tible.
— tractive des locomotives. Se me-
sure par le poids qui repose sur les essieux
moteurs. Elle a pour limite ce poids mul-
tiplié par le coefficient de glissement (0,14
à 0,15).
PUITS. Excavation artificielle de forme
ronde ou carrée, pratiquée dans le sol et des-
tinée à réunir les eaux (fui coulent ou s'in-
filtrent dans l'intérieur de la terre. En cam-
pagne, la présence de puits a une grande
importance et ou la signale sur les cartes
non coloriées par deux cercles concentriques
coupés de hachures horizontales; sur les
cartes coloriées, les deux cercles sont rouges
et les hachures bleues. Dans les forts ou
ouvrages détachés, la présence de puits a
également une grande importance.
— à la barre à mine. Creuser avec
cette barre jusqu'à la couche aquifère, reti-
rer le pistolet et le remplacer par une tige
percée de trous ; adapter une petite pompe à
la partie supérieure de la barre.
— artésiens. Puits généralement très
profonds que l'on creuse dans la terre au
moyen d'une sonde jusqu'à ce que l'on ar-
rive à une nappe d'eau souterraine, qui
trouvant alors une issue vient jaillir à la
surface du sol par suite de la pression exer-
cée par l'eau partant d'un niveau supérieur.
— de mine. Excavation verticale entre-
prise pour permettre d'entreprendre simulta-
nément, en plusieurs points, la construction
des galeries et des rameaux, et que l'on doit
presque toujours recombler après l'achève-
ment d'un système de mines. La largeur
dans œuvre d'un puits ordinaire est détermi-
née par la dimension hors œuvre de la plus
large des galeries qui doivent déboucher de
ce puits. Elle est ordinairement :
Pour le grand puits, dans lequel vient
PUITS.
693
PUITS.
déboucher une grande o# une demi-galerie,
de 1",32;
Pour le moyen puits, dans lequel vient
dôboui'her un grand rameau ordinaire, de
1™,04 {fig. 260) ;
Pour le petit pnits, dans lequel vient
déboucher un grand rameau avec châssis cof-
frants, de 0",87.
On donne le nom de puits à la Boule à
celui dont les cadres coffrants sont placés
jointivement (fig. 261).
Dans la construction d'un puits ordinaire,
on emploie des cadres, des planches de cof-
frage, des tringles, des coins, et quelquefois
des faux cadres et des étrésillons.
Des puits de mine peuvent aussi servir à
conduire aux chambres de mine, et alors ils
sont placés en dehors de la chambre aux
Fis. 200.
,.^
poudres. La construction de ces puits incombe
avLX sapeurs-mineurs du. génie; la figure 260
représente un puits ordinaire et la figure
26i représente un puits à la Boule.
— sans coffrage. Dans un terrain très
consistant, lorsque le sol est facile à exca-
ver, on se borne à poser le cadre à oreilles,
pour le nivellement et la direction du dé-
bouché. La fouille, carrée ou circulaire, est
guidée avec le fil à plomb. Dans un milieu
très dur (roc ou maçonnerie), on emploie, le
pie, la pince, le coin et le ciseau ; on opère
même par pétards.
— par forages élargis. Dans des mi-
lieux compressibles, on peut avoir recours
aux forages.
— sous l'eau. Pour une profondeur de
2 mètres au plus, on construit un batardeau
à l'aide de 2 cuves sans fond, concentriques,
de 1 mètre et de 2 mètres de diamètre, dont
les douves peuvent glisser les uns sur les
Fisr. 262.
autres et s'adapter aux inégalités du sol. On
les enfonce bien et l'on remplit l'intervalle
de terre argileuse, corroyée et damée ; enfin
on épuise l'eau (ftg. 262).
PULSOMÈTRE. 694
Si le fonds est suffisamment argileux, on
opère par forages chambrés, en guidant l'ou-
til foreur à l'aide d'un tuyau résistant.
— improvisé. Avec une nappe d'eau à
1 mètre environ de profondeur, on enfonce
des tonneaux à 1 mètre sous la nappe et
l'on achève les parois du puits en pierres
sèelies ou gazons jusqu'à 0™,15 au-dessus
du sol, en garnissant le pourtour du puits
de quelques planches. Avec une nappe d'eau
située à une plus grande profondeur, on éta-
blit des jmits à la Boule, prolongés à
1 mètre sous la nappe par des tonneaux. En
terrain de sable, on emploie une traverse
coupante consistant en une caisse sans fond
de 1 mètre de hauteur, dont le hors-œuvre
est plus petit que le dans-œuvre du puits;
ses parois sont en planches clouées sur
2 cadres inférieurs espacés de 0™,40; l'ex-
trémité inférieure des planches est coupée en
biseau; 2 ou 4 hommes l'enfoncent par leur
poids à mesure que la fouille avance.
— instantané. Creuser avec l'appareil
Pitoy, dégorger s'il est nécessaire l'extrémité
intérieure du tube-flèche avec la curette ;
visser la pompe, amorcer et pomper vigou-
reusement.
PULSOMÈTRE. Pompe actionnée direc-
tement par la vapeur d'un générateur; son
jeu repose sur l'aspiration produite par la
condensation rapide de la vapeur au contact
des surfaces froides, et sur le refoulement
produit par la vapeur en pression.
Cet appareil consomme l'^jSOO de vapeur
à la pression de 2 atmosphères, pour élever
1000 litres d'eau à 10 mètres de hauteur.
PULVÉRIN. Poudre à canon très fine,
réduite en poussière. Elle sert comme
poudre d'amorce.
PUNITIONS. Toutes les fautes contre la
discipline doivent être réprimées par des
punitions variant suivant la gravité des
fautes. Le droit de punir s'exerce eu toutes
circonstances de temps et de lieu; tout mi-
litaire peut être puni par un militaire d'un
grade supérieur au sien, quels que soient
l'arme et le corps de celui-ci.
Nul ne peut être puni de plusieurs peines
simultanément, ni successivement, pour une
seule et même faute.
Les punitions doivent être proportionnées
non seulement aux fautes, mais encore à la
conduite habituelle de chaque homme, à son
caractère, au temps de service qu'il a ac-
compli et à son degré d'intelligence.
Elles doivent être infligées avec justice et
impartialité, et jamais avec un sentiment
de haine ou de passion. Le supérieur doit
s'attacher à prévenir les fautes; lorsqu'il est
dans l'obligation de punir, il recherche avec
PUNITIONS.
soin toutes les circonstances atténuantes. En
infligeant une punition, il ne se permet ja-
mais de propos outrageants ; le calme du su-
périeur fait connaître qu'en punissant, il
n'est animé que par le bien du service et le
sentiment de son devoir.
Les punitions à infliger aux officiers
pour fautes contre la discipline sont, dans
leur ordre d'importance : les arrêts simples,
la réprimande du colonel, les arrêts de ri-
gueur, les arrêts de forteresse, la répri-
mande des généraux.
Les punitions à infliger aux sous-offi-
ciers sont : la privation de sortir du quar-
tier après l'appel du soir, la consigne au
quartier, la consigne à la chambre, la répri-
mande du capitaine, la prison, la réprimande
du colonel, la rétrogradation, la cassation,
la révocation et la mise à la retraite d'office
pour les commissionnés.
Les punitions à infliger aux capo-
raux sont : la consigne au quartier, la
salle de police, la prison, la cassation, la
révocation et la mise à la retraite d'office
pour les commissionnés.
Les punitions à infliger aux soldats
sont : les corvées supplémentaires, Vinspec-
tion avec la garde, la consigne au quartier,
la salle de police, la prison, la cellule, la
cellule de correction, le renvoi de la 1'^° à la
2" classe, la révocation et la onise à la re-
traite d'office pour les commissionnés, Venvoi
aux compagnies de discipline. (V. chapitre
XLVllI du règlement sur le service inté-
rieur.)
— des hommes laissés dans leurs
foyers {disponibles, réservistes, territoriaux,
services auxiliaires). Ces hommes peuvent
être punis disciplinairement pour les motifs
suivants : 1° infraction contre les obliga-
tions spéciales imposées par la loi (déclara-
tion de changement de résidence, perte de
livret, remise de livret, etc.) ; 2° retard non
justifié, en cas de convocation, pour des ma-
nœuvres, exercices ou revues d'appel;
3° infractions contre la discipline quand ils
sont revêtus d'effets d'uniforme ; 4° actes de
désobéissance aux ordres de l'autorité mili-
taire.
La nature et la durée des punitions disci-
plinaires à infliger aux hommes dans leurs
foyers sont fixées au maximum :
4 jours de prison par le commandant de
recrutement ;
8 jours de prison par le général comman-
dant la subdivision ;
15 jours de prison par le général com-
mandant la division ;
30 jours de prison par le général com-
mandant le corps d'armée.
PUPILLES. 695
Ces punitions sont noliûées de la manière
suivante : le commandant de recrutement
dans la subdivision duquel un homme est
pnni établit deux bulletins : l'un est remis
à Ihomme puni par la gendarmerie qui en
dresse procès-verbal et rend compte au re-
crutement ; le deuxième est adressé au corps
qui doit recevoir l'homme ; il est renvoyé au
recrutement après que le corps y a men-
tionné l'exécution de la punition, laquelle
est inscrite sur le livret matricule de l'homme
et sur son feuillet de punitions. L'homme
puni se rend librement au corps qui lui est
désigné sur le bulletin; s'il n'obéit pas à
l'ordre qu'il a reçu, il est amené sous es-
corte de la gendarmerie.
PUPILLES de la garde impériale.
Orphelins de militaires qui, sous Napo-
léon l*^"", reçurent une organisation militaire
qui sombra avec lui. V orphelinat Hériot re-
çoit les enfants de troupe de l'armée de terre
âgés de o à 13 ans.
QUADRILLE.
PURIFICATION de leau. En cam-
pagne, pour purifier l'eau non potable, on
la filtre en se servant d'une cuve ou tonneau
dans lequel on adapte un double fond percé
de trous et recouvert d'une toile supportant
des couches successives de gravier, charbon
de bois et sable {fuj. 263). On fait arriver
l'eau très doucement et on tient le tonneau
toujours plein. Si l'eau ne contient que des
matières argileuses en suspension, on se con-
tente de la faire passer dans une caisse rem-
plie de sable fin. Deux parois opposées de
cette caisse sont percées de trous, pour l'in-
troduction et la sortie de l'eau (Y. Filtre).
PYRÈTHRE. Plante herbacée tubuliflore
dont les graines sont réduites en poudre pour
être employées à la destruction des insectes,
et particulièrement des punaises (V. Poudre
de pyréthre).
PYRITE. Minerai qui contient du
soufre et un métal tel que le fer, le cuivre,
l'or, etc. Une pyrite était insérée dans le
serpentin de la platine de l'arquebuse, pour
y mettre le feu par les étincelles qu'elle pro-
duisait.
PYROBALISTIQUE. Machines de guerre
qui lancent le feu. Les armes à feu sont ap-
pelées en général armes pyrobalistiques.
PYROBOLAIRE ; PYROBOLE. Soldats
qui, chez les anciens, faisaient jouer le py-
robole, machine lançant des traits enflam-
més.
PYROTECHNIE. Art de préparer et
d'employer les matières fulminantes, soit
pour les feux d'artifice, soit pour les besoins
de l'artillerie. Branche de la science qui
s'occupe des artifices (V. École de Pyrotech-
nie).
PYROXILE (V. Coton-poudre et fulmi-
coton.)
Q
QUADRATURE. Réduction d'une figure
géométrique au carré. Le problème de la
quadrature du cercle, qai a occupé des ma-
thématiciens de talent, est considéré comme
insoluble.
QUADRIGE. Char antique à deux roues,
qui était traîne par 4 chevaux de front et
dirigé par un seul homme debout. Il servait
surtout aux courses de char dans le cirque
et aux entrées triomphales.
QUADRILATÈRE ITALIEN. Espace
enfermé entre les forteresses de Peschicra et
de Mantoue, protégeant les deux extrémités
de la ligne du Mincio, et celles de Vérone
et de Legnago, protégeant les deux points
de la ligne de l'Adige. Ce quadrilatère, qui
avait autrefois une grande importance stra-
tégique, contre l'invasion autrichienne, a
beaucoup perdu de sa valeur, l'Italie n'ayant
pas exécuté tous les travaux nécessaires
pour mettre sa fortification à la hauteur
des exigences actuelles, estimant sans doute
qu'elle n'a plus rien à craindre de l'Au-
triciie, son alliée, et préférant diriger tous
ses efforts contre la France, en fortifiant la
frontière des Alpes.
QUADRILLE. Nom donné à de petits
groupes de gens à cheval et dont l'ensemble
formait un carrousel au moyen âge. Ceux
qai y prenaient part, richement costumés.
QUADRILLÉ.
étaient reconnaissables par des couleurs ou
des emblèmes particuliers et exécutaient,
sur 4 rangs d'abord, puis par rang, des pa-
rades, des vol tes ou autres. On forme encore
des quadrilles dans les carrousels actuels,
mais avec moins de luxe et de somptuosité
que jadis.
QUADRILLÉ (papier). Papier tracé dans
les deux sens, de manière à présenter un
grand nombre de petits cari'és, ce qui per-
met d'exécuter des croquis de reconnaissance
et des levers d'itinéraire, à une échelle dont
le côté du carré représente 1 mètre, i déca-
mètre, 1 hectomètre, i kilomètre, suivant
la convention adoptée.
Ce papier sert également à la construction
des graphiques.
QUAI. Mur ou talus élevé le long d'un
cours d'eau ou d'un port pour empêcher les
eaux de déborder. Dans les chemins de fer,
ce sont les trottoirs et plates-formes établis
le long des voies d'embarquement et de dé-
barquement.
— d'embarquement. Pour l'embarque-
ment des troupes et de leur matériel, l'ex-
périence a fait reconnaître qu'il serait néces-
saire que les gares eussent des quais de
4 mètres de largeur au moins avec 1 mètre
de hauteur au-dessus de la voie ; le mur ou
coffrage vertical qui les termine doit se trou-
ver à 0™,8o du rail.
QUALITÉ des denrées. Toutes les den-
rées présentées en distribution, soit par l'ad-
ministration, soit par les entrepreneurs, doi-
vent être de bonne qualité. Le règlement
du 28 décembre 1883, sur le service inté-
rieur, indique quels sont les caractères dis-
tinctifs qui permettent de reconnaître la
qualité des denrées (art. 386, infanterie ;
380, cavalerie; 404, artillerie) (V. Avoine,
Biscuit, Blé, Café, Eau, Eau-de-vie, Foin,
Orge, Luzerne, Paille, Panais, Farine, Farine
d'orge, Son, Viande, Vin, etc.).
— militaires. Les qualités que doivent
posséder particulièrement les militaires de
tous grades et qu'on s'efforce de leur incul-
quer, sont : la discipline, l'amour du métier,
le respect de l'autorité, la propreté, la so-
briété, l'énergie, le courage, la résistance
aux fatigues.
Les qualités que doit remplir l'officier se
divisent en qualités physiques, morales et
intellectuelles.
Les qualités physiques, c'est-à-dire une
taille élevée, une tournure martiale, une
physionomie agréable, une tenue correcte et
soignée, exercent toujours sur le soldat une
impression favorable. La plupart de ces
qualités sont naturelles, mais quelques-unes
696 QUART.
s'acquièrent et la plupart peuvent se rem-
placer par d'autres qualités.
Les qualités morales sont la discipline, la
bravoure, le sang-froid, l'énergie, la sobriété,
la bienveillance , la patience , l'activité ,
l'amour du devoir, une bonne éducation, le
zèle, le dévouement.
Les qualités intellectuelles sont, de nos
jours surtout, des plus indispensables. L'of-
ficier doit connaître tous ses subordonnés,
pour savoir les employer suivant leurs apti-
tudes et leur faire rendre justice ; il doit
être parfaitement au courant de toutes les
obligations de son grade, connaître tous les
règlements qu'il est chargé de faire appli-
quer, posséder toutes les connaissances qui
sont nécessaires pour bien comprendre et
faire comprendre le but et la raison de toutes
les branches de l'instruction militaire, en
un mot, se montrer en toute circonstance
digne de l'honneur de commander par sa
science, son tact, son éducation, de manière
à inspirer aux soldats la confiance la plus
complète.
QUANTITÉ de mouvement. On ap-
pelle ainsi, en mécanique, le produit que
l'on obtient en multipliant la masse d'un
corps par la vitesse que possède ce corps à
l'instant considéré.
QUARANTAINE. Séjour plus ou moins
prolongé que l'on impose dans des endroits
distincts, aux navires provenant de pays in-
fectés ou suspects de contagion, avant de
permettre le débarquement des personnes et
des marchandises. Ce droit de police est
exercé par les gouvernements dans l'intérêt
de la santé publique (V. Lazaret).
— le roi. Interdiction faite sous Phi-
lippe-Auguste et renouvelée par saint Louis,
de se livrer à des guerres privées pendant
les 40 jours qui suivaient une querelle ou
une injure faite.
QUART. Espèce de gobelet eu fer battu
étamé, d'une contenance d'un quart de litre,
et qui sert aux soldats pour prendre leur
café et pour boire. L'usage des quarts, qui,
en principe, n'était autorisé que pour les
corps stationnés en Algérie, a été étendu à
tous les corps de troupe, par décision minis-
térielle du 12 avril 1875. Le quart est un
objet de la deuxième portion.
Jadis, dans les hôpitaux militaires, les
prescriptions alimentaires comprenaient des
quarts de ration, des demi-rations, des trois-
quarts de ration et la ration entière. Ac-
tuellement, pour simplifier les calculs en
éliminant les fractions, on a admis que le
quart de ration porterait le nom de portion,
et que les médecins pourraient allouer à
chaque malade un certain nombre de por-
QUARTE. 697
lions jusqu'à quatre^ c'est-à-dire la ration
entière.
Quatrième partie d'un objet. Citons les
acceptions militaires suivantes de ce mot :
— de canon. Pièce de 12 autrefois.
— de cercle ou quadrant. Instrument
comprenant la quatrième partie d'un cercle
divisé en degrés, minutes et secondes ; une
lunette fixe ou mobile y est adaptée. Cet
instrument sert à mesurer les hauteurs, les
distances, ainsi qu'à diverses opérations
astronomiques.
— de conversion. Mouvement par le-
quel une troupe marchant de front vient
prendre une direction perpendiculaire à la
première. On confond souvent ce mouve-
ment avec celui de la conversion complète.
— de manche. Nom donné autrefois à
la plus petite subdivision du bataillon.
— de vent ou de rumb. Quatrième par-
tie de la distance qui sépare les huit vents
principaux sur la rose des vents.
QUARTE. Terme d'escrime, qui est em-
ployé pour la parade et pour les attaques,
en tournant le poignet en dehors.
QUARTENIER. Officier moitié civil et
moitié militaire de la garde bourgeoise de
Paris qui, aux XV^ et XVP siècles était
chargé de la surveillance d'un quartier. Il
avait sous ses ordres des dizainiers et des
cinquanleniers.
QUARTIER. Ensemble des locaux occu-
pés par une troupe, soit à la caserne, soit
au cantonnement. Se dit plus particulière-
ment pour le casernement des troupes de
cavalerie, de l'artillerie et du train des équi-
pages.
— de l'inscription maritime. Division
territoriale des eûtes qui est placée dans les
attributions d'un commissaire spécial .
— d'hiver. Installation des troupes pen-
dant l'hiver, entre deux campagnes d'été.
— général. Le quartier général d'util
division, d'un corps d'armée, est le point
central où se trouvent le général et les offi-
ciers composant son état-major.
Le grand quartier général se dit du quar-
tier général des armées ou des groupes d'ar-
mées.
— maître. Officier du grade de capi-
taine, qui était autrefois chargé de la comp-
tabibté-finances et de la comptabilité-ma-
tières d'un corps de troupe.
Dans la marine, c'est le grade qui corres-
pond à celui de caporal dans l'armée de
terre.
QUARTUAIRES. Nom des cavaliers qui
étaient chargés autrefois de protéger les
frontières polonaises contre les invasions des
Tartares.
QUINCONCE.
QUERELLE. Dispute souvent suivie de
voies de fait ; contestation violente qui, dans
l'armée, se termine par un duel. Les que-
relles qui dégénèrent en injures grossières
indiquent un manque d'éducation ou un ca-
ractère vaniteux et peu maître de soi.
— d'allemand. Querelle suscitée sans
sujet.
QUESTEUR. .Magistrat dont l'office tem-
poraire consistait à administrer les finances
des villes, des années et des provinces. Aux
armées, les questeurs étaient chargés de
gérer la caisse militaire, d'emmagasiner le
butin et de faire rentrer les contriljutions de
guerre.
QUESTION. Demande, interrogation.
Proposition qui est à examiner. Dans notre
ancien droit, on désignait sous le nom de
question les tortures auxquelles on soumet-
tait certains accusés ou condamnés pour leur
arracher des aveux. Actuellement, la ques-
tion signifie le point à examiner, et l'on
distingue, dans toute afl'aire criminelle, la
question de lieu, la question de fait et la
question de personne (V. Justice militaire).
QUEUE. Expression contraire de tête et
désignant la dernière subdivision d'une
troupe, d'un convoi, etc.
Cheveux portés longs par derrière dans
l'armée, à partir de Louis XIV jusqu'à Na-
poléon P'.
Les canons à queue étaient des pièces d' ar-
tillerie en fer, en usage aux XI V^ et
XV'' siècles ; ils consistaient eu tubes en fer
allongés, ouverts aux deux extrémités et
renforcés par un certain nombre d'anneaux.
Ils se chargeaient par la culasse au moyen
d'une boîte que l'on introduisait dans une
sorte d'étrier à queue servant en même
temps à faciliter le pointage.
— à queue. A la file, immédiatement
l'un derrière l'autre. Ex. : attacher des che-
vaux queue à queue.
— d'aronde ou d'hironde. Assem-
blage en forme de queue d'hirondelle (V.
A ronde).
— de culasse. Prolongement de la cu-
lasse du canon de fusil servant à maintenir
l'extrémité inférieure de ce dernier au bois.
— de tranchée. Partie de la tranchée
où les assiégeants déposent leurs matériaux
et leurs munitions.
— du glacis. Extrémité du glacis qui
vient se raccorder avec le sol naturel.
— d'un camp. Extrémité d'un camp op-
pose au front de bandière.
QUILLON. Prolongement de la branche
de la poignée du sabre ou de Tépée-baïon-
nette sur le dos de la lame.
QUINCONCE. Ordre de bataille des an-
QUINQUINA.
cicnnes légions ressemblant à ce que l'on a
appelé ensuite l'ordre en échiquier.
QUINQUINA. Écorce ayant une saveur
amère, employée en médecine pour ses pro-
priétés toniques et fébrifuges. On l'emploie
le plus souvent dans l'armée sous la forme
d'alcoolé, c'est-à-dire dissous dans de l'al-
cool, avec lequel on prépare le vin de quin-
quina. La quinine n'est autre cbose qu'un
alcaloïde de quinquina.
QUINTAINE, QUINTANE. Ancien jeu
d'adresse dont l'on faisait usage dans les car-
rousels.
QUINTAL métrique. 100 kilogrammes.
QUINTE. Mouvement dans lequel un
cheval s'arrête tout court sous le cavalier.
En terme d'escrime, la quinte est la cin-
quième garde.
QUINZAINE. Demi-mois. Certaines si-
tuations et les états de solde de la troupe
sont établis par quinzaine.
QUINZE-VINGTS. Hôpital fondé à Paris
par le roi Louis IX pour 300 gentilshommes
à qui les Sarrasins avaient crevé les yeux.
Est actuellement accessible à ton s les aveugles.
QUITTANCE. Déclaration écrite que l'on
donne à celui qui a acquitté un droit, une
redevance, payé une somme d'argent.
698 RADEAU.
Dans l'administration de l'armée, la quit-
tance est généralement donnée sur le titre de
créance lui-même, c'est-à-dire sur la fac-
ture, le bulletin d'imputation, etc. Toute-
fois, lorsque le créancier fait traite sur un
conseil d'administration, celle-ci tient lieu
de quittance et est annexée à la facture.
Toutes les quittances dont le montant est de
10 francs et au-dessus doivent être revêtues
du timbre-quittance de 10 centimes (V.
État de solde).
Ce sont les conseils d'administration qui
donnent quittance de toutes les sommes
qu'ils reçoivent du Trésor ; le trésorier donne
quittance des sommes qu'il reçoit et qui
portent le nom de recettes intérieures.
QUITUS. Quittance définitive accordée à
un comptable des deniers publics.
QUI VA-LA ! QUI VIVE ! Cri des sen-
tinelles ou des patrouilles pour interpeller
les personnes qui s'approchent d'elles.
Être sur le qui-vive, c'est être atten-
tif à ce qui se passe,' se tenir constamment
sur ses gardes.
QUOTITÉ des rations. Le taux déter-
miné par les tarifs pour chaque espèce de
denrée composant la ration.
R
RA. Coups de baguette donnés sur le
tambour, de manière à faire un roulement
très bref.
RABACHE. Espèce de caleçon collant
porté par les sergents d'armes au XV^ siècle ;
il enveloppait les cuisses et les jambes.
RABAIS. Mode d'adjudication publique
suivant lequel les ouvrages, les travaux,
les fournitures sont adjugés à celui des con-
currents qui s'en est chargé au moindre prix.
Ce mode d'adjudication est surtout usité
dans les services de l'artillerie et du génie,
qui établissent, pour leurs travaux et four-
nitures, des bordereaux de prix, sur les-
quels les soumissionnaires offrent des rabais
de tant pour cent. L'entreprise ou la four-
niture est adjugée au soumissionnaire qui
offre le rabais le plus considérable.
RABAISSER. Terme de manège signi-
fiant que l'on assoit, que l'on rabaisse les
hanches d'un cheval ayant des tendances à
s'élever sur les jarrets ou à marcher et à
travailler sur les épaules.
RABATTIE. Expression de manège, qui
se dit d'un cheval qui est dressé à faire des
courbettes.
RABOTAGE. Action de rendre une sur-
face unie avec le rabot. Toutes les parties
d'une bouche à feu qui ne peuvent pas être
tournées sont rabotées à l'aide d'une ma-
chine ou d'un étau limeur.
RACHAT des chevaux. (V. Rétroces-
sion).
RACCOLEUR, RACOLEUR, RECRU-
TEUR. Sous-officiers qui étaient autrefois
chargés de recruter de gré ou de force, des
jeunes gens pour le service militaire. Les
moyens les moins avouables ou les plus
odieux étaient généralement employés pour
arriver à ce but ; aussi, ce genre de recru-
tement ne procurait-il le plus souvent que
la lie de la population.
RADE. Partie de mer bien abritée, et qui
présente aux navires un mouillage à l'abri
de certains vents et des lames (V. Port
militaire).
RADEAU. Surface flottante sur l'eau que
RADIATION.
699
RAII..
Ton obtient par la rfanion de pièces de bois
(^3. 264), de caisseset de tonneaux (/<</. 263).
L'assemblage est fait sur place et à la
hâte ; on s'en sert pour transporter des
troupes, et au besoin du matériel ; on con-
sti'uit aussi des ponts de radeaux.
Fis. 2G5.
L'art de construire des radeaux de toute
espèce a été connu de toute antiquité.
Les radeaux de corps d'arbres ont, sur les
autres espèces de radeaux, l'avantage de
n'avoir point à redouter d'être coulés par le
tir ennemi.
RADIATION. Action de rayer de l'ef-
fectif un bomme ou un cheval qui a cessé
d'y compter. Les radiations s'opèrent sim-
plement sur les contrôles annuels, si l'homme
ou le cheval a passé d'une unité adminis-
trative dans une autre du même corps ;
elles s'opèrent à la fois sur la matricule du
corps et sur les contrôles annuels, si l'homme
a changé de corps, s'il est passé dans la dis-
ponibilité ou dans la réserve de l'armée ac-
tive, s'il est décédé, etc.
RADOUBAGE de la poudre. Opération
consistant à rendre aux poudres la force
qu'elles ont perdue par suite de leur séjour
dans des lieux humides. Si elles ne contien-
nent pas au delà de 7 p. iOO d'eau, on se
borne généralement à les faire sécher et à
les épousseter. Mais quand elles ont pris
une plus grande quantité d'humidité, on en
fait l'analyse, pour rétablir au besoin le do-
sage altéré, et on les remet en fabrication.
RAFFINAGE. Opération qui consiste à
séparer d'une substance les matières étran-
gères qui en altèrent la pureté.
Le raffinage du salpêtre destiné à. la fa-
bi'ication de la poudre comporte trois opé-
rations : le lavage à l'eau saturée, qui a
pour but de séparer le salpêtre des chlorures,
la dissolution à chaud, qui a pour but de le
séparer des matières terreuses en suspension
dans la dissolution. On enlève les écumes, au
fur et à mesure qu'elles se produisent. On
laisse ensuite reposer la liqueur pendant
quelques heures, puis on la décante dans un
grand bassin rectangulaii'e, appelé cristal-
lisoir.
Le raffinage du soufre se fait d'aboid dans
une chaudière que l'on chauffe de façon à
liquéfier le soufre. On enlève les matières
bitumeuses qui surnagent, puis le soufre
est conduit dans une cornue, où il est
porté à l'ébullition et les vapeurs qui se dé-
gagent vont se condenser dans une charnière
où elles sont ensuite recueillies.
RAGE (V. Hi/drophobie).
RAID. Incursion hardie d'une troupe de
cavalerie en pays ennemi, pour une opéra-
tion déterminée, faire sauter un pont, dé-
truire un parc, un convoi, etc., qui doit être
accomplie dans le plus grand secret, et dont
la rapidité et l'audace constituent les plus
grandes chances de succès (V. Exploration).
RAIL. Bande de fer au début et généra-
lement en acier fondu actuellement, sur la-
quelle roulent les voitures des chemins de
fer ou des tramways. Les rails eurent
d'abord 6 mètres de long ; on tend à n'em-
ployer aujourd'hui que des rails de 8 mètres
pour diminuer le nombre des joints.
Les deux formes de rails généralement
employées sont :
i° Le rail à double champignon (fig.26Q),
ainsi nommé parce qu'il comporte 2 cham-
pignons semblables, qui permettent le re-
tournement du rail quand la partie supé-
rieure est usée. Mais ce retournement est
Fis. 266.
loin de doubler la durée moyenne du rail,
parce que le passage des trains produit des
chocs qui ont pour effet de desserrer les
coins et de détruire la partie inférieure du
rail, qui est ainsi en partie usée avant d'a-
voir servi ; ce rail a en outre l'inconvénient
de ne comporter aucune stabilité par lui-
même et de ne pouvoir reposer sur des ti"a-
verses que par l'intermédiaire de coussinets,
dans lesquels il est maintenu à l'aide de
coins en bois ;
2° Le rail Vignole ou rail à patin, dont
la partie supérieure a la forme d'un cham-
pignon et la partie inférieure celle d'un patin
RALLIEMENT. 700
(fig. 267). Le poids d'un rail en fer est de
36 kilogrammes en moyenne par mètre cou-
rant. Le poids du rail à patin en acier n'est
que de 30 kilogrammes par mètre.
RAMPE.
Dans le système Decauville, la voie se
compose de travées droites et de travées
courbes. Chaque travée droite est formée de
2 rails à patins fixés par des rivets sur des
entretoises en tôle d'acier. Ce rail a le profil
indiqué dans la figure 268 ; il est en acier
Fisr. 268.
et pèse 7 kilogrammes par mètre. Chaque
entretoise est percée de 2 trous pour la bro-
cher sur des traverses ou des cales en bois,
si c'est nécessaire. Chaque rail est muni, à
l'une de ses extrémités, d'une jonction mâle
et d'une jonction femelle. Ces dispositifs
sont alternés dans les travées, de manière à
les rendre symétriques.
Pour les plates-formes d'affût de casemate
de place et pour ceux d'affût à frein de côte,
des rails à patin sont employés pour faciliter
le roulement des voies circulaires. De même,
on utilisera dans la mesure du possible, les
rails que l'on trouvera sur place pour con-
stituer le ciel des abris blindés devant ré-
sister au canon de campagne.
RALLIEMENT. Action de grouper à la
hâte des troupes qui ont été rompues ou
dispersées, dans le cas où l'on n'a pas le
temps de les rassembler dans l'ordre normal.
Le 2^oint de ralliemeiit est l'endroit indiqué
aux troupes pour venir se rassembler autour
de leurs chefs, dans la formation qu'ils in-
diquent, sans distinction de rang, ni de nu-
méro et en mettant d'elles-mêmes la baïon-
nette au canon. Le ralliement est exécuté
pour rester en position ou pour continuer à
marcher (V. Mot de ralliement) .
RALLIER. Rallier le camp, le corps, etc.,
c'est rejoindre le camp, le régiment, etc.
— des troupes, c'est réunir, rassem-
bler, remettre en état de combattre des
troupes désorganisées, qui faiblissent.
RAME. {Y.Aviro7i).
RAMEAU. Galerie de mine de petites di-
mensions qui part d'une écoute ou d'une
transversale et vient aboutir directement à
un fourneau ; elle permet de s'assurer la
possession du terrain entre deux écoutes voi-
sines. Les rameaux sont presque toujours
exécutés en bois et au moment du besoin
seulement. On en distingue de 3 espèces :
1" le grand rameau (ordinaire ou à châssis
coffrants), ayant 1 mètre de haut sur O'", 80
de large ; 2° le petit rameau (ou rameau
hollandais), de 0",80 sur 0",65, fait uni-
quement en châssis coffrants ; 3° le rameau
de combat, de 0'",70 sur 0™,60. Pour ce
dernier, les châssis sont indiqués figure 46.
La construction des rameaux se fait plus
facilement que celle des galeries, en raison
des dimensions plus restreintes et des châssis
(coffrants) employés.
Dans la pierre ou la maçonnerie, on con-
struit les rameaux sans coffrage.
RAMENER. Ramener une troupe au
combat, c'est lui faire renouveler une at-
taque dans laquelle elle avait été repoussée.
Ramener un cheval, c'est l'obliger à pren-
dre une belle position de la tête et du corps.
Être ramené, c'est être poursuivi, re-
poussé, forcé à la retraite.
RAMONAGE. Le ramonage des chemi-
nées, dans les bâtiments militaires, doit se
faire par les soins et à la charge du service
du génie.
RAMPE. Communication à ciel ouvert
employée dans la fortification permanente
pour accéder du terre-plein ou de la rue de
rempart sur les parties les plus élevées au
moyen de voitures. Elles doivent être assez
larges (4 mètres) et assez douces (1/4 au
plus) pour que les pièces d'artillerie puis-
sent les gravir. Les rampes ont l'inconvé-
nient, par suite de leur direction fichante,
d'être mal défilées contre les projectiles.
Elles longent le plus souvent le talus de
rempart, mais elles peuvent aussi être pla-
cées en caintale des ouvrages.
Sur les voies ferrées, les rampes sont les
parties ascendantes. Leur limite est com-
mandée par la nécessité pour la locomotive
de dépenser, pour se remorquer elle-même,
d'autant plus de forée que les pentes sont
plus raides. La limite d'emploi pratique
des locomotives a lieu sur des rampes de
0,036 à 0,04 ; au delà, les moteurs ne
remorquent qu'une charge qui ne dépasse
guère leur propre poids, et il arrive sou-
vent, surtout pour démarrer, que la loco-
RANÇON.
motive glisse sur place sans avancer (pa-
tine) lorsque la char^ est trop lourde rela-
tivement à la pente ou que la neige ou le
verglas favorise le glissement.
— de dégagement (V. Boite de cu-
lasse) (fig. 209).
— hélicoïdale. Rainure en forme d'hélice
qui, dans la boîte de culasse des fusils modèle
1874 et 1886, permet d'achever sans brus-
querie la fermeture du tonnerre et de com-
pléter la mise à l'armé du chien [fig. 269).
Fisr. 209.
B Écrou du bouton fileté.
C Loçemeot des tenons de la tète mobile.
D Butée de la calasse mobile.
R Rempart.
F Passage de la tête de eàeliette.
G Entaille pour le bouton quadrillé du le-
vier du mécanisme de répétition.
H Queue de culasse.
J Rampe de dégagement.
K Plan d'allégement.
— mobiles. Pour l'embarquement et le
débarquement en chemin de fer des troupes
et du matériel en cas de mobilisation ou de
manœuvres, on emploie des rampes mobiles
en charpente, des rampes à longrines en fer
ou en acier et des rampes pour le matériel de
siège. La description et le modèle de ces
rampes sont donnés par la décision ministé-
rielle du 23 avril 1890, modifiant les ap-
pendices du règlement général sur les trans-
ports militaires par chemins de fer (B. 0.,
p. r., page 1083). On y trouve également
une rampe improvisée.
Sur des voies à fleur du sol ou légèrement
en déblai, on peut toujours débarquer le ma-
tériel, même le plus lourd, au moyen de
rampes en terre de 3 mètres de large, éta-
blies solidement.
Dans le cas où il serait nécessaire d'em-
barquer ou de débarquer des voitures et des
chevaux en dehors des quais, sur un point
quelconque de la voie, le matériel des équi-
pages de pont permet d'établir rapidement
des rampes fixes ou mobiles très solides,
dont on peut tirer un excellent parti.
RANÇON. Somme à laquelle était éva-
luée, au temps de la chevalerie, le rachat
de certains personnages ou des officiers de
rang élevé. Dans l'armée française, les capi-
taines qui entretenaient les soldats à leur
compte, étaient obligés de racheter leurs
prisonniers de guerre.
RANÇONNER. Mettre à rançon, exploiter
un pays k main armée.
RANDANITE. Matière siliceuse et po-
701 RAPPEL.
reuse employée en France comme principal
absorbant de la diinamite.
RANG. Suite de soldats placés les uns à
côté des autres dans le front d'une troupe.
Dans la marche par le flanc, le rang se
compose des hommes placés directement les
uns derrière les autres.
Ordre suivant lequel les difl'érents grades
ou assimilations sont déterminés.
— d'ancienneté. Ordre dans lequel les
officiers d'un même grade sont placés.
— de bataille. Ordre tactique suivant
lequel les troupes prennent place en ligne
ou en colonne un jour de bataille.
— de taille. Placement des hommes
d'une même unité (actuellement la section
dans l'infanterie) suivant leur taille en
nombre égal.
Dans l'ordre tactique, le nombre de rangs
a été toujours en diminuant : la phalange
primitive formait un corps carré de 40 rangs ;
la milice athénienne était sur 30 rangs, puis
les perfectionnements de la tactique grecque
firent descendre cette profondeur successi-
vement à 16, 12 ou 8 rangs. La milice ro-
maine fut d'abord organisée à la grecque,
puis elle se forma sur 10 rangs. L'infan-
terie suisse avait 20 rangs de piquiers ; les
Hollandais se formaient sur 10 rangs. Après
l'apparition des arquebusiers et des mous-
quetaires, la quantité des rangs de ces di-
verses troupes fut très variable et il n'y
avait aucune loi à ce sujet. La milice fran-
çaise a eu 12, 10, 9 et 8 rangs, tant qu'elle
a fait usage des piques ; elle est descendue
progressivement à 6, 4, 3 et 2 depuis l'a-
doption du fusil à baïonnette. On peut con-
stater d'une manière générale que l'épais-
seur des rangs a diminué en même temps
qu'augmentait l'efficacité des feux et leur
portée. Les tirailleurs, qui sont la véritable
ligne de combat, ne sont que sur un rang.
Officier sortant du rang, officier ayant
servi comme soldat et sous-officier, par op-
position à l'officier qui sort directement des
écoles militaires comme sous-lieutenant.
RANGER. Disposer une troupe suivant
un ordre déterminé.
— en bataille. Former une troupe dans
l'ordre de bataille.
RANGS ET PRÉSÉANCES (V. Pré-
séances).
RAPIÈRE. Épée de longueur ou à longue
et forte lame ; c'était une arme d'estoc en
usage surtout sous Henri IV et sous
Louis Xlll.
RAPPEL. Batterie ou sonnerie qui a
pour oi)jet de rassembler les soldats pour un
objet déterminé. Le rappel, précédé de la
marche du régiment, signifie que les soldats
RAPPORT.
702
doivent se rendre immédiatement à leur ca-
serne ou à leur cantonnement.
Rappeler aux malades, aux consignés, aux
tambours, à la garde, etc. C'est faire les
batteries ou sonneries concernant les ma-
lades, etc.
— de solde. Mesure par laquelle on al-
loue à un militaire une certaine partie de sa
solde qui était restée en arrière ou en sus-
pens : par exemple, pendant un congé, un
séjour à l'hôpital, ou une absence légale
quelconque. Les rappels de solde sont effec-
tués par les conseils d'administration pour
les militaires des corps de troupe, et par les
sous-intendants militaires chargés de l'or-
donnancement de la solde pour les officiers
sans troupe et les employés militaires. Il en
est de même pour les iiautes payes et pour
toutes les indemnités ressortissant au ser-
vice de solde. Le i-appel des moins-perçus
constatés par les revues de liquidation s'o-
père comme il a été dit pour les moins-
perçus.
RAPPORT. Compte rendu établi par le
rapporteur d'un conseil de guerre ou d'un
conseil de revision, au sujet d'un crime ou
d'un délit qui tombe sous la compétence de
la juridiction militaire. Le rapport doit
mentionner la nature du crime ou délit,
avec citation des articles du Code sous lequel
ils tombent, ainsi que le fait, avec les cir-
constances aggravantes ou atténuantes, s'il
y en a, et enfin l'avis du rapporteur. Ce
rapport est transmis au général comman-
dant le corps d'armée par le commissaire
du gouvernement, qui y joint ses conclu-
sions. Dans le cas où le général donne un
ordre de mise en jugement, le rapport con-
stitue l'acte d'accusation.
Exposé d'un fait méritant une puniiion,
d'un point ayant besoin d'être éclairci ou
justifié, d'une question à étudier, des rai-
sons qui motivent les règlements ou les mo-
ilifications aux règlements, etc.
— journalier. Relevé des situations-
rapports des diverses unités d'un corps con-
tenant la situation d'effectif, les mutations,
punitions et demandes. Lecture en est faite
à la salle des rapports en présence du lieu-
tenant-colonel, du service de semaine et des
sergents-majors. Le lieutenant-colonel, ac-
compagné du service de semaine, se rend
chez le colonel où se trouve également le
major. Le colonel, après avoir pris connais-
sance du rapport, prononce sur tout ce qui
y est mentionné et donne autant que pos-
sible tous les ordres relatifs au service pour
les 24 heures. L'adjudant-major et l'adju-
dant prennent note de toutes ses décisions ;
ils retournent immédiatement à la salle des
RASSEMBLEMENT.
rapports et les communiquent aux sergents-
majors.
— sur les reconnaissances. Toute
reconnaissance exige un rapport écrit ; le
style de ce rapport doit être clair, simple,
positif ; l'officier qui le fait y distingue ex-
pressément ce qu'il a vu par lui-même des
récits dont il n'a pu vérifier personnellement
l'exactitude. Pour les reconnaissances spé-
ciales et les reconnaissances offensives, il est
fait, outre le rapport, un lever à vue des
localités, des dispositions el défenses de
l'ennemi.
RAPPORTS. Relations de service entre
les diverses autorités, civiles, militaires,
maritimes. Sont définies par les règle-
ments.
RAPPORTEUR. Officier qui remplit,
devant les tribunaux militaires, le même
rôle que le juge d'instruction dans la justice
civile. 11 est nommé par le Ministre de la
guerre et pris parmi les officiers supérieurs,
les membres de l'intendance, ou les capi-
taines eu activité ou en retraite (V. Par-
quet).
Instrument en forme de demi-cercle, gra-
dué, en corne ou en métal, qui sert à me-
surer les arcs et les angles.
Les corps de troupe d'infanterie sont au-
torisés à acheter, au compte de la masse
des écoles, un rapporteur pour le matériel
fixe d'enseignement et 6 rapporteurs pour le
matériel mobile ; les corps de cavalerie sont
autorisés à faire cette même acquisition
pour l'ensemble du régiment ; les corps d'ar-
tillerie sont autorisés à acheter 1 rapporteur
pour le matériel fixe d'enseignement et
12 rapporteurs pour le matériel mobile.
— du conseil d'aministration. Ces
fonctions sont dévolues au major du régi-
ment.
RAS, RASE. Nu. A fleur du sol. En
rase campagne, c'est-à-dire dans une partie
de terrain n'offrant aucun abri naturel ou
artificiel.
RASAGE. Le rasage des hommes de
troupe qui désirent ne pas porter la barbe
est effectué gratuitement par le perruquier
de la compagnie, escadron ou batterie.
RASANT. Au point de vue militaire,
tout ce qui rase le sol, qui est à fleur de
terre. Fortification rasante, celle qui n'a
presque pas de commandement et dont les
coups de feu rasent pour ainsi dire le sol.
Tir rasant, feu rasant, dont les projectiles
portent à fleur de terre et ne s'en éloignent
pas.
RASER. Abattre, faire tomber, démolir
une fortification. Synonyme de démanteler.
RASSEMBLEMENT. Opération de re-
RATÉ.
:o3
RAVITAILLEMENT.
constituer dans Tordre normal des fractions
engagées dans le combat en ordre dispersé
(V. Formaticns, Rassemblement).
En campagne, les rassemblements ont
lieu sans batteries ni sonneries. On peut au
besoin employer le sifflet. Les diverses frac-
tions sont réunies sur place, puis conduites
au point de rassemblement par les soins de
leurs cbefs (Service camp., art. 136).
— illégal oa séditieux. Attroupement
de personnes dans un but illégal (V, Altrou-
pemcnt. Ordre public).
RATÉ. Coup de feu qui n'est pas parti;
mine qui n'a pas fait explosion après qu'on
y a mis le feu (V. Cartouche).
RATELIER d'armes. — Appareil placé
dans les cbambres des bommes de troupe par
le service du génie, pour recevoir les fusils.
Il se compose essentiellement : i° d'une
pièce de bois, appelée porte-crosses fixée ho-
rizontalement dans le mur, et présentant
des encastrements pour recevoir les crosses
de fusils ; 2° d'une autre pièce de bois bori-
zontale, appelée porte-canons, placée paral-
lèlement, à un mètre, environ, plus baut
que la première, et présentant une série
d'encastrements correspondant à ceux du
porte-crosses. Le porte-crosses est réuni au
porte-canons par des montants. Les porte-
canons sont garnis de drap ou de cuir par
les soins du cbef armurier. Les matières sont
prélevées sur les effets dbabillement ou
d'équipement hors de service. La dépense
incombe au service du génie à raison de
1 centime par encastrement de canon, en
première mise, et de 0,008 quand il s'agit
d'un remplacement.
— d'écurie. 11 se compose de deux tra-
verses parallèles garnies de fuseaux ou de
barreaux. Les râteliers étaient naguère eu
bois, mais on les remplace, au fur et à me-
sure de leur usure, par des râteliers métal-
liques. Ils font partie du mobilier fixe des
écuries militaires; ils sont fournis, entrete-
nus et remplacés par le service du génie.
RATION. La quantité de vivres allouée
à chaque homme de troupe, la quantité do
fourrages allouée à chaque cheval pour sa
subsistance journalière (V. Alimentation du
soldat, V. Liquide, V. Nourriture des che-
vaux et mulets).
— collective de chauffage. La quan-
tité de combustible allouée journellement
pour chaque fourneau économique servant à
la préparation des aliments de la troupe, et
poui' chaque percolateur. (V. tarif n" 1 an-
nexé au règlement du io janvier 1890.)
— de poêle. La ration destinée au
chauffage des chambres est allouée aux
hommes de troupe en raison du nombre de
poêles dus au corps d'après les bases déter-
minées par le service du casernement. Les
droits du corps sont constatés au commen-
cement de l'hiver par un procès-verbal dressé
par le sous-intendant miUtaire, de concert
avec le chef du génie. (V. tarif n° 3.)
— fixe annuelle de chauffage. Elle
est destinée à assurer les besoins en chauf-
fage des locaux d'un usage commun, tels que
les infirmeries, les écoles, les bibliothèques,
les mess de sous-officiers, les salles d'hon-
neur, etc. (V. tarif n" 2 annexé au règle-
ment du 13 janvier 1890.)
— individuelle de chauffage. La
quantité de combustible allouée journelle-
ment à chaque homme pour la préparation
des aliments quand il ne dispose pas de
fourneaux de cuisine économiques, et à
chaque sous-officier, tant pour la cuisson
des aliments que pour le chauffage d'hiver,
lorsqu'il est marié. (V. tarifs n° 1 et n° 3
annexés au règlement du 13 janvier 1890.)
RATURE. Effaçure faite par un ou plu-
siem'S traits de plume qu'on passe sur ce
qu'on a écrit. Les ratures existant dans les
documents ou dans la comptabilité militaires
doivent être approuvées de la manière sui-
vante : approuvé la rature de (nombre en
toutes lettres) mots.
RAVELIN. Nom donné au début à la
demi-lune.
La fortification polygonale comporte uu
ravelia dont les magistrales ont leur saillant
à 130 mètres du corps de place et sont ali-
gnées sur les milieux des demi-côtes exté-
rieures. Le fossé, de 13 mètres de largeur,
a ses deux branches flanquées par des demi-
caponnières armées chacune de 3 pièces.
RAVIN; RAVINE. Déchirure, sorte de
chemin creux que les eaux ont creusé sur
une pente, en siUonuant une montagne. Le
ravin est le lit souvent à sec; la ravine
est uu petit ra\in plein d'eau. Les ravins
peuvent rendre les mêmes services aux
troupes que les chemins creux et doivent
être explorés de la même manière.
RAVITAILLEMENT. Action de pour-
voix- de vivres ou de munitions, une troupe,
une place forte, un vaisseau (V. Avitaiile-
ment. Magasins).
— en vivres. Le ravitaillement en
vivres est assuré par le service de l'inten-
dance, le ravitaillement en munitions in-
combe au service de l'artillerie. Le ra-
vitaillement en campagne ne peut pas
toujours, dans la pratique, se faire sui-
vant des règles invariables. Néanmoins
différentes instructions ministérielles et no-
tamment celle du 30 août 1883 sur l'ali-
RAYAGE.
704
RAYURE.
menlation des armées en campagne, celle du
12 avril 1889 sur les officiers d'approvision-
nement, le règlement du 20 novembre 1889
sur l'organisation et le fonctionnement du
service des étapes aux armées, le règlement
du 22 août 1890 sur le service des subsis-
tances en campagne, ont tracé les principales
règles à suivre pour assurer le ravitaillement
des armées en campagne. Ces règles diffèrent
quelque peu, suivant qu'il s'agit du ravi-
taillement en stationnement, ou pendant les
marches en avant, ou pendant le combat,
ou pendant les marcbes rétrogrades. D'une
manière générale, le ravitaillement en vivres
et fourrages s'opère par l'exploitation des
ressources locales (soit par achats, soit par
réquisitions), le complément est demandé
aux convois administratifs qui se ravitaillent
à la station tête d'étapes, laquelle est ali-
mentée à son tour par la station-magasin,
qui reçoit ses approvisionnements de l'ar-
rière.
— en munitions. Le général comman-
dant l'artillerie d'un corps d'armée a dans
ses attri])utions le service du ravitaillement
en munitions de toutes les troupes du corps
d'armée. Ce ravitaillement se fait, soit au
moyen des sections de munitions (art. 7),
soit au moyen des parcs de corps d'armée
(art. 8), soit au moyen an grand parc (art.
9), soit au moyen des places fortes (art. 10
de l'instruction précitée).
RAYAGE. Opération qui consiste à pra-
tiquer des rayures à l'intérieur du canon
d'une arme à feu.
Le rayage des canons peut s'exécuter sur
des machines diverses et d'après des procé-
dés différents. Le canon est immobile, et
l'outil de rayage possède un mouvement de
translation en avant combiné avec un mou-
vement de rotation. On place, sur la ma-
chine, une règle dont les bords sont placés
suivant le développement de la rayure.
Cette règle sert de guide et est embrassée
par deux glissières reliées par une crémail-
lère, laquelle détermine le mouvement de
rotation d'un pignon fixé à la barre de
rayage. L'outil travaille en tirant et non en
poussant, afin d'éviter les flexions de la
barre de rayage. Le couteau de la machine
à rayer n'opère que sur des épaisseurs va-
riant de 2 à 6 centièmes de millimètre, c'est-
à-dire qu'il passe un grand nombre de fois
dans la même rayure que l'on peut ainsi
obtenir avec une approximation très grande.
On peut faire deux rayures à la fois.
Le rayage des canons de fusils s'opère à
l'aide de machines verticales ou horizontales
pouvant avoir des dispositions variées, mais
qui sont basées sur les principes exposés
plus haut pour le rayage des canons. Le
canon est fixe et c'est la tige porte-outil qui
reçoit à la fois le mouvement de translation
et le mouvement de rotation. On ne fait
qu'une seule rayure à la fois, et en plusieurs
passes, afin de ne pas s'exposer à briser l'ou-
til ou à détériorer la machine.
RAYON d'action. Rayon du périmètre
dans lequel une troupe, une arme, une
place peut exercer son action.
— de défense. Rayon du périmètre dans
lequel la garnison d'une forteresse peut exer-
cer son action.
— de rupture (\^ Fourneau de mine
et Rupture).
RAYONNEMENT. Une des méthodes
employées pour rattacher aux points du ca-
nevas ceux qui sont situés en dehors. Pour
cela on se place en un point central, auquel
on rattache les points voisins (carrefours de
routes, places dans un village, etc.) en me-
surant les orientements ou en traçant les di-
rections, et en mesurant ensuite la distance
de chaque point à la station centrale.
RAYURE. Rainures hélicoïdales prati-
quées dans l'âme du canon des diverses
bouches à feu et destinées à guider le projec-
tile pendant sa marche dans l'air pour lui
communiquer le mouvement de rotation qui
lui est nécessaire. Les parties saillantes qui
viennent s'engager dans les rayures sont,
soit ménagées à l'avance sur la paroi du
projectile, soit produites pendant le mouve-
ment de ce dernier dans le canon et par ce
mouvement même.
Chaque modèle d'armes a pour ainsi dire
des rayures différentes comme profil et
comme tracé. Mais, quel que soit le système
de rayures, celles-ci doivent toujours être
exactement parallèles entre elles dans toute
leur longueur dans une même arme, afin
que l'action des unes ne vienne pas contra-
rier l'action des autres.
Le sens dans lequel tournent les rayures
n'a aucune influence sur l'action de celles-ci,
et c'est ce qui explique que des armes appar-
tenant à un même système sont rayées dans
des sens différents. L'arme est rayée à
droite quand, regardant par la culasse ou
par la bouche, on voit la rayure supéiùeure
s'éloigner vers la droite; elle est rayée à
gaticlie dans le cas contraire.
On distingue dans une rayure le profil et
le tracé.
Le profil permet mieux que le tracé de
différencier les systèmes de rayures. On y
distingue généralement trois parties : 1° le
ftanc de tir A, placé vers l'avant et suppor-
tant la pression des ailettes pendant le tir;
2" le fond G, entre les deux flancs et con-
RAYURE.
705
RÉCAPITULATIF.
centrique à l'àme; 3" le flanc de charge-
ment B, du côté ari%re et supportant la
pression des ailettes pendant le chargement.
La rayure de la ligure 270 est celle de l'an-
cien canon français modèle 1839.
Fis. 270.
Le tracé auquel s'adapte le profil, est tou-
jours hélicoïdal. Le pas de l'hélice directrice
ou de la rayure est la longueur sur laquelle
elle fait un tour complet dans l'àrae.
La rayure est à pas constant lorsque le
pas est toujours le même et le développe-
ment de la courbe directrice une ligne
droite, ou bien plus généralement, celle
dont l'inclinaison sur la génératrice de
l'àme est constante. Ce genre de rayure est
d'une exécution facile, mais il se prête mal
à l'obtention des grandes vitesses initiales
que l'on recherche actuellement ; aussi n'est-
il plus guère usité que dans les armes por-
tatives, dont le projectile, fait entièrement
d'un métal plastique, permet d'adopter pour
la rayure le pas le plus convenable.
La raijure est progressive lorsque le pas
va en diminuant graduellement depuis le
fond de l'àme jusqu'à la bouche de la pièce,
ce qui donne une courbe quelconque pour le
développement de la courbe directrice. Au-
trement dit : la rayure progressive est celle
dont l'inclinaison sur la génératrice de
l'àme, croît progressivement de la culasse à
la bouche du canon.
L'exécution de ce genre de rayure pré-
sente plus de difficultés, mais celles-ci ont
été facilement vaincues au moyen d'un ou-
tillage spécial. Toutefois, l'exécution ne pré-
sente pas les inconvénients signalés pour la
rayure à pas constant ; le projectile ne subit
pas de choc au départ et reçoit progressive-
ment son mouvement de rotation, dont la
vitesse va en croissant avec l'inclinaison de
la rayure sur la génératrice. C'est ce genre
de rayure qui est à peu près uniquement em-
ployé.
L'artillerie de marine française a d'abord
fait usage de la rayure parabolique, qui a
servi de point de départ à la rayure pro-
gressive. Dans la rayure parabolique, l'hé-
lice développée est un arc de parabole tan-
gent, à l'origine, à la génératrice passant par
ce point.
Les rayures rèlrécies sont employées avec
les rayures à pas constant pour atténuer
l'inconvénient résultant du choc, préjudi-
ciable pour les ailettes et pour les rayures,
qui se produit au moment du tir, pour faire
passer le projectile du flanc de chargement
au flanc de tir. Pour cela on rétrécit, dans
une ou plusieurs rayures, l'extrémité voisine
du fond de l'àme.
Les rayures cunéiformes, ou en forme de
coin, sont celles dont la largeur va en dimi-
nuant de la culasse à la bouche, avec une
inclinaison du flanc de tir, toujours un peu
plus forte que celle du flanc de chargement.
Elles assurent la régularité du forcement
dans les bouches à feu auxquelles a été
adapté en France le mode de forcement par
une chemise en plomb, lequel ne comporte
pas la rayure progressive.
RAZZIA. Jlot arabe qui signifie : incur-
sion de troupes, pour s'emparer de vive
force des troupeaux , armes , chevaux ,
grains, etc., de l'ennemi.
RÉAPPROVISIONNEMENT. Action de
recompléter les approvisionnements (V. Ra-
vitaillement).
REBATTAGE des matelas et des tra-
versins. Opération qui consiste à battre de
nouveau, avec des baguettes, la laine et le
crin que contiennent ces objets. Les matelas
et les traversins d'officier et d'infirmerie
doivent être rebattus et reconfectionnés tous
les ans ; ceux des soldats doivent être rebat-
tus et reconfectionnés tous les 18 mois
(V. Lits militaires).
RÉBELLION. Révolte, résistance vio-
lente envers les supérieurs ou les agents de
l'autorité. Lorsqu'elle a lieu par un mili-
taire sans armes, elle est punie de 2 à 6
mois de prison, et avec armes, de 6 mois à
2 ans de prison. Si la rébellion est faite par
plus de deux militaires sans armes, elle est
punie de 2 à 5 ans de prison, et si elle a
lieu avec armes de 3 k 10 ans de réclusion.
Enfin, la rébellion par des militaires armés,
au nombre de 8 au moins, est punie de mort
ou de o à 10 ans de trava ix publics sui-
vant les circonstances (art. 223).
REBUT. Ce dont on n'a pas voulu, ce
qu'il y a de plus mauvais dans une espèce,
ce qui n'est pas acceptable (V. Refus).
Sont rebutés les tubes ou frettes en acier,
les bouches à feu terminées qui, dans les
épreuves de réception, ont fait reconnaître
des défauts de métal ou des malfaçons com-
promettant sérieusement la résistance de la
pièce ou la justesse du tir.
RÉCAPITULATIF (État). Il est établi
dans chaque place un état récapitulatif in-
diquant pour chacun des points principaux
45
RECELEUR.
706
RECENSÏÎMENT.
du terrain les ouvrages et les pièces qui
peuvent l'atteindre, les conditions du tir de
chaque pièce, et la nature du tir (direct ou
indirect). Le commandant de l'artillerie
connaît ainsi les pièces qui peuvent agir
contre un but donné, et il fait son choix
entre ces pièces, de manière h produire plus
sûrement l'effet qu'il se propose d'atteindre.
RECELEUR. Celui qui reçoit à un litre
quelconque, des choses enlevées ou obtenues
par un crime ou un délit, sachant, au mo-
ment où il les reçoit, qu'elles proviennent
d'une source criminelle. Le receleur est puni
comme complice.
RECENSEMENT. Dénombrement de per-
sonnes, d'animaux, d'effets, de suffrages, etc.
Le recensement de la population a lieu tous
les 5 ans en France et des dispositions par-
ticulières sont prises pour ce qui concerne
les militaires.
— des chevaux et des voitures.
Tous les ans, au mois de décembre, les
maires font publier un avertissement pour
rappeler aux propriétaires qu'ils sont tenus,
avant le l'^"^' janvier, de faire la déclaration
des animaux et des voitures susceptibles
d'être réquisitionnés. Ces animaux sont :
les chevaux et les juments ayant 6 ans au
l<=r janvier, et les mules ou mulets ayant
4 ans. Ces déclarations sont reçues par le
maire qui les inscrit sur des registres ad hoc.
Le 15 janvier, le maire établit une liste
de recensement qui contient tous les ani-
maux de la commune ayant l'âge d'être re-
quis, il l'exception de ceux qui ont été ré-
formés par une commission de classement,
comme impropres au service de l'armée. Il
établit une liste semblable pour les voitures
qui peuvent être attelées par leurs proprié-
taires.
Le Ministre de la guerre fait procéder à
l'inspection et au classement des animaux
portés par les maires sur leurs listes de re-
censement. Cette opération a lieu dans
chaque commune en présence d'une commis-
sion composée : i° d'un officier de l'armée
active, de réserve ou de l'armée territoriale
ayant voix prépondérante en cas de partage ;
2" d'un membre civil choisi dans la com-
mune; 3° d'un vétérinaire militaire ou civil
ayant voix consultative seulement.
Au jour et à l'heure fixés par l'itinéraire
affiché dans chaque commune au moins
trois jours à l'avance, les propriétaires
d'animaux et de voitures attelées les pré-
sentent à la commission dans l'ordre de la
liste établie par le maire. Sont dispensées de
la présentation les juments en état de gesta-
tion, celles qui sont suitées d'un poulain ou
elles qui sont notoirement consacrées à la
reproduction. Chaque animal présenté est
toisé par un gendarme, puis classé d'après
sa taille et sa conformation dans une des
catégories établies au budget pour les achats
annuels de la remonte (chevaux de cuiras-
siers, de dragons, de cavalerie légère, de
gros trait, de trait léger, etc.). Les animaux
reconnus impropres au service de l'armée
pour vieillesse, usure ou tare sont réformés
définitivement. Quant à ceux qui n'at-
teignent pas la taille, ils sont refusés condi-
tionnellement (ajournés) ainsi que les ani-
maux momentanément impropres pour des
causes accidentelles. La décision de la com-
mission est indiquée séance tenante, au pro-
priétaire et inscrite sur la liste de recense-
ment. Le classement terminé, la commission
dresse un procès-verbal (ou liste de classe-
ment) contenant, par catégories, tous les
animaux propres à être requis dans la com-
mune. On ne porte pas, sur ces listes de
classement, certains chevaux qui sont
exemptés de la réquisition, savoir : 1° les
chevaux appartenant au chef de l'Etat ;
2° les chevaux dont les fonctionnaires ou
les établissements publics sont tenus d'être
pourvus pour leur service; 3° les chevaux
appartenant aux agents diplomatiques des
puissances étrangères; 4° les chevaux ap-
partenant à l'administration des postes et
télégraphes ; 5° les chevaux affectés au trans-
port du matériel d'exploitation des chemins
de fer ; 6° les chevaux entiers autorisés pour
la reproduction; 7° les juments en état de
gestation, ou suitées d'un poulain, ou noi-
toirement consacrées à la reproduction.
Un classement analogue a lieu pour les
voitures attelées susceptibles d'être requises,
mais la liste de classement n'est établie qu'à
la suite d'un tirage au sort indiquant dans
quel ordre les voitures d'une commune se-
ront requises en cas de mobilisation.
Les membres de ces commissions ont droit
à une indemnité (V. Indemnité aux membres
des commissions de recensement des chevaux
et des voilures, Payement des chevaux et voi-
tures de réquisition. Réquisition des che-
vaux).
— (Tableaux de). Chaque année, pour
la formation de la classe, les tableaux de
recensement des jeunes gens ayant atteint
l'âge de vingt ans révolus dans l'année pré-
cédente et domiciliés dans l'une des com-
munes du canton, sont dressés par les
maires : 1" sur la déclaration à laquelle
sont tenus les jeunes gens, leurs parents ou
leurs tuteurs; 2" d'office, d'après les re-
gistres de l'état civil et tous les autres do-
cuments ou renseignements. Ces taljeaux
mentionnent la profession de chacun des
RECÉPER.
:o7
RECEPTION.
jeunes gens injcrits. 1^ sont publiés et affi-
chés dans chaque commune suivant les
formes prescrites par les articles 63 et 64 du
Code civil. La dernière publication doit avoir
lieu au plus tard le lo janvier (V. Étran-
gers, Omis. fAsle de tirage au sort).
RECÉPER. Ajuster sur un pieu ou pilot
planté en terre dont une partie a été brisée,
un nouveau morceau pour ramener la pièce
à la hauteur voulue L'assemblage se fait
par une eut are ou par une ligature.
RÉCÉPISSÉ. Écrit par lequel on recon-
naît avoir reçu des eflfets ou objets, de l'ar-
gent, des papiers, etc.
— comptable. Lorsqu'une fourniture
d'effets ou de matières, comporte plusieurs
livraisons successives, le corps ou le comp-
talile réceptionnaire délivre, pour chaque
livraison, un récépissé comptable comportant
deux parties semblables dont l'une, appelée
récépissé est remise au livrancier, et l'autre,
appelée talon du récépissé est conservée par le
corps ou le comptable pour justiûer l'entrée
des matières.
Lorsque la fourniture ne comporte qu'une
seule livraison, elle est justifiée par une fac-
ture à talon.
— de versement au Trésor. Récé-
pissé extrait d'un registre à souche et déli-
vré par le trésorier payeur général à tout
militaire qui verse une somme dans les
caisses du Trésor pour remboursement d'une
dette envers l'État (V. Déclaration de ver-
sement au Trésor).
Les récépissés des sommes d'argent payées
à des particuliers portent le nom de quit-
tances.
— provisoire. Récépissé délivré par le
destinataire au préposé des transports, pour
constater la réception du matériel au point
de vue du nombre des colis, du poids et de
l'état extérieur.
RECEPT ou RECHET. x\om donné au
moyen-âge à la forteresse qui servait de lieu
de dépôt (réceptacle) au butin pris sur
l'ennemi.
RÉCEPTEUR. Appareil servant à la ré-
ception des dépêches télégraphiques. Celui
qui est généralement employé est le récep-
teur Morse (p,g. 271). Il se compose es-
sentiellement : i° d'un électro-aimant a;
2° d'une palette-levier 6 ; 3° d'un mécanisme
d'impression c de déroulement ; 4° d'un
mouvement d'horlogerie. Au-dessus de l'é-
lectro-aimant se trouve l'armature c, en fer
doux, tixée à un levier oscillant autour d'un
axe 6, entre deux vis butoirs d, c, qui limi-
tent sa course en haut et en bas. A l'extré-
mité de ce levier se trouve une lame de res-
sort f qui, dès que l'attraction a lieu, soulève
une bande de papier*/ et la tient appliquée
contre la molette )i. La molette, en tournant,
entraine à l'aide d'un engrenage à lanterne,
un tambour i imprégné d'encre grasse. Un
ressoit 0, ramène l'armature du repos dès
que l'attraction cesse. Un mécanisme d'horlo-
gerie contenu dans une boîte k, l, m, n im-
prime à la bande un mouvement de trans-
lation, et la molette trace une ligne plus ou
moins longue suivant la durée du passage
du courant dans l'éleclro-aimant. La bande
est portée par un dévidoir p et le galet j*;
elle s'engage entre le couteau f et la mo-
lette h, puis elle est entraînée par un petit
laminoir s t, qui reçoit sou mouvement de
rotation du mécanisme d'horlogerie ; enfin,
elle va s'enrouler sur le rouet (/, que l'on
fait tourner à la main. Le mécanisme d'hor-
logerie se remonte au moven d'une clef w.
RÉCEPTION. Action par laquelle on
reçoit. Les réceptions d'effets ou de
matériel sont faites par les conseils d'ad-
ministration ou par les membres qu'ils délè-
guent, en se conformant aux instructions
ministérielles spéciales à chaque service.
Les réceptions de denrées présentées
en distribution par l'administration, sont
faites par un of/îcier de dislrihuHon, comme
il a été indiqué pour les distributions.
L 'S réceptions des denrées des or-
RECETTES.
dinaires sont faites par un membre de la
comi)iission des ordinaires, délégué à cet
effet.
La réception du matériel transporté
est faite par le destinataire, dès que le ma-
tériel est arrivé à destination. La vérifi-
cation terminée, le destinataire signe la
lettre de voiture et l'avis d'expédition et
adresse ces deux pièces au sous-intendant
militaire qui remet au préposé des trans-
ports la lettre de voiture en écliange du ré-
cépissé provisoire, et renvoie au corps l'avis
d'expédition revêtu de son visa.
Les réceptions de chevaux réintégrés
par les officiers sont faites par les com-
missions de remonte régimentaires compo-
sées ainsi qu'il suit : un officier supérieur
président, le capitaine instructeur ou son
suppléant, un capitaine d'escadron, le vété-
rinaire chef de service (ce dernier avec voix
consultative seulement). Ces officiers sont
désignés par le chef de corps. Les inscrip-
tions de ces réceptions sont faites sur le
livret de la commission de remonte.
Les réceptions des chevaux et des
voitures de réquisition sont faites par
les commissions de réquisition (V. Payement
des chevaux et des voitures de réquisition).
Dans l'artillerie, la réception du bronze
et des métaux qui le composent, des fontes,
des tubes et des fiettes en acier, des bou-
ches à feu, des projectiles ou des munitions
de toute espèce, des poudres et autres ex-
plosifs, des diverses parties du matériel, est
confiée à des commissions, qui opèrent d'a-
près des règles précises, ou des cahiers des
charges.
— des membres de la Légion d'hon-
neur (V. Légion d'honneur).
RECETTES. Ce qui est reçu en argent.
Telles sont les recettes des masses, des ordi-
naires, des corps de trcuiie, des établis-
sements militaires, etc.
Dans les corps de troupe ou établissements
considérés comme tels, on désigne sous le
nom de recettes intérieures toutes celles qui
ne proviennent pas d'ordonnancements et
qui sont faites directement par le trésorier.
Toutes les recettes intérieures sont appuyées
de pièces justificatives ; celles qui provien-
nent d'ordonnancements sont justifiées au
moyen de l'inscription faite par l'agent du
Trésor au livret de solde, pour les corps de
troupe, et au carnet des avances, pour les
comptables des établissements militaires.
RECEVEUR. Celui qui est chargé de
faire une recette. Tels sont : les receveurs
particuliers des finances, les receveurs de
l'enregistrement, les receveurs des domaines,
et les receveurs des postes.
708 RECOMMANDE.
RECHANGE. Se dit de certains objets,
de certaines pièces que l'on tient en réserve
pour remplacer au besoin des objets ou des
pièces semblables. Tels sont : les timons,
les roues, les pièces d'armes de rechange.
On désigne sous ce nom, dans l'artillerie,
les diverses pièces ou accessoires nécessaires
pour procéder au remplacement des parties
usées ou mises hors de service dans le ma-
tériel de cette arme, y compris les bouches
à feu de rechange des places fortes.
RÉCHAUD. Vase de fer rempli d'arti-
fices, de goudron, de tourteaux, etc., que
la défense employait pour éclairer les fossés
et les ouvrages de la place.
RECHERCHE des déserteurs (V. Dé-
serteur).
RÉCIDIVE. Action de commetre de nou-
veau, après une condamnation, un crime ou
un délit de même nature.
RÉCIPIENDAIRE. Celui que l'on reçoit
solennellement dans la Légion d'honneur,
dans un grade.
RÉCIPIENT. Qui sert à recevoir, à con-
tenir quelque chose. Se dit plus particu-
lièrement des bocaux, des fioles et des bou-
teilles servant à recevoir les médicaments.
Chaque médicament est placé dans un réci-
pient indiqué par la nomenclature. Les réci-
pients inutiles et qui ne peuvent être ren-
voyés aux établissements pour éviter des
frais de transport sont remis au Domaine.
RÉCLAMATION. Action de protester,
de revendiquer, de revenir contre quelque
chose. Les réclamations des militaires doi-
vent toujours être faites par la voie hiérar-
chique, eu ce qui concerne le service et la
discipline. Les réclamations concernant l'ad-
ministration sont faites aux conseils d'admi-
nistration qui doivent leur donner la suite
qu'elles comportent.
Les militaires sont en outre admis à pré-
senter leurs demandes ou l'éclaniations de
toute nature à leur inspecteur général, lors
de ses oiiérations d'inspection.
RÉCLUSION Détention d'un condamné
dans une maison de force (V. Peine).
RÉCOLEMENT. Action de vérifier tous
les effets ou objets contenus dans un inven-
taire. Le récolement du mobilier des hôtels
des quartiers généraux doit être fait chaque
année par une commission composée d'un
inspecteur des domaines, d'un officier d'état-
major, d'un oflicier du génie et d'un sous-
iutendant militaire.
Opération judiciaire consistant à lire leur
déposition aux témoins, en présence de l'ac-
cusé.
RECOMMANDÉ. (V. Lettre recom-
mandce).
RECOMPENSES. 709
RÉCOMPENSES. «loyen de donner uue
compeusatioii, un dédommagement, un té-
moignage des services rendus. Les récom-
penses données aux militaires ont varié sui-
vant les temps et les lieux ; au début, une
part de butin, ensuite une solde convenue,
puis une haute paye. Quand l'organisation
des troupes fut perfectionnée, les récom-
penses devinrent pécuniaires ou honori-
fiques, ou même toutes deux à la fois. En
France, sous les deux premières rai-es, les
récompenses militaires consistèrent dans le
partage de la conquête et la répartition des
liefs, d'abord à titre usufruitier, et peu à
peu à titre personnel, ce qui a donné nais-
sance à la féodalité. Sous la troisième race,
des titres de noblesse, des décorations avec
pension, des lieux de retraite pour les
blessés et les vieillards, furent les moyens
employés pour récompenser les vieux servi-
teurs de la patrie. La première République
ne laissa que l'iiôtel des Invalides et régu-
larisa les pensions de retraite. Sous le pre-
mier Empire, l'avancement, les décorations
et les dotations, et même dans certains cas
la distribution d'une somme d'argent collec-
tive à toute une armée, constituèrent les
moyens par lesquels Napoléon sut maintenir
l'enthousiasme des armées. Aetuellement, il
reste les décorations et l'avancement, pour
la période d'activité, et les Invalides ou la
pension de retraite après la fin des services.
RECONNAISSANCE. Acte par écrit par
lequel on reconnaît qu'on a reçu quelque
chose, ou qu'on est obligé à quelque chose.
— d'enfant. La reconnaissance d'un
enfant doit être faite, soit dans son acte de
naissance, soit par un acte authentique.
Cette reconnaissance ne peut avoir lieu au
profit des enfants nés d'un commerce inces-
tueux ou adultérin. Les droits des enfants
naturels reconnus ne sont pas les mêmes que
ceux des enfants légitimes (V. Légitima-
tion) .
Les officiers remplissant, aux armées en
campagne, les fonctions d'officier de l'état
civil en ce qui concerne les actes pu-
blics, ne doivent intervenir dans la recon-
naissance des enfants naturels que dans les
deux cas suivants : 1° dans le cas où la re-
connaissance serait faite par un individu
non maiié au moment de la présentation
de l'enfant pour constater sa naissance ;
2° dans le cas où deux personnes libres re-
connaîtraient, en se mariant, les enfants
qu'elles auraient eus précédemment. Hors
de ces deux cas, les parties devront se
mettre en instance devant les tribunaux
compétents ; et ce n'est que lors de leur ren-
trée sur le territoire français qu'elles pour-
RECONNAISSANCE.
ront faire les diligences convenables (In-
struction ministérielle du 8 mars J82.3).
— militaires. Tout mouvement de
troupes ayant pour objet de découvrir ou
de vérifier un ou plusieurs points relatifs à
la position, aux mouvements de l'ennemi
ou à la topographie du théâtre de la guerre,
est une reconnaissance.
On distingue 3 sortes de reconnaissances :
ordinaires, spéciales et offensives.
Elles ont pour objet de préparer une
marche en avant ou en retraite, ou le sta-
tionnement des troupes, ou encore de se ren-
seigner sur la valeur militaire d'un terrain,
sa topographie, sa statistique, ou enfin de
préparer une opération déterminée.
Les points principaux sur lesquels doit
porter l'attention d'une reconnaissance, en
général, sont indiqués ci-après pour les ob-
jets suivants :
Bois. Position, relation avec le terrain
voisin ; nature, forme, largeur, profondeur,
abords. Front (nature de la lisière) ; flancs
(le bois peut-il être tourné ?) ; intérieur
(clairières, mares, ravins, ruisseaux) ; der-
rière (facilité de la retraite). Voies de com-
munication, importance, direction, nœuds
de chemins.
Chemins de fer. Direction et importance ;
dispositifs de mines, avec emplacements et
charges ; ouvrages d'art (destruction dans
certaines éventualités) ; points à destruction
partielle efficace ; durée de l'interruption.
Interruptions existantes ; temps et moyens
pour les mettre en état, établissement de
voies de détournement. Mesures de pro-
tection ; parties à surveiller spécialement ;
opportunité et probabilité de mettre les gares
ou d'autres points en état de défense.
Cours d'eaii. Source ; d'où il vient, où il
va ; direction générale, largeur, profondeur,
vitesse, qualité des eaux, forme des rives ;
crues ; si la rivière gèle ; navigation, îles.
Abords, nature du pays sur les côtes ; voies
de communication. Constructions et travaux
d'art (villes, places fortes, villages, mou-
lins, fermes, digues, écluses, barrages, etc).
Points de passage existants ou à créer;
ponts, leur nature, points favorables à un
passage ou à l'établissement des ponts mili-
taires ; ressources pour les passages ; ponts
en pierre ou en bois, de bateaux, volants,
bacs, etc. Abords du pont, son importance.
Gués (profondeur, largeur, nature du fond
et des abords, réparation ou destruction).
Glace, son épaisseur.
Défiles. Direction droite ou sinueuse ; lon-
gueur, largeur, temps nécessaire pour les
traverser; terrain eu avant ou en arrière;
les flancs sont-ils accessibles ? si oui, men-
RECONNAISSANCE.
710
RECONNAISSANCE.
tionner les communications ; dispositions
pour le passage en avant ou en retraite,
pour l'attaque ou la défense.
Ensemble du terrain. Mamelonné, acci-
denté, facile ou non, couvert ou non. Cul-
tures étendues ou morcelées ; points domi-
nants pour observations ; voies pour les co-
lonnes ; obstacles gênant la marche et le
déploiement.
Gares . Importance ; nombre et direction
des lignes ; nombre des employés de l'exploi-
tation, de la voie et de la traction. Bâti-
ments d'exploitation, capacité. Cours pour
voyageurs et marchandises ; possibilité d'é-
tabhr des magasins et ambulances. Voies
principales de garage, de manœuvre, etc.
Plaques tournantes, aiguilles ou change-
ments de voie. Quais couverts et découverts,
emplacements probables pour quais provi-
soires ou débarquements avec rampes mo-
biles. Grues de débarquement fixes ; ga-
barits indiquant les dimensions maxima du
chargement des ^\agons. Appareils télégra-
phiques, disques, sémaphores et signaux.
Réservoirs d'eau ; leurs moyens d'alimen-
tation. Dépôts de machines ; nombre de voi-
tures et de locomotives, approvisionnement
de charbon.
Hauteurs. Nature, relief, direction, som-
met, ligne de faîte, crêtes ; pentes acces-
sibles ou non aux diverses armes ; pied,
ressauts et terrasses. Vallées ou vallons
(largeur, débouché). Communications (che-
mins, sentiers, cols ou points de passage
naturels). Points culminants; ravins, abords
découverts, couverts ou boisés. Voies d'accès
plus ou moins défilées des vues des crêtes ;
commandement tactique de la hauteur sur
les abords.
Lieux habités. Relation avec le but de
l'opération et l'ensemble du terrain voisin ;
facilité des accès ; réseau de cheminées ;
but de l'attaque ou de la défense. Comman-
dement relatif avec le terrain voisin ; effica-
cité delà défense; abords (couverts ou non,
faciles ou non). Détails : haies, bouquets
d'arbres, ruisseaux, murs, etc. Chemins et
communications pour l'attaque. Clôtures ex-
térieures, parcs, fermes, bâtiments princi-
paux. Abords (nature, commandement et
vues en avant) ; front, continuité de l'en-
ceinte, travaux à faire. Dispositions des
maisons (éparses ou non en ligne droite ou
brisée, flauquement). Organisation des îlots,
du réduit, des lignes de retraite. Possibilité
de tourner la position, moyen de s'y opposer.
Ressources en matériaux, leur mise en œu-
vre. Défenses accessoires; inondations,
ponts à détruire ; maisons et murs a orga-
niser, etc. Solidité des constructions, dan-
gers d'incendie. Ajouter les renseignements
sur l'ennemi et la statistique. Conclusion ;
disposition militaire à prendre ; répartition
des troupes, indices permettant de recon-
naître les localités de loin, forme des do-
cJiers, tours, châteaux, etc.
Ligne ferrée. Nombre de voies, tracé et
profil en long ; longueur des parties droites,
courbes, des paliers, rayons de courbures ;
longueur et valeur des pentes et rampes,
remblais et déblais, nature de leurs maté-
riaux. Tunnels, longueur, hauteur, mode
de construction. Ouvrages d'art, ponts, pas-
sages. Hifurcations ; profils ; nature, assem-
blage et longueur des rails. Postes télégra-
phiques et signaux en dehors des gares.
Possibilité des passages des voitures sur la
voie.
Position militaire. Utilité de l'occupation ;
son importance ; dimensions générales ;
abords, front, flanc, intérieur, derrière. Res-
sources en vivres, en eau et bois. Clef.
Statistique des lieux habités. La localité
est elle agricole, viticole, industrielle ou fo-
restière ? Population, nombre de feux, mai-
sons, écuries, granges, tuileries. Ressources
en eaux, puits, fontaines, sources, abreu-
voirs. Ressources en vivres et fourrages ;
nombre de fours et magasins. Courtiers d'af-
faires, principaux propriétaires, viande sur
pied. Ressources industrielles et commer-
ciales utilisables, ouvriers à employer. Con-
tribution de guerre ; locaux utilisables pour
ambulances temporaires ou hôpitaux séden-
dentaires ; moyens de transport. Conclusion :
ressources pour cantonnement, réquisition
et achats.
Voies de communication. Point de dépari;
classiti cation ; dn-ection générale ; d'où elle
vient, où elle aboutit; tracé profil ; est-elle
ferrée, praticable aux trois armes en toute
saison ? Rendre compte du pays en avant et
sur les côtés toutes les fois que l'aspect gé-
néral et la valeur militaire changent. Faci-
lités de déploiement ; positions à prendre
sur les flancs pendant une marche ; villes,
villages, lieux habités, ponts et délilés (na-
ture et dimensions) ; communications laté-
rales et transversales ; embranchements ;
leur direction, leur but ; poteaux indica-
teurs ; renseignements sur les points non
parcourus; montées et descentes; pentes
d'enrayage ; rôle militaire de la route ; em-
ploi des accidents du sol et des lieux ha-
bités ; poste pour une embuscade ; manière
d'interrompre et de réparer la voie ; indices
sur l'ennemi ; distances évaluées par l'opé-
rateur; renseignements des poteaux indi-
cateurs et des bornes kilométriques ; pré-
sence ou non d'un fil télégraphique.
RECONNAISSANCE
"11
RECONNAISSANCE.
Conduite d'une re%nnaissancc. Bensei-
gnements. Avant le départ recevoir les or-
dres et demander au besoin des instructions
détaillées. Demander au service des rensei-
gnements de l'état-major les informations
pouvant améliorer les résultats (rensei-
gnements des dernières reconnaissances, si-
tuation actuelle, positions visitées, position
probable de l'ennemi, ses uniformes). Cro-
quis : avoir une bonne carte et pour les
sous-officiers, les cartes routières ; au be-
soin, calquer celle du chef qui envoie. Con-
sulter les agents locaux. Préparer l'itiné-
raire, choisir un chemin pour se retirer
devant des forces supérieures. Rechercher
sur la carte les repères pouvant guider :
clocher, château, abri isolé piton, clairière,
pont, ruisseau. Guides : se faire indiquer les
agents secrets à utiliser, avec les moyens
d'entrer en relations. Précautions diverses :
régler sa montre sur celle de son chef. Se
munir de lorgnette, carnet, carton pour
croquis, curvimètre, canif, crayons, petite
boussole, papiers, enveloppes. Couvrir sa
carte d'une gaine en toile gommée et trans-
parente en cas de pluie. Passer la revue de
l'escorte ; prendre un carnet de réquisitions
et un de reçus. Placer l'ordre écrit sur une
cartouche de revolver pour la détruire en
faisant feu ; n'emporter aucun document
utile à l'ennemi ; convenir avec son chef
d'un moyen de correspondance secrète;
garder le secret sur sa mission.
En route, pour tromper les espions, sortir
du cantonnement opposé et revenir à la
vraie direction par un crochet. Voir loin,
vite, sans être vu, autant que possible. Ra-
lentir la marche dans les lieux couverts,
l'accélérer en plaine ; éviter les villages ;
marcher en silence, sans fumer, et quelque-
fois la nuit. Tromper l'ennemi par des cro-
chets. Échelonner la troupe et l'éparpiller un
peu pour avoir des renseignements plus
complets. Observer minutieusement les in-
dices : l'infanterie soulève des nuages de
poussière épais et peu élevés, la cavalerie
moins épais et plus élevés, les convois et les
parcs très élevés et très épais. Reconnaître
les particularités des traces des souliers et
des fers des ennemis, l'écartement des roues
de leur matériel. Préciser l'importance des
colonnes vues. Prendre le contact s'il y a
lieu, avec audace, mais réflexion. Noter les
renseignements dès qu'on les recueille.
— ordinaires. L'objet des reconnais-
sances ordinaires est de s'assurer si, à la
faveur de terrains couverts, coupés, mon-
tueux, ou d'autres circonstances propres à
favoriser un mouvement offensif ou une em-
buscade, l'ennemi ne peut préparer une sur-
prise: si ses avant-postes n'ont été ni aug-
mentés, ni mis en mouvement ; si, dans ses
cantonnements ou bivouacs, il ne se passe
rien qui annonce des préparatifs de marche
ou d'action. Elles sont aussi destinées à faire
connaître la configuration du terrain, les
communications et les ressources du pays.
Lorsque la cavalerie du service d'explora-
tion s'est repliée, et que l'armée est à une
faible distance de l'ennemi, la sûreté des
cantonnements, des bivouacs et des avant-
postes exige des reconnaissances ordinai-
res. Pour le service et la composition de
ces reconnaissances, les précautions qu'elles
ont à observer, leur manière d'agir en cas
de rencontre avec l'ennemi, V. les art. 187,
188, 189 et 190 du règlement sur le ser-
vice des armées en campagne.
— spéciales. Ces reconnaissances ont
généralement pour but :
1° D'apprécier les distances, l'état des
chemins et des travaux qu'ils exigent, la
configuration du terrain et les facilités ou
les obstacles qu'il présente, afin de régler en
conséquence la marche des colonnes et des
différentes armes ;
2" D'explorer, dans toutes leurs parties,
les positions à occuper successivement, soit
pour appuyer les attaques , soit pour se
maintenir en cas de résistance ou d'offensive
de la part de l'ennemi, soit pour assurer la
retraite ;
3° De reconnaître l'emplacement et la
force des postes principaux ou retranchés de
l'ennemi, la conliguration de ses positions,
les défenses qu'il peut y avoir établies, la
difficulté ou les moyens de les aborder ;
4° Enfin, d'évaluer, autant que possible,
les forces de l'ennemi sur chaque point
(Art. 191 et 192 du règlement précité).
— offensives Sont déterminées par le
besoin de reconnaître, avec la plus grande
précision possible, la position générale ou
certains points de la position de l'ennemi, et
d'apprécier exactement ses forces et ses
moyens matériels de défense. Elles prélu-
dent le plus souvent à des attaques réelles,
même à des batailles, ou lûen elles n'ont
pour but que des démonstrations. Dans tous
les cas, elles exigent qu'on fasse replier les
postes de l'ennemi, et quelquefois qu'on
s'engage avec des corps de sa ligne, surtout
lorsqu'il importe de le forcer à déployer
toutes ses troupes.
Les reconnaissances offensives appartien-
nent aux combinaisons et aux opérations
générales ; elles peuvent amener des résul-
tats importants et autres que ceux qu'on se
proposait. Le général en chef peut seul les
ordonner. Elles ne sont permises aux officiers
RECONNAITRE.
7-12
RECRUTEMENT.
généraux que dans le cas où ils agissent iso-
lément et hors de tout concours, ou enfin
dans les cas urgents et où l'on ne doit pas
hésiter à engager sa responsabilité.
RECONNAITRE les patrouilles. La
manière de reconnaître les patrouilles est
donnée à l'article 96 du décret du 4 octobre
1891, sur le Service des places.
— les rondes (V. art. 102 et 103 du
décret précité).
— l'officier supérieur (V. art. 103).
RECOUPEMENT. Méthode pour arriver
au même but que le rayonnement. On est
en station au point à placer sur la feuille :
décliner la planchette ou opérer avec une
boussole réglée, viser des points extérieurs
connus et trouver la projection de la station
au recoupement de 2 lignes de visée. Si l'on
ne peut décliner la planchette ou si la bous-
sole n'est pas réglée, viser au moins 3 points
connus formant un triangle qui couvre le
point cherché, et appliquer le problème de
la carte (segments capables, tâtonnements
ou papier végétal).
RECOURS. L'action qu'on a contre quel-
qu'un pour être garanti ou indemnisé. Les
conseils d'administration peuvent avoir re-
cours, auprès du général commandant le
corps d'armée et auprès du Ministre de la
guerre, contre les décisions ou les imputa-
tions prononcées par les intendants mili-
taires. Ils peuvent également avoir recours
contre les officiers, sous-officiers et soldats,
pour les imputations faites aux détenteurs
du matériel appartenant à TÉtal, lors de la
léintégration de ce matériel (V. Responsabi-
lité).
— en grâce. Demande par laquelle on
s'adresse au Chef de l'État pour obtenir la
remise ou la commutation d'une peine in-
fligée par jugement. Le recours en revision
de même que le recours en grâce doivent
être faits dans les vingt-quatre heures qui
suivent la lecture du jugement.
RECOUSSE ou RESCOUSSE. Terme du
moyen âge signifiant secours porté ou effort
fait pour reprendre un objet enlevé. A la
rescousse, était un cri de détresse, un appel
urgent au secours.
RECOUVREMENT. La perception des
deniers qui sont dus et les dihgences qui se
font pour les recouvrer. C'est le Trésor pu-
blic qui est chargé du recouvrement des som-
mes dues à l'État, et ce sont les directeurs
des différents services et les fonctionnaires
de l'intendance qui sont chargés des dili-
gences à faire pour recouvrer ces sommes,
en ce qui concerne le ministère de la guerre
(V. Facture, Imputation, Ordre de verse-
ment, Trop-perçu, Retenue, Débet).
RECRUE. Jeune soldat qui n'a pas en-
core achevé ses classes d'exercices.
RECRUTEMENT. Ensemble des mesures
par lesquelles un peuple pourvoit à la for-
mation et au maintien de son effectif armé.
La loi qui nous régit actuellement est celle
du 15 juillet 1889, dont les principes ont
été énoncés aux (t obligations militaires )>.
Les modes de recrutement sont au nombre
de quatre : 1° les appels; 2° les engage-
ments volontaires; 3o les rengagements;
4° les commissions.
1° L'appel est le prélèvement fait chaque
année à la suite du tirage au sort et des
opérations du conseil de revision, parmi les
jeunes gens ayant atteint l'âge de 20 ans,
et qui n'ont pas de motifs d'exemption ou
d'e.rclusion. La durée du service est de trois
ans dans l'armée active, sept ans dans la
réseiTe de l'armée active, six ans dans l'ar-
mée territoriale et neuf ans dans la réserve
de l'armée territoriale. Toutefois, un certain
nombre de jeunes gens sont dispensés de
deux années de service dans l'armée active,
et sont par conséquent renvoyés dans leurs
foyers, en disponibilité, au bout d'un an de
service. Les dispenses sont motivées, soit par
des intérêts particuliers (art. 21, 22 et 50
de la loi précitée), soit par l'intérêt général
de la société (art. 23). Ces dispenses sont
prononcées par le conseil de revision canto-
nal pour les dispensés des articles 21, 23 et
50, et par le conseil de revision départemen-
tal pour les dispensés de l'article 22. L'en-
gagé ou l'appelé qui, postérieurement à la
décision du conseil de revision ou à son in-
corporation, entre dans l'une des catégories
prévues par l'article 21, est, sur sa de-
mande, dès qu'il compte un an de présence
au corps, envoyé en congé dans ses foyers
jusqu'à la date de son passage dans la ré-
serve. Quand les causes de dispense viennent
à cesser, les jeunes gens qui avaient obtenu
ces dispenses sont soumis à toutes les obli-
gations de la classe à laquelle ils appartien-
nent.
Lorsque les nécessités budgétaires ne per-
mettent pas de consei-ver la totalité du con-
tingent sous les drapeaux pendant trois ans,
le Ministre fixe, après les opérations du re-
crutement, sur la liste du tirage au sort de
chaque canton, et pi'oportionnellement, en
commençant par les numéros les plus élevés,
le nombre d'hommes qui seront envoyés dans
leurs foyers en disponibilité après leur pre-
mière année de service. Ces hommes consti-
tuent la deuxième portion du contingent.
Les jeunes gens qui n'ont pas la taille
réglementaire de 1™,54 ou qui sont recon-
nus d'une complexion trop faible pour un
RECRUTEMENT.
713
RECRUTEMENT.
service armé, peu^ ent è%e ajournés deux an-
nées de suite à un nouvel examen du con-
seil de revision. Ces jeunes gens, après deux
ajournements pour défaut de taille, sont
classés dans le service auxiliaire, de même
que ceux qui, sans être aptes au service
armé, sont reconnus néanmoins susceptibles
de rendre des services dans les bureaux, ar-
senaux, établissements militaires, etc.
Les jeunes gens qui, par suite d'exem-
ption, d'ajournement, de classement dans les
services auxiliaires ou dans la seconde por-
tion du contingent, de dispense, ou pour
tout autre motif, bénéficient de l'exonération
du service dans l'armée active, sont assu-
jettis au payement d'une taxe militaire an-
nuelle (art. 3o).
Dés que les résultats des opérations des
onseils de revision sont centralisés au mi-
nistère, le Ministre de la guerre arrête la
repartition entre les divers corps de troupe
des hommes inscrits dans la première partie
des listes de recrutement cantonal. D'après
cette répartition numérique, le commandant
du bureau de recrutement procède à l'affec-
tation nominative des hommes aux divers
corps indiqués. Le Ministre fixe ensuite les
dates de la mise en route des hommes appe-
lés pour UQ an et de ceux qui sont appelés
pour deux ou trois ans ; ces dates sont diffé-
rentes pour chaque catégorie d'appelés, mais
elles doivent être comprises dans la période
du 1'='^ au io novembre inclus. Chaque ap-
pelé reçoit un ordre d'appel établi par le
commandant du bureau de recrutement et
notifié par la gendarmerie. Les jeunes sol-
dats sont ainsi convoqués au chef-lieu de la
subdivision de la région ; le général com-
mandant la subdivision les passe en revue
sur le terrain, assisté du commandant de
bureau de recrutement, du sous-intendant
militaire , du commandant de gendarmerie
et de deux médecins militaires. Ils sont alors
formés en détachements et conduits à leurs
corps respectifs par des cadres de conduite
envoyés au préalable par ces corps.
Les hommes qui sont absents sans motif
légal sont portés manquants et sont signalés
à la gendarmerie, qui les fait rejoindre.
Ceux qui n'ont pas rejoint leurs corps res-
pectifs au bout du délai légal sont déclarés
insoumis;
2° Engagements volontaires (V. Engage-
ments, Étranger, Recrutement des indigè-
nes) ;
3° Rengagements (V. Rengagements, Re-
crutement des corps étrangers et indigènes);
4° Commissions (V. Commission, Com-
viissionnés).
— de l'armée de mer. Le recrutement
de l'armée de mer se fait par l'affectation à
cette armée, des catégories suivantes : 1° les
hommes fournis par l'inscription maritime;
2° les hommes qui ont été admis à s'enga-
ger ou à contracter un rengagement dans les
équipages de la flotte ; 3» les jeunes gens
qui, au moment des opérations du conseil
de revision, ont demandé à entrer dans les
équipages de la flotte et ont été reconnus
aptes à ce service ; 4° les appelés fournis
par les colonies de la Guadeloupe, la Guyane,
la Martinique et la Réunion ; 5° à défaut
d'un nombre suffisant d'hommes compris
dans les catégories précédentes, les hommes
du contingent auxquels les numéros les
moins élevés ont été attribués en qualité
d'omis, ou sont échus par l'effet du tirage
au sort (art. 43 de la loi du 15 juillet
1889).
— des corps étrangers et indigènes.
Les conditions spéciales de recrutement de
ces corps sont réglées par décret (V. Étran-
gers). Les indigènes, en Algérie, peuvent
contracter des engagements volontaires de
quatre ans dans les tirailleurs algériens ou
dans les spahis , moyennant une prime de
400 francs, payable : 250 francs immédia-
tement après la signature de l'engagement,
et 150 francs au bout de deux ans de ser-
yice. Ils peuvent ensuite contracter trois ren-
gagements successifs de quatre ans chacun,
dans les mêmes conditions que l'engagement,
c'est-à-dire avec prime de 400 francs et
une haute paye. Après seize ans de service,
les indigènes sont admis à contracter des
rengagements sans prime jusqu'à vingt-cinq
ans de service, au bout desquels ils ont droit
à une pension de retraite, dans les mêmes
conditions que les militaires français.
— des troupes coloniales. Sont affec-
tés aux troupes coloniales : 1° les contin-
gents coloniaux provenant des colonies au-
tres que la Guadeloupe, la Martinique, la
Guyane et la Réunion ; 2" les hommes qui
ont été admis à s'engager ou à contracter un
rengagement dans lesdiles troupes ; 3° les
jeunes gens qui, au moment des opérations
du conseil de revision, ont demandé à en-
ti'er dans les troupes coloniales et ont été
reconnus propres à ce service ; 4° à défaut
d'un nombre .suffisant d'hommes compris
dans les catégories précédentes, les jeunes
gens dont les numéros suivent immédiate-
ment ceux des hommes affectés à l'armée de
mer.
— en Algérie et aux colonies. Les
Français et naturalisés Français résidant en
Algérie ou dans l'une des colonies autres
que la Guadeloupe , la Martinique , la
Guyane et la Réunion (qui font le service de
RECTIFICATION. 714
trois ans comme dans la métropole) sont
incorporés dans les corps stationnés soit en
Algérie, soit aux colonies, et, après une an-
née de présence effective sous les drapeaux,
envoyés dans la disponibilité, s'ils ont satis-
fait aux conditions de conduite et d'instruc-
tion militaire déterminées par le Ministre
de la guerre. S'il ne se trouve pas de corps
stationné dans un rayon fixé par arrêté mi-
nistériel, ces jeunes gens sont dispensés de
la présence effective sous les drapeaux. Dans
le cas où cette situation se modifierait avant
qu'ils aient accompli l'âge de 30 ans révo-
lus, ils accompliraient une année de service
dans le corps de troupe le plus voisin.
En cas de mobilisation générale, les
hommes valides qui ont terminé leurs vingt
années de service, sont réincorporés avec la
réserve de l'armée territoriale, sans cepen-
dant pouvoir être appelés à servir hors du
territoire et des colonies.
Si un Français ayant bénéficié des dispo-
sitions ci-dessus, transportait son domicile
en France avant l'âge de 30 ans accomplis,
il devrait compléter, dans un îles corps de la
métropole, trois années de service, sans tou-
tefois pouvoir être retenu sous les drapeaux
au delà de l'âge de 30 ans.
Les Français établis dans un pays de pro-
tectorat où sont stationnées des troupes fran-
çaises, peuvent être admis, sur leur de-
mande, à bénéficier des dispositions qui
précèdent.
Les jeunes gens inscrits sur les listes de
recrutement de la métropole, résidant dans
une colonie ou un pays de protectorat où il
n'y a pas de troupes françaises stationnées,
peuvent, sur l'avis conforme du gouverneur
ou du résident, bénéficier des dispositions de
l'article 50, c'est-i-dire être dispensés du
service militaire en temps de paix.
RECRUTEUR (V. Raccoleur).
RECTIFICATION. Action de redresser
une erreur, de remettre une chose dans
l'état où elle doit être. Les erreurs com-
mises dans les différents documents compta-
bles soumis a la vérification des fonction-
naires de l'intendance, font l'objet de feuilles
de vérification; celles qui sont constatées par
l'intendant militaire ou par le Ministre de
la guerre, dans les revues de liquidation, font
l'objet de feuilles de rectification, dont le
montant est porté eu augmentation ou en
diininution, suivant le cas, dans les états de
solde et les rerues.
— de l'alcool. Opération qui consiste à
distiller de nouveau l'alcool, afin de l'obte-
nir à l'état le plus pur possible.
— de routes. Quand deux routes suivies
par deux colonnes aboutissent k la même
RECUL.
localité (fig. 272), il faut éviter que les co-
lonnes se rencontrent. Si la disposition des
routes ne permet pas le passage simultané
des deux colonnes, ou si la voie secondaire
aob vient aboutir en o à la route principale
cd, établir une communication mn, par
laquelle la colonne qui suit la voie ordinaire
s'écoulera sans rencontrer l'autre colonne.
Si la voie secondaire ab coupe en o la voie
principale [fig. 273), établir une communi-
cation mn. La colonne qui suit la route
Fi". 273.
principale cd prend la communication mn
et continue son mouvement en suivant la
voie secondaire ab; la colonne qui arrive
par la voie secondaire ao continue par la
voie principale od.
RECTIFIER l'alignement. Mouvement
consistant à donner à chaque fraction de
troupe un alignement correct pris sur le
guide; les hommes doivent rectifier d'eux-
mêmes l'alignement chaque fois qu'ils s'ar-
rêtent après avoir marché.
REÇU. Écrit par lequel on reconnaît
avoir reçu quelque chose. Les bons de vivres
ou de matériel ne sont autre chose que des
reçus préparés à l'avance. Dans le cas de
réquisitions, les reçus sont extraits d'un car-
net à souche appelé carnet de reçus de réqui-
sition.
RECUEIL. Réunion de divers écrits en
un seul ouvrage facile à consulter. Tels
.-•ont : le Recueil administratif de Chnrbon-
nean, le Recueil d'hygiène et de médecine
vétérinaires, etc.
RECUL. L'expansion des gaz au moment
de l'inflammation de la poudre détermine
dans l'âme du canon une force qui agit dans
tous les sens instantanément, de sorte que
le projectile n'est projeté en avant que parce
qu'il n'a pas d'autre issue plus facile et que
tout d'abord la force d'expansion s'est fait
sentir en faisant reculer l'arme ; c'est cette
action en arriére qui s'appelle le recul.
En vertu d'un théorème de mécanique
prouvant que la réaction est égale à l'action,
RECUIT.
:i5
RÉDHIBITOIRE.
et, en sens inverse de cette dernière, il ré-
sulte que, pour le fusn, les quantités de
mouvement dont l'arme et la halle sont ani-
mées sont les mêmes, c'est-à-dire que si le
poids de l'arme devenait égal à celui du
projectile, l'effet du recul serait précisément
semblable à celui de ce dernier.
Pour le fusil, c'est la force de recul que
l'épaule du tireur peut supporter sans incon-
vénient dans un tir de quelque durée qui a
servi à déterminer les données de la cartou-
che, en tenant compte du poids de l'arme.
C'est l'expérience qui peut déterminer le
rapport convenable enti'e le poids de l'arme
et la vitesse du recul. Pour les pièces d'ar-
tillerie, le recul n'a pas d'autre inconvénient
que de déranger le pointage à chaque coup.
Pour se maintenir dans des limites convena-
bles, les affûts sur roues sont généralement
munis du frein Lemoine, car les sabots d'en-
rayage sont insuffisants. A défaut de moyens
plus puissants, on emploie dos coins en bois,
mais il est urgent de se prémunir contre les
chances d'accident (renversement de l'afifùt).
Si la vitesse du recul n'est pas considéra-
ble, on peut emplojer des sacs à terre. En
raison de ce que le recul est plus considéra-
ble quand les plates-formes sont mouillées,
il est bon. en pareil cas, de répandre sur le
tablier du sable de rivière.
Des freins hydrauliques sont employés pour
les pièces de place sous coupoles, pour les
pièces de côte et de marine.
Des freins du même genre sont appliqués
aux affûts de siège de 120 et de loo, dont
ils limitent le recul à 0™,70 ou 0'",80 en-
viron. Employés concurremment avec des
coins, ces freins permettent le retour auto-
matique en batterie. Le point fixe est cons-
titué par' une forte cheville ouvrière solide-
ment étal)lie.
Pour les coupoles, divers systèmes «d'af-
fûts sans recul ont été présentés et parais-
sent résoudre la suppression du recul en
pareil cas.
RECUIT. Opération qui a pour but de
rendre sa ténacité au fer martelé, en le
chauffant, puis en le laissant refroidir plus
ou moins vite. Le recuit est encore employé
pour détremper V acier, soit pour permettre
de le travailler plus facilement, soit pour le
rendre moins fragile. 11 arrive fréquemment
que, dans la trempe, on dépasse le degré de
dureté nécessaire, de sorte que les pièces de-
viennent cassantes ; on arrive, par le recuit,
à donner à la tremper le degré voulu et à
obtenir d^s résultats identiques.
RÉCUSATION. Action par laquelle on
décline la compétence d'un juge, d'un juré,
d'un expert, d'un témoin ; par analogie, se
dit des personnes et des choses dont on re-
jette le témoignage, l'autorité. Les causes de
récusation des juges, jurés, etc., sont déter-
minées par l'article 338 du Code de procé-
dure civile, et par les articles 332, 399 et
suivants du Code d' inst'-uclion criminelle.
RÉDACTION des ordres. Action de
mettre par écrit une piescription, un ordre.
Un ordre écrit par un militaire doit toujours
mentionner l'autorité qui l'a délivré, le lieu,
la date et l'heure de son établissement, la
personne à laquelle il est destiné : enfin, il
doit indiquer d'une manière claire et précise,
et sous une forme aussi concise que pos-
sible, l'objet pour lequel il est établi, de
telle sorte qu'il ne puisse prêter à aucune
fausse interprétation de la part du desti-
nataire, ou de celui qui est chargé de l'exé-
cuter. La rédaction des ordres, à tous les
degrés de la hiérarchie militaire, a une im-
portance capitale, surtout en campagne.
REDAN- Ouvrage ouvert composé de
deux faces faisant un angle saillant. Les
faces étant exposées au tir d'enfilade ne doi-
vent pas avoir plus de 60 mètres de lon-
gueur. Lorsqu'elles ont moins de 30 mètres,
le redan prend le nom de flèche.
Le redan a l'inconvénient de présenter un
secteur privé de feux; on peut remédier en
partie à cet inconvénient en faisant un pan
coupé au saillant, ou quelquefois en arron-
dissant ce dernier.
Cet ouvrage s'emploie pour flanquer un
retranchement en ligne droite, une lisière de
bois, deux ouvrages entre lesquels il est
placé, etc. (V. Double redan. Ligne à re-
dan).
Dans les sièges, lorsque l'obliquité des
directrices par rapport à la crête intérieure
dépasse une certaine limite, on peut tracer
la batterie à redans ; ce tracé est .'■ouvent
imposé, lorsqu'on s'établit dans une tran-
chée déjà existante. On a aussi quelquefois
recours au tracé à redans, pour protéger la
batterie contre les coups d'écharpe sans con-
struiie de traverse.
REDDITION de compte. Action de
présenter un compte, pour être examiné,
arrêté.
— de place. Action de remettre une
place forte à l'ennemi, soit api es une som-
mation, soit après un siège (V. Capitu-
la lia ti).
RÉDHIBITOIRE. Oui peut opérer la
rédliibition, c'est-à-dire l'annulation de la
vente d'une chose mobilière. On appelle
vices rcdhibitoires les défauts cadiés de la
chose vendue qui la rendent impropre à sa
destination, ou du moins en diminuent tel-
lement l'usage que l'acquéreur ne l'aurait
RÉDIFS. 716
pas acquise s'il les avait connus. D'après la
loi du 20 mai 1838, sont seules réputées
rédhibitoires, pour le cheval et le mulet, les
maladies et infirmités suivantes : la fluxion
périodique des yeux ; l'épilepsie ou mal
caduc, la morve, le farcin, les maladies an-
ciennes de poitrine ou les vieilles cour-
batures, l'immobilité, la pousse, le cornage
chronique, le tic sans usure des dents, les
hernies inguinales intermittentes, la boîterie
intermittente pour cause de vieux mal.
L'existence des vices rédhibitoives se con-
state par une expertise ; elle donne droit à
l'acquéreur de rendre la chose et de s'en
faire rembourser le prix, ou de la garder
moyennant restitution d'une partie de ce
dernier fixée par les experts. En outre, si le
vendeur connaissait les vices de la chose, il
peut être passible de dommages-intérêts.
RÉDIFS. Réserves turques. Anciens mi-
litaires de l'armée turque, pouvant être
rappelés au service.
REDOUTE. Ouvrage de campagne fermé
et de petite capacité, dont le tracé est un
polygone composé d'un nombre variable de
côtés. Sa forme peut être très irrégulière ;
elle dépend de la configuration du terrain
et du but spécial de l'ouvrage ; ses dimen-
sions dépendent des ressources dont on dis-
pose pour la construction et pour la défense,
ainsi que de l'importance de la position.
Autrefois les redoutes étaient plutôt de
forme carrée ; actuellement, on leur donne
de préférence un tracé aplati pour mieux les
soustraire aux feux de l'artillerie et pour
augmenter la défense de front [fig. 274).
Les redoutes sont fréquemment employées
Fier. 274.
REDUIT.
en campagne pour la défense des positions
isolées sur lesquelles les défenseurs doivent
être momentanément livrés à eux-mêmes,
ou comme points d'appui des lignes de ba-
taille sur les positions importantes et aux
ailes (V. Bemi-redoute).
— batteries. Sortes de batteries con-
struites dans les intervalles des forts, pour
garnir ces intervalles ou donner des feux
efficaces sur les travaux d'approche dirigés
contre les forts. Sont construites ordmai-
rement en semi-permanente, avec un arme-
ment de 18 pièces pour les positions impor-
tantes et une petite garnison d'infanterie
pour résister aux tentatives d'enlèvement.
REDRESSEMENT. Action de réparer
un tort, une injustice, ou de rectifier une
erreur (V. Rectification).
RÉDUCTION. Action de diminuer, de
restreindre. Les déficits ou avaries constatés
sur les effets ou objets livrés par les maga-
sins de l'Etat, et qui ne sont pas impu-
tables au transporteur, peuvent donner lieu
à des réductions de prix, qui sont accordées
par l'Intendant ou par le Ministre, suivant
l'importance du déficit ou de l'avarie.
Les corps sont également admis à pré-
senter leurs observations quand les matières,
effets ou objets expédiés par les magasins
administratifs ne paraissent pas conformes
aux types sous le rapport de la qualité des
matières, de la confection ou des dimen-
sions. Ces observations sont formulées sur
un bulletin (modèle n° 8) établi en triple
expédition et contenant les propositions du
corps, ainsi que l'évaluation de la dépense
nécessaire pour les réparations. Le sous-
intendant militaire, après examen, y men-
tionne son opinion et le transmet à l'in-
tendant militaire du corps d'armée qui
statue, si la réduction par effet He dépasse
pas 0,25 centimes, "ou qui transmet au Mi-
nistre dans le cas contraire. La dépense est
supportée par le budget de l'habillement.
— à l'horizon. C'est ramener à la po-
sition horizontale, pour les mesurer, les
lignes ou surfaces ayant une inclinaison
quelconque.
RÉDUIRE une place. Venir à bout de
la résistance de la place, l'amener à faire sa
reddition
RÉDUIT. La plupart des anciens ou-
vrages de fortification permanente, avaient,
à leur intérieur, un ouvrage fortifié plus
petit dans lequel les défenseurs de l'ouvrage
principal pouvaient se réfugier, lorsque ce
dernier était devenu intenable. Ce réduit
avait non seulement pour but de prolonger
la résistance, mais aussi d'inspirer con-
fiance aux défenseurs. C'est ainsi qu'il y
avait des réduits de demi-lune, de "places
d'armes rentrantes ou saillantes {fig. 63) et
même de bastions {retranchements inté-
rieurs). Ces réduits, qui ne pouvaient rece-
voir qu'un nombre restreint de défenseurs,
avaient en outre l'inconvénient de diminuer
beaucoup l'espace intérieur et de servir de
but aux projectiles qui dépassaient les ou-
vrages en avant.
L'expérience a démontré que leur utilité
n'est plus en rapport avee les peines qu'ils
coûtent ou les frais qu'ils entraînent.
— d'une place. Lieux de refuge pour
tout ou partie de la garnison, dans le but
soit de prolonger la lutte, soit d'obtenir une
capitulation honorable. Ils peuvent consister
RÉDUIT.
IV
REFORME.
en une portion d'enceinte plus ou moins
grande, que l'on relietpar un retranche-
ment, de manière à en faire une nouvelle
enceinte fermée, ou bien en ouvrages ou
pâtés de maisons plus ou moins considé-
rables et organisés défensivement à l'in-
térieur de la ville. Quand ces réduits attei-
gnent certaines proportions, ils prennent le
nom de citadelles.
On peut aussi organiser comme réduit un
fort ou un groupe d'ouvrages plus particu-
lièrement forts et dominant toute la place.
Cette disposition est souvent adoptée lors-
qu'on croit ne pas pouvoir compter sur la
fidélité des habitants de la ville. C'est ainsi
que les Allemands ont organisé comme ré-
duit de la place de Metz, le plateau de
Saint-Quentin, fortifié par un fort et un
groupe de batteries, permettant d'incendier
la ville.
— dans les forts. Les forts construits
eu France et en Allemagne ne comportent
pas de réduit, pour ne pas compliquer le
tracé et augmenter les dimensions de l'ou-
vrage. D'autres puissances, notamment la
Belgique, à l'instigation du général Brial-
mont, regardent des réduits de ce genre
comme très utiles, pour cause d'insuffisance
de l'obstacle créé par les fossés du fort, et
par suite chance de surprise. On peut éviter
celle-ci au moyen de fossés sérieux, surtout
à la gorge, et la défense pied à pied peut se
faire très efficacement, si l'on sait amon-
celer la défense au moyen des parados, cava-
liers et traverses qui garnissent les ouvrages
(V. Fort).
— de groupe de batteries (V. Groupe
de batteries).
— d'ouvrage de campagne. Permet
aux troupes de la défense de ne pas lâcher
pied, favorise leur retraite et leur donne
quelquefois la possibilité d'un retour of-
fensif. Mais, le peu de temps dont on dispose
généralement pour la construction d'ou-
vrages de campagne, ne laisse pas souvent
prévoir l'éventualité d'un réduit. Ce n'est
que dans des conditions exceptionnelles, et
le plus souvent à l'entrée des ouvrages en
en fermant le passage que l'on pourra songer
à établir un blockaus qui, tout en assurant
la défense de la gorge, pourra être utilisé
comme réduit.
Dans l'organisation défensive d'un vil-
lage, d'un bois, etc., on aura soin toujours
de prévoir un réduit.
— de position. Dans toute position
organisée défensivement, telle que groupe
de maisons, villages, têtes de pont, etc., il
est indispensable de se ménager un refuge
ou réduit fortifié, pour permettre, si l'on a
été repoussé de la première ligne de défense,
soit de reprendre l'offensive, soit de pro-
longer la lutte pour donner le temps aux se-
cours d'arriver (V. Défense des lieux ha-
bités).
REFAIRE des troupes. Les réor-
ganiser, leur donner du repos, les pourvoir
de ce qui leur manque.
RÉFECTION des'étuis de cartouche.
Les étuis de cartouche métallique ayant servi
au tir à la cible sont versés au chef-armu-
rier pour y subir les opérations suivantes,
permettant de les utiliser de nouveau :
1° examen des étuis, désamorçage, lavage à
la potasse, séchage et polissage; 2° dans les
établissements de l'artillerie, reniandrinage
des étuis, tournage du bourrelet, calibrage
de longueur, fraisage et calibrage de l'en-
trée, vérification des étuis réfectionnés.
RÉFECTOIRE. Le lieu où l'on se réunit
pour prendre les repas en commun, dans un
établissement ou dans une communauté. Les
corps de troupe ont été autorisés à organiser
des réfectoires pour les caporaux et soldats,
dans toutes les casernes ou quartiers dans
lesquels les ressources du casernement ont
permis cette installation.
Les dépenses résultant de cette instal-
lation sont supportées par le service du
génie ou par la masse de casernement, en
ce qui concerne les modifications aux bâti-
ments ; par la masse d'habillement et d'en-
tretien, en ce qui concerne le mobilier, et
par les ordinaires en ce qui concerne la vais-
selle.
RÉFLECTEUR. Appareil destiné à ré-
fléchir la lumière. Ce sont généralement des
miroirs concaves ou paraboliques, qui réflé-
chissent la lumière sans la disperser ; mais
ce sont quelquefois aussi des miroirs plans.
Les premiers sont employés pour les appa-
reils de la télégraphie optique, pour les ré-
verbères, les appliques, etc. ; les miroirs
plans sont employés notamment dans les
forts, à la naissance des gaines d'éclairage
des galeries, pour projeter les rayons lumi-
neux suivant l'axe longitudinal de ces der-
nières.
Les corps de troupe sont autorisés à
acheter, dans la limite de prix de 1 franc
30 centimes par objet, des réflecteurs pour
passer l'inspection des canons de fusil ou de
carabine.
RÉFORME. Action de déclarer qu'un
olTi't, un olijet ou un animal n'est plus en
état d'être employé à un service militaire.
Décision de l'autorité militaire compétente
par laquelle un homme de troupe est dé-
clare incapable de servir et renvoyé dans
ses foyers, ou par laquelle uu officier e*t dé-
RÉFORME.
7^8
RÉFORME.
claré incapable ou indigne de servir et rayé
des cadres de l'armée.
— des armes. Les armes jugées non
réparables par le capitaine d'artillerie ins-
pecteur sont comprises sur un état spécial
et versées à l'artillerie après autorisation
ministérielle.
— du campement. Le matériel de
campement jugé non réparable dans les corps
de troupe est, après examen du sous-inten-
dant militaire et autorisation de l'intendant
militaire, expédié au magasin régional et
réformé, s'il y a lieu, par l'intendant in-
specteur général. Le magasin régional d'ha-
Mllement et du campement adresse immé-
diatement aux corps de troupe, sans at-
tendre que la réforme soit prononcée, le
matériel nécessaire pour remplacer celui qui
a été envoyé par ces derniers.
— des chevaux. La réforme des che-
vaux d'officiers est prononcée par les auto-
rités désignées à l'article 3 du règlement du
20 mars 1890 sur le service courant.
La réforme des chevaux de troupe dans
les régiments de cavalerie et d'artillerie et
dans les escadrons du train des équipages
militaires est prononcée, à toute époque de
l'année, au titre du service courant, par le
chef de corps. Dans les autres corps, ser-
vices ou établissements, la réforme des ani-
maux reconnus impropres au service est pro-
noncée par les autorités désignées à l'article 3,
précité.
— des effets de toute nature achetés
au compte des masses. Tous ceux de ces
effets qui ont été achetés au compte du fonds
commun peuvent être réformés à toute épo-
que par le conseil d'administration ; ceux
qui ont été payés par les fonds particuliers
des unités administratives sont la propriété
de ces unités et peuvent être réformés et
remplacés à toute époque par les capitaines-
commandants. Les conseils d'administration
et les capitaines peuvent disposer de ces ef-
fets comme ils l'entendent, soit pour les ré-
parations, soit pour tout autre usage mili-
taire ; les effets ou objets inutiUsables sont
seuls versés, sans reddition de compte, au
capitaine d'habillement, pour être remis à
l'administration du Domaine.
— du harnachement. La réforme du
harnachement est prononcée par les inspec-
teurs généraux, à l'époque de l'inspection
générale. Ces effets sont inscrits sur des étals
de réforme sur lesquels le sous-intendant
militaire donne son avis ; linspecleur géné-
ral inscrit sa décision, en regard de chaque
effet, dans la colonne ad lioc, et les états
.sont ensuite arrêtés en toutes lettres.
Dans les corps de troupe où il existe une
masse de Iiarnachement, les effets de harna-
chement sont réformés à toute époque, dans
les conditions indiquées plus haut pour les
effets achetés au compte des masses.
— des équipages régimentaires. La
réforme des équipages est prononcée par le
Ministre de la guerre, sur la proposition du
capitaine d'artillerie inspecteur, qui lui
adresse un rapport, à la suite de sa visite
annuelle.
— des hommes de troupe. Les
hommes de troupe qui, à leur arrivée au
corps ou après leur incorporation, sont jugés
impropres au service pour quelque cause
que ce soit, sont immédiatement proposés
pour la réforme et déférés à la commission
spéciale de réforme de la subdivision de ré-
gion où ils se trouvent.
Cette proposition, établie par le chef de
corps, relate la date, l'origine et les circon-
stances des blessures ou infirmités ; elle est
accompagnée du livret matricule ainsi que
d'un certificat de visite établi par l'un des
médecins du corps, et de tous les certificats
et documents authentiques de nature à éclai-
rer la commission spéciale.
Les hommes sont examinés, en présence
de la commission, par deux médecins mili-
taires, ou à défaut par deux médecins civils,
qui constatent par un certificat de contre-
visite, les résultats de leur examen. La com-
mission prononce et sa décision est constatée
par un procès-verbal dressé par le sous-
intendant militaire, sur un registre spécial.
Lorsque la commission spéciale a reconnu
que les militaires soumis à son examen sont
impropres au service, elle examine si le
congé qu'il convient de leur délivrer est un
congé n° l ou un congé n" 2 . Dans le cas
où elle accorde un congé n° 1, la commis-
sion apprécie s'il y a lieu de proposer le titu-
laire pour une gratification renouvelable.
— des officiers. La réforme est la po-
sition de l'officier privé définitivement de
son emploi, et rendu à la vie civile, avec
une solde temporaire de réforme, ou une
pension de réforme, suivant qu'il a ou qu'il
n'a pas accompli vingt ans de services effec-
tifs.
Un officie]' ou assimilé peut être mis à la
réforme dans l'un des cas suivants : 1° par
mesure de discipline, pour inconduite habi-
tuelle, fautes graves dans le service ou con-
tre la discipline, fautes contre l'honneur;
2° pour raisons de santé, après trois ans
passés dans la non-activité.
Dans les deux cas , la réforme ne peut
être prononcée que par le Chef de l'Etat sur
la proposition du Ministre de la guerre, et
REFOULEMENT.
7<9
RÉGIMENT.
après avoir pris l'avis duu conseil d'en-
quête. ^
Les formalités a. remplir pour la réforme
des officiers sont indiquées dans le règlement
du 28 décembre 1>83 sur le service inté-
rieur (art. 3i4, infanterie; art. 3l7, cava-
lerie; art. 342, artillerie).
Les officiers de réserve et de l'armée ter-
ritoriale, soumis à des règles spéciales, peu-
vent perdre le grade qui leur a été conféré
pour lune des causes énumérée3,et dans les
formes prescrites par le décret du 31 août
1878,
— des outils portatifs. La réforme
des outils portatifs est prononcée par le Mi-
nistre de la guerre, sur la proposition du
capitaine d'artillerie inspecteur , qui lui
adresse un rapport, à la suite de sa visite
annuelle.
-- des pièces d'armes. Les pièces d'ar-
mes sont réformées par le capitaine d'artil-
lerie, lors de sa visite annuelle.
REFOULEMENT. Dégradation des bou-
ches à feu en bronze, consistant dans l'ac-
croissement du diamètre de l'âme à l'empla-
cement de la charge.
REFOULER l'ennemi. Faire reculer,
repousser l'ennemi dans ses attaques, dans
ses opcrations, dans ses sorties.
REFOULOIR. Hampe garnie d'une tète
cylindrique aplatie, servant à bourrer la
cliarge, le tampon d'une pièce de canon se
chargeant par la bouche.
RÉFRACTAIRE. Celui qui, appelé par
la loi de recrutement, ne se rend pas sous
les drapeaux (V. Déserteur).
RÉFUGIÉ. Celui qui se retire en pays
étranger pour y être en sûreté. Lorsqu'une
troupe en armes se réfugie en temps de
guerre sur un territoire neutre, elle doit être
désarmée et internée. C'est ce cpri a eu lieu
en 1871 pour l'armée de Bourbaki, qui s'est
réfugiée en Suisse.
REFUS. Action de repousser, de ne pas
accepter ce qui est offert, de ne pas accorder
ce qui est demandé.
— de denrées de l'administration.
Lorsqu'un officier chargé de suivre une dis-
tribution reconnaît que les denrées ne sont
pas acceptables, il ne doit pas les recevoir
et en rentre compte au major; celui-ci in-
forme aussitôt le connuandant d'armes et le
colonel, et avise le sous-intendant militaire.
Le commandant d'armes convoque le plus
tôt possible la commission, et il est procédé
comme il est indiqué au règlement du
28 décembre 1883 (art, 381 à'"3S5, infan-
terie; 373 à 379, cavalerie; 399 à 403,
artillerie) ,
— de denrées de l'ordinaire. L'offi-
cier délégué par la commission des ordi-
naires doit refuser les denrées qu'il ne juge
pas de bonne qualité et en exiger le rempla-
cement immédiat. En cas de contestation, il
rend compte au président, qui convoque la
commission. Celle-ci prononce sans appel,
et, s'il y a lieu, fait aclieter au compte des
fournisseurs les quantités de denrées ou le
nombre d'objets nécessaires.
— d'informer (V. Justice militaire).
— d'obéissance. Le refus d'obéissance
pour marcher contre l'ennemi ou contre des
rebelles armés, est puni de mort avec dé-
gradation militaire ; le refus d'obéissance
simple sur un territoire en état de guerre ou
de siège est puni de 5 à 10 ans de travaux
publics ; le refus d'obéissance, dans tous les
autres cas, est puni de 1 à 2 ans de prison
(art. 218).
REFUSER la bataille, le combat.
Eviter un engagement qui se présente avec
l'ennemi.
— le front, Taile. Faire replier en ar-
rière une partie de la ligne de bataille.
RÉGIE. Action de faire exécuter des tra-
vaux au compte de 1 État et sous la surveil-
î lance de ses agents. Ce mode est quelquefois
employé par le service du génie, lorsqu'il ne
peut pas trouver à' entrepreneur, ou lorsque
celui-ci n'est pas en mesure de remplir ses
engagements, ou lorsqu'il les remplit dans
un esprit de fraude.
On désigne encore sous le nom de régie
les administrations chargées de la perception
de certaines taxes indirectes, telles que les
tabacs, les vins, les alcools, les pou-
dres, etc.
REGIME. Règle à laquelle est soumise
l'alimentation des malades dans les hôpitaux
militaires. Se dit aussi de la règle dans la
manière de vivre, par rapport à la santé.
RÉGIMENT. Unité d'instru tion et d'ad-
ministration composée d'un certain nombre
de compagnies, escadrons ou batteries, con-
stituant un seul corps de troupe, sous le
commandement d'un colonel ou d'un lieute-
nant-colonel.
Chez les Francs, les corps de troupe, for-
més pour la durée d'une campagne, étaient
désignés par le nom de leurs bannières et les
compagnies comptées par enseignes ; le chef
de plusieurs compagnies, comme notre chef
de bataillon, prenait le nom de capitaine gé-
néral, et lorsque le corps comprenait un
certain nombre de compagnies, celui qui le
commandait finit par prendre le titre de co-
lonel ou de nu'stre de camp.
Mais ce n'est que sous Henri 11 que l'on
vit apparaître des régiments sous ce nom,
au nombre de 4 formés des 4 légions que ce
RÉGIMENT AIRE.
720
RÉGLAGE
DU TIR.
roi avait organisées. Henri IV en ajouta 9.
Louis XUl en créa dl, et Louis XIV 94.
Jusqu'à ce dernier monarque, les régi-
ments portaient le nom des provinces où ils
avaient été formés; en 1666, Louis XIV
leur assigna des numéros d'ordre; néanmoins
l'ancien usage continua de prévaloir dans le
langage or linaire. En 1793, le nom de régi-
ment fut leraplacé dans l'infanterie, par
celui de demi-brigade, mais un arrêté des
consuls le rétablit en 1803, et il a toujours
été employé depuis. Il existe en France,
d'après l'organisation actuelle pour le temps
de guerre, trois espèces de régiments, dans
l'infanteiie, savoir : 1° le régiment actif à
3 bataillons de 4 compagnies chacun, com-
mandé par le colonel ; 2" le régiment mixte,
de 3 bataillons, dont 1 formé de soldats de
l'armée active, et 2 formés de territoriaux,
commandé par le lieutenant colonel du régi-
ment actif, et portant le numéro de ce der-
nier régiment, augmenté de 200 ; 3° le
régiment territorial formé d'un nombre va-
riable de bataillons à 4 compagnies, et com-
mandé par un lieutenant-colonel de l'armée
territoriale. Pour l'organisation en temps de
paix (V. Armée, Artillerie, Cacalerie, Génie,
Infanterie, Pontonniers, Train des équi-
pages).
Il existe actuellement deux types de régi-
ments d'infanterie de ligne ; i° le régiment
subdivisionnaire qui comprend, en temps de
paix, 3 bataillons de 4 compagnies, plus un
cadre complémentaire destiné à former un
4<= bataillon en cas de mobilisation ; 2" le
régiment régional qui comprend, dès le
temps de paix, 4 bataillons de 4 compa-
gnies chacun.
RÉGIMENTAIRE. Qui appartient au
régiment (V. Écoles régimentaires. Convois
régimentaires, etc.).
RÉGION de corps d'armée. Étendue
du territoire national occupé en temps de
paix par un corps d'armée. Chaque région
comprend huit subdivisions de région, ayant
chacune un bureau de recrutement, et for-
mant un régiment territorial d'infanterie.
REGISTRE. Livre où l'on écrit les actes,
les opérations de chaque jour, pour en con-
server trace et pour en justifier.
Les registres tenus dans la compagnie
sont : le registre de comptabilité, le registre
d'ordres, le cahier d'ordinaire, les livrets
matricules des officiers, des hommes et des
chevaux, et les livrets individuels des
hommes de troupe.
L'article 115 du règlement du 15 janvier
1889 sur l'administration des corps de
troupe [B. 0 , p. r., page 38), indique la
nature des registres à tenir danj les corps,
portions de corps et détachements, ainsi que
les officiers qui sont chargés de les tenir.
L'annexe n° 2 audit règlement (B. 0., p. r.,
page 91) donne les instructions nécessaires
pour la tenue de ces différents registres.
— matricule (V. Matricule).
RÉGLAGE du tir. A pour objet de dé-
terminer la hausse à employer pour que les
projectiles lancés par les différentes pièces
viennent se grouper autour du but à battre,
de manière à produire le plus grand effet
possible. On y parvient en observant les
points de chute d'un certain nombre d'obus
et en corrigeant méthodiquement les
hausses successivement employées pour ce
tir d'essai.
— du tir percutant de campagne.
Lorsque l'observation du sens des écarts est
généralement possible, le réglage du tir
s'exôcnte à l'aide de toutes les pièces de la
batterie. Avant de commencer le feu, on
donne les indications les plus précises sur
les conditions du tir. Le feu est commencé à
une distance inférieure à celle qui a été ap-
préciée ; cette diminution est de 200 mètres
environ. L'observation des coups a lieu, soit
à l'dil nu, soit avec la lorgnette ou la lu-
nette de batterie. Dans les tirs d'essai, les
coups sont échelonnés en faisant donner
successivement aux pièces un nombre de
tours de manivelles en progression arithmé-
tique jusqu'à ce que l'on observe un écart
en sens contraire du premier. A partir du
moment où le but est encadré, on resserre
la fourchette jusqu'au 1/8 de tour, en di-
minuant progressivement l'amplitude des
mouvements de manivelle, chacune des nou-
velles modifications étant la moitié de la
précédente.
Si, dans certains cas, il est plus avanta-
geux de régler le tir au moyen de coups
longs, le premier coup est long et l'on ma-
nœuvre la manivelle dans le sens plus près.
Pour le tir d'ensemble, les modifications à
prescrire à la hausse d'essai sont basées sur
l'observation d'une série de 6 coups et en-
suite sur des séries de 12 coups. Sur une
ligne mince, découverte, on cherche à obte-
nir moitié de coups courts, tandis que 1/3
de coups courts suffisent pour une ligne pro-
fonde ou couverte.
Dans le cas de changement d'objectif, le
réglage du tir se fait suivant les règles or-
dinaires en partant du nouveau point de
départ.
Lorsque le même coup, tiré trois fois de
suite, ne peut donner lieu à aucune obser-
vation du sens de son écart, on emploie,
suivant les cas, le système des observations
REGLAGE.
latérales ou celui de l'échelonnement dex
fiausses. ^
— du tir fusant de campagne. Ré-
gler la hausse comme pour le tir percutant.
Dès que le but est encadré par 2 coups dif-
férant de 1/2 tour de manivelle, le capitaine
prescrit à une section des ailes de continuer
le tir percutant et aux autres pièces de dé-
boucher les évents. Le capitaine poursuit la
détermination de la fourcJiette de 1/8 de
tour à l'aide des pièces chargées, fixe la
hausse et prescrit de déboucher les évents ;
sur un but mince, adopter la hausse du
coup court de la fourchette, sur un but pro-
fond, celle du coup long. Les évents débou-
chés sont ceux qui correspondent à la
hausse. Pour les coups suivants, les pièces
ne sont rechargées que lorsque le capitaine
a prescrit le nouvel évent. Faire varier
l'évent, si c'est nécessaire, par 2/10 de se-
conde, jusqu'à ce que l'on obtienne une série
de 4 coups contenant à la fois des coups
fusants et des coups percutants. Régler en-
suite le tir de manière à obtenir 1/3 à 1/4
de coups percutants. Tirer une série de
8 coups avec l'évent ainsi corrigé ; lorsqu'une
semblable série comprend 2 ou 3 coups per-
cutants, l'évent est réglé. La section percu-
tante prend alors le tir fusant.
Pour régler directement le tir fusant, on
prend une hausse courte et l'évent corres-
pondant. Conserver l'évent et modifier la
hausse pour amener l'éclatement à hauteur
du but. Dès qu'un évent a donné lieu à un
coup fusant observé court ou long, modifier
l'évent et faire subir la correction parallèle
à la hausse à l'aide de la manivelle. Lors-
qu'on a observé un coup de sens contraire
aux précédents, appliquer le procédé des
moyennes successives, jusqu'à ce que l'ou
obtienne une fourchette de 0'",3. Vérifier
les limites de la fourchette ; adopter pour
toute la batterie l'évent et la hausse du
coup court.
Le réglage du tir sur un but mobile, sur
une ligne de cavalerie se rapprochant de la
batterie, celui d'un groupe de batteries font
lobjet de règles précises à l'usage des artil-
leurs et qui ne peuvent trouver place ici.
— du tir de siège, de place et de
côte. On dispose, pour le réglage du tir de
ce genre de pièces, de tout le temps et de
tous les moyens désirables : tables de tir,
planclieltes de tir, distances repérées d'avance,
[)Ostes téléphoniques pour l'observation des
coups, but immobile, etc.; aussi est-on ra-
rement obligé de recourir à un réglage comme
celui qui est employé pour le tir des bouches
à feu de campagne, et alors le service de
l'artillerie prend les dispositions prévues.
721 RÈGLEMENT.
RÈGLE. Instrument qui sert à tracer des
lignes droites. Au figuré ce mot signifie :
principe, loi, usage, bienséance.
— à coulisse ou règle Voilliard.
Instrument employé pour permettre de
rendre à une pièce d'artillerie, après chaque
coup, la direction qu'elle avait au premier
coup et qui a été dérangée par suite du re-
cul ou du déplacement de l'affût (V. Poin-
tage).
C'est une règle graduée ou non, munie de
2 curseurs. On commence avant de tirer le
1*"^ coup, par planter un piquet A à droite
et un piquet B à gauche de l'affût, en face
des points de repère a et b. La règle étant
appliquée en A, son extrémité en a, on
fixe le curseur n° 1 au-dessus du piquet A.
On porte ensuite la règle sur b B, en la re-
tournant de manière à appliquer le curseur
n° 1 en 6, puis Ton fixe le curseur n'' 2 au-
dessus de B.
Pour redonner le pointage primitif après
le tir du 1^"^ coup, on applique de nouveau
l'extrémité de la règle contre le repère a et
l'on amène le curseur n° 1 au-dessus de A.
De cette façon, la distance entre les 2 cur-
seurs se trouvera augmentée ou diminuée de
la différence entre les deux positions succes-
sives du curseur n" 1. On porte alors la
règle en 6 B, en posant le curseur n° 2 au-
dessus de B, et Ton déplace la flèche à
droite ou à gauche jusqu'à ce que le repère
b s'applique contre le curseur n° 1. Alors
la ligne a 6 se trouvera parallèle à sa posi-
tion primitive, puisqu'elle aura été augmen-
tée ou diniinuée d'une même longueur B.
RÈGLEMENT.- On confond souvent les
décrets, instructions, ordonnances, avec les
règlements. Règlement, qui vient de régu-
lation, est synonyme de rescrit officiel. H y
a d'ailleurs des décrets ou ordonnances por-
tant règlement; tels sont : le décret du
23 octobre 1883, portant règlement sur le
service des armées en campagne ; celui du
28 décembre 1883, portant règlement sur
le service intérieur; celui du 4 octobre 1891,
portant règlement sur le service dans les
places de guerre et les villes de garnison.
Nous citerons comme règlements les plus
importants, ceux sur les manœuvres des dif-
férentes armes (V. Théories), sur la solde,
sur le service intérieur, sur le service dct
places, sur le service en campagne, sur les
46
RÉGULARISATION. 7
frais de route, sur les transports militaires
en chemin de fer, sur les subsistances mili-
taires, sur l'habillemenf, sur l'administra-
lion des corps de troupe, sur la comptabilité-
matières, sur te service courant, sur la
gendarmerie, sm»" le service de santé, sur le
service des étapes, sur les réquisitions.
— de compte. Opération qui consiste à
l'iablir un compte suivant la règle, puis à
le solder.
RÉGOLARISATION. Action de rendre
régulier ce qui n'a point été fait suivant les
règles.
— des frais de route. Chaque mois,
les payeurs récapitulent les mandats de frais
de route qu'ils ont payés, eu un état de
remboursement en double expédition, et
adressent le tout au sous-intendant mili-
taire qui, après vérification, en ordonnance
le montant au profit du payeur, pour le cou-
vrir des avances qu'il a faites. La vérifica-
tion a lieu dans les formes indiquées par les
décrets du \'i juin 1867 (édition de 1889).
RÉGULIER. Qui est établi suivant la
lèglc. On donne quelquefois le nom de régu-
liers à des soldats appartenant à l'armée ré-
gulière de certaines puissances orientales,
afin de les distinguer des irréguliers, qui
sont formés seulement au moment d'une
RÊHARILITATION. Action de rétablir
dans son premier étal, dans ses droits, celui
qui en était déchu. En matière commerciale,
elle a pour but de faire cesser toutes les in-
capacités d'un failli ; en matière criminelle,
elle ne s'exerce le plus souvent que lorsqu'on
reconnaît que le jugement est une erreur de
justice ou lorsque le condamné a terminé sa
peine on a olitenu des lettres de grâce.
RÉINTÉGRATION. Action de faire re-
mettre uu objet dans le lieu d'où il a été
enlevé.
— d'armes. Les armes des militaires
envoyés eu congé ou rayés des contrôles du
corps pour une cause quelconque, sont réin-
tégrées au magasin du corps au moyen d'un
bulletin de versement nominatif. Elles sont,
au préalable, visitées par le chef armurier,
qui doit les remettre en bon état, avant de
les placer dans le magasin (V. Répara-
lions) .
— de chevaux. Les demandes de réin-
tégration «de chevaux appartenant à l'État
sont établies dans la forme indiquée par la
circulaire du 21 décembre 187"2. (,/ M., p.
r., page 900). Dans les corps de troupe,
l'état est conforme au modèle n" 2 annexé à
la note du 25 décembre 1883 (J. M., p. r.,
page 839). Ces demandes sont soumises, soit
à l'insnecteur général, soit au général com-
! REITRE.
mandant le corps d'armée, qui fait verser
les chevaux dans un corps de troupe à che-
val de la région. Les chevaux sont présentés
uu corps de troupe qui les a livres, ou au
corps à cheval le plus à proximité, si le
premier a fait mouvement.
La commission de remonte examine avec
le plus grand soin l'état de i'animal, aliu de
constater si la responsabilité de l'officier est
ou non engagée, et, dans le premier cas, elle
fixe la somme à imputer pour la déprécia-
tion du cheval. Cette !ppération est con-
statée par un procès-verbal (V. Rétrocession
des chevaux appartenant aux officiers).
— des denrées En fin de trimestre ou
de service, les quantités de denrées restant
dans les voitures du train régimentaire sont
reversées dans un magasin des subsistances,
et ces quantités sont déduites sur le bon
total établi au titre du corps par le compta-
ble. Lorsqu'en fin de trimestre le service doit
se continuer, ce versement ne se fait pas
effectivement, mais seulement en écritures,
cest-à-dire que le corps reçoit du comptable
une facture de prise en charge qui a|)puie la
sortie au registre-journal, et ce corps remet
au comptable un bon de réapprovisionne-
ment qui est pris en recette à ce même re-
gistre.
— des effets et du matériel appar-
tenant à l'État. Ces effets ou objets sont
réintégrés au magasin du corps par les unités
administratives, au moyen d'un bulletin de
versement. Ils sont, au préalable, visités,
puis remis en bon état. Les dégradations
provenant de la faute des hommes sont im-
putées à la masse d'habillement et d'entre-
tien.
— des effets et du matériel appar-
tenant aux masses. Ces effets ou objets
sont réintégrés par les détenteurs à l'unité
administrative à laquelle ils appartiennent.
Cette opération est constatée par une inscrip-
tion sur le registre des entrées et des sor-
ties.
REITRE ou REYTRE. Vient du mot al-
lemand reiter ou rilter, cavalier. C'était une
cavalerie légère, d'origine alleman le, louant
ses services à quiconque pouvait les payer.
Chaque reître avait un valet par lequel il se
faisait appeler maître (meisler). Us formaient
des corps de 5 à 600 hommes qui combat-
taient bravement et manœuvraient habile-
ment ; on prétend que ce furent eux qui in-
troduisirent en France l'usage du pistolet.
Fendant les guerres de religion, plusieurs
corps de reitres servirent catholiques et pro-
testants. Les excès qu'ils commirent dans
les pays qu'ils traversaient les rendirent
odieux à la population. Celle-ci en exter-
REJET.
:i:i
RELIURE.
mina uu grand nombre, après les pertes
rjuils subirent dans dive» combats, de sorte
que peu d'entre eux purent rentrer en Alle-
magne.
REJET. Action de rebuter, de repousser,
de ne pas agréer, de ne pas admettre (V,
Régularisation) . Toutes les dépenses non
justifiées ou non réglementaires font l'objet
d'uu rejet de la part des autorités adminis-
tratives et donnent lieu à des feuilles de rec-
tification.
REJOINDRE son corps, son poste. Se
rendre au corps, au poste, dont oo est sé-
paré à la suite dune permission ou d'un
congé, ou auquel on est affecté à la suite
d'une nomination, d'une mutation, etc.
RELÂCHER. Laisser aller un prisonnier
auquel on rend sa liberté. Dans la mai'ine,
ce mot signifie s'arrêter en quelque endroit
pour cause de besoin ou de danger.
RELAIS. Nom donné d'abord à la
berme .
— à la pelle. Le relais à la pelle est la
distance à laquelle un homme peut jeter la
terre avec cet outil ; cette distance est de
4 mètres si le transpoi t se fait horizontale-
ment, et de i™,60 si le jet est vertical ; si
les travailleurs sont exercés, cette hauteur
peut être portée à 2 mètres. Pour transpor-
ter la terre du déblai au remblai, il faudra
donc un certain nombre d'hommes, nombre
qui se modifiera au fur et à mesure de
l'avancement du travail, car d'une part la
fouille s'approfondit, d autre part le remblai
s'élève. Dès que le travad est un peu avancé,
les jets de pelle ne sont ni horizontaux, ni
verticaux ; le relais est alors déterminé théo-
riquement par cette considération que le
double de la distance verticale, augmenté de
la distance horizontale, soit égal à 4 mè-
tres.
RELATIONS. Rapports que les diverses
autorités, que les différents services ont
entre eux, et qui sont réglés par les instruc-
tions, règlements, etc., pour les cas de toute
espèce. C'est aussi le rapport qui existe
entre deux objets ou deux quantités, par
ex., les relatioHb entre les charges et les vi-
tesses initiales.
Rapport d'une chose à une autre, loi qui
en découle. Ainsi, pour la relation entre la
flèche et l'abaissement de la trajectoire au
point de chute, on a trouvé que la flèche
est le quart de l'abaissement de la trajec-
toire au point de chute. Gomme relation
entre la portée d'une arme et la flèche,
celle-ci est le quart du produit de la portée
par la tangente de l'angle de tir. La rela-
tion entre la portée et l'abaissement de la
trajectoire au point de chute, a pour expres-
sion : la portée multipliée par k tangenli-
de l'angle de tir, etc.
RELEVE. Extrait des articles fi 'un regis-
tre, d'un compte, qui sont relatifs à un
même objet. Tels sont les relevés de centra-
lisatioa, les relevés de mandats d'étapes, les
relevés du registre H , les relevés des dé-
penses remboursables par l'État, les relevés
sommaires, etc
RELÈVEMENT. Mouvement qui se pro-
duit entre l'instant où la poudre s'enflamme
et celui où le projectile quitte !e canon, et
qui a pour objet, dans les armes placées à
l'épaule, de faire relever légèrement le
canon.
— des lignes télégraphiques. Le tra-
vail s'exécute en sens inverse de la construc-
tion (V. Lignes télégraphiques).
RELEVER la garde, un poste, un
détachement, une sentinelle, etc., c'est
remplacer par de nouvelles troupes celles
qui étaient installées antérieurement aux
endroits indiqués. L'article 82 du décret
du 4 octobre 1891 indique les conditions et
formalités en pareil cas.
RELIEF des ouvrages (V. Hauteur du
parapet).
RELIEN. Poudre de guerre grossièrement
écrasée et non tamisée.
RELIGION. Culte rendu à la Divinité.
Le sentiment religieux, très vivace jusqu'à
la Révolution, a fait accomplir de grandes
choses, lorsqu'il s'est montré réellement
élevé, large et conciliant, de même qu'il a
produit des faits barbares et odieux, tels que
les guerres de religion, l'inquisition, etc.,
lorsqu'il s'est montré étroit, intoléiant, fana-
tique.
Actuellement, la plupart des puissances
considèrent avec raison ce sentiment comme
une force pour leur armée (V. Aumôniers.
Culte, Inhumation).
RELIURE. Action de coudre ensemble les
feuillets d'un livre et d'y mettre une couver-
ture pour le conserver. La reliure de l'An-
nuaire militaire, du Bulletin officiel du mi-
nistère de la guerre, partie réglementaire,
des ouvrages de médecine, des ouvrages de
l'infirmerie vétérinaire, des registres matri-
cules, etc., existant dans les corps de troupe,
est effectuée au compte de la masse d'habil-
lement et d'entretien ; la rcUure du Bulletin
officiel du ministère de la guerre en la pos-
session des fonctionnaires de l'intenJance et
des directeurs de service ayant des frais de
service, doit être effectuée semestriellement
à leur compte; de même, les frais de reliure
des registres de comptabilité des ofiiciers qui
perçoivent des frais de bureau, sont suppor-
tés par ces officiers (V. Brochage).
REMBLAIS.
REMBLAIS. Masse de terre rapportée,
provenant de l'excavation du fossé, et em-
ployée à la construction du parapet des ou-
vrages ou retranchements (V. Déblais et
Destrudion des routes).
REMBOURSABLE. Qui doit être payé.
Les denrées du service des vivres apparte-
nant à l'État, distribuées à titre onéreux,
sont délivrées aux parties prenantes contre
versement immédiat de leur valeur entre les
mains de l'officier comptable ou de l'entre-
preneur chargé d'effectuer les distributions.
Il est fait exception à cette règle pour les
denrées distribuées à tout détachement qui
n'est pas commandé par un officier. Les prix
de remboursement sont fixés par le Minis-
tre. Les bons partiels sont d'un modèle spé-
cial et sont décomptés en argent. Les quan-
tités à porter sur ces bons ne sont pas
inférieures au décagramme, pour le sel, le
sucre et le café, et au kilogramme pour les
autres denrées. A la fin de cliaque trimestre,
les corps établissent un bon récapitulatif
décompté pour toutes les fournitures perçues
à titre remboursable pendant le trimestre;
ce document, qui tient lieu de bon total,
sert à rectilier les erreurs de calcul ou les
fractions négligées sur les bons partiels.
Les distributions faites à titre onéreux,
par les entrepreneurs, des denrées qui leur
appartiennent (vivres ou fourrages), ne don-
nent pas lieu à comptabilité, excepté celles
faites à d'autres services de la guerre. Les
parties prenantes payent directement le
montant de ces distributions entre les mains
des entrepreneurs près desquels ils prennent
livraison. Les prix de remboursement sont
ceux des marchés conclus par les entrepre-
neurs avec l'administration de la guerre.
REMBOURSEMENT. Payement qui se
fait pour rendre une somme que l'on doit.
— des avances faites par le corps.
Les remboursements des avances faites par
les corps, pour le compte de l'Etat, ont lieu
sur la production de relevés d'un modèle
spécial, établis pour chaque service du dé-
partement de la guerre et appuyés des pièces
justificatives (V. annexe n" i au règlement
du 14 janvier 1889, B. 0., p. r., page 75).
— des cautionnements. Les caution-
nements déposés par les fournisseurs des or-
dinaires sont remboursés, à l'expiration de
chaque marché, par le trésorier ou l'officier
payeur, sur l'invitation écrite du président
de la commission, et en présence du secré-
taire. En cas de départ du corps, les cau-
tionnements leur sont remis la veille du dé-
part.
Les cautionnements versés dans les caisses
de l'État par les entrepreneurs ou fournis-
724 REMBOURSEMENT.
seurs du département de la guerre, leur sont
remboursés, après l'expiration de leurs mar-
chés et le règlement de leurs comptes, sur
une autorisation appelée mainlevée, déli-
vrée par le Ministre de la guerre.
Les cautionnements versés dans les caisses
de l'État par certains comptables gestion-
naires du département de la guerre , leur
sont remboursés, en lîn de gestion, après
l'apurement de leurs comptes, sur une auto-
risation délivrée par le Ministre de la
guerre.
— d'effets et du matériel apparte-
nant à l'Ëtat. Ces remboursements sont
effectués par les conseils d'administration
des corps de troupe, d'après les factures qui
leur ont été envoyées par le service livran-
cier, la preuve du remboursement doit être
inscrite au bas de la facture par l'agent du
Trésor qui a reçu les fonds.
Le remboursement des effets emportés par
les hommes passant d'un corps à un autre,
est effectué par le nouveau corps à l'ancien
corps, au moyen de mandats sur le Trésor.
Le remboursement des effets ou objets
appartenant aux corps de troupe que les ad-
judants et les officiers sont autorisés à pren-
dre pour leur usage particulier, sont effec-
tués à la fin de chaque trimestre, sur des
états nominatifs décomptés.
— des frais de route. Le dernier jour
de chaque mois, dans la matinée, le tréso-
rier de chaque corps de troupe, ou le chef
de détachement, suivant le cas, dresse un
état des indemnités payées par lui pour
frais de route pendant le mois. Cet état re-
produit toutes les inscriptions du registre de
route. Il est adressé, le jour même, accom-
pagné, s'il y a lieu, des bordereaux et des
listes nominatives, au sous-intendant ou à
son suppléant légal, qui, après vérification
sommaire et rectification, au besoin, en
mandate le montant au profit du corps,
assez à temps pour que le payement puisse
avoir lieu dans la journée au Trésor public.
Cet état est acquitté par le trésorier ou le
chef de détachement, qui en perçoit le mon-
tant.
Si, dans le courant d'un mois, les ressour-
ces d'un corps ou d'un détachement sont
insuffisantes, il se fait rembourser des paye-
ments pour frais de route de la môme ma-
nière que ci-dessus.
— des trop-perçus. Le montant des
trop perçus de toute nature constatés par les
feuilles de journées, est retenu par le tréso-
rier aux capitaines-commandants, au pre-
mier payement mensuel du traitement des
olficiers qui suit la vérification des feuilles
de journées par le sous-intendant militaire.
REMETTRE la baïonnette. 7
REMETTRE la baïqpnette. Le soldat
étant reposé sur l'arme et la baïonnette
étant au canon," la baïonnette est remise au
fourreau au commandement de : Remettez {la
baionn) elle, qui s'exécute en 3 mouve-
ments.
— la consigne, la semaine, le ser-
vice. Faire donner les indications néces-
saires par celui qui quitte un service à celui
qui le remplace, pour que le service conti-
nue à être assuré comme s'il n'y avait pas
de changement de titulaire.
REMINGTON (armes). Armes à bloc,
» REMONTE.
du genre dit à rotation rétrograde. Le bloo
et le chien sont en forme de secteur circu-
laire. La monture est en deux parties, sépa-
rées par la boîte de culasse ; il existe deux
types de culasse mobile ; l'un ne comporte
pas de percuteur, le chien agissant directe-
ment sur l'amorce; l'autre a un percuteur
logé dans le bloc (fig. 27S).
L'Espagne a un fusil Remington pour
l'infanterie et les troupes à pied, une cara-
bine pour la cavalerie et l'artillerie montée,
un mousqueton pour le génie monté.
Des fusils et des carabines Remington, de
Fis.
divers modèles, dont quelques-uns transfor-
més en armes à répétition, font partie de
l'armement du Danemark, de la Hollande,
de l'Italie et de la Suède, les anciens mo-
dèles étant en général affectés aux troupes de
réserve.
REMISE de galons. Acte de renoncia-
tion à son grade fait par un homme de
troupe pour lui permettre de changer de
corps ou d'arme, de remplir certains emplois
au corps, etc. Cet acte doit être écrit; il est
signé par l'intéressé qui le fait parvenir au
chef de corps par la voie hiérarchique.
— de peine. La grâce qui est faite à
un condamné, de la totalité ou d'une partie
de la peine qu'il aurait à subir.
REMONTAGE. Assemblage et mise des
pièces d'une arme à feu séparées par le dé-
montage.
— de chaussures. Opération qui con-
siste à remettre de nouvelles semelles et une
nouvelle empeigne à des chaussures, dont
on utilise les autres parties. Ils sont effec-
tués par les ouvriers du corps, et d'après un
tarif arrêté dans chaque corps par le conseil
d'administration.
Le remontage des souliers est interdit
d'une manière absolue ; les corps sont
autorisés à faire remonter les brodequins,
les bottes et les bottines seulement.
REMONTE. Le service de la remonte est
chargé : i° de l'achat des chevaux et mu-
lets nécessaires à l'armée ; 2° des soins à
donner aux animaux achetés jusqu'à ce
qu'ils soient livrés aux corps ; 3° de la sur-
veillance des juments poulinières confiées
aux cultivateurs (V. Dépôts de remonte ,
Cavalerie, Réception des clievaux. Réinté-
gration des chevaux. Rétrocession des che-
vaux) .
— des officiers. Les ofilciers de tous
grades des corps de troupe à cheval doivent
toujours se remonter dans leur régiment :
ceux qui ne trouvent pas au corps de mon-
ture à leur convenance ont la faculté de
s'adresser au commerce.
Les officiers généraux, des états-majors,
d'infanterie, du génie, de gendarmerie, les
fonctionnaires de Tintcndance, les médecins
militaires et les employés des services admi-
nistratifs se remontent dans les régiments
de cavalerie, obligatoirement, s'ils doivent
être remontés à titre gratuit et facultative-
ment, s'ils doivent être remontés à titre
onéreux. A cet effet, chaque régiment de ca-
valerie est tenu de réserver, pour cette re-
REMONTE.
monte spéciale, un nombre de chevaux dé-
terminé, et qui sont désignés aux revues
trimestrielles. La circulaire du o avril 1881
dasse ces ofliciers en deux catégories au
point de vue de la remonte :
l'e catégorie. — Officiers brevetés du ser-
vice d'état-major ; officiers des états-majors
particuliers de l'artillerie et du génie, y
compris ceux des sapeurs- conducteurs du
génie en France ; officiers de gendarmerie.
Ces officiers sont autorisés à se remonter
dans les régiments d'artillerie, de dragons,
et au besoin de cuirassiers.
2^ catégorie. — Officiers d'infanterie, of-
ficiers des troupes du génie, fonctionnaires
de l'intendance, médecins militaires, em-
ployés des services administratifs. Ces offi-
ciers sont autorisés à se remonter dans les
régiments de cavalerie légère.
Les officiers subalternes et assimilés sont
remontés à titre gratuit; les ofliciers géné-
raux et assimilés, les officiers supérieurs et
assimilés, les hommes de troupe de la gen-
darmerie sont remontés à titre onéreux.
Les officiers subalternes de cavalerie pren-
nent possession de leur monture à l'époque
de l'inspection trimestrielle ou générale. Les
autres ofliciers, remontés à titre gratuit, doi-
vent adresser une demande au général com-
mandant le corps d'armée qui les autorise à
se remonter dans un régiment de cavalerie
légère de la région. L'oflicier choisit son
cheval parmi ceux qui sont désignés pour la
remonte , il le présente à la commission de
remonte du régiment, qui établit un procès-
verbal de hvraison relatant avec soin les
tares et autres dépréciations constatées.
Les demandes de chevaux, à titre oné-
reux, sont adressées au général comman-
dant le corps d'armée, qui statue. Les for-
malités de livraison sont les mêmes que
pour les chevaux délivrés à titre gratuit La
cession est constatée au moyen d'un procès-
verbal dressé par le sous-intendant mili-
taire. Le prix de cession est toujours le
même que le prix d'achat, excepté lorsqu'il
s'agit de capitaines promus au grade supé-
rieur, et qui conservent en toute^ propriété
les chevaux qu'ils tiennent de l'État. Dans
ce dernier cas, il est déduit sur le prix
d'achat, autant d'annuités d'un septième de
ce prix que le cheval est resté d'années aux
mains de l'officier, à partir du moment où
l'animal a atteint l'âge de 9 ans, sans
cependant que la somme à payer puisse être
inférieure à 1/7 du prix d'achat du cheval.
Le prix des chevaux est payé au comptant,
ou en deux versements égaux, dont le pre-
mier est opéré au moment de la prise de
726 REMPLACEMENT.
possession de l'animal, et le second six mois
plus tard.
D'après les dispositions du décret du 10 sep-
tembre 1»89 (B. 0., p. r., page 11), les of-
ficiers supérieurs et assimilés peuvent se
faire délivrer par l'État le nombre de che-
vaux prévu au tableau annexé audit décret,
moyenant l'abandon de V inderiinité de mon-
ture de 15 francs par mois.
La ferrure et le logement de ces chevaux
sont à la charge de l'État. Les officiers gé-
néraux et assimilés peuvent jouir de la
même faculté moyennant une retenue men-
suelle de 15 francs exercée sur leur solde.
REMPART. Vient de l'italien remparo,
rampe. Partie de la fortification perma-
nente qui constitue, à proprement parler, le
couvert ou terrain de combat. Le parapet
est placé par-dessus le rempart.
L'objet du rempart est de protéger l'in-
térieur de la place et d'avoir un comman-
dement sur la campagne.
— P^ace extérieure de la boîte de culasse
sur laquelle est taillée la rampe de déga-
gement et qui donne appui au renfort du
cylindre (V. fig. 268).
REMPLAÇANT. Celui qui était autrefois
admis à remplacer un homme pour le ser-
vice militaire que ce dernier avait à faire.
REMPLACEMENT. Dispositions per-
mettant à un homme lié au service de se
faire suppléer dans des conditions déter-
minées. Les diverses lois sur le recrutement,
notamment celle du 21 mars 1832, avaient
autorisé le remplacement à prix d'argent.
Pour faire cesser certains abus résultant
des opérations souvent véreuses auxquelles
donnait lieu le remplacement, on créa,
en 1835, la caisse de la dotation de
l'armée, dans laquelle étaient versées les
sommes fixées par le mmistre pour obtenir
l'exonération du service restant à parcourir.
La loi du 27 juillet 1872 sur le recrutement
a supprimé le remplacement sous toutes ses
formes, et la loi du 13 juillet 1889 a con-
sacré le principe.
— des effets. Les effets appartenant
aux masses sont remplacés chaque fois que
le capitaine commandant le juge nécessaire,
si les effets sont la propriété de l'unité ad-
ministrative, et chaque fois que le conseil
d'administration en reconnaît la nécessité,
lorsqu'ils sont la propriété collective du
corps.
Les effets appartenant à l'État sont rem-
placés après réforme ou après constatation
de la perte. Le remplacement a lieu immé-
diatement si l'effet a été perdu, ou si la ré-
forme a été prononcée d'urgence ; sinon, il
REMUER LA TERRE.
72-;
a lieu dans le cours du l^"" trimestre do
l'année qui suit celle dffla réforme.
BEMUER la terre. Synonyme de con-
struire des retranchements au moyen de la
pelle et de la pioclie.
RÉMUNÉRATION. Prix, récompense
des services rendus.
RENCONTRE. Petits combats, affaires
sans importance entre deux troupes ad-
verses qui se rencontrent sans s'être cher-
chées.
Duel entre adversaires qui se sont donné
rendez- vous.
RENDEMENT. Effet utile d'une bouclie
à feu, travail utile d'une machine.
— d'une machine. Rapport du travail
utilisé au travail dépensé.
RENDRE, avec un complément, a de
nombreuses acceptions militaires qui s'ex-
pliquent d'elles-mêmes et qu'il suffit de si-
gnaler : rendre compte, l'appel, le salut, les
arm,es. les honneurs, un jugement, une place,
etc. (V. Reddition).
RÊNE. Courroie faisant partie de la bride
ou du filet d'un cheval.
RENFLEMENT. Partie dont la gros-
seur est augmentée. Les canons portent des
frettes qui forment un renflement ou renfort
à partir des tourillons; les fusils portent un
renflement à partir de la chambre.
RENFLOUER. Remettre à flot des ba-
teaux coulés. Pour cela, on amène au-
dessus de celui qui est coulé, deux bateaux
que l'on dispose de chaque coté du bateau à
renflouer au-dessous duquel on passe un
câble ou une chaîne sous chaque bout. On
amarre les extrémités de l'attache aussi ten-
dues que possible, aux bateaux de secours
que l'on a eu soin de fortement charger prés
du joint d'attache en y faisant monter quel-
ques hommes. On décharge ensuite le sys-
tème pour le soulever, puis on le ramène
vers la rive.
On peut renflouer plus rapidement un
bateau en agissant au moyen de 4 cabestans
sur les câbles passés sous ses extrémités. On
installe ces cabestans sur 4 poutrelles po-
sées en travers des bateaux de secours,
deux à chaque bout.
RENFONCEMENT. Dépression, creux
que présentent certaines parties d'une
chose.
RENFORCER. Envoyer un renfort en
hommes, augmenter la force matérielle d'un
ouvi'age, d'une position.
RENFORT. Corps de troupe destiné à
augmenter la force d'un aulre ; envoyer du
renfort, envoyer un secours eu liommes.
RENGAGEMENT. Action de prendre de
RENGAGEMENT.
nouveau du service militaire, après un
ti-mps de service déterminé.
— des caporaux et des soldats. Les
soldats décorés ou médaillés ou inscrits sur
les listes d'aptitude pour le grade de caporal
ou brigadier, ainsi que les caporaux ou bri-
gadiers, peuvent être admis à contracter des
rengagements pour deux, trois ou cinq ans,
dans le cours de leur dernière année de ser-
vice sous les drapeaux. Tout homme des
troupes coloniales peut être admis à con-
tracter un rengagement pour deux, trois ou
cinq ans, après six mois de service. Les
rengagements datent du jour de l'expiration
légale du service dans l'armée active. lU
sont renouvelables jusqu'à une durée totale
de quinze années de service effectif. Les ren-
gagés ont droit à une prime payable immé-
diatement après la signature de l'acte et à
des hautes payes journalières, à partir du
jour où leur rengagement commence à
courir. Après 15 ans de service effectif, les
rengagés ont droit à une pension propor-
tionnelle.
Tout homme appartenant à la cavaleiie
peut contract£r un rengagement d'un an
dans le cours de sa 3^ année de service. Il a
droit à une haute paye pendant la 4« an-
née : de plus, il ne reste que 3 ans dans la
réserve de l'armée active, de sorte qu'il
passe dans l'armée territoriale, et par suite,
dans la réserve de cette armée, trois ans
avant la classe a laquelle il appartient .
Dans les troupes coloniales, les premiers
rengagements des caporaux ou brigadiers et
des soldats donnent droit à une prime payée
au moment de la signature de l'acte et à
des gratifications annuelles. Les hautes payes
journalières sont augmentées de trois ans en
trois ans. Peuvent être admis à se rengager
dans les troupes coloniales : i° les militaires
de toutes armes ; 2° les hommes de la ré-
serve de l'armée active âgés de moins de
28 ans ; 3° les hommes des régiments étran-
gers autorisés par le ministre de la guerre.
Dans le corps des équipages de la flotte,
les rengagements des quartiers-maîtres et
marins provenant du recrutement donnent
droit aux mômes avantages pécuniaires que
ceux qui sont accordés aux quartiers-maî-
tres et marins provenant de V Inscription
maritime.
— des sous-officiers. Le rengagement
des sous-officiers est régi par la loi du
18 mars 1889. Les rengagements sont con-
tractés dans les deux derniers mois de service
actif, et pour une période de 2, 3 ou 5 ans.
Les sous-ofGciers peuvent être également au-
torisés à contracter un rengagement dans les
trois années qui suivent leur renvoi dans
RENGAGEMENT.
728
RENTREZ.
leurs foyers. Le nombre des rengagements
est limité aux deux tiers de l'effectif normal
des sous-officiers dans chaque corps ou ser-
vice.
Les sous-officiers . ne peuvent être auto-
risés à se rengager que par le général com-
mandant le corps d'arrnée, et celui-ci ne
peut refuser son autorisation, dans les
limites de nombre fixées par le ministre,
qu'en cas d'avis défavorable du Conseil de
régiment, avis formulé sur un mémoire de
proposition établi par le cbef de corps.
Le rengagement est contracté devant le
sous-intendant militaire, en présence de
deux témoins. Les pièces à produire sont :
1° une attestation du cbef de corps, consta-
tant l'autorisntion donnée par le général
commandant le corps d'armée; 2° un étal
signalétique et des services : 3° un certificat
d'aptitude signé par le chef de corps et le
médecin.
Le premier rengagement donne droit aux
avantages suivants : 1" ?tne première mise
d'entretien; 2° une prime de rengagement;
3° une gratification annuelle de 20U francs ;
4° une haute paye mensuelle ; 5° une indem-
nité mensuelle de logement lorsque le sous-
officier est marié et logé en ville ; 6° une
solde spéciale ; 7° l'allocation de la solde de
présence ou d'absence pendant la durée des
positions d'absence; 8° une pension propor ■
tionnelle après 15 ans de service effectif;
9° un emploi ciinl; 10° un brevet qui lui
garantit la possession do son grade et ne
permet au général commandant le corps
d'armée de le rétrograder ou de le casser
qu'après un avis conforme du conseil de ré-
giment auquel sont adjoints deux sous -offi-
ciers ; 11° une tenue de ville en drap fin;
12° un ameublement spécial.
Le 2" rengagement ne donne droit qu'à
une nouvelle première mise d'entretien et à
une nouvelle haute paye et maintient tous
les autres avantages indiqués sous les nu-
méros 3 à 12 ci-dessus. Après 15 ans de ser-
vice, le sous-officier ne peut plus rester sous
les drapeaux qu'en qualité de commissionné,
jusqu'à 25 ans de service.
Ces avantages nombreux et importants
ont eu pour résultat de compléter en deux
ans l'eiïectif des sous-officiers rengagés dans
les limites fixées piir la loi.
La loi du 6 janvier 1892 a autorisé le
l'engagement sans prime des sous-officiers
qui, au moment de leur libération, ne pour-
raient être admis à contracter un rengage-
ment avec prime, faute de place vacante.
Ces sous-officiers ont droit à la 1^*^ mise
d'entretien, à la haute paye mensuelle et à
la solde spéciale ; mais ils n'ont droit à la
part proportionnelle de la primo de renga-
gement, et à la gratification annuelle, qu'à
partir du jour où une place de sous-officier
rengagé nver prime peut leur être attribuée
par suite do vacances.
RENGAINER. Remettre dans la gaine,
dans le fourreau.
RENO ou RHÊNO. Petit mantem court,
porté plus particulièrement par les Ger-
mains et adopté par les Romains. Ne des-
cendait que jusqu'au bas des reins, en cou-
vrant seulement les épaules et la poitrine.
RENONCIATION. Acte par lequel on
renonce à quoique chose, par exemple à la
dispense du service militaire, etc.
RENSEIGNEMENT. Indice, remarque
qui peut fournir des éclaircissements sur un
fait, sur l'ennemi, ses forces, sa situation,
ses projets. En temps de paix, c'est à l'état-
major général qu'est dévolue la mission de
rasserriBler les renseignements les plus com-
plets sur les puissances étrangères. Ces ren-
seignements sont à la fois géographiques,
statistiques, militaires et politiques ; ils
portent sur tous les théâtres d'opérations
possibles et sont du domaine de la prépa-
ration à la guerre.
En temps de guerre, les renseignements
que l'on peut recueillir sont de deux es-
pèces : directs ou indirects.
Les renseignements directs sont ceux
qui sont obtenus sur le tliéàtre même des
opérations par la cavalerie ; par les recon-
naissances, par les habitants, par les es-
pions, par les prisonniers, par les partisans,
par les correspondances particulières saisies
dans les localités qu'on occupe, etc.
Les renseignements indirects com-
prennent les informations fournies par des
neutres résidant sur le territoire ennemi,
les correspondances privées et les indiscré-
tions de la presse étrangère, surtout les
journaux de l'ennemi.
RENTRANT. Angle rentrant d'un ou-
vrage, partie rentrante d'une position. En
principe, pour le tracé des lignes sur le ter-
rain, tout rentrant doit être établi dans une
partie basse, parce qu'il est bien défendu par
les feux qui se croisent en avant.
RENTRÉE en France. A leur rentrée
en France, les prisonniers de guerre sont
dirigés immédiatement sur le dépôt de leur
corps. A leur arrivée au corps, ils sont rayés
du registre des prisonniers de gueri'e et ré-
tablis sur les contrôles annuels. Ils sont
habillés, équipes et armés à nouveau, puis
il leur est fait rappel de la solde de capti-
vité qui leur revient.
RENTREZ. Avertissement donné aux
files o\i aux hommes qui, dans un aligne-
RENVERSEMENT
r29
RÉPARATION.
nient, sont trop en avant, pour les inviter
à reculer sur la base (Hilignenient.
RENVERSEMENT de la contres-
carpe. Se disait de l'opération de renverser
Vescarfe par la mine dans un siège lorsqu'on
ue pouvait la démolir de loin avec l'artil-
lerie. Actuellement, il sera toujours possible
de faire brèche à l'escarpe avec les projec-
tiles chargés de mélinite, et l'on ne sera
plus obligé de recourir à l'emploi si péril-
leux de la mine.
RENVOI. Envoi d'une chose à la per-
sonne qui l'avait envoyée. Envoi des mili-
taires dans leurs foyers,
— des effets. Les renvois d'effets aux
fournisseurs, pour cause de mal aller, ont
lieu par les transports de la guerre, à charge
de remboursement.
— des hommes dans leurs foyers.
Ce renvoi a lieu chaque année, aux dates
fixées par le Ministre de la guerre, et géné-
ralement à l'issue des manœuvres d'au-
tomne. Les hommes sont alors envoyés en
congé en attendant leur passage dans la dis-
ponibilité ou dans la réserve de Tannée ac-
tive, suivant !e cas.
RÉPARATION. Travail que l'on fait
pour remettre en bon état, après dégrada-
tions ou détériorations des armes, des effets,
des bâtiments, des ponts, des routes, des
voies ferrées.
— aux armes. Elles sont elTectuées en
principe par le chef armurier du corps, à
l'exception de certaines réparations spéciales
qui ne peuvent être exécutées que dans les
établissements de l'artillerie (V. Dégrada-
tions).
— aux bâtiments. Elles sont effectuées
par le service du génie, à l'exception de cer-
tains menus travaux d'entretien qui sont
exécutés par les corps auxquels il est attri-
bué une masse de casernement (V. Dégra-
dations).
— aux effets. Les réparations aux ef-
fets d'habillement, d'équipement, de chaus-
sure, de coiffure sont effectuées par les ou-
vriers des corps. Les réparations aux usten-
siles de campement sont effectuées dans les
magasins ou annexes du campement, lors-
qu'il s'en trouve dans la place, sinon elles
sont confiées au chef armurier du corps. Les
réparations à la literie sont exécutées par le
service des lits militaires (V. Dégradations).
Les réparations au harnachement sont ef-
fectuées par le maître sellier du corps, au
compte de l'abonnement, si elles proviennent
de l'user naturel ; au compte de l'État, si
elles doivent être attribuées à des cas de force
majeure ; au compte de la masse, si elles
proviennent de la faute des hommes. Tl en
est de même des réparations aux chariots-
fourragères dans la cavalerie. Les répara-
tions aux voitures ou fourgons régimen-
taires, ainsi qu'aux harnais, bâts, etc., sont
au compte de la masse d'entretien du har-
nachement et ferrage, à moins qu'elles ne
proviennent de cas de force majeure. Les
réparations au matériel d'escrime doivent
être confiées au maître d'escrime.
— des lignes télégraphiques. Lorsque
le poste attaqué ne répond pas, on fait fonc-
tionner le manipulateur; si l'aiguille du
galvanomètre reste immobile, le fil est
rompu. On examine d'abord la position des
commutateurs, la pile et les conducteurs ;
si tout est en bon état, on fait communi-
quer la ligne de terre par un fil addition-
nel ; si l'aiguille ne dévie pas, le dérange-
ment doit être cherché dans le poste: si elle
dévie, le dérangement est hors du poste et
il faut parcourir la ligne pour le recher-
cher.
Pour déterminer le point de rupture d'une
ligne souterraine ou rampante, envoyer un
courant continu sur la ligne ; essayer le con-
ducteur à chaque ligature, à l'aide d'une
boussole ou d'un parleur et d'un piquet mé-
tallique enfoncé en terre et arrosé d'eau.
Lorsque le poste attaqué ne répond pas et
que l'aiguille indique que le courant passe,
l'interruption peut être due au mauvais état
des appareils de réception du poste expédi-
teur ; on fait communiquer par un fil auxi-
liaire le pôle positif de la pile avec la ligne
ou la borne de sortie du paratonnerre (le
manipulateur étant au repos) ; si les appa-
reils de réception ne fonctionnent pas, le
dérangement est dans le poste; s'ils fonc-
tionnent, l'interruption est sur la ligne, et
le galvanomètre dévie parce que le fil rompu
communique avec la terre.
La réparation des fils se fait en rétablis-
sant les parties détruites au moyen de fils
métalliques fixés à l'aide d'isolateurs, aux
arbres ou à des poteaux improvisés. On peut
obtenir au besoin des isolateurs satisfaisants
avec des verres à pied remplis de résine et
fixés convenablement sur les supports.
La réparation des appareils est en général
longue et difficile en campagne, de sorte
qu'il .-«era plus rapide de rétablir le poste
de toutes pièces au moyen de nouveaux ap-
pareils.
— des ponts. Lorsqu'il s'agit simple-
ment de rétablir un tablier, la manière
d'exécuter la réparation est tout indiquée.
On peut notamment employer les divers
procédés indiqués pour les passi'relles.
— des ponts de bateaux. Vider
les bateaux s'ils sont inondés et aveugler
REPARATION.
les voies d'eau lorsque le tablier subsiste et
soutient les bateaux à. fleur d'eau; ou ren-
llouer les bateaux s'ils sont coulés à fond et
le tablier enlevé.
— des ponts sur pilotis. Enfoncer de
nouveaux jjilots ou les remplacer par
d'autres corps de support. Si la partie de la
palée restée intacte s'élève au-dessus des
hautes eaux, on recèpe les pilots à la même
hauteur, on les coitfe d'un chapeau et l'on
rétablit le tablier à un niveau un peu plus
bas que celui du pont primitif Si les pilots
ont été coupés trop bas, ou s'il est néces-
saire de rétablir le tablier à son niveau
primitif, on recèpe les pilots, on les coiffe
d'un faux chapeau et sur celui-ci on as-
semble des montants d'une hauteur suffi-
sante qu'on couronne d'un nouveau cha-
Fiq. 270.
peau (/((/. 276). On peut encore prolonger
les pilots au moyen d'une enture à mi-bois
consolidée par divers moyens [fig. 277).
y M
M
— des ponts permanents. On a di-
vers procédés : 1° jeter en travers de la
brèche de simples poutres que l'on recouvre
de madriers ; 2° employer pour franchir la
brèche un des dispositifs à contrefiches indi-
qués pour les passerelles, ou des poutres en
planches, etc.; 3° fracti-nner la brèche à
1 aide de supports intermédiaires : chevalets
sur décombres, sur pile rompue, sur ba-
teau; palée de pilots, etc.
— des routes. Dans les bas-fonds, as-
sainir la voie et la relever à 0™,50 au-des-
sus du terrain détrempé, en creusant de
chaque côté des fossés pour écouler les eaux
et fournir le remblai nécessaire; disposer
2 couches de fascines recroisées et pique-
tées. Arroser la couche supérieure avec de
la terre forte, puis la charger de 0™,15 de
730 REPARATION.
gravier, maintenu entre 2 cours longitudi-
naux de fascines fixées par 2 forts piquets
et formant chasse-roues. Dans les contrées
boisées, employer des corps d'arbres ou des
rondins.
En marche, pour franchir rapidement un
mauvais pas, établir une couche de paille,
roseaux, fascinages, planches, etc., et re-
couvrir de sable ou de terre.
Pour une route défoncée en plaine, curer
et approfondir les fossés, en jetant les terres
à l'extérieur; déblayer les ornières jusqu'au
fond solide et les remplir de pierres cassées
et de gravier damés avec soin ou de fascines
chargées de tei're ; recharger la chaussée s'il
est nécessaire.
Pour ré[»arer une trouée dans une route à
flanc de coteau, soutenir du côté du guide,
par une gabionnade, les terres que l'on fera
descendre du côté du déblai, ou faire un
passage en charpente.
Dans une route à fortes pentes ravinées,
établir de distance en distance des ôcharpes
en grosses pierres ou en corps d'arbres re-
tenus par des piquets; noyer ces écharpes
dans l'empierrement que l'on relève par-des-
sus.
— des voies ferrées. Les réparations
exigeant des travaux séiieux. sont exécutées
par le service du génie ou les sections tech-
niques. Les réparations les plus simples sont
seules indiquées ici.
On remplace des rails mis hors de service
nu moyen de fers à T ou de rails en bois
garnis d'une plate-bande en fer. Les coussi-
nets peuvent dans bien des cas être suppléés
par des tasseaux en bois cloués fortement
sur les traverses et maintenant les rails de
chaque côté. Les aiguillages pourront être
remplacés par des changements de voie à
rails mobiles, que l'on obtiendra en faisant
osciller une paire de rails placés l'un en
face de l'autre autour des cclisses qui les
réunissent aux rails fixes.
Les réparations à la voie sont effectuées
comme pour les routes ou les ponts. Pour
les brèches de petite portée, c'est-à-dire
ayant moin^ de 10 mètres, on peut em-
ployer soit des rails, soit des fers du com-
mer('e, soit des poutres en bois, que les
troupes du génie mettent en place dans des
conditions déterminées. Lorsque les portées
dépassent 15 mètres, on est obligé de dispo-
ser de poutres beaucoup plus résistantes, et
l'on emploie généralement des poutres du
système de Howe ou du système de Town.
On peut aussi, et c'est souvent la meil-
leure méthode, franchir une brèche au
moyen d'un tablier très résistant permet-
tant de supprimer les supports intermé-
RÉPARTITION.
731
RÉPARTITION.
B^
D iJ _
— d a>00
^S « •-.;
9
S -•
a
X ©
K e
t: -« -3
: »
ic
~ 3 3
a o s
a ^' c s • _x — p
.° c "s .-:
""Ht §•- «
t. o * ^ s *'
5-x iJ î '^ ■/'
■==»■:; - 5
^°-« go S
£ ij^ ?r S = -
J t^ i « g S
^ œ — - ^ S
.i m — 1 :
-: 00 „■
•■2
i; S o S-
- *« '« 5
o a> ■-
d- ti fl c
'o5"
; o a
c »
c .
o -z,
B-Zt
w o ^ c ^
! =1"
s iS X -a «
° 5 s S ^è
"^ '^ o " 'S :2
O î- 05 — — =■
ls g » ,3 "
*j o ^ ■»; 3 ô S
c "^ _ = a> S o
o c g, = îl- ï c
^85' ?r = ^ °
2 o S •-' ^^ s c
o tft cr" © œ s ?
= -Z K c s» o "'
5 a S-» S > =
= S 5 Lr.<i-=_^
^ o
.— o
e ».
5". 2 £-
o .ti
^ ^ 1
C
». c °
;^ % » h
2 o Q. .,
: J 5 s £
"O i-H —
d o" a
" t >S 2 -2
:^« «rsr
— > — • 3 M - -
•Se s
J-=»J =.!
^ c o C5
■5 > .- CT
« 3
Ç o ^ t» ^
'-' S =:
- 5 .2 =^
- .— c; .- ^
S ^
-5^ ©
i(
i c : i = « ,: s
— • ° cr — ï t.
H .S ,-r- •
>< -3 s: G."
") « , -r o c5 £ c
» &.-M ,- -r -= -s s
.M o I X I ti n K
RÉPARTITION.
732
REPÉRAGE
diaires. Le colonel Marcille a, le premier,
créé un système de ponts provisoires au
moyen d'un matériel métallique préparé à
l'avance. Chaque tablier en acier, d'une
portée de 60 mètres, se compose de deux
poutres droites en forme de T, reliées entre
elles par des entretoises, et dont les parties
supérieures constituent une plate-forme sur
laquelle sont fixés les rails de la voie
(fig. 278). Il existe aussi ua modèle dans
lequel la voie est fixée à l'intérieur du ta-
blier. Pour les petites portées, les tabliers
sont formés de poutres d'une seule pièce.
Les types destinés aux moyennes et aux
grandes portées sont au nomljre de 3, com-
prenant cliacune des tronçons de diverses
longueurs.
Le matériel est amené à pied d'œuvre,
machine en arrière, les divers éléments sont
reliés au moyen de boulons, puis l'opération
très délicate du lancement est exécutée par
les officiers et les sapeurs du régiment de
chemins de fer. Pour le lancement, on em-
ploie un avant-bec et un contrepoids for-
més avec des tronçons supplémentaires du
même type, en nombre suffisant pour que
le centre de gravité reste, dans toutes les
positions, en dedans de la rive de départ.
Il existe divers autres systèmes de poutres
métalliques en fer ou en acier, formées d'un
grand nombre d'éléments d'un poids peu
considérable et pouvant facilement s'assem-
bler, de manière à présenter une solidité et
une rigidité aussi grandes que les poutres
d'une seule pièce. Les principaux sont :
1° le pont avec poutres raèlalliques du sys-
tème Eiffel; 2" le pont avec dispositif de
charpente réticulée, du colonel Henry ; 3° les
ponts polytétragonaux, de l'ingénieur ita-
lien Cottrau; 4° le pont métallique démon-
table système Brochocki.
RÉPARTITION du contingent (Voir
Recrutement).
— des débets. Les sommes dont les
conseils d'administration sont constitués dé-
biteurs, par suite de la responsabilité qu'ils
ont encourue, sont réparties entre les
membres qui ont autorisé, commis ou con-
firmé l'illégalité, la contravention ou la né-
gligence, au prorata de la solde du grade
dont chacun d'eux était alors titulaire.
— des troupes dans la guerre de
siège. Les hommes et les pièces sont répartis
dans les forts ou les ouvrages de manière à
permettre le meilleur emploi des armes. Les
locaux d'habitation sont disposés de manière
à présenter la plus grande sécurité pour la
partie de la garnison au repos.
Pour V investissement d'une place, la zone
d'investissement forme un certain nombre
de secteurs bien limités, ayant chacun sa
garnison spéciale pour toute la durée du
siège. Les troupes qui occupent chaque sec-
teur sont réparties moitié au cantonnement,
à 8 ou 10 kilomètres de la place, moilié en
première ligne pour fournir le service des
avant-postes. Le service des hommes est
ainsi de l jour au cantonnement, 1 aux
avant postes, 1 de piquet en arrière de la
ligne de combat, mais de manière à pouvoir
se porter rapidement sur celle-ci.
La garnison d'une place assiégée se ré-
partit en 3 fractions : 1° les garnisons par-
ticulières affectées à chaque ouvrage ainsi
qu'au corps de place; "i" les troupes des
secteurs, pour la surveillance et la défense
des intervalles entre les ouvrages de pre-
mière ligne; 3° la réserve générale.
L'outillage est réparti entre les diverses
unités de l'armée française comme l'indique
le tableau de la page 731.
— des munitions. Les munitions sont
réparties entre les divers échelons comme il
est indiqué au tableau de la page 731.
REPAS des hommes de troupe. Les
hommes font deux repas par jour ; ils pren-
nent le café avant le travail du matin. Une
instruction ministérielle du 31 août 1879
donne aux chefs de corps la faculté de rem-
placer la soupe du soir par des repas variés
consistant en ragoûts, hachis, salades, etc.
— fournis par l'habitant (V. Nourri-
ture chez- l'habitant).
— aux stations halte-repas (V. Sta-
tions halle-repas).
REPENTIR. P.egret sincère d'avoir com-
mis une faute (V. Attestation de repentir).
REPÉRAGE du tir. La pièce étant poin-
tée, pour en obtenir le repérage, on fait
glisser la hausse dans son canal et la plan-
chette dans la coulisse, sans toucher à la
pièce, jusqu'à ce que la ligne de mire passe
par le repère. Il en résulte une hausse et
une dérive avec lesquelles il suffit de viser
sur le repère dans la suite du tir. Les cor-
rections à faire subir à la hausse et à la dé-
rive, pour corriger les écarts observés, sont
REPERE.
733
REPOUSSER.
les mêmes que si la pièce était pointée sur
le but réel. ♦
Daus les pointages successifs, il est indis-
pensable que raffut soit toujours, autant
que possible, ramené à la même place.
Dans le tir de côte, certaines passes ne
peuvent être franchies par les navires qu'à
la condition de se maintenir exactement
dans un alignement déterminé par deux si-
gnaux fixés sur la côte, et reportés sur les
cartes marines. On peut, dans ce cas. déter-
miner à l'avance les données du tir pour
atteindre le navire en un certain nombre de
points de ce parcours obligé, et inscrire ces
derniers sur la planchette de tir de la pièce.
S'il existe Jes repères fixes compris dans le
champ de tir de la pièce, les points à battre
sont choisis à l'intersection de la route obli-
gée des navires avec les directions des
repères. Si ces repères fixes n'existent pas,
on choisit les points abattre dans des direc-
tions arbitraires repérées par rapport soit à
la plate-forme, soit à un point en arrière.
— de la station. Pour l'emploi de la
carte sur le terrain, orienter la carte avec la
boussole, le soleil ou la polaire, puis ayant
reconnu, sur le terrain, 3 ou 4 points visi-
bles marqués sur la carte, tracer sur celle-ci,
par les projections des divers points , les
lignes de visée correspondantes. Ces lignes
donneront la station par recoupement.
REPÈRE (points de). Des points de re-
père pour le pointage sont marqués sur les
divers affûts en service.
Il est de même installé des repères sur les
plates-formes.
RÉPERTOIRE. Inventaii-e, table où les
matières sont rangées par ordre chronologi-
que ou alphabétique, de manière qu'on les
retrouve facilement. Les registres matri-
cules, les registres d'ordres, etc., sont pour-
vus de répertoires.
— des réservistes et disponibles.
Dans chaque corps de troupe, il est tenu,
par les soins du major, un répertoiri^ général
des disponibles et réservistes, conforme au
modèle X annexé à l'instruction du 28 dé-
cembre 1879 (refondue en 1884). Les hom-
mes y sont inscrits par catégorie, en suivant
l'ordre naturel des nombres, mais on a soin
de laisser entre chacune de ces catégories im
nombre de lignes suftisant pour les hommes
à inscrire ultérieurement. Les hommes à hi
disposition, dont les noms sont précédés des
lettres H. D., sont iu>crits à la fin, à partir
du dernier numéro de la série réservée à
chaque classe, et en remontant vers le com-
mencement de cette série. L'homme de la
disponibilité ou de la réserve a pour numéro
matricule du corps le numéro du répertoire
précédé d'un zéro.
RÉPÉTITION (V. Fusils).
REPLACEZ armes. Le soldat étant dans
la position de Joue, si l'instructeur ne veut
pas faire exécuter le feu, il commande : Ri-
placez arme ; au commandement de Arme,
le soldat reprend la position du tireur.
REPLIER. Faire replier une troupe, c'est
la rapprocher du gros, du point où elle
pourra être soutenue.
Se replier. Faire un mouvement en ar-
rière ; en bon ordre, sans précipitation et
dans toutes les règles prescrites.
— un pont. Défaire un pont militaire
en prenant toutes les précautions possibles
pour ne pas endommager les matériaux. La
manière de replier un pont dépend de l'es-
pèce de pont et de la manière dont il a été
jeté. Pour replier une travée de ponts d/-
chevalets, ou enlève successivement les guin-
dages, les madriers et les poutrelles du ta-
blier, puis on renverse le chevalet, au moyeu
de cordes amarrées à cet effet au chapeau,
et on le conduit à la rive, en aval du pont,
en le faisant flotter.
Dans les ponts de pilotis, on extrait les
pilots en ébranlant d"abord ceux-ci en les
frappant latéralement avec une masse, ou
en les faisant tourner à l'aide d'un collier
coincé sur leur tète et manœuvré par des
leviers: attacher ensuite au pilot, le plus
bas possible, une chaîne ou une forte corde ;
exercer des tractions sur cette corde à l'aide
soit de la sonnette, soit d'un levier d'aba-
tage prenant point d'appui sur le pont ou
sur le fond de la rivière,' soit de vérins hy-
drauliques. On peut encore amarrer cette
corde au nez d'une nacelle, à laquelle on
imprime de forts mouvements de tangage à
l'aide des hommes qui la montent.
Le repliement des ponts de bateaux et des
ponts de radeaux ne présente aucune diffi-
culté.
REPOS. Commandement fait pendant les
exercices ou manœuvres et auquel le soldat,
en restant en place, n'est pas tenu de gar-
der la position ni l'immobilité. Au comman-
dement de : En place Repos, les soldats peu-
vent se reposer, mais en conservant un pied
sur l'alignement.
Une arme est au repos quand elle est au
cran de sûreté ou de repos.
REPOSER l'arme. Commandement qui
s'exécute en 3 mouvements et par lequel le
soldat au port d'arme ou l'arme sur l'épaule
droite prend la position du soldat reposé sur
l'arme.
REPOUSSER. A le sens de rejeter, de
REPOUSSOIR.
734
faire échouer avec les compléments : une
charge, un assaut, une sortie, l'ennemi, etc.
On dit qu'un fusil repousse quand il pro-
duit des effets de recul très sensibles.
REPOUSSOIR. Poinçon dont on se sert
pour faire sortir les clous des pieds d'un
cheval qu'on déferre. Chaque mailre maré-
chal ferrant doit se pourvoir, à ses frais,
d'un repoussoir.
Chasse-goupille en acier ou en laiton. 11
y en a de 6 modèles en service dans l'artil-
lerie.
REPRENDRE. Signifie prendre de nou-
veau, réoccuper, continuer avec les complé-
ments : une forteresse, un poste, du service,
son rang, les distances, le pas, les hostilités,
le commandement, etc.
REPRÉSAILLES. Mesures de rigueur
exercées pour obtenir la réparation de droits
méconnus ou violés. Lorsqu'un belligérant
croit avoir à se plaindre d'infractions ans
lois de la guerre, il doit d'abord dénoncer
ces inlractions à l'ennemi, demander que
des mesures soient prises pour en prévenir
le retour, provoquer des explications et ré-
clamer des réparations. Ce n'est que dans le
cas où, les faits dûment constatés, les satis-
factions ou gaj-anties sont refusées, qu'il est
légitimement fondé à recourir à des repré-
sailles. On doit en restreindre l'exercice aux
mesures strictement indispensables pour
assurer le résultat que l'on se propose, sans
jamais dépasser en rigueur les infractions
qu'il s'agit de réprimer. C'est un moyen de
coercition, jamais de châtiment.
REPRÉSENTATION. Objection, remon-
trance faite avec égards, avec mesure.
— (mode de). Les divers objets qui se
trouvent à la surface du sol et le terrain
lui-même sont représentés sur le papier par
des des-ins variant avec les objets. Ainsi, il
y a des dessins de bâtiment, de fortification,
de topographie, etc.
Le relief du terrain se représente ordinai-
rement au moyen de courbes de niveau ou
sections horizontales déterminées sur le ter-
rain par une série de plans horizontaux
équidistants dans le sens vertical, qui, en
même temps qu'elles montrent bien la forme
du terrain, permettent de faire sur le papier
toutes les opérations géométriques que com-
portent l'étude et l'exécution des projets.
Pour les ouvrages de fortification, on re-
présente les différentes intersections des
plans qui constituent l'extérieur, en mar-
quant d'un trait plus fort les lignes d'inter-
section saillantes, et surtout les crêtes inté-
rieures. Les parties cachées sont indiquées
en pointillé.
On peut aussi représenter graphiquement
RÉQUISITION.
toutes les lignes ou figures servant à la dé-
termination de données ou de problèmes.
RÉPRESSION. Moyens de punir les in-
fractions aux lois ou aux règlements mili-
taires. Les fautes contre la discipline sont
réprimées par des punitions disciplinaires ;
les crimes ou délits sont jugés par les con-
seils de guerre. Il est tout indiqué que,
comme partout, il faut faire tout le possible
pour prévenir les fautes, afin de n'avoir pas
à les réprimer.
RÉPRIMANDE du capitaine. Puni-
tion iiiterniêdiaire entre la consigne à la
chambre et la prison pour les sous-officiers.
Elle a lieu en présence d'un ou de plusieurs
sous-officiers du même grade de la compa-
gnie.
— du colonel. Punition venant après
la prison et précédant la rétrogiadation ou
la cassation pour les sous-officiers. Elle est
mise à l'ordre et elle a lieu en présence de
plusieurs sous-officiers du même grade ou de
tous les sou s-of liciers du régiment.
REPRISE du casernement (V. Occu-
pation des bâtiments militaires).
— du manège. Chaque leçon donnée au
cavalier ou au cheval, et après laquelle ils
se reposent. Se dit encore d'un certain nom-
bre do cavaliers qui travaillent ensemble.
RÉPUELIQUE. État où le gouvernement
appartient à tous les citoyens agissant par
eux-mêmes ou par des délégués.
RÉQUISITION. Action de mander, de
demander, de réclamer. En matière mili-
taire, se dit de la demande que fait l'auto-
rité militaire de mettre à sa disposition,
pour un service public, des chevaux, des
denrées, des moyens de transport, du loge-
ment, etc. La loi du 3 juillet 1877 et diffé-
rents décrets ou instructions postérieures
indiquent les conditions dans lesquelles doi-
vent être opérées les réquisitions, les auto-
rités qui en sont chargées, les prestations à
fournir et le mode de payement de ces pres-
tations. Le droit de requérir est accordé aux
généraux commandant les armées, les corps
d'armées ou les troupes ayant une mission
spéciale, ainsi qu'aux chefs de détachement
opérant isolément. Ce droit peut être délé-
gué par les généraux aux fonctionnaires de
l'intendance, aux chefs de corps on de dé-
tachements et aux officiers d'approvisionne-
ment.
Les prestations à fournir par voie de ré-
quisitions sont : 1° en cas de rassemtilement
de troupe, le logement, les subsistances et
les moyens de transport; 2° en cas de mo-
bilisation, tout ce qui est utile à l'armée,
c'est-à-dire les chevaux, les voitures, les
subsistances, le logement, les moyens de
RÉQUISITION. 735
transport, les objets, les effets, les bàliiueuts
et même le personnel. ^
Les ordres de réquisition écrits et signés
doivent être adressés aux municipalités qui
sont chargées de réunir les denrées et objets
demandés, puis d'en faire la livraison à l'au-
torité militaire, qui délivre des reçus de ré-
quisilion. Le règlement des indemnités a
lieu comme il a été dit pour le payement des
réquisitions (V. Exécution des réquisitions).
Aux armées en campagne, le général en
chef assigne à chaque général commandant
do corps d'armée la zone dans laquelle il
peut exercer des réquisitions ; celui-ci opère
de même pour les divisions et corps non en-
divisionnés placés sous ses ordres. Si les mu-
nicipalités défèrent aux ordres de réquisi-
tion, des corvées commandées par des ofti-
ciers accompagnent les voitures pour procé-
der à 1 enlèvement des denrées. Dans le cas
contraire, on fait visiter les maisons par des
groupes d'hommes choisis, commandés par
des officiers ou des sous-officiers. Les vil-
lages, les rues sont répartis eutre les divers
corps; au besoin, ou emploie les voitures
des corvées pour aller recueillir les denrées.
(Serv. camp., art. lûo.)
— des chevaux et des voitures. Dés
que le recensement et le classement des che-
vaux et voitures est terminé, le Ministre
fixe le contingent que chaque corps d'armée
doit requérir en cas de mobilisation. Ce
chiffre est ensuite réparti par l'autoiité mi-
litaire, entre les différentes cianmunes, pro-
portionnellement aux ressources de chacune
d'elles.
Au jour fixé par l'ordre de mobilisation,
les habitants amènent leurs voitures attelées
et leurs chevaux au centre fixé, La commis-
sion procède à la réquisition en commençant
par les voitures attelées. Si le nombre de
celles-ci est supérieur aux besoins, la com-
mission les désigne après avoir procédé à
un tirage au sort entre les communes et en
suivant dans chacune d'elles l'ordre de la
liste de classement.
La commission examine ensuite les ani-
maux, par catégorie. Si le nombre d'ani-
maux présentés dans une catégorie, est su-
périeur aux besoins, il est procédé à la dési-
gnation par voie de tirage au sort.
Les prix des voitures et des harnais sont
fixés par les commissions d'après les prix
courants du pays. Quant aux chevaux et
mulets, les prix sont ceux portés au budget
annuel, pour chaque catégorie, augmentés
du quart pour les chevaux de selle et les
chevaux d'attelage de l'artillerie. Les pro-
priétaires reçoivent immédiatement du pré-
sident de la commission im bulletin qui leur
RESERVE.
sert à toucher-, à la caisse du receveur, le
montant de ce qui leur est dû.
RÉQUISITOIRE. Acte de réquisition
fait par le coa:missaire du gouvernement
dans un tribunal militaire {\. Jugement).
RÉSEAUX de fil de fer. Sont consti-
tués par un ou plusieurs rangs de pieux
reunis par un entrelacement de fils de fer.
Ils forment une bonne néfense accessoire,
car ils résistent bien aux projectibs de l'ar-
tillerie, qui ne font que briser quelques pieux
et déformer les mailles sans détruire l'ob-
stacle ; en outre, ils sont difficiles à voir de
loin et ne masquent pas les feux de la dé-
fense.
Les pieux ont l'",50 à 2 mètres de lon-
gueur et O'", 10 de diamètre; on les place
en quinconce en les espaçant de 2 mètres à
2™,o0 dans tous les sens ; ils sont enfoncés
de 0"",oO à O^'iQ de profondeur; ceux des
rangées extérieures, plus exposés à être en-
levés, doivent, autant que possible, être en-
foncés à 1 mètre. Le lil de fer doit avoir
0,003 à 0,004 de diamètre {(iy. 279).
Fis. 271».
Les réseaux de fil de fer s'emploient dans
les mêmes cas que les altatis. Sur une seule
ligne, ils sont quelquefois employés pour
tenir lieu de palissades .
— ferrés. L'ensemble des voies ferrées,
est réparti en France entre six groupes ou
grandes compagnies, qui exploitent, dans
des conditions déterminées, le réseau ferré
compris dans une paitie donnée du terri-
toire. Depui* quelques années, l'État est de-
venu possesseur d'un certain nombre de
lignes qu'il exploite pour son compte et qui
portent le nom de réseau de Vctat. Un cer-
tain nombie de lignes secondaires ou d'in-
térêt local, dont plusieurs à voies étroites,
ont été coniédées à des compagnies parti-
culières, assez récemment,
RESERVE. Troupes qu'on laisse dispo-
nibles, un jour de bataille, pour ue les en-
gager que si la nécessité l'exige. Telles sont
RESERVE.
736
RÉSISTANCE.
les réserves de bataillon, de division, de
corps d'armée, d'armée, la réserve géné-
rale, etc.
— de l'armée active. La partie de
l'armée active laissée dans ses foyers, et qui
est destinée à compléter cette dernière quand
les circonstances l'exigent. Elle comprend
tous les Français reconnus propres au ser-
vice, et qui ont accompli trois ans de service
dans l'armée active ou dans la disponibilité.
La durée du service dans la réserve de
l'armée active est de sept ans. Le rappel de
la réserve de l'armée active peut être fait
d'une manière distincte et indépendante
pour l'armée de terre, pour l'armée de mer
ou pour les troupes coloniales ; il peut être
fait pour un, plu>ieurs ou tous les corps
d'armée, et, s'il y a lieu, distinctement par
arme. Dans tous les cas, il a lieu par classe,
en commençant par la moins ancienne. En
cas de mobilisation, les militaires de la ré-
serve domiciliés dans la région, complè-
tent les effectifs des divers corps de troupe
et des divers services qui entrent dans la
composition de cliaque corps d'armée. Les
corps de troupe et services qui n'entrent pas
dans la composition du corps d'armée sont
complétés avec d^s militaires de la réserve
pris sur l'ensemljle du territoire. Mention
du corps d'affectation est portée sur le livret
individuel (V. Recrutement, réservistes, con-
vocations.)
— de l'armée territoriale. Elle com-
prend tous les hommes qui ont accompli le
temps de service prescrit pour l'armée terri-
toriale. La durée du service dans la réserve
de l'armée territoriale est fixée à neuf ans.
Cette reserve n'est rappelée à l'activité
qu'en cas de guerre et à défaut de ressources
suffisantes fournies par l'armée territoriale.
Le rappel se fait par classe ou par fraction
de classe, en commençant par la moins an-
cienne. Les dispositions relatives au rappel
de la réserve de l'armée active lui sont ap-
plicables.
— d'avant-postes. {Y. Avant-postes).
— de guerre. Matériel entretenu et ré-
servé pour le cas d'une guerre (V. Maté-
riel).
— (cadre de). Cadre d'officiers géné-
raux qui ne peuvent plus être employés
qu'en cas de guerre (V. Solde du cadre de
réserve).
— générale. Réserve qui est constituée
dans les colonnes d'attaque contre des posi-
tions fortifiées, en vue de repousser les con-
tre-attaques du défenseur, ou de soutenir les
colonnes d'assaut qui auraient été repous-
sées. Son effectif est aussi fort que celui de
toutes les autres colonnes d'assaut. De même,
pour l'investissement d'une place, en dehors
des garnisons des sections, il est formé des
réserves générales qu'on installe dans les
secteurs les plus menacés.
La réserve générale de la garnison d'une
place a pour objet de satisfaire aux besoins
nouveaux qui pourraient se présenter dans
le cours d'un siège, sans être obligé de tou-
cher à la garnison des secteurs.
RÉSERVISTE. Homme qui fait partie
de la réserve de l'armée active (V. Obligations
des réservistes, recrutement, réserve de l'ar-
mée active).
RÉSERVOIRS d'eau. Pour l'alimen-
tation des machines à vapeur des locomo-
tives, des réservoirs d'eau sont espacés ré-
gulièrement le long de chaque ligue. Us
tirent eux-mêmes, par voie mécanique ou
naturelle, leur approvisionnement liquide
de cours d'eau voisins ou d'étangs construits
à cet effet.
Dans les gares-haltes, pour les transports
stratégiques, l'eau pour les hommes doit
être fournie par des robinets ( 1 2 au moins) .
L'eau pour les chevaux est contenue dans
des tonneaux (10 litres par cheval).
RÉSIDENCE. Le séjour actuel et obligé
d'un militaire, dans le lieu où il exerce ses
fonctions.
RÉSILIATION. Action de résilier, d'an-
nuler un marché, un contrat, une convention,
lorsqu'une des deux parties n'exécute pas
ses engagements, ou les exécute mal et avec
un esprit de fraude (V. Faillite, liquidation
judiciaire). En cas de départ des corps de
troupe, les marchés passés pour la vente des
fumiers et des dépouilles sont résiliés de
plein droit.
RÉSISTANCE. Action de résister, de se
défendre Synonyme de défense.
— de l'air. Résistance opposée par l'air
aux corps plongés dans ce milieu. C'est une
force dont il faut tenir compte dans l'étude
de la trajectoire réelle. Les lois qu'on a dé-
duites et qu'on applique à la résistance que
l'air oppose à la marche des projectiles sont
les suivantes : 1° pour les vitesses ordi-
naires, la résistance de l'air est proportion-
nelle au carré delà vitesse ; pour les grandes
vitesses, elle est proportionnelle au cube de
la vitesse ; 2° à vitesse égale, la résistance
de l'air, sur des projectiles semblables, est
proportionnelle à la section droite sur la-
quelle elle s'exerce, c'est-à-dire à la pro-
jection du projectile sur un plan perpendi-
culaire à la direction de son mouvement.
— des galeries et rameaux. (V. Rup-
ture).
— des matériaux. Manière dont se
comportent les différents matériaux, quand
RESPECT.
737
RETENUE.
ils sont soumis à des efforts de traction, de
compression, de torsioB, de flexion, etc.
RESPECT. Déférence qu'un militaire
doit avoir onyers ses supérieurs (V. Mar-
ques extn-ieures de respect).
RESPONSABILITÉ. Obligation de ré-
pondre de ses actions ou de celles des autres,
ou d'être garant de quelque chose. Dans
l'armée, tout chef qui donne un ordre, en
prend la responsabilité au point de vue dis-
ciplinaire; de même, tout militaire qui re-
çoit un ordre ou une mission est responsable
de son exécution. La responsabilité pécu-
niaire des autorités militaires n'est engagée
que lorsqu'elles ont donné des ordres dépas-
sant la limite de leurs pouvoirs ou contraires
aux règlements en vigueur. Toutefois, les
comptables fiestionnaires, les commandants
d'unités administratives et les conseils d'ad-
ministration sont responsables, même pécu-
niairement, de leur gestion.
Les comptables gestionnaires sont respon-
sables de l'existence et du bon entretien des
denrées, effets, matières ou objets dont ils
ont pris charge, dans leurs magasins, ainsi
que des fonds qui leur ont été confiés pour
le service.
Les commandants d'unités administratives
sont responsables des fonds, effets et four-
nitures quelconques dont ils donnent quit-
tance ou récépissé et des distributions de
toute nature effectuées en excédent des droits
réels, d'après des situations qu'ils ont cer-
tifiées.
Les conseils d'administration et les conseils
éventuels sont pécuniairement responsables
envers l'Etat : 1° des payements, consom-
mations ou distributions qu'ils ordonnent ou
autorisent; 2° de l'existence des fonds, ma-
tières et effets dont ils constatent la situation
dans l'arrêté des registres tenus par les offi-
ciers comptables ; 3° des irrégularités signa-
lées par le major et qu'ils ai. raient omis de
faire redresser en temps utile ; 4° du mon-
tant des reprises et retenues qu'ils négligent
d'exercer ; 5" des retenues illégales qu'ils
peuvent avoir prescrites ou approuvées ;
6° des pertes ou déficits de fonds (V. Repar-
tition des débets).
Toutefois, les membres du conseil qui
n'ont point adhéré à une mesure adoptée
par la majorité et qui ont consigné les mo-
tifs de leur opposition au registre des déli-
bérations ne sont pas passibles de la res-
ponsabilité que cette mesure entraîne.
RESSAUT. Dans un changement de ga-
lerie, on nomme ressaut, le passage brusque
d'un niveau à un autre.
RESSEMELAGE. Opération qui consiste
à mettre de nouvelles semelles à des chaus-
sures. Ces réparations sont exécutées parles
ouvriers des corps de troupe, d'après un ta-
rif arrêté, dans chaque corps, par le conseil
d'administration.
RESSORT. Pièce de métal qui est fait et
posé de telle façon qu'il se rétablit dans sa
première situation quand il cesse d'être com-
primé. Il en existe de deux systèmes prin-
cipaux: le ressort à boudin et le ressort plat .
— à boudin. Fil d'acier enroulé en hé-
lice et faisant un grand nombre de tours sur
une petite longueur. C'est un ressort de ce
genre qui pousse le percuteur en avant dans
le fusil modèle 1886.
— Belleville. A pour élément une lame
d'acier ayant la forme d'un tronc de cône
très aplati et sans fond. Deux feuilles ap-
pliquées l'une contre l'autre par leurs
grandes bases forment un couple ; on super-
pose ces couples en nombre variable sui-
vant la course à obtenir.
— plat. Lame d'acier plus ou moins
courbée et quelquefois même coudée, comme
dans le fusil Beaumont. Elle est fixée par
une de ses extrémités, tandis que l'autre
reçoit les efforts de compression.
RETARD. Action de ne pas faire une
chose en temps utile ou après le délai fixé.
Les retards dans le service sont punis disci-
plinairement. Les retards dans les livraisons
ou dans l'exécution des fournitures, par les
entrepreneurs ou fournisseurs de l'armée,
sont punis d'amendes dont l'importance est
déterminée par les cahiers des charges ou
par les marchés.
RETARDATAIRE. Celui qui n'arrive
pas à l'heure déterminée pour un service,
ou qui ne rentre pas au quartier à l'^ieure
prescrite. Se dit aussi du jeune soldat qui
n'est pas rendu sous les drapeaux dans les
délais réglementaires (V. Insoumission, Dé-
sertion).
RETENUE. Ce que l'on retient sur une
somme à payer, sur la solde, soit pour
dettes, soit pour débet envers l'État, soit
pour le logement, soit pour fournitures rem-
boursables, etc. (V. Dettes, Précompte).
— pour aliments. Le Ministre peut
prescrire sur la solde des officiers des rete-
nues pour aliments dans les cas prévus par
les articles 203, 203 et 214 du Code civil.
Ces retenues peuvent être du tiers de la
solde, après déduction de la retenue de
5 p. 100. Elles peuvent être indépendantes
de toutes autres que subirait l'officier.
Elles sont opérées par déduction sur les
états de solde, et les sommes retenues sont
payées aux personnes intéressées sur états
de solde, au titre des corps.
RETIRADE (V. Fourneau de tête).
47
RETOUCHE.
738
RETRAITE.
RETOUCHE. Con-ertion faite à uii effet,
afin qu'il puisse être uns eu service. Eu
principe, les retouches aux effets sont effec-
tuées par les ouvriers des corps de troupe,
au compte de la niasse d'habillement et
d'entretien. Toutefois, lorsque les retouches
sont prescrites par le Ministre ou par l'in-
tendant, dans le but de ramener des effets
de confectiou ancienne aux pointures nê-
cessaii'es pour les mettre en service, elles
ont lieu au compte du service d'habillement.
RETOUR. Action de revenir, de rentrer
après une absence.
— de mine. Changement de direction
qui a lieu à la rencontre de 2 galeries. Il y
a des velours droits ou d'équcrre, se faisant
perpeudiculairement à la direction primi-
tive, et des retours obliques, dans lesquels
les galeries se rencontrent sous un angle
quelconque. L'intervalle de la galerie de
départ d'où débouche la nouvelle galerie est
un palier.
Lorsque c'est la galerie primitive qui s'in-
fléchit elle-même, ou à un changement de
direction ou retour en tète.
Il y a lieu de distinguer 2 cas dans l'exé-
cution des retours : i° celui où, le retour
faisant partie d'un système prévu, on a mé-
nagé, en construisant la galerie de départ,
un palier dont la largeur est égale au hors-
œuvre de la galerie de retour ; 2° celui où le
retour' n'a pas été prévu dans la construc-
tion de la galerie de départ. Pour l'exécu-
tion de ces travaux, les troupes du génie, qui
en sont exclusivement chargées, se confor-
ment aux règles tracées dans l'École de mines.
— de sape. Changement de direction
par suite duquel le parapet, qui était à
gauche dans la direction primitive, doit se
trouver à droite dans la nouvelle sape, ou
réciproquement. C'est par exemple, le pas-
sage d'un boyau de communication au sui-
vant. Un retour n'est autre chose qu'un dé-,
bouché à l'extrémité d'une tranchée, mais il
est toujours la continuation immédiate d'une
tranchée. Il y a des retours de sape simple
ou double en sape simple, et des retours de
sape simple ou double en sape double. Tra-
vaux du ressort des troupes du génie et exé-
cutés d'après YÉcoîe de sape.
— offensif. Action de reprendre l'offen-
sive après avoir été repoussé, de réoccuper
une position abandonnée.
RETRAIT d'emploi. Action de priver
un officier ou assimilé, de son emploi
(V. yon-activilè).
— de boni. Action de retirer tout ou
partie du boni de l'ordinaire déposé dans la
caisse du corps. Ce retrait ne peut se faire
que le l'^"' de chaque mois, avec l'autorisa-
tion du chef de corps. Il est mentionné sui*
le livret d'onJinaire.
— de fonds déposés au Trésor. Ac-
tion de retirer tout ou partie des fonds
déposés au Trésor par un conseil d'adminis-
tration. Ces l'etraits s'opèrent au moyen d'un
état établi par le conseil et visé par le sous-
intendant militaire ; ils sont enregistrés au
livret de comptes courants avec le Trésor
(V. Dépôt de fonds au Trésor).
RETRAITE. La retraite est la posiUon
d'un militaire rayé définitivement des cadres
de l'armée et rendu à la vie civile avec une
pensiou de retraite.
On domie également ce nom à une bat-
terie ou à une sonnerie destinée à avertir
les militaires qu'ils doivent rentrer au quar-
tier ou au cantonnement pour l'appel du
soir. Elle est battue à l'heure fixée par le
général commandant la région territoriale.
— stratégique. Mouvement que font
les troupes pour s'éloigner de l'ennemi après
une bataille désavantageuse. Les principes
d'exécution de la retraite stratégique se dé-
duisent de ceux relatifs à la poursuite. Ces
principes peuvent se résumer ainsi ; 1° Effec-
tuer sa retraite à temps et la couvrir par
une arrière-garde composée des corps les
plus intacts ; 2° Rester concentré pour
maintenir l'ordre et la cohésion, mais uti-
liser toutes les routes disponibles pour
rendre la marche rapide et la subsistance
facile; 3° Assurer la sécurité des flancs au
moyen de cavalerie, et même de certaines
fractions de troupes d'autres armes, qui s'y
maintiendront pendant la marche des co-
lonnes et se joindront ensuite à l'arrière-
garde ; 4° Régler le mouvement des con-
vois, des parcs, des impedimenta de toute
nature, de manière à assurer la liberté des
chemins suivis par les troupes ; 5° Opérer
les destructions qui seront susceptibles de
retarder la marche de l'ennemi ; G" Défendre
les positions sur la ligne de retraite et, pour
cela, les organiser dcfeusivement, afin de
maintenir l'ennemi à distance.
En ce qui concerne la direction suivie, les
retraites sont dites perpendiculaires ou paral-
lèles, suivant que le mouvement des troupes a
lieu perpendiculairement ou parallèlement à
la base. Ou a beaucoup discuté sur les
avantages ou les inconvénients de chacune
de ces retraites. En général, la reti'aite per-
pendiculaire en suivant la ligne d'opérations
permet de retrouver ses approvisionne-
ments, ses points d'appui, ses renforts; c'est
la seule possible lorsqu'on opère en pays
ennemi. [La retraite parallèle a l'inconvé-
nient de découvrir à l'ennemi la ligne d'opé-
rations primitive et de lui livrer toutes les
RETRAITE.
739
RETRANCHEMENT.
ressources qui se trouvent dans cette zone ;
il est un cas, cepend^t, où elle peut être
avantageuse, c'est celui où l'objectif qu'on
découvre est assez fort par lui-même pour
offrir à l'ennemi une longue résistance ; on
peut alors l'abandonner momentanément à
ses propres ressources, tandis qu'on occupe
latéralement une forte position où l'on
appelle ses renforts. Si l'ennemi continue sa
marche, on se jette en masse sur ses commu-
nications et on l'obUge ainsi à revenir sur ses
pas et à accepter le combat dans une situa-
tion désavantageuse.
— tactique. Mouvement rétrograde
d'une troupe qui a subi un échec partiel
dans l'attaque d'une position. Les règle-
ments sur les manœuvres {Ecole de compa-
gnie et Ecole de bataillon) indiquent quels
sont les principes à appliquer pour effectuer
une retraite de ce genre.
RETRAITÉ. -Militaire qui est en posses-
sion d'une pension de retraite (V. Officiers
retraités. Pensions de retraite).
RETRANCHEMENT. Obstacle naturel
ou artificiel dont on se sert pour résister
avec avantage aux attaques de l'ennemi
(\ . Fortification, Organisation défensive. Ou-
vrages, Lignes).
Ouvrages de fortification passagère ayant
pour objet d'assurer l'occupation des posi-
tions d'un intérêt momentané. Ils peuvent
être divisés en 3 catégories, d'après le degré
de résistance qu'on leur donne, le temps
nécessaire à leur construction et leur durée
présumée, savoir :
i» Les retranchements dé champ de
bataille, qui sont exécutés sur le champ de
bataille, peu avant ou même pendant la
lutte, et dont la construction est dirigée de
façon à ne pas durer au delà d'un nombre
d'heures ou de minutes déterminé. A proxi-
mité immédiate de l'ennemi, on exécutera,
avec les outils portatifs de l'infanterie, des
ouvrages de construction très simple, tels
que des tranchées-abris ;
2° Si, au contraire, l'ennemi est assez
éloigné pour que l'on puisse disposer de
quelques heures, il sera possible d'établir
des ouvrages plus solides (ouvrages de
compagnie, retranchements rapides)
sur des emplacements judicieusement choisis
au point de vue de l'efficacité et de la bonne
portée du tir. Dans ce cas, on utilisera les
outils des mulets de bat ou de la voiture d'ou-
tils, concurremment avec les outils portatifs.
Le parados de l'ouvrage de compagnie
(fig. 203) donne le profil du retranche-
ment expéditif. Est peu employé en de-
hors du cas précité, parce qu'il ne se prête
pas au franchissement, et peut être défendu
des deux côtés, c'est-à-dire qu'il peut être re-
tourné sans travail contre celui qui l'occupait.
3° Les retranchements ordinaires,
qui sont généralement exécutés en peu de
temps avec les seules ressom'ces que four-
nissent les parcs du génie. Lorsque ces re-
tranchements sont destinés à renforcer une
position d'une importance exceptionnelle ou
à compléter les défenses d'une place forte, et,
par suite, qu'on dispose de plus de temps et
de ressources, ou leur donne une solidité
plus grande et en rapport avec leur destina-
tion et avec la durée plus grande qu'elle
comporte ; ils prennent alors le nom d'ou-
vrages de position ou de fortification passagère.
Ces diverses espèces de retranchements
peuvent d'ailleurs se combiner pour la dé-
fense d'une même position. Ainsi, par
exemple, l'armée qui investit une place forte
défendue par une garnison considérable,
couvre habituellement sa première ligue par
des retrancJiements de champ de bataille;
plus en arrière, et sous la protection de
ceux-ci, elle construit soit des retranche-
ments ordinaires, soit même de véritables
ouvrages de position, qui lui assurent la pos-
session des points importants duterrain.même
en cas d'attaque par des forces supérieures.
Dans tout retranchement, il y a deux élé-
ments à considérer : le profil et le tracé,
Xous ne parlerons ici que du profil des
retranchements rapides et des retranche-
ments ordinaires (V. Ouvrages de campagne,
Profil, Tranchée-abri).
Fis- 280.
— rapide normaL Ce retranchement
{fig. 280) sert à constituer les points d'appui
de la ligue de bataille et à renforcer les
principales positions isolées. Le déblai par
RETRANCHEMENT.
mètre courant est de 3™S200 pour la tran-
chée intérieure et de 3™S330 pour le fossé.
L'exécution de ce proiil n'est guère pratique
qu'avec les outils du modèle des parcs du
génie ; néanmoins, dans certains cas, on
peut se trouver dans l'obligation de se servir
des outils portatifs.
L'obstacle est suffisant contre la cava-
lerie, mais il a peu de valeur contre les
troupes d'infanterie ; aussi, généralement, si
le temps le permet, on le renforce au moyen
de défenses accessoires. Si, pour résister à
l'artillerie, l'épaisseur du parapet devait
être supérieure à 3 mètres, il faudrait éloi-
gner et agrandir en conséquence le fossé
extérieur.
— rapide simplifié. Est donné par le
profil (fig. 202) de l'ouvrage de compagnie.
— progressif. Si l'on craint d'être sur-
pris par l'ennemi pendant la construction
d'un retranchement, on peut conduire le
travail de façon à être en mesure d'opposer
à l'assaillant, à un instant quelconque, une
organisation défensive qui, faible au début,
pourra se renforcer progressivement.
— ordinaire. Le relief est porté à
■2 mètres et, exceptionnellement, à 2™, 50.
L'épaisseur ordinaire du parapet est de
4 mètres à 4™, 50. Cependant, dans ces der-
niers temps, pour préserver les ouvrages de
fortification de jjosition des effets du tir de
plus en plus puissant et précis de l'artillerie
de campagne, on a recommandé de porter,
l'épaisseur à 6 mètres, qui peut être consi-
dérée comme un minimum contre les obus-
torpilles. Mais il ne faut pas perdre de vue
que, dans la fortification rapide, les épais-
seurs de 3 mètres sont ix. recommander, car,
dans ce cas, le tir sur le parapet ne sera que
l'exception, attendu que les batteries de la
défense sont éloignées des ouvrages et que le
tir de l'assaillant sera dirigé surtout contre
ces batteries. De construction compliquée,
ce genre de fortification exige beaucoup de
temps, de monde et d'outils.
— intérieur. Ouvrage ayant pour but
d'isoler l'assaillant qui s'est emparé d'un
point de la fortification, afin de l'empêcher
de se répandre à l'intérieur de la place par
cette trouée. Dans les bastions attaqués, la
création de retranchements de ce genre était
tout indiquée et on peut leur donner, soit la
forme d'une tenaille appuyée aux faces ou
aux flancs du bastion, soit celle d'un front
bastionné appuyé aux flancs et aux extré-
mités de la courtine, soit celle d'un redan
appuyé aux flancs. Mais cette organisation
est peu en mesure de résister à l'artillerie
et elle est trop restreinte pour avoir aujour-
d'hui une valeur véritable.
;40 RETROUSSIS.
Mais l'article 285 du décret sur le ser-
vice des armées en campagne prescrit la
construction d'un retranchement ou dernier
réduit intérieur et il faut la prévoir aussitôt
que possible pour n'avoir pas à l'exécuter
sous le feu de l'ennemi. Pour bien résoudre
la question, il faudrait avoir recours à des
retranchements généraux, s'appuyant à une
assez vaste étendue de l'enceinte, mais cette
mesure serait trop coûteuse. On pourra
souvent trouver la solution, soit dans l'or-
ganisation de la guerre des rues, soit dans
l'utilisation des accidents de terrain, des
cours d'eau, par exemple, qui forment à
l'intérieur des forteresses des coupures na-
turelles, soit dans celle des anciennes en-
ceintes conservées dans ces places.
RÉTROCESSION des chevaux appar-
tenant aux officiers. Les demandes de
rétrocession sont soumises aux généraux
commandant les corps d'armée, qui donnent
les ordres nécessaires. L'opération a lieu, en
principe, dans le corps qui a cédé le cheval,
ou au corps le plus voisin, si le corps
livrancier a quitté le corps d'armée. Tout
cheval provenant de la remonte ne peut
être vendu dans le commerce, par l'ofTicier
propriétaire, qu'après l'avoir présenté à une
commission de remonte, laquelle a la faculté
de le racheter.
La commission de remonte des corps, com-
posée comme il a été dit pour les réintégra-
tions, juge si la monture est propre à faire
un bon service, et, s'il y a lieu, on opère le
rachat. La décision est portée sur le livret
de la commission et le payement a lieu par
mandat direct du sous-intendant militaire.
Le refus de rachat, s'il y a lieu, est constaté
par un procès-verbal dont une expédition
est remise à l'officier ; celui-ci peut alors
disposer de sa monture comme il l'entend.
RÉTROGRADATION. Action de replacer
un homme de troupe gradé dans un grade
inférieur à celui qu'il occupait. Les adju-
dants peuvent être replacés dans l'emploi
de sergent-major ou celui de sergent ; les
sergents-majors dans celui de sergent ; les
sergents, les sergents fourriers et les capo-
4-aux fourriers, dans le grade de caporal. La
rétrogradation est prononcée par les officiers
généraux, sauf pour les sous-officiers ren-
gagés, décorés ou médaillés, lesquels ne
peuvent être rétrogrades que par le Ministre,
après l'avis du conseil d'enquête de régi-
ment. Les formalités à remplir pour la
rétrogradation d'un sous-officier sont indi-
quées au Règlement du 28 décembre 1883
sur le Service intérieur (art. 317, infan-
terie; 310, cavalerie; 335, artillerie).
RETROUSSIS. Pièces du vêtement ou
REUNION d'officiers.
REVOLTE.
de la coiffure dont l^bord est on semble
retroussé. Les anciens chapeaux et les an-
ciens habits de l'armée française au siècle
dernier avaient dos retroussis.
RÉUNION d'officiers (V. Cercle mili-
taire).
REVACCINATION. Action de vacciner
de nouveau. La revacoination est prescrite
pour tous les militaires, immédiatement
après leur incorporation.
REVANCHE. Action par laquelle on
rend le mal ou le bien qu'on a reçu. Se dit
d'une guerre victorieuse contre un ennemi
qui avait été vainqueur dans une guerre
précéiente.
REVENDICATION. Réclamation d'une
chose qui nous appartient et qui est dans les
mains d'un autre.
RÉVERBÈRE. Appareil d'éclairage con-
statant en une lanterne en verre munie
d'un ou plusieurs réflecteurs. Les réverbères
destinés à l'éclairage des camps, citadelles,
forts, etc., sont fournis et posés par le ser-
vice du génie.
REVERS. Côté opposé à l'empreinte ;
envers d'une chose.
Insuccès, catastrophe modifiant les plans
et changeant les prévisions.
— de la tranchée. Côté de la tranchée
tourné vers la campagne, c'est-à-dire op-
posé à celui qui regarde la place.
— du fossé. Bord extérieur du fossé
opposé à celui qui est contigu à l'enceinte.
Prendre, battre un ouvrage ou une troupe
de revers, c'est occuper une position d'où
l'on peut diriger son feu obliquement contre
l'ennemi.
Coup de revers, coup corps à corps, qui
est le contraire d'un coup ordinaire en
escrime.
REVERSEMENT. Action de verser de
nouveau (V. Remboursement) ,
RÉVERSION. Évolution pratiquée par
la milice grecque, ayant pour but de réoc-
cuper par une conversion à pivot fixe un
terrain que la troupe venait de quitter,
REVÊTEMENT ou REVÊTISSEMENT.
Du mot revêtir. Lorsqu'on est obligé de
donner aux terres employées pour former
des remblais des talus dont la pente est
plus raide que celle qui correspond à l'incli-
naison sous laquelle ces terres se soutien-
nent naturellement, comme cela a lieu, par
exemple, pour le talus intérieur d'un pa-
rapet, il est nécessaire d'assurer la durée de
ces talus en les consolidant par des revête-
ments, qui s'exécutent en même temps qu'on
élève les remblais et qui sont formés avec
des matériaux pouvant empêcher les éboule-
ments et disposés en conséquence.
Les revêtements que l'on emploie le plus
généralement dans les ouvrages de campagne
sont ceux en fascines, en saucissons, en
claies, en gabions et en gazons. Les ton-
neaux et les sacs en terre peuvent également
être utilisés dans ce but si l'on en dispose
d'une quantité suffisante.
D'autres sortes de revêtements, qui exi-
gent une préparation plus longue ou qui
demandent plus de temps pour leur exécu-
tion, sont plus particulièrement réservés
pour les ouvrages de fortification provisoire.
Ce sont les revêtements en briques
crues, en pisé, en pierres sèches et en
charpente qui, alors, s'appliquent même
aux talus que, dans la fortification de cam-
pagne proprement dite, on maintient à une
inclinaison voisine de celle des terres cou-
lantes, tels que ceux d'escarpe et de contres-
carpe.
Les revêtements en gazons peuvent être
exécutés par l'infanterie ; tous les autres le
sont exclusivement par les sapeurs-mineurs
du génie, dans les conditions indiquées par
VÉcole de fortification de campagne.
Dans la fortification permanente, tous les
talus qui la comportent sont revêtus en
maçonnerie, à l'exception des talus inté-
rieurs. Dans ce cas, l'épaisseur des revête-
ments doit être suffisante pour résister à la
poussée des terres. En outre, le haut du re-
vêtement ne doit pas être vu de la cam-
pagne, pour ne pas l'exposer à être détruit
de loin par l'artillerie (V. Contrescarve).
REVISION. Action par laquelle ^on re-
voit, on examine de nouveau (V. Conseil de
revision).
RÉVOCATION. Action de retirer à quel-
qu'un l'emploi qu'on lui avait confié. Dans
l'armée, les officiers et assimilés ayant la
propriété de leur grade ne peuvent être ré-
voqués. Les seuls militaires susceptibles
d'être révoqués sont : les chefs de musique
et les commissionnés. Les chefs de musique
peuvent être révoqués par le chef de l'État,
pour fautes graves contre la discipline ou
contre l'honneur, analogues à celles qui
justifieraient la mise en réforme d'un offi-
cier. Les commissionnés peuvent être révo-
qués par le Ministre de la guerre, eu cas
d'mconduite, sur l'avis conforme du conseil
d'enquête de régiment. Les autres hommes
de troupe peuvent être rétrogrades ou casses
de leur grade.
RÉVOLTE. Insubordination; suivant la
gravité dos faits, selon le nombre, la posi-
tion et le grade de ceux qui y participent,
la peine de mort peut être prononcée, ou
celle de o à 10 ans de travaux publics
(art, 217).
RÉVOLUTION. 7
Rébellion d'un inférieur contre son supé-
rieur, des citoyens contre les autorités légales
(V. Ordre public. Attroupements).
RÉVOLUTION. Le mouvement circu-
laire que fait un corps autour d'un point
pris comme centre. Se dit aussi des cliange-
ments brusques et radicaux qui ont lieu
dans l'ordre des choses existant, comme par
exemple dans les arts, dans les lettres, dans
les sciences, dans le Gouvernement.
REVOLVER. Arme à répétition très lé-
gère, pouvant être tirée à bras tendu de la
même manière que le pistolet qu'elle a rem-
placé. L'invention en est attribuée au capi-
taine américain Coït, à tort peut-être, car
Hainzelet décrivait, en 1630, une arme se
rapprochant sensiblement, en principe, du
revolver actuel.
On distingue plusieurs espèces de revol-
vers :
1° Ceux qui sont à mouvement simple ou
intermittent, dans lesquels on arme et on
produit la rotation du barillet contenant les
cartouches, en agissant avec le pouce sur la
crête du chien ;
2° Ceux dont le mouvement est continu ;
la rotation du barillet et le soulèvement du
chien s'obtiennent par l'action du premier
doigt sur la détente. Il suffit alors de presser
sur la détente et de rendre alternativement
pour faire partir tous les coups que contient
le barillet. Ce genre de tir, plus rapide que
le précédent, comporte moins de précision et
ne peut guère s'employer qu'à bout portant
parce qu'en général il faut faire un effort
prolongé sur la détente et qu'on n'est pas
prévenu du moment où le coup part;
3" Ceux qui sont du système mixte, ou à
double mouvement, dans lesquels on peut
armer à volonté, soit en agissant sur le
chien pour le tir ordinaire, soit en pressant
sur la détente pour le tir rapide et à petite
distance.
C'est à ce dernier type que l'on s'est ar-
rêté pour l'armement des troupes de cava-
lerie en France.
Le revolver modèle 1873 est à 6 coups. 11
tire une cartouche métallique à percussion
centrale.
Toutes ses pièces sont en acier, à l'excep-
tion de l'anneau de culotte, en fer, et des
plaquettes en bois de noyer. Son poids est
de 11^,200 et sa longueur totale de 0'",242.
Le revolver modèle 1873 se divise en
5 parties principales, qui sont le canon, la
carcasse, le barillet, la, platine et les garnitures.
La figure 281 et sa légende, donnent la no-
menclature des différentes pièces de ce revolver.
Le revolver modèle 1874 est destiné aux
officiers. Comme mécanisme et comme forme
! REVUE.
générale, il est semblable au revolver mo-
dèle 1873 et tire la même cartouche. Les
Fisr. 281.
A Axe du bai-illet.
B Poussoir.
C Pontet,
D Cliiea.
E Détente.
F Ressort de détente.
G Barrette.
H Ressort de barrette.
1 Mentonnet.
J Gâchette.
K Ressort de gâchette,
L Grand ressort,
M Clef du srrand ressort.
N Chaînette.
P Vis de chaînette.
Q Axe du chien.
R Axe de la gâchette.
S Axe de la détente.
T Etouteau du grand
ressort.
U Plaquette gauche.
V Plaque de recouvre-
ment.
X Vis de plaque de re-
couvrement.
seules différences consistent en ce que le re-
volver modèle 1874 est terminé avec plus de
soin, que ses surfaces extérieures sont bron-
zées et que l'on a cherché à l'alléger en en-
levant du métal partout où l'on pouvait le
faire sans compromettre la solidité de l'arme,
dont le poids est en moyenne de 1^^,010.
Le fonctionnement du mécanisme, dans le
tir intermittent et le tir continu, les précau-
tions à prendre pour le tir ou pour remédier
aux enrayages, la manière de démonter, de
nettoyer et de remonter le revolver, sont
indiqués dans des instructions spéciales.
Un nouveau modèle de revolver, du cali-
bre de 8 millimètres, a été airêté en prin-
cipe, pour remplacer le revolver modèle
1874, du calibre de 11 millimètres, qui a
été trouvé trop lourd.
— étrangers. Le tableau ci-contre donne
quelques indications générales sur les revol-
vers en usage dans les armées étrangères
(V. ci-contre).
REVUE, Inspection d'une troupe pour
constater sa tenue, ou son instruction, ou
son effectif, ou son aspect d'ensemble. Le
règlement du 28 décembre 1883 trace les
règles à observer pour les revues d'en-
semble, de détail, administrative, infanterie,
articles 282 à 289 ; cavalerie, articles 274
à 282; artillerie, articles 299 à 307.
Titre de certains écrits périodiques tels
que la Revue militaire de VElranger, la Re-
vue d'hygiène vétérinaire, etc.
REVUE.
743
REVUE
•
•
LOX-
POIDS 1
POIDS
.NOMBRE
VITESSE
PCIS-
CUEDR
CA.-
^,,^^^^^^_/S
^■^^^^**>
MODiCLES.
de
du
l'arme.
de
de.
ini-
SANCES.
l'arme.
LtORE.
rayures .
delà
ebaxge.
la car-
touche.
tiale.
kUog.
mill.
mill.
gram.
gram.
met.
Aligne. {-^i-^P^fJ^7,)-l-
1,000
1,300
0,340
11,00
10,60
»
n
1,10
1,50
17
160
Angleterre.
Adams ............
1,110
1,180
1,090
1,348
0.320
0,348
0,309
0,324
11,25
8,10
11,02
11,00
.5
7
3
6
0,845
0,845
0,845
0,975
46,6
160,5
Colt(2l.
W'u.» ^m^j .........
^ Deane
Mod.lSTO Ganser) Cî
Antricbe-
Honsrie . . .
|Mod. lt*77(PmetUet
Vcssod). .........
1,355
0,300
11,00
"
1,48
46,6
»
1 Mod. d'officier (Cas-
ser Kropatchek) . . .
0,770
0,230
9,00
6
1,10
32,3
»
Belgique...
i Mod. 1871 (Chaine-
1 tôt. Delvisne)
1,030
0,250
11 .UO
4
1,25
20,0
„
Danemark. .
) Mod. 1865 \ Lefau-
' cheus) (4)
0,900
0,248
10,9
j,
0,750
17,75
„
Espagne. . .
IMod. 1S63 (Lefau-
1 cheus) (5)
0,750
„
11,00
a
1,11
„
,,
HoUande...
1 De cavalerie (Cliame-
( tôt. Delvisne)
[ Mod. 1874 (Chametot
»
>'
9,40
»
0,60
16,0
»
Italie
1 et Delvigne)
Court (Lefau-
1,150
0,315
10,35
4
1,20
17,5
"
cbeux) (6)
0,980
0,250
10,25
4
0,67
18,0
«
Norvège. . .
i Mod. 1864 (Lefau-
[ ciieux) (")...
1,050
0,372
10,82
4
0,61
16,3
«
Russie
Suède
1 Mod. 1871 (Smith et
} Vesson)
1,210
1,170
0,347
0,310
10,66
11,00
5
4
0,85
30,8
17,0
»
160.
• Mod. 1871 (Lefan-
) cheus Francotte (S}
■ Mod. 1872 (ChametoL,
Delviïno.Schmidli.
1,000
0,278
10,40
4
1,00
15,0
■"
Suisse
Mod. 1878 (Chametot,
Delvisne. Sclimidtl.
1,000
0,275
9,00
4
1,00
17,5
».
Mod. 1882 (Schmidt
(9) '.
0,710
0,240
7,5
4
0,70
11,5
■■
^ \ / ••
(1) Le revolver d'officier est un peu plus court et plus léger que celui de la troupe, qui ne permet que le
tù" intermittent.
(2) Modèles qui doivent être retirés.
(3) Avec extracteur à bascule.
(4) Cartouche à broche.
(5) Cn système Final dort être adopté.
(6) Cartouche à broche.
(7) Idem.
fS) On vient d''adopter un revolver de 7°"". 5, système Nagant, plus léger, plus simple et plus facile à
manier.
(9i Officiers non montés.
— d'effectif. Les revues d'effectif ont
pour Lut de s'assurer de la présence effec-
tive des hommes, des chevaux et des mulets
qui tit'urent sur les contrôles aimuels des
corps de troupe ou établissements considérés
comme tels. Elles sont passées par les fonc-
tionnaires de rintendance, lorsqu'ils en re-
çoivent l'ordre d'un inspecteur général, ou
d'un général. Les membres du corps du con-
trôle de l'administration de l'armée peuvent
passer des revues d'effcclif toutes les fois
qu'ils lejoorent convenable. Les forroivlités à
remplir pour ces revues sont indiquées par
le service intérieur.
— de liquidation. Elle a pour but de
comparer trimestriellement les droits des
p.irties prenantes avec les prestations effec-
tuées, de manière à faire ressortir les trop
ou moins-perçus, c'est-à-dire de liquider le
compte.
Les revues de liquidation des officiers sans
troupe sont faites par classes, pour chaque
département ; elles sont établies à la fin de
chaque trimestre par les sous-intendants
chargés de tenir les contrôles de ces officiers.
Elles sont nominatives, divisées en chapitres
et sections. Le décompte des journées donne
le montant total des prestations dues ; on
rapproche ce droit des allocations faites, et
on en conelut, pour chaque officier, le plus
on le^ moins-perçu.
Les revues de liquidation des corps de
RHOMBARDO. 744
troupe sont également trimestrielles ; elles
se composent de trois parties : d" le crédit,
ou récapitulation des droits du corps, qui
est établi par le conseil d'administration, au
moyen des feuilles de journées ; 2° le débit,
qui est établi par le sous-intendant, au
moyen des déclai'ations de quittances, pour
les prestations en deniers, et des bons
totaux et des relevés de mandats d'étapes,
pour les prestations en nature ; 3° la balance
faisant ressortir la différence entre les droits
et les perceptions du corps, c'est-à-dire le
trop ou le moins-perçu. Cette balance, éta-
blie par le sous-intendant, porte le nom de
décompte de libération, parce qu'elle libère le
corps vis-à-vis de l'Etat (V. Liquidation).
RHOMBARDO. Une des formes que pou-
vait prendre la plialange chez les Grecs.
RIBEAUDEAU. Sorte de charrette dis-
posée autrefois pour servir au transport des
canons.
RIBAUDEQUIN. Vient du mot rihaud.
Au début, c'était une sorte d'arhalète, de
scorpion, lançant des traits de gros calibre
et dont on se servait pour la défense des
murailles dans les places. Plus tard, ce nom
fut donné à une bouche à feu à tir direct,
qui lançait d'abord des boulets en pierre, et
qui avait 2 métrés à 2™, (50 de long.
RIBAUDERIN. Costume militaire des
ribaiidfi.
RIBAUDS. Corps d'élite des armées de
Philippe-Auguste ; renommé pour sa bra-
voure. Mais les excès auxquels ils se livrè-
rent ensuite firent considérer leur nom comme
une épithète injurieuse appliquée aux vaga-
bonds et aux mauvais sujets.
RICOCHER. Battre, par le lir A ricochet,
les longues branches des ouvrages de fortifi-
cation.
RICOCHET (Tir à). Ce genre de tir in-
venté par Vauhan consiste à utiliser les bonds
que fait un projectile au-dessus du sol après
l'avoir rencontré une première fois. Avec
les anciens projectiles sphériques, tirés avec
une charge réduite, on arrivait à atteindre
et à démonter par ce genre de tir les pièces
de la défense abritées par des traverses, soit
sur les faces des bastions ou des demi-lunes,
soit surtout sur les longues branches du
chemin couvert. Mais, on ne l'emploie plus
aujourd'hui, en raison de l'ampleur et de
l'irrégularité des bonds que donnent les pro-
jectiles actuels.
RIDEAUX. Les mobiliers d'adjudant et
ceux d'officiers comportent une paire de ri-
deaux de lit et des rideaux de vitrage, four-
nis et entretenus par le service des lits mili-
taires. Dans les magasins d'habillement non
pourvus de volets, les corps sont autorisés
ROCANTIN.
à acheter des rideaux opaques, au compte
de la masse d'habillement et d'entretien.
RIDELLE. Côté d'une charrette en forme
d'échelle ou de râtelier,
RIFLE. Sorte de carabine employée dans
l'armée anglaise.
RIFLEMAN, au pluriel RIFLEMEN.
Carabinier à pied dans l'armée anglaise.
RIGODON. Sonnerie ou batterie annon-
çant qu'une balle a atteint le centre de la
cible.
RIGOLES. Petits fossés disposés pour
l'assèchement des tranchées, ou au besoin
du terrain occupé par un camp. Ces rigoles
étroites, de pentes convenables, débouchent
dans un ravin, un ruisseau, et quelquefois
dans des puisards.
RIGUEUR (V. Arrèlsde rigimir).
RISBAN Sorte de fort ou de terre-plein
garni de canons pour défendre un port de
mer.
RISBENNE. Sorte de revêtement en fas-
ci nages ou en pilotis pour maintenir le pied
des risbans ou forts maritimes.
RIVIERE. Cours d'eau qui se jette dans
un fleuve ou dans une autre rivière. Au
point de vue militaire, les rivières ont la
même importance que les fleuves, si elles
remplissent les mêmes conditions (V. Pas-
sage, Reconnaissance).
RIZ. Plante de la famille des graminées,
dont la graine, après décortication, constitue
un aliment très apprécié. Le riz fourni à
l'armée, doit être de la dernière récolte,
bien sec, entièrement net, dégagé de toute
matière hétérogène et de poussière, propre à
être mis immédiatement en distribution et
susceptible de se conserver un an au moins.
Le meilleur est celui qui gonfle le plus. 11
pèse 81 à 86 kilogrammes à l'hectolitre. Le
riz du Piémont est le plus employé, mais on
achète aussi du liz de l'Inde. Le riz se con-
serve en sacs empilés pendant trois ans, en-
viron.
ROBES. Couleurs du poil du cheval. Les
robes sont dites simples, quand le poil est
d'une seule couleur (blanc, café au lait,
alezan, noir), et composées lorsqu'il y en a
au moins deux. Avec 2 couleurs séparées, on
a le bai, l'isabelle et le souris ; 2 couleurs
mélangées donnent le gris, l'auljèru et le lou-
vet; avec 3 couleurs on a le rouan; enfin,
le pie est un composé de 2 robes.
ROC. Masse de rochers très durs; se di-
sait autrefois pour forteresse, de même que
les Italiens disent rocca pour citadelle.
ROCANTIN. Institution ayant précédé
les Invalides. Nom donné aux vieux mili-
taires en retraite, dits morts payés, parce
qu'ils recevaient une solde très restreinte
ROCHE A FED.
745
RONDE.
sans rendre de services^ Ils étaient relégués
dans les châteaux, citadelles, et particuliè-
rement dans les rocs.
ROCHE à feu. Composition incendiaire
que l'on attache aux matières combustibles,
qu'elle enflamme subitement et qui brûle
même dans l'eau lorsqu'elle se projette d'un
tube imperméable. Il y a plusieurs formules
pour obtenir cette composition :
i° Salpêtre, 3 parties; pulvérin, 10 ; sou-
fre, 12 ; 2° Salpêtre, 1 partie; pulvérin, 2;
soufre, 4; 3° Salpêtre, 1 partie; pulvérin,
1 ; poudre ordinaire, 1 ; soufre, 4 ; 4° Sal-
pêtre, 4 parties ; pulvérin, 8 ; antimoine, 4 ;
soufre, 16.
L'artillerie française a, pendant fort long-
temps, employé exclusivement pour ses arti-
fices incendiaires une roche à feu composée
de : o° Suif de mouton, 1 partie ; essence
de térébenthine, 1 ; colophane (résine), 3 ;
soufre, 4 ; salpêtre, 10 ; antimoine, 1. On
en remplissait des cartouches cylindriques
munies d'une amorce dans l'axe et l'on en
introduisait un certain nombre dans les
projectiles que l'on voulait armer en incen-
diaires. -Mais ce genre de cartouches don-
nant de nombreux ratés d'inflammation, on
les a remplacées par des cylindres incen-
diaires modèle 1878, dont il existe deux
modèles.
Le cylindre incendiaire n" 1 (fig. 282)
renferme une composition formée de : 6° ni-
trate de baryte sec et pulvérisé, 10 parties ;
soufre pulvérisé, 5 ; pulvérin, 4 ; dissolution
de 1/3 de résine dans 2/3 d'huile de térében-
Fis. 282.
Fig. 283.
thine ; il est amorcé aux deux bouts et
entouré d'une enveloppe cylindrique en treil-
lis goudronné consolidée avec du fil de laiton.
Le cylindre incendiaire n" 2 (pg. 283) se
compose essentiellement d'un faisceau de
mèches à étoupille lente, consolidé par de la
ficelle salpétrée et amorcé par quelques brins
de mèche à étoupille ordinaire ; le tout est
enveloppé dans un rectangle de cretonne
goudronnée.
Pour transformer un obus ordinaire en
projectile incendiaire, il suffit de remplacer
une partie de la charge intérieure par un
certain nombre de ces cylindres, qui brûlent
pendant 2 minutes environ.
ROCHET. Fer de lance en forme de che-
vron non aiguisé. 11 y _eu avait de l'espèce
dite courtoise.
ROCHETTE, ROQUET, ROQUETTE.
Synonyme de fusées de guerre
ROGNE -PIED. Instrument tranchant
avec lequel le maréchal ferrant rogne les
parties inutiles de la corne du cheval.
ROI d'armes. Chef de hérauts d'armes ;
il avait droit de juridiction sur les armées.
RÔLE. Mission ou fonctions à remplir
par certains services ou certains militaires ;
part d'influence ou de commandement qu'ils
doivent exercer. C'est ainsi qu'on comprend
le rôle des diverses armes dans les différents
services ou combats, le rôle des places fortes,
des chemins de fer, le rôle de l'état-major,
de l'intendance, etc.
ROLES. Feuilles, registres où l'on inscrit
des noms. Tels sont les rôles des équipages
de la marine, ceux de l'inscription mari-
time, etc. Dans l'armée de terre, ce sont les
contrôles nominatifs qui tiennent lieu de
rôles.
ROMITE. Sorte de poudre sans fumée,
inventée par le chimiste Sjobert et expéri-
mentée en Suède. C'est une poudre fine, de
couleur jaunâtre, composée en proportions
variables de nitrate d'ammoniaque, naphta-
line et paraffine mélangés, chlorate de po-
tasse et carbonate d'ammoniaque. Elle est
moins brisante que la dynamite, mais n'a
pas autant d'efficacité; dans les armes à
feu, elle donne un fort recul.
ROMPRE. Mouvement ayant pour objet
de ployer une ligne ou une colonne en sub-
divisions plus petites.
— les rangs. A la fin d'une pause
d'exercices ou d'une prise d'armes, on fait
rompre les rangs pour permettre à la troupe
de se reposer librement ou de rentrer dans
les chambres.
RONDÂCHE. Grand bouclier rond qui a
été porté par les hommes de pied et de
cheval. Arme défensive des chevaliers er-
rants.
RONDACHERS. Corps de troupes du
moyen âge portant la rondnche.
RONDE. Visite de nuit que fait un sous-
oflicior ou un officier, dans une place, dans
un camp, pour s'assurer si les sentinelles
font leur devoir. Lorsque la ronde est faite
par un officier supérieur, elle porte le nom
de ronde major ; lorsqu'elle est faite par
RONDELLE.
746
ROUE.
le commandant d'armes, elle est désignée
sons le nom de ronde de commandant
d'armes. Le règlement du 4 octobre 1891
indique comment doit se faire le service de
ronde dans les places de guerre (art. 99 à
103).
Aux armées en campagne, les rondes sont
faites par un officier ou sous-officicr accom-
pagné de deux ou trois hommes armés.
Leurs devoirs et leurs attributions sont défi-
nis par l'article 126 du règlement du 26 oc-
tobre 1883 sur le Service en campagne.
RONDELLE. Petit bouclier rond (petite
rondaclie) en bois léger, porté par les francs
archers de Charles Vil dont l'arme était la
pique.
Accessoire de forme cylindrique, employée
sous diverses formes et pour différents usages
dans l'artillerie, où il y en a pour la vis de
culasse, iDOur le grain de lumière, pour
pointes d'étoile molnle, pour arrêtoir de
boîte à mitraille, pour bouchons d'obus de
rupture, d'ensabotage pour obus sphériques,
d'épaulement et de bout d'essieux, da collet
d'essieux, etc.
On fabrique également des rondelles de
poudre comprimée, de coton-poudre
comprimé, etc., pour le chargement des
garyousses ou de certains projectiles, notam-
ment les obus-torpilles.
RONDELLIER. Soldat à pied portant
une rondelle pour préserver contre les traits
de l'ennemi certains sergents, archers, arba-
létriers, arquebusiers, qui ne pouvaient pas
se charger d'une rondelle.
RONGEURS. On désigne sous ce nom les
souris, les rats, etc., qui forment le 6° ordre
de la classe des mammifères. On doit prench-e
toutes les mesures nécessaires pour la des-
truction de ces animaux dans les bâtiments
militaires. Ces mesures incombent au ser-
vice du génie dans les casernes qu'il est
chargé d'entretenir, et aux corps de troupes
dans les casernes qui sont entretenues au
compte de la masse de casernement. Les
dégradations commises par les rongeurs, aux
efl'ets de toute nature, sont constatées par
un procès -verbal dressé par le sous-inten-
dant militaire et sont mises à la charge de
l'Etat, mais à la condition que le corps ait
pris toutes les mesures nécessaires pour la
destruction de ces animaux.
RORAIRE, RORARIEN. De rorari.
Soldat romain faisant partie des troupes ar-
mées à la légère.
ROSSE. Cheval sans force, sans vigueur.
ROTATION. Mouvement d'un corps
tournant sur lui-même.
ROUAGE. Ensemble des roues d'une ma-
chine. Au figuré, les rouages de Vadminis-
tralion sont ce qui constitue son organisa-
tion, son fonctionnement. Une batterie qui
prend d'enfilade une ligne de matériel est
dite pi'enant en rouage.
ROUAN. Cheval dont le poil est mêlé de
blanc, d'alezan et de noir. Le rouan est clair
si le blanc domine, vineux si l'alezan domine
et foncé si c'est le noir.
ROUE. Machine de forme circulaire qui,
en tournant sur son essieu, facilite le mou-
vement de roulement d'un objet.
— hydraulique. Pour utiliser comme
travail moteur la force ou puissance d'une
chute ou d"un cours d'eau, on emploie des
loues de divers modèles, qui reçoivent l'eau
par un seul point et ont généralement leur
axe horizontal. La roue pendante, la roue
on dessous à aubes planes, la roue à aubes
courbes (à la Poncelet), la roue de côté a
coursier circulaire et à palettes planes, la
roue Sagebien ou roue-vanne, la roue à
augets de côté et en-dessus sont les variétés
les plus usitées pour le détail desquels il y a
lieu de se reporter aux traités de méca-
nique.
— des wagons. Les roues des wagons
ont un diamètre de O'^jOO à l™,0o ; elles
sont de plusieurs catégories : 1° à rais et
jantes en fer avec moyeu en fonte ; c'est la
disposition la plus économique et la plus
usitée [fig. 28 i) ; 2° à rais en fonte et
Fis. 284.
moyeu eu fer forgé ; elles ont l'avantage
d'être moins lourdes que les précédentes, à
cause de la suppression du moyeu en fonte,
mais elles coûtent plus cher ; 3" les roues
pleines ou à disques, qui ont l'avantage de
soulever moins de poussière que les précé-
dentes et de ne pas projeter les fragments
incandescents qui tombent du foyer de la
machine; elles sont employées sur quelques
lignes où l'on a à redouter des incendies.
Toutes ces roues sont munies d'un bandage
en acier, placé à chaud sur les jantes. Les
bandages sont tronconiques, afin d'assurer
le libre parcours dans les courbes ; ils sont
munis d'un rebord (mentonnet) du côté
ROUET.
extérieur, ponr éviter |ps déraillements. Les
roues sont calées sur les essieux, qui tour-
nent dans des coussinets fixes sous le châssis
des wagons. Ce calage des roues est indis-
pensable, car si l'on suppose les roues tour-
nant librement autour de l'essieu, il suffit
que l'une d'elles ait 1 millimètre , par
exemple, de diamètre de plus que l'autre
pour que, au bout de 1,000 tours, elle soit
en avance de 1 mètre sur celle-ci et pro-
voque le déraillement. Les roues sont calées
sur les essieux de telle sorte que, lorsque le
wagon est sur rail, il y ait toujours un jeu
de 0™,10 à G™, 18 entre le rail et le men-
tonnet.
— des locomotives. Elles sont plus
fortes et d'un diamètre plus grand que celles
des wagons. Elles sont au nombre de six ou
huit, dont deux seulement, les roues mo-
trices, sont directement mises en mouvement
par le mécanicien, les autres sont les roues
iwrteuses. Toutefois, les locomotives de pe-
tite vitesse n'ont que six petites roues, toutes
motrices. Les roues motrices sont confection-
nées d'une façon spéciale, car elles fonction-
nent à la fois comme roues de support et
comme poulies sur lesquelles s'enroulerait
une corde ayant pour tension l'effort de
traction. Chacun des rais est un solide com-
primé suivant son axe, encastré à un bout
dans le moyeu et sollicité à l'extrémité Libre
par une force normale égale à l'effort de
traction divisé par le nombre de rais, ce qui
produit à renfler ceux-ci de la jante au
moyeu, dans le plan de la roue. Les roues
à disque plein sont peu usitées pour les
locomotives. Les bandages se font générale-
ment en acier fondu et sont plus forts que
ceux des roues des wagons, mais ils sont
construits de la même façon et d'après les
mêmes principes que ces derniers.
ROUET. Petite roue d'acier placée contre
la platine des arquebuses à rouet et de cer-
tains pistolets.
ROULEAU. Espèce de cylindre en bois
servant pour la vérification des étoffes, dans
les magasins d'haljillement.
— de culasse. Remplace le bouton de
culasse pour le transport du canon de 16",
de 19"^ et, à la rigueur, de 24'=. Garnir en
vieux cordage la partie qui s'engage dans
l'ëcrou de culasse.
— de manœuvre. Sorte de leviers en
bois employés dans l'artillerie pour manoeu-
vrer les affûts dans les opérations de mise en
batterie.
— de secours. Rouleau contenant une
chemise de flanelle et tout ce qui est néces-
saire pour donner les premiers secours aux
asphyxiés. 11 en existe un dans chaque sac
747 ROUMANIE.
ou paire de sacoches d'ambulance, en même
temps qu'un exemplaire de l'Instruction mé-
thodique sur les secours à donner aux
asphij.rics et au.v noyés.
ROULEMENT. Batterie de tambour con-
sistant en une série de ra pressés. S'emploie
pour le réveil, l'extinction des feux, la soupe,
le garde-à-vous, etc. Les sommations à faire
à un attroupement doivent être précédées
d'un roulement de tambour.
— des effets. Mouvement des effets
dans les magasins afin qu'ils soient distri-
bués dans l'ordre de leur ancienneté. Dans
ce but, les effets nouvellement reçus en
magasin sont toujours placés au service de
réserve et l'on prélève sur celui-ci un même
nomljre d'effets similaires, de mêmes poin-
tures, pour les placer au service courant, où
ils sont mis en distribution par ordre d'an-
cienneté de confection. Ces mouvements s'o-
pèrent sans écritures, sauf au carnet de
pointures.
ROUMANIE ; son armée. L'armée
comprend : l'armée active, divisée elle-même
en armée permanente et armée territoriale
(semi-permanente), les milices et la levée en
masse, ces deux derniers éléments n'étant
organisés qu'en cas de guerre. .Une portion
seulement de chaque classe, désignée par le
tirage au sort, est incorporée dans l'armée
active ; les autres jeunes gens passent im-
médiatement dans la milice. Le service est
personnel et l'exonération est supprimée ; il
dure de 21 ans à 46 ans accomplis, dont
9 ans dans l'armée active, jusqu'à 30 ans,
6 ans dans la milice, jusqu'à 36 ans, et
10 ans dans la levée en masse, jusqu'à
46 ans.
Dans l'armée active, la durée du service
sous les drapeaux est de 3 ans, puis de 6
dans la réserve. Dans l'armée territoriale,
cette durée est de 5 ans pour l'infanterie
(dorobantsi) et de 4 ans pour la cavalerie
(calarossi); il reste à faire, par suite, 4 ou
5 ans dans la résen^e.
Les cadres seuls de la territoriale sont
permanents ; les soldats demeurent dans
leurs foyers et ne sont appelés à faire un
service actif que pendant 1 semaine sar 4,
en principe, sauf les réunions pour les pé-
riodes d'instruction, les grandes manœuvres
ou pour des nécessités d'ordre public. Les
miliciens sont astreints à des séances d'in-
struction le dimanche.
Ils peuvent aussi être rassemblés pour des
périodes d'instruction de moins de 30 j»urs.
Le recrutement de l'armée roumaine est
rigoureusement régional.
L'armée permanente comprend 8 régi-
ments de ligne, 4 bataillons do chasseurs.
ROUTE.
3 régiments de cavalerie, 8 d'artillerie de
campagne, 1 bataillon d'artillerie de siège,
2 régiments du génie et 4 escadrons du
train.
L'armée territoriale comprend 33 régi-
ments de dorobantsi et 12 légiments de ca-
larossi. D'une manière générale, les recrues
de chaque année sont appelées par séries
pendant deux ou quatre mois pour recevoir
l'instruction militaire. Les années suivantes,
elles sont convoquées à un certain nombre
de périodes d'instruction.
En cas de mobilisation, les quatre corps
d'armée comprendraient chacun 21 batail-
lons d'infanterie, 12 escadrons de cavalei'ie,
14 batteries à 6 pièces, 6 compagnies du
génie, plus les services auxiliaires, soit en-
viron 30,000 liommes. 11 resterait en outre
plus de 100,000 hommes disponibles pour
des formations éventuelles.
L'infanterie roumaine est armée du fusil
Martini-Henry (modèle 1879). C'est une
arme à bloc, à culasse tombante, sans chien
apparent, du calibre de 11™™, 43 et tirant
une cartouclie métallique à percussion cen-
trale. Le fusil roumain est une des meil-
leures armes à un coup, tant pour ses pro-
priétés balistiques que pour la rapidité du
tir. Son défaut le plus sérieux est la diffi-
culté du démontage et de l'entretien par
suite de la précision extrême qui doit exister
dans l'ajustage des diiïérentes pièces.
L'adoption d'un fusil à répétition est ac-
tuellement à l'étude et une somme de 10
millions a été votée pour l'achat de 100,000
de ces fusils. Les expériences faites ont
porté surtout sur les systèmes Mannlicher,
Schulhof, Rubin (7""™, 55) et le fusil anglais
Lée. On a également examiné la possibilité
de transformer le fusil actuel en arme de
petit calibre à répétition.
Pour l'artillerie (V^. Nomenclature des
bouches à feu).
ROUTE. Une route se compose généra-
lement de la chaussée (au milieu) formée
soit en pavés, soit en pierres cassées : de
deux accotements ou troltoirs en terre (sur
les côtés) ; de deux talus dans les passages
en remblai, ou de deux fossés dans les pas-
sages en déblai, ou enfin d'un talus et d'un
fossé dans les profils partie en déblai, partie
en remblai. Les chaussées ont un bombe-
ment de 1/50 et les accotements un bom-
bement de 1/25 pour l'écoulement des eaux.
Dans les réparations, on doit exagérer le
bombement de la chaussée et le porter jus-
qu'à 1/20 (V. Réparation des routes).
— dans l'intérieur. Mouvements des
corps de troupe et détachements sur les
routes ordinaires, à l'intérieur, en temps
■48 . RUES.
de paix, pour se rendre d'un point à un
autre. Toutes les dispositions concernant
ces mouvements sont contenues dans le
titre 111 du règlement du 28 décembre 1883
sur le service intérieur des troupes, et dans
le chapitre XIX du règlement du 4 octobre
1891 sur le service des places.
— militaire ou stratégique. Che-
mins que l'on organise dans certains cas,
pour faciliter les opérations militaires. Les
armées en campagne auront fort rarement à
construire des routes, mais si elles y sont
contraintes, il faut avant tout déterminer le
tracé, ainsi que les profils en long et en tra-
vers. Dans tous les cas ces travaux s'exécu-
tent sous la direction des officiers du génie.
Par contre on aura souvent à effectuer la
destruction des routes.
ROUTIERS. Bandes militaires composées
d'aventuriers et de paysans sans foi ni loi,
qui jouèrent un certain rôle et rendirent
quelques services à la royauté pour sou-
mettre les petits seigneurs féodaux. Mais
les excès de toute espèce qu'ils commirent
les rendirent odieux à un tel point qu'on
employa tous les moyens possibles pour s'en
débarrasser.
RUBAN. Tissu en forme de bandelette,
qui fait partie du matériel d'exploitation des
infirmeries.
— de médaille. Les rubans des mé-
dailles connnémoratives sont fournis gra-
tuitement aux hommes de troupe ; ils sont
achetés par les corps, au compte de la masse
d'habillement et d'entretien. Les officiers et
assimilés doivent se pourvoir de ces rubans
à leurs frais.
Les rubans de la médaille militaire et de
la décoration de la Légion d'honneur sont
achetés directement par les intéressés, de
même que les rubans des médailles de sau-
vetage, des décorations universitaires ou
étrangères.
RUDIÂIRE. Gladiateurs de la milice ro-
maine, habiles à l'escrime ; sorte de maîtres
d'armes.
RUDIS. Sorte d'épée de bois avec la-
quelle les soldats grecs s'exerçaient à l'es-
crime.
RUE du rempart. Partie de terrain
naturel allant du pied du talus de rempart
aux maisons les plus voisines.
La longueur de cette rue ne peut pas des-
cendre au-dessous de 7,70.
RUES. Dans un camp on nomme grand'-
rues celles qui sont perpendiculaires aux
baraques ou aux bivouacs des hommes, car
elles sont tenues assez larges pour permettre
les rassemblements et les pièces d'armes des
troupes ; on nomme au contraire petites rues
RUFULE.
749
RUSSIE.
celles qui sont parallèles aux baraques ou
aux bivouacs. %
RUFULE ou RUTULE. Tribuns mili-
taires de la République romaine que choi-
sissaient le sénat et les consuls, par oppo-
sition aux tribuns élus par le peuple.
RUISSEAU. Cours d'eau peu important
(Y. Rivière).
RUPTURE. Action de détruire, de
mettre en pièces, en fragments (V. Des-
truction, obus de rupture, rayon de rup-
ture).
— des galeries. La production brusque
des gaz résultant de l'exploiiou d'une charge
de poudre comprime violemment les terres
et cette compression, qui se transmet de
proche en proche, détermine la rupture des
galeries ou rameaux jusqu'à une certaine
distance du fourneau de mine.
Comme les résistances que présentent les
galeries sont moindres latéralement que ver-
ticalement, par suite de la moindre portée
et de la plus grande épaisseur des chapeaux,
les efifets de rupture d'un fourneau agissant
verticalement au-dessus d'une galerie sont
moins étendus que s'il agit horizontalement
contre les coffrages et les montants de cette
galerie.
Les résistances des rameaux et galeries
sont d'ailleurs différentes selon que celles-ci
se présentent en pointe ou qu'elles reçoivent
l'explosion de flanc, selon qu'elles sont vides
ou qu'elles sont bourrées.
— des routes, des voies ferrées.
{y. Destructions, réparations).
— stratégique. Séparation des forces
d'une armée en deux masses distinctes. Elle
peut être obtenue, soit par une armée con-
ci'ntrée opérant contre un ennemi dont le
front est trop étendu, soit par une armée
qui manœuvre en lignes intérieures contre un
adversaire qui mameuvre en lignes exté-
rieures. Cette manœuvre n'implique pas la
supériorité des forces, si ce n'est sur le point
même où le choc a lieu, et elle est employée
aussi bien dans la défensive que dans l'of-
fensive; mais elle suppose que l'adversaire a.
commis une faute, soit qu'il ait adopté de
lui-même un ordre trop étendu, soit qu'il
ait été amené à se diviser et à s'étendre par
des démonstrations qui lui ont donné le
change.
RUSES de guerre. Moyens employés
pour tromper l'ennemi sur ses forces, ses
dispositions.
RUSSIE et son armée. Le service est
personnel et obligatoire. La durée totale du
service dans l'armée de terre est fixée à
18 ans, dont 5 ans dans l'armée active et j
13 ans dans la réserve. En outre, tous les
hommes n'appartenant ni à l'armée active
ni à sa réserve comptent dans la milice jus-
qu'à 43 ans révolus. Tous les hommes qui
composent la réserve sont affectés sans dis-
tinction de classes, à des fractions de l'ar-
mée permanente existant dés le temps de
paix, soit comme forces actives, soit comme
troupes-cadres.
La réserve (opoltchénié) est divisée en
deux bans : le premier comprend, jusqu'à
43 ans révolus, les hommes classés dans ce
ban au moment de l'appel, ainsi que ceux
qui sont libérés de la réserve. Dans le
deuxième ban sont classés les éléments les
moins aptes au service militaire, soit en
raison de leur défaut d'aptitude physique,
soit en raison de leur situation de famille.
Dans les 4,425,000 hommes du premier ban,
570,000 seulement ont passé par l'armée
active. Pour les autres, les quatre plus
jeunes classes de la milice (premier ban)
sont appelés pendant les quatre premières
années à deux périodes d'instruction dont la
durée de chacune ne doit pas dépasser six
semaines. Le deuxième ban, qui compte
4,435,000 hommes, n'est astreint à aucun
service militaire en temps de paix.
En temps de paix, l'armée russe com-
prend : 850 bataillons actifs d'infanterie,
dont 78 de chasseurs; 108 régiments de
cavalerie à 6 escadrons ; l'artillerie compte
48 groupes de 6 batteries pour les 48 di-
visions d'infanterie (44 groupes montés,
1 groupe de montagne et 3 groupes mixtes) ;
7 batteries à cheval, 3 régiments de mor-
tiers, 209 compagnies d'artillerie de forte-
resse ; le génie comprend 17 bataillons de
sapeurs, 17 compagnies de pontonniers,
(j bataillons de chemins de fer et 16 compa-
gnies de télégraphistes. 11 y a lieu d'ajouter
les services auxiliaires, les cosaques et les
troupes locales.
L'effectif budgétaire est, en nombre rond,
de 773,000 hommes, dont 35,000 officiers,
et de 160,000 chevaux.
En cas de mobilisation, on pourrait dis-
poser tout d'abord de 20 corps d'armée mo-
biles, dont 4 à 3 divisions d'infanterie et
les autres à 2, chaque division étant de
4 régiments à 4 bataillons, chaque corps
comprend une division de cavalerie à 24
escadrons ; chaque division d'infanterie est
pourvue d'un groupe divisionnaire d'artil-
tillerie montée de 6 batteries à 8 pièces ;
1 Ijataillon du génie, convois, services auxi-
liaires.
Il reste en outre un certain nombre de
troupes disponibles.
L'effectif total en hommes de troupe né-
RUSTE. 750
cessaires à chaque arme pour l'ensemble des
formations prévues serait, en chiffres ronds :
Infanterie..., 1,699,000
Cavalerie 81,600
Artillerie . 278,000
Génie 51,000
Train et services auxi-
liaires 90,400
Total 2,200,000
Le nombre d'hommes inscrits sur lequel
on peut compter en cas de mobilisation est
d'environ 2,740,000 hommes, non compris
les cosaques, les troupes irrégulières,, les
corps indigènes du Caucase et les contin-
gents finlandais.
Sur ce total 740,000 sont sous les dra-
peaux et près de 2 millions sont des réser-
vistes ayant servi dans l'armée active pen-
dant 4 ou 5 ans, mais dans tous les cas
pendant 1 an au moins.
Toute l'infanterie est encore armée du
fusil Berdan n" 2 (modèle 1870). C'est une
arme à verrou, du calibre de 10™™, 66,
SABRE.
tirant une cartouche métallique à per-
cussion centrale. Le chien est terminé par
un bouton ; un loquet de sûreté empêche
que le coup ne puisse partir avant la fer-
meture complète du tonnerre.
Par décision du 16-28 avril 1891, l'em-
pereur, à la suite d'expériences compa-
ratives, a adopté, pour l'armement de l'in-
fanterie, une arme de petit calibre et à
chargeur, qui portera le nom de fusil de
3 lignes (7^^,62) modèle 1891. Le modèle
de cartouciie établi par la commission est
également approuvé. Le modèle de ce fusil
n'est pas connu, mais on sait que le mode
de chargement est à peu près le même que
celui adopté en Allemagne, en Autriche et
dans d'autres pays, avec cette différence que
ce sont des paquets de cartouches, et non
des cartouches isolées, qui sont introduites
dans le magasin.
Pour l'artillerie (V. Nomenclature des
bouches à feu).
RUSTE ou RUSTRE. Bandes d'aven-
turiers à pied armés presque uniquement
d'une lance appelée ruste ou rustre.
SABLE. Le sable est employé à différents
usages dans l'armée : pour la confection des
mortiers, pour l'entretien des ustensiles, pour
les gymnases, pour les manèges, pour les
planchers, pour la voltige.
SABOBD. Ouverture pratiquée dans la
muraille d'un navire pour donner passage à
la volée d'un canon. Le sabord se ferme au
moyen d'un volet appelé mantelet.
— de casemate. Ouverture étroite par
laquelle passe la bouche du canon dans les
casemates, coupoles ou tourelles cuirassées.
(V. Embrasure.)
SABOT. Chaussure de bois faite toute
d'une pièce et creusée de manière à contenir
le pied. Les troupes campées ou baraquées
sont pourvues de sabots en première mise,
mais les l'cmplacements ont lieu au compte
de la masse d'habillement et d'entretien.
On donne le nom de sabot à l'ongle épais
qui enveloppe la dernière plialange du doigt
du cheval, du mulet, de l'âne et des rumi-
nants. (V. Marquage.)
Garniture métallique qui entoure l'extré-
mité inférieure d'un pilot, d'un poteau,
d'une pièce de charpente.
— d'enrayage. Sabot en fer que l'on
place sous la roue d'une voiture aux des-
centes, pour ralentir le mouvement. On
emploie également les sabots d'enrayage
comme freins, pour limiter le recul des
bouches à feu en arrêtant complètement le
mouvement de rotation des roues.
Les sabots sont retenus à l'affût par des
chaînes. Ces sabots tendent à disparaître et
à être remplacés par le frein Lenioine.
— galoche. (V. Galoche.) Les brigadiers
et les cavaliers des troupes à cheval doivent
en être pourvus, au compte de la masse
d'habillement et d'entretien, pour le service
des écuries et pour le pansage ; les cuisiniers
sont également pourvus de sabots-galoches
au compte des ordinaires.
— pour obus. Instrument en fonte ou
en bois, ayant exactement le calibre du pro-
jectile et servant au chargement des obus
oblongs arniés de fusées métalliques et des
obus sphériques ou à balles.
SABOTAGE. Entaille pratiquée dans la
traverse pour la pose du rail Vignole.
SABRE. Arme de main employée depuis
la même époque que l'épée, c'est-à-dire dès
la plus haute antiquité. Elle consiste en une
poignée ou monture et une lame, dont la
forme, le métal, le poids, les dimensions ont
varié suivant les peuples, les époques et les
SABRE.
usages. Le fourreau qui en est le complé-
ment indispensable, a -s^iié dans les mêmes
conditions.
11 y a actuellement en service dans l'ar-
mée française les modèles de sabres sui-
vants, dont les lames sont en acier fondu et
le fourreau on tôle d'acier.
— -baïonnette (V. Baïonnetle).
— de cavalerie légère, modèle
1822. A lame courbe et dos plat. La garde
n'a que deux branches latérales.
— de cavalerie de réserve, modèle
1854. Lame droite ou latte; appelé d'abord
sabre de carabinier. Arme d'estoc. La garde
a 3 branches latérales.
— de dragon, modèle 1854. Lame et
fourreau un pou moins longs que le précé-
dent ('20™"").
Ces trois modèles ont subi, en 1882, une
transformation consistant à organiser le sa-
bre de cavalerie légère en arme d'estoc, et à
supprimer dans les 3 le bracelet inférieur du
fourreau, qui a été organisé pour le trans-
port à la selle.
— d'adjudant, modèle 1845. Sert
pour les adjudants et les sergents-majors
d'infanterie. Lame légèrement courbe, garde
avec 2 branches latérales.
— d'officier supérieur d'infanterie,
modèle 1855. Lame droite à deux tran-
chants, garde dorée et ciselée, avec branche
principale et 2 branches latérales formant
coquille.
— d'officier d'infanterie, modèle
1855. Semblable au sabre d'adjudant, mais
plus léger et plus soigné.
— d'officier de cavalerie légère,
modèle 1822. Comme le sabre de troupe;
poignée en corne de buffle, filigrane doré,
garde en laiton doré, ornements.
— d'officier de cavalerie de réserve
et de dragon, modèle 1854. Ressemble
au sabre de cavalerie de réserve, modèle
1854, mais avec lame plus légère, garde
dorée, travail plus soigné et ornements.
— d'officier d'état-major, modèle
1855. Comme le sabre d'officier de cavalerie
de réserve.
— modèle 1882. On a adopté, en 1882,
un nouveau modèle pour le sabre de cava-
lerie légère. Ces sabres ne différent entre
eux que par la longueur de la lame et celle
du fourreau (oo™™ de moins pour le sabre
de cavalerie légère que pour celui de dragon,
et 25™™ de moins pour ce dernier que pour
celui de cavalerie de réserve). La lame est
droite, le filigrane en laiton, la garde a
2 branches latérales.
— d'officier d'infanterie, modèle
1883. Lame droite, à doux tranchants, en
75f SAC.
acier nickelé ; la poignée en corne de buffle
noircie; le filigrane, la garde, la virole et
la calotte en bronze blanc de nickel ; la
garde avec une branche principale et 3 bran-
ches latérales ; le fourreau en acier nickelé.
— d'officier de cavalerie, modèle
1883. Comporte trois tailles correspondant
à celles des trois modèles de sabre de troupe
adoptés pour la cavalerie de réserve, les dra-
gons et la cavalerie légère ; sont semblables
à ceux de la troupe, sauf un travail plus
soigné, un filigrane doré, la garde et la ca-
lotte en similor, des ornements et un aUè-
gement de la lame.
— briquet. Sabre d'infanterie ancienne-
ment ; ainsi nommé par les cavaliers en rai-
son de son peu de longueur.
— d'abordage. Pour la marine. La
garde est formée par une plaque en tôle de
fer et la lame est assez courte. Deux mo-
dèles J833 et 1872.
— d'bonneur. Arme d'honneur décernée
aux officiers pom* actions d'éclat, et qui ne
pouvait être décernée aux hommes de troupe
que pour des faits d'arme dénotant une bra-
voure extraordinaire, mais plus court et
garde plus développée.
SABRER. Frapper à coups de sabre.
SABRETACHE ou SABRETASCHE.
Sorte de poche en acier, en forme de gibe-
cière, suspendue au ceintugon par des cour-
roies et venant battre le mollet. Elle était
en usage autrefois dans un certain nombre
de régiments de cavalerie, dont les pantalons
n'avaient pas de poches.
SABREUR. Belliqueux, aimant à sabrer.
SAC. Sorte de poche en toile, en cuir ou
en étoife quelconque, présentant une ouver-
ture pratiquée généralement à la partie supé-
rieure.
Pillage d'une ville prise d'assaut et aban-
donnée à la soldatesque,
— à avoine. Chaque homme de troupe,
dans les corps à cheval, et chaque homme
chargé du pansage des chevaux et mulets,
dans les troupes à pied, doit être muni d'un
sac à avoine ou d'un étui porte-avoine. Cet
effet est acheté au compte de la masse d'ha-
billement et d'entretien dans les troupes à
cheval, et au compte de la masse d'entretien
du harnachement et ferrage dans les troupes
à pied.
— à distribution. Sac servant à rece-
voir les denrées distribuées, telles que le
pain, les denrées d'ordinaire, à l'exception
de la viande. Ces sacs sont aciietés au
compte de la masse d'habillement et d'entre-
tien ; ils sont distribués, dans les corps d'in-
fanterie et du génie, à raison d'un par
escouade; dans les corps d'artillerie, à rai-
SACHEBOUTE.
752
SAILLANT.
son d'un par pièce ; et dans les corps de ca-
valerie employés en Afrique, à raison de 12
par escadron.
à paille. Sac en toile que l'on garnit
de 2 kilogrammes de paille, et qui tient lieu
de traversin, dans la demi-fourniture auxi-
liaire de campement.
— à feu ou à poudre. Sac contenant 4
ou 5 livres de poudre prenant feu au moyen
d'une fusée, et que l'on lançait à la main
ou à l'aide de mortier pour la défense du
corps de place.
— à terre. Sac de toile grossière d'un
usage fréquent en fortification, surtout pour
créneaux, revêtements, sapes. Vide, il a
0™,()5 de long et 0™,39 de large; plein et
empilé, sa hauteur est de 0™,30, sa largeur
de 0™,20, et sa longueur de 0™,45; il en
faut 150 par mètre cube.
— d'ambulance. Sac en peau, analogue
au havresac, dans lequel on place les médi-
caments, instruments et rouleaux de secours
nécessaires pour donner les premiers soins
aux malades et aux blessés. 11 en est alloué
un par bataillon de troupes à pied.
— de couchage. Sac qui tient lieu de
draps de lit dans la demi-fourniture auxi-
liaire de campement.
— tente-abri. Morceau carré de toile,
de 1",8() de cùtè, pourvu de boutons et de
boutonnières, permettant de les réunir par
deux ou plusieurs pour en former une tente-
abri, à deux pans, dont le faîte est soutenu
par des bâtons. Cette tente a été imaginée
par les troupes d'Afrique, à qui elle rend
de grands services, car elle leur procure un
abri au lieu du bivouac en plein air ; mais
elle a été abandonnée peut-être à tort pour
les troupes en Europe.
— à charge. Employé par l'artillerie
pour contenir la charge d'une bouche à feu.
Il en existe de 6 modèles, en vache fauve
grenée.
— à éponges. En usage dans l'artillerie
pour contenir les éponges destinées au net-
toyage de la chambre, des bouches à feu.
2 modèles, dont 1 en toile à voile et 1 en
cuir.
— à étoupilles. 4 modèles en vache
grenée, en service dans l'artillerie pour y
placer les étoupilles.
SACHEBOUTE ou SACQDEBUTE. On
n'est pas d'accord sur le sens de ce mot.
Pour les uns, il signifie lance, harpoti, pro-
pre à accrocher, à sacher, à faire tomber à
terre les hommes de cheval ; pour d'autres,
il est synonyme d'arquebuse; enfin, on l'a
pris pour le synonyme de sambute, instru-
ment de musique militaire.
SACHET. Sac cylindrique, en serge de
laine blanche, préparée à l'acétate de plomb,
ou en toile amiantine, pour recevoir les
charges de poudre pour les canons rayés de
montagne, de campagne, de siège et de
place.
— à vivres. Petit sac en toile, à deux
compartiments, destiné à contenir les petits
vivres de quatre jours (riz, sel, sucre et
café). Chaque homme est pourvu de deux
de ces sachets. La dépense incombe au ser-
vice de l'habillement.
SACOCHE. Sac de toile forte ou de cuir,
qui est destiné à contenir certains effets ou
objets que les hommes montés doivent tou-
jours avoir avec eux.
— d'ambulance. Elle remplace le sac
d'ambulance dans la cavalerie ; il en est al-
loué une par deux escadrons.
— de mare chal-f errant. Dans les corps
de troupe montés, chaque maréchal en pied
est tenu de se pourvoir d'une paire de saco-
ches en cuir pour y placer les outils qu'il
doit emporter dans les marches, dans les ma-
nœuvres ou en campagne.
SACOS. Boucliers en forme de carré long,
dont les soldats grecs faisaient usage et qui
les couvraient depuis les épaules jusqu'aux
pieds. Disposés devant la ligne de bataille,
ils formaient une espèce de muraille.
SACRE, SACRET. Anciennes bouches à
feu.
SAETTE, SAGETTE, SAGITTE. L'un
des noms servant à désigner les grandes
flèches au moyen Age.
SA GÈNE. Mesure de longueur russe
= 1/500 de verste ou 2'",134.
SAGITTAIRES. Dans l'armée romaine,
c'étaient des soldats d'infanterie légère armés
d'arcs et de flèches. Il y en avait aussi à
cheval. On sait que, chez les Perses et les
Parthes, les sagittaires étaient exercés à
lancer la flèche en arrière, en fuyant.
SAGOCHLAMYDE. Manteau militaire
tenant de la chlamyde et du sagum, introduit
dans l'armée romaine sous l'Empire.
SAGUM. Sorte de manteau carré, en
étolïe grossière, ne dépassant pas les genoux.
C'était l'endilème de la guerre.
SAIE ou SAYON. Difi"érait du sagum en
ce qu'il était fait de peaux de bêtes ou de
tissus de poils.
SAIGNER une inondation. C'est ou-
vrir aux eaux un passage par où elles peu-
vent s'écouler.
SAILLANT. Partie saillante d'un retran-
chement, d'un ouvrage de fortification, for-
mée par la rencontre de deux faces sous un
angle saillant, Les saillants sont naturelle-
ment des points d'attaque et doivent être
organisés plus fortement que les rentrants.
SAINDOUX.
753
SALLE.
qui sont moins exposés. On admet en prin-
cipe que. pour le tra(^, tout saillant doit
être établi sur une portion élevée du terrain.
SAINDOUX. Panne de porc débarrassée
des parties rouges et membraneuses. Il est
employé dans l'armée comme graisse ali-
mentaire ; il entre dans la composition de la
ration de guerre, à raison de 30 grammes
par ration.
SAINFOIN. Plante herbacée qui sert à
la nourriture des herbivores. Le sainfoin
peut être substitué au foin, comme denrée
normale dans la ration de fourrage, poids
pour poids.
SAISIE-ARRÊT. La saisie-arrêt ou op-
position juridique est celle par laquelle un
créancier fait arrêter, entre les mains d'un
tiers, les sommes et les effets qui appartien-
nent à son débiteur. La solde et les supplé-
ments de solde des officiers et employés mi-
litaires, ainsi que les indemnités de gestion
des comptables, à l'exception de toutes
autres allocations en argent, sont passibles
de retenues, en vertu de saisies-arrêts pou-
vant s'élever au cinquième lorsqu'il s'agit
de dettes envers des tiers ou envers l'État,
et au tiers, quand il s'agit de secours ali-
mentaires.
— de valeurs mobilières ou immobi-
lières. Aux armées en campagne, la prise
de possession, la saisie ou le séquestre d'im-
meubles, revenus, matières ou effets mobi-
liers de toute nature à être attribués au
Domaine de l'État, sont constatés par les
procès-verbaux, inventaires ou autres actes
destinés à assurer les droits du Trésor, dres-
sés par les fonctionnaires de l'intendance,
avec l'assistance des payeurs. L'intervention
des payeurs n'est pas nécessaire pour con-
stater les prises et saisies de matières, den-
rées, bestiaux et effets mobiliers susceptibles
d'être emnlovés pour le service de l'armée.
SAISON D'EAUX. Le temps pendant
lequel un militaire est admis à faire usage
des eaux dans un établissement d'eaux mi-
nérales. La notice n° 18 annexée au règle-
ment du 2o novembre 1S89 sur le service
de santé (fi. 0., p. r., page 319) indique :
1° les époques des visites et la durée des
saisons dans les divers établissements d'eaux
minérales de France et d'Algérie ; 2° les
conditions à remplir par les militaires ma-
lades pour être dirigés sur les sources d'eaux
minérales; 3° les époques et la durée des
saisons pour les militaires admis à faire
usage des bains de mer.
SALADE. Sorte de casque rond, sans
crête, léger ; il y en a eu de diverses formes,
sans visière ou à visière à grillage pouvant
se lever ou s'abaisser, avec oreillons très
variés et gorgerin très court. C'était la coif-
fure de guerre de certaines troupes à cheval
ou à pied pendant les XV'', XVl» et XVI1°
siècles. Les femmes qui revêtaient une ar-
mure portaient la salade, qui s'appelait
aussi morion.
SALADINE. Sorte de cotte d'armes portée
au XVl'^ siècle par les gens de guerre.
SALAIRE. Rémunération d'un travail ou
d'un service. Les salaires des militaires em-
ployés par les premiers ouvriers ou les chefs
ouvriers des corps, sont fixés par les conseils
d'administration. Les salaires des ouvriers
employés dans les établissements militaireo
de l'État, sont désignés sous le nom de
primes lie tracail.
SALAISONS. Viandes qu'on a salées
pour les conserver. Dans l'armée on utilise
les salaisons de porc ou de bœuf, conservées
dans des barils d'une contenance de 45 ou
de 90 kilogrammes. Les viandes salées peu-
vent, à la longue donner le scorbut: elles
sont moins nourrissantes que la viande
fraîche, et la saumure peut devenir toxique.
La viande de bœuf salé peut être substituée
poids pour poids à la viande fraîche; celle
de porc salé peut être substituée à la viande
fraîche, à raison de 200 grammes pour la
ration du temps de paix, de 240 grammes
pour la ration normale de guerre, et de 300
grammes pour la ration forte de guerre.
SALLE. Pièce plus ou moins grande
affectée à un usage spécial, dans un bâti-
ment.
— d'armes. Salles dans lesquelles sont
disposées les armes que l'artillerie doit con-
server. Les armes de service, à réparer et
hors de service, sont placées autant que
possible dans des locaux séparés. Les armes
ou pièces d'armes du service de la réserve
doivent être également placées dans des salles
différentes de celles affectées aux armes et
pièces d'armes du service courant.
Toutes les armes doivent être graissées,
même celles hors de service, quand une
partie de leurs pièces peuvent être utilisées.
Les lames de sabre, graissées, sont dans
les fourreaux.
Les armes à feu et les armes blanches
sont séparées par modèles et, s'il est pos-
sible, par manufactures, lettres de séries et
années de fabrication. Les armes neuves
sont distinctes des armes réparées.
— d'artifices. Bâtiment nécessaire dans
un grand établissement d'artillerie pour la
confection des munitions et artilices. 11 com-
prend, en principe, une salle précédée d'un
porche, destinée spécialement aux manipula-
tions de la poudre, et deux cabinets : l'un,
pour les matières nécessaires aux manipula-
48
SALLE.
SALUT.
tioiis du jour ; l'autre, pour les outils et
ustensiles. Le bâtiment doit être planchéié
et surmonté d'un grenier ; il a 7 mètres au
moins de largeur dans oeuvre : sa longueur
dépend du nombre d'hommes qui y seront
employés.
— de bains. Il en existe une pour deux
baignoires, dans chaque infirmerie régimen-
taire, et deux dans chaque hôpital militaire.
Les hommes prennent des bains, soit par
aspersion, soit par immersion, dans les lo-
caux où sont installés les lavabos.
— des convalescents (V. Convales-
cent, In/irnierie régimen taire).
— de danse. On doit, autant que pos-
sible, afTecter une salle spéciale, située au
rez-de-chaussée, pour l'école de danse, dans
chaque caserne ou quartier.
— de désinfection (V. Infirmerie vété-
rinaire) .
— d'école. Il y a, dans chaque corps,
une salie d'école munie de bancs et de tables
en quantité suffisante pour le cours prépara-
toire. Les cours du 1'^'^ et du 2*^ degré se
font dans l'intérieur des compagnies, esca-
drons ou batteries.
— d'escrime. H existe dans chaque ca-
sernement deux salles d'escrime, dont une
pour les officiers et une pour les hommes de
troupe. Ces locaux sont toujours situés au
rez-de-chaussée.
— d'hippiatrique. Il existe dans chaque
quartier de cavalerie, dans chaque école
d'artillerie, dans chaque dépôt de remonte
et dans chaque quartier du train des équi-
pages militaires, une salle d'hippiatrique
dans laquelle se trouvent les collections et
squelettes destinés à l'instruction des offi-
ciers, sous-ofliciers et maréchaux ferrants.
— d'honneur. Il en existe une dans
chaque corps de troupe ou établissement
militaire. Ces salles sont destinées aux di-
verses réunions des corps d'officiers, aux
séances du conseil de régiment, du conseil
de discipline, etc. Elles doivent être ornées
du buste de la République, du portrait
du Président de la République, de celui
du chef de corps, de taldes ou tableaux
portant les noms des officiers, sous-officiers
et soldats tués à l'ennemi, etc. Un exem-
plaire de l'historique du corps y est dé-
posé.
— de lecture. Il existe dans chaque
Cfuartier une salle suffisamment spacieuse,
convenablement éclairée et chauffée en hiver,
où les hommes peuvent, après la soupe du
soir et jusqu'à 10 heures, passer leur
temps à travailler, lire ou écrire, sous la
surveillance d'un sous-officier. Cette salle
peut être la salle d'école ou la bibliothèque ;
elle peut être au moins voisine de celle-ci.
Une salle spéciale est affectée aux sous-offi-
ciers. Du papier à lettres ou autre, ainsi que
des enveloppes et des plumes, sont déli-
vrés gratuitement aux hommes. Les dépenses
d'encre et de papier sont supportées par la
vinsse des écoles, celles de chaufl'age et d'éclai-
rage par la masse de chauffage.
~ de malades (V. Infirmerie régimen-
taire).
— de musique. Salle réservée pour les
répétitions de la musique lorsque les res-
sources du casernement le permettent. A
défaut, les répétitions ont lieu dans l'une
des chambres occupées par les soldats musi-
ciens.
— des rapports. Il en existe une dans
chaque casernement, autant que possible au
rez-de-chaussée. Elle doit être suffisamment
vaste et pourvue de bancs et de tables.
— de visite (V. Infirmerie régimen-
taire) .
SALPÊTRE. Un des éléments constitutifs
de la foudre, où il joue le premier rôle en
fournissant l'oxygène nécessaire à la com-
bustion du charbon et du soufre. Le salpêtre
(sel de nitre, nitrate de potasse ou azotate
do potasse) se trouve à l'état libre dans la
nature ou peut se produire aisément en lais-
sant se décomposer lentement, à l'air libre
et dans un lieu humide, des substances
riclies en azote (V. Poudre, Raffinage).
SALUT. Une des marques extérieures de
respect. Le salut militaire, à pied ou à
cheval, quel que soit le grade et quelle que
soit la cuilTure, consiste à porter la main
droite au côté droit de la visière, la paume
de la main en avant, le coude légèrement
levé, en regardant la personne que l'on
salue.
Tout sous-officier, caporal ou soldat qui
est de pied ferme prend, pour saluer, la po-
sition du soldat sans arme et se tourne du
côté du supérieur; s'il est assis, il se lève pour
saluer ; s'il croise un supérieur, il le salue
quand il est à 6 pas et continue à marcher
en conservant l'attitude du soldat jusqu'à ce
qu'il l'ait dépassé ; s'il marche deriiére lui
et le dépasse, il le salue en arrivant à sa
hauteur et conserve l'attitude du salut jus-
qu'à ce qu'il l'ait dépassé.
Le salut ne se renouvelle pas dans une
promenade ou dans tout autre lieu public.
Tout militaire qui parle à un supérieur le
salue et prend une attitude militaire.
Tout militaire qui passe devant un dra-
peau ou un étendard de régiment salue sans
s'arrêter.
Pour les autres cas ou auties formes de
salut, voir les articles 219 à 222 du Service
J
SALVE. "
intérieur d'infanterie ; 224 à 228, cavalerie;
253 à 237, artillerie. *
Toutes les fois (jue les troupes présentent
les armes, les offii-iers, adjudants et ser-
gents-majors présentent l'épée ou le sabre.
— au drapeau. En toutes circonstances,
l'officier qui passe une revue ou fait détiler,
quel que soit son grade, salue les drapeaux
et étendards en passant devant les troupes
et quand elles défilent devant lui. Tout com-
mandant d'une tioupe en armes ou sans
armes qui rencontre un drapeau ou éten-
dard le salue ; il en est de nièrae de tout
militaire isolé. Les sentinelles présentent les
armes aux drapeaux et étendards lorsque
ceux-ci passent devant elles. Les honneurs
rendus aux drapeaux par les troupes sont
indiqués dans l'appendice qui fait suite à
VEcole de compagnie.
— du drapeau. Dans le rang, le porte-
drapeau, soit de pied ferme, soit en mar-
chant, salue de la manière suivante: à 6 pas
de la personne à saluer, il élève la main
droite le long de la hampe jusqu'à hauteur
de l'œil, baisse le drapeau en allongeant le
bras droit de toute sa longueur, sans que le
talon de la hampe quitte la hanche ; il relève
le drapeau lorsque la personne saluée a été
dépassée de 6 pas.
SALVE (feu de). Tir fait à commande-
ment par un certain nombre de pièces ou de
fusils (V. Feu de salve).
— d artillerie. Du latin sairare (saluer).
Série de coups de canons tirés comme hon-
neurs rendus à certains personnages dans des
cas et en nombre déterminé par le Règle-
ment du 4 octobre 1891 sur le Service dans
les places de guerre (art. 301 à 303 et 328).
SAMBRC. Caparaçon d'un cheval bardé,
housse d'un cheval d'armes, hariiois d'un
palefroi.
SAMBRÈGUE. Machine de guerre em-
ployée par les Homains. Elle consistait en
une sorte de pont-levis à bascule qui sur-
montait une tour roulante amenée à l'en-
droit convenable par les assiégeants. Ce
pont, retenu par des cordes, s'abaissait au
moyen de poulies sur les remparts de la
ville attaquée, de manière à en faciliter l'es-
calade.
SANDALE. Chaussure légère en cuir,
dépourvue de quartier à l'arrière et munie
d'une semelle plate. Est utilisée dans les
salles d'escrime (/. M., p. r., page 84o).
SANDJAK. Officier de l'armée turque
ayant le droit de faire porter devant lui une
queue de cheval.
SANGLE. Bande plate et large, ordinai-
rement de cuir ou de tissa de lin, qui sert à
sangler (V. Surfaix).
3 SANTÉ (service de).
SANGLER. -Maintenir la selle sur le dos
du cheval au moyen d'une sangle.
SANGLOT. Petite courroie adaptée à la
selle d'un cheval pour y fixer les sangles.
SANTÉ (service de). Le Service de
santé a pour objet l'application des règles
de l'hygiène à la santé des troupes et le
traitement des militaires malades ou blessés.
Le personnel qui concourt à l'exécution du
service comprend: i° les médecins et les
pharmaciens militaires ; 2" les officiers d'ad-
ministration des hôpitaux ; 3° les infirmeries
militaires; 4° les infirmeries et les brancar-
diers régimentaires ; 5" les aumôniers mili-
taires ; 6° les sœurs hospitalières. Le per-
sonnel du service de santé ne relève que du
commandement.
11 est pourvu au traitement des mili-
taires: 1° dans les infirmeries régimentaires,
les infirmeries-hôpitaux et les dépôts de con-
valescents ; 2° dans les hôpitaux militaires ;
3" dans les hospices civils et dans certains
établissements spéciaux.
Le service de santé à l'intérieur est régi
par le règlement du 23 novembre 1889
{B. 0., p.r., volume spécial).
Le service de santé en campagne se divise
en service de l'avant et en service de l'ar-
rière.
Le service de l'avant comprend toutes les
formations sanitaires qui font partie inté-
grante du corps d'armée mobilisé. Il se di-
vise en trois échelons :
1° Le service régimentaire, destiné à
donner les premiers secours en station, en
marche et au combat; 2° les ambulances,
destinées à recevoir les malades et blessés et
à assurer leur évacuation; 3° les hôpitaux
de campagne, appelés à relever les ambu-
lances et à traiter sur place les malades et
les bles-és non transportables.
Le service de l'arrière comprend les for-
mations sanitaires qui ne font pas partie
intégrante du corps d'armée mobilisé. Ces
formations constituent des groupes destinés :
le premier à l'hospitalisation sur place (hô-
pitaux de campagne temporairement immo-
bilisés ; le second à l'évacuation (transports
d'évacuation, hôpitaux d^évacuation, infir-
vieries de gare et de gîtes d'étapes). Au cours
des opérations, des dépôts de convalescents et
des dépôts d'éclopés peuvent être établis sur
les lignes de marche et d'évacuation.
En dehors des formations sanitaires régle-
mentaires, le service de santé utilise tou-
jours les établissements hospitaliers du pays
traversé et les hôpitaux militai i es desservis
par les sociétés de secours, telles que : ï As-
sociation des dames françaises, la Société fran-
SAPES.
756
SAPES.
çaise de secours aux blessés, l'Union des
femmes de France.
Le service de sauté est dirigé, sous l'au-
torité immédiate du commandement : dans
une armée, par un médecin inspecteur, dans
un corps d'armée et dans une direction d'é-
tapes d'armées, par un médecin principal ;
dans une division d'infanterie, par un mé-
decin principal ; dans une division de cava-
lerie et une brigade isolée, par le médecin
chef de l'ambulance.
SAPES. Les travaux de sape consistent
en cheminements que l'assiégeant creuse de-
vant une place assiégée, pour s'en rappro-
cher peu à peu à l'abri des feux de la
défense. Généralement, le travail d'exécution
des tranchées des cheminements comprend
deux phases distinctes : un premier groupe
de travailleurs creuse d'abord une tranchée
de dimensions restreintes, destinée à mettre
le plustôt possible les hommes à l'abri des
projectiles ; d'autres travailleurs, protégés
par le parapet ainsi formé, donnent ensuite
à cette tranchée ses dimensions définitives,
qui varient d'ailleurs avec sa position et sa
destination. On désigne sous le nom de sapes
les différents modes d'exécution des tran-
chées dans la première phase du travail, et
qui sont du ressort des sapeurs-mineurs du
génie.
Les procédés d'exécution varient avec la
distance a la place et l'intensité du feu de
l'ennemi ; d'où, suivant le cas, les dénomi-
nations suivantes :
La sape volante est exécutée en plaçant
simultanément un certain nombre de tra-
vailleurs le long du tracé choisi. Elle est
avec gabions {fiy. 283) lorsque ce dernier>
est marqué par une tile de gabions, en ar-
rière desquels sont placés des travailleurs
Fiir. 285.
,.V30..,
qui les remplissent avec les premières terres
provenant de l'excavation et jettent ensuite
l'excédent de ces terres au delà, des gabions
pour achever de constituer le parapet. Elle
est aussi constituée sans gabions, auquel
cas les travailleurs agissent comme précé-
demment en constituant le talus intérieur
du parapet avec les mottes ou gazons pro-
venant de l'excavation. La sape volante
étant assez dangereuse, en raison du grand
nombre d'hommes exposés simultanément à
découvert, est entreprise généralement à la
tombée de la nuit, mais elle peut être em-
ployée à toutes les époques du siège, lorsque
le feu de l'eimemi n'est pas trop vif. Cette
sape est ensuite élargie à 2 mètres, 2^,oO ou
3 mètres du fond suivant les besoins de la
circulation.
La sape à terre roulante est une
tranchée exécutée pied à pied par des sa-
peurs, qui s'avancent en se couvrant laté-
ralement et en avant à l'aide des terres
extraites de l'excavation. La masse cou-
vrante qui est en tète, et que l'on pousse
successivement en avant au fur et à mesure
de l'avancement de la sape, porte le nom de
masque de tête. Le genre de sape assure une
protection assez efficace aux travailleurs,
mais sa lenteur d'exécution fait restreindre
son emploi au cas où le feu de la place est
très énergique, ou encore au cas où l'on veut
cheminer pendant le jour.
La sape à terre roulante est simple
(fiçi. 286) si l'on n'a besoin de se couvrir
Fig. 286.
s(i-2o)i
|(1-20)S
que d'un seul côté de la tranchée, elle est
double (fig. 287), si, ayant des feux à re-
douter des deux côtés, on est obligé, pour se
garantir, de former deux parapets, l'un à
droite, l'autre à gauche. Au contraire, si la
direction des feux à craindre est presque
d'équerre avec la ligne que doit suivre la
sape, il est quelquefois possible de cheminer
sans masse couvrante en tète du travail;
dans ce cas, la sape simple ou double est
dite sans masque.
SAPES.
La sape simple est dite sans formes
sque. en raison de l'obliquité des feux
lorsque
Fis. 287
^
i-t
o O O 0
o o
0 ; O
2.50
3.!l0
_3.|90
6
d'écharpe, on peut supprimer l'une des deux
formes employées dans la sape simple régu-
lière.
— accidentelles. On est parfois obligé
de recourir à des expédients divers ou pro-
cédés particuliers de sapes dites acciden-
telles. Dans certains terrains, rocheux ou
marécageux, il peut être difiicile de faire
des excavations. On constitue alors le pa-
rapet avec des matériaux apportés de plus
ou moins loin avec des sacs remplis de terre,
et la sape est dite alors, sape en sacs à
terre {fig. 288). Lorsqu'on trouve sur place
Fiar. 288.
un peu de terre, pour remplir des gabions,
on emploie la sape volante en gabions
et sacs à terre.
Lorsqu'on a un intérêt majeur à dérober
à la vue de l'ennemi de petites portions de
tranchées, ou à ciieminer en plein jour
malgré un feu très vif, il est avantageux
d'employer, malgré sa lenteur d'exécution.
7 SAPEUR.
la sape sans parapet. CcWe-cV (flg. 289)
consiste en une tranchée assez profonde pour
couvrir les travailleurs sans qu'il soit né-
cessaire de compléter cette protection par un
masque de tète ou par un parapet quel-
conque. On l'appelle aussi sape profonde.
'-;^
On peut être aussi obligé de couvrir les
sapes au fur et à mesure de leur exécution
par un blindage à Tépreuve, afin de les
mettre à l'abri des feux partant des points
dominants : on les appelle alors sapes blin-
dées [fig. 290).
— forées. Tranchée en forme de sape
obtenue en faisant exploser à l'inférieur du
sol (généralement à 1 mètre ou 1™,30),
une charge horizontale allongée, ou une
série de charges horizontales allongées très
surchargées dans le sens transversal, de ma-
nière à produire le déblai complet de l'en-
tonnoir. On obtient ainsi une suite d'en-
tonnoirs, dont les bases sur le sol sont des
ellipses qui se coupent. Le plus grand dia-
mètre de ces ellipses est parallèle à 1 axe de
la charge. Employée par l'attaque dans la
guerre souterraine pour faire progresser les
communications.
SAPEUR. Du mot sape ; c'était le titre
des soldats du génie.
conducteur. Soldat du génie monté.
11 en existe une compagnie dans cha-uu des
cinq régiments du génie. Elles sont chargées
du transport du matériel concernant le ser-
vice du génie.
— de chemins de fer. Soldat du génie
à pied faisant partie du régiment de che-
mins de fer (5*^ régiment du génie), chargé
spécialement des travaux concernant les
voies ferrées (V. Ouvriers de chemins de
fer).
— -mineur. Soldat du génie a pied, fai-
sant partie des quatre premiers régiments
SAQUEBUTE.
(lu génie. Ainsi nommé, parce qu'il est plus
spécialement employé aux travaux de sapes
et de mines.
— -pompier. Nom donné aux hommes
affectés principalement à l'extinction des in-
cendies. Les sapeurs-pompiers civils ayant
une organisation font partie des forces com-
munales. Ils concourent au maintien de
l'ordre et de la tranquillité publique avec les
agents de police et la gendarmerie.
pompier de Paris. Corps militaire
qui porte le nom de régiment , affecté
spécialement à l'extinction des incendies
dans la capitale. 11 est entretenu aux frais
de la ville de Paris et fait partie intégrante
de l'infanterie. 11 se recrute pour un tiers
par des engagés volontaires ou des jeunes
soldats, et pour les deux autres tiers par
des militaires en activité.
— porte-hacbe. Avant 1871, il exis-
tait dans chaque régiment, un certain
nombre de soldats portant une hache. Ils
marchaient en tète du régiment et étaient
chargés de frayer les passages au régiment,
et d'exécuter les travaux de campagne qui
pouvaient être nécessaires dans ce but.
— ouvriers d'art. Au nombre de 13
(dont 1 caporal) dans les régiments de ligne,
de zouaves, de tirailleurs algériens et de lé-
gion étrangère.
Il y en a 2 dans chaque compagnie des
bataillons formant corps. Leurs attributions
sont les manipulations des munitions, l'en-
tretien du matériel de tir, le service de
planton et de gardien de caisse, l'exécution
des travaux de campagne.
— porteurs d'outils. Au nombre de 16
dans chaque compagnie des régiments dans
l'infanterie et de 14 dans les compagnies
des bataillons formant corps. Ils portent les
petits outils de terrassier et sont chargés de
l'exécution des travaux de campagne, aux
armées (service intérieur, art. 192).
SAQUEBUTE. Sorte de hallebarde au-
trefois en usage.
SAQUER. IMût de vieux français signi-
fiant tirer ré|iêe pour se battre.
SARABELLES. Sorte de culottes ou de
braies couvrant la partie inférieure du corps
depuis la ceinture. En usage autrefois chez
les Romains, les Germains, les Gaulois et
les Asiatiques.
SARBACANE Long tube creux en bois,
en fer ou en verre, dans lequel on introduit
un projectile (petite boule ou petite flèche),
que l'on projette en soufflant un coup sec et
rapide à l'une des extrémités de l'instru-
ment. Sorte de fusil à vent.
SâRCINA. Ensemble des vêtements, ar-
:o8
SAUT.
mes et vivres composant le bagage de chaque
soldat chez les anciens.
SARISSE. Lance ou jnque dont étaient
armés les oplites des milices grecques.
D'abord longue de 8 mètres, elle fut ré-
duite. Cette arme serA^ait à protéger contre
les charges de cavalerie et pour résister au
choc des éléphants.
SAhRASIN. Le sarrasin ou blé noir est
le grain d'une plante de la famille des poly-
gonacées. 11 peut être substitué à l'aroiwe,
poids pour poids, dans la proportion du
quart de la ration (V. Fourrages).
SARRAU. Sorte de grande blouse en
coton teint couleur bronzé cendré, que les
médecins et les vétérinaires militaires por-
tent par-dessus leurs vêtements, lorsqu'ils
passent la visite, ou lorsqu'ils font des opé-
rations ou des manipulations.
Chaque infirmerie rcgimentaire doit être
pourvue de deux sarraux, au compte du ser-
vice de santé, et chaque infirmerie vétéri-
naire doit posséder six sarraux, au compte
de la masse d'entretien du harnachement et
ferrage.
SARRAZINE. Sorte de herse pouvant
s'aliaisser entre le pont-levis et la porte
d'une ville ou château fort.
SARRE. Machine de guerre servant, au
moyen âge. à lancer des pierres.
SAUCISSE Boissonnet (V. Potage cou-
de n se] .
SAUCISSON. Fascine d'une longueur
supéiieure à celle de la fascine ordinaire. Sa
longueur est ordinairement de b™,30 sur
0™,30 de diamètre.
Gaine en toile de 0™,02 de diamètre,
remplie de poudre à brûler et servant à
mettre le feu aux mines, à défaut d'autre
moyen plus perfectionné (V. Mise de feu).
Brûle à raison de 3™, 50 par seconde à l'air
libre, de 5™,o0 dans un auget ouvert et de
8™, 50 dans un auget fermé.
SAUF-CONDUIT. Sorte de passeport
délivré par lautorité compétente. Les maires,
en tant que suppléants légaux des sous-in-
tendants, ne peuvent délivrer de feuilles de
route aux militaires, mais simplement des
sauf-conduits pour se rendre à la plus pro-
chaine résidence d'un sous-intendant ou
d'un suppléant militaire.
SAUMURE, Substance liquide produite
par le sel fondu et le suc de la viande
salée.
SAUT. Mouvement brusque d'extension
par lequel le corps se projette en haut et en
avant. Le saut fait partie des exercices g nm-
nasiiques des soldats, ainsi que des exercices
de manège et de dressage des chevaux.
— de mouton. Saut capricieux que fait
SAUTEREAU.
759
SCIE.
un cheval en baissant la tête, en voûtant
l'épine dorsale et en s» jetant de cùté pour
désarçonner le cavalier.
SADTERAU ou SAUTEREAU. Bouche
à feu dont la culasse n'est pas renforcée et
perd de sa justesse pour cette cause.
SAUTEUR. Cheval dressé à e5.écuter les
différents sauts et qui sert à exercer les
élèves en équitation. 11 y a, dans les ma-
nèges, deux espèces de sauteurs : le sauteur
entre deux piliers et le sauteur en liberté.
SAUTOIR. Appareil de gymnastique qui
sert à exercer les hommes à sauter.
SAUVEGARDE. Protection accordée par
un chef miUtaire en temps de guerre pour
préserver la vie et le bien des personnes, ou
pour garantir un établissement de pillage et
d'insulte. Se dit de l'écrit, du militaire par
lequel la sauvegarde est accordée. Les
hommes employés aux sauvegardes sont pris
de préférence dans la gendarmerie. Les gé-
néraux, dés qu'ils arrivent dans les canton-
nements, s'empressent de donner des sauve-
gardes aux hôpitaux, aux établissements
publics, aux pensionnats, aux communautés
religieuses, aux ministres des cultes, aux
moulins et aux établissements particuliers
qu'il est dans l'intérêt de l'armée de faire
respecter. Les sauvegardes emploient, si cela
est nécessaire, des gens du pays pour les
seconder. Les hommes employés aux sauve-
gardes touchent une rétribution fixée par
les généraux ; ils sont nourris par les admi-
nistrations ou les particuliers auprès des-
quels ils sont placés. Ils sont sous la sur-
veillance du grand prévôt.
Il est donné aussi des sauvegardes écrites
ou imprimées, signées du général en chef,
contresignées du chef de l'état-major et por-
tant le cachet de l'état-major général. Les
sauvegardes de ce genre, présentées aux
troupes, doivent être respectées comme une
sentinelle (S'rvice campagne, titre XV).
SAVARTINE. Fougasse ayant pour objet
de projeter vers l'ennemi des barils remplis
de poudre ou d'autres explosifs, munis d'une
fusée qui en provoque l'explosion peu après
leur chute. On l'appelle aussi mine de pro-
jection .
SAVATE. Sorte de punition infligée au-
trefois par les soldats à ceux d'entre eux qui
s'étaient rendus coupables de vols peu im-
portants.
SAVON. Composé qui s'obtient en trai-
tant un corps gras, huile ou graisse, par
une base telle que la soude, la potasse, etc.
Le savon nécessaire aux hommes pour les
soins de propreté corporelle et pour le lavage
•de linge de corps (quand il n'est pas possible
de le faire blanchir autrement, comme par
exemple en Algérie, en Tunisie, en cam-
pagne) est acheté au compte des ordinaires ;
le savon nécessaire pour le lavage et le net-
toyage des doublures et des effets est acheté
au compte de la masse d'habillement et
d'entretien.
— métallique ou de cuivre. Compo-
sition grasse, formée d'un mélange de suif,
de savon et de sulfate de cuivre dont on rem-
plit les rainures pratiquées sur les cordons
de plomb des obus de 7, en vue de diminuer
le frottement et d'empêcher l'ern plombage.
SCAMASAXE ou SCRAMASAX. Arme
plus courte que l'épée romaine, a laquelle
elle ressemblait ; elle n'avait qu'un tran-
chant, avec une pointe aiguë. Arme natio-
nale des Francs, surtout à l'époque méro-
vingienne.
SCAPHANDRE. Appareil servant à
plonger et permettant à celui qui en est re-
vêtu de travailler au fond de l'eau.
SCELLÉ. Emoreinte d'un sceau apposée
sur la cire par l'autorité compétente (V. Op-
position. Papiers).
SCHABRAQUE ou CHABRAQUE. Sorte
de housse employée, jusqu'à ces derniers
temps, dans l'armée française, pour recou-
vrir la selle.
SCHAKO ou SHAKO. Coiiïure mihtaire
de grande tenue. A été employé sous les
formes les plus variées. Employé à partir
de 1804 pour remplacer le cliapeau de feutre.
D'abord haut et large, c'est-a-dire lourd et
gênant, il devint peu à peu une sorte de
képi un peu plus élevé et orné que ce der-
nier ; il devait toujours porter un pompon,
un plumet ou une aigrette. Supprimé en
principe pour les troupes d'infanterie, le
shako n'est plus conservé que dans la cava-
lerie légère, dans l'artillei'ie montée et dans
la garde républicaine.
SCHEELE (fusil). Fusil transformé ser-
vant .à l'armement de la réserve en Nor-
vège.
SCHLAGUE. Mot allemand signifiant
bastonnade. Punition employée jusqu'à ces
derniers temps dans l'armce allemande.
SCHRAPNEL ou SHRAPNEL. Nom
donné en Allemagne, en Angleteire, etc., à
Vobus à balhs, parce que ce genre de pro-
jectile a été inventé par le colenel anglais
Schrapnel. Ce projectile a été perfectionné
en France en activant rinflammatiou de la
fusée (V. yonienclalure des boitclvs à feu).
SCHUTTERY ou SCHUTHERIJ (V.
Hollande).
SCIAMACHIE. Simulacre de combat ou
petite guerre ciiez les anciens.
SCIE. Lame d'acier plate et étroite,
munie de dents d'un côté, qui sert à diviser
SCIENCES MILITAIRES. 760
les bois et les métaux. Outre les scies em-
ployées généralement, on emploie particu-
lièrement en campagne :
— articulée. Les diverses parties peu-
vent se replier et forraer un rouleau qui
F\c;. 291.
SEAU.
lient dans un étui de 0",20 sur 0™,19.
Elle permet, avec 2 hommes, d'abattre faci-
lement des arbres de 0™,30 de diamètre
ifiçi. 291).
— égohine. Scie en forme de couteau,
avec une seule poignée. Fait partie de la
caisse d'outils d'ouvriers d'art.
— passe-partout. Scie à lame assez
longue, large et épaisse, munie simplement
de 2 bras ou manches en bois pour la ma-
nœuvrer. Fait partie des outils de trans-
port.
— tactique. Manœuvre en usage dans
la milice romaine. Un certain nombre de
subdivisions se portaient en avant sur des
points équidistants et faisaient pointe ou
dents de scie. Celles qui rencontraient trop
de résistance se repliaient sur la ligne de
bataille.
— de cuisine. .Les scies des cuisines de
la troupe sont achetées au compte de la
niasse d'halûllement et d'entretien.
SCIENCES militaires. Connaissances
particulièrement nécessaires aux militaires.
SCIER du bridon.Agir alternativement
sur chacune des rênes du bridon pour faire
sentir plus énergiquement le frein au cheval.
SCIURE de bois. Elle est employée
dans la proportion de 1/4, pour constituer
le sol des manèges. La dépense d'achat est
supportée par la masse d'entretien du har-
nachement et ferrage.
SCOPETIN. Se disait autrefois du cava-
lier armé d'une escopetle.
SCORPION. Sorte de flémi d'armes ou
de masse d'armes, dont les piquerons s'ap-
pelaient étoiles.
Machine de guerre en forme d'arbalète
puissante dont la corde était tendue par un
treuil. Servait à lancer des balles, des pierres
et des traits.
Se disait aussi de certains (rails ou ma-
tras. et même de flèches empoisonnées.
SCUTUM. Bouclier oblong de plus d'un
mètre de long sur environ 0'",80 de large.
Remplaça le chjpeus dans l'infanterie ro-
maine. 11 était en bois recouvert de drap
grossier et d'une couche de cuir; les bords
étaient garnis en cuivre.
SCYTALIDE ou SCITALIE. Bard, sou-
vent enllanimé, employé par les Grecs.
SÉANCE. La réunion, l'assemblée des
membres d'un conseil, d'une commission,
d'un tribunal pour délibérer ; le temps pen-
dant lequel ce conseil est assemblé. Les con-
seils d'administration ne peuvent délibérer
qu'en séance ; il en est de même des autres
conseils, commissions et tribunaux mili-
taires.
SEAU. Vaisseau en bois ou en métal ser-
vant à contenir un liquide.
— d'abreuvoir. Le seau d'abreuvoir en
tôle est suspendu, soit au crochet poite-boîte
des voitures à quatre roues, soit à un cro-
chet spécial fixé à l'un des épars du fond du
coffrage, dans les voitures a deux roues.
11 est fourni par le service de l'artillerie.
— de cuisine. Ce seau est en bois cerclé
de fer. 11 est acheté et remplacé au compte
de la masse d'habillement et d'entretien à
raison d'un seau par ordinaire de 100 hom-
mes et au-dessous.
— d'écurie. Il est en bois cerclé de fer.
Il est fourni par le service du génie et rem-
placé au compte de la masse du harnache-
ment et ferrage. Il est alloué 8 seaux par
escadron et 2 seaux par régiment d'infan-
terie.
— de la forge. Le seau pour refroidir
les fers est fourni par le maître maréchal et
à ses frais à raison d'un par forge ; le seau
de la forge de campagne est fourni par le
service de l'artillerie ; c'est un seau à char-
bon en tôle de fer.
— d'infirmerie. Chaque infirmerie ré-
gimentaire doit être pourvue d'un seau en
zinc de 15 Utres, au compte du service de
sauté.
— en toile. Les seaux en toile sont
fournis par le service du campement à raison
de : 1 par escouade dans les troupes à pied
et 1 par 2 hommes dans les troupes mon-
tées ; toutefois, les hommes non montés de
l'artillerie, des sections d'ouvriers d'admi-
nistration, de secrétaires d'état-major, d'in-
firmiers militaires, n'ont qu'un seau par
4 hommes.
SEBILLE.
— d'aîfût. En fer ; il en existe de deux
modèles. *
— à incendie. En toile à voile pour
canons.
SÉBILLE. Vaisseau de bois rond et
creux. Chaque infirmerie vétérinaire doit
être pourvue au compte de la masse d'en-
tretien du harnachement et ferrage, de 6 sé-
biles, dont 2 de 2 litres, 2 de i litre et 2
de O.oO centilitres,
SECOND. Entre en composition avec un
grand nombre de mots pour signifier
deuxième : second rang, seconde ligne, capi-
taine en second, lieutenant en second, etc.
L'ofBcier qui marche immédiatement après
le capitaine, sur les bâtiments du commerce,
porte le nom de second.
SECOURS. Aide, assistance dans le be-
soin, dans le danger (V. Masse de secours).
Les secours du ministère de la guerre
sont exclusivement réservés aux anciens mi-
litaires ou agents du département de la
guerre qui n'ont pas droit à une pension, à
leurs veuves ou orphelins , ainsi qu'aux
ascendants de militaires décédés en activité
de service, ils se subdivisent en deux caté-
gories : les secours éventuels et les secours
permanents.
Les secours éventuels sont accordés
après instruction faile par l'autorité mili-
taire. Ils sont accordés pour une fois seule-
ment ; mais ils peuvent être renouvelés, soit
sur la proposition de l'autorité militaire, soit
tant que le Ministre le juge convenable, sur
une simple demande appuyée d'un certificat
du maire établissant que la position de l'in-
téressé n'a pas changé depuis l'obtention
du dernier secours alloué.
Les secours permanents sont, en prin-
cipe, considérés comme un dédommagement
de la perte fortuite des droits presque acquis
à la pension de retraite. Les propositions
sont établies dans les mêmes formes que
pour les secours éventuels. Ils sont payables
semestriellement, sauf pour les anciens mili-
taires amputés ou aveugles, qui les perçoi-
vent trimestriellement. Une enquête annuelle
sur les titulaires de ces secours est faite par
les soins de l'autorité militaire, qui en pro-
pose, suivant le cas, le maintien ou la sup-
pression.
— annuels aux orphelins (V. Oriilie-
lins). Ce secours est un droit, comme la pen-
sion ; il ne diffère de cette dernière que
parce qu'il n'est pas viager, mais qu'il
s'éteint à la majorité du dernier orphelin
d'une même famille.
SECRÉTAIRE de la commission des
ordinaires (V. Officier secrétaire de la com-
mission des ordinaires).
761 SECTION.
— du conseil d'administration (V.
Capitaine trésorier).
— d'état-maior et de recrutement.
Il existe 20 sections de secrétaires d'état-
major et de recrutement. Chacune de ces
sei'tions est considérée, au point de vue ad-
ministratif, comme unité formant corps et
se compose : 1° d'un cadre permanent
(comptables, ouvriers, etc.) ; 2° d'une pre-
mière catégorie de secrétaires affectée spécia-
lement aux bureaux des états-majors des
généraux ; 3° d'une deuxième catégorie de
secrétaires affectée spécialement aux bureaux
de recrutement. Ces sections sont réparties
à raison d'une par région de corps d'armée;
la 20^ est affectée au gouvernement militaire
de Paris. Elles se recrutent au moyen de
prélèvements faits, dans les corps de toutes
armes, parmi les hommes ayant au moins un
an de service. Elles sont commandées et
administrées par le commandant du bureau
de recrutement du chef-lieu du corps d'ar-
mée ; cet officier supérieur est assisté, à cet
effet, par un officier de son bureau.
SECTEUR privé de feux. L'expérience
a démontré que les hommes placés derrière
des parapets tirent droit devant eux, c'est-à-
dire à peu près perpendiculairement à la
crête, mais on peut pourtant obtenir un tir
oblique de 30° à droite et à gauche. Il en
résulte que, si 2 lignes font entre elles un
angle de 120°, tout le terrain en avant
délies pourra être battu. Mais si l'angle est
inférieur à 120°, il restera un angle non
battu, qu'on appelle secteur privé de feux.
On le fait disparaître au moyen du flanque-
ment (fig. 52).
— (division en). V. Défense d'un bois,
d'un rillafie : Investissement.
SECTION. L'une des divisions ou des
subdivisions d'un tout. Les budgets, les
comptes, se divisent en chapitres et sections ;
la compagnie se subdivise en quatre sec-
tions, etc. Toutefois, il existe un certain
nombre de sections formant corps, aussi bien
au point de vue de l'administration que du
commandement; ce sont : lei sections de com-
mis et ouvriers militaires d'administration ,
les sections de secrétaires d'état-major, les
sections d'infirmiers militaires, les sections
techniques d'ouvriers de chemins de fer, les
sections de télégraphie militaire, les sections
de cliasseurs forestiers, les sections de doua-
niers.
— de commis et ouvriers militaires
d'administration. Ces sections sont au
nombre de 25, à raison d'une par région de
corps d'armée, une pour ciiacun des gouver-
nements militaires de Paris et de Lyon, une
par division militaire en Algérie et une en
SECTION.
762
SEIGLE.
Tunisie. Chaque section se compose : 1° d'un
cadre permanent ; 2" de connnis des bureaux
de l'intendance ; 3° d'om^iers militaires
d'ad)innislraii07i. Le recrutement de ces sec-
tions se fait directement par voie d'appel, à
l'exclusion des engagements volontaires. Les
hommes passent d'abord une année dans un
régiment d'infanterie, où ils reçoivent l'in-
struction militaire, puis ils sont envoyés en-
suite dans les sections. Chaque section est
commandée, en principe, par l'officier d'ad-
ministration comptable du service des sub-
sistances au chef-lieu du corps d'armée ou
de la division militaire ; toutefois, elle est
sous l'autorité du sous-intendant militaire
chargé du service des subsistances audit
chef-lieu, en ce qui concerne la police et la
discipline intérieure ; enfin, les nominations
aux diflerenis grades, des hommes de troupe,
sont faites par le directeur du service de
l'intendance du gouvernement militaire, du
corps d'armée ou de la division, suivant le
cas.
— d'infirmiers militaires (V. Infir-
miers mililaires).
— de chasseurs forestiers (V. Chas-
seurs forestiers).
— de douaniers (V. Douanvrs).
— technique d'ouvriers de chemins
de fer (V. Ouvriers de ckcmins de fer).
— tecl nique. Personnel d'études, en
nombre variable, suivant les besoins, atta-
ché au comité technique de chaque arme ou
service, pour l'aider en ses travaux et pré-
parer les éléments de ses délibérations. Ce
personnel, formé d'officiers on de fonction-
naires de l'arme ou du service, est sous les
ordres du secrétaire du comité, qui porte le
titre de chef de la section technique. Le pré-
sident du comité a autorité sur la section et
en dirige les travaux, conformément aux
ordres du Ministre. Quand une affaire inté-
resse plusieurs armes ou services, le Ministre
peut ordonner que l'examen en sera fait
conjointement par les comités de ces armes
ou services, ou par leurs sections techniques,
ou par des délégations de ces comités et de
ces sections. Il existe autant de sections
techniques que de comités techniques, c'est-à-
dire sept.
— de télégraphie. Le personnel de ces
sections est lecruté parmi les employés des
télégraphes, volontaires ou assujettis par
leur âge au sei vice dans l'armée active ou
l'armce territoriale et parmi les réservistes
ayant reçu une instruction spéciale. L'orga-
nisation de ces sections correspond, autant
que possible, aux circonscriptions des corps
d'armée ; toutefois, elles ne sont mobilisées
qu'en temps de guerre, ou par ordre du Mi-
nistre de la guerre, pour concourir aux
grandes manœuvres de corps d'armée. Ces
sections se divisent en sections de première
ligne, qui assurent le service télégraphique
dans la zone d'opérations occupée par les
troupes; et en sections de deuxième ligne,
qui desservent les lignes d'étapes en arrière
de l'armée, et rattachent le réseau télégra-
phique de première ligne avec celui du ter-
ritoire.
11 y a, en France, 19 sections de première
ligne, qui se recrutent à raison d'une par
corps d'armée. Chacune de ces sections, com-
mandée par un chef de section, comprend
3 chefs de poste , 10 télégraphisles et
32 chefs d'équipe ou ouvrieis. Le chef de
section et les chefs de poste sont montés.
Chaque section est divisée, pour le travail,
en 2 ateliers de construction et 1 atelier de
réserve.
Oh Compte, en France, 6 sections de
deuxième ligne, qui se forment à Paris,
Rouen, Marseille et Bordeaux. Il y a, en
outre , 8 sections supplémentaires de
deuxième ligne, qui seraient constituées au
fur et à mesure de l'extension des opérations
des armées. Chaque section commandée par
1 chef de section (monté), cimiprend 4 chefs
de poste (montés), 15 télégraphistes, 40 chefs
d'équipe et ouvriers. Elle est divisée en
4 groupes ou ateliers, dont la composition
peut être modifiée suivant les besoins du
service.
— de munitions d'infanterie (V. Mu-
nitions de la ligne de bataille).
— de munitions d'artillerie (\^ Mu-
nitions de la ligne de balaille).
— de munitions des parcs (V. Mu-
nilions des parcs) .
SECURITE. Explosif inventé, en 1887,
par M. Schœneweg et employé en Autriche
pour la charge des obus-torpilles. C'est un
mélange de mononitro-naphtaline et de ni-
trate d'ammoniaque. Cet explosif puissant a
l'inconvéïiii'nt d'absorber l'humidité.
SÉDITIEUX. Qui fait une sédition, y
participe, s'y rattache.
SÉDITION. Soulèvement contre l'ordre
public ou l'autorité légale (V. Révolte).
SEIGLE. Grain d'une plante appartenant
à la famille des graminées. On le récolte en
grande quantité dans tous les paj^s du Nord,
c'est-à-dire en Allemagne, en Suède, en Nor-
vège, en Russie, où il sert, non seulement
à la fabrication du pain, mais encore à la
fabrication de l'eau-de-vie de grains. Son
poids moyen est de 7 2 kilogrammes par hec-
tolitre. Le pain de seigle est sain, mais il
exige une plus forte cuisson et se conserve
SEIME.
7 1)3
SÉNATEUR.
moins bien, tout en restant plus lourd que
le pain de froment. *
SEIME. Solution de continuité, ou fente,
qui survient parfois à la corne du sabot des
chevaux et des mulets, suivant la direction
des fibres, et de haut en bas.
SÉJOUR. Résidence plus ou moins lon-
gue dans un lieu. Dans les routes à l'inté-
rieur, on fait un séjour d'une journée après
quatre jours de marche. On prolite de ce
repos pour faire prendre aux. hommes les
soins de propreté nécessaires, pour réparer
et nettoyer les effets et les armes, pour met-
tre à jour la comptabilité, etc. (Service inté-
rieur, art. 432, infanterie.)
SEL. Le sel de cuisine est une substance
cristalline, friable et soluble dans l'eau,
qu'on obtient par l'évaporation des eaux de
la mer, ou qu'on rencontre dans certains
terrains. On l'emploie pour assaisonner les
aliments, pour fabriquer le pain, et pour
conserver les viandes ou salaisons. On peut
admettre, selon les ressources locales, le sel
gemme ou de roche, le sel gris marin ou le
sel blanc raffiné. 11 doit être sufrisamment
net et pur>;é de matières hétérogènes. Dessé-
ché, il ne doit pas perdre plus de 9 p. 100.
Le sel destiné aux approvisionnements de
l'''^ ligne est conservé en tablettes. Le taux
de la ration de sel est de 20 grammes.
SELLE. Sorte de siège que l'on assujettit
sur le dos d'un cheval ou d'une mule, pour
la commodité du cavalier. La charpente de
la selle se compose de deux arçons liés en-
semble par deux planchettes appelées ban-
des, dans l'intervalle desquelles se loge la
colonne vertébrale. Sous ces arçons et sous
ces bandes est fixé, de chaque côté, un cous-
sin noiinné panneau. Le siège est en cuir et
repose sur un faux siège, morceau de toile
matelassée qui est fixé à la charpente. Aux
bandes, sont clouées deux pièces de cuir ap-
pelées quartiers, qui servent à mettre les
panneaux à l'abri de la pluie et qui séparent
les jambes du cavalier de la peau de sa mon-
ture. Les bandes portent encore deux anses
en fer appelées porte-élriers, dans lesquelles
on passe les étriviéres. Les selles en service
dans la cavalerie sont de dilTérents modèles :
1854, 18t)l, 1874, 1881, et l'on cherche
constamment des perfectionnements; il en
est de même pour les selles de l'artillerie et
du train des équipages militaires (V. Har-
nachement).
— de voltige. Chaque régiment de ca-
valerie doit être pourvu de selles de voltige,
à raison d'une par escadron.
SELLERIE. Les selles et autres objets
de harnaihement en service dans les esca-
drons, batteries ou compagnies, sont placés,
autant que possible, dans des locaux spé-
ciaux munis de porte-selles et appelés selle-
ries. A défaut de locaux, on dispose les
porte-selles dans les corridors, lorsque ceux-ci
sont suffisamment larges, mais jamais dans
les chambres habitées par les hommes, à
cause des émanations que les selles répan-
dent lorsqu'on vient de les retirer aux che-
vaux.
SELLIER. Celui qui fait profession de
fabriquer, de réparer les selles et le harna-
chement. (V. Maitre sellier. Ouvriers des
corps.)
SEMAINE. Période de sept jours (V. Ca-
poral, Servent, Adjudant, Fourrier, Lieute-
nant. Capitaine).
SÉMANTIQUE. Art de faire mouvoir les
troupes à l'aide de signa;ux visuels.
SÉMAPHORE. Signal de chemin de fer
composé d'un montant assez élevé, au som-
met duquel un bras dont la face, visible
pour le train qui arrive, est peinte en l'ouge,
peut prendre trois positions; horizontale,
pour l'arrêt immédiat ; inclinée à 43° pour
le ralentissement ; verticale pour la voie libre.
La nuit des verres de couleur, rouge pour
la l'^'' position, verte pour la 'i^ et blanche
pour la 3^, remplacent ou complètent ces
signaux. Employé dans les gares ou en
pleine voie, entre deux stations trop éloi-
gnées.
On donne également ce nom à une sorte
de télégraphe établi sur les côtes ou devant
les ports pour faire connaître l'arrivée, les
manœuvres des navires, etc.
SEMELLE. Pièce de cuir qui forme le
dessous du soulier, de la bottine, de la botte.
Pièce de bois horizontale, aux extrémités de
laquelle sont pratiqués des encastrements^
pour recevoir les montants d'un châssis de
mine et maintenir leur écartement.
— de chevalet. Dans le chevalet à
2 pieds et dans le chevalet Birago, une se-
melle en bois suffisamment large pour s'op-
poser à la trop grande pénétration de la
pointe du pied dans le sol, peut être fixée à
l'aide d'une broche en fer à la partie infé-
rieure de chaque pied.
SEMENCE. Graine que l'on sème pour
reproduire une plante. Les semences néces-
saires aux jardins potagers de la troupe
sont achetées au compte des ordinaires.
SEMESTRE. Congé de six mois que l'on
accordait aux militaires, lorsque la durée
du service actif était de sept ans.
SEMI. Mot latin qu'on joint à un autre
et qui signifie demi. Ex. ; la fortification
scun-pernnincnle.
SÉMI N ARISTE. (V. Élève ecclésiastique.)
SÉNATEUR. Membre du Sénat. Les mi-
SÉNÉCHAL.
764
SERGENT.
lilaires en activité de sei-vice ne sont plus
éligibles au Sénat. (V. État légal des mili-
laires )
SÉNÉCHAL. De simple domestique au
début, le sénéchal devint le plus haut fonc-
tionnaire du royaume, jusqu'en ll&l où
cette charge, à la fois civile et militaire,
s'éteignit.
SENTENCE. Décision judiciaire. (V. Ju-
gement)
SENTINELLE. Soldat armé qui fait le
guet pour la garde d'un établissement mili-
taire ou civil, d'une place, d'un camp. Sy-
nonyme de factionnaire. Les devoirs des sen-
tinelles dans les places sont tracés par les
articles 83 à 91 du règlement du 4 octobre
1891 sur le service des places; les devoirs
des sentinelles aux armées en campagne sont
déterminés par l'article 168 du règlement du
26 octobre 1883 sur le service en campagne.
Le sommeil d'une sentinelle ou vedette en
présence de l'ennemi ou de rebelles armés,
est puni de 2 à 5 ans de travaux publics.
Si c'est sur un territoire en état de guerre
ou de siège, la peine est de 6 mois à un an
de prison ; dans tous les autres cas, elle
varie de 2 à 6 mois de prison (art. 212).
— doubles. Sentinelles placées deux en-
semble et dont la ligne forme la partie la
plus avan -ée du réseau des avant-postes.
— volante. Sentinelle qui, au lieu de
rester en un point fixe, parcourt continuel-
lement le terrain qu'elle est chargée de sur-
veiller.
SÉPARATION de corps. Lorsque la
séparation de corps a été prononcée à la
requête du mari, contre la femme, celle-ci
perd tous ses droits à la pension de veuve,
et le montant de cette pension est reversé
à titre de secours annuel aux enfants, s'il
en existe (V. Orpltrlins).
SEPTUAGÉNAIRE. Qui est entré dans
sa 70^ année, c'est-à-dire qui a 69 ans ré-
volus. Les fils uniques ou aînés d'un père
septuagénaire sont dispensés du service actif
après un an passé sous les drapeaux (art. 21
de la loi du 13 juillet 1889).
SÉPULTURE. (V. Inhumation).
SÉRASQUIER. Officier général turc
chargé du commandement en clief d'une ar-
mée pour le cours d'une campagne.
SERBIE et son armée. Le service est
personnel et obligatoire. Le contingent est
di\asé en 3 bans comprenant : le l"^"", les
hommes âgés de 20 à 28 ans ; le 2^, ceux de
28 à 37 ans; le 3", ceux de 37 à 50 ans.
En temps de guerre, les hommes peuvent,
jusqu'à 60 ans, être appelés dans les ser-
vices auxiliaires, si l'état de leur santé le
permet. Tous les hommes qui, pour une rai-
son quelconque, sont dispensés de servir
sous les drapeaux, paj'ent une taxe annuelle
dont le montant est fixé à 1/10 de l'impôt
entier annuel et jusqu'à l'âge de 50 ans.
Le temps de service actif est fixé a 2 ans.
11 peut être réduit à 3 mois pour les élèves
des écoles supérieures, des séminaires, des
écoles militaires et pour les jeunes gens qui,
dans les écoles moyennes, auront acquis des
connaissances suffisantes des exercices mili-
taires et la pratique du tir; il en est de
même pour certains ouvriers spéciaux.
La composition des troupes faisant partie
du 1'='^ et du 2"^ ban est identique dans cha-
cun d'eux. Ils fournissent chacun, lors de la
mobilisation : 13 régiments d'infanterie à
3 bataillons, 5 régiments de cavalerie à o
escadrons, o régiments d'artillerie à 4 bat-
teries, 1 régiment d'artillerie de montagne
à 5 batteries, 1 régiment de pionniers de 5
bataillons, 1 régiment d'artillerie de siège,
1 régiment de chemins de fer, le train et
les services accessoires. Les classes congé-
diées qui font partie du 2° ban doivent être
appelées alternativement pour des exercices
de courte durée, avec les cadres qu'elles con-
tiennent.
Des dispositions sont prises pour la for-
mation d'un corps d'officiers de réserve et
des avantages sérieux sont assurés aux sous-
officiers qui se rengagent. 11 faut faire re-
marquer enfin que, dans toutes les écoles du
pays, ou a introduit des exercices et des
théories militaires et que, à partir de 17 ans,
les jeunes gens sont astreints, les dimanches
et jours de fêtes, à prendre part à des ma-
nœuvres et à des tirs organisés dans les
communes.
L'infanterie serbe est armée du fusil Mau-
ser-.Milanowich, du calibre de 10™™, 15,
adopté en 1881, et qui était alors un des
meilleurs fusils à un coup. Les nombreux
progrès réalisés depuis, motiveraient le chan-
gement de cette arme par un fusil à rppéti-
tion de petit calibre, mais l'état des finances
ne permet pas d'adopter cette mesure. On
essayera probablement, comme palliatifs,
d'adapter au fusil actuel un chargeur ra-
pide et d'adopter une cartouche à poudre
sans fumée.
SERDAM. Sorte de milice turque ou de
corporation indépendante, parmi laquelle on
faisait les levées en temps de guerre.
SERDAR ou SIRDAR. Commandant
des troupes d'un district en Turquie, en
Valachie et dans le Lahore.
SERGENT. Avant la création de la lan-
gue française, on appelait serviens, ser-
vientes (de servir) tout homme employé dans
le service des chevaliers (portant leurs
SERGENT.
:6o
SERGENT.
armes, soignant leurs chevaux), soit comme
domestique, soit ca*me militaire ; c'était
plulûl des serviteurs à demi militaires. Dans
les compagnies d'ordonnance, il y avait éga-
lement dos servientes (sergents) formant une
catégorie particulière. Peu à peu, lors de
l'organisation permanente, leur rôle se des-
sina mieux et leurs attributions furent bientôt
définies. C'étaient les intermédiaires entre
les officiers et les soldats ; ils étaient chargés
des détails du service et de l'instruction, à
peu près dans les mêmes conditions qu'au-
jourd'hui, mais avec celte différence qu'ils
ne pouvaient qu'exceptionnellement sortir
de la classe des sous-officiers pour être nom-
més officiers. Les sergents écliangérent seu-
lement en 1710 la hallebarde contre le fusil.
Dans les gardes françaises, les caporaux ou
anspessades ne pouvaient être nommés ser-
gents qu'après l'examen préalable d'un co-
mité de 12 sergents reconnus comme gens
de mérite, de valeur et de probité (\' .Élite),
Actuellement, le grade de sergent est celui
qui est immédiatement supérieur au grade
de caporal dans les troupes à pied. Dans les
troupes montées, le marécluil dés logis est
l'équivalent du sergent d'infanterie. Les ser-
gents en tout temps ne sont chefs de section
que par intérim, à défaut d'ofiiciers, d'adju-
dant et de sergent-major; ils sont chefs de
demi-section. Les sergents commandent aux
caporaux et aux soldats en tout ce qui est
relatif au service, à la discipline et à l'ins-
truction; ils surveillent la conduite privée
des caporaux et des soldats sous leurs ordres.
Ils sont responsables envers le sergent-ma-
jor, l'adjudant et les officiers de la com-
pagnie de l'exécution des ordres et de la
police. Ils alternent dans chaque compagnie
pour le service de semaine ; ils roulent entre
eux dans le régiment pour les services indi-
viduels.
— d'armes. Institués, dit-on, par Phi-
lippe-Auguste, pour constituer sa garde per-
sonnelle en Palestine ; ils furent appelés
aussi huissiers-sergents, 7nassiers de la garde
et officiers d'armes. Leur rôle et leur arme-
ment varièrent jusque sous Louis XI où ils
disparurent de fait, mais le titre fut donné
de nouveau en 1764 au 1^' sergent de chaque
compagnie des gardes françaises, parce qu'il
avait la responsabilité de l'armement. Les
sergents d'armes ont, d'après Bardin, été la
souche des gardes du corps, des gardes royales
et même des armées permanentes en France.
— de bande. Bas officier dans les
troupes françaises organisées par bandes
sous Louis Xll et François l*'"".
— de bataille, officier d'un grade sou-
vent très élevé, chargé, aux XVI" et
XVII« siècles, de ranger les troupes en
ordre de bataille sous les ordres d'un ou du
général en chef. C'était une sorte de chef
d'état-major.
— du Châtelet. Au nombre de 700
sous Philippe de Valois, ils furent réduits à
200 par ce dernier et à 120 par Louis Xlll.
— de la douzaine. Compagnie d'élite
formée par Philippe le Bel et qui avait le
pas sur les sergents du Châtelet et du
prévôt.
— fourrier. Sergent placé immédia-
tement sous les ordres du sergent-major,
qu'il aide dans la tenue des écritures et dans
tous les détails du service administratif de
la compagnie (V. Fourrier et art. 163 à 168
inclus du service intérieur) .
— de garde. Le sergent de garde est
responsable de la ponctualité avec laquelle
le caporal et les sentinelles remplissent leurs
devoirs. Il est chargé, sous les ordres de
l'adjudant de semaine, de faire exécuter
toutes les batteries et les sonneries. Il est
responsable des dispositions relatives à la
propreté dans les cours, dans le corps de
garde, dans les locaux disciplinaires et dans
les latrines, conformément aux dispositions
du règlement sur le service intérieur (art. 231
à 238 inclus).
— garde-magasin. Est placé sous la
direction du capitaine d'habillement, pour
être chaigé du magasin d'habillement du
corps, en ce qui concerne l'arrimage, les
manipulations, la distribution, l'entretien
et la propreté des effets. 11 couche au ma-
gasin.
— général ou sergent-major gé-
néral. Titre que l'on donnait aux XVP^ et
XVII" siècles à des mestres de camp, qui
abrégèrent leur titre en 1648, en s'appelant
seulement major général. Ils avaient sous
leurs ordres des officiers, du grade de capi-
taine au moins, qui prirent d'abord le titre
de sergent-major, puis simplement de major.
Ces titres transitoires et arbitraires répon-
daient à des attrilmtions très variables.
— major. Le grade de sergent-major,
avec ses attributions actuelles, n'existe que
depuis 1776. On le nomme 7naréchal des
logis chef dans les troupes montées. Le ser-
gent-major est l'agent du capitaine pour
tout ce qui concerne l'administration et
la comptabilité. Il est responsable envers
cet officier de la tenue des registres, con-
trôles, livrets, etc., et de la conservation du
matériel de la compagnie. Il surveille le
fourrier et est appelé à suppléer l'adjudant
de la compagnie absent ou empêché; il s'ap-
plique comme lui à connaître la conduite,
le caractère et les aptitudes des sous-offi-
SÉRIE. 766
ciers, des caporaux et des soldats de la
compagnie. 11 est spécialement chargé de
l'instruction primaire sous la direction des
chefs de peloton. 11 prend part aux in-
structions théoriques et pratiques. Il com-
munique au capitaine et à l'adjudant de
compagnie les ordres et les décisions du co-
lonel. Il alterne par semaine, avec l'adju-
dant de compagnie, pour l'appel du soir
(Art. 133 à 145 inclus du service intérieur).
Il peut être appelé au commandement d'une
section, à défaut d'officier ou d'adjudant.
— du prévôt. Compagnie de sergents
que le prévôt de Paris avait sous ses ordres
à l'instai- des sergents du Chàtelet.
— de section. Chaque sergent, dans sa
section dirige, sous l'autorité de l'officier de
peloton et de l'adjudant de compagnie, les
détails de l'éducation et de l'instruction des
caporaux et des soldats; il surveille la tenue
des chambres, la conservation et la propreté
des armes et des efi"ets de toute nature. Il
appuie les caporaux de son autorité ; il les
habitue a commander avec fermeté, mais
sans brusquerie, et veille à ce qu'ils ne s'é-
cartent jamais de l'impartialité ni de la jus-
tice (V. Art. 142 à 133 inclus du service
intérieur).
— de semaine. Le sergent de semaine
est particulièrement aux ordres de l'officier
de semaine ; il assure, sous l'autorité de cet
officier, de l'adjudant de semaine et de l'ad-
judant de compagnie, l'exécution des dé-
tails de service, de police et de discipline.
Il fait à l'oflicier de semaine des rapports
verbaux, ainsi qu'à l'adjudant de la compa-
gnie, et lui rend compte du résultai de la
visite médicale. Il est chargé, sous la sur-
veillance de l'adjudant de compagnie, de
commander toutes les corvées. Il commu-
nique aux lieutenants et aux sous-lieu-
tenants de la compagnie les ordres et les
décisions du colonel. Muni du cahier de vi-
site médicale, il conduit à la visite les
hommes malades et ceux rentrés la veille
d'une position d'absence (V. Art. 154 à 162
inclus du service intérieur).
SÉRIE d'outils de boucher (V. Ou-
tils de boucher).
— de marche. Outillage de distri-
bution dont sont munis les officiers d'appro-
visioimement.
SERINGUE, Sorte de petite pompe por-
tative qui sert à attirer et à repousser les
liquides. Chaque infirmerie régimentaire
doit être pourvue d'une seringue Pravaz et
de deux seringues à piston en étain, pour
injections ; chaque infirmerie vétérinaire
doit être munie de deux seringues à piston
SERVICE.
en étain, dont une d'un litre et l'autre de
deux litres.
SERMENT militaire. Promesse solen-
nelle faite par les militaires de rester fidèles
au souverain et à la patrie ; la forme était
variable, ainsi que les paroles, mais au fond
c'était un serment politique, qui est aboli
depuis 1871 (V. Prêter serment).
SERPE. Oritil ftortalif des troupes du
génie ; outil de transport des troupes d'iu-
fanterie, d'artillerie et du génie.
— d'armes. Serpe emmanchée au bout
d'une hampe pour en faire une arme de
combat, qu'on appelait aussi fauchard et
ramon.
SERPENTEAUX. Petites cartouches em-
ployées pour les artifices.
SERPENTER ou SERPEYER. Conduire
un clieval en serpentant, en décrivant des
sinuosités.
SERPENTIN. Pièce en forme de serpent
de la platine de Varquebuse à mèche.
SERPENTINE. Nom donné à une bom-
barde allongée, qui tirait un boulet de 24.
SERPETTE. Petite serpe employée par
l'artillerie pour joints de bateaux.
SERRAGE des frettes (V. Frettage).
SERRE demi-file. Nom donné autiefois
au fantassin qui occupait la queue de la 1"*
moitié d'une file.
file. Olficier ou sous-oificier placé en
arrière du 2° rang d'une troupe en ligne dé-
ployée. Les serre-files sont généralement
placés sur une seule ligne, à 4 pas (3 mètres)
du 2'' rang. Ils rentrent dans le rang pour
défiler.
SERREZ la colonne. Commandement
fait à une troupe en colonne pour passer à
une colonne plus dense, par exemple : de la
colonne à distance entière à la colonne de
compagnie, de la colonne de bataillon à la
colonne serrée en masse, etc.
— vos rangs. Commandement fait à
une troupe à rangs ouverts pour que le
2" rang serre contre le 1*^^ et les serre-files
à leur distance.
SERVANT. Artilleur chargé de servir
une bouchp à feu.
SERVICE auxiliaire. On désigne sous
le nom de services auxiliaires tous les ser-
vices accessoires qui peuvent être exécutés
par des hommes non armés. Ceux-ci n'ont
donc pas besoin d'avoir la même vigueur
physique que les hommes armés ; néan-
moins, ils ne doivent avoir aucune maladie
ou infirmité qui puisse diminuer d'une ma-
nière notable la faculté de travadler ou
constituer une infirmité repoussante. Le
titre IV de l'Instruction du 17 mars 1890
indique quelles sont les infirmités ou ditfor-
SERVICE.
7b/
SERVICE.
mités compatibles avec le service auxiliaire.
On classe notamment •ans ce service tous
les hommes valides qui, après deux ajour-
nements successifs devant le conseil de revi-
sion, n'ont pas la taille réglementaire de
l™,o4. Ces boni'i es sont employés dans les
bureaux des différentes administrations mi-
litaires, dans les arsenaux, dans les hôpitaux,
dans les manutentions et autres établisse-
ments militaires ; ils peuvent même, suivant
les besoins, être mis à la disposition des en-
trepreneurs et fournisseuis de l'armée ;
enfin, ils peuvent être emplGjés comme con-
ducteurs de chevaux de réquisition, comme
toucheurs de bestiaux, etc. Ces hommes ne
sont soumis, en temps de pars, qu'à des
revues d'appel au chef-lieu de canton. Ils
sont inscrits sur la 6^ partie de la liste de
recrutement cantonal et du registre matri-
cule de recrutement. Ils sont assujettis à la
taxe militaire.
— administratifs. Ils comprennent les
services de la solde, des subsistances mili-
taires, de rfuibillement, du campement, du
harnachement de la cavalerie, de marche,
des transports, des lits militaires; ils sont
exécutés sous l'autorité du commandement
par les fonctionnaires de l'intendance mili-
taire, avec le concours des officiers d'admi-
nistration des bureaux de rintendance, des
subsistances, de l'habillement et du campement,
ainsi que des sections de commis et ouvriers
d'administration. Le Ministre de la guerre
dirige ces services au moyen de la Direction
des services administratifs, qui constitue la
5^ direction du ministère de la guerre.
— courant. Les opérations se rattachant
aux revues de détail, y compris celles qui
sont relatives à la mobilisation, les affaires
qui doivent recevoir une solution rapide
afin de donner prompte satisfaction aux be-
soins des corps de troupe et services, enfin
les propositions qui ne sont pas comprises
dans le travail des inspections générales sont
du ressort du service courant Ce ser\-ice est
défini et réglé par l'instruction ministérielle
du 20 mars 1890 sur le service courant (Voir
aussi Approvisionnements du service cou-
rant),
— de garde (V. Garde de h place.
Garde de police. Garde d'honneur. Faction-
naire, Sentinelle).
— de l'arrière. Ce service, dans les
armées en campagne, a pour objet d'assurer
la continuité des relations et des échanges
entre les armées et le territoire national
(ravitaillements, évacuations, communica-
tions, aduiinistration du territoire ennemi).
Au début de la guerre, le Ministre fwe la
ligne de démarcation entre la position du
territoire national qui, sous le nom de zone
de l'intérieur, demeure sous ses ordres di-
rects, et celle qui doit être mise à la dispo-
sition du commandant du groupe d'armées
pour former la zone de l'arrière. Les stations
qui séparent les deux zones portent le nom
de stations de transition.
Le service de l'arriére de la zone des ar-
mées comprend le service des chemins de fer
et le service des étapes. 11 est dirigé par le
major général.
Dans chaque armée, il y a un directeur
général des chemins de fer et des étapes,
assisté d'un état-major.
Le service militaire des cliemins de fer
comprend, en temps de guerre, le service en
deçà de la base d'opérations et le service au
•delà de cette base.
Le service en deçà de la base d'opérations
est assuré par les moyens et les ressources
ordinaires des compagnies de chemins de fer,
requises à cet effet. Ce service est préparé,
dirigé et surveillé par la commission supé-
rieure des chemins de fer et par les commis-
sions de réseau.
L'exécution du service des chemins de fer
au delà de la base d'opérations est assurée
par les soins d'un directeur des cliemins de
fer de campagne qui réside, en principe, au-
près du directeur général des chemins de fer
et des étapes. 11 est assisté: 1" par des com-
missions de réseau disposant, s'il y a lieu, de
sous-com missions de réseau et de commissions
de gare, pour les lignes exploitées par des
compagnies nationales ; 2° par une commis-
sion des cliemins de fer de campagne qui a
sous ses ordres les sections techniques d'ou-
vriers de chemins de fer, de sapeurs de chemins
fer. du génie et les sections de télégraphie.
Le service des étapes comprend tous les
services de transport autres que celui des
chemins de fer et l'exploitation des ressources
en arrière des armées. Il a spécialement
pour objet : i° de régler sur les routes et
lignes d'eau le transport des ravitaillements
destinés aux armées ; 2° d'assurer, dans les
mêmes conditions, le transport du personnel
et du matériel à ramener en arrière ; 3° d'en-
tretenir, rétablir, créer ou dt-truire les voies
de terre et d'eau, les lignes postales ou télé-
graphiques en arrière des armées, de les
surveiller et défendre en même temps que le
réseau des voies ferrées ; 4" de pourvoir au
logement, alimentation, service sanitaire des
troupes et déticiiements séjournant dans la
région de l'arrière ou traversant cette ré-
gion ; 5° d'emmagasiner, maintenir en bon
état et renouveler les denrées et le matériel
tirés du territoire national ou obtenus sur
place ; 6° d'assurer la répartition et l'emploi
SERVICE.
768
SERVICE.
(les troupes d'étapes, le service d'ordre et de
police en arrière des armées ; 7" d'organiser
et d'administrer le territoire ennemi occupé
jusqu'à ce qu'il y ait été pourvu par des
commandements particuliers (V. Étapes).
La figure 292 donne le tableau figuratif
des services de transport de l'arrière.
Ce service est organisé par armée, sous
les ordres d'un directeur des étapes, dépen-
dant immédiatement du chef d'état-major
Fig. 202.
TABLEAU FIGURATIF DE§ SERVICES DE TRANSPORT DE L'ARRIERE.
Zone des Convois T-ôoîmenLaircs .
et adminislpalifs
{Zri base de T^avtiazUrTThent. est a.ic niG^ùrmun/
""****. à. 2 cUzpcs dcscantonnenients.)
•^ s^ s S g §
Zone des opéralions iTiimédlalos.
\ St.T.ER^ _
■@ ^SÛition tête d'étapes ■
St) f.ER . I cie route ou, sczrT'éie-
I l'action desDÎT'ecteuTv
\ d'c'lupes et^ ou^ com-' -
' -mence le rcvoiiœUZe-
mertt par* lesmoyeris
dont dispose chàxpjjO'
corps.
StJ.EG^
9tatiojv iêie, d 'étapes
de (/uerve,oic s 'oTwtc,
le ser-oiee deschemins
de fer.
__T. —
S'intion. de fT-œnsition'
ùu, cesse l 'ixcploiiaiioTv
par- tes compagnies.
iatiom -TTiaffasin. œudelà,
ir, la_. hase , retc-oœni de.
l 'Intaida7it<le l armée-.
Gœre de
inobUisatioTv
général et disposant lui-même d'un état- I l'artillerie, du génie, de l'intendance, de
major, des chefs des services d'étapes de j santé, trésorerie, postes et télégraphes mili-
SERVICE.
769
SERVICE.
taires, ainsi que des organes et personnels
d'eséi'Ution de ces divers services, enlin des
personnels spéciaux d'administrations civiles
et de police.
Le fonctionnement du service de l'arrière
a lieu de la manière suivante : pour chaque
corps d'arméo, il est désigné une gare de
chemin de fer dite gare de rassemblement. De
cette station, les transports du personnel
sont dirigés sur leur destination, les trans-
ports de matériel et d'approvi>ionnements
sur les stations-magasins. Ces stations peu-
vent avoir comme annexes des trains tout
chargés dits en-cas mobiles. Les stations où
s'arrête l'exploitation des voies ferrées sont
appelées slalions-tèles d'étapes de guerre ; les
approvisionnements et le matériel sont
poussés, jusqu'à ces stations, par le service
des chemins de fer au fur et à mesure des
besoins. A partir de ces points, les mouve-
ments de matériel et d'approvisionnement
s'eiTectuent sur les routes ordinaires, de gile
d'étapes en g'ile d'étapes, jusqu'au gîte où
s'opère le contact avec les services des corps
d'armée et qui prend le nom de tête d'étapes
de route.
— de l'artillerie (V. Artillerie, État-
major particulier de l'artillerie).
— de la télégraphie militaire. 11 a
pour mission d'établir et de desservir les
communications télégraphiques aux armées
en campagne, ou aux grandes manœuvres.
En temps de paix, un fonctionnaire civil
des télégraphes est accrédité auprès du gé-
néral commandant le corps d'armée, afin de
prendre, de concert avec lui, toutes les me-
sures propres à assurer le fonctionnement du
service télégraphique en cas de mobilisa-
tion.
En temps de guerre, un directeur de la
télégraphie est placé à la tête du service de
chaque armée, sous les ordres du chef
d'état-major.
L'exécution est assurée par les sections
de télégraphie militaire de l''^ et de 2^
ligue.
Le service télégraphique de l''" ligne a
pour mission : 1° de relier le quartier gé-
néral principal avec les quartiers généraux
des commandants de corps d'armée et d'as-
surer les communications avec le réseau des
opérations; 2° de reliera l'un des quartiers
généraux ci-dessus le chef d'une troupe,
chargé temporairement d'un service spécial;
3° de détruire les réseaux télégraphiques
existants, lorsque l'intérêt de l'armée le
commande.
Le service de 2* ligne a pour objets : 1° de
relier le réseau du service de f' ligne avec
celui de 3" ligne ; 2° de desservir, dans les
territoires occupés, les lignes d'étapes et tous
les postes situés en arrière de l'armée ; 3" de
détruire les lignes qui pourraient être utili-
sées par l'ennemi.
Le service de 3^ ligne a pour but : 1" de
desservir les lignes et bureaux militaires des
places fortes et des établissements militaires
à l'intérieur du territoire national.
Le personnel télégraphique relève, pour
son service technique, du directeur delà té-
légraphie de l'armée; il est subordonné,
pour la discipline, aux commandants mili-
taires des localités ou des colonnes dans les-
quelles il se trouve. Ce personnel est traité
de la manière suivante, au point de vue des
droits à la solde, aux prestations, etc.
l Ouvriers, sollats.
Sous-agents. . . < Maîtres-ouvriers, caporaux.
r Chefs d'équipe, senjents.
Agents Télégraphistes, adjudants.
Chefs de poste, sous-lieute-
nants.
Fonctionnaires { Sous-chefs de section, lieu-
tenants.
Chefs de section, m/JiVames.
/ Sous-directeurs, chefs de ba-
Fonctionnaires i taillon.
supérieurs . ] Directeurs , lieutenants-co-
\ lonels.
— de la trésorerie et des postes.
Ce service est chargé de la perception de
toutes les recettes et de l'acquittement de
toutes les dépenses aux armées ( V. Payeurs);
il est également chargé de l'exécution du
service des postes à partir des stations têtes
d'étapes de guerre. Ce service continue à
relever du iMini^tre des finances en ce qui
concerne le personnel , l'alimentation des
caisses, la comptabilité et la partie techni-
que du service.
Il est placé sous les ordres du commande-
ment en ce qui concerne la discipline, la di-
rection du service, les ordres de route, de
station, d'emplacement des caisses et des
bureaux, de l'expédition et de la sûreté des
courriers.
— de réserve. Service qui a pour objet
d'entretenir, dés le temps de paix, les ap-
provisionnements de toute nature nécessaires
à l'armée pour la mobilisition, la concen-
tration et les premières opérations de la
guerre, et aux places fortes fiour toute la
duiée du siège qu'elles pourraient avoir à
soutenir éventuellement. Créé au lendemain
de la guerre de 1870-71, au moyen des res-
sources fournies par le budget extraordi-
naire, ce service comportait une comptabilité
distincte qui exigeait des écritures multiples
49
SERVICE.
770
SERVICE.
et suscitait de nombreuses complications ad-
ministratives.
Actuellement, la comptabilité des appro-
visionnements est unifiée, mais des tableaux
de fixation, arrêtes par le Ministre de la
4fuerre et ne pouvant être modifiés que par
lui, déterminent les quantités d'effets, de
matériel et d'approvisionnements qui doi-
vent être entretenus dans chaque corps de
troupe et dans chaque établissement mili-
taire, au titre de la réserve de guerre.
Les inspecteurs généraux, les généraux com-
mandant le territoire, les contrôleurs de
l'administration de l'armée et les fonction-
naires de l'intendance sont chargés de s'as-
surer, par des visites inopinées et par des
recensements, que ces approvisionnements
sont toujours maintenus au complet et en
bon état.
— de semaine. Dans l'infanterie, il est
commandé pour le service de semaine :
1 chef de bataillon, 1 adjudant-major, i ad-
judant de bataillon, tous trois du même ba-
taillon pour tout le régiment ; 1 fourrier par
bataillon, 1 lieutenant ou sous-lieutenant,
l'adjudant de compagnie comme auxiliaire
de l'officier de semaine, 1 sergent et 1 ca-
poral par compagnie.
11 est commandé en outre, dans le régi-
ment, 2 capitaines de compagnie : l'un ap-
pelé capitaine de distribution, pour les
distributions autres que celles de l'ordi-
naire ; l'autre, appelé capitaine d'ordinaire,
pour les distributions du service des ordi-
naires. Le môme capitaine peut être chargé
des deux services.
— des armées en campagne. Est ré-
glé par le décret du "26 octobre 1883, qui
donne sur l'organisation générale de l'armée
et des différents services qui doivent assurer
son fonctionnement, des règles précises que
nous ne ferons qu'indiquer. Il comprend
17 titres, savoir :
Titre 1". Formation des armées, compo-
sition des états- majors et leurs fonctions,
organisation et attributions des services de
l'artillerie, du génie, de l'intendance, du
service de santé, de l'aumônerie militaire,
de la trésorerie et des postes, de la télégra-
phie militaùe, des transports militaires, du
service dos chemins de fer et des étapes.
Titre II. Manière de faire connaître et de
transmettre les ordres.
Titre lll. Du mot d'ordre.
Titre IV. Cantonnements et bivouacs.
Titre V. Règles du service dans les can-
tonnements et les bivouacs.
Titre VI. Ordre à observer pom' comman-
der le service.
Titre Vil. Alimentation des troupes en
campagne.
Titre VllI. Service des marches.
Titre IX. Service de sûreté et reconnais-
sances.
Titre X. Instruction sommaire sui* les
combats.
Titre XI. Des convois et de leur escorte.
Titre Xll. Des détachements.
Titre Xlll. Des partisans.
Titre XIV. Service de la gendarmerie aux
armées.
Titre XV. Des sauvegardes.
Titre XVI. De l'attaque des places.
Titre XVll. De la défense des places.
— des places. Ce service est régi par
le décret du 4 octobre 1891 portant règle-
ment sur le service des places de guerre et
des villes de garnison. 11 comprend 8 titres,
savoir :
Titre 1". Des différents états dans les-
quels les places de guerre
peuvent se trouver.
— ■ II.. Du commandement des places
de guerre et des villes de
garnison. — Droit au com-
mandement.
— III. Etat de pai.v.
— IV. Etat de guerre.
— V. Etat de siège.
— VI. Rapports entre l'autorité mili-
taire et l'autorité maritime
dans les places qui sont
ports militaires.
— VII. Rangs et préséances dans les
armées de terre et de mer.
— VIII. Honneurs militaires.
— de sûreté. Le service de sûreté com-
prend la protection des colonnes en marche,
les avant-postes et les reconnaissances.
La protection des colonnes en marche est
assurée par des détachements prélevés dans
les troupes qui la composent. Ces détache-
ments prennent le nom d'avant-garde, de
flanc-garde ou à' arrière-garde, suivant qu'ils
sont placés sur le frout, les flancs ou en ar-
rière de la colonne.
En dehors de ces détachements, les divi-
sions de cavalerie opérant en avant de l'ar-
mée et les troupes de cette arme attachées
aux corps d'armée éclairent au loin les co-
lonnes. Leur rôle consiste : i" à explorer le
pays en avant, à prendre le contact de l'en-
nemi et à le conserver constamment, à com-
battre et à refouler la cavalerie adverse pour
se rapprocher des masses de l'ennemi, con-
naître leurs emplacements et leurs mouve-
ments, et fournir au commandant en chef
les renseignements généraux dont il a be-
SERVICE.
771
SERVITUDES MILITAIRES.
soin ponr diriger ses troupes et assurer le
succès de ses opérationsT^" à établir autour
des troupes un service de sûreté de 1 '" ligne
sous la protection duquel se meuvent ou
stationnent les grands éléments de l'armée.
Le règlement du 26 octobre 1883 sur le ser-
vice en campagne (art. 116 à 127), donne
des indications détaillées sur la manière
d'assurer la protection des colonnes.
Les avant-postes ont pour mission : 1° de
renseigner la troupe qu'ils couvrent, sur la
position et les mouvements de l'ennemi ;
2» de la protéger contre les surprises et de
lui donner le temps de se préparer au com-
bat. (Pour plus de détails, V. Serv. camp.,
art. 164 à 184.)
Les reconnaissances ont pour objet de dé-
couvrir ou de vérifier un ou plusieurs points
relatifs à la position, aux mouvements de
l'ennemi ou à la topographie du théâtre de
la guerre. (Pour plus de détails. V. Scrv.
camp., art. 183 à 193.)
— d'exploitation. Le service d'exploi-
tation des voies ferrées a pour but d'orga-
niser la circulation des trains de manière à
prévenir, autant que possible, les retards et
à empèclier les collisions. C'est donc l'en-
semble des régies qui doivent être observées
pour la mise en oeuvre des divers éléments
qui font partie du personnel et du matériel
des voies ferrées et des dispositions prises
pour en assurer le bon fonctionnement. Ces
mesures comprennent des signaux, des réser-
voirs d'eau et des règles pour la marche des
trains.
— du génie (V. Génie, État-major par-
ticulier du fiènie).
— généraux de l'armée. Us com-
prennent ; 1° t' état-major général; 2° le
service d'état-major; 3° le service du contrôle
de l'administration de l'armée.
— intérieur. Le service intérieur a
pour but de définir et de tracer : 1° les
principes généraux de la subordination ;
2° les fonctions inhérentes à chaque grade
ou emploi (titre P') ; 3° les devoirs généraux
communs aux divers grades et emplois
(titre II) ; 4° les dispositions à prendre pour
les routes dans l'intérieur et les marches
pendant les grandes manœuvres (titre III) ;
o° les devoirs des officiers généraux relati-
vement à l'exécution des prescriptions ci-
dessus.
Le service intérieur des troupes est régi
par le décret du 28 décembre 1883 compre-
nant trois règlements distincts : le premier,
pour les troupes à pied ; le second, pour
la cavalerie ; et le troisième, pour l'artillerie
et le train des équipagi^s militaires. Les
trois règlements présentent, d'ailleurs, une
concordance complète pour toutes les parties
qui ne traitent pas du service spécial à
chaque arme.
— militaire (V. Obligations militaires).
— particuliers de l'armée. On com-
prend sous lettf dénomination : 1° le ser-
vice de l'intendance; 2° le service de santé ;
3° le service des poudres et salpêtres; 4° le
service des cultes; 6° le service des inter-
prètes ; 6° le service du recrutement ; 7° le
service de la remonte; 8° le service de la jus-
tice militaire ; 9° le service des affaires indi-
gènes ; 10° le service de la télégraphie inili-
taire; 11° le service de la trésorerie et des
postes; 12° le service vétérinaire (loi du
13 mars 1873).
Les services désignés par les paragraphes 1
à 9 ont été décrits aux mots correspondants
dans le présent ouvrage, il ne reste plus à
parler que des services désignés dans les pa-
ragraphes 10 à 12.
— vétérinaire. 11 est chargé de la con-
servation, de la santé des animaux, du trai-
tement des animaux malades, de la maré-
chalerie, de la visite des animaux de bou-
cherie et des viandes de distribution. Il
fonctionne sous l'autorité militaire et lui est
toujours subordonné.
En campagne, les chevaux blessés ou ma-
lades, dont l'état exige un certain temps de
repos et un traitement régulier, sont reçus
dans des dépôts créés, suivant les besoins,
par ordi'e du commandant du curps d'armée
ou du général eu chef. En ce qui concerne le
personnel, voir Vétérinaires militaires.
SERVIETTES de toilette. Chaque
homme de troupe est pourvu de 2 serviettes
au compte de la masse d'habillement et
d'entretien. Chaque infirmerie régimentaire
est également pourvue de 12 sersiettes de
toilette, au compte du service de santé, et
chaque infirmerie vétérinaire de 3 serviettes,
au compte de la masse d'entretien du har-
nachement et ferrage.
SERVIR. Se dit pour être lié au service.
SERVITUDES mUitaires. Zones de ter-
rain dans lesquelles il est interdit de con-
struire autour des fortifications, ou dans
lesquelles on ne peut construire que dans
des conditions déterminées. Il y en a de
trois sortes : la 1"^^ (230 mètres des ou-
vrages), sur laquelle il est défendu de bâtir:
la 2*= (487 mètres), sur laquelle les construc-
tions en bois sont permises ; la 3°, au delà
de laquelle toutes les constructions sont
permises, est de 947 mètres pour les places
fortes et de 384 mètres pour les postes
fortifiés. Comprennent, en outre, certaines
mesures de sécurité soumises à des commis-
sions mixtes (civiles et militaires) et s'éten-
SEXTANT. "'1'^
dent jusqu'à dO kilomètres de la place poul-
ies tracés de routes, défrichements, etc.
— de la frontière. Zones frontières
dans l'intérieur desquelles on ne peut con-
struire aucune voie de communication ni
faire aucun défrichement sans y être auto-
risé par la commission mixte des travaux
publics.
SEXTANT. Instrument pour la mesure
des angles de la planimêlrie. 11 se tient à la
main (pg. 293) et dispense de l'emploi d'un
trépied. Les observations étant indépen-
Fis. 293.
SIGNALEMENT
dantes du mouvement du support, on peut
s'en servir sur un vaisseau ou utiliser à
cheval un petit modèle, dit sextant de poche.
Il contient "2 miroirs qui doivent être per-
pendiculaires au plan du limbe, et paral-
lèles entre eux lorsque le zéro du vernier de
l'alidade est en contact avec le zéro du
limbe.
SHARP (revolver). Revolver à 5 coups,
modèle 1873, du calibre de H™™, en usage
dans l'armée saxonne pour les sous-ofticiers
de cavalerie, d'artillerie et pour les canon-
niers servants à cheval .
SICA. Sorte de dague pointue et recour-
bée, qui était l'arme nationale des Thraces.
Les Latins en firent aussi usage.
SIÈGE. Ensemble des opérations et des
travaux entrepris devant une place forte
pour l'attaquer et s'en rendre maître (V. At-
taque des places, Batteries, Défense des places.
Etat de siège, Assiéger).
SIFFLET. Petit instrument avec lequel
on forme un son aigu. L'emploi du sifflet
modèle Baduel a été prescrit en 1873, dans
l'infanterie, pour certaines sonneries de
l'école de tirailleurs. Cet emploi a été réglé
par la circulaire du 31 août 1875, laquelle
dispose que les commandants de compagnie
en seront seuls pourvus. Dans la cavalerie,
les capitaines-commandants, les officiers de
peloton et les sous-officiers sont pourvus
d'un sifflet modèle Baduel pour le comman-
dement et les signaux à faire dans certains
exercices.
Ces instruments sont fournis directement
par le Ministre, sinon, les corps sont auto-
risés à les acheter dans le commerce, au
prix maximum de 1 fr. 25, au compte de la
masse d'habillement et d'entretien.
— de locomotive. Les mécaniciens se
servent du sifflet de la locomotive comme
sigiiaux de la manière suivante : 1 coup de
sifflet prolongé : attention; 1 coup bref :
signal de mise eu man-he, desserrer les
freins ; 2 coups brefs saccades : serrer les
freins; plusieurs coups brefs saccadés : serrer
les freins jusqu'à refus ; coups de sifflet mul-
tipliés : machine en détresse, demande de
secours. A une bifurcation, 1 coup de sifflet
prolongé demande la voie à droite; 2 cou]is
de sifflet prolongés : la voie à gauche. Le
mécanicien siffle, en outre, aux approches
des grands tunnels, gramles tranchées en
courbes, et en tous points où 2 tireurs ne
peuvent s'apercevoir à une certaine dis-
tance.
SIGNAL militaire. De signum, ensei-
gne. Nom générique de tous les drapeaux et
étendards romains.
On emploie également des signaux
comme indication, renseignement, comman-
dement, etc., soit pour éviter d'employer
des sonneries, des commandements à la voix,
soit lorsqu'on ne peut correspondre autre-
ment.
— optique ou à percussion. Petits
artifices à feux de couleur adoptés récem-
ment par l'artillerie pour l'exécution des si-
gnaux. Se compose essentiellement d'un pot
en zinc chargé de composition Lamarre, dont
la durée de combustion est de 15 secondes
environ (V. Fusée de signal et Flambeau
Lamarre).
La cavalerie emploie également des petits
pétards emmanchés à un bâton et dont la
lumière est visible jusqu'à 10 kilomètres. Ce
pétard, confié généralement aux vedettes,
est pourvu d'une amorce fulminante que le
cavalier fait détoner à laide d'une broche
introduite dans la capsule et frappée contre
un corps dur.
SIGNALEMENT. Description d'une per-
sonne, d un animal, d un objet, faite par
ses caractères extérieurs, pour permettre de
la reconnaître. Le signalement des hommes
est pris par le comniandant de recrutement
au moment du conseil de revision ou de l'en-
gagement volontaire ; il est inscrit sur le
registre matricule de même que sur les li-
vrets matricule et individuel de chaque
homme par les soins de cet officier supérieur.
Le signalement des chevaux et des mulets
SIGNALEUR. 773
est pris par les comimssions d'achat, au
moment de l'achat de ces animaux; il est
inscrit sur le registre matricule et sur les li-
vrets matricules des chevaux et mulets.
Enfin, on prend également le signalement
des bouches à fi*u.
SIGNALEUR. Soldat chargé de la cor-
respondance par signaux dans les corps de
troupe, à défaut d'autres moyens de commu-
nication. Ils sont au nombre de 6 par com-
pagnie. C'est principalement aux avant-
postes que les signaleurs peuvent être
utilisés pour relier les grand'gardes aux ré-
serves, et les réserves aux corps dont elles
dépendent : mais ce mode de correspondance
peut également présenter de grands avanta-
ges aux commandants de détachements qui
ont à se mettre en relation entre eux ou
avec des troupes voisines. En régie générale,
on ne doit faire usage de la correspondance
par signaux que lorsque la distance qui sé-
pare deux troupes est supérieure à 600 mè-
tres ou lorsque ces deux troupes sont sépa-
rées par des obstacles.
SIG MATURE. Le nom d'une personne
écrit de sa main à la fin d'une lettre ou
d'un document quelconque pour le certifier
et le rendre valable. Les signatures griffées
sont interdites sur tous les documents comp-
tables tt sur les pièces justificatives. Lors-
qu'une partie prenante est illettrée, la décla-
ration est inscrite sur le document qu'elle
doit signer et elle est certifiée par la signa-
ture de deux témoins.
SIGNAUX télégraphiques. Ils sont
formés par la combinaison du point et du
trait, de manière a reproduire tous les carac-
tères de l'alphabet Morse.
Dans la télégraphie optique, l'éclat long
représente le trait, et l'éclat court le point.
Dans la correspondance par signaleurs, les
signaux de jour se font, en principe, à l'aide
de fanions-signaux ou, à défaut de ces appa-
reils, par n'importe quel objet apparent ;
les signaux de nuit se font au moyen de la
lanterne- signal ou. à défaut de cet appareil,
par une source lumineuse quelconque. Un
certain nombre de signaux sont réservés
pour les indications de service. L'instruction
ministi rielle du 16 juin 1885 indique la
manière dont se font les signaux par les
signaleurs.
— des voies ferrées. Ont en général
pour but de renseigner les agents des trains
sur l'état de la voie, et les agents du service
de la voie sur le mouvement des trains. Le
personnel de la voie est chargé d'indiquer
au personnel des trains si la voie est libre,
si les trains ne doivent avancer qu'avec prè-
SIGNAUX.
caution, ou s'ils doivent s'arrêter complète-
ment.
Les signaux peuvent être acoustiques
(cloche allemande, sonnette, siffet des loco-
motives, trompes), ou optiques, c'est-à-dire
faits au moyen de couleurs et d'appareils.
Les couleurs employées sont : 1° le blanc,
pour la voie libre ; 2° le vert, pour la cir-
culation avec précaution ; 3° le rouge, pour
l'arrêt complet.
Les signaux optiques se divisent en
signaux fixes et en signaux mobiles.
Les signaux fixes sont : les sémaphores,
les disques et les signaux d'aiguille ou de
bifurcation.
H y a des disques avancés, dont il a été
question au mot disque, et des disques rap-
proches. Ceux-ci se composent d'un voyant
carré en tôle de0™'90 de côté peint en noir
d'un côté et mi-partie rouge et blanc de
l'autre. La nuit, une lanterne accrochée sur
le côté, au-dessous du vojant, présente un
feu rouge ou blanc du côté de l'arrivée des
trains. La manœuvre de lappareil se fait de
la gare même. Eu aucun cas, le mécanicien
ne doit atteindre le point où ils sont placés,
lorsqu'ils indiquent l'arrêt absolu ; des pé-
tards, mus par l'appareil, viennent alors se
poser sur les rails et indiquer les infrac-
tions.
Les signaux d'aiguille servent, dans les
bifurcations, à indiquer que l'aiguille est
dirigée sur telle voie. Trois trains pouvant
se présenter en même temps pour franchir
une bifurcation, celle-ci doit être protégée
au moins par 3 signaux, savoir : 1° un si-
gnal indicateur de la bifurcation, à 800
mètres au moins de la pointe des aiguilles ;
2° un disque rapproché, placé dans chaque
direction à 60 mètres environ du point à
couvrir ; 3° un disque avancé, assez éloigné
du disque rapproché pour couvrir un train
arrêté à ce signal.
Les signaux mobiles sont faits par le*-
agents de la voie avec des drapeaux ou des
lanternes des 3 couleurs indiquées aux si-
gnaux optiques. Mais, en outre, il suffit
qu'un agent agite vivement devant le train
un drapeau, une lanterne ou un objet quel-
conque, ou même simplement les bras, pour
commander un arrêt immédiat. On doit éga-
lement obtenir ce résultat au moyen de pé-
tards placés sur la voie ou de coups de
trompe répètes.
En résumé, pour la voie libre : drapeau
roulé, feu blanc, disque ouvert, c'esl-à-dire
parallèle à la voie, bras du sémaphore ver-
tical ; pour le ralentissement : drapeau ou
feu vert, bras de sémaphore à 45° ; pour
Yarrèt : drapeau ou feu rouge, disque fermé,
SIGNE.
774
SILO.
c'est-à-dire perpendiculaire à la voie, bras
du sémaphore horizontal. Pendant la nuit,
un disque éteint est considéré comme fermé.
Tout signal mobile d'arrêt ou de ralentisse-
ment doit être porté a 1000 mètres au moins,
en avant de l'objet qui motive le signal. Sur
les sections à douijle voie, les disques d'en-
trée sont tenus ouverts lorsque la voie est
libre. Ils sont refermés dès que le train les a
dépassés et maintenus dans cette position
au moins pendant les dix minutes qui sui-
vent le passage de chaque train Les signaux
fixes concernant un train sont situés à gauche
de la ligne que suit ce train.
Souvent, lorsque les disques ne peuvent
être vus des stations, on se renseigne sur
leur fonctionnement au moyen d'une son-
nerie électrique dite trembleur installée dans
la gare reliée au signal par un circuit élec-
trique et actionné lorsque le disque est
fermé.
— pour munitions. Les caissoyis de
munitions affectés aux bataillons d'infan-
terie, les sections de munitions et les sections
de jjarcs sont munis de signaux permettant,
pendant les manœuvres et en campagne, de
reconnaître à distance la présence des muni-
tions. Ces signaux consistent en fanions ^our
le jour et en lanternes pour la nuit : jaunes
pour les munitions d'infanterie, bleus pour
les munitions d'artillerie,
SIGNE. Ce qui sert à représenter ou à
indiquer une chose.
— COnventionneL Conventions pres-
crites par l'état-major général pour l'exécu-
tion des écritures et la représentation sur
les cartes des objets du sol, soit naturels,
soit faits de main d'homme. Ils rappellent
le mieux possible l'objet à représenter et
doivent être d'une exécution simple. Le ta-
bleau des signes conventionnels adoptés par
l'armée française a été arrêté par le dépôt
de la guerre et il est généralement indiqué
dans tous les Aides-Mémoires, notamment
celui d'état-major, d'artillerie, du génie, etc.
Les mômes signes conventionnels sont
adoptés pour les levers topographiques ;
mais il est fait, de plus, usage de couleurs.
Les eaux sont en bleu, les constructions en
maçonnerie sont en rouge, les bois en vert,
le relief du terrain en bistre, les routes et
chemins de fer en noir.
— distinctif. Qui sert à distinguer le
titulaire d'un emploi, d'un grade; ou un
effet, un objet d'un autre similaire. Les
effets de la collection d'instruction portent
un signe distinctif apparent et facile à re-
connaître, afin que l'on puisse s'assurer à
première vue si les hommes sont porteurs
de ces effets (V. Insignes).
— de ralliement. En campagne, on
peut substituer un signe ou signal au mol
de ralliement, a.Gn d'éviter les interpellations
à la voix. Les sentinelles font alors les pre-
mières un signal auquel il doit être répondu
par un autre signal convenu.
— particulier. Marques ou taches na-
turelles qu'on a sur la peau. Ces signes par-
ticuliers sont relevés avec soin et portés dans
le signalement.
— de service. Le signe actuel de service
consiste dans le port de la jugulaire sous le
menton. Ce signe est insuffisant, car on ne
le distingue pas nettement à distance et, de
plus, il est défectueux, car on peut porter
la jugulaire sous le menton dans d'autres
cas que dans le service de place. Ce signe
consistait jadis dans le hausse-col pour les
troupes à pied, dans la giberne portée en
bandoulière pour les troupes à cheval, et
dans la ceinture ou êcMrpe pour les géné-
raux et les fonctionnaires de l'intendance.
Dans toutes les armées étrangères, il existe
un signe de service très apparent, qui con-
siste généralement, pour les officiers, en une
ceinture ou écharpe.
SIGNIFER. Porte-enseigne des armées
romaines.
SIGNIFIER les arrêts. Notifier les
arrêts.
SILEX. Pierre siliceuse très dure, dont,
pendant l'âge de pierre, on a fait des haches
et autres armes. Plus tard, on s'en est servi
pour garnir la batterie du fusil et du pis-
tolet.
SILHOUETTE. Dessin représentant un
simple profil tracé d'après l'ombre que pro-
jette un objet. Chaque régiment d'infanterie
est pourvu de cibles-silhouettes debout, à
genou et couchées, au nombre de 28 de
chaque espèce. Ce matériel est fourni par
l'État ; il ne doit pas être emporte par les
corps en cas de changement de garnison.
SILO. Espace clos, dans lequel on con-
serve les céréales. Le silo primitif, tel que
celui employé par les Arabes en Algérie et
en Tunisie, consiste eu une fosse dont les
parois, ainsi que le fond, sont recouverts
d'une couche de paille bien sèche. On y verse
les grains immédiatement après le dépi-
quage ; l'acide carbonique qui se dégage
d'abord chasse l'air atmosphérique par une
issue ménagée à la partie supérieure et que
l'on clôt aussitôt après. On a perfectionné ce
système en revêlant les parois en maçon-
nerie ; on est arrivé ainsi à de bons résultats
dans les pays chauds, mais ce procédé n'a
pas réussi en France, à cause de l'Immidité.
Un a eu recours à des cylindres métalliques
hermétiquement fermés, qui portent le nom
SILOTVOR.
775
SOCIETE.
de silos Doi/ère et de silos Haussmann, dans
lesqpicls l'air atmosph^que est remplacé,
soit par l'acide carbonique, soit par l'azote.
SILOTVOR. Sorte de poudre sans fumée
expérimentée en Russie. On ignore sa com-
position et l'on sait seulement que sa force
explosive est égale à celle de la pyroxyline
et que son explosion a lieu sans fumée et
sans élévation de température.
SIMULATION. Action de feindre, de
faire paraître comme réelle une chose qui ne
l'est pas. L'instruction du 17 mars 1890
sur l'aptitude physique au service militaire,
signale les principaux moyens de simulation
de maladies ou d'iniirmités ainsi que la ma-
nière de les déjouer.
SINGULARII (Singulaires). Cavaliers
d'élite qui faisaient partie de la garde des
empereurs romains.
SINISTRE. Se dit en terme d'assurances,
des pertes et des dommages qui arrivent aux
objets assurés.
SIPHON à main. Arme byzantine con-
sistant en un tube à feu grégeois à l'usage
de l'infanterie.
SISTRE. Sorte d'instrument à corde ou
de harpe en usage dans les armées égyp-
tiennes.
SITUATION. État faisant ressortir un
effectif d'hommes et de chevaux, un existant
en caisse, en approvisionnements, en maté-
riel, etc. Il ne sera parlé ici que des situa-
tions les plus usitées dans l'armée.
— administrative. Situation journa-
lière établie dans chaque unité administra-
tive pour faire ressortir l'effectif des hommes
et des chevaux, et établir ainsi les droits à
la solde et aux différentes prestations. Au
recto, se trouvent les tableaux indiquant
l'effectif des hommes par grade et par caté-
gorie de solde, les caporaux et les soldats
jouissant de la haute paye, les journées
d'absence des sous-officiers rengagés ou com-
missionnés; les chevaux par catégories. Au
verso, sont portés les mutations et les mou-
vements qui ont modifié, pour cette journée,
les droits aux allocations. Cette situation est
enregistrée sur la feuille de journées numé-
rique, tenue par le capitaine, et remise cha-
que matin au major qui la vérifie et la fait
enregistrer sur la feuille de journées tenue
par le trésorier. Elle est envoyée au sous-
intendant le surlendemain, au plus tard,
accompagnée des pièces à l'appui. Celui-ci
la vérifie, fait opérer les rectifications néces-
saires, s'il y a lieu, puis il l'arrête en toutes
lettres et la renvoie au corps lorsqu'il a
reçu la situation suivante.
— de dizaine. Les fractions détachées
d'une unité administrative produisent une
situation administrative ou de dizaine, tous
les dix jours seulement.
— des fonds. Situation inscrite sur le
registre de centralisation, après l'arrêté tri-
mestriel et les virements, faisant ressortir
la situation de chaque nature de fonds dans
le corps, ainsi que celle des masses.
— -rapport. Situation journalière éta-
blie dans chaque compagnie, escadron ou
batterie, par laquelle le capitaine rend
compte au chef de corps de ses effectifs en
hommes et en chevaux, des événements sur-
venus pendant les 24 heures, des punitions,
des demandes, etc. C'est une pièce essentiel-
lement militaire.
SIXAIN. Ordre de bataille appliqué par
Henri IV et suivant lequel 6 bataillons ran-
gés sur une seule ligne passaient à l'ordre
sur 3 lignes d'égale force.
SIZEAUL. Sorte de trait d'arbalète an-
ciennement employé.
SKÉNOPHORE. Valet de la milice grec-
que chargé de porter les bagages de l'ar-
mée.
SKIËLOBERS. Chasseurs patineurs de
rarniée suédoise, chargés de manœuvrer sur
les flancs de lennemi pendant l'hiver.
SKTTALE. Bâton de commandement que
portaient les hérauts de la milice grecque.
SMALA. Réunion des tentes, des trou-
peaux et des serviteurs ou esclaves appar-
tenant à un chef arabe. On donne également
ce nom à l'établissement, sur un territoire
déterminé et appartenant à l'État, d'un esca-
dron de spahis avec leurs tentes, leurs fa-
milles, leurs serviteurs, leurs chevaux et
leurs bestiaux.
SMITH et WESSON (revolver). Revol-
ver à 6 coups, en usage dans l'armée austro-
hongroise et dans l'armée russe (V. Revol-
ver) .
• SNIDER (V. Enfield-Snider et Lancas-
ter-Syiider).
SOBRIQUET. Surnom donné à une per-
sonne au sujet de quelque singularité, de
quelque défaut de corps ou d'esprit. Jadis,
les noms de guerre, donnés aux sodats,
étaient pour la plupart des sobriqiuts; cette
coutume a presque entièrement disparu de
l'armée.
SOCIÉTÉ. Au point de vue administra-
tif et commercial, on désigne sous le nom de
société, une association de personnes liées
par un contrat, eu vertu duquel elles met-
tent en commun leurs capitaux, leur travail
ou leur industrie, sous la condition de par-
tager les bonnes ou mauvaises chances de
l'entreprise. Elles se divisent en trois caté-
gories principales : la société anonyme, la
SOCIETE.
:76
SOCIÉTÉ.
aociêlè en commandite et la société en nom
collectif.
— anonyme. Association qui n'est qua-
lifiée que par la désignation du but de l'en-
treprise. Elle est administrée par des man-
dataires à temps, révocables, salariés ou
gratuits, pris parmi les actionnaires. Les
mandataires ne contractent aucune obliga-
tion en raison de leur gestion ; les associés
ne sont passibles que de la perte du mon-
tant de leurs actions. Pour être constituée,
la société doit : 1° comprendre au moins
7 associés ; 2" le capital social doit être en-
tièrement souscrit et le versement du quart
en numéraire effectué. Outre les actions qui
constituent le capital social, les sociétés ano-
nymes peuvent émettre des obligations, c'est-
à-dire contracter des emprunts qui partent
intéièt et sont remboursables par tirages
périodiques. L'intérêt des obligations doit
être payé avant le dividende des actions.
— en commandite. Association qui
comprend des associés responsables sur tous
leuis biens, et des commanditaires, simples
bailleurs de fonds responsables seulement
jusqu'à concurrence de leur mise de fonds.
Le nom des commanditaires ne peut faire
partie de la raison sociale ; un commandi-
taire ne peut faire acte de gestion ni être
employé dans la société, sous peine de deve-
nir associé en nom collectif. Cette société
peut êti'e en commandite ordinaire, comme
il vient d'être dit, ou en commandite par
actions, c'est-à-dire par titres uniformes
d'actions dont chacun peut prendre une ou
plusieurs
— en nom collectif. Association de
plusieurs personnes pour faire un commerce
défini, en s'obligeant solidairement sous une
raison sociale qui devient la signature de la
société. Elle est constituée par un acte de so-
ciété indiquant le but de l'association, l'ap-
port des contractants, la raison sociale, etc:
Les sociétés en nom collectif ou en com-
mandite qui désirent concourir aux adjudi-
cations du département de la guerre, doivent
produire les mêmes pièces que les négo-
ciants, et, en outre, une copie légalisée de
l'acte constitutif de la société, des statuts et
des documents modificatifs, s'il y a lieu.
Les sociétés anonymes produisent les
mêmes justifications que les autres sociétés
commerciale^, à l'exception de la pièce con-
statant la qualité de Français et de l'extrait
du ca>ier judiciaire.
Pour toutes ces sociétés indistinctement, il
doit être en outre produit : 1" une déclara-
tion signée par le président du conseil d'ad-
ministration, faisant connaître les noms de
la personne ou des personnes qui, d'après
les statuts, ont qualité pour traiter au nom
de la société ; 2° un certilicat délivré par le
greffier du tribunal de commerce du lieu où
est établi le siège de la société, constatant
qu'elle n'est ni en état de faillite, ni en état
de liquidation judiciaire.
— de gymnastique et de tir. Ces so-
ciétés sont de trois espèces : 1° les sociétés
de tir ou de gymnastique purement civiles,
qui sont placées sous le contrôle direct de
l'autorité préfectorale ; 2° les sociétés de tir,
composées exclusivement d'hommes appar-
tenant à l'armée territorial^ et instituées
sous le contrôle de l'autorité militaire ;
3° les sociétés mixtes, composées d'éléments
de ces deux catégories et relevant à la fois
des autorités préfectorale et militaire.
Les sociétés civiles de tir ou de gymnasti-
que sont constituées avec l'approbation de
l'autorité préfectorale, et leurs statuts doi-
vent comprendre notamment les dispositions
suivantes : i° tous les adiiérents doivent
être Français; 2° leurs uniformes doivent
différer complètement des uniformes mili-
taires ; 3° il est interdit d'employer, pour
les grades, les signes distinctifs adoptés dans
les armées de terre et de mer ; 4° la même
prohibition est étendue aux médailles ;
3° aucune société, même autorisée à rece-
voir des armes, ne peut se réunir en armes
sans l'assentiment et en dehors de l'autorité
militaire
Nombre de soci'-tés de tir et de gymnasti-
que joignent à leur enseignement spécial
celui des exercices militaires. Lorsque des
jeunes gens, à leur arrivée au corps, pré-
sentent un brevet d'instruction délivré par
une de ces sociétés, leurs chefs directs peu-
vent en tenir compte pour la formation des
pelotons d'instruction.
Les sociétés de tir de l'armée territoriale
sont instituées sous le patronage des chefs
de corps de cette armée. Leurs statuts sont
soumis à l'approbation du Ministre de la
guerre. Elles s'administrent au mieux de
leurs intérêts et en dehors de toute ingé-
rence de l'autorité militaire. Il leur est fait
les avantages suivants : 1° mise à leur dis-
position des champs de tir de la garnison,
lorsque les circonstances le permettent;
2° prêt du matériel de cibles des régiments
de l'armée active, à charge pour elles de
subvenir aux frais de réparations; 3° droit
aux prix de tir et aux marques honoriliques
instituées pour l'armée active ; 4° trans-
port au demi-tarif des militaires de l'armée
territoriale qui se rendent aux réunions de
tir.
Les sociétés mixtes de tir sont considérées
comme formées d'une société civile de tir et
SOCIÉTÉ.
777
SOLDAT.
d'une socirlè de tir de l'armée territoriale;
elles ont, en conséque^e, les mêmes droits
et les mêmes devoirs que ces deux genres de
sociétés : toutefois, les avantages faits par
le département de la guerre aux sociétés de
tir de 1 armée territoriale, ne sont applicables
qu'à l'élénient militaire des sociétés mixtes.
Leurs statuts sont soumis à la fois à l'ap-
probation du Ministre de la guerre et à celle
de l'autoiité préfectorale. La présidence
d'honneur de ces sociétés revient au lieute-
nant-colonel commandant le régiment terri-
torial se recrutant dans la région où elles
fonctionnent ; mention en est faite dans les
statuts. Cet officier supérieur sert seul d'in-
termédiaire entre ces sociétés et le départe-
ment de la guerre.
L'instruction ministérielle du 9 octobre
1883 (B. 0., p. r. , page 699) indique en
détail toutes les dispositions particulières
concernant ces sociétés : convocations, réu-
nions, concours, prix de tir, délivrance des
armes de guerre et des munitions, tireurs
étrangers venant prendre part à un concours
en France, etc.
— française de secours 9ux blessés.
Cette société est autorisée à seconder, en
temps de guerre, le service de santé mili-
taire et à faire parvenir aux malades et aux
blessés les dons qu'elle reçoit de la généro-
sité publique. Pour l'accomplissement de
cette mission, elle est placée sous l'autorité
du commandement et des directeurs du ser-
vice de santé. Son intervention consiste : i" à
créer dans les places et les localités qui lui
sont désignées, des hôpitaux destinés à rece-
voir les malades et les blessés des armées ;
2° à prêter son concours au service de l'ar-
rière en ce qui concerne les trains d'évacua-
tion, les infirmeries de gare et les hôpitaux
auxiliaires du théâtre de la guerre. Ce con-
cours ne peut être étendu ni au service de
1''^ ligne, ni aux hôpitaux d'évacuation. Nul
ne peut être employé par la Société de se-
cours s'il n'est Français et s'il n'est dégagé
de toutes les obligations imposées par la loi
de recrutement. Néanmoins, les hommes
appartenant à la reserve de l'armée territo-
riale peuvent exceptionnellement, sur des
autorisations nominatives du Ministre de la
guerre, être admis à faire partie de la so-
ciété. Elle est représentée dans chaque ar-
mée ou corps d'armée opérant isolément par
un délégué agréé et commissionné par le
Ministre de la guerre. Le personnel de la
société est autorisé à porter un uniforme
déterminé par le ^linistre, ainsi quele6rfls-
sard de la convention de Genève. Les bras-
sards sont délivrés par le directeur du ser-
vice de santé de la région, qui les revêt de
son cachet et d'un numéro d'ordre, il délivre
en même temps une carte nominative por-
tant le même numéro. Le décret du 3 juil-
let i884 indique en détail le mode de fonc-
tionnement de cette société, en ce qui con-
cerne le personnel, le matériel et l'admi-
nistration.
SŒURS hospitalières. Des sœurs hos-
pitalières peuvent être placées dans les
hôpitaux désignés par le Ministre. KUes sont
chargées de concourir avec les inlirmiers
aux divers travaux intérieurs compatibles
avec leurs forces et avec la bienséance. Elles
sont placées sous la direction de l'une
d'elles, qui prend le titre de sœur supé-
rieure. Elles relèvent du médecin chef, en ce
qui concerne les rapports du service. (Règle-
ment du 2.3 novembre 1889 sur le service
de santé, art. 187 à 19o.)
SOIE. Partie de la lame de l'épée ou du
sabre qui s'engage dans la monture de la
poignée et vi"nt se river sur le pommeau
(V. Armes blanches).
— dite ponghée. Soie de Chine em-
piojée à Chalais pour la confection des bal-
lons ; elle est préparée d'après un procédé
particulier. Sa résistance est considérable
sous l'action du vernis ; elle conserve la
souplesse indispensable pour assurer l'im-
perméabilité.
SOINS à donner aux blessés. Les sacs
et les sacoches d'ambulance renferment les
instruments et objets nécessaires pour les
premiers soins à donner aux blessés et aux
asphyxiés, ainsi qu'une instruction sur la
manière d'administrer ces soins. De plus,
chaque officier et chaque homme de troupe
de l'armée française est muni, en temps de
guerre, d'un paquet de pansement permet-
tant de faire un premier pansement.
SOLDAT. Militaire non gradé. Se dit
aussi de la profession des armes et de ce qui
la caractérise. Pour exciter l'émulation des
soldats qui ne sont pas susceptibles d'être
gradés on a créé les soldats de l""*^ classe,
distinction purement honorifique, mais qui
n'en est pas moins recherchée comme témoi-
gnage de bonne conduite et de valeur mili-
taire.
— musicien. Soldat qui fait partie de
la musique d'un régiment. Les soldats mu-
sii-iens sont choisis par le chef de musique,
et proposés pour cet emploi au colonel, qui
les nomme. Ils sont subordonnés, pour les
détails du service, tant spécial que mili-
taire, au chef et au sous-clief de musique ;
ils relèvent en outre de tous les gradés,
auxquels ils doivent les marques exté-
rieures de respect. Ils sont exempts de ser-
vice et des corvées autres que celles de la
SOLDATESQUE.
778
SOLDE.
musique. Leurs fonctions sont déterminées
par le règlement du 28 décembre 1883
(art. 202, Infanterie).
— ordonnance (V. Ordonnance).
SOLDATESQUE. Troupe de soldats sans
discipline, ou n'écoutant pas ses chefs par
suite d'une surexcitation momentanée.
SOLDE. La paye, le traitement des mi-
litaires. Elle comprend : J " La solde propre-
ment dite ; 2° les indemnités ; 3° les hautes
payes; 4'' les niasses.
Les prestations du service de la solde va-
rient suivant les positions, c'est-à-dire sui-
vant les situations dans lesquelles peuvent
se trouver les officiers sans troupe et em-
ployés militaires, les corps de troupe et
autres réunions considérées comme corps. De
là différentes espèces de solde : la solde d'ac-
tivité qui se subdivise elle-même en solde de
présence et en solde d'absence, la solde de
non-activité, la solde de disponibilité, la
solde de réforme et la solde de réserve.
Les règles d'allocation de la solde sont dé-
terminées, suivant les diverses positions,
par le tableau n° 1 annexé a l'article 10 du
règlement du 29 mai 1890 {B. 0., p. r.,
page 5, pagination spéciale) et par les an-
notations portées dans la colonne d'obser-
vation du tarif.
En principe, la solde des officiers et des
employés militaires ayant rang d'officiers
ou traités comme tels est unifiée par grade.
Toutefois, la solde des capitaines et des as-
similés pour la solde est progressive et se
modifie d'après les indications qui figurent
au tarif. La solde des lieutenants varie sui-
vant la classe ou l'ancienneté dans l'arme ;
celle des assimilés pour la solde varie sui-
vant qu'ils sont dans la première ou la
deuxième moitié de la liste. Les exceptions
à ces règles sont indiquées au tarif. La solde
de la troupe se divise en solde à pied et en
solde à cheval ; elle est unique par grade
dans chacune de ces catégories, quelle que
soit l'arme à laquelle appartient le militaire.
Toutefois, les hommes de troupe des cadres
des corps ayant des fractions constituées
montées reçoivent tous et quelle que soit
d'ailleurs leur position réelle, la solde à
cheval de leur grade. Les .sous-officiers ren-
gagés ou commissionnés reçoivent une solde
supérieure.
— d'activité. La solde des officiers et
assimilés ainsi que celle des employées mi-
litaires en activité de service est payable
par mois et à terme échu Elle est perçue
au moyen d'états de solde pour les officiers
des corps de troupe, et au moyen de man-
dats de solde individuels, établis par les
sous-intendants militaires, pour les officiers
sans troupe et les employés militaires. Elle
est payée par le trésorier aux officiers des
corps de troupe, qui en donnent quittance
sur la feuille d'émargement et par les
agents du Trésor aux officiers sans troupe et
aux employés militaires qui remettent à ces
agents leurs mandats de solde quittancés, et
font inscrire les sommes payées sur leur
liv7'etde solde. Les officiers et employés mili-
taires changeant de corps, de service, de
résidence, ou entrant en position d'absence
peuvent être payés de leur traitement jus-
qu'au jour de leur départ exclusivement.
La solde de la troupe et les indemnités
payables avec cette solde se perçoivent par
quinzaine et d'avance au moyen d'états de
solde de la troupe.
Elle est payée aux capitaines, à titre de
prêt, tous les cinq jours, sur la production
de feuilles de prêt. Le capitaine distribue aux
caporaux et soldats leurs centimes de poche,
et aux sous-officiers leur solde, puis il rem-
bourse les dépenses de l'ordinaire. L'homme
de troupe entrant dans une position d'ab-
sence l'eçoit ce qui lui est dû jusqu'au jour
de son départ.
— d'absence. Elle n'est accordée qu'aux
officiers et assimilés, aux employés mili-
taires et aux sous-officiers rengagés et com-
missionnés, dans les positions indiquées an
règlement du 29 mai 189f>. Elle est fixée
par le tarif et s'élève, en principe, à la
moitié de la solde de présence.
— de captivité. Cette solde n'est autre
que la solde d'absence et elle n'est due, par
conséquent, qu'aux officiers ou assimilés et
aux sous-officiers rengagés ou commission-
nés, ainsi qu'aux employés militaires (posi-
tion 27 du tableau n» i annexé au Règle-
ment du 29 mai 1890).
— de disponibilité. Cette solde est
spéciale aux officiers généraux ou assimilés ;
elle est déterminée par le tarif et varie sui-
vant que l'of cier est en disponibilité pen-
dant les six premiers mois, ou après les six
premiers mois, lorsqu'il est placé dans cette
position étant en activité [position 28 du
tableau n° 1 précité).
— de non-activité. Elle varie suivant
les causes de la mise en non-activité. Pour
l'officier sorti de l'activité pour des causes
indépendantes de sa volonté (licenciement
de corps, suppression d'emploi, rentrée de
captivité, infirmités temporaires), cette solde
est fixée aux 3/5 de la solde d'activité pour
les lieutenants et les sous-lieutenants et à
la moitié de la même solde pour les officiers
de grades supérieurs. Quant à l'officier mis
en non activité par mesure disciplinaire (re-
trait ou suspension d'emploi), il ne touche
SOLDOYEURS.
779
SON.
que les 2/3 de la solde d'activité, quel que
soit son grade. L'enfcée en solde a lieu le
lendemain du jour de la notification de la
mise en non-activité {position 30 du tableau
n° 1 précité).
— de réforme. Elle donne lieu à une
liquidation analogue à celle des pensions de
réforme. Elle est acquise aux officiers mis
en réforme après avoir accompli le temps de
service exigé par la loi, mais qui n'ont pas
20 ans de service. Elle ne se perçoit que
pendant un temps égal à la moitié de la
durée des services accomplis et s'élève aux
2/3 du minimum de la pension de retraite
du grade, pour l'officier réformé par suite
d'infirmités incurables, et à la moitié de ce
même minimum pour l'officier réformé par
mesure de discipline. Comme les pensions,
la solde de réforme est payable par trimestre
et à terme échu ; elle est incessible et insai-
sissable, mais elle est passible de retenues
pour débet envers l'État (1/.3) et pour les
aliments (1/3) : enfin, le droit à sa jouis-
sance est suspendu dans les mêmes cas que
pour les pensio7is. Elle peut se cumuler avec
un traitement civil (Règlement du 29 mai
1890, art. 131 à 145).
— de réserve. Elle est spéciale aux
officiers généraux et assimilés admis dans le
cadre de réserve. Ceux qui sont admis dans
le cadre de réserve après avoir atteint la
limite d'âge fixée par la loi, reçoivent une
solde égale au taux de la pension à laquelle
ils auraient droit s'ils étaient retraités. Cette
solde n'est pas passible de la retenue de
2 p. 100 au profit du Trésor public. La
fixation de cette solde donne lieu à une li-
quidation analogue à celle des pensions.
Quant aux officiers généraux et fonction-
naires placés dans le cadre de réserve avant
d'avoir atteint la limite d'âge déterminée
par la loi, ils reçoivent la solde de réserve
telle qu'elle est fixée par la loi du 4 août
1839. Dans l'un et l'autre cas, cette solde
est payable par mois, à terme échu. (Posi-
tion 29 du tableau n° 1, précité.)
SOLDOYEURS. MiUce permanente du
moyen âge, qui se renforçait au besoin de
mercenaires étrangers.
SOLDURIERS. Guerriers gaulois, de race
noble, qui se dévouaient à la vie, à la mort,
à la cause d'un chef, d'un souverain.
SOLERET. Chaussure ou empeigne mé-
tallique du chevalier armé de toutes pièces.
SOLUTION. Dénouement d'une difficulté,
réponse à une question administrative pour
fixer un point de détail ou pour en régler
l'interprétation. Action de se fondre dans
un liquide, résultat de cette action.
SOMMATION. Signification faite au
commandant d'une place de guerre, d'avoir
à ouvrir se-; portes, sous peine d'être attaqué
et de subir toutes les conséquences de son
refus.
Acte par lequel un agent de la force pu-
blique donne l'ordre à des attroupem<'nts de
se dissoudre. (Y. art. 169 du décret du
4 octobre 1891.)
SOMMEIL. Un factionnaire ou une ve-
dette qui s'endort en présence de l'ennemi
ou de relielles armés, est puni de 2 à 5 ans
de travaux publics. Sur un territoire en état
de guerre ou en état de siège, la peine est
de 6 mois à 1 an de prison, et dans tous
les autres cas, de 2 à 6 mois de prison.
(Art. 212.)
SOMMET. Point culminant d'une monta-
gne, d'un monticule, d'un édifice.
— de la trajectoire. Point où finit la
branche ascendante et où commence la bran-
che descendante de la trajectoire.
SOMMIER. Matelas de dessous, rempla-
çant la paillasse dans certains lits. Les som-
miers employés dans le ser\-ice des lits mili-
taires sont : les sommiers de foin et les
sommiers Thuau.
— de foin. En Algérie et en Tunisie,
lorsque la localité n'offre pas les ressources
en paille nécessaire pour la confection de la
paillasse, celle-ci est remplacée par un som-
mier garni de 12 kilogrammes de foin bien
sec, piqué d'un fond à l'autre, comme les
matelas.
— Thuau. Le sommier Thuau, qui a
été adopté récemment en remplacement de
la paillasse des lits militaires, est composé
d'un cadre en fer avec poulies, de 3 lames
en acier vernies et d'une corde en chanvre
qui passe sur les poulies et sert a tendre les
lames. On a ainsi un sommier métallique
qui s'adapte sur les chcàlits et les couchettes
en usage dans l'armée. (V. Description n° 13
annexée au règlement du 30 septembre
1886 sur le service des lits militaires.) Ce
sommier remplace assez bien la paillasse, au
point de vue de l'élasticité, mais il manque
de calorique. 11 était destiné, en principe, à
être substitué partout à la paillasse, dans
les lits militaires, mais l'opération, com-
mencée dans les corps d'armée du .Midi, a
permis de constater le manque de calorique
signalé plus haut, de sorte qu'on ne l'a pas
continuée malgré les avantages qu'elle pré-
sente au point de vue de l'économie et de
l'hygiène.
SON. On se sert quelquefois, pour l'ap-
préciation des distances, de la vitesse
du son, calculée d'après le nombre de se-
condes qui sépare le départ du coup du mo-
ment où l'on entend la détonation.
SONDAGES.
L'enveloppe corticale des graines des
céréales, lorsqu'elle en a été séparée par la
mouture. Le son distribué aux chevaux de
l'armée doit provenir de la mouture du fro-
ment; sa face interne doit être blanche ; il
doit être frais, récent, inodore, d'une saveur
douce. L'hectolitre de son pèse de 19 à
23 kilogrammes, selon l'essence, la qualité
du Lié et la conduite de la mouture. Il ne
se conserve qnc quelques mois.
SONDAGES. Pour la construction des
ponts de chevalets (à l'exception de ceux à
la Birago), ainsi que de certains ponceaux
et passerelles, il est indispensable de cnnnaî-
tre aussi exactement que possible la profon-
deur du cours d'eau à l'endroit où devront
être placés les chevalets.
On obtient ce résultat au moyen de son-
dages, qui s'effectuent à des distances con-
nues, de mètre en mètre par exemple, le
long d'un cordeau tendu à travers la ri-
vière. On se sert, pour les sondages, d'une
perche graduée ou d'un cordeau divisé en
décimètres, à l'extrémité duquel on attache
un corps pesant. On détermine la nature du
fond en sondant avec la gaffe ou en retirant
des échantillons de la substance qui tapisse
le lit.
SONDES. On donne le nom de sonde aux
cotes de niveau qui sont prises par rapport
à un plan de comparaison supérieur. Telles
sont les cotes de nivellement du fond de la
mer, qui sont prises par rapport au niveau
moyen de cette dernière et les cotes de nivel-
lement du lit des cours d'eau qui sont prises
par rapport nu niveau moyen des eaux.
SONNERIE Airs exécutés par la trom-
pette ou le clairon pour indiquer les diffé-
rents services a exécuter par la troupe, pour
les marches, comme le lait le tambour avec
ses batteries. Dans certains cas, les clairons
sonnent en même temps que les tambours
battent.
En campagne, dans les camps, cantonne-
ments, bivoua-s, grandes manoeuvres, les
sonneries n'ont lieu que dans des conditions
déterminées.
— électrique. Sert à prévenir le poste
télégraphique des appels des correspondants.
Cet appareil, placé dans le circuit électri-
que, consiste essentiellement en un timbre
sur lequel vient frapper un petit marteau
soulevé par un électro- aimant lorsque le
courant circule et qui retombe lorsque le
courant est interrompu. Il en résulte un
mouvement de va-et-vient très rapide du
marteau sur le timbre, qui a fait donner à
l'appareil le nom de Irembleur.
SONNETTE a tirau.ies. .Machine dont
on se sert pour battre les pilols. Elle con-
780 SORTIE.
siste en un mouton qui est soulevé le long
de deux montants verticaux, au moyen d'un
câble passant sur une poulie et terminé par
des tiraudes sur lesquelles agissent les
hommes. Ceux-ci abandonnent les tiraudes
pour laisser retomber le mouton dés qu'il
est arrivé au haut de sa course.
Les hommes chargés de la manœuvre de
la sonnette, lorsqu'on se sert de cet engin
pour le battage, sont supportas par une
plate-forme reposant sur des bateaux ou des
radeaux, ou sur un pont de service établi
sur chevalets. On bat les pilots jusqu'au
refus, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'ils ne s'en-
foncent plus que de 0™,004 à 0™,00o par
volée de 30 coups de mouton.
— à déclic. Dans cette sonnette le
mouton retombe lorsque, au haut de la
course, un déclic qui le rattache au câble
s'ouvre, soit automatiquement, soit à la
main. Elle est actionnée par des hommes ou
par une machine à vapeur, agissant sur le
mouton par l'intermédiaire d'un treuil. Ce
dernier mode d'action permet d'augmenter
la course, qu'on fait varier jusqu'à 4 mè-
tres.
SORTIE. Attaque, coup de vigueur tenté
par les assiégés pour détruire les travaux de
l'assiégeant ou entraver ses progrès. Sui-
vant leur degré d'importance, on distingue
de grandes et de petites sorties.
Les grandes sorties, dans lesquelles on
emploie des forces nombreuses, ne sont entre-
prises en général que dans les cas suivants :
pour faire lever le siège, permettre le ras-
semblement des réserves ou l'entrée des
troupes ou des convois dont on a un besoin
urgent, retarder l'établissement de l'assié-
geant en entravant ses mouvements de ma-
tériel et en se portant contre ses lignes de
ravitaillement et de retraite, ralentir ses
progrès en détruisant des batteries ou des
travaux très nuisibles à la défense, faire
une percée pour livrer passage à la garnison
au de. niei' moment, se renseigner sûrement
sur la direction des étapes, etc.
Les petites sorties n'exigent que des
effectifs restreints et ne portent que sur des
objectifs secondaires ; faire des reconnais-
sances, découvrir les travaux de nuit, sur-
prendre les travailleurs, détruire les batte-
ries et les travaux dangereux, refouler les
travailleurs ennemis, inquiéter l'adversaire
pour le forcer à prendre ses positions de
combat, etc. Ces sorties doivent être fré-
quemment répétées, de manière que la
somme des résultats partiels donne un
succès sensible.
— Action de sortir, de faire sortir du
matériel, des effets, des approvisionne-
sou DE POCHE.
781
SOURDINE.
nients, etc. En administration, on distingue
les sorties réelles, cfki réduisent l'existant
dans un magasin ou dans un service, et les
sorties d'ordre, consistant en écritures qui
ont pour but de changer la classification
d'un effet ou d'un objet, de le faire passer
d'un cbapitre à un autre, sans diminuer
l'existant en magasin.
SOU de poche. (V. Centimes de pocJie.)
SOUBISE. Ornement en forme d'acco-
lade, placé derrière les tuniques et les dol-
raans. 11 est généralement passepoilé et garni
de 2 boulons dans les corps de troupe à
pied, et de 3 boutons dans les corps de
troupe à cheval.
SOUBREVESTE. Vêtement sans man-
ches qui se mettait par-dessus la cuirasse.
SOUDARD ou SOUDART. Terme de
mépris pour désigner un vieux soldat gros-
sier et ivrogne.
SOUFFLARD. Nom donné à l'origiue à
toutes les bouches à feu.
SOUFFLET. Instrument qui sert à faire
du vent. On utilise dans l'armée les soufflets
à poudre de pyrélhre, achetés au compte de
la masse d'habillement et d'entretien ; les
soufflets de cheminée qui font partie des
ameublements d'adjudant et d'officier et
sont fournis par l'entrepreneur du service
des lits militaires ; les soufflets de forge qui
sont fournis, entretenus et remplacés par le
service du génie dans les ateliers des maré-
chaux ferrants et des chefs armuriers des
corps de troupe.
Des soufflets d'un modèle particul er font
partie des forges de campagne, de montagne
ou roulants.
SOUFFLURES. Défaut des bouches à
feu en bronze, consistant en cavités à pa-
rois lisses provenant des gaz qui, n'ayant
pas trouvé d'issue, sont restés dans la
masse du bronze. Dans les pièces en acier,
des soufflures peuvent exister malgré le mar-
telage qui a rapproché les bords des cavités.
En général, on fait disparaître en grande
partie les soufflures dans la fabrication de
l'acier fomlu, en soumettant le métal,
chauffé a une température élevée, à l'action
de marteaux- pilons d'une grande puissance
ou à la piession d'une presse hydraulique.
SOUFFRANCE de guerre." Synonyme
d'armistice ou de suspension d'armes au
moyen âge.
SOUFRE- Corps simple très répandu dans
la nature, de densité variable (1,99 à 2,(i8),
qui entre dans la fabrication de la poudre
ordinaire dans la proportion de lâ,o p. 100.
Tout le soufre employé dans les poudreries
de l'État sort de la raffinerie de Marseille.
Le soufre est également employé à l'état
de fumigations sulfureuses, pour la désin-
fection des casernements et de la literie en
cas de maladies contagieuses.
SOUKARÉ ou SOUKARI. Sorte de bis-
cuit qui sert à la nourriture des soldats
russes et suédois.
SOULE. Sorte de massue employée au
moyen âge.
SOULÈVEMENT. Commencement de ré-
volte, in^urnction, sèdilion,
SOULIER. Chaussure de cuir dont l'em-
peigne est échancrée et dont le quartier
n'arrive pas à la hauteur de la cheville. Le
soulier de l'armée française ne peut être
porté sans guêtres ; il est considéré actuel-
lement comme chaussure de repos, dans l'in-
fanterie, la ciiaussure adoptée pour la
marciie étant le brodequin. C'est un effet de
la 2^ portion ; les corps comprennent sur
leurs demandes trimestrielles d'effets, le
nombre de paires de souliers qui leur sont
nécessaires, tt ils joignent à cette demande
un état de pointures.
SOUMISSION. Déclaration par laquelle
on reconnaît l'autorité, on se range à l'o-
béissance. En termes d'administration, la
soumission est un acte par lequel une per-
sonne offre une certaine quantité de den-
rées, de matières, d'oljjets, ou se charge de
l'exécution d'un service pendant un temps
déterminé, en se soumettant aux clauses et
conditions contenues dans le cahier des
charges régissant la fourniture ou l'entre-
prise iV. Adjudication).
SOUMISSIONNAIRE. Celui qui pré-
sente une soumission pour un marché.
SOUPE. Potage fait de tranches de pain
sur lequel on verse du bouillon. La soupe
des soldats contient également des légumes ;
elle constitue, avec une portion de viande,
le repas du matin des hommes vivant à l'or-
dinaire. Les hommes punis de cellule de
correction reçoivent deux soupes par jour,
dont une sans viande.
SOURCES. Dans les reconnaissances, il y
a lieu d'indiquer la position des sources, la
qualité et la quantité des eaux.
— d'électricité. .Machine ou mojeu
employé pour produire de l'électricité. La
pilt' est la source qui fournit les meilleurs
résultats pour l'usage de la télégrapiiie et la
mise du feu aux explosifs.
SOURD. Qui est affecté de surdité.
SOURDINE. Appareil que l'on adapte
aux instruments des clairons et des trom-
pettes qui assistent aux cérémonies funè-
bres, de manière à assourdir les sons pro-
duits par ces instruments. Les corps sont
clij.rgés d'acheter ces sourdines au compte
de la masse d'habillement et d'entretien.
SOURICIÈRE.
782
SOUTIEN.
SOURICIÈRE ou SOURIS. Petit ap
pareil servant autrefois à mettre le feu aux
fourneaux de mine ; ceux-ci s'appelaient
aussi souricières.
SOURIS. Petit quadrupède de la famille
des rongeurs.
SOUS Qui est placé au-dessous, qui fait
partie. Voici les acceptions les plus usitées
dans le sens militaire du mot sous en com-
position :
bande. Bande de fer fixée sous les
flasques d'un affût, pour en empêcher l'usure.
chef de musique. Musicien ayant
rang d'adjudant, qui seconde et remplace
au besoin le chef de musique.
— -égalisoir. Tamis en crins et cribles
en peau qui laissent passer les grains de
poudre trop fins.
garde. La sous-garde est la réunion
du pontet et de la pièce de détente.
— -gorge. Partie de la bride qui passe
.sous la gorge du cheval, pour maintenir la
bride.
— -lieutenant. Premier grade d'offi-
cier, introduit d'abord par Henri IV dans la
cavalerie et par Louis XIV dans l'infan-
terie (V. Lieutenant).
— -intendant. Fonctionnaire de Vin-
tendance militaire, chargé des services admi-
nistratifs et de \a. surveillance administrative
des corps de troupes dans un arrondissement
administratif.
— officier. Militaire pourvu d'un des
grades intermédiaires entre celui de sous-
Ueutenant et de caporal ou brigadier. Il
comprend les sergents ou marécliaux des
logis, qui peuvent être fourriers, les sergents-
majors ou maréchaux des logis chefs et les
adjudants dans les troupes actives. Divers
employés militaires ont également l'assimi-
lation du grade de sous-oflicier : les sta-
giaires du génie, les gardiens de batterie, les
adjudants-élèves d'administration, les por-
tiers-consignes, les adjudants commis gref-
fiiers et les huissiers appariteurs de la justice
militaire.
On désigne sous le nom de sous-officiers
comptables, les sergents-majors ou maré-
chaux des logis chefs et les fourriers.
SOUS-inspection des forges. Établis-
sement du service de l'artillerie chargé de
la surveillance des usines où l'on fabrique
les projectiles des bouches à feu. Il y a en
France cinq sous-inspections des forges, sa-
voir :
Forges du Nord, à Mézières.
— de l'Est, à Besançon.
— du Centre, à Nevers.
— de l'Ouest, à Rennes.
— du Midi, à Toulouse,
— -marin. Qui est au fond de la mer.
Ex. : les câbles sous-marins qui mettent en
communication télégraphique les pays sépa-
rés par des mers, la navigation sous-marine,
qui consiste à faire naviguer les bâtiments
entre deux eaux.
pied . Bande de cuir qui passe sous
le pied, et qui s'attache des deux côtés au
bas d'un pantalon, ou d'une guêtre. Les
guêtres mises en distribution sont toujours
munies de sous-pied ; les hommes sont en
outre pourvus de sous-pieds de rechange.
Tous les officiers montés doivent porter le
pantalon d'ordonnance avec des sous - pieds ;
il en est de même pour les hommes de
troupe montés.
— -préfet. Fonctionnaire civil qui admi-
nistre un arrondissement, sous l'autorité du
préfet. 11 est chargé de présider au tirage au
sort, dans les chefs-lieu de canton de son
arrondissement, et d'établir les listes de ti-
rage au sort. 11 assiste également, à titre
consultatif, aux opérations du couseil de re-
vision cantonal dans son arrondissement.
— -secrétaire d'Etat. Haut fonction-
naire, placé dans l'ordre hiérarchique après
le Ministre et dont les attributions con-
sistent à seconder et môme à suppléer ce-
lui-ci dans la partie purement administra-
tive de ses travaux. Il y a eu, et il peut y
avoir encore des sous-secrétaires d'État au
ministère de la guerre.
— -traitant. Celui qui prend une entre-
prise, une alïaire en seconde main. Les ca-
hiers des charges de la guerre défendent
aux entrepreneurs de sous-traiter pour tout
ou partie de leur entreprise.
ventrière. Sangle d'une certaine lar-
geur passant sous le ventre du cheval et
servant à retenir la selle sur son dos.
— -verge Cheval qui est à côté du por-
teur, dans un attelage à deux.
SOUTACHE. Ouvrage de passementerie
en forme de tresse ou de galon plat. Les ga-
lons de grade des officiers et des adjudants
sont en soutache d'or ou d'argent,
SOUTE. Sorte de retranchement fait
dans les étages inférieurs d'un navire et qui
sert de magasin, soit pour les provisions,
soit pour le charbon, soit pour les poudres
et les munitions de guerre.
SOUTENIR, A de nombreuses accep-
tions militaires dans le sens de résister à.
Ex. : Soutenir un assaut, un combat, un
siège, etc.
SOUTERRAIN (V, Communications,
Galerie de mines. Guerre souterraine, Po-
terne).
SOUTIEN. Fraction de la compagnie
marchant à courte distance de la ligue de
SPADA.
783
SPATULE.
tirailleurs, afin de l'appuyer. Le soutien est
généralement formé *l'un peloton, l'autre
peloton de la compagnie formant la chaîne
de tirailleurs. Le règlement dit que, au dé-
but de la marche en avant, les soutiens gé-
néralement sur deux rangs, suivent la
chaîne à 200 mètres de dist;ince, mais qu'ils
s'en rapprochent ensuite de plus en plus
sans attendre d'ordres pour cela. Lorsqu'il
devient impossible de coutinuer le mouve-
ment en avant, des fractions du soutien
(demi-sections ou sections) sont portées sur
la chaîne. Le renforcement se fait par pro-
longement lorsqu'il existe des intervalles
sur la ligne, par doublement dans le cas
contraire. Vers 400 mètres, tous les soutiens
sont habituellement en ligne. En résumé, le
soutien est, entre les mains du capitaine
dont la compagnie est sur la ligne de com-
bat, un moyen de régler, selon les circon-
stances de la lutte, cette progression d'ef-
forts qui caractérise le combat moderne, et
c'est en lançant, sur la chaîne arrêtée ou
hésitante, des fractions empruntées au sou-
tien, qu'il pourra obtenir l'élan nécessaire
pour vaincre les résistances opposées ; c'est
en hâtant plus ou moins leur entrée en ligne
qu'il pourra imprimer à l'action une viva-
cité plus ou moins grande.
— de famille. Celui qui est l'appui de sa
famille, et dont le travail est indispensable
pour la faire subsister. Le nombre des jeunes
gens dispensés par le conseil de revision dé-
partemental comme soutiens indispensables
de famille, ne peut dépasser o p. 100 du
contingent appelé pour trois ans. Toutefois,
le Ministre de la guerre peut autoriser les
chefs de corps à déUvrer, en plus du chiffre
fixé ci -dessus, des congés à titre de soutiens
indispensables de famille aux militaires
comptant un an et deux ans de présence
sous les drapeaux, dans la limite de 1 p. 100
après la première année et de 1 p. 100
après la seconde. Ce nombre est calculé
d'après l'effectif des hommes de la classe
appartenant aux corps. Les intéressés pro-
duisent les justifications prescrites par l'ar-
ticle 22 delà loi du 13 juillet 1889.
SPÂDÂ. Un des noms de Vépée au
moyen âge ; d'origine italienne.
SPADASSIN. Assassin à gages, duel-
liste de profession (V. Bretleur).
SPAHIS. Lors de la conquête de l'Algé-
rie, la France créa, sous le nom de spahis,
un corps de cavaliers indigène quune ordon-
nance de 1834 divisa en spahis réguliers et
en spahis irréguliers. Depuis cette époque,
l'organisation des spaiiis a subi diverses trans-
formations. Licenciés comme régiment, ils
devinrent gendarmes maures; puis ils furent
reformés en escadrons et placés sens les
ordres d'un colonel, mais, en 1843, ils furent
organisés en trois régiments, à raison d'un
par province.
Les spahii attachés aux colonnes comme
éclaireurs et aux bureaux arabes comme
courriers, ou aux agents de la police indi-
gène sur le territoire militaire ont rendu les
plus grands services par leur connaissance
de la langue arabe et du pays. Pour les con-
server à notre service, on fut obligé de leur
donner une organisation spéciale en smala,
qui permettait de ne les appeler qu'à tour
de rôle au service actif des escadrons et de
les renvoyer ensuite à la culture des terres
qui leur étaient concédées pour prix de leurs
services. On reconnut les inconvénients de
cette organisation, loi'squ'on voulut em-
ployer les spahis sur le continent, lors de la
guerre de 1870. La loi des cadres du
m mars 1873 réorganisa les spahis eu 3 ré-
giments composés chacun de 6 escadrons,
dont 4 sont casernes et 2 sont en smala, mais
perçoivent tous lem's fourrages en nature.
On a ainsi obtenu, dans chaque province,
un régiment de marche formé de 4 escadrons
de cavaliers incomparables, et pouvant être
mobilisés , au besoin , sur le continent,
comme les autres troupes d'Algérie. Un 4" ré-
giment de spahis a été formé en Tunisie,
par la loi du 23 juillet 1887, à la même
composition que les trois premiers régi-
ments.
Les cadres des spahis sont moitié fran-
çais, moitié indigènes, jusqu'au grade de
lieutenant inclusivement ; les règlements sur
l'avancement leur sont applicables. Les
spahis non gradés sont tous indigènes, à
l'exception de 16 hommes par escadron qui
sont Français ( élèves-brigadiers , ordon-
nances, ouvriers).
Les indigènes des régiments de spahis ne
perçoivent pas de vivres eu nature, sauf
lorsqu'ils en font la demande, et dans ce
cas, ils les perçoivent à titre rembour-
sable, même le pain. Ils reçoivent donc leur
solde brute et pourvoient eux-mêmes à leur
nourriture. Ils ont une 7nasse individuelle,
une masse de remanie et une masse de se-
cours.
SPARA, SPARE, SPARUS. Sorte de
lance à manche court qui pouvait être lan-
cée sur l'ennemi.
SPATHA, SPATHOS. Épée longue et
large à deux tranchants, terminée par une
pointe aiguë.
SPATULE. Instrument de chirurgie et
de pharmacie qui a un côté plat pour servir
à remuer et à étendre les onguents, les em-
plâtres, etc. Chaque infirmerie rêgimentaire
SPÉCULATEUR.
784
STADIA.
doit être pourvue de 4 spatules diverses, au
compte du service de santé, et chaque infir-
merie vétérinaire, de 3 spatules diverses, au
compte de la niasse d'entretien du harna-
chement et ferrage.
Dans les usines à vapeur de la troupe,
chaque ordinaire doit être muni d'une grande
spatule en bois achetée au compte de la
masse d'habillement et d'entretien. (Voir
aussi curette -spatule).
SPÉCULATEUR. De spécula, guérite.
Sentinelles ou batteurs d'estrade qui entou-
raient les positions occupées par les troupes
pour observer les mouvements de l'ennemi.
SPENCER (mousqueton). Arme à ré-
pétition tirant une cartouciie métallique à
percussion périphériqueducalibrede 12™™,?.
Un levier-pont fait tourner la culasse mo-
bile autour de son axe situé à la partie
inférieure de la boîte de culasse. Sous l'ac-
tion de ce levier, le bloc s'abaisse en com-
primant son ressort et le contour du bloc
se raccorde avec celui de son secteur à bou-
din, de façon que la culasse mobile puisse
tourner; lorsqu'on ramène la culasse mo-
bile en sens inverse, le ressort du bloc se
détend à la lin de la rotation et fait remon-
ter le bloc. Cette arme est considérée comme
pouvant éventuellement être mise en ser-
vice en France.
SPHÉRIQUES (projectiles). (V. Balles
et Boulets)
SPHÉRISTIQUE. Partie de la gymnas-
tique militaire chez les Grecs. C'était l'art
de jouer à la balle, au ballon, à la paume.
SPECULUM. Partie barbelée du fer d'une
llèclie ou d'une lance. Egalement employé
comme synonyme de pilum,
SPRINGARDE ou SPRINGALE. An-
cienne machine de guerre servant à lancer
des projectiles; ce nom fut donné ensuite à
une petite bouche à feu.
SPIROLE. D'abord machine à tir courbe,
puis nom d'une petite coulevrine.
SPRINGFIELD (fusil). 11 existait en
France, comme pouvant éventuellement être
mis en service, des fusils Springlield, des
calibres de là^»"",? et de 14'"'",7, transfor-
més en système Bemington.
SQUELETTE. L'ensemble des os d'un
corps moil et décharné, dans leur situation
naturelle. Chaque corps de troupe monté,
doit posséder un squelette de cheval natu-
rel. Ce squelette est établi par les vétéri-
naires du corps, sur les fonds de la nusse
d'entretien du harnachement et ferrage, au
prix de 100 francs, monté sur plateau et
verni. Ce squelette est placé dans la salle
d'hipjnatrique.
STADIA. Instrument destiné à l'évalua-
tion des distances pour permettre de régler
le tir. Le principe des stadias repose sur la
considération d'un tiiangle dans lequel on
connaît la base et deux angles. La base est
généralement la hauteur d'un fantassin,
qu'on estime à 1™,70, avec sa coilTure, ou
celle d'un cavalier, que l'on admet en
moyenne de 2™, 50. Il y a une grande va-
riété de stadias, mais on ne décrira ici que
la plus simple. Elle consiste en une règle
verticale portant une graduation sur chaque
face ; d'un côté, la distance est relative aux
hauteurs apparentes d'un fantassin, et, de
l'autre, à celles d'un cavalier. Pour en faire
usage, on la place verticalement dans la
main droite, le bras droit tendu ; on dirige
un rayon visuel par la partie supérieure de
la règle et le point le plus élevé du but,
puis, au moyen de l'ongle du pouce, et
sans bouger le bras, un second rayon visuel
sur le point le plus bas; on lit ensuite la
distance à l'ench'oit où l'on a arrêté le pouce.
Le principe de cet instrument est basé
sur la similitude des triangles, soit : 0, l'œil
de l'opérateur, A, B, le but, OA, la distance
à mesurer, 0 a, la distance de l'o il à la
règle, et a 6 la longueur interceptée sur la
règle par les deux rayons visuels dont nous
avons parlé. Les deux triangles rectangles
Oab et 0 A B sont semblables comme ayant
les côtés parallèles chacun à chacun et par
conséquent les angles égaux. On a donc
l'équation suivante :
OA = AB „ , ^ . ABX Oa
- — ■ , d ou 0 A = ; — .
0 a a b a b
Or A B, 0 a et ab sont des grandeurs
connues ; on peut donc en déduire facile-
ment la distance OA; mais pour éviter de
faire des calculs sur le terrain, on suppose
constante la distance 0 a de l'œil à l'instru-
ment ; la longueur 0 A est alors dans un
rapport simple avec la précédente et peut
être inscrite d'avance sur la règle.
On voit par là que les stadias doivent
être graduées exprès pour l'haque opéra-
teur, car la dimension Oa varie d'un indi-
vidu à un autre. L'erreur probable à crain-
dre est de 1/20 à 1/30 de la distance, à la
condition que la grandeur apparente du
but ne soit pas inférieure à 2 millimètres.
STAGIAIRE DU GÉNIE. Ti
ce qui no permet d'emiiloyer la stadia que
jusqu'à 600 mètres eiivijoii, si le but est un
fantassin, et 900 mètres environ si c'est un
cavalier. Toutes les stadias qui ont été ima-
ginées ne sont que des modilications ou des
améliorations de relie qui vient d'être dé-
crite ; on se rendra facilement compte de
leur principe et de leur usage.
STAGIAIRE du génie. Sous-officier
du génie détaché à l'état-major particulier
de l'arme pour y accomplir un slage avant
d'être nommé adjoint du génie. Les sta-
giaires sont choisis parmi les sous-officiers
inscrits au tableau d'avancement pour le
grade d'adjoint du génie. Ils s'habillent à
leurs frais et perçoivent une solde spéciale,
fixée par le tarif. Doivent disparaître par
extinction.
STAND. Sorte de champ de tir de di-
mensions restreintes, qui sert dans les corps
de troupe, pour les exercices de tir réduit.
Ils sont établis par les corps dans les cours
ou à proximité des casernes ; leur emplace-
ment est désigné par la commission de ca-
sernement. Aucune allocation n'est faite
pour cet objet.
On désigne également sous le nom de
stand les champs de tir de dimensions res-
treintes que l'on emploie dans le civil, même
pour les tirs avec les armes de guerre. Pour
empêcher les accidents qui pourraient ré-
sulter de la dispersion des balles, on em-
ploie un grand nombre d'écrans et de vi-
sières, très rappro<;hés les uns des autres,
de façon à intercepter tout projectile qui
s'écarterait de la direction de la cible.
STATION. Endroit où s'arrêtent les
trains de chemins de fer pour y prendre ou
déposer les voyageurs. Au point de vue des
transports militaires, les stations se divisent
en stations d". rassemblement, stations ImUb-
repas, stations-magasins, stations tètes d'éta-
pes et stations de transition.
— de rassemblement. Station dési-
gnée dans chaque région de corps d'armée
et sur laquelle tous les transports de per-
sonnel, de matériel et d'approvisionnements
à destination, soit des services généraux,
soit des corps de troupe aux armées en cam-
pagne, et pendant leur origine dans cette
région, sont dirigés par les établi^sements
ou corps expéditeurs. A partir de cette gare,
les transpoits, réunis autant que possible
par trains spéciaux, sont dirigés sans rom-
pre charge, savoir : les transports de per-
sonnel sur leur destination ; les transports
de matériel et d'approvisionnements, sur
les stations-magasins. 11 peut être dérogé à
l'obligation de centraliser les transports à
STATION.
la station de rassemblement, lorsque les ser-
vices expéditeurs peuvent charger des trains
complets. Tous les services de l'armée vers
l'intérieur, à l'exception des malades et des
blessés, sont divisés par région de corps
d'armée destinataires par les soins des com-
missions de gare les plus rapprochées de la
base d'opérations, si cette division n'a pu
être faite au point de départ ou à la station
de transition. Les transports concernant
cliaque région sont dirigés ensuite vers la
gare de rassemblement de cette région. La
commission de cette dernière gare, après
avoir reconnu les transports, en fait la
réexpédition sur les établissements ou dépôts
destinataires.
— halte-repas. (Y. Repas.)
— -magasin. Station qui sert d'entrepôt
pour les approvisionnements et le matériel
venant de l'arrière, à destination de l'armée.
En deçà de la base d'opérations, les stations-
magasins relèvent administrativement des
services du territoire ; mais les approvi-
sionnements qui y sont réunis sont à l'en-
tière disposition du directeur des étapes de
l'armée à laquelle ces stations sont affectées.
Au delà de la base d'opérations, elles re-
lèvent administrativement des services de
l'armée. Les stations-magasins sont désigoées
par le Ministre de la guerre ; elles doivent
offrir de bonnes communications routières,
de vastes espaces propres au déchargement,
des quais suffisants, des hangars de mar-
chandises, des abris, des abords pavés ou
empierrés, une gare spacieuse avec réser-
voirs d'eau, plaques tournantes, grues, etc.
Les hangars et magasins sont répartis et
organisés d'une manière distincte par ser-
vice.
Les services fonctionnant à une station-
magasin sont les suivants : 1° service de Var-
tUlerie, un ou plusieurs échelons du grand
parc; 2° service du génie, une gestion pour
le service du matériel; 3" service de l'inten-
dance, une sous-intendance, une gestion du
matériel des subsistances, une gestion du
matériel de l'habillement et du campement ;
4° service de santé, une gestion pour le ser-
vice du matériel. On étahlit, en outre, un
dépôt de matériel télégraphique dans l'une
des stations-magasins affectées à une même
armée.
Chaque station-magasin est placée sous
les ordres d'un commissaire militaire ou d'un
commandant de gare, suivant qu'elle est si-
tuée en deçà ou au delà de la base d'opé-
rations. Les approvisionnements sont assurés
d'après les instructions du .Ministre de la
guerre pour les stations-magasins en deçà de
la base d'opérations, et d'après les instruc-
50
STATION. 786
lions du général eu chef pour les stations-
magasins situées au delà de cette base.
Le service de l'intendance constitue, au-
tant que possible, les approvisionnements
de ces nouveaux magasins avec les res-
sources tirées du territoire relevant de la
direction de l'année (V. Service de l'ar-
rière).
— tête d'étape de guerre. Il en
existe une ou plusieurs sur ciiacune des
voies ferrées à ouvrir dans la zone du com-
mandant en chef des armées ; chacune
d'elles est affectée à un ou plusieurs corps
d'armée et constitue un organe important
de réception, de répartition et de réexpé-
dition (V. Service dcVarrièrc).
Les services qui fonctionnent dans toute
station tète d'étape de guerre, sont les sui-
vants : 1° service de l'artillerie : un échelon
du grand parc; 2° service du génie : une
chefferie du génie ; 3" service de l'inten-
dance : une sous-intendance, une gestion
des subsistances, une gestion de l'habil-
lement et du campement, et, s'il y a lieu,
une ou plusieurs boulangeries de cam-
pagne; 4° service de santé : un bôpital d'é-
vacuation ; 0° service de la trésorerie et des
postes : un bureau d'étapes ; 6° service de
la télégraphie militaire : un bureau de télé-
graphie d'étapes ; 7° un petit cadre mili-
taire d'embrigadement pour la réquisition,
la surveillance et l'administration des con-
vois ou détachements de relais.
Le directeur des étapes place en outre,
dans l'une des stations tètes d'étapes de
guerre affectées ù l'armée ou à proximité,
les organes de fonctionnement ci-après : ser-
vice du génie : le parc du génie de l'armée
(lorsque celui-ci n'est pas établi à l'une des
tètes d'étapes de route) ; service de l'inten-
dance, la totalité ou une partie du parc du
bétail de l'armée ; service de santé : un dé-
pôt de convalescents et éventuellement un
ou plusieurs hôpitaux de campagne ; service
de la trésorerie et des postes : la réserve de
personnel et de mat(iriel ; service de la télé-
graphie militaire : un petit dépôt de maté-
riel.
Quel que soit le nombre de corps d'armée
auxquels une station tète d'étapes de guerre
est affectée, le commandant d'étapes y est
unique et il ne s'y trouve qu'un seul chef
par service. Lorsqu'une de ces stations est
supprimée, le directeur des étapes assigne
une nouvelle destination au personnel qui y
était employé.
L'emplacement et l'affectation d'une sta-
tion tête d'étapes de guerre se modifient sui-
vant les opérations militaires, et le cum-
mandement d'étapes, qui y fonctionne toujours
STRADIOT.
à côté du commandement de gare, se déplace
en même temps que la station elle-même.
— de transition. Stations situées sur
les voies ferrées et qui séparent la zone de
l'intérieur de la zone des opérations des ar-
jnées en temps de guerre.
Elles sont désignées par le Ministre de la
guerre, et leurs emplacements peuvent être
modiliés au cours des opérations (V. Sei-vice
de l'arrière).
STATIONNEMENT. Action de sta-
tionner, c'est-à-dire de rester au même en-
droit.
STATISTIQUE. La statistique est une
étude numérique des faits sociaux. En ce
qui concerne spécialement l'art militaire, la
statistique est la connaissance approfondie
de la situation respective et comparative de
chaque État aux points de vue suivant :
population, forces militaires et navales, or-
ganisation politique et militaire, richesse,
ressources offertes par l'agriculture, le com-
merce et l'industrie pour la subsistance et
l'entretien des armées, voies de communi-
cations de toute nature, etc.
— médicale. Statistique des effectifs des
liommes présents et du mouvement général
des malades , établie annuellement par
chaque corps de troupe.
STATUT. Loi, règlement, ordonnance.
Se dit plus particulièrement des règles éta-
blies pour la conduite d'une société, d'une
comniiniauté. d'un ordre.
STÉGANOGRAPHIE. (V. Cryptogra-
phie).
STÉNOGRAPHIE. Système d'écriture
abrégée, qui a pour objet de transcrire le
di>cours au fur et à mesure qu'il est pro-
noncé. N'a pas d'a2)plications directes à
l'art militaire.
STIGMA. Marque indélébile que l'on
imprimait sur le bras des conscrits aptes au
service militaire. Elle servait à reconnaître
ceux qu'il y avait lieu d'appeler au service
en cas de besoin.
STILET ou STYLET. Poignard dont la
lame a la même forme que celle de l'épée.
STRABISME Difformité dans laquelle
l'un des yeux s'écarte involontairement de
l'axe visuel. Le strabisme fonctionnel, lors-
qu'il détermine un abaissement de l'acuité
visuelle ou du champ visuel binoculaire du
côté des tempes au-dessous des limites per-
mises, et la paralysie de l'un ou de plusieurs
muscles de l'œil, nécesAtentV exemplio7i. La
réforme n'est prononcée qu'après l'échec d'un
traitement rationnel.
STRADIOT ou STRADIOTE. Cavalerie
grecque au service de la Réjjubliqne de Ve-
nise. Charles VIII en eut à son service 400,
STRATAGÈME.
;87
SUBSISTANCES militaires.
qui furent l'origine de la cavalerie légère
en France. En réalitéj^c'étaient des aventu-
riers à cheval de tous les pays, armés d'une
lance et d'une large épée avec une masse à
l'arçon de la selle. Il y eut d'ailleurs des
différences d'armement.
STRATAGÈME. Signifiait dans l'anti-
quité conduite de la guerre et était syno-
nyme de stratégie. Se dit actuellement pour
ruse de querre.
STRATEGE. Général ayant la direction
des opérations d'une armée grecque.
STRATÉGIE. Science de la conduite des
armées. C'est cette partie de l'art militaire
qui donne les principes suivant lesquels on
doit régler la direction et la répartition des
forces sur un Ihédtre d'opérations, les relations
que ces forces doivent conserver entre elles,
l'ordre qui doit présider à leurs mouvements,
de manière à les engager dans les conditions les
plus convenables pour atteindre un but dé-
terminé. On confond souvent la stratJgie
avec la tactique; la première embrasse tout
un ensemble d'opérations et a pour champ
d'action toute la zone, souvent fort étendue,
sur laquelle les troupes ont ;i se mouvoir,
tandis que la seconde a pour but principal
la préparation immédiate et la conduite du
combat. L'établissement du plan de cam-
pagne, le choix de la base d'opérations et
des lignes d'opérations, la détermination des
objectifs successifs à atteindre, des points
stratégiques à occuper, des points de refuge
à mé ager, etc., etc., sont du domaine de la
stratégie.
STRATÉGIQUE. Qui a rapport à la
stratégie ; exemple : une route stratégique,
une combinaison stratégique.
STRATÉGISTE. Celui qui connaît bien
la stratégie ou qui écrit sur cette scieme.
STRATER. Soldat romain servant comme
palefrenier, ou aussi comme écuyer d'un
consul ou d'un l'hef.
STRATRODIDE. Nom donné par les
Grecs aux puntons traînés à la suite des
troupes pour traverser les cours d'eau. Les
Romains appelaient ainsi leurs vaisseaux
servant aux transports par eau,
STRATONOMIE. Ensemble des lois qui
régissent l'armée.
STRATROPÉDIE. Partie relative aux
études des arts et des sciences utiles dans
l'armée.
STRÉLITZ. Infanterie permanente et
privilégiée de l'ancienne milice russe ; elle
se composait d'arcbcrs jusqu'à l'époque où
elle prit le mousquet. Son effectif varia de
24,000 à 40,000 hommes, parmi le.squels
se recrutait la garde du czai\ SolJats d'une
bravoure éprouvée, mais remuants, insu-
bordonnés, leurs désordres et leurs excès fu-
rent cause de leur destruction.
STÉRÉOTOMIE. Science ayant pour
objet l'art de tailler le bois et la pierre dans
les formes voulues pour les constructions.
SUBALTERNE. Qui est subordonné à
un autre (V. Officiers subalternes).
SUBDIVISION. Division d'une des par-
ties d'un tout déjà divisé. La région de
corps d'armée se divise en deux divisions,
lesquelles se subdivisent chacune en quatre
circonscriptions territoriales appelées subdi-
visions de région et qui constituent des cir-
conscriptions de bureau de recrutement. Il y
a en France 145 subdivisions de région, à
raison de 8 par corps d'armée, sauf le
lo" coips qui en a 9.
SUBORDINATION. État de celui qui
est subordonné ; dépendance relativement
aux supérieurs, obéissance qu'on leur doit.
La subordination doit avoir lieu rigoureu-
sement de grade à grade ; l'exacte obser-
vation des règles qui la garantissent, en écar-
tant l'arbitraire, doit maintenir chacun dans
ses droits comme dans ses devoirs.
Indépendamment de la subordination au
grade, la discipline exige, à grade égal, la
subordination à l'ancienneté, en tout ce
qui concerne le service général et l'ordre
public.
La subordination existe encore, à grade
égal, à l'égard des officiers généraux pour-
vus de lettres de commandement spécial, et
des sous-oTiciers pourvus d'un emploi leur
conférant autorité (V. Service intérieur, prin-
cipes de la subordination).
SUBSIDE. Secours en argent; impôt
levé pour les besoins de l'État.
SUBSIGNAIRE. Titre donné aux princes
formant la 2« ligne dans l'armée romaine,
parce qu'ils étaient responsables des piinci-
pales enseignes.
D'autres auteurs prétendent que les sub-
signaires étaient des vétérans n'appartenant
plus aux légions et sur le point d'être licen-
ciés .
SUBSISTANCES militaires. Le service
des subsistances militaires a pour but d'as-
surer l'alimentation des hommes et des che-
vaux de l'armée. La direction de ce service
e^t confiée aux membres de l'Intendance mi-
Ulaire et la g/'stion ou exécution est assui'ée
jtar des officiers d'administration ou par des
entrepreneurs civils. Dans le premier cas, on
dit que le service est exécuté par voie de
gi-slioH directe, dans le deuxième cas, par
entreprise.
Le service des subsistances se divise en
trois branches principales : les vivres, les
fourrages, le chauffage et l'éclairage; les
SUBSISTANT.
ivmples sont distiacts, dans chacune de ces
catégories, pour les deniers et les matières.
L'organisation actuelle de ce service est,
suivant les localités et les circonstances, la
ijestion directe ou Ventreprise.
L'administration se procure les denrées et
les matières qui lui sont nécessaires, soit par
(ichals, soit par réquisitions. Les réceptions
sont faites par les officiers comptables, qui
sont responsables de la conservation et qui
sont chargés de la distribution des denrées,
ainsi que de la comptabilité du service.
Le Ministre de la guerre fixe la nature et
la quantité des approvisionnements qui doi-
vent être entretenus dans chaque place, soit
pour la consommation courante, soit au titre
de la réserve de guerre (V. Magasins).
— (mise en). Action de placer tempo-
rairement un homme de troupe isolé, dans
un corps de troupe, qui lui fournit les
moyens de subsistance. La mise en subsis-
tance est prononcée, à l'intérieur, par les
commandants d'armes, et aux armées en
campagne, par les généraux. Lorsqu'ils l'au-
torisent, ils font parvenir aux corps chargés
de recevoir provisoirement les militaires, un
ordre de mise en subsistance énonçant les
motifs de cette admission. Lorsque les mi-
litaires doivent cesser d'être en subsistance
dans un corps, le commandant d'armes ou
le général adresse au chef de corps un
ordre de cessation de subsistance.
SUBSISTANT. Militaire qui est en sub-
sistance dans un autre corps. Lorsqu'un
corps est fractionné, il peut y avoir des sub-
sistants d'une portion du corps dans une
autre, d'après l'ordre du chef de corps.
SUBSTITUT. Magistrat qui lient la
place du procureur de la République, en
cas d'empêchement ; officier qui remplace le
commissaire du Gouve.nement, en cas d'ab-
sence ou d'empêchement (V. Parquet).
SUBSTITUTION. Remplacement d'une
denrée par une autre qui est équivalente au
point de vue nutritif. Le biscuit peut être
substitué au pain; le lard et les conserves
de viande à la viande fraîche; le riz aux lé-
gumes secs; le cidre, la bière au vin, etc.,
dans les conditions indiquée-; au tarif (V. Li-
quides, Vivres). Les substitutions d'une dén-
iée à une autie non similaire ne peuvent
être prononcées que par les généraux en
chef ou les gouverneurs de place forte, en
cas de nécessité, au moment d'une guerre.
Les denrées fourragères comportent un
grand nombre de substitutions prévues au
tarif (V. Fourrages).
SUBVENTION. Fonds que l'État ac-
corde pour soutenir une iustitution, une en-
treprise.
788 SUCRE.
SUCCESSION. Transmission des droits
actifs et passifs d'une personne morte aune
personne vivante.
— des militaires. Lorsqu'un militaire
vient à décéder, à l'intérieur, loin de sa fa-
mille, le juge de paix est appelé et met les
scellés sur ses effets. Les scellés sont ensuite
levés, dans le plus bref délai, en présence
d'un officier chargé d'assister à l'inventaire
des effets et de signer le procès-verbal de
désignation. L'Etat reprend ceux de ces
effets qui sont sa propriété; les autres sont
rendus à la famille ou vendus aux enchères
publiques ; le produit en est versé à la
Caisse des dépôts et consignations pour être
remis aux héritiers, ainsi que la solde due
par l'Etat. Si le militaire est mort à l'hô-
pital, les mesures conservatoires sont prises
par le comptable. Les papiers, insignes
d'ordres, brevets, lettres de service, etc.,
doivent être rigoureusement recueillis et en-
voyés aux héritiers.
Aux armées, les fonctions de juge de paix,
en ce qui concerne l'apposition des scellés,
sont remplies par les fonctionnaires de l'in-
tendance. Ce sont ces derniers aussi qui
lèvent les scellés et dressent l'inventaire des
effets laissés par le décédé, en présence d'un
officier délégué. Les objets appartenant à
l'Etat sont versés au corps ; ceux qui sont la
propriété du décédé sont divisés en deux
catégories ; l'une comprenant les objets qu'il
y aurait lieu de vendre immédiatement,
l'autre comprenant ceux qui peuvent être
conservés pour être rendus à la famille.
Une copie de l'inventaire est immédiatement
adressée aux héritiers ; si leur réponse n'ar-
rive pas dans les délais suffisants, il est pro-
cédé à la vente aux enchères des objets. Le
montant de la vente est versé entre les
mains du payeur de la division, ainsi que
l'argent laissé par le militaire, au titre de
la Caisse des dépôts et consignations ; les
armes, décorations, papiers, etc., sont dé-
posés à l'état-major.
SUCRE. Substance d'une saveur très
douce, que l'on extrait des végétaux, et qui
est livrée à la consommation après avoir
été cristallisée ou raffinée. On distribue aux
troupes du sucre cristallisé, pour la consom-
mation habituelle, et du sucre raffiné pen-
dant les périodes de manœuvre et en cam-
pagne.
Le sucre cristallisé est sous forme de
poudre sableuse, de couleur blanche. Il doit
être indigène ou provenir des colonies fran-
çaises, bien sec, sans mélange et titrant au
moins 98°.
Le sucre raffiné est exempt de sucre gris
ou jaune, absolument blanc, parfaitement
SUDES.
789
SUEDE.
épuré, dur et sec. 11 est livré en pains de
plusieurs kilograinnits ou en tablettes com-
prenant deux rations ciiacune.
SUDES. Epieu ferré ou durci au feu,
dont les Romains firent usage.
SUEDE et son armée- Le service mili-
taire personnel est obligatoire ; il commence
à 21 ans et finit à 32 ans révolus. De ces
12 années, il en passe 6 dans le bévàring
et 6 dans le landstorm ou la réserve de la
flotte, s'il est affecté à l'armée de mer. Les
classes numérotées de 13 à 20 passent en
outre 8 ans dans la réserve de la flotte (bé-
vàring de réserve).
Pendant les 6 années de bévàring, le sol-
dat n'est astreint en temps de paix qu'à
42 jours d'exercices. 11 accomplit ce service
en totalité, la !''<= année dans la cavalerie,
l'artillerie, le génie et la flotte, et en deux
périodes (27 jours la l'^ année et 15 la sui-
vante) dans l'infanterie et le train.
Les hommes du landstorm ne sont soumis
à aucune obligation de service en temps de
paix.
L'organisation militaire de la Suède est
basée sur le système d'une troupe-cadre,
dans laquelle viennent se grouper, en cas de
mobilisation, les diverses réserves indiquées
plus haut des hommes liés au service.
Cette troupe-cadre forme la partie perma-
nente de l'arriiée. Elle se recrute uniquement
à l'aide de volontaires ; elle comprend les
troupes enrôlées (varfvnde) et les troupes
cantonnées (indelta). Celles-ci sont formées
et entretenues par les soins des rotes
(groupes de feux, dans des conditions assez
compliquées, au sujet desquelles on pourra
consulter la Revue militaire de l'Etranger du
31 janvier 1890).
L'effectif sur le pied de paix de l'armée
suédoise est indiqué dans le tableau ci-
après :
ARMES OC SERVICES.
État-major
31 réçiraents ou bataillons d'in-
fanlerie formant corps
8 régiments ou corps de cava-
lerie
3 régiments et 2 corps d'artil-
lerie
2 bataillons du génie
1 bataillon du train
OFFI-
SOUS-
HOMMES
FO.VCTION-
NAIRES
OF-
de
civils
CHEVAUX.
CIERS.
FICIERS.
troupe.
ou mili-
taires.
49
..
>,
8
108
1,126
1,004
25,217
287
211
219
lf-9
4,424
137
4,950
282
242
4,287
41
722
62
54
840
18
3G
17
35
246
D
41
1,755
1,534
35,014
496
6,068
OBSERVATIONS.
48 bataillons.
47 escadrons.
234 pièces.
1 bataillon de pon-
tonniers et télé-
graphistes.
Eu cas de guerre, le minimum des ressour-
ces dont la Suède pourrait disposer serait de
178,030 officiers, sous-officiers et soldats de
l'armée active, et de 108,327 hommes de
landstorm, soit 28fi,3o7 hommes.
Dès que l'ordre de mobilisation est donné,
les réserves de la troupe-cadre et les hommes
appartenant aux deux dernières classes exer-
cées rallient leurs corps pour y être habillés
et armés. Les autres classes ne sont appelées
que plus tard, suivant les besoins. Avec le
personnel mobilisé tout d'abord, on procède
à la formation de l'année de campagne et
des troupes de garnison, à l'armement des
forteresses, à la création des dépôts de trou-
pes, et enfin à l'organisation des services de
l'arriére.
On peut conclure de l'organisation du
pied de paix que la Suède pourrait lever
une armée de campagne qui mobiliserait, au
début des opérations, au moins 6 divisions
d'armée et 1 division de cavalerie. Chaque
division d'armée comprend : 2 brigades d'in-
fanterie de 2 régiments à 3 bataillons :
1 régiment de cavalerie à 4 escadrons :
o batteries d'artillerie ; 1 compagnie du gé-
nie avec 1 équipage de pont ; les services
auxiliaires ; son effectif général est de
i3,79t) hommes, 4,427 chevaux et 1124 voi-
tures. La division de cavalerie comprend
2 brigades à 2 régiments de 4 escadrons,
3 batteries à cheval et les services accessoi-
res. L'effectif de l'armée de campagne ainsi
constitué serait d'environ 100,000 hommes.
Il y aurait, en outre, 50,000 homiues em-
ployés comme troupes de garnison et de dé-
pôt. Mais il resterait environ 30,000 hom-
mes de l'armée active inutilisés, au moins
pendant un certain temps, faute des élé-
ments indispensables pour les encadrer.
Quant au landstorm, il n'est pour ainsi
dire pas organisé sur le pied de paix ; les
SUFFISANTE.
790
SUISSE.
conditions de son emploi sont soumises à des
règles spéciales, de sorte que, dans ces con-
ditions, le concours qu'il pourniit prêter à
l'armée active paraît devoir être considéré
comme aléatoire. L'infanterie suédoise est
encore armée du fusil Remington , modèle
1867, dont nous avons indiqué les données
générales dans le tableau de la page 338
(V. /?</. 27o).
Mais, pai' suite de considérations finan-
cières ne permettant pas l'adoption d'un
nouveau fusil, on vient de décider la trans-
formation du remington en arme du calibre
de 8™™. Le mécanisme du modèle 1867 a
été conservé. Le nouveau canon, avec
6 rayures, au pas de 0™,288, est engagé
dans la monture du remington. Le poids du
nouveau fusil, avec la baïonnette, est de
4 kilogrammes à 4'^,100; sa longueur est
d'environ i™,23.
On a adopté une cartouche modèle 1880,
de 0™,O76 de longueur, pesant 33 grammes.
Elle a une charge de 48'", 7 d'une poudre
noire spéciale, donnant à la balle de loS'',7,
en plomb durci et chemise d'acier, une vi-
tesse initiale de o3d mètres. On essaye une
poudre grise sans fumée, qui, avec une
charge de 3^"", 15, donne à un projectile de
15"'',5 une vitesse initiale de 6U0 mètres.
SUFFISANTE. On appelait ainsi, autre-
fois, une pièce de 48 ayant 18 calibres de
longueur.
SUIE. Matière noire que la fumée dépose
sur les parois des cheminées (V. Ramo-
nage).
SUIF. Graisse provenant des animaux
ruminants, tels que le bœuf, le mouton, la
chèvre, lorsqu'elle a été fondue. La graisse
de bœuf fondue et épurée entre dans la com-
position de la ration de guerre concurrem-
ment avec le saindoux, à raison de 30 gram-
mes.
— de montagne. Rondelle de graisse
placée au-dessus de la dernière rondelle, dans
les gargousses. C'est un composé d'huile de
pétrole et de paraHine, qui a pour objet
d'empêcher l'emplombage de l'àme de la
pièce et l'encrassement des rayures.
SUISSE et son armée. En principe, le
service est personnel et obligatoire. L'armée
fédérale comprend 3 classes :
1° L'élite (armée active) dont font partie
les hommes des 12 premières classes (20 à
32 ans) ; l'homme qui a atteint l'âge du ser-
vice doit se présenter aux autorités de son
canton, qui le font habiller et incorporer;
2° La landwehr ou auszug, comprenant
les gens âgés de 32 à 44 ans ;
3" Le landsturm, dont sont tenus de faire
partie tous les citoj^ens suisses aptes au ser-
vice militaire, qui ne sont incorporés ni dans
l'élite, ni dans la landwehr, ou qui sont
exemptés pour certaines raisons. Les volon-
taires que leur âge n'astreint pas à être sous
les drapeaux en font également partie. Le
landsturm ne doit faire aucun service mili-
taire en temps de paix.
Tout Suisse, qui ne fait pas son service
militaire, est soumis au payement d'une
taxe annuelle comprenant une partie fixe
de 6 francs et une partie supplémentaire
basée sur le revenu, mais ne pouvant dépas-
ser 3,000 francs.
Le service actif, dans l'élite, est réglé
comme il suit : le fantassin fait une pre-
mière période d'instruction de 4o jours ;
cette école de recrues est de 80 jours pour
la cavalerie, 55 pour l'artillerie et 50 pour
le génie. Les troupes sanitaires reçoivent
pendant 5 semaines une première instruction
militaire dans l'infanterie.
Les cours de répétition, qui ont lieu pen-
dant les années suivantes que l'on passe dans
l'élite, ont lieu annuellement pour les cava-
liers et durent 10 jours; ceux de l'infanterie
(16 jours) n'ont lieu que tous les deux ans.
Le service total d'un soldat d'infanterie dans
l'année active est donc de 125 jours ; pour
les cavaliers il est de 160 jours, tandis que
leurs sous officiers font 360 jours et leurs
officiers 482, jusqu'au grade de capitaine.
Dans le génie, le soldat de l'élite fait
130 jours de service, et l'artilleur de 125 à
145 jours, selon qu'il s'agit de l'artillerie
de position, du train ou de l'artillerie de
campagne.
Les cours de répétition ont également lieu
tous les quatre ans pour la landwehr ; ils
durent 6 jours pour les soldats, et 10 jours
pour les cadres.
On distingue, dans les diËFérentes armes,
les troupes fédérales proprement dites et les
troupes cantonales. Sont compris dans les
premières : les guides (cavaliers remplissant
le rôle de gendarmes ou cavaliers d'ordon-
nance), le génie, une portion de l'artillerie
(parcs artificiers, artillerie de forteresse, ba-
taillons du train), les troupes sanitaires et
les troupes d'administration. Toutes les au-
tres troupes sont dites cantonales.
Le territoire suisse est divisé en 8 arron-
dissements de division, comprenant chacun,
1 division d'infanterie à 2 brigades de 2 ré-
giments à 3 bataillons, plus 1 bataillon de
carabiniers (chasseurs à piedi, 1 régiment
de dragons, 1 compagnie de guides, 1 bri-
gade d'artillerie (6 batteries à 6 pièces),
1 bataillon du génie, l bataillon du train,
plus les
taires.
SUISSE.
services administratifs et sani-
791 SULFATE de fer.
Les effectifs de l'armée fédérale, à la date
du l*"" janvier 1890, étaient les suiA'ants :
ARMES.
ÉLITE.
lANDWEHR.
OBSERVATIONS.
État-major général
lofaolerie
122 *
91,394
18,369
2,792
7,498
4,877
1,442
13
61,877
11,143
2,721
2,565
2,064
413
* Y compris 43 officiers jndiciaires.
La Isndsturm compte en outre :
OrOcier? 3,117
Sous-ofliciers. . 8,785
Troupes 256,553
Troupes d'administration
TOTACX
ToTAi 268,555
126,444
80,796
L'ensemble de ces trois catégories forme
donc un total de 473,795 hommes. Quand
la nouvelle loi aura produit tous ses effets,
on pourra compter sur un effectif de 343,000
hommes.
L'instruction du tir est excellente. Tout
Suisse doit tirer réglementairement 30 balles
par an à une réunion de tir cantonal, ou
suivre un cours de 3 jours sous la surveil-
lance d'instructeurs militaires. Grâce à ces
dispositions et à l'émulation entretenue dans
toutes les classes de la société pour le tir,
les Suisses sont des tireurs hors ligne, et il
y a lieu de tenir compte de ce facteur très
important au point de vue de la valeur de
leur armée.
L'infanterie suisse est armée du fusil à
répétition modèle 1889, du calibre de 7™™,o,
pour lequel le tableau de la page 338 donne
les indications générales (fig. 293). Le canon.
Fi-. 295.
-de 0,78 de longueur, a 3 ra3ures au pas
de 0,:27. La culasse mobile est à fermeture
directe, avec mouvement tournant du ver-
rou. Le maniement de cette culasse est des
plus simples : pour extraire l'étui vide, ame-
ner une nouvelle cartouche dans la chambre,
armer le fusil et se retrouver prêt à tirer,
il suffit de tirer la culasse mobile en arriére
et de la pousser de nouveau en avant. Le
magasin reçoit 12 cartouches, qui peuvent
y être introduites l'une après l'autre ou en
2 paquets de 6. Une 13^ cartouche est, eu
outre, engagée directement dans la chambre.
La cartouche, longue de 0,0786, pèse 36
grammes. Elle reçoit une charge de 1 gr. 9
de poudre sans fumée, qui présente l'appa-
rence de carrelets plats, de couleur brun
clair et a été découverte par le chimiste
Schenker. Sa vitesse initiale varie de o60
à GOO mètres.
SUISSES (régiments). C'est Louis XI
qui, le premier, entretint des troupes mer-
cenaires suisses; leur effectif s'élevait à
6,000 hommes. Jusqu'à 1 830, il y eut tou-
jours dans l'armée français'; des régiments
suisses, qui servirent avec bravoure et fidé-
lité (V. Cent Suisses, Garde roi/ale).
SUITE. Ceux qui suivent, qui vont après
(V. Officier à la suite).
SULFATE de fer. Matière désinfectante
que l'on emploie mélangée avec l'eau, dans
la proportion d'un centième du poids total,
pour la désinfection des latrines. Elle est
fournie par le service du génie. Elle peut
être remplacée par l'eau phéniquée ou par
Vhuile lourde de houille.
SUPERIEUR. '
SUPÉRIEUR. Qui est au-dessus d'un
autre, on grade, en dignité, etc. (V. disci-
pline, marques extérieures de respect, salut,
subordination, c<c.). On désigne sous le nom
d'officiers supé^i^urs, les officiers du grade
de commandant, de lieutenant-colonel ou de
colonel.
SUPERSTRUCTURE. Partie de la voie
ferrée comprenant les rails et les éléments
servant à les réunir ou à supporter le poids
des travées.
SUPPLÉANT. Celui qui est chargé de
remplir les fonctions de quelqu'un, à son
défaut.
— du SOUS intendant. A défaut d'un
fonctionnaire de l'intendance, le sous-inten-
dant absent ou empêché est suppléé, savoir:
dans les places ou villes de gai nison où il y
a un major de place ou de garnison, par ce
major ; dans les autres places ou villes de gar-
nison, par un officier du grade de capitaine
désigné par le général connnandant la sub-
division de région ; dans les lieux où il n'y a
pas de garnison et dans ceux où la garnison
ne compte pas d'officier du grade de capi-
taine, par le maire. Toutefois, un entre-
preneur de fournitures à la ration ne peut
être suppléant du sous-intendant, ni à titre
de maire, ni à celui d'adjoint ou de con-
seUler municipal. Dans les localités dépour-
vues, à la fois, d'un officier du grade de
capitaine et d'un maire, les fonctions de
suppléant du sous-intendant peuvent être
conférées, par l'autorité militaire, à un
lieutenant ou à un sous-lieutenant de la
garnison. Toutes ces dispositions sont appli-
cables à la suppléance en temps de guerre.
Les officiers qui suppléent les sous-inten-
dants militaires n'exercent aucune attribu-
tion de surveillance administrative à l'égard
des personnels sans troupe ou des corps de
troupe. Ils ne peuvent ordonnancer aucune
dépense, si ce n'est à litre provisoire seule-
ment, pour le payement des frais de route
aux militaires isolés. Ils ne visent aucune
j)iéce justificative contenant la comptabi-
lité des corps de troupes et des établisse-
ments ou services. Les règlements des divers
services et les instructions ministérielles
font connaître les attributions de détail qui
leur sont confiées pour l'exécution courante
du service : délivrance des feuilles de route
aux isolés et aux détachements, des ordres
de transport du matériel, des bons de che-
mins de fer, établissement des procès-ver-
baux destinés à constater les pertes ou acci-
dents qui lui sont signalés (ces procès-verbaux
doivent toujours être homologués par le sous-
intendant) ; surveillance des services admi-
nistratifs de la place, etc.
2 SURCHARGE.
Les attributions du maire, comme sup-
pléant légal du sous-intendant, ont été indi-
quées au mot maire.
SUPPLÉMENT. Ce qu'on donne en sus,
comme, par exemple, les diverses indem-
nités, les suppléments de chauffage, etc.
SUPPLÉMENTAIRE. Q"» sert de sup-
plément ; ce qu'on a ajouté à un livre pour
suppléer ce qui manquait, exemple : la
partie supplémentaire du Bulletin officiel du
ministère de la guerre.
SUPPLICE. Ciiâtiments corporels, sou-
vent cruels, employés autrefois pour punir
des fautes graves ou contenir certains
hommes de sac et de corde, qui entraient
dans la composition des armées de l'époque.
SUPPORT. Ce qui soutient une chose.
Dans les ponts militaires, les supports sont
fixes, tels que les chevalets, les pilots, les
voilures, les gabions ; ou flottants, tels que
les bateaux, les pontons, les radeaux, etc.
Il existe également dans les bouches à feu,
les supports de culasse et les supports de
tourillons.
— de blindage. Consistent générale-
ment en poteaux en charpentes, dont l'écar-
tement varie avec la portée du ciel et l'é-
quarrissage des bois emjjloyés.
SUPPRESSION. Action d'abolir, d'an-
nuler, de retrancher.
— de corps. Action de supprimer un
corps de troupe dans l'armée. Ne peut se
faire que par une loi (V. Dissolution d'un
corps de troupe) .
— d'emploi. Action de supprimer des
emplois dans l'armée. Dans ce cas les titu-
laires peuvent être placés dans la position
de non-activité; mais généralement les sup-
pressions d'emploi se font par voie d'ex-
tinction, c'est-à-dire lorsque les titulaires
sont mis à la retraite ou décédés, ou^ pro-
mus à un grade supérieur.
— de grade. Action de supprimer un
grade dans la hiérarchie militaire ; ne peut
se faire que par une loi.
SURDI-MUTITÉ. Infirmité de celui qui
est à la fois sourd et muet. La surdi-mutité
de notoriété publique confère V exemption.
SURDITÉ. Maladie de l'organe de l'ouïe,
qui empêche d'entendre. Elle dépend de
l'altération des organes nerveux ou de l'ap-
pareil acoustique. La simulation de la sur-
dité sans maladie apparente de l'oreille est
facile, et les instructions ministérielles pres-
crivent aux conseils de révision de faire des
enquêtes et de garder en observation tous
les hommes qui sont suspects de simulation.
La surdité reconnue motive Vexemption et
la réforme.
SURCHARGE. Mot écrit sur un autre
SURÉGALISOIR.
793
SURVEILLANT,
mot, chiffre écrit sur un autre chiffre. Les
surcharges sont abs^ument interdites dans
les documents et les registres de comptabilité
de l'adiTiinistration militaire. Les mots al-
térés ou surchargés doivent être biffés, et
l'on doit porter en marge ou au bas de la
page la mention suivante : « Approuvé les
mois (les écrire) altérés ou surchargés ».
SURÉGALISOIR. Crible en peau, qui
sépare les grains de poudre trop gros.
SURFAIX. Large bande de sangle, qui
entoure complètement le ventre du cheval et
sert à fixer une couverture sur son dos. Le
surfaix est un effet de harnachement en
usage dans tous les corps de troupe montés.
Les surfaix de voltige nécessaires aux corps
de troupe à cheval sont achetés au compte
de la masse d'entretien du harnachement et
ferrage.
SURINTENDANTE. Titre qu'on donne
à la principale directrice des maisons d'édu-
cation établies pour les filles des membres de
la Légion d'honneur.
SUROS. Exostose qui se développe quel-
quefois sur l'un des côtés du canon antérieur
du cheval. Quand le suros a la forme al-
longée, il prend le nom de fusée ; quand il
y a un suros de chaque côté du canon, on le
nomme suros chevillé.
SURPRISE. Attaque imprévue au moyen
de laquelle on s'empare d'une place, d'un
poste, d'une troupe, etc. On profite pour cela
d'un manque de surveillance, d'intelligence
avec l'ennemi, de la fatigue de celui-ci,
d'une partie mal gardée, etc. (V. Attaque
par surprise).
SURPIED. Bande étroite de cuir qui
maintient l'éperon en passant sur le cou-
de-pied.
SURSIS d'appel. Les hommes de l'ar-
mée active ne peuvent plus obtenir de
sursis d'appel. Lés hommes de la réserve et
de l'armée territoriale qui, pour des raisons
d'intérêt ou de santé, ne peuvent accomplir
leur période d'instruction, peuvent obtenir
du général commandant la subdivision des
sursis d'appel qui ont pour effet de ren-
voyer l'homme à la convocation normale de
l'année suivante, ou de convoquer à l'au-
tomne des hommes devant faire une période
au printemps, ou réciproquement. Toutefois,
les gradés de l'armée territoriale ne peuvent
obtenir leur sursis que du général comman-
dant le corps d'armée. Le nombre total des
sarsis ne doit jamais dépasser 10 p. 100 dos
hommes convoqués.
— d'arrivée. Délai accordé à un mili-
taire pour rejoindre son nouveau corps ou
service à la suite d'un changement de rési-
dence. Ces sursis sont accordés par les auto-
rités qui ont pouvoir d'accorder les per-
missions et dans les mêmes limites.
SURVEILL.\NCE. Action de veiller avec
autorité sur une personne ou sur une chose.
— administrative. Elle a pour objet di'
surveiller l'ailministration des corps do
troupe et des établissements considérés
comme tels. Elle est exercée par les fonc-
tionnaires de l'intendance, et s'opère de
deux manières : 1° par des vérifications sur
pièces; 2° par des vérifications matérielles.
Les vérifications sur pièces consistent dans la
vérification joui-nalière des situations admi-
nistratives, dans la vérification trimestrielle
des comptes en deniers et des comptes du
matériel appartenant aux corps, et dans la
vérification annuelle du matériel apparte-
nant à l'Etat. Les vérifications matérielles
consistent dans la vérification des fonds res-
tant dans les caisses des trésoriers et dans
celles des conseils d'administration, ou des
chefs de détachement, suivant le cas ; dans
les recensements partiels ou généraux des
matières et objets existant dans les maga-
sins des corps. Ces vérifications ont lieu ino-
pinément.
Les fonctionnaires de l'intendance passent
des revues d'effectif quand ils en reçoivent
l'ordre du Ministre ou des généraux ; ils
peuvent, en outre, sur l'ordre du comman-
dement, faire l'inventaire des magasins des
unités administratives.
— de l'ordinaire. Elle est exercée par
le plus ancien lieutenant de l'unité admi-
nistrative et par le capitaine commandant.
— des hôpitaux. Elle est exercée par
les généraux, par le commandant d'armes,
par le major de la garnison et par le capi-
taine de visite, dans les conditions indiquées
par les articles 135 à 141 du règlement du
4 octobre 1891 sur le service des places.
— des magasins. La surveillance des
magasins des corps de troupe est exercée [ar
les conseils d'administration et par les fonc-
tionnaires de l'intendance; la surveillance
des magasins des unités administratives est
exercée par les chefs de batailloa ou d'esca-
dron, par les majors et par les généraux
inspecteurs ; la surveillance des magasins
administratifs est exercée par les fonction-
naires de l'intendance et par les inspecteurs
généraux de ce service.
— des prisons militaires. Elle est
exercée par le commandant d'armes, par le
major de la garnison et par le capitaine de
vi.-ite, dans les conditions indiquées par les
articles 142 à loi du règlement du 4 oc-
tobre 1891 sur le service des places.
SURVEILLANT. Celui qui est chargé
de surveiller. Se dit spécialement des agents
- SUSCRIPTION. 794
qui sont chargés de garder les condamnés
dans les prisons militaires.
SUSCRIPTION. Adresse écrite sur le pli
extérieur d'une lettre ou d'un paquet. La
suscription des lettres ou paquets de service
doit porter les mots S. M. (service militaire)
et l'indicaiion de la qualité, ainsi que la si-
gnature de l'expéditeur. Dans le cas où l'en-
voi est fait sous enveloppe cachetée, il doit
en être fait mention dans la suscription, par
ces mots : nécessité de fermer.
SUSPENSION. Action de tenir une
chose en l'air, de sorte qu'elle pende. Action
d'interrompre, de dififérer, de disconti-
nuer .
— d'armes. Cessation momentanée des
hostilités. C'est une convention essentielle-
ment militaire qui intervient pour une très
courte durée, entre les chefs de corps ou de
détachements opposés, et dont les effets ne
s'appliquent qu'à des points déterminés du
théâtre de la lutte.
— des chevaux. Les infirmeries des
corps de troupe à cheval doivent être pour-
vues d'appareils de suspension pour les che-
vaux atteints de maladies ou de fractures
des membres. Ces appareils sont conformes
au modèle annexé à la décision ministérielle
du 22 juin 1882 (J. M., p. r., page 5i);
ils sont achetés et installés au compte de la
masse d'entretien du harnachement et fer-
rage.
— d'emploi. Action de priver de son
emploi pour un temps déterminé, un ofiQcier
ou assimilé, par suite de sa mise en non-
activite. La suspension d'emploi ne peut
être prononcée pour plus d'une année.
— de grade. Les chefs de musique, qui
ne sont pas assimilés au grade d'officier, peu-
vent être suspendus temporairement par dé-
cret du chef de l'État, sur la proposition du
Ministre de la guerre.
— des réparations. Les commandants
d'unités administratives peuvent, avec l'au-
torisation du major, suspendre la réparation
TABAC.
des effets, objets, armes, outils, etc., laissés
par les hommes qui entrent dans une posi-
tion d'absence, lorsqu'ils reconnaissent que
ces effets ou objets peuvent, en raison du
peu d'importance de la dégradation, faire
encore un bon service entre les mains des
hommes à leur retour au corps.
SYLLOCHISME. Dédoublement des files
de 16 hommes de la pUalange grecque, pour
la réduire à 8 hommes de front.
SYNTAGME. Carré d'hoplites compre-
nant 16 hommes sur chaque face.
SYNTHÈME. Signifiait ?ho< d'ordre dans
les armées grecques, marron de ronde ou
ordre du jour de la légion chez les Ro-
mains.
SYSTAXE. Ensemble de 4 files ou
stiques (de 8 hommes) de la milice grecque ;
ses 32 hommes sous les ordres d'un sys-
traque, représentaient la moitié d'une pen-
tacontarchie.
SYSTÈME. Ensemble des principes con-
stituant une doctrine sur une que-tion ou
réglant les formes à donner à celle-ci.
— de fortification. En ce cas, le mot
sj'stème est caractérisé par le tracé, mais le
profil et les dispositions du flanquernent y
jouent aussi un certain rôle.
— de mines (V. Contremines).
— de ressorts. Ensemble des ressorts
qui, pour les wagons, sont destinés à dimi-
nuer la violence des chocs au départ et à
l'arrêt.
— de rayures. Forme et tracé des
rayures, variables pour chaque arme.
— d'artillerie. Ensemble des bouches à
feu construites d'après les mômes principes.
Les principaux systèmes dans leur ordre
chronologique, sont intitulés : Vallière ,
Gri])eauval, An xi, en usage avant 1838,
modèle 1838, de Reffye, modèle actuel; il y
a un système particulier d'artillerie de ma-
rine.
SYS TRAM ME. Ensemble de 2 xénar-
chies ou 1824 vdtates de la milice grecque.
T. Petites places d'armes formant un T,
que l'on établissait autrefois à l'extrémité
de la sape double qui prolongeait la portion
circulaire. Aux extrémités de ces places d'ar-
mes, on disposait des batteries de petits
mortiers de lo°, destinés à couvrir de pro-
jectiles les détenseurs du chemin couvert.
TABAC. Grande et belle plante de la fa-
mille des solanées, dont les feuilles, après
avoir subi certaines préparations, sont pro-
pres à être fumées, prisées ou même mâ-
chées.
Chaque sous-officier et soldat reçoit tous
les dix jours, un bon de livraison de
100 grammes de tabac. Ces bons, au dos
desquels est inscrit le numéro d'ordre cor-
TABATIÈRE (fusil a). 79S
respondant à chaque débit où la troupe doit
s'approvisionner, sont%erais gratuitement
aux diefs de corps et de service, au com-
mencement de chaque mois, par le directeur
des contributions indirectes, lequel est avisé
de l'etTectif à pourvoir par un état mensuel
fourni par le chef de corps ou de service.
Tous les dix jours, les chefs de corps ou de
service délivrent aux commandants d'unités
administratives, sur des états nominatifs in-
diquant les fumeurs et les non-fumeurs, une
quantité de bous égale au nombre des fu-
meurs. Tout homme de troupe qui se pré-
sente en unifjrme, avec un bon de livraison,
chez le débitant dout le nom figure au dos
dudit bon, reçoit un paquet de 100 gram-
mes de tabac de cantine, moj'ennant la re-
mise du bon et le payement de 0,13 cen-
times. Le trafic des bons de tabac est
formellement interdit.
Sorte de colle d'anues en forme de dol-
mantique, que portaient les hérauts d'ar-
mes.
TABATIÈRE (fusil à). Nom donné aux
fusils à piston transformés en fusils à taba-
tière.
TABLE. Meuble en bois posé sur quatre
pieds, et qui fait partie du mobilier des
chambres de la troupe, des cuisines, des
écoles, des magasins, des inlirmeries, etc.
Toutes ces tables sont fournies et remplacées
par le service du génie. Se dit aussi du
groupe formé par les personnes qui prennent
habituellement leur repas ensemble, à une
même table.
Les dispositions concernant les tables des
officiers et celles des sous-officiers, sont in-
diquées par le règlement du 28 décembre
1883 sur le service intérieur. (Art. 398 et
399, infanterie; art. 393 et 394, cavalerie;
art. 417 et 418, artillerie.) Pour les tables
à bord des navires, V. Nourriture à bord.
On donne également le nom de table à un
index ou répertoire établi dans l'ordre alpha-
bétique, pour permettre de trouver facile-
ment les matières contenues dans un livre.
Le Journal militaire et le Bulletin officiel du
ministère de la guerre sont pourvus de deux
tables pour chaque volume semestriel, l'une
établie dans Tordre chronologique, et l'autre
dans l'ordre alphabétique. Une table géné-
rale, mise à jour chaque année, sert à fari-
liter la recherche des décrets, décisions, etc.,
encore en vigueur, dans toute la collection
de ces deux publications officielles qui font
suite l'une à l'autre.
— de construction. Feuille, planche,
ouvrage, où sont indiqués méthodiquement,
tous les renseignements nécessaires pour la
constraction d'une arme, d'un engin, etc.
TABLE.
— de défilement. Table préparée pour
faciliter la recherche du point où doit s'éta-
blir le tireur en vue d'atteindre, par le tii-
indirect, un but caché derrière un obstacle
en rasant la crête de ce dernier.
— de tir. Tableaux à double entrée qui
donnent les éléments du tir pour chaque
bouche à feu et même pour chaque genre de
tir de la bouche à feu considérée Ainsi, si
nous prenons par exemple les tables de tir
du canon de 90™™ (modèle 1877), pour le
tir de plciti fouet, nous trouvons, en tête du
tableau, les indications concernant le poids
de la charge (1*^,900), le poids du projectile
(8 kilogrammes), la vite se initiale (4oo mè-
tres) et l'angle de relèvement (18''). La con-
naissance de ces éléments est indispensable
pour le réglage du tir.
Les tableaux eux-mêmes contiennent une
série de colonnes, dans l'ordre suivant :
i° portées; 2° Musses; 3" dérives (ces deux
dernières indiquent en millimètres les valeurs
à donner à la hausse et à la dérive pour
obtenir la ligne de mire correspondante à
chacune des portées); 4° angles de tir, pour
les mêmes distances, lorsqu'on emploie le
niveau de pointage ; 3° angles de chute cor-
respondant aux divers angles de tir de la
colonne précédente ; 6° vitesses restantes ;
1° durée du trajet; 8° dérivations des pro-
jectiles; 9° flèches maxima de la trajectoire ;
10° zones dangereuses pour l'infanterie ;
11" pour la cavalerie; 12°, 13° et 14°, les
écarts probables en portée, en direction et en
hauteur. Ces diverses données permettent
d'effectuer le tir de plein fouet en parfaite
connaissance de cause dans tontes les circon-
stances où l'on peut se trouver.
L'artillerie possède, en outre, pour chaque
bouche à feu, dos tables de tir plon-
geant, donnant d'une part les éléments du
tir pour une série de charges inférieures à
la charge normale, employées avec un même
angle de tir, pour permettre le tir plongeant,
et d'autre part les éléments pour une série
d'angles de tir employés avec une même
charge, pour permettre le tir vertical.
Les tables de tir numériques se rat-
tachent, parleur disposition, a 3 types prin-
cipaux : 1° à charges constantes, avec la
portée pour argument ; 2° à charges varia-
bles, avec le même argument ; 3° a charges
v;iriahles avec les charges pour argument.
Les tables de tir graphiques, spécia-
lement destinées à résoudre les problèmes du
tir de siège dans lequel l'angle de chute
entre comme donnée, consistent en courbes
tracées sur du papier quadrillé. Les angles
de chute sont portés sur l'axe horizontal et
les distances sur l'axe vertical. Les divers
TABLRA.U D'AVANCEMENT.
cléments du tir sont figures par des courbes,
dont chacune porte un nombre indiquant la
valeur particulière de l'élément qu'elle re-
présente. Pour trouver les éléments d'un tir
dont l'angle de chute et la portée sont don-
nés, déterminer le point d'intersection des
deux lignes rectangulaires aboutissant :
l'une sur l'axe horizontal à cet angle de
chute, l'autre sur l'axe vertical à cette por-
tée; la valeur de chacun des éléments cher-
chés est représentée par le nombre de la
courbe qui passe en ce point.
Les diverses armes à feu portatives ont
également des tables de tir très complètes
donnant tous les renseignements les plus dé-
taillés sur tout ce qui peut servir à régler le
tir de ces armes dans toutes les conditions.
TABLEAU d'avancement. Liste éta-
blie annuellement, ;ï la suite des inspections
générales, par les commissions d'armes et
par la commission supérieure de classement,
sur laquelle sont portés tous les officiers et
assimilés qui sont pioposés pour l'avance-
ment au choix jusqu'au grade de colonel
inclusivement. Ce tableau est publié dans le
Journal ofliciel ainsi que dans le Bulletin
officiel du ministère de la guerre, partie sup-
plémentaire. Le Ministre de la guerre peut,
à toute époque, inscrire un officier ou assi-
milé au tableau d'avancement. Les officiers
portés sur le tableau pour l'avancement à
un grade, sont classés entre eux d'après leur
ancienneté dans le grade qu'ils occupent, et
les nominations se font généralement dans
l'ordre d'inscription au tableau ; toutefois,
le Ministre de la guerre peut déroger à cette
règle lorsqu'il le juge convenable (V. Avan-
cement, Propositions, Nominations, Promo-
tions).
— de recensement (V. Recensement).
— figuratif du tir. Pour obtenir l'écart
absolu moyen, qui donne une indication
précise de la justesse d'une arme, sans avoir
à prendre des mesures sur la plaque qui re-
çoit les coups, on trace généralement sur
celle-ci un quadrillage régulier. Un papier
quadrillé à une échelle (rouvenue reçoit, au
fur et à mesure, la trace des points d'impact
des balles. C'est un papier ainsi obtenu qui
est un tableau figuratif de tir.
TABLEAUX. Résumé, sous forme de co-
lonnes, des diverses données concernant une
bouche à feu, les projectiles, les outils ou
parties du matériel, la composition des pou-
dres ou autres substances, le chargement
des équipages de pont, des diverses voitures
ou caisses, munitions, outils ou approvi-
sionnements, la composition des rations, les
dimensions des divers objets, leur poids, leur
prix, les ressources nécessaires pour exé-
7f6 TABLIER.
futer un travail donné, etc., etc. Le nombre
et la forme de ces tableaux sont variables
et dépendent uniquement de la nature des
renseignements que l'on veut grouper sous
une forme saisissante dans un cadre aussi
restreint que possible.
TABLETTE. Planche posée pour mettre
quelque chose dessus. Telles sont les tablet-
tes d'ateliers régimentaires, des cuisines, des
maréchaux ferrants, de toilette, etc. Toutes
ces tablettes sont fournies et mises en place
par le service du génie.
TABLIER. Pièce de toile ou de cuir que
les ouvriers mettent devant eux pour préser-
ver leurs hal)its en travaillant. Certains ou-
vriers militaires d'administration, tels que
les tonneliers, les bouchers, les botteleurs,
sont pourvus de tabliers au compte du ser-
vice des subsistances. Dans les troupes mon-
tées, les maréchaux ferrants doivent se pour-
voir, à leurs frais, d'un tablier de forge en
cuir.
— des ponts. Partie d'un pont sur la-
quelle s'effectue la circulation. Il comprend
généralement un plancher en madriers, de
4 mètres environ de largeur, supporté par
une série de poutrelles, qui s'appuient sur
les corps de support et sont, par suite, pa-
rallèles à l'axe du pont.
A défaut de bois équarris et de madriers
ou de fortes planches, on peut former le ta-
blier de rondins jointifs ou de fascines,
maintenues au moyen de broches ou de pou-
trelles de guindage sur des poutrelles eu
grume. On recouvre le tablier de terre pour
égaliser la voie.
Le tablier d'un pont, pour être en état de
résister au passage de l'infanterie par files
de 4, de la cavalerie en colonne par 2 ou
de l'artillerie de campagne, doit pouvoir
supporter une charge de 600 kilogrammes
au mètre cour.int, plus son propre poids. On
peut évaluer à 300 kilogrammes par mètre
carré le poids maximum que pourrait avoir
à supporter un pont sur lequel viendrait à
se presser une foule compacte. Enfin, le ta-
lilier d'un pont devant donner passage à des
pièces de siège de 155, doit être en état de
supporter un poids uniformément réparti de
600 kilogrammes par mètre courant, plus
une surcharge de 2,000 kilogrammes, sup-
posée appliquée au milieu de la travée.
— de pont-levis. Partie mobile du
pont-levis, qui sert à créer ou à supprimer
l'obstacle en ce point.
— de mailles. Partie de Varmurc qui.
s'accrochant à la cuirasse ou à la cotte de
mailles, servait à protéger les cuisses.
— de siège. Les plates-formes de siège
TABLOIN.
/97
TAILLE.
devant tirer longlouips, sont garnies d'un
tablier en madriers pour%iciliter le tir.
TABLOIN. Ancien nom d'une plate-forme
do madriers.
TABOR, TABORIN, TABOUR, TA-
BOURIN. Nom donné autrefois au tambour
eaiployé dans la niusique militaire
TABORÉOR, TABOURDEUR. On ap-
pelait ainsi l'homme qui battait du tabor
ou du tabour.
TABORS. Sorte de retranchement que
les Croates, les Huns, etc., avaient l'habi-
tude de faire pour arrêter la cavalerie.
TABOURET. Petit siège à quatre pieds,
qui n'a ni bras, ni dos. Chaque régiment
d'infanterie ou du génie possède 2 tabou-
rets comme matériel de tir, et chaque batail-
lon de chasseurs à pied possède un de ces
tabourets. Ce matériel, fourni par le service
de l'artillerie, ne doit pas être emporté par
les corps en cas de déplacement.
TABOURIN ou TAMBOURIN. Tam-
bour de hauteur supérieure a la largeur,
employé autrefois dans l'armée.
TACHE. Souillure, marque qui salit. Le
tarif n° o annexé au règlement du 30 sep-
tembre 1886 sur le service des lits mili-
taires, indique quelles sont les imputations
à faire pour les taches existant sur les effets
réintégrés. En principe, les taches indélé-
biles et dont les dimensions atteignent
0™,10, donnent seules lieu à imputation.
TACHE. Le travail qu'on donne à faire
à un ou plusieurs soldats, dans un certain
espace de temps. Ce mode de travail est très
avantageusement employé lorsqu'il s'agit de
travaux de terrassement , parce qu'il sli-
iflule l'ardeur îles hommes.
TACHÉOMÈTRE ou TACHYMÈTRE.
Mécanisme à force centrifuge employé sur
les chemins de fer pour inscrire d'une ma-
nière continue la vitesse des trains au moyen
d'un stvle.
TACHYGRAPHIE. Art d'employer dans
l'écriture des abréviations permettant d'aller
presque aussi vite que la parole (V. Sténo-
graphie).
TACLE. Nom attribué autrefois à uue
forme de bouclier.
TACT des coudes. Position dans la-
quelle les soldats se trouvcut coude à coude,
soit dans un alignement, soit dans une
marche
TACTICIEN. Qui connaît bien la tacti-
ijue, et sait bien l'appliquer.
TAGTICOGRAPHIE. Moyen de repré-
senter graphiquement les diverses manœu-
vres des troupes.
TACTIQUE. La tactique est cette partie
de l'art militaire qui enseigne à disposer, à
faire mouvoir et à engager les troupes dans
les meilleures conditions, sur le terrain du
combat. Nous avons vu, au mot Stratégie,
la différence qui existe entre la tactique et la
stratéyi/'.
L'étude de la tactique se divise en deux
parties : l^la tactique élémentaire, qui s'oc-
cupe des manœuvres particulières à chaque
arme, et de leurs formations tactiques: 2° la
grande tactique, qui embrasse l'ensemble des
manœuvres d'une armée, sur le terrain de
combat, ainsi que la disposition des troupes
de toutes armes, c'est-à-dire l'ordre de ba-
taille à adopter, suivant les circonstances.
Les principes de la tactique spéciale à
chaque arme sont posés dans les règlements
sur les manœuvres ; ils varient naturelle-
ment suivant l'armement et les moyens de
locomotion de chaque arme, et c'est pour
cette raison qu'il y a une tactique spéciale
pour l'infanterie, une autre pour l'artillerie
et une autre pour la cavalerie.
Les principes de la grande tactique con-
sistent à coordonner l'action des différentes
armes, et à les disposer de manière qu'elles
concourent vers un but commun. On con-
çoit que ces principes ne peuvent pas être
posés rigoureusement, ni déterminés dans
leurs détails, variables suivant .les circon-
stances, mais qu'ils doivent être simplement
indiqués dans leurs grandes lignes.
— navale. L'art de disposer les uavires
et les torpilleurs, et de les faire évoluer dans
le combat naval.
TAGMA ou TAGME. Chez les anciens,
c'était un corps de troupe (légion, co-
horte, etc.). Au Vl<= siècle, ce mot désignait
aussi une bande.
TAILLANT. Partie tranchante des armes
blanches et de certains outils.
TAILLE. Longueur du corps entier. Un
minimum de taille est exigé pour chacune
des armes, savoir : l™,o4 infanterie et com-
pagnies d'ouvriers, i°i,63 pour les sapeurs-
pompiers, l™,o9 pour les chasseurs et les
hussards, 1^,64 pour les dragons, 1™,70
pour les cuirassiers, l^,6ù pour l'artillerie
et le génie.
Contribution votée pour la première fois
par les États d'Orléans en 1439, pour l'en-
tretien des compagnies d'ordonnance, troupes
permanentes instituées par Charles VU, et
pour racheter les communes de l'obligation
de payer et d'entretenir directement les
hommes de guerre. Elle était acquittée sous
forme d'abonnement. Le principe de cet im-
pôt et son assiette étaient justes, mais l'ap-
plication en fut détestable, surtout par son
inégalité.
TAILLER EN PIÈCES.
798
TAMBOUR.
TAILLER en pièces. Détruire complô-
lement, exterminer.
TAILLEUR. Ouvrier chargé de confec-
tionner les ell'ets d'habillement et d'eiïectuer
les réparations à ces effets dans les corps de
troupe (V Ouvriers des corps).
TAILLEVACIER ou TAILLEVAS-
SIER- Soldat portant un talllevas. Se disait
aussi d'un mauvais soldat, d'un poltron.
TAILLEVAS, TALLEVAS. TALOCHE.
Grands boucliers carrés ou arrondis par le
haut, du genre des pavois.
TALEI. Défense accessoire consistant en
pieux appointés que les Romains plantaient
en avant des fossés.
TALON. La partie qui reste adhérente à
un registre à souche, lorsqu'on a détaché le
bon, le récépissé, la facture, etc. Le talon
porte les mêmes indications que le document
détaché. Se dit aussi de la saillie que pré-
sente le pied en arrière.
— de crosse. Partie de la crosse qui
pose à terre lorsque le soldat est reposé sur
l'arme; est opposé au bec de la crosse.
— d'épée. Partie la plus rapprochée de
la garde dans la lame d'une épée.
TALONNER. Poursuivre de près. En
terme de marine, toucher le fond avec la
quille du bâtiment.
TALUS. Surface plane en pente plus ou
moins prononcée, servant à raccorder entre
elles diverses parties du profil de la fortifi-
cation. Les talus peuvent ou être à l'iacli-
naisou naturelle des terres, auquel cas ils
ne sont pas revêtus, ou tenus plus raides au
moyen de revêtements.
La figure 253 représente la plupart des
talus employés, dont les conditions de bonne
organisât! -n sont indiquées ci-après :
— à contre-pente. Talus en pente assez
douce, proposé par Carnot pour remplacer
la contrescarpe; il avait pour but de faci-
liter les sorties du défenseur.
— de banquette d'artillerie. Relie la
banquette d'artillerie au lerre-plein dans le
cas où celte dernière est établie. Sa pente
est à 1/2.
— de banquette d'infanterie. Relie
la banquette d infanterie au teire-plein ou à
la banquette inférieure. Sa pente est à 1/2.
— de contrescarpe, d'escarpe (V.
Contrescarpe, Escarpe, Fossé).
— de rempart. Helie le terre-pleiu au
sol naturel; est tenu à 4/?> ou à 1/1. A été
souvent remplacé dans ces derniers temps
par la façade des casernes ou magasius
voûtés qui sont organisés sous le parapet
des ouvrages.
— extérieur. Relie la plongée à la berme
qui précède l'escarpe. Comme il est très
exposé aux projectiles, il est tenu très doux :
à 2/3 dans la partie supérieure et à 4/3 à
la partie inférieure. Lors )ue sa hauteur est
de plus de 6 mètres au-dessus de la con-
trescarpe, on le coupe par une berme, sur
laquelle ou plante des haies vives et qui
sert à retenir les terres éboulées.
— intérieur. Relie la plongée à la ban-
quette d'infanterie; il est tenu très raide
(3/1 à 7/2) pour rapprocher le plus possible
le défenseur de la crête intérieure; cette in-
clinaison est maintenue au moyen de revê-
tements, variant suivant l'espèce de fortifi-
cation , le temps et les moyens dont on
dispose. Il a généralement 1™,30 de hauteur,
et, en temps de paix, on le laisse à 1/1
pour lui donner l'inclinaison voulue seule-
ment au moment de la mise en état de dé-
fense dans la fortification permanente.
TAMBOUR. Caisse cylindrique dont les
deux fonds sont formés de peaux tendues,
dont l'une est appelée peau de timbre et
l'iiutre peau de batterie; on frappe sur cette
dernière avec des baguettes pour en tirer
des sons. Se dit également de celui qui est
chargé de battre du tambour. En langage
militaire, afin d'éviter toute confusion, on
donne le nom de caisse à l'instiument, et de
tambour à l'instrumentiste. Les tambours
sont choisis par le colonel parmi les élèves
ayant terminé leur instruction spéciale, sur
une liste d'aptitude établie par le capitaine
adjudaut-major chargé de la surveillance de
cette instruction et annotée par les comman-
dants de compagnie. Il y a , dans chaque
compagnie, un tambour et un élève tambour.
Leur service est défini par les articles 193 à
196 du règlement du 28 décembre 1883 sur
le service intérieur. Us portent comme insi-
gne, un galon de laine tricolore en losange
au collet et au-dessus des parements des
manches.
En fortification, on donne le nom de tam-
bour à un petit retranchement, générale-
ment en palanques ou en palissades, qui cou-
vre l'entrée d'un ouvi'age ou qui est placé
aux angles d'un ouvrage ou d'une maison
organisée défensivement, pour le flanque-
ment des faces ou des lignes.
— battant. Mener une affaire tambour
battant signifie qu'on la poursuit onergique-
ment, avec éclat, et sans se laisser arièter
par aucune considération. Entrer dans une
ville ou en sortir tambour battant, c'est-à-
dire au son du tambour.
— major. Sous-oflicier du grade de ser-
gent-major, qui est chargé, avec les capo-
raux tambours, de l'instruction des tam-
l)ours et deg élèves tambours du régiment.
11 y a un tambour-major dans chaque régi-
TAMIS. 799
ment de troupes ;i pied, et un caporal tam-
bour dans chaque bata^on. Leurs fonctions
sont déterminées par les articles 198 à 200
du règlement du 28 décembre 1883 sur le
service intérieur. Le tambour-major est
choisi parmi les hommes de grande taille. 11
porte comme insignes les galons de sergent-
major, et • en plus un galon en or, façon
dite cul-de-dé, au collet, et un galon sem-
blable aux parements des manches. Il est
armé d'une canne à pomme d'argent servant
à régler les différentes batteries que les tam-
bours exécutent sur un simple mouvement
de cette canne.
TAMIS. Sorte de sas qui sert à passer
des matières pulvérisées ou des liqueurs
épaisses. Chaque infirmerie vétérinaire doit
être pourvue d'un tamis à tambour. 11 est
également fait usage de tamis dans le ser-
vice des subsistances militaires, pour la véri-
fication des farines.
TAMPON. Petit appareil composé d'un
cadre ou d'une boîte garnie de drap ou de
feutre épais sur laquelle on verse l'encre à
marquer. On applique en.suite les marques
ou les cachets sur le tampon, pour les garnir
d'encre. Les tampons sont achetés au compte
de la masse d'habillement et d'entretien.
— de choc. Ressorts BelleviUe disposés à
l'arrière des cluissis d'affût pour éviter tout
accident au cas où ces derniers briseraient
leur frein ou vaincraient leur adhérence.
— de fusil. Petit cylindre de bois muni
à l'extrémité engagée dans le canon du fusil
de deux morceaux de drap en croix. H avait
pour but, en fermant hermétiquement la
bouche du canon, d'empêcher dans celui-ci
l'introduction de l'eau et de la poussière. A
été supprimé depuis l'adoption du fusil mo-
dèle 1886.
— pour bouches à feu ou projec-
tiles. Des tampons de diverses sortes sont
employés pour les bouches à feu, les grains
de lumi're et certains projectiles.
TAPIN. Nom donné surtout aux enfants
de troupe qui autrefois faisaient le service
de tambour ; se dit aussi familièrement de
tous les tambours, mais plutôt de ceux qui
battent mal.
TAPIS. Pièce d'étoffe dont on couvre une
table. Le tapis pour la table de la salle des
séances du conseil d'administration d'un
corps ou établissement est acheté au compte
de la massi d'habillement et d'entretien;
toutefois, dans la gendarmerie, ce tapis est
fourni par le trésorier, sur ses frais de ser-
vice. Le tapis de selle est un effet de harna-
chement placé sous la selle pour préserver
les chevaux des blessures que cette dernière
pourrait occasionner.
TARIF.
TARANTIN ou TARENTIN. Un des
noms donnés au cavalier grec armé à la
légère.
TARCAIRE. Terme employé au moyen
âge pour dè.<igner un carquois.
TARE. Vice, défaut, défectuosité. Les
tares de chevaux livrés aux officiers par les
corps de troupe à cheval doivent être signa-
lées avec soin par la commission de remonte,
car, en cas de reprise, toutes celles qui n'au-
raient pas été mentionnées sur le procès-
verbal remis à l'offjcier au moment de la
livraison, peuvent lui être imputées si elles
ont pour conséquence une moins-value de
l'animal (V. Rédhibiloire). Se dit aussi du
poids de l'emballage des denrées, matières
ou effets, du poids des voitures et wagons
vides.
TARGE ou TARGUE. Bouclier assez
grand, de formes diverses, mais surtout de
forme oblongue, usité au moyeu âge pour
les hommes de pied.
TARGER. Homme qui porte une targe.
TARIÈRE. Sorte de machine de guerre
consistant eu une espèce de louchet que
l'on faisait tourner horizontalement comme
une vrille, et que l'on employait dans l'an-
tiquité pour pratiquer des brèches dans les
murs ou dans les portes.
C'est actuellement un outil d'ouvrier en
bois servant à percer des trous dans le bois.
Il y a une tarière torse et une tarière creuse
dans la caisse d'outils d ouvriers d'art.
— de mine. Pour exécuter des forages
dans tous les milieux, on emploie quelque-
fois des tarières de diverses formes, que l'on
prolonge à la longueur voulue au moyen
djallunges. La grande tarière, employée
d'abord, présentait diveis inconvénients,
auxquels on a remédié par l'adoption de
tarières pontées. Ces tarières au nombre
de 2, l'une mordant à droite, l'autre à
gauche, ne diffèrent de la grande tarière
que parce qu'elles portent, un peu en ar-
rière du taillant, une arcade en tôle qui as-
sure la direction de l'outil. On emploie
également la tarière tubulaire, qui est
un cylindre en tôle d'acier de 0'",002 d'é-
paisseur, rivé sur deux couronnes en fer
forgé, La couronne postérieure porte des T
d'a.^semblage en fer. Trois alvéoles sont pra-
tiquées dans la couronne antérieure ; elles
reçoivent des dents d'acier dont la forme et
la force varient selon la nature du milieu à
traverser.
TARIF. Règlement qui fixe la quotité et
le nombre de rations attribuées à chaque
militaire, soit pour sa personne, soit pour
ses chevaux ; ou la solde, les frais de route,
TASSETTE.
800
les primes d'entretien des masses, les répara-
tions, les prix des effets ou objets, etc.
Les tarils des rations, soit pour les
hommes, soit pour les chevaux, ont été in-
diqués aux mots : alimenlalion du soldat,
rations, substilutions; les tarifs des frais de
roule, des frais de bureau, des frais de sor-
vice, des frais d'inhumation, des frais de tra-
rersée, des primes d'entretien des masses, des
réparations ont été donnés ou indiqués à
(;es différents mots ; les tarifs des effets ou
objets sont contenus dans la collection du
Journal MiUlaire et du Bulletin officiel, par
service ; les tarifs de solde, de hautes payes
et d'indemnilcs sont annexés au règlement
du 27 décembre 1890 (B. 0., p.r., p. 1376
à 1500).
TASSETTE. Partie de Varniure joignant
le bas de la cuirasse aux cuissards.
TATER l'ennemi. Faire des démonstra-
tions, de petites attaques ayant pour but
de connaître les dispositions et les forces de
l'ennemi.
TAUDIR (Se). Mot du vieux fiançais
signifiant se couvrir, se loger dans la terre
on grande partie.
TAUDIS Baraque servant au logement
du soldat au XV° siècle, dans les sièges, et
aux travaux d'approclie.
TAUREAU. Le mâle de la vache (Voir
Viande).
TAUX. Le prix établi pour la vente des
denrées, pour l'intérêt légal de l'argent
prêté, pour les abonnements, etc.
TAXE. Le règlement fait par l'autorité
compétente pour le prix des denrées, des
Irais de justice et de certains autres frais.
— militaire. La loi du 13 juillet 1889
a assujetti au payement d'une taxe mili-
taire annuelle les hommes qui, par suite
d'exemption, d'ajournement, de classement
dans les services auxiliaires ou dans la '2'^ por-
tion du contingent, de dispense ou de tout
autre motif, bénéficient de l'exonération du
service dans l'armée active. Sont seuls dis-
pensés de cette taxe : 1" les hommes réfor-
més ou admis à la retraite pour blessures
reçues dans un service connnandé ou pour
infirmités contractées dans les armées de
terre ou de mer ; 2'^ les contribuables se
trouvant dans un état d'indigence notoire.
La taxe militaire se compose d'une taxe fixe
de 6 francs, et d'une taxe proportionnelle
égale au montant en principal de la cote
personnelle et mobilière de l'assujetti. Si ce
dernier a encore ses ascendants du l*"" degré,
ou l'un d'eux, la cote est augmentée du
quotient obtenu en divisant la cote person-
nelle et niobihère de celui de ces ascendants
qui est le plus imposé à cette contribution,
TÉLARCHIE.
en piincipal, par le nombre des enfants
vivants et des enfants . représentés du-
dil ascendant. Au cas de non-imposition des
ascendants du 1'^'^ degré, il est procédé
comme il vient d'être dit sur la cote des
ascendants du 2^^ degré, en tenant compte
des enfants des ascendants de chaque degré.
Il n'est plus tenu compte de la- cote des
ascendants lorsque l'assujetti a atteint l'Age
de 30 ans révolus et qu'il a un domicile
distinct de celui de ses ascendants.
La taxe fixe et la taxe proportionnelle
sont réduites à proportion du temps pendant
lequel l'assujetti n'a pas bénéficié de l'exo-
nération établie à son profit dans le service
de l'armée active. La taxe fixe n'est pas due
par les hommes exemptés pour des infir-
mités entraînant l'incapacité absolue du tra-
vail. La taxe est établie au 1" janvier pour
l'armée entière. Elle cesse par trois ans de
présence effective des assujettis sous les dra-
peaux, ou par leur inscription sur les re-
gistres matricules de VInscriplion maritime.
Elle cesse également à partir du 1" janvier
qui suit le passage de la classe de l'assujetti
dans la réserve de l'armée territoriale.
TAXIARCHIE. Subdivision de la syn-
tagme des Grecs, dont elle était la moitié,
soit ^28 oplites formant 8 files sur 16 de
profondeur.
TAXIARQUE. Chef d'une taxiarchie
chez les Grecs. Chez les Athéniens, c'était
une espèce de général ou de chef d'état-
major.
TÉBET. Sorte de hache d'armes que les
cavaliers turcs portent suspendue à la selle.
TECHNIQUE. Qui est propre à un art
(V. Sections techniques).
TEIGNE. Maladie du cuir chevelu ou du
système dermoïde général, déterminée par le
développement de divers végétaux parasites,
de la famille des champignons. La teigne
faveuse ou l'avus nécessite l'exemption ou la
réforme.
TEINTES conventionnelles. Teintes
légères de différentes couleurs dont on re-
couvre les objets sur les plans pour en faire
distinguer la nature et l'espèce à première
vue. Ce sont les suivantes : eaux douces,
bleu: eaux de mer, bleu avec un peu de
jaune ; prairies , vert-bleu ; vergers , vert
franc; bois, vert-jaune; vignes, violet;
sables, orangé; terres labourées, terre de
Sienne et encre de Chine; maisons, carmin;
friches, sable et verger ; broussailles, vert-
bois et vert-pré, etc.
TÉLARCHIE ou TÉLÉARCHIE. Syno-
nyme de métarchie, subdivision de la pha-
lange grecque.
TÉLARQUE.
801
TÉLARQUE. Officier commandant une
tèlarchie.
TÉLÉGRAPHE. Appareil au moyen du-
quel on peut transmettre des dépêches à de
grandes distances. Il existe deux espèces de
télégraphes : le télégraphe électrique et le té-
légraphe optique .
Le télégraphe électrique se compose
essentiellement d'une source à! électricité ou
pile, d'un appareil télégraphique comprenant
un manipulateur pour transmettre les dé-
pêches et d'un récepteur pour les recevoir;
enfin, de conducteurs ^onr relier les stations
que l'on veut mettre en communication
électrique.
Les avantages du télégrapJie électrique
sont : 1° la grande portée des appareils;
2° le fonctionnement assuré aussi bien de
jour que de nuit, sans qu'il y ait à tenir
compte de l'état de l'atmosphère et sans que
les stations aient besoin de s'apercevoir les
unes les autres; 3" la conservation de la
trace originale des dépèches par la bande du
récepteur morse; 4° la rapidité de la trans-
mission et la réception des dépêches. Les
inconvénients sont : 1" la nécessité d'un fil
conducteur continu, ce qui oblige à entre-
tenir et à traîner avec les armées un maté-
riel considérable ; 2° un personnel de con-
struction assez considérable; 3° la possibi-
lité, pour l'ennemi, de couper les lignes
télégraphiques ou d'y pratiquer des déran-
gements. Malgré ces inconvénients, on a
adopté le télégrapJie électrique pour la guerre
de campagne, parce que c'est lui qui peut le
mieux se prêter aux circonstances variées de
la guerre, et qui, en général, fonctionne
dans les conditions les plus régulières (Voir
Aimant, Courant, DtStruction des lignes
télégraphiques, Électro - aimant , (galvano-
mètre, Godet de support, Lignes télégraphi-
ques, Magnétisme, Morse, Paratonnerre,
Parleur, Pose des lignes télégraphiques. Po-
teaux télégraphiques. Réparation des lignes
télégraphiques, Sonnerie.
Le télégraphe optique se compose, à cha-
que station, d'un appareil servant à faire
des signaux optiques visibles à grande dis-
tance, et d'une lunette adaptée à l'appa-
reil, pour observer les signaux faits par la
station avec laquelle on communique. On
rattache à ce système les signaux faits au
moyen de fanions ou de lanternes, et que
l'on observe à l'oùl nu ou à. l'aide d'une
jumelle. Les appareils optiques dont on fait
usage dans la télégraphie militaire sont de
deux sortes : 1° l'appareil de campagne ou à
lentille ; 2° l'appareil de position ou télesco-
pique. Ces deux appareils ont été inventés
par le colonel du génie Mengin. Les instants
TÉLÉGRAPHE.
les plus favorables pour correspondre sont
ceux qui précèdent le lever du soleil ou sui-
vent son coucher.
Les divers modèles d'appareil de campagne
en service se distinguent par le diamètre de
l'objectif d'émission exprimé en centimètres.
Il en existe de 3 modèles :
Celui de 0™,14, du poids de 40 kil., per-
mettant de correspondre la nuit jusqu'à 25
et 30 kilomètres ;
Celui de 0™,24, du poids de 4o kil., per-
mettant de correspondre la nuit jusqu'à 40
et oO kilomètres;
Celui de 0'",30, du poids de 50 kil., per-
mettant de correspondre la nuit jusqu'à 50
et 60 kilomètres.
De jour, par un temps couvert et en opé-
rant avec une lampe à pétrole, la portée des
appareils est les 3/4 des précédentes. Avec
le soleil et une atmosphère pure, on arrive
à la portée géographique.
Pour le réglage, on rend parallèles les
axes des appareils de transmission et de ré-
ception, et l'on place la source lumineuse
au foyer de la lentille d'émission.
Pour faire fonctionner l'appareil, on
appuie sur la pédale M dn manipulateur
{fig, 29'?] ; on démasque ainsi l'ouverture
de la cloison G, qui laisse passer le faisceau
lumineux produit par l'appareil, ou une
image du soleil. Un éclat court correspond
à un point, un éclat long à un trait de
l'alphabet Morse. Le tube oculaire de la
lunette de réception L est embrassé par
2 tiroirs métalliques disposés à angle droit
l'un sur l'autre, et permettant de déplacer
l'axe de la lunette. Lorsqu'on emploie une
lampe à pétrole, celle-ci est placée au foyer
principal des deux lentilles l et l', et elle a
derrière elle un miroir concave m, disposé
de manière à faire correspondre son centre
de figure au foyer des deux lentilles et au
centre du foyer lumineux. Ce moyen de
correspondance est assez long, en raison de
ce qu'il faut espacer les signaux suffisam-
ment pour ne pas produire de confusion.
Il est avantageux de remplacer la lampe
par la lumière solaire, lorsque le soleil est
éclatant. A cet effet, on enlève la lampe et
TÉLÉGRAPHE.
802
le miroir m. et l'on dispose un Miostat sur
le haut de la lioîte de l'appareil.
L'appareil de position se compose essen-
tiellement d'un grand miroir concave qui
réfléchit les rayons incidents suivant des
faisceaux coniques convergeant vers un foyer,
et d'un petit miroir convexe placé en deçà
du foyer, à une distance calculée, de telle
sorte que le faisceau conique réfléchi con-
verge vers un point situé à 0™,20 en avant
du grand miroir. En ce point se trouve un
diaphragme circulaire fixe, et en arrière se
trouve l'écran manipulateur, qu'on ma-
nœuvre à l'aide d'une pédale placée sur le
derrière delà boîte, et d'un système de leviers
articulés. La source lumineuse est placée en
arrière du petit miroir et sa lumière est
concentrée sur le diaphragme, par un sj's-
tème de deux lentilles planes convexes, pla-
cées dans un tube que l'on engage dans une
ouverture cylindrique pratiquée au centre
du grand miroir. Enfln, un petit miroir
concave, concentrique à la source, sert à
renforcer la lumière comme dans Vappareil
de campagne.
Sur le dessus de la boîte sont placées deux
lunettes : la plus grande est la lunette de
réception, la plus petite, d'un très grand
champ, sert de chercheur.
Quand un appareil de position est destiné
à correspondre avec une seule station, il est
scellé invariablement suivant cette direction
unique; au contraire, lorsqu'il doit servir
pour la correspondance avec plusieurs sta-
tions, il est placé sur une table à pivot sus-
ceptible d'être orientée suivant les directions
de ces diverses stations, et chacune de ces
stations est repérée sur le sol par un arrêt
matériel qui permet de passer sans tâtonne-
ment d'une direction à une autre. Deux vis
battantes permettent de donner la dernière
retouche à la position de l'appareil, lorsque
c'est nécessaire.
Pour manipuler, on couvre la lampe et
ses accessoires d'un abat-jour en tôle, qui a
pour objet de préserver la vue de l'opéra-
teur. Celui-ci doit avoir l'œil à l'oculaire de
la lunette de réception, lunette dont il tient
le tube oculaire de la main gauche pour
assurer la fixité de l'œil dans cette position ;
la pédale du manipulateur se trouve à por-
tée de sa main droite, et la transmission,
de même que la réception des signaux, se
font comme il a été dit pour l'a2)pareil de
campagne. Cet appareil peut également être
disposé pour opérer avec la lumière solaire,
au moyen d'un héliostat.
Les avantages du télégraphe optique sont
les suivants : 1° il n'exige pas de fil
conducteur entre les stations, de sorte qu'il
TÉLÉGRAPHIE BltLITAIRE.
n'y a à transporter que les appareils, ce qui
est peu de chose; 2° il n'y a point de lignes
à construire, ce qui procure une économie
de temps et de personnel ; 3° l'ennemi ne
peut y pratiquer de destructions ni de dé-
rangements. En revanche, il présente les in-
convénients suivants : 1° difficulté d'orien-
tation des appareils ; 2° portées peu étendues
de jour pour les appareils de campagne ;
3'' difficulté de trouver des emplacements
élevés pouvant servir de stations, dans la
limite de portée des appareils. Il en résulte
que ce télégraphe est peu pratique en cam-
pagne, tandis qu'il est au contraire très
avantageux pour relier entre elles les diffé-
rentes places fortes.
Quant aux signaux faits au moyen de
fanions et de lanternes, ils sont destinés :
1" à relier les grand' gardes aux réserves
d'avant -postes et celles-ci aux corps dont
elles dépendent, ou bien, exceptionnelle-
ment, un petit poste à une grand' garde;
2° à mettre en relation des détachements,
soit entre eux, soit avec des troupes voi-
sines.
TÉLÉGRAPHIE militaire. Le service
de la télégraphie militaire est rattaché au
service du génie, tant pour le personnel que
pour le matériel. En temps de paix, une
commission consultative de télégraphie étu-
die toutes les questions relatives à l'ensem-
ble du service. Cette commission est présidée
par un général, membre des comités techni-
ques d'état-major et du génie. Elle traite
toutes les questions concernant la mobilisa-
tion et l'organisation, directement avec le
i'^'^ bureau de Vétat-majur général. Elle a
dans ses attributions, non seulement tontes
les questions se rattachant à la télégraphie
militaire, mais encore les relations à entre-
tenir avec l'administration des postes et
télégraphes. Elle traite, en outre, les ques-
tions relatives à l'aérostation et aux colom-
biers militaires. Dans chaque région de corps
d'armée, un fonctionnaire de l'administra-
tion des postes et télégraphes est accrédité
auprès du général en chef. Il est chargé
surtout de prendre, de concert avec le chef
d'état-major du corps d'armée et le directeur
du génie, toutes les mesures propres à assu-
rer, en cas de guerre, la prompte mobilisa-
tion des sections et parcs, ainsi que le fonc-
tionnement du service télégraphique du
territoire.
En temps de guerre, le service de la télégra-
phie militaire comprend pour chaque armée
ou corps d'armée opérant seul : 1° une di-
rection de la télégraphie militaire ; le direc-
teur est un fonctionnaire civil placé sous les
ordres du chef d'état-major ; 2* un service
TÉLÉGRAPHISTE.
803
TÉLÉPHONE.
de 1'''^ ligne ou de marche, exécuté par les
sections télégraphiques <i| l"^"^ ligne; 'i° un
seirice de 2<^ ligne ou des étapes et chemins
de fer, exécuté par les sections télégraphi-
ques de 2« ligne. Le service du territoire est
assuré par le personnel des télégraphes, de-
meuré sur le territoire, dans les régions en
état de siège ou comprises dans la zone des
opérations de l'armée, ce personnel est mis
sur le pied de guerre et est assimilé aux
belligérants. En cas d'insuffisance, on peut
lui adjoindre des auxiliaires militaires.
Le matériel de la télégraphie militaire se
divise en 3 catégories : 1° le matériel de
poste qui comprend les appareils, les pUes et
tous les objets constituant les postes télégra-
phiques; 2° le matériel de ligne, qui com-
prend les fils conducteurs, les câbles, les sup-
ports, les isolateurs, et en général tous les
engins qui servent à établir les lignes télé-
gi-aphiques ; 3" le matériel roulant qui com-
prend les différentes espèces de véhicules,
tels que voitures-postes, fourgons, chariots,
brouettes, etc., destinés à transporter le ma-
tériel de poste et le matériel de ligne à la
suite des armées en campagne.
TÉLÉGRAPHISTE. Celui est chargé de
la transmission et de la réception des dépê-
ches télégraphiques. Se dit plus spécialement
des agents faisant partie des sections télé-
graphiques.
TÉLÉMÈTRE. Instrument qui sert à
Vévaluation des distances. Son principe repose
sur la considération d'un triangle dans
lecfuel on connaît une base et deux angles.
Cette base peut être prise près du but, ainsi
que cela a lieu pour la stadia, ou bien
encore prés de l'opérateur, ainsi que cela a
lieu pour les télémètres Gautier, Goulier,
Labbez, Nolan, etc. Les instruments de cette
dernière catégorie sont beaucoup plus précis
que les stadias ; ce sont les seuk qui con-
viennent pour l'artillerie. Les corps de troupe
d'infanterie sont pourvus du télémètre Labbez,
à raison d'un par bataillon.
TÉLÉPHONE. Appareil électro-magnéti-
que destiné à transmettre les sons à dis-
lance. Son fonctionnement est dû à l'action
des courants d'induction. 11 existe une
grande variété de ces appareils qui différent
entre eux par la disposition de l'aimant et
de la bobine. La téléphonie militaire emploie
surtout : 1° le téléphone Bell, dans lequel
l'aimant est droit, un seul de ses pôles étant
entouré par une bobine ; 2° le téléphone
Gower, avec aimant en fer à cheval et bo-
bine à chaque pôle ; 'A° le téléphone d'Ar-
SOnval, dans lequel les deux pôles sont con-
centriques, et la bobine comprise entre les
deux est tout entière dans le champ magné-
tique. C'est la meilleure disposition: elle a
été modifiée par le capitaine du génie Col-
son, de manière à posséder deux tubes
acoustiques placés de chaque côté de la pla-
que ; un seul appareil peut donc suffire pour
parler et écouter.
Un système téléphonique se compose de
postes, en général identiques, reliés par une
ligue. Chaque poste se compose de quatre
appareils, quelquefois confondus en un seul :
le premier permet d'appeler le poste corres-
pondant ; le deuxième permet d'être appelé
par lui ; le troisième , dit transmetteur ,
transforme les vibrations sonores en courants
ondulatoires; le quatrième, dit récepteur,
transforme ces courants en sons.
La ligne est absolument analogue à une
ligne télégraphique ordinaire, et l'on doit
prendre les mêmes précautions pour l'isole-
ment, la mise en terre et la préservation
contre la foudre. Pour éviter les effets d'in-
duction et les courants telluriques, on se
sert d'un fil de retour. Lorsque la ligne télé-
graphique est posée sur des poteaux suppor-
tant déjà d'autres fils télégraphiques ou télé-
phoniques, il est nécessaire, pour éviter les
effets d'induction, qui gênent énormément,
de faire tourner les deux fils l'un autour de
l'autre sans qu'il y ait contact, aûn de les
placer tous les deux dans les mêmes condi-
tions par rapport aux lils voisins.
Le réglage des appareils, qui est indis-
pensable, consiste à placer la plaque par
rapport à l'aimant , de telle sorte qu'elle
puisse vibrer et qu'elle soit aussi prés que
possible de l'aimant. Ce réglage se fait au
moyen d'une vis.
Pour faire usage du téléphone, \^ corres-
pondant du poste transmetteur place le
pavillon vis-à-vis dé la bouche, à 4 ou
o centimètres, et prononce les mots à tran.s-
meltre en ayant soin de diriger les sons sur
le centre de la plaque qui vibrera sous l'ac-
tion de la voix et réagira sur le magnétisme
du barreau de fer doux. Chaque vibration
donnera naissance à deux courants d'induc-
tion en sens inverse, qui iront, à leur tour,
agir sur le barreau aimanté du récepteur,
où ils donneront lieu à des vibrations iden-
tiques à celles du point de départ. Pendant
ce temps, le correspondant du poste récep-
teur, prévenu par un signal, approche le pa-
villon de son appareil contre l'oroille, et il
perçoit distinctement les paroles prononcées
par son correspondant.
Il existe également des téléphones à pile
ou microphones dans les postes téléphoni-
ques des grandes villes, pour la transmission
à plusieurs centaines de kilomètres. Ces ap-
pareils diffèrent des précédents par la source
TÉLÉPHONIE.
804
TENIR.
d'électricité qui est une pile ; de plus ils com-
portent un appareil très délicat appelé mi-
crophone, destiné à amplifier considérable-
ment les sons, enfin, ils sont pourvus d'une
sonnerie électrique servant d'avertisseur. Les
téléphones à pile ne sont pas en général em -
ployés dans l'armée, car ils ne sont pas por-
tatifs, à cause de l'extrême fragilité des char-
bons du microphone. Toutefois, on s'est servi
de postes microphoniques dans les polygones
d'artillerie, pour le service des batteries de
campagne et pour le tir de siège.
TÉLÉPHONIE. L'art de transmettre les
sons au loin, et par suite de correspondre
verbalement à grande distance. La télépho-
nie est utilisée dans l'armée pour trans-
mettre les résultats de l'observation des
coups et permettre de régler le tir de l'artil-
lerie, particulièrement le tir indirect, lors-
que les observateurs sont éloignés des bou-
ches à feu; elle est surtout employée dans
l'aérostation militaire, afin de permettre à
l'aérostier placé dans la nacelle du ballon,
de transmettre le résultat de ses observa-
tions à un officier qui se trouve à terre à
l'extrémité du câble, et qui les note par
écrit et les envoie au général en chef.
TÉLESCOPE. Instrument d'optique, soit
à réfraction, soit à réflexion, qui sert à ob-
server les objets éloignés. L'appareil de posi-
tion inventé par le colonel Mengin pour le
télégraphe optique est basé sur le principe
du télescope.
TÉMOIGNAGE. Rapport verbal ou écrit
d'un ou de plusieurs témoins sur un fait.
Déposition d'un témoin devant la justice.
TÉMOIN. Celui qui a vu ou entendu
quelque fait et qui peut en faire rapport.
Celui qui fait une déposition devant la jus-
lice militaire ou civile.
Morceau d'amadou qui sert à allumer le
moine et est allumé en même temps ; il sert
à indiquer d'une manière approximative le
temps que met le moine à communiquer le
feu au fourneau, et, par suite, le temps
dont on peut disposer pour s'éloigner.
TEMPS. Division autrefois employée
dans le maniement d'armes et indiquant la
division de certains mouvements. C'est ainsi
qu'on avait la charge en 4 temps, en
12 temps, etc. Divers temps comprenaient
eux-mêmes plusieurs mouvements.
— de guerre. La durée de la guerre
(V. État de guerre).
— de paix. Le temps normal pendant
lequel on n'est pas en état de guerre
(V. État de paix).
TENAILLE. Sorte de 7-edan renversé à
angle très ouvert et que l'on emploie pour
construire les lignes à tenaille, le bonnet de
prêtre. Dans le front bastionné, c'est une
niasse de terre qui sert à protéger l'escarpe
de la courtine contre le tir de l'artillerie,
auquel cette courtine est plus exposée que
les faces par suite de l'élargissement du
fossé en ce point. Son tracé peut être :
1" une simple ligne droite: â" une ligne
brisée (/?</. 53) dont une partie centrale e«t
parallèle à la courtine et deux parties extrê-
mes viennent aboutir aux angles d'épaule;
3° une ligne brisée composée de deux faces
aboutissant aux angles d'épaule ; 4"» de
forme bastionnée.
Dans les anciennes fortifications, la te-
naille recevait un profil défensif, mais dans
les ouvrages modernes, la tenaille ne sert
ordinairement que de masse couvrante avec
un talus extérieur à l'inclinaison naturelle
des terres.
Instrument à deux branches, servant sur-
tout à arracher des clous. 11 en existe une
dans la caisse d'outils d'ouvriers d'art.
TENAILLÉ. La fortification tenaillée est
celle dont le tracé est constitué par une série
de tenailles a'-colées (V. Lignes).
TENAILLON. Contregarde en forme de
lunette placée en avant de la demi-lune.
TENANCIER. Celui qui tient des terres
dépendant d'un fief ou le possédant, mais
soumis à un service militaire.
TENANT. Chevalier qui s'engageait à
combattre en champ clos contre tous les
assaillants qui se présentaient.
TENDEUR à vis. Système servant à
serrer plus ou moins les wagons l'un contre
l'autre. Il se compose de deux étriers termi-
nés par des traverses dans lesquelles est
percé un trou formant écrou et taraudé eu
sens inverse. Dans ces écrous viennent s'en-
gager les deux extrémités d'une vis, filetée
également dans des sens différents et au mi-
lieu de laquelle est fixé un levier permet-
tant de faire tourner la vis.
TENDRE un camp. Disposer un camp
au moyen de tentes.
— une embuscade. Prendre les dispo-
sitions pour organiser une embuscade.
TÉNICLE. Caparaçon du moyen âge.
TENIR. Résister, se maintenir dans la
position occupée.
— en alerte. Inquiéter, harceler l'en-
nemi, pour ne lui laisser aucun repos.
— en échec. Empêcher l'adversaire de
passer, d'exécuter les opération qu'il a en
vue.
— en haleine. Maintenir ses troupes
en état de combattre, en les occupant sans
cesse.
— la campagne. Parcourir la campagne
avec des troupes.
TENON.
805
TERRE-PLEIN.
— tête. Accepter Incombât, attendre
l'adversaire et lui résister.
— (Se) sur ses gardes. Observer soi-
gneusement ce qui se passe, ne marcher ou
ne s'eni,'ager qu'avec précaution.
— (Se) sur la défensive. Rester dans
les positions occupées , sans chercher à
lirendre Voffensive.
TENON. Saillie que présente le canon du
fusil pour permettre d'y fixer l'épée-baïon-
nette. Les tenons sont au nombre de deux :
le grand et le petit.
— des projectiles (V. Forcement des
projeclilfs) .
TENSION. Pour augmenter la portée
d'une pile, on associe plusieurs éléments en
tension, en réunissant le zinc de chaque
élément au charbon de l'élément suivant.
— de la trajectoire (V. Trajectoire).
TENTATIVE. Aclion d'essayer de faire
une opération. Essai tenté pour obtenir un
résultat. La tentative de contrainte ou de
corruption u'ayant produit aucun effet est
punie d'un emprisonnement de 3 à 6 mois
(art. 261).
TENTE. Espèce de pavillon de grosse
toile que l'on dresse pour se mettre à l'abri
des injures du temps. Les différentes espèces
de tentes utilisées dans l'armée française
sont : le sac tente-abri; la grande tente co-
nique, qui peut contenir 12 fantassins ou
16 cavaliers ; la tente-baraque ou tente Fa-
vret, qui est employée par le service des
subsistances militaires, principalement pour
les boulangeries de campagne (Y. Canon-
nières).
TENDE. Manière dont le soldat se tient,
tant dans sa personne que dans ses effets.
Ensemble des effets d'uniforme (habille-
ment et équipement) qui sont à l'usage du
soldat. La tenue varie suivant la saison :
tenue lïèlé, tenue d'hiver ; suivant l'époque
de la journée : tenue du matin, tenue du
jour; suivant le genre de service: grande
tenue, tenue de service, tenue de campagne ;
suivant les grades : tenue d'officier, de sous-
officier, de soldat, etc. Ces diverses tenues,
ainsi que les conditions dans lesquelles elles
doivent être portées, sont décrites et pré-
vues dans les règlements ou instructions, et
notamment dans le service intérieur (cha-
pitre XLV).
— bourgeoise. Une décision ministé-
rielle Ju 30 juillet 1883 {B. 0., p. r.,
page 120) autorise le port de la tenue bour-
geoise eu dehors des établissements mili-
taires à tous les officiers qui ne sont pas de
service, ainsi que dans toutes les circon-
stances où leur présence n'a aucun caractère
officiel.
TERGIDUCTEUR. Officiers placés en
serre-fdes à la queue de la centurie. Cer-
tains auteurs prétendent que ce genre d'em-
ploi n'a pas existé,
TEREBRA ou TEREBRUS. Machine de
guerre servant, comme les tarières, à percer
les murailles.
TERPAN. Ancienne arme de guerre des
Turcs consistant, comme le faucliard, en
une serpe fixée au bout d'une longue
hampe.
TERRAIN. Espace de terre considéré
par rapport à son étendue ou à sa configu-
ration, ou à l'emploi qu'on veut en faire.
Au point de vue militaire, le terrain a une
influence très grande, surtout depuis le per-
fectionnement des armes à feu, car il est de-
venu de nos jours la véritable arme défen-
sive, la seule qui soit capable de fournir un
abri suffisant contre les projectiles. Les pro-
priétés militaires du terrain dépendent :
1° de sa conformation générale, c'est-à-dire
des reliefs relatifs qu'il présente, des pentes
qui, raccordent ces reliefs entre eux ; 2° de la
nature du sol ; 3° des accidents superficiels
qu'on y rencontre, grandes coupures, ob-
stacles, couverts naturels ou artificiels ;
4° des facilités qu'il offre pour l'établisse-
ment des communications (V. Hauteurs,
Mont, Montagne, Position militaire).
— des attaques. Terrain qui se trouve
au delà des glacis d'une place forte ou d'un
fort, du côté du point d'attaque, et sur le-
quel sont établis les travaux de sape et de
mine.
— de combat. Le terrain sur lequel on
combat, ou sur lequel on a combattu, ou
sur lequel on peut être appelé à combattre
dans certains combats.
— dangereux (V. Défilement).
— d'exercice ou de manœuvre (Voir
Champ de manœuvre) ,
— militaire. Le terrain qui se trouve
compris dans la zone des servitudes militaires.
TERRASSE. Levée de terre ; ouvrage
en forme de plate-forme.
TERRASSEMENT. Action de piocher,
pelleter, transporter la terre et la disposer
dans la forme voulue pour le but pour-
suivi.
TERRE (V. Nature de la terre et Nombre
de travailleurs).
TERRE-PLEIN. Élément constitutif du
profil, qui forme la partie de l'ouvrage sur
laquelle le défenseur peut circuler en restant
à l'ahri des projectiles de l'ennemi, tout en
restant à proximité de leur emplacement de
combat. Dans la fortification passagère, ce
terre-plein est constitué par la tranchée In-
térieure ou par le terrain naturel. Dans la
TERRER (SE).
fortification permanente, le terre-plein, de
6 mètres de large enviroa et à 4™, 50 au-
dessous de la crête, se trouve immédiate-
ment attenant au talus de banquette d'infan-
terie ou d'artillerie. 11 est relié au sol na-
turel par le talus de rempart.
On nomme aussi terre-plein la plate-forme
des batteries de l^^ et de 2^ position. Il est
le plus souvent enfoncé à 0™,80 ou l mètre
au-dessous du terrain naturel et a au plus
8 mètres de lar^e pour permettre le recul
des pièces ; cette largeur doit être réduite le
plus possible pour diminuer le travail.
TERRER (se). Se mettre à couvert du
feu ennemi au moyen de travaux de terre,
surtout des travaux de sape.
TERRITOIRE. Étendue de terre qui dé-
pend d'un État, d'une province, d'une juri-
diction. En Algérie et au Tonkin.ou donne
le nom de territoire civil à celui qui est
administré par des fonctionnaires civils, et
de territoire niilitai^-e à celui qui est admi-
nistré par des militaires.
TERRITORIAL. Qui concerne le terri-
toire, qui appartient au territoire (V. /lr?HeV
territoriale, période d'instruction, recrute-
ment, convocation).
TERTIAIRES (tertiarii). Soldat du
3° rang de la légion romaine.
TERZE. Corps de milice espagnol, ita-
lien ou hollandais du XY" siècle, dont la
force et la forme ont varié. C'était à la fois
xxn régiment et un bataillon, composé partie
de piquiers et partie de mousquetaires.
TESSUAIRE. Celui qui, dans cliaque
légion romaine, recevait le mot d'ordre du
tribun de service ; ce mot était inscrit sur
une tablette de bois nommée tassera mili-
taris.
TESTAMENT. Acte par lequel on dis-
pose, pour le temps où l'on ne sera plus, de
tout ou partie de ses biens. 11 ne faut pas
eonfondre le testament avec la donation. On
distingue trois sortes de testaments : 1° le
testament olographe; 2° le testament par acte
public; .3° le testament mystique.
— olographe. Celui qui est écrit en
entier, daté et signé de la main du testa-
teur ; il n'est assujetti à aucune autre forme.
La date comprend l'indication du mois, du
lieu et du jour; elle peut être placée soit en
tète, soit dans le corps même, soit à la fin
d\ l'acte; il en est de même de la signa-
ture. L'indication du lieu n'est pas néces-
saire. Un seul mot, même en interligne ou
en renvoi, qui serait d'une main étrangère,
entraîne la nullité de l'acte.
— par acte public. En France il est reçu,
soit par un notaire en présence de quatre
témoins, soit par deux notaires en présence
806 TESTAMENT.
de deux témoins. Les témoins doivent être
Français, majeurs et du genre masculin. Le
testament est dicté en entier par le notaire ;
il en est donné lecture au testateur et aux
témoins sous peine de nullité. Il doit être
signé par le testateur ; si celui-ci ne sait pas
signer, mention expresse en est faite dans
l'acte; il doit être également signé par le
notaire et par les témoins.
Les testaments des militaires et des indi-
vidus employés à une armée active peuvent
être reçus : 1° par tout officier supérieur,
en présence de deux témoins; 2° par un
fonctionnaire de l'intendance en présence de
deux témoins ; 3° par deux fonctionnaires
de l'intendance, sans autres témoins ; 4° si
le testateur est en traitement à l'hôpital, le
testament peut être reçu, en outre, par le
médecin en chef assisté de l'officier compta-
ble. Ces actes sont établis dans les mêmes
formes que pour les testaments notariés,
avec cette seule différence que l'officier ré-
dacteur n'est pas obligé d'écrire le testament
lui-même. Le testament est adressé à l'in-
tendant de l'armée, qui le fait parvenir au
Ministre de la guerre. Celui-ci en fait le
dépôt, clos et cacheté, au greffe de la jus-
tice de paix du dernier domicile du testa-
teur. Cet acte doit rester secret jusqu'à la
mort du testateur. A ce moment seulement,
on envoie le testament au président du tri-
bunal civil qui en dresse procès-verbal et en
ordonne le dépôt chez un notaire, lequel
remplit dès lors les formalités nécessaires.
Le testament militaire fait dans les formes
ci-dessus est nul six mois après que le tes-
tateur est revenu dans un lieu où il a la
possibilité d'employer les formes ordinaires.
Ces testaments doivent être enregistrés som-
mairement sur le Mémorial des actes conser-
vatoires des intérêts civils des militaires aux
armées.
— mystique ou secret. Lorsqu'une
personne veut faire un testament secret,
tout en lui donnant les mêmes garanties
qu'un testament par acte public, elle rédige
ou fait rédiger ses dispositions, les signe et
les met dans une enveloppe qu'elle clôt et
scelle; elle le présente ainsi à un notaire
en présence de six témoins ; elle déclare, en
leur présence, que le contenu de ce papier
est son testament écrit et signé par elle, ou
écrit par une autre personne et signé par
elle-même. Le notaire dresse acte de cette
déclaration sur l'enveloppe même ; cet acte
de suscription est signé, tant par le notaire
que par le testateur et par les témoins.
Dans le cas où le testateur ne peut pas si-
gner, il doit en être fait mention et un
7^ témoin est appelé. Les témoins peuvent
TESTIERE.
807
TETE.
être les légataires ou les parents, pouiTU
qu'ils soient Français, majeurs et du sexe
masculin. Le plupart des jurisconsultes sont
d'avis que ce gem-e de testament ne peut
être fait aux armées, sans quoi la loi eût
spécifié des simplifications.
— maritime. Les militaires embarqués
peuvent tester suivant les formes du testa-
ment maritime. Ce testament est reçu en
présence de deux témoins : sur les vaisseaux
de l'Etat, par le commandant du bord ou
son second, conjointement avec le commis-
saire de la marine ; sur les bateaux du
commerce, par le capitaine conjointement
avec l'écrivain du navire. Le testament ma-
ritime n'est valable qu'autant qu'il a été
fait sur mer, et que le testateur est mort en
mer, ou dans les trois mois après sa des-
cente à terre, et dans un lieu où il n'a
pas pu le refaire dans les formes ordinaires.
TESTIERE. Partie antérieme du har-
nais de fer du cheval bardé.
TESTDDE arietaria. Baraque en plan-
che montée sur roues, qui servait autrefois
à couvrir les hommes qui creusaient les
tranchées, ou ceux qui étaient employés à
la manœuvre du bélier.
TÊTE. Premier élément constitué d'une
tête fonnée en colonne.
— (à) droite (gauche). Commande-
ment auquel le soldat doit tourner la tète à
droite ou à gauche pour s'aligner.
— devis. Partie supérieure d'une vis ;
une fente ou coche y est pratiquée pour
l'emploi de tournevis.
— de porc V. Coin tactique.
— de pont. Ensemble des travaux de
fortification que l'on effectue, soit pour fa-
voriser le passage d'un cours d'eau, soit
pour l'interdire. 11 a été donné quelques
indications sur l'organisation d'une tète de
pont dans la défense d'un pont. Mais cette
organisation varie sui^ ant les circonstances
et il y a lieu de l'examiner ici plus complè-
tement.
— dans l'offensive. A défaut de ponts
existant en nombre suffisant ou situés dans
de mauvaises conditions tactiques, on con-
struit des ponts militaires. Le point de pas-
sage doit présenter des conditions d'accès et
de débouché faciles, et, en outre, au point
de vue défensif, être situé dans un rentrant
où la live amie domine généralement l'autre
rive et dont la courbure permet de flanquer
la ligne de défense par l'artillerie. On admet
qu'il faut établir un pont par corps d'ar-
mée et que, pour éditer l'encombrement,
les ponts doivent être distants entre eux
d'environ 300 mètres. L'ensemble est pro-
tégé par une seule tète de pont (fig. 297).
La !'■'' ligne s'étend jusqu'à 2,000 mètres
en avant des points extrêmes ; elle se com-
pose, en général, d'un certain nombre de
points d'appui (ouvrages ou localités mises
en état de défense) disposés de manière à se
Fi". 297.
prêter un mutuel appui (300 à oOO mètres
de distance réciproque). Ils sont soutenus et
flanqués par une fraction notable de l'ar-
tillerie, qui s'est installée sur la rive amie,
de manière à empêcher l'ennemi qui s'en
serait emparé de s'y maintenir. Cette
l""^ ligne peut aussi bien permettre une
marche en avant que de laisser le temps de
battre en retraite.
S'il est poesible, ce qui aura lieu rare-
ment, on organisera une 2" ligne entre la
i^^ et les ponts, pour y continuer la résis-
tance. Mais dans tous les cas, on établira,
en avant de chaque pont, un ouvrage so-
lide formant réduit et consistant en flèches
ou lunettes. L'arrière-garde doit résister
assez longtemps dans ces ouvrages pour assu-
rer la retraite des défenseurs, ainsi que le
repliement ou la destruction des ponts. Cette
arrière-garde passe la rivière à son tour,
soit à la nage, soit dans des barques.
Comme travail accessoire, on construit
des estacades.
— dans la défensive. Pour empêcher
l'ennemi de franchir un cours d'eau lors-
qu'on est dans l'incertitude du point qu'il
choisira, la défense doit être essentiellement
active, et la fortification ne peut jouer qu'un
rôle bien secondaire.
Il faut d'abord détruire tous les moyens
de passage : ponts, bacs, trailles, barques et
bois quelconques. Dès qu'on est renseigné
sur le point de passage, on établit, en arriére
de ce passage, une organisation improvisée
comprenant une première ligne concave d'ou-
vrages d'infanterie à bonne portée de fusil
du débouché. En arrière, sur des positions
dominantes, sera construite une deuxième
ligne comprenant toute l'artillerie et quel-
ques ouvrages solides, précédés de nom-
breuses défenses accessoires.
— imj)rovisée. Lorsque le passage doit
s'effectuer en présence de l'ennemi, l'opéra-
tion devient très périlleuse ; aussi faut-il, le
plus souvent, avoir autant recours à la sur-
prise et à la ruse qu'à la fortification.
TETE.
808
THEME.
Dès que le point de passage est choisi, on
tait passer, au moyen de nacelles et de ra-
deaux, quelques détachements sur la rive
ennemie, en même temps que l'on construit
auelques épaulements sur la rive amie. Les
troupes qui ont traverse se portent en avant
et refoulent les avant-postes ennemis aidées,
SI c'est nécessaire, par l'artillerie établie sur
la rive amie ; dès qu'elles sont arrivées à
bonne distance eu avant du passage, elles
s'établissent dans des tranchées-abris ou
occupent les localités favorables : l'organisa-
tion se complète à mesure que les renforts
arrivent. En môme temps que s'effectue le
passage sur bateaux, commence la construc-
tion des ponts.
— pour le cas d'une retraite. Si l'on
est presse par le temps, on se contente de
construire les réduits qui couvrent les
ponts.
— de sape. Partie de la saj^e la plus
avancée vers l'ennemi.
— de tranchée. L'endroit de la tran-
chée qui est le plus avancé du côté de
l'ennemi.
— d'étapes de route. On désigne sous
ce nom le gîte d'elapes le plus rapproché de
l'armée, sur chaque ligne d'étapes routières;
c'est vers ce point que s'opère le contact du
service des étapes avec les services de l'ar-
mée. On établit : 1° le premier éclielon du
firand parc d'artillerie; 2° le parc du génie;
3° une sous-intendance, avec une gestion
des subsistances, ainsi que les fractions de
parc de bétail d'armée correspondant au
nombre de corps d'armée à desservir, et
quelquefois même une ou plusieurs boulan-
geries de campagne; 4° un hôpital d'éca-
cuation ; 5° un bureau d'étapes de la tréso-
rerie et des postes; 6° un petit dépôt de
matériel télégrapliique et un bureau télégra-
phique d'étapes ; 7" un cadre d'embrigade-
ment.
On établit les têtes d'étapes dès que la
distance entre les stations tètes d'étapes de
guerre et les corps d'armée devient assez
grande pour que ces corps ne puissent plus,
par leurs propres moyens, se ravitailler ou
assurer les évacuations sur les stations tètes
d'étapes de guerre qui leur sont affectées. Les
têtes d'étapes de route se meuvent avec tous
leurs organes de fonctionnement, en suivant
les mouvements de l'armée et en se main-
tenant, en moyenne, à deux étapes des can-
tonnements du gros des corps d'armée. Si le
front de l'armée n'est pas trop étendu, et si
le nombre des lignes de communication le
permet, on organise, autant que possible,
une tête d'étapes de route pour deux corps
d'armée. Le commandant de l'armée assi-
gne, dans son ordre journalier, la position
et l'affectation des tètes d'étapes de route.
Elles sont sous les ordres d'un commandant
d'étapes.
— mobile. Pièce de la culasse mobile du
fusil modèle 1874 et modèle 1886, qui sert
à donner appui au culot de la cartouclie et
à loger l'extracteur. Elle forme le prolonge-
ment du cylindre, mais elle ne participe
pas à son mouvement de rotation. Elle est
percée d'un canal circulaire en avant et
ovale en arrière, dans lequel s'engage un
percuteur qui a une forme semblable. Il en
résulte que ces deux pièces, lorsqu'elles se
pénètrent, ne peuvent prendre de mouve-
ment de rotation autour de l'axe indépen-
damment l'une de l'autre.
TÊTIÈRE. Partie supérieure de la bride,
qui sert à soutenir le mors en passant der-
rière le toupet du ciieval.
TÉTRAPHALANGARCHIE ou TÉTRA-
PHALANGIE. Agrégation constitutive de
l'armée grecque, comprenant 13,384 oplites
en 4 phalanges. Le chef qui en avait le
commandement s'appelait télraphalangar-
que.
TÉTRARCHIE. Moitié de la taxiarchie
des Grecs. Se composait de 4 files d'oplites
sur 16 de profondeur, sous les ordres d'un
tétrarque.
THALWEG. De l'allemand thaï (vallée)
et wcg (chemin). Ligne qui suit le fond
d'une vallée et suivant laquelle se dirigent
les eaux courantes.
TH£. ('euilles d'un arbrisseau servant à
faire une infusion qui se prend chaude. Des
allocations de thé sont faites aux troupes de
certaines garnisons, lorsque la qualité de
l'eau laisse à désirer ; il peut être également
fait des distributions de thé additionné de
rhum, au compte de l'ordinaire, pour com-
battre certaines maladies épidémiques telles
que l'influenza.
THÉÂTRE de guerre. Ensemble des
contrées où se déroulent les diverses opéra-
tions d'une ou de plusieurs campagnes. Ce
théâtre ne peut, en général, être choisi
d'avance, et c'est affaire de la logistique et
de la stratégie de savoir tirer parti de ceux
qui se présentent, en tenant compte de la
nature du pays, de ses ressources, du temps
dont on dispose, etc. (V. Plan de guerre).
— d'opérations. Portion du territoire
sur lequel s'effectuent les opérations des
armées, soit pendant une campagne entière,
soit au moment que l'on considère (V. Base
d'opérations. Stratégie, Lignes d'opérations.
Plan de campagne).
THËME de manoeuvre. Projet de ma-
nœuvre à exécuter en terrain varié.
THENÇON.
THENÇON. Maillet ou masse d'armes
dont on se servait au moyen âge.
THÉODOLITE. Instiumeut destiné à
mesurer les angles dans les opérations fjêo-
désiques. Il présente des dispositions très
variées.
THÉORICIEN. Qui ne connaît que la
théorie et n"a jamais eu l'occasion de la
mettre en pratique. Se dit aussi de celui
qui, en tactique, prend d'une manière trop
absolue les règles ou idées générales que
donne la théorie, au lieu de n'en retenir et
de n'en appliquer que l'esprit.
THÉORIE. Livres, ouvrages, placards,
règlements, dont l'achat est autorisé par le
Ministre pour les diverses écoles ou instruc-
tions théoriques. Exposé des principes ou
des règles concernant les exercices et ma-
nœuvres des diverses armes. Dans les corps,
les théories servent à l'instruction des cadres
et à assurer l'uniformité des mouvements.
Dans ce sens, le mot théorie veut dire plutôt
règlement de manœuvres. Pourtant, les mili-
taires donnent le nom générique de tliéorie
à toutes les instructions faites dans les
chambres sur les diverses branches du ser-
vice, sur le montage et le démontage des
armes, sur les connaissances ou travaux spé-
ciaux à chaque arme. Dans ce cas, le mot
conférence serait plus juste.
— pratiqae. Application, sur le terrain,
des règles écrites. Se dit surtout des exer-
cices des cadres.
— récitative. Règlements ou instruc-
tions que l'on fait apprendre et réciter aux
divers gradés ou candidats.
THÉORIES et placards. Les théories,
règlements et placards sont fournis gratuite-
ment aux corps de troupe. Ceux-ci établis-
sent chaque année leur demande , sous
forme d'état décompté, conformément aux
dispositions de l'instruction ministérielle du
22 décembre 1887 (B. 0., p. r., page 110)
et l'adressent à l'intendant du gouverne-
ment de Paris.
THÉORIQUE. Qui se rapporte à ia théo-
rie : insirucliou théorique.
THÉRARQUE. Chef d'une thérarchie, la-
quelle comprenait deux éléphants montés
par des soldats.
THERMO -ÉLECTRICITÉ. Électricité
produite par la chaleur.
THERMOMÈTRE. Instrument destiné
à mesurer les variations de la température.
Il est basé sur le principe de la dilatation
des corps par la clialeur et consiste en un
tube en verre en partie rempli de mercure
ou d'alcool. Le tube est d'un diamètre très
petit, mais il présente à son extrémité infé-
rieure un renflement d'une assez grande ca-
809 TIERCEMENT.
pacité, afin de rendre plus appréciables les
moindres variations de Id température. Le
tube est généralement fixé sur une échelle
graduée dont le zéro correspond à la tempé-
rature de la glace fondante, et le 100° à
celle de l'ébuUition d3 l'eau, dans le ther-
momètre centigrade.
Dans le thermomètre Réaumur, la tempé-
rature d'ébuUition de l'eau ne correspond
qu'à 80 degrés. Chaque infirmerie régimen-
taire doit être pourvue de trois thermomètres
médicaux, au compte du service de santé, et
chaque infirmerie vétérinaire doit être mu-
nie d'au moins un thermomètre, au compte
de la masse d'entretien du harnachement et
ferrage.
THEULÂ.CHE. Sorte de bouclier ou de
rondelle armée de pointes en usage du temps
de la ciievalerie.
C'était aussi une arme d'estoc, du génie
de Vépieu ou de la hallebarde à fer al-
longé.
THIRROS. Bouclier dont les Gaulois fai-
saient usage.
THORACATUS. Épithéte donnée au sol-
dat qui portait une cuirasse.
THORAX. Cuirasse en forme de plastron,
dont les Grecs et les Germains faisaient
usage.
THURÈCLE. Nom donné autrefois à une
tour de fortitlcation.
THYRÉOPHORE. Cavalier grec qui por-
tait un bouclier plus haut que large, appelé
thyréos.
TIARE. Bonnet oriental se terminant en
pointe, casque de la milice grecque.
TIC. Habitude vicieuse que contractent
les chevaux et les mulets.
TIERCE. Coup d'escrime qui consiste eu
une botte allongée sur l'épée adverse. C'est
également une parade de la lame supérieure
avec la main renversée. Il y a aussi des
contres et des doubles-contres de tierce.
TIERCEMENT. Au début, en 1793, ce
mot signifiait la répartition par tierce par-
tie, dans chacun des 3 bataillons de la
demi-brigade, d'une quantité proportion-
nelle d'officiers et d'hommes de troupe.
Mais à partir de 1821, le mot tiercement a
eu le même sens que classement. De 1821 à
1838 tous les ans, et de 1838 à 1871 tous
les trois ans, le général inspecteur faisait
placer les capitaines dans les compagnies sui-
vant leur rang d'ancienneté, mais les com-
pagnies suivaient le capitaine et changeaient
par suite de numéros. Comme palliatif à ce
bouleversement anormal et dispendieux, on
affecta, en 1833, une lettre à chaque com-
IJagnie comme signe invariable, qui serait
apposé sur toutes les pièces de comptabilité.
TIMAR.
On s'explique difGcileinent la raison de ces
changements de dénomination perpétuels et
surtout de la persistance de cette mesure in-
justifiable jusqu'à l'époque assez récente, où
l'on finit par la supprimer.
TIMAR. Bénéfice militaire ou revenu
d'une terre de conquête dans la milice
turque.
TIMARIOT. Soldat de la milice turque,
qui bénéficiait viagèrement d'un timar, à
charge de se tenir toujours prêt à partir en
campagne.
TIMBALE. Sorte de tambour, dont le
cuir est tendu sur une caisse d'airain. 11
était en usage chez les peuples de l'anti-
quité. 11 y en eut eu France à partir du
règne de Charles Vil jusqu'en 1871 ; on s'en
est servi même dans la cavalerie.
TIMBALIER. Soldat jouant des tim-
bales, qu'il devait défendre au péril de sa
vie.
TIMBRE ou CALOTTE. Partie arron-
die du casque, couvrant le sommet de la
tête, depuis le front jusqu'à la nuque.
On désigne sous ce nom certaines em-
preintes dont on se sert pour marquer di-
verses choses, ainsi que le cachet même em-
ployé à cet usage. Tous les papiers destinés
aux actes civils et judiciaires et notamment
les marchés doivent être soumis aux droits
de timbre et d'enregistrement, à l'exception
des marchés passés par les corps de troupe
(Décret du 3 avril 1869).
— de dimension. Les factures ou mé-
moires qui doivent être produits aux payeurs
du Trésor public à l'appui des ordonnances
et des mandats de payement sont assujettis
au timbre de dimension, à l'exception des
pièces de dépense de 10 francs et au-des-
sous qui sont intitulées : Quittance.
— de quittance. Le timbre de quit-
tance de 10 centimes doit appuyer les ac-
quits de toute espèce de dépense supérieure
à 10 francs. Ce timbre est fourni par le
créancier .
poste. Cachet adhésif que l'on ap-
pose sur les lettres ou paquets pour les af-
franchir. Le vaguemestre est autorisé à
vendre des timbres-poste aux militaires.
TIMON. Pièce de bois longue et droite
placée au train de devant des fourgons et
des chariots, et aux deux côtés de laquelle
on attelle les chevaux.
TIR. Action de lancer un projectile au
moyen d'une arme à feu. Le mot vient de
ce que, pour faiie usage des premières
armes (les arcs, les machines, etc.), on tirait
sur des cordes ou des ressorts pour les mettre
en action.
— à démonter. Tir exécuté dans l'at-
810 TIR.
taque d'une place, par certaines batteries
qui sont chargées spét-ialement de tirer sur
les pièces placées à découvert sur les rem-
parts. (V. Batterie à démonter.)
— à dos. Tir qui arrive à prendre di-
rectement par derrière la face de l'ouvrage
à battre. Opposé du tir direct {fig. 298).
— à la cible. Tir avec des projectiles
réels que l'on exécute dans les clmmps de tir
sur des cibles pour exercer les soldats au tir
de campagne.
— à revers. Tir qui arrive obliquement
par derrière la face de l'ouvrage à battre.
Opposé du tir d'èclMrpe {fig. 298). (Voir
Batterie de rerej'S.)
— à ricochet. Tir dans lequel on cher-
che à utiliser les bonds que fait le projec-
tile au-dessus du sol après l'avoir rencontré
la première fois. (V. Ricochet.)
— convergent. Tir dans lequel plu-
sieurs pièces ou batteries font converger
leurs coups sur un même but.
— de démolition. Tir plongeant sur
toute la surface de la maçonnerie à déta-
cher, lorsqu'on ne peut arriver à obtenir
une brèche régulière au moyen du lir en
brèche. (V. Batteries de démolition.)
— d'écharpe. Tir dans lequel on cher-
che à prendre de biais les faces des ouvrages
qu'on ne peut enfiler. Opposé du tir à re-
vers iftg. 298).
— d'enfilade. Celui qui se fait dans le
prolongement des crêtes attaquées [fig. 298).
(V. Batteries d'enfilade.)
— de plein fouet. Tir direct d'une bou-
che à feu exécuté avec la charge maxima,
désignée le plus souvent sous le nom de
charge normale.
— de rupture. Tir employé pour bri-
ser les cuirassements, les coupoles métal-
liques. S'exécute uniquement avec des bou-
ches à feu de gros calibre, tirant des
projectiles de rupture.
— des armes portatives. Ce tir com-
porte trois opérations : 1° cluirger l'arme ;
2" viser; 3° faii-e feu au moyen de l'action
TIR.
841
TIRAILLEURS.
léteate.
opérations sont les pras importantes et les
plus délicates, car elles ont pour objet de
faire passer la trajectoire par le but à at-
teindre. Pour les exécuter convenablement,
les hommes doivent faire de nombreux exer-
cices préparatoires ainsi que le tir à la cible ;
les officiers doivent de plus posséder la théo-
rie exposée dans le Manuel de tir, notam-
ment savoir efifectuer rapidement l'appré-
ciation des distances.
— des bouches à feu. Il comporte
quatre opérations : 1" Mettre la pièce en
batterie; 2» charger; 3° pointer; i^ faire
feu.
De ces quatre opérations, la plus impor-
tante est le pointage, qui nécessite la con-
naissance de la distance du but à battre
(V. Appréciation des dislances. Télémètres),
et le réglage du tir.
— direct. Tir qui se fait normalement
aux crêtes sur un but visible et que l'on
vise directement par la hausse et le gui-
don (fig. 298).
— en brèche. Tir dire^-t qui est em-
plo}é pour pratiquer dans les murs d'es-
carpe des brèches faites au moyen de
3 tranchées, dont 2 verticales sont paral-
lèles et la 3" horizontale rejoint l'extrémité
inférieure des deux autres. (V. Batterie de
brèche.)
— fichant, rasant. (V. Flanquement.)
— fusant (V. Fusée fusante).
— indirect. Genre de tir dans lequel on
ne peut pas viser directement le but et pour
lequel il faut employer des procédés spé-
ciaux. (V. Pointage).
— individuels, d'ensemble, de ré-
glage, de perfectionnement (V. Manuel
de l'Instructeur de tir.)
— percutant V. Percutant).
— plongeant. Genre de tir qui s'exécute
avec des charges réduites, et dans lequel,
par suite, la courbure de la trajectoire est
plus prononcée, la vitesse du projectile plus
faible, la justesse et les effets destructeurs
moindres. Il permet, par contre, d'atteindre
des buts invisibles ou masqués, que le tir
de plein fouet ne pourrait frapper. (Voir
Batteries de bombardement.)
— réduit. Tir que l'on exécute avec le
fusil, en faisant usage d'une cartouche de
tir réduit, c'est-à-dire à faible charge et
à distance raccourcie, pour préparer les
hommes au tir do la cartouche réglemen-
taire.
— roulant. Tir à peu près abandonné
actuellement et qui consiste à lancer des
bombes avec des mortiers lisses, en employant
de très faibles charges, de manière que
les projectiles roulent simplement sur le sol.
En raison de leur faible vitesse, ils suivaient
toutes les aspérités du terrain, franchis-
saient ainsi la crête des ouvrages en terre et
venaient éclater dans l'intérienr de ces der-
niers.
— vertical. Tir indirect dans lequel
l'angle de tir atteint ou dépasse 4o°. Em-
ployé surtout avec des mortiers, pour que
les projectiles viennent retomber presque
verticalement sur le but, en produisant des
effets d'écrasement que ce genre de tir peut
seul produire.
TIRAGE au sort. Opération par laquelle
les jeunes gens compris sur les tableaux de
recensement d'un même canton tirent des
numéros d'une urne, d'après lesquels ils
seront classés dans les armées de terre ou de
mer, dans la 1''° ou dans la 2° portion du
contingent. Le tirage au sort est fait au
chef-lieu de canton en séance publique, de-
vant le sous-préfet assisté des maires du
canton. Avant de commencer les opérations
du tirage, le sous-préfet compte publique-
ment les numéros et les dépose dans l'urne,
après s'être assuré que leur nombre est égala
celui des jeunes gens appelés à y prendre part,
et il extrait de l'urne les premiers numéros
attriliués de droit aux omis. Aussitôt après,
chacun des jeunes gens, appelés dans l'ordre
du tableau, prend dans l'urne un numéro
qui est immédiatement proclamé. Pour les
absents, le numéro est tiré par les parents
ou, à défaut, par le maire de la commune.
L'opération du tirage continue sans inter-
ruption jusqu'à ce que le dernier numéro
soit sorti de l'urne. Elle ne peut être recom-
mencée dans aucun cas. Les jeunes gens qui
ne se trouveraient pas pourvus de numéros
sont inscrits à la suite avec des numéros sup-
plémentaires et tirent entre eux pour déter-
miner l'ordre suivant lequel ils doivent être
inscrits. La liste de tirage au sort est dressée
à mesure que les numéros sont proclamés.
TIRAILLER. Tir irrégulier et à volonté
par lequel on commence généralement l'at-
taque.
TIRAILLEURS. Soldats placés en avant
d'une colonne pour engager le combat.
L'usage des tirailleurs en grande bande fut
introduite en France dés le 16* siècle, et
pratiqué avec succès par Coligny. Toutefois,
jusqu'en 1871, on ne considérait les tirail-
leurs que comme destinés seulement à pré-
parer l'attaque, laquelle devait toujours
être exécutée, disait le règlement, « par des
colonnes bien maintenues dans la main de
leurs chefs ». Actuellement, l'importance
prépondérante du feu comme moyen d'ac-
tion de l'infanterie et l'impossibilité [wur
TIRANT DE CAISSE.
813
TOLET.
une troupe d'un effectif un peu considérable
de combattre en ordre serré dans la zone
efficace du feu de l'ennemi, ont obligé de
translater le combat sur la ligne des tirailleurs
(V. Formation de combat de l'infanterie)
— algériens. 11 existe en Afrique quatre
régiments de tirailleurs indigènes, à raison
d'un par province d'Algérie et d'un pour la
Tunisie. Ces régiments sont à 4 bataillons
de 4 compagnies, plus une compagnie de
dépôt. Les liommes de troupe sont des indi-
gènes recrutés par voie d'engagement volon-
taire ou de rengagement, a l'exception de
8 gradés et de 6 hommes (ouvriers, ordon-
nances, élèves caporaux) par compagnie, qui
sont Français. La moitié du cadre des lieu-
tenants et des sous-lieutenants est composé
d'indigènes; à partir du grade de capitaine,
les officiers sont exclusivement Français.
L'uniforme des tirailleurs algériens consiste
en un pantalon flottant à l'orientale, dont le
bas est pris dans de grandes guêtres en drap,
un gilet et une veste ouverte, de couleur
bleu de ciel ; une chéchia .ouge entourée d'un
turban blanc. La chaussure et l'armement
sont les mêmes que dans les régiments d'in-
fanterie de ligne.
— annamites. 11 en existe un régiment
de 3 bataillons à 4 compagnies; les soldats
indigènes sont recrutés par voie d'appel
régional et par des rengagements ; les cadres
sont presque entièrement français, mais
peuvent comporter des indigènes, dans la
proportion de moitié du nombre total jus-
qu'au grade de lieutenant inclusivement.
— sénégalais. 11 en existe un régiment
à 3 bataillons de é compagnies; chaque ba-
taillon forme un corps séparé ne relevant du
dépôt que pour l'administration. Les soldats
indigènes se recrutent par voie d'engage-
ments« Les cadres sont composés comme
ceux des tirailleurs annamites.
— tonkinois. Ils forment 3 régiments à
3 bataillons de 4 compagnies. Les soldats
indigènes se recrutent par voie <l'engage-
ments volontaires. Les cadres sont composés
comme ceux des tirailleurs annamites.
TIRANT de caisse. Sorte d'anneau
triangulaire en cuir qui sert à tendre le cor-
dage de la caisse.
TIRE-balIe. Sorte de tire-bouchon em-
ployé jadis avec les fusils se chargeant par
la bouche, pour retirer du canon la balle et
la bourre quand on voulait décharger l'arme
sans la tirer. De là aussi le nom de tire-
bourre.
fonds. Sorte de grosse vis à bois
que l'on enfonce dans les traverses de che-
min de fer pour y maintenir les coussinets.
fusée. Instrument employé pour la
démolition des obus.
TIREUR. Soldat qui tire ou doit tirer
une arme à feu. A la fin des exercices de tir
à la cible, les soldats qui ont pris part à tous
les tirs sont répartis en trois classes de
tireurs.
TIROIR. Le second rang d'une troupe
formée sur trois rangs. Cette formation
n'est plus usitée en France.
TISANE. Boisson qui ne tient en dissolu-
tion qu'une petite quantité de principes mé-
dicamenteux.
TISANERIE. Le local où l'on prépare
les tisanes dans les infirmeries régimen-
taires.
TISONNIER. Tige de fer avec un cro-
chet au bout, qui sert à attiser le feu de la
forge et à en retirer le mâchefer. Chaque
forge militaire doit être pourvue, au frais
du maître maréchal, de deux tisonniers, l'un
droit, l'autre crochu.
TITRE. La qualification donnée à une
personne ; les titres nobiliaires ne doivent
pas être reproduits sur les matricules ni sur
les états de services des militaires. Se dit
aussi de l'inscription mise au commence-
ment d'un livre; de l'acte, de la pièce au-
thentique qui sert à établir un droit, une
qualité, — delà propriété d'une charge, d'un
office.
TITULAIRE. Qui est revêtu d'un titre,
soit qu'il en remplisse, soit qu'il n'en rem-
plisse pas la fonction.
TOILE. Tissu de fil de coton, de chanvre,
de lin, etc. Les chemises et les caleçons des
soldats sont en toile de coton, de même que
certaines doublures ; les guêtres blanches
sont en toile de chanvre, de même que cer-
taines doublures.
— d'emballage. Tissu grossier et lâche,
en jute, ou en alfa, qui sert à constituer
l'enveloppe extérieure, l'emballage des bal-
lots expédiés d'un corps de troupe ou établis-
sement, à un autre corps de troupe ou éta-
blissement.
— de tente. Tissu de chanvre, très
serré, très solide, qui constitue le couvert de
la tente. La toile de la tente-abri est formée
d'un tissu particulier dit trois-fils.
TOISE. Instrument qui sert à mesurer la
taille des soldats. Vient de l'ancienne toise
de 6 pieds, valant 1°',749.
TOLÉRANCE. Indulgence, condescen-
dance, permission expresse ou tacite, pour
certaines choses, dans de certaines limites
(V. Délai de tolérance). Limites des écarts
que l'on peut admettre dans les dimensions
des objets.
TOLET. Cheville enfoncée verticalement
TOLLENON.
813
TORCHES.
dans le plat-bord d'une embarcation pour
retenir l'aviron. ^
TOLLENON. Machine de guerre des an-
ciens, consistant en une grande pièce de bois
solidement enfoncée en terre et au sommet
de laquelle pouvait basculer une autre pièce
disposée horizontalement en équilibre. On
fixait à l'une des extrémités au moyen d'une
corde, un panier ou une caisse dans la-
quelle on plaçait des soldats. Il suffisait de
faire descendre l'autre extrémité pour élever
les soldats à hauteur des murailles à esca-
lader.
TOMAHAUK. TOMEVACH. Mamie on
casse-têle, formée d'une hache d'un côté et
d'une massue de l'autre ; c'est l'arme de
combat des sauvages d'Amérique, qui savent
la lancer en avant avec une grande
adresse.
TOMBE. Table de pierre ou de marbre
dont on couvre une sépulture. 11 existe en
France une société dite des tombes mili-
taires qui s'est formée à la suite de la
guerre de 1870-71, dans le but de faire pla-
cer et d'entretenir des tombes sur les sépul-
tures des militaires morts pendant la
guerre.
TOMBER. Avec un complément, ce verbe
a diverses acceptions militaires qui s'ex-
pliquent d'elles-mêmes : tomber dans une
embuscade, dans un parti, sur l'ennemi.
TON de commandement. Ton élevé,
énergique, bref, dans lequel doivent être
faits les commandements militaires (V. Into-
nation).
TONDEUSE. Instrument qui sert à cou-
per les cheveux aux hommes de troupe ; il
est acheté au compte de l'ordinaire. On em-
ploie également des tondeuses pour couper
le poil aux chevaux lorsque cette opération
est jugée nécessaire par le vétérinaire ; ces
instruments sont achetés et entretenus au
compte de la masse d'entretien du harna-
chement et ferrage.
TONNE. Mesure de pesanteur qui vaut
1000 kilogrammes ou 10 quintaux mé-
triques.
TONNEAU. Mesure de capacité spéciale-
ment usitée dans la marine et qui vaut
1000 litres. Se dit aussi d'un grand vais-
seau en bois, formé de douves maintenues
par des cercles, destiné à contenir des li-
quides.
Chaque manège est doté d'un tonneau
d'arrosage, monté sur deux roues et attelé
d'un cheval.
Employé pour les murs organisés défensl-
vevient pour deux étages de feux, pour les
■pare-éclats et les radeaux.
TONNERRE. Partie renforcée du canon
d'une arme à feu, où se produit l'explosion
de la charge.
TONNOIRE ou TUÏAU. Noms donnés
primitivement au canon.
TONTE. Action de couper la laine ou le
poil aux bêtes, La tonte des chevaux ne
doit avoir lieu que sur l'avis du vétéri-
naire; elle doit s'effectuer conformément
aux dispositions du règlement du 28 dé-
cembre 1883 sur le service intérieur (Infan-
terie, art. 376 ; cavalerie, art. 369 ; artil-
lerie, art. 394),
TOPDJÉ. Dénomination des artilleurs
turcs.
TOPOGRAPHE. Qui connaît la topogra-
phie, qui exécute des opérations topogra-
phiques.
TOPOGRAPHIE. (De topos, lieu ; gra-
phe, je décris). Science qui a pour objet la
description détaillée d'une portion restreinte
de la surface terrestre et sa représentation
sur un dessin, appelé carte ou j;/a». Les opé-
rations à l'aide desquelles on exécute ce
dessin constituent le levé ou lever ; elles sont
de deux sortes : celle de la planimétrie et
celles du nivellement. La topographie est
une branche principale de la géographie.
L'importance de cette science au point de
vue militaire s'explique aisément, car si
l'on possédait toujours des cartes très exactes
et détaillées des contrées ou pays dans les-
quels une armée doit opérer, il serait moins
difficile au chef de prendre les dispositions
les meilleures pour les marches, les stations,
les combats et les opérations de toute na-
ture. C'est précisément faute d'avoir des
renseignements complets que l'on est obligé
souvent de se les procurer au moyen de re-
connaissances.
La topographie est enseignée dans les
corps de troupe aux élèves du cours prépa-
ratoire ; le matériel nécessaire est acheté au
compte de la masse des écoles.
TOPOGRAPHIQUE. Qui se rattache à la
topographie. Un certain nombre d'officiers
et d'adjoints du génie constituent une bri-
gade topographique, chargée de faire le
lever exact et minutieux de certaines par-
ties du pays que l'on a besoin de connaître
avec la plus rigoureuse exactitude, notam-
ment l'emplacement des places fortes, jus-
qu'à une certaine distance du périmètre des
forts. Des officiers de toutes armes sont éga-
lement détachés, chaque année, pour ce
même travail, dans différentes places.
TORCHES. On employait autrefois pour
l'éclairage, au lieu de flamheau.v Laman-e,
des torches faites avec de la filasse ou des
TORCHIS.
brins de vieille corde que l'on plongeait
dans une composition spéciale.
TORCHIS. Lattes grossières recouvertes
d'un mortier de terre glaise et de paille em-
ployé pour la construction de certaines
baraques et de gourbis.
TORCHON. Morceau de grosse toile dont
on se sert pour essuyer la vaisselle et les
ustensiles de cuisine. Chaque unité adminis-
trative doit être pourvue de 24 torchons de
cuisine, au compte de la masse d'habille-
ment et d'entretien.
TORD-NEZ. Corde qui sert à maintenir
les chevaux lorsqu'on leur administre des
médicaments. Les infirmeries vétérinaires
doivent être pourvues d'un certain nombre
de ces cordes, suivant les besoins, au compte
de la masse d'entretien du harnachement et
ferrage.
TORMENTUM. Nom générique englo-
bant toutes sortes de machines de guerre
servant à lancer des projectiles.
TORNICLE. Cotte de mailles assez longue
pour recouvrir en partie la croupe du
cheval.
TORPILLES. Dispositifs analogues aux
fougasses, organisés pour faire explosion au-
tomatiquement, lorsque les assaillants pas-
sent sur le terrain au-dessous duquel ils
sont établis. Ce genre de défense accessoire
n'a pas pris, en France, un grand dévelop-
pement.
Sorte de machine infernale inventée en
1805 par l'américain Fulton et considéra-
blement perfectionnée depuis, dont on se
sert pour faire sauter les navires ennemis
ou pour interdire l'entrée des passes. Les
nombreux systèmes d'engins de ce genre
peuvent se diviser en 3 catégories r 1° au-
tomatiques , c'est-à-dire qu'elles font
explosion lorsqu'un corps flottant d'une
certaine masse vient les rencontrer; 2° in-
flammables à volonté, quand elles sont
reliées à la côte par une communication
électrique permettant de les faire sauter au
moment convenable ; 3° automotrices,
quand elles vont produire leur effet à une
certaine distance du point où on les a lan-
cées ; le type le plus connu de ce système
est la torpille Whitehead.
TORPILLEUR. Petit bateau métallique
ayant la forme d'un cigare, qui sert à por-
ter et à lancer les torpilles de la marine. Il
dépasse à peine le niveau de l'eau, de ma-
nière à ne pas être aperçu de l'ennemi, sur-
tout pendant la nuit. Il en existe de plu-
sieurs modèles et de plusieurs grandeurs,
sans que l'on soit arrivé, jusqu'à présent, à
un type définitif et entièrement satisfai-
sant.
814 TORTUE.
TORQUET, TORQUETUS. Soldat ro-
main portant une torque ou collier d'hon-
neur en or, décerné pour haut fait.
TORRION. Cavaliers ou tours de forti-
fication tenant lieu de bastions avant l'in-
vention de ceux-ci.
TORSADE. Franges tordues en spirale,
et que l'on a employées comme ornements
d'or ou d'argent pour servir de distinction
dans les grades par les épaulettes. Les offi-
ciers subalternes ont de petites torsades et
les autres officiers de grosses torsades, dites à
graines d'épinards.
TORTIL. Crête de casque ayant la forme
tortillée d'une corde. En terme de blason,
c'est un ruban qui s'enlace autour d'une
couronne de baron.
TORTORELLE. Machine de guerre du
genre des tortues, employée au moyen
âge .
TORTUE. Machine de guerre employée
au moyen âge.
— à feu. Sorte de bombe composée de
deux demi-sphères en bronze remplies d'ar-
tifices, que l'on employait pour faire sauter
un pont, un obstacle.
— mécanique. Machine de guerre sup-
portée par 4 ou 8 roues ; elle se composait
d'une charpente très solide d'environ 4 mè-
tres de hauteur, avec quatre côtés carrés de
8 mètres de large chacun. La partie supé-
rieure et les diverses faces étaient protégées
de manière à ne pouvoir être percées par les
traits ennemis. Son aspect extérieur était
celui d'une tortue, sous la carapace de
laquelle les assiégeants pouvaient arriver
jusqu'au pied des murs, dont ils minaient
les fondements. Certaines de ces tortues por-
taient également des ponts-levis qui, s'abat-
tant sur la fortification attaquée, permet-
taient aux assiégeants de descendre dans les
ouvrages assiégés.
bélier (V. Be'Uer, Chat offensif).
— de campagne. Sorte de carré tacti-
que, dans lequel le premier rang était age-
nouillé, le deuxième incliné, et le troisième
debout. Le premier rang était abrité par des
boucliers tenus debout et les deux autres
par des boucliers placés au-dessus des têtes.
Les armés à la légère se tenaient au centre.
— de boucliers ou d'escalades. Ma-
nœuvre exécutée par les anciens pour l'esca-
lade d'une place. Le premier rang d'une
troupe d'infanterie se couvrait de front avec
des boucliers, les rangs suivants assez pro-
fonds les élevaient sur la tète ou les croi-
saient de manière à ne pas laisser de vide
et à former pour ainsi dire les tuiles d'un
toit, sous lequel la troupe pouvait s'avancer
I à couvert jusqu'au. pied des murs. Alors, le
TOTAL.
813
TOUR.
phis souvent, une autre troupe venait se
hisser sar le toit de iMucliers formé par la
première et on arrivait ainsi à gagner le
sommet da retranchement, en faisant au
besoin abaisser progressivement les rangs,
de manière à obtenir une espèce de rampe.
On pouvait encore faire soutenir les bou-
cliers par de forts javelots, ou bien la tortue
servait de point d'appui à des édielles. Ce
moyeu d'escalade est non seulement problé-
matique, mais on peut dire impraticable en
présence d'un défenseur avisé.
— tactique. Manœuvre employée par
une troupe massée d'une manière très com-
pacte pour se couvrir des projectiles enne-
mis en ne présentant qu'une enveloppe de
boucliers. En faisant varier l'inclinaison des
rangs extérieurs, on obtenait une sorte de
glacis de boucliers.
TOTAL. La somme de plusieurs nombres
(V. Boni totaux).
TOTALISATION. Acti m de faire le
total, la somme de plusieurs nombres. La
totalisation des perceptions faites par voie
de rèquisitioti s'opère au moyen des reçus de
réquisition qui sont considérés comme des
bons de distribution. On opère de la même
manière pour les journées ou les demi-jour-
nées de 7iourriture chez l'habitant, fournies
par voie de réquisition. L'imputation du
nombre de ces journées a lieu au décompte
de libération de la revue de liquidation du
corps. S'il s'agit de journées ou de demi-
journées de nourriture fournies à l'amiable
par les habitants, les bons totaux sont éta-
blis à l'aide des états d'effectif et des fac-
tures.
TOUAGE. Faire avancer un navire en
tirant à force de bras ou au moyen d'un ca-
bestan sur un câble ou touée attaché à un
point fixe.
TOUCHER. Recevoir, percevoir soit des
deniers, soit des denrées, soit du matériel.
TOUPET. Partie de la crinière du cheval
cpii lui passe entre les deux oreilles et qui
lui retombe sur le front.
TOUR. Bâtiment relativement élevé par
rapport à sa base, de construction solide,
et de forme ronde, carrée ou polygonale.
Dans la fortification ancienne les tours
servaient à flanquer les longues parties
en lignes droites des murailles, dans les-
quelles elles étaient encastrées et sur les-
quelles elles avaient, en outre, un comman-
dement. On en plaçait notamment aux cliau-
gements de direction des murs, aux deux
côtés d'une porte, à tous les points vulné-
rables; leur espacement était imposé par la
portée des armes de jet dont on se seiTait
suivant les époques. La partie supérieure
des tours constituait une plate-forme cou-
ronnée de créneaux et sur laquelle se te-
naient les défenseurs, qui y plaçaient leurs
machines de guerre et leurs projectiles. Cette
plate-forme était quelquefois remplacée par
une galerie surmontée d'un toit conique,
dit en poivrière. Ces tours étaient égale-
ment munies de viâchicoulis. C'étaient les
points d'appui de la défense de l'enceinte.
Parfois ces tours étaient encastrées dans la
muraille, de manière à faire saillie à l'inté-
rieur et à l'extérieur, et à forme de coupure,
pour permettre d'interrompre à volonté la
cirenlation.
Lorsque les progrès de l'artillerie eurent
amené à accroître le profil et par suite à
augmenter les dimensions des tours, on fut
amené au tracé bastionnê, pour supprimer
les parties non flanquées des tours rondes.
Vauban employa des tours pohjgonales
dans la 2" enceinte de ce qu'on a appelé ses
2^ et 3'' systèmes. Ces tours, placées aux sail-
lants, avaient pour but de flanquer puis-
samment cette 2'' enceinte; elles recevaient
à cet effet de l'artillerie et des tireurs.
— à canon. Tourelle employée au
XV ^ siècle, au centre de laquelle se trou-
vait un pivot servant à supporter un canon
pouvant tourner dans toutes les directions ;
deux montants servaient, en outre, à sup-
porter la culasse et à fixer la pièce pour le
tir. Celle-ci tirait à découvert.
— à hours ou à planchers. Échafauds
hourdés en bois employés par les défenseurs
pour augmenter la hauteur des tours en
pierres ou pour compléter leur couronne-
ment, ou pour munir de mâchicoulis les
murailles qui n'en avaient point.
— bélières. Quelques tours roulantes
renfermaient divers engins, entre autres des
béliers, destinés à battre les murs en brèche.
— d'avancement. L'ordre dans lequel
un militaire doit être promu au grade su-
périeur, soit au choix, soit à Vayicienncté.
{V. Avancement.)
— isolées, .\vaient un caractère archi-
tectural et décoratif plus prononcé que les
tours fortifiées. Elles servaient soit comme
postes d'observation et d'alarme pour les
guetteurs et veilleurs de nuit, soit pour
assurer la possession des nœuds de commu-
nication ou pour servir de points d'appui
aux troupes.
— Martello. Du nom de son inventeur;
employée par les Anglais au début de notre
siècle pour surveiller la descente des Fran-
çais sur le littoral. Elles devaient servir à
la fois comme observatoire et comme moyen
de défense ; elles avaient un canon sur leur
plate-forme.
TOUR.
— Maximiliennes. Inventées par l'em-
pereur Maximilien, mort au Mexique. Elles
avaient 25 mètres de diamètre, 3 étages de
casemates superposées, et à la partie supé-
rieure une balteri'i de 13 canons tirant à
barbette par-dessus un parapet en terre. Ces
tours, parfaitement couvertes et protégées,
n'ont pu résister aux expériences de tir diri-
gées contre elles, et elles ont été désarmées
avant d'avoir servi.
■ — mobiles. Machines employées fré-
quemment par les anciens, dans l'attaque
ou la défense des places; elles se compo-
saient en principe de charpentes et de plan-
ches très solides, dont les faces étaient pro-
tégées par les projectiles ennemis. Celles
employées pour l'attaque étaient générale-
ment montées sur roues et fort élevées ; elles
permettaient ainsi d'avoir des vues sur la
fortification et d'y descendre des soldats au
moyen de j)onls-levis.
— de service. L'ordre dans lequel doit
être commandé le service, soit dans les
villes ou places de garnison, soit aux armées
en camjMfjne.
Dans les places ou villes de garnison, il y
a trois tours de service, savoir: i^^ tour,
les détachements, les escortes et les gardes
des postes extérieurs qui ne sont relevés
qu'après un certain nombre de jours, ainsi
que les détachements requis pour un service
public en mer; "i^ tour, les gardes de la
place ou de la ville, les gardes de police,
les plantons, les piquets, les ordonnances :
service habituel fourni par les fractions de
jour et relevé toutes les 24 heures, les gardes
et escortes d'honneur, les travaux mili-
taires; 3' tour, les rondes, les visites d'hô-
pitaux, de prisons, etc., les députations.
Les règles pour commander le service des
troupes dans les places sont données dans le
règlement du 4 octobre 1891 sur le service
des places (Art. 39 à 46).
Les tours de service aux armées en cam-
pagne sont au nombre de trois.
Le i^^ <ottr comprend : 1° en marche, les
avant- gardes, les flanc-gardes, les arrière-
gardes; en station, les avant-postes; 2° les
autres postes extérieurs; 3° les détache-
ments appelés à faire des travaux de guerre,
tels que les ouvrages de campagne et les ou-
vertures de communications, exécutées par
des troupes armées ; 4° les détachements né-
cessaires à la protection de ces travaux, et,
en général, tous les services dans lesquels
les troupes commandées peuvent être appe-
lées à combattre.
Le 2' tour comprend : 1° les gardes de
police, celles des magasins, hôpitaux et
autres établissements, les plantons et les
816 TOURILLON.
ordonnances : services habituellement four-
nis par la fraction de jour; 2° les gardes
d'honneur ; 3° les travaux à exécuter sans
armes ; 4° les détachements qui assistent
aux exécutions.
Le 3' tour comprend : 1° les distribu-
tions ; 2° les corvées extérieures et inté-
rieures de toute nature, non armées. La
garde d'écurie forme un tour à part et compte
avant les corvées.
Lorsqu'il y a lieu de former des dètaclie-
ments pour un service de longue durée, ils
sont commandés par le chef d'état-major
suivant un tour spécial, d'après les régies
posées par le règlement du 26 octobre 1883,
sur le service en campagne (Art. 209
à 214).
TOURELLE. Cuirassement mobile, abri-
tant 1 ou 2 pièces et dans lequel les embra-
sures ou sabords des pièces sont percés dans
la paroi du cylindre, tandis que, dans les
coupoles, le ciel est terminé par une calotte
sphérique à travers laquelle la pièce tire.
La partie supérieure de la tourelle est for-
mée par des plaques sensiblement planes.
Petite tour de fortification.
— à barbette. Petite tour cylindrique
cuirassée sur la plate-forme de laquelle se
meut un canon dont la volée déborde l'en-
tourage et permet ainsi le tir à bar])ette
dans les vaisseaux de guerre.
— fermées. Tourelles généralement
tournantes dans lesquelles les canons sont
entièrement cachés, par opposition aux tou-
relles à barbette.
— fixes ou mobiles. Comprennent les
tourelles à barbette et les tourelles fixes pro-
prement dites, dans lesquelles le canon est
complètement couvert et ne peut tirer que
par un ou plusieurs sabords latéraux.
— mobiles ou tournantes. Tourelles
fixées à la plate-forme portant les canons,
qui occupent une position fixe ; le tout par-
ticipe au même mouvement de rotation. 11 y
en a de diverses espèces : à axe fixe ou à
axe mobile, comme les tourelles CUiraS-
sées.
TOURELURE. Nom donné au début à ce
qui constituait l'entourage d'une tourelle.
TOURILLON. Cylindres métalliques fai-
sant saillie perpendiculairement sur les bou-
ches à feu de chaque côté, à peu près au
centre de gravité de la pièce, de manière à
lui permettre de basculer facilement sur
l'affût où elle repose par ses tourillons. Pour
éviter l'abaissement de la volée vers le sol
au moment où le projectile la traverse, ou
donne un poids de 20 kilogr. de plus à la
partie qui est en arriére des tourillons.
TOURNÉE.
sn
TRACÉ.
C'est ce qu'on appelle la prépondérance de
culasse. ^
TOURNÉE. Voyage que les généraux et
certains fonclionnaires militaires font avec
autorité dans leur ressort, soit pour des
inspections, soit pour des lyiissions spéciales.
TOURNER. Avec un complément, ce
verbe a de nombreuses acceptions mili-
taires, qui se ramènent à la signification
d'éviter, de déborder, d'envelopper, d'exé-
cuter un mouvement tournant ; exemple :
tourner une aile, une position, une^place,
l'ennemi, etc.
TOURNEVIS. Petite lame qui sert à
serrer ou à desserrer les vis, lors du mon-
tage ou du démontage du fusil ou du
revolver.
TOURNIQUET. Sorte de cheval de frise.
TOURNOI. Fête militaire fort en hon-
neur du temps de la chevalerie. L'on s'y
exerçait, soit à pied, soit à cheval, à plu-
sieurs genres de jeux ou de combat. Les
épreuves les plus générales étaient les joutes,
les quadrilles, les castilles et les trépignées,
On luttait généralement à armes courtoises,
mais on faisait aussi usage quelquefois
d'armes à outrance, c'est-à-dire à des lames
à fer émoulu, ou à des armes de combat.
Des juges du camp étaient désignés pour
veiller à l'observation des règlements parti-
culiers à ce genre de jeux, ce qui n'empêcha
pas des accidents mortels de s'y produire à
plusieurs reprises. On sait notamment que
Henri II fut blessé mortellement dans un
tournoi par Montgommery, en 1560. Les
prix décernés aux vainqueurs consistaient
en ornements de la parure des dames ou on
ouvrages brodés par elles ; c'étaient égale-
ment des dames qui décernaient ces récom-
penses.
TOURTEAUX. Couronne faite avec de
la vieille mèche à canon et enduite de la
même composition que les flambeaux La-
marre.
TOXOBALISTE. Engin balistique con-
sistant e.i un arc de grandes dimensions
monté sur un affût.
TRABAN ou TRABANT. Soldats à pied
ou à cheval, dont on s'est servi pendant
longtemps dans diverses armées, pour en
constituer les gardes du corps du comman-
dant ou de l'enseigne portant le drapeau. Ils
étaient armés do hallebardes de 2 mètres de
long environ.
TRABËE. Vêtement que portaient les
Romains par-dessus la tunique.
TRABUC ou TRABUCCO. C'est sous ces
noms que les Espagnols désignaient le trom-
blon.
TRABUCAIRE. Bandit espagnol armé
d'un trabuc ou tromblon.
TRACÉ. En forlificalion, le tracé est la
projection des lignes principales sur un plan
horizontal ; il donne la forme générale des
ouvrages en plan et se fait en principe par
la crèle intérieure, le long de laquelle il
suffit d'adapter le profil convenable ou
choisi, pour que le retranchement soit com-
plètement déterminé. La condition essen-
tielle à laquelle doit satisfaire un bon tracé
est de bien battre le terrain des atta |ues et,
notamment, les abords de la position ; il
doit être déterminé de façon à utiliser, dans
la limite du possible, les obstacles naturels
faciles à organiser défensivement et qui se
trouvent dans la zone défensive. L'ensemble
d'une position ou d'un terrain étendu est
fortitié au moyen de lignes de retranche-
ment .
— à clameaux. Pour avoir un passage
non exposé aux coups d'enfilade résultant
d'une trouée faite directement dans les tra-
verses des longues branches du chemin cou-
vert, on a entaillé ce passage de 2 mètres dans
le glacis. On a employé deux méthodes :
1° celle à crémaillère (V. fig. 63, faces paral-
lèles à la demi-lune) ; 2° celle à clameau,
en forme de crochet contournant l'extrémité
de chaque traverse (/?(/. 63, faces parallèles
il la contregarde). Dans cette dernière, les
petits passages en tète des traverses sont en
angle mort.
— bastionné. En dehors des inconvé-
nients précités, les trois genres de tracé
indiqués laissent subsister Vaiigle mort. Le
tracé bastionné (V. Bastion et Angle de dé-
fense) fait disparaître ces inconvénients. Il a
d'abord été employé en France par Errurd,
de Bar-le-Duc, amélioré par de Ville et par
Pagan, puis fixé par Frt«6aji, qui ne ramena
pas toutes ses constructions à 2 ou 3 types,
comme on le croit généralement, mais qui
sut au contraire adapter toujours ses fortifi-
cations au terrain, d'après des principes
rationnels et des proportions convenables.
C'est pour mieux enseigner son art aux in-
génieurs qu'on imagina de ramener tous ses
types à 3 tracés ou siistèmes.
Le l""" iracé de Vauban se fait par le côté
extérieur égal à 360 mètres environ (V. Bas-
lion). Sur le milieu, on élève une perpendi-
culaire égale à 1/6 ou i/7 du côté extérieur.
Les faces ont 100 mètres de longueur ; les
flancs perpendiculaires aux lignes de défense
ont environ 50 mètres (fig 299) ; ils peu-
vent être droits ou à orillons. La tenaille est
bastionnée. La demi-lune, peu saillante, n"a
pas de réduit.
Le 2'' et le 3"= système de Vauban ne dif-
TRACE.
m
TRACE.
fèrent guère que par la forme de la courtine
et nous ne parlerons que du 3'^ (fig 300).
Il y avait une double enceinte : l'enceinte de
2260
combat était reportée en avant et formée de
bastions sans courtine, avec la tenaille ; la
2^ enceinte, de sûreté, entourait la place et
était préservée par la 1^^ des coups de l'ar-
tillerie ; elle était flanquée par de pi'tites
tours en maçonnerie très solides, dont les
casemates pouvaient recevoir de l'artillerie et
des tireurs. La demi-lune fut pourvue d'un
réf^uit.
Après Vauban, l'ingériéur Cormontaigne,
professeur à l'École de Mézières, modifia ou
résuma les modifications, toutes de détail,
apportées aux tracés de Vauban. Il donna
plus de saillie aux demi-lunes, qui devin-
rent plus eii'ilables; il organisa des contre-
gardes en avant des bastions, des cavaliers
à l'intérieur, des réduits partout, des bri-
sures et des coupures multipliées, des res-
sauts dans les fossés; en un mot, des chi-
canes mesquines qui rendaient la fortifi-
cation très compliquée et coûteuse, sans
l'améliorer dans la même proportion.
La figure 63 indique les conditions dans
lesquelles on comprenait en dernier lieu, en
France, le tracé bastionné, mais unique-
ment à titre de front d'étude.
L'avantage incontestable du tracé bas-
tionné consiste dans le flanquement efficace,
indestructible et fonctionnant jusqu'aux der-
nières périodes du siège. Mais ce tracé pré-
sente de nombreux inconvénients, dont les
principaux sont les suivants : l" les faces
des bastions sont enfilables; 2° les faces de
la demi-lune le sont encore davantage ; 3° les
flancs sont pris de revers par les coups d'enfi-
lade des faces ; 4° ce tracé est trop profond,
trop compliqué, trop coûteux et exige trop de
défenseurs ; o° les lignes de défense, en se
recroisant, forcent à réduire la longueur du
côté extérieur ; 6° la courtine masquée par
la demi-lune, n'a aucune action sur la cam-
pagne. Ces défauts, aggravés encore par
suite de la grande portée des armes, de la
puissance des projectiles, du tir plon-
geant, etc., ont fait renoncer à ce tracé de-
puis 1870, sauf pour quelques cas particu-
liers fossés pleins d'eau, gorge des forts dé-
tachés) et encore a-t-il été sensiblement
modifié.
— brisé on tenaillé. Présente alterna-
tivement des saillants et des rentrants. Les
diverses parties se flanquent réciproque-
ment, à la condition que les angles qu'elles
forment soient sensiblement droits, sinon il
en résulte des secteurs privés de feux, que
l'on a dû corriger par le flanqwment. En
outre, les diverses faces sont faciles à en-
filer, la fortification est trop profonle et pré-
sente un trop grand développement, etc.
— circulaire. Est d'une exécution dif-
ficile pour les retranchements a foit profil
et il répartit sur tout le pourtour le secteur
privé de feux sans le supprimer. Ce tracé est
possible, et même quelquefois avantageux,
dans les retranchements à faible prolil.
— des ateliers. (V. Ouvrages.)
— des lignes. (V. Lignes de retran-
chements.)
— des ouvrages. Consiste à rapporter
sur le terrain, au moyen de piquets, la pro-
jection des angles et celle des extrémités de
la crête intérieure d'un ouvrage, et à fixer
sur ces piquets la hauteur de la ligne de
feu. Le reste du profil s'en déduit facile-
ment. Si l'ouvrage a été simplement dessiné
TRACÉ.
849
TRAHISON.
et coté sur un plan de l'état des lieux, il
faut rapporter sur le tei%ïiiu la projection de
la cnHe intéi'ieure à l'aide des procédés de
l'arpentage. Le plus simple consiste à joindre
sur le plan deux points fixes par une ligne
qui coupe l'ouvrage et à abaisser ou à élever
sur cette ligne des perpendiculaires partant
des angles ou des extrémités de l'ouvrage.
L'opération sur le terrain consiste alors à
mesurer des distances et à mener des per-
pendiculaires.
— d un catDp. Eu campagne, lorsque
les troupes sont campées, c'est le comman-
dant en chef qui détermine la forme et l'em-
placement des camps, ainsi que la réparti-
tion des troupes.
En temps de paix, on ne consulte que la
commodité des troupes appelées à camper,
la facilité des communications et la proximité
de l'eau.
— polygonal. Tracé qui se fait sim-
plement suivant le polygone à fortifier, sans
que le tracé ait à se préoccuper du flanque-
ment, qui se fait d'une manière indépen-
dante au moyen de caponnières. On peut
ainsi obtenir le flanquement du fossé au
moyen de galeries de contrescarpe.
Le tracé d'un front polygonal peut aflFec-
ter les formes les plus variées ; il est géné-
ralement en ligne droite. Brisé intérieure-
ment, ce tracé a l'avantage de placer la
caponnière dans un rentrant, oe qui permet
de mieux défendre sa tète ; par contre, les
angles du polygone à fortifier étant plus
petits sont plus faciles à enfiler. Le tracé
polygonal brisé extérieurement est le plus
souvent employé, bien que découvTant un
peu plus la caponnière, parce que les angles
du polygone à fortifier sont plus obtus et
moins enfilables et que la répartition de
l'artillerie est plus facile.
C'est à Monlalentberl, officier de cava-
lerie, et à Carnot, capitaine du génie, que
revient l'idée première de ce genre de tracé,
qui fut appliqué à l'étranger, notamment
en Allemagne, dès 1813, mais avec des com-
plications qui ne pouvaient que gâter ses
qualités. Les fig. 9o et 98 donnent des appli-
cations de ce genre de tracé à des forts fran-
çais construits après 1870. Il n'existe pas
d'ailleurs eu France de tracé polygonal offi-
cieux, mais un simple front d"étude, d'ail-
leurs bien compris quoique d'une construc-
tion coûteuse, mais dont il paraît d'autant
plus inutile de donner la figure, que l'appa-
rition des obus-torpilles et de nouvtïlles sub-
stances explosives, a bouleverse de nouveau
les règles de la fortification.
11 ue paraît pas plus possible à l'avenir
d'employer le Iracé bastionné que le tracé
polygonal tel qu'il a été décrit. Les ouvrages
fortifiés ne devant plus en principe renfer-
mer d'artillerie, mais uniquement servir de
points d'appui, ne peuvent plus avoir que
des dimensions restreintes et des formes très
simples ; dans ces conditions, la question du
tracé a beaucoup perdu de son importance.
(V. fig. 99.)
— rectiligne. C'est le tracé le plus
simple, mais il présente l'inconvénient de n'of-
frir aucune résistance s'il vient à être tourné
et de ne pas se flanquer par lui-même. Malgré
ces inconvénients, on emploie généralement
ce tracé pour les tranchées-abris, en raison
du faible relief de celles ci et du peu de
temps consacré à leur construction, de même
que pour défendre des points de passage de
peu de largeur tels que les cols, les défilés,
appuyés à des obstacles naturels non suscep-
tibles d'être tournés à petite distance.
TRAFIC. Négoce, commerce illiute. Le
trafic à son profit des fonds ou deniers appa>>
tenant a l'État ou à des militaires est puni
de 1 an à .t ans de prison (Art. 204).
TRAGDLA. Lance munie d'un très long
fer en usage dans les armées romaines.
Également sorte de projectile lancé par les
machines de guerre.
TRAHISON. Grime du citoyen qui agit
contre l'intérêt de ses concitoyens en temps
de guerre. Est également qualiiié de trahi-
son, l'acte de l'étranger qui agit contre l'in-
térêt de l'occupant, dans une localité occnpêe
en temps de guerre, et cette interprétation
résulte de ce qu'ils sont censés agir avec
perfidie, puisqu'ils abusent de la liberté que
leur assure leur qualité de non-combattants
pour seconder clandestinement l'ennemi. Le
crime de trahison, en temps de guerre, est
jugé par les conseils de guerre et puni de la
peine de mort.
On appelle haute trahison, le crime du
citoyen qui attente à la sûreté de l'État.
Tout Français qui porte les armes contre la
France, ou qui pratique des machinations
ou entretient des intelligences, soit avec les
puissances étrangères pour les engager à
commettre des hostilités contre la France,
ou leur en procurer les moyens, soit avec
les ennemis de l'État pour leur faciliter leur
entrée sur le territoire de la République ou
pour leur livrer des villes, forteresses, ports,
magasins, arsenaux, etc., appartenant à
l'État, ou pour fournir aux ennemis des se-
cours en hommes, argent, vivres, ou pour
seconder les progrès de leurs armes, etc.,
est puni de la peine de mort (Code pénal,
art. 75 à 81). Les accusés du crime de
haute trahison sont justiciables des cours
d'assises.
TRAILLE.
820
TRAIN.
TRAILLE. (V. Bac à traille.)
TRAIN. Série de wagons attachés à la
suite les uns des autres et que traîne la
même locomotive.
En terme d'art militaire, on désigne sous
le nom de train l'ensemble du personnel,
des animaux et du matériel roulant qui sert
à trans()orter à la suite des armées, les sub-
sistances, les munitions, les objets et engins de
toute nature nécessaires pour faire la guerre.
— auxiliaire. Les vivres portés par les
ti'ains régimenlaires et par les convois admi-
nistratifs devant être maintenus constam-
ment à la portée des troupes, on a été obligé,
pour en opérer le ravitaillement, de créer
uu train auxiliaire. Il comprend, dans cha-
que corps d'armée, 4 sections égales pouvant
porter chacune un demi-jour de vivres. Cha-
que section comprend 75 voitures, chargées
à 800 kilogrammes en moyenne. Ces voi-
tures sont, pendant toute la durée des opé-
rations, à la disposition du directeur des
étapes.
— d'artillerie. Le train d'artillerie,
créé en 1799 puur transporter les munitions
de guerre, a été supprimé en 1883, lors de
la création de l'artillerie de forteresse. Ce
service sera assuré, en temps de guerre, par
des sections de munitions d'artillerie et par
des seciio'is de munitions d'infanterie formées
par les régiments d'artillerie.
— de combat. 11 comprend tout ce qui
trouve son emploi sur le champ de bataille
même, c'est-à-dire : 1° les batteries d'artil-
lerie complètes avec leurs 18 voitures; 2° les
caissons des munitions des bataillons d'in-
fanterie ; 3° les voitures d'outils du génie et
de l'infanterie ; 4° les ambulances division-
naires. Tous ces éléments ne sont pas grou-
pés ; les outils et les caissons de munitions
accompagnent les unités mômes auxquelles
ils sont attachés, et l'ambulance division-
naire peut être subdivisée et marcher partie
avec l'avant-garde, partie à la suite de la
division ; mais tous ces éléments sont com-
pris dans la colonne même des combat-
tants.
— des équipages militaires 11 est
chargé de tous les transports à la suite des
armées, autres que ceux des munitions de
guerre et ceux des voitures régimentaiies.
C'est lui qui attelle les voitures d'ambu-
lances, celles de la télégraphie, de la tréso-
rerie et des postes, les convois du service de
l'intendance, les parcs du génie, etc. Le
train des équipages comprend 20 escadrons
formés chacun d'un petit état-major et de
3 compagnies, tous stationnés en France, à
raison d'un esi^adron par corps d'armée. Les
compagnies du temps de paix sont numéro-
tées 1, 3, 5, et se dédoublent en temps de
guerre pour former les compagnies numéro-
tées 2, 4, 6. La 5'^ compagnie, dite légère,
n'a que des voitures légères, des mulets de
bât et des animaux haut le pied ; elle est
spécialement affectée aux ambulances. Les
autres compagnies attellent des voitures lour-
des. En Algérie et en Tunisie, le service est
assuré par 12 compagnies mixtes, ainsi
appelées parce qu'elles comprennent des
hommes à pied et des hommes montés. Cha-
cune de ces compagnies porte le numéro 7 et
appartient à l'un des escadrons de l'inté-
rieur.
— d'évacuation. Ces trains sont des-
tinés à l'évacuation, sur l'arrière, des mili-
taires malades ou blessés aux armées en
campagne. On les distingue en trains sani-
taires permanents, en trains sanitaires im-
provisés et en trains ordinaires et convois de
malades.
Les trains sanitaires permanents sont com-
posés de voilures spécialement construites
et aménagées dès le temps de paix pour le
transport des malades ou des blessés les plus
grièvement atteints. Ce sont de véritables
hôpitaux roulants, dotés d'un personnel spé-
cial et dans lesquels le service médical est
fait sans interruption. L'alimentation est
préparée dans le train lui-même. Chaque
voiture porte l'inscription de la Convention
de Genève et l'indication : Train sanitaire
no
Les trains sanitaires improvisés sont com-
posés de voitures couvertes à marchandises,
aménagées pour malades et blessés couchés.
Le nombre des voitures ne doit pas dépasser
35 par train. Le fanion de la Convention
de Genève est arboré sur la première voiture ;
sur chaque wagon, on inscrit un numéro
d'ordre et l'on place alternativement sur
l'une ou l'autre des faces latérales l'enseigne
de la Convention de Genève. Un personnel
(médecins, officier d'administration, inlir-
rniers) fourni par l'hôpital d'évacuation ,
aménage les voitures, installe les malades
ou blessés et assure le service médical en
route ; l'alimentation est fournie par les m-
jirmeries de gare.
Trains ordinaires et convois de malades.
Les malades et blessés en état de voyager
assis, sont transportés par les trains ordi-
naires, dans des voitures à voyageurs ; des
places sont réservées à quelques infirmiers
de l'hôpital d'évacuation. Ce mode de trans-
port est surtout employé pour évacuer les
malades et blessés légèrement atteints sur
les hôpitaux et dépôts- rfe convalescents établis
le long des voies ferrées, dans la région de
l'arrière. En cas d'urgence, et pour parer au
TRAINARD.
821
TRAJECTOIRE.
danger des agglomératMns subites de ma-
lades et blessés à la suite d'épidémies ou de
combats, des trains spéciaux, dits convois
de malades, sont organisés pour leur trans-
port. Ces trains ne royagent que de jour;
une infinnerie de gare, désignée à cet effet,
assure l'alimentation et procure le loge-
ment.
— du génie (V. Armée, Génie, Sapeurs
conducteurs).
— régimentaire. Il comprend les voi-
tures qui appartiennent, soit aux corps de
troupe, soit aux officiers, et qui ne font pas
partie du train de combat, c'est-à-dire : les
voitures régimentaires de vivres, les voi-
tures de bagages, les voitures d'effets d'ha-
billement et d'équipement, les voitures des
cantinières, les voitures du Trésor, des postes
et de la télégraphie. Ces voitures marchent
groupées à la suite des colonnes, dans l'or-
dre qui leur est assigné par le général com-
mandant le corps d'armée. Elles doivent
rejoindre journellement les troupes pour leur
apporter les vivres du lendemain et leur per-
mettre les remplacements urgents de certains
effets.
TRAINARD. Soldat qui ne suit pas la
troupe à laquelle il appartient, et qui, res-
tant en arrière, se livre généralement au
pillage et au désordre, h' arrière-garde a pour
mission de recueillir les traînards et de les
faire rejoindre leurs corps (Y. Isolés).
TRAINEE de poudre. Employée à
l'époque du boute-feu pour faire partir les
orgues.
Série allongée de grains de poudre abou-
tissant à un fourneau de mine et qui servait
autrefois à mettre le feu à ce dernier. Brûle
à raison do 2™, 50 par seconde.
TRAIT. Xom générique s'appliquaut aux
projectiles lancés avec des armes de jet
tenues à la main, ou aux projectiles lancés
dh-ectement à la main, tels que flèches,
dards, javelots II y eut aussi des machines
à traits, tels que acquéraux, bombardes,
perrières, etc.
Longe de corde ou de cuir avec laquelle
les chevaux tirent. Le trait est un effet de
Itarnuchement.
TRAITE. Lettre de change payable dans
un lieu autre que celui de son émission. Les
fournisseurs des corps de troupe ou établis-
sements considérés cjmme tels, peuvent se
couvrir du montant de leurs factures au
moyen de traites payables par les conseils
d'administration. Dans ce cas, les traites
sont annexées aux factures, comme preuves
de payement.
TRAITÉ. Convention faite entre des
États indépendants , dans le but de régler
leurs rapports politiques ou commerciaux.
On distingue différentes espèces de traités :
1° les traités de paix qui ont pour objet le
rétablissement de la paix; 2° les traités
d'alliance qui ont pour objet la conclusion
d'une alliance; 3° les traités politiques, qui
ont pour objet le règlement des frontières,
un échange ou une cession de territoire, un
partage ; 4° les traités d'extradition qui ont
pour objet l'extradition des criminels; 5° les
traités de commerce qui ont pour objet les
intérêts commerciaux, littéraires, etc.
On désigne également sous le nom de
traité un ouvrage où l'on traite d'art, de
science, etc. Tels sont les traités d'hjgiène
et de médecine militaire, d'hippiatrique, de
marécbalerie, d'art militaire, de législation
et d'administration militaires, etc.
TRAITEMENT. Se dit des appointe-
ments, et particulièrement des sommes qui
sont pa_\ées semestriellement aux membres
de la Légion d'honneur et à ceux qui sont
décorés de la médaille militaire.
En terme de médecine, le traitement est
l'ensemble des moyens et des remèdes pres-
crits par le médecin pour guérir une maladie
ou pour la prévenir.
Se dit aussi, par extension, des moyens et
des remèdes prescrits par les vétérinaires
pour guérir les maladies des animaux.
TRAÎTRE. Celui qui trahit ou qui a
trahi. Les traîtres, comme les espions, sont
passibles de la peine de mort d'après tous
les Codes de justice militaire ; mais, en aucun
cas, ils ne peuvent être exécutés sans un
jugement régulier.
Est punissable comme trahison toute dé-
sobéissance aux prohibitions étabhes par
l'occupant dans l'intérêt de la sécurité de
ses troupes et du succès de ses opérations,
et, en particulier, toute transmission d'avis
et renseignements sur les forces et mouve-
ments lie l'occupant.
TRAJECTOIRE. Ligne décrite par le
projectile pendant son trajet dans l'air. Les
principales causes qui déterminent et font
varier à l'infini la forme et les dimensions
des trajectoires sont : 1° la force de projec-
tion développée par la poudre, qui est plus
ou moins grande: 2° la résistance de l'air;
3° la pesanteur, à laquelle les projectiles
sont soumis pendant toute la durée de leur
parcours. En examinant l'action simultanée
de ces trois causes et en joignant tous les
points obtenus en en tenant compte d'après
les lois connues, on trouve que la trajectoire
a la forme d'une ligne courbe dont la der-
nière partie s'infléchit rapidement pour ren-
contrer le sol. Celte courbe a sensiblement
TRAMWAYS.
822
la forme décrite par une pierre lancée à la
main, c'est-à-dire celle d'une parabole.
La durée du trajet est l'espace de temps
employé par le projectile pour parcourir sa
trajectoire, depuis la tranche de la bouche
du canon jusqu'au point de chute. On dit
qu'une trajectoire est plus tendue qu'une
autre lorsqu'elle est moins élevée au-dessus
de la ligne qui joint le point de dépari au
point d'arrivée. La trajectoire est d'autant
plus tendue et rasante que la vitesse du pro-
jectile est plus grande. La forme des projec-
tiles influe sur la résistance de l'air.
TRAMWAYS. Traction par les chevaux
de véliicules sur une voie ferrée, à voie
étroite. Comme on ne compose chaque train
que d'un petit nombre de voitures, on peut
admettre des rampes assez fortes. On pourra
avoir retours à ce genre de voie ferrée, no-
tamment dans les sièges, pour relier les
gares de débarquement aux dépôts intermé-
diaires, ou nième pour arriver jusqu'à cer-
tains groupes importants de batteries.
TRANCHANT. Partie coupante d'une
arme, d'un oulil.
TRANCHE de la bouche à feu. Sur-
face plane que présente la coupe de la face
antérieure de la bouche d'une arm.e à feu.
TRANCHÉE Excavation dans laquelle
s'abritent les troupes et dont les terres sont
jetées du côté de l'ennemi pour former un
parapet et contribuer à garantir ces troupes
contre les v; es et les projectiles de l'ennenii.
On fait surtout usage de tranchées dans les
cheminements exécutés par l'assiégeant pour
s'approcher à couvert de la place attaquée.
Suivant leur mode d'exécution, on les ap-
pelle tranchées simples (V. Sapes) ou sapes ."
suivant leur emplacement et leur destina-
tion, elles reçoivent le nom d'approches,
boyaux de communication, brèches, commu-
nication, couronnement du chemin couvert,
descentes de fossé, 2)arallèles ou places d'ar-
mes, demi-paralléles ou demi-places d'armes,
passages de fossé.
— -abri. Les tranchées-abris sont carac-
térisées par l'absence complète de l'obstacle
et par un couvert constitué partie par l'exca-
vation du déblai, partie par le remblai. Elles
doivent être à l'épreuve de la balle et ne
pas empêcher de prendre l'offensive au mo-
ment opportun. Ces tranchées sont d'un
usage très fréquent à la guerre. On les em-
ploie pour couvrir les troupes de l"^*^ et de
2" ligne qui ne sont pas protégées par d'au-
tres ouvrages plus importants, pour couvrir
les soutiens de batteries, les réserves exté-
rieures des ouvrages, les petits postes, les
grajid'gardes, etc.
TRANCHÉE.
— -abri normale. Sa forme et ses di-
mensions sont indiquées dans la hgure 301.
Pour faire feu, les hommes restent debout,
le genou gauche appuyé contre le 'alus inté-
rieur et le bras gauche sur le parapet, l'arme
posée sur la crête. La tranchée est assez
large pour qu'un deuxième rang de tireurs
debout puisse faire feu en arriére du pre-
mier rang ; il sera avantageux de créer au
droit de chacun d'eux, soit à environ 0™,75
d'intervalle, un gradin de Oi°,20 à 0™,25
de profondeur pour servir d'appui au coude
gauche.
Afin d'éviter l'utilisation possible de la
tranchée par l'ennemi qui s'en serait rendu
maître et qui y trouverait encore un léger
abri pour des tireurs à genou, on devra, si
l'on a le temps, recouper l'arête extérieure
de la tranchée, comme il est indiqué sur la
figure 301 ; la terre du déblai sera employée
à épaissir le parapet.
Bien que la tranchée-abri, vu son faible
relief, ne se distingue pas très bien de loin,
surtout si elle est placée dans des terres
labourées, on peut arriver à la dissimuler
presque complètement au moyen de petits
branchages ou de gazons placés sur le talus
extérieur. Grâce au tir sans fumée, cette
précaution aura, dans certaines circonstances,
une grande importance pour dissimuler une
ligne de tirailleurs.
Le tracé, le placement des travailleurs et
l'exécution du travail ont lieu dans les con-
ditions indiquées par l'Instruction pratique
provisoire c\n 9 août 1890.
abri ébauchée pour tireur à ge-
nou. Lorsque le temps fait défaut pour par-
FiîT. 303.
--X-*---*
faire la tranchée -abri normale ou bien
lorsque le terrain est difficile à approfondir,
on pourra trouver cependant un abri utile
TRANCHÉE.
pour des tireurs à genou dans la tranche'e
représentée par la figure 302.
Le tracé, le placement des trarailleurs et
l'exécution se font identiquement dans les
mêmes conditions que pour la tranciiée-abri
normale : il n'y a donc qu'à observer pure-
ment et simplement les indications données
ci-dessus. La durée d'exécution de cette tran-
chée est de :
30 à 4o minutes avec les outils portatifs ;
20 à 30 minutes avec les outils de trans-
port.
Si par suite le temps le permettait, on
pourrait passer ai-ément de la trancliée-abri
ébauchée à la tranchée-abri normale : il suf-
firait, en effet, d'approfon ;ir la fouille de
50 centimètres et de surélever le parapet en
l'élargissant.
— couvrantes. Lorsque des troupes
doivent stationner dans une position d'at-
tente sur un terrain découvert et dépourvu
d'abris naturels, il peut être utile de les dis-
Fi?. 303.
R=2,100
1.80
USlSOilS- 1.00 15.50 W 2.00 ' 1.00 '
*^É *-* *-.* — -* A ^>r ï
simuler et de les couvrir contre le tir en-
nemi ; tel peut être le cas des soutiens et
des réserves. On emploiera dans ce but la
tranchée couvrante normale (fig. 303), ou
simplifiée {fig. 304). La tranchée couvrante
normale peut, dans une certaine mesure,
résister au tir de l'artillerie ; la tranchée
simplifiée résiste au tir de l'infanterie on
emploiera donc Tune ou l'autre de ces tran-
chées suivant le cas.
Les trani-hés couvrantes s'exécutent avec
les outils de transport.
Le tracé est toujours en ligne droite et se
823 TRANSPORTS.
fait comme celui de la tranchée-abri ; pour
l'exécution, on place deux hommes au
mètre courant : l'un avec une pelle et l'autre
avec une pioche. Les travailleurs changent
d'outils entre eux dans chaque atelier : ils
observent les précautions indiquées plus haut
quant à la façon de travailler pour é\nter
les accidents.
La durée d'exécution de ces ouvrages
est de :
1 h. 30 à 1 h. oO pour le profil n° 3 ;
1 h. 10 à 1 h. 30 pour le profil n° 4.
— de communication. Employées
pour relier la gorge d'un ouvrage au para-
pet de tète, ou pour circulera couvert entre
les divers éléments d"un groupe d'ouvrages.
Elles ont le profil des tranchées couvrantes,
mais si elles ont une certaine longueur, il y
a lieu de les tracer en ~ig:ag pour éviter
l'enfilade.
— de revers. On peut constituer un
couvert, le long a'une face enfilée, pour les
hommes qui ne sont pas sur la banquette,
en creusant de distance en distance, dans le
revers des tranchées intérieures, des espèces
de traverses a profil de tranchées couvrantes,
dont les terres sont jetées du côté des coups
dangereux.
— simple (V. Boyau de communica-
tion).
TRANCHEUR. Mot employé autrefois
pour désigner les soldats qui faisaient des
tranchées.
TRANSCORPORATION ou TRANS-
MUTATION. Changement de corps d'un
militaire dan- un autre. Peu usité.
TRANSFORMATION. Le changement
d'une forme eu une autre. Les transforma-
tions à l'armement ont lieu d'après l'ordre
du Ministre, et la dépense qui en résulte
est supportée par l'Etat : les transfonnations
à l'équipement, à l'habillement, au harna-
chement, ont également lieu d'après l'ordre
ou l'autorisation du Ministre, mais la dé-
pense est supportée, dans certains cas, par
l'État, et dans d'autres cas, par les masses.
TRANSFUGE. Qui déserte, passe à l'en-
nemi.
TRANSPERCER. Percer de part en part
avec une arme blanche.
TRANSPORT. Action par laquelle on
porte une chose d'un lieu à un autre. Se dit
aussi de la cession d'un droit qu'on a sur
quelque chose.
— militaires. Le règlement général sur
les transports militaires par chemins de fer
forme deux parties : la l'* partie comprend
exclusivement le règlement proprement dit
(décret du i" juillet 1874 modifié le 29 oc-
tobre 1884); la 2« partie comprend les do-
TRANSPORTS; 82t
cuments de toute nature qu'il est nécessaire
de joindre au décret précité pour en assurer
l'exécution tB 0.,p. r., l'^'-s. 1890, p. 1079
et B. 0., 2'-- s. 1890, p. 783). Le cadre du
présent dictionnaire ne permet que de don-
ner les grandes lignes de ce règlement.
Les transports militaires par chemins de
fer se divisent en deux catégories : les trans-
ports ordinaires et les transi^orts straté-
giques.
Les transports ordinaires sont ceux
qui ont lieu à l'intéiieur et qui peuvent être
exécutés sans troubler l'exploitation com-
merciale des chemins de fer. Les transports
ordinaires du personnel ont lieu par les
trains ordinaires toutes les fois qu'il n'est
pas besoin de plus de huit véhicules; si
l'effectif dépasse 50 hommes, la compagnie
de chemins de fer doit être prévenue
24 heures à l'avance. Lorsqu'il est besoin
de plus de huit véhicules, les transports de
personnel se font par des trains spéciaux,
qui sont de deux sortes : 1° les trains facul-
tatifs spéciaux prévus par les livrets de
marche des trains et mis en marche chaque
fois que l'autorité militaire en fait la de-
mande ; 2° les trains spéciaux extraordi-
naires, dont la vitesse et les heures de dé-
part sont fixées suivant les circonstances.
Une demande de train est adressée à l'agent
supérieur résidant au chef-lieu du corps
d'armée ; cet agent, après en avoir référé à son
administration, remet un itinéraire détaillé
du train ou des trains nécessaires. Latronpe
à eml)arquer reçoit alors l'ordre de départ,
et le sous-intendant une copie de l'itinéraire.
Ce dernier établit alors le ou les bons de
chemin de fer nécessaires et les remet au
chef de la troupe avec la feuille de route du
détachement. Dès que la troupe est embar-
quée, le chef de détachement remet au chef
de gare le bon de chemin de fer et reçoit en
échange un billet collectif de transport. Les.
transports de détachements par chemin de
fer ne peuvent avoir lieu qu'en vertu de
l'ordre du Ministre de la guerre ou du géné-
ral commandant le corps d'armée.
Le transport du matériel est exécuté en
France par les grandes compagnies de clie-
mins de fer réunies en syndicat; elles sont
représentées auprès du Ministre de la guerre
par un agent général. En Algérie, le service
est exécuté par un entrepreneur spécial, dans
chaque division. Ce service emploie tous les
modes de transport, aussi bien en France
qu'en Algérie; il est, en outre, chargé du
camionnage au départ et à l'arrivée pour
les corps qui n'ont pas d'équipages. Pour
expédier du matériel, le corps ou l'établis-
sement expéditeur adresse une demande de
TRANSPORTS.
transport au sous-intendant ; celui-ci déta-
che d'un registre à souche un avis d'expédi-
tion et un ordre de transport au bas duquel
est libellée une lettre de voiture. L'expéditeur
remplit toutes les indications, moins la date,
et renvoie les pièces au sous-intendant qui
les date et les .signe, puis les remet à l'expé-
diteur après les avoir enregistrées sur un
registre spécial modèle IL Le matériel est
alors remis au préposé du chemin de fer
qui signe la lettre de voiture et Vavis d'ex-
pédition et remet ce dernier à l'expéditeur.
A l'arrivée, le matériel est remis au desti-
nataire qui donne au préposé un reçu pro-
visoire constatant l'exactitude du poids et le
bon état extérieur des colis ; le destinataire
vérifie ensuite le contenu des colis et donne
ensuite décharge définitive au transporteur,
en signant la lettre de voiture (V. Béa'ption
de matériel). Lorsqu'il s'agit du transport
des magasins des corps, on établit, indépen-
damment des pièces ci-dessus, des appen-
dices faisant connaître le détail de chaque
colis. Les militaires ont le droit de faire
usage des transports militaires pour leurs
bagages, toutes les fois qu'ils se déplacent
en vertu d'un ordre. Ces transports donnent
lieu aux mêmes formalités que les trans-
ports ordinaires, mais les militaires jouis-
sent d'un tarif à prix réduit.
Les transports stratégiques se subdi-
visent en 2 catégories : les transports en
deçà de la base d'opérations et les transports
au delà de cette base (V. Service des chemins
de fer et des étapes).
Les transports en deçà de la base d'opéra-
tions sont ordonnés par le Ministre de la
guerre et exécutés par les compagnies natio-
nales sous la direction et la responsabilité de
la commission supérieure des chemins de fer,
avec la coopération des commissions et sous-
commissions de réseau et des commissions de
gare. Ils comprennent : les transports de
mohilisation et de concentration en entier;
les transports de ravitaillement et les trans-
ports ^'évacuation en deçà de la base d'opé-
rations.
Les transports au delà de la base d'opéra-
tions sont ordonnés par le commandant en
chef du groupe d'armées. Ils sont assurés,
sous l'autorité du directeur général des che-
mins de fer et des étapes : 1» jusques et y
compris les stations de transition, par les
compagnies nationales, sous la direction de
la délégation de la commission militaire supé-
rieure des chemins de fer aux armées, avec
la coopération des commissions et sous-com-
missions de réseau et des commissions de
gare ; 2" au delà des stations de transition,
par les sections techniques d'ouvriers de che-
TRANSVERSALES.
mins d^ fer de campagne et par les compa-
gnies d'ouvriers de divins de fer du génie,
sous rautorité de la Direction des chemins de
fer de campagne, secondée par les commis-
sions de chemin de fer de campagne et les
commandements de gare. Ils comprennent :
les transports de troupes actives nécessités
par les opérations militaires; les transports
de ravitaillement et les transports d'évacua-
tion au delà de la base d'opérations.
— maritimes. En ce qui concerne le
personnel et les chevaux, voir les mots Em-
barquement, Nourriture à bord, Xolisement,
Passages, Passagers. A bord des bâtiments
de l'État, les of liciers sont couchés sur des
cadres ou au moins dans des hamacs fournis
par le service de la marine ; les sous-offi-
ciers et soldats, dans des hamacs, comme
les hommes de l'équipage. A bord, l'autorité
absolue appartient au commandant du na-
vire ; les réclamations ne doivent lui par-
venir que par l'intermédiaire de son second,
qui ne doit en accepter que du chef du corps
ou du détachement embarqué. Au débarque-
ment, le sous-intendant inscrit sur les états
d'embarquement son vu arriver, en garde
une expédition et remet l'autre au trans-
porteur.
Le transport du matériel de guerre sur
les bâtiments de l'Etat ne donne pas lieu à
remboursement , le matériel est amené à
quai à l'administration de la marine, qui en
donne récépissé et procède elle-même à son
embarquement. Sur les bateaux du com-
merce, l'embarquement du matériel donne
lieu à des lettres de voiture appelées con-
naissements, qui servent de titres de créance
au transporteur. Lorsque l'État veut affréter
un navire de commerce, il procéda comme
il a été dit pour le noUsement.
TRANSVERSALES (V. Guerre souter-
raine et Lignes télégraphiques).
TRAPÈZE. Appareil mobile qui se com-
pose d'une barre de bois horizontale et sus-
pendue à ses extrémités par deux cordes
fixées à une barre supérieure, laquelle est
immobile. Chaque corps de troupe possède
un trapèze dans le matériel mobile de
gymnaslirjue.
TRAQUENARD. Allure défectueuse d'un
cheval tenant de l'amble et du trot ; se dit
aussi du cheval qui a cette allure.
TRAVAIL. On appelle travail maximum,
dans la combustion d'une substance explo-
sible, le produit que l'on obtient en multi-
pliant l'équivalent mécanique de la chaleur
par la quantité de chaleur dégagée ex|irimée
en calories. Ce produit porte le nom de po-
tentiel de la sul)stance explosiljle.
TRAVAILLEURS. Soldats qu'on emploie
825 TRAVERSEE.
à remuer de la terre, soit dans les travaux
de siège, soit dans les retranchements de
campagne (V. Ouvrages). On donne encore
ce nom aux militaires employés dans des
services étrangers au corps, détachés pour la
moisson chez des travailleurs, etc. Le règle-
ment du 28 décembre 1883 n'impose plus
de retenues d'aucune sorte aux militaires
faisant des services pavés.
TRAVAUX d'approche (V. Approches.
Attaque des places).
— dn camp. Travaux d'aménagement
à exécuter par les troupes de toutes armes
dès leur arrivée dans les bivouacs et les can-
tonnements. Ils consistent en abris, bara-
ques, cuisines, chevalets d'armes, lavoirs,
latrines, abreuvoirs, filtres, disposition pour
l'écoulenunt des eaux et communications.
— de campagne. Se dit pour travaux
de fortification de campagne.
— de siège (V. Attaque ou Défense des
places, Tranchées, Sapes).
— d'art. Dans les voies ferrées, on donne
ce nom aux ponts, passages à niveau, via-
ducs et chaussées en remblai, trancliêes et
tunnels.
TRAVÉE de culée. Travée comprise
entre la culee et le support le plus voisin.
— de pont. Portion d'un pont comprise
entre 2 supports consécutifs. Sa longueur
habituelle est de 4 mètres dans les ponts
militaires.
TRAVERS. Crevasse transversale dans
le cano}i d'une arme à feu.
TRAVERSÉE. Trajet qui se fait par mer
d'un pays à un autre (V. Frais de traversée,
Passages, Passagers).
— de voie. Les traversées de voie ser-
vent à faire passer des wagons d'une voie
sur une autre. Il y a deux espèces de tra-
versées : les traversées rectangulaires et les
traversées obliques.
Les traversées rectangulaires sont
employées dans les gans pour traverser plu-
sieurs voies parallèles. La figure 305 indique
comment se fait une traversée rectangulaire.
Les rails de la voie principale B H sont con-
tinus, afin de n'offrir aucune entrave à la
circulation des trains ; ceux de la voie trans-
versale A A sont entaillés à l'intérieur et à
l'extérieur, de manière à permettre le pas-
sage des roues. De plus, pour éviter tout
choc entre les roues et les faces verticales
des lacunes, celles-ci sont protégées par des
contre-rails. Lorsque les deux voies sont de
même importance, elles sont établies au
même niveau et les quatre cours de rails
sont coupés pour laisser passer les boudins
des roues.
Les traversées obliques sont employées
TRAVERSES.
dans les embranchements sur les lignes à
deux voies. Une traversée oblique com-
prend trois parties principales {fig. 30*î) :
1° quatre rails de pointe a, d, c, e ; t:° deux
rails coudés A B ; 3° quatre contre-rails
C D E P formant deux pièces distinctes. Ces
différentes pièces sont posées sur châssis ou
sur traverses seulement {\ . Pointe de cœur) .
TRAVERSES de fortification. Masses
couvrantes destinées à protéger les faces
contre le tir d'écharpe ou le tir d'enfilade.
Si elles sont destinées à abriter contre le tir
d'artillerie, elles doivent avoir au moins
3 mètres d'épaisseur en haut ; contre la
mousqueterie, une épaisseur de O^.SO suffit
dans la fortification de campagne. Dans la
permanente, elles sont très nombreuses et
organisées très solidement.
— pleines. Traverses sons lesquelles il
n'a pas été organisé d'abris. Leur largeur
moyenne au sommet est de o à 6 mètres.
— creuses. Dans les fortifications con-
struites depuis 1870, on a profité de ces
massifs pour y organiser des abris pour
les hommes et pour les munitions, même
quelquefois pour le matériel. Ces abris,
voûtés en maçonnerie, ont environ 4 mètres
826 TRAVERSIN.
de large sur 2™, 50 de hauteur sous clef ;
la voûte a 1 mètre d'épaisseur à la clef
et 1™,20 aux reins. L'entrée des tra-
verses peut se faire soit par l'arrière, soit
par les côtés, pour aboutir directement à la
banquette. Dans ces derniers cas, le débouché
est placé du côté opposé à la direction des
coups dangereux. Quelquefois, il y a une
entrée par l'arrière et une communication
avec la banquette.
Ces traverses ont l'inconvénient de dé-
voiler à l'ennemi la position des pièces en
batterie sur le rempart ; d'ailleurs, avec la
précision du tir actuel et l'effet destructeur
des obus -torpilles, elles seraient rapidement
détruites. Aussi leur emploi sera-t-il res-
treint, à l'avenir, à certains cas déterminés.
— tournantes . Traverses ménagées
dans les tranchées lorsqu'on a à craindre
les coups d'écharpe. Elles ne sont pas sou-
dées au parapet de la tranchée, ce qui per-
met de tourner autour et de suivre la direc-
tion de la tranchée.
— de chevalets. Dans les chevalets de
ponts, des pièces de bois disposées transver-
salement sont destinées à assurer l'invaria-
bilité du système.
— de chemins de fer. Pièces de bois
servant directement de support aux rails et
placées, par suite, perpendiculairement à la
direction de la voie ferrée. Elles ont de
2™,o0 à a mètres de longueur, sur 0™,1d
environ d'épaisseur ; elles sont espacées
entre elles de 0™,G0 à 1 mètre, suivant
leur position par rapport aux extrémités du
rail et 2 hommes peuvent les manœuvrer
sans difficulté. Chaque régiment de cava-
lerie est pourvu de Ifi traverses pour les
exercices pratiques de destruction ; ces tra-
verses sont installées d'une manière perma-
nente dans un terrain militaire.
Le rail à double champignon est main-
tenu en place par un coin en bois dans un
coussinet en fonte [fig. 266) et c'est ce cous-
sinet qui est fixé sur les traverses au moyen
de tire-fonds ou de vis à bois. Le rail Vi-
gnole a son patin entaillé dans la traverse
{fig. 267), où il est maintenu par des cram-
pons ou des tire-fonds. Le rail n'est pas fixé
verticalement sur la traverse, mais avec une
inclinaison d'environ 1/20 vers l'intérieur
de la voie, afin d'avoir son axe normal à la
surface des bandarres des roues qui ont une
forme conique.
TRAVERSIN. Oreiller long qui s'étend
sur toute la largeur du lit et sur lequel on
repose la tète. Chaque fourniture de soldat
ou d'infirmerie, fournie par le service des
lits militaires, comprend un traversin com-
posé d'une enveloppe en toile renfermant
TRÉBUCHET.
1 kilogr. de laine et 0,300 grammes de crin
placé au milieu. Les^raversins des fourni-
iures auxiliaires du campe7yie7it portent le
nom de sac à imille.
TRÉBUCHET ou TRÉBUQUET. Ma-
chine de guerre employée au moyen âge
pour lancer des pierres au moyen d'une
poutre appelée trabo en latin.
TREF. Bâti composé de plusieurs pièces
de bois, qui a donné naissance au mot
travée et provient du mot trabo. C'était une
sorte de pavillon couvert de toile qui, dans
un tournoi, recevait les juges du cainp et les
hérauts d'armes.
TREFFILIER. Nom donné autrefois au
fabricant d'armures de mailles.
TRÈFLE. Plante légumineuse à trois
feuilles qui est utilisée comme fourrage.
TRÉFLÉE. Se disait autrefois d'une
mive en forme de trèfle à 3 fourneaux.
TREILLIS. Grosse toile de chanvre dont
les fils sont croisés en forme de losange et
qui sert à la confection des pantalons de
treillis.
TRËLICE. Armure travaillée en treillis
ou chaînons.
TKEMBLEUR (V. Sonnerie électrique).
TREMPE. Opération qui consiste à
refroidir brusquement un métal en le plon-
geant dans l'eau &■■ ide après l'avoir porté à
une température élevée. Cette opération a
pour but de donner plus de dureté au métal.
Les lames des armes blanche- sont trempées
dans l'eau au sortir de la forge. Après la
trempe, la lame présente une grande dureté,
mais sa ténacité est très faible. Pour lui res-
tituer sa ténacité première, on la soumet à
un recuit, en restant notablement en-des-
sous de la chaleur rouge, afin de ne pas
détruire l'effet de la trempe.
TRÉPIGNÉE. Jeu militaire employé
dans les tournois et présentant l'image d'une
mêlée furieuse.
TRÉSOR public Les sommes apparte-
nant à l'État et destinées aux services pu-
blics.
TRÉSORERIE. Le lieu où l'on garde et
l'on administre le trésor public (V. Service
de la Trésor' rie et des Postes, Payeurs).
TRÉSORIER. Celui qui est chargé de
recevoir et de distribuer les deniers de l'État,
d'une communauté. Officier chaîné d'effec-
tuer toutes les recettes et toutes les dépenses
dans un corps de troupe ou dans un étahlis-
sement et d'en tenir la comptabilité (V.
Capitaine-trésorier). En ce qui ccmcerne le
Trésor public, il y a au chef-lieu de chaque
déparlement un fonctionnaire civil appelé
trésorier-payeur général, qui est chargé de
centraliser toute la comptabilité des recettes
827 TRIBUNAL.
et des dépenses des services publics dans le
département. 11 a pour agents en sous-ordre
les receveurs particuliers, dans les arrondis-
sements, et les percepteurs.
TRESSE. Les anciens hussards français
partagèrent leurs cheveux en 2 ou 3 tresses
jusque vers 1804.
— de vêtement. Ornement de vête-
ments de la cavalerie, surtout des anciens
hussards. Cette tresse est ronde ou plate,
suivant l'arme.
TREUIL. Celui employé dans les mines
consiste en un cylindre traversé par un axe
en fer qui repose sur deux chevalets. Ces
derniers sont solidement fixés sur les cha-
peaux du cadre à oreilles et reliés entre eux
d'un seul côté par des tringles. Des mani-
velles terminent chaque extrémité de l'axe
en fer. La corde qui s'enroule sur le treuil
se termine par deux branches armées cha-
cune d'un crochet servant à saisir la caisse
qui contient les déblais (V. Chèvre, Trique-
balle).^
TRÊVE. Suspension d'armes; cessation
momentanée de tout acte d'hostilité, pen-
dant un temps déterminé. La trêve résulte
d'une convention faite soit entre deux États,
soit entre deux armées adverses.
— de Dieu. Convention faite entre les
seigneurs de cesser les hostilités depuis le
mercredi soir jusqu'au lundi matin. Elle fut
réglée en 1027.
TRIAIRES. Soldats éprouvés et pesam-
ment armes qui, dans la lègioyi romaine,
venaient après les hastaires et les princes.
Ou les nommait aussi pilani. Ils furent sup-
primés par Marins.
TRIANGLE tactique. Ordre en forme
de triangle qui paraît avoir été employé par
les Grecs et les Romains dans le combat.
TRIANGULATION. Opération qui con-
siste à relier par un réseau de triangles les
piiints principaux d'une contrée, pour servir
de base à la carte du pays.
TRIBOLE. Sorte de chausi>e-trape ou de
chrral de frise dont les Grecs firent usage.
TRIBORD. Le côté droit d'un navire, en
partant c!o la poupe.
TRIBUN. Officier romain qui comman-
dait une légion ou une tribu ; leur grade ré-
pondait à celui de colonel ou de général.
Lorsque l'elTectif des légions s'augmenta,
il y eut des tribuns de cohorte, de corps et
de légion, pour commander les diverses uni-
tés principales formées.
— militaires. Magistrats romains qui
possédaient toute l'autorité des consuls, au
nombri^ de (i, et qui n'exercèrent leuis pou-
voirs que pendant 79 ans.
TRIBUNAL. La juridiction d'un on plu-
TRIBUNAT.
828
TROMPETTE.
sieurs magistrats qui jugent ensemble. Les
tribunaux militaires comprennent les con-
seils de guerre, les conseils de revision et les
prévôtés.
TRIBUNAT. Clrarge de tribun; durée
de cette charge.
TRICOLORE. Qui est de trois couleurs.
Se dit particulièrement des trois couleurs
nationales adoptées par les Français et qui
sont le bleu, le blanc et le rouge. Les dra-
peaux et les cocardes de l'armée française
sont tricolores.
TRICORNE. Chapeau à trois cornes, ja-
dis usité dans l'armée française, pour les
armes spéciales.
TRICOT. Sorte de gilet de laine ou de
coton fait en mailles. Cet effet n'est pas ré-
glementaire, mais aucune décision ministé-
rielle ne défend aux soldats de s'en procu-
rer à leurs frais.
TRICOUSES. Sortes de brodequins ou
de guêtres d'étoffe solide, tricotée ou faite
au mètre.
TRICUBILAT. Sorte de baliste à trois
coudes.
TRICYCLE. Vélocij)ède k trois roues.
TRIDENT. Instrumenta trois pointes de
fer pourvu d'un long manche et ayant servi
autrefois comme arme de guerre. Dans ce cas,
l'extrémité des dents était quelquefois mu-
nie de lames tranchantes.
TRIFAX. Arme de jet à trois pointes de
fer lancée par une catapulte,
TRIGE. Char de guerre à trois chevaux
attelés de front généralement.
TRIGONOMÉTRIE. Science qui a pour
objet la déteriniaalion, par le calcul, de
tous les éléments des triangles pour lesquels
on a un nombre siiflisant de données.
TRIMACHÉSIE ou TRIMARKIE Réu-
nion de trois cavaliers qui, dans la milice
gauloise, comprenait un chef de lance et
deux servants ou satellites.
TRIMER. Marcher vite et avec fatigue.
TRIMESTRE. Espace de trois mois
(V. Exercice).
TRIMESTRIEL. Qui revient tous les
trois mois. Les feuilles de journées, les re-
vues de liquidation, les arrêtés de centralisa-
tion et en général de tous les comptes en
deniers, sont trimeslricls.
TRIOMPHATEUR. Général romain re-
cevant les honneurs du triomphe, après une
grande victoire.
TRIOMPHE. La plus haute récompense
qui, à Rome, pouvait être décernée à un
général victorieux. Un cortège extraordi-
naire accompagnait l'entrée du triomphateur
par la porte Triumphalis, et l'on déployait
une pompe militaire qui ne saurait être sur-
passée.
Par extension, se dit d'une victoire, d'un
grand succès militaire.
TRIPOLI. Substance minérale pulvéru-
lente, d'apparence argileuse, que l'on em-
ploie, réduite en poudre et mélangée à de
l'alcool, pour astiquer les boutons d'uni-
forme des hommes de troupe. Il est acheté
au compte de l'ordinaire, comme ingrédient
de propreté.
TRIQUEBALLE. Voiture disposée pour
le transport des pièces d'artillerie.
— à treuil. Voiture particulièrement
organisée pour les transports à petite dis-
tance des grosses bouches à feu, des mor-
tiers et de leurs affûts. Elle sert aussi à
charrier tous les fardeaux très pesants.
TRIQUOISE. Engin en forme de tenaille,
semhialili' au corbeau de la milice romaine.
TRITURATION de la poudre (V.
Poudre).
TROCHOBALISTE. Balisle portée sur
des roues.
TROMBLON. Genre de mousqueton dont
la bouche est évasée en forme de pavillon de
trompette ; il servait à l'armement des ma-
melucks de la garde impériale et tirait des
balles appelées postes. Au début, on s'en
servait pour tirer des pierres. Les Turcs et
les Arabes en font encore usage, ainsi que
les Espagnols, qui l'appellent trabucco.
TROMBONE. Instrument à vent et de
cuivre du genre de la trompette, mais beau-
coup plus grand (V Musique).
TROMPE. Synonyme dépôt à feu autre-
fois en usage dans les sièges.
TROMPETTE. Instrument cà vent qui
consiste en un tuyau en cuivre avec embou-
choir et pavillon. Les trompettes nécessaires
aux corps de troupe montés, pour faire les
sonneries, sont achetées, entretenues et rem-
placées au compte de la masse d'habillement
et d'entretien.
On donne également le nom de trompette
à tout soldat qui a pour fonction de jouer
de la trompette. Chaque escadron de cava-
lerie, chaque batterie d'artillerie, chaque
compagnie du train des équipages et de
sapeurs-conducteurs du génie possède deux
trompettes, et un nombre d'élèves trompettes
fixé suivant les besoins, sans pouvoir dépasser
le nombre de deux par unité administrative.
— major. Dans chaque régiment de ca-
valerie ou d'artillerie, un maréchal des logis
trouipetle-major , secondé par le brigadier-
trompette est chargé d'apprendre à sonner
aux trompettes et aux élèves trompettes, les
sonneries du règlement d'exercices de cava-
lerie, et les sonneries du clairon du règle-
TRONÇON. 829
Le. J)ans
sous-officier a la dire*oa de la fanfare. Ses
devoirs et ses attributions sont déterminés
par le règlement du 28 décembre 1883 sur
le service intérieur (art. 149, cavalerie ;
art. lo7, artillerie).
TRONÇON. Morceau d'une arme coupée
ou brisée.
TROP-PERÇU. Ce qui a été perçu en
excédent des droits, soit eu deniers, soit eu
nature. Les trop-perjus en deniers constatés
par les revues de liquidation sont portés en
déduction sur le premier état de solde ou le
prenuer mandat de payement, suivant qu'il
s'agit d'un corps de troupe ou d'un officier
sans troupe. Les trop-perçus en nature sont
également retenus sur les états de solde ou
les mandats de payement ; toutefois, ces
trop-perçus ne sont retenus que sur l'en-
semble du corps, après compensation faite
des moins-perçus qui pourraient provenir
d'autres unités administratives du même
corps ; de plus, la comparaison des droits
avec les perceptions, en ce qui concerne
l'avoine ou l'orge et le pain ou le biscuit,
n'est régularisée que sur la revue de liquida-
tion du 4^ trimestre de l'exercice et ce n'est
qu'à ce moment que les trop-perçus, s'il en
existait, seraient retenus (V. Rembourse-
ment, Ordre de reversement).
TROPHÉE. La d.^pouille d'un ennemi
vaincu que l'on mettait jaiiis sur un tronc
d'arbre dont on avait coupé les branches.
Monument artistique, composé d'un assem-
blage d'armes, érigé sur l'emplacement
d'un champ de bataille où l'on avait rem-
porté la victoire ; il était quelquefois élevé
en dehors du champ de bataille.
TROT. Allure naturelle du cheval, de
l'âne et du mulet, intermédiaire entre le pas
et le galop. La vitesse du cheval au trot est
de 10 a 12 kilomètres par heure (Y. Al-
lures).
TROUBLE. Désordre, agitation, mouve-
ment tumultueux, soulèvement populaire
(V. Attroupements. Ordre public).
TROUÉE. Percée, passage pratiqué vio-
lemment, soit à travers les rangs ennemis,
soit à travers des obstacles matériels.
TROUPE. Corps ou détachements de sol-
dats (V. Armée, Homme de troupe. Corps).
TROUPEAU. Troupe de bétail qui suit
l'armée pour servir à sou alimentation (V.
Parc d' bétail).
TROUPIER. Dénomination populaire du
soldat, de l'homme de troupe.
TROUS de loup. DJfense accessoire con-
sistant en excavations tronconiques ayant
les dimensions indiquées par la figure 30".
Ils sont disposés eu quinconce et espacés de
TROUSSE.
3 mètres dans tous les sens. Si l'on est
pressé, on peut employer ce que l'on appelle
des petits trous de loup ayant 0™,60 depro-
Fis. 307,
fondeur et de diamètre supérieur, 0™,30 de
diamètre inférieur" ; les centres en quinconce
sont espacés de 0™,90. Un homme fait faci-
ment, en une heure, deux de ces derniers
trous de loup. Un grand jiiquet pointu est
planté au fond de tous les trous de loup.
Ceux-ci se placent généralement sur les
glacis des ouvrages ; il en faut au moins
3 ou 4 rangées des grands et 7 ou 8 des
petits. Ils présentent l'inconvéuient d'abriter
partiellement les assaillants et de pouvoir
être facilement franchis à l'aide de claies ;
aussi ne les emploie-t-on qu'à défaut de
matériaux pour abatis ou réseaux de fil de
fer.
Dans les ouvrages de fortification provi-
soire, on peut utiliser la terre provenant des
trous à la coustru tion de l'ouvrage et garnir
de petits piquets les intervalles des trous.
• — du mineur. Sorte de niche qne, avant
Vauban, on formait au moyen de poutres
garnies de fer-blanc au moment d'entre-
prendre la descente du fossé et dans laquelle
le mineur pouvait travailler en sécurité et
faire son trou. Depuis Vauban, le trou se
fait à coups de canon (V. Attacliement du
mineur).
TROUSSE. Carquois employé au moyen
âge et contenant au moins 18 flèches.
Sorte d'étui de poche dans lequel les mé-
decins et les vétérinaires mettent les instru-
n)ents dont ils se servent le plus habituelle-
ment.
Étui eu cuir dans lequel les hommes de
troupe placent différents menus objets.
thoussequin.
Se dit aussi des paquets, des bottes de
fourrages que le cavalier porte derrière lui,
sur son cheval
— de cartouches. Étui contenant des
cartouches pki-ées dans des alvéoles.
TROUSSEQUIN. Partie postérieure de
la selle, foniice d'une pièce de bois cintrée.
TRUC. Plate-forme pour le transport du
matériel sur roues et des marchandises en
vrac sur les voies ferrées.
TRUIE. Synonyme de bélier ; employée
par les Gaulois, elle ne disparut qu'au
moyen âge
TRUMEAU. Synonyme de merlon.
TRUMELIÈRÈS. Plaques d'acier servant
dans l'ancienne armure à garantir le devant
de la jambe.
TUBAGE Action d'ajouter à l'intérieur
des canons en fonte et même à certains ca-
nons en acier de gros caliljre un tube en acier
doux fondu et trempé à l'huile. Ce tube a
pour but de substituer à la fonte ou à l'acier
ordinaire du canon un métal plus résistant
dans la partie la plus dangereuse de l'âme
de la bouclie a feu. Pour poser un tube, on
prépare d'abord son logement dans le canon,
puis on chauffe ce dernier en le plaçant ver-
ticalement, la volée en bas. Ou vérilie en-
suite, à l'aide de broches, si la dilatation est
assez granJe pour permettre d'introduire le
tube. Celui-ci est alors desrendu, puis vissé.
TUBE à lir. Tube que l'on introduisait,
par la culasse, dans l'intérieur des fusils
modèles l'-66 et 1874, pour les exercices de
tir avec de petites cartouches. Chaque ba-
taillon d'infanterie possédait un jeu de tubes
à tir ; mais ce matériel est devenu sans em-
ploi depuis l'adoption du tir réduit, en IS82.
— de transmission. Tubes en plomb
ou en étain de 0°^,3o de longueur et de
5™™, 4, servant pour la communication du
feu. La composition fusante qu'ils renfer-
ment est formée des éléments de la poudre
et brûle avec une vitesse de -2™, 2 à la seconde.
— en acier. Tubes forés et trempés,
ébauchés à la forme du canon voulu, que
l'industrie civile livre aux établissements de
l'artillerie. Des épreuves rigoureuses permet-
tent de constater si ces tubes réunissent les
conditions requises.
TUBERCULOSE pulmonaire. Maladie
caractérisée par de petites tumeurs solides
et persistantes qui ont leur siège dans les
poumons. Cette maladie, étant contagieuse,
est une cause d'exemption et de réforme ;
mais l'exemption doit enoore être prononcée
toutes les foi qu'il y a imminence de tuber-
culisatioii pulmonaire, et la réforme est ur-
gente, même lorsque la maladie est à son
départ.
830 TURQUIE.
TUER. Oter la vie d'une manière violente
(V. Décès, Mort, Plaque d'identité).
TULIPE. Partie renflée du canon près
de la volée.
TUMULTE. Cas d'alerte provenant du
désordre et de l'agitation de la rue et pou-
vant motiver que les postes prennent les
armes.
Les Romains donnaient ce nom aux guerres
critiques mettant en péril l'existence de
l'empire.
TUMULUS. Amas de terre ou do pierres
que l'on met sur les sépultures des mili-
taires morts à la guerre, lorsqu'on n'a pas
le temps ou les moyens d'y placer des
tombes.
TUNIQUE Vêtement de dessous des Ro-
mains et des Grefs. La tunique constitue
actuellement un vêtement de dessus qui fait
partie de la grande tenue de service des
hommes de troupe d'infanterie et du génie.
Les cuirassiers, les dragons et la gendar-
merie portent également une tunique ample
et courte dans toutes les tenues.
TUBBAN. Coiffure des Turcs, composée
de plusieurs boudins d'étoffe enroulés et
pouvant amortir les coups de sabi'e. Cet
effet est réglementaire pour les zouaves et
pour les tirailleurs algériens.
C'est aussi le nom de la bande de drap
inférieure qui entoure le képi, le bonnet de
police.
TURBINE. Moteur hydraulique à arc
vertical qui reçoit l'eau habituellement sur
toute une circonférence. Les turbines con-
viennent à toutes les hauteurs de chute,
mais se prêtent mal aux variations de débit
et sont d'une construction compliquée.
TURCOIS. Synonyme de carquois.
TURC OS. Surnom donné aux lirailleur$
alyéricns.
TU RM A ou TURME. Petite troupe de
cavaliers (30 ordinairement) partagée en
3 décuries ou dronges, ayant en tout 3 offi-
ciers.
TURMARQUE. Sorte de brigadier ou
chef de brigade qui succéda au mènarque.
TURQUIE et son armée. La loi de
recruteuieut actuellement en vigueur date
du 1"/13 mars 1887. Les musulmans seuls
sont appelés à servir dans l'armée ; les chré-
tiens sont astreints, en compensation, à une
taxe de 50 livres ou à des corvées. La popu-
lation de Constaiitinople et de sa banlieue
est également exemptée du service mili-
taire.
Les musulmans devant participer au ser-
vice tirent au sort à 20 ans ; les premiers
numéros sont appelés, en principe, au ser-
vice pour 3 ans. Les derniers numéros sont
TURQUIE.
831
UNION DES FEMMES DE FRANCE.
appelés successivement pour une période
d'instruction variant eïtre 6 et '.) mois Les
mouinUz (soutiens de famille), classés direc-
tement diuis la "2'^ portion du contingent,
sont exercés dans leur village le vendredi de
chaque semaine, quand ils sont aptes au ser-
vice.
L'application de cette loi donnera une
armée permanente {mouazzaf) de 143,000
hommes et environ oH.OOO mouinliz. L'armée
active a pour réserve ViclUyat, comprenant
les jeunes gens de 20 à 26 ans qui ont fait
un service complet ou restreint dans l'arméa
active.
L'armée de réserve (rèdif) se composera
des 8 classes comprenant celles qui ont passé
6 ans dans l'armée active et l'ichtyat, c'esl-
à-dire les hommes valides de 27 à ."^4 ans,
qui font tous les deux ans une période d'exer-
cices d'un mois.
L'armée territoriale (tnustalifi:) comprend
les hommes valides jusqu'à 40 ans. On
estime que, en cas de guerre, l'ensemble de
l'armée turque pourrait s'élever au chiffre
de 960,000 hommes, dont 900,0il0 pour
l'infanterie. L'armée territoriale compterait
dans ce nombre pour 300,000 hommes.
L'armée ottomane comprend environ 274
bataillons d'infanterie, 196 escadrons de ca-
valerie, 167 batteries montées de campagne,
37 de montagne et 18 à cheval à 6 canons,
78 batteries de forteresse, 20 compagnies du
génie, lo compagnies du train, plus les ser-
vices auxiliaires correspondants. Il est fort
difficile d'avoir des données précises sur les
effectifs de ces unités.
L'armement de l'infanterie est en voie de
transformation, mais les troupes de l""*^ ligne
ne doivent pas tarder à être armées du fusil
Mauser à répétition ; leur fabrication s'est
trouvée retardée par de longues hésitations
au sujet du calibre à adopter et des condi-
tions de payement ; après s'être prononcé
d'abord pour le calibre de 9™™, 5, dont on
a livré environ 75,000, on voudrait, pour
imiter l'Allemagne, réduire le calibre à 8™™
et adopter le magasin mobile du système
Slannlicher, avec une cartouche à poudre
sans fumée.
L'artillerie est pourvue de canons Krupp
de fabrication récente.
TUTELLE Autorité donnéi', conformé-
ment à la loi, pour avoir soin de la personne
et des biens d'un mineur ou d'un interdit.
Les militaires peuvent être dispensés de cette
charge, qui est obligatoire pour les autres
citoyens français.
TUTEUR. Celui, celle à qui la tutelle
est confiée.
TYPE. Effet ou objet qui doit servir de
modèle pour tous les effets ou oiijets de la
même espèce.
Terme de typographie^ qui signifie carac-
tère d'imprimerie.
TYPOGRAPHIE. Art de multiplier méca-
niquement les exemplaires d'une œuvre ma-
nuscrite au moyen de caractères ordinaire-
ment mobiles (V. Imprimerie) .
u
UCHATIUS (bronze) (V. Bronze acier).
UHLAN(V. IluUm).
ULCERES. Les ulcères dépendant d'un
état diathésique ou d'une mauvaise constitu-
tion, ou s'ils sont causés par des varies ou
par des troubles trophiques, motivent
l'exemption, si leur ancienneté e-t con-
statée ; ils déterminent la réforme s'ils sont
rebelles à tout traitement.
ULTIMATUM. Les dernières conditions
que l'on met ,\ un traité, et auxquelles on
tient irrévocablement.
UMBO ou UMBOU. Cône généralement
en métal que cei tains boucliers |)orlaient en
saillie au centre de leur surface extérieure.
H avait pour but de détourner les traits et
était quelquefois armé d'une pointe qui per-
mettait de se servir du bouclier comme
arme offensive dans la mêlée.
UNIFICATION des soldes (V. Solde).
UNIFORME. Costume imposé aux diffé-
rents co ps de troupe de l'armée. Le port de
l'uniforme est obligatoire pour tous les mili-
taires dans le service.
Les modèles des effets composant les uni-
formes des corps de troupe (spahis, gendar-
merie et pompiers de Paris ex eptésj sont
déterminés par la description du lo mars
1879; les nombreuses modifications appor-
tées ;i cette description sont indiquées dans
la nomenclature du 13 septembre 1891, par
ai'inc (>t par effet.
UNION des femmes de France. So-
ciété dont le but est do donner des secours
aux blessés, en lemp-< de guerre. Elle a été
auto iséc par décret du 6 août 1X82; le
fonctionnement en est réglementé par le dé-
cret du 21 décembre 1886. Les dispositions
UNITÉ.
832
USTENSILES.
lelatives au but de cette société, à la limite
lie son intervention, au port du brassard et
d'une carte nominative, sont les mêmes que
celles indiquées pour V Association des dames
franrdiscs.
UNITÉ administrative. On désigne
sous ce nom la plus pelitc fraction consti-
tuée aj'ant une administration distincte,
c'est-à-dire la compagnie, l'escadi'ou ou la
batterie, suivant l'arme.
— de combat. Fraction constituée obéis-
sant directement à la voix de son ciief.
L'unité de combat, pour les troupes à pied,
est la compagnie : pour la cavalerie, l'esca-
dron ; pour l'artillerie, la batterie. On voit
que l'unité de combat est la même que
l'unité administrative ; c'est avec intention
que l'on a donné une administration dis-
tincte à chaque unitë de combat.
— stratégique. Groupe composé de
troupes de diH'crentes armes avec les ser-
vices néce.ssaires pour entreprendre à lui
seul, au besoin, une opération de guerre.
Ce groupe n'est autre que la division.
— tactique. Fraction constituée réunis-
sant lés conditions indispensables pour mener
à bien une entieprise ordonnée sur un point
déterminé. L'unité tactique de l'infanterie
est le bataillon ; celle de la cavalerie est le
régiment ; celle de l'artillerie est le groupe
de batteries, comprenant 3 ou 4 batteries,
sous les ordres d'un chef d'esi-adron.
URBANICIENS. Nom donné à un corps
de 600 soldats, formé par Auguste, pour la
garde de Rome.
URGENCE. Qualité de ce qui est pres-
sant, qui ne souffre point de retard. Les
règlements militaires accordent des pouvoirs
très étendus aux chefs de corps ou de service,
pour les cas d'urgence, surtout en temps de
guerre.
URNE. Vase de forme oblongue dans
lequel on place les numéros pour le tirage'
au sort.
Une urne est également employée pour
recueillir les votes des conseils de discipline
t't des conseils de régiment.
USAGE. L'usage frauduleux des seaux,
tuubres ou inarques militaires, est puni de
la dégradation militaire (art. 260).
Le mot usage est souvent synonyme de
celui d'emploi. Ainsi on dit usage de la pou-
dre pour emploi de la poudre, etc.
USINAGE. Travaux exécutés dans les
établissements de l'artillerie pour donner
aux bouches à feu et projectiles leur forme
et leurs dimensions définitives, car ces éta-
blissements reçoivent de l'industrie privée
les diverses parties simplement ébauchées.
USINAGE des bouches à feu. Le tube
à canon est d'abord tourné sur trois parties
(à la Aolée, à la culasse et près du devant
des frettes), qui doivent servir de repère
pour le reste des opérations. On tourne
ensuite l'emplacement des frettes et la volée,
puis a lieu le forage et le frettage. Vient
ensuite l'alésage, le rayage, puis la fin des
opérations de tournage; enfin l'ajustage des
pièces séparées.
— des projectiles. Pour les projectiles
à ailettes, il s'agit de la pose des ailettes.
Dans les projectiles à ceintures de plomb,
on enlève la couche supérieure de fonte sur
la partie qui doit recevoir les couronnes de
plomb, on les trempe dans trois bains suc-
cessifs et enfin on les place dans un moule
en fonte pour recevoir les couronnes, qui
sont ensuite ébarbées et tournées.
Les projectiles à ceintures de cuivre et à
couronne antérieure de fonte proviennent
des arsenaux avec la ceinture en place ; il
reste à tourner celle-ci au profil et aux
dimensions réglementaires, puis le renfle-
ment, ou couronne antérieure, venue de
fonte; on adoucit ensuite les ressauts qui
peuvent exister entre le renflement et l'obus,
et on calibre le projectile.
USTENSILES de campement. Usten-
siles nécessaires aux militaires campés ou
bivouaques, pour la préparation et la cuisson
des aliments. Us comprennent des gamelles à
4 hommes, des seaux en toile, des mou-
lins à café, des hachettes, des marmites à
4 hommes, des marmites de peloton, spéciales
à la cavalerie, et des nécessaires Bouthéon,
qui sont réservés pour les troupes de garni-
son. Tous ces ustensiles sont fournis gra-
tuitement aux troupes par le service du
campement.
— des cantines à vivres. Sont payés
par les officiers, ainsi que les cantines d
vivres.
— des chambrées (V. Ameublement).
— de cuisine. Ustensiles nécessaires
aux hommes de troupe casernes pour la
préparation et la cuisson des aliments. Il est
accordé par compagnie, escadron ou batte-
rie : 1 écumoire, 1 cuiller à pot, 1 grande
fourchette, 1 couteau à découper, 1 boîte
à sel et à poivre, 1 passoire, 1 seau en
bois, 1 baquet en bois, (i terrines, 2 cuil-
lers en bois, 2 bidons en grès, 2 porte-
gamelles, plus un hachoir par bataillon ou
groupe correspondant. Ces ustensiles sont
achetés au compte de la masse d'habillement
et d'entretien.
— d'écurie (V. Ecurie, Mobilier).
— des forges. Les soufflets, les bigornes,
les enclumes, les étaux, les billots et les
anneaux d'attache sont fournis par le ser-
VACANCE.
833
VAISSELLE.
vice du géuie; les autres ustensiles sont
fournis par les raaîtres^uvriers et à leurs
frais.
— des forges de campagne. Ils com-
prennent, pour chaque forge : 1 seau et
1 chaîne d'enrayage, fournis par le service
de l'artillerie; 1 pelle à feu, i tisonnier droit
et 1 tisonnier crochu, achetés sur les fonds
de la masse du harnachement et ferrage.
— dïnfirmerie régimentaire. La
nomenclature de ces ustensiles est celle du
23 janvier 1883 (/. M., p. r., page 141).
Ils sont fournis aux infirmeries sur les fonds
du service de santé.
— d'iafiimeries vétérinaires. La
nomenclature de ces ustensiles est celle du
23 janvier 1883 (/. M., p. r., page 137).
Les corps de troupe sont autorisés à deman-
der ces ustensiles au service de santé, à
charge de remboursement au compte de
la masse d'entretien du harnachement et
ferra îre.
Vacance. Le temps pendant lequel un
emploi, un grade n'est pas rempli. Le
iMinistre de la guerre n'est pas obligé de
remplir toutes les vacances qui se produisent
dans les cadres de l'armée ; il peut laisser
subsister des incomplets, s'il juge qu'il n'en
résultera aucun inconvénient au point de vue
du service.
V AC CIN . Virus que l'on inocule à l'homme
dans le but de le préserver de la variole. Le
vaccin emploj'é dans l'armée est fourni en
principe par l'Académie de médecine, qui
l'expédie renfermé daiis des tubes. Les mé-
decins militaires sont, en outre, autorisés à
se procurer du vaccin soit en utilisant les
enfants âgés au moins de quatre mois et d'une
bonne santé, soit les adultes sains non vac-
cinés ou vaccinés, soit les génisses. Les frais
d'acquisition du vaccin sont payés par les
corps ou établissements, qui se font rem-
bourser par le service de santé.
VACCINATION. Action d'inoculer le
vaccin à l'homme. Dans chaque corps de
troupe, les médecins militaires sont tenus de
vacciner ou de revacciner tous les jeunes
soldats, dés leur arrivée au corps, ainsi que
les incorporés des contingents antérieurs vac-
cinés sans succès ; ils doivent renouveler
l'opération chez les sujets réfractaires aussi
souvent que possible, pendant les quatre
mois qui suivent le premier essai. Les résul-
tats sont inscrits sur le registre des vaccina-
tions et des revaccinations.
VACHE. La femelle du <aa>-eau(V. Viande).
VAFOLARD. Sorte de poignard employé
anciennement dans le Dauphiné.
VAGUEMESTRE. Sous-ofiicier qui, dans
un corps de troupe, est chargé du service de
la poste, sous la surveillance immédiate du
major; il veille à l'entretien des équipages
régimentaires, sous la surveillance de l'offi-
cier d'approvisionnement. Ses devoirs et ses
attributions à l'intérieur sont définis pai- le
Règlement du 28 décembre 1883, sur le ser-
vice intérieur (Infanterie, art. 203 à 208;
Cavalerie, art. i43à 148 ; Artillerie, art. 164
à 166 (V. Lettres, Boite aux lettres, Man-
dat sur la poste, Mandat télégrapldque).
Aux armées en campagne, les vaguemestres
des corps de troupe secondent les officiers
d'approvisionnement dans la direction des
trains régimentaires. De plus, il y a dans
chaque quartier général d'armée, de corps
d'armée et de division, un vaguemestre pris
parmi les officiers de gendarmerie, et qui est
chargé du commandement et de la direction
des trains régimentaires du quartier général
ou de la division. 11 a autorité sur tous les
officiers d'approvisionnement de son groupe
(Service camp., art. 134).
VAILLANCE. Qualité militaire signifiant
courage valeur, bravoure.
VAINCRE. Remporter un avantage sur
l'ennemi à la guerre, le battre, lui infliger
une défaite.
VAINCU. Celui qui est battu dans un
combat.
VAINQUEUR ou VICTORIEUX. Celui
qui a remporté la victoire, qui a battu
l'ennemi.
VAISSEAU. Grand bâtiment en bois ou
en fer, propre à naviguer (V. Brick, Cor-
vette, Cuirassé, Marine, Xavire, Bâbord,
Tribord, Proue, Poupe,
VAISSELLE. Tout ce qui sert à l'usage
ordinaire de la table, comme plats, assiettes,
soupières, etc. La vaisselle nécessaire pour
les réfectoires des caporaux et soldats est
achetée au compte des ordinaires ; celle qui
est nécessaire aux mess des sous-of/iciers est
achetée par ces derniers et à leurs frais:
toutefois, quand les sous-ofliciers sont nour-
ris par les cantiniéres, ce sont celles-ci qui
fournissent la vaisselle nécessaire.
o3
VAL.
834
VANNETTE.
VAL ou VAU. Petite vallée; étrangle-
ment de la gorge d'une vallée.
VALET, VALLET. VARLET, etc. Nom
donné pendant la féodalité aux jeunes sei-
gneurs qui servaient d'aides de camp aux.
généraux on de frères d'armes aux cheva-
liers. Un peu plus tard, on n'appliqua plus
ce titre qu'aux pages et au reste de la suite
des chevaliers. A partir de 151 S, les rotu-
riers furent autorisés à se servir de cette
(jualité.
Au temps de la lance fournie, les valets
constituaient le troisième rang.
— (artifice). Cylindre de bois, percé de
plusieurs trous, que l'on emplissait de balles
et de pétards, et qui était muni d'une mèche.
On le descendait, à l'aide d'une corde, dans
les fossés des places, de manière à le faire
éclater dès que l'ennemi y pénétrait. Ce
genre d'artifice a été peu employé.
— de pièce d'artillerie. Bouchon de
cordage, de bourre ou de foin, dont on se
servait autrefois pour charger les canons.
VALEUR. Vertu qui consiste à s'exposer
courageusement aux périls de la guerre. Sur
l'une des faces de la mèdaiUe militaire se
trouve l'inscription : «Valeur et discipline ».
Se dit aussi de toutes espèces d'actions
industrielles, des effets de commerce, des
titres de rente et même de l'argent. Les va-
leurs appartenant aux militaires décédés
dans les hôpitaux sont remises aux héritiers
par les soins de l'officier d'administration
comptable; si ces derniers ne se présentent
pas immédiatement, les valeurs sont versées
à la Caisse des dépôts et consignations.
VALIDE. Sain, vigoureux; se dit plus
particulièrement des hommes aptes au ser-
vice militaire.
VALLEE. Dera/. Ensemble de deux ver-
sants secondaires qui viennent se rencontrer
à leur partie inférieure. La ligne de ren-
contre forme le thalweg, par où s'écoulent
les eaux des pentes voisines. Le nom de
vallée s'applique aussi aux grandes dépres-
sions formées par la rencontre de collines.
Les deux versants se nomment flancs ou
berges. Le débouché d'une vallée est l'endroit
où elle se déverse dans une autre.
Les vallées qui ne sont séparées que par
des hauteurs facilement franchissables peu-
vent être assimilées à des plaines, au point
de vue des opérations militaires. En ce qui
concerne les vallées limitées par des chaînes
de montagne, il y a à considérer les sas sui-
vants :
1° Les vallées perpendiculaires à la chaîne
principale doivent être considérées comme
des défilés d'une grande longueur, c'est-à-dire
jikis favorables pour l'ofTensive que les dé-
filés étroits, mais par contre moins favorable»
à la défensive ;
2° Les vallées parallèles à cette chaîne
sont aussi avantageuses à l'attaque qu'à la
défense ; l'assaillant peut s'en servir pour
menacer à la fois plusieurs défilés, et le
défenseur, sur l'autre versant, pour se por-
ter rapidement au secours des défilés mena-
cés ou forcés;
3° Les vallées convergentes vers la plaine,
en avant des montagnes, assurent à l'attaque
l'avantage d'avoir ses troupes presque con-
centrées aux débouchés des défilés, si elle
peut les forcer ; en revanche^ la défense peut
occuper une position centrale peu éloignée
des débouchés, et d'où le gros de ses troupes
pourra rayonner où il en sera besoin;
4° Les vallées divergentes présentent des
avantages et des désavantages exactement
opposés à ceux des vallées convergentes. Ce-
pendant elles sont surtout défavorables à
l'assaillant, qui ne peut déboucher qu'en un
point.
VALLIÈRE (Système). Système d'ar-
tillerie institué par l'ordonnance royale du
7 octobre 1732 ; il diminuait le nombre des
calibres et réglait d'une manière uniforme
toutes les dimensions des bouches à feu.
Ce fut Valliêre qui, le premier, fixa les
dimensions du vent des projectiles ; il em-
ploya la mitraille en grappes de raisin et eu
cartouches.
VALLON. Vallée petite en tous sens et
dont les flancs sont en pente douce.
VALLUM. Parapet de 2'",40 de hau-
teur, qui entourait le camp dans lequel les
Romains se retranchaient chaque soir. Ce
faible parapet était renforcé au moyen de
branches d'arbres portées par les soldats et
à l'aide desquelles on constituait une sorte
é'ahatis artificiels. Une banquette pour les
défenseurs était ménagée en arrière ; au
pied du parapet existait un chemin de
ronde de 50 mètres de large, au bord du-
quel les tentes étaient dressées par suite
hors de la portée du trait. En pays ami.
l'enceinte du camp temporaire n'était, le
plus souvent, qu'une sorte de tranchée-abri
de 0™,90 de hauteur, bien gardée au loin
par des rondes et des patrouilles.
Devant l'ennemi, le vallum avait 2,370
mètres de développement et son fossé avait
3™, 55 de largeur sur 2™, 70 de profondeur.
VANNES. Sorte de porte mobile, livrant
ou fermant le passage à l'eau qui fait mou-
voir les roues hydrauliques. Elles sont as-
cendantes pour les roues au-dessous et au-
dessus et plongeantes pour les roues de côté.
VANNETTE. Sorte de petit panier ser-
vant à donner l'avoine aux chevaux ; on
VAPEUR.
835
VELITES.
emploie également des vannettes spéciales
pour enlever le crottin ^V. Ecurie, Mobi-
lier).
VAPEUR. Fluide aériforme qui résulte
de l'action de la chaleur sur l'eau ou sur
tout autre corps (V. CItaudière, Machine à
vapeur. Locomotive).
— (cheval). Travail correspondant à
75 kilogiammètres en une seconde (V. Ma-
chines à vapeur).
VAREUSE. Sorte de blouse ou de veston
qui ne descend pas plus bas que les reins.
Une décision ministérielle du 22 mai 1891
{B. 0., p. r., page 683) donne la description
d'une vareuse de la couleur du drap dolman
et rend obligatoire le port de cette vareuse
aux officiers de toutes armes (cavalerie ex-
ceptée), aux assimilés et aux employés mi-
litaires de tous les services, ainsi qu'aux
adjudants, pour les tenues du matin et de
campagne, pour tous les exercices, pour les
routes, pour les travaux des polj^gones et à
l'intérieur des établissements et des bu-
reaux.
VARICE. Dilatation permanente d'une
veine, produite par l'accumulation du sang
dans sa cavité. Les varices ne constituent un
cas d'exemption que lorsqu'elles se présen-
tent au 2^ degré, c'est-à-dire avec des tlexuo-
sités et des nœuds très apparents, ou lorsque
la dilatation variqueuse atteint à la fois le
réseau superficiel et profond, ou bien
lorsqu'elle occupe les deux membres ou un
seul membre, avec un varicocèle prononcé.
VARIGOCÈLE. Varice affectant les
veines du scrotum. Le varicocèle n'entraîne
l'impossibilité de servir qu'autant qu'il est
douloureux ou que, par son volume consi-
dérable, il détermine une gène prononcée
de la marchi'.
VARIETUR (NE). Précaution que prend
la justice ou l'administration pour constater
l'état actuel d'un document ou d'un registre
et prévenir les changements qu'on pourrait
y faire. Dans ce but, les documents arrêtés
ne varietur sont signés et parafés par l'au-
torité compétente.
VARIOLE. Fièvre éruptive et contagieuse
qui est caractérisée par le développement, à
la surface de la peau, de pustules imbri-
quées à leur centre. Celte maladie, appelée
vulgairement petite vérole, est souvent
mortelle. On la prévient par la vaccination.
VASSAL. Celui qui relevait d'un sei-
gneur, sous le régime de la féodalité.
VASTADOUR. Signifiait autrefois ma-
raudeur.
VAVASSEURou VAIVASSEUR. Vassal
inférieur, qui tenait un fief par sous-délé-
gation.
VEAU. Le petit de la vache {N. Viande).
VEDETTE. Sentinelle à cheval des
avant-postes de cavalerie ; elles sont simples
ou doubles, ont le fusil haut ou placé en
travers de la selle, le revolver à portée
de la main, les armes ch?rgées. Les vedettes
sont placées de manière à voir aussi loin
que possible ; tout doit être subordonné à
cette condition. Pendant le jour, elles occu-
pent les points élevés; dans les pays boisés,
ou les place aux carrefours des routes, sur
les lisières des bois ou des villages ; la nuit
elles se tiennent dans les bas-fonds.
Lorsque la cavalerie concourt avec l'in-
fanterie au service d'une ligne unique
d'avant-postes à faible distance de l'ennemi,
elle fournit généralement en avant du front
quelques vedettes et patrouilles qui se re-
plient sur les postes d'infanterie lorsqu'elles
sont trop vivement pressées (Art. 181 à
184 du service des armées en campagne).
VÉHICULES. Le matériel roulant des
chemins de fer est le matériel rigide (mo-
dèle anglais), caractérisé par le parallé-
lisme des essieux et le calage des roues,
l'essieu tournant avec la roue. De là, un
jeu nécessaire pour les boudins ; il existe
soit aux coussinets, soit aux roues. Les
roues, trapues et engagées sous la caisse de
la voiture, rendent la largeur de la caisse
indépendante de celle de la voie. On re-
marque dans tout véhicule : le châssis qui
supporte la caisse ; les ressorts de support :
les boites à graisse renfermant les fusées
d'essieu ; les tampons à chaque petit côté ;
les barrt'S d'attelage avec leur tendeur à vis.
Dans quelques véhicules seulement (un ou
deux par train', il y a un appareil de frein
qui est manœuvré par un employé spécial,
au signal du conducteur du train.
VEILLEE D'ARMES. Pendant la nuit
qui précédait sa réception, le chevalier veil-
lait la lance au poing, le bouclier au bras,
dans la chapelle où était déposée l'armure
dont on devait le revêtir.
VELITES. Corps d'infanterie légère qui,
dans l'armée romaine, était réparti où il en
était besoin pour faire un service du genre
de celui demandé aux tirailleurs vers 1870.
Les vélites servaient aussi d'auxiliaires à la
cavalerie ; montes en croupe, ils sautaient à
terre à un signal donné, se jetaient sur
l'ennemi et lui lançaient leurs traits, puis
venaient se remettre en croupe. Cette ma-
n luvre souvent répétée rendit la cavalerie
romaine supérieure à toutes les autres.
Napoléon l*^"" créa, sous le nom de vélites,
des bataillons de jeunes gens destinés à
fournir des sous-ofïïciers aux corps de la
ligne. A partir de 1806, ils ne servirent
VELOCIPEDE.
830
VENTE.
plus qu'au recrutement de la cavalerie de la
garde, car on forma un régiment de fusi-
liers avec ceux de l'infanterie. Après trois
ans de services ou de campagnes, les plus
instruits étaient généralement nommés sous-
lieutenants dans l'infanterie.
VÉLOCIPÈDE (V. Bicycle, Bicyclette).
Il existe également des vélocipèdes à trois
l'oues et même à quatre roues, mais c'est
la bicyclette qui est adoptée dans l'armée.
VÉLOCIPÉÛIE. Depuis quelques an-
nées, on se préoccupe d'utiliser, pour cer-
tains services de l'armée, l'emploi de di-
verses espèces de vélocipèdes. Des essais ont
été faits à ce sujet, surtout dans les grandes
manœuvres, et la question ne doit pas tarder
à être l'objet d'une réglementation officielle.
VÉLOCIPÉDISTE. Celui qui fait usage
du vélocipède. On a essayé d'utiliser ce
nouveau moyen de locomotion pour porter
les dépêches et les ordres du commandement,
aux manœuvres et en campagne. L'emploi
des vélocipédisles aux manœuvres est réglé
par une circulaire du 8 mai 1889. Une
commission vient d'être nommée pour éla-
borer un règlement sur l'emploi des véloci-
pédistes, sur leur organisation, leur admi-
nistration, leur instruction, leur recrute-
ment, etc.
VELOURS. Étoffe de soie dont l'endroit
présente un poil court et serré. Le velours
bleu foncé est employé pour les pattes de
collet des hommes de troupe du génie, de
même que pour les collets et les parements
des dolmans des officiers de [cette arme ; le
velours grenat est employé pour les collets
et les parements des dolmans des médecins
militaires ainsi que pour le bandeau de
leur képi ; les collets, parements et bandeaux
des pharmaciens militaires sont en velours
vert. Le velours nécessaire aux hommes de
troupe est fourni par l'administration, au
compte de la masse d'habillement et d'en-
tretien.
VÉNALITÉ des emplois militaires.
Les besoins de l'État furent cause que, pen-
dant longtemps, les emplois militaires fu-
rent mis à prix d'argent, et l'on était obligé
d'acheter une compagnie, un régiment, etc.
La vénalité, dont il serait puéril d'énumé-
rer les inconvénients, fut supprimée en
1776 par le ministre Saint-Germain.
VÉNÉRIEN. Celui qui est atteint de la
maladie vénérienne. Des salles spéciales
sont affectées, autant que possible, aux
vénériens dans les infirmeries et dans les
hôpitaux.
VENIR aux mains (en). En arriver au
corps-à-corps dans un combat.
VENT des ailettes. Différence entre le
diamètre du cylindre qui enveloppe les ai-
lettes et celui du fond des rayures. En
outre, les ailettes ont un certain vt-nl laté-
ral dans les rayures, pour leur laisser un
certain jeu dans ces dernières.
— du projectile. — Différence entre
le diamètre de l'àme et celui de la partie
cylindrique du projectile.
VENT AIL. Partie du casque ou du
heaume percée de petits trous et d'ouver-
tures pour l'introduction de l'air nécessaire
à la respiration. Le ventail s'ouvrait soit à
la façon des volets, soit de haut en bas ou
de bas en haut.
VENTE. Convention par laquelle une
partie livre ou s'engage à livrer une chose,
moyennant un certain prix que l'autre par-
lie lui paye ou s'engage à lui payer. Les
ventes d'archives, de vieux papiers, de che-
vaux réformés, d'effets hors service, des
herbes et autres produits des terrains de la
fortification ont lieu par les soins de l'admi-
nistration du Domaine, aux enchères pu-
bliques, en présence du sous-intendant mi-
litaire (V. Adjudication, Marché).
— des dépouilles de chevaux ou
mulets morts. Elle a lieu par les soins
du conseil d'administration, par adjudication,
dans les mêmes condilioûs que la vente des
fumiers. Un modèle de cahier des charges
est annexé à la circulaire ministérielle du
22 septembre 1873. Le produit de la vente
est versé à la masse d'entretien du harna-
chement et ferrage.
— des fumiers. La vente des fumiers
provenant des chevaux appartenant à
l'État est faite par les conseils d'adminis-
tration des corps ou établissements, soit
par lots, soit au moyen d'abonnement par
tète de cheval, suivant les avantages qu'of-
frent les localités. Les marchés sont passés
de préférence par adjudication publique et
pour une période d'un à trois ans. Les con-
ditions de la vente sont déterminées par un
cahier des charges dont le modèle est donné
par la circulaire ministérielle du 22 sep-
tembre 1873 (voir aussi /. M., 29 dé-
cembre 1840, édition refondue, page 806).
— des issues, os et eaux grasses
provenant des ordinaires. — La vente
de ces issues a lieu par les soins de la com-
mission des ordinaires; elle a lieu dans les
formes adoptées par les marchés des ordi-
naires.
— illicite d'effets ou d'objets ap-
partenant à l'Etat. La vente d'effets de
petit équipement est punie de six mois à un
an de prison (art. 244).
La vente d'un cheval, d'efl'ets d'arme-
ment, d'équipement ou d'habillement, de
VENTILATEUR.
837
VÉRIFICATION.
munitions ou de tout auùre objet confié pour
le service à un militaire est punie de un a
cinq ans de prison (art. 244).
VENTILATEUR. 11 existe des ventila-
teurs de divers modèles pour assurer le
renouvellement de l'air dans les raines. Ils
sont tous fondés sur le même principe : ils
se composent d'un arbre horizontal ou ver-
tical, garni de palettes planes ou courbes
renfermées dans une caisse en bois, en tôle
ou en fonte, dont la forme est variable.
Dans tous les cas, les deux faces de la caisse
sont percées d'une ouverture entourant l'arbre
qui porte les palettes ; une autre ouverture,
pratiquée sur la circonférence extérieure,
communique avec un conduit tangent à cette
enveloppe, La rotation des palettes fait por-
ter l'air du centre à la circonférence avec
une vitesse d'autant plus grande que la ro-
tation est plus rapide, et cet air s'échappe
par l'issue ménagée sur cette circonférence
pour entrer dans une gaine qui arrive jus-
qu'à l'extrémité de la galerie à ventiler. Si,
au contraire, on met en communication
l'ouverture centrale avec la gaine d'aérage
et l'orifice de sortie avec l'air extérieur, la
machine aspire l'air vicié qui se trouve au
fond de la galerie et l'expulse au dehors.
Mais on a reconnu qu'il est plus avantageux
de n'employer les ventilateurs que comme
machines soufflantes.
VENTILATION. 11 est nécessaire d'as-
surer, dans tous les cas, une ventilation de
6 à 7 mètres cubes d'air, par heure et par
personne. Pour des chambres de caserne,
une capacité de 12 à 13 mètres cubes par
homme est suffisante, l'air se renouvelant
en partie par les joints des croisées et par
l'ouverture accidentelle des portes.
Il y a lieu de prendre les mesures néces-
saires pour assurer la ventilation dans les
cantonnements, tentes et baraquements.
— des chambres. Opération qui a pour
objet de chasser l'air vicié et de le i-emplacer
par de l'air frais, dans un local. Pour assu-
rer la ventilation des chambres, un carreau
de chaque fenêtre est remplacé, dans chaque
chambre, par une toile métallique; de plus,
il est prescrit aux caporaux ou fjrigadiers de
chambrée de faire ouvrir les fenêtres dès le
réveil, et de les maintenir ouvertes pendant
la journée.
— des mines. Le renouvellement de
l'air dans les mines doit être produit artifi-
ciellement : 1° pour les puits, quand ils ont
atteint 7 à 8 mètres de profondeur; 2° pour
les grandes galeries, lorsque leur longueur
dépasse 50 mètres, si elles ne sont pas en
communication avec d'autres galeries ou
rameaux pouvant favoriser la circulation de
l'air ; 3° pour les demi-galeries ou rameaux,
lorsqu'ils ont atteint 28 ou 30 mètres.
En outre, lorsque, par suite d'une explo-
sion souterraine, les gaz des substances
explosives se sont fait jour à travers les
bourrages, ou qu'on a mis le feu par les
procédés pyrotechniques, il devient indis-
pensable d'enlever les gaz délétères, dont la
présence constitue un danger pour la vie des
mineurs. On emploie le plus souvent, à cet
efTet, des ventilateurs, et, dans quelques
cas particuliers, des pompes.
VENTOUSE. Ouverture pratiquée pour
donner passage à l'air; telles sont les ouver-
tures garnies de toile métallique dans les
fenêtres des chambres des hommes de troupe.
Se dit également d'un petit appareil de
chirurgie, consistant en une petite cloche de
verre.
VERBAL. De vive voix (V. Procès-ver-
bal).
VERDICT. Déclaration dujur;/ en réponse
aux questions posées par la cour.
VERGE. Sorte d'épée mince et pointue
employée au moyen âge. Petite baguette de
bois flexible (V. Baguette).
VÉRIFICATEURS (V. Instruments et
Projectiles).
"VÉRIFICATION. Action d'examiner, de
rechercher si une chose est vraie, si elle est
telle qu'elle doit être, si un compte est
exact, etc. Les vérifications administratives
ont lieu de deux manières : 1° sur pièces
(V. Feuille de journée, Revue de liquidation.
Centralisation, Situation administrative, Piè-
ces de comptabilité. Surveillance administra-
tive) ; 2° matériellement, c'est-à-dire au
moyen de recensements des deniers existant
dans les caisses, des matières existant dans
les magasins, et en comparant les existants
avec les écritures préalablement arrêtées
(V. Contrôle).
Les bouches à feu, armes et projectiles de
toute nature, sont, lors de leur réception,
l'objet d'unevérification minutieuse. Ils sont,
en outre, aussi bien dans les arsenaux que
dans les corps, l'objet d'une vérification an-
nuelle.
— des armes (V. Réception des armes).
— des étuis. Les étuis de cartouches
sont, une fois terminés, soumis aux vérifi-
cations suivantes : introduction du calibre
minimum du diamètre au collet; intro-
duction du calibre maximum du diamètre
au collet; examen des défauts apparents
sur le corps de l'étui; examen du perçage
des évents ; introduction, dans le calibre
vérificateur maximum, de l'étui terminé.
Ceux qui ont rempli ces conditions sont expé-
diés aux ateliers de chargement.
VERIN.
838
— d'une ligne télégraphique. Lors-
qu'une ligne télégraphique a été abandonnée
par l'ennemi, on la vérifie au double point
de vue de l'isolement et de la conductibilité.
Deux télégraphistes et deux ouvriers essayent
la ligne de section en section, en partant
d'une des extrémités comme poste perma-
nent, et en opérant par intervalles de un
kilomètre au plus.
— d'une ligne téléphonique. Avant
d'utiliser une ligne, vérifier la continuité du
circuit à l'aide d'une pile auxiliaire trans-
portée, suivant les besoins, le long de la
ligne à explorer. L'intégrité des communi-
cations est caractérisée par un toc qui se
produit à chaque interruption ou reprise du
courant sur l'appareil téléphonique, mis en
contact avec les fils de la pile.
VÉRIN. Forte vis destinée à déplacer
faiblement de lourds fardeaux ; à cet effet,
on la fait tourner dans l'écrou lui servant
de pied, en agissant sur une tige en fer qui
traverse sa tète ou sur un rochet.
— hydraulique. Simplification de la
presse. Pour la montée, faire passer le liquide
(glycérine pure ou étendue d'eau) à l'aide
de la pompe à levier de la capacité supé-
rieure, dans l'espace compris entre le piston
et le corps de pompe. Pour la descente,
ouvrir la communication entre ces deux ca-
pacités.
VERN. Sorte de trait emprunté aux Sam-
nites, qu'employait l'infanterie légère des
Romains.
VERNIS. On emploie du vernis à la
yomnie-laque da.us la fabrication des amorces,
des étoupilles, des fusées Budin, pour les
étuis de cartouches, etc. ; du vernis de gou-
dron, pour recouvrir tous les artifices La-
marre; du vernis liquide, pour l'intérieur
des obus à ceinture et de tous les projectiles
chargés en guerre.
VERROU. Dans les casemates cuirassées
en fonte, l'obturateur est constitué par un
gros verrou en fonte dure, qui glisse dans
une gaine verticale et disparaît au moment
voulu dans le massif établi en avant de la
culasse (V. Fermeture).
VERROUL ou VERROUIL. Arme ren-
due courtoise (lance ou pique) au moyen
d'un verrou.
VERSANT. La pente d'un des côtés d'une
chaîne de collines, de montagnes.
VERSE. Ancienne pièce d'artillerie du
genre des fauconneaux.
VERSEMENT. Action d'apporter de l'ar-
gent à une caisse, soit comme payement,
soit comme dépôt; se dit aussi pour l'action
d'apporter des denrées, des armes, des mu-
nitions, des effets, matières ou objets, dans
VÉTÉRAN.
un magasin, à titre de réintégration (V. Ordre
de versement au Trésor).
VERSTE. Mesure itinéraire russe valant
1067 mètres.
VERT. (V. Fourrages verts).
VERTEUIL. Nom donné autrefois à une
sorte de liouche à feu à tir direct.
VERTICALE. Direction suivant laquelle
agit la pesanteur dans un lieu déterminé.
Sa direction exacte est donnée par le fil à
plomb.
VERUTUM. Javelot dont Servius Tullius
avait armé la 5« classe des soldats. Il con-
sistait en un fer triangulaire d'environ 0™, 15
de longueur, emmanché à une hampe d'en-
viron 1 mètre.
VESCES. Plante légumineuse ayant à
peu près la même valeur nutritive que le
foin, et qui peut lui être substituée, poids
pour poids, dans la proportion du tiers de
la ration. Les graines produites par cette
plante peuvent, exceptionnellement, être sub-
stituées à l'avoine, en cas de nécessité, dans
la proportion de un quart de la ration, et
pour quelques jours seulement, car elles ne
sont pas sans danger pour les chevaux.
VESSIGON. Tumeur molle qui survient
parfois sur l'une des parties latérales du
jarret du cheval.
VESTE. Vêtement plus court que l'habit,
et sans basque, qui fait pai'tie de l'uniforme
des troupes de toutes armes. La veste
de drap est portée dans toutes les tenues
autres que la grande tenue. C'est un effet
d'habillemeni de la l^" portion.
— de gymnase. Veste de coutil qui
est portée par les moniteurs de gymnas-
tique.
VÊTEMENT. Les différentes espèces
d'effets d'habillement dont sont pourvus les
militaires. Il a été dit précédemment que le
costume des militaires était uniforme dans
chaque arme ou service, et pour chaque
espèce de tenue.
VÉTÉRAN. Nom donné par les Romains
aux anciens soldats qui avaient fait 10 cam-
pagnes dans la cavalerie ou 20 dans l'in-
fanterie. Comme prix de leurs services, on
leur concédait entre autres quelques arpents
de terre.
En France, à partir de 1771, il y eut
dans chaque corps un certain nombre de
vétérans, décorés d'un médaillon, et qui
furent réunis, en 1776, en 16 compagnies
de sous-officiers, 8 de canonniers et 63 de
fusiliers pouvant encore faire un service
d'intérieur. Le nombre des vétérans, qui
était de 12,000 en 1814, a diminué peu à
peu ensuite, et l'institution a fini par dis-
paraître.
VÉTÉRINAIRE.
— des camps. Ijjstitution créée par
uue loi de l'an xi et calquée sur celle des
Romains. On forma, à Juliers (près de
Mayence) et à Alexandrie, 2 camps de 405
vétérans, mutilés ou grièvement blessés en
campagne, auxquels on concédait des terres
d'un produit égal à leur solde de retraite,
et qu'ils étaient tenus de cultiver ou de
faire cultiver dans des conditions détermi-
nées. En i814, Juliers et Alexandrie ayant
cessé d'appartenir à la France, les colonies
furent obligées de rentrer et les vétérans qui
en faisaient partie reçurent une pension de
retraite.
VÉTÉRINAIRE. Les vétérinaires mili-
taires sont chargés du traitement des mala-
dies des chevaux et des mulets appartenant
à l'armée, ainsi que de toutes les opérations
nécessaires pour leur gnérison ; ils peuvent
également être désignés pour examiner les
viandes destinées cà la troupe ; enfin, ils
sont chargés d'apprécier les fourrages en
magasin et en distribution. Le cadre des
vétérinaires a été fixé par la loi du 13 mars
1875 ; de plus, ils ont été assimilés aux
839
VETTERLI.
divers grades de l'armée, comme l'indiqui*
le tableau ci-dessous :
D K s I G N A T 1 0 N
des
grades.
b
ASSIMILATION
pour
le grade.
Vétérinaires princi -
paux de Ir" classe.
Vétérinaires princi -
paux de 2e classe. .
Vétérinaires en 1er. .
— en 2*. . .
Aideis-Tétérinaires...
Total
."S
5
l.ôl
115
Lieutenant-colo-
nel.
Chef d'escadron.
Capitaine.
Lieutenant.
Sous-lieutenant.
419
Les devoirs et les attributions des vété-
rinaires militaires sont indiqués dans le rè-
glement du 28 décembre 1883 sur le ser-
vice intérieur (cavalerie, art. 59 à 78 ;
artillerie, art. 73 à 92). Ils sont également
tenus de soigner gratuitement les chevaux
des officiers sans troupe et ceux des officiers
d'infanterie, qu'ils soient ou non la pro-
Fig. 30.S.
lUiimuiiriiiPiiuuicn;
'fen„;3<ïîllttfMHtfe..... - 3.t..^S?fe^^
jjP';ir"'
■■, s,AU.U^,;, y ^ y .«■ ^TT'?rp?.isy
priété de l'État. C'est le commandant d'ar-
mes qui désigne, dans chaque place, le vé-
térinaire militaire chargé de soigner les
chevaux des officiers sans troupe et des
officiers d'infanterie; à défaut, il désigne
pour ce service un vétérinaire civil, qui
reçoit des honoraires ou un prix d'abonne-
ment fixé par le sous-intendant militaire,
sur la proposition du conseil d'administra-
tion. Cette dépense est au compte de la
masse d'entretien du harnachement et fer-
rage. Les vétérinaires civils sont rembour-
sés, en outre, sur le même fonds, de la
valeur des médicaments qu'ils ont fournis,
sur la production de mémoires réguliers.
Pour les visites inopinées, ces mêmes vété-
rinaires reçoivent les allocations fixées par
l'instruction du 3 juillet 1867 (J. M. p. r.,
page 821).
VETTERLI. Fusil à répétition qui con-
stitue l'armement de l'infanterie italienne,
avec modification du système Vitali, et qui
a d'abord été mis en service dans l'armée
suisse, laquelle vient de le remplacer par un
fusil modèle 1890.
Le fusil Vetterli suisse est une arme à
rerrou, du calibre de 10""°, 4, à 4 rayures:
un tube-magasin dans le fût renferme
1 1 cartouches ; une 12'^ peut être placée dans
l'auget de répétition et une 13" dans la
chambre; la cartouche est à inflammation
périphérique. La culasse mobile a une rai-
VEUGLAIRE.
840
VICE.
nure sons le cylindre, pressant par ses extré-
mités sur un levier coudé qui soulève ou
abaisse verticalement l'auget qui amène les
cartouches (fig. 308).
VEUGLAIRE. Bouche à feu du début
du XV° siècle. La volée faite de douves en
fer forgé et cerclées, était réunie à la cham-
bre à feu par l'affût.
VEUGLAIVE. Bélier caché dans une cage
ou tortue, c'est-à-dire le bélier aveugle.
VEDVE. Femme dont le mari est mort
et qui n'est point remariée (V. Aîné de vernie,
dispense, pension de veuve, secours). 11 est à
remarquer que la veuve remariée ne con-
fère plus la dispense à son fils unique ou
aîné ; mais la veuve d'un militaire conserve
sa pension, lors môme qu'elle est remariée,
pourvu que ce ne soit pas avec un élranger.
VEXILLAIRE. Vétéran romain conti-
nuant momentanément à servir ; on en for-
mait des corps séparés. C'était aussi le nom
donné au porte-enseigne des centuries, celui
qui portait le vexiUum ou étendard.
VEXILLE ou VEXILLUM. Sorte d'en-
seigne donnée par les Romains à leurs troupes
alliées. Plus tard, quand les armées do Rome
et de Bysance ne furent plus composées que
d'étrangers et de cavaliers, il y eut: 1° le
vexille d'armée, en forme de bannière, et
2° le vexille de centuries, en forme de faucon
à hampe croisée.
VIABILITÉ. Bon état des chemins ; pos-
sibilité d'y circuler dans de bonnes condi-
tions.
VIADUC. Ouvrage d'art, eu forme de
pont, qui, dans un chemin de fer, sert à
traverser un bas-fond, un chemin, un cours
d'eau (V. Destruction, Réparation, Rup-
ture).
VIAGER. Dont on ne doit jouir que du-
rant sa vie. Les pensions des militaires et
de leurs veuves sont viagères.
VIANDE. La chair des animaux dont
l'homme peut se nourrir. Au point de vue
militaire, on distingue les viandes en trois
catégories : la viande fraîche, la viande con-
servée (V. Conserves de viande), et la viande
salée (V. Salaisons).
La viande fraîche distribuée aux troupes
provient des animaux suivants : bœuf, vache,
veau et mouton; la viande de taureau est
exclue en France. La viande de bœuf de
bonne qualité a une couleur d'un rouge vif
peu foncé et exhale une odeur particulière
un peu fade ; elle est fine et légèrement mar-
brée de graisse blanche ; fraîchement coupée,
elle laisse transsuder une humeur sanguino-
lente ; la fibre musculaire en est ferme et se
coupe net ; la graisse, plus ou moins abon-
dante, et la moelle sont fermes et d'un blanc
jaunâtre. La viande de vache diffère un peu
de celle du bœuf; elle est d'un rouge plus
pâle; la fibre musculaire est plus fine; la
graisse est plutôt blanche que jaune, les
os sont plus fins et moins pesants, les côtes
plus minces et plus larges. La chair du
veau est d'un rose tendre, résistante au tou-
cher et entremêlée de graisse d'un blanc mat.
La viande de mouton est rouge brun ferme ;
l'abondance de la graisse est un des indices
de bonne qualité.
En temps de paix, à l'intérieur, les corps
de troupe se procurent eux-mêmes la viande
qui leur est nécessaire pour les ordinaires;
ils reçoivent, à cet effet, une indemnité re-
présentative dont le taux est fixé semes-
triellement, pour chaque place de garnison,
par le général commandant le corps d'ar-
mée. Les corps de troupe ont toute latitude
pour les proportions à admettre en ce qui
concerne les diverses espèces de viande à
fournir; ils peuvent même acheter de la
viande de porc, du lard, de la volaille, du
poisson, etc.
Aux armées en campagne, de même que
dans certaines places de l'Algérie et de la
Tunisie où les ressources locales sont insuf-
fisantes, la viande est fournie en nature aux
troupes, par les soins de l'administration.
Les bestiaux sont achetés ou réquisitionnés
sur pied ; les approvisionnements se compo-
sent de bœufs et de vaches, ces dernières
dans la proportion de moitié au plus, liabi-
tuellement ; la viande de mouton ne dépasse
pas la proportion de 1/4. Quelle que soit leur
espèce, les bestiaux doivent être bien con-
formés, parfaitement sains, dans un état
d'embonpoint satisfaisant et dans l'âge
adulte. Il est nécessaire, en outre, que les
boîufs et les vaches n'aient pas été soumis
à un travail forcé.
VIBRATIONS du canon. Pendant le
tir, les canons de fusil éprouvent des vibra-
tions en tout sens, qui font décrire à l'extré-
mité de l'arme une espèce de spirale. Ces
vibrations sont une cause de déviation sen-
sible dans les armes à verrou avec levier sur
le côté, par suite du défaut de symétrie de
l'arme. Cette déviation est corrigée par la
disposition de la ligne de mire, c'est-à-dire
du cran de la hausse et du sommet du
guidon.
VICE. Défaut, imperfection. Les vices de
conformation qui rendent les hommes im-
propres au service militaire, sont énumérés
dans l'instruction ministérielle du 17 mars
1890.
— -amiral. Grade immédiatement au-
dessous de celui d'amiral. Équivalent au
grade de général de division.
VICOMTE.
841
VILLAGES.
— -roi. Gouverne^ d'un royaume rele-
vant d'un autre État, dont il représente le
souverain, qui l'a investi par délégation de
l'autorité supr(>me.
— rédhibitoire (V. Bédhibitoire).
VICOMTE. Au début, on donnait ce
titre aux gouverneurs des villes subordonnées
à une métropole. Cette qualification fut
donnée aussi à certaines charges de judica-
ture, à certains oflBces de maires, à des col-
lecteurs d'impôt. A l'extinction du régime
féodal, ce ne fut plus qu'un titre nobiliaire,
impliquant un degré de noblesse au-des-
sous de celui de comte.
\riCTIM£S. Se disait des prisonniers do
guerre que les peuples païens, y compris
les Romains, immolaient aux dieux, comme
victimes expiatoires ou pour mériter des
destins favorables en guerre.
VICTOIRE. Avantage obtenu sur l'en-
nemi dans une bataille. Elle a d'autant plus
de prix qu'elle a exigé plus d'efforts, de va-
leur pour triompher de la résistance oppo-
sée, et que ses conséquences sont plus favo-
rables, plus décisives. La victoire est dou-
teuse lorsque les deux partis se l'attribuent,
bien que l'on admette que le vainqueur est
celui qui couche sur le champ de bataille.
Mais ce sont surtout les suites d'une bataille
qui font ressortir plus nettement de quel
côté est la victoire, qui n'est pas toujours à
l'adversaire le plus nombreux.
VIDANGES. Immondices qu'on retire
d'une fosse d'aisances. Les vidanges des la-
trines sont à la charge du département de
la guerre dans les immeubles appartenant à
l'Etat, et dans ce cas elles ont lieu par les
soins du service du génie, qui passe des
marchés à cet effet ; il en est de même pour
les immeubles pris à loyer, à moins que les
usages locaux ne les mettent au compte du
propriétaire .
Vie. L'espace de temps qui s'écoule
entre la naissance et la mort (V. Certificat
de vie) .
vieille garde (V. Garde impériale) .
— bandes. Nom donné au XVI*^ siècle
à certaines bandes de vieilles troupes qui
avaient pris part à de nombreuses cam-
pagnes. Elles ne furent définitivement enré-
gimentées qu'en 1569, après deux essais
infructueux en io61 et en 4567.
vieux corps. Nom donné aux régi-
ments de Picardie, Piémont, Navarre, Cham-
pagne, Normandie et la Marine.
VIGIE. Matelot qui veille à bord d'un
navire de guerre pour découvrir les objets
qui peuvent se présenter à l'horizon et en
donner avis.
VIGILANCE. Attention active et soi-
gneuse que l'on porte sur quelqu'un ou sur
quelque chose. Il est recommandé aux sen-
tinelles d'être vigilantes.
VIGILES. Soldats romains chargés de
veiller la nuit dans les camps.
VIGILIARUM. Tour d'observation dan.>
laquelle se plaçaient les vigiles pour obser-
ver pendant la nuit.
VIGNE (Cep de). Insigne du centurion,
qui s'en servait pour châtier les soldats
coupables de fautes légères.
Les anciens employaient, pour attaquer
les murailles des villes assiégées, des vignes
composées d'une charpente très légère, dont
les côtés étaient garnis d'osier et le dessus
était recouvert de cuir ; on en formait des
galeries ou berceaux, à l'abri desquels les
assiégeants s'approchaient à couvert des
remparts de la place.
VIGUEUR. Énergie, force pour agir.
Être en vigueur, se dit des lois, décrets, rè-
glements, etc., auxquels on doit se con-
former.
VILLAGES. Sont surtout utilisés comme
points d'appui d'une ligne de bataille; ils
peuvent l'être comme réduits d'une grande
position , comme postes d'arrière - garde,
comme têtes de pont, etc. De tout temps, ils
ont joué un rôle considérable dans les com-
bats, leur attaque ou leur défense constitue
souvent l'épisode principal d'une grande
bataille.
Les villages enlèvent à l'assaillant la vue
des troupes qui les occupent et donnent un
bon couvert contre les balles.
Les effets destructifs de l'artillerie sont
considérables sur les villages ; c'est pour-
quoi la défense doit être organisée de ma-
nière à éviter les feux de cette arme. A cet
effet, les batteries de la défense sont placées
sur les flancs des villages, ou sur les posi-
tions dominantes en arrière ; de cette façon,
les villages auront peu à souffrir du tir de
l'artillerie ennemie, car celle-ci aura à ré-
pondre, avant tout, aux batteries de la dé-
fense. Ces dernières devront bien battre tout
le terrain des attaques éloignées ; celles pla-
cées sur les flancs devront pouvoir en même
temps croiser leurs feux en avant du village,
pour concourir, dans toute la mesure pos-
sible, à la défense rapprochée ; celles en ar-
rière devront avoir une action puissante sur
les principales rues et places des villages,
ainsi que sur les débouchés de l'arriére. Si,
exceptionnellement, on plaçait quelques
pièces sur la lisière ou à l'intérieur, pour
servir à la défense rapprochée, il faudrait
soigneusement en organiser la retraite.
L'organisation défensive d'un village com-
prend généralement une ligne de défense
VILLAGES.
extérieure, deux lignes de défense intérieure,
un réduit et une défense en arrière. Dans
tous les cas, il faut pouvoir disposer de
quatre heures au moins.
La première et principale ligne de défense
est constituée par les clôtures extrêmes qui
entourent le village. Cette ligne doit être
continue et parfaitement flanquée par les
saillants, des demi-redoutes ou des lunettes ;
elle est établie à 50 mètres au moins en
avant des maisons, afin que les défenseurs
n'aient pas à souQ'rir des éclats de pierres.
Si cette condition ne pouvait être remplie,
il faudrait abandonner les clôtures et se re-
porter en avant en créant la ligne de dé-
fense extérieure au moyen d'ouvrages en
terre protégés et reliés par des abatis. Les
couverts dangereux sont détruits, pour dé-
gager le champ de tir et enlever à l'assail-
lant tous les moyens de se renforcer pour
résister aux retours oflfensifs. On organise
842 VILLAGES.
des débouchés et des communications per-
pendiculaires à la ligne de défense ; les clô-
tures parallèles à cette ligne peuvent être
disposées, s'il y a lieu, pour former des
lignes de défense successives.
Cette première ligne, ainsi que l'ensemble
de l'organisation défensive, est divisée en
secteurs limités par des obstacles bien mar-
qués ; cette division est nécessitée, d'abord
pour la bonne exécution du travail, mais
surtout en vue de parer aux difficultés de
direction du combat.
La première ligne de l'enceinte intérieure
est constituée par le périmètre extérieur des
maisons, barricadées et crénelées sur le
front d'attaque, en commençant par les plus
importantes faisant saillie et qui peuvent
ainsi donner des feux de front et de flanc.
Les rues sont également barricadées
(fig. 309), mais de manière à ne pas inter-
rompre les communications. Pour que les
Fig. 309.
^
Si
BcUùnenis demotùs.
BaHmeiUs Jortifiés.
ClôUtres Jartifiées.
Clotujvs non/^JoTtdïée^.
SâtcmeTits nonfoti/its.
ù — A JhaTichées.
A.hatîs.
j ComjniLnicatioTus
J I trcvoers fer clôticre^.
défenseurs de la ligue extérieure ne mas-
quent pas en se retirant le feu des bar-
ricades , on leur prépare des lignes de
retraite qui pénètrent dans des rentrants
masqués et bien flanqués de la ligne de mai-
sons. Toutes les maisons jouant un rôle par-
ticulier sont organisées défensivement.
On profite d'une rue transversale en ar-
rière, ou d'un ruisseau parallèle au front.
pour organiser une deuxième ligne inté-
rieuie d'après les mêmes principes.
On constitue un réduit au moyen d'une
construction solide ou d'un groupe de mai-
sons sur les derrières du village, en ayant
soin cependant que l'emplacement de ce ré-
duit ne puisse être facilement deviné et par
suite détruit par l'attaque. Le réduit doit
bien battre les lignes de retraite; il doit
VILLE.
843
VIREMENT.
être séparé des matons voisines, ou du
moins ses défeuseur? ne doivent pas être
exposés au feu de l'ennemi qui se serait
emparé de ces dernières.
A bonne distance en arriére, et en plus
des batteries d'occupation, on construit
quelques emplacements pour recevoir des
batteries de flanc, ainsi que quelques tran-
chées pour l'infanterie. On prépare égale-
ment des brèches à la gorge du village et
des positious successives de retraite.
Il y a lieu de faire remarquer que, avec
la force de pénétration considérable de la
balle des nouveaux fusils, des murs de
moins de 0™,80 seront facilement percés
par des balles isolées ou démolis par des
feux de salve.
A 200 mètres la balle traverse égale-
ment des morceaux de chêne de 0™,75.
Ces conditions rendront plus difficile l'orga-
nisation défensive des villages, exigeront
non seulement un choix judicieux des mai-
sons à organiser, mais encore la démolition
de celles qui ne seraient pas en état de ré-
sister.
Les principes qui doivent guider pour
l'exécution du travail sont les suivants :
1° on ne doit organiser que ce qu'il est pos-
sible de bien défendre avec l'effectif dont
on dispose ; 2° l'importance des travaux est
subordonnée au temps et au nombre des
travailleurs dont on dispose ; 3° on doit
tenir compte des mouvements que peut faire
l'attaque, et organiser en conséquence le
flanc ou les flancs exposés aux mouvements
tournants. Si le village est intercalé, une
portion des flancs est organisée pour flan-
quer les intervalles; s'il est isolé et réduit
à ses seules ressources, il est organisé sur
tout son pourtour et le réduit est au centre ;
4° le nombre de lignes successives qu'on peut
former dépend de la dimension du village en
profondeur, de la direction de ses rues et
des obstacles divers qui peuvent se pré-
senter.
VILLE. Agglomération de maisons ren-
fermant plusieurs milliers d'habitants. Syno-
nyme de place au point de vue militaire.
— fortifiées. Dans les reconnaissances,
il y a lieu de tenir compte des points sui-
vants : relations des places entre elles et
avec les mouvements des armées; position
en première, en deuxième ligne, etc. ; secours
qu'elles peuvent donner ou recevoir ; moyens
de diriger ces secours suivant la direction
des attaques ; ressources en vivres et moyens
de les faire parvenir ; convenance pour l'éta-
blissement des dépôts, des hôpitaux ; nature
et force des ouvrages de chaque front en
particulier; terrains environnants, avan-
tages qu'ils ofi'rent à l'attaque ou à la dé-
fense ; positions à occuper par l'investisse-
ment.
VIN. Liqueur fermentée préparée avec
le jus du raisin. Le vin est le liquide que
l'on distribue de préférence aux troupes
françaises. Il doit être naturel, non mélangé
d'espèces diverses, sans préparation ou mix-
tion, soit d'esprit de vin, soit de toute autre
substance. On doit préférer les vins rouges
secs et ceux dits de campagne à ceux dits de
chaudière. Le vin doit être droit en goût,
parfaitement limpide et soutiré au clair-fin ;
il doit avoir du corps et une couleur pro-
noncée. Il doit contenir de 7 à 12 p. 100
d'alcool, suivant les contrées où on le récolte,
et ne pas contenir plus de 2 p. 100 de
pkltre. Il doit se conserver pendant un an
au moins, dans des fûts ou dans des fou-
dres placés dans des caves ou des selliers
frais. Les récipients doivent être ouillés tous
les mois.
VINDAS. Treuil à axe vertical dans
lequel des leviers implantés en croix ou en
étoile remplacent la manivelle. Sert à tendre
une cinquenelle à travers un cours d'eau.
VIOLATION. Action d'enfreindre une
loi, un règlement; de manquer à un enga-
gement, à un traité.
— d'arrêts. Se soustraire aux arrêts,
ne pas les observer.
— de consigne. ïrangresser les ordres
ou les instruclions qu'on est cliargé de faire
exécuter.
La violation de consigne en présence de
l'ennemi ou des rebelles est punie de 5 à
20 ans de détention ; si elle a lieu sur un
territoire en état de guerre ou de siège, la
peine est de 2 à 10 ans de travaux pubUcs,
et de 2 mois à 3 ans de prison dans tous les
autres cas (art. 219).
VIOLENCE. Les violences à main armée
envers une sentinelle ou une vedette sont
punies de mort ; si eUes ont lieu sans armes,
mais en réunion de plusieurs personnes, la
peine est de 5 à 10 ans de travaux publics ;
sans armes et par une seule personne, la
peine n'est plus que de 1 an à 5 ans de pri-
son (art. 220).
VIREMENT. Opération de comptabilité
qui consiste à s'acquitter, par un simple
transfert sur des registres, de tout ou partie
de ce que l'on doit. En matière de budget,
se dit du report de l'excédent de crédit d'un
chapitre sur un autre chapitre dont le crédit
est insuffisant. Ce genre de virement est
interdit.
Lors de rétablissement de la centralisa-
tion, on ouvre à ce registre un chapitre
des virements dont les totaux des recettes
VIRETON.
et des dépenses sont les mêmes, et qui n'a
d'autre but que de ramener tous les fonds
autres que la solde à l'exai-titude absolue
des perceptions, en reportant tous les excé-
dents sur la solde.
VIRETON, VIREFLÈCHE, VIRON.
Noms donnés au moyen âge à de petites
flèches qui fendaient l'air en tournant sur
elles-mêmes au moyen de plumes qui y
étaient disposées.
VIRE VOLTE. Synonyme de volte-face.
VIROLE. Petit anneau de métal placé à
l'extrémité d'un manche, d'une baguette, etc.
Est aussi synonyme de douille.
VIS à bois. Tige de fer filetée avec tète
percée d"une fente, qui a de nomlireux em-
plois dans l'armement, l'ameublement, les
affûts, assortiments, équipages, etc.
— d'Archiméde. Sorte de vis sans fin
employée pour les épuisements de quelque
importance. L'inclinaison est de 30° à 40°
et le rendement de 0,05.
— de culasse. Vis en acier à filets trois
fois interrompus, portée par un volet mo-
bile autour d'une charnière placée sur le côté
gauche de la frette de culasse, et pouvant
se visser dans un écrou à filets trois fois in-
terrompus, pratiqués dans le métal même
de la pièce (V. de Bange).
— de pointage. Vis placée dans la crosse
de l'affût et qui sert pour le iwinlage en
hauteur.
— hollandaise. Ne diffère de la vis
d'Archiméde que par l'indépendance de la
vis et de l'enveloppe, dont la moitié infé-
rieure est seule conservée.
VISA. Formule qui se met sur un acte
pour attester qu'il a été vu et vérifié par
l'autorité compétente, dont la signature rend
l'acte authentique et valable. Les bons de
vivres et de fourrages, établis par des mili-
taires qui ne sont pas ofliciers, doivent être
soumis au visa du sous-intendant militaire,
qui peut déléguer un ofiicier d'administra-
tion de son bureau. Les fonctionnaires de
l'intendance doivent de même apposer : un
visa de vérification sur les registres qu'ils
arrêtent ne i-arietur, sur les pièces de recettes
et de dépenses, d'entrée et de sortie ; un visa
de légalisation de signature pour certifier
les signatures apposées sur certains docu-
ments ; un visa de contrôle sur les feuilles
de route, lettres de service, permissions, etc.
(Vu arrivé à...); un visa de conformité
certifiant la conformité d'une copie avec l'ori-
ginal, conservé dans les archives du sous-
intendant ou présenté par l'intéressé, auquel
il est rendu. Pour qu'un ma soit valable,
il est nécessaire que le cachet du fonction-
844 VISITE.
naire de l'Intendance soit apposé à gauche
de sa signature.
VISÉE. Direction de la vue pour viser.
VISER. Regarder un but avec une arme
de jet, de manière que le projectile vienne
l'atteindre (V. Pointage, Tir, Réglage, Re-
pérage). Signifie mettre un visa sur une
pièce.
VISIÈRE. La partie d'un képi, d'un
casque ou d'un shako, qui fait saillie en
avant pour abriter le front et les yeux. Les
casques des anciens hommes d'armes étaient
pourvus d'une visière qui se haussait et se
baissait, et à travers laquelle ils voyaient et
respiraient. On donne également le nom de
visière à une petite voûte placée en avant
d'une caponniére, pour la protéger contre les
feux directs ou plongeants.
VISITE. Action d'aller voir une personne
chez elle, par civilité ou par devoir. Ins-
pection, examen d'une personne ou d'une
chose.
— des armes. Toutes les armes des
corps de troupe, tant en service qu'en ma-
gasin, sont visitées, chaque année, par un
capitaine d'artillerie spécialement désigné
par le ministre, et assisté d'un contrôleur
d'armes. Cet officier signale au corps les
réparations à exécuter, et propose pour la
réforme les armes non réparables. Ces der-
nières sont versées à l'artillerie, après au-
torisation ministérielle.
— des chevaux et mulets (V. Infir-
raerie vétérinaire. Malade).
— de corps. On donne ce nom aux visites
faites par les corps d'officiers des troupes des
armées de terre et de mer, les officiers sans
troupe, fonctionnaires et employés de la
guerre el de la marine, ayant rang d'offi-
ciers, à certaines autorités dont la nomen-
clature est donnée à l'article 253 du règle-
ment du 4 octobre 1891 sur le service des
places. Les dispositions spéciales à ces visites
sont indiquées dans les articles 254 à 260
dudit règlement.
— des équipages régimentaires. Les
équipages régimentaires sont visités chaque
année par le capitaine d'artillerie inspecteur
d'armes. Cet officier établit un procès-verbal
sur lequel il consigne ses propositions ou ob-
servations au sujet des réparations ou de la
réforme du matériel {voitures, parties de voi-
tures, harnais).
— individuelles. Dans les armées de
terre et de mer, les officiers généraux et hauts
fonctionnaires des divers services se doivent
réciproquement des visites lorsqu'ils pren-
nent possession de leur commandement, ou
lorsqu'ils arrivent sur les lieux étant en mis-
sion. La première visite est faite par l'infé-
VITESSE.
84o
VITESSE.
rieur en grade, et, à égalité de grade ou de
rang, par l'arrivant. H.es dispositions spé-
ciales à ces visites sont indiquées dans les
articles 307 et 308 du règlement sur le ser-
vice des places.
— des malades (V. Malade, Infirmerie
regimenlaire, Hôpital, Certificat de visite, de
contre-visite).
— des militaires proposés pour
la retraite, pour blessures ou infir-
mités incuralîles. La visite est faite en
présence du conseil d'administration et du
sous-intendant militaire, par deux médecins
qui consignent leurs observations et leurs
conclusions sur un certificat à^xamen, le-
quel est transcrit sur le procès-verbal dexa-
men; le militaire est ensuite contre-visité,
en présence du général et du sous-intendant
militaire, par deux médecins d'un grade su-
périeur ou plus anciens dans le grade que
ceux qui ont délivré le certifitat d'examen.
Ces deux médecins établissent un certificat
de vérification, qui est transiîrit au procès-
verbal de vérification.
VITESSE. Rapport qui existe entre l'es-
pace parcouru par un mobile et le temps
que le mobile emploie pour parcourir cet
espace.
— d'arrivée. Vitesse du projectile au
point de chute.
— de combustion. Pour un grain
de poudre homogène, sous une pression
constante, la quantité de matière brûlée
par unité de surface reste la même dans
des temps égaux. La vitesse de combustion
augmente avec la pureté des matières pre-
mières, avec l'homogénité du mélange; elle
diminue avec l'humidité, avec la densité de
la matière. Les poudres à charhon noir
brûlent plus vite que les poudres à charbon
roux. Le dosage a d'autant plus d'influence
qu'il s'éloigne davantage de celui qui donne
le maximum d'efîet. La vitesse de combus
tion augmente avec la pression ambiante.
Si celle-ci est très faible, la poudre s'en-
flamme difficilement, brûle lentement et
sans explosion.
— de la lumière. D'après des expériences
faites en 1874, cette vitesse est de 300,400
kilomètres ou 75,000 lieues environ par
seconde.
— de l'homme. D'après les règlements
en vigueur, un fantassin parcourt en une
minute 86 mètres au pas accéléré, 90 mè-
tres au pas de route et 136 mètres au pas
gymnastique. Ces données ne sont possibles
que pour un homme isolé, marchant en
terrain horizontal environ huit heures par
jour.
Le fantassin chargé marche naturelle-
ment moins vite; un chemin en mauvais
état-, la pluie, le vent contraire, la tempé-
rature, diminuent également la distance
parcourue en un temps donné. On a calculé
que le nombre de pas diminue de 10 envi-
ron à la minute par chaque fraction de o°
de température à partir de 15°. La vitesse
de marche d'un détachement d'infanterie est
d'environ 4 kilomètres, halte horaire com-
prise. Une forte colonne ou une colonne com-
posée de troupes de toutes armes marche
à la vitesse de 3,600 mètres à l'heure en-
viron, halte horaire comprise.
— des transports en chemin de fer.
Les transports de matériel sont exécutés,
suivant les ordres, eu vitesse accélérée ou
en petite vitesse. La grande vitesse ne peut
être ordonnée que dans des cas exception-
nels ; la vitesse accélérée est employée en
cas d'urgence, ou pour de> colis pesant
moins de 10 kilogr. ; en dehors de ces cas,
on emploie la petite vitesse.
— d'inflammation. Cette vitesse, c'est-
à-dire la rapidité de communication du feu
à la surface d'un giaiu, ou d'un grain à
l'autre, est éminemment variable avec l'état
physique de la matière et les circonstances
dans lesquelles celle-ci se trouve ; elle aug-
mente avec la pression ambiante ; elle varie
en sens inverse de la grosseur du grain, du
lissage, de la densité, et est moins grande
pour les poudres à charbon roux que pour
les poudres à charbon noir. Dans les tubes
résistants, la grosseur des grains parait faci-
liter l'inflammation. Dans les bouclies à feu,
la vitesse d'inflammation est considérable,
surtout lorsque la charge ne remplit pas
exactement la chambre et que les gaz peu-
vent aisément se répandre entre les grains.
Pour les traînées de poudre, la vitesse croit
avec le poids de la poudre par unité de lon-
gueur et à mesure que la fermeture est plus
hermétique, si un obstacle empeclie la libre
expansion des gaz sans cependant s'opposer
complètement au départ de l'air.
— du cheval. Un cheval parcourt, dans
une minute, 100 mètres au pas, 230 mè-
tres au trot et 300 mètres au galop.
— du son. A 0", elle est de 330™,9
par seconde dans l'air ; elle augmente ou
diminue de 0™,626 pour chaque degré de
température en plus ou en moins entre 25°
ou -(- 30°. Elle est de 1435 mètres dans
l'eau; dans la fonte, elle est égale à 10
fois 1/2 la vitesse dans l'air. Le chrono-
graphe Le Boulengè est fondé sur la vitesse
du son pour la mesure des distances.
— initiale. Vitesse du projectile à sa
sortie du canon. On l'exprime par le nombre
de mètres qu'il parcourrait pendant la pre-
VIVANDIER. 8
inière seconde de sa course, si rien ne venait
modifier son mouvemeut. On mesure les
vitesses imprimées aux projectiles à l'aide
du chronographe Le Boulenijé, en prenant la
moyenne d'un certiin nombre de coups, et
on compare la vitesse ainsi obtenue à celle
que donne une poudre type tirée dans des
conditions identiques.
Le chronographe Le Boulengê fait connaître
la vitesse du projectile d'après le temps qu'il
met à parcourir l'intei-valle compris entre
deux points de sa trajectoire. En chacun de
ces points est placé, perpendiculairement à
la ligne de tir, un cadre dans lequel passe
un fil de cuivre très fin, allant et revenant
plusieurs fois enti e deux côtés opposés et
ne laissant que des intervalles inférieurs au
demi-diamètre du projectile. Un courant
électrique parcourt ce fil ; il est interrompu
au moment où le projectile traverse le
radre (V. Le Boulengê).
Pour les vitesses initiales des fusils,
V. Fïisils ; pour celles des bouches à feu,
V. Nomenclature des bouches à feu; pour
celles des revolvers, V. Revolvers.
— restante. Vitesse que le projectile
conserve en un point déterminé de son trajet
en l'air, c'est à-dire l'espace qu'il parcour-
rait dans une seconde si, à ce moment, la
résistance de l'air venait à cesser.
En mécanique, la vitesse d'un corps est le
rapport de l'espace parcouru au temps em-
ployé à le parcourir.
VIVANDIER, ère. V. Cantinier, Can-
linière.
VIVRES. Provisions de bouche et de
toutes les choses servant à la nourriture des
hommes. Le service des vivres comprend :
1° les vivres-pain ; 2° les vivres-viande ;
3° les vivres de campagne ou petits vivres ;
4° les liquides.
Les vivres-pain se composent du pain
et de ses succédanés, le jjain biscuilé et le
biscuit. Sur le pied de paix, il est alloué une
ration de pain ou biscuit à chaque homme
de troupe présent au corps, à l'exception
des sous-officiers qui peuvent, sur leur de-
mande, percevoir une indemnité représen-
tative de pain. Sur le pied de guerre, le
pain est dû à tous les militaires, y compris
les officiers.
Les vivres-viande comprennent la
viande fraîche, les cotserves de viande et les
salaisons {lard ou bœuf salé). Sur le pied de
paix, il est alloué à chaque homme de troupe
présent au corps une ration de viande ou
une indemnité représentative de cette ration ;
sur le pied de guerre, la viande est distri-
buée en nature à tous les militaires, y com-
pris les officiers.
î VOIE.
Les vivres de campagne ou petits vivres
comprennent le café, le sucre, le riz, le sel,
les légumes secs [haricots, pois, lentilles),
les potages condensés (saucisses Boissonnet) et
la graisse ou saindoux. Sur le pied de paix,
il est alloué gratuitement aux hommes de
troupe 1/4 de ration de sucre et 1/4 de
ration de café ; le complément de la ration
est acheté au compte de V ordinaire, de
même que les autres vivres de ^ordinaire ;
les distributions de vivres de campagne qui
sont faites pour permettre le renouvelle-
ment des approvisionnements ont lieu à titre
remboursable. Sur le pied de guerre, tous
les militaires^ y compris les officiers, ont
droit aux vivres de campagne.
Les liquides sont le vin. Veau-de-vie, le
cidre, la bière et Veau. Sur le pied de paix,
les hommes de troupe seuls ont droit aux
liquides, dans certaines circonstances (V. Li-
quides). Sur le pied de guerre, les officiers
ont également droit aux distributions de li-
quides lorsqu'il en est fait, d'après l'ordre
du général en chef ou du gouverneur d'une
place forte.
Sur le pied de guerre, les officiers parti-
cipent à toutes les distrihutions de vivres et
de liquides faites aux hommes de troupe.
Ils ont droit à un nombre de rations fixé par
le tarif du 23 janvier 1883, de la manière
suivante ; officier général, 4 rations; offi-
cier supérieur, 3 ; capitaine, 2 ; lieutenant
ou sous-lieutenant, 1 ration d/2. Ce tarif
est applicable aux assimilés pour la solde.
( V.^ limentation. Approvisionnement, Ration,
Ravitaillement, Tarif.)
— de r ordinaire. (V. Ordinaire).
— du sac, du convoi régimentaire, des
convois administratifs, etc. {V. Approvision-
nements).
VIVRIERS. Nom que l'on donnait an-
ciennement aux commis aux vivres.
VOIE. Ecartement des roues Celle des
équipages rêgimentaires est de 1™,.*>2, me-
surée du dedans d'une jante au dehors de
l'autre, ou du milieu au milieu des jantes.
— de communication. (V. Communi-
cations, Chemins, Destructions, Réparations,
Roules.
— ferrée. (V. Aiguille, Ballast, Block-
sgstéme, Chemin de fer, Cliangement de voie.
Destruction des voies ferrées. Gare, Pose de
la voie, Quai, Rail, Réparation des voies fer-
rées, Réseaux ferrés, Réservoirs d'eau. Ser-
vice de marclie. Signaux, Transports par
chemin de fer, Traverse, Traversée de voie.
— ordinaire. Chemin, chaussée, route
par où l'on va d'un lieu à un autre. Se dit
par opposition à voie ferrée . Les voies ordi-
naires sont employées par les hommes de
VOIES DE FAIT.
847
VOLTE.
troupe isolés, qui ont à accomplir uu trajet
inférieur à 37 kilomètiiip, et par les déta-
chements qui ont moins de quatre étapes à
parcourir.
— romaine. Route construite par les
anciens Romains, et qui présente de longues
parties en lignes droites.
VOIES de fait. Les voies de fait envers
un supérieur, avec préméditation et guet-
apens, entraînent la mort avec dégradation
militaire; commises sous les armes envers
son supérieur, elles sont punies de mort,
ainsi que lorsqu'elles sont commises pendant
le service ou à l'occasion du service. Com-
mises hi>rs du service et sans que cela soit
à l'occasion du service, la peine est de 3 à
10 ans de travaux publics (art. 223).
Les voies de fait envers un inférieur sans
motif légitime sont punies de 2 mois à
o ans de prison (art. 229).
"VOIRIE. L'ensemble des voies de com-
munication par terre et par eau.
Service publie qui a pour objet l'entretien
de toutes les voies de communication par
terre.
VOITURE. Fe'/ijcu/e servant au transport
des marchandises, du matériel (V. Lettre de
voiture). Se dit dans un sens plus particulier
de tout appareil monté sur roues, et ordi-
nairement traîné par des chevaux. Par ex-
tension, ce nom est donné également aux
imgons servant au transport du personnel.
Les voitures qui entrent dans la composi-
tion des équipages régimentaires des corps
de troupe sont : les voitures régimen-
taires et les voitures de compagnie à deux
roues, les voitures médicales, les voitures
d'ambulance, les fourgons et les forges de
campagne. L'artillerie et le génie ont en
outre des voitures spéciales, telles que cais-
sons, chariots, prolonges, voitures de section,
triqueballe, etc. ; les convoh administratifs
utilisent les fourgons du train et les voitures
de réquisition (V. Recensement, Réquisition
des chevaux et des voilures).
VOL. Le vol des armes et des munitions
appartenant à l'État, de l'argent de l'ordi-
naire, de la solde, des deniers ou effets
quelconques appartenant à des militaires ou
à l'État, si le coupable en est comptable, est
puni de 5 ans à 20 ans de travaux forcés ;
en cas de circonstances atténuantes, la peine
varie entre 5 et 10 ans de réclusion et 3 à
5 ans de prison. Si le coupable n'est pas
comptable des objets, il est puni de 5 ans à
10 ans de réclusion, et, en cas de circon-
stances atténuantes, de 1 an à 5 ans d'em-
prisonnement (art. 248).
Le vol chez l'hôte est puni de 5 à 10 ans
de réclusion, ou, en cas de circonstances at-
ténuantes, de 1 à 5 ans de prison.
Les vols qualifiés par le Code pénal ordi-
naire entraînent, suivant les circonstances,
les travaux forcés à perpétuité, les travaux
forcés à temps, la réclusion ou l'emprison-
nement (art. 248). (V. Événement de force
majeure).
VOLÉE. Partie du canon allant des tou-
rillons à la tranche.
VOLET. Partie du casque. Sorte de petite
flèche employée au moyen âge.
VOLONTAIRE. Celui qui sert dans une
armée sans y être obligé par la loi (V. Enga-
gements volontaires). Les indigènes des régi-
ments de tirailleurs algériens, annamites,
sénégalais, tonkinois, ainsi que ceux des ré-
giments de spahis, sont tous des volontaires;
il en est de même des hommes de troupe de
nos régiments étrangers. Les anciennes ar-
mées, jusqu'en 1798, furent presque exclu-
sivement composées de volontaires ; il faut
toutefois reconnaître que la plupart de ces
volontaires, jusqu'en 1789, étaient enrôlés
par des raccoleurs qui avaient recours à tous
les moyens, même les moins avouables.
C'est par suite de l'insuffisance numérique
des volontaires que l'on établit la con-
scription, comme moyen de recrutement, en
1798.
— d'un an. La loi du 27 juillet 1872
sur le recrutement, avait admis que cer-
taines catégories de jeunes gens, ayant sa-
tisfait aux conditions d'un examen déter-
miné, ou sortant de certaines écoles,
pourraient contracter uu engagement volon-
taire d'un an, en payant une somme de
1300 francs pour leur entretien. Ces volon-
taires, à l'expiration de leur année de ser-
vice actif étaient versés dans la disponibilité
de l'armée active pendant quatre ans, pas-
saient ensuite dans la ré>erve, puis dans
l'armée territoriale avec les hommes de leur
classe de recrutement. Cette institution anti-
démocratique ne donna pas les résultats
qu'on en espérait et fut supprimée par la
loi du 13 juillet 1889.
VOLONTARIAT. L'institution des vo-
lontaires ; le temps pendant lequel un vo-
lontaire accomplit son service actif.
VOLTE. Terme de manège désignant le
mouvement du cheval décrivant un cercle
de la piste au milieu du manège. La voUe
de piste est celle que décrit le cheval sans
aller de côté, les hanches suivant les
épaules ; dans la rolte renversée, le cheval a
la tête tournée vers le centre et décrit le
petit cercle avec les pieds de devant et le
grand cercle par ceux de derrière. En terme
VOLTIGE.
84-8
VRILLE.
d'escrime, la volte signifie qu'on tourne sur
le pied gauche pour éviter le coup.
— face. Faire face à l'ennemi qui pour-
suit, pour l'arrêter.
Dans l'escrime à la baïonnette, on exécute
des volte-face à droite ou à gauche. Ce mou-
vement consiste à tourner à droite (gauche)
sur la pointe du piid droit et à jeter le pied
gauche perpendiculairement en arrière, à
0"i,50; on achève la volte sur la pointe du
pied gauche et l'on rapporte le pied droit en
arrière et à sa distance ; on reprend en
même temps la position de la garde.
VOLTIGE. En terme de manège, la vol-
tige comprend tous les exercices faits sur un
cheval, dans le but de donner aux cavaliers
de la souplesse et de la force, en leur ap-
prenant à bien monter dans toutes les posi-
tions avec ou sans étriers.
Tous les corps de troupe à cheval sont
pourvus d'un matériel fixe et d'un matériel
mobile de voltige, au compte de la masse
d'entretien du harnachement et ferrage.
VOLTIGEURS. Compagnies d'infanterie
d'élite créées par Napoléon en 1804. De pe-
tite taille, légers, rompus aux exercices, ils
étaient destinés à combattre en tirailleurs.
Au début, ils furent destinés, comme les vé-
lites romains, à être transportés rapidement,
par la cavalerie, sur les points où leur pré-
sence pouvait être nécessaire. Il y en avait,
en 1814, 19 régiments, qui furent alors
supprimés. L' infanterie légère remplaça les
voltigeurs, et ceux-ci reparurent sous forme
de régiments dans la garde impériale de Na-
poléon III et de compagnies dans chaque
bataillon d'infanterie, jusqu'en 1 866, époque
à laquelle ils furent remplacés, ainsi que
les grenadiers, par les soldats de 1'''^ classe.
— algériens. C'est le nom donné à deux
compagnies d'infanterie, ciéées par décret
du 1<''' octobre 1849, pour servir d'auxiliaires
à \d gendarmerie d'Afrique. Ces compagnies
ne se sont pas renouvelées.
— corses. Bataillon institué par ordon-
nance du 6 novembre 1822, pour aider la
gendarmerie de la Corse à réprimer le ban-
ditisme dans cette île. Ce corps, qui a rendu
d'excellents services et qui était l'objet d'un
recrutement spécial, a été supprimé par dé-
cret du 23 avril 1850 et remplacé par le
bataillon de gendarmerie mobile.
VOTE des militaires. Le droit de vote
est interdit aux militanes en activité de ser-
vice, sauf dans le cas où ils sont en congé
régulier (et non en permission), à l'endroit
de leur dernier domicile (V. Étal légal des
militaires) .
VOUGE, VOULGE, VOULGUE. Sorte
d'épieu, à fer large et pointu emmanché à
une hampe de 3 mètres, dont plusieurs
corps de francs-archers furent armés du
temps de Louis XI.
VODSSOIR. Élément d'une voûte (V.
Cowpole).
VOUTE. Construction en maçonnerie
faite en forme de courbe. 11 existe dans
la fortification de nombreuses constructions
voûtées, pour le passage des portes, po-
ternes, et surtout dans les forts créés de-
puis 1870, pour servir de logements, de
magasins et d'abris. La voûte en plein
cintre est celle dont la section est un demi-
cercle ; elle est surlmussée quand la hauteur
du berceau ou partie voûtée est plus grande
que la largeur, et surbaissée dans le cas con-
traire. Elle est en plate-bande, quand l'in-
trados est horizontal, en ogive quand chaque
côté d'une voûte surhaussée a pour centre
le point de naissance de la courbe du côté
opposé^ la voi'ite d'arête est produite par la
rencontre de deux berceaux partant du même
plan et ayant même hauteur ; celte voûte
est dite en arc de cloître quand elle est des-
tinée à couvrir l'espace compris entre quatre
murs ; la voûte sphérique a pour section un
demi-cercle en tout sens, etc.
tunnel (V. Capoanière).
VUORGE. Sorte de faux dont on se ser-
vait au moyeu âge comme arme blanche.
VOYAGE. Le chemin qu'on fait pour
aller d'un lieu à un autre lieu qui est éloi-
gné. Les militaires isolés qui se déplacent
par ordre supérieur voyagent soit par les
voies ordinaires, soit par les diligences, soit
par chemins de fer, soit par ces différents
moyens de locomotion combinés, suivant les
cas. Ils ont droit à une indemnité de frais
de route (V. Feuille de route). Les détache-
ments voyagent, soit par les voie?, ordi-
naires, soit par les voies ferrées. Ils ont
droit à la solde des troupes en route pen-
dant toute la durée du déplacement (Voir
Feuille de route, Mandat d'étape, Marche
(service de). Transports). Les isolés et les
détachements qui ont à faire des voyages
nécessitant une traversée doivent se confor-
mer aux dispo:^itions prescrites pour les
transports maritimes.
VBAC. Marchandise, matériel que l'on
transporte pêle-mêle, sans l'envelopper, ni
l'emballer. .
VRILLE. Espèce de tarière, en forme de
spirale, dont on fait usage dans l'armée
pour percer, dans les tvagons à marchan-
dises aménagés pour le transport des
hommes en temps de guerre, des tious pour
recevoir des pitons auxquels on suspend les
armes. Les corps de troupe sont pourvus.
VUE.
849
WANZL.
dès le temps de pais, des vrilles et des pi-
tons qui leur sont ndlessaires pour le cas
d'une mobilisation.
VUE. La fonction de l'œil par laquelle
nous percevons la lumière et les couleurs.
Les vices et les lésions des organes de la vue
qui motivent Vexemplion ou la réforme sont
énumérés et décrits sommairement dans l'in-
struction ministérielle du 17 mars 1890 (art.
8o à 100) (V. Appréciation des distances).
w
WAGON. Sorte de voiture qui sert au
transport du personnel et du matériel sur
les chemins de fer. Toutefois, pour éviter
les confusions dans le langage militaire,
toujours si clair, on a désigné sous le nom
de voitures les véhicules destinés au trans-
port du personnel, et sous le nom de
wagons, les véhi'ules destinés au transport
des animaux et du matériel. Les '.vagons se
composent d'une caisse, de modèle variable,
et d'un train de voiture d'une construction
à peu près semblable pour tous. Les wagons
n'ont généralement que quatre roues avec
3™, 60 d'entr'axe environ, cependant on
trouve des voitures à 6 roues sur une partie
du réseau de P.-L.-M.; il en existe égale-
ment en Angleterre et en Allemagne, mais
on semble _v avoir renoncé pour les con-
structions neuves. Le train de voiture com-
prend ; 1° le châssis ordinairement en bois,
mais quelquefois aussi met illique, reposant
sur des ressorts de suspension par le moyen
d'attaches et de menottes; 2° les appareils
de suspension et de traction comprenant les
ressorts, les tampons, les clMines de sûreté,
les freins; 3° le support, c'est-à-dire les
essieux avec leurs roues à bandages tronco-
niques munis d'un mentonnet du côté exté-
rieur.
Les voitures de l'^ classe sont réservées
aux officiers supérieurs, celles de 2^ classe
aux ofliciers subalternes, celles de 3^ classe
aux hommes de troupe. Cette règle n'est
pas obligatoire pour les transports straté-
giques; les officiers de tout grade doivent
s'embarquer dans les voitures disponibles à
l'heure fixée pour le départ du train. Les
hommes armés et équipés n'occupent dans
chaque compartiment que 8 places pour les
armes spéciales et 9 places sur 10, pour
l'infanterie; les places restantes sont desti-
nées au rangement des effets. Dans le cas
d'insuffisance de voitures à voyageurs, les
hommes de troupe peuvent être embarqués
dans des wagons à marchandises, couverts
et aménagés comme l'indiquent les plan-
ches I à VI annexées à l'instruction minis-
térielle du 12 juin 1890 sur le service des
transports (B. 0., p. r., pages 1399 à 1410).
Un cartouche disposé à l'extérieur, indique
le nombre d'hommes que chaque wagon
peut contenir ; ce chiffre s'applique à toutes
les armes.
Pour le transport des chevaux, on em-
ploie habituellement les wagons couverts à
bestiaux et à marchandises; les chevaux
sont placés parallèlement à la voie toutes
les fois que c'est possible, c'est-à-dire lors-
que les wagons ont au moins o™,40 de lon-
gueur, et perpendiculairement à la voie
lorsque les wagons ont moins de o'",40 de
longueur. En cas d'urgence, si les wagons
couverts font défaut, on peut employer des
wagons découverts, à hautes ridelles. Les
wagons-écuries sont réservés pour les che-
vaux d'officier» et les chevaux difficiles. Le
nombre de chevaux qui peuvent être placés
dans un wagon à bestiaux ou à marchan-
dises est inscrit dans un cartouche placé
sur le côté du wagon. Ce nombre doit être
diminué de deux unités pour les cuirassiers
et pour les gendarmes (voir planches YIII à
X i!e l'instruction précitée, D. 0., p. r..
pages 1413 a 1417).
Les bagages des corps sont chargés dan^
des fourgons ou dans des wagons couverts
les voitures de toute espèce sont chargées
sur des wagons plats. Ces derniers doivent
être pourvus, par les soins des compagnies,
de prolonges et de cales en bois destinées à
assujettir les chargements. Les approvision-
nements sont transportés sur des wagons à
marchandises. Les wagons découverts doi-
vent être munis de bâches ou de prélarts
pour abriter les denrées et les matières qui
craignent la pluie.
WÀNZL (fusil). Arme transformée, du
calibre de 14™"°, à bloc mobile autour d'une
charnière transversale antérieure, broche
reliée au chien et pénétrant dans le bloc
pour le maintenir fermé au moment de la
percussion ; ressort de bloc placé sur le côté
gauche et à l'extérieur de la boite de cu-
lasse, agissant sur l'oreille gauche du bloc,
qui est taillée en cœur de manière à activer
les mouvements de la culasse mobile et à
54
VTERDER.
850
^WINCHESTER.
lui donner de la stabilité dans ses 2 mou-
vements d'ouverture et de fermeture; extrac-
teur mobile dans une glissière et entraîné
par un tenon vissé dans l'oi-eille gauche du
bloc. Cartouche ù inflammation périphé-
rique. Baïonnette à longue douille et lame
de sabre.
Ce fusil servait à l'armement de l'infan-
terie et des troupes de la landwehr et de la
lansturm de l'armée austro-hongroise. Il y
avait une carabine de chasseurs du même
modèle et un fusil de rempart Wanzl
(Albini). Cet armement a dû être remplacé
par des armes du système Werndl.
WERDER (fusil). Arme à bloc (trans-
formée en 1869), du genre dit à culasse
tombante, établie pour le lir d'une cartou-
che métallique à inflammation centrale. Le
canon du calibre de H™" à 4 rayures, tire
la cartouche Marcou. 11 y a une caraiioe de
cavalerie du même modèle.
Destiné à l'armement du landsturm des
troupes bavaroises.
WERNDL (fusil). Arme à barillet pour
cartouche métallique à inflammation cen-
trale; calibre H™m ç^ 5 rayures. Le barillet,
ou pièce de fermeture, est un cylindre massif
avec dégagement pour l'introduction de la
cartouche ; il est logé dans une boîte de cu-
lasse demi - cylindrique, tournant autoiir
Fii;. 310.
d'un axe inférieur et parallèle à l'axe du
canon (jig. 310). La cartouche, du système
Roth, est à percussion périphérique. La pla-
tine présente l'inconvénient d'être indépen-
dante du système de fermeture. Il y a éga-
lement une carabine et un mousqueton du
même système.
Cette arme, constituant l'armement nor-
mal des troupes d'infanterie autrichienne,
vient d'être remplacée par le fusil à répéti-
tion Mannlicher et servira pour les troupes
territoriales.
WESTLEY-RICHARD (carabine). Ca-
rabine en usage au Portugal ; calibre de
11™"", 5, avec 8 rayures au pas de 0™,50;
elle se charge par la culasse et tire une car-
touche combustible à capsule séparée. Le
bloc se relève autour d'une charnière trans-
versale antérieure, et il est prolongé, à l'ar-
rière, par un levier qui sert à le manœuvrer.
La tête mobile est en cuivre, et la platine à
percussion est du genre dit en avant.
WETTFREN (V. Poudre).
WINCHESTER. 11 existe en France une
carabine et un fusil Winchester pouvant
être employés éventuellement. Ce sont des
armes à répétition du calibre de 10™™, 7 pour
cartouche métallique à amorce périphérique.
Le tube-magasin, placé sous le canon, con-
tient 16 cartouches. Des leviers articulés re-
lient la culasse mobile au levier-pontet, de
telle sorte que la rotation de celui-ci pro-
duise la translation de la culasse mobile
suivant son axe. Le percuteur est formé de
deux parties : une tige cylindrique et une
rosette-écrou portant a l'avant 2 pointes qui
produisent la percussion. L'extrémité posté-
rieure du percuteur soulève le chien et le
conduit à l'armé pendant le mouvement de
la culasse mobile. L'auget, qui amène les
cartouches du magasin à l'entrée de la
chambre, est soulevé dans une glissière ver-
ticale par un levier commandé Itri-mêmc par
le levier-pontet.
XANTHINE.
%
8M
X
ZONE.
XANTHINE (V. Garance).
XÉNAGIE ou KÉNAGIE. Partie de la
phalange grecque comprenant 2 psilagies
formées en carré de 16 sur 16 et contenant
256 hommes armés à la légère. Il pouvait
se diviser en 2 pi'nlacosiarclUes.
XYLOGRAPHIE. L'art de graver sur
bois, d'imprimer avec des planches de bois
où les lettres sont gravées en relief.
XYSTOPHORES. Troupes formant une
division particulière du corps des dix mUle
dans l'ancienne armée des Perses.
XYLOÏDINE. En traitant la pâte à^a-
pier d'abord par le silicate de soude, puis
par l'acide nitrique concentré, on obtient la
xyoloïdme, substance tout à fait analogue
comme aspect et comme propriétés explo-
sives au fulmicoton comprimé ; on la pré-
pare sous forme de petits cylindres, et elle
exige l'emploi des mêmes amorces.
YARD. Mesure de longueur usitée en An-
gleterre et en Amérique, etquivaut 0™,9I4.
YATAGAN. Sorte de sabre à lame légè-
rement recourbée et longue d'environ 0™,50.
Il est en usage dans presque toutes les armées
raahométanes et chez diverses peuplades de
l'Asie, de l'Afrique et de l'Océanie, qui s'en
servent avec une dextérité remarquable
pour trancher les têtes.
YEOMANRY. Sorte de garde civique an-
glaise, composée de cavalerie et formée
d'iiommes ayant l'habitude du cheval et
pouvant fournir leur mouture (V. Angleterre
et son armée).
YENAN. Bouclier d'osier en usage autre-
fois chez les Perses.
YENODIA. Claies imitées du bouclier
précèdent et dont les Grecs se formaient un
abri dans les sièges.
YUZ-BACHI. Officier de l'armée turque.
ZAGAIE. Espèce de lance ou de javelot
en usage chez certains sauvages de l'Afrique.
ZAIN. Se dit de la robe d'un cheval
lorsqu'elle est uniforme et sans aucune
tache.
ZAMBOURECKS. Artillerie portée à dos
de dromadaires, employée par les Perses et
les Afjjhans.
ZAPTIES. Gendarmes turcs, qui sont
entretenus par les villes où ils résident.
ZÉPHYR. Surnom donné aux soldats
des bataillons d'infanterie légère d'Afrique.
ZIGZAG. Suite de lignes formant entre
elles des angles alternativement saillants et
rentrants. (V. Approclies, Attaque des places.
Boyau de communication.)
ZINC. Métal bleu bleuâtre, un peu moins
mou que le plomb et l'étain. Il forme, avec
le cuivre, un alliage appelé laiton. Il sert à
faire les ailettes de certains projectiles d'.ir- |
tillerie. j
ZO ARQUE. Cornac de l'éléphant de
guerre, chef des soldats qui le montent,
ZONE. Bande de terrain, ceinture. Ce
mot a différentes acceptions dans le langage
militaire.
— des armées, de l'intérieur. (V. Ser-
vice des chemins de fer cl des étapes, tram-
ports stratégiques. V. planche XXXVI, an-
nexée à l'instruction ministérielle du 12 juin
1800, B. 0., p. r., page 14(.9.)
— dangereuses. Si l'on considère un
coup pris isolément, la zone dangereuse est
la projection horizontale de la trajectoire
du projectile, à partir du moment où
cette trajectoire s'abaisse à la hauteur d'un
homme, c'est-à-dire à 1™,60 environ, jus-
qu'à ce qu'elle rencontre le sol. Toutefois,
si l'on considère les coups tirés simultané-
ment par un peloton ou une compagnie,
visant le même but avec la même hausse,
on constate que ces coups n'aboutissent pas
ZOUAVES.
8u2
ZOUAVES.
tous au même point, mais forment une
gerbe plus ou moins dense, qui couvre une
étendue notablement plus grande que la
zone dangereuse théorique. Les expériences
répétées faites sur les polygones ont conduit
à déterminer, pour les diverses distances,
l'étendue réelle dans laquelle le but serait
touché par quelques-uns des projectiles tirés.
(V, Manuel de l'Instruction âa tir, p. 13.)
— d'opérations. Partie du territoire
sur laquelle ont lieu les opérations mili^
taires d'une armée (V. Base d'opèralions).
— de servitudes. La bande de terrain
qui est soumis aux servitudes militaires.
ZOUAVES. Corps d'infanterie spécial au
19" corps d'armée et qui comprend actuel-
iemenl 4 régiments formés de 4 bataillons
à 4 compagnies et de 2 compagnies de dépôt
pour chaque régiment. Ces troupes sont ré-
parties à raison d'un régiment par province
d'Algérie; le 4" régiment est eu Tunisie;
elles sont exclusivement composées de Fran-
çais; ou y incorpore tous les jeunes soldats
[irovenant du recrutement en Algérie, et qui
sont appelés à faire une année de service
dans l'infanterie.
Ce corps fut organisé en 1831, et il se
recruta d'abord exclusivement parmi les
indigènes; la plupart de ceux qui s'y firent
admettre d'abord provenaient de la tribu
kabyle des Zouaouas, ce qui lui fit donner
le nom de zouaves. Cette nouvelle organisa-
tion ne donna pas de très bons résultats, de
sorte que le corps fut réorganisé en 1833
eu 1 bataillon à 10 compagnies dont 2 d'in-
digènes seulement. De nouveaux bataillons
furent créés en 183o et en 1837, et on en
forma, eu 1843, un régiment de 27 compa-
gnies dont 24 de Français et 3 d'indigènes.
En 1852, on organisa 3 régiments de zouaves
et, en 1855, on forma le i" régiment. Le
corps a été réorganisé, comme il est dit plus
haut, par la loi du 13 mars 1875. L'uni-
forme de? zouaves comprend un pantalon en
drap garance, de forme orientale, un gilet
et une veste en drap bleu foncé, une cein-
ture de- laine bleue, une calotte rouge avec
un turban blanc, enfin de grandes guêtres
blanclies.
SUPPLÉMENT
CALOTTE des coupoles. Synonyme
de ciel des coupoles.
CEINTURE de cuivre (V. Forcement
lies projectiles)
CHEMISE des balles. Enveloppe mé-
tallique très mince, généralement en mail-
iechort, en nickel ou en cuivre, qui entoure
la balle des cartouches, pour obtenir une
plus grande force de pénétration du projec-
tile et empêcher l'emplombage des rayures.
CHRONOGRAPHE (V. Le Boulengé).
COMMANDANT supérieur de la dé-
fense. Officier général, ou, par exception,
commandant chargé de préparer la défense
de groupes de places formés dés le temps de
paix. Il est pourvu d'un état-major. Lorsque
l'importance du service l'exige, il est secondé
par un adjoint du grade de général ou d'of-
ficier supérieur
DÉRIVE. Quantité dont il faut déplacer
l'œilleton de la hausse vers la gauche, pour
corriger Tefl'et de la dérivation. La dérive
est donnée en millimètres dans une colonne
spéciale des tables de tir.
FERMETURE des ouvrages. Pour fer-
mer les passages ménagés dans le parapet
de gorge pour donner entrée dans les ou-
vrages de campagne, on emploie des barrières
aussi simples que possible et que l'on s'ef-
force d'improviser. Cette entrée doit être
protégée par un massif de terre placé en
avant ou en arriére, servant à intercepter
les coups qui pourraient être envoyés à tra-
vers l'ouverture et à donner des feux sur
les assaillants qui cliercheraieut à y péné-
trer. On emploie également des blochiaus
dans le même hut.
GLYOXYLINE. Mélange de 73 p. 100
de nitroglycérine avec 2o p. 100 de coton-
poudre. Cette substance explosive est inalté-
rable à l'eau; elle peut se conserver à l'état
humide et n'offre aucun danger de manie-
ment. La détonation, sous l'influence d'une
forte amorce fulminante, en est parfaite-
ment sûre et tout aussi puissante que si la
substance ne contenait pas d'eau.
MICROPHONE (V. Téléphone).
OBUS-TORPILLE. Obus chargé avec
des substances explosives plus violentes que
la poudre ordinaire. L'emploi de projectiles
de ce genre a fait, pendant quelque temps,
l'objet d'expériences nombreuses, ayant pour
objet de trouver le moyen certain d'empê-
cher ces projectiles d'éclater dans l'âme de
la pièce. Les diverses puissances ont réussi
à résoudre le problème en même temps vers
1883, et toutes ont gardé le silence le plus
complet sur la solution adoptée. En France,
on sait que la substance employée est la
mélinite. La substance adoptée par l'Alle-
magne est la pijroxiiUne, que l'on emploie
à l'état sec ou à l'état humide. L'Autriche
emploie Vécrasite. L'Italie a des obus-tor-
pilles chargés de fulmicolon.
Les expériences faites avec ces projectiles
contre des obstacles résistants ont permis de
constater que les anciennes fortifications ne
sont pas en mesure de résister à leur effet.
Ainsi, au fort de la Malmaison, des obus de
'11', chargés de 33 kilogrammes de mélinite,
ont traversé une couche de 3 mètres de
terre et fait une brèche de 8 mètres dans
une caponniére. D'une manière générale, les
elTets sont toujours désastreux toutes les
OBUS-TORPILLE. 854
fois que les obus-torpilles agissent en pous-
sant les maçouneries au vide. Ceux qui
tombent sous une grande inclinaison der-
rière les murs de soutènement, ont plus
d'action encore, surtout s'ils éclatent à
proximité du mur après avoir pénétré assez
profondément dans les terres que celui-ci
soutient, car ces terres forment un bour-
rage ayant pour effet d'augmenter sensi-
blement l'aciion de l'obus du côté du mur.
Les caponnières auront beaucoup à souffrir
des projectiles tombant dans leur voisinage,
en raison des effets de trépidation. Les
voûtes des fortifications ressentiront d'au-
tant plus les effets du tir vertical que l'obus
éclatera plus près des maçonneries. La force
de projection des éclats de projectiles à pa-
rois épaisses est suffisante pour rompre des
rails de blindage. L'explosion des obus-tor-
pilles produit aussi des effets de souffle qui
se font sentir à grande distance et qui, aux
distances rapprochées, peuvent produire des
dégâts sérieux. Enfin, la mélinite a des
propriétés asphyxiantes fort redoutables.
Pour la plupart des explosifs, et surtout
pour les obus-torpilles contenant des nitrates,
il faut avoir recours à des détonateurs spé-
ciaux pour produire l'explosion complète.
Cet organe spécial occupe un certain volume
et constitue un certain poids mort à peu
près indépendant du calibre, d'où il résulte
que le rendement intérieur des obus-tor-
PYROXYLINE.
pilles décroît rapidement lorsque le calibre
diminue.
On a proposé un genre d'obus-torpilles
dispensant de l'emploi de détonateur. Il con-
siste en un projectile dans lequel sont dis-
posées séparément deux substances qui,
iuoffensives isolément, forment par leur mé-
lange une substance explosive puissante
(V. Hellofite). On ne connaît aucune puis-
sance ayant adopté des projectiles de ce sys-
tème.
L'effet considérable des obus-torpilles
contre les fortifications entraîne une révolu-
tion dans l'artillerie de siège et de place,
ainsi que dans l'attaque et la défense des
fortifications permanentes, et dans la con-
struction de ces dernières. Mais, dans la
guerre de campagne, il ne paraît pas y avoir
avantage à employer des projectiles de ce
genre, en raison du véritable émiettement
de l'enveloppe en fonte produit par la force
explosive considérable des poudres brisantes .
PESANTEUR (V. Trajectoire).
PYROXYLINE. Explosif employé par les
Allemands pour le chargement de leurs o&u«-
torpilles. A l'état sec, la mise de feu est
produite par un prisme d'amorce sec, ac-
tionné par du fulminate de mercure. A l'état
humide, la pyroxyline ne détone que par
l'intermédiaire d'un prisme d'amorce en
fulmicoton sec.
EJFtPi ATA.
Page 308. Au lieu de « forage du canon
de fusil », lire « foigeage, etc. ».
Page 309, ligne 8. Au Heu de u retarda-
taire » , lire « retardatrice » .
Page 322, 2« col., ligne ii. Rétablir la
formule comme il suit :
C = g /{S (y'i -1- n^ — 0,4l)' .
Paris — Imprimerie L. B.vudoin, 2, rue Christine.
'^m'^&^'-'h'^
- ^ ^2 "
"'.^
" -- ^■^'\2
/^^A^.^.
^aKa^É^^ iifiA/*^>^. ^Vaa
m^'sMf^^
Ja'A
ikttfllill^EIS
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
■A^^fk^^^M
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
^■r". °aaA ''
BRIEF
0024570
O
^Ç-i-zi
,?^^^^^::^.r^
mi
>^??î^"'
^. ^ SI
LEGISLATIVE
LIBRARY REGULATIONS
1 Books(otherthan7-claybooks)
•ire lent for a period not exceeding
two Nveeks, with the option of
renewal for an additional two weeks
if no other application is filcd. AU
books are lent at the discrétion of
the IJbrarian and are subject to
recall at au y tiiue.
•> The borrower assumes full re-
spousibility for the value of the bock
in case of loss or in jury.
:i Not more than two books may
be borrowed at ono time.
14?SM 21022 OFFICE SPECIALT"